;;*és Wr^^anB 1^* w^^ mÊ Bibliothèque botanique EMILE BURNAT Cïalalotfu*; !\l" •Provient de X \. Livres provenant de la bibliotlièque botanique (l'Emile Burnat (1828-1920), insérés en octobre 1920 dans la hibliolhèqne du Conservatoire botanique de (lenève, conformément à l'Acte de donation d'Kmile Burnat en date des 21 et 25 jauvier 1911, § V. DU 0OW8BBV4TOIEB n m r r SOCIETE BOTANIQUE DE FRA^i'CE Paris. - liiiininienc île L. Mautinki, 2, rue Migi ion . BULLETIN DE LA SOC [ÉTÉ BOTANIOIIE DE FRANCE FONDÉE Lt; 23 AVRIL 18 5/4 TOME DEUX[EME ■jbf. W VOK.K >^«>i-»,nk:aLi . — >« !■ PARIS AU BUREAU Dlî LA SOCIETE RUK DU VIELX-COLOMBIER , 24 1 8;)5 M anr^l''^^'' ""^ ^^ BIBLIOTHEQUE ©X7 OOKSERVATOIRa BOTA.NIQUE DE GENEVIÎ VENDU EN 1922 LfSTE DES MEMBRES .::'^ DE J,A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ FRANCE (MARS 1855). AC4RD (A.), pharmacien , à Rugles (Eure). AMBLARD (Louis), rue de Madame, Zi3, à Paris. AVICE DE LA VILLEJAIV, rue du Bac, 3h, à Paris. BAILLON (H.), interne des hôpitaux, à la Salpêlrière, à Paris. BALAA'SA (B.), nie Suger, 1, à Paris. BALL John), membre du parlement britannique, Siephen-Greens, à Dublin (Irlande). BARAT, professeur au lycée Impériald' Alger. BARRAU (Adolphe de), docteur en médecine, à Carcenac, près Rodez (Aveyron). BAtiDRlMOXT, pharmacien en chef de l'hospice Sainte-Eugénie , rue du Dragon. Zi5, à Paris. BALDRY (Frédéric), ancien bibliothécaire de Tinstitut agronomique, rue de la Paroisse, 12, à Versailles. BEAUTEMPS-BEAUPRÉ (CHARLES), substitut du procureur impérial, à Cher- bourg (.Manche). BILLOT (Charles), professeur au collège de Haguenau (Bas-Rhin). BLAIVCIIE (Isidore), vice-consul de France à Tripoli (Syrie). — (Correspondant à Paris: M. Puel, boulevard Beaumarchais, 72). BOISSIER (Edmond), à Genève (Suisse). BOXAl'OS PÈuE, docteur en médecine, rue Porle-de-l'Assaut, 2, ù Perpignan, j B0M10\!A1E (Jules), naturaliste, à .Milliau (Aveyron). BORDÈRE, instituteur primaire, à Gèdres, près Luz (ilaules-Pyrénées). BORXET (EDOUARD), rue de la Calandre, 27, à Paris. BOLCIIARDAT, professeur à la Faculté de médecine, à l'Hôtel-Dieu, à Paris. BOUDIER, pharmacien, à Montmorency (Seine-et-Oise). Oj BOEIS (de;, docteur en médecine, rue Saint-Louis, /i/i, au .Marais, ù Paris. 21 BOELOEMIÉ (LOUIS), rue du Vieux-Raisin, 26, a Toulouse. , BOERGKAIJ (Emile), naturaliste voyageur, rue Saint-Claude, lli, au Marais, k t-- Paris. CTj B0ERGEIG\AT, préparateur à la chaire de paléontologie du I\Iuséuni, rue Saiiit- ■^ (Uiillaume, 2, à l'aris. ij SOCIÉTÉ BOTANIQUE DR FRANCE. BOUTEILLE, à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise). BOUTEILLEU (Ed.), professeur à Provins (Seine-et-Marne). BOLTIGIVY, garde général des forêts, à Lourdes (Hautes-Pyrénées). BRICE (Georges), clief de bureau au ministère de la maison de l'Empereur, rue des Écuries-d'Artois, 13, à Paris, BRIMOIVT (le b;iron DE), rue de Grenelle-Saint-Germain, 53, à Paris. BROIMDEAU (Louis de), à Reignac, commune de Moirax, près Agen (Lot-et- Garonne). BRONGNIART (ADOLPHE), membre de TAcadémie des sciences, etc., au Jardin des Plantes, à Paris. BROU (l'abbé), curé à Oulins, par Anet (Eure-et-Loir). BRUTELETTE (B. DE), à Abbeviile (Somme). BUREAU (Edouard), rue Madame, 60, à Paris. CADET DE CHAMBIiVE (EDMOND), rue du Faubourg-Poissonnière, 31, à Paris. CAILLETTE DE L'HERVILLIERS (Edmond), membre de l'Institut historique de France, rue Vavin, 6, à Paris. CALLAY (A.), pharmacien, au Chêne (Ardennes). CALMEIL (le docteur), médecin en chef de la maison impériale de Charenton, près Paris. CAROIV (Henri), à Bulles (Oise). CARUEL (T.), au musée d'histoire naturelle de Florence (Toscane); "( CAVENTOU (Eugène), rue Gaillon, 20, à Paris. CHASTANET (A.), à Mussidan (Dordogne). CHATUM (A.) , professeur à l'École de pharmacie , rue du faubourg Sainl- Ilonoré, 208, à Paris. CHAVIX (l'abbé), curé à Compesières, près Genève (Suisse). CHEVALLIER, clief d'inslilulion, rue Villeneuve, 12, à la Rochelle. CHOIS Y (le professeur), à Genève (Suisse). CLARIIVVAL, colonel d'artillerie, à Metz. CLOS (D.), professeur à la Faculté des sciences, au jardin botanique, à Toulouse. Membre à vie. COMAR (Ferdinand), élève en pharmacie, rue de Poissy, 1, à Paris. COMTES le baron Gustave de), maison Laurencin, à Nice (États sardes). COSSOM (Ernest), docteur en médecine, rue du Grand-Chantier, 12, à Paris. COURTAUT (Henri), sous-chef à l'administration des Domaines, rue de l'Ouest, 35, à Paris. CROUAIV (Hippolyte), pharmacien, rue de la Fraternité, 6, à Brest. CUIGiMEAU (Th.), docteur en médecine, Allées-Damour, 16, à Bordeaux. DAEMEN (l'abbé), aumônier de la chapelle Saint-Louis, à Dreux (Eure-et-Loir). DARRACQ (Ulysse), pharmacien, à Saint-Esprit (Landes). DARRIEUX (ARSÈiNE) , docteur en médecine, maire de Sainl-Jean-Pied-dc-Port (Basses-Pyrénées). DAUDIM (H.), propriétaire, à Pouilly, par Méru (Oise). DEBEAUX (Odon), pharmacien aide-major, à l'hôpital du Val-de-Grâce, à Paris. DECAISIV'E (J.), membre de l'Académie des sciences, etc., au Jardin des Plantes, à Paris. LISTE DES MEMBRES. llj DE CAIVDOLLE (ALPHONSE), à Genève (Suisse). DELASTRE, rue de l'Hospice, 23, à Poitiers. DELAUNAY, manufacturier, à Tours. DELESSERT (FRANÇOIS), membre de l'Académie des sciences, etc., rue Mont- martre, 172, à Paris. DELOIVDRE (AUGUSTE), à Graville-Havre (Seine-Inférieure). DELOI\DRE (Augustin), rue des Juifs, 20, à Paris. DERBÈS, professeur à la Faculté des sciences, rue des Minimes, 10, à Marseille. DEROLET, membre du conseil général d'Iudre-et-Loire, rue des Fossés-Saint- Georges, à, à Tours, et rue Gbabannais, 1, à Paris. DES MOULllVS (Ch.), membre de plusieurs académies, rue etliùtel de Gourgues, à Bordeaux. DORVAULT, pharmacien, rue de la Vrillière, 10, à Paris. DOUMET (E.), député au corps législatif, maire de Cette (Hérault). DOURS, docteur en médecine, à Péronne (Somme). DOVERGIVE, pharmacien, à Hesdin (Pas-de-Calais). DUBOC (EDOUARD), rue des Gobelins, 27, Ingouville, au Havre (Seine-Inféricme). DUBY (le pasteur), à Genève (Suisse). DUCHARTRE (P.), docteur es sciences, rue de Sèvres, lu, à Paris. DUCLAUX, vice-président du tribunal civil, à Laval (Mayenne). DUCOUDRAY-BOURGALLT (L.-H.), rue Cambronne, 2, à Nantes. DUFOUR (LÉON), à Saint-Sever-sur-Adour (Landes). DUHAMEL, employé au ministère de la Guerre, rue Saint-Honoré, oOl, à Paris. DIJM0L1I\I(J.-B.), à Saint-Maurin, par Puymiiol (Lot-et-Garonne). DUNAL (FÉLIX), professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. DUPUY (l'abbé), professeur d'iiistoire naturelle au petit séminaire d'Auch (Gers). DURIEU DE MAISOIVIMEUVE, directeur du nouveau Jardin des Plantes, allée des Noyers, 28, à Bordeaux. DUSACQ, libraire-éditeur, rue Jacob, 26, à Paris. DUVAL-JOUVE, inspecteur d'Académie, rue des Veaux, 3, à Strasbourg. ÉLOl DE VICQ (LÉON), place de la Placetle, à Abbeville (Somme). FABRE, professeur d'histoire naturelle au lycée d'Avignon. FAIVRE, docteur en médecine, professeur au collège Stanislas, rue Bonaparte, 72, à Paris. FAUCIIIER (P.), pharmacien, à Nérondcs (Cher). FAIE (LÉON), conseiller à la Cour impériale de Poitiers. FÉE, professeur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine de Strasbourg. FÉRALD (Hippolyte) , percepteur des contributions directes, à Carpentras (Vaucluse). FERMOND (Charles), pharmacien en chef de la Salpêtrière, à Paris. FOI^TÈS, docteur en médecine, rue du Bouloi, 17, à Paris. FOVll.LE (Achille), interne des hôpitaux, à la Salpêtrière, à Paris. FRAIVQUEVILLE (Albert de), rue Palatine, 5, à Paris, et au château de Bisanos, par Pau (Basses-Pyrénées). GAILLARDOT (G.), médecin de l'hôpital de Saïda (Syrie). — (Correspondant à Paris : M. Piiel, boulevard Beaumarchais, 72.) iv SOCIÉTÉ BOTAINIQIK DE FRANCE. GAY (Claude), boulevard Bonne-Nouvelle, 25, à Paris. Membre « vie. GAY (Jacques), rue de Vaugirard, 36, à Paris. GEXTlLHOMiVIE (E.), pharmacien à Plombicres-les-Bains (Vosges). GERMAIN DE SAINT-PIEURE, docteur en médecine, rue Pavée-Saint- André, 3, à Paris. GIDE (CAsmiR), libraire-éditeur, rue Bonaparte, 5, à Paris. GIRALDY, boulevard Chave, 90, à Marseille. GODROM, doyen de la Faculté des sciences, rue de la Monnaie, Zi, à Nancy. GOGOT, docteur en médecine, rue des Trois-Pavillons, h, à Paris. GOi\OD Eugène), élève en pharmacie, rue de Sorbonne, 20, hôtel RoUin, à Paris. GONTIER, docteur en médecine, rue Saint-Honoré, 36Zi, à Paris. GRAVES (Louis), directeur général des forêts, rue de Verneuil, 51, à Paris. GRENIER, professeur à la Faculté des sciences, rue de la Préfecture, Ih, à Besançon. GROENLAND (JiiAN), rue d'Enfer, 19, à Paris. GLBLER, agrégé à la Faculté de médecine, rue de Seine, 12, à Paris. GLÉPIN, docteur en médecine, rue des Lices, 11, à Angers (Maine-et-Loire). GLEYDON DE DIVES, à Mansac, par Saint-Aslier (Dordogne). GLIDI (Louis), à Pesaro (États de rÉglise). GLILLON (ANATOLE), contrôleur des contributions indirectes, rue de la Tour, 71, à Passy, près Paris. GUYOT-RESSIGEAC (CHARLES), capitaine d'artillerie, à Grenoble. HÉNON, interprète militaire, à Biskra (Algérie). HENNECART, ancien député, rue Neuve-des-Mathurins, 61, à Paris. HÉRÉTIEU, inspecteur des contributions directes, à Montauban (Tarn-et- Garonne). HÉRICART-FERRAND (le vicomte), rue Sainle-Calherine-d'Enfer, 1, â Paris. HÉRINCQ, attaché au Muséum d'histoire naturelle, rue Guy de la Brosse, 11, à Paris. HERLING (A.), rue des Petites-Ecuries, 53, à Paris. ÎIOORER (sir William), au jardin botanique de Kew, près Londres. HOWARD (John Elliot), à Tottenham, près Londres. HUBERT, pharmacien, à Brest (Finistère). HUGLENIN (AUGUSTE), à Chambéry (Savoie). IRAT (Albert), substitut du procureur impérial, à Cahors (Lot). JACQL'EL (l'abbé), curé à Liezey, canton de Gérardmer (Vosges). JAÎMAIN (A.), docteur en médecine, rue de Savoie, 13, à Paris. JAUBERT (le comte), ancien ministre, rue Saint-Dominique, 67, à Paris, et au domaine de Givry, par La Guerche-sur-Aubois (CherJ. .JORDAN (ALEXIS), rue Basseville, 10, à Lyon. JOUFFROY-GONSANS (M. DE), rue de la Préfecture, 20, à Besançon, et à Paris, nie de rAncionnc-Comédie, 21. JOUVIN, professeur à l'Ecole de médecine navale, rue Saint-Louis, 88, à Hoche- fort-sur-nier (Charcnlc-Inférieuro). LISTE DES MEMBRES. V JLLLIEN-CROSMER, conservaieur du Jardin des Plantes, rue d'illiers, 5/i bis, à Orléans. KIRSCHLEGER, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Strasbourg. KRESZ, docteur en médecine, rue des Bourdonnais, IZi, à Paris. LABOURET (J.), liôtel de l'ancienne sous-préfecture, ù Ruffec (Cliarenle). LACROIX (l'abbé de), à Saint-Romain-sur-Vienne, par les Ormes (Vienne). liAGRAXGE, docteur en médecine, rue des Francs-Bourgeois, l/i, au jMarais, à Paris. LAGRÈZE-FOSSAT (ADRIEN), avocat, à Moissac (Tarn-et-Garonne). LAlSiMÉ (A. -M.), ancien principal du collège, à Avranches (Manche). tiAMBERTYE (le comte Léonce de), à Chaltrait, par Montraort (Marne). LAMIABLE (G.), rue de l'Est, 23, à Paris. LAMOTTE (M.), pharmacien, à Riom (Puy-de-Dôme). LA PERRALDIÈRE (llENRi DE), rue du Cornet, 2/i, à Angers. LAPORTE (Edmond), boulevard de l'Étoile, 38, aux Thèmes, près Paris. LARAHIBERGUE (Henri de), à Castres (Tarn). LAREVELLIÈRE-LÉPEAIJX, au Gué du Berger, à Thouarcé (Deux-Sèvres), LASÈGL'E (A.), conservateur des collections botaniques de M. François Dclcssert, rue Montmartre, 172, à Paris. LAVAU (Gaston de), rue du Bac, 97, à Paris. LAVERNELLE (OscAR DE), hôtel de la préfecture, à Besançon. LEBAIL, docteur en médecine, au Mans. LEBEL (E.), docteur en médecine, à Valognes (Manche). LEBEUF (Ferdinand), pharmacien, à Rayonne (Basses-Pyrénées). LEBLANC, ancien ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue du Oindre, 1, à Paris, LECLÈRE (Louis), chez M. Léon Denouette, à Montviller, près le Havre (Seine- Intérieure). LECOQ (Henri), professeur d'histoire naturelle, à Clermond-Ferrand (Puy-de- Dôme). Membre à vie. LEGRAND (de l'Oise), ancien député, rue Richepanse, 7, à Paris. LEGUAY (LÉON), inspecteur des jardins impériaux, rue du Cherche-Midi, 17, à Paris. LE MAOLT, docteur en médecine, quai de la Tournelle, 33, à Paris. LE\ORMA\T (François), rue Neuve-des-Pelits-Champs, 14, à Paris. LE PRÉVOST (Auguste), membre de l'Institut, à Bernay (Eure). LEROLV DE BRETAGNE, avocat, rue des Saints-Pères, Gl, à Paris. LESPIAULT (I\l.), peintre d'histoire naturelle, à Nérac (Lot-et-Garonne). LESPIXASSE (Gustave), agent de change, rue de l'Intendance, 9, à Bordeaux. LESTIBOLDOIS, conseiller d'État, rue de la Victoire, 92, à Paris. LEVENT, ancien pharmacien, place du Palais-de-Juslice, 16, à Reims (Marne), LIIÉRITIER, docteur en médecine, rue de la Victoire, 8, à Paris. LO:\IliARI) l-',), place d'Armes, li, à Dijon, LORIÈRE (Irénée de), rueChanoincsse, 12, à Paris. VI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LORT-MIALHE (de), à Narbonne (Aude). Membre à vie.- LOYSEL (François-Charles), rue Mazarine, 3, à Paris. MACKE1\IVA (Benjamin Vicunna), au Chili. — (Correspondant à Paris: M. Charles Valder, passage de la Madeleine, Zi.) MAILLARD (Adguste), rue Saint-Suipice, 1, à Paris. MAILLE (Alphonse), rue Madame, 1, à Paris. MAMESCAU, ancien représentant, à Pau (Basses-Pyr/>, à Lille. MENIERE (le docteur), médecin de rétablissement des sourds-muets, à Paris. MICIIALET (Eugène), à Dôle (Jura). MIERGEES (Auguste), docteur en médecine, à Anduze (Gard). MILLET (C. ), inspecteur des forêts, rue Castiglione, l/i, à Paris. MOi\ARD (P.), ancien médecin en chef des armées, conservateur du jardin bo- tanique, rue de TÉvêclié, 25, à Metz. MONIIV, docteur en médecine, à Blois (Loir-et-Cher). M01\TAG1\E (Camille), membre de l'Académie des sciences, etc., rue des Beaux- Arts, 12, à Paris. MOQUilV-TAIVDOiX, membre de l'Académie des sciences, etc., rue de l'Est, 2, à Paris. MOEGEOT père, docteur en médecine, à Bruyères (Vosges). MOERA-BOUROUILLOU (B.), docteur en médecine, rue de la Fontaine-Molière, 33, à Paris. MLIVBY (G.), à Oran (Algérie). NOÉ (le vicomte de), rue du Bac, 102, à Paris. 1\0ULET, professeur à l'École de médecine, rue du Lycée, 8, à Toulouse. PARISOT (Louis), à Belfort (Haut-Rhin). PARLATORE (PHILIPPE), professeur de botanique au Musée grand-ducal d'his- toire naturelle de Florence (Toscane). P.îRSEVAL-GI\A\DMAISO.\ (JuLES DE), avocat, aux Perrières, près Màcon (Saône-et-Loirc). \3i^ LISTE DES MEMBRES, VI} PASSY (Antoine), ancien député, rue Pigale, 6, à Paris. PAYER, membre de T Académie des sciences, etc., rue SaintTHyacinlhe-Saint- Michel, 6, à Paris. PENCHIIVAT (Charles), docteur en médecine, à Port-Vendres (Pyrénées-Orien- tales). PERRIO (Francisque), à Napoléonvilie (Morbihan). PERROTTET, à Pondicliéry, — (A Paris, rue Montmartre, 172). PERSOMVAT (Camille), rue d'Étigny, 20, à Aucli (Gers). PERSONIVAT (Victor) , employé des contributions indirectes , au canal de Béziers (Hérault). PETIT (Guillaume), membre du conseil général de l'Eure, à Louviers (Eure). PETIT (V.), docteur en médecine, à Hermonville, près Reims (Marne). PEUJADE (Ulysse), docteur en médecine, à Najac (Aveyron). PLA1\CII0N (J.-E.), professeur suppléant à la Faculté des sciencesde [Montpellier. POMMARET (E. de), à Agen (Lot-et-Garonne). POUCHET ^Eugène), à Saint-Michel-de-la-Haie, par Bourgachard (Eure). PRILLIEUX (Edouard), rue de la Ville-l'Évêque, hh, à Paris, PUEL (Timothée), docteur en médecine, boulevard Beaumarchais, 72, à Paris. QUESTIER (l'abbé), curé, à Thury en Valois, par Betz (Oise). RABOTIN, pharmacien, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). RAMEUR (P.), docteur en médecine, àSainl-Christophe-sur-le-Nais, parlNeuilIé- Pont-Pierre (Indre-et-Loire). RAMOXD, directeur des douanes, au Havre (Seine-Inférieure). RASCO\' (Martin-Jose), à Mexico. — (Correspondant à Paris : M. O'Brien, rue Mogador, U). RATIER (l'abbé), professeur au petit séminaire, rue de l'Esquille, 1, à Toulouse. RAULIN (Victor), professeur à la Faculté des sciences, rue Croix-de-Seguey, 87, à Bordeaux. REVEIL, agrégé à l'Ecole de pharmacie, à l'hôpital de Lourcine, à Paris. REVELIÈRE (EUGÈNE), rue des Payens, à Saumur (Maine-et-Loire). REl fils, à Saint-Amand-Montrond (Cher). ROBERT (Eugène) , docteur en médecine, à Bellevue, près Meudon (Seine- et-Oise). BOBIi\, ancien ingénieur divisionnaire des ponts et chaussées, rue de la Victoire, 73, à Paris. ROQUE' DE SAIXT-PRÉGIVAIV , sous-inspecteur des forêts, rue Royale, 8, à Paris. ROUMEGUÈRE (Casimir), secrétaire en chef de la sous-préfecture, rue du Fau- bourg-Saiiit-Etienne, i9, à Toulouse. ROUSSEL (le docteur), rue des Fossés-Saint-Jacques, 26, à Paris. ROYS (le marquis de), ancien élève de l'École polytechnique, rue de Verneuil, 53, à Paris. SAI\TI\E (X.-B.), rue Cadet, 3, à Paris. SAUBIMET aîné, membre de l'Académie impériale de Reims (Marne). VllJ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SALLCY (de) , membre de l'Institut, etc., place Saint-Thomas-d'Aqnin, à Paris. SAUZÉ (C), docteur en médecine , à la Mothe-Saint-Ucraye (Deux-Sèvres). SAVATIER (Alexaîndre), de Chéray (Ile d'Oléron), docteur en médecine, à Beauvais-sur-Matha, par Alatlia (Charente-Inférieure). SAVATIER (Ludovic), de Saint-Georges (Ile d'Oléron), chirurgien de la marine, au port de Rociieforl-sur-mer (Charente-Intérieure). SAVI PiETRO;, professeur de botanique, à Pise. SCHUIPER (W.-P.), conservateur du Musée d'histoire nalurelle de Strasbourg. SCIIŒIXEFELD (VV. DE), rue delà Ferme-des-Mathurins, 30, à Paris. SERIIVGE, professeur à la Faculté des sciences de Lyon. SERRES, colonel d'artillerie en retraite, à la Roche-des-Arnauds , près Gap (Hautes-Alpes). SERRES (Hector), pharmacien, à Dax (Landes). SOtBEIRAN (Léon), agrégé à l'Ecole de pharmacie, quai de la Tournelle, hl, à Paris. SPACII (Edouard), garde de la galerie de botanique du Muséum d'histoire na- turelle, au Jardin des plantes, à Paris. TCIIIIIATCIIEF (P. de), membre de l'Académie des sciences de Berlin, etc., rue de la Paix, hôtel Mirabeau, à Paris. TIIIBESARD, fondé de pouvoirs du receveur général à Laon (Aisne). TII0:\Il»S01\l (le docteur), à Kew, près Londres. THLRET (Gustave), rue Napoléon, 18, à Cherbourg (Manche). TILLETTE DE CLER!W01\T-T0\'^'ERRE (le baron), député au Corps légis- latif, à Abbeville (Somme). TIMBAL-LAGRAVE, pharmacien, rue Pargaminière, 8Zi, à Toulouse. TISSEUR (l'abbé), missionnaire, aux Chartreux, à Lyon. TITOIV, docteur en médecine, à Soudron, près Chàlons-sur-Marne (Marne) TOCQUAIiVE (Adolphe), à Remiremont (Vosges). TRAC Y (de), ancien ministre, rue d'Anjou-Saint-IIonoré, ^8, à Paris. TRÉCUL (A.), rue Cuvier, 20, à Paris. TLfiASl\E(L.-R.), membre de l'Académie des sciences, etc. , rue de Vaugirard, 73, à Paris. VAIVDERÎVIARQ, rue de Lille, 76, à Paris. VIAUD-GRA1NDMARAIS (Ambroise), étudiant en médecine, rue de l'Abbaye, 8, à Paris. VILLIERS DU TERRAGE (le vicomte de), ancien pair de France, rue Racine, 8, à Tours. VILMORIM (L.), quai de la Mégisserie, 28, à Paris. VVATELET (Ad.), professeur, oUlcier d'Académie, à Soissons (Aisne). WEDDELL (H. -A.), docteur en médecine, aide-naturalislc au Muséum, rue de Poissy, 1, à Paris. \VEGillAI\IV (Fernand deI, rue de Clicliy, Z|5,à Paris. WEISS-SCIIEUMBERGER, ù Muliiousc (Haut-Rhin). Paris. — Imprimerie de L, WAttTinET, rue Mignon, 2- SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCIi DU 5 JANVIER 1855. PRÉsrDKXCE DE M. AD. BRONGNIART. 31. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 22 décembre 185Zi, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, 31. le Président proclame l'admission de : 31. GoNOD (Eugène), élève en jiharmacie, rue Ilautefeuillc, 11, à Paris, présenté par 3131. Lecoq et Lamotte. 31. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Dons faits à la Société. 1" De la part de 31. V. Raulin, de Bordeaux : Essai cVune division de l'Aquitaine en pays. Essai d'une division de la France en régions naturelles et botaniques. 2° De la part de 31. Ch. Laterrade, de Bordeaux: Observations relatives à l' accroissement en diamètre des arbres des Dicotijlés. 3° En échanue du Bulletin de la Société : Thedenius, Nija Botaniska Notizer (Journal de Botanique en langue suédoise), 185^. Mémoires de la Société impériale des sciences naturelles de Cherbourg, tome T, 183^. Bulletin des travaux de la Société d'horticulture de la Seine, no- vembre 185/i. T. 11. 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANCE. Coiit'oi-méineiil à l'art. 28 du Règlement, M. le Président l'ait con- naître à la Société les noms des membres des diverses commissions nommées par le conseil, pour l'année 1855, dans sa séance du "29 décembre dernier. Ces commissions sont composées de la ma'niére suivante : 1° Commission de complabilitc, chargée de vérifier la gestion de M. le trésorier : MM. le baron de lîrimont, Gay et Gj-aves. 2° Commission des archives , chargée de vérifier la gestion de 31. l'archiviste : MM. Cliatin, Germain de Saint-Pierre et Moquin- Tandon. Z° Commission permanente du Bulletin : MM. Lasègue, Mocjuin- ïandon et AVeddell. M. le Président annonce (jue, par suite du tirage au sort ([ui a été l'ait le 29 décembre dernier, les membres du conseil qui doivent être remplacés cette année, sont : MM. Chatin, Maille, Montagne et Tulasne. On procède ensuite à l'élection du Président pour l'année 1855. M. J. Decaisne, ayant obtenu 99 sutï'rages sur 138, est proclamé président de la Société pour l'année 1855. La Société nomme ensuite successivement : F/ce-/)reW6'w/A; MM. Antoine Passy, VVeddell, le comte Jaubert et Montagne. Membres du conseil: MM. Gay, Ad. P)rongniart, Fr. Delessert, le baron Tillette de Clermont-Tonnerre, Moquin-Tandon , Lasègue et E. Le Maoul. Il résulte de ces nominations, (|ue le bureau et le conseil d'adnii* nistration de la Société se trouvent composés, pour l'année 1855, de la manière suivante : Président. M. .1. Decaisne. Vice-prcsidcntf MM. le comte .lauber Montagne. 31M. Antoine Passy- Weddell. SÉANCE DL 12 .lAiNVlER 1855, 3 Sccrcloires. 3IM. DuchurUe. de Schœud'cld. Trésorier. M. Cciillelle de l'Hervilliers. Vicc-scrrélaires. 31 M. E. Cossoii. T. Puel. Archiviste. M. de Bouis. Membres du conseil. MM. Bouchardal. le baron de Brimonl. Ad. Brongniart. Fr. Delessert. J. Gay. Germain de Saiiil-Pierrc. Graves. MM. Lasègiie. E. Le Maout. Moquin-Tandon. le vicomte de Noé. le JDaron Tillette de Cler- mont-Tonnerre. Avant de se séparer, la Société vote des remercîments unanimes à M. Ad. Brongniart pour le dévouement avec lequel il a bien voulu présider à sa fondation et diriger ses travaux durant la première année de son existence. SÉANCE DU 12 JANVIER 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. 31. de Scliœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 5 janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suit(! de la présentation laite dans la dernière séance, iM. le Président proclame l'admission de : M.DoRVAULT, pliarmacien, rue de la Vrillière, à Paris, présenté par MM. Decaisne et Ducbartre : M. le Président annonce, en outre, cinq nouvelles présentations. Dons [ails ci la Société : 1° Par M. Decaisne: Histoire et culture de i'/(/name de la Chine, 185/i. x^oliec histuf'tque sur Adrien de Jufisieu, 185/i. h SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2" Par 31. Léon Soubeiran : Des applications de la Botanique à la Pharmacie, thèse du concours d'agrégation, 1854. 3° Par M. Henri Caron : Annonces des publications relatives à la Botanicpue. h" De la pari de M. Laleriatle, de Bordeaux : Rapport sur une nouvelle espèce d'Agaric, 185/i. 5° En échange du Bulletin de la Société : Anncdcs de la Société impériale d'horticulture, décembre 185/i. Une lettre de M. À. Passy, datée de Gisors (7 janvier), remercie la Société de l'avoir appelé aux fonctions de vice-président. Sur la proposition de M. Graves, appuyée parleBureau, la Société décide à l'unanimité que la Commission du Bulletin sera invitée à insérer dans le plus prochain numéro les deux notices sur M. A. Ri- chard et A. de Jussieii, lues récemment à la Société impériale et cen- trale d'Agriculture, par MM. A. Brongniart et Decaisne (1). MM. les secrétaires donnent lecture des communications sui- vantes, adressées à la Société : DU STIPULIUM CHEZ LES GÉRANIACÉES, LES CISTÉES, LES LÉGUMINEUSES ET LES ROSACÉES, par M. D. CLOS. (Toulouse, décembre 1854.) Il est bien rare, en liistoire natuielle, qu'un fait, qui paraissait d'abord limité, ne se prête pas à une plus large extension. Dans une note adressée dernièrement à la Société, j'ai cherché à démontrer que les IMalvacées n'ont ni involucre (verticille de bractées), ni calice extérieur ou calicvde, et j'ai proposé le nom de stipuliuni (qu'on pourra traduire eu français par stipu- lion) pour le verticille qui accompagne le plus souvent leurs fleurs, et qui, à mon avis, est formé de stipules. L'examen des plantes de la famille des Géraiiiacées m'a prouvé que là encore il y a un stipulium, seulement il y accompagne une ou plusieurs fleurs. Il est surtout manifeste à la base de l'ombelle des Erodium et des Pelargonium, et la nature des pièces du sti- pulium y est, s'il est possible, encore plus évidente que chez les Malvacées. Je signalerai, en particulier, comme un excellent exemple, le Pelargotinan (l) Ces deux notices ont élé annexées au compte reiulu de la séance du '22 dé- cembre 185/1. Voyez le Btdklin, l, f, p. 373 et 38G. SÉANCE DU 12 JANVIER 1855. 5 spinosfim. Les feuilles de cette espèce sont blanehes-tomenteiises en dessous, etleiu- face inférieure est entièrement différente delà supérieure. Au con- traire, les stipules adjacentes aux feuilles ont à peu près la même apparence aux deux faces, et celles ùu stipidium revêtent des caractères identiques. Dans les Pclargonium quercifolium et lacenmi, les stipules sont ovales, courtes, et les parties du stipulium le sont aussi. Chez le Pelargonium alchimilloides et le Géranium pratense^ la i-essemblance entre les unes et les autres n'est pas moins frappante, et parfois ici les pièces du stipulium ont encore auprès d'elles deux petites feuilles. Enlin, dans le genre il/on- sonia, les pédoncules uniflores portent au-dessus de leur niilieu un verticille de petits appendices qui ne diffèrent pas des stipules ; c'e^t là un stipulium unillore. Un autre fait m'a frappé : c'est celui de l'analogie qui nous est offerte par quelques Géraniaciées [Erodium serotinum, Pelargonium glaucum, Géra- nium carolinianum)^ entre les stipules et les sépales; dans la dernière des espèces citées, ces deux sortes d'organes sont également terminés par une longue soie. Y aurait-t-il donc des calices formés par des stipules? Dans la famille des Gistées, les pétales sont ordinairement accompagnés, à l'extérieur, de cinq pièces, trois supérieures, plus grandes, deux exté- rieures, plus petites, et qui manquent dans certains cas. M. Spach, dans son Conspectus de la famille, n'hésite pas à leur appliquer à toutes cinq le nom de sépales (1). Endlicher semble partager cette opinion, traçant en ces termes ies caractères du groupe : Calyx pentaphgllus , persistens, foliolis hiseriatis, 2 exterioribus plerumque minoribus interdum nullis, rarissime œqualibus vel majoribus, etc. (2). Mais, chose étrange, dans sa description des genres, il leur assigne un calice à trois folioles, accompagné de deux bractées. Aug. de Saint-Hilaire me parait avoir pénétré la véritable nature de ces organes. I! remarque d'abord que la bractée des Hdianthemum, placée latéralement par rapport à la fleur, représente sans doute une des stipules, car ces derniers organes et ces bractées manquent dans les Cis- tus (3). Et, un peu plus loin, il n'hésite pas à voir des stipules dans les deux folioles appliquées extérieurement sur les trois du calice, car, dit-il, elles sont absolument semblables aux bractées (U). L'observation des Helian- themum vulgare et glaucum dissipera tous les doutes el prouvera la vérité de cette interprétation. Une seule objection pourrait se produire, c'est l'exis- (1) Voyez Annales des sciences natur., 2° série, t. VI, p. 357 et suiv.; et Hist. nat. des végétaux phanérogames, t. VF. p. o et suiv. — Il en est de ukmiic de A.-L. dcJussieii {Gênera plantanim, 29/i), de M. Lindicy (.1 nat. sysl., 91), d'Adr. de Jussieu, art, Cistées du Dict. uniu.d'hist. nal. (2) Gênera plantaruin, p. 903. (3) .yurphologie végétale, p. 326. {h) l'ir. cil., p. 371. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tence de ces deux petits appendices au calice de genres ou d'espèces' de Cistées, dont les feuilles sont privées de stipules. Mais cet argument n'est rien moins que concluant. Il y a tout lieu de penser que les stipules entrent dans la symétrie générale de la famille, et que l'avortement des feuilles au voisinage des fleurs détermine, sinon toujours (car le genre Huchonia n'a que trois sépales), du moins le plus souvent, leur développement dans les genres ou les espèces où elles sont restées tout à fait rudlmentaires. C'est un bel exemple de la loi de balancement. Ne trouve-t-on pas dans le genre Heliantliemwn des stipules à tous les degrés de grandeur? Chez les Légumineuses, les stipules remplissent assez fréquemment le rôle de bractées. C'est ce que montrent en particulier le Galega officinalis, les Oxytropis campestris et Buxbaumii^ les Phaca elata et curvicaulis, les Pso- ralea bituminosa etpalœstina, plusieurs Hedysarum&i Desmodium^ etc. Le Trifolium physanthum, Hook.,sefait remarquer par une large membrane discoïde et dentée, placée au-dessous du capitule floral. Cette espèce a des stipules larges, scarieuses et blanchâti-es ; on n'a pas de peine à reconnaître dans la membrane mentionnée un verticille de ces stipules soudées, ou un stipulium gamophylle (1). Si la membrane basilaire qui borde le pétiole dans le genre Rosa repré- sente deux stipules soudées, comme elle persiste seule à la base des pédon- cules, chez la plupart des espèces de ce genre, on doit voir encore dans ces appendices des stipules biactéales. Le Rnsa bracteata, dit Ventenal, a de six à huit bractées, situées au sommet du pédoncule et représentant un ca- lice extéi leur, se recouvrant mutuellement comme les tuiles d'un toit terminées quelquefois par une foliole entièrement conforme à celle des feuilles (2); c'est un bel exemple de stipulium polyphylle. Il ressort des considérations qui précèdent : 1° que plusieurs familles ù feuilles stipulées offrent, soit des stipules hractéales, soit des stipulium, soit même l'une et l'autre de ces dispositions; 2" que les stipulium sont (jamophylles o\x pcdyphylles , uniflores ou pluri flores ; la famille des Géra- niacées offre à elle seule ces quatre modifications. DE L'INTRODUCTION EN EUROPE, DE LA NATURALISATION ET DE LA FLORAISON DE VAGAYE AMERICANA , par !»I. CO. IfIARTII%'S. (Montpellier, décembre 1854.) Le Mexique est la patrie originelle de V Agave americana, L. Delà il s'est (1) Bien que los stipules ne soiciU pas des feuilles, j'ai cru devoir appliquer au stipulium ces mots de gamophylle el de polyphylle, qui ont cours dans la science, afin d'('viter la création de mois noiivoaiix. (2) JarJ. Je Cfls., 28, ver.so. SÉANCE 1)1 1^1 JANVIER 1855. 7 étendu (1) dans le Nouveau monde : au nord jusque dans le.; Florides, la Géorgie et la Caroline du sud; au midi dans la Nouvelle Espagne, le Yuea- tan, les provinces de Caracas, de Venezuala et de Cumana, jusqu'à l'Oré- noque. Traversant le golfe du Mexique, il s'est lépandu dans le sud-est jusqu'à l'ile d'Antigoa, l'une des petites Antilles. Dans le Nouveau monde, il s'étend donc du 34^ degré au 8' de latitude septentrionale et du 64" au 120^ de longitude occidentale. En Europe, l'Aloès-pitte se trouve à l'état sauvage, même en France, aux environs de Perpignan, où il forme des haies en plein champ et se re- produit sans soins. En Catalogne, aux Baléares, il est excessivement com- mun et descend tout le long de la côte orientale de l'Espagne jusqu'à Va- lence, mais sans s'éloigner du bord de la mer. A partir de ce point, on le rencontre dans toute l'étendue du royaume de Grenade et dans la partie de l'Andalousie située au sud du Guadalquivir. On le retrouve ensuite à la pointe méridionale du Portugal et sur les côtes de l'Atlantique jusqu'à la hauteur de Coimbre (2). Ainsi cette plante, qui, sur les bords de la Mé- diterranée, remonte jusqu'au 43° de latitude nord, dépasse à peine le 40" sur les rivages de l'Atlantique, Dans la partie orientale du Languedoc et dans toute la Provence, l'Agave est partout en plein air, mais non en plein champ; car aux environs de Narbonne, Montpellier, Avignon, Aix, Marseille, on ne le voit que dans les jardins, à l'abri des murs ou des rochers qui le garantissent des vents du nord. Près d'Hyères, Fréjus, Cannes et Antibes, il est presque spontané, quoique non complètement naturalisé, comme dans la Catalogne et le Roussillon. Aux îles Borromées, sur le lac Majeur et sur les bords du lac de Côme, contrées dont le climat exceptionnel tient au voisinage des Alpes qui les abritent des vents du nord et à de grandes masses d'eau qui égalisent les saisons, l'Agave est de même presque à l'état sauvage. A partir de Nice jusqu'à Gênes, on le voit assez souvent dans la campagne formant des clô- tures. A Pise, Lucques, Florence, Bologne, Padoue, Venise, et plus au sud, à Sienne, Arrezzo, Pérouse, il ne se trouve, comme à Montpellier, que dans les jardins ou dans des localités abritées. Aux environs de Rome et de Na- ples, il redevient spontané comme en Corse, en Sardaigne, dans les Cala- bres et dans toute la Sicile. En Algérie, cette plante est une des plus communes et d'un usage habi- tuel pour entourer les champs. Elle y acquiert des dimensions énormes et forme des défenses que l'art militaire a mises à profit autour de nos établis- sements coloniaux. (1) Pi. Sclionibnr^k, l'ober die amer icanische Aloe {VerJiaudhiufjen des Vereim ziir liefoerderund des Gartenhaues in Pretissen, 1835, l. XI, p. 225). (12) Voyez la carte de l'ouvrage de iM. Willkom, inlilulé : Slrand(jebiptc der Iherischen HaUiinse}. 1852. 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Je ne parlerai pas des autres parties de l'iùirope et de l'Afrique où se rencontre l'Agave. J'ajouterai seulement qu'il existe dans les lieux abrités du Péloponèseet dans les jardins de Smyrne et de Constantinople. En Eu- rope , on le trouve donc dans la région méditerranéenne du hW au 36*^ degré de latitude septentrionale et du 11*^ degré de longitude occi- dentale de Paris au '27' degré de longitude orientale; son aiVe est de 8 degrés en latitude et de 38 degrés en longitude, extension considérable pour une plante originaire des parties tropicales de l'Amérique. Si sa limite équatoriale en Afrique était bien déterminée, on verrait probable- ment que cette aire est aussi étendue dans l'ancien monde que dans le nouveau. Eu se bornant à l'Europe, ce que j'ai dit suffit poui- montrer que cette plante est répandue sur une portion considérable de notre conti- nent, puisqu'elle borde tout le pourtour de la Méditerranée; elle existe de plus dans la plupart des serres, et nous verrons qu'elle peut fleurir sous tous les climats. Sa floraison est si extraordinaire, qu'elle a eu de tout temps l'attrait du merveilleux, même pour les individus les plus indiffé- rents aux phénomènes naturels. En effet, un pied reste souvent de longues années, un siècle même, sans donner de fleurs. Tous les ans, de nouvelles feuilles se développent en dedans des anciennes ; la plante semble condamnée à une éternelle stérilité. Mais tout à coup, sans que rien n'annonce un changement quelconque dans sa vitalité, une tige paraît au milieu du fais- ceau central, écarte les feuilles qui le composent, s'élance verticalement, semblable à une asperge colossale, puis se ramifie et forme un candélabre gigantesque qui porte plusieurs milliers de fleurs. Tous ces phénomènes s'accomplissent en cinq ou six semaines; ce temps suffit à la plante pour s'élever a une hauteur qui varie de 3 à 8 mètres dans nos climats; sur la côte d'Afrique et en Amérique, elle atteint souvent 14 mètres. Ces milliers de fleurs portées sur un candélabre gigantesque offrent un des plus magni- fiques spectacles que présente le règne végétal. Au Mexique, des colibris aux brillants reflets; en Europe, des abeilles et des papillons assiègent ces fleurs pour pomper le nectar qu'elles recèlent au fond de leur calice. Mal- heureusement celte magnificence est de courte durée : épuisé par l'effort qu'il a fait pour développer un si grand nombre de fleurs, le pied meurt dès que les rares capsules qui leur succèdent ont répandu leurs graines au- tour de lui. Insoucieuse des individus et uniquement préoccupée de la con- servation des espèces, la nature y a pourvu par les graines et par les nom- breux rejetons qui, après la mort de la plante mère, repoussent de ses racines. A ia fin du xvi'^ et même au commencement du xviP siècle, la floraison d un Agave était un événement qui faisait sensation dans le monde bota- nique; on l'enregistrait avec soin, et, grâce à ces documents, nous pouvons suivre pour ainsi dire pas à pas l'introduction de cette plante en Europe. SÉANCE DU 12 JANVIER 1855. 9 L'an 1521, le Mexique, patrie originelle de l'Agave, l\it conquis par Cortez; il y établit la domination espagnole ; de là des relations entre la mère-patrie et la nouvelle con([uête. Aussi est-ce en Espagne que la plante est vue pour la première fois par Charles de Lécluse, en latin Clusius, qui voyageait dans ce pays vers le milieu du xvi-^ siècle. Un médecin, nommé Jean Plaça, professeur à l'Université de Valence, la lui montra dans le jardin du couvent de Marie et Jésus, situé à un mille de la ville. Il en vit un autre pied chez son hôte, Pierre Alleman, et rapporta en Belgique deux rejetons : l'un périt, l'autre, qu'il confia à Pierre Coudebccq, pharmacien d'Anvers, continua de végéter, et servit de modèle à la figure qu'il a donnée de cette plante. Il le raconte lui-même dans plusieurs de ses ouvrages, ei; en particulier dans son Histoire des plantes rares cVEspagne (1). Lécluse énu- mère ensuite, d'après Gomara, auteur d'une histoire du Mexique, les pro- priétés de ce végétal. Dubartas, poète célèbre de l'époque, les a traduites en vers de la manière suivante : Là pousse le Mclt qui s'est vu en Mexique, D'aiguille, de filet, d'armes, de bois, de brique, D'antidote, de miel, de lissé parchemin, De sucre, de parfum, de conserve et de miel. Son bois nourrit le feu, et ses plus durs feuillages Par une artiste main reçoivent mille usages : Les louanges des dieux et les gestes des rois. Ores sur les maisons on les coiiclie à la file, Si bien qu'on les prendrait pour de beaux rangs de thuile, Ore on les tord en fil et de leurs bouts on fait Aiguille des petits, et des grands fers de trait. La liqueur de ses pieds est un vrai miel figée, Détrempée est vinaigre et sucre repurgée. On voit, par les récits de Lécluse, que c'est pour la première fois qu'd vit y Agave americnna ànni un jardin de Valence en Espagne. Il en ent parlé dans des termes bien différents si cette plante avait été aussi commune dans ce pays qu'elle l'est aujourd'hui. Son récit nous prouve donc qu'elle n'exis- tait pas à l'état sauvage sur la côte orientale d'Espagne, au milieu du xvi' siècle. Cherchons maintenant dans les anciens auteurs les traces des migrations de notre plante. Le Jardin botanique de Padoue, le plus ancien de l'Lurope, avait été fondé, en 1565, par le sénat de Venise. Cortusi avait succédé à Guilandin. C'est dans ce jardin que Camerarius vit, en 1561 (!>), le premier Agave qui ait été introduit en Italie; mais, suivant le même auteur, c'est a (1) Hariurum aliquol siirpium per llispauias observatarum historia, 157G, p. Zi62 ; cl liariorum plantani m historia, 1601, p 160. (2) llnrtus vmlicus H jihilosophirus, 1586, p. Lt. ' 10 SOCIÉTÉ ISOTAINIQUE DE FRANCE. Florence, dans les jardins du giand-duc de Toscane, que l'on admira le premier Agave en fleur dans i'étéde 1586. Camerarius en publia la figure, qu'il devait à l'obligeance de l'apothicaire du prince. Le second Agave en fleur dont il soit fait mention dans les vieux au- teurs est celui que Cœsalpin (1) vit, en 1590, à Pisc, dans les jardins Fornaboni. Le troisième fleurit ta Rome, où il a été observé par le père du commen- tateur de Théophraste, Bodœus Stapel, médecin d'Amsterdam (2). A la fin du xvi' siècle, Avignon était, comme on le sait, une ville papale habitée par un grand nombre de familles italiennes. Parmi ces familles se trouvait celle des Doni, originaire de Florence, et immortalisée par un por- trait de Raphaël (3). îNous avons vu qu'un Agave americana fleurissait dans les jardins du grand duc de Toscane en 1586. Probablement un rejeton fut apporté à Avignon pai- un membre de la famille Doni; car c'est dans le jardin de la maison habitée par cette famille que fleurit un Agave, le pre- mier que l'on ait vu en France, si l'on en juge par ia sensation extraordi- naire qu'il produisit. Son histoire nous a été conservée pai- Jacques Fon- taine, médecin et ami du célèbre érudit Peiresc. Il en écrivit la relation au marquis de Capisula, gouverneur d'Avignon et du comtat Venaissin. Cette lettre nous a été conservée dans les œuvres postbumes de Charles de Lécluse [Ix). (' fa hampe, dit-il, commença à pousser le 6 mai 1599; en quarante- cinq jours elle s'éleva de trente-deux palmes, émit vingt-neuf pédoncules portant de nombreuses fleurs jaunes. Un si grand accroissement excita un étonnement universel. Des gens de toute condition accouraient en foule, même des villes \oisines, pour en èlre témoins. Des personnages de marque ayant ]>eaucoup voyagé confessaient n'avoir jamais vu d'Aloès (5) aussi grand. Cet accroissement prodigieux ne sei'ait-il pas dû à la piété et à l'observation du culte qui distinguent la noble ville d'Avignon, ou au grand savoir des pieux docleurs si nombreux dans son enceinte? L'Aloès a été employé par les disciples du Christ pour conserver son corps incorruptible plutôt dans lebutde satisfaite à l'opinion que par nécessité; car Dieu n'eût pas permis que son saint fût envahi par la corruption. L'Aloès est donc le sym- (1) De planiis, lib. X, cap. 32. 1583. (2) Notœ ad Lihrum VU Theophrasli, p. 900. (ù) Calerie du palais l'itli, à Florence, salon d'Apollon, n" 61, porirail d'Ange Doni. En patois avignonnais ce nom se prononce Denis, dont ciuelrpies auteurs que nous citons, entre autres Garidel, ont lait Doins. (Zl) Caroli Clusii cura' pusieriures, p. Go; ad Calcpin ('. Cliisii cxolkoram, 1611; et C.ariilel, Jfistoire des plantes de la Prnrpnre, 1715, p. 21. (5) Le (idiloiM- (onfiind ici l'Agave avec TAloès, {|ui fournil une résine pur- gative. SÉANCE DU 12 .lANVIEU 1855. 11 bole de la conservalion et de l'accroissement des choses sacrées. Les phy- siciens qui se renfei-ment dans les limites des lois naturelles expliquent cet effet par des causes plus simples. Cet Ag;ave avait accumulé une énorme quantité de sucs, et l'été de cette année fut très chaud et très sec. Cette chaleur agit alors comme cause efficiente, raréfia les sucs conlenus dans la plante et provoqua ainsi la croissance prodigieuse de sa tige. » Ce récit nous prouve qu'à cette époque l'Agave était rare en France, puis([ue sa floraison excitait un si grand ctonnement. Il n'en était pas de même en Italie. Aldinus (1) nous apprend qu'a Rome l'Agave clait déjà commun au comir.encement du xv!!-^ siècle ; il l'avait vu souvent en fleur et crut devoir en donner la figure détaillée d'un bel individu qui fleurit dans les jardins du palais Farnèse en 1623. En Languedoc, c'est à Pézénas, près de Alontpellier, dans .'année I6/1I, que l'on vit le premier Agave en fleur (2). Le roi Louis XTII et le cardinal de Richelieu furent témoins de ce phénomène, et le roi fit faire par son peintre un dessin de la plante. A Montpellier, un autre pied fleurit dans le jardin d'un pharmacien appelé Perrier, qui, dit Rorelli, faisait payer les curieux désireux de voir sa plante et en tira grand profit. On signale encore (3) un Agave vu par Vollgnad a Vérone, en 1648, dans les jardins du comte Giusti. Au milieu du xvii'^ siècle, où nous sommes parvenus, l'Agave était de- venu une plante assez répandue dans l'Kurope méridionale pour que sa fioraison ne fit plus sensation comme dans l'oiigine. Ainsi Columna raconte, dans un ouvrage publié en 1616, qu'a Rome et a Naples il avait vu depuis longtemps un grand nombre d'Agave en fieur, et au commencement du xviii'' siècle on en trouvait sur les côtes de Provence depuis IMarscille jusqu'à Antibes; mais Gàridel avoue qu'il n'est pas assez commun pour croire qu'il y vienne natuiellement (h). Nous n'avons parlé jusqu'ici que des floraisons d'Agave croissant en pleine terre dans le midi de la France ou en Italie; pour compléter cette notice, citons quelques exemples de la même plante élevée en serre, dans des caisses, et fleurissant néanmoins pendant l'été, soit qu'on la laisse dans la serre, soit, comme cela arrive le plus souvent, qu'on la sorte pendant la belle saison de l'orangerie où elle est abritée pendant l'hiver. Nous verrons (1) Exactissima descripliu rariorum quarumdam plantarumquœcontinontvr Romœ in hurto Farnesiano, 1G25, p. 95. (2) Pétri HorcUi caslrensis hisloriaruni et oliservationum conluria', 1070, IV, p. 1. (3) V. ./. Sachs à Lewenheimb de Aloe Silesiaca lloroiite [MisceUanea cuviasa sive Ephempridœ naturœ curiosorum annm primus, 1670, t. L 185), 1G8A. (/i) Garidol, Ifisloirc drs plantes de Provence, 1715, p. '20. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que la floraison de cette plante a ct('! observée dans toute l'Europe septen- trionale, depuis la France jusqu'en Suède. A Montpellier, c'est presque toujoin's au commencement de mai que la hampe commence à pousser; nous annoncerons, chaque fois que nous la trouverons indiquée, la date du moment où la hampe paraît, afin de faire apprécier rinfluence de la différence des climats. Notre liste est nécessaire- ment incomplète, mais elle suffit pour montrer que cette belle et singulière plante, quoique originaire des parties chaudes du Mexique, s'accommode avec une facilité remarquable des conditions d'existence les plus diverses. Floraisons d'agave conservés i/hiver en serre , observées pendant les xvn^, XVIU® et XIX* SIÈCLES. France occidentale. Saint-Pol-de-Léoii (Finistère). Agave de 30 ans. Commencement de la flo- raison, 16 juin 1827. Le 25 septembre, la hampe avait 8">,12 et portait 40 pédoncules (1). Talence, près Bordeaux. Agave âgé de 87 ans. Apparition de la hampe le 28 mai 1828; hauteur, 5 mètres (2). Angers (Maine-et-Loire). Agave âgé de 65 ans environ. Apparition de la hampe le 24 mai 1849; hauteur, 3"--,65. Nombre des fleurs, 3,875 (3). Versailles (Seine-et-Oise), Agave âgé de 62 ans environ. Commencement de mai 1830. Hauteur, 3'", 25. Versailles (pavillon de la Jonchère). Une hampe en octobre 1823, puis deux autres en juin 1 829 (4). AllemiKjne. Augsbourg? 1633 (5). Stuttgardt (royaume de Wurtemberg). Agave fleurissant dans le jardin grand- ducal en 1658. C'est le premier qu'on ait décrit en Allemagne. La hampe avait 7"', 46, le nombre des fleurs était d'environ 12,000 (6). Oppersdorf, en Silésie. Agave âgé de 31 ans, en 1662 (7). Choren près Leipsig. Agave âgé de 55 ans. Commença à pousser le 16 mai 1663, les fenêtres de la serre étant ouvertes. La hampe s'éleva à 6"\78. Ses trenie-deux pédoncules floraux portaient 2,407 fleurs (8). Sondershausen, en Thuringe, en 1664 (9). (i) Mémoires du Mus(kim d'histoire naturelle, 1827, t. XV, p. ^75. (2) Annales de la Société d'horticulture de Paris, 1828, t. 111, p. 856. (3) Boreau, Notice sur TAgave americana {Bulletin de la Société industrielle d'Angers^ n'" 5 et 6, 21* année, 1850). (/j) Annales de la Société d'horticulture de Paris, 1830, t. Vil, p. 233. (5) Observatio Lucœ Schrœclil de Aloe augustana [Miscellanea curiosa annus sextus et septimus), 1677, observ. 231, p. 3/|0. (6) Miscellanea curiosa, annus primus, IGSâ, p. 186. (7) Ihid. (8) Ibid. (9) Ihid. SÉANCE DU 12 JÂNVIEIl 1855. 13 Goltorf (Schleswig-Holstein), 1668 (l). Sleven, près d'Iéna, en 1669. Agave âgé de 4!) ans, hampe de 6'", 81 . Paxjs-Bas. Groningue. Agave âgé de 38 ans. Le 4 août 1G74, trois hampes, le 3 sep- tembre, trois autres hampes (2). Neurenberg, en 1636. Hauteur, 7"', 164 (3). Utrecht, 1788. Agave avec cinci hampes (4). Leyde, 1797. Bruxelles, fin d'août ; hauteur, 6'", 750. Gand, 1845. Dans une serre. Leyde, mai 1847. Hauteur, 7"',874. 40 pédoncules. Suède. Carlsberg, près de Stockholm, en 1708. Un Agave âgé de 92 ans porta 5,018 fleurs (5). Soedermanland. Sur une propriété du comte Morner , en 1832 : plante âgée de près de 1 00 ans. Croissance du 25 juin au 20 septembre. Au château de Rosendal, près de Stockholm, en 1 834. Commença le 30 juin ; le 12 août elle s'élevait à 5"', 49 4, et portait 25 pédoncules (6). En pareoiirant cette liste, on remarque que c'est en Allemagne que fleu- rirent les premiers Agave de serre, ou du moins les auteurs de ce pays nous en ont conservé le souvenir ; la Hollande, la Suède et le nord de la France occupent le second rang. L'influence printanière du mois de mai sur la floraison se manifeste encore dans le nord de la France et en Saxe ; toutefois, on remarque trois exceptions : celle de l'Agave de Saint- Pol-de- Léon, qui commença à fleurir au milieu de juin, puis les individus du pavil- lon de la Jonchère et de Groningue, qui fleurirent, le premier en octobre, le se- cond en août. La première exception s'explique par le peu de chaleur des étés (1) Ibid. (2) Aloidarium sice aloes mucronato folio americanœ majoris aliarumque ejusdem speciei historia, auctore Ab. Mutingio, Groninga Frisio. 1680. (3) Celle indicalion et celles pour Leyde et Bruxelles sont tirées de rexccllent mémoire de M. de Vriese inlilulé : Recherches sur le développement d'un Agave americana {Annales de la Société royale d'agriculture et de botanique de Gand, ISZiS). (k) Ueynier, Journal de physiciue, 1788, t. XXXUf, p. 217. (5) \N\çk?,[v(p.m,Arsbercittelse om framstegen uti Bofanik /br au 1827, p. 29Z|. (6) Wickslrœm, Jahresbericht ueber die Fortschrifte der Botanik , 1825, p. 323. Je n'ai pas trouvé dans les ouvrages qui sont à ma disposition d'indication de floraison ([''Agave americana en Angleterre pendant le xvii' et le xvjii" .siôcic. .Sonlemenl une expérience faite sur cette plante par le docteur Merrct nous ap- prend (prclle était (lôjù connue dans les îles lîritannifjucs en 1656 (Voy. Acia phi- losophica Societdtis regiœ in Angllu, p. 565, in-/i". Lepsix', 1675; et Philosophical Transactions, 1705, I. fi, p. G/i5). 1 II SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Finistère; chez les deux autres individus, la floraison fut anormale, comme répotjue à laquelle elle commença. La hampa centrale avorta et fut rem- placée par plusieurs hampes latérales. Ainsi donc, ces trois cas, loin d'in- lirmer la règle, en sont la coiifir/nation, et l'Agave, comme les plantes de nos climats, éprouve cette influence spéciale que le printemps exerce sur les végétaux. Toutefois, en Suède, où les froids de l'hiver se prolongent jusqu'en mai, nous voyons que c'est seulement \ers la lin de juin que les hampes ont commencé à pousser; mais, comme je l'ai déjà fait remarquer ailleurs (1), dans ces pays septentrionaux, le printemps physiologique se réduit à un mois, celui de mai, qui correspond exactement à notre mois d'avril par son influence sur le réveil de la végétation. En résumé, nous avons démontré dans cet article que, malgré son ori- gine américaine, son aspect étrange, son mode extraordinaire défloraison, la croissance prodigieuse de sa hampe, V Agave aniericana est une de ces es- pèces plastiques qui s'accommodent de climatsbiendifférentsdu sien, puis- que, originaire des hordsdu golfe du Mexique, elle a créé une vaste colonie sur ceux de la Méditerranée. Transportée dans des pays moins tempérés, elle supporte des froids passagers de — 15° centigrades, n'est affectée ni par les longues sécheresses, les pluies continues, ou les plus fortes cha- leurs, et fleurit avec des températures qui, en Hollande, par exemple, ont rarement atteint 28° centigrades, et n'ont jamais dépassé ce chiffre; car elles oscillaient en moyenne autour de 20°. L'Agave amcricana méi'ite donc à tous égards de fixer l'attention des horticulteurs de l'Europe méridio- nale et des industriels de tous les pays, car elle pourrait être utilisée comme plante textile avec autant d'avantage que le Palmier nain et le Lin de la Nouvelle-Zélande. M. Dccaisiic rapporte, à cette occasion, (jiie deux pieds (V Agave amcricana ont Henri, en 1853, à Rueil, près Paris. M. Duchartre ajoute qu'il a vu, au mois d'août 1853, à Agde (Héraidt), trois pieds d'Agave lleuris simultanément, en pleine terre, bien que cette plante soit très peu répandue aux environs de cette ville. M. Trécul dit (jue V Agave amcricana est moins répandu dans l'Amérique du Nord que ne le pense 31. Martins. Il l'a vu dans l'Étal de Cohaliuila, où Ton emploie son suc pour faire une liqueur (1) Voyage botanique le long des eûtes septentrionales de la y,'()rvé(je. {Voyage en Scandinavie^ {lie. , Gi':ograi>hie, I'uysique, t. II, p. 209, cl Comptes rendusdë l'Académie des sciences de Paris, 18/|(i, l. XX 11, p. 1091. j SÉViNCE Ul 12 ,IA?sVlEU 1855. 15 alcoolique nommée mescal, ayant une saveur d'amandes amères, el très différente du pulqiié. M. Trécul n'a rencontre Y Agave ni dans l'État du Mississipi, ni dans la Louisiane, ni même dans le Texas. Cette plante est très rare dans plusieurs des pays qui avoisinent le golfe du Mexique. M. Cnsson ajoute qu'en Algérie cette plante, en général, s'éloigne peu delà région littorale. OBSERVATIONS DIVERSES FAITES DANS LA BRETAGNE, EN 1854, SUR LE DÉVELOl'PE VIENT DE QUELQUES PLANTES, SUR LEUR DISSÉMINATION ET LA COLORATION DES FLEURS, lun M. ELCiÈ\E ROBERT. (;BoUeviie, 5 oclobre 1851.) Presque toutes les côtes de la Bretagr.e que j'ai parcourues depuis l'em- boucliute de la Loire jusqu'à celle de la rivière de Morhtix, appartiennent aux roches cristallines (granit, gneiss, micaschiste), qui sont désagrégées à une profondeur plus ou moins grande ; le sol est par conséquent très sili- ceux et la chaux très rare. Le Magnolia grandiflora sert d'ornement à Nantes dans les promenades publiques ; il en existe une belle plantation le long de la Loire sur le Cours. L'allée qui conduit au cabinet d'histoire naturelle de Nantes est garnie, à droite et à gauche, de Lauriers-Tins ( Viburnum Tinus) qui masquent com- plètement les murs entre lesquels elle passe; à un feuillage toujours vert, ces grands arbustes joignent l'avantage d'être, tout l'hiver, couverts de fleurs. VUmbiUcus pendidimis peut être considéré, dans toute la Bi'ctagne, comme le représentant de la famille des Crassulacées : à l'exception de quel- qyies Sedum, qui send)lent rechercher le calcaire, on trouve cette plante grasse partout, dans les fentes des rochers aussi bien que sur les murs de terre et les toits de ehaume ; je l'ai même rencontrée dans les fissures des dolmens et des menhirs. Il en est de même de la grande Fougère, du Pteris aquilina, qui vient partout, ju5((u'aux portes des maisons; il n'y a pas, je crois, en Bretagne, de plant ' plus commune, et il est bien a regretter, pour le dire en passani, qu'elle ne puisse être employée comme plante fourragère. (On a essayé val nement de la mélanger aux l)ons fourrages; les bestiaux se gardaient bien d'y toucher.) Le Pteris n'exclut pas cependant d'autres Fougères, telles que VOsmundu )X' g ail s, qui est commun dans les rochers humides de la baie de Douarnenez et VAspleniam inarinum qui tapisse les grottes de Morgate. Le DigiUdis purpurea est presque aussi commun en Bretagne que l'est 16 SOCIÉTÉ BOTANIULE UE lUANCE. \e, Pterisaquilina; on peut dire, sans exagéralion, que ces deux plantes se disputent les meilleures terres non cultivées du pays, et encore faut-il plu- sieurs années de culture pour faire disparaître complètement la grande Fou- gère. La Digitale anime surtout de ses vives couleurs les bei'ges des routes taillées à même le granit friable. Je n'ai pas l'cncontré une seule fois la va- riété blanche de cette plante. En général, le rouge et le jaune dominent dans la coloration des fleurs en Bretagne; les Heurs jaunes du Chrijmntlieniumf^ogetian sont aussi communes que celles du C. Leucontlieimun, si même elles ne les effacent pas. Quelles que soient la grandeur des étangs et des petits cours d'eau, ainsi que l'épaisseur du dépôt limoneux qui en occupe le fond, le Nyrnpkœa alba n'atteint pas, sur tous les points de la Bretagne où je l'ai observé, les dimensions de celui de la llore parisienne, à moins que cette contrée ne possède que la variété (5l minor de la même flore; les fleurs et les feuilles de cette Nyn^jphœacée sont d'un tiers moins grandes que dans la nôtre, et cependant elle est souvent accompagnée du Nuphar luteuin^ qui n'offre rien de particulier dans son port habituel. Le Cresson de fontaiue {Sisymbrium Nasturtiiim) s'est emparé de tous les filets d'eau qui se rendent a la mer, et sert à les faire reconnaitre de loin, au milieu du Critkmum maritimum qui garnit les rochers. Le Fenouil (AnefAww /^œnîCM/wm) réussit parfaitement sur les murs en terre sablonneuse ; le rapprochement naturel de ses tiges creuses sert de clôture. Il n'est pas rare de voir, dans les cimetières de Bretagne, de chaque côté de la porte d'entrée, des Ifs qui remontent à la fondation d'un grand nombre d'églises, c'est-à-dire au mu'' siècle. J'ai mesuré, à la Forest, près de Con- carneau, un de ces arbres, qui avait, à hauteur d'homme, 3'", 60 de circon- férence. Les Châtaigniers atteignent de grandes dimensions dans cette partie du Finistère; on peut en voir un à Pont-l'Abbé, qui a i4™,60 de circonfé- rence. Il existe dans un jardin deQuimper, le plus beau Magnolia grandiflora qu'on puisse imaginer; il peut avoir 10 mètres de hauteur. Le jardin botanique de Brest en possède également un très beau. Dans le même établissement, les plates-bandes offrent, en pleine terre, VErica arborea, VArbutus Unedo, le Phœnix dactylifera^ le Myrte, et les murs sont tapissés à l'exposition du midi de Ca»ï. DECAIS^E. M. do Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procés-vcrljal de la séance du 12 janvier, dont Ja rédaction est adoptée. Par suite des présentations laites dans !a dernière séance, M. le Trésident proclame l'admission de : M3I. Bauduimont, pharmacien en chef de l'hospice Sainte-Eugénie, à Paris, présenté par MM. Fermond et Réveil. Gay (Claude), boulevard Bonne-Nouvelle, 25, à Paris, pré- senté par MM. Brongniart et Weddell. RoYS (le marquis de), trésorier de la Société géologique de France, rue de Verneuil, 53, à Paris, présenté par MM. le baron de Brimontet Puel. Savi (Pietro), professeur de botanique à Pise (Toscane), pré- senté par MM. Brongniart et Decaisne. Thompso?^ (le docteur), à Kew, près Londres, présenté par MM. Brongniart et Decaisne. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. M. François Lenormant fait à la "Société une communication qui sera annexée au compte rendu d'une prochaine séance (1). M. Weddell fait à la Société la communication suivante : COLT D'ŒIL sur. LA FLORE DE PLOMBIÈRES, par M. li.-A. tVED»ELL (-2). 11 n'est guère de voyageur qui, en parcourant le département des Vosges, n'ait admiré la végétation luxuriante des environs de Plombières. Peu de (1) I,a notice (le J]. F. Lenormant devant être accompagnée d'une giaviuc, .sa liubiicalioii osl ajournée afin de ne pas retarder l'impression du BuUelin. \ï) Je n'ai pas besoin de dire combien m'a été utile, pour la lédaclioa de citle 30 SOCIÉTÉ BOTANIUUE DE FUANCE. villes sont niicux partagées sous ce rapport. L'humiditii de l'atmosphère, due aux sources iiiuoml)rables qui humectent son terrain, la hauteur des berges qui l'encaissent de toutes parts et la concentration des rayons solaires ({ui en résulte, la nature siliceuse du soi, toutes ces causes réunies donnent aux phmtes que nourrit la gorgede l'Eaugronne, une vigueur, une fraîcheur que l'on clici'cherait en vain dans des lieux moins heureusement dotés. Mais au botaniste, en particulier, la flore de Plombières offre un attrait de plus qui consiste en ce que, rattachée essentiellement à la flore des plaines, elle se lie cependant déjà, par quelques traits, à celle de la région alpestre des Vosges. C'est ce caractère mixte qui nous semble mériter surtout d'être mis en évidence, et, pour cela, il nous suffira de citer les plantes dont la découverte nous a le plus charmé dans nos herborisations autour de Plom- bières. On verra que beaucoup d'entre elles sont précisément des espèces éminemment montagnardes, ou de celles qui, habitant ordinairement les plaines des parties plus septentrionales de l'Europe, trouvent encore en ce point, grâce à une élévation de U à 500 m.etres au-dessus du niveau de la mer, les conditions nécessaires à leur existence ; nous aurons soin de signa- ler leurs noms par un astérisque. Commençons notre énumération par les végélaux auxquels l'absence de véritables fleurs a fait donner, par les botanistes, le nom de Cryptogames. Leur revue nous conduira a citer (juelques localités générales, les marais, les prés, les bois, où nous ferons connaissance avec ceux d'un ordre plus élevé. Une excursion dans les montagnes, excursion aussi rapide que les herborisations ([ui l'ont précédée, terminera notre aperçu. Par l'élégance de leur feuillage et par leur fréquence même , il n'est pas, sous ce ciel humide, de plantes qui attirent davantage l'attention du prome- neur que les Fougères. Plusieurs d'entre elles, la Fougère mâle {Aspidium Filix vias) en particulier, et V Aspidium dilatatwn (1), sont si abondantes, qu'elles constituent, en certains endi'oits, un véritable fond de végétation. Mais, aux yeux du Aoriste, ces espèces trop vulgaires cèdent le pas au frêle Cjjstopteris [C. frugilis), (\onl\es frondes délicates couvrent quelques vieux murs près de la piomenade des Dames, au Blcchninn Spicant des marais, note, rcxcellcnt travail de M. le docteur Mougeol sur la Végêfation spontanée du département des Vosges; son livre m'a servi de manuel d'iicrborisalion. ï\l. Maille a bieu voulu aussi nie comauuii(|uer le résullat de. ses observations sur la vcgéta- liou de IMonibières, el m'a fourni, de plus, bon nombre d'indications miles sur les localités des environs. Je suis lieuretix de Uotivcr ici Poccasion do rendre liom- niagc aux connaissances étendues de ce botaniste, aussi modeste qirobli{i;canl. (1) Val d'IIérival, surloul au voisinai;e de la glacière, point cinieiix où, à la fa- veur de circonstances parliculières, la neige, aceunuiléc l'Iiiver dans un creux 'le roclicj persiste d'une année ù l'autre. sÉANCi': DU 26 .lAiNYiEi; 1855. 31 au Polypudiuin Dnjoptcris (1) et surtout au P. Phegnp/o-is , abondant a l'entrée de la route de Luxeui!, et à V*Asplenium septentrionale, que nous avons recueilli sur l'indication de notre ami AI. Maille, dans les fentes des rochers du Calvaire, ainsi que sur la cùte de la route d'Epinal. Voisins des Fougères par quelques caractères botaniques, les Lycopodes s'en éloignent par le port, mais plaisent par leur bizarrerie. « L'une d'elles, nous dit M. Mougeot, connue dans le pays sous le nom de Jalousie (2), offre des tiges rai^ipantes de la grosseur d'une plume à écrire, longues de plus d'un mètre, s'eniaçant à travers le gazon et les broussailles des bois. La souplesse de toute cette plante, son menu feuillage, la propriété qu'elle a de se décolorer dans Teau sans s'y décomposer, peruiettent de l'employer en guise de linge au fond du couloir par lequel on passe le lait qu'on vient de traire, alîn d'en séparer tous les corps étrangers, que retient alors dans ses replis cç\{q Jalousie. .Aussi la voit-on dans toutes les auges des fon- taines pour servir à cet usage et conserver, par ce lavage permanent, une extrême propreté. » Par sa fréquence relative, autour de Plombières, cette espèce contraste avec le * Lycopodimn Chamœcyparissus rencontré par M. l>L'iille dans les bruyères du Chanot du Mencel, sur le plateau de la commune du Val-d'Ajol. Le Lycopodiunt inundatuni [Z)^ moins rare, se montre çà et là rampant sur le sol fangeux de ((uelques marais, ou le pro- fane le confond volontiers avec les mousses qui lui tiennent couipagnie, mais dont plusieurs jouent dans la nature un rôle bien plus important que celui qui est dévolu aux Lycopodes, On devine que je fais ici allusion aux Sphaignes, ces petits végétaux qui contribuent si puissamment à la forma- tion des tourbières on fainys et qui, aux environs immédiats de Plom- bières, présentent cela de particulier qu'ils masquent souvent les anciennes moraines, sur lesquelles ils ne forment même, quelquefois, qu'une couche assez mince. Par leur tissu poreux et leur avidité pour l'eau, ces mousses peuvent être comparées à de véritables éponges, et à ce titi'e on les voit servir, en quelque sorte, de sol a d'autres végétaux, et, si constamment, qu'on a été plusieurs fois tenté de regarder ces derniers comme de vrais parasites. Tels sont, en particulier, les Rossolis {Drosera rotundifolia et intermedia)^ dont les feuilles, ornées de longs cils rouges, enlacent l'insecte trop eonliant qui a cherché sur elles sa pâture. Le Itltynchospora alba^ le Schœuus niyricans [h), les Linaigrettes, la modeste Violette des marais {*Viola palustris) (5), la Parnassie {Parnassia palust7ns], la petite Scutel- (1) Çà et lu, au bord des bois, dans le val de .Siinl-IiOnp. C2) Lijropodium rlaralniii ou l'aue-do-ijoup. (3) l''aiiif; du Bray, derrière le bois do 'l'arpeiu'l, à gauche de la route d'ï'jpiual, aiusi que sur le cticmiu de iVcniirenioul et daus les iaiuiis du val d'Ajol. [kl b'aiijg du lîray. (5) Conuuuiic dans une petite tourbière, à droite du clieuùu du Mouliii-Joli, un 32 SOCIÉTÉ BUTAMULE ÎIE FRANCE. laire [Scutellaria minor), !e Souci des iniirais {Caliha paluslris) et le joli Polygala depressa, méritent encore nue mention naimi les liabitants ordi- naires des faings et lieux analogues. Si, de ces localités, nous passons aux pi'és piopi-emeut dits, nous abor- dons une des parl;ies les plus intéressantes du tableau floral de Plombières, el l'une de celles (jui présentent le plus grand nombre de ces faits particu- liers que je signalais plus baut. Il faut ajouter que les prés de cette partie du département des Vosges en sont un des plus grands ornements, comme ils en sont une des principales richesses. L'énumération de toutes les espèces végétales qui s'y trouvent réunies serait trop longue : au milieu de la foule brillante, contentons-nous de citer le *Meum atliamanticum[i)^ aux feuilles plumeuses, et dont la racine simule par sa forme un pied de biche, la Bistorte [Polygonum Bistorta), aux jolis épis roses, l'Arnica (*^r/n'cfi montana) (2), aux fleurs orangées, l'echerchée pour ses qualités vulnéraires et excitantes, enfm le Pied-de-Lion {Alchemiila vulyaris), toutes plantes caractéristiques de la région montagneuse, ainsi que \'*Adenostyles Peta- sites (3) et la Renoncule a feuille d'Aconit {'"Itanunculus aconit i fol lus] [k), dont nous n'avons rencontré près de Plombières que quelques pieds isolés. La Saxifrage dorée [CJirysosplenium oppositifoliwn) (5), par contre, est commune sur les bords de quelques ruisseaux où se montrent souvent le feuil- lage flottant du Montia rivularis et près desquels ou rencontre aussi, quel- quefois, le Chcerophyllum Idrsutum (6), V Impatiens Noli-tangere (7), et çà et là les tiges élevées du * Senecio saracenicus (8). Les bois des environs immédiats de Plombières sont composés des mêmes essences que ceux de la plaine : des Chênes, des Charmes, des Hêtres, des ïi'embles, des Erables, des Saules, des Aunes, voilà les arbres que l'on aper- peu au delà de la scierie, ainsi que dans les faings de la roule de Remiremont, avec le Rhynchospora alba, etc. (1) Prés secs au-dessus de la roule de Remiremonl, etc. (2} Prés, marais et clairières des bois, sur les plateaux, dans les communes des Granges et de Bclle-Fonlaine. j\I. Gentilhomme, pharmacien à Plombières, fait un commerce assez imporlanl des llcurs de celte plante, ainsi que des feuilles de la Digitale, recueillies par les pauvres femmes du pays. (3) Dans un pclit bois, au-dessous de la route de Luxcuil, avant son premier coude. (/l) Dans les fossés des près marécageux, à gauche du chemin du Moulin-Joli, au delà de la scierie. (5) Abondante sur les pierres du pelil mur de soulèaement, à Tenlrée de la route de Luxeuil, entre la gendarmerie et le bois, avec le Polypodium Pheyopteris. (tî) Au bord du bois, à droite du chemin de la fontaine Guizot, elc. (7) Dans le fossé, à droite de la promenade des Dames. (8) Chemin du .Moulin-Joli, cl à l'onlrée de la roule de i'icnhrcmonl, dans le bois, à gauche. SÉANCE DU 26 JANVIER 1855. 33 çoit habituellement; ce n'est, poui- ainsi dire, que de loin en loin que se montrent quelques Pins sylvestres ou des Sapins. Il y a cependant une e.xceplion à la règle; je veux parler du vnl d'IIérival, on, à une faible dis- tance des bains, on peut jouir, au milieu de magnifiques forêls d'arbres verts, d'un avant-goût des scènes que nous offrent les hautes Vosges. C'est de ce côté ausii que se présentent avec le plus de fréquence deux des plantes le plus dignes de mention parmi celles qui ornent la Flore de Plom- bières : le Sureau à grappes [*Sambuciis raccmosa) (l) et le Galeopsis dubia. Dans la partie aride de cette vallée, la végétation herbacée, s'il y eu a (car souvent les Sapins n'ombragent que du sable pur), est peu variée; je ne vois que le Luzula maxima, le Teesdalianudîcaidis et VArabis arenosa, dont la présence mérite d'être signalée. Plus avant, par contre, du côté de la Pierre-du -Tonnerre, par exemple, se trouve une partie éminemment humide où croît le *Stdlaria nemorum, si commun dans les forêts bru- meuses des régions élevées. Enfin, si, pour gagner Hérival, on a pris par le val d'Ajol, on rencontre une autre plante alpestre, le *Silene rupestris, abondant sur toute la côte au-dessous de la Nouvelle-Feuillée. Inconnue dans nos plaines, cette jolie plante est, sans contredit, une des plus communes des Vosges. La flore herbacée des bois qui a voisinent Plombières est moins riche que celle des prés et des marais. Deux plantes surtout la caractérisent, mais celles-ci y sont si répandues, surtout dans les bois de la gorge de l'Eau- gronne, que l'on ne peut guère y faire vingt-cinq pas sans les rencontrer. L'une de ces plantes, si particulièrement caractéristiques de la flore de Plombières, est le^Luzula olbida; il y remplace partout, on peut le dire, les Luzulesde nos plaines; l'autre est \q" Prenant hes purpurea, une des plantes les plus élégantes de sa famille et le plus bel ornement des bosquets qu'il habite. Après ces plantes, les seules que je pense devoir citer sont le Lysi- machia nemorum (2), le Senecio sylvaticm (3), le ''Galium saxatile {h) et la Digitale pourprée [Difjitalis pjurpurea), intéressantes à divers titres, mais les dernières surtout par leur abondance. Enfin, sur les plateaux, c'est la Brimbelle(Frtcc2mMm i)/?/?t«7/i. rotun- difolia); taudis que dans les bois ou les marais environnants se voient !e SÉA.NCE DU 26 .lANVlEU 1855. 35 Valeriana tripferis, VAiuhvmeda poli/olia, le Pyrola secimda^ le Moncscs grand iflora, le (jroscillier dos Alpes [Ribes alpimim), le Ctmvcdlaria ver- ticillata, le Malaxis paludosa, le Neottiacordatai^l plusieurs autres plantes intéressantes sous-alpines ou du nord de rKurope. Prolonge-t-on enfin l'excursion jusqu'au sommet du pic voisin du Hohneck (1,367 mètres au-dessus de la mer), on est bien vite|dédommagé de la fatigue légère occasionnée par l'ascension. A peine a-t-on franchi la zone de forets, que l'on fouie un gazon tout émaillé de fleurs (1); un aii- plus pur dilatant les poumons fait bondir le cœur, et l'œil qui se porte tour à loui' sur l'admirable perspective qu'offre le paysage lointain et sur cette autre perspective non moins séduisante d'Ariémones et de Saxifragi's, ne sait trop d'abord sur laquelle s'arrêter; mais Flore finit par l'eniportci'. L'Anémone des Alpes {Ancmone alpina], déployant ici ses corolles blanches lavées de pourpre, agitant plus loin au vent ses longs fruits soyeux, le Viola sudetica aux larges pétales jaunes ou violets, la grande Gentiane aux feuilles en croix, la Grassette, le Lcontodon pyrenaicus^ plusieurs Saxi- frages [S.Aizûon et 5. stellaris), quelques Orcliis(0, albida et 0. globosa) semés dans m\ ^ixumûtN ardus , de. Festuca, ù' Agrostis el ùq Luzules, alti- lent tout d'abord l'atlcntion du botaniste; ir.ais celui-ci, aspirant à des conquêtes plus difficiles, s'approche bientôt des précipices qui fiiHKjuent le pic à l'orient, et séduit aussitôt par les trésors que lui piomettent les mystérieuses anfracluosités de la roche, il s'y risque, indifférent au danger. « Il disparait bientôt, dit M. Mougeot, au grand étonnement du berger at- tentif qui le suivait des yeux; il atteint les emplacements que le troupeau n'a jamais pu brouter, et c'est dans ces retraites propices, encoi e épaignées par la main destructive de l'homme, (jue Flore va lui offrir ses dons dans leur première et antique abondance.» Le Trollius europœus, V Anémone narcissiflora, VAconituia Lycoctonum , le Potentilla salisburgensis, le Itubus saxatilis, le Pyrus Chaniœmespilus, \eIlosa alpina, \q Sibbtddia procumbcns , \' Alcheviiila olpina, le Sedwn Rhodiola, le Campanula latifolia, le Pedi- cularis foliosa, les Sonchus Plumieri et alpinus, les Hieracium albidam et aurantiacum, V Iinpsratoria Ostrutluum, le Bupleurum longifoliiwi, le Gna- phaliwji norvegicuni^ litCarduas Personata^ \q Streptopus amplexifolius., le Mai lagon, la Victoriale, le Carex frigida, etc., etc., voilà seulcjnent une partie des richesses ([ue présente ce point intéressant. Le froid du !;oir oblige trop tôt à la retraite le naturaliste toujours ardent. Il (juitte à regret ces lieux qu'il n'a eu que le temps d'effleurer, et qu'il ne reverra peut-être jamais. îilais durant ces ([uelques heures passées sui' la montagne, il a éprouvé des jouissances f[ue bien des années écoulées dans la plaine ne lui ont pas procurées; et longtemps api es, (juaiid il reverra, dans son herbi(;r, « (1) Celle région dépourvue d'arbres luuic, dans le pays, !c nom ûa chaumes. 3(5 SOCIÉTÉ BOTANIQUE Di-: FP.ANCE. ces plantes qu'il a ravies aux précipices et aux neiges (iu ilolmceiv, il se rappellera. les énioîious qu'elles lui ont occasionnées. M. Planchon rappelle que Rolli a déjà parlé de rirritabililé des leuilles de nos Drosera, qui deviennent concaves lorsqu'un insecte vient à s'y poser. Quant à lui, il n'a pas constaté ce fait, mais il est bien constant surtout chez certaines espèces australiennes du même genre. En ce qui concerne le Drosera obovata, M. Planchon croit devoir adopter l'opinion de Schiede, qui considère cette espèce comme un hybride des/). rotiuidifoUa.h., et longifolia, Huds., par la raison qu'elle ne présente jamais de capsules fertiles. MM. Grenier et Go- dron lui donnent comme caractère dislinclif la dimension des cap- sules, qui seraient, suivant eux, plus courtes que les cahces. (^ette erreur provient peut-être de ce qu'ils n'en ont vu que d'imparfaite- ment mûres. 31. Planchon ajoute que le Nuphar pumilum, Sm., synonyme du N. Spenneriamim, Gaud., est identique avec le N. Kaïmianum, Hook., du Canada. Cette plante paraît se plaire toujours dans les lacs al- pestres. Dans les Vosges, elle est associée au Sparganiwn affme, longtemps confondu avec le Sp. natans. M. le comte Jauberl dit que le Sp. affme se distingue, au premier coup d'œil, par ses feuilles très longues et très étroites. Il l'a vu dans les Vosges, à la localité indiquée par M. Weddell. Mais il n'a jamais vu associé au Nuphar pumilum VIsoeles lacuslris, autre plante ca- ractéristique des lacs de cette région. M. Planchon dit, au contraire, qu'il a vu ces deux plantes crois- sant ensemble dans le lac de Gerardmer. M. Decaisne rappelle, h cette occasion, que la variété très curieuse du LilioreUa lacustris, qui a tout à fait le port de VIsoetcs et a sou- vent été prise pour lui, a toujours été trouvée stérile. M. Cosson, vice-secrétaire, communique à la Société la note sui- vante : DE LA CULTURE DU DATTIER DANS LES OASIS DES ZIBAN, par RIM. E. COSSOI¥, cl P. «BAMI^, ilireclciir du jardin d'acclimatalion de Bcni-Mora. Le Datlier [Pliœnix (1) dactijiifera, L.), dont la véritable patrie est aussi inconnue que celle d'un grand nombre de plantes utiles cultivées (1) Phœv.ix, L. Gcii. n. l'22/i. GaLTlii. Fruct, et son. f, 23, l. 9, f. 2. Juss. SÉANCE DU 26 JANVIER 1855, 37 depuis la plus haute antiquité, est la culture dominante dans la vaste zone presque privée de pluie qui s'étend de l'océan Atlantique jusqu'à la \ allée de l'indus, vers le 64* degré de longitude orientale, et qui, en Afri(|iie, est comprise entre le 35' degré de latitude boréale et la liniite septentrio- nale de la région des pluies estivales, soit le 12' ou le 15° degré de latitude boréale (l). — Dans les parties les plus chaudes du midi delà France, en Corse, en Sardaigne, dans le nord de l'^Italie, aux îles Ioniennes et dans la Grèce septentrionale, ie Dattier est planté seulement comm.e arbre d'orne- ment; il ne commence à pouvoir donner des fruits que dans le raidi du Portugal (aux Algarves), dans le midi de l'Espagne, en Sicile et sur un petit nombre de points de la Grèce méridionale. Le Dattier ne se rencon- trant ordinairement dans ces diverses contrées que par individus isolés, et ses fruits n'y mûrissant qu'irrégulièrenicnt ou d'une manière imparfaite, elles ne sauraient être considérées comme appartenant à l'aire de la grande culturede ce précieux végétal. A Elche (39" hk' lat. bor.), dans leroyauine de Valence, près de 60,000 dattiers forment, il est viai, une sorte d'oasis, et donnent lieu, par leurs produits, à un commerce assez important; mais c'est là un fait tout exceptionnel qui s'explique par la nature du sol, l'ex- position et des influences climatériques analogue^ à celles des déserts afri- cains ou arabiques (2), ainsi que le démontre la présence, dans cette partie de l'Espagne, d'un assez grand nombre d'espèces qui lui sont communes avec la zone subtropicale, véritable région du Dattier. L'absence d'oasis sur le littoral de l'Algérie, où le Dattier n'est cultivé que par pieds isolés et où ses fruits n'arrivent pas à maturité, est une nouvelle preuve de l'opinion que nous venons d'exprimer. — En Algérie, comme au Maroc et à Tunis, la région des oasis ne commence qu'au sud de la grande chaîne de l'Atlas qui, de la partie méridionale du Maroc, s'étend obliquement du sud-ouest au nord-est, vers le centre de la régence de Tunis. En raison de cette obliquité de la chaîne qui sépare le Tell de la région saharienne et de l'altitude plus considérable du désert dans l'ouest et dans le centre de l'Algérie, les pre- Gen. pi. ù8. Iloxb, Corom. t. ll\ et 273. Mart. Palm. t. 120, 12/i, 136, 16/i. Endlich. Gen. pi. n. 1763. Kunth Enum. pi. lit, 25Zi. Phœnix dactylifera, L. Hort. Cliff. Zi82, et Sp. 1658. Duham. Arbr. fruit. IV, 1, t. 1-3. Gaertn., loc. cit. Lmk. Encycl. méth. II, 261, et Illusfr. t. 893, f. 1. Desf. FI. Atl. Il, Zio8. Delile FI. Egypt. 169, t. 62, éd. 2, Zi35. Turpin in iMém. Mus. 111, Zill, t. 15. Mart. Palm. 111, 257, t. 120, t. X, f. 1, t. Zl, f. a. Kimûi Enum. pi. 111, 255. — Palma hortensis, Kœmpf. Amœnit. exot. 668-736, t. 1-2. — Phœnix excelsior, Cav. le. et descr. n. 125. (1) La limite méridionale du Dattier, telle que nous l'indiquons, présente d'assez nombreuses excopiions : ainsi, au voisinage de la mer, cet arbre se rencontre jusque duns !a région équaloriale. (2) iXous croyons devoir rappeler que le sud-est de l'Espngnc csl souvent privé de pluie pendant plusieurs années. 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, mières oasis ne se rencontrent clans ces parties du Sahara qu'au-dessous du 3^" deoré de latitude boréale, tnndis que dans la province de l'est, vers le 35° 16', à El Kantnra, il existe déjà une oasis de plus de 76,000 dattiers. Le territoire desZibnn, dontBiskra est la capitale, situé dans la partie mé- ridionale de la province de Constanline, au delà des derniers contre-forts de l'Atlas, fait partie de cette portion du Sahara, que tous les auteurs s'accor- dent à considérer comme la plus riche en dattiers (1). Ce territoire, compris (1) rour donner une idée exacte derimporlancc des diverses oasis comprises dans le territoire des Zibaii, et de celles siluées plus au nord, nous croyons devoir donner ici le tableau ofliciel qui nous a été communiqué, en 1853, par M. le capitaine Scroka, chef d i buieau arabe de Biskra, du nombre des dattiers et des autres arbres fruitiers (fij^uiers, grenadiers, oliviers, abricotiers, pêchers, etc.), plantés dans les principales oasis, avec le prix de Timpôl payé, par pied d'arbre, par les indigènes. Oasis des Zihan. Nomlire Nombre Impôt perçu Noms dos oasis. «les dattiers. ilfîs arbies fruitiers. pnr urljre. Bislcra 110858 G0/i6 ZiO c. Sidi Okba 59026 Zil67 — Chelma 13561 2338 — Kiliach 19297 l/l09 — Bencliagroun .... 33236 2090 - Lichana 315ZiO 79/iS — Farfar 19873 2120 — ïolga 76013 11705 — RlBordj 25936 310Zi — Fougliala 18709 77 30 c. El Amri 12917 396 — Liouab 8286 361 ZiO c. Sahira 120^1 152 — Ben Tliious l/i/i70 1687 — Ourlai 39506 906 — Bigou et Zaouïa . . . 20768 162 — Zaouïa et Mlili. . , . 6592 196 — Mlili 23938 595 — Oumach 28201 666 — Oasis au nord des Ziban. El Kanlara 76200 8552 20 c Djemora G0983 3369 30 c. Branis 10761 622 60 c. Beni-Souik 13166 2168 30 c. .Sur la carte qui accompagne le Happort sur un voyage botanique en Algérie, de Philippeville à Biskra et dans les monts Aurès, par E. Cossou (notice qui sera prochainement publiée dans les Annales des sciences naturelles), sont représentées SÉANCE DU 26 JANVIER 1855. 39 environ cnti'e le 3^° UO' et le 35' degré de latitude boréale, le 2° 95' et le 3° 35' de longitude orieiUale, est limité au nord par des montagnes peu éle- vées, nues et déboisées, et au nord-est par le groupe des montagnes de l'/Surès, dont les sommités les plus hautes sont couvertes de neige pendant un (î assez grande partie de l'année; son sol, argilo-calcaire, parsemé de gypse, imprégné de sel, et ne présentant que çà et là quelques espaces couverts de sable ou des monticules sablonneux, constitue une vaste plaine qui se continue au sud avec celles qui sont occupées par les groupes im- portants des oasis de l'Oued-Rigb et de l'Oued-Souf, et à l'est, avec celles de la régence de Tunis, connues sous le nom de Belad-el-Djerid (pays des dattiers). La culture principale dans les oasis des Ziban est celle du Dattier, il est cultivé là non-seulement pour l'abondonee et la variété de ses produits, mais encore pour son ombrage tutélaire, source de toutes les autres richesses de l'oasis; grâce à lui, les plaines arides du Sahara, qui eussent été vouées à une éternelle stérilité, n'ont besoin que d'un peu d'eau pour n'avoir rien à en\ ier à des contrées qui semblent plus favorisées de la nature. L'importancede cet arbre précieux, qui seul donne la vie au désert, explique tous les soins et la vénération dont il est l'objet de la part des indigènes. Les conditions qui paraissent le plus nécessaires au parfait dévelop- pement du Dattier, sont une latitude assez basse, une grande somme de chaleur, des étés très chauds, un ciel pur, des pluies rares et l'humidité du sol. La nature du terrain paraît avoir moins d'importance; car les argiles calcaires ou gypseuses, qui forment une grande partie des Ziban, présentent des oasis, qu'elles soient ou non imprégnées de sel. Les eaux qui servent à l'arroseraent du Dattier peuvent être douces ou chargées de matières salines, leur quantité étant plus importante que leur qualité; néanmoins, il faut noter que les dattes les plus estimées sont généralement produites par les oasis où les eaux d'irrigation sont saumâtres ; d'un autre côté, l'expérience a fait voir, en Egypte, que les arrosements d'eau de mer peuvent faire périr les dattiers (1). M. d'Escayrac a fait remarquer que si les dattiers de l'E- gypte et de la .\ubie, arrosés par les eaux limoneuses du Nil, ne présentent les diverses oasis comprises dans le lenitoire dos Ziban, ainsi que celles situées plus au nord, et dont la plus scptentrionalo se trouve, comme nous ravoiis déjà dit. à [^il Kanlara (35" IG' lai. Ijor.). On voit, sur la môme carte, que dans la cliaîne des monts Aurès, la limite d'altitude où le Dattier mûrit ses fruits est entre Djemora cl Bcni- Souik (vers ÙOO mètres d'altitude) ; à Menah (environ 900 mètres), le Dattier est encore planté çà et là dans les vergers qui sont groupés sous forme d'oasis, mais il n'y liii'.ue que comme arbre d'ornement, car les fruits ne i)(Mivent y arriver à maturité. A E\ Kantara, à rextrumité nord de la plaine d'El Outaïa, largement ouverte à rintluencedu vent du sud, le Dattier amène ses fruits à maturité parfaite, bien que l'oasis soit à une altitude de plus de 530 mètres. [i) Delile, Flore d'Ég\ pte (1) Bulletin de ta Société Botanique, I (185/|), p. 26. /l6 SOCIÉTÉ BOTAiSlQUE DE FRANCE. ne présenleraient pas moins de soixante-dix variétés. D'après les rensei- gnements qu'a bien voiiin nous commvniiquer M. le capitaine Seroka, clief (lu Inii-eau arabe de Biskra, et ceux recueillis par l'un de nous (M. Jamin), le nombre des variétés s'élèverait à soixante-quinze dans les oasis des Ziban (1). Les variétés peuvent être rapportées, d'après la consistance du fruit, àdeux groupes principaux : dattes dures et dattes molles. — Les dattes dores sont (1) Voici réniiméralion des diverses variétés du Dallier cultivées dans les oasis des Ziban, que nous devoas à M. le capitaine Seroka, avec la traduction de leurs noms arabes, dont M. Urbain, ancien inierprèle principal de l'armée d'Algérie, et attaclié à Tadministraiion des affaires arabes de l'Ahïérie au niiuislèrc de la guerre, a eu ro!)ligeancc de se cliari^er : Deglet Nom\ dalle Imnière. El Ghars, le rcjelon, le plant. Amekentichi Dejjlct, la précoce. El archeti, reflilée. El Jlima, l'orplielinc. El Ilamraïa, la ronge. El Kendi, la sucrée (sucre-candi). El aksia, ruiliènie, ou la bien velue. El haloua, la douce. El (jltazi, la gueiiière. El dehvMci, la .suyeuse. Bent el Faki, la tille du légiste. Bcnt el merak, la juteuse. El dmviari, fabondanle. Zarza... Zemret Mimoun, la beauté de Mimoun. Halouat el Ouiac/t, la douceur d'OuIacli. Buu Hallas, la foisonnante. El amari, l'admirable. Hamretbechri, précuiseur de la doucetu-. El emkentkhi, ta précoce. llameur Meçdb, rélaloa de la douceur. El amsalaïa, la Messilienne. Falil aksha, nùW. fécond. El Tsouri, le taïueau. El Sefraïa, la jaune. Deglet Debab, dalle des liyônes. El Achaïa, la daitc du soir. Heurt el Arab, la noble des Ar.djcs. Ghars bou Saïd, le plant de bon Saïd. Sebah bedaraâ, sept coudées. Djamâïa, la rassemblée. Rothba aza, primeiu' précieuse. Moussa cl amlas, Moussa le glabre. Sebâa cl Arous, le doigl du liancé. Bar el Djahech, le crolain du poulain. Khcn chuuch cl Dib, le trésor réservé du chacal. Deglet el Hamar, la dalle de l'âne. J£l Hora, la noble. Noua Deglet mur, noyau du deglet nour. El Deglet el beidha, le deglet blanc. Temzezet, l'aigre-Jouce. El soukria, la sucrée. Bou Zerrou... El Djouzia, la noix. Kcrch hamar, le venlre de l'âne. Chettoui, riiivernale. El kethara, la disiillanle. uim el Pas, l'œil du mors. Chedret, les perles cnfdécs. Senan el 'iiieftah, les dents d(î la clef. Rothbet Djeda, la noble primeur, El khoudri, tombant avant maturité. Badja, éclatante. El hariri, lasoye;.>e. El Loukzi, le cou[) de poing, la pleine. Termin el Khadcii;.,. Bechoult cl Oussif... Foula foui, la fibreuse. Ksob helou, ro.seau doux. Tcmelhat, la sali-e. Djerboua, gerboise. Tebessit, près de mûrir. SoualefBoumia, tresses de la chrétienne. Moukh ez zaouch, cervelle de l'oiseau. Djermcnani, dalle du récolteur. El Khedhraï, la coiombe. Kern el Ghezel, corne de gazelle. El dchabia, la dorée. El maalkuïa, la gommeuse. Sefok low Itihïa, frappe dans la main, elle tombera. Zentit el Maza, mandibules de la chèvre. Ikglel bou Sekhraïa, dalle des cliame- liers. El khebelia, Fagitée. Noua cl Ghazi, noyau de la guerrière. Bidli Hamain, œn'i de pigeon. Deglet el Noub, la Nubienne. El Ghars cl akdar, le rejeton vert. sÉA^'CE DU 2<5 ,!A>jviEn 1855. /i7 les plus cslimi'cs ea raison de la facililL' avec laquelie elles peuvent se con- server pendant longtemps après avoir été desséchées-, elles offrent également l'avantage de pouvoir être transportées au loin sans subir d'altération. Le groupe des dattes dures renferme environ quarante variétés (1), dont le Decjlet Noiir (datte lumière) est la plus recherchée ; le Deglct hou Sekhraïu (datte des chameliers) sert d'approvisionnement pour les voyages. — Les dattes molles, en raison de leur consistance, ne peuvent être conservées que dans des vases ou des peaux de bouc, où on les comprime fortement et où on les garantit du contact de l'air pour empêcher, au moins pendant quelque temps, le développement des nu>isissures ou la fermentation. Le groupe des dattes molles renferme environ trente-ciu j variétés (2). (1) Voici l'énuméralion des variétés du Dattier à fruit dur cultivées dans les oasis des Ziban : Deglet \our. Amekentichi Deglet El emkentichi. Hamraïa. El Hora. Medhia. El Haloua. El Djouzia. Anouhara. Halouat Saada. Ksob heloii. Chedret. Moitkh ez zaouch. Medjel Kesseha. Fissaoua. Bou Zerrou. Deglet ben Ametir. Deglet Ilalala. Moussa el amlus. Senan el meftah. Bou Hallas. Baar el Djahech. El Achaia. Sebâh bed edra. Soualef Roum'ia. Halouat el Oulach. Deglet. Debab Deglet ben sebia. Jlebabia. El amari. Deglet el bab. Deglet zalif. Biclh cl Ghull Assboura el Aroiis. Deglet bou Sekhraïa. Deglet el Arub. El Deglet el Be'ïdha. Kern el Ghezel. Ach moulaoh. Halouat kaddour. KeuTch Amar. El Tsoari, (2) Voici rénumération des variétés du Dattier à fruit mou cultivées daus les oasis des Ziban : El Ghars. Kseba. El ghazi. El Diina. Archeti. Sefraïa. Cent el Seguh. Humeur Meçâb. El amsalaia. Noua el Ghazy. Cheda h'ra. Bidh Humain. El Loukzi. Bent el Merak. Hamret Bechri. El dekmaci. El Khoudri. Badja. Thermin el Khadem. Dhfeur el Kofh. Zentit el Maza. El Dehbia. El cheitoui. El Kethara. Ain el Pas. El Missoussi. El âmmari. Moukh el Begri. El Fezani. Dethob Azou. Dethob Abdhla. Tini Djouhert. Guendi. Noua Guendi. El hariri. Nous (lovons faiie rcnianiuer qu'un grand nombre des noms motitioiniés daus celte lislc el la précédeiUe ne. ligurcnt pas dans celle qui nous a été communiquée par M. Seroka. Ces différences s'expliquent facilement, car les dénominations des variétés du Dattier différent nu";mc dans les oasis les plus rapprochées, la nomen- clature arabe élanl aussi variable que celle des noms vulgaiiesdc nos arbres frui- tiers en liurope. l»' 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Outre la consistance, les variétés sont distinguées d'après la forme du fruit, sa saveui', sa grosseur, sa couleur, l'époque de sa maturité, la l'orme du noyau, etc. — I>a variété sans noyau dont parle Prosper Alpin, et qui n'a pas été observée en Egypte par Reyniei-, ne parait pas non plus se rencon- trer dans les Ziban. — la variété la plus rare et la plus estimée de la régence de Tunis est le Monakhir (nez), dont la longueur, d'après IM. d'i^scayrac, peut égaler celle du petit doigt. La forme du noyau représente assez exactement celle du fruit, et les lia- bitanis nous ont assuré qu'il leur ctait possible, par son inspection seule, déjuger de ia qualité de la datte qui le contenait. — La dépression snb- orbiculaire qui correspond à l'embryon et qui est située sous l'endocarpe, sur la face convexe du périspermc corné, varie un peu quant à sa position, car elle occupe exactement le milieu de la longueur du noyau ou se rapproche plus ou moins de l'une ou de l'autre de ses extrémités. — Quelques variétés paraissent présenter un port assez tranché pour qu'il soit possible de les déterminer d'après l'examen de l'arbre, alors même qu'il ne porte pas de fruits. . On peut voir, d'après ce qui précède, que le Dattier n'a pas fourni, par la culture intelligente et prolongée des indigènes, des variétés moins nom- breuses que la plupart des arbres fruitiers d'Europe les plus perfectionnés. Ce fait est une nouvelle preuve à l'appui de l'opinion généralement admise, mais l'écemment contestée, que les races et les variétés d'une même espèce dérivent d'un type unique dans la nature et sont exclusivement le résultat des soins de l'homme ; le peu de variations que présentent, au contraire, les autres espèces d'arbres fruitiers, cultivés avec moins de soin par les indi- gènes, est encore une conllrmation de cette même opinion. l/étude des variétés du Dattier offre les plus grandes difficultés et ne pourrait être entreprise utilement que dans un voyage spécial, non pas seu- lement dans les oasis à la limite du Sahara, mais encore dans celles des points extrêmes de l'occupation i'rançaise ; ce voyage devrait avoir lieu au moment où les fruits sont arrivés à leur maturité, mais sont encore portés par l'arbre ; car, d'après le degré de dessiccation, une même datte présente des caractères de couleur, de consistance et de saveur si différents, qu'ils pourraient faire croire à plusieurs vaiiétés. Une des complications les plus graves de cette étude est l'impossibilité presque absolue d'établir une synonymie exacte des noms arabes des diverses variétés ; car, ainsi que nous l'avons déjà dit, ces noms diffèrent non-seulement d'un pays à l'autre, mais encore dans la même localité. Le meilleur moyen d'arriver à des notions positives, au milieu de tous les obstacles (jue présente la solution de la question, serait de former une oasis composée des variétés les plus estimées du Dattier; on pourrait ainsi plus facilement trouver les caractères essentiels des races les plus distinctes 5 SÉANCE 1)L 26 JANVIER 1855. 49, c'est de cette manière, du reste, que l'on a procédé ù l'étude des innombra- bles variétés des arbres fruitiers d'Iùirope. Quoique la culture du Dattier ait déjà atteint un degré de perfection qui laisse peu à désirer, on pourrait peut-être, cependant, obtenii-des résultats utiles du choix éclairé des individus mâles, si l'on voulait tenter par le semis la création de variétés nouvelles. Principaux ouvrages à consulter pour la distribution géograp/iique, la culture et les usages du Dattier. Kaempfer, Amœnitatum pxoticarum politico-phijsîco-medicarum fasciculi V..,, p. 668-736. Shaw, Voyage dans la Barbarie et dans le Levant, I, 290. De Lamarck, Eneyclopédie méthodique. Botanique, II, 261. rjesfontaiiics, Flora Allantica, II, /|38. IleyiiiiT, Observations sur le Palmier Dattier et sur sa culture, dans les Mémoires sur l'Egypte, III, 159-18^. — Le même mémoire dans la Décade égyptienne, publiée au Caire, III, 179. Olivier, Voyage dans l'empire othoman, l'Egypte et la Perse, II, 53. Delile, Flore d'Egypte, éd. 1, 169, 2« éd., /i35-i50. Martius, Gênera et species palmarum..., III, 257. (liiyon. Voyage aux Ziban, p. 2Ziù-2fi6. D'Escayrac de Lauture, Le désert el le Soudan, p. ^-15. tour la description du genre Phœnix et du Phœnix dactyiifera, con- sulter les ouvrages déjà cités pages 36 et 37 pour la synonymie de la plante, et en parlifulier ceux de Gœrtner, .lussieu, Lamarck, Desfontaines, Delile, Turpin, Marlius, Endiicher, Kuntb. M. Germain de Saint-Pierre ne pense pas que chez les Palmiers la greffe par implantation de la sommité (run individu sur la tige d'un autre doive nécessairement échouer. M. ïrécul cite comme exemple de greffe de monocotylédones deux pieds de Dracœnareflexa. greffés par approche au Muséum. M. Decaisne fait observer que la réussite de la greffe du Z)raca;/ia ne peut rien faiie conclure relativement au Dattier, L'ensemble de la structure de ces deux arbres est très différent; le tissu externe, très compacte chez le Dracœna, iloit faciliter la juxtaposition des faisceaux ligneux. M. Trécul répond que la structure des Dracœna ne Uii paraît pas différer beaucoup de celle des autres arbres mono(\Ttvl Iflonocotyle» [Notes morphùlogiqucs mr la ramification de quelques Mo7iocotyléê); par M, Thilo Trmisch. Botan. Zeitung des 19 et 26 ianv. 1855, col. /il -^H, 57-63. Les plantes étudiées par M. Tliilo Irmisch dans ce travail sont les sui- vantes : N ardus stricta; Heleocliaris paiustris; Scirpus lacustris^ sylva- ticus; Juncus e/fusus, conglomeratus, glaucus, lamprocarpus, compressus. Voici les faits les plus généraux qu'elles ont présentés. Le plus prand nombre d'entre ces plantes concordent entre elles sur ce point que leur jet antidrome se développe le mieux. Chez toutes, le bour- geon situé le plus bas est le plus vigoureux, taudis que les suivants devien- nent progressivement de plus en plus faibles. Le bourgeon principal se pré- sente à l'aisselle de la première feuille d'une pousse chez le Scirpus palus- tris el le I\ ardus stricta, à celle de la seconde feuille chez le Juncus glaucus, de la quatrième, chez le Juncus compressus, de la cinquième, chez le Scirpus lacustris, et d'une feuille située encore plus haut chez le Scii'pus sylvaticus (sur les rejets). Cet ordre du développement des !)ourgeons est nommé par l'auteur développement centripète. Sous ce rapport, auprès de ces plantes, viennent se ranger parmi les Monoco'yiédons, entre autres: Colchicumautumnale, Sparganium, Alstrce- meria Pelegrina. Ou observe aussi un développement inverse ou centrifuge des bour- geons persistants, lorsque ce n'est pas le bourgeon le plus bas qui se pré- sente comme le bourgeon principal, mais, au contraire, celui qui est placé le plus haut, ou au moins un bourgeon qui a été déjà précédé par quelques autres plus faibles. C'est ce qu'on voit parmi les Monocotylédous, notam- ment chez les 6'/'oc»s et les autres Lidées; chez les Liliacées; chez VArum macidatum, le Calla paiustris, VAcorus Calamus, le Sagillaria sagittœ- folia, VAlisma Plantago, le Triglochin, le Convallaria Polygonatum, et chez les Orchidées. En somme, on reconnaît que les ramifications, par lesquelles se conserve l'individu, présentent des phénomènes absolument semblables à ceux qu'on retrouve dans les inflorescences. REVLE BIBLIUGIIAPHIQLK. 53 On tl»e stPMftwre of tlie aittliers of MSa'ictt {Sur la struc- ture des anthères des Erico); par M. John Lowe. Note communiquée à la Société botanique d'Edimbourg, le ih décembre 1854. On décrit ordinairement les anthères des Erica comme formées de deux loges, qui s'ouvrent et laissent sortir leur pollen par deux pores latéraux. En effet, une fleur entièrement épanouie présente ses anthères libres et pourvues d'un pore ou plutôt d'une fente de chaque côté. Mais si l'on exa- mine une fleur encore jeune et non épanouie, on voit que ses anthères sont rattachées entre elles en cercle et ne présentent pas de pores. Leur décolle- ment ultérieur est causé par le grossissement du pollen. M. Rob. Brown parait avoir mentionné le premier cette particularité en 1811, dans VHortus Keivensis, où il dit : Anthei se ante anthesin per duo foramina lateralia con- nexse. Un autre point intéressant relativement aux anthères des Erica, est celui de la séparation qui a lieu entre les loges d'une même anthère, et qu'on observe dans toutes les espèces, quoique à différents degrés. Dans certaines, cette division s'étend presque jusqu'à la base, ou même jusqu'à la base de l'anthère, et chez deux espèces, Erica Bahksiana et E. Sebana lutea, il existe une séparation si complète que les loges de deux anthères adjacentes sont plus fortement unies entre elles ({ue celles d'une même anthère. Dans ces deux plantes, les filets sont étalés en forme de înive, et il parait y avoir, chez toutes les espèces examinées, un rapport constant entre Téiargissement des filets et la séparation des loges. Il semblerait que la ligidité des filets a quelque effet pour amener la séparation des loges ; car lorsque les filets sont grêles et délicats, les loges sont moins séparées, eivicc versa. Les observations de M. John Lowe ont porté sur vingt-trois espècs. lier BstiiBBi. ISclraeBitiin$£en atelier @7es/- drocotyle asiatica, faite en 1852, par le docteur Boileau, de l'ile Maurice. L'emploi de cette plante, administrée sous forme de poudre, de tisane et de sirop, parait être suivi d'heureux résultats dans la maladie dont il s'agit, ce qui est confirmé par les observations des docteurs Poupeau, Boileau, Hou- bert, et par un rapport du Médical Board de Madras, adressé au chef-secré- taire du gouvernement de Madras. Avant d'entrer dans la partie médicale de sou travail, l'auteur donne la description l)otanique de VHydrocotyle asiatica, et indique divers noms que cette plante porte dans llnde: Bevi- lacqua à Maurice, Vellùrai en ïamoul, T/ialkurâ en Ilindoustani, Codagen en Malabar (Rheede), Eloukatcheirikoura (plante à oreille de rat) en Télinga. Puis il donne l'analyse chimique de la plante [pes equinus de Kumphius). Suivant lui, le principe actif est une matière grasse, de couleur jaune, qu'il nomme Vellarine, pour rappeler ."^ou nom tamoul. Puis il in- dique les diverses formes médicamenteuses (|ue peut revêtir ce nouveau médicament. T. II. 5 (56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MÉLANGES ET NOUVELLES. — Emploi des feuilles du Houx, llex aquifolium, en place de thé. — D'après la Botanische Zeitung du 12 janvier dernier, M. Hugo v. Mohl, se trouvant l'automne dernier dans In forêt Noire, apprit, à son grand éton- nement, qu'on y fait fréquemment usage, en place du thé de Chine, des feuilles do Houx séchées au soleil. Ne pouvant se procurer de ces feuilles déjà préparées, dans le lieu où il se trouvait, il fit un essai avec des feuilles fraiciies. Celles-ci ne doivent pas être prises en simple infusion Ihéiforme, mais il faut les faire houillir. Quoique étant, dit-il, amateur de thé et surtout ennemi de tout ce (ju'on a proposé pour succédanées, il trouva que ce thé de Houx n'était nullement à dédaigner, et que, dans tous les cas, il était préférable à celui de Maté qu'il avait eu occasion de boire. Comme il le fait observer, il serait intéressant d'essayer si, en torréfiant les feuilles du Houx, ainsi qu'on le fait pour les feuilles de Vllex paraguayensis qui servent à pré- parer Tinfusiou de iMaté, si, en outre, en faisant un choix parmi les feuilles de cet arbre, on n'arriverait pas ù en faire une matière d'une valeur réelle, et dont l'usage pût se généralistr en Euiope. — Le 1'"'' mai prochain doit avoir lieu à Pavie la vente aux enchères de la bibliothé(|oe botaiii(|uede Moretti. Celte précieuse collection se compose d'enviion 90U0 volumes, outre un grand nombre de brochures. Elle est piincipalenu'nt formée d'ouvrages relatifs aux plantes phanérogames. Ses plus grandes richesses consistent dans une collection aussi complète que possible (les auteurs anciens, collection qui commence par V Herbarius Ma- guntiœiinp]essus[\k%k), V Hortus Pataviœ impressus [\US5),VIIo)'tussam- tatisiihS?)), et qui comprend tous les ouvrages de Macer, Brunfels, Fuchs, Turner, Loiiicer, Dodoens, l'Ecluse, Pena, Lobel, Cesalpin, Tabernœmon- tanus, Coloima, Bauhin, Boccone, etc. Comme exemple du soin avec lequel Morelti «ivait cherché pendant toute sa vie à compléter cette partie de sa bibliothèque, on doit surtout citer sa colleclion de U9 éditions des Com- mentoires de Motthiole sur Dioscoride. La botanique descriptive du xviii' et du xix* siècle y est représentée avec une richesse peu commune, surtout, comme il est facile de le penser, pour tout ce qui a rapport à la flore de l'Italie. Ou y trouve aussi plusieurs grands ouvrages à planches du plus haut prix, tels notamment que ceux de Jacquin et le Flora grœca., et plusieurs collections périodiques précieuses, comme celles du Botanical Magazine, de la Flora, de la Bibiioteca iialiana, du Giornole dell' Istituto loinhardo, etc. — La reine-veuve de Saxe vient de réunir au cabinet royal d'histoire naturelle, et par suite, de mettre à la disposition du public les riches col- KEVUE BlBLlUCiKAl'HlQLE. 67 lections botaniques qui étaient devenues sa propriété à la mort du roi Fré- déric Auguste II, son mari. Ces collections se composent d'un herbier de grande valeur, d'une collection précieuse de figures de plantes intéressantes et d'une riche bibliothèque botanique, — M. Zollinger, qui était reparti l'an dernier pour. lava dans l'intention d'y faire de nouvelles collections de plantes, a eu le malheur de se casser une jambe, au Caire. Ce triste accident l'a mis dans l'impossibilité de con- tinuer son voyage, et l'a obligé de retourner en Europe reprendre les fonc- tions de directeur du séminaire de Kuessnacht, canton de Zurich, qu'il rem- plissait depuis son retour de Java. — M. Th. Orphanidès, professeur de botanique a l'université d'Athènes, que nous avons connu pendant plusieurs années à Paris se livrant avec ar- deur aux études botaniques, vient de remporter un prix de mille francs qui avait été proposé par M. Amhrosios Rallis, riche Grec de ïrieste, pour la meilleure pièce de poésie présentée au concours ouvert par lui. En zélé botaniste, M. Orphanidès a consacré la valeur de ce prix à la formation de deux collections de plantes de Grèce, dont il désire qu'une reste au ]Musée d'Athènes, tandis que l'autre sera destinée a l'un quelconque des musées d'Europe dont la désignation sera faite par Î\I. Rallis. — La Société impériale et centrale d'horticulture fait en ce moment les préparatifs nécessaires pour une exposition qui doit dépasser, sous tous Us rapports, tout ce qu'on a vu encore dans ce genre de plus brillant et de plus grandiose. Cette exhibition horticole différera d'aboid par sa durée de celles qui ont lieu d'ordinaire ; car, ouverte le 1" mai prochain, elle ne finira que le 31 octobre suivant. Elle devra ainsi amener un renouvellement dans les plantes exposées. En outre, et pour le même motif, elle permeltia de suivre le développement de plusieurs végétaux qui y séjourneront pendant long- temps. Enfin, elle sera universelle et les horticulteurs de tous les pays sont invités à y prendre part. Pour conserver Us diverses plantes exposées dans les conditions de culture qui leur sont nécessaires, la Société fait construire, sur la vaste portion des Champs-Elysées où aura lieu son exposition, des tentes et abris divers, des serres à différentes températures et même un vaste aquarium dans lequel plusieurs pieds de Victoriaregia étaleront leurs gigantesques feuilles et leurs aiUnirabies fleurs, en compagnie de nombreux Nf/mphœa, de Neluiubiwn, etc., qui composeront pour cette Reine des eaux un magnifique cortège. Au total, un spectacle ravissant sera offert iiux horticulteurs et aux botanistes qui verront ainsi réunies, dans un même lieu, les plantes habituellement disséminées dans un grand nombre de jardins en France et à l'étranger. Du reste, tout ce qui est du domaine de l'horticulture occupera sa place 68 SOCIÉTÉ BOTAiNIQUE UE FRANCE. dans cette exposition, ainsi que nous l'apprend un article du règlement que nous reproduisons textuellement: « Pourront être admis à cette exposition les plantes, arbres, arbrisseaux et arbustes de tout genre et de toute espèce, fleuris ou non, les légumes et fruits forcés ou cultivés naturellement, et les objets d'art et d'industrie ayant un rapport direct à l'horticulture.» — M. Daënen, que des voyages fréquents, en Suisse, et en particulier dans le Valais, ont rais à même de recueillir un grand nombre d'espèces rares de la Flore helvétique, et qui a exploré récemment une partie des Alpes de la Lombardie (spécialement les environs de Côme), a composé une collection renfermant les plantes les plus intéressantes de ses récoltes. — Les échantillons sont préparés avec le plus grand soin et déterminés avec exactitude. — La collection se compose d'une centurie dont le prix a été fixé a 15 fr. (1). — M. de Heldreich, directeur du jardin botanique d'Athènes et qui, depuis plusieurs années, explore les points les plus intéressants de la Grèce, a composé des collections non moins importantes par la rareté des espèces qu'elles renferment que par le soin avec lequel les échantillons sont recueillis et préparés. — Le catalogue des centuries, actuellement en vente, offre la réunion d'un très grand nombre de types soit du Flora grœca de Sibthorp et Smith, soit de publications plus récentes et en particulier de celles de MM. Boissier et de Heldreich. — Trois centuries ont paru (2). — Le premier numéro du Bulletin de la Société botanique de France contient l'annonce d'un voyage ((ue M. Lindeberg, de Gotheborg (Suède), allait exécuter dans les Alpes de Dover ou Dovre, en iSorwége, avec l'inten- tion de former des collections de plantes. Nous pouvons annoncer aujour- 'd'hui que les collections formées par M. Lindeberg, dans le cours de son voyage, sont maintenant arrivées à Paris, et qu'elles sont déposées chez M. le docteur Puel, boulevart Beaumarchais, 72. . — Nécrologie. — Le 27 janvier 1855 est mort à Leipzig, le docteur et professeur Wilhelm Ludwig Petermann, conservateur de l'herbier de l'uni- versité. Il était né à l.eipzig le 3 novembre 1.S06. Il a écrit plusieurs ouvrages et mémoires de botanique dont oa trouve l'indication dans le Thé- saurus Aq M. Pritzel, n" 7907-7915, et dont le principal est une Flore d'Al- lemagne. '»" (1) S'adresser à M. Bourreau, à l'aris, rue Sainl-Claude (au Marais), ilx. (2) M. do, Ileldieicli a fi.\é le prix de ces piaules à '25 francs par centurie. Les demandes doivent être adressées à M. de lieldreich, directeur du Jardin botanique d'Alliènes, ou à M. tJourgeau, à Paris, rue Sainl-Claude (au Mar.iis), 1Z(. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 BIBLIOGRAPHIE. Dans le caliier u° 7 du Bulletin, on adonné le relevé des articles origi- tiaux publies dans deux Journaux botaniques allemands, à partir du com- mencement de l'année 185i. Dorénavant des relevés analogues seront in- sérés dans le Bulletin, et l'on aura soin, non-seulement de les étendre, autant que possible, à toutes les publications périodiques françaises et étran- gères qui renferment des travaux sur la botanique, mais encore de les con- tinuer régulièrement dès l'instant où l'arriéré de 185/i aura été effacé. Les botanistes auront ainsi sous le- yeux l'indication des articles et mémoires dont la connaissance peut les intéresser, en attendant qu'il ait été possible de leur présenter une analyse succincte de tous ceux qui sont susceptibles d'être résumés, ou qui ont assez d'importance pour mériter d'être connus moins imparfaitement que par un simple titre. Flora otler ailgeiikeiite hotfaiiisiclie Zeitiin;?, herausgegeben von der Kœnigl. bayer, botanischen Gesellschaft zu Regensburg, {Flovn ou Journal botanique général, publié par la Société royale bavaroise de botanique, siégeant à Ratisbonne.) 12* année, !<=•■ et 2'= tomes de la nou- velle série, ou 33* année et 1" et 2* tomes de la série entière (1). Articles originaux publiés en 185^. Wichura. — Ueber kuenstlicli erzeugte Weidenbastarde (Sur des hybrides de Saules produits artificiellement), p. 1-8. Hermann Ifzigsohn. — Ueber die Algengattung Psichohormiwn (Sur le genre d'Algues Psichohormiwn) , p. 17-20, Wenderath. — Noch ein Wort ueber Epilobium denticulatum, ^Yender, und. ^. crassifolium, Lehm. (Encore un mot sur V Epilobium denticu- latum, Wender. et sur ÏE. crassifolium, Lehm.), p. 33-36. H. Widler.— Morphologische Notizen (Notices morphologiques). 1. Ueber scheinhar gipfelstaendige Blûthen (Sur les fleurs en apparence termi- nales). 2. Inflorescenz von Linum tenuifolium {Inaovescence du Linwn tenuifolium). 3. llex aquifolium. h. Paris quadrifolia, p. 1x9-51. Schnizlein. — Weitere Mittheilungen ueber dieSitzungen der botanischen Section der Versammlung deutscher Aerzte und Naturforscher zu Tue- bingen (Communications plus étendues sur les séances de la Section (1) Ce joinnal est dirigé par le doclenr A.-E. [•'iiernrohr, à Rnti.sbonne (Re- gensburg). 11 paraît par cahiers hebdomadaires, in-8°, au prix de IG lianes par année. 70 SOCIÉTÉ BUTAMQUE DE FKAiNCE. botanique du congrès des médecins et des naturalistes, qui a eu lieu à Tubingue), p. 65-73. Cari Sc/timper. — Auhang. Appendice à l'article précédent: Lettre adressée au congrès, p. 73-78. Sclinizlein. — Ueber die Zukunft der systematischen Nomenclatur in der Botauik. Ein Vortrag,gehalten in der 4'" Sitzung der botanischen Section der JXaturforscher-Versammlung zu Tuebingen (Sur l'avenir de la nomen- clature systématique en botanique. — Communication faite à la qua- trième séance de la section botanique du congres des naturalistes, à Tu- bingue), p. 81-86. C. Fischer-Ooster. — Kleine Beitraege zur Flora Deutschlands und der Schweiz (Petites notes relatives à la flore de l'Allemagne et de la Suisse), p. 97-101. Roh. de Visiani et Abi^ah. 3fassalongo. — Synopsis plantarum Floree terlia- riee Novalensis, p. 113-12^. Friedr. Leybold. — Botaniscbe Skizzen von den Grenzen Suedtirols (Es- quisses botaniques des frontières du Tyrol méridional), pages 129-139, lZi7-157. Krempelhuber . — Lecanora Zicackhiana, eine neue Flechtenart aus Bayern {Lecanora Zwackhiana, nouvelle espèce de Lichen de Bavière), p. 1^5-1^7. Bofaiiisclie Zeittiii;^. Articles originaux publiés en 1854 (d'octobre à la fin de décembre). Karl Mueller. — Ueber einige bisher verwechselte Arten der Farngruppe der Hymenophyllaceo' (Sur quelques espèces de Fougères jusqu'à cejour mal déterminées et appartenant au groupe des Hymenophyllaceœ), Colon. 713-723. 729-738, 745-755. § 1. Sur le Trichomanestrichoideum, Sw. — - § 2. Sur VHymenop/iyllum ciliatwn, Sw. — §3. Sur V Hymenophyllum liirsutum, S>\\. — § 4. Sur le Trichomanes digitatum, Sw. — § 5. Sur V Hymenophyllum. dilatatiim, Sw. — § fi. Sur le Trichomanes muscoides, Sw. — § 7. Sur le Trichomanes rigidum , Sw. — § 8. Sur le Trichomanes pyxidiferum. Lin. Hugo von Mohl — Ueber die Fleckenkiankheit der Maulbeerblaetter und die Septoria Mori, Lév. (Sur les taches des feuilles de Mûrier et sur le Septoria Mort, Lév.), col. 761-771. L. C. Treviranus. — Eine auffallend schaediiche Einwiikung des Sonnen- lichts auf die untere Blaltseite (Action remarquablement nuisible de la lumière solaire sur la face inféi'ieuro des feuilles), col. 785-788. RRVrE RIBLIOGRAPHIQIE. 71 SchlecJttendal . — Ein Wort uel)er Pisonia aculeata (Un mot sur le Pisonia aculeata), col. 788-790. Schlechtendal. — Beobaciitungen an Garten-Enphorbien (Observations sur les Euphoi'I)CS des jardins), coi. 801-805. Schlechtendal. — Nachtraegliche Bemerkungen ueber Portulacca (Remar- ques additionnelles sur les Po7'tulacca), col. 805-808. Schlechtendal. -^ KviWsche Bemerkungen ueber Graescr (Remarques cri- tiques sur les Graminées) : Cijmatochloa. — Col. 817-822. Hermonn Crueger. — Westindische Fragmente (Fragments envoyés des Indes occidentales); 5* fragment: Vertbeidigung der Primitivfaser (Défense de la fibre primitive), col. 833-839, 853-872. Th. Hartig. — Ueber das Verfabren bei Bebandiung des Zellenkerns mit Farbstoffen (Slir la manière dont se comporte le nucleus cellulaire sous l'action des matières colorantes), col. 877-881. Milde. — Ueber Botri/chium rutœfolium, Al. Braun {Botrychium matrl- carioides, Wiild.) (Sur le Botrychium rutœfolium., Al. Braun), col. 882-88/1. Th. Hartig. — Ueber das Verhalten des Zellenkerns bei der Zellentheilung (Sur la mani( re dont se comporte le nucleus cellulaire lors de la division des cellules), 893-902. Schlechtendal . — Betrachtungen ueber die Limosella-ÀHen (Considérations sur les espèces du lienre Limosella), col. 909-918. Ilo»l4ot*'s «Itoiurat»! of l$otai>y îtiitl 14eiv Cnartleii ITIiscelInny [Journal de Ijotainque de Al. Hooker et Miscellanées du jardin de Kew] ; publié par sir William .Tackson Hooker, directeur du jardin royal bota- nique de Kew (1). Articleti originaux publiés en 185/i. G. Bentham. — Florula llongkongensis : An enumeration oflhe plants col- lected inthc Island of Hongkong by Major J. G. Champion; the determi- (1) Ce journal paraît par caliicrs mensuels iii-8° de 2 feuilles, et 1 plaiiciie litho- grapliiéc. Son prix est de 2 siiiliings (2 fr. 50 c.) par cahier, il existe depuis 18oii; mais il a formé successivement, depuis celte époque, liois séries dislinguées par leur titre : I.a première série, intitulée The journal of Botany,a donné û volumes, dont le 1" porte la date de 183/|, tandis que les 2% 3' et W portent celles de IS^iO, 18/|1 et 18/|2. La deuxième série est intitulée The London Journal nf Botany ; oWc a donné 7 volumes, de 18/i2 à 18/i8 inclusivement. Enfin, la troisième série porte le litre de IlooKb;R's./o«ma/ of Botany and Keu) Garden Miscellany; commencée en 1869, elle en est en re moment à son 7" volume. 72 SOCIÉTÉ BOTAMQLE DE FRANCE. nations revised and the iiew species described by G. Bentham (Florule de Hongkong. Enumération des plantes récoltées dans l'ile de Hongkong, par le major J. G. Champion ; les déterminations revues et les nouvelles espèces décrites par M. G. Bentham. Pages 1-9, 72-78, 112-117. Cet article est la conlinuaiioii d'un travail déjà publié en partie dans le volume précédent. Sir W. J. Hooker. — Kew Garden INIuseura ; or, a notice on the origiii and some of tlie contents of the Muséum of économie botany attached to the Boyal Gardens at Kew (Musée du jardin de Kew, ou Notice sur l'ori- gine et sur quelques-unes des substances du musée de botanique écono- mique ajouté au jardin royal de Kew), p. 10-26. Cet article fait la suite d'un travail déjà publié en partie dans le volume pré- cédent. Nées von Esenheck. — Cyperacese Cumingianœ (Insularum Philippinen- sium) herbarii Lindieyaui ; auctore Neesio ab Esenbeck. 18/i9. P. 27-30. Rie. Spruce. — Journal of a voyage up the Amazon and Rio Negro (Journal d'un voyage le long de l'Amazone et du Rio-Negro), p. 33-^2, 107-111. Cet article est la suite d'une publication déjà commencée. J. S. Roe. — Report of a journcy of discovery into the interior of Western Australia, between 8 septemher 18^8 aud 3 february 18^9 (Rapport sur un voyage de découverte dans l'intérieur de l'Australie occidentale, exécuté du 8 septembre 18Zi8 au 3 février l8/;9), pages h1-U^, 78-88, 117-123, 1^6-151, 17^-180, 212-217, 2^-267, 239-3Zt5, 377-380. Berthold Seemann. — Remarks on Passifloraceœ and Turneraceœ (Remar- ques sur les Passifloracées et les Turnéracées), p. 53-5^. C. F. Meisner. — New Proteacese of Australia (Protéacées nouvelles de l'Australie), p. 65-78. James Motlcy. — Extracts of letters from the Malayan Islands, addressed to sir W. J. Hooker and to W. Mitten (Extraits de lettres écrites des îles de la Malaisie, adressées à sir W. J. Hooker et à M. W. Mitten), p. 78-8^. Thomas C. Archer. — On two fibres from Brazil; with a note by sir W. J. Hooker (Sur deux matières fibreuses du Brésil; avec une note, par sir W. J. Hooker), p. 8^-87. G. H. K. Thicaites. — Description of some new Gênera and spccies of Ceylon plants (Description de quelques nouveaux genres et espèces de plantes de Ceyian), p. 65-72, 298-30Zt; pi. I, II, IX, X. Paris.— Imprimerie de L. Martinet, 2, rue Mignon. SOCIÉTÉ BOTAiNIQUE DE FRANCE. Sô^à» SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1855. l'RKSIDKNCE DE M. DECAISSE. M. Duchartre, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 janvier, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. Viaud-Grandmarais (Ambroise), étudiant en médecine, rue de l'Abbaye, 8, à Paris, présenté par MM. Jamain et Bureau. Dons faits à la Sociélt' : 1° Par M. Ad. Brongniart : Séance, publique (du 8 novembre 185^) de la Société impériale et centrale iV agriculture . 2° Par M. Weddell : Revue de la famille des Urticées. Notice sur quelques Rubiacées de l'Amérique tropicale. Considérations sur l'organe reproducteur des Ralanojihorées et des llafflésiacées. Description d'un cas remarquable dlujbridité entre des Orchidées de genres différents. Notice sur la Coca, sa culture^ i>a préparation, so7i emploi. 3» Par M. Dusacq : Le Bon .Jardinier.^ .'ilniaiiach poui' 18r)5 T. 1(. 6 7A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ IKANCK. U° De la part de M. Ch. Des Moulins, de Bordeaux: Examen des causes qui paraissent influer particulièrement sur la croissance de certains véyétaux, 1847. Deuxième et tivisième Mémoire sur la même question, 1848. Documents sur la naturalisation, en France, du Panicum Digitaria, 1848. Erythrœa et Cyclamen de la Gironde, 1851. Notice sur le Sisymbrium bursifoliiim. I.ap. non L., 1843. Une visite au berger des Eaux-Bonnes, 1852. Discours sur l'évolution des forces vitales dans la nature. De la propriété littéraire en matière de nomenclature scientifique, 1854. Notice sur les feuilles du Scirpus lacustris. Suite du Catalogue raisonné des Phanérogames de la Dordogne. Discours d'ouverture prononcé à la séance publique de la Société lin- né enne de Bordeaux., en 1853. Programme des récompenses académiques proposées par la Société l inné enne de Bordeaux, 1854. 5° De la part de M. Alph. De Candolle, de Genève: Des caractères qui distinguent la végétation d'une contrée. 6° De la part de M. Durieu de Maisonneuve, de Bordeaux: Notes sur quelques plantes de la flore de la Gironde, et description d'une nouvelle espèce c?'Avena. 7» De la part de M. Noulet, de Toulouse: Flore analytique de Toulouse et de ses environs, 1855. 8° De la part de M. Léon Duibur, de Saint-Sever-sur-Adour : Lettre sur la maladie de la vigne. 9" En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, journal des sciences, 1855, 6 nunnéros. Bulletin des travaux de la Société d' horticulture de la Seine, décembre 1854. M. Duchartre, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante adressée à la Société : L'OMBELLE, LNFLORESCENCE DÉFINIE ET INDÉFINIE, par M. D. CLOS. (Toulouse, 8 janxier 4855.) 0 II est étonnant, dit M. Alpiionse De Candolle, que la vue du Daucus SÉANCE 1)1 9 FÉVRIER 1855. 75 Carota, où l;> Heur ceiitialc se distingue nettement par la couleur et la forme, n'ait pas eiripëché les auteurs de se copier tous, en rapportant les ombelles aux inflorescences indéfinies : ce sont des inflorescences définies dont la fleur centrale se distingue mal ou fait délaut, excepté dans la Ca- folte (1). » Cette note, que nous transcrivons en entier, date de 1852. Tout réceniment , dans une communication faite à la Société, ]\T. Germain de Saint-Pierre, suivant l'exemple de M. Rœper et de tous les auteurs de traites éiémentaii'es, a rappurté l'ombelle au grand groupe des infiores- cences indéfinies (2). Le savant de Genève n'a cité aucun fait, n'a donné aucune preuve- a l'appui de son assertion; j'ai donc cru devoii- rechercher jusqu'à quel point elle était fondée, et l'objet de cette note est de discuter les raisons qui lui sont ou favorables ou conti'aires. Les motifs qui ont fait ranger l'ombelle au nombre des infiorescences in- définies sont, si je ne me trompe, les deux suivants : 1" la diminution gra- duelle de longueur des pédoncules, à mesure qu'ils se rapprociient plus du ceutiede l'ombelle; 2° la marche centripète de la floraison. A ces valsons, j'oppose les considéraiions (fue m'a suggérées la re\u(' des plantes de cette famille : 1" l'axe très court qui supporte les rayons de l'ombelle, et que l'on suppose refoulé sur lui-même par les deux extrémités, comme le seraient les tubes d'une lunette d'approche (3), un Jianais v\v vu, que je sache, ter- miné par un bourgeon ou un moignon de feuilles (/i). 2" La marche de la floraison et cette décroissance de longueur des rayons vers le centre s'ex- pliquent dans une inflorescence définie, en admettant que les rayons exté- rieurs de l'ombelle naissent seuls de l'axe primaire et donnent naissance par leur base aux intérieurs. C'est une pure supposition, dira-t-on peut-être : d'accoi'd; nmis à une hypothèse n"est-il pas permis de répondre par une hypothèse (5) ? 3° Dans les Eryngium cornlculatum^ dichotonami et autres, la tige est m-'//e?/ie/i^dichotome, car chacune des branches de la bifurca- tion est à l'aisselle d'une bractée; aux ramifications inférieures, les dicho- tomies offrent \\\\ pédoncule alaire que termine un capitule ; aux supé- rieures, ce pédoncule médian avorte, mais les deuK bractées opposées n'en persistent pas moins. De semblables exemples de véritables dichotomies se (1) Voy. Bibliothèque universelle de Genève, Archives des sciences physiques et naturelles, t. XXI, p. o/iO, en note. (2) Voy. Bulletin de la Société Botanique de France, t. f, p. l'Jl et suiv. (iJ) Voy. De Candolle, Orjjanuijrdphir réfiétale, l. \, p. /lO'J. (Zl) Au centre des rayons do l'ombelle, on voit, dans la plu|)ail des Oinhcllifères, un vide qui peut tout aussi bien être considéré comnic iiidi(|tiaiil la pkue (Tiine fleur que d'ini houry;con. Dans les Buplevriini gibraltaricuni et fi ulirasiini, dans le Crithmum marilimum, elc. , ce vide n'existe pas. (5) Je rappellerai (pic les botanistes explicpienl de la soi te li's fleurs (rapparence fasciculéo que l'on voit à Taisselle des iéuilles chez certaines piaules. 76 SOCIÉTÉ BOTAMOLR DE FRANCE. 1 retrouvent dans les Sanicida, et aussi, d'après DeCandolle, dans le Petognia saniculœfulia[l). Kest-W ^as probable que les dernières ramifications de ces plantes obéissent a la même loi et que leurs prétendus capitules ne sont que des cimes à un état extrême de contraction, ou, pour employer le lan- gage de M. Rœper, des glomérules? h" Chez les Baplevrum falcatiim^Jun- ceton, et plus fréquemment encore chez le B. tenuisswmm, on voit certaines ombellules réduites a trois fleurs, dont une centrale, et les deux autres chacune à l'aisselle d'une bractée : quelquefois avec trois fleurs il y a quatre bractées en croix, deux de celles-ci abiitant chacune un rudiment de fleur. Je lis dans le Prodrome de De Candolle que les ombellules du Micropleura renifolia et du Diposis saniculœfolia se terminent aussi par trois fleurs, dont une médiane. Le même fait se reproduit dans notre 'Boiclesia tripar- tita, décrit dans ie Flora chilena, et dans ï Hydrocotyle solandra. Mais il y a plus: dans le Xant/iosia tridenfafa, d'apiès i)e Candolle, dans le Lagœcia cuminoides^ chaque ombellule ne consiste (jucn une seule fleur accompa- gnée d'un involucre et forcément terminale ; VHydrocotylevirgata,T\'^wvè dans ks Illustrations de Lamarck, planche 188, parait être dans le même cas. 5° Si l'ombelle est une inflorescence indéfinie, la fleur, considérée dans chaque groupe floral comme la plus élevée sui- l'axe, devra être la moins développée, la moins parfaite. Or, dans les genres Diposis el Micropleiit^a, déjà cités, et da :;s V Echinnphora, la fleur médiane est seule fertile dans chaque ombellule, les latérales sont stériles (2). Chez la Carotte, la fleur médiane de chaque ombellule est fiéquemnient rouge, et, au rapport de M, Germain de 'i^i\n\l-^\cvYç, plus vigoureuse que les fleurs blanches qui l'entourent immédiatement, souvent pins large quelles et presque toujours fertile. D'une autre part, noire honorable confrère dit avoir vu dans la Carotte Vombelle centrale uniflore, et cependant il déclare qu' l.es auteurs qui l'ont suivi disent bien qu'il y a des pauirules, conpnbes ou grappes dé/iîiies ^Ad. deJussieu), ou des cymes racémiformes, pouicnlées, axillaires, terminales (Ach. Ri- chard); mais M. Le Maout me semble avoir mieux fait ressortir cette cor- respondance parfaite entre les divers termes des deux sortes d'inflorescences, donnant aux uns et aux autres un égal développement. A l'occasion de cette communication, M. Treciil fait observer que pour lui il n'existe pas de véritable dicbolomie cbez les Ombeilifères, ni en général chez les plantes à feuilles alternes. Ainsi, dans lesBégo- niacées, dont les feuilles sont distiques, il n'y a que de fausses dicho- tomies, malgré l'apparence contraire. Il existe une fleur mâle alaire entre les deux rameaux de linfloi-escence. 3Iais, par un examen attentif, on voit que l'un des deux rameaux est inférieur à l'autre. 31. Germain de Saint-Pierre ajoute que M. Clos ne lui parait pas avoir bien saisi le sens des idées qu'il a exposées dans sa notice sur l'inflorescence des Daucus. Il n'y o, a-l-il dit dans cette notice, ni ombeUule centrale dans une ombelle, ni fleur centrale dans une ombeltulr. Il désigne l'ombellule la plus voisine du centre sous le nom d'ombellule dite centrale (t. I, p. '12/ii ; cette ombellule est toujours, pour lui, la dernière pièce d'une spirale indéfinie. M. le baron de Brimont donne lecture du rapport de la Commis- sion de comptabilité, chargée de vérifier la gestion de M. le trésorier pendant l'exercice 185/i. Ce rapport est ainsi conçu : uapport de la commission de vérification des comptes du trésorier de la societe botanique de france, pour l'annee 1854. Messif.urs, Les membre - de la Commission nommée pour examiner la gestion du tresoiier de la Société Botanique de Fr.ince, pendant l'année 185^, ont bien voulu me charger de vérifier les comptes et de vous faire un lapport à (1) Voyez son travail, traduit eu français, dans les Mélanges de Botanique, de M. SerinL;e, n" 5, p. 85. SÉANCE DL 9 FÉVRIEK 1855. 7g ce sujet. C'est ce rapport que j'ai l'honneur de vous présenter, et finale- ment l'aperçu de la situation financière de la Société. Je dois, en commençant, constater la parfaite exactitude qui existe dans tous les comptes de notre trésorier, quoique les premiers éléments lui aient manqué au début de ses fonctions. Des mesures ont été prises pour qu'en 1855 les registres et bordereaux mensuels des recettes et des dépenses soient dressés selon le mode de comptabilité adopté depuis longtemps par la Société Géologique de France, d'où il résultera simplification dans le travail du trésorier. Recettes. La Société Botanique de France n'ayant pas de droit d'entrée ou de diplôme, son actif ne se compose que des sommes dues par les souscrip- teurs pour leur cotisation annuelle de 30 fr. Cette somme a été réduite à 20 fr. , pour cette année seulement, et il y a eu en recette ^,660 fr., soit 233 membres qui ont payé, sur 256. Il y a, vous le voyez. Messieurs, un certain nombre de membres retar- dataires au 31 décembre 185^: mais je me hâte de dire que quelques-uns ont acquitté leur dette dans le courant de janvier dernier; d'autres, malgré les réclamations réitérées de notre trésorier, n'ont encore rien payé jusqu'à ce jour ; mais il faut espérer que ce retard est dû a un oubli ou à un éloi- goement momentané de leur résidence habituelle, et qu'il n'y aura pas lieu de les rayer de la liste des membres. Trois membres ont payé une cotisation de 300 fr., et se trouvent ainsi membres a vie. Enfin il a été vendu pour 36 fr. de Bulletins. En résumé, la recette totale, au 31 décembre 185/t, a été de 5,6iU fr. Dépenses. I-es deux premiers articles du chapitre de la dépense, relatifs au per- sonnel, n'ont point subi de variations. On se rappelle que, pour cette année, une somme spéciale et fixe avait été votée par le Conseil, lors de sa pre- mière réunion. Le chauffage et l'éclairage ont coûté 92 fr. 75 c., soit, en moyenne, 9 fr. par jour de séance. Le chiffre des dépenses diverses a été de 105 fr. 70 c, et aussi minime qu'il pouvait être, eu égard aux exigences d'une première installatioii Il y a eu pour 106 fr. de ports de lettres et d'affranchissement de cir- culaires, et pour 396 fr. 75 c. d'impression de registres, quittances, etc., utiles au trésorier pour le recouvrement des cotisations. Dans cette der- nière somme se trouve aussi comprise l'impression de nombreuses circu- laires que nos zélés secrétaires ont fait parvenir aux botanistes résidant en 80 SOCIÉTÉ BOTANlQLt: DE FRAMiE. France et à l'étranger, dans le but de faire connaître davantage notre Société naissante. La plupart des membres ayant acquitté celte année leur cotisation au moyen de mandats sur la poste, les frais d'encaissement d'argent ont été peu considérables; mais comme ce moyen, eu égard à une foule de circon- stances locales et imprévues, ne peut être généralisé, il faut s'attendre à une plus forte dépense l'année procbaine, et noire trésorier devra la prévoir à ce chapitre du budget de 1855. L'impression du Bulletin a coûté 1,740 fr. 90 c, et le port du Bulle- tin a été de iUl fr. 55 c. Je ferai observer que j'ai compris, dans l'exer- cice 1854, quelques sommes relatives à la publication de notre Becueil, et qui n'ont été payées réellement ([u'en janvier dernier, mais J'ai eu pour but, en agissant ainsi, de fixer davantage la Société sur ses ressources réelles pour l'année 1855. Il reste encore à payer deux numéros du Bulletin de 1854, et cette dépense sera signalée par notre trésorier dans son projet de budget pour l'année courante. Deux cotisations à vie, soit 600 fr,, ont été placées en bons sur le Trésor, à six mois d'échéance. Il y aura lieu de continuer ainsi ce placement de fonds résultant des versements des cotisations à vie, jusqu'à ce qu'il y ait possibilité de les convertir en rentes sur l'Etat, ainsi que cela se pratique à la Société Géologique de France, reconnue comme établissement d'utilité publique. En résumé, la recette totale pour 1854 est de 5,640 fr. » c. La dépense est de 3,617 85 Conséquemment, il reste en caisse à reporter au budget de 1855 2,022 15 Telle est, Messieurs, la position financière de la Société Botanique de France, au 1" janvier 1855. Elle est aussi heureuse que possible. Le nombre considérable de souscripteurs qui ont adhéré, dès la première année, à ses statuts, nous fait espérer que son utilité sera goûtée de plus en plus, et qu'appréciée comme elle le mérite, cette Société verra, avec le nombre de ses nouveaux membres, accroître ses ressources pécuniaires. Elle pourra, dès lors, donner plus d'extension à ses travaux et entreprendre la publica- tion de Mémoires particuliers qui contribueront à la faire connaître davan- tage en France et à l'étranger. La Commission vous propose, Messieurs, d'approuver le compte présenté par M. de l'Hervilliers, et de le déclarer quitte et libéré de sa gestion de 1854. Paris, le 9 février 1855. Les membres de la Conunission : J. Ga\, Graves, baron de Brimont, rapporteur. SÉANCE DU 9 FÊVUIER 1855. 81 Les conclusions de ce rapport sont adoptées par la Société. M. Caillette de l'Hei-villiers, trésorier, présente le compte des recettes et dépenses de la Société pendant l'exercice 185/i, ainsi que le projet de budget pour l'exercice 1855. COMPTE DES RECETTES ET DÉPENSES EFFECTUÉES PENDANT L'ANNÉE 1854 POUR LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, présenté par M. EDIUOX» B5K L'IILRVILUER^, trésorier . Recettes. DÉSIGNATION DES CHAPITRES DES HEGETTES. N°' des AKT. NATURE DES RECETTES. RECETTES EFFECTUÉES. § 1. ProdiiiLs ordinaires des^ récepiions i § 2. Produits extraordinaires des réceptions. . . . § 3. Produit des publica- tions 1 2 O h „ ,. ,. ) de l'année courante. Colisalions j ^^^^^^^ Colisalions une fois payées. . . . Vente de Bulletins Total des recettes /l660 » ZlZl .> 900 )- 36 1) 56/iO » népenses. DESIGNATION DES CHAPITRES DES DEPENSES. § 1. Personnel § 2. Frais de logement . . . § û. Frais de bureau . , § h- Encaissement . . . . , § 5. Matériel § 6. Publications , §7. Placement des capitaux N" des ART. 7 8 10 11 NATURE DES DEPENSES. Agent, son traitement Garçon de bureau, ses gages. . . Chauffage, éclaiiago Dépenses diverses Ports de lellres Impressionsd'a vis, circulaires, elc, Change et frais de mandats en- caissés Bibliothèque „ ,1 .. ( Texte ^""••^"" • j Port Placement sur le trésor DEPENSES EFFECTUÉES. 300 » 100 >J 92 75 105 70 106 75 396 75 27 20 » 25 17/iO 90 w 55 600 » Total 3617 85 Résultat général et situation au 31 décembre 185/|. La recelte totale étant de 56'i0 » La dépense totale étant de 3617 85 11 reste en caisse audit jour 2022 15 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Mouvement des cotisations une fois payées et des placements de capitaux. Recette pendant Tannée 185/i. Totaux . NOMBRE DE MEMBRES à vie. 600 t'r. ont été placés en bons du Trésor, et seront remboursés. Excédant de la recelte sur la dépense. 900 ). 900 » 600 300 » Mouvement des entrées et des sorties des membres. Les réceptions, du 23 avril au 3 décembre 185Z|, sont moniées à . . . 256 A déduire pour cause de déct"'S 2 Le nombre des membres inscrits sur le registre, au 1" janvier 1855, s'élève à 25/i Dont 251 membres payant cotisation annuelle et 3 membres à vie. PROJET DE BUDGET POUR L'ANNÉE 1855. Observation»! préliminaires. Recettes. Art. 1". Au moment de la préparation du budget, le nombre des mem- bres portés au sommier général s'élevait à 259, à 30 fr. de cotisation, soit 7,770 fr. Cette somme de 7,770 fr. ne peut être intégralement portée aux recettes, attendu que, suivant les prévisions, 18 à 20 membres n'ac- quitteront pas leur cotisation en 1855, ce qui réduit les cotisations à 2^0, à 30 fr., soit 7,200 fr. Il reste 19 retardataires, à 30 fr., soit 570 fr., sur lesquels il ne faut pas compter cette année. Art. 2. 21 cotisations restent à recouvrer sur l'exercice 1854. Le tréso- rier ne compte recevoir cette année que 15 cotisations environ, les 6 autres sont dues par des membres étrangers ou a l'étranger. 21 cotisations à 20 fr ^20 fr. A déduire 6 cotisations à 20 fr. . . . 120 Il reste 300 Art. 3. Les anticipations, en 1854, sont montées à kU fr. On peut les évaliiei', pour 1855, à 3 cotisiition?, soit 90 IV. Art. t\. 3 oulisatiuiisa vie ont été acquittées in 1854. Il n'en est porté SÉANCE DU 9 FÉVKIER 1855. 83 qu'une au projet de budget de 1855, attendu que rien ne nous fait présu- mer que les membres en verseront plusieurs. Art. 5, Vente de Bulletin. Le chiffre de 23/; fr. porté en recette se dé- compose ainsi : Aux membres nouveaux, 10 exemplaires a 5 fr 50 fr. Année 185/i, U exempl. a 18 fr 72 Aux libraires. . .\ , . -o-- , i - tio e, /no j Année 18dd, /i exempl. a 28 tr 112 23i Art, 6 et 7. Encaissement des bons du Trésor. Un bon de 600 fr. exi- gibles en mai 1855, et produisant 12 fr. pour six mois. 1-e trésorier a placé cette somme de 600 fr. pour six mois seulement, afin de ne pas laisser trop longtemps improductives ies coUsations à vie qui pouvaient survenir. Le Trésor n'admettant pas de bon au-dessous de 500 fr. , ce fait explique pour- quoi la troisième cotisation à vie est restée jusqu'à ce jour sans emploi. Les recettes prévues au budget de 1855 s'élèvent à. . 8,736 fr. » c. Le reliquat en caisse, au 21 décembre 185/t, est de. . 2,022 15 Les totaux de la recette et du reliquat en caisse sont : 10,758 15 Dppensos. Art. 1*'. On propose d'élever le traitement de l'agent comptable de la Société de 300 à 500 ïv. Cette augmentation est justifiée par l'accroisse- ment des travaux que l'extension de la Société a donné à M. Laudy. Art. 2. On propose de même de porter les gages du gardien de bureau à 200 fr. au lieu de 100 fr., à raison des courses nombreuses qu'il est obligé de fiire pour la rentrée des cotisations. Le girdien de bureau reçoit une pareille somme de la Société Météorologique. Art. 3. En 185/i, la Société Botanique a reçu une hospitalité entièrement gratuite de la part de la Société Géologique. En 1855, on porte le loyer à ÛOO fr., sauf la ratification de la Société Géologique; cette somme de 400 fr. est égale a celle que donne la Société Météorologique, moins riche que la Société Botani(iue. .Art. k. Les frais de chauffage et d'éclairage pour chaque séance sont, en moyenne, de 9 fr. par séance; sur douze mois, la Société a trois mois de vacances. Il reste neuf mois à 2 séances par mois, et 3 en janvier, ce qui donne 19 séances X ^ ^^^ ''" Plus, 8 séances du conseil, à 6 fr. environ, X 8 h% 209 Je porte 200 fr. en dépense. Art. 5. Les 150 fr. portés aux dépenses diverses se composent des frais de i)ureau et de copie de divers travaux, etc., etc. Art. 6. Ports de lettres, 150 fr. Voici comment cette somme est justKiee. La Société ayant admis en principe quelle aiïranchirait tout ce (|u'elle en- verrait, les ports de lettres sont ainsi repartis : 84^ SOCIÉTÉ BOTAÏNIQLfc; DE FRANCE. Envoi de 200 quittances, à 20 cent 40 fr. — de 200 lettres circulaires pour les élections. ... hO — de 150 lettres, réclamations des cotisations, à 20 c. 30 — de 50 circulaires de rappel (cotisations), a 20 c. . 10 Affranchissement de lettres diverses reçues ou envoyées par MM. les secrétaires 80 200 Il n'est pas tenu compte ici des envois de lettres à 10 c. dans l'intérieur de Pai-is5 cette dépense se trouvera confondue dans les affranchissements divers et les lettres de réclamations. Art. 7. En 1854, les impressions de lettres d'avis, circulaires, sont mon- tées à près de 400 fr., à cause des envois multipliés qu'on a été ohligé de faire pour l'organisation de la Société. En 1855, nous pensons que la moitié de cette somme, c'est-à-dire 200 fr., devra suffire. Art. 8. Les frais de mandats encaissés ont été de 27 fr. 20 c. en 1854 ; nous les portons à 50 fr. pour l'exercice 1855. Cette prévision de 22 fr. 80 c. eu plus ne parait pas exagérée. Art. 9. Comme la Société Géologique veut bien laisser la jouissance de ses meubles à la Société Botanique, ou pense qu'une somme de 50 fr. sera suffisante pour les menus frais mobiliers. Art. 10. Bibliothèque, 50 fr.; port des brochures envoyées par l'étran- ger; achat de quelques livres. Art. 11. Impression du Bulletin. En 1854, 5 Bulletins, composés de 18 feuilles, ont coûté 68 fr. 25 c. la feuille imprimée; 439 fr. 20 c. de papier pour 18 feuilles, soit par feuille 24 fr. 40 c. 7,165 brochages des 5 numéros, soit l'un \h 33 38 73 18 feuilles, à 68 fr. 25 c. la feuille imprimée 68 25 106 98 Arriéré de 185^1, 9 feuilles, 107 fr. l'une 963 Bulletin de 1855, 36 feuilles a 107 fr. l'une 3,852 » Total 4,875 Je porte en dépense, 5,000 fr. Art. 12. L'envoi des Bulletins sera d'environ 35 à 40 fr. l'un; la Société ayant 12 numéros a envoyer en 1855, y compris l'arriére, la dépense sera d'environ 500 fr. Art. 13. 4 cotisations à vie, dont une en prévision, placées sur le Trésor, donnent 1,200 fr. En comparant les recettes 10,758 fr. 15 e. Avec les dépenses, qui se montent à 8,700 » Il y aurait, au 31 décembre 1855, un reliquat de. . . 2,058 15 SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1855. BLDdET DE 1S55. — Keeettes. 85 DESIGNATION DES CHAPITRES DES RECETTES. N" (les ART. § 1. Produit ordin. des réceptions . •/ §2. Produit extraordiu des réceptions . . § 3. Produit des publi- cations § U. Piécettes diverses \ 5 6 7 8 § 6. Solde du compte précédent . . . . NATURE DES RECETTES. de Tannée cou- rante. . . . Cotisations <| desannées pré- cédentes . . \ anticipées . . Cotisations une fois payées . Vente de Bulletins Encaissement des bons du Trésor Arrérages (lesdits bons . . . Recettes imprévues Totaux des recettes. [\eliquat en caisse au 31 dé- cembre 185/1 Totaux de la recette et du reliquat livpvnses . RECETTES EFFECTtF.ES eu 18;)4. /|660 » 900 30 56/10 » PREVUES au burj^cl lie 18t)5. 7200 )- 300 » 90 » 300 » 23/1 » 600 » 12 » 8736 » 2022 15 10758 15 DES CHAPITRES DES DEPENSES. DESIGNATION I N" I des ART. § 1. Personnel • §2. Frais de logement. ■ § 3. Frais de bureau . . ^, §/l. Encaissement . . § 5. Matériel. § 6. Publications. . . § 7. Placement de capi- taux 1 2 U /l 5 6 7 9 10 11 12 13 NATURE DES DEPENSES. Agent, son traitement . . . Garçon de bureau, ses gages. Loyer Chautrage et éclairage . . . Dépenses diverses Poris de lettres Impressions d'avis, circu- laires Change et frais de mandats encaissés Mobilier .lîibliotlièque „ ,, .. l Texte Bulletin ' ) l'on. Placement sur le 'J'résor Totaux . DEPENSES EFFECTUÉES eu 1834. 300 » 100 » » 92 75 105 70 106 75 396 75 27 20 M » 25 17/iO 90 l/i7 55 600 )} 3617 85 PREVUES au biulgel de 185b. 500 » 200 « /lOO » 200 » 150 » 200 » 200 » 50 50 50 5000 500 1200 8700 » Comparaison. La recette présumée étant de La dépense présumée étant de ... . lia diiïérenre en plus serait de ... . 10758 15 8700 « 2058 15 86 SOCÎÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La Société arrête son budget pour 1855, conformément au projet ci-dessus. MM. Planchon et Decaisne font à la Société la communication suivante : Les rapports des Santalaeëes, Olaciiiées, I.orauthacées et Protéacées signa- lés par M. R. Browii, adoptés par MM. Brougniartet Ad. de Jussieu, n'out jamais été établis sur les analogies que présentent ces diverses familles dans leur structure florale. Suivant l'opinion la plus généralement adoptée, les Olacinées sont des polypétales thalamitlores, les Loranlhacées des monopétales calyciflores, les Santalacées et les Protéacées des monochlamydées. Un auteur qui vient de traiter récemment de certaines de ces familles, (Santalacées et Olacinées), M. Miers, admet les afiinités de ces plantes; mais faute d'avoir i-econnu l'identité de la prétendue corolle des Olacinées et du calyce des Santalacées, il décrit à la fois d'une manière peu intelligible ei peu juste, les fleurs des Olacinées, et particuliei-eraent celles de son genre Cathedra. Un examen attentif des genres des quatre familles que nous ve- nons de citer nous porte à considérer comme strictement identiques la pré- tendue corolle pol^'pétale des Olacinées, la soi-disant corolle monopétale des Loranthacées cl les périanthes simples des Proiéacées et Santala- cées. Notre opinion, à cet égard, se base principalement sur les faits suivants : Chez le Viscwn album, la fleur mâle n'a qu'un périanthe simple; la fleuir femelle du même genre, comme la fleur hermaphrodite des Loranthacées, ressemble, au premier abord, à une fleur de Caprifoliacées, avec un ovaire infère, muni d'un calyce adhérent et une coiolle monopetale. Mais cette prétendue corolle, par sa texture, son estivation valvaire, ses étamines opposées à ses divisions, répond évidemment au calyce du Viscum, et le calyce apparent dont le tube recouvre l'ovaire n'est pour nous que la por- tion inférieure d'un périanthe simple, dont la soi-disant corolle est la por- tion supérieure. INous proposons d'appeler calycode cette portion inférieure qu'on a décrite comme un véritable calyce. Dans un travail plus étendu, et que des ligures rendront plus complet et plus clair, nous montrerons les diverses modifications que présente ce calycode, depuis l'état de simple rebord persistant au somn»et des pédi- celle.'i, commedans le Viscum et certaines Protéacées, après que lespiècesdu périanthe se sont détachées, jusqu'à l'état où il simule un calyce adhérent à bord saillant et prolongé en cupule tronquée. INous retrouvons ce calycode sur les fleurs du Myoschylos, où il n'est séparé que par un léger sillon superficiel du limbe du périanthe qui le surmonte SÉANCE i)i 9 FÉVKit:!'. 1855. 87 chez le Chorelrum^ où !M. R. Browii Ta dès longtemps signalé comme un calyt'iile à cinq dents (1). I.a ressemblance la plus frappante existe entre la fleur de certaines Ola- cinées {Liriosma) et celle de quelques Cornées {Polyosina), d'une part, et, d'autre part, entre celles des Santalacées [Groutia] et celles des Vitis et de diverses Araliacées. Nous croyons pourtant qu'il n'y a pas la véritablement correspondance exacte entre les parties semblables, et que la corolle des Arapélidées, par exemple, n'est pas, comme la prétendue corolle des Grou- tia, un périanthe simple de nature calycinale. Nous adoptons, du reste, l'opinion de MM. R. Brown, Ad. Brongniart et Adr. de Jussieu, en laisscint les quatre familles en question, Olacinées, Santalacées, Lorantbacées, Protéacees, parmi les Monocblamydées, (i) « Haud levis conlirmatio docirinae Jussaeanae, de calyce et coroila, ex Com- bretaceanirn familia hainienda sit. Si eniin ex propiiiqiia cognalione ciim Quisqiiali et Combreto calyx Terminaliœ concedilur, indoies pariter calyciiia iiiieguincnti flo- ralis Santalacearum, Eiaeagaearum, l'roteacearum et Tliynieiœarum, vix dene- ganda sit. » Aliqiia tanien argumenta, haiic conclusionem primo intuitu ut videatur haud parum infirmanlia, licet a luillo auclore adlmcdum proiala fuere, minime reticenda sint : nempe, 1° in Choretro, e Sanlaiacearum familia, qiianlimi de tlosciilo niiiiu- tissimo asseverare liceat, denticiili adsuni basin periantiiii extus munientes; 2° structura ovarii et seminis Glacis cum Thesio penitus convenit et habitus in- super Sanlaiacearum adeo similis, ut de hujus generis affiiiitate vix dubitanduiu, attamen eliam ad aiUhesim caiyculum manitestinii habet, qui, liac peracta, pltiii- mum auctus et quandoque baccatus, pericarpium fere tolum involvit; 3" coroila Loranthi textura, figura, divisione, œstivatione, staminumque penitus similium inserlione, cum perianthio Proleacearum per singula puncta similis, calyculo quamvis manifesto subtensa. » Sed in exemplis nunc prolatis, integumentum floris exterius, forsan pro parte accessoria, perianlido externo Scitaminearum analoga, habenda sil : nam, 1" lu generibus memoratis aestivatio integumenti interioris floris valvata est, qnae in geniiinis corollis rarius oblinet, nisi in paucis calyce abbreviato donatis ; 2" in Quinchamalio bractea adest, urccolata, calyculiformis, ovariinn includens, sed ab eo penitus soluta; si itaque liceat concipere petala Olacis invicem arcte coliaerentia, etovario accrcta, structuram Quinchamalii snb'iimWam liabuerimus, ctluncquoque subanalogum est receplaciilum auctum et baccoium Exocarpi; o" in Visco et Chlorantho, gênera Lorantho arctœ aflinia, integumentum floris est simplex, corollae Loranthi, perianthio tamen Proleacearum et Sanlaiacearum aiialogum. « Hase argumenia opposila Botanicis ponderanda reliiiquo,quibus taies disquisi- liones nec vanae nec scientiœ progressai inutiles videaiilur. Onaeslio interea de diagnosi inter calycem et corollam in pristina obscuritate manel, ampliore induc- tione, peniliorique cognilionc fabricae inlernae parliuin lantiimniodo resolvenda. » (Rob. Bi'owa, Prodr. FI. Nov.-HolL, [). o51-352.) 88 SOCIÉTÉ BOTANIQIF. DF. FRANCE. M. Deoaisne ajoute qLiol(|iies mots pour rappeler que M. Broniiniart avait déjà signalé l'affinité des Thymélées et des Aquilarinées avec les Rosacées. Cette affinité est réellement évidente, mais la structure très remarquable de l'écorce et du bois cbez les Thymélées, jointe à des caractères particuliers de végétation, s'oppose à ce que l'on réunisse ces familles. 31. Payer, qui a étudié l'organogénie des Protéacées, dit que le pédoncule développe, en dehors et à la base du calice, et postérieu- rement à celui-ci, quatre petites dents. Ailleurs, dans les Composées et les Dipsacées, etc., ce qu'on appelle le calice n'est pour lui qu'une production du pédoncule. Ce que, chez les Protéacées, M. Planchon appelle calycode, se développe après les organes floraux, et n'est aussi qu'un gonflement du pédoncule. Il est aisé, dès leur première origine, de distinguer un calice d'une corolle; car les sépales se développent toujours successivement, tandis que les pétales se déve- loppent toujours simultanément. iM. Planchon pense que le calycode résulte d'un épalement du pédoncule. Il a constaté l'existence de cet épatement chez les Pro- téacées, et notamment chez deux GreviUea, M. U. Brown l'ayant vu et signalé dans d'autres genres, M. Planchon croit devoir admettre l'existence de ce calycode chez toutes les Protéacées. Quant au fait d'organogénie que vient de rapporter 31. Payer, 31. Planchon pense qu'il doit être très diflicile de constater si dans les cahces très régu- liers les sépales se développent successivement. Il lui paraît surtout impossible de distinguer organogéniquement un calice d'une corolle à préfloraison valvaire, comme celle des Styrax. Dans les Composées il doit être également difficile de distinguer le mode de développe- ment de ces deux organes. 31. Planchon demande enhn à 31. Payer comment, d'après les idées qu'il vient d'émettre, il explique la struc- ture des Olacinées. 31. Payer répond qu'il a étudié cette famille et celle des Santa- lacées au point de vue organogénique, mais qu'il n'a pas, en ce moment, les faits présents à la mémoire. Quant aux (Composées, la corolle se développe, chez elles, exactement comme un calice; ce qu'on nomme calice, au contraire, se développe postérieurement. Chez les Protéacées, il en est de même, et ce n'est que beaucoup plus tard que se développe le gonflement du pédoncule auquel on donne le nom de calycode. 31. Planchon réplique que ce qu'on appelle corolle, cbez les Com- SÉANCE DU 9 FÉVRIER 1855. 89 posées, est bien une corolle : l'analogie des familles voisines, telles que les Campanulacées, etc., le prouve évidemment. Or si, comme le dit M. Payer, cette corolle se développe comme un calice, il ne peut y avoir de distinction absolue entre un calice et une corolle, d'après le mode de leur développement. M. Payer dit que le périanthe des Protéacées n'est qu'un calice; il maintient que, chez les Composées, la corolle se développe comme un calice. Chez les Campanulacées, au contraire, le calice se déve- loppant comme cetorgane doit se développer, est un vrai calice. Leur structure n'est pas comparable à celle des Composées. Il n'admet, pour distinguer les organes, que la situation, l'origine et le mode de développement, et non pas la forme ou la couleur, qui sont pour lui sans valeur. M. Decaisne fait remarquer que, dans la fleur femelle du Gui, le calice est bien un calice, et néanmoins ses quatre sépales se déve- loppent simultanément. Ce nouvel exemple lui semble contredire la théorie de M. Payer. 31 Planchon constate que, si pour 31. Payer le mode de dévelop- pement détermine la nature des organes, la corolle des Composées, qui se développe comme le calice des Protéacées, devrait donc aussi être regardée comme un calice. II demande à 31. Payer s'il accepte la responsabilité de cette manière de voir. M. Payer ne prétend pas trancher cette question d'une manière absolue. Ce qu'il a voulu établir, c'est seulement : 1° Que la corolle des Composées se développe exactement comme le calice des Protéacées, tandis que le calice des Composées, aussi bien que le caJycode des Protéacées, se développe postérieurement; 2° Que la nature des organes est déterminée exclusivement par leur mode de développement et leur position. M. Trécul demande à 31. Payer si, par mode de développement, il entend parler de l'ordre dans lequel se développent successivement le calice et la corolle. Dans ce cas, il ne pourrait admettre que ce développement déterminât la nature des parties, car, dans un rameau, toutes les parties ne se développent pas de bas en haut. La corolle pour- rait donc naître avant le calice, sans cesser d'être une vraie corolle. ] 31. Payer répond qu'en eiîet les organes se développent tantôt de bas en haut, tantôt de haut en bas, tantôt mOme en commençant par le milieu. 11 désire ne pas se prononcer sur ces faits, dont les conclusions sont réservées par lui ))our un travail spi'cial. T. II. 7 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Planchon ajoute que, chez les Protéacées, le cahjcode, ou dila- tation du pédoncule, forme une sorte de petite coupe continue avec le périanthe et que, dans les Grevillea, il ne présente ni dents externes ni bord saillant. Ce n'est pour lui, en quelque sorte, que la base de la fleur. Il ne peut donc pas y avoir d'assimilation entre cet organe et le calice des Composées. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société la communication suivante : STRUCTURE DES TIGES CHEZ LES VÉGÉTAUX DICOTYLÉS : OBSERVATIONS PUISÉES CHEZ UNE FORME ANORMALE DES TUBERCULES DU SOLANUM TUBEROSUM, par M. E. GERMAI!^ DE SAUVT-PIERRE. Dans une communication précédente sur la structure des ovaires dits adhérents, j'ai clierclie à établir que les parois de ces ovaires sont consti- tuées par les décurrences de tous les verticilles floraux, et que l'ensemble de ces décurrences, y compris celles du verticille interne (verticille carpel- laire), constitue en réalité un organe axile. Cet organe axile diffère des axes ordinaires : 1° en ce qu'il présente une cavité centrale, cavité qui, chez les autres axes, est généralement occupée par du tissu cellulaire, et T en ce que les parois de cette cavité, qui sont une dépendance du verticille carpellaire, émettent des bourgeons ovulai- res (1). Mais il ne diffère pas, quant à la structure, de l'axe creux de l'in- florescence du Figuier, dont la nature réellement axile n'est pas contestée. — Je pose, en outre, en principe, que les axes ne sont caractérisés par au- cune forme déterminée, mais par leur mode de développement et par cer- taines propriétés. Or, la propriété la plus caiactéristique des axes consiste dans l'existence de feuilles contemporaines de l'axe lui-même. Les feuilles, foliacées chez les tiges normales, sont représentées, chez les ovaires adhé- rents, par les veiticilles floraux. Klles présentent généralement un dévelop- pement limhaire et pétioiaire ; néanmoins In partie libie de ces feuilles peut ne consister, tant chez certaines tiges que chez certaines fleurs, qu'en un mamelon rudimentaire, la partie décurrente de ces feuilles incomplètes étant alors considérable, relativement a la partie libre: c'est ce que l'on observe pour les ovaires infères ou adhérents, chez certaines plantes a limbe calicinal rudimentaire; et pour les tiges, chez un grand nombre de tiges souterraines, rhizomes, ou tubercules. J'ai puisé l'observation relative au mode de structure des tiges, que je soumets aujourd'hui a la Société, dans l'étude des tiges charnues souter- raines que Ion désigne sous le nom de tubercules. Je crois pouvoir en dé- (1) Dans une procliaiiie communication, j'exposerai les observations sur lesquelles je me fonde pour désigner les ovules sous le nom de bourgeons ovulaires. SÉAÎS'CE DU 9 FÉVRIER 1855. 91 duire, lelativement a la théorie de la structure des axes, des conséquences analogues à celles que j'ai tirées de l'examen de la structure des ovaires dits infères ou adhérents. Il ne s'agit plus ici d'axes creux, mais il s'agit toujours d';ixes constitués évidemment par les décurrences des feuilles. Le hasard avait fourni à IV'J. le professeur Seringe les éléments d'une observation des plus intéressantes au point de vue de la structure des tiges : cet estimable observateur avait ren- contré, à la surface du sol, des tubercules de Pomme de terre développés sous la forme de rosettes de feuilles charnues, et qui présentaient desformes intermédiaires entre les tubercules et les tiges normales. — i\'ndant un des automnes derniers, désirant étudier, a mon tour, le fait remarcjuable signalé par M. Seringe, je plaçai sur une table de marbre, dans une chambre un peu humide, mais aérée et éclairée, un certain nombie de tubercides de Pomme (le terre. Je m'absentai pendant deux mois; à mon letour, au 1" décembre de la même année, je trouvai les tubercules flasques et épui- sés, mais ils étaient couverts d'une végétation nouvelle pleine de foice et de vigueur. Ce n'étaient pas ces longues tiges étiolées, d'un blanc nacré et à feuilles rudimentaires, longuement distantes, que l'on observe communé- ment vers le soupirail des caves où séjournent des tubercules abandonnés. Ce n'étaient pas non plus des tiges vertes et feuillées, comme celles qui se produisent dans les conditions ordinaires; c'étaient des tubercules allongés en tiges courtes ou des tiges à demi condensées en tubercules. L'observation faite par M. Seringe s'était reproduite sous mes yeux. Je présente à la Société la figure des principaux groupes de ces curieux tubercules, que j'ai dessinés aussi fidèlement qu'il m'a été possible de le faire. — Quelques-unes de ces productions présentent l'aspect de bourgeons à axes charnus et à feuilles tantôt rudimentaires, lanlôt a limbe îoliace. — Dans certains cas, il s'est produit une tige feuillee dont les feuilles présen- tent un petit tubercule à leur aisselle. — Dans d'autres cas, la production est fusi forme ; épaisse et charnue à la base, elle s'amincit ensuite en une tige presque normale. Quelquefois la base constitue un tubeicule globu- leux, puis le même axe se continue brusquement en tige cylindrique. — On voit encore aussi un même axe alternativement et par étage : globuleux, puis cylindiique, puis globuleux. Cette observation démontre une fois de plus un fait admis saiis contesta- tion, à savoir que les tubercules proprement dits, et ceux du Solanum tu- berosum en particulier, sont des tiges charnues et raccourcies, dont la par- tie libre des feuilles est rudimentaire et susceptible de se développer dans des conditions particulières ; mais elle démontre, en outre, selon moi, un fait d'une importance non moins grande, a savoir que les tiyes sont consti- tuées par les décurrences des feuilles et par du tissu cellulaire qui unit ces décwTonces entre elles. I 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. En effet, tles coupes de ces tiges charnues ou tubercules-tiges m'ont tou- jours mouii'é que les productions vasculaires partent de la base de la partie libre et foliacée des feuilles, et que, dans l'origine, ces productions vascu- laires n'ont aucune connexion avec les parties vasculaires du tubercule- mère, lequel joue le rôle de biaiiche relativement au rameau représenté par le tubercule de nouvelle foi-mation. Chez les tubercules normaux, il existe de semblables productions vas- culaires; et, de même que dans les tubercules-tiges, les productions vascu- laires de Taxe partent du point qui représente la base de la partie libre des feuilles. Chez ces tubercules, cette partie libre est représentée par une émi- nence charnue, très obtuse dans les variétés communes, et par une émi- nence prononcée dans une variété fort curieuse, connue vulgairement sous le nom de Pornrne-de-terre- Artichaut, en raison des saillies foliaires dont elle est hérissée et que l'on a comparées aux feuilles d'un Artichaut. Les coupes de ces tubercules démontrent, en outre, que la masse du tubercule est formée par les décurrences charnues des feuilles superposées et unies entre elles par du tissu cellulaire. Or si la tige aérienne du Solanum tuberoswn est une véritable tige, ne différant pas, par la structure générale, des tiges de la plupart des Dicoty- lédones; si le tubercule du Solanum tuberosum n'est autre chose qu'une tige raccouicie; si ce tubeioule est constitué par des décurrences de feuilles unies par du tissu cellulaire, je ci'ois pouvoir en conclure : l°Que la tige du Solanum tuberosum est constituée par des décurrences de feuilles ; 2° Que les liges annuelles et les tiges et rameaux de première année des autres Dicotylédones ont une structure analogue. W. Duchartre dit avoir suivi le développement d'une Pomme de terre qui, conservée à l'air et à la lumière, avait produit un grand nombre de petits tubercules oblongs; mais ces productions étaient évidemment des rameaux renilés, et ne pouvaient être regardées comme des décurrences de feuilles. Il croit que des faits analogues se montrent fréquemment. Il ajoute que, si un tubercule de Pomme de terre résultait uniquement de décurrences, on devrait également con- sidérer le Ironc d'un Cbène comme résultant aussi des décurrences de ses feuilles. M. Germain de Saint-Pierre répond que la production de tuber- cules à la surface d'un tubercule-mère est, en elîet, un accident fréquent et presque normal; et que ces tubercules secondaires, comme le tubercule-mère, sont aussi pour lui de véritables rameaux; mais que Ions les tubercules, qu'ils soiont de premier.^ ou de deuxième SÉANCIi DU 9 FÉVUIEI! 1855. 93 formation, sont constitués par une spirale de décurrcnces (de feuilles à limbe abortif) qui entoure une masse cellulaire représentant la partie médullaire du rameau. Les tubercules-rameaux, dont il a mis les figures sous les yeux de la Société, lui paraissent de nature à faciliter la démonstration de cette structure. Ce qui se passe cbezun tubercule (qui est un bourgeon ou un rameau d'un an), se passe de même, en effet, chez un bourgeon ou un rameau d'un an, que ce rameau appartienne au Chêne ou à toute autre Dicotylédone. M. Brongniart fait observer que la structure analomique du tuber- cule contredit la théorie de M. Germain de Saint-Pierre. Il présente, en effet, un cercle de petits faisceaux vasculaires , entourant une moelle qu'on ne peut pas considérer comme constituée par la décur- rence des feuilles. M. Trécul rappelle combien il importe de considérer l'ordre de développement des organes. Il est regrettable, suivant lui, que 31. Germain de Saint-Pierre n'ait pas constaté si la feuille existe avant les faisceaux de la tige ou si elle naît postérieurement. -M. Planchon pense que la structure de la Pomme-de-terre-Artichaut peut être comparée cà celle d'un Mamillaria. Seulement, chez le Mamillaria, les protubérances , bien que dépourvues de feuilles, sont adssi saillantes que celles de la Ponmie de terre. M. Germain de Saint-Pierre répond à l'objection faite par M. Bron- gniart, que, chez les tubercules comme chez les rameaux ligneux , il existe, en effet, un cercle fibro-vasculaire autour d'une moelle cen- trale, et que la seule différence entre h» tubercule et le rameau ligneux consiste dans l'abondance de la partie médullaire chez le tubercule. Il espère démontrer anatomiquement, comme il a essayé de le faire organographiquement , que ce cercle fibro-vasculaire est constitué, dans toutes les tiges, par des vaisseaux et des fibres qui partent des jeunes feuilles. Ce sont ces émanations vasculaires des feuilles qu'il désigne comme appartenant à la décurrence des feuilles. Il répond à M. Trécul, que les faisceaux étant une émanation des feuilles, ils ne paraissent, en effet, qu'à mesure que les feuilles se développent dans le bourgeon; et à M. Planchon, que chez la Pomme- de-terre-Artichaut, les protubérances saillantes représentent les pro- tubérances mousses des Pommes de terre communes , et que ces protubérances mousses ou saillantes représentent chacune la base d'un limbe abortif à l'aisselle duquel se développe l'œil ou bourgeon. .M. Trrcnl demande à M. Germain de Saint-I'ierre comment, avec 9!l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cette théorie, il explique la structure desMonocotylédones, et insiste sur ce point, que les parties vasculaires se rendent de la tige dans les feuilles. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il ne saurait, en quelques mots, traiter une question d'une si haute importance, et qu'il se propose d'en faire l'objet de communications spéciales; que, pour l'instant, il déclare avoir vu chez les 3Ionocotylées comme chez les Dicotylées, les faisceaux fd^ro-vasculaires partir des jeunes feuilles pour constituer la partie ligneuse de la jeune tige, et non les fais- ceaux partir d'un point inférieur de la tige pour se rendre dans les jeunes feuilles. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation. M. Claude Gay , membre de la Société, est proclamé membre à vie, sur la déclaration faite par M. le trésorier qu'il a rempli la con- dition à laquelle l'art, lli des Statuts soumet l'obtention de ce litre. Dons faits à la Société. 1° Par 31. Cosson : Rapport sur un voyage botanique en Algérie, d'Or an au Chott-el- Chergui. Classification des espèces du genre Avena, du groupe de /'Avena saliva. 2° Par M3I. Cosson et Durieu de Maisonneuve : Notes sur quelques Graminées d'Algérie. 3" Par M. B. Vicunna Mackenna (du Chili) : Le Chili, considéré sous le rapport de son agriculture et de l'émigra- tion européenne. Paris, 1855. W De la part de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux : Mémoires de la Société, tome I", divisé en deux parties, 185/i-55, SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1855, 95 5«> En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, février 1855, deux numéros. Une lettre de M. L. Kralik adressée à M. le Président est ainsi conçue : Paris, le 15 février 1855. Monsieur le Président, J'aurais dû, à l'avant-dernière séance de la Société, demander la parole pour ne pas laisser s'accréditer une erreur, quelque légère qu'elle soit, quelque peu d'importance qu'elle ait en elle-même, surtout lorsqu'elle ten- dait à s'introduire, pour ainsi dire, sous vos auspices. Je l'ai négligé; je me le reproche aujourd'hui, et, pour l'acquit de ma conscience, je vous adresse ces quelques lignes. Il s'agissait de l'intéressante communication de M. Cossou sur les Dat- tiers, sur leur culture, sur le degré de salure que devait avoir le sol pour les faire prospérer, sur la question enfm de savoir si des éléments salins étaient indispensables à leur végétation. C'est précisément pour combattre cette opinion, pour prouver que le Dattier peut se passer d'une terre plus ou moins saturée de sel, que vous avez cité les Dattiers d'Egypte. Mais le sol de la vallée du Nil, quoique annuellement et profondément dé- trempé et lavé par les eaux douces de ce fleuve, retient encore des éléments salins. La végétation le prouve; les Frankenia, les Atriplex et autres plantes propres aux terrains salés, remontent jusque dans la Thebaïde et prospèrent sur l'alluvion même du fleuve. Sans doute, on pourrait calculer avec une précision mathématique l'épo- que où les derniers éléments salins du sol auront été dissous et entraînés vers la mer. D'un côté, le degré de salure des vallées voisines, privées des bienfaits des inondations périodiques, où quelques gouttes de pluie sont une très rare exception, et qui retiennent par conséquent encore tout le sel que la mer y a déposé en se retirant; d'un autre côté, le degré de salure actuel du sol de la vallée, détrempé et lavé annuellement par les débordements du fleuve, comparé avec le laps de temps pendant lequel les eaux douces ont exercé sur ce sol leur influence, fourniraient les termes d'une proportion qui permettrait de fixer l'époque où tout élément salin aura disparu du sol de la vallée du Nil. Mais s'ensuit-il de \h que le Dattier aussi disparaîtra avec les éléments salins du sol? Je suis bien loin de le penser. Mon opinion, au contraire, est, ainsi que vous m'avez paru le croire aussi : 1" (jue les éleuR-nts salins ne sont pas indispensables au Dattier ; 2'^ que rien n'autorise a conclure de la coexistence du Dattier et d'un sol imprégné de sel. (|ue le second soit une condition sine qua non pour le premier ; .'i " que rien ne prouve même que le 96 SOCIÉTÉ BOTAINIQUE DK lUANCE. Dattier absorbe et s'assimile les éléments salins du sol ; U" qu'il ne faut, en un mot, au Dattier, pour prospérer, que la cbaleur et un certain degré d'humidité du sol. Vous ferez, Monsieur le Président, de cette communication l'usage que vous jugerez à propos. Agréez, etc. L. Kralik. M, Germain de Sainl-Pierre fait à la Société la communication suivante : STRUCTURE DES TIGES : EXPOSITION DE LA DOCTRINE OU THÉORIE DES DÉCURRENCES , par M. E. OERiYI/lIIV DE SAIIVT-PIERRE. Dans une communication précédente, relative à la structure des tuber- cules du Solanum tuberosum (1), que je prends comme exemple de tiges faciles à analyser et à comprendre (en raison de la masse considérable de tissu cellulaire qui sépare les parties fibro-vasculaires entre elles), j'ai indi- qué en quelques mots la structure qui, selon moi, est propre aux tiges des végétaux vasculaires en général et des Dicotylés en particulier. Cette indi- cation sommaire sera développée dans une série de communications suc- cessives relatives aux embryons en germination et aux tiges adultes. Je crois devoir cependant, dès aujourd'hui, préciser les points les plus impor- tants d'une doctrine sur laquelle j'ai déjà eu plusieurs fois l'honneur d'ap- peler l'attention de la Société. Deux systèmes qui, pendant ces dernières années, ont été l'objet de nom- breuses recherches et de longues et savantes controverses entre des phy- siologistes éminents, sont encore aujourd'hui en présence. L'un est celui qui a été développé par i\I. de Mirbel ; l'autre est celui de DuPetit-Thouars, modifié par SI. Gaudichaud. Notre regrettable maitre, Adr. de Jussieu, m'a souvent exprimé la pen- sée que ces deux systèmes sont moins opposés dans le fond que dans les mots et dans la forme, et que peut-être pourraient-ils un jour se combiner et n'en former qu'un seul, qui serait l'expression de la vérité. J'ai été assez heureux, d'autre part, pour entendre l'honorable doyen des botanistes de l'Académie, M. Ad. Brongniart, exprimer la même idée. J'ai acquis, quant à moi, par mes propres études, la conviction qu'il y a des faits non moins bien observés dans la théorie du cambium que dans la théorie des mérithalles. — Comme Du Petit-ïhouars, je me suis assuré (1) Le tubercule de la Pomme de terre {Solanum tuberosum) est le type du tubercule proprement dit chez les Dicotylédones. Les tnbercules du Topinambour [Ilelianthus tuherosus), de la Capucine tubéreuse {Tropœohtm tuberosum), dç YOœalis rrrnafa, etc., présentent une su-nclure identique. SÉANCE DU '23 FÉVIUEU 1855. 97 que le principe de l'accroissement des tiges réside dans les bourgeons et s'étend de haut en bas. Avec M. Gaudichaud, je vais plus loin que Du Petit- Thouars, et, divisant le bourgeon en un noyau cellulaire et en organes ap- pendiculaires ou foliaires, je considère une feuille isolée, y compris sa dé- currence, comme un végétal réduit à sa plus simple expression, et j'admets que cetorgane foliaire, ou individu élémentaire, produit les premiers linéa- ments des fibres et des vaisseaux qui s'étendent de haut en bas sur l'axe celluleux dont il est un appendice. Ces fibres et ces vaisseaux font de cet axe celluleux une véritable tige ou un véritable rameau. Mais j'admets, de plus que M. Gaudichaud, comme partie intégrante de l'individu simple qu'il désignait sous la dénon)ination générale de phyton, le bourgeon axillaire de cette feuille, qu'il ait commencé à se développer sous la forme d'une petite masse de tissu cellulaire, ou qu'il soit [h l'état latent. J'ajouterai que, dans un certain nombre de cas, la feuille consiste presque uniquement dans sa partie décurrente; sa partie libre ou limbaire étant alors réduite à une petite écaille ou même à une légère éminence. — J'attache moins d'importance que M. Gaudichaud à la distinction de la par- tie libre de la feuille en deux parties dites mérithalle pétiolaire et méri- thalle limbaire ; ces deux parties étant le plus souvent peu distinctes l'une de l'autre. Je n'admets pas, avec MM. Du Petit-Thouars et Gaudichaud, que le tissu fibro-vasculaire qui émane des feuilles constitue des racines qui s'étendent et que l'on peut suivre dans toute la longueur d'un arbre depuis chaque feuille jusqu'à l'extrémité de chaque racine. J'admets que la sève ascendante élaborée dans les feuilles, et que j'ap- pellerai volontiers du nom de cambium après cette élaboration , existe d'abord dans les feuilles, y compris leur décurrence (depuis leur plus ex- trême jeunesse), à l'état liquide, puis mucilagineux (cambium proprement dit), puis cellulo-fibreux, puis fibro-vasculaire; — que ce cambium, qui est élaboré dans les feuilles et probablement dans toutes les parties herbacées du végétal, est une matière organisable qui, encore fluide, descend de la feuille au rameau; — que cette sève élaborée, après avoir constitué la par- tie fibro-vasculaire de l'axe du bourgeon (qui devient rameau de première année), continue à s'épancher en abondance dans l'épaisseur des tissus de l'année précédente. Cette sève descendante, ou cambium, parait pénétrer l'aubier, d'une part, et le liber, d'autre part, et s'organiser simultanément, entre ces deux couches qu'il écarte, sous la forme d'une nouvelle couche de liber et d'aubier, dans la longueur des branches, de la tige et des racines. — Dans un grand nombre de cas, un excédant de cette même sève élaborée s'orga- nise et se dépose sous la forme de matières féculentes ou sous diverses autres formes dans des organes de nature variée qui lui servent de ré.»iervoirs, et 9S SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. elle est résoi-bée (sous une forme fluide) pour servir au développement de nouveaux organes, pendant une période de végétation ultérieure. — Enfin j'insisterai sur un point important de la théorie des mérithalles, à savoir que le tissu cellulaire des nouvelles couches d'accroissement des tiges ou des rameaux est produit par une sorte de génération sur place du tissu cel- lulaire des couches de l'année précédente, tandis que le tissu fibro-vascu- laire de nouvelle génération paraît être indépendant, dans sa formation, des tissus de l'année précédente. — Je m'élève surtout contre cette assertion, qui domine la théorie dite du cambium, à savoir que les filets vasculaires partent de la tige pour se rendre dans les feuilles. J'espère^ en effet, pouvoir démontrer que la sève organisable produit le tissu fibro-vasculaire des jeunes rameaux, des feuilles vers la tige, et non de la tige vers les feuilles. En résumé, j'admets, d'une part, le cambium, ou sève organisable, si bien étudiée, et dont les transformations sont si exactement figurées par M. de Mirbel, dans son Mémoire sur Vanatomie de la germination du DaU tier. — Et, d'autre part, j'admets l'accroissement des tiges de haut en bas de De La Hire et de Du Petit-Thouars, et l'individualité des feuilles de M. Gaudichaud, en ajoutant, de plus que M. Gaudichuud, le bourgeon axil- laire à chacun de ces individus-feuilles. — Je donne à ce système mixte, que je regarde comme l'expression de la vérité, et que je me réserve de développer par l'analyse d'un grand nombre de faits normaux ou anormaux, le nom de système des décurrences. C'est dans le travail le plus complet de M. de Mirbel sur la structure des tiges, dans son Mémoire sur Vanatomie du Dattier, que je puiserai un des arguments les plus décisifs pour combattre l'opinion qui fait naître les vais- seaux dans la tige et les fait se diriger vers les jeunes feuilles. Cet habile observateur a vu et dessiné les choses comme je les ai vues moi-même. Pendant trop longtemps on s'est efforcé à chercher dans l'examen des tiges adultes les éléments de la question. 0\\ bien que la nature suive une marche uniforme à un point de vue général, les tiges adultes présentent (en raison des relations qui existent entre les tissus anciens et les tissus nou- veaux, et en raison des anastomoses des parties fibro-vasculaires entre elles), des difficultés d'observation que des productions de première année ne présentent pas. — Cette réflexion devait se présenter à l'esprit judicieux de M. de Mirbel, à savoir qu'il était nécessaire d'examiner et de com- prendre l'état simple avant d'examiner l'état complexe. Le même principe m'a guidé dans mes recherches, et les déductions à l'appui des idées que j'expose sont surtout puisées dans l'examen des bourgeons et des embryons en germination. Dans la première planche (fig. 2) du Mémoire de M. de Mirbel sur VAna- tomie du Dattier, nous voyons représentée la coupe longitudinale grossie d'un embryon de Dattier qui commence a entrer en germination. Les quatre SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1855, 99 cinquièmes de la masse appartiennent à la feuille eotylédonaire. C'est dans cette feuille eotylédonaire qu'apparaissent les premiers rudiments des vais- seaux, ou du moins le tissu à mailles allongées dans lequel ces vaisseaux prendront naissance. Quant à la partie qui représente la tige de la jeune plante, partie située immédiatement au-dessous du bourgeon central, cette partie ne présente encore aucune trace du tissu vasculaire. — La planche deuxième du même Mémoire est plus concluante encore; les fig. 9 et 11 représentent la base de la jeune plante en germination, à un état un peu plus avancé; des vaisseaux encore très courts mais nombreux se sont développés dans le tissu cellulaire allongé de la feuille eotylédonaire, et ces vaisseaux, déjà allongés et bien formés dans la partie supérieure de la feuille eotylédo- naire, sont à peine ébauchés vers sa base, dans la partie qui avoisine le collet de la jeune plante et qui constituera son axe, sa tige. Or si l'on admet l'exactitude des figures anatomiques du Mémoire de M. de Mirbel (et personne n'a jusqu'ici contesté cette exactitude), on est obligé d'admettre que chez le Dattier, au moins, les premiers vaisseaux de la plante ne viennent pas de la tigelle, mais qu'ils viennent du cotylédon. Si, en second lieu, on admet que le cotylédon est une feuille qui ne diffère des autres que par sa forme et son usage, on sera porté à admettre que dans les feuilles qui se développent successivement api-ès la feuille eotylédonaire, la nature suivra la même marche, et fera paraître le tissu fibro-vasculaire, qui de là se continuera dans la jeune tige. Ce que iM. de Mirbel a particulièrement observé chez le Dattier en ger- mination, je l'ai observé chez la même plante et chez diverses autres Mo- nocotylédones. Enfin, je suis arrivé à un résultat analogue dans l'examen des Dicotylédones en germination et dans l'examen des jeunes bourgeons. M. Trécul demande à M. Germain de Saint-Pierre dans quelles plantes il a vu un liquide circulant entre le bois et l'écorce. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il a constaté les phénomènes qu'il décrit chez toutes les plantes dicotylédones qu'il a observées. M. Trécul maintient que le liquide en question ne peut pas exister. Il offre de le prouver et de démontrer, notamment chez les Tecoma, Aihmthus, etc., que, dans les bourgeons adventifs développés sur les boutures des racines, les vaisseaux existent avant la première formation des feuilles. M. Decaisne partage l'opinion de 31. Trécul à cet égard. A aucune époque de la végétation , il n'a pu constater la sève descendante, entre le bois et l'écorce. La héve descendante est admise tjiéorique- ment, mais elle ne circule (pi'à l'état de latex. M. Germain de Saint-Pierre répond ipi'il un pas vu plus (|ue 100 SOCIÉTÉ BUTA.MQLE DE FRANCE. d'autres observateurs une sève descendante liquide couler dans un espace libre entre le bois et l'écorce ; mais que la sève descendante qui imprègne les tissus contigus ou continus de l'aubier et du liber se dépose entre ces deux coucbes qu'elle écarte et entre lesquelles elle s'organise sous le nom de cambium. M. Decaisne fait observer que le nom de cambium a été réservé pour désigner le tissu naissant, et ne peutètre pris dans un autre sens. M. Trécul demande à M. Germain de Saint-Pierre comment, sui- vant lui, se développe le bois sous l'influence du sue dit descendant. M. Germain de Saint-Pierre répond que cette question générale ne peut pas être traitée d'une manière incidente; il ne prétend pas pour l'instant aller au delà des faits et des conséquences exposés dans sa communication. M. Ducbarlre rappelle à ce propos, comme point d'histoire, que la continuité de tissu qui existe au printemps, entre le bois et l'écorce, par l'intermédiaire du cambium, ou tissu en voie d'organisation, est un fait établi depuis longtemps. En effet, dans ses Beitraege publiés en 1812, .J.-J.-P. Moldenbawer a décrit avec soin cette continuité du tissu telle qu'il l'avait observée chez le Sureau. M. Duchartre fait observer que cette continuité de tissu, au moment de la végéta- tion, lui semble un argument puissant contre l'arrivée d'un tissu quelconque, venant de haut en bas, pour donner naissance à de nou- velles formations. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il se croit fondé à main- tenir : 1° que le liquide générateur, ou sève descendante, est élaboré dans les feuilles, et descend des feuilles à l'axe; 2» que ce liquide générateur se transforme chez l'embryon en germination, et, chez le jeune bourgeon, en tissu allongé et en vaisseaux qui commencent à se manifester dans la feuille et se prolongent dans l'axe dont ils forment la charpente fibro-vasculaire ; 3" que de nouvelles quantités de la même sève descendante arrivent au niveau des branches des années précédentes et du tronc; cette sève pénètre alors, sous forme liquide, le liber et l'aubier, et s'épanche entre ces deux couches, qu'elle écarte par son interposition, sous la forme d'une couche géla- tineuse qui s'organise pour constituer une nouvelle couche d'aubier et une nouvelle couche de liber. M. Chatin présente les observations suivantes : .M. Germaiii ûc Saint- î'icrro dit que les vaisseaux des plantes s'organisent SÉANCE DU 'l'S FÉVRIER 1855. 101 des feuilles vers la tige, c"est-à-cliie des appendices vers l'axe. Suivant notre savant confrère, la tige elle-même serait une production résultant de la décurrence des feuilles. Ce fait, qui impliquerait la formation de l'axe après celle des appendices, serait, d'après l'auteur, en accord avec ses observations sur l'organisation vasculaire des feuilles préexistant à celle de la tige qui les porte; au point de vue de JM. Germain de Saint-Pierre, il s'accorderait aussi avec cette loi, non absolue, mais très générale, en vertu de laquelle les tissus les plus anciens arrivent à la dernière phase de leur développement avant les tissus plus jeunes. Sur le point de savoir lequel de l'axe ou de l'appendice se forme le pre- mier, je présenterai de courtes remarques. J'ai fait bien des fois l'anatomie de fleurs en voie de formation, et tou- jours j'ai vu les choses (([ui au fond ne sauraient différer dans les bourgeons à feuilles) se passer comme il suit : L'axe de la fleur est pourvu, vers sa portion centrale, d'un nombre assez considérable de trachées, dont l'ensemble se termine en une sorle de cône arrondi sous le tissu ccllulairedu réceptacle. Sur celui-ci, iiu à l'origine, on voit peu à peu se former les mamelons dont les piemiers répondent aux sépales, les seconds aux pétales, les troisièmes aux étamines, les derniers aux carpelles. D'abord les vaisseaux ne se montrent dans aucun des appen- dices et ne se dirigent même pas de l'axe vers ces derniers. Un peu après, on voit qucl([ues vaisseaux se produisant de l'axe vers les sépales, que bientôt ils atteignent et parcourent, [.es vaisseaux se dirigent ou plutôt s'organisent ensuite successivement de l'axe vers les pétales, les étamines et les carpelles, en suivant l'ordre â.' ancienneté de ces organes. Si, parmi les étamines, i! en est d'âges différents, on observe ordinairement que les vaisseaux vont d'abord aux plus âgées, même si celles-ci sont placées le plus haut sur le réceptacle, comme cela a lieu chez les Géraniacées, Oxa- lidées, Cistinées, etc. (1). Qu'il s'agisse donc de la première ou de la seconde période de formation des tissus, de la période cellulaire ou de la période vasculaire, j'ai vu l'or- ganisation de l'axe précéder celle des appendices. .rajo;.tei'ai que sur un certain nombre de plantes (Malvacées, Géraniacées, etc.), les vaisseaux se prolongent dans l'axe, bien au delà du point où s'arrêtent les appendices. J'ai donc vu, comme la plu[)art des anatomistes, l'organisation vascu- laire procéder des parties anciennes aux parties nouvelles (2) ; mais, d'après (1) M. Payer a bien vu Tordre suivant lequel paraissent les Oianiines de ces plantes. (2) En quelques cns spéciaux en rapport avec la nature des parties, le milieu où elles se développent, etc., les parties anciennes, peuvent in;m(]ner de vaisscau.v quand les parties nouvelles en sont pourvues. 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mes obsei'vations, d'accord encore avec celles de la majorité des botanistes, la partie ancienne est l'axe et non V appendice. I,es arrêts de développement décideraient, d'ailleurs, s'il était nécessaire d'y recourir, la question. On sait que lorsqu'un organe formé de plusieurs parties développe successivement celles-ci, il peut arriver que, par des causes qui ne se traduisent le plus souvent à nous que par leurs effets, cet organe soit arrêté à la première ou à la seconde de ses parties, c'est-a-dire à la première ou à la seconde phase de sa formation. Or nous voyons souvent (principalement dans déjeunes productions) des axes, des sommets d'axe surtout, exister, évidemment par arrêt de développement, sans appendices; et, par contre, je ne sache [ja s que quelquun ait encore observé des appendices sans axe, ce qui devrait cependant arriver s'il était vrai que celui-ci fût produit par ceux-là. M. Trécul maintient qu'à l'époque de la végétation , il y a conti- nuité de tissu entre le bois etl'écorce, mais il reconnaît qu'à d'autres époques de la vie du végétal, il peut y avoir discontinuité entre ces deux parties. Il ajoute que, dans une feuille très grande, comme celle des Palmiers, si la partie supérieure est plus âgée, c'est-à-dire s'est développée plus tôt que la partie inférieure, on peut trouver des vaisseaux dans la première sans qu'il y en ait dans la seconde, et sans qu'on puisse néanmoins dire que ces vaisseaux sont descendus du haut vers le bas. M. Germain de Saint-Pierre rappelle qu'il s'appuie sur ses propres observations et aussi sur l'autorité deM.deMirbel.Ceque cet illustre physiologiste a vu dans la germination du Dattier, iM. Germain de Saint-Pierre l'a constaté, non-seulement chez le Dattier en germina- tion, mais chez plusieurs autres Monocotylédones, notamment chez les Liliacées; il a vu le même phénomène se produire dans les jeunes bourgeons du tubercule de la Pomme de terre; il pense que s'il est constaté que, chez l'embryon, les vaisseaux se forment dans la feuille cctvlédonaire avant de se manifester dans la tigelle, on est fondé à admettre que la formation de ces vaisseaux marche de haut en bas. M. Trécul fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA STRUCTURE DES RACINES , ET EN PARTICULIER SUR UNE RADICELLE MONSTRUEUSE DE LA BETTERAVE , par M. A. TRÉCLX. Dans une des précédentes séances, M. Moquin-Tandon, après avoir pré- senté à la Société une Betterave monstrueuse, qui offrait une protubérance SÉANCE DU ^3 FÉVRIER 1855. lOÉ cousidérable et très irrégiilière à sa surface, eut iobligeance de me la re- mettre, afin que j'en tisse letude anatomique. Cette Betterave avait 25 cen- timètres de longueur et 5 centimètres de diamètre. La loupe ou protubé- rance qu'elle portait avait 11 centimètres de longueur, 13 centimètres de largeur et 8 d'épaisseur. Ayant disséqué avec précaution la racine et sa protubérance, je reconnus, ainsi que M. Moquin l'avait supposé, que celle-ci était due à une hypertro- phie de l'une des radicelles. Cette loupe, fixée à la racine principale par un pédicule court, de 2 centimètres de diamètre, présentait à son centre une partie nécrosée, une petite cavité irrégulière, qui semblaient indiquer que l'accroissement anormal de la radicelle doit être attribué à la piqûre de quelque insecte. Sa structure, envisagée au point de vue de l'accroissement en diamètre des végétaux, offrait beaucoup d'intérêt ; mais avant d'en donner la des- cription, je rappellerai sommairement la disposition générale du sy^tème flbro-vasculaire de la Betterave. Celle-ci ayant été étudiée par M. Decaisne, dans un travail spécial, je renverrai, pour plus de détails, à son intéressant mémoire. La Betterave se compose de deux parties principales : l'une, radiculaire, qui est toujours très développée; l'autre, tigellaire, qui l'est souvent très peu en longueur. Ces deux parties ont une structure très différente. Le centre de la racine est occupé par un petit cylindre fibro-vasculaire, dont la moelle est à peu près nulle, ainsi qu'on le verra plus loin ; dans la partie tigellaire, au contraire, il y a une moelle très considérable. Quand on fait des coupes transversales de la racine, on y trouve plusieurs zones concentriques de faisceaux fibro-vnsculaires, alternant avec des zones de tissu cellulaire. Si on la coupe longitudinalement, on voit, surtout quand la Betterave n'a pas pris encore un grand développement, que ces zones fibro-vasculaires ne forment point des couches qui s'étendent avec une parfaite régularité dune extrémité a l'autre de la racine; mais qu'elles for- ment entre elles des anastomoses dont la disposition me semble d'autant plus incompatible avec la théorie des fibres radiculaires descendant des feuilles ou des bourgeons, que ce ne sont point ces couches, produites du centre à la circonférence, à mesure que la Betterave grossit, qui donnent naissance aux ramifications de la racine, comme cela devrait être suivant cette théo- rie. Ces radicelles naissent au contact du cylindre fibro-vasculaire qui oc- cupe le centre de la racine. Quelle que soit la longueur de la Betterave, quelle que soit son épaisseur, quel que soit aussi le nombre des radicelles, celles-ci partent toujours du petit cylindre central, ordinairement suivant deux lignes opposées (l). (1^ C'est donc avec raison que M. Clos place le genre Beta d.ins le type II de la disposiiioD symétrique des radicelles sur la souche. iOll sOCIKTK P.OTAMQIE DK FRANCfl. Quand les radicelles ne s'accroissent pas, ou fort peu en diamètre, les couches fibro-vasculaires de la racine, loin d'étie en communication immé- diate avec la partie exserte de la radicelle, loin de s'y prolonger, de s'y terminer, ces couches fibrc-vasculaires sont ordinairement rentrantes, au contraire, au point de rencontre avec les radicelles; ce n'est que lorsque ces dernières s'accroissent beaucoup, ou notablement en diamètre, que l'on découvredans leur intérieur des zones vasculaires comme celles de la racine, avec lesquelles elles sont nécessairement en relation. C'est alors que les unes semblent un prolongement des autres ; mais rien dans la structure de ces couches n'iudique l'antériorité ni de celles de la racine principale, ni de celles des radicelles. Ce qu'il y a de certain, c'est que la radicelle est née avant les couches quelquefois nombreuses qu'elle traverse; car les radicelles se multiplient sur les côtés du cylindre central à mesure qu'il s'accroit en longueur. Ces quelques mots sur la structure de la Betterave suffiront pour faire comprendre celle de la monstruosité qui fait le sujet de cette note. Cette monstruosité n'est autre chose qu'une hypertrophie d'une de ces ramifica- tions de la racine, qui, ayant été piquée par un insecte, a pris un dévelop- pement si extraordinaire. Cette loupe, ai-je dit, était fort irrégulière à sa surface. On suivait dans son intérieur le faisceau ou petit cylindre fibro-vasculaire central, né au contact de celui de la racine mère, jusqu'à la piqûre; là ses éléments se perdaient au milieu de l'exubérance du tissu cellulaire qui était résultée de la piqûre. Les quelques zones fibro-vasculaires de la périphérie de la radi- celle s'étaient aussi multipliées outre mesure dans la loupe, et leurs cellules fibreuses étaient changées en véritables fibres ligneuses, dont elles avaient toute la dureté. Mais ces zones avaient toute Tirregularité de la surface de la protubérance; c'est pourquoi elles étaient contournées dans toutes les directions, et leurs anastomoses fréquentes ne permettaient de les suivre qu'avec difficulté. Il n'est pas inutile de dire que les éléments fibreux et vasculaires de cette hypertrophie étaient infiniment plus abondants que ceux qui étaient conte- nus dans le pédicelle de la loupe, et que, par conséquent, ils ne pouvaient descendre des feuilles. INon-seulement ce système fibreux et vasculaire de la protubérance était plus considérable que celui du pédicelle, mais encore il excédait de beaucoup le système fibro-vasculaire de la racine tout entière. Le développement extraordinaire de cette radicelle était une preuve nouvelle en faveur de l'opinion que je défends depuis longtemps, et qui consiste à penser (juc la multiplication des fibres ligneuses et des vaisseaux a une origne toute locale, subordonnée seulement a la quantité de matière nutritive que reçoit la partie de la plante dans laquelle ces organes se dé- SKANCF, DU 23 FÉVRIER 1855. 105 veloppoiit. Dnns le cas qui nous occupe en ce moment, la piqûre d'un insecte ayant déterminé une surexcitation qui fit affluer en abondance les sucs nourriciers dans la radicelle, la multiplication utriculaire et, par suite, libro-vasculaire, s'y fit avec une vigueur très i;rande. Puisque j'ai l'occasion de parler de la striiclurc des racines et de l'origine de leurs ramifications, je prie la Société de vouloir bien me permettre de l'entretenir, pendant ([uel(|ues instants, d'un Mémoire sur ce sujet, publié dans le Flora^ en 1853, par M. Schacbt, IVIén.oirc dont le tome I" de notre Bulletin contient un résumé à la page 333. Si loutes les conclu- sions du travail de M. Schacbt concordaient avec celles du Mémoire que j'ai publié en 18'i6, dans le tome YI de la 3« série des Annales des sciences n«/w>T//é'.'^, j'aurais gardé le silence; mais, outre que les principaux résul- tats que donne l'auteur sont tous consignés dans mes Recherches sur rori- gine des racines, M. Schacbt géiiéialise des faits qui ne doivent pas l'être, et certaines de ses assertions sont tout à fait erronées. Si ce n'est pas abuser des instants de la Société, je rappellerai quelques- unes des conclusions de M. Schacbt, en y joignant quelques observations. L'auteur dit, dans la première conclusion, que <• le pivot et les racines latérales ne diffèrent pas entre eux anatomiquement. « Je ferai remarquer que cette proposition n'est pas générale; car les racines latérales ont quelque- fois une structure très différente de celle de la racine principale. Ainsi, les racines du Nuphar lidea adulte ont de douze à quinze faisceaux vasculaires distribués autour d'un centre médullaire, tandis que les radicelles qui nais- sent vis-à-vis de cbt.que faisceau n'ont qu'un seul fascicule vasculaire central, sans partie médullaiie. Deuxième conclusion de M. Schacht. — « L'extrémité d'une racine est toujours pourvue d'une coiffe ; elle a dès lors un point végétatif couvert, et par suite elle ne peut développer de feuilles. » Tous les botanistes ont \ u la coiffe qui termine la racine des Lenma; une telle coiffe a même été figurée ; mais je crois avoir fait connaître le pre- mier la nature de cette coiffe ; j'en ai décrit avec beaucoup de détails la structure et le développement dans mes Recherches sur la structure et le dé- veloppement du ISiiphar lutea {Ann. des se. nat., ?>' série, 18/i5, tome IV). Je lui ai conservé, à. tort, dans ce travail, le nom de spongiole ; mais, dans mon Mémoire sur l'origine des racines, je l'ai nommée piléorhize, parce qu'elle enveloppe l'extrémité de la racine comme une sorte de bonnet. Si une racine ne donne pas de feuilles, ce n'est pas parce que son extré- mité est revêtue d'une coiffe ou piléorhize, mais tout simplement parce qu'elle est une racine et non un rameau. Troisième conclusion de M. Schacht. — " La racine dos Dicotylédons pos- sède comme la tige une moelle centrale, une zone de faisceaux vasculaires et une é(;orce. » , T. H. 8 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette proposition est exprimée d'une manière beaucoup trop généi'ale. En effet, il est des plantes tiieotylédonees dont la radicule, pas plus que la tigelle, n'a de moelle ; leur axe est occupé par un très petit faisceau vascu- laire. Ces plantes sont !e Nuphar lutea, le Nymphœa alba, le Victoria regia, etc. La partie centrale du pivot de la Betterave, dont je viens de parler, n'est certainement pas semblable au centre de la portion tigellaire de cette même Betterave. La moelle de cette tige raccourcie qui surmonte le pivot, avait, dans une Betterave de 7 centimètres et demi de diamètre, U centimètres et demi de largeur, taudis que tout le cvlindre ligneux central de la racine n'avait pas tout a fait 5 millimètres de diamètre. Ce cylindre a une appa- rence toute dilférente de celle de la partie tigellaire, bien que son organisa- tion soit celle de beaucoup de racines du groupe des végétaux dicotylé- dones. Il est partagé longitudinalement en deux moitiés par deux rayons médullaires opposés, qui sont réunis au centre de la racine: eu sorte que toute la moelle de celle-ci, si moelle il y a, est constituée par le point de jonction de ces deux rayons médullaires. Il me semble qu'ici l'on n'est pas suffisamment autorise a assimiler cette partie axile de la racine avec la moelle, deU centimètres et demi de diamètre, qui la surmonte dans la tige. C'est tout le long de ces deux rayons médullaires opposés que naissent les radicelles de la l*,itte:ave, et c'est pour cela qu'elles sont distiques. En citant la racine des Dicotylédous, M. Schacht entend assurément le pivot, leurs racines principales et leurs ramiflcati(»iis, puisque les unes et les autres, a-t-il dit plus haut, ont ta même structure; il entend probable- ment aussi les racines adventives des Oicotylédons, qui, du reste, ont sur latine une origine semblable à celle des ramificationsde la racine sur celle-ci. Je suis désole de me trouver ici encore en contradiction avec M.Schacbt, pour lequel je professe la plus haute estime ; mais je suis obligé de répéter ici ce que disait, il y a peu de temps, M. Biot, en parlant de Bessel et de quelques-uns de ses travaux : «J'aime beaucoup Bessel, mais j'aime encore mieux la vérité. » Eh bien, la vérité, dans le cas dont il s'agit, c'est que le centre des ramifications des racines et celui des racines adventives est, dans les plantes assez nombreuses que j'ai examinées, de même nature que la partie sur laquelle cesracines ou ces ramifications reposent. Dans le Nup/iar, par exemple, que j'ai déjà cité, les radicelles naissent d'un faisceau vasculaire de la racine, le centre de ces radicelles est vascu- laire. Au contraire, chaque racine adventive du Valeriana P/iu , qui couvre une des mailles du système fibro-vasculaire de la lige, a son centre médullaire, parce qu'il repose immédiatement sur la moelle de la tige. Les rair.ilicationsdes racines du Chêne, etc. , ou les racines adventives du Chèvrefeuille, etc., ont une autre structure. Le corps ligneux de ces plantes est traversé par de nombreux rayons médullaires, en sorte que la base de SKANCK bl 23 FÉVRIEIt 1855. 107 chaque racine couvre toujours l'extrémité de plusieurs de ces rayons. Dans ce Ciis, les cellules, qui constituent le centre de ces racines, sont de la nature de celles de ces rayons médullaires qui semblent se léuiiir pour se prolon- ger dans l'intérieur de la racine. Si, au contiairc, la racine est insérée sur une couche fibreuse dépourvue de rayons médullaires, le cenlre de cette racine est fibreux {Ment ha rohmdifolia, etc., racines adventives). Kn sor- tant du groupe des Dicotylédones, je pourrais citer le Pothus violaceu, le Seigle, l'Avuine, etc., etc. Quand la racine est insérée à la surface latérale d'un faisceau fibro-vascu- laire, son centre est fibreux ou vasculairc et non M)édullaire. On ne peut donc établir en principe que les racines des végétaux dicoty- lédones soient pourvues d'une moelle centrale, connne le sont ordinaire- ment les tiges. M. Duchartre fait remarquer que l'opinion soutenue par M. Schnclit avait été déjà ante^Meurement émise par M. Srlileiden. M. Germain de Saint-Pierre contesteque l'on puisse tirer un argu- ment contre la théorie de la formation des tissus de liaut en bas, de ce que, dans la racine de Betterave, les fibres ne s'étendent pas en ligne droite et présentent des anastomoses. Il n'admet pas que les fibres descendantes, qui émanent des feuilles, se continuent simples et isolées; ces fibres présentent, au contraire, presque toujours des anastomoses qui ne permettent pas de suivre la continuité de chacune d'elles en particulier. M. Menière donne lecture de la notice suivante : NOTE SUR LA COLLECTION D'ORCHIDÉES EXOTIQUES DU JARDIN BOTANIQUE DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, par M. lME]\'IÈItE. Le professeur Achille Richard avait, et personne ne l'ignore, une prédi- lection siuiiulière pour la famille des Orchidées; au milieu de tant de travaux qui ont illustré son nom, il revenait toujours à ces plantes si dignes d'intérêt, il les recherchait partout, ou lui eu apportait de touscôlés. MM. Claussen, Galeotti, lui confiaient le soin de déterminer un grand nombre d'espèces nouvelles recueillies au Mexique, au Brésil, et ces travaux partiels le conduisaient peu à peu à l'accomplissement de la tâche immense qu'il s'était imposée, la monographie complète des Orchidées. Pour arriver à ce but, il ne suffisait pas de voir des herbiers, des dessins, il fallait demander à la nature elle-même le secret de l'organisation d'une fan» lie qui compte les espèces par milliers, et dans la(|uclle on observe une variété infinie de former et d'aspects; il fallait avoir ces plantes sens lu lOS • SOCIKTK BOTANIQUE DE FRANCE. main, l'Uulier leur mode de développement, en un mot, cultiver les Orchi- dées e\oti(|ues et les décrire sur le vivant. Ce vœu d'un maitre si habile a été léalisé. Comment? J'essaierai de le dire, de raconter ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu. Cent fois je me suis promené avec Achille Richard au milieu de cette collection d'Orchidées objet de tant de soins et d'amour, cent l'ois il a vanté devant moi le talent pratique des artistes qui le secondaient si bien ; c'est dans ces entretiens, dont le souvenir mestsi doux, que j'ai trouvé les matériaux du travail que j'ai l'honneur de soumettre à la Société. Il ne m'appartient pas, en présence des amis, dos collègues de ce savant professeur, de le louer comme il mériterait de l'être, je veux seulement honorer sa mémoire en donnant quelques détails sur des faits dont j"ai été témoin, et qui intéresseront, j'ose l'espérer, les amis d'une science a laquelle je suis heureux de consacrer mes rares loisirs. Les personnes qui ont visité les magnifiques établissements consacrés, en Belgique et surtout en Ani>leteri'e, a Ui culture des Orchidées, auront peine à croire (\ue la faveur dont jouissent ces végétaux extraordinaires, ne date guère que d'une vingtaine d'années, i^n France, il suffit de remonter à 1838, pour découvrir les premières tentatives faites dans ce genre d'hor- ticulture, et, il faut le dire, parce que c'est la stricte vérité, ces tentatives sont lœuvre du jardinier en chef de la Faculté de médecine. Quelques détails sur ce point d'histoire contemporaine doivent trouver ici leur place, ils ne paraîtront pas dénués d'intérêt, j'ose le croire, et d'ailleurs, ce sera une occasion de rendre justice au mérite d'un homme dont les humbles travaux ont tant contribué, chez nous, à fonder cette partie de la science. Jean-Baptiste Lhommc, entré au service du jai'din botanique de la Faculté de médecine de Paris en 18U3, sous le professeur Cl. Richard, trouva la collection d'espèces médicinales de l'enclos des Cordeliers dans un état assez piteux : il fallait emprunter au Jardin des Plantes la plupart des échantillons un peu intéressants, il n'y avait pas de serre; mais l'ardeur du jeune Baptiste ne tarda pas à métamorphoser cet établissement appauvri. A l'aide de matériaux informes, il parvint à construire une serre qu'un vieux poêle de fonte devait échauffer suffisamment; il obtint de la bien- veillance de ses confrères des boutures, des fragments de végétaux exotiques et, quelques années plus tard, Baptiste ne fut plus obligé de demander à d'autres jardins plus riches les espèces officinales destinées à remplir les plates -bandes de l'Ecole de botanique. Le nond)re des plantes exposées avec étiquettess'eleva rapidement de 12 à 1,800,11 dépasse aujourd'hui 6,000, et si l'on y jo^nt les individus conseivés dans les serres, on atteint le chiffre de 8,000. On peut dire avec vérité que cette collection, si importante par le nombre et le choix des espèces, est due en grande partie aux efforts inces- sÉAMib; itu '23 FÉVKiEi; 1855. 109 sants de Baptiste, à l'ardeur qu'il met aux échanges avec les autres jardi- niers, au talent avec lequel il multiplie certaines plantes rares qui lui servent de monnaie courante; admirable résultat d'un amour ardent pour sa pro- fession, d'une véritable passion que seconde une sagacité à laquelle rendent hommage tous les vrais amateurs d'iiorticulturc de Paris. Mais il ne s'agit ici ({ue d'Orchidées, laissons la le Jardin botanique pour les serres, et plus spécialement pour celle qui est remplie de ces admirables plantes. Baptiste avait obtenu du Muséum une Orchidée exotique, V Epi- dendrum elongatum, qui, placée par lui dans des conditions favorables, avait végété et fleuri. Plus tard, VEpidendrum cochleatum reçut des soins semblables, avec non moins de succès, et enfin le Cypripedium insigne était venu clore cette liste de plantes rares. Il faut cependant y joindre le Lissochijlm streptopetalus, Ql nous aurons ainsi le catalogue complet de ces premières richesses, rudiments d'une collection qui compte aujourd'hui plus de 800 espèces. Ces débuts si modestes avaient suffi pour donner à Baptiste une idée exacte du mode de culture des Orchidées exotiques. Il avait reconnu que ces plantes, munies pour la plupart de pseudo-bulbes, demandaient certaines conditions de culture assez faciles à remplir, que leurs racines trouvaient des matériaux de nutrition dans un sol léger, spongieux, comme la terre de bruyère, et que celle-ci devait être en fragments irréguliers, de manière à laisser un libre accès à l'air humide. Mais n'anticipons pas sur ces détails, qui seront mieux placés dans une autre partie de cette notice. Achille Richard, conservateur pendant dix ans (de 1817 à 1827) des collections botaniques de M. Benjamin Delessert, avait pu \oir et classer un grand nombre d'Orchidées; il cédait ainsi à une vocation spéciale, il marchait sur les traces de son père, et déjà, sans doute, il préparait les matériaux de la monographie h laquelle il travaillait encore à ses derniers moments. Ses relations avec les voyageurs, avec les savants qui venaient visiter les établissements français, lui donnèrent le désir de posséder vivantes les Orchidées qui abondent au Mexique et au Brésil ; il engagea plus particu- lièrement iM. Peixoto, premier médecin de S. M. l'empereur dom Pedro, à lui envoyer quelques-unes de ces plantes si intéressantes pour lui, afin d'es- sayer s'il serait possible de les conserver et d'assister aux phases successives de leur développement. Tous les voyageurs qui ont herborisé dans les régions tropicales du Nouveau Monde s'accordent à exalter la magnificence de ces fleurs qui parent, non-seulement le sol, mais couvrent le tronc des arbres, éclatants parasites qui revêtent des imances les plus splendidcs tous les corps capables de leur servir de point d'appui. Achille Richard, retenu à Paris par des devoirs impérieux, brûlait du désir d'être témoin de ces merveilles, il voulait étudier sur le vivant ces intlorescencessi variées, si bizarres, que 110 SOCIÉTÉ BOTAiMQUE UE FRANCE. les dessins les plus exacts ne reprodiiiseiil qu'imparfaitement, que le plus habile coloriste ne peut rendre avec tout leur éclat, et dont les plantes en herbier ne représentent que le cadavre. M. Peixoto, que des liens de vive amitié unissaient à Achille Richard, s'empressa de faire ce qu'on lui demandait, il recueillit une masse d'Orchi- dées à pseudo-bulbes, à rhizomes traçants, il en remplit plusieurs tonneaux, il en fit de gros paquets solidement enveloppés de feuilles de palmiers, de lanières de bambou, et cet envoi, confié aux soins d'un capitaine de navire, arriva à Paris en août 1838. J'ai trouvé dans l'ouvrage de Ventenat(7a6/efm du règne végétal, tome II, page 209, publié à Paris en 1799), une note dans laquelle ce savant dit que le Limodorum Tankervilliae, Phajus grandifolius de Loureiro, qui croit naturellement à la C-ochinchine, est cultivé chez Gels, et il donne une description exacte de cette belle plante, .le ne doute pas que quelques Orchidées exotiques n'aient ainsi figuré chez des horticulteurs habiles, que, par exemple, les serres du Muséun) d histoire naturelle n'aient offert çà et là des échantillons remarquables de ce genre de culture; mais ce sont toujours des faits isolés, n'ayant pu servir à établir les bases d'un travail tout nouveau. C'était donc la première fois qu'on tentait pareille aventure, qu'on allait s'ingénier à reproduire, dans une serre chaude, les conditions maté- rielles à l'aide desquelles des végétaux, considérés comme parasites, pour- raient se développer, tleurir, vivre, en un mot, comme dans les régions tropicales d'où ils arrivaient. M. A. Kichard, au milieu de la joie que lui causait cette masse d'Orchidées exotiques, éprouvait une certaine crainte de les voir périr loin de leur sol natal. Or donc, pour tâcher de prévenir un si grand malheur, le maître et ses aides tinrent conseil, et il fut résolu que l'on s'adresserait ta M. Neumaim, jardinier en chef des serres du Muséum, ainsi qu'a M. Bréon, son collègue, tous deux anciens habitants de l'ile Bourbon, et accoutumés à la culture des plantes équatoriales. Baptiste avait bien en tète ses petites idées à ce sujet, mais Achille Richard, qui craignait surtout de perdre ce trésor, et qui comptait sur le talent et sur l'expérience de ces deux habiles horticulteurs, refusa de courir la chance d'une expérimentation douteuse à ses yeux ; en conséquence l'avis du maitre prévalut et la consultation eut lieu. Il s'agissait, non pas de faire vivre ces plantes délicates, Baptiste était certain de les conserver, mais de savoir quel parti prendre a l'égard de ces niasses de pseudohulbes réunis par des rhizomes, munis de stipules engain.intes, laissant échappei- des bourgeons altei-nes et opposes. (Jetait, non pas une plante, mais des agglomérations de plantes, dont les rapports entre chacune de leurs parties n'étaient pas connus, i^a question impor- tante était là tout eniière. Les pseudo-bulbes à divers degrés de dévelop- pement st)nt-ils solidaires, celui-ci est-il utile a celui-là, ces lentlements SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1855. 111 formés par la base des feuilles jouent-ils un rôle dans la vie de ces végétaux, et quel est ce rôle? M. iNeumann, dont les lumières sur ce point ne pouvaient être mécon- nues, pensait alors que ce système de racines, de bulbes, était indispensable à la conservation de ces plantes, qu'il fallait bien se garder de les séparer, car, en agissant ainsi, on pouvait compromettre leur existence. Baptiste ne partageait pas cette manière de voir. Il prit la résolution de diviser ces agrégations de pseudobulbes, de n'en laisser ensemble qu'un très petit nombre, et surtout de ménager certains bourgeons qu'il avait ren- contrés à la base de ces corps. Cette expérience hardie fut couronnée du plus brillant succès. On avait reconnu que l'énorme envoi de M. le docteur Peixoto renfeiniait vingt-neuf espèces parfaitement distinctes. Baptiste divisa si bien ces groupes qu'il obtint un total de six cents individus placés par lui sur une couche sombre et recouverts de châssis. Il eut le soin de la préserver de l'action directe du soleil ; des paillassons les ombrageaient dans le milieu du Jour ; il entretenait une humidité tiède dans ces couches bien réduites; des fragments de terre de bruyère permettaient aux racines de se glisser dans des interstices, où l'air chaud et humide ciiculait sans obstacles, et au bout de deux mois de ces soins intellinents, il eut le bonheur de constater que sur ce nombre im.mense d'individus, une vingtaine tout au plus étaient morts, ^'otons ici que le Maxillaria squalem fut le premier qui fleurit. Ainsi, la question était résolue, on pouvait sans inconvénient diviser ces masses de pseudo-bulbes et multiplier ainsi, presque à l'intini, ces végé- taux précieux. Baptiste triompha modestement, il offrit à M. Neuraaim, et celui-ci choisit un certain nombre d'espèces des plus intéressantes qui se trouvent encore aujourd'hui dans les serres du Muséum. Et comme ce succès eut du retentissement, des jardiniers habiles, MM. Cels, entre autres, reçurent quelques-unes de ces belles plantes, et l'on commença dès lors à présager le brillant avenir réservé à ce genre de culture. Notons ici qu'en 1839, un jeune médecin des plus distingués, M. Capi- taine, agrégé de la Faculté, rapporta de Panama une espèce d'Orchidée magnifique, le Peristeria elata, qui fut bientôt multiplié par Baptiste à l'aide du même procédé; cette plante, chose bizarre, cultivée par plusieurs amateurs, n'a fleuri, pendant quinze ans, que dans les serres de la Faculté de médecine. M. Guiberi, de Passy, a été plus heureux, nuiis encore pont- on dire (jue son Peristefia n'a pas acquis le merveilleux développement de ceux que l'on admire chez nous. Ces belles plantes grandissaient, il leur fallait un asile, ou les transporta dans la petite serre aux boutures, où elles prirent un accroissement lemar- quable. De nouveaux envoi-, du Brésil, celui de M. J'iiul, en IH.'iO, des échanges avec quelques amateurs, des cadeaux laits par des personnes qui 112 SOCIÉTÉ KUTAiMyUli DE FRANCE. arrivaient des pays chauds, grossirent bientôt la collection de la Faculté, au point qu'il devint indispensable de bâtir une serre tout exprès pour elle. En conséquence, dans !e courant de l'année 18^0, cette construction fut faite. C'est celle des quatre serres qui est le plus au sud. Baptiste, qui suivaitd'un œil attentif le mode de développement des Orchi- dées et qui savait, par M. A. Richard, que ces végétaux, pour la plupart épi- phythes, croissent sur des troncs d'arbres vivants ou morts, sur des corps incapables de leur fournir autre chose qu'un point d'appui, avait cherché à reproduire ces conditions d'habitat ; il plaça dans sa nouvelle serre des bûches revêtuesde leur écorce, affectantune position verticaleou horizontale, espérant que les racines de ces plantes s'attacheraient à ces surfaces rugueuses et y prendraient la position laplus favorable a leur mode de développement. Mais que d'essais tentés avant d'arriver au point convenable, que de difficultés à vaincre dans une route qu'il fallait tracer? Un zèle à toute épreuve était nécessaire pour arriver au but. Baptiste ne négligea rien, il multiplia ses tentatives, il était sur pieds nuit et Jour pour surveiller cette éducation nouvelle, et peut-être neùt-il pu suffire à tant de travaux s'il n'avait été secondé par un aide intelligent et dévoué. Le 1" avril 1S37, Auguste Rivière, son neveu, était entré en qualité de jardinier adjoint, a lEcolede botanique de la Faculté. Ce Jeune garçon, plein de goût pour sa profession, prolitant des leçons pratiques de son oncle, acquit rapidement, sous l'œil d'un tel maitre, les connaissances nécessaires, et fut bientôt en état de seconder Baptiste dans des travaux qui dépassaient les forces d'un seul homme. Désormais, les Orchidées furent l'objet des soins les plus actifs, les plus intelligents. La collection grandit, sa répu- tation grandissait aussi, les envois se multipliaient, les échanges devenaient très actifs avec les principaux horticulteurs de Paris et des départements voisins. En 18^2, M. Claussen envoie du Brésil un grand nombre d'Orchidées qui, par malheur, restent en route pendant neuf mois. Tout airiva mort, à l'exception de trois espèces des plus rares, le Lipavis aniœna, le Malaxis Clausseniana et un superbe Cataseturn, qui n'est pas encore déterminé (1). Dans la même année, iM. Belot, de Cuba, fut plus heureux ; ses plantes, bien conservées, devinrent un objet d'admiration pour tous les amateurs. Plus tard, en 18^i6, M. Veyret, ancien consul de France, près la république de l'Equateur, et qui s'était fait construire une serre à Marly-le-Roi, reçut une cargaison d'Orchidées, que Baptiste fut chargé de déballer, d'arranger, déclasser, et dont les doubles enrichirent le jardin de la Faculté. A cette môme époque, le docteur Luna rapporta de Guatemala un bon nombre (1) Il vient de fleurir encore (aviil), et nous croyons que c'est le Cataseturn irifidwit, ou plutôt le Mijanfhas trilhlm, car lo labd.c e^t plane. SÉAiNCE UL' io FÉVniEU 1855. l'J3 d'espèces nouvelles, de sorte que, par suite de ces additions importantes, la petite sene de notre jardin ne pouvait contenir tant de riclicsses. Ce fut à cette même époque (1846) que M. Pescatore, riclie armateur, commença la belle collection d'Orcliidees qui attire tant de visiteurs empressés dans sa propriété de la Celle-Saint-Cloud. Une serre majinili- quement construite, dotée de tous les perfeclionnements, fruits de l'expé- rience et des conseils de Baptisle, reçut de beaux écliantillons des espèces les plus rares; l'Angleterre, la Belgique furent mises à contribution; un habile jardinier, M. lAuldemann, fut charge de diriger celte culture, désor- mais entrée dans le domaine public, et les succès obtenus par M. Pescatore déterminèrent plusieurs autres personnes à suivre la même voie. L'année 1847 doit être signalée comme une des plus heureuses, poui" la culture définitive des Orchidées exotiques à Paris. Il nous sera permis d'entrer, à ce sujet, dans quelques détails dont nous pouvons garantir l'authenticitt'. Personne ne s'étoiuiera que certains hommes, si haut placés qu'ils soient dans l'eslime de tous, montrent peu de goût, aient peu d'ap- titude aux affaires d'administration. Achille Richard, plongé le plus souvent dans la solitude de son cabinet, s'occupait peu des voies et moyens ; et, d'ailleurs, à une époque où des dissentiments politiques rendaient difficile tout rapport entre certains professeurs et le ministre de l'instruction pu- blique, ce dernier n'eût pas accordé volontiers des fonds pour construire des serres nouvelles et augmenter un matériel déjà considérable. Si donc le professeur de botanique de la Faculté de médecine ne demandait rien à l'autorité supérieure, M. Orfila, doyen de l'École, ardent promoteur de tout ce qui pouvait contribuer au progrès de l'enseignement, se char- geait volontiers d'un soin qui était à la fois dans ses attributions et dans ses goûts. M. Orfila connaissait Baptiste, il savait sa passion pour les plantes, il avait pu apprécier la valeur et l'utilité de ce jardin où les élèves trouvaient uue si belle collection d'espèces médicinales, il savait surtout à quel point le jardinier de la Faculté était honnête, désintéressé; il y avait entre ces deux hommes (Orfila eût accepté volontiers la comparaison ) une telle sympathie pour la gloire et la prospérité de l'École, chacun dans sa sphère, que l'illustre doyen, cédant aux prières de Baptiste, obtint des fonds pour bâtir cette serre tant désirée, celle qui, depuis cette époque, a été consacrée à la culture exclusive des Orchidées exotiques. Ajoutons, à l'honneur de ces hommes passionnés pour le bien, que quand le doyen aimonça à Baptiste que le crédit né(X'ssaire était obteiui, le jardinier transporté de joie, poussé par un élan irrésistible, se jetta au cou du célèbre professeur, l'embrassa avec effusion, et se confondit en excuses d'une liberté que l'en- thousiasme lui avait fait prendre au detiiment du lespect Le doyen n'était pas iKiinme a se formaliseï' d'une telle clcinonslration. ll/l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La serre fut bientôt construite. Il fut possilile, dès lors, de varier les moyens de classement, de placer suivant certains principes, des espèces venues du Brésil, du Mexique, et d'aulres pays où les conditions de l'at- mosphère sont fort différentes. L'expérience acquise avait indiqué diverses modifications dans la position à donner aux Orchidées: les unes voulaient plus de lumière, d'autres recherchaient presque l'obscurité; celles-ci demandaient les parties de la serre les plus échauffées, celles-là préféraient les lieux humides, ombragés, moins directement exposés aux rayons du soleil. On fit mille essais sur les corps spongieux destinés à servir de sup- port à ces plantes, sur les substances les plus propres à recevoir leurs racines; il fallut créer une multitude d'appareils de suspension, et les per- sonnes qui se promènent aujourd'hui dans cette serre, si bizarrement meublée de ces objets de toute nature, de toute forme, ne se doutent guère de ce qu'ont coûté d'efforts et de soins ces choses qui leur paraissent si simples. Mais cela est à la fois si original et si charmant que l'on comprend faci- lement la passion qu'inspirent les Orchidées, quand on a visité avec quel- que attention une serre pleine de ces végétaux singuliers. Les Orchidées, en effet, ne le cèdent à aucune autre famille de plantes, tant sous le rapport de la beauté des fleurs que sous celui de leur forme extraordinaire. Nulle part, en histoire naturelle végétale, on ne rencontre autant de particularités d'organisation, et qui soient mieux faites pour exciter, non pas seulement la sagacité des maîtres de la science, mais encore la curiosité des gens du monde. Ne disputons ici ni des goûts ni des couleurs. Qu'on se pique de réunir quinze cents variétés de Roses bien plus remarquables, assurément, par l'étrangeté des noms dont on les a baptisées, que par i.iie physionomie un tant soit peu distincte , qu'on ait par centaines des Calcéolaires et des Fuchsia de toutes couleurs, de toutes dimensions; qu'on obtienne, à l'aide d'habiles croisements , des Hlwdodendron nouveaux , des Azalées bril- lantes ; qu'à l'exemple de M. Lemichez, on demande au Camellia tout ce qu'il peut donner de nuances, de formes, de caractères plus ou moins fu- gaces, tout cela est bien, nous y applaudissons volontiers, très disposés à convenir que nos florimanes parisiens ou de la banlieue font de vrais mer- veilles en ce genre détours de force ou d'adresse; mais enfin, quoi qu'ils fassent, ils ne peuvent faiie que des Roses, des Fuchsia, des Calcéolaires, des Azalées, des Rhododendron, et enfin des Camellia. Le botaniste n'a rien à voir dans cette fabrique, ou plutôt il se détourne en souriant de ces individualités douteuses que l'on revêt de titres pompeux. C'est une affaire de mode; ces goûts passent vite, et nous nous rappelons le temps où le pro- fesseur iMarjoliii, iiolie (-lier et venere maître, après avoir grossi outre me- sure le catalogue immense de ses Dahlia, finit par se lasser de cette cul- ture, qui ne disait rien a son esprit éclairé. SÉANCE DU 23 FÉVRIER 1855. 115 Voyez, au contraire, quel intérêt offre une collection d'Orchidées. Là, lout est nouveau, inattendu, singulier. La plupart de ces plantes végètent dans des conditions inaccoutumées. Les unes, tout à fait aériennes, n'ont jamais de rapport quelcont|ue avec le sol, des organes spéciaux enlèvent à l'air humide les divers matériaux de nutrition dont elles ont besoin; les autres, munies de pseudo-bulbes, portent avec elles des réservoirs remplis de substances réparatrices; d'autres, enfin, partant de rhyzomes rampants, puisent dans les corps spongieux qui les entourent ce qui peut concourir à leur accroissement. La forme générale de la tige n'est pas moins remar- quable, l-es feuilles les plus variées s'élèvent en l'air ou s'étalent sur lesol, leurs dimensions varient depuis quelques millimètres jusqu'à 1 mètre et même davantage; les unes solides, charnues, rappellent les Aloès, les Cac- tus; d'autres sont filiformes, graminoïdes; celles-ci, largement étalées, comme un capitule de palmier ; celles-là, imbriquées, écailleuses, grou- pées en masses irrégulières; si bien que, dans une serre d'Orchidées, l'œil, surpris par l'aspect de tant de formes bizarres, croit apercevoir une réunion complète de tous les types appartenant aux Mouocotylées. Mais c'est surtout l'inflorescence qui semble prendre à tâche de s'éloi- gner autant que possible d'une forme primitive quelconque, et qui prouve la merveilleuse fécondité de la nature dans ces variations infinies de cha- cune des parties de la fleur. Toutes les lois de la symétrie sont violées à chaque instant, et cependant le type fondamental, caractéristique, est tou- jours conservé. Il n'est pas de famille plus naturelle que celle des Orchi- dées, et cependant il n'en est aucune dans laquelle les organes essentiels de la fleur ont subi des transformations plus considérables. Quand on embrasse d'un seul coup d'œil les longues girandoles des Stanhopées, desGongora, les papillons d'un Oncidium, les longs cornets du Brassavola, l'epi des Sacco- labium, des Hhenanthera, les fleurs microscopiques de cerVa'ms Plewothul- lis, des BolIjoij/iijlUim, on se demande si quelque erreur capitale n'a pas présidé a cette agglomération d'individus qui n'offrent, de prime abord, aucune analogie de tournure et d'aspect. Ces qualités si diverses se rencontrant dans un groupe déplantes, ont dû attirer l'attention des savants, aussi compte-t-on un bon nombre de mono- graphies sur les Orchidées. Claude Richard, R. Brown, Swartz, et, à une époque plus rapprochéede nous (1833), M. Lindiey, et plus récemment en- core, M. Rt'ichenhach lils, ont tracé l'histoire de cette famille, qui deve- nait plus nombreuse et plus intéressante a mesure que les voyageurs rap- portaient leurs récoltes nouvelles. Achille Richard, nous l'avons déjà dit, au milieu de travaux incessants, revenait toujouis a cette étude, objet de ses prédilections, il ne négligeait rien pour grossir son herbier, et quand il se ville maitre d'une multitude d'espèces d'Orchidées rares qui lltinis- saicnt sous ses yeux, qui lui permettaient de décrire sur le vivant ces 116 SOCIÉTÉ BOTAMIQUE DE FRANCE. mêmes fleurs quel'oD avait crues jusque-là l'ornement privilégié des régions tropicales, il comprit enfin qu'il pourrait achever l'édifice auquel son père avait tant travaillé. Chaque espèce qui arrivait à un développement com- plet était aussitôt étudiée, décrite, dessinée; à mesure que des collections nouvelles se formaient, M. Richard y puisait des matériaux, et son œuvre allait arriver à son terme quand la mort est venue le iVapper. Les amis de la science regretteront la perte d'un tel homme (ses amis de cœur savent tout ce qu'il valait) ; les essais qu'il a puhliés à diverses re- prises ont montré ce que l'on devait attendre d'un talent de cet ordre. Per- sonne n'a porté plus loin que lui l'exactitude dans les descriptions, la jus- tesse dans l'appréciation des caractères; dessinateur hahile, son crayon reproduisait avec la fidélité la plus scrupuleuse la disposition des parties de lafieur, leur forme, leur volume; l'hahitude de disséquer ces organes déli- cats le conduisait rapidement à la connaissance exacte de leurs rapports mu- tuels, de sorte que ses phrases caractéristiques sont à la fois des modèles de concision, de justesse et d'élégance. En résumé, la collection d'Orchidées du jardin delà Faculté de médecine, l'ainée, sans contredit, de celles qui se trouvent aujourd'hui à Paris, due à l'initiative du professeur Richard, si bien seconde par deux aides intelli- gents, n'a pas peu contribué à répandre le goût de ces plantes si remar- quables, et fournira, nous l'espérons, des moyens d'étude aux amateurs qui voudront marcher sur les traces de leurs devanciers dans cette voie inté- ressante. Tout n'est pas dit sur les Orchidées, sur leur classement, sur leur description ; il y a là ample matière à des recherches nouvelles; les particu- larités de leur organisation se prêtent à des expériences nombreuses sur leur mode de développement, sur les moyens de les multiplier ; on pourra, mieux que sur beaucoup d'autres plantes, étudier les procédés de fécondation, naturels ou artificiels, reconnaître la valeur réelle de certaines espèces, constater l'apparition des hybrides par la stérilité constante de quelques individus, essayer des croisements destinés à donner des résultats semblables et retrancher de la nomenclature des noms qui n'ont pas le droit d'y figurer. Ces résultats ont une importance réelle; j'ai tenu à les signaler comme une conséquence directe des travaux du professeur Achille Richard, de son goût pour les Orchidées, de son empressement à les faire venir de si loin et des encouragements donnés à leur culture. Ceux qui sont les promoteurs d'un pareil progrès ont bien mérité de la science, et j'espère que la Société Botanique ne refusera pas de s'associer à cet éloge d'un homme qu'elle eût été si heureuse de compter au nombre de ses membres. c REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Ueber «leis B««b «les C'ItlorogilBylls {Sur la structure de la Chlo- rophylle), par M. Hugov. Mohi, Botan. Zeitung, 9 et 16 fév. 1855, n"^ 6 et 7, col. 89-99, 105-115. Ce nouveau Mémoire de M. H. v. Mohl vient à l'nppui de celui que le célèbre professeur de Tuliingue a publié sur le même sujet, en. 1837. Dans ce premier travail, il avait voulu établir que les grains de chlorophylle sont formés d'une substance molle, voisine de l'albumine, dans laquelle se trou- vent le plus souvent englobes un ou plusieurs grains de fécule, et qu'ils doi- vent leur couleur verte a une quantité extrêmement faible d'une matière colorante, [/opinion qui a été opposée à la sienne consiste à regarder les grains de chlorophylle comme des vésicules; elle a été soutenue principa- lement par Meyen; mais M. Mohl se propose aujourd'hui de prouver qu'elle ne repose que sur une intei'prétalion erronée des faits. Cette idée de la nature vcsiculouse de la chlorophylle a eu récemment pour zélé partisan M. rs'aegeli. M. ^lohl discute d'abord la manière de voir de cet observateur, et il s'attache surtout à prouver que l'existence de vési- cules constituant un organe distinct des cellules est inadmissible, malgré les arguments par lesquels M. iNaegeli a cherché à l'établir. Après avoir rappelé encore l'opinion de MM. Goeppert et Cohn, qui regardent les grains de chlorophylle des Nitellu comme formés d'une membrane hyaline susceptible de se gontler dans l'eau, et d'un contenu lluide vert, avec plusieurs nucleus solides, formés de fécule, M. Mohl passe à l'exposé de ses propres observations. Il étudie d'abord la chloro- phylle en rubans spiraux des Zygnema. Ces rubans, formés en majeure partie d'une substance molle, brunissant sous l'action de l'iode et d'une quantité extrêmement faible de matière colorante, subissent des change- ments très remarquables lorsqu'on coupe transversalement sous l'eau les cellules qui les renferment et dans lesquelles pénètre alors le liquide. Ils se gonflent et se disposent irrégulièrement eu masses globuleuses ou ovoïdes, quelquefois plus allongées, et alors spirales, qui sont d'abord uniformément vertes, mais desqu'.-lles sortent plus tard une ou plusieurs vésicules inco- lores, formées d'une matière mucilagineusc homogène et remplies d'eau. Ces vésicules viennent certainement de l'intérieur du ruban vert, et se font jour à travers la couche extérieure verte. Leur formation est entièrement 118 SOCIÉTÉ BOTAMIQUE \)K FRANCE. acckientelle, et elle a lieu tantôt au milieu, tantôt au bord du ruban. Il n'y a pas le moindre doute, dit M. Hugo v. MohI, que ce pbénomène ne soit dû à une endosmose opérée par la substance interne du ruban de chlorophylle. A cette disposition de la chloropliylle en couche ou lame mince que pré- sentent les Zygnema, se rattache celle en couche plus cohérente qu'elle affecte chez les Draparnaldia, Ulothrix, etc., chez lesquels elle forme un revêtement plus ou moins complet de la paroi cellulaire. Ici encore vient se rattacher la chlorophylle de ï Anthoceros lœvis, qui forme dans chaque cellule le revêtement vert d'une masse de protoplasma environnant le nu- cleus cellulaire, située au centre de la cellule, et rattachée aux parois cel- lulaires par deux ou plusieurs prolongements rayonnants courts et épais. Le nucleus entouré par ce protoplasma est remarquable parce qu'il ren- ferme un très grand nombre (peut-être 100 et plus) de petits grains de fé- cule oblongs. L'eau agit sur la chlorophylle de V Anthoceros comme sur celle des Zygnema. La masse entière se renfle en raccourcissant ses prolon- gements rayonnants et devient irrégulièrement arrondie ou ovoïde; en même temps, les granules de fécule du nucleus deviennent plus visibles; ensuite, dans l'intérieur de la masse, il se f(trme une ou plus rarement deux grosses vésicules qui sortent à travers la couche verte externe. H n'existe pas d'in- dice d'une membrane externe. Des faits dont on vient de voir le résumé succinct, M. H. v. MohI con- clut que la seule condition nécessaire pour qu'il y ait production de chlo- rophylle, c'est qu'il se forme dans une cellule de la matière verte en rap- port avec une masse de substance protéique, quelle que soit la configura- tion de celle-ci ; dans tous les cas, il est clair, ajoute t-il, qu'il n'existe aucun organe élémentaire analogue à une cellule, qui se montre uniformément chez toutes les plantes à chlorophylle, ni auquel on puisse attribuer la for- mation de cette matière. Quant à la structure des grains ordinaires de chlorophylle, tels qu'ils se montrentdanslatrès grande majorité des plantes, M. H.v. MohI en distingue deux sortes bien tranchées dans leurs formes extrêmes, mais passant l'une dans l'autre par de nombreux intermédiaires. 1° La première sorte forme des grains globuleux, plus ordinairement en- core aplatis et rattaches par leur côte plane a la paroi de la cellule, dont le diamètre excède rarement yj-û '' 2T0 ^^ lig>ie. t;t reste souvent au dessous. Ces grains prennent souvent, par suite d'une pression réciproque, un con- tour hexagonal. Dans leur substance, on reconnaît, dans bien des cas uni- quement après l'action de Teau, des granules très petits, qui arrivent même parfois à la surface du grain. L'eau agit sur eux très rapidement: sous son action, ils se gonflent en vésicules, d'où leur teinte verte s'cclaircit, et leurs granules intérieurs deviemient plus visibles. Ces grains sont (ssentiellemenl analogues à la chlorophylle des Zygnema et de V Anthoceros. Dans l'eau, UKVLK IJIBLIOGUAJ'IIIUUE. 119 chacun d'eux se creuse d'un ou plusieurs vacuoles qui disteudeut la matière verte, et qui, plus tard, eu sortent sous la forme de vésicules incolores. Cette matière se montre alors en masse continue ou plus ou moins frac- tionnée sur la surface de ces vésicules. La substance de ces grains de chlo- rophylle est très molle; il est très vraisemblable que leur couche externe est plus consistante, mais rien n'y indique l'existence d'une membrane différente de la substance interne. On peut étudier très bien cette sorte de grains dans les feuilles du Ciivia nobilis. 2" Les grains de chlorophylle de la deuxième sorte sont souvent plus gros que les précédents. On reconnaît dans leur intérieur, soit lorsqu'ils sont frais, soit après l'action de l'eau et surtout de l'iode, un ou plusieurs grains de fécule. La surface de ces grains de chlorophylle est plus unie que celle de beaucoup de grains de la première espèce, et leur matiei-e a ordinairement ses granules plus fins. L'eau n'agit que très faiblement sur ces grains; elle rend seulement plus apparent le contour de leui- fécule. Leur enveloppe verte a une assez grande consistance. M. MohI n'a jamais vu s'y former de vacuoles. Les cellules intérieures des feuilles du Cerato- phyllum demersum sont celles qui lui ont paru les plus avantageuses pour l'étude de cette seconde espèce de chlorophylle. Il n'existe pas de règle générale pour la distribution des deux formes de grains de chlorophylle dans les différentes cellules d'une plante. Les cel- lules les plus voisines des deux faces d'une feuille renferment ordinairement des grains sans fécule ou de ceux qui, n'ayant que de très petits granules de fécule, se renflent en vésicules par l'action de l'eau; au contraire, dans les couches profondes de la même feuille se trouve la chlorophylle à gros grains de fécule. Mais il y a aussi des feuilles dont toutes les cellules n'ont que de la chlorophylle sans fécule. M. H. v. Mohl examine ensuite une question théorique d'un haut inté- rêt, qui a été soulevée par M. Mulder; on sait, en effet, que, d'après ce chimiste, la production d'oxygène par les plantes vertes provient d'une transformation de la fécule en chlorophylle. Il cherche à leconnaître si l'observation directe et l'anatoraie appuient cette théorie de la transforma- tion de la fécule. La discussion a laquelle il se livre a ce sujet le conduit a la conclusion suivante : « L'existence de la chlorophylle dans des cellules qui ne renferment pas de fécule, l'existence de chlorophylle en lames, qui n'a pas été précédée par de la fécule, le grossissement des grains de chlorophylle après que la fécule a disparu de leur intérietn- ; chez d'au- tres plantes, l'accroissement simultané des grains de fécule et de chloro- phylle, tous ces faits amènent à la conclusion que la chlorophylle ne pro- vient pas d'une transformation des grains de fécule, mais que ces deux formations, quoique fréquemment rattachées entre elles, sont cependant indépendantes l'une de l'autre. » 1*20 SOCIKTK ROTAMQUK Df-: FRANCE. Uebei* die Bililtaiiï;- fier 94os|>eiiilccfl4blaettei* voik Sali!i: . iiii«l iVIajiçaiolia. diirvlt ^»|»Hlt«iii{E^iiflae<;lteii [Sur la formation des écailles des bourgeons de Salix et de Magnolia par des surfaces de rupture)^ pai- M. Th. Hartig. Botan. Zeit.^ du 30 mars 1855, n" 13, col. 223. L'enveloppe exlérieure des bourgeons de tous les Saules n'est pas for- mée, comme chez la plupart desaihres, de plusieurs écailles étalées, dispo- sées en spirale autour du cône végétatif du bourgeon; elle consiste en une seule tunique conique, parfaitement close, soudée à sa base tout autour de ce cône. L'étude organogénicjue de ces bourgeons montre, avec la plus grande netteté, que cette enveloppe conique n'est pas provenue d'une écaille primitivement ouverte, dont les bords se seraient soudés, mais que, dès l'origine, elle a été parfaitement close, et qu'elle a été isolée par une fissure conique, qui s'est étendue graduellement du haut vers le bas. Ce faitsemontred'une manière encoreplus remarquable dansles bourgeons des Magnolia, dans lesquels toutes les écailles forment des enveloppes closes et coniques. On reconnaît aussi qu'il ne s'opère pas, dans ce cas, une sou- dure sur les bonis d'écaillés primitivement étalées, mais que chaque cône se détache par une fissure conique, absolument comme dans les Saules. Aliaioi'iaie Bliietlieii vobb AeoiBsttii» dataricuiii, AYulf. {Fleurs anormales d'Aconitum tauricum) ; par M, Hochstetter. Wuertternber- gische naturwissenschnftliche Jahreshefte, Xr année, 1" cah. , 1855, p. 33-39. \JAconitum tauricum, Wulf., est très voisin de r.4. Napdlus, et n'en est peut-être qu'une variété à laquelle l'élégance de ses fleurs a valu ime place dans les jardins d'agrément. Les fleurs monstrueuses de celte plante, qui ont fourni le sujet de cette note, ont été observées par l'auteur dans uu jardin d'Esliugen. Leur examen conduit le botaniste allemand à une expli- cation de la structure florale des Aconitum autre que celles qui ont été proposées jusqu'à ce jour. On sait que les anciens botanistes voyaient dans la fleur des Aconits une corolle irrégulière sans calice, et, sous l'abri du pétale supérieur fortement concave, deux nectaires en capuchons longuement pédicules. Aujourd'hui les botanistes s'accordent généralement à voir un calice dans l'enveloppe colorée que les anciens nommaient corolle, et deux pétales dans ce qu'on a regardé autrefois comme des nectaires; ils regardent aussi, pour la plupart, comme trois pétales, trois petits organes filiformes, pointus, nommés />ara- pétales par divers auteurs, qui se montrent, chez quelques espèces, à la base des ctamines, et qui avortent, pense-t-on, dans beaucoup de cas, ou se changent en étamines. UF.Mi: BIBLIOGR.VPHIQir., 121 Dans les fleurs anormales observées par M. ffochstetter, lirrégularité était moins grande que de coutume. Dans les fleurs normales, les deux sépales inférieurs sont toujours inégaux, l'un, tantôt celui de droite, tantôt celui de gauche, étant beaucoup plus large que l'autre ; dans les fleurs anor- malej, ils étaient parfaitement égaux et étroits; mais, entre eux, et plus intérieurement, se montrait un troisième sépale régulier, un peu plus large, de sorte que le i-alice semblait avoir six sépales. Le plus étroit des deux sépales inférieurs de la fleur normale commence le cycle calycinal, dont la deuxième feuille est le sépale en casque, dont la troisième feuille est lepkis large sépale inférieur, dont la quatrième et la cinquième feuille sont les deux pétales symétriques latéraux. Pourquoi cette troisième feuille du cycle calicinal est-elle toujours plus large que sa symétrique, dans la fleur nor- male? M. Hochstetter pense que cela tient à ce que cette troisième feuille se soude toujours avec le premier pétale de la corolle, pour laquelle les deux cornets pédicules formeraient la deuxième et la cinquième feuille du cyde. 11 n'y aurait donc que deux pétales ordinairement avortés sur cinq. Il est porté à croire que ces deux pétales manquants sont soudés avec les deux sépales latéraux ou moyens de la fleur normale; dans ce cas, le quatrième sépale serait soudé avec le troisième pétale, et le cinquième sépale avec le quatrième pétale. Dans cette manière de voir, la fleur des Aconits aurait un calice et une corolle également pentamères, dont les cycles alterneraient entre eux, et il n'y aurait pas d'avortement , mais bien trois soudures. M. Hochstetter pense que les soudures des organes foliaires des fleurs sont plus fréquentes qu'on ne le croit généralement, et qu'elles déterminent sou- vent dans ces organes des manières d'être pour l'explication desquelles on recourt volontiers aux avortenients. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Herborisations «iaiis le midi «le lu France, en 18.')/^, par M. Victor de Martrin-Uonos; broch. in-8" de 28 pag. Montauban, 1855; l.apie-Fontanel. Cette brochure renferme le récit de quelques excursions botaniques faites par l'auleur à la fin du mois de juin et au mois de juillet, dans les environs delSarbomie, de Perpignan et de Molitz, dans les Pyrénées-Orientales. On y trouve : 1" l'indication de localités nouvelles, telles que le Pas-du-Loup, entre jNarbonne et Bézier>, et le domaine des I.ebrettes, pour Y Astragalus Glaux^ L.in., le Pech de l'Agnèle, aux portes de INarboime, pour le Dian- thusvelutinus^ Guss., etc.; 2° quelques faits de géographie botanique assez curieux, tels que la présence AçVAiyirrhirnan hnUidifolium, Lin., plante montaijnarde, aux bords de la Méditerranée, sur la plnuo de Canet, et celle T. II. 9 122 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du Thapsia villosa. Lin., qui croit habituellement dans les sables brûlants du littoral méditerranéen, sur l'un des sommets qui entourent Molitz; 3° la mention de quelques plantes que l'auteur regarde comme nouvelles mais qu'il nomme sans les caractériser suffisamment, comme un Orchis Martrinii, Timb. Lagr. , trouvé sur le trajet de Molitz à Nohédas, et qui est voisin des Orchis coriophora et jrag7-ans, ou dont il indique les caractères distinctiissans les nommer, comme un Ciste des Corbières, qui se rapproche beaucoup du Cistus salviœfoliusj U" enfin, une espèce nouvelle dont nous reproduirons la description, en faisant remarquer que l'auteur en accom- pagne le nom d'un point de doute. Cistus pet iolatus de \lartr.? « Fleurs de /i-(j centimètres, en corymbe au sommet des pédoncules, munies à la base de bractées éoailleuses, lancéolées, caduques, et, vers le milieu, de petites feuilles bractéiformes, ovales-ianceolées, nerviées, velues- soyeuses en dedans et sur les bords. Pedicelles deux ou trois fois plus longs que les calices, hérissés de longs poils; sépales largement cordiformes-acu- minés, glabrescents sur les faces, longuement ciliés aux bords ; pétales blancs, tachés de jaune à la base, deux, trois fois plus longs que le calice. Feuilles ^rés longuement pétiolées, a peliole g^^êle, non ailé, a la fin réflé- chies, ovales, élarizies vers leur base, longuement lancéolées, crispées fine- ment en leurs bords, tomenteuses-étoilées sur les deux faces, veinées- rugueuses seulement en dessous et d'un vert pâle ou jaunâtre ; tige glabre, élancée, haute de plus d'un mètre, d'un brun rougeâtre clair, ainsi que les rameaux, qui sont très allongés et un [)eu visqueux au sommet. » Hab. Gorges abritées de Font-Fi'oide. Ce Ciste se place entre le Cistus corbajnensis, Pour., regardé par l'auteur comme une boiuie espèce, et le C. longifolius. Lin. Il se distingue du premier par ses feuilles, très longuement pétiolées, ya;/îrH's cordiformes, et ses sépales moins hérissés; il diffère du second par la couleur claire et non noirâtre de toute la plante, par ses fleurs plus grandes, disposées en une ombelle plus lâche, par les pétioles de ses feuilles plus grêles, non ailés, et par les autres caractères indiqués dans la description. Icônes l»I»aB<»s*iiiia ï>at!ia> B'ai'ioriBBifi iieBiipe iiicertaruiii a«it iiondsiiit (leliii«>'ataB*BanB ; auctore Augustino-Pyramo De Candolle. Parisiis, 1808, fol., c. 50, tab. aère incisis. Dusacq, rue Jacob, 26. Il pourra sembler étrange que le Bulletin annonce, en 1855, un ouvrage qui porte la date de 1808. Mais, tout ancien qu'il est, le livre de Oe Can- dolle se présente aujourd'hui, en quelque sorte, comme nouveau. On sait, CD effet, que, depuis sa publication, il était resté a un prix tellement élevé REVUE BIBLIOGRAPHIQLE. 123 que peu de botaiiistes en avaient enrichi leur bibliothèque. Le piemiei- tirage des 50 plauciies qui le coniposent avait été fait a un petit nombre d'exemplaires, et depuis longtemps déjà ce livre important pouvait être regarde comme n'existant plus dans le commerce de la librairie. Mais, récemment, les cuivres de ces planches et l'édition entière du texte ont été acquis par M. Dusacq, qui a fait faire un nouveau tirage des ligures, et qui, en réduisant à 15 francs le piix du volume, l'a rendu parfaitement acces- sible à tous les botanistes. C/est cette circonstance qu'il nous parait impor- tant de faire connaître, et qui nous détermine à l'appeler au souvetn'r des botanistes les Icônes de De Candolle. On sait que cet ouvrage n'a jamais compté que 50 planches, quoique son illustre auteur l'eût entrepris avec l'intention de lui donner une bien plus grande étendue; mais, tel qu'il est resté, il n'en forme pas moins un élément essentiel pour l'étude de la flore française, puisque les 50 figures qu'il comprend, toutes dessinées par Turpin el Poiteau, sont certainement au nombre des meilleures illustrations que nous possédions pour des espèces de notre sol. Quant au texte (|ui accompagne ces figures, il a surtout de l'intérêt pour les espèces nouvelles, dont il renferme une description étendue; pour les autres, il se compose d'une diagnose, des principaux synonymes, de l'indication ties localités, et parfois de l'exposé des caractères qui les distinguent des plantes voisines. Flora ddl' Italia setteaif rioiiale e «lel Tirolo itieridioiistle, rappresentata colla fisicotipia dei fratelli Carlo e Agostino Perini {Flore de l'Italie septentrionale et du Tyrol méridional, figurée au moyen de la physicotypie des frères Charles et Augustin Perini). Cet ouvrage est destiné à la reproduction des plantes au moyen du pro- cédé di impression naturelle inventé à Vienne par M. Auer, et au sujet du- quel nous renvoyons à une note qui a été ajoutée, dans le dernier cahier du Bulletin, à l'analyse d'un Mémoire de M. d'Kttingshauscn. Le premier fas- cicule contient 10 planches, et représente les plantes suivantes : Acer cam- pestre, Geum reptans, Trifolium alpinum, Cirsium spinosissimum , Alclie- milla alpina , Melittis Melissophyllum , Berberis vulgaris, Adenostijles alpina, Rhus cotinus, Aconitum Anthora. Les deux auteurs reconniiissent que leurs figures sont encore inférieures à celles qu'on exécute à ri!i:primerie impériale de Vienne; mais ils espèrent que les suivantes ne laisseront rien à désirer. Dans tous les cas, leur publication a le mérite d'appliquer a une flore particulière la découverte toute récente de M. Auer, et de permettre d'apprécier 1 importance qu'elle peut avoir pour la botanique. iTlaxzetto «li fiori |iei* la feista «lelT ^ j^eiiitajo 1^5i>, fonnafo cnn alcinie /ji'infe nuove o poco connsciiite (lel li. ortn butaiilco {J'ctlf hmi- 1?â SOCIÉTÉ BOTANIQUE DR FRANCE. quet de (leurs pour la fêle du 8 janvier 1855, formé de quelquet; plantes nouvelles ou peu connues du jardin botanique royal), par M. G. Passerini; broch. 'm-h° de 11 pag. et 1 pi. litli. Parme, impr. roy., 1855. Ce Mémoire est consacre à huit espèces, dont six sont décrites pour la première fois. Pour les sept premières de ces plantes, l'auteur donne une diagnose latine et une description en italien. Voici les noms de ces espèces: 1. Crinuni Ludovicœ, Passer.; c'est la plante figurée dans la planche qui accompagne le Mémoire. Patrie inconnue : cultivée depuis longtemps au jar- din botanique de Parme. — 2. Baccharis festiva, Passer.; Nouvelle- Zélande. — 3. Sida Janii, Passer.; patrie inconnue ; cultivée au jardin, sous le nom de Sida ovata, Lav. — k. Prosopis plesiophi/lla, Passer.; patrie inconnue. — 5. Oxaiis subincamata. Passer.; patrie inconnue. — 6. Hhus verrucosa , Passer.; patrie inconnue. — 7. Eupatorium Morisii, Visi. in litt. 8. Helleborus abascius. Passer.; sans diagnose ni description. Cette plante avait été décrite dès 18/;7. Klle figure dans le Catalogue des graines du jar- din botanique de Berlin pour 185/i, sous le nom de Helleborus abschasicus. ]VatiBiii*kiBiiflis<^ VerEBaii«EeBiiij£eia van «le liollan«lj9clie i?lnatsi*lta|[iiiij clei* ^l^eteii$s4>lia|i|ieiR te Haarleiik {Mé- moires relatifs à l'histoire naturelle de la Société hollandaise des sciences de Haarlem), 2« série, 10^ volume. Haarlem, 185i, m-h". Ce volume est entièrement consacré à la botanique; car, après la liste des membres de la Société de Haarlem, il ne comprend que les deux Mémoires su i van! s : 1. GooDi'iNOviE.*:. Ad auctoritatem Musei casarei vindobonensis, pa- risiensis, il!usti'. Roberti BroAviiei, Guil. J. Hookeri, Joan.Lindleyi, Franc. Lessertii, LuJ. Preissii, Fred. Lud. Splitgerberi, aliorumqueproposuit Guil. Henr. de Vriese. Figuris illustravit Q. M. R. Ver Huell. Scriptio oblata est Societati scientiarum Batavo-Harlemensi, festum scculare celebranti, d. 21 m. mail, anni 1852. Pag. V-VIU, 1-19^; 38 plane, lithogr. Voici les noms des espèces ligurées. Les figures de port sont accompa- gnées d'analyses détaillées. PI. 1. Temminckia macrophylla, de Vriese. 2. T. mollis, Id. Camphusia glabra, Id. 3. Scœvola macrocalyx, Id. û. Se. Macrcei, Id. 5. Molkenboeria semiamplexicaulis, Id. 6. M. platy- phylla, 1(1. 7. M.pilosa, Id. 8. M. macrophylla, Id. 9. M. microphylla, Id. 10. Merkusia midtifo/a, Id. 11. M. thesioides, Id. 12. iV. Hookeri, Id. 13. Aillyaumbellata, Id. iU. Dampiera ferruginea,](l. 15. D. Jleimvardti, Id. 16. D. adpressa, Ail. Cunn. 17. D. hmccolata, Ail. Cunn. 18. D. cau- loptera , 1)C. 19. D. canescens, Benth. 20. B. Venrauxii, de Vriese. 21. B. eriocephala, Id. 22. Linschotenia discolor, Id. 23. Goodenia humilis, H. Br. 2^. G. artnstrongiann, de Vriese. 25. G. flagellifera, Id. REVLE BlBLIOGKAl'HigLL. 125 26. G. lanata R. Br. 27. G. Iiederacea, R. Br. 28. G. incana, R. Br. 29. G. squarrosa, de Vriese. 30. G.pimfolia, Tel. 31. G. decurrem, R. Br. 32. Stekhovia scopigera, de Vriese. 33. EiUlmle macrophylla, Id. 34. T>/- leyamacrocalyx, Id. 35. Leschenaultia biloba, Lindl. 36. L. pinastroides, Lehra. (f. 1-6); L. arcuata, de Vriese (f. 6 11). 37. Anthotium humile^ R. Br. 38. Lemairea Amboinensis, de Vriese. 2. Pbodbomus flor.e bryologic.î; suriname^sis; aiictoribus F. Dozyet J. H. jMolkcnboer. Accedit pugiilus specierum novarum florœ bryologicœ VenezuelancC, P. 1-54; 19 plane, gravées sur pierre. Voici les noms des espèces figurées, dont chacune est illustrée par de nombreux détails : PI. 1. FissidensSplitgerberianus, Dz. etMb. 2. Arth^ocormus pulvinaius, Id. Id. 3. Calymperes Richardi, Muell. h. Bryum Lambergii, Dz. et JMb. 5. Campylostelium l'enezuelanum, Id. Td. 6. Syrrhopodon Surmamensis, Id. Id. 7. S. a^yptocarpos, Id, Id. 8. Barbula agniria, Sw. 9. Neckera Korthalsiana, Dz. et Mb. 10. Meteoriwn patulitm, Dz. et Mb. 11. M. peni-- cillalum, Id. Id. 12. M. macranthum, Id. Id. 13. Hookeria dimricata, Id. Id. \k. Hypnum Surinamense, Id. Id. 15. /f. papillosum, Hornscb. i&. E.subsimplex, Hedw. 17. //. Kegeliamon, Muell. 18. H. microtheca, Muell. 19. II. pungens, Hedw. lBeti>aelitiiii$£eBi iielseï* die Knerj^iiiaiidcl» laiiifl «lie Gat- tims; Aniys:dalM«Biel»erii»ïi|»t {Considérations sio'les Amandiers ' nains et sur le genre Amygdalns en général), par M. D.-F. L.-V. Sch- lechtendal. Halle, 1854, in-4" de 30 pages. Extrait des Abhandlunyen der naturforsc/ienden Gesellschaft, zu Halle. Dans son introduction, M. de Schlechtendal rapporte à l'année 1784 et à James Sutherland {Horfiis Edinburgensis^ d'après Ailon et Sweet) la pre- mière mention de l'existence dans les jardins d'Kurope de VAmygdalus nana^ Un., qui cependant était déjà connu alors depuis un siècle. Il examine si celte espèce appartient à la llore de l'Allemagne, et il déclare le fait dou- teux. Il rappelle et discute les indications fournies à ce sujet par MM. Rei- chenbach, Neilreich, Schnizlein, Sadler, etc. Le corps de son Mémoire est ensuite divisé en quatre parties. I. Kspèces d'Amandiers nains considérées quant à leur délimitation actuelle. — L'auteur examine en détail, à ce point de vue, les espèces sui- vantes : 1. Aniygdalus nana, Lin.; 2. A. airnpestris, Bisser ; 3. A. sibirica, Tausch ; 4. A.pumila, Lour.; 5. A. fruticosa, W endcr ; 0. A. humilis, lùlgeworth. La conclusion générale a laquelle il est conduit par cet examen circonstancié est que, dans l'état actuel de nos connaissances, l'histoire des Amandiers n;iiiis exige encore de nombreuses observations pour être dcli- nitivcnent fixée. 126 SOCIÉTÉ BOTAMQLE DK FRANCE. II. Les Amandiers nains, en général. — Dansce chapitre, M. deSchlech- tendal étudie la végétation et l'ensemble des caractères des arbrisseaux qui forment le sujet de son Mémoire, t.es Amandiers nains rampent tous sous la terre, mais à des degrés un peu différents. Les feuilles de leurs jets radi- caux simples qui se développent chaque année portent des feuilles beaucoup plus grandes et un peu autrement configurées que celles de leurs tiges âgées de plusieurs années. Les fleurs varient, dans chaque espèce, de nombre, de grandeur; elles tendent toutes à développer mal, ou même pas du tout, leur pistil ; delà leur faible fertilité. En Allemagne, les fruits ne mûrissent qu'en septembre et octobre. Leur maturité est indiquée par l'ouverture d'une fente sur le bord le plus convexe du péricarpe, qui laisse ensuite le noyau de plus en plus à découvert. Les fruits entiers, et surtout les noyaux, four- nissent de bons caractères spécifiques, tandis qu'on admet généralement, à la vérité sans preuves directes, que les variations analogues, chez l'Aman- dier commun, n'ont absolument aucune valeur. Les Amandiers nains ont toujours la graine amère. Leurs fleurs sont rouges, excepté chez VAîiiyg- dalus carnpestris, Besser, qui les a blanches. Il faudrait vérifier expéri- mentalement si, comme l'a dit Ledebour, les fruits de ces fleurs blanches peuvent donner des pieds à fleurs rouges. III. Les espèces d'Amandiers nains exposées d'après les observations de l'auteur. — Ce chapitie contient la description étendue, mais non accompa- gnée de diagnose, ainsi qu'une discussion des espèces telles que les admet l'auteur. On sent que cette partie du Mémoire n'est pas susceptible d'ana- lyse. Voici les noms de ces espèces et leur synonymie. 1. Amijgdalus pallasiana = Amygdalus nana, Pall., FI. ross.^ tah. VI (Descr., p. 12, excl. formis plur.) ; Schkuhr, Handh., IF, tab. CXXX, I, p. 21; Bot. Magaz., t. 161. 2. Amygdalus Besseriana :=: Am. campestris, Besser, nec alior. auctor. 3. Amygdalus Gœrtneriana =z Am. nana, Gaertn, de fruc, H, p. 75, t. 93, f. 3. " U. Amygdalus Ledebouriana ^= Am. nana., altaica, Ledeb., FL ait. IV. Les autres groupes du genre Amygdalus. — L'auteur expose les con- sidérations qui forment ce chapitre, surtout dans l'intention de provoquer de nouveaux traxaux sur ce sujet. Oiisii>B'vali4Bai!4 on a reinai'Kable Cjcadeojzs plant fcotn Pnvt \i%tai [Obsovations sur une Cycadée remarquable de Port- Nûtal); par M. John Smith. Hooker's Journ. of bolany and Kew garden miscel.., 18.î/i, p. 88. La plante dont il est question dans cette note, quoique découverte depuis quelqueb umiees, n'a ete connue que tout récemment, soit dans sou orgaui- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . 127 sation, soit relativement à la place qu'elle doit occuper dans le règne végé- tal. Elle a été décrite en 1853 (Hooker's Journ. of botan., p. 228), par M. Thomas Moore, dans un article intitulé : Liste des Fougères de Natal, recueillies par M. PlaiU, comme formant le type d'un <;ente nouveau, qui a reçu le nom de Stangeria, en rhonneiir du docteur Stanger, qui l'avait introduite, en 1851, au jardin botanique de Chelsea,et elle a pris rang dans ce genre sous le nom de S. paradoxa. Th. Moore. Mais ce botaniste n'avait pu, faute de matériaux suffisants, se faire une idée exacte de la famille à laquelle elle appartient, et ne sachant s'il avait sous les yeux une Fougère ou une Cycadée, il disait dans son Mémoire qu'elle paraissait être ou un Zamia semblable à une Fougère, ou une Fougère semblable à un Zamia. Cependant, ajoutait-il, son affinité paraît être plus grande avec lesCycadées qu'avec les Fougères. M. John Smith a pu étudier plus complètement cette plante remarquable, et il est arrivé à démontrer qu'elle appartient réellement à la famille des Cycadées. Du reste, l'erreur qui l'avait fait prendre pour une Fougère re- montait déjà haut; carie célèbre ptéridographe Kunze l'avait prise pour un Lomaria, qui lui avait semblé d'abord n'être que le Lomaria coriacea Schrad., mais qu'il avait bientôt reconnu pour une espèce distincte, à la- quelle il avait donné le nom de Lomaria eriopus (Voy. L.innœa, XlTl, 1839, p. 152). « Il est surprenant, dit M. John Smith, que Kunze ait rap- porté ses échantillons de cette plante au genre Lomaria, car le fait d'un stipe laineux est parfaitement suffisant pour montrer qu'elle n'a rien de commun avec ce genre. » Les matériaux sur lescjuels le botaniste anglaisa étudié le Stangeria poradoxa sont surtout deux pieds rapportés de JNatal par le capitaine Garden, deux cônes mâles, quelques fragments qu'on sup- pose appartenir a un cône femelle, enfni plusieurs petits individus, \oici les particularités nouvelles que lui ont montrées ces divers objets. « Chez lesCycadées, dit-il, la vernation, telle qu'on la caractérisée jus- qu'à ce jour, e.st droite; chez les Zamia et les genres voisins, les pinnules sont planes et pioyées en opposition l'une par rapport à l'autre; chez les Cycas, elles sont circinées. Le Stangeria diffère du caractère général de la famille, et aussi du caractère secondaire du genre, en ce que ses frondes sont infléchies dans la vernation ; la portion supérieure de la fronde qui porte les pinnules naissantes étant brusquement infléchie contre le stipe: comme son développement procède de l'axe d'accroissement, le stipe s'allonge gra- duellement, et la portion supérieure infléchie cjui porte les jeunes pinnules devient rectiligne. Comme chez les Zamia. les piininles se regardent face à face; mais, au lieu d'è'.rc planes comme chez ceux-ci, chacune d'elles s'en- roule longiludinalement. On voit dès lors([ue le Stangeria (WHiive de toutes les (>ycadées connues par sa vernation infléchie et involutée, et parce que les veines de ses pinnules naissent d'une véritable côte médiane, dont l'cxis- 128 SOCIÉTÉ BOTAlNiyLfc: DE FKANCE. teuce rend inadmissible le caractère par lequel on distingue habituellement les Fougères fossiles des Cycadées fossiles. » Uebei* die AB;y:eBt;;;att«in|::eii fEtlo^onitsni giiid Bolboclitete (Sur les genres d'Algues OEdogonium et Bolbochœte) ; par le docteur Aut. deBary. Abhondl. herausgeg. von d. Senckenbergischen naturforsch. Geselhchaft; I, 1" livr., p. 29-105, pian. 2, 3 etft. Francfort-sur-Mein, 185Zi, in-/;". Ce Mémoire est fort étendu, et renferme un si grand nombre de détails, qu'il serait impossible d'en donner une analyse suffisante sans dépasser les limites d'un article de cette Revue. Nous indiquerons cependant les princi- pales conséijuences déduites par l'auteur de ses observations. L'étude attentive des espèces comprises dans les deux genres Œdogonium et Bolbochœte a montré a M. de Bary que les cellules de ces Algues s'ac- croissent par leur extrémité. La portion essentiellement formatrice de ces cellules, ou l'utricule primordiale, sécrète la membrane cellulaire, com- posée de cellulose, sous la forme de couches plus ou moins nettes, parmi lesquelles les plus âgées sont toujours les plus extérieures, et dont la plus jeune entoure immédiatement l'utricule primordiale. La partie la plus jeune de la cellule s'allonge a son extrémité supérieure et perce à travers la vieille membrane; le nouvel allongement terminal se sépare, en qualité de cellule- lille, de la portion inférieure persistante, c'est-à-dire de la cellule-mère, et il se présente dans les mêmes conditions que la cellule-mère, ou bien il se rentle soit en sporange, soit en cellule-mère [Bolbochœte setigera), ou bien il devient une cellule-soie qui ne produira plus de eellule-fille. Dans d'autres cas, le contenu cellulaire organisable s'isole complètement de la membrane cellulaire en gonidie locomolite; il devient une cellule à végétation indé- pendante, et produit a son tour une famille de cellules semblable à celle de laquelle elle émane, c'est-à-dire un nouveau tilament cellulaire. Cet accroissement des cellules par leur extrémité, cette division en deux cellules d'inégale valeur, distingue les deux genres Œdogonium et Bolbo- chœte ù^?, Confervacées, parmi lesquelles on les a rangés jusqu'à ce jour. Celles-ci, comme les Zygnémacées et beaucoup d'autres, sont formées de cellules qui s'accroissent par les deux extrémités, et qui se multiplient par la production de cellules-fdles, dont la formation marque la mort de la cel- lule-mère. Les cellules des OEdogoniwn n'ont qu'un accroissement longitu- dinal, qu'une extrémité où ait lieu leur allongement, qu'un seul point végé- tatif, s'il est permis de s'exprimer ainsi. A ce point végétatif naissent des cellules essentiellement différentes, savoir : des cellules végétatives cylin- driques, produisant à leur tour des cellules-filles ou bien de-; cellules qui produisent f!cs goni'licsou desspoi-oset q'ii se rcntU'ii! souvent en globules, UliVUE HIBLIOGHAPHlULi:. 1'^') Chez le Bolbochœte, lu cellule lapins basse possède seule un point végé- tatif; toutes les autres en ont deux adjacents situés à leur extrémité supé- rieure, lesquels donnent deux cellules-filles divergeant en angle aigu, et qui diffèrent d'importance dans un ordre régulier, savoir : une cellule-soie, qui reste toujours indivise, et une cellule verte ou sporange. La similitude de la végétation, de la formation des spores, des gonidies, fait penser ix M. de Bary que les Œdogonium et Bolhodiœte doivent être sé- parés des autres Confervacées de Kûtzing en une famille particulière qui se place, sans doute possible, près des Vaucheria, Acidya et Saprolegnia. Voici le tableau de celte famille, tel que le trace l'auteur. OEDOGONIE.E. Cellules à croissance terminale, unies en filaments simples ou ramifiés, produisant avec tout leur contenu des gonidies dis- tinctes, motiles, ovoïdes-élargies. Sporanges plus ou moins renflés, formant avec tout leur contenu une spore globuleuse ou ovale. Geisbe 1, Œdogonium, Link. Cellules à croissance terminale dans une direction; de là filaments simples. Forme des cellules cylindrique, un peu élargie vers le baut. a. QEdogonia genuina, Kiitz. Sporanges globuleux ou ovales, renflés, dans la continuité du filament. Spores globuleuses, situées librement dans leur milieu, />. Isogonium, Kûtz. Sporanges cylindriques ou à parois moins prolongées sur la continuation du filament. Spores comme en a. c. Astrogonium, Itzigsobn. Sporanges en étoile, sur la continuation du filament. Spores comme en a et b. OEdogonium Itzigsohnii. d. Acrogonium. Sporange ovoïde, situé en cellule terminale sur l'exlré- mité du filament. Spore le remplissant entièrement. OEdog. acrosporum. GmRE 2. C y mat onema, Kulz. (OEdogonium undulatura, A. Br. msp.). Cellules à croissance terminale dans une seule direction ; illaments simples. Cellules cylindriques, avec (le plus souvent 5) étranglements transversaux, et par suite contour sinueux : sporanges? (Il se classerait peut-être mieux comme sous-genre à' Œdogonium.) Genbe 3. Bolbochœte, Ag. Cellules cylindriques- daviformes, avec contenu vert, a croissance terminale dans c?eMJ: directions, produisant des cellules-filles bétérogenes les unes après les autres, ou à croissance termi- nale dans une seule direction, sous la forme d'une soie incolore allongée avec une base demi-globuleuse, laquelle ne produit pas de cellules-iilles. Par suite, filaments dicbolomes, cellules vertes, situées sur l'extrémité su- périeure d'une cellule, soit par deux, soit isolément avec une cellule-soie (la cellule int's'rieure ne produisant alors des cellules-iilles que dans une direction). Sporanges naissant de la cellule-mère dans une seule direction, globuleux sur une portion inférieure cylindriqur, ou purement globuleux, 4dO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. OU ovoïdes; spores remplissant entièrement la partie renflée du sporange, rouge écarlate à la matuiité. 1, Bolbochgete setigera, Ag.; 2. B. interniedia, de Bary ; 3. B. miner, A. Br. BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE. flCeclierclies ssit* le mode de réfiartition des véj^ctaux dasts le départeBiieitt de I» Câiroasde. Thèse de bolanique pour le doctorat es sciences naturelles, par M. J. Delbos. Ïn-W de kl pages. — Bordeaux, décembre \S5k (1). Ce lV[émoire a été écrit dans le but d'exposer la distribution des plantes dans le département de la Gironde, conformément aux idées de M. Thur- mann; c'est dire que M. .1. Delbos admet, comme l'auteur de la Phytosta- tique du Jura, que le soi influe sur la dissémination géographique des espèces végétales par ses propriétés physiques et non par sa composition chimique. Son travail comprend plusieurs paragraphes. 1° Une sorte d'introduction est consacrée à quelques définitions et â quel- ques explications préliminaires. I/auteur y examine successivement ce qu'on entend par régions botaniques ; l'influence, sur la répartition des plantes, du climat^ du sol, de Vaire de dispersion et de la quantité de dis- persion des espèces. Il expose les deux opinions régnantes et contradictoires au sujet de l'action du sol sur la distribution géographique des végétaux, dont l'une donne la plus grande importance à la composition chimique, tandis que l'autre l'attribue à l'état d'agrégation, de division, etc., ou plus généralement aux propriétés physiques. Il entre dans des développements assez étendus pour montrer que « dans chacune de ces manières de voir on a poussé peut-être quelquefois les conséquences trop loin, » et que « dans certains cas aussi, le désaccord peut bien ne s'être produit que faute de s'entendre. » Le paragraphe suivant est consacré au tableau des stations botaniques dans le département de la Gironde, et à l'indication des espèces qui appar- tiennent à ces diverses stations. Cette partie forme le corps même du travail de M. Delbos; mais il est presque inutile de dire qu'elle n'est pas suscep- tible d'être analysée. Tout ce qu'il nous semble possible de présenter ici , c'est le tableau des stations distinguées par l'auteur. Les stations botaniques du département de la Gironde se partagent en deux groupes : 1" la région maritime; 2" la région continentale. La RÉoroN MARiTiMK comprend la baude étroite qui s'étend le long de l'Océan, à (J) Ce Mi''ini>ii(' fsr icnro'luil d;uis le deuxic-mo caliicrdn loine I"' d^^s Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, p. 6'27-/|69. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 laquelle l'auteur réunit les dunes, qui établissent souvent une transition à la flore continentale. Dans cette rés^on se trouvent distingués : les eaux salées; les prés salés ; les sables maritimes, qui passent insensiblement aux dunes ; les dunes blanch^s^ c'est-à-dire mobiles ou non fixées : les dunes ense- mencées; les laites ou vallons qui séparent les dunes blanches, et qui éta- blissent le passa<:e des prés salés aux marais des landes et aux dunes; enfin les rochers maritimes. Dans la bégion costisestale se trouvent caractérisées par leurs plantes habituelles les stations suivantes : les eaux courantes; les eaux tranquilles ; les marais; les bords des eaux courantes ; les tourbières spongieuses ou. à Sphagnum; les tourbières sèches ou sables tourbeux; \es sables arides ; les pelouses naturelles; les rochers; les bois; les prairies ; le^i moissons : \e?' Jachères. Un troisième paragraphe est intitulé : Des rapport^ qui existent evtre le mode de répartition des plantes et la constitution géologique du pays. C'est ici particulièrement que l'auteur fait l'application des idées de M. Thurmann au département de la Gironde, Pour cela, il étudie successivement la consti- tution géologique des divisions naturelles de cette circonscription, c'est-à- dire : 1° de la partie occidentale ou des landes proprement dites; 2° de la partie médiane ou du triangle compris entre la Dordosne et la Garonne, partie qu'on nomme dans le pays V Entre-deux-mers : 3° de la partie a l'est (le la Gironde et de la Dordogne; h° des grandes vallées. li rapporte à chacune de ces divisions les principales espèces qui figuraient plus haut dans ses listes par stations; seulement il les distribue ici en raison de la constitution géologique du sol. Un quatrième paragraphe porte pour titre : Sur les aires de dispersion de quelques espèces. L'auteur distingue : 1" quelques espèces dont l'aire est très limitée, comprise tout entière dans le département de la Gironde, savoir : Silène lœfa, Erica lusitanica, E. m'^diterranea. Lobelia Dortmanna, .Snlvinia natatis, Scorpiurus subvillosn ; 2^ d'autres espèces qui se ratta- chent aux départements voisins, ou qui se sont naturalisées plus ou moins complètement. Un paragraphe intitulé : Résumé et conclusions, termine le Mémoire de M. Delbos. Voici les plus importantes de ces conclusions. Les terrains du département de la Gironde présentent quatre sols principaux nommés, d'après la nomenclature de M. Thurmann : 1° Eugeogène psammique (landes et molasses); 2" Eugetigène pelique (nliuvions); 3° Eugeogène pelop- sammique (diluvium) ; U" Dysgéogène pelique (calcaires de divers âges). I^ premier et le dernier de ces sols sont seuls importants à considérer, les deux autres n'offrant rien de bien particulier, dit l'auteur. Or, « si nous compa- rons les différentes listes des plantes des stations sur le sol psammique. nous remarquerons: l''gue quelques plantes des tourbières sponsieuses sont spéciales a notre région, mais que la plupart s'avancent au nord jus- 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DK 1 P.A.NCE. qu'à la Loire, et quelques-unes même beaucoup au delà; 2" que les sables tourbeux offrent certaines espèces qui s'avancent encore vers le nord, mêlées à d'autres spéciales {Viola lancifolia, Narclsms Bulbocodium, Alliurn ericetorum) ; 3" que les sables arides ont un certain nombre d'es- pèces spéciales, ou qui ne dépassent guère la Loire {Silène Portensis, Cistus alyssoides, Ornilhopus roseus, Lupinus reticulalus, Llnariajuncea, A.nthe- ricum planifolium, Avena Thorei) ; h" que les prairies et les moissons pro- duisent des plantes qui s'avancent très loin vers le nord. I) Sur le sol dysgéogène ou calcaire, on remarque : 1° que les plantes de nos pelouses ou friches rocailleuses sont, pour la plupart, assez indifférentes quant au climat. Cependant on voit apparaître dans ces stations des espèces dont le faciès est bien réellement méridional {Scorpiurus subvillosa, Linum strictum, Cotoneaster pyracantka), tandis que quelques autres ne s'avan- cent jusqu'à la Loire que par le concours de circonstances très favorables; 2" que la végétation rupestre présente des caractères analogues, peut-être même plus tranchés, et comprend des plantes des régions méridionales de la France, ou qui s'avancent peu vers le nord, comme Philbjrea latifolia, Jlhus Curiaria, Coriaria myrtifolia, Rhamnm Alaternus, Centaurea aspera; 3" que les moissons n'offrent pas de caractères bien particuliers. » En résumé général : « le sol psammi(jue des Landes produit plus d'espèces spéciales, le sol dysgéogène des coteaux calcaires plus d'espèces méridionales. » BOTANIQUE APPLIQUÉE. On l»vo fibres froi» Brazil [Sur deux matières textiles du Brésil); par M. Thomas G. Archer; avec une note de sirW. J. Hooker. Hooker's Journ. ofbotan. and Kew Garden HJiscelL, cah. de mars 1855, p. 8^. Les deux matières dont il s'agit dans cet article ont été importées, il y a quelques semaines, de Bahia à Liverpool. M. Archer les regarde comme nouvelles pour le commerce de l'Angleterre. L'une d'elles constitue une sorte de lin, et on la dit propre aux mêmes usages que cette utile matière; elle est en petits écbeveaux, longs d'environ 12 pouces anglais. Ses libres sont d'une linesse remarquable, et elles ont un aspect particulier, qui rap- pelle un peu la toison des moutons à longue laine. Elle est d'un vert pâle. Elle a été importée sous le nom de Tecum. En la comparant avec un échan- tillon qui se trouve dans la collection des matières d'importation de Liver- pool, M. Archer a été conduit à penser qu'elle provient d'une feuille de Palmier. Cet écliantillon, auquel il la comparée, était une matière fibreuse obtenue par une préparation gross'ère des feuilles du Carnaitba ou Car- nnhuha {Corypha cerifera). Quant à l'autre matière, elle consiste en fibres rouges très grossières et HEYLE BIBLIOGRAPHIQUE. 133 très longues ; c'est évidemment, dit M. Archer, la portion fibreuse d'une écorce d'arbre, probablement, pcnse-t-il, d'un Acacia. Aucune de ces deux matières n'a trouvé des acheteurs à Liverpool. Dans sa note, ajoutée à celle de M. Archer, M. Hooker dit que, grâce à des échantillons envoyés d'Amérique par M. Spruce, il a pu reconnaitre la véritable origine des deux matières dont il s'agit. La première est fournie par les feuilles des jeunes pousses, encore blanches, comme ne s'étant pas fait jour au dehors, du Palmier Tucum {Astrocanjum Tucum, Martius). Tordus, les filaments extraits de ces feuilles donnent des fils et des cordons excellents, forts et très beaux. Quant à la seconde matière, aux fibres rouges et grossières de M. Archer, elle n'est rien autre chose que le liber du Ber- tholldia excelsa, Humb,, dont les fruits arrivent maintenant en Europe sous le nom de Noix ou Amanfies du Brésil. Il paraît qu'on en fait grand usage à Para, pour calfater les navires, et qu'elle est parfaitement propre à cet usage. L'examen de ces dernières fibrts a conduit M. Hooker à examiner les lames de liber, avec lesquelles on fait, sur l'Amazone, les enveloppes de cigares, et qu'on nomme Tauaré. Ce liber provient d'un arbre immense que M. Spruce croit être un Lecythis différent de Vollaria, mais dont il n'a pu se procurer un échantillon, a cause de ses immenses proportions, et sur- tout de la hauteur exti-aordinaire de son énorme tronc. MÉLANGES. Ifliitliittas. 138 SOCIÉTÉ liOTANIQUE DE FRANCE. pour des végétaux autonomes et distincts. On doit donc croire que le re- dressement de ces erreurs diminuerait considéral)Iement le nombre iictifde ces végétaux inférieurs, en ramenant à des types spécifiques réels les formes qu'on avait faussement crues typiques. » L'Académie, désirant encourager des études locales dans le sens qui vient dêtre indiqué, met au concours la question suivante : « Etudier les Cryptogames inférieurs de la Gironde, et les classer en » cherchant dans l'observation directe l'application et l'examen des principes ') les plus récents. » « Le prix sera une médaille d'or de 300 francs. » Les pièces de concours, écrites en français ou en latin, seront reçues, franches de port, jusqu'au 30 septembre 1855, inclusivement, à l'hôtel de l'Académie, rue Saint-Don)inique, n"l, à Bordeaux. » Chacune de ces pièces portera une épigraphe, et, sous une enveloppe cachetée, attenante à la pièce, d'abord la même épigraphe, avec le nom et J'adresse de l'auteur; ensuite la déclaration que la pièce présentée est iné- dite, qu'elle n'a été soumise à aucun concours, et qu'elle n'a été com- muniquée à aucune autre Société scientifique. Toute pièce dont l'auteur aurait préalablement fait connaître son nom serait, par ce fait seul, mise hors de concours. » — M. D. B. Abrah. Massalongo, professeur à Vérone, va commencer pro- chainement la publication des Lichens de l'Italie, sous le titre de Lichenes ita- lici exsiccati. Impossible, on le conçoit sans peine, de déterminer exactement par avance le nombre de volumes que comprendra cette importante publica- tion; mais, d'après un calcul approximatif, M. Massalongo présume que ses Lichens, s'élevant a peu près au chiffi-e de 600 numéros, formei'ont au moins 20 volumes, à raison de 30 numéros par volume. Les volumes seront dans le format in-/;", reliés et formant boite, avec étiquettes imprimées et série de numéros. Autant qu'il sera possible, l'auteur donnera les espèces selon la succession des genres. 11 fera en sorte que tous les échantillons aient une origine italienne, et, dans le cas où il serait obligé d'en admettre d'un autre pays, il aura, dit-il, le soin d'indiquer d'où et de qui il les tient. Le premier volume paraîtra au mois de mai ; les volumes suivants suivront de mois en mois. Le prix est fixé à k florins par volume pour les personnes qui souscriront avant la fin du mois de mai, à 5 florins pour celles qui souscriront après cette époque. Les souscriptions doivent ètie adressées par lettres à M. Massalongo, à Vérone. — D'après la Botanische Zeitwig {& îxvvW 1855, col. 2^8), le docteur Fintelmann a fait la découverte intéressante que, lorsque du bois est placé verticalement et en sens inverse de sa position naturelle, c'est-à-dire la partie correspondante au haut du tronc située en bas, il est entièrement UEVLiE BIBLIOGHAPHIQUE. i'è9 respecté par les ver?. Des faits rapportes do divers côtés sont venus, dit-on, conlîrmer l'exactitude de cette observation. — II parait que l'accident survoiu a W. Zollinger, d'après les journaux allemands, auxquels le Z?»//e^«'yi avait emprunté l'annonce de ce fait, n'a pas eu toute la gravité qu'il pouvait avoir ; car ce zélé collecteur-botaniste va repartir pour Java daus des conditions qui lui permettront de former des collections parfaitement soignées. D'api'ès une lettre de M. Reichenbach iils à M. le comte Jaubert, M. Zollinger est à la tète d'une société puissante patronnée par le gouvernement bollandais, qui a pour objet la culture du Cocotier en grand dans l'île de Java. Les collections de plantes que M. Zollinger se propose de former seront divisées en diverses catégories. Il pourra d'abord y avoir deux sortes de souscripteurs : 1° ceux qui s'engageront a prendre des collections com- plètes ou qui seulement souscriront poui- une somme de 200 francs; les plantes leur saront livrées au prix de ^0 francs le cent; 2° ceux qui ne souscriront que pour une somme inférieure à 200 francs ; les plantes leur seront comptées à 50 francs le cent. En outre, M. Zollinger admet des souscriptions spéciales dans les condi- tions suivantes: 1" les collections de Cryptogames (les Algues et les Cbam- pignons exceptés), et celles de Graminées, de Cypéracées, seront comptées à /jOfrancs lecent. Il estentendu que, pour les petites Cryptogames, Lichens, Mousses, Hépatiques et petites Fougères, on tâchera de représenter chaque espèce par plusieurs échantillons; 2" pour les Algues, les Champignons, pour toutes les familles de monocotylédons autres que les Graminées et les Cypéracées, enfin pour les familles de dicotylédones, les collections spéciales seront payées à raison de 50 fiancs le cent. Ces prix pourront être diminués fortement, au moins de moitié, pour les personnes qui prendront un grand nombre d'échantillons de chaque espèce. Ces personnes devront traiter, pour cela, directement. Les souscripteurs recevront les échantillons les mieux choisis. On pourra s'entendre sur le prix auquel seront payés les objets autres qu'échantillons séchés, comme bois, fruits, graines, fleurs, etc., conservés dans l'esprit-de-vin. Les souscripteurs aux premières collections de M. Zollinger qui souscriront a celles dont il est question ici ne seront pas forcés de recevoir ni de payer les espèces (ju'ils auront déjà reçues. Le représentant de M. Zollinger, à qui doivent être adressées toutes les demandes, est M. Reichenbach iils, professeur au Mauricianum, a Leipzig. — La Société botanique de Londres a formé dans son sein un comptoii- d'échange de plantes avec les étrangers, sous le nom de Forcign Exclimigc J^O SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Club. Pour faciliter ces éclianges, elle a publié, il y a quelques années, le catalogue des espèces qu'elle peut offrir à ses correspondants. Ce catalogue a eu déjà quatre éditions. Un exemplaire de la quatrième édition vient d'être envoyé à la Société Botanique de France, avec une liste manuscrite des espèces françaises que le Foreign Exchange Club désirerait recevoir en écliange de ses plantes. Ces deux pièces sont déposées au secrétariat de la Société, rue du Vieux-Colombier, 24, où l'on pourra les consulter le lundi, le nsercredi et le vendredi de cbaque semaine. Voici, du reste, les conditions que la Société botanique de I.ondres met à ses échanges, telles que les indique une lettre de IM. John S. Syme : 1. Les botanistes étrangers peuvent devenir membres de la Boianical Society of London, en exprimant le désir de faire avec elle des échanges de plantes. 2. Ils sont priés d'envoyer une liste de desiderata en plantes britanniques, ou d'indiquer de que! pays ils désirent des plantes. 3. La Société leur enverra les échantillons ({u'elle possède au moment de la demande, ainsi que la liste de ses propres desiderata en plantes des pays qu'habitent les membres étrangers. h. De leur côté, les membres étrangers doivent envoyer les plantes, comprises parmi les desiderata de la Botanical Society, dont ils peuvent disposer. 5. Il est bon de demander les plantes britanniques au commencement de l'année, la Botanical Society en étant alors plus richement pourvue. 6. En ce moment, la Société de Londres peut offrir, outre les plantes britanniques, des espèces du cap de Bonne-Espérance, d'Amérique, et même d'Austialie, celles-ci en nombre moindre. 7. S'adresser à M. John S. Syme, curator of the botanical Society, 20, Bedfort Street, Covent Garden, London. — Nécrologie. — Dans la nuit du 2U février est mort Charles Antoine V. Meyer, directeur du jardin botanique impérial de Pétersbourg. La répu- tation de ce botaniste est basée sur sa collaboration avec Ledebour et Bunge a la Flora altaïca, sur de nombreux écrits relatifs à la botanique, ainsi que sur ses voyages dans le Caucase et son ascension de l'Elbrouz, en 1829. 11 était ué à Vitepsk, mais de parents allemands. BIBLIOGRAPHIE. VerliaiMlliingen «les zoologisch-botanischen Vereins in lYieii {Mémoires de l'Union zoologico-botanique de Vienne)^ vol, IV, an. 1854. Vienne, in-8'' de 122 et G28 pag. et XI planches, en commis- sion, chez A. Brauraueller. Ce volume est divisé eu deux parties : la première est consacrée au REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . IZll compte rendu des séances de l'Union zoologico-hotanique ; elle a 122 pages ; la seconde comprend les Mémoires présentés à l'Union ; c'est la plus étendue des deux ; elle n'a pas moins de 628 pages. Voici le relevé des notes et mémoires sur la botanique imprimés dans le volume. 1" Comptes bendus des séances. Séance du 1" février 185i. — M. Mayer de Pernebyk : Ueber Maclura aurantiaca (Sur le Maclura aurantiaca), p. 12. — Séance du k mars. — D' ^Stur : Ueber Sisyi^incldwn unceps (Sur le Sisyrinchiuni anceps), p. 16. — Séance du 5 avril. — D"" F. Unger : Fossile Conileien (Conifères fossiles), p. 23. A. Senonner : Ueber botanische Abbildungen in Na- turselbstdruck (Sur les figures botaniques obtenues par l'impression natu- relle), p. 35. — Séance du 3 mai. — Docteur K. Fenzl : Ueber Aehrchen- Schuppcn von Cyperus (Sur les écailles de l'épiliet des Cyperus), p. 61. R. V. Heufler : Flora Tirols von Freih. v. Hausmaun (Sur la Flore du Tirol, par M. Hausmann), p. 65. — Séance du 5 juillet. — D'' A. Ker- ner : Erfahrungen ueber die Weinlese (Expériences sur la vendange), p. 85. F. Vucotinovicbde Rreuz : Neue Viola (Nouvelle Violette), p. 91. — Séance du 6 décembre. — F. Bayer de Pesth : Zur Flora von Oesterr. Schlesien (Additions à la flore de la Silésie autrichienne), p. 118. 2" IMÉMOIRES. J. Ortmann. Bemerkungen ueber niederoesterreichische Pflanzen (Re- marques sur quelques plantes de la basse Autriche), p. 9-14. Alois Pokorny. Vorarbeiten zur Kryptogamenflora von Unter-Oester- reich (Prolégomènes d'une flore cryptogamique de la basse Autriche), p. 35-168. Ce grand Mémoire comprend une introduction et deux parties. La première partie, intitulée : Révision de la littérature, est consacrée a une énumération systématique de tous les auteurs qui ont écrit sur les Cryptogames de la basse Autriche. Cette liste ne présente pas moins de 57 numéros, qui, en déduisant les doubles emplois, appartiennent à trente auteurs différents. La seconde partie, qui est naturellement la plus consi- dérable des deux, est intitulée : Enumération systématique des Crypto- games de la basse Autriche mentionnées jusqu'à ce jour par les auteuis. Elle comprend 1,218 numéros, qui correspondent à tout autant d'espèces. .T. -G. Béer. Versuch einer Eintheilung der Bromeliaceen ( Kssai d'une division des Broméliacées), p. 185-188. F. Pluskal. ÎNachtrag zur Phanerogamenflora von Lomnitz (Complément à la flore phanérogamique de Lomnitz), p. 197-200. J.-G. Bekr. Funktion der Luftwurzel der tropischcn Orchidcen (Fonc- ions des racines aériennes des Orchidées tropicahs), p. 211-212. l/l2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAiNCIi. A. Kernek. Beitrag zur KeniUiiiss der Flora des Muehivierlels (Note relative à la flore du Muehlviertel), p. 213-220. H.-W. Reichardt. Verzeichniss aller von Herrn J. Ch. Neumann in lioehmen gesammelten Pflanzen (Liste de toutes les plantes recueillies en Bohême, par J.-Cb. Neumann, dressée d'après son herbier), p. 253-284. Cette liste comprend 853 espèces, dans lesquelles il y a 199 Cryptogames. Gkobo FRAUENFEr.D. Aufzaehiung der Algen der dalmatinischen Rueste (Énumération des Algues des côtes de la Dalmatie), p. 317-350. — N. B. Cette liste a été dressée d'après une collection de M. Vidovich, de Sebeuico, a laquelle l'auteur a joint des matériaux de son propre herbier, et ceux d'une collection formée par M. P. Titius, et qui se trouve dans l'herbier de l'Union. Les genres y sont rangés par lettre alphabétique : ils sont au nombre de 113. AuG. ^EiLRE\cH. Vehev Acoiiitum Stoerkianum, Rcbc. [Suv VAconitunt ^toerkianum, Rcbc), p. 535-540. Slooker's Jo«ii*iial of îîottasBy and Î4ew Garden Miscellaaiy {Journal de botanique de M. Booker et Miscellanées du jardin de Ketv) ; publié par sir William Jackson Ilooker, directeur du jardin royal bota- nique de Kew. Articles originaux publiés en 1854 (suite et fin). John Smith. — Observations on a remarkable Cycadaceous Plant from Port-Natal (Observations sur une Cycadée remarquable de Port-Natal), p. 88-90. W. J. Hooker. — On the Argan-tree of Marocco (Sur l'Argan du Maroc, Argania Sideroxylon), p. 97-107 ; pi. III, IV. M. J. Derkeleij. — Décades of Fungi (Décades de Champignons), p. 127- 143, pi. Vil, Vlll, p. 161-174, 204-212, 225-235. W. H. Harvey. — Short characters of three new Algae from the shores of Ceyion (Caractères succincts de trois nouvelles Algues des côtes de Ccy- lan), p. 143-145, pi. V, VI. W. H. ^arye//. — Notes on the boîany of King George's Sound (Notes sur la botanique de la baie du Roi Georges), p. 180-184. G. Bentham. — Notes on North brazilian Gentianeœ, from the collections of M. Spruce and sir Robert Schomburgk (Notes sur les Gentianées du Bré- sil septentrional, qui se trouvent dans les collections de M. Spruce et de sir Robert Schomburgk), p. 193-204. W. II. Harvcij. — Notes on the botany of Cape Riche (Notes sur la bota- nique du cap Riche, dans l'Australie occidentale), p. 217-219. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 1/j3 G. Bentham. — On thetree supplyingthe Sabicv wood of Cuba (Sur l'arbre qui fournit le bois de Sabicu de Tile de Cuba), p. 2-35-237. C. It. Nesbitt. — Vegetable fibres of tbe Bahamas (Fibres végétales pré- parées dans les iles Babama; lettre adressée à M. W. J, Hooker), p. 237- 2Zi'l. Berthold Seeman. — Revision of the gênera Cresccntiu, Parmeiitiera and Kigelia (Révision des genres Crescenlia, Parmenticra et Kiyelia), p. 269- 277. C. J. Millier. — Extract of a letter dated Patna, october 28, 1853, relating to préparations from Cannabis saliva in India; adressed to 1)'' Hooker (Extrait d'une lettre datée de Patna, 28 octobre 1853, relative aux pré- parations obtenues dans l'Inde du Chanvre cultivé, adressée au D"" Hoo- ker), p. 277-279. ./. D. Hooker. — On some species of Amomum, collected in western tropi- cal Africa by D"" Daniell (Sur quelques espèces A' Amomum recueillies dans l'Afrique tropicale occidentale, par le docteur Daniel!), p. 289-297. G. Bentham. — On the nordth Brazilian Euphorbiacese in the collections of M. Spruce (Sur les Euphorbiacées du Brésil septentrional qui se trouvent dans les collections de M. Spruce), p. 321-333, 363-377. Bichard Spruce. — Extract of a letter relating to vegetable oils, etc., dated San Carlos del Rio Negro, Venezuela, 19 th. march, \S5U (Extrait d'une lettre relative à des huiles végétales, etc., datée de San Carlos, du Rio Negro, Venezuela), p. 333-337. G. Bentham. — On Henriquezia verticillata, Spruce; a new genus oï Bi- gnoniacea;, from the Rio Negro, in North Brazil ;Sur V Henriquezia ver- ticillata, Spruce, nouveau genre de Bignoniacées, du Rio Negro, dans le Brésil septentrional), p. 337-339. John Macgillivray. — Letter from, dated Sydney, march 3rd, 1854 (Lettre datée de Sydney, 3 mars 1854), p. 353-363. J. D. Hooker et T. Thomson. — On Maddenia and Diplarche, new gênera of Himalayan plants (Sur \q Maddenia et le Diplatrhe, nouveaux genres de plantes de l'Himalaya), p. 380. Berthold Seemann. — Note on the gênera Streptostigma, Regel, and Strep- lostigrna, Thwaites (Note sur les genres Streptostigma, Regel, et Strcp- tostigma, Thwaites), p. 384. Flora oiler allj8:eiikeiiie B)otani!§cl»e Zeittin;^ , herausgegeben von der Kœnigl. bayer, botanischen Gesellscliaft zu Regensburg {Flora, ou Journal botanique général, publié par la Société royale bavaroise de lllll SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. botanique, siégeant à Ratisbonne). 12* année, 1" et 2'= tomes de la nou- velle série, ou 33* année et 1*'' et 2* tomes de la série entière. Articles originaux publiés en 185i (suite). Wimmer. — Zwei neue Arten ans der Flora der Schweiz (Deux nouvelles espèces appartenant à la flore de la Suisse : Carex Laggeri, Salix Laggeri), p. 161-162. Th. Guembel. — Beitrag zur Moosflora des bayerischen Waldes (Addition "à la flore bryologique de la Forêt bavaroise), p. 179-183. Krempelhuber . — Lichenologisciie Beobachtuugen auf einer Wanderung durch den bayeriscben Wald (Observations lichénologiques faites pen- dant une excursion dans la Forêt bavaroise), p. 193-202, 209-223. F. Schultz, de Weissenburg. — Drei Bastardarten aus der Gattung Mentha (Trois by brides du genre i)/en^//a), p. 225-227. Guembel. — Die Wurzelblaetter von Hanunculus Flammula, durcb das Mikroskop entdeckt (Les feuilles radicales du Banunciilus Flammula découvertes à l'aide du microscope), p. 228-230. Eisenbarth. — Ueber die Vegetationsverbaeltnisse der noerdiichen Umgebung von Muencbeu, zwiscben der Amber und Isar (Sur la végétation des environs de Municb, au nord, entre l'Amber et llsar), p. 2Zil-255. W. Hofmeister. — Ueber die BefruclituDg der Farrnkraeuter (Sur la fécondation des Fougères), p. 257-259. C. H. Schultz Bipont. — Zollingeria, eine neue Gattung der Artemisieen [Zollingeria, nouveau genre d'Artémisiées), p. 273-275. Joh. Heiiffel. — Ueber einige verwechselte Arten der Flora Ungarns (Sur quelques espèces méconnues de la flore de Hongrie). 1. Saxifraga Flitt- neri, Heuff. 2. Oenanthe banatica, Heuff. 3. Symphyandra Wanneri, Heuff. — P. 289-293. K... — Die licbenologischen Scbriften der Herrn Prof. Massalongo zu Verona (Sur les écrits licbénologiques du professeur Massalongo, de Vérone), p. 305-320. Sendter. — Die Suedbayerischen Hieracien (Les Hieracium de la Bavière méridionale), p. 321-335, 337-3/i6, 353-365. Leybold. — Ranunculus minutas und Artemisia norica in den oestlichen Centralalpen [Ranunculus minutus et Artemisia norica dans l'est des Alpes centrales), p. 369-370. Paris, — Iiii|>rirnerie de L. Martinet, rue .Mignon, i. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SËANCK DU 0 MARS 1855. PRÉSIDENCE DE JI. DECAISSE. 31. de Scliœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 23 février, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. Mackenna (Benjamin-Vicunna), du Chili, actuellement à Paris, rue Madame, hO, présenté par MiAl. Bureau et Viaud- Grandmarais. M. le Président annonce, en outre, cinq nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 1" ParM3I. Puel et ftlaille : Cotaloguede Vherhierde Syrie, publié par AI\f. J. Blanche et C. Gail- iardot, fascicule 2. 2» De la part de 31. Vital Bavoux : Notice sur quelques plantes du département du Doubs. 3° En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, février et mars 1855, deux numéros. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : NOTE SLT. FN MODE DE MULTIPLICATION DU COSVÛLVULUS SEPWM, L., pnr M. I>.tSjtT. Moissac, 24 février 1855. Si l'on voulait étudier les végétaux au point de vue seulement de leurs modes de reproduction, on pourrait en faire trois catégories : T. H. 11 illQ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La première comprendrait ceux qui se reproduisent exclusivement au moyen de germes ; La seconde, ceux dont les germes avortent normalement et qui ne se re- produisent que par division ; Enfin, dans la troisième, viendraient se ranger toutes les espèces dont la reproduction a lieu tout à la fois par germes et par division. Dans cette dernière catégorie rentrerait le Convolvulus sepium, L., d'après une observation que j'ai faite cette année et que je crois nouvelle. Si elle est déjà consignée dans les archives de la science, ces lignes auront peu d'intérêt, sans doute, mais elles prouveront du moins que celui qui les a tracées tient à honneur de concourir à l'œuvre entreprise par les bota- nistes fiançais. La tiwe du Liseron des haies, comme celle d'une foule d'autres plantes, est souterraine. Vers le milieu du printemps, les bourgeons qu'elle a pro- duits l'année précédente prennent de l'accroissement et se développent en rameaux aériens. Ces rameaux sont de deux sortes : les uns s'enroulent sur les végétaux voisins et se couvrent, en été, de fleurs et de fruits ; les autres restent couchés sur le sol et ne portent que des feuilles; on les dirait frap- pés de stérilité. Cependant, il n'en est point ainsi : lorsque, après les pre- mières pluies du mois de septembre, ou observe un de ces rameaux, on remarque que son extrémité supérieure s'est courbée vers la terre et y a pénétré a une profondeur de 1 à 3 centimètres. Bientôt le bour- geon qui le termine semble se dédoubler, et deux nouveaux rameaux se développent presque parallèlement. Ces rameaux souterrains sont plus épais que celui qu'ils terminent ; ils sont d'une couleur blanchâtre et d'une con- sistance charnue ; leurs articulations sont très marquées ; elles portent de très petites feuilles blanchâtres et charnues, de la même forme que les feuilles aériennes, et, à l'aisselle de chacune d'elles, se voit un bourgeon plus ou moins bien formé, mais parfaitement distinct. Vers le mois d'octobre, ces rameaux ont de 8 a 10 centimètres de lon- llongées tout à fait analogues à celles de l'épiderme de l'axe. Cet (1) La des plus riches de l'Ailemagne, Therhicr de M. Soiulor renferme entre autres une des colleclions les plus complètes qui existent de Pimmcnse série végé- tale qui a été rapportée du cap de Bonne-Espérance par M. Drège. 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. appendice est creux à l'intérieur, tandis que l'axe est solide. Dans plusieurs espèces {Holcus lanatus, Holcus annuus), la fleur en état de maturité, se détachant de l'axe, reste souvent fixée par un petit filet transparent à l'ex- trémité recourbée de l'éperon. Cette circonstance a fait croire à M. Baiansa qu'il y avait ici deux axes soudés, dont le plus fort appartenait à une fleur qui, normalement, devait toujours avorter. Mes recherches, fréquemment réitérées et exécutées avec le plus grand soin, m'ont persuadé que cela n'est pas le cas, et que cette adhérence par le petit filet est simplement un effet de la structure des couches corticales de l'axe et de l'éperon son appendice. On verra, d'ailleurs, que cette hypothèse du dédoublement de l'axe n'est nullement appuyée par la fleur supplémentaire de Y Holcus setiger, dont je vais donner une description détaillée. Tels sont les faits généraux de la structure florale dans le genre Holcus; quant à V Holcus setiger, en particulier, c'est une plante annuelle, cespi- teuse, fournissant plusieurs chaumes grêles, dressés, variant de 13 à 50 cen- timètres de longueur et velus au-dessous de leurs nœuds. Feuilles molle- ment velues-pubescentes. Gaines allongées, les supérieures un peu renflées, velues comme les feuilles. Ligule membraneuse, tronquée, ciliée-dentée. Panicule contractée à rameaux pubeseents. Kpillets pédicellés, ovoïdes, comprimés, contenant normalement deux fleurs. Glumes presque égales, pubescentes, l'inférieure oblongue, uninerviée, aiguë-allongée, la supérieure plus large, ovoide, trinerviée, prolongée en une longue arête qui dépasse quelquefois le double de la longueur de l'épillet. Fleurs dépassées par leurs glumes. L'inférieure hermaphrodite, pédonculée , mutique^ la su- périeure mâle, beaucoup plus petite que l'autre, portant une arête ge- nouillée, un peu rude au-dessous de son sommet. La première a deux paillettes; l'inférieure ovoïde, un peu carénée, quinquénerviée, lisse; la supérieure binerviée, bicarénée , à carènes ciliées, le sommet denticulé. Squamules deux, lancéolées ; étamines trois; anthères linéaires ; ovaire glo- buleux; stigmates terminaux, sessiles, plumeux. Caryopse oblong, com- primé, lisse. La fleur supérieure reste très rudimentaire et se montre souvent réduite aux deux paillettes, dont l'inférieure est munie d'une arête dorsale. Après cette description de la plante normale, il me reste à dire quelques mots sur l'épillet à trois fleurs. Cette troisième fleur se trouve dans l'aisselle de la glume supérieure, sa paillette inférieure qui regarde celte même glume (sa feuille-mère), qui tourne par conséquent le dos à l'axe de l'épillet, est membraneuse, ciliolée vers son sommet, binerviée et bicarénée, à carènes ciliées. La paillette supérieure membraneuse carénée, uninerviée, squa- mules nulles. Deux étamines, qui sont placées des deux côtés de l'ovaire stérile, ovoïde, à deux stigmates plumeux. Celte fleur a donc une organisa- tion tout à fait différente des fleurs des Graminées connues jusqu'ici. Il y a plusieurs genres {Anthoxanthwn, /ieynaudia, Phalaris) qui présentent la SÉANCE DU 23 MARS 1855. 175 paillette supcrieure uniiierviée, mais la paillette inférieure binerviée et les étaraiues, qui sont au nombre de deux, forment un singulier contraste avec les fleurs normales de notre plante et de la plupart des Graminées. La 1. Un èp'MrUrittwc d'IIolcus setiger. 2. Le nii'mo (■iiiHi'l ilnnt on a ôlé les ghinies : a. le nuliineiit de la glume inférieure; 6. celui ile la gliiuio supérieure. La tk-ur supplémentaire se trouve dans l'aisselle de la glume supérieure. 3. Le diagramme de l'épillet. La fleur supplcmentairo n'a que deux étamines. 4. La fleur supplémentaire ouverte, 5. La paillette supérieure uninerviée de celte fleur. G. La paillette inférieure Ijincrviéc. fleur normale en état de maturité reste aussi fixée au sommet recourbé de l'éperon ; la llcur supplémentaire, cependant, a son propre pédoncule très 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. court, en effet, mais parfaitement perceptible, qui ne peut pas, d'ailleurs, être confondu avec le pédoncule de la fleur fertile, qui est bien plus long. Comment expliquer le phénomène delà fleur supplémentaire? Sa paillette inférieure me parait être la préfeuille d'un rameau floral naissant à l'aisselle de la giume supérieure ; ce rameau ne porte qu'une seule feuille repré- sentée par une paillette uninerviée et se termine par la fleur imparfaite, composée de deux étamines et de l'ovaire stérile. Comparée à la fleur fer- tile normale de l'épillet, la glume supérieure jouerait ici le rôle de la paillette inférieure, et la paillette binerviée correspondrait à la paillette supérieure de la fleur normale. La paillette supérieure de la fleur anomale serait, pour ainsi dire, un organe surnuméraire, puisque normalement le rameau floral ne porte que sa préfeuille, car il ne me parait pas probable que cette pail- lette uninerviée soit le produit de la soudure de deux squamules, à cause de sa nervure médiane et de sa grandeur. M. Cosson demande à 31. Grœnland s'il ne serait pas disposé à con- sidérer l'éperon situé à la base de l'axe qui supporte la première fleur des Holcus, comme un prolongement celluleux du callus. Cet éperon a paru à M. Cosson, dans toutes les espèces qu'il a été à même d'examiner, se continuer directement avec cette partie de la glu- melle inférieure. 31. Grœnland ne se prononce pas d'une manière absolue à cet égard. Il faudrait pour cela avoir suivi le développement complet de la plante. Le tissu de l'appendice ne difl'ère pas de l'épiderme de l'axe. 31. Weddell demande à 31. Cosson comment il explique la décur- renco du callus. 31. Cosson répond que l'éperon est exclusivement celluleux et n'est qu'une décurrence de l'épiderme de l'extrémité inférieure du callus. 31. Gay ajoute que le fait de V Holcus setiger étant isolé, la décou- verte en appartient sans conteste à 31. Grœnland. 31. le comte Jaubert donne lecture d'un 3Iémoire intitulé : Sur ren- seignement de la Botanique. 31. Cosson donne lecture à la Société d'une lettre adressée par M. le docteur Reboud à 31. Durieu de 3Iaisonneuve sur les récoltes botaniques qu'il a faites pendant l'expédition de Tuggurt (1). (1) L'extrait de ceUe lettre sera publié dans le compte rendu de la séance du 13 avril, pour être annexé à une communication de M. Cosson sui' les plantes re- tueillies par M. Rebond dans son voyage. SÉANCE hv 23 MAi'.s 1855. i77 M. LaboLirel fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN CARACTÈRE DIFFÉRENTIEL POUR SERVIR A L'ÉTUHE DE LA FAMILLE DES CACTÉES, par M. J. LABOrREl". Jusqu'à ce jour, les i';u'i'Ctères spécifiques adoptés pouf différencier les espèces de Cactées les unes des autres dans un même genre, ont été tirés du nombre des côtes, de leur forme, du nombre, de l'inserlion et delà couleur des aiguillons. Je me suis proposé, dans celte note, d'examiner à un point de vue nouveau le caractère relatif au nombre, des aiguillons, etspécialeraent celui qui est relatif à leur mode d'insertion. On a remarqué que, dans V Echinopsis formosa, l'évolution de l'aréole est continue; qu'après avoir été déplacée du sommet de la plante par les aréoles nouvelles elle continue à végéter et montre pendant longtemps de nouveaux aiguillons. Dans un article de V AUgemeine Gartenzeituncj deMIM. Otto et Dietricb, de l'année 1853, M. Poselger fait remarquer que « dans les plaines arides, ') exposées au soleil, où il tombe peu de pluie, la tige de ces plantes se rata- » tiue, le nombre et la longueur des aiguillons augmentent singulièrement. » Plus loin il ajoute que le nombre des côtes varie également. Les faits que je viens de citer se produisent sur un grand nombre de plantes, particulièrement sur ([uelques Echinucactus des sections Stenogoni et Gibbusi, sur la plupart des Echinopsis, Cereits, Opuntia et Peirescia. J'ai remarque que, sur un grand nombre de plantes, l'évolution de l'aréole s'opère d'un seul coup, c'est-à-dire que tous les aiguillons apparaissent simultanément comme des petites pointes qui percent le duvet qui garnit les aréoles, bien que les aiguillons infériiurs atteignent leur entier déve- loppement avant les autres. Cette simultanéité dans l'apparition et cette inégalité dans la durée du développement se remarquent particulièrement sur les plantes du genre Mamillaria. i Sur d'autres plantes, celles des genres Echinopsis, Cereus^ Opuntia et Peirescia, dans les groupes cités du genre Echinocactus, l'évolution de l'aréole présente plusieurs périodes. Un certain nombre de points annoncent la premièi-e apparition des aiguillons; pendant qu'ils se développent ou après leur développement, une seconde série de points se montre , et de même, après l'apparition de cette série, il s'en présente successivement une troisième, une quatrième, etc. Sur certaines plantes, j'ai remarqué jusqu'à sept stratmn qui se sont montrés successivement. En un mot, il est constant pour moi que ces plantes présentent, les unes des aréoles à slmftim uni(|ue dont les parties se développent simultanément et avec plus ou moins de rapidité; que d'autres prc'sentent des stmtuni successifs, dont les parties se développent aussi sinuiltanéaient et avec plus T. II. 13 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. OU moins de rapidité. Ces stratum se présentent les uns après les autres, soit avant que le dernier ait atteint son entier développement, soit après. Les faits relatifs au dédoublement ou à l'avortement de quelques aiguil- lons me paraissent anormaux et peuvent toujours être appréciés par la loi de compensation. Ces diverses observations montrent la difficulté d'apprécier le nombre des aiguillons, et l'insuffisance delà connaissance du nombre des aiguillons d'un stratum, comme caractère différentiel : car en prenant ce nombre il arrivera que deux aréoles d'un même sujet seront différenciés, qu'une mère et la gemme qu'elle a produite constitueront deux espèces distinctes diffé- renciées par les nombres divers de leurs aiguillons. Afin de sortir de ces complications, j'ai cherché s'il existe un caractère auquel on puisse reconnaître que l'évolution est terminée, que l'aréole ne donnera plus d'aiguillons. Pour cel.'i j'ai étudié un très grand nombre de plantes dont les têtes avaient été coupées afin d'obtenir des gemmes pour la multiplication. J'ai observé que l'aréole donne une gemme; quelquefois simultanément deux, mais jamais deux successivement ; que la plante mourait ou donnait une nouvelle tige partant d'une aréole voisine du collet ou du prolongement d'un des faisceaux tronqués de la base médullaire, sans qu'une aréole pût devenir prolifère une seconde fois. Les gemmes se présentent assez indistinctement sur les aréoles qui ont montré partie ou totalité de leurs aiguillons; mais une fols la gemme formée, le nombre des aiguillons n'a jamais varié. Les mêmes circonstances se sont présentées pour les fleurs et pour les gemmes produites sur les plantes normales. J'en conclus que le développement d'une gemmp ou d'une fleur arrête l'évolution de l'aréole; mais on ne peut en conclure qu'elles indiquent la fin de son évolution, puisque ces développements se produisent sur des aréoles présentant des nombres inégaux d'aiguillons. Kn comparant des aréoles florifères et des aréoles qui étaient station- naires depuis longtemps, le fait le plus caractéristique, quanta la limite de l'évolution de l'aréole, se trouve dans la symétrie ; ainsi une de nos plantes les plus remarquables, Eddnocactus Monvilli, montre bien cet état sta- tionnaire quand l'insertion des aiguillons supérieurs et inférieurs est symétrique. Un fait que je noierai ici en passant, parce qu'il est en dehors de ceux observés, c'est une insertion florale intra-apicillaire sur deux espèces. Une autre circonstance qui peut aider dans beaucoup de cas, c'est l'alté- ration dans la force et la forme des aiguillons qui terminent l'aréole; géné- ralement, ils s'aplanissent et présentent leur face plane vers le centre de l'aréole. SÉANCE DU 23 MARS 1855. 179 N'ayant pas de caiacteies absolus pour lixer la limite de l'évolution des aréoles, J'ai cherche si dans rinsertion et le nombre des aiguillons qui com- posent une aréole il existe certaines lois qui permettent d'arriver au même but par des observations indirectes. J'ai choisi des plantes qui, dans un état normal, donnaient des gemmes, et j'ai comparé entre elles les aréoles de ces gemmes avec les aréoles nou- velles et anciennes de la plante-mère. J'ai toujours trouvé sans exceptions, sauf les cas de lésions manifestes, que le premier stratum se présente toujours identiquement le même pour le nombre et l'insertion des aiguillons ; Que les stratum de mêmes rangs sont également identiques; mais que, pour ceux-ci, les circonstances extérieures dont l'influence ne se faisait pas sentir dans le premier stratum, ont une influence qui parfois vient altérer cette parfaite identité. Les altérations se manifestent par de légers déplacements d'insertion qui le plus souvent, bien que appréciables, permettent de reconnaître l'insertion régulière par des avortements et des dédoublements d'aiguillons, qui, en tenant compte de la loi de compensation, permettent encore de retrouver la loi d'évolution, bien que entraînant à des erreurs quand on étudie isolément une seule aréole. Enfin, J'ai observé que les stratum qui terminaient l'aréole présentent presque toujours une symétrie d'insertion avec le premier stratum, quoique les aiguillons qui les composent présentent des dilférences remarquables quant à la forme, la force et la coloration. Si l'on marque sur un plan, à l'aide de points, les insertions des aiguil- lons des divers stratum, on observe qu'ils se reproduisent suivant certaines lois de périodicité; tantôt c'est le second stratum qui se reproduit plusieurs fois entre le premier et le dernier; tantôt la période se compose de deux, de trois stratum; tantôt enfin, quand le nombre de stratum est impair, le stratum du milieu est seul différent des autres. Jusqu'ici, j'ai observé régularité et uniformité dans la loi de stratification pour des espèces identiques, et, ce qui devait être, similitude, pour les plantes qui, par les autres caractères, se rapprochent les unes des autres. En combihant ensemble les points qui, en allant de la circonférence au centre, occupent le même rang, j'ai reconnu : 1" Que dans les aréoles a évolution instantanée, les aiguillons forment des verticilles circulaires et concentriques, les nombres d'aiguillons variant d'un verticille à l'autre, leur force ou leur longueur suivant une loi inverse; 2° Que, dans les aréoles à évolution prolongée, celles qui paraissent avoir terminé leur évolution présentent également des séries enveloppantes figu- rées par des courbes fermées semblables et concentriques. Celles qui ne paraissent pas avoir terminé leur évolution jprésentent bien des courbes ISO SOCIÉTÉ nOTANIttlF. DE FRANCK. seniblabU's et concentriques, mais ces courbes ne sont pas fermées, ou bien quelques-unes seulement le sont. Il résulte de la comparaison de ces vertlcilles concentriques: inégalité dans les nombres d'aiguillons qui les composent, et aussi un fait qui me semble important pour la différenciation des espèces; c'est que, si l'évolution de l'aréole n'est pas illimitée, comme la symétrie, l'état d'inertie absolue des plus anciennes, semblent le montrer, l'identification des espèces n'exigera plus le développement total de l'aréole, mais s'obtiendra par la compa- raison des stratum. L'identité de ces stratum permettra le plus souvent de déterminer les plantes qui n'auraient montré que les premiers aiguillons avec d'autres qui les auraient tous montrés, si d'autre part il y a concordance entre les autres caractères. Le nombre total des stratum. pourra se déduire le plus souvent de l'obser- vation des premières, sauf le cas où, le verticille le plus intérieur étant linéaire, on n'a pas pu déterminer le nombre d'aiguillons dont il se compose. Telles sont les conséquences auxquelles j'ai été conduit par ces observa- lions. Je viens d'observer et d'étudier un très grand nombre de plantes que M. le capitaine Cels a recueillies sur les iles Torva, Leones et les côtes de la Patagonie (1). L'étude de ces plantes a complètement confirmé les conséquences que je viens d'exposer. Pour des plantes qui nous arrivent après une longue traversée, dont les aiguillons sont cassés ou mutilés, l'observation de ces lois est souvent diffi- cile; on risque souvent de s'égarer quand ou ne tient pas compte de la com- pensation et de la symétrie. .l'ai pensé que cette étude pouvait présenter quelque intérêt pour les botaniste:;; je désire qu'elle détermine de nouvelles observations qui man- quent, et à défaut desquelles la caraclérisation des espèces et leur classifi- cation restent indécises et presque inabordables. M. Decaisne prie 31. Labouret d'ajouter quelques détails sur le mode (le développement des aréoles. Ces aréoles ne seraient-elles pas des rameaux déprimés, et les aiguillons ne représenteraient-ils pas des feuilles comme dans les Grossulariées ? M. Labouret répond que le développement des aiguillons a lieu successivement. Dans un Cereus, par exemple, il se montre d'abord quelques points qui forment une première série d'aiguillons, puis se développent l'une après lautre de nouvelles séries d'aiguillons qui constituent autant de stralum. M, Labouret ne pense pas que l'aréole (1) ha degrés de l.itilnde sud : le Uierniomètre y descend i"i — Zi" en hiver; il y neiiîe. SÉAACE UL 23 MAUS 1855. 181 soit un rameau déprimé. Ce serait plutôt l'aisselle d'une feuille, et les mamelons des Mamillaria, comme les côtes des Melocactus, se- raient les supports des feuilles. Ces feuilles s'atrophient ou ne se développent pas le plus souvent. Dans de jeunes gemmes de Mamil- laria, chez lesquels la végétation était très active, il a vu, sur le ma- melon de forme conique et portant déjà des aiguillons, une petite écaille plane et triangulaire qui disparaissait en peu de temps. M. Lahouret est convaincu que dans les Mamillaria, Cereus, Echi- nocactiis, Echinopsis et autres Cactées considérées comme dépour- vues de feuilles, il y a de petites feuilles réelles qui s'atrophient et tombent rapidement. Les fleurs se développent sur les aréoles, qui sont les vrais nœuds vitaux. Le bouton lloral peut se transformer en rameau, mais jamais l'aréole ne se transforme ainsi. Quant au nombre des aiguillons, il peut être considérable, et, sous ce rapport, l'évo- lution de l'aréole est en quelque sorte illimitée. Dans une espèce rapportée par M. le capitaine Cels et qui porte son nom, il v a plus de quarante aiguillons à chaque aréole. Mais les verticilles sont sou- vent incomplets et ne se ferment pas, ce qui semble démontrer qu'on ne peut considérer l'ensemble des aiguillons d'une aréole comme un rameau déprimé. M. Cosson présente à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE GENRE HOHENACKERI.i , par M. K. COS!!iO\ (1). Le ^eme Hohenackeria nous ayant offert en Algérie une espèce nouvelle des mieux caractérisées, le H. polyodon, nous croyons devoir donner les descriptions comparatives de notre plante et du H. bupleurifolia, en les faisant précéder de l'exposition des caractères du genre Holienackeria qui doivent être notablement modifiés. HOHENACKEIUA Hscli. et Mey. HohenackeriaFisch. et Mey. I.nd. II. hort. Petrop. (1835) 38. Cesati in Linnœa, XI, 323, t. 7. Hohenack. Enmi. pi. Talijsck in Bull. suc. imp. Mosc. VI, 90. Meisner Gen. pL Ul et 358. Endiicli. Gcn. pi. n. ^389. Ledeb. FI. Ross. II, 2^0. J. f.ay, Enjmj. hept. in Ann. se. nnt. sér. :\ (mart. 1848), IX, 154, et ap. Coss. PL crit. 164. Flores sessiles hermaphrodilique omnes, apice caulis in reccptaculum di- (1) Cette noie est extraite d'un article plus ('U'ikIii qiù sera publié prochaine- ment dans les Annales des sciences naturelles, avec deux planches représentant les deux espèces du genre Hnhenackeria c\ leurs détails d'analyse. 182 SOCIÉTÉ BOTAISIQUE DE FRANCE. latato et iu didiotomiis agiiiegato-capitati, involucro plane destituti, pa- leisque nullis iuterstincti , capitulis sessililnis. Calycis limbus 5-dentatus, dentisunius vel etalterius abortu inœqualiter /i-3-dentatus, vel dentibus fere ad basim bifidis sub-10-dentatus, dentibus subulatis, patentibiis, demum subspinescentibns. Petala albo-virentia, subovato-oblonga cum lacinula in- flexa. Fi lamenta brevissima. Styli brevissimi, diveigentes. Stylopodia co- lïica, stipite columnari longiiisculo vel breviusculo suffulta. Fructiis gla- ber vel pubescens, tetragono-pyiiformis vel ovatus, sua sponfe vix bipar- tibilis, apice limbo calycino sessill vel in collum coluranare contracto coronatus ; meiicaipia convexa vel superne gibba, ad commissuram plana, suberoso-corticata cortice crassissimo vel crassiusculo, jugis primariis 5 sequalibus obtusis solidis crassiusculis, ad apicem distinctis vel in parle su- periore demum gibboso-incrassatis vix distinctis, jugis secmidariis nullis, valleculis plane evittatis; commissura univiltata. Caipopborum obsoletum, mericarpiis adnatum. Semen nisi ad latus interius pericarpio adnatum, 5-angulatum, angulis obtusis in mericarpii juga penetrantibus. Planfse. annuœ, glabenimœ, pumilœ, ssepe conglobatee. Caulis quasi nul- lus, capitulo terminatus ; rami 2 vel plures infra capitulum centrale, abbre- viati simplices, vel longiusculi semel , bis vel ter dichotomi, in quaque dichotomia capitulum sessile gerentes, erecto-subdiCfusi. Folia Bupleuri, numerosa, indivisa (phyliodia) margine serrulato-scabrida, liueari-lanceo- lata, trinervia nervis parallelis, infenie angustata, ima basi dilatata et capi- tula quasi involucrantia, inferiora et ramealia subeequilonga, ratione plan- tulee longiuscula ramos longe superantia, caulina opposita. Flores apice caulis et in dichotomiis sessiles aggregato-capitati, plane exinvolucrati, pa- leis uullis interstincti, capitulis sessilibus. Sect. I. Ackeria. — Calycis limbus 5-dentatus abortu ssepius insequaliter S-^-dentatus , in fructu infra dentés in collura columnare contractus. Stylopodia stipite columnari longiusculo suffulta. Fructus glaberrimus, tetragono-pyriformis, cortice suberoso crassissimo, jugis demum superne gibboso-incrassatis vix distinctis. 1. HoHENACKERiA BUPLEORiFOLiA Fisch. et Mcy. loc. Cit. 39. Cesati loc. cit. Hohenack. loc. cit. Ledeb. loc. cit. J. Gay loc. cit., et in Coss. loc. ci{. I6/4. — Valerianella exscapa Steven in Mém. soc. nat. Mosc. III, 251. DC, Prodr. IV, 625. — Fedia exscapa Rœm. et Schult. Syst. veg. I, 366. — F. acaulis Stev. in Mém. soc. nat. Mosc. \, 354. M. Bieb. FI. Taur.- Cauc. III, 35. Planta ramisssepius abbreviatis conglobata, rarissime ramislongiusculis; foliis basi late vagii)at)-dilatatis, mîugine membranaceo-subscariosis, infe- rioribus sœpius persistenlibus. ®. Maio-Julio. In Hispania aiistrali , in pascuis apricis regionis montana- inferioris SÉANCE DU 23 MARS 1855. 183 montis Sierra de Baza prope Baza regni Granatensis oppidum (Bourgeau). In Algeriœ orientalis, mediœ et occidentalis plauitiebus excelsis, rarius ia regione moiitana inferiore, in giareosis et in terra mobili, saepissime inter segeîes, ad 700-1300 nietr. : in Numidia, Batna ! (Balança pi. Alger, exsicc. n. 882), Timegad!, m montibus Aurasiis infra Haïdous! ; intev Boghar et Laghouat ^vope BJel fa (Reboad); supra Saida ex. gr. in locis Timetlas! (Balansa pi. Alger, exsicc. n. 478), Sfid! et Tafraoua dictis; prope Géry- ville (El Biod) (Segretain). In provinciis Caucasicis : in arvis sabulosis inter urbem Elisabethpol el coloniam Helenendorfvavix, copiosa prope muros urbis Elisabethpol [Gandsha) circumdantes (Steven ioc. cit., Hobenack. pi. Iber. exsicc. un. it. 1838-Zi2). Sect. II. Keracia. — Calycis limbus dentibus fere ad basim bifidis sub-10-dentatus, in fructu sessilis. Stylopodia stipite breviusculo sut'fulta. Fructus pubescens, ovatus, cortice suberoso crassiusculo, jugis superne haud incrassatis ad apicem distinctis. 2. HoHENACKEBiA poLYODON Coss. et DR. ap. Balansa pi. Alger, exsicc, (1853) n. 883. Planta evidentius dichotoma ramis longiusculis, rarius conglobata; foliis basi vaginato-subdilatatis, margiue auguste membrauaceo-subscariosis, iute- rioribus subantbesi sœpius evanidis. ®. iMaio-Julio, In Algeriae plauitiebus excelsis, rarius in regione moutaua inferiore, iu glareosis et in terra mobili, sœpissime inter segetes H. bupleurifoliœ socia, ad 800-1300 metr.; iniNumidiaad Chott-MsourU, Oum-el-Asnaml, Batna!, Timegad!^ in montibus Aurasiis inh'a Haïdous!, Iùow\ les Tamarins!; inter Boghar et Laghouat prope Djelfa (Rtboud). M. Germain de Saint-Pierre présente k la Société la communica- tion suivante : INDIVIDUALITÉ DES FEUILLES : FEUILLES GEMMIPAP.es CHEZ h'ALLIUM MAGICUM ET CHEZ LES .1. Sl'U.EROCEl'Il.UJM ET MULTIFLORUM {\), par M. E. CJEKMAIX DE SAIlV'T-PIERIiîE. J'ai été conduit à admettre qu'un végétal est un individu collectif, dont chaque feuille est un individu simple ou élémentaire, par l'observation de certains actes de la vie végétale, en première ligne desquels je place les suivants : 1" Une plante phanérogame peut être constituée pendant la première (1) Les bulles-mères de VAlHum Scorodoprasum, de l'yJ. rotundum et de VAro- seum, présenlt'nt des bulbilles pédiceilés analogues à ceux des A. sphœrocepha- lum cl multiflornin. ISA SUCIÉTii BOTAiNlQH: UE FHArSCE. période de son exitilence par une seule feuille. Ce cas m'a paru être celui de la plupart, sinon de toutes les plantes nionocotylées, et d'un certain nombre de plantes dicotylées , sur lesquelles je reviendrai plus tard. Cette feuille unique, qui constitue, à cette époque, toute la plante, émet à sa face antérieure un bourgeon désigné sous le nom de gemmule, et sepro- longe à sa base en un organe descendant qui est la radicule. J'ai exposé le mode de germination des espèces du genre Tulipa dont la plantule est, pendant une première période, une feuille sans gemmule, et chez laquelle la gemmule se développe dans un appendice de la feuille, appendice qui ne se manifeste que pendant une seconde période de végétation. 2" Chez certaines plantes monocotylées adultes , il se produit des feuilles qui présentent le caractère regardé comme le plus distinctif des tiges, caractère qui consiste dans la production d'un bourgeon; non pas un de ces bourgeons dits adventifs que l'on peut faire naitre presque à vo- lonté sur toutes les parties d'un grand nombre de végétaux, mais un bour- geon dont le lieu d'insertion est déterminé. Cette insertion est située à la partie moyenne de la face interne de la feuille et au niveau ou au-dessus du niveau du point de démarcation, souvent peu tranché, qui sépare le pétiole (ou la gaine) du limbe, .le ne m'occuperai, dans cette notice, que des feuilles gemmipares qui m'ont été présentées par certaines espèces du genre Allium. Chez l'une de ces plantes, la feuille-rameau ou feuille gemmipare fait partie de la spirale des feuilles d'un bulbe dont les autres feuilles sont de forme normale. — Chez plusieurs autres espèces, la feuille-rameau ou feuille gemmipare, ou rameau-feuille, occupe la place du bourgeon ou jeune bulbe axillaire, qui nait ou peut naître à i'aisselle de chacune des feuilles ou tuniques d'un bulbe. En 1851, mou ami M. de Schœnefeld reçut, dans un envoi de plantes méridionales, un individu desséché et comprimé de V Allium magicum (1) (1) Le nom spécifique magicum, imposé à celte plante par Linné, fait allusion à sa bizarre confornialion. L'.-l. magicum est caractérisé dans le Systema de Linné (édlt. de Murray) par la diagnose suivante : A. caule planifolio umbellifero, ra- mulo bulbifero, staminibus simplicibits (celle espèce est placée dans la seclion à ombelles capsulifères el à feuilles caulinaires planes). Le caractère rainulo bulbi- fero prouve qu"ii s'agit bien de notre plante; Texpression de ramuîus appliquée à la feuille gemmipare montre que pour le prince des botanistes, comme pour moi- même, cette feuille participe à la nature du rameau. La liampc est susceptible d'èlre capsulifcre ou bulhifère : Linné Ta vue caj)sulirère, je Tai vue bulhifère. Linné décrit comme espèce distincte (et dans une autre seclion : feuilles radicales, tige nue) VA. nigrum. Cliez VA. magicum, que j'ai sous les yeux, la hampe est, en effet, grêle et plus courte que les feuilles; chez VA, ninruin type, la liami)e e.st vigoureuse et dépasse longuement les feuilles. SKAiNCIi DU 23 MAKb J8ô5. 185 (plante considérée comme mie forme anomale de l'A. nigrum). M. deScliœ- nefeld remaïqua que les jeunes bulbes de l'ombelle bulbifère avaient peu souffert de la compression et avaient conservé de la vitalité, et il voulut bien me confier l'échantillon pour en faire l'étude, et en cultiver les bul- billes. Lu communication de cette plante intéressante ne pouvait m'ètre faite plus à propos: en effet, VAllium niagicum , comme la plupart des plantes à bulbe volumineux, est assez incomplètement représenté dans les collections, et désirant vivement en étudier la structui'e, à l'occasion de mes recherches sur les tiges souterraines, j'avais vainement tenté de le rencon- trer dans les départements méridionaux où il est indiqué. Malheureuse- ment, une grande partie du bulbe-mère avait él;é enlevée par le préparateur, pour faciliter la dessiccation de la plante. IMalgré cette mutilation, j'ai cru, dans le bulbe que j'avais sous les yeux, reconnaître la structure suivante : 1» plusieurs tuniques externes dont le limbe était nul ou détruit; 'i° deux tuniques internes a limbe foliacé très ample et continuant la spirale com- mencée par les feuilles réduites à des tuniques; 3° enfm, la feuille gemmi- pare sur laquelle je désire appeler l'attention. La base de cette dernière feuille constituait une tunique fermée, analogue aux tuniques des feuilles précédentes (1). Elle se prolongeait en une longue et large gaine foliacée à bords libres et se terminait en une partie limbaire très courte et recourbée en forme de capuchon. C'est à la partie antérieure et moyenne de ce limbe qu'était inséré un jeune bulbe qui distendait le capuchon et commençait, à cette époque, à entrer en germination. La hampe du bulbe-mère nue (c'est-à-dire non enveloppée par des gaines de feuilles), et constituée par un (1) Va individu vivant de VA. magicuin serait nécessaire pour compléter l'étude que j'ai pu faire sur ce bulbe-mère mutilé, et particulièrement pour reconnaître l'insertion précise de la feuille gemmipare et la situation, relativement à cette leuille, du cayeu basilaire vohnnineu.x, ou jeuiie bulije, renfermé dans les tuniques du buihe-inère, et desliiié à reproduire la plante l'année suivante. — Le biilbilic inséré au limbe de la feuille gemmipare me paraît être le bourgeon axiliairc dé- placé de celte feuille, le cayeu basilaire semblerait donc devoir appartenir à rais- selle d'une autre feuille ; cependant la tunique de la feuille gemmipare, qui est liés ample, me semblait avoir embrassé directement la hampe centrale et le cayeu basi- laire, ce cayeu serait par conséquent axiliairc de la feuille gemmipare, et il faudrait admettre que celle feuille émet plusieurs bourgeons ou cayeux. Du reste, j'ai fré- quemment observé chez les bulbes, et en particulier chez les Alliuui, plusieurs bourgeons axillaires collatéraux à Taisselle d'une même feuille ou tunique; seu- lement ici Pinserlion des deux bourgeons aurait lieu, l'une à la base, et l'autre vers la partie supérieure de la feuille ; et tandis que, dans les cas ordinaires, il existe un bourgeon principal occupant le centre de l'aisselle et flanqué à droite et ù gauche de boiu-gcDiis plus jeunes, il existerait ici deux bourgeons superposés à un long intervalle, Piui à l'aisselle de la feuille, l'autre vers la partie supérieure de cette même feuille. 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. seul entre-nœud (comme celle de tous les Allium) présentait, au niveau de l'ombelle, une feuille en forme de spathe et deux à trois bractées portant des bulbilles à leur aisselle, et continuant la spiraledes feuilles du bulbe-mère; les bulbilles, gros et peu nombreux, couvraient le réceptacle (occupé par des fleurs nombreuses chez V Allium nigrum). Le jeune bulbe de la feuille bulbifère ou gemmipare détaché de cette feuille, et les jeunes bulbes de la hampe bulbifère ne présentaient entre eux aucune différence déforme. Chez V Allium magicwn, la feuille gemmipare est donc une feuille anomale appartenant à une spirale de feuilles de forme normale. Chez les espèces dont il nous reste à nous occuper, chez V Allium sphœrocephulum, par exemple^ l'organe gemmipare n'est pas une des feuilles du bulbe, il naît à l'aisselle de l'une (ou de plusieurs) de ces feuilles. A part des différences dans la forme, la longueur et le volume relatif des parties, et des différences dans la direction que prend, dès l'origine, l'organe gemmipare, la structure est la même chez V Allium sphœrocephalum et chez l'A. multiflorum^ espèces que j'ai eu plus particulièrement occasion d'étudier. Si, pendant l'hiver, on enlève une à une les tuniques d'un bulbe de l'une de ces espèces, on remarque, à l'aisselle de chacune de ces tuniques, un et sou- vent plusieurs, ordinairement trois (quelquefois un plus grand nombre) très jeunes bulbes ou bourgeons, dont le plus avancé, qui occupe le centre, semble déjà pédicellé.— Dès le mois de marsou d'avril, les jeunes bulbes axillaires ont pris un certain développement, et chez VA. sphœrocephalum, ils termi- nent chacun un pédicellé filiforme très allongé; ces pédicelles les élèvent souvent très haut entre les gaines des feuilles, qu'ils distendent en donnant à la partie inférieure de la tige engaînée par ces feuilles une apparence bos- selée. Plus tard, \ers le mois de mai, les jeunes bulbes ont acquis tout le développement qu'ils doivent atteindre cette première année ; ils ont, en grossissant, déchiré les parois des gaines qui les apprimaient contre la hampe, et lorsque les gaines sont détruites, ils restent suspendus au som- met de leurs pédicelles, jusqu'à ce que la destruction ou la rupture de ces pédicelles les laisse libres sur le sol où chacun constitue dès lors un individu distinct. Si l'on fait une coupe longitudinale de ce bulbille et de son pédicellé, à l'époque où toutes ses parties sont encore vivantes, on constate que la base du pédicellé est creuse et parait représenter la partie tubuleuse et en- gainante d'une feuille; le pédicellé devient plus grêle au-dessus de ce niveau, et, soit étroitesse du canal, soit plutôt oblitération réelle, il cesse d'être tubuleux ; mais, vers l'extrémité supérieure, qui se termine par le jeune bulbe, le canal reparaît, et, en s'évasant, ses parois constituent une véritable feuille membraneuse qui sert de tunique externe au jeune bulbe. Ce jeune bulbe n'est pas inséré au point où le pédicellé devient tunique, il est inséré, eu quelque sort.', sur l'une des parois latérales de cette tunique. SÉANCE DU 23 MARS 1855. 187 La masse de ce jeune bulbe est constituée, comme chez la plupart des cayeux, par une tunique charnue à cavité filiforme (deuxième tunique, si la tunique résultant de l'évasement du pédicelle est considérée comme la première) : au centre et à la base de la tunique charnue se trouve un très jeune bourgeon. Chez VAllium multiflornm, la structure est la même, la différence con- siste surtout dans la brièveté relative du pédicelle, et dans la rupture beau- coup plus prompte des tuniques qui emprisonnaient les bulbilles; ces bul- billes sortent, par conséquent, au niveau du bulbe et non au niveau de la hampe et ils se dirigent horizontalement. Il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, de décider si ces pédi- celles terminés en limbe gemmipare chez VA. sphœrocephalum et VA. mul- tifloi'um^ sont plutôt une feuille qu'un axe ou un axe qu'une feuille. D'après leur situation à l'aisselle d'une feuille et d'après l'annlogie avec les bourgeons ou cayeux ordinaires, on devrait les considérer comme de nature axile; mais un organe tubuleux au moins a ses deux extrémités, et s'épanouissant en un limbe qui constitue la première tunique d'un bulbe, peut-il être consi- déré comme un axe? Quant au bourgeon, renferme dans cette tunique, il naît précisément sur la partie foliacée de cet organe. D' 9.\\\q\xv&,c\\qiV Alliummagicum, l'organe qui porte le bulbille anomal est une véritable feuille, puisque cette feuille appartient à la même spirale que les feuilles normales du bulbe; déplus, chez l'A. magicum, la partie qui correspond au pédicelle que nous observons chez VA. sphœrocephalum se compose, à sa base, d'une large tunique circulaire, et, dans sa partie supé- rieure, d'une gaine foliacée à bords libres. Or, bien que par sa situation et sa forme l'organe gemmipare de VA. magicum soit plutôt une feuille, et que par sa situation et sa forme (dans une partie de son étendue) l'organe gem- mipare de VA. sphœrocephalum soit plutôt un axe, il est difficile de mé- connaitre une analogie réelle dans les organes gemmifères de ces deux plantes. De ces observations, je me crois fondé à conclure que : certains organes tiennent autant de la nature des organes axiles que de la nature des organes appendiculaires, et que, par consé({uent, il n'existe pas entre ces deux sortes d'organes de différences aussi essentielles que cela est admis généralement. Enfin, que : si certaines feuilles tiennent évidemment de la nature de l'axe et possèdent ses propriétés, on peut admettre qu'une feuille peut constituer un individu végétal complet (1). (1) M. Bâillon, qui a coinnuiniqué à la Société une note fort intéressante sur les bractées (gluniellos nninerviées) florip;ircsdcl7/or(/('»m Irifurcatum, di C\\.ii zondwM par cette étude à une conclusion analogde à la mienne, à savoir que toute nervure médiane peut devenir axe ou pédoncule florifère. ^Voyez \cBulli'li)i, i. I", |). 187.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. UeBjei* cîie Eaiti^telitiiig tler ]VIai*l4s*ralileu [sur la naissance des rayons médullaires), par M. Th. Hartig, Botan. Zeit., du 30 mars 1855, col. 217-221. Les végétaux les plus avantageux pour des recherches sur ce sujet sont les Pinus et Fagus, à cause de la rapidité d'accroissement de leur bourgeon hyémal, et plus particulièrement encore le Pinus austriaca, chez lequel les pieds jeunes et vigoureux présentent des bourgeons d'une grosseur extraor- dinaire. Lorsqu'après avoir entièrement dénudé l'axe de ces bourgeons, ou, comme l'appelle M. Hartig, leur plumule, après l'avoir même laissé sécher, on en enlève des tranches transversales minces, de haut en bas, on observe immédiatement sous leur mamelon végétatif un plan horizontal dans lequel le tissu cellulaire parenchymateux présente une disposition particulière. La moelle s'y montre séparée de la zone cellulaire corticale par une couche concentrique de cellules radiales (parenchyme du cambium)qui, sur la sec- tion verticale, forment des files longitudinales, comme celles de la moelle et de l'écorce. C'est dans cette couche que naissent les faisceaux fibreux par simple division et métamorphose des cellules du cambium. Sur une coupe transversale menée peu au-dessous du mamelon végétatif du bourgeon, on voit vingt, vingt-quatre cellules du tissu du cambium, à peu près équidis- tantes, subir leurpremière transformation en cellules-fibres, chacune d'elles se partageant par une cloison diagonale en deux cellules-fibres, dont laforme revient ainsi à celle d'un coin. C'est là le premier pas pour le développement de ces cellules en fibres. Les cellules ainsi formées sont situées sur un même cercle, et elles sont séparées les unes des autres par dix, quinze cellules du cambium. La transformation des cellules du cambium en fibres se continue d'abord dans le sens vertical, ensuite dans le sens radial, à partir des libres formées les premières vers l'écorce, enlin de tous les côtés de ces mêmes fibres. Or, comme chaque cellule du cambium donne deux fibres, chaque faisceau fibreux ainsi formé grossit en doublant latéralement le nombre de ses fibies. Cette transformation des cellules du cambium situées entre deux faisceaux se continue jusqu'à ce que l'épaisseur du carnbium comprise entre ceux-ci, qui était d'abord de dix, quinze, soit réduite à une seule cellule. Alors la zone ligneuse est fermée. La cellule de cambium qui RFA'UE BIBLIOCRAPHlQliE. 180 reste comprise entre ces deux faisceaux adjacents ne se change pas en fibre, mais bien en rayon médullaire. Chez les Pinus, il n'y a qu'une seule cel- lule de cambium qui se change en rayon ; chez les Quercus, Fagus, etc., il y en a plusieurs juxtaposées. Pendant que chaque faisceau fibreux naissant grossissait ainsi sur ses deux côtés, il s'étendait aussi dans le sens radial, vers l'écorce ; en même temps les fibres les plus internes ou formées les premières se sont changées en fibres spirales de lïtui médullaire, et les autres en fibres ponctuées. Si l'on descend, par des coupes transversales, plus bas que le niveau où la couche ligneuse vient de se fermer, on reconnaît qu'il se forme de nou- veaux rayons médullaires à travers tout le faisceau fibreux, qui n'était com- posé jusqu'alors que de fibres. Ces nouveaux rayons ne naissent pas entre les fibresdéjà existantes, mais ils proviennent delà transformation de ces fibres mêmes, comme celles-ci ont été formées d'abord par simple melaraorpho.se de cellules du cambium. Plus tard encore il se produit de nouveaux rayons qui prennent leur origine dans la couche de cambium, et qui dès lors n'at- teignent pas le canal médullaire. De là M. Hartig distingue trois catégories de rayons médullaires : 1" rayons primaires^ tirant leur origine du paren- chyme du cambium primitif; 2" rayons secondaires^ dus à une transforma- tion de cellules-fibres déjà formées ; 3" rayons tertiaires, surpassant tous les autres en nombre dans les vieux arbres et ayant pris tard leur origine dans la zone de cambium entre le bois et le liber, Sïip les coiBletars «les |il»istes, par M. Martens [Bullet. de V Aca- démie royale de Belgiq., séance du 3 février 1855). Les nouvelles recherches auxquelles s'est livré M. Martens et dont il donne un exposé détaillé dans sa note, le conduisent à des conclusions que nous reproduisons. « Il me paraît résulter, dit M. Martens, des observations qui précèdent : » 1" Que toutes les plantes élaborent dans les cellules de leur parenchyme sous-épidermique un suc jaunâtre, pâle, qui tend à prendre une couleur jaune de plus en plus foncée par l'oxygénation, surtout sous l'influence des alcalis et de la lumière ; » 2" Que le principe extractif colorant contenu dans ce suc peut, en se modifiant diversement par l'acte de la végétation ou en s'associant à des substances grasses qui le rendent insoluble, produire les diverses couleurs jaunes des feuilles et des fleurs, couleurs qui peuvent passer au rouge dans les plantes sous l'influence prolongée de la lumière et de l'oxygène ; » 3° Que le même principe extractif que nous avons appelé xanthéinc (anihoxanthine soluhle), coexiste généralement dans les plantes avec d'au- tres matières coloiantes, et notamment avec le principe bleu ou l'antho- 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cyane, qui, ne pouvant guère être obtenu à l'état isolé, tend, par cela même, à verdir par les alcalis qui jaunissent la xanthéine ; » W Que les couleuis de la série cyanique sont généralement accompa- gnées, dans les fleurs, de couleurs xanthiques, et que celles-ci, à raison de raltérabilité du principe bleu ou de son défaut de production, se rencontrent souvent isolément dans les plantes et y prédominent généralement. » On tite einbryo of JVetttMèbiuan {Sur l'embryon des Nelumbium) ; par M. Benjamin Clarke. Le Mémoire de M. B. Clarke a été lu à la Société linnéenne de Londres le 7 novembre lS5k. Nous en trouvons un résumé dans The Ann. and Mag. of natur. hist., cah. de mai, 1855, p. 369. Les observations de ce botaniste ont été faites au jardin de Kew. D'après lui, dans l'embryon des Nelumbium, la pluraule est renfermée dans deux grands cotylédons amygdaloides, à bords bien délinis, qui restent distincts jusqu'au niveau de la base de la plumule ou à peu près. Il y existe une tendance manifeste à former la radicule, de sorte que cet embryon paraît conformé tout a fait d'après le type dicotylé ordinaire. On y trouve ensuite l'enveloppe membraneuse et quatre feuilles qui alternent avec les cotylédons ; le plus souvent même il existe une ébaucbe d'une cinquième feuille. L'en- veloppe membraneuse, ou la membrane propre de la plumule, est entière- rement cellulaire et n'a que très vaguement l'apparence d'une feuille alterne avec la première feuille située au-dessus d'elle. Les deux premières feuilles pourvues d'une lame sont élevées sur la jeune tige de la plumule, de ma- nière à laisser un intervalle appréciable entre elles et les cotylédons, tandis que la membrane propre elle-même part de la base même de cette tige, et pourrait être décrite comme attacbée à la ligne de jonction de la jeune tige et des cotylédons. Elle ne peut se rattacber à la première feuille de la plu- mule, dont elle est séparée par une grande longueur de l'axe. Si l'on y voit une stipule, elle doit être formée de deux réunies qui appartiendraient aux cotylédons. Mais M. Clarke ne croit pas que celte manière de voir soit fondée, et il donne plusieurs raisons qui lui semblent établir positivement que cette membrane est une feuille rudimentaire de la plumule. Il est re- marquable que les quatre autres feuilles de cette plumule possèdent toutes également une lame, différant en cela de celles de la tige, parmi lesquelles une, sur trois seulement, est pourvue d'une lame. De ces quatre feuilles de la plumule, la première manque de stipules, nouvelle preuve, aux yeux de l'auteur, que la membrane propre n'est pas de nature stipulaire. Pour les trois feuilles suivantes, la stipule intra-axillaire de chacune ren- ferme la feuille suivante. Cette stipule est regardée par M. Clarke comme coa)posée de deux, qui, situées originairement de chaque côté du pétiole, se REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. I9l seraient unies par leur bord membraneux dans l'aisselle de la feuille, comme chez les Pontederia et les Potamogeton. Quant aux feuilles de la plante elle-même, l'auteur pense qu'il s'en produit trois sur chaque nœud 5 les deux les plus extérieures de chaque verticille consistent uniquement en écailles membraneuses, sans rudiments de stipules, entourant com- plètement la troisième feuille, qui est parfaite. Celle-ci ayant une lame devrait, comme celles de la partie supérieure de la plumule, avoir une grande stipule intra-axillaire renfermant le bourgeon terminal; M. Clarke trouve que c'est évidemment là la structure régulière. Dans un cas, la tleur s'est montrée non terminale, mais produite dans l'aisselle de la seconde feuille écailleuse, tandis que les bourgeons placés dans les aissellesdes feuilles pourvues de lames étaient des bourgeons à feuilles. Quant à l'aftinité, M. Clarke pense que l'alliance nymphéale (Undl.), telle qu'elle est limitée actuellement, na pas d'autre relation intime qu'avec les Renonculacées ; mais il trouve beaucoup d'analogie entre elle et quelques familles d'Endogènes, et il croit qu'elle peut se rattacher aussi aux Crypto- games par l'intermédiaire des Ceratopliyllum et des Cliara. Second ITIëinoire sur les Urétiiiices et les l7stils«giBiées, par M. L.-R, Tulasne, de l'Institut. Annal, des se. natur., Botan., a^ série, II, p. 77-196, pi. VII-XII. Ce remarquable travail de M. L.-R. Tulasne vient éclairer d'un nou- veau jour l'histoire des petits Champignons qui en sont l'objet, en ajoutant une multitude de faits importants à ceux que possédait déjà la science, et en montrant entre ces faits des rapports pour la plupart encore inaperçus. Malheureusement, par cela même qu'il renferme l'exposé de très nom- breuses observations, il échappe en grande partie à une analyse succincte, la seule qui soit possible dans une publication de la nature de cette Bévue bibliograpkique. Aussi essaierons-nous seulement d'en indiquer la division générale et les résultats les plus saillants. Le texte du Mémoire est illustré de 6 planches contenant de nombreux dessins analytiques dus au frère de l'auteur, dont tous les botanistes connaissent le rare talent et la rigoureuse exactitude, et à qui étaient dues également les figures qui accompagnaient le premier Mémoire sur les Urédinées et les Ustilaginées, publié en 18/t7 {Annal, des se. nat., 3'' série, p. 12-127, pi. 2-7). L'ensemble du second Mémoire sur les Ustilaginées est divisé en U chapitres. I. Du DiMORPHisME DES U RÉSINÉES. — La Cohabitation presque con- stante de la plupart des Credo avec d'autres Urédinées d'une organisation plus compliquée a doiuié naissance à ilifférentes hypothèses. Les uns (M. Ungerj n'y ont vu (ju'un l'ait accidentel, qu'une siojple association de productions que rien ne rattacherait entre elles ; d'autres (Corda et M. Fries) 192 SOCIKTK BOTANIQUE DE FRANCE. ont pensé que les Urédinées élevées en organisation vivaient en parasites sur les simples 6'red/o; d'autres enfin (MM. Eysenhardt et Schwabe) ont supposé que la coexistence de ces formes différentes tenait uniquement à ce que chaque grain d'Uredo se développait en un fruit de ITIrédinée la plus élevée. M. Tulasne pense que ces deux formes différentes qu'on voit coha- biter ne sont qu'un seul et même végétal sous deux états différents, qu'il n'y a là, par conséquent, qu'un fait de dimorphisme analogue à ce qu'il a déjà reconnu chez une foule de Champignons chez lesquels il a signalé l'existence de plusieurs sortes de corps reproducteurs. Au reste, il ajoute beaucoup d'exemples d'associations d'Urédinées, ou mieux de succession et de dimor- phisme de ces petits Champignons, à ceux que l'on avait déjà signalés. II rapporte à ce sujet les observations variées qu'il a faites pour établir ces rapports de succession entre les Ui^edo d'une part, et les Piagmidium, Puccinia, Uromyces, Pileolaria, surtout les Coleospurium, Melwnpsora, Cronartium, Cystopus de l'autre. Le résultat le plus général des laits consi- gnés dans ce chapitre est que « VUredo serait pour l'Urédinee qui le pos- sède une sorte de pycnide, c'est-à-dire un système leproducteur précoce, de rang inférieur et dont les éléments correspondraient aux stylospores des Champignons pourvus de thèques. » il. Des spermogonies des Ubédinées. — Outre les deux appareils reproducteurs dont il était question dans le premier chapitre du Mémoire de M. Tulasne, il existe encore chez les Urédinées des spermogonies, ou des organes, qui, chez elles, semblent être les analogues de ceux qu'il a désignés sous ce nom chez d'autres Champignons et chez les Lichens. M. Unger avait observé, chez les OEcidium et les genres voisins, ces organes précédant l'apparition des conceptacles sporophores dont il voyait en eux une sorte d'ébauche. Leur uniformité de structure les lui fit regarder comme un type unique qui devint son Œcidiolum Exanthernatum. Plus tard Meyen pensa que ces organes représentaient peut-être l'appareil mâle des Urédinées; « supposition hardie, dit M. Tu- lasne, sinon téméraire, alors que la sexualité des Champignons devait être regardée comme une thèse absolument neuve. » Dès 1851, M. Tulasne voyait dans ces formations les spermogonies des Urédinées. Sa ma- nière de voir a été partagée récemment par M. de Bary, qui regarde aussi comme assez vraisemblable que des fonctions fécondatrices sont dévolues au contenu de ces petits organes. D'après M. Tulasne, les spermogonies des Urédinées ont une structure très simple ; elles consistent en un tégument [peridium] globuleux ou hémisphérique, dont la paroi interne porte une forêt de filaments simples et dressés (stérlgmates), donnant naissance, à leur extrémité, à des utrieules (spermaties) isolées ou en chapelets, ovoïdes ou oblongues, très petites, qui ont bientôt renqîli la cavité simple de la spermogonie, et auxquelles se mêle une matière visqueuse sécrétée par REVUE BIBLIOGP.APHIQIE. 193 cette dernière. Suivant la fluidité de cette matière, on voit tantôt des gouttes d'un liquide trouble, tantôt des fils contournés sortir des spermogonies, comprenant les spermaties avec le fluide visqueux qui les englobe. La situa- tion des spermogonies sui' les Urédinées \aiie au point que souvent elles sont en relation constante avec les soies, tandis que chez les Urédinées à sores épars, les spermogonies et les pulvinules fertiles peuvent être dispersés sur des individus différents, comme s'il y avait là une diœcie. [.es spermogonies apparaii«:sent généralement avant les sores fruclifères, mais généralement aussi le développement des uns et des autres est simultané, ce qui permet de trouver réunis des sores et des spermogonies fertiles. 11 est seulement important de faire remarquer que ces derniers organes n'ont pas été encore découverts chez un grand nombre d' Urédinées, chez lesquelles il est pro- bable qu'on les observera plus tard. 111. De la germination des Ukédinées et des Ustilaginées. — M. Tulasne expose genre par genre ses observations sur ce sujet. A. Uvé- dinées. — 1" Cœoma, Tul. L'auteur n'a pu faire germer les spores de ce gem-o en les soumettant aux épreuves qui ont amené la germination de beaucoup d'autres. — 2" Œcidium, Pers. Il a fait germer leurs spores, soit en les répandant sur une goutte d'eau sous un dé de verre, soit en renfer- mant dans un air très humide ou en plaçant sur l'eau les feuilles mêmes qui les portaient. 11 eu a même souvent rencontré de germécs naturellement sur ces feuilles, autour des sores. Ces spores émettent, sans pores, un filament qui, selon lesespèces, reste simple, se contourne en spirale, devient flexueux, se bifurque, etc. — 3" Peridermium, Link. Les spores du P. pinewn, Link, répandues sur l'eau, sous verre, germent par un point quelconque de leur surface, donnent même parfois deux filaments ou germes ; sans s'allonger beaucoup, chaque germe émet bientôt une multitude de petites branches épaisses, simples ou' rameuses, h" /iœstelia, Rebent. Le li. cancellata, Rebent. , germe assez facilement sur l'eau. Sa spore émet un germe linéaire qui s'enroule fréquemment sur lui-même ou décrit des courbes variées, et qui se charge vers son extrémité de protubérances, ou qui se termine par une grosse vésicule de laquelle sort ensuite un filament grêle. 5" Melamp- soi'a, Cast. La germination des fruits de leur appareil estival de reproduc- tion ne semble pas, dit M. Tulasne, devoir présenter des caractères parti- culiers. Chez les JA populina et salicina, Lév., leur germe cylindrique s'allonge beaucoup sous un diamètre uniforme, et tantôt il reste presque simple, lanlôtil donne beaucoup de branches divariquées, d'égale grosseur. 6° Coleosporium, Lev. Ces Urédinées possèdent des spores sphériques et hérissées avecdes sporidies réniformes, acrogènes. Celles-ci geriuent en grand nombre dès qu'elles sont libres. Le filament qu'elles émeltent alors leste quelquefois simple et uniforme , mais plus hahitncilement il se renlle bientôt à son extrémité comme en une seconde spoiidie ; celle-ci s'isole par- T. H, lu 19ZI SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fois, ou bieu elle s'allonge en lîlament renflé inégalement de distance en distance. Les spores sphériques germent aussi en donnant de très longs germes filiformes simples ou rameux. 7" Pnccinia, Pers,, non Micli. M. Tulasne a vu, chez un grand nombre de Puccinies, deux sortes de corps reproducteurs: les uns globuleux et uniloculaires, le plus souvent hérissés, les autres généralement plus gros et biloculaires. Les premiers [Trichoha- sis, Lév.) germent aisément et en peu d'heures, sur l'eau, en émettant par un des pores situés à leur équateur un tube droit ou diversement courbé. Pour les fruits biloculaires, à leur germinalion, on voit sortir par le pore de chaque loge un tube claviforrae, qui atteint deux ou trois fois la lon- gueur du fruit, dont le bout obtus se courbe plus ou moins en crosse, qui produit ensuite quatre petits filets ou spicules, au sommet desquels Dait une cellule ou sporidie rénifornie. Après ce moment, le tube se détruit. Chaque sporidie, a son tour, en produit une seconde, au bout d'un filament émis par elle, et cette seconde sporidie germe aussi, mais après s'être déta- chée dans la plupart des cas. 8" Ui^omijces^ Link, Lév. Ces Lîrédinées, sortes de Puccinies a fruit uniloculaire et a un pore, ont aussi des grains plus globuleux et à trois pores, ou des spores précoces qui reviennent à des Trichohasis. Celles-ci germent aisément et donnent alors de longs fila- ments parfois branchus. Les autres germent absolument comme la loge supérieure d'une Puccinie. 9" Phragmidium, Link. Ces Urédinées diffèrent des Puccinies par leur fruit a loges plus nombreuses, dans lequel chacune de ces cavités a trois ou (juatre pores latéraux, équidistants. Leur germi- nation ressemble assez à celle des Puccinies ; seulement leur germe s'allonge moins, ne se courbe pas en crusse a son extrémité, et les sporidies qui en naissent sont globuleuses et orangées. Leur appareil reproducteur printa- nier, ou V Uredo, germe en donnant un très long germe tubuleux, assez épais, qui se ramifie très irrégulièrement. 10" Triphragmium, Link. Leurs fruits triloculaires germent (7'. Ubnariœ, Link) comme ceux des Phragmi- diuin, (il les grains oranges qui les accompagnent germent aisément sur l'eau, en donnant un long filet assez uniforme. 11° Cronartium, Fr. M. Tu- lasne a vu plusieurs fois germer les spores précoces on stylospores du C. asclepiadeum, Fr. Il tn a vu sortir, par un point quelconque, un tila- ment giéle, un peu toruleux, continu, ordinairement simple, qui se renflait bientôt au homnat en cellule spherique, pour continuer le plus^-ouvent ensuite de s'allonger en ligne droite ; ailleurs cette cellule commençait une nouvelle végétation en produisant un ou plusieurs filnments. Sur la colonne celluleuse ou ligule de cette même Urédinée, les cellules-graines produisent des tubes ou germes déliés, sur lesquels se développent presque simultanément deux à quatre spicules, et sur chacun de ceux-ci se forme une sporidie sphérique et lisse; celles-ci germent en donnant un long filet unifomie et grêle. 12" l'odisonid, Link. Ce genre aite deja étudie dans uu REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 travail antérieur de l'aurcui-. 13° Cystopus, Lùv. Sur le C. Portulacœ, M. Tulasiie a vu les spores les [ilus grosses, qui sont sphéricfues, colorées, à trois sillons équidislants, germer sur l'eau en émeltaut un lilament inco- lore, droit, uniforme, qui sort du fond d'un des sillons. Il n'a pu faire ger- mer les petites spores cylindroïdes et peu colorées de la même espèce. B. L'stîiagînéeis, Dans son premier Mémoire, M. ïulasne avait décrit la germination des Ustilago Carbo et U. antlieraruni. Il ajoute aujourd'hui quelques faits à ceux qu'il avait alors signalés. Il décrit ensuite la germina- tion de V Ustilagoreceptaculorum, de celui de la Scorzonère, enfin et sur- tout celle de l'entophyte qui cause la carie des Blés, etc. A cet égard, il déclare avoir reconnu l'exactitude de presque tout ce qu'avait avancé Béné- dict Prévost. Pour la germination, le tégument réticulé des spores de la carie se brise irrégulièrement et sur un point quelconque. Le tégument interne ou l'endospore émet un tube épais et flexueux, de longueur variable, qui se cloisonne lorsqu'il est long, qui reste souvent sans cloisons, lorsqu'il s'allonge peu. Dans ce dernier cas, ce tube se couronne d'une gerbe de 8 à 10 spores secondaires ou sporidies, formant des corps linéaires, réunis vers le bas deux par deux, par une bride courte, qui donne à chaque paire la forme d'un H. Ces couples reproducteurs s'isolent ensuite et se répandentsur les corps sous-jacents, sur lesquels quelques-uns germent bientôt, en don- nant vers leur sommet des fils très ténus qui se ramifient promptement. La plupart, au contraire, produisent des sporidies secondaires épaisses, oblon- gues, très arquées, portées chacune sur un pédicule conique. Ces .sporidies secondaires sont bientôt fort nombreuses, et i\J. Tulasne est porté à les regarder comme les agents les plus importants de la multiplication de l'ento- phyte. Beaucoup germent en donnan! un ou plusieurs lils très ténus, tandis que quelques-uns produisent une sporidie tertiaire semblable à elles. ÏV. DÉFINITION ET COORDINATIOIV NOUVELLES DES GENBES dUbÉOINÉES. — Dans ce chapitre i.'nportant, M. Tulasne part de ses observations pour circonscrire et caractériser les genres des Urédinées, comme il croit que leur organisation mieux connue l'autorise a le faire. Cette portion du travail du savant mycologue, échappant à toute analyse, nous nous contenterons d'en extraire le tableau des genres et des divisions du groupe entier. Ukedinei. I. Albiif/inei (candidi s. melini, heterospori). 1. Cjjsto/jiis, Lév. IL UL'cidinei, Lév. (peridiati, homœospori). 2. Cœonia, Tul. 3. Œd- dium, Link, U. /{œstelia, Bebent., V\: 5. Peridermiurti, Link. III. Melampsorei (solidi, pvdvinati, hiformes). 6. Mpl(tnij))ior(i, CasL' 7. Coleosporiuni^ Lév. IV. P/iraginidiacei (pidverulenti, biformes, iufuscati, oicinis ccntrum). 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DK FRANCE. 8. P/iragmidium, Link. 9. Triplirogmium^ I.ink. 40. Puccinia, Link. 11. Liroinijces, Link. 12. Pileolaria, Cast. V. P ucc miei {i'aviio^l. liiiulati v. tremelliformes, midi et fructibus uni- formes; ordiiiis magnâtes). 13. Podisoma, Link,Fr. ïh.Gymnosporavçjiwn, Link, IVees, Fr. VL Cronartlei (peridiali, hiformes, ligulati, omnium foi'tassis prse struc- tura nobilissimi). 15. Cronartium. Fr. Sur le «lévc'loppeoaaeiit îles feuilles die VicfOÈ'in t'egin, par >F. Caspary [Botan. Zeit., du 6 avril 1855, col. 2/t6). M. Caspary a communiqué !e 20 février dernier, a la Société des natu- ralistes de Berlin, les observations qu'il a faites sur l'accroissement de la feuille du Victoria regia. Ces observations lui ont montré que cette feuille acquiert ses p'oportions gigantesques par un simple agrandissement des cellules (|iii la l'orment et non par production de nouvelles cellules. Il a suivi le développement de ces feuilles d'heure en heure, le jour et la nuit, pour une pendant 55 heures, poui' une seconde pendant 56 heures, pour une troisième pendant 25 heures. L'accroissement de cette feuille pendant le jour marche parallèlement à la température de l'air, tandis qu'elle ne pré- sente pas de rapport précis avec la chaleui'de l'eau, avec l'humidité relative ou absolue de l'air, le plus fort accroissement observé par M. Caspary, pour un intervalle de vingt-quatre heures, a eu lieu le 16 août; ce jour-là une feuille s'est agrandie en diamètre de 11 pouces et k lignes; le plus fort accroissement horaire a été observe le 20 août, entre midi et une heure; il s'est élevé a 10 lignes d'extension en diamètre. l'eber iCas liesieBiSeB'j iBe.w iteissfaiileii Hoizes [Sur la phospho- rescence du Lois pourri); par M. Tii. Haitig. Botan. Zeitung, 2 mars 4855, \!l!, col. 448. On pense aujourd'hui généralement que la phosphorescence du bois tombé en pourriture sèche, et dont on voit souvent des exemples dans le bois des Saules, des I^euplieis, des Tilleuls, du Marronnier d'Inde, n'est pas due aux fibre.'-: ligneuses, mais à des Champignons qui remplissent plus ou moins les vides de ces fibres et des vaisseaux. L'été dernier, l'auteur a rencontré un tronc de Peuplier décomposé, doué d'une telle phosphorescence, ([u'un fragment de son bois, de l'épaisseur du pouce, pernietiait de lire, dans l'obscurité, les lettres d'un journal placé au-dessous, 'l'onte la masse de ce i'ragment était uniformément lumineuse, abïolume:il comme un morceau de fer chauffe a blanc. Dans l'obscurité, la loupe montra t, au \o;siiiage imincdial du bois, un mouvement de l'atmo- sphère semblable a celui qu'on observe lorsqu'on frotte sur un corps quel- UKVLE BlKLKXilt.Vl'HIUUl::. 197 conque une allumette chimique. Examiné au jour, ce bois était parfaitement blanc, et il montrait çà et là, par bondes et par plaques, le feutre d'un Champignon brunâtre , semblable à un Xi/los(ro)na. Les vaisseaux eu étaient remplis, tandis qu'on ne voyait aucune trace dans les libres ligneuses, ni des filaments de ce Champignon, ni de ses pores. Que'q'ies morceaux de bois, plus particulièrement lumineux, ne montraient leur phosphorescence qu'à des places d'un blanc pur ; là où des amas de filaments du Champignon se présentaient sur la surface, la phosphorescence cessait. Sur des coupes transvei'sales nettes, toute la surface était uniformément lumineuse, ce qui n'aurait pas eu lieu si la lueur était provenue des filaments du Champignon agglomérés dans les gros vaisseaux très disséminés dans la masse. Bref, M. Th. Hartig dit s'être parfaitement convaincu que la phosphorescence résidait dans la substance même du bois mort et en voie de décomposition, et non dans le Champignon qui vivait au milieu de cette substance. BOTANIQUE DESCUIPTIVE. Flore élémentaire «les jardins et «les ehaiitim aecompa<>nee de clefs analytiques conduisant promptement à la détermination des fa- milles et des genres, et d'un vocabulaire des termes techniques; par MM. Kmm. Le Maout et J. Decaisne. Un vo'. grand in-18 de 936 pages, divisé en deux tomes; Paris 1855; librairie agricole de Dusacci, rue Jacob, n" 26. Cet ouvrage répond à un besoin que ressentent tous les jours les per- sonnes encore peu exercées à l'étude des plantes ou désireuses de s'y livier. Nous possédons, en effet, plusieurs Flores spécialement destinées aux bota- nistes déjà instruits et qui embrassent l'ensemble de la végétation de la France ou qui présentent le tableau de celle d'une circonscription plus res- treinte ; mais, il faut bien le dire, ces onv/ages ne sont pas, pour la plu- part, de nature à erre mis entre les mains des ainateur;; peu habiles en bo- tanique, et ceux qui paraissent chaque jour devionient de moins en moins abordables pour les commençants, par cela même ((u'ilssont le fruit d'une étude plus approfondie et plus minutieuse des plantes, pai- suite aussi de la subdivision sans cesse plus grande, et, qu'on nous p.^rmelte cette expres- sion, de la pulvérisation di>s espèces ([ui sont dans les goûts de plusietu'S botanistes de notre époque. Ajoutons que, dans les floies récentes, les diag- noses disparaissent et laissent seules des descriptions deiulues, excellentes sans doute pour des botanistes exercés, mais très en)barrassantes pour de simples élèves qui se perdent au milieu de leurs nombreux détails; ([ue les divisions dichotomiques destinées à conduire commodément aux familles, dans les familles aux geni'es, dans les genres aux espèces sont trop souvent d98 SOCIÉTÉ BOTAiMQUE DE FRAINCE. supprimées, comme si rendre facile l'usage d'un livre n'était pas un moyen sûr de le faire rechercher et, par suite, de propager le goût d'une science dans laquelle on cherche naturellement un agréable délassement autant qu'une occupation instructive. Ces motifs nous font regarder comme très heureuse l'idée qui a dirigé MM. Le Maout et Decaisne dans ia rédaction de leur Flore élémentaire. Ils ont voulu combler la lacune que nous venons de signaler, et rendre service moins aux botanistes déjà exercés qu'aux débutants dans la science. Pour tenter une pareille œuvre il faut un véritable courage scientifique ; pour la mener à bonne fin, il faut une profonde coimaissance des plantes. Un histo- rien célèbre a dit que celui qui apu écrire une grande histoire, est seul ca- pable de publier un abrégé; de même nous n'hésitons pas à dire, contraire- ment peut-être aux idées reçues, qu'il faut être un très habile botaniste pour faire un bon ouvrage élémentaire. Celui que nous annonçons ici nous semble être une preuve de l'exactitude de notre assertion. Avec les facilités qu'il donne pour la détermination des plantes, il nous parait atteindre par- faitement le but que ses deux auteurs se sont proposé, et fournir aux botanistes commençants un guide qui lèvera pour eux toutes les dif- ficultés. Les tableaux analytitiues qu'il lenferme ont été faits avec soin, et les auteurs s'y sont particulièrement préoccupés des organisations exceptionnelles qui, souvent, font faire fausse route dans l'emploi de l'ingénieuse méthode analytique de i.amark. Ils se sont aussi attachés à simplifier le plus possible la langue technique dont, au reste, un vocabu- laire placé à la fin de l'ouvrage définit et explique tous les mots employés par eux. JNe voulant pas faire une Flore française complète, ils n'ont pré- senté que le tableau de la majorité des espèces; mais ils n'ont oublié aucun des genres qui possèdent des représentants dans notre pays et même eh Europe, C'est qti'ils ont parfaitement senti que la connaissance des genres entre pour une très large part dans la saine instruction botanique. Knfin, ils ont eu l'heureuse idée d introduire dans leur Flore les plantes étrangères à la France qu'on rencontre le plus fréquemment dans les jardins. Parla, non-seulement ils ont étendu le tableau des familles et des genres, auquel il est aisé de voir qu'ils ont apporté une attention particulière, mais encore ils ont fourni un très bon moyen pour faire de la botanique avec fruit par- tout où il existe des plantes. Peut-être même leur livi-e contribuera-t-il à faire disparaître cette sorte de délain que ressentent trop souvent les bo- tanistes pour les hôtes gracieux de nos jardins. Voici quelle est la division de la Flore élémentaire de M^L Le ÎNIaout et Decaisne: — Dans leur avant-propos, les deux auteurs exposerit le but de vulgarisation qu'ils se sont propose et la voie qu'ils ont suivie pour y par- venir. Un chapitre intitulé: Des herborisations et de l'herbier^ renferme ensuite des conseils sur la manière d'herboriser et sur la composition d'un REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 herbier. Il est suivi de l'indication de la marche à suivre dans l'emploi des clefs analytiques, et, par suite, dans la détermination des plantes. Vipnt en- suite le corps de l'ouvrage, dans lequel l'ordre adopté est celui qu'a proposé A. de Jussieu, c'est-à-dire que la série des familles commence par les Dico- tylédones monopetales périgyues. Composées, Campanulacées, Ruhiacées et familles intermédiaires, et se termine par les Acotylédones vasculaires inclusivement. Pour les Acotylédones cellulaires, \a Flore élémentaire 'pré- sente les caractères des familles, l'indication des genres les plus intéressants et celle de leurs usages. Un vocabulaire explicatif des mots techniques, un tableau des signes et des abréviations employés pour diininuer l'étendue du texte, soit pour les termes descriptifs, soit pour les auteurs cités; enfin, un Catalogue des principales Flores de France publiées depuis 1780, et une table alphabétique terminent l'ouvrage. Ce catalogue des Flores de France présente une omission trop frappante pour être autre chose qu'involon- taire, et, en effet, les auteurs ont bien voulu nous témoigner tout le regret qu'ils en éprouvent. La Flore de France de MM. Grenier et Godron n'a pas été inscrite sur leur liste. Tout en regrettant comme eux cet oubli, nous ne pouvons le regarder comme aussi fâcheux qu'il le serait pour un ouvrage moins important et moins répandu ; est-il si nécessaire de signaler un livre que tout le monde connaît? JVotess sur qiieiii|iiees plantes qui en ont fourni le sujet y sont l'objet d'une description étendue et sans diagnosc, qu'il est impossible de reproduire; mais M. Lamotte ayant imprimé en ita- liques les caractères qu'il i-egarde comme les plus importants, et ayant si- gnalé, en outre, après ses descriptions, les principales différences p;ir les- quelles chaque espèce se distingue (le ses voisines, il devient facile d'extraire de son travail les caractères comparatifs et essentiels des plantes qui s'y trouvent décrites. A. Revue des Sempervivum de l'Auvergne. Cette revue a été faite sur des plantes spontanées et cultivées. Elle in- di(|ue, comme appartenant a l'Auvergne, ciiuf espèces de Semperviimin, dont une est caractérisée ici pour la première fois. 1. Sempervivum tectorum. Lin.; DC, FL fr. ; Gren. et Godr., FI. de Fr. ; Lee. et Lamt., Cat. Panicule cymiforme, longuement volue-glanduleuse ; fleur.-i grandes, subsessiles : /je7fl/es rose-pâle marques de lineoles purpurines et glabres en 200 su«;iETi': BOiAMurii oe fkance. dessus, deux l'ois plus longs que le calice; écailles /ii/poiji/ncs d'un blanc verdâtre, petites (= 1/^de mm.), glandulilormcs [)liis larges que hautes, arrondies au sommet, subhoiizontales. — //ose/fes globuleuses, à feuilles oblongues-obovées, brusquement acuminées-mucronées, glabres, briève- ment ciliées; feuilles caulinaires ovales-lancéolées, les inférieures glabres. Hab. Naturalisé et planté sur les toits et les vieux murs. Fleurit du mi- lieu de juillet a la fin de septembre. M. Lamotte décrit un exemple, observé par lui, de transformation des éfamines de cette plante en carpelles. Nous rappellerons que le fait de cette transfoi-mation est parfaitement connu depuis le beau Mémoire de M. Hugo V. Molli sur ce sujet (Dissertât, de' 1816, réimprimée dans Ver- mischte Schriften, p. 28-^4). 2. S. arvernen&e, Lecoq et Lamotte, Cat., p, 179. Panic. cymiforme, velue-glanduleuse; fl. de grandeur moyenne, subpé- donculées ;;>e7. d'un rose assez vif, marqués de linéoles purpurines et gla- bres en dessus, une fois et demie plus longs que le calice; écail. hypog. d'un blanc verdâtre, petites (= 1/5'' de mm.), glanduliforrnes, plus larges que hautes, arrondies au sommet, horizontales. ■ — Roset. ouvertes, à feuil. oblongues, brusquement acuminées-muoronées, fortement carénées sur le dos, munies sur les deux faces de très petits poils blancs, caducs, briève- ment ciliées; feuil. caulinaires, oblongues-laucéolées, les inférieures briève- ment hispidules. Ha15. Sur les rochers granitiques et basaltiques de l'Auvergne, de l'Ar- dèche. Fl. de la mi-juillet au commencement d'octobre. 3. S. Pomelii , !-amt. [nov. sp.), Notes, p. 13. Panic. cymiforme, velue-glanduleuse; fl. de grandeur moyenne, subpé- doiîculées ; pet. d'un rose \if uniforme, sans linéoles et glabres en dessus, une fois et demie plus longs que le calice ; écail. h'jporj. d'un blanc verdâtre, sublamelliformes, plus allongées (= 1/2 mm.) et moins épaisses que chez le précédent, pres(iue triangulaires, à sommet arrondi, subdressées. — Jtosel. d'abord subovales, puis un peu étalées, à feuil. dressées, oblongues, étroites, assez fortement carénées sur le dus, vertes, parsemées de poils blancs très courts, glanduliforrnes, à cils blancs et longs ( = 2 mm.), a pointe termi- nale rougeâtre, couverte de longs poils blancs en houppe; feuil. caulinaires oblongues-lancéulées, brièvement velues-glanduleuses, et à pointe terminée par de longs poils blancs. Hab. Puy-:ie- Dôme, rochers de Sainl-Yvoine ; rochers granitiques entre Champeix et Saint-Nectaire. Fl. du commencement de juillet à la fin d'août. M. Lamotte avait regarde d'abord cette plante comme une hybride des 5. arverneme et arachnoideum. h. S. lum/xii, Braun; Koch. Panic. cvmiforme. couverte de longs poils blancs, mous et glanduleux; UEVUE BIBLIOGKAPHIQLK. 201 //.assez grandes, subsessiles ; pét. d'un rose un peu pâle, souvent maculés de taches blanchâlies au sommet, sans linéoles en dessus, une fois et demie plus longs que le calice; écail. hijporj. blanchâtres, lamelliformes, sub- quadrangulaires, dressées (= 1/2 mm.), un peu plus larges que hantes, à sommet droit ; cai'pelles largement ovales, subrhomboïdes. — Hoset. subglo- buleuses, à feuilles oblongues-obovalcs, assez brièvement atténuées et acumi- nées au sommet, un peu carénées sur le dos, couvertes sur les deux faces de très petits poils blancs, en partie tombants, brièven)ent ciliées; feiiil. caulinaires oblongues-lancéolées , hispides-glanduleuses , les inférieures brièvement, les supérieures plus longuement. Hab. Puy-de-Dôme; Allier, à Gannat. FI. de la tin de mai ou du com- mencement de juin au commencement de juillet. 5. S. arachnoideum , Lin.; DC. , FI. fr.; Koch ; Gien. et Godr., FL de Fr. Panic. cymiforme, assez brièvement velue-glanduleuse ; fl. de grandeur moyenne, subpédonculées ; péi. d'un rose vif, sans linéoles en dessus, deux fois plus longs que le calice; écail. Ivjpog. d'un blanc verdâtre, lamelli- formes, subquadrangulaires-allongécs, étalées-dressées, plus hautes que larges ( =1/^ mm.), à sommet arrondi. — Roset. subglobuleuses, à feuilles vertes, oblongues, obtuses, bombées en dessus, un peu arrondies en des- sous, couvertes des deux côtes de très petits poils blancs, garnies sur les bords, dans le haut et surtout a la pointe, de poils blancs, mous, très longs, qui recouvrent la rosette comme d'une toile d'araignée; feuil. caulinaires oblongues ou oblongues-Ianceolées, obtuses, toutes brièvement pubescentes- glanduleuses, ciliées, ayant à la pointe de longs poils mous et tombants. Hab. Puy-de-Dôme; Monl-Dore ; Cantal; Allier; Creuse. FI. en juin dans la plaine, en juillet dans la montagne. B. Genre Thlaspi, Lin. La plante indiquée dans le Cataloyue de MNL Lecoq et Lamolte sous le nom de Thltispi virgatum, Gr. et Godr., comparée récemment à des échan- tillons-lypes de cette espèce, s'est montrée distincte. M. Lamotte en fait aujourd'hui l'espèce suivante: Tldospivulcanorum, Lamt. [nov. sp.), Notes, p. 2U. FI. en grappe terminale, simple; sép. à une seule nervure; pcL blancs, étroits, linéaires-obovales, arrondis au sonmiet, a veinules peu visibles, deux fois plus longs que les sép. ; éfani.. aussi longues ou un peu plus lon- gues que les pétales, a anthères liliacées; ovair. obovales-elliptiques, tron- qués-échancrés au sommet; style aussi long (|ue la moitié de Ton aire et le dépassant même; silicule obcordée obkmgue, ayant ses deux lobes séparés par un sinus ouvert au sommet, obtus à la base, plus longs que le style; /t-6 grai. par loge, d'un jaune légèrement fauve. — Feuilles radicales obo- 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vales-elliptiqiies, obtuses, rétrécies en pétiole étroit, souvent presque double du limbe, lescaulinairessessiles embrassantes, ovales-lanceolées, subaiguës; racine bisannuelle, rarement trisannuelle. IIab. Toujours sur le terrain volcanique, dans les bois taillis, les champs en friche ; Puy-de-Dôme; Cantal. FI, du milieu de juin à juillet. Voisin du Th. brachypetalum, Jord. [Th. virgatum, Gr. etGodr.) et du Th. sylvestre, Jord. C. Genre Cirsium, Lin. Cirsiwn lanceolato-erioptiorum, Lanit., Notes, t^. 28. La plante dont il s'agit ici est regardée par l'auteur comme une hybride des' Cirsium lanceolatum et eriophorum, entre lesquelles elle tient exacte- ment le milieu. Elle a été trouvée au Puy-de-Dôme, au milieu de ces deux espèces, près de Fassemeunier, sui- le terrain granitique, eu fleur au mois d'août. Ilescriptù»!! et ciiKiire «ie.«s PfHiiriers, par M. N. C. Seringe, professeur à la Faculté des sciences de Lyon, 1 vol. in-8" de XI et 336 pag. , et atlas in -4° de 26 planch. lithog. Paris, 1855, chez Victor Masson. M. Seringe nous apprend dans une courte préface qu'il a été chargé ré- cemment , par la Société d'agriculture de Lyon, de faire un cours sur la Description botanique, la culture et la taille des Mûriers. Afin de donner une utilité générale à cet enseignement spécial, la même Société a fait im- primer dans ses Annales les manuscrits des leçons faites par M. Seringe {Annales des sciences physiques et naturelles, d'agriculture et d'industrie, publiées par la Société impér. d'agriculture, etc., de Lyon, 2" série, t. VII, 2"^ partie, 1855), et c'est le tirage à part de ces leçons qui forme le volume dont il s'agit dans cet article. Supposant à son auditoire, et maintenant à ses lecteurs, peu de connais- sances scientifiques, M. Seringe consacre \a première division de son livre à leur faire connaître l'atmosphère, l'eau, et le sol considéré soit en luî- méfwfr, soit au point de vue des modifications qu'il subit par les amende- ments et les engrais. Cette première partie occupe les cent sept premières pages. Une seconde division, de soixante-dix-huit pages (107-185) est des- tinée à compléter cette introduction à l'étude des Mûriers. Elle consiste en un résumé d'organographie végétale. Enfin, la troisième division,. qui forme le corps même du livre, est relative à l'histoire botanique et culturale des Mûriers. Elle est divisée en trois sections : 1'"'' section, caractères des quatre familles des Urticacées, Cannabisacées, Artocarpacées, Morusacées. On voit que M. Seringe a cru devoir modifier certaines des dénominations générale- ment adoptées. 2'^ section, genres et espèces des Morusacées. 3' section. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 203 plantation et, plus généralement, culture des Mûriers avec l'étude de leurs maladies. Inutile de dire que, dans l'ouvrage entier de M. Seringe, la deuxième sec- tion de la troisième division est celle dans laquelle se concentre tout l'intérêt botanique. Le genre Mûrier, Morus, Tourn., est représenté par huit espèces : 1. Mojnis alba. Lin. (pi. de I à XVIII), sous lequel se rangent les variétés suivantes, décrites et figurées pour la plupart dans l'ouvrage : a, Mûrier blanc, mince, Morus alba temdfolia. Serin., pi. XI; 6, M. b. ita- lique, M. a. itaiica^ Spach (.)/. italica, Poir.) ; c, M. b. tartare, M. a. tata- rica, Serin., pi. XU [M.tataiica, Lin. ? Aiidib, 1); d^ M. b. Moretti, M. a. Morettii, Serin. (J7. 3Ioretti, Audib.) ; e, M. blanc rosé, M. a. rosea, Serin., pi. Xlll; /', M, b. Colombasse, }J. a. Colombassa, Serin., pi. XIV; g, M. b. Colombassette, M. a. Colombassetta. Serin. , pi. XV ; h, M. b. Lhou, M. a. Lhou, Serin. {M. intermedia, Perr.); i, M. b. de Constantinople, M. alba Constant inopolitana, Serin., pi. V et XVII {M. Constantinopoli- tana, H. Par.) ; M. b. nain, M. a. nana, Audib. ; A;, M. b. pyramidal, i\I. a. pyramidalis, Serin.; /, M. b. fibreux, 3f. a. fibrosa^ Serin. —2. Morus multicaulis. Perrot., Serin., pi. VI, fig. 6, et pi. XVIII: u, M. m. bulle, M. nadticaulis cucullatii, Serin., pi. XVIII: b, M. m. plan., M. m. pla- /î«'/b/««, Serin. (IM. m. hybride, Audib.). — 3. Morus ni (jra. Lin.; Serin., pi. XIX et VI, fig. 3, ^, 5 et 6 : a, M. n. denté, M. n. dentata. Serin. ; é, M. n. lobe, J/. n. lobata, Serin. — U. Morus rubra. Lin.; Serin., pi. XX. • — 5. Morus canadensis, Poir. — 6. Morus stijl osa. Serin., pi. XXII (185/i) : u, M. st. ovalifolia. Serin. ; b, M. st. latidentata, Serin. ; c, M. st. cordi- folia. — 7. Morus KŒm\tferi, Audib ; Serin., pi. XXIII. — 8, Morus indica. Lin.; Serin., pi. XXI, fig. 2. A l'histoire des Mûriers, M. Seringe a joint celle des deux genres Ma- dura, pi. XXVI, représentés par le M. aurantiaca, Nutt., et \e M. xan- thoxylon, En(i\., et Broussonetia, pi. XXV, représenté par le B. papyrifera, Vent. ]\'(»iBvelle8 espèces «le Conifères «léeoH vertes en Californie, par M. W. Murray, et décrites par M. A. Murray. Le 8 février dernier, M. A. Murray a communiqué à \a Société botanique d'Edimbourg les descriptions de six nouvelles espèces de Conifères qui viennent d'être découvertes sur les montagnes de la Californie par une expédition a la tête de laquelle était M. \V. Murray. Les voyageurs, partis de San-Francisco l'automne dernier, ont étendu leurs recherches sur une grande étendue de montagnes, a partir du UO" degré de longitude, en se di- rigeant vers le nord. Voici quelles sont les espèces découvertes pendant cette exploration. 20/i SOCIÉTÉ BOTAMQLE DK 1 KAiNCJt. 1, Piaus BeM'dsleyi, A. Murray. Cet aibi-e est voisin surtout du P. Bmthamiana. Il s'en distingue par ses cônes presque de moitié plus courts, par ses feuilles plus courtes dans la même proportion, par ses graines moitié plus petites, avec une aile beaucoup moindre. Son bois est bon, de couleur claire, bomogène dans toute son épaisseur, sans duramen distinct. 11 acquiert de très fortes proportions. On en a mesuré un pied qui avait été abattu, et qui avait 37'", 515 de bautcur, avec un diamètre de 1"','H8 à sa base. Un pied voisin mesurait r)"\287 de circonférence à 1 mètre du sol, et son tronc s'élevait en une belle colonne de 10 mètres de bauteur au-dessous des brandies. Ce bel arbre a été trouvé sur le sommet des montagnes. 2, Pinus Craigana, A. Murr. Cette espèce est encore assez voisine du Pinus Bentkamiana. Klle diffère de l'espèce précédente par les écailles de son cône qui ont une pointe forte et redressée, non petite ni rabattue, et dont l'apophyse est beaucoup plus développée. Sa graine est deux fois plus grosse, avec une aile plus courte et relativement plus large. D'un autre côté, sa feuille, quoique plus fine et plus courte, est embrassée par une vaginule beaucoup plus longue. Cette arbre a été trouvé un peu moins haut que le précédent. 3, Abies Hookeriana^ A. Murr. Arbre très voisin de \ A. Pattoniana, mais ne dépassant guère 16 mètres de bauteur, tandis que l'autre atteint trois fois cette hauteur. Il se distingue encore par ses cônes brunâtres, dont les écailles sont plus petites d'un tiers et crc^nelées, par sa graine et son aile d'un tiers plus longues, etc. Il a été découvert vers le /il" degré de la- titude nord, à une bauteur telle que la neige y couvrait la terre dès le 16 octobre. h. Cupressus Lmvsoniann, A. Murr. Magnifique espèce qui atteint 33 mètres de bauteur, à feuillage délicat et très gracieux; à branches étalées, pendantes aux extrémités. Son bois est de bonne qualité, propre à être mis en œuvre, de couleur claire. Sur les boids d'un ruisseau dans une vallée. 5. Cupressus Macnabiana, A. Murr. Petite espèce frutescente. 6. Taxus Lindleyana, A. Murr. Grand arbre, dont les branches sont extrêmement longues et pendantes; dont le bois très élastique est employé par les sauvages pour leurs arcs. l'Iie ferais «f Ufea« BSi'itaiu aii»l la'«Brt3B«l [Us Fougères de la Grande-Bretagne et de r Irlande ; par M. Thomas Moore; éditées par M. John Lindiey ; imprimées sur nature par Henri Bradbury). Grand in-folio. Londres, 1855. Une courte préface de M. Lindiey nous apprend que ce splendide ou- RRVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 vrage est destiné à faire le pendant de ceux qui ont été déjà publiés en Allemaf^ue, ou plus généralement sur le continent, par le procédé de l'im- pression naturelle inventé à llmprimerie impériale de Vienne, et que le but dernier (jue Ion s'est proposé dans celte publication est de montrer jusqu'à la dernière évidence les différences qui peuvent exister entre les Fougères de la Grande-Bretagne et celles de l'Irlande. Le texte est entière- ment dû à M. Th. Moore, (|ui est aussi chargé de choisir les échantillons avec lesquels on obtient les planches de cuivre gravées. Enfin, c'est sous la direction de M. Henri liradl)ury que sont obtenues ces planches et qu'a lieu le tirage des figures. Voici l'indication des espèces et variétés figurées et décrites dans les deux livraisons que nous avons sous les yeux. Ces livraisons portent la date d'avril et de mai 1855. Les trois planches de la première livraison sont en- tièrement consacrées au Polypodium vidgare et à ses variétés. — PI. L Pùlypodium vulgare ; P. v. acutum ; P. v. bifidum. — PI. IL P. v. semi- laceram\P. v.sermtum. — PI. III, publiée dans la deuxième livraison, P. V. cambricum; P. v. crenatum. Les trois planches de ia deuxième livrai- son représentent les plantes suivantes : — PI. IV, Poli/podium Phegopte- ris. — PI. V, Polypodium Dryopteris. — PI. VI, Polypodium Hobertia- num,. Hoffin. — Ces planches sont très remarquables par la perfection et la netteté des détails, et elles montrent tout ce qu'on peut attendre pour l'iconographie végétale de l'application du procédé de M. Auer. Le texte renferme i'hist./ie détaillée de chaque espèce et de ses variétés. Le prix de la livraison de trois planches, avec le texte correspondant, est de (5 shellings ou 7 fr. 50 t- Sltort cBiarai'ta^'i'e!» o£' suaiee netv Genei'a aiitl ^pecies uf Alga^, etc. {Caractères succincis de nouveaux genres et de nouvelles es- pèces d'Algues découverts sur la côte de la colonie de Victoria, en Aus- tralie), par M. W. Harvey [The Annals and Magaz. ofnatur. instar., mai 1855, p. 332-336, pi. VITI, f. C). Celte note présente les caractères de quatre nouveaux genres d'Algues. 1. Bellotia, Ilarv. Ce genre et .«on espèce-type, le Ji. Eriophorum, Harv., ont été l'objet d'une comnuinicalion spéciale faite récemment à la Société Botanique pai' M. Montagne, au nom de l'auteur. 2. Curdiea, Harv. — Frons plana, coriaceo-membranacea, lacinnta, e margine sa'pe pinnatini foliolosa, dnpiici strato constituta ; cellulis interio- ribus rotundato angulatis majoribus peripheriam versus sensim minoribus, periphericis minimis verticaliter subseriatis. Coccidia marginalia, globosa, sessilia, sporas minutas in lilis ex placenta carnosa centraii radiantibus evolutas, intra pericarpium crassissimum cellulosum carposlomio apertum 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. foveiitia. Tetrosporœ iii iieniatlieciis intramaipinalibus oblongis evolutoe, cruciatim divisée. Aigae i-iibio-sanguineee, siccitate rigidae. C. laciniafa^ Harv. Assez commun. 3. Gulsonia, Harv. — /^/-ons gelatinoso-membra., teres, nodosoannul., decomposite ramosa, ex tubo centrali crasso articulato monosiphonio filis anastomosantib. loiigit. laxe circumdafo, et liiis borizoïi, excurrentib, dicbot. fastigialis muco hyalino firmiori inclusis constituta. Fnictus... G. annulata, Harv, Rare. h. Hanovia amtralls^ Sonder. Les cystocarpes de cette plante ont été observés par l'auteur, qui y a vu des Ceramidies très analogues a ceux d'un Dasya ; d'où il suit que ce genre doit être transporté des Céramiacées dans les Rhodomélacées, près de V Halydictyon. 5. Ballia Robertiana, Harv., et B. Mariana, Harv., l'une et l'autre de Port-Fairy. 6. Apjohnia, Harv. — Fj^ons stipitata , dendroides. Stipes radicatus , monosipbonius, elavat. , annulatim constrie. et transversim rugulos., epider- mide tenui calcarea donat. , in aUate majori apice ramis coronatus. Rami confervoidei, umbellatim polycbotomi, nal)ellatim expan., l'astig., iiberi, articul.; articulis clavatis 1-siphoniis, omnib. basi ruguloso-anuulatis, succo aquoso viridissimo repietis. A. lœtevirens, Harv. Uelici* Snfffflift, Fries, iiitd «laiiiit ver^vandte f«af(iiii^eii, mit lieii$oii«lerer Bei'iieksiirUti^sim;:: 3, p. 1-5. H -G. Rcichenbacli, fil. — Die Wagener'schen Orchideen bestimmt und beschrieben (Les Orchidées de Wagener déterminées et décrites par H. -G. Reichenbach, fils.), p. 9-26. W.-Tli. Guembel. — Das Leben der Moose (La vie des Mousses). Dis- cours prononcé à la troisième séance de la trentième réunion des natu- ralistes et médecins allemands, à Tubingen, le 2k septembre 1853 , p. 28-35. C.-B. Schultz, bipont. — Die P^ntwicklung der JNaturwissenschaft bis zur Mitte des 16 Jahrhunderts (Progrès de l'histoire naturelle jusqu'au milieu du XVI* siècle) , p. hli-50. C. Sartorius. — Bilder ans Mexico (Tableaux de la végétation du Mexique); lettre datée de Mirador, dans l'état de Vera-Cruz ; l*"^ août 1853. H.-R. Goeppert. — Stigmnria ficoïdes, Brongn., die Hauptpflanze der Steinlvohlenperiode [Stigmaria ficoïdes^ Brongn., principale plante de la période houillère) , p. 73-7^. E. Vogel. — Ceiitral-Afrikanische Datteln (Les dattes de l'Afrique cen- trale). Note datée de Murzuk, l'^' octobre 1853, p. lU, 75 avec une planche. B.-G. Reichenbach, ii\. — Notulse orchidaceœ, p. 88-93. H. G. Reichenbach, fil. — Orchidese Warscewiczianae recentiores, p. 96- 102, 107-116. G. V. Jaeger. — Ueber eine Eigenthuemlichkeit mancber Gewaechse, etc. (Sur une particularité de plusieurs végétaux qui paraît se rattacher à la forme sphérique de la cime et de l'inflorescence), p. 124-125. Ph. Wirtgen. — Bertrich ; ein Vegetationsbild (La vallée de Bertrich ; ta- bleau de sa végétation), p. 131-135, 140-1Ù5. Fr. Schultz. — Stachys sylvatica, L., S. palustris, L., et S. ambigua, Sm., p. 235-237. Fr.Schultz. — Heliosciadium nodiflarum, Koch, und^, re/;ens, Koch, etc. [Heliosciadiumnodifloi^um, Koch, et H. repens, Koch, avec leurs formes et variétés considérées par quelques écrivains comme des hybrides), p. 237, 238. Steetz. — Ueber den Begriff von Species (Lettre du docteur Steetz sur la notion de l'espèce), p. 244-247. Cari Botte. — Die Palmen auf den canarischen Insein (Les Palmiers dans les Canaries), p. 270-277. H. -G. Reichenbach, fil. — Orchidese Schlimianœ, p. 277-284. E. Regel. — Die Verwandiung von Œgilops ovata in \Yeizen (Transfor- mation de ïŒgilopsovafaeu Froment), p. 286-293. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 215 Flora Oder allgenieiiie 1»otaiiisclie Zeilun^. Articles originaux publiés en 1854 (^m)- Th. Guembel. — Beitraege zur Morphologie iiud Anatomie der GeAvaechse (Documents relatifs à la morphologie et à l'anatomie des plantes), p. 385-389. F. Schultz, de Weissenbiirg. — Beobachtungen ueber Ajuga genevensis, Thesium intermedium, etc. (Observations sur Y Ajuga genevensis, le Thesium inte7miediwn, et sur les rapports des parasites avec la plante qui les nourrit), p. 401 -/i03. Guembel. — Beitrag zui- Physiologie der Bluethe (Note sur la physiologie de la fleur), p. 417-421. Fr. Lcijbold. — DerSchleern bei Botzen in Suedtirol. (LeSchleern près de Botzen, dans le Tyrol méridional ; sa description générale et indication des plantes vasculaires qu'on y trouve rangées d'après leurs stations), p. 433-444, 449-456. Philipp Mueller. — Buniura verUcillatum, ein neuer Florenbuerger Bayerns, nebst einigen andern, auf einem am 14 Juli 1854 gemaehten Ausfluge bemerkten Pflanzen [Bunium terticillatum., espèce nouvelle pour la lîavière, avec quelques autres plantes observées pendant une excursion faite le 14 juillet 1854), p. 465-469. Cette note est suivie de deux appendices, Tim par .M. I'\ Scluiltz, de Weisseii- burg (p. 469-472), l'autre par M. Pauli, médecin à Weissenbur^ (p. 472-473). Fr. Leybold. — Vergleichende Untersuchungen ueber die deutschen Sem- perviva, etc. (Recherches comparatives sur les Sempervivum(ï AWtywingw, qui se trouvent dans la collection de la Société botanique de Ratisbonne], p. 481. F. Schultz, de Weissenburg. — Ueber einige Arten der Gattung Z?/'omM,ç und ueber Feituca loliacea (Sur quelques espèces du genre Bromus et sur le Festuca loliacea), p. 485-690. Otto Sendtner. — Beitraege und Bericbtigungen zu der Bodenfrage der Pflanzen, gesammelt im bayerischen Walde waehrend des sommers 1854 (Notes et rectifications relatives à la question du soi pour les plantes, recueillies dans la Forêt bavaroise pendant l'été de 1854), p. 497-507. Thilo Irmisch. — Einige Beobachtungen an einheimischen Orchideen (Quelques observations sur les Orchidées indigène-), p. 513-524, pi. H. W. Bofmeister. — Ueber die Befruclitung der Coniferen (Sur la fécondation des Conifères), p. 529-542. Kirschleger. — Ueber eine Vergruenung (Virescenz) der Diclytra specta- bilis (Sur une virescence du Dicbjtra spectabilis), p. 546. Otto Sendtner. — Die Polemik des H. Director Dr. Fraas, beleucbtet von 216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (La Polémique du directeur D. Fraas éclaircie par Otto Sendtner), p. 5/i6- 555, 565-575. A. Schnizlein. — Ueber einige Pflauzen, welche tuer Bayern im allgemei- nen uiul besonders im Ries neu aufgefunden wiuden , nebst organogra- phiscben Bemerkungen (Sur quelques plantes nouvelles pour la Bavière en général, et en particulier pourRies, avec des remarques organograpbi- ques), p. 361 -'365. //o6. Caspary. — Ueber Samen, Keiraung, Specien und Naehrpflanzender Orobancben (Sur la graine, la germination, les espèces et les plantes nourricières des Orobancbes), p. 577-588, 593-603; pi. ITT. Fuernrohr. — Nacbtraege, Zusaetze und Bericlitigungen zur Flora Ratis- bonensis (Appendices, additions et rectifications pour la Flore de Ratis- bonne), p. 609-618,6-27-637. Tliilo Innisch. — Bemerkungen ueber Maiaxis paludosa (Remarques sur le Malaxis paludosa), p. 625-627. W. Hofineister. — Verhandiungen der Section fuer Botanik, Land- wirtbscbaft und Forstwisseuscbaft, etc. (Mémoires de la Section de bo- tanique, agriculture et sylviculture dans le 31" congrès des naturalistes et médecins allemands tenu à Goetlingue, au mois de septembre 185^), p. 6^1-650. Fr. Leybold. — Fine botanische Excursion von Botzen nach dem Eishof am Sued-Abhangdesgrossen Oetztlialer Gletschers (Kxcursion botanique dirigée de Botzen vers Kishof et le penchant méridional du grand glacier d'Oetzthaler), p. 657-'o65. Sclmltz Sc/tultzenstein. — Anaphytose vind Pliytodomie des Baums (Ana- phytoseetphytodomie de l'arbre), p. 673-685. Ph. Mueller. — Botanische Bemerkungen bei einem Ausfluge aufder Rhein- flaeche, zwischen Weissenburg, Lauterburg und Randel (Remarques botaniques faites pendant une excursion dans le bassin du Rhin entre Weissenburg, Lauterburg et Kandel), p. 689-693. A la suite se trouve un post-scriptum de M. F. Schuitz, p. 693-695. Lorenz. — Zur Berichtigung in Betreff der Torfbiidungsfrage (Rectification relative à la question de la formation de la tourbe), p. 705-707. K. Th. Menke. — Einige Bemerkungen, Karch's Phanerogamen-Flora Wesfphalens ueberhaupt und die in derselben aufgefuhrte Ableitung des Gattungsnamens Barckliamia insbesondere betreffend (Quelques remar- ques relatives à la Flore phanérogamique de Westphalie de Karch, et particulièrement sur l'etymologie du nom '^(t\m-'K\i\Q Barckhausia qui s'y trouve indiquée), p. 721-72i. Th. Gueinbel. — Ueber den Zusammenhang zwischen Gefaessen und Wurzeln (Sur la connexion entre les vaisseaux et les racines), p. 737- 739. Paris. — Imprimerie de h. Martinet, rue .Mignon, 2. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCb: DU 13 AVRIL 1855. PnÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœueleid, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 23 mars, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : M. Derbès, professeur à la Faculté des sciences, rue des Minimes, 10, à iMarseilIe. M. le Président annonce en outre deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société: i" Par M. Léon Soubeiran : Discours préliminaii'e d'un traité de physique véijétalc^ par Bosc d'An- tic, 1837. Traité de physique végétale appliquée à la culture, par le même, 1839. '1- De la part de M. H. Lcco(f, de Clermont-Ferrand : Etudes sur la géof/raphic botanique de l'Europe, et en }iarticulier sur la végétation du plateau central de la Erance, t. III, 1855. 3» De la part de M. Kirscbleger, de Strasboui-g ; Elore d'Alsace^ 21"= livraison. Zi" D(> la part de M. le comte de Martrin-Doiius. de Moiilauban ; Herborisations dans le midi de lu Erance, 1855. 5» De la part de M. Delaslre, de Poitiers : Flore analytique et descriptive du département de la Vienne, 18/r2. T. il, 1 6 218 SOCIÉTÉ BOTANKJLE DE FRA.NCli. (S" De la part de 31. Ch. Morel : Culture des Orchidées, 1855. 7" En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, mars et avril 1855, 3 numéi'os. Journrd de la Société impériale et centnde d' horticulture de Péris, numéros de janvier et février 1855. M. de Scliœnefeld, secrétaire, donne lecture de deux lettres de 31M. 3Iackenna et Laisné, qui remercient la Société de les avoir admis au nombre de ses membres. M. Montagne, vice-président, donne lecture de la traduction suivante d'une lettre qui lui a été adressée par 31. le professeur Harvey : LETTRE DE M. HARVEY. Mclbourjie (Aiisiralie), 10 janvier 1855. Moin cher ami et confp.èbe, Quoique nous soyons séparés l'un de l'autre par tout un diamètre de la splière terrestre, je ne doute pas que vous ne vous demandiez quelquefois ce que je fais en ce moment. Je vous répondrai que je pense souvent à vous, particulièrement quand je mets la main sur (jueique Algue nouvelle et intéressante que je vous sais désireux de voir et d'examiner. J'avais formé le dessein de vous écrire par la malle qui était sur son départ, même avant d'apprendre la mort imprévue et presque subite de notre ami P. Bar- Iver-Webb. C'est une bien grande perte pour la science comme pour ses amis. Ses intimes de Paris, au nombre desquels vous étiez, ont dû surtout la ressentir vivement, car je suis fermement persuade que tous ceux qui ont eu des relations avec lui ont déploré le coup fatal qui l'a ravi à notre cercle, que les pertes successives faites par la Botanique pendant ces der- nières années ont considérablement rétréci. Je vais vous dire Tuaintenant quelques mots de ce que j"ai fait dernière- ment. Vous avez sans doute vu le genre ] anivoorstia et le Claudeamultifida publiés depuis longtemps dans le journal de sir A\'. Hooker, et je me Halte que vous recevrez incessamment, si elle ne vous est déjà parvenue, une brochure de moi sur les Algues de l'Australie occidentale, laquelle doit avoir été lue le mois dernier (décembre) a l'Académie royale des sciences de Du- blin, et imprimée aussitôt dans ses Mémoires. J'ai chargé un de mes amis de celte ville de vous en adresser un exemplaire. Vous y verrez (jue j'ai vecueilli sui- la cole occidentale de la iNouvelle-Hollande 352 espèces d'AI- 4^ues, dont environ 1/^0 sont nouvelles, et m'ont fourni 6à7 genres égale- ment inédits. Kn septembre dernier j'arrivai a AJelbournc, oii je suis revenu SÉANCE UU 13 AVRIL 1855. '210 après avoir exploré plusieurs points de la colonie, depuis Port-Fairy jusqu'à l^r^-^^ estern, qui en sont les limites est et ouest. Je viens en ce moment de terminer l'e.xamen de mes collections Victoriennes, et de les emlialler pour Dublin ; je compte m'embarquer après-demain pour V;m-{)iémen, (-il j ai formé le projet de séjourner jusqu'à la tin d'avril procbain. De la je re- tournerai pour quelques jours à Melbourne, mon quartier général, a\antde m'embarquer pour Sidney, etc. Le nombre de mes espèces s'élève aujourd'hui à 556, sur lesquelles je compte en avoir au moins liOO h distribuer à mes souscripteurs. Je n'ai ren- contré jusqu'ici aucune Aîgue nouvelle à fronde réticulée. La seule plante offrant cette structure que j'aie trouvée ici, mais non dans l'Australie o-- cidenlale, est celle que je vous ai adressée dans le temps, si vous vous en souvenez, sous le nom de 77iureiia (ères. Je doute fort toutefois qu'elle puisse être maintenue dans le genre de M. Decaisne. J'incline à penser qu'elle doit être la même que celle publiée par Sonder sous le nom de Dictijurus MiHlcri; mais c'est encore moins un Dictijurus qu'un Thurclia. Si on la séparait de ce dernier genre, elle resterait complètement isolée, et dans ce cas je proposerais de l'appeler Sonderia Malicri, le genre Sondera de Lclimann n'étant pas distinct du Drosera. Mais cela mérite de nouvelles réflexions. Le nom de Sonder me fait songer à v^ us apprendre (|u'un de mes amis, M. Georges Clifton, babile collecteur d'Algues, qui habite l'Australie occi- dentale, a récemment découvert lescystocarpes du ^çnvc /Janoivia, Sond. , lesquels sont des céramides comme celles du Dasya, d'où l'on peut inférer que cette Algue doit être retirée delà tribu des Céramiées et placée dans le voisinage de V Halidict}jon (1), si même elle diffère sulTisamment de ce dcr- niei' genre. La plus intéressante des Algues que j'ai recueillies dans ces derniers temps est sans contredit une Sporoclinée qui doit constituer un genre nou- veau. Je dédie ce genre à la mémoire du lieutenant de vaisseau Beilot, de la marine française, ({ui, comme vous vous le rappelez, s'embarqua en qua- lité de volontaire sur un des bâtiments de l'expédition arcti(|ue (|ue l'Angle- terre envoyait a la rechei'che de sir John Franklin, et y trouva une mort préniaturée, mais glorieuse. Ce fimeste événement excita par toute l'Angle- terre un profond sentiment d'affliction, et je ilésire perpétuer son nom dans celui d'une plante marine, tribut modeste de la science à ses éminenfcs qua- lités. Vous trouverez dans celte lettre wn lameau de cette plante, dont voici les caractères î (1) C/csl co que j"avais {ji'jà conjccluié on lui doiinanl celle j)lacc dans la clashifi- caiion (|ui torniiiie mou arliclo l'iivcGi.OGli-: du Diclonnaire universel dViisloire ■iKitiupIli', car c'est .'■nr sa seule slrucluie que je Taxais rallacliOe à ma liiliii des Ilaloplogmées. C. M. 220 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE Fl'.VNGE. Bellotia, Harvey: fions filiformis, solkla, unibellalianaïuosa, apicibus ramorum fasciculato-comosis. Receptaculum in quoqiit ranio uiiicum, cy- jindricuni, mediam partein rami ciicumvestieiis et c parancniafibiis sim- plicibus verticalibiis (a.\i lainorum perpendicularibiis) densi- ^tipatis consli- tutiim. Spoiéy ad paranemata lateraliter dispositœ, obloiiga;, transversim stria ta-. Bellotia Eriophorum, Harv., mss. — Rejetée à la côte h rentrée de Port- Philippe, et plus abondamment encore dans l'ilel'hilippe, à Port-Western. J'en ai aussi observé dans l'iierbier du docteur Millier un petit exemplaire qui avait été recueilli, si j'ai bonne mémoire, au cap Wilson. —Fronde d'un à deux pieds de haut, plusieurs fois divisée, à rameaux fascicules et disposés eu ombelles terminales. Je considérerais comme une faveur singulière que vous voulussiez bien mettre sous les yeux de l'Académie des sciences de l'Institut l'échantillon de cette Algue que vous trouverez inclus dans cette lettre, et communiquer en même temps les caractères de ce genre, pour être publiés dans ses Comptes rendus, et dans un des prochains numéros des Annales des sciences natu- relles. Comme il est dédié à un Français, je désire extrêmement que la France ait les prémices de sa publication. Le nom spéciiique, sans qu'il soit besoin de le dire, fait allusion à la ressemblance frappante qu'a cette Algue avec V Eriophorum polystachyum. Je vous envoie aussi de petits rameaux de deux espèces nouvelles de Dallia tout à fait distinctes de leurs congénères, et surtout de l'ancien B. callitricha. l.e dernier nommé, dans l'un et l'autre de ses états, en y com- prenant le B. JJombroniana, est bien commun à l'est du cap Northumber- land, mais je ne l'ai pas rencontré, ni personne que je sache, à l'ouest de ce cap. J'ai quelque velléité déplacer dans ce genre le t'aUithamnion scopa- riuui, Hook. et Harv., en modifiant un peu, pour l'y admettre, les carac- tères génériques. 11 y en a plusieurs en effet qui lui sont communs avec le Ballia, tels que la consistance, la couleur, sa facilité a verdir sous l'action des rayons solaires et son parasitisme constant. J'ai déjà recueilli plus de ^lO Callit/iamnion, dont quelques-uns, de la plus remarquable élégance, acquièrent de grandes dimensions; 10 Ceramium, 3 Corynospora, 8 Grifjillisia, QPtilota, o Crouania, o Bannwia, 3 Horea (1), ^ lihabdonia, ii) Belesseria, y compris votre D. Leprieurii, 12 ^sitophi/l- lum, 17 Wrangelia, Z Asparogupsis, ?> Delisea, 23 iJasya, UO Polysiphonia, un seul Bostrychia, le B. invularis, IJarv., qui croit pêle-mêle avec \eDcles- seria Leprieurii (2) dans la rivière Moyne à Port-Fairy ; 12 Chordariées, (1) I-e genre Horea a été nouvellement insliUic par M. Ilarvey dans la publica- lion annoncée au coniincnccmcnt de celle leltre ; il appariieiil aux Ci ypionéinécs. C. M. (2) Ainsi le Z)e/c.<î*'erm Lc^r/e»?-//, découvert dans la rivière ilc Cayenne, a éié SÉANCE DL' 13 AVRIL 1855. 2*21 ?) Myriodearim, \!\ Caiderpa et 5 Codiion. J'ai un nouveau genre de Valo- niée, allié à votre C/iamœdûris, mais quej'cn crois distinct ; je le nomme Apjonia. Tl a le port d'un individu plus grand que nature du C/adophora pellucida. Voici quel est mon futur itinéraire : Aussitôt revenu de la terre de Van- Diémen, je me propose de me rendre en mai à Sidne}', et de là à Moreton- Bay, de revenir en août à Sidney, et d'en partir en septembre pour la Nouvelle-Zélande, où j'espère rester environ trois mois. Si les choses vont au gré de mes désirs, je compte retourner en Angleterre par les îles Sand- Avich, la Californie et l'isthme de Panama, espérant sur chacun de ces points faire de fructueuses récoltes. . .Adieu, mon cher ami ; puissions- nous, à mon retour, nous revoir encore une fois. Tout à vous, W. H. Harvev. A la suite de cette lecture, M. 3Iontagne met sous les yeux de la Société un échantillon de Bellolia Eriophorumde Port-WersLern. MM, les secrétaires donnent lecture des communications suivantes adressées à la Société : NOTE SUR LE SCLEnASTHVS POLYCARPOS, L. ?., par M. TM1B.%L-LAGRAVE. (Toulouse, i" avril 1835.) M. Grenier, dans les Ai'chives de la flore de France et d'Allemogne, et M. Godron, dans ses notes sur la flore de ÎMontpellier, appellent l'attention des botanistes sur une plante qu'ils prennent pour le \v\-i\.ah\e Scieranthus pûlycarpos de Lhmé ; M. Grenier signale cette plante d'après M. le doc- teur Martin à lisperon, près Aumessas (Gard), d'où je l'ai reçue aussi de ce botaniste distingué; jM. Godron l'a trouvée aussi à Escandorgucs, près de Lodève, et à Gange, près de IMontpellier. IMon ami M. Lézat, parcourant les Pyrénées pour un travail très re- marquable d'un autre genre, a eu l'obligeance de récolter pour moi des plantes sur les sommets les plus élevés; dans ses récoltes de l'année 1853 j'ai trouvé, à mon grand étonncment, le Sclerunthns pobjcarpos de.Ai^M. Gre- nier et Godron exactement conforme à la plante du midi ; M. Lézat a trouvé cette plante encore peu connue, en juillet 1853, sur la montagne deBasibé, près le port de Castanèze, sur les débris des roches schisteuses. La montagne de Basibé est située à 2117 mètres au-dessus du niveau de la mei-, à peu près à la même hauteur que le port de Vénasque, qui est un successivcmeiu retrouvé l\ West-Point, dans riliidson , puis sur les côtes de la Nouvclle-Zéiaiulc, et enfin dans celle nouvelle localllé indiquée par .M. Ilarvey. C. M. 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des poinls les plus élevés du centre de la chaîne ; elle est couverte de neige, comme cette dernière, pendant quatre ou cinq mois de l'année ; cette loca- lité, bien differeiite de celles signalées par les savants botanistes que j'ai déjà cités, offre un grand intérêt au point de vue de la géographie de cette plante ; elle contraste singulièrement avec le sol, le climat, l'altitude de la région méridionale, où l'on a jusqu'à ce jour trouvé cette espèce. Tous les botanistes ne sont pas encore convaincus que ce Scleranf/ms re- présente exactement \e Sclerant/ais polycarpos de Linné. Comme l'a très bien l'ait observer iM. Grenier, la phrase diagnostique du Species ne se rap- porte pas exactement à notre espèce, et l'on pense avec raison, je crois, que si Linné avait connu notre plante, il n'aurait pas manqué d'ajouter à sa diagnose le mot uncinatis, qui compléterait la phrase, et qui caractériserait , parfaitement la plante que nous avons en vue ; il n'y a donc en réalité, en faveur de la réunion de notre espèce avec celle de Linné, que la localité de iMontpellier, citée par lui, d'après les échantillons envoyés par Sauvage à cet illustre botaniste, et encore ici ne peut-il pas y avoir confusion? A tous ces faits déjà connus, j'en ajouterai un nouveau, dont n'ont parlé ni ^L Grenier ni IM. Godron, et qui m'a été révélé par l'élude de la plante des Pyrénées : Linné, et après lui Reichard (1), décrivaient le Sclerantlms 'poljjcarpos comme annuel, tandis que celui des Pyrénées, et sans doute celui du midi, sont bisannuels, l'eut-être même leur durée est-elle encore plus longue. Les échantillons rapportés par iM. Lézat sont plus robustes, les tiges sont plus grosses et plus fermes que celles des échantillons de M. Mar- tin. Néanmoins les caractères floraux sont exactement les mêmes. De tous ces faits on peut conclure que de nouvelles observations sont né- cessaires pour élucider cette question difficile, et contrairement à l'opinion de MM. Grenier et Godron, il ne faut pas se hâter de faire cette réunion. Je préfère conserver provisoirement à cette plante le nom de Scleranthm iincinatus que iM. le docteur Martin lui avait donné, parce qu'il représente exactement son caractère le plus saillant, en attendant que de nouvelles preuves soient produites en faveur de cette réunion, qui, dans l'état actuel de nos connaissances, ne me parait pas fondée. M. Cosson fait remarquer que M. J. Gay a observé aux environs de Paris une forme de Sderanthus annuus presque identique avec le S. polycarpits. M. Cosson ajoute que, dans ses voyages en Algérie, il a fréquemment rencontré dans les montagnes le Sderanthus polycarpus, qui ne lui paraît pas suffisamment distinct du S. anmius pour constituer une espèce à part. (1) Je ne citerai pas tes botanistes après Linné : prp>qiie tous n'ont fait (jiio copier la pin'asp dn Sprrios. s>:ance Dr 13 avril 1855. 223 NOTE sur, QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES OU CONTROVERSÉES DE LA FLORE DE FRANCE, pur M. le colonel SERRES. (La Roche des Arnauds près Gap, 2iî mars 1855.) J'.'ii rencontré, en 185/i, autour de Greoulx (Provence), sur les confins des départements des liasses-Aipes et du Var, deux plantes, dont lune est entièrement nouvelle, et dont l'autre n'a encore été signalée, à ma con- naissance, dans aucune flore générale ou locale de France, savoir : Galiutn vcro-cinereum . Cette espèce, comme son nom l'indique, est une hybride des G. verum, L , et G. cinereum, AIL, au milieu desquels Je l'ai rencontrée, croissant au centre d'un tapis deG.cmereum ; elle conserve benucoup des caractères du (ï. veriim. L'hybridation s'est bornée à lui faire perdre : 1" la couleur de ses Heurs, qui d'un jaune doré sont passées à un jaune paie et sordide \ 2" la forme de sa panicule, qui de serrée et pyra- iuidaie ([u'elle est dans le G. verum est (\e\ cwwq plus ouverte et plus ample. Du reste, ses tleui'S sont très nombreuses, et ses feuilles n'ont presque rien pris de cette couleur glouque-cendrêe, qui i'ait reconnaître au premier coup d'œil le G. cinereum: elle est très rare à Gréoulx, quoique ses deux pnrents y soient très abondants. Juillet 185^. Centaurea collino-scabiosa, ScMede-, C. sordida, Willd. Celle-ci est fré- quente dans la localité citée. Elle est évidemment une hybride des 6'. Sca- hiosa e\ collina, L., en société desquels on la trouve partouL Klle fleurit trois semaines après le C. collina, et huit jours seulement après le C.Sca- biosa, dont elle conserve la taille et le port. Au reste, on rencontre, outre les deux variétés, a lutescens et^purpurasccns, signalées par Koch, Synops. jl.gerin., éd. 2, p. hlh, plusieurs autres nuances intermédiaires. Ainsi, lorsque les fleurs se rapprochent davantage, par leur couleur, de celles du C. eollina, les cils des appendices de l'involucre demeurent à peu près semblables a ceux du C. Scabiosa (même le cil supérieur à peine épineux); quand au contraire les fleurs sont légèrement purpurines, et s'éloignent moins de la couleur de celles du C. Scabiosa, alors le cil extrême se trans- forme en une épine robuste et vulnérante, comme dans le C. collina. Juil- let 1856. J'ai distribué, depuis deux ans, un assez grand nombre d'exemplaires de deux ///emc59 Sur une route parallèle, mais s'éloigiiant de Villers-CoUerels pour se rap- procher d'Oigny, de Dnmpleu, nous trou\ons Y Epilobium roseum, \ct7/ri/- sospleniuiiialter7\ifolium, qui reparaîtront çà et là dans les endi-oits frais et élevés. Si nous inclinons encore à droite vers l'ancienne abbaj'c de I.ongpont, nous rencontrerons le Vaccinium Myrtillus, et le Maiantkemimi bifulium, dans les sables elles bruyères, au milieu des roches de grès. Nous pouvons de là revenir à la localité de V Equisetum s>/lua(icum, dont nous ne sommes pas éloignés, et gravir ensuite le col de Retz, pour suivie vers l'ouest la route du Faite, dont l'extrémité orientale ne nous offrirait d'ailleurs rien d'important. Cette route nous présentera assez fréquemment, surtout au nord, le Carexmaxima, et, plus fréquemment encore, le Carex strifjosa. Hnfin, si en traversant la route impériale, en face de Villers-Cotterets, que nous dominons d'une grande hauteur, nous voulons jouir de la vue de cette ville, en descendant un peu de son côté, nous pourions observer deux Fou- gères curieuses, très rares dans cette contrée, VOsmunda regnlis et VOp/tiu- glossum vulgatum. De là à la Haie-l'Abbcsse, dont nous sommes encore assez loin, nous n'avons plus à constater, en fait de plantes intéressantes, que le BlccJmum Spicmif, le Ncphrodiwn aculcatum et V Epilobium pja- lustre. Liste des plantes les plus intéressantes signalées daiis la forêt de Villers-Cotterets. Anémone ranunculoldcs, L. A. Heiiatica, L. Aconiliun Napelliis, L. Spergula Morisoiiii, Bor. Cerasllutn bracliypetaluni , Dpsp. Impatiens Noii-taiigcrc, L. Geiaiiium pyrenai'.'uni, L. Polygala aiistriaca, Crantz. Andros;enuini(tnicinalc, Ail. Fyroia rolundifoHa, [-. P. niiiior, L. Cardaminc amara, L. Trifolium aurcum, Poil. Tuimeiilillu roplaus, L. Epilobium spicaturn, Lani. E. palustre, L. \\. roseutn, Sclireb. Trapa natans, L. Cbrysospleiiium oppositifo- liuni, L. Omplialodes verna, iMœnch Lysiiiiacliia neinonini, L. Atropa BiMladona, L. Vcronica moiitaiia, I.,. Digitalis lutea, L. Vaccitiiuin Myitillus, L. Phyteunia spicaturn, L. Asperula odurata, L. Hieracium prœaltum, Vill. Alclicinilia vuigaris, L. Dapliiic Mczereuiii, L. Maianllicmumbifoliuni, DC. Carex arcnaria, F.. C. ericctorum, Pull. C. Iiumilis, Leyss. G. maxiiiia, Scup. C. strigosa, lluds. Fesluca gigantea, Vill. Hordcum euiopeeum, Ali. Polypodium Dryopteris, L. Blecluium Spicant, Witli. Ncplirodiuni Oreopteris, Kuntli. N. aculeatuni, C. et G. Osnuinda regalis, L. Ophioglossuni vulgatum, L Equisetum sylvaticum, L'. Eiicaly|)ta slrcplocarpa , Hcdw. Epiiebc pubesccns, Fr. Ho.sde la Ibrèt de Villcrs-Colterefs, mais sans nous éloigner beaucoup, nous pouvons encore observer un certain nombre de plantes rares, dont quelques-unes sont même nouvelles pour la llore de Paris. Voici celles qui méritent le plus d'être signalées : •230 SOCIETE BOTAMUDE DE FRANCE. Aconilum^apellus, L. Dianlhiis Caryophyllus, I.. Liiiuin nionlanuin, Schlcich. Corydalis solida, Smilli. Galcga officinalis, L. Aiiimi majus, L. Helosciadium r('i)Oiis, Koch> Orlaya graiidillora. Hoirm. Swerlia [)creniiis, L. CusciUa densiflora , Soy. Willrn. C. major, DC. C. suaveolens, Ser. C. Trifolii, I3ab. Calamiiillia Nepela, Clairv. Cirsiiini hybriduni, Kocli. huila Hclcniuni, L. Senecio Fiiclisii, Giiiel. Pctiisilcs vulgaris, Desf. Barkliausia selosa, DC. Rumcx sciilatiis, L. MaiaiUlieinuni bifoliuiii, DC. Narcissus poêlions, L. Galanllius nivalis, L. I.iparis Lœselii, Rich. Geplialanthcra ensifolia, R. Caicx dioica, L C. Davalliana, Sm. C. aronaria, L. C. paradoxa, Willd. C tcreliuscula, Ouod. C. clongata, L. C. digilala, L. C. depauperala, L. C. Mairii, C. et G. Scirpus coiiipressus, Pcr*. Eriophorum gracile, Koch. Cyperus flavescens, L. Melica nutans, L. Loersia oryzoides, Sw. JNcphrodium Tliclypteris, ! Stremp. M. Cliatin met sous les yeu.K de la Sociélé des écliantillons vivants, mâles et femelles, et en ileur, du V allisncria spircdis . Il présente, en outre, un écliantillon d'Erodium (jeifolium, Des!"., rapporté d'Algérie par un touriste de Versailles. Cette jolie j)lante, qui croît abondamment sur les bords du Rummel, dans la province de Conslanline, et qui fleurit pendant presque toute l'année, pourrait être cultivée cbcz nous comme plante d'ornement. 31. Decaisne fait remarquer que cette espèce est presque inter- médiaire entre les Erodiumel les Pclargonitim, par l'irrégularité de la corolle et la présence d'une grosse glande à la base de l'androcée. M. Ducbarlre appelle l'attention de M. Cbatin sur l'intérêt qu'il y aurait à examiner si les fleurs mâles du Vallisneria se détacbent pour la fécondation, ou si leur pollen seul s'élève à la surface de l'eau, comme l'ont prétendu quelques auteurs. M. Mo(juin-Tandon fait observer que les Heurs mâles de cette plante sont disposées en un épi très court. Ce n'est pas l'épi entier, mais les fleurs isolées qui se détacbent. II a vu, dans le canal du Languedoc, des fleurs isolées, ainsi délacbées, flotter à la surface de l'eau. 31. Cbatin l'ail ensuite à la Société la comnmnicalion suivante : ÉTUDES SUR L'ANDROCÉE (deiixiùnie parlic), par M. AD. CIIATI\ (1). Recherches des lois ou rapports qui lient l'avortement des étamines à leur naissance et à leur maturation, — Iioi d'inversion. En suivant, dans la première partie de ce travail, les rapports qui lient l'ordre de déhiscencc ou de maturation à l'ordre de naissance des étamines, j'ai c'té conduit a menlionner l'avortement plus ou moins complet d'un (l) Voyez la première partie, au iouic 1" di) Bulletin, p. 'i79i SKANCK DL 13 AVlllL 1855. "231 cerlaiii nombre de celles-ci; c'est ([u'il est impossible d'assister à leiii' évo- lution sans constater que, chez beaucoup de plantes, une partie des éta- mines qui ont pris naissance n'arrivent pas à cet état de développement normal et complet dont le dernier terme est la déhiscence des anthères et la dissémination du pollen. Alors on voit des étamines, au moment de leur apparition ou formation première, semblables à celles ([ui les avoisinent et qui conserveront le type, tantôt («) dégénérer en organes propres aux ver- ticilies contigus (pétales, carpelles) de la fleur, tantôt [b] se changer en ces corps souvent glanduleux que l'on désigne souvent sous le nom de nec^a//Y\s-, ou s'atrophier et même disparaître : les faits de la première catégorie («) nous occuperont plus tard dans leurs triples rapports a^ec les naissances, avec les déhisccnces et avec les avortemenis; ceux de la seconde caté- gorie {b), dans lesquels le type staminal disparait sans passer aux types voisins, forment l'objet spécial de cette seconde partie de nos recherches sur l'androcée. Les deux points précédemment étudiés, savoir : l'ordre de naissance et l'ordre de déhiscence des étamines, étant les deux bases auxquelles je com- pai-e les avortements, la division suivante s'offi-e naturellement: 1" Rapports entre l'ordre d'avortement et l'ordre de naissance; 5° Rapports entre l'ordre d'avortement et l'ordre de déhiscence ou de maturation des étamines. Je reprends cette division. 1" /{apports entre l'ordre d'avortement et l'ordre de naissance des étamines. Quand, faisant abstraction de quelques cas, les uns mixtes, les autres peu tranchés, les derniers sans fixité ou accidentels, on jette un regard d'ensemble sur les avortements des étamines comparés a la naissance de ces organes, on reconnaît qu'ici, comme dans la déhiscence comparée à la naissance, il existe des rapports de trois sortes qui peuvent être ainsi fornuilés. Premier rapport, ou rapport inverse. — Il y a inversion entre l'ordre d'avortement et l'ordre de naissance. Ce I apport, des trois le plus commun comme le plus naturel, se rencontre parmi les plantes que nous avons vu offrir le premier rapport ou rapport direct entre la naissance et la déhiscence \ mais, tandis que dans le premier rapport des déhiscences, celles-ci suivent ou descendent l'ordre de nais- sance, le premier rapport des avortements est contraire à cet ordre ou le remonte. On donnera donc une idéejuste du premier rapport des avorte- ments aux naissances en disant, ou (ju'il y a inversion, ou que les étamines dernières nées sont les premières à avorter [Aquilecjia, Uibbertia, Iteseda, Androsace, Sa.lv ia, Orckis). 232 SOCIÉTÉ BOTANIQLE DE FRANCE. Deuxième rapport ou rapport indépendant. — L'iudépeudauce entre l'ordre d'avortement et l'ordre de naissance des étamines se rencontre dans un grand nombre de plantes qui offient aussi l'indépendance entre l'ordre de naissance et l'ordre de n)aluralion, à laquelle la première est opposée eu qu'elle remonte, de telle sorte qu'on peut dire qu'étant donnée une plante à déhiscence indépendante de la naissance, les étamines dernières mûres seront les premières à avorter [Rhododendron, Scrophulacées en gé- néral). Chez les plantes isostémones à type ternaire, l'avortementse montre sans pouvoir être annoncé par le retard de maturation des éléments voisins ( l 'cdlisneria) . Troisième l'apport; rapport direct ou parallèle. — J'ai vu le parallélisme entre les avortements et les naissances chez un petit nombre de plantes offrant presque toutes le rapport inverse entre l'ordre de déhiscence et l'ordre de naissance [Hepatica, Mesembryanthemum). Il ressort déjà de ces aperçus sommaires que les avortements, comme les déhiscences, offrent trois sortes de rapports qui se trouvent dans les mêmes plantes, mais avec des signes contraires. Les trois rapports se subdivisent d'ailleurs comme il suit, d'après le nombre des parties composant l'aii- drocée et les modes de leur manifestation. Premier rapport, ou rapport inverse : § I. Type polystémone. A. Avortement centripète. Ex. : Hibbertia^ Luhea, Sparmannia. B. Avortement centrifuge : Aquilegia, Magnoliœ sp. C. A\o\'tQmenl bt^actipète : Jieseda, Pleurandra? § II. Type diplostémone (1). A. Avortement centripète : Linum, Ero- dium, Parnassia, Tillcea, Soldanella, M aciiendorfia. B. Avortement centrifuge : Seringia, Lasiopetalum. C. Avortement bractipèté : Orchis (2). 1). Avortement bractifugc : Tropceolum (3) ? § m. Type isostémone. .4. Avortement bractipèté : iJigitalis, Salvia, Plectranthus. (1) il est probable qu'il n'existe ni iypc anisoslémonc ni type niéiostémone pri- mitifs. Le Tropœoliiin et VOrchis lui-même rcmonlciit ccrlainemciU au type di- plostémone. Les fleurs de Tropœolum, accidentellomenl à 9 étamines, ne manquent que de l'étaniine qui devrait être devant le pétale inférieur. (2) L'étamine qui existe dans la fleur des Orcliisest la première née ; la deuxième et la Uoisième nées forment les stamiiiocles, la (lualrièmc cl la cinquième nées dis- paraissent (Payer, Traité d'organogénie végétale comparée). (o) Cas lératologiques. SÉAiXCIi DU 13 AVRIL J855. 233 Deuxième rapport, ou rapport indépendant. ^I. Type polystémonc. A. Avortement bractipète : ohavvvc quelquetoh ô'àu^le Mcif/noliu, le Pœonia et le Capparis. ^ If. Typediploiténione. A. X\o\\.m\ç\\\, bractifuge : Pelarfjonium. B. Avoriemeut bractipètc : Rhododendron indictim, Puntederia. § m. Type i^osténioiie. A. Avortement bractipètc: Verbascmu (1), Calo- sant/ies{]), Catalpa (1), Gaiidic/iaudia, Scruphularia, Linaria, Collinsia, Pentstemon, Biçpionia , Gcsneria, Gloxinia, Achimencs, Eranthenwm, Schaueria^ Vcdlisneria. B. Axovtemeul bi^actifugc : Veronica[2), Lopezia. 2" Rapports entre V ordre d' avortement et l'ordre de dékiscence des étandnes. Loi d'inversion. La comparaison des avortements aux déliiscences montre: Que dans les plantes à déliiscence parallèle à lanaissance;>ymplieaeees, Dilléniacées, etc.), les avortements remontent l'ordre des déliisc'ence.s ou se produisent en sens inverse; Que dans les plantes à déliiscence indépendante de la naissance (Scro- phulacées, ///w^/orfenc/ron, etc.), les avortements remontent aussi l'ordre des déliiscences ou se produisent en sens inverse ; Enfin, que chez les plantes à déliiscence inverse de la naissance (Mésem- bryantliémées, Hépatique), le courant des avortements remonte encore celui des déliiscences ou marche en sens opposé. Ce qui, rapproché, revient à dire qu'il n'existe entre les avortements et les déhiscences qu'un seul ordre de rapports, lequel n'est ni parallèle ni in- dépendant, mais inverse, et peut être exprimé en disant : Les ctamines qui avortent les premières sont celles appelées « mârir les dernières. Peu im- porte ici l'ordre de naissance, les étamines premières nées pouvant tout aussi hien être frappées d'avortement (Anémones) que celles qui se seront montrées les dernières [Linum). Une consé(juence du rapport qui lie l'ordre d'avortement à l'ordre de déliiscence, c'est ({ue non-seulement tout retard de déhiscencc entre les étamines nées à la fois, et, jjIus généralement, tout manciue de parallélisme entre la déliiscence et la naissance, mais aussi toute portion d'androcée ari-ivant à maturation après les autres portions de l'enscmhle, sont lessi{.^nes d'une tendance a ravortemenf,dont ils indiquent le sens et qu'ils annoncent ou font prévoir. On est donc porté à considérer toute élamine s'ouvraiit après les autres (qui ordinairement la dépassent en longueur), comme offrant le premier terme de l'avortement. Ainsi les étamines extérieures, plus courtes cl der- (1) Cas léralologi(iues, fréqueniiueul. [2) Les cianiiucs anlcricurcs ne se luontreiil pas. T. H. 17 23/| SOCIÉTÉ BOTANKJLK DE FKANCE. nières mùies du 7V/<«, du Géranium cl du Sedian annoncent l'avoi-tement dans le Sparmannia, VErodium et le Crassulu. Ici rentre cette remarque des illusti-es De Candolle et Robert Brown, que dans les lleurs diplostémones, les étamines les plus courtes sont celles qui olfient le moins de fixité. Jusqu'à présent j'ai hésité a donner le nom de lois mx rapports qui lient à la naissance des androcées leur déhiscenee et leurs avortements, mais (juand je considère la simplicité et la jiénéraiité du rapport par lequel ces derniers s'enchaînent aux déhiscences elles-mêmes, je dois élever ce rap- port au rang de loi, et je propose pour celle-ci le nom de loi d'inversion. La loi d'inversion, qui exprime le fait général de l'opposition de l'ordre suivant lequel ont lieu les avortements à l'ordre dans lequel apparaissent les parties de l'androcée, permet, pai' le fait même de cette opposition, de pi'évoir les avortements par les déhiscences, et réciproquement. Je prends au hasard quelques exemples : le Candollea [Hibbertia] et le Luhea à éta- mines extérieures avortées, annoncent, parmi les polystémones, les Dillé- niacées et les Tiliacées à étamines extérieures dernières mûres, mais encore fertiles; VErodium, le Diosma,\'Jieuchera et V hnardia à un seul verticille staminal oppositi-sépale, disent que les Géraniacées, lesRutacées, les Saxi- fragées et les OEnothérées diplostémones sont proches, et que chez elles le verticille ajouté a l'androcée sera oppositi-pétale et le dernier mûr, tandis que chez les isolémones et les méiostémones, nous saurons : par le Celsia à quatre étamines, que la cinciuième étamine du Verbascum pourra être la dernière, mais ne sera jamais la première à mûrir ; par le Salvia et ie J/o- narda, que les étamines qui avortent devant leurs sépales latéraux seront les dernières à mûrir chez les Labiées didynames. Hécipioquement, le Tilia, le Géranium, le Saxi fraya, VEpilobium, etc., à étamines extérieures de l'androcée s'ouvrant les dernières, nous apprennent que ce q;ii, chez eux, n'est encore (jue simple retard de maturation, pourra, par un arrêt plus complet de développement, devenir stérilité ou même avortement complet dans les genres voisins {Sparmannia et Luhea, Erodiwn, Heucliera, fmcrdia et Prieurea, etc.). Allant plus loin, on peut dire, sans être témé- raire, que si l'on trouve un jour une Iridée diplostémone (1), le verticille ({ui s'ajoutera sera oppositi-pétale, intérieur et dernier mûr, et que si jamais on observe une Primulacée à dix étamines fertiles, le verlicille nouveau se présentera devant les sépales où il sera extérieur [1) et le dernier à s'ou- vrir par rapport au verticille qui existe communément (3). (1) Les IIypoxiclé(?s sont-elles même auUc chose que des Iridées auxquelles le verticille intérieur de l'androcée est restitué? (2) L'orgaiiogénic apprend que le verticille qui avorte dans les Primuiacées est extérieur. (3) Je dois citer, comme formant une exception reniarqnahie comme faits n comme causes à la loi d'inversion, le Pelaryonium et VAqitileyia. SÉANCE DU 13 VARIL d855 535 Kij résume : 1" les nvortements se lient à la naissance des audrocées par des rapports de trois sortes, savoii' : Un rapport inverse ; Un rapport indépendant (([ui est V inverse ùw rapport indépendant signalé danslapreniièi'e partie de ces études (1) entre la naissance et la deliiscence) ; Un rapport parallèle. T II existe entre les avortements et l"s déhiscences un rapport très général désigné sous le nom de loi d'inversion, 3" Les trois rapports qui existent entre les avortements et les naissances sont réciproquement inverses des trois rapports signalés entre celles-ci et les déhiscences (2). M. Fermoiid l'ait à la Société la comnuinication suivanle: OBSEnVATIONS SUR LES DÉDOUBLEMENTS, par M. Cil. FERMOIVD. Dans notre Mémoire sur le développement des mérilhalles (3), nous avons indi(iué plusieurs cas de déplacement de l'euilles alternes ou hélicoïdées chez lesquels deux des feuilles sont tellement rapprochées que quelques au- teurs auraient eu le droit peut-être de les considérer comme étant le résultat d'un dédoublement. JNous ne serions pas revenu sur ce i)hénomène, qui a été parfaitement étudié ou décrit d'abord par De Candolle, et plus tard par ÎMM. Dunal et Moquin-Tandon,puis par MM. Kirscbleger et (^h.Martins, si l'observation ne nous avait conduit à penser qu'il y avait lieu de distinguer le cas de dédoublement véritable de ceux que nous venons de signaler. Lorsqu'un organe appendiculaire ou un axe se divise de manière a présen- ter du côté de la division une organisation semblable à l'organe ou l'axe pri- niilifs, on doit supposer qu'il y a dédoublement ou chorise, suivant l'expres- sion de M. Dunal. Mn\s lorsque ces parties vfgélales sont des feuilles, et que ces feuilles sont nettement séparées, il est plus difficile d'assurer qu'elles proviennent d'un dédoublement; et très souvent, en effet, elles peuvent être le résultat d'un rapprochement de deux feuilles hélicoïdées, rapprochement (jui, en raison de sa fréquence et de ses caractèies particuliers, nous parait devoir être signalé et désigné sous le \]om dv plésiasmie, de TrAy/^ia^pos, rapprochement (/i). (1) Séance du 2/i novembre 185/|. (2) Ou se rappelle que ces derniers rapports sont les suivants : 1" rapports diiecls ou parallèles, 2° rapports iiiilépeudaiits, o" lapiKirls inverses. (3) Voyez le /iullctin. t. [", p. 189, 239 rt 307. (i) La créaliou de ce mol nous a paru utile ponr cnr;ictériscr le pliénonièiic donl il s\it;il. Kii olVet, au coinmenrcnuMit ou à la lin de la pousse aiuuicile de chaque hranciic, les feuilles restent rapprochées, mais sont loiilcs à peu près à égales dis- lances: il y a rapprochement et non plésiasinie ; car ce qui caraclcrisc essentielle- 23(5 SOCIKTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pour faire voir combien le phénomène que nous étudions est plus général qu'on ne pourrait le croire, nous donnons ici le tableau des plantes que nous avons conservées, et chez lesquelles le rapprochement des feuilles se pré- sente à un degré plus ou moins prononcé : Entre inerillialles MérilhaUc coiirl siipoiieur inftiieiii de lie (lo Chrysaiulièincs Où 5 niillini. /lO niiilim. 60 milliin. Cycloiiia xulf^aris .... 0 — 5 25 o5 Cornus alba 15 — 16 50 85 Opercularia perloliata. . h — 5 20 23 Carpiiuis orlenlalis ... h — 5 29 o7 LInuis campeslris . ... 0 — 1 15 20 Vilis vinifiMa 1 —A 125 150 Colutea arborescens . . . 1 — 6 oO ZiO lîobinia l'seiido-acacia. . 2 — 6 oO b8 l'icus Garica 3- U 80 100 Lai^ersli œmia indica . . 3 — 5 1^-16 18 Spiraea Heevesiana. ... 1 — 6 30 35 Reseda luleola i — 6 l\à 60 jjaurus nobilis 1 — 5 et 8 60 65 Gerasiis vulgaris .... 3 — U 15 20 Amygdahis [icrsica ... 10 llb 50 Malus commuais .... 2 — 5 /|5 50 l'.osacaiiina 10—12 60 93 Cil rus Auranliuni .... 0 — k 10 12 Bii^iionia radicans . ... ai 116 119 Nous pourrions augmenter le nombre de ces exemples, mais nous les croyons suffisants pour éclairer la question qui nous occupe. Le zéro que nous employons correspond à des feuilles exsérées sur un même plan per- pendiculaire à l'axe de la tige, ce qui veut dire que le mérithalle est ré- duit a 0. On peut voir, par les exemples de Chrysanthèmes, Cijdonia vulgaris, Ulnitis cmnpesd'is, Laurus nobilis, Vitis vinifera, Colutea arborescens, Spirœa lieevesiana, Reseda luteola, Cilrus Aurantimn, que les feuilles plus ou moins voisines pourraient être considérées comme le résultat d'un dé- doublement. Faut-il, en effet, les envisager de cette façon, ou vaut-il mieux les considérer comme le résultat d'une plésiasmie? Comme il est facile de le constater sur le tableau, les mérithalles parais- sent se raccourcir ou s'atrophier de manière que les deux feuilles qui doi- vent les limiter subissent le i)hénomène du rapprochement, et l'on conçoit nicnl ce dernier phénomène, c'est la formation d'un mérilliaile courl entre deux autres niériilialles, infihicur cl supérieur, beaucoup plus allongés que les niérilhallcs normaux. SKANCE DU 13 AVRIL 1855. 237 que ce phéiiomt'ne puisse aller jusqu'à faire paraître les deux feuilles for- mées en même temps et placées sur un même plan, et si, par hasard, l'angle de divergence de ces deux feuilles est petit, il arrivera nécessairement que la feuille supéiieure viendra s'exsérer tout près et à côté de la feuille infé- rieure, et peut-être pourrait-il se produire une soudure qui indiquerait un dédoublement, alors qu'il n'y aurait que plésiasmie exagérée. Ce n'est que par des considérations tirées de la position des organes ((uo l'on peut arriver à reconnaître si le phénomène qui nous occupe doit êti-e attribué à un dédoublement ou à une plésiasmie. Ainsi, par exemple, nous croyons posséder plusieurs échantillons de feuilles véritablement dédou- blées de Nerium Oleander, Citrus Aurantium, Lycium barbarum, liobinia Pseudo- acacia, Mahonki tenuifolia, liosa canina, etc. En effet, dans le Neritan, le dédoublement ne se prononce qu'à partir des 2/3 du sommet de la feuille, et comme le verticille par 3 est complet, ainsi que celui qui le précède ou celui qui le suit, nous sommes fondé à penser ([ue la duplicité est due à une chorise. Chez le Citrus Aurantium, nous avons trouvé deux feuilles parfaitement dévelojipées et soudées par la base du pétiole dans une longueur de 2 millimètres seulement; mais comme ici l'angle de divergence des feuilles est beaucoup plus grand que ne lecom.- porte la position des deux feuilles soudées, et que d'ailleurs les mérilhalles supérieurs et inférieurs paraissent avoir une longueur normale, nous sommes disposé à voir là un dédoublement. Dans le Lycium barbarum , nous avons une feuille chorisée dans plus de la moitié de sa longueur; mais, dessus ou dessous, la feuille la plus voisine existant à la place qu'elle doitocci;per, nous devons croire à une chorise. Le Robinia Pseudo- acacia nous présente deux feuilles soudées par la base dans une longueur de 58 millimètres; mais les mérilhalles inférieur et supérieur étant de même grandeur que les autres, et puisque d'ailleurs nous ne trouvons que deux stipules transformées en pi- quants de chaque côté, nous sommes conduit à penser que nous avons affaire à un dédoublement. Enfin, le Mahonia tenuifolia nous offre une double chorise de ses folioles, qui nous semble mériter de fixer l'attention. L'exemplaire que nous possé- . dons est une feuille {\\\\ porte extraordinairement à sa base quatre folioles, provenant sans aucun doute du dédoublement de la première paire ; mais le limbe tout entier de l'une de ces folioles supplémentaires se trouve compris dans un plan (jui passerait par les deux folioles normales et le long du rachis, tandis que l'autre, supérieur à ce plan, semble former avec les deux folioles normales une sorte de verticille par 3, dont le lachis serait l'axe. Dans le premier cas, le dédoublement s'est fait par le côté; dans le second, il s'est fait supérieurement, c'est-à-dire suivant toute la largeur du limbe. ÎS'ous ne sachions pas que la distinction de ces deux sortes de dédou- blement, linrizoïitaj et vertical ^ ait été signalée. •238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notre exemple du Rosa canina nous parait curieux en ce qu'il réunit les deux pliénomènes de chorise et de piésiasmie. Nous y trouvons, en effet, un méritlialle court de 10 à 12 millimètres, limité inférieurement par trois feuilles placées à peu près sur le même plan horizontal, et supérieurement par une feuille dont l'exsertion est plutôt verticale qiC horizontale. Ce méri- tlialle court est compris entre un mérithalle supérieur de 60 millimètres et un mérilhalle inférieur de 93 millimètres. Des trois feuilles inférieures for- mant une sorte de verticille incomplet, deux sont soudées dans la longueur des stipules, l'autre est parfaitement libre. Chacune de ces quatre feuilles, chorisées ou non, possède son bourgeon à son aisselle, excepté la feuille oblique, qui a son bourgeon placé sur le bord droit de sa stipule; tandis que, dans le cas de la feuille d'Oranger complètement chorisée, nous ne trouvons qu'un seul bourgeon. Faut-il considérer le rapprochement de ces quatre feuilles comme le résultat d'un dédoublement plusieurs fois répété, d'une piésiasmie, ou d'une chorise et d'une piésiasmie réunies? Nous avons reconnu qu'en généial, lorsque la piésiasmie se produit, les mérithalles qui sont immédiatement places dessus et dessous le mérithalle court sont plus allongés que les mérithalles normaux, et se partagent en quelque sorte la partie qui manque à l'autre; il en résulte que, si par exemple les mérithalles avaient normalement 50 millimètres, le mérithalle court n'en ayant que 10, le supérieur et l'inférieur auraient à eux deux ZiO millimètres de plus que leur somme, c'est-à-dire 1^0 millimètres. Le partage ne se fait pas toujours également; mais la somme totale parait se rapprocher assez pour que l'on ait à peu près : m + 2M'_3M_ 3 3~"^ ' m représentant la longueur du mérithalle court. M' celle des mérithalles plus allongés supérieur et inférieur au mérithalle court, et M la longueur moyenne d'un mérithalle normal (1). Revenant à l'exemple du Rosa canina, nous y voyons quatre feuilles limi- lant le mérithalle court, qui a une longueur de 12 millimètres; déplus, nous trouvons dessus et dessous deux mérithalles allongés : l'inférieur, de 93 millimètres; le supérieur, de 60; en tout, 165 millimètres, qui, rlivisés par 3, donneraient 55 millimètres. D'un autre côté, sur l'échantillon que nous possédons, nous avons, supérieurement aux trois mérithalles précités, deux autres mérithalles : l'un de 38 millimètres, l'autre de h'ô = 83 milli- (1) Il est évident que pour que cette formule ait quelque exactitude, il faut, pour avoir la valeur de INl, prendre la longueur moyenne de plusieurs mérithalles déve- loppés normalement sur la même tige, dans la même saison et choisis dans des parties qui ne soient ni le connuencement ni la fin de la vég<''talion annuollo ; c;ir Il longueur (les mérithalles esi plus variable qu'on ne Ta généralement supposé. SÉANCE DU 13 AVRIL 1855. 239 mètres, qui, divisés par 2, donnent M 1/2 millimètres pour la longueur moyenne d'un mérithalle de cette tige. En regardant les quatre feuilles comme devant représenter trois mérithalles réduits au mérithalle court, et y ajoutant les deux autres mérithalles allongé';, nous aurions cinq méri- 165 thalles pour \67) millimètres de longueur totale. Or, -3- ^=^33 millimètres, 5 nombre inférieur à celui de la longueur moyenne des mérithalles de la branche. Mais si nous observons que deux de ces feuilles, celles qui sont soudées à leur base, pourraient bien être le résultat d'une chorise, il en ré- sulte qu'il ne faut plus considérer le mérithalle court comme limité par quatre feuilles, mais seulement par trois, et alors, si nous admettons qu'il représente deux mérithalles, nous avons, avec les deux plus allongés, quatre mérithalles. C'est donc par h qu'il faut diviser le uonîbre 165. Dans ce cas, 165 on ti-ouve que ■^=hl\lk, que l'on leconnait être très rapproché de /il 1/2, longueur moyenne que nous avons trouvée. iSoiis devons donc con- clure que nous avons ici un exemple de chorise et de double plésiasmie. Bien que de pareils exemples soient très rares, il nous a paru utile de rendre la formule plus générale, ainsi qu'il suit : ;/î + 2M' nlM n M, n représentant autant de mérithalles moins 1 qu'il y a de feuilles limitant le nu^ritlialle court, plus les deux feuilles qui limitent les côlés extrêmes des deux mérithalles allongés. Une loi qui. Jusqu'à présent, ne nous a paru souffrir aucune exception, c'est que le mérithalle immédiatement inférienr au mérit/ialle court est toujours plus allongé que le mérithalle immédiatement supérieur, comme on peut le voir en comparant les chiffres qui sont à la droite du tableau précité. Knlin, nous devons encore signaler la distinction à faire d'un état de dé- doublement ((ue nous n'avons vu indiqué nulle part. Il s'agit d'une cho- rise de rameaux de Vigne. Très souvent, au sommet d'un mérithalle, on trouve deux rameaux ayant à peu près la même longueui- et la même grosseur. I.e plus habituellement, les mérithalles des rameaux chorisés, examinés chacun à chacun, suivant l'ordre de leur âge, sont sensiblement de même longueur, et leurs feuilles, ainsi que leurs vrilles, sont allernativement dirigées du même côté; c'est-à- dire que si la première feuille de l'un des rameaux est à droite, celle de l'autre sera pareillement à droite ; les secondes sciont fouies deux à uanche; les ti'oisicnies à droite, et ;-insi de suite. Mais (|ueI(|uefois les deux rameaux chiuisés prcM'nlent ime disposition 2/iO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. coiilrniro. Dans ce cas, tandis que la première feuille de l'un des rameaux est à droite, la première feuille de l'autre rameau est à gauche, et les autres parties conservent le même rapport de position. Quelle est de ces deux chorises celle que l'on doit regarder comme normale? îNous conservons une tige fasciée de Jiobinia Psendo-acacia qui se subdi- vise en trois rameaux, celui du milieu conservant encore un reste de fascia- tion. Les feuilles sont tombées, mais on voit néanmoins par les cicatrices qu'elles ont laissées, ou par les stipules épineuses et les bourgeons, que tous ces organes (les premiers furtnés) sont dirigés d'un même côté, et que par conséquent le phénomène est analogue au premier des deux que nous venons de décrire. Comme, d'un autic côté, nous croyons avoir observé ce premier mode de dédoublement plus souvent que l'autre, et qu'il semble à /jmn (lue les parties cborisées doivent conserver une position telle que l'une puisse être prise pour l'autre sans altérer la symétrie de l'ensemble, nous regardons cette cborise comme la plus normale; c'est pourquoi nous propo- sons pour elle le nom de chorlse directe, tandis que l'on pourrait nommer l'autre chorise inverse, s'il était suflisamment démontré qu'aucune cause auti-e que le renversement de la symétrie ne présidât au second mode de dédoublement. M. Germain de Saint-Pierre se réserve de disouler dans une autre séance la question de priorité des observations de M. Fermond sur les dédoublements, qui lui paraissent identiques avec celles qu'il a déjà publiées. M. Cosson fait à la Société la communication suivante : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. REBOUD A M. DURIElî DE MAISONNEUVE (d). Djelfa, 25 fi-viier 1855. Dans ma dernière lettre je vous annonçais, je crois, mon départ pour l'Oued Djeddi ; cette course a été beaucoup plus émouvante que je ne my attendais, et pour mon compte j'ai pu sortir du combat d'Aui-Naga sain et sauf, et assister avec joie à la belle razzia du 17 octobre. A peine rentré, j'ai dû partir de nouveau pour im plus long voyage : j'ai rejoint, avec M. Colonna d'Ornano, par Messad et les dahias (2), la colonne, commandée par le colonel Dubarrail, qui campait sur les bords de i'Oued En-JNza. — J'ai récolté, avant d'arriver à Guerrara, quelques plantes intéres- santes dans les nombreuses et; charmantes dahias, qui font de cette partie du Sahara un pays délicieux, lorsque les pluies ont humecté le sol. C'est dans ces dahias que j'ai vu nos guides recueillir avec soin un énorme cham- (1) Celle lettre a été lue à la dernière séance. Voyez le Btilletin, t. H, p. 176. (2) Dépre.ssions du sol plus ou moins mouillées en hiver. SÉANCE DU 13 AVRIL 1855. 241 pignon qui croît sur le Betoiim {Piatacia Atlantica), et qu'ils vendent aux Mozabites pour la teinture en Jaune ; ce champignon est connu des Arabes sous le nom de S'rra. — Sur les bords de l'Oued En-Nza j'ai fait également une récolte intéressante ; J'y ai trouvé surtout avec plaisir les gracieuses toulTes d'une Rubiacée frutescente (a), et J'y ai observé une Asclépiadée en fruit [h], des Aristida (e), et une énorme quantité d'un Statice à fleurs Jaunes [d), dont les feuilles radicales sont recherchées par les chameliers ; là se rencontre encore une Colchicacée (e), dont les nombreuses fleurs bien épanouies sortaient à peine de terre, et que mon collègue Dunal avait déjà recueillie dans un voyage au pays des Mozabites. — Autour de Guerrara J'ai recueilli un assez grand nombre d'échantillons d'une admirable Crucilere(/), que j'ai trouvée en fleurs et en fruit, et que les Arabes désignent sous le nom de llalga ; cette plante constitue peut-être un genre nouveau, et Je me plais à le croire, quoique Je ne puisse baser mon opinion sur aucune donnée positive. De Guerrara J'ai suivi la colonne de cavalerie indigène de Djelfa, laissant à une ou deux étapes derrière nous l'infanterie de Laghouat ; mon atten- tion a été frappée par les belles touffes d'une Dipsacée très odorante (7), ligneuse, à petits capitules, et très recherchée par les chameaux de notre im- mense convoi ; il va sans dire que je n'ai pas négligé d'en faire provision. F.e deuxième Jour de marche nous avons rencontré les dunes (nebkha), en- viron à dix lieues avant d'arriver a la petite ville de Hadjira ; cette ville est située sur un monticule de terre l'ougeâtre, et est entourée de nebkhas d'un accès difticile ; dans ces sables j'ai vu réuni un assez grand nombre de plantes sahariennes, un Ephedrn (Alenda des Arabes), un Genista, que J'ai retrouvé dans le Souf, une Borraginée en fleur, plusieurs Graminées, des Salsolacées, un ZyfjO[)hyllum [h] (Bou Greba des Arabes) à feuilles cylin- driques pleines d'eau, cpii y croît en grande abondance, et enfin \e Limonins- trum Guyoïdanum (Zeita), qui est l'un des arbustes les plus considérables des environs de Hadjira, — Nous avons fait un séjour d'une semaine dans cette oasis, et c'est là que nous avons reçu, M. Colonna et moi, les pre- mières nouvelles du combat de Megarin. De Hadjira a Tuggurt il y a deux fortes journées de nuirche, toujours dans le sable, Jusqu'à Blidet-Hameui-, oasis à quelques lieues de Temacin ; Je n'ai trouvé dans cette partie de wvà course que deux espèces nouvelles pour moi, un Cypenis (i.) en Heur, et un cbarmant Antliyllis (j), qui est («) Gaillonia Ueboudiana. (/) Henonia dcscrti. (6) Dœmia cordata. | (7) Scabiosa camelorum. (t) Arlhrallierum cilialuni. , {h) Zypopliyllum, sp. nov. ? ((/) .Stalicc lîonduellii, (/) Cyperiis coi)glom(>raliis v;ir. {(') Erylluosticlus puuclalus. (j) Aiitliyilis sericea. 2/^2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. assez abondant autoui" de la petite ville d'Aleia, et entre cette dernière et Guerrara, Les environs de Temacin et de Tuggurt ne m'ont rien offert d'intéressant à recueillir, et je n'ai pas été plus heureux jusqu'à l'Oued Souf par la route du Taibat de l'est. L'Oued Souf est littéralement entouré de montagnes de sable, et les jardins sont des trous coniques au milieu desquels se trouve un puits d'eau saumùtre ; ces conditions n'empêchent pas ces villes d'être riches et populeuses. — Les dunes de lOued Souf renferment nue énorme quantité de Fenec, petit renard fort joli, qui est, dit-on, le renard d'Abyssinie ; j'en ai pu voir un certain nombre. Nous sommes revenus dans l'Oued R'ir par Megarin : à deux kilomètres de cette oasis on retrouve la végétation des sables, mais bientôt on rencontre des Crucifères, \e Limoniastrum Guyonianum, etc. — Le champ de bataille deMegarin m'aoffert un joli petit Tanacetum[o) laineux, à odeuragréable, et uneCrucifère que je crois avoir déjà recueillie entre Aïn-cl-JbL'l et Laghouat. De IMegarin nous avons fait route avec la colonne de Lashoual, dont nous formions presque toujours l'avant-garde. iNous nous sommes dirigés sur Alcia, à travers la grande Sebkha-el-Chegga; de la nous avons marché sur Guerrara, où nous étions le 1" janvier, par un temps assez froid; puis nous avons gagné Laghouat, après cinq jours de marche sans puits ni fontaines ; les deux dernières marches ont eu lieu au milieu de dahias couvertes de Betoum {Pistacia Atlantica) ; je n'ai recueilli dans ce trajet qu'un Antir- rhiniim [h] à fleurs carnées, foi-mant de grosses touffes ligneuses de fiU à 70 centimètres de hauteur. De Laghouat nous avons suivi la grande route de Boghar, logeant à l'hôtel, parfaitement servis, bien couchés, dans les deux caravansérails de Sidi-Makhlouf et d'Aïn-el-lbel. — A Djelfa (1) une neige épaisse couvrait le sol, et en ce moment un vent des plus froids me fait trouver beaucoup de charme au feu des pins qui brûlent à mon foyer. LISTE DE PLANTES OBSERVÉES l'AR M. LE If REBOLD DANS LE SAHARA AI-GÉRIEN, )..-u' !M. E. COSfSiOX' ('2i. Hypecoum procumbens, L, {IL glaucescens, Guss.) — Champs cultivés à Guerrara. Matthiola iivida, DC. {CUeiranlhus Jivldus, Dciile). — Megarin, Guerrara. Savignva .Egyptiaca, T)C. — Dahia de Taiqiietbiiie près Guerrara. Farsetia .Egyptiaca, Turr. s.-v. ova}is[F, ovalis, Boiss.} — Dahias entre Messad et Guerrara. — linearis, Decaisne. — Daiiia d'Ouargla i)rcs Guerrara. (a) Tanacetum ciiicrcum. | [h] Anlirrliinum ramosissimum. (1) Djelfa est à 1090 mètres au-dessus du niveau de la mer, d'après I\1M. lîenoii et Mac Carihy. (2) {.es plantes menlionnées dans relie Ijsii' ont été renieillies pariM. Robond, SÉANCE DU 13 AVIUL 1855. 243 Malcolmia yEgyptiaca, Spreng. {tlesperis diffusa, Decaisne FI. Sinaic. var. siliquis longiorïhus .) — Megarin. * Senebiera Icpidioides, Coss. et DR. — Dahia d'Ouargla près Gucrraïa. SisYMBRiuM cineieum, Desf. — Mcgaiiii. — Irio, L. MoRiCANDiA suffruticosa, Coss. et DR. [lirassica sufl'rulicosa , Desf.!) — Bords de rOiied Eu-Nsa près Guerrara. DiPLOTAXis peiulula, DC. var. {Diplotaxis crassifoUa, DC.) — Entre Laghouat et Guerrara. — virgata, DC. var. humilis, Coss. — Bords de l'Oued En-Nsa. * Henonia deserli.Coss. et DR. — Abondant aux environs de Guerrara et entre Guerrara et Tuggurt. HussoNiA .Egiceras, Coss. et DR. (//. uncala, Boiss. [18i9|; Erucavia Aiçikeras, Gay iu Steud. Nom. [1840].) — Sables entre l'Oued R'ir et l'Oued Souf. Helianthemum sessiliflorum, Pers. — Sables entre Megarin et l'Oued Souf, entre Aleia et Guerrara. Tribulus terrestris, L. — Dahia de Taiquelbiiie près Guerrara. Zygopbyllum, sp. nov.? — Hadjira. Haplophyllum tuberculatum, Adr. Juss. — Guerrara. * Genista Sahara', Coss. et DR. — Sables entre Aleia et Guerrara, * Anthyllis sericea, Lagasc. — Bords de la Sebkha-el-Chegga , entre Aleia et tiuerrara. TuiGONEi.LA anguina, Delile. — Dahia d'Ouargla près Guerrara. Necrada procumbens, L. — Dahia d'Ouargla près Guerrara. Tamaiiix Gallica, L. — Fossés à Blidet-Hanjour près Temacin, Paronychia argentea, Lmk. — Guerrara. PoLYCARPON tetraphyllum, L. — Dahia de Taiquelbine près Guerrara. * Deverra scoparia, Coss. et DR. — Bords de l'Oued Zegrir près Guerrara. — * chlorantha, Coss. et DR. — Sables entre Aleia et Guerrara. * Gaillonia Reboudiana, Coss. et DR. — Bords de l'Oued En-Nsa. * Scabiosa camelorum, Coss. et DU. — Entre Aleia et Guerrara. Nolletia chrysocomoides, Cass. [Cnnyza chrysocomoides, Desf.; Conysa pulica- rioides, Coss. et DR. apud Balansa pi. e.rsice.) — Megarin. * Rhanterium adpressum, Coss. et DR. — Abondant dans l'Oued Souf, l'Oued R'ir, et dans le district de Laghouat. Inula crithmoides, L. — Oasis de Megarin. Francoeuria crispa, Cass. — Oasis de Guerrara. * AsTERiscus graveolens, DC. (Buphlhalmuni graveoleiis, Forsk. — Guerrara. * Tan.u;eti!M cinereum , DC. (Cotuhi cinercu , Delil.; Brocrhia rinrrcti , Vis.) — ■ Megarin. médecin du bureau arabe de Djcifa, dans l'oxpédilioii, .sous les ordres de M. le colonel Dubarrail, dans le Mznb, l'Oued l\"ir vi l'Oued .Souf, du 17 novembre 185.'j an 10 janvier 1855. Les plantes dont le nom est précédé (Fun astérisque sont décrites on mentionnées diuis l'article suivant. '2lll\ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cladanthl's Arabicus, Cass. — Dabia d'Ouargla près Giierrara. Senecio coronopifolius, Desf. — Bords des fossés de l'oasis de Mogarin. * Catananche arenaria, Cosf. et DR. — Dahia d'Ouargla près Guerrara. ZoLLiKOFERiA rcscdifolia, Coss. {Sonchus cJwndrilloidcx, Desf.) — Sables entre l'Oued Souf et l'Oued R'ir, entre Laghouat et Guerrara. — * angustifolia, Coss. et DR. {Sonchus anguslifoUus, Desf.) — Dabia de Tai- guetbine près Guerrara. Samolus Valerandi, L. — Fossés à Blidet-Hanicur près Temacin et dans l'oasis d'EI Assafia. DoRMiA cordata, R. Br. — Bords de l'Oued En-Nsa. Chessa cretica, L. — Fossés à Blidet-Hameur. LiTHOsPERMUM callosum, Vaiil. — Abondant dans les sables de l'Oued Souf, de l'Oued R'ir et du Mzab. LiNARiA laxidora, Desf. — Dabia de Taiquetbiue près Guerrara. — fruticosa, Desf. — Entre Aleia et Guerrara. " Antirrhinl'm ramosissimum, Coss. et DR. — Guerrara. Verbena supina, L. — Guerrara. Statice Bonduellii, Lestib. — Bords de l'Oued En-Nsa. LiMONiASTRLM Guj'onianum, DR. — Tuggurt, Hadjira, Messad. Planiago Psylliuin, L. — Guerrara. EcHiNOF'siLOX nuiricalus, Moq.-Tand. (Cornuhica mitricala, Delile}. — Entre l'Oued Souf et Tuggurt, Megarin, dahia d'Ouargla entre Messad et Guerrara. ÀNABASis articulala, Moq.-Tand. [Saho'a arliculata, Forsk.) — Hadjira. Emex spinosa, Canibd. — Daliias de Taiquetbine et d'Ouargla, près Guerrara. EuPHORBiA cornuta, Pers. — Dahia d'Ouargla près Guerrara. — Cliama'syce, L. — Dahia d'Ouar^ila près Guerrara. * Erythrotictls punctatns, Schlecht. (Melanthium punctaliim , Cav.) — Dahia d'Ouargla près Guerrara et bords de l'Oued En-Nsa. Cyperus congloineratus, Rottb. var. — Sables entre Aleia et Guerrara. Sf.taria verlicillata, P. B. — Jardin de la Casha de Tuggurt. Pennisetum ciliare, Link. {Cenchrua ciliarix, L.; Penniselnm cenchroidex, Rich.) — Bords de l'Oued En-Nsa. .î^LVROPis littoralis, Parlât. {Poa liUornlts, Gouan., var. inlermedius, Coss. et DR.) — Megarin, Tuggurt. Arthratherum ciliatum, Nées. [Arislida ciliala. Desf.) — Bords de l'Oued En-Nsa. — plumosum. Nées. {Aristida plumosa, L.) — Entre l'Oned Souf et Tuggurt et entre Aleia et Guerrara. — sp. nov.? — El Arich entre Guerrara et Hadjira. Danthonia Forskalei, Trin. {Avena ForsJîalei, Vahl.) — Abondant entre Megarin et l'Oued Souf. ScHiSMUS calycinus, Coss. et DR. (FeMuca caJycina, L.; Schii^mus morg'uwtits, P. B.) — Guerrara. SÉANCli UU 13 AVKIL 1855. !2/|5 NOTES SLT> QL'EI.QLKS PLANTES NOUVELLES OL" F'.AUES MENTIONNEES HANS l.A LISTE PRÉCÉDENTE, par 1»I. E. COSSOIV. Srnebiera lepidioides, Coss. et DR. Planta aniuia, inferne glabra, supei'ne piiherula, caulibus Scepius plu- ribus, patcntibus dilTusisve. raiiiosis; foliis crassiiisculis ; radicalibus l'osu- latis, petiolatis, pimiatipaititis, lobis oblongis vel oblongo-cuneatis iiidivisis vel crenato-lobiilatis, lobis superioribiis iiî uniciim trifulum coiillueiitibus ; caulinis inferioribiis conformibus sed lobis sœpius indivisis ; siiperioribus et ramealibus obloiigis, iiidivisis, subintegris vel inciso-dentatis ; floribus miiiimis, in racemos primum corymbilbrmes disposilis, racemis axim ter- minaiilibiis et inde quasi opposilifoliis in eodeni raino sa-pe pluribus; pedicellis floribus lonyioribus, etiaiit fructiferis trectis ; sepalis ovato- oblongis, obtusis, superne membranaceo-albidis, petala subiequantibus, deciduis; petalis albis, obiongis, interne angiistatls, integris ; staminibiis 6, lateralibus vix brevioribiis, lilamentis exappendiculatis; silkulis cieclis, in racemos elongatos densiuseulos dispositis, compressis, f'acie convexu- subdidymis, dorso concavo-planis aut fere planis, ovato-suborbiculatis, transversim latioribus, puberulis, redcidato-rugosis, basi subcordai is, apice emarginatis, sinus lobulis triangularibus stigma subsessile superantibus, valvisseraen includentibus demum seorsim deciduis; seminibus in quoque locuio solitariis, pendulis, ovatis, compressiusculis, immarginatis; cotyle- donibiis linearibiis, elongatis, planis, médium versus plicatis. o . Fi'uctifera et etiam tlorigera 3' die novembris 185i lecta In locis liyeme inundatis deserti Algeriensis : in ditione Mzo.b prope Guerrara a doctore Heboud inventa. Par les silicules réticidces-rugueuses et non pas munies de crêtes, con- vexes sur la face interne et planes ou concaves sur la face externe, le 6'. lepidioides appartient a la section Cofi/lodiscus (DC. Syst. veg. Il, 526) ; il se distingue du S. Nilofica {DC. Si/st. veg. II, 527, et Prodr. I, 203. — Cuchlearia Nilodca, Delile, FI. ^Fgijpf.t. 3i, f. 2), type de cette section, et qui présente un port analogue, par les silicules plus grosses portées sur des pédicelles plus robustes et dressés, écbancrées au sommet, à lobes de l'échancrure dépassant le stigmate, et non pas à sommet entier et surmonté par le stigmate. — Le genre Senebiera, par les cotylédons plies sur eux-mêmes vers le milieu de leur longueur, et i)ar la silicule à valves renfermant les graines, .s'éloigne de la tribu des Lepidineœ (DC. Syst. veg. Il, 521), dont il doit être écarte, ainsi que l'a fait Kocb(S^;/. fl. Gcrtn. éd. 2, 80). — La forme de l'embryon, dans le genre Senebiera, est identique avec celle que présente le genre Subidaria (Coss. PL crit. 52). 2ill6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. HENONIA, Coss. et DR. Calyx teliapliyllus, sepalis erectis', deciduis, duobus lateralibus paulo demissius iiisertis basi saccatis. Petala U, hypogyna, indivisa, imgue lato a limbo \i.\ distiiicto. Stamina (i, bypogyna, tetradynama, libéra, filamentis eûen\\\\\s,excippendiculatis, complanatis. Stigmata 2, in unicum obtusum subbilobuni connata. Siliqua ùivalvis, late lineoris, sœpe inter semina irrégularité!' siiiuato-contraefa, complanata, valvis membranaceis planis nervo valida unico recto dorsali et veiiis anastomosantibiis donutis, rostro obtiiso aspermo lineari vel obloiigo-liiieari abbreviato. Funiciili seplo teiuiiler membiaïuiceo adhcereiites, apice tantum liberi. 6'e?Hma pluriiiia, uniseriata, ovato-suborbiculala, cojitpressa, late viembranaceo-marginata, lavia. Embryonis exalbuminosi cotyledones siiborbiciilata* apice emargi- natœ, canaliculato-coviplicatw radiculam amplexantes. — Sntïrulex in deserto Algeriensi indigenus, erectus, ramosus, diimosiis, glaber, caulc rarnisque tei'etibus démuni albescentibus, Ibliis crassiusculis cainulosis, indivisis, oblongis vel lineari-oblongis, obtusis, integris vel rarissime sinuatis, tloi'ibus majusculis, in racemum tern)inalem abbreviatum laxuni ebracteatum dispositis, pedicollis liliformibus longiusculis, petalis purpurco- violaceis iingue albido. JN'ous dédions ce genre à M. Hénon, interprète militaire, qui a concouru avec succès, pendant ces dernières années, à l'exploration botanique des environs de Biskra, et qui a bien voulu nous communiquer, avec la plante sur laquelle nous établissons ce genre nouveau, les autres espèces recueillies par lui, en 1853, dans une expédition dirigée par INI. le général Desvaux, et poussée jusqu'aux oasis les plus voisines de Tuggurt. — Le genre Jlenonia i^nv la silique allongée débiscente, par les graines à cotylédons condupliciués, appartient à la tribu des Bî-assicew, DC, où il doit être placé à côté des genres Moricand ia qI Euzomodendron (Coss. ap. Webb Ot. Hisp. Ul, t. i3, et PL crit. \lxk). — Il se distingue du genre Moricandia par un port très différent, par les pétales a onglet large à peine distinct du limbe, et non pas à onglet allonge très étroit et très distinct du limbe, par la silique largement linéaire comprimée-aplanie rappelant celle de quelques espèces du genre Farsetia, et non pas linéaire étroite presque cylindrique ou subté- tragone-comprimée, et par les graines entourées d'une large bordure mem- braneuse, et non pas dépourvues de bordure ou a peine bordées. — Par les graines largement bordées il est plus voisin du genre Eazomodendron ; mais il en diffère par les pétales à onglet large à peine distinct du limbe, par les étamines longues libres entre elles et non pas soudées par paires, par les siliques linéaires larges comprimées-aplanies, à valves planes mem- braneuses uninerviées, et non pas oblongues-lancéolées un peu comprimées à valves convexes à 5 nervures droites et égales. SÉANCE DU 13 AVUIL 1855. 247 Hekoma deseuti, Coss. et DH. In (leserto Algeriensi haud prociil a Tugyurt prope Zioua ad Oued Retem (Méiion,cum floribus et fiiictibus iniinatiiiis 20" die Martii 1853) ; in ditione Mzab ad nieiidiem trans iirbem Lay/toiiat pvo^e Guerrara haud infretiuens et ab indigenis HaUja nuncnpata, nec non inter Guerrara et t'u(j(jurt (Reboud, deceinbri lS5/i, cum floribus et iVnctibiis maturis). Genista Sahar i:, Coss. et DR. Frutex ercctus, scoparius, a basi lamosissinius, habita Ketaniam referens, ramis ramulisque subteretibus apice acutis nou nunqiiam spinescentibus striatis, corticeglabro virescente striato ; ramis simplicibus, elougatis, vir- gatis, internodiis foliis longioribus, lateraliter ramulos (lorigeros alternantes patulos einittentibus; foliis alternis, exstipulatis, unifoliulatis, sessilibus, pulvino minute tuberculifoiMni ; foliolis fugacibus, lineari-oblongis pubes- centi-subsericeis; jloribus apice ramorum et in ramulis saepius fere a basi {\Q\\î^\\'b laxiuscule raceniosis, 7'ace)uis aphyllis 3-y-lloris; pedicdlis caiycis tul)um demum subœquanlibus, supra médium bibracteolatis, bracteolis Mnearibus aiinutis eito deciduis ; calyce persistente, sparse adpresso-pubes- cente, campanulato basi subinfundibulifornn, limbo subbilabialo, labio superiore inferius subœquante bipartito lobis late tiiangulaiibus tubo sul)- duplo brevioribus, labio inferiore tripartito lobis subœquilongis lateralibus latc triangularibus medio angustiore lanceolato ; corolia decidua, lutea; vexilio doi'so sericeo-pubescente, late triaugulari-ovato. ascendente, alis longiore ; alis apice sericeis, carina- subœquilatis eaque vix brevioribus; carina glabra, oblique obovata obtusa, demum deflexa, genitalia occultante ; ovario in stipitem attenuato, lineari- lanceolato, glabio, 6S-ovulato ; stylo arcuato-ascendente; stigmate terminali; fructu (immaturo) oblongo, utrin- que attenuato, stipitato, papyraceo-complanato, calyce multoties longiore. in arenosis deserti Algeriensis : ad amnem Oued Hetem prope Zioua haud procul a Tuggurt (Hénon, 15' februarii 1853, florigera et vix fiuc- tifera) ; in ditione Mzab inter Aleia et Guerrara (Reboud, tlorit'oia, 29" decembiis 185^). I.c G. Saharœ doit être rapporte au sous-genre Spartocurpus (Spacli in Ann. se. mxt. sér. 3, TI, 2^0), section Retamospartum (Spacb ap. Coss. PL crit. \^h); — il se distingue de toutes les autres espèces de la section et niénie du genre Genista par la forme du calice. A.NTHVLus sERicEA, Lagasc. Gen. et sp. 22, n. 2î)l, non \\ illd. I)C. Prodr. II, 110. In calcareis apricis deserti Algeriensis : haud procul a Tuggurt ad amnem Oued Retem (Hénon, florigera U' die Februarii 1853); in ditione Mzab inter Aleia et Guerrara, et haud procul a Tuggurt inter Hadjiru et 2/i8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE I)L FHANCE. Blidet-Hcoiieur ad lacum salsiim œstate exsiccalum SeOkha-el-C/icyya (Rel)ou(l, tlorigera decembri 185/4). I/.l. scricefl n'avait encore été observé que dans le sud-est de l'Espagne, dans la piovince de Murcie (i.agasca, Bourgeau, pi. Esp. n. 621), qui pré- sente, comme nous avons déjà eu l'occasion de le signaler, un assez grand nombre de plantes des déserts africain et arabique. DiiviiKUA scopAïUA, Coss. ct DR. — D. virgata, Coss. et DR. ap. Balansa, jjL Alger, exsicc. n. lOO/i. Sufliulex eaespitosus, rigidus, scoparius, eaulibus erectis, superne ramos latérales sœpius simplices eiectos vel erecto-patentes emittentibus; foliorum vcginis brevibusovatis, late membranaceo-marginatis; foliis infimis trisectis laciniis lineari-liliformibus brevibus bi-trisectis, caulinis inferioribus con- formibus sed laciniis sœpe longioribus indivisis, supevioribus ad laciniam unicam redactis vel linibo orbatis, limbo foliorum in planta adulta evanido; umbellis 5-10-radialis, radiis subfiliformibus; involucro post anthesim deciduo vel subpersistente, /i-6-phyllo, foliolis lanceolatis; involucellis post anthesim décidais vel si(bpersistentibus^ foliolis lanceolatis, glabris, alabastra juniora superantibus ; petalis sub anthesi patentibus, niajusculis, ovato-oblongis in lacinulam inflexam productis, nei^vo rnedio cmgusto, albis, glabris; antberis violaceis; stylopodiis conico-depressis, m;irgine vix undu- lato-crenalis ; stylis stylopodia superantibus ; fructu suborbiculato, a latere compressn, pilis albis breviusculis laHusculis villoso, jugis obsoletis, valle- culis 1-vittatis, vittis latiusculis ; carpophoro adbasim bipartito. — Octobri- Februario. fn rupestribus, glareosis et coUibus incultis, in Algeria interiore et aus- traliore : in monte Djebel .Mfenser ! prope Melila baud procul a Constan- tine\\\\ dilione Balnensi loco dicto .U'?*-]'«^o?<^ (Balansa) et ad Timegad (du Colombier); circa 5«s/tro (.Jamin, Balansa); in montium Aurasiorum regione calida prope Beni-Souik; in ditione Mzab ad amnem Oued Zegrir prope Guerrara (Reboud). rSous avons du renoncer au nom de virgnfa, que nous avions donné d'abord à cette espèce, car ce nom, ayant été appliqué par De Candolle à une variété du D. tortuosa, qui en est très distincte, eût été une cause de conl'usion. — Le B. scopjaria se distingue du D. tortuosa, qui a été observé dans les dé- serts de la régence de Tunis (Desfontaincs, Kralik), de la Cyrenaïque (Pacbo) et de l'Egypte (Delile, Sieber, Bové, Wiest), par les tiges émettant supé- rieurement des rameaux latéraux et non pas divisées en rameaux, par les gaines des feuilles courtes- ovales et non pas assez allongées-oblongues, par les ombelles à rayons ordinaiiement plus longs, par l'involucre a folioles lancéolées et non pasoblongues-lanccolées assez courtes, par les involucelles SÉANCE nu 13 AViuL 1855. 2/i9 â folioles lancéolées glabres dépassant les jeunes boutons, et non pas ovaies- oblongues, ordiiiairement plus ou moins tuberculeuses ou pubescentes- furfuracées sur le dos, égalant environ les jeunes boutons; par les pétales très étalés lors de la floraison, plus grands, d'un beau blanc, à nervure dor- sale étroite, glabres, et non pas à peine étalés lors de la floraison, blancs seulement sur les bords, à nervure dorsale verdâtre 1res large, épaisse, tuberculeuse ou pubescente-furfuracée sur la face externe. — Il diffère du D. chlorantlin par les folioles des involucres et des involucelles caduques seulement après la floraison ou presque persistantes et non pas cadufjues avant la floraison; par les folioles des involucelles lancéolées, glabres, dépas- sant Us jeunes boutons, et non pas ovales-oblongues, plus ou moins tuber- cideuses ou pubescentes-furfuracées sur le dos, égalant environ les jeunes boutons ; par les pétales plus grands, ovales-oblongs, étalés lors de la floraison, d'un beau blanc, glabres, à nervure dorsale étroite, et non pas ovales-suborbiculaires, à peine étalés lors de la floraison, blanchâtres seu- lement sur les bords, à nervure dorsale très large, épaisse, d'un jaune ver- dâtre ; par les styles plus longs, par le fruit deux fois plus petit, à pubes- cence moins abondante, à côtes indistinctes, et non pas un peu saillantes, par la columelle divisée jusqu'à la base et non pas seulement jusqu'au milieu. Deveriw chloraîntha Coss. et DR. ap. Balansa pi. Alger, exsicc. n. 877. Suffrutex cœspitDSus, rigidus, scoparius, caulibus erectis superne ramosis, lamis patulis vel erectc-patentibus ; foliorum vaginis brevibus ovatis Ihte membranaceo-marginatis ; foliis inlimis triseclis laclniis lineari- filiformibus brevibus bi-trisectis, caulinis inferioiibus conformibus sed laciniis longioribus Sfepe indivisis, superiorihus ad laciniam unicam redactis vel limbo orbatis, limbo foliorum in planta adulta evaiiido ; umbellis 5-7- rarius 3-Zj-radiatis, radiis subliliformibus ; invoiucro anteanibesim deciduo, sub-S-pliyllo, foliolis lanceolatis; involucclUs ante a?it/iesim deciduis, foliolis ovalo-nblongis, dnno plus juinus fuùerculato- vel pubescenti-furfu~ raceis, alabastrajuniora subœquantibus ; petalis sub anthesi arcuato-subcon- ■niventibuft vix patentibus, miiuitis, ovato-suborbieulalis in laciuulam inflexam productis, neruo medio latissimo, cfcissiuscido, luteo-virescente, i'Xternc dense fur furaceo-pubescente, marginibus albidis glabris; antlieris luteis; slylopodiis conicis, margine depresso undulato-crenatis; stylis stiflopodia subœquantibus ; fructu suborbiculato, a latei'e compresso, pilis albis laliusculis dense furfuraceo-subtoinentoso, jugis vix prominulis, val- leculis 1-vittatis, vitlis latis prominulis; carpophoro o.d médium bifido. — Maio florigera vel vix florigera a nobis visa, decembii 185^i a doclore Heboud fruclifera lecta. in arenosis, in petrosis et coilibus apricis deserti Algerlensis : propc El T. II. 18 250 SOCIÉTÉ BOTANIQCE DE FRANGE. Outdial hautl piocul a Bhkra (Gallerand) ; circa Biskral haud infrequens (Jamin, Balansa) : in ditione Mzah 'n\\.^x Guerrara et Aleia (Rebond); ad Chott-el-Chei'guil inter Sidi-Khalifa et Khrider. — lu pascuis deserli Tunetaui circa Gabès (Kralik). Le D. cidorantha est voisin du D. tortuosa DC. par la fornne des pétales, leur direction lors de la floraison, et la largeur de leur nervure moyenne, qui présente, sur la face externe, une pubescencc ou des tubercules furfu- racés; il s'en distingue par les gaines des feuilles courtes-ovales, et non pas allongées-oblongues, par les rayons des ombelles ordinairement plus Jongs et plus grêles, par les folioles des involucres et des involucelles cadu- ques avant la floraison, et non pas caduques seulement après la floraison ou presque persistantes, par la nervure dorsale des pétales jaune-verdâtre et Bon pas verdâtre, par les styles plus courts, et par les fruits environ plus gros de moitié. — Le D. Pituranthus OC. {Pituranthus denudafus Viv. FI. Lyb. 15, t. 7, f. 2) ne nous est connu que par la figure et la description fort imparfaites qu'en a données Viviaiii ; il nous parait devoir être rap- porté à la variété virgala du D. tortuosa DC. ; car, d'après la description et la figure citées, il ne s'en distingue ni par le port, ni par aucun caractère essentiel. Gaillonia Keboudiana Coss. et DR. Frutex humilis, cœspitosus, tortuosus, ramosus, ramis sœpius opposilis, divergentibus, leretibus, cortice albo limoso, ramis novellis papilloso-fur- furaceis, apice infra flores pilis palenlibus hispidis; foliis inia basi solura mediante vaginula brevissima inter se et cum stipulis connexis, dimorphis; cauiinis et raniealibus lunceolato- iinearibus linearibusve, subcarnosis, parce breviterqae hispidis., infra subcanaliculatis nervo medio crassiusculo, oppositis, in gemmis axillaribus contVrto-fasciculatis, stipulis interpetiola- ribus utrinque sœpius 3, in vaginulis foliorum inferiorum minimisdentifor- raibus, in vaginulis Hiperiorum herbaceislinearibus inœqualibus, intermedia breviore, lateralibus foliis /i-6-plo bicvioribus ; floralibus lineari-subsetaceis eximie longeque hispido-plumosis, stipulis inter|;etio!aribus 8, 6 vel 5 pmniiio confort nibus et œquilongis comitàtis et hide involucra iO- S- vel 1-pliijlla referentibus; floribus cymosis, cymis terminalibus et in axillis foliorum superioium senuM vel bis dicbotomis ramulis hispido-plumosis; involucris flores subœquantibus ; cahjcis tubo oblongo pilis brevibus et lon- gioribus apice glocbidialis bispido, lirubo bipartito sub'antliesi brevissimo., accrescente detnum in quovis mericarpio lauceolato cornu referente; corolla longeetanguste tubulosa, extus brcviter villosa, limbe subinl'undibulifoi-mi A-partito; staminibus el sligmatibus faucem excedentibus sed limbo bre- vioribus; fruclu oblongo, dicocco, coccis separabilibus monospermis in- /. Alger, exsicc. n. 25Zi, et ap. Balansa /^/. Alger, exsicc. n. 843. Planta suff'niticosa, ramosissima, caespitosa, habitu Scrophulariam ra- mosissimam referens, glabra, cortice in caulis parte inferiore ciuerascente fimosa, ramis numerosis saepius divaricatis intertextis demum spinescenti- bus; foliis paucis, alternis, linearibus, integerrimis; jloribus solitariis, pedicellatis, pedicellis braclea multo longioribus, in racemos virgatos elon- gatos laxos dispositif; calycis laciniis lanceolatis acutiusculis, glabris , SÉANCE DU 13 AVKIL 1855. 255 corolla carnea, personata, tubo basi saccato, labio superiore erecto bilobo lobis reflexis, inferiore patenti-refle.xo trilobo lobis lateralibus triangulari- bus inedio triangulari-lanceolafo longiore, palato aniplo barbato faucein claudente; antberis bilobis, lobis subiilobosis; capsula globoso-subdidyma, loculis subœqualibus poro unico [Auridentoto deliiscentibus; serninibus majuscidis, angulatis, facie exteriore convexis cristato-suba/veoiatis, facie interiore concoviusculis haud cristatis, testa punctato-tiiberculata. In riipestribiis et apricis deserti Algeriensis : prope Biskra in prœruptis ad montem Montagne de sable dictum (Jamin, Balansa, aprili-maio flori- gerum et fructiferum) ; in ditione Mzob prope Guerrara (Reboud, decera- brl 1854 fructiferum et vix florigerum), VA. ramosissimum se distingue de toutes les autres espèces du genre par son port remarquable, pai- le lobe moyen de la lèvre inférieure de la corolle plus long que les latéraux, par la capsule régulièrement globuleuse presque didyme, et par la forme des graines. Ebythrostictls punctatus Schlecht. in Linnœa (1826J 90. Kunth Enum. pi. IV, 15i. — Melantldum punctatum Cav. le. et. descr. VI, 6i, t. 588, f. 1. fn petrosis arenosisque deserti Algeriensis : ad amnem Oued Djeddi prope Biskra (Hénon, 10 febr. 1853); in ditione Mzab prope Guerrara loco dicte Dahia d'Ouargla et ad amnem Oued Fn-Nsa (Reboud 23 de- cembr. 185/i). Cette plante, qui n'était indiquée qu'aux environs de Mogador, a été trouvée récemment non-seulement dans le Sahara algérien, mais encore en Espagne, près d'AImeria (Lange sub nomine Erythrostictus Europœus), et dans plusieurs localités de la Palestine par MM. de Saulcy et Michon. M. de Schœiiefeld, secrétaire, donne lecture de la note suivante, adressée à la Société ; EFFET DE LA LUMIÈRE SUR LES PLANTES SUBMERGÉES, par M. EL'CiÈIVE ROBERT. (Bellevue, 26 janvier 1855.) Tout le monde connaît l'effet de la lumière sur la végétation; on sait combien les plantes la recherchent, soit qu'elles croissent à l'air libre ou (|u'on les tieime lenfermées dans des lieux obscurs ou, cependant, doivent pénétrer (|uelques rayons lumineux. Des expériences ont prouvé que si l'on intercepte la buniere du soupirail d'une cave, en laissant pénétrer l'air par une ouverture semblable, ou si l'on fait l'inverse, en permettant seulement a la lumière d'arriver, les liges se dirigeront toujours vers la lumière. L'air (lui arrive de l'extérieur dans l'intérieur d'une cave parait 256 SOCIÉTÉ BU'lAiMQUt DE FRANCE. donc étranger a la direction que prennent les tiges. L'observation suivante me semble bien devoir confirmer ce t'ait. Ayant, cet liiver, submergé au fond d'un bassin renfermé dans une serre tempérée, des pieds de Ranunculus aquatilis, j'ai vu toutes les tiges et les feuilles à folioles capillaii-es se diriger constamment vers la fenêtre de la serre, devant laquelle le bassin était placé. J'ai répété plusieurs fols l'expé- rience, en ayant soin chaque fois de mettre les tiges et les feuilles du côté opposé ; et, aprcs un certain laps de temp<, variable suivant l'état du ciel, elles avaient toutes repris leur première place. J'ai cru devoir noter ce fait, parce que l'eau, dans laquelle le phénomène s'est passé, devait être un écran bien meilleur que celui de la fermeture d'un soupirail, pour savoir jusqu'à quel point l'air pouvait agir sans le concours de la lumière sur la directioQ des tiges. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société les communications suivantes : NOUVEAUX RENSEIGNEMENTS SI R LE MOL»E UE VÉGÉTATION DE L'.MLIUM MAGICUM, par Itl. F. GGRMAi;\ DE SAlIVT.PIflRRE. Dans ma précédente communication sur la feuille gemmiparede VAllium »2rt^/c?/m, je n'avais pu, vu l'état incomplet de l'échantillon desséché qui m'était parvenu, préciser la situation de la feuille gemmipare. J'avais pu seulement affirmer que cette feuille, dont le limbe donne insertion à un bulbille, fait partie do la spirale des feuilles du bulbe fiorifère et que sa base est une véritable tunique embrassante^, semblable aux autres tuniques. Un bulbe vivant, qui vient d'être trouvé dans les importantes collections rapportées l'année dernière d'Algérie, par M. Kralik, et qui m'a été com- muniqué par M. Kralik et M. E. Cosson, me permet d'en compléter l'étude. — Cet Alliuin, recueilli aux environs de Boue, sous le nom d'^. nigrum, par ]M. I.etourneux, procureur impérial à Bône, présente une forme intermédiaire entro VAllium niyram type, et l'.l. tnagicum décrit par Linné et par De Candolle, tt dont j'ai précédemment entretenu la Société. Cette forme intermédiaire, décrite et figurée par Clusius, en 1601, et par Brotero, en 1816, démontre manifestement que VAllium magicum est une déformation de l'A. nigrum ; cette variété présente la hampe dressée, robuste, à ombelle fiorifèie hémisphérique, dépassant longuement les feuilles, qui caractérise VAllium nigrum type; et elle présente, d'autre part, la feuille gemmipare que Linné et, après lui, De Candolle regardaient comme propre à leur A. magicum (forme a hampe bulbifère et plus courte que les feuilles). l-a plante recueillie à Bône ne ma pas fourni dei^ i enseignements moins SÉANCE DU 13 WHIL 1855. 257 précieux sur le phénomène organographique qui fait l'objet principal de cette étude, que sur la détermination spécifique, qui n'est ici qu'une ques- tion incidente. — L'examen de ce bulbe, comparé à celui que j'avais pré- cédemment étudié, m'a démontré que : chez la plante à hampe tlorifere et chez la plante a hampe bulbifere, la feuille gemmipareest unique et que sa situation est déterminée; cette feuille est la dernière du bulbe, c'est-à-dire celle qui précède l'entre-nœud qui constitue la hampe. — L'état de dessic- cation de toutes les tuniques du bulbe florifère l'an passé, réduites à l'époque actuelle à de minces membranes agglutinées entre elles, ne m'a pas permis de constater si le 'cayeu reproducteur, qui constitue le nouveau bulbe et qui se trouve en contact immédiat avec la hampe actuellement desséchée, est axillaire de cette feuille à limbe gemmipare; cela est nécessairement, si la tunique qui constitue la base de la feuille a limbe gemmipare est com- plètement circulaire et renferme par conséquent le cayeu ; cette même feuille présenterait, dans ce cas, deux bourgeons superposés, savoir : à son aisselle le bulbe ou cayeu tlorifere de l'année suivante, et au niveau de son limbe le bulbille anomal et surnuméraire. Chez la plante vivante qui m'a été communiquée, le cayeu axillaire ou nouveau bulbe qui doit fleurir cette année, et qui succède à celui qui a fleuri l'année dernière, commence à entrer en végétation; sa pousse s'est fait jour obliquement, en déchirant les anciennes tuniques; en raison de cette disposition, il semble, au premier abord, séparé par plusieurs tuniques de la hampe desséchée, à laquelle il est en realité contigu. Ce jeune bulbe, qui sera cultivé avec soin, nous donnera, celte année, le dernier mot de la question; il suffira, pour cela, d'enlever les tuniques une à une, lorsque la feuille bulbilere fera son apparition. M. Decaisne a bien voulu se charger de faire cultiver, au jardin du Muséum, le bulbille de la feuille gemmipare qui reproduira probablement aussi la variété magicum; ce bulbille s'ac- croitraen volume cette première année, qui est la deuxième de sa formation, et sera probablement florifère l'année prochaine. J'insisterai de nouveau, en terminant, sur le lieu d'insertion du bourgeon ou bulbille chez les feuilles gemmipares; ce lieu d'insertion est très généra- lement la face interne de la nervure moyenne, soit au niveau où cesse le pétiole et où le limbe commence, soit à une certaine hauteur sur le limbe. — Chez les feuilles dites prolifères du Cardnmine pratensis, le prin- cipal bourgeon nait toujours au sommet du rachis, à la base de la foliole terminale qui constitue un limbe partiel. Chez la Tomate a feuilles prolifères observée et décrite récemment par ^\. Duchartre, les rameaux nés sur les feuilles avaient une situation analogue. — Je ferai remarquer que Clusius, dont j'ai cité plus haut la ligure, avait entrevu, il y a près de trois siècles, l'analogie qui existe entre la feuille bulbilere de VAllimi viagicum ouniyrioii (lu'il nomme Mo/i) '/'fieoji/irosli, et un véritable rameau : « Dans 258 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » le pins iirnnd nombre des cas, dit-il, entre la tige et les feuilles, il sort un « caudicule pian et foliacé, ou pour mieux dire une feuille portant à soq <) sommet comme un nucleus (bulhille) d'Ail, cenucleus mis dans la terre, » germe et produit une plante de la même espèce (1). » . NOTE SUR LA STRUCTURE DE L'OVAIRE CHEZ LES LABIÉES , par M. F. CiERMAIIV DE SAII^'T-PIERRE. Dans la séance précédente, il a été lu une communication de M. Clos, sur la structure de l'ovaire chez les Labiées; n'ayant pas assisté à cette lecture, je n'ai pu déclarer à la Société que je suis arrivé de mon côté à un résultat analogue. M. Gay ayant eu la bonté de me remettre, en 1850, un rameau d'un 5'/af^//s si/lvatica (recueilli par lui plusieurs années aupara- vant, dans une baie, aux environs d'Orbe, canton de Vaud), dont les fleurs présentaient, par anomalie, un ovaire considérablement amplifié, je me suis assuré, ainsi que M. Gay, et plus tard avec M. E. Cosson, que cet ovaire amplifié est manifestement constitué par deux feuilles carpellaires. Cbez cette plante anomale, la forme de l'ovaire est celle d'une capsule membraneuse oblongue, entière-sub-bilobéeà la base, et quadrilobée au sommet. Entre les quatre lobes terminaux s'élève un style de forme nor- male. Cette capsule est uniloeulaire. Deux placentas pariétaux rentrant vers le centre de la capsule, composés chacun de deux cordons placentaires juxtaposés qui donnent insertion vers la partie moyenne de leur longueur à quatre ovules abortifs, démontrent que la capsule est composée de deux carpelles. Une coupe transversale, pratiquée dans les deux tiers inférieurs de la capsule, présente une seule loge; une coupe transversale, pratiquée dans le tiers supérieur quadrilobé, présente quatre loges, sortes de culs-de- sac de la loge unique. Chacune des deux feuilles carpellaires offre, en effet, une sorte de boursouflement du limbe qui, se trouvant bridé par la nervure médiane plus courte, donne lieu à deux lobes pour chacun des deux carpelles accolés. Il résulte de cette disposition, qu'à son sommet l'ovaire présente l'apparence d'un ovaire quadriloculaire. Or, chez l'ovaire normal, cette partie quadrilobée ou quadriloculaire est la seule qui existe, soit que l'on (1) l,es principales figures de VA. nigrumh. (A. monspessulanum Gouan. mul- tibulbosum Jacq, magicum L. Brot. St.-Am.) sont les suivantes ; 1" Forme à hampe florifère, à feuille gemmipare : Clusius, rar. plant, hist., p. 191, fig. 2. Moly Théo- phrasti (reproduite par J. Baiihin, t. If, p. 568, f. 3; par fioiloiiaeus, slirp. peinpt., p. 685, f. 3, et par Lobel, slirp. hisl , p. 82, f. 3). — Broiero, pliyt. Lusit. sélect., 1816, p. 110, t. XLVIf-XLVIII, Allium maçiicum. — T Forme à hampe bulbifère, à t'enille gemmipare : Sl.-Ain., bouq. dep. f.ot-et-Garonne, 1821, lab. 10, Allium magicum. — 3° Forme à hampe florifère, à bulbe émettant un grand nombre (le biiii)ill('N il pudicelles filiformes: Jai-quiii. AusU'., 1, p. 9, l. X, Allium multi- bulbosuin. SÉANCE DU 13 AVRIL 1855. 259 considère la partie basilaire comme nulle, soit que l'on admette que la bifi- dité de chaque carpelle se prolonge jusqu'à sa base. \.n composition bicar- pellaire de l'ovaire se trouve donc masquée, dans l'état normal, par une apparence quadrilocuiaire qui a entraîné l'idée inexacte d'une composition quadricarpellaiie. J'insiste sur cette observation, en raison de l'erreur reproduite dans notre Flore des environs de Paris, où l'ovaire des Labiées est indi(|ué comme con- stitué par quatre carpelles. Cette interprétatiou inexacte doit être rectifiée dans une prochaine édition. M. Brongniart rappelle que plusieurs Aroïdées et Nymphéacées présentent des bulbes se développant sur les feuilles à l'extrémité du pétiole et à la base du limbe. Vu l'heure avancée, une communication de M. Munby adressée à la Société est renvoyée à la prochaine séance. Les séances du 13 et du 27 avril étant très ciiargées, la Commission du Bul- letin, dans sa réunion du 28 juin 1855, a décidé qu'elles ne seraient pas publiées dans le même numéro. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Soiiie reiiiarks on vejs^etable |ilaceiita(ion {Quelques re- marques sur la placentat ion dans les plantes)^ par M. John Cleland. Cette note a été lue à la Société Botanique d'Edimbourg, le 12 avril der- nier, et elle a été imprimée dans l'Iie Ann. and Magaz. of nat. hist.^ cah. de mai 1855, p. 336-338 (avec k figures intercalées dans le texte). Voici, en peu de mots, quel en est le sujet : M. Cleland ne croit pas que dans les plantes pourvues d'un placenta central libre, cette partie soit formée par un prolongement de l'axe. Il expose les arguments qui lui semblent contraires à cette opinion, généi'alement admise. Une monstruosité de Primula qu'il figure ((ig. 2, p. 338) lui a inspiré l'idée dune autre théorie. Il suppose que le placenta central libre est formé d'un second verticille de carpelles distinct de celui des carpelles extérieurs, et alterne avec celui-ci-, ce seraient ces carpelles intéiieurs qui porteraient les ovules sur leurs bords rejetés en dehors. Dans la monstruosité de Primula qu'il a observée, deux des parties du verticille interne étaient devenues foliacées, et l'une d'elles était forte- ment contournée à cnuse du grand développement qu'elle avait pris dans l'espace étroit qui la renfermait, tandis que l'autre avait conservé sa situa- tion naturelle avec ses bords réfléchis. Les observations de M. Cleland ont été faites sur les genres Primula et Zi/c/<>i«'s , seulement il parait oublier que ce dernier genre, comme les Caryophyllécs en général, n'a un placentaire central libre qu'en apparence et seulement par suite de la rupture des cloisons qui le rattachaient d'abord aux parois de l'ovaire, et qui en faisaient un placentaire entièrement analogue à ceux que l'on nomme habituellement axiles pour désigner leur situation dans l'axe géométrique de l'ovaire. Influence de IVaii tie nier sni* la ^germination, par M. Charles Darwin [Gardeaers Chronicle, du 26 mai 1855). L'auteur de ce travail a été conduit à ses expériences par des considéra- tions de divers ordres. Ainsi, entre autres points intéressants, il a voulu reconnaître combien de temps des graines pourraient flotter à la surface de la mer, tout en conservant leur faculté germinalive, et jusqu'à quel point les grandes mers peuvent dès lors empêcher l'extension géographique des espèces. Il a opéré au n)oyen d'eau de nier artificielle, mais d'une composi- HRVL'E BIBLIOGRAPHIQUE. '261 tion tellement semblable a celle de l'eau de mer naturelle que des animaux marins et des Algues y vivaient parfaitement. Les graines ont été tenues dans cette eau, dans des flacons séparés, en plein air, à l'ombre, à une température moyenne de -f 7° C. Une autre série d'expériences a été faite dans la même eau maintenue à 0°, Voici les résultats obtenus : Les graines de Cresson alenois, de Laitue, de Carotte, de Céleri ont par- faitement levé après une immersion de 32 jours dans l'eau de mer. Après le même temps, celles de Radis ont moins bien germé. Une immersion de 28 jours n'a nui en rien à la faculté germinative de la Bourrache officinale, du Piment, du Cuciirbitiiovifera^ de la Rhubarbe, du Beta vulgo) ix, de l'Arroche, de l'Avoine, de l'Oige, du Pholoris canarien- ais. Le Satureia hortensis, traité de même, a germé, mais moins bien que les espèces précédentes. Pour le Linum usitatissimnm, une seule graine sur un grand nombre a germé après 28 jours d'immersion; il en a été de même après IZi jours; même apiés 7 jours seulement, il n'y a eu que 3 graines sur une grande quantité qui aient levé. De même, une seule graine de Chou a germé parmi beaucoup qui étaient i-estées plongées dans l'eau de mer pen- dant \U jours. Une immersion de même durée a détruit la faculté germina- tive chez presque toutes les graines de Pois, d'Ulex qui ont été soumises à l'expérience; cependant, nprès avoir passé 7 jours dans le liquide salé, les pois ont bien levé, tandis que le même temps a suffi pour tuer toutes les graines de Trifolimn inrarna'uin. L'action de l'eau de mer a 0" a été plus lente; ainsi, prolongée pendant .30 jours, elle n'a pas empêtbé plusieurs graines de Chou de lever. Le résultat le plus saillant de ces expériences, c'est que les graines des Légumineuses perdent plus promptement que toutes les autres, dans l'eau salée, la faculté germinative, fait auquel il semble qu'on ne devait pas s'at- tendre, soit d'apiès l'oi-ganisatioa de ces graines, soit d'après la persistance aveclaquelleelles conservent cette faculté d;uis les circonstances ordinaires. Des expériences comparatives ont montré à l'auteur que, lorsque les graines n'avaient pas perdu, par leur séjour dans l'eau de mer, leur faculté germinative, elles levaient d.ins le même espace de temps que celles qui avaient été conservées dans l'état normal. Le séjour dans cette eau a même accéléré la germination de la Rhubarbe, du Céleri, et du Convolvulus tricolor. Sut* la ë;eritiBiia«ioii îles ;&B>a(ii«*8 sottg riiifliaeiire iraj^ents elniiiBtiiies, par M. .1. Hutstein [Gartenflura, cah. de mars 1855, p. 80). M. Hutstein a voulu vérifier expérimentalement l'exactitude des asser- tions qui ont été émises au sujet de l'action accélératrice que quehiues acides .exerceraient sur la germination. Dans ce but, il a fait pendant plus d'un 262" SOCIÉTÉ BOTANIQLE DE FP.AN€E. an des expériences sur les grnines du Stijile, du Froment, de l'Orge, du Carum Carvi, d'un Œitanlhe, du Phellondriuyn^ du Fenouil, de la Carotte, de la Coriandre, du Sinapis olba, du Ceratonia siliqua, du Paver somntfe- rum, etc. Il a fait tremper ces graines en partie dans l'eau pure, en partie dans de l'eau acidulée avec l//iOO à 1/800 d'acide sulfurique pur, d'acide chorhydrique, d'acide phosphorique et d'acide oxalique, en partie dans des solutions de sels ammoniacaux. Les graines ainsi humectées ont été semées dans du terreau de feuilles maintenu à -|- 1^" C. Le premier résultat a été (jue les graines des deux dernières catégories ont levé en plus grand nombre dans le même espace de temps, ce qui semblait démontrer l'influence accélératrice des acides et des sels; mais M. Hutstein ayant répété l'expérience en laissant les graines tremper plus longtemps dans l'eau pure que dans l'eau acidulée et dans les solutions sa- lines, toute inégalité a disparu. D'où l'auteur conclut que les acides et les sels n'accélèrent pas la germination. Seuleajent il parait qu'ils agissent sur les téguments des graines de manière à les pénétier plus rapidement que ne le fait l'eau pure, ce qui explique le résultat obtenu dans la première expérience. D'un autre côté, l'auteur a reconnu que ces mêmes substances ne rétablis- sent nullement la faculté germinative une fois détruite, comme l'ont cru quelques physiologistes; car des graines t)op vieilles pour germer sans pré- paration n'ont pas germé davantage après avoir trempé soit dans l'eau aci- dulée, soit dans les solutions ammoniacales. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Flore fie France, ou description des plantes qui ci'oxssent naturelle- ment en France et en Corse, par MM. Grenier et Godron ; tome III, I" partie; in-8° de 388 pag. Paris, 1855, chez J.-B. Bailliere, et Besan- çon, chez Dodivers. La piemiere partie du tome troisième et dernier de la Flore de France vient de paraître, et la seconde partie étant déjà sous presse, il y a tout lieu d'espérer que cet important travail arrivera prochainement à bonne fin. Nous n'avons pas a faire ici l'éloge ni la critique de cet ouvrage, dont le succès prouve assez le mérite, et qui renferme le tableau de la végétation phanerogamique de notre pays, mis au courant des découvertes les plus récentes, au niveau de la science du jour. Nous avons seulement à pré- senter le relevé des matières contenues dans le demi-volume qui vient d'être publié et celui des nouveautés dont il enrichit notre flore. Ce demi-volume complète la série des Dicotylédons par les iMonochla- mydées, dont il renferme la série complète, et il conduit plus qu'à moitié les Monocotylédous désignés, d'après De Candolle, sous le nom ù'Endo- REVUE BIBLIOGRAPHIQDÉ. 268 gènes phanérogames. On y trouve traitées tienle-quatre familles, dont la dernière, celle des Cypéracces, n'y est représentée que par ses deux pre- mières tribus, les Cypérées et les Scirpées. Voici la série de ces familles. Dicotylédones MoisocHLAMYDÉks. — Phytolaccées. Amarantacées. Salso- lacées (ou Chénopodées). Polygonees. Daphnoidées. Laurinées. Santalacées; Eléagnées, Cytinées. Aristolochiées. Kmpétrées. Kuphorbiacées. Morées. Celtidées. Ulmacées. Urticées. Cannabinées. Juglandees. Cupuiifères. Salicinées. Platanées. Myricées. Abiétinées. Cupressinées. Gnétacées. Endogènes phanékogames ou Monocotylédonées. — ■ Alismacées. Butomées. Coicbicacées. I.iliacées. Smilacées (comprenant les Asparagées). Dioscorées. Iridées. Amaryllidées. Orcbidées. Hydrocbaridces. Jonca- ginées. Potamées. Naïadees. Zo.^téracées, l.emnacées. Aroïdées. Typliacées. Joncées. Cypéracées. Sur ce nombre, M. Godron a traité les Euphorbiacees; les Abiétinées, Cupressinées et Gnét.icées; les Smilacées, les Dioscorées, les Iridées, enfin les Cypéracées. Toutes les autres familles sont dues à M. Grenier. Dans les Salsolacées, nous trouvons (p. 30), sous le nom de Suœda splendens, Gren. et Godr. , le C/ienopodiwn seligerum, DC, ou le Suœda setigera, Moq. Les deux auteurs ont cru devoir substituer au nom proposé, depuis plusieurs années, par M. ^Joquin-Tandon, une dénomination spéci- fique tirée de celle de Salsola splendens, donnée à cette plante par Pourret, en 1788. Dans les Polygonées, nous voyons (p. 36), sous le nom de Rumex Friesii, Gren. et Godr., le Rumex obtusifulius, DC, ou R. divaricatus, Fries, que les deux auteurs regardent comme différant des deux plantes désignées sous les noms deR. obtusifolius et divaricatus par Linné. Les Daphnoiuées nous présentent \e Dap/me Philippi,Gren. et Godr., de Bagnères-de-Bigorre, déjà publié dans ks Atxhives de ta Flo?'e de France et d' Allemagne , et le D. Verloti, Gren. et Godr. (p. 59), espèce encore inédite, très voisine du D. Cneorum, Lin., qui aété trouvéeàSaint-Eynard, près de Grenoble, par M. Verlot, a qui elle est dédiée. Ses caractères sont : des fleurs subsessiles, avec des bractées lancéolées acuminées ; un périantbe à divisions lancéolées-linéaires, cVun rose vif sur les deux faces, à tube pubescent allongé, 1res renfle et bossu à la base, resserré à la gorge; les anthères linéaires, incluses; des feuilles sessiles, linéaires-oblongues, allongées, subacuminées, obscurément ou non échancrées, mucronées, très rapprochées. Ses tiges très rameuses s'allongent en restant grêles; l'écorce du vieux bois est brun foncé. — M. \ erlot a reconnu la fixité de ces caractères pai' plusieurs années de culture. Parmi les Kuphokbiacees, les deux auteurs publient (p. 75) une espèce nouvelle, V Euphorbia polggonisjjerma, dodr. et Gren., appartenant à la section Anisop/iyllum, Koep., a feuilles opposées, stipulées et à fleurs 26A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. alaires. C'est une très petite phiiite annuelle, de 5-10 cent., glabre, h tiges couchées, rameuses ; à feuilles glauques, presque sessiles, obliques à la base, obovées-ob/ongnes, marquées de ponctuations pelliicides, entières ou dentées en scie au sommet, pourvues de stipules sétacées. Fleurs petites, solitaires; glandes involucrales courtes, entières, comme tronquées. Capsule glabre, lisse, à coques presque arrondies sur le dos ; graines fauves, tri- gones, lisses, etc. Cette espèce a été trouvée par M. Salle, au cap Corse, à Lury, \' Euphorbia Chamœbuxvs, Bernard, dont la description a été publiée par anticipation, en l.S/46, dans le prospectus de la Flore de France, se trouve ici a son rang (p. 84) à la suite des E. spinosa. Un., et Gerardiana, Jacq. Les CupuLiFÈuES nous offrent (p. 119) une nouvelle espèce de Chêne observée aux environs de Toulon par M. Auzandre, et nommée de là, Quercus Auzandri, Gren. et (iodr., avec le synonyme Q. pseudo-coccifera, Webb, /^. liisp. (non Desf.). C'est un arbuste d'une taille peu élevée ; à feuilles oblongues, dentées-épineuses, glabres sur les deux faces; à fruits brièvement pédoncules (semblables à ceux du Q. llex, Lin.), avec la cap- sule à écailles courtes, lancéolées, tomeuteuses, o/vpr/wt^es. M. Grenier se demande si ce ne seiait pas une hyb.idedes Q. llex et coccifera. Dans les Saltcinées, iNL Grenier décrit (p. 130) : 1° Sous le nom de Scdix Wimmeriana le S. purpurea-Caprœa des Exsiccata de Wimmer, n° 16 (Contejean, J/e'm. Soc. émul. du Doubs, 185S, p. 189), trouvé sur les rives du Doubs, près de Montbéliard, par JNI. Contejean. 2° Sous celui de 5. affinis, Gren. et Godr., un arbrisseau qui a pour synonymes Salix acianinatn, Kocb, St/n. (non Smith); S. viminalis- Coprœa, Wimm., Exsicc, n" Ih. DanslesGivÉTACÉi'S, YEphedra Villarsii, Godr. et Gren. (p. 161), a pour synonyme E. distachya, Vill., Dauph. (non Lin., nec Gaud.). C'est un arbuste de 1-2 cent. (1), (jue Villars avait trouvé sur les murs de la citadelle de Sisteron, et que les deux auteurs y ont retrouvé en 1853, mais dont ils n'ont vu que des individus mâles. Sa tige est dressée, très rameuse, à bran- ches ligneuses, dures, non flexibles, dressées ou étalées, tortueuses; ses rameaux sont dressés, roides, filiformes, à peine striés, non rugueux, et leurs articulations sont munies d'une gaine « tube évasé, très court, à lobes arrondis. Chatons mâles sessiles, rapprochées en deux glomérules opposés. Parmi les Alismackes, nous trouvons (p. 165) admis comme espèce y Alisrna arcuatum, Michalet, au sujet duquel une communication spéciale a été faite à la Société botanique (Voy. Bull. Soc. bot., l" an., p. 312). (1) C'est presqno cerlaincment 1-2 déciin. qu'il fallait, puisque les arlicles des rameaux sont décrits comme ayant déjà 1-1/2 cenlim. de longueur. ni'VlR IHIBLIOGRAPHIQUE. 265 î.es t.iLtACKES nous pivsoiiteMt : 1° le Fritillaria delphinensis, Greii. (p 180), que rauteiir a fait oounnîtro sniis le nom (k' F. fuhœformis, dans les Mém. de la soc. d'émul. du Dmibs, mai 18')^. 2" \.eScilla bifolia, Lin., érige en type d'ini genre nouveau, dont voici les caractères : ADEiXOSCfrj.A, Gren. et Godr. (p. 187). P^ng. à 6 divis. libres et éta- lées dès la base, caduques ou subpersistantes. E/aii. insérées à la base des divis. périgoniales; (iiets tous semblables et subulés; auto, fixées au (il et ywr le dos. Caps, obovée-lrigone, à trois loges, renfei-m. ui;e ou phisi. grai. subgloljul. , à. raplié non saillant, et embrassées à la base par un mamelon tvbcrculeux et arillifonne, provenant du l'ei^flem. du funioulc. A. bifolia, Gren. el Gvxir. [Seilla bifolia. Lin.). Z° Allium approximatum, Gren. et Godr. (p. 200); A. sphœrocephalon, Boreau, !\'ot., nov. 1853, p, 18 (non Lin.). Il diffère de VA. sphœrocephalon par l'ovaire ovoïde et les feuilles d'un vert clair, c y lind racées, un peu comprimées, fisluleuses, n'offrant en dessus qu'un sillon peu tiiarqué et seu- lement près du sommet . Hab. : f.e (Iber; Angers. A. flexifolium, Jord., Msc. et exsicc. (p. 208). F]spèc^ communiquée par M. Jordan. Elle est très voisine de l'A. carinatum. Lin.; mais son ombelle est très bulbifere, sphérique, très compacte; sou périgone a une belle couleur viola.ee-purpurine, et ses divisions ovales-oblongues, sont très obtuses, denticulécs au sommet ; anthères ro^e pâle. Feuil. paraissant en automne et au printemps, larges, fortement striées et même bérissées d'aspérités, étalées horizontalement et très contournées avant l'anthèse. Hab. : Lu virons de Lyon. k" Simethis planifolia, Gi-eu. et Godr. (p. 222). = Anthericum plani- folium, Lin.; A. bicolor, Oesf. 5'^ Asphodelus sphœrocarpus, Greu. et Godr. (p. 223). Fleurs en grappe très compacte, allongée et simple. (]aps. pelites (7 mm. de long et de large), à \"i.\\\es subo7'biculaires., arrondies au sommet et paraissant apiculées par la nervure médiane non infléchie et par les bords réfléchis, à nervure doi- sale presque nulle, à ^-5 côtes transversales, à bords séparés après la déhis- ce!i( e par une fente ovale à la base, étranglée dans son milieu, et très évasée au sommet. Tige de 1 mèlre, pleine, simple et i-ai'cment rameuse au sommet. Bab. : Bois de l'hermitaiu, dans les Deux-Sèvres; embouch\ire de la rivière de Vanne.s, A. subalpinus, Gren. et Godr. (p. 22^i), déjà publié par les deux auteurs sous le nom d"A. delphinensis, dans les Mém. de la soc. d'émul. du Doubs, mai 185/i [A. ramosus, Lapeyr.) Dans les TuiniiKs, le Homulea Linaresii, "arlat., trouve à Bonifacio par Requien, est rapp )rté au genre Trichomma sous le non tic /'. Linaresii, Gren. et Godr. (p. 2.",8). T. H. 19 266 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Parmi les Orchidées, le nom de V H er minium Monorchis^^. Br., est changé (p. 299) en celui de H. clandestinum, Gren. et Godi., parce que cette plante, loin de n'avoir qu'un seul tubercule, en possède ordinai- rement 3. Dans les Hydrochabidées, le Vallisneria spiralis, Lin., est cité (p. 308), avec doute à la vérité, comme se trouvant à Paris. Il serait bon de cesser de citer Paris parmi les localités de cette plante célèbre, puisque l'on sait qu'une transformation opérée par l'eau sur le Sagittaria ou quelque autre plante aquatique, a été la seule cause de la citation première qui s'est repro- duite plus tard de Flore en Flore. Dans les Cypéracées, le Scirpus Pollichii, Godr. et Gren. (p. 37/i) a pour synonyme Se. triqueter, DC, Mert. et Kocb, Gaud., etc. (non Lin.). Enfin, nous ajouterons que, dans quelques familles, et particulièrement dans celle des Orchidées, les deux auteurs se sont attachés à nommer et décrire diverses formes intermédiaires regardées par eux et par différents botanistes comme des Hybrides nées d'espèces coinnies. Uebei* «lie ii» Fi'eien iit «le» deutscken Gaerten \ov- koiHiiaeiitleiB Arteii «ler Crattitnjç Sffutttc»'viV9€»ât, [Sur les espèces du genre Sempervivum qui passent en plein air dans les jardins de r Allemagne), par IVIM, Schnittspahn et C. B. Lehmann. [Flora, n"^ des 7 et IZi janv. 1855, p. 1-8, 17-2ii). Depuis plusieurs années, les deux auteurs se sont attachés à réunir, pour les cultiver, toutes les espèces de Sempervivum qui supportent le plein air en Allemagne; ils ont pu ainsi, en étudiant sur le vivant un assez grand nombre de plimtes de ce genre difficile, reconnaître parmi elles plusieurs espèces nouvelles, et acquérir la certitude que d'autres, dont on fait ordi- nairementde simples synonymes, sont de bonnes espèces qu'il faut regarder comme bien distinctes. « A l'état \ivant, disent-ils, et surtout pendant la floraison, il est facile de distinguer les espèces dont il s'agit ici; de bonnes figures suffisent aussi pour leur distinction; mais leur détermination sur des échantillons secs devient extrêmement difficile, et, d'un autre côté, il n'est guère possible d'en tracer des diagnoses convenables. » Aussi les deux auteurs en donnent-ils seulement des descriptions en aliemaud, que nous reproduirons pour les espèces proposées comme nouvelles. Toutes les espèces du genre, comprises dans le travail de MM. Schnitts- pahn et l.ehmann rentrent dans les deux sections Sempervivum genuinum, Koch et Juvisbarba, Koch. Les autres sections établies par Webb, dans sa Phijtograpkie canarienne sortent du cadi'e comme exigeant la serre en Allemagne. Section I. Sempi-uvivum (.rinliimim, Koch, Sjpi. HEVUE BIBLIOGRAPHIQLE. 267 1. 6'. tectorum, Lin., Sp. pi. — Partout sur les murs; fleurit eu juillet. 2. S. glaucum, Tenore, Ann. di storia natur., III, 2^8. Au Simplon; lieu, au commeiicenieiit de juillet. 3. iS'. Mettenianum, Sehiiittsp. et Lehm. Rosettes de grosseur moyen., formées de (euil. ovales-lancéo. , rétrécies à la base, passant vers le sommet à l'ovale-lancéo., glabres, ciliées, marbrées de vert grisâtre sur fond vert gai, à sommet brun rougeâti-e; stolons longs ordinairement de 2-3 pouces et généralement feuilles sur leur longueur, ce qui n'a pas lieu chez les deux premiers; jeunes rosettes serrées en grand nombre autour de l'an- cienne; feuilles caulin. apprimées, terminées en longue pointe droite; tige droite, couverte de poils blancs étalés, de même que ses rameaux en grappes paniculees, un peu resserrés et les calices ; pétales linéaires-lancéolés, aigus, ciliés de poils roides dans le bas, plus longs que les lobes calycinaux, roses ; écailles hypogynes très petites, glanduliformes^ Trouve en 18^7 pai' M. Doell, en Suisse, sur les rochers, dans la vallée d'Unterhasli. FI. au commenc. de juillet. Zi. S. albidwn, Schnittsp. et Lehm. Boset. grosses, à feuil. ovales-lan- céo., rétré. dans le bas, prolongées en pointe assez longue, glab., finement ciliées, vert intense, brun rougeâtre vers le sommet; stolons forts, portant les rosettes jeunes à 1-3 pouc. de la vieille; feuil. caulin. un peu étalées, de largeur uniforme, longuement acuminées, glab., ciliées. ; tige dressée, pourvue de petits poils glandulifères ainsi que ses rameaux en grappes paniculees, finalement étalées presque horizontalement; pét. deux fois aussi longs que les lobes calycinaux, liné.-lancéo. , blanchâtres; écail. hypog. trèspeti. , glanduliformes. Origine inconnue. FI. a la fin de juillet. 5. 5". Wulfenii, Hoppe; Koch, Syn. ; Hchb. , FI. excurs. Rochers des Hautes-Alpes, dans leTirol, la Carinthie, la Styrie. 6. 6'. ruthenicum., Schnittsp. et Lehm. — Hoset. grosses, à /(?mz7. serrées en hiver, écartées en été, dressées, ritrécies à la base, obovales, terminées en pointe saillante, couvertes sur les deux faces de poils séries, courts et fins, ciliées, vert intense, rarement brunâtres au sommet; s^o/ons forts, por- tant les jeunes rosettes a 1-2 pouc; feuil. caulin. A% largeur uniforme, oblon- gues, un peu étalées, avec une pointe ordinair. rouge-brun, pas très allongée; tige dressée, divisée dans le naut en Zi-5 rameaux à grappes, presque dressés, un peu arqués seulement au sommet, couverte, ainsi que les calices, de poils cîourts, mous, un peu glanduleux vers le haut; pét. linéai.-lancéo., aigus, 2-3 lois aussi longs que les lobes calycinaux, jaune clair ; écail. hypog- peti., cependant ressortant nettement, étalées, arrondies. Patrie? FI, à la fin de juillet et au conmiencement d'août. 268 SOCIÉTÉ ROTANIQl'E DE FRAMlE. 7. .S', (jlohiferum, [.in., Sp. Koch, Bot. Zeit., 1835, p. 209, t. I, et Syn. FI. en août. 8. S. fjrandiflorum, Hnw., liev., 66. FI. en juin et juillet. 9. .S. Braunii, Funck. Koch, in Sturm's D. Flora, XVI, etc. Cai-inthie. FI. en juin, flans les jardins, vn août à l'état sauvage. 10. 5". Func/iii, Braun. Koch, in F/o;y/, 1832, p. 1, t. I, et Syn. etc. Carinthie, Salzliuig, Tirol, etc. FI. à la fin de juin. C'est l'une des espèces les plus anciennes dans les jardins. 11. S. fmbriatuin, Schnittsp. et l.ehm. Hoset. de gros, moyen., presque globui., à /î?i<«7. ovales-spatiil., rctrécics peu à peu dans le bas, à pointe termin. courte ou \\\\ peu allong. , faiblement recoui'bée en dehors, veites, brun rougeâti-e vers le sommet, un peu concaves dessus et dessous, glab., ciliées de poils glaudu. blancs, qui s'allongent vers le sommet, d'où toute la rosette est revêtue de franges blanches; s/o/o»s sortant de l'aisselle des feuil. infér., grêles, droits, courts, d'où les jeunes roset. sont serrées contre la vieille ; /ei^V. caulin. serrées, un peu étalées, liné.-lancéo., acuminées, à cils serrés, glandu. ; tige dressée, haute de 7-8 pou., portant ainsi que ses rameaux des poils fins, blancs, divisée supérieurement en 5-6 rameaux recourbés au sommet, sur lescjucls les fl. sont presque sess. ; fl. pas très grandes ; /K'Vrt. liné.-lancéo., aigus, ciliés-glanduleux, deux fois aussi longs que les lobes calycinaux, rouge clair; ('■(■ail. Iiypofj. en points arrondis. Jaunes, gland uli formes. Espèce tiès distincte. Fl. à la \\\\ de juin et en juillet. 12. 6'. s/cnojjetalwn, Schnittsp. et I.elmi. Hoset. moyen., déprimées, à feuil. ovales-ohlon,, rétrécies giaduellement vers la base et vers le sommet, qui est un peu rougeâtre, vert-pré, ayant la face super, presque plane et l'infér. concave, portant de très petits poils glanduleux rares, bordées de cils blancs, courts et serrés ; stolons sortant en abondance de l'aisselle des feuilles infér., fiexueux, portant les jeunes rosettes à 2-3 \)Q\ices; feuil. caulin. flas(|ues.^ un peu étalées, ovales, courtes, à villosité semblable à celle des feuilles des rosettes; tige dressée, haute de 1 pied, divisée dans le haut en trois rameaux ordinairement tripartis, recourbés an sommet, abondara- nient fiorifères, couverte de poils glandtdeux, serrés; fleurs brièvement pédiculées ; peVfl. étroits, linéai. , aigus, trois fois plus longs que les lobes calycinaux, portant dans le bas et aux bords des poils mous, glanduleux, rouges, à bord blanchâtre; écail. hypog. trèspeti., arrondies. Kspèce bien distincte, reçue par les deux auteurs de Francfort-sur-Mein, sous le nom de .S', dahuricnin, sans autre indication. Les /7. se montrent dès la nii-;uin. 13. S. fin gelli forme, Fisch.et Lk., Enam. h berol., Il, p. 20. DC, Prod. Sibérie. FL en mai. \l\. S. nioiifnnnm, I-'n. , A'/v., éd. 3. — Mîiutes nioiitng. de l'Allemagne RKVUE BmLIOGKAl'HiyLE. 269 mérid., de la Suisse, de la France. FI. dans les jard. de Juin a la mi-juillet. 15. 'Ç. doellianum, C. B. Lehm., Flora, 1850, p. hl\\). 16. 5'. arachnoideum, Lin., Sp. pi. — Alpes de la Suisse; ïirol,Salzburg, Carinthic, Styrie. FI. en juillet et noût. Section II. Jovisbarba, Kocli, Syn. n. S. lurfum. Lin., Sp. pi. — Basses-Alpes de Styrie, Silésie, Moravie. FI. en août et septembre. 18. 'S', soboliferum, Sims, Bot. Mag., t. 1657. — Alpes, Moravie, Silésie. FI. en août et septembre. 19. S. arenarium, Kocb, Si/n. — Tirol. FL en juillet et août. Zivoelfter •TaliE'<'sZ>ei*ic*B&t «Bei* JPoitivftift, eine.«i iiatiirivis- seiBiseliaftlic'Sifat Vereiats «ler Siayeristrlieit K*falz [douzième rapoort annuel de la Pollichia, union pour les sciences naturelles du Palatinat bavarois), brocb. in-8'^ de Zi8 pag.; Neustadt., 185/i. Cette brochure renferme les mémoires suivants relatifs à la botanique. L Beitraege zur Flora der Pfalz (documents relatifs à la flore du Pala- tinat), par le docteur G. -F. Koeb, p. 16-26. Voici les principaux faits consignés dans ce travail : /ianuncidus Flammida., Lin. L'auteur a confirmé le fait déjà vu par M. Guembel, à savoir que les premières feuilles de cette plante sont en cœur. — Capsella apetala, Rclil;. Cette plante s'est repro- duite parfaitement par graines. — Œnanthe peucedanifolia , Poil. M. G. -F. Kocb a observé un mode particulier de multiplication de cette plante dans des prairies où elle se montrait toujours en égale (|uanlitc, bien (jue chaque année les individus en fussent fauchés avec l'Iierbe avant d'avoir fructifié. Peu au-dessus du collet, on trouve la tige de l'année précédente un peu ren- flée, et là se produit un bourgeoti qui se développe en une nouvelle plante. Au-dessus de ce même point, la viuil!e lige se montie dcssécliée. Plus les feuilles radicales sont jeunes, plus cet épaississcment de la tige est pro- noncé, et plus sont épaisses les radicelles de la vieille souche. I.,a jeune plante développant ses radicelles a mesure (|ue celles-ci se renflent en tu- bercules, celles de la vieille tige s'amincissent, et elles finissent par mourir ; le nouveau pied, n'ayant plus besoin d'elles, s'en sépare, et elles disparais- sent totalement en se décomposant. VOFnantlie fistulosa n'a rien présenté d'analogue. — Cynanchwn laxwn, Bartlg. Cette espèce est très souvent prise pour le C. vineetoxicum. L'auteur examine comparativement les ca- ractères distinctifs des Cynanchwn laxwn, vineetoxicum et contiguum, et il résume la discussion à laquelle il se livre dans les tiois diagnoses sui- vantes : C. laxum, Bartlg. Caule erecto; corona ad médium usque 5-Ioba, lohis tenuioribus valde disjvnctis membrana interjecta pellucida lafa connexis. ('. Vineetoxicum, \\. Br. Oxwlc i^vcvlo supcrne subtortili ; covoua ad tcrtiam 270 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANCE. lantnm partem 5 loba, lobis crassioribus nd ambitwn appropinquatis mem- brana interjecta pellucida angusta connexis. C. contiguuni, Koch. Gaule erecto; corona ad basin fere 5-loba, lobis crassis arcte contiguis merabrana interjecta pellucida déficiente. Salix repens, \An. f.'auteur en a trouvé 2 individus mâles chez lesquels une transformation, tantôt complète, tantôt incomplète, des étamines en pistils avait donné des chatons les uns totalement, les autres incomplète- ment femelles. I es pistils formés par cette métamorphose ne renfermaient pas d'ovules, — Zea mays, Lin. En 185i, les panicules mâles de cette plante ont fréquemiiient produit des pistils qui ont donné des grains parfaits. II. Untersuchungen tiebcr die Arten, Abarten und Bastarde der Galtung Mentha (Recherches sur les espèces, variétés et hybrides du genre Mentha, portant principalement sur les formes qui se trouvent dans le Palatinat), par M. F. Schuitz, p. '21-Uh. — Ce travail important, mais entièrement descriptif, n'est pas susceptible d'analyse, de même que les 2 notes sui- vantes, dues au même auteur. III. Polygonum Persicaria, P. mite und P. minus, und ihre Bas- tarde, etc. [Polygonum Persicaria, P. mite et P. mm?/^ et leurs hybrides; leur histoire éclaircie par le docteur F. Schuitz), p. hk-hl. IV. Epilobimn Lamyi, E. tetragonum, E. obscurum und E. palustre aufs Neue untersucht [Epilobium Lamyi, E. tetragonwn, E. obscurum et E. palustre étudiés à nouveau), par le docteur F. Schuitz. N.B. A la fin de ce dernier travail, M. F. Schuitz offre de déterminer toutes les Menthes, les Polygonum et les Epilobes de France et d'Alle- magne, dont les échantillons lui seront envoyés francs de port. Eiiiige SSeiitei'l4«Biij£eBi iiebei* Oèertûttit, JW^igeta, VaMys- 'phyvwm iiiid eiaie iieiie, mit iliiien ver«vaiid(e Gattnii^ [Quelques remarques sur le Diervilla, W eigela, Calysphyrum et sur un nouveau genre qui a de l'affinité avec eux), par C.-A. Meyer. Bull, de VAcad. impér. des scien. de Saint-Pétersbourg, XIII, n° \Z-\k, p. 216- 220. L'examen des genres qui font le sujet de cette note conduit C.-A. Meyer à les réunir en une tribu de la famille des Caprifoliacées, sous le nom de tribu des Diervillées. Les caractères de cette tribu sont : tube du calice allongé, grêle ; glande charnue (grosse) placée au fond de la fleur et sur- montant l'ovaire; fruit sec, capsulaire. Klle comprend les gein-es suivants : 1° Diervilla, Tourn., réduit aux D. ccmadensis, Lin., et D. sessilifolia, Schuttlew., espèces à fleurs jaunes, do l'Amérique septentrionale; 2" Wei- GELA, Thunb. [Diervilla, Sieb. et Zucc, nou Tourn.), auquel appartien- nent : \\ . Japonica, Thmû). [Dio-villa versicolor, Skb. et Zucc), \\ . co- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 271 rœensis, Thunb. {D. grandi flora, Sieb, et Zucc), W. hortensis {Diervilla, Sieb. et Zucc), W. ftoribunda [Dieroilla, Sieb. et Zucc), W. amabilis, Hort., espèces japonaises, à fleurs rouges ou blanches; 3° Calysphyrum, Bu.ige, formé des C floridtim, Bge {Weigelia, Alp. DC), C. paiœifloimm ( Weigelia, Alp., DC), C. roseum ( Weigciia, Lindl.) ; U" Galyptrostigma, Trautv. et Meyer, Gen. nov. Voici les caractères assignes à ce dernier genre : Calycis tubus ovario adnatus, ultra ovar. productus: limb. 2-!abia : labio superiore 3-dent., inferiore 2-part. Corol. tubus inferne angustatus, cylindra.,superne amplia., ventricoso-campanul.: limb, 2 -lab. : labio super. 2-fido, infer. longioreS-fido, lob. obion. patulis. G/flnc/?, les P'uugeies conimencent à se 27/i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montrer fort abondantes et belles et, avec les Joubarbes, elles parent en profusion les rochers et les murs de pierre. Les plus abondantes sont le Polypodiiim vulgare et Duvallia canariensis, comme à Madère; Gyrnno- gramma leptophylla, Notochlœna Marantœ, Asplenium palmatum, Nepliro- diwn elongatum, sont abondantes et belles. Quelques-unes descendent beaucoup plus bas, et V Asplenium palmatum descend même au bord de la mer. Le Pteris longifolia est rare. Le Chcilanthes pulchella croit sur des rochers un peu arides, parmi des Cistus monspeliensis, dans la partie sau- vage entre Icod de los Vinos et le village de la Guancba. La belle Cinéraire rouge [Senecio cruenfus) est un des plus beaux ornements de la portion inférieure de la zone boisée. Les belles forêts de Ténériffe ont été affreuse- ment dévastées; mais on en trouve encore de très belles à Agua Mansa, au- dessus d'Orotava. A Agua Mansa, a une hauteur de /lOOO pieds, on trouve beaucoup de belles Fougères, notamment Pteris arguta, Asplenium acutum et Cystopteris fragilis. Le Gymnogramma leptophylla parvient jusqu'à cette altitude. Sur le flanc de la montagne, près de la forêt d'Agua Mansa, se trouvent beaucoup de beaux Pinus canariensis. M. Bunbury dit que les figures de l'atlas de MM. Webb et Berthelot ne donnent pas une bonne idée de ce bel arbre, auquel ses feuilles très longues, grêles, presque pendantes, impriment un cachet particulier. La belle forêt de Agua Garcia est le plus bel exemple de la végétation forestière de Ténériffe ; elle est surtout remar- quable par l'abondance des Fougères et des Mousses qu'on y trouve, ainsi que par les proportions gigantesques qu'y prend VErica arborea. Le Wood- ivardia radicans et le Polystichum aculeatum y sont d'une grandeur et d'une beauté surprenantes, et le Trichomanesspeciosum couvre les endroits humides avec ses frondes luisantes et d'un vert intense. En résumé, d'après M. Bunbury, les caractères les plus saillants de la végétation de Ténériffe sont : 1" sur la côte, les formes remarquables des Euphorbia canat'iensis et piscatoria^ le Kleinia neriifolia et le Plocama pendula; la végétation sociale de V Artemisia argentea qui couvre, avec son feuillage blanchâtre, de grands espaces de pierres et de rochers; l'abon- dance, surtout du côté d'Orotava, du Dattier et du Dragonnier; dans les ravins, les formes particulières et frutescentes de Ihimex, Echium, Solanum et Sonchus. 1° dans la région boisée : la prédominance des arbres à feuilles de Laurier; la grande extension de VErica arborea, et ses proportions gigantesques en quelques endroits ; l'abondance des Fougères et des Mousses, dans les lieux humides et ombiagés; celle des Cistinées et des Génistées, dans les endroits secs et découverts ; le Pin des Canaries, dans la portion supérieure de cette zone. 3" La large zone occupée par Y Adenocarpus frankenioides au-dessus de la région des arbres, et celle du Cytisus nubi- genus a un niveau encore plus élevé. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 275 B0TA^1QUE GÉOLOGIQUE. f lon*atei*tii«i'i» Ilelvetiie. H>ie l4>rtiaere flora dei* Scliweiz [Flore tertiaire de la Suisse), par M. le docteur Oswald Heer, professeur de botanique au musée de botanique de Zurich; 1""« et 2" livr., in-foi., avec fig. noires et souvent aussi enluminées. Les deux livraisons que nous annonçons sont le commencement d'un grand travail sur les végétaux fossiles de la formation tertiaire de la Suisse, connue sous le nom de molasse. Cet ouvrage est publié par le professeur Heer, à qui l'on doit déjà plusieurs publications importantes, avec la collaboration de son savant ami, M. I<]scber de la Linth. Il aura quarante feuilles in-folio de texte, et sera orné de plus de 80 planches. Dans l'introduction de son ouvrage, M. Heer dépeint la puissante végé- tation qui recouvrait autrefois en Suisse le vaste bassin situé entre les Alpes et le Jura, et qui forme aujourd'hui le terrain tertiaire nommé molasse. Cette formation se compose de trois étages : 1" la niolasse d'eau douce infé- rieure; 2" la molasse marine, et 3° la molasse d'eau douce supérieure. De ces trois étages, l'inférieur était le plus riche en végétaux; l'étage marin en offre peu, et en revanche il renferme les débris d'animaux ma- rins, et particulièrement des fragments de cof|uilles (molasse coquillière), amoncelés précisément comme ceux qu'on trouve au bord de la mer. La molasse d'eau douce supérieure, formée par les sables et les graviers qu'ame- naient les rivières, fournit maintenant les meilleures pierres à bâtir. Les végétaux fossiles y sont moins abondants que dans l'étage inférieur; mais l'ensemble de la végétation n'a pas changé, les forêts sont encore composées des mêmes arbres que dans l'étage inférieur; ce sont encore des Lauriers, des Chênes, des Érables, des Noyers, etc. La végétation qui recouvrait le sol au moment du dépôt de la molasse était entièrement différente de celle qui existe actuellement. On n'y trouve pas une seule espèce identique avec celles qui vivent de nos jours. M. Heer y a déjà reconnu 180 espèces de plantes ligneuses, proportion qui ne se rencontre que dans les pays chauds. En outre de la végétation si luxuriante des forêts, celles des bas-fonds, des rivages, des marais, se distinguaient par des Cyprès, des Palmiers, par un foulWh d' And rotned a, de Myrtilles, de Myri- cées entremêlées de Massettes, deCypéracées et de longs Roseaux. M. Heer fait observer que ces débris végétaux fossiles ne sont pas tou- jours assez complets ni assez bien conservés pour permettre d'en établir dé/initivement les genres et les espèces. Dans ses comnuniicalions faites en 1833 à la Société des naturalistes de Zurich, M. Heer avait donné un catalogue des végétau.x fossiles observés jusqu'alors dans la mola^se suisse. Le numbre des espèces s'élevait a ')U8, 276 SOCIÉTÉ BOTAiNlQUE DE FRANCE. et encore ce nombre s'est encore augmente de nouvelles espèces qu'il décrit dans son grand ouvrage sur la flore tertiaire suisse. Ce catalogue indique des Algues, des Champignons, des Cliaracëes, des Mousses, des Fougères, des Isoetes, des i'"-quisétacées, dont le nombre s'élève à ^0 espèces. Parmi les Phanérogames gymnospermes, on y compte \U Cycadées, Cypressinées, Taxinées, Podocarpées, Abiétinées. Parmi les Phanérogames monocoty- lédonées, viennent 9 Graminées, 7 Cypéracées, 2 Smilacées, 2 Najadées, 3 Spadiciflorées, et Ix Palmiers. Ou voit dans ce catalogue, pour les Dico- tylédones, 10 Myricécs, 7 Bétulacées, 19 Cupuliteres, 6 Ulmacées, 2 Celtidées, 2 Artocarpées, k Balsamifluées, 22 Salicinées, 16 Laurinées, 1 Thymélée, 2 Protéacées, 1 Aristolochiée, 2 Composées, 13 Ericées, 2 Kbénacées, 3 Sapotées, 1 Myrsinée, 2 Apocynées, 2 Ombellifères, 6 Araliacées, 1 Sambucinee, 1 Uenoneulacée, 1 Magnoliacée, 1 Hydropel- tidée, 1 Mélastomacée, 1 Myrtacée, 5 Combrétncées, 7 Butlneriacées, 2 Sterculiacées, 13 Acérinées, 2 Sapindacées, 12 Rhamnées, 3 llicinées, 5 Célastrinées, 9 Juglandées, 7 Anacardiacées, 1 liurséracée, 1 Xanthoxy- Ice, 1 Amygdalee, 2 Pomacées, 22 Papilionacées, 6 Mimosées, et 3 Carpo- litlies, placées dans les Gênera incertœ sedis. Revenons à ce qui a déjà paru de la Flore tertiaire de la molasse suisse. F>a 1" livraison comprend hU pages avec 20 planches; elle traite pour les Champignons des P/ii/lleriiim A'unzei et Friesii, de 6 Sp/tœria, de 3 Depa- zea, de 3 Pliacidiwn, de 2 Hystevium, du Stegilla Poacitarum, de 7 Xylo- mites, du Rlujtisma Popu/i, et de 3 Sclerotium. Quant aux Algues, on y trouve le Nostoc pnÉogœim, 3 Conferviles, \' Enteromorpha stagjialis, le Cyslosira communis, Sphœrococcus crispiformis. Après ces Cryptogames, viennent 7 Characées, toutes du genre Chca^a. Pour les Mousses, M. Heer n'admet que le genre Bypnum, dont il énuinère deux espèces. Les Fougères, au contraire, sont assez notnbreuses. 11 décrit les Woodivardia Roessne- riana, 7 Lastrea des sous-genres Goniopteris et Pecopteris; le Polypodium Gesneri; les h Aspidiwn Filix aatiqua, Meyeri, eluiupdiuii, Escheri; le CheiUmtkesLalwrpii; 9 /^/em, 5 Lygodium, avec plusieurs variétés. Cette 1""^ livraison se termine par 3 Equisetum et le commencement de la descrip- tion de V Isoetes Braunii. Les planches XV-XX représentent des objets dont il sera question dans les livraisons suivantes, tels que les Cycadites Escheri, Zamites tertiarlus, les curieuses Cupressinées Widdringtonia, Taxodium, Glyptostrobus; \e Podûcarpus eocenica , les Pinus Hampeana, Lardiana, et le Séquoia Langsdor/ii. La 2*^ livraison commence à la page 65, où se trouve la suite de la des- cription de V/soetes Braunii, suivie de celle de 1'/. Scheuchzeri. Cette livraison finit à la page 92 et commence l'énumération des Phanérogames. La première famille dont traite M. Heer est celle des Cycadées, où il décrit les Cycadites Eschni et Zomifes lertiarins ; puis il passe aux Conifères. nEVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 277 Dans cet ordre viennent les Cupressinées représentées par les genres Libo- cedrus, Widdringtonia , Tuxodium et Glyptostrobus. Ensuite parait la fami'ie des Podocarpées, avec le Podocarpus eocenicus et ses variétés; puis la famille des Abiétinées, qui présente les Séquoia Langtfddrfi, Avança- rites Sternhergii, 12 espèces de Piniis et V Fp/iedrites Solzkianus. M. Heer, passant ensuite aux Monocotylédonées, décrit 21 Graminées des genres Anmdo, Phragmites, Panicum, Orijza, Poacites, et 28 Cypéracées des genres Ci/perus, Scirpus, Carex et Cyperites. I/ordre des Coronariées renferme : 1" la famille des Juneacées, représentée par les 3 Juncus retrac- tus, articularius, et Scheuchzeri ; 2° la famille des Smilacées, avec 5 espèces du genre Smilox; 3" la famille des Liliacées, où est décrit le Gloriosifes rosti'atus. L'ordre des Palmiers termine celte seconde livraison, où l'auteur décrit et figure admiral)k'ment les Chamœrnps fielvetica, Sabal Lamanonis et majoi\ Flabellaria platyloba et liuininiana, Manicaria formosa. Les figures qui représentent ces Palmiers sont souvent multiples et exécutées avec un soin particulier. Le texte de cette seconde livraison s'arrête au Manicaria formosa, représentée planche XXXVIIL niais il ne traite pas en- core du Phœnicitcs spectabilis, figuré pi. XXXLX, ni des Palmacites, re- présentés sur la planche XI.. Toutes les figures ne sont pas coloriées; M. Heer ne l'a fait que pour celles dont le fossile diffeie par sa couleur de celle de la pierre qui le ren- ferme, Ces lithographies sont bien exécutées et représentent surtout exac- tement l'objet au(]uel elles appartiennent. Il est vi\ement à désirer que ce grand et beau travail arrive a sa fin, car sa publication ne pourra que con- tribuer puissamment aux progrés de la paléontologie végétale et de la géologie. Nous croyons rendre service aux naturalistes en leur apprenant qu'en s'adressant à ^L Heer, ils pnui ront obtenir à un prix modéré des échantil- lons d'une grande partie des fossiles décrits dans son bel ouvrage. MÉLANGES. Itie AiitveiicliiiiK *i^» nttlamvUniitcii xav liiltliclien Dars- lelliiii;? tl4'r S'Ilniixeii. etc. {('sage de la gravure sur bois pour la représentation des plantes, à sa naissance, son apogée, sa chute et sa restauration), par M. L.-C. Treviranus. Leipzig, IS/if), in-8" de 8 et 72 pages. Voici le sujet des chapitres (lue comprend cet écrit, intéressant par son objet et fort iiistruclif par les nombreux renseignenuMits qu'y a réunis son savant auteur : 1. l.a gravure sur bois comme moyen auxiliaire pour la botanique. — 2. Ses commencements. — 3. Son perfectionnement rapide par Otto 278 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Brunfels et Egenolph. — k. Mérite de Léonaid Fuchs et d'Hieronymus Bock (Tragus). — 5. Nouvelle période pour la gravure sur bois, amenée par Conrad Gesner. — 6. Matihiole n'arrive pas à l'exactitude de ses de- vanciers. — 7. Dodonœus et quelques autres. — 8. Services rendus par Matth. de Lobel à la gravure sur bois. — 9. Clusius et les auteurs de VHistoria (jeneralis [jlttntarum, imprimée à Lyon. — 10. Rauwolf, Ta- bernaemontan et quelques autres de leurs contemporains. — 11. Joach. Ca- merarius le jeune a donné les meilleures figures de plantes gravées sur bois. — 12. Quelques Italiens ; décadence de la gravure sur bois et ses causes. — 13. Ouvrages de Jean et de Gaspard Bauhin, sous le rapport de la gravure sur bois. — \k. Continuation de la décadence de la gravure sur bois au XVII'' siècle. — 15. Georges Marcgraf et quelques-uns de ses con- temporains. — 16. Gravures sur bois sans mérite d'Olcius Rudbeck. — 17. La gravure sur bois pour les plantes au xviu'' siècle. — 18. Restaura- tion de la gravure sur bois, par Thomas Bewich et autres. — 19. Emploi actuel de la gravure sur bois pour quelques objets relatifs à la botanique, et vœux pour son avenir. Iconiini botaiiieariiiii iiidt^x locii|»letissiinu8. Catalogue alphabétique des plantes phanérogames et des Fougères représentées dans les ouvrages de botanique et dliorticulture du xviii^ et du xtx* siècle; par M. G. -A. Pritzel. 2" partie; grand in-8% p. xxxii et609-118a. L'article publié dans le Bulletin sur la première partie de cet important ouvrage rend superflus de nouveaux détails au sujet de la seconde partie qui vient de paraître. Nous nous contenterons de dire qu'elle renferme, outre la fin du corps du livre, le titre, la préface et un tableau des principaux ouvrages cites qui occupe 32 pages a deux colonnes, et qui est rangé d'après l'ordre alphabétique des noms d'auteurs. C'ollection d'Orcliidées, de M. G.-W. Schiller, h Hambourg. D'après le catalogue rédigé par M. Reichenbach fils, et publié parmi les mémoires de la Société d'horticulture de Francfort-sur-Meiu, cette niagnifique collection ne renferme pas moins de 800 espèces vivantes et actuellement déterminées. Pour déterminer cette grande quantité de plantes, ce botaniste, dont tout le monde connait les importants travaux sur la fa- mille des Orchidées, a fait, il y a quelque temps, un assez long séjour à Hambourg. Le catalogue dans lequel il a consigné les résultats de ses dé- terminations sort de la ligue des catalogues ordinaires de plantes cultivées, par l'exactitude des noms qui le composent el aussi par le soin qu'on a eu d'ajouter à la dénomination de chaque espèce sa synonymie et sa patrie. \\ serait vivement à désirer que les grandes collections, tant privées que pu- bliques, devinssent l'objet de semblables publications. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 279 Utilité tie V AsciepinH ffiffftniea. D'après une note publiée dans le Gartenflora, cette plante des Indes orientales, assez répandue dans les serres, peut fournir deux produits de nature entièrement différente. Le liber de sa tige donne la matière d'une filasse excellente, qui ressemble beaucoup à celle du chanvre, et, en outre, son lait, concrète à l'air, constitue une matière analogue à la gutta-percha non-seulement par sa couleur, mais encore par la faculté qu'elle possède de devenir plastique lorsqu'elle est plongée dans l'eau chaude. * NOUVELLES ET ANNONCES. Prix quinquennal de Botanique, fondé par Aug.-Pyi'amus De Candolle. Un prix de cinq cents francs sera décerné par la Société de phj'sique et d'histoire naturelle de Genève, le 9 septembre 1856, à l'auteur de la meil- leure Monographie d'un genre ou d'une famille de plantes. Seront admis au concours les ouvrages inédits, rédigés en français ou en latin, qui auront été envoyés à M. Alph. De Candolle, président du comité de publication, francs de port, avant le 1" juillet 1856. Les auteurs resteront propriétaires de leurs ouvrages. La Société ne s'en- gage pas à publier le mémoire couronné. Herbier à vendre. Cet herbier, formé par M. Guérin, ancien pharmacien militaire, con- tient environ ^000 plantes Cryptogames ou Phanérogames des diverses régions botaniques de France (Ouest, Provence, Jura, Alpes, etc.), et de l'étranger, notamment de Grèce et d'Amérique. Les plantes sont parfaite- ment préparées, passées au sublimé, étiquetées et classées avec soin suivant la méthode de De Candolle, avec un grand nombre d'indications d'habitat, de synonymes, etc. Prix de la collection complète contenue dans ZiO cartons, 7.50 francs. Collection partielle de 2500 espèces à 20 centimes pièce. Des facilités seront accordées pour le paiement ; s'adresser, franco, à M. Guérin, pharmacien militaire en retraite, a Mâcon (Saône-et-Loire). BIBLIOGRAPHIE. Botanisclie Zeitiiiig;. Articles originaux publiés pendant le 1" trimestre de 1855. Jul. Sachs. — Zur Lntwickelungsgeschichte des Collenta bulbosum, Achar. (Sur l'organogénie du Collema bulbosum, Achar.), p. 1-9, plane. I. C-F. Meisner. — LeguniinoScC (luœdam Australasicai nova-,, p. 9-13, 25-32 280 ' sociKTK B(>ta:/. Alger, exsicc. Planta annua; floribus parvulis, civcHev S millim. longis, albido-purpu- rascentibus ; petalis superiore et inferiore lateralia excedentibus ; superiore inferne late oblongo apice dilatato et emarginato , in calcar longiusculum sœpius arcuatum jjroducto ; inferiore inferne a)igustato, apice dilatato late obovato vel suborbiculato obcordafo., basi subsaccato. — Maio et ineunte Junio 1853 (lorifera et fructilcra lecta. In lîssuris uinbros's rupiu n Algcriae auslraliori.s : in rupibus pracruptjs 306 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. loco dicfo Mchoumch haud procul a Biskra (Balansa); in montium Aura- siorum regione montana iaïeriove pvoçe Béni -Souik ! (Gallerand). Fdmaria Numidtca Coss. et DR. Planta perennis; floribus parvis, h-1 millini. longis, albis, rarius purpn- rascentibus ; petalis snperiore et inferiore lateralia subsequantibus vel vix excedentibus ; superiore late oblongo apice vix dilatato, in calcar sœ- pius breviusculum vectum producto; inferiore inferne angustato, apice dila- tato late obovato vel suborbiculoto , basi baud saccato. — A Januaiio ad Junium et forte per totum aiinum. In rupestiibus reuionis montanse : Constantine ! Batna [Du Co\omb'm-y, in monte Djebel Tougour! prope Batna (Balansa pi. Alger, exsicc. n. 995 cum F. sarcocapnoidesubnomine F. corymbosa peimixta) ; in monte Dje- bel Senalba ^rope Djelfa (ex Reboud); Zo^Aomo^ (Bonduelle, Reboud). FUMARIA SARCOCAPNOIDES CoSS. et DR. Planta perennis; floribus parvis, ù-5 millim. longis, albis, petalis latera- libus puv^meh ; petalis superiore et inferiore lateralia longiuscule exceden- tibus, patentibus; superiore inferne anguste oblongo, a/»/ce dilatato late obo- vato saepius obcordato, in calcar sœpius brève rectum producto ; inferiore inferne angustato, apice dilatato late obovato vel suborbiculoto sœpius obcor- dato, basi haud saccato. — 20^ die Junii 1853 florigcra et fructifera lecta. Infissuris rupium montis Djebel Tougour prope Batna (Balansa pi. Alger, exsicc. n. 995 cum F. Numidica sub nomine F. corymbosa permixta). Brassica dimobpha Coss. et DR. Planta basi suffrutescens, sœpius multicaulis ; caulibus ereetis, simplicibus ramosisve, glaucescentibus, saltem inferne pilis rigldulis patentibus hispi- dis; foliis inferiorihus hispidis, oblongis inferne attenuatis, grosse etrernote dentatis vel subpinnatiiidis; svperioribusglabris%\à\\cts,cQn\.\h\x?.,ovatis vel ovato-oblongis, md'whis, basi late cordato-amplexicaulibus ; floribus parvu- lis, longiuscule pedicellatis, in racemum subcorymbiformem dispositis; sepalis ereetis; petalis luteis, calyceduplo longioribus; racemis fructiferis elongatis, pedicellis patentibus, siliqua paulo brevioribus ; siliquis ascen- dentibus, glabris, oblongo-linearibus, subtetragonis, subtorulosis, loculis a-7-spermis; valvis nervo valido unicodonatis, venis lateralibus obsoletis, rostro subtriplo longioribus; rostro subtereti, aspermo ; seminibus luteo- fuscescentibus, globosis, laevibus; cotyledonibus conduplicatis. — Maio- Junio. In incultis regionis montanse inferioris et planitiernm excelsarum : prope Batna (Du Colombier); ad ruinas urbis Tamugadœ!; in montium Aurasio- rium valle Médina!; in monte Djebel Sahari (Reboud). SÉANCE DU 27 AVRIL 1855. 307 Cette espèce appartient à la section Eubrassica par les valves de la siliqne à une seule nervure saillante; elle se dislinuue de toutes les espèces connues par ses feuilles de doux sortes, les inférieures liispidesol)longues atténuées en pétiole for- tement dentées ou presque pinnalifidos, les supérieures glabres indivises ovales ou ovales-oblongues largement cordées amplexicaules, etc. Erucastrcm leucanthum Coss. et DR. ap. Coss." Voy. bot. Alger, io Ann. se. nat. sér. ti, I, 239. Planta ssepius pluricaulis, caudice frutescente; caulibus erectis, ^-10 de- cimetra longis, plus minus ramosis ; foliis infimis subrosulatis, petiolatis, molliter villosis, rarius glabrescentibus, pinnatifidis vel pinnatipartito-lyra- tis, lobis lateralibus ovato-oblongis, grosse dentiitis; caulinis inferioribus conformibus sed minoribus, sessilibus lobis inferioribus quasi auriculatis; superioribus minimis pinnatifidis, lobis linearibus; ftoribus majusculis, longe pedicellatis, inracemos ehracteatos primuni subcoryml)iformes6?/s^jo- sitis; sepolis demum patent ibus ; petalis candidis, calyce duplo longioribus ; racemis fructiferis elongatis, pedicellis erecfo-patenlibus, siliquis 3-/i-plo brevioribus; siliqitis ascendentibus, glabris, linearibus elongatis, tereti-sub- compressis, snbtorulosis, loculis polyspeimis ; valvis nervo valide unico donatis, venis lateralibus obsoletis; rostro brevissimo, crasso, tereti, trun- cato, sœpius aspermo; seminibus uniseriatis, oblongis, compressiusculis, luteo-fuscescentibus, Isevibus; cotyledonibus conduplicatis. — Maio-Julio. In incultis regionis montanae inferioris et planitierum excelsarum saspius inter cœspites Graminearum vel aliarum plantarnm perennium: in monte Djebel Senalba prope Djelfa (Reboud); Tiaret [Delef-tre); Dhaya (Munby) ; in planitiebus exceisis ad Chott-el-Chergui ! hand procul a Sidi-Khaiifa. Cette espèce se distingue de l'^". obtusangtdum P.clib., à côté duquel elle doit être placée, par le bec des siliques très court épais tronqué et ne contenant ordi- nairement pas de graines et surtout par les pétales d'un beau blanc. Silène Atlantica Coss. et DR. ap. Ralansa pi, Alger, exsicc. n. 1010 (1853). Caudice crassiusculo sublignoso, superne petiolis foliorum emarcidorum squamiformibus obteeto, rosulam foliorum terminalem edente; caulibus pluribus, ab axillis foliorum inferiorum rosuUe terminais enatis, diffusis vel ascendentibus, simplicibus, inferne pilis longiusculis crispulis villosis, superne puberulo-glandulosis ; foliis rosulœ terminalis obomtis sa3pius api- culatis vel oblongis acutis, in petiolum elongatum aftenuatis, glabrescenti- bus, margine ciliatis; caulinis inferioribus conformibus, brevius petiolatis; superioribus lanceolatis vel lineari-laticeolatis; bracteis parvis, linearibus, pubescenti-glandulosis, margine longe ciliatis; floribus erectis, brevissime pedicellatis, in racemos terminales subsecundos 1-Z-floros laxiusculos dispo- 308 SOCIÉTÉ BOTAiMUUE DE FKAiNCE. sitis ; calyce puberulo-subglanduloso, circiter 25 millim, longo, longe tubnloso, fructu crescente superne clavato, membranaceo, nervis 10 haud promineiitibus inferne filifoimibiis superne latioribus et venulis anostorao- santibiis praeditis, denfAbus triangulari-lanceolatis acutis ; petalis majusculis, longe exsei'Hs, per noctem tantum patent ibiis, facie lacteis, dorsovirescentihus striissaturatioribuspictis, limbo profunde bifido, lobis latissime linearibus, fauce lamina longiiiscula hipartita lobis obtusis prœdita ; staminunn fila- mentis glabris; rfl/ww/a oblonga, stipitota^stipite capsulnm œquante ; serai- nibus corrugatis, dorso late canaliculatis, utraque facie margine crassius- culo promlnente aurieulgeformibiis. — Junio-Julio. In pascuis sylvatieiset in i'upe>;tribiis regionis montanse a 1500 ad 1800 metra; in monte Djebel Tougour ^voçe Batna (Balansa); in monte Am- Telazit! prope Blidah; in cedreto prope Teniet-el-Baad ! ; in monte Ouai'senis ! Le S. Allantica apparlient à la section Stachymorpha (Ottli. ap. DC. Prodr. I, 371) où il doit èUe placé à côlé de S. Leyionensis Lagasc, dont il est assez voisin par la présence d'une rosette terminale de feuilles et par les caractères gé- néraux de port. — II s'en distingue par les feuillos de la rosette obovales ou oblongues longuement atténuées en pétiole et dressées, et non pas lancéolées à peine rétrécies à la base et étalées, par les fleurs plus grandes en grappes 2-3-flores et non pas Zi-7-flores, par la capsule plus grosse oblongue et non pas oblongue- subglobuleuse, etc. Hypericum Naudiniancm Coss. et DR. — H. perfoliatum Munby non L. Planta perennis, caudice subrepente lignoso eaules 1-2 vel plures berba- ceos et ssepius cauliculos stériles emittente ; caulibus7-15 decimetra longis, diffusis, ascendentibus vel erectis, rigidulis teretibus baud angulatis, sim- pilcibus ramosisve, pilis crispatulis molliter villoso-subtomentosis; foliis oppositis, sessilibus, ovatis obtusis, connato-perfolintis, integris, venulis eximie anastomosantibus pellucidis, punclis pellucidis nonnullis, utrinque pubescentiafarfuracea crispula praeditis, subtus pubescentiadensiorealbes- eentibus; floribus cymosis, cymulis pedunculatis piurifloris, ramos supe- riores terminantibus et apice caulis cymam corymbiformem efficien- fibus; bracteis lineari-lanceolatis, subintegris, margine glandulis nigris subsessilibus praeditis; pedicellis glabris; sepalis oblongo-lanreolatis, acuiis, in alabastris apice baud comosis, subintegris, margine glandulis nigris seS' silibus vel subsessilibus prœditis, interdum dorso parce nigro-glandulosis, capsula matura brevioribus; petalis calyce subtriplo longioribus, interdum nigro-punetatis; stylis 3, ovaria multo longioribus; capsula cbartacea, tri- loculari, vittulis copiosis tenidbus longitudinalibus striata. — Julio-Augusto. In rupestribus irrignis et ad rivulos regionis montanse inferioris, circiter a 300 ad 800 metra : prope Blidah ad amnora Oned-el-Kebir (Naudin SÉANCE DU 27 AVRIL 1855. 309 [18i7], Munby [1853]) et in nipestribus prseruptis ad amnem Chiffa! haud infrequeiis; ad basim montis Djebel-Zaccar ! prope Milianah. Nous dédions cette espèce ù M. Naiidin, aide-naturaliste au Muséum d'iiistoiie naturelle, qui l'a découverte en Algérie dans m\ voyage d'exploration botanique où il a recueilli de précieux documents sur la flore de la province d'Alger et en particulier sur celle des environs de Bogliar. — L'/f. Naudinianum, par les feuilles opposées entières, par les sépales nuinis sur leurs bords de glandes noires, par la capsule à 3 loges et présentant de nombreux canaux résineux grêles longi- tudinaux, appartient à h sGcWon Adenosepabnn {Spach Conspecf. monogr. Hyperic. in Ann. se. nat. sér. 2, V, 357), où il doit être placé, ainsi que VH. Caprifolium (Boiss. Voy. Esp. 115, t. 35), espèce voisine, à côte de VH. tomentosum L. — Il se distingue de VH. tomenlosuin et de la plupart des espèces de la section par la forme remarquable des feuilles ; ce caractère le rapproche de VH. Caprifolium, mais il en diftère par les bractées linéaires-lancéolées presque entières à glandes presque sessiles, et non pas linéaires très étroites fimbriées-ciliées à glandes slipitées, par ses sépales oblongs-lancéolés presque entiers à glandes marginales sessiles ou presque sessiles plus courts que la capsule, et non pas lancéolés-linéaires longuement subulés fimbriés-ciliés, à glandes marginales stipitées, plus longs que la capsule. Erodium Madritanicum Coss. et DR. ap. Balansa pi. Alger, exsicc. n. 3/i5 (1852) et ap. Coss. Voy. bot. Alger, in Ann. se. nat. sér. k, I, 222. Planta perennis, caudice crassiusculo cnrnoso, sœpius multicaulis vel pluricaulis; caulibus ascendcntlbus, rarius ereclis, uiidique glabrescentibus vel saltem inferne hispidis pilis eglanduiosis retrorsis ; foliis supra glabres- centibus, subtus inprimis ad nervos parce breviferque hhçxdis ; ?'adicali- bus inferioribusque ambitu ovatis oblusis, loiigissime petlolatis petiolis his- pidis pilis eglanduiosis retrorsis, cordatis, lobulatis, iobulisobtusisdcntatis, rarius 5-lobis lobo medio ma\ove.; superioribus Z-5-fulis vel Z-5-partiiis, lobis latiusculis inciso-deiitatis vel in lacinias angustas partitis; stipulis majusculis, oblongis ; pedunculis 5-S-floris, pedicellis ehm^aiis, glabrescen- tibus vel apice hispidis, pilis eglanduiosis; involucri biacteolis membra- naceis, ovato-suburbiculatis, pedicellis mullo brevioribus; florihus magnis, purpureis; sepalis glandulis sessilibus conspersis, parce rigideque pubes- centibus pilis eglanduiosis , oblongis ol)tusis abrupte et longiuscide cuspi- datis, exterioribus subœqualiter 7-nerviis; petalis colyce 2-Z-plo longio- ribus, subinœrpialibus, superioribus 2 bi evioribus, latioribus, ovato-oblongis, basi macula nigresccnte notalis, inferioribus oblongis, ad unguem breveni utrinque ciliatis; staminum fertiliinn fdamentis edentulis ; fructus rostro saepius 5-6 centimetra longo ; carpellis hispidis, foveolis suborbiculatis, sub foveolis plicadestiiutis. — Aprili Maio. In collibus incultis, in pascuis et fruticetis : Alger! (.ïaniin); prope Omn ! (Balansa) vulgare. 310 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. VE. Mauritanicum doit être placé à côté de l'^. laciniatum Cav., mais il en est très distinct par la souclie vivace, par les pétales 2-3 fois plus longs et non pas seulement un peu plus longs que le calice, par les carpelles deux fois plus gros, etc. Pyrus longipes Coss. et DR. ap. Balaiisayj/. Alger, exsicc. d. 1017. Arbor seepius excelsa, rantiuiis spinescentibus nonnullis praedita ; /b/iïs longe petiolatis, suhorbiculatis apiculatis vel ovatis breviter acuminatis, tenuiter sen^atis vel crenulaiis , junioribus subtus pubescenti-lomeutosis tomento detersibili, adultioribus ramulis gemmisque glabris ; floribus ma- jusculis, longe pedicellatis, apice ramulorum umbellato-corymbosis, calyci- bus pedieeilisque tomentoso-pubescentibus tomento detersibili demum deciduo; /rwc^ièMS florum abortu in ramulis seepius subsolitariis , longis- sime pedicellatis, pedicello fructu triplo longiore, pams , sub maturitate cerasum subaecjuantibus, subglobosis basi atfenuads, limbo calycino deciduo. — Fl. Martio. Fi. Julio-Augusto. In sylvaticis regionis montauœ ad torrentium ripas : prope Batna (Ba- lansa); Lambèse (Du Colombier). Cette espèce, qui appartient à la section Pyrophorum (DC. Prodr. II, 633), est très caractérisée parles pédicelles fructifères environ trois fois plus longs que le fruit, par les fruits très petits, et surtout par le limbe du calice caduc. KœLERiA Balans^ Coss. et DR. ap. Ba\ansa pi. Alger, exsicc. n. 686. Planta annua; foliis planis, dense pubescenti-velutinis ; vagiin's pubes- centi-velutinis; liguia brevissima, erosa, ciliata; panicula spiciformi ovata vel oI)l()nga, densissima; spiculis Stepius Z;-floris; glurnis pilosis, floribus brevioribus, inferiore angustiore lineari-lanceolata, SKpejiore ovato-oblonga acuminata; glumella inferiore pilosa, apice bidentata vel breviter bicus- pidata, dorso ad quart am part em superiorem ainstata, arista molli etiamia floribus superioribus \ong\uscu\a a glu7nellœ parte superiore secedente. — Maio 1852 florifera et vix fructifera lecta. In collibus petrosis apricis promontorii Cap Falconl prope Omw (Ba- lansa). Le if. Balansœ, par l'arête insérée vers le quart supérieur de la glumelle inférieure els'écartant de la partie supérieure de cette glumelle, se rapproche beaucoup du genre Tr/spiuïH, auquel nous l'avions d'abord rapporté ; mais nous avons cru devoir le ranger dans le genre Kœleria en raison de son port et surtout de son affinité avec le K. phleoides; il se distingue de cette espèce par les feuilles plus larges et plus courtes, couvertes d'une pubescence presque tomenteuse, et non pas plus ou i;jioins poilues, par la panicule spicifoime ovale ou oblongue plus compacte, par les arêtes assez longues, même celles des fleurs supérieures, et s'insérant vers le SÉANCE DU 27 AVRIL 1855, 311 quart supérieur de la glumelle en s'en écartant, et non pas immédialenient au-des- sous du sommet de la glumelle en en continuant la direction. Les caryopses du K. Balansœ, de même que ceux de plusieurs autres espèces des genres Trisetum et Kœleria, nous ont constamment oU'ert une consistance molle et un périsperme à l'état presque mucilaj^ineux. — Plusieurs caryopses du K. Balansœ flasques, déformés par la compression, et, au moins en apparence, loin d'être arrivés à maturité, n'en ont pas moins, dans le jardin de M. Durieu de Mai- sonneuve, donné naissance à des individus vigoureux. — M. Duchartre, à qui nous avons communiqué cette observation, nous a rappelé les expériences faites par lui et qui démontrent que certaines Graminées peuvent se reproduire par des graines d'une maturité imparfaite. Ebagbostis trichophora Coss. et DR. — Eragrostis genicuhta DR. (siib Poa) in Expl. se. Alger, t. /iO, f. U uon K. geniculata Nées. Planta perennis^eaulibus mkvnesse^e çvosU'atis et ad nodos radican- tibus, ad nodos plus minus flexuosis, rarius rectiusculis erectis, saltem in porte inferiore paniculœ longe pilosis ; foliis pianis, aret'actioiie sœpe cana- licuiato-subiiivolutis, inferioribus pilosis, superioribus giabrescentibus ; vaginis saltenti inferioribus pilosis, ore bnrbatis ; panicula ramosa, undique effusa, ramis saltem inferioribus subquinis subverticillatis, rarius barbulatis; spiculisminutis, sub aiithesi vireiiti-nigrescentibus, plerunique pedicellum subœquaiitibus, ovato obloiigis vel oblongo-liuearibus, 2-6-floiis, floribus obtusiusculis; g\ame\\a inferiore late ovata, obtusa, nervis lateralibus vix prominulis; caryopsi ovato-oblonga. — Novembri ISZiO florens lecta. Ad vias in cistetis et ericetissylvarum arcnosarum prope La Callel — In montibus Abyssiniae ad 1700 raetra (Schimper in herb. xMus. Par.). VE. trichophora est très voisin parle port de VE. pilosa P. B. {Poa pilosa L.), dont il diffère par la souche vivace, par la tige munie de longs poils au moins dans la partie inférieure de la panicule, par la glume inférieure égalant environ la longueur de la fleur contiguë, et surtout par les Heurs presque obtuses à glu- melle inférieure largement ovale-obtuse. Festuca Lolium Balansa pi. Alger, exsicc. n. 721. Planta père nuis, cœpitosa, caudice fascicules folionim stériles plures et çaules saepius subsolitarios edente; foliis radiealibusplurimis, approxiniatis distichis vaginis sese invicem oblegentibus, linearibus, canaliculato-carina- tis, glabris, rigidis; spica rigida, siinplici, recta, caulis partem inferiorem loiigitudine aiquante vel superante ; spiculis oblongis, 5 -8-iloris, glabris, sessilibus, alternis, rachi adpressis; glumis subaiqualibus, concavis haud carinatis, apice obtusis, floribus subdimidio brevioribus vel eos subaequan- tibus; glumella inferiore glabra, ovata, concava haud carinata, obtusa, mutica; caryopsi macula bilari brevis.simu notata. — 26" die Junii 1853 jam dellorida lecta. 312 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il) pratis prope Batna (Balansa). Nous avons cru devoir, avec M. Balansa, rappoilercelle curieuse plante au genre Festuca, à cause de ses analogies avec les autres espèces de la section Catapodium; par son port et ses caractères elle pourrait être rapprochée avec presque autant de raison du genre Triticum sect. Agropyrum. Tritigum houdeaceum Coss. et DR, ap. Balansa pi. Alger, exsicc. n. ZOk (1852) et n. 716, et ap. Coss. Voy. bot. Alger, in Ann. sc.naû. sér. U, 1, 235. Planta perennis, caespitosa; folù's rigidulis ; spica oblonga, densa, disti- cha^ rachi demwn fragili marginibus piloso-barbata, internodiis abbreviatis; spiculis 3-5-flons, floribus inferioribus 2 aristatis, superioribus 1-3 tabes- centibus muticis ; glumis obloiigis, apice ntrinque truncuto aristatis, con- cavis, dorso inter nervos vulde prominentes planiusculis, nervis hirsuto-pi- losis pilis haud fasciculato-penicillatis ; glumella inferiore basi vix ventricosa , superne carinata , aristata, arista glumellam subœguante vel bi^eviore. — Maio-Julio. Id pascuis et herbidis regionis montanse, usque ad 20OO metra : ia montibus Aurasiis: Djebel-Mahmell, Djebel-Cheliah! ; monte Djebel Ton- gour! prope Batna (Balansa); Tiaret (Delestre); prope Saïda !; in planitie- bus excelsis supra Saïda! (Balansa). Le T. hordeaceum diffère du T. villosum par la souche vivace, par les feuilles ordinairement glabres assez roides, parles glumes oblongues-tronquées et non pas cunéiformes, à arêle moins longue, à nervures poilues ou hérissées à poils non fascicules, et par la glumelie inférieure dont l'arête ne dépasse que peu la longueur ou est souvent plus courte au lieu de la dépasser très longuement. Le T. hordea- ceum est une plante de la région montagneuse, tandis que le T. villosum ne se rencontre que dans la région chaude. — Les T. hordeaceum et villosum nous ont paru présenter des caractères communs assez importants pour que nous ayons cru devoir établir pour ces deux espèces une section (Dasijpyrum) caractérisée surtout par les plumes concaves non renflées, planes sur le dos entre deux nervures presque égales et très saillantes, aristées et tronquées au sommet de chaque côté de l'arête. M. Decaisne fait observer que, depuis longtemps déjà, l'état laiteux, du périsperme des Graminées a été constaté dans le genre Lagurus. M. Réveil fait à la Société les communications suivantes : 1° Dans une de nos précédentes séances, au sujet d'une communicatiou faite par M. Weddell sur les diverses variétés de quinquina, j'émettais cette opinion que les écorces de quinquina les plus anciennes contenaient moins d'alcalis organiques que celles appartenant à des braucbes plus jeunes, et SÉANCE DU 57 AVRIL 18Ô5. 313 que celles-ci donnaient par l'incinération une quantité de cendres moins grande que cellefouruie par les écorces appartenant aux vieux troncs. Cette opinion, pour être admise, a besoin d'élre appuyée par des expériences plus nombreuses que celles que je pourrai, dès à présent, soumettre au jugement de la Société. Toutefois, et en attendant le résultat définitif des recherches que j'ai en- treprises, j'ai l'honneur de présenter à la Société un échantillon de quin- quina qui me parait venir à l'appui de mon opinion. Il s'apit d'une écorce qui m'a été remise pour être analysée, et qui me parait appartenir au Cin- chona ovalifolia IMutis, Cinchona mocrocai^pa Vahl , Cascarilla niacro- carpa Weddell, caractérisée par sa structure grenue et par son liber abondant et distinct; mais la couleur rose de son liber me fait supposer que cette écorce pourrait être «elle qui est décrite par M. le professeur Guibourt sous le nom de quinquina blanc, de Valmont, de Bomare^ carac- térisée précisément par la coloration rouge de son liber, tandis que le quin- quina blanc de Mutis est rouge a la superficie et jaune à sa partie interne. Parmi lesecorces qui m'ont été remises, les unes, peu épaisses , à sur- face rugueuse, mais à peine fendillée, possèdent une amertume très grande, tandis que d'autres, plus épaisses et plus larges, et à surface crevassée, sont à peine amères. Celles-ci sont évidemment des écorces du tronc, tandis que les premières auraient appartenu aux rameaux. Il est probable quecesdei'- nières contiennent une plus grande quantité d'ukali organique ; c'est ce que l'analyse décidera. D'après Liebig, on aurait extrait d'un quinquina blanc un alcali organi- que désigné par Mill sous le nom de blanquinine. Cet alcali organique, qui d'ailleurs n'a pas été caractérisé chimiquement, aurait été extrait de l'écorce du Cinchona ovifotia : il est probable (ju'il s'agit de Vovalifolia de Mutis. 2" Le prix élevé du musc a fait rechercher dans les plantes qui possèdent son odeur un succédané de cet agent thérapeutique ; on a donné des for- mules de divers médicaments qui renfermaient des plantes à odeur de musc. J'ai cherché à isoler le principe odorant de ces plantes, j'ai opéré sur le Mimulus moschatus, le Centaure amoscluUa^ VAcloxa Moschatellina, et les graines de V Hibiscus Abelmoschus connues dans le commerce sous le nom à'umbrctte : jusqu'à présent, les résultats obtenus ont été négatifs ; j'espère cette année continuer mes recherches sur le Mimulus moschatus dont j'ai pu faire une grande plantation, giàce a l'obligeance de notre savant prési- dent, M. Decaisne. J'ai été plus heureux en opérant sur la racine ùeSambula ou de Samhula, désignée vulgairement sous le nom de Sombnul^ et qui parait appartenir à un genre d'Ombellifères voisin des Anç^/Zw. Je ferai remarquer toutefois T. H. 20 31 A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que cette racine est très grosse et compacte, tandis que les Ooibeilifèresqui atteignent cette grosseur sont généralement fistuleuses. Cette racine de Somboul, qui nous arrive par la Russie, provient proba- blement de l'intérieur de l'Asie. Soumise à l'analyse, elle m'a fourni une huile essentielle possédant à un haut degré l'odeur du musc, plus une ma- tière résineuse d'un vert brunâtre qui rappelle l'odeur de l'angélique. Il est donc probable que le Somboul jouirait des mêmes propriétés antispasmo- diques du musc ; mais comme cette racine est rare dans le commerce, et que son piix est encore de 15 francs le kilogramme, et que d'ailleurs elle devrait être employée à dose très élevée, il n'y aurait pas, je crois, un très grand avantage à la substituer au musc, d'autant plus que si elle possède son odeur, elle est bien loin, ainsi que l'essence, de présenter sa grande dif- fusibilité. • 3° J'ai l'honneur de présenter à la Société des graines de Cédron recou- vertes de leur endocarpe. Cette substance, étudiée par MM. Hooker, Jomard, Planchon, Stanislas Martin, etc., a été analysée par M. Lewy, qui y a trouvé une matière grasse cristalline, et une matière amère cristallisa- ble ; ignorant que cette auîilyse eût été faite, je l'ai moi-même exécutée. J'ai bien obtenu un principe amer, non précipitable par le tannin, mais je n'ai pu l'obtenir cristallisé; quant à la matière grasse que j'ai isolée, je crois qu'elle peut être rapprochée de la cholestérine. M. L. Soubeiran rappelle que le Cédron, d'après des expériences faites au Muséum par M. Dumont, est efficace contre la morsure des serpents. M. Weddell fait remarquer que l'efficacité du Cédron contre la rage n'a pu être constatée dans le pays dont cette plante est origi- naire, attendu que l'hydrophobie paraît y être inconnue. M. Trécul ajoute que, dans l'Amérique du Nord, on préconise contre les venins, les Lialris pycnostachya, Mich. et L. spicata, Wilid., ainsi que Y Eryngium fœtidum, L. Parts Imp. Pi f mut r. J)a.upftiftf, ^ REPRtSEETATIOÎ^ DU CÏÏAMÂEROPS HUMILIS. • ADDITION AL COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DU 26 JANVIER 4855. NOTE SUR UNE VIGNETTE D'UN MANUSCRIT DE LA BIBLIOTHÈQUE IMPÉRLVLE , par M. FRA]«ÇOIS LEIVORMAUT (1). ï^ manuscrit d'où je tire cette figure est conservé à la Bibliothèque Im- périale, ancien fonds latin, n"6862. C'est une copie du Pseudo-Apulée in- complète, et dans un oidre différent de celui des auti'es manuscrits, copie qui remonte au ix* siècle environ (2), mais contient de nombreuses figures imitées de quelque manuscrit antérieur de plusieurs siècles. Ces figures, dont l'original a dû êtie exécuté en Occident, et peut-être même dans notre pays, sont assez bonnes, et l'on y reconnait facilement un grand nombre d'espèces connues. En voici la liste : Folios. Noms dans le Pseudo-Apulée. 23, verso. Herha plantagine. 26, recto. Id. Noms des pluates rerpéseulées par les figures. Betonica officinalis, L. Plantago média, L. Plantago major, L. (1) Voyez le Bulletin, t. II, p. 29. (2) Schraidt {Opuscula, p. 88) cite ce manuscrit en le traitant de Codex optimœ notœ. (3) Oulro ces deux figures de la liétoine, nous voyons en niari;e du folio 22, recio, à côté d'une recette contre la morsure des serpents {Ad serpentium morxus). ^1^ 316 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Folios. Noms dans le Pseudo-Apulée. Noms des plantes représentées par les figures. 25, verso (1). Herba quinquefolia. Potentilla reptans, L. 26, vei-so. Herba verminala. Verbena officinalis, L. 27, recto. Herba viperina. Echium vulgare, L. 27, verso. Herba simphuniaca, Hyoscijamus niger, L. 28, verso (2). Herba achorum. Iris Pseudo-acorus, L. 29, recto. Herba leontopedis Composée difficile à reconnaître : Inula...? (3). 29, verso. Herba scelerata. Ranunculus sceleratus, L. 30, recto. Herba artemisiœ Monoclonos. Artemisia vulgaris, L. (Zi). 30, verso. Secunda artemisia, Tagantes dicitur. Tanacetum vulgare, L. 31, reclo. Herba Lapatium. Polygonum... 31, verso. Lapatium genus tertit, nomen oxy. Polygonum... 32, recto. Herba colubrina. Dracunculus... 32, verso. Herba dracontica. Autre espèce de Dracunculus. 33, recto (5). AHa figura. Sagitlaria sagittœfolia, L. 3/i, recto. Herba priapisci. Orchidée difficile a déterminer (6). un serpent dessiné à la plume (au-dessus de ce serpent on lit : Nomen serpentis menester), à côté d'une recelte destinée Ad canis rabiosi morsum. La figure colo- riée comme les autres vignettes du manuscrit, au folio 23, recto, est encore un serpent [Ad morsum serpentis) et un scorpion [Ad scorpionis percussum). (1) Au folio 26, recto, nous voyons encore un serpent dessiné en marge (Ad morsum serpentis). (2) Au bas de la page est une autre vignette représentant une plante iVIris Pseudo-acorus attachée à deux espèces de ruches autour desquelles volent des abeilles, ce qui se rapporte à la recette suivante : Ne apes examinentur vel efjfugient. Legis eammense augusto. Herbœ achorum in vas opium suspensa (sic) habeto, nunquam apes effugiunt. C'est à cette propriété, attribuée par les anciens à VIris Pseudo-acorus, que se rapporte le nom de Piper apium qu'on lui donnait en Gaule selon le Pseudo-Apulée, et que Dioscoride (Mater, med., l, 2) altère légè- rement en ncTTcsaV.'.ouu.. (3) La description que Dioscoride donne de son AecvTOTrofî'iov convient parfaitement au Gnaphalium. Leontopodium, ainsi que Malthiole (Comm., p. 828) l'avait déjà très bien reconnu. Ici il semble bien qu'il soit question d'une plante a.ssez différente. (/i) C'est par erreur que [«'uchsius (De hist. stirp. comm. insign., /i6) a attribué le nom iV Artemisia monoclonos au Tanacetum vulgare, qui est le Tagantes de notre manuscrit. (5). En marge du même feuillet nous voyons, à côté d'une recette Ad omnium serpentium morsus et aspidum, deux serpents entrelacés dont l'un voudrait peut- ètie repiésentcr le céraste [Vipera Cérastes, L.), et l'autre le Naja Haje, le basilic ou l'aspic des anciens. (6) C'est le 2*TÛpiov de Dioscoride (Ifl, 133), qui doit èlre une Orchidée, et non pas un rr/,penseur, tel que ceux qu'on voit, par exemple, chez les Orchidées et le Tropœoluni. La grande planche qui accompagne le mémoire de M. Schacht représente, en 26 figures, la fécondation chez le Pedicularis sylvatica, le Latlwœasqua- maria, le Canna, le Viscum album, le Viola tricolor, le Citrus vulgaris et le Tliuja orientaiis. Enibryoloj^iscltes {Note embryologique), par M. W. Hofmeister. [Flora, 7 mai 1855, n" 17, p. 257-266.) Cette note est une réponse au mémoire dans lequel I\J, H. Schacht, s'ap- puyant principalement sur urie préparation obtenue par M. Deecke, a cru pouvoir proclamer comme définitif le triomphe de la théorie embryogénique de M. Selileiden. Kn opposition à la manière dont M. Schacht déciit et inter- prète cette préparation de M. Deecke, M. Hofmeister expose avec détail la manière dont il a vu lui même la fécondation s'opérer dans l'ovule du Pedi- cularis sylvatica. Dans l'extrémité supérieure ou micropyiaire du sac embryonuairede cette plante, 'avant même que les anthères se soientouvertes, il a vu très nettement, dit-il, deux ou même trois vésicules embryoïuiaires placées à des hauteurs différentes et serrées l'une contre l'autre. Les anthères répandent le pollen environ trois heures après l'épanouissement delà fieur. Les boyaux polliniques se développent très rapidement ; ils arrivent aux ovules pendant que la corolle est encore fraîche. L'auteur dit que M. Deeike s'est trompé à cet égard, et que cette erreur a dû nécessaii'ement lui faire négliger les premiers états de l'ovule fécondé, qu'il était le plus important d'examiner. Le boyau pollinique arrive en contact avec le sac embryonnaire et il se laisse toujours détacher sans effoit de la paroi externe de celui-ci. Son extrémité montre alors sa membrane épaissie et sans ouvertuie. Tantôt il ne touche que le sommet du sac, tantôt il se glisse quelque peu entre celui-ci et le tégument ovulaire. Alors une des vésicules embryonnaires, tou- jours la plus éloignée de l'extrémité micropyiaire du sac, commence à s'al- longer au sommet, sa portion inférieure conservant sa forme. Kn même temps l'albumen commence à se former. Le mamelon développé au sommet de la vésicule embryonnaire fécondée s'allonge rapidement en tube. Bientôt une cloison transversale sépaie cette portion supérieure tubulée de l'extré- mité inférieure arrondie, qui ne tarde pas à grandir, à se subdiviser par des cloisons inclinées en divers sens, et à devenir ainsi un corps celluleux qui est lecommencement de l'embryon, La paitie supérieure du sac embryonnaire, tendant à s'allonger a son tour quelque peu, presse par suite plus fortement le sommet du boyau contre le tégument ovulaire. Il en résulte un peu plus d'adhérence entre les deux. Quelquefois aussi le point d'attache de la vésicule 324 SOCIÉTÉ BUTAMyiL DE FKAiNCE. embryonnaire fécondée se relève vers l'extérieur. Au total, on voit que, d'après la description donnée par M. Hofmeister, les choses se passeraient tout autrement que ne l'admet M. Schacht: que le boyau pollinique n'entre- rait pas dans le sac embryonnaire, et que l'embryon devrait son origine, uon à l'extrémité de ce boyau, mais à une des vésicules embryonnaires fécondées ; que, dès lors, la théorie embryogénique de M. Schleiden ne serait nullement confirmée par l'observation de la Pédiculaire. M. Hofmeister engage tous les botanistes à vérifier l'exactitude de sa description. Le reste de la note de M. Hofmeister est peu étendu, et a pour objet de combattre l'exactitude des descriptions données par M. Schacht relative- ment à la fécondation chez le Lathrœa^ le Viscum, le Canna, les Conifères et les Citrus. l>ei* vor;;:ebliclie eiitsclieidende Sicjç der iitclileiden'sclicit Itefruelttiiiigèilelire [Le prétendu triomphe de la théorie delà fécondation proposée par M. Schleiden), par M. Hugo von MohI. [Botan. Zeit., 1" juin 1855, n° 22, col. 385-388.) Cette note a pour unique objet de montrer que la préparation obtenue sur le Pedicularis sylvafica par M. Deecke n'a pas l'importance que lui attribue M. H. Schacht. M. H. von MohI a examiné avec beaucoup de soin cette préparation qui lui a été confiée par M. Deecke. « Dès le premier examen, dit-il, j'ai exprimé à M. Deecke mes doutes sur la valeur démons- trative de sa préparation... Après l'avoir examinée plusieurs fois, j'ai reconnu... qu'elle n'était pas de nature à autoriser une conclusion précise ni pour ni contre la théorie en question. » — « Je crois devoir protester, dit-il plus loin, contre les assertions de M. Schacht, contre l'exactitude de ses figures et contre la valeur démonstrative de la préparation sur laquelle il s'appuie. » Voici les résultats de la discussion à laquelle se livre M. H. von MohI : l" Cette préparation ne démontre pas que le tube sortant par le sommet du sac embryonnaire est un boyau pollinique qui aurait pénétré de l'extérieur dans l'intérieur de ce sac ; 2" elle ne donne pas la conviction que l'extrémité du boyau pollinique introduit dans le sac embryonnaire renferme dans sou intérieur le rudiment de l'embryon. « On y voit quantité de membranes et de plis superposés à différentes hauteurs. Il en résulte tant d'obscurité rela- tivement a la connexion de ses différentes paities, que, dans mon opinion, quiconque n'a pas d'idée préconçue sera dans l'impossibilité absolue de dire comment les différents détails de cet ensemble se comportent l'un par rapport à l'autre. » 3" La solution de chlorure de calcium dans laquelle elle est conservée l'a rendue extrêmement transparente, et la lame de verre qui la couvre est trop épaisse pour permettre de l'étudier au moyen d'un objectif puissant. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 325 Quant aux figures données par M. Schacht, M. H. von Mohl dit que toute leur moitié inférieure, c'est-à-dire précisément leur portion décisive, n'est pas du tout fidèle. « Il a dessiné la connexion de l'embryon avec le boyau pollinique comme le demandait la théorie qu'il soutient, et non pas comme la montre la préparation. » Ueber die IViitzauweiitliini;^ «ier PfaiiKeii-Bas^tarde iind ]?IiMcliliiig;c {Su7' l'utilité des plantes hybrides et des métis) , par M. KIotzsch. [Monatsbericht der Kœnigl. Pi^euss. Akad. der Wissensch. zu Berlin^ cah. de sept, et oct. 185^, p. 535-562.) Le mémoire de M. KIotzsch est divisé en cinq parties, dont les plus étendues sont la première et la dernière. A. — Historique dks fécondations croisées. Camerarius, qui vivait dans la seconde moitié du wii^ siècle, avait déjà quelques notionsdu croisement dans les plantes; maiscefuten réalité Bradley qui en parla le premier comme d'un fait positif. Il rapporta, comme en four- nissant la preuve, le fait des deux Auricules, la jaune et la noire, qui avaient donné naissance à toutes les Auricules variées, et celui des Œillets hybrides obtenus par le Jardinier Fairchild au moyen de la fécondation du Diantims Caryophyllus par le pollen du D. barbatus. En 1761 parut le petit ouvrage de Koelreutt-r, qui eut deux suppléments, en 1763 et 1766. Ce travail, tout à fait fondamental, renferme une division des hybrides en trois catégories : 1° les hybrides parfaits ou complètement stériles; 2° les hybrides imparfaits ou faiblement fertiles; 3° les variétés hybrides ou parfaitement fertiles. L'auteur y assigne deux causes à la sté- rilité complète des vrais hybrides : l'imperfection du pollen et celle de l'organe femelle. M. KIotzsch n'admet que la première et la dernière catégorie d'hybrides distingués par Kœheuter, et il nie formellement que la stérilité des hybrides tienne jamais a un état défectueux du pistil. Linné n'avait que des idées très inexactes sur les hybrides. Les exemples qu'il cite n'appartiennent pas à des liybrides, à l'exception de celui des Verbasciim T/topsus et Lychnitis. Il a cru avoir produit un hybride en fécondant le Tracjopoqon porrifolins di\ei*ei neiie Fissidentese {Trois nouvelles Fissidentées), par M. Cari Schliephacke. [Bot. Zeit., du 15 juin 1855, n» lU, col. Zi23-/t25.) Les trois Mousses qui font le sujet de cette note ont été observées par l'auteur dans l'herbier de son maître, le docteur K. Mueller, dq Halle. Ce sont deux Conomitriam de la section Sciarodiwn, C. Muell., et un Fissi" dens de la section Fufissidens, C. INIueil., dont voici les noms et la patrie. 1. Cononiitrimn semi-limbatum, Schipli., n.sp.; sur la terre des forêts vierges, près du Rio Itajahi, province de Sainte-Catherine, au Brésil ; re- cueilli par Pabst en 18^7, et portant dans sa collection le n" 879; port du Con. asterodontium , mais très distinct. — 2. C. psatyrocheilon., Schiph., n. sp.; île de la Trinité, parmi de petites Jongermannes; trouvé par M. Crueger, en 18/i/i. Très voisin du précédent. — 3. Fissidens pseudo- bryoides, Schiph., n. sp.; île de Sainte-Catherine, au Brésil, sur l'argile rouge des forêts, près de Desterro; recueilli par Pabst, en 18^7, et portant le n° 319 dans sa collection. Très voisin du Fis. Kegelianum, mais certai- nement distinct. liielieniini très iiovse species, descripsit doct. W. Meissner. {Bot. Zeit., 15 juin 1855, n" 2^, col. h2l, h22.) Une courte préface écrite par le docteur K. Mueller, de Halle, nous apprend que les descriptions des trois nouveaux Lichens qui font le sujet de cette note ont été trouvées dans les papiers de feu le docteur W. Meissner. Elle apprend, en outre, que le riche herbier de Lichens de ce même bota- niste est maintenant à vendre, et que, pour l'acheter, il faut s'adresser à sa veuve, à Halle. Cet herbier comprend non-seulement la collection du docteur W. Meissner, dans laquelle se trouvent presque toutes les séries de Lichens qui ont été publiées dans ces derniers temps, mais encore et sépa- rément la collection laissée par le professeur Cari Sprengel. Les trois espèces nommées et décrites par le docteur \Y. Meissner sont : le Sticta saturnina, du Venezuela, province de Mérida, qui porte len" 1232 dans les collections Linden; le Sticta piisilla, de Java, qui se trouve dans les collections Zollinger; \'Opegraphaplicosa, recueilli par Kegel, en 18^6, à Surinam, sur l'écorce des arbres, près de Marlepaston. Description decleiixcrypto^çaiiiej^ iiouvellets, découverteis sur la vigne malade; par M. Louis de Brondeau. {Actes de la Soc. iinn. de Bordeaux, XX, 2-= sér., X, 1" liv., 1855, p. 117-119.) Ces deux cryptogames sont deux Hypoxylées du genre Dothidea Fries [Asteroma DC. ) . 1. Dothidea Vitis, L. Brond. — Caulicole, épiphylie ou fructigènc : tache ambiante, d'abord ronde ou oblougue, ensuite irregulière, passant du 332 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. roux au brun. Cellules un peu proéminentes, convexes-conoides, à centre déprimé. Thèques cylindriques, spores rondes. Hab. : Tiges vivantes, feuilles et fruits de la vigne. 2. Dothidea uvarum, L. Brond. Fructigène; tache ambiante bleue. Cel- lules non>4)reusPs, très petites, un peu coniques-proéminentes, d'un noir luisant; ostioles blancs. Thèques diffluentes; spores ovoïdes. Hab. : Sur les raisins, ou elle enveloppe la base des grains et les pédicules. A la fin de sa note, M. Louis de Brondeau présente les caractères du genre Oidium, conformément à des observations récentes faites par lui et par d'autres savants. ]%e»»èfMC&ta, Rioviiiti ^enai$!$ Byj^saceariii» (?), auctore A. B. D. P. Massalongo. [Flora, 21 janvier 1855, p. 36-37, pi. I, iig. 2.) La petite plante qui l'orme le type de ce nouveau genre croît sui' la terre nue, dans les endroits humides de la province de Vérone. p]lle a reçu le nom de Nemacola criniformis , Massai.. Elle avait été nommée d'abord Opegrapha et ensuite Leptothrix criniformis par l'auteur dans des lettres. Elle produit sur la terre des taches irrégulières d'un à trois pouces et même davantage, très blanches, qui forment quelquefois une couche contiguë, arachnoïde, souvent interrompue çà et là, adhérant fortement à la terre ou aux Mousses éparses. Humectée, elle devient jaunâtre. V.We est formée d'un thalle très mince, mucilagineux, et de faisceaux solitaires, vermi- formes, simples ou rameux, contournés diversement, composés de fila- ments agglomérés, très délies, articulés, entremêlés, rétrécis aux deux bouts, colorés, dont la masse parait noire à l'œil nu, et rappelle pour la grandeur comme pour la forme les lirelles du Graphis serpentina ; ces fais- ceaux reçoivent de l'auteur le nom de Sorothriches {Sorothrichia). M. Massalongo rapporterait plus volontiers sa plante aux Byssacées qu'aux Algues, parce qu'il croit devoir exclure de ce dernier groupe naturel toutes les plantes qui vivent dans l'air. Il donne en latin les caractères de son nouveau genre et la diagnose de l'espèce pour laquelle il l'établit. IVole siii* Bill iiouveati {:^eni*« tl'Alp,-iies, «Be Itt. fasMille des FloraiSée!^, par M. G. Thuret. [Mém. de la Soc. irnp. des scienc. riatur. de Cherbourg, HI, 1855. Tirage à part, en broch. in- 8° de 8 pag. et 2 planch.) Dans cette note, M. G. Thuret fait d'abord remarquer, en s'appuyant sur des exemples, certains défauts que présente la classification algolo- gique de ]\L .1. Agardh, basée principalement sur la structure du fruit cnpsulaire ou cystocarpe. Le principal de ces défauts est de rompre sou- vent des aninilés réelles. Ainsi, la plante dont il s'agit ici a été décrite par KEVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 333 le célèbre algologue suédois sous le nom de Griffithsia seciindiflom. Elle ressemble, en effet, au plus haut degré aux Griffithsia par son port; elle s'en rapproche aussi beaucoup par sa structure, par la disposition de ses tétraspores et de ses anthéridies. Cependant M. Thuret, ayant pu étudier, le premier peut-être, le fruit capsulaire de cette algue, a reconnu qu'il n'est point une favelle comme dans les Griffithsia, mais un cystocarpe semblable a celui des ^Yrangeliées, et qui ne diffère d'une céramide de Cbondriée ou de Rbodomélée que par l'absence du péricarpe. Le genre nouveau qu'elle constitue est dédié à M. Edouard Bornet, déjà connu par plusieurs bons mémoires sur diverses cryptogames. BoRNETiA, G. ïbur. — Frons fllifor., dichot., articul., monosiphonia, ecorticata. Oi'gana fructilicalionis intra involucrum latérale peduncula- tum subregulare, ramellis incurvis convergentibus plurimis constitutum, inclusa, Cystocarpia nucleum subglobo. formantia, nulla communi raem- brana obtecta; nucleus gemmidiis pyriformibus^ invicem liberis, a pla- centa radiantibus, singulis perisporio hyalino cinctis, compositus. Spbai- rospora' intcriore latere iuvolucri sessiles, spbaericœ, triangule divisai. Antheridiaoblon.-subconi., in sinu ramelloruni involucri furcatorum obve- nieutia, cellulis hyalinis minutissimis circa axem dispositis constantia. Quoique assez commune sur les rochers de la plage de Cherbourg, cette plante n'y fructifie pas; mais M. Thuret l'a trouvée près de Marseille, aux mois d'octobre et de novembre, abondamment couverte de tétraspores, de cystocarpes et d'anthéridies. BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE. Cpéograpliie liotaiit{|tie rai.^oititée, ou Exposition des faits et des lois concernant ta distribution géographique des plantes de V époque ac- tuelle, par M. Alph. De Candolle. —2 in-8 de XXXII et 1366 pag., avec 2 cartes. Paris, 1855, chez Victor Masson. La géographie botanique a été heureuse depuis quelques mois, car elle a fourni le sujet de deux importants ouvrages : a peine M. Lecoq vient-il de terminer son beau livre sur la distribution géographique des plantes de l'Europe, travail considérable auquel le i^«//e^m consacrera prochainement un second article, que M. De Candolle publie son traité de géographie bota- nique, ouvrage tout à fait fondamental, qui résume avec méthode et clarté les faits aujourd'hui acquis, en y ajoutant un grand nombre de données nouvelles, en en déduisant les lois qui les relient et les fécondent, enfin en présentant une foule d'aperçus nouveaux de nature à modifier heureuse- ment et à accélérer la marche de la science. Résumer cet excellent livre en donnant a ce résumé les développements convenables serait certainement un travail d'une grande utilité; malheureusement les bornes étroites entre 334 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Jesquelles les analyses du Bulletin sont forcément circonscrites ne nous permettent pas de le tenter : nous nous contenterons dès lors d'indiquer ici, en un petit nombre de pages, la coordination des matières traitées par M. De Candolle, ainsi que les conséquences les plus générales qui découlent de ses exposés lucides et de ses savantes dissertations. La Géographie botanique raisonnée est divisée en quatre livres dont le dernier, réduit à deux pages, ne renferme que les conclusions les plus géné- rales des études qui composent le livre entier, et dont le premier com- prend, en 68 pages, une sorte d'introduction physique et météorologique aux deux autres qui forment, a proprement parler, le corps même de l'ouvrage. LivBE P^ Observations préliminaires sur le mode exaction de la tempé- rature, de lalumière et de V humidité (pages 1-68). On a longtemps regardé les plantes comme des indices très précis des climats dans lesquels elles vé- gètent, et l'on a considéré chacune d'elles comme une sorte de thermomètre dont les données s'exprimeraient par les faits de végétation. Mais M. De Can- dolle montre dans le premier chapitre que cette assimilation avec un in- strument de physique d'un être vivant sur lequel agissentdes causes diverses qui ne présentent rien d'analogue aux oscillations d'une colonne liquide dilatable et contractile est entièrement inexacte, et qu'il faut plutôt regarder un végétal vivant comme une sorte de machine faisant un travail sous l'impulsion d'agents extérieurs, la chaleur et la lumière, et d'un agent inté- rieur, la vie. Le deuxième chapitre est relatif à quelques effets de la tem- pérature et de la lumière sur les végétaux, et aux diverses manières d'ap- précier l'influence de ces agents. La température de l'air varie avec l'éloi- gnementdu sol; il en résulte donc que les herbes ne reçoivent pas la même température que les arbres, et qu'en observant un thermomètre à h pieds de hauteur on obtient une indication qui ne s'applique pas exactement aux différents végétaux. Il faut bien cependant se contenter de cette indication faute de mieux. Dun autre côté, les thermomètres placés à l'ombre n'in- diquent pas les effets directs du soleil sur les plantes. Cependant, et très heureusement, l'observation montre qu'il n'y a pas de différence bien sensible entre les deux côtés d'un arbre placés l'un au soleil et l'autre à l'ombre. Dès lors cette cause d'inexactitude perd de son importance apparente. La différence d'exposition agit de manière plus marquée soit sur les versants nord et sud des montagnes, soit sur des plantes cultivées au même lieu. Quant au sol, sa température peut modifier, mais très légè- rement, les extrêmes de chaleur et de froid, surtout en raison de la pro- fondeur à laquelle descendent les racines. — Les températures basses doi- vent être envisagées à deux points de vue différents : comme nuisibles et comme inutiles. Sous le premier rapport elles ont été fréquemment étudiées dans ces derniers temps; mais M. De Candolle fait observer qu'on a tort REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 335 d'en attribuer généralement l'action à une lacération des tissus produite par la congélation ; on a vu plusieurs Ibis de gros glaçons dans l'intérieur de plantes qui n'ont pas succombé, et d'ailleurs les espèces des pays chauds meurent souvent par des températures encore au-dessus de zéro. Sous le second rapport, il faudrait éliminer ces températures basses dans la forma- tion des moyennes, ce qui n'a jamais lieu. Les températures élevées peuvent également être ou nuisibles ou inutiles. Le moment où survient une tem- pérature favorable a une grande influence; mais la chaleur seule, sans lumière, n'agit que faiblement sur la végétation. Quant aux variations de température, on admet généralement que leur amplitude et leur fréquence sont favorables à la végétation ; M. De Candolle ne partage pas cette opinion. — Enfin la considération la plus importante est celle de la combinaison du temps avec la chaleur. Seulement on l'a évaluée par des méthodes diffé- rentes, que l'auteur rappelle et discute, et auxquelles il substitue une mé- thode nouvelle qui consiste à faire la somme des températures utiles à la végétation, en éliminant le plus possible les températures inutiles. La suite de l'ouvrage offre un grand nombre d'applications de cette méthode. Le troisième et dernier chapitre de ce livre est intitulé : « Distribution géo- graphique des sommes de température utile. » Il renferme un tableau dans lequel se trouvent les sommes de températures moyennes faites à partir de différentes températures pour un grand nombre de villes. LivBE IL 11 a pour titre : Botanique géographique, ou considérations sur les espèces, les genres et les familles au point de vue géographique. La géo- graphie des espèces est la base de la géographie botanique; aussi son étude occupe-t-elle la plus grande partie de l'ouvrage. Cette géographie des espèces a elle-même pour base principale la connaissance de leurs limites, soit en plaine, vers les pôles et vers l'équateur, soit sur les montagnes, vers le haut et vers le bas. A. Plantes spontanées : \° Limites en plaine. M. De Candolle a mis beaucoup de soin à déterminer des limites polaires. Ses re- cherches ont porté sur 32 espèces, dont 10 herbacées, 9 vivacesetlS li- gneuses. Les recherches approfondies qu'il a faites à ce sujet lui ont montré en dernière analyse : que les limites polaires forment, comme le montrent les deux cartes comprises dans ce volume, des lignes très irrégulières qui, surtout pour les espèces annuelles, ne sont parallèles ni entre elles (elles se croisent souvent), ni à la latitude, et qui ne coïncident avec aucune des lignes d'égale température; que les espèces annuelles sont arrêtées vers le nord presque toujours par le défaut d'une somme de températures calculée, soit entre le commencement et la fin d'un certain degré de chaleur néces- saire à chaque espèce, soit entre l'arrivée et la fin d'une quantité d'humi- dité nécessaire; la première cause agit dans l'Lurope tempérée, la seconde surtout aux bords de la Méditerranée, et dans les pays qui ont une époque de sécheresse; que, pour les plantes vivaces et ligneuses, les causes sont 336 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus variées; souvent la cause d'arrêt est le froid habituel ou fréquent des hivers, souvent aussi l'humidité et la sécheresse, enfin la température moyenne. Il n'a pas reconnu un seul exemple de la nécessité d'un maximum de chaleur. Les limites équatoriales sont beaucoup plus difficiles à déter- miner; elles peuvent avoir deux causes, la chaleur et la sécheresse. Après avoir recherché ces limites pour 2 espèces annuelles, pour 3 espèces \ivaces, pour 3 espèces ligneuses, M. De Candolle arrive à reconnaître que, dans les plaines du sud de l'Europe, c'est la sécheresse de l'été qui arrête le plus souvent les plantes vers le midi ; qu'aucune des huit espèces examinées ne paraît arrêtée par des maxima absolus de température; que deux d'entre elles {Alyssum calycinum , Diantlim Carthusianorum) sont arrêtées dans quelques directions méridionales par une humidité trop grande pendant quelques mois; enfin que les conditions de température passent après celles de sécheresse et d'humidité. 2° Limites sur les mon- tagnes. Les causes qui peuvent déterminer les limites supérieure et infé- rieure sont : l'humidité, la température de l'air et des eaux, celle de la couche superficielle du sol, l'action solaire directe et celle du rayonnement nocturne, l'exposition, l'isolement ou le rapprochement des montagnes, la durée de la neige, etc. Mais au total, les plus puissantes de ces causes sont ici, comme dans les plaines, l'humidité et la température. L'auteur déter- mine la limite supérieure de 9 espèces; cette étude difficile lui montre que la cause principale de ces limites en altitude est la somme de chaleur au-dessus du minimum propre à chaque espèce et entre les époques où la terre est couverte de neige; que la sécheresse et l'ardeur du soleil à de grandes hauteurs limite quelques espèces ; mais qu'au total toutes les causes autres que la somme de chaleur sont purement secondaires. Relativement aux limites inférieures, il ne tire aucune conclusion générale. Ces limites sont rarement connues, difficiles à constater, et d'ailleurs peu intéressantes pour les botanistes. B. Plantes cultivées : \" Limites en plaine. I es limites polaires des espèces cultivées reconnaissent des causes de deux ordres: causes physiques, causes économiques. L'effet des premières peut être atté- nué de manière à reculer ces limites au moyen des procédés de culture et en raison^ie la nature des produits qu'on veut obtenir. Ainsi des plantes cul- tivées seulement pour leurs feuilles peuvent s'avancer vers le nord beau- coup plus que si l'on désirait récolter leurs fruits. Quant aux causes éco- nomiques, elles restreignent plutôt qu'elles n'étendent les limites polaires, parce qu'elles tendent toujours à substituer à des plantes peu appropriées au climat d'autres qui y végètent beaucoup mieux ou y donnent de meilleurs produits. M. De Candolle détermine avec soin la limite polaire de l'Orge, du Mais, de la Vigne et du Dattier. Les limites équatoriales ont aussi peu de précision que d'intérêt. 2° Limites sur les montagnes. La limite supé- rieure des cultures est soumise aux mêmes influcÈices que la limiîe polaire REVUE BlBLlOGRAI'HigiE. 337 en plaine; cependant certaines de ces influences prennent plus d'impor- tance, et la pente modifie les conditions tant physiques qu'économiques. Celles-ci, à leur tour, restreignent ou reculent la limite. Les limites équa- torialeen plaine et inférieure sur les montagnes des plantes cultivées ont peu de précision et d'intérêt. Le chapitre quatrième est terminé par une section intitulée : « Réflexions finales sur les causes qui limitent géographiquenient les espèces à la surface d'un continent et sur les montagnes. » Ici M. De Candolle examine d'abord quels sont les minima et les sommes de température nécessaires aux plantes. En étudiant à ce nouveau point de vue 23 des espèces dont il a recherché plus haut les limites, il trouve que les espèces qui s'arrêtent dans la région méditerranéenne demandent, comme minimum, de 9 à 19 degrés pour vé- géter, avec 2700-5800 degrés de somme à partir de ce minimum néces- saire ; que celles qui s'arrêtent en France et en Allemagne exigent 7-13 de- grés de minimum, 2200-3000 degrés de somme ; que celles qui s'arrêtent plus au nord ont besoin d'un minimum de 5-8 degrés et d'une somme de 1250-2600 degrés. Il est douteux qu'aucune plante végète au-dessous de 5 degrés, mais les sommes exigées continuent à diminuer vers le nord. Il expose ensuite les diverses combinaisons de la lumière avec la chaleur : 1" A Genève, le soleil direct produit une accélération égale à l'effet produit à l'ombre par une chaleur de 3%5 par jour, de la fm d'avril à la mi-août; 2" les effets additionnels du soleil, au côté sud des montagnes, équivalent à l^OS de chaleur à l'ombre, sous la latitude de Zi5 degrés, à 2°, 3 par jour sur l'Etna, par 37 degrés de lat. : dans la zone arctique, la différence entre les côtés nord et sud des montagnes devient insignifiante ; 3° un ciel moins brumeux paraît agir, delà Russie centrale à l'Ecosse comme r,5 à 2°, 5 de température à l'ombre; Ix" plus on avance vers le nord, plus la lumière di- recte ou diffuse remplace utilement la chaleur, à cause de la longueur des jours; 5" plus les montagnes sont méridionales, plus l'action solaire directe ou indirecte s'accroît; 6° entre 50 et 58 degrés de lat, N. est une zone où la somme des températures à l'ombre exigée par les plantes est la plus forte possible; de là ces sommes diminuent soit vers le midi, soit vers le nord, ici à cause de la longueur des jours, là en raison de la transparence de l'air. Le chapitre cinquième a rapport à la forme des habitations des espèces. Cette forme varie; mais sur 8/i95 espèces décrites dans les volumes VIII, IX et X du Prodromus, la très grande majorité a une habitation dont la forme approche du cercle ou d'une ellipse très peu allongée de Testa l'ouest; 116 en ont une très allongée, pour 68 d'entre elles de l'est à l'ouest, pour les ^8 autres du nord au sud. Dans le chapitre sixième, l'auteur énumère 19 stations bien caractérisées qui se subdivisent ou se combinent par 2, 3, etc. Il recherche l'influence de la nature minéralogiquc du sol, et il arrive à la regarder comme faible. La 338 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. conséquence générale de la discussion sur ce sujet est que les causes locales primaires, telles que l'eau, la terre et l'air, donnent les stations les plus distinctes; que les causes secondaires, la consistance du sol, l'humidité, la présence des matières salines ou azotées, l'abondance de la lumière, donnent des stations encore bien distinctes; enfin que les modifications nombreuses de ces stations déterminent des causes tertiaires et quelques stations rares. Dans le reste de ce chapitre, M. De Candolle examine successivement : le mode d'action des causes locales sur les espèces, les stations différentes, d'ordre secondaire, surtout tertiaire et quaternaire où se montre assez sou- vent la même espèce ; le degré de fréquence des espèces et les moyens de l'exprimer; enfin les changements qui peuvent s'opérer dans la distribu- tion des individus pendant une série d'années ou de siècles. Le chapitre septième, qui termine le premier volume, est relatif à Vaire des espèces ou à la surface de pays qu'elles occupent. M. De Candolle re- nonce aux mots de plantes endémiques et sporadtques. Il donne les méthodes usitées pour calculer l'aire des espèces. 11 recherche l'aire relative moyenne des espèces suivant leur classe, et il arrive à cette loi, que l'aire moyenne est d'autant plus petite que la classe à laquelle les plantes appartiennent a une organisation plus développée ou plus parfaite. Le résultat est analogue pour les espèces considérée.*» quant à leur famille. Il examine l'aire moyenne re- lative des espèces suivant leurs stations, suivant leur durée et leur taille, suivant leurs fruits et leurs graines, suivant les régions où elles se trouvent; il donne le tableau des espèces à aire très vaste, des considérations et des faits relativement aux espèces à aire très petite; après quoi il consacre un article spécial à l'étude de l'aire moyenne absolue des espèces, et il termine en recherchant les causes de l'étendue relative des aires. Malheureusement ce septième chapitre a surtout un intérêt de détails, et il serait impossible d'en réduire les conséquences principales à une expression assez concise pour pouvoir trouver place dans notre rapide analyse. Cliii>»t et végétation de la Crimée. {Botan. Zeit. du 8 juin 1855, col. Zi08.) D'après les observations du professeur docteur Koch, qui a plusieurs fois parcouru la Crimée, le climat de cette presqu'île est généralement rude. Sous plusieurs rapports, il se rapproche de celui du nord de la France, mais il en diffère aussi beaucoup à d'autres égards. Quant à la végétation, on peut plutôt la comparer à celle de l'Angleterre, bien que ce pays ait une latitude de 6° a 8° plus boréale. Sous un climat si changeant on ne doit pas s'attendre à trouver une végétation vigoureuse. Quantité d'arbrisseaux et d'arbres qui viennent très bien en plein air en Angleterre, ne viennent pas en Crimée ou bien y végètent misérablement. Il est singulier que, tandis que les Orangers y gèlent, même couverts, que les Myrtes cultivés en plein REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 339 air y restent très chétifs, un Dattier ait pu s'y conserver pendant sept ans, en plein air, à la vérité couvert. Les Azalea et les Rhododendrons, qui réussissent parfaitement, même dans le nord de l'Allemagne, ne peuvent être cultivés en pleine terre, dans la Crimée. BOTANIQUE APPLIQUÉE. Oii Beecli oil {Sur V huile de faîne), par M. W.-E,-G. Seemann. (Hooker's Joarn. of. bot., }nm 1855, p. 183-184.) Parmi les huiles qu'on emploie dans le nord de l'Allemagne, particuliè- rement dans le Hanovre, pour la table et pour la lampe, l'huile extraite des graines du Hêtre [Fagus sylvatica) mérite d'être mentionnée pour ses nom- breuses qualités. Elle n'est pas l'objet d'un grand commerce, parce qu'on ne peut en obtenir de grandes quantités et qu'elle est généralement consa- crée à l'usage particulier de ceux qui recueillent les faines. Aussi ne peut- on apprécier la quantité qui s'en consomme annuellement. Dans le Hanovre, la récolte se fait à la fin d'octobre ou au commencement de novembre; on ramasse et trie les fruits tombés, ou bien l'on gaule les arbres, et l'on reçoit les fruits sur des draps étendus par terre. Cette dernière pratique paraît devoir être la plus économique; elle devient cependant la plus coûteuse, parce qu'il faut ensuite trier les bons fruits. En 1854, 25 livres de faine se vendaient, dans le Hanovre, 18 sous; or, 25 livres fournissent environ 5 livres d'huile. La livre se vend environ 7 sous. L'huile de faîne est d'un jaune pâle; elle a un goût extrêmement agréable. On la sophistique sou- vent avec de l'huile de noix. Les habitants des villes l'emploient surtout pour les salades ; les gens de la campagne s'en servent ordinairement en place de beurre, et ne la mettent à la lampe que dans les années d'abon- dance. Les enveloppes qui restent après l'extraction de l'huile sont utilisées comme combustible. Tubereiile de tHoatiafen s^ricuiftiM de dimensions eiLtraordinaires. M. Buyn, résident de Bantam, a offert à la Société de physique de Bata- via un rhizome de Dioscorea spiculata qui ne pesait pas moins de 70 kilo- grammes. Les indigènes de Java mangent les tubercules de cette plante, et, dit M. de Vriese, bien d'autres personnes n'en trouvent pas le goût désa- gréable. La culture de ce Dioscorea parait être facile dans ce climat, au point que des morceaux qu'on a détachés du gros rhizome présenté par M. Buvn, jetés en terre sans beaucoup de soin, se sont rapidement développés en nou- velles plantes. M. de Vriese annonce que l'on saura bientôt à quoi s'en tenir sur les propriétés nutritives des tubercules de ce Dioscorea, iVL Kost 3A0 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANCE. van Tonningen s'étant chargé d'en étudier la composition et devant publier les résultats de ses recherches. [Flore des jardins du roy. des Pays-Bas, l"ann., 2' livr., p. hl.) Collections de Fouj^èreii vivantes, dans les Pays-Bas. D'après un article publié par M. de Vriese dans la Flore des jardins du royaume des Pays-Bas et de ses possessions aux Indes orientales et en Amé- rique (1"^ ann., 2* livr., p. ko), il existe aujourd'hui en Hollande trois belles collections de Fougères vivantes : celles des jardins botaniques d'Amsterdam et de Leyde, et celle de M. Willink, près d'Amsterdam. La collection du jardin de Leyde est d'origine récente. Jusqu'en 18/i5, « on n'avait pas eu, dit M. de Vriese, de Fougères dans ce jardin botanique, du moins dans l'in- térieur des bâtiments, et il m'était arrivé d'entendre exprimer l'opinion qu'elles n'étaient pas susceptibles de culture. L'expérience a prouvé le con- traire. » Chargé de la direction de ce jardin, M. de Vriese s'est mis en l'apportavec les différents jardins d'Lurope où la culture des Fougères avait fait de grands progrès, surtout avec celui de Leipzig. Recevant lui-même un grand nombre de plantes de Java, il a pu faire des échanges, et il est arrivé ainsi a former « une collection de Fougères vraiment riche, et comme il y en a peu, et qui n'a pas causé de dépenses, du moins directes. » MÉLANGES. lie jardin liotanltine de Giessen, par M. Hoffmann. [Botan. Zeituny \r \h, 6 avril 1855, p. 233-242.) Il serait à désirer que les directeurs des principaux jardins botaniques de l'Europe fissent connaître l'histoire et 1 état actuel de ces établissements d'une manière aussi méthodique et aussi complète que vient de le faire M. H. Hoffmann pour celui à la tête duquel il est placé depuis quatre ans. Les renseignements précis qu'on obtiendrait par ces publications permet- traient d'établir la statistique de l'enseignement botanique en Europe et des ressources dont il dispose. Aussi le Bulletin s'empressera-t-il d'analyser tous ceux de ces écrits qui seront livrés à la publicité. La fondation du jardin botanique de Giessen remonte à l'année 1609, et elle a suivi de deux ans celle de l'université de Giessen. Le premier profes- seur qui ait été chargé d'y enseigner la botanique est L. Jungermann qui, en 1611, reçut à la fois les titres de docteur et d'inspecteur du jardin mé- dicinal. Kn 1617, cet établissement fut constitué dans le lieu qu'il occupe encore aujourd'hui-, en 1824-25, il fut agrandi par l'adjonction d'un bos- quet qui servait de jardin forestier , et son étendue fut ainsi portée à 10 arpents de Hesse et 3/4: c'est sa mesure actuelle. Parmi les botanistes qui REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 341 en ont été les directeurs dans ces derniers temps, on remarque surtout : Wil- brand, qui a professé a Giessen de 1817 à 18/;6 ; M. A. Braun, qui n'a été attaché à cet établissement que pendant l'année 1850, et M. H. Hoffmann, qui a succédé à ce dernier botaniste en 1851. Les cultures de pleine terre comprennent plusieurs compartiments affectés aux plantes herbacées : 1" pour les plantes herbacées vivaces, rangées d'après le système naturel; 2" pour les plantes annuelles; 3" pour les plantes bisannuelles; U" pour des plantes mêlées. En 1851, M. A. Rraun a disposé un compartiment pour les plantes qui aiment l'ombre; il est affecté particulièrement aux Rhododendrons. Kn 1852, on en a fait un sur le côté N.-O. d'une éminence, pour les plantes alpines; un pour les Orchidées de pleine terre, un autre pour les Roses sauvages et diverses Rosacées frutes- centes, pour les Liliacées, pour les Fougères, pour les plantes toujours vertes. En 185^, ou a créé une division économico-technique où se trouvent toutes les espèces herbacées de l'Kurope moyenne, utiles ou alimentaires, repré- sentées par leurs nombreuses variétés. Tl y a encore des parties pour les plantes d'ornement, un arboretum, etc. Le jardin de Giessen renferme deux serres à trois compartiments : l'une \ieille, agrandie en 182^, l'autre construite en 1826-27; de plus une petite serre basse, consacrée aux Orchidées, dans laquelle se trouve aussi un aqua- rium. Les deux dernières ont un chauffage à l'eau chaude; In première est encore chauffée au poêle, ce que déplore M. Hoffmann. Du reste, ces serres paraissent être fort médiocres ; elles manquent de soleil et de jour. La tannée y est remplacée par de la sciure de bois. Le nombre des espèces cultivée> dans ce jardin était, au mois de mars dernier, de ^500, dont /i217 phanérogames. Les plus précieuses de ces plantes sont provenues d'échanges et surtout de dons. On s'est attaché à réunir le plus grand nombre possil)le de plantes exotiques utiles ou célèbres par quelque particularité. M. Hoffmann donne une liste assez longue d'espèces qui appartiennent à ces deux catégories et qui existent aujourd'hui à Giessen. Le jardin est ouvert tout le jour, excepté de onze heures à une heure ; ses serres sont ouvertes tous les meicredis, d'une à deux heures. Il est destiné aux études particulières et à fournir les matériaux nécessaires pour les leçons. Or, cette deinière destination amené une grande consommation de plantes, d'après la méthode adoptée à Giessen. En effet, avant la leçon, on distribue à chacun des auditeurs un échantillon des diverses plantesdont le professeur doit s'occuper ; par là non-seulement chaque élève suit sans difficulté les descriptions dans toutes leurs particularités , mais encore il peut se composer un petit herbier formé des types principaux du règne végétal tout entier. Les élevés du cours de botanique sont presque tous des étudiants en mé- 3â2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. decine et en pharmacie. Dans ces trente dernières années , leur chiffre maximuni a été de ^7. Le jardin de Giessen possède un herbier dans lequel les familles sont dis- ' posées d'après la méthode naturelle, tandis que les genres et les espèces sont en ordre alphabétique. Le noyau de cette collection a été formé par l'herbier de Wilbrand qui comprenait 5700 espèces, presque toutes cultivées ; elle a été considérablement enrichie dans ces derniers temps. En 1851, on a com- mencé une collection de fruits, de graines, de bois, de monstruosités, de curiosités botaniques, dans laquelle on compte aujourd'hui environ 600 nu- méros. Une bibliothèque botanique, un microscope de Keller, que M. Hoff- mann dit excellent, et quelques instruments de météorologie qui servent pour des observations suivies depuis 1851, complètent les richesses scienti- fiques du jardin botanique de Giessen, dans lequel, comme on le voit, il existe fort peu de lacunes pour un établissement dont la dotation annuelle n'a pas dépassé 1700 florins en 1854, et n'avait été en moyenne que de 1300 florins depuis dix ans. Iliniensions tie ciiielqtiee Palmiers cultivés dans les serres du jardin cle 14e«v. (Renseignements extraits d'un article du Florist^ Fruitist and Garden Miscellany, cah. de juin 1855.) La grande serre à Palmiers du jardin de Kew renferme un grand nombre de Monocotylédons et de Cycadées fort remarquables par leurs grandes dimensions qui rappellent assez bien déjà ce qu'on est habitué à voir dans les pays d'où ils sont originaires. Tels sont particulièrement les Zamia, Encephalartos, les Musa, Pandanus, Urania, les Bambous et surtout plu- sieurs Palmiers qui forment maintenant d'admirables individus. Les plus beaux parmi ces derniers sont : un Cocos plumosa, qui a près de 60 pieds anglais (18'", 900) de hauteur et un Cocos coronata de la même hauteur; un Caryota urens de 60 pieds (18°',900); un Arenga saccharifera, arbre magnifique qui mesure 60 pieds (12™, 600) ; un Ceroxylon andicola qui se présente avec des dimensions à peu près aussi considérables ; un Sabal umbraculifera haut de 30 pieds (9'",650), dont le stipe a près de deux pieds anglais (0'",630) de diamètre à sa base ; un Seaforthia elegans, qui s'élève également à 30 pieds, de même qu'un Corypha australis. On peut citer encore, à la suite des précédents, un Phytelephas maci^ocarpa de 20 pieds de hauteur (6™, 300); un Livistonia borbonica de même force. Enfin plusieurs autres espèces du même groupe naturel sont représentées au jardin de Kew par des individus également remarquables par leurs proportions inusitées dans les serres d'Europe et par la vigueur de leur végétation. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3A3 Végrétatioii extraorfliitaire d un jeune eliène. [Botan. Zeit. du l"jiiin 1855, col. 390.) Dans la séance de la Société des naturalistes de Berlin qui a eu lieu le 17 avril dernier, M. Hanstein a présenté un pied de Chêne d'un an, venu de graine, qui a été trouvé dans le district forestier d'Altein-Plathow, près de Genthin, et qui, dans le seul été de 1853, a parcouru toutes les phases du développement de la germination à la fructification. Il présente une inflo- rescence femelle terminale avec plusieurs glands incomplètement formés. NOm^ELLES ET ANNONCES. — La Faculté de philosophie de l'université de Greifswald avait proposé, en 1853, pour sujet de prix, la question suivante : « Exponatur liistorice et dijudicetur secundum proprias observationes » doctrina de plantarum cryptogamicarum Linnsei generatione spontanea, » propagatione atque fructificatione. » Il n'a été présenté au concours qu'un seul mémoire (de 130 pages) pour lequel l'auteur, M. Gallus, de Somraerfeld, qui avait envisagé la question principalement au point de vue historique, a obtenu le prix. — En ISoZi, on a posé à Berlin, dans le cimetière royal, devant la porte de Halle, par les soins des académies des sciences de Berlin et de Péters- bourg, une pierre funéraire eu l'honneur de Pierre-Simon Pallas, le célèbre naturaliste, mort à Berlin le 8 septembre 1811. Cette pierre est de granit brun, poli; elle a 6 pieds et demi de hauteur, et, à U pieds et demi de hau- teur, elle porte un médaillon, à haut relief, de Pallas, en marbre de Carrare, sculpté par Heidel. Une inscription latine porte le nom de l'illustre natu- raliste et l'indication des corps savants qui ont fait élever le monument. Plantes à vendre. M. R.-F. Hohenacker, d'Esslingen, par Stuttgard, met en vente des collections formées par A. Becker dans les déserts du Volga inférieur, augmentées de quelques espèces d'Ibérie, comprenant de 30 à HO espèces déterminées, pour la plupart, par C.-A. Meyer, et en bons échantillons. Le prix est de 9-33 francs. (Affranchir.) Herbarium Llchenum Parisiensium. — M. le docteur W. Nylander pu- blie sous ce titre une collection qui renfermera toutes les espèces de Lichens croissant aux environs de Paris, dans un rayon de 20 lieues. Les deux pre- miers fascicules, déjà en vente, contiennent un grand nombre de Lichens saxicoles et beaucoup d'espèces rares ou critiques. Le troisième fascicule Zhll SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. paraîtra avant l'hiver prochain, et la collection sera bientôt complétée par un quatrième fascicule. V Hei'barium Lichenum Parisiensium est publié à 20 exemplaires seule- ment, par fascicules de cinquante numéros avec étiquettes imprimées, au prix de 15 francs chacun. Les fascicules sont en vente chez M. Hagueron, rue Beautreillis, 12, à Paris. BIBLIOGRAPHIE. Flora oiier allgeiiieiite liotaniiîiche Zeitunn;. Articles originaux publiés dans le 1" trimestre de 1855. Schnittspahn et C.-B. Lehmann. — Ueber die im Freien in den deutschen Gaerten vorkommenden Arten der CjdX\.m\gSempervivum (Sur les espèces de Sempervivinn qui sont cultivées en plein air dans les jardins de l'Allemagne). P. 1-8, M-lk. Christian Bruerjyer. — Elue ueue Sommerwurz der deutschen Flora (Une nouvelle Orobanohe de la flore d'Allemagne). Pag. 33-35; pi. I, fig. 1. Massalongo. — Nemacola, novum genus Byssacearum (?). P. 36-37, pi. I, fig. 2. F. Schultz. — Ueber Orobanchen (Sur les Orobauches) . P. ^9-54. A. V. Krempelhûber. — Ncue Lichenen aus dem bayerischen Gebirge (Nou- veaux Lichens des montagnes de la Bavière). P. ^5-lh. F, Leybold. — Asplenium Seelosii, ein neuer Farm aus Suedtirol [Asple- nimn Seelosii, nouvelle Fougère du Tyrol méridional). P. 81-82. ]'h. Guembel. — Kanu die Narbe des Fruchtknotens durch anderweitige Bluethenorgane erzetzt werden ? (Le stigmate peut-il être remplacé par d'autres organes floraux ?). P. 97-99. C. H. Schidtz, Bipont. — Ueber die von ^V\ Lechler.., gesammelten... Cassiniaceen (Sur les Cassiniacées récoltées par W. Lechler au détroit de Magellan, qui doivent être publiées par M. Hohenacker). P. 113-123. Sonder. — Dentaria intermedia, Sonder, eine noch unbeschriebene Pflanze aus Suedtirol [Dentaria intermedia, plante non décrite encore du Tyrol méridional). P. 129-132. Fr. Leybold. Nachtraegliche Berichtigimgen ueber ein paar tirolische Pflanzen (Rectifications relatives à deux plantes du Tyrol). P. 132-133. Herm. SchuclU. — Ueber die Eutstehung des Pflanzeinkeims (Sur l'origine de l'embryon végétal). P. U5--158, 161-170, pi. IL Victor Trevisan. — Fragmenta lichenographica. P. 177-187. Paris. — Impiimerie de L, MaiiTINet, rue Mignon, 2, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 11 MAI 1855. PRÉSIDE.XCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 27 avril, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présenlations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de MM. AussiRE (Alplionse d'), rue Saint-Jacques, 171, à Paris, présenté par MM. le comte Jaubert et Leblanc. Simon , chancelier du consulat de France à Erzeroum (Arménie Turque), présenté par MM. Duchartre et Maille. M. le Président annonce en outre quatre nouvelles présentations. Dons faits à la Société : i° De la pai-t de M. Lagrèze-Fossat, de Moissac : Notice Sî/r l'herbier du département de Tarn-et-Garonne. 2° De la part de M. S.-E. Sarradin : Etudes chimico-physiolùyiques sur les cendres des végétaux. 3° En échange du Uulietin de la Société : /.'Institut, mai 1853, 2 numéros. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, nuinc'io de mars 1855. M. liouteille annonce qu'il vient de trouver aux environs de Mar>nv (Seine-et-Oise), le Gui croissant sur un très vieux Bouleau. A cette occasion, M. (^osson rapporlequ'ila vu cette plante parasite sur un Acer campeslre à Thurelles (Loireti et sur un Chêne dans la i'orèt de Troyes (Aube). T. II. 2/» 3Z|6 SOCIÉTÉ BOTANIQUK DK FRANCE. M. (le Schœnefeld, secrétaire, donne lecture de la coinmunicalion suivante adressée à la Société : CONSIDÉRATIONS SUR LES AXES PRIMAIRES ET SECONDAIRES DANS QUELQfES ESPÈCES RADICANTES, par M. GREKIER. (Besançon, avril 1855.) Dans notre Flore, nous avons souvent, à l'exemple de la plupart des phy- tographes qui nous ont précédé, désigné sous le nom de tige, des organes qui. organogéniquement, ne méritent pas ce nom. C'est ainsi que nous avons dit que les Potentilla reptans et Anseî^ma axaient des tiges t'adicantes. Il en est de même pour le Trifolium repens. Le but que nous nous proposons dans cette note est donc de rendi-e à ces organes leur véritable valeur organogénique. Au point de vue de la phytographie, nous n'avons poirit trouvé d'incon- vénient à donner le nom de tige à des organes qui en jouent iucontestable- ment le rôle, bien qu'ils n'appartiennent point au système axile, dont ils ne sont qu'un produit secondaire. Mais dai:s l'étude spéciale des organes et de leurs relations, il ne peut plus en être ainsi. La tige est le développement de la partie axile du bourgeon naissant du collet de la racine. Cet axe peut être ti es long ou seulement rudimentaire. Dans le premier cas, l'axe peut être dressé, étalé, rampant, ou enfin radi- cant ; et dans tous ces cas, il n'j^ a que la position de l'axe qui varie, et ces variations ne modifient eu rien la nature de l'organe dont il s'agit. Le genre Trifolium nous fournit des exemples de toutes ces modifications. Lorsque l'axe est rudimentaire, les i-hoses ne se présentent plus dans le même état de simplicité, et l'on peut rencontrer des organes en apparence semblables, qui ont cependant des valeurs organogéniques différentes, de telle sorte que l'assimilation de deux oi-ganes dont l'aspect est le même, peut conduire à une erreur radicale en organogénie. Examinons le Ranunculus repens. Kn état de germination, la jeune plante montre deux cotylédons orbiculaires, puis de petites feuilles successive- ment au nombre de deux, trois et cinq, qui finissent par constituer une petite rosette. Chacune de ces feuilles porte à son aisselle un bourgeon rudimentaire. Lorsque les feuilles nidyennes commencent à atteindre leur entier développement, les extérieures sont déjà en partie détruites. Mais le bourgeon qui existait à leur aisselle se montre; il s'allonge et donne bien- tôt un rameau dont tous les nœuds vitaux ont la propriété de produire des racines et des feuilles. Chaque feuille de la rosette fournil a son tour et avant de disparaître un semblable rameau radicaut; et comme le nombre des feuilles de la rosette est très limité, il arrive bientôt un moment où la rosette est entièrement détruite, et où l'on ne voit plus que les rameaux SÉANCE DU Jl MAI 1855. 3^7 radicaiits (iii'elio a produits, partant tous d'un centre commun, et simulan un faisceau de liges ou une collection de rameaux provenant d'une tige ramifiée dés son origine au-dessus du collet, ainsi que cela se voit dans le Convulvulus arvensis. Eu somme, dans le Ranunculus repens, les axes secondaires jouent le rôle de l'axe primaire qui a avorté. Nous avons ol)servé, dans le Trifolium repens, un mode de végétation de tout point identique avec celui que nous venons de décrire. Si maintenant nous suivons le développement de ces axes secondaires dans ces deux espèces, nous trouverons que leur mode de végétation est entièreuient différent. Dans le Ranuncidus repens, les axes sont tous définis, et, dans le Trifolium repens, les axes sont indétinis. Eu effet, dans le Ranuncidus repens, les axes secondaires produisent des feuilles disposées d'après le système 2/5 ; à l'aisselle de chaque feuille naît un bourgeon qui s'allonge, ou rameau tertiaire, pendant que le prolonge- ment de la tige, terminé par une fleur, reste opposé à la feuille, et offre ainsi un pliénomène analogue a celui qui se voit dans la Vigne. Dans le Trifolium repens, les feuilles disposées d'après le même système produisent à leur aisselle une fleur ou un rameau, pendant ciue le prolon- gement de la tige, toujours terminé par un bourgeon foliaire, continue à fournir indéfiniment sa spirale de feuilles. Dans une classification, on pourrait diviser avec avantage les Trifolium en deux sections : section première, fermma/ei; section deuxième, latérales. Le bourgeon central du Potentilla reptans a la même organisation que celui des deux espèces précédentes, et, à l'aisselle de chacune de ses feuilles, il produit un rameau, en piocédant de l'extérieur à l'intérieur, jusqu'à en- tière oblitération de la rosette. Mais ici les lameiux axillaires ne se comportent plus comme précédem- ment. Leurs feuilles sont opposées, et les stipules soudées ensemble forment une gaine ordinairement surmontée par des feuilles réduites à trois petites folioles entières. A l'aisselle de chacune de ces deux feuilles naît un bour- geon, dont l'un, plus vigoureux, se prolonge de manière à simuler !a con- tinuation de l'axe inférieur, tandis que l'autre reste simplement foliaire. Kntre ces deux axes tertiaires diversement modifiés, sort un pédoncule portant une fleur unique, et constituant la véritable terminaison de l'axe inférieur ( u secondaire. 11 n'est pas rare de rencontrer les deux rameaux tertiaires développés en forme de prolongement bifurqué de la tige, et ren- fermant, dans l'angle formé par leur divergence, le pédoncule qui termine Taxe inférieur. Dans les deux cas, l'infiorescence est véritablement- dicho- tome. Toutefois, si l'on examine avec altention la position de la fieur dans la dichotomie, on ne tarde pas a voir qu'elle n'est jamais exactement dans l'angle produit par les deux bourgeons latéraux, mais qu'elle est toujours un peu en avant ou un peu eu arrière. 348 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'explication de cette position est facile à trouver, si l'on examine une série de nœuds vitaux; car on ne tardera pas k en rencontrer quelques- uns dont les deux feuilles opposées se sont dissociées, et sont distantes l'une de l'autre de 2 à 5 centimètres. Alors on verra le pédoncule qui termine l'axe inférieur, naître un peu au-dessous et sur le côté du nœud supérieur, et non sur le point opposé à lui. Cette position lui est assignée par l'arran- gement des feuilles qui, bien qu'opposées, ne sont point décussées, et doi- vent être considérées comme formant deux spirales de l'ordre 2/5. Le Potentilla Anserina est encore une plante qui possède une rosette cen- trale appartenant aux axes indéfinis. Mais cette rosette diffère de toutes les précédentes en ce qu'elle ne s'oblitère pas, qu'elle continue indéfiniment à s'allonger et à produire des rameaux k l'aisselle de ses feuilles. Ces rameaux secondaires ont, comme ceux du Potentilla reptans, des feuilles opposées rudimentaires, et qui, réduites aux stipules soudées, produisent chacune à leur aisselle un bourgeon (axes tertiaires), et logent dans leur diehotomie le pédoncule qui constitue la terminaison de l'axe inférieur; et ainsi de suite, jusqu'à épuisement de la végétation. Le phénomène de la dissocia- tion des i'euilles m'a paru bien plus rare dans cette espèce que dans la pré- cédente. La rosette persistante du Potentilla Anseriiia ne diffèi'e en rien de celle que l'on rencontre dans les Viola sylvatica, arenaria, etc. ; non plus que de celle que nous avons signalée dans toutes les espèces non radicantes qui forment dans notre Flore la section des Potentilla désignée par le nom de latérales. Dans ces espèces, les rameaux secondaires sont dressés, étalés ou couchés. L'axe primaire qui, dans le P. Anserina, émet la rosette centrale, est d'ordinaire si court qu'il n'est pas possible de le distinguer, et (|ue cette rosette semble naitre de la racine ou collet réduit à un plan idéal. Mais il est un moyen simple de forcer cet organe à prendre un plus ample dévelop- pement qui en rende l'étude facile. Tl suffit pour cela, en automne ou même au printemps, de recouvrir les pieds que l'on veut observer dune couche de terre meuble et sablonneuse, qui peut aller Jusqu'à un décimètre d'épais- seur. Dès que 1 action de la végétation printanière se fera sentir, la plante, pour échapper à cet enfouissement, allongera son axe, couvert de quelques écailles ou feuilles rudimentaires, justju'a ce qu'il arrive a la surface du sol. Alors il leprend son état normal et fournil, comme d'oidinaire, sa rosette, qui ne tarde pas a donner ses rameaux radicants et à végetei- comme si l'enfouissement n'avait point eu lieu. On peut aussi procéder par des en- fouissements partiels au printemps, et suivie ainsi le développement graduel de l'axe. J'ai pu me procurer, par ce procédé, des axes primaires de P. Anserina, qui dépassent un décimètre de longueur. D'après ce que nous venons de dire, on voit qu'il existe deux systèmes SEAiNCh' DU 11 MAI 1855. 3/i9 d'axes piiinaires iiidétermiiiés. Dans le prcinier, l'nxe s'atrophie après avoir fourni une simple rosette de feuilles; dans le second, l'axe est per- sistant. Dans les deux cas, ce sont des rameaux axillaires qui prennent le rôle d'axe florifère, à l'exclusion de l'axe primaire. Le Fragaria vesca, par ses rameaux radicants, a sans doute des rapports avec les espèces précédentes. Mais l'arrangement des divers organes qui le composent est si différent, que nous lui devons une mention spéciale. Ses rameaux radicants, appelés vulgairement coulants, naissent de l'aisselle des feuilles, constituent des axes secondaires qui ne dilTèrent en rien de ceux que nous avons observés antérieurement, et dont, par conséquent, la signiflcation morphologique ne présente aucune obscurité. Mais en est-il de même des axes florifères? Pour reconnaître leur origine, il faut enlever une à une les feuilles qui forment la rosette du Fraisier, et observer la position des coulants i-elati- vement à celle des axes florifères. Au premier coup d'oeil, les axes radi- cants et floraux semblent superposés et nailre de l'aisselle d'une même feuille, ce qui constituerait une étrange anomalie dans les lois de la végé- tation. Avec un peu d'attention, on remarque que cette apparence n'a rien de réel ; que l'axe florifère, toujours placé au-dessus du coulant, ne lui est pas superposé, mais est placé un peu à droite ou à gauche, et qu'enfln il n'a pas la même origine. La feuille qui produit à son aisselle le rameau radicant est munie d'uu pétiole stipulé qui s'élargit énormément à sa base, de manière à embrasser l'axe primaire dans tout son pourtour, en se soudant avec lui. Cette dilata- tion stipulaire qui embrasse l'axe, ne forme point une gaine, parce que chaque stipule va en s'atténuant, de la nerviue médiane d'où elle part, jusqu'au point où, après avoir décrit un demi-cercle, elle rencontre la pointe de celle du côté opposé, de telle sorte que ces deux stipules se tou- chent comme deux triangles en contact par leurs sommets. Si maintenant nous examinons la feuille située au-dessus de la précédente, nous la verrons se comporter de la même manière à l'égard de l'axe, qu'elle embrasse pareillement par ses deux expansions stipulaires dont les extrémités contiguës correspondent, non point à la nervure médiane de la première feuille, mais à droite ou à gauche de cette nervure, ce qui indique que ces deux feuilles ne sont point opposées. Cette deuxième feuille con- tient dans son aisselle, premièrement un bourgeon foliaire qui, appliqué contre la nervure médiane, contribuera à former le sympode, en se déve- loppant et en s' ajoutant aux portions d'axes qui sont au-dessous de lui; secondement elle contient encore, vers le point de contact des deux stipules, le rameau florifère, qui n'est que la terminaison de l'axe primaire, lequel se trouve ainsi séparé de la nervure médiane du pétiole, par toute l'épais- seur du bourgeon dont nous venons de parler. 350 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FUAISCE. Nous avons dit que, le point de contact des stipules de la feuille supé- rieure ne correspondait point a la nervure médiane de la feuille inférieure, mais qu'il tombait à droite ou a gauche; d'où il suit que l'axe floral qui naît à ce point de contact, est toujours placé siir un des côtés de cette ner- vure, et ne peut jamais être superposé au lameau radicant qui nait exacte- ment vis-à-vis de cette même nervure. Si l'on continue l'examen des axes successifs qui naissent à l'aisselle des feuilles, ou remarquera que les axes floraux se placent alternativement à droite et à gauche des rameaux radicants, ce qui indique que les cycles, ordinairement incomplets, qui se succèdent pour former le sympode, sont hétérodromes. En résumé, la végétation du Fiaisier ne diffère pas, quant aux rameaux radicants, de celle des deux premiers groupes antérieurement examinés. Mais celle des axes qui se substituent à Taxe primaire pour former le sym- pode est entièrement différente ; elle offre, en raccourci, un développement analogue à celui de la Vigne, et l'espèce de souche épigée (sympode) qui résulte de l'addition de cette série d'axes entièrement distincts, montre à sa surface les débris des feuilles qui ont servi à les produire. Cette plante nous fournit donc un troisième mode de terminaison de l'axe primaire dans les espèces à axes secondaires radicants. M. J. Gay fait remarquer que ce que dit M. Grenier relativement aux stolons du Fraisier a déjà été publié par iM.Wydler. M. Alex. Braun avait considéré ces stolons comme des axes indéfinis, et c'est M. Wydler qui a relevé cette erreur et démontré que le stolon du Fraisier est un sympode composé d'axes de différents ordres (1). M. Weddell communique ta la Société la description suivante d'un Dianthus observé aux environs d'Alger par M. Duval-Jouve, et montre des échantillons desséchés et un dessin de cette plante. DESCSTPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE DIANTHUS, DES ENVIRONS D'ALGER , par M. DUVAL-JOUVE. (Strasbourg, avril 1855.) biANTHUS 6ARATI. — AuDucl ; très glabre, unicaule, rarement mul- ticaule. (1) Ce que M. Grenier dit du Fragaria n'est pas nouveau, quoique l'observation soit parfailemeiu fondée, irmisch, dans le Bot. Zeitung de 1850 , p. 250, et Wydler, dans le Flora de 1851, p. 36/j, avaient déjà reconnu que l'axe primaire du Fragaria n'est point une rosette indéterminée, mais un Schoin-Axe, c'est-à- dire un sympode, une succession d'axes de plus en plus secondaires, simulant un axe d'une seule pièce. (Note communiquée par M. J. Gay.) SÉANCE DU 11 MAI 1855. 351 Tige ûtl k k déciaiètres; roide, à trois ou quatre rameaux très ouverts, divariqués ; Feuilles un peu nales, ciliées à leur base; les supérieures linéaires très étroites acumiiiées, égalant environ les entre-nœuds ; les inférieures un peu spatolées ; Fleurs médiocres, solitaires à l'extrémité des rameaux ; Ecailles calicinales quatre, entières, scarieuses, membraneuses sur les bords, très duies au milieu, terminées par un appendice strié, en alêne, égalant ou dépassant le calice; les deux extérieures ovales, les intérieures plus larges. Calice de 45 a 20 millimètres, très contracté au sommet, marqué en long de côtes fines au nombre de trois par dent, bordées de stries noires et cou- vertes de très fines aspérités; dents du calice égalant le cinquième du tube, scarieuses an bord. Pétales à limbe cunéiforme, brièvement laciniés, garnis à la gorge de quelques poils, de couleur rose avec trois taches pourpres, marqués en dessous d'une large bande verdâtre livide; onglet lisse; Capsule de la longueur du calice, grêle, légèrement tetragone; Graines scutiformes, a boids relevés et ondulés, a peine chagrinées. Observation. Les pétales, d'une belle couleur rose, élégamment marqués de stries très fines et de trois taches pourpie brun, portent en dessous, à leur partie médiane, une large bande verdâtre, dans le sens de laquelle ils s'enroulent le soir, de manière à ne plus présenter qu'un cylindre verdâtre. Hab. Alger, versant nord de la Bou-Zaréah, au tiers snpérieiir, sur les talus et les bords des champs; assez abondant ; fleurit en jum. Cette espèce y a été récoltée, pour la première fois, par Ai. Barat, professeur de physique au lycée d'Alger (1). M. Menière fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA SÉCRÉTION D'UN LIQUIDE ABONDANT PAR L'ORGANE GLANDULEUX DES GORY ANTRES, par M. P. MEIVIÈRE. Le genre Coryanthes, qui faisait partie des Gongora, en a été distrait avec raison par M. Hooker, et il se trouve établi dans la monographie de M. Lindley, dont la troisième partie, les A^'andées, a été publiée en 1833. (1) IjC Diaiithus Barnti de M. Diival, qtio j'ai en ce moment sous les yeux, est exactement la incinc plante que le Dianthus tripnrictatu.s, Smilli, Prodr. FI. grœc, I. f, p. 28(3, et Sibtli., FI. grœc, tab. 398, lequel a pour synonyme Dianthus divaricatus, \Jr\i\\e. Enum., p. Zi6, DG. Prodr., t. I, p. 360. La planle a été jusqu'ici observée en Cliypre, par Sibttiorp; à Candie, par Sieber et Hcldreich, et à Samos, par d'Urville. Alger est une localité. ( \ote communiquée par M. J. Gay. ) 352 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tous les auteurs qui ont décrit les Coryanthes notent une particularité d'or- ganisation qui m'a semblé devoir être l'objet d'une étude spéciale, tant en raison de sa forme et de sa texture que du phénomène vi-aiment extraordi- naire dont elle est le siège. Il s'agit de deux appendices, désignés par les botanistes sous le nom de cornes (désignation qui convient tout au plus à leur forme extérieure), et qui méritent un autre titre, si l'on a égard à la fonction qu'ils accomplissent. Ces deux appendices, situés à la base du gynostème, sont blancs, épais, charnus ou plutôt celluleux ; leur longueur ne dépasse pas 5 millimètres : ils en ont 2 de large et un peu moins encore en épaisseur, de sorte que cet organe, pris dans son ensemble, offre des dimensions fort restreintes et sans proportion, non-seulement avec l'énorme fleur dont ils font partie, mais encore avec la sécrétion abondante qu'ils sont appelés à fournir. Les Co- ryanthes viaculata, speciosa et maci^antho, quand ils sont complètement épa- nouis, atteignent une hauteur de 7 à 8 centimètres. Il n'y a guère dans les Orchidées que certains Sobralia (jui dépassent ce volume. De la base d'un pseudo-bulbe conique, fortement cannelé, sort un scape arrondi, d'un vert presque noir, avec macules brunes ; ce scape grandit ra- pidement, s'incline et porte à son sommet deux fleurs, quelquefois une seule, par suite d'un avortement qui n'est pas rare. Dans les trois espèces de Coryanthes que j'ai vues fleurir à Paris, je n'en ai jamais observé davan- tage. Lindiey, dans sa diagnose du Coryanthes speciosa, dit expressément scapis bifloris, et cependant iiateman, en son magnifique ouvrage sur les Orchidées du Mexique et de Guatemala, donne la figure d'un Coryanthes speciosa (variété), dont les scapes portent cinq à six fleurs. Le peintre a-t-il pris cette licence, ou bien, au pays natal de ces plantes, sont-elles plus vigoureuses? Je ne sais ; mais le dessin est fidèle et peut satisfaire même le botaniste qui a étudié cette espèce sur le vivant. Le périanthe du Coryanthes est doué d'une singulière force rétractile ; en quelques heures la fleur est épanouie, et ses sépales, d'abord étalés comme les ailes d'une chauve-souris, se contournent en arrière, se recroquevillent comme une feuille de parchemin soumise à l'action du feu, et perdent bientôt leur forme primitive. C'est un fait très exceptionnel dans la famille des Or- chidées, dont les fleurs ont une tendance à durer fort longtemps. Aussitôt que le Coryanthes est épaiîoui, on voit que les deux corps glan- duleux A, B, sont secs et ne présentent de particulier que leur forme déjà décrite. Le labelle, C, C, C, qui se termine en bas par une sorte de capsule placée au-dessous de la crosse terminale du gynostème D, ne contient rien dans sa cavité, elle est vide et sèche comme celle de toutes les Orciiidées dont le labelle est en sac, les Cypripedimn, les Gongora, les Stanhopea, les Catasefum, les Cirrhea. Mais bientôt la scèae change : au bout d'une heure, de deux tout au plus, suivant la vigueur de la plante, on aperçoit au sommet SÉANCE DU 11 MAI 1855. 353 de ces deux cornes une gouttelette d'un liquide transparent, incolore; elle augmente peu à peu de volume, puis elle se détache par son propre poids ^t tombe dans la cavité du labelle, sorte de réservoir placé tout exprès pour recueillir le produit de cette sécrétion singulière. Cette distillation continue et remplirait le labelle s'il n'y avait entre lui et le gynostème un petit espace par où le liquide peut s'épancher au dehors. Un vigoureux exemplaire de CoryuntliPs speciosa nous a donné deux fleurs parfaitement développées, qui se sont ouvertes le 20 avril, à sept heures du soir. A huit heures, on a vu apparaître au sommet des deux petits organes les gouttelettes liquides; il faut à peu près une demi-heure pour que cette goutte se détache et tombe dans la cavité du labelle. Or, celte distillation n'a cessé que le 2^, vers minuit ; elle a persisté, par conséquent, pendant cent heures. En évaluant à deux cents le nombre des gouttes fournies par chaque corne, on voit que cette sécrétion est considérable, et je crois rester 35â SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans les limites d'une appréciation modérée en disant que chaque fleur donne 25 à 30 grammes de liquide. Je ne connais aucun fait analogue, non-seulement dans les Orchidées, mais même dans toute la série végétale. Il existe en ce moment dans la serre aux Orchidées du jardin de la Fa- culté de médecine un groupe de Nepenthes, composé de cinq ou six espèces, offrant un développement magnifique. Le Nep. destillatoria porte au bout de ses feuilles des urnes de la plus grande dimension, contenant un liquide aqueux, dont la quantité ne dépasse guère 15 à 20 grammes. Dans des urnes très peu développées, dont la pièce operculaire est encore soudée à sa marge, le liquide remplit le quart inférieur de cette cavité, et même sur des feuilles très jeunes, dont l'appareil terminal est encore rudimentaire, il est possible de reconnaître la présence d'un fluide qui est, non pas sécrété, mais exhalé par la surface celluleuse de la moitié inférieure de ce cornet. Ce fait physiologique n'a, comme on le voit, qu'une analogie apparente avec celui que présente le Coryanthes. Notre Orchidée porte un appareil spécial qui fonctionne pendant un temps déterminé, comme ceux qui se re- marquent dans la série animale et qui sont doués d'une activité particulière. La glande mammaire, annexe de l'appareil génital, produit un liquide, et cesse de le sécréter quand il n'est plus nécessaire. Ce rapprochement, qui n'a rien de rigoureux, convient cependant a un des points de l'histoire de la glande du Coryardhes. Une étude plus approfondie de sa structure pourra seule multiplier les analogies ou montrer des dissemblances. Le liquide que j'ai recueilli est d'une limpidité parfaite, absolument inco- lore et sans odeur appréciable. 11 a un léger degré de viscosité, car si l'on en met une goutte sur le bout du doigt et qu'a l'aide d'un autre doigt rap- proché et subitement écai'té, on soumette cette substance à des pressions alternatives, on voit qu'elle s'allonge, qu'elle file, comme on dit en langage technique, et cependant cela ne va pas jusqu'à la consistance sirupeuse. Un de nos collègues, M. Réveil, agrégé de l'Ecole de pharmacie, qui a bien voulu examiner ce produit, a reconnu qu'il n'exerce aucune action sur le polarimètre de M. Biot, qu'il ne réduit pas la liqueur de Barreswil ui avant ni après l'ébullition avec un acide. Il fournit, par l'alcool concentré,, un précipité de la nature des mucilages et des gommes; quand on l'évaporé à siccité au bain-marie, il laisse sur la capsule une matière formée de mu- cilage et de sels; le poids du résidu est de 2,^5 0/0, et celui des cendres, après la calciuation, ne s'élève qu'à 0,29 0/0. On voit que la chimie, même à l'aide de ses procédés d'analyse les plus délicats, découvre peu de chose dans ce produit de l'organisme vivant. Le résultat que nous devons à la collaboration savante de M. Réveil n'est pas peut-être le dernier mot de la science, et de nouvelles recherches viendront bientôt ajouter à nos connaissances sur ce sujet. SÉANCE l»L 11 MAI 1855. 355 Les préjugés devancent piesque toujours l'expérience. L'imagination va plus vite que la réalité, et, chose remarquable, dans ces créations fantas- tiques de ceux qui aiment mieux supposer que voir, on fait une large part au génie du mai. Je ne sais pourquoi on a fait une mauvaise réputation au liquide distillé par le Coryanthes; mais j'ai entendu dire qu'on l'accusait d'être acre, irritant et même vénéneux. J'ai trouvé plus simple de le goûter, et sa saveur sucrée ne m'a donné aucune défiance, bien que je me rappelasse les vers de Lucrèce : Medio de fonte leporum Surgit ainari aliquid! Or, rien d'amer ne m'a fait repentir de cette épreuve, et d'autres que moi ont pu constater l'iiuiocuité de ce tluide. La saveur sucrée et la viscosité légère de ce liquide ne permettent pas de le regarder comme une simple sève exhalée à la surface d'un corps spon- gieux. La persistance de cette distillation pendant un temps considérable et en lapport direct avec les deux termes extrêmes de l'anthèse, prouve qu'il s'agit ici d'une fonction intimement liée avec cette période de la vie du vé- gétal. Je pourrais bien hasarder quelques spéculations sur cette matière obs- cure, et qui prête d'autant plus aux suppositions théoriques; mais je crois devoir me priver de ce vain plaisir et attendre que des expériences bien faites me fournissent des conclusions légitimes. Je veux noter ici un seul fait qui a de la valeur. On sait que, dans !a plu- part des Orchidées, la fleur persiste longtemps, plus longtemps peut-être que dans aucune autre famille, témoin certains Oncidium, des, Phalœnop- s/s, des Miltonia, qui conservent tout leur éclat pendant des mois eutieis. Si quelques espèces ne durent pas plus longtemps que la plupart des autres fleurs, il n'en est pas qui durent moins que les Coryanthes, car quelques jours suffisent pour que cette fleur singulière soit entièrement flétrie. Il y a plus, j'ai vu plusieurs fois des Coryanthes prêts à s'épanouir, et tout à coup sans savoir pourquoi, la fleur frappée d'une sorte de sphacèle, tombait en pourriture. A quoi faut-il attribuer cet accident bizarre? Est-ce à l'énorme quantité de liquide qui afflue vers la fleur en vue de la sécrétion qui doit s'effectuer? Je livre ce fait aux observateurs, et j'espère que cette note, en provoquant des lecherches sur un phénomène aussi intéressant, pourra con- duire à quelque découverte utile. M. Trécul fait à la Société la conimunicalion suivante : NOTE SUR LES POILS GLANDULEUX DES FEUILLES DU DHOSERA ROTUNDIFOLIA, par n. A. TRÉCL'L. N'étant point prêt à faire à la Société la communication pour laquelle je 356 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. iTi'élais fait inscrire, je demande la permission de lui dire quelques mots d'un sujet qui ne sera peut-être pas dépourvu de tout intérêt. Je veux par- ler de la structure des poils glanduleux des feuilles du Drosera rotnndi- folifi, et de la manière dont ces organes retiennent les insectes qui vont se repaitre du liquide qu'ils excrètent. On est généralement dans l'habitude de considérer les poils et les aiguil- lons comme des productions des tissus superficiels des plantes, et on les distingue des épines (qui sont des feuilles, des stipules ou des rameaux transformés) en ce que celles-ci contiennent des vaisseaux, tandis que les aiguillons et les poils n'en renfermeraient pas. M. Planclion et moi, nous avons démontré que les plus gros aiguillons de la face inférieure des feuilles du Victoria regia renferment un système vasculaire qui est en relation avec celui des nervures des feuilles (1). Il en est de même des poils glan- duleux qui revêtent le pourtour et la face supérieure des feuilles du Drose)'a rotiindifolia. Ces poils ayant été incomplètement décrits, je vais essayer d'en donner la description. Les poils glanduleux ont le plus ordinairement une structure assez simple ; ils ne sont souvent composés que d'une ou de plusieurs cellules su- perposées reposant, soit immédiatement sur l'épiderme, soit sur une base formée par plusieurs utricules, comme dans V Urtica dioica. Quelques autres poils glanduleux sont bien plus compliqués, et ceux du Drosera rotundijolia sont de ce nombre ; mais tous ces organes, sur la même feuille, n'ont pas une structure identique. Ceux qui bordent le limbe, dont ils constituent, pour ainsi dire, les dents délicates, terminées par une glande, sont un peu plus complexes que les poils glanduleux de la surface du limbe, et présentent, surtout sous le microscope, un aspect bien différent. Ces poils sont dilatés, et de couleur verte à la base; ils se rétrécissent insensiblement ; leur couleur pâlit et passe au rose dans la partie supérieure plus étroite, qui supporte une glande allongée, un peu plus rétrècie par le bas qu'a son sommet. Si l'on étudie la structure de ces organes, on trouve que le poil, ou mieux, le pédicelle de la glande, est composé d'un épiderme, d'un paren- chyme coloré et d'un système vasculaire. 1" L'épiderme est formé de cellules longues, qui vont en se raccoiu'cissant peu à peu de la base du poil à son sommet; incolores à la partie inférieure du pédicelle, ces cellules sont souvent teintées de rose à sa partie supé- (1) Planclion, Mémoire sur la Victoria rogia {Flore des serres et des jardins de l'Europe, l. VI). — Trécul, Etudes anatomiques sur la Victoria regia, et Ana- tomie comparée du Nelumbiuui, du iN'uphar et de la Victoria (Ann. des se. nat., Û' série, t. I"). SÉANCE DU 11 MAI 1855. 357 rieuie. Dans beaucoup de cas, ces utricules épidermiques, ou plutôt superfi- cielles, étaient munies de grains de chlorophylle sur leur paroi contiguë au parenchyme vert. C'est là un fait bien digne d'être noté, et que je signale à l'attention des anatomistes. Quelques stomates sont le plus souvent répandus entre les cellules de l'épiderme sur la base dilatée du pédicelle. Quelques petites cminences sont aussi dispersées de la même manière à la surface de celui-ci; elles sont fréquemment formées de deux utricules superposées : l'une hémisphérique terminale, l'autre très déprimée, -placée au-dessous, lepose sur deux cellules collatérales, disposées l'une par rap- port à l'autre et l'elativement aux cellules de l'épiderme, comme celles des stomates. D'autres fois l'utricule terminale est remplacée par deux utricules plus ou moins longues et divergentes. T Le parenchyme \ ert est aussi composé de cellules allongées, celles du bas renfermant une proportion de chlorophylle tout aussi considérable que celle du tissu du limbe lui-même. Ce parenchyme du poil va en s'atténuant avec le diamètre de celui-ci ; la matière verte diminue graduellement, et finit même par ètrequelquefoiscomplétement remplacée par la couleur rose. 3° Le système vasculaire parait ordinairement constitué par un seul fascicule central ; mais on découvre quelquefois, vers la base du pédicelle, deux faisceaux distants l'un de l'autre, qui se réunissent beaucoup plus haut. Chaque faisceau est composé de deux ou trois trachées d'une grande ténuité, ayant souvent deux spiricules tournant dans le même sens. Telle est la structure des poils, ou mieux, des pédicelles des glandes qui bordent la feuille. Si nous examinons les glandes elles-mêmes de leur face postérieure à leur antérieure, c'est-à-dire de celle qui correspond à la face inférieure à celle qui répond à la face supérieure de ces organes, nous trouverons les mêmesélémeuts répartis de la même manière. Nous aurons d'abord, c'est-à-dire en arrière, un épiderme de cellules incolores ou très légèrement teintées de rose; une couche de cellules contenant de la chlorophylle d'un vert pâle, presque jaune; ces deux parties forment une lame, une sorte de cupule oblongue, au fond de laquelle est placé le système vasculaire considérablement amplifié, ainsi que Je le dirai tout à l'heure. Enfin, ces vaisseaux sont recouverts par de petites cellules colorées du plus beau rouge carminé ; elles forment, à la surface de la lame concave, un coi-ps saillant, ohlong, demi-cylindrique, qui est bordé très élégamment par le pourtour de la lame, ou mieux, de la cupule. J'ai dit plus haut que les glandes du bord de la feuille et celles de sa surface n'ont point le même aspect sous le microscope; en effet, celles-ci consistent en un capitule elliptique ou ovoïde, supporté par un pédicelle grêle, peu dilaté à la base. Ce pédicelle est parcouru longitudinalement par un petit faisceau vasculaire qui se termine dans la glande. Cette dernière 358 SOCIÉTÉ BOTANlQUi: DE FRAMCE. n'apoint la forme élégante de celle que je viensde décrire. Elle n'est point cou- chée comme elledans une sorte de coupe obiongue ; tout son tissu périphérique est de ce tissu glanduleux carminé qui, dans les autres glandes, l'ait saillie hors de la cupule. C'est donc tout simplement une petite tète rouge, dans laquelle vient se terminer le faisceau vasculaire du pédicelle ; mais les élé- ments de ce faisceau y changent de nature ; il devient très volumineux ; ses cellules vasculaires sont plus nombreuses et beaucoup plus larges ; et l'on peut facilement reconnaître, dans les poils glanduleux du centre de la feuille, dont les glandes ne sont pas colorées, que ces cellules sont large- ment réticulées. Ces réliculations ne sont pas aussi apparentes dans les glandes qui sont plus rapprochées de la périphérie, parce qu'elles y sont plus étroites. Ces glandes excrètent une humeur visqueuse qui forme souvent autour d'elles des globules brillants comme des grains de cristal. C'est en cher- chant ce liquide que les insectes sont retenus au milieu des poils qui cou- vrent la feuille. Il n'est pas rare de trouver de ces petits animaux morts ou se débattant encore sous ces poils infléchis vers le centre du limbe. On a cru que l'infloion de ces poils était due à un mouvement déter- miné par une excitabilile semblable à celles des h)\io\es da Mimosa pudica, des étamiues des Berberis, etc. Je crois qu'il n'y a rien de comparable à ce phénomène chez les poils du Drosera rotundifoUa. J'ai fréquemment cherché à exciter ces organes, et je ne suis jamais parvenu à leur voir exé- cuter aucun mouvement. Voici, il me semble, à quoi il faut attribuer la capture des insectes par les feuilles du Drosera. Ces feuilles, pendant leur développement, sont infléchies sur elles-mêmes; les bords du limbe sont relevés vers la face supérieure, et les poils sont recourbés de la même manière, infléchis vers le centre. A mesure que la feuille grandit, les limbes s'étalent et les poils se redressent successivement de la circonféi-ence au centre. Si, avant ce redressement des poils, quel(|ue insecte vient pomper le suc visqueux qui exsude de leurs glandes, il se glisse sous la voûte formée par leur inflexion, et s'embarrasse de la mucosité qui le retient emprisonné. Plus lard, les poils incurvés se redressent les uns après les autres pendant l'accroissement de la feuille; les glandes mêmes se dessèchent, mais le malencontreux in- secte a succombé déjà avant le redressement complet de ces poils. M. Decaisne rappelle que les observations que M. Trécul vient de présenter sur les poils du Drosera ont déjà été publiées depuis longtemps et reproduites dans divers ouvrages d'organographie végétale (1). (1) La structure des poils des Drosera, tant grands que petits, a été décrite et SÉANCE DU 11 MAI 1855. 359 M. Germain de Saint-Pierre fail à la Société la communication suivante : ANALOGIE DES BULBILLES PÉDICELLÉS DE CERTAINS ^LL/t'M AVEC LES OVULES RÉFLÉCHIS, par M. E. GERMAII^' DE SAIKT-PIERRE. J'ai eu plusieurs fois occasion de signaler l'analogie qui existe entre certains ovules accidentellement foliacés et les bourgeons normaux ; j'insis- terai aujourd'hui sur l'analogie qui existe entre certains bourgeons ou bulbilles normaux, mais de forme anomale , et les ovules normaux. Ce deuxième ordre de phénomènes donne en quelque sorte la contre-épreuve du premier, et me parait de nature à démontrer l'exactitude des conclusions auxquelles je suis arrivé (par l'étude des ovules accidentellement foliacés) relativement à la nature des tuniques de l'ovule, abstraction faite de l'em- bryon ou produit de la fécondation. Déjà j'ai entretenu la Société de la structure remarquable des bulbilles pédicellés de certaines espèces du genre Alliurn, et j'ai appelé son attention sur la nature du pédioellede ces bulbilles, qui présentent en même temps les principaux caractères de la feuille et la propriété la plus caractéristique du rameau. L'étude de ces bulbilles n'est pas moins digne d'intérêt au point de vue de leur analogie de forme et de structure avec les ovules non fécondés, qu'au point de vue de la double nature de leur pédicelle en même temps axile et appendiculaire. J'ai suivi plus particulièrement le développement de ces bulbilles pédi- cellés chez les Allium sphœrocephalum et multiflorum. Chez VAllium mitl- tiflorum, les bulbilles naissent généralement au nombre de trois, à l'ai.sselle de chacune des tuniques charnues du bulbe qui doit être florifère. Dès le mois de novembre ou de décembre, ce bulbe commence à entrer en végé- tation, et en enlevant ses tuniques une à une, on trouve, à leur aisselle, les bulbilles sous la forme de petits mamelons celluleux, celui du centre étant plus développé que les deux latéraux. Ces jeunes bulbilles ne sont point en- figuiée par Meyen dans son travail sur les organes sécréteurs des plantes ( Ueber die Secr étions-Organe der Pflanzen; W, Berlin, 1837, p. Zi9, lab. VI, f. 13, tZi , 15). Il signale aussi ( ihid. ) des poils glandulifères à vaisseaux chez les Nepenthes. De plus, dans .sou Neues System der rflanzen Physiolugie, i. Il, p. /i78, il revient sur celte descriplioii : voici le passagiî où il eu est question : << Les grosses glandes composées soni en général celles que Ton connaii le mieux ; elles sont très comnuuies chez les Rosa, Rubus et Drosera... Ces glandes ont un pédicule pinson moins long, qui quelquefois, comme chez les Drosera, les Nepenthes, les Cassia, elc , renferme même des vaisseaux spiraux, et ceux-ci, chez les pre- mières de ces ()lanl s, pénètrent jusque dans le corps de la glande » Schleideu les signale de son côté {Grundzuye der ivissenchaft. Bot., p. 281). ( Note communiquée par M. Decaisne. ) 360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. core pédicellés : ils présentent l'aspect de jeunes ovules droits. Une tu- nique celUileuse externe, dont l'apparence rappelle celle d'une primine, laisse voir par un exostome plus ou moins large, une tunique plus intérieure, analogue à une secondine, mais dont l'ouverture n'est pas béante à cette époque. Un peu plus tard, l'ouverture de la tunique externe se ferme, et en même temps le bulbille, alors porté sur un support étroit, analogue à un funicule , subit dans sa tunique externe ou primine un accroissement unilatéral absolument analogue à l'accroissement unilatéral qui appartient aux ovules réfléchis ou anatropes. A cette époque, le bulbille fait irruption au dehors en déchirant les tuniques du bulbe-mère ; il est alors porté par un funicule plus ou moins long et présente un rophé dans toute sa longueur ; ce raphé se termine en une chalaze à l'extrémité opposée au hile. C'est au niveau de cette chalaze quesont insérées les tuniques suivantes du bulbille ; la première tunique (deuxième du bulbille) insérée à cette chalaze, correspond à la secondine d'un ovule; la seconde tunique (troisième du bulbille) ren- fermée dans la précédente, et insérée au même niveau, est charnue et con- stitue en quelque sorte le nucleus du bulbille. A son centre et vers sa base on trouve un très jeune bourgeon. Le bulbille ainsi constitue reste à peu près stationnaire pendant l'été et n'entre en végétation que vers la fin de l'automne. Il éprouve néanmoins certaines modifications : son pédicelle ou funicule se détruit, et dès lors le bulbille devient libre et constitue une jeune plante indépendante. Sa tunique extérieure ou primine (qui chez VAllium multiflorum présente la forme du testa de la graine d'un Staphylea) devient crustacée, et le bourgeon central charnu, composé d'une tunique épaisse et d'un très jeune bourgeon, est préservé de la dessiccation par les tuniques crustacées qui l'enveloppent. Lorsque, vers la fin de l'automne, le bulbille commence à entrer en vé- gétation, la feuille charnue (troisième du bulbille) et qui constituait une sorte de nucleus, s'amincit sans s'allonger en limbe, puis se flétrit (celte feuille joue le rôle d'un véritable cotylédon); la quatrième feuille du bul- bille (première du jeune bourgeon foliacé) s'allonge et se fraie une issue en dilatant l'ouverture des tuniques précédentes (au niveau de l'exostome ou micropyle). La radicule se fraie une issue par perforation ou déchirure dans le voisinage de la chalaze; cette radicule est coléorhizée comme celle de beaucoup d'embryons monocotylédonés; la coléorhize est fournie par la tunique charnue qui joue le rôle de feuille cotylcdonaire. Je regarde comme peu contestable l'analogie qui existe entre les deux tu- niques externes de ces bulbilles et les deux tuniques externes des ovules normaux; entre le funicule, le raphé, la chalaze et l'exostome chez ces bul- billes, et les mêmes parties chez les ovules réfléchis. Quant au bourgeon central charnu qui constitue la série des feuilles du bulbille et quia l'aspect d'un embryon monocotylé coléorhize, il diffère d'un embryon normal par SÉANCE DL Jl MAI 1855 361 ce fait essentiel que la radicule, au lieu d'être dirigée vers le micropyle, lui est complètement opposée ; toutes les tuniques à partir de la secondine étant insérées selon le même axe, et présentant la même direction. Je signalerai, en terminant l'exposé de cette observation, un fait d'une certaine importance physiologique : des bulbillesd'A//m/n multiflorum que j'ai recueillis en 18/j8 et que j'ai maintenus à l'abri de l'humidité, ont conservé leurs facultés végétatives jusqu'à ce jour, et sont dans le même état, après une période de six ans, qu'a la fin de la première année, f.e bour- geon charnu, renfermé herméti([uenient dans ses deux tuniques crustacées, est dans la même situation qu'un embryon renfermé dans un testa crusfacé, et n'attend pour germer que l'influence de l'humidité. M, Diicharlre fait remarquer qu'il importe de ne pas confondre un ovule (c'est-à-dire une graine non encore fécondée) avec une graine (c'est-à-dire' un ovule fécondé contenant un embryon). C'est à tort que M. Germain de Saint -Pierre compare un bulbille avec un ovule. Le bulbille, pour lequel il ne se passe rien d'analogue à la fécondation, ne saurait être assimilé qu'à une graine, et cette assimilation même est inadmissible à cause de la direction de la radicule qui, dans la graine, est en sens inverse de celle des racines du bulbille. 31. Germain de Saint-Pierre rappelle que dans la communication qu'il vient de faire il a parlé, non d'une similitude complète, mais d'une analogie de forme très remarquable. Il croit être bien fondé à comparer le bulbille avec Tovule avant la fécondation, en raison de la ressemblance de la forme et de la disposition des parties. Il a si- gnalé lui-même que la direction de la radicule , contraire dans les deux cas, ne permet pas de poursuivre la comparaison jusqu'à Tembryon. Le bulbille est un bourgeon indélini, et ses racines se di- rigent comme les racines des bourgeons. L'ovule est un bourgeon dont le centre paraît subir un arrêt de développement et qui n'émet point de racine. L'embryon paraît être le résultat d'un acte tout spécial (la fécondation i. C'est un bourgeon nouveau, qui semble in- dépendant du bourgeon constitué par l'ovide lui-même. L'embrvon et la direction de sa radicule sont donc en debors de la ([uestion. M. Dijcbartre maintient qu'on ne saurait comparer des bulbilles à des ovules ou à des graines. Dans les ovules les enveloppes sont des parties accessoires. La partie essentielle c'est le nucelle. Quelijue temps avant la fécondation une cellule de ce nucelle prend un plus grand développement que les autres et devient le sac embryonnaire, T. II. 2.3 36'2 SOCIÉTÉ liOTANIQlE DR FKANCK. dans lequel a lieu plus tard le déveioppenienl de l'embryon. Il y a des ovules sans tégumenl, mais il n'y en a pas sans nurelle ni sans sac embryonnaire. M. Germain de Sainl-Pierre considère le nucelle comme un tégu- ment de même nature que les téguments extérieurs de Tovule (pri- mineet secondine ) . Il regarde ces trois téguments comme trois feuilles successives du bourgeon ovulaire, et trouve une grande analogie entre la disposition et la forme de ces trois téguments et celles des tuniques cliez les bulbilles en question. Il réserve son opinion sur la formation de l'embryon. M. Decaisne appuie l'opinion de M. Ducbartre et soutient lui aussi que le nucelle, qui paraît toujours le premier, estla partie essentielle qui constitue réellement l'ovule. M. Germain de Saint-Pierre répond que, d'après les observations qu'il a faites, tant chez les ovules à l'état normal que chez les ovules accidentellement foliacés, la partie de l'ovule qui se montre la pre- mière est la primine. Quand il y a trois téguments, de la primine sort la secondine et de celle-ci sort le nucelle. M. Decaisne nie positiveuient que le tégument externe paraisse le premier, et rappelle que M. Robert Brown a combattu les opinions à cet égard de M. de Mirbel, qui a lui-même reconnu son erreur. M. Germain de Saint-Pierre dit que, par respect pour les travaux de M. R. Brown et pour ceux des observateurs distingués qui par- tagent l'opinion de cet illustre savant, il a cru devoir, avant de se prononcer en sens contraire, étudier cette question par tous les moyens à sa disposition. Il présentera à la Société les faits qu'il a ob- servés et sur lesquels il a basé son opinion, qui se rapproche en effet beaucoup de celle à laquelle M, de Mirbel s'était d'abord arrêté. M. Trécul présente les observations suivantes : Le fait principal sur lequel ou se fonde pour soutenir qu'il n'y a aucune analogie entre l'ovule et le bourgeon, consiste dans leur évolution. Dans le bourgeon, dit-on, les parties naissent de bas en haut, tandis que dans l'ovule elles apparaissent de haut en bas. Cet argument ne parait pas d'une grande Importance, parce qu'il y a, ainsi que je l'ai déjà dit plusieurs fois devant la Société, des rameaux ( ceux de certaines inflorescences par exemple) qui se développent du haut en bas de l'axe primaire ; parce qu il y a, comme l'a décrit et figuré M. Payer, des ovules qui, sur leurs placentas, se montrent du sommet à la base deceux-ci ; parce qu'il est des feuilles dont les lobes ou les folioles apparaissent égale- SÉANCE nu 11 MAI 1855. 363 ment de haut en bas, tandis que la naissance des rameaux, des ovules, des bes ou des folioles des feuilles , s'effectue très souvent de bas en haut ; et cependant, les uns et les autres n'en sont pas moins des rameaux, des ovules et des feuilles de même natuie. Je crois donc que la théorie qui admet de l'analogie entre l'ovule et le bourgeon peut être soutenue. Cette théorie , appuyée aujourd'hui par M. Germain, a été professée par M. Auguste de Saiut-Hilaire dans ses Leçons de Botanique (1). M. Decaisne croit devoir réduire la question à ceci : Quel est Tor- gane qui naît le premier dans un ovule? — Pour la généralité des observateurs, c'est évidemment le nucelle. Les téguments paraissent plus lard. Dans un grand nombre de familles, l'ovule est d'ailleurs réduit au nucelle. M. Germain de Saint-Pierre répète que, pour lui, l'organe qui naît le [)remier dans un ovule est le tégument externe. S'il n'y a qu'un seul tégument, celui-ci joue le nMe de nucelle. (Contrairement à ce qui est admis aujourd'hui, il n'a vu dans aucun cas un organe central se revêtir, après son apparition, de téguments nés après lui. L'ovule se développe donc, du moins dans les cas qu'il a observés, comme les bourgeons normaux. Or il a étudié l'ovule dans les plantes mômes chez lesquelles il a été le plus souvent examiné par la plupart des physiologistes. M. Germain ajoute que le nucelle peut dans certains cas être primitivement ouvert. M. Decaisne demande à M. Germain de Saint-Pierre dans quelles plantes il a vu le nucelle ouvert, M. Germain de Saint-Pierre répond que dans l'état normal les bords du jeune nucelle étant en contact, comme ceux de la feuille charnue interne des bulbilles, on n'y distingue point d'ouverture. C'est chez des ovules ayant subi la déformation foliacée, dans plusieurs genres de Crucifères, entre autres chez des Brassica et des Erucastrum, qu'il a vu des nucelles ouverts. M. Chalin aHirme à son tour que c'est le nucelle qui se développe le premier dans l'ovule. — Il montre en outre à la Société des dessins de l'organogénie du VaUisncria. (1) M. Aiisnsl(> (le Siiinl-Ililaire (iil dans l'ouvrage cité, p, bU'S, que l'ovule est une brandie en niiniaUn»', composée de son axe et (rorij;anes appendiculaires, elc. 36/l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Cosson fait à la Société la communication suivante : NOTES SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES D'ALGÉRIE, par MM. K. C'OSSOI\' ei niRIEL' DE MAISOXIVEIIE. Zygophyllum coenutum Coss. Suffrutex a basi lamossissiraus, prostratus, ramis teretibus, novellis eodem modo ac foliis dense iticano-subtomentosis ; foliis oppositis, petio- latis, hifolioltitis, petiolo crasso carnuloso tereti foliola subœquante vel breviore, foiioiis carnulosis, teretiusculis, oblongo-linearibus, oblongis vel rarius ovato-oblongis , obtusis; stipulis utrinque cum stipulis folii oppositi in unicam parvulam triangularem sœpe eraarginntani connatis ; pediccllis inter folioium stipulas enatis, solitariis geminisve, demum erecto-patentibus, fructu brevioribiis; sepalis nierabranaceis, concavis, ovato-oblongis, obtusis, sœpius rubellis, dorso pubescenti-subtomentosis; petalis albis, calyce subdimidio lougioribus, ovuto-suborbiculatis, in un- guera longiusculum abrupte attenuatis; staminuni liianientis iuaiqualibus, squamulœ oblonga? intégra? basi intus adnatis; oyflr2'o sessili, peutagono, de7i>M0L'E UE FRANCE. Androcée. — Sur cluicuiie des trois faces du disque, et par conséquent, en superposition aux sépales, liait un mamelon staminal. De ces trois ma- melons, nés ensemble et d'abord égaux, le postérieur reste ordinairement en retard de développement et se dilate en une lame ou filet aplati, tandis que les deux antérieurs se lobent en antbères et forment seuls des étamines fertiles. Les filets, qui ne se montrent qu'après que cbacun des deux lobes fou des deux loges) de l'antbère s'est lui-même bilobé, sont larges et apla- tis, ainsi que celui de rétamiiic ordinairement stérile, et il est bien probable que c'est à eux qu'il faut rapporter les prétendus pétales ou staminodes oppositi-sépales que Cl. Richard, Turpiii, et après eux, Eudiicher, etc., di- sent être devant lessépales et derrière les étamines. Gynécée. — Les fleurs mâles n'en offrent à aucune époque le moindre vestige. B. FLEUR FEMELLE. Spathe. — Son organogénie ne diffère pas de celle de la spathe qui en- toure l'inflorescence mâle. Calice. — Il naît par trois mamelons qui se détachent de trois angles d'une courte pyramide, tronquée et renversée, qui s'élève à l'intérieur de la spathe bifide. Ces mamelons, dont chacun représente un sépale, s'aplatis- sent, s'accroissent, et, comme dans la fleur mâle, se disposent dans la pré- floaison suivant l'ordre valvaire. Corolle. — Sur chacun des angles arrondis du disque central, devenus aussi alternes aux sépales, s'élève un mamelon (jui, dans la fleur adulte, se présentera sous la forme d'un petit et étroit appendice charnu. Ces appen- dices, que l'on a pris pour des étamines avortées et décrits sous le nom de stamiyiodes , sont évidemment des pétales. La corolle est donc représentée ici par un verticille complet, tandis que dans les fleurs mâles elle est réduite à l'un des trois pétales. Tl est certain que les corps désignés par nous comme pétales dans les fleurs mâles et les fleurs femelles, se correspondent ou représentent un seul et même organe, formant dans celles-là un verticille complet, réduit dans celles-ci à l'un de ses trois éléments. Androcée. — De même que le gynécée n'est pas représenté dans les fleurs mâles, à leur tour les fleurs femelles n'offrent aucun vestige de l'androcée. Ces faits, opposés a ceux qu'on observe chez d'autres Hydrocharidées, con- duisent a cette conclusion, que contrairement a ce qui existe pour celles-ci, le Vallisneria est dioique primitivement ou congénitalement, et non secon- dairement ou consécutivement. Gynécée. — Sa portion libre est représentée par les stigmates qui se for- ment comme il suit. Sur un cercle un peu plus intérieur ou plus élevé que celui des pétales, alternant avec ceux-ci, et peu de temps après leur nais- SÉANCE D'. 25 MAI 1855. 379 sauce, s'élèvent autour du discjue trois mamelons qu'on prend d'abord, à leur forme arrondie et à leur superposition aux sépales comme chez les fleurs mâles, pour des c tamines, et l'on se confirme dans cette opinion en voyaut chacun des mamelons se biloher bientôt a la manière d'une anthère. Mais ici s'arrête l'analogie de développement entre l'étamine et le stigmate, analogie qui pourrait un moment égarer l'observateur. Presque aussitôt après que le stigmate s'est bilobé, on voit apparaître, dessous et derrière ses deux gros lobes, un troisième mais petit mamelon. Celui-ci, qui semble pose sur le disque comme les deux lobes, est réelle- ment porte sur l'extrême base de ceux-ci ; ou le retrouve plus tard, sous la forme d'une courte languette charnue (1), inséré au fond et eu dehors de la scissure qui divise, dans la fleur adulte, le stigmate en deux branches éle- vées sur une base ou support commun qui rappelle encore ici un lilet d'éta- raines par son développement consécutif à celui de la portion apicilaire de l'organe. Suivant ce qui a lieu en général pour ces sortes d'organes, les poils en papilles qui recouvrent les deux branches des stigmates ne se montrent que dans la dernière période du développement de la fleur. Ovaire. — Il se creuse de haut en bas dans le disque. Ovules. — Ils naissent sur les parois de la cavité ovarienne, quelquefois groupés sur trois lignes répondant aux stigmates, le plus souvent irréguliè- rement dispersés. Sur un même point, ils sont très diversement âgés, de telle sorte qu'on trouve entremêlés des ovules encore réduits au seul na- celle, d'autres dont le nucelle est a moitié entouré par la membrane qui doit les recouvrir, d'autresenfin que celle-ci dépasse, ue laissant plus ouvert que le micropyle. Comme ceux des Juglans, les ovules du Vallisneria n'offrent quune tneinbraiie et sont orthotropes. Une dépression du nucelle pourrait faire croire à l'existence de deux membranes, et nous-mérae avons été d'abord trompé par cette apparence. La partie réellement appendiculaire du carpelle parait bien être ici ré- duite au stigmate, la cavité ovarienne étant de nature axile, ce qui serait général pour les ovaires dits m/(?res, suivant M. Schleiden et M. Payer. VÉGETATIOK. Le point de végc tation sur lequel nous appelons spécialement l'attention, se rapporte à l'enroulement en spirale des pédicelles des fleurs femelles. Contrairement a l'opinion universellement admise aujourd'hui, et comme le (1) l'our suivre la comparaison de nos sli^males avec des élaniines, nous dirons que celte iaiisiietle répond encore, par sa position, aux appendices qu'on voitcliei beauconf) de plantes {Borrago, etc.), eiUre la base de Tantlière et le sommet du lilet, mais elle diffère ort^anogéaiquemeiil par sa naissance précoco; les appeiulice!» des étamines se montrent au cou traire fort tard. 380 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montrent lesindividusqueje mets sous les yeux de la Société dans lessrands vases où ils sont en pleine végétation, les pédicelles ne s enroulent pas pour se dérouler ensuite et s'enrouler de nouveau plus tard ;ils sont d'abord parfai- tement droits, et leur enroulement une fois commencé ne cesse jamais. Il n'est pas d'ailleurs nécessaire que la fécondation ait eu lieu pour que l'ovaire soit ramené au fond de l'eau par le rapprochement des tours de la spirale; la formation de celle-ci, et, par suite, le retrait de celui-là, ont néces- sairement, fatalement Wev, après l'époque fixée pour la floraison, même s'il n'y a pas eu de fécondation. On a pu s'assurer de ce fait dans les jardins bo- taniques de Paris, où les fleurs femelles se retiraient toujours au fond de l'eau, quoique les pieds mâles manquassent tout a fait (1). Pour suivre ici les bo- tanistes poètes et opposer image à image, on pourrait dire qu'alors la plante lie rapproche pas ses plis, après les douces joies de l'hyménée, pour mûrir sous l'eau sa semence féconde, mais qu'après avoir langui dans une vaine attente ou brûlé d'inutiles feux, elle rentre au fond des eaux pour y cacher son dépit et sa stérilité. M. Germain de Saint-Pierre signale l'analogie qui existe entre la manière dont s'enroulent les pédoncules femelles du Vidlisneria et ceux des Cyclamen. M. Moura-Bourouillou rapporte que Rafenau-Delile lui avait déjà fait remarquer à Montpellier que les pédoncules femelles du Vallis- neria ne commencent à s'enrouler qu'après la fécondation. }\. Germain de Saint-Pierre fait à la Société la communication suivante : nE LA STRUCTURE DE L'OVULE VÉGÉTAL AVANT L'ACTE DE LA FÉCONDATION. Extrait d'un Mémoire inédit sur l'unité de composition ora^anique dans le règne vég'étal , par n. lu. GTMMlklN »E SAI]\['r-PlEKRl^. la question dont je viens soumettre les éléments à l'examen de la Société Botanique de France, et sur laquelle j'ai déjà appelé son attention, était considérée depuis longtemps, quant a ses points les plus importants, comme une question résolue. — La presque unanimité des physiologistes et des organographcs considèrent, en effet, aujourd'hui, l'ovule végétal comme un organe sans analogue dans le reste de l'économie végétale, un organes?// generis ne différant pas moins de tous les autres, par sa nature et son mode de développement que par ses importantes fonctions. — Quelques-uns ont cependant signalé une certaine analogie de l'ovule avec le bourgeon, tout en (1) Paris possède depuis l'hiver dernier, épof|ae à laquelle ils ont d'abord flouri dans les serres de PÉcole de pharmacie, les pieds luàlos que MM. Clos, FiHiol et Timbal-Lagrave m'ont envoyés de Toulouse. sÉANct: DU 25 MAI 1855, 381 admettant une ditterence fondainentale dans l'ordre de développement de ses tuniques ou organes appendiculaires; mais, pour le plus grand nombre, cette analogie éloignée n'existe même pas. Qu'il me soit permis d'abord de jeter un coup d'oeil rapide sur les opi- nions émises par les botanistes contemporains. L'organographie est une science trop nouvelle pour qu'il soit nécessaire de remonter plus loin. — Eu 1829, M. de iMirbel [Méin. Acad. se.) s'exprimait ainsi : «Dans l'origine, » le nucelle est recouvert par la secondine, laquelle est elle-même cachée » dans la primine. La secondine ne tarde pas a dépasser l'orifice de la pri- » mine, et le nucelle l'orifice de la secondine; mais, peu de temps après, » ces deux parties intérieures sont de nouveau recouvertes par la primine. » Si cette loi n'est pas universelle, du moins elle est générale... Le nucelle, » comme on sait, est un corps pulpeux, conique, plus ou moins arrondi » ou pointu à son sommet, et fixé par sa base au fond de la secondine. " — On voit que M. de Mirbel admettait, à cette époque, chez l'ovule, le dé- veloppement de l'extérieur a l'intérieur, ou de bas en haut (cette opinion, qu'il a abandonnée depuis, est aujourd'hui la mienne); quant au nucelle, il le considérait comme un corps d'une nature particulière sans analogie avec la primine et la secondine. En lH3/i, iVL Robert Brown [Mém. sur les Itafflésiacées) s'exprimait dans les termes suivants : « L'ovule du Rafflesia consiste, dans le plus >> jeune âge, en une papille subcylindrique, à surface également lisse, et » constituée par une substance interne homogène. La première modifica- « tion qui a lieu dans cette papille, est une légère contraction a son sommet ; » l'extrême pointe supérieure, limitée par cette contraction ou léger étran- » glement, est le rudiment du nucelle. Immédiatement au-dessous de cette » partie, une dilatation est bientôt visible, qui s'agrandissant peu à peu et n devenant légèrement concave, l'orme une coupe dans laquelle le nucelle, » qui a aussi proportionnellement augmenté de volume, est en partie » immergé. Cette description du développement partiel de l'ovule du Raf- » flesia est, je le pense, applicable, dans tous les points essentiels, aux » plantes phanérogames en général. » — J'espère démontrer que la ma- nière de voir de M. Uobert Brown n'est pas aussi réellement opposée à l'opi- nion (citée plus haut) de iM. de Mirbel, et par conséquent à la mienne, que l'on a paru le croire. 11 \\ç.\\ est pas de même de l'opinion de \L Schleiden, qui est complètement opposée a celle de M. de Mirbel, et qui semble avoir été presque généralement adoptée. En 1839, M. Schleiden (Sur la formation de l'ovule. Ann. se. nai.) s'exprime ainsi : « Le nueleus (nucelle) , dans beaucoup de plantes , » est enveloppé par un ou deux téguments qui consistent en un repli de » son épidémie. Il se forme à la base du nueleus un l'epli..., au-dessous de » ce premier repli, tantôt simultanément, tantôt plus tard, il s'en forme S82 SOCIÉTÉ BOTÂNIQI!!; DE FRANCK. » un second.., " M. Sclileideii ajoute plus loin : « C'était une erreur de ma /) part de considérer k-s téguments de l'ovule comme des organes foliaires. » Ce ne sont autre chose que des développements de la substance cauliiiaire; » car jamais une feuille plus jeune ne se forme au-dessous d'une feuille » plus ancienne, tandis que le tégument externe de l'ovule ne se forme » qu'après le tégument interne. » — M. Schleiden s'exprime, on le voit, de la manière la plus explicite : son opinion sur les deux téguments est la contre-partie de celle de M. de Mirbel. La même année 1839, M. de Mirbel [Notes embryog. végét., parMM. de Mirbel etSpach. Ann. se. naf., t. II) parait renoncei- complètement à l'opi- nion qu'il avait si clairement formulée en 1829. Dans son étude du déve- loppement de la fleur du Mais, il s'exprime en ces termes : « Chaque » mamelon est le germe d'une tleur, .. Dès la première période, le sommet » du mamelon constitue le nucelle ; dans la deuxième période, l'observa- » teur assiste à la naissance de l'ovaire, de la primine et de la seeondine... » La primine et la seeondine partent du pourtour du nucelle qu'elles re- » couvrent en partie. La première de ces enveloppes étant beaucoup plus » courte que l'autre, n'emboite que sa base. » — M. de Mirbel, en admet- tant l'existence du nucelle, non-seulement avant la naissance de la primine et de la seeondine, mais même avant la naissance de l'ovaire, va beaucoup plus loin, dans l'antériorité accordée au nucelle, que les observateurs dont nous venons d'exposer la nuuiière de voir. Je ferai néanmoins remarquer qu'il semble admettre que la primine parait avant la seeondine. En 18/iO, M. Aug. de Saint-Hilaire {Morphologie végétale, p. 538) s'ex- prime de la manière suivante : « L'ovule est originairement une petite •) masse celluleuse dépourvue d'enveloppes et d'ouverture. Sur le placenta » du bouton naissant, il se montre comme une proéminence légère; mais » bientôt le bouton grossit et prend la forme d'un mamelon ou d'un cône, » c'est le nucelle {nucleiis), la partie la plus importante de l'ovule, celle où » l'embryon doit se développer un jour. Cependant, un peu au-dessous de » l'extrémité du nucelle, ne tardent pas à se développer deux petits bords » circulaires, l'un intérieur, l'autie extérieur, qui ne sont autre chose que » les enveloppes de l'ovule... Dès 4815, J'avais vu, très longtemps avant la » floraison, une enveloppe extéiieure former, sur la base du nucelle, une » petite calotte... » — M. A. de Saint-Hilaire ajoute ensuite : « Le nucelle M longtemps fermé, et qui ne se creuse que par oblitération, représente évi- » demment le moignon plus ou moins sensible par lequel finit tout axe » indéterminé. Nous pouvons le comparer au prolongement charnu qui « termine le spadice des Arum, et qui peut aussi se creuser intérieure- » ment. La primine et la seeondine sont les organes appendiculaires du jeune >> rameau, et nous offrent l'image des gaines d'une foule de monocotylé- » dones. » — M. Aug. de Saint-Hilaire adopte donc la théorie des auteurs SÉANCK DU 25 MAI 1855. 383 précédents ; mais il se prononce plus clairement sur la nature du nucelle, qui, pour lui, est la partie supérieure de l'axe de l'ovule. La primine et la secondiue sont pour lui desleuilles nées postérieurement sur cet axe; il les fait naitre la supérieure avant l'inférieure, sans s'arrêter à cette disposition au moins exceplionnelle. EnlSil, M. Gaudichaud [Recherches sur COrganog^^aphie, p. 33) admet sur la nature des téguments du nucelle une opinion analogue à celle de M. A. de Sciint-Hilaire. Il donne à ces deux téguments le nom de feuilles ovulaires, et déclare « qu'il est porté à considérer comme des mérithalles le » funicule des ovules dont le raphé est le prolongement, dont lachalazeest a le mésophyte, et dont l'arille est le limbe. » En 18^7, M. HugoMohI [Ann. se. nat., 3^ sér., t. IX) dit au sujet de ïOr- chis Morio : « Les téguments du nucelle , encore très imparfaitement des- » sinés, se montrent sous la forme d'un bourrelet qui est composé de cellules » transparentes et qui entoure la base du nucelle. » Le célèbre anatomiste partage donc l'opinion des savants déjà cités. En 18^6, M. Ach. Richard [lYoiw. Élém. de Botanique) laisse la question irrésolue en paraissant admettre en même temps les deux opinions succes- sives de M. deMirbel, Ce professeurs! distingué s'exprimait dans les termes suivants : « M. de iMirbel vint Jeter, par ses découvertes, un jour nouveau » sur un point qui semblait déjà si bien éclairci... Examine au moment où » il commence à poindre dans un bouton de Heur, l'ovule se présente sous » la forme d'un petit tubercule parfaitement lisse et entier; en suivant » pas à pas les développements successifs de ce corps, on voit que, peu » de temps après, il se perce à son sommet 5 à travers cette ouverture » sort un corps intérieur qui fait une saillie plus ou moins considé- ') rable ; il n'est pas rare alors que le corps intérieur prenne un tel accrois- » sèment que la membrane extérieure soit réduite à une sorte de cupule » ou de godet (fui embrasse seulement la partie inférieure contenue. » C'est après avoir donné cette opinion de M. de Mirbel comme l'expression de la vérité, que l'auteur adopte plus loin l'opinion contraire en ces termes : « Résumons les notions les plus positives acquises aujourd'hui à la science a sur la structure de l'ovule : 1" L'ovule commence à se montrer sous la » forme d'une excroissance cellulaire; 2" de sa base naissent circulaire- » ment deux replis emboîtés l'un dans l'autre, d'abord sous la forme » d'une sorte de godet ou de cupule... » Vers ces dernières années, notre regrettable maitre, Adr. deJussieu, dans son Ti-ai té élémentaire, si remai-quable par la lucidité de l'exposition, s'ex- prime ainsi : " Le cas le plus ordinaire est celui où le nucelle se revêt d'une » enveloppe extérieure ; celle-ci se montre plus tard que lui sous la forme » d'un petit bourrelet circulaire qui entoure sa base. Ce bourrelet s'allonge » graduellement en une gaine au-dessus de laquelle on voit encore quelque 384 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. n temps saillir le sommet du nucellc. .. Plus ordinairement encore il se forme » une seconde enveloppe, et alors au-dessus d'un premier bourrelet, on en » voit un second qui s'accroit de même et en même temps que le premier. » Je ne pousserai pas plus loin ces citations (1) qui m'ont semblé néces- saires pour bien préciser l'état actuel de la question ; je me bornerai à dire qu'il résulte des opinions émises par les phytologistes français qui se sont occupés, pendant ces dernières années, de la structure de l'ovule végétal (MM. Brongniart, Decaisne, Tulasne, Payer, Weddell, Trécul, Planchon, Duchartre, Chatin), que ces botanistes distingués admettent comme les auteurs que j'ai cités, la préexistence du nucelle, et la nature spéciale de cet organe. J'ai voulu, non pas présenter l'historique complet de la ques- tion, mais seulement établir quelles idées régnaient dans la science, loisque j'ai moi-même abordé cette étude. Il m'eût suffi, pour m'engager à la plus grande réserve dans l'exposé de ma manière de voir, de me trouver en contradiction avec l'opinion d'un seul observateur comme M. Robert Brown, M, Hugo MohI, M. Schleiden, ou tout autre maître de la science, et cependant, on le voit, ce n'était pas seulement avec l'un de ces savants distingués, c'était avec tous les organo- graphes que je me trouvais en contradiction absolue, et non pas sur un fait de détail, mais sur l'un des points les plus importants et les plus étudiés de l'organographie végétale. — En présence de cette presque unanimité si imposante, j'ai cru cependant que, loin d'abandonner mes recherches comme condamnées à l'avance, je devais les multiplier, afin d'arriver, soit à me convaincre moi-même de mon erreur, soit a démontrer par des faits nom- breux et concluants, clairs jusqu'à l'évidence, que j'étais en réalité dans le sentier de la vérité. (1) Je n'ai poini ciié l'opinion de Tiiipin en raison de son obscurilé. Il paraît admettre (1820, Essai d'une Iconographie) que les enveloppes de l'embryon sont constiluées par une feuille : « Ce n'est qu'en étudiant un végétal dans toutes ses )' évolutions que l'on est naturellement conduit à ne plus voir... dans le prétendu » cordon ombilical, qu'un article entièrement analogue à ceux qui séparent les » feuilles des liges ; dans la tunique propre de la graine, qu'une feuille soudée, close » de toutes parts, indéhiscente et protégeant le nœud vital qui a donné naissance à » l'embryon; et enfin quelquefois, dans un dernier effort de la végétation, qu'un M dernier article dans le raphé et une graine rudimentaire dans la chaluze. » — En principe, l'idée de Turpin se rapprochait de mon opinion : il voyait dans l'ovule un bourgeon, mais il ignorait complètement la structure de l'ovule. La primine, la secondine et le nucelle ne formaient pour lui qu'une seule feuille close (la tu- nique propre), et le raphé (que j'ai démontré n'être autre chose que la nervure moyenne de la primine) était pour lui un article (entre-nœud) situé au-dessus de la tunique propre, et terminé par la chaiaze qu'il regardait comme une graine afaorfîue; quant à l'embryon, il terminerait un autre nœud vital protégé par la tunique propre. SÉANCE DU 25 MAI 1855. 385 J'ai parlé de la presque unanimité des botanistes ; j'aurais dit unanimité, si une phrase de iM. Robert Brown ne m'avait donné à penser que, dans certains cas du moins, cet illustre observateur, dont l'opinion m'a surtout été opposée, avait vu les choses se passer comme je les ai vues moi-même. En effet, M. Robert Rrown, après la description de l'ovule du liafflcsia que j'ai citée plus haut, ajoute : <« Ce mode de développement, quoique très » général, n'est pas sans exception, car, dans beaucoup d'Asclépiadées et » d'Apocynées, dans toutes peut-être, l'ovule reste un tissu cellulaire uni- •) forme, dans lequel on ne peut observer de parties distinctes qu'après l'ap- » plication du tube pollinique à une partie définie de sa surface. C'est alors » qu'une séparation intérieure se manifeste^ et que le nucleus devient pour » la première fois visible à rextérieur. » C'esten 1852, plusieurs années après avoir commencé mes recherches sur la nature de l'ovule végétal, que, dans une communication laite à la Société philomatique, j'ai présenté comme un fait démontré à mes yeux, le déve- loppement de l'ovule de l'extérieur à l'intérieur, et que j'ai insisté sur la similitude qui existe entre l'ovule avant la fécondation et un bourgeon nor- mal. — Dans mon Dictionnaire de Botanique, y aMùs précédemment indique sommairement le même fait, et j'avais signalé l'analogie du nucelle avec les tuniques externes, la primiue et lasecondine; j'avais, de plus, tenté de démontrer que, contrairement aux idées admises, la base organique de l'ovule correspond au hile chez les ovules réfléchis, aussi réellement que chez les ovules droits et les ovules courbes. Depuis cette époque, je n'ai pas discontinué mes recherches sur la nature de l'ovule, et je viens aujourd'hui présenter à la Société Botanique le résumé de mes observations (dont la plupart sont figurées et seront consignées in extenso dans mon Traité de Tératologie végétale). Je me propose de démontrer ici : 1° que l'ovule végétal, abstraction faite du produit de la fécondation, est un bourgeon qui se développe, au moins dans la majoiité des cas, à la manière des bourgeons ordinaires, c'est-a- dire que les feuilles ou tuniques externes ou inférieures apparaissent ot grandissent avant les feuilles ou tuniques internes ou supérieures ; les internes étant, avant leur apparition, soit encore non développées, soit com- plètement renfermées dans la tunique la plus externe qui constitue le pre- mier rudiment apparent de l'ovule (c'est l'opinion qui avait été mise en avant et qui a ete plus tard abandonnée par M, de Mirbel). — 2" Que la plus interne de ces feuilles ou tuniques constitue l'organe connu sous le nom de nucelle, organe qui, dans l'origine, ne diffère des tuniques externes ni par sa nature, ni par sa structure, ni par sa situation, ni par son mode de dé- veloppement, bien qu'il cr. diffère plus lard par ses fonctions. Que cette tunique interne ou nucelle n'est pas toujours constituée par la même feuille : c'est la troisièmedans l'ordre de développement de l'extérieur à l'intérieur, 586 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. si le bourgeon ovulaire se compose de trois feuilles ; c'est la seconde si le bourgeon ovulaire se compose de deux feuilles; enfin c'est la première si le bourgeon ovulaire est réduit à une seule feuille ou tunique ; en d'autres termes, dans ce dernier cas, c'est la primine qui joue le rôle de hucelle ; on peut aussi admettre, dans d'autres cas, que les premières feuilles du bour- geon restent rudimentaires et que le nucelle est constitué par une feuille supérieure à ces premières feuilles abortives. Cette appréciation de la nature du nucelle paraît m'apparteuir en propre. Si elle a été émise antérieure- ment, elle a dû passer inaperçue ou être abandonnée, car elle n'a pas fait impression dans la science ; je croirais, dans ce cas, ma démonstration non moins utile que si l'idée était absolument neuve. M. de Mirbel, par sa nomenclature de primine, secondine, tercine, quartine, etc., semblait néanmoins indiquer une sorte d'analogie entre les diverses parties consti- tuantes de l'ovule, y compris celles qui se développent après l'acte de la fécondation; mais il ne dit pas qu'il considère ces téguments comme des feuilles, et, d'ailleurs, ces termes numériques paraissent avoir pour objet de désigner l'ordre de superposition plutôt qu'une analogie réelle entre les parties successives; ce savant parait, en effet, ainsi que les autres physio- logistes, avoir considéré le nucelle comme une formation toute spéciale. C'est dans trois ordres distincts d'observation que j'ai puisé les éléments de ma doctrine sur la nature et le développement de l'ovule : 1° observation de l'ovule à l'état normal, tant chez les ovules nés sur les feuilles carpel- laires que chez les ovules nés sur l'axe de la fleur; 2° observations puisées chez les ovules accidentellen)eut foliacés, en étudiant toutes les gradations, depuis une déformation à peine sensiblejusqu'a une déformation excessive; 3° observations puisées dans l'analogie de forme qui existe entre certains bourgeons normaux et les bourgeons ovulaires. Observations puisées chez Vovule à l'état normal. — Je prends comme type l'ovule d'une Crucifère, du Cheiranthus Cheiri. Cet ovule a souvent été examiné par les physiologistes, et est un de ceux où ils semblent avoir vu le plus distinctement l'inverse de ce que j'ai vu moi-même. Sur le pla- centa du très jeune bouton, j'ai vu chaque ovule être constitué par une petite éminence hémisphérique, puis conique, du tissu cellulaire; bientôt j'ai vu poindre au sommet de ce petit cône, alors tronqué, un nouveau petit cône; très peu de temps après, on voit un troisième petit cône surmonter le second. A mesure que le second cône s'élève au-dessus du premier, les bords du premier s'allongent et forment une véritable tunique constituant la primine ; à mesure que le troisième cône s'élève au-dessus du second, les bords du second s'allongent et forment une deuxième tunique consti- tuant la secondine. Quant au troisième cône qui constitue le nucelle, on le perd de vue sans le voir changer de forme. Il est, en effet, bientôt recou- vert par les deux premières tuniques, véritables feuilles engainantes qui SÉANCE DU 25 MAI 1855. 387 l'enveloppent largement dans leur accroissement rapide. Les deux tuniques externes conservent longtemps béante l'ouverture de leur gaine, puis, pendant une période ultérieure, celte ouverture se ferme, et les tuniques sont entiè- rement closes comme le sont les feuilles carpellaires dans les cas où les car- pelles sont isolés. Je ne vois rien qui me semble en dehors du mode de végétation ordi- naire des bourgeons (du bourgeon, par exemple, d'une monocotylédone à feuilles engainantes) dans le fait de l'accroissement considérable des deux feuilles inférieures, primine et secondine, (]ui, nées les premières, ont déjà pris un grand développement alors que la troisième feuille ou nucellequ'elles dépassent conserve encore l'apparence que présentait la primine elle- même, lors de la première période de sa formation. — Quant au nucelle, l'observation directe, comme l'analogie, me porte a reconnaître sa nature foliaire, car non-seulement il apparait et se développe sous les mêmes appa- rences que les tuniques précédentes, mais il se comporte ultérieurement comme elles. En effet, il apparait sous la forme conique et, selon les obser- vations de M. Tulasne, il est béant pendant une période subséquente, celle de la fécondation, alors qu'il laisse saillir les sacs ou le sac embryonnaire avec lequel le boyau pollinique vient se mettre en rapport. Ma manière de voir relativement au mode de développement de l'ovule ne s'éloigne pas autant qu'on pourrait le penser au premier abord, de celle de M. Robert Brown. En effet, l'illustre botaniste a vu comme moi, chez la plante qu'il décrit, un premier cône qu'il ne regarde point comme le nucelle, puisqu'il regarde comme étant le nucelle un pincement ultérieur de son sommet. Cette opinion n'est pas absolument la mienne, mais elle diffère essentiellement de celle qui a cours aujourd'hui et qui m'est opposée, opinion selon laquelle le premier mamelon qui apparaît est le nucelle. Je regarde le premier mamelon par lequel se manifeste l'ovule, et qui, d'après IM. Robert Brown et d'après moi, n'est pas le nucelle, comme n'étant autre chose que le funicule terminé par la primine encore rudimentaire ; or, qu'est-ce pour moi que le funicule? C'est la base ou le pétiole de la feuille dont la primine est l'épanouissement ou le limbe, et ce pétiole prend les caractères d'un axe par le développement successif sur la feuille dont il est la base de deux nouvelles feuilles : la secondine et le -nucelle. — M. Robert Brown voit l'extrémité du premier cône s'amincir en un plus petit cône, tandis que je vois, de l'extrémité du premier cône, saillir un nouveau cône; là est la différence entre les deux opinions, et cette différence est peut-être plus dans l'expression que dans la pensée. En effet, un organe déjà formé ne saurait s'amincir; il ne répugne pas au contraire à l'esprit de voir cet organe émettre un nouvel organe. — Si donc le premier cône qui apparait sur le placenta est la hase de la primine ou le funicule, la primine apparait avant toutes les autres parties de l'ovule et notamment avant le deuxième 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. côue. Qu'est-ce que ce deuxième cône ? Dans la plante qu'il étudait (le Rfifflesia), M. Robert Biown le considère, sans doule avec raison, comme le nucelle; mais chez le Cheiranthus (dont l'ovule a une tunique de plus que l'ovule du Bafflesia), ce deuxième cône est la secondine, puisqu'il est surmonté d'un troisième cône plus intérieur, lequel constitue le nucelle. Je ne poursuivrai pas ici l'étude du développement de l'ovule normal chez d'autres types végétaux ; je dirai seulement que j'ai étudié divers types appartenant aux différents groupes, et que j'ai toujours vu, avec des diffé- rences dans la forme, les choses se passer comme chez le Cheiranthus. Dans le genre Viola, on voit manifestement le premier cône s'entr'ouvrir à son sommet pour donner issue au second, et le second s'entr'ouvrir pour donner issue au troisième. Dans le genre Passiflora, le second cône parait surmon- ter le premier par supeiposition, la partie limbaire de la primine étant en- core très rudimentaire lorsque apparaît le premier rudiment de la secondine. — Le développement de l'ovule m'a paru se faire de la même manière chez les Primulacées, où l'ovule paraît naitre sur le prolongement de l'axe de la fleur, que cl»ez les plantes plus nombreuses où l'ovule nait sur les feuilles carpellaires. Le mode de développement m'a paru également le même chez les monocotyledones (les Liliacées , par exemple), que chez les dico- tylédones. J'ajouterai néanmoins que l'étude des membranes ovulaires si délicates et si transparentes, et dans lesquelles les jeux de la lumière et de l'ombre dans le champ du microscope peuvent si facilement produire des illusions (illusions que l'on peut toutefois éviter en modifiant successivement les con- ditions d'éclairage, et surtout en multipliant les observations), j'ajouterai, dis-je, que cette étude ne m'aurait peut-être pas paru assez concluante pour me permettre d'élever mon opinion isolée en face de l'opinion géné- ralement admise, si je n'avais pas trouvé d'autres preuves aussi directes et plus évidentes dans divers autres ordres d'observations. Observations puisées chez les ovules à l'état foliacé. — Ces obser^•ations sont, à mon sens, des plus concluantes ; il m'a été cependant objecte par de savants botanistes, que ces ovules foliacés sont, ou du moins peuvent être, non pas des ovules, mais des bourgeons qui remplacent les ovules et ne peuvent leur être assimilés. Je répondrai que cette objection n'aurait de va- leur que si les ovules étaient toujours ou complètement normaux ou com- plètement transformés en bourgeons foliacés; mais il est loin qu'il en soit ainsi. En effet, on trouve généralement sur la même plante, et souvent sur un même placentaire, des ovules presque normaux, des ovules tendant à la forme foliacée et des ovules complètement foliacés ; il est donc facile, en sui- vant tous les états intermédiaires, de s'assurer que, dans ces cas, un organe n'en remplace pas un autre, mais qu'il s'agit d'un même organe qui se rao- SÉANCE DU 25 MAI 1855. 389 difie. — I.a modification subie par les ovules dont les tuniques tendent à l'état foliacé, est une des anomalies qui se présentent le plus fréquemment aux observateurs. On rencontre cette anomalie chez les fleurs plus ou moins affectées de la déformation connue sous le nom de cbloranihie ou virescence, déformation dans laquelle les organes appendiculaires de la fleur, et no- tamment les feuilles carpellaires, se rapprochent de la forme foliacée, [.es plantes de la famille des Crucifères offrent souvent de curieux exemples de cet état tératologique. J'ai suivi avec d'autant plus d'intérêt les transfor- mations foliacées de l'ovule chez les Crucifères, que j'avais choisi comme type, pour l'étude du développement de l'ovule normal, une plante de la même famille. Si l'on examinait de prime abord un ovule remplacé soit par une petite feuille, soit par un bourgeon présentant plusieurs feuilles plus ou moins fo- liacées, il serait difficile d'affirmer qu'il s'agit d'un véritable ovule; mais si l'on examine des ovules peu déformés, on en trouvera qui ne diffèrent de l'ovule normal qu'en ce qu'ils se composent uniquement de la primine ; cette enveloppe externe, bien que de forme normale, ne lenferme rien dans son intérieur. Voilà donc un ovule sans aucune trace de nucelle, et constitué uniquement par un fuiiicule et une primine. Comment pouvoir admettre, dans ce premier cas, que la primine soit un repli de l'épiderme d'un nu- celle qui est absolument nul? Dans d'autres cas nombreux et variés, la tu- nique qui constitue a elle seule l'ovule s'éloigne de la forme ovulai re; elle est moins fortement réfléchie, son ouverture est plus largement béante, des nervures qui se réunissent pour constituer le funicule la parcourent et remplacent le raphé. Enfin, dans d'autres cas, cette primine est une véri- table petite feuille verte dont le pétiole représente le funicule, et dont le limbe est un véritable limbe foliaire avec sa nervure moyenne et ses ner- vures latérales. Dans des cas non moins fréquents, au point de jonction du pétiole et du limbe de cette feuille ovulaire, il existe un cône plus ou moins allongé qui est la secondine. L'appareil ovulaire doit alors être déjà considéré comme un petit rameau : c'est en réalité un appareil intermédiaire, comme nature, entre la feuille et le rameau, et tout à fait analogue aux bulbilles pédicellés de certains Allium dont j'ai récemment indiqué la structure. La feuille co- nique insérée sur la primine revêt fréquemment l'apparence urcéolée; son apparence est celle d'une tunique circulaire chez un jeune bulbe. Knfin il existe fréquemment une troisième feuille renfermée dans la précédente. Cette troisième feuille correspond au nucelle ; elle présente généralement la forme conique ou même la forme urcéolée, mais son épaisseur est telle, que sa cavité est capillaire et souvent même complètement nulle en raison de l'accolement de ses parois. — On reconnaît manifestement chez ces ovules, qui représentent dans de plus grandes proportions de taille les ovules 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FI'.AINCE. uornmux, que, vu l'état plus ou moins avaiicîé du développement des di- veises feuilles ou tuniques, la feuille inférieure plane, foliacée et très ample (primine), est la plus ancienne ; que la feuille qui vient ensuite (secondine) in- termédiaire comme forme et comme dimension entre celle qui est au-dessous et celle qui est au-dessus, est la seconde dans l'ordre de développement, et que la feuille suivante et dernière, masse cliarnue, en apparence indivise, est la troisième dans l'ordre de développement. Je ferai remarquer que cette troisième feuille est tout à fait semblable a la tunique charnue interne qui compose la masse charnue de certains bulbilles et même de certains bulbes. Un cas d'une giande importance dans la question qui nous occupe, et que j'ai longtemps cherché avant d'en rencontrer des exemples satisfaisants, est celui dans lequel le nucelle revêt lui-même l'apparence foliacée. Chez cer- tains ovules, qui m'ont été fournis par un Erucaatruin (que j'ai recueilli abondamment sur les sables maritimes, à Biaritz), ce nucelle, dont la forme est urcéolée et qui est largement ouvert au sommet, est revêtu comme les feuilles inférieures (la primine et la secondine) de poils robustes, non-seu- lement à sa face externe, mais aussi à sa face interne. — Le nucelle, ainsi ramené a l'elatde feuille, perd donc complètement ce cachet mystérieux qui en fait, dans la théorie admise, un organe sans analogues dans l'orga- nisme végétal, et tout a fait inexplicable. Nous venons d'étudier l'ovule à l'état foliacé chez des plantes à placentas de nature foliaire. Les ovules foliacés, nés sur les placentas centraux regar- dés comme axiles, m'ont présenté une structure et un mode de développe- ment complètement analogues. La famille des Primulacées présente fré- quemment des exemples accidentels de transformations ovulaires foliacées. Chez le Priinula slne)im, plusieurs observateurs ont eu, comme moi, oc- casion de voir chaque ovule réduit à une petite feuille irrégulièrement lo- bée, se rapprochant plus ou moins de la forme des feuilles caulinaires nor- males. Cette feuille lepresente la primine comme (ians les cas analogues que j'ai cités chez les Crucifères. Dans un autre cas fort curieux que j'ai observé chez la même plante, chacun des lobes de ces petites feuilles ovulaires se terminait en un véritable petit ovule secondaire ; cette anomalie contribue, selon moi, a démontrer que l'ovule n'est pas une production de nature spé- ciale, puisqu'il peut s'en développer sur les bords d'une feuille ovulaire (la primine) comme il s'en développe normalement sur les bords de la feuille carpellaire ou sui' un placentaire axile. Comme observations relatives à des phénomènes analogues et desquels je tire la même conclusion, je citerai des ovules que j'ai observés chez le Salix caprea, sur les bords de feuilles qui présentaient a la fois les caractères de la feuille carpellaire et de la feuille staminale. Chez des carpelles foliacés d'Acûniium et d'Aguilegia,yà\ rencontré des transitions évidentes entre les SÉANCE DU 25 MAI 1855. 391 lobes de la feuille carpellnire et un ovule incomplet. Je ferai observer, a cette occasion, qu'il existe, selon aïoi, une analogie réelle entre les folioles ou petites feuilles qui constituent en quelque sorte les dents ou les lobes d'une feuille carpellaire, et les folioles qui sont portées sur le lachis des feuilles composées, folioles qui, elles-mêraes, présentent de nombreuses transitions vers les segments ou les lobes des feuilles non composées. Quant au passage de cette foliole à l'état de rameau, par la production d'un bour- geon à la base de son limbe, nous trouvons des faits analogues en dehors des productions ovulaires, par exemple chez les bulbillesdes Allium. J'ajouterai une dernière considération tirée des faits tératologiques : chez le Merisier à fleurs doubles, il existe un ou deux carpelles foliacés; ces feuilles carpellaires sont ouvertes, fortement dentées, et chacune des dents se termine par un ovule réduit à une petite masse de tissu cellulaire. Ce petit ovule glanduleux, quelquefois porté sur un funicule distinct et quel- quefois sub-sessile, m'a semblé complètement analogue, par sa situation et sa structure, aux glandes orbiculaires ou cupulées qui existent à la naissance du limbe de la feuille ordinaire du Cerisier, et de V Impatiens Balsamina. L'ovule rudimentaire aurait donc son analogue sur les feuilles foliacées de certaines plantes. Il me resterait a parler de l'analogie de l'ovule avec certains bourgeons et certains bulbilles, si je n'avais déjà, dans une communication précédente, entretenu la Société de ces curieux rapports. Je rappellerai seulement ici que ces bulbilles, que j'ai observés non-seulement dans le genre Allium, mais aussi dans le genre Tulipa, représentent complètement, tant par leur forme que par la disposition et le nombre des tuniques qui les composent, la forme, la disposition et même la structure des ovules réfléchis. On y trouve le funicule, le raphé, la chalaze, une primine continuant le funicule, enfin une secondine et une feuille nucellairr, dont l'insertion apparente est la chalaze. La feuille charnue interne, qui représente le nucelle, offre comme les nucelles demi-foliacés, l'apparence d'une masse charnue dont la cavité circulaire est réduite a un canal filiforme. J'ai parcouru aussi rapidement que pouvait le comporter l'exposition de faits nombreux, les preuves que j'ai réunies en faveur de l'opinion de la nature foliaire des tuniques de l'ovule, y compris le nucelle, et de leur dé- veloppement de l'extérieur à lintérieur. 11 résulte de ces faits que l'ovule, avant la fecondaiiou, est non pas un organe sans analogues dans l'économie végétale, mais un véiitable bourgeon. Celte démonstration doit, selon moi, contribuer à établir que le règne végétal est domine par la grande loi si phi- losophique, formulée pour le règne animal par E. Geoffroy Saint-Hilaire: la loi d'unité de composition organique. M. Trécul demande à M. Germain de Saint-Pierre s'il a examiné 392 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'ovule dans les mêmes plantes que les auteurs qui sont à ce sujet d'une opinion différente de la sienne. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il a examiné l'ovule, sinon chez toutes les plantes où il a été étudié par les divers auteurs, du moins chez un nombre de types suffisant pour motiver les conclusions générales énoncées par lui. Il cite en particulier les Crucifères, les Violariées, les Passitlorées, les Primulacées, les Liliacées, etc. M. Trécul fait à la Société la communication suivante : RÉPONSE AUX OBSERVATIONS QUI M'ONT ÉTÉ FAITES A PROPOS DE MA COMMUNICATION SUR LES GLANDES DU DROSERA ROTUNDIFOLIA, par M. A. TRÉCUL. Dans la dernière séance, j'ai eu l'honneur de communiquer à la Société quei(|ues remarques sur la structure des poils glanduleux du Drosei^a rotun- dlfolia. J'ai dit, dès le début, que je ne prenais la parole sur ce sujet que parce que je n'étais point suffisamment préparé à une autre communication pour laquelle je m'étais fait inscrire. N'ayant pas formé le projet de pré- senter, dans cette séance, le résultat de mes études sur ces glandes intéres- santes, je n'avais point lecherché ce qui a été écrit sur cette matière. C'est là une négligence dont je m'accuse; mais les botanistes savent que je suis dans l'habitude de faire longuement l'histoire des questions que je traite. Cependant je paiaitrai bien plus coupable à ceux qui connaissent le Mémoire de M. Planchon sur le Victoria regia ; car ce botaniste cite le passage de l'ouvrage de M. Schleiden [Grundzûge der tuissenschaftiicken Botanik, 1849), dans lequel ce dernier dit, 1" partie, p. 281 : « Un vaisseau spiral unique se montre même queUpiefois dans les poils. » On ne supposera pas davantage que je n'aie pas lu le livre de M. Adr. de Jussieu, qui s'ex- prime ainsi en parlant des trachées à l'article Glandes: « On les voit même arriver quelquefois jusque dans le pied des glandes pédicellées, dans le Drosera, par exemple. » .]'ai lu le Mémoire de M. Planchoii, puisque je l'ai cité ailleurs; j'ai lu aussi les Eléments de Botaniquede M. de Jussieu ; mais les quelques mots qu'ils ont dit à ce sujet m'avaient si peu frappé, que je les avais entière- ment oubliés. J'ai eu aussi le tort de ne pas connaître ce qu'a écrit Meyen, soit dans sa P/ii/siologie, soit dans son Mémoire publié dès 1837, et intitulé : iehe?' die Secretions-Organe der Pflanzen [Sur les organes de sécrétion des plantes). La description de cet anatomiste, dont le travail a précédé ceux des auteurs que je viens de nommer, bien qu'assez minutieuse en appa- rence, est pourtant bien incomplète. Voici ce que l'on trouve à la page 48 de son Mémoire : « La présence d'un tube spiral dans les pédieellesqui ornent si agréablement la face supérieure des Drosera est, par conséquent. SÉANCK DU 25 MAI 1855. 393 très remarquable. Dans la fig. 15, tab, VI, est représentée une telle glande pédicellée de la partie centrale de la face supérieure du DrosernayKjlica; ces glandes du centre ue sont point aussi grosses que celles du pourtour de la feuille, et les glandes du Drosera rotundifolia ont la même organisation. Le pédicelle de cette glande est fixé par le bout a b immédiatement sur la feuille, et par son autre extrémité, c'est-à-dire par c d, est attachée la grosse glande elliptique. Le pédicelle, dont les cellules sont incolores chez les glandes placées au milieu de la feuille, et remplies d'un suc rouge chez celles qui sont au bord, montre entre ses cellules assez longues e^ft seul vais- seau spiral simple qui, dans le milieu même du pédicelle, et à la vérité dans toute sa longueur, passe jusque dans la glande, A cause de l'opacité de la masse des cellules^ qui forme la tête de la glande, on ne peut reconnaître le vaisseau spircd dans son intérieur; cependant on réussit quelquefois, par un démem.brement soigneux de cet organe, à dérouler le tube spiral ; mais le vaisseau spiral du pédicelle se déroule avec plus de facilité. Dans ce cas, un vaisseau va de la sorte par le pédicelle à travers et dans la substance de la glande ; les cellules de cette glande du Drosera sont remplies d'une sub- stance brun-rougeâtre et sécrètent manifestement une grande quantité de mucus visqueux, qui se laisse tirer en longs fils. » Kn résumé, l'observation de Meyen se réduit à ceci : il a vu sur les feuilles des Drosera des glandes elliptiques supportées par des pédicelles, au milieu de chacun desquels est un vaisseau spiral qui se prolonge dans la glande. Il dit, de plus, dans sa Physiologie , éclit. 1838, page ^78, que la glande consiste en un tissu cellulaire bien compacte comme le pédicelle. La Société peut juger maintenant, par ce que j'ai dit dans la dernière séance, que ces glandes avaient été étudiées bien imparfaitement. Kn effet, ce n'est point seulement un vaisseau spiral unique qui existe dans la glande, comme le dit Meyen, dont la description est la moins incomplète de celles qui ont été données, mais c'est un groupe volumineux de larges cellules vascuîaires qui occupe le centre de la glande. Ces cellules sont réticulées et à larges mailles dans les glandes incolores du centre de la feuille; elles sont rayées ou à mailles étroites dans les glandes qui sont plus rapprochées de la circonférence. J'ajouterai encore que c'est un fascicule vasculaire qui occupe l'axe du pédicelle et non un simple vaisseari. La structure de ces glandes du Drosera n'était donc pas connue. Mais ce n'est pas tout encoie: la différence qui existe entre mon observation et celle (les botanistes que j'ai ciiés, ne consiste pas seulement dans les phénomènes que je viens de décrire. Bien (|uc Meyen parle des glandes marginales et des glandes centrales, il ne distingue entre elles (jue leur inégalité de vo- lume ; il a vu seulement (|ue les marginales sont plus grosses que les autres. Il n'a pas reconnu qu'elles n'ont pas la même structure. I es ligures colo- T. H. 27 39/i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. riées, que j'ai 1 hoDiieur de mettre sous les yeux de la Société, indiqueront nettement les caractères des unes et des autres. Meyen n'a décrit que la forme des glandes centrales; il n'a pas remarqué celle des marginales. Les premières, en effet, sont de simples têtes plus ou moins arrondies ou ellip- tiques, mais la forme des secondes contraste avec elles d'une manière frap- pante. La substance du pédicelle des glandes du bord de la feuille semble s'étaler en une élégante cupule oblongue, au fond de laquelle sont couchés les vaisseaux, qui sont recouverts d'un joli tissu carminé. La disposition des éléments organiques est telle que l'on a un épiderme à la face inférieure ou externe de la cupule; au-dessus de cet épiderme est une couche de cel- lules contenant de la matière verte; puis les vaisseaux sont placés sur celte dernière; enfin le tissu coloré en rouge (qui est composé de cellules plus petites que les autres) recouvre les vaisseaux (1). En sorte que l'on pourrait comparer ces glandes marginales, ainsi qu'on l'a fait pour les feuilles en général, à un segment de la tige. Ne pourrait-on pas, en effet, assimiler l'épiderme de la face inférieure de ces glandes à celui de la tige, comparer leur couche de cellules à matière verte à l'enveloppe herbacée, leurs vaisseaux à ceux de l'axe, enfin le tissu cellulaire supérieur, rose, à la moelle? Cette comparaison me parait d'autant plus exacte que ces glandes du bord de la feuille ne sont, pour ainsi dire, que des dents effilées chacune en un long pédicelle terminé par la glande. La base du pédicelle porte ordinai- rement des stomates comme le reste du limbe. Ce rapprochement de la structure de ces glandes vasculaires avec celle des feuilles et des tiges des Dicotylédones m'a suggéré l'idée que voici : je me suis demandé si les rameaux adventifs qui naissent quelquefois sur la face supérieure des feuilles du Drosera ne doivent pas être attribués à la transformation d'une de ces glandes en un bourgeon, et enfin en une petite plante. C'est là un point intéressant sur lequel j'appelle l'attention des bota- nistes qui auront l'occasion d'observer ce phénomène curieux. M. Weddell fait observer que M. Naudin paraît avoir eu connais- sance de la nature complexe des poils des Drosera, lorsqu'il écrivait son petit Mémoire sur la production des bourgeons sur les feuilles. M. Naudin y dit, en effet, que ces poils se produisent par l'extension du tissu de la feuille, et il semble les regarder en quelque sorte comme des lobes de cet organe. M. Duchartre rappelle que M. Groenland a exposé, le 12 de ce (i) La matière colorante rose descellules de ces glandes est souvent en gros gra- nules. SÉANCE DU 25 MAI 1855. 395 mois, dans une nombreuse réunion chez 31. J. Gay, une opinion ana- logue à celle que M. Trécul vient d'exprimer sur les prétendus poils des Drosera. M. Groenland fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LES ORGANES GLANDULEUX DES DROSERA, par M. J. GRŒIVLÂIVD. Dans noire dernière séance, M. Trécul a communiqué à la Société les résultats de ses recherches sur les poils des Drosera. Il croit avoir été le premier à observer des trachées dans ces organes, ignorant que ce fait a été décrit avant lui par plusieurs auteurs, entre autres par Meyen (1) et M. Schleiden (2:. M. Trécul regarde les glandes pédicellées des Drosera comme de vrais poils, et il trouve qu'ils ont quelque analogie avec les poils épineux du Victoria qui, selon lui, contiennent aussi des trachées. Les feuilles des Drosera ont aussi fait, des l'année 1851, l'objet de mes études, dont pourtant je n'ai point publié les résultats, sachant que le fait principal, c'est-à-dire la présence de la trachée dans les glandes, était déjà connu. Mon interprétation des organes glanduleux s'écarte cependant con- sidérablement de la manière de voir de M. Trécul, ainsi que de celle des autres observateurs. Qu'il me soit permis de dire en quelques mots mon opinion à ce sujet. Je crois que, pour bien comprendre un organe, il faut suivre son déve- loppement dés sa première apparition jusqu'à son entier perfectionnement. Les feuilles très jeunes du Drosera présentent un petit bourrelet replié au sommet du côté de l'axe. La partie recourbée forme plus tard la lame de la feuille. Déjà de très bonne heure, on aperçoit au bord de cette lame des échancrures qui rappellent l'état jeune d'une léuille pinnatifide. Les échan- cruresse plient ensuite vers la surface intérieurede la feuille. Dans unétatun peu plus avancé, on remarque, en coupant une jeune feuille en long, un cer- tain nombre de petites bosses qui se lèvent sur cette surface. Les échancrures du bord de la feuille s'allongent plus tard etdeviennentclaviformes; versieur sommet se forme la glande. Les bosses naissantes de la surface de la feuille prennent un développement tout à fait pareil, seulement elles n'atteignent jamais la longueur des ghuides marginales; celles qui s'approchent du bord de la feuille devien\ient cependant toujours plus longues que celles du milieu de la feuille. En suivant le développement de la feuille, on voit bientôt, dans chacune de ces glandes, une trachée, qui est une ramification des nervures de la feuille. Une coupe transversale de la feuille permet de (1) J. 1"'. J. Moyen, l'eber die Sécrétions organe der I'(lanzen. Berlin, 1837, p. Zi9, 50, 92, lab. VI, fii;. 15. (2) M. J. Schleiden, Grundzuge der wissenschaftlichen Botanik. ErsterThei), Leipzig, 18/i5, p. 268. 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. voir le point où cette trachée se détache du réseau fibreux de la feuille. Dans la tête de la glande, celte trachée est, comme !M. Trécul l'a observé aussi, entourée de plusieurs larges cellules spirifères. Tandis que la trachée est, presque dès son apparition, remplie d'air, ces dernières cellules con- tiennent, au contraire, toujours des matières liquides. Je crois devoir tirer de ces observations la conclusion que les glandes pédicellées des JJrosera ne sont point des poils, mais des lobes de la feuille. Le fait qu'un lobe se détache de la surface d'une feuille n'est d'ailleurs pas rare. I e Ohou frisé nous en fournit, entre autres, un exemple évident, et il y a même parmi les Hepati(|ups, plantes cryptogames qui ont do vraies feuilles, un genre tout entier, le genre Goftschea, qui est caractérisé par ses feuilles qui portent des lames secondaires à leur surface dorsale. Si nous suivons maintenant le développement des poils glandulifères, par exemple du Pinguicula, nous verrons que les choses se passent ici tout autrement. Une des cellules de l'épiderme de la feuille s'allonge et se divise en deux. La cellule inférieure se divise encore une ou deux fois horizontale- ment, tandis que la supérieure est entrecoupée par des cloisons verticales. Ce dernier mode de division se répète ici plusieurs fois encore, de manière à former enlin un capitule qui prend la forme d'une ombrelle. Ces poils sont donc formés d'une manière entièrement différente des organes glandulifères des Drosera. Tandis que, pour ces derniers, tous les éléments de la feuille, c'est-à-dire l'épiderme, le parenchyme et les vaisseaux participent à leur formation, les vrais poils prennent toujours leur naissance de l'épiderme seul; ils sont des produits, des excroissances de l'épiderme. Quant aux poils épineux du Victoria, je n'ai pas eu l'occasion de les étu- dier, mais je crois qu'aussi pour ces organes, il faudrait, avant tout, suivre leur développement pour connaître leur vraie valeur organographique. J'ajoute encore à cette petite note, que M. Scbacbt, qui a eu l'occasion d'examiner, en 1852, mes observations comparées sur les Drosera et le Pinguicula, qu'il pouvait alors vérifier sur le vivant, partage parfaitement mon opinion et qu'il a annoncé ma manière de voir dans son livre intitulé : La Cellule végétale (1). M. Trécul fait observer qu'il n'a point assimilé les poils des Dro- sera aux poils épineux du Victoria. U a constaté seulement la pré- sence de trachées dans les uns et les autres. — Il ajoute que la struc- ture des glandes périphériques dont il a signalé l'existence, n'a pas èié reconnue par M. Groenland. M. de Schœnefeld annonce que, dans les forêts de Saint-Germain (1) riermann Schachl, Die Pllanzeuzelle. Berlin, 1852, p. 234. SKANCK DU 25 MAI 1855. 3Ô7 et de Marly, les fraisiers ont donné l'année dernière beaucoup moins de fruits que les années précédentes. Le môme fait parait devoir se reproduire cette année. Il présente à la Société un grand nondjre de fraisiers (Fragaria vesca et F. collina) dont toutes les fleurs sont stériles. Les ovaires et le réceptacle, au lieu d'être jaunes, sont d'une couleur plus ou moins foncée, quelques-uns tout à fait noirs. Ce phénomène pourrait provenir de la présence d'une Urédinée ou de piqûres d'insectes. Plusieurs membres de la Société sont d'avis que cette stérilité des fleurs n'a pour cause qu'un avortement pur et simple des ovaires. M. Brice dit, à cette occasion, qu'il a vu récemment dans le parc de Monceaux beaucoup de fraisiers dont les fleurs avaient le même aspect que celles qui viennent d'être présentées. M. J. Gay fait observer que chez le Fragaria elatior, Ehrh., l'a- vortement des ovaires est un fait presque normal. M. de Schœnefeld fait en outre à la Société la communication sui- vante : Je crois devoir informer la Société de la découverte que je viens de faire d'une localité nouvelle du Pyrola minor dans nos environs. J'ai trouvé cette plante le 20 de ce mois, en assez grande abondance, aux environs de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise) dans les petits bois connus sous le nom de Bois-Noirs, et qui touchent la forêt de Marly dont ils ne sont sé- parés que par un mur. Elle n'était pas encore en fleur (1). Les localités de cette espèce, assez rare aux environs de Paris, sont les suivantes : Itégion du nord-est : F ovèt de Villers-Cotterets. — Marolles-sur-Ourcq. — Thury-en- Valois. Région du nord : Forêt de Montmorency. Région du nord-ouest : Le Heaume près Marines. — Magny-en-Vexin. — Forêt de Lions près les Andelys. Région de l'ouest : Bois-Noirs près Saint-Germain-eii-Laye. — Bois de Ville-d'Avray et de Cliaville près Versailles. Elle manque complètement dans les régions du sud, du sud-est et de l'est. Néanmoins je dois dire qu'elle a été indiquée par Vaillant à la Fertè-sous- Jouarre et par Loiseleur à Marcoussis. Mais de nos jours, elle n'y a pas été retrouvée. En faisant abstraction de ces deux localités douteuses, nous voyons que (1) Je l'ai revue depuis, entièrement développée, et je me suis assuré que c'est bien le P. minor, et non le P. rotundifolia. 398 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. notre plante occupe, depuis Villers-Cotterets jusqu'à Versailles, juste une moitié du cercle de 90 kilomèties de rayon ([ue forme la carte des envi- rons de Paris de la Flore de MM. Cosson et Germain. La localité nouvelle que je viens de découvrir près de Saint-Germain-en-Laye formeune transi- tion entre celles des environs de Versailles sur la rive gauche, et celle de Magny sui' la rive droite de la Seine. En considérant la répartition de cette espèce dans la France entière, on voit qu'elle manque surtout dans la région du sud-ouest. Dans toute la région de l'est elle se montre çà et là, mais en s'élevant au-dessus du niveau de la mer, à mesure qu'elle descend vers le sud. Aux environs de Paris, elle se trouve toujours à une altitude de 120 à 200 mètres. Le Pijrola minor ne croît que dans les terrains sablonneux. Dans nos en- virons on ne le rencontre guère que dans le dépôt connu sous le nom de sables et grès marins supérieurs (.\y\\ fait partie du terrain miocène. M. Cosson fait à la Société une communication (1) sur quelques es- pèces nouvelles d'Algérie, dont voici la liste : Erodium montanum, Coss. et DR. Genistamicrocephala, Coss. et DR. Hedysarum Perraudiera7mm, Coss. et DR. Valerianella chlorodonta, Coss. et DR. VaÙTianella stephanodon, Coss. et DR. Anvillea radiata, Coss. et DR. Catananche inontana, Coss. et DR. Helminthia BaUmsœ, Coss. et DR. Passer ina microphylla^ Coss. et DR. (1) Vu l'étendue de cette communication, la Commission du Bulletin a décidé qu'elle serait annexée à une séance suivante, moins chargée que celles dont le pré- sent numéro renferme le compte rendu. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. lïeber VFaernieentivickeluns in den Bliitlieii der Vie- torittregia, Lindl. [Sur le développement de chaleur dans les fleurs de la Victoiia regia), par M. Rob. Caspary. Bonplandia, n<" 13 et \U, 15 juillet 1855, p. 178-199. MM. Otto et Klotzsch avaient déjà reconnu un développement de cha- leur dans les fleurs de la Victoria, et ils avaient constaté que les anthères sont le siège principal de ce phénomène. Mais ils avaient négligé d'examiner la marche de cet exhaussement de température, sesmaxima, les rapports de cette chaleur produite avec la température de l'air, avec la lumière, l'hu- midité, etc. Aussi, M. Caspary a-t-il cru devoir reprendre ces observations en en agrandissant le cercle. Non-seulement il a observé la Victoria fleurie dans l'aquarium du jardin de Berlin, mais encore il a profité de la floraison de cette plante qui a eu lieu chez M. Borsig. Son mémoire renferme les tableaux détaillés des observations faites par lui d'heure en heure sur trois fleurs, observations qui donnent les résultats suivants : 1" L'élévation de température qui a lieu dans la fleur de la Victoria, au moment où son boulon s'ouvre, est si considérable qu'on doit supposer qu'elle commence avant l'épanouissement. — 2" Pendant l'existence de la fleur {U5 à 50 heures) il y a trois augmentations et deux diminutions, qui n'ont pas lieu tout à fait au même moment dans différentes fleurs. Le maxi- mum de la première augmentation, qui est quelquefois le plus élevé, se montre de 1 a 3 heures 1/2 après l'ouverture, ou entre 6 et 9 heures du soir; le 2" maximum se présente entre 10 et 11 heures du second jour ; le 3' maximum, qui est le plus faible, se produit le troisième jour, entre 8 heures du matin et midi. Les deux minima ont lieu, l'un de 3 à 7 heures, le matin du second jour, l'autre entre 3 et 6 heures, le matin du troisième jour. — 3° Les maxima et minima de la fleur paraissent être indépendants de ceux de la lumière et de la température tant de l'air que de l'eau. Cette indépendance est positive pour le premier maximum. — k" L'élévation de température se montre dans les anthères, dans les pétales et l'ovaire. — 5" La plus considérable a lieu dans les anthères ; elle atteint 3",76 — ^",6^ R au maximum au-dessus de la température de l'eau, et 8", 66 — 11", IR au- dessus de celle de l'air. — 6° Pour le pistil, l'excès-maximum n'est que de Oo^^__lo^2R au-dessus de la température de l'eau et de 3%0 — 5°,6 au-dessus AOO SOCIÉTÉ BOTAINIULIE DE FRANCE. de celle de l'aii'. — 7° Il est encore moindre dans les pétales, où il ne dé- passe pas 1°,2 R relativement à l'eau, 3°, 8 relativement à l'air. — 8° L'élé- vation de température considérée en elle-même varie dans différentes fleurs. — 9" La différence entre la température de la fleur et celle de l'air et de l'eau n'est pas non plus constante. — 10° La hauteur qu'atteint cette tem- pérature dépend de la clialeur de l'eau et de l'air. — 11" Le maximum de la chaleur florale qui a lieu dans les anthères au premier, ou au premier et au second accroissement, précède l'ouverture des anthères et la sortie du pollen. 12° Pendant les minima, la tempéiaturede la fleur descend toujours au-dessous de celle de l'eau, mais rarement au-dessous de celle de l'air, d'où il est vraisemblable que, même alors, la fleur doit avoir une élévation de température. Le mémoire se termine par un grand tableau dans lequel M. Caspary a réuni toutes les observations connues sur la chaleur des fleurs, et par une discussion de ces observations. Stipules nectarifères ; par M. C. Darwin. Gardener's Chronic. du 21 juillet 1855. M. C. Darwin a observé une production de nectar sur les stipules de la Vesce cultivée et de la Fève. Dans deux circonstances, il a vu des Abeilles par milliers visiter avec soin la petite glande noirâtre qui se trouve à la face inférieure des stipules du Vicia sativa. Par un jour chaud, chacune de ces glandes présente une petite goutte de nectar presque visible à l'œil nu, et quelquefois assez grosse pour qu'on puisse en apprécier la saveur sucrée. II a vu les abeilles et quelques autres insectes sucer ces gouttes de suc mielleux. Après un jour de pluie, ces insectes ne se portaient plus sur ces stipules ; mais, vers quatre heures après midi, le soleil ayant brillé aupa- ravant, une petite goutte de nectar s'est encore montrée, et les abeilles se sont aussitôt empressées d'accourir. Ueber die Befruclitung der Alseii {Sur la fécondation des Algues) , par M. Priugsheim. [Monatsbericht der Kocnigl. Preuss. Akad, der ]Vissens. zu Berlin; mars 1855, p. 133-165, 1 pi.) Ce mémoire, lu par INJ. Al. Braun a l'Académie des sciences de Berlin, le 5 mars dernier, au nom de l'auteur, a fait sensation en Allemagne à cause de l'importance de la découverte qu'il signale. Nous résumerons succincte- ment la partie principale des observations dont il renferme l'exposé. Le Vatœheria sessilis possède, outre la multiplication non sexuelle par les zoospores, une reproduction véritablement sexuelle au moyen de deux organes connus comme la petite corne {IJornchen)et la spore de ces Algues. Vaucher avait déjà soupçonné l'importance du premier de ces organes, qu'il REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 401 prenait pour une anthère, et il supposait que la poussière fécoudanle sort par ces petites cornes. Le développement de ces deux corps se fait de la manière suivante : l'un et l'autre se montrent d'abord comme des papilles émises par le tube celluleux à peu de distance l'une de l'autre; la papille qui doit former la petite corne est en avance sur l'autre. On les distingue dès l'origine, sans difficulté, à la différence de leurs dimensions. La pre- mière s'allonge bientôt en un rameau court, grêle, cylindrique, d'abord droit , mais ensuite recourbé une, deux ou même trois fois. La papille des- tinée à devenir le sporange se renfle peu à peu en une excroissance latérale plus large et plus courte que la première, d'abord régulière, ensuite pro- longée en bec du côté qui regarde la corne, de manière à ressembler à un ovule à demi recourbé. Jusqu'alors, la cavité de ces deux productions est parfaitement continue avec celle du tube qui les porte, et leur contenu est semblable à celui de ce dernier. Mais maintenant il se forme soudain, à la base du sporange , une cloison transversale qui en iait une cellule à part. En même temps, vers son bec, s'amasse une matière incolore, finement granuleuse, qui augmente en quantité et qui refoule en arrière et en bas le reste du contenu de cette cavité. Pendant ce temps, le contenu de l'extré- mité de la petite corne s'est décoloré par disparition de la chlorophylle, et il se montre bientôt comme un mucilage très linement granuleux; la partie de l'organe où s'est fait ce changement se sépare ensuite de la portion infé- rieure par une cloison transversale qui est ainsi à peu près médiane. Dès lors, on commence à voir, dans ce mucilage incolore, apparaître un grand nombre de petits bâtons dans lesquels on distingue déjà une certaine agita- tion. La pression exercée intérieurement sur le bec du sporange augmentant toujours, sa membrane cède bientôt à son extrémité et le contenu sort en partie par l'ouverture ainsi formée, montrant clairement qu'aucune mem- brane n'enveloppe cette portion expulsée qui se conforme en goutte et qui reste près de cet orifice sans s'organiser. Dès que cette explosion du spo- range a eu lieu, la petite corne s'ouvre aussi à son sommet et lépand au dehors son contenu composé d'innombrables corpuscules en forme de petits bâtons, la plupart isolés, beaucoup englobés encore dans le mucilage. Ceux qui sont isolés et libres se meuvent très rapidement dans tous les sens ; les seconds se dégagent à leur tour, après quoi ils se meu^ent de même. Vingt, trente, ou un plus grand nombre d'entre eux pénètrent dans l'orifice du sporange qu'ils remplissent presque ; mais la matière mucilagiueuse in- térieure les arrête. Pendant plus d une demi-heuie on les voit avancer et reculer successivement ; enlin, une ligne nette apparaissant subitement au- dessous de cet orifice indique la formation d'une membrane interne et obtu- ratrice qui ne les laisse plus que s'agiter, quelquefois pendant une heure, dans l'ouverture même qui termine le bec du sporange. M. Pringsheim a vu quelquefois avec beaucoup de netteté, sous cette membrane nouvellement ii02 SOCIÉTÉ BOTANlQUb; DE FRANCE. formée, un petit corps incolore, plus gros que les extérieurs, dont il n'existe jamais d'indice avant la fécondation, et qui ne peut provenir que d'un de ces petits bâtons qui a pénétré dans la masse fécondée. Les petits corps en bâtonnets sont les spermatozoïdes du Vaucheria qui ont de longueur 1/180 de ligne, qui portent deux cils inégaux, un à chaque extrémité, et leur entrée dans l'ouverture du sporange en détermine la fécondation. La membrane qui s'est produite à l'ouverture de ce sporange et autour de son contenu après sa fécondation, constitue la cellule embryonnaire qui !e rem- plit exactement et qui sera la vraie spore enveloppée de tous les côtés par le sporange. Verte à sa naissance, elle pâlit ensuite; elle se détache par l'effet de la destruction de son enveloppe, ensuite elle redevient verte après environ trois mois, après quoi elle ne tarde pas à germer. Nous ne pouvons, faute d'espace, analyser la suite du mémoire de M. Prinsgheim dans laquelle cet habile observateur s'occupe successivement de la fécondation chez les Fucacées, chez lesFloridées, chez le Sphacelaria tribidoides, VAchbja proliféra, les JEdogonium et Bulbochœte. Mais nous reproduirons les conclusions générales déduites par lui de l'ensemble de ses observations. 1° Les spermatozoïdes ne fécondent pas une cellule déjà formée ; la fécon- dation consiste en ce que un ou plusieurs de ces petits corps arrivent jusqu'au contenu d'une cellule encore non recouvert d'une membrane; cette matière, encore amorphe, ne s'entoure d'une membrane qu'après l'entrée des spermatozoïdes, et cette membrane enferme en même temps les spermatozoïdes qui sont entrés. Dès lors la véritable vésicule embryon- naire n'existe pas avant la fécondation ; elle ne se forme qu'après celle-ci. 2° Il existe cliez les Algues une reproduction sexuelle et, en outre, une reproduction gemmaireet non sexuelle. Uebei* die Fortpflanzuns you S^tuKrapteu anntttina {Sur la reproduction du Sphœroplea annulina), par M. Fcrd.Cohn. [Mo- nastbericht der Koenig. Preuss. Akad. der Wissensch. ^cah. de mai 1855, p. 335-351.) L'analyse que nous avons donnée du mémoire de M. Pringsheira sur la fécondation chez les Algues peut nous dispenser de résumer le mémoire de M. Cohn, malgré son importance réelle. En effet, cet habile observateur a constaté sur le Sphœroplea annulina une fécondation s'opérant de même que chez le Vaucheria sessilis par des spermatozoïdes qui pénètrent dans un sporange après son ouverture. Ses observations ont été faites à peu près en même temps que celles de M. Pringsheim et sans qu'il eïit alors connais- sance des faits constatés par ce dernier botaniste. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 403 JVote provisoire sur le sexe des Alg^ues; par M. H. Itzigsoho (Botan. Zeitung, n" 22, l^juin 1855, p. 392). D'après M. Itzigsohn, depuis que la belle observation faite par M. Prings- heim sur le Vaucheria a mis hors de doute la sexualité, et la fécondation des Conferves, le même fait a été constaté par d'autres observateurs sur d'autres Conferves. Ainsi M. Cohn, de Breslau, a suivi chez une autre de ces plantes très connue et intéressante toute la suite des phénomènes de la fécon- dation (spermatozoïdes; leur pénétration dans la spore encore imparfaite à travers un pore; maturation de la spore et sa division en sporules motiles secondaires). M. Itzigsohn a vu lui-même nettement chez plusieurs espèces d'Œdogonium la fécondation que M. Pringsheim avait très bien supposé avoir lieu, et, de son côté, M. Cohn lui écrit qu'il l'a vue également. Traité d'or^anogënie végétale comparée, par M. J. Payer. Liv. 1-8. Gr. in-8". Paris. Victor Masson. La 8» livraison de cet ouvrage vient de paraître. Elle contient le texte relatif aux Caryophyllées, Paronyohiées, Tétragoniées, Ficoides, Cactées, Crassulacées, Élatinées, Datiscées, Francoacées, Philadelphées, et les plan- ches 6Zi, 67, 73, 86, 100, 103, lO^j, 112. En ce moment une portion considérable de l'ouvrage de M. Payer est publiée. Elle comprend, en 380 pages, l'étude de 69 familles ou tribus, et l'explication détaillée des nombreuses planclîes qui leur sont consacrées. Aujourd'hui tout donnelieu d'espérerque le travail entier sera bientôt entre les mains des savants. Nous regrettons que la nature même de ce travail ne nous permette pas d'en mettre une analyse sous les yeux des lecteurs du Bulletin ; mais les écrits relatifs à l'organogénie florale consistant forcément en un grand nombre de détails minutieux, il n'est guère possible de les ana- lyser sans les reproduire a peu près textuellement. D'un autre côté, M. Payer paraît avoir réservé pour la fin de sa publication les résultats généraux qui découlent de ses nombreuses observations, et il serait au moins imprudent d'essayer de le précéder dans la marche logique qu'il s'est tracée. Tout ce que nous pouvons faire ici, c'est de donner par ordre alphabétique le relevé des familles et tribus dont l'organogénie florale a déjà été décrite dans le texte des huit livraisons publiées jusqu'à ce jour, en indiquant pour cha- cune la livraison qui renferme son histoire organogénique. Les nombres ajoutés au chiffre de la livraison indiqueront les planches. Il est presque inutile d'avertir que les familles dont le nom sera suivi d'un seul chiffre sont celles dont les figures n'ont pas encore été publiées. Une seconde liste indiquera les familles dont RI. Payer a publié les figures sans le texte; car, sans doute par suite des nécessites de la gravure, le texte et les planches ne se correspondent pas toujours dans l'ordre de publication. hOh SOCIÉTÉ BOTAMIQLE DE FRAÎSCE. Acerinées, 3-27; Amaïaiitacées, 7-67; AmpéliJees, ^-3i; Anacardiées, 2-19 et 20; Aurautiacées, 3-25; lialsamiuées, 2-17; Basellacées, 7; Ber- béridécs, 6; Cactées, 8; Cannabiiiées, 6-61; Capparidces, 5-li1, ^2, û3 ; Caryophyllées, 8-71, 73; Cédrélacées, 3; Célastrinées, ^-36, Chénopo- dées, 7-66; Cistinées, 1-3; Coriariées, 2-10; Crassulacées, 8-79; Cruci- fères, 5-^4; Datiscées, 8; Dilléniacées, 5-51; Diosmées, 3-21 et 2U; Dro- séracées, Zi-38 et 39; Élatinées, 8; Ficoïdes, 8; Francoacées, 8; Franké- niacées, 5-33; Fumariacées, 5-49 et 50; Géraniacées, 2-12 et 13; Hélictérées, 1; Hermaniiiées, 1-9; Hippocastanées, 3-28; Hippocratéacées, 4-35; Hypéricinées, 1-1 et 2 ; Lasiopétalées, 1-9; IJmnanthées, 2-10; Linées, 2-13; Malpigldacées, 4-23; Malvacées, 1-6, 7, 8; Méliacées, 3- 26 ; Mélianthées, 2-18; Ménispermées, 6; Morées, 6-61; Nitraiiées, 3-26; Nyctoginées, 6-62 ; Nympliéacées, 6-59; Oxalidées, 2-11; Papavéracées, 5-45, 46, 47, 48 ; Paronychiées, 8 ; Philadelphëes, 8 ; Phytolacées, 7-63; Pitfosporécs, 4-34; Polygalées, 3-31; Polygoiiées, 6-64, 65; Portulaoees, 7-68; Résédacées, 5-39, 40; Renonculacées, 6-54, 55, 56, 57, 58 ; Ruta- cées, 2-15; Sapiiidacées, 4-32 ; Staphyléacées, 4-36; Tamariscinées, 1-3; Tiliacées, 1-4 et 5; Tétragoniées, 8 ; ïréraandrées, 3-29, 30 ; Tropéolées, 2-16; Urticées, 6 60 ; Violariées, 4-37 ; Xanthoxylces, 3-24; Zygophyl- lées, 2-14, 23, 24. Familles et Iribus dont les ligures seules ont été publiées : Adoxées, pi. 86; Agrimonées et Alchémillées, pi. 101; Apocynces, pi. 116; Aspa- raginées, pi. 136; Borraginées, pi. 112; Cornées, pi. 86; Dryadées, pi. 100; Orchidées, pi. 142; Papilionacées, pi. 104; Pomacées, pi. 102; Ptéléacées, pi. 24; Rosées, pi. 100; Sambucées, pi. 86; Sanguisorbées, pl.103; Spiréacées, pi. 102. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Flora von l^ietlerltesseii uiid IVIuenileii [Flore de la Basse- Hesse et de Miienden, description de toutes les plantes qui s'y trouvent spontanées et cultivées en grand), par le docteur Louis Pfeiffer ; 2" vol., iu-18 de XIII et 252 pages. Cassel, 1855, chez Théod. Fischer. Ce second volume de l'ouvrage de M. Pfeiffer ne succède au premier, qui comprenait les Dicotylédons, qu'après nn intervalle de sept années. L'anteur, quoique en ayant à peu près terminé la rédaction depuis long- temps, n'a pu le livrer plus tôt à l'impression,.! cause de l'affaiblissement de sa vue amené par une étude à la loupe trop longtemps continuée des Gra- minées, des Mousses, etc. La partie qu'il vient de publier est consacrée aux Monocotylédons, aux Fougères, aux Mousses et aux Hépatiques, et elle com- prend depuis le genre 395 et l'espèce 985 jusqu'au genre 591 et à l'espèce 1641. Elle est écrite entièrement en allemand. Pour les Monocotylédons et 1/ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. /jOÔ les Acotylédons vasculaires, rauteur donne les caractères des genres, la diagnose des espèces, le nom des auteurs sans l'indication de leurs ouvrages et sans synonymie, ou seulement avec les synonymes les plus importants, enfin les localités. Pour les Mousses et les Hépatiques, il donne les carac- tères des genres et seulement les noms (avec une synonymie plus complète) sans diagnose, mais avec des détails sur l'habitat des espèces. A la suite d'une courte préface, M. Pfeiffer reproduit une note sur les Ormes de l'Allemagne, qu'il avait présentée en 18^i9 à la réunion des natu- ralistes à Cassel. Kur Flora der Biikovina [Additions à la Flore de la Bukovine), par M. Herbich [Oesterreichisches botanisciies Wochenblutt, n"' 23 et 2^, 7 et U juin 1855.) Le docteur F. Herbisch, médecin militaire, vient de publier la descrip- tion de 150 espèces nouvelles ou rares de la Bukovine. Voici les noms de ces espèces nouvelles décrites par lui : *' Botryanthus stereophylkis. Potentilla patens. Alyssum decumbens. Hesperis umbrosa. Erysimum pallescens. Orobus sul)alpinus. Vicia rigida. Cirsium sessilitlorum ; C. lampophyllum. Erigerou macropliyllus. Anthémis hemisphserica. Flora Baicalensi-Dahuriea, seu descriptio planturum in regio- nihus cis et transbaicalemihus atque in Dahuria sponte nascentium, auc- tore Nicolao ïurczaninow [Bull, de la Soc. impér. des natur. de Moscou, 185^, '1^ cah., pag. 343-Zi22). Cette partie de la Flore, déjà commencée, par M. Turczaninow, comprend les familles suivantes: Kmpétrées ; Euphorbiacées ; Urticacées; Cannabi- nées; Ulniacées; Salicinées; Bétulacées; Cupulifèrcs; Abiétinées; Cupres- sinées; Gnétacées. Voici le relevé des espèces nouvelles dont elle renferme la description : Solix microlepis (sect. Fragiles, Koch), 6'. chlorostuchya (sect. Amyg- dalinœ, Koch), S. fumosa, Turcz. pi. exsic. [S. p/n/lirifolia p majalis, Ledel),) (sect. Capreœ, Koch), S. bremjulis (sect. Frigidœ, Traulv.); Ephedra Dalmricu. Plaiitie novse liorti Bogorieiisis (Buiteiizorg) in iiisiila «lava; auctoribus J. -E. Teijsmann et S. Binnendijk [Nederlnndsc/i kruidk. Ardue f., 111, /i'cah.; 1855, pag. 391-Zil3). Voici le relevé des espèces dont la description compose ce mémoire : Zingibé racées : Kaempferia undulata; sans localité. Elettaria anthodioi- des ; (le Tapos. Donacodes villosa; mont Saiak. — Celtidces ; Spouia h06 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCK. stiychnifolia ; de Bantam. • — Apocijnacée!^ : Beauinontia multiflora; de Bantam. — Asclépiadées : Hoya Motoskei; du Japon. — Mémsperrnacées : Cocculus lucidiis ; de Bantam. — Anonacées : Uvaiia muitiflora; de Ban- tam. U. acuta ; des montagnes de Biiitenzorg. — Clusiacées : Calophyl- lum lanceolatum ; sur le mont Duizend. — Orchidées ; Pholidota membra- nacea ; sur les arbres des environs de Buitenzorg. Cœlogyne Croockewetii ; sur les arbres au montSalak. Bolbophyllum membranaceum ; sur les arbres au mont Salak. B. biflorum; même localité. Cirrhopetalum carinatum ; sur les arbres du montSalak. Dendrobium carnosum; même localité. D. niar- ginatum ; sans localité. D. ochroleucum ; sur les arbres au mont Salak. D. intermedium; même localité. D. Lobbii; Singapore ; envoyé par Th. Lobb. D. unguiculatum ; sur les arbres au mont Salak. Appendicula mem- braaacea; sur les troncs au montSalak. Arundina pulchella ; importé de Chine. Tricbotosia ciliata; sur les arbres au mont Salak. Tœnia fimbriata; terrestre, au mont Salak. Plocoglottis limbriata ; terrestre, au mont Salak. Trichoglottis cirrhifera; même localité. Vanda pusilla; sans localité. Clei- sostoma amabile; mont Salak. G. longifolia; avec le précédent. — More es : Ficus asperrima ; près de Buitenzorg. — Rubiacées : Pavetta subulata; de Buitenzorg. Gardénia Schœmannii ; de Bantam. G. curvata ; de Baufam. — Oléacées : Linociera rostrata; de Buifenzorg. — Apocynocées : Bauwolfia reflexa ; hab.? — Ebénacées : Diospyi-os aurea; de Bantam. D. la.xa: du mont Salak. — Anonacées : Uvariaconcava ; Sumatra. — Termtrœmiacées : Ternstrœmia gedebensis; mont Gedek. — Celtidées ; Sponia annulata; du mont Duizend. — Samydées : Casearia odorata; près de Buitenzorg. C. angustata; Buitenzorg. — Méliacées ; Agiaia inequale ; mont Duizend. — Sapindacées : Nepheiium altissimum; localité précédente. — Lytra- nees ; Lagerstrœmia ovalifolia; de Bantam. — Myrtacées : Syncarpia? Vertholenii ; d'Âmboine. Barringtonia Vriesei;de Bantam. — Amygda- lées ; Pygeum parviflorum; Buitenzorg. Cerasusjavanica : Buitenzorg. — Rafflésiacées : ^aïttesia Bochussenii ; forêts épaisses à Manellawaog. Recensio içeneris Crrainiiiearuin Xoyaia auctore Carolo Mueller [Botan. Zeit. du 20 avril 1855, n" 16, col 265-273). L'auteur dit que, malgré la publication récente du Synopsis des Gra- minées de M. Steudel, il reste encore considérablement à faire sur cette famille. Tl adresse de plus a cet ouvrage le reproche que lui semblent mériter également un grand nombre de monographies, c'est de n'avoir pas tenu suffisamment compte de la géographie botanique et de n'être pas basé sur de bonnes analyses faites avec le secours du microscope. Afin de montrer l'importance de ces lacunes et en même temps l'absolue nécessité d'une base géographique et analytique pour l'histoire des Graminées, il a hEVUE BIBLIOGRAI'HIQIE. Â07 choisi (l'abord l'un des genres les plus petits et les plus tranchés de la famille, le genre Zoysia, Willd,, pour en faire la monooraphie. L'étude des Graminées a été dep\iis longtemps, dit-il, son étude favorite, et il a, pour s'en occuper avec fruit, beaucoup d'avantage comme possesseur du riche herbier de Sprengel, « le plus célèbre des agrostographes, » qui ren- ferme un grand nombre d'échantillons types, et auquel il a lui-même beaucoup ajouté. M. Steudel décrit trois espèces de Zoysia : Z-piingens, Willd.; Z. tenui- folia^ Willd.; et Z. japonica, Steud. I, 'examen auquel se livre M. Cb. Mueller le conduit à eu admettre cinq, dont voici l'indication : 1° Zoysia pungens, Willd., Indes orientales; 2" Z. aristata, G. Muel., n. sp. {Z.pun- gens, Auct.), Java; 3° Z. Broumii, G. Muel., n. sp. [Z. pungens, R. Br., Prod.), Nouv.-Hollan., à Port-Jackson; k° Z. Griffithiana, G. Muel., n. sp., Ind. orient., a Serampore (Griffith) ; .5° Z. sedoides, G. Muel., n. sp. {Z. pungens, R. Br. , in Hb. Sprengel), Nouv.-Holl., à Port-Jackson. Traité g^éiiéral «les conifères, ou Description de toutes les espèces et variétés aujourd'hui connues, avec leur synonymie, l'indication des procédés de culture et de multiplication qu'il convient de leur appliquer, par M. Elie-Abel Garrière. 1 vol. in-8" de XV et 656 pages. Paris, 1855, chez l'auteur, rue de Buffon , 53, et dans les principales librairies agricoles. Ge livre est le fruit d'études poursuivies pendant plusieursannées. Ghargé de la direction des pépinières du Jardin des plantes de Paris, M. Carrière vit, peut-on dire, depuis longtemps au milieu des Conifères. Il a pu, en raison de cette position spéciale, acquérir une connaissance approfondie de ces végétaux dont l'utilité égale la beauté, mais dont l'histoire complète était à faire, et sur lesquels il n'existait encore dans notre langue aucun travail tant soit peu con)plet. Voulant réunir dans son livre les descriptions de toutes les espèces et va- riétés de Conifères aujourd'hui connues, M. Carrière a pris pour base le Synopsis d'KiulIicher, le plus complet des travaux qui aient été publiés sur ce grand groupe naturel. Il en a même adopté la forme typographique. Seulement d'un Synopsis, dans lequel la partie que le savant auteur avait traitée avec le pins de soin et de développements était la synonymie, dans lequel d'ailleurs il manquait un assez grand nombre d'espèces aujourd'hui connues, il a fait un vrai travail monographique où chaque espèce est ca- ractérisée non-seulement par une diagnose, mais encore par une description et dans lequel ont trouvé place plusieurs espèces soit négligées par p]ndli- cher, soit décrites depuis la publication de son livre. M. Carrière ne s'est donc pas contenté de traduire le Synopsis d'Endlicher; il l'a complété et l'a hOS SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. modifié à certains égards. Une des modifications opérées par lui, sur laquelle nous n'avons pas à exprimer ici une opinion, consiste dans la circonscrip- tion des genres. Endiiclier les entendait dans le sens large de l.inné, de Lam- bert, etc.; M. Carrière les admet avec les divisions de Link, de Don, de London, etc. Ainsi, dans Endiiclier, le genre Piw/s Lin. présentait plusieurs sections sous le nom de l'suga, Abies, Picea, Larix, Cedrus, Cmibra, Stro- btfs, Pseudo-Strobus, Tœda, Pinastei\ Pinea. Dans le Traite (jénéral, les cinq premières de ces sections sont admises comme genres distincts, con- formément aux idées de Link, pour quatre d'entre elles, tandis que les six autres restent comme de simples sections du genre Pinus. Il ne sera pas sans intérêt de présenter ici le relevé général des ordres, sous-ordres, genres et espèces admis dans le Traité général des Conifères, de M. Canière. Ce relevé sera en même temps celui de ce grand groupe lui-même, dans l'état actuel de nos connaissances. Ordre L CUPBESSIINÉES. § 1. Junipérinées : Juniperus, L. =47 esp. — §2. Microcacrydées : Microcachrys, Hook. fil.=^l esp. — § 3. Actinos- trobées : Widdringtonia, Endl. -^^ 5 esp.; Frenela, ]Mirb. = 17 esp.; Acti- nostrobus, Miq.:=:^l esp.; Callitris, Vent. =^ 1 esp.; Libocedrus, Endl.= 3 esp. § 4. T/miopsidées : Biota, Don = 3 esp.; Thuia, Lin, = 5 esp.; Fitz-Roya, Hook. fil. =1 esp.; Tbuiopsis, Sieb. et Zucc.=2 esp. — §5. Cu- pressinées vraies : Chamœcyparis, Spach. := 8 esp.; Cnpressus, Tourn. = 16 esp. — §6. Taxodinées : Taxodium, Ricli.=:4 esp.; Glyptostrobus, Endl. = 2 esp.; Cryptomeria, Don = 1 esp. Sous-ordre Seqloiées. — § 1. Séquoiées vraies: Artbrotaxis, Don ^= 3 esp.; Séquoia, Endl.=;2 esp.; Cunningliamia, R. Br. = l esp. — § 2. Scia- dopifées: Sciadopitys, Sieb. etZucc. :z:l esp. Ordre II. ABIÉTIINÉliS. Section A. Tsuga, Carrière = 4 esp.; Abies, Link = 29 esp.; Picea, Link = 15 esp.; Larix, Link = 8 esp.; Cedrus, Link = 3 esp. — Sect. B. Pinus, Lin. = 97 esp. Sous-oidre Aralcai\iées : Araucaria, Juss.^^ 6esp. ; Dammara Rumph. = h esp. Ordie in. PODOCARPÉES : Podocarpus, L'Hérit.=-/i7 esp.; Saxc-Go- tlia?a, Lindl. ^= 1 esp.; Dacrydium, Soland. = 6 esp. Ordre^lV. TAXINÉES : Phyllocladus, L. C. Rich.= 5 esp.; Salisburia, Smith = l esp.; Cepbalotaxus, Sieb. et Zucc. = iesp.;Torreya, Arnolt= 3 esp.; Taxus, Tourn. ^= 6 esp. Ordre V. GNÉTACÉES : Gnetum, Lin. = 12 esp,; Ephedm, Tourn. r= 22 esp. Ce tableau montre que le grand groupe des Conifères comprend aujour- d'bui, d'après le livre de M. Carrière, 5 ordres, 38 genres et 397 espèces. L'bistoire botanique de ces nombreux végétaux forme la première partie de l'ouvrage qui s'étend jusqu'à la page 563, UEVUE BIBLIOGRAl'HIQUK. /lOO La deuxième partie, qui seteud de la page 567 à la page 6*>2, est inti- tulée : Culture et nmlliplication des Conifères. La longue expérience de l'auteur donne à cette partie de son livre un intérêt particulier ; mais, outre qu'elle n'est nullement susceptible d'analyse, elle sort entièrement du domaine de la botanique pour entrer dans ceux de la sylviculture et de l'horticulture. Aussi nous contenterons-nous d'en indiquer la division. Les instructions qu'elle renferme sont divisées en quatre chapitres dont voici les titres: Chap. I: Des divers modes de multiplication des Conifères. — Chap. n : Coup d'œil général sur les genres, au point de vue de la multi- plication. — Chap. 111 : Observations et procédés divers. — Chap. IV : Im- portance du choix des porte-graines. Epoque à laquelle il convient de récolter les graines. Préparations diverses qu'il faut leur faire subir. Durée approximative du temps pendant lequel elles conservent leur l'acuité ger- minative. Conservation des graines. Temps nécessaire à leur germi- nation. Une table synonymique des espèces et des variétés, faite avec un soin particulier, et dans laquelle des caractères typographiques différents font ressortir et distinguer instantanément les ordres, les sous-ordres, les genres, les espèces, les variétés et les synonymes, enfin une table des opérations re- latives à la culture des Conifères, terminent cet ouvrage dans lequel toutes les parties témoignent du soin consciencieux apporté par l'auteur à sa ré- daction. Keitra^K ziii* IVatui* tiiiii literaer Ciesciticlite dei* Aje^nveeii [Note sur rhistoire naturelle et littéraire des Agavées) , par M. de Mar- tius. [Gelehrtc Anzeigen., Munich, 1855, n" liU-5\; tirage à part en hroch. in-^° de 26 pages.) Ce mémoire de M. de Martius a de l'intérêt surtout au point de vue his- torique. L'espèce sur laquelle le savant botaniste de Munich a dii'igé spécia- lement ses recherches est V Agave nmericana^ L., le Maguei/ des Américains, qui a été importée la preraièie en Europe, où elle est bientôt devenue com- înune, et qui d'ailleurs est d'une utilité majeure dans les pays d'où elle est originaire. Seulement il fait observer qu'il est très diflicile de reconnaître dans les écrits anciens ce qui se rapporte à cette espèce et ce qui est relatif à ses congénères. La première mention (jui parait se rapportera cette plante se trouve dans Petrus Martyr, dont le livre est daté de 1516. Oviedo ne parle pas du Maguey dans la première édition de sa Coronica ou Historia gênerai de las fndias (1516), mais bien dans ime note manuscrite qui a été imprimée dans l'édition récente de son ouvrage. Seulement le Maguey dont il parle n'est pas y Agave amcrirana, mais peut-être V Agave vivipura. Il parait prouvé T. II. 28 hiO SOCIÉTÉ BOTANigLli DE KlîAKCi:. par ces anciens écrits que V Agave americann était encore inconnu dans les Antilles au commencement du xvi'' siècle. C'est ce que confirme aussi l'ouvrage de Lopez de Gomara (1552-53), dans lequel cette plante est men- tionnée sous le nom américain de Metl, et dans lequel se trouve dt\jà rap- porte le procédé pour en obtenir la sève qui, fermentée, constitue \epulque, boisson favorite des Mexicains. Après l'introduction de l'Agave en Kurope, le premier botaniste qui en ait eu connaissance est Cortusus ; mais le pre- mier qui l'a décrit et tiguré (1576) est Clusius, qui lui a donné le nom d'Aloe, sous lequel il est encore connu vulgairement. — La première floraison de ce végétal en Europe eut lieu à Pise eu 1583, d'après Gésalpin, dans le jardin de l'évèque Tornaboui. Dès 1586, Camerarius indiquait l'espèce comme assez répandue dans les jardins. En 1670, le docteur Sachs de Lewenheim publia la liste de dix-huit floraisons qui avaient eu lieu en Europe depuis 1586. Après avoir complété son exposé historique, M. de Martius décrit en détail l'opération par laquelle on obtient au Mexique la sève de l'Agave [Agua-miel] pour en obtenir, an moyen de la fermentation, \e pulgue. Il indique l'extrême abondance de cet écoulement qui peut s'élever jusqu'à 1100 litres pour un seul pied. Il signale la forte sécrétion de nectar qui a lieu dans cette espèce et dans ses congénères. Il présente des considérations détaillées sur la forte production de matière sucrée et d'autres substances qui distinguent ces plantes, ainsi que plusieurs autres Monocotylédons, sur la rapidité extrême avec laquelle se développe la hampe des Agave et sur la hauteur considérable qu'elle acquiert, sur le nombre immense de fleurs qu'une seule hampe peut porter et qu'on a vu s'élever; a lZi,26/i d'où il calcule que celle sur laquelle on a observe ce dernier nombre avait déve- loppé 242,589 feuilles, soit bractées, soit folioles du périanthe. Le savant auteur expose la distribution géographique des Agavées, en grande majorité américaines, et dont le centre se trouve sur le continent, entre le tropique du Cancer et le 15* degré de latitude W., pays d'où l'on connaît au moins (|uarante espèces de ce groupe. L'Agave auiericana en par- ticulier habite au Mexique une zone de 7000 a 9000 pieds d'altitude, où la température moyenne amiuelle est d'environ 16 degrés centigrades. Il est cultivé très en grand pour la fabrication du pulque et pour ses fibres tex- tiles. Le mémoire se termine par le tableau détaillé de la distribution actuelle de cette plante en Europe. lïie Bestiiitnt«in;g; tiei* ïâartenptilaaaxen, etc. [Détermination des plantes des jardins par voie systématique, guide pour trouver faci- lement et sûrement les caractères distinctifs des principaux végétaux cultivés dans les Jardins, les serres et les parcs, avec indication de l'au- teur, de la durée, de la culture comprise dans la table alphabétique, ou- HEVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Ûll vrage destiné aux botanistes, aux jardiniers et aux amateurs d'iiorticul- ture), par M. Ernst Berj^er, 1 gr. in-8" de X et 682 pag. Hrlangen, 1855, cliez .-J. Palm et Ernst-Knke. Le titre développé de cet ouvrage dit assez quel en est l'objet, L'auteur, qui est mort pendant l'impression de son livre, s'était proposé de faciliter la détermination des espèces cultivées dans les jardins de l'Allemagne, et, en outre, de réunir des indications suffisantes pour l'élude de ces espèces dont les descriptions sont disséminées dans une multitude d'ouvi-agcs de luxe et de journaux, que leur rareté ou leur prix élevé met, pour la plupart, hors de la portée des personnes qui auraient le plus d'intérêt à les consulter. Le moyen adopté par lui pour arriver au résultat qu'il se proposait a été de rédiger une méthode analytique, dont les divisions et subdivisions com- prennent, à la suite du caractère particulier qui sert à déterminer la dicho- tomie, la caractéristique développée des genres et la diagnose des espèces. Seulement il a suivi deux méthodes différentes, selon qu'il s'agit de la dé- termination des gesnes ou de celle des espèces. Pour les genres, il a tracé sa méthode analytique d'après le système de Linné, tandis que, pour les espèces, il a adopté la méthode naturelle. Il résulte de ces deux marches différentes que les familles ne figurent nullement dans la portion du livre consacrée à la détermination des genres ; qu'elles sont simplement indiquées par leur nom dans celle qui a pour but de faciliter la déterminatior. des es- pèces, et que leurs caractères sont ainsi complètement omis, ainsi que ceux des tribus. — La partie relative aux Fougères a été rédigée par le professeur docteur Schniziein. — Une table alphabétique bien faite termine l'ouvrage et comprend, outre le nom de chaque plante et celui de l'auteur qui l'a nommée, le signe de la durée, l'indication de la patrie, et une lettre qui in- dique si l'espèce est de pleine terre, d'orangerie ou de serre. M. Berger a dû faire un choix parmi les espèces en très giand nombre r|ui figurent aujourd'hui dans les jardins. Il a limité son travail à celles qu'on rencontre ordinairement dans le^ jardins, les parcs et les serres, et il y a ajouté les plus rem;u(juables ou les plus célèbres d'entre les espèces rares. Son livre comprend néanmoins 1182 genres et UIM espèces, parmi lesquelles se trouvent 236 Fougères et l.ycopodiacées. I\>Me BiS«*SieiB*'aB aaas; tient bajeu'iscBafBi ^NcBïirft-e {Nouveaux Lichens des montagnes de la Bavière) , i)ar M. A. V. Krempelhûber, de Munich. {Flora du 7 février 1855, p. 65-76.) Voici les noms des espèces nommées et déciites par l'auteur: 1. Kndo- carpon (Isecialeum. 2. Polyhlastia (Massai.) Sendtneri. 3. Verrucaiia per- sonata. U. V. Waltheri. 5. Acroeordia (Massid.) galhana. 6. Lecideadistans. 7. Biatorina (.Massai.) Arnohli. 8. Graphis Massalongi. A12 SOriKTK BOTANIQUF T>E IP.WCE. BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE. Oéoj^raiiliie hotsiniqiie rnisoiinée, oqi Exposition deM fails |>i*iii4-i|>a«ix et dc:s loi>« coiaeernaiit la «flistrâhiition géograiiBiicgiie «les pBaittei^ «Se l'é|iofg«ie actuelle , par M. Alph. De Candolle. Paris, 1855, in-8 de XXXH et i:>66 i)a2es,avec deux cartes. Victor Masson (tome II, p. 607-1366). Le chapitre VIII est lelatif aux changements qui s'opèrent dans l'habi- tation des espèces. Sa première section est consacrée aux iiafiordisationx. M. De Candolle distingue avec raison différents degrés de naturalisation. Une espèce est naturalisée lorsque, n'existant pas d'ahoid dans un pays, elle s'y trouve ensuite avec tous les caractères des plantes sponianées indi- gènes. Elle est seulementyjassa^ère ou adventive, si elle ne peut se conserver pendant quelque temps que grâce à des importations renouvelées, ou par la succession fortuite de plusieurs années favorables. Si, une fois plantée dans un lieu, elle ne s'y propage que par des racines, elle appartient à une catégorie intermédiaire aux deux premières : ce sont alors les individus qui sont naturalisés plutôt que l'espèce. Enfin les plantes des stations artifi- cielles, comme les champs, lesjai'dins, les murs, les décombres, etc., sont généralement adtioées sans la volonté de l'homme et non réellement natu- ralisées. Quant aux acclimatations, elles sont, comme l'a dit Dupetit- Tbouars, une douce chimère de la culture. Les naturalisations peuvent se faire // petite et à grande distance, et par divers moyens de trans- port que l'auteur examine en détail. 11 est à remarquer, dit-il, que les causes naturelles de transport sont plus nombreuses dans le sens du nord au midi qi.e du midi au nord, et qu'elles sont rares dans le sens de la latitude, qui est pourtant celui de l'extension ordinaire des es- pèces. L'influence de l'homme, de ses cultures, etc., est très puissante, et elle agit soit en modifiant l'état des terrains, soit en répandant une multitude de graines avec celles des espèces cultivées, soit en introdui- sant dans les jardins un grand nombre d'espèces qui peuvent ensuite se pro- pager ;\u dehors. Après aNoir examiné les preuves et les indices histori- ques, linguistiques et botaniques de naturalisation, M. De Candolle entre dans l'examen détaillé des faits. 11 porte d'abord son attention sur les natu- ralisations opérées à petite distance, et i! recherche les exemples de celles qui ont eu lieu soit en dedans, soit en dehois des limites de l'espèce. Celles qui ont eu lieu au delà d'un bras de mer sont déterminées avec beaucoup de soin dans une étude détaillée de la flore actuelle de l'Angleterre. Le ré- sultat de cet examen est que le nombre total des espèces complètement na- turalisées hors des culture.'^, dans la Grande-Bretagne, n'est que de 83, sur UEVLi: HIBLIOGKAFHIUUË. ^13 le.'Kjuelleti 10 sont vfuuei de l'Amérique du Nord, et 73 d'Kurope, ou, par celle-ci, d'Afrique ou d'Asie ; 23 de ces dernières manquent dans les par- ties du continent voisines de l'Angleterre, et ne peuvent avoir été transpor- tées que par l'homme. Sur ce nombre, il n'y a qu'une légumineuse {Ononis recl imita). L'auteur s'en étonne, parce que les graines de cette famille se conservent bien, même, dit-il, dans l'eau de mer. Nous ferons observer que les expériences récentes de M. Ch. Darwin ont prouvé, au contraire, que les graines de cette famille sont des plus sensibles à l'action de l'eau salée. Une lettre de M. Gussone indique, pour la Sicile, des faits analogues à ceux qu'offre la Grande-Bretagne, et elle achève de montrer que les transports de plantes au travers d'un bras de mer, quelque petit qu'il soit, par des causes naturelles, sont infiniment rares. Pour les naturalisations à grandes distances., M. De Candolle en étudie des exemples bien constatés : 1° en lùnope, 2° aux Etats-Lnis, 3" dans les régions intertropicalcs ou voisines des tropiques. Il présente ensuite le tableau développé des espèces naturali- sées en Europe, depuis la découverte de l'Amérique. Cette étude approfondie »ui donne, pour l'Europe, %h espèces, dont Z|9 venues du nouveau monde (37 des États-Unis), 10 de l'ancien, 2 del'AmériqueduNordetdelaSibérieà la fois, enfin 3 d'origine incertaine. Ces naturalisations sont toutes dues à une infiuence connue ou très probable, directe ou indirecte de l'homme. Une étude semblable sur les espèces naturalisées dans le Canada et dans les États-Unis, entre le Mississipi et l'Allantique, montre dansées pays 18^ naturalisations sur lesquelles 19 mal établies. Sur ce nombre, 172 espèces sont venues d'Europe, et 12 seulement d'autres pays. Toutes ont été transportées par l'homme, volontairement ou involontairement. Quant aux espèces intertro- picales, qui ont été transportées d'un continent a l'autre, M. De Candolle recherche les causes de transport qui ont pu en amener la naturalisation, et il présente ensuite le tableau circonstancié : 1° des espèces passées pro- bablement d un monde a l'autre, et communes aujourd'hui a l'Asie, l'Afrique et l'Amérique; 2° de celles qui ont subi probablement des transports ana- logues, mais (jui manquent en Asie ou en Austialie; 3" de celles actuelle- ment communes a l'Américjue et à l'Asie ou aux lies du grand Océan, pro- bablement par suite de transports. Il présente les résultats de ces études dans une liste, dans laquelle il distingue les différentes categoi'ies d'espèces d'après leur origine et d'après la partie du monde où elles se sont natura- lisées. Il arrive enfin a conclure que l'ancien monde a reçu plus d'espèces du nouveau que celui-ci du premier; que le chiffre des espèces naturalisées de part et d'autre est insignifiant, eu égard à la richesse des flores de ces contrées; que le transport de ces plantes, dû à peu près entièrement à l'homme, a été de sa part plutôt involontaire que volontaire; que, dans leur nou\elle patrie, elles se sont propagées sur une étendue consider.ible. Par opposition aux faits précédents, un article relatif aux naturalisations man- AlA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quées montre qu'eu Kurope les essais de naturalisation échouent très sou- vent, mais qu'il n'en est probablement pas de même dans les pays nouvel- lement colonisés. La deuxième section du chapitre VIII est relative au retrait des limites d'espèces. Diverses espèces deviennent rares, et paifois la destruction de leurs stations amène forcément le retrait de leurs limites. Mais M. De Can- dolle dit que cet effet doit être assez lent et moins fréquent qu'on ne le pense. Il n'a pu, du reste, faire le relevé des disparitions d'espèces, les documents précis manquant à ce sujet. Le chapitre IX est relatif à V origine géographique des espèces cultivées. Sa première partie n'occupe pas moins de 182 pages, et elle formerait seule un ouvrage important. Faute d'espace, nous nous contenterons d'en repro- duire, en les réduisant aux espèces de nos cultures, les tableaux qui la ter- minent et qui en sont le résumé. I. Espèces cultivées connues à l'état sauvage. — a. Retrouvées sau- vages, bien spontanées. — Solanum tuberosum, L. Brassica campestris, L. (et B. Râpa); B. Napus, L. Raphanus sativus, L. Daucus Carota, L. Pas- tinaca sativa, L. Campanula Bapunculus, L. Allium sativnm, L. Rubia tiuctorum, L. Cannabis sativa, L. Medicago sativa, L. Onobrychis sativa, L. Trifolium pratense, L. Brassica oleracea, L. Cichorium Entybus, L. Cich. Endivia, !.. Rumex Patientia, L. R. acetosus, L. Allium Cepa, L. Morus alba, L. M. nigra, L. Humulus Lupulus, L. Crocus sativus, E. Vitis vini- fera, L. Fragaria Vesca, E. Rubus ida;us, l>. Prunus avium, L. P. Cera- sus, I . P. domestica, L. P. insilitia, L. P. armeniaca, L. Amygdalus communis, L. Pyrus communis, L. P. Malus, E. Cydonia vulgaris, L. Punica Granatum, i,. Cucumis Melo,L. Ribes rubrum,L. Oleaeurop0ea,L. Triticum vulgare, L T. Spella, L. Hordeum distichon, L. Oryza sa- tiva, L. Polygonum tataricum, L. I.upinus albus, L. Pisum arvense, L. P. sativum, L. Lathyrus sativus, L. Lath. Cicera, l>. Vicia sativa, L Ca- melina sativa, Crantz. Juglans regia, L. b. Retrouvées dans un état qui paraît sauvage, sans véritable certitude, existant sous la forme de plantes cultivées. — Linum usitatissimum, L. Spinacia oleracea, L. Persica vulgaris, Mill. Avena sativa, L. Triticum monococcum, !.. Secale céréale, L. Polygonum Fagopyrum, L. P. emargi- natum, Roth. Faba vulgaris, Moench. Ervum Lens, L. Cicer arietinum, L. Papaver somniferum, L. c. Retrouvées sauvages, mais avec quelques doutes sur l'identité. — Beta vulgaris, Moq. I.actuca Scariola sativa. Allium Porrum, L. (sous forme d'A. ampeloprasum). Ribes Grossularia, L. (sous forme de R. uva cri.spa). d. Retrouvées peut-être à l'état sauvage, mais douteuses à cet égard, et aussi quant « l'identité spécifique. — Ficus Carica, f>. et sp. afflues. Hor- deum vulgare, L. Zea Mays, L. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. /]15 e. Inconnues encore à l'état sauvage. — Batatas edulis, Choisy. Hclian- thus tuberosus, L Nicotiana Tabac iim , L. N. rustica , L. Cucurbita aiaxiina, Duch. Cucumis Citrullus, L. C. sativus, L. Solanum esculentum, Dun. Lycopersicum esculentum , MilL Triticiim turgidum, L. Hoideuin hej;astichon, L. Avenu orienfalis, Schreb. Phaseokts vulgaris, !.. Arachis hypogaea, !.. f. Inconnues à l'état sauvage^ mais étant peut-être des variétés ou des races obtenues dans les cidtures. — Persica levis, Mill. Allium ascaloni- cum, L. Cucurbita Melopepo. Avenanuda, !.. g. Inconnues à l'état sauvage, mais mal définies comme espèces. — Cucur- bita Pepo, Duch. Milium, Sorgliuin, Phaseolus, Doiicbos, Capsicum (di- verses espèces). Sur les 157 espèces désignées dans les tableaux de M. De Candolle, 33 sont originaires du nouveau monde, \2k ont leur origine dans l'ancieQ monde, où elles se distribuent de la manière suivante: 36 d'ilurope, 33 de l'Asie septentrionale et occidentale, UO de l'Asie méridionale et de l'Ar- cbipel asiatique, U de l'Afrique. Les autres laissent des doutes quant à leur origine, ou même quant a leur entité spécifique, ou enfin elles appartiennent à la fois à deux des régions indiquées. Le chapitre X est relatif aux espèces disjointes, ou dont les individus sont divisés entre des pays séparés, saris avoir été transportés de l'un à l'autre. De nombreux exemples conduisent M. De Candolle à reconnaître généralement, pour ces disjonctions d'espèces, des causes géologiques ou antérieures à celles qui agissent actuellement. Du reste, il montre aussi que les exemples de disjonctions bien positives sont en nombre très peu consi- dérable. Le chapitre XI a pour sujet l'état antérieur et l'origine probable des es- pèces spontanées actuelles. L'auteur, adoptant les idées d'Kdouard Forbes, et les étendant à l'ensemble de la terre, monti-e d'abord que l'état actuel des espèces et du globe lui-même n'explique pas un certain nombre de faits de géographie botani(iue. Il expose les faits qui font entrevoir la possibilité et même la probabilité d'une existence foi't ancieniie de nos végétaux ac- tuels. Il recherche ensuite les changements qui ont pu s'opérer dans les es- pèces elles-mêmes, et, comme base nécessaire de cette recherche, il pose la notion même de l'espèce. La déluiition détaillée qu'il propose diffèie peu de celle que renlerme la Théorie élémentaire ('i*" édit., p. 193), et le caractère sur lequel elle s'appuie principalement est la ressemblance placée au-dessus des caractères de succession. Il examine ensuite les changements que les plantes subissent à l'époqucactuelle, et ((ui donnent les variations, les mons- truosités, les variétés et les races. Comme résultatdernier de cet examen, il admet la possibilité de formes nouvelles, héréditaires, qui dériveraient des formes spécifiques actuelles, ou qui auraient dérivé depuis quelques mil- ^16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE UE FRANCE. liers d'années de certaines espèces; mais il établit que ces moditications se produisent très difficilement pour la majorité des espèces, surtout hors de l'influence de l'homme, et que leur propagation est très peu probable dans le cours naturel des choses. Toutes les questions relatives aux espèces, à leurs changements pendant le cours des siècles, à leur première répartition sur le globe, etc., sont traitées avec un soin particulier. Mais il nous semble impossible de résumer en quelques lignes les conséquences qui découlent de cette partie intéressante de l'ouvrage. Le chapitre XII traite, en peu de pages, de la situation géographique des genres, des limites et de la forme de leurs habitations. Le chapitre XIII, aussi peu étendu, est relatif à la distribution des plantes d'un genre dans son habitation. Le chapitre XIV s'occupe de l'aire ou surface de l'habita- tion des genres. Le chapitre XV est très court ; il a pour titre : Origine et durée des genres; changements ([ui s'opèrent dans leurs habitations à l'époque actuelle. Enfin les quatre chapitres qui terminent le second livre traitent de la situation géographique des familles, de leur aire, de la distri- bution des plantes qui les composent dans l'intérieur de leur habitation, des changements qui s'opèrent dans l'habitation des familles. Le livre III (p. 1163-1338) est intitulé : Géographie botanique^ ou con- sidérations sur les diverses contrées de la terre, au point de vue de la vé- gétation qui les recouvre. Ce livre est rempli de détails d'un grand intérêt. Chapitre XX: Des caractères de végétation, considérés relativement aux classes, aux familles, aux genres et aux espèces, ainsi qu'au point de vue de leur valeur relative. Chapitre XXI : Comparaison de divers pays au point de vue de la proportion des espèces dicotylédones et monocotylédones. Cette comparaison prouve que l'humidité augmente la proportion des Monocotylédones et diminue celle des Dicotylédones. Chapitre XXII : Com- paraison de diverses terres au point de vue des familles les plus nombreuses en espèces. Chapitre XXIIl : Comparaison de différents pays sous le rap- port des familles caractéristiques. Chapitre XXIV : De la variété des formes végétales dans divers pays et dans le monde entier. Nous trouvons ici : lo un tableau du nombre connu et du nombre probable des espèces dans divers pays; 2° la preuve que le nombre des espèces, à surface égale, aug- mente des pôles à l'équateur; 3° l'indication de la richesse en espèces du nouveau monde comparativement à l'ancien ; /i" celle de l'infériorité numé- rique des espèces dans les iles éloignées des terres; 5° l'évaluation hypothé- tique du nombre des espèces phanérogames existantes; ce nombre serait voisin de 250,000, même en conservant à l'espèce la valeur qui lui a été donnée par Linné; 6» celle du nombre des gemes dans chaque pays et du rapport de ce nombre à celui des espèces ; 7" enfin celle du nombre des fa- milles comparé a celui dès genres et des espèces. Le chapitre XXV a pour objet la division des surfaces terrestres en régions naturelles. M. De Can- HEVUE HIBLlueUAI'HKJlE. /il7 dolle qui, dans des ouvi âges antérieurs, avait proposé une division du globe en régions botaniques, non-seulement renonce aujourd'hui à cette division, mais encore, après avoir examiné celles toutes différentes que nous devons à A. P. De Candolle, à Schouw, à MM. Grisebach, Lindiey, etc., il déclare que toutes sont des systèmes artificiels en grande partie, qu'elles ont nui à la science, dont l'état actuel est loin de permettre une classification bota- nique des pays conforme aux principes de toute méthode naturelle. Le cha- pitre XXVI et dernier est un aperçu des végétations de divers pays au point de vue de l'origine possible de leurs espèces, de leurs genres et de leurs familles. Quant au livre IV, il résume, en deux pages, les conclusions les plus géntia I ( : déduites de l'ouvrage entier, relatives surtout à la distinction des faits de géographie botanique qu'expliquent des causes antérieures à l'état présent du globe, et de ceux dont peuvent rendre compte les circonstances actuelles. .\ l'exemple de son illustre père, M. De Candolle ajoute a son livre un appendice qui a pour objet d'indiquer les recherches par les(iuelles les phy- siciens et les météorologistes, les géographes, les géologues, les botanistes physiologistes, les botanistes descripteurs, les voyageurs botanistes, les fo- restiers, les philologues, pourraient contribuer aux progrès de la science a laquelle il vient d'élever lui-même un remarquable monument. BOTANIQUE APPLIQUEE. ]VIu8«uiii off «'i'<»Bioniie docteur Jos. Dalton Hooker vient de recevoir du gouvernement anglais (ajuste récompense de ses grands et importants travaux. Il a été attaché au jardin de Kew en qualité d'aide de son père, sir William Hooker, dans la direction de ce grand établissement, aux appointements de /tOO livres sterling par an (10,000 francs). En annonçant dernièrement cette nouvelle, le Gardener's Chronicle faisait remarquer que iM. Dalton Hooker est le troisième savant en faveur duquel le gouvernement anglais a montre, depuis peu de mois, avec quelle sollicitude éclairée il protège la science et les hommes qui y consacrent leur existence. — M. le docteur Regel, directeiir du jardin botanique de Zurich, vient d'être appek' à Saint-Pétersbourg, pour diriger le jardin l)otani(|tie de cette capitale. Le gouvernement de l'empereurde Ru.ssie lui a fait des conditions A22 SOCIÉTÉ BUTAiNlUUE DE FUANCE. extrêmement avantageuses pour le déterminer a se chargei' de ces inipor- tautes fonctions. Il était fort à craindie que ce changement de position ne mît fui, ou tout au moins ne nuisit à la publication du Gartenflom , journal d'horticulture que M. Regel dirigeait avec autant d'exactitude que de talent; mais heureusement un avis publié tout récemment dans le cahier d'août de ce journal a dissipé toute crainte à cet égard. — Le 32* congrès des naturalistes et médecins allemands devait avoir lieu à Vienne (Autiiche) du 17 au 22 septembre prochain. Les professeurs J. HirtI et A. Schroettei' étaient les organisateurs de cette réunion, dont ils avaient déjà rédigé le programme. Mais la présence du choléra à Vienne a fait renvoyer cette réunion à l'an prochain. Voyages. — Les frères Schlagintweit, jeunes et savants voyageurs alle- mands que leurs excursions dans les Alpes et l'ouvrage important auquel elles ont donné naissance ont fait connaître très avantageusement, exécutent en ce moment dans les Indes orientales un voyage principalement consacré à des observations de physique et de météorologie, mais dans lequel les sciences naturelles auront certainement aussi leur part. Au mois de décembre dernier, ces voyageurs étaient :\rrivés a Calcutta. Le directoire de la Compagnie des Indes avait alloué à M. Adolphe Scidagintweit 700 roupies par mois, non compris les frais de voyage. Avec ce secours, ce savaU avait cru pou- voir emmener avec lui ses deux frères, en se chargeant de toutes les dé- penses. Mais, a Cîdcutta, il lui a été facile de reconnaître que les frais seraient beaucoup plus grands qu'il ne l'avait présumé; il a, dès lors, demandé et obtenu du gouvernement du Bengale que l'un de ses frèi'es lui fût adjoint avec appointements et paiement des frais de voyage. L'explo- ration entreprise par les frères Schlagintweit durera dix-huit mois. Elle coùteia a la Compagnie des Indes environ 6000 livres sterling (150,000 francs], indépendamment d'une somme de 2000 livres (50,000 francs), à laquelle s'élèveront les frais de publication de l'ouvrage qui en sera le résultat dernier. — Le Gordener's Chronkle du k août 1855 annonce que M. N.-H. Mason, jeune botaniste anglais, va partir pour une exploration des îles Açores, de Madère et des Canaries. Il se propose de récolter des plantes, des insectes et des Cixiuilles, en un mot. toutes sortes d'objets d'histoire naturelle, et il sera charmé de recevoir des demandes , soit pour des plantes vivantes (particulièrement des Fougères), soit pour des collections sè- ches. iM. Mason connaît déjà parfaitement l'ile de Madère, où il a résidé deux ans, et il a même visité l'ile de Tenériffe. L'auteur de l'article dit avoir eu occasion d'examiner des plantes récoltées par ce jeune botaniste, et il déclare que les échantillons en étaient parfaitement préparés et «n'é- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. /i23 talent pas surpassés mèmv p;ir ceux de Bourgeau. » IVadresse de M. Masoii est : 17, Compton terrace, Isliugton. BIBLIOGRAPHIE. Btilletin «le la So«.*i«!'té impériale «lest iiatiiralistea «le IVloscou. Année 1854 {kQ' de la fondation de la Société), Mémoires relatifs à la botanique qui y sont contenus. Premier cahier. Slschegleew. — Nouveau supplément à la Flore altaïque ; pag. 145-211. Deuxième catiier. Nicolas Tnrczaninow. — Flora Baicalensi-Daliurica, seu descriptio plan- taruni in regionibus cis- et transbaicalensibus atque in Dahuria spoute nascentium (continuation d'un travail dont la publication a été com- mencée en 1852, cah. n° k); pag. 353-422. AL Taratschkoff. — Observations sur le développement des plantes indi- gènes des environs d'Orel et, en partie, dans le district de Karatschew, faites pendant l'année 1851 ; pag. 470-480. H'ederlautfligt'lk B^raiitlkiizidis; .%rciiief {Archives botaniques des Pays-Bas), \ou\-mû publie a Leydepar MM. W.-H. de Vrieseet F. Dozy, in-8". Leyde, chez Jae. Ilasenberg. •V. B. — La piiblicalioii des cahiers de celte collection est très irrégulière; les trois premiers du iroisième volume ont paru en 1851, et celte année vient de pa- raître le quatrième qui termine ce volume. Relevé des mémoires contenus dans le Ix" cahier du lit volume. J.-L. Teysmami et S. Binnendyk. — Plantœ novae borti Bogoriensis in insula Java ; pag. 391-413. C.-M. van der Sande Lacoste. — Novae species Hepatioarum ex insula .lava. Detexit doctor F. Junghuhn;descripsit doctor C.-M. van der Sande l.acos{e; pag. 415-424. F.-A.-W . Miquel. — Voorloopig Berigt over eene nieuwe Wolffia (note préliminaire sur une nouvelle espèce de Wolffn) ; p. 425-429. — Versiag van het veriiandelde op de negende vergadering der vereeniging voor de Flora van Nederland en zijne overzeesche bezittigen, gebouden le haarlein, op den 21'"" julij 1854 (Compte rendu des travaux de la 7^ séance de ILinion pour la Flore des Pays-Bas dans ses possessions d'outre-mer, tenue a Haarlem, le 21 juillet 1854); pag. 431-493, /42Û SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. F.-A.-W. Miquel. — Eeiste supplément tôt den prodromus Florœ Batavae, vol. I (premier supplément au Prodromus Florœ Botovœ, vol. I); pag. Zi9a-520. C.'M. vander Sande Lacoste. — Addendse speciebus novis ffepoticarum Javanicarum herbarii Junghuhuiani, quae proponuntur supra pag. /j15 et seq., pag. 521-522. Botaiiische Zeitiiiig;. Articles originaux publiés pendant le 2" trimestre de 1855. B. Hoffmann. — Der botanische Garten in Giessen (le jardin botanique de Giessen) ; col. 233-242. Th. Irmisch. — Einige Bemorkungen iiber Sedum maximum, Koch (Quel- ques remarques sur le Sedum maximum, Kock) ; col. 249-255, pi. 2 A. C. Mueller. — Recensio generis Graminearum Zoysia; col. 265-273. Klinsmann. — Silphium perfoliatum ; col. 273-274. C. J. Andrce. — Beitraege zur Kenntniss der Flora dessiidlichen Banates, der banater Militaergrenze und Siebenburgens (Documents relatifs à la Flore du Banat méridional, de la frontière militaire du Bannt et des Sept-Cbâteaux); col. 289-294, 305-315, 321-329. — N. B. Ce travail, déjà publié en partie dans le même journal, n"' 23-26 de l'année 1853, n'est pas encore terminé, J. Speerschneider. — Mikroskopisch-anatomische Untersuchungen uber Rarnalinacalicaris, Fr., etc. (Recherches d'analomie microscopique sur le Ramalina ralicaris, Fr, , et sur ses variétés fraxinea, fastigiala, cana- liculata et forinacea); col, 345-354, 361-369, 377-385, pi. III. Th. Hurtig. — Beitrage zur Entwickelungsgeschichte der Pflanzenzelle (îNote sur l'organogénie de la cellule végétale) ; col. 393-401, 409-421, 433-441, 461-468, pi. IV. W.Meissner. — Lichenum très novse species; col. 421-422. C. Schliephacke. — Drei neue Fissidenteœ (Trois nouvelles Fissidentées) , col. 423-425. J{. Caspary. — l eber Frostspalten (Sur les fentes produites par le froid, avec des observations météorologiques, par M. C. F. Schneider); col. 449-462, pi. V. L. linta. — Nova Ulmi species; col. 469. M. Braun. — Ueber den Schiefen Verlauf der Holzfaser, etc. (Sur la di- rection oblique des fibres ligneuses et sur la torsion des tiges qui en est la conséquence) ; in-8 de 54 pag., Berlin. 1854. Tirage à part d'un mé- moire impiimé dans la Monats Bericht {Compte rendu) de l'Académie des sciences de Berlin. Paris.— Imprimerie de L. Martinet, rue Mignon, 2. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 8 JUIN 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 mai, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance. M, le Président proclame l'admission de : M. le comte Alphonse de PiAYNEval, ambassadeur de France à Rome, présenté par 3IM. .1. Gay et le vicomte de Noé. Dons faits à la Société : 1° Par M. Th. Lestiboudois : Etudes sur Vanatomie et la physiologie des végétaux. Paris, 18^0. Voyage en Algé?ie, ou Etudes su?' la colonisation de l'Afrique fran- çaise. Lille, 1853. 2° De la part de M. Aug. Le Jolis, de Cherbourg : Examen des espèces cou fond ues sous le nom de Laminaria digitata, suivi de quelques observations sur le genre Laminari;!, 1855. Quelques réflexions sur i étude delà Botanique, et détails sur le mode de reproduction des 'Algues zoosporées, 1852. Observations sur les Ulex des environs de Cherbourg, 1853. Mémoire sur le Lin de la Nouvelle-Zélande^ 18^8. 3» En échange du Bulletin de la Société : E Institut, mai et juin 1855, 2 numéros. Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, tome pre- mier, 1853. T. II. 29 /426 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : NOTES SUR LES FEUILLES DE VALOE FRUTICOSA, Lani., par M. A. LAGRÈZE-FOISSAT. (Moissac, 25 mai 1855.) Que sont les feuilles des Agave et des Aloe? Ces organes sont-ils des pétioles sans linabe ou des limbes sans pétiole? Telle est la question qu'a posée, sans la résoudre, Auguste Saint-Hilaire dans sa Morphologie végétale. Une observation faite par hasard, l'année dernière, m'en a donné la solution pour une des espèces du genre Aloe, VAloe fruticosa, Lam. Dans les premiers jours du mois de janvier 185i, des dispositions ayant été mal prises pour maintenir dans ma serre une température convenable, une belle collection de plantes grasses que je devais à l'obligeance de M. A. Moquin-Tandon périt en entier. Dans cette collection se trouvait un individu de VAloe f/'uticosa que je possédais depuis 1837. Son stipe avait 30 centimètres de hauteur, et mesurait 5 centimètres de diamètre à la base et 3 centimètres au sommet, abstraction faite de l'épaisseur des restes desséchés des vieilles feuilles. Dans l'espoir que le bourgeon terminal n'aurait pas péri, j'enlevai toutes les feuilles en les incisant près de leur insertion, et j'abandonnai la plante sur une tablette bien exposée au soleil. Lorsque j'eus la certitude que mon Aloe avait été gelé jusqu'aux racines, je voulus utiliser le vase. N'ayant pu réussir par les moyens ordinaires à le séparer de la motte, j'essayai d'arra- cher le stipe. Je ne réussis pas mieux, mais sous l'effort que je fis, j'enlevai presque d'une seule pièce une espèce de tube qui le recouvrait dans toute sa longueur. Ce fait m'étonna d'autant plus que j'avais cru jusqu'alors que les feuilles de VAloe fj^uti casa étaient insérées sur le stipe. Cette croyance était évidemment une erreur. Le stipe était en effet dépourvu de nœuds, sa surface était parfaitement lisse, et il en était de même de la face interne de l'enveloppe qui le recouvrait. Ayant examiné avec soin cette enveloppe, je vis bientôt, mais non sans surprise, qu'elle était formée d'une lame membraneuse de U centimètres de largeur environ, portant au bord supérieur les bases desséchées des feuilles qui s'étaient succédé depuis plusieurs années, et formant une hélice tournant de droite à gauche et de dedans en dehors. Ses spires étaient continues ; elles pressaient étroitement le stipe, mais n'avaient cependant d'autres connexions avec lui qu'à la base, point de leur départ, et au sommet, siège de leur prolongement. Ces faits me flrent admettre que, pendant que les fibres ligneuses du stipe s'allongent à la base du bourgeon, de cette même base s'échappe, comme poussée par une force centrifuge, la lame membraneuse qui doit SÉANCE DU 8 JUIN 1855. 427 porter les feuilles. C'est en effet ce qui a lieu. On peut s'en convaincre en enlevant pièce à pièce toutes les parties du bourgeon. On y voit alors, avec une loupe ordinaire, la coupe transversale de la lanne hélicoïde, engagée dans la pulpe vers le centre, et en partie détachée à la circonférence. On dirait qu'elle est enroulée autour de l'axe du bourgeon, et que son prolon- genfient est dû à un naouvement de rotation de cet axe. Que représente cette membrane? Puisqu'un pétiole n'est autre chose qu'un faisceau de fibres échappé d'un nœud vital, il est impossible de ne pas reconnaître dans la membrane héli- coïde de VAloe fruticosa tous les caractères des pétioles. Comme eux, en effet, elle est produite par un nœud vital, et comme eux, elle supporte des expansions appendiculaires. Elle a pour nous une analogie frappante avec la gaine des Graminées. Qu'on suppose, en effet, par la pensée, un chaume de VArundo Donax^ par exemple, dont les nœuds, au lieu d'être espacés, soient tous contigus, et dont les feuilles aient acquis leur développement ordinaire; et l'ensemble de toutes les gaines, emboîtées les unes dans les autres, donnera naissance à une hélice d'une ressemblance frappante avec celle que nous avons observée dans VAloe fruticosa. Cette hélice sera for- mée, il est vrai, de sections distinctes qui se déborderont, mais c'est la une circonstance peu importante; il n'y aura réellement de différence que dans le défaut de soudure. De ce rapprochement et des faits que nous avons constatés, nous n'hési- tons pas à conclure : Que la membrane hélicoïde qui entoure le stipe de VAloe fruticosa est un pétiole commun; par conséquent, que les expansions que porte cette membrane sont de véritables lames. M. Cosson, vice-secrétaire, donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qui lui a été adressée par M. H. de la Perraudière : Santa-Cruz de Ténérifïe, 8 avril 1855. Je reviens hier d'un voyage curieux dans le nord de l'île; c'est un pays de vallées, comme le reste du pays, mais d'une physionomie particulièie. Les forêts, si rares dans les autres parties de l'île, couvrent la presque totalité du terrain et du sommet de la Cordillère descendent assez bas vers la mer. J'ai trouvé dans ces belles forêts d'Anaga , où j'ai couché quatre nuits dans une cabane de charbonnier (imitation des grottes du Djebel-AIahmel), une foule de plantes curieuses et deux espèces magniiiques que tout me porte à croire entièrement nouvelles, du moins pour l'ile, si ce n'est pour la science: une Fougère magnifique et énorme et un superbe Carex. Il faut être au milieu de ces voûtes sombres et immenses de l.auriers de toutes les espèces pour se faire une idée de la majesté de ces forêts tropi- 528 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cales ; déjà plusieiu-s plantes cherchent à imiter les lianes gigantesques d'A- mérique, et les Fougères, d'une force de végétation inconnue en Europe, préparent le botaniste aux Palmiers de la même race qu'offre l'équateur. L'abondance des eaux dans cette partie de l'île est, comparativement aux autres points, ce que l'Aurès et la Kabylie sont au Tell Algérien. Je suis revenu après quatre jours d'Anaga à la Laguna constamment sur l'arête de la chaîne des montagnes au milieu A'Erica arborea et scopan'a énormes et de ces merveilleuses richesses forestières. Le métier de botaniste finit par devenir rude; les plantes ici, à cause soit de leur volume, soit des huiles essentielles qu'elles contiennent presque toutes, demandent toutes deux fois plus de temps que celles d'Europe et trois fois plus que celles d'Algérie; l'air de la mer s'ajoute encore à ces difficultés naturelles et enfin l'humidité de l'atmosphère, qui cette année a été excep- tionnelle. Malgré cela, loin de me décourager, j'ai redoublé d'ardeur, et à l'heure qu'il est, en attendant une autre saison, je quitte Ténériffe entière- ment dépouillée et m'embarque pour l'île de Fer et puis pour la Gomère; j'attends le départ encore indéterminé du navire. Santa-Cruz de Ténériffe, 22 avril 1855. Je pars lundi pour l'ile de Fer : j'ai promis à M. Webb vivant d'y aller, j'y vais d'autant plus volontiers qu'avec la Gomère qui se trouve au retour sur ma route, et à laquelle je consacrerai une quinzaine également, il est certain que d'ici à un demi-siècle personne n'j^ mettra les pieds. Du reste vous pouvez vous rassurer, ces îles sont peuplées des gens les plus braves dans les deux sens du mot français et j'ai, grâce au colonel Salvador, des paquets de lettres (une douzaine pour deux îles qui n'ont pas chacune sept ou huit lieues de tour). Tenez-vous donc pour averti que ma correspondance subira une interruption de six semaines ou deux mois... peut-être davantage; n'eu augurez pas autre chose que la richesse scientifique des pays que je vais visiter. Je suis dans les meilleures dispositions de corps et d'esprit pour entre- prendre ce nouveau voyage de découvertes : j'ai épuisé toute la richesse de Ténériffe, il ne me reste plus qu'à piller de nouvelles plages et courir l'a- venture botanique. Je compte voir Fer, Gomère , revenir ici pour l'ascen- sion du Pic, visiter l'île de Palma et enfin faire mes paquets pour la France : à moins qu'amoureux du pays des serins j'attende ici l'automne pour visiter Lancerote et Fortaventure, les îles les plus brûlées, les moins riches, et en- suite revenir en mars ou avril 1856, par Madère qui réclame aussi un botaniste. Vous serez peut-être curieux de savoir comment on herborise ici. Il faut d'abord regarder à ses pieds absolument à chaque pas, pour ne pas se casser le cou vingt fois par jour ou du moins attraper une entorse; s'arrêter en- SÉANCE DU 8 JUIN 1855. 429 suite, braquer une lorgnette de spectacle sur l'étendue inaccessible des rocs a pic pour y découvrir quelques espèces introuvables ailleurs-, cela fait, ou bien escalader soi-même les précipices et les rocs quand on a fini par se fa- miliariser avec ces abîmes, ou mieux, employer leschevriers du pays; mal- heureusement cela ne peut pas suffire: il est des espèces constamment a vingt ou trente mètres de toutes saillies accessibles ; il faut alors de dessus ou d'en bas les enlacer avec le lazzo américain ou en dernier ressort avoir recours aux coups de fusil pour atteindre les plus revèches... Cela est sans exagéra- tion, et vous me croirez quand je vous aurai dit que certains barrancos (ravins taillés à pic) sont si profonds que les Pins de cent vingt pieds de haut qui les couronnent vous paraissent du fond du ravin un buisson d'au- bépine. Ces barrancos sont ici au nombre d'au moins cinq cents. 11 y a encore une dernière manière de s'assurer la possession des plantes les plus difficiles : l'autre jour, revenant d'une course où, comme cela m'ar- rive régulièrement depuis quinze jours à ïénériffe, après quatre heures d'herborisation je rentrais avec rien, je commençais à me fatiguer de fouler un sol hérissé d'aiguilles basaltiques et entièrement nu : j'étais au bord de la mer, je me dépouille de mes vêtements, les donne à mon nègre demi-sang, et l'envoie m'attendre à une lieue plus loin ; alors je me jette à la mer et, porté par la lame sur le flanc escarpé des rochers, j'ai pu de cette façon recueillir quatre ou cinq espèces presque impossibles à atteindre par d'autres procédés. Je vous le répète en finissant : dans trois jours j'aurai quitté Ténériffe où j'ai récolté plus de sept cents espèces, et je vais recommencer avec un redou- blement d'ardeur mes herborisations sur un nouveau rivage. Henry de la Pereaudiiîre. M. Weddell fait à la Société la communication suivante : QUELQUES MOTS SUR UNE COMMUNICATION DE M. GERMAIN DE SAINT-l'IERRE, AYANT POUR TITRE : SUR LA STRUCTURE DE L'OVULE VÉGÉTAL AVANT LA FÉCONDATION (1), l>ai 9f. n..\. WEDUELL. M. Germain de Saint-Pierre m'ayant fait l'honneur, dans cette commu- nication, de me citer au nombre des antagonistes de la théorie qu'il y a développée, je profiterai de la circonstance pour dire quels sont, à mon avis, les points faibles de cette théorie, en d'autres termes, quelles en sont les parties que je regarde comme inadmissibles? Pour M. Germain, l'ovule, avant la fécondation, serait l'analogue d'un bourgeon, le nucelle et ses tuniques n'étant, à son point de vuo, q'ie des feuilles modifiées dont le développement se ferait dans le même ordre que les feuilles d'un bourgeon ordinaire. (1) Voyez le Bulletin, t. II, p. 380. A 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette théorie est appuyée par son auteur sur divers ordres de preuves ; et d'abord, dit-il, l'observation directe de l'ovule normal le montre formé de plusieurs tuniques superposées ou emboîtées (1) qui se font jour succes- sivement par le sommet de l'organe. M. Germain a cité l'exemple des ovules de Passiflore comme confirmant sa théorie; or, je dois dire qu'ayant examiné., tout récemment, quelques- uns de ces ovules, j'ai vu apparaître leurs enveloppes dans l'ordre où tout le monde, excepté notre confrère, a cru voir qu'elles se développaient. Ceux qui liront la communication de M. Germain seront peut-être aussi surpris que je l'ai été moi-même de le voir appuyer son opinion de l'auto- rité de M. R. Brown. J'avoue que j'ai delà peine à m'expliquer comment, dans les papilles cylindriques et à substance homogène dont parle cet au- teur, dans sa description de l'ovule du Rafflesia, M. Germain a pu voir des corps formés de tuniques emboîtées, et, dans la contraction que M. Brown a vue se produire près du sommet de la papille, l'indice d'une ouverture par laquelle aurait fait saillie un cône préalablement formé dans son intérieur. M. Germain fait-il honneur au talent d'observation si univer- sellement reconnu de l'illustre botaniste, lorsqu'il le suppose capable de confondre deux phénomènes si distincts? — Il peut être d'ailleurs utile de faire remarquer que la formation exceptionnelle du nucelle si près du sommet de la papille, rudiment de l'ovule dans le Rafflesia, est une consé- quence particulière du grand développement du funicule chez cette plante. En réalité, les preuves que M. Germain puise dans l'observation des faits tératologiques sont les seules qui me paraissent venir en aide à la démon- stration de sa théorie. On va voir cependant, qu'ici encore, il est facile d'aller trop loin. A mon avis, M. Auguste de Saint-Hilaire {Leçons de Botanique, p. ^hh) s'est arrêtée point dans la comparaison de l'ovule avec le bourgeon, et bien queje ne regarde pas l'analogie qu'il y signale comme absolument démontrée, je dois dire que je n'ai aucune répugnance à regarder, avec cet auteur, la pri- miue et la secondine comme des feuilles modifiées. Mais, ces points admis, il me semble par cela même impossible d'admettre que le nucelle soit aussi une feuille, ainsi que le veut notre confrère. Si, en effet, on regarde comme feuilles, c'est-à-dire comme organes appendiculaires, les téguments du nucelle, l'organe sur lequel ces appendices se développent, à savoir le nu- celle lui-même, ne peut, il me semble, être considéré que comme un axe; et, s'il est axe, il peut fort bien, dans des circonstances particulières, don- (1) « Le testa ou primine constitue, dit M. Germain (Guide du Botaniste, Tp. 695), )) la paroi externe de l'ovule dès son apparition, et, par suite d'(nie sorte d'épa- » nouissemeiU de l'ovule, la luiiique sous-jacenle (legmea ou secondine), puis le M nucelle lui-même deviennent visibles à leur sommet... » SÉANCE DU 8 JUIN 1855. 531 ner naissance à des feuilles, tout comme à une secondine et à une primine. Rien n'empêche non plus que ces feuilles se développent alors dans l'ordre où les feuilles se développent habituellement. Il viendrait enfin à se former une troisième feuille au-dessus des deux premières, que je ne verrais aucune raison d'en conclure que celte feuille résulte de la transformation du nucelle ; pas plusque M. Germain lui-même ne croirait, s'il en voyait naître une quatiieme, que celle-là représente le sac embryonnaire. Il est, on le voit, trop facile de s'éiïarer dans l'interprétation des faits tératolo- giques pour que l'on puisse y placer une grande confiance. Il est de toute évidence que celui qui voudra y chercher les bases d'une théorie courra grand risque de s'égarer; aussi, tout en rendant justice à la persévérance avec laquelle M. Germain cherche à soutenir son opinion, je doute qu'il réussisse à la faire admettre, s'il ne l'étaie de faits d'un autre ordre. M. J. Gay cannonce à cette occasion à la Société que M. Grœnlaiid a fait des préparations d'ovules de Passiflore qui montrent toutes les périodes de leur développement et qui semblent prouver d'une ma- nière évidente que la secondine se développe avant la primine. M. Germain de Saint-Pierre répond de la manière suivante aux objections de M. Weddell : Bien que les objections de M. Weddell me paraissent sans exception réfutées a l'avance dans l'extrait du mémoire que j'ai eu l'honneur de lire à la Société, il ne me semble pas inutile, au risque d'être entraîné à (|uelques redites, d'insister sur certains points qui n'ont sans doute pas été complètement saisis par noire confrère. — M .Weddell cesserait probablement de s'étonner de me voir citer l'opinion de M. Robert Brown comme devant, dans certaines limites, corroborer la mienne, s'il donnait quelque attention à un passage du mémoire de ce savant observateur sur le Uafflesia, que je rappellerai de nouveau : « Ce mode de développemenl (de haut en bas), «quoique très général, n'est pas sans exception, car dans beaucoup » d'Asc'k'piadées et d'Apocynées, dans toutes peut-être, l'ovule reste un •> tissu cellulaire uniforme jus(|u'à l'application du tube pollinique; c'est » aloi's ^y\'une séparation intérieure se manifeste, et que le nucelle devient «pour la première fuis visible à l'extérieur. « Si M. Robert Brown admet que, dans certaines familles, les choses se passent comme je les ai vues se passer dans d'autres familles, il est clair que mon opinion est moins éloi- gnée de celle de cet illustre naturaliste que de celle des botanistes qui, comme M. Weddell, paraissent admettre dans tous les cas une marche contraire. Uelativemenl à l'ovule des Passiflora, selon M. R. Bro\vn, le nucelle n'occupe que l'extrémité supérieure du mamelon ovulaire, et c'est A32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . dans une période secondaire à l'apparition de ce premier mamelon ou papille que le nucelle se manifeste par une sorte d'étranglement au sommet de l'organe. Sur ce point important encore, il me semble évident que les faits quej'ai exposés se rapprochent de ceux qui ont étéobservés par M. Pi. Brown, en s'éioignant de l'opinion commune, laquelle voit le nucelle dans la pre- mière papille ou mamelon ovulaire. Je rappellerai en outre que, bien loin de voir (comme M. Weddell m'en attribue l'opinion) dans le premier cône, mamelon ou papille homogène primitive qui constitue le jeune ovule, plu- sieurs tuniques emboîtées, j'insiste sur ce point que cette première papille ne représente pour moi que le funicule et le rudiment du limbe de la pri- mine, et que les tuniques supérieures (secondine et nucelle) ne naissent et n'apparaissent que plus tard. J'ajouterai qu'il semble peu conséquent de me reprocher en même temps, d'une part, de m'appuyer (fût-ce à tort) sur l'autorité de M. Robert Brown, et, d'autre part, de ne pas accepter sans examen les opinions d'un botaniste aussi illustre. Toutes les observations peuvent, je le crois, être répétées et même diversement interprétées quand cette étude est faite avec conscience, sans qu'il y ait aucune atteinte portée aux droits et au mérite du premier observateur. M. Weddell consent néanmoins à admettre, avec M. Auguste de Saiut- Hilaire et avec moi, que la primine et la secondine peuvent être considérées comme des organes foliaires, mais par cela même, dit-il, le nucelle est un axe, car il faut bien que des feuilles soient insérées sur un axe. Ce raison- nement a priori me semble constituer un cercle vicieux ; en effet, de ce que des feuilles supposent un axe, il ne s'ensuit pas que l'axe en question (qui existe en réalité) doive être le nucelle. J'ai trouvé, quant à moi, que le bourgeon ovulaire se compose généralement de trois feuilles : la primine, la secondine et la feuille nucellaire, et que ces trois feuilles ont un axe commun représenté par le funicule, axe qui semble se terminer par oblité- ration ou épuisement après la production de la troisième feuille ou feuille nucellaire. Selon notre confrère, le nucelle, axe de l'ovule qui aurait donné naissance à la secondine d'abord et à la primine ensuite, peut, dans certains cas anormaux, émettre une troisième feuille, et ce serait cette troisième feuille, produite comme les précédentes par le nucelle, que j'aurais prise pour un nucelle revêtant la forme et les caractères d'une feuille. D'assez grandes difficultés rendent l'hypothèse de M. Weddell inadmissible. En premier lieu, dans les cas très nombreux d'ovules foliacés que j'ai pu observer, je n'ai jamais vu de nucelle ou d'axe nucellaire distinct de la troisième feuille que je considère comme le nucelle lui-même, feuille qui, selon M. Weddell, aurait pris naissance sur le nucelle (jui, dès lors, devrait être apparent. Eu second lieu, il serait au moins singulier que le nucelle, pre- nant le caractère d'un axe indéfini et produisant une feuille de plus qu'à SÉANCE DU 8 JUIN 1855. Z|33 l'état normal, ne produisît jamais que cette seule feuille supplémentaire,- je n'en ai du moins jamais observé deux ou plusieurs. J'insiste d'ailleurs de nouveau sur ce point, à savoir que, dans toutes mes observations sur les ovules anormaux, je n'ai pour ainsi dire pas perdu de vue le nucelle dans toutes ses transformations ou modifications; en d'autres termes, que sur un même corps placentaire portant des ovules, les uns nor- maux, les autres plus pu moins complètement déformés, j'ai examiné des ovules normaux, puis des ovules de plus en plus modifiés, et enfin des ovules complètement foliacés, et que j'ai pu ainsi m'assurer que les tuniques folia- cées des derniers étaient, y compris le nucelle, les tuniques à demi foliacées des précédents et les tuniques non foliacées des premiers ; qu'il y avait, par conséquent, modification d'un même oryane et non substitution ou addition d'un nouvel organe. C'est par des observations faites avec cette méthode sévère et la plus scrupuleuse attention, que j'ai trouvé dans les faits térato- logiques des preuves qui me semblent irrécusables à l'appui d'une doctrine organographique qui m'était déjà démontrée par les faits normaux, mais avec une moindre évidence. Kelativement aux faits normaux, la principale cause d'erreur dans les observations qui sont opposées aux miennes résulte probablement de la forme conique et de l'apparence identique, à l'instant de leur apparition, des trois tuniques qui surgissent l'une après l'autre au sommet du corps ovu- laire, en convertissant successivement la tunique conique précédente en un bourrelet annulaire. L'ovule paraît, en effet, terminé par un cône, àquel(|ue instant de ce premier âge qu'on l'examine ; mais ce cône, loin d'être toujours le même et de constituer dès l'origine le sommet du nucelle, est successi- vement celui de la primine, celui de la secondine, et en troisième lieu seulement celui du nucelle. Enfin, fût-il démontré que ces trois feuilles ne sortent pas l'une de l'autre, et sont dès l'origine espacées sur un axe, il me paraîtrait encore manifeste (ce qui suffit à ma doctrine) par le volume rela- tif de ces feuilles, mais surtout par la structure de l'inférieure plus avancée que la structure de la seconde et de la troisième, qui, à l'instant où on l'aperçoit pour la première fois, est encore à l'état naissant, (pie l'inférieure a dû, dans l'époque de son apparition, précéder les supérieures. M. Leslihoudois considère comme précieux et utiles les laits exposés par jM. Germain de Saint-Pierre. Il croit que la discussion • actuelle est plutôt une discussion sur les mots qu'une discussion sur les faits. Néanmoins il serait bon de se fixer sur le sens des mots qu'on emploie. Il lui paraît dil'licile de considérer les diverses enve- loppes de l'ovule comme des leuilles engendrant d'autres feuilles, car les leuilles ne naissent pas les unes des autres. Les tiges con- llZll SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tiennent, il est vrai, les éléments des feuilles. Mais de ce que les tiges sont constituées par les éléments des feuilles il ne résulte pas qu'il y ait absence d'axe. Cet axe, dans Tovule, c'est le nucelle. Il peut avoir, dans certains cas monstrueux, une apparence foliacée, mais il n'en reste pas moins un axe. 31. Payer fait observer que 31. Germain de Saint-Pierre lui paraît avoir commis une erreur en parlant de la formation des bourgeons des monocotylédones. Ces bourgeons présentent d'abord un axe en forme de cône, puis se développe la première feuille, qui n'est d'abord qu'un bourrelet périphérique, lequel grandit d'un côté plus que de l'autre et a la forme d'un éteignoir, mais d'un éteignoir ouvert d'un côté. Plus tard les bords se soudent, et c'est alors seulement que l'éteignoir est complet. C'est de même aussi que, dans l'embryon des monocotylédones, le cotylédon ou première feuille est d'abord ouvert et finit par se fermer tout à fait. 31. Germain de Saint-Pierre répond qu'il n'a entendu faire allusion qu'à l'emboîtement qui, chez les bourgeons des monocotylédones, existe dans la période secondaire ; et que, quant à la première période du développement de ces bourgeons, il l'a vue suivre la marche observée et parfaitement décrite par 31. Payer. 31. Duchartre présente les observations suivantes : J'avais IMuteutioD de ne pas prendre la parole au sujet de la communi- cation de M. Germain, parce que je crois que lorsqu'un point de la science est parfaitement établi, démontré par les observations les plus positives et les plus nombreuses, il n'est nullement nécessaire de le démontrer de nouveau à propos des objections qui peuvent se produire. Or s'il est une question déjà vidée en botanique, c'est bien celle qui est relative à la struc- ture et au développement du nucelle et des téguments ovulaires. Je ne me propose donc nullement d'ajouter sur ce sujet de nouvelles preuves à celles qui ont été déjà fournies par tous les maitres de la science. Mais 31. Ger- main venant de dire que les idées universellement admises au sujet de la formation de l'ovule ont pu naître parce qu'on a pris une partie pour l'autre, parce qu'on a perdu de vue soit le nucelle, soit les téguments ovulaires pour les confondre ensuite l'un avec l'autre, je crois devoir faire observer a la Société qu'une pareille méprise est absolument impossible pour qui- conque a l'habitude des observations ; qu'en suivant tous les états par lesquels peut passer un ovule depuis sa naissance sous forme de nu- celle encore nu, jusqu'au moment où il possède ses téguments, et en des- SÉANCE DU 8 JUIN 1855. Zi35 slnant successivement ces divers états, ou en prenant chaque fois des me- sures mierométriques des parties qu'on a sous les yeux, on est parfaitement assuré denejamaistomberdans les erreursdont parie W. Germain. J'ajouterai CLCore qu'il est un assez grand nombre d'ovules dans lesquels il serait im- possible, même à un esprit prévenu, de se méprendre sur la marche du développement des parties de l'ovule. Ainsi ma mémoire me rappelle en ce moment celui de V Eschscholtzia, dans lequel on voit superposés, à un cer- tain moment, le uucelle, lasecondine et laprimine, ces deux dernières affec- tant la forme de simples bourrelets de même diamètre, dans lesquels, par conséquent, il serait difficile de concevoir comment le supérieur sortirait de l'inférieur qui n'est pas plus large que lui. D'ailleurs, avant d'arriver à cet état déjà démonstratif par lui-même, ou a pu suivre, sans la moindre difficulté, l'apparition successive du nucelle, de lasecondine, et enfin de la primine, et là, comme partout ailleurs, les coupes longitudinales ont parfaitement complété une démonstration qui résul- tait déjà de la simple observation extérieure. Je crois inutile d'insister plus longtemps sur ce point d'organographie et d'organogénie qui n'a jusqu'ici été contesté par personne et qui n'est, je crois, contestable sous aucun rapport. M. Germain de Saint-Pierre répond à M. Duchartre qu'il n'y a pas, suivant lui, de jugement sans appel dans la science, et que les opinions les plus accréditées, comme les travaux des savants les plus illustres, peuvent être examinés et controversés quand cet examen est fait avec convenance. M. Trécul présente les observations suivantes : Il y a, dans l'étude du développement de l'ovule, une cause d'erreur contre laquelle il faut se bien tenir en garde. Pour l'éviter, il est absolu- ment nécessaire de voir naître toutes les parties de cet organe les unes après les autres. C'est là une vérité qui pourra paraître triviale, et que je crois cependant devoir exprimer, parce qu'il se présente des cas dans lesquels, tout en croyant se conformer à ce principe, on le néglige en réalité. C'est lorsque, après avoir trouvé des ovules réduits à un axe simple, ou nucelle, puis des ovules un peu plus avancés, qui présentent une des enveloppes naissantes, consistant en un très petit bourrelet, on vient à rencontrer d'autres ovules munis des deux téguments réduits à deux bourrelets très délicats, dont l'inférieur est un peu plus développé que le supérieur, des ovules enfin, tels que M. Duchartre vient de les figurer sur le tableau. Une telle série d'ovules est tout à fait en faveur de l'opinion soutenue par M. Germain. En effet, le bourrelet inférieur étant plus gros que celui qui est placé au-dessus, on est fondé à croire qu'il est plus âgé que lui ; mais si, aux ovules figurés par M. Duchartre, on en ajoute d'un peu moins avan- /i36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ces que ceux qui offrent la troisième forme, c'est-à-dire celle dans laquelle le bourrelet inférieui- est le plus avancé, si, dis-je, on trouve des ovules dont le bourrelet inférieur est, au contraire, le plus petit, réduit à une très légère éminence circulaire, d'abord presque imperceptible, que l'on pourra, pour ainsi dire, voir grandir et envelopper graduellement le supérieur et le nucelle, en observant des ovules plus âgés, alors seulement on sera autorisé à regarder le bourrelet inférieur ou la primine comme le plus jeune. C'est là ce que j'ai observé, et décrit en 1845 dans les Annales des sciences natu- relles. Mais, pour porter un jugement certain, il ne-suffit pas que le bour- relet inférieur ou la primine soit moins grand que le supérieur ou la secondine, il faut encore qu'il soit a l'état naissant, et il est nécessaire d'en voir l'évolution tout entière: car, ainsi que je l'ai dit souvent, et l'on ne saurait ti'op le répéter, la dimension relative des organes n'indique pas tou- jours leur ordre de naissance. M. Germain de Saint-Pierre pense comme M. Trécul que l'on ne peut se rendre un compte exact de l'ordre successif des développe- ments qu'en ne perdant pas de vue les organes depuis leur première apparition jusqu'à l'époque de leur développement complet; c'est en observant cette règle fondamentale que M. Germain de Saint-Pierre est arrivé à constater les faits sur lesquels il a basé sa doctrine. 31. Decaisne demande à 31. Germain de Saint-Pierre s'il considère le nucelle comme un axe, comme un funicule ou comme une feuille. 31. Germain de Saint-Pierre répond : Que, dans cette question, M. Decaisne entend sans doute par nucelle le mamelon ovulaire à son apparition sur le corps placentaire. Or ce corps n'est pas pour M. Germain de Saint-Pierre celui qui constitue plus tard le nucelle. Ce corps est le funicule (ou axe de l'ovule) surmonté du limbe ludimentaire de la primine. Au-dessus de la primine apparaissent successivement la secondine et enfin le véritable nucelle ; ce véritable im- celle, qui occupe le sommet du bourgeon ovulaire alors que la primine et la secondine sont développées, constitue, pour M. Germain de Saint- Pierre, une troisième feuille qui, encore conique tandis que les deux pré- cédentes sont devenues circulaires, reste fermée jusqu'à l'époque de la fécondation. — Quant au funicule, qui a été regardé par erreur comme le nucelle pendant la première période de développement de l'ovule, il con- stitue, cbez les ovules normaux formés de plusieurs feuilles, un véritable axe, c'est-à-dire un organe formé par les décurrences de plusieurs feuilles autour d'un noyau cellulaire. Chez les ovules constitués par une seule feuille (comme cela est dans certains cas anormaux d'ovules foliacés), le SÉANCE DU 8 .îi:iN 1855. /i37 funicule est un axe partiel, la décurrence d'nn seul limbe foliaire, ou, en d'autres termes, le pétiole d'une feuille unique; M. Germain de Saint-Pierre croit, en effet, avoir démontré précédemment que les pétioles sont des axes très simples et sont susceptibles de présenter le caractère essentiel des axes complexes, caractère qui consiste dans la production d'un bourgeon sur un point déterminé. M. Decaisne fait observer que dans les ovules orthotropes il n'y a point de funicule, et que par conséquent le nucelle serait pour M. Germain de Saint-Pierre le limbe d'une feuille. Or comme, sui- vant lui, le nucelle donne naissance aux téguments, cela reviendrait à dire qu'une feuille donne naissance à une autre feuille, ce qu'on ne saurait admettre. M. Germain de Saint-Pierre répond : Que l'on pourrait comparer un ovule orthotrope sans funicule à une plante acaule. Dans l'un et l'autre cas, l'axe, pour être très court, n'en existe pas moins. Cet axe court, nommé plateau chez les bulbes, présente en rac- courci la même structure que la tige et est doué des mêmes propriétés qu'un axe plus allongé. L'ovule sans funicule a un axe court qui représente l'ex- trémité supérieure du funicule ordinaire et donne insertion aux tuniques, y compris la tunique nucellaire. Dans aucun cas, le véritable nucelle ne donne naissance aux téguments ; M. Decaisne n'attribue cette opinion à M. Germain de Saint-Pierre qui s'en défend, que parce qu'il continue à regarder le très jeune ovule comme un nucelle, tandis que M. Germain de Saint-Pierre regarde le très jeune ovule comme constitué par un funicule long ou court terminé par le rudiment de la primine ou par une primine à funicule rudi- mentaire. — On peut admettre que Taxe long ou rudimeutaire qui a foui-ni la primine fournit également la secondine et la feuille nucellaire ; mais M. Germain de Saint-Pierre est porté (surtout chez les ovules réflé- chis (anatropes) à considérer ces deux secondes feuilles comme constituant par leur ensemble un bourgeon secondaire qu'il nomme corps ovulaire, ce bourgeon étant chez ces ovules fourni par la nervure médiane de la pri- mine ; en effet, une feuille peut, selon M. Germain de Saint-Pierre, jouer le rôle d'axe et porter un bourgeon. 31. Weddell fait à la Société la communication suivante : SUR L'ORIGINE BOTANIQUE DU QUINQUINA ROUGE OFFICINAL, par M. H.-iV. \VI<:i>l»ELL. Parmi les nombreuses variétés et espèces de quinquinas importées en Europe, il n'en est aucune qui ait joui d'une réputation plus méritée que le quinquina rouge ofiicinal. Il suffit de dire que la somme des alcaloïdes /i38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. contenus dans cette écorce est égale, à peu de chose près, à celle que ren- ferme le calisaya, pour que l'on ait quelque idée de sa valeur thérapeu- tique ; et l'on comprendra que les quinologistes aient dû attacher une certaine importance à la découverte de son origine botanique. On peut même dire que cette découverte a été un des principaux desiderata dans l'histoire botanique des quinquinas. Je pense donc qu'on recevra avec intérêt les nouveaux renseignements que je suis en mesure de fournir sur ce sujet. Si ces renseignements n'établissent pas d'une manière tout à fait positive l'origine de cette écorce, au moins ne laissent-ils sur ce point que des doutes qu'il sera facile de lever. Je rappellerai ici que Ton plaça, pendant fort longtemps, la source du quinquina rouge dans un arbre regardé aujourd'hui comme étranger au genre Cinchona, le C. oblongifoliade Mutis. On sait que les échantillons authentiques de l'écorce de cet arbre rapportés par M. de Humboldt aidè- rent à faire justice de cette erreur, et M. Guibourt émit bientôt après l'opi- nion que le vrai quinquina rouge était le produit d'une variété du C. Conda- minea; mais il pencha ensuite vers une autre hypothèse dans laquelle il attribuait l'origine de l'écorce en question au C. nitida. Je dois ajouter que M. Hovv^ard a puisé dans l'examen de la collection de Pavon quelques arguments assez puissants en faveur de la première de ces suppositions. J'avais, de mon côté, recueilli au Pérou, sur les montagnes au nord de Cuzco, une écorce qui me parut avoir tant de rapports avec le quinquina en question, que, tout d'abord, je ne doutai pas que je n'eusse fait la dé- couverte tant désirée. Mais la comparaison que je fis, en arrivant à Paris, de mes échantillons avec les échantillons commerciaux du quinquina rouge, m'obligea de suspendre mon opinion ; et je me contentai de rattacher mon arbre, comme variété, au Cinchona ovata, en le distinguant du type sous le nom de var. erythroderma. Eh bien! il me semble démontré aujourd'hui que cet arbre auquel j'ap- pliquai, dans mon Histoire des Quinquinas, le nom que j'ai indiqué, est bien réellement celui qui produit le quinquina rouge officinal. Mon hypo- thèse se trouve, en effet, confirmée par une découverte intéressante faite tout récemment par M. Howard, dans l'herbier de sir William Hooker ; c'est celle d'un échantillon fleuri de Cinchona, portant, de la main de Pavon, le nom vulgaire que l'on sait généralement aujourd'hui être celui du quinquina rouge : Cascarilla colorada de Huaranda. M. Howard ayant, en effet, eu l'obligeance de me communiquer la figure qu'il a fait faire de cet échantillon, je n'ai pas eu de peine à reconnaître en elle l'image de mon C. erythroderma. Les différences (1) que j'avais cousta- (1) La texture de mon écorce est plus ligneuse que celle du quinquina rouge officinal type. SÉANCE DU 8 JUIN 1855. Zi39 tées, dans le principe, entre i'écorce de mon arbre et celle que l'on rencontre habituellement dans le commerce existent, à la vérité, aujourd'hui tout comme alors, maisj'ai trouvé des formes intermédiaires qui relient si par- faitement ces deux types, qu'il ne me reste aucun doute touchant leur iden t Il peut en exister, au contraire, relativement au rang qui doit être attri- bué à la plante qui les produit : doit-on continuer de la rattacher au Cin- chona ijVata, à titre de variété, ou doit-on l'ériger au rang d'espèce? C'est un point qui ne peut guère être décidé en dernier ressort, tant que l'on ne connaîtra pas ses fruits. Quoi qu'il en soit, la découverte faite par notre confrère M. Howard d'un échantillon florifère du quinquina de Huaranda a indubitablement fait faire un grand pas vers la solution du problème, et m'a paru mériter d'être portée à la connaissance de la Société. 31. Montagne, vice -président, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : OBSERVATIONS MICROSCOPIQUES SUR L'ORGANISATION, LA FRUCTIFICATION ET LA DISSÉMINATION DE PLUSIEURS GENERES D'ALGUES APPARTENANT A LA FAMILLE DES DICTYOTÉES, par MM. CROUA]\ frères, pharmaciens. (Brest,25 mai 1855.) Les récents et beaux travaux de MM. J. Agardh, Decaisne et Thuret, Harvey et Kiitzing, sur les genres de la famille des Dictyotées, laissaient peu de chose à faire sur cette belle et intéressante famille, et nous n'au- rions pas entretenu la Société à ce sujet, si nous n'avions pas eu quelque chose à dire qui nous ftit propre et qu'il ne fût pas hors de propos de pu- blier. Nous nous sommes rappelé ce passage de Montaigne : « Je vouldioy que chascun escrivit ce qu'il sçait et autant qu'il en sçait : non en cela seu- lement, mais en tous austres subjects. » C'est donc sous cette influence que nous nous décidons à faire connaître les études que nous avons faites sur plusieurs genres appartenant à cette tamille. Genre Punctaria, Grév. En analysant avec attention l'organisation des trois espèces qui compo- sent le genre Punctaria, on remarque sur la coupe horizontale de la fronde qu'elle est pleine et révèle, par son tissu, l'organisation d'une Dictyotée, et non celle d'une Laminariée ou d'une Ulvacée, comme l'ont cru quelques auteurs. On est bien étonné de voir, dans ces derniers temps, M. Kùtzing établir deux genres aux dépens du Punctaria , faisant entrer le Punc- taria undulata, J. Agardh, dans son genre Diplostromium, et les Punc- taria latifolia et P. plantaginea, Grév., daus son genre Phycolapa- à!lO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. thum. M. J. Agardh, clans son Species Algarum^ a fait justice en n'admet- tant pas ces nouveaux genres et en a fait une critique savante relativement à la place que M. Kûtzing leur fait occuper dans sa classification. La fruc- tification se trouve nichée dans les cellules du stratum cortical ; ce sont les cellules elles-mêmes de ce tissu qui remplissent les fonctions de sporanges; la fructification ne fait pas, par conséquent, saillie à la superficie de la fronde, elle est interne, ce qui fait qu'elle ne peut être accompagnée par des paranémates, comme cela s'observe dans le genre yls/jerococcws; il ne faut pas considérer les poils hyalins articulés, très longs et atténués à leurs extrémités, qui recouvent toutes les surfaces de la fronde, comme étant de vraies paranémates, car ils n'en remplissent pas les fonctions et ne persistent pas comme ces dernières qui accompagnent réellement la fructification et la caractérisent dans les genres où elles s'observent. Le Punctaria n'est pas le seul genre dans toute la famille des Dictyotées qui présente sa fructifi- cation à l'intérieur de la fronde; le genre Taonia nous offre aussi dans le Taonia aloinaria une fructification tétrasporique à moitié enchâssée dans le slratum 'cortical. Ce fait nous démontre une fructification intermédiaire (relativement à son agencement dans le stratum) entre le genre Punctaria où elle est interne et V Asperococcus où elle est entièrement externe. Le 18 mars 1S55, nous examinions des échantillons de Punctaria lati- folia qui nous paraissaient, à la loupe, ponctués de petits points Jaunes avec des intervalles plus clairs; nous soumimes une portion de la fronde à la lentille du microscope pour connaître cette particularité tissulaire; nous vîmes que cet état était dû à des cellules gorgées de sporidies, ne parais- saut pas noires vues en masse, mais jaunes ; tandis que dans certaines cir- constances les sporanges de cette Algue sont ou paraissent presque noirs par la grande quantité de sporidies qui y sont condensées; seulement, dans ce cas, ils sont moins nombreux, laissant des intervalles entre eux. Nous avons vu ces cellules matricales se vider, et les sporidies qu'elles contenaient se disséminer isolément et sortir par le milieu de la surface de la cellule en s'irra- diant dans tous les sens; elles sont ovoïdes et ceintes par une membrane hyaline bien accusée ; elles se meuvent avec autant de vélocité que celles con- tenues dans les sporanges foncés. Cette dissémination des sporidies a surtout lieu sous l'inlluence de la lumière, qui parait avoir une action très marquée sur ces petits organismes; il semble qu'ils en attendent un faible rayon pour faciliter leur dissémination, comme nos belles fleurs pour s'épanouir. Ce fait de physiologie est très intéressant; il nous démontre que la surface de cette Algue peut être considérée comme un vaste réceptacle. La singularité de la dissémination du genre Punctaria dans la famille des Dictyotées ne peut pasèlre mieux comparée qu'à celle que l'on observe dans la dissémination de [' Entei'omorpha percursa, dans la tribu des Ulvacées ; et c'est vraiment chose admirable que d'apercevoir dans nos humbles Algues les affinités plus SÉANCE DU 8 JUIN 1855. lihl ou moins éloignées qui existent entre les familles et les genres se dessiner aussi nettement que celles que nous observons dans les familles et genres des ordres supérieurs. Il nous eût été bien agréable de pouvoir citer ici des observations de M. Thuret sur le genre Punctaria, mais fâcheusement, dans ses savantes et consciencieuses recherches sur les zoospores des Algues, publiées en 4851, nous n'avons rien trouvé à ce sujet, quoiqu'il ait fait mention d'une nouvelle famille qu'il nomme Punctariées, et dans laquelle il fait entrer les Asperococcus, mais il n'y signale pas d'autres genres. Genre Asperococcus, r,amour. . Ce qui singularise l'organisation de V Asperococcus compressus, c'est que les grosses cellules incolores qui forment le stratum interne émettent une grande quantité de fdaments courts, fins, articulés, hyalins, simples ou rameux, qui s'entrecroisent et remplissent tout le centre étroit de la fronde en contractant, quelquefois, des soudures avec les deux côtés du stratum. Ce caractère est particulier à cette espèce, car V Asperococcus bullosits vi V Asperococcus echinatus en sont dépourvus, et la rapproche, sous ce rapport seulement, des espèces appartenant au genre Stilophora dont les cellules du stratum interne émettent aussi, de distance en distance, quelques groupes de fdaments courts, incolores, articulés, mais en quantité moindre. Nous croyons que ces observations pourront intéresser, qu'elles feront apprécier davantage toute l'importance que l'on doit donner à l'orgap.isation tissulaire des genres composant la famille des Dictyotées et qu'elles feront mieux connaître les rapports ou affinités qui les relient entre eux au point de vue organographique ; mais le caractère ne fait pas le genre, est une règle linéenne que tout naturaliste, dit M. DeCandolle, doit avoir perpétuel- lement devant les yeux. M. Kùtzing, dans sou Species Algarum, a érigé en genre V Asperococcus compressus sous la dénomination ù'Haloglossum; nous allons démontrer par l'analyse que les caractères de la fructification de son genre sont ceux qui singularisent V Asperococcus. M. J. Agardh n'a pas cru devoir l'adopter dans son Species; il s'en est servi pour établir, dans les Asperoccocus, une division, ce qui est plus rationnel. I.a fructification, réunie en sores arrondies, est formée par des sporanges pyriques ou ovés, fixés sur les cellules colorées qui constituent la surface du stratum externe; ils sont accompagnés par quelques paranémates cylindriques obtuses, arti- culées, très courtes, oiïrant dans chaque article un nucleus ehromulaire condensé à leur sommet. Le 8 mars 1855, nous vimes sous la lentille du microscope le sporange donner issue, par son sommet, à une petite masse elliptique ponctuée (jui sort assez lentement pour permettre à l'observateur de bien la voir; une fois entièrement sortie, elle reste dans une immobilité complète une seconde ou deux, puis, tout à coup, on voit les sporidies sphériques qui la compo- T. IT. 3U hh^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sent entrer en nnouventieut, changer de forme en prenant celle d'une poire, puis s'éparpiller dans tous les sens en manifestant des mouvements très vifs et différents; dès qu'elles se meuvent, elles sont ceintes par une mem- hrane hyaline hien accusée, le nucleus chromulaire de la sporidie se trouve condensé dans sa partie inférieure et l'extrémité atténuée est hyaline; enfin on observe un mouvement de tremblement ou de trépidation très vif ; ce sont les granules du nucleus qui, s'agitaut dans l'intérieur de la sporidie, occasionnent ce singulier mouvement, étant dans de nouvelles conditions d'existence et ayant une tendance à se développer. 2k heures après leur dissémination elles nous ont paru spbériques et ceintes par une membrane hyaline; au bout de 16 jours les sporidies étaient allongées en filaments offrant de deux a trois articles ayant dans leurs sommets quelques granules colorés. Genre Striaria, Grév. En faisant l'anatomie de la fronde du Striaria attenuata, nous avons remarqué que la coupe horizontale était identique d'organisation avec celle des Asperococcus bullosus et A. echinatus ; les sommités de la fronde sont très atténuées, filamenteuses, et présentent, au microscope, l'aspect d'une Algue articulée; ces sommités sont striées transversalement par des lignes formées de petites cellules carrées, disposées régulièrement et diminuant en nombre jus(iu'à leur extrémité, où elles se trouvent réduites à une seule série de cellules superposées, dont la dernière est terminée par un poil hyalin articulé, très long; on croirait voir des ramules d'Ectocarpus. Cette particularité tissulaire caractérise bien plus le genre, sous le rapport de sa dénomination générique, que celle des sores disposées en séries transver- sales, dernier caractère qui n'est pas toujours constant, car souvent les sores ne présentent nullement cette disposition et se rapprochent alors de celle du genre Asperococcus avec lequel il a les plus grandes affinités. Plu- sieurs auteurs, qui en ont parlé avant nous, ont fait la même remarque ; cependant, il a des caractères qni le singularisent, à la vérité ils sont peu tranchés, mais ils suffisent pour ne pas en faire un Asperococcus. Nous ne pouvons passer sous silence l'observation faite par M. Decaisne dans ses Plantes de l'Arabie heureuse, p. 1^1, relativement au genre Striaria, qui parait être très voisin, dit M. Decaisne, du genre Dichloria par l'opposition de ses rameaux ; ce rapprochement ne reposant que sur l'examen extérieur de la fronde, et par conséquent ne pouvant pas éclairer suffisamment, laissait à désirer; nos études sur ce genre nous ont prouvé qu'il appartient réellement aux Dictyotées et non aux Sporocbnoïdées, comme le ferait supposer l'observation de M. Decaisne. M. Chauvin, dans ses excellentes Recherches, dit, page 65, que les genres Striaria et Stilophora pourraient être réunis sous une même dénomination SÉANCE DU 8 JUIN 1855. AZiS générique ; cette assertion de sa part nous a bien surpris, d'autant plus que ces deux genres ont, non-seulement une organisation tissulaire interne différente, mais encore chacun une fructification particulière très remar- quable qui les singularise et les distingue parfaitement. La fructification du Striaria forme, comme celle de VAsperococcus, des sores arrondies sur toute la surface de la fronde et disposées souvent en séries transversales ; mais ce qui la différencie, c'est que les sporanges qui les composent ne nous ont offert aucune parauémate, car nous ne pouvons pas prendre pour telles de petits corps en massue presque incolores, inarti- culés, renfermant, seulement dans leur partie supérieure, quelques granules; nous croyons plutôt que ces petits corps sont les premiers développements des sporanges puisqu'ils sont plus petits qu'eux et forment autour de la sore une couronne qui la circonscrit et lui donne un caractère particulier ; cependant, on observe quelques poils hyalins articules accompagnant les sores, mais ces poils sont semblables à ceux qui recouvrent toute la fronde et ne peuvent pas, par conséquent, être considérés comme appartenant à la fructification. Le 3 avril 1855, nous vîmes la dissémination des sporidies, non-seule- ment des sporanges, mais encore des cellules qui forment le stratum externe de la fronde; elles sont pyriques et présentent, loisqu'elles sont en mouve- ment, un rostre assez pointu qu'elles remuent de temps en temps avec une agilité surprenante, puis elles continuent a vaguer avec promptitude en décrivant des courbes plus ou moins irrégulières. La matière granulaire qu'elles renferment nous a paru, a un grossissement de 3^0 fois, disposée eu un filet spirale; ce caractère ne peut bien s'observer que lorsque 'ou fait sortir les sporidies du sporange un peu avant leur entière maturité; cependant, à cette époque, elles jouissent du mouvement qui leur est inhé- rent à leur maturité parfaite, mais elles l'exécutent lentement, ce qui per- met de mieux voir l'aspect que présente, dans sou intérieur, la matière granuian'e. Les Dictyotées se reproduisent par des spores et des sporidies; nous croyons que la réunion des différents genres qui composent cette famille, telle qu'elle a ete circonscrite par M. Jacob Agardh (1), offre une série de geni es ayant entre eux de grands rapports, non-seulement au point de vue de l'organisation tissulaire, mais encore sous celui de la fructification si caractéristique pour chacun d'eux. Si M. Thuret (2) ne voit dans cette dis- tribution des genres, par M. J. Agardh, « qu'un assemblage de plantes hétérogènes, n'ayant presque aucun rapport entre elhs et dont la fructifi- cation surtout est essentiellement différente, » nous croyons qu'il s'éloigne (1) Species Algarum, p. 68. (2) Recherches sur les Anlhéridies des Algues {Annales des se. nat., IV* série, t. 111, p. 5). Uhh SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la vérité; vouloir retirer de la famille des Dictyotées les genres qui n'offrent que des sporidies et pas de spores, pour les incorporer dans ses Phéosporées, c'est, selon nous, briser les affinités les plus nettement dessi- nées et les plus naturelles. Genre Halyserts. M. J. Agardh {Specics Algarum) ignore si le sphérospore contient quatre spores ; M. Harvey ne nous fait pas connaître, non plus, qu'il se divise en /i spores. Enfin, M. Thuret dit que dans les genres composant ses vraies Dictyotées (dont fait partie VHalyseris), les sphérospores se divisent erucialement. Nous avons vu les sphérospores du genre Halyseris, offrir à leur parfaite maturité une division triangulaire et les spores se disséminer dans le vase où nous conservions la plante pour nos observations ; au bout de h à 8 jours, nous vîmes que les spores étaient pluriloculées et plusieurs d'entre elles offraient, au centre de chaque locule, un nucleus chromulaire plus foncé, puis qu'elles avaient émis un filament radiculaire articulé, sim- ple ou se bifurquant à son extrémité, ayant au centre de chaque article un point formé par la chromule. Cette singulière germination offre une ana- logie frappante avec celle que nous avons observée sur les spores du Tilop- teris Mertensiiy Kûtz., Algue remarquable qui a subi des mutations d'un genre dans un autre, que M. Kiitzing a érigée en genre, et qui, tout récem- ment, a été élevée au rang de famille par M. Thuret (1). Nous reviendrons plus tard sur cette curieuse et intéressante Phycée dont M. Chauvin (2) a donné une bonne analyse, et que nous rapportons à la famille des Sphacé- lariées. Un fait bien plus intéressant et que nous avons observé sur le genre Haly- dris, c'est la découverte des sporanges qui occupe dans cette espèce, comme du reste cela s'observe dans plusieurs autres genres de la famille, la surface de la fronde, où ils sont très nombreux, mais très espacés entre eux. Nous avons examiné au microscope ces sporanges qui sont ronds ou ovés, ceints par une membrane hyaline fortement accusée, et nous avons vu les sporidies qu'ils contenaient sortir par le sommet du sporange et se disséminer sur le porte-objet du microscope ; elles sont ovoïdes, presque rondes et jouissent du mouvement inhérent à toutes les sporidies. Ce fait est en opposition avec la manière de voir de M. Thuret relativement à ses vraies Dictyotées où il n'admet que des spores, et nous démontre que l'on doit toujours généraliser avec circonspection, surtout dans une famille comme celle des Algues, où tout est exception, comme le fait observer judicieusement JM. Decaisne (3). (1) Annales des se. natur., IV' série, t. III, p. 6. (2) Recherches sur l'organisation, la fructification et la classification des Algues, p. 68. (3) Essai sur une classification'jdes Algues I^Ann. des se. nat., 18Z|2}. SÉANCE DU 8 .miN 1855. !i!ib M. Harvey {Phycol. Brit.) dit : madame Griffiths qui, la première, observa les spores disséminées sur la fronde (sporange Nob.), a trouvé quel- ques spécimens dans lesquels la fronde est marquée, dans les endroits ordi- nairement occupés par les sores, de lignes brunes nuageuses figurant une mappemonde dont les espaces sont ordinairement plus transparents que le reste de la fronde; M. Harvey fait observer qu'elles indiquent probable- ment un état maladif dans les cellules fructifères; nous croyons plutôt pou- voir les considérer comme des antbéridies. 31. Trécul fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LA STRUCTURE DES FEUILLES DES ORCHIDÉES, ET SUR UNE GLANDE CRYPTOIDE QUE PRÉSENTENT PLUSIEURS D'ENTRE ELLES, par M. A. TKÉC'LX. Le parenchyme des feuilles offre des modifications très importantes que les botanistes ne se sont pas suffisamment appliqués à décrire. Ils se con- tentent généralement de signaler quelques variations de structure que pré- sentent les feuilles minces ordinaires, aériennes ou submergées, et celles des feuilles épaisses et charnues des plantes grasses. Ils disent que, dans les feuilles minces membraneuses, les cellules sont : 1° ou à peu près toutes de même forme et réparties entre les deux épidermes, de manière à laisser entre elles des espaces libres pour la circulation de l'air ; 2° ou bien que les cellules constituent deux régions ou couches, dont l'une est supérieure et l'autre inférieure ; que dans toutes les deux, les cellules contiennent à l'état normal des grains de chlorophylle; que les utricules de la supérieure sont placées sur deux ou trois rangs, oblongues, rapprochées les unes des autres, et dirigées perpendiculairement aux faces de la feuille ; quecelles de la couche inférieure sont souvent irrégulières et disposées de manière à laisser entre elles des espaces fréquemment assez considérables qui donnent à cette par- tie du parenchyme une structure spongieuse; enfin, que le parenchyme des feuilles charnues est composé d'un tissu utriculaire plus serré, dont les cellules périphériques surtout renferment la matière colorante verte. Cependant M. Schleiden a signalé la variété qui existe dans la structure des feuilles, car il a dit dans ses Grundzilge (édit. 1850, p. 198) que presque toutes les combinaisons de formes des organes élémentaires et des différents tissus se présentent dans les feuilles, et, au nombre de quelques exemples qu'il désigne, se trouve l'apparition des cellules spiralées dans le paren- chyme des feuilles de certaines Orchidées tropicales, mais il ne donne aucun détail sur la structure de ces feuilles. Avant lui, Meycn avait déjà indiqué l'existence des cellules spiralées dans quelques espèces. Ayant étudié un assez grand nombre de feuilles d'Orchidées, j'y ai trouvé les modifications suivantes, d'après lesquelles on peut les diviser en trois catégories. U!l6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. A. — Dans la première, qui comprend probablement la plus grande partie des Orcbidées, les feuilles ont une structure analogue à celle de la plupart des autres plantes. L'épiderme est ordinairement composé d'une seule couche de cellules, et présente fréquemment des particularités que je décrirai dans un travail plus général sur la structure des feuilles. Cet épidémie n'est souvent revêtu de stomates qu'à la face inférieure de la feuille. 11 enveloppe un parenchyme tantôt mince, tantôt plus ou moins épais, qui contient de la matière verte dans toute son épaisseur. Çà et là seulement sont quelques cellules incolores dans lesquelles on trouve des paquets d'élégantes raphides. Dans beaucoup d'espèces, ce parenchyme est homogène dans toute son étendue, c'est-à-dire que toutes ses utricules ont à peu près la même forme et le même volume, ou que celui-ci ne varie que peu d'un côté à l'autre de la feuille. (Ex.: Orc/iis mascula, Gymnadenia conopsea, Platayxthera bifo- lia, Oncidium Harrisonii, Epidendrum ciliare, Cypripedium barbatum^ Maxilluria tenuifolia, Phajm Wallichii, etc.) Il arrive aussi que les cellules sont plus grandes près de la face supé- rieure, et disposées de manière que leur grand axe est perpendiculaire a l'épiderme. Celles des feuilles du Dendrobium speciosum sont remarquables à cet égard ; elles sont assez longues, étroites, presque toutes aiguës aux extrémités comme de véritables clostres, et irrégulièrement placées sur quatre rangs. Dans d'autres espèces, comme ]e Maxillaria atro-rubens, etc., ces utricules de la région supérieure du limbe sont seulement ovales ou elliptiques. Il y a de plus des plantes, par exemple VFpipacfis palustn's, dont les cellules parenchymateuses, même celles qui sont situées immédiatement au-dessous de l'épiderme supérieur, sont déprimées parallèlement aux faces de la feuille. Enfin, dans les feuilles cylindracées de quelques espèces, comme le Lépiotes bicolor, les cellules subépidermiques sont plus petites que celles du centre, et contiennent aussi plus de matière colorante verte que ces dernières dans lesquelles elle est presque nulle. Dans ce premier type se rangent aussi le Goodyera repens, y Oncidium Papilio, \ePholidota imbricata, V Epidendrum pachyphyllum, etc., etc. B. — Les plantes que renferment la deuxième catégorie et la suivante ne semblent pas aussi nombreuses que celles qui appartiennent à la pre- mière; cependant elles se rencontrent assez fréquemment pour que je puisse en citer déjà une quantité assez notable. Dans les feuilles de la deuxième catégorie, le parenchyme vert s'étend, comme dans celles de la première, de l'épiderme de l'une des faces à celui de l'autre, mais elles présentent un phénomène bien singulier : c'est que de nombreuses cellules incolores, munies de spirales analogues à celles des SÉANCE DU 8 JUIN 1855. 447 trachées, sont répandues entre les cellules pareuchymateuses vertes qui sont ordinairement beaucoup plus petites qu'elles. Les spiricules dont ces cellules sont ornées forment des hélices à tours plus ou moins serrés; elles sont toujours réunies par la membrane utiieulaire dans la jeunesse des celtules, ce qui tient à leur mode de développement que j'ai décrit dans la séance du 9 mars 1855 [Bulletin de la Soc. Bot. de France., t. II, p. 153 et suiv.). Dans un âge avancé, ces spiricules sont fréquemment rendues libres, comme celles des trachées proprement dites, par la résorption de la mem- brane-mère dans les intervalles de leurs tours de spires. J'ai toujours vu dans la même cellule plusieurs spiricules tournant dans le même sens. Tantôt chacune d'elles est simple, et tantôt elle estçâ et là bifurquée comme le sont aussi quelquefois les spiricules des trachées. Ces bifurcations servent en quelque sorte de passage aux cellules réticulées qui, dans quelques plantes rares, sont mêlées aux cellules spiralées, ou même les remplacent tout à fait. Dans VEpidendrum frarp^ans, par exemple, je n'ai trouvé que des cellules réticulées répandues entre les utricules du parenchyme. Je crois même que certaines cellules, qui renferment de la matière verte, sont réticulées, surtout celles qui sont dans le voisinage de l'épiderme inférieur. A cette deuxième catégorie appartiennent les Pleurothallis proliféra, coc/ileata, saurocephala, le Megaclinium maximum., le Bolbophyllwn recur- viim, les Saccolabium guttatum, Blumei^ etc. C. — Dans la troisième catégorie, les feuilles ont une structure plus sur- prenante encore. Le parenchyme vert est complètement isolé de l'épiderme, tout autour de la feuille, par des utricules incolores, mais les cellules qui l'isolent ainsi ne sont pas toutes de même nature : les unes sont munies de spirales, les autres en sont dépourvues , et ces deux sortes d'utricules affectent l'une par rapport à l'autre, et par rapport au parenchyme vert, une disposition basée sur un type constant. C'est ainsi qu'il y a ordinaire- ment à la face inférieure de la feuille, immédiatement au contact de l'épi- derme, une série de grandes utricules spiralées qui sépare cet épiderme du parenchyme vert, et au-dessus de ce parenchyme vert une couche épaisse de sept à huit séries d'utricules incolores qui le séparent de l'épiderme supérieur. De ces sept à huit séries d'utricules incolores superposées, il y en a quelquefois une, plus rarement deux, dont les cellules sont munies de spirales. Lorsqu'il n'y en a qu'une, c'est la série qui repose immédiatement sur le parenchyme vert. Ses cellules sont beaucoup plus grandes que toutes les autres ; elles sont aussi beaucoup plus longues que larges, et leur grand diamètre est perpendiculaire aux faces de la feuille. Quand il y a deux ran- gées de cellules spiralées, la seconde est placée plus haut, et elle est séparée de la précédente par une couche de trois ou quatre rangées de cellules inco- lores beaucoup plus petites, et de l'épiderme supérieur par une couche llllS SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. semblable de cellules de même nature, c'est-à-dire incolores et lisses. Les feuilles adultes du Pleurothallis sjxitulata, Ad. Br., sont un bel exemple de ce dernier cas. 'Je dis les feuilles adultes, parce que, si l'on étudie des feuilles d'âges différents, on s'aperçoit que ce sont les spiricules des cel- lules de la face inférieure qui naissent les premières ; que celles de la rangée de cellules placées immédiatement au-dessus du parenchyme vert se montrent ensuite, et que les spiricules de la série la plus élevée se déve- loppent les dernières. Dans les feuilles de quelques plantes, il Df'y a souvent que les spirales des utricules de la face dorsale ou inférieure qui se manifestent ; il ne s'en forme pas dans les cellules incolores de la face supérieure, qui sont parfois plus ou moins régulièrement plissées, ce qui indique qu'il y a eu un com- mencement de formation hélicoïde. Dans le Pleurothallis panicoides , Ad. Br., ms., les spirales des utricules de la face inférieure ne se montrent même le plus fréquemment pas. Ces cellules, pour la plupart incolores, çà et là pleines d'un liquide violet, restent lisses. Au-dessus du parenchyme vert, au contraire, on remarque souvent des hélices rudimentaires. Les plantes les plus remarquables que j'ai notées dans c&tte catégorie sont les Pleurothallis spatulata, racemifloi^a, laxiflora, panicoides, le Phy- sosiphon Loddigesii, le Lepanthes cochleaynfolia, le Stelis ophioglossoides, le Masdevallia infracta, etc. La feuille du Pleurothallis ruscifolia, vue par Meyen et M. Schleiden, viendrait s'ajouter aux précédentes. Ce dernier type des feuilles des Orchidées présente bien encore quelques modilications. Ainsi on voit dans quelques espèces [Masdevallia infrac- tay etc.), que la couche des cellules spiralées inférieure est mêlée de quelques utricules contenant de la chlorophylle, et dans d'autres cas, que des cellules spiralées se mêlent au contraire au parenchyme vert, comme dans les feuilles de la deuxième catégorie, la structure du troisième type étant malgré cela conservée. Les feuilles des Orchidées ne sont pas, au reste, les seules dont le paren- chyme vert soit ainsi isolé de l'épiderme par des cellules incolores. Certains Bégonia, les B. sanguineaetramentacea, par exemple, offrent ce singulier phénomène, mais je n'ai jamais vu leurs cellules incolores munies de spiricules. Les feuilles d'un certain nombre d'Orchidées, et principalement celles du troisième groupe, renferment une sorte de petit organe qui a été entrevu par Meyen sur le Pleurothallis ruscifolia, et ensuite par M. Schleiden sur la même plante. Il consiste en de petites fossettes quelquefois très profondes qui existent tantôt sur une face, tantôt sur les deux faces de la feuille. Il en sort communément une matière d'apparence granuleuse, qui salit la surface de l'épiderme jusqu'à une assez grande distance de l'ouverture. SÉANCE DU 8 JUIN 1855. Zj/lO Meyen (d'après M. Schleiden, car je n'ai pu me procurer l'ouvrage dans lequel Meyen en a parlé) avait pris leurs orifices pour des stomates. M. Schleiden qui les a étudiés après lui, seulement aussi sur le Pieu- rothallis ruscifolia, les a bien observés. II s'est aperçu que la cavité est fermée transversalement dans sa partie moyenne par une membrane que l'on enlève, dit-il, assez souvent en faisant les coupes. Il a vu que cette membrane est fréquemment masquée par une sécrétion que l'on peut faire disparaître en la dissolvant dans une huile essentielle ; il dit aussi que les cellules, soit spiraléesdela face inférieure de la feuille, soit non spiralces de la face supérieure, se modifient dans leur paroi quand elles sont en con- tact avec les cellules adjacentes à la cavité ; alors elles paraissent poreuses ou rétiformes comme elles. M. Schleiden n'ayant pu suivre le développement de ces organes ne put reconnaître leur nature avec certitude. Cependant, à l'aide d'une compa- raison ingénieuse, il est arrivé à s'en faire une idée assez exacte. Dans sa note intitulée Ueber die Grnbcheu in der Epidermis einiger Blœtter^ publiée à Leipzig, en 18/i6, dans ses Beitrœge zur Boianik, page 5 et suivantes, il décrit d'abord les petites cavités infundibuliformes qui existent à la face inférieure du Nuphar liUea, et qui sont la base de longs poils tombés que l'on observait là pendant la jeunesse de la feuille; il cite ensuite les poils plus courts de V Acrostichum alcicorne, qui sont insérés dans un petit enfoncement de l'épiderme ; enfin, il iudiciue, dans le Peperomia peresciœ- folia, un poil plus court encore, composé de deux très petites cellules, lequel poil est attaché dans une fossette plus profonde que la précédente. 11 termine sa note par la description des organes en question, et de ce rapprochement il parait disposé à croire qu'ils ont un poil pour origine. Le doute de M. Schleiden sur leur véritable signification m'autorise à faire connaître le résultat de mes observations, qui ont porté sur un assez grand nombre d'Orchidées; car, le Pleurothallis ruscifolia que, du reste, je n'ai pas eu à ma disposition, n'est pas le seul végétal qui les présente. Je les ai vus sur le Physosiphon Loddigesii, les Pleurothallis spatulata, pani- coides, racemiflora , laxiflora, le Leptantlies cochlearifolia, le Dendrobium speciosum, etc., etc. Les plus profonds que j'ai observés m'ont été fournis par le Physosiphon Loddigosii ; \\^ Siitev^nent en profondeur jusqu'à trois fois l'épaisseur de l'épiderme ; mais ils ne présentent pas, comme l'exemple cité par M. Schlei- den, les caractères singuliers résultant de la modification des cellules spirales voisines; ses cellules du fond ne sont ordinairement que finement ponctuées. Au reste, le défaut de ce caractère permet de mieux discerner la nature et l'origine de ces cellules basilaires; on voit qu'elles sont de nature épider- mique, ce qu'il n'est pas possible de reconnaître partout, quand elles sont plus profondément modifiées. Ici, on voit que l'épiderme rentre a l'intérieur du llbO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parenchyme pour former une cavité irrégulière, quelquefois cylindroïde, plus large même en bas qu'un peu au-dessous de l'ouverture; mais le plus souvent elle est infundibuliforme, et un peu dilatée dans la partie moyenne. Les cellules épidermiques rentrantes vont en diminuant de dimension en s'éloignant de la surface de la feuille. Celles qui sont le plus près du fond de la cavité sont marquées de ponctuations très petites qui ne traversent pas (ou pas toujours) leur membrane externe, comme cela a évidemment lieu dans d'autres plantes. La cavité, dans une jolie préparation que j'ai sous les yeux, et que je conserve dans la glycérine, est parfaitement continue d'une extrémité à l'autre, bien que certainement la coupe n'ait point enlevé la membrane qui la ferme transversalement dans le plus grand nombre des cas, à une certaine époque, du moins, ainsi que je le décrirai plus loin, et ainsi que l'a annoncé le célèbre anatomiste allemand dont j'ai rappelé le travail. La cuticule, qui est très épaisse, descend eu suivant les sinuosités de la cavité et s'arrête près du fond, mais sans toucher en ce point basilaire la paroi utriculaire voisine, en sorte que l'on a un véritable entonnoir ouvert par les deux bouts. Ce phénomène est plus net encore dans d'autres plantes , dont la cuticule est bien plus épaisse et le petit orifice inférieur plus large ; néanmoins il ne m'a pas semblé général. Il serait possible que cela fût dû à ce que les coupes n'étaient pas faites exactement dans l'axe de l'organe. Quand il existe une membrane obturatrice du côté de l'ouverture externe, elle est bombée vers le dehors et s'insère vers les deux tiers de la hauteur de l'infundibulum. Dans les autres plantes citées dans ce travail, cette mem~ brane, attachée au pourtour de la cavité, s'élève verticalement en suivant les parois de celle-ci, puis elle se courbe à angle droit de manière à présenter une surface plane ou un peu oblique. Cette pellicule donne, dans ce cas, l'idée d'une cellule qui serait adhérente à la paroi de la cavité dans la moitié ou les trois quarts de son étendue et libre dans sa partie supérieure ; elle rappelle alors la disposition des ovaires semi-adhérents. Parmi les plantes que j'ai données pour exemple, je puis citer particuliè- rement le Pleurothallis spatulata. Chez lui, ces petits organes ont également une assez grande profondeur. Ils sont intéressants aussi à cause de la fa- cilité avec laquelle on y observe la disposition de la membrane obturatrice. Maintenant que j'ai esquissé leur structure, je vais rechercher leur ori- gine, je vais m'assurer s'ils ne sont que la base de poils plus ou moins allongés, comme les cavités que l'on observe à la face inférieure des feuilles des Nymphéacées ; ou bien si ce sont des organes entiers, des sortes de glandes cryptoïdes. A cause de la difficulté d'obtenir des feuilles suffisamment jeunes de ces plantes rares, je n'ai pu, jusqu'à ce jour, bien étudier sous ce rapport que le Physosiplion Loddigesiù Voici ce que j'ai remarqué. Dans une feuille de deux SÉANCE DU 8 JUIN 1855. 451 centimètres et demi de longueur, dont le sommet était vert et la base jau- nâtre, les cellules sub-épidermiquesdu sommet de la feuille ne présentaient pas encore de traces des spiricule.s (cette plante appartient à la troisième catégorie), mais nos petits organes cryptoïdes étaient déjà bien développés et présentaient l'aspect de ceux des feuilles adultes; seulement les parois étaient plus minces, et il n'y avait pas encore de ponctuations dans leurs cellules basilaires, c'est-à-dire, du fond. Vers la partie inférieure et jeune de la feuille, les cellules centrales du parenchyme contenaient des granules de matière colorante imparfaite, jau- nâtres; mais il y avait sous l'épiderme plusieurs couches de cellules incolores un peu plus petites que celles de l'épiderme ( à l'état adulte, ces cellules, qui sont spiralées du côté inférieur de la feuille, sont beaucoup plus grandes qu'elles) ; le plus grand diamètre des cellules épiderraiques était perpendicu- laire à lasurface de la feuille. Cet épiderme était traversé par les petits organes eu question, mais ils étaient moins avancés dans leurdéveloppementquevers le sommet de la feuille, où je n'avais remarqué qu'une cellule à peu prèsobco- nique'enfoncée dans la cavité, et surmontée de quelques débris membraneux, dont je n'avais pu reconnaitre l'origine. A la base de la feuille, je pus voir que ces débris étaient ceux d'une cellule qui, là, était entière et surmontait la cellule obconique. Dans quelques organes très jeunes, cette cellule était à peu près globuleuse, déprimée seulement du côté par lequel elle était appliquée sur l'inférieure, ou bien elle était un peu plus longue que large. Ailleurs, cette même cellule terminale était à peu près hémisphérique. Dans les organes précédents, cette cellule était incolore ; dans de plus âgés, elle était brunie; dans de plus vieux encore elle était ouverte, lacérée ; dans des organes adultes, elle avait complètement disparu ; il ne restait plus que le sommet de la cellule inférieure, qui, persistant longtemps, forme la mem- brane obturatrice. On le voit donc par là, ces sortes d'organes excréteure du PJiysosiphon Loddigesii, ces petits cryptes, contiennent, à l'origine, un poil composé de deux utricules; l'une inférieure semi-adhérente, l'autre supérieure, qui dis- paraît de très bonne heure. Entre ces organes et les poils proprement dits, on peut observer toutes les transitions dans la famille des Orchidées. Kt même, une seule plante nous en fournira un exemple satisfaisant. C'est le Maxillaria utro-rubens. En effet, il y a sur les deux faces de ses feuilles des petites fossettes qui rejettent aussi à l'extérieur une matière granuleuse qui se dissout dans la glycérine. Si l'on étudie avec soin ces cavités, on découvre au fond une seule cellule dépiimée, un peu conique inférieurement, et qui est colorée en jaune brunâtre. En examinant le développement de ces fossettes, j'ai vu que l'épiderme porte çà et là une cellule déprimée et marquée de points très ténus, qui est fixée dans une dépression très légère de l'épiderme. Pendant l'accroissement de la 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. feuille, par la dilatation du parenchyme autour de chacune de ces cellules déprimées, celles-ci deviennent progressivement de plus en plus entoncées, jusqu'à ce que le développement de la feuille cesse. Beaucoup de ces cellules restent dans cet état ; mais il en est qui, par un de leurs côtés, s'allongent et donnent naissance à un poil oblique quelque- fois assez long et composé de quelques utricules. Est-ce à dire pour cela que nos petits organes cryptoïdes ne soient que les analogues des poils ordinaii:es et des poils glandulil'èies? P>iderameiit ils rentient dans ce groupe d'organes, mais il me semble qu'ils ont des carac- tères particuliers, qui autorisent a les distinguer par le nom de glandes cryptoïdes. Cette désignation, qui en peint en quelque sorte l'apparence et les fonctions, a l'avantage de ne pas introduire dans la science un mot de création nouvelle. M. Rcvei! donne lecture de la note suivante adressée à la Société : NOTE SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE TACSONIA, par M. le D-- EUGÈIN'E RAMPOIM. (Paris, juin 1855.) Tacsoma — Espèce non décrite. Feuilles cordiformes à la base, profondément trilobées, à lobes étroits, ovalo-lancéolés, aigus, dentés [remote), les latéraux plus petits, légèrement divergents, glabres en dessus, pubescentes en dessous; pétioles courts, pour- vus de petites glandes sessiles. Stipules Pédoncules et cirrhes axillaires. Pédoncules grêles, très longs, de 25 a 28 centimètres, tordus, légèrement scabres, se colorant en rouge foncé près de la fleur. Fleurs longuement pendantes. Calicules à 3 bractées distinctes, sessiles, ovales, aiguës, dentées, '/mbérulentes en dessous, longues de 16 à 17 milli- mètres, larges de 9 à 10 millimètres. Tube calicinal court (3 à U centimètres), cylindrique, urcéolé à la base, vert extérieurement, pourpre-noir intérieurement, gorge blanche, division plus longue que le tube (5 centimètres), étroiie (1/2 centimètre ih), aiguës, à 3 nervures, dont la moyenne se termine par une petite dent au-dessous du sommet, rouge-verdâtres extérieurement, de la couleur des pétales en dedans, et comme ceux-ci étalées horizontalement. Pétales presque égaux en longueur aux divisions du calice, lancéolés, étalés, d'un beau pourpre éclatant. Couronne supérieure annuliforme, uniformément violacée, à petits denticules sur lesquels le violet est un peu dilué. Couronne inférieure adnée au tube au-dessus de sa base, niembra- neuse inférieurement, divisée supérieurement en fdaments violacés. SÉAA'CE DU 8 JUIN 1855. Z|53 Colonne staminifère beaucoup plus longue que le tube (7 centimèti-es). Styles (F lin rose dilué. Stigmates ronds, peltés. Fruit ?7on ponctué ovale allongé, rétréci à ses deux extrémités. — Lon- gueur 12 à 16 centimètres. Pulpe d'un gris jaunâtre, douce et agréable au goût. Graines ovales, brunes, ponctuées, Klle croit dans la province d'Antioquia (Nouvelle-Grenade), à une hau- teur de 1500a 2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Température 18 à 20 degrés cent. On la cultive aussi à Bogota, dans les jardins à 2600 mètres, en l'abritant le long des murs. Elle y fleurit toute l'année. Ses grandes fleurs d'un pourpre vif, à segments étalés, se balançant au bout de leurs longs pédoncules, en font une des plus belles espèces du genre, et on la préfèi'e, sous ce rapport, aux T. mollissima et speciosa, qui sont cepen- dant fort remarquables. Après cette communicatio?i, M. Réveil présente à la Société : 1" Une cire végétale qu'il se propose de soumettre à l'analyse et qui a été recueillie par ]M. le docteur Rampon sur les slipes du Ceroxylon andl- cnla dans la Cordillère moyenne, à la hauteur d'environ 2600 mètres, près, du torrent du Tochecito, dans la montagne du Quindio (Nouvelle-Grenade). 2" Un échantillon d'une racine connue dans le commerce sous les noms de huaco et de guaco, bien différente du Mikania Guaco de la famille des Synan- thérées. Cette racine, qui vient du Brésil, est attribuée au Mel-homeus ou Aristolochia grandtflora. Elle aune teinte générale fauve, une écorce spon- gieuse très épaisse, une odeur forte, analogue à celle de la Bue, et une saveur chaude aromatique. 3" Une fleur venant de la Nouvelle-Grenade et très employée dans ce pays. Cette fleur est produite par le Thihaudia Quereme de de Humboldt (Vacciniées). C'est un arbuste qui croit dans la Nouvelle-Grenade, province de Buenaventura, par environ 7 degrés de longitude occidentale et de 3 degrés et demi de latitude boréale, a l'ouest de la ville de Cali sur le versant oriental de la Cordillère occidentale, à une hauteur d'environ 1000 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est encore le seul endroit de la Nouvelle-Grenade où cet arbuste ait été signalé. Les habitants de Cali disent ((u'ils le doivent à une protection toute spéciale de la Vierge, qui apparaît quelquefois dans ce lieu, pour y respirer le parfum de ses fleurs. Les fleurs et les rameaux exhalent, en effet, une odeur iiui generis extrê- mement siiave et agréable a l'état frais, et qui parait si délicieuse aux indi- gènes, qu'ils ont donné a l'arbuste le nom de quereme qui, en espagnol, signifie aime-moi : ils en préparent des eaux distillées et des teintures alcoo- liques qu'ils employcnt comme médicament et comme cosmétique, et qu'ils mêlent même quelquefois à leurs pâtisseries sucrées. L'arbuste donne ses fleurs en juin et en décembre. àb^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Puel, vice-secrétaire, propose à la Société d'inviter le Conseil à examiner la question de savoir si, confornfiément cà l'art. 11 des sta- tuts, il y a lieu de convoquer à Paris dans le courant des mois d'août ou de septembre de cette année une première réunion extraordi- naire de la Société. Cette proposition est adoptée par la Société. SÉANCE DU 22 JUIN 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une présentation. Dons faits à la Société : 1° Par M. Alph. De Candolle : Géographie botanique raisonnée, ou Exposition des faits principaux et des lois concernant la distribution géographique des plantes de l'époque actuelle. Paris, 1855, 2 vol. 2» De la part de M. Duby, de Genève : Revue des principales publications relatives aux Cryptogames qui ont paru en 1853 et 185i. Genève, 1855. 3° En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, juin 1854, 2 numéros. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture de Paris, numéro d'avril 1855. M. le Président annonce que le Conseil a examiné la proposition de M. Puel et décidé qu'elle serait soumise à l'approbation de la Société : Cette proposition est ainsi conçue : La Société tiendra cette année, à Paris, une session extraordinaire dont l'ouverture aura lieu le 10 août prochain, au local ordinaire de ses séances. MM. les membres qui ne résident pas à Paris sont spécialement invités SÉANCE DU 22 JUIN 1855. 455 à assister à cette séance qui pourra être suivie d'autres réunions ou d'excur- sions botaniques aux environs de Paris. La Société adopte cette proposition à l'unanimité. M. l'abbé de Lacroix fait à la Société la communication suivante : DE LA BOTANIQUE ET DE QUELQUES PLANTES CURIEUSES AUX EAUX-BONNES (Basses- Pyrénées), par M. l'abbé S. DE LilCROIX.. Toute la chaîne des Pyrénées offre uu champ riche et vaste aux explora- tions des botanistes. Il y a cependant quelques parties de ces montagnes dont la flore est plus étudiée, et partant mieux connue. Celles-là sont à proxi- mité des lieux qui attirent les voyageurs par la beauté des sites, leurs cu- riosités naturelles, l'efficacité des eaux ou le charme des réunions qu'elles occasionnent; ou bien elles sont habitées par des hommes épris d'un amour passionné pour les plantes de leurs prairies et de leurs rochers, et qui sont bien plus à même qu'un touriste nomade de collectionner en toute saison les fleurs variées que la Providence fait naître a chaque instant sous les pas. Les Eaux-Bonnes, au fond de la vallée d'Osseau, se trouvent dans les deux conditions. Dès le mois de juin ses eaux précieuses voient venir à leur source une foule empressée, désireuse d'y puiser l'amélioration des organes de la respiration et de la voix. Aux malades se joignent les parents, les amis, de simples promeneurs pour qui tout lieu de société est une bonne fortune. Parmi eux on rencontre souvent des botanistes qui sont heureux de pouvoir utiliser leur déplacement au profit de la science qu'ils aiment. — D'un autre côté, dans le village de Bagès-Béost et tout à proximité des Eaux-Bonnes, réside un naturaliste indigène qui s'est élevé de lui-même, et par la seule force d'une volonté persévérante, de la modeste condition de berger jusqu'à un point éminent dans la science, où ses observations, ses recherches quoti- diennes, ses collections nombreuses lui ont fait un nom distingué. Les personnes qui ont des rapports avec le bon et digne Gaston-Sacaze l'aiment et l'admirent pour ses talents variés, ses prévenances délicates, franches et cordiales. On trouve eu lui uu guide complaisant, un collecteur infatigable, un généreux distributeur des curiosités qu'il rencontre. Trop peu jaloux de ses découvertes, il les communique avec une confiance qui a été souvent mal recompensée; d infidèles dépositairess'attribuantleméritede nouveautés qu'ils tenaient de lui. Ces souvenirs fout plus de peine a sou cœur qu'a son amour-propre. Aussi neregrette-t-il pas ce qu'il a fait, puisqu'il le recom- mence chaque jour. 11 ne regrette qu'une chose : c'est de n'avoir pas trouvé chez des compatriotes dont l'herbier et les publications se sont enrichis de ses dons et de ses renseignements, les sentiments qu'il a reiicontres dans M. Georges Beulham, qui lui a dédié le Lùhosjjermurn Gastoni. A 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. A son imitation, et sous la direction de ses conseils amis, d'antres per- sonnes du pays recherchent avec zèle et intelligence les plantes locales. Il est aisé de comprendre d'après cela comment le site botanique des Eaux- Bonnes, si scrupuleusement exploré jusqu'à ce jour, n'offre plus que de loin en loin des plantes réellement nouvelles à introduire dans la science, et combien même il est rare d'y découvrir des espèces déjà connues qui, existant là, n'y aui-aieni pas été mentionnées encore. Toutefois nos recherches de 1853 nous ont mis à même d'en publier de l'une et de l'autre catégorie; et le bon Sacazea bien voulu nous charger de faire connaître un Iheris nouveau qu'il a récolté dans un sol ferrugineux, au col de Toi-tes et sur la montagne de Louvie-Soubirou, non loin de la car- rière de marbre. C'est une belle adjonction aux curieuses plantes du même genre que les Eaux-Bonnes procurent aux botanistes; Ih. Forestien, Jord. — Bernardiana, Gr. et God. — spathulata, Berg. — • Garrexiana, Ali. En toute justice et convenance, nous dédions cette espèce à son inventeur. En voici la description: Iberis Gastonis, de fcrx. Racine vivace, simple ou un peu rameuse, per- pendiculaire;— tige divisée dès la base en plusieurs rameaux radicaux courbés-ascendants, comme carrés et garnis sur deux faces opposées de poils aplatis;' — feuilles alfernes, assez épaisses, entourées de poils écailleux semblables à ceux de la tige, les inférieures longuement péliolées, ovales- spatulées, un peu crénelées, les supérieures sublinéaires-spatulées, entières; — pédoncules disposés en une ombelle qui ne se développe pas, les exté- rieurs étalés-infléchis, tous glabres en dehors et ciliés-rudes en dedans; — sépales membraneux, lilas, à dos vert, ovales, ciliolulés etdenticulés ; — pétales notablement inégaux par paires, blanc-lilas, ovales, onguiculés; — capsule régulièrement eu cercle, renflée en-dessous, à ailes saillantes tout autour, à échancrure très étroite, à lobes tantôt aigus, tantôt obtus, presque conniventsavecle style dans l'état normal; — style émarginé plus long que les lobes de l'échancrure dans la jeunesse, mais les égalant à la maturité; — graines obliquement elliptiques, aplaties, ailées, marquées d'un sillon au côté externe, et d'une petite côte à la partie interne, ruguleuses et de couleur noir-olive. Notre plante, voisine de V Iberis peU^œa, Jord., trouvée à Athas, dans la vallée d'Aspe, par M. Jordan, diffère de cette espèce par ses tiges ascendantes tantôt simples, tantôt rameuses^ Xow'^owvs, anguleuses, striées, garnies de poils plats sur les angles et sur les deux faces latérales aux feuilles qui sont ciliées avec des poils semblables /o»^ autour du limbe, tant les caulinaires que celles de la base. I^n siiicule de Y Iberis nana, Ail., figurée par M. Jordan (6'= frag., tab. 1, tig. 1). ), représente assez bien celle de Vlb. Gastonis, qui en diffère pourtant par un sinus plus aigu et des ailes proportionnellement plus larges à la maturité. Les dimensions de cette siiicule sont plus fortes que celles de SÉANCE DU 22 JUIN 1855, /i57 VIberis petrœa: ainsi tout entière elle mesure 6 millimètres de diamètre en tout sens; au sommet l'aile a 2 millimètres de hauteur sur 3 millimètres de largeur; en partant de la base du style, le corps de la silicule, sans la mem- brane alaire, a h millimètres de diamètre en tous sens; les graines ont 2 mil- limètres de longueur sur 1 millimètre de largeur. La plante acquiert un développement d'ensemble également plus considérable, puisqu'elle a depuis 6 centimètres jusqu'à 20. Le style atteint la hauteur des lobes de l'échan- crure et ne la dépasse pas, comme le fait celui de VIberis petrœa, si ce n'est dans la jeunesse de la plante, et avant que les lobes aient pris toute kuir ampleur. Les fleurs sont blanches lavées de lilas et non pas uniquerneut blanches. Le stigmale est échancré^ taudis que celui de V Iheris petrœa n'est que légèrement déprimé au centre. On peut donc placer VIberis Gastonis parmi les espèces vivaces de la sec- tion dont les pédoncules fructifères sont rapprochés en corymbe serré, à côté de VIberis petrœa, Jord., qui possède les mêmes caractères, et loin desiberis Garrexiana et saxatilis. Ces derniers font partie de la section des Iberis vivaces à pédoncules disposés en grappe. — Nous avons pu constater sur des échantillons mûrs de VAlsine ceras- tiifolia, Fenzl., recueillis au pic de Gère, que les graines de cette plante sont réuiformes, suborbiculaires , avec échancrure au tiers supérieur, et qu'elles sont couvertes de longues et nombreuses papilles coniques. Ces renseignements compléteront la diagnose fournie par M. Grenier dans sa Flore de France. — Dans ces derniers temps, le genre Rubus a été étudié avec ardeur quant ix la distinction des espèces. Les Eaux-Bonnes semblent un lieu où se plaisent particulièrement celles qui sont considérées comme le moins communes. Les promenades les plus fréquentées sont bordées des Rubus Lejeunei, W. N., — glandidosus, Bell., — i^osaceus^W. N. , — hirtus, W. N , — Radula, W. N. On voit qu'un botaniste peut, sans fatigue et dans une demi-journée du mois d'août, enrichir son herbier de ces belles et curieuses plantes trop longtemps négligées, et qui méritaient mieux des hommes de la science, malgré la rudesse de leurs aiguillons. — La nouvelle Flore de France de MM. Grenier et Godron n'admet pas le Cirsium rufescens de Ramond. Cette plante est inconnue à M. Godron, dont l'autorité de De Candolle et du Prodrome n'a pas suffi à vaincre les scrupules. Cette plante se retrouve toujours dans les Pyrénées; elle est commune dans les torrents des bois de Sapins et le long des ruisseaux, depuis le haut des prairies de Béost jusqu'à, la crête de la montagne du même nom, et depuis Gabas jusqu'au haut de Bious. Nous devons ce ren- seignement à Gaston-Sacaze, ainsi que de très beaux échantillons de la plante desséchés par lui et venant des deux localités. D'autres échantillons recueillis par un guide à Gabas ont été achetés et préparés par nous. I.e\ T. w. .31 Zi58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. personnes qui possèdent l'ouvrage des savants auteurs pourront désormais ajouter, après le Cirsium oleraceo-rivulare, la description et la synonymie suivantes que nous empruntons au Prodrome, tome VI, page 647, n° 79: « Cirsium rufescens, Ram. in DC, FI. fr., n" 3081. — {Cnicus rufescens, Loisel. , FL galL, 5lxi.— Carduus rufescens et Carnwlicus, Pers. Fnchirid., 2, p. 389. — Cirsium Carniolicum, Seop. Carn., n° 1005, tab. 54. — Cnicus Carniolicus, Willd. Sp., 3, p. 1677.) — Feuilles cordées, amplexi- caules , ovales-oblougues, garnies de cils épineux; nervures des feuilles portant des poils courts et roussâtres, ainsi que les tiges et les involucres; feuilles supérieures sublinéaires; calathides subglobuleux , agrégés au nombre de trois ou quatre; écailles extérieures ou bractées de l'involucre pectinées-ciliées ; les intérieures linéaires peu ou point ciliées ; corolle jaunâtre. » A côté de cette description succincte, nous mettons les développements donnés dans la Flore française de De Candolle sous le n" 1081, et qui complètent l'idée que l'on peut se faire de la plante : « Cette espèce, y est-il dit, se distingue, dès le premier coup d'œil, aux poils courts, mous, nombreux et roussâtres, qui naissent sur le haut de sa tige, sur ses feuilles supérieures et sur les pédicelles de ses fleurs. Sa tige est droite, cylindrique, striée, haute d'environ 1 mètre; ses feuilles infé- rieures sont pétiolées, longues de 3 décimètres, sinuées ou incisées à la base; les supérieures sont embrassantes, très légèrement décurrentes, sinuées et dentées sur les côtés, bordées de cils épineux très abondants ; leur super- licie est pubescente et chargée de petites éminences qui la rendent un peu rude; les feuilles florales sont lancéolées, linéaires; les fleurs sont au nombre de trois à cinq, presque sessiles, réunies en tête; l'involucre est brunâtre, arrondi, composé de folioles linéaires, pointues, un peu pubes- centes sur le dos. » {FI. fr., t. IV, p. 115.) — Hieracium nobile, Gren. et Godr. Cette remarquable espèce semblait totalement détruite par suite de l'inqualifiable indiscrétion d'un botaniste qui en fit déraciner 600 échantillons dans une seule nuit, et ne s'arrêta que quand il n'en rencontra plus. Eu 1853, nous l'avons retrouvée sur les rochers d'un jardin particulier, à droite de la chapelle; eu 1854, elle y croissait encore et s'y multipliait, lorsque Sacaze, de sou œil observateur, l'a vue en notable quantité sur les rochers qui longent la route des Eaux- Chaudes à Gabas. — Dans les écoulements que l'on rencontre en allant de la promenade d'Eynard au pont d'Iseoo, nous avons recueilli le Campanula neglecta, de Rœmer et Schultes (Linné, Syst. veget., edent. R. et Sch., tom. V., p. 104). Elle était en compagnie du Campanula patula, dont elle n'est peut- être qu'un hybride. Je vais en donner la description détaillée pour suppléer à la brièveté de la diagnose fournie par l'ouvrage cité : SÉANCE DU 22 JUIN 1855. 459 Campanula neglecta, Rœmer et Schultes. Racine fusiforme, garnie de fibres latérales ; tige droite , anguleuse, dont les angles sont garnis de petits poils espacés, crochus, qui la rendent scabre ; feuilles défléchies, ciliées, glabres, légèrement dentées, crénelées, à tissu lâche ; les radicales et les caulinaires inférieures ovales, spatulécs, longuement pétiolées ; les supérieures à pétioles de plus en plus courts et presque sessiles, jamais décurrentes ; fleurs en panicule terminale, rameuse; rameaux étalés, ascen- dants, flexueux; pédoncules latéraux munis de deux bractéoles placées dans la moitié supérieure; calice à sinus obtus, à divisions lancéolées, sétacées, denliculées dans leur tiers inférieur, ouvertes avant l'anthèse et puis réfléchies, arquées, à tube fort court, campanule; corolle divisée jus- qu'à la moitié de sa longueur en lobes om/es, obtusiuscules et très étalés; anthères égales à peine au tiers du pistil. — A première vue, la petitesse relative des fleurs de cette espèce, comparées à celles du Campanula patula^ les fait distinguer sans peine. — Gymnadenia albida, Rich. Cette espèce, peu commune, a été trouvée simultanément par M. l'abbé Cuvelier, du diocèse de Rordeaux, et par nous, au sommet de la montagne Verte. Il n'était pas à la connaissance des botanistes indigènes qu'elle eût été signalée aux Eaux-Ronnes. — VAvena sulcata, Gay, est abondant sur les pentes de la même montagne. — V Avena montana,\\\\. {A.sedenensis, DC), croît dans lelitde la Soude. — VAvena longifolia, Thore , vient à l'extrémité de la promenade horizontale. — l.e Melica Magnolii, Pari., se développe sur l'église de Laruns, les murs de Rielle, de Louvie, et sur les rochers voisins de cette localité. — Le Cystopteris regia, Presl., var. j3. , alpina, Koch, a été trouvé par nous en compagnie de l'excellent M. Lombard, de Dijon, au Petit-Gourzy, où il croit avec le Cystopteris montana, Lk. Ces deux espèces n'avaient pas encore été indiquées autour des Eaux-Ronues. Le Cyst. regia de ce lieu offre une particularité qui n'est pas mentionnée dans les descriptions ni sur les flgures de Vaillant et de Sturm [Deutschland's Flora)-, elle a les stipes paléacés. A part ce caractère, la ressemblance est parfaite et garantit la justesse de notre détermination. Au col de Tortes, nous avons rencontré la même espèce également paléacée, et de plus tellement crispée, quoique en pleine fructiflcation, qu'elle fut prise, par un de nos compagnons de promenade à qui nous la montrions, pour V Allosorus crispus, Rernhard. Comme tous les échantillons de l'endroit portaient ce caractère, je consacrerai cette singulière variété sous le nom de Cystopteris regia, var. crispula, de Lcrx. — Fissidens grand i frons , Brid. Cette Mousse, fort rare en France, puisque, d'après Millier, elle n'aurait encore été trouvée qu'auprès d'Avi- llQO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gnou par Reqiiieo, d'Angers, par Guëpin, de Bagnères-de-Bigorre, par Spruce, a été recueillie par nous à la fontaine d'Aas, à la source schisteuse de la Montagne Verte et dans le lit de la Soude. — V Aneura palmata, N. ab E. , est assez comnoun sur les troncs du Hêtre pouri'is et couchés à terre, en compagnie du Jungennannia trichophylla, L. Au Mont-Dore, nous l'avons trouvé dans une station analogue, et dans le Poitou, nous l'avons recueilli au milieu des Sphaignes et du Jungennannia setacea, Web. — Nous avons recueilli, sur un bloc de marbre ombragé de la promenade d'Eynard, le Lejeunia calcarea, Lib. , espèce assez rare que nous avions trouvée il y a neuf ans, sur les bords de la Gartempe a Montmorillon (Vienne), dans des conditions identiques , c'est-à-dire sur des roches calcaires couvertes et à l'exposition de l'est. — Le Buis est très répandu aux Eaux-Bonnes, à tel point qu'on l'emploie sous forme de pieux pour faire, autour des champs, des palissades plus serrées et plus hautes que les rampes de chêne qui protègent les haies des chemins de fer. Avec le Buis, on trouve abondamment les plantules qui aiment à vivre à ses dépens: le Blennoria Buxi, Fr. , que nous avons aussi récolté sur les buis des coteaux de Poitiers; — le Dothidea pucci- nioides^ DC, qui noircit, pour ainsi dire, les palissades dont nous venons de parler, et qui croît également sur les feuilles ; — \eNectria coccinea, Fr., var. cicatricwn, Desmz., que nous avons recueilli pareillement à Saint- Romnin-sur-Vienne (Vienne), toujours en compagnie d'un Fusarium qui lui sert de stroma. C'est du reste le piopre des espèces de ce genre de vivre en parasite aux dépens des Tubercularinées et particulièrement des Fusa- riées, comme le démontrent les iVec^rm sinopica, Fr, , N. cinnabarina, Fr. , N. coccinea, type, N. pulicaris, Desm. , N. agglomerata, Fr. , N. acer- valis , Moug. , N. agtninalis , Lév., N. Bousseliana , Montgne. Cette dernière espèce, que j'ai recueillie aux Eaux-Bonnes et à Saint-Romain- sur-Vieune, vit de concert avec le Chœtostroma Buxi, Corda, que j'ai trouvé aux mêmes lieux, non pas seulement sous les feuilles, mais en- core sur les rameaux du Buis. Cette cohabitation constante, et que j'ai pu vérifier sur toutes les espèces que je viens d'indiquer, semblerait une preuve de plus en faveur de la théorie développée avec tant de talent et de succès par MM. Tulasne, et pourtant il n'en est rien, suivant nous. Ce qui le démontre, c'est que nous avons rencontré sur le même Fusariwn d'un même rameau deux Nectria différents, par exemple les N. coccinea et N. agminalis ou N. agminalis et N. sinopica, ou bien nous avons vu une espèce se complaire à vivre avec plusieurs espèces de Fusarium : par exemple, le Nectria agminalis avec les Fusarium lateritium, INees, — F. w?Vïcmrwm, c'est-à-dire du Figuier et du Mûrier, — F. pyrochroum, Desm, Enfin, d'après MM. Fries et Tulasne eux-mêmes, le complément des Tu- SÉANCE DU 22 JUIN 1855. A 61 bercularinées et Fusariées se rencontre dans des plantes discomycètes et non pyrénomycètes. — J'ai rencontré dans les pâturages de Balour, sur les feuilles de VHel- leborus vh^idis, une Ustilaginée peu commune, qui est connue des myco- logues sous les noms de Polycystis raiiunculacearwn, Desm., et P. vesica- ria, Montgn. M. Wallroth l'a qualifiée autrefois cVEnjsihe floccosa. — Dispora nivea, de Lcrx. Nous avions étudié, a Saint-l\omain-sur- Vienne, une Mucédinée qui rougit d'abord et puis atrophie les lobes des feuilles du Géranium pusillwn, L. Nous l'avions nommée et distribuée à quelques correspondants, lorsque nous la retrouvâmes aux Eaux-Bonnes sur le même Géranium. Depuis nous l'avons vue sur le Géranium dissectum^L. Sous le lobe atrophié et le plus souvent recoquillé de la feuille apparait une poussière blanche qui se rattache à de petits groupes semblables à des touffes. Ces touffes, examinées au microscope, sont composées de supports continus en forme de petits cônes oblongs, tronqués, au sommet desquels sont fixées, par séries dichotomes, des sporidies ovales, allongées, plus ou moins nombreuses, a une seule cloison médiane, transversale. Il est impos- sible de réunir cette plante au genre Torula, quoique Fries veuille con- fondre ce dernier avec le Dispora {Bispora) de Corda. Si la cloison du Dispora Menzelii, Corda, est trop peu distincte et semble autoriser la fusion, l'espèce que nous venons de décrire donne une nouvelle raison d'être au genre créé par le cryptogamiste de Prague. Notre opinion sera partagée, croyons-nous, par tous ceux qui voudront prendre la peine de recueillii- notre Mucédinée très facile à trouver, et de la soumettre au microscope. En terminant, je demande indulgence pour la longueur de ces notes. Je me suis laissé entraîner à leur rédaction par ce sentiment si naturel à l'homme, qui porte à croire intéressant pour tous ce qui trop souvent ne l'est que pour un seul. C'est la faiblesse des auteurs et des pères. M. Alph. De Candolle fait homnicage à la Société de son important ouvrage qui a pour titre : Géographie botanique raisonnée. Il expose en quelques mots le but, le plan et la division de ce travail. Sur l'invitation de M. le Président, 31. De Candolle donne quelques détails sur les recherches quMl a faites et les résultats auxquels il est parvenu relativement à la patrie et à l'introduction de quelques plantes généralement cultivées en Europe. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société la communication suivante : /i62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. INTERPRÉTATION MORPHOLOGIQUE DU FUNICULE , DU RAPHÉ ET DE LA CHALAZE , par M. E. CiERMjtlIV DE SA^IIKT-PIEKRE. Dans le résumé que présente de la structure de l'ovule un des botanistes les plus distingués dont l'Académie déplore la perte récente, M. Auguste de Saint-Hilaire, ce savant emploie, après M. Rœper, une comparaison destinée à faire comprendre, selon lui, la structure de l'ovule dans ses diverses modifications (ovule droit, o. courbé, o. réfléchi); il le com- pare à un couteau dont le manche représenterait le funicule, et la lame l'ovule proprement dit. Le couteau ouvert figurerait l'ovule droit (orthotrope ou atrope) ; un couteau ouvert à lame courbée, représenterait l'ovule courbé (campulytrope) ; et le couteau à lame droite et fermée sur le manche repré- senterait l'ovule réfléchi (anatrope), ovule, dit M. Auguste de Saint-Hilaire, non-seulement replié sur le cordon, mais encore soudé avec lui. La dispo- sition que l'auteur considérait comme le résultat d'une soudure entre l'ovule et le funicule, a été attribuée, avec plus de raison, au développement uni- latéral du tégument externe de l'ovule. J'attribue la disposition de l'ovule réfléchi, non-seulement à cette dernière cause, mais aussi à l'insertion du corps ovulaire (ovule moins la primine), à un point situé assez haut sur la nervure moyenne de la primine. L'inégalité unilatérale qui a lieu dans l'allongement de la primine détermine la courbure en raison de laquelle le sommet de l'ovule réfléchi se rapproche du point désigné sous le nom de bile, et qui n'est autre chose que le point où le pétiole de la primine cesse et où son limbe articulé commence. La valeur morphologique que j'attribue au fuuicule est la suivante : je compare la feuille carpellaire dont les feuilles sont munies d'ovules, à une feuille composée; la feuille carpellaire proprement dite est le rachis de cette feuille, et les ovules en sont les folioles. Cette comparaison devient l'expres- sion de la réalité chez les carpelles dont chaque ovule est représenté par une seule petite feuille ou foliole; dans ce premier cas, le pétiole ou pétio- lule de cette foliole est le funicule, et le limbe de la foliole est la primine. Dans la plupart des cas normaux, comme aussi dans beaucoup de cas anormaux, la foliole ou primine, dont je viens de parler, présente un bour- geon qui naît à sa face interne, tantôt au niveau du point de séparation du pétiole et du limbe, et tantôt plus haut, c'est-à-dire sur la nervure médiane de la feuille dite primine. La primine doit-elle être considérée comme la feuille externe de ce jeune bourgeon qui nait sur elle-même, ou bien, ce bourgeon ayant une insertion autre que l'insertion de la primine, la pri- mine doit-elle être considérée seulement comme un rameau-feuille sur lequel le bourgeon secondaire (ou corps ovulaire) a pris naissance? Si cette seconde manière de voir est admise, la primine ou rameau-feuille, devra SÉANCE DU 22 JUIN 1855. Û63 être considérée comme im véritable axe, et la feuille la plus externe appar- tenant en propre au bourgeon ovulaire sera la secondine. Les cas les plus simples en apparence sont ceux où l'ovule est droit (o. orthotrope, atrope) ou courbé (o. campulytrope); dans ces deux cas qui diffèrent peu, la secondine et le nucelle naissant au niveau de la base du limbe de la priraine, on peut paraître fondée admettre qu'un bourgeon commencé par la primine et arrêté après la production de la feuille nucel- laire, soit terminal du funicule, aussi bien que l'on peut admettre que le corps nucellaire (secondine et nucelle) est inséré à la base de la priraine. — Dans le cas, au contraire, où l'ovule est réfléchi (anatrope etsemi-anatrope), l'insertion du corps ovulaire étant située au-dessus de la base du limbe de la primine, la donnée selon laquelle le corps ovulaire serait inséré sur la pri- mine parait plus vraisemblable, et l'on est conduit à admettre, pour l'en- semble de l'ovule, deux axes : un axe primaire (rameau-feuille), et un axe secondaire (celui du corps ovulaire). — Je résumerai les caractères morpho- logiques du funicule, en disant que : dans le cas où l'ovule est réduit à la tunique ou feuille unique que j'ai comparée à la foliole d'une feuille com- posée, le funicule est un véritable pétiole ; mais que, dans les cas les plus ordinaires, où il porte un bourgeon, l'organe, bien qu'étant originairement le même, revêt le caractère axile. Il revêt ce caractère en raison du bour- geon auquel il a donné naissance et qui réagit sur lui par l'action de ses décurrences. Le funicule proprement dit est donc un organe axile terminé par une expansion foliacée : la primine, et donnant insertion au corps ovu- laire (ou bourgeon constitué dans les cas les plus fréquents par la secondine et le nucelle). On sait que, jusqu'à ce jour, on a admis que le faisceau fibro-vasculaire renfermé dans le funicule se rend du corps placentaire vers l'ovule. Me croyant bien fondé, d'une part, à considérer l'ovule comme un bourgeon, et, d'autre part, à admettre la production du tissu fibro-vasculaire comme se dirigeant des tissus nouveaux aux tissus anciens, et non des tissus an- ciens aux tissus nouveaux, je suis naturellement amené à voir dans le fais- ceau fibro-vasculaire du funicule un cordon qui se rend, non pas du placenta versl'ovule, mais de l'ovule dans le placenta; de la même mauièreque les tissus fibro-vasculairesse dirigent, dans les bourgeons ordinaires, de la jeune feuille vers le jeune bourgeon et du jeune bourgeon vers le rameau qui lui adonné naissance. — Cette manière d'envisager le mode de développement des tissus du funicule ne porte aucune atteinte aux idées admises et parfaitement exactes sur le rôle physiologique de ce cordon nourricier ; la sève ascen- dante arrive, en effet, par le funicule a l'ovule, comme elle arrive par le rameau au bourgeon. Je passe maintenant à la signification morphologique du raphé des ovules réfléchis (ou anatropes). On a vu déjà que je considère le raphé comme étant à(5à SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la nervure médiane du rameau-feuille ou primiue. Les faits tératologiques ne sont pas les seuls qui ont contribué à me démontrer l'exactitude de cette appréciation ; je citerai parmi les faits normaux l'exemple suivant : On a longtemps décrit et désigné, sous le nom de bulbilles, les corps reproduc- teurs que l'on disait tenir lieu â'ovi\\es chez V Amaryllis Belladonna; j'ai démontré que ces prétendus bulbilles ne sont autre chose que des graines dont le périsperme est énorme et prend la consistance charnue; chez ces graines dont les téguments sont en quelque sorte distendus par l'accroissement considérable que prend le périsperme, la partie qui corres- pond auraphé ou à la nervure moyenne du testa, qui est extrêmement mince et transparent, est représentée par des nervures nombreuses qui, du limbe du testa, viennent converger vers le hile. Le système penninervié ordi- naire est simplement remplacé, dans ce cas, par le système palminervié. — Dans d'autres cas, dont je présente à la Société un exemple que j'ai ren- contré chez plusieurs graines ou pépins d'un Poirier cultivé (P. Beurré- Chaumontel), on observe une disposition inverse de la précédente : le ra- phé, libre dans sa partie inférieure, prolonge le funicule et semble à demi détaché de la graine. Cet exemple semblerait, au premier coup d'œil, appuyer la manière de voir de M. Aug. de Saint-Hilaire ; je vois simplement, dans ce cas, un funicule plus long, et un raphé plus court que dans les cas normaux; à partir du point où le funicule est adhérent au testa, il cesse d'être funicule ou pétiole, et devient raphé ou nervure médiane. La signification morphologique que j'attribue à la chalaze n'est pas moins différente des interprétations admises, que les interprétations précédentes : la chalaze est, selon moi, le point d'insertion du corps ovulaire sur le ra- meau-feuille ou primine. Lorsque l'ovule est encore très jeune, ce point n'oflVe rien de particulier dans sa structure; ce n'est que plus tard qu'il prend une consistance et une couleur spéciales et est constitué par un lacis très fin de tissu fibro-vasculaire. Ce tissu fibro-vasculaire provient, selon moi, des fluides élaborés dans les feuilles supérieures (secondine et feuille nucellaire) et vient se joindre aux tissus de même nature élaborés précé- demment par la primine, et qui constituent sa charpente fibro-vasculaire (son raphé et le cordon vasculaire du funicule). La chalaze, loiu d'être l'épa- nouissement du funicule, est donc une sorte de chevelu vasculaire prove- nant des feuilles ovulaires supérieures et allant renforcer le funicule. J'ai dit que la structure de l'ovule avant l'imprégnation est calquée, en quelque sorte, sur la structure de certains bulbes : les bulbes dits pédicellés; j'assimile aujourd'hui la structure de la chalaze à la structure de la tige rudimentaire ou plateau de ces mêmes bulbes. Dans l'un et l'autre cas, ia chai'peute fihro-cellulaire du plateau ou de la chalaze est constituée par des matériaux élaborés dans les tuniques supérieures du bulbe ou dans les tuni- ques supérieures de l'ovule. SÉANCE DU 22 JUIN 1855. Zi65 D'après les considérations précédentes, la base organique de l'ovule serait, dans le cas où l'on admettrait que la feuille-rameau fasse partie de l'ovule, le point d'insertion du funicule (ou pétiole ovulaire) au placenta; ce serait le hile si, en raison de l'articulation qui sépare le pétiole du limbe de la primine, on veut laisser le funicule en dehors de l'ovule proprement dit. Enfin, dans le cas où l'on admettrait que la feuille-rameau n'appartient pas à l'ovule proprement dit, et qui serait constitué par ce que j'ai désigné sous le nom de corps ovulaire, la base réelle de l'ovule (ainsi réduit à la secondine et à la feuille nucellaire) serait située au niveau du hile, chez les ovules droits ou courbes ; et au niveau de la chalaze, chez les ovules réfléchis. M. Trécul présente deux notes, dont il demande l'adjonction au procès-verbal de la séance du 25 mai, et qui ont pour but de répondre aux objections qui lui ont été faites dans cette séance par MM. Du- chartrc,Grœnland etWeddell relativement à la priorité de ses obser- vations sur les poils du Drosera. Voici ces notes (1) : I. M. Grœnland et M. Duchartre, pour MM. Grœnland et Scliacht,ont ré- clamé la priorité des observations que j'ai faites à la Société sur l'organi- sation des glandes du Drosera, attendu, disent-ils, qu'elles ont été décrites, au nom de M. Grœnland, dans le livre de M. Scbaeht intitulé : Die Pfïan- zenzelle, publié en 1852. Il n'y a, dans cet ouvrage, absolument aucune indication de la structure des organes qui nous occupent. On trouve seulement ce qui suit à la page 234 : « Die sogenannten Dritsen/mare der Droseraceen sind^ ivic » mein Freund Grœnland nœchstens zeigen ivird, heine wirkliche Haare.» « Les prétendus poils rjlandideux des Droséracées ne sont pas des poils réels, comme mon ami Grœnland le démontrera prochainement. » M. Grœn- land n'ayant rien publié depuis cette époque, il est clair que je ne puis rien lui avoir emprunté, non plus qu'à M. Schacht. II. C'est par erreur que M. Weddell affirme que IM. Naudin avait une connaissance parfaite de la constitution des poils glandulifères du Drosera ; car M. Naudin dit seulement ce qui suit dans son travail publie dans le tome XIV" de la deuxième série des Annales des sciences naturelles (p. 15) : « Ayant examiné au microscope les feuilles du Drosera intcimaedia, je les » ai trouvées presque uniquement formées d'un tissu cellulaire assez lâche, 1 où l'on distinguait à peine une nervure médiane qui ne m'a pas paru se » ramifier dans le parenchyme. J'ai vu distinctement ce tissu formé de (1) L'adjonction de ces notes au présent procès-verbal a ('té décidée par le Conseil d'administration de la Société dans s^ séance ^u 1" septembre ^855. h66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » cellules allongées, donner, par extension , naissance à ces poils glan- » dulifères qui recouvrent la face supérieure des feuilles et qui, surtout, en » couronnent les bords comme une frange. » Il n'y a pas un mot de plus sur la constitution de ces poils glandulifères. M. Fermond fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LE NOMBRE TYPE DES PARTIES DE LA FLEUR DES DICOTYLÉDONES, par M. CH. FERItlOI^D. Dans ce travail nous nous proposons de rechercher si le nombre 5 des parties de la fleur des dicotylédones en est bien le nombre type, comme il en paraît être relativement le nombre dominant. Pour cela, il nous semble utile de commencer par voir s'il y a relation entre les nombres souvent si différents que présentent les verticilles d'une même fleur et nous établissons, tout d'abord, que, pourvu que cette relation soit reconnue multiple ou sous-multiple, on peut concevoir, à l'aide des théories des avortements ou des soudures et des dédoublements, que le nombre type puisse se simplifier ou se doubler, tripler, etc., dans un rapport constant. Si, par exemple, nous considérons la fleur d'un Crassula, nous la voyons formée de 5 sépales, 5 pétales, 5 étamines et 5 carpelles surmontés de 5 styles. Ici, le nombre 5 est le type de ce genre. Si maintenant nous lui comparons la fleur du Dictamnus albus^ nous trouvons le même nombre de parties, avec cette différence qu'au lieu de 5 il y a 10 étamines. Enfin, dans la fleur d'une Rosacée, nous avons encore des verticilles floraux com- posés d'un égal nombre de parties, mais avec 20, 25 ou 30 étamines. Or, ces nombres 10, 20, 25 et 30 étant des multiples du nombre 5, l'esprit conçoit comment, par répétition de verticilles ou par dédoublement, ces nombres se produisent. Il en est bien autrement du sous-multiple de 5 qui ne saurait être pro- duit, et si l'on cherche au-dessous de ce nombre quel est celui qui domine, on reconnaît que c'est le nombre 3. Or, ce nombre n'a plus aucun rapport avec le nombre 5 et, sous ce point de vue, l'esprit reste peu satisfait. Si, dans la même famille des Crassulacées, à la place du genre Crassula^ nous examinons le genre Sempervivum, alors, au lieu de 5 parties à chaque verticille, nous voyons très souvent le nombre 12 qui ne peut être le mul- tiple de 5. D'un autre côté, dans le genre Tillœa, nous ne trouvons plus que 3 parties à chacun des verticilles floraux. Mais 3, qui ne peut être le sous-multiple de 5, est au contraire le sous-multiple de 12 ; on voit donc qu'entre ces trois genres il serait assez difficile de choisir le nombre 5 comme le type de cette famille. A la vérité, nous y trouvons d'autres genres [Sedum^ Cotylédon) qui, par le nombre 5 de leurs parties florales, se rap- SÉANCE DU 22 JUIN 1855. 467 prochent des Crassnla et tendraient à faire croire au nombre 5 comme type ; mais nous trouvons aussi dans cette famille des genres [Dulliarda, Kalanchoe Rhodiola) qui n'ont plus que le nombre h, et d'un autre côte, pour peu que l'on cherche dans un certain nombre de fleurs à 5 parties, on trouve quelquefois {Ci^assula, Sedum, Cotylédon) des fleurs à 6 parties qui ont l'avantage d'être en rapport de nombre avec 3 et 12 et avec la disposition des feuilles du Sedum sexangulare. Enfin, si le nombre 3 ne présente au- cun rapport avec le nombre 5, il se rapporte au contraire parfaitement avec le nombre normal des parties de la fleur des monocotylédoues et de cette manière il présente une idée d'unité et d'ensemble véritablement séduisante. Par suite de différents raisonnements analogues, il y a déjà bien des années que nous nous sommes occupé de rechercher dans les fleurs des dicotylédones si le nombre 6 ne serait pas assez fréquent pour qu'il pût être regardé comme le type de ce grand embranchement du règne végétal. Nous avons passé en revue les familles et les genres les plus importants de ce vaste groupe et nous avons toujours constaté que le nombre 6 y était effectivement plus fréquent qu'on ne saurait le supposer. Nous avons dressé le tableau de 156 genres chez lesquels on trouve le nombre 6 ou son multiple. A la droite de leurs noms, nous avons indiqué les verticilles qui présentent ce nombre et nous ne supposons pas qu'ils soient les seuls, parmi les dicotylédones, qui possèdent une semblable composition ; mais ce sont ceux que nous avons passés en revue. La plus grande partie de ces 156 genres a pour caractères ce nombre 6, appliqué à l'un au moins de ses verticilles floraux. Quelques-uns ne le présentent pas toujours, mais nous les avons placés dans le tableau parce que nous l'y avons rencontré plus ou moins fréquemment et que nous voulions compléter autant que possible cette série d'observations. Quelques genres se distinguent par la constance du nombre 6 à chacun de tous leurs verticilles floraux {Ptnnos, Canarind). La même chose a lieu pour le genre Achras, seulement le nombre des carpelles est de 12, mul- tiple de 6. Chez les Sempervivum, les verticilles sont très souvent de 12 parties. Plus souvent (/.«^ers^rœmea, Peplis, Lythrwn, Citphea, Velezia Blakea, etc.) le nombre 6 ou son multiple se retrouve dans les verticilles du calice, de la corolle, de l'androcée ou du gynécée. D'autres fois, ce nombre se porte sur le calice ou la corolle et les étamines [Berheris, Nan- dinu, Malionia, etc.). Les Rubiacées elles-mêmes donnent dans le genre Guettarda le nombre 6 répété dans les pétales, les étamines et les carpelles. Enfin, le nombre 6 se retrouve parmi les caractères généraux de certaines familles, telles que les Polygonées et Magnoliacées (calice), Anonacées (corolle), Ébénacées (calice et corolle), Styracinées (étamines), Malpi- ghiacées (stigmates), Berbéridées et Lythrariées (calice, corolle et éta- mines), etc., etc. /i68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans certains genres [Homolium) on rencontre les nombres 3, 6, 18, 24, qui, évidemment, ne sont autres que des multiples ou sous-multiple de 6. 11 n'en serait pas de même des nombres /i, 6, 8 et 12 {Diospyros), que l'on trouve quelquefois et dont le dernier nombre peut être tout aussi bien le multiple de U que celui de 6. Mais si l'on observe : 1° que 6 ne saurait être multiple de Zi ; 2° et que cbez les Ébénacées le nombre 6 se retrouve souvent dans les sépales et les pétales, peut-être sera-t-on tenté d'admettre que c'est le nombre 6 qui est ici le type des parties de la fleur. Dans quelques genres, et en particulier le genre Cliffortia^ nous trouvons le plus souvent 30 étamines que l'on pourrait rapporter au nombre 5 ; mais comme les fleurs mâles et les fleurs femelles sont constituées par 3 sépales, on arrive à se demander si le nombre 30 n'est pas plutôt ici le multiple de 6 que celui de 5. Il est certain que, bien que les Rosacées soient caracté- risées par le nombre 5, cependant le nombre 6 y est tellement fréquent que cbez quelques Fraisiers, par exemple, il est aussi commun que le nombre 5, et que sur 100 fleurs d'Abricotier prises au hasard nous avons trouvé, cette année (1855), 63 fleurs à 6 sépales et 6 pétales. Nous n'avons point voulu faire flgurer au tableau, pour leurs 6 étamines, les nombreux genres de la famille des Crucifères, parce que les h grandes peuvent être considérées comme appartenant à un autre verticille ou bien comme résultant du dédoublement de deux grandes étamines, quoiqu'un dédoublement aussi général que cela, et dans une aussi vaste famille, puisse naturellement être assimilé aux phénomènes normaux qui nous offrent d'ordinaire le nombre 6. Toutefois, nous devons rapporter ici une observa- tion que nous avons faite, en 1852, sur le Chou-rave [Brassica gongyloides) . Un pied de cette espèce offrait une floraison tout à fait insolite. Ses fleurs, en très grand nombre, étaient plus petites que d'ordinaire et, pour ainsi dire, comme avortées; elles avaient pris une teinte fauve générale, le calice, la corolle et l'androcéc, présentaient cette même couleur. Les éta- mines, toujours au nombre de 6, étaient égales et paraissaient appartenir au même plan d'exsertion. Enfin, les carpelles étaient atrophiés; mais, au contraire, quelques-unes des étamines, bien développées, contenaient dans leurs anthères des ovules parfaits présentant leur point d'attache, et tout à fait semblables aux ovules carpelliens. Dans le Clematis bicolor, le plus souvent la fleur se compose de 6 par- ties calycinales, mais souvent aussi on la trouve formée de 8 parties. Or, en cherchant un peu, on reconnaît bientôt que deux des 6 pétales se dédou- blent pour en porter le nombre à 8. Enfin, le Papaver brncteatum et le Dianthus sinensis présentent le nom- bre 6 si fréquemment que le nombre 5 est plutôt l'exception. Les exemples abondent, en botanique, qui prouvent que le type d'une organisation n'est pas toujours celui que l'on trouve le plus fréquemment. SÉANCE DU 22 JUIN 1855. 469 Les Linaria, Antirrldrium, Digitalis, péloriés, et le verticille carpellaire des dicotylédones, si fréquemment au-dessous de 5, en sont la preuve la plus manifeste; et pour la seule famille des Légumineuses, l'observation de 5carpelles, faite par Aug. de Saint-Hilaire sur une Miraosée du Brésil, n'a- t-e'le pas sufti pour confirmer dans l'opinion que le nombre 5 était bien réellement le nombre type de cette famille ? On sait qu'il n'est pas rare de trouver des fleurs de Haricots à 2 carpelles, bien que le plus souvent ce nombre soit réduit à l'unité. M. Moquin-Tandon en a cité des exemples dans ses Éléments de Tératologie végétale, et nous-même en avons trouvé bien des fois. C'est surtout, pour le dire en passant, cbez le Haricot connu sous les noms de H. du Samt-Esprit ou H. à l'aigle que les carpelles se montrent souvent doublés et même quelquefois triplés, ainsi que nous l'avons observé l'an passé (1854). Depuis que cette idée de nombre nous préoccupe, nous avons tous les étés, et cela depuis une quinzaine d'années, passé en revue à peu près 1,000 genres. Les observations et le calcul qu'il nous a été donné de faire, nous paraissent avoir leur utilité. Sur ces 1,000 genres, 119 ont le nombre 6 ou son multiple à l'un au moins de leurs verticilles floraux et cela d'une manière assez constante pour qu'il puisse être regardé comme étant d'une certaine valeur caractéris- tique; 188 autres genres présentent constamment le nombre 3 sous-multiple de 6 à un ou plusieurs verticilles de leurs fleurs; ce qui fait 307 genres chez lesquels nous avons toujours trouve le nombre 6 ou l'un de ses multiples ou sous-multiples. Il ne reste donc plus que 693 genres paraissant avoir le nombre 5 comme type. Mais sur ces derniers nous en avons trouvé 46 ayant le nombre U aussi fréquent que le nombre 5, et 69 présentant très souvent le nombre 6, ce qui fait 115 genres chez lesquels il semble que le nombre 5 ne soit pas plus le type des parties de la fleur que les nombres U ou 6, desorte qu'en les retranchant encorede 693 il ne reste que 578 genres réellement caractérisés par le nombre 5, et encore ce nombre n'est-il pas constant dans les étamines et surtout les carpelles. Or, même dans beaucoup de fleurs de ces 578 genres, nous avons parfois observé des verticilles de 6 parties. Enfin si l'on observe qu'il existe un grand nombre de genres de dicotylédones qui n'ont que 1, 2 et 4 parties à leurs verticilles floraux, on reconnaitra que c'est tout au plus si l'on peut compter la moitié des dicoty- lédones ayant 5 parties à leurs verticilles iloraux et l'on arrive ainsi na- turellement à se demander si le nombre 5 est bien réellement le nombre type de ce vaste embranchement des végétaux. On peut d'ailleurs observer encore que le nombre 2 est un des sous-multi- ples de 6 et qu'il ne saurait être celui de 5, ce qui est un argument de plus en faveur du nombre 6 comme type. Nous ferons ultérieurement connaître comment le nombre 4, qui peut être regardé comme le nombre 2 doublé, se A70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trouve encore se rapporter au nombre 6 plutôt qu'au nombre 5, et l'on comprendra alors, que le nombre 5 soit dans la grande section des végétaux dicotylédones, une sorte d'exception plutôt que la règle. A la vérité le nombre 5 est relativement plus fréquent que chacun des autres nombres en particulier, et l'on conçoit qu'il ait dû être regardé comme le type des dicotylédones. Mais peut-être sera-t-on disposé à partager la manière de voir vers laquelle tend cette dissertation si l'on veut bien remar- quer que lesavortementsou les soudures sontsouventunecausedediminution de nombre dans les parties d'un verticille floral et que le nombre 6 regardé comme type présente sur le nombre 5 des avantages incontestables dans la théorie phytogénique. C'est ainsi : 1° qu'il est en rapport de nombre avec celui des monocotylédones ; 2° qu'il a pour sous-multiple le nombre 3 qui est possible ; tandis que 2 1/2 sous-multiple de 5 ne saurait l'être ; 3° que pour les raisons précédentes il a une communauté de rapport avec le nombre 3 que le nombre 5 ne présente pas; U° qu'il a un rapport plus ou moins direct avec les nombres 2 et 4; 5° enlin, qu'il a en sa laveur cette raison géométrique qui veut que 6 sphères, cercles ou cellules de même grandeur en environnent, circulairemeut et en se touchant, une septième qu'elles tou- chent toutes également. Nous insistons particulièrement sur cette idée parce que nous esperous, plus tard, faire voir tout le parti que l'on en pour- rait tirer dans la théorie organogénique des végétaux. Ces exemples du nombre 6, eu dehors de celui qui est reconnu comme caractère de certains genres ou de quelques familles, n'ont pas été observés seulement par nous, car nous voyons dans V Or g ano graphie de De Candolle, pi. 31, la figure d'un rameau de XylophylLa portant des fleurs dont la plu- part sont représentées avec 6 sépales. D'un autre côté, M. Moquin-Tandon, dans ses Eléments de Tératologie végétale, p. 350 (note), .s'exprime ainsi : « L'apparition d'un élément de plus dans une corolle quelconque est une anomalie assez commuue. Après avoir rédigé cet article , j'ai visité quelques-unes des plantes du jardin de Toulouse et j'ai trouvé avec un pétale surnuméraire, plusieurs fleurs de Plumbago europœa, de Jasminum grandiflorunt , de I^elargonium zonale, de Saponaria officinalis, d'Bibiscus syriacus » Nous chercherons prochainement à démontrer que le nombre 6 ou son sous-multiple ne se retrouve pas seulement dans les parties florales des dico- tylédones. M. Germain de Saint-Pierre fait observer que si l'on rencontre fréquemment chez les fleurs pentamères un sixième pétale surnu- méraire, il n'est pas plus rare d'en trouver deux. Dans ce cas, il y a divulsion, c'esl-à-dire tendance à la multiplication des parties. SÉANCE DU 22 JUIN 1855. 471 On ne saurait donc se prévaloir de la présence fréquente d'un sixième pétale pour considérer le nombre 6 comme caractérisant les dicotylédones, au lieu du nombre 5 admis généralement. M. Fermond répond à M. Germain de Saint-Pierre que les sépales se rencontrent souvent au nombre de 6, mais jamais au nombre de 7. Quant aux pétales on en trouve quelquefois 7, en effet, mais bien moins souvent que 6; notamment chez l'Abricotier. Lorsqu'il y en 7, c'est évidemment par dédoublement, car tous les pétales sont sur le même plan. D'ailleurs il n'y aurait aucun rapport à établir entre 7 et 3, tandis qu'il est aisé de le faire entre (3 et 3. M. Chalin est d'avis que le nombre 5 doit continuer à être consi- déré comme normal chez les dicotylédones. Ce nombre est évi- demment plus fréquent que le nombre 6. Il pense que M. Fermond a peut-être admis avec trop de facilité parmi les genres à 6 parties certains genres qui présentent deux verticilles de 3 parties, tels que les Berberis^ etc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Beîtraegc «iir Entwîeïveliiiissgcscliîclite dcr pflanzeu- Mclle {Notes sur Vorganogénie de la cellule végétale), par M. Th. Har- tig. Botan. Zeit., n° 23, col. 393-^01; n" Ih, col. 409-Zt21 ; n" 25, col. hlZ-hhï; n" 26, col. 461-^68; n° 27, col. Zt83-^t85; n" 29, col. 503- 513; plan. IV. Ce travail étendu, qui n'occupe pas moins de iS colonnes de la Gazette botanique, est une réunion de notes différentes dont il nous paraît impo.ssible de donner une analyse succincte, soit a cause du grand nombre de détails qu'elles renferment, soit à cause de l'impossibilité de suivre l'exposé des faits qu'elles signalent sans le secours de figures. Nous nous contenterons dès- lors forcément d'indiquer ici les titres des parties dont la réunion constitue cet ensemble. 1. Vaucheria dichotoma.— 2 Conferva { Cladophora) glome- rata. — 3. Spirogyra crassa. — k. Organogénie du genre Œdogonium. — 5. Sur lenucleus, ses nucléoles et particules. — 6, Organogénie des Pal- mella. — 7. Sur la structure des couches de dépôt. Nous donnerons, en outre, le résumé général présenté par l'auteur comme le résultat d'observations poursuivies pendant vingt-cinq ans relativement à l'organisation et à la for- mation de la cellule végétale. 1. La T^'à\'i\Q primitive et en même temps la plus importante au point de vue de l'activité de la cellule, même très vraisemblablement la seule partie active de la cellule, est une formation membraneuse et en forme d'utricule comprise dans la paroi cellulaire provenue d'elle, c'est-à-dire l'utricule de ptychode (utricule primordiale). 2. L'utricule de ptychode est composée de deux membranes emboîtées, soudées entre elles d'espace à autre en surfaces unies, entre lesquelles circule le liquide ptychodiqueavec diverses productions cellulaires et granuleuses, séparé du liquide qui occupe la cavité cellulaire interne, lequel contient des sels et souvent des cristaux. 3. Les surfaces unies des cellules adjacentes se réunissent l'une à l'autre en ponctuations d'une manière semblable à la copulation des Spirogyra. h. Du contenu que renferme la cavité du ptychode et dans cette cavité prennent naissance les couches de dépôt de la zone d'astathe qui constitue la paroi cellulaire résistante et qui reste limitée a ses deux faces par les deux ♦ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Zi73 membranes du ptychode (ptychodeet ptychoïde) soudées avec ces couches de dépôt. 5. Déjà avant la transformation de la première utricule du ptychode et de son contenu en paroi cellulaire, il se produit une nouvelle utricule à deux membranes dans l'intérieur de la première, dont cette nouvelle utricule prend à son tour et continue les fonctions. Ce phénomène se répète régulièrement deux fois, ou même plusieurs fois. 6. La multiplication des cellules et l'accroisserGent des plantes reposent sur le resserrement absolument indépendant de l'utricule de ptychode qui donne naissance à des cellules nouvelles de seconde génération; la paroi cellulaire déjà formée n'y concourt en aucune manière. 7. Le nucleus cellulaire ne prend aucune part à la multiplication des cellules; ce n'est pas un cytoblaste, mais un agent servant à la transforn);!- tion des substances, ou métacarde. Kiiiig^e Benierkuu^cu ueber Setittwt wtttœitttuut , Koch. [Quelques remarques sur le Sedum maximum, Koch.), par M. Thilo Irmisch. Botan. Zeit., n° 15, col. 2'i9-255. plan. II A. L'objet principal de ce travail est de faire connaître où et comment se for- ment les racines renflées et assez nettement tubéreuses qu'on observe chez le Sedum maximum eX, chez les espèces voisines. Or, l'observation des jeunes plantes, peu après la germination, fournit de bons moyens de s'éclairer à ce sujet. Dans ces plantes très jeunes, les cotylédons ovales et charnus sont ap- pliqués sur la terre, à cause delà brièveté de l'axe hypocotylique, ou infé- rieur à ces cotylédons. Cet axe passe au pivot et il est d'abord grêle comme ce dernier. Pendant l'été il se renfle quelque peu ; de son côté, le pivot se renfle aussi en forme de rave, et un étranglement bien marqué distingue dès-lors ces deux parties. Il sort des racines adventives de cet étranglement, ainsi que de quelques légers enfoncements transversaux du pivot. Dans l'ais- selle de chaque cotylédon se montre bientôt un petit bourgeon à écailles distiques; ensuite, à droite et à gauche de ce bourgeon apparaissent des ra- cines adventives qui semblent naître sur la tige même, mais qu'un examen attentif montre comme tirant réellement leur origine de l'axe très court qui porte le petit bourgeon. Dès que ces racines se sont un peu allongées, elles se renflent en petites raves, par l'effet de l'épaississemcnt de leur parenchyme cortical et médullaire; celles qui ne subissent pas ce rendement ne tardent généralement pas à périr. Pendant le premier hiver, l'axe primaire meurt ordinairement jusqu'au niveau où se trouvent les petits bourgeons, et ceux-ci, ou un seul d'entre eux, sedeveloppcnt en nouvelles petites tiges qui n'ont à leur base que des entre-nœuds courts et de.5 feuilles imparfaites dans l'aisselle desquelles sont T. II. 32 l\7li SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des bourgeons persistants, destinés aux périodes végétatives suivantes, et dont les inférieurs portent des racines adventives, tandis que les supérieurs, plus vigoureux et devant donner de nouvelles tiges l'année suivante, restent sans racines. Une formation de bourgeons et de racines analogue a lieu même à la base de la tige florifère lorsque, après un nombie d'années variable selon les plantes, elle finit par se développer. Les racines adventives du Sedum continuent pendant plusieurs années à s'allonger et à épaissir, quoique faiblement, dans leur portion renflée. La partie basiiaire des tiges de laquelle sont nés les bourgeons enracinés per- siste longtemps, et ainsi restent unies en un seul corps ces productions de différentes années. iM. Irmisch n'a pas vu des racines adventives charnues prendre naissance ailleurs que sur le petit axe des bourgeons. La note se termine par un examen de la disposition, de la structure des racines tuberculeuses du Sedum maximum et de la disposition de leurs fais- ceaux fibreux. En terminant, l'auteur signale ce fait que le point végétatif de ces racines est coloré en violet intense , et que la même coloration se montre dans le cambium de l'axe. Tariatioit!^ dans le uonihre «les feuilles cotylédonaires de plusieurs Conifères; par M. P. -S. Robertsou. A la Société botanique d'Edimbourg, le 10 mai dernier, M. P. -S. Ro- bertson a montré des germinations des espèces suivantes de Conifères, pour prouver que rien n'est moins fixe chez elles que le nombre de leurs feuilles (ou lobes?) cotylédonaires. Pinus nobilis : nombre normal 6, variant de 4 à 5 et 7. Pinus Sabiniana : nombres dominants IZi, 15, 16 ; il varie de 13 à 17, 18, 19. Pinus Jeffreyi : nombres dominants 9 et 10; il varie de 7 à 8 et 11. Abies Hookeriana : nombre ordinaire h, variant de 3 à 5. Pinus Beardsleyi : nombres dominants 6 et 7 ; il varie de 3 à 5, 8, 9 et 10. Quelquefois cette espèce donne deux plantes avec une seule graine. Tlmju Craigana {Libocedrus decurrens) : nombre habituel U; il varie de là a. Cryptomeria japonica : nombre ordinaire 3, variant de 2 à 4. Pinus Lambertiana : nombre ordinaire 1/i, variant à 10, 12 et 13. Pinus monticola: nombres dominants 8 et 10; il varie de 6 à 7, 9 et 11. llikroskopiscli-anatoniiseb Vntersneliung- uelier Hanta, tintt cftticat^is Fr. , und dereu Varietaetcn francinea, fustigiaia cttnaticwlata und farittacea. ( liecherclies d'a- natomie microscopique sur le Ramalina calicaris Fr. et sur ses vainétés REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A75 fraxinea, fastigiata, canaliculata et farinacea), par le docteur J. Speers- chneider. [Botan. Zeit., 1855, 11° 20 col. 345-35Zi, n" 21 col. 361-369, n" 22 col. 377-385, plan. III.) Dans ce travail étendu l'auteur présente en commençant quelques consi- dérations sur le genre Bamalina et sur sa place systématique. Il pense que ce genre doit être placé entre les genres Cetraria et Evernia. Il divise son mémoire en plusieurs paragraplies distincts. I. Variétés du Ramalina calicaris, Fr. — On admet généralement comme variétés ou sous-espèces les formes suivantes : Ramalina calicaris fr^axinea, canaliculata ^ fastigiata et farinacea. L'auteur est porté à croire que ces quatre plantes constituent autant de types particuliers. A. Thalle du Ramalina calicaris et de ses formes. II. Relations réciproques des tissus daus le thalle des Ramalina calicaris fraxinea, canaliculata, fastigiata et farinacea. — Les tissus médullaire et cortical des Lichens ne sont que desimpies modifications d'un seul et même tissu. Le tissu cortical forme toute la surface du thalle exposée au jour, et souvent il est très développé. Chez le Ramalina calicaris f'axinea, ces deux couches ne laissent souvent entre elles qu'un espace très étroit poui' le tissu médullaire, qui même manque par places, ainsi que la couche gonidique. Les cellules gonimiques s'étendent en couche peu interrompue, ordinairement épaisse, intermédiaire entre l'écorce et la moelle. — Chez le Ra7n. calic. farinacea le tissu médullaire prend un plus grand développement, ce qui rend ce Lichen plus spongieux à l'état humide. La couche de cellules goni- miques y est beaucoup plus mince et fréquemment interrompue. — Dans les Ram. calic. canaliculata et fastigiata, l'écorce n'est jamais très épaisse et se montre même assez mince dans quelques formes du Ram. fastigiata. Au contraire la moelle est toujours très lâche , et laisse même quelquefois des vides. Enfin la couche de gonidies s'y montre ordinairement beaucoup plus mince et plus lâche que chez le Ram. calic. fraxinea. III. Anatomie microscopique du tissu cortical des Rain. calic. fraxinea, farinacea, canaliculata et fastigiata. — a. Anatomie. — Sous ce rapport, ce tissu présente beaucoup d'uniformité. Lescellulesfiiiformes qui le constituent sont dirigées selon la longueur des lobes du thalle. Celles qui avoisinent immédiatement la surface forment vers celle-ci des coudes et émettent dans ce sens de courts rameaux et des saillies diverses et arrondies qui, se juxta- posant étroitement, constituent la surface unie du Lichen. On ne voit très bien cette structure qu'en traitant les préparations avec une solution de po- tasse caustique. L'ensemble de ces cellules est agglutiné par une matière in- colore, sécrétée par elles, et elles se ramifient plusieurs fois. L'auteur pré- sume que chacune d'elles se continue du point d'attache du Lichen jusqu'à ^76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SOU extrémité. Leurs parois sont épaisses et leur calibre très étroit sans cloisons transversales. b. Propriétés physiques et chimiques. — La surface de l'écorce est d'un wris-verdâtre ; mais si l'on enlève sa couche superficielle, elle reste d'un blanc assez pur. Sa coloration générale tient donc à sa surface, qui est grisâtre et granulée, et à la couche de gonidies qui se montre imparfaitement par trans- parence.— Dans l'eau, même bouillante, ce tissu cortical se gonfle faiblement et change peu ; mais dans une solution de potasse caustique il se gonfle beaucoup et les cellules filiformes se désagrégeant finissent par montrer leur réseau. — La matière amorphe interposée, solubledans la potasse parait être du mucilage végétal (Lichénine?), ce que confirme la manière dont elle se comporte avec les acides.— Par la teinture d'iode ce tissu jaunit, puis brunit, mais ne bleuit jamais. Si l'on traite successivement par l'acide sulfurique et l'iode, on voit les cellules filiformes brunir fortement, et la masse inter- sticielle devenir jaunâtre. IV. Anatomie microscopique du tissu médullaire. — a. Anatomie. — Les cellules médullaires \ont d'une partie de l'écorce vers l'autre en se ramifiant beaucoup , se croisant dans toutes les directions, et en remplissant ainsi d'un feutre lâche l'espace intermédiaire aux deux lamelles corticales. Là où il existe des vides dans le thalle, leur formation tient à ce que l'accroisse- ment de l'écorce a été plus rapide que celui du tissu médian, ce que confirme l'étude des thalles jeunes qui sont toujours pleins. — Au premier coup d'oeil les cellules médullaires surpassent fortement en diamètre celles de l'écorca; mais un examen plus attentif y fait reconnaître une sorte d'axe médian se continuant dans les ramifications etentouré d'une bande épaisse jaunâtre. Si l'on traite une lamelle de moelle par la potasse caustique, on voit disparaître cette enveloppe, et il ne reste ensuite que l'axe central, qui constitue alors des cellules identiques de dimensions et de nature à celles de l'écorce. Leur couche externe épaisse était donc une simple couche mucilagineuse sécrétée. — Sur de bonnes coupes on voit les cellules médullaires se continuer avec celles de l'écorce, et leur enveloppe se fondre dans la matière interstitielle de celle-ci. b. L'action des réactifs sur les cellules de la moelle est la même que sur celles de l'écorce. V. La cellule gonimique chez le Ham. calicaris ressemble beaucoup , sous les rapports anatomique et chimique, à celle des autres Lichens. Les gonidies varient autant de grandeur sur un même thalle qu'entre des espèces très différentes. — Gonflées en globule parj'eau elles montrent, sous une paroi cellulaire incolore, leur contenu vert, tantôt granulé, tantôt en globules de grosseurs diverses. Pour former ces gonidies , un jeune rameau de cellule médullaire se renfle sur un ou plusieurs points, où il montre un contenu plus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. /|77 trouble, plus granuleux, plus verdâtre ; ce contenu se ramasse en un globule, ou se divise en plusieurs. Ces nouvelles cellules distendent vers un côté la cellule-mère; puis leur point d'attache s'étrangle et la gonidie devient enfin libre. b. L'action de l'acide sulfurique étendu ou même concentré, prolongée pendant plusieurs heures, ne détruit pas la paroi de la cellule gonimique, et en colore seulement le contenu en vert-bleuâtre. Elle résiste de même à la potasse caustique. L'acide sulfurique et l'iode en brunissent fortement le contenu vert. VI. Sorédies de la forme stérile du Bam. calic. canaliculata et taches pulvérulentes du Ram. calic. farinacea. — On a réuni sous le nom de Soré- dies plusieurs formations différentes du thalle des Lichens. Celles du Ram. calic. canaliculata sont des points plus ou moins saillants, le plus souvent ovales, nettement circonscrits, pulvérulents, situés au bord du thalle stérile. — Sur des tranches très minces on voit que là les écorces des deux faces se séparent, s'étalent et forment ainsi une fossette occupée par une matière farineuse. Un examen très attentif de cette matière farineuse y montre une quantité de petits corps arrondis, assez souvent aussi d'autres formes (glo- bules sorédiques ), qui reposent sur les cellules filiformes, soit corticales, soit médullaires. Son ensemble consiste en cellules filiformes courtes, délicates, très ramifiées, intimement feutrées, enlaçant une ou plusieurs gonidies. — On voit des faits analogues chez le Ram. calic. farinacea. — Ces corps ont beaucoup d'importance pour la propagation. B. Apot RÉGIE du Ram. calicaris. VII. Structure de l'apothécie. — Sa structure est très uniforme chez les quatre variétés. On y distingue la couche de thèques (T/talamium) et le tissu- mère {Muttergewebe) . — A. — La première est composée des thèques et des paraphyses ; le dernier, en couche presque aussi épaisse, repose toujours sur une couche de cellules gonimiques, bien distincte à sa limite du tissu médul- laire, qui est très développé. M. Speerschneider n'attache pas à cette dernière couche autant d'importance que plusieurs lichénographes modernes. L'apo- thécle est entourée sur tout son pourtour d'une bordure de tissu cortical. — C'est des cellules corticales que provient le tissu-mère, qui donne d'abord les paraphyses et plus tard les thèques. a. Les paraphyses sont des filaments, qui partent, à leur extrémité in- férieure, d'une cellule filiforme du tissu-mère et qui, a leur extrémité su- périeure, se renflent en massue, se montrent verruqueux et colorés en bru- nâtre tirant sur le vert. Klles sont parallèlement juxtaposées, rattachées par de la matière iuterccllulaire, et elles tiennent fortement entre elles parleur boutrentlé. Leurs parois sont épaisses et leur tube très petit. L'auteur n'est pascerlain qu'elles soient subdivisées par deseloisons en cellules superposées. /i78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. h. Les thèques des quatre formes du Ram. calicaris sont des cellules en massue, continues au tissu-mère, et contenant huit spores; leurs parois sont proportionnellement épaisses et bleuissent entièrement par l'iode. Elles se forment après les paraphj'ses; ce sont les sommités de cellules filiformes, d'abord peu, ensuite de plus en plus nombreuses. A la maturité elles percent la couche externe formée par les têtes des paraphyses ; elles répandent leurs spores et s'affaissent ensuite. c. Les spoî^es du Bam. calicaris sont ovales , environ quatre fois plus longues que larges, biloculaires ; leurs parois sont incolores, médiocrement épaisses. Leur contenu est également incolore. — Pour leur formation, dans le contenu granuleux et trouble de la thèque, quelques granules se groupent en nucléus, autour duquel se forme une paroi cellulaire, i.a cellule ainsi formée grossit; il s'y produit une cloison transversale et la spore est complète. B. Le tissu-mère consiste en cellules filiformes très délicates, rameuses, étroitement enchevêtrées, dont certains rameaux latéraux se développent à leur extrémité en paraphyses et en thèques. Ces cellules se continuent di- rectement avec celles de la moelle et de l'écorce dans l'apothécie. De la ^germination : par M. Belhomme. Broch. in-S'de 6 pages, eo- voyée à la Société botanique de France (sans indication d'origine et sans date, mais certainement récente). L'auteur de cette brochure a réuni des faits déjà connus à plusieurs autres qu'il indique comme les résultats de ses propres expériences. Nous donnerons un résumé de la plupart de ces derniers. M. Belhomme dit avoir reconnu par expérience que des graines semées sur couche, sous l'action directe des rayons solaires, sont retardées pour leur germination ; mais que si ces mêmes graines sont abritées contre la lumière directe par une toile très claire ou par une couche de chaux appli- quée sur les vitres, elles lèvent plus promptement et gagnent « en moyenne une avance de trois ou quatre jours, » — Comme exemple de la persistance de la faculté germinative, dans les graines des Cucurbitacées, il rapporte avoir vu germer celles du Lagenaria vulgaris après soixante ans de conser- vation. Les Fougères sont dans le même cas. Il a fait germer des spores d'A/so/)/«Ya prises dans un herbier et vieilles de plus de soixante ans. — Des grains de Seigle pris sur des épis ergotes lui ont donné l'année suivante une masse de grains ergotes. Il a obtenu le même résultat sur le Phalaris minor^ le Loliumperenne. Même des graines du Capsella Bursa pastoris prises sur des pieds attaqués par V Uredo candida [Cystopus), lui ont donné constam- ment des pieds qui se sont couverts du même parasite. — 11 a fait germer au jardin botanique de Metz, des grains de Blé provenant de caisses à momies REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A79 d'Egypte. — II a reconnu que le Gui venu sur un Peuplier germe très bien sur un Acacia (sans doute Bobinia) ou sur un Pomtnier; mais qu'il n'y prend pas de développement. Plusieurs fois il a semé du Gui de Peuplier sur un Pommier. Les graines ont parfaitement germé; puis elles ont langui et elles sont mortes quelque temps après. « Les graines du Gui qui ont séjourné dans l'intestin des oiseaux germent cinq ou six jours avant les autres et sont bien plus robustes. » — L'électricité accélère souvent de moitié la germination. La chaleur solaire l'avance d'un tiers, comparativement à la chaleur due à la fermentation des fumiers. Celle-ci à son tour est beaucoup plus accéléra- trice que celle qui provient de thermosiphons. !§ui* nne Primevère inoustrueiise (PÊ^intttta shtensis «f6w) , présentée par M. J. Wood. Note rédigée par M. Malbranche [Bull, du cercle pratique d'Hortic. et de Botan. du départem. de la Seine- Inférieure); in-S" de 3 pag., et 1 pi. in-^^". La monstruosité qui fournit le sujet de cette note entre dans la catégorie de celles que M. Moquin-Tandon nomme virescences. Toutes les parties de la fleur, sans exception, sont devenues vertes, et les 60 ou 80 fleurs que porte la plante, ont subi cette modiflcation anomale, une seule exceptée. Le calice est devenu claviforme le plus souvent, et il s'est même quelque- fois renflé et allongé fortement à sa partie supérieure; dans les fleurs les plus déformées, il est tout à fait infuudibuliforme. La corolle offre un tube large, longuement saillant, et un limbe a six ou sept divisions obovales, un peu échancrées, vertes, veinées, un peu épaisses; ailleurs, le tube déborde peu le calice alors très allongé ; et les cinq divisions du limbe sont devenues de petites feuilles lancéolées, dentées en scie, très velues. Les étaminesont pris de longs filets, et chacune des loges de leur anthère se prolonge infé- rieurement en corne. Le pistil est devenu un gros corps oblong et resserré dans le tiers de sa longueur, dont le tiers supérieur est vert foncé, ample, plissé-chiffonné, ouvert quelquefois au sommet par cinq dents; il a un style court et un stigmate, A l'intérieur de l'ovaire, une petite colonne centrale, portant des corpuscules roussâtres, figurait le placentaire et les ovules avortés. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Notice sur une espèce nouvelle de Vatntffinuta , par M. Timbal-Lagrave, de Toulouse. {Archiv. de la Flore de F?'ance et d'Allemagne de C. Billot; février 1855.) Campanula subpyrenaica, Timb. Lagrave. Cette plante habite non loin de Toulouse, sur les coteaux de Pech-David, dans les taillis. Klle diffère, dit l'auteur, du Campanula persici fol ia, Linn., hSO SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pnr son calice plus grand, couvert de poils aplatis, arqués, très abondants; par ses ovules entourés d'unesubstance succulente et charnue; par ses fleurs plus grandes; par ses feuilles plus longues, arquées en dehors; par ses graines blanches ou blanc roussâtre, avec deux anneaux brunsaux deux extrémités, aux points occupés par la chalaze et le micropyle. Elle fleurit en juillet. M. Timbal-Lagrave avait d'abord regardé sa plante comme le Campa- nula persicifolia modifié par une hypertrophie; mais l'ayant retrouvée constamment avec les mêmes caractères sur tous les individus qu'il a ren- contrés pendant dix ans, il a cru devoir l'admettre comme une espèce distincte et séparée. Deux observations sont jointes à la description du Campanula subpyre- naica. L'une a pour objet de décrire l'inflorescence de cette plante et la succession de ses cinq fleurs; l'autre est destinée à établir, par l'exemple de VUrtica viembranacea, Poiret, que « des atrophies et des hypertrophies servent de base à la distinction de certaines familles, de certains genres et même des espèces. » !>oticc S1I1* quelques plantes du département du Doulis; par M. Vital Bavoux [Mém. de la Soc. d'émulat. du Douhs, tirage à part en broch. gr. in-8° de 8 pages). L'auteur de cette notice décrit en premier lieu les Digitalis luiea, Lin., et gmndiflora, Ail., et il donne ensuite une description étendue de quatre formes hybrides entre ces deux espèces : 1" Digitalis super luteo-grandi- /?ora, Bavoux ; feuilles et tiges du D. lutea, mais fleurs beaucoup plus grandes. Cette forme est très abondante; trouvée près de Besançon, à la Chapelle-des-Buis. 2° Digitalis lutco-grandifiora, Bavoux (Z>. média, Both, Koch; D. intermedia, Pers.; R ambiguo-lutea , Mey.). Cette forme est distinguée de la précédente par ses feuilles plus fortement ciliées; elle a l'aspect général du />. lutea, mais sa fleur ressemble en petit à celle du D. grandiflora. Meyer avait assigné à cette plante comme père le D. gran- di flora {D. ambigua), contrairement à ce que pense M. Bavoux (même lo- calité). 3» Digitalis siéluteo-grandiflora, Bavoux. Les fleurs se distinguent aisément parce que leur corolle est beaucoup plus grande que celle des deux premières formes, et eu même temps beaucoup plus petite que celle du D. grandiflora (même localité). U° Digitalis subgrandi floro-lutea, Bavoux. .Cette forme ressemble beaucoup à la première. Elle se rapproche du D. gran- diflora par ses feuilles et sa tige. L'auteur n'en a trouvé qu'un pied qui était venu au milieu des D. lutea, et assez loin du D. grandiflora (même localité). Dans le genre Stachys, M. Bavoux décrit une forme qui rattache le St.pa- lustri-sylvatica, Schiede, au St. palustris, et qui est son St. superpalustri- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Ù81 sylvatica {St. ambigm, Smith, Engl. Bot.; St. palustris^ambigua, Mutel, FI. fr.). Cette plante a l'odeur forte du St. sylvatica; mais elle se rap- proche beaucoup plus, par son aspect, du St. paiustris dentelle a d'ailleurs les bractées, le calice et la corolle (Besançon, les Mercureaux, au milieu des St. paiustris, sylvatica et palustri-sylvutica). Pour VErysimum cheiranthoides. Lin., l'auteur décrit deux formes re- marquables parce qu'elles offrent, sous l'influence des mêmes causes, les différences qui existent entre le Barbarea vulgaris, R. Br. , et le B. arcuata, Rchb. L'une est la forme des lieux découverts, à siliques, pédoncules, feuilles dressés et à tige fortement striée; l'autre est la forme des lieux ombragés, à siliques, pédoncules, feuilles étalés, à tige presque sans stries. Il caractérise aussi, pour le Daphne Laureola^ Lin., une forme des forêts élevées, à feuilles d'un vert foncé, ordinairement pendantes, longuement atténuées aux extrémités et très aiguës; l'autre, propre aux forêts récem^ ment coupées, à feuilles d'un vert roussâtre, moins pendantes ou même dressées, très obtuses ou même arrondies au sommet, beaucoup plus serrées et cachant la tige. En 1853, M. Bavoux avait signalé deux formes du ]\arcissus Pseudo- Narcissus, dont la plus tardive avait reçu de lui le nom de Narcissus Re- naudi. Depuis cette époque, il s'est assuré que cette plante n'est que le N. major. Lois., qui lui-même est simplement un N. Pseudo- Narcissus tardif. Mote sur uu essai d'iiybriclatioii «lans les Crramiuées, par M. Ch. Grenier ; suime d'une étude sur l hybridation réciproque des Primula elatior e^ grandiflora, par M. H. Loret. [Mémoires de la Soc. d'émulation du Doubs; séance du 12 mai 1855.) En présentant à la Société d'émulation du Doubs la note de IM. Loret, M. Grenier a signalé de nouveau les avantages qu'aurait l'application ra- tionnelle de l'hybridation dans la pratique horticole et agricole. Il exprime la pensée que lorsque, dans un nombreux semis d'arbres à fruits, il s'offre un fruit nouveau, recommandable par ses qualités,Jla graine qui a donné ce gain attribué constamment au hasard, est le résultat d'une fécondation croisée. « Ainsi je neserais pas sin-pris, dit M. Grenier, que le Beurré blanc, fécondé par la grosse poire à cuire (Cadillat), ait donné la Duchesse d'Au- gouléme ou le Beurré d'Aremberg. » L'hybridation offre donc : « le moyen de modifier nos races horticoles. » M. Grenier croit encore qu'il serait possible de créer des céréales vivaces et, dans son opinion, cette question, qui donnerait à l'agriculture une face toute nouvelle, « se trouve réduite à féconder des espèces sauvages et vivaces Zi82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans les genres Triticum, Avena, Hordeum, etc., par celles de nos céréales qui appartiennent au même genre. » 11 avait commencé des expériences dans le but de produire un Blé vivace, en fécondant le Triticum repens par le Iriticum sativum; mais les pluies ont contrarié ses essais et aujourd'liui le terrain sur lequel il opérait n'étant plus à sa disposition , il est forcé d'abandonner ces recherches intéressantes. La note de M. Loret, qui suit les considérations préliminaires de M. Gre- nier, a pour objet de décrire différentes formes hybrides observées par ce botaniste à une demi-lieue d'Orthez, aux bords de deux ou trois ruisseaux qui se jettent dans le Gave d'Orthez, le même que le Gave de Pau. Là crois- sent en abondance et souvent pêle-mêle les Primula grandiflora et elatior, ainsi qu'un grand nombre de formes intermédiaires, « qui ne peuvent être que les produits de l'hybridité. » Loin du lit des ruisseaux, dans les lieux secs, on trouve des masses de P. grandiflora type. En approchant des ruis- seaux et du Gave on voit apparaître au contact du P. elatior les premières modifications du P. grandiflora que l'auteur nomme P. supergrandiflora- elatiôret P. grandiflora-elatior. Enfin, vers le fond des ruisseaux, presque le pied dans l'eau, on voit apparaître en abondance la forme qu'il nomme P. subgi^andiflora'elatior. Le port du P. supergrandiflora-elatior est tout à fait celui du P. grandiflora. Celui du P. grandiflora-elatior rappelle le P. elatior, ou mieux le P. variabilis, Goup. Enfin, le P. subgrandiflora- elatior ressemble à l'hybride précédent pour les fleurs, la hampe, les radi- celles, la pubescence, la capsule, tandis que ses feuilles rappellent le P. elatior. Avec ces trois formes hybrides M. Loret en a trouvé une quatrième qu'il nomme P. superelatiori-grandiflora , qui lui a paru provenir de la féconda- tion des trois premières formes, et surtout des deux dernières par le P. ela- tior dont el le a tout à fait le port, avec des feuilles oblongues et insensiblement atténuées en pétiole, comme dans le P. grandiflora. Mova Ulmi ispccicis; auctore L. Rota, Bergaraensi {Botan. Zeitung, n"26, col.i69). Cet Orme, auquel M. Rota donne le nom d'Ulmus expansa, croît près du Brembo, dans le territoire de Bergame (Lombardie), dans les localités nom- mées Alla-Botta et Olmo. Il fleurit en mars et avril. L'auteur en donne une description et une diagnose. Nous reproduirons celle-ci. Ulmus expansa. Rota : Foliis grosse duplicato-serratis, basi inaequalibus late obovatis, longe acuminatis, apiceve truncatis in lacinias plures divisis (quarum 3-5 majores acuminataî duplicato-serratœ) ; floribus pedunculatis 5-7 andris ; samaris late ovatis glabris bifidis, lobls hamatis convergentibus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Û83 On the identlty of jR/mm» hirteUn and f»i*ttt«« reUginnn of Humholdt^ Bonpiaud and Knntlk. [Sur V identité du Pinus hirtella et du P. religiosa, H. B. K.) ; par M. Berthold Seemann. Cette note a été lue à la Société linuéenne de Londres, le 5 décembre 1855. En déterminant, il y a peu de temps, les Conifères recueillies par lui dans les parties occidentales du Mexique, M. B. Seemann en avait trouvé des échantillons qui se rapportent au Pinus [Abies] hirtella. Mais en comparant ces mêmes échantillons avec ceux qui sont étiquetés Pinus {Abies) religiosa dans les herbiers de sir \V. Hooker et de M. Bentham, il reconnut que ces derniers avaient aussi constamment les branches hispidules. Pour se fixer au sujet de cette communauté de caractères, il a examiné le P. religiosa cul- tivé à Kew et ailleurs; il a fait examiner à Berlin, par M. Ch. Bolle, les échantillons originaux du P. religiosa de Humboldt et Bonpland, et il s'est ainsi assuré de l'identité des deux espèces. Il a su aussi que Hartweg, invité à examiner au Mexique les différences qui pouvaient exister entre ces arbres, avait reconnu qu'il n'en existait aucune. Il est donc positif que ces deux noms désignent une seule et unique espèce, à laquelle M. B. Seemann conserve le nom de Pinus religiosa, parce qu'il est plus connu, et parce qu'il rappelle que les Mexicains se servent des branches élégantes de cet arbre comme d'un ornement pour leurs fêtes religieuses, Victoria regia? or tlie s;peaf Water liily of America. With a brief account of its discovery and introduction into [cultivation (La Victoria regia; ou le grand Nymphéa d'Amérique. Avec un court récit de sa découverte et de son introduction dans la culture) ; par M. John Fisk Allen, avec figures par M. William Sharp, faites d'après des échan- tillons cultivés à Salem, dans le Massachusetts. Très grand in-folio de 17 pages, et de 6 planches coloriées sur la lithographie. Boston, 185Zi. La Victoria regia vient encore de fournir le sujet d'un ouvrage splendide dans lequel la reproduction iconographique des états successifs de la plante a été exécutée avec un luxe inusité de figures. Voici, en effet, l'indication des phases du développement que le pinceau de M. William Sharp a repro- duites avec un remarquable talent. La première planche, qui sert de fron- tispice, nous montre au quart de sa grandeur naturelle, la plante dessinée trois semaines après sa germination. Elle possède alors quatre feuilles, dont les deux premières sont hastées, et les deux suivantes tendent à s'arrondir, mais en formant encore un angle aigu au sommet, et deux lobes également aigus a la base. Une autre figure de la même planche nous la montre à l'âge de six ou sept semaines, lorsqu'elle a complété son premier cycle de cinq feuilles, les premières ovales, les autres arrondies, graduellement de hSà SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus en plus grandes, et dont la plus développée mesure 6i centimètres de diamètre longitudinal. D'après l'auteur, la plante se développe en produi- sant ainsi successivement plusieurs cycles de cinq feuilles, jusqu'à la vingt- septième ou vingt-huitième qui est la plus grande de toutes, et qu'accom- pagne le premier bouton de fleur. La deuxième planche nous montre plu- sieurs portions de feuilles d'une plante adulte, et au milieu d'elles, une fleur qui s'épanouit, accompagnée de boutons encore fermés. Ces figures sont de grandeur naturelle, comme la plupart des suivantes, et si elles reproduisent les dimensions réelles des objets, il est certain que les fleurs obtenues à Salem surpassaient notablement celles qu'on a observées jusqu'à ce jour dans la plupart des serres de l'Europe, En effet, quoique incomplètement épanouie, la fleur figurée sur la seconde planche n'a pas moins de 335 mil- limètres de diamètre. La troisième planche est occupée en entier par une figure de feuille adulte vue par sa face inférieure; cette figure n'a pas moins de 53 centimètres de largeur. La quatrième planche est principalement con- sacrée à la reproduction de deux fleurs, l'une ayant encore les pétales rosés du centre redressés en une sorte d'urne antique, et tous les pétales plus exté- rieurs et d'un blanc pur, étalés horizontalement, l'autre entièrement épa- nouie et montrant ses pétales roses, ornés d'uneflammeblanche à la base, avec des points d'un beau rouge semés sur leur surface, rabattus comme tous les autres. La masse staminaledu centre s'y montre encore fermée. La cinquième planche montre une fleur dans un état un peu plus avancé encore, puisque la plus grande partie de ses étamines se sont écartées ou même rabattues. Cette fleur a 0-,35 de diamètre. A côté d'elle, on voit un bouton qui en- tr'ouvre à peine ses quatre sépales, un ovaire fécondé à moitié enfoncé dans l'eau, enfin des feuilles jeunes et adultes. La sixième planche serait la seconde d'après l'ordre du développement ; car la plante qu'elle figure porte une fleur à peine à moitié épanouie, et formant encore une magnifique coupe d'un blanc pur, ouverte seulement en dessus. Le texte de l'ouvrage de M. Fisk Allen nous paraît ajouter peu à l'histoire déjà si souvent écrite de la Victoria regia. La partie botanique y occupe peu de place. Il est évident que M. Fisk Allen y a attaché beaucoup moins d'importance qu'a la por- tion iconographique pour laquelle il n'a rien négligé, et qui forme l'illustra- tion probablement la plus complète dont aucune espèce de plante ait encore fourni le sujet. Rcinarks ou spcciniens of I9Megacarpœn poïyawAra , Benth. [Remarques sur des échantillons de Megacarpaa polyandia, Benth. );par le docteur Balfour. Mémoire présenté à la Société botanique d'Edimbourg, le 10 mai 1855 (Voy. Ann. and iMagaz. ofnat. /«'s^., juil. 1855, p. 75-77). Cette plante a de l'intérêt parce qu'elle possède un nombre d'étamines REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. !\Sb (de 12 à 15) entièrement anormal pour la famille des Crucifères, à laquelle elle appartient. SI ce nombre est considéré isolément, il peut sembler donner au Metacarpœa une place entre les Crucifères et les Papavéracées ; mais si l'on voit dans les étamines en dehors du nombre normal des développements des glandes qui existent chez les Crucifères sur le torus, ce genre peut bien être rapporté à cette famille. Le genre Metaco)'pœa ^pavaii avoir été trouvé en premier lieu par Fischer dans les steppes salées et sur les collines calcaires du Turkestan, près de la mer Caspienne, ainsi que par Ledebour en Sibérie. Il fut d'abord rapporté au Biscutella. De Candolle en a décrit très imparfaitement deux espèces dans son Prog;eiiiis of FtayelUaviM, froni tlae Isie of Pines, H'ew Caledoiiia {Sur le Chortodes, sous-genre du Flagellaria, de l'île des Pins, dans la Nouvelle-Calédonie) ; par M. J.-D. Hooker {Hooker's Journ. ofbot., cah. de juil. 1855, p. 198-200, plan. Vni (1). Cette plante remarquable a été récoltée pour la pren)ière fois par MM. M'Gillivray et Milue, pendant le voyage du capitaine Denham, à bord de Y Herald. Elle a l'aspect et le port d'une gigantesque graminée tropicale. Quoiqu'elle diffère sous plusieurs rapports du Flagellaria indica , M. J.-D. Hooker aime mieux établir pour elle un simple sous-genre que de créer un genre nouveau ; car, dit-il avec raison , la subdivision des genres de Monocotylédons a été déjà poussée à l'excès pour toutes les fa- milles, et, dans l'état actuel de nos connaissances sur les espèces comprises parmi les Flagellaria, il semble plus sûr d'élargir les caractères de ce (1) Erreur de chiffre. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 487 groupe générique, en le subdivisant ensuite en deux sous-genres, que d'établir un genre nouveau qui pourrait être reconnu mauvais, lorsque l'on connaîtra mieux les plantes. Le sous-genre Cliortodes se distingue des vrais Flagellaria : 1° parce que les divisions internes de son périanthe sont égales en longueur aux externes, tandis qu'elles sont plus longues chez ceux-ci; 2° parce que sa baie présente trois loges et trois graines, tandis qu'elle est uniloculaire et mouosperme chez les Euflagellaria. En outre, ces derniers sont des herbes sarmenteuses ou grimpantes, à feuilles striées, se terminant en vrille, et formant, dans le bas, une gaine généralement entière, tandis que le Chor- todes est dressé, et que ses feuilles plissées forment une gaine fendue longi- tudinalement, à bords largement membraneux, prolongés même en deux oreillettes obtuses semblables à des stipules. L'espèce décrite par M. D, Hooker est le Flagellaria {Chortodes) erecta. Desci'iptiou of sonie Miew geiiera aud speciesi of €eylau Fattgiaceœ {Description de quelques nouveaux genres et nouvelles espèces de Pangiacées de Ceylan) ; par M. G.-H.-K, Thwaitcs, surinten- dant du jardin royal botanique de Peradenia. {Bookers Journ. ofbot., cah. dejuil. 1855, p. 196-198, plan. VIII (1). Deux espèces et un genre nouveau sont décrits dans cette note. Le genre nouveau est nommé Trichadenia. Son espèce-type est le T. zeulanica, Tbw., très grand arbre assez commun dans les forêts du centre de Ceylan, à une altitude d'environ 1,000 mètres. Les Cinghalais le nomment Tetti- galia ou Tettigass, et ils retirent de ses graines une huile bonne à brûler. Son bois est à peu près sans la moindre valeur. Ce genre est très voisin de V Hydnocayyus ; mais il en diffère par plusieurs caractères importants. M. Thwaites décrit ensuite une nouvelle espèce (VBydnocarpus qu'il nomme octandrus. C'est un arbre d'environ 15 mètres, qui ressemble beau- coup à 1';^. inebrians, Vahl. Il n'a été trouvé encore que dans une seule localité, dans le district d'Ambagamowa, à une altitude de 2,500 pieds an- glais (787"',500). Ou some iicw specie^ii of Britisli fresbwater J»mfo- maee€K, -witlx rcniarksi ou tlie value ol* eertaiu .spe- clllc characters [Sur quelques nouvelles espèces de Diatomacées d'eau douce de la Grande-Bretagne, avec des remarques sur la valeur de cer- (1) Il y a ici une erreur de chiffre. Le litre indique la planche VIIF; l'expii- cation des figures du Trichadenia se rapporte à la planche VJI, et la planche double VU et VIII, que renferme le cahier de juillet, reproduit une plante autre que le Trichadenia. Zi88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tains caractères spécifiqnes) , par le prof. Gregory (voy. Annals and ma g. ofnatur. hist., cah. dejuil. 1855, p. 73-75). Ce travail a été lu à la Société botanique d'Edimbourg, le 10 mai dernier. L'auteur commence par quelques remarques sur la distribution géogra- phique des Diatomacées d'eau douce. Il examine ensuite la valeur de cer- tains caractères spécitiques. Les espèces de Diatomacées sont généralement distinguées par la forme, la structure, la longueur moyeinie, la disposition, le nombre et la nature des stries qui sont moniliformes ou continues, étroites ou larges, rapprochées ou distantes, etc., enfin, par l'aspect de la lio'ne médiane et des nodules tant du centre que des extrémités. La forme ou le contour varie à tel point qu'il pourrait faire admettre beaucoup de fausses espèces; on voit des formes différentes passer l'une à l'autre par des transitions graduelles. Ainsi, chez le Navicula lacu&trisW existe deux formes très différentes, entre lesquelles on en voit une exacte- ment intermédiaire. Chez le Navicula elliptica, certaines formes sont ovales, tandis que d'autres sont étroites. On pense aujourd'hui que le N. dubia est la même espèce que les TV. amphigomphus et dilatata; il est même des botanistes qui les réunissent toutes les trois au N. firma. Le TV. lepida, nouvelle espèce, présente trois variétés de forme. Enfin, l'exemple le plus remarquable encore de ces variations est présenté par le TV. varians. Le nombre des stries n'est pas constant chez quelques espèces, peut-être chez un grand nombre. Dans le Navicula varians, l'auteur a vu les petits individus marqués souvent de 2^-26 stries sur 1/1000 de pouce, tandis que les grands individus n'en offraient que 14 à 16 sur la même longueur. M. Smith décrit le Pinnularia divergens avec 11 stries sur 1/1000 de pouce, et l'auteur y en trouve plus souvent 22 à 26, disposées, à la vérité, de la même manière. Le Navicula elliptica, tel qu'il a été caractérisé par Kût- zing, a de très grosses stries; mais sur une variété dont M. Gregory faisait d'abord une espèce, les stries sont tellement fines qu'elles en deviennent trois fois plus nombreuses. L'apparence de la ligne médiane et des nodules varie aussi quelquefois. Dans la variété à grosses stries du Navicula elliptica, de chaque côté de la ligne médiane, les lignes latérales forment un cône double dont les bases se rencontrent près du centre ; mais, dans la variété finement striée, ces lignes sont parallèles à la ligne médiane et s'inclinent seulement en dehors autour du nodule central. Une transition graduée rattache ces deux formes l'une à l'autre. Les variations de ces trois ordres de caractères se présentent non-seule- ment isolées, mais encore quelquefois réunies, comme chez les Navicula elliptica et lepida. Alors l'espèce devient difficile à définir, 11 faut ajouter HEVUE BIBLIOGRAPHIQUE. à89 que d'éuormes variations de grandeur se montrent parfois dans le même type de forme. La distribution géographique des Diatomacées est tellement uniforme que la plupart des espèces de la Grande-Bretagne se retrouvent dans les eaux de toutes les parties du globe. Même les espèces actuelles se montrent pour la plupart identiques avec celles qu'on trouve jusque dans les terrains sédimentaires les plus anciens. M. Ebrenberg a montré que, dans tous les terrains où il existe des plantes, il y a des Diatomacées, souvent en grande quantité, et très variées. On en observe aussi une grande abondance dans le sédiment de toutes les rivières, notamment dans les deltas du Nil et du Gange. Revue «les principales piililicatious relatives aux C'rjp- tog;antcs «|ui ont paru eu 1853 et 1854; par M. ,].-K. Duby. (Bibl. univers, de Genève, mars, avril et mai 1855.) Cette intéressante Revue, écrite par un homme des plus compétents, étant un simple compte rendu d'ouvrages publiés, ne peut, malgré son mérite réel, être analysée dans la portion bibliographique du Bulletin. Mais le savant cryptogamiste de Genève y a présenté, sous'une forme con- cise, l'exposé des caractères par lesquels les Lichens peuvent êlie distui- gués des Champignons Hypoxylés (Pyrénomycètes, Fr.). Ce résumé suc- cinct des observations faites par les lichénographes de notre époque nous paraît avoir assez d'intérêt pour mériter d'être reproduit : 1° Sauf des cas très rares où il a disparu par des causes physiques acci- dentelles, les Lichens possèdent un thallus quelquefois, il est vrai, difficile à reconnaître à l'œil nu, mais que le microscope fait distinguer. — 2" Les paraphyses de la lame hyménigère des Lichens sont rameuses et forment un tissu filamenteux, tandis que dans les Hypoxylées, quand elles existent, elles sont simples ou presque simples, filiformes, tout à fait libres. — 3° Dans les Lichens, les paraphyses se renflent ou se ramifient a leur extré- mité supérieure, s'entrelacent et se soudent, et, par l'exsudation d'une ma- tière mucilagineuse, forment comme une sorte de couverture aux thèques. Rien de pareil dans les Hypoxylées. — h° L'hymenium proprement dit, sort, dans les Lichens, d'une modification de la partie interne du thalle, dont les fibres s'entrelacent et s'entrecroisent de manière à former une sorte de coussin filamenteux qui donne naissance aux paraphyses et aux thèques. Rien de pareil dans les Hypoxylées. Le tissu cellulaire du réceptacle de- vient de plus en plus lâche en s'éloignant de la paroi extérieure, et c'est de ces dernières cellules que s'élèvent les thèques et les paraphyses. Celles-ci manquent souvent, ce qui montre combien le rôle physiologique (|u'elleg jouent est moins important que celui qu'elles accomplissent dans les Lichens. T. H. ;}3 /iOO SOCIÉTÉ B0TA?J1QUE DE FUANCK. BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE. Végétalîoii €l<* llevsîna (Asie IMineiire) et «le ses environs (extrait d'une lettre de M. Balansa, en date du 16 juin 1855, publiée par la Revue horticole, cah. du l"' octobre 1855, p. 371-377). La position de Mersina n'est marquée que sur les cartes les plus récentes; son existence ne remonte pas à plus de cinq ou six ans ; cependant elle est déjà le point le plus important de toute la Karamanie. Son nom rappelle la grande quantité de Myrtes qui croissent dans la plaine voisine (Myrte se dit en turc Mersin). La flore de Mersina, comme celle de toutes les côtes de la Karamanie et de l'Anatolie , appartient tout à fait à la région méditerra- néenne. La plupart des arbrisseaux spontanés dans sa plaine se retrouvent dans presque toute cette région ; il faut en excepter ]e Poterium spinosum, y Arbutus andrachne , un Daphne et une Mimosée. Des qu'on s'élève sur les montagnes, on voit apparaître une foule d'arbres et d'arbustes des plus intéressants. A deux lieues au nord de Mersina, se trouve un village habité unique- ment par des Turcs, dont le vrai nom est Bouloukli, et qui se trouve sur le penchant d'une petite chaîne de coteaux calcaires dont la hauteur ne dé- passe pas /tOO mètres. Près de ce village se trouve un petit bois de Cyprès spontanés, d'un port entièrement différent de celui qui distingue ces arbres à l'état cultivé. Le Cyprès spontané n'est pas fastigié, et sa forme rappelle de loin celle des Sapins. Un grand nombre d'arbres et d'arbustes cultivés en Europe, se trouvent à l'état sauvage dans ce pays. La Vigne vient sur les bords de tous les ruisseaux; sur les rives ombragées du Guzel-Déré, à cinq lieues environ dans l'intérieur, se trouve sauvage une autre Ampélidée. Le Figuier, le Laurier sont assez communs dans les vallées humides des mon- taf>nes; ce dernier arbre se montre même à la hauteur de 1,100 mètres a deux lieues au N.-E. d'Alla-Dagh, dans une forêt dCAbies cilicica, pêle- mêle avec VArbutiis andrachne et quelques autres arbustes de la région chaude. A cinq lieues au nord de Mersina, se montrent lespremiers pieds (ÏAbies cilicica. La limite inférieure de cette espèce parait être à 700 ou 800 mètres. Elle forme un grand et bel aibre, dont les cônes doivent être fort longs à en juger par leurs axes persistants de l'année passée. LçJ uni parus drupacea vient tout près de Mersina, vers le sommet d'une chaine de montagnes de 800 mètres d'élévation, au N.-O. de la ville. Il s'y trouve en compagnie du Pistacia Terebinthus, ùw Pinus Halepensis, du Phyllireu, dnJuniperus p/umicea, du Cercis Siliquastrum. C'est un très joli petit arbre dioïque, haut de 7 a 8 mètres, qui a le port d'un Sapin. Les Turcs font des confi- tures avec ses fruits pulpeux. RliVLE BIDLIUGUAI'HIQUE. 591 Toutes les pentes schisteuses de l'AIla-Dagh sont exclusivement couvertes (l'un Pin qui n'est peut-être qu'une \anéliidi\ Pinus Halcpensis^ quoi(|ueson port, ses dimensions, la teinte de son feuillage différent beaucoup de ceux du Pin d'Alep, croissant sur le littoral. Ces forêts sont remarquables parce que tous les arbres qui les forment paraissent être du même âge et sont <^galement espacés. ICentsirfiues sur les Palmiers fossiles; par 31. Goeppert. Ces remarques sont renfermées dans une lettre de M. Goeppert à M. Seemann, qui les a communiquées à la Société linnéenne de Londres, Je 5 décembre iS5h. Au siècle dernier et même pendant le premier quart de ce siècle, on con- naissait si peu la structure des Palmiers, qu'on était porté à regarder comme telles presque toutes les plantes fossiles qui présentaient des formes étranges etanormales. Cette remarque s'applique particulièrement aux Sigillaria et Lepidodendron. Aujourd'hui même, il existe au sujet des plantes fossiles des erreurs surprenantes. Ainsi, la plupart des géologues assignent la part la plus importante dans la formation de la houille aux Fougères; et cepen- dant iM. Goeppert a prouvé que ce rôle majeur appartient aux Siyillariaet Stigmaria ; qu'à un rang subordonné viennent ensuite les Araucaria et Calamités, et qu'à un rang inférietn- encore se montrent les Lepidoden- dron, les Fougères et les autres membres de la flore de la période carl)o- iiifère. Une étude attentive a montré que les Palmiers sont plus rares qu'on ne pensait dans les roches de transition et dans la formation carbonifère, tandis qu'ils sont plus fréquents qu'on ne croyait dans les formations plus récentes. On ne connaît jusqu'à présent que des troncs, des feuilles flabel- liformes et pinnatiséquées, et quelques fruits de Palmiers fossiles. On n'a pas encore découvert de fleurs, et il n'est pas prouvé que les spathes qu'on a rapportées à des Palmiers appartiennent réellement à cette famille. Ces divers fragments ont été distribués en neuf genres et soixante dix-huit espèces. Pour les troncs, les genres adoptes sont Palmacites et Fascicit- lites, lîrong. ; pour les feuilles, ce sont les Flabcllaria, Slcinb . , Zeugop/tt/l- lites, Brong., Phœnicites, Brong. et A»?esow2//Wi, Goepp.; pour les spathes, Palœo^pathd^ IJnger (uenre basé sur des matériaux douteux) ; pour les fruits, Fhiccitcs, Zenk, et Casfellinia, Massai. Quant au genre Burtinia, Endlic. , placé par i\l. lliiger parmi les Palmiers, il appartient sans aucun doute aux Pandanées, et il est identique avec le Nipadites. On peut, dans l'état actuel de nos connaissances, évaluer le rapport des Palmiers à l'ensemble des espèces fossiles aujourd'hui connues à l/3/^^ On n'en a pas trouve encore dans les roches de transition ; 5 espèces se sont liQ-1 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rencontrées clans la formation carbonifère; 2 dans le Kupfersandstein de la' formatioa permienne ; pour toutes les roches secondaires, on n'en a décou- \ert que 3 espèces qui se trouvent dans la formation crétacée, l.e plus grand nombre, soixante espèces , appartiennent aux terrains tertiaires, savoir : 29 au système éocène et 31 à la formation miocène. L'habitation de 9 espèces est inconnue. Aucune espèce n'est commune à deux formations. Plusieurs offrent une ressemblance remarquable avec les espèces actuelles^ surtout avec celles recueillies à Java, par M. Junghuhn;. tels sont Ameso- neuron calyptrocalyx, Goepp., A. dracophyllum, Goepp., A. fagifolium, Goepp. , et A. anceps, Goepp. Le fait général qui ressort de tout ce qu'on sait aujourd'hui relativement aux Palmiers, soit fossiles, soit vivants, c'est que les pi-emiers ont une dis- tribution géologique aussi locale que la distribution géographique actuelle des- derniers. BOTANIQUE APPLIQUÉE. îl'ote «Ml tlic Iiiflia - Rwlilier of tl»c Amazon {JSote sur le caoutchouc de l'Amazone)', par M. R. Spruce [Hookers Journ. ofbotany, juil. 1855, p. 193-196). En 18i49, lorsque M. R. Spruce arriva au Para, l'extraction du caout- chouc des différentes espèces de Siphonia, était une industrie très limitée, qui n'était exercée que dans les environs immédiats de la ville. Alors cette matière ne valait, sur le marché de Para, que 10 milreis, ou 29 fr. 15 c, l'arroba de 32 livres; aussi l'apalhie des habitants leur faisait-elle négliger une substance qui ne leur promettait que de très faibles bénéfices. 3Iais plus tard, les demandes de caoutchouc, surtout pour les États-Unis, s'éle- vèrent au-dessus du chiffre habituel de production. Aussi, le prix de cette matière s'éleva rapidement, et, en 185^, il atteignit le chiffre exorbitant de 38 milreis ou 110 l'r. 80 c. l'arroba. Dès lors les habitants du pays se je- tèrent avec empressement sur une industrie qu'ils avaient négligée Jusque- là, et, cette même année, le nombre de ceux qui s'y livrèrent s'éleva jusqu'à 25,000 pour la seule province de Para, qui ne comprend qu'une petite por- tion de l'Amazone. On obtient presque universellement le lait au moyen de la ponction des arbres. Ceux qui avaient essayé de les couper au pied, ont bientôt reconnu q,u'ils obtenaient moins de lait avec beaucoup plus de fatigue, fait heureux qui leur a fait bientôt abandonner ce mode barbare d'extraction. La plupart des Seringueiros ou exploitants du caoutchouc emploient la vieille méthode qui consiste à sécher à la fumée les couches de lait qu'on applique succes- sivement sur un moule. Quelques-uns remplissent de ce lait une boite car- sée, et l'y laissent se coaguler. Mais il faut, pour cette coagulation, dix. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ZJDS jours au moins, et comme on doit ensuite couper la masse obtenue en lames minces qu'il est nécessaire de soumettre à une forte pression pour en expul- ser l'eau et l'air qui s'y trouvent enfermés, cette nouvelle méthode est en- core peu usitée. Un peu d'alun ajouté au lait, en accélère la coagulation; tandis que l'ammoniaque produit un effet opposé. Lorsque les arbres sont fleuris, presque tout leur lait est employé, dit M. Spruce, à nourrir leurs lleurs; aussi, n'en coule-t-il presque pas de leur tronc. Il est d'usage de les laisser en repos pendant quelques mois cha- que année, depuis la floraison jusqu'à la maturité parfaite du fruit. Près de Para, la récolte a lieu pendant la saison sèche, de juin à décembre. Les espèces desquelles on extrait le caoutchouc sur le haut Rio-Negro et sur le bas Cassiquiare sont les Siphonia lutea, Spruce, et brevifolia^ Spruce. Le premier donne plus de lait que le second; mais ni l'un ni l'autre n'en produisent autant que l'arbre du Para, ou le Siphonia b7'asiliensis,ViM. Tous les deux sont des arbres droits, hauts, mais pas très épais, à écorce lisse et mince, à fleurs jaunes, très odorantes, tandis que les autres espèces ont généralement des fleurs purpurines. M. Spruce évalue leur hauteur moyenne à 100 pieds anglais ou 31'", 50. Le Siphonia le plus abondant vers les embouchures du Tapajoz et du Ma- deira parait être le 6". Spruceana, Benth.; mais il y en a certainement d'au- tres espèces. M. Spruce a récolté sept à huit espèces de ce genre sur l'Amazone et le Rio-Negro; et il regarde comme probable qu'il eu reste deux ou trois fois autant à découvrir. Sur l'Uaupès, il a observé deux arbres très diffé- rents des Siphonia, qui peuvent être des Sapotacées {Micrandm, P>enth., m Journ. ofbot., VI, p. 377), et qui donnent du caoutchouc pur. Il y a sans nul doute, dans la vallée de. l'Amazone, plusieurs autres arbres qui donnent de cette substance, mais souvent mêlée de résine qu'on n'a pas les moyens de séparer dans ce pays. Tels sont plusieurs Figuiers et Artocarpées. Des i»r<»i»i>iétés riiliéfiaiites île la poudre de Raifort sauvage ou €rau de Itretague [Voclttetit^in ai'êàtot'tivia, lAn.)', par M. P.-H. Lepage, pharmacien à Gisors {Journ. de pharm. et de chim. , avril 1855). L'auteur avait démontré, dans un mémoire qui remonte à iSkU, que plusieurs Crucifères, employées habituellement à l'état frais, notamment la racine de Raifort sauvage, conservent, malgré la dessiccation, toutes leurs propriétés médicales, qui tiennent à la faculté de développer des huiles vo- latiles au contact de l'eau froide. De nouvelles expériences ont confirmé ce premier résultat, et M. Lepage a reconnu que la poudre de Cochlearia ar- moracia, Lin., possède une action révulsive au moins égale, sinon supé- llQll SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rieure, à celle de la meilleure farine de moutarde. Sa no'.e a pour objet de faire ressortir les avantages qu'aurait l'emploi de celte poudre, et d'indi- quer la manière dont on devrait l'employer. Ces avantages sont une action sensiblement plus énergique et plus instantanée, surtout une sûreté beaucoup plus grande, la préparation de cette nouvelle matière ne pouvant guère, dit l'auteur, avoir lieu que dans les pharmacies, et les sophistications si fré- quentes, pour la farine de moutarde, n'étant pas dès lors à redouter pour la poudre de Raifort sauvage. Les racines de cette plante, destinées à être ré- duites en poudre, doivent être récoltées à l'automne et au printemps, avant le développement des feuilles et la seconde année de sa végétation. Après dessiccation, on les pulvérise en les mélangeant d'un quart de graine de moutarde blanche, A l'usage, on délaie la poudre avec de l'eau froide ou tout au plus tiède, sauf à ajouter l'eau chaude après environ une demi- heure. MÉLANGES. Étii«lc eliiiiiîeo-pliysiolog:ic|iic nnv les ceuclres clciK vc- g;étaux. Thèse présentée et soutenue à l'École de pharmacie de Paris, le 1" avril 1855, par M. Sarradin. hi-k" de 26 pag., Paris, 1855. Les recherches de M. Sarradin ont porté sur plus de 50 espèces des plus communes dans les environs de Paris; mais il n'est question dans sa thèse que des suivantes. l'oi Is d'- la plante fiaîche. Poids de la Poids des piaille sèche, cendres obtenues. Labiées Meniha crispa 1530 gr. Zi20 gr. Û8,70 — pyramidalis . 1165 Z|50 3/1,85 — aqualica . . . 1330 275 32,10 — Puiegium . . 1200 280 28,00 — rotunclifolia . . 590 120 17,10 Origanum Majorana . . 1370 550 Zi8,80 Teucrium Scordium . . 1130 310 39,00 BORRAGINÉES . . . Anchusa ilalica. . . . 1250 260 60,00 Echiuin vulgare . . . . 970 1/|5 30,10 Borrago officinalis . . . 932 90 21,00 SOLANÉES Solanum nigrum. . . . 1500 185 31,10 — Dulcamara . . 1590 360 Zi7,20 Nicoliana rustica. . . . 1950 200 Ù2,70 SCROPHULARINÉES. Veronica officinalis. . . 1210 390 27,50 — • Beccabunga. . 1230 125 21,00 Melampyrum praiense . A70 135 19,20 — arvense. . 810 205 15,20 • Verbascum Tliapsus . . 720 115 15,30 Un grand tableau met sous les yeux les résultats analytiques obtenus par REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. A95 l'auteur et les proportions relatives des substances suivantes contenues dans toutes ces cendres sans exceptions: sable et charbon ; phosphate d'alumine et phosphate de fer; acides silieique, chlorhydrique, sulfurique, phospho- rique, carbonique ; potasse ; soude ; chaux ; magnésie. Deux tableaux par- ticuliers indiquent, l'un l'oxygène de la totalité des bases et celui de la portion des bases carbonatées, l'autre les deux parties des cendres sol ubie et insoluble. — L'auteur déduit de ces tableaux les conséquences suivantes, que nous reproduirons en les abrégeant : 1» Les différences ne sont pas très grandes entre les chiffres représen- tant les phosphates de fer et d'alumine de chaque cendre. La moyenne est de 2,35. — 2° L'acide silieique domine dans les Borraginées, diminue dans les Solanées et parmi les Scrophularinées. C'est le Veronica Beccabunga qui en contient le moins. — 3" Il n'y a que de faibles différences dans les pro- portions d'acide chlorhydrique; cependant le .)fentha aquatica en a donné 17,07 et le Veronica Beccabunga li,27, nombres qui dépassent beaucoup la moyenne et qui coïncident avec une augmentation d'acide sulfurique, etavec une diminution d'acide phosphoriquepour la première espèce. Cette augmen- tation des chlorures et des sulfates, c'est-à-dire de sels solubles, au détriment des phosphates, c'est-à-dire de sels insolubles, se fait remarquer dans deux plantes qui croissent dans les lieux humides. — h" M. Sarradin a trouvé de la soude dans toutes les cendres. — 5° On ne trouve pas de grandes diffé- rences entre les quantités d'oxygène contenues , soit dans la totalité des bases, soit dans la portion des bases qoe l'on peut supposer avoir existé dans les végétaux à l'état de sels avec acides organiques. — 6° Il n'existe aussi que de légères différences dans les quantités de matières solubles. NOUVELLES. — M. G. Ortgies, qui a été attaché pendant plusieurs années aux cul- tures de M. Van Houtte, àGand, vient d'être appelé à remplacer au jardin de Zurich M. E. Regel, qui, comme le savent les lecteurs du Bulletin, a été chargé récemment de la direction du jardin botanique de Saint-Pétersbourg. — M. Thilo Irmisch vient d'être nommé professeur au Gymnase de Sondershausen. . — On annonce que M. Herm. Schacht va passer une année à Madère, tant pour y étudier les plantes de cette ile que pour rétablir sa santé qui paraît être fort altérée. — L'exposition universelle de la Société impériale et centrale d'horticul- ture a pris à partir du mois de septembre un caractère presque entièrement nouveau. I.es fleurs ont en partie fait place aux fruits ; des collections de poires, de pommes, de raisins, de pèches, etc., de légumes de toutes sortes occupent maintenant la plus grande partie des serres et des abris de toute Zl96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sorte disposés avec un goût remarquable dans le jardin de cette exposition. Jamais encore on n'avait vu réunies dans un même lieu tant de richesses carpolo2;iques. Non-seulement Paris et ses environs, en donnant à ce mot l'acception large avec laquelle les chemins de fer obligent à l'admettre au- jourd'hui, mais encore le midi, la Belgique, etc., ont envoyé de magnifiques collections. Tout cet ensemble forme, dans un espace très restreint, le plus magnifique jardin fruitier et potager qui ait jamais existé. Nécrologie. — Le docteur Lorenzo Rota, de Bergame, vient de mourir du choléra, victime du noble dévouement avec lequel il donnait ses soins à ses compatriotes atteints par l'épidémie. En 1843, il avait publié une énuméra- tion des plantes rares de Bergame. En outre, il avait écrit différents mé- moires de botanique. On trouve même dans ce cahier du Bulletin^ la des- cription d'une espèce nouvelle d'Orme qu'il venait de publier dans la Gazette botanique. — Le 25 juillet dernier est mort à Porrentruy, dans le canton de Berne, M. Jules Thurmann, auteur de la Phytostatique du Jura, et que la publica- tion de cet important ouvrage avait fait connaître avantageusement de tous les botanistes. Ce savant, plus recommandable encore comme géologue que comme botaniste, n'était âgé que de cinquante ans. BIBLIOGRAPHIE. J. R. Linhe. — Lehrbuch der medicinisch-pharmaceutischen Pflanzen- kunde, etc. (Traité de botanique médicale-pharmaceutique, pour les méde- cins, les pharmaciens, les droguistes, etc.) ; m-h de 143 p., Polet, 1854 ; avec 270 fig. enluminées. Ferd. Colin. — Untersuchungen iiber die Entwickelungsgeschichte der mikroskopischen Algen und Pilze (Rechercbes sur l'organogénie des Algues et Champignons microscopiques); Broch., in-4 de 156 p. Tirage à part des Nova Acta Acad. C. L. C. nat. Cur., XXIV, part. I. Ernst Ferd Klinsmann. — Clavis Breyniana, oder Schlùssel zu Jacobi Breynii Gedanensis Kxoticarum aliarumque minus cognitarum plantarum centuria prima, cum figuris œneis, etc. (Clavis Breyniana, ou clé pour la première centurie de plantes exotiques et autres peu connues de J. Brey- nius) ; \\\-k de 30 p., Dantzig, 1855. Tirage à part d'un travail inséré parmi les mémoires de la Société des naturalistes de Dantzick, vol. V, cah. II. Rob. Goeppert. — Die tertiaere Flora von Schossnitz in Schlesien (Flore tertiaire de Schossnitz en Silésie) ; in-4 de xviii et 52 p., 24 pi. Goerlitz, 1855, chez Heyn (K. Remer). Paris.— Imiirimerie de L. MAnTiNET, rue Mignon, 2. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 13 JUILLET 1855. En l'absence de M. Decaisne, président, retenu par une indispo- sition, M. Montagne, vire-président, occupe le fauteuil. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès- verbal de la séance du 22 juin, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : 31. Le DiEN (Emile), propriétaire, à Âsnières (Seine), présenté par MM. de Schœnefeld et Grœnland. M. le Président annonce en outre deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 1° De la part de M. H. Lecoq, de Clermont-Ferrand : Etudes sur la géographie botanique de l'Europe, et en particulier sur la végétation du plateau central de la France, tome IV, 1855. 2° De la part de M. Tenore, de Naples : Essai sur la géographie physique, Naples, 1827. Memoria sopra diverse spccie del génère Musa, 1830. Ricerche sopra alcune specie di Solani^ 1853. Catalogo délie piante che si coltiuano nel real orto botanico di JSapoli, 1845. 3» De la part de M. Timbal-Lagrave, de Toulouse : Note sur une nouvelle espèce de Campaïuiia. Il" De la part de M. le docteur F.->V. Schullz, de Wissembourg: Archives de la Flore de France et d'Allemagne, pages 1 a 350. Archives de Flore, pages 1 à 128. T. H. 34 !l9S SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Note sur le Banunculus Lenorrnandi, 1837. Einige neue Pflanzenarten, ISkk. Nachtrœgliche Bemerkungen zu meinen Andeutungen zur Kenntniss einiger Orobanclien^ 18/i5. Note sur rOi'obanche. Kochii, 18^7. Note sur /'Aquilegia Kinseleana, 18^8. Einige neue oder ivenig bekannte Pflanzen Frankreichs und Deuts- chlands, 18Z|.9. Zusœtze und Berichtigungen zu meiner Flora der Pfalz^ 1850 et 1853. Beobachtungen ûber Ajiiga genevensis, Thesium interraedium, etc., 185i. Ueber einige Arten der Gattung Broraus und ûber Festuca loliacea, 1854. Ueber Orobanchen, 1855. Note sur les Stachys sylvatica, palustris et ambigua. Note sur quelques Orchidées hybrides, 1855. Achter, neunter und zwœlfter Jahresbericht der Pollichia, contenant des notices de M. le docteui' ^chwWz sur les genres Sagina, Men- tha, etc., 1850-1854. Bunium vertieillatum, von Ph. Mùller, mit Nachschrift von D' F. Schultz, 1854. Botanische Bemerkungen, von Ph. Millier, mit Nachschrift von D" F. Schultz, 1854. Beobachtungen ûber die Hybriditœt des Gnaphalium neglectum, von G. Billot, mit Nachschrift, von [r F. Schultz, 1847. 5° En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, juin et juillet 1855, 3 numéros. Journal de la Société impériale et centrale d' Horticulture de Paris, numéro de mai 1855. M. le Président annonce que, par suite de la démission donnée par 31. Caillette de l'Hervilliers, le Conseil a confié les fonctions de trésorier à M. François Delessert, qui vient d'en être investi. Une commission composée de MM. de Bonis, /. Gay et Weddell a reçu les comptes de M. Caillette de l'Hervilliers, et ai)rès en avoir reconnu la parfaite régularité, lui a donné pleine et entière décharge. M. de Schœnefeld, secrétaire , donne lecture d'un extrait d'une lettre de M. H, Lecoq (1). (1) Cet extrait est reproduit textuellement dans le rapport de M. Montagne, voyez plus b;is page 519. SÉANCE DU 13 JL'ILLKT 1855. /|99 Celte lettre, datée de Clermoiit-Ferrand, 17 juin 1855, est ac- compagnée de quelques échantillons du Lichen dont il y est fait mention. M. Montagne veut bien se charger de les examiner et de rendre compte du résultat de cet examen dans la prochaine séance. 3L Cosson, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : GÉNÉRALITÉ DU PHÉNOMÈNE DE PARTITION DANS LES PLANTES. — EXPLICATION DE L'ABSENCE DE BRACTÉES CHEZ LES CRUCIFÈRES ET AUTRES VÉGÉTAUX, par M. D. CLOS. (Toulouse, 4 juillet 1855.) Parmi les pliénomènes organiques dont l'explication laisse encore à dé- sirer, il faut citer l'absence de bractées aux grappes des Crucifères. Adanson, le premier peut-être, remarqua que les fleurs de cette famille, à quelques exceptions près, ne sont accompagnées d'aucune espèce d'écaillés, ni de feuilles (1). De Candolle, daas son be;iu Mémoire sur la famille des Cru- cifères, e.>t tente d'attribuer ce fait a un avortement prédisposé , tout en reconnaissant l'insuffisance de cette explication (2). A une époque plus ré- cente (18/il ), C.-A. Meyer en a proposé une autre : d'après le savant alle- mand, chez les Crucifères, les feuilles naissent de i'écorce; tandis que dans la formation des pédoncules entrent a la fois I'écorce, déjà très amincie par suite de la production des rachis, et la moelle. Dans l'amincissement de I'é- corce, absorbée par les feuilles caulinaires, gît la cause de l'absence de bractées à l'inflorescence des Crucifères (3). Cette théorie ne parait avoir sa- tisfait que son auteur. J'ai souvent cherché a la mettre à l'épreuve, à l'aide de coupes transversales et verticales pratiquées à diverses hauteurs sur l'axe de ces plantes; les résultats ne lui ont jamais été favorables. L'explication de l'absence de bractées chez la très grande majorité des Crucifères reconnaît, à mon sens, une cause bien plus simple et toute na- turelle : savoir, le phénomène déjà connu en botanique sous le nom de partifion. Déjà Link et Aug. de Saint-Hilaire avaient signalé \sl partition chez la Tulipe et la Jacinthe et d'autres Monocotylédones : « Par la partition ou la division, on entend, dit ce dernier, le partage d'une tige en deux axes formant une bifurcation Il faut bien se donner de garde de confondre avec les rameaux véritables les espèces de branches qui résultent de la partition. (1) Familles des Plantes, part. II, p. lilO. (2) Voy. Mém. du Muséum d'hist. nat., t. VII, p. 182 et 183. (3) Voy. Bull, scientif. publié par l'Acad. des sciences de Saint-Pétersbourg, t. IX, et Botanitiche Zeitung. t. I (18/j3), p. ^32. 500 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans celles-ci il y a partage du même axe, et par conséquent aucune des branches n'est née de l'autre, tandis que le rameau véritable appartient à une autre évolution que la lige, et nait à l'aisselle d'une feuille (1). » Rien de plusexactque cette définition de la partition ; elle a seulement besoin, comme on le verra plus bas, d'être étendue à d'autres organes, d'être généralisée davantage. Link signale encore la partition, mais comme phénomène ac- cidentel, dans l'épi des Graminées et la hampe des Plantaginées, tout en dé- clarant qu'elle est plus rare chez les Dicotylédones (2): elle s'est aussi montrée aux épis de VAcanf/ms mollis. Si je me fais une juste idée du phénomène de partition chez les Crucifères, voici en quoi il consiste. L'axe primaire se divise en deux parties: l'une des branches de la bifurcation reste moins forte et se termine par une fleur; c'est le pédicelle le plus inférieur de la grappe aphylle; l'autre sedivise à son tour d'après le même mode, et ainsi succes- sivement, doù résultent autant de partitions qu'il y a de fleurs ou de pédi- celles à la grappe. On objectera peut-être que dans la plupart des Crucifères les pédicelles affectent sur le rachis la même disposition que les feuilles sur la tige : dans le Sisymbrium Alliaria le sixième vient se placer en effet au- dessus du premier ; preuve que les pédicelles de ces grappes ne proviennent pas de bourgeons adventifs. Mais pourquoi la partition ne suivrait-elle pas parfois la loi qui préside à la disposition des feuilles? A-t-on prouvé qu'il existât une différence essentielle entre les faisceaux fibro-vasculaires géné- rateurs des feuilles et ceux qui produisent les fleurs? On dira peut-être en- core que cette série de partitions devrait toujours se traduire non-seulement par l'absence de feuilles florales ou de bractées, mais encore par une dis- position en zigzag de l'inflorescence. Mais la grande prépondérance de l'une des branches de la bifurcation sur l'autre semble répondre suffisamment à cette objection. Les grappes scorpioïdes dépourvues de feuilles et de bractées chez les Borraginées et Hydrophy liées, où les fleurs sontdisposées sur 2 rangs collatéraux, sont dues à une série de partitions s'opérant alternativement à droite et à gauche. Chez les Crucifères la partition ne semontreque là où commence la grappe, car les plus petits rameaux sont à l'aisselle de feuilles : ce qui revient à dire que chez elles une des branches de bifurcation doit être constamment uniflore. Au premier abord, le genre Isatis semble faire exception, certaines grappes terminales de 1'/. tinctoi^ia paraissant être nues à leur base ; mais un examen plus approfondi démontre que ces grappes ont à l'aisselle de très petites écailles ou bractéoles. Le Malcohnia laxa est très instructif sous ce rapport: certains pieds de cette plante présentent, vers le milieu de la tige, un pédicelle dépourvu de bractée ou de feuille à sa base, provenant par (1) Leçons de botanique, ou Morphologie végétale, p. 126. (2) Elementa philosophicp bofonicœ, t. I, p. 322 et o23. SÉANCE DU 13 JUILLET 1855. 501 conséquent d'une partition, tandis que les deux feuilles placées au-dessus et au-dessous de lui sur la tige ont une branche à leur aisselle. J'ai constaté un fait semblable sur le Rapistrmii rugosmn. Il n'est rependant pas rare dans cette famille que la partition ne commence pas avec la grappe; souvent un des pédicelles ou deux ou trois des plus in- férieurs sont chacun à l'aisselle d'une feuille florale (1), I.e nombre des plantes qui offrent cette particularité est assez grand. J'en ai fait le relevé; mais le fait est si facile à vérifier que je ne crois pas devoir les signaler ici. Ailleurs tous les pédicelles sont à l'aisselle de bractées. De Candolle a indiqué quelques Sisymbrium ( S. runcinatum, S. penmianwn, S. supinum^ S. hirsutum, S. polyceratium, S. riyidum et un Farsetia); Bertoloni, le Sisymbrium curmsiliquum; Bentham, les Cardamine laxaet ovata; Hooker, le C. picta; Barnéoud, le C. nasturtioides. Boerhaave (cité par De Candolle) a même fait connaître deux variétés du Farsetia clypeata ; la grappe de cette plante étant tantôt pourvue et tantôt dépourvue de bractées (var. aebrac- teata, var. ^ bracteosu) . M. Alph. De Candolle établit aussi dans le genre Cynoglossîim une division tirée de la présence ou de l'absence de bractées aux grappes de ce genre, (2) Enfin, le Sisymbrium hirsutum Lag. m'a offert une autre sorte de tran- sition entre ces deux états. Les fleurs sont disposées en un épi très long et serré. La plupart d'entre elles sont à l'aisselle de feuilles florales ; mais il en est aussi qui n'en ont pas. On ne saurait voir dans ces faits, si je ne m'abuse, des objections à la théorie de la partition. Si la plupart des Crucifères doivent leur inflorescence à ce phénomène, chez quelques-unes aussi les fleurs proviennent de bourgeons axillaires : nouvelle preuve, après mille autres, qu'il n'est rien d'absolument tranché dans la nature. Mais les Crucifères ne sont pas les seules à offrir dans la disposition des fleurs le phénomène de partition. On le retrouve dans l'inflorescence des Spirœa Filipcndula et Ulmaria , des Heliotropium peruvianum et grandi- florum, de plusieurs Ilydrophyllées {Phacclia congesta et P. tamœetifolia), de quelques Saxifragées du sous-genre Bergenia [Saxifraga iigulata et S. crassifolia), de plusieurs Solanées (3), etc. Dans tous ces cas, il n'y a ni bractées ni feuilles florales, et la partition est souvent autre que dans les Crucifères: chez celles-ci c'est toujours une bifurcation; chez celles-là une bi-tri-quadrifurcation, ou si l'on veut un épanouissement de l'axe en deux ou plusieurs branches qui se subdivisent à leur tour d'après le même mode. (1) l^e nom (ic bradées ne conviendrait pas à ces organes, qui reproduisent encore ions les caraclùres des feuilles de la plante à laquelle ils appartiennent, tels que pétiole, dents ou divisions. (2) Prodr. rcgni veget., t. X, p. lZi7 et IbU. (ô) Voy. Dunal, Hist. des Solarium, tab. U, 6, 7, 9, 12, l/i, 15, 16, etc. 502 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les deux espèces de Saxifrages précitées poiteiif même le long de la hampe des cannelures, indices des premières divisions que celle-ci va subir. Ce pliénomène de partition ne se retrouverait-il pas aussi dans les inflorescences des Ombellifères? Les divisions primaires de l'inflorescence du Sureau étant dépourvues de bractées lui appartiennent encore; et si cette manière devoir est fondée, on ne saurait plus admettre, avec Aug. de Saint-Hilaire, que, des cinq axes en lesquels se divise la lige, l'axe central est la continuation de l'axe primaire, et (|ue les quatre axes latéraux sont des rameaux [loc. cit. p. 309). On demandera peut-être auquel des deux grands groupes d'inflorescences proposés par M. Uœper appartiennent les grappes de partition des Crucifères. Elles ne rentrent pas dans les inflorescences terminées, puisqu'une seule des branches de bifurcation se termine par une fleur, l'autre branche étant destini e a se partager a son tour. Ce n'est pas davantage une inflo- rescence indéterminée, car il n'y a pas de bourgeon de feuilles terminal. C'est donc une inflorescence neutre ou mi-partite, que je n'ose appeler 7nixte, car le groupe des inflorescences mixtes, de De Candolle, comprend des faits d'un autre ordre. Mais le phénomène de partition n'est pas borné aux inflorescences. Il est «énéral ; on le retrouve dans tous les organes, tantôt normal et tantôt anor- mal. Qui ne sait que les tiges des l.ycopodiacées, des Dracœna et souvent aussi celles des Fougères se divisent par bifurcation. Dès 1850 je le signalais dans la racine (souche ou pivot), où il est fré- quent chez certaines plantes {Rumex, Daucus, Anchusa^ etc.), rare ou même peut-être manquant toujours chez d'autres [Raphanus, etc.) (1). Les racines adventives en offrent aussi des exemples : telles sont les racines aériennes du Sempervivum Haivorthii, ivéqwnt dans les jardins botaniques, telles aussi celles du Rhizophora Mangle (2), des Lycopodiacées, etc. Les feuilles présentent souvent des faits de partition, soit normale [Ginkyo biloba), soit anormale. Mohl a fait connaître le cas étrange de partition particulier aux feuilles des Palmiers ; et il n'est pas de botaniste qui n'ait eu plusieurs fois l'occasion de voir divisées des feuilles habituellement indivises. Les pétales de plusieurs Caryophyllées [Silène, Stellaria média) ; les éta- raines des Carpirius, où le filet se bifurque, les deux branches portant cha- cune une loge ou demi-anthère, appartiennent à la même catégoi ie de faits. On trouvera rapportés de nombreux exemples de partitions de feuilles ou de pétales dans les Éléments de tératologie végétale de M. Moquin- Tandon, au chapitre des Disjonctions, p. 291 et suivantes. (1) Deuxième mémoire sur la rhizotaxie, imprimé dans les Annales des sciences naturelles, 3' série, t. XVIII, p. 339, § v, intitulé: De la distinction à établir entre les partitions de la souche et les radicelles. (2) Voy. Mirbel, Éléments de physiologie végétale, Atlas, pi. V, fig. 2. SÉANCE nu 13 JUILLET 1855. 503 Mais c'est surtout chez les végétaux appelés inférieurs que le phénomène de partition apparaît comme général : j'ai di jà cité les tiges des Lycopo- diacées et des Fougères ; mais n'est-ce pas encore la partition que présentent le mycélium des Champignons, les frondes de plusieurs Algues et des Riccia, la couche médullaire et le tluiUm de nomhreux Lichens? Enfin, il n'est pas Jusqu'aux organes élémentaires isolés, les poils par exemple, qui n'offrent parfois dans leur formation le phénomène de partition. Des considérations qui précèdent, il résulte : 1" Que le phénomène de partition n'est p:is seulement un phénomène accidentel dans la plante, mais hien un phénomène général; 2° Que tous les organes de la plante peuvent le présenter, et que chez tous il est tantôt normal ou constant, et se répétant successivement un plus ou moins grand nomhre de fois; tantôt anormal ou tératologique et borné à une seule division ; 3° Qu'il appartient surtout comme phénomène normal aux végétaux acotyledones; k" Qu'il consiste dans la bifurcation simple ou multiple d'un organe, ou dans son épanouissement en trois ou plusieurs parties ; 5° Que seul jusqu'ici il donne une explication satisfaisante de l'absence de bractées chez les Crucifères et chez plusieurs Borraginées, Hydropliyllées, Solanées, Saxifragées et quelques autres plantes; 6° Que si la grappe des Crucifères est due à ce phénomène, l'inflorescence de cette famille n'appartient a aucun des deux grands groupes d'inûores- cences admis par M. Rœper ni aux inflorescences mixtes de De Candolle. M. deSchœnefeld, secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : OBSERVATIOiNS SUR LES FLEURS ET LES FRUITS HVPOGÉS DU VICIA AMPUICARPA , par n. J.-ll. FABBE. (Avignon, ~ juillet 1855.) Bien que des expériences que tout porte à croire décisives paraissent éta- blir que, dans certaines circonstances, il peut y avoir chez un très petit nombre de plantes, comme chez (juehiues animaux, procréation de germes féconds sans le concours de l'élément fécondant, ces anomalies génésiques sont cependant si étranges, qu'indécis on se demande si rien n'a pu déjouer la sagacité et la patience de l'observateur. Or parmi ces anomalie-;, l'une des plus intéressantes était fournie par une Légumiueuse du Midi, le Vicia am- phicarpa. On sait que cette plante produit deux sortes de fruits, les uns aériens, les autres souterrains ; fruits qui diffèrent totalement les uns des oO/i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. autres par leur forme, leur couleur, le nombre et le volume de leurs graines. Cette organisation exceptionnelle, déjà faite pour captiver l'attention, de- vient encore plus singulière et complètement inexplicable si l'on se rappelle que les divers auteurs qui ont parlé de la fleur souterraine s'accordent à la regarder comme dépourvue d'étamines, et par suite le fruit qui en provient comme un produit auquel le pollen n'a pu prendre part. Les graines qui se forment sous terre seraient-elles alors infécondes? Il n'en est rien : conformées comme les graines aériennes, mais plus grosses qu'elles, elles sont aussi fertiles, peut-être même plus, car dans les divers semis que j'ai faits des deux sortes de graines, la proportion de celles qui ont germé a constamment été plus forte du côté de celles qui provenaient de fruits bypogés. Comment donc ces fruits ont-ils été fécondés? Comment l'embryon s'est-il formé sans l'intervention du pollen? Les observateurs qui n'ont pas vu d'étaminesdans les fleurs souterraines auraient-ils commis une erreur? Dans le cas contraire, serait-ce un exemple de plus à ajouter à ceux déjà si rares de formation de germes sans fécondation préalable? Ce petit problème physiologique m'a paru digne d'intérêt, et avec un peu de patience et de bons yeux, la réponse ne s'est pas fait attendre, mais bien plus simple que je ne la soupçonnais d'abord. L'axe primaire, produit immédiat de la germination, n'atteint guère plus d'un décimètre de longueur, et porte un petit nombre de feuilles à deux fo- lioles dans le bas, à quatre dans le haut. Ces folioles sont étroites, allongées et diffèrent complètement de celles qui naissent sur les axes secondaires. Lorsque son évolution est à peu près terminée, l'axe primaire produit au niveau du sol un nombre variable d'axes secondaires, les uns aériens, les autressouterrains;puisilsedessècheetmeurt, ou plusrarementpersiste, mais sans acquérir un plus grand développement et sans jamais porter de fleurs. Son exiguïté, ses folioles étroites et l'absence complète de fleurs le font alors aisément distinguer des axes secondaires qui dérivent de cette souche com- mune,et qui, bien plus vigoureux, doiventseuls propager l'espèce par graines. Ce fait d'un axe primaire dont le rôle se réduit à donner naissance à quelques rameaux florifères et qui périt ou languit quand sa mission est remplie, n'est pas particulier au }'icia arnphicarpa^cav i^ l'ai constaté chez beaucoup d'au- tres espèces congénères. Les rameaux hypogés apparaissent plus tard que les rameaux aériens et naissent, pour la plupart, de la base même de ces derniers. Leur longueur n'est jamais considérable: deux ou trois pouces au plus. Ils sont entièrement blancs, irréguliers, un peu tortueux, et portent des feuilles rudimentaires réduites à leurs stipules, et même, dans le haut, de très petites feuilles par- faitement conformées et composées âe U h 6 folioles d'un jaune pâle et de 1 millimètre au plus de longueur. C'est a l'aisselle de ces feuilles supérieures que se montrent les fleurs souterraines au nombre de deux ou trois pour SÉANCE DU 13 JUILLET 1855. 505 chaque rameau. A l'époque ou s'épanouissent les fleurs aériennes, les fleurs souterraines les plus avancées mesurent une longueur d'environ k millimè- tres. Il est facile (le reconnaître alors, dans ces fleurs litigieuses, absolument toutes les parties qui composent oïdinairement une fleur. Le calice en est blanc, poilu, à 5 dents serrées l'une contre l'autre pour fermer l'orifice ca- lycinal qui ne doit s'ouvrir que pour livrer passage à l'ovaire fécondé. Il est évident en effet que de pareilles fleurs ne doivent pas s'épanouir et que l'anthèse doit s'y opérer dans le sein protecteur du calice hermétiquement fermé. La corolle, que Gouan [Herb. des enviroyisde Montp., p. 48) et De Candolle {FL fr., t. V, p. 59/i) n'ont point vue, mais qui n'a pas échappé à Loiseleur {Dict. se. nat., art. Vesce), est formée de 5 pétales très petits, pâles et diaphanes. Elle se rapporte par sa forme et sa prefloraison vexil- laire au type papilionacé. Son pétale supérieur, plus ample que les autres, figure fort bien un étendard microscopique. Elle rappelle enlin on ne peut mieux la corolle aérienne prise dans un bouton de même dimension que la fleur souterraine. L'organe dont il importait le plus de constater l'absence ou la présence, c'était l'androcée. Or dans toutes les fleurs que j'ai exa- minées, J'ai trouvé, sans exception aucune, 10 étamines si faciles à voir, que je ne peux m'expliquer comment elles ont pu échapper jusqu'ici aux obser- vateurs. Ces étamines sont diadelphes et d'une longueur en rapport avec l'exiguïté de la fleur qui les renferme. Leurs anthères cependant sont aussi grosses que celles des fleurs aériennes. J'ai examiné comparativement au microscope les anthères des deux sortes de fleurs, et je n'y ai pas trouvé la moindre différence, ni pour la structure, ni pour le contenu, le pollen. L'ovaire enfin à cette époque ne diffère pas de celui des fleurs normales. Il ne renferme qu'un petit nombre d'ovules, 3 ou U, L'ovaire de quelques fleurs aériennes n'en renferme pas d'ailleurs davantage. En résumé, ces fleurs singulières, qu'on avait décrites jusqu'ici comme privées d'étamines, et qui, mûrissant cependant des graines fécondes dans un milieu où le pollen ne pouvait pénétrer, paraissaient fournir un argument de plus en faveur de la formation, dans quelques cas exceptionnels, de graines parfaitement con- formées et fertiles sans le concours des tubes polliniques, se trouvent en réalité pourvues d'un androcée et rentrent dans la loi générale. Pareilles en tout point aux jeunes boutons des fleurs aériennes, elles ne sont qu'un arrêt de développement de ces dernières, arrêt occasionné par la résistance et l'opacité du milieu où elles se développent. Mais si le milieu change, une fleur hypogée pourra-telle déployer sa co- rolle et mûrir ses graines à l'air libre; et réciproquement, une fleur aérienne plongée artificiellement sous terre amènera-t-elle ses ovules îi maturité, tandis que sa corolle restera rudimentaire ? A l'époque ou la plante était en pleine florai:;on, j'ai ramené à la surface du sol l'extrémité libre de quelques rameaux souterrains sans déranger le 506 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. reste de sa position. Et pour prévenir sur ces pousses délicates et étiolées l'effet meurtrier d'un soleil aident, j'ai eu soin de les recouvrir d'un léger abri et de maintenir autour d'elles un degré d'humidité convenable. Avec ces précautions la pointe émergée n'a pas tardé à continuer son évolution et à prendre un aspect en rapport avec le changement de milieu. Le rameau a perdu son gonflement hypertrophique et sa pâle coloration pour prendre la couleur verte, la forme et la longueur des rameaux ordinaires. Ses feuilles ont aussi rapidement verdi et ont acquis un développement normal. La première fleur ou la plus inférieure n'a pas subi aussi complètement l'in- fluence de la lumière, sans doute parce que son séjour sous terre lui avait déjà trop profondément imprimé une organisation désormais fort peu mo- difiable. Cependant son calice a verdi et a pris un accroissement pareil à celui des fleurs aériennes. La corolle ne s'est pas épanouie, et la gousse l'a chassée toute flétrie hors du calice. La pointe des pétales montrait déjà ce- pendant une petite tache violette, indice de l'action colorante que la lumière doit exercer sur les fleurs suivantes plus longtemps exposées à son influence. Enfin la gousse, parfaitement régulière et pareille aux gousses aériennes nor- males, a verdi, puis noirci à maturité. Les graines, au nombre de 3-i, ont toutes mûri, mais, au lieu du volume disproportionné des graines souter- raines, elles ont acquis simplement celui des graines aériennes ordinaires. La fleur suivante a déployé des pétales colorés comme ceux des fleurs nor- males, maismoinsamples, et a produit une gousse semblable à la précédente. La métamorphose, déjà presque complète, le serait sans doute devenue encore plus dans les fleurs supérieures; malheureusement je n'ai pu obtenir le dé- veloppement de plus de deux fleurs sur un même rameau, les fleurs supé- rieures tombant desséchées à l'état de bouton. C'est d'ailleurs ce qui arri- vait aussi sur les rameaux aériens. Passons à l'expérience inverse. J'ai enfoui à un pouce de profondeur dans le sol l'extrémité de quelques rameaux aériens des plus vigoureux et munis déjà de fleurs en bouton dont la plus avancée mesurait de 2 à 3 millimètres en longueur, et, trois semaines après, j'ai vu, non sans un vif plaisir, ma prévision parfaitement réalisée. Le rameau, dans sa partie immergée, s'est étiolé et irrégulièrement renflé. Lès feuilles jaunies sont restées rudimen- taires et ses fleurs, bien loin d'avoir pourri sous terre, ont mûri leurs ovules dans ce milieu insolite et produit des gousses fécondes, mais qui diffèrent considérablement de celles qui se seraient formées à l'air libre. Etiolées comme toute production souterraine, elles SDUten outre courtes, irrégulières, gonflées et ne renferment qu'un très petit nombre de grosses graines. En d'autres termes, elles ressemblent sous tous les rapports aux gousses hypogées produites normalement. Les fleurs aériennes et les fleurs hypogées sont donc identiquement les mêmes, et toutes peuvent indifféremment fructifier dans le sol ou hors du soL SÉANCE DU 13 JUILLET 1855. 507 Dans le sol, la corolle, restant rudimentaire, ne sortpoint du calice, et l'ovaire produit une gousse très courte fréquemment monosperme; à l'air libre, la corolle s'épanouit et prend ses nuances caractéristiques, la pousse s'allonge et devient polysperme, mais les graines en sont plus petites. La différence dans le nombre et dans le volume des graines produites dans ces deux mi- lieux est le trait le plus frappant des deux sortes de gousses. D'où provient cette différence? J'ai déjà dit que de la base de l'axe primaire il nait un petit nombre d'axes secondaires aériens qui atteignent plusieurs décimètres de longueur. Sur ces axes apparaissent des fleurs dont la fertilité décroît rapidement à mesure qu'elles occupent une partie plus élevée et par suite moins vigoureuse du rameau. La plus inférieure produit hahituellement de 5 à 7 graines; la sui- vante souvent Zi ou 3 ou même 2 ; dans les autres on voit aussi 2-3 ovules qui n'arrivent pasà maturité parce que la fleur se dessèche en bouton. De la base de ces rameaux principaux il en nait d'autres plus tardifs et plus faibles, dont quelques-uns plongent sous terre, tandis que les autres restent dans l'air. Quel que soit le milieu qu'ils adoptent, ces axes n'ont pas plus de vigueur que la partie supérieuredes axes secondaires qui les portent, et ne produisent comme elle que des fleurs avec 2-3 ovules. Développées librement à l'air, ces fleurs produisent des gousses à 2-3 graines ; sous terre elles donnent naissance à des gousses le plus souvent monospermes, et il est vrai qu'alors cette graine est beaucoup plus grosse que les graines aériennes. Sans ad- mettre en aucune manièreune organisation spéciale pour des fleurs destinées à fructifier sous terre, ou peut fort bien se rendre compte du petit nombre et du volume de leurs graines par le seul changement de milieu. On conçoit fort bien en effet qu'etroitement emprisonnée sous le sol, la gousse hypogée, munie originairement de 3 ovules, n'en puisse mûrir qu'un seul, faute d'es- pace. Cet ovule privilégié, protitant d'un supplément de substances que n'ab- sorbent plus les autres ovules étouffes, doit prendre, ainsi isolé danssa gousse, un plus grand développement qu'il ne l'aurait fait si la gousse fût restée aérienne et eût nourri toute sa lignée. Et en effet dans les gousses souter- raines normales on trouve 1-2 ovules morts et le plus souvent une seule graine en bon état. Dans les gousses artificiellement hypogées le même phé- nomène se reproduit. Ainsi, des deux gousses qu'a produites sous terre un rameau aérien enterré, l'inférieure renferme 3 ovules morts et 3 graines, la supérieure 3 ovules morts et 1 graine. Dans les deux, les graines venues à bien sont deux fois et plus aussi grosses que les graines aériennes. Ainsi les graines souterraines sont en très petit nombre dans chaque gousse, parce que • les autres ovules ont péri étouffes faute d'espace, et elles sont plus grosses parce que leur noud)re est réduit, et non par suite d'une organisation spéciale. L'influence du milieu souterrain qui cause constamment l'hypertrophie du 508 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rameau immergé pourrait bien aussi jouer un rôle dans l'augmentation du volume des graines. Il est donc établi que les fleurs aériennes et les fleurs hypogées ne diffèrent absolument en rien dans le principe, qu'elles peuvent indifféremment être fécondées et mûrir leurs graines dans le sol ou dans l'air; que les différences que présentent les gousses et les graines venues dans ces deux milieux ne reconnaissent d'autre cause que la différence même de ces milieux dont l'un produit l'avortement de la plupart des ovules, et par suite le plus grand vo- lume des graines qui, trouvant de l'espace pour se développer, survivent à cet étouffement. Ainsi le Vicia amphicarpa^ cette singulière plante, comme l'appellent De Candolle, Loiseleur, etc., a perdu ses singularités : fécondation des fleurs hy- pogées prétendues privées d'étamines, double forme du fruit et des graines, tout se ramène parfaitement aux lois générales, si ce n'est cette faculté remar- quable de la fleur de pouvoir indifféremment poursuivre le cours de son évo- lution dans la terre on dans l'air. Il est vrai que d'autres plantes, et en parti- culierd'autres Lé%\!immtw^e%,V Avachis hypogœa, le Trifoliumsubterraneum, enterrent après Tanthèse leurs ovaires fécondés pour les mûrir, mais il n'est pas à ma connaissance d'autre exemple de fleurs se formant, se développant et se fécondant sous terre. Pourrait-on, chez d'autres espèces congénères, ob- tenir artiflcielleraent des faits analogues? J'ai tenté quelques expériences sur le Vicia sativa. Les rameaux enterrés ont déjà pris le même aspect que ceux du Vicia amphicarpa^ mais le résultat que j'attends des fleurs est encore trop peu avancé pour pouvoir rien en déduire, M. J. Gay signale quelques légères lacunes dans le travail, d'ail- leurs fort intéressant, de M. Fabre, Il regrette que 31. Fabre n'ait pas examiné quels sont ceux des rameaux qui deviennent aériens et quels sont ceux qui sont souterrains; si ces derniers sont les supé- rieurs ou les inférieurs, s'ils naissent dans l'aisselle de véritables feuilles ou de feuilles rudimentaires, etc. M. de Scliœnefeld l'ait observer que la constatation de ces détails lui paraît n'avoir que peu d'importance, attendu qu'on peut artifi- ciellement faire devenir tous les rameaux soit aériens, soit souter- rains. C'est sans doute cette considération qui a fait négliger à M. Fabre de constater au juste le point d'origine des rameaux de chacune des deux sortes. M. J. Gay rappelle que d'autres Légumineuses présentent un phé- nomène analogue. Il cite le Glycine tuberosa. M. Cosson cite aussi le Lallujrus ainphicarpus comme présentant SÉANCE DU 13 JUILLET 1855 509 des rameaux florifères souterrains. Il a constaté également la pré- sence de fleurs souterraines chez plusieurs échantillons de VOrobus saxatiUs. Il ajoute que M. Durieu de 3Iaisonneuve a obtenu, en se- mant séparément les graines aériennes et les graines souterraines du Vicia amphicarpa, des individus absolument identiques. M. Weddell donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qu'il a reçue de M. Delondre : J'ai h\ avec attention vos observations sur les quinquinas insérées dans le Bulletin de la Société Botanique, séance du 9 mars, et je vous prie de rece- voir quelques explications à ce sujet. Daus la Quinoiogiequej'ai publiée avec le concours de mon ami Bouchardat, j'ai donné le produitde l'ensemble du quinquina Calisaya,sur une fabrication deplusieursannées, pour ;50 à 32 grammes de sulfate dequininepur par kilog., en isolant la cinchonine quiy est unie. C'est sous le rapport commercial que j'ai dû envisager la question, afin d'éviter toute cause de difficulté dans les transactions. Mais si nous rentrons daus les analyses de laboratoire, il est certain que nous trouverons facilement, dans quelques suronsde choix, un rendement de 35 grammes, et que si dans ces mêmes surons nous faisons un autre choix des plus belles écorces, nous arriverons à 40 grammes et plus, comme j'en ai acquis la preuve. Vous insistez de nouveau sur l'opinion que vous avez déjà émise, que le développement d'un des éléments de l'écorce aux dépens des autres peut, jusqu'à un certain point, faire présumer quel est l'alcaloïde qui y est con- tenu. Je vous envoie à cette occasion : !<='• échantillon : Quinquina Carlhagène ligneux, ne contenant que de la quinine pure. 2" échantillon : Quinquina scrobicnlata, |3 Delondriana, ne produisant que de la cinchonine et quelques traces de quinine. 3* échantillon : Quinquina rouge de la Nouvelle-Grenade, qui renferme en proportions presque égales : quinine, quinidine et cinchonine. U^ échantillon : Quinquina de la côte d'Afrique, à base de cinchonine pure. 5« échantillon : Quinquina jaune de l'Equateur, à base de cinchonine pure. J'ajoute à ces échantillons, pour le commencement d'un supplément à la Quinologie : 6* échantillon : Écorce de racine de VJc/iu Cascarilla (votre Cinchona Josephiana), dont vous m'aviez remis un échantillon lors de notre rencontre à Cuzco. J'ai pu m'en procurer, à grands frais, k surons, et j'en ai retiré 8 grammes de sulfate de quinine par kilog., sans traces de cinchonine. 7' échantillon : Quinquina bicolore (Equateur), qui a produit 3 grammes de sulfate de quinine et 1 gramme de cinchonine. 510 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 8* échantillon : Quinquina Carabaya à épiderme blanc, qui est, je crois, votre Cinchona amygdulifolia, rendant 2 grammes de sulfate de quinidine et 3 grammes de ciuchonine par kilog., avec quelques traces de quinine. Ces trois derniers échantillons pourront compléter la collection que j'ai offerte au Muséum. M. Weddell présente quelques échantillons des quinquinas dont il est fait mention dans cette lettre, et ajoute les observations sui- vantes : La collection d'écorces envoyée par M. Delondre est intéressante à plus d'un titre ; mais elle me parait mériter surtout l'attention de la Société en ce qu'elle offre l'exemple de deux écorces fournies par des arbres étrangers au genre Cinchona^ et renfermant néanmoins , d'après les analyses de M. Delondre, une proportion notable de ciuchonine et de quinine. L'une est connue aujourd'hui sous le nom Quinquina des îles Lagos ; l'autre est le Quinquina bicolore : la première, à base de cinclionine, remarquable par une texture éminemment filandreuse ; la seconde, à base de quinine, pré- sentant un caractère tout oppose. Je n'ai pas besoin de dire le parti que je pourrais tirer de ces échantillons pour appuyer l'opinion que j'ai émise au sujet du rapport entre la structure anatomique des écorces de quinquina et la nature de leurs alcaloïdes. Il serait difficile, en effet, de trouver deux exemples offrant un contraste plus net et plus eii harmonie avec ma théorie. Mais, je dois le dire, il s'en faut qu'il en soit toujours ainsi. En un mot, l'observation démontre qu'il y a, le plus souvent, unecei-taine relation entre les constitutions anatomique et chi- mique des quinquinas, mais elle démontre aussi que cette relation n'est pas assez nécessaire pour que l'on puisse s'y fier d'une manière absolue. Déjà, anciennement, j'ai cherché à montrer quelle en était la nature, en ce qui concerne la cinchonine et la quinine; dans une des dernières séances j'ai pu montrer également que la quinidine (1) obéissait jusqu'à un certain point à des lois analogues. Je puis dire ici qu'une des plus intéressantes exceptions que j'aie encore trouvées aux règles dont j'ai parlé m'a été présentée par l'écorce que M. De- londre nomme Quinquina Curthagène ligneux^ ce produit ne contenant, nonobstant sa structure très fibreuse, que de la quinine. Peut-être y aurait-il lieu de changer la désignation de cette écorce; la qualification de Cartha- gène semble, en effet, indiquer qu'elle est originaire de la Nouvelle-Grenade, (1) D'après les dernières recherches de M. Howard, confirmant, je pense, celles de M. Pasteur, ce que l'on appelle ordinairement quinidine serait un composé de quinidine proprement dite et de ciachonidine. SÉANCE DU 27 JUILLET 1855. 511 tandis qu'elle est un produit du Pérou et parait être fournie par le Cinchona lanceolata de Ruiz et Pavon. Le quinquina Carabaya à épiderme lilanc, de notre confrère, bien qu'ayant quelque ressemblance extérieure avec mon Quinquina amygdalifolia, en diffère par sa cassure beaucoup moins filandreuse. M. Réveil fait observer qu'il y a dans le commerce une autre écorce connue sous le nom de quinquina bicolore, et qui ne contient pas d'alcaloïde. On ne peut y trouver les vrais caractères chimiques de la quinine ni ceux de la cinchonine. SÉANCE DU 21 JUILLET 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 13 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. Kremer (le docteur), pharmacien aide-major à Oran (Al- gérie), présenté par MM. Cosson et de Schœnefeld. Gallicher (Paul), quai de la Mégisserie, 26, à Paris, pré- senté par MM. J. Gay et Groenland. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : 1» Par M. Ph. Parlatore : Nuovi generi et nuove specie di piante monocotiledone, \85h. Flora italiana, tome I et première partie du tome II, 1850-1852. Viaggio per le parte settentinonaii di Europa, \%bh. Essai sur le Papyrus des anciens et sur le Papyrus de Sicile, 1853. 2° De la part de M. Timbal-Lagrave, de Toulouse : Leçons de chimie appliquée à l'agriculture, par le docteur Filbol, re- cueillies par ïimbal-l.agrave, 1855. ^ 3" De la part de M. Georges Bentham, de Londres : Catalogue des plantes des Pyrénées et du bas Languedoc, avec des notes et des observations sur les espèces nouvelles, 1826. 512 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. li° De la part de M. A. Diipuis : Traité élémentaire des Champignons comestibles et vénéneux, 1854. 5° En échange du Bulletin de la Société ; V Institut, imWet 1855, 2 numéros. MM. les Secrétaires donnent lecture des communications suivantes, adressées à la Société : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. L. DE BROÎ^IDEAU. Reignac près Agen, 15 juillet 1855. Aux exemples d'apparition pour ainsi dire subite de quelques plantes, dans des lieux où elles n'avaient pas encore été aperçues, je puis en ajouter un autre, qui a de l'analogie avec celui cité par M. A. Passy (1). Ayant, plusieurs fois, fait défricher des bois sur mon domaine, pour y cultiver la vigne, j'ai vu constamment apparaître sur les terrains mis en culture le Centaurea paniculata, Linn., lequel ne se montrait auparavant sur aucun point de la localité que j'habite, et qui est indiqué dans la Flore aiienaise de Saint-Amans, comme croissant dans les friches pierreuses du haut Agenais; le terrain mentionné par Saint-Amans diffère par sa nature de celui de mon domaine, qui est argileux. .Te pensais que cette plante continuerait de végéter sur les allées herbeuses de mes vignobles, mais son apparition n'a été que passagère ; elle a disparu, après trois à quatre ans d'une végétation assez vigoureuse : fait difficile à expliquer! M. Puel fait observer que le Centaurea paniculata, L., n'a pas encore été trouvé dans la région sud-ouest de la France. La plante signalée sous ce nom par Saint-Amans est le C. maculosa, Lamk., espèce commune dans le département du Lot et retrouvée dans celui de Tarn-et-Garonne par M. Lagrèze-Fossat. DE LA NATURE DES VRILLES DES CUCURBITACÉES , par M. J.~H. F.tBRE, (Avignon, 15 juillet 1855.) Si la forme, chez les corps vivants, est plus essentielle que la matière, la disposition relative des organes est encore plus essentielle que la forme. Ce principe du rapport constant de position des parties entre elles, le plus sûr et le plus fécond de la morphologie végétale, a déjà fait faire à la botanique d'immenses progrès pour l'interprétation des organes déguisés sous des formes (1) Voy. le Bulletin, t. II, p. 167. SÉANCE DU 27 JUILLET d855. 513 empruntées, et il est peu de transformations végétales dont on n'ait au- jourd'liiii une explication rationnelle. Une famille dont les représentants abondamment répandus partout ont pu exercer la sagacité de chacun, la fa- mille des Cucurbitacées, offre cependant une particularité dont l'explication est encore, ce me semble, à désirer. Que représentent, en effet, les vrilles des Cucurbitacées? La multiplicité des interprétations proposées prouve sura- bondamment que l'opinion des botanistes est loin d'être fixée sur ce sujet intéressant. Pour M. Aug. de Saint-Hilaire {Mém. sur les Cucurbitacées et les Passiflorées; dans Mém. du Muséum^ vol. IX, p. 190) ces vrilles sont des stipules latérales d'une forme particulière. De Candolle ( Org., t. Il, p. 188) pour qui les viilles stipulées sont un peu douteuses, admet, faute de mieux, la même interprétation. Enfin M. Payer ( Note sur les vrilles des Cucurbi- tacées; dans Ann. des Se. nat., 3' série, t. III) a cherché dans l'antomie des tissus des arguments en faveur de cette manière de voir. M. Seringe {Mém. sur la' fam. des Cucurbitacées, dans les Mém. d'' la Soc. de Phys. et d'Hist. nat. de Genève, t. III ) qui d'abord avait considéré ces vrilles comme des racines, ne partage point l'opinion de M. Aug. de Saint- Hilaire, et soupçonne enfin que les feuilles des Cucurbitacées sont géminées et que l'une d'elles est transformée en vrille. La môme idée est reproduite avec doute dans le Piodromc : cii'rhian folia ahortivu? Mettant à contribution la théoiiedu déplacement des bourgeons axillaires par suite de soudures, théorie dont les Solanées nous présentent de si beaux- exemples, M.LeMaout [Leçons de Bot., t. II, p. 363 ) admet que la vrille du Melon est un bourgeon, qui, au lieu de se dégager de l'axe à l'aisselle de la feuille où il est né, ne s'en dégage que deux feuilles plus haut, sous forme de rameau nu et roulé en hélice. Stipule, feuille transformée, radicelle, bourgeon axillaire déplacé, toutes les combinaisons imaginables paraissent épuisées; j'aurai cependant la té- mérité d'en proposer une cinquième. 1° Et d'abord examinons attentivement la disposition relative des diverses parties qui couronnent un mérithalle , vers le milieu de la tige. Prenons pour exemple le Cucurbita Pepo. Les bases de la feuille, de la vrille et du mérithalle suivant sont placées aux angles d'un triaugleà peu près équilatéral. Du centre de ce triangle, s'élève un pédoncule uniflore, et, entre la feuille et la vrille, mais à un niveau un peu plus haut que celui de la base de ces der- nières, se montre ou un bourgeon ou un faible rameau. Une section intéressant à la fois toutes ces parties donne la figure 1 dans laquelle A est la base du mérithalle suivant, B la base de la feuille, H celle de la vrille, C celle du pédoncule floral, I) celle enfin du bourgeon ou du jeune rameau qui en pro- vient. Une chose frappe tout d'aboicl, c'est la disposition constante suivant une même rangée rectiligne des trois bases A, C, D, disposition à laquelle l'orientation de la feuille vient donner une grande importance. En effet, en T. II. 35 Ôl/l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAîsCE. faisant disparaître la torsion plus ou moins grande dont le pétiole est affecté, en voit ses nervures couper à angle droit la ligne A, C, D, et en même temps le limbe de la feuille faire face a la même ligne, c'est-a-dire lui devenir pa- rallèle en le tenant vertical. Les feuilles dont le pétiole n'est pas tordu pré- sentent constamment et naturellement cette orientation à laquelle j'attache la plus grande importance, parce que c'est d'elle que me paraît dépendre la solution du problème. Les feuilles encore jeunes se prêtent à merveille à l'examen de cette disposition, leurs pétioles n'étant pas encore tordus. Si la feuille était coordonnée par rapport à l'axe A, n'est-il pas évident que les nervures du pétiole devraient être parallèles au plan vertical passant par la rangée A, C, D, et que son limbe devrait couper à angle droit cette même rangée? Mais c'est précisément l'inverse qui a lieu; 1 axe A n'est donc pas la continuation du mérithalle qui porte la feuille, l'espace axillaire n'est pas l'intervalle compris entre A et la feuille, mais bien l'intervalle compris entre celle-ci et la vrille. En d'autres termes, la vrille est la continuation du mé- rithalle inférieur absolument comme dans la Vigne, et le faible rameau D, malgré sa chétive apparence, est réellement du même ordre que le méri- thalle A dont i! semble n'être qu'une production. Mais si les trois axes A, C, 0, sont des produits axillaires d'un entre-nœud supérieurement dégénéré en vrille, comment se fait-il que cette vrille ne Suit pas opposée à la feuille, ainsi que dans la Vigne et chez les autres végétaux qui présentent une pareille métamorphose, qu'elle soit au contraire placée à côté du pétiole, précisément comme si elle représentait une stipule? D'après ma manière de voir, l'arrangement virtuel de l'axe, de la feuille et de ses bourgeons axillaires serait disposé comme dans la figure 2. Soit H' l'axe, B' une feuille et A', C, D' trois bourgeons sur une même rangée. Le V bourgeon central C doit produire l'inflorescence, les bourgeons latéraux D' si;\>(;k I)L '11 jiillkt 1855, 515 ot A' virtiiellemont (le inèine valeur doivent s'all()n«ier en laineaux, mais avec une vigueur d'évolution extrêmement inégale, et tandis que l'un reste à peu prèsslatioiniaireou ne donne naissance qu'àunfaiblerameauje second prend un accroissement démesuré, et, dans sou expansion, refoule d'un même côté le second bourgeon, la feuille et l'extrémité du mérithalle qui se transforme en vrille. Il suffit de jeier les yeux sur la figure théorique n* 2, où la ligne ponctuée représente l'espace envahi, dans son développement, par le bour- geon A', pour se convaincre que l'iiypothèseque je propose rend parfaitement compte des diverses particularités que présente l'agencement de la feuille, de la vrille, des bourgeons et de l'axe chez les Cucurbitacées. La position qua- lifiée d'étrange de la vrille à côté de la feuille, position qu'on avait invoquée pour faire de la première quelque chose de plus étrange encore, une stipule latérale impaire, rentre ainsi dans les lois générales. Réellement opposée à la base de la feuille, la base de la vrille ne parait déplacée que par suite du volume énorme qu'a pris l'une des pousses axillaires; à cette cause capitale joignons la torsion, les irrégularités inévitables produites par ce bourgeon qui agit violemment comme un coin implanté entre la feuille et la vrille, et nous aurons certes tout ce qu'il faut pour expliquer le rapprochement de ces deux organes. Dans la Vigne, un léger changement de la place occupée par le bourgeon usurpateur, (tommo, l'appelle M. Turpin {Notice sur les usurpa- tions végétales), parait être la cause de l'opposition bien tranchée de la feuille et de la vrille. On trouve le plus souvent à l'aisselle des feuilles deux bour- geons fort rapprochés l'un de l'autre et disposés a peu près côte à côte. L'un se développe en rameau, l'autre reste latent jusqu'à l'année suivante. Sup- posons, (ig. 3, que le bourgeon usurpateur A' se trouve un peu au-dessus de la rangée desdeux premiers, et régulièrement placé entre l'axe et la feuille, sou évolution aura inévitablement pour effet de refouler d'un côté l'axe métamorphosé en vrille, et du côté diamétralement opposé la feuille et ses deux autres bourgeons. Ainsi le mode de formation des tiges chez la Vigne et chez les Cucurbitacées est au fond le même : la seule différence consiste en ce que chaque mérithalled'une tige de Vigne est le produit d'un bourgeon axillaire central , et chez les Cucurbitacées celui d'un bourgeon axillaire latéral. L'hypothèse actuelle explique aussi très simplement la position du rameau ou du bourgeon D, D' (tig. 1 et 2) entre la l'euilleet la vrille, position nor- male si la vrille est l'extrémité de l'axe générateur, et sans exemple et inex- plicable dans la supposition contraire. Cette position a fait dire à M. Serinée : « Le point d'origine de ce rameau m'empêche d'adopter l'opinion de M. Aug. deSaint-llilaire et de regarder la vrille comme une stipule, car je ne connais pas dans d'autres familles d'exemple de naissance d'un rameau entre la feuille et l'une de ses stipules. » 2" La démonstration que j'ai entreprise ne laisserait rien à désirer si l'ou 516 SOCIÉTÉ BOTANIQUE 1»E FRANCE. avait des exemples de vrilles de Ciicurbitacées portant avec elles, comme cela a lieu assez souvent dans la Vigne, des preuves irrécusables de leur nature axile, des traces d'inflorescence. Mais si ce genre de preuves paraît manquer complètement, des arguments d'un autre ordre peuvent être in- voqués. Lors même qu'une vrille de Vigne ne conserve aucune apparence de la grappe dont elle n'est qu'un représentant avorté, elle montre cepen- dant encore qu'elle constitue une véritable tige par ses feuilles rudimentaires réduites à de minces écailles, à l'aisselle desquelles naissent des ramilications. Il est à remarquer que, même dans ces tiges dégénérées, la loi qui préside à la formation des tiges ordinaires se maintient invariablement, car la ramifica- tion qui naît à l'aisselle d'une écaille est plus longue, plus vigoureuse que celle qui lui est opposée, de sorte que c'est la première qui semble continuer le meritballe d'où elle émane. Kn un mot la vrille se comporte comme la tige. Revenons aux vrilles des Cucurbitacées. Celles du Cucurbita Pepo sont grosses et droites à leur base, se divisent à une certaine hauteur en cinq branches inégales, roulées en hélice et issues d'une même origine, comme cinq rayons d'une ombelle. La figure 5 est le diagramme de l'une de ces vrilles à la hauteur des ramifications : a est la branche la plus longue et la plus grosse; viennent ensuite, pour la longueur, h et é, à peu près égales entre elles, mais de moitié plus courtes que «; la branche centrale c n'a que quelques centimètres de longueur; enfin vient la branche d la plus courte et la plus faible de toutes, réduite à un petit appendice de quelques centimètres et avortant même quelquefois complètement. Il est impossible de ne pas être frappé de l'extrême ressemblance du diagramme de cette vrille avec celui de l'extrémité d'un mérithalle (fig. 1); c'est le même agencement des parties, le même ordre dans les divers degrés de leur évolution. La vrille de la Vigne simule l'axe dentelle est la continuation; or nous avons ici une vrille qui simule encore mieux l'axe qui la porte, elle en est donc la continuation. Ainsi la branche a est l'analogue de l'axe A (fig. 1 ) et bien qu'à cause de sa vigueur elle paraisse continuer la partie inférieure et indivise de la vrille, elle n'en est qu'un produit secondaire. La terminaison réelle de cette partie inférieure est l'une des branches latérales, h ou b. L'appendice rudimentaire d représente le bourgeon ou le rameau rudimentaire D. Enfin, la branche centrale c est l'analogue dégénéré de l'axe florifère. Chaque division de la vrille peut ainsi se rapporter aisément à son analogue, il ne reste de l'indé- cision que pour /i! et 6, Laquelle des deux représente-t-elle la feuille? La fixité de l'arrangement des parties sur un même axe permet encore de ré- pondre à cette question. Puisque dans le mérithalle inférieur la feuille esta droite du bourgeon ou du rameau rudimentaire, l'analogue de la feuille se trouve à la droite de l'appendice qui représente ce bourgeon dans le méri- thalle supérieur, et n'est autre chose que la division b. Alors la branche op- posée h est la terminaison d'un axe né d'un bourgeon axillaire et produisant SÉANCE DU 27 JLILLtT 1855. 517 trois méritliallesdont l'intérieur est seul fécond et seul fait partie de la lige, tandis que l'intermédiaire forme la base de la vrille et quatre de ses ramifications, et que le troisième, conîplcteraent stérile, en constitue la cinquième. Cette étude de la vrille montre donc que, chez les Cucurbitacées, l'axe principal, la feuille, ses bourgeons axillaires et l'axe de l'inflorescence peuvent également se transformer en fdameut spiral. Il est vrai que ce n'est encore démontré que pour les mérithalles supérieurs etdégénérés du scion axillaire, mais nous verrons bientôt que le même fait peut se présenter dans le méri- thalle inférieur , ce qui nous fournira l'explication des vrilles multiples issues d'un même nœud vital. D'autres f(»is la vrille est simplement bifide, comme chez le Lurjenaria vulgaris. Que représente alors le filament secondaire beaucoup plus court que l'autre? Si l'on observait une écaille a la base de l'un ou de l'autre, ainsi que cela se voit dans la Vigne, nul doute que le filament abrité par elle ne fût le produit d'un bourgeon axillaire. Mais cette écaille ne se montre jamais; il faut donc que le filament secondaire représente cette écaille même et soit l'analogue d'une feuille à l'aisselle de laquelle il ne s'est rien développé. Supposons enfin que ce filament d'origine foliaire ne se développe pas , et nous aurons la vrille indivise du Cucumis Melo, etc., vrille réduite à un seul mérithalle et représentant la division latérale h de la vrille du Cucurbifa Pepo. Quant aux vrilles multiples qui se montrent accidentellement sur le même nœud vital, l'étude de celle du Cucurbita Pepo nous en fournit la raison en nous démontrant que l'extrémité de l'axe, la feuille et les bourgeons qu'elle abrite peuvent indistinctement se metamoi-phoser en filaments spiraux, .le me bornerai à en citer un exemple pris sur le C t/clanthera pedata, où j'ai pu observer deux et même trois vrilles naissant du même nœud. Chez cette espèce l'agencement des parties est le même que chez la plante que j'ai prise pour type. L'inflorescence, qui se compose d'une grappe de fleurs mâles accompagnée à sa base d'une fleur femelle, se trouve placée entre l'axe et le bourgeon rudimentaire sur une même rangoe rectiligne. La grappe de fleurs mâles, à causedu plusfort volume du pédonculede la fleur femelle, se trouve déjetée un peu de côté entre l'axe et la feuille. D'un côté de cette rangée se trouve la feuille, de l'autre la vrille, et entre ces deux dernières le bourgeon rudimentaire. Dans le cas de deux vrilles, elles se trouvent placées l'une à droite, l'autre k gauche de la feuille. Le bourgeon rudimentaire se montre encore à sa place habituelle, mais l'inflorescence manque. C'est donc cette inflorescence qui a fourni la vrille supplémentaire. Je m'explique de la même manière les vrilles doubles citées par les auteurs ; la vrille accidentelle est produite par la transformation de l'inflorescence. Lorsque trois vrilles se rencontrent a la fois, on n'observe plus ni de feuille, ni d'inflorescence. Il 518 SOCIÉTÉ BOTAMQLE DE FRAINCE. est évident qu'alors, des deux vi-illesaccidentelles, l'une est produite par l'in- florescence, l'autre par la feuille même. Si aux trois vrilles actuelles nous ajoutons les deux qu'auraient pu produire le bourgeon rudiraentaire et l'axe lui-aiême, nous retomberons sur la viille du Cucurbita Pepo. 3° ^ous avons vu que l'inflorescence est accompairnée théoriquement de deux bourgeons, l'un à droite, l'autre à gauche. I/un de ces bourgeons prend un développement démesuré, mais le second périt sans s'allonger ou ne pro- duit qu'un rameau languissant. Quel est celui des deux (juidoit continuer la tige, est-ce celui de droite ou !)ien celui de gauche ? Virtuellement de même valeur, ils doivent contribuer également à la formation des diverses pousses, du moins on ne voit pas de motif pour que l'un soit exclusivement sacrifié à l'évolution de l'autre. Ainsi, si l'hypothèse proposée est vraie, on doit trouver le bourgeon rudimentaire tantôt à la gauche de la feuille, tantôt à sa droite ; dans le cas contraire, c'est-a-dire si la lige est formée par l'évolution d'un seul axe, on doit trouver une coordination constante, puisqu'il n'y a pas de raison pour qu'elle change. Je n'ai pas eu, il est vrai, l'occasion d'examiner une inversion dans l'agencement des paities sur une même tige, car une fois l'orientation déterminée elle se maintient invariablement d'un bout à l'autre de la pousse. Mais si l'on examine comparativement plusieurs tiges de la même espèce, quelle qu'elle soit, on voit avec surprise que le bourgeon ru- dimentaire et la vrille sont placés sur les unes à droite, sur les autres à gauche , et que les deux dispositions sont a peu près en égal nombre. On peut constater la même in\ersionsur les différents rameaux issus d'une même tige. Chez le Bi^yonia dioka, par exemple, les rameaux d'une même tige portent indifféremment le bourgeon rudimentaire et la vrille soit à droite soit à gauche de la feuille, il serait difflcile, je crois, de trouver pour ce changement remarquable d'orientation une autre raison que celle que je propose. Ne pourrait-on passe servir de cette inversion, qui a également lieu chez le Momordica Flaterium, pour conclure que, malgré l'absence de vrilles, cette plante ne fait pas exception au mode de formation des tiges des Cucurbi- tacées, qu'elle ne résulte pas de l'évolution d'un axe unique, mais se com- pose d'axes de divers ordres greffés les uns sur les autres? D'ailleurs la vrille manque complètement sur un grand nombre de mérithallesde la Vigne, ce qui n'empêche pas d'attribuer à ces mérithalles la même origine qua ceux qui en sont munis. W Knfin, si à ces raisons on joint la forme geniculéeou en zigzag, qui se montre fréquemment sur les tiges des Cucurbitacées, on aura un faisceau de preuves assez concluantes pour établir que le mode de formation des tiges des Cucurbitacées est le même (jue celui des tiges de la Vigne, et que leurs vrilles sont également les extrémités dégénérées des divers axes superposés. SÉANCK DU Tl JUILLET 1855. 519 M. Fermond dit qu'il a récemment étudié les vrilles des Cucurhi- tacées, et qu'il était arrivé à peu près aux mêmes idées que celles qu'a exposées M. Fabre. Mais il a vu sur le Bryonia dioica une vrille changée en feuille, ce qui ne lui a laissé aucun doute sur la nature de ces organes. M. Decaisne rapporte que M. Naudin a fait au Muséum des obser- vations sur le même sujet. Chez plusieurs Cucurbitacées normale- ment sans vrilles, il a vu tous les passages de la feuille parfaite à la vrille. Chez toutes les Cucurbitacées non grimpantes, M. Naudin a constaté plus ou moins nettement le fait de la transformation de la feuille en vrille, et a été amené ainsi aux mêmes conclusions que celles de 31. Seringe à cet égard. M. Parlatore fait observer que l'opinion à laquelle s'est arrêté M. Fabre a été publiée en Italie, dès JS/iS. par M. Tassi, dans un mémoire spécial sur les Cucurbitacées. M. Montagne fait à la Société la communication suivante, sur le Lichen envoyé à la Société par M. Lecoq . OBSERVATIONS DE M. C. MO:^TAGl%E SUR UN LICHEN COMMUNIQUÉ A LA SOCIÉTÉ PAR M. LE PROFESSEUR LECOQ. Kn faisant hommage à la Société Botanique de France du tome IV de son remarquable ouvrage sur \ix Géographie botanique de l'Europe, notre savant confrère, M. Lecoq, pour prouver que les plusgiaudesquestionsde la science ne captivent pas seules son attention, et (|u'il sait quelquefois, dans l'occa- sion, porter son esprit sur les plus humbles sujets, a adressé a la Société un Lichen sur lequel il désiie connaître son opinion. Cet envoi était accom- pagné d'une lettre où sont consignées ses ohservations. Nous al Ions transcrire le passage qui y a rappoit, avant de nous acquitter du devoir dont nous nous sommes chargé, d'examiner le Lichen en question et d'en dire notre senti- ment. Nous laissons parler l'auteur de la communication ; « J'ai trouvé il y a quelques jours près des Pignons, canton de Menât ( Puy-de-Dôme) un mur de pierres sèches de micaschiste, garni d'une grande quantité de Lepra chiorina. Celte espèce, comme vous le savez, ne croît jamais a l'extérieur des rochers, mais dans leurs cavités, entre les pierres des murs ou abritée par une corniche. Une large plaque de ce Lepra placée dans cette dernière situation me parut d'une couleur moins vive et, en m'en approchant, je la vis avec surprise couverte de fructifications. En cherchant attentivement, je trouvai encore quelques autres plaques où la fructification commençait. Lesapothécionsd'abord arrondis et réguliers sont sessiles au mi- iieudesgranulesdu thallus;envieillissantilsdeviennent irréguliers, contour- 520 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nés et confluents. Ilssontcharuus et, à l'état frais, d'un beau jaune d'abricot. Ce Lichen m'a semblé réunir les caractères du genre Bœomyces, tel qu'il a été adopté par De Gandolle, ou ceux des Lecidea, en plaçant cette espèce près du Lccidm œruginosa^ Scop. Ce serait alors ou le Bœomyces chlorina ou le Lecidea chlorina. » Nous n'avions pu, à la lumière douteuse des lampes, reconnaître le Lichen envoyé par M. Lecoq, bien que nous doutassions beaucoup que ce fût, comme il le pensait, une espèce du faux genre Lepraria Ach., en état de fructification ; mais le lendemain matin , à la clarté du jour , il ne nous fut pas difficile d'en faire la détermination exacte et certaine. Nous regrettons infiniment d'avoir à détromper notre savant confrère sur sa découverte, en lui apprenant, ainsi qu'à la Société, que la plante, objet de sa note, est une espèce, assez rare à la vérité en aussi belle fructification que les exem- plaires que nous avons sous les yeux, mais toutefois bien connue des liché- uographes. Ceux-ci l'ont décrite successivement , Acharius sous les noms de Lichen lucidm, Prodr., p. 39, Engl. Bot., t. 1550 ; Lecidea lucidu. Lichen. Univ. p. 209, Method. Lich. p. 7^ et Syn. Licb. p. /|8 ; enlin Le- praria Flœrkeana, I>ich. Univ. p. 663 ; — Fiœrke, sous celui de Pulveraria albo-flava, in Berlin. Magaz. 1807, p. 10 ; — et enfin Fries, sous celui de Biatoralucida, Licb. Eur. reform. p. 279, dernier nom adopte par MM. Mas- salongo, Bicerche suH'autonomia dei l.icheni crostosi, p. 126, fig. 2Zi9, et Kœrber, Systema Lichenum Germanipe, Liefer. III, p. 208. Nous allons donner la phrase diagnostique telle qu'elle se trouve dans le lichénographe italien, parce que c'est la première, à notre connaissance, où l'on ait tenu compte des organes de la reproduction et celle où leurs formes et leurs dimensions ont été le plus exactement notées. Biatora lucida, thallo viridi-lutescente sulphureo-citrino, leproso-granu- loso, subiculo aibo; apotheeiis tlavis innatis nitidis subimmarginatis, minu- tissimis; ascis parvis minimis octosporis, paraphysibus gelatinosis obsoletis obvallatis, sporidiis ellipticis minutissimis. Nous avons analysé une apothécie du Lichen envoyé par M. Lecoq, et nous avons pu vérifier l'exactitude de la précédente diagnose. La lame pro- ligère n'a pas plus detroiscentimillimètresde hauteur. Les thèques sont en massue courte, comme les représente la figure citée du professeur de Vérone, et non fusiformes comme les dit M Kœrber. Elles sont plongées dans une gangue mucilagineuse où il est fort difficile de distinguer des paraphyses. Les spores, que nous n'avons pas vues libres, ne sont pas plus faciles a aper- cevoir dans leur utricule. Ce sont les plus petites du genre, peut-être de toute la famille, puisque M. Massalongo leur assigne pour longueur 0""", 00244 et pour diamètre 0""", 00122, dimensions que nous n'avons pas cherché à contrôler, à cause de la difficulté de donner un chiffre incon- testable. SÉANCE DU 27 JUILLET 1855. b'ii Auresle, il faut convenir, pour être juste, qu'il est toujours fort malaisé, on pourrait dire même impossible, de distinguer des Lcpraria les croûtes pulvérulentes par déliquescence de certains Lichens, quand elles ne portent pas de fructifications. Celle qui nous occupe en a trompé plus d'un avant M. Lecoq, qui pourra se consoler d'avoir été déçu, en voyant dans la syno- nymie que nous avons expressément rapportée, que Flœrke et Acharius lui- même, le père de la Lichénographie, se sont laissé abuser par de semblables apparences. Lecture esl donnée ensuite d'une lettre de M. Nylander sur le même Lichen. Cette lettre, adressée à M. de Schœneteld, est ainsi conçue : Paris, ^26 juillet 1855. Permettez-moi, Monsieur, à l'occasion de la lettre de M. Lecoq, lue à la dernière séance de la Société, de vous adresser quelques remarques sur le Lepraria chlorina. Les Lepraria des auteurs ne sont que des thalles crustacés pulvérulents et constamment stériles. Quant au Lepraria chlorina Ach., M. Stenhammor ayant observé sur lui des fruits calicioïdes sessiles, on a cru, dans ces der- niers temps, que c'était un Calicium ordinairement stérile. A mon avis cette manière de voir n'est pas conforme à la vérité. Mes observations m'ont ap- pris que le I^epraria chlorina est le thalle stérile et modifié du L^ecanora hœ- matomma. Les fruits trouvés par INL Stenhammar, et qui ne sont pas très rares à Fontainebleau, appartiennent à une espèce de ra/«cîMm parasite, le Calicium paroicum Ach., qui se développe indistinctement sur les thalles stériles ou fructifères de ce Lecanora, mais sur aucune autre espèce, que je sache. Le Lecanora hcematomma fructifie surtout dans les endroits un peu om- bragés (locis subumbrosis), où le thalle prend une coloration plus pâle, d'un jaune blanchâtre ou verdâtre;au contraire, dans les endroits plus exposés à la lumière, son thalle se développe davantage en devenant plus épais et d'un jaune vif, et perd en même temps la faculté de produire des apothécies : c'est à ce dernier état qu'il constitue le Lepraria chlorina. Agréez, etc. W. Nylander. M. Montagne fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LE NOUVEAU GENRE MAZZANTIA DE LA FAMILLE DES PYRÉNOMYCÈTES . par m. c. moiMTACiNE. Tous les mycologues conviennent aujourd'hui de la nécessité de démem- brer et de subdiviser encore l'immense genre Sjjliœria. Fi ies, dans tous 522 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAMCE. ses ouvrages, mais surtout dans le dernier, qui a pour titre Snmma Vege- tabilium Scandinaviœ ; De Notaris, dans un !emarqual)ie mémoire : Cenno sulla tribu dei Pirenomiceti sferiacei, et plusieurs autres, sont entrés réso- lument dans cette voie et ont montré, par quelques heureux essais, que cette tâelie, bien que difficile, pourra s'accomplir quelque jour. Partageant cette conviction, nous avons nous-mènie exprimé la même opinion, soit dans la Cryptogamie de la Giiyane, soit dans la Flore d'Algérie. Dans la première de ces deux publications, nous disions, en effet, que parmi les caractères qui devront servir à l'établissement des nouveaux genres, il fau- drait bien se garder, comme on fait en ce moment en Italie et en Allemagne, pour les Lichens, de prendre pour base unique le nucléus, c'est-à-dire les seuls organes de la reproduction. Ici les caractères pratiques de première valeur doivent être, selon nous, tirés soit du stroma, de sa nature, de sa forme, soit de la consistance et de la couleur du périthèce, etc., organes dont les différences sont le plus souvent, mais non toujours, liées aux formes de la fructification. Dans les Pyrénomycètes de la Flore d'Algérie, nous avons tenté quelques coupes dans le genre Sphœria, tel qu'il existait à cette époque, en manifestant toutefois le sentiment qu'on n'arriverait à conduire à bien cette entreprise vraiment herculéenne qu'après avoir soi- gneusement étudié les types de toutes les espèces, au nombre de plus de mille, qui composent encore le genre, aujourd'hui qu'il est débarrassé des Xylaria, Cordijeeps, Hijpncrea, Hypoxylon, etc., etc. Nous sommes in- formé que notre ami M. Duby, de Genève, s'en occupe incessamment pour une nouvelle édition de sa Cryptogamia gallica, et que dans ce vaste champ ouvert à nos investigations, il a trouvé des faits nouveaux et intéressants. Mais en attendant qu'il nous fasse connaître le résultat de ses savantes recherches, ayant eu à nous occuper nous-même d'une espèce qui n'est pas rare dans notre pays, où elle a été découverte par notre confrère, M. Guépin, nous voulons parler du Sphœria Galii, nous avons été frappé des singu- larités que nous a révélées son analyse, et nous avons pensé que des carac- tères tranchés, tirés tout a la fois du mode de végétation et des organes de la reproduction de cette plante, en faisaient le type d'un nouveau genre fort distinct. C'est ce genre que nous venons soumettre aujourd'hui au ju- gement de la Société. Nous allons exposer en détail sur quels fondements nous croyons pouvoir solidement l'établir. Kt d'abord le stroma, qui se développe sous l'épiderme des rameaux morts des Galium Aparine et Mollugo, diffère de tous ceux des congénères, ou au moins de la plupart, car nous n'avons pas pu tout examiner, en ce qu'il n'est pas formé par une altération des cellules ou des fibres du sup- port, désagrégées par une cause quelconque, mais bien par un assemblage très deuse de cellules analogues et même assez semblables à celles du genre Sderotium. C'est au point que dans le jeune âge de la Sphériacée, avant SÉANCE UL 27 JUILLET 1855. 628 révolution des périthèces, elle a été prise pour des individus du Sclerotmm durum^ auquel il faut convenir qu'elle ressemble en effet infiniment. Une tranche bien mince de ce stroma, placée sous le microscope, nous montre qu'il est tout entier constitué par des cellules incolores, de forme variable, mais le plus communén^ent arrondies, obioniiuesou <:igartoïdes, c'est-à-dire semblables à des pépins ou nucules de raisin. Traitées par la teinture d'iode, ces cellules, loin de bleuir, (juoique d'apparence amylacée, ne se colorent même pas dans la plus grande partie de leur épaisseur, l'utri- eule primordiale seule prenant une teinte brune. La couche extérieure de cellules du sfroma est noire à la vue simple, mais de couleur bai-brun sous le microscope. Dans ce stroma d'abord plein, se creusent peu a peu, dans leur évolution, de deux a cinq loges (|Uf l'on peut à la rigueur consi- dérer comme des périthèces. A peine visibles au début, ceux-ci grandissent peu à peu et restent distincts ou deviennent confluents. Il est probable, sans qu'on puisse le démontrer, que leur évolution se lait aux dépens de la substance du stroma. Quoi qu'il en soit, la paroi de leur cavité, loin d'offrir la nature carbonacée et friable des congénères, est à peine même colorée. Placée sous le microscope, elle se montre composée de librilles enchevêtrées d'où naissent, soit les thèques, soit les spermatophores dont nous allons parler à l'instant. On observe à l'extérieur du stroma une ou plusieurs papilles ; ce sont les sommets des ostioles par où s'échapperont les nucléus. Ce ou ces nucléus, car il y en a souvent plus d'un, sont pour nous, comme pour M. Desmazières, qui a donné une bonne description de l'espèce, ren- fermés dans de véritables périthèces. D'après ce que nous venons d'en dire, on peut déjà se convaincre que cette production s'éloigne, autant pur son stroma que par ses périthèces, du genre Sp/iœjua tel que l'admet aujour- d'hui le législateui- de la mycologie. En effet, à la page 388 de sa Summa Vegetabillum Scandinaviœ, nous voyons qu'il place le caractèie essentiel de ce genre dans des périthèces carbonacés et noirs. On demandera peut- être comment, en présence de cette définition, le professeur d'Upsal a persisté à laisser notre plante parmi les Sphéries. C'est à quoi il nous semble difficile de répondre autrement qu'en disant qu'il aura considéré le stroma comme un périthèce uni(jue et simple, ce qu'on ne saurait admettre, ou bien qu'il n'a pas revu l'espèce avant de la placer dans son genre ainsi réformé. Et en effet, dans la desciiption qu'il en donne, Fries, avec sou tact exquis, reconnaît qu'elle doit être éloignée des Sphéries. Mais les anomalies apparentes des organes de la reproduction ne sont pas moins remarquables et méritent d'être exposées avec quelque détail. Nous possédons dans notre riche collection, qui renferme plus de mille types authentiques de Sphériacées, des exemplaires de cette espèce d'ori- gine diverse. Nous l'avons d'abord reçue de son découvreur, JM. Guépin, sous le nom de Sphœria Galii, puis de M. Castagne, sous celui de S. Apa- 524 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE !• RANGE. rines. Elle existe dans les Stirpes Vogeso-Bhenanœ de MM. Mougeot, ]\estler et Schimper, sous le n° 1171 ; daus les Cryptogames de France exsic., de M. Desmazières, sous le n" 1775 de la première édition, et enfin dans les Scleromycetes Suecicœ, de Fries, sous le n° h^h. Nous avons ana- lysé de nombreux échantillons de ces différentes provenances, et dans tous nous avons trouvé un stroma identiquement composé des mêmes cellules. Il n'en a pas, toutefois, été ainsi des organes de la reproduction, lesquels nous ont offert les variations suivantes. Dans les exemplaires de Suède et de l'Anjou, nous n'avons trouvé qu'une des deux formes de fructilication qui distinguent notre plante. Celle-ci consiste en spores nombreuses, qui sont probablement ce que M. Tulasne nomme des spermaties, assez semblables à celles du genre Phoma et qui, comme elles, sont portées par des pédicelles naissant de tous les points de la paroi du périthèce et convergeant vers le centre. Dans les premiers, ceux de Suède, la ressemblance en question est encore plus frappante, en ce que, à chaque extrémité de la spore, on aperçoit un globule qui y est comme confiné. Sorties de la loge, ces spores ou ces spermaties sont mani- festement animées du mouvement dit brownien dans le liquide du porte- objet. Dans les exemplaires de la collection de M. Desmazières, au lieu de ces spermaties, nous avons pu voir de véritables thèques, telles que les a par- faitement décrites notre ami de Lille, dans sa treizième Notice, insérée dans le numéro de juillet 18Zi6 des Annales des sciences naturelles. Ces thèques octospores sont cylindracées, renflées en massue au sommet, et les spores qu'elles renferment sont oblongues, hyalines, à peine longues de 0"'"',0075 et contiennent, comme les spermaties, un globule à peine visible à chaque bout. Enfin, dans les échantillons de M. Castagne, sur les mêmes rameaux, mais dans des stromas différents, nous avons pu constater la présence des deux formes de fructification que nous venons de décrire. Les détails dans lesquels nous sommes entré mettront les mycologues à même de juger de la convenance qu'il y a à séparer cette espèce du genre Sphœria.^ où elle a figuré jusqu'ici. Nous avons été surtout encouragé à opérer cette séparation, parce que nous avons une seconde espèce à y ajouter, tout à fait identique par la nature de son stroma, quoique bien différente par ses autres caractères extérieurs. Malheureusement on n'a pu encore y rencontrer que des spermaties. Nous dédions ce genre à Madame la comtesse Elisabeth Fiorini-Mazzanti, qui publia, en 1831, un Specirnen Brrjologiœ romanœ^ écrit tout entier en latin, opuscule dont prit plaisir à rendre compte, dans les Archives de Bo- tanique de Guillemin, un excellent juge, notre illustre et très regrettable confrère, i>L Adrien de Jussieu. SÉANCE DU 27 JUILLET 1855. 525 Toutes les observations qui précèdent peuvent se résumer dans ladiagnose générique que nous allons donner. Mazzatntia Montag. nov. gen. Stroma proprium, heterogeneum, sclerotioideum, a matrice tandem sece- dens, e cellulis constans polymorphis (giobosis, ovoideis, oblongis gigar- toideisve) pellucidis, amyloideis, non amylaceis, quum vi tincturcB iodinae haud equidem illae cyanescaut, at utriculus primordialis, minutus, norma- liter hyalinus et inconspicuus colorem brunneum ducat. Hoc stroma pri- mitus soiidum, nigro-corticatum, intus niveum, specie pulverulentum, peritheciis sensim defoditur. Perithecia membranacea, haud carbonacea ! sœpius plura, initio minuta, vix oculo armato conspicua, ostiolo promi- nulo perforato instructa. Perithecii seu loculameati cujusque stratum peri- phericum tenue vix coloratum, floccoso-fibrillosum, floceis liberis in sper- matophora vel ascos abeuntibus. Fructus lu stromate distincto duplex : 1" spermatia linearia, brevia, globulum utroque fine amandatum inclu- dentia, spermatophoris e peripheria ad centrum vergentibus suffulta, dein libéra et cum gelatina tandem evacuata; 2" asci breviter clavati, confertis- simi, sporas oetonas, oblongas (spermatiis subsimiles) includentes. Typus : specics sequens : 1. Mazzantia Galii, Montag. mss. : stromate innato oblongo convexo epidermide tecto : perilheciis 1—3 — 5 excavatis membranaceis pallidis, sensim dilatatis, ostiolo munitis et nucleum gelatinosum sordidum, tuni spermatia, tum sporas eructando ejicientem, Ibventibus; spermatiis lineari- oblongis, centimillimetrum longis, 0'"™,0035 circiter crassis, nunc hyalinis continuis, nunc utroque fine, more sporarum Phomatis, sporulam vel guttulam olese amandatam iucludentibus ; ascis cylindraoeo-subclavatis 5 centimillim. longis octosporis; sporis uni-aut biserialibus, oblongis, hyalinis, O^^.OOTS et quod excedit longis, ad utramque extremitatem glo- bulum vix conspicuum foventibus. Hab. Ad caules emortuos Galii. Aparines et G. Molluginis in Gallia : Guépin, Castagne, Desmazières, Mougeot ; in Suecia : Fries. Syn. Sphœria Galii, Guep. in Fries, Elencli. Fung.,\\,^. 105, et Sderomyc. Snec. exsic. n" ùOi! — Desmaz., 13" Notice in Ann. se. nat., juill. 18Ù6, et Crijpt. de Fr. exsic. edit. I, nM775. — Moug. et Nestl. Stirp. Voges. iV llll. — Sphœria Aparines, Casi., Catal.pl. de Mar- seille^ p. 171. 2. Mazzantia Gongetiana, Montag. mss. : stromate innato tecto subor- biculari plauiusculo atro nitido; peritheciis magniludlne variis imniersis concoloribus pallidis ; spermatiis sphœricis minutissimis pedicellatis, spermatophoris brevibus centrum versus vergentibus; ascis... H.\B, Ad caules Ilerbarum prope Blidah in Algeria: Gouget sub n» 679. 526 SOCIÈTK liOTANIUUE DE KHANCI'.. Syn. Uotliidea Gougetiana Montag. , Ceril. 111, u" /49. Obs. Cette Spl^ériacée, dont nous avions fait d'abord un Dothidea/^usle- nneut a cause de la nature non caibonacée des lo^çes, a été omise dans ia Flore d'Algérie, a cause de sa ressemblance frappante avec le Sphœria picea, Pers., dont, plus tard, nous l'avions considérée comme un état im- parfait. Son stroma analysé nous a convaincu que ni l'une ni l'autre place ne lui convenait, et que c'était à notre nouveau genre seulement qu'on pou- vait la rapporter. Il est vrai qu'elle n'y sera solidement établie que quand on eu aura découvert les thèques. M. Parlatore fait à la Société les communications suivantes : NOTE SUR L'HYDROCHARIS MORSUS-RAN/E, par M. PB. PARLJlTORE. J'ai l'honneur de présenter à la Société quelques observations sur une Hydrocharidée, qui, bien que très commune dans les lieux marécageux d'une grande partie de l'Kurope, ne me parait pas avoir été suffisamment étudiée au point de vue organographique, relativement à ses fleurs. Plusieurs erreurs se sont même glissées au sujet de cette plante dans les ouvrages des auteurs, erreurs qui auraient pu être écartées si on l'avait étudiée avec un peu de soin sur le vivant, ce qu'on verra du reste facilement par la description suivante. On sait que V Hydrocharis Morsm-ranœ est une plante dioïque ; cepen- dant j'ai observé de temps à autre, dans ses fleurs femelUs, des étamines fertiles, comme je le dirai tout à l'heure, ce qui prouve que la plante est quelquefois polygame. La plante mâle, aussi bien que la femelle, nage dans les eaux, et envoie des stolones qui produisent des touffes de feuilles pédonculees, presque réniformes, de couleui' vert-fonce sur leur face supérieure et rougeâtre sur l'inférieure. Les pédoncules présentent en dedans, ainsi que les pétioles, les cavités ou lacunes qui caractérisent les plantes aquatiques. La plante mâle est munie d'un scape plus court que les feuilles, cylin- drique, droit et terminé par une spathe, formée de deux folioles, presque égales, obtuses et souvent mucronées, minces, transparentes et avec des nervures longitudinales très fines. Les fleurs sont ordinairement au nombre de trois, portées par des pédoncules inégaux et un peu courbés. Les folioles externes du perigone sont ovales, un peu allongées, obtuses, con- caves, membraneuses aux bords, d'une couleur blanchâtre et avec des veines très fines, d'une couleur violette et disposées presque en forme de réseau. Les trois folioles intérieures sont beaucoup plus grandes que les extérieures, pétaloïdes, ovales, presque arrondies au sommet, où elles présentent de petites dents obtuses et comme déchirées; elles vsont rétrécies SÉANCE dl: 27 JUILLET 1855. 527 un peu a la base, de riuniière à présenter un petit oiiiilet ; elles sont blanches, excepté l'onglet qui est jaune. Les étaraines sont au nombie de six, dont trois externes sont opposées aux folioles externes du périgone et trois internes opposées aux folioles internes. Les filaments .sont insérés sur le réceptacle et soudés entre eux a la base ; chacun d'eux se partage à une certaine hauteur en deux branches, dont l'antérieure, plus courte et courbée en avant, porte à une certaine distance du sommet une anthère, et dont la postérieure, droite et couverte en bas de poils papilleux, est ordinairement dépourvue d'anthère dans les étamines internes et souvent munie d'anthère dans les étaraines externes, de sorte que les fleurs mâles sont hexandres ou plus souvent ennéandres. Les anthères sont linéaires-allongées, biloculaires à loges séparées par un connectif large, concave en dessous, convexe en dessus et obtus au sommet. Les grains du pollen sont globuleux et presque lisses. On trouve un rudiment d'ovaire en forme de petit corps a six côtes, et des stigmates avortés. La plante femelle a la spathe formée d'une seule pièce et placée au bas d'un pédoncule long et gros, qui porte une seule fleur. Celle-ci ressemble beaucoup à la fleur mâle, car les folioles du périgone sont à peu près les mêmes, seulement les internes sont un peu plus concaves. Les étamines sont aussi au nombre de six, mais à l'état rudimentaire. Les trois externes sont généralement réduites aux filaments, qui se présentent sous la forme de filets subulés, tantôt simples, tantôt bifurques presque jus(|u'à la base, de sorte que l'on tiouve les deux branches situées l'une à côté de l'autre : on trouve parfois quelques-uns de ces filaments munis de leurs anthères, qui sont ou biloculaires comme dans les fleurs mâles, ou réduites a une seule loge placée sur le côte du filament à quelque distance du sommet. Dans ces loges on trouve des grains de pollen de la même forme que chez la plante mâle : ainsi les fleurs femelles de V Hydrocharis sont quelquefois hermaphrodites et la plante est alors polygame. Les trois étamines internes ont la forme de petites glandes, alternes avec les lihunents que je viens de décrire, et par conséquent opposées aux folioles internes du périgone ; elles sont généralement lobées, plus larges en haut qu'en bas où elles sont presque stipitées. Leur position ne permet pas de douter qu'elles ne soient les trois étamines internes avortées, ce que vient confirmer leur structure interne, qui nous présente des vaisseaux spiraux : c'est donc à tort que les botanistes les ont regardées comme des appendices ou des parties charnues appartenant aux trois folioles internes du périgone, en prenant pour les six étamines de la plante les trois (daments subulés, souvent bifurques des trois étamines externes, qu'ils ont décrits comme les six étamines opposées par paires aux folioles inteines du périgone. L'ovaiie est oblong, soudé avec le tube du périgone, et il a six angles peu prononcés : il est à six loges, mais les cloisons membraneuses de sa cavité, prolongées jusqu'à un axe idéal, ne 528 SOCIÉTÉ BOTANIQUR DE FRANCE. se soudent pas entre elles: c'est du reste ce qu'on observe dans les autres Hydrocharidées à ovaire à six loges, bien que quelques botanistes aient décrit et même figuré un axe dans l'ovaire de \' Hydy^ochmns Morsus- ranœ. Les ovules sont membraneux, ovales, presque ascendants, portés par un funicule un peu long sur les parois des cloisons; ils sont certainement orlhotropes et non anatropes, comme les auteurs les ont décrits (1). Le style est très court et épais. Les stigmates sont au nombre de six, très grands, plus longs que les filaments des étamines avortées, plus larges en haut qu'en bas et bifides à divisions ascendantes, obtuses et couvertes de papilles sur leur face interne. Je n'ai pas été assez heureux pour voir le fruit de ["Hydrocharis. On sait d'ailleuis que cette plante ne fructifie que très rarement. Je passe à la description du genre Hydrocharis réformée d'après mes observations : Hydrocharis, Linn. Flores dioici et rare polygami. Masculi. Spatha scapum brevem terrai- nans, diphylla, 2-3 flora, floribus pedicellatis , pedicellis nudis. Peri- gonium duplex: exterius minus, triphyllum, subcaiycinum ; interius tri- pliyllum, corollinum. Stamina 6, bas! nionadelpha. Filamenta bicruria, crure antico breviore, recurvo, antherifero, postico basin versus papilloso- piioso, ssepius erecto et ananthero, unde flores hexandri vel enneandri sunt. Antherœ lineari-oblongae loculis discietis, externe longitudinaliter dehis- centibus, connectivo lato, subtus concavo, supra convexo, apice obtuso. Pollen subspheericum, laeve. Ovarii rudimentum basi sexcostatum. Stig- mata abortiva 2. Fceminei vel raro Hermaphroditi. Spatha basilaris, monophylla, 1-flora, pedicello elongato. Perigonii tubus cum ovario adna- tus ; limbus sexfidus, laciniis tribus exterioribus calycinis, tribus interlo- ribus majoribus, petaloideis. Stamina 6, abortiva : tria alterna, ad fila- mentum simplex, subulatum, sœpe stérile, raro anthcriferum redacta et phyllis calycinis opposita; tria ad glandulas brèves, obtusissimas, sub- lobatas, basi subpedicellatas redacta et phyllis corollinis opposita. Ovarium cum perigonii tubo adnatum, oblongum, obsolète sexangulatum, e dissepi- raentis membranaceis axim idealem attiiigentibus sexioculare. Ovula plurima, ovalia, subadscendentia, ortiiotropa ! (non anatropa, Endl.) funi- eulo longiusculo. Stylus crassus, brevissimus. Stigmata 6, grandia, oblongo- cuneata, bicruria, cruribus adsceudentibus, planiusculis, obtusis, intus papillosa. Fructum maturum non vidi. (1) J'ai déjà été à même de rectifier celte erreur au sujet du Vallisnena. Le Stratiotcs a aussi des ovules ortholropes. SÉANCE DU 27 .iriLLET 1855. î>'29 NOTE SLTR VAPHYLLANTHES MONSPELIENSIS ET LA NOUVELLE FAMILLE DES APHVLLANTHACÉES, par M. PH. PARLATORE. V AphyUnnthen monspeliensis est une plante qui a l'aspect d'un petit Jonc, ou mieux encore celui de l'Œillet prolifère, et qui croît abondamment dans les lieux pierreux et stériles du bassin de la Méditerranée, dans le Midi de la France jusqu'à Nice, en Espagne, en Portugal, en Algérie. Cette plante fut décrite et figurée pour la première fois par Pena et Lobel, qui ne man- quèrent pas de signaler une certaine ressemblance de ses fleurs avec celles d'un Œillet, et qui les décrivirent comme entourées d'un involucre glu* macé. A cause de cette même ressemblance, G. Bauhin plaça VAplvjl- lantkes dans sa section des Caryophyllus sylvestris, sous le nom de Caryn- phyllus cœrideus monspeliensis. Tournefort établit le genre Aphyllanthes^ qu'il plaça dans sa classe des Kiliacées; il considéra l'involucre comme un calice écailleux et presque tu- buleux, et donna une planche d'analyse de la fleur et même de la capsule. Linné conserva le genre Ap/tyllant/ies, qu'on voit dans les premières édi- tions de son Gcnera plantarum, placé à côté du genre Jancus; car il con- sidérait r.l/>%//a?;M6>s presque comme un Jonc, en disant dans ses obser- vations sur cette plante : Junciis esset si cm-olla careret. Dans l'ouvrage immortel de A.-L. de Jussieu (1), on voit XWphy liant lies rangé dans la première section des Joncs [Ordo III. Junci)^ dans laquelle on trouve aussi les genres Eriocaulon, Restio, Xyris et Jimcus, dont cha- cun a été élevé depuis au rang de famille. De Candolle continua de considérer V Aphyllanthes comme une plante de la famille des Joncées, bien que cette famille n'eût plus pour lui les mêmes limites que pour A.-L. de Jussieu. Cette opinion a été suivie par plusieurs botanistes plus récents, par Ventenat, Bartiing, Reichenbach, etc. Labillardière ayant découvert à la Nouvelle-Hollande le genre Borya, voi- sin de rAy;%//a«Mes, le rangea aussi parmi les Joncées; mais M. R. Brovvn, dans son célèbre Prodrome de la Flore de la Nouvelle- Hollande, tout en notant que l'aspect des liorya est le même que celui des Joncs, a indiqué les différences qui existent entre le testa et Valbamm de leurs graines et ceux des plantes de la famille des Joncées; ce qui l'a déterminé à ranger les Borya dans la famille des Asphodélées, qui comprend pour lui une grande partie des Asphodeli elAsparuyi de Jussieu. Endlicher, dans son Gênera plantarum , plaça les genres Aphyllanthes, Borya, Johnsonia, Laxmannia et un nouveau genre qu'il appela. l/rwm, à la Un des Liliacées, en les considérant comme des genres voisins des Asphodé- lées {Gênera Asphodeleis affinia) , ce qui a été suivi par Kuntb et par (1) Gênera plantarum, 1789. T. Tî. 5^ 530 SOClÉ'ré B0TAN1<1UE DE FRANCE. Schnitziein, qui a créé pour ces plantes une tribu des l.iliacées, sous le nom de Juncopsideœ. Ainsi, trois opinions différentes existent maintenant sur la famille dans laquelle on doit placer le genre Aphyllanthes : les uns le considèrent comme appartenant aux Joncées; les auties le rapportent aux Asphodélées; d'au- tres, enfin, le rapprochent des Asphodélées ou des Liliacées, suivant l'ex- tension donnée aux limites de la grande famille des Liliacées. Peu de personnes ont cependant étudié avec soin sur le vivant V Aphyl- lanthes mompeliensis, à en juger du moins par les descriptions et les figures qu'on en a données, et qui sont en partie fausses. On a même senti le besoin d'une étude plus approfondie de cette plante et des genres voisins, comme l'a bien exprimé M. Lindiey, dans son Vegetable Kingrlom, besoin qui se fait sentir aussi pour plusieurs tribus ou peut-être familles différentes, pro- visoirement réunies dans le groupe des l.iliacées, dont plusieurs genres sont encore imparfaitement connus. Dans les recherches sur les plantes monocotylédones, auxquelles je me suis livré depuis plusieurs années, j'ai aussi dirigé mes études sur Y Aphyl- lanthes, qui m'a offert une structure singulière, surtout dans les parties de la fleur. Je ne la décrirai pas ici d'une manière complète, afin de ne pas donner trop d'étendue à cette note, et je me bornerai à en indiquer les ca- ractères les plus remarquables, qui sont les suivants : ; 1° Rhizome portant des rameaux en forme de figes sans feuilles, établis- sant l'analogie de cette plante, par les organes de la végétation, avec les Joncées, les Cypéracées, etc., dont elle a tout à fait le port. T Fleurs solitaires, ou plus souvent réunies au nombre de deux ou trois, situées au sommet des rameaux et accompagnées de bractées eu forme d'écailles, 3° Un involucre particulier pour chaque fleur, écailleux, composé de cinq bractées soudées en grande partie ensemble, de manière à former un calice tubuleux et persistant après la floraison pour envelopper la capsule. h' A l'intérieur de cetNinvolucre, une fleur pédonculée, dont le périgone est formé par six folioles membianeuses, pétaloides, disposées sur deux rangs et munies d'un onglet assez long, a peu près comme dans les Si- lénées, 5° Préfloraison imbriquée de ces folioles du périgone qui se recouvrent par leurs sommets. 6° Six étamines, disposées sur deux rangs, dont l'extérieur est plus court, insérées par des filaments filiformes à la gorge du périgone, et ayant des anthères biloculaires et introrses. 7° Un ovaire stipité, triloculaire, avec un seul ovule dans chaque loge. 8° Ovule amphitrope, renversé, inséré vers le milieu de l'angle iuterue de la loge. SÉA,NCK l>l "27 JLILLEI 1855. 531 9° Stigmate trifide , dont chaque division est muide en bas d'un grand lobe. 10" Capsule rostrée, loeulicide-trivalve, contenant une seule graine munie d'un testa crustacé et d'un périsperme charnu, et renfermant un em- bryon axile et de moitié plus court que le périsperme. En raison de ces caractères, je crois devoir considérer cette plante comme type d'une nouvelle famille, a laquelle je propose de donner le nom de Fa- mille des Aphyllanthurées. Cette famille se rapproche des Joncées par les caractères des organes de la végétation, et des Liliacées par les caractères des organes de la reproduc- tion, de sorte qu'elle semble former une transition entre ces deux familles naturelles. Cependant elle diffère essentiellement de l'une et de l'autre par la présence d'un involucre, qui persiste après la floraison, et par la préflo- raison imbriquée des folioles du périgone, même du rang extérieur; tandis que la préfloraison est valvaire dans les Joncées et dans les Liliacées, dont les folioles présentent leur sommet tout à fait libre , même chez les espèces où l'on voit les folioles se recouvrir uu peu par leurs bords, ce que du reste, on n'observe que dans les plantes un peu anomales de cette dernière fa- mille. Dans V Aphyllanthes, au contraire, les folioles du périgone se recou- vrent entre elles par le sommet, de sorte qu'il en résulte une forme du bouton qui diffère de celle du bouton des Liliacées et des Joncées. En outre, les Aphyllanthacées différent surtout des Joncées par la nature membraneuse et petaluïile des folioles du périgone qui sont marcescentes et tombent après la floi aison, par le testa crustacé de la graine, et surtout par l'embryon qui est situé dans l'axe d'un périsperme charnu qui le dépasse de moitié en longueur. Ou sait que les Joncées ont les folioles du périgone glu- macees et raiement subpétaloïdes, mais toujours persistantes, et que leurs graines ont un testa membi-aneux et renferment un petit embryon occupant seulement la hase du périsperme. Les Aphyllanthacées différent aussi des Liliacées, non-seulement par les caractères déjà indiqués, mais encore par les caractères de la végétation et par la structure singulière de la fleur qui rappelle, dans les plantes mouoeotylédones, mais de très loin, lafleui' d'une Silénée, d'où vient en partie cette ressemblance avec un Œillet, déjà remar- quée par les anciens. L'établissement de cette famille me parait avoir d'autant plus d'impor- tance, qu'on doit y rapporter au moins quelques-uns des genres Borya, Alania, Johnsonia^ Laxmannia, que j'ai déjà mentionnés, genres voisins de V Aphyllanthes, qui rappellent par les caractères de la végétation, soit les Joncées, soit les Cyperacées, et qui ont des fleurs pétaloides accompagnées de bractées écailleuses, persistante^^, dont les deux supeiieures presque op- posées, comme les glunies des Graminées, sont quelquefois bifldes,ou trifldes, ou présentent deux ou trois dents à leur sommet. Ces fleurs sont aussi 532 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. disposées en groupes ou en capitules qui, après la floraison , ressemblent beaucoup aux capitules des Chœtospora ou des Xyris après que les pétales de ceux-ci sont tombés. Je me propose de présenter plus tard une petite mo- nographie de cette famille , en me bornant, pour le moment, à mettre sous les yeux de la Société les dessins de l'analyse de VAphyllonthes. M. Fermond fait à la Société la communication suivante : LOIS SUIVANT LESQUELLES SE FAIT LE DÉVELOPPEMENT DE CERTAINS BOURGEONS DANS QUELQUES FAMILLES VÉGÉTALES, par M. CB. FER.T10!MD. Si l'idée qui a été émise que les verticilles foliaux devaient être regardés comme des assemblages départies appartenant à autant d'bélices qu'il y a de feuilles dans le verticille, avait besoin d'être pleinement confirmée, les observations suivantes nous paraîtraient bien propres à cela. 11 y a déjà quelque temps qu'en examinant îes feuilles du Galium Apa- rine, nous avions observé que dans les premiers verticilles on n'apercevait qu'un seul bourgeon, tandis qu'on devait en rencontrer deux; mais occupé d'autres travaux, nous n'avions poursuivi aucune recherche sur ce fait qui ne laissa pas, pourtant, de nous paraître intéressant. Cette année, nous avons tenté quelques études sur ce sujet, et voici ce que l'observation nous a appris. Chez le Galium Aparine, jusqu'à une très grande hauteur, on trouve qu'il n'y a réellement qu'un seul bourgeon qui se soit développé, et ce qu'il y a de remarquable, c'est l'espèce de régularité avec laquelle se fait le développement du bourgeon d'un verticille, relativement à celui des ver- ticilles inférieurs ou supérieurs. On peut voir, en effet, que ce développe- ment est tel que le premier bourgeon s'étant développé sur une des quatre faces de la tige, le second se développe sur la face adjacente droite ou gauche, le troisième sur la face opposée au premier bourgeon, le qua- trième sur la face opposée au second bourgeon, et le cinquième sur la même face que le premier bourgeon. Il en résulte donc qu'ici, le cinquième bour- geon vient en ligue droite se placer sur le premier, et comme il est aisé de voir que la disposition de tous ces bourgeons est hélicoïdale, on a la for- mule \ dont les ouvrages didactiques ne parlent point, et qui pourtant est très commune, puisque c'est celle qui appartient à toutes les feuilles oppo- sées décussées, les autres formes de feuilles opposées étant extrêmement rares. On sait que la présence de deux bourgeons à l'aisselle de deux feuilles à peu près opposées, dans les Rubiacées indigènes, et leur analogie avec les Rubiacées exotiques ont conduit les botanistes à ne voir dans les verticilles des premières que deux feuilles opposées avec leurs stipules développées SÉAMCE DU 27 .ILILLEl 1855. 53S en feuilles. En se fondant, ici, sur l'existence d'un seul bourgeon, on serait, d'après ce principe, conduit à n'admettre qu'une seule feuille, ce qui serait, hâtons-nous de le dire, contraire à la vérité. D'ailleurs, par révolution ultérieure du bourgeon opposé, dans plusieurs cas, ou bien encore dans l'évolution simultanée des deux bourgeons, soit au haut de la tige seule- ment, soit sur toute la tige de quelques espèces, on est bien forcé de recon- naître la preuve de l'existence de deux feuilles opposées. Nous avons cherché à vérifier si cette remarque que nous avions faite sur le Galium Aparine pouvait être faite aussi sur les autres espèces du même genre, et nous avons reconnu que non-seulement à peu près toutes les espèces piésentaient un semblable mode de développement de leurs bourgeons, mais qu'on le rencontrait encore dans les autres genres de la même famille, toutefois, dans la section des Etoitées seulement. Voici, en effet, la liste de quelques espèces chez lesquelles nous avons pu constater ce mode de développement ; Sherardia (arvensis). Asperiila (Apariiie, tauriua, tinctoria, cytiaachica, odorata, galioides). Criicianella (lalifolia, anguslifolia, Gilanica, suaveolens). Rubia (linclorum, lucida, peiegrina). Galium (.sylvalicuni, linil'olium, glaucuui, lucidum, Mollugo, valaulioides, Ijo- reale, etc.). Ce développement d'un seul bourgeon ne se fait d'ordinaire qu'à la base de l'axe, car plus haut le développement simultané des deux bourgeons se prononce. C'est ce que l'on voit très bien dans les bourgeons tloraux, et c'est même, ainsi que nous le verrons tout à l'heure, ce qui, à l'exception de quelques espèces, distingue l'inflorescence des Kubiacées de celles de la plupart des Caiyophy liées. Quelquefois le développement d'un seul bourgeon n'est que temporaire, car quelque temps après, le second bourgeon se développe à son tour : il en résulte que, plus tard, le développement solitaire du premier bourgeon se trouve manqué par le développement ultérieur du second [Asperula ga- lioidcx; d'ucicmella latifolia, suaveolens; Galium articulatnru, Aparine, boréale, etc.) Enfin presque toujours, au haut de la tige, les deux bourgeons se déve- loppent simultanément, et parfois même il s'en développe trois {Galium Aparine). Parmi les Rubiacées exotiques, le petit nombre d'espèces que nous avons pu observer nous a paru offrir un développement simultané des deux bourgeons opposés. Toutefois, nous devons signaler la disposition parti- culière que prennent les bourgeons développés du Serissa fœtida. Dans cette espèce, le plus souvent, l'un des deux bourgeons opposés parait 55/l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANCE. avorté; mais ceuk qui se déveiopppiit, au lieu de former une hélice autour de la tige, formenl une sorte de zigzag assez curieuse à observer. Ce déve- loppement est tel qu'il n'a lieu que sur la moitié du cylindre que forme la lige, de façon que le troisième bourgeon tombe sur le premier, le quatrième sur le deuxième, et ainsi de suite, sans toutefois avoir la moindre analogie avec la disposition alterne distique de la plupart des espèces appartenant aux Quercinées ou aux Ulmacées. Il y a donc la moitié du cylindre cauli- naire qui porte les feuilles sans bourgeons en voie de croissance. Ce déve- loppement de bourgeons nous a paru être plutôt interne qu'externe, c'est- à-dire se produisant de préférence sur le milieu de l'axe qui regarde le centre de tout le végétal. Plus tard, nous avons reconnu (|ue la plupart des espèces de la famille des Caryophyllées présentaient le développement hélico'ida! dont nous avons parlé plus haut, à un point plus remarquable encore que les Rubia- cées, et les observations qui vont suivre ne seront peut-être pas sans intérêt. Nous dirons de suite que nous avons pu observer ce développement d'un seul bourgeon suivant une hélice de la forme J dans les espèces dont voici la liste : Dianthus (cliineusis, C-yri, etc.). Gypsophila (scorzoneraefolia, allissiina, etc.). Vaccaria (parvitlora). Saponaria (ocymoides, caespitosa). Silène (tricnspidata, inflata, maritiina, Behen, rubella, repens, conica, squami- gera, ambigun, gallica, etc.). Viscaria (ocnlala, Cœli-rosa). Lychnls (coronaria, chalcedonica, inclusa, sylveslris, dioica). Malachiani (aqiiaticum). Lepyrodiclis (holosteoides). Stellaria (radicans, média, graiiiiiiea). Honkeneja (peploides). Sagina (procumbens, apetala). Alsine (setacea, teuuifolia, gloiuerata, tasciculata, etc.). Spergula (nodosa, arvensis). Chez quelques-unes de ces espèces, l'avortement de l'un des bourgeons est à peu près constant : [Gypsophila scorzonerœfolia, altissima ; Vaccaria parviflora, etc.), surtout dans les paires de feuilles inférieures ; chez d'au- tres {5<7e/ie rubella, bipartita, repens, etc.; Lycimis dioica; Spergula no- dosa, etc.), le développement du second bourgeon se fait plus tard, de sorte que tout d'abord on peut reconnaître le développement hélicoïdal dont nous avons parlé, mais ensuite on voit le second se développer et tendre à faire disparaître cette disposition. Dans beaucoup d'espèces, les axes commencent par l'avortement d'un sÉA^CF i»l: 27 .iiiiLLET 1855. 535 des bourgeons, puis ils se terminent par le développement simultané des deux: Silène longiflora, geniocalyx, hngicilia; Viscaria oculata, Cœh- rosa, Lychnis coronaria, chalcedonica, inclura; Stellaria radians, etc.) Selon que révolution se prononce dans les deux bourgeons opposés ou dans un seul, il en résulte quelquefois une inflorescence très différente. Dans le premier cas, on a une inflorescence qui se rapproche de celle de beaucoup de Labiées ou de quelques Valérianées ; dans le second, on a l'in- florescpuce étalée et diffuse remar(iuable chez les Galium Jinifolium, sylvaticum, cupillipes; Gypsophila aculifolia; Silène Armeria, etc. Il est à présumer que l'avortement de l'un des bourgeons a permis à l'autre de prendre plus de développement. D'autres fois la vraie nature de l'inflorescence est masquée. Par exemple, chez le Viscaria Githago, l'inflorescence parait indéfinie, quoique étant réellement terminée, et il faut quelques instants d'attention pour décou- vrir la marche de la floraison. En effet, ici, l'avortement de l'un des bour- geons se produit, tandis que l'autre se développe à la manière ordinaire. L'axe primaire se termine par une fleur, mais comme l'axe secondaire le plus élevé prend un grand accroissement, l'axe primaire semble n'en être que l'axe secondaire. C'est la fleur terminant le premier axe qui fleurit la •première ; et comme on peut observer au-dessus et au-dessous des fleurs un bouton parfaitement clos, on trouve étrange, au premier abord, un tel état de dioses, alors que l'on croit a une inflorescence indéfinie. Mais à l'aide de l'interprétation que nous venons d'indiquer, on reconnaît que la marche de la floraison est centrifuge, et que, par conséquent, l'inflores- cence appartient à la série désignée par M. Rœper sous le nom à'inflo- rescence définie ou terminée. Enfin il est des espèces qui offrent dès la base de l'axe le développement simultané, ou a peu près, des deux bourgeons [Silène Otites, Pseudo-otites, ■gigantea ; Saponaria officinolis, etc.). . Dans quelques-unes des espèces que nous avons examinées, nous avons reconnu que le même développement d'un seul bourgeon suivant une hélice se reproduisait sur les axes secondaires {Silène Behen ; Viscaria Githago; Alsine temiifolia, etc.), mais le plus souvent les deux bourgeons se déve- loppent sinuiltanémeut. , La direction de l'hélice a aussi fixe notre attention. D'abord nous avions cru qu'elle pouvait avoir une certaine valeur caractéristique, mais nous avons reconnu quelle n'en avait absolument aucune, puisque sur la même espèce, chez les Rubiacées comme chez les Caryophyllées, nous l'avons trouvée à la fois dextrorse et sinistrorse {Gypsophila scorzonerœfolia). Dans les Aporyuees et les Asclépiadées <à feuilles opposées, nous avons aussi retrouvé le développement d'un seul bourgeon suivant une hélice, que nous avons observé dans les deux familles précédentes. Chez VApocy- .53(5 SUCilÉTE UUTAiMULiE DE FKANCE. )iuin hyiJt'iicifoliiuii^ le développement d'un seul bourgeon est manifeste, et l'ensemble des bourgeons développés forme sur la tige une hélice tantôt sinistrorse et tantôt dextrorse ; mais au haut de la tige, les deux bourgeons se développent simultanément. Chez VApocynum venetum, le même mode d'évolution se présente, mais il est plus difficile à observer, déguisé qu'il est par le déplacement très fréquent des feuilles qui passent à l'alternance. \éanmoins on le reconnaît facilement, parce que si le déplacement a laissé l'une des feuilles en des- sous de celle qui porte le bourgeon, il est toujours aisé de voir que la feuille inférieure reste sans bourgeon développé. Enfin sur quelques tiges, les deux bourgeons se développent simultanément. L'Apocynum cannabinum présente quelque chose d'analogue avec ce qui se passe dans l'espèce précédente. Les bourgeons du Cynanchum Vince- toxicwn nous ont paru être soumis à la même loi de développement. Chez le Lochnera rosea, les feuilles sont opposées, mais l'une d'elles, seule, porte deux bourgeons floraux, et le développement de ces bourgeons, examiné dans une série successive de paires de feuilles, forme une hélice tantôt sinistrorse, tantôt dextrorse. Le Gotnphoco.rpos fruticosus et VAscle- fjias airassavica offrent un développement analogue de leurs bourgeons floraux, si ce n'est que dans la dernière espèce le pédoncule est placé sur le côte entre les deux feuilles; mais comme le côté opposé n'en présente pas et que les bourgeons décrivent ensemble une hélice autour de la lige, le phénomène est tout à fait assimilable à celui que nous avons observé sur les autres espèces. Dans le Marsdenia erecta on trouve encore des traces de cette loi dans les deux ou trois axes floraux qui se développent a l'aisselle de l'une, seulement, des deux feuilles opposées. La famille des Solanées nous a offert, dans les Pétunia nyctaginiflora et w/o/«cea, d'abord des feuilles alternes passant à l'opposition; ensuite des evolutionsde bourgeons à l'aisselle d'une seule des feuilles opposées, non plus suivant une hélice, mais tout à fait à la manière du Serissa fœtida. Ce dernier mode est aussi celui en vertu duquel se fait le développement des bourgeons chez les Cupheasilenoides, lonceoiata, viscosissima &\, plat y centra de la famille des Lythrariées. Enfin, pour compléter autant que possible cette série d'observations, nous avons dû chercher parmi les familles àfeuilles opposées constantes (Labiées, Hypéricinées, Clémalidées ) si le même mode de développement se retrou- verait, et nous avons constaté que les deux boui-geons se développent ensemble et avec une très grande constance, et si l'on trouve parfois que l'un des bourgeons reste sans croissance, il est tout à fait impossible de retrouver la trace des lois de développement que nous avons reconnues aux bourgeons des Rubiacées, des Caryophyllees, des Apocynées, des Pctmucuti des Cuphea. SEANCE DU 27 JUILLET 1855. 537 Si uous ne nous abusons, nous croyons, d'après ce que nous venons d'exposer, que l'on peut établir les quatre lois suivantes relativement à révo" jution des bourgeons : 1^ Loi d'évolution hélicoïdale antérieure. Quelquefois elle est la seule qui préside au développement des bourgeons. (Gypsophila scorzonersefolia, altissima; Vaecariaparviflora, etc.) 2° Loi d'évolution hélicoïdale postérieure. (Silène rubella, bipartita, lepens; Lycbnis dioica; Spergula nodosa; Galium aiticulatum, etc.) •S" Loi d'évolution alternative. (Serissa fœtida, Pétunia et Cuphea, etc.) W Loi d'évolution simultanée. (Silène Otites, Pseudo- otites, giganlea; Saponaria officinalis, etc.) Cette dernière loi est de beaucoup la plus générale, puisqu'elle préside au développement des bourgeons de toutes les plantes à feuilles opposées autres que celles des familles que nous venons d'étudier. M. (iosson donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre adressée par M. Reboud à M. Durieu de Maison neuve : LETTRE DE M. LE D<- REBOUD. Djelfa, le 10 juillet 1855. Depuis ma dernière lettre j'ai fait deux courses de quelques jours dans les villages du district de Djelfa; j'ai visité d'abord Amra, Aïn-el-lbel et Zakor, situés à peu de distance les uns des autres, et entourés de quelques jardins plantés d'abricotiers, de grenadiers , de pêchers, de figuiers, etc. Zakor avait été, quelques jours auparavant, ravagé par un orage qui s'est fait sentir jusque dans le Mzab, dont les dattiers, privés d'eau depuis long- temps, peuvent maintenant attendre sans avoir à souffrir de la sécheresse. J'ai parcouru ensuite une autre série de villages situés plus au Sud, Messad, Demed, et deux autres encore qui ne font que surgir de terre. De Zakor à Messad j'ai suivi d'abord le grand défilé (Kraneg) sauvage et accidenté, au milieu duquel existent encore les ruines d'un Ksar habité autrefois par une bande de voleurs; ce Kraneg débouche dans l'immense plaine qui se trouve bornée d'un côté par la chaîne du Messad et le Boukail, et de l'autre par la chaîne du Djebel Taffera et son prolongement (jui se dirige vers Laghouat. J'ai trouvé dans ce défilé de dix kilomètres de longueur et hérissé de crêtes nues quelques plantes intéressantes: Linaria fruticosu, Cleome Arabica, une belle Synanthérée ligneuse à larges fleurs jaunes, et qui croit également a Biskra et à Laghouat {Anvillea radiata?)^ Anthyllis trngncanthoides, un Sac- charuml\ un Gcnisfa, des Lauriers-roses, des Andropogon. — Dans la plaine, une seule plante nouvelle m'a frappé, c'est le JJardeig , que j'avais déjà trouvé dans la Sebkha de Chegga, vers Hadjira, plante épineuse à fleurs 538 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. blanches. Les phintes en fleur étaient en petit nombre, et c'étaient presque toutes des espèces de l.agliouat ou du Sud : Atractylis cancellata. Car- lina..., Linnria friiticosa, quelques pieds du Lonchnphora Capiomontiana, une espèce d'Iris commune à Djelfa, Iris Sisi/iinc/iium,\m ^eUi Stntice. A. Aïn-iNag.T, j'ai recueilli un Dianthus fort joli et un Triticum aux feuilles très épineuses. Messad et les environs ne m'ont rien offert de nouveau, si ce n'est une Crucifère à fleurs blanches, et une plante ligneuse, épineuse, voisine des Lycium^ à fleurs blanches et à fruits noirs ovoides. — La fontaine du Taam (Aïn-el-Taain), située près du fv-ar-el-Baroulh, petit monticule couvert de débris de ruines romaines, pierres, briques, tuiles, etc., m'a offert quelques plantes de marais; les jardins renferment une prodigieuse quantité (ïAstra- galus Gomho, qui est vulgairement appelé par les indigènes Foul-el-Emir (fève de l'âue). J'étais dans les frais jardins de Messad, arrosés par l'Oued el Hamouida, lorsque j'ai reçu le Bulletin de la Société, qui contenait un article sur la culture des Dattiers, article que j'ai lu en entier étant assis contre le troue d'un de ces beaux arbres. — A quelque distance de là, à Aïn-el-Sel-VIana, où nous avons déjeuné dans un bosquet de Lauriers-roses et de Tamarix en fleur, dans le lit même de la rivière, j'ai trouvé quelques belles touffes dun fort beau Statice sans feuilles; à deux pas de nous se trouvait le Kraneg de Demed, par lequel cinq rivières réunies en une seule vont dans le Sahara se jeter dans l'Oued Djeddi. J'aurais eu bien des choses à voir dans le lit si mouvementé du Kraneg, mais il était tard, et nous devions le lendemain revenir à Djelfa. En revenant, à la hauteur de Moud- jebora, village reconstruit à côté d'anciens jardins, j'ai cueilli un Genista ou Cytisus, que je n'avais pas encore remarqué, et plus loin, dans un champ, j'ai vu une pi'odigieuse quantité des deux espèces de Hohenackeria. Quelques jours après j'ai visité le petit village d'Amhoura, situé sur le flanc du Djebel Boukaïl, à 500 mètres au-dessus du sol , sur la berge d'un torrent couvert de lauriers-roses. Le village d'Amhoura, habité par des gens qui font le métier de guides dans le Sahara, possède quelques jardins mal cultivés; la végétation y ressemble beaucoup à celle des montagnes de t^j^'f'î j y ai rencontré le Globularia Alypum, une variété du Rosmarinus officinalis, et un Baplevrum épineux (Bupleurum spinosum), qui ne fleurit qu'en septembre. Des rochers voisins d'Amhoura, et d'Amhoura même, par le col(|ui donne passage au torrent, on jouit d'une vue admirable: le Sahara est là devant vous avec ses ondulations, ses plaques vertes de Betouni [Pis- tac ia Atlantica) et les collines de sable (Vlaref). Ce qui m'a le plus surpris en venant a Amhoura, c'est d'y être arrivé par une voie peu inclinée et couverte û'Alfa, de Senarr, de Chiehh, etc., devoir à l'extrémité de ces champs incultes tout le panorama saharien se développer devant moi, et d'avoir sous mes pieds un immense abime. Lo montagne, formée de grès SÉANCE DU '11 JUILLET 1855. 539 calcaire, de bancs de sulfate de chaux , de marnes, etc., est très aride du côté du Sahara; c'est à peine si , sur le bord des nombreuses ravines qui la sillonnent, on voit çà et là quelques individus rabougris de Juniperus. Vu d'en bas, le village d'Amhoura apparaît comme un berceau de verdure sus- pendu aux flancs de la montagne. — .le suis allé ensuite à Ain-Arrich, dans le cercle de Bouçada ; à part un Genista et une Ombellifere, je n'ai rien trouvé d'intéressant, même dans le lit immense et grandiose d'Ain-Kala; le défilé d'Ain-Kala se bifurque et conduit par deux voies différentes dans le Sahara : c'est à l'extrémité d'une de ces routes difficiles que se trouve le Kef-el-Hamar, sur l'Oued Ghomra, près duquel j'ai campé plusieurs fois avec la colonne de M. Dubarrail , lorsque nous étions à la poursuite d'une tribu insoumise. Autour d'Aïn-Arrich je n'ai observe que le Passerina vir- gata. D'Aïn-Arrich a Djelfa, quelques massifs assez considérables du Pinus Halepensis se rencontrent sur le Djebe! Guedid. En somme, ce dernier voyage n'a pas été très favorable à la botanique, et je crois que Djelfa est encore l'un des points les plus riches du pays... Nos légumes, haricots, pommes de terre, melons, courges ont été gelés dans la nuit du 19 au 20 juin, et en ce moment nous avons 33 degrés à l'ombre et 48 au soleil... Conformément au paragraphe 2 de l'article 41 du règlement, le procès-verbal ci-dessus a été soumis, le 1" septembre, au Conseil d'administration, qui en a approuvé la rédaction. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. .%.iiatoinie uiicl Pliysîolosi*' der PflaiiK«'it [Anatomie et Physio- logie des plantes) ; par le docteur F. Unger, professeur à Vienne. 1 vol, in-8 de XX et tiQk pages, avec 139 figures gravées sur bois, inter- calées dans le texte. Pest, Vienne et Leipzig, 1855, chez C. -A. Hartleben. Dans les Éléments de Botani(|ue [Grundzûge der Botanik) publiés, il y a plusieurs années, par MM. Endiicher et Unger, ce dernier botaniste avait écrit la partie relative à l'anatomie et à la physiologie des plantes. Plus tard, en 18^6, il publia séparément cette même partie après en avoir modifié la rédaction et l'avoir notablement étendue, sous le W\x& A' Eléments d'ana- tomieet de physiologie végétales (Grundzûge der Anatomie und Physiologie der Pflanzen; in-8 de xiv et 132 pag.). Enfin, cette année, en refondant de nouveau cet ouvrage, en lui donnant surtout une étendue plus considérable et le mettant au niveau de la science du jour, il vient d'en faire le Traité d'anatomie et de physiologie végétales, dont nous allons essayer de donner une idée. Cet important ouvrage est dédié à M. Hugo von MohI, comme au fonda- teur de l'anatomie \ég('Xa\e moderne. Il commence par une introduction in- dispensable dans un ouvrage consacré principalement à l'anatomie et dans laquelle sont exposées les notions nécessaires a tout botaniste qui veut observer par lui-même les particularités intimes de l'organisation végétale. L'auteur y donne des détails sur les instruments employéspour faire des sections, sur les compresseurs, les pinces, etc., sur les microscopes, les micromètres, les chambres claires, sur les réactifs qui sont fréquemment usités comme auxi- liaires dans les observations microscopiques; enfin il fait sentir de quelle importance est pour l'étude un herbier physiologique, dans lequel on réunit en nature les nombreuses modifications normales et anormales sous lesquelles se présentent les organes. Un chapitre intéressant (p. 11 — liS) suit cette in- troduction et la complète en quelque soite. H consiste en un aperçu de l'his- toire de l'anatomie et de la physiologie des plantes. Sa portion la plus im- portante est une liste desouviages qui ont le plus essentiellement contribué aux progrès de l'anatomie et de la physiologie des plantes depuis l'antiquité jusqu'à nos jours. Deux cent soixante douze livres ou mémoires figurent dans cette liste. Ils sont rapportés à quatre périodes : La première période finit à la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 541 découverte du niici'oscopr', en 1660 ; la deuxième période comprend l'espace de temps écoulé depuis la découverte du microscope jusqu'à l'année 1800 ; c'est celle de la fondation de l'anatomie et physiologie végétales ; la troisième période s'étend depuis le commencement du xix* siècle jusque vers 18/iO; c'est l'époque du développement de l'anatomie et de la physiologie végétales sans direction précise; enlin la quatrième période comprend les travaux publiés depuis environ quinze ans, dans lesquels les méthodes sont devenues plus rigoureuses et les observations plus précises que par le passé. Cette longue liste d'ouvrages est un relevé très commode à consulter surtout pour les lecteurs français, auxquels elle signale un assez grand nombre de travaux allemands peu connus en France. Pour compléter ce premier relevé, M. Unger a eu le soin d'indiquer à la fin des chapitres de son livre les mémoires spé- ciaux qu'il serait bon de consulter pour pénétrer plus avant dans la connais- sance des sujets traités. Le corps de l'ouvrage de M. Unger est divisé en deux parties d'égale étendue et relatives l'une à l'anatomie, l'autre à la physiologie des plantes. La première partie (p. 51 — 266) renferme cinq chapitres: 1" chapitre (p. 51 — 5/i), paities élémentaires considérées en général. 2" chapitre (p. 55 — 137), histoire de la cellule; l'auteur y examine successivement et en autant de paragraphes distincts : la forme et la grandeur des cellules: la structure et la composition des parois cellulaires; les matières contenues dans les cellules; la naissance et la multiplication des cellules. 3"^ chapitre (p. 138 — 181), histoire des unions de cellules. Il comprend trois para- graphes, dont le premier, formé seulement de trois pages, est intitulé : Sur les familles de cellules; dont le second est relatif aux différentes sortes de tissus cellulaires; dont le troisième a pour sujet ce que M. Unger nomme des fusions de cellules, c'est-à-dire les laticifères et les vaisseaux spiraux. L'auteur y range aussi la matière intercellulalre. k' chapitre (p. 181 —222), histoire des groupes de cellules. Cinq paragraphes composent ce chapitre; ils sont relatifs : le premier aux formations épidermoidales, c'est-à-dire à l'épiderme, à la cuticule et aux stomates; le deuxième aux lacunes et géné- ralement aux réservoirs d'air ; le troisième aux réservoirs de suc; le qua- trième aux glandes ; le cinquième aux faisceaux vasculaires. 5" chapitre (p. 223 — 266), histoire des systèmes. L'auteur étudie ici successivement les faisceaux vasculaires et les systèmes qu'ils constituent considérés dans les différentes catégories de plantes ; l'accroissement de la tige opéré dans la couche de cambium soit vers l'extérieur, soit vers l'intérieur; l'écorce dans les différentes parties dont elle est formée ; la structure de l'axe ascendant ; les relations des axes secondaires avec l'axe primaire, etc. La seconde partie de l'ouvrage de M. Unger est un résumé de l'état actuel de la physiologie des plantes. Klle est divisée en quatre chapitres, l"' chapitre (p. 269—256), la plante considérée comme un organisme vivant; il ne 542 SOCIÉTÉ BUTANIQLE DE FKAISCE. compi'end que des généralités ; l'auteur y exprime ses idées sur la vie des plantes, idées (|ue peut résumer une seule phrase, lui effet, d'après lui, la force vitale n'est pas une force particulière distincte des forces physiques connues. 2'' chapitre (p. 255 — 287), phénomènes d'activité de la cellule; ce sont : la nutrition et la multiplication des cellules ; le mouvement du suc cellulaire, celui des anthérozoïdes dont l'auteur croit que la cause n'est pas difféiente de celle qui produit le mouvement du protoplasma, etc. 3* chapitre (p. 288 — U23], phénomènes d'activité de la plante considérée comme un organisme composé. Ce chapitre comprend sept paragraphes dont voici quels sont les sujets : 1" absorption de l'aliment flude ; 2° ascension du suc nour- ricier et sa diffusion ; 3° assimilation du suc nourricier; k° sécrétions; 5° naissance et reproduction des végétaux ; 6° production de chaleur et de lumière; 7" mouvements des plantes, k^ chapitre (p. 425 — hUQ) phéno- mènes de la vie considérés dans le développement de l'individu. Voici les sujets traités dans ce chapitre : germination ; accroissement de l'axe et des appendices; durée illimitée des plantes ; mort partielle, générale et des- truction. L'ouvrage est terminé par une table bien faite par noms d'auteurs, de plantes et de matières. Lehrliticb dei* Auatoinie iiucl Pliysiologie fier Gcivaecbse {Traité d'anatomie et de physiologie des plantes^ 2" édiL, entièrement remaniée et considérable nent augmentée de l'ouvrage intitulé Planzen- zelle), par le docteur Hennann Schacht. Première division de la première partie, relative à la cellule végétale et à ses phénomènes vitaux. 1 vol. grand in-8 de viii et 304 pages. Berlin, 1855. Nous nous contenterons d'annoncer aujourd'hui la publication de cet important ouvrage, auquel le Bulletin de la Société botanifjne ne pourra manquer de consacrer un article spécial lorsque la première paitie, qui est annoncée comme devant achever de paraître avant la fin de 1855, aura été complétée. Il est vivement à désirer que le dérangernentde la santé de l'auteur ne vienne pas mettre d'entraves a la continuation de son œuvre. Untersuc1iun;^eii uel»er das perîpherîsclie l^achstliwni, etc. {Recherches sur l'accroissement périphérique des faisceaux vascu- laires du rhizome des Dicotylédons) ; par M. Cbr. Vaupell. Broch. in-8" de Ixh pag. et 2 plane, lithogr., Leipzig, 1855. L'auteur de ce mémoire s'est proposé d'éclairer un point fort intéressant et pourtant fort négligé jusqu'à ce jour de l'organisation des végétaux di- cotylés. Dans son introduction il définit le rhizome, l'organe par le moyeu duquel, dans nos climats, persistent les plantes herbacées vivaces. Après REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. OÙS quelques génerolitéssur cette modification particulièi-e des ti^ies vivaces, il entre dans l'otiide dctaillée de (luelques-unes des nombieuses plantes qui la présentent. Les espèees qu'il examine sont les Primula chinensis, Lindl., elatior, Jacq., Auricula, Lin., V Anémone wmorosa, Lin., le Pulmonaria offîcinalis. Lin., \e Nufjliar lutea,'^W\\h, V Asavuni ewopœum. Lin., VOin- p/udodes vema, Lin., le Hanunculus aa'is. Lin., les Bégonia peltala, Otto. et Dietr., elpo/ygonata, Liebm. Il expose ensuite et développe les résultats généraux qui découlent de ses observations. Lespartioularités les plusimportantesque présentent les rhizomes examinés par lui, sont les suivantes: prédominance du parenchyme soit cortical soit médullaire relativement aux faisceaux vasculaires ; faible développement dn prosenchyme; structure simple des faisceaux vasculaires qui , eu outre, n'ont pas du tout de développement péripiiéiique ou n'en ont qu'un faible ; celte dernière particularité exerce la plus grande influence sur la forme des rhizomes. Si Ion examine un rhizome entier, on voit que sa portion déve- loppée la première année est généralement la plus grélc, que le reste de sa longueur présente ensuite fréquemment une épaisseur à peu près uniforme, mais souvent aussi se montre plus renflée vers son milieu ou a son extrémité. Du reste le rhizome des Dicotylédons présente une suite de modifications, quant au développement phériphérique de ses faisceaux vasculaires. 1" Chez quelques-uns, comme le Saxifraga umbrosa. Lin., et le SoUdago cana- densis. Lin., l'accroissement est aussi manifeste que dans les tiges des Dico- tylédons ligneux et il produit des couches annuelles. 2^ Chez d'autres, tels que les Hieracium et le Sempervivum arboreum, cet accroissement a lieu à la vérité, mais non par couches annuelles déterminées, et il n'exerce pas d'influence appréciable sur la forme extérieure du rhizome. 3° D'autres rhizomes, comme celui du Banunculus acris, présentent un accroissement des faisceaux vasculaires tellement faible qu'on le recoimait seulement au moyen de mesures compaiatives au microscope. k° Ceux-ci forment le pas- sage vers les rhizomes dans lesquels {Primula Auricida, Anémone nemo- rosa, Pulinonaria offictnalis) l'accroisseirïent périphérique des faisceaux vasculaires s'arrête à ladeuxieme période du développement, qui dès lors ont un développement périphérique limité et qui seraient regardés comme for- mant contraste avec les tiges dicotylédones ligneuses, chez lesquelles ce dé- veloppement périphérique est regardé comme caractéristique , si elles n'é- taient rattachi-es à celle-ci par les transitions (|ui viennent d'être indiquées. Les faisceaux vasculaires des rhizomes des Dicotylédons ne réunissent que très rarement les éléments constitutifs dt-s faisceaux des tiges ; piesque ja- mais on n'y trouve des cellules libei'ieimes ; beaucoup, peut-èli'c mèn)e la plupart, man(|urnt aussi de cellules ligneuses, de telle surle que les faisceaux sont composés en entier de vai.'^seaux et de cellules du cambium. Il peut y avoir une grande ressemblance de structure entre le rhizome des bllh SOCIÉTÉ BOTAJilQLE DE FRANCE. Dicotyledons herbacés vivaces et celui des Monocotylédons; c'est ce qui a lieu, par exemple, pour celui du Primula Auricula. M. Vaupell consacre un paragraphe pirticulier aux cellules du cambium, vaisseaux propres de plusieurs auteurs, particulièrement au relevé historique des noms en grand nombre qu'elles ont reçus de différents botanistes et delà manière dont elles ont été envisagées. Il termine son mémoire par un para- graphe relatif à la production des faisceaux vasculaires, dans lequel il se borne à peu près à rapporter ce qu'ont dit à ce sujet MM. Mohl, Mirbel et Naudin. Les deux planches ne renferment que 8 figures d'anatomie des rhizomes du Primula Auricula. du Bégonia poh/gonata, de VA7iemone nemorosa et du Pulmonaria officinalis. Elue eig^ciitlinnilicltc Art dei* Bi1(luiis;sM'eise voni Kar-* toffelknollcii. [Mode particulier de formation du tubercule de la Pomme de terre); par M. Th. Guembel [Flora, n" 1h, 28 juin, p. 369- 370). Lors du congres des naturalistes à Tubingue, on présenta à la réunion un tubercule de Pomme de terre qui était comme éclaté en différentes directions, et qui portait une grande quantité de petits tubercules ; mais il fut impossible d'en faire uue dissection pour reconnaître la cause de cette singulière production. M. Gumbel ayant reçu récemment un tuber- cule analogue, a pu le disséquer et reconnaître ainsi la nature de cette for- mation anormale. Ce tubercule était de la grosseur d'un œuf de poule; il était fendu transversalement, et dans sa fente était enfermé un jeune tubercule de la grosseur d'une noix. En dénudant la base de ce petit tubercule, il y a vu un pédicule qu'il a suivi à travers le tubercule-mère jusqu'à un œil ou bourgeon dont une pousse latérale avait produit ce phé- nomène. Ainsi un jet sorti au printemps d'un œil de la Pomme de terre, avait donné des pousses latérales dont une avait pénétré dans la chair du tubercule-mère, s'y était allongée quelque peu, et s'était ensuite renflée en tubercule de manière à faire éclater enfin ce tubercule-mère. Cette pousse étant un rameau à plusieurs mérithalles, comme ceux qui se développent à l'air ou dans le sol, est susceptible de se ramifier latéralement. Dès lors, elle peut donner naissance à de nombreux petits tubercules, comme dans celui qui fut mis sous les yeux du congrès des naturalistes à Tubingue. l'elier FroKt.spalteii [Sur les fentes produites par la gelée); par M. Rob. Cnspary ; avec des observatiotis météorologiques, par M. C.-F. Schneider [Botan. Zeit., n°^ 26, col. hk9 — Zi62; 27, 437— 682; 28, Zt89 — 500 ; plane, v.) On sait que, pendant les hivers rigoureux, beaucoup d'arbres tant indi- m REVl'E BIBLIOGRAPHIQUE. 5/40 gènes qu'exotiques, cultivés en pleine terre, sont fendus lon^itudinalement par le froid, souvent jusqu'à la moelle. I.a formation de ces fentes est un fait bien connu; mais on n'est pas encore suffisamment lixé sur ses détails pariiculiers, ni sur les causes auxquelles on doit l'attribuer. Pour s'éclairer à ce sujet, M. Caspary a profité de l'hiver dernier, pendant lequel les gelées rigoureuses des mois de janvier et de février ont produit beaucoup de fentes sur les arbres à Berlin et dans les environs. Avant d'exposer les résultats de ses propres recherches , il communique les observations météorologiques qui ont été faites par le docteur Schneider. Il en résulte qu'à Berlin les températures minima de l'hiver dernier ont été de— 13°,2R. (— l6^6 C.) le 19 janvier, de — 13° B. ( — 16%3 C. ) le 31 janvier, de — 19%9 R. {—2l\\9 C.) le 11 février, de — 17°, 8 R. ( — 22", 2 C. ) le 20 février. Kn même temps il a régné presque constamment beaucoup d'humidité. r.es premières observations de M. Caspary ont porté sur des arbres qui avaient été fendus auparavant par le froid et dont les fentes s'étaient cicatri- sées. Ces mêmes fentes se sont rouvertes pendant les gelées de l'hiver der- nier. L'auteur en rapporte en détail trente-trois exemples. D'après ces observations, les fentes se forment sur des arbres dont la grosseur est entre 20 centimètres et environ 1 mètre, quelquefois aussi cependant sui* des troncs ou des branches de bien plus faibles proportions. Le froid nécessaire pour leur formation est toujours très considérable, au moins de — 18" ou — 19" C. , d'après les exemples cités par l'auteur. Ce fait parait avoir toujours lieu pendant la nuit. Ces fentes sont fermées ordinairement pendant l'été par de nouvelles formations ligneuses et corticales ; mais elles se rouvrent souvent l'hiver suivant. Sur les trente-trois arbres examinés avec soin par M. Caspary, vingt-sept présentaient des altérations locales ou des blessures qui avaient pu donner entrée à l'humidité et par suite aux fentes. Le botaniste allemand affirme n'avoir rien vu qui lui permette de penser que des arbres parfaite- ment sains puissent être fendus par la gelée, M. Caspary discute les deux questions suivantes : l» Kn quel espace de temps les changements de température de l'atmosphère se propagent-ils dans l'intérieur d'un arbre? 2" les arbres que le froid a fendus étaient-ils entièrement gelés à l'intérieur? 11 n'a pas fait lui-même d'observations directes suffisantes pour résoudre soit l'une soit l'autre de ces questions, mais il examine en détail celles qui ont été publiées. — Passant ensuite à la re- cherche des causes des fentes, il rapporte d'abord en les discutant les opinions (|ui ont été exprimées à ce sujet par Duhamel et Biiffon, par Ciaudiciiaud, par M.\L Coeppert , de Vrie>e, etc. Celle à laquelle il a été conduit lui- même par ses observaliims diffère de celles de ces auteurs : il piiise que le tronc d'un arbre ne se fend que dans des endroits où le tissu a perdu sa cohérence par l'effet de la pourriture ou d'une blessure quelconque, bien que T. II. ?ri 54*') SOCIÉTÉ BOTAiNlQLE DE FllANCK. du reste ii puisse être sain partout ailleurs. Il reconnaît cependant que son opinion a besoin d'être appuyée sur de nouvelles observations et qu'elle ne pourra être solidement établie que lorsqu'on possédera des données suffi- santes sur les rapports qui existent entre la température des arbres et celle de l'air, ainsi que sur les changements de volume que subit le bois dans le sens de ses trois axes par différentes températures. !%ote ou ttie «Icvelopineut aud structure of tlie iutegn- ■neuts of* tlic seed of ifMugnaliti. ( Note sur le développement et la structwedes téguments séminaux des Magnolia) ; par M. Asa Gray {Hooker's Journ. ofbot., cah. d'août 1855, p. 2U'6-2U5). L'enveloppe externe succulente des graines des Magnolia a été différem- ment envisagée par les botanistes. Liime, De Candolle et plusieurs autres la prennent pour un tégument scminal; .lussieu parait l'avoir regardée comme un arille et M. Blume {Flora Javœ) a nettement exprimé une opinion analogue. MM. IJndIey et Zuccarini ont adopté cette dernière ma- nière de voir. Endiicher l'a fait aussi, mais avec quelque hésitation. Dans son Gênera Amer. bor. illustrata, vol. I, M. Asa Gray avait admis la première de ces deux opinions et il avait nommé celte enveloppe externe le testa de lagraine, malgré sa consistance charnue, se basant sur ce qu'elle représente le tégument externe de l'ovule. Récemment M. Miers ayant clierché à dé- montrer, au contraire, que cette couche rouge est un arille, l'auteur de cette note expose aujourd'hui de nouveaux arguments en faveur de l'opinion qu'il a présentée précédemment. Par des observations suivies et, dit-il, très faciles, il s'est assuré que le tégument externe de l'ovule, auquel appartient le laphé, n'est pas couvert par une formation postérieure, arille, ni enveloppe accessoire quelconque, et que c'est bien lui qui constitue plus tard la couche extérieure rouge de la graine. Il a examiné de nouveau les ovules et les graines Jeunes des Ma- gnolia glauca, ambrella, acuminata, costata, etc., et il a reconnu dans ces différentes espèces l'exactitude de son opinion. D'un autre côté, M. Miers a parfaitement établi l'existence autour de l'albumen d'un tégument membraneux, qui représente le tégument interne de l'ovule et qu'il a eu dès lors raison de nommer tégument. Or comme il existe encore une couche dure et crustacée entre ce tégument interne mem- braneux et la couche externe charnue, il restait à faire rentrer ces trois couches différentes dans les deux téguments séminaux. C'est ce que fait M. Asa Gray en montrant que le tégument séminal externe ou le testa des Magnolia devient drupacé , sa portion externe prenant la consistance char- nue, tandis que sa portion interne devient crustacée. UKVLK tiiBLloGKAl'HIQLK. 547 BOTANIQUE DESCRIPTIVE. QliielqiieK note» sur la FI«n*e de lloiitpellier, par M. D.-A. Godfon. Brochure in-8 de Zi7 paj^os. Besancon, 1854. {Extrait des Mé- moires de la Société d'émulation du Doubs.) Cetiavail commence par une dissertation très intéressante sur W^gilops tî'iticoïdes^ Requien, et sur les expériences de M. Esprit Fabre, relatives à la transformation de cette plante en blé. Mais la manière dont M. Godrou explique ces curieuses expériences comme ayant pour point de départ une hybiide de VÂJiyilops ovata et du Triticum vulgo.re a été déjà exposée dans le Bulletin dans une communication de i\J. Godron ; nous devons donc laisser de côte celle portion de son mémoire. Après cette dissertation l'auteur s'occupe successivement d'un assez grand nombre d'espèces de la Flore de Montpellier, soit pour les décrire comme nouvelles, soit pour en signaler des localités nouvelles, soit enfin pour pré- senter des observations sur certaines d'entre elles. Dans le genre Triticum, il décrit tiois e>pèces qu'il nomme Triticum pycnanlhwn, T. Pouzolzii, T. latronum. Le Triticum pycnanthum, Godr., se trouve dans les sables maritimes, à Pérols et à Mireval, près de Montpellier; on le rencontre éga- lement sur les côtes de l'Océan. Il est intermédiaire aux T. pungens. Fers., et T. glaucum, DC. , qui tous les deux sont comme lui cespiteux, et qui s'éloignent ainsi du T. repens, Linn, M. Godron dislingue dans cette espèce deux variétés ; « genuinum, (3 macrostachyum . — Le T. Pouzolzii, Godr., a été trouve dans des marais, à Aigues-Mortes, et dans le Gard. — ■ Le T. la- tronum, Godr., a ete trouvé par l'auteur près de Digne, par M. Grenier, à Gup, par M. Loret, a (astellane. Les Festuca interrupta, Desf., A^/., et spectabilis, Jau., sont nouveaux pour la France; le premier a été trouvé à Saint-Guilhem-le Désert, le se- cond dans le bois de Fondfroide, près de Montpellier. Le Glyceria festucœ- formis, Heynbold, est également nouveau pour la France; il croit dans les marais sales, a Vie, près de Montpellier. — Le Lolimi rigidum, Gaud., est beaucoup plus commun à Montpellier que le Lolium perenne. — Un Carex^ commun dans les sables maritimes, sur la plage de Montpellier et de Cette, est décrit comme sous le nom de C. setifolia, Godr. — L'Ornithogalum tenuifolium, Guss., à bulbe solide et sans bulbilles, n'est pas rare autour de Montpellier, sur les coteaux arides; il est nouveau pour la France. Une production tiès abondante de bulbilles stipités autour du bulbe-mère a fait donner par M. Godron le nom d'OraJhogalum paterfamilias a une autre plante deciite par lui comme nouvelle, qui croit dans les sables maritimes, non loin des salines de Cette. — l.'Iris xiphium, Linn., a été découvert, pour la première fois en France, par le frère Inde, croissant abondamment 5Zl8 SOCIÉTÉ BOTANiyLE DE FRANCE. dans les prairies maritimes de Roque-Haute, entre Agde et Béziers. — L'Fuphorbia longibracteata, l)C. , FI. fr., n'est qu'un E. segetalis dans lequel s'est opérée une métamoiphose des bractées en feuilles, comme cela arrive quelquefois chez les E. Ci/parissias, nicœensis, amygdaloïdes, etc. — \JE. flavicoma, DC, Nort. monsp. {E. pilosa, Vill. non Linn.-, E. suf- fruticulosa, Lecoq et Lamot., CataL), est une bonne espèce assez commune dans les montagnes de l'Hérault, qui se rapproche de VE. ven^ticosa par ses ombelles jaunes pendant l'anthèse, et de l'E. sjomosa par son port et par ses tiges de l'année précédente, qui persistent. — Le Thesium divaricatum, Jan. , est nouveau pour le midi, et on le trouve communément sur les mon- tagnes calcaires de l'Hérault, dans les Alpes de la Provence et dans les Pyrénées-Orientales. — VAtriplex cjrissifoiia, C.-A. Meyer, non signalé en France, est commun sur tout le littoral de la Méditerranée et de l'Océan. — VAmarantus Blitum, Godr., FI. Lor. et FI. de Fr., est ÏEuxolus viridis, Moq. in DC. Prorf. — Le Calendula parviflora, Rafin., nouveau pour la France, est commun à Béziers et à Pézénas. — le Leucanfhemum maximum, de la Flore de France, pour la localité de l'Fspérou, est le L. atratum, DC, Prod. — Le Scleranthm polycarpos, Linn., indiqué à Mont- pellier par le botaniste suédois, qui l'avait reçu de Sauvages, a été retrouvé par M. Godron à l'Kscandorguos, près de Lodève, et à Ganges. Le Silène dichotoma, Ehrh. , nouveau pour la France, croît à Montpellier, à Mar- seille, à Toulon, à Castellane. — Le Viola suavis, M. Bieb., qui ne figure pas dans la Flore de Fronce, est commun dans les prairies, a Montpellier. — Le Cistus ladani férus, Linn., a présenté à l'auteur, près de Saint-Chinian, une variété à pétales dépourvus de leur tache purpurine habituelle, qu'il nomme C. l. immacidatus. — Un Nasturtium commun sur les bords du Lez et de la Mosson, près de Montpellier, est décrit comme nouveau sous le nom de N. stenocarpum, Godr. L'auteur pense qu'il a pour synonyme le N. anceps, Bertol., non DC. — Le Papaver setigerum, DC, ne diffère pas du Papaver hortense, l'espèce fréquemment cultivée comme plante d'orne- ment, que Linné avait réunie sous le nom commun de Papaver somniferwn, avec le P. officinale à grosses capsules et a graines blanches, cultivé en grand pour la fabrication de l'huile d'œillette. Flopc €lc llauiur, ou description des plantes soit spontanées , soit cultivées en grand dans la province de Narnur, observées depuis 1850; accompagnée de tableaux ancdytiques , des étymologies des noms, des propriétés des plantes, etc., par M. A. Bcllynck, de la compagnie de Jésus, prof. d'Iiist. nat. au collège N.-D. de la Paix ; 1 vol. in-8° de XXXII et 355 pages; Namur et Bruxelles, 1835. Cet ouvrage porte la dédicace suivante : « A Mabie conçue sans péché, REVUE BIBLIUGIt.VPHlQLE. 5/l9 mère de Dieu, toujours vierge, Reine du ciel et de la terre, prolectrice de INamur. » Dans une préface de 6 pages l'auteur expose, en autant d'alinéas dis- tincts, le but et le plan de son ouvrage, et les moyens d'exécution auxquels il a pu recourir. Il donne ensuite les notions préliminaires indispensables pour se servir de sa Flore, savoir: une énumération en deux pages des organes des plantes; les indications nécessaires pour le botaniste commen- çant qui veut réunir les éléments d'un herbier; un vocabulaire des termes employés pour la description des plantes ; un tableau général des familles qui figurent dans l'ouvrage; enfin, des tableaux analytiques conduisant aux familles qui renferment plus de trois genres, et aux genres. Le corps même de la Flore de Namur comprend les plantes vasculaires qui composent la végétation de la province de ce nom. L'auteur avait présenté en 1851 à l'Académie royale de Belgique un catalogue d'environ 700 espèces de Cryptogames observées dans les enviro.is de la ville. Depuis cette époque il a étendu ses recherches aux Phanérogames et son ouvrage est le fruit des observations qu'il a faites depuis cette époque. Il aurait pu, dit-il, grossir notablement le chiffre de ses plantes en admettant toutes les indications qui lui ont été fournies ou qu'il a trouvées dans les auteurs; mais il s'était fait une loi de ne mentionner aucune espèce sans l'avoir vue. 11 a suivi l'ordre des familles naturelles modifié par De Candolle et tel qu'il se trouve dans la Flore de MM. Cosson et Germain. L'ouvrage de M. Beilynck renferme la description de 1096 plantes vas- culaires, et un addenda qui le suit porte ce nombre à 1116. Il est écrit en- tièremeiit en français. Pour tous les noms de genres et de familles, l'auteur donne avec soin l'étymologie. Les caractères des familles sont présentés par lui avec assez de développement; ceux des genres sont plus succincts, mais parfaitement suffisants pour un ouvrage destiné aux herborisations; enfin les espèces fournissent chacune le sujet d'une description abrégée, mais suf- fisante, dans laquelle l'ordre adopté est celui de la végétation. Parmi tous ces caractères, des italiques mettent en relief ceux qui distinguent le plus essentiellement les familles, les genres et les espèces. L'époque de la flo- raison, la rareté ou la fréquence, les localités sont indiquées avec soin. Quant a la synonymie, c'est la partie à laquelle l'auteur a cru pouvoir donner le moins d'attention. Elle se compose uniquement du nom admis, sans autre indication que celle du nom même de lauteur et çà et là des synonymes qui ont paru indispensables, toujours sans la citation des ouvrages qui les ren- ferment, et sans désignation de figures dont l'examen puisse servir à lever les doutes que laisseraient les descriptions. La Flore de ISamur est d'une exécution typographique remarquable par sa netteté et par la variété des caractères qui en distinguent les divisions et subdivisions. 550 SOCIÉTÉ BUTVNiyUE DE FUAlNCi:. Flora Ki*eiiicii!$is. Inde"^ ])l»iifaruiii Vasculariuni cire» Breinani iirbcin .spoiite crescentiwiii. 1 pet. vol. in-18 de 80 pag., sans nom d'auteur. Brème, 1855. Ce petit livre porte double titre, en latin et en allemand. A parties noms latins des plantes, il est écrit en entier en allemand. Dans une courte pré- face, les auteurs anonymes, car ils paraissent y avoir travaillé plusieurs ensemble, présentent l'indication des botanistes qui se sont occupés des plantes des environs de Brème. Ce sont Roth, les deux frères Treviranns, Mertens, et aussi le docteur Rhode et le docteur Becber qui ont mis à cette étude moins de soin et de temps que les premiers. Les travaux de Roth sur ces plantes sont disséminés dans ses ouvrages; ceux des deux frères Trevi- ranns leur ont fourni le sujet d'un manuscrit intitulé : Elenchns plantarum in afp'O urbis Bremœ sponte crescenfiinn, qui se trouve dans le musée de Brème, et d'une Flore également manuscrite, qui a été rédigée par l,.-C. Treviranns en 1809 — 1811. On trouve un catalogue, mais sans indication de localités, des Phanérogames et des Cryptogames (les Champignons excep- tés) de cette Flore dans le deuxième volume d'un ouvrage du docteur Phil. Heinecken, intitulé : Die freie Hansestadt Bremen und ihr Gebiet, qui a paru en 1837. La Floim bremensis est un simple catalogue presque toujours sans syno- nymie, dans lequel les auteurs se sont attachés avec un soin tout particulier a l'indication des localités où croissent les plantes. Ils ont, ajouté a cette in- dication celle de l'époque de la floraison. Ils ont adopte l'ordre des familles naturelles et les noms des plantes tels qu'on les trou\c dans le Synopsis de M. Koch. [Is ont fait ainsi un ouvrage dont l'intérêt est uniquement local. IfoneK Florap s<'rniaiiî«'a' et liclvctifif !>«iiiiul terraruni adjacciitiiiiii crso iiMMlîte EHropa», Auctoribus I.. Reichenbach etH.-G. Reichenbach fil. Vol. XVII, decasXIetXlI. In-Zi". Lipsiœ. Voici l'indication des espèces figurées dans les deux nouvelles décades de ce grand ouvrage. Décade XL PI. 1152. iMonotropa Hypnpitys, FJn. : a. hirsuta, Roth; b. glabra, Roth. — PI. 1153. Pyrola rotundifolia, Lin. : var. arenaria. Koch ; var. orthoslyla. — PI. 115^. Pyrola chlorantha, Sw. ; P. média, Sw. — PI. 1155. P. secunda, Lin. ; P. miner, Lin. — PI. 1156. P. uni- flora, Lin. ; P. umbellata, lin.— PI. 1157. Rhododendron intermedium, Tauscb; Bh. myrtifolium, Schott, Kolschy ; Rhodothamiuis Chamœcistus, Ilchb. — PI. 1158. Rhododendron ferrugineum. Lin.; Rh. hirsutum, Lin.; b. latifolium, Koeh. — PI. 1159. Anthodendron ponticum, Rchb. ; Azalea procumbens, lin.— PI 1160. Ledum palustre, Un.; Phyllodoce ê REVtE BIBLIOGRAPHIQUE. o51 caerulea, Fries. — PI. 1161. Antlromeda polifolia, Linn. ; Cassandra caly- culata, Dou. Décade XIT. PI. 1152. Bruckenthalia spiculiflora, Rchb. ; Calluna vul- garis, Salisb.; Call. viilg. var. incana. — PI. 1156. Eriea Tetralix, Lin.; Er. tetr. var. anaiidra, Rich. ; Er. cinerea, Lin. — PI. HSa. Er. arborea, Lin.; Er. vagans, Lin.; Er. scoparia, Lin. — PI. 1155. — Er. carnea, Liti.; Kr. multiflora, Lin. — PI. 1156. Er. mediterranea, Lin.; Er. car- nea, Lin., var. urceolaris; Er. verticillata, Forsk. —PI. 1157. Arbutus Unedo,Lin.; Arctostaphylos Uva-Ursi, Spr. ; A. aipina, Spr.— PI. 1158. Vacciniutn Vitis-idœa, Lin.; V. vit. id. , b., acutifolium; V. ulipinosum, Lin.— PI. 1159. V. Myrtillus, Lin.; V. M., var. plntyantha; V. inter- medinm, Ruthe; Oxycoccos vulgaris, Pers. —PI. 1160. Linnsea borea- lis, Lin.; Vibiirnum Tinus, Lin.— PI. 1161. Vib. Lantana, Lin.; Vib. Opulus, Lin. Abbilduiigeii voi» ii»«'lii- als 30,0«»0 l'Slaiizenarten {Figures de plus de 30,000 espèces de plantes, disposées d'après le système de Linné, avec l'indication des familles naturelles)', par le docteur D. Die- trich. 8* livraison ; in-i", lena, 1855. Cet ouvrage est une reproduction a part des ligures qui composent l'Eu- eyclopedie des plantes de M. Dietricb. On y a joint beaucoup de figures nouvelles. L'objet que s'est proposé l'auteur a été de donner à bon marché un très grand nombre de ligures de plantes. Pour cela il a donné à ses ligures des proportions assez faibles pour en réunir généralement de 30 à ù3 sur chaque planche. Seulement il a eu le soin d'indiquer par une fraction , il cote de chaque plante, dans quelle proportion elle a été réduite. Ces figures sont gravées sur cuivre et assez remarcjuables par leur netteté. Seulement comme elles ne représentent que des ports sans détails analyti- ques, elles n'ont guère d'utilité réelle que pour les horticulteurs auxquels elles permettent de reconnaître les plantes d'après leui- configuration géné- rale. Aucun texte descriptif n'accompagne le.s planches. La livraison 8" qui vient de paraître renferme 30 planches qui, à raison de 20 ligures, au moins, par planche, en renferment au moins 600. 12 de ces planches sont remplies par de^ figures d'Urcliidees, qui ont ete moins ré- duites que la généralité des autres plantes et disposées par 20 sur chaque planche. Les 2i feuilles consacrées a cette famille sont tirées et vendues à part. On annonce que l'ouvrage entier aura 30 livraisons. 5Ô2 SOCIÉTÉ BOTANlQLb: DE FRANCE. ^&ic ou Miut'^SttoifeitttMtàt, l\. Wjght, Icon. {Note sur le Bursi- nopetaliim R. Wight); par M. G. H. K. Thwaites [Hooker's Journ. of hnt., cab. d'noiitl855, p. 2^2-243). Des botanistes ômineiits 0!)t exprimé des opinions divergentes relative- ment à la place que doit occuper ce genre. M. Rob. Wigbt qui l'a établi, le range parmi les Olacacées, et Gardner partageait cette manière de voir. Au contraire, ÎNI. IVIiers croit ([ue sa place naturelle est parmi les Aquifo- liacées. M. Thwaites pense, de son côté, que les afiînités naturelles de ce genre le rattacbent plus sûrement aux Araliacées dont il possède les carac- tères les plus importants. Il est vrai que le Bursinopetalum a un ovaire uniloculaire; mais la structure de son stigmate semble indiquer l'existence probable de plantes très voisines et pourvues d'ovaires pluriloculaires. Sa Heur ressemble beaucoup à celle d'un Hedera dont elle a l'ovaire infère, la large glande épigyne, le style pyramidal, les pétales a large base, valvaires cl tombant de bonne heure ainsi que les étamines. En outre, son ovule aua- trope pend du haut île la loge ovarienne ; sa graine est entièrement adnée au tube du calice et elle porte au sommet les dents de ce dernier ainsi que la cicatrice de la grande glande épigyne ; les articulations des rameaux de l'inflorescence sont contractées; enfin du tronc de cet arbre exsude un suc résineux comme chez le Hedera terebinthacea. En disséquant les graines de cet arbre M. Thwaites y a trouvé un embryon à cotylédons étroits, pres(|ue égal en longueur à l'albumen qu'il traverse. Bcgouiaeceo-Ciattunsou uu;wuaetles.^,(f// 556 SOLIÉTÉ BOTANIQUE Dlî FRANCE, mais avec desétamines monadelphes en tube continu. Enfin le genre Luvunga a l'ovaire du liissoa, à 2 lo^es bi-ovulées, mais avec les ovules superposés, et d'ailleurs ses étamines sont mouadelphes. !.e fruit est aussi décrit avec détails dans son organisation remarquable et dans celle de ses graines sin- gulières, chez les Citrus, par leur fréquente polyembryonie, et souvent aussi par leur germination précoce dans l'intérieur du péricarpe. II. Affinités de la famille et discussion des caractères génériques. — Sous le premier rapport l'auteur adopte la place assignée par M. Brongniart aux Aurantiacées, entre les Méliacées et les Amyridées. Pour la distinction des genres, il admet, comme caroctères de valeur supérieure, le nombre des ovules dans chaque loge ovarienne, celui des loges elles-mêmes, enfin la soudure ou l'indépendance des étamines. Il donne le tableau synoptique des genres d'après ces trois caractères, et ensuite il expose (III) les caractères détaillés de chacun d'eux en les rattachant à k sections : A. Triphasiées. Fleurs diplustemonées, loges de l'ovaire uni-ovulées. Triphasia, Lour. ; Beryera, Kœnig; Glycosmis, Correa. B. Limoniées. Fleurs diplostémonées, 2 ovules collatéraux dans chaque loge. Bissoa, Arnott; Sclerostylis, Blume; Atalantia, Gorr.; Limonia, Linn. G. Clausénées. Fleurs diplostémonées, 2 ovules superposés dans chaque loge. Mnrraya, Kœnig; Clausena, Burm.; Cookia, Sonnerat;? Parnmignya , R. Wight;? Micromelum , Blume; Luvunga, Ilamil. D. Gitrées. Étamines multiples, loges multi-ovulées. Feronia^ Gorr. ; yEgle, Gorr. ; Citrus, Linn. IV'. Des espèces, des variétés et des monstruosités. — Dans ce chapitre, court et à peu près uniquement historique, l'auteur admet tous les Citrus et leurs nombreuses variétés comme rentrant dans une seule espèce, le Citrus Aurantium. Il s'étend très peu sur les monstruosités. V . Organogénie de la fleur et développement de la pulpe et des glandes. L'organogénie florale est présentée d'après le travail de M. Payer sur l'Oranger. Un paragraphe particulier est consacré au développement de la pulpe qui remplit les loges du fruit mûr de l'Oranger, et à celui des glandes vésiculeuses, remplis d'huile essentielle, qui existent eu grand nombre à une très faible profondeur sous la surface du péricarpe. Ge para- graphe intéressant renferme les résultats d'observations microscopiques propres à l'auteur; il ajoute des détails curieux a ce que l'on savait déjà sur ce sujet. VI. Distribution géographique. VII. Indication des espèces utiles. — Nous nous contentons d'indiquer ces deux chapitres par leur titre. Taliiilte pliycolofticw oder Abl»îlES PARTIES OUI COMPOSENT LES DIVERS CYCLES HÉLICOÏDAUX, ET RAPPORT QUI EXISTE ENTRE CE NOMBRE ET LE NOMBRE TYPE DES PARTIES FLORALES DES DICOTYLÉDONES, par M. CH. FERMOKD. Dans ce travail, nous nous proposons de f;iire eonnaitre le résultat de nos leclierclies sur le noiTd)re des parties cpii eouiposent les divers cycles hélicoïdaux, afin de cherchera etahlir une relation entre ce nombre et celui que dans une précédente coniimuiicalion , nous a\ons dit être le type des diverses parties florales chez les Dicotylédones. iNous sommes parti de cette idée logi(|ue , ce nous semble , que si les diverses parties de la fleur doivent èlie considérées comme des transforma- tions ou des métamorphoses de feuilles, il doit y avoir une relation simple entre le nombre des parties de la Heur et le nombre des feuilles constituant un verticille, une rosette, ou i.n cycle hélicoïdal. Dans son travail intitulé : Examen comparatif de la disposition des écailles sur les cônes des Pins, pour servir d'introduction à la disposition des feuilles engénéral, M. Alex. Braun cherche bien à établir un rapport quel- conque entre la disposition des bractées d'ini cône et celle des feuilles sur les branches d'une même espèce de Pin ; mais nous ne sachions pas qu'un travail pareil à eelui que nous avons l'honneur de présenter à la Société ait été entrepris. journal l'Assembler natinvalc, et rétiiiis eiisuile en un volume in-8 de 122 i)ages, qui est en vente ù la librairit; Gliaix, h Paris, rue Bergi-re, 20. Prix : o fi'. SESSION KXTIIAORDINAIHE A l'AIUS, E^ AOLiT 1855. 569 Lorsque nous exaiiiinoiis la Circée [Circœa lutetiana) dans ^es leuilles et les parties de sa Heur, nous trouvons la relation de nombre la plus simple qui puisse exister. En effet, les feuilles sont opposées et en croix avec celles qui précèdent ou qui suivent. La fleur, formée de 2 sépales, 2 pétales, 2 éta- mines et 2 carpelles, présentedans cette répétition de 2 parties dans la fleur, le cas le plus remarquablement simple du passage des feuilles aux parties florales, et la théorie des métamorphoses reçoit ici sa plus entière justifica- tion. Si maintenant nous cherchons à faire une pareille observation sur certai- nes Rubiacéos indigènes [I{ubia,VulUantia, Crucianella) dont le nombre des parties de chaque veiticille floial est normalement de h, à l'exception du verticille carpellaire qui se trouve réduit à 2, et que nous retrouvons ce même nombre k dans les verticilles des feuilles, nous reconnaissons qu'il existe un rapport exact entre ces deux nombres, et l'esprit comprend faci- lement comment un verticille de feuilles peut successivement se transformer en verticille formant le calice, la corolle, l'androcée et le gynécée. Dans le Lilas [Si/ringa vulgaris), nous trouvons deux feuilles opposées qui permettent d'établir une relation facile de nombre avec les parties de la fleur ; car si celle-ci se trouve foruK'e de U parties au calice et a la corolle, et de 2 parties a l'androcée et au gynécée, n'est-il pas évident que c'est le nombre 2 qui s'est doublé dans le calice et la corolle pour constituer le nombre U, et qui s'est simplement répété dans l'androcée et le gynécée? Si dans le Seringat i Philndelphns coronarius), nous trouvons habituelle- ment un calice de 4 parties, une coi-olle de h pétales, un aiidrocéede 20éta- mines et un gynécée dei carpelles, c'est parce i\\\q les deux feuilles opposées se sont doublées dans le calice, la corolle et le gynécée, et décuplées dans l'androcée. On pourrait faire le même raisonnemerit sui- les Cornus^ Fuchsia^ Epilo- bium, etc. Dans le Lysimacliia verticillata , nous constatons que les verticilles foliaux sont habituellement de 5 feuilles, et que la fleur est constituée par un calice de 5 sépales, une corolle de 5 pétales, un androcéede.5 étamines, et par un gynécée formé par une capsule uniloculaire, mais dont les 5 val- ves représentent 5 feuilles modifiées. Alors l'esprit ne met pas en doute que ce sont véritablement les 5 feuilles caulinaires qui se sont peu à peu modi- fiées pour constituer les difféientes parties de la fleur. On sait que le genre Dioscorea est le seul peut-être, parmi les Monocoty- iédones, (|ui présente des tiges à feuilles opposées, et encore cette opposition n'est-elle pas constante. Quand donc nous observons l'opposition, et qu'en même temps nous trouvons 3 parties ou feuilles modifiées à chaque verti- cille floral, nous ne reconnaissons plus aucun rapport entre le nombre 2 des feuilles, et le nombre 3 des particsde la fleur. Mais si le hasard nous permet 570 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de découvrir un ou plusieurs verticilles de 3 feuilles, alors nous retrouvons un rapport parfait avec les parties qui constituent les verticilles des fleurs mâles ou femelles, et nous sommes tenté de croire que par avortement ou T^iw prédisposition organique daut plus tard nous donnerons la signification exacte, la tige ne porte que deux feuilles, alors qu'elle devrait en porter 3. Ce nombre 3 serait donc ici le type des verticilles foliaux, type qui serait justifié par la ternation fortuite des autres Dioscorea : or, nous possédons des échantillons de Dioscorea Batatas Due, où cette ternation s'est produite plusieurs fois. Quand, au contraire, nous reconnaissons qu'une fleui- est formée de 6 par- ties au calice et à la corolle, de 6 ou 12 étamines et d'une capsule à 2 loges, nous commençons par admettre, dans le cas du nombre 12, la répétition d'un verticiile dans l'androcée et l'avortement de k des parties dans le gynécée : c'est ce qui a lieu dans les Lythrum, et moyennant cette conces- sion logique et justifiée par des faits nombreux, chaque partie d'un verti- ciile de la fleur doit être regardée comme formée par le même organe mo- difié. Si maintenant nous cherchons à rapprocher ce nombre 6 des parties de la fleur du nombre 2 qui se trouve dans l'opposition des feuilles, notre esprit est obligé de faire un effort et de prendre une voie détournée pour trouver un rapport avec le nombre 6 des parties de la fleur, et il est moins satisfait que pour les exemples précédents. Mais supposons que l'observa- tion vienne nous démontrer qu'au lieu de deux feuilles opposées, ce sont 3 feuilles qui constituent chaque verticiile, alors nous concevons nettement comment, par simple dédoublement ou division des parties, ce nombre 3 peut devenir le nombre 6. Or l'observation est exactement conforme à la supposition que nous venons de faire; car il n'est pas rare de trouver dans le Lijtlirum Salicaria des tiges entièrement constituées par des verti- cilles de 3 feuilles, ainsi que nous en avons conservé des exemples. Mais si, revenant au Lysimachia verticillata, au lieu de trouver 5 feuilles à chaque verticiile, nous en trouvons 6, et cela d'une manière assez souvent répétée, et si de plus, de temps en temps, nous rencontrons des fleurs à 6 par- ties au calice, à la corolle, à l'androcée et au gynécée, nous devons croire que, dans le cas où nous n'avons trouvé que 5 parties, il y en a une qui a avorté, ou bien encore que, dans le cas de 6 parties, il y en a une qui s'est formée en plus par dédoublement: l'un, le nombre 5, a pour lui l'avantage d'être plus fréquent, mais il n'est eu rapport avec aucun des nombres 2, 3, 4 et 6 ; l'autre, au contraire, le nombre 6, est beaucoup plus rare, mais il a un rapport plus ou moins facile à saisir avec les nombres 2 et k, et un rap- port si direct avec le nombre 3, qu'il est difficile au premier abord de choi- sir l'un plutôt que l'autre, quand il s'agit de décider quel est celui que l'on prendra comme type. Ce n'est donc que dans des considérations d'ensemble, que Ton peut trouver les éléments qui sont nécessaires pour asseoir son juge- SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 571 ment. Or, clans une précédente communication, nous avons essayé de démon- trer que ce nombre 6 était réellement plus fréquent qu'on n'aurait pu l'imaginer au premier aperçu, et voila que sous ce rapport encore, par l'ob- servation du verticille de 6 feuilles du Lysimachia verticillata et de celui de 3 feuilles du Lythrum Salicaria, nous sommes conduit à admettre ce nombre 6. Un raisonnement analogue peut être fait sur le Punira Granatum, en pré- sence de ses feuilles souvent ternées et de sa fleur aussi souvent formée de 6 parties que de 5 au calice et à la corolle. Néanmoins ces seuls exemples nous sembleraient bien incomplets ou trop peu multipliés pour nous donner le droit de tirer de ces exceptions une règle générale, et nous l'avons si bien compris, que nous avons dû nécessai- rement les multiplier. Dans ce but, nous avons parcouru l'école de botanique du Muséum d'histoire naturelle, pour voir si, dans les plantes a feuilles opposées, nous ne trouverions pas fréquemment, au lieu du nombre 2, le nombre 3 à chaque verticille, et nos recherches ont été couronnées d'un tel succès, que nous pouvons croire sans exagération qu'eu cherchant suffisam- ment et sur un assez grand nombre de plantes à feuilles opposées, il est très peu d'espèces, si tant est qu'il y en ait, qui ne présentent plus o[\ moins fréquemment des verticilles de 3 feuilles, et pour en fournir la preuve, nous devons présenter ici la liste des plantes, qu'en parcourant le jardin, nous avons rencontrées offrant ces 3 feuilles, alors qu'on ne les regarde jamais que comme des plantes à feuilles opposées, c'est-à-dire formant des verti- cilles de 2 feuilles. Le doute que nous venons d'exprimer concernant la possibilitéde trouver des espèces complètement exemptes de verticilles par 3, nous a été suggéré par la famille des Labiées, qui est, entre toutes, celle qui semblerait le plus inflexiblement s'opposer au verticillisme par 3, tant est constante l'exacte opposition de ses feuilles, et longtemps même nous avons cm qu'il ét^it impossible d'en rencontrer un seul exemple. Mais le hasard a favorisé nos recherches, au point de nous offrir un échantillon de Teucrium pyrenai- cum ^résenlanl \n\evV\c\\['ismeprw Z,qn\ semble indiquer que pas même la famille des Labiées n'est exempte de ce phénomène de trifoliation. Toutefois, si cette famille offre une grande constance dans l'opposition de ses feuilles, la famille des Caryophyllées ne lui cède en rien de cette con- stance, et nous devons ajouter que cette dernière famille ne nous a même offert aucun exemple de feuilles verticillées par 3. Nous ferons observei^, cependant, que les Spergula arvensis et pentandra peuvent être regardés comme ayant des verticilles de 6 feuilles qui sembleraient indiquer que la familledes Caryophyllées peut quelquefois dévier de la fixité qui se rencontre dans l'opposition de ses feuilles. Voici la liste des espèces chez lesquelles les feuilles étant opposées d'or- 572 SOCIÉTÉ BOTANIQUE I)i: FKANCK. dinaire, nous avons trouvé des verticilles par 3. Nous les présenterons dans l'ordre où nous les avons observées à l'école de botanique : Verbesina Siegesbeckia, t. fr. Harpalium rigidum. Heliopsis lievis. Zinnia miilliflora. — pauciflora. Heiianthus tuberosus, l. fr. — giganteus. — multiflorus. Coreopsis auriculata. Eupatorium ageratoides. cannabinum, t. fr. Cœlestina cîeruka. Dipsacus fulionura, t. fr. Cephalaria rigida. Valcriaiielia Locusta, L., t. rare. Lonicera tatarica. — Ledebourii. — Periclymenuni. — caprifolium. Viburnum odoratissirauni. — Tinus. Sambucus nigra, assez fr. Cephaianthus occidenlalis, I. fr. Leplodermis lanceoiata. Peripioca grœca. Cynanchum Vincetoxicum. Marsdeuia erecta. Cornus mas, assez fr. Scrofularia orientalis. Linaria siipina. — triornilliopliora. — purpurea. — bipartita. — chalepensis. Anlirrhinuin majus, fr. Coilinsia bicolor. Paulownia iniperialis, rare. Buddieia Lindleyana. Veronica exceisa, t. fr. — marilima, l. fr. — spuria, t. fr. — Bacliofcnii, t. fr. Jasmiuum oflicinale. Vitex Agnus-caslus, t. fr. — incisa. Duranta microphyila. Clerodendron angustifoiiuin. Priva mexicana. Lippia chanicjedryfolia. Lippia globifera. Teucrium pyrenaicum, t. rare. Salvia splendens (I). Lysimachia vulgaris. Anagallis arvensis, t. fr, Fraxinus exceisior. — ientiscifoiia. Syringa vulgaris, fréquent. Philiyrea latifolia. — média. Liguslrum ovaiifolium. Cassine Maurocenia. Hypericum hircinum. — Gebleri. Cistus laurifolius. — vaginatus. .Esculus Hippocaslanum, rare. Acer Pseudoplatanus. Negundo fraxinifolia. Evonymus nitidus. Clematis Gebleriana. — campaniflora. — cirrhosa. Peperomia blanda. Cannabis saliva. Sedum Telephium, t. fr. ■ — latifoliuiii, l. fr. — Sieboldlii, t. fr. — lernalum, l. fr. Deutzia canescens. Callicoma serratifolia. Fuchsia syringajfolia, /. fr. — decussata, t. fr. — conica, t. fr. — excorticala, t. fr. Epilobium pubescens. hypericifolium. — spicaluin. Lytlirum Salicaria. Myrlus tenuifolius, Punica Granatum, t. fr. — nana. Chimonanlhus fertilis. Colletia crenata. Rharanus tiuctoria. Euclca racemosa. Arislotciia Macqui. Dioscorea Batalas. Nous avons conservé une collection de toutes ces espèces offrant le ver- (1) Trouvée depuis la lecture de celle nolicc. ^ SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 573 ticillisrae par 3, afin de prouver que. le nombre 3 est bien plus fréquent qu'on n'aurait pu le supposer. Ainsi nous avons 65 genres contenant 97 espèces, chez lesquelles l'op- position fait plus ou moins place à la tcrnation des feuilles, et si nous remarquons que ce verticillisme ne se présente pas une fois par liasard ; qu'au contraire, il e&t très fréquent et que sur certaines tiges de IJlas, de Sureau, de Fuchsia (1), en un mot sur la plupart des espèces indiquées, ce nombre se répète tout le long de la tige, il nous parait difficile d'admettre que ce pliénomène doive être regardé comme un dédoublenu-nt, et nous serions plus disposé à le regarder comme un retour à un type commun dont la dé- viation habituelle aurait pour cause un avortement ou une prédisposition organique telle qu'au lieu de 3 parties , il ne s'en produirait habituelle- ment que 2. Cette manière de voir nous semblerait plus en harmonie avec le verti- cillisme par 3 de certaines plantes, telles que les : Silphium trifoliatum et ternatum. Morina longifolia. Catalpa Bungei, syriugsefolia, Kœmpferi. Lippia citriodora. Impatiens Royieana. Sedum ternatiini. Neriuni Oleandcr, grandiflorum. Juniperus. Etc., etc. Ou avec les verticilles si fréquemment par 6 des Kubiacées et des espè- ces suivantes : Allamanda verticillata. Leptandra virgiaica et sibirica. Lysimachia punctata et verticillata. Spergula arvensis et pentandra. Bantisia verticillata. Etc., etc. Ce qui semble encore justifier la manière de voir que nous émettons ici, concernant le nombre 3 comme type de la verticillarité des feuilles opposées, c'est qu'il n'y a pas d'espèces à feuilles absolument toujours ternées, pas plus qu'il n'y en a à feuilles toujours absolument opposées. Et en effet, si nous choisissons les verticilles du Nerium Oleander, du Lippia citrio- dora, etc., ou les involucres ou collerettes sous-florales des Anémone, comme sujet d'observations, nous voyons fréquemment le nombre 3 disparaître pour faire place à l'opposition ou la verticillarité par 2. 11 y a même des espèces chez lesquelles cette mutabilité de nombre est telle qu'il est in\possihle de dire exactement si c'est l'opposition ou le ver- ticillisme par 3 qui domine. C'est ce que l'on peut constater dans les (1) Dans un mémoire inliUilé : Considérations sur les yenres Sambucus et Viburnum {Journal de pharmacie, 18il), nous avions cru devoir attribuer la formation d'une troisième ieiiille au développement de petites stipules interpétio- laircs. Aujourd'hui, par le grand nombre d'observations que nous avons faites, nous avons dû uioditier noire opinion dans le sens que nous indiquons dans ce travail. 57Û SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Helianthus tuberosus; Sedum Telephium, latifolium^ Sieboldtii; Lysimachia vulgaris, etc., de sorte que le passage de l'opposition à la ternation, ou ré- ciproquement, de la ternation à l'opposition, pourrait être assez exactement représenté par une courbe ayant pour limites extrêmes, d'un côté les plantes à feuilles toujours opposées, et de l'autre les plantes à feuilles toujours ver- ticillées par 3 et dont les ordonnées représenteraient assez exactement le passage de l'un à l'autre extrême, la plus grande ordonnée correspondant à des espèces ayant autant de feuilles opposées que de feuilles verticillées par 3. Si nous avons constaté dans la famille des Caryophyllées une sorte d'excep- tion dans le passage de l'opposition à la ternation, ce qui semblerait plaçai* cette famille à l'une des extrémités de la courbe dont nous venons de parler, nous avons dit aussi que les (i feuilles subulées qui forment les verticilles des Spergula arvensis et pentandra sont une déviation à l'absolue généralité des feuilles opposées. On peut donc dire qu'il n'existe peut-être pas d'espèces à feuilles absolument opposées, pas plus qu'il n'y a d'espèces à feuilles ab- solument ternées. Si cela était, on pourrait dresser la courbe représentant le passage de l'opposition au verticillisrae par 3, ou vice versa, à peu près de la manière suivante : Verticillisme par 3 Verlicillisme aussi sou- vent par 2 que par 3. Verticillisme par 2 . Inconnu. Impatiens Royleana ; Catalpa Bungei, syringaefolia, Kœmpferi. Nerium Oleander, grandiflorum ; Lippia citriodora. Silphium trifoliatum, lernatum; Rubiacées. Anémone. Etc., etc. Helianthus tuberosus ; Sedum latifoiium, Sieboldtii ; Lysimachia vulgaris. Veronica excelsa, maritima, spuria, etc.; Eupatorium cannabinum. Fuchsia; Lippia chamaedryfolia, globifera; Dipsacus ful- louum. Cephalanlhus occidentalis ; Antirrhinum majus; Lina- ria; Vitex Agnus-castus. PunicaGranatum; Lythrum Salicaria; Syringa vulgaris; Lonicera. Hypericum hircinum, Gebleri; Clematis Gebleriana, campauiflora, cirrliosa. Paulownia; jEscuIus Hippocastanum ; Valerianella. Labiées, Caryophyllées. Inconnu. Ajoutons tout de suite que cette disposition doit nécessairement être un peu arbitraire parce que nos observations n'ont pas pu être assez nombreuses; SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 575 ttiais on conçoit qu'elle soit susceptible d'atleindre un assez grand degré d'exactitude, si l'on venait plus tard à multiplier suffisamment les recherches qui auraient pour but ce genre de classification. Nous croyons devoir reproduire ici les réflexions que nous a suggérées la famille des Rubiacées , afin d'appeler l'attention des botanistes sur leurs verticilles. On a généralement admis que chaque verticille de feuilles des espèces de la section des Etoilées devait représenter deux feuilles ; mais il nous semble que les raisons suivantes pourraient être de nature à modifier cette manière de voir. En effet : 1° En admettant, comme chez les Rubiacées exotiques, deux feuilles opposées avec 2 stipules interpétiolaires développées en feuilles, on n'aurait jamais que h parties dont lesValllantia, les Rubia et les Çrucianella nous offrent des exemples; tandis que le plus souvent on trouve 6, 7, 8 et 9 parties parmi lesquelles le nombre 6 est extrêmement fréquent. 2° Si l'on admet que chaque sitpule iuterpétiolaire des Rubiacées exoti- ques représente 2 stipules soudées appartenant chacune à une des feuilles opposées, on trouve bien , dans le développement isolé de chaque stipule l'explication des 6 parties ; mais quand le verticille est de 7, 8 ou 9 parties, il faut opter alors entre l'idée de dédoublement ou, dans le premier cas, celle d'avortement ou de soudure d'une ou deux parties. Mais d'abord il faut ad- mettre que les stipules interpétiolaires se dédoublent pour porter le nombre des parties à 6; puis ensuite qu'il y a un second dédoublement qui en porterait le nombre à 7, 8 ou 9; tandis que le nombre 9 que l'on rencontre fréquemment semblerait indiquer 3 feuilles avec 3 doubles stipules inter- pétiolaires. 3° Si l'on examine un certain nombre de pieds de Rubia tinctorum^ on en trouve qui ne portent que deux feuilles opposées; dans ce cas que sont de- venues les stipules interpétiolaires? L'idée d'avortement se présente ici natu- rellement. Dans le cas de verticillisme par /i, on a le nombre des parties indiquées par la théorie. Mais le plus souvent le nombre 6 se présente, et si l'on observe le développement des parties, on reconnaît bien qu'il y en a souvent 2 qui se forment les premières; mais quelquefois aussi il yen a 3 qui se forment avant les 3 stipules. W* Le Ceplialanthus occidentalis, dont les feuilles sont opposées, offre très fréquemment un verticille de 3 feuilles. Si donc nous supposions que les stipules se soient développées en feuilles, n'est-il pas évident que nous au- rions un verticille de 6 parties qui prendraient certainement leur origine dans les 3 feuilles et les 3 stipules ? C'est quelque chose d'analogue qui, selon nous, se passe quelquefois dans les Rubiacées ayante parties à chaque verticille. 5° Si le développement d'un bourgeon a l'aisselle d'une des parties d'un verticille est un indice, pour les Rubiacées-Etoilées, de ce qui doit être la feuille, il s'eusuit^que s'il se développe 3 bourgeons sur un même verticille ô7(i sociÉTK BOTAMon; ni: rnANCR, on est en droit de conclure à la présence de 3 feuilles. C'est précisément ce qui se rencontre encore as^ez souvent chez les Rubia, les Galiwn^ etc. 6° Enfin si l'on examine attentivement la manière dont sont disposés les 2 bourgeons à l'aisselle des feuilles, par rapport à la tige qui est carrée, on voit que lun d'eux est placé sur une face et lautre sur la face adjacente un peu sur l'angle, de façon que deux des faces de la lige restent sans trace de bourgeon, comme si réellement il y en avait un qui avorterait. On pourrait donc jusqu'à un certain point penser que les Rubiacées îndi" gènes, sur tout celles qui ont des verticilles de 9 parties, ont réellement 3 feuilles verticillées, et comme ce nombre 9 est assez fréquent, peut-être serait-il juste de regarder la fernation c.)mme le type de la verticilhirité dos Rubiacées indigènes. On serait ainsi conduit a une unité de vues sur le type des verticilles foliaux qui aurait bien son avantaj^e au point de vue de la théorie générale. Si maintenant nous fixons notre attention sur les diverses espèces de Juniperus, nous trouvons qu'il y en a un grand nombre qui ont toutes leurs feuilles verticillées par 3 [Juniperus cormnunis et ses variétés, J. oblonga pendilla, squainosa, Oxycèdrus, macrocarpa, pfiœnicea, Lycia, mexicana, bermudiana, chinensis, etc.l; tandis que les autres ont toutes leurs feuilles opposées (y. Sabina, prostrata^ tlmrifera^ excelsa, etc.); et comme il n'est pas rare de trouver, particulièrement dans le J. oblonga, qui est généralement a feuilles verticillées par 3, des feuilles opposées, on est tenté de i-egarder cette espèce comme l'intermédiaire des Juniperus à feuilles opposées et des espèces à feuilles verticillées par 3. Ici le type est trop évidemment le verticillisme par 3 pour qu'il ait besoin d'être discuté, et si maintenant nous le faisons concorder avec les parties de la fleur femelle, par exemple, formées de 3 écailles qui se soudent pour former une l)aie contenant 3 noyaux représentant 3 carpelles, nous trouvons une relation aussi simple que celle que nous avons reconnue enti-e les feuilles de la Circée et ses parties florales. Mais de ce que les feuilles se réduisent à 2 dans les espèces précitées, tandis que les fleurs restent composées de la même façon que les fleurs des espèces verticillées par 3 , que devons-nous conclure? Evidemment et logiquement, quedans les espèces à deux feuilles opposées il y a eu un avorteraent d'une feuille, ou ce qui vaut mieux, qu'en vertu d'une prédisposition organique particulière, il ne s'est formé que 2 feuilles au lieu de 3. \ln{\\\, pour conqjléter celte scrie d'observations nous devons ajouter que, parmi les autres Conifères, les Pinus offrent (|uelque chose d'analogue aux Juniperus quanta celles de leurs feuilles qui se développent complètement. Un sait, en effet, que les feuilles géminées de quelques espèces de Conifères ne sont autres que les représentants de bouigeons arrêtés dans leur déve- loppement. L'égale grandeur de ces feuilles à tous les âges de leur vie indique SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 577 qu'elles sont formées en ménie temps, de sorte que l'on peut considérer leur assemblage comme des verticille?. Chez un grand nombre de Pinus {sylvesêris, Mughus, Pumilio, Laricio^ Pinaster, austriara, halepensis, Pinea, etc.) les bourgeons atrophiés ne portent que deux feuillts qui sont sans doute les analogues des2 feuilles pri- mordiales des bourgeons dicotylédones et qui sont bien visiblesdans quelques Betula ( dalecarlica ) , lesquelles , comme on le sait , toujours égales en grandeur, sont regardées comme opposées. Chez d'autres espèces de Pinus , au contraire, chaque bourgeon atrophié porte 3 feuilles que nous considérons comme les analogues des feuilles verticillées par 3 àes Juni- perus {Pinus Tœda, patula, ponderosa, australis, canariensis, insignis, Daveana ^ californiana, Gerardiana , Hartioegii , longifolia , etc.). Chez quelques-uns les bourgeons sont presque aussi souvent de 2 que de 3 ie,\x\\- \es; dun'i^les Pinus austi'iaca et halepensis le nombre 3 est exceptionnel; au contraire dans les Pinus resinosa, mitis, 7 œda, californiana, etc. ,\e nombre 3 est général, tandis que 2 est l'exception. Si nous nous rappelons (lue le seul genre ( Dioscot'ea) qui, parmi les mono- cotylédones, nous offre des feuilles opposées, nous présente aussi des feuilles verticillées par 3, et que la plupart des genres dicotylédones à feuilles op-< posées nous permettent de rencontrer souvent des verticillesdeS feuilles, nous recoinmissons qu'il y a un rapport déplus à constater, sous ce point de vue, entre ces deux grands groupes de végétaux. D'après ce qui précède il est aisé de voir que nous inclinons à penser que les feuilles opposées, quoique bien plus fré(iuentes que les feuilles ternées, sont tout à fait dans le cas des Linaria, Antirrhinum, Digitalis pélorlés ; que ce n'est que par avortement habituel que le verticillisme par 3 est passé à l'opposition ; que la prédisposition organique qui cause cet avortement est plus constante chez quelques espèces, genres ou familles que chez d'autres, et qu'ainsi s'expliquent facilement ; 1° la lencontre fréquente de tiges trifo- liées parmi les tiges à feuilles opposées et de tiges à feuilles opposées parmi les tiges à feuilles ternées [Helianthus tuberosus^ Nerium, etc.); et 2° la manière dont les feuilles peuvent en se modifiant arriver à former les verti- cilles floraux. En admettant, comme nous l'avons fait dans une pi-écédente commuuica- tion, que le type des pariies de la fleur soit le nombre 6, on trouve ,^3c le type des feuilles opposées que nous avons cherché à démontrer;;e|^ |e nombre 3, une relation simple tout à fait analogue à celle que nous à'^fe^qs trouvée pour le Lythrum Salicaria qui nous a présenté des tiges à feuilîès ternées. Nous ne savons si les idées que nous émettons ici, appuyées d'ailleurs par de nombreuses observations, seront favorablement accueillies, mais nous avons la conviction qu'elles sont les seules qui puissent logiquement T. II. 39 578 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. confirmer la théorie si vraie et si généralement adoptée de la métamorphose des feuilles pour constituer les parties florales. Dans une prochaine communication, si la Société veut bien nous le per- mettre, nous examinerons sous le même point de vue le passage des feuilles alternes à la verticillarité des parties florales. M. Cosson fait observer que quelques Rubiacées présentent nor- malement la disposition que M. Fermond indique comme exception- nelle. Ainsi dans le genre GaiUonia les feuilles inférieures sont dis- posées comme celles des Cinchonées et les supérieures comme celles des Stellaiœ. M. Germain de Saint-Pierre ajoute qu'il est arrivé après de nom- breuses observations, à des résultats opposés à ceux de M. Fermond. Il pense que le nombre 3 est dû à un dédoublement accidentel , le nombre 2 étant seul normal chez les Rubiacées. M.Trécul rapporte qu'il a constaté que, dans un Rubia tinctorwn qui n'avait que quatre feuilles, deux d'abord sont nées d'un bour- relet, et que les deux autres alternes sont nées plus tard, comme les stipules naissent après les feuilles. M. Fermond fait observer que quand il y a six feuilles, il y a trois tubercules, et que dans les Galium, il y a souvent trois feuilles et trois bourgeons : il a donc raison de considérer le nombre 3 comme étant le nombre normal. M. Germain de Saint-Pierre dit qu'une feuille produite par un dédoublement peut aussi cependant donner naissance à un bourgeon comme une feuille normale : la présence de ce bourgeon ne lui paraît donc pas prouver que le nombre 3 doive être considéré comme nor- mal dans les Rubiacées. M. Parlatore pense aussi que le nombre 2 est le nombre normal dans cette famille, tandis que le nombre 3 est l'exception. M. J. Gay signale le Cucubalus stellatus, L. ( Silène stellata, Ait.) comme fournissant, dans la famille des Caryophyllées, un exemple de feuilles verticillées, non point comme simple anomalie accidentelle, mais à l'état lixe et caractéristique pour l'espèce, ce qui lui a sans doute valu le nom spécifique de stellalus. Cette plante offre en effet sept ou huit nœuds caulinaires dont les quatre ou cinq inférieurs portent des feuilles opposées, tandis que les trois supérieurs (avant l'inllorescence), sont quadrifoliés, iiinis de manière à représenter un SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 579 faux verlicille ibrmé par la suppression de l'entre-nœud de deux paires de feuilles décussées. 4 M. le vicomte de Noé fait à la Société la communicatiaugsuivante : (jr NOTES ET OBSERVATIONS SUR QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE LABIEES DE LA FLORE DE L'ALGÉRIE ET DE LA RÉGENCE DE TUNIS, par M. le vicomte DE TWOÉ. Grâce à la sécurité réelle avec laquelle on peut aujourd'hui parcourir l'Algérie, l'étude de la Botanique se développe de plus en plus dans cette riche contrée. Des plages de la Méditerranée et des déserts du Sahara, jus- qu'aux cimes neigeuses de l'Atlas et duDjurdjura, se déploie une végétation brillante et variée. De hautes et sombres forêts de chênes et de cèdres arrê- tent les regards du voyageur, qui les contemple avec admiration et y voit une preuve vivante de cette fécondité prodigue dont la terre d'Afrique était douée au temps des colonies romaines. Naguère encore les botanistes ne pouvaient herboriser qu'à grand peine autour de nos bastions et de nos blockhaus ; aujourd'hui nos collections réunissent les végétaux de toutes les parties de l'Afrique française, et elles s'enrichissent cliaque année par les voyages de M. Ernest Cosson, l'un des auteurs de la Flore d'Algérie, qui poursuit avec une ardeur infatigable l'ex- ploration de ce pays, afin d'en bien connaître et d'eu bien décrire la végé- tation. Désireux de seconder ses efforts, nous avons pris une petite et modeste part à son œuvre remarquable : nous décrivons la famille des Labiées, et, sur le point de publier notre travail, nous croyons devoir présenter à la Société un extrait de la description des espèces nouvelles que nous avons à signaler. iNous saisissons cette occasion pour féliciter la Société de sa sollicitude éclairée pour les progrès de la Botanique. Les encouragements donnés par elle à tous ceux qui cultivent les diverses branches de cette science nous permettent de compter sur la bienveillance de ses membres, au momeut où nous venons leur soumettre les prémices d'un travail que nous avons entre- pris en écoutant bien plus notre zèle que nos forces. Origanum cineeeum Nob. 0. suffruticosum, villoso-hirsutum; foliis petiolatis, late ovatis, acutis, subserratis; bracteis densis, calycem suba-quantibus, oblongis, acutis; spiculis oblongis, obtusis. IcoN de JXoé Lab. Maiirit. et Numid. Monogr. tab. i. Hab. lu jugis Atlantis medii, frequens ad ripas abruptas rivulorum Oued Sidi-el-Kebir propc Blldah et Oued Harrack , in monte Aïn-Telazit et in valle VInffa, prope Blidali, Boyhar, Rovif/o. Junio Julio floret. 580 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Obs. Cette plante a été décrite, il y a six mois, par M. Miinby, sous le nom d'O. {bribundum ; mais elle est admise depuis longtemps dans les her- biei's sous la* dénomination que nous lui avons donnée, lorsque nous l'avons fait gravenQB Thymus Gcyonii Nob. T. suffi'uticosus, caule erectiusculo; ramis floriferis adscendentibus, rigi- dis, longiusculis; t'oliis inferioribus ovatis, obtusis, planis, bas! in petiolum brevem attenuatis, supeiioiibus ovali-oblongis, floralibus subconformibus; verticillastiis i-emotiusculis, in capitulum laxiuseulum appioximatis. Hab. In monte Djebel Amour primus Icgit banc plantam cl. Guyon ; eam quoque nuper in montosis provincicC Ciitensis baud longe a Constan- tiua invenitamicus Cosson. Aprili Maio floiet. Obs. Cette plante appartient aux pays de montagnes; elle a de la ressem- blance avec le T. Fontanesii Boiss. , que nous réunissons au T. Mastichina Linn. , parce que les caractères par lesquels on a voulu distinguer ces plantes comme espèces ne nous paraissent constituer que des formes et sont d'une importance trop secondaire pour donner une valeur spécifique. ClINOPODIUM VILLOSUftlNob. C. hirsutum, caulibus erectis, simplicissimis vel parce ramosis; foliis breviter dentato-serratis, acutiusculis, basi rolundatis; cymulis peduncula- tis, multifloris, incnpitulum globosum dense plumosum aggregatis; caly- cibuselongatis, subbilabiatis; labii superioris dentihus lanceolatis, apice subulato-acuminatis, tubo fere 3-plo longioribus. Clinopodium vulgare Uesf.l FI. Atl. ii, p. 26. — d'Urv. ! Enum. plant. Or. p. 70. —Mvuhy FI. deVAlg. p. 61. Calamintha Clinopodium Benth. in DC. Prodr. xii, p. 233. • Hab. Abundat in sylvaticis, dumetis et sœpibus. In provincia Algériens! insylva cedrorum Teniet-el-Haad, in rupestribus umbrosis montis Djebel Mouzaia, prope Medeali, Boghar ad sœpes fere scandens, Blidah, in dumetis secus torrentem Oued Knis ^\o^& Alger, Alger, in Kabyliae montosis Tizi- Ouzou^im vallibus ^e^flow. In provincia Cirtensi in monlibus Aurasiis Djebel Cheliah, in convallibus montis Hedough prope Bone, La Ca//e prope la maison forestière. Obs. Cette plante est très voisine du C. vulgare Linn.; cependant quelque cbose de particulier dans son port avertit qu'elle ne doit pas être confondue avec l'espèce linnéenne. En effet, elle s'en distingue par ses feuilles plus grandes, ses tètes de fleurs plus grosses et plus velues, et par ses calices plus allongés, à peine bilabiés, à dents très longuement ciliées. Sieber a décrit un C. plumosum dans leBot.Zeit. Nous n'avons pu l'examiner, mais Visiani dit dans sa Flore de Balmatie qu'il doit être rapporté au C. vulgare SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 581 Linn. Nous pensons donc que notre plante gardera le nom que nous lui donnons, et qu'elle doit a la villosité de ses verticilles floraux. Salvia BAI,A^s.î: Nob. S. suffruticosa, ramosa; ramis floriforis subvirgatis; foliisoblongo-linea- ribus, minute adpresseque crenulatis, mnrgine arefactione revolutis, sub- bullato-rugosis, inferioribus basi in petiolum angustatis; biacteis ovatis, acuminatis, calyce brevioribus; verticillastris subsexfloris, distinctis; coroUis calyce plus duplo longioribus. Var. P priori similis, et nounisi foliis angustioribus floribusque coeru- leis diversa IcoNdeNoé Lab. Maurit. et Numid. Monogr., tab. ii. Hab. In provincia Oranensi in convallibus apricis prope Mostaganem invenit Balansa. Var p in montibus vulgo Aurès dictis sed infrequens. Aprili iMaioque florent. Salvia Jaminiaina Nob. S. suffruticosa, caulibus csespitosis, berbaceis, adscendentibus ; foliis oblongis, inciso-pinnatilidis , inferioribus basi in petiolum desiiientibus, su- ^ ,y perioribussessilibus; bracleis parvis, acutato-ovatis ; verticillastris 2-^i-flo- i-'" ris, distinctis; calycibus campanulatis ; coroUa calycem subduplum supe- rante. Hab. l!i locis glareosis provlnciae Cirtensis, Biskra, El Outaia, inter Batna et Biskra. Floret Maio Junio. Obs. Cette espèce a quelque ressemblance avec les grandes formes AwS. lanigera Desf., mais elle en diffère par ses tiges nombreuses et touffues, par ses feuilles découpées en lanières plus serrées, par son calice plus grand, à dents de la lèvre supérieure subulées, et enfin par ses fleurs qui sont bico- lores. M. Jamin a trouvé le premier cette belle plante dans les environs de Biskra. Nepeta Ai.geriensis INob. N. perennis, erecta, superne brachiato-ramosa, scabro-pubescens; foliis petiolatis, oblongis vel lanceolato-oblongis, cordatis, crenatis; bractcis lineari-lanceolatis ; spicis elongatis ; calycis tubulosi apice incurvi ore obli- quo, dentibus brevibus lanceolatis acutis, duobus inferioribus brevioribus. Nepeta multibracteata var [3 Boveana Bentb. in DC. Prodr. xii, p. 'àlk. Nepeta multibracteata Kové exsicc ! Hab. In montibus humilioribus collibusque nec non locis arenosis. In provincia Oranensi prope Tlemcen, Arzew. Tn provincia Algeriensi in mon- tibus Ounrensenis, Medeah, Blidah, Alger, in montibus Tizi-Ouzou, in vallibus Sebaou. In provincia Cirtensi prope Bone. Aprili Maio Junio floret. Obs. Extrêmement voisine du iV. granof émis Boiss., notre plante diffère 582 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cependant par ses tiges nullement visqueuses, mais finement scabres, par ses cymules presque sessiles, et enfin par son calice plus court à dents linéaires-lancéolées. Brunella Algeriensis Nob. B. herbacea , villosiuscula ; caule caulibusve erectis vel adscendentibus, siraplicissimis; foliis longe petiolatis, majusculis, oblongo-lanceolutis, inte- gris vel reraote dentato-serratis, basi atteuuatis ; calycis labii iuferioris dentibus elongatis, lanceolatis, acuminatis, ciliatis ; staminibus apice longe denticulatis, denticulo arcuato subulato; mericarpiis raagnis, oblongis. IcoN de Noé Lab. Maurit. et Numid. Monogr., tab. m. Hab. In provincia Algériens! in monte Djebel Mouzaiahpvoçe Medeah, in montibus Djurdjura prope Bordji-Boghni. In provincia Cirteusi prope La Calle in pascuis argillosis humentibus lacum Houbera cingentibus. FloretMaio Junio. Obs. Cette plante se distingue aisément des B. vulgaris Linn. et B. alba Pallas par la longueur de ses feuilles, de ses calices, de ses corolles, et surtout par la grandeur et la forme oblongue de ses méricarpes. SlDERlTIS DESERTI INob. s. perennis; caulibus erectis, ramosissirais, intricatis, indumento aibo adpresso pannosis ; foliis parvis, sessilibus, obovatis vel basi cuneatis, inte- gris vel apice crenatis lobatisve, subtus costato-nerviis ; verticillastris 2-^ floris, magis minusve remotis ; calycibus infundibuliformibus, 5-dentatis, coroUara œquantibus. Marrubium deserti olim excicc. IcoN de Noé Lnb. Maurit et JSumid. Monogr., tab. iv. Hab. In collibus aridis deserti, unde aqua in torrentium alveos devehi- tur. In provincia Cirtensi iii glareosis Oued Biskra, Oued Itel. In regione Tunetanae collibus pascuisque tribus Beni-Zid, prope Gabes. A Februario in Maium floret. Obs. Pendant longtemps nous avons pensé que cette plante faisait partie àts Marrubium, mais l'ayant étudiée de nouveau avec plus d'attention, nous nous sommes convaincu de notre erreur. En effet, un des caractères de ce genre est d'avoir les branches du style toujours bifurquées, égales et subulées, tandis que dans notre plante le style a ses branches tronquées. Ce caractère est celui desSideritis, et c'est pour cette raison que nous pla- çons notre espèce dans ce genre. Betonica Algertensis Nob. B. perennis, piloso-hirsuta ; caulibus herbaceis, erectis, subsimplicibus; foliis oblongis, basi noninuKiuam cordatis, grosse crenatis, infimis longis- SESSION EXTRA0RDIN\1RE À PARIS, EN AOUT 1855. 583 simepetiolatis; verticillastrisin spicam cylindraceo-oblongam basi inter- ruptam disposais ; corollis (pro génère) parvis. Betonica officinalis Desf.! FI. AU. ii, p. 19. — Munby FI. de l'Alg. p. 59. Hab. In provinciee Algeriensis sylva cedrorum Temet-el-Huad nec non in monte Gourayah circa Bougie. In provinciee Cirtensis sylvaticis prope La Calle. Fioret Aprili Maio Junio. Obs. Cette plante, dont l'illustre auteui- de la Flore Atlantique fait un B. officimlis, est certainement une espèce distincte. Le B. officinalis Uim. n'a pas été observé jusqu'ici dans nos provinces d'Algérie. On le distingue très aisément de notre plante à ses feuilles plus larges, à ses calices beau- coup plus petits, et enfin à ses fleurs plus grandes. Stachys DuBLEi Nob. S. annua, herbacea, ereeta, subsimplex, glanduloso-pilosa; foliis petio- latis, ovato oblongis, crenato-dentatis, dentatove serratis ; verticillastris subsexfloris, remotis vel superioribus spicato-approximatis ; calycis cani- panulati profunde 5-dentati dentibus longe aristatis, labii inferioris aristis longioribus. Var P ochroleuca. Major, robustior ; foliis duplo raajoribus ; corollis omninoochroleucis. IcoN Expl. scient. deVAlg. Bot., pi. 6/i. Hab. Occurrit heec species satis rara in provinciee Cirtensis montibus, collibus et locis cultis. In montibus Djebel Mouilla et Djebel Ouuch et in ynWç. Oued Melha c\\'C:9. Constantine, ^roi)e Guelmah. Var (3 in provincia Algériens! crescit, sed quoque infreqiientissima, in campis haud longe ab urbe BlidaJt, etiam ad pagum Dely -Ibrahim prope Alger. Maio-Junio tlorent. Obs. Nous dédions cette belle plante à celui qui l'a trouvée, à M. le capitiiine Du Rieu de Maisonneuve, soldat courageux, botaniste habile et ami dévoue. Chargé d'explorer l'Algérie par un gouvernement avide de connaître dans les moindres détails le sol magnifique qu'il venait de con- quérir, M. le capitaine Du Rien affronta mille dangers pour remplir la mission qui lui était confiée. Aujourd'hui notre digne et excellent ami publie ses travaux, et trouve dans la Botanique un soulagement à ses douleurs paternelles. Stachys brachvclada Nob. S. annua, herbacea, brachiato-ramosa ; ramis resupinatis, adscendenli-^ bus, hirsuto-pilosis; foliis petiolatis, ovatis, rotundatove ovatis, obtusis, basi cordatis vel truncatis, crenato-dentatis; verticillastris subsexfloris, remotis, superioribus spicato-approximatis; dentibus calycis lanceolatis, aristato-mucrouulatis. bSU SOCIÉTÉ BOTANIQUK DE IRANCK. IcoN Stachys hirta var. parviflora de INoé. Expl. scient, de l'Alg. Bot. pi. 65. — de Noé Lab. FI. Maurit. et Numid. Monogr. , tab. v. Nousdonnons une nouvelle figure de cette plante, parce que celle qui existe dans l'Explo- ration scientifique de l'Algérie nous paraît laisser à désirer. Hab. In Mauritanise tantum arvis prope Oran hucusque observata. : Obs. Cette plante ressemble aux Lamium nmplexicaule Linn. et purpu- reum Linn. par le port de sa tige et de celui de ses branches. Il est remar- quable qu'elle ne se trouve que dans les lieux cultivés des environs d'Oran. Stachvs Mtalhesii Nob. S. perennis, molliter hirsuto-pilosa ; caulibus elatis, subarcuatis, su- perne brachiato-ramosis ; foliis longissirne petiolatis, cordato-ovatis, cre- nato-dentatis, floralibus superioribussessilibus, ovatis, acuminatis, serratis; verticillastris subsexfloris, ultimis subevanidis. IcoN de Noé Lab. Maurit. et Numid. Monogr., tah. vi. Hab. In provincise Algeriensis locis saxosis prope Milianah, in monte yi/oM-amA prope Medeah el in montibus Ain-Telazit prope Blidah. Maio- Juuio floret. Obs. m. Mialhes a bien voulu nous communiquer cette plante intéres- sante, qu'il a trouvée le premier paimi les rochers près de Milianah ; elle est voisine du S. circinnata l'Hérit., cependaut elle en diffère par l'allongement de ses tiges flexueuses, à entre-nœuds espacés; ses feuilles ovales-oblon- gues aiguës sont plus longues que celles du S. circinata l'Hérit.; ses fleurs d'une couleur blanchâtre ont la lèvre inférieure agréablement mélangée de lilas. JNous cultivons cette belle espèce dans notre jardin, où elle devient robuste, et supporte parfaitement nos hivers. '^'■ I,AMIUM iNuMlDICUM Nob. L. perenne ; caulibus herbaceis, glabriusculis, basi repentibus vel adscen- dentibus ; foliis longe petiolatis, cordatis, ineequaliter dentato-crenatis; flo- ralibus subconformibus , breviter petiolatis, petiolo subdilatato; tube corollae recto incluso, fauce subventricoso-amplissima ; antheris barbatis. Hab. In provinciae Cirtensis montibus Awès, in Djebel Tougour prope Batna, 'n\ \oQ\?, umbrosis circa ^«>/.r« ; etiam in Regni Tunetani Djebel Zaghouan. Floret a Junio in Augustum. Obs. Cette plante a été trouvée par notre ami, iM. Cosson, dans les lieux élevés des monts Aurès; elle est réellement intermédiaire entre le L, Gar- ganicum Linn. et le L. longiflorum Ten. SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 585 Phlomis Bovei Nob. P. elata, tomentosa, glandulosa ; cnulibus erectis, superne brachiato-ra- mosis; foliis ladicalibus maximis, inferioribnsque late cordato-oblongis, acutis, dentato-crenatis ; floralibus rninoribus, anguslioribus, dentato-ser- ratis; verticillastris termiiialibus, magnis, rigidis, distinctis; bracteolis digitatira lineari-partilis calycem involucrantibus; calycibus subtubulosis, dentibus brevibus triangularibus mucrouulatis ; coi'ollis calyce longioribus. Phlomis Samia var P Algeriana Benth. in l)C. Prodr. xii, p. 5i2. Hab. Iiî proviocia Algerieiisi in umbrosis abriiptis circa Blidah, Medeak, copiose in herbosis Djebel Aïn Telazit. In provincia Cirtensi locis non exacte notatis sed rara. Obs. Nous croyons, contrairement à l'opinion de M. Bentham , que cette plante n'est pas une variété du P. Samia Linn., mais bien une espèce tout à fait distincte, et depuis longtemps, nous l'avons décrite sous le nom que nous lui donnons ; en effet, nous la distinguons facilement du P. Samia Linn. à ses tiges plus robustes, couvertes de feuilles d'un vert plus triste, aux pétioles assez longs de ses feuilles florales, et enfin à ses calices presque cylindriques à dents courtes triangulaires et terminées en une pointe épi- neuse. Quant au P. Samia de la Flore Atlantique, nous pensons qu'il faut le rapporter au P. ferruginea du Flora Napolitana de Tenore. Teucrium Mauritanicum Nob. T. annuum, erectum, a bas! bracbiato-ramosum , birsutum : ramis adscen- dentibus, simplicibus; foliis ovato-oblongis vel ovato-lanceolatis, acutis, basi in petiolum angiistatis, profonde serratis, utrinque moliiter pubescen- tibus; verticillastris "î-tloris, in spicam cylindi-aceam dispositis; calycibus declinatis, infra basi gibbis, subinflato-tubuiosis, hirsulis ; dentibus acutis, mucronatis, supremo paulo latioie ; corollis parum exsertis. Hab. In provincia Oranensi prope urbes Oran et Miserghin baud frequens. . Floret Maio Junio. Obs. Ce Teucrium est voisin du T. resupinatum Desf. , et comme lui, il est annuel; mais on remarque que ses fleurs axillaires forment un épi serré et cylindrique, tandis que celles de l'espèce de Desfontaines se déve- loppent en épis lâches, et se rejettent souvent d'un même côté, l.a forme tubuleuse très ample du calice de notre plante doit empêcher également de la confondre avec le T. resupinatum Desf. ÏEiicBiiiM Alopecurus Nob. T. perenne; caullbus adscendentibus, ramosis, dense albo-lanatis; foliis basi cuneata sessilibus, oblongis, crenato-serratis ; bracteis lineari-lanceolatis flores subœquanlibus j verticillastris 2-floris, iu spicam oblongo-cylindra- 586 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ceara obtusam collectis; calycibus membranaceis, inflatis, postice subven- tricosis, dentibus brevibus acutato-mucrouatis subœqualibus; coroilis parum exsertis. IcoN de Noé Lab. Maurit. et Numid. Monogr., tab. vti. Hab. In rupestribiis ad radiées Djebel Aziza haud longe ab urbe Gabes in regione Tunelana. Floret Maio. Obs. Cette plante, par son port et l'indumentum de ses feuilles, rappelle le T.Polium Linn., mais ses fleurs plus grandes, rapprochées eu longs épis cylindriques compactes, et ses calices tubuleux, amples et ventrus, suffi- sent pour la distinguer comme espèce. Cette plante, belle et rare, a été trouvée par M. Kralik , qui a bien voulu nous la communiquer. Que cet excellent homme, qui nous a fait connaître en partie la végétation de la Régence de Tunis, reçoive ici nos sincères remerciments ! M. J. Gay demande à M. le vicomte de Noé, s'il a observé les caractères de végétation du nouveau Betonica qu'il a décrit sous le nom de B. algeriensis ? M. de Noé répond que cette espèce ne lui a rien présenté de par- ticulier quant aux caractères delà végétation, M. Gay appelle alors l'attention de la Société sur ce fait, observé par lui et encore inédit, que dans tontes les espèces du genre Beto- nica connues de lui, indigènes ou exotiques, l'axe caulinaire primaire reste contracté en rosette et ne s'allonge jamais en tige. Ce sont les rameaux nés à l'aisselle des feuilles de la rosette qui, dans ces plantes^ jouent le rôle de tiges florifères. Ce fait est d'autant plus intéressant, que n'ayant été reconnu jusqu'ici dans aucune autre Labiée, il paraît être particulier au genre Betonica. C'est un appui nouveau pour ce genre, d'ailleurs très voisin du genre Stachys, auquel il avait même été réuni par M. Bentham dans la première édition de sa Monographie des Labiées. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société les communications suivantes : EXAMEN nE la STRUCTURE DE L'OVULE CHEZ LE NERIUM OLEANDER ET CHEZ L'ESCHSCHOLTZIA. — RÉPONSE A QUELQUES OBJECTIONS, par M. E. CiERIflAllV DE SAEVT-PIERRE. On se rappellera peut-être que dans la séance du 8 juin, il a été avancé par l'un des adversaires de ma doctrine sur la structure de l'ovule, notre confrère M. Weddell, que je n'étais pas fondé à m'appuyer sur le sentiment de M. Piobert Brown, et que j'ai répondu par la citation du mémoire sur le SESSION EX-TRAORDINAIRE A l'AUlS, EN AOUT 1855. 587 Rafflesia dans lequel cet habile observateur déclare que chez les Apocynees et les Asclépiadées, le nucelleue devient visible à l'extérieur que longtemps après l'apparition de la primlne. On comprendra aisément que j'aie dû saisir la première occasion qui s'est présentée à moi pour suivre ;i mon tour le développement de l'ovule chez les plantes que M. Robert Brown signale comme des exemples d'une struc- ture regardée par mes contradicteurs comme ne se présentant nulle part et que je me crois fondé au contraire à regarder comme générale sinon comme universelle. Une plante vulgaire de la famille des Apocynees, le Nerium OJeander (Laurier-Rose) a ete le sujet de mon observation. — Je ferai d'abord re- marquer que chez les plantes ta placentas multi-ovulés (chez le iVmm??, par exemple), dès le plus jeune âge les ovules se détachent et s'isolent très fa- cilement les uns des autres, sous le verre grossissant; et que, d'autre part, on trouve en même temps, chez ces plantes, sur un même placenta, des ovules développés à des degrés différents, ce qui, en permettant de suivre les transitions les plus insensibles entre un état de développement et l'état suivant, facilite singulièrement l'observation et en rend les résultats plus positifs et plus concluants. L'ovule du Nerium Oleander m'est apparu dans son âge le plus jeune sous la même forme que chez les autres phanérogames que j'ai eu occasion d'observer, c'est-à-dire sous l'apparence d'un petit mamelon conique ou hé- misphérique de tissu cellulaire, en apparence indivis et homogène. Un peu plus tard, longtemps avant lépoquede la déhiscence des anthères, j'ai trouvé le cône primitif élargi supérieurement :son sommet était entr'ou- vert et converti eu un bourrelet circulaire et laissait apercevoir à son centre une éminence hémisphérique plus intérieure. — Chez les ovules plus avancés, pris sur le même placenta, l'ovule présentait une partie fu- niculaire bien distincte de la partie ovulaire proprement dite ; le développe- ment inégal des deux côtés de l'ovule était déjà manifeste, et au fond de la large ouverture béante du bourrelet externe converti en tunique, on aper- cevait le sommet conique de la tunique intérieure. Chez un bouton plus avancé, mais avant l'époque de la déhiscence de l'anthère, la tunique externe était déjà allongée, et sou ouverture rétrécie au point de ne plus permettre de voir la tunique interne dont j'ai parlé plus haut; l'ovule présentait la forme semi-anatrope ou semi-réfléchie qu'il devait conserver jusqu'à l'ctat de graine mûre. L'ovule à\x Nerium Oleander se développe donc en effet, de l'exté- rieur à l'intérieur, comme le dit M. R. Brown, et comme j'ai vu se déve- lopper tous les ovules que j'ai soumis à l'étude. Seulement M. R. Brown pense que les tuniques ne deviennent distinctes entre elles qu'après l'ar- rivée du boyau pollinique, et je crois avoir vu ces tur.iques distinctes 588 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. longtemps avant que le pollen fût sorti de l'anthère. Quant au nombre des téguments, on n'en voit manifestement que deux. Je n'ai pas constaté si le deuxième, que je n'ai pas vu s'ouvrir , joue le rôle de nucelle, ou s'il s'ouvre après qu'il a été dépassé et recouvert par la primine, et donne pas- sage à une troisième tunique constituant le nucelle. Parmi les objections qui m'avaient été faites relativement au mode d'évo- lution de l'ovule normal, M. Ducliartre avait cité la structure de l'ovule dans le genre Eschscholizia. Diverses plantes voisines que j'avais étudiées à ce point de vue et (iiii m'avaient présenté comme ailleurs des ovules se déve- loppant de l'extérieur à l'intérieur me donnaient à penser que V Eschscholtzia n'échappait probablement pas à ce que je regarde comme la règle com- mune; j'ai néanmoins attendu pour répondre, que j'eusse pu étudier son ovule. Chez cette plante, dans un bouton extrêmement jeune et dont l'ovaire n'égale pas le volume d'une des jeunes anthères, j'ai trouvé des ovules con- sistant en un mamelon indivis, et d'autres dont le mamelon primordial entr'ouvert au sommet laissait saillir une seconde tunique encore conique ou hémisphérique. — Chez des boutons moins jeunes, la deuxième tunique est ouverte à son tour et laisse saillir le nucelle conique, qui a l'aspect d'une membrane transparente de tissu cellulaire à l'état naissant, tandis que chez la primine et même chez la secondine, les mailles du tissu cellulaire sont déjà très distinctes. — Les dessins que je mets sous les yeux de la Société, et que je crois exacts, démontrent que, bien loin que les trois tuniques soient à une même époque d'un même diamètre, ainsi que l'a avancé M. Duchartre, la primine au contraire enveloppe largement la secondine, laquelle enveloppe largement le nucelle.— Le hasard d'une coupe heureuse d'un de ces jeunes ovules d'une taille inliniment petite , m'a en outre fourni une pièce dans laquelle on voit les trois tuniques emboîtées, le nucelle ne dépassant pas encore la secondine. — Enfin, dans un état plus avancé, la primine s'allonge en forme de bec et recouvre complètement les tuniques internes. — L'ovule de V Eschscholtzia se développe donc manifestement selon moi (comme tous les ovules que j'ai observés jusqu'à ce jour ) de l'extérieur à l'intérieur. PROPOSITIONS SUR LA NATURE DES DIVERSES SORTES DE BOURGEONS, ET PARTICULIÈREMENT DES BOURGEONS OVULAIRES, par M. E. GEKMAIiM l»E SAIl^T-PIERRE. 1° Chez les végétaux phanérogames, l'individu végétal élémentaire est la feuille. En effet, nous avons démontré que Vembryon des monocotylédones se compose uniquement d'une feuille (cotylédon) qui se termine inférieure- menten un prolongement radiculaire, et qui émet un bourgeon à sa face in- SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 589 terne, sur un point déterminé de la ligne médiane, ordinairement au-dessous de la base du limbe. 2° Chacune des feuilles disposées sur un axe et portant un bourgeon à son aisselle, est l'analogue de l'embryon monocotyle. La feuille est l'analogue du cotylédon et le bourgeon axillaire, qui appartient à la feuille plutôt qu'à l'axe proprement dit, est l'analogue de la gemmule : en effet, c'est la position de la feuille qui détermine la position du bourgeon. 3° Si celte manière de voir est bien fondée, il n'est pas exact de dire que le caractère qui distingue essentiellement la feuille de l'axe, consiste en ce que la feuille n'émet point de bourgeon, et en ce que les parties axiles émettent seules des bourgeons normaux. Je dirai au contraire que c'est la feuille qui est caractérisée essentiellement par la production du bourgeon. W Cette opinion n'est pas si eloiguee de l'opinion admise qu'elle le paraît au premier coup d'oeil; en effet, ce qu'on appelle l'axe étant, selon nous, formé essentiellement par les décurrences des feuilles, les bourgeons ne sauraient appartenir aux feuilles sans appartenir en même temps à l'organe complexe qui résulte de l'agrégation des décurrences des feuilles et qui est désigné sous le nom d'axe. 5" Il existerait à notre point de vue deux sortes d'axes, les axes élémen- taires et les axes composés. Les axes élémentaires consistent dans la partie essentielle ou charpente médiane des feuilles (nervure, pétiole et décurrence) ; chaque axe élémentaire est susceptible d'émettre un bourgeon. Ce bourgeon se fait jour ordinairement au point où commence la partie libre de la feuille (aisselle) : néanmoins, il est quelquefois situé, soit sur la partie libre de la feuille, soit par une sorte de déviation et de distension, sur la tige au-dessus du niveau de l'aisselle de la feuille (bourgeons extra-axillaires). 6° Les axes composes, ou axes proprement dits, résultent du développe- ment du bourgeon, soit primaire, soit axillaire, et sont constitués par un noyau cellulaire (partie médullaire) sur lequel s'étendent de haut en bas les décurrences des feuilles. 7" Il existe une sorte de réciprocité entre la feuille (ou axe élémentaire) et l'axe proprement dit (ou axe composé) ; en effet, bien qu'une feuille isolée puisse constituer une plante pendant son âge embryonaire, chez les bour- geons qui naissent ultérieurement, les feuilles munies de leurs l)ourgeous axillaires rudimentaires prennent naissance sur le noyau cellulaire qui constitue un bourgeon naissant, et d'autre part ce noyau cellulaire ou bourgeon naissant est transformé en axe proprement dit par les décurrences des feuilles situées à sa surface. 8° l e bouriieou axillaire et le bouraeon terminal ne constituent pas deux sortes de bourgeons : le bourgeon axillaire est le rameau pendant sa pre- mière période, le bourgeon terminal est la prolongation de ce même rameau. 9° Le bourgeon primaire ou primordial de l'embryon, chez lesmonoco- 590 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tylédones au moins, est l'analogue d'un bourgeon axillaire ; il est né sur une feuille ou axe élémentaiie. Chez les dicotylédones le phénomène est plus complexe : deux individus élémentaires ou cotylédons étant accolés, de l'aisselle commune de ces deux feuilles émane un bourgeon unique, bourgeon par conséquent terminal dès le principe, puisque chacun des deux cotylédons peut en outre émettre à son aisselle particulière un bourgeon réellement axillaire. — Les feuilles cotylédonaires chez les dicotylédones fournissent donc deux sortes de bourgeons : un bourgeon commun aux deux feuilles ou vraiment terminal, et deux bourgeons axillaires, un pour chaque feuille. 10° Cette disposition, bien que toule spéciale, n'a rien de contradictoire avec ce qui se passe ultérieurement dans un certahi nombre de cas : en effet, une même aisselle produit souvent plusieurs bourgeons : bourgeons collatéraux (du centre vers les côtés) chez les bulbes par exemple; ou bourgeons superposés, et mieux antéro-postérieurs (de la feuille vers la tige). 11° On sait que les bourgeons adjuvants, dits bourgeons adventifs, peu- vent se développer accidentellement sur toutes les parties du végétal, soit sur les racines, soit sur les tiges, soit sur les feuilles. Le caractère de ces bourgeons est de se développer sans ordre et de n'occuper aucun point déterminé d'avance; ils se manifestent, soit sous l'influence d'un excès de force végétative, comme celle qui résulte, dans la partie inférieure d'une tige, de la suppression des branches supérieures (cette même force fait en même temps se développer les bourgeons normaux restés latents); soit à la surface des tissus vivants mis à nu par une perte de substance. Ce sont des bourgeons de cette nature qui, chez les feuilles bouturées, naissent au niveau de l'incision inférieure et reproduisent la plante. 12° En dehors de ces diverses sortes de bourgeons : bourgeons pr«ww- diaux, bourgeons axillaires et bourgeons adventifs^ il existe des bour-geons d'une nature toute particulière : ce sont les bourgeons ovulaires. 13° Les bourgeons ovulaires occupent des points déterminés; iisprennent généralement naissance sur la partie libre de certaines feuilles; ils occupent, non pas leur aisselle comme les bourgeons normaux, mais leurs bords et notamment l'extrémité de chaque dent de ces feuilles ; rarement ils sont situés à la face interne de ces feuilles ; enfin, dans certains cas, ils paraissent naître sur un axe celluleux. \h° Ces bourgeons sont d'une nature assez complexe : ils sont constitués par une première feuille qui nous paraît être, dans les cas les plus nombreux, la foliole ou la dent de la feuille carpellaire dont la partie essentielle joue le rôle du rachis chez la feuille composée. Cette première feuille, foliole, ou tu- nique est l'axe primaire portant le bourgeon analogue a un bourgeon axillaire qui constitue le corps ovulaire et qui a son axe particulier. 15" Le piemit r axe de l'ovule est donc un axe élémentaiie libre; cet axe SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 591 est coustitué par la nervure de la primine et par la prolongation de cette nervure : le funicule. Cet axe éléraentaire est bientôt transformé en axe composé, par le fait de la décurrence des feuilles supérieures de l'ovule. 16° Le second axe de l'ovule est un axe complexe : c'est la chalaze, sorte de plateau ( ou axe très court) (|ui ne porte que deux feuilles, la secondine et la feuille nucellaire. (Nous avons démontré que le nucelle estune feuille analogue aux autres tuniques de l'ovule, et non, comme on l'admettait, l'axe ou le prolongement de l'axe. ) La Société décide qu'elle se réunira de nouveau vendredi prochain 17 août. SEAMCE DV 19 AOIIT 1855. PRÉSIDENCE DE M. PARLATORE. M. L. Soubeiran, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 août, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Pré- sident proclame l'admission de : M. E. JoLiEN, docteur en médecine, rue Dupuytren, 10, à Paris, présenté par MM. Moura-Bourouillou et Puel. M. le Président annonce en outre deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : En échange du Bulletin de la Société : Comptes rendus de la Société de Biologie, tome I" de la 2* série, 1855. L'Institut, août 1855, un numéro. La Société, sur la proposition de M. le Président, appelle à prendre place au bureau comme vice-présidents: M. H.Lecoq, de Cierniont- Ferrand, et M. le docteur Darrieux, de Saint-Jean-Pied-de-Port. M. L. Soubeiran annonce que M. Délia Sudda, qui fait don à l'Ecole de Pharmacie des échantillons de matière médicale envoyés par lui à rExj)osition, se propose d'envoyer l'an prochain une collection des plantes de Turquie, qui sera d'autant plus précieuse que la végéta- tion de ce pays est impari'aitcment connue. M. Parlatoie annonce à la Société que, par ses démarches auprès du Jury de l'Exposition, il a obtenu de M. Milne Edwards, président 592 SOCIÉTÉ BOTANIQUE UE FRANCE. (le la 2' classe, une salle spéciale qui sera mise à la disposition de la Société lors de ses visites à l'Exposition. La Société décide qu'elle fera une visite à l'Exposition le lundi 20 de ce mois. MM. Parlalore et le comte Jaubert veulent bien se cbarger de diriger les membres de la Société dans cette exploration. M. le comte Jaubert donne lecture d'une nouvelle partie de son travail intitulé .La Botanique à l'Exposition. M. Parlatore demande à M. Cosson s'il a fait en Algérie des obser- vations sur la loupe du TImja articulata, et si elle doit être regardée, ainsi que celle de certaines Protéacées, comme naturelle à l'arbre. M. Cosson répond que c'est un produit anormal développé sous des influences particulières. Les Arabes, soit pour asseoir leurs campe- ments, soit pour préparer un défrichement rapide, incendient souvent des forêts entières de Thuja (Callitris) ou d'autres Conifères, et les arbres arrêtés dans leur développement produisent ces expansions singulières-, parfois la flamme ne les attaque que latéralement, et c'est alors du côté opposé que la loupe se développe. On rencontre d'ailleursles mêmes Conifères croissant avec la forme pyramidale qui leur est naturelle, dans les ravins par ext3mple, lorsque aucune in- fluence étrangère n'a contrarié leur développement; mais la forme de parasol, quoique anormale, est la plus commune. M. le comte Jaubert a observé des faits tératologiques analogues dans les produits hollandais de l'Exposition, sur le bois d'Amboine. Il rappelle le travail de M. Trécul sur ce sujet. M. de Schœnefeld donne lecture du rapport qu'il a été chargé, par M. le Président, de faire sur l'herborisation du 12 août. RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ DANS LA FORÊT DE FONTAINEBLEAU, par M. W. DE SCIlŒî^EFELD. Messieurs, L'excursion dans la forêt de Fontainebleau que vous avez décidée ven- dredi dernier, a été exécutée avec succès le dimanche 12 de ce mois. Mal- heureusement, resserrée dans le court espace de temps dont les trains de chemin de fer, dits de plaisir, accordent la fugitive jouissance à leurs nombreux vovageurs, uotre exploration a été bien rapide, et partant, bien incomplète. Si néanmoins elle a offert un véritable intérêt, c'est surtout grâce à la présence de notre honorable président, M. Parlatore, qui, malgré ses occupations multipliées, a bien vouUi nous accompagner et nous per- SESSION EXTRAORniNAlRÉ A PARIS, EN AOUT 1855. 593 mettre, au milieu même des objets de nos communes éludes, de profiter des ricliesses de s.i science profonde et de son érudition variée. f.a forêt de Fontainebleau est bien connue, Messieurs, de la plupart d'entre vous. C'est, en effet, depuis le temps de Tbuillier, un des rendez- vous classi((ues des botanistes parisiens. Vous savez tous que son sol est presque partout composé de cette formation siliceuse que les géologues appellent ^ermw miocène inférieur ow grès de Fontainebleau, et qui consti- tue à la fois ce sable d'une finesse extrême dont se (atiguent si vite les pieds du promeneur, et ces rochers si durs et si compactes dont il ne peut se lasser d'admirer les formes bizarres et les gigantesques propoitions. Les points les plus élevés, d'une altitude de 130 à 1^0 mètres, sont couronnés çà et là d'une faible banc de calcaire d'eau douce, dont la présence se révèle au botaniste par l'apparition de quelques plantes caractéiisliques des ter- rains calcaires, telles que le Sesleria cœrulea sur le Mail d'Henri IV, le Teucrium montanum aux environs delà Belle-Croix, et le Fragaria collina entre les rochers de Bouron. Considérée au point de vue de la géographie botanique, la forêt de Fon- tainebleau est peut-être une des localités les plus curieuses de France, pré- cisément parce qu'elle est une de celles dont il est le plus difficile de définir le caractère. Accidentée sans être réellement montagneuse, elle nous offre les plantes ordinaires de nos plaines, mêlées à quelques espèces de la zone subalpine. Placée non loin du centre de la France, elle est pour ainsi dire le point de jonction des régions botaniques de l'ouest, du nord et de l'est. Sa ilore est un étrange amalgame de celles des régions diverses qui l'entou- rent; et la flore du midi, la flore même de Corse, possèdent chez elle quel- ques représentants, sentinelles avancées, vers le nord, de la végétation méditerranéenne. Kn parcourant ses sites variés, on ne peut manquer d'être surpris de ces singuliers contrastes. Ici, V Anémone sylvestris ù\\ nord- est rencontre les Ranunculus gramineus et chœropliyllos des environs de Toulon; là, le Scabiosa suaveolens des Vosges se croise avec le Trifolium strictitmde l'ouest el du midi; ailleurs enfin, V Helianthemumumbellntum de iNantes et de Bordeaux croit a l'ombre du Sorbus lutifolia de Lorraine, et non loin de \' Arenuria grandi^lora des Alpes et des Pyrénées. Forcés, comme je l'ai dit, par le peu de temps dont nous pouvions dis- poser, de réduire notre exploration a deux ou trois points intéressants, nous nous sommesdirigéstoutd'abord vers le Maild'HenrilV, en traversantseule- menl une partie du parc, et en négligeant, pour arriver plus vite, le Cysto- pteris fragilis el le Cetcrach, qui .'e cachent sous les charmilles des murs de la terrasse. Après avoir franchi le pavé du Moret, nous sommes arrivés en peu d'instants au pied de ce large mamelon (jui poile le nom de Mail d'Henri IV, et dont toute la partie nord, regardant Fontainebleau, est cou- verte d'une plantation de pins, qui date, dit-on, de plus de soixante-dix ans, T. Ti. 40 59à SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et qui est assurément l'une des plus anciennes de la forêt. C'est sous ces pins élevés que nous avons eu la vive satisfiction de trouver, presque au début de notre course, la plante qui, pour plusieui'S d'entre nous, était le but principal de l'herborisation, le Goodyera repens , que notre savant confrère, M. Chatin, a rencontré le premier l'année dernière, à la grande surprise de tous les botanistes parisiens, et dont notre bulletin a i.nimédiatement enre- gistré la découverte. Cetle plante croit aujoui'd'hui, en abondance extrême, des deux côtés de la route qui conduit de la grille de Maiiitenon au Mail d'Henri IV, sur toute l'étendue du terrain en pente que couronnent les grands pins dont j'ai parlé, et se propnge un peu au-dessous, sous les chênes, mais non au-dessus des arbres verts. Elle est tellement abondante et si facile à voir qu'il n'est pas raisonnablement possible d'admettre qu'elle ait pu échapper aux regards des nombreux botanistes qui, à tous les moments de l'année, visitent ce pojnt de la fprét, point très rapproché de la ville, et l'un de ceux d'ailleurs dont la végétation présente le plus d'intérêt. Il est donc hors de doute que c'est tout récemment qu'elle y a pris naissance, et qu'elle a dû s'y dé- velopper et s'y multiplier avec une promptitude qui se.mble tenir du prodige. [.e Goodyera repens, R. Br. {Neottia repens, S\v. Satyrium repens, ï..) est une Orchidée subalpine dont l'aire s'étend depuis la Sibéiie, à travers toutes les contrées froides de l'Europe, jusqu'aux pentes des Alpes et des Pyrénées. Elle est fréquente, presque toujours dans des bois de pins, en Suéde, en Eithuanie,en Prusse, dans les plaines du nord et sur les montagnes du midi de l'Allemagne. Koch la cite comme croissant ça et la , in sylvis monlanis umbrosis et suhalpinU, dans tout le territoire de sa Flore, Smith ne l'indique pas en Angleterre, mais seulement en Ecosse, in sylvis alpinisniuscosis rarius. Ses stations en France, que j'extrais de la dernière livraison de la Flore de MM. Grepier pt Godron, sont les suivantes : Ver- sant oriental des Vosges, — Haut- Jura, — Puy-de-Dôme,— Alpes, — Pvrénées. Elle a en outre été indiquée par Thore dans les Landes, où elle a sans doute aussi ^uivi les arbres-verts, et par M. Pelletier, d'Orléans, dans le département du Loiret, entre Malesherbes et Orléans, ou elle a, de même qu'a Fontainebleau, paru tout a coup sous des pins, plantés par Duhamel du Monceau. Vu à une certaine distance, son petit épi de fleurs blanches naissant en spirale, mais tournées toutes du même côté, et portées par une hampe droite et roide {|ui sort d'une rosette d'un beau vert fonce, lui donne tout à fait le port et l'aspect d'une Pyrole. Il ne faut donc pas s'étonner qu'un botaniste allemand du xvu' iiecle, Lœsel, l'ait décrite sous lenom ûePy/-ola acutifoliri polyanthos. Sa manière de vé«»%IXT-PI1:RRE. Dans une note lue à la Société Philomaticpic eu 18/i9, et insérée dans les comptes rendus de cette société, j'avais sommairement indiqué les princi- paux résultats auxquels J'étais dès lors arrivé sur l'organe accessoire désigné sous le nom de lentlcelle; les nouvelles observations que j'ai eu occasion de faire depuis cette époque ont ajouté sur ce point quelques faits qui pourront paraître digne? d'intérêt. T. 11. hi 610 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On sait que Guettard (173/i) considérait les lenticelies comme des orga- nes glanduleux , et les nommait glandes lenticulaires. De CandoUe crut reconnaître dans ces organes un rudiment ou germe des racines adventives. M. Unger (1836) signala une sorte d'analogie entre les lenticelies et les organes désignés chez les cryptogames sous le nom de sore^rfi es, les utricules du tissu cellulaire (jui constituent la masse subéreuse de la lenticelle lui paraissant les analogues des spores ou des propagules; le même observa- teur regarda les leiilicelles comme le résultat d'une déformation des organes respiratoires désignés sous le nom de stomates. M. Hugo MobI nous paraît être le premier organographe qui ait fait des observations exactes, et pré- senté des idées justes sur la structure des lenticelies : ce savant observa- teur reconnut que la production des lenticelies est analogue à celle du liège, mais il insista sur ce point que le liège est le résultat de l'hypertro- phie de la couche subéreuse de l'écorce, et que les lenticelies sont le résultat de l'hypertrophie de la couche herbacée. Mes observations diffèrent de celles de M. Hugo Mohl en ce point que la masse celluleuse d'apparence subéreuse qui fait hernie à travers la fissure épidermique sous la forme d'un double bourrelet, et dont la couche exté- rieure devient brunâtre par dessiccation, m'a paru constituée non par la couche herbacée ou cellulaire profonde, mais par la couche subéreuse ou sous-épidermique. Il résulte de ces observations que non-seulement je vois dans les lenticelies une formation analogue à celle du liège, mais une forma- tion complètement identique comme origine et comme tissu ; la différence entre les deux productions consiste seulement dans l'intensité de l'hyper- trophie, génei-alement faible dans la production lenticellaire, et très intense dans la production subéreuse, qui n'est autre chose que la production len- ticellaire exagérée. J'ai trouvé, en effet, chez l'Orme oommiin [Ulmus campestris), variété subéreuse, et chez les jeunes branches du Chêne-Liège, tous les passages entre la lenticelle normale et la lenticelle dégénérée et hypertrophiée en masse subéreuse. La lenticelle avait principalement été étudiée à l'état adulte, alors qu'elle se présente sur l'reorce sous laformed'une ponctuation brunâtre elliptique et à bords relevésen uudouble bourrelet ; je suis remonté à l'origine de cette formation, et je me suis assuré ([ue pendant sa première période, la lenti- celle est uniquement constituée par \\\\ soulèvement de l'épiderrae; ce sou- lèvement est quelquefois peu saillant, niais dans un grand nombre de cas, il présente un sommet proéminent, et constitue un véritable poil. L'écorce d'un jeune rameau de Sureau présente toutes les transitions entre le poil et le simple soulevenient épidermique. — Au bout d'un certain temps, le soulèvement epidermiciue se dessèche, se fendille, et ne laisse qu'une tissure épidermique a bu.iU dechins; c'esl par cette lissme que le tissu cellulaire. SESSION EXTIUORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 011 soit de la couche subéreuse, soit même de la couche herbacée, fait hernie sous la forme d'un bourrelet d'autant plus épais que l'hypeitrophie continue de se produire avec l'âge, et que les couches extérieures desséchées sont poussées au dehors par les couches sous-jacentes pendant une plus longue durée. Chez les arbres à écorce glabre, la lenticelle est réduite à un soulèvement peu saillant de l'épiderme. — Chez le Bouleau, la lenticelle jeune est repré- sentée par une cellule saillante à la surface de l'épiderme. Cette cellule exsude un liquide visqueux, et constitue une véritable glande; après cette période de sécrétion, la cellule ou la glande se dessèche, se fendille, et est convertie en une véritable lenticelle par la hernie du tissu cellulaire sous- jacent; dans ce cas au moins, et pour la première période de la lenticelle, l'opinion de Guettard est donc bien fondée, et le nom de glande lenticulaire est exact. J'ai suivi les lenticelles sur les racines des végétaux ligneux etmêmedes végétaux herbacés, où elles constituentsouvent depetites masses celluleuses tuberculiformes. — Je les ai retrouvées à l'état jeune ou rudimentaire chez beaucoup de tiges herbacées, et même à la base des feuilles. — Enfin j'ai constaté que les rugosités que l'on observe à la surface de certains fruits, sur l'écorce des melons par exemple, ne sont autre chose que des lenticelles plus ou moins déformées ; et que les ponctuations qui existent à la surface des pommes, des poires, etc., sont des lenticelles incomplètes constituées par la destruction d'un soulèvement épidermique et le dessèchement du tissu cellulaire sous-jacent. La fonction physiologique des lenticelles m'a paru consister simplement à déterminer, dans l'épiderme, des commencements de fissure. Par suite de l'accroissement de l'arbre , ces fissures deviennent de longues fentes qui s'étendent dans un sens, soit vertical, soit transversal, et facilitent, en débridant l'écorce, le développement de la tige eu diamètre. Après quelques observations présentées par divers membres sur Jes travaux qui doivent remplir le reste de la session extraordi- naire, la Société décide pour vendredi prochain, 2li aoùl, une nouvelle réunion. 612 SOCIÉTÉ BOTANIQLR DE FRANCE. .SÏ:a:%€E »l 34 AOUT IS55. PKÉSIDKNCE DE M. PARLATOKE. M. L. Soubeiran, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 17 août, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Pré- sident proclame l'admission de : MM. Jamin (Pierre), directeur du jardin d'acclimatation de Beni-Mora (Algérie), présenté par MM. de Schœnefeld et Cosson. Letourneux (Aristide), procureur impérial à Bône (Algérie), présenté par MM. Cosson et Guillon. M. le Président annonce en outre deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 1° De la part de M. F.-W. Schuitz, de Wissembourg: Archives de Flaire, p. I^i5 à 160. 2° En échange du Bulletin de la Société : L'Institut, août 1855, un numéro; Journal de la Société impériale et centrale d'horticulture de Paris , numéro de juillet 1855. Lecture estdonnéedela lettre suivante adresséeàM. de Schœnefeld par M. le marquis de Boys : Paris, le 24 août 1855. Monsieur et cher coi-lègue, La Société Géologique possédait deux Fougères des Antilles ijuilui avaient été données par M. de la Bêche. La Société, à la mort de l'illustre dona- teur, avait décidé qu'on les ôterait de la salle du conseil pour les placer d'une manière plus apparente. Je viens de faire exécuter cette décision, et comme ces échantillons intéressent la botanique plus encore que la géologie, dans le cas où ils ne frapperaient pas les regards, je crois devoir vous en donner avis. Recevez, etc. le marquis de Roys, Trésorier de la Société Géologique. Lecture est donnée ensuite d'une lettre adressée aux secrétaires de la Société par M. de Marcilly et accompagnant l'envoi d'un échan- tillon desséché de Rubus saxalilis. Cette lettre est ainsi conçue : Compiègne, le 10 août 1855. Messieurs, Si vous pensez comme moi que l'échantillon ci-joint appartient au Rnbus SESSION EXTHAOKUl.NAlKfc; V l'AUlS , EN AOUT 1855. 613 saxatilis, je vous prierai de vouloir bien eu donuer counaissance à la So- ciété lors de sa première réuniou, a nioiris toutofois que ce ne soit pas uue nouvelle espèce pour la flore parisienne. Cependant je ne l'ai point trouvée indiquée dans les Flores des environs do Paris que j'ai pu consulter. Cet échantillon provient de la forêt de Compiegne, où je l'ai récolté à la tin du mois dernier, trop tard pour avoir des tlt'urs. 'l'outefois les stipules naissant sur la tige, le réceptacle discoïde et les fruits distincts ne me pa- raissent devoir laisser aucun doute sur son identité avec le I{. saxadlis. Veuillez aj^réer, etc. Marcilly, Garde général des forêts do l'Etat. M. J. Gay examine l'échantillon joint à cette lettre et confirme l'opinion de M. de Marcilly relativement à la détermination de l'espèce. M. le comte Janbert donne lecture d'une nouvelle partie de son travail intitulé. La Botanique à rExposition. 31. ïrécul lait à la Société une communication sur les nids de l'Hirondelle dite Salangane (1). M. Ad. Brougiiiart rapporte qu'il a entendu déjà plusieurs fois don- ner comme une chose à peu près certaine que ces nids se composent d'un mucus sécrété par les Hirondelles. Il a appris de M. Blunie qu'on rencontre de ces nids dans l'intérieur des terres, à une si grande distance du rivage qu'il ne pourrait s'y trouver d'Algues marines, fussent-elles même apportées louies digérées parles oiseaux. \\ eu est, dit-on, qui sont composés de fragments de Lichens agglutinés ensemble par un mucus. M. Mo(|uin-Tandon ra|)])elle que tontes les Hirondelles ont la voùle palatine constamment humectée d'un mucus. Elles tiennent le bec ouvert en volant et retiennent attachés à leur palais, au moyen de ce mucus, les insectes qu'elles rencontrent. Nos Hirondelles indigènes forment leur nid avec de la terre gâchée à laquelle elles ajoutent leur [»ropre mucosité. M. Parlatore fait observer que plusieurs savants, entre autres MM. Mihie Edwards et Owen, considèrent les nids de l'Hirondelle Sa- langane comme étant formés de substances animales. M. Montagne ajoute qu'il a vu des nids d'Hirondelle rapportés de Chine par MM. Gaudichaud et Yvan. Ces nids, macérés dans l'eau et (1) Cette commuiiicalion ayant 6\(i reproduiio avec de nouveaux développements par M. Trccul, dans la séance du 23 novembre 1855 , c'est dans le compte rendu de celle séance qu'elle trouvera place. Ôlll SOCIÉTÉ BOTAiNlQUE DE FRANGE. examinés au microscope, ne lui ont présenté aucune apparence rap- pelant celle des Fucus, ni aucune trace d'organisation celluleuse. Il a déjà signalé ce fait dans son article Phycologie du Dictionnaire d'his- toire naturelle de M. d'Orbigny. Une opinion semblable avait d'ailleurs été énoncée il y a longtemps par Virey. M. Trécul présente les observations suivantes sur la matière qui porte à l'Exposition universelle le nom de Résine rouge d'Australie : Une substance intéressante nous a été montrée à l'Exposition. Elle est étiquetée Résine rouge d'Australie. C'est une masse de quinze centimètres environ de diamètre ou même plus, car le spécimen était coupe par la moitié. Elle est noire et tuberculeuse à sa surface, d'un blanc légèrement brunâtre à l'intérieur, demi-transparente et d'aspect corné. La coupe est marbrée de lignes blanchâtres irrégulières , qui lui communiquent, ainsi que la forme générale de la masse, une grande ressemblance avec la Truffe. Un très petit fragment m'en ayant été donné, je l'examinai à l'aide du microscope, et je pus reconnaître, ce dont je me doutais déjà, que ce n'est point une résine, mais un champignon. Cette substance est, en effet, com- posée d'une multitude de petits lilameuts entrecroisés dans tous les sens, et formés de cellules allongées et souvent ramiliées d'une manière remar- quable. Je n'ai pas observé de fructification dans le petit fragment que j'ai eu à ma disposition ; j'y ai vu seulement que les fdaments se terminaient parfois par un renflement globuleux ou ovoïde, formé soit par une cellule simple, soit par une cellule partagée par une ou deux cloisons transversales, ainsi que cela se manifeste dans les utiiculesdaus lesquelles s'opère la mul- plication cellulaire par division. Étant allé voir les collections du Muséum d'idstoire naturelle, pour m'assurer de la nature de ce végétal, je constatai, assisté par M. Tulasne, que la prétendue Résine rouge d'Australie est le Mylitta australis de Berke- ley. C'est par conséquent un champignon du groupe des Sclerotium. M. le comte Jaubert cite, comme l'une des plus intéressantes pro- ductions naturelles tigurant à l'Exposition, desSphéries fort curieuses de la Terre de Van-Diemen [Sphœria Robertsi et Sph. Gunnii).^ qui naissent sous la nuque de certaines Chenilles à l'époque où elles vont se terrer , et qui paraissent devoir détruire l'animal d'une manière qui rappelle l'action de la muscardine sur le Ver à soie. Il ajoute que M3I. Blanchard et Berthoad s'occupent d'une série d'expériences ayant pour but d'inoculer les spores de ces Pyrénomycètes à quel- (jues Chenilles indigènes qui ont l'habitude de se terrer. M. Chatii) fait à la Société la communication suivante : SESSION EXTKA0RD11NA1RE A PAKIS , EN AOUT 1855. 615 SUR LES TYPES OBDIPLOSTÉMONE ET DIPLOSTÉMONE DIRECT , OU DE L'EXISTENCE ET DES CARACTÈRES DE DEUX TYPES SYMÉTRIQUES DISTINCTS CHEZ LES FLELUS DIPLOSTÉMONES , par M. AD. CHATIX. I. — la plupart des plantes dicotylédones diplosténiones, offrent, comme ou l'a généralement remarqué, la structure suivante : un verticille calici- nal; un verticille corollin ; un androcée à deux verlicilles d'étamines, dont l'un, plus extérieur, ordinairement plus court et plus tard miii-, est placé devant les pétales et quelt[nefois poité sur leur base (Caryophyllées , etc.), tandis que l'autre, plus interne, est situé devant les sépales ; un gynécée qui, lorsqu'il est formé d'un verticille unique et complet, a ses carpeUes oppositipétoles. Ajoutons a tout cela un verticille de glandes dont les élé- ments sont placés à la base extérieure des éfaminesoppositisépales, et nous aurons indiqué un type fréquent avec lequel s"accorde la loi formulée par De Candolle sur l'opposition des carpelles aux pétales et, dans une certaine mesure, la théorie, dont il sera question ci-apres, d'Auguste de Saint-Hi- laire sur la structure de la fleur. J'avais autrefois, dans des recherches restées pour la plupart inédites, désigné le type floral qui précède (et que nous trouvons chez les Gérania- cées, les Oxalacées, les Caryophyllées, les Rutacecs, etc.), sous le nom de type triplostémone ^ ce qui supposait que le verticille de glandes oppositi- sépales représentait un verticille (le plus extérieur) de l'androcée avorté; mais considérant : 1" que Je n'ai jamais observe dans la fleur les glandes changées en étamines; 2" que l'organogénie nindique pas que les glandes dont la naissance est tardive comme celle des parties vraiment accessoires des fleurs constituent un troisième verticille de landrocee ; 3° que l'auato- mie montre que ces mêmes glandes ne seraient qu'une dépendance des éta- mines oppositisépales, dépendance qui, au lieu de se présenter toujours sous l'apparence de glandes, peut revêtir la forme de filaments ou même d appendices petaloides (Zygophyllées, etc.), je propose aujourd'hui de le distinguer par le nom de type obdiplostémone, ce qui revient à dire : type (\\p\os{émoi\e i'enversé ou type diplostémone a développement eew^r//'/^r/c (1), appellation (jui exprime simplement le fait de l'existence de deux verticilles de l'androcée et l'ordre de leur développement, sans rien préjuger sur la constitution théorique de la fleur. II. — Chez quelques ordres naturels de dicotylédones (Limnanthacées, Coriariacées), et chez la plupart des monocotylédones (Liliacées, Colchica- cées, Joncées, Palmiers, Amaryllidées, etc.), le type floral est le suivant : un verticille calicinai. un verticille corollin, deux verticilles d'étamines, (1) Les plantes polysicmoncs pourraient aussi être partagées en ohpolystcmones ei en polyslémoncs proprcmcni diles. 61 0 SOCIÉTÉ BOTANIQUK DE FRANCE. dont Vextérieur opposùisépale, et enfin, un verticille de carpelles superposé aux sépales et aux étamines extérieures. On peut désigner ce type, dans lequel les deux vertieilles d'étamines suivent noimalen^ent la loi d'alter- nance, et naissent le plus souvent dans l'oidre centripète (chez les dicotylé^ doues surtout), sans (|u"on ait a supposer l'avortement d'aucun verticille entre les enveloppes tlorales et le gynécée, sous le nom de type diplosêémone direct, ou simplement de ^^yje diplostémone. Ce second type, qui échappe à la loi de De Candolle sur ropjposition des carpelles aux pétales (1), n'est pas moins inconciliable avec les idées théoriques d'Auguste de Saint-Hilaire. Sans doute, ia symétrie de la lleur des monocotyledones est depuis long- temps en elle-même connue; sans doute aussi la position respective des vertieilles floraux a été bien indiquée dans les Limnantliées et le Coriaria par R. Brown, Lindiey, Ad. de Jussieu, etc., maisia structure de ces plantes n'avait pas frappé les botanistes comme opposition a la structure habituelle des dicotylédones, tant il est vrai que : « Il y a peu d'exemples, dans l'his- >) toire des sciences, qu'un objet ait été envisagé sous tous ses rapports, et » apprécié à sa juste valeur des le moment où il a commence de fixer l'at- ») tention. » (Corréa de Serra, Ann. du Muséum, XVIJI. — ■ Moquin-Tandon, épigraphe de Y Essai sur les dédoublements o\\ Multiplications, 1826). 111. — M. Dunal a développé avec succès [Considérations sur la nature et les rapports de quelques-uns des organes de la fleur) cette thèse : « Ou trouve toutes les formes intermédiaires entre l'étamine la plus complète et les corps glanduleux ; on voit ces organes occuper toui- à tour la même position ; les pétales, les androphores, les sépales membi'aneux ou pétaloïdes, ne sont que des modifications d'un seul et même organe. » Mais c'est en vain que j'ai cherché dans les belles études de M. Dunal soit une preuve (par la transformation des glandes des Géraniacees, etc.) en faveur de l'existence réelle du type diplostémone que j'avais d'abord admis, au lieu du type obdiplostémone, soit le plus léger iiidee d'une comparaison entre ce der- nier et le type diplostémone direct. On peut en dire autant des observations, d'ailleurs beaucoup plus physiologiques qu'organographiques, de Desvaux etdeSoyer-Willemet (Mémoire sur le Nectaire, Ann. de la Soc. Linn., V). IV, — Auguste de Saint-Hilaire a émis, sur l;i structure des fleurs, et spécialement de l'androcée, deux opinions que je dois rappeler pour cher- cher ensuite la nature de leurs rapports avec les deux types obdiplosté- mone et diplostémone. ■ (1) L'opinion longtemps nccrédilée que, cliez les monocotyledones, les deux en- veloppes tlorales ne doivent pas être assimilées, même théoriquement, à celles des dicotylédones, a sans doute détourné de remarquer que, dans les premières , le ver- ticille carpeliaire est habiluelli'ineiit opposé au calice «-t non à la coroiii'. SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 617 a. Voici, pour Auguste de Saint-Hilaire, la construction d'une fleur nor- male, de dicotylédone par exemple : Sépales 5 — — — — — Pétales 5 — — — — — alternes aux sépales. Étamines 5 — — — — — opposées aux sépales. l"disque, 5 parties. _ _ — — — opposées aux pétales. 2' disque, 5 parties. — — — — — opposées aux sépales. Carpelles 5 — — — — — opposés aux pétales. Si nous rapprochons cette construction du type obdiplostémone (Oxala- cées, etc.), nous voyons que le verticille de l'androcée correspondrait aux glandes oppositisépales, qui, jamais et à aucune époque de leur évolution, ne se montrent comme vraies étamines, tandis que les deux verticilles sta- minaux existant réellement, proviendraient de la transformation des deux disques. C'est-à-dire que l'androcée théorique ne se montrerait jamais, et que l'androcée effectif n'existerait qu'en vertu d'une dégénérescence des disques : double hypothèse (|ue les raisonnements les plus savants ne sau- raient faire admettre même pour le type obdiplostémone. .le ne parle pas du type diplostémone direct, que ses carpelles oppositisépales mettent en dehors de tout rapport avec un type qui a pour base l'opposition du gyné- cée à la corolle. b. La deuxième hypothèse d'Auguste de Saint-Hilaire, liée d'ailleurs à la construction précitée, consiste à regarder les étamines oppositipétales comme une dépendance ou dédoublement des pétales; alors l'androcée théoriquement normal est représenté dans nos obdiplostémones (Oxalacées, Rutacées, etc.), par le seul verticille interne des étamines, et les deux dis- ques, qui manquent d'ailleurs, sont sans objet. .Te n'opposerai cette hypo- thèse à la précédente que pour montrer combien, en conduisant à sacrifier les disques, elle lui est peu favorable; et encore la réfutation de la première hypothèse d'Auguste de Saint-Hilaire par la seconde paraîtra-t-ellesupertlue aux botanistes qui auront admis la remarque que cette première hypothèse ne peut surtout plus subsister en face du type diplostémone direct (1). Mais l'hypothèsedu dédoublement des pétales est-elle elle-même fondée? Quelles sont ses preuves? Nous allons avoir celles-ci et pouvoir discuter celle-là par quelques citations empruntées à M. Auguste de Saint-Hilaire lui-même, citations que nous abrégerons eu rendant (idèlement la pensée de l'auteur : « Dans une foule de Géraniaeées et de Caryophyllées, cinq étamines, (1) Je n'ai point ici à considérer dans son ensemble le dédoublement des pétales, objet de rechorclios iniporlanles de la pari de MM. Duiial et Moquin-Tandon, et qui est évident dans la formation de la couronne des Lychnis, Silène, etc. 618 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FhAiNCE. opposées aux pétales, en sont de simples dédoublements ; » ces étamiues par dédoublement se distinguent des étamines réellement symétriques (ou normales), parce qu'elles soutplus petites, souvent réduites à un seul fUet [Erodium), ou à une dent (Z?'m/w) Il est bien clair que les étamines qui résultent du dédoublement de la corolle sont opposées aux pétales, et doivent être surun plan un peu moins avancé que celles qui forment le ver- ticille rigoureusement staminal.... Chez les Caryophyilées et le Pelletiera, les étamines dédoublées des pétales, se soudent avec eux... Dans les Primu- lacées, les étamines avortent, et un dédoublement des pétales produit les étamines oppositipétales. .. v> Si c'est par multiplication et non par dédoublement que les étamines forment deux verticilles, alors les étamines opposées aux pétales sont les plus voisines des carpelles (Bocagea). . . // n existe pas de verticille multiple d'etamines, quand tous les autres verticilles sont simples , cas dans lequel l'augmentation résulte d'un dédoublement... » (Auguste de Saint-Hilaire, Morphologie végtale, Chap. Symétrie). L'hypothèse du dédoublement des pétales pour former le verticille sta- minal externe des Caryophyilées, etc., adoptée par M. Ad. de Jussieu et par la plupart des botanistes, repose, en résumé, sur ces deux points : 1« situation extérieure des étamines oppositipétales, par rapport aux éta- mines oppositisépales; 2° soudure assez fréquente de ces étamines aux pétales dont elles dériveraient. A quoi il faut ajouter l'opposition des car- pelles aux pétales, et par suite, le rétablissement de la loi d'alternance par la simple abstraction du verticille staminal étranger, dans l'hypothèse, au type théorique de la fleur. Mais si l'on pèse, sans idées préconçues, les objections suivantes, on re- connaîtra que c'est à tort que le verticille staminal oppositipétale est re- gardé comme produit par le dédoublement des pétales eux-mêmes : 1° La position extérieure des étamines oppositipétales des Géraniacées, Linées, etc., par rapport aux étamines oppositisépales est, comme le démon- trent les observations organogéniques, une conséquencehabituelle de l'évolu- tion de l'androcée, lequel procède du centre à la circonférence en commen- çant par les étamines oppositisépales (M. Payer, Traité d'organogénie comparée : Géraniacées, etc., et nous-mème : Recherche des rapports ou lois entre iordre de naissance, etc., des étamines). T Beaucoup de Renonculacées, de Caryophyilées, etc., offrent, les unes vers la base de l'onglet, les autres entre l'onglet et le limbe, de vrais dé- doublements, mais ces derniers ne produisent pas d'etamines. :r Si l'adhérence est une preuve de dédoublement, pourquoi l'observe-t-on dans les corollitlores à étamiues alternes aux pétales (Convolvulacées, Sola- nacées, etc.)? h" Un grand nombre de munocolyledoat.'i (de Liiiacccs surtout), ont leurs SESSION EXTRAOKDINAIKE A PAKIS , EN AOUT 1855. 619 deux verticilles staminaux portés sur les deux verticillcs du périanthe, auxquels ils sont opposés chacua à chacun. Si roppositiou et l'adhtnence des étamincs aux parties des enveloppes floiales suffisent pour alTnmer la formation des premières par dédoublement des secondes , la conclusion (quassurément personne n'admettra) serait que l'androcée existant chez ces plantes, est étranger à leur type normal. 5° Toutes les recherches organogéniques de M. Payer et les miennes établissent que les étamines oppositipétales des Géraniacées , Oxalacées , Rutacées, etc., ont une origine aussi distincte ou individuelle que les éta- mines oppositisépales, (lu'elles sont absolument indépendantes des pétales, naissent loin de ceux-ci, et n'adhèrent à eux, comme les étamines alterni- sépalesdes corolliflores, que consécutivement à leui- naissance. 6" J'ai vu chez le Cucuhalus barcifer les pétales SMÙ-re dans leur naissance les étamines qui leur sont opposées, et non les précéder. 7° Dans quelques Caryophyllées, et surtout dans une Géraniacée, WRhijn- eÂo^/«em, les deux verticilles des étamines existent, mais la corolle manque! Or, quels botanistes voudront admettre sérieusement que les pétales, qui n'existent pas, engendrent le verticille staminal alteinisépale ? 8° Comment enlin admettre que la situation des étamines devant les pétales soit la preuve (lu'elles sont un dédoublement de ceux-ci, quand on sait que chez les Tiliactes, Malvacées, etc. , les phalanges d'etamines super- posées aux pétales commencent par se montrer loin de ceux-ci pour s'en rapprocher seulement plus tard par le fait de leur évolution centrifuge ; quand on considère surtout que chez plusieurs Hypéricinées, etc., il n'y a, au lieu de cinq groupes d'etamines, que trois groupes formant un verticille indépendant par sa symétrie de celui des pétales? Ainsi, l'hypothèse du dédoublement des pétales n'est pas fondée, et l'on ne saurait y recourir pour expliquer le typeobdiplostémone; mais combien n'est-elle pas plusiiisulfisante encore quand on la rapproche du type diplos- témone direct. Ici, en effet, elle ne peut même arriver à être discutée, arrê- tée tout d'abord comme elle l'est par ces deux faits : La position du verticille oppositipétale , qui exclut toute idée de dédou- blement, ce verticille étant plus intérieur que le verticille oppositisépale, et Auguste de Saint-Hilaire ayant dit lui-même et fort judicieusement a son point de vue : « // est bien clah' que les étamines qui résultent du dédou- blement staminal de la corolle doivent être sur un plan un peu moins avancé que celles qui forment le verticille rigoureusement staminal. » Les carpelles sont opposes aux sépales, ce qui est inconciliable avec tout type lloral dans lequel laiidiocéc ne serait représenté que par un verticille. V. — En se reportant aux caractères des deux types diplostémones que nous avouscru nécessaire de distinguer, on trouve qu'au point de vue de la loi d'alternance, le type obdiplostcmone pourrait être, d'une façon gêné- <^20 SOCIÉTÉ BOÏAÎNIQUE DE FRANCE. raie, désigné sous le nom de type imparutémone ^ tandis que le type diplos- témone poui'rait être d\t paristétnone. Dans le premier, où pourraient en- trer des androcées à 1, à 3, à 5 verticiiles, il existe évidemment un A«fl^2/s quant à ce qui concerne les Géraniacées et autres plantes analogues, à deux verticiiles staminaux, qui devraient, en raison de la situation des carpelles, avoir tiois verticiiles d'étamines ; mais si J'ai abandonné répilhete triplos- témone , qui rappelait le verticille manquant , mais avait le tort d'aller au delà des faits observés, il est plus nécessaire encore de se refuser à admettre que ces plantes n'ont qu'un verticille normal auquel s'ajouterait un verticille par dédoublement des pétales. Quant au type diplostémone direct, il est com- plet, et satisfait pleinement à la loi d'alternance. Pour le premier, l'hypo- thèse du dédoublement a du moins le mérite (le seul d'ailleurs) de rappro- cher le type existant du type idéal ; l'extension de cette hypothèse au second type aurait au contraire pour résultat de faire abandonner une structure parfaitement régulière pour se jeter dans les anomalies. VI. — On est tout d'abord frappé par ce double fait, savoir d'une part, que le type diplostémone direct est assez peu répandu parmi les dicotylé- dones pour ne pas y avoir été remarqué dans sa signification morphologique et ne jamais avoir été compris dans les diverses théories faites sur la struc- ture de la fleur, et d'autre part, qu'il est au contraire général chez les mouo- cotylédones, où il n'avait pas cependant semblé davantage devoir être opposé au type le plus commun des dicotylédones. Mais le type diplostémone direct est-il en réalité aussi rare chez les dico- tylédones qu'il parait l'être, quand on se reporte au peu d'observations que possède actuellement la science? Je vais essayer de montrer que non, en me guidant, dans mes recherches, par les divers caractères du type qui sont, on se le rappelle, les suivants : Verticille le plus extérieur des étamines placé devant les sépales, verti- cille le plus intérieur situé devant les pétales ; Apparition ou naissance des deux verticiiles de l'androcée, ayant lieu ordinairement de la circonférence au centre (les verticiiles se montrent au contraire dans l'ordre centrifuge pour le type obdiplostémone) ; Opposition des carpelles aux sépales. De ces trois caractères, deux, l'ordre de position des verticiiles de l'an- drocée, tant comparés entre eux que rapportés aux enveloppes florales, et l'opposition des carpelles aux sépale.s, sont absolument fixes, tandis que le troisième, savoir l'ordre de naissance des étamines, pourra offrir quelques variations ou même être interverti, ainsi que iM. Payer l'a observé chez les Commélynées. On comprend d'ailleurs qu'il suffira de l'un des deux carac- tères absolus pour permettre de reconnaître le type diplostémone direct avec une suffisante certitude. Cherchons donc. Les observations de M. Schleiden {Nooaacta Academiœ Cœsareœ, XIX), SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 621 celles de M . Vi\yev {Traité d'Organogénie comparée) et les miennes [Becher- ches sur les rapports ou lois entre l'ordre de naissance des étamines...) établis- sent que, chez les Papiliouacées et les Gassiées, les verticilles se développent dans l'ordre centripète, et se placent aussi, comnne chez les Li.Tinanthées et les Coriariacées, le plus extérieur devant les sépales, le plus intérieur devant les pétales (1). I.e verticille des carpelles, ordinairement réduit à un seul élément, ne peut évidemment pas nous guider ici, mais nous avons le carac- tère absolu fourni par la position des étamines entre elles et par rapport aux enveloppes florales, plus le caractère de seconde importance tiré de l'ordre de naissance des deux verticilles staminaux, et c'est assez pour que, san« la moindre hésitation, nous rangions les deux grands ordres des Papiliona- cées et des Cassiées dans le même type symétrique que les Coriariées et les Limnanthées. Ceci nous permet de prévoir que, si jamais on trouve un jour une Légumineuse diplostémone, ayant, comme la Mimosée observée par A. deSaint-Hilaire, cinq carpelles, ceux-ci seront placés devant les sépales. Les Caïupamda ont, avec une symétrie quinaire générale, un ovaire ordi- nairement a trois loges; mais le Campanula Médium et un petit nombre d'autres espèces ont l'ovaire à cinq loges, et alors celles-ci sont opposées aux sépales. Le Wahlenbergia a tous ses verticilles de trois à cinq parties, et toujours les loges de l'ovaire sont devant les sépales, [.es Musschia et le Platycodon offrent avec cinq étamines, cinq carpelles repondant aux sépales; de même le Canarina a six sépales, six pétales, six étamines et autant de carpelles o[>positisépales ; le Michauxia^ des fleurs octandreset a huit carpel- les encore opposés aux lobes du calice; enfin \c Lightfootia présente, comme \q Campanula, avec des verticilles toujours quinaires pour les enveloppes de la fleuret l'androcée, tantôt trois, tantôt cinq carpelles, et ces derniers sont toujours superposés aux divisions caliciuales. N'est-ce pas assez de l'opposition des carpelles aux sépales dans tant de genres desCampanulacées pour inontrerque celte importante famille aussi doit être comprise dans le type diplostémone direct? Un verticille manque à l'androcée, ainsi que suffirait à le prouver la place, en opposition à la loi d'alternance, des carpelles devant le verticille stamiual existant, et l'on peut inférer de la situation de ce dernier devant les sépales que, si un jour on trouve une Campanulacée effective- ment diplostémone, le verticille ajouté, ou plutôt restitué a landrocée, sera intérieur par rapport à l'autre et oppositipétale; j'ajouterai même, en me reportant aux lois qui rattachent le développement des étamines à leur nais- sance et à leurs avortements, que ce verticille restitué naîtra le dernier, sera le plus court et le dernier mûr. ' Les Primulacées n'ont que cinq étamines oppositipétales et un ovaire {\ ) Dans le honton \\n peu gros, cet ordre senibl(' iiilerverli, par suitede la posi- tion oblique de dedans en deliors prise par les élainiiies oppositipétales. 622 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. formé d'un nombre de carpelles indéterminé, et j'ajoute, indéterminable même par l'organogénie (1). Les deux caractères essentiels, savoir les rap- ports des deux verticilles staminaux et ceux des carpelles manquant à la fois, il semble qu'on ne puisse savoir si ces plantes dérivent du type obdi- plostémone ou du type diplostémone direct, et cependant, quand je consi- dère que l'organogénie indique dans le Samolus deux verticilles d'étarai- nes, dont le plus extérieur et dernier né, qui avorte ou se réduit à de petites languettes sur la gorge de la corolle, est oppositisépale comme dans le Coriaria et les Papilionacées, je ne peux m'empêcher de penser que les Primulacées encore se rattachent au type diplostémone proprement dit. L'évolution de l'androcée est bien, je l'avoue, centrifuge comme c'est de règle dans le type obdiplostémone, mais la position des parties de l'andro- cée par rapport aux enveloppes florales, l'emporte en valeur sur le mode d'évolution, et d'ailleurs les Tradescanfia et quelques autres monocotylé- dones, qui appartiennent incontestablement au type diplostémone direct, n'ont-ils pas a leur tour, par une exception parallèle, un androcéedont les verticilles se développent dans l'ordre centrifuge. Les Loasa, que leurs étamines extérieures et leurs carpelles oppositipétales classent incontesta- blement dans le type obdiplostémone, font d'ailleurs, au milieu de celui-ci, par le développement centripète de l'androcée, et l'avortement plus ou moins complet du verticiile staminal dernier né, une exception correspon- dante à celle que les Commélynées et que surtout les Primulacées font dans le type diplostémone direct. On voit qu'eu somme ce dernier type staminal, qui ne commence que d'aujourd'hui à fixer l'attention, n'est pas sans avoir un grand domaine, puisque a lui se rattachent déjà la grande généralité des monocotylédones, et parmi les dicotylédones, lesCoriariées, les IJmnanthécs, les Papilionacées, les Cassiées, les Campanulacées et les Primulacées. Et si l'on considère que les Campanulacees, que nous n'aurions pu y rattacher sans leurs espèces isocarpées, tiennent de près aux Synanthérées, etc.; on voit que si nous ne pouvons établir, faute de moyens d'investigation (l'existence et les rapports de deux verticilles d'étamines ou du moins la présence d'un verticiile com- plet de carpelles) que ces plantes appartiennent au même type que celle;s-ci, ce n'est pas à dire que l'hypothèse qu'on pourrait former à cet égard ne soit pas fondée. Mais je m'arrête, car je ne veux avancer que sur des faits, et ceux-ci sont, pour aujourd'hui, épuisés. M. Ed. Bureau présente à la Société des échantillons vivants de VUtricularianeglecta, Lelini., espèce qu'il vient de découvrira Bel- (1) Il y aura à voir si Vanatomie ne conduirnil pas à fixer le nombre et la situa- tion des carpelles. SESSION EXTRAORDINAIRE A PARIS, EN AOUT 1855. 623 levue près Paris, et qui n'avait pas encore été signalée dans le rayon de la flore parisienne. M. Bureau ajoute les observations suivantes : Cette plante se différencie par les caractères suivants de VUtricularia vulgaris L. Klle a le port plus grêle, la corolle d'un jaune plus pâle, le lobe supérieur du calice obtus (tandis qu'il est étroit et acuminé dans VU. vul- garis) ; le palais vu de côle, court, obovale en coin, les étamines conniventes roais libres (tandis que le palais est en coin très étroit, les étamines sou- dées dans \e vulgaris). Si l'on regarde la corolle de protil,on aperçoit l'éperon que la lèvre inférieure ne cache pas; dans le vulgaris, au contraire, les bords latéraux de cette lèvre sont rabattus et masquent complètement l'éperon. Grâce à cette découverte, la flore des environs de Paris possède mainte- nant les quatre espèces (VUtricularia connues en France. On peut les dis tiuguer à l'aide du tableau suivant : , Anthères soudées V. vulgaris, L. UXRICULARIA 5 Écerou i ï'^"'!'^^""" ^'""f ' '""" i U. intermedia, Hayue. \ . r,peiuu i ijjgj d utiicules. ) ' I I plus long que 1 V AulhL-res libres ) '"'S"^- ) Feuilles toutes munies j ^,_ „ i^^ta, Lehuiann. S \^ d iitricules. 1 ° \ Éperon aussi large que loug V. minor, L. La plante a été trouvée près de Bellevue (Seine-et-Oise) dans des mares nouvellement formées, résultant de l'exploitation de la meulière. M. Germain de Saint-Pierre fait remarquer que cette espèce res- semble absolument à VUtricularia vulgaris par tous les organes de la végétation. On ne peut l'en distinguer que lorsque elle est en fleur, et seulement avec certitude sur le vivant, car ses caractères dispa- raissent presque complètement par la dessiccation. Elle est indiquée par M. Lloyd dans les départements de la Loire-Inférieure, de la Vendée et de la Charente-Inférieure. MM. Grenier et Godron la si- gnalent en outre dans la presqu'île de la Manche où elle a été trouvée par M. Lebel. M. Gay dit qu'il croit avoir dans son herbier la plante en question, venant des environs de Cherbourg. ftl. de Schœnefeld pense que la difficulté de distinguer cette espèce de VU . vulgaris est la cause de sa rareté apparente. L'attention une une fois appelée sur elle , on en découvrira probablement de nou- velles localités dans nos environs. M. Chatin aimonce à la Société que VAcorus CaifamMs, non encore 624 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. signalé dans le midi de la France, vient d'être trouvé par M. Toucliy dans les marais de Grammont, aux environs de Montpellier. M. Gay dit que VAcorus existe sur certains points de la France, au bord de quelques étangs , mais il rappelle que c'est une plante asiatique qui n'est, nulle part, réellement spontanée dans l'Europe occidentale, bien que la facilité et la rapidité de son développement le fassent supposer. M. Puel rapporte que cette plante est abondante aux environs de Rennes, où elle a été récemment introduite, et qu'elle y semble tout à fait spontanée. M. Lecoq dit avoir vu ÏAcorus dans les Ardennes en quantité con- sidérable, avec toutes les apparences de la spontanéité, dans des lieux très sauvages et où il n'est pas vraisemblable qu'il ait été artificiel- lement introduit. M. Menière fait remarquer que dans le département de Maine-et- Loire, sans cesse parcouru par des botanistes exercés, on n'avait encore jamais rencontré V Acorns , \ors([ue à deux kilomètres de la propriété de M. Guépin, on l'aperçut autour d'un marais, dans un lieu désert où il n'avait point été semé. On l'a depuis naturalisé avec succès sur d'autres points du même département. M. Brongniart rappelle que cette plante est commune en Danemark et dans tout le nord de l'Europe. M. Germain de Saint-Pierre ajoute qu'elle a été plantée, il y a en- viron douze ans, par M. Weddeli, dansla forêt de Marly (Seine-et-Oise), où elle est aujourd'hui parfaitement naturalisée. Sur la proposition de M. J. Gay, la Société déclare close la session extraordinaire de 1855, etse sépare après avoir voté des remercîments unanimes à M. Parlatore, son président. Conformément au paragraphe 2 de l'article li\ du règlement, le procès-verbal ci-dessus a été soumis le 1" septembre au Conseil d'ad- ministration, qui en a approuvé la rédaction. ADDITION AU l'ROCKS-VKRBAf- DK I.A SÉANCK DU L>7 JUIIJ.KT 1855. Après la leotuie de In lettre de M. Reboud, (l) M. Gossoii présente quel- ques observations sur l'aiialoyie de la végétation des montagnes des envi- rons de Djelfii a\ ec celle des montagnes de l'Aurès, situées dans la partie la plus orient lie de l'Algérie, et insiste sur l'iMuformité de la végétation dans toute la région des hauts-plateaux de l'Algérie. Il fait remarquer ensuite que le nom à' Henonia, attribué par M. Durieu de Maisonneuve et par lui à un gi'ni'e nouveau de la famille des Crucifères, découvert par M. Hénon et retrouvé par M. Reboud, doit être remplacé par celui à' Henopliytou , le nom â'Henonia ayant déjà été appliqué à uu genre de la famille des Amarantacées (Moquin-Tandon in DC. Prodr.^ Xlli, sect. 2, 237]. (1) Voyez le Bullelin. I. II, p. 5o7. T, II. a 2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. De raotiou du f«alpèti*e sur la Tés;éfaf iou : par M. Boussingault [Comjde -rendu des séan. de l'Acad. des se, séance du 19 novembre 1855 ; An7i. des se. natu?\, li^ sér., IV, p. 32-^6). L'action très favorabledu salpêtre ou nitrate de potasse sur la végétation est connue depuis longtemps; mais le prix élevé de ce sel avait empêché les agriculteurs de l'appliquer a la culture en grand. La découverte d'un gi- sement inépuisable de nitrate de soude au Pérou, dans la province de Ta- racapa, a changé les conditions à cet égard, et aujourd'hui l'exportation de cette dernière substance d'Amérique en Europe est devenue tellement con- sidérable que, depuis cinq ans, elle a dépassé le chiffre de trois millions de quintaux espagnols. Or les expériences laites en Angleterre par M. Barclay et en France par M. Kuhimann ont prouvé que ce nitrate employé dans la culture à raison de 120 à 125 kilogrammes par hectare exerce une action fertilisante incontestable. Mais il importe de connaitre de quelle manière agissent sur les plantes l'un et l'autre de ces nitrates. Est-ce à la facondes sels alcalins, ou selon celle des engrais dérivés des substances animales, comme, par exemple, les sels ammoniacaux? C'est surtout en vue de ces deux questions que M. Boussingault a fait ses expériences. M. Kuhimann a pense que, lorsque des nitrates interviennent dans la fertilisation des terres, leur azole, avant d'être absorbé par la plante, est transformé, le plus souvent, en ammoniaque dans le sol même, et qu'il suf- fit, pour amener cette transformation, qu'il existe dans le sol des matières organiques en voie de putréfaction. M. Boussingault a voulu des lors re- connaître expérimentalement si la présence de matières organiques putres- cibles dans le sol est indispensable pour (]ue l'azote des nitrates soit assimilé par les planter. Pour cela, il a fait germer des graines et végéter les plantes qu'elles ont données dans un sol stérile auquel il a seulement ajouté du ni- trate de potasse ou du nitrate de soude et une petite quantité de cendres. Deux de ses expériences ont été faites sur V Helianthus annuus, la première avec addition, la seconde sans addition de nitrate de potasse; trois autres ont eu pour sujet le Cresson alenois [Lepidium sutivum) qui a été semé une fois dans de la terre fortement fumée, une autre fois dans un sol stérile, enfin une troisième ibis dans du sable avec addition de nitrate de soude. Voici en résumé ce que le célèbre chimiste et agriculteur regarde comme résultant de ses expériences. RKVL'K BIBLIOGRAPHIQUE. 627 Les nitrates alcalins agissent sur la végétation avec autant de promptitude et peut-être avec plus d'énergie que les sels ammoniacaux. Ainsi Y Helianthm anniius, sous l'influence de 1 gramme de nitrate de potasse, s'est élevé à une hauteur de 50 à 72 centimètres, s'est incorporé plusde 1 décigramme d'azote, a produit en matière sèche 108 fois le poids de la graine et a décomposé, en trois ou quatre mois, plusde 5 litres d'acide carbonique; au contraire, en l'absence du salpêtre, il n'a développé qu'une tige grêle, haute au plus de 20 centimètres, portant seulement 2 ou 3 feuilles d'un vert pâle; il n'a assimilé que 3 milligrammes d'azote ; enfin, dans ce cas, la plante sèche n'a eu que cinq fois le poids de la semence, et, en trois mois d'une végétation languissante, elle n'a pas décomposé U décilitres d'acide carbonique. Les résultats obtenus avec le Cresson alénois ont été tout aussi frappants. Dans un sol stérile, la plante, en sept semaines, à l'air libre, n'a pas acquis 2 mil- ligrammes d'azote ; sèche elle pesait seulement trois fois plus que la semence, et elle avait assimilé au plus le carbone de 1 décilitre d'acide carbonique. Une addition de quelques centigrammes de nitrate de soude a déterminé une tout autre marche dans une nouvelle expérience. La plante sous cette in- fluence, est devenue comparable à celle qui croissait dans un sol fumé; elle a pris 25 milligrammes d'azote, et elle a pesé, sèche, 22 fois plus que la graine; en un mois et demi, elle a pris le carbone de 7 décilitres d'acide carbonique. M. Boussingault regarde cette influence des nitrates sur la végétation comme venant a l'appui de l'opinion émise par lui antérieurement, que la décomposition du gaz acide carbonique parles feuilles est en quelque sorte subordonnée à l'absorption préalable d'un engrais fonctionnant à la manière du fumier de ferme, que cet engrais soit de l'ammoniaque, une matière putrescible ou un nitrate- En terminant son mémoire, M. Boussingault fait observer qu'un nitrate, malgré l'énergie de son action, ne peut être regardé comme un engrais com- plet, puisqu'il n'apporte, en définitive, que de l'azote et un alcali; mais il présume que, associé, a du phosphate de chaux divisé chimiquement, il fournirait un composé doué des qualités du guano avec plus de fixité dans l'élément azoté. Il annonce qu'il se propose d'essayer cette année l'action d'un pareil mélange dans la grande culture. Pflauxi'ii-Inclivitluulitaet [Individualité des plantes) ; par M. Daniel Millier, à Upsal [Botanische Zeitung, n" 30, 27 juillet 1855, col. 521-532). L'auteur de cette dissertation rapporte successivement les différentes opi- nions qui ont été émises relativement à la manière d'envisager l'individu dans le règne végétal. Vulgairement et dans le langage ordinaire, on désigne par le mot d'individu une plante entière, arbre, arbrisseau, sous-arbrisseau, 628 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. herbe, etc., et l'on regarde comme n'eu étant que de simples parties 5e^ différents organes, racines, feuilles, (leurs, etc. Aristote et un grand nombre d'auteurs après lui jusqu'à notre époque ont considéré le bourgeon comme constituant l'individu végétal proprement dit. Galesio donnait cette déno- mination à la plante provenue originairement d'une graine et à toutes celles qui sont sorties de la première par division, comme par boutures, marcottes, etc., et non par le concours des sexes. Beaucoup de botanistes de nos jours, notamment les physiologistes, vont tellement loin dans la détermination de l'individu végétal, qu'ils arrivent à recounaitre l'individualité de chaque cel- lule. Kntin, tout récemment M. Ale.x. Braun a cherché à démontrer qu'il fallait considérer comme l'individu végétal proprement dit, le produit de la végétation d'une année, c'est-a-dire la pousse annuelle. M. D. ^Iiilltr examine l'une après l'autre et en détail ces différentes ma- nières de voir, afin de nsontrer qu'aucune d'elles n'est admissible isolément, toutes donnant prise à de graves objections. TI termine son mémoire par les passases suivants, dans lesqviels il résume sa propre opinion. Les plantes d'une organisation élevée présentent trois individualités végé- tales intimement unies: celle de la cellule, celle du bourgeon et celle de la plante entière. Les trois se relient, se com.mandent et peuvent se produire l'une l'autre. Le bourgeon proprement dit peut devenir une plante complète; les bulbilles et les graines deviennent toujours une plauti ou du moins doivent en devenir une. De l'individualité de la cellule peut procéder celle du bour- geon, de même que l'embryon provient de la cellule embryonnaire. Ces trois individualités réunies, considérées en elles-mêmes, sont plus faibles que l'individualité de l'animal qui s'exprime dans une unité plus nettement déterminée. Dans les plantes les moins élevées en organisation, par exemple dans les Algues, où les trois individualités n'existent pas, l'une de celles-ci, celle de la cellule, devient en elle-même plus prononcée et moinsdépendant^ que chez les plantes supérieures où les trois se déterminent l'une l'autre. Mais qu'y a-t-il donc d'essentiel dans l'individualité de la cellule, du bourgeon et de la plante entière? Dans la cellule l'essentiel est-il sa mem- brane, le cytoblaste, le protoplasma, etc.? >ou, toutes ces formations sont sounîises à un renouvellement de matière; ici l'essentiel est la vie active, qui, partant d'un point, sa répand dans toutes les parties de son petit do- maine. Dans le bourgeon la partie essentielle consiste-t-elle dans les écailles, les feuilles, le coussinet, l'anthère, les cotylédons, etc. ? Ces parties forment sans doute le bourgeon, mais elles peuvent être plus ou moins rudimentaires, et d'ailleuis ici encore, les formes se modifient. La partie essentielle du bourgeon est encore ici la vie concentrée en un certain point qui manifeste sans cesse une tendance a s'élever et qui laisse derrière lui les écailles, les feuilles, les cotylédons, les jeunes bourgeons, etc. Lnfin que doit-on regarder comme es<^entiel dans la plan entière"? Ce n'est pas la racine, ni les vais - lîKVri': !'.ll5LIO(JKU'HIUUE< ^29 seaux, lii IV'corce, etc. .Non, c'est suitoiit la vie active dans toute la plante, c'est l'idéal de la plante qui tend a se réaliser. D'où nous trouvons encore ici l'invisible, l'immatériel, dans la forme visible et matérielle. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Xenia oiu-ltidaoca lleits'aegc' v.nv KcmitMî.Six «ï«'i' Offlii- fleei» ( \ote!< pour aider à la connaissance des Orchidées ; pai" M. Heinricli Guslav Reichenbacb fils (in-i°, l^eipzig, chez F. A. Broc- khaus). Ouvrage commencé en 1856. La belle famille des Orchidées s'enrichit chaque jour d'un si grand nombre de brillantes acquisitions, (jue. pour eu suivi-e les rapides accroissements, on est obligé de consulter les diverses publications périodiques qui paraissent dans les différentes parties de l'Europe sur la botanique et l'horticul- ture. Ainsi chaque mois voit paraître des descriptions , souvent accom- pagnées de ligures d'Orchidées nouvelles, dans le Bolanical Magazine, VAllgerncinc Gurtenzeitung, le GartenfUnm, la Flore des serres, \' Illustralion horticole, etc., elc. En outre des ouvi-.iges spéciaux contribuent encore a étendre les limites de ce groupe naturel, dont Linné connaissait seulement 105 représentants, el dont on évalue inaintcnciiit les espèces connues a 6000. Les ouvi'ages spéciaux sur les Orchidées ont donc une très grande utilité, surtout lorsque leur prix les i-end abordables a la n)ajorité des botanistes. A ce titre celui (|ue public maintenant M. Reiclienbach (ils, sous le litre de Xenia orchidacea, semble appelé à rendre de grands services. Il renferme à la fois les descriptions et des ligures, non s|)iendides, mais suffisantes, d'un grand nombre d'espèces nouvelles ou encore imparfaitement connues. Il nous est impossible de dire quelle doit en être l'étendue, ni si son savant auteur s'est propose de suivre un ordre (luelconque dans sa publication ; car nous n'avons rieii vu (jui put nous fixer à cet égard. Mais nous croyons devoir présenter ici la liste des espèces (jui ont été figurées dans les (juatrc livraisons publiées jusqu'à ce jour. (]e relevé donnera une idée de l'intérêt que possède ce grand travail dû à la plume et au crayon de l'un des deu.\ hommes qui, dans ces derniers tenq)s, ont fait des Orchidées l'objet de leur principale étude. l-""^ livraison, publiée le 1" avril 185/i. — L^l. 1. Epistepbium Friderici Augusti, Rcbb. fil. — PI. 2. Selenipedium Chica, Rchh. \:\\. ; S. palmifolium, Id. — PI. 3. Masdevallia elephanticeps, Rcbb. fd. — PI. h. Renantbera bi- linguis, Rcbb. fil. — PI. 5. Vauda caerulea, Griff. — PI. 6. Crocodeilanfhe Xiphizusa, Rcbb. (il. Détails de diverses espèces. — PI. 7. Trichopilia hymen.mtha, Rcbb. fil. Telipogon astroglossus, Rcbb. fil. — PI. 8. Myros- modesiuibigenum, Rcbb. fil. Sigmatostalix graminea, Rcbb. fil. Ponoorchis 630 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. graniinifolia , Rchb. fli. — PI. 9. Trichoceros paivitlorus, Hb. Kth. ; T. platyceros, Rchb. (il. —PI. 10. Maxillaria prsetexta, Rchb. fil. ; M. vir- guiicula, Id. ; M. notylioglossa, Id. 2" livraison, publiée le 1" août ISS'j. — PI. 11. Pescatoria triumphans, Rchb. ni. — PI. 12. Vanda .suavis, I.indl. — PI. 13. Cattleya Wageneri, Rchb. Jil. — PI. Ik. Paradisanthus bahieiisis, Rchb. fil. — PI. 15. Uro- pediuni Liiideiiii, Liiidl. — PI. 16. Mesospiiiidium Warscewiczii, Kchb. fil. JNeodryus rhodoueuia , Rchb. fil. — PI. 17. Oerstedella centradenia , Rchb. fil. ; 0, ceiitropetala, Id. — PI. 18. Hofmeisterella eumicroscopica, Rchb. fil. Oncidium meirax, Id. — PI. 19. Tetragamestus modestus, Rchb, fil. Ponera leiicaiitiia, Id. ; fleur du P. macroglossa, Id. — PI. 20. Kcgelia Houtteana, Rchb. fil., Notylia Pentachne, Id.Gongora relrorsa, Id.; fleuis des G. retror^a, Id. et G. Seideliana, Id. '6" livraison', publiée le 20 novembre 1854. — PI. 21. Miltonia anceps, Lindl. — Pi. 22. Odontoglossum Schilleriauum, Rchb. fil. ; 0. epiden- droides, Hb. Kth. — PI. 23. AVarscewiczella velata , Rchb. fil.; fleur du W. margiuata, Id. — PI. 24. Warrea tricolor, Lindl. Koellensteinia Kellneriana, Rchb. fil. — PI. 25 Kefersteinia sanguinolenta, Rchb. fil. ; K. graminea, Id. ; fleur du K. stapelioides, Id. — PI. 26. Epidendrum Wai'scewiczii, Rchb. fil. — PI. 27. Sclenipedium Hartwegii, Rchb. fil. — PI. 28. Pleurothallis gratiosa, Rchb. fil. ; P. cardiostola, Id. ; fleur du P. trip- îerantha, Id. et du P. tripterygia, Id. — PI. 29. Rrachtia sulphurea, Rchb. fil.; R. glunnacea, kl. — PI. 30. Sobralia Bktise, Rchb. fil.; fleur du S. décora, Batem. 4' livraison^ publiée le 10 septembre 1855. — PI. 31. Caltleya Wars- cewiczii, Rchb. fil. — PI, 32. lîrassia Gireoudiana, Rchb. fil. — PI. 33. Oncidium Kramerianum, Rchb. fil. — PI. 3/i. Aspasia lunata, Lindl. — PI. 35. Renanthera matutina, Lir.dl. ; fleur du R. micrantha, RI. — PI. 36. Oncidium reflexuri!, Lindl.; O. Ccesium, Rchb. fil. — PI. 37. Epi- dendrum IVutex, Rchb. fil. — PI. 38. Centropetalum Warscewiczii, Rchb. fil. ;Nasoniaionanthera, Id. ; N. Myrtillus, Id. — Pi. 39. I.ockhartia pallida, Rchb. fi!. ; !.. goyazensis,Id. ; L. lunit'era, Id. — PI. 40. L. Weigeltii, Rchb. et Rchb. fil.; L. parthenocomos, Rchb. fil. ; L. Oerstedii, Id. ; L. micrantha, Id. ; fleur du L. mirabilis, Id. Icouoaraphia faniiliartiiii naturaliiini réjoui Te^^etabilis: auctore Adalbert Schnizlein. (ia-/i° Ronn, ciiez Henry et Cohen. 10" livr.) M. Schnizlein vient de publier une nouvelle livraison de son important ouvrage consacré à l'illustration des familles naturelles. Les botanistes con- naissent tous ce grand travail qui, conunencé depuis environ une douzaine d'années, a déjà mis entre leurs mains l'iconographie caractéristique d'un REVLE BiBLlOGRAPHlQLE. 631 grand nombre de familles. Aussi nous rappellerons seulement en deux mots que, d'après le plan qu'il s'était tracé dès l'oriuine, M. Sehnizk'in s'est at- tache a reproduire sur ses planches, tant les ports que les caractères des prin- cipaux types de plantes qui composent les familles et généralement aussi leurs tribus. Les figures qu'il donne ne sont pas toutes originales, mais il a le soin d'indiquer a quelles sources il a puisé celles qui sont simplement copiées. Ces figures sont gravées sur pierre, d'une bonne exécution. D'abord les détails en étaient parfois dessinés sous de trop faibles proportions; mais la livraison qui vient de paraître nous montre que le savant allemand a heu- reusement modifié sous ce rapport ses premières habitudes. Ces ligures sont généralement noires; mais celles des tleurs et des parties qui semblaient exiger un coloriage ont été enluminées. Quant au texte, il présente les parties sui- vantes : 1° L'exposé des caractères de la famille écrit en latin et en allemand ; 2° des observations générales, écrites en allemand, suivies de l'indication des usages des plantes de la famille, du nombre des espèces, de leur distribution géographique, des autorités a consulter pour leur étude, du tableau des genres; 3° l'explication des figures. Le texte relatif a chaque famille oc- cupant une ou plusieurs pages distinctes et séparées et ne portant pas de numéro, l'ouvrage, une fois terminé, pourra être disposé d'après l'ordre que chacun jugera le plus convenable. Voici l'indication des familles caractérisées et illustrées dans la 10^ li- vraison: Cupressineae, L.-C. Rich. ; Ipl. — Abietineœ, L.-C. Rich.;2pl. — Salicinea;, L.-C. Rich. ; 1 pi. — Dipsaceœ, Juss. ; 1 pi. — Piimulaceae, Vent. ; 1 pi. — ReUisieœ, R. Br. ; 1 pi. — Umbeliiferee, .Tuss. ; 2 pi. — Crassu- l.iceœ, DC. : 1 pi. — Berberideœ, Vent. ; 2 pi. — Papaveraceœ, Juss. ; 1 pi, — Fumariacea;, DC. ; 1 pi. — Cucurbitaceae, Juss. ; 1 pi. — Caryophylleae, DC; 1 pi. complémentaire. — Malvaceee , Juss.; 1 pi. — Geraniaceae , DC. ; 1 pi. — Amygdale», Bartl. ; 1 pi. I^xaiiieii ciew espèces cuiiroiidiK'K woiiw Iv sioni «l<> Mjttaêi- tifit'iff fliffitnlff. Kiiivi ), ohsoleta, Id. (tab. 66); le tronc et les feuilles du Bromelia Gaudini, Id. (tab. /i9 et 50). Les iVIonocotyledones se terminent par une plante d'un siège incertain, le Physagenia Parlatori, Heer (tab. 42), qui a de l'analogie avec YEqui- setum. Là tinitle 1" volume dont cette 3*= livraison offre le titre orné d'une vi- gnette représentant : f. 1, Sabal major ; f. 2, Phoenicites spectabilis; f. 3, FlabeUaria Ruminianu ; f. U, Manicaria formosa; f. 5, Lastrea striala; sans numéros Cyperus vetustus et Phragmites œningensis. Cette 3' livraison renferme encore le commencement du 2* volume et des Dicotylédones. La se trouvent des détails intéressants sur l'importance des feuilles dans les vegétau.x fossiles, sur les caractères tirés de leurs impres- sions, sur leur nervation, etc. M. Heer aborde l'énumerafion des Dicotylédones par la cohorte des plantes apétales, que commence la famille des Styracitluées. Tandis qu'on ne connaît que trois espèces vivantes de Liquidambar, la mollasse de la Suisse présente à elle seule des impressions de feuilles de deux espèces au moins, celles des Liquidambar europœum. Al. Braun (lab. 51 et 52), el protensmn, Unger (tab. 52), dont la nervation varie beaucoup. La famille des Salicinées comprend plusieurs genres très riches en espè- ces. M. Heer a pu réunir pour le genre Populus des branches, bourgeons, feuilles, involucres, chatons mâles et femelles, ce qui lui a permis de diviser les eï: la Société impériale et centrale d'horticulture de Paris, numéros d'août et de septembre 1855. A'/?îS^e7?<^ août a novembre 1855, onze numéros. -^ M. deSchœnefeld, secrétaire, donne lecture delà communication suivante, adressée à la Société par M. de Marsy, et datée de Vervins, juillet 1855: Dans les sénnces des 9 et 23 mars de cette année, plusieurs membres ont cité des exemples de végétation de plantes étrangères à une localité, se développant en abondance d'une façon inexplicable et spontanée, knsque des terrains avaient été nouvellement défrichés, remués ou mis à sec. Il y a peu de jours, j'ai observé un fait assez curieux du même genre. Dans le bois du Pas-Bayard, arrondissement de Vervins (Aisne), on a déposé l'année dernière des amas considérables de débris de hauts fourneaux servant à la fonte du fer; ces débris sont mélangés de scories, de cendres et de résidus de toute espèce ayant subi plus ou moins la fusion et se pré- sentant en masse poreuse. Ces dépôts, hauts de plusieurs mètres, se sont couverts de l'Impatiens Noli-tangere, plante qui n'est pas absolument étrangère à la localité, mais y est fort rare et ne se trouve qu'à une distance de U ou 5 kilomètres. Ce fait est fort singulier, car ^Impatiens croît dans les lieux humides, tandis que les individus observés se sont développés sur des matières très sèches et où l'on ne peut trouver quelque peu de terre végétale que par suite de l'accumulation de la poussière déposée à la surface. Les racines ne se soot SÉANCE DC 9 ÎSOVEMBRE 1855. 6/i3 enfoncées que de quelques centimètres à peine ; aussi V Impatiens a bien germé, mais il n'est arrivé qu'à 15 centimètres au plus de hauteur et n'a pas tarde à s'étioler; les feuilles sont Jaunes, petites, et les boutons n'arriveront que difficilement à produire (jneiques fleurs; la plante sera desséchée et aura péri avant son développement complet. Il parait impos- sible que la graine de cette plante, à cause de sa pesanteur, ait pu être emportée par le vent à une aussi grande distance; on ne peut non plus attribuer cette végétation à une cause accidentelle; elle s'est manifestée sur tous les dépôts de scories et y forme une sorte de gazon jaunâtre. M. Decaisne rapporte à cette occasion qu'au mois d'août dernier, il a visité, en Hollande, les travaux de dessèchement aujourd'hui achevés delà mer de Harlem, et qu'il a vu une grande partie du sol le plus récemment mis à sec, couverte de Cineraria palustris, espèce habituellement rare dans ce pays el en général peu ahondanle dans les localités où elle se rencontre. Elle s'est ainsi développée depuis deux ans seulement sur quelques terrains desséchés de la mer de Harlem, en telle quantité qu'elle y forme des champs de fleurs jaunes. Au dire des habitants du pays, le vent soulève parfois des nuées d'aigrettes de cette plante, qui ohscurcissent presque le ciel. M. Decaisne communique ensuite à la Société l'extrait suivant d'une lettre qu'il a reçue de M. Reuter, de Genève : OBSERVATIONS SUR QUELQUES PLANTES DES CASTILLES DISTRIBUÉES PAR M. BOURGEAU EN 1854, par M. REUTER. (Genève, novembre 1855.) Arenaria aggregata (n° 2260). = A. Castellana Boiss. et Reut. pugill. Ranunculus Carpetanus (Escurial) : specimina majora ad R. blephari- carpon Boiss. pertinent. Conopodium subcarneum (n" 2393).:^ C. Bourgœi Coss. ! Geocarpum tenuifollura (n° 21ZiO). = Conopodiura subcarneum Boiss. et Reut. pugill. Saxifraga granulata, var. (n''2213). = S. glaucescens Reut. pugill. Sedum rupeslre AH. {n" 2297). = S. arenarium, Brot. Stipa barbala Desf. (n°2183) ad varietatem j3 Hispanicam Trin. et Rupr. pertinet. Salvia argentea (n" 2189). = S. patula Desf.! a S. argeutea vera Linnsei Grsecise eivis diversissima. Armeria longearistata (n" 2210). = A. plantagiuea var. leucantha Boiss. iu DC. prodr. Qllll SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Cosson fait observer qu'il n'y a lieu de publier que les détermi- nations de M. Reuler qui s'appliquent à des,plantes distribuées avec des étiquettes imprimées; les autres indications de M. Reu ter auraient moins d'intérêt, car elles ne concernent que des espèces qui n'ont été distribuées qu'à un très petit nombre de souscripteurs et sans détermination régulière. M. Cosson ajoute que c'est par suite d'une faute d'impression que le Sedum, distribué sous le numéro 2297, a paru sous le nom de S. rupestre au lieu de celui de 5. saxatile, AH. Une note de M. Durando, d'Algérie, est renvoyée aux annonces du Bulletin. M. 3Iontagne, vice-président, donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : SUITE A NOS OBSERVATIONS MICROSCOPIQUES, ETC., SUR LES GENRES D'ALGUES APPARTENANT A LA FAMILLE DES DICTYOTÉES , par MM. CUOUAI^ frères, pharmaciens (1). (Brest, G novembre 1855.) Genre Striaria, Grev. Dans noire première notice sur la famille des Dictyotées, nous avons fait connaître l'organisation et la fructification de ce genre, ainsi que la dissémination des sporidies ; aujourd'hui nous allons y revenir au sujet du Striaria fragilis, J. Ag., espèce bien remarquable, que nous avons récoltée le 2 juillet 1855 dans la rade de Brest; elle était flottante à la surface de l'eau et avait été jetée par les courants sur le banc de Saint-Marc; elle est nouvelle pour les côtes de France, et, au point de vue de la géographie botanique, elle offre aussi un certain intérêt. Cette Algue se distingue par son port qui la caractérise parfaitement; son organisation est identique avec celle du Striaria attenuata, Grev.; ce sont des cellules hexagonales ou pentagonales de diverses grosseurs, très dilatées et hyalines, qui constituent lestratnm interne; le stratum externe, disposé de la même manière, est formé de cellules beaucoup plus petites et remplies de chromule : c'est dans ce dernier stratum que sont nichés, comme dans un Punctaria, les sporanges, qui sont ronds ou obovés, peu nombreux et disséminés çà et là; leurs sporidies se comportent, dans leur dissémination, de la même manière que celles du Striaria attenuata. M. J. Agardh (2) en a fait une espèce, et nous partageons entièrement sdu (1) Voyez le r.alletin, t. Il, p. /i39. (2) Novii. FI. Supc, p 7, et Species Algarum, p. 8t. SÉANCE DU 9 NOVKMBRK 1855, 6A5 opinion, car nous ne pouvons pas la considérer, avec M. Areschou (1), comme une forme du Striaria attenuata; son port et sa fructification suf- fisent évidemment pour en faire une espèce distincte. Genre Dictyosiphon, Grev. Cette Algue est souvent tellement fine, qu'à l'œil nu on n'aperçoit pas les ramilles subulées qui couvrent les ramules; on croirait voir un Ecto- carpus granulosus très allongé. Si on l'examine à la loupe, on croit voir un Striaria attenuata très fin ; la finesse de cette curieuse Algue nécessite l'usage de forts grossissements pour mieux connaître l'organisation ex- terne et interne de son tissu. Une section horizontale de la fronde nous offre un stratum dont les cellules internes sont iri'égulières; cette coupe offre de grands rapports avec celle du Stilophora rhizodes, mais ne res- semble nullement à celle du Striaria. Une section verticale du slratura interne de la fronde présente des cellules très allongées, ayant la plus grande similitude avec celles du Stilophora rhizodes; c'c^t donc avec ce genre que le Dictyosiphon a les plus grandes affinités, relativement à sou organisation tissulaire; aussi est-ce entre le genre Striaria et le genre Stilo- phora que M. J. Agardh (2) a placé celui qui nous occupe ; les cellules qui forment la surface du slratum externe sont irrégulières, quelques-unes sont carrées, d'autres rectangulaires; enfin plusieurs sont pentagonales et rap- pellent le tissu des Diclyotées; la fronde est fistuleuse dans presque toute sa longueur, les ramilles sont cylindriques, et l'on observe sur leur coupe horizontale un tissu cellulaire régulier qui en remplit tout l'intérieur; du reste, ce dernier caractère s'observe aussi sur les extrémités du Striaria attenuata, Grev., et du Striaria fragilis^ J. Agardli. Les appendices ramil- laires sont obtus à leurs sommets et ne se terminent pas par un filament hyalin articulé, comme cela s'observe sur ceux du genre Striaria, quoique cependant ils soient couverts de filaments hyalins, articulés, souvent op- posés, semblables à ceux du Striaria. Cette particularité est très remar- quable dans ce genre, et sert, avec les autres caractères, à le mieux caractériser. Le 15 juillet 1855, nous examinions des échantillons d^ Dic- tyosiphon fœniculaceus couverts de fructifications ; c'est principalement dans les rameaux que l'on observe les sporanges, qui sont peu nombreux, très espacés entre eux et petits. Si l'on fait une section horizontale d'un rameau fructifère, on constate au microscope que les sporanges sont ronds ou ovés, logés dans le stratum externe; ils sont ceints par une membrane hyaline peu accusée, et contiennent dans leur intérieur une masse de sporidics jaunâtres, qui nous ont offert, à un fort grossissement, un filet spiral dans (1) Pwj., I, p. 231. (2) Species Algarum, p. 81. 646 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ^ell^ intérieur. MM. Greville (1) et Harvey (2) considèrent ces sporanges comme étant de vraies spores, et disent que cette fructification est à l'exté- rieur de la fronde. M. .T. Atzardh(3) doute qu'elle soit formée par des spores; enfin M. Thuret [h) dit positivement qu'elle est nichée à l'intérieur du stratum cortical et que ce sont des sporanges ; en cela, nos observations viennent corroborer les siennes, mais nous ne partageons pas la mutation qu'il fait subir à ce genre, qu'il retire des Dietyotées pour l'élever au rang de famille sous le nom de Dictyosiphonées. Genre Stilophora, J. Ag. Études sur le Stilophora Lyngbyei. — Celte espèce est fistuleuse depuis sa base jusqu'à ses extrémités; on observe, sur une section horizontale du bas de la fronde, que les cellules hexagonales qui forment le stratum interne émettent de distance en distance quelques faisceaux de gros fila- ments hyalins, articulés, très courts, obtus, se ramifiant quelquefois et s'épanouissant vers le centre de la fronde; sur une coupe perpendiculaiie, On remarque de nombreuses cellules transparentes qui se superposent et empêchent, à la première vue, de se rendre compte de l'organisation curieuse de cette Algue, car les cellules n'étant pas toutes en face les unes des autres, partfigent les cellules sous-jacentes dans toute Kur longueur, el les font sauvent paraître plus étroites ou toutes différentes de ce qu'elles sont en réalite. Nous appuyons sur cette particularité du tissu, pour qu'on ne se méprenne pas sur la forme et les dimensions des cellules qui le constituent, lorsqu'on fera l'anatomie de cette Algue; son stratum cortical interne est épais, et présente, dans les cellules qui le composent, deux grosseurs: les unes, très étroites, s'allongent extrêmement sous forme de filaments arti- culés à de longs intervalles et s'articulent latéralement avec d'autres cel- lules filamenteuses par une partie de la cellule qui s'atténue en forme d'ap- pendice court, tandis que les autres cellules sont très larges, moins longues, et s'articulent à des distances plus rapprochées, soit par le côté ou les extrémités, avec les cellules qui les avoisinent, comme cela s'observe sur celles qui constituent le stratum interne du genre Leathesia; enfin glles diminuent de diamètre et de longueur jusqu'à la périphérie, où elles revêtent une forme anguleuse ou hexagonale, et constituent alors le stratum cortical externe; ce qu'il y a de plus remarquable dans cette espèce, c'est que les rameaux et ramules fructifères sont parcourus dans leur centre par un tube hyalin très étroit, dont l'origine provient des cel- (1) Alg. Britann., p. 55, t. VIII. (2) Manual, p. 32, elPhijcoL Brit., t. 326. (3) Spec. Alg., p. 82. (Z|) Recherches sur les zoospores des Algues {Ann. se. nat., 3* sér.,t. XIV). SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855, 6/l7 Iules du stratum interne, qui s épanouissent horizontalement en filaments rayonnant vers le centre de la fronde, se soudent par leurs extrémités, et donnent naissance a une cellule centrale qui s'allonge de bas en haut, et présente perpendiculairement un tube articulé, principalement à chaque verticille produit par les cellules filamenteuses horizontales. Ce caractère organographique aiira peut-être pu influencer quelques algologues, et les engager à l'apporter cette Algue à une famille autre que celle à laquelle elle appartient. En effet, elle fut réunie aux Chordarices par IM. Decaisne (1), qui, plus tard, la fit rentrer dans les Dictyotées (2) ; M. Thuret (3), aujour- d'hui encore, la maintient dans la famille desSporochnées. Nous avions cru pouvoir réunir à la famille des Dictyotées le genre Arthrocladia, lequel a une grande analogie par son fruit avec le genre Cutleria, mais par une sérieuse analyse de son tissu, nous sommes arrivés à voir que les verticilles de pinceaux filamenteux qui entourent extérieurement la fronde pro- viennent des articulations du large tube qui forme l'axe de cette curieuse et très intéressante Al^ue, caractère qui la rapporte naturellement aux Sporoclmoïdées, tril;>i des Arlhrucladiées établie par iM. .T. Agardli [k) . M. Chauvin (5), dans ses excellentes recherches, en a fait une famille. Dans le Stilophora Lyngbyei, les verticilles qui entourent le tube axillaire des rameaux et ramules fructifères proviennent, au contraire, des cellules du stratum interne qui rayonnent vers l'axe delà fronde, caractère d'oi!::anisa- tion très important qui sépare nettement les Dictyotées des Sporochnoïdées et des Chordariées. Les iilaments eu massue à articles moniiiformes, qui ornent, par leurs verlii.illes rnpp; ochés, les extrémités les plus jeunes de la fronde, sont toujours seuls, c'est-à-dire qu'ils ne sont pas accompagnés par les spores ; mais on ne doit pas moins les considérer comme étant identiques avec les vraies paranémates ([ui accompagnerit la fructification de cette intéressante Phycée, lesquelles se développent toujours avant les spores: ils ne ressemblent nullement aux poils hyalins articulés très longs qui les accompagnent ordinairement; ces organes, ainsi que le gelin ou espèce de cuticule qui recouvre toute la fronde, contribuent à donner a cette Algue un toucher onctueux, glissant, et empêeiient aussi d'en faire facilement l'anatomie. Les sporanges sont pyriques ou obovés, fixés a la base de filaments clavato-moniliformes; lis sont réunis et très tassés au milieu d'une substance gélatineuse hyaline qui les circonscrit et forme à la surface de (1) Bull. Acad. se. Bruxelles, 18^0. (2) Plantes de V Arabie Heureuse, p. 129. (3) Recherches sur les zoospores des Algues, p. 29. (Il) Species Algarum, p. 162. (5) Recherches sur l'organisation, la fructification et la classification des Algues, p. 66. 6hS SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la fronde des espèces de verrues très saillantes, lesquelles sont disposées dans tous les sens. Nous avons vu rémission des sporidies contenues dans les sporanges, et elles se sont comportées, dans leurs évolutions, comme celles du Stilophora rhizodes. Nous croyons donc pouvoir conclure des études que nous venons d'exposer, que le genre SYîVo/jAorrt appartient évi- demment à la famille des Dlctyotées. Genre Cl'tleria, Grev. Les observations intéressantes publiées par MM. Thuret (1), Derbès et Solier (2) sur ce genre, qu'ils ont cru devoir retirer de la famille des Dic- tyotées, où certainement il est convenablement placé, pour l'élever au rang de famille, sur la seule considération de sa fructification, laissent, selon nous, à désirer. Une section horizontale de la fronde du Cutleria présente des cellules de forme presque hexagonale, qui en remplissent tout l'inté- rieur; ce tissu celluleux se distingue de celui des Asperococcus, en ce que les cellules, vues perpendiculairement, sont plus longues que larges, tandis que celles de VAsperococcus, vues dans le même sens, sont aussi larges que longues, et, par leur compression entre elles, paraissent tout à fait hexa- gonales. Les expéiiences failes par M. Thuret (3) sur les anthérozoïdes et le développement des sporidies du Cutleria multifida l'ont fait douter de la réalité de la fécondation, dans ce genre, par les anthérozoïdes; il con- sidère cependant les anthérozoïdes du Cutleria comme étant identiques avec ceux des Fucées, où il admet leur action fécondante avec certitude, et ses savantes observations, relativement au genre qui nous occupe, démontrent qu'il n'y a léellement pas besoin du contact ou de l'action fécondante des anthérozoïdes pour que les sporidies se développent; son expérience est bien concluante (nous-mêmes avons fait les mêmes observations et sommes arrivés aux mêmes résultats). Enfin, doutant encore de leur action fécon- dante, il présume qu'elle doit s'exercer, non sur les sporidies, mais sur le sporange. Cette hésitation dénote que l'auteur n'est pas convaincu des faits qu'il avance, savoir, la fécondation par les anthérozoïdes. Nous croyons pouvoir expliquer la différence de ces deux sortes de fructification et leurs fonctions différentes d'une tout autre manière que celle de M. Thu- ret, qui considère l'une de ces fructifications comme étant formée par des organes mâles ou anthérozoïdes ; ne serait-il pas plus vraisemblable de les considérer, avec M. Nœgeli (Zi), comme étant une seconde forme de corps leproducteurs destinés à demeurer stériles? Nous allons chercher à (1) Recherches sur les zoospores des Algues, p. 32. (2) Mémoire sur quelques points de la physiologie des Algues, p. 59. (3) Recherches sur les zoospores des Algues, p. 60. [U) Botanische Zeitung, 18/i9, a" 32. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 6/i9 prouver que Topinion émise par M. INsegeli n'est pas dépourvue de vrai- semblance. Quelle est la cause de cette stérilité? Nous croyons la trouver dans l'organisation de l'anthérozoïde ; les sporidies que contient le sporange germent parfaitement. Nous les avons suivies dans toutes leurs phases de développement, et nous sommes certains de leurs fonctions de propagation ; pourquoi n'en est-il pas de même pour les anthérozoïdes, que nous avons suivis après leur dissémination aussi longtemps que les sporidies, et sur lesquels nous n'avons pas observé un développement semblable? C'est que l'organisation de ces anthérozoïdes n'est pas identique avec celle des spo- ridies. Eu effet, dans le premier cas, la sporidie est ceinte par une mem- brane hyaline bien accusée, qui s'allonge par extension de son tissu sans aucune rupture de l'enveloppe; dans le second cas, l'anthérozoïde est en- touré par une fausse membrane d'une consistance mucilagineuse, non sus- ceptible de s'allonger en un filament hyalin articulé ou continu, ce qui est, selon nous, la cause de la stérilité de ces petits organismes. Ce serait donc, nous le croyons, par l'organographie qu'on pourrait plutôt résoudre le problème que par la physiologie ; du moins voilà notre manière d'envisager la question et le point de vue sous lequel nous l'avons considérée. Voici nos expériences sur les anthérozoïdes. A sept heures du matin, la dissémination des anthérozoïdes contenus dans les anthéridies a eu lieu, et les anthérozoïdes se sont tous dirigés vers le côté éclairé de la capsule où nous avions mis la plante; ils formaient, à cet endroit, un demi-cercle d'un beau jaune orangé ; on remarquait aussi à la surface de l'eau une pellicule muqueuse de la même couleur, c'étaient les anthérozoïdes eux-mêmes qui s'étaient condensés à la surface du liquide : le changement de couleur qu'ils éprouvent dans l'espace de quelques heures est bien extraordinaire ; ils perdent leur belle couleur orangée et passent à celle jaune pâle. Nous mîmes sous la lentille du microscope ces anthérozoïdes qui nous ont offert une agilité extrême; mais ce mouvement si prompt était en rapport avec la brièveté de la vie de ces petits organismes, qui ne s'agitèrent que quelques heures; d'abord ils paraissaient pyriques-allongés; mis entre deux lames de verre, ils se sont agités avec la même vélocité quelques minutes, puis ils sont devenus immobiles; ils nous ont paru elliptiques ou ovoïdes, pourvus d'un point chromulaire noirâtre à une de leurs extrémités ; ils étaient ceints par une substance hyaline très réfringente, ce qui dénote l'épaisseur de cette substance et explique cet état onctueux qu'ils manifestent lors de leur pressiou entre deux lames de verre; quelquefois la matière chromulaire occupe les deux extrémités de l'organisme sous forme de deux points noirs, et laisse le milieu vide; dans cet état, les anthérozoïdes ressemblent aux sporidies de \'Asteî'oiHa Veronicœ. La petitesse de ces organismes ne laisse voir un filet spiral que très difficilement, et même on n'aperçoit les signes de ce caractère que lorsque l'organisme ne vague presque plus ou qu'il est 650 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tout à fait tranquille; mais ce caractère ne se voit pas aussi nettement que sur les sporidies; cependant on ne peut le nier sur les anthérozoïdes du Cutleria. Huit jours après la dissémination des anthérozoïdes, nous vîmes qu'ils s'étaient tous réunis en une petite masse membraneuse, et ce qui nous semblait surtout digne d'attention, c'était une coloration uniforme d'un jaune brun qui rappelait celle de la plante. Cette couleur jaune brun, si intense dans des organismes qui, lors de leur première évolution, offraient au contraire une belle couleur jaune orangé, prouve qu'ils ne se sont pas décomposés, mais qu'ils ont seulement changé de couleur, sans s'allonger en filaments articulés, comme cela s'observe sur les sporidies. Tous ces organismes sont tellement agglutinés entre eux qu'ils ne forment plus qu'un tout, et ce qu'il y a de remarquable, c'est que cette petite masse membraneuse, d'une consistance géhitineuse, formée par les anthérozoïdes, est susceptible d'être sectionnée par le scalpel ! et paraît être comme réti- culée, ou, pour mieux dire, paraît offrir les premières ébauches d'un tissu réticulé ou anastomosé d'une grande ténuité. Il y a donc dans ces orga- nismes un travail qui prouve qu'ils jouissent encoee d'une certaine vitalité, quoique, depuis un mois, ils soient restés presque stationnaires. Genre Giraudia, Derb. et Sol. Le genre Giraudia a été fondé par MM. Derbès et Solier (1), sur une très petite Algue qui n'a encore été signalée que sur les côtes de la Méditer- ranée, mais qui croît aussi sur celles de l'Océan, où nous l'avons trouvée rade de Brest; elle affectionne principalement les vieilles feuilles et souches de la Zostère, rarement les coquilles, sur lesquelles elle forme de petites touffes isolées ou rapprochées, avant beaucoup de ressemblance avec celles de petits Elachistea dont les fdaments seraient dressés. Cette Algue, rare sur nos côtes, et que nous avons analysée avec soin, a été classée par ces au- teurs dans la famille des Ectocarpées, qui se compose, pour eux, des genres Ectocarpus^ Sphacelaria ei Giraudia; ils décrivent leur nouveau genre si laconiquement, qu'on peut dire, avec vérité, qu'il est impossible, par leur seule description, de se faire une idée réelle de l'Algue qui a servi à l'établir; quant a leurs dessins microscopiques, ils renseignent davantage, quoique cependant ils laissent beaucoup à désirer relativement à l'organi- sation et à la fructification; ensuite les fragments de cette très intéressante Algue ont été figurés avec des poils ayant des articles colorés, ce que nous n'avons pas vu, et ferait supposer que cette petite plante aurait des ra- mules; puis il n'y a que les sommités des filaments qui ont été figurés et grossis; enfin l'étude de ce curieux genre n'est que commencée et non achevée. Du reste, il faut le dire, ces dessins nous ont prouvé, bien plus (1) Mémoire sur quelques points de la physiologie des Algues, p. Zi9. SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 651 que leur description, que notre Algue de l'océan est bien la même que la leur de la Méditerranée; nous croyons donc que la description que nous allons en donner, ainsi que nos observations microscopiques sur son orga- nisation et sa fructification, pourront intéresser, et, nous l'espérons, la feront mieux connaître. Cette Algue, haute de 2 à 5 millimètres, offre à l'œil nu la couleur, l'aspect et le port d'un Elachistea ; ses fûamenls sont simples, atténués, souvent comme tronqués à leurs sommets, dressés ou légèrement flexueux, comme articulés, réunis à la base en petits faisceaux. Dans quelques fila- ments, les cellules, tout à fait à la base, sont uniques, quatre fois plus larges que longues, et paraissent semblables à celles des articles inférieurs de VElachistea flaccida, deviennent ensuite multiples dans toute la longueur du filament; tandis que d'autres sont, au contraire, multiples depuis leur base jusqu'à leur sommet ; les cellules de la surface de la fronde sont car- rées ou rectangulaires; quelquefois elles dessinent, par leur agencement entre elles, la disposition de celles qui constituent la surface du stratum cortical des Dictyotées. Les filaments diminuent de diamètre vers leurs extrémités, d'où sortent de la partie tronquée quelques poils hyalins arti- culés, très longs, dont les articles, très rapprochés dans la partie inférieure, deviennent ensuite quatre fois plus longs que larges; ils sont semblables à ceux qu'on voit sur presque toutes les Dictyotées. Ces poils ne s'ob- servent que vers les sommets; tout le reste de la fronde en est privé (ce qui fait un caractère d'opposition avec le genre Chlorosiphon, dont toute la surface en est tellement couverte, à une certaine époque de sa végétation, qu'elle en est blanchâtre). Sur une section horizontale d'un filament, on voit qu'il est rempli par des cellules anguleuses de différentes grosseurs, imitant par leur disposition le tissu interne d'une Dictyotée, et nullement celui d'une Sphacélariée ; la fructification forme de petits agglomérats hémisphériques peu nombreux, fixés vers les parties supérieures des fila- ments, où ils sont disposés dans tous les sens; ils consistent en sporanges uni- bi- ou trifides, offrant une grande similitude avec ceux qu'on ob- serve sur le genre Liebmamiia, mais ils s'en distinguent essentiellement par leur réunion en un groupe de petits cônes obtus ou pointus, libres à leurs extrémités, soudés à le\ir base et plongés dans un gelin qui les relie, et empêche, même au compresseur, de pouvoir les isoler avec facilité ; cette fructification est bien tranchée et singularise parfaitement ce genre, qui devra être conservé, mais classé ailleurs que dans les Kctocarpées. Le 30 juin 1855, nous avons vu la manière dont se fait la dissémination dans ce genre; elle a lieu lentement et par intervalles, les sporanges ne se vident pas tout de suite, c'est-à-dire instantanément, les sporidies sortent les unes après les autres par de petits pertuis situés aux sommets des sporanges. Ces petits organismes agissent, après leur sortie de la matrice qui les ren- 652 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ferme, de la même manière que ceux qui sortent en une seule masse du spo- range, comme cela s'observe sur plusieurs genres de la famille des Die- tyotées; une fois sortis, ils restent une ou deux secondes immobiles, tout à coup on les voit s'agiter, puis décrire des courbes avec vivacité. La sporidie est pyrique, et c'est par la partie la plus grosse qu'elle sort du sporange; son extrémité en bec présente souvent à cet endroit un granule qui paraît presque isolé ou détaché, mais au bout d'une ou deux secondes, la sporidie s'agite, revient sur elle-même, et ce granule parait s'être mêlé aux autres grains chromulaires que renferme la sporidie ; cependant nous avons vu quelquefois, l'organisme, en sortant du sporange, entraîner à sa partie amincie un granule très petit qui s'en détache, reste isolé, ne jouit que d'un mouvement très lent, et n'offre pas cette vitalité, cette agilité que la sporidie déploie. Cette Algue singulière offre des affinités avec plusieurs genres. Ainsi, par son port, sa petitesse, Taspect de la base de plusieurs de ses filaments, elle présente une affinité avec le genre Elachistea; par sa fronde, qui semble polysiphoniée, elle offre une affinité avec le genre Sphacelaria; par presque tout son tissu transparent, à cellules carrées ou rectangulaires, quelquefois hexagonales, elle se rapproche on ne peut plus de plusieurs genres de la famille des Dictyotée.*, de même que par son organisation interne. Nous ne connaissons, dans les genres composant les Dictyotées, aucun fruit qui soit tout à fait semblable à celui du Giraudia, si ce n'est cependant celui du Taonia Solieri [Spatoylossmn, Kùtz.), qui offre une multitude de petits sporanges coniques très tassés entre eux et recouvrant toute la surface de la fronde; à la vérité, ils ne sont pas disposés en petits agglomérats très espacés et peu nombreux, formés de petits cônes soudés entre eux par leur base, comme cela s'observe dans le Giraudia , dont le fruit a aussi de grandes affinités, comme nous l'avons dit, avec celui du fJebmannia: mais il n'est pas accompagné de paranémates clavato-moniliformes, comme cela s'observe dans ce dernier genre. Nous croyons donc pouvoir conclure de nos observations, que cette Algue appartient évidemment à la famille des Dictyotées par son organisation et sa fructification, et qu'elle pourrait être placée en tête de celte famille. Erratum. — Dans notre précédente notice (voyez le Bulletin, t. II, p. hhh^ ligne 25), au WendeBalydris, lisez Halyseris. M. Weddell fait à la Société la communication suivante : SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 653 SUR LE PABIETARIA JUDAICA, L., par M. WEDDELL. Les doutes qui obscurcissent l'histoire de cette plante seraient dissipés depuis longtemps si l'on eût consulté avec un peu plus d'attention les ou- vrages et les collections de l'auteur même de l'espèce. Mais au lieu de cher- cher la lumière à sa source, on a cru la trouver dans l'opinion de Smith, et, en l'adoptant, on s'est de plus en plus écarté de la vérité. C'est, en effet, à Smith, trompé par un faux air de ressemblance entre la plante linnéenne et notre Pariétaire commune, qu'est due une confusion grâce à laquelle les botanistes ont fait figurer pendant si longtemps, dans les Flores européennes, une plante qui n'appartient en réalité qu'à l'Asie méridionale. En un mot, \e Parietaria judaica de Linné n'est autre que la plante décrite et distribuée, dans ces dernières années, par MM. Boissier et de Heldreich, sous le nom de Parietaria multicaulis (1). J'ai vu un échantillon de cette Pariétaire dans l'herbier de Linné, éti- queté de sa main : Parietaria judaica^ et répondant parfaitement à la des- cription donnée dans le Species. Je ne pense donc pas qu'il puisse y avoir de doute relativement à son authenticité. Mais dans une feuille voisine se trouve une autre Pariétaire que j'ai reconnue être la variété diffusa du P. ofj^cinalis. Linné l'avait laissée sans nom ; Smith, au contraire, l'étiqueta hardiment : Parietaria judaiea, l'ayant confondue avec la précédente. La suite est facile à deviner; on comprend, d'ailleurs, que si le possesseur de l'herbier de Linné a pu méconnaître les caractères distinctifs de ces plantes, il ait été facile à ceux venus après lui d'en faire autant. Il y a plus, par une petite erreur qui s'est glissée dans la rédaction de la diagnose de son Parie- taria judaica, Smith a dépisté ceux qui ont cherché depuis a débrouiller le mystère. Il a dit, et l'exact Koch a répété, que les feuilles de la plante en question sont trinervées ; erreur évidente, car aucun des échantillons qui figurent sous le nom de P. judaica, soit dans sa collection, soit dans l'her- bier de Linné, ne présente ce caractère, qu'offrent au contraire très con- stamment la plupart des Pariétaires annuelles. V habitat tout européen que l'auteur attribue à la plante devait achever de fourvoyer ses successeurs. Quant aux caractères du P. judaica, je ne m'y arrêterai pas ici en dé- tail; je me contenterai d'insister sur celui qu'on peut regarder comme le plus saillant, et qui n'avait pas échappé à Linné. Par ces mots : « Florum acervi ad ramos, vix ulli ad caulem, » l'auteur de l'espèce a, en effet, mis en relief un des traits les plus essentiels de la plante, et celui qui la dis- tingue le plus nettement du P. of/icinalis; en d'niilves termes, les ti-^es cespiteuses du P. judaica sont sous-frutescentes et vivaces, tandis que celles de notre Pariétaire commune sont ordinairement herbacées et an- (1) Voyez D%n. pi. nov. Orient., fasc. XII, 106. 654 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. miellés. Je répète que la distribution géographique de ces deux Pariétaires est bien différente. Le P. officinalis est presque confiné dans l'Europe, ou du moins ne s'éloigne pas, sur les continents voisins, du bassin méditerra- néen, tandis que le P. judaica commence à se montrer, en Asie, à peu près là où cesse de croître son congénère, et la région qu'il occupe s'étend jusque dans la partie de l'Inde où se prolonge , pour s'y terminer, la végé- tation de l'Asie austro-occidentale. . M. J. Gay communique à la Société l'extrait suivant d'une lettre qu'il a reçue de M. Balansa : LETTRE DE M. BALAI^iSA. Gulek-Boghas (Cilicie), 22 août 1855. MM. Decaisne et Cosson ont dû vous avoir appris qu'après un séjour de deux mois a Mersina, j'ai gagné l'intérieur de la Cilicie afin de me rappro- cher du Taurus. Depuis mon arrivée à Gulek-Boghas, j'ai fait de fréquentes herborisations dans la région alpine du Taurus. J'ai pu même gravir les premières pentes de l'Anti-Taurus. J'ai fait dans cette dernière chaîne de montagnes de déli- cieuses herborisations; mais je n'ai pu encore en gravir les pics les plus élevés, je n'ai pas dépassé en altitude 2,300 mètres. La récolte de plantes a été, dès mes premiers pas, tellement abondante, que j'ai du remettre à un second voyage l'exploration de la partie élevée de cette chaîne. Dans les premiers jours de septembre je quitterai de nouveau Gulek-Boghas pour aller sur ces belles montagnes, et alors je pournii, sans grandes fatigues même, je crois, escalader le Masmenen-Dagh, qui alteint près de 3300 mè- tres de hauteur. Vous savez que l'Anti-Taurus n'a été visité encore par aucun botaniste. Je vous dirai en passant que sa végétation diffère assez de celle du Taurus. En partant de Tarsouset en se dirigeant vers le Taurus, on n'arrive qu'in- sensiblement au commencement de la région alpine de cette chaîne; aussi les changements successifs de végétation ne se font-ils pas brusquement, et si l'on excepte la région alpine, qui généralement et même à une très grande distance, se dessine nettement sur la teinte verte et sombre de la région montagneuse, on aurait bien de la peine à tracer une ligne qui séparât dis- tinctement les diverses zones de végétation. Aussi n'est-il pas possible, en explorant le Taurus, d'admettre les diverses régions créées par les bota- nistes, région alpestre, région sous-alpine, etc. Ces distinctions peuvent être bonnes dans la fiore française; mais en Cilicie il n'y a, à proprement parler, que deux régions, la région arborescente et la région alpine. Si, en dehors de ces deux régions, vous voulez en admettre d'autres, ce n'est pas SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 655 quatre ou cinq qu'il faudra en avoir, mais bien autant qu'il y aura d'es- pèces végétales se superposant selon les différentes hauteurs. Pour être juste, cependant, il faut reconnaître que la région du littoral et la région montagneuse se distinguent assez facilement, non pas tant par une physionomie particulière dans l'ensemble du paysage que par un assez grand nombre d'espèces particulières à ces deux régions. Le Myrte, l'Oli- vier, etc., si communs à MersinaetàTarsous, ne se retrouvent pas à Guleii- Boghas; mais dans les environs de ce village on trouve, a des hauteurs dépassant 1500 mètres et en grande abondance, le Styrax, le plus beau des arbrisseaux de la Cilicie et très fréquent à Mersina. Le Laurier se trouve a l'état spontané dans le passage des Portes ciliciennes. Un arbrisseau voisin du Lilas, et dont j'ignore le genre, vient aussi à Mersina et à Gulek. VAr- butus est dans le même cas. Je n'en finirais pas si Je voulais énumérer les espèces vivaces et annuelles communes à ces deux localités. Plus d'une fois, dans mes herborisations, j'ai été surpris de trouver à des hauteurs considé- rables des plantes qu'on avait crues jusqu'alors propres à la région mari- time inférieui-e. L'Alopecurus anthoxant/wides , que j'avais rencontré au milieu des sables de Pompeiopolis, sur les bords de la mer, pêle-mêle avec VAmmochloa subucoulis, se retrouve en grande abondance autour du châ- teau de Gulek-Boghas, a environ IhOO mètres de hauteur. Malgré cela, on ne peut faire autrement que de diviser la partie arborescente de la Cilicie en deux regioiis botaniques, la région du littoral et la région montagneuse. Pour ce qui est de la région sous-alpine, représentée dans les Alpes françaises par d'humbles sous-arbrisseaux, tels que VAlnusviridis, \^ Rho- dodendron, il ne m'a pas été possible de retrouver son analogue dans le Taurus. Dès qu'on a dépassé les immenses forêts de cèdres, d'Abies cili- cica, de genévriers, qui couvrent les croupes inférieures du Taurus, toute végétation arborescente cesse. Nul arbrisseau, nul sous-arbrisseau; le sol est couvert de touffes à'Acantholùnon, ù' Astragcdus Tragacantha, et d'un Hedysarum épineux formant des touffes compactes et arrondies. Les plantes qui, après celles-ci, sont les plus répandues dans la région du Taurus, sont une iiuphorbe, un Passerina a fleurs blanches et deux Marrubium; les espèces annuelles sont rares, moins rares peut-être cependant que dans les Alpes françaises. Deux d'entre elles, le Viola crassifolia et un Lamium^ sont même particulières a la région alpine supérieure. Il faut dire aussi qu'elles viennent dans des conditions toutes particulières. Après-demain je vais faire ma seconde excursion à Boulgarraadeu, sur le versant septentrional du Taurus. Apres avoir dépassé les Portes cili- ciennes, on entre dans la vallée de Gousgula. Dans la partie inférieure de cette vallée, forêts composées de genévriers, de cèdres et d'Aétes cilicica; dans la partie supérieure, région alpine. Un fait digne de remarque, c'est que dans toutes ces vallées encaissées descendant du Taurus, les arbres se 656 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. montrent encore à une hauteur considérable sur leurs pentes, lorsque le fond même de ces vallées est déjà couvert de plantes alpines. Arrivé à l'ex- trémité de Gousguta, il faut songer à faire l'ascension du col le plus élevé peut-être du Taurns, celui du mont Cochan, ascension lente et difficile, et qu'on est obligé de faire en partie à pied. Arrivé au sommet, panorama magnifique : d'un côté l'immense plaine de Konia, de l'autre le mont Argé, et, plus à droite, la chaîne de l'Anti-Taurus avec ses deux pics principaux, l'Apichkar-Dagh et le Masmenen-Dagh. Vers la partie supérieure du Co- chan, on trouve quelques plantes spéciales, entre autres l'Isatis suffruticosa, nom spécifique doublement impropre, d'abord parce qu'il est donné à une plante qui n'est nullement sous-frutescente, et ensuite parce que, s'appli- quant à une plante spéciale aux hautes sommités du Taurus, il semblerait faire supposer que sur ces sommités il croît des espèces sous-frutescentes. Du mont Cochan à Boulgarmaden , ascensions et descentes continuelles. Pays présentant un véritable chaos ; de tous côtés de larges bandes de neige. On chemine sur les bords d'un tout petit étang; mais ses eaux ne nourris- sent aucun être animé. Riches herborisations dans cette partie du trajet. C'est là qu'on trouve les plantes les plus remarquables du Taurus. Nous ne sommes pas loin de Boulgarmaden, ou plutôt de Boulgarmagara. Boul- garmaden est l'usine où l'on fait fondre le minerai; Boulgarmagara est la mine elle-même, où travaillent pendant l'été une centaine de Grecs. J'ai fait autour de Boulgarmagara de charmantes herborisations. Cette mine est à plus de 2700 mètres au-dessus de la mer. Dans ma première visite, je n'ai pas choisi Boulgarmagara pour centre de mes herborisations. Timeo Danaos. J'ai porté mes pénates, c'est-à-dire mes presses et mon papier, au milieu d'un campement de bergers. Cette localité est encore plus élevée que Boulgar- magara. Il y fait très froid. Le 18 juillet, pendant la nuit, il y a eu une gelée assez forte. Je dois vous dire en passant que Boulgarmagara est une mine renfermant sur 1012 kilogrammes de minerai 1000 kilogrammes de plomb, 12 d'argent, et une très faible quantité d'or. J'ai rapporté de beaux échantillons de ce minerai (1). Voilà bien du bavardage, Monsieur, du bavardage surtout dont les dif- férentes parties n'ont pas beaucoup de liaisons entre elles; mais je n'ai pas grand temps à consacrera mes lettres. La besogne, quoique nous soyons bientôt à la fin d'août, ne se ralentit pas. Je suis écrasé de travail ; quand donc aurai-je un peu de repos? Après ma course dans l'Anti-Taurus, j'irai faire un petit voyage a Mersina, non pas pour y prendre quelque délasse- (1) Les éclianlillons de ce minerai, rapporlés par ]\L Bnlansa et commiuiiqués par moi à PÉcole inip(-iiale des Mines, ont été analysés peir M. llivol, direcicur du Bureau d'essai. Lo rapport qu'il a bien voulu m'adrosser à ce sujet arrive trop tard pour être inséré ici. On le trouvera plus bas, page 690. {Note de M. J. Gay.) SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 657 ment, je n'y compte pas tant que je serai ici, mais pour y aller récolter quatre ou cinq espèces des plus intéressantes. Cette récolte faite, je i-etournerai a Gulek-Boghasen passant par Neraroun. La récolte des graines me retiendra cette année longtemps en Asie; avant deux mois d'ici il ne faut pas songer a retourner en France. Je ne sais pas même si à cette époque les glands de chêne seront mûrs. SI vous voyez M. Decaisne ou M. Vilmorin, ayez la bonté de leur dire que les arbres dont je pourrai récolter des graines en abondance sont les suivants : Abies cilicica, Cedrus Libani , var. argentea, variété plus commune ici que le type, deux espèces de Pins, dont l'une est probablement le Pinus Fenzlii, d'Antoine et Kotschy; trois Genévriers, parmi lesquels le Junip. dru- pacea et le Junip. excelsa, les Quercus libanotica, et yE(jilops^ le Styrax et autres arbres dont je ne connais pas le nom. Les cônes à' Abies cilicica seront mûrs dans un mois d'ici. Us ont 22 centimètres de long sur 17 de circonférence. Ils sont, comme vous voyez, d'une dimension respectable. Ma santé ne laisse rien à désirer. Le pays que j'habite jouit de la plus grande tranquillité. Les commotions de la guerre n'arrivent pas jusqu'ici. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LA NATURE DU FAUX BULBE DES OPHRVDÉES OU OPHRYDO-DULBE , par 91. E. CER.V1AII\ DE Sll^'T-PIERKi:. Dans le courant du mois de mars de l'année 1850, j'ai communiqué à la Société philomatique le résultat de mes reclierches sur la Structure du bulbe ou tubercule des Orchis. Cette communication a été publiée par le journal /'Institut et dans le Bulletin des séances de la Société philomatique ; j'ai depuis (1851) mentionné mes recherches sur ce point a l'arliL-le Bulbe de mon Dictionnaire raisonné de Botanique. — Un travail de M. l'\ibre, prolesseur au Lycée d'Avignon, qui traite du même sujet, a paru réeemment (18.)5) dans les Anncdes des sciences naturelles {W séiie, t. III, p. 253}. L'auteur de cet article n'ayant pas mentionné mts recherches spéciales, bien qu'il cite l'opinion exprimée antérieurement dans notre Floî^e des en- virons de Paris, j'ai lieu de penser que ce travail n'est point ai'rive a sa connaissance; il est donc utile, autant (|ue juste, que je réclame pour celte étude une priorité qui ne saurait m'étre contestée. .le n'insisterai pas ici sur les points de contact que le travail de M. l'abre peut offrir avec le résumé que j'ai donne de mes propres observations; je ne discuterai pas non plus les points sur lesquels les faits observés ou les déductions tirées de l'examen de ces faits peuvent présenter des dis- sidences. — Mon travail devant très prochainentent ètie publié avec les T. II. hk 658 SOCIÉTÉ BOTAISIQLE DE FRANCE. fléveloppemeiils qu'il conipoitc et appuyé par de nombreuses iîgures dès loiintemps préparées (etqueje soumelsà l'examen de la Société), je me bor- nerai à énuméier aujourdliui les résultats auxquels j'étais déjà arrivé, et que j'avais fait connaître dès l'année 1850. Les bulbes ou tubercules reproducteurs des Orchidées naissent à l'ais- selle des fiHiilles inférieures de la tige florifère. — On a longtemps pensé que le nouveau tubercule nait toujours du même côté de la tige, de telle sorte que la plante avancerait chaque année de l'épnisseur d'un bulbe dans une même diicction. On a admis en dernier lieu que le nouveau bulbe se déve- loppe alternativement, une année à droite et l'année suivante à gauche, de telle sorte ijue la plante resterait à peu près à la même place. L'observalion et la culture d'un assez grand nombre d'Orchidées indigènes m'ont démontré (|ue ni l'une ni l'autre de ces opinions n'est l'expression exacte de la vérité. En effet, il se développe très s-ouvent, non pas un seul tubercule, mais deux, a peu près opposés, à la base d'une même tige: l'année suivante, chacun de ces tubeicules émet une tige florifère qui produit à son tour deux nouveaux tubercules, dont la direction forme un angle avec la direction des pré- cédents, de telle sorte que la plante est représentée d'année en année par des individus dont le nombre va toujours en doublant, et qui s'éloignent ou s'entrecroisent dans toutes les directions; j'ai constaté plusieurs fois cette disposition chez les Orchis galeatu, 0. Simia^ chez le Loroglosinm hirci- num, etc. Quelquefois aussi il ne se développe chez les mêmes espèces qu'un seul tubercule, qui prend naissance soit d'un côté soit de l'autre. Chez d'autres, il existe trois ou un plus grand nombre de tubercules qui, appar- tenant à des feuilles successives de la même spirale , se dirigent dans des sens différents ; c'ert ce que l'on observe chez V Herminium Monorchis et chez le Serapias Lingua; chez ces espèces, les bulbes sont portés sur de longs pédicelles (1). Afin de rae rendre compte de la nature de ces tubercules, je les ai suivis depuis leur première apparition jusiiu'à leur développement complet et à leur destruction, et j'ai constaté les faits suivants. — Longtemps avant l'époque de leur floraison, dès la fin de l'automne, on trouve a l'aisselle d'une ou de plusieurs des feuilles inférieures du tubercule destiné a fleurir, un bourgeon qui doit constituer plus tard un nouveau tubercule. Ce bourgeon, en grossissant, dilate la base de la feuille à l'aisselle de laquelle il a pris naissance; un peu plus tard, la gaine de cette feuille, distendue trop forte- ment, est déchirée et traversée par le bourgeon ou jeune tubercule, dont la (1) « Les pédicelles de ces bulbes ne sont autre chose qu'un col plus ou moins étroit et plus ou moins long du sac ou éperon, col tubuleux mais dont le canal très étroit s'efface quelquefois complètement. >; (Art. Bclbe, de mon Dictionnaire rai- sonné de Botanique.) SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 659 base se prolonge dès cette époque et descend au-dessous du niveau de son insertion. — Si l'on fait une coupe verticale de ce jeune tubercule, on voit qu'il se compose dans ses deux tiers supérieurs d'une sorte de pédicelle creux qui n'est autre chose qu'une dilatation en l'orme de sac ou d'éperon de la base des premières feuilles, — Cette liilatation eu éperon de la base des feuilles est le résultat de la pression obii(|ue qu'a exercée sur ces feuilles externes, encore très jeunes, le corps du bourgeon, qui est doué d'une ten- dance particulière à se prolonger au-dessous de son insertion. Un cordon nourricier ou raphé (représentant l'axe du bourgeon dans l'intervalle qui sépare les feuilles dilatées en éperon de l'insertion des feuilles lerminales) est adhérente la paroi interne du canal de l'éperon. — Le tiers inférieur du jeune tubercule se compose de la partie terminale du bourgeon consistant en plusieurs feuilles emboîtées et émettant inférieurement une masse radi- culaire soudée à la cavité de l'éperon, qu'elle continue à distendre à mesure qu'elle acquiert plus de volume. — Cette masse l'adiculaire est d'abord indivise et plus ou moins globuleuse; elle conserve souvent cette forme pen- dant toute sa durée; c'estce quiarrivechez Y Orchis galeata et le Loroglossunt hircinum. Chez le Platanfhern bifolia, elle se prolonge en une, rarement en deux fibres radicales; chez d'autres, enfin, elle se divise en lobes peu pro- fonds, comme chez l'O. sambucina; ou bien elle se prolonge en quatre ou six racines parallèles, comme chez VO. maculata, soit {|ue l'épei-ou distendu outre mesure cesse insensiblement de recouvrir ces longues racines, soit qu'il les recouvre jusqu'à leur extrémité d'une mince membrane. La démonstration de la présence de l'éperon au niveau de la partie radi- culairedu tubercule (à laquelle partie il est adhéieni) résulte de l'examen de plusieurs jeunes bulbes chez lesquels j'ai trouvé l'éperon de la feuille la plus extérieure (qui sans doute n'avait pu se développer assez rapidement pour suivie l'accroissement de la partie inférieure du bourgeon), j'ai trouvé, dis-je, l'éperon traversé par l'éperon de la seconde feuille, qui seule avait pu suivre l'évolution du bourgeon. Évidemment la première feuille, avant de s'être laisse traverser, formait un cul-de-sac qui renfermait la base des- cendante du bourgeon, et si la dilatation eût été assez rapide, elle eût con- tinué à envelopper toute la masse et a faire corps avec elle. L'observation du mode de végétation du Gymnadenia albida me paraît confirmer l'exactitude de cette manière de voir. Chez cette espèce il n'existe pas de tubercule parce que les sacs ou éperons se laissent immédiatement déchirer et traverser par les racines émises à la base du bourgeon; il en résulte que les racines sont complètement libres et isolées dès leur naissance. Leur coupe transversale montre que leur axe est occupé par un seul fais- ceau fibreux et non par plusieurs, comme chez les tubercules renfermés dans les éperons (tubercules qui paraissent constitués par les éléments de plusieurs racines agglomérées); eu regardant avec attention au niveau de 6(50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'origine des racines du Gymnadenia albida, on trouve une petite gaine con • stituée par les débris d'un éperon court qui a été déchiré par le passage des racines presque aussitôt après sa formation. — I,es racines des Spù^anthes me paraissent être le résultat d'une semblable organisation. Outre la masse radlculaire dont je \iens d'exposer la structure, des ra- cines naissent plus tard sur la base de la tige qui résulte du développement ultérieur du bourgeon; j'ai trouvé dans la famille des Liliacées, chez les Lilium Martagon et L . pyrenaicum (et la même disposition existe proba- blement dans d'autres espèces de la même section), un exemple analogue de racines naissant à la base de la tige pour venir en aide aux racines émises par le bulbe. Le fait de la dilatation en sac ou éperon de la base des feuilles exté- rieures d'un bourgeon bulbeux (éperon dans lequel s'introduit la masse du jeune bulbe), bien qu'exceptionnel dans l'histoire des organes de la végéta- tion, est loin d'être un phénomène sans analogue chez des plantes appartenant à d'autres familles que celle des Orchidées. Je citerai seulement ici les bulbes pédicellés et descendants qui existent dans le genre Tulipa, la structure de ces bulbes présentant une analogie frappante avec celle du tubercule ou bulbe des Orchidées. Nous trouvons dans les deux cas un bourgeon bul- beux qui repousse devant lui la base d une ou deux de ses premières feuilles et se loge dans le sac qu'il y détermine pai- sa pression continue. \.a diffé- rence la plus saillante est que, chez yOrc/ns, la racine est contemporaine du bourgeon, forme la plus grande partie de la masse, et est adhérente aux parois du sac; tandis que, chez la Tulipe, les feuilles du bourgeon sont charnues et constituent toute la masse, et les racines ne se développent qu'à l'époque où l'éperon est réduit à une membrane sèche ou inerte. (Ces racines tiaversent alors cette membrane , comme un corps étranger, par une lissure qui s'établit sur la ligne selon hiquelle elles exercent leur pres- sion; cette ligne limite un pincement oblique qui termine le renflement de l'éperon.) Je viens de parler de la structure du faux bulbe (que je nomme Ophrydo- bulbe) de la section des Ophrydées. On sait qu'un grand nombre d'Orchi- dées présentent des souches bulbeuses d'une tout autre nature : tels sont les renllements bulbiformesd'un grand nombre d'Orchidées dites épiphytes, et qu'on a dans ces derniers temps si merveilleusement multipliées dans nos serres. Ces plantes présentent soit des bulbes à tuniques charnues, soit des pseudo-bulbes qui sont le résultat d'un renflement ou hypertrophie de la partie b;)silaire de la hampe ou tige florifère. Après la floraison, cette partie de l'axe se renfle, devient charnue et pyriforme, et finit par coir^tiluer liii pseudo-bulbe entouré par les écailles situées a la base de cette tige, et qui persistent ou se détruisent plus ou moins lentement. Quant au pseudo- bulbe, il est susctplible de persister plusieurs années et (init par s'épuiser SÉANCE l)L 9 NOVEMBHE 1855. 661 et se flétrir; c'est à l'aisselle des écailles de ces faux bulbes que se déve- loppent les bourgeons qui s'allongeront en tiges florifères, et dont les bases constitueront pins tard de nouveaux renflements bulbifornoes à la surface des anciens. — Une Orchidée indigène, le Liparis Lœselii, présente exac- tement la même structure, avec cette différence que son renflement bulbi- forme s'épuise et se détruit plus rapidement, et qu'elle végète dans les Sphagniim de nos marais au lieu de végéter dans les détritus décorce des arbres tropicaux. Un autre mode de végétation, qui diffère du précédent sous certains rap- ports, nous est offert par le Malaxis paludosa. Chez cette plante intéressante, que des dessèchements récents et regrettables ont fait disparaître de nos tourbières, le faux bulbe n'est pas précédé, comme chez le Liparis, d'un bourgeon bulbeux composé de tunitiues emboîtées ; la tige florifère se renfle simplement à une hauteur variable au-dessus de sa base, quelquefois au Diveau de son tiers inférieur, en une masse globuleuse ou ovoïde charnue destinée à conserver, comme dans les cas précédents, une substance alimen- taire pour la jeune tige de Tannée suivante, laquelle se comportera de la même manière à son tour. Je terminerai cette communication en exposant certains faits d'un haut intérêt pour les recherches qui nous occupent ; il s'agit de la force de résis- tance à la destruciion que présente le Goodyera repens. On sait que cette plante, complètement dépourvue d'appareil bulbiforme, offre de longs rhi- zomes filiformes qui s'étendent entre les détritus des feuilles de pins à demi réduites a l'état de terreau. Ces rhizomes se terminent, la première année, par une rosette de feuilles radicales qui fournit la tige florifère de l'année suivante. Cette plante, recueillie au mois de juillet (il y a quatre mois environ), et placée immédiatement dans le papier et sous la presse, sous un poids de ZiO kilogrammes, a présenté une force vitale de l'énergie la plus remarquable. Chez les échantillons en fleurs avancées, toute la force végé- tative s'est concentrée dans les tiges florifères, et principalement dans les ovaires, et la dessiccation de la plante n'a été complète, après plus de trois mois, qu'alors que, par la maturité du fruit, la reproduction de l'espèce a été assurée. — Chez les rhizomes terminés en rosette, le phénomène s'est présenté avec une bien plus grande intensité ; la plante n'ayant dans ce cas de ressource que dans la conservation de l'individu lui-même, malgré son faible volume et sa délicxitesse, n'a pas voulu mourir, l.a vie s'est retirée lentement de la souche vers la rosette terminale, et ces rosettes se sont con- servées vivantes, alors que les liges fructifères charnues bien plus volumi- neuses s'étaient complètement desséchées après avoir fourni leurs graines. C'est mon ami M. de Schœnefeld qui a bien voulu appeler mon attention sur ces intéressants phénomènes. J'ajouterai quelques mots sur le curieux mode de végétation d'une Or- 662 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chidée indigène du nord de l'iùiiope, VFpipogium Gmelini. Cette belle plante présente, comme le Corallorrhiza innata , une souche charnue rameuse dont chaque rameau est susceptible de se prolonger en tige florifère; mais tandis que chez le Corallorrhiza la tige ne présente aucun renflement, chez V Epipogium la tige floiifère présente vers son tiers inférieur un renflement charnu fusit'orrae analogue à celui du Malaxis paludosa. Ce renflement persiste après la destruction de la partie supérieure de la tige, et renferme un dépôt nutritif qui se vide l'année suivante au profit d'une nouvelle tige florifère. M. J. Gay invite M. Germain de Saint-Pierre à consulter le travail publié en Allemagne, sur le même sujet, par M. Irmisch. M. Germain de Saint-Pierre répond que la communication qu'il vient de faire à la Société a pour but non de comparer ses opinions à celles qui ont été émises postérieurement à la publicité qu'il leur a donnée des le mois de mars 1850, dans les comptes rendus des séances de la Société philomalique, mais d'établir que les opinions qui résultent de ses observations, et qu'il croit conformes à la vérité, ont été publiées par lui avant le travail de M. Irmisch, lequel a paru dans le courant de 1850 et longtemps avant les publications récentes de M. Schacht et de M. Fabre. M. Pianchon dit : Qu'il ne saurait partager l'opinion de M. Germain de Saint-Pierre, qui semble considérer le bulbe des Orchidées comme étant composé de racines agglutinées. Il rappelle que chez certains Drosera d'Australie il a vu un bourgeon, partant de l'aisselle d'une feuille, s'allonger couvert de feuilles, se renfler au bout en un organe moitié tige et moitié racine, et développer un bourgeon a sa partie supérieure. Ces observations et l'analogie de ces bulbes de Drosera avec ceux des Orchidées ont été signalées par lui en 18^8 dans les Annales des sciences naturelles. M. Pianchon ajoute que généralement chez les Orchidées épiphytes, les pseudo-bulbes portent des feuilles. Il termine en répétant qu'il ne saurait admettre l'explication donnée par M. Germain de Saint-Pierre. Le nom d'éperon, que M. Germain donne au prolongement de la lacine, lui paraît devoii' être écarté; le nom de talou lui paraîtrait préférable. Enfin , il demande à M. Germain s'il considère la partie qui unit le bourgeon à la vieille tige comme un axe ou comme une feuille. Quant à lui, il la regarde comme un axe. M. Germain de Saint-Pierre répond : Que la masse radiculaire du faux bulbe des Ophrydées lui parait corres- SÉANCE DU 9 NOVIÎMBRE 1855. 063 pondre à plusieurs racines, non-seulement parce que l'on y trouve un grand nombre de colonnes libro-vasculaires isolées dans le tissu cellulaire de la masse, mais surtout parce que chez les faux bulbes, dits palmés (qui pré- sentent des transitions ;i la forme des bulbes entiers), la masse se divise réellement en plusieurs véi'itables racines. Cette masse radiculaire n'est pas libre, elle est enveloppée dans une pocbe membraneuse adhérente, prove- nant d'une prolongation en cul-de-sac ou éperon de la base des feuilles externes du bourgeon axillaire, qui constitue le faux bulbe. — Le pcdieelle creux plus ou moins long (|ui unit le faux bulbe à la plante mère n'est autre chose que la première partie de l'éperon qui reste vide, et est ouvert à sa naissance dans la cavité des feuilles emboîtées dont il est un appendice. Ce pédicelleest doucde nature foliaire; néanmoins, là où plusieurs feuilles sont soudées entre elles et présentent au-dessus de leur insertion un bourgeon qui émet une sorte de raplié, ainsi que cela a lieu chez les opbrydo-bulbes, l'ensemble des feuilles s uidees constitue une sorte d'axe ébauché ou rudimentaire. — Le mot épei-on, employé pour désigner ce cul-de-sac, est le même que l'on emploie pour désigner des prolongations analogues chez les pétales; ici, il s'agit de plusieurs éperons invaginés comme ceux de l'Ancolie à fleurs doubles ; seulement, ils appartiennent à des feuilles folia- cées, et ils sont soudés d'une part entre eux, et d'autre pai t à la base de la partie terminale et re:illée du houi-gcoii, qui est entraînée dans le fond de la cavité. — M. Germaiide Saint-Pierre considère le tubercule du Drosera décrit par M. Planchnn comme ayant plus de rappoi'ts avec le tubercule du Ficaria qu'avec le faux bulbe des Ophrydées; il en diffère surtout par sou pédicelle, qui est un véritable rhizome plein, et muni dans sa longueur de feuilles squamiformes. M. Chalin demande si l'extrémité inférieure que M. Germain de Saint-Pierre appelle éperon ne serait pas le résultat de la soudure des bases des feuilles du bourgeon; il en serait certain s'il y avait réellement analogie, comme on Ta dit, entre les bulbes du Drosera et ceux des Orchidées. Il rappelle que, dans YHtjdrocharls, les bul- billes qui servent à la reproduction de cettt; plante présentent un bourgeon à base féculente, dans lequel on voit de petites feuilles au sein d'une masse parenchymateuse. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il s'est en effet efforcé de démontrer que le sac qm" renferme la partie antérieure du bourgeon axillaire et sa masse radiculaire, est constitué par une prolongation en forme d'éperon des feuilles externes de ce même bourgeon. M. le Président, alin de résumer et de clore le débat, demande 66Ù SOCIÉTÉ BOTAISIQUE DE FRANCE. d'abord à M. Planchon si, pour lui, le pédicelle du bulbe du Drosera est un axe ou un appendice. M. Planchon répond qu'il le considère comme un axe. M. le Président demande ensuite à 31. Germain de Saint-Pierre si, pour lui, le pédicelle du bulbe des Orchidées est un axe ou un appendice. M. Germain de Saint-Pierre répond qu'il ne saurait formuler sa pensée ni par le mot appendice, ni par le mot axe; le pédicelle creux du faux bulbe des Ophrydées est, pour lui, constitué par une réunion de plusieurs feuilles soudées, dont l'ensemble constitue une formation axile rudimentaire. 31. 3lenière trouve que cette longue discussion a peu éclairci la question. Il pense que pour se faire une juste idée de la structure du bulbe des Orchidées, il faudrait ne pas se borner à examiner quelques espèces terrestres et indigènes, mais étudier les formes et les transi- tions successives offertes parla famille tout entière. Il lui semble que la théorie de 31. Germain de Saint-Pierre n'explique pas les phénomènes que présentent les Orchidées exotiques. 31. 31enière ajoute que, celte année, un pied d'A7iyrœcum maculalum a fructifié dans les serres du jardin de l'Ecole de médecine; ses graines se sont semées d'elles- mêmes et germent en ce moment. M. Germain de Saint-Pierre répond : Que dans sa communication il a jeté un coup d'œil rapidesur la structure des pseudo-bulbes des Orchidées épiphytes et de quelques espèces indigènes qui sont d'une nature analogue [Liparis, Malaxis, Epipogium); mais que l'objet spécial de son travail est l'étude du mode de développement du faux bulbe des Orchidées indigènes de la section des Ophrydées. Ces faux bulbes ne présentent dans leur structure aucune analogie, même éloignée, avec celle des bourgeons charnus ou des bases de tiges renflées en masses charnues des Orchidées épiphytes, et l'étude de l'un des deux modes de structure ne saurait contribuer à éclairer l'autre. — Le nombre des espèces indigènes des Orchidées de la section des Ophrydées est d'ailleurs assez considéiable, et les nuances qui existent dans le mode de végétation de ces espèces assez variées, pour que M. Germain de Saint-Pierre, qui a poursuivi pendant plusieurs années cette étude, ait pu parvenir à des conclusions générales sur ce point de l'orgauographie des Orchidées. 31. de Schœnefeld, secrétaire, dépose sur le bureau des échan- tillons de Lemna arrhiza, envoyés par 31. Viaud-Grandmarais, et donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : SÉANCE DU 9 NOVEMBRE 1855. 665 SUR LE LEMNA ARRHIZA, L. {\Volfp.a Michelii, Schleiden), par M. A. VIAUD-GRAIWDMARAIS. (Paris, novembre 1855.) Dans laséance du U juin 1854, M. Weddell ayant, à propos delà décou- verte, par M. Tulasne, d'une nouvelle localité du Wolffia Michelii, attiré l'attention de la Société sur ce singulier végétal, l'a désigné comme éiant la plus rare de nos plantes aquatiques. Dans la Flore de France de MM. Gre- nier et Godron, on ne le trouve indiqué, et d'une manière assez vague, qu'à Angers, Nantes et Tours. Par contre, M. Lloyd, se fiant sur ce qu'on le rencontre encore assez fréquemment dans la Loire-Inférieure, croit que si on ne l'a pas indiqué dans un plus grand nombre de localités, cela tient à ce qu'on ne s'est guère donné la peine de le chercher avec soin, et que, du reste, il a peut-être échappé aux observateurs, à cause de sa petitesse. En Vendée, nous n'en connaissions qu'une seule localité, les Vivaies-des-Clouzeaux, où elle fut indiquée par M. Pontarlier. Les échantillons ci-joints viennent des environs de Challans (Vendée). Je reconnus dès l'annce dernière cette localité très limitée, et cette année, à la fin de septembre, j'ai pu y retrouver cette plante plus nombreuse que jamais. Le Lemna arrhiza se trouve dans de larges douves entourant la pro- priété du bois du Breuil, et nulle part dans les mares des environs. Il forme par endroits une couche presque continue à la surface de l'eau, et occupe presque seul certaines parties de ces douves, vers les points où semblent le ramasser les vents, car il est plus facilement soumis à leur action par sa forme que les Lemna à fronde plate et à racines plus ou moins longues. Parmi cette réunion de Wolffia se trouvent çà et là quelques rares L. polyrrhiza. Le reste des douves est peuplé de Lemna minor. Persuadés qu'en Vendée nous devions nécessairement trouver une plante assez commune si près de nous, M. Gobert et moi nous avons exploré avec soin bon nombre de localités à Lemna, aux environs de Ciiailans, dans un rayon assez étendu, mais partout nos recherches furent infructueuses. La plupart du temps, le Lemna minor formait le fond de la végétation, et çà et là, mêlés avec lui, se remarquaient des L. polyrrhiza ; mais jamais les frondes de cette dernière espèce ne dominaient. En allant vers les ilôts calcaires qui se trouvent à une lieue et demie de Challans, dans les com- munes de Sallertaine et de la Garnache, au voisinage du four à chaux du Molin, le Lemna giôba, relativement assez rare plus près de Challans, couvrait presque seul la surface des étangs. Mais nulle part de Wolffia. Assez rare dans les mares et les étangs de nos environs, partout où l'eau 666 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANGE. est stagnante, le Lemna trisulca représente presque à lui seul les Lemnacées dans les larges fossés du marais occidental de la Vendée, à Challans, à Saller- taine, au Perrier, par exemple, c'est-à-dire sur le calcaire. A l'autre extré- mité du département, dans les fossés de Luçon et du marais méridional, on le cite aussi comme l'espèce la plus commune. C'est aussi sur un terrain calcaire, mais là encore point de Wolffia indiqué. Je ferai remarquer en terminant que la localité indiquée à Challans se trouve sur terrain d'alluvion sablonneux et nullement sur le calcaire, ce qui la rapproche des localités où l'on rencontre le Tl oZ/'^a, au voisinage de Nantes, où le calcaire est fort rare. A Tours, par contre, serait-ce sur le calcaire que M. Tulasne a observé le Wolffia? M. Bureau fait observer que le Lemna arrhiza, étaiil globuleux et dépourvu de racines, cède facilement à l'action du vent, et s'amasse dans les mares ou étangs oîi il se trouve, vers la partie opposée au côté d'où le vent souffle, M. Durieu de Maisonneuve dit que le Lemna arrhiza est beaucoup plus répandu, surtout clans la partie sud-ouest de la France, qu'on ne le croit généralement. M. Weddell ajoute que cette espèce se rencontre plus fréquemment dans les eaux sales que dans les eaux pures. M. Decaisne confirme ce fait, qu'il a pu constater en Hollande, où il a vu souvent, dans les eaux savonneuses des canaux, quatre espèces de Lemna pulluler à la fois. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. PRÉSIDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 9 novembre, dont la rédaction est adoptée. Par suite delà présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame Tadmission de : MM. le professeur Henslow, à Cambridge (Angleterre), présenté par MM. Decaisne et Weddoll. le docteur WiGHT, Grazeley-Lodge, près Reading (Angleterre), présenté par MM. Weddell et Ducliartre„ Demoget (E.), élève en pbarmacie, rue des Juits, i'I, à Bar- le-Duc, présenté par MM. Cosson et de Scbœnefeld. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 667 Dons faits à la Société : 1° Par M. Ch. Fermond : Études sur la symétrie considérée dans les trois règnes de la nature, Paris. 1855. 2" Par M. Ch.-Fr. Nyman, de Suède : Synopsis plantarum bicornium europœarum, 1851. 3» De la part de M. Choisy, de Genève : Mémoire sur les familles des Ternstrœmiacées et des Camelliacées, Genève, 1855 h" De la part de M. Georges Délia Sudda, de Constantinople : Thèse sur l'Ammonium^ Paris, 1855. 5° En échange du Bulletin de la Société : Proceedings of the Linnean Society of London, 18/j8-1855. L'Institut, novembre 1855, deux numéros. M!\I. les Secrétaires donnent lecture des communications suivantes, adressées à la Société : NOTE SUR LE LIMNOCHARIS EMARGINATA, Humb. et Bonpl., par M. PARLATORE. (Florence, 10 novembre 1855.) La plante qui forme le sujet de cette note fut découverte à Saint-Domingue par Plumier, qui la décrivit et la figura sous le nom de Damasonimn maxi- mum, plantaginis folio, flore flavescente, fructu globoso [Spec. 7, ic. 115). Linné crut y voir une espèce d'Alisma, qu'il nomma Alisma flava à cause de la couleur jaune pâle de ses fleurs, et son opinion fut suivie par les botanistes jusqu'au moment où MM. de Humboldt et Bonpiand recueil- lirent cette plante à la Nouvelle-Grenade, dans la vallée de Guaduas, entre Hunda et Santa-Fé, et établirent pour elle le genre Limnocharis dans leurs Plantes Equinoxiales (t. 1", p. 116, pi. XXXIV) en nommant l'espèce emarginata, à cause de l'échaiicrure du sommet de ses feuilles. Mais la des- cription et la figure qu'ils en donnèrent ne sont pas très exactes, quoique faites sur le vivant ; néanmoins MM. de Humboldt et Bonpiand contri- buèrent beaucoup a faire mieux connaitre cette plante et ne négligèrent pas de noter que ses carpidies sont déhiscentes par leur suture ventrale. L.-C. Richard, en établissant la petite famille des Bulomées {Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, i. P', p. 364), y lit entrer avec raison le genre Limnocharis, et décrivit et ligura de nouveau la plante dont il est question 668 SOCIÉTÉ BOTAMQUE UK hKAiNCK. sur des échantillons qui avaient été recueillis par ïui-pin a l'ile de Saint- Domingue. Il changea son nom spécifique ù'emarginata en celui de Plu- mieri, pour mieux la distinguer d'une autre plante qu'il rapporta au même genre Limnocharis en la nommant Z. Humboldtii ; ceWe-cx venaitd'être dé- couverte par M. de Humboldt dans les marais à l'ouest de Caracas, et dé- crite par W'illdenow {Sp., PI. IV, p. 821) sous le nom de Stratiotes nym- phoides; elle fut plus tard rapportée par Endiicher au genre BydrocleiSy et je l'ai élevée au rang de genre sous le nom de Vespuccia Humboldtii [Nuovi generi e nuove specie di plante monocotiledoni , Firenze, 1854, page 55). Cependant, L.-C Richard ne put pas bien étudier le Limnocharis emar- ginata sur le sec; il ne reconnut aucun signe de déhiscence des carpidies et fut porté à croire que si elles s'ouvraient, ce devait être par leur suture dor- sale, ce qui aurait été l'inverse des autres plantes de la famille des Buto- macées, dont les carpidies sont déhiscentes et s'ouvrent toujours par leur su- ture ventrale. Kndlicher, dans son Gênera plantarum (p. 129, n° 1046), exprima les mêmes doutes que Richard sur la déhiscence des carpidies de cette plante en écrivant carpidia indehiscentia? dorso aperla? et, se fiant peut-être sur la forme singulière de la graine du Limnocharis courbée en fer à cheval, il en décii\it les ovules comme campylotropes. Kunth ne fut pas plus heureux que ses prédécesseurs dans la description du genre Lim- nocharis [Enumeratio plantarum^ t. III, p. 166), car il en traça les carac- tères d'après la description de Richard. Ayant eu occasion d'étudier sur le vivant le Limnocharis emarginata qui vient de fleurir et de fructifier dans les serres du jardin botanique du Musée d'histoire naturelle de Florence, j'ai pu constater le fait de la déhis- cence des carpidies par leur suture ventrale et reconnaître que les ovules du Limnocharis sont anatropes; mais comme cette plante a été décrite par les auteurs d'une manière imparfaite ou erronée, et que le genre Limno- charis q?X très intéressant, en ce qu'il fait mieux connaître l'affinité des Bu- tomacées avec les Alismacées, je crois ne pas faire une chose irmlile en décrivant la plante entière, d'après mes observations, et en soumettant cette note à la Société Botanique de France, qui, pendant mon dernier séjour à Paris, m'adonne des marques de bienveillance qui ne s'effaceront pas de mon souvenir. Le Limnocharis emarginata est uue plante aquatique, vivace.dont la racine se compose de nombreuses fibres longues, blanches et couvertes d'un chevelu abondant. Les feuilles presque distiques, an nombre de cinq ou six, rappellent par leur port celles de VAlisma Plantago^ mais elles sont beaucoup plus ro- bustes; elles ont une longueur de 1 à 2 pieds et égalent ou dépassent même en hauteur les hampes de la plante. SÉANCE nu 23 NOVEMBRE 1855. 669 Le pétiole est trois ou quatre fois plus long que le limbe, très gros, trian- gulaire, à angles aigus, aplati sur les faces, où il présente une sorte de lé- gère côte longitudinale pour le passage de quelques faisceaux ilbro-vascu- laires qui vont former les nervures du limbe de la feuille; il est plus large et engainant dans son tiers inférieur , ayant une espèce de bord membra- neux à cette partie des angles latéraux pour embrasser la base de la feuille voisine ou celle de la bampe. Coupé dans sa longueur, il présente un grand nombre de petites lacunes, en forme de parallélogramme, disposées en séiies longitudinales et séparées les unes des autres par des cloisons trans- versales, à peu près comme les lacunes que l'on voit dans les pétioles des feuilles des Musa. Sur une coupe transversale, ces lacunes se montrent comme un réseau avec des points ou des axes placés a une certaine dis- tance les uns des autres ; c'est, du reste, la forme la plus commune dans la disposition des lacunes des plantes aquatiques, que j'ai appelées lacunes en réseau [lacune retifonni) dans mes liecherches sur l'anatomie des plantes aquatiques (1). Ces axes, ou pour mieux dire ces cordons, sont des faisceaux libro-vasculaires qui laissent couler du latex lorsqu'on fait une coupe sur le pétiole, comme on le voit dans d'autres plantes de la famille des Butoma- cées et de celle des Alismacées;les parois des lacunes sont formées par des cellules généralement hexagones qui contiennent des cristaux salins, et les cloisons transversales se composent d'une couche de cellules presque sphé- riques qui, dans leur jonction avec les cellules voisines, laissent des espaces vides ou des trous, au nombre de cinq, six ou sept pour chaque cellule, ovales, arrondis ou légèrement anguleux, destinés à faire communiquer chaque lacune avec les lacunes qui sont au-dessous et au-dessus d'elle; ce sont ces trous, sur lesquels j'ai attiré particulièrement l'attention des ana- tomistes dans les Recheixhes déjà mentionnées sur les plantes a(|uatiques, et auxquelles j'ai donné le nom de fenêtres [finestre] (2). Le limbe de la feuille est ovale-arrondi, un peu échancré au sommet, avec une pointe très courte, presque en cœur à la base, d'un beau vert, légè- rement ghuuiue en dessus, et d'une largeur variable de 3 a 7 pouces sur û à 9 et même quelquefois 10 de longueur. Ce limbe a en dessus, sur la ligne médiar.e, une légère côte extrêmement prononcée sur la face inférieure de la feuille, où elle est aiguë et continue l'angle inférieur du pétiole. A la face inférieure du limbe, on voit de chaque côté sept ou huit nervures lon- gitudinales, un peu courbées, qui de la base du limbe vont jusqu'au som- (1) Dans les Atti délia sesta Riunione degli scienziati ilaliani in Alilano, anno ibàà, p. /|33 ; et dans les Atti délia settima Riunione degli scienziati italiani in Napoli, anno 18Zi5, p. 880. (2) Voyez les Atti ddl' ottava Riunione degli scienziati italiani in Genova, annolHUa, p. 5'J'i. 670 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCK. met; seulement, les deux plus internes se détachent de la côte médiane un peu au-dessus de la base. Toutes ces nervures sont réunies entre elles par de nombreuses veines transversales qui sont fines et serrées , ce qui donne au squelette de la feuille une certaine ressemblance avec les feuilles des Mélastomacées. Les hampes sont au nombre de deux ou trois pour chaque plante, et ont la même forme et la même structure que les pétioles; mais elles ne sont pas engainantes comme ceux-ci, ce qui, d'ailleurs, est tout naturel. Les fleurs sont au nombre de six à dix, pédonculées et disposées en om- belle au sommet de chaque hampe. L'ombelle a un involucre général ou spathe composée de deux valves presque opposées, membraneuses, larges, ovales, concaves, obtuses, et plus courtes de moitié que les pédoncules. Les pédoncules sont triangulaires, à angles aigus, mais un peu déprimés, parce que l'angle inférieur est moins prononcé. Ils sont un peu plus larges en haut qu'en bas ; de la longueur de plus d'un pouce et dressés lors de la floraison, ils s'allongent jusqu'à 2 pouces et même davantage, et se cour- bent lorsqu'ils portent le fruit; ils sont de couleur verte et lisses, excepté dans les angles latéraux, où ils présentent quelques rares et petites dents. Chaque pédoncule est accompagné d'une bractée plus courte que lui, lar- gement lancéolée, aiguë ou presque aigué au sommet, blanche et un peu transparente. Souvent ou voit au centre de l'ombelle deux feuilles de lon- gueur inégale, mais toujours beaucoup plus petites que les autres feuilles, dont elles ont la forme. Je n'ai pas observé de rejetons tendant à s'enra- ciner, comme ceux que Richard a décrits et figurés. Le périgone se compose de six folioles disposées en deux verticilles et étalées en rosette. Les trois folioles externes sont ovées, arrondies, un peu coriaces, concaves, lisses, vertes avec un bord très étroit et un peu blan- châtre; elles sont un peu plus courtes et presque de moitié plus étroites que les folioles internes. Celles-ci sontorbiculaires et presque rhomboulales, très délicates, munies à la base d'un onglet court, et présentent treize grosses nervures, dont la médiane seule s'étend jusqu'au sommet de la foliole, les autres vont en décroissant du dedans au dehors. Ces nervures sont visibles seulement sur la face inférieure de la foliole et ont une couleur jaune pâle comme la partie de celle-ci qui leur correspond. La partie supérieure est blanche et comme chiffonnée. La préfloraison est imbriquée; les trois folioles extérieures se recouvrent de façon qu'on voit seulement une petite partie de la base de la troisième. Les trois folioles intérieures se recouvrent de telle sorte qu'une moitié seu- lement de chaque foliole est couverte par la foliole voisine, et que l'autre moitié est visible en ôtant les trois folioles extérieures. Lesétamines sont très nombreuses, hypogynes ; les filaments sont d'une couleur jaune pâle, aplatis, linéaires et un peu rétrécis vers le sommet, qui, SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 671 du reste, est obtus, f.es plus extérieurs, au nombre de plus de quarante, sont plus longs que les intérieurs, presque de moitié plus courts que les fo- lioles intérieures du périgone, tout à fait dépourvus d'anthères et courbés un peu en dedans vers leur sommet, de manière à cacher les étamines internes et les ovaires. Les filaments intérieurs (au nombre de plus de 30) sont presque droits, un peu plus larges, presque lancéolés et tous fertiles. f.es anthères sont blanches, linéaires, oblongues, écbancrées au sommet et à la base, insérées tout près de la base sur le filament, mobiles, extrorses, mais paraissant introrses à cause de l'inflexion du sommet du filament, biloculaires, à loges contigués, et s'ouvrent par une fente longitudinale, [.es grains du pollen sont petits, presque sphériques ou légèrement angu- leux et lisses. Les ovaires sont à peu près au nombre de 15, réunis et soudés seulement à une espèce de colonne centrale qui s'élève du sommet du torus, de sorte que leur ensemble constitue un ovaire en apparence unique, de lorme à peu près conique, presque aussi haut que les étamines les plus internes, d'une couleur jaune pâle, avec de légères nuances rougeâtres à la base, très obtus au sommet, où il présente en dehors des stigmates papilleux et sans style, en nombre égal aux ovaires. Chaque ovaire est comprim.é des deux côtés, convexe sur le dos, uniloculaire, et renferme un grand nombre d'ovules ascendants, anatropes, avec un funicule court et un raphé très prononcé : les membranes de l'ovule sont au nombre de 2. Tous ces ovules sont fixés par le funicule à un placenta qui occupe toute la paroi de l'ovaire en forme de réseau. Les carpidies sont en nombre égal aux ovaires, disposées en vcrticille, de manière à former par leur ensemble un fruit ové-arroudi, souvent un peu aigu au sommet (je ne l'ai jamais vu déprimé au sommet, comme on l'a décrit et figuré dans les Plantes Equinoxiales), d'une couleur vert jau- nâtre, embrasse et presque entièrement caché par les trois folioles externes du péiigone, qui sont persistantes et un peu grossies et endurcies dans le fruit. Les caipidies sont entièrement libres, car la colonne centrale s'oblitère avec le temps ; chacune d'elles se détache des carpidies voisines et du torus, et présente deux faces latérales aplaties, formées par les parois presque transparentes ; elle a un dos convexe, gros, consistant, lisse, (|ui, plus tard, devient canaliculé avec des ailes aux bords. I a déhiscence de la carpidie se fait par la suture ventrale qui forme une ligne droite: il est donc faux que le fruit de cette plante soit indéhiscent ou qu'il opère sa déhiscence par une suture dorsale. Les graines sont nombreuses, menues, ascendantes et insérées sur tous les points de la paroi de lu carpidie ; elles tombent avec une grande facilité. Le testa est membraneux, presque coriace et couvert de lames transversales en forme de plis, à la formation desquelles la membrane interne de l'ovule ne 672 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FHANCE. prend aucune part, comme on peu^ le voir en suivant son développement. Il n'y a pas d'albumen. L'embryon est gros, courbé en forme de fer à cheval (ce qui fait que la graine a la même forme), à branches très rapprochées l'une de l'autre, réunies ensemble par un tissu cellulaire lâche, et dirigées vers le bas; l'extrémité radiculaire est grosse et obtuse. Par la description que je viens de faire du Limnocharis emarginata, on voit aisément que cette plante montre mieux que toute autre plante de la famille des Butomacées les liens intimes qui unissent cette famille à celle des Alismacées,,car par ses étamines très nombreuses, dont les extérieures sont stériles, par la disposition singulière du placenta, par ses graines nom- breuses et par les carpidies qui s'ouvrent par une suture ventrale, elle appartient sans aucun doute aux Butomacées, tandis qu'elle se rapproche des Alismacéeset surtout dn Sagittaria par la disposition des carpidies en verticille et par l'embryon courbé en fer à cheval. Je donne ici les caractères du genre Limnocharis réformés d'après mes études : Perigonium duplex; foliola 3 exteriora subcoriacea; calycina minora, persislentia, 3 interiora majora, petaloidea, multinervia, decidua. Stamina bypogyna, numerosa; exteriora (sub 60) ananthera, apice conniventia; interiora (sub 30) breviora, fertilia, erecta. Filamenta plana, linearia, apicem versus angustiora, obtusa. Antherœ lineari-oblongae, utrinque emarginatœ, paullo supra basin affixae, mobiles, extrorsse, sed pro apicis filanientorum inflexione videntur introrsai, biloculares, loculis longitudi- naliter dehiscentibus. Pollen miuutuin, subsphœrieum, leeve. Ovaria sub 15 toro brevissirao orbiculatim disposita in corpus conicum congesta, singula lateribus plana, dorso convexa, unilocularia, pluri-ovulata. Ovula placentœ reticulatim ramosee undique affixa, adscendentia anatropa! funiculo brevi raphe prominente. Stigmata papillosa, vertici ovarii absque stylo extrorsum adnata. Carpidia sub 15, in fructum ovato-globosum perigonii phyllis exte- rioribus persistensibus siiflfultum orbiculatim congesta, plane distincta et facile decidua, singula lateribus plana et tenuia, dorso convexa, crassa et tardius canaliculata, sutura ventrali ! recta et acuta dehiscentia. Semina plurareti locuium intus veslienli subsessilia adscendentia. Testa membra- nacco-crustata, trausversim lamellis plus minus latis piœdita; embryo exalbuminosus uncinato-complicatus, cruribus inferne spectantibus, extre- mitate radiculari crassa obtusa. EXAMEN DE LA PRÉTENDUE PROLIFICATION DU TETRAGONIA EXPANSA , par M. D. CLOS. (Jardin des plantes de Toulouse, 14 novembre 1855.) Au nombre des plantes qui se font remarquer par quelque particularité d'organisation, il faut citer le Tetragonia expansa^ Ait, A une époque ou SÉANCE DU 23 NOVEMBRE J855. (373 la morphologie végétale n'nvait pas encore atteint ee haut degré de déve- loppement où elle est arrivée de nos jours, MM. Seringe et Heyiand avaient noté que chez cette espèce « des aisselles de quelques lobes du calice naissent, pendant la maturation, des fleurs bien conformées [Bulletin botan., n" 1, p. 8).» Aussi M. Moquin-Tandon , rapportant ce fait sur la foi des auteurs, était-il autorisé à le ranger parmi \es flews fîoripares et dans le groupe des proli fications axillaires [TeratoL, p. 373). Or, si l'on examine des rameaux vigoureux de Tetragonia expansa, on y observe l'organisation suivante. A l'aisselle d'une même feuille naissent, tantôt une, tantôt, et plus souvent, deux fleurs, l'une au-devant de l'autre, et entre l'inférieure et la feuille, un petit bourgeon de feuilles ou ramus- cule. La fleur supérieure est la plus développée, et c'est elle qui montre ce prétendu phénomène de prolification qui, sans être constant pour toutes les fleurs, est néanmoins des plus fréquents. [.es auteurs modernes (De Candolle, Endiicher, elc ) n'admettent, dans cette plante, qu'un périanthe simple ou calice dont le tube, adhérent à l'ovaire, est à ti cornes : celles-ci sont situées au-dessous des tx lobes du calice, auxquels elles sont opposées (1). Au-dessous du point d'origine de deux d'entre elles (latérales par rapport à la feuille, et plus développées que les deux autres), on distingue un très petit appendice de nature foliacée: ces deux appendices sont deux bractées, et à l'aisselle de l'une d'elles nait la fleur qui semble résulter d'une prolification, et (|ui ne diffère en rien de celle qui parait lui donner naissance : le cas où chacune de ces deux brac- tées a une fleur à son aisselle est très rare. Les fleurs du Tetragonia expansa sont en apparence sessiles, et ont été décrites comme telles par les auteurs : floribus se.ssilibus, porte expressé- ment la diagnose de De Candolle [Prodr., III, p. 652). Mais lorsqu'on fait une coupe longitudinale du pistil de cette plante, on reconnaît, au-dessous des loges de l'ovaire, une masse de tissu cellulaire limitée par un cercle (.'e fibres et de vaisseaux, et d'une longueui- à peu près égale a celle de la fleur qui la surmonte. Cette masse appartient au pédoncule qui, chez cette plante^ se renfle dès l'origine pour se confondre insensiblement avec la base de la fleur. Or, on sait qu'il est de l'essence de la plupart des pédoncules axillaires uniflores de porter deux bractées : celui du Tetragonia expansa conllrme cette règle, et la présence d'une seconde fleur sur les côtés de ce (1) I^our plus (le clarté, nous ne nienlioiinons ici (|ue la disposition la plus luibi- tuelie ; mais certaines (leurs du Telragonia expansa ont 5 ou même G divisions au calice et autant de cornes; quelquefois on voit la bractée et sa fleur naîire entre deux cornes géminées et n'en représentant qu'une, ou au sonunet de l'une d'elles. De Candolle ne semble avoir vu (jue ce dernier cas, qui est pourtant le pins rare chez l'espèce désignée, car il ajoute au caractère de sa section I dans laquelle elle I entre : cornua calycina interdnm flores accessarios gerunt {Prodr., III, p. 652). T. II. 45 674 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pédoncule et à l'aisselle d'une des deux bi-actées, trouve ainsi une explica- tion toute iiatuielle et des plus satisfaisantes. Ce cas diffère donc absolu- ment de celui (|ue prése.ite le Prismatocarims hybridus^ et qui a fait l'objet d'un travail de M. Trécul ; Car il résulte des lechercbes de cet habile pby- totomiste que, chez cette plante, c'est bien sur le fruit que l'on voit naitre une ou deux feuilles, et à leur aisselle un rameau terminé lui-même par un petit fruit qui supporte une ou deux feuilles comme le premier (Voyez Ann. se. naf., 2« sér., t. X\, p. 339). On peut se demanfler, en terminant, que représentent les cornes des Te- trngonia? M. Hofmeister a considéré le pi'étendu calice ou calicule des Loranthus et ùes T7scMm comme un boursouflement {Wuc/ierung) de l'axe (dans le journal allemand Flora, ann. 1856, p. 6Zi^, note) (1), Si l'on admet cette interprétation, les cprnes du Tetragonia expansa ont, croyons-nous, la même nature, et sont une expansion terminale du pédoncule, bien qu'elles soient parfois a un niveau supérieur à celui où commence l'ovaire : l'oppo- sition de ces coines aux divisions du calice semble déjà Tindiquer. [,a production assez commune de l'une des bractées et de la Heur supplémen- taire au sommet de l'une des cornes latérales, fournit une nouvelle preuve à l'appui de cette opinion. Les conclusions qui resstrtent de cette note peuvent se formuler ainsi : 1" Il n'y a léellement pas prolification chez le Tetragonia expansa; 2" Le corps ovoïde qui, chez cette plante, parait n'être formé que par vue fleur sessile, est mi-parti, pédoncule à la base, fleur au sommet; 3" La poi'tion pédonculaire de ce corps porte deux bractées latérales dont l'une émet souvent une îleur a son aisselle ; i" Les cornes n'appartiennent pas à la fleur, mais sont des processus terminaux du pédoncule. M. Chatin fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA PRÉSENCE DE MATIÈRE VERTE DANS L'ÉPIDERME DES FEUILLES DE L'HIPPURIS VULGARIS, DV PEPLIS PORTULA, DES JUSSIyEA LONGIFOLIA ET 7. LUTEA, DE \:ISNARDIA PALUSTRIS ET DU TRAPA NATANS, par ME. AD. CHATllV. En présentant à la Société les dessins des plantes ci -dessus nommées, que j'ai préparés pour mon anatomie comparée, je prends la liberté d'ap- peler son attention sur un point qui me paraît avoir un grand intérêt pour la physiologie. Les travaux de M. Ad. Brongniart sur la structure des feuilles et la (1) MM. Decaisne et Planchon voient dans ce rebord extérieur des fleurs femelles du Gui la portion inférieure d'un périanlhe simple, dont la soi-disant corolle est la portion supérieure. (Voy. BuUet.in de la Société Botanique, t. II, p. 86.) SÉANCE DU 2S NOVEMBRE 1855. 675 respiration des plantes ont établi (|ue les plantes aquaUques manquent de stomates et renferment de la matière verte dans les utricules superficielles du parenchyme tenant lieu d'épiderme, organisation contraire à celle des plantes terrestres, dont les feuilles ont un épiderme épais, stomatifère et privé de matière verte. Tout le monde admet aujourd'hui, avec le savant et ingé- nieux anatomiste, que les plantes vivant dans l'air respirent a l'aide de leurs poches stomatiques, qui rappellent les cavités aériennes ois pulmo- naires de certaines classes d'animaux, tandis que la respiration des végé- taux aquatiques peut être dite branchiale, s'exerçant comme celle des poissons et des crustacés, è. travers la membrane superficielle elle-même. On admet en outre que les feuilles flottantes {Nijmphœa, etc.) ont une respiration branchiale par celle de leurs faces appliquée sur l'eau, et une respiration pulmonaire par leur face supérieure. Mais la coexistence de stomates et de matière verte, sur un même épi- derme, non admise jusqu'à présent, existe cependant, et est même, on peut dire, fréquente. On peut la reconnaître dans toutes les plantes dont je fais passer les dessins à la Société; elle existe aussi chez le Neptunia, le Z/mo- sella, le Littorella, le Liparis Lœselii, dans la plupart des Alismacées, des Butomées, des Juncaginées, etc. La conséquence physiologique de la coexistence de stomates et de ma- tière verte dans l'épiderme des feuilles (et souvent aussi des tiges) d'un certain nombre d'espèces, est que celles-ci sont organisées pour respirer indifféremment dans l'air et dans l'eau : dans l'eau, elles auront la respira- tion branchiale par leur épiderme aminci et pourvu de matière verte ; dans l'air, elles auront la respiration pulmonaire, grâce à leurs stomates. Et en fait, on trouve précisément que les plantes dont il s'agit peuvent, véritables amphibies, vivre indifféremment dans l'air et dans l'eau. Le plus souvent, elles passent la première partie de leur vie (ou, du moins, de l'année) dans l'eau, et la seconde dans l'air, où elles fleurissent, soit que le niveau des eaux se soit abaissé, soit qu'elles se soient élevées au-dessus de celui-ci en grandissant. Le Trapd peut, avec V Aliama natans et le Limnocharis Humboldtii ^ être regarde comme le type d'une série de plantes flottantes dont les feuilles ont l'épiderme de la face supérieure (à la fois stomatifère et chro- mulifère) organisé pour la vie ;uTiphibie, c'est-à-dire pour respirer aussi bien dans l'eau que dans l'air. On voit d'ailleurs, vers la fin de la saison, la matière verte de l'épiderme parenchymateux du Trapa être remplacé, comme chez beaucoup d'autres plantes, par un liquide rouge. M. Ducharlrc ajoute que, parmi les [)lantes à feuilles nageantes, il en est qui portent des stomates sur leur face inférieure en con- tact avec l'eau. Ainsi, sur des échantillons de Limnocharis Hum- 676 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. holdtii pris au jardin de l'École de médecine , il a compté environ 70 stomates par millimètre carré à la lace inférieure des feuilles, tandis que la face supérieure en présentait environ 125 sur la même étendue. Quant à l'absence de l'épiderme sur les feuilles submergées, il a montré dans son travail sur les Zostéracées que ces plantes es- sentiellement submergées possèdent un épidémie très distinct du parenchyme sous-jacent , et que, chez elles, c'est précisément cet épiderme qui renferme la chlorophylle, tandis que les cellules plus intérieures n'en contiennent généralement qu'un petit nombre de grains. M. Chatin répond à M. Duchartre que l'on trouve chez les plantes aquatiques toutes les transitions entre l'épiderme à cellules tabulaires et l'épiderme parenchymateux. Il a examiné aussi l'épiderme du Limnocharis, qui présente un peu de chlorophylle. Depuis le travail de M. Brongniart sur la structure des feuilles, on a admis généra- lement que la face supérieure des feuilles flottantes avait seule un épiderme parenchymateux, et que l'inférieure en était complètement dépourvue. Les feuilles du Trapa natans présentent à leur face supérieure une couche parenchymateuse, munie de stomates, et dont les cellules contiennent de la matière verte, puis de la matière rouge M. Trécul ajoute quelques mots sur la distribution de la matière colorante dans les feuilles des Drosera. Chez ces plantes, la matière colorante est superficielle, et il n'existe pas d'épiderme proprement dit. Dans les cellules superficielles, on voit les grains de chlorophylle non sous la face extérieure, mais au fond et sur les parois latérales de ces cellules. M. Chatin fait observer (jue les plantes non aquatiques peuvent aussi quelquefois présenter un épiderme presque parenchymateux. Ainsi M. Brongniart lui a dit avoir constaté dans l'épiderme de VOphwgIossum\a présence de grains de chlorophylle. M. Planchon, à l'occasion des cellules en saillie du Trapa natans, fait remarquer leur analogie avec les cellules cristallifères des Myrio- phyllum, décrites par Meyen dans son travail sur les organes sécré- teurs des végétaux. M. Planchon fait ensuite à la Société la communication suivante : SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 677 NOTE SUR LE FAUX ARILLE DE LA NOL\ MUSCADE, par M. J.-E. PLAIMCHOIV. Tout le monde connaît l'enveloppe colorée et laciniéedela noix muscade, vulgairement appelée macis. C'est elle que l'on cite presque partout comme le prototype de l'arille. En \Slik, alors que j'établis la distinction entre l'ariile véritable, expansion du funicule recouvrant le micropyle sans y adhérer, et l'arillode, expansion du micropyle lui-même. J'avais de fortes présomptions pour supposer que le soi-disant arille de la noix muscade n'était en réalité qu'un arillode. Mais le défaut de bons matériaux d'étude, m'ayant laissé des doutes à cet égard, je dus présenter mes conjectures avec la réserve convenable. La question était donc pendante, lorsque M. Alphonse De Candolle, s'occupant des Myristicées, a naturellement eu l'idée de la résoudre et m'a fait l'honneur de m'associer à ses recherches sur ce point d'organographie. C'est le résultat de nos observations com- munes que je vais résumer en quelques lignes. Il est difficile de rencontrer dans les herbiers des ovaires de Myristica dans les divers états convenables pour suivre les phases successives du déve- loppement du macis. A l'époque de l'imprégnation, on ne voit aucune trace de cet organe. Immédiatement après, il se développe rapidement, et l'on saurait à peine en suivre l'évolution sur les exemplaires desséchés. Sur des semences mûres àeMyristica aromatica conservées dans l'alcool, nous avons pu voir assez clairement le micropyle à la surface même du macis, sous la forme d'une petite dépression placée tout auprès du bord antérieur de la cicatrice ombilicale : observation qu'avaient, du reste, faite avant nous MM. Hooker fils et Thomson [FI. Ind., p. 15^). Ce seul fait suffirait pour constater que le niaeis possède le caractère essentiel de l'arillode, en ce qu'il dérive au moins en partie de l'exostome, et laisse voir au dehors cette ouverture, dont il n'est que l'expansion. M. .\lphonse De Candolle, depuis son retour à Genève, a complété cette observation par celle des ovules tiès Jeunes d'autres espèces de Myristica. il présentera ses remarques dans un savant article sur la famille des Myristicées, qui va paraître prochainement dans les Annales des sciences naturelles, et dont J'ai reçu la bienveillante communication. MM. Hooker et Thomson ayant observé que le macis s'insère à la fois autour du micropyle et autour de la cicatrice ombilicale (l'ovule étant ses- sile, le funicule n'existe pas autrement qu'en théorie), ont conclu de là que ce tégument participe à la fois de la nature de l'arillode et de celle de l'arille. L'observation en elle-même est très Juste, mais la conclusion, bien qu'elle semble assez naturelle, n'entraîne pas mon assentiment complet. Dans ce cas, en effet, comme dans celui de VEvonymus, qui lui est de tout point analogue, je suppose que l'expansion arilliforme n'a véritablement qu'une 678 SOCIÉTÉ BUTAMQLE DE FRANCE. origine, savoir, les bords même de l'exostome, et que son adhérence autour de la cicatrice ombilicale est le résultat d'une soudure congénitale. Si l'ex- pansion naissait à la fois du niicropyle et du hile, c'est-à-dire de la base et du sommet de la primine, ou concevrait difficilement l'uniformité de sa texture et de sa coloration. D'ailleurs l'arillode de plusieurs Polygala se divise en branches que l'on peut comparer aux lanières du macis, et que l'on pourrait supposer embrasser la cicatrice ombilicale, et même contracter adhérence avec elle, sans qu'elles dussent eu tirer leur origine. 31. Wecidell demande à M. Planclion si, dans certain cas, par exemple chez la muscade, le corps arillaire n'émanerait pas à la fois du niicropyle (comme la caroncule des Euphorbes) et du funicule. M. Planchon n'est pas porté à croire à la réalité de cette double origine du corps arillaire. Il lui paraît plus naturel d'admettre une origine uni({ue. Lorsqu'il y a fusion du funicule avec la caroncule, cette soudure est toujours congéniale. En général, tout ce qui est soudé l'est dès l'origine. M. Duchartre fait observer que l'arillode se développant assez lard, il lui paraît difficile d'admettre la soudure de cet arillode en voie de formation avec un funicule plus âgé que lui et déjà organisé. La soudure ne peut être admise que pour des organes tout à fait con- temporains. M. Pianchon répond à M. Duchartre que la production arillaire peut commencer avant la fécondation, et sans être encore appréciable à l'œil. M. Germain de Saint-Pierre rappelle qu'il a décrit le raphé chez y Amaryllis Belladonna comme étant la nervure médiane de la feuille qui constitue la primine. MM. J. Gay et Groenland exposent à la Société, d'après le texte et les figures du livre de M. Irmisch, intitulé Beitrœge zur Morpho- logie der Orchideen, les idées de ce botaniste sur la structure du bulbe des Orchidées, et en particulier de VHerminium Monorchis. A la suite de celle communication, une discussion s'engage entre MM. Germain de Saint-Pierre, Planchon et Gay, qui reproduisent la plupart des faits et des arguments énoncés par eux lors de la dis- cussion sur le même sujet, qui a eu lieu dans la dernière séance (1). (1) Voyez plus haut, page 662. SÉAiNCIi UU 23 NOVEMBUK 1855. 679 M. Trécul fait à la Société la communication suivante ( li : NOTE SUR LES NIDS DE L'HIRONDELLE DITE SALANGANE OU ALCYON , par M. A. TRÉCUL. Pendant notre visite à re\|)Ositit)n, nous avons eu l'occasion devoir des nids de l'hirondelle appelée Salangaiic ou Alcyon [Hirundo esculenta, L.), que les Orientaux vont recueillir à la fin de juillet et au commencement d'aoïît dans les caveines des lochers qui bordent les iles de la Sonde, les Moluques et celles qui avoisineut les côtes de la Cochinchine. Ces nids étaient très recherchés par les peuples de l'Asie orientale, et principalement par les Chinois, qui les employaient comme alimentaires. Le crédit dont jouissaient ces nids, du temps de Poivre, était fondé sur la propriété qu'on leur attribuait, dit ce voyageur, d'augmenter la sécrétion des sucs prolifiques chez ceux (|ui en faisaient usage; on les croyait aussi un remède alimentaire pour les personnes épuisées par les plaisirs ou par toute autre cause. Au ai .^'eii l'aisait-il un commerce considérable. 11 s'en exportait tous les ans de Batavia 125,000 livres (62,500 kilogr.). Chaque nid pesant environ une demi-once (16 grammes), le chiffre total de ces nids, venus des iles dv la Cochinchine et de celles de l'Est, s'élevait par conséquent à U mill oiis par an. Poivre dit n'avoir rien mangé de plus lestaurant qu'un potage de ces nids, fait avec de la bonne viau'.ic; on les assaisonnait aussi avec du gingembre et d'autres epiccs qi:i en relevaient l'insipidité. Il est bien pro- bable que c'est en giande partie à ces accessoires que ces nids doivent jes propriétés pour lesquelles ou les recherche même encoi'C aujourd'hui. Le prix élevé auquel ou les vendait a engagé ceux qui en faisaient le commeree à les falsifier a\ ec îles substances très diverses. C'est pour eela probablement qu'on leur a donné pour oiigine, du fiai de poisson , du suc d'un arbre appelé Calambouc, de la chair de divers polypes, de l'holothurie marinéequi, suivant Kaempfer, a la couleur et legoût de ces nids, lorsqu'elle est préparée d'une certaine manière qu'il indique ; d'autres y <)nl mêlé des algues marines. Enfin des pêcbeuis coehinchinois ont assuré que les Salan- ganes font leurs nids avec une humeur visqueuse qu'elles reiuleut par le bec à l'époque des amours. Lamouroux le premier (2) a émis avec doute l'opinion que ces nids sont composés de Fmcms, et la plupart des auteurs modernes ont admis cette opinion. De ce nombre sont Cuvier, Kuhl, Meyen, M. Pouchet, etc. Au nombre des algues qui feraient partie de ces nids, on a cité le Gdidium (1) Voyez le Bulleiiii, t. Il, p. 61o. (2) Lamouroux, Dissertations sur plusieurs espèces de Fucus peu connues ou nouvelles, etc., 1805, p. XX. 680 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. corneum, Lamx., le Gracilaria compressa, Grv., le Sp/iœrococcus cartila- gineus, Ag., etc. Suivant Cuvier, la Salangane fait son nid avec une espèce particulière de Fucus à brins grêles et blanchâtres, qu'elle macère avant de l'employer. M. Poucbet pense que les Salanganes avalent le Sphœrococcus cartUa- gineus, le laissent macérer un certain temps dans leur estomac , où il se mêle aux sucs gastriques, et ensuite le vomissent pour eu former la paroi de leur construction. L'auteur de l'article Hirondelle (M. Z. Gerbe), du Dictionnaire universel d'histoire naturelle dirigé par M. Ch. d'Orbigny, partage l'opinion de La- mouroux, Kuhl et Meyen. D'un autre côté, iM. Milne Edwards, dès 183Zt, dans ses Éléments de zoologie, et depuis, dans ses Notions préliminaires de zoologie (1853), parait avoir douté de la nature végétale de ces nids, car il dit seulement qu'ils sont formes d'une substance gélatineuse. Everard Home croit que cette substance est sécrétée par des cryptes du' jabot; et Mulder en a donné une analyse chimique, d'après laquelle il y aurait 90, 25 pour 100 de matière animale; le reste serait composé de matières salines. Quelle est doncla cause de cette divergence d'opinions? Il faut l'attribuer probablement d'abord aux falsifications auxquelles on a soumis cette sub- stance, ensuite à ce que tous les nids de Salangane ne sont pas faits de la même manière. En effet, ces oiseaux, suivant qu'ils habitent l'intérieur des terres ou le bord de la mer, fabriquent leurs nids avec des éléments diffé- rents. Dans l'intérieur des terres, ils les font en grande partie avec des lichens qu'ils fixent au rocher avec une matière muqueuse. Sur le bord de la mer, tous les nids sont uniquement formés de cette matière muqueuse, qui est disposée ainsi que je le décrirai plus loin, et à laquelle est quelque- fois mêlé un peu de duvet. M. Guibourt m'a montré un nid de la première sorte, qui est composé de deux végétaux: l'un en petite quantité, placé à la face externe et infé- rieure du nid, est une algue, l'autre, qui constitue la majeure partie du nid, est un lichen, YUsnea plicata. Ces deux matièi-es sont agglutinées et atta- chées au support par de la substance d'apparence muqueuse. L'examen que j'ai fait des nids delà seconde sorte, de celle qui est recueillie depuis longtemps au bord de la mer, et qui est la seule usitée comme alimentaire, me prouve d'abord que ce n'est pas une substance végétale qui la constitue ; ensuite il m'autorise à me ranger a l'opinion des pêcheurs cochinchinois que j'ai citée, et à celle de Dœbereiner qui a trouvé cette matière analogue au mucus, .l'ai pu faire cet examen grâce a la complaisance de M. le professeur Parlatore, notre président, qui pria l'un des exposants de Java de vouloir bien m'en remettre un morceau. Cet exposant, dont je regrette de ne pas savoir le nora, m'en remit avec SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 081 empressement une quantité sufnsante, dont l'étude m'a fourni les résultats suivants. Ces nids, en forme de coquille de bivalve, que l'on a comparée à celle d'un bénitier, sont formés d'une matière tantôt blanche, tantôt jaunâtre ou même un peu rougeâtre. Leur cassure est brillante comme celle de l'albu- mine desséchée, et présente transversalement, lorsqu'on l'examine attentive- ment à la loupe, des lignes courbes, dont la convexité est tournée vers la partie supérieure du nid. Ces courbes superposées, transversales , vont par conséquent de la face interne du nid à sa face externe; elles commu- niquent à la cassure une apparence conchoidale, que l'on reconnaît lors- qu'on l'examine avec attention, surtout à la loupe. I.a macération dans l'eau fait connaître la cause de cette apparence. Si cette macération a été prolongée pendant vingt-quatre heures, toute la sub- stance se gonfle, devient opaline et se ramollit; elle n'est plus cassante comme avant la macération, mais elle se déchire facilement; enlin, elle se divise aisément en lames parallèles souvent fort minces, suivant les Ii<>nes courbes que j'ai indiquées dans sa cassure. Ces lames montrent évidem- ment que la matière molle, muqueuse, a été déposée par couches superposées sur les bords du nid. A l'intérieur de celui-ci, on voit quelquefois plusieurs lamelles ou filets plus ou moins épais de la même substance, qui se croi- sent de manière à former plusieurs réseaux irréguliers et concentriques, destinés sans aucun doute à donner plus de solidité à l'ensemble de la construction. Ces lames, souvent assez minces et assez transparentes pour être sou- mises immédiatement à l'examen microscopique, sont formées d'une matière homogène, irrégulièrement striée dans le sens de sa longueur, comme si elle avait été étirée lorsqu'elle était à l'état muqueux. Çà et là, on remarque dans l'intérieur de ces lames des lacunes de grandeur très variable, arron- dies, ovales ou un peu irrégulières, qui semblent devoir être attribuées à des bulles gazeuses qui auraient été emprisonnées dans la matière mu- queuse. Cependant ou ne remarque pas de gaz dans leur intérieur; et, d'un autre côté, la plupart de ces vacuoles sont beaucoup trop grandes pour pouvoir être considérées comme des éléments cellulaires enlevés à la muciueuse. Les algues que l'on a dit composer les nids des Salanganes ont une struc- ture bien différente. Le Sphœrococcus cartilagineus, par exemple, est constitué, vers la périphérie, par des cellules d'autant plus petites qu'elles sont plus voisines de la surface; une coupe transversale et une coupe lon- gitudinale font voir qu'elles sont à peu près globuleuses ou elliptiques, et qu'elles ont des parois assez épaisses. Le centre de la tige est formé de deux sortes d'éléments principaux très différents: 1" de cellules à parois extrê- mement épaisses, marquées de stries transversales rayonnantes; elles sont 682 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. remplies de granules très petits; 2° autour de celles-ci sont des cellules beaucoup plus étroites, qui, vues dans le sens loiiiiitudinal, ressemblent a une multitude de lilets entrecroisés dans toutes les directions; elles con- tiennent une substance blanche iiomogène. Ces quelques détails suffisent pour montrer qu'il n'y a pas la moindre analogie entre la structure du Sphœrococcus cartilagineus, les Algues en général, et les lames qui composent les nids des Salanganes. En effet, rien dans l'intérieur de ces lames ne rappelle la structure cellulaire de ces vé- gétaux, et surtout des Fucus auxquels on a attribué les nids de celte hiron- delle; car les cavités ou lacunes que renferment ces lames sont souvent petites, quelquefois relativement fort grandes, allongées dans le sens sui-, vant lequel la matière muqueuse parait avoir été étirée; tantôt elles sont isolées, tantôt groupées plusieurs ensemble, toujours dispersées au hasard dans la substance des lames, qui offrent très fréquemment de grandes étendues sans présenter de ces vacuoles. Dans les intervalles, la lame est parfaitement homogène et a l'aspect que j'ai décrit plus haut. \in admettant avec Cuvier et JM. Pouchet que le Fucus a été avalé par l'oiseau (ce qui est bien difficile à croire en raison de sa consistance), macéré dans son estomac et vomi ensuite mêlé à une plus ou moins grande quantité de suc gastrique, on devrait y retrouver des éléments cellulaires qui ne peuvent avoir été com- plètement altérés, d'autant plus que le suc gastrique passe pour ne modifier, ne dissoudre principalement que les principes alimentaires azotés, tels que l'albumine, la fibrine, la caséine (Regnault). De plus, les propriétés du suc gastrique doivent faire rejeter cette hypothèse. En effet, il est toujours très acide; il renferme de l'acide acétique ou de l'acide lactique, et de l'acide chlorhydrique libres, etc. Sécrété surtout après l'ingestion des aliments, ce suc conserve toujours des propriétés acides. Or, on conçoit qu'une telle substance serait peu favorable à la confection d'un nid. JNous verrons d'ailleurs, bientôt, que les nids de la Salangane jouissent de propriétés incompatibles avec la présence de ces acides libres qui, du reste, n'y existent pas, puisque ces nids sont insipides, etc. Après la décomposition de ces nids en lames par la macération, j'ai sou- vent remarqué à la surface de celles-ci, à l'aide du microscope, de très petits cristaux isolés ou groupés. Quelques-uns de ces cristaux plus volu- mineux que les autres étaient des rhomboèdres. Tous semblaient être de même nature; car, traités par l'acide sulfurique, les uns et les autres se transformaient en une multitude de petites aiguilles qui rayonnaient d'un centre commun, c'est-à-dire du point qu'occupait le cristal ou le groupe de cristaux primitif. L'acide sulfurique en dégageait des bulles gazeuses, ce qui, avec les caractères précédents, semble indiquer que j'avais affaire à du carbonate de chaux. L'action de la chaleur sur la substance des nids de la Salaugaoe et sur SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. <583 celle (lu Sphœrococcus cartilagineiis, du Gelidium corneum, du Grucilaria compressa, etc., achèvera de démontrer qu'elles sont de nature tout à fait différente. Un petit fragment de la première, c'est-à-dire de nid de Salan- ;^anf, introduit dans un tube de verre fermé par un bout, long de 7 à 8 cen- timètres, et chauffé sur une lampe à esprit de vin, exhale une odeur analogue à celle de la plume brûlée, laisse dégager de l'huile empyreuma- tique et des vapeurs ammoniacales qui ramènent au bleu le papier de tour- nesol rougi. Les Fucus que je viens de nommer, au contraire, produisent dans les mêmes circonstances des vapeurs acides qui rougissent très forte- ment le papier bleu de tournesol. Le nid d'hirondelle se comporte donc comme une substance animale ; mais quelle est cette substance? Ce n'est pas de la gélatine, car il n'est pas soluble dans l'eau; il se gonfle seulement dans ce liquide, qui paraît n'en pas dissoudre la moindre quantité, même par une ébullition prolongée pendant un quart d'heure. Son défaut d'organisation, sa cassure vitreuse, son insolubilité dans l'eau, la propriété qu'il a de se gonfler dans ce véhicule, et de donner des vapeurs ammoniacales en brûlant, me paraissent le rapprocher des mucus et, donner de grandes probabilités en faveur de l'opinion des pêcheurs qui assurent que ces nids sont formés avec une humeur visqueuse qui coule du bec de ces oiseaux au temps des amours. Cette vraisemblance équivaudra presque a une certitude si l'on considère que le Martinet noir, qui appartient au même groupe que la Salangane, fait son nid avec des brins de bois, de la paille et des plumes, qu'il agglutine, suivant Spallanzani , avec un mucus qui découle de son bec. Il est donc bien probable que c'est un tel mucus qui fixe les matériaux du nid des Salanganes trouvé dans l'intérieur des terres, et que c'est ce seul mucus qui constitue les nids recueillis sur les rochers qui bordent le rivage. MM. les Secrétaires donnent lecture des communications suivantes, adressées à la Société : NOTICE SUR VUERBARIUM LICHENUM PARISIENSIUM quod edidit W. NYLANDER, med.-doct. (1), par M. MOL'GEOT. (Bruyères, octobre 1855.) Les collections d'objets d'histoire naturelle ont plus contribué à l'avan- cement de cette vaste science que les descriptions les plus étendues, que les figures les plus exactes de ces objets. Aussi, dans ces derniers temps (1) Voy. l'annonce de cet herbier dans le Bulletin de la Société Botanique de France, t. II, p. 3^3. Le prix de chaque fascicule est de 15 fr. ^ • • ■ 68/i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. surtout, le nombre de ces collections soit publiques, soit privées, s'est singulièrement agrandi et multiplié. Les herbiers sont devenus indis- pensables aux botanistes qui devaient étudier dans leur cabinet les plantes qu'ils n'avaient pu observer sur place dans l'état vivant. Les Phytophylacia renfermant et conservant les végétaux cryptogames ont encore été plus utiles que ceux destinés aux phanérogames, pour arriver à l'établissement soit des genres et des espèces, soit d'une méthode ou système de classification, parce que la culture des végétaux cellulaires est encore dans son enfance. Le botaniste ne peut donc se passer d'échantillons de plantes sèches, et l'immortel Linné disait déjà : Herbatnum prœstat omni icône, necessarium omni Botanico (1). La grande famille des Lichens se prête à merveille à la confection des herbiers, ces plantes n'étant pas attaquées par les insectes, et, par consé- quent, d'une conservation presque certaine. Aussi les herbiers de Lichens ont été depuis le siècle dernier répandus en Europe par les soins des plus célèbres botanistes qui s'occupaient plus particulièrement de cette famille, et c'estainsi que parurent successivement les précieuses collections des Ehrhart, Schrader, Flœrke, Fries, Flotow, Schserer, etc., et qu'aujourd'hui nous voyons encore publier les Lichens d'Angleterre par Leighton, ceux d'Italie par Massalongo ; ceux d'Allemagne par Rabenhorst; ceux de toute l'Europe par Hepp, sans compter les Lichensplacés dansplusieurs collections générales de toutes les autres espèces cryptogamiques (2). Il semblerait donc que l'her- bier du docteur Nylander, consacré aux Lichens que l'on observe dans un rayon de vingt lieues autour de Paris, viendrait trop tard pour contribuer à une connaissance plus parfaite des Lichens de la flore parisienne. Ce jugement serait erroné. M. Nylander a fait un choix des espèces types ou rares et cri- tiques, par conséquent les moins bien connues, sujettes à la controverse, cela assez souvent à raison de leur exiguïté. Le choix des échantillons ne laisse rien à désirer et les déterminations tant génériques que spécifiques sont positives. La végétation des Lichens étant permanente pendant toutes les saisons de l'année, sou développement successif et sa longue durée les exposent à bien plus de variétés et de formes que les autres familles des Cryptogames. Cette polymorphie se multiplie, en outre, selon les régions géographiques et les causes ou influences géologiques. C'est surtout en ce qui concerne les apparences superficielles, les formes, les couleurs, les développements imparfaits du thalle, de l'apothécie, que ces circonstances conduisent sou- (1) Philosophia botanica, p. 7. (2) Les collections générales dont il est ici question, sont, pour la France, les Stirpes Crijptogamœ vogeso-rhenanœ, par les docteurs Mougeot et Schimper, et les Plantes cryptogames de France, par M. Desmazières. SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 685 vent à des méprises inévitables même pour l'observateur le plus attentif. Sous ce rapport, l'herbier des environs de Paris vient aplanir bien des difficultés; mais les caractères extérieurs ne suffisent pas toujours pour bien établir les genres et les espèces : on n'y parvient que par l'analyse microscopique, et c'est dans ces minutieuses et patientes recherches qu'excelle encore le doc- teur Nylander. Paris méritait bien d'avoir aussi l'herbier de sa flore lichénée, surtout parce que les localités propices au développement et à la propagation des Lichens abondent non-seulement autour de la grande cité, mais dans son enceinte même, et qu'à chaque pas que fait le botaniste dans ses prome- nades intra et exù^a muros, il peut apprécier la multiplicité et le développe- ment si curieux de ces végétaux. Le nombre en était déjà bien grand avant les recherchcsde M. Nylander, et toutefois il l'augmente encore (1). Beaucoup des espèces admises ont besoin d'une étude nouvelle, et particulièrement d'une révision sévère des divers synonymes, et c'est ce qu'a fait, et ce que fera M. Nylander. On doit donc lui savoir bon gré d'appliquer ses connais- sances et son labeur a l'étude que nous recommandons à tous les amateurs de Lichens, etplus particulièrement à ceux qui habitent Paris ou ses envi- rons. Nous ne possédons encore que la première centurie de cet herbier où se trouve toutefois une série de Caliciées, Verrucariées, Lécidées, Graphi- dées, etc., d'une difficulté de détermination spécifique qui devient souvent une véritable tribulation pour les cryptogamistes; mais le docteur Nylander achève de préparer le premier fascicule de la deuxièiiie centurie, et quand il aura accompli son œuvre de collecteur, il donnera un catalogue métho- dique avec des observations sur toutes les espèces où il en sera besoin. La première centurie renferme 29 espèces saxicoles. Il géophiles, 59 cor- tici ou lignicoles, et une seule croissant sur le thalle du PeUidaacanina. Nous ne parlerons aujourd'hui que d'un certain nombre d'entre elles, afin d'en démontrer l'importance par une révision critique, que nos relations avec le docteur Nylander et son consentement nous mettent en mesure d'ajouter ici. N" 2. Leptogium subtile Ach. (sub Collemate). — Ce n'est probable- ment qu'une petite modification du Leptoghtm lacenm, Fr., mais d'un type particulier, à thalle peu développé et abondamment fructifié. N" 5. Sphinctrina microcephalal\\\., Mém. Licli., p. 78, t. 15, f. 20, (sub. Calicio). -- Les Sphinctrina se distinguent nettement des Calicium par leur parasitisme sur d'autres Lichens crustacés (surtout les Pertusaires), (1) Tliuillicr, ilanssa l''lnre des environs de Paris, mentionne en 1790, 65 espèces de Liclieiis; Méral en 1«21, 207 ; Chevallier, eu 1826, eu décrit 336; et depuis ces rcceiisemenls, le nombre a encore augmeulé. ;^6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. leurs apothécies luisantes et leurs spermaties grêles et courbes. Le nom spécifique microcephala ne doit pas être confondu avec le Calicium mi- crocephalum, Borr., L. Br., p. 130 {E. Bot., t. 1865), qui, selon un échanlillon authentique diffère à peine du Sphinctrina tvrbinata, Fr. Le Xal. microcephalum, Fr., L. S. exs. 17, n'est pas différent du Calicium disseminatum du même auteur [L. S. exs. 16). N' 6. Coniocybe farinacea {Sclerophora, Chev. Par. I, p. 315, t. 9, f. 19). — On ne doit probablement pas le séparer du Con. pallida, Fr.; il parait en constituer une forme plus robuste, à stipe foncé ou noirâtre. Le genre Coniocybe est moins bien distinct du Calicium que n'en est le genre Sphinctrina {Classif. des Lichens, 2, p. 168, note). IN" 8. Calicium disseminatum, Fr. , L. F., p. 397. L. S. exs., 16. — L'étiquette porte le nom de Calicium adspersum, Pers., mais l'auteur fait observer dans son Essai d'une nouv. classif. des Lichens, p. 199 (note) : « Nomen Cal. disseminatum ut purius prœferendum. » iN" 36. Placodium callopismum, Acb., Sjjn., p. 18/i. — Cette forme assez constante est peut-être trop voisine du Placodium murorum, 1)C. , avec lequel elle est généralement confondue. La première diffère par son thalle plus aplati, à lanières plus dilatées. N" /il. Lecanora atliroocarpa, Dub., Bot. Gall., p. 669, var. — Otte .variété, qui se présente souvent avec des apothécies dépourvues de bords '^formés par le thalle, ne diflère guère du Lecanora scrupulosa, Ach. Le dei-nier, dans Fries L. S. exs., 320 (qu'il est impossible de séparer du Lecan. Hageni, Acb.) a des Iheques 8-spores, chaque spore oblongue, incolore, uniseptée. Le Paiinelia conferta, Fr. , L. E., 155, n'est qu'un état terrestre du Lecanora atliroocarpa, Adi., qui lui-même offre des pas- sages manifestes au Lee, subfusca. Le nombre des spores ilans les thèques (8-16) n'est aucunement ici un caractère distinctif constant. 1-e docteur (Nylander a également vu parmi les Lichens des Vosges un Lecidea ver- nalis, Ach., à thèques tantôt 8-spores, tantôt 16-spores dans la même apothécie. iN" lil. Urceolaria actinostoma, Pers. Scheer. Enum., p. 187. — C'est tout à fait à tort que (|uelques auteurs persistent à voir dans cette espèce très voisine de V Urceolaria scruposa, une Verrucaire. Après les belles ana- lyses données par M. Tulasne [Mém. Lich., t., U, f. 1-5) de VUrc. actino- stoma, il semblait qu'on n'aurait dû conserver aucun doute relative- ment a la forme lecanorine de ses fruits. N" 53. Lecidea flexuosa, Fr., Z. E., p. 268 ; Nyl., Alger., 3hU. — C'est la même forme a peu près que M. Tiickerman appelle Lecidea melan- cheima {ex spcc. ipsius) et que nous a communiquée M. Lenormand. jN" 62. Lecidea nigritula, iN'yI., in Botan. Notis., 1853, p. 99. — Lspèce voisine du Lee. myriocarpa, DC, mais ayant des spores plus petites et SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 687 semblables à celles du Calicium subtile, Pers. M. Nylander ne connaît aucun passage entre ces deux Lécidées. ]N° 72. Spilomium graphideorum, Nyl. — Cette production est aussi : Coniocarpon nicjrum. 1)C. , FI. fr., 2, p. Zlh ; Spilnma melaleucum , Ach., Syn., p. 2 (non Tradiylia melaleuca, Fr. , L. S. exs., 23). IN" ll\. OpegraphavulvpJla, var. Ivtescens, Ach., Syn., p. 77. — Ce n'est pas une variété proprement dite de VOpegrap/ia varia, mais seulement V Opegr . varia, var. vulvella {ou notha), dans un état saupoudré de goni- dies d'une autre espèce, comme cela arrive souvent à la racine des arbres. (Len" 92 offre un exemple analogue.) N" 77. Opegrapha varia, var. signata, Fr. (ferruginosa) . — La couleur roussâtre du tiialle dépend des gonidies d'un Chroolepiis qui pâlissent avec le temps, de même que les chrysogonidies des Lichens {Arthonia prui- nosa, etc.) qui en sont pourvus. N" 87. Endocarpon hepaticum, Ach. — Les échantillons sous ce nom sont des individus spermogonifères. N" 88. Endocarpon exiguum, Nyl. — Cette espèce est voisine de la précé- dente et caractérisée par l'exiguïté et la couleur pâle de son thalle mince et appliqué au sol. N° 89. Normand inaJimgermanniœ, iNyl., Class., 2, p. 191, Verrucaria pulchella, Borr., E.Bot. suppL, t. 2602, 1'. 1 (1829). —Le nom de Lenor- mondia étant déjà depuis fort longtemps admis dans l'algologie, le docteur Nylander pense devoir proposer un nouveau nom générique pour retleplante d'un type bien distinct des autres genres de la tribu des Kndocarpées. N° 98. Thelopsis rubella, Nyl. — C'est le Sychnogonia Bayrhofferi, Kœrb. N° 99. Lecidea sparsa, Duf, — Ici rentrent les Lecidca dryina, Ach., Syn., p. 2^, pro parte; L. arthonioides, Fée, Ess., p. 107 ; Abrothallus Ricasolii, IMass., Rie, p. 188, f. 183; Biatora mixta, DR., FI. Alg., p. 258, pro parte; Patellaria mixta, Nyl., Alg., p. 3/4Z». N° 100. Pycnides ou fruits stylosporés du Lecidea vernalis, Ach. (la t'oviwe Scufula Wollrothi, Tu!., Mém. Lich., p. 119; Biatora Heeri, Hepp, Flecht. Eur., n" 135), si l'on admet avec W. Tulasne deux appareils sporifères différents chez certains Lichens [Conf., Nyl., Class. 2, p. 198). Comme nous l'avons dit plus haut, le docteur Nylander, dans la table méthodique qu'il publiera pour faciliter les recherches dans son herbier, nous y doinieia des observations critiques analogues a celles que nous ve- nons de consigner ici. 11 est donc à souhaiter (jue cet herbier se compose de plusieurs centuries. Il est, toutefois, à regretter déjà que son auteur n'ait pu porter la piemière centurie qu'au nombre de 23 a llx exemplaires, nombre beaucoup trop restreint et qui doit engager les vrais amateurs de Lichens à s'empresser d'y souscrire. 688 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DU GENRE COLCHICUM, par M. D. DE LARAMBERGUE. (Castres, i" novembre 1855.) Ayant eu occasion d'observer pendant plusieurs années un Colchique qui croit abondamment aux environs de Castres, département du Tarn, je m'empresse de le signaler à la Société comme une espèce non décrite dans les Flores de France. Eu voici la diagnose : CoLCHicuM CASTRENSE, de Larambg. — Plante le plus souvent uniflorc, mais fréquemment à 2 fleurs. Tube de la fleur à 3 angles, proportioonément plus long que celui du Colchicam autumnale (15 à 20 centimètres), taudis que la fleur est de moitié plus petite ; périgone à divisions très inégales, les 3 intérieures beaucoup plus courtes, toutes linéaires-oblongues ou presque spatulées, élargies dans leur partie supérieure et arrondies au sommet, et jamais pointues comme dans le C. autumnale; étamines 6, insérées à la gorge du périgone, trois courtes et trois du double plus longues, toutes filiformes, diliitees à la base et soudées au limbe presque à la même hauteur, a peu près comme dans le C. alpinum; anthères échancrées inégalement aux deux extrémités, égales entre elles, simplement plus courtes que les filets des petites étamines, et deux fois au moins plus courtes que les filets des plus grandes; styles 3, de la longueur des grandes étamines ^ à stigmates allongé s-décurrents et courbés au sommet; capsule petite, solitaire ou géminée, enveloppée par les feuilles, oblongue, atténuée aux deux extrémités comme dans le C. arenarium , surmontée par les débris des styles et ne paraissant qu'au printemps de l'année suivante; feuilles au nombre de 3 ou U, dressées, linéaires lancéolées, obtuses, d'un décimètre de long sur un cen- timètre de large; bulbe ovoïde tronqué, aussi large que long, de moitié plus petit que celui du C. autumnale, ne présentant pas le prolongement en forme de cône qui surmonte ce dernier et demeurant couvert d'une pellicule blanche, tandis que le C. autumnale reste couvert d'une pellicule jaune, quand on les dépouille de la tunique extérieure noirâtre qui les enveloppe l'un et l'autre. Il abonde dans un pré situé à Lalaugerie, près Castres, département du Tarn ; il fleurit du 20 août au 30 septembre, et fructifie en mars et avril. Obs. — l>e C. castrense est plus précoce de 15 à 20 jours que le C. autum- nale, qui fleurit dans la même localité, à côté de lui, et qui dure jusqu'à la Toussaint, tandis que le C. castrense disparaît à la fin de septembre. 11 s'éloigne encore du C. autumnale par la plupart de ses autres caractères, tels que la situation des étamines, la conformation des divisions périgonales, les styles, et enfin par sa fleur, sa capsule et son bulbe, de forme différente et de moitié plus petits. 11 a de grands rapports avec les C . arenarium et alpinum de Grcn. et fiodr. : il se sépare du premier par les divisions du périgone, qui sont tou- SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1855. 689 jours élargies et très olituses dans le C. castrense ; par les styles qui ne sont pas tantôt plus courts et tantôt plus longs que les étamines, (nais ^om- jours exactement égaux aux plus grandes étamines; et par ses feuilles, sou- vent plus nombreuses que trois , bien moins larges et surtout bien moins longues que dans le C. arenarium , iinnnis recouibées et étalées comme chez ce dernier, mais toujours dressées et enveloppant exactement la capsule. Il se sépare du deuxième par ses styles qui sont courbés; par ses stig- mates clavi formes et allongés; par sa capsule acuminée et par ses fruits ne mûrissant pas l'année même de leur floraison et entourés de plus de deux feuilles. Il se sépare de tous deux par son bulbe, qui donne fréquemment naissance à 2 fleurs; par sa station géographique (ce Colchique croissant au pied du Sidobre, à la base méridionale du plateau central), clans une situa- tion tout aussi éloignée de la chaude température de la Provence et de la Corse que de l'altitude des Alpes; et, enfin, par l'époque de sa floraison, antéiieure à celle du Colchique des pays chauds et postérieure à celle du Colchique des Alpes. J'ai, pendant plusieurs années, distribué ce Colchique à mes correspon- dants, sous le nom de C. alpinum DC. M. Germain de Saint-Pierre fait observer que tous les Colchiques mûrissent leur fruit dans l'année qui suit la floraison. Aucun carac- tère spécifique ne peut donc être tiré de ce fait, commun au genre tout entier. Une communication de M. Du Colombier, iiitilulée Botanique arithmétique, est, en raison de son étendue et vu l'heure avancée, renvoyée à la prochaine séance. T M /i6 690 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ANNEXE A LA LETTRE DE M. BALANSA (1). Résultat de l'analyse faite à l'École impériale des Mines des cinq échantillons de. minerai argentifère provenant de la mine de Boulgarmagara dans le Taurus, au nord de Tarsous, et rapportés par M. Balansa [î). t N° 1. Galène lamelleuse, paraissant provenir d'une faible profondeur, mélangée avec une certaine proportion de carbonate, d'arséniate et d'an- tinioiiiate de plomb. N° 2. Galène à grandes lamelles, très altérée et paraissant provenir des affleurements, accompagnée de carbonate de plomb, d'oxyde de fer, d'un peu de calamine, et d une faible proportion d'arséniate et d'antimoniate de plomb. N-° 3. Plomb carbonate avec galène, entouré d'une croûte ferrugineuse. N° ^. Galène prescjue complètement altérée et transformée en carbonate de plomb; on distingue dans l'échantillon de l'arséniate et de l'antimoniate de plomb. N" 5. Plomb métallique obtenu avec ces minerais; il est coulé en plaque irrégulière, notablement plus sonore que le plomb ordinaire. C'est cepen- dant (In plomb assez pur, ne lenfermant qu'une très faible proportion d'arsenic et d'antimoine, et seulement des traces de cuivre. On a dosé dans ces différents échantillons seulement les matières princi- pales. Les résultats numériques sont rapportés à 100 Ivilogr. de matière : N" 1. ]\° 2. 1N° 3. N" II. N° 5. kil. kil. kil. kil. kil. Arsenic et anlimoine. 8,40 2,50 0,50 3,70 1,20 Fer 1,10 1,00 3,50 2,/i0 traces. l'iomb ; 63,00 70,00 67,80 G9,50 98,50 Argent 87','50 296''60 172'',50 293^30 230^,00 Or 0,85 3,33 2,50 traces. 15,00 (1) Voyez plus haut, page 656. (2) Communiqué par M. J. Gay pendant l'impression du compte rendu de la séance du 9 novembre 1855. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Eiiiig^c Audc«itnug;cii ûber deu ISati «ïcs ]Sa.istera ovata) ; par M. J.-D. Hooker {Philosoph. Transac, pour 185Zi, p. 259- 263, pi. I)(l). Le rostelle du Listera ovata est un corps large, émoussé, en forme de langue, qui termine la colonne et qui fait saillie en avant, au-dessous de l'anthère et au-dessus du stigmate. Peu après l'épanouissement de la fleur, il suffit de le toucher ou de l'irriter pour voirsoitir aussitôt aux deux côtés de son extrémité deux masses blanches, visqueuses, confluentes, adhérant à la base des masses polliniques et qui d'ordinaire continuent aussi de tenir au sommet du rostelle lui-même. Dans la nature, un examen attentif montre que cette sécrétion glanduleuse assure la fécondation, en dégageant les masses polliniques de la cavité de l'anthère, et les retenant sur le rostelle où elles se désagrègent, d'où les grains du pollen tombant sur les bords de celui-ci peuvent arriver au stigmate. Le labelle contribue aussi puissamment à l'accomplissement de ce phénomène, à cause de sa (1) Ce mémoire a été traduit dans les Annales des sciences naturelles, W série, III, 1855, p. 85-90, pi. I. «KVUK HIHLIOGRAPHIQUE. 695 situation etdela sécrétion sur sa ligne médiane d'un liquide visqueux qui retient les masses poiliniques lorsqu'une cause quelconque les détache avant la sortie des deux glandes du rostelle. La structure de ce rostelle est très curieuse et peut-être unique. Pendant tout le cours de son développement, elle ne subit pas de changement con- sidérable. A l'état parfait, il est un peu concave en dessus, avec la ligne médiane un peu saillante, les bords et le sommet faiblement relevés; sa sub- stance est blanche, molle, demi-transparente; ses deux faces sont mar- quées de 30 à aO stries délicates qui convergent vers le sommet, et qui , près de celui-ci, sont coupées transversalement par quelques lignes trans- \ersales. Après avoir émis son contenu visqueux, ce corps s'affaisse ; ses bords et son extrémité s'infléchissent, et les grains de pollen peuvent dès lors tomber sur le stigmate. Sur une section transversale, on reconnaît qu'il est creusé dans toute son étendue déloges longitudinales qui correspondent en nombre aux stries de la surffice, et que séparent des cloisons très fermes, mais très minces et tiansparentes. Sur des échantillons conservés depuis trois ans dans l'alcool, M. D. Hooker a reconnu que chacune de ces loges renfermait un corps en massue très allongée, de configuration analogue a celle de la loge elle-même. Ces corps n'étaient que la sécrétion visqueuse du rostelle durcie, et leur base reposait sur le tissu cellulaire de la colonne elle-même. A l'état très jnine, ers corps présentent à leur surface des aréoles hexagonales ([li indiquent leur origine celluleuse; plus tard, les parois de leurs cellules disparaisseut, et leur substance tout entière prend une apparence uniforme. Sans nul doute, c'est la distension des loges du rostelle qui détermine leur évacuation par deux points situés au sommet de ce corps. Il est difficile de décider si cette évacuation simultanée est un effet entièrement mécanique ou en partie vital. Peu après sa sortie, cette matière visqueuse durcit, rougit, et d'ordinaire s'attache fortement au sommet du rostelle. L'iode se borne à le brunir légèrement. M. D. Hooker a cherché à reconnaître si cette matière expulsée par le rostelle aidait à la fécondation. Mais il n'a Jamais vu les boyaux poiliniques pénétrer dans sa masse; jamais il ne l'a vue déterminer la sortie de ces l)oyaux sur les grains de pollen qu'il répandait a sa surface, tandis qu'il a vu ce même pollen répandu par lui sur le stigmate émettre abondamment ses boyaux. Aussi esî-il porté à considérer le rostelle du Lisitera comme un simple appendice du stigmate, analogue à ceux qu'on observe dans dif- férentes familles et (lui facilitent plus ou moins l'accomplissement de la fécondation. D'un autre côté, il y a une analogie évidente entre ces glandes et celles qui, congénitalement, rattachent entre elles les masses poiliniques de beaucoup de genr.'s d'Orchidées, soit directement, soit par l'intermé- diaire d'une caudicule. 696 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Beitraeg:e zur Kcuntuiss der Radix Mlatanhittf [Notes pour servir à la connaissance de la racine de Ratanhia) ; par le docteur Schu- chardt. [Botan. Zeitung, n" 31, 3 août 1855, col. 537-5W et n° 32, 10 août 1855, col. 553-558; pi. VI.) L'arrivée sur le marché de Londres d'une sorte particulière de racine de Ratanhia importée sous le nom de Ratanhia de Savanilla, a déterminé M. Schuchardt à comparer ce nouveau médicament avec la racine de Ratanhia ordinaire du commerce. Cette comparaison lui a fourni le sujet de sa note. Les pharmacopées européennes , en général , autorisent uniquement l'emploi de la racine de Ratanhia fournie par le Krameria triandi^a; la pharmacopée française seule permet en outre l'emploi de la racine du Krameria Ixine. I.a première de ces deux racines porte dans le commerce le nom tout court de racine de Ratanhia-, l'auteur la distingue par le nom de Ratanhia de Paijta. La dernière est connue dans la droguerie françîuse sous le nom de racine de Ratanhia des Antilles. Avec la racine de Ratanhia ordinaire on trouve aussi quelquefois des racines qui appartien- nent évidenmient à une autre espèce du même genre. On attribue celles-ci aux Krameria linearis et argentra. Le AV. triandra croit au Pérou et dans la Bolivie, sur le versant occidental des Cordillères, à une altitude moyenne. Son lieu d'expédition est Lima, Le Kr. Ixine ne se trouve pas seulement dans les Antilles , mais le commerce s'en fait presque exclusivement entre la Martinique, la Guadeloupe et les ports de France. Le port de Savanilla, d'où est venue la dernière sorte de Ratanhia, estsitué par 12° 2' de latit. N. , dans la Nouvelle-Grenade. 11 ne parait pas que le Kr. triandi^a se trouve dans ce pays, ce qui porte à croire que cette racine provient d'une plante différente; cette présomption est devenue une certitude pour M. Schuchardt par suite de l'étude qu'il en a faite et qui a porté sur une masse de 90 kilo- grammes. Lorsqu'on examine de grandes quantités du Ratanhia de Payta et de celui de Savanilla, il est diflicile de les confondre ; mais la distinction devient plus difficile lorsqu'on n'a sous les yeux que quelques morceaux de ce dernier; aussi M. Schuchardt croit-il devoir donner de cette nouvelle sorte une description détaillée qui permette de la distinguer sans difficulté. A l'extérieur, les racines du Ratanhia de Savanilla sont plus grêles, plus unies, plus régulièrement cylindriques et généralement plus courtes que celles du Ratanhia de Payta. En raison de leur structure anatomique on peut aisément les briser sans que l'écorce s'en détache. Les morceaux qu'elles forment sont longs de l\ pouces a 10 tout au plus. Leur écorce pré- sente à sa surface des sillons longitudinaux ondulés, pas toujours bien parallèles, médiocrement profonds , réunis d'espace à autre par descre- REVUE BIBLIOGRAPHIQLE. 697 vasses transversales qui généralement font le tour de la racine, et qui sou- vent mettent le bois à nu. Cette éeorce adhère fortement au bois, au point qu'elle tient toujours à celui-ci lorsqu'on le concasse, ce qui n'a pas lieu pour le Ratanliia de Payta. L'écorce de ce dernier a une cassure fibreuse ; celle du Ratanhia de Savanilla a une cassure presque unie. La première est difOcile à pulvériser, tandis que la dernière peut être réduite sans difficulté en une poudre qui ressemble beaucoup à celle de la racine de Tormentille, et dont la couleur est mélangée de rouge-violet , tandis que la poudre de Ratanhia de Payta est mélangée de rouge-brun et de brun-cannelle. La structure de l'écorce des deux Ratanhia les distingue très bien. On compte aisément dans l'une et l'autre les 3 zones corticales , mais diffé- rentes d'épaisseur relative. Tandis que la couche interne est la plus épaisse dans la racine du Pérou, c'est la moyenne qui, dans le Ratanhia de Sava- nilla, acquiert une épaisseur presque égale à celle des deux autres zones réunies. A l'extérieur de celui-ci se trouve un épiderme de couleur claire, sans structure, qui très rarement est resté entier, et sous lequel se sont dis- posées uniformément des « couches cuticulaires» d'un brun foncé. Le bois du Ratanhia de Payta, sur des tranches minces humectées, se montre à la loupe d'un jaune clair pur traversé par des vaisseaux et des espaces inter- celluiaires, tandis que celui du Ratanhia de Savanilla est d'un jaune foncé avec des espaces intercellulaires d'un rouge foncé, rayoïmants et de nom- breux faisceaux vasculaires assez régulièrement rayonnes. Dans l'écorce du Ratanhia de Savanilla, la zone externe consiste en un parenchyme à petites cellules assez régulièrement hexagonales, allongées dans le sens tangenliel, remplies d'une matière colorante brun-jaune foncé. La zone moyenne est formée d'un parenchyme a cellules courtes, hexago- nales, d'un jaune d'or, que traversent très souvent des espaces intercel- lulaires à contenu coloré en brun-rouge sombre; ces cellules renferment de la fécule incolore, dont les grains varient peu de grosseur. La zone interne est un parenchyme incolore , a cellules plus étroites et beaucoup plus lon- gues que celles de la zone moyenne, avec des méats intercellulaires beau- coup moins nombreux, remplis par une matière de la même couleur; elle est entremêlée de quelques cellules de prosenchyme allongées , à parois épaisses, colorées en jaune vineux. Le Ratanhia de Payta ressemble au pré- cédent par l'épiderineet la zone corticale externe. Sa zone corticale moyenne est formée d'un parenchyme a cellules étroites, aplaties de dehors en dedans, remplies de fécule, vaguement hexagonales, que séparent des espaces étroits, pleins d'une matière jaune. Enfin, la zone interne est composée d'un paren- chyme de cellules étroites, incolores, très allongées, à parois assez épaisses, avec des méats pleins d'une matière d'un jaune foncé. M. Schuchardt pense que le Ratanhia de Savanilla mérite d'être employé fréquemment dans la pharmacie et qu'il constitue un très bon médicament 698 SOCIÉTÉ botaniqup: de frange. malgré sa couleur grise et son apparence différente de celle du Ratauhia de Payta. Assimilation de Tazotc par les plantes; par MM. Harting et J.-W. Gniining [Comptes rendus de l'Acad. des sciences, séance du 26 novembre 1855). Les résultats des expériences faites à ce sujet par ces auteurs, dont l'ex- posé détaillé leur a fourni le sujet d'un mémoire ((u'ils ont présenté à l'Aca- démie royale des Pays-Bas, le 28 octobre 185/i, sont résumés succincte- ment dans les trois propositions suivantes. 1° Les plantes absorbent, au moyen de leurs racines, les sels ammoniacaux et les nitrates qui se trouvent dans le sol. 2" L'azote de l'air contribue à la formation de ces sels dans le sol, et par conséquent indirectement à la nutrition des plantes. 3" Rien ne prouve jusqu'ici que l'azote de l'air, sous forme gazeuse, entre dans les plantes pour y être assimilé, et contribue ainsi directement à leur nutrition. Oris;ine de l'azote des plantes ; par M. S. Cloez [Institut, du 5 décembre 1855, p. hll-UlS). Les expériences de M. Cloëz ont été communiquées à l'Académie des sciences le 26 novembre 1855, et à la Société philomatbique le 1" décembre suivant. Dans la dernière de ces communications, ce cbin^iste ayant insisté davantage sur les conséquences qui en découlent, relativement aux plantes, c'est de celle-ci que nous présenterons un lésumé succinct, limité aux points qui ont un rapport direct avec la pliysiologie végétale. M. Cloëz pense que l'azote assimilé par les plantes doit provenir exclu- sivement des azotates qui existent ou qui peuvent se former dans le sol où elles végètent. Il est généralement reconnu que la présence des matières organiques azotées contribue puissamment à la production des azotates dans les nitrières artiticielles; tout poi'te à croire que, dans le sol, ces matières se comportent comme dans les nitrières, et que leur azotate est transformé en acide azotique avant d'être absorbé par la plante. Les expériences de l'auteur ont prouvé qu'il peut se former de l'acide azotique ou un azotate par la combinaison directe de l'azote et de l'oxygène de l'air sous l'influence d'un sol alcalin ou calcaire d'une porosité convenable plus ou moins humide et en l'absence de toute substance azotée ou ammoniacale. Or, dit-il, les azotates sont la principale, sinon l'uniciue source de l'azote dans les plantes; les matières organiques azotées, l'ammoniaque ou les sels ammoniacaux n'agissent sur la végétation que parce qu'ils peuvent augmenter considéra- blement, dans un laps de temps relativement très court, la quantité d'azo- tate qui se ferait naturellement, mais avec lenteur, dans un sol meuble privé de ces matières. Il est aussi, ajoute-t-il, porté à croire que les sels REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 699 ammoniacaux sont nuisibles aux plantes toutes les fois (jiie le sol ou le mi- lieu dans lequel ils se trouvent ne présente pas les conditions convenables à la nitrification. Ainsi il rapporte deux faits qui semblent prouver que les plantes aquatiques peuvent succomber même à l'addition de ()"\0001 d'un sei ammoniacal dans l'eau au milieu de laquelle elles végètent, ce sel ne pouvant, dans ce cas, être transformé en azotate et agissant dès lors sur ces végétaux à la manière d'un véritable poison. Abiioriiie Blattbildnug^eii [Formations anormales de feuilles) , par M. de Schlechtendal [Botan. Zeitung, n° 32, 10 août 1855, col. 558- 562). i. La première de ces observations détachées est relative à un Prunier qui ne présentait pas le moindre vestige de vert, ni sur ses rameaux, ni sur ses feuilles. La couleur de ces parties était un blanc pur , sans toutefois que leur développement en eût été amoindri. Ce blanc était rehaussé par la colo- ration rouge rosé des dents marginales. 2. On sait que le Syringa persica, Lin., présente quelquefois des feuilles trilobées ou pinnatifides, surtout sur les rejets vigoureux. Un Syringa vnlgaris, à fleur blanche, a présenté aussi à l'auteur des feuilles trilobées. Leurs lobes n'étaient pas toujours développés au même degré ; souvent même ils étaient inégaux sur les deux moitiés d'une même feuille, et les latéraux étaient toujours beaucoup plus courts que le terminal. Les feuilles trilobées étaient disséminées parmi les feuilles normales. 3. Sur des Ormes plantés le long d'un cours d'eau et dont les jets sont dès lors très vigoureux, un grand nombre de feuilles ont présenté, à la base de leui- moitié la plus courte une foliole tantôt fort petite, tantôt longue de 2 et même 3 pouces, toujours sessile, semblable à une petite feuille de l'espèce. U. Un rosier (probablement le Rosa canina) a multiplié ses pinnules de ma- nière analogue. Une foliole nouvelle, toujours beaucoup plus petite que la pinnulepropi'oment dite, se montrait près de la base du pétiolule de celle-ci, et lorsque deux pinnules opposées étaient pourvues chacune d'une pareille production, il en résultait presque l'apparence d'un demi-verticille. 5. Sur une feuille de Fraxinus excclsior très vigoureuse, tandis que d'un côté la première foliole se trouvait à 3 pouces 1/2 de la base, de l'autre 700 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. côté du pétiole la foliole correspondante était accompagnée d'une autre foliole plus petite sortant immédiatement sous elle ; après quoi les folioles suivantes étaient alternes et plus haut opposées. 6. D'un pied de Frêne, qui avait servi do sujet pour une greffe de Fraxinus Ornus, l'auteur a vu sortir des branches remarquables par legrand nombre de feuilles simples, qui lui faisait croire que ce sujet appartenait au Fraxinus heterophjlla. 7. La soudure des cotylédons par un bord n'est pas un fait commun. M. de Schlechtendal ne l'a observée qu'une fois sur une germination d'un Cratœijm (probablement Cr. punctata). Il résultait de cette union que les deux cotylédons se trouvaient déjelés un peu obliquement vers un côté de la plantule et que la tigelle se dirigeait du côté opposé en formant une petite courbure. Les deux première-; feuilles qui suivaient les cotylédons n'avaient pas de stipules, et celles-ci ne commençaient à se montrer qu'à partir delà troisième feuille. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. Slénioire sur de nouveaux liylirides d'Oi*i'lii!vild wacliscii [Synonymes des plantes vasculaires phanérogames et cryptogames qui croissent spontanément en Allemagne et en Suisse) ; par M. H. Walpert. 1 vol. in-8 de 310 pages. Lissa, 1855; chez Ernst Gùnther. Cet ouvrage est un Nomenclator botanicus pour la Flore d'Allemagne et de Suisse, écrit sur le plan du grand ouvrage que M. Steudel a consacré à la généralité des plantes connues. Il est imprimé sur deux colonnes et 704 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. disposé d'après l'ordre alphabétique, tant pour les genres dans l'ensemble du livre que pour les espèces dans chaque genre. La différence des carac- tères d'impression distingue les noms admis et les simples synonymes, ceu.\-ci étant imprimés en italiques, tandis que les premiers sont en carac- tères romains. A l'exemple de M. Steudel, l'auteur s'est contenté d'ajouter au nom de chaque plante l'indication de l'auteur sans celle de l'ouvrage où il a proposé ce nom. Sans doute cette lacune est moins regrettable dans un ouvrage consacré aux plantes d'un seul pays que dans celui qui traite de toutes les espèces connues; mais nous croyons cependant devoir la relever parce qu'il nous semble que l'usage, en parfaite harmonie sous ce rapport avec les besoins de la science, a fait à tous lçs botanistes une véritable loi de l'indication des ouvrages à côté des noms des auteurs. M. Walpert paraît avoir mis un soin particulier à l'indication des variétés et de leurs syno- nymes, et, sous ce rapport encore, son livre sera certainement commode pour l'étude de la Flore de l'Allemagne et de la Suisse. Uebei* eiuig^e iiciie Gattungeu der Sagtotaeettf , frelche GetaH pcrfjnlt liefern [Sur quelques nouveaux genres de Sopo- tacées qui produisent la Gulta percha) ; par M. J.-K. Hasskarl , inspecteur des plantations de Quinquina àPreanger, dans l'ile de Java. {Flora, n" 37, 7 octobre 4 855, p. 577-579). En 18^1, M. Hasskarl avait envoyé de la côte de Bantam un arbre qui produit de la gutta percha (la véiitable orthographe est Getah pertjnh) et que les indigènes nomment Karet nmndieng, c'est-à-dire gomme de Buffle. Cultivé depuis cetteépoque dans le jardin de Buitenzorg, il y a fleuri après quatorze ans, et l'examen de sa fleur a fait reconnaître en lui un genre nou- veau de Sapotacée que la fétidité extrême de ses fleurs a fait nommer par V aaleur Kakosmanthus. Ce genre est intermédiaire entre \ePayena Alph. DC. et le Bassia Koen. Son calice le rapproche du premier; sa corolle et ses étamines rappellent le second. Son espèce-type, le A', macrophyllus, Hassk. , est un grand arbie à cime touffue, à grandes feuilles et dans lequel des faisceaux de pédoncules unillores naissent des bourgeons axillaires des feuilles de l'année précédente déjà tombées. Un autre genre très voisin du premier produit une autre sorte de gutta- percha. On le nomme à Palembang Balam Tanduk. le mot Balarn désigne à Sumatra toutes les sortes de gutta. Du reste Getah pertjah ne signifie pas autre chose que gomme de Sumatra, pertjah étant un des noms malais de cette île. Les indigènes distinguent tx sortes de ^«/om : \° Balam tjabe, 2" B. trung^ 3° B. sonte, et U° B. tanduk. La meilleure est la troisième. L'arbre qui produit le Balam tanduk est généralement respecté, parce que les essaims d'Abeilles s'y fixent très souvent, et qu'on préfère la cire au suc qu'il donnerait. Ou ne l'abat que lorsqu'il est vieux. L'usage est alors, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 705 comme pour tous les arbres dont on extrait la giitta percha, de couper au pied, d'enlever la tète et d'inciser tout le tronc; le suc (jui coule par ces incisions est reçu dans des tuyaux de Bambou ou dans d'autres vases quel- conques. Les incisions faites à des arbres encore vivants ne laissent écouler que peu de suc. Cette seconde espèce d'arbre est le type d'un genre nouveau que M. Hasskarl nomme Keratephorus , à cause de sou fruit en forme de corne. C'est un grand et gros arbre commun dans les parties élevées de la province de Palembang, à Sumatra, que l'auteur nomme K. Leerii [Azaola Leerii, Teysm.et Bin.). A ce genre appartient encore le K. Wightii, Hassk., [Isonandra polyandra, Wight, Icônes). llémoire sur les familles des Teriisfrcein lacées et Ca- nielliacées, par M. le professeur J.-D. Choisy (in-i de 96 pages et 3 planches gravées sur pierre. Genève, 1855. Kxtrait des Métn. de la Soc. de phys. et d'hist. natur. de Genève). Ce mémoire important comprend plusieurs chapitres distincts que nous résumerons successivement. I. Remarques générales. — A. -P. De Candolle, dans son Mémoire sur tes Ternstrœmiacées publié en 1822, réunit avec beaucoup de sagacité les genres de cette famille et en fit un ensemble très naturel, ((u'il plaça près des Cameliiées ou Théacées, en laissant celles-ci distinctes et séparées. Malheureusement, en 1826, dans le Prodromus, il ajouta à la preniiere de ces familles les sections des Laplacées et Gordoniées et, à dater de ce mo- ment, une grande confusion s'introduisit dans cet ordre de plantes. Kn 1828, Cambessèdes, en étudiant les Gultifèrcs et les Ternstrœmiacées, ne pouvant subdiviser en sections ce dernier groupe rendu auparaviuit plus hétérogène encore par l'adjonction des Cameliiées, se contenta d'énumércr les genres sans ordre méthodique. Plus récemment, plusieurs botanistes ont reconnu la diversité (b'S types qu'on avait réunis a tort sous le nom de Teinstrœmiacées, et aujourd'hui M. Choisy déclare qu'il faut y distinguer les Ternstrœmiacées proprement dites, formées des trois premières sections du Prodromus, et les Camelliacées comprenant les autres sections avec la famille ancienne des (^amelTacées. Le premier de ces groupes appartient aux corollitlores et doit prendre place entre les Kbénacéeset lesStyracacées; le second appartient aux thalamiflores et doit rester piès des Gultifèrcs. n. Des Ternstrœtnkicées et Visnéacées. — A. Les Ternstrœmiacées proprement dites se composent des genres Ternstrœmio., Clcyera, Adinan- dra, Eurya., Frezieru, Lettsomia, Suuraujn.^ Scapha, et avec doute des genres moins connus Vœlkeria, Erytlirochilon. Après en avoir exposé les caractères, M. Choisy développa! les motifs sur lesquels il s'appuie pour replacer cette famille paiini les Corollillores. Ces motifs sont: la corolle T. ïi. Ul 706 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. décidément gamopétale, quoique assez profondément divisée, et une affinité marquée avec les Kbénacées et avec les Styiacacées. L'auteur examine ensuite successivement les différents genres de la fa- mille en présentant leurs caractères, diverses observations, l'éuumération des espèces nouvelles dont la découverte est postérieure aux travaux de A. -F. De Candolle, enfin l'indication des espèces qui doivent être exclues de chaque uenre. Il les rappoi'te aux deux sections suivantes : 1" loges oligospermes, graines pendantes [Termtrœmia, Cleyera); T loges poly- spermes, graines horizontales (tous les autres genres). B. Viméacée>^. — Ces plantes, rapprochées évidemment des Tcrnstrœ- ■mia par l'ensemble de l'organisation, l'apparence des feuilles, l'inflores- cence, distinctes d'un autre côté par leur ovaire demi-adhérent, qui devient un fruit presque entièrement infère, sont placées par IM. Choisy après les Ternstrœmiacées à titre de famille secondaire, de manière à compléter la série suivante : Ebénacées, Ternstrœmiacées (vraies), Visuéacées, Styra- cacées. Le groupe secondaire des Visnéacées est formé des deux genres Anneslea, Wall., et Visnen, Lin. fds, que l'auteur étudie en détail comme les précédents. Dans un appendice, M. Choisy s'occupe du genre Leucoxylum, Blume, dans lequel il reconnaît une Ebénacée, même très voisine du genre Bospidios, Al p. DC. m. Des Camelliacées, Ixonanthées et Pyrénariées. — f,es Camelliacées renferment le genre Laplacea, la tribu des Gordoniées, la famille des Ca- inelliées du Prodromus, enfin le groupe nombreux des Bonnetiées. Ces plantes forment deux sections, les Camelliées et les Bonnetiées, tellement distinctes qu'on pourrait, dit M. Choisy, en constituer à toute rigueur, des familles différentes. Les Camelliées sont subdivisées en trois tribus: Stuartiées, Gordoniées et Théinées, et elles comprennent 9 genres que M. Choisy étudie d'après le même plan. A propos du genre Thea il présente des développements éten- dus et d'un grand intérêt sur les plantes qui fournissent les thés du com- merce, thé vert, thé noir et thé de l'Assam. Il pense que ces trois sortes de thés sont dues à une seule et même espèce principale, présentant seule- ment trois variétés. — Les Bonnetiées comprennent six genres, dont le dernier [Catostemma] leur est relié avec doute. Knfin, aux Camelliacées sont rattachées, comme familles secondaires, les Ixonanthées, formées de 3 genres, et les Pyrénariées, qui comprennent deux genres. Voici le tableau de la famille des Camelliacées et ses caractères dis- tinctifs. Camelliacées. Corolle à estivation imbriquée ou convoUuive, rarement I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 707 peu distincte du calice. Fruits déhiscents. Graines souvent ailées. Cotylé- dons liabituellement foliacés. Feuilles alternes. 1" section. Camelliées. — Corolle à estivation imbriquée-, pétales fré- quemment unis à la base. Capsule s'ouvrant par le milieu des loges; valves portant les cloisons à leur milieu. 1" tiibu. Stuartiées. Ovules ascendants. Albumen peu abondant. Coty- lédons charnus. Stuartio.; Mulacliodendron. 1^ tribu. Gordoniées. Ovules pendants. Graines ailées. Albumen nul. Cotylédons foliacés. Gordonia ; Schima ; Pohji^pora ; Hunnocliaris ; Laplacea. 3' tribu. Théinées. Capsule membraneuse. Graines non ailées. Albumen nul. Cotylédons charnus. Camellia; Thea. 2' section. Bonnetiers. — Corolle à estivation convolutive; pétales nulle- ment unis à la base. Capsules s'ouvrant par le bord des loges et le dédou- blement des cloisons; valves correspondant aux loges du fruit. Mahurea; Botmetia; Archytœa; Kielmeyera; Caraipa;? Catostemma. 1" fam. secondaire. Ixonanthées. — Etamines et ovules en nombre délini. Feuilles alternes. Fleurs en corymbe ou en grappe. Ixionavthes ; Ochtocosmus ; Pentaphylax. T fam. secondaire. Pybénakiées. — Ovules en nombre défini. Graines osseuses. Feuilles alternes. Fleurs axiilaires solitaires. Pyremria; Cal-^ pandria. A la suite de son mémoire, M. Clioisy donne la liste des espèces de Ternstrœiiiiacées et Camelliacées de Wallich, eu présentant comparative- ment les noms du célèbre botaniste et ceux que ces plantes portent aujour- d'hui. Euliii, il consacre un paragraphe au tableau des etymologies des noms de genres. .Syllog:e genertiin specieruiiiquc Cryptogaiiiarui» quas in varii» operibtiK de!>«eripta!>« icuiiil»(i!i«qgiv: illuwtratas, niiiic* a«l «liasMOKÎiu rccliiç'taw , noiiitiilla!Sf|«ae iiovas interjectais, ordine systematico disposuil J. F. Cam. Moiitaune d.-m., etc., etc., 1 vol. iu-8 de xxiv et ^98 pages. Paris, chez J.-B. Baillière, 1856. Cet ouvrage iniportant dont nous annonçons la publication toute récente résume conunodément, dans les limites d'un seul volume in-octavo, les résultats de travaux assidus sur les végétaux cryptogames, poursuivis sans relâche pendant vingt-cinq ans. J)ans ce long espace de temps, il est peu d'ouvrages, tels que grandes flores, voyages autour du monde, etc., publiés en France, dans lesquels iM. Montagne n'ait été chargé de rédiger la partie relative à la cryptogamie. En outre, diverses publications pério- diques, surtout les Annules des sciences naturelles, ont reçu de nombreuses 708 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. communications de notre savant et infatigable cryptoSfi'H'ste. Le nombre des geniTS et des espèces décrits pour la première fois dans ces di- vers ouvrages a fini par devenir très considérable, et cependant il était extrêmement difficile d'en avoir connaissance, soit à cause de la mul- tiplicité des livres qui les renfermaient, soit aussi à cause du prix tou- jours élevé, et, par une conséquence naturelle, de la raieté de ces mêmes livres. M. Montagne a parfaitement senti que cette difficulté devait de- venir le plus souvent insurmontable et devait tourner au détriment de la science, en donnant naissance à une foule de doubles emplois. Aussi a-t-il eu l'beureuse idée de réunir en un seul volume tous ses travaux épars. La mise à exécutiou de cette idée a donné le SyUoge. Cet ouvrage, d'une uti- lité évidente pour tous les botanistes qui s'occupent de cryptogamie, n'est pourtant pas une simple réimpression dans un ordre méthodique, de des- criptions publiées ailleurs; car pour une pareille réimpression, dix volumes in-8 auraient à peine suffi. M. Montagne a mieux fait. En supprimant, pour diminuer l'étendue de sa publication, les descriptions complètes, il a caractérisé toutes ses espèces par une diagnose développée qui a été le ré- sultat d'une nouvelle élaboration. En outre, il a introduit dans son SyUoge un assez grand nombre (environ 200) d'espèces encore inédites, que dis- tingue un signe particulier, et pour lesquelles il a donne tous les détails nécessaires. Le nombre total des espèces cryptogames cellulaires dont le SyUoge présente les caractères est de 168^ et celui des genres nouveaux de 81, qui se distribuent de la manière suivante : 1° Mousses, 159 espèces ; 9 genres. — 2° Hépatiques, 158 espèces; k genris. — 3" Cbarapignons a. Hyméno- mycètes : 293 espèces ; 3 genres, b. Di^comycètes : 63 espèces; 3 genres. c. Pyrénomycètes : 355 espèces; 13 genres, d. Gastéromycètes : 81 espèces; 10 genres, e. Haplomycètes : 62 espèces; 6 genres. — h° Licbens ou Aéro- phycées avec les Collémacées : 215 espèces; \k genres. — 5» Algues ou Hydrophycées. a. Phycoïdées: 60 espèces ; 10 genres, b. Floridées : 139 es- pèces; h genres, c. Zoosporées : 89-especes; 5 genres. Dans la classification des différents groupes de Cryptogames cellulaires, M. Montagne a suivi : pour les Mousses, la métiiode publiée par M. Hampe dans la Botanische Zeitung (1853, p. 297 et 321); pour les Hépatiques, l'ordre établi par M. JNees d'Esenbeck, dans son Synopsis; pour les Cham- pignons, la classification de M. Fries ; pour les Lichens, la méthode adoptée par lui-même dans son article Lxcm^'s^ûw Dictionnaire universel cVliistone naiureUe, méthode qui diffère peu de celle de M. Fries; enfin pour les Algues, la disposition méthodique développée par lui dans son important article Phvcologie du même dictionnaire, disposition qui consiste surtout en une combinaison des méthodes de MM. .). Agardh et Kûtzing. Pour abréger son texte, M. Montagne s'est servi de nombreuses abré- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 709 viations qu'il explique au commencement de son livre. Il a entin placé a la lin (le son ouvraire une table complète, dans laquelle des caractères diffé- rents font distinguer les groupes supL'rieurs, jusqu'aux tribus, les genres, les noms spécifiques admis et ceux qui ne sont cités qu'en synonymes. Al^aruiii tBnicellulaa>i«Biit g;cuera nova et iniitus cog:iiitaj |>rwiiiissi!N obscrvationilius «le Aigris iiuiccllularibus in génère: par M. Alex. Braun. 1 \n-h° de 112 pages et 6 planches litliographices. Leipzig, 1855. Chez Guil. Engelmann. Ce nouvel et important ouvrage du célèbre professeur de Berlin est dédié à M. Charles Naegeli, professeur à Fribourg, qui a lui-même enrichi la science de belles observations sur les Algues inférieures. Dans une introduction de 18 pages, lauteur discute différentes que.'^- tions. D'abord, l'existence de plantes unicellulaires aune grande impor- tance pour établir le premier degré de Téchelle végétale ascendante depuis les organismes inférieurs jusqu'aux supérieurs. M. Alex. Braun pose en principe qu'il existe un parallélisme exact entre les divisions primaires du règne végétal et les différents degrés d'évolution d'une plante considérée isolément. Le germe d'une plante naissante est un corps à peu près toujours identique extérieurement et intérieurement, comme on le voit, chez les Pha- nérogames, pour le sac embryonnaire se changeant plus tard en albumen, auquel correspond le proemhryon ou prothallium des Cryptogames vascu- laires. De ces formations initiales provient, après la fécondation, une autre ' série végétale qui commence ti l'embryon pour arrivera la fleuret finalement au fruit. Le règne végétal tout entier présente une pareille gradation. Dans les végétaux les plus simples on ne peut distinguer des organes ni extérieurs, ni intérieurs; les parties reproductrices se rattachent intimement aux parties végétatives; ce sont les Cryptogames inférieures, aphylles et cellulaires, nommées Protophytes ou Thallophytes. Au second degré se trouvent les plantes à deux végétations successives, c'est-à-dire commençant par un prothallium aphylle et celluleux, sur lequel s'opère une fécondation qui eu fait provenir une plante à tige, racines et feuilles, formée de cellules et de vaisseaux. Celles-ci sont les Cryptogames supérieures ou Cormophytes. Plus haut arrivent les végétaux florifères ou Phanérogames ou Anthophytes qui, comme les Cryptogames, offrent deux degrés d'évolution : le premier chez les Gymnospermes (Cycadées et Conifères), le second chez ks Angiospermes, parmi lesquels la subdivision en Monocotylédons n'a, selon M. Al. Braun, qu'une importance secondaire. Au degré inférieur de la série végétale les plantes unicellulaires, ou composées pendant toute leur vie d'une seule vési- cule, correspondent à la cellule initiale de toute plante, spore ou sac em- bryonnaire, et ensuite vésicule embryonnaire. L'existence d'Algues à ce degré de simplicité avait été signalée depuis longtemps ; mais c'est 710 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Nsegeli qui en a éclairé et étendu l'histoire en en caractérisant plusieurs genres nouveaux. Toutefois ces beaux travaux ont soulevé des doutes et l'on en est même venu jusqu'à nier l'existence d'Algues unicellulaires, ou à regarder les genres proposés comme le premier état de végétaux plus élevés. C'est le motif qui a déterminé M. Alex. Braun à s'occuper de ces êtres si simples. Il faut distinguer les Algues réellement unicellulaires, chez lesquelles le cycle vital tout entier s'accomplit par l'évolution continue d'une seulecellule, qui ne subit pas de division, qui ne donne pas de générations successives, qui sert enfin tour à tour de thalle, puis d'organe reproducteur, et celles qui sont faussement unicellulaires. Celles-ci sont forméesde cellules solitaires ou réunies lâchement par de la gélatine, maischez lesquelles ces cellules se divi- sent de manière à donner une série plus ou moins étendue de générations jus- qu'à ce que la production de gouidies ou despores vienne terminer le cycle végétatif. De ce nombre sont beaucoup de genres appartenant aux Palmel- lacées, aux Desniidiacées, aux Diatomacées. On peut donc distinguer chez ces Algues, comme chez celles qui sont multicellulaires , diverses généra- tions de cellules. Il faut encore distinguerdes Algues unicellulaires celles qui sont typique- ment bicellulaires, qui produisent deux cellules hétérogènes, l'une formant le thalle, l'autre l'organe reproducteui'. Le plus souvent celles-ci passent à un type bicellulaire pins conipiiqué, leur cellule végétative ramifiée de diverses manières portant plusieurs cellules reproductrices. M. A. Braun ne connaît pas parmi les véiitables Algues le type d'évolution tricellulaire. Quant aux Algues vraiment unicellulaires, on en connaît encore peu de genres, quoiqu'il en existe une grande variété. Voici le relevé de ceux dont l'ouvrage de M. A. Braun renferme l'histoire développée, avec l'indication de leurs espèces. I. CoDioLUM (espèce unique: C. greyariwn, Al. Braun, pi. T, fig. 1-17). — II. Hydrogvtium {H. acuminatum ^ Al. Braun, pi. II, a, fig. 1-20). — III. Chauacjiim, (1. Ch. Sieboldi , Al. Braun, pi. III, a, fig. 1-21; 2. Ch. ongustum, Id.; pi. HT, b, fig. 1-6; 3. Cit. Aœgelii, Id.; h. Ch. strictum, Id., pi. V,A, fig. 1-15: 5. Ch ohtusuin, Td., pi. lll, e, fig. 1-9; 6. Ch. py- riforme, Id., pi. V, b, fig. 1-7: 7. Ch. acuturn., Id., pi. V, c, fig. 1-8; 8. Ch. ornithocephalum, Id., pi. III, c, fig. 1-11; 9. Ch. longipes, Babenh., pi. V, D, fig. \-\U;iO. Ch. horizontale, Al. Braun, pi. V, e; 11. Ch. gibbum, Id., pi. III, D, fig. i-lA2.Ch. minutum, Id., pi. V, F.fig. 1-15; 13. Ch. m- bulatum,ld., pi. V,g.). — IV.Sciauium, (esp. uniq.:6'. arbuscula,k\. Braun, pi. II, a, fig. 1-11). — V.Ophiocytium.(1. 0. maj us, '!^2dg.; 2. O.cochleare, Eichw.; 3. 0. pMvulum, Pevty). — VI. Hvdrodictyon. Ce genre est l'objet d'une étude approfondie aux points de vue historique , morphologic|ue et physiologique, et à celui de laplacequi lui appartient (esp. uniq. : B. uù^i- REVUE BIBLIOGRAPHIQIE. 711 cufatum, Roth.). — VII. Pediastrum. Ce genre est traité par M. Al. Braun avec autant de soin et encore pins de développements que le précédent. Ses 18 espèces décrites sont rapportées à k sections : A. Monactinium (1. P. sim- plex, Meyen ; 2. P. ovaturu, Khrenb.; 3. P. triangulum, Ehrenb.) B. Ano- mopedium, Nseg. {h. P. inlef/rum, Naig.). C. Diactinium (5. P. muticum, Kûtz. ; 6. P.vagiim, Td.; 7. P. selenœa, Id.; 8. P. angulosu7n,Ehvenb., pi. Vl.fig. 26; 91 forcipatum , Corda; 10. P. Boryanum, Turpin,pl. H. b, fig. 1-7; 11? P. bidentulum, Al. Braun; 12? P. constrictum, Hassall; 13. P. gracile, Al. Br.; \l\. P. pertusum, Kùtz., pi. VI,fig. 15-2.')). D. Tetractiniuvi (15. P.Ehrenbergii, Al. Br., pi. V, b, tig. \-h ; Ki? P. cau- datum. Al. Br.; 17? P. tetraodon, Id.; 18. P. Botula, Khrenb., pi. VI, fig. l-l/i). Dans un addenda, l'auteur ajoute k espèces aux précédentes, savoir : un Characium qu'il nomnu- Pringsheimii et 2 Sciadium ([ui portent à 3 le nombre des espèces de ce genre. Le nouveau travail de M. Al. Braun est rempli de faits et d'observations dont il serait impossible de présenter ici même une simple indication, sans dépasser les limites entre lesquelles sont forcément circonscrits les articles de cette Revue. BOTANIQUE GÉOGRAPHIQUE. ÉtiKlcK sur la gt'osraphîo bolanîciHc de l'Europe, ef ei» partieiilîer swr la végctation «lu plateau central de la Franee; par M. Henri Lecoq (gr. in-8, Paris, chez J.-B. Baillière, vol. II, 185/t, 510 pages et une planche coloriée). Le premier volume de cet important ouvrage a été analysé dans le Btd- letin de la Société botanique de France (I, p. 98-100) ; nous nous propo- sons maintenant d'indiquer les sujets traités dans les trois volumes qui ont été publiés depuis cette époque; mais comme l'indication pure et simple de ces sujets fournirait la matière d'un très long article, nous la subdivi- serons, tout en l'abrégeant, a regret, autant que cela nous sera possible. Le second volume termine d'abord une étude commencée à la fm du premier par un chapitre consacré a la végétation de la région a(|uatique. Après une li.ste générale des plantes de cette région, M. Lecoq étudie suc- cessivement les associations qu'on observe dans les eaux courantes, dans les eaux stagnantes, enfin dans les sources minérales et dans les marais salés. Le tableau détaille de ces diverses associations est résumé par une liste des espèces qui constituent chacune d'elles. Le chapitre XVII est re- latif à la classification des espèces relativement à l'action chimique du sol. L'auteur admet que les deux actions physique et chimique du sol ont à la fois de l'iraportance pour les plantes, mais dans des proportions diverses, la pre 712 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mière servant uniquement à les fixer, tandis que la seconde contribue à les nourrir. Il admet k divisions dit sol an point de vue chimique : le sol cal- caire, le sol siliceux, le sol aqueux et le sol saiifère. Il rapporte ensuite à ces divisions les données pratif|ues qu'il a puisées dans une étude d'environ 2000 espèces spontanées sur le plateau central de la France, prolongée pendant plus de vingt-cinq ans. Ces données sont résumées dans les listes suivantes: 1° espèces éliminées comme cultivées, murales, parasites, rares, ou comme indifférentes à la nature chimique du sol ; 2° espèces qui pré- fèrent les sols : a. calcaires, b. siliceux ou feldspathiques, c. les eaux non salées et les terres humides, d. les terrains salifères. Le chapitre XVIII a pour objet le sol considéré au point de vue de sa composition physique. M. Lecoq déclare avoir éprouvé de grandes difficultés pour grouper ses plantes selon l'état physique du sol, sans égard à la composition chimique. Il accorde dès lors beaucoup moins d'importance à cet état physique que ne l'a fait M. Thurmann dans sa Phytostatique du Jura. Après quelques développements par lesquels il expose ses idées à ce sujet, il donne les listes suivantes : 1° espèces élimiaées pour des causes diverses ; 2° plantes des sols rocheux; 3° des sols rocailleux; k° des sols graveleux; 5° des sols sablonneux; 6° des sols détritiques; T» des sois marneux. Les titres des six dernières listes indiquent assez les divisions qu'il admet dans le sol en raison de son état physique. Dans le chapitre Xl\ sont exposées des considé- rations générales sur le sol. Ces considérations complètent les deux chapitres précédents; elles conduisent l'auteur à regarder comme les principaux fac- teurs de ladispersion des espèces: le climat, puis, à climat égal, les propriétés mécaniques et chimiques des roches sous-jacentes. Le chapitre XX est con- sacré à un tableau de la végétation du midi de l'Espagne, d'après les ren- seignements fournis par le bel ouvrage de M. Boissier. Le XXI^ renferme un aperçu analogue de la végétation de la Laponie. Le XXII'a pour sujet les proportions relatives des groupes naturels des végétaux, comparés à l'ensemble des flores du plateau central de la France, du midi de l'Espagne et de la Laponie. L'auteur y expose, au moyen de nombreux tableaux, la dispersion et la proportion des familles ; il compare ensuite le nombre des espèces à l'étendue de la contrée et au nombre des genres; enfin il examine la diffusion géographique des espèces dans les trois contrées dont il s'agit, et il compare les différences d'organisation des espèces avec leur puissance expansive. Dans le chapitre XXIII, M. Lecoq s'occupe du sol considéré dans ses rapports avec l'eau. La conséquence principale qui résulte de cette étude est que l'eau constitue une véritable puissance pour le règne végétal, et que si de nos jours encore elle a conservé tant d'importance, elle a joué autrefois un rôle bien plus remarquable encore. Il étudie ensuite la proportion de la dispersion des végétaux aquatiques. Les principaux faits qui ressortcnt de I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 713 ses tableaux sont : (|ue les plantes aquatiques prédominent dans le milieu de l'Kurope, ou de 45 à 65 degrés de latitude; que la proportion des aqua- tiques monocolyledones dépasse presque toujours de plus des deux tiers celle des aquatiques dicotylédones. Dans l'ordre géologique, les plantes aquatiques, la plupart monocotylédones, ont précédé les plantes terrestres et les espèces dicotylédones, regardées comme plus parfaites; mais peu à peu et jusqu'à notre époque celles-ci sont devenues de plus en plus prédo- minantes. Enfin les Dicolylédons aquatiques se montrent à peu près iden- tiques dans toute l'Europe, tandis que les Monocotylédons aquatiques pré- sentent beaucoup plus de variété d'une flore à l'autre. L'altitudeet les zones de végétation forment le sujet du XXIV* chapitre. Un premier paragraphe est consacré aux écarts en altitude et à leurs causes, qui sont les fluctua- tions de la température, l'eau liquide et congelée, l'accidentation du sol. Un deuxième paragraphe a pour objet l'étude des zones de végétation et de leur ordre de superposition. L'auteur trace d'abord la ligne des neiges per- pétuelles, qu'il regarde comme une question d'udométrie, d'évaporation, et par suite de température ou de vents régnants. Il distingue, du haut vers le bas : 1° la zone des neiges persistantes ; 2° la zone nivale, occupée par les espèces les plus montagnardes; 3" la zone alpine, comprenant les pâturages élevés, la plupart des herbes des montagnes et quelques arbustes et arbris- seaux ; 4° la zone subalpine, où se montrent les arbres verts et résineux; 5° la zone montagneuse, caractérisée surtout par les arbres feuillus. Il exa- mine ensuite ces différentes régions successivement dans les principales montagnes de l'Europe. Un troisième paragraphe est relatif aux caractères que présente la végétation des montagnes et à la proportion des familles en altitude. Un quatrième paragraphe montre l'analogie qui existe entre l'alti- tude et la latitude, ainsi que la proportion relative des genres et des espèces. Enfin un cinquième et sixième paragraphes mettent en relief des modilica- tions produites sur les plantes par l'altitude et les limites extrêmes de l'al- titude. Nous nous contenterons d'indiquer les titres des deux chapitres qui terminent le deuxième volume. Chapitre XXV. Phénomènes de durée et de persistance. De l'individualité dans les êtres vivants. Chapitre XXVI. Phé- nomènes de durée et de permanence. Du groupement des individus. Coup d'oeil sur l'ensemble des végétaux ligneux, ou les arbres et les forêts. Les développements d'un haut intérêt que renferment ces deux chapitres ne pourraient être résumés de manière à rentrer dans le cadre forcément restreint des analyses du Bulletin. 71 â SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BOTANIQUE APPLIQUÉE. Ou thc value of the dilTcrcut kiuclK of* pfcparccl vcge- talile Food {Sur la valeur des différentes sortes de nourriture végé- tale préparée) ; par M. John Dean {Proceedings ofthe American Academy ofarts and sciences; vol. III, p. 109). L'auteur nous apprend qu'il a fait son travail dans le but de déterminer la valeur nutritive de diverses sortes d'aliments végétaux féculents qui se trouvent sur les marchés des États-Unis. Cette valeur nutritive a été déter- minée d'après la quantité d'azote que contiennent ces substances. INous extrairons de son mémoire les tableaux qui en résument les résultats défi- nitifs, en les limitant aux substances végétales qui jouent un rôle plus ou moins important dans notre propre alimentation. Ce sont les suivantes : 1° le Tapioca est extrait de la racine du Manihot. Pour le préparer, on lave les racines, on les réduit en pulpe qu'on soumet à une forte pression, de manière à en faire sortir presque tout le suc vénéneux. On achève d'ex- pulser ce principe vénéneux, qui est volatil, en soumettant la pulpe à l'action de la chaleur sur des plaques métalliques posées sur le feu. Ainsi préparée, la pulpe est dure et friable; elle se brise facilement en morceaux que l'on fait sécher au soleil. Dans cet état, on la nomme Cassave. On la purifie en la traitant par l'eau et filtrant ensuite. On fait bouillir le liquide en l'agitant continuellement. A mesure que l'eau se vaporise, la matière épaissit ; finalement, elle se granule, et l'on n'a plus qu'à la sécher à l'étuve. On imite assez bien le tapioca en traitant d'une manière analogue la fécule de pomme de terre. — 2" L' Arroiu-root est une fécule très pure qu'on extrait des tubercules des Maranta arundinacea et indica. Son extraction, fort simple, du reste, exige la plus grande propreté. — 3° LeSagouesi la fécule extraite du tissu cellulaire qui abonde dans la tige de plusieurs palmiers, notamment Sagv^ Rumpliii, Caryota urens, Borassus Gomato, plusieurs CorypJia, Mauritia, et, dit-on, de quelques Cycadées. On fend la tige dans sa longueur, on en retire la masse féculente qu'on lave sur des tamis; on épure ensuite la fécule en la lavant dans des cuves. Pour la granuler, on la fait passer de force à travers des cribles fins, de manière à recevoir les petits grumeaux aussitôt après leur passage, sur une plaque métallique chauffée. La chaleur gonfle fortement la fécule et amène la formation des masses irrégulièrement arrondies qui constituent le sagou du commerce. Le caractère de cette substance est de se gonfler dans l'eau bouillante ou dans le bouillon, en formant de petites masses translucides, gélatineuses, cohérentes, bien distinctes, .et non des globules glutineux. — ^°La Pomme de terre préparée examinée par M. J. Dean était finement divisée, puis séchée. Il n'a pu obtenir le moindre détail sur la préparation qu'elle avait REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 715 subie. — 5° La farine granulée des États-Unis se prépare avec le Maïs et le Froment; elle est en grains arrondis, analogues d'aspect à ceux du sagou, mais plus petits. L'auteur n'a pu rien apprendre sur la fabrication de cette substance. L Résultats derniers des analyses. Azote. Caihone. Hydiogèae. Oxygène. Soufre. Cendres. Tapioca 0,10 43,70 6,/i9 51,76 0,01 0,12 Arrow-root 0,l/i 43,35 6,ZiO 50,9i 0,01 0,21 Sagou 0,13 43,58 6,31 50,18 0,01 0,19 • Farine de Froment. .. . 0,18 IxhM 6,53 51,85 0,02 0,53 Farine de Pdz 1,28 43,75 6,33 47,83 0,13 0,49 Macaroni 1,55 45,64 6,58 49,29 0,16 0,98 Pommesde terre préparées 1,63 43,14 6,09 44,18 0,16 4,00 Farine de Mais granulée . 2,12 43,66 6,54 47,61 0,21 0,51 IL Tableau des matières composantes azotées. MATIÈRES COMPOSANTES AZOTÉES Après dessiccaUon à 100° C. A l'e'tat frais. Eau. Tapioca 0,62 0,53 13,32 Arrow-root 0,89 0,73 16,51 .Sagou 0,83 0,72 • 12,83 Farine de Froment 1,15 1,02 11,28 Farine do Riz 8,23 7,08 14,01 Macaroni 9,96 9,01 9,90 Pommes de terre préparées. 11,11 9,98 10,07 Farine de Maïs granulée . . 13,61 12,21 10,30 III. Tableau des quantités de fécule. Après dessiccation à 100* C. A l'ëtat frais. Tapioca 97,57 84,85 Arrow-root 96,44 80,68 Sagou 97,04 84,61 Farine de Froment 97,69 87,01 Farine de Riz 88,48 76,06 Macaroni 90,65 82,04 Pommes de terre préparées . 82,93 74,60 Farine de Mais granulée . . . 81, 76 73,39 IV. Tableau des équivalents ou des poids nécessaires pour la production d'un effet nutritif égal, rapportés à rarrovj-root pris pour 100. Après dessiccation à 100° c. A l'e'tat frais. Tapioca 143,5 137,7 Arrow-root 100,0 100,0 .Sagou 107,2 101,4 Farine de Froment 77,4 72,1 Farine de Riz 10,8 10,3 Macaroni 8,9 8,1 Pommes de terre préparées . 8,0 7,3 Farine de Maïs granulée. . . 6,5 5,9 716 SOCIÉTÉ BOTAiVIQUE DE IRANCE. On voit que les substances qui figurent sur ces tableaux peuvent être divisées eu deux classes, d'après leur contenu en azote : la première classe contenant les U premières, la seconde classe les k dernières. Celles-ci sont beaucoup plus nutritives que les premières: ainsi la farine de Mais gra- nulée est 16 fois plus nutritive que l'arrow-root, 23 fois plus que le tapioca. Elles contiennent aussi, le riz excepté, moins d'eau que les premières. La Pomme de terre, desséchée a 100 degrés centigrades, donne plus de 4 fois autant de cendres que les autres substances. Les cendres de la farine de Mais granulée sont principalement compo- sées d'nicalis. Toutes les cendres contiennent du fer. MÉLANGES. Sur le cocotier des iSéclielles {Lodoicea Sechellaium, LahiW.) ; par M. Joli. Nietner {Gartenflora, cah. de novembre 1855, d'après les VerhandluïKjen der Vereines zwr Bef. des Gartenb. in deii Pi\ Staateiiy hh" livr.). « Le nom vulgaire de Coco de mer a été donné au fruit du Lodoicea, parce qu'on n'a connu longtemps ce fruit que rejeté par la mer, et qu'on en était dès lors venu à supposer qu'il était produit par un arbre sous-marin croissant entre Java et Sumatra. En réalité, ce Palmier, non-seulement n'a rien de marin, mais encore il ne végète pas sur les plages de l'Océan et ne prospère que dans les bonnes terres des vallées. Il n'est spontané que dans les trois lies Prasiin, Curieuse et île Ronde. Son accroissement est très lent, et les plus grands individus, qui mesurent jusqu'à 30 mètres de hau- teur, doivent être âgés d'environ trois cents ans. Son fruit, lorsqu'il tombe sur la terre, émet une production qui s'enfonce verticalement jusqu'à 65 centimètres ou unmètre,quis'épaissitinférieuren)entetqui se termine par un renflement oblong duquel partent les radicelles vers le bas, et, vers le haut, la première feuille. La gnine de cette première feuille se trouve en terre. Lorsque la jeune tige s'est formée, les jeunes feuilles se montrent enveloppées d'un revêtement comme plumeux, d'un brun clair, qu'on emploie pour remplir des coussins. Les plus grandes feuilles se trouvent sur les arbres jeunes; elles ont jusqu'à 5 mètres de longueur, sans compter le pétiole, et elles portent jusqu'à 97 folioles. A peu près tous les neuf mois, il en parait une nouvelle, qui est d'abord verte, et qui est plus tard prui- neuse. Vers trente ans, l'arbre produit son premier régime, qui sort exacte- ment au-dessous d'un pétiole. Il ne donne chaque année qu'une inflores- cence simple, longue de 66 centimètres à 1 mètre. Les régiines, tant mâles que femelles (l'arbre est dioïque), restent en fleur chacun pendant 10 a 12 ans, et le fruit exige, de son côté, 7 ou 8 ans pour mûrir. Apres 3 ou k ans, il a I REVUE KIIÎLIOGIUPHIQUE. 717 déjà toute sa grosseur, mais il est encore si mou, qu'on le coupe aisément au couteau et qu'on le raan^edans cet état. On assure que l'albumen de la graine mûre est très vénéneux. Ce coco ne germe pas s'il est couvert de terre ou s'il est complètement exposé au soleil. Son poids, au moment où il a toute sa grosseur et où on le manue, s'élève, assure-t-on, jusqu'à 30 kilo- grammes; mais, a partir de ce moment jusqu'à sa complète maturité, il perd 5 ou 6 kilogrammes. Un arbre n'en porte jamais plus de 3 à 7. Le tronc de ce Palmier est très dur et durable; il se fend facilement. On l'emploie pour des conduites d'eau. Ses feuilles servent pour couvrir les huttes; elles durent 8-10 ans. Lorsqu'elles sont jeunes, elles servent à faire des paniers et des chapeaux, le coco lui-même sert à faire toute espèce de vases pour le ménage; on en envoie même dans l'Inde pour cet objet. Le lait de ce coco est encore plus agréable à boire que celui du coco ordinaire. NOUVELLES. D'après le Bonplandia, la grande et utile publication des Annales, de Walpers, est sur le point d'avoir un continuateur. M. Cari IMùller, bota- niste berlinois, connu surtout par une dissei'tation sur les Elœocarpées (Berlin, t8/j9), qui joint à son mérite et à son érudition comme botaniste les connaissances linguistiques nécessaires pour un travail de relevé général, se propose de reprendre Ci'tte publication interrompue par la mon malheu- reuse de son auteur, et dont toutes les personnes qui s'occupent de bota- nique ont pu apprécier par elles-mêmes l'immense utilité. Déjà M. IMùller s'occupe des préliminaires de ce vaste travail, pour l'exécution duquel il ne faut rien moins qu'une abnégation complète de soi-même et un dévouement absolu à la science. Seulement, pour que la nouvelle publication de ces Annales atteigne au plus haut degré possible d'utilité, il faut que tous les auteurs de mémoires ou d'ouvrages sur la botanique descriptive aident à la compléter en communiquant a M. Cari Mùller les écrits dans les(|uels ils consignent journellement des descriptions de plantes nouvelles, svn-tout lorsque ces écrits sont publiés, et l'on pourrait presque dire perdus dans des recueils périodiques locaux ou peu répandus, dont il est extrêmement difiicile d'avoir même connaissance. C'est donc avec empressement que le Bulletin de la Société botanique de France se fait à cet égard l'écho du Bonplandia en répétant son appel. — Le docteur Barth, l'intrépide et savant explorateur de l'Afrique cen- trale, est de retour a Hambourg depuis le l"" octobre 1855. il s'occupe déjà, conjointement avec le docteui IVtermann, de Gotha, géographe de la reine d'Angleterre, de la publication de son voyage dans des contrées qui n'avaient jamais été parcourues jusqu'à lui par un Européen. C'est même au docteur Petermann que seront dues les nombreuses cartes qui accompa- 718 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gneront cet important ouvrage. Sans doute la botanique n'occupera dans le livre de M. Barth qu'une place secondaire; mais il est impossible que le savant auteur ne donne pas au moins un tableau de la végétation des contrées inhospitalières et totalement inconnues qu'il a parcourues le premier au prix de fatigues immenses et malgré des dangers sans nombre. Dès lors son livre intéressera vivement les botanistes. Nous rappellerons que le docteur Barth a étendu ses explorations sur une immense étendue de pays compris dans le centre de l'Afrique; tondis que les voyageurs qui l'avaient précédé, comme Mungo Park et autres, avaient parcouru au plus 600 milles d'Allemagne, le célèbre voyageur allemand n'en a pas exploré moins de 3000, et il a ainsi, dans ces contrées, laissé bien loin derrière lui tous ses devanciers. — On écrit de Copenhague au Bonplandia (n° du 15 novembre, p. 319) que M. Liebmann va publier prochainement une monographie des Chênes du Mexique, accompagnée de l'illustration d'environ cent espèces. D'après le même correspondant de ce journal, M. Oersted a maintenant terminé son travail sur les Gesnéracées de l'Amérique centrale, et celui qu'il vient de fairesur les Orchidées et les Palmiers est déjà sous presse. M. Johann Lange, autre botaniste danois, qui a passé quelque temps à Paris lorsqu'il se pré- parait à son voyage en Kspagiie, est maintenant occupé à classer et décrire les plantes qu'il a recueillies pendant son exploration de la Péninsule. Eniin M. Diedrichsen, qui a fait en qualité de médecin un voyage autour du monde à bord de la Galatée, travaille depuis quelque temps à revoir les plantes de Guinée de Thouning, récollées par Schumacher. — La Botanische Zeitung , du 28 décembre dernier, annonce que M. Hugo von MohI s'occupe en ce moment de la rédaction d'un manuel d'anatomie et physiologie végétales, i.a première moitié de cet ouvrage paraîtra probablement vers Pâques. Les botanistes ne sauraient trop se féliciter de voir ce botaniste éminent exposer dans un livre élémentaire l'état actuel de deux blanches de la science qui ont été l'objet principal des études de toute sa vie, et sur les progrès desquelles ses travaux ont exercé la plus puissante influence. — Les Actes de l'Académie royale des sciences de Stockholm pour l'an- née 1852, publiés en 185^, renferment un important Mémoire de feu Wallman sur les Characées, la première monographie complète de cette curieuse famille qui ait paru jusqu'à ce jour. Les caractères génériques et les diagnoses spécifiques y sont écrits en latin; mais l'auteur, pour tout le reste, a employé sa langue maternelle, qui est malheureusement peu connue des botanistes du continent. Une édition nouvelle, où le latin serait con- servé et le suédois littéralement traduit en français, pouvait seule mettre à REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 719 la portée de notre public cette œuvre si longtemps et si vaine ment désirée jus- qu'ici. Un Finlandais , c'est-à-dire un Suédois de langue et d'origine, qui ha- bite depuis quelques années parmi nous, le docteur W. Nylander, célèbre lichenographe et entomologiste distingué, vient d'accomplir cette tâche, à la demande de la Société linnéeune de Bordeaux et dans l'intérêt de ses Actes, où le travail de feu Wallman est dès ce moment inséré. Cent exemplaires ont été tirés à part au profit du traducteur, et ce sont les seuls qu'il soit possible de se procurer en dehors des j4c^es de laSocieté linnéenne de Bordeaux. L'édition est déjà écoulée pour plus de la moitié. Quelques exemplaires restent en- core disponibles. On les trouvera, au prix de 3 francs l'exemplaire, au domicile de M. Nylander, rue des Mathurius Saint-Jacques, 6, à Paris. BIBLIOGRAPHIE. IVovoruni Actoruiii AeaF, l'UvNCK. remontant, i\em'd nornr.vlemiMil deux l'ois [);ir an. L'ne au! ic variété présente le même iihénomcne, d'une manière moins constante, mais cependant assez fréquente, surtout dans les années sèches. M, de Schœnefeld rappelle que les Marronniers d'Inde refleurissent en automne presque tous les ans au jardin du Luxembourg. Dans une année de grande sécheresse, il en a vu qui étaient en pleine fleur avant le 1" septembre, sans doute sous l'influence de la seconde sève, dite sève d'août. REMARQUES SUR LA PRKKLORAISON, par iM. I». CI.OS. Toulouse, 7 décembre 1855.) , Les caractères tirés de la piéflornison n'ont guère été mis en usage qu'à partir du commencement de ce siècle, et leur importance s'est accrue eu proportion des progrès de la science. Tous les auteurs s'accordent à admetire et à définir de la même manière les préfloraisons volvaire, tordue et qidnconciale ; mais il n'en est plus ainsi à propos de l'estivation imbriquée : la plupart d'entre eux désignent sous ce nom une disposition spirale dans laquelle les parties se recouvrent à la ma- nière des tuiles d'un toit; mais tandis que les uns (A. Richard et Adr. de Jussieu) citent pour exemple le calice aux nombreux sépales du CoMellia, d'autres (MM. Le INL'iout et Alph. De Caudolle) n'appliquent ce mot qu'aux verticillcs pentamères, et ce dernier botaniste réserve le nom d'irnfjricatire pour la préfloraison spirale à plusieurs verticilles. Aug. de Saint-Hilaire considère autrement l'estivation imbriquée, car elle a lieu pour lui quand chaque partie embrasse de ses bords ceux de la paiiie plus intérieure (Mor- p/ioL, p. 3^3). Par cela même qu'il a une signification assez vague, ce mot de prèflorai- son imbriquée a été employé par plusieurs phytograpbes modernes pour désigner toute estivation qui n'est ni valvaire ni tordue. Cependant, à une époque déjà ancienne, M. Ad. Brongniart avait fait très Judicieusement observer combien la préfloraison (piinconciale de De Candolle diffère de !a préfloraison imbriquée, les parties du calice ou de la corolle ne formant qu'un seul tour dans celle-ci, en formant près de deux dans celle-là (1). Mais néanmoins des botanistes descripteurs d'un haut mérite n'ont tenu aucun compte de cette distinction. Ouvrez le Gênera plantai^um d'EndIicher, et vous trouverez qu'il assigne l'estivation imbriquée : 1" aux sépales des Géraniacées, des Hypéricinées, des Renonculacées (à l'exception des Clé- matidées), qui l'ont quinconciale; 2" à l'ensemble des verticilles binaires ou ternaires des Berbéridies; 3" an calice à trois pièces de plusieurs Chlé- (l) Voy. Anncdcs des sciences naturelles, V série, t. XX Ht, p. 228 et suiv. SÉANCE DL 1/i DÉCEMBRE 1S55. 725 nacées [Leptolœna, Sc/uzolœna, etc.); et k'' chez les Clusiacées et les Ternstrœmiacées aux calices à cinci sépales {Chrysopia, Moronobea), comme à ceux qui en ont plus {Ciusia, Arntdea, Camellia) ou moins [Garcinia^ Hebradendron, Mesua) . L'excellent Atlas de Botanique de M. Le Maout donne lieu à la même remarque : on y voit rapportées à la prétloraison imbriquée celle des calices chez les trois premières familles citées ci-dessus, alors que les diagrammes ligures par l'auteur indiquent la quinconciale, celle des Fumariacées à calice disépale, celle des llcx et des Crucifères à calice télramère, celle des Nymphéacées, des Berbéridées, des Érables, des Résédacées. MM. Cos- son et Germain appellent aussi imbri(iuée la préfloraison des Géraniacées, des Hypéric'inées, des Violariées {Flore des environs de Paris). Knfin deux de nos maîtres à jamais re^rrettés ont cédé aussi à l'usage: Adr. de Jiissieu subdivise deux des trois divisions primaires qu'il établit parmi les Polypi'tales hypogynes à placentatlon axileendeux groupes, sui- vant que le calice a la préfloraison valvaire ou imbriquée, comprenant sous cette dernière dénomination à la fois les cstivations imbri(iuée et quin- conciale [Elém., tableau X). Ach. Richard suit à peu près cet; exemple {Ëlém., V édit.. p. 833 et Précis, p. 25-'i), tout en dtclarant que la préflo- raison n a peut-être pas encore été assez étudiée {Elém., p, 589}. Lt cepen- dant ces deux savants, ainsi que M. Le Maout, ont parfaitement distingué dans la partie théorique de leurs ouvrages l'estivation imbriquée de l'esti- valion quinconciale. Pomquoi donc ce désaccord entre la botanique orga- nographique et la phytographie, entre la théorie et la pratique? La vérité ne doit-elle pas être la même d'ini côle comme de l'autre? Quelques auteurs modernes, et en particulier MM. Alph. De Candolle et Decaisne, dans leur collaboration au Prodromus regni vegetabilis, ont fait sa part à la préflo- raison quinconciale : il nous semble qu'il convient désormais d'adopter celte distinction, et nous regrettons de ne pas l'avoir fait nous-même dans nos travaux dfscriplifs. MM. Adr. de Jussicu et Le Ma(Uit s'accordent a reconnaître l'analogie entre les prefloraiso))s valvaire et tordue d'une part, imbriquée et quincon- ciale de l'autre : le dérider botaniste rapporte même les deux premières à un verticille vrai, les secondes a une spirrde surbaissée : mais la préflorai- son tordue dérive autant de la spirale (\uv l'imbriquée, et il y a même beaucoup plus d'analogie entre elles, ou les pièces sont en un seul tour, qu'entre l'uned'elles et la quinconciale, ou les parties forment près de deux tours de spire. Enfin nous proposons de revenir à l'opinion de M^L De Can- dolle, et de distingue:- outre les prefloraisons valcaire, tordue, imbriquée, quinconciale, l'estivation imbricntive où, comme dans rimbri{|uée , les pièces sont placées comme les tuiles d'un toit, mais au nombre de plus de cinq et désignant par conséquent dans la gi-ande majorité des cas, plu- 729 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sieurs verticilles. tandis que le mot (Vimbriquée ne s'npplique qu'à un seul. Ne faudrait-il pas créer un nom spécial pour la piefloiaison des verti- cilles à quatre pièces, dont deux sont extérieures et deux intérieures? OBSERVATIONS SUR LA VÉGÉTATION DES ÉPILOBES , ET DESCRIPTION DE QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. CRITIQUES OU HYBRIDES DE CE GENRE , par M. EL'GÈ\E miCHALET. (Dôle, 12 décembre 1855.) Il y a peu de genres sur lesquels on ait autant écrit dans ces derniers temps que sur le genre Epilobium (1). On peut dire cependant qu'il est un des moins bien connus, et un de ceux dont les individus sont le plus mal nommés dans les herbiers, quelquefois même après avoir été déterminés par les auteurs qui ont travaillé sur ces matériaux. Mais il faut convenir aussi que, outre la difficulté du genre, ces plantes ne sont presque jamais récol- tées convenablement, ni surtout munies de leurs parties souterraines. Les organes qui servent a la végétation et à la continuation de la plante, sont considérés maintenant et avec raison comme des plus importants dans les Epilobes. Malgré le détail dans lequel sont entrés là-dessus quelques botanistes, ces organes sont encore, pour plusieurs espèces, imparfiiitement décrits. Je communiquerai sur ce point des observations à la Société. La plupart des Kpilobes sont rangés parmi les plantes vivaces, mais il faut distinguer deux degrés de durée, et par suite deux modes très divers de végétation. Ainsi, chez les Epilobes qui composent la section Cliamœne- rion, on observe un axe permanent, longuement rampant dans VE. spica-, tum, vertical ou seulement incliné dans les £■. Dodonœi et Fleisckeri, et sur lequel naissent les turions. Dans ce mode de végétation qui est celui, par exemple, des Euphovbia Esula et verrucosa les jeunes pousses sont dépour- vues de racines adventives et tellement unies a l'axe qui les porte, qu'a moins de les enlever avec une portion de cet axe qui soit munie déracines» elles périssent presque infailliblement. Au contraire, dans les espèces de la section Lysimochion (2), l'individu se perpétue, il est vrai, mais le bourgeon (1) Voici l'indication de quelques-un.s des principaux travaux sur les Epilobium. Soyer-Willemet, Observations sur quelques plantes de France (1828), p. 60-66, — Grisebach, Ueber einige kritische Epilobien. Bot. Zeit. (1852), p. 8Zi9-855. — F. Scliuilz, Archives de Flore (18Ô5;, p. /iO-58 , et dans les Mémoires de la Société Pollirhia (1855], p. 2/i-29. Voyez aussi des noiices et observations de M\J. i-Yies, irmiscii, C.-A. Meyer, Wenderotli, etc., .soil diuis leurs ouvrages passim, soit dans divers journaux et recueils de bolanique, el V Iconographie de Ileiciienbacli. (2) Excepté probablement VE. anagallidifolium Lamli, et quelques espèce* antarctiques, telles que les^. linnœoides,microphyllum,confertum,e[c. Parmi ieà SÉANCE DU U DÉCEMBRK 1855. 727 qui doit servir a ce !)iit commence de bonne heure à vivre d'une vie propre; des racines naissent de ses entre-nœuds inférieurs presque aussitôt qu'il est formé, de sorte que dès l'automne, et au printemps pour les pins lardiis, la plante-mère ne fournit plus aucune subsistance au jeune rejeton qui s'en détache ordinairement, tandis qu'elle-même a cessé de végéter et se détruit. La végétation de la Pomme de terre n'est en définitive pas différente (1). M. Grisebach dit, dans sa notice sur quelques Épilobes critiques, que \'E. hirsutum a un axe souterrain, persistant, ce qui le rapproche de VE. spicatum Lamk {angustifoUum L.) qui produit un rhizome. Je n'ai point vu la chose de celte manière. A l'extrémité d'un stolon très gros et très charnu, les entre-noeuds se raccourcissent; un bourgeon grossit, puisse développe en tige, et c'est de l'aisselle des écailles de ce bourgeon que naissent d'abord les racines adveiitives, puis plus tard les stolons qui don- neront la plante de l'année suivante; après quoi lancieuue se détruit. VE. /«Vsî<^î SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de 15 à 20centimètros. Du milieu de la rosette sortent une on plusieurs tiges annuelles, filiformes et dressées, quoiipie sensiblement flexueuses dans leur milieu, et longues de 9 a 12 centimètres, par conséquent plus courtes que la racine. Sur ces tiges, fortement papilleuses et comme hispi- dules dans tout leur contour, s'échelonnent, à dislances à peu près égales, six ou sept feuilles alternes dont les inférieures ne portent dans leur aisselle qu'un rudiment de bourgeon. Ce sont les entre-nœuds de ces feuilles qui, déjetés alternativement a droite et à gauche, déterminent la flexuosité de la tige dont je parlais tout à l'heure. Pins haut, les feuilles caulinaires, les une, deux ou trois supérieures, donnent naissance à un véritable rameau qui, se nivelant avec le sommet florifère de l'axe primaire, donne à l'inflorescence générale de la plante le caractère d'un corymbe composé, formé qu'il est de deux à cinq corymbes partiels, lesquels, au reste, ne sont corymbes qu'au commencement de leur floraison. L'allongement de l'axe (|ui porte les pédicelles en forme bien vite de véritables grappes. Les feuilles, tant radicales que caulinaires, sont charnues, linéaire-fili- formes, très glabres, canaliculécsde la base au milieu, cylindracéesau delà, obtuses au sommet. Llles mesurent de /i a 5 centimètres de longueur, sur 1 millimètre, au plus, de largeur. Les caulinaires sont complètement dépour- vues d'oreillettes à la base, ei ceci, joint à leur forme linéaire, constitue un des caractères les plus remarquables de la plante. Quant aux feuilles radi- cales, elles disparaissent de bonne heure, au moins en majeure partie, et c'est tout au plus s'il en reste une ou deux au moment de la fructification. Elles sont alors enveloppées par les bases écailleuses et persistantes des feuilles plus anciennes, lesquelles paraissent avoir été nombreuses. J'ai déjà décrit l'inflorescence, et je n'ai rien à ajouter à cet article, si ce n'est que les pédicellesde chaque grappe partielle atteignent de i à 5 mil- limètres, que l'inférieur est souvent muni d'une feuille florale, et qu'ici les papilles ne tapissent que le côté intérieur des pédicelles à la différence de la tige où ces productions revêtent tout le pourtour de Taxe. Les fleurs, disposées comme je l'ai dit plus haut, sont nombreuses et très petites, puisqu'elles ne mesurent qu'un millimètre et demi de longueur. Elles se composent de quatre sépales membraneux, elliptiques, très obtus et très glabres; de quatre pétales blancs? dépassant d'un tiers le calice, à onglet linéaire, brusquement dilaté en un limbe orbiculaire, étalé et très entier; de six filaments très sinsples, aussi longs que les pétales, avec un épaississe- raent glanduleux à la base, portant au sommet une anthère globuleuse à deux loges; enfin d'un ovaire comprimé, ovale, apiculé, à deux loges uniovulées, l'ovule suspendu au sommet de la loge au moyen d'un court funicule. Le fruit est une siiicule angustiseptée, ovale-triangulaire, sans ailes sur les bords, entière et aiguë au sommet, où le style forme une sorte de mucron SKANCR DU Ih DÉCRMBRE 1855, 737 ong (ruiulemi-millimctre,à valves confluplitiuées, coriaces et sensiblement réticulées La graine, suspendue au sommet de la loge comme l'ovule dans l'ovaire, est comprimée, de lorme obovale et bordée sur tout son contour d'une aile membraneuse fort distincte, mais plus marquée dans la moitié inférieure et élargie de la graine. Membraneux, de consistance assez ferme, et de couleur ferrugineuse, le tégument propre ne développe aucun mucilage lorsqu'on le plonge dans l'eau bouillante. Quant à lembryon, tel que je l'ai observé, il présente deux branches inégales, incomplètement repliées l'une sur l'autre, la cotylédonaire écartée de la ladiculaire et formant avec elle un angle aigu, ce qui tient évidemment a un défaut de maturité dans la graine. Les cotylédons sont d'ailleurs linéaires, ou plutôt demi-cylindriques, deux fois plus longs que la radicufe, et placés de telle sorte que si les deux branches de l'embryon venaient à se rapprocher davantage, la radicule s'appliquerait exactement sur le dos du cotylédon intérieur. L'embryon de notre plante est donc notorhizé. Cet ensemble de caractères ne laisse pas de doute sur la place que doit occuper la nouvelle espèce dans la série des Crucifères. Par son fruit et son embryon, elle appartient à la tribu des Aotorhizées angnstiseptées. Par ses loges monospermes, ses étamines libres et sans dents, elle rentre dans le genre Lepidium ; et par sa silicule ovale, dépourvue d'ailes, entière au sommet et surmontée d'un style très court, c'est dans la section Lepidias- trum (DC. Syst., li, p. 5^7) qu'elle vient se classer. L'espèce de cette section avec laquelle notre plante aie plus d'affinité est, sans contredit, leLepidium cras>iifolium'W.K. Il y aurait identité presque complète si l'on s'en tenait exclusivement aux caractères de la fleur et du fruit. La végétation même offre (juclques ressemblances, car les deux plantes ont une racine pivotante, bisannuelle ou vivace, leurs tiges sont hispidules, leurs feuilles sont charnues, et elles ne vivent que dans les ter- rains salés. Mais à d'autres égards la différence est frappante. Dans le Lepidimn crassifolinm , tige presque droite, feuilles radicales largement ovales, spalhulèes, pètiolées , feuilles caulinaires oblongues-lancéolées, biauriculées et embrassantes à la base. Dans la nouvelle espèce, tiges remar- quablement flexueuses, toutes les feuilles, tant radicales que caulinaires, cylindrique-filiformes, entièrement dépourvues d'oreillettes à la base. Ajoutons cet autre caractère important que les graines du Lepidium crassi- folhim, plongées dans l'eau, développent un mucilage abondant, dont on n'aperçoit pas la moindre trace dans la nouvelle espèce éprouvée de la même manière. Les graines de cette dernière sont d'ailleurs ailées, ce qui n'est point le cas du L. crassifolinm. Ledebour décrit, sous le nom de soomjoricitm, un Lepidium i\ feuilles linéaires et entières (FI. Koss., I, Add., p. 765), mais ce Lepidium appar- /i9 T. H . 738 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tient à la section Bradypiptum DC, et il est très glabre, avec une racine rampante. Sclirenk décrit, sous le nom cV eremophiliim (conf. Walp. Rep. V. p. ù2), une autre plante du même genre, qui rentre comme la nôtre dans la section Lepidiastrurn et dont les feuilles sont pareillement étroites et indivises, mais ici la tige, très rameuse, est dite entièrement glabre, les feuilles planes, lancéolées et dentées, et le stigmate sessile, caractères qui ne con- viennent nullement à notre plante. Les Lepidiwn eremophilum et soongo- ricum sont d'ailleurs d'une tout autre région botanique, puisqu'ils sont particuliers aux déserts salés de la Songarie. Tel étant l'état des choses, je placerai la nouvelle espèce entre le Lepi- dium crassifoliuni et le L. eremophilum, et je crois faire acte de justice en lui donnant le nom de 1 intelligent et zélé collecteur qui en a fait la décou- verte. Ses caractères pourraient être résumés ainsi qu'il suit. Lepidium Descemeth, bienne vel perenne, ladice longâ, simplicissimâ, rectà descendente ; caule spilhamœo, erecto, paucifolio, papilloso-hispido, medio flexuoso, supernè tantùm et semel vel bis aut ter furcatim diviso, ramis fastigiatis, apice coryinbiferis, mox racemosis; foliis carnosis, inte- gerrimis, liliformibus, caulinis sessilibus, exauriculatis; floruni minimo- l'um sepalis obtusissimis, petalis uiiguiculatis; limbo patente, orbiculari; siliculâ triangulari-ovatâ ; acutiusculâ, stylo dimidium millim. longo api- eulatâ, valvis carinantibiis, rigidulis, reticuîatim nervalis ; semine com- presso, obovato, alâ distinctâ membranaceâ marginato, non mucilaginoso. — Habitat in salsuginosis insulœ Djarilgatsch maris Nigri, inventore cl. Uescemet, plantam qui loco dicto, anno 18^5, die Maji 22*, flori-simul et fructiferam legebat. Suivant toute apparence, aucun botaniste, si ce n'est M. Descemet, n'a encore visité l'ile de Djarilgatsch. Une courte description de cette localité et la liste des plantes que M. Descemet y a récoltées, présenteront peut-être quelque intérêt, 1^'ile de Djarilgatsch, ou Jaril-agatsch (ce qui, en tartare, signifie bois couché), est une langue de teire, longue et étroite, qui ferme a l'ouest le golie de Pérekop, entre la Crimée et le continent. Ce territoire n'est qu'un vaste dépôt de sable siliceux, accumulé par les courants. On y rencontre de nombreuses flaques d'eau salée, plus chargée de principes minéraux que l'eau de la mer voisine, et c'est au bord de ces lagunes que cioit le Lepidium Descemetii. Dans certaines parties, la destruction successive des végétaux a formé une légère couche d'humus qui donne naissance à des prairies, rarement envahies par la neige et où les propriétaires envoient leurs trou- peaux dès l'entrée de l'hiver, lorsque les steppes du continent ne sont plus tenables. Aucur. arbre ne s'élève sur ce ^ol mouvant. ]' Arundo Phragmites SÉANCE DU ih DÉCEMBRE 1855. 739 parvient seul à quelques mètres de hauteur. Voici la liste complète des soixante-douze plantes que i\[. Descemet y a recueillies eu mai 18^5 : Thalictrum simplex L. Odontarrhena alpestris Ledeb. — Cakile maiitima Scop. Sisymbrium juuceum MB. — Syreuia sessiliflora Ledeb Lepidium Descemetii N. Crambe maritima L. Frankeuia hispida DG. — iatermedia DC. Diaiilhus capitatus DC. — §iieQe viscosa Pers. Linum peienne L. — tenuifolium L. Vitis vinifera L. (oliin culta). Meiilotus offlcinalis L. Rosa canioa, var. collina villosa Ledeb. Lythrum virgatum L, Paronychia capitata DC. Spergularia rubra Pars. Peucedanum latifoliutn DC. Asperulacynanchica L., var. supiiia Ledeb. — littoralis Siblh. Rubia tinctorum L. Galium sylvalicum L. — Mollugo L. — verum L. Scabiosa ucranica L. — — ochroieuca L. Inula salicina L. Achillea setacea W. Arteniisia (haud determinanda). Helichrysum giaveolens DC Senecio vernalis W. K. Centaurea Scabiosa L. — areuaria MB. — Besseriaaa DC. Sonchus uliginosus MB. -' Mulgediuin tataricum DC. -*- Lysimachia vulgaris L. Apocynum sibiricum Pâli. Vincetoxicum ofOcinale Mœach. Cynanchum aculum L. Convolvulus sepium L. Tournefortia Arguzia L. Onosma tinclorium MB. Lioaria genistœfoiia Mil!. Melampyrura arvense L. Ciinopodium vulgare L, Staiice caspia W. - — Gmelini W. Plantago major L. Rumex crispus L. — tuberosus L. — niuitifidus L. Thesium ramosum MB. Euphorbia Gerardiana Jacq. Zostera marina L. Orcliis coriophora L. ~ palustris Jacq. Allium paiiiculatum L. Asparagus verticillatus L. Juncus conglomeratus L. — Gerardi Lois. Isolepis Hoioschœnus R.S. Carex diluta MB. Atropis (Glyceria) convoiuta Ledeb. Aruado Phragmites L. Kœieria cristata Pers. Stipa peunata L. Phleum pratense L. Poiyslichum Theiypteris Rolh. Asplenium septentrionale Sw. M. de Schœnefeld fait à la Société la communication suivante : Dans la séance du 25 mai dernier (1), J'ai pris la liberté d'informer la Société d'une assez insignifiante trouvaille que je venais de faire. Il s'agis- sait du Pyrola minor que j'avais rencontré dans un bois près de Saint- Gerniain-en-Laye. J'avais cru devoir en même temps ajouter à cette simple annonce le petit nombre de faits parvenus à ma connaissance sur la géographie de cette plante aux environs de Paris. Depuis la publication de ce petit article, notre savant confrère M. Graves, l'habile explorateur du département de l'Oise, a eu l'obligeance de me re- (1) Voyez le Bulletin, t. Il, p. S97. 7/jO SOCUlTK lUn'AMOL'E I)K FRANCE. mettre une note, pour m'inJiquer quehiues localit(^s du P. minor, (|uc je ne connaissais pas, parce qu'elles ne se trouvent pas dans les Flores (1). Ces localités, toutes situées dans le département de l'Oise, sont les sui- vantes: Forêt du Parc, près Beauvais; bols de Breteuil; Maigneiay ; forêt de La Hcrelle; mont Ganelon. piès Compiégne; mont du Tiemble et les Beaumonts dans la forêt de Compièf;ne. M, Graves m'a rappelé aussi que cette espèce a été retrouvée dans la vallée de Marcoussis (Seine-et-Oise), lors de l'herborisation que M. A. de Jussieu y fit en 1850. Sa présence dans la réj^ion sud des environs de Paris ne saurait donc être révoquée en doute. Enfin notre honorable confrère a bien voulu me signaler l'erreur que j'ai commise en disant, d'une manière trop générale, que le P. minor ne vient que dans les terrains sablonneux et qu'on ne le rencontre guère aux environs de Paris que sur les sables et grès marins supérieurs. Voici ce qu'il m'a écrit à ce sujet : « Le Pyrola minor croît sur un diluvium argileux dans la forêt du Parc; » sur des sables argileux dans la forêt de La Hérelle ; sur des terrains cal- 1) caires à Maigneiay, Breteuil, Marolles, au mont Ganelon: sur des sables » grossiers calcaires au mont du Tremble et aux Beaumonts ; sur des marnes » argileuses dans la basse forêt de Compiégne où Poiret l'avait déjà ré- » colté, etc. D'après ces faits, il est difficile d'admettre qu'il soit exclusi- » vement propre aux terrains sablonneux. » Cette plante n'atteint pas 100 mètres de hauteur près de Marolles, ni » 80 mètres dans la forêt du Parc, de même qu'aux Beaumonts et au mont » du Tremble. On ne saurait donc fixer avec justesse le minimum de son » altitude à 120 mètres. » Quant au gisement ou à la station géognoslique, notre Pyrole est placée ,) sur la craie ou sur son diluvium dans la forêt du Parc; sur la craie dure » noduleuse près de Breteuil et de Maigneiay; sur le calcaire à nummulites » au mont Ganelon; sur les sables glauconieux supérieurs au mont du » Tremble et aux Beaumonts; sur les enveloppes argileuses des lignltes » dans la forêt de Compiégne; sur le calcaire grossier moyen à Marolles; i> sur les sables glauconieux inférieurs, que les géologues parisiens ont cou- » tinué de nommer sables de Bracheux, dans la forêt de La Hérelle; sur les » sables moyens ou sables de Beauchamp, à Thury en Valois et à la butte » du Heaulme près de Marines, etc. Autant de lieux, autant d'étages V. géologiques. Plus près de Paris, la plante est sur les sables marins supé- » rieurs, parce que ces sables, qui sont recouverts dans le nord du bassin, .) se présentent à la surface du sol, lorsqu'on descend vers le sud. (1) Noire confrère, M. le docteur Kresz. a bien voulu aussi me faire savoir qu'il a trouvé le Pyrola minor près de Monlfermeil (Seine-et-Oise). — M. A. Passy in- dique celte espiice près de Gisors (Kure). Voyez le Bulletin, t. II, p. 167. I SÉA^CK DL Ih DÉCEMUUK 1855. 7!li » Il y a même une sorte de contradiction à dire que la Pyrole manque » complètement dans les régions du sud et du sud-est, et à soutenir en » même temps qu'elle ne vient guère que sur les sables supérieurs, car ces » sables couvrent, comme on sait, toute la contrée au sud de Paris depuis » Fontainebleau jus([u'à Étampes et Rambouillet. Comment concevoir » qu'une plante donnée comme spéciale au terrain miocène, manque pré- ') cisément dans la vaste étendue constituée par ce terraia? ^ Je m'incline avec respect , surtout pour ce qui concerne la connais- sance des terrains, devant la science profonde de M. le vice-président de la Société géologique de France. Je ne mets pas le moins du monde en doute la rigoureuse exactitude de ses assertions, et, si j'ai été induit en erreur par la station de ia plante en question dans nos environs immédiats, Je suis prêta en faire amende bonorablc. ÎMais je n'en persiste pns moins à penser que le Pyrola minor et toutes les Pyroles d'Kurope, sont des plantes, sinon exclusivement propres aux ter- rains sfibionneiix , du moins qui se plaisent surtout dans ces terrains, et que, pour qu'elles se développent, la présence de la silice est indispensable en plus ou moins grande quantité. Quant à l'erreur d'altitude que M. (iraves a aussi cru devoir relever, je ne vois rien d'extraordinaire a ce ([u'tme espèce se trouve, dans la région la plus septentrionale des environs de Paris, à 30 ou ^0 mètres plus bas que dans la région moyenne ; et j'ai dit expressément qu'on ne voit ]e Pyrola minor, comme en général tous les végétaux, s'élever au-dessus du niveau de la mer, que lorsqu'il descend vers le sud. Quoi qu'il en soit, je remercie M. Graves d'avoir bien voulu compléter et rectifier l'ébauche que j'avais tracée, et c'est un grand honneur pour moi qu'il ait jugé digne de son attention et de sa bienveillante critique une communication aussi peu importante que l'était la mienne. M. François Delessert, en présenlanl à la Société des échantillons de trois sortes de tubercules comestibles qu'il a reçus de la Chine, communique les détails suivants : Ces tubercules, cultivés tous Iro's en Chine comme alimentaires, ont été envoyés en France par i\l. Schwabe, négociant à Shangai, et me sont par- venus par l'intermédiaire d'un de mes correspondants du Havre. Le premier est déjà connu et cultivé en lùirope depuis 18^9, époque à laquelle il a été introduit en France par M. de Montigny. C'est évidemment l'Igname Batate {Dioscorea Batutas, Dcne). Il est indiqué dans la lettre qui accompagnait l'envoi sous le nom de San-i/oke. Les échantillons de cette espèce que j'ai reçus sont dans l'état où les cultivateurs chinois les mettent d'ordinaire pour le marché, c'est-à-dire (lu'il? sont réduits à leur portion 742 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. moyenne. En effet, les cultivateurs de cette plante gardent, dit-on, habituel- lement, pour leur propre consommation, l'extrémité inférieure des tuber- cules; ils en emploient la partie supérieure pour la reproduction ; et ils réunissent en bottes la partie moyenne, qui constitue pour eux le produit vénal de leur culture. Le second tubercule, indiqué dans la lettre comme portant en Chine le nom de Fan-yu, est peu volumineux, raccourci, assez irrégulier et paraît appartenir à une Aroidée, très probablement à une Colocase. C'est celui des trois qui semble offrir le moins d'intérêt, bien qu'il soit impossible de dire dès à présent ce que la culture pourrait en obtenir. Enfin le troisième de ces tubercules, indiqué comme portant en Chine le nom de San-yue, est particulièrement remarquable. Il a une forme ovoïde assez régulière, et est à peu près uni à sa surface. Sa longueur est d'envi- ron 12 à lu centimètres et son épaisseur de 9 à 10. Il est certain que si ce corps volumineux constitue un bon aliment et s'il est le résultat de la végéta- tion d'une seule année, l'introduction dans nos cultures de la plante qui le produit pourra devenir extrêmement avantageuse. Tout porte à croire d'ailleurs, à la seule vue de ce tubercule, qu'il appartient à une espèce d'Igname [Dioscorea] très probablement différente de celles qui existent déjà dans nos jardins. Elle paraîtrait se rapprocher, sauf la couleur, de l'espèce indiquée dans le passage suivant d'un traité d'Agriculture chinois, traduit par M. Stanislas Julien et reproduit dans l'excellente notice de M. Decaisne sur l'Igname de Chine : « Dans la province deFo-kien, il existe une autre espèce d'Igname, dont la racine ressemble à celle du Kiang-yu [Wiiévv^&mQni Arum-Gingembre?), mais la peau en est violette. Les plus grosses racines se mangent cultes à l'eau après avoir été coupées en tranches minces ; elles sont excellentes, mais d'une nature plus froide que celles du nord de la Chine, où la plante porte le nom de TcJum. Cet aliment est doux et calmant et n'offre rien de malfaisant. » Ces divers tubercules iayant été expédiés de Chine au commencement d'octobre, près d'une année après l'époque de la récolte (qui a lieu en général vers la fin du même luois), il est à craindre qu'ils ne soient arrivés dans un état trop avancé pour pouvoir être plantés avec quelque succès. Mais on m'annonce qu'un nouvel envoi plus abondant aura lieu aussitôt après la récolte de 1855, ce (jui permettra de mieux juger en France des qualités de ces tubercules coiume substances alimentaires. Ceux que je présente aujourd'hui à la Société étaient accompagnés d'une lettre de M. Schwabe donnant quelques renseignements qu'il a recueillis sur les lieux, au sujet des trois plantes qui composent son envoi. Voici la traduction de cette lettre : SÉANCE DU l!l DÉCEMBRE 1855. 7A5 « J'ai la satisfaction de vous adresser une caisse qui contient trois espèces de plantes Je crois savoir que ces plantes sont cultivées sur une grande échelle dans l'intérieur de la Chine et servent aux mêmes usages que la Pomme de terre en Europe. J'ai obtenu relativement à leur culture les ren- seignements suivants : 0 Le sol destiné à cette culture est un peu fort. C'est une sorte de sable ou de limon déposé par les rivières et les canaux et que les Chinois trans- portent sur leurs champs. Le n" 1, nommé Fan-yu par les Chinois (l'Aroïdée) est planté tout entier; le n° 2, nommé San-yoke, long et blanc (Igname-Batate) est planté soit tout entier soit seulement par fragments; le n° 3, nommé San-yue, qui est gros et jaune, est mis en terre tout en- tier. Ces trois plantes sont cultivées à peu près comme les pommes de terre. Cependant pour le n" 3 on parait suivre deux méthodes différentes. L'une est absolument la même que pour la Pomme déterre; l'autre consiste, aussitôt que la plante pousse, à couper ses feuilles (leaves) en deux morceaux qu'on met ensuite en terre. Dans le cours de leur végétation, ces diverses plantes ont besoin d'eau à peu près comme des pommes de terre. On les plante au printemps. » Je dois ajouter, en terminant, que ces divers tubercules étaient comme emballés ou plutôt stratifiés dans de la terre, sans doute celle dont il est question dans la lettre ci-dessus puisqu'elle présente toute l'apparence d'un limon sablonneux de rivière. M. le Président remercie M. Delessert de cette communication et des échantillons qu'il a bien voulu donner au Muséum pour y être cultivés. Il est probable, dit-il, que l'on devra à M. Delessert l'in- troduction en France de doux plantes utiles. Le nouvel Igname surtout aurait une grande valeur et serait supérieur à rigname 15a- tate, si, multiplié de boutures, il produisait toujours, dès la première année, des tubercules de la grosseur et de la forme de celui qui est présenté. M. Duchartre dit que, par un examen i-apide de la terre dans laquelle ces tubercules ont été envoyés, il a constaté qu'elle a l'aspect d'un limon de rivière. Sur h grammes de cette terre, qu'il a tamisés soigneusement, il a trouvé 1,70 graiimie de débris roulés de coquilles paraissant fluviatiles, et de très petits fragments de roches dures, principalement de quartz. 31. Germain de Saint-Pierre fait hommage à la Société de la pre- mière livraison de son nouvel ouvrage, intitulé ; Histoire iconoyra- yilà SOCIÉTÉ 150TANIQLE DE FRANCE. phique des anomalies de Vorganisation dans h règne végétal, et fait ensuite la communication suivante ; NOTE SUR LE PHÉNOMÈNE DE L'ÉTIÛLEWENT, par M. E. CiERMAlIV »E St.tll^T-PIERBE. J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société différentes plantes qui présentent l'état accidentel connu sous le nom à'étiolement. On a jus- qu'à ce jour attribué comme caractères au phénomène de l'étiolement : l'élongation des organes axiles, la réduction des dimensions ou l'avorte- ment partiel des organes foliaires, et surtout l'absence de coloration ou la couleur blanche des organes étiolés. — Un cas d'étiolement que le hasard vient de me présenter, me paraît de nature à apporter quelque modification à cette définition. Différentes plantes potagères dépouillées de leurs feuilles (souches à racines pivotantes de plantes bisannuelles parvenues à la fin de leur première année, c'est-à-dire ayant présenté une rosette de feuilles, et la tige florifère ne devant se développer que pendant Tannée suivante), Navets, Panais, Carottes, Betteraves rouges, etc., ont été placées, il y a un mois environ, sur un lit do sable, dans une cave profonde, presque complè- tement obscure. Les racines pivotantes de ces plantes ont produit des libres radicales qui se sont introduites dans le sable, et le bourgeon terminal, dont toutes les feuilles externes avaient été enlevées par une coupe transversale, a produit de nouvelles feuilles qui se sont développées avec les caractères déforme qui appartieiuieiit à l'étiolement: un putiole grêle et allongé, et une partie limbaire ou prescpie rudimentaire. Mais tandis que les Panais et les Navets présentent des feuilles d'un blanc nacré, et les Carottes des feuilles à peine teintées, les feuilles des Betteraves rouges présentent une couleur de carmin aussi éclatante et aussi vive que si la plante eût végété en plein air et au grand soleil. Je ne doute pas que ce fait n'ait dû avoir été déjà observé, mais je ne crois pas qu'il ait été signalé; M. le docteur Gubler, à qui je l'avais communiqué, a judicieusement observé que les feuilles de Betterave ont puisé un suc coloré à l'avance et contenu dans la l'acine, qu'il n'y a pas eu par conséquent production active d'une matière colorée, et que l'on ne saurait dire que les feuilles produisent de la matière colo- rante dans l'obscurité. J'ai présenté ce fait seulement afin de constater que des feuilles développées dans une complète obscurité peuvent être forte- ment colorées, et afin d'insister sur la définition exacte a donner au point de vue de la coloration aux organes étiolés ; au lieu de dire : feuilles inco- lores, il faut dire : feuilles incolores, ou colorées par l'absorption de sucs colorés. SÉANCE DL l/l DÉCEMBRE 1855. 7 llÔ M. Fermond donne lecture de la communication suivante, adressée à la Société : NOTICE SUR LES SALSEPAREILLES, par M. le D' LE COAT DE KER\'OTER, chirurgien-major do marine (I), Salsepareille du Mexique. — Je l'ai trouvée confondue dans les auteurs avec celle de Honduras. Klle demande pourtant à en être distinguée. Klle n'a pu porter le nom de Salsepareille de Honduras que parce que celle-ci est réputée la meilleure. La Salsepareille du Mexique est d'une qualité très inférieure. Elle vient des ports de Tampico et de la Vera-Cruz. On la trans- porte à la Havane, où, en raison de son prix très inférieur a celui de la Salsepareille de Honduras, on en consomme une grande quantité pour le traitement des esclaves sur les habitations. Distinction avec celle du Honduras. — Il est facile de la distinguer de celle de Honduras, car elle est mélangée avec des tronçons de tiges et de souches qui retiennent dans leurs nodosités des fragments de terre noii-e et dure. Elle a une odeur terreuse qui se développe encore bien plus par la dé- coction dans l'eau. Elle ne parait pas du tout avoir subi le même mode de préparation que la Salsepareille de Honduras, ce qui en augmente considé- rablement le poids et en diminue aussi de beaucoup la qualité. \.?i Salsepareille rouge de la Jamaïque a particulièrement arrêté mon atten- tion. Elle est peu connue dans notre commerce, et il y a très peu de temps qu'on en exporte de Truxilio. Cette Salsepareille ne croît pas à la .lainaïque, comme son nom semble l'indiquer. Klle vient de différents points du golfe de Honduras, du cap Gracias- a-Dios, de Saint-Jean Nicaragua, de Porto- Bello. Klle croit aussi sur les bords de la Madeleine d'où l'on en transporte les racines à Carthagène, et de là h la Jamaïque. Cette branche d'industrie a pris, depuis trois ou (juatre ans, une extension considérable. A notre passage à la Jamaïque (juillet 1853), le quintal de Salsepareille se vendait 60 piastres (32a francs). Cette variété de Salsepareille est celle que M. Ro- binet a signalée, en 1835, à la Société de médecine de Paris. M. Pope, pharmacien à Londres, a aussi étudié une Salsepareille rouge qui n'est pas la même que celle de iM. Robinet. H en existe donc deux variétés. M. Gui- (1) Il y a déjà quelque temps qu'un de nos ;miis, M. le docicur Le Coat de Kernoter, cliirnrgion-major de l'aviso à vapem- l'Ardent, nous a adressé cet extrait d'un mémoire sur les Salsepareilles, afin de le comnnniiqnor à la Société Botanique de France. Nous sommes persuadé que la Sociélé y trouvera des détails intéressants pour l'histoire de ces racines, au point de vue surtout de leur récolle, de leur dessiccation, de leur commerce et des tentatives de culture dont elles ont été l'objet de la part tle ce chirurgien distingué, [Note de M, Fermond.) 746 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. boiirt pense que ces deux variétés viennent de Honduras. J'en ai aequis la certitude aujourd'hui; et la Salsepareille dite de la Jamaïque n'est qu'une qualité supérieure de celle dite de Honduras. Elles se trouvent toutes deux à Truxillo; mais il y a deux ans à peine que les naturels les ont distin- guées. La première est nommée par eux Salsepareille de Honduras; la seconde porte le nom de Salsepareille barbue {Salsa barbosa); c'est, à mon avis la Salsepareille rouge, celle dite de la Jamaïque. A Truxillo, elle a été longtemps considérée comme une qualité inférieure; mais comme à Londres son prix est double de celle qu'on importait à New-York, on a commencé, il y a deux ans à peine, à en faire un objet de commerce. Son seul débouché est l'Angleterre. Elle est peu connue dans le reste du conti- nent européen. La Salse barbue vient de 60 à 80 lieues de l'intérieur, du village de Joro. Elle est apportée a Truxillo par une trihu indienne appelée Hicacos. Je n'ai pu me procurer que les racines de la plante. En voici les princi- paux caractères : Racines grêles, garnies de radicules chevelues, privées de terre, ridées et comprimées par la dessiccation. Elles ont plus de 2 mètres de longueur. Elles sont plus noires que les racines de la Salsepareille de Truxillo, de- viennent rouges quand on les mouille avec un peu d'eau ou de salive. Elles ont une saveur amère, ce qui tient à la manière dont on les sèche : c'est toujours avec le nid du Termite (en espagnol comejen) ; elles con- tiennent très peu de principes amylacés. La Salsepareille appelée dans le pays Cama-cama, m'a paru d'une qua- lité tout a fait inférieure. C'est peut-être la Salsepareille blonde dont parle M. Hichard, mais les caractères botaniques qu'il lui donne dans son Histoire naturelle médicale ne me permettent que de le présumer. Sa racine est beaucoup plus grosse qu'une plume à écrire; d'un gris jau- nâtre, elle devient tout a fait jaune quand elle est sèche. Elle n'a que quel- ques radicules très rares. L'écorce a une amertume peu prononcée, et quand on l'enlève, la racine acquiert une saveur mucilagineuse et sucrée. Elle est très riche en principes amylacés qui en forment a peu près les deux tiers. Elle est moins active que la précédente. Son seul débouché est la Havane d'où on la transporte dans la iMéditerranée. On la vend réduite en farine après l'avoir fait passer au moulin. Culture. — La Salsepareille ne se cultive pas à Truxillo. Elle y croît naturellement ; jamais on n'en a fait de semis, pas plus qu'on ne s'est occupé de transplanter de jeunes plants. Le mode d'exportation de cette plante est donc un sujet d'études nou- velles. Cependant M. Richard prétend que la Salsepareille a été naturalisée à l'ile de France. Privé de toute espèce de donnée sur le mode de repro- duction de cette plante loin des lieux où elle vient naturellement, j'ai pensé SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1855. 747 prendre une bonne garantie en faisant choix de jeunes plants pourvus de toutes leurs racines. Je les ai fait enlevei- entourés de leur terre naturelle, et je les ai placés dans des barils remplis de terre recueillie sur les lieux mêmes. J'avais à ma disposition des tronçons de tige, et j'ai cru devoir aussi essayer ce moyen. J'ai fait choix de ceux dont les nœuds étaient les plus pourvus d'épines, et je les ai mis en terre. J'ai fait ensuite un semis avec les graines qui m'ont paru les plus mûres. La plante vivant constam- ment dans des lieux omhiagés et humides, j'ai maintenu mes jeunes plants à l'ombre à l'aide de tentes et de rideaux; je les arrosais tous les matins avec de l'eau prise à ïruxillo. Sur 350 plants environ, plus de 300 sont arrivés en parfait état de santé à la Martinique, après une traversée de plus d'un mois. Rapprochant ce fait du résultat que l'on a obtenu en Algérie, je crois que la Salsepareille peut être expoi-tée, à la condition qu'on la mette dans des terrains élevés, boisés et humides. Elle ne doit jamais être exposée au so- leil ^circonstance de la dernière importance). Celle que j'ai choisie comme me paraissant la meilleure, croît sur le versant des montagnes à une hau- teur d'environ 2 à 300 mètres au-dessus du niveau de la mer. Je ne consi- dère pas cette grande élévation comme étant d'une importance capitale; mais dans les lieux trop bas la racine court moins bien, et se pourrit même par une trop grande humidité. La température moyenne à Truxillo est de 28 à 30 degrés Eéaumur. Dans les lieux frais et élevés où l'on récolte la meilleure Salsepareille, elle est de 25 à 26 degrés. A mesure que la colonne therinométrique baisse, la Salsepareille devient plus rare. On n'a pas vu cette plante dans les lieux où la température pouvait descendre au-dessous de 16 degrés Réaumur. Je crois que la inoindi-e gelée la ferait périr. Récolte de la racine, seule partie de la plante employée en médecine. — La racine de la Salsepareille se récolte à toutes les époques de l'année. Les Salseros (on appelle de ce nom les hommes qui vont recueillir la racine de Salsepareille), qui vivent pour la plupart isolément au milieu des bois, viennent la vendre à Truxillo, suivant leurs besoins. Ils ménagent les plants qu'ils ont découverts, et laissent assez de racines pour cju'ils puissent four- nir à de nouvelles récoltes. La seconde récolte se fait au bout de six mois à un an. Une fois les racines enlevées, on les lave pour les débarrasser de la terre qui les entoure. Immédiatement après on les roule en paquets. Ces paquets sontensuile lapprochés à l'aide d'une ccorce, modérément serrés et mis à l'ombre. Feu de jours apiès, on les met en las sur une claire-voie, où, à l'aide de branchages ou du nid du Termite (en espagnol comejen), on les sèche définiliveu)ent. Alin que la fumée les pénètre plus intimement, on recouvre le tout de feuilles. Après cette opération, les racines ont beaucoup perdu de leurs poids. On les tient daus un lieu bieu sec jusqu'au moment 748 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. OÙ l'on vient les vendre à Truxillo. Dans cet état, on les vend 5 piastres 6 réaiix l'arobe, ou 23 piastres le quintal (12^ fr. 20 c). Pour le négociant qui en fait l'exportation , la racine de Salsepareille n'est pas encore par- faitement sèche. Au bout de quinze jours, elle perd de 10 à 12 pour 100 de son poids. Cette perte fait revenir le quintal a 26 piastres (UO fr. fiO c.) sans emballage, f.e prix de l'emballage vaut, à Truxillo, 2 piastres par ballot (10 fr. 80 c). Le poids de chaque ballot varie de 110 à 130 livres espagnoles. Quand le ballot est plus lourd, la Salsepareille n'a pas été bien séchée et est susceptible de s'altérer pendant la traversée. Dans le commerce, on a bien soin de confectionner soi-même les ballots. On secoue les paquets pour en retirer toute la poussière qu'ils peuvent en- core contenir, et on les met sous une presse. La pression est maintenue à l'aide de cercles de fer, et les extrémitis des ballots sont enveloppées de peaux de bœufs. Sur le marché de New-York, chaque ballot se vend de 32 à 36 piastres le quintal (de 172 fr. 80 c. à 198 fr. AO c). La moyenne d'exportation de Salsepareille, pour la petite ville de Truxillo, s'élève à (30,000 piastres par an. Je me résume en disant : 1° Que le meilleur mode d'exportation de la Salsepareille consiste dans le choix déjeunes plants ; que nous avons perdu pres(iue toutes nos bou- tures; le semis n'apns réussi. 2° Cette plante doit être constamment à l'abri du soleil ; la racine se pourrit dans une trop grande humidité. 3" Qu'il est douteux, pour ne pas dire probable (et j'insiste particulière- ment sur ce point), que cette plante puisse supporter une température au- dessous de IG degrés Réaumur. M. Ferniond fait ensuite à la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LES FÉCONDATIONS RÉCIPROQUES DE QUELQUES VÉGÉTAUX, rar M. Cil. FËRMO^D. Une question bien importante à étudier et qui domine toute l'histoire de la fécondation des êtres organisés, est celle de savoir si c'est l'organe mâle ou l'organe femelle qui fournit le germe, ou bien encore si les deux organes concourent a la formation de ce point organique qui doit donner naissance à l'embryon. Bien des hypothèses ont été émises que nous n'avons point à examiner ici, mais parmi les preuves qui ont été articulées contre la théorie de l'évolu- tion nous rappellerons seulement que MVI. Knigbt, Gaertner, Wiegmann et quelques autres auteurs ont été conduits par leurs observatious, à penser (}ue les hybrides tendent souvent à revenir à la fornie de leur mère et nqn, SÉANCE Dr l/l DKCKMHIIE 1855. 7/19 à celle de leur père. Toutefois, il faut dire que M. Wiegmanii admet que dans les Nicotianes et les Avoines, on peut, par des séries successives de fécondation, ranfiener les hybrides, soit au type paternel, soit au type ma- ternel, comme cela a lieu pour les métis des races humaines. Notre but n'est pas d'examiner les faits sur les(iuels se sont fondés ces observateurs et nous ne prétendons pas dire que nous ayons complètement éclairé la question, mais nous pensons que nos observations peuvent avoir leur utilité, et c'est pour cela que nous venons indi(|uer purement et sim- plement le résultat de nos expériences, dont les conséquences sont diamétra- lement opposées avec celles des observateurs que nous venons de nommer. Déjà en 18^9 et 1850, en cherchant à produire des variétés de Balsamines, de Reines-Marguerites et de Dahlia, nous avions cru observer que quelques variétés obtenues retournaient à un type qu'avec les idées des auteurs pré- cités nous croyions être la mère; tandis qu'avec celles de Wiegmann, ce pouvait tout aussi bien être le père. Dans le but d'éclairer cette question, des graines récoltées sur des Dahlia à tleurs blanches et d'autres récoltées sur des Dahlia à fleurs rouges (ces deux variétés venues dans le même massif) ont été semées à part en mars 1851 et n'ont donné de fleurs qu'en 1852. Parmi les plants de Do.hlia a fleurs blanches quelques-uns donnèrent des fleurs plutôt ecarlates que blanches, et réciproquement; les plants provenant des graines récoltées sur les pieds à feuilles ecarlates donnèrent des pieds a fleurs plus spécialement blanches. Quelque chose de semblable se reproduisit sur les Balsamines et les Reines-Marguerites. Cependant, peu content de la netteté des résultats et comme d'ailleurs il nous était difdcile d'avoir des graines parfaitement franches, nous avons été conduit à faire nos expériences sur des fleurs et des graines plus faciles a obtenir franches. C'est le Haricot d'Kspagne que nous avons choisi. On sait que le Haricot d'Kspagne {Phaseolus coccineus Lin. ou PL mul- tiflorusV^\M.) offre trois variété. : la première, a fleurs ecarlates et à graines violettes et roses; la deuxième, a fleurs et a graines blanches, et la tioisième, à fleurs bicolores et à graines couleur rouille ou mordorée et blanc jaunâtre. Dans cette dernière variété l'étendard et les ailes sont blancs; tandis que la carène, contournée en hélice avec les étamines et le style, est d'un rose plus ou moins fonce. Ces caractères nous faisaient espérer (juc cette variété était très propre au genre d'expérience que nous tentions. Kn effet, il nous semblait que si elle était réellement le produit adultère de la variété rouge par la variété blanche ou vice versa, ainsi que quelques personnes l'ont présumé, on pouvait s'assurer quel est du père ou de la mère celui qui donne la couleur de la carène. De plus, il nous paraissait possible d'obtenir, par des fécondations réciproques bien faites, des fleurs inverses ; c'est-à- 750 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dire ayant l'étendard et les ailes rouges et la carène blanche, et, partant, de savoir au juste si l'hybride retournait au type paternel ou à celui de la mère. lùi 1851, nous avons choisi des semences d'un très beau violet foncé et roses et des semences blanches, nous les avons mêlées en proportions égales et nous en avons ensemencé une planche. Les fleurs se sont réciproquement fécondées et la récolte nous a donné des graines parfaitement blanches et des graines colorées de nuances très différentes. Parmi ces dernières, quel- ques-unes en petit nombre ont en effet offert la couleur des Haricots de la variété bicolore, et nous ont donné Tannée suivante des fleurs bicolores. Toutefois, comme depuis, en répétant ces expériences, nous n'avons pas obtenu de fleurs bicolores, nous craignons bien que les résultats que nous annonçons ne soient dus à un mélange fait à notre insu de graines de Hari- cots à fleurs bicolores avec les graines précitées et cependant mises à part. Nous conservons donc quelques doutes sur ce fait que nous vérifierons plus tard, et ce n'est point sur lui que nous avons voulu attirer l'attention de la Société. Mais au lieu du résultat que nous espérions, nous en avons obtenu un qui peut conduire aux mêmes conséquences, et s'il se vérifiait sur un grand nombre de végétaux, on serait naturellement porté vers une interprétation plus fidèle de l;>. théorie de la fécondation. Kn 1852, nous avons semé a part des Haricots d'Espagne à fleurs blanches provenant des Haricots blancs semés simultanenient et dans la même pliuiche avec des Haricots violets, et nous avons vu, avec un certain sentiment de plaisir, se former dans le courant de l'année des grappes de fleurs écartâtes portant des graines violettes et roses; mais comme le hasard pouvait avoir porte dans la même planche des semences de Haricots à fleurs écarlates, nous ne pûmes tirer alors aucune coiisé(|uence de cette observa- tion. Cependant en y réfléchissant, nous avons pensé que nous étions sur la voie d'une importante série de recherches à entreprendre, et dès lors nous avons conçu des expériences plus propres à confirmer les résultats que nous ne faisions que d'entrevoir. Le procédé de Kœlreuter pour opérer des fécondations réciproques de deux variétés différentes nous paraissant très dil'ficile à pratiquer en grand surtout sur le Haricot, nous avons eu l'idée de placer l'une à côté de l'autre deux planches ensemencées de Haricots ; l'une où il n'y avait que des Hari- cots blancs et l'autre où il n'y avait que des Haricots violets. Nous avons pris le soin de les tenir bien sépares a l'aide de hautes rames et d'examiner après leur croissance les résultats obtenus. Or, nous avons encore constaté que non-seulement la planche de Haricots blancs présentait un grand nombre d'individus à fleurs écarlates, mais que la planche de Haricots violets offrait aussi des individus a fleurs blanches. l\ est bon d'ajouter que les SÉANCE DU lA DÉCEMBRE 1855. 751 semences provenaient de Haricots blancs et violets qui avaientjowe ensemble l'année précédente. Dans le courant de l'année 185Zi, nous avons repris l'expérience des années précédentes et des Haricots /m>zfs blancs et violets placés séparément dans deux planches à côté l'une de l'autre ne nous ont donné que des fleurs et des graines blanches dans la première et des fleurs écarlates et des graines violettes dans la seconde. Enfln cette aiuiée (1855), nous avons répété ces expériences en plaçant à part des Haricots violets et des Haricots blancs provenant de l'expérience de 185^, et nous avons eu de nouveau des fleurs écarlates parmi les Haricots à fleurs blanches, et des fleurs blanches parmi les Haricots à fleurs écarlates. Il y a mieux : c'est qu'en examinant la plante peu de temps après sa germi- nation, nous avons pu tout de suite reconnaître que quelques pieds de Haricots blancs donneraient des fleurs écarlates et que les Haricots violets donneraient des fleurs blanclies. On sait, en effet, que les Haricots violets germent en donnant des cotylédons, une tige et des feuilles d'une couleur plus brune que les Haricots blancs : il était donc possible de constater, peu de temps après la germination, quels seraient parnù les Haricots blancs les pieds qui donneraient des fleurs écarlates, et, réciproquement, parmi les Haricots violets ceux qui donneraient des fleurs blanches. Cela nous a permis de replanter à part des plants a tiges brunes et des plants à tiges plus blanches et bien que pris les premiers dans la planche à graines blanches et les autres dans la planche à graines violettes, nous n'avons récolté, dans le premier cas, que des semences violettes et dans le second que des semences blanches. Nous avons pu, depuis le mois d'octobre, faire germer à parties graines violettes et les graines blanches de cette nouvelle récolte et nous avons constaté cette fois que les violettes ne donnaient que des tiges l)runes, tandis que les blanches ne donnaient que des tiges blanches. De cette façon, nous sommes revenu à la variété type sans mélange ; de sorte que c'est un moyen d'affranchir la graine de cette espèce de Haricot. Toutefois, comme nous n'avons agi que sur une cinquantaine de graines de chacune de ces variétés, pour cette raison on peut croire que ce nombre ne saurait suffire pour assurer que l'expérinientation est parfaitement concluante. Les conséquences qui découlent naturellement de ces expériences, qui, nous le répétons, ont besoin d'être multipliées, sont les suivantes : Si des graines de Haricots blancs récoltées a côté d'une planche de Ha- ricots écarlates donnent des individus ne portant que des (leurs écarlates et des giaines violettes, il est clair que ce ne peut être que le pollen du Haricot écarlate qui, fécondant le H. blanc, a fourni le germe qui, plus tard, donnera une plante à fleurs écarlates et à graines violettes. Récipro- quement, si des semences de Haricots violets récoltées à côté d'une planche de H. blancs produisent des individus à ileurs et à graines blanches, il est 7Ô2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. évident que ce ne peut être que le pollen du H. blam; qui, en fécondant la plante à fleurs écarlates, a founii le ,i>ermc qui, plus tard, donnera une plante à fleurs et à semences blanches, et cela malf;rc la coloration si diffé- rente du testa. îl en résulte que ce n'est point au type maternel que ressem- blerait le produit, mais bien au type paternel; ce qui, du reste, comme BOUS espérons le démontrer dans un travail m extenso sur la fécondation, est tout à fait d'accord avec les observations les plus récentes faites sur les animaux, parliculièremeut en Angleterre. M. Duchartre fait observer qu'il craint que les plantes qualifiées d'hybrides par M. Fermond ne méritent pas ce nom, caries précau- tions nécessaires pour déterminer une hybridation n'ayant pas été prises, il y a incomparablement plus de chances pour que la fécon- dation ait été opérée par le pollen môme des fleurs, que par celui d'une autre plante. Cette probabilité devient d'autant plus grande que M. Fermond n'a fait ses expériences que sur des fleurs hermaphro- dites et qui n'avaient point été préalablement castrées. M. Fermond rappelle que les jardiniers sèment les plantes en grand, les unes auprès des autres, pour obtenir des variétés au moyen de l'hybridation, variétés dont, en général, les caractères doivent être peu tranchés, ainsi qu'on le comprend aisément. Mais ce qu'il est difficile d'expliquer sans admettre l'hybridation, c'est comment un haricot blanc peut donner naissance à un haricot rouge. M. Chatin trouve que la réponse que vient de faire M. Fermond n'est pas d'accord avec les conclusions de sa communication. Quant à lui, en étudiant l'organogénie des Légumineuses, il a constaté que presque toujours les anthères s'ouvrent dans le bouton encore fermé, d'où il résulte que l'hybridation est impossible chez ces plantes. M. Fermond répond qu'il n'a pas prétendu affirmer positivement qu'il y ait eu hybridation chez les haricots dont il a parlé. M. Decaisne dit qu'il ne cherchera pas à expliquer ce qui est inex- plicable, à savoir qu'une plante à fleurs rouges, cultivée pendant un certain temps, huit par en produire de blanches. Mais le fait n'en est pas moins certain et fréquent. Lorsqu'on sème des Pavots rouges après sélection bien faite, on obtient presque toujours des Heurs de couleurs différentes. Les opérations des jardiniers ne prouvent abso- lument rien. Chez les Composées, la fécondation artificielle est très difficile, et pourtant les Dahlia ont varié de couleur dès leur intro- duction en Europe. Il y a des espèces qui varient sans cesse et quoi sÉANCi: DU J/i DÉCKMiuii: 18Ô5. 753 qu'on fusse pour les en empêcher; d'aulres au coîilrairo no varient ja- mais. Le Ft'o/a allaica, introduit en 1818, ne présentait que du jaune et du violet. C'est par l'extension que peut prendre l'une ou l'autre, de ces couleurs qu'ont été produites les innombrables variétés de Pensées que l'on possède aujourd'hui dans les jardins et qu'il ne faut pas confondre avec l'ancien type. 31. Fermond reconnaît que les Composées se prêtent mal à des expériences d'hybridation, mais il a étudié la fécondation dans cette famille et dans d'autres, et il a constaté que le stigmate n'est pas toujours fécondé avant l'anthèse. Le style est quelquefois très saillant avant que les anthères s'ouvrent. Dans ce cas, il est très pos- sible que le pollen d'une plante voisine soit transporté par le vent sur le stigmate, et que l'hybridation ail lieu. Dans les expériences qu'il a faites sur les fécondations réciproques, il a choisi le FLiricot, parce que les haricots blancs donnent des fleurs blanches, et les ha- ricots rouges des fleurs rouges. Ayant reçu des haricots blancs du Mans, il les a d'abord cultivés seuls pendant trois ans, et ils sont restés blancs. Plus tard il y a joint des haricots violets, et alors ont com- mencé les mélanges dans les résultats des semis. M. Planchon ne saurait partager l'opinion de M. Fermond, qui admet le retour des hybrides au type paternel plutôt que maternel. Il lui oppose le phénomène que présente le Cijti.ms Adcani, prove- nant des C. Laburnum et C. purpureus. Cet hybride est d'abord resté invariable, puis on l'a vu en plusieurs lieux revenir tantôt au type maternel, tantôt au type [)aternel, et il produit aujourd'hui souvent sur un même pied les feuilles et les fleurs de chacun de ses deux parents. M. Fermond répond qu'en zoologie il y a des faits qui prouvent le retour des hybrides au type paternel. Ainsi, en yVngletei're, pour avoir des animaux à cornes, on croise un taureau à cornes avec une vache sans cornes, etc. M. Planchon rappelle que le Cylisus Adaini n'est pas le premier exemple bien constaté d'un hybride revenant à la fois aux types pa- ternel et maternel. Il cite le fait de l'Oranger décrit par Gallesio, et connu sous le nom de l?«'zarrcr<'(', hybride certain et qui réunit quel- quefois dans le même fruit les caractères du citron, de l'orange et du cédrat. M. Decaisne fait observer ({ue dans ce dernier cas, de même que dans les croisements dont a parlé M. Fermond, il ne saurait être T. 11. 50 7b!l SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. question de véritables hybrides, mais de simples métis ou hybrides entre variétés. Le terme de mélis, pris dans cette acception, a été introduit par Gallesio et repris avec raison par M. Vilmorin. On doit réserver le nom àliybrides aux produits des croisements entre deux espèces distinctes. M. Fermond reconnaît que les plantes sur lesquelles il a opéré ne sont que des variétés, mais des variétés si tranchées qu'elles pour- raient presque être considérées comme des espèces. M. Decaisne cite encore les Pieds d'alouette blancs, dont les semis produisent presque toujours quelques individus à fleurs roses ou vio- lettes, malgré le choix de graines le plus attentif. A l'occasion de cette discussion sur les hybrides, M. Decaisne donne en outre quelques détails sur les recherches récentes de M. Naudin, relativement à la lecondation : M. Naudiii a repris cette aunee les expériences de Spallanzani et de Bernhardi, qui avaient déjà constaté que le Chanvre femelle peut produire des graines fertiles sans le concours du mâle. — De plus, il a cultivé des Mercuriales femelles, séparées des mâles, dans une chambre close, à un troisième étage; et il a obtenu un certain nombre de graines parfaitement embryonnées. Le même fait a eu lieu dans une serre à Cactus, qui, il est vrai, n'a pas été toujours exactement close, mais que sa disposition et son élévation au-dessus du niveau du sol sem.blenl avoir mis suflisamment a l'abri de l'accès du pollen des rares pieds mâles qui peuvent se trouver dans !e jardin. Les plantes femelles ont été examinées avec la plus grande attention, sans qu'on soit parvenu à y découvrir le moindre organe mâle qui pût fournir du pollen. — La Bryonea aussi présenté un phénomène sem- blable. 11 existe, dans le nouveau terrain du Muséum, de l'autre côté de la rue Cuvier, un pied femelle de cette plante, et pas de pieds mâles : il n'en existe qu'assez loin de là, à l'École de Botanique et dans les parterres qui sont voisins du pont d'Austerlitz. Or, souvent des rameaux entiers du pied femelle isolé se couvrent de fruits contenant des graines parfaites. Ainsi le fait du Cœleùogijne, cité par M. John Smith et accepté par les botanistes les plus distingués de l'Angleteire, n'est pas le seul exemple de fi-uctification ayant lieu, chez les végétaux phanérogames, sans le concours de l'organe mâle. BI. J. Gay demande si les expériences de M. Naudin se sont étendues à la deuxième génération. M* Decaisne répond que les résultats de la deuxième génération SÉANCE DU Ih DÉCEMBRE 1855. 755 no [)Ourroiil èlro connus que l'année prochaine. Il pi'ésunie que les générations suivantes, si l'on parvient à en obtenir, ne resteront pas longtem|)s fertiles, Faction du pollen étant indispensable pour leur donner une nouvelle vitalité. M. Puel, vice-secrétaire, donne lecture de l'extrait suivant d'une communinication adressée à la Société : BOTANIQUE ARITHMÉTIQUE , |.,ir M. M. OU COLO^IRIER. (Metz, novombrc- ISoT).) Exposition crime méthode propre à résoudre plusieurs questions de Bota- nique arithmétique, et applications de cette méthode à quelques eus port icu- liers. — Trouver une formule susceptible de donner le nombre des espèces qu'on rencontrerait dans une portion quelconque d'un pays, si l'on supposait la végétation de ce pays répandue sur sa surface d'une manieie uniforme, moyenne entre toutes celles qu'on y peut observer, tel est notre pre- mier but. Pour l'alleindre, nous supposons cette régularité réalisée; c'est-à-dire que considérant toutes les espèces comme occupant un carré régulici- d'après la propriété qu'elles possèdent en général d'avoir une aire de forme ra- massée, nous admettons que tous ces carrés sont égaux et semblablement placés, et que leurs centres sont disposés aussi régulièrement que possible, de manière à n'être (juc les points d'intei-section de dvux systèmes perpen- diculaires de lignes parallèles équidistantes. Imaginant alors, dans une po- sition semblable a celle des précédents, un nouveau carré destiné à repi'é- senter la province dont on cbercbe le nond)re des espèces, nous calculons ce nombre N en évaluant celui des aires que le nouveau carré doit com- prendre ou rencontrer. IS" est donné par la fonnule N = ; dans laquelle A représente le a- côlé (l'un de nos premiers carrés, et par suite A- l'aiie moyenne d'une espèce; a la distance de deux centres voisins; cnlin S le côté du dci'nier carré, et par suite S- la surface de la pro^ ince. D'après cette formule, les caractères généraux du pbénomène que nous analysons sont les suivants : A^ Sur une petite surface le nend)re des espèces est à peu près égal a — ; (r 11 reste donc le niènic cpiand rccaitement des aiies de\ienl ^i, 9, IG... lois plus grand, pourvu (juc l'aire moyenne devienne seulement !2, 'ô, [\... luis plus grande. Ce nond)ic augmente avec la surface considérée, niais bien moins rapidement (prellCj dans les pieiiiicis moments du moins; car à la 75(5 SOCIÉTÉ botamqll: de Fr.vNCi:. lin, c'cst-à-tlirc lorsqu'on arrive a des !^ulT;u•es Irès grandis par rapport à l'aire moyenne des espèces, les deux quantités varient a peu psès propor- tionnellement, la valeur de leur rapport constant étant déterminée par l'écar- tement moyen des aires. Lorsqu'on veut se servir de cette formule pour un pays quelconque, il faut commencer par déterminer les valeurs de A et a relatives à ce pays. Pour cela il faut connaître le nombre Ni des espèces qui se rencontrent dans le pays tout entier, dont nous supposerons la surface égale à S»-; puis celui N2 des espèces qui se rencontrent dans une portion du même pays, portion dont nous représenterons la surface par 82^ Les valeurs cherchées sont alors données par les formules : _ Si Vn7— Sa v/n7 __ Si — S2 VWi—VlNa v'Ni — V^N Si les végétaux étaient uniformément répandus dans la contrée qu'on a en vue, il serait indifférent de piendre pour bases du calcul les valeurs qui se rapportent à une portion de la contrée ou celles qui se rapportent à une autre. Mais ceci n'a jamais lieu. Voici, par suite, ce qu'il y aurait de mieux à faire. Il faudrait se procurer le nombre des espèces qui se rencontre- raient dans la moitié ou une portion aliquote quelconque du pays, si l'on supposait ce pays divisé en deux ou plusieurs parties jouissant de la double propriété d'être égales les unes aux autres en surface et de contenir un même nombre d'espèces. Une pareille division est toujours possible, et il est clair que les nombres qu'elle fournira seront l'expression la plus fidèle possible de l'état moyen de la végétation. Malheureusement cette méthode semble impraticable dans l'état actuel de la science, même pour les pays les mieux explorés. On se trouve ainsi réduit à choisir une province qu'on puisse regarder comme ayant une richesse moyenne ou à calculer les valeurs de A et a plusieurs fois, d'après les nombres fournis successivement par diverses provinces, et à s'arrêter à une moyenne entre les résultats. Quant à la manière de déterminer ces valeurs moyennes, elle consistera A^ à prendre pour la valeur définitive de — • une moyenne arithm-étique RP entre toutes celles qui correspondent aux divers calculs. On aura ainsi = Î\P; on a du reste toujours Ni = „ -' ; il en résulte les deux a- expressions suivantes : MSi Si a^ VNi —M VNi — M SÉANCE DU il\ DKCEMBllE 1855. 757 iNous avons déterminé A^ eta poiii- la Russie, la France et le Cap, d'après des données puisées dans la Géograplne botanique de ]\[. Alph. De Cîindolle. Pour le premiei" pays, on tiouve que l'aire moyenne des espèces est égale à 160179 lieues carrées, et que l'écartement moyen des aires est do 15 lieues. L'aire moyenne en France est de 27556 lieues carrées, et l'écartement moyen de 5 lieues. Au Cap, l'aire moyenne n'est que de 1591 lieues carrées, et l'écartement moyen que de 1,67 lieue. En supposant que la Jamaïque renferme 3200 espèces et qu'une surface de 30 lieues carrées dans cette île en renferme 1020, un peu plus qu'une surface aussi petite en France, on trouverait pour l'Amérique équino.xiale une aire moyenne de h^h lieues carrées et un écartement moyen de 0,86 lieue. Au moyen de ces valeurs on peut calculer le nombre des espèces qui cou- vriraient toute la surface de la terre, si elles étaient répandues sur toute cette surface, comme elles le sont, soit en Russie, soit en France, soit au Cap, soit aux Antilles. Biais il faut, dans ce cas particulier, faire subir à notre formule une modilication qui la transforme en la suivante : N =. — ^ — ■ au moyen de laquelle nous avons calculé que dans le pre- mier cas il n'existerait que 29720 espèces; dans le second, 262000; dans le troisième, 26/i2000, et enfin dans le quatrième, 9208000. Si l'on admet qu'un dixième des terres a une richesse moyenne entre celle du Cap et celle des Antilles, que cinq autres dixièmes ont une richesse égale à celle de la France, et (ju'enfin les quatre derjiiers dixièmes sont aussi pauvres que la Russie (suppositions bien favorables en somme), le nombre des espèces existant a la surface de la terre sera de 715000. Elles auront une aire moyenne de 6500 lieues carrées, et l'écarltMiient moyen des aires sera de 3 lieues eiiviion. f \ 4- S")" Notre formule iS z=.~ — iioi'.s donne, en .supposant A et a deter- minés pour un pays, le iiomi)re des espèces ([u'on reiiconli(>iait dans une province quelconque de ce pays si la végétation y était unil'ormemenl dis- tribuée. Le rapport du nombre de celles (|u"on y trouve réellenu'ul à ce nombre théorique est une mesure précise de la richesse de cette province, la richesse du pays considéré dans son ensemble étant i)rise pour unité. Le tableau suivant est une application de ce genre de mesure a quelques pro- vinces de la France : 758 SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE. NOM DE LA PROVINCE. SURFACE de la pi oviiice eu lieues can-. No:\iDr.E UiL'uiiijiit: des espuces. ^0>lDIlE i RAPPORT leel de C(! deiiiloi- des espèces, au preccdeiil. France f Corse comprise) 20300 2600 1405 571 416 363 285 7,50 3800 1663 1462 1274 1 227 1210 1182 1005 3800 1600 1350 1320 1080 1320 1220 970 1,000 0,902 0,924 1,036 0,880 1 ,090 1,032 0,965 Départements du centre de la France Fùivirons de Paris , . Déparlement de la Gironde Département de la Marne Déi)artcinent de Maine-et-Loire. . . [)é[)artempnt du Calvados Environs immédiats de Strasbourg. 1 f.es nombres de la dernière colonne permettent de ranger ces provinces par ordre de richesse. Enfin, avec notre forniule, il est facile de coinparor entre elles deux con- trées, d'ttne n-!anière approfondie, au point de vue du nombre et de la dis- tribution des espèces. On peut, en effet, par son moyen, calculer le rapport (jui existe entre les nombres d'espèces relatifs à une même sui'face quel- conque de chacun des deux pays. Il est aisé de figurer la série de ces rap- ports par une courbe, moyen de représentation très expressif en ce cas comme en tant d'autres. En comparant de cette manière la France avec la Russie, on voit que le rapport, d'abord égal à Ij'aS, croit sans cesse jusqu'à la valeur limite de 8,30; c'est-à-dire que la France a pour une surface quelconque plus d'espèces que la Russie, et que sa richesse relative est d'autant plus grande que les surfaces considérées ont plus d'étendue. En comparant le Cap à la France, on voit que le rapport, d'abord égal il 0,58, plus petit par conséquent que l'unité, croit sans cesse et finit par devenir égal à 10,1:5. Ainsi le Cap a pour une petite surface moins tl'es- pèces que la France; elle en a autant sur une surface de kkii lieues, et elle en a plus sur une surface dépassant cette dernière en grandeur. M. Duchartre, secrétaire, présente à la Société des Champignons conservés dans l'alcool, envoyés par M. Léon Soubeiran, et donne lecture de la lettre suivante, qui accompagnait cet envoi : Paris, 3 dcccmbrc 1855. MoiNSir.L'R LE Pr,l':siDEST , Pendant le séjour que j'ai fait cette année à Bagnèies de Luehon , j'ai eu occasion de trouver, dans les galeries faites pour capter les sources SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1855. 759 minérales sulfureuses de cette localilé , des champignons qui pourraient avoir peut-être un certain intérêt. Je vous adresse donc les produirs de ma récolte en vous priant de vouloir bien les renvoyer à l'opinion de nos savants collègues qui s'occupent plus spécialement de ces végétaux, et qui pourront nous faire savoir si ma l'écolte offre ou non quelque intérêt (1). Ces champignons croissaient à la partie inférieure des poutres destinées à soutenir les travaux souterrains qu'on exécutait aux bains de Bagnères de Luchon, sous la direction de M, François. Ils se trouvaient là au milieu d'une atmosphère toute saturée de vapeurs sulfureuses, et dont la tempéra- ture s'élevait au moins à 46 degrés centigrades, par conséquent en dehors des conditions ordinaires. En outre de ces circonstances anormales, je dois noter que ces champignons se trouvaient privés de l'influence de la lumière, car on les trouve seulement après avoir pénétré assez avant dans les gale- leries, et là où la lumière des portes d'entrées ne peut parvenir. Dès ciu'on les sort des galeries et qu'ils se ti'ouvcnt exposés à la lumière, ces cham- pignons, qui d'abord étaient blanc jaunâtre, prennent une teinte noire qui va se fonçant de plus en plus. En prenant le soin de gai'antir de la lumière pendant quelque temps les champignons que l'on a plongés dans un bocal rempli d'alcool, on évite ce changement de couleur du végétal, et l'on peut, après une quinzaine de jours, abandonner, sans remarquer aucune modifi- cation de teinte, ces champignons au contact de l'air et à l'influence de la lumière. Avant de terminer, je dois dire que j'en ai trouvé de tout à fait sembla- bles dans les galeries que l'on exécute à Cauterets. l'ensant qu'ils devaient présenter les mêmes phénomènes puisqu'ils subissaient les mêmes influences, et d'ailleurs pressé dans la visite que je faisais de ces galeries, j'ai négligé d'en emporter des échantillons de cette autre localité d'où l'on pourrait, du reste, en faire venir. Veuillez agréez, etc. .T. -Léon Soubeiuan. (1) Les champignons rccuoillls par M. L. Sonboiran ont ûW: Iransniis à .M. \c doctein- Monlagiic, qui se propose de faire prodiainenienl, à leiu' sujet, une coni- nnuiicalion à la Société. 760 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRVKCE. SÉANCE DU 28 DECEMBRE 1855 PRÉSfDENCE DE M. DECAISNE. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 14 décembre, dont la rédaction est adoptée. A l'occasion du procès -verbal, M. Fermond donne lecture de la note suivante, pour répondre aux observations qui lui ont été faites dans la dernière séance, au sujet de sa communication sur les fécon^ dations récifroques (1) : Nous commençons par dire que loin de considérer la note que nous avons communiquée à la Société le \h de ce mois, comme renfermant des obser- vations faites sur des individus mal choisis, nous les croyons, au contraire, très aptes à nous éclairer sur cette question obscui'e de la fécondation, puisque précisément nous les avons choisis exprès. Toutefois, peut-être avons-nous fait un peu comme le singe de la fable en n'éclairant pas suffi- samment tous les points de notie lanterne. Comme nous nous rappelons parfaitement les objections qui nous ont été faites, nous allons les reprendre une à une et y répondre aussi brièvement que possible, et de manière a faire voir qu'elles ne sont en nucune façon de nature à détruire les idées avancées dans notre note. Quatre objections sérieuses en apparence nous ont été faites; mais avant de les examiner nous commençons par dire que nous avons commis une erreur en disant, dans la discussion, qu'il se pourrait que le Haricot blanc et le Haricot écarinte d'I*]spagne fussent deux espèces distinctes; telle n'a pas été notre intention, (jui serait contraire aux termes mêmes de notre communication et surtout de nos idées, [)uisque nous avons précisément choisi ces deux variétés voisines, comme pouvant, mieux que deux espèces, convenir aux expériences que nous voulions tenter. En effet, si l'on choisit deux espèces différentes, on s'expose à passer plusieurs années sans rien observer, parce que, ou bien la fécondation peut ne pas s'effectuer, ou bien encore, si elle se fait, il se peut que l'on obtienne un hybride qui ne produise pas de graines fertiles, et comme il faut des individus capables de se reproduire plusieurs années de suite pour étudier sur eux vers quel parent ils retournent, comme de plus ces sortes de re- cherches ont besoin d'être souvent repétées, il en résulte que l'on a perdu au moins deux saisons en expériences inutiles. C'est parce que nous savons que de pareilles tentatives inutiles ont été faites que nous avons voulu nous épargner un.e semblable [.eine. Nous avons, au contraire, choisi des variétés très voisines qui pusi-entse (1) Voyez plus liant, pai;c 7Z|8. SÉANCE PL' 28 DÉCEMBRE 1855. 7(31 fécoïKler réciproquement et avec assez de certitude pour que des années ne fussent point perdues pour nous; mais pour cela il iallait opérer sur des variétés ayant des caractères fixes, constants, et qui ne dussent pas se perdre après plusieurs générations. Or, il est très difficile de trouver des variétés dans de semblables conditions, car cette fixité et cette constance de caractères sont précisément celles qui appartiennent à l'espèce. D'un autre côté, nous sommes persuadé que plus les caractères des espèces ou des variétés seront différents et variés, plus il sera difficile de décider ce qui, dans l'hybride ou le métis, appartiendra au père ou à la mère ; au contraire, si les variétés que l'on accouple n'ont qu'un. --eul carac- tère pour différence (pourvu que ce caractère soit reconnu fixe et constant), il est bien plus facile de reconnaître dans le produit ce qui provient de l'un ou de l'autre sexe. Voilà encore pourquoi nous avons préféré, pour faire nos expériences, deux variétés ne différant l'une de l'autre que par une coloration fixe et constante. Si maintenant on se souvient que nous avons dit que plusieurs années de suite (18/i8, 18^9, 1850 et 1851) nous avions cultivé la variété blanche seule, et que nous n'avions jamais obtenu la moindre fleur écarlaie ou même rose, et cela non pas en agissant sur quelques pieds seulement, mais sur des planches où les pieds se comptaient par centaines, on comprendra que nous oyons dû penser aux variétés de Haricots d'l<]spagne pour entreprendre des expériences que nous tenions à faire avec autant d'exactitude que le comporte un pareil sujet. Nous le répétons, nous croyons que des variétés voisines, mais à caractères fixes et tranchés, conduiront tout aussi bien à des idées justes que les espèces, tout en n'exposant pas à des pertes de temps. Il ne faudrait pas croire pourtant ([ue nous ayons oublié le conseil que nous donne Linné de ne pas trop s'en rapporter à la coloration : iMniiwn ne crade colori (1) ; mais (|uaiu] la coloration se retrouve dans les cotylé- dons, la tige, les feuilles, la fleur et le^ fruits, il est difficile de ne pas croire à la fixité de ce caractère. Nous n'avons pas fait en grand sur le H. d'I-Zspagne à fleur éoaiiate ce que nous avons fait sur le blanc; mais nous doutons fort qu'avec des se- mences franches de II. à fleurs écarlates on obtienne directement des Hari- cots blancs; car, selon nous, ce n'est pas un albinisme semblable à celui qui fait que certaines fleurs de Campanules, de Gentianes, etc., deviennent pathologiqucmeiit blanches; mais bien un albinisme analogue à celui du Lis blanc {Liiiiou candidum, L.), et à part quelques traces de rouge (|ue présentent les sépales du Lilium candidum purimreo-variecjatum, nous ne sachions pas que la couleur de cette espèce ait jamais passé à l'une quel- conque des deux séries : cyanique ou xanihique. (1) /'/)//. bot , 266. 762 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Maintenant examinons la valeur des objections que l'on nous a opposées. i" Celle que nous a faite M. Ducliaitre ne nous semble pas fondée. Kn effet, nous n'avons pas prétendu eréei- des bybrides ou des métis. Cela ne nous parait pas nécessaire entre variétés très voisines, comme le sont les Haricots eu question, puisque, à part la coloration différente, tous les autres caractères sont semblables. !1 y a plutôt, selon nous, dans cette fécondation, quelque cbose d'analogue à ce qui se passe dans les races animales ou même chez des individus de la même race, mais présentant des colorations diffé- rentes, comme nous l'indiquerons tout à l'heure en parlant du fait observé par MI. Geoffroy-Saint-Hilaire sur raccoupicmcnt d'une chienne du mont Saint-Iîernard d'abord avec un chien de Terre-Neuve, et ensuite avec un chien de chasse. Ira-t-on dire qu'ici il y a formation de variété, d'hy- brides ou de métis? Évidemment non, car il résulterait d'une pareille ma- nière de penser que l'espèce disparaîtrait complètement pour ne plus laisser reconnaître qu'autant de variétés qu'il y a d'individus, .lamais, à notre con- naissance, on n'a pensé que l'enlant d'un homme brun et d'une femme blonde de la variété caucasique, par exemple, dût être regardé comme un métis ou une variété quelconque. Il faut de toute nécessité, d'ailleurs, qu'il V ait une limite à la formation de ces variétés, sans cela tout autour de nous t.' ne formerait plus qu'un chaos impénétrable à la plus vaste intelligence humaine. 2" Personne plus que nous n'est disposé à rendre justice et à s'incliner humblement devant le profond savoir et l'honorabilité de notre président, et c'est précisément en raison de ces éminentes qualités que nous ne crai gnons pas de relever l'erreur qui s'est glissée dans son objection. Notre honorable président nous a opposé que dans les Synanthérées la fécondation réciproque était très difficile puisqu'elle se faisait avant l'anthèse. A cela nous avons répondu que très souvent nous avions observé que dans quelques Synanthérées et quelques Campanulacées où la fécondation se faisait aussi avant l'anthèse, il arrivait fréciuemment que le style était beaucoup au-dessus du tube anthérique bien avant l'émission du pollen, et que, par conséquent, alors un pollen étranger pouvait très bien agir sur la partie stigmatique du style. D'ailleurs, si l'on observe que les Synanthérées constituent une grande partie de la dix-neuvième classe du système sexuel de IJnné, la Syngénésie, et que ce grand naturaliste les a précisément clas- sées d'après la possibilité d'une fécondation réciproque très fréquente, puisque dans son style figuré ii a donné à ses divisions le nom de polygamie en y ajoutant une épithète particulière ; de là les noms de polygamie e^o/e , su- perflue, frustranée, nécessaire, etc.; il est probable que l'on considérera l'objection comme ne pouvant être appliquée à notre note, surtout si I on remarque que les B.eines-Marguerites et les Dahlia? appartiennent à la syn- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE J855. 763 génésie polygamie superflue, c'est-à-dire ayant des fleurs femelles fertiles séparées et placées à la circonférence de la calathlde. Or, comme la flo- raison des diverses fleurs qui composent chaque calalhide appartient au système centripète, il en résulte ([ue les'fleurs femelles sont précisément aptes à la fécondation avant les fleurs hermaphrodites qui sont au centre : donc la fécondation est on ne peut plus possible. .'^° Quant à l'objection de M. Chatin, nous y avons répondu en disant qu'il se peut, en admettant que la fécondation se lasse avant l'anthèse, ce qui n'est pas l'ordinaire chez les Légumineuses, que le style dépasse assez les anlhèies avant leur déhiscenee pour que la fécondation par un pollen étranger soit possible, comme nous l'aNoiis reconnu chez les Canipanulacées et les Synanthérées. h" Knfin, les deux observations de M. Plamhon ne nous semblent pas de nature à détruire l'idée que nous avançons dans notre note, que le produit tend plutôt à retourner vers le type du père. I^i voici la raison : Dans sa Plu/siologie végétale. De Candolle s'exprime ainsi à la page 718 : « ÎM>f. Knightet Sageretont constaté que les graines d'un même fruit peuvent recevoir des fécondations différentes. j>r. Salisbury m'a jadis afiirmé verbalement avoir obtenu le même résultat dans un Metrosideros. j\F. Sageret semble même admettre que deux pollens différents poui'raient agir sur le même ovule. Ce soupçon est résulté pour lui de certaines res- remblances vagues observées entic le Melon commun, le Melon-serpent et le Cbaté, fécondés les uns par les autres ; mais il ne les détaille pas et lui- même présente cette opinion avec beaucoup de doute. » D'un autre côté, Duhamel avait admis la possibilité de la réunion de deux embryons, puisqu'il dit dans sa Physique des arbres (f. I, p. 306) : « 11 y a une cause de monstruosité qui est commune au règne végétal et au l'ègne animal ; c'est la réunion de deux embryons en tout ou en partie. » Turpin a figuré dans son leonographie végétale, Xùhl. 31, iig. 13, une semence d'Oranger avec cinq embryons, et fig. l/i une graine cVArdisin coriacca, dans laquelle ou reconnaît deux embryons. Celles de Citronnier offrent souvent deux embryons, et celles de Pampclmousse huit et même dix. M. Rohert-Brown a fait voir que les semences de VAbies excelsa, du Mélèze, du Pinus Strobus, etc., renfei'maient plusieurs embryons. Dupcfit- Thouars a aussi trouvé deux embryons dans la semence de V Evonyuius lati- folius, et de deux à quatre dans YEuphorbia rosea. Richard en a trouve quatre dans la semence de VAllium fragans. M. Alph. De Candolle a trouvé deux embryons soudés suivant toute leur longueur dans YEuphorbia helioscopia (1 ), ainsi que dans le Lepidium sativum et le Sinapis ramosa (2), (1) ne, Organ. vég., pi. LIV, fig. 1. (2) DC, Inc. cit., pi. LUI, flg. 1. 76A SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et nous-mêine en avons trouvé deux et même trois dans les semences de VAllium Cepa, deux dans celles de VAllium Porrum et du Tulipa Gesneriana. Enfin, INI. Moquin-Tandon , dans sa Tératologie végétale^ en désignant sous le nom de Synophtie des embryons la soudure de deux individus pri- mitifs, semble en admettre aussi la possibilité; mais pour que cette soudure se fasse, il faut que les embryons aient été réunis à l'état pour ainsi dire naissant, et d'ailleurs il faut qu'ils se trouvent dans la même graine; con- cluons donc que la même graine peut recevoir deux germes ou même plus. Mais si la même graine peut recevoir deux germes, malgré l'observation très juste d'ailleurs de Kœlreuter, qui consiste en ce que la plus petite quanlité du pollen propre de la plante suffit pour empêcher l'action d'un pollen étranger sur le stigmate, on ne verrait pas pourquoi le pollen d'une variété très voisine d'une autre ne pounait pas agir assez efficacement pour fournir son germe à l'ovule aussi bien et en même temps que le pollen propre de la plante. 11 se ferait dans l'ovule une greffe tout à fait semblable à celle que tous les jours nous pratiquons entre des individus tout venus. Pour notre compte, nous ne voyons aucune difficulté à admettre un sem- blable ordre de choses, qui semble avoir fi'appé l'esprit des observateurs précités. Nous comprenons mieux mainîenant pourquoi le Cytisus Laburnum , fécondé par le Cytisus purpureus ou réciproquement, peut donner des fleurs jaunes et des fleurs purpurines. Si le même ovule a été fécondé à la fois par le Cytisus purpureus et le Cytisus Laburnum^ il peut foit bien se faire que les deux germes se soient soudés l'un sur l'autre, et qu'ayant vécu ensemble ils aient donné l'un des fleurs purpurines, l'autre des fleurs jaunes. Dans ce cas, loin de détruire notre opinion, l'exemple choisi par M. Planchon serait tout aussi propre à la confirmer. L'action simultanée de plusieurs pollens sui' le même ovule est même la seule nianiere raisonnable de rendre compte de ce fait curieux que présente le genre Citrus dans la variété que les Italiens connaissent sous le nom de Bizzaria, et qu'en France on désigne sous celui ù'Ormiger hermaphrodite. On sait que cette variété porte à la fois sur la même branche des Biga- rades, des Unions, des Citrons et des fruits mélangés. Klle a été découverte en ]W\ par un jardinier de Florence dans un semis d'orangers. M, rianchon nous a dit aussi que Gallesioa obtenu des fruits qui étaient partie limon, partie citron et partie orange, et il se sert de cet argument pour nous combattre. Nous nous efforçons vainement de comprendre comment notre estimable confrère a pu nous faire cette objection en présence de celle de iM. Du- ohartre, qui précisément a argué de l'absence d'hybride contre la consé- quence que nous avons tirée de nos observations. Or, dans un fruit qui SÉANCE UU 28 DÉCEMBUE 1855. 765 f.i-psonterait accitlenlellemcnt des parties d'orange, de limon et de citron, il faudrait admettre que le pollen agit immédiatement sur le fruit, ce qui n'est généralement pas admis. A l'argumentation de M. Planchon on peut donc poser ce dilemme : ou le fruit en question a été produit par un hybride provenant à la fois de la fécondation de l'Oranger par le Limonier et le Bigaradier, ou bien il provient de la fécondation directe. Dans le premier cas, puisque la semence qui a produit l'hybride conte- nait simultanément le germe ou l'action quelconque sur l'ovule du pollen du Limonier et du Bigaradier, nous ne voyons pas pourquoi elle ne con- tiendrait pas tout aussi bien et en même temps le germe ou l'action quel- conque sur l'ovule du pollen propre de l'Oranger, et alors l'explication du fruit participant de l'une et de l'antre variété est facile. Dans le second cas, nous retombons dans une variété de l'espèce d'objection faite par M. Duchartre. Mais nous n'avons réellement affaire ici qu'à un fruit qui ne doit être considéré que comme une monstruosité dans laquelle le hasard ou la manière de voir des auteurs ont pu y faire trouver quelque ressem- blance avec un limon, un citron et une orange. Voici comment, au reste, De CandoUe répond à cette manière de penser relative à l'action immédiate du pollen sur le fruit : « Ces faits sembleraient prouver une action directe du pollen sur le péricarpe de l'ovaire fécondé. Je conserve cependant beaucoup de doutes à cet égard. En effet, les fruits digités constituent une monstruosité qui se conserve de greffe. Or, com- ment cela pourrait-il être, si leur origine tenait à la fécondation anomale d'une fleur? Celle-ci serait métamorphosée sans que le reste de l'arbre pût être modifié. Ce sujet me parait donc être de ceux qui méritent de nouvelles observations et sur lesquels il convient de suspendre tout jugement. Il i'aut, eu efl'et, remarquer que, tandis que tous les cas d'hybridité végétale trou- vent leur analogue dans les phénomènes de la fécondation des animaux, celui-ci n'y a point de représentants; on n'a jamais remarqué qu'une jument pleine d'un âne ou nne ânesse pleine d'un cheval présentât dans sa grossesse quelque phénomène particulier. » MM. Gœrtncr et Sageret, qui se sont occupés spécialement de ces questions, regardent l'opinion qui admet l'action immédiate du pollen sur l'ovaire comme une chose absolument impossible. Nous ne douions pas qu'ici l'on aura quelque propension à opposer pré- cisément ce raisonnement à ce que nous avons avancé dans notre note; m;iis avant de nous faire cette objection, nous prions de remarquer que ce n'est pas exactement le même cas. lin effet, nous ne disons pas que le Ha- ricot blanc, en fécondant le H. écarlate, donne immédiatement une graine blanche, ni réciproquement que le l\. écarlate, en l'écondant le H. blanc, donne directement des semences violettes ; mais nous disons que le II. blanc reçoit cl nourrit le germe du H. violet qui, en venant au monde, pour anisi 766 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FIIANCE. dire, aura les caractères du père ; comme aussi le It. violet reçoit et nourrit le germe du H. blanc, qui par la germination revêtira la livrée du parent mâle. Un exemple clair et précis pris dans les fécondations animales suf- lira, nous l'espérons, pour faire comprendre nettement notre pensée. Tout le monde connaît le fait observé par M. Isidore Genffroy-Saint- Hilaire, mais nous devons le rapprocber du nôtre : Une chienne du mont Saint-Bernard, couverte par un chien de Terre-Neuve à peu près de sa taille et par un chien de chasse beaucoup moins gros, a produit onze petits, dont cinq, du double plus grand que les autres, étaient semblables au chien de Terre-Neuve et tous mâles; les six autres, pareils au chien de chasse, étaient tous femelles. Si l'on avait examin.e les ovaires aussitôt après la fécondation, il est plus que probable que rien à l'extérieur n'aurait trahi le passage de l'une et l'autre race de chien, tandis qu'aussitôt ou peu de temps après la parturition, il était facile de reconnaître de quels pères la mère était pleine. Comme on le voit, le résultat de nos expériences est tout à fait identique avec celui que M. Isidore Geoffroj^-Saint-Hilaire a observé, et l'on peut remarquer par la même occasion que la variété ou race de chien du mont Saint-Bernard et les variétés ou races de chiens de Terre-Neuve ou de chasse n'ont pas pi'oduit d'hybride ou de métis, puisque cinq ressem- blaient au premier père et les six autres au second. MM. Dceaisne el Ducliarlre se réservent de répondre, dans une prochaine séance, à cette note de M. Fermond. M. Gogol, à propos des observations de M. Germain de Saint- Pierre sur rélioJonent (1), rapporte que M. Lefèvre, l'un des associés de M. Vihnorin, lui a dit avoir remarqué que généralement chez les plantes privées de luniière, il n'y a que les parties vertes qui s'étio- lent; les parties rouges ou jaunes ne s'étiolent jamais. Ainsi M. Le- fèvre a vu sur une Chicorée panachée le rouge des feuilles persister, tandis que les parties vertes étaient étiolées. M. Decaisne, encore à l'occasion du procès-verbal, annonce que les deux plantes nouvelles présentées par M. Fr. Delessert (2) sont parfaitement distinctes des espèces existant acluellement dans les jardins. L'Aroidéeest remarquable surtout par l'absence complète de l'àcreté qui caractérise toutes lesColocases introduites jusqu'à ce jour en Europe. Quant au tubercule ovoïde de Diuscorca, il diffère beau- coup de celui du Dioscorca saliva, et plus encore de celui du Dios- corca Batatas. Il est très féculent el nullement mucilagineux. Sa (1) Voyez plus li;uil, page 7Iilt. ('2) Voyez plus haut, page 7/|l« SÉANCE DU 28 DÉCEMIUIE 1855. 767 saveur, après la cuisson, se rapproche de celle de la chàlaigue, et un peu aussi de celle de la 13alate douce (Batatas cdulis). M. le Président annonce ensuite six nouvelles présentations. Dons faits à la Société : 1° De la part de 31. Godron, de Nancy : Catalogue des graines récoltées au jardin des plantes de Nancy en 1855. 2° En échange du Bulletin de la Société : L Institut, décembre 1855, "deux numéros. Journal de la Société impériale et centrale dliorticulturc de Puris^ numéro d'octobre 1855. M. de Schœnefeld, secrétaire, donne lecture de la note suivante, adressée à la Société par M. Gueydon de Dives, et datée de Manzac (Dordogne), 16 décembre 1855 : Bien que depuis 1825 Je cherche incessamment des plantes à Manzac, néanmoins ce n'est que cette nnnée-ci que j'ai vu pour la première fois dans cette commune le Melampyrum arvense, L.! Cette plante n'a pas été observée autre part dans la partie du Périgord que j'iiabite. M. Cosson, vice-secrétaire, donne lecture de la note suivante, adressée à la Société par 31. L. de Brondeau, et datée de Beignac près Agen, 26 décembre 1855 : Notre honorable confrère M. Pucl, dans la séance de la Société du 27 juillet 1855, ix ^i-é\.cndv\ qv\e \ii Centaurea panicidata, Linn. , n'a pas encore été trouvé dans la région sud-ouest de la France; son assertion me parait fort hasardée. En conséquence, je transmets à la Société un échan- tillon de ma plante. Livré presque exclusivement à des travaux mycoJogiques et iconogra- phiques, négligeant la phanérogamic, une juste défiance de moi-même m'avait suggéré la prudence de recourir aux lunneres du vénérable et illustre botaniste M. F. Schultz, lequel veut bien m'honorer de sa bienveillance; ce savant si versé dans la connaissance des plantes de la France et de l'Alle- magne, a vu mon espèce et reconnu son identité parfaite avec le Centanrea paniculata de ses herbiers. Il m'a assuré même que mes échantillons appar- tenaient au vrai type an Centaurea paniculata, Lixmk. {Cent. paniculatUi Linn., var. Laniarckii, Schultz). 7G8 SOCIÉTÉ BOTAMQLK DE FlUNCE. Je Joints à mon l'ciiantilloii ceux du Centaurea laaculusu, Lamk. [Cent. paniculata, var. maculosa, Schuitz), que vient de m'adresseï- le docteur Scliultz, et j'ai l'iionneur de prier la Société de vouloir bien juger le diffé- rent qui s'est élevé entre M, Puel et moi. M. T. Puel répond de la manière suivante aux faits énoncés dans cette note : J'avais dit, dans la séance à laquelle il est fait allusion par M. de Bron- deau, que le Cenlaurea paniculata, L., n'avait pas encore été trouvé dans l'Agenais. La communication nouvelle de notre honorable confrère ne change rien à cette affirmation. La plante mise aujourd'hui sous nos yeux est en effet le C. paniculata, L., mais il n'en est pas moins exact de dir que M. de Saint-Amans avait confondu cette espèce avec le C. maculosa, Lamk., qu'on trouve aux environs de Cahors et que M. de Saint-Amans indique à Lauzerte (Tarn-et-Garonne). J'aurais pu ajouter que j'ai vu dans l'herbier de M. Chaubard le C. maculosa sous le nom de C. paniculata, et que tout récemment encore M. Lagrèze-Fossat, dans sa Flore de Tarn-et- Garonne, a désigné le C. maculosa sous le nom de C. paniculata, var. coDjmbosa. M. Moquin-Tandon présente à la Société un échantillon de Scle- ranihus, qu'il a reçu de M. Boutigny, et donne lecture de l'extrait suivant de la lettre qui accompagnait cet envoi : Lourdes (Hautes-Pyrénées), 22 décembre 1855. Je viens de recevoir plusieurs échantillons d'un Sclei'anthus à l'occasion duquel j'ai relu la notice publiée par M. Grenier dans les Archives de la flore de France et d'Allemagne (p. 203), et la lettre de M. Timbal-Lagrave insérée au Bulletin de la Société Botanique de France (t. II, p. 221). Mon intention n'est pas de revenir sur le Scleranthus polycarpos; Iq trouve qu'il en a été assez dit à ce sujet. Le but de ma communication est d'apporter une preuve nouvelle en faveur de l'opinion émise par M. Cosson, qui ne considère le S. polycarpos que comme une variété de Vannuus. Je me bornerai donc à accompagner mon échantillon d'une étiquette critique : Sclerantlius annuus, \ar.uncinatus. — Oloron (Basses-Pyrénées) ex herb. Lalanne, communiquépar le capitaine Galant de Pau. An Sclerantlius poly- carpos L, , selon Grenier, Arch. de la FI. de Fr. etd'All.,^^. 203 à 20ii? Il parait en avoir l'inflorescence et y ressembler par la longueur, la direction et la forme des divisions du calice; mais celles-ci sont très distinctement SÉA^CK DU "28 DÉCEMBl'.E '1855. 769 scarieuses aux bords comme dans Vannuus^ (.'araclcrc refuse pai ^^. Oiciiier et M. Timbal-I.agrave. au polycarpos . Cet échantillon est-il identique avec celui recueilli par M. J. Gay aux envi- rons de Paris, ou forme-l-il un nouvel intcrnicdiaire entre Vcmnuus et le poli/carpos ? En résumé, si la forme oncinée des divisions du calice est constante, elle ne se rencontre pas toujours avec des marges non scarieuscs aux bords, et je crois que le Sel. polycarpos doit être rayé du nombre des boimcs espèces, parce qu'il ne présente pas au moins deux caractères différentiels constants; ou plutôt, je suis porte a supposer, avec I\I. Grenier, (jue la forme à divisions calicinales oncinées n'était pas connue de Linné. Je crois que \e polycarpos de Linné n'est qu'une variété à fruits plus petits et plus nombreux de Vannuus, et je n'admets également que comme une autre variété le Scier, imcinatus Martin [Sel. Martini Gren., Aj'cIi. de la FI. de Fr.etcVAlL). M. Ducliartre, secrétaire, donne lecture de la communicalion sui- vante, adressée à la Société : DE LA STRUCTURE DES POILS DES OLÉACÉES ET DES JASMI?sÉES , par m. El». PRILLIEUX. (Paris, 3 dccemliro 1835.) De tous les organes des plantes, il n'en est pas qui semblent moins im- portants que les poils; aussi, en présentant quelques observations sur la forme particulière qu'ils affectent dans une famille végétale, dois-je craindre que le peu d'utilité de telles recherches ne me soit reproché; toutefois la croyance que rien dans la nature n'est indigne de notre attention, me ras- sure, et je crois m'excnser assez de l'humilité de mon sujet, en répétant le mot de Bacon : Quidquid essentia dignioii, est, id etiom scientia dignnm. La l'orme etoilée des poils des Oliviers est connue depuis longtemps, mais je ne crois pas qu'on ait signalé d'organes analogues dans les autres genres de la même famille; si cependant on examine des lambeaux d'épiderme enlevés sur des feuilles de plantes voisines, on ne tarde pas à y remarquer de petits organes un peu différents, il est vrai, des poils des Oliviers, mais qu'on peut cependant ramener sans hésiter au même type. Vus par la face supérieure, les poils de l'Olivier ont la forme d'un plateau dentelé, qui est composé d'une trentaine de cellules disposées en rayons autour d'un point central. Ces cellules ne sont soudées les unes aux autres que dans une partie de leur longueur; leur extrémité libre forme les dents du plateau. Elles sont collées l'une contre l'autre et lecouvertes par une cuticule que l'on distingue assez nettement dans l'intérieur des dentelures, T. 11, 51 770 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mais dont on rend l'existence plus frappante en soumettant un poil à l'action d'une solution saturée de potasse. Les cellules, qui étaient soudées dans les trois quarts de leur longueur, deviennent alors libres jusqu'à la base; la cuticule est dissoute. Le plateau étoile, ainsi formé de cellules recouvertes de cuticule, repose sur le sommet d'une cellule un peu allongée qui le porte à peu près comme le pied d'un champignon eu porte le chapeau. Cette cellule-pédicule commu- nique avec une cellule épidermique dont elle n'est que le prolongement. La partie libre est séparée seulement par un étranglement de celle qui est engagée dans l'épiderme; je n'ai jamais pu distinguer entre elles une cloison complète. Si l'on examine l'épiderme d'une feuille de Frêne, on y voit, au milieu de nombreux stomates, de petits disques un peu plus grands que ces der- niers. Ces disques, divisés en seize compartiments par des cloisons rayon- nantes, semblables à celles qui séparent les cellules du poil de l'Olivier, sont portés pareillement par une cellule-pédicule qui a la même structure que celle de l'Olivier. Je n'ai observé, dans la famille des Oléacées, de poils étoiles que dans le seul genre Olea; mais j'en ai retrouvé de semblables à ceux du Frêne dans toutes les plantes que j'ai examinées, tant de cette famille que de celle des Jasmiiiées qui en est fort voisine. La principale, je pourrais presque dire la seule différence qu'on trouve entre ces organes consiste dans le nombre des cellules qui en forment la tête. 11 varie depuis celui de quatre qu'offre le plus souvent le Jasminum officinale jusqu'à celui de seize que montrent plusieurs Frênes, et même de vingt-quatre qu'on observe dansle Phillyrea angustifoiia. On peut voir entre ces extrêmes tous les passages; les figures que je mets sous les yeux de la Société et où j'ai représenté les poils d'une vingtaine d'espèces l'indiquent, je pense, assez nettement, La différence est plus grande entre les poils des Olea et tous les autres. Mais il n'est cependant pas possible de les ranger à part et de les rattacher à un type spécial. L'étude de leur développement le prouve avec évidence; car elle nous les montre revêtant tour à tour toutes les formes qu'on observe chez les autres plantes de la même famille, avant d'arriver à celle qui les distingue plus tard. Tous les poils dont je m'occupe ici apparaissent sous la forme d'une petite papille; c'est une cellule de l'épiderme qui fait saillie au-dessus des cellules voisines. Puis cette cellule unique se montre divisée en deux par une cloison transversale. Dès lors, l'organe naissant présente les deux parties que l'on voit dans le poil entièrement développé: la cellule inférieure, qui est le pédicule, reste unique ou se divise encore par une cloison transversale; la supérieure se partage en deux d'abord par la formation d'un cloison longitudinale, puis en quatre au moyen d'une deuxième cloison qui coupe la première sur la ligne de l'axe du poil. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 771 Tous les poils (Ifs Oléacées et des Jasminées passent par ces diverses phases; ma's tandis (lue ceux de certains Jasmins s'arrêtent dans leur développement au moment où leur tète est formée de quatre cellules, on voit dans ceux d'autres plantes la division des cellules se continuer par la production à leur intérieur de nouvelles cloisons longitudinales qui, comme les premières, se coupent suivant la ligne de l'axe du poil. Ainsi se forment les huit cellules du Troène, les seize du Frêne, etc. Les poils de l'Olivier se forment co.ume tous les autres. A un moment de leur développement, ils sont semblables à ceux du Jasmin, puis à ceux du Lilas, puis à ceux du Frêne; ce n'est que quand la tête du poil est ainsi composée d'une vingtaine de cellules qu'elle commence à perdre la forme discoïde. Chaque cellule se développe alors libi'cment par son extrémité sans demeurer soudée aux cellules voi.^ines, et bientôt leur ensemble offre l'aspect d'une étoile. Ainsi, on peut reconnaître que tous les poils des Oléacées et des Jasminées se rapportent à un type unique ; la différence qu'il y a entre eux consiste seulement en ce que les uns conservent définitivement une forme qui pour d'autres n'est que transitoire, de telle sorte que la comparaison de ces organes observés à l'étal adulte sur des plantes différentes représente exac- tement la série des degrés du développement du plus parfait d'enlre eux, c'est-à-dire du poil de l'Olivier. Des poils semblables à ceux des Oléacées ont été observés dans d'autres familles. Ceux du Pincjuicula vidgaris, qui ont été étudiés par M. Groen- land, sont, en ce qui touciio à leur développement, de tout point compa- rables à ceux du Troëne. Les organes dont M. Chatin a signalé l'existence sur les feuilles des Calli- triche, et qu'il a décrits sous le nom decysties (1), présentent exactement le même aspect et la même structure que ceux du Jasminum gi^andifiorum. Ils sont de même formés d'une tête composée de huit cellules, portée par un court pédicule. Fn outre, les cysties se développent absolument comme les poils capités des Oléacées, c'est-à-dire qu'elles naissent d'une cellule de i'épiderme qui se divise d'abord par une cloison transversale en deux cel- lules, dont l'inférieure, qui se divise encore une l'ois, devient le pédicule, tandis que la supérieure se partage dans le sens longitudinal d'abord en deux, puis en quatre, puis en huit parties. D'après cela, il me parait impus sible d'admettre avec M. Chatin « que les cysties dérivent des stomates. ■> Quand même leur partie supérieure, divisée en deux par une cloison, sem- blerait offrir, vers les premiers moments de leur formation, l'aspect dun stomate, sa situation au sommet d'un pédicule d' vrait empêcher de l'assi* miler à un pareil organe. (1) Voyez le Dullelin, t II, p. ii05. 772 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAISCE. Qu'il me soit permis de dire en terminant que les poils en éloilc de plu- sieurs plantes de la famille des Eléagnées [Hippophoë^ S/iepherdia), dont j'ai suivi le développement, m'ont présenté une série de transformations analogues à celles des poils de l'Olivier. C'est toujours d'une seule cellule de l'épidémie que dérivent ces organes remarquables, et c'est toujours aussi par la division de la tête primitive- ment unicellulaire du poil en deux à l'aide d'une première cloison, puis en quatre par le développement d'une seconde, puis en luiit, seize, etc., qu'est formé le disque composé de nombreuses cellules, qui se transforme ensuite par le développement indépendant de ses éléments en une large étoile. Je ne dois pas en ce moment entrer dans plus de détails ; je me bornerai à indiquer cette seule conséquence de ce qui précède, c'est que l'on ne saurait plus regarder les poils des Eléagnées comme formés par la soudure de plusieurs poils, ainsi qu'on l'admettait généralement avec l'illustre Adr. de Jussicu, qui sans doute n'avait observé ces organes que lorsqu'ils sont par- venus à l'état adulte. M. Chalin fait à la Société la commiiiiicalion suivante : SECONDE NOTE SUR LES CVSTIES , par M. A». tHATIX (1). Depuis le jour où j'ai fait part à la Société de mes observations sur les petites outres ou cysties fixées à l'épiderme des feuilles et des tiges de la Callitriclie, des observations plus ou moins analogues à celles dont cette plante avait été l'occasion se sont présentées à moi dans le cours de mes rechercbes d'anatomie. Les faits nouveaux venaient ainsi se grouper autour du fait primitif, attendant le moment où leur ensemble pourrait offrir assez d'intérêt pour être le sujet d'un travail dans lequel , s'éclairant l'un par l'autre, ils fourniraient les éléments de l'histoire générale d'une série d'or- ganes se touchant par quelques points, s'éloiguant par quelques autres, et daiîs lariuellc la Callitriclie ne représente que le point de départ. La com- munication de M. Prillieux, dont j'ai été accidentellement prévenu avant la séance par M. Duchartre, me fait une sorte de nécessité d'exposer aujour- d'hui mes nouvelles observations. Je ne ferai, toutefois, qu'une simple énumération de celles-ci, dont j'ai l'honneur de faire passer les des- sins, le moment du travail d'ensemble n'étant pas encore ariivé. Il est d'ailleurs presque superflu de faire romarcjner que la communication inté- ressante qui vient d'être faite à la Société confirme pleinement ce que j'ai dit de la formation des cysties par des dédoublements successifs, d'abord d'une cellule-mère ([ui se divise en deux comme si elle devait former un stomate (sorte d'organes dont les cysties occupent précisément la place dans (1) Voyez le Bulletin, t. II, p. 295. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855, 773 la Callitiicho), puis secondairement des deux cellules résultant du dédou- blement de la cellulc-mèi'e, et ainsi de suite jus(|u'à ce qu'on ait un assem- blage (le huit, etc., cellules. Hippuris vulgaris. — Des cysties tout à fait pareilles à celles de la Cal- Jitriche, et formées comme ces dernières d'une cellule dédoublée en deux, puis en quatre, puis en huit, et quelquefois en un nombre plus considé- rable, existent de loin en loin sur la circonférence des feuilles. (]omme la généralité des cysties de la Callilriche et comme toutes celles de l'espèce suivante, les petites outres de V Hippuris sont remplies d'un liiiuide trans- parent auquel s'ajoutent quelques granules de matière verte. Limosella aquatica. — Des organes en tout semblables aux préeédeuls existent aussi entremêlés aux stomates sur les deux faces des feuilles. Pingidcula vulgaris. — Cette plante, des lieux tourbeux humides, mais non aquatique comme les espèces précédentes, et non franchement terrestre comme celles qui suivent, porte sur les tiges et les deux faces de ses feuilles des organes d'une natuie intermédiaire déjà observés par notre savant con- frère M. Groenland. Les cysties, si l'on peut encore leur donner ce nom, du Pinguinda, se prêtent à plusieurs obseivations spéciales : 1° Plusieurs, pédicellées, couronnent gracieusement en forme de parasol a huit ou même a douze côtes un support formé d'une ou de deux utricules ordinairement ovales-allongées; 2° elles sont subdivisées ordinairement par des cloisons complètes; 3" dans un assez grand nombre d'entre elles, savoir les plus développées, le liquide des cellules fait place à des noyaux granuleux ; h" celles de la l'ace inférieure des feuilles, relativement privées de lumière, s'arrêient généralement dans leur évolution après s'être divisées seulement en quatre, forment plus rarement le noyau intracellulaire et ne sont ja- mais (?) pédicellées. li/timaithus glubru, U. hirsnta. — Sur la tige et les deux faces des feuilles sont des corps, sortes de tétrathèques élevées sur l'épiderme par une courte cellule basilaire et contenant quatre noyaux granuleux. Ces tétrathèques, qui procèdent comme les cysties d'une seule cellule divisée en deux, puis en quatre, état où le dédoublement cesse, répondent par leur évolution aux corps de la face inférieure des feuilles du Pinguicula, arrêtés dans leur dé- veloppement par rapport à ceux de la face supérieure. On observe, entie- mêlés aux tétrathèques, et plus noiiibreux sur le J{. hirsuta que sur le //. glabra, des poils en général unicellulés coniques ou en forme de bou- teille couverts de fines papilles; aucune transition n'existe entre les poils et les tétrathèques. Melampyrum {M. arvense, etc.). — Il existe sur les deux faces des feuilles et la tige de ces plantes mi mélange de tétralhèciues et de poils unicelluléseu cône allongé qui lappcllent assez bien ceux des lihinanllius, avec ces deux différences fort générales : 1" les poils, au lieu de naitre avec les tétra- 11 1\ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. thèques et les stomates au point commun de réunion de pUisieuis des cel- lules à contoui's sinueux formant l'épiderme, sont le prolongement de l'une de ces cellules soulevée vers son milieu en une sorte de manchon conique atténué dans sa portion terminale. EupJirasia Odontites. — Tétrathèques semblables aux précédentes, mais dont plusieurs ont la cellule basilaire développée en un long pédicelle non papilleux ; quelques dithéques et monothèques par arrêt de développement. Poils coniques allongés couverts de fines papilles, naissant comme les tétrathèques entre les cellules épidermiques , parfois cloisonnés vers leur milieu. Darlsia viscosa. — Tétrathèques quelquefois subsessiles , plus souvent portées sur de longs pédicellcs non papilleux formés de deux cellules allon- gées que couronne l'organe soutenu immédiatement par la courte cellule basilaire; poils toujours unicellulés. Antirrhinum majus , Orobanche cruenta, etc. — Polythèques formées de 8 à 16 cellules disposées en cercle au sommet d'un long pédicelle cloi- sonné que supportent parfois plusieurs groupes de cellules étagées les unes au-dessus des autres. Phc'lipœa ramosa, etc. — Retour aux tétrathèques pédicellées et entre- mêlées de poils simples de plusieurs Rhinanthacées. Htjobanche sanguinea. — Tétrathèques sessiles ou subsessiles, et tétra- thèques élevées sur des pédicelles articulés. Epiphegus americanus. — Tétrathèques toutes (?) portées sur des pédi- celles cloisonnés; poils ordinairement en forme de bouteille élevés sur une courte cellule basilaire. Cytinus Hgpocistis. — L'épiderme de la face externe des bractées porte des tétrathèques couronnant élégamm.ent un piédestal formé d'utri- cules superposées par assises régulièrement décroissantes dont l'ensemble rappelle des boulets rangés en pyramide ; ce piédestal, que forment à sa base un assez grand nombre d'utricules (six le plus souvent), est terminé à son sommet par une seule cellule. La tétrathèque procède encore d'une cellule qui se divise en deux, puis en quatre; parfois la cellule-mère se partage immédiatement en trois cellules qui alors ne se subdivisent plus. Lathrœa Clandestina — Des cavités ou lacunes existent dans l'épais- seur du tissu des écailles, et, fait bien digne de remarque, on trouve dans ces cavités que tapisse une sorte de membrane épidermique, des tétrathèques à support très court qui rappellent complètement les organes placés à la face extérieure des h'xùWesùeV figobanche sanguinea, des Hhinanthus, etc. L'ana- logie entre ces corps, qui est établie avec certitude par leur oi'ganogénie, par leur forme et par leur structure, frappera d'autant plus que, comme par une sorte de compensation, ils manquent (?) à la face externe des écailles du Lathrœa. M. Duchartre, auteur d'un travail considérable sur SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 775 la Clandestine, a vu les tétrathèques de la Clandestine et suivi leur déve- loppement. Syringa, etc. — Kieser a vu (et figuré) dans les .lasminacées, des organes analogues à ceux que nous venons de suivre dans le Pinguicula^ un grand nombre de plantes didynames (Rhinanthacées, Scrophulariacées, Oroban- chée.s), où ils paraissent être communs, et dans les Cytinées. Il serait déjà facile, en reprenant à un point de vue d'ensemble l'étude des corps divers que nous venons de signaler chez des plantes aquatiques, des plantes terrestres proprement dites et des plantes parasites, de liiontrer entre eux, soit des rapports, soit des différences, aux quatre points de vue organogénique, anatomique, morphologique et physiologique; mais, ainsi que je l'ai exprimé plus haut, je pense que les matériaux pour ce travail ne sont pas encore réunis en nombre suffisant. M. Planclion fait à la Société une communication sur les Hermo- dacles, dont voici les conclusions : {° h' Hermodactylos des médecins grecs est génériquement identique avec V Hermodactijlos ou Surugen des Arabes, et avec notre Hermodacte officinal. 2" L'Hermodacte officinal provient, suivant toute probabilité, du Col- chicuni variegatum. 3° Les propriétés de ce tubercule à l'état frais sont prol)ablement très énergiques et doivent rivaliser avec celles du Colchique ordinaire. Elles s'émoussent et se perdent par la vétusté. h" Si les botanistes-médecins de la Renaissance avaient su reconnaître l'identité générique de Y Hermodactylos, de notre Hermodacte officinal et du Colchique ordinaire, on n'aurait pas laissé dormir, jusqu'au commencement de notre siècle, les propriétés du Colcliique dans les affections articulaires, propriétés déjà connues des médecins grecs du vi" et du vii° siècle (au moins chez le Colchicum variegatum). 5" l.'flermodactylus verus de iMatthioIe [flcrmodactylus tuberosus^ Salisb. , Iris tuberosa, L.) ne saurait être Vllermaductylos des Grecs, ni surtout notre Hermodacte officinal. 6" Le Surugen, ou Hermodactyle à racine longue de Mésué, répond pro- bablement h la forme dactyloïde du tubercule du Colclncuin variegatum, ou de quelque autre espèce orientale. 7" On ne saurait déterminer rigoureusement l'espèce de Colchique à la- quelle se rapporte le Surugen à racine ronde et blanche de Mésué. Il est possible que ce soit notre Hermodacte officinal ; mais la récolte de ce Su- rugen est indi(iuée pour le printemps, et celle de notre Hermodacte doit se 776 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faire en automne. Peut-être s'agit-il de l'Hermodacte d'Egypte {Colchicum hulbocodioides), dont parle Prosper Alpin. 8" Le Surengian d'Avicenne comprend probablement dos espèces diffé- rentes de Colchique. 9" Le Colchicum illyricum est une espèce imaginaire dont le nom doit être rayé des catalogues. 10" L'Hermodacte de Prosper Alpin est le Colchicum bulbocodioides, M. Biebst {C. œgyptiacum, Boiss.). 11" Le tubercule des Colchiques est une base renflée de rameau, ana- logue au plateau des Crocus, et aux pseudo-bulbes de certaines Orchidées. Jl répond physiologiquement à certains embryons monocotylédonés; mais ses rapports avec l'embryon des Gi'aminées se bornent à de simples res- semblances. 12° Les tubercules de V Hermodactylm tuberosus sont de vrais rhizomes axillaircs, d'aboril enveloppés par les bases sacciformes de leurs premières feuilles. M. Bâillon présente les observations suivantes : Je pense que M. Pianchon a raison de n'accepter qu'avec doute l'ana- logie qu'on a voulu établir entre le bulbe du Colchique et un embryon monocolylédoné. Mais je vais plus loin encore que notre savant confrère, en rejetant d'une manière absolue toute comparaison à cet égard. Quel rapport peut-il y avoir, en effet, entre un blaste qui ne porte pas d'organes appendiculaires et un axe renflé comme celui du Colchique, dont le propre est précisénient de porter des appendices? Sur un bulbe de cette année, outre rinflorescence actuelle, on trouve au sommet de cet axe transformé en réservoir de sucs, un rameau flétri qui se rapportait à la floraison pré- cédente. En remontant dans l'histoire de cet axe, on le trouverait ainsi portant une série de rameaux florifères. De là toute impossibilité de rap- procher deux organes qui ne se ressemblent que par la forme, caractère de nulle valeur. Je ne pense pas non plus que tout soit parfaitement connu sur la végé- tation du Colchique. Je crois, par exemple, que le rapport qui existe enti-e lesfleurs épanouies et les feuilles à peine développées qu'on trouve à la base de l'inflorescence, nécessite encore, pour être bien déterminé, des études suivies, ainsi ([ue l'inflorescence qui semble être scorpioïde. M. Gerniain de Sainl-l'ierrc l'ail observer que, pour lui aust^i , entre k' bulbe des Cule/ncum et l'euibryon des Graminées, il n'existe d'onaiogie qu'au [)oint de \ue physiologique; dans l'un et l'autre SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 777 cas, une masse charnue recèle et cède ensuite les principes nutritifs qu'elle contient à un bourgeon qui se développe à ses dépens, et s'accroît ta mesure qu'elle se vide et se flétrit. Mais au point de vue orannographique, il n'existe aucune analogie. La niasse charnue du faux bulbe du Colchique, qui présente en effet une certaine ressem- blance, dans la forme extérieure, avec riiypoblasle des Graminées, n'est autre chose que la base renflée de l'axe florifère, et cette base charnue bulbif(M-me montre à son sommet la cicatrice qui est le résultat de la destruction de la partie supérieure de l'axe. Au con- traire, l'hypoblaste de l'embryon des Graminées est, pour M. Ger- main de Saint-Pierre, le cotylédon ou feuille primordiale charnue de l'embryon. M. Planchon fait remarquer qu'ahn d'abréger sa communication, il n'est pas entré dans tous les détails qu'il aurait pu présenter. Il ajoute que Tristan a bien signalé la relation des feuilles et des fleurs du Colchique. Cet auteur a reconnu que les deux gaines floriflères sont destinées à envelopper plus tard le nouveau tubercule, et que les feuilles naissent réellement après les fleurs. — M. J. Gay avait déjà dit que l'inflorescence du Colchique est une inflorescence scor- pioïde. — A.-L. de Jussieu n'a parlé que d'une ressemblance de forme et non d'une identité complète du bulbe avec un embryon de Graminée. M. Weddell donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qu'il vient de recevoir de M. Delondre, de Graville (Havre). J'ai le plaisir de vousannoncer que j'ai fait porter au siège de la Société, pour y être à votre disposition, les objets suivants : 1° Un kilogr. de truffes récemment récoltées sur des chênes Irufliers, semés depuis huit ans. 2" Deux pots renfermant de jeunes chênes de la môme espèce. 3° Un sac de glands de ces mêmes chênes recueillis en novembre dernier. C'est le résultat d'une nouvelle conquête de l'arboriculture, qui ne con- cerne pas seulement les gourmets, comme ou le croirait au premier abord, mais qui me parait avoir une grande importance sous le rapport de la cul- ture forestière. •le pense que les détails ({ui m'ont été fournis par M. Auguste Rousseau, de Carpenlras, auteur de cette découverte, intéresseront la Société. Pendant longtemps on a cru epie l'on pouvait reproduire la Truffe par des semis, comme les champignons et les pommes de terre-, mais eomnic tout ee (lui a ete l'ait et éci it a ce sujet n'a coniluit a aueun résultat, 778 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Rousseau a eu l'heureuse idéecVéludier sur les racines la manière dont celte cryptogame nait et croît, d'ol^server quelle est l'espèce de chêne qui la produit, et d'en faire un serais. Après huit années, le succès a couronné ses recherches : il a multi- plié le chêne dont les racines lui fournissent maintenant une récolte abon- dante des truffes les meilleures et les plus parfumées. Voilà certainement une difiiculté vaincue qui équivaut à une invention, et peut devenir pour nos départements méridionaux la source d'une nou- velle richesse. Si vous êtes de mon avis, vous ajouterez vos observations scientifiques à mes communications, et vous en ferez part à nos' collègues dont quelques- uns voudront peut-être faire, de leur côté, quelques essais. M. Wedclell ajoiile à cette communication les observations sui- vantes ; Les faits, sur lesquels notre confrère appelle l'attention de la Société, sont, sans contredit, d'un grand intérêt; je dois dire cependant qu'ils sont moins nouveaux que M. Rousseau ne semble le supposer, puisque, dès l'an- née 1834, dans un congrès scientifique tenu à Poitiers, M. Delastre appelait l'attention sur les résultats heureux, obtenus par les habitants de Loudun (Vienne), d'une pratique toute semblable à celle dont il est question dans la lettre de M. Delondre. Ce fait et beaucoup d'autres sont consignés dans le magnifique ouvrage de M. Tulasne sur les champignons hypogés, auquel je dois renvoyer ceux de nos confrères qui voudraient connaître la Truffe dans tous ses détails. Je me contenterai ici, en l'absence de l'auteur, de donner un aperçu très sommaiie de ce qu'il rapporte au sujet des essais de multiplication artificielle dont ce champignon a été l'objet. Les truffes, on le sait, sont connues depuis la plus haute antiquité, mais l'idée de les cultiver ne semble pas antérieure à notre siècle, et il paraît cer- tain que jusqu'à ce jour l'art n'a pris aucune part à leur production, en ce sens du moins que ces champignons n'ont pas encore été soumis à une culture régulière, comparable, par exemple, à celle de l'Agaric de couche. Ce n'est pas cependant qu'on n'ait fait de nombreux essais, mais ces essais n'ont abouti à rien, et ce n'est qu'après avoir étudié avec plus de soin les conditions dans lesquelles se développent ces végétaux qu'on a pu arriver aux résultats dont notre confière, I\r. Delondre, met un si bel exemple sous nos yeux. A priori, il seinbiait tout naturel que pour avoir une récoite de truffes, dans u\\ lieu donné, on y semât des spores, ou, si l'on veut, de la graine de truffe ; pas du tout! L'expérience a démontré que pour récolter des truffes, il suffit de semer des chênes. !mi d'autres termes, des observations suivies SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 779 ont prouvé que pour donner lieu à la production de ces champignons, il faut simplement produire les conditions dans lesquelles ils se développent; In nature se charge du reste. Ces conditions les voici : 1° un terrain un peu calcaire ; 2" la présence de Chênes, de Charmes ou d'autres arbres forestiers non résineux; 3" de l'humidité, de la chaleur; U° une certaine proportion de lumière et même de soleil. Partout où ces circonstances favorables se présentent, il peut se produire des truffes: aux environs de Paris tout comme eu Provence. Les nombreux et heureux essais qui ont été faits dans diverses parties du Poitou, dans la Touraine et en d'autres points encore ; enfin, les truffières (jui ont existé tout près de nous, prouvent assez l'exac- titude de cette assertion. Le passage suivant de l'ouvrage de M. Tulasne, que je cite textuellement, résume assez bien les idées de notre confrère sur la culture des truffes. .< En supposant, dit-il , que la culture purement aitificielle des truffes, comme celle qui serait praticable dans un jardin, dût un jour être cou- ronnée de succès, nous doutons qu'elle pût équivaloir à in culture indirecte, si l'on peut ainsi parler, que les Lodunais semblent avoir les premiers mise à profit. Aussi serait-il à souhaiter que leur exemple fût suivi dans une foule de lieux où il le pourrait être avec bonheur. Leur méthode, qui a pour conséquence de créer des bois la où il n'en existe point, mérite dou- blement d'être recommandée. Quant à celle qui consiste à répandre des fragments de truffes mûres dans un terrain boisé qui ne produit point en- core ces champignons, nous croyons qu'elle peut aussi donner des résul- tats satisfaisants, mais elle ne devra être tentée que dans des circonstances analogues à celles offertes par les truffières naturelles. On reconnaîtra alors qu'une foule de lieux supposés improductifs eu truffes, en produisent réelle- ment déjà avec plus ou moins d'abondance, et que beaucoup de bois pour- raient être convertis en truffières à l'aide de quelques soins, qui consis- teraient surtout à diminuer le nombre des arbres, et à débarrasser le sol des broussailles qui l'empêcheraient de recevoir h la fois facilement les eaux pluviales et l'influence directe des rayons du soleil. » Une expérience faite par M. le comte de Noé, dans l'Agcnais, sur la pro- duction artificielle des truffes, mérite d'être rappelée ici; elle ne lui a coûté que la peine d'enteri-er (luelques minces débris deti-uffes mûres, le long des charmilles de son parc, et c'est avec raison, sans doute, qu'il attribue à cet ensemencement les récoltes de truffes qu'il a eu le plaisir de faire les aimées suivantes. IJien qu'il maïuiuc peut-être à cette expérience, pour être par- faitement concluanle, hi constatation préalable qu'il ne croissait point déjà naturellenu'iit des truffes là où les débris séminiferes avaient été enfouis, elle est de nalure, cependant, à encourager très sérieusement beaucoup de propriétaires ruraux à imiter M, de Noé. Tout ce que 1\L Tulasne raconte 780 ■ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de ia Truffe et des truffières paraît, d'ailleurs, promettre à leurs tentatives d'heureux résultats. Pour ce qui est du parasitisme de la Truffe, ([ue MM. Rousseau et De- londre admettent sans hésitation, les mycologues sont fort éloignés d'y ajouter foi à ce point. Jusqu'ici on n'a pu saisir, entre la Truffe ou son mycélium et les racines des arhres, les relations qui seules constituent \\n parasitisme réel. L'opinion populaire que partage M. Rousseau repose vrai- semldahlemeiit sui- une erreur d'observation qui a été fréquemment com- mise. On a, en effet, souvent pris pour des truffes naissantes, de jeunes galles développées sur des racines de Chêne, de Bouleau ou de Charme, et qui étaient dues ù la piqûre de certains Cynips. Si, comme tout poi'te a le croire, les truffes ne sont pas plus parasites des arbres qui les protègent, que V Agaric délicieux ne l'est des Pins sous lescjucls il végète, la théorie des Chênes trufiiers en recevra quelque atteinte. Toutefois, on ne pourra refuser à M, Rousseau d'avoir très utilement renouvelé une pratique agricole qu'il est regrettable, à plusieurs titres, de ne pas voir se propager davantage. M. Decaisnefait remarquer que 31. Wcddell semble admettre pour la Truffe une sorte de génératiou spontanée, à moins qu'il ne consi- dère la terre comme farcie, pour ainsi dire, de spores de truffes, do telle manière qu'il puisse s'en développer partout où des circonstances favorables se présentent. Il ajoute qu'on trouve les truffes seulement dans des taillis de sept ou huit ans, qui n'empêchent pas l'action du soleil sur le sol. M. Weddell répond qu'il lui est impossible d'expliquer le fait de la production des truffes à la suite des semis de chênes, dans des localités oii l'on n'en trouvait pas précédemment, mais que, dans aucun cas, il ne saurait admettre de génération spontanée. Les truffes se produisent dans des bois récemment semés, comme les moisissures sur les substances organiques. M. A. Passy rappelle que M. Bouteille a trouvé des truffes en abondance près de 3Iagny-en-Vexin (Seine-et-Oise), lors du défriche- ment d'un bois. — On en rencontre aussi aux environs d'Evreux et de Caen. — Il y en a beaucoup dans la montagne de Bourgogne. Dans cette contrée, on se sert de petits chiens pour les trouver, et on les expédie surtout à Strasbourg. M. Passy est porté à croire, comme 31. Weddell, que le développement des truffes se rattache à la présence de certains arbres. Pour faciliter et augmenter cette pro- duction, il serait peut-être utile de placer des truffes dans le voisi- nage de ces arbres, alin que les spores pussent se disséminer- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 781 M. Fermontl dit que, dans la Charente, les paysans ne se servent, pour récolter les trulîes, ni de chiens ni de cochons. Ils reconnaissent à la couleur de Técorce les arhres sous lesquels il doit s'en trouver. C'est dans des terrains plutôt sahlonneux que calcaires qu'on les rencontre. M. Fuel ajoute que, dans le déparlement du Lot, comme dans le Périgord, c'est spécialement sur le calcaire jurassique que l'on trouve les truftes. Sur les autres terrains, elles sont beaucoup plus rares. M. Dorvault fait observer que la lettre de M. Delondre semble annoncer l'établissement d'une culture régulière de la Truffe. C'est là un fait qui lui paraît nouveau et d'une grande importance. 31. Weddell répond à M. Dorvault qu'il ne s'agit ici que d'une culture indirecte, comme l'appelle M. Tulasne, puisque c'est en se- mant des chênes qu'on obtient des truffes. Il rappelle que déjà depuis longtemps, aux environs de Loudun (Vienne), on a, au moyen de semis de chênes et sans semer des truffes, créé des truffières que l'on exploite régulièrement. Les truffes se trouvent dans des tailhs, jusqu'à ce que ceux-ci aient atteint Page de douze ans. Dans plusieurs régions, suivant M. Tulasne, on en rencontre aussi sous les futaies, mais il faut, pour cela, élaguer les arbres, afin que le soleil puisse agir sur le sol. M. Balansa rapporte qu'aux environs d'Oran (Algérie), une Truffe différente delà nôtre se trouve dans des plaines nues et très arides. M. Trécul dit connaître une localité aux environs de Vendôme, où l'on a découvert des truffes dans un sol riche en matières végétales, mais où l'on n'en trouve plus depuis quelques années. M. Duchartre rapporte que, dans le Périgord, pour que la récolte des truffes soit abondante, on prétend qu'il faut que le mois d'août soit pluvieux. M„ Decaisne signale un fait analogue relativement aux morilles. S'il ne pleut pas dans la première moitié d'avril, la récolte de ces champignons manque presque complètement. Mais s'il pleut, on voit paraître les morilles dès le 20 de ce mois. M. de Schœnefeld ajoute qu'au mois d'avril dernier, les morilles se sont montrées en abondance extraordinaire dans la forêt de Saint- Germain et aux alentours. Les gens du pays attribuaient cette pro- duction exceptionnelle aux fortes neiges de la (in de l'hiver et à la grande humidité qui en était résultée. 782 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Germain de Saint-Pierre dit avoir trouvé, il y a quelques années, des morilles dans un champ découvert, à Sceaux près Paris. M. Permond ajoute que, dans le midi de la France, le Cèpe {JJolelus edulis) se montre à deux époques de l'année, mais seulement si ces époques sont précédées de pluies abondantes. M. Germain de Saint-Pierre fait à la Société la communication suivante : ÉTUDE DU MODE DE VÉGÉTATION ET DE LA STRUCTURE DU RHIZOME DE VHERMODACTYLUS TUBEPiOSUS , Salish. {Iris tuberosa, L. ), par M. E. GERMAIIM DE .SAII^IT-PIERRE. Depuis longtemps déjà le curieux mode de végétation de ïlris tuberosa avait fixé mou attention, ot j'avais tenté vainement de me rendre compte de la structure de son rhizome en examinant les échantillons dessécliés, dé- formés etsouventmutilés, préparés pour les herhiers, lorsqu'un hasard heu- reux me fit rencontrer en novemhre 1850 des souclies vivantes de cette plante expédiées de Toulon à Paris par M. Piobert. Ces souches m'ayant été immédiatement livrées, je les ai soumises à l'étude et je les ai cultivées pen- dant une période d'une année (un accident les a fait périr), en ayant soin, à chaque nouvelle phase de la végétation, d'en retirer une ou plusieurs de la terre, et de mettre leur structure en évidence au moyen de coupes longitu- dinales. Ces souches, à l'époque où elles me furent remises (pendant la période de repos de la végétation de la plante), offraient l'aspect suivant: de la base persistante d'une tige détruite, base qui présentait sur une de ses faces des fibres radicales filiformes alors desséchées, descendaient verticalement une, deux ou trois productions charnues, en forme de doigt ou plutôt de massue, de couleur brunâtre, et ressemblant par leur forme extérieure à cer- taines racines charnues. — Ayant coupé dans le sens longitudinal un certain nombre de ces productions radiciformes, j'ai constaté que l'extré- mité ou le sommet dirigé de haut en bas de chacune d'elles se terminait par un bourgeoiî, et que la feuille extérieure et enveloppante du bourgeon con- stituait l'extrémité de la production radiciformc elle-même; ce bourgeon, dirigé latéralement , était formé en outre par plusieui'S jeunes feuilles coniques emboîtées. Ces souches ayant été plantées, des racines filiformes se développèrent h la partie inférieure de ce bourgeon terminal, qui devait lui-même se ter- miner par une tige florifère. Deux jeunes bourgeons latéraux naquirent en même temps à l'aisselle des feuilles du même bourgeon terminal ; ces deux jeunes bourgeons, en s'allongeant, prirent chacun la forme de la souche primitive, c'est-à-dire d'une masse charnue en forme de massue et à extré- SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 783 mité gcmmifère ; ces deux nouvelles productions claviformes constituaient par leur écartemcnt une furcation ou dichotomie dont l'angle était occupé par la tige florifère, terminaison du bourgeon-mère. Plus rarement un seul bourgeon charnu ou trois bourgeons charnus se développèrent et le système de végétation d'aspect dichotomique fut remplacé par un système de végé- tation d'aspect irrégulier. Ces bourgeons charnus claviformes m'ont offert la structure suivante : les deux premières feuilles du bourgeon présentent une prolongation laté- rale en forme d'éperon , de sac ou de sabot ; ces deux éperons membra- neux m'ont paru soudés entre eux (1) ; ils enveloppent complètement, sans y adhérer, la partie centrale charnue du bourgeon. Les deux feuilles exté- rieures, prolongées en éperon, se terminent chacune par un limbe foliacé libre et ascendant, la feuille première ou la plus externe, emboîtant sim- plement la feuille seconde. Quanta la feuille troisième, c'est celle qui con- stitue par sa forme cylindrique et sa consistance charnue la masse claviforme terminée en un limbe circulaire court et épais, au fond duquel prend nais- sance un bourgeon terminal qui ne doit produire une tige florifère que l'année suivante. Cette masse charnue cylindrique, terminée par un bourgeon, constitue (après la destruction des feuilles foliacées externes et de leurs prolongements membraneux ea forme de sac ou de sabot) la partie vivante du rhizome qui reste stationnaire jusqu'en automne; ce sont des rhizomes semblables que j'avais reçus et plantés l'automne précédent. Ces rhizomes, en forme de massue, dépouillés de leur tunique membraneuse en forme de sabot, sont maintenus réunis à leur point de départ par la base de la tige florifère détruite. Ce rhizome, constitué extérieurement par un sac résultant des éperons tubuleux de deux feuilles extérieures, et dont la masse centrale est consti- tuée par une feuille charnue cylindrique à limbe cupuliforme renfermant un bourgeon, est, selon moi, un exemple important de ces productions intéressantes où les organes foliaires et les organes axiles cessent de pré- senter des caractères tranchés, et constituent un axe décomposé en feuilles, ou, ce qui rend la même idée, des feuilles afjrérjées en axe. Je ferai remarquer, en outre, que l'éperon libre qui renferme ici la masse interne sans y être adhérent, me semble présenter une certaine analogie avec l'éperon foliaire qui renferme le bulbe descendant de la Tulipe; mais tandis (1) M. Planclioii, qui a de *oa côté étuilié les rhizomes de VllermodacUjlm tuhe^ rosus et a fait connaître dans celte séance le résultat de ses recherches, a vu les tuniques niembraiieuses du rhizome libres cl non soudées entre elles ; une ajîgluliiiallon de ces tuniques a pu m'induirc en erreur, et je ferai on sorlc do trouver Toccasion de celte facile vérificalion. 78/| SOCIÉTÉ BOTAiNIQUE DE EUAiNCE. ([lie le bulbe descendant de la Tulipe est inséré à l'extrémité de la cavité de l'éperon, le bourgeon charnu de V Hermodactijltis i;st inséi'é au même niveau que la feuille prolongée en éperon, et n'est par conséquent pas déplace comme chez la Tulipe. 1,'éperon de ïBermodacti/lus diffère davantage encore de celui des ophrydo-bulbes ; la partie inférieure de l'éperon est dis- tendue chez les ophrydo-bulbes par une pi'oduction radiculaire qui y est adhérente; chez VHermodacty lus comme chez le Tidipa, il n'existe immé- diatement aucune production radiculaire, les racines ne se développent qu'à une époque où le sac est depuis longtemps détruit; chez le 7ulipa,\e sac recouvre un bourgeon bulbeux à tuniques libies jusqu'à leur base, un bour- geon franchement foliaire; chez V Hermodactylus, le sac recouvre un organe axilo-folaire. M. Planchon dit qu'il ne peut partager la manière de voir de M. Germain de Saint-Pierre. Pour lui, tout le rhizome de XIris ne saurait être considéré comme une seule feuille. Il admet bien que la feuille la plus extérieure du bourgeon fasse suite au rhizome, mais non pas que ce soit sur cette feuille que s'attachent les autres feuilles. Il demande en outre à M. Germain de Saint-Pierre si positivement, pour lui, l'épiderme d'un tubercule d'Orchis est une feuille, et l'inté- rieur une racine. M. Germain de Saint-Pierre répond à M. Planchon, Qu'il regarde la partie solide et d'apparence axile du rhizome charnu de Viris [Hermodacfylus) tuberosa, comme étant la base ou partie engainante d'une feuille charnue, non-seulement parce que le limbe continue directe- ment cet organe dans toute son épaisseur, mais parce que chez certains bulbes (chez celui de VAgruplds campamdata, par exemple) il a vu des formations analogues et de nature autant foliaire qu'axile; chez VAgrap/iis, des feuilles charnues constituent, en se soudant entre elles, de véritables rhizomes qui présentent des bourgeons aux points où cessent les soudures. Chez VIris tuberosa, la masse charnue est formée par une partie pétiolaire, ou, ce qui diffère peu, par une gaine charnue dont la cavité est nulle par oblitération congénitale; quant au bourgeon qui se développe au sommet de cette partie pétiolaire ou à la base du limbe qui la termine, sa produc- tion est analogue à la production du bourgeon qui se développe surje limbe de la feuille bulbifere d'un Allium a bulbe pédicellé, ou sur le hmbe de toute autre des feuilles gemmipares sur la nature desquelles M. Germain de Saint-Pierre a appelé récemment l'attention des botanistes. Relativement à la structure du faux bulbe des Ophrydées (ophrydo- bulbe), M. Germain de Saint-Pierre répond à M. Planchon que l'épiderme SÉANCE DU 28 DÉCKMBRE 1855. 785 (|iii recouvre la masse charnue de la partie rarliculaire de rophrydo-biilbe lui paraît être un développemeiU de rép'fle''nne de la feuille externe pro- longée en sac, ou feuille gemmipare; la niasse radiculaire (développée a la base du bourgeon situé au fond du sac) donne lieu, par son développement, à l'accroissement de la base insertionnelle appartenant au sac. C'est la paroi externe de cette base insertionnelle accrue qui constitue la paroi corticale ou l'épiderme de la masse charnue, qui est située à la base du bourgeon, et qu'il regarde comme de nature radiculaire. M. Cosson donne lecture de l'extrait suivant d'une lettre qui lui a été adressée par M. le docteur Reboud, faisant partie d'une des co- lonnes expéditionnaires chargées d'explorer la partie méridionale du Sahara algérien : LETTRE DE M. REBOL'D. Bivouac de Requeb-el-Mguïni:i, "ï ik'ccmln'C 1855. Je me trouve en ce moment avec la colonne de Laghouat, campée sur les bords de l'Oued En-Nsa, à un point nommé Requeb-el-Mguïma, à deux Journées de marche d'Ouargla; je suis venu dans ces contrées sahariennes, par la chebka des Beni-Mzab dont j'ai visité les cinq villes et admiré les oasis, ainsi que les grands travaux que ces hommes patients et industrieux ont été obligés d'élever pour faire surgir ces délicieux jardins qui seront l'objet d'une note particulière. — Le temps est magnilique, le ciel pur, les nuits tièdes, et pendant le jour, mon thermomètre marque -\- 26 degrés à l'ombre. Nous sommes dans l'abondance : eau, bois, gazelles, lièvres, outardes, perdrix, rien ne manque à notre bien-être et à. celui de nos che- vaux et de nos chameaux qui paissent au milieu des touffes de Drinn, de Guesemir [Pennisetutn dic/wtomum), de Itetoina Duriœi^ de Djedari [Rkus dioica), de Harfedj [Rhanterium adpressiun), d'Andropogon larùgcr, de Moricandia findicosu, de Francœuria crispa, ûeCh(ihioe{Zilla7}ii/af/roides), Crucifère très épineuse, très rameuse, à fleurs roses, à fruit aile comme celui de certaines Ombellifères, des Farsetia linearis et (rgi/pfiaca, de Gheda [Calligonum coniosum), d'Alenda [Fphedra), de Neguod {Ativillea l'adiata), de Loues {Dœmia cordata), iV Asteriscus graveolens, CC Antirrhi- num ramosissimum et de Gueza {Deverra scoparia), etc. L'Oued Kn-iXsa, sur les bords duquel nous avons déjà campé à Mequeb- el-Kehal et à Besseroudj, est une immense ligne verte bordée de rochers calcaires, tantôt aux croupes arrondies, tantôt taillés à pic, offrant toujours des couches horizontales ou à peu près horizontales. Les parties les plus supérieures, le sol des plateaux voisins, en ce moment très aride, faute de pluies, sontl'recouverts d'un poudingue rougeâlre à nojaux d'assez petite ï. u. 52 786 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE IIIANCE. dimension. Ce poudingue se retrouve jusqu'à la Chebka du iMzab et bien au delà de Guerraïa. L'élévation de ces berges est de 30 à ZiO mètres au maximum. Le lit de l'Oued, assez variable dans sa largeui- (de /lOO à 500 mètres), est, en général, composé de deux parties différentes : l'une est couverte de sables mêlés à des matières animales et végétales à demi ré- duites en terreau ; l'autre un peu plus élevée, couverte de cailloux roulés, présente une assez grande aridité. C'est dans la première de ces deux zones quesetrouveiitles redirs, dont l'eaujaunâtreettrouble nous parait excellente; sur leurs bords croissent les belles touffes du Tamarix articulata? ■àVàiQmX^ glauque, désigné par les Arabes (1) sous le nom d'Atol, de Sedra, de Ré- tama, de Djedari, etc. C"cst là, en un mot, la partie verte et ombreuse de l'Oued, celle qui, dans quelques rares points, est cultivée par les babitants de Guerrara, et qu'en ce moment dévastent nos mille cbameaux. — Les plateaux voisins, dominés par quelques points culminants des berges de rOued En-Nsa, se déroulent au loin dans tous les sens, et offrent l'aspect le plus désolé. Cependant, quand on les explore avec soin, on peut voir qu'a l'époque des pluies, ils se couvriront d'une plus ou moins riche végé- tation. Les points les plus déclives et les bas-fonds, en forme de petites cuvettes, conservent quelques tigeii torréfiées qui laissent reconnaître des Crucifères et des Graminées ; dans la petite couche de sable qu'on y ren- cojitre dans quelques points, on peut recueillir en grand nombre les fruits polymorphes du Neurada ptocumbens (Kel-el-Seba). Jl n'a pas encore plu dans ces pays déserts; l'Oued a été seulement recouvert par les eaux tombées dans le nord de l'Oued lin JNsa, eaux plu- viales apportées par de nombreux affluents; les parties soumises a l'action de l'eau se couvrent d'un frais tapis de verdure formé par de nombreuses tigelles de monocotylédones et de dicotylédones. On en voit de toutes les formes, et, si l'on pouvait rester ici un mois ou deux, il serait possible d'étu- dier les feuilles cotylédonaires de beaucoup de plantes, feuilles dont ou ignore peut-être la forme. Loisque le lit de l'Oued En-Nsa se remplit subitement par les pluies tombées vers les sources de ce torrent, il est dan- gereux de se trou\er sur le passage des eaux qui arrivent avec une grande impétuosité. Des gens qui ont l'habitude de fréquenter ces redirs nous ont rapporte l'histoire d'un douar de Chaamba qui fut presque entièrement détruit; quelques chameaux même furent trouvés noyés sur des hotnia où le torrent les avait transportés. Ces redirs, dont les noms sont familiers aux Larba et aux autres tribus qui viennent y faire boire leurs troupeaux, sont assez variables de lon- gueur (1 kilomètre au maximum) et de largeur (6 mètres au maximum); leur profondeur est quelquefois de 3 à h mètres; les berges taillées à pic (1) QuiconuaisseiU bien aussi le Turfa. SÉANCE DU 28 DÉCEMBRE 1855. 787 sont à leur partie supérieure couvertes de hautes herbes sèches; les parties les plus à l'ombre se couvrent de quelques mousses (trois espèces) et d'une sorte de sécrétion humide qui donne à la terre une couleur verdatre foncée. Dans un point et dans le lit sablonneux d'un redir, j'ai remarqué hier une nultitude de petites bulles verdatres brillantes, de la grosseur d'une tète d'épingle ordinaire, qui éclataient sous mes pieds avec un certain biuit de crépilation. J'en ai pris quelques échantillons, mais je doute ([ue l'on puisse les étudier; c'est probablement, du reste, l'état primordial d'une cryp- togame. L'eau des redirs, moins abondante (jue l'année dernière, iiidi(}ue bien que la saison des pluies n'a pas encore commencé; l'état de la végétation de son côté l'indique également. Kn lS5i, lorsque la colonne de Djelfa est venue par Guerrara rejoindre celle de M. le lieutenant-colonel Dubarrail, nous avons trouvé un gazon épais, de belles Graminées, des Crucifères en tieur et en fruit, le Statice Bonduellii, V Erijthrost ictus pundatus, etc. Aujourd'hui, rien de semblable: les Moricandia jraticosa, Farsetia wgijp- tiuca, Devcrra scoparia (Gucza) Ardirvhinum ramosissimum offrent seuls quelques échanlillons en fleur. J'ai cependant trouvé une autre plante aussi en fleur et en fruit, c'est le Gaillonia Reboudiana. Du Mequeb-el- Kehal, au lieu de suivre le lit de l'Oued, nous sommes venus par un chemin , plus court établir notre camp à Besseroudj ; c'est entre ces deux points que se trouve le Kef Rokma (rocher du percnoptere) dominé par la Couba de Sidi Abd-el-Kader ; c'est près de là que l'année dernière je cueillis celte Kubiacée dans un tout petit Oued large d'un mètre, qui longe un instant les sentiers qui mènent de ce point à Guerrara ; je tenais beaucoup à la revoir et à l'observer avec plus de soin dans son lieu natal ; je suis donc parti avec deux guides, et, après deux heures de trot et de galop, j'ai pu revoir cette partie de l'Oued dont le souvenir était assez fidèlement gravé dans ma mé- moire. Nous avons remonte la rive droite à un kilomètre en amont du Kef Rokma, et nous avons retrouvé notre arbuste en assez grande quantité à l'endroit voulu; par malheur, il était sans fleurs, je me suis contente de recueillir une grande provision de la sommité hispidissime contenant encore les fruits de l'année; en revenant sur nos jias, et en nous dirigeant vers les petits ravins ((ui sont également en amont de la Couba, mais plus à gauche de l'Oued En-Nsa, j'ai eu le plaisir d'en voir ([uelques touffes en fleurs. C'était la seule plante herbacée ou ligneuse cpii fùldans cet état avancé; les autres espèces qui se trouvaient dans le lit de cet Oued microscopique sont: une Salsolacée (Reumi), VAndropoyon lanifjcr, l'Igiefna {Ci/i/nm- corpus?)^ le Farsetia lincavis, le Deverra scoparia, etc. Après avoir cueilli quelques échantillons, je suis allé jusque sur le sommet du roch.er pour voir de près la Couba et jouir du coup-dœil que l'on a de cette hauteur. Le Kef peut avoir 00 mètres de haut; il est semi-circulaire et de nature calcaire; il est taillé à pic du côté de l'Oued, dont les eaux, à l'époque des 788 SOCIÉTÉ BOTAlN'lQLiE UE FKANCE. pluies, cil rongent la base, et qui forme un immense coude en cet endroit: la partie en aval est couverte de terre rouge. Sur le Kef s'élève la Couba de Sidi Abd-el-Kader; autour d'elle sont placées sans ordre quelques tombes d'Atatcha de Guerrara ; à chaque angle s'élève une petite colonne de 50 cen- timètres de haut surmontée d'un œuf d'Autruche plein de plâtre. De l'Oued En-Nsa nous devons aller par Parok-Daroka à Guerrara; de là nous irons passer une huitaine de jours dans cette partie de la région des Dahias qui est encore en blanc sur les cartes les plus récentes. .l'espère y faire de bonnes récoltes pendant que les officiers d'état-major feront de la topographie Rentré à Djelfa, je préparerai un paquet à votre adresse; il contiendra quelques plantes de mes récoltes de 1855 à Djelfa, à Messad et dans le Sahara , je metîrai mes notes en ordre et je pourrai vous adresser quelques pages sur le Polyporus du Betoum, au point de vue de l'industrie de la tein- ture dans le Mzab, sur son commerce, sa récolte, etc.; sur le Placodium Jiisufii que j'ai vu en grande quantité pendant deux longues marches, sur les jardins du Mzab, et sur la culture des Dattiers comparée à celle du Souf et de Hadjira. Un troupeau de gazelles est à deux portées de fusil du camp, nous allons monter a cheval pour les chasser REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. Ucljcr «lie Bcfi*iiclitiiiB|i dor JPeffi^seJat'is ssftrtifivte (Siii- la fécondation chez le Pedicularis sylvatica); par M. Hermann Schaeht (/^/ora, 1855, n" 29). Dans ce mémoire M. H, Schaeht s'est proposé d'apporter de nouveaux faits en faveur de la théorie de la fécondation due à M. Schleidcn. Nous essaierons de résumer ici l'exposé des faits qui, d'après l'auteur, amènent la formation de l'erahryon dans la Pédiculaire. Avant même que la fleur se flétrisse, dit M. II. Schaeht, les boyaux pol- liniques de la Pédiculaire atteignent la cavité de l'ovaire. Un prolonoe- ment des deux placentaires, qui s'élève jusqu'au canal du style, les dirige vers les ovules; ils descendent en faisceaux épais. Lorsqu'ils arrivent à l'ovule, celui-ci est formé seulement d'un tégument simple et charnu, qui enferme le sac embryonaire conformé en long cylindre étroit, arrondi aux deux bouts et un peu arqué. L'auteur n'a jamais pu voir quel était à ce raomeiit le contenu de ce sac. Un peu plus tard, on voit à chacun de ses deux bouts une cellule bien formée ; mais M. H. Schaeht dit n'avoir jamais rien vu qui ressemblât à plusieurs cellules situées, comme on l'a dit, à son extrémité micropylaire. Les boyaux polliniques pénètrent dans le micro- pyle, souvent 3-5 dans un seul. Ils varient beaucoup d'apparence. Ordi- nairement ils forment, comme chez les Véroniques, des tubes cylindriques, flexueux, semblables d'aspect à une baguette de verre solide ; parfois aussi, on les voit comme variqueux. Le bout de ce boyau resté en dehors du micropyle, est arrondi et fermé, et jamais on ne peut suivre ce tube entier jusqu'au grain de pollen, le stigmate et le style étant secs à cette époque. Quand la fleur est flétrie, il est souvent soude de la manihre la plus intime avec le sommetdu sac embryonnaire. L'acide azotique et la potasse, employés successivement, ont été insufiisants pour détruire son adhérence. Un peu plus tard, l'auteur a vu, à l'intérieur du sac embryonnaire, un très court prolongement du boyau, dont le contour était extrêmement délié, et dont le contenu était très finement granulé. Cette portion intérieure peut, dit-il, être prise facilement pour une cellule que le boyau doit féconder. Vers cette époque, le sommet du sac présente une très grosse cellule extrêmement délicate, remplie de protoplasma, tandis que la portion moyenne est occu- pée par deux files de grosses cellules transparentes, et que le bout inférieur 790 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. est occupé par une autre cellule remplie de protoplasma. Ces deux cellules terminales disparaissent plus tard ; les autres donnent naissance à l'albu- men. Ensuite le boyau descend entre les deuv files de cellules destinées à la formation de l'albumen, et des lors il a atteint son but. Son bout fermé pré- sente une agglomération de protoplasma, et il s'y l'orme un nucléus. Un peu plus tard, une cloison transversale se forme près de ce bout du boyau, et distingue ainsi, dans son intérieur, la première cellule de l'embryon nais- sant. Ensuite, il s'y l'orme encore une ou deux autres cloisons transversales, après quoi cette extrémité du boyau se renfle quelque peu, et la portion globuleuse qui en résulte devient peu à peu, par l'effet d'une division suc- cessive des cellules, un globule celluleux. Quant à la portion supérieure et non renflée du boyau, la formation de cellules à son intérieur cesse de boime beure, Ces faits sont les plus importants parmi ceux que renferme le mémoire de M. Scbacbt; nous n'essaierons pas d'y joindre d'autres détails , parce qu'il nous semble impossible d'en suivre l'exposé sans le secours de figures. KoiiiiiBu;^' lies JB&iryvhinnè Sjttuaa'ia, S\v, {Germination du lîotrycbium Lunaria, Swartz) ; par M. W. Hofmeister. Bonplandia, no du 15 décembre 1855, p. 331-336, pi. III.) La germination des Opbioglossées était restée inconnue jusqu'à ces derniers temps. Ce qu'on a\ ait pris pour des germinations de ces végétaux appartenait a des Polypodiacées, dont les séminules étaient tombées sur la terre après le semis des Botnjclduvi on Op/iiog/ossiim, et la première découverte à ce sujet est due à JM. Mettenius qui a observé, il y a deux ans, l'embryon et le protballium d'un Ophioglosswn. La germination du BotrycJiium diffère à plusieurs égards de celle de YOphioylo&sum. Le protballium du Botrijchium est une masse ovo'ide d'un tissu cellulaire consistant, dont le grand diamètre ne dépasse pas une demi- ligne, et reste souvent fort au-dessous. Il est d'un brun clair extérieurement, d'un blanc jaunâtre intérieurement. Il porte de tous les côtés des poils radi- caux clair-semés et de longueur médiocre. Ses cellules, dont la grandeur décroit du centre vers la péripbérie, sont remplies de grumeaux de diverses grosseurs d'une matière demi-transparente qui ne bleuit pas par l'iode. Le côté de ce protballium, qui regarde la terre, porte les antbéridies, taudis que sur le côté opposé se trouvent les arehégones. Les antbéridies sont des cavités creusées dans la masse du protballium qui s'ouvrent à l'extérieur par un très petit orifice. Les anthérozoïdes ne diffèrent guère de ceux des Poly- podiacées que par leur grosseur à peu près double. Lorsqu'ils sont sorlis des antbéridies, les parois de celles-ci brunissent. Les arehégones sont aussi complètement enfoncés dans le protballium ; à cela près, ils ressem- blent à ceux des Fougères. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 791 La situation de l'embryon, relativement au prothallium, est tout autre que chez les Polypodiacées et les Rhizocarpées ; elle rappelle ce qu'on voit chez les Cryptogames vasculaires, dont le prothallium, comme celui des Ophioglossées , manque de chlorophylle {hoefes, Selncjinella). Le point végétatif de l'embryon se trouve près du point culminant de la cellule cen- trale de l'archégone; les premières racines naissent sous lui, vers le fond de l'arcliégone. L'ouverture des archégones étant dirigée en bas, l'embryon est obligé de décrire un demi-cercle pour diriger son bourgeon vers le haut. Les plus jeunes plantules que l'auteur ait vues en rapport avec le pro- thallium montraient au moins deux racines , et , en outre, à côté du point végétatif, une proéminence hémisphérique ou ovoïde, formée de larges cel- lules parenchymateuses avec un faisceau rudimentaire, composé de cellules parenchymateuses sans vaisseaux. Cette proéminence est l'axe primaire. La place la plus élevée de la planlule comprend le point végétatif, ou l'ex- trémité de l'axe secondaire, susceptible de se développer ultérieurement. Ce petit bourgeon se trouve au fond d'une courte fente transversale de l'extré- mité mousse de la plantule, et cette fente est l'ouverture étroite de la pre- mière fronde fermée en gaine. La seconde et la troisième fronde du Botrychimn en germination sont imparfaitement foliacées, blanchâtres, composées de cellules allongées, pau- vres en contenu solide ; cependant, on voit queUiuefois à la deuxième, tou- jours à la troisième, une petite pointe verdàtre, premier indice du limbe. Sur la quatrième, cette partie verte est plus développée; elle a deux ou même trois lobes, entre lesquels se montre, sous la forme d'un petit bour- geon hémisphérique, l'ébaucb.e de la fronde fertile. Cette paire de frondes, en fendant l'extrémité qui forme la masse principale de la troisième fronde, s'élève au-dessus du sol , pendant la période végétative suivante, et elle constitue ainsi un individu en miniature, mais semblable, pour tous les points essentiels, aux plantes plus âgées. Chaque nouvelle paire de frondes parait à côté de l'extrémité de la tige presque plane de la plante adulte, sous la forme d'une saillie peu prononcée, presque conique. D'abord se développe la gaine. Le bord antérieur de la base d'une fronde n'a pas de connexion organique avec le tissu de l'extrémité de tige qui la porte, à cause de la présence d'une fente sur ce point. C'est seulement pendant le deuxième été que, du sommet arrondi de l'ébauche de fronde, s'élève une masse cellulaire aplatie, ébauche de la fronde stérile, sur laquelle se mon- trent bientôt les pinnules inférieures du limbe. Ensuite, pendant que le sommet du corps cellulaire s'allongeant toujours donne encore û-6 pinnules de la fronde stérile, entre les plus âgées de celles ci se montre une proémi- nence cellulaire, premier indice de la fronde fertile. C'est tout ce qui se produit de la paire de fiondes jus(|u'à l'automne de la deuxième année. L'organogénie montre ainsi que la fronde fertile doit èti'e considérée comme 792 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. issue de la fronde stérile, et non comme un organe de même valeur que celle-ci. Dans la suite de son mémoire, M. Hofmeister compaie les observations précédentes sur la germination du Botrychiuni Lunaria avec ce qu'on a vu dans la germination de VOphioglossurn. Il discute enfin l'opinion qui a été émise par M. Harting au sujet des stipules des Marattiacées, qui rappelle jusqu'à un certain point celle de M. Al. Braun sur la fronde de VOphio- glossmn. On tlic conjuration of CoccoHeis, Vyntftella të»èfi A»»t- tfhot^ft, togetlier with some Remarks on Amphiphora alata (?), Kg. {Sur la conjufjation des Cocconeis, Cymbella et Amphora, avec quelques "remarques sur V Amj)hiphora alata (?) Kg.) ; par M. H.-J. Carter, aide- chirurgien, à Bombay {The Annals and Magaz. ofnatur. hisL, janvier 1856, p. 1-9, tab. I). La découverte de la reproduction des Diatomées par spores, quoiqne entrevue par M. Kiitzing, est due réellement à M. Thwaites, qui la suivit entièrement chez VEunotiaturgidu en mai 18^7, et qui la décrivit ensuite et la figura. Ce botaniste la reconnut ensuite chez le Fragilaria pectinalis^ Gomphonema mimitissimum, Cocconema lanceolatum et Cistula et chez VEpithemia gibha; plus tard encore chez les Meloseira varians et Borreri, Aulacoseira crenulata, Cijclotellu? Kiitzingiana, Oi't/ioseira Dickieii, Schi- zonema eximium , mbcohœre7ts,vnlgareetneglectiim, enfin chez le Diclieia Danseii. Depuis ces observations, le docteur J.-W. Griffith a fait connaître la reproduction d'une espèce de Navicula et aujourd'hui M. Carter décrit et figure celle qu'il a observée chez le Cocconeis Pedicul us. Kg., le Cym- bella Pediculus, Kg. et V Amphora ovcdis. Nous essaierons de résumer ici les faits qu'il a observés, tout en reconnaissant que l'examen des figures faciliterait beaucoup l'intelligence de cet exposé. 1. Cocconeis Pediculus, Kg. La spore est due à deux petits frustules de grandeur inégale. Après qu'ils se sont rapprochés, ils sécrètent une muco- sité qui les englobe l'un et l'autre. Ils s'ouvrent alors e'n deux valves et les deux contenus s'unissent pour former la spore, qui est d'abord sphériquc, et s'allonge ensuite pour devenir finalement elliptique. Lorsque l'endo- chrome s'est distribué sur le contour de celle-ci, on voit une simple ligne se tracer sur sa longueur de manière à y dessiner deux moitiés un peu iné- gales. Cette ligne devient ensuite une séparation qui isole les deux frustules ainsi formés. Ceux-ci sont relativement aux deux premiers qui les ont pro- duits comme 1/1733 à 1/575 de pouce anglais. 2. Cymbella Pedic7ilus, Kg. — La spore provient de deux petits fiustules un peu inégaux de grosseur. Ces frustules se rapprochent et sécièlent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 793 d'abord un mucas qui les englobe. On voit ensuite se dessiner dans leur milieu deux masses eliipliques d'endocbrome allongées dans le même sens qu'eux, qui se rapprochent et se touchent. Puis les deux nouveaux frustuies ainsi produits s'allongent; les lignes transversales s'}' dessinent, les endo- chromes s'y disséminent, et ces frustuies sont formés. Les valves des frustuies conjugués et le mucus se détachent, et les nouveaux frustuies deviennent libres. Leur longueur, comparativement à celle des deux pre- miers est de 1/650 à 1/385 de pouce anglais. 3. Aynphura ovalis, Kg. — La spore est produite encore par deux petits frustuies un peu inégaux. Apiès qu'ils se sont rapprochés, ils s'entourent d'un mucus commun, et leur endoehrome se montre entre eux sous la forme de deux masses globuleuses qui s'allongent ensuitf pour former les deux nouveaux frustuies, mais dans un sens transversal par rapport aux deux premiers. Ces nouveaux frustuies deviennent arqués l'un vers l'autre; l'en- dochrome se dissémine dans leur intérieur. Les valves des frustuies pri- mitifs se séparent, puis se détachent ainsi que l'enveloppe de mucus et les frustuies de nouvelle formation restent libres. Leur longueur comparée h celle des deux premiers est de 1/1733 à 1/650 de pouce anglais. L'auteur fait suivre cet exposé d'observations générales tant sur ces faits que sur VAmphiphora data (?), Kg. Il n'est guère possible d'analyser cette portion de son travail. Observations liofaiiiques «lîveivses : par M. F. Schultz. {Actea de la Soc. linn. de Bordeaux^ in-8, 1855, h" livraison, p. Zi01-i05.) Cet extrait d'une lettre écrite par le docteur F. Schultz à INL Ch. Des Moulins comprend trois notes, dont la seconde a pour objet de constater que l'auteur a reconnu sur V Ajuga genevemis\' e\i\c\\\.wùç^ des faits signalés par M. Lagrèze-Fossat dans sa Flore du Tarn-et-Guronne (p. 305), relati- vement à l'existence de « stolons souterrains, radieiformes, grêles, allongés, émettant de loin en loin des bourgeons ascendants, terminés à la surface du sol par 2 à 5 feuilles. <> M. F. Schultz pense que si les botanistes en gé- néral n'ont pas observé cette particularité dans la végétation de cette plante, cela lient à ce qu'elle est extrêmement difficile à retirer de terre avec 0 ces racines allongées, ces bourgeons et ces feuilles radicales. » Ahnoriiio Kilcliiiiften [Formations anomales) ; par^LF.-L. v.Schlech- tendal (^Butun. Zelt., \f kl, 23 nov. 1855, col. 823-825). 1 . Fruit double de Phaseolus vulgaris. — Cette observation porte sur deux légumes de Haricot qui provenaient d'uuo même Heur et qui étaient soudis jusque près de leur extrémité par leur sutui'c ventrale et séminifère. L'un 795 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des deux renfermait une graine; l'autre était vide. L'auteur regarde cette multiplication comme très rare chez les Légumineuses. 2. Feuilles bifides de Si/ringa vulgaris. — UnLilas à fleur blanche, ayant été rabattu, avait donné plusieurs jets vigoureux dont un se faisait remar- quer, parce que sa quatrième paire de feuilles, à partir du sommet, avait ses deux feuilles également munies d'une côte médiane bifurquée près de sa base à angle aigu et leur limbe lui-même bilobé. Des faits analogues ne sont pas rares ; mais il est beaucoup moins fréquent de voir deux feuilles oppo- sées présenter à la fois la même anomalie. 3, Fleurs anomales àWronaria média, — Un pied vigoureux de cette plante a présenté à l'auteur, en 1852, plusieurs tiges, les unes entièrement noi-males, les autres portant des fleurs, dans lesquelles les pétales s'étaient changés en feuilles vertes, et les pistils avaient revêtu des formes diverses, les autres organes floraux n'ayant pas subi de modifications. Les pétales, qui, dans l'état normal, sont bifides, étaient représentés, ou par deux petites feuilles partant d'un pétiole commun, parcourues par une des 2 bifurca- tions de la nervure médiane, ou bien par une seule petite feuille, soit bidentée, soit indivise. Le nombre de ces pétales transformés arrivait rare- rement à 5. Le pistil ressemblait parfois à celui d'un Eiiphorbia avec ses 3 saillies longitudinales et ses 3 sillons ; ailleurs, il consistait en 3 petites feuilles soudées inférieuiement, libres et ouvertes supérieurement, ou, enfin, il formait 3 feuilles entièrement séparées. Outre la côte médiane dorsale, cliaque petite feuille pistillaire avait dans sa portion étalée deux épaississe- ments marginaux, d'apparence glanduleuse. Ces pistils renfermaient nombre de petites feuilles ou rien du tout. BOTANIQUE DESCRIPTIVE. ^'otîce SHi* les FHtâ&nt'ies «Se !a G^iroiitle: par j\F. A. Docteur. {Actes de la Société linnéenne de Z^orf/eoi/x; in-8, 1855, k" livraison, p. /il 3-^(26.) Cette notice est le fruit d'études poursuivies pendant trois ans. L'auteur dit qu'en la publiant, il a eu l'intention « de combler une lacune qui existe à ce sujet dans la Flore de la Gironde, » et qui résulte de ce que les travaux dont les Fumaria ont été l'objet depuis la publication de cet ouvrage ont beaucoup augmenté le nombre des espèces de ce genre. Les espèces qu'il décrit comme se trouvant dans le département de la Gironde sont les sui- vantes : 1. Fumaria caprœolata, I.inn., assez rare, à laquelle il rattache comme variété, sous le nom de F. caprœolata (3 speciosa, la plante décrite par M. Jordan dans le Catalogue du Jardin botanique de Grenoble, pour 18^9 (p, 2), sous le nom de F. speciosa. M. Docteur ne pense pas que lescarac- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 795 tères de cette Fiimeten-e soient assez impoi'tanty poiii' autoriser à en faire une espèce distincte; mais il y voit une variété bien tranchée, remarquable par la grandeur de ses corolles, colorées en beau jaune vif. La plante est, du reste, nouvelle pour la Gironde, où elle n'a été trouvée qu'à Saint- Martin-du-lJois, près Saint-Ciers-Lalande. — 2. F. officinalis, Linn., indi- quée comme assez rare, et à laquelle M. Docteur rapporte les variétés mrtjn)\ lîoreau, minor, Kocb, de^isiflora, Parlât, {floribunda, Boreau), nouvelles pour la Gironde. — 3. F. Borœi, Jord. (non Boreau), marquée comme nouvelle pour la Gironde, et cependant fort commune. — h. F. Ba^lardi, Boreau, in lîcv. hot., II, p. 359, indiquée comme nouvelle pour la Gironde, et comme commune. — 5. F. densifïora, UC. , Cat. {F.micranfha., Lagas.), très rare, signalée seulement entre Mescher et Boyau, par M. Lloyd. — 6. F. Vaillantii, Lois., assez commune. — 7. F. parvijlora, Lamk., ti'ès rare et nouvelle pour la Gironde, où elle a été découverte, en 1850, par M. E. Bamey. ■ Un tableau synoptique résume les principaux caractères distinctifs de ces diverses espèces. Nous le reproduisons en lui donnant une forme typogra- phique différente. 1. 3. (Capsules rétuses, écliancrées au somin(.'t; liges diffuses. . . /*'. officinalis. Lin. I — globuleuses, non cchancrées au sommet 2. /'Sépales pelles; capsules npiculées dans la jeunesse, puis 2. ) obtuses ou subapiculées F. demiflora, DC. ( — non pelles 3. Base des sépales dépassant largement leur point d'inser- tion 4. — dépassant peu ou point leur point d'in- sertion 5. 1 Pédicelles réfléchis F. caprœolala. Lin. *• I — étalés, mais non réfléchis F. Borœi, Jord. .. j Capsules apiculées F. parvifJnra, Lamk. ■* j — uon apiculées G. ( Capsules apiculées dans leur jeunesse , très obtuses ;"i la G } maturité F. Vailhinlii, Lois. (^ — toujours obtuses F, Baslardi. Bureau. Floi'C aiial:»ti<|ii4' «le T<»si1oiik<' et «le .ses eiivii'oii.*» : par M. .T. B. JNoulet. 1 in-lS de XVIH et 370 pages. Toulouse, 1855 ; librai- rie centrale. Cette Flore a t'ic rédigée par son aulein-, de niaiùèrc à forniei- « un li\re portatif qui pût servir de guide pour Us herborisations. « Kl le compreiul deux parties distinctes , mais qui se complètent l'une l'autre : la première partie (p. 1-188) est im simple catalogue des plantes qui croissent aux en- virons de Toulouse. Les espèces y sont rangées d'après l'ordie des fa.nilles établi par DeCîmdolle. (Chacune d'elles y est indiqiK'e par son nom suivi 796 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. simplement de celui de l'auteur sans la désignation de l'ouvrage dans lequel elle a été caractérisée. Une abréviation renvoie ensuite à la Flore du Bassin sous-pyrénéen par INI. JNoulet, dans laquelle se trouvent exposés les carac- tères de l'espèce et sa synonymie, il est bon, cependant, de faire remarquer, que l'auteur déclare n'avoir pas « entendu adopter ou infirmer les syno- nymes y rapportés dans ce dernier ouvrage. Ces premières indications sont suivies de celles delà station, de la rareté ou de la fréquence de la plante, des localités où on la trouve, enfin, de l'époque de la floraison, fa circon- scription à laquelle se rapporte ce catalogue est plus étendue qu'on ne serait tenté de le croire d'après le titre de l'ouvrage; cai-, elle s'étend des limites du Gers aux bords du Tarn, et du pied des Pyrénées au département de Tarn et Garonne. Quant a la seconde partie (p. 189-362), elle se compose de tableaux diebotomiques des genres et des espèces propres à faciliter la détermination des uns et des autres. Une table termine le volume et renvoie également à l'une et à l'autre des deux parties. Flora Ilaiealen!«î-l>ali«ii'ieîi ««cia «U'.^eriptio |>Iast4aruiia in reg'ioitiEttiw <•!«- et ti'aiiKliaâi'aleBïiXiiBiti!^ atqne iit DaSiiii - ria «puiifc sia.«»c*eittiisiii; auctore Nie. Turczaninow {BuU. de /a Soc. impér. des natur. de Moscou, 185^i, 3*= cah., p. 53-130) (1). La portion de cette Floi-e que renferme l'un des deux cahiers du Bulletin de la Soc. impér. des natur. de Moscou arrivés récemment à Paris, com- prend les Endogènes plianérogames ou Monocotylédons , et se rapporte à 401 espèces de cet embranchement. Voici l'indication des familles et des genres qui s'y trouvent caractérisés. 1. Joncaginéf.s : Triglochin, Lin.; Scheuchzeria, Lin. — 2. Alismacées : Alisma , Lin.; Sagittaria, Lin. — 3. BuTOMAcÉKs : Butomus, Lin. — h. Naïadées : Potamogeton, Tourn. — 5. Lemnacéks : Lemna, Lin. — 6. Akoidées : Calla, Lin. ; Acorus, Lin. — 7. TvPHAcÉEs : Typha, Lin.; Sparganium, Lin. — 8. Orchidées: Co- raliorhiza, Hall. ; INIicrostylis, ÎNutt. ; Malaxis, Sw.; Calypso, Salisb.; Or- chis, Lin. ; Gymnadenia, R. Br.; Perularia, Lindl.; Platanthera, Rich. ; Herminium, R. Br. ; Epipogum, J. G. Gmel.; Neottia, Lin.; Epipactis, Hall.; Spiranthes, Rich. ; Goodyera, R. Br. ; Cypripedium, TJn.' — 9. Iri- DÉEs : Lis, Lin. ; Pardanthus, Ker. — 10. Smilacées : Paris, lin. ; Poly- gonatum, Tourn.; Convallaria, Desf. ; Smilacina, Desf. — 11. Liliacées : Orythia, \). Don; Gagea, Salisb.; Plecostigma, Turcz. ; l>loydia, Salisb.; Fritillaria, Lin. ; Lilium,Lin.; Allium,Lin.; Hemerocallis, Lin.; Aspara- gus, Lin. Les espèces comprises dans ces différents genres vont du n" 1079 au n" 1179 inclusivement. Sur ce nombre, quelques-unes avaient été déjà (1) Voyez le Bnllolin, t. il, p. A05. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 797 signalées dans le Catalogue de M. Turczaninow, et se trouvent ici carac- térisées par une diagnose. Ce sont les suivantes : Butomusjunceus, Turcz., Cot. n" 1079 {B. umbellatus.Ç, junceus, Ledeb.). Potamogeton vaginatus. Tarez., Cat., n° 1092. Sparganium longifolium, Turcz., Cat., n" 1180. Orchis salina, Turcz., PL exs. Platant/m^a oligantha,Tmcz., FI. Baie. Bah., p. 86. {Habenaria chlorantha, Turcz., Cat.,n° \09S). SiJulacina Dalmrica, Turcz., Cat., n° 1129. Plecostigma pauciflonm, Turcz., PL exs. [Gagea pauciflora , Turcz., Cat., \r 1138). FritiUaria Dagana , Turcz., Cat., n" 1139. AUium monadelphnm, Turcz., Cat., n" \ll\k; A. condensatum, Turcz., Cat., n» 1151. Asparagus parviflorus, Turcz., Cat. n" 1155. Flora In«li&v Smtaviv, par M. Fred. Ant. Guill. Miquei, in-8, 1855, Amsterdam et Leyde. 1" volume, l'" livraison, de xvi et 160 pag., 2 plauch. gravées sur pierre, et un portrait lilhograpliié de Geor. Kve- rliard Rumphius. L'ouvrage dont nous avons sous les yeux la première livraison aura néces- sairement une étendue considérable en raison du plan adopté par son auteur et de la surface considérable des contrées réunies sous la dénomination d'Inde hollandaise ainsi que de la richesse de végétation qui les distingue. Déjà di- vers botanistes hollandais, à la tête desquels on doit placer Rumphius et M. Rlume, ont publié de grands et importants ouvrages sur la Flore des colonies néerlandaises. Arrivant après ces illustres auteurs, M. Miquei pourra profiter de leurs travaux et en y joignant les résultats des décou- vertes récentes, en comprenant d'ailleurs dans sa Flore la végétation entière des possessions néerlandaises et même celle de diverses îles voisines, il fera certainement un travail d'une grande utilité pour la science. Il est seulement à désirer qui rien ne vienne entraver l'exécution de sa vaste entreprise. Le première livraison récemment publiée de la Flore de l'Inde hollan- daise ne comprend que le commencement des Légumineuses, savoir : les Mimosées et une partie des Papilionacées. Voici le tableau des genres et l'indication du nombre des espèces dont elle renferme la description. I. iMiMOSÉEs, R. Br. — l'Mribu. Acaciées, Benth. 1 Acacia, Willd., 20 espèces. — 2. Albizzia, Durazzini, 18 espèces. — 3. Piihecolobium, Mart., 11 espèces. — Zi. Serianthes, Benth., 1 esp. — 2'tribu. Eumimosées, Benth. 5. Leucaena, Benth., 1 esp. — 6. Xylia, Benth., 1 esp. — 7. Mimosa, Lin., \\ illd.; 3 esp. — 8. Desmautluis, Benth., 1 esp. — 9. Entada, Linn., 1 esp. — 10. Adenanthera, Lin., 3 esp. — 11. Gagnebina, Neck., 1 esp. — 12. Dichrostachys, DC, 1 esp. — 13. Prosopis, Linn., 1 esp. — ïk. iS'eptunia, Lour., h esp.— Snribu. PAUKiÉES,\Vight et Arn., Benth. — 15. Parkia, R. Br., 3 esp. 798 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. II. Papilionacéf.s, Linn. — Sous-ordre 1. Cœsalpiniées.Tribul". Bau- hiniées, Beuth. — 1. Phnuera, Loiir. , 22 esp. — 2. Lasiobema, Korlh., 2 esp. — 3. Piliostigma, Hochstet., 3 esp. — k. Bauliinia, L'mw.^ en lend., l\ esp. — Tribu 2. Cynométrées, Beiith. — 5. Cyuoiiietra, Linii., 3 esp. — (3. Dialium, Linn. , 1 esp. — Tribu Z" . Amherstiées, Benth. — 7.1iitsia, Pet. Thou., 1 esp. — 8. Hymenœa. Linn., 1 esp. — 9. Tamarindus, Tourn., 1 esp. — 10, Saraca, Linn., 5 esp. — 11. Humboldtia, Vahl, 1 esp. — 12. Pahudia, Miq. (Gen. nov.), \ esp. — Tribu 4'. Cassiées Benth. — 13. Cassia, Linn., 2/i esp. — Tribu 5^ Eucœsalpinié es, HenXh. — ik. Mezoneurum, Desf. , 6 esp. ■ — 15. Pterolobiuni, B. Br., 2 esp. — 16. Cœsaipinia, Plum., 11 esp. ■ — '17. Guilandina, Juss., 1 esp. — Tribu 6'. Leplolobiées, Benth. 18. Parkin- sonia, Plum., 1 esp. — 19. Hœmaîoxylon, Linn., 1 esp. — 20. Aloexylon, Lour. , 1 esp. Sous-ordre 2. Papilionacées vraies. — Tribu 1". Sophoi'ées, DC. — 21. Sophora, IJnn., h esp. — Tribu 2^ Dalbergiées, Benth. — 22. Kuchrestn, Benth., 1 esp. — 23. Dalbergia, Linn., 13 esp. — 2h. Pterocarpus, Linn., h esp. — 25. Lchinodiscus, Benth., 1 esp. — Tribu 3^ Millettiées, — 26. Brachypterum, Wight et Arn., h esp. — 27. Derris, Leur., 11 esp. — 28. Pongamia, Vent., 6 esp. — 29. Padbruggea, Miq. (Gen. uov.), 1 esp. — 30. Aganope, Miq. ((îen. nov.), 3 esp. — 31. iVIillettia, W. et Arn., H esp. — 32. Otosema, Benth., 1 esp. — 33. Mundulea, DC.,1 esp. — Tribu /r". J^haséolées, Benth. — 3Zi. Abrus, Linn., 3 esp. — 35. Fieniingia, Bo.xb. (genre commencé à la fin de la livraison). Au nombre des genres et des espèces que nous venons de relever il faudrait en ajouter une certainequantité d'autres qui, quoique n'appartenant pas aux possessions néerlandaises, ont été cependant insérés dans la Flore de M. Miquel pour en compléter le tableau ou bien à cause de leur affinité avec des espèces qui entraient natuiellement dans le cadre de l'ouvrage. Ces plantes propres en général au continent de l'Inde sont distinguées dans le livre par l'absence de numéro et par un caiaclère plus petit et moins interligné. Le corps de l'ouNragc de M. Miquel est écrit eu hollandais. La partie essentiellement botanique, c'est-à-dire les earactèies, la synonymie, (jne!- (juefois la comparaison avec les espèces voisines, est seule éciite en Ijitin. Chaque genre présente un tableau analytique des espèces écrit en hollan- dais, destiné, dit l'auteur, a l'endre les déterminations plus faciles pour les personnes peu familiarisées avec la langue botanique. Les caractères des genres sont développés. Les espèces sont earacteiisées par une diagnose étendue ou une descriplion abrégée pour les genres à plusieurs espèces, par une simple phrase diagnosticjue pour les genres peu nombreu.x. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 799 Cliaiiiii'lawciécs n'CfMcillîes par »rHiMH»08i«8 et clccritc» par M. lIciiSMcr. [Hooker's Journ. of Botan.^, cali. de janv. 1856, p. 19-20.) Dans la séance tenue par la Société linnéenne de Londres, le 20 dé- cembre 1855, il a été donné lecture d'un travail de M. Meisner, de Baie, sur de nouvelles espèces de Chamaîlauciées recueillies par Drummond, à Swan River, dans la Nouvelle-Hollande, qui se trouvent dans la ^^ col- lection publiée par cet infatigable voyageur. Ces espèces sont au nombre de 22, savoir : k Genetyllis, 7 Verticordia, 2 Chamœlaiccium, 1 Plleanthus et 8 Cohjcothrix. — M. Meisner propose de diviser le genre Verticordia, d'après le nombre et l'arrangement des divisions caiycinales, en k sous- genres, qu'il nomme : 1. Euverticordia (comprenant la section Chrysnnia de Scbauer) ; 2. Verticordella ; 3. Catocaiypta ; h. Pennuligera. Voici la liste des espèces décrites par iM. Meisner avec les numéros qu'elles portent dans la 6' colleclionde Drummond. 1 Genetyllis speciosa, Meisn. =Drnm. n° 34.-2. G. helichrysoides, Id. = Drum. n° 35. — 3. G. sanguinea, Id. = Drum. n" 36. — h. G. virescens, Id. =Drum. n" 37. — 5. Verticordia stelluligera, Id. = Drum. n" 50. —6. V. nobilis, Id. =Drum. n" hl. — 7. V. (Catocaiypta) callitricha, Id. = Drum. n'' 68. — 8. V. (Catocaiypta) ovalifolia, Id. =Drum. n" i5. — 9. V. (Pennuligera) cbrysosîacbys, Id. = Drum. n° 46. — 10. V. (Pennuligera) oculata , Id. = Drum. n" 43. — 11. V. (Pennuligera) grandis, Drum., in Hook. Journ., 1853, p. 119. = Drum. n° l\h. — 12. Chamailaucium Drummondii, Meisn. = Drum. n° M. — 13. C. aftine, Id. = Drum. n" 40. — 14. Pileanthus lililolius, Id. = Drum. n" 42. — 15. Calycothrix tenuifolia, Id. = Drum. n" 57. — 16 C rosea, Id. =Drum. \\° 56. - 17. C. lasiantha, Id. = Drum. n" 53. — 18. C. brevifolia, Id. = Drum. xf 58. — 19. G. Drummondii, Id. ^ Drum. n" 52. — 20. C. tenella, Id. = Drum. n° 55. — 21. C. tetragonophylla, Id. = Drum. n"54. — 22. C. puberula, Id. = Drum. n° 51 Icoiiograpliic «les Cliampigiioeis de Pasalet , recueil de 217 planches dessinées d'après nature, gravées et coloriées, accompagné d'an texte nouveau présentant la description des espèces figurées, leur synonymie, l'indication de leurs propriétés utiles ou vénéneuses, l'époque etlesiieuxoù elles croissent i par M. .1. H.Léveillé. Grand in-4° de VIII et 135 pages, 217 plancbes coloriées et un portrait de l'auteur lithogr. Paris, 1855; chez J.-B. Baillière. Le 7'7-aité des Champignons de Paulet avait été publié en 1793 pour la plus grande partie; mais ce fut seulement en 1835 que la publication en fut terminée. Malgré l'importance réelle que lui donnaient le soin et l'exacti- tude qui avaient présidé à l'exécution de ses nombreuses planches, ce livre 800 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. était resté presque inconim, à ce point qu'il n'en est fait aucune mention dans la plupart des grands ouvrages qui ont servi de base à la mycologie moderne. La cause de cet oubli parait être, d'un côté, dans la rareté de ce Traité et dans le haut prix auquel il avait été mis en vente (230 fr.), de l'autre, dans la bizanerie de sa rédaction et de la nomenclature adoptée par son auteur. M. Léveillé a voulu faire disparaître ces derniers inconvé- nients, en rédigeant, pour les figures de Paulet, un texte descriptif (fran- çais) en harmonie avec l'état actuel de la science, et en rapportant les noms admis dans la première édition de cet ouvrage à ceux qui ont cours aujour- d'hui. Malheureusement, ses efforts, pour arriver à une détermination rigoureuse, sont restés quelquefois impuissants' les figures qu'il avait sous les yeux ne caractérisant pas alors les espèces avec une précision suffi- sante. Le texte de Paulet se trouve ainsi remplacé de la manière la plus avantageuse. D'un autre côté, les cuivres qui avaient fourni les planches de l'ouvrage de Paulet, ont été retrouvés, après sa mort, dans un état parfait de conserva- tion. iM. J.~B. Baillière en est devenu propriétaire, et a pu ainsi donner une nouvelle édition de ces planches, qui sont devenues la base d'un livre presque entièrement nouveau. Qu'il nous soit seulement permis de regretter que l'éditeur de ce livre n'ait pas cru devoir le mettre plus à la portée des botanistes, en lui assignant un prix moins élevé que celui auquel il l'a porté sur son catalogue (170 fr.). Nous rappellerons que l'ouvrage de Paulet se recommande, non-seulement par une bonne exécution inconographique, au- jourd'hui et grâce à M. Léveillé, par un texte descriptif au niveau de la science moderne, mais encore par la distinction des espèces vénéneuses à différents degrés d'avec celles qui sont comestibles ou sans intérêt. Des signes conventionnels, gravés sur les planches à côté des noms spécifiques, fournissent de la manière la plus simple et la plus commode ces précieuses indications. Les planches de l'ouvrage de M.M. Léveillé et Paulet portent les chif- fres l-20Zi. Leur nombre réel est, cependant, de 217 ; mais plusieurs por- tent le même chiffre, et ne se distinguent que par l'addition d'un bis ou ter. Quant au nombre des espèces figurées, il s'élève à h^h. Le coloriage de la nouvelle édition a été fait avec soin, et de manière à reproduire fidèlement, dans presque tous les cas, les figures de l'édition originale ; mais, pour un petit nombre d'espèces, M. Léveillé a été obligé de changer la couleur adop- tée, on ne sait pourquoi, par l'auteur lui-même, parce qu'elle n'était en harmonie ni avec la description ni avec la nature. lŒVUE BIBLI0GI5ÂP111QLE. 801 Uclier ChylÊ'hShç^tn , cinc €«nftiiii;i «•îiizrluer Sclmsa- rotKcrscwiPolise aeii" Alscu iiiid Iiifl'ii«iioricu [Sur les Cliy- tridium, genre de végétaux parasites sur des Algues et des lufusuires); par M. Alex. Biaun, [Monatsbericht d. Kœnig. Preuss. Akad. d. ]]'is- sens. zu Berlin ; imn 1855, p. 378-38^.) Le genre Chytridium comprend de très pftits végétaux unicellulés, qui vivent en parasites dans les eaux douces sur des organismes vivants, parti- culièrement sur des Algues et des Infiisoircs. Ces petits végétaux consis- tent en une simple cellule vésiculeuse, qui pénètre souvent dans l'organisme nourricier au moyen d'un prolongement en forme de racine, ou (|ui même se développe quelquefois dans l'iiilérieur de celui-ci. Leur membrane est assez ferme ; elle ne bleuit pas par l'iode et l'acide sulfurique, et son con- tenu incolore laisse distinguer, à l'état jeune, une ou plusieurs gouttes d'huile. Au temps de la maturité, le contenu tout entier donne naissance à un grand nombi-e de cellules reproductrices (zoogonidies) très petites, globuleuses ou oblongues, incolores et locomoliles, qui possèdent un nu- cleus excentrique foncé, et un cil vibratile simple et très long. La cellule s'ouvi-e par une ou plusieurs ouvertures, qui sont operculées chez quelques espèces, non operculées chez d'autres, et qui, chez, quelques-unes, sepiolon- genlen tube allongé. Les zoogonidies, qui s'échappent par ces ouvertures, ont un mouvement très vif, semblable à un fourmillement dans l'intérieur de la cellule-mère, sautillant et dansant à l'extérieur. L'existence en parasites et le manque de chlorophylle doivent faire consi- dérer les Chytridies comme des Champignons parasites, si l'on conserve la distinction ordinaire entre les Champignons et les Algues; mais par leur structure et leur mode de multiplication, ils se rattaclient de la manièi-e la plus rigoureuse aux Algues unicellulées {Hydrorytium, Churacium, Scia- dium, Hydrodictyon, etc.). Il faut bien se garder de prendre ces êtres païa- sites pour les organes des plantes nourricières destinés a former les sperma- tozoïdes, confusion (|ui serait d'autant plus concevable que, chez beaucoup de genres d'Algues, les spermatozoïdes paraissent se former dans des indi- vidus particuliers mal formés, qui fieiuient à l'Algue développée à la façon de parasites (Œdogoniuni, Dulljochœte). M. Al. Braun a ol)servé jusqu'à ce jour 21 espèces de Chytridies, dont plusieurs sont encore douteuses, j'arce (|u'il n'a pas suivi ciiez toutes le développement des zoogonidies. Ces espèces ont été trouvées sur 32 or- ganismes nourriciers , dont 18 sont indubitablement des Algues, dont 12 autres appartiennent aux familles placées à la limite des deux lègnes or- ganiques (l)iatomacées, Desmidiées, Chlamidonu)nades et Volvocinées). Dans un cas, l'organisme nourricier est décidément animal [Euglena). Enfin, un autre cas présente le lait encore isolé d'un développement sur des par- T. II. » 53 802 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FKANCE. tics de végétaux élevés, notamment sur Iti pollen des Pinus tombé dans l'eau. Plusieurs espèces ne se sont montrées encore que sur une sorte d'or- ganisme nourricier, même sur certaines cellules de cet organisme ; d'autres se sont présentées sur plusieurs êtres différents, et parmi ces dernières, il en est une {Ch. gloùosum] qui a été observée sur 8 ou 9 espèces appartenant a 6 genres et à û familles. I.'inverse a lieu aussi, et, dans 6 cas, 2 Chytridies se sont offerts réunis sur une même plante nourricière. La plupart des Chytridies ont une action désorganisatrice sur les cellules de l'organisme qui les nourrit. Lorsque celui-ci est uniceliulé, il est tué par le parasite; lorsqu'il est pluriceliulé, il n'éprouve cette influence funeste que sur celles de ses cellules qu'atteint le Chytridie. L'auteur décrit ensuite les 21 espèces de Chytridium qu'il a observées. Il pense que ce genre doit être foit nombreux. 1. Ch. Olla = 1/20-1/15 de niillim. en longueur, l/ZiO-1/30 de miilim. en épaisseur; sur VŒdogonium rivulare. — 2. C h. ucuminatum = 1/60 mm. de long ; suv VŒdofjonium liothii, Bréb. — ^.Ck.oblongum = 1/70-1/60 mm. long., 1/150 mm. épais.; sur Œduijonium vesicatutn, Link. — k. Ch. Lagenula=^ l//i0-l/30 mm. long., 1/120 \\\m. épais. ; sur Mclosira varians et Conferva bombycina. — 5. Ch. mommillatum = 1//iO-l/30 mm. long., 1/60-1/50 mm. épais. ; sur Coleochœte pulvincUa ei Stigeoclonium. — 6. Ch. mmimum = ijlOO-l/SO mm. long., 1/200 mm. épais. ; sur Cokochœte pulvinata. — 7. Ch. glo- busiim =^ \ / 50 n\m. diam. ; sur Œdogonium fondcola, A. Br. , Œd. rivu- lare, Melosira varians, Eunotia ainphioxys, Ehrenb., plusieurs Closteries til Navicida viridis. — 8. Ch. spoructonum ; sur Œdogonium Vaucherii. — 9. Ch. pollinis Pini = 1/50 mm, diam. ; sur le pollen du Pinus sylvcs- ^m tombé dans l'eau. — 10. Ch. latérale ^^ 1/70-1/60 mm. diam.; sur Ulothrix zonata. — 11. Ch. subangulosum = l/50-l//t0 mm. diam. ; sur Oscillaria tenais mbfusca. — 12. Ch. transversum ■= 1/60 mm. larg. ; sur Chlamidomonas Pulvisculus, Khren. — 13. Ch. Chlamidococci = l/iOO mm. diam. ; sur Chlamidococcus pluvialis. — 1^. Ch. Euglenœ; sur Eu- glena viridis. — 15. Ch. depressum = ijlk mm. diam. ; sur Coleochœte prostrata. — 16. Ch. lïijdrodictgi = 1/50-1/^U) mm. diam. ; sur V Htjdro- dictgon utriculatwn. — 17. Ch. deci.piens=^ \\'2k mm. diam.; dans le sporange de VŒdogonium Vaucherii. — ■ 18. Ch. apiculatum = 1/75 mm. diam. : sur Gla'ocnccus mucosus , A. Br. — 19, Ch.. endogenum = l/^iO mm. diam. ;dans Closterium Lunula, Pleurotœnium Trabecula, Naeg., et Spiro- gijru. — 20. Ch.. Saprole/jniw = 1/25-1/20 mm. épais., longueur double ou triple ; sur Saprolegnia ferax. — 21. Ch. ampullacewu = 1/150 mm . diam. ; sur Mougeotia^ Œdogonium vesicatum et undulatum. UEVUE IJinLIOOIÎAl'HIQUE. 803 BOTANIQUE GÊUGPiAPlllQUE. Vci'.^iioSr eSiici* l*flan%eBi-l*!t,yMioj|'iioitiik Taui*ieit!>< [Lassai sur la physionomie de la végélation de la Tauride -, par M. Gustave Rackle (//«//. delà Soc. impér. des Natural. de Moscou, 3'cah, de 18j/i, p. 213-250. Coiisidéi'ée dans son ensemble, la végétation de la Crimée se divise natu- rellement en 3 sections distinctes : la Flore des steppes, celles des n)on- tagnes et celle des côtes méiidionales. I. Steppks. — On doit distinguer les steppes salées des steppes ordi- naires, à sol noir. Celles-ci sont formées d'un sous-sol d'argile ou de cal- caire co(|uiller que recouvre une terre fianclie noire, en couche variant d'épaisseur de l(i à 65 centim. Elles sont peuplées principalement de plantes bulbeuses et annuelles. On n'y voit ni arbres ni arbrisseaux spontanés, si ce n'est le long des cours d'eau. A peine le soleil de mars a-t-il fondu les der- nières neiges, que la steppe , jusque-là toute noire, montre ses premières Liliacées. \.' Oniit ho (j aluni f.ndjriatuni couvre de grands espaces. Avec lui apparaissent les Muscari racemosum, coniosum et ciliatum. En même temps se développent les feuilles railieales laineuses des Scdvia Ailthxopis et oms- triaca. D'autres places se couvrent des fleurs de V Iris puraila, Un., aux- quelles se mêlent prcs([ue toujours le cbai-mant Amijgdalus nana et la Tulipe. Celle-ci est très rare en Crimée : mais, au Nord de Pérécop et de Tscbungar, IM. Radde en a vu, au commencemerit de mai, des cbanips immenses. Dès que la floraison printanière des Liliacées a fini par (juehjues Gagea, on voit comniencer celle des Crucifères. Au commencement de mai, de grandes surfaces se couvrent de Lepidiwn perfoliatum et Z. iJrcdja, et d'autres d'Alyssum minimum et calycinum. Leur Jloraison est déjà termi- née souvent à la fin de mai. Avec ces plantes s'élèvent quehfues lîorragi- nées sociales, surtout Onosma, llochelia et Echinosperniwn. A celte ('jxxiue, la végétation se développe avec une vigueur surprenante, et malgré sa i),in- vrete en Graminées, la steppe, encore noire en avril, ne forme bientôt plus qu'un immense tapis vert (le 65 centim. à 1 mètre d'épaisseur, sur le(|uel s'élèvent abondamment le Verbascam phaniiceam, les Salvia verticilla/a et 7iu(ans, déjà lleuris à la fin de mai, et niéme les vents violents ne font pas onduler cette végétation pressée et formée d'espèces rameuses; les ondula- tions de nos prairies ne se montrent que là où alxmdent les Stipa pcimata et capillata, rares en Ci'imée, et communes seulcnu'nt le long de la mer d'vVzow, ainsi que dans le bassin du Dnieper et du iMalotscbna. Les Orchi- dées manquent totalement dans la steppe; elles sont remplacées par des Orobanches sociales, dont les plus répandues sont les l^heUpœa ramosa et cœrulea. La défloraison des Salvia indi(iue (pie la végétation de la steppe a 804 SOCIÉTÉ BOTAMIQUI-: DE FllAlNCi:. dépassé son point culminant. Alors anivent les plantes qui dureront de juillet à l'automne; d'abord le Peganuni Harmaln, ensuite des Centaurées, surtout C. ovina el parviflora, et les Carduus nutans et crispiis, VOnojtor- don Acanthium, le Cirsium lanceolatum, le Scolymus hispanicus, plantes sociales que suit toujours VEryngium campestrc. Celui-ci est utilisé comme combustible. Enfin, à partir d'août, surviennent le Marrubium peregrinwn et le Xanthiwn spinusum, qui terminent en septembre la liste des fleurs de la steppe. Après eux, la steppe prend son caractère d'hiver, et dès lors, aussi loin que la vue peut s'étendre, on n'y voit plus que les restes gris et brunâtres des plantes desséchées. La steppe salée a un tout autre caractère avec sa végétation de Chénopo- dées. [.a transition entre les deux est formée par des Artemisia, surtout A. austriaca et pontica , qui fleurissent au mois d'août. Kntre les surfaces occupées par ces plantes, on en voit d'autres couvertes des Statice caspia et Icdifolia, qui fleurissent en septembre. I.a steppe salée ne nourrit que des Salsolacées basses, charnues, à fleurs et l'euilles également petites, rarement vertes, en général plus ou moins colorées en rouge-brunâtre. M. Raddeen évalue la proportion, avec l'ensemble des Phanérogames de la ïauride, à 1/35. Les genres dominants sont les Salicomia (surtout S. herbacea), les Kochia.) Suœda, et Salsola, dont le développement principal a lieu d'août à octobre. Les Salsola Kali et Iragus, accompagnés de divers Chenopodium et Atriplex, s'étendent souvent au loin dans l'intérieur de la steppe. La steppe salée est la plus inhabitable et la plus inutile de toutes. IL Vep.sant septentrional des montagkes de la Taubide. — Ce ver- sant est presque partout calcaire. La végétation n'y devient vai-iée et vigou- reuse que lorsque la roche, qui est souvent à nu, se couvre de terre végé- tale; elle s'y montre d'une richesse surprer.ante, lorsque cette tei're conserve de l'humidité eu été, comme dans les petits bassins des rivières. De 800 à 2300 pieds, sa flore perd son premier caractère et prend celui des forêts de l'Allemagne centrale. Là, de grands bois d'arbres feuillus, où dominent les Ulnius, Tilia et Fagus , alternent avec des buissons de Noisetier et de Cornouiller. A mesure qu'on avance vei-s l'ouest, le Pin de Tauride, rare et petit à l'est, se montre de plus en plus, d'abord isolé, ensuite prédominant. Au-dessus de 3000 pieds, on ne voit plus cette belle végétation arbores- cente ; le Hêti'e est remplacé par le Charme. Le Corpinus Betulafi s'élève encore en grand arbre, mais le C. orientaiis ne forme qu'un arbris^ear. de 2-3 mètres ([ui couvre la plupart des hauteurs. les montagnes, qui dépas- sent 3000 pieds, n'ont au-dessus de cette hauteur, et vers le nord, qu'une flore spéciale et très pauvre. Ainsi le plateau de Tscbatirdagh, à 3500 pieds, est couvert de CeiHistium Biebersteinii., DC, ù'Jllecebrum cephalotes, U. B., de diverses Alsinées, avec quelques rai'cs pieds d'un 'Jcuo'iuin vX de Gentiona cruciata. Aux places abritées et humides, vers /lOOO pieds, se trouvent le seul REVUE lilIîLIOOr.APHIQUE. 805 Saxifraga de la Crimée, .9. irrigua et. de heaiix Geranitmi. Le versant nord est très pauvre en Graminées. Jusqu'à 1000 pieds, la première véj^étation du printemps se eompose d'Iridées, Crocus rcticulatus^ St., et ùiflorus. Immédiatement après viennent les Scillu bifolia et Se. auiœna. De février a la fin de mars, les vallées se colorent souvent du bleu de ces Scilles mêlé au jaune des Primula acaulis et elatior. A ces plantes se joignent le Gulant/tus piicatus, et, sui' le calcaire nu, VArabis olbida, à grandes tleurs odorantes. A cette époque, on trouve, dans les bois au-dessus de 1000 pieds, le Cory- dalis Marchalliana peu commun et venant par groupes. Alors ileurissent le Cornus masculu et \' Ulmus campestris. Les Pyrus communis et Malus, plus rarement le/-*, torminalis el des espèces de Cratœgus, tantôt en arbris- seaux, tantôt en arbres, jadis cultivés et maintenant naturalisés, mais très répiindus, partout accompagnés du Prunus spinosa , fleurissent après le Cornus, au point de colorer en rose ou en blane de grands espaces. Leurs fruits servent aux Tatars à faire du vinaigre et unesorte de sirop [Bekmes), dont ils font graJid usage. Lorsque les bois commencent à verdoyer, les Renoneulacées, notamment V Adonis verncdis et le Pœonia tenui/olia cou- vrent les endroits pierreux au-dessous de 1000 pieds. Avec cette dernière, on trouve, près des ruisseaux, le P. triternata, à grandes fleurs roses, rarement blanches. De nombreuses Crucifères succèdent aux Pivoines : Ccdepina Corvini, Thlaspi perfoliatum et montonum ; sur les terres mai- gres, calcaires ou marneuses, Odontarrhœna, Ahjssum et Meniocus. Les Sisymbrium Irio et Loeselii fleurissent vers la mi-mai. V Asphodelus tau- ricus couvre en masse les hauteurs calcaires jusqu'à 500 pieds ; avec lui se trouvent des iùiphorbes basses, Euphorbia saxatilis, glareosa, virgata, W. K., (Jerardiana. A la fin de mai, les vallées sont ornées d'un grand nombre de fleurs. Ce sont principalement le Spirœa /îlipendida, le Poly- gala major et le Géranium sanguineum, accompagnés de Viola, Veronica, Valerianella, Sherardia^ du Irinia Henningii, >L, parmi lesquels se montrent les Orobanche Galii, hians et nlba. I>es Synanthérées ne sont encore représentées que par le Senecio rapistroides. Vers la fin de cette période, dans les endroits humides des nu)ntagnes, les Orchidées sont en pleine fleur. M. Hadde en évalue le nombre à 1/8 des Monocotylédons, à 1/50 des Phanérogames de la Tauride. A l'exception de VOrcJds Compc- rinna. St., et de lOphrys œstrifern, Rb., qui appartiennent à la côte, les autres, au nombre de 30, se trouvent entre 1000 et 3000 pieds d'altitude, et caractérisent cette zone. Les plus communes sont : Anacnmptis pyrami- dalis, Gymnadcnio, conopsea, Orchis fusca, 0. tephrosanthos, 0. militaris; dans tous les bois, dont le sol est riche en hiunus, se trouvent les Cephalan- thera rubra et ensifoliu, les Epipactis, Listera, Cœloglossuui, Neoltia et Limodorum. La plus rare est le Loroglossum caprinuin, dont Steven n'a trouvé, en AO ans, (|ue 3 échantillons. Les Orchidées fleurissent jiis(|u'à la 800 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fin de juin, époque à partir de laquelle la vé^iétation décline rapidement. Alors lis Omhellifères des parties basses ont déjà mûri leur fruit; le rap- port de leurs espèces à renseml)le des Phanérogames est de 1 a 17,5 ; mais toutes, excepté \l- Siion lùilcaria, viennent par pieds isolés. Les bois feuillus de la Crimée, sur le versant nord des montaynes, sont formés de Fagns, fUmus, Qiœrcns et 7'ilia; on trouve par places le Peuplier noir. Quant au Bouleau, les tentatives faites poui- en peupler le pays ont échoué. A /i300 pieds, sui' le Tschatirdagh, se trouvent des Juniperus communis l'abou- gris et quelques petits Ifs. Les pentes orientales de cette montagne, sur leurs points les plus hauts, ne présentent que le Pinus taurica. Dès la (in d'août, tout perd sa verdure, et, à la lin de septembre, la végétation des montagnes a terminé son cours annuel. IIL LiTToaAr. mkiudional de la Criméi-. — Sa végétation est méri- dionale, grâce à son exposition. Sur la côte, la végétation se réveille dès la fin de janvier. On ti'ouve alors, déjà fleurie et imprimant un cachet particu- lier à la llore, Y Euphorbia rigida, à tiges nombreuses et à grandes ombelles. En même temps, se montre le Ihiscus acideaUis qui s'élève jusqu'à lUOO pieds d'altitude. Ces deux espèces, qui caractérisent la végétation hibernale, sont suivies, vers la lin de février, des Primevères, des Violettes et des premières Graminées, Poa, Agropyrum et Àlopecunis. En même temps fleurit la seule Ericée de la Crimée, VArbidus Andrachne, qui monte haut accompagnée des Juniperus excelsa et Oxycedrus. C'est un mois plus tard que les bois se feuilient. Le Carpinus orientcdis monte également haut, mais rabougri par l'effet de la dent du bétail, et le Querciis pubescens qui l'accompagne doit à l'exploitation inintelligente des Tatars une forme allongée en pyramide. Les bords des ruisseaux, dans les bois, sont peuplés à'Alnus gludnosa, ù'Ulmits campestris et suberosa. Les Pistacia, Sorbiiset Tamarix, qui sont propres à la côte, se feuilient un peu plus tard. Li) Pistacia mutica s'élève en bel arbre et monte jusqu'à 800 pieds. Le Sorbiis domestica croit sauvage sur le littoral. Des buissons de Tamarix tetrandra se trouvent sur les bords de tous les luisseaux qui courent au sud. Partout croit le Paliurus dont on fait aussi des haies de clôture. En allant veis l'ouest, près d'Ursuff, on voit les bois feuillus remplacés brusquement par ceux de Genévriers, dans lesquels, au pied du Juniperus excelsa pourvu souvent d'un tronc de 50 cen- timètres d'épaisseur, vient abondamment le J. Oxycedrus. On ne voit dans ces bois que le Seseli tortuosum, quelques Ilieracium et Slachys. Vers oOO à /lOO pieds de hauteur, les bois feuillus deviennent plus communs et ils cessent entièrement à 1500 pieds. Le sol dur et sec de la côle ne nourrit qu'un petit noad)re de plantes peu élevées, des Labiées odorantes, surtout le Calamintka gravcolens, des Ond)ellil'eres riches en résine, notamment le Seseli gummi ferma et le Crithnuni, le Diant/ats humiiis, et partout, avec ces espèces, des buissons épars ûcCistus tauricus et de Jasannum fi'uticam. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 807 Au contraire, sur les rives des cours d'eau, une foule de plantes herbacées se mêlent à des Rosiers d'une végétation luxuriante et à des Ihibus (surtout R. o/jfusifulius). A ces derniers s'attachent V Asparagus verticillatiis, le Cynandium nkjrum^ des Cuscutes très conamunes dans ces endroits. Des masses de Galega officinalis et de Pulicaria vulgaris couvrent les bords des ruisseaux, et sur toute la côte, à la mène époque, de la mi-juin à la fin de juillet, le Clematis Vitalba couvre tous les végétaux réunis en groupes. La Vigne, le Lierre couvrent les troncs et les rochers et s'élèvent quelquefois jusqu'à la cime des Frênes, des Noyers et des Chênes. Lorsque les fleurs du Clematis disparaissent, la végétation de la côte décline visiblement. Les espèces encore fleuries en juillet sont le PsoralcaPalœstina, des Centaurées, de nombreuses Sauges, le Capparis herbacea et divers Cirsium. A la même époque, le haut des montagnes, vers le sud, présente une végétalion très fraîche, ou, sur un gazon de Thymus, Sideritis, Galium, Myosotis, Odon- tarrhœnaalpestrls, s'élèvent la Gentiana cruclatael \t.Sympliytum tauricum. Dans les endroits où viennent le Hêtre et le Charme, on observe assez fré- quemment les Tllla rubra et dasyslyla, St., ainsi que \ePyrus Aria. La fin de la végétation de la côte méridionale est marquée, au milieu de septembre, par le Glaucium luteum, les Hellotropium litlorale, St., et subcanescens , Andrz, VErynglum campestre, VAlthœa ficlfolla et le Scilla autumnalis. Mais on voit encore après cette époque la verdure des vignes, dont le raisin mûrit en septembre et octobi'e, et pendant l'hiver celle des arbres verts spontanés ou plantés, tels que les Lauriers, les Viburnum, Rhaianus, Pho- tinia,, Oliviers et Genêts. Le Pinus sabiniana, s'élevant au-dessus des Thuja et le Lieire du Caucase à grandes feuilles, entourant les fenêtres des maisons, égaient ce tableau bien différent de celui que présentent dans le même moment et à une faible distance la steppe et le versant nord des montagnes. BOTANIQUE APPLIQUÉE. Proportion d'aiKoic cost^d'itsii" d»!i,'^ «lificreiileis IVtiifllcK : par M. Isidore Pieri'c^ [Comptes rendus des séances de V Acad. des se, séance du 18 (évr. 1856.) Les feuilles sur lesquelles ont porté les analyses de M. Isidore Pierre, sont celles de la Vigne, de l'Orme et du Peuplier, qu'on donne IVéciuem- ment aux bestiaux comme fourrage. Les feuilles de la Vigne, surtout encore très tendres, constituent un four- rage vert tiès nourrissant, A l'arrière-saison , avant leui- chute, elles sont encore aussi riciies en azote que la phqiart des fourrages verts du prin- temps, iùilin, elles constituent encore un nsscz bon fourrage après qu'elles sont tombées, et lorsqu'elles sont sèches. 808 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les feuilles de l'Orme, peu avanl leur chute natui-elle, conliennent autant de matière azotée que les meilleurs fourrages verts de printemps. Au mois d'août, celles qui ont 70 pour 100 d'eau sont presque aussi azotées que le foiu normal fané, et fanées, ou réduites à 20 pour 100 d'eau en moyenne, elles valent presque le foin des prairies artificielles, et plus que celui des prairies naturelles. f.es feuilles de Peuplier du Canada encore tendres (en juin) approchent de celles d'Orme pour leur richesse en azote. Cependant, les agriculteurs les estiment moins , peut-être à cause de la présence d'un peu de matière résineuse. Elles sont plus azotées que celles de Peuplier d'Italie. Voici un extrait du tahleau qui accompagne le mémoire de M. Isidore Pierre. Eau Matière sèche Azole p;ii- kilog. pur kilog. par kilug. Feuilles d'Orme fraîches, cueillies le 2 juin 1855 . 760 gr. 2/i0 gr. 10,1 gr. — fanées 'iOO 800 33,6 — complètement desséchées 0 1000 /)2,0 — fraîches, cueillies le 9 novemhre 1855. 633 367 7,55 — fanées 200 800 16,6 — complètement desséchées . 0 1000 20.7 Feuilles de Peuplier du Canada, fraîches, cueillies le 2 juin 1855 78i 216 8,8 — fanées 200 800 32,6 — complètement desséchées 0 1000 û8,8 Feuilles de Vigne, très tendres 783 217 9,2 — fanées 200 800 25,6 — complètement desséchées 0 1000 12,6 — fraîches, cueillies le 8 novembre 1855. 765 239 Zi,6 — fanées 200 800 15, i — complètement desséchées 0 1000 19,Z| lia itrésencp ilu fer dans l'oau ne nuit pas à la végétation (Extrait d'une lettre de MM. iNeuhert et Reitenbach publiée dans le Hamburger Garten-imd Blurnenzeitung, cahier de janv. ISoG, p. !i1). MM. Neubert et Reitenbach, horticulteurs à Plicken, près de Gumbinnen, ont reconnu cette année, par une expérience décisive, que la présence du fer dans l'eau, ou même qu'une eau fortement ferrugineuse, loin de nuire à la végétation des plantes aquatiques, peut contribuer à en augmenter beau- coup la vigueur. Un aquarium construit dans leur jardin a été rempli et alimente avec de leau provena'.it d'un petit étang qui reçoit l'eau de deux sources formant deux tourbières. Cette e>iu est constamment brune, presciue aussi colorée que du café, et l'analyse chimique y a démontré la présence d'une forte proportion de fer. Cependant les plantes (jui ont végété dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, S09 l'eau tirée de cet étang se sont fait remarquer par une vigueur peu com- mune. Ainsi, un pied de Victoria regia, qui avait été planté le if) juin, a commencé de fleurir le '27 septembre suivant, en donnant une fleur dont le diamètre s'élevait à h1 centimètres (15 pouces), et ses feuilles, qui se sont montrées quelquefois au nombre de six en même temps, avaient générale- ment deux mètres de diamètre. Avec cette plante se trouvaient plusieurs espèces de Nymphœa, Nuphar, il'Aroïdées, VEuryale, etc., i\w\ toutes ont acquis des proportions inusitées et ont montré une vigueur de végétation qu'on ne leur avait pas vue encore. l%c-%v ffïiît-hesirîiis' Slsritl», Eugenia IJgni {?\omel arbrisseau fruc- tifère, iùigenia Ugni); par M. J. Powell [The florist, fruitist and garden Miscellanij, cab. de février 1856, p. Ù2, avec une ligure sur bois. Cecbarmant arbrisseau toujours vert, de la famille des Myrtacées, a été récemment introduit dans l'établissement de M. Veitcb, de Cbelsea, à (jui M. Lobb l'avait envoyé de la Patagonie. Son fruit sert d'aliment dans ce pays; au Cbili, on le sert comme fruit de dessert, et, dit l'auteur de l'ar- ticle, on n'est nullement étonné de ce fait, lorsqu'on a pu le goûter. Sa saveur est exquise, mais difficile à décrire. La pulpe en est blancbe, très sucrée; elle rappelle celle de la fraise (jue relèverait un goût très aroma- tique. Ce fruit est arrondi; il est terminé par un ombilic plan, des bords duquel s'élèvent les lobes du calice persistant. Sa couleur est un rouge-bru- nâtre. 11 pend à l'extrémité d'un pédoncule axillaire, solitaire etgrêle, à peu près aussi long que lui. M. Powell pense que cet arbrisseau pourra être cul- tivé en pleine terre, le long d'un mur au midi, et qu'il pourra ainsi prendre place dans les jardins parmi les autres espèces cultivées pour leurs fruits. Iiili*o(lii€tilièi'c et sur les plautcs: par iM. Julius Sussdorf [AUgcmcine deutsclie naturhistorische Zeilung, nouv. série, T, 1855, ^^ liv.). Les opérations industrielles qui s'exécutent dans beaucoup d'usines ont pour résultat de verser dans l'atmosphère une grande quantité de matières gazeuses différentes. Ces matières s'y accumulent en proportions souvent assez considérables pour exercer une inlluence très marquée tant sur les animaux que sur les végétaux; seulement leur action est amoindrie, dans certains cas, parce que l'oxygène de l'air agissant sur ces gaz, sous l'influence de la lumière et de l'humidité, oxyde et rond iuoffensifs ceux qui résultent de la décomposition des matières organisées, ou parce que l'humidité, en se condensant, les entraine et les précipite. Ceux d'entre les établissements industriels qui versent dans l'air la plus grande quantité de matières gazeuses sont les hauts fourneaux, les foui's à coke, les usines métallur- giques, particulièrement celles ou l'on traite des minerais arsenicaux, les fabriques de soude, etc. , dont le voisinage est leconnu depuis longtemps comme funeste aux animaux et aux plantes. Les matières nuisibles à la végétation qu'entraîne la fumée des usines sont mises en rapport avec les plantes: 1" par l'intermédiaire de l'eau qui les dissout et qui, s'iiifiltrant dans le sol, les apporte jusqu'aux racines; 2» par l'el'fct de leur dépôt sur la surface des organes. Mais les plantes se montrent plus ou moins seiisil)les à leur action et plus ou moins disposées à les absorber selon les circonstances météorologiques, selon l'âge et l'espèce. La lumée n'a qu'une action très faible lorsqu'elle se répand dans l'air par un temps sec et calme ou par des vents secs. Oans le premier cas, elle REVUE KIRLIOGRAPHIQUE. 811 s'élève haut dans l'atmosphère et se précipite lentement; dans le second, elle est emportée à de grandes distances et se dissémine dès lors sur une grande surface de pays. Alors la sui'face des plantes étant elle-même très sèche n'en subit l'action que faiblement. Si la fumée est précipitée par un temps de pluie, ou si la pluie survient après (lu'elle s'est précipitée, la sur- face des plantes est lavée, ou bien les matières qu'elle dépose sont entraînées par la pluie dans le sol où elles agissent faiblement. Mais quand la fumée se précipite sur des plantes mouillées par la rosée, le brouillard ou par une pluie qui \ient de cesser, leur humidité superficielle dissout les acides qn'elie contient. Si le temps devient ensuite sec et chaud, l'eau disparait par évapo- ration, l'acide sulfureux s'oxyde en acide sulfurique dont l'absorption pro- duit sur les plantes une action très nuisible. Kn peu de temps on voit alors fréquemment le vert passer au brun jaunâtre ou des taches neltement cir- conscrites amener la dessiccation et la destruction des tissus par places. Les organes jeunes, les plantes en voie d'accroissement i-apide, les bour- geons ouverts depuis peu de tem|)s, les fleurs, sont surtout sensibles à l'in- fluence de la fumée. Plus une plante végète avec vigueur, plus ses tissus sont délicats et faciles à pénctrer, tandis que réciproquement les moins sen- sibles sont celles dont la surface est consistante, surtout celles dont les couches superlicielles sont imprégnées de silice, ou formées de parois épaisses. Ainsi, le Seigle d'hiver est tïioins sensible que celui de printemps; ainsi encore les Graminées souffrent moins de cette influence que la plupart des autres plantes. L'espèce modifie aussi la sensibilité. Celles dont l'accrois- sement est rapide, dont les tissus sont mous et aqueux, souffrent beaucoup plus, et plus promplement, '(ue les autres. Aussi ne peut-on cultiver, près des usines, des Pois, des Haricots, des Lentilles, etc., du Trèfle, des Bet- teraves. M. Syssdorf a vu dans un jardin, situé près d'une usine, les jeunes feuilles, les bourgeons, les fleurs des Dahlias et des Rosiers détruits en vingt- quatre heui'es par la fumée, tandis ([ue les Œillets ne paraissaient pas en souffrir. En général, les plantes, dont les organes jeunes sont tués sous cette influence, en repoussent bientôt de nouveaux qui ont le même sort, et il en résulte, d'un côté, qu'elles s'épuisent ainsi, de l'autre, qu'elles ne peuvent fructifier. Quoique les Graminées soient médiocrement sensibles à la fumée, elles en souffrent néanmoins, lorsque son action s'exerce sur elles à l'époijue de la floraison ou peu après; alors leur épi se raccornit, et il ne doune ensuite que très peu de grains tout retraits. Les (lonifères résistent plus longtemps que les arbi'es feuillus ; mais ils finissent aussi par succoml)er. L'auteur a recomui (lueles matières solublesde la fumée ai'rivent fréquem- ment aux racines. I^analyse chimique lui a montré dans la tene, près des usines, des acides solubles libres et des sels métalliques également solubles. Seulement, ces matières n'arrivant aux racines qu'à l'état de solutions très étendues, les plantes en souffrent, en général, moins que de celles qui ont 812 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pénétré dans les tissus par l'effet d'une absorption directe opérée par les organes aériens. M. Sussdorf a constaté dans les fourrages qui avaient subi l'action de la fumée, la présence de l'acide sulfurique libre et de sels métal- liques. Il a vu leur verdure remplacée par une teinte jaunâtre due à un véri- table blancbiment par l'acide sulfureux, ou bien des places brunâtres éparses sur leurs feuilles, et indiquant une action locale énergique. Ces fourrages avaient une saveur peu agréable, piquante et un arrière-goût métallique. Il n'estdonc nullement surprenant qu'ils incommodent les bes- tiaux qui en sont nourris. NOUVELLES. Nécrologie. Le Bonplandia ûa l"' février 1856 annonce, mais sous toute réserve, d'après une lettre datée de Dusseldorf, 19 janvier, la mort de jM. Hasskarl, qui, comme le savent tous les botanistes, se livrait avec une ardeur peu commune à l'étude de la ricbe végétation de l'ile de Java. Cette nouvelle parait heureusement mériter confirmation ; caries dernières lettres qu'on avait reçues de ce botaniste ne faisaient pas même mention d'un dérangement sur\cnu dans sa santé, malgré l'affreux malheur qui l'avait frappé, il y a (juclqucs mois, sa femme et ses quatre enfants, qui s'étaient embarqués pour se rendre auprès de lui, ayant péi'i dans un naufrage. — Le jardin botanique d'Amsterdam a reçu dernièrement du Cap de Bonne-Espérance des pieds à'Encephalartos, qui dépassent en longueur tout ce qu'on avait vu jusqu'à ce jour en Europe, les tiges de ces Cycadées sont parfaitement cylindriques, et semblables à celles des Cycas. — La construction du nouveau Musée de botanique économique dans le jardin de Kew est déjà commencée. Malheureusement, l'emplacement choisi pour cet édifice, sur le bord de la pièce d'eau qui s'étend devant la grande serre à Palmiers, est défavorable sous tous les rapports. On perd ainsi le seul beau point de vue de la serre; d'un autre côté, il en résultera poui' le musée beaucoup d'humidité, tandis que la situation d'une aile le long de la route de Kichemond l'exposera à beaucoup de poussière. Aussi le choix de ce lieu a-t-il été fait malgré l'opposition de sir ^Yilliam Hooker, directeur du jardin, dont malheureusement la protestation est restée sans résultat. {Bonplandia.) — Dans le programme des pi'ix proposés par l'Académie des sciences de IMadrid, pour l'année 1856, se trouve indiquée la question suivante comme devant servir de sujet pour le prix qualifié de prix ordinaire: « Delerminer les caractères distinclifs de l'œuf ou de la graine qui doit plus tard donner naissance à un individu mâle ou femelle, dans les espèces unisexuelles, tant UEVUE BIBLIOGRAI'HIQUE. * 813 zoologiques que botaniques, en ayant soin de décrire les phases morpholo- giques par lesquelles passent les organes de la génération avant d'arriver à leur complet développement. « Le prix ordinaire consiste en une somme de 1500 francs et une médaille d'or. L'auteur ou les auteurs des mémoires dont le mérite sera immédiatement au-dessous de ceux qui auront obtenu le prix, recevront un accessit consistant en une médaille d'or, entièrement semblable à celle du prix. Le concours sera fermé le 1"" mai 1856. Les mémoires devront être écrits en espagnol ou en latin, et envoyés sans signa- ture ni indication pouvant faire connaître l'auteur, dont le nom et la rési- dence seront indiqués dans un billet cacheté joint au mémoire, et portant à l'intérieur la devise ou épigraphe inscrite sur le mémoire. — Les Biitauistes apprendront avec un vif regret que M. Wilhelm Schim- por, qui occupait en Abyssinie une position élevée, dont il profitait pour recueillir et étudier les productions naturelles de l'Abyssinie, vient d'être précipité par une révolution dans une situation déplorable. On se rappelle que ce zélé naturaliste avait gagné la faveur du prince Ubie, qui l'avait nommé gouverneur d'une province. Il avait dès lors fixé définitivement son séjour dans ce pays, et il s'y était même marié. Il profitait des loisirs que pouvaient lui laisser les soins de son gouvernement, pour explorer avec une activité peu commune la partie montagneuse de l'Abyssinie, sur laquelle s'exerçait son autorité, et l'on sait quelles nombreuses collections de plantes il a déjà fait parvenir en Europe depuis au moins quinze ans. Plusieurs de ces collections ont été publiées par la Société d'Eslingen; d'autres ont été déposées dans des Musées, et le Musée d'histoire naturelle de Paris par- ticulièrement a reçu de M. Schimpcr, non-seulement un grand nombre de plantes sèches, mais encore une riche et très curieuse collection de tiges et de bois. Malheureusement, une révolution, survenue dans le pays, a fait tomber le prince Ubie de son trône; par une conséquence nécessaire, JNL Schimper a perdu sa haute position officielle, et il s'est trouvé dans un tel état de dénuement , (lu'il est réduit à travailler pour vivre , bien qu'il soit extrêmement souffrant. D'après les dernières nouvelles reçues de lui, ses yeux sont tellement fatigués, qu'il éprouve la plus grande difficulté à lire les lettres qu'il reçoit de ses parents et amis d'Europe. On ne saurait donc trop souhaiter, soit pour lui, soit pour la science, que sa situation s'améliore promptement, ainsi ([u'il est permis de l'espérer dans un pays où une révolution peut très bien refaire à l'improviste ce qu'une autre avait défait sans (|u'on eût plus de motifs pour s'y attendre. — J)es lettres de M. Spruce apprennent son arrivre à ^'urimagua, sur le Rio Huallagua, dans la province péruvienne de Maguas. Ce voyageur se dirige maintenant vers Tarapoto, au i)ied oriental des Andes, localité déjà exi)lorOe en partie par M. Poeppig. 815 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Une lettre publiée dans le cahier de pnxier du Journal of bot an i/^ de M. Hookei-, nous apprend que M. Ferdinand Muellcr a consenii à Taire partie, en qualité de botaniste, de l'expédition anglaise, qui, sous la direction de M. Gregory, doit explorer la portion septentrionale de l'Australie. Cette expédition se compose de M. Gregory et de son frère, de MM. Baines, Wilson, Mueller, Elsey, Hood, et de quatorze domestiques ou employés. Elle emmène cinquante chevaux, elle prend deux cents mou- tons, et elle emporte des provisions pour deux ans. Yoici d'après une communication de M. Murchisoa à la Société de géographie de Londres, l'itinéraire que suivront les voyageurs auxquels est confiée cette longue et périlleuse exploration. De Moreton Bay, l'expédition ira, par mer, à l'em- bouchure de la rivière V^ictoria, sur la côte nnrd-ouist de l'Australie. Elle remontera cette rivière jusqu'à sa source ; se dirigeant ensuite vers l'est, elle longera probablement la frontière septentrionale du désert central de Sturt, et elle atteindra les sources des rivières qui coulent dans le golfe de Carpontarie ; de l<à on espère ({u'elle pourra pénétrer vers le sud jusqu'à la source principale de la rivière Bareo, le point le plus septentrional qui ait été atteint par sir ï. Milclicll et par M. Kennedy dans leurs voyages de Sidney vers le golfe de Carpentarie. — M. Ferdinand Mueller déclare qu'il n'a consenti qu'avec peine à prendre part à cette exploralion, et qu'il ne s'est décidé que sur la promesse du gouverneur-général d'obtenir poui' lui le droit de conserver, pour ses propres études, une collection complète des plantes qu'il lapporterait, M. James Drumrnond avait refusé, a cause de son (5ge, de faire partie de l'expédition. BIBLIOGRAPHIE. Uiill«-tiii «te la Société iiii|iériaSe tics Biatii>'a9i.«»(c5!i ilc .llo!>»eoti. publie sous la direction du D' Renard. In-S. Moscou, 185/|, cah. 3 et h. Les livraisons 3 et U de l'année 185^, de cette rare collection, sont arrivées récemment a Paris. Voici l'indication des mémoires relatifs a la botanique qu'elles renferment. Turczaninow {Nicolas). — Flora baicalensi-Daburica seu descriplio planta- rum in regionibus cis- et transbaicalensibus atque in Dahuria sponte nascentium , p. 53-130. Iiaddc[Gustav). — Versuch einer Pflanzen-Pbysiognomik Tauriens (Essai sur la physionomie de la végétation de la Tauride) ; p. 'J13-230. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 815 Kreijcnburi. Apliyllanlhacées. Nouvelle famille, 529. yiphyilanllies inonspeliensis, 529. Apjohnia, Harv , 206. Apparition subite de certaines espccns, 166, 167,512.594,624,642,643,767. Apteranihes Gussoniaua, Lindl., 288. Aréoles des Cactées, 177, 180. Arille iFaux) de la noix muscade, 677. Aristolochia giatidullora, Valil, 453. Arithmeliiiuc (Botanique). 7 55. Arcïdée cumestible de Chine. 741, 766. Asciepias giyanleu, L. (Utilité île V), 279. Asparagus olths-mus, Munb., 287. Asperococcus, Lamour, 4il. Asphodelus splKin-ocarfus. G. G., 265. Akierii^cus graveolens, DC, 253. Australie (Lettre .>tie-i des,, 295. Calycodc des Protéacées et de quelques autres ramilles, 86, 88. Calyptroslignia, Trautv. et Meyer, 271. Calyategia. Voy. Convolvulus. Campanula neglecla, R. .'^., 458. — sub- pyrenai'ca, Timh. Lagr., 479. — tra- chelioides, Munb., 285, 288. Canaries (Lettre sur la végétation des îles], 427. Caoutchouc iÉchantillons dci présentés à la Société, 26. Caraclèn- différentiel pour servir à l'étude de» Cactées, 177. Carduus algeriemi^, Munb., 285, 288. Carex Demalreana, Lagger, 329. Castilles (Observât, .sur quelques plantes des;, 643. Castres {Colchicum nouveau découvert près de), 688. Catamniche arenaria, C. DR., 253. Catasi'lum luridum. Lindl. (Fécondation du), 20. Cedron. Voy. Simaba. Cellules (Formations spirales dans les; des feuilles des Orchidées, 153. Centaurea colUno-scabiosa, Schiede, 223. — meUlensis, L., 167. — paniculata, L , 512, 767, 768. Ceroxijlon andicola. H. B., 453. Chal37.e. Son iulerprétaiiou morpholo- gique, 462. Challans(£.c'mHaarr/»iza découvert à), 665. Champignons recueillis à Bagnères de Lu- dion, 7 58. Chapel (Guillaume). Sa mort, 640. CHATiN(Ad ). Objections contre la théorie des décurrences de M. Germain de .'^aint- Pierre, 100. — Études sur l'Androcée. Recherches des lois ou rapports qui lient l'avortement des étamines à leur naissance et à leur maturation. Loi d'inversion, 230. — Sur les fleurs mâles du Vallhneria spiralis, 293. — Des cysties, organe nouveau observé sur les Callitriche, 295. — Organogénie florale et remarques sur la végétation du Val- lisneria spiralis, 37 7. — Sur les types obdiiilostémone et diplosiémone direct, 615. — Sur la pré.>ence de matière verte dans Tépiderme des feuilles de plusieurs plantes aquatiques, 674. — Seconde note sur les cysties, 772. — Obs., 50, 152, 167, 172, 230, 303, 363, 47 1, 623, 663, 676, 752. Chenilles (Sphéries croissant sur des), 614. Chine (Tubercules comestibles de;, 741, 766. Chorise. Voy. Dédoublements. Clwrlodes, J.-D. Hook., 486. Cinrhmia, L., 149, 312, 437, 509.— cultivés à Java, 809. Cineraria paluslris, L., 643, Cire végétale, 453. Cirsium Iwweolalo-eriophorum , Lamt., 202. — riifcscens, Ram,, 457, Cistées (Stipulium des), 4, Cisms petiolatus, De Martr,?, 122, Climat et végétation de la Crimée, 338. Clmopodium viitosum, de Noé, 580, Clos (D ), Du stipulium chez les Gérania- cées, Cistées. Légumineuses et Rosacées, 4. — L'ombelle : inILirescencc définie et indcnnic, 7i. — Observaiions sur le fruit des Labiées. 169, — Généralité du phénomène de partition chez les plantes. Evplicaiiou «le l'absence de bractées chez les Crucifères, etc , 499. — Examen de la préiendiie proliûcaiiuu du Telragonia expansa, 672, — Re- marques sur la préfloraiM)!!, 7"J4, Colcliicuin Cdslreiise, de Larambg., 688. Collection de Fougères vivantes dans les Pays-Bas, 340, Coloration des fleurs en Bretagne, 16, Colorante (distribution de la matière) dan» les feuilles, 676. Comestibles (l'ubercules) de Chine, 741, 766, Commission des Archives, 2, — du Bulle- tin pour 1855, 2. — de comptabilité, 2. — Sou rapport, 78. 820 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Corn[)i('Kne (Rubus saxalilis découvert dans In forêt de), 6 12. Compte des recettes et dépenses de la Société en 185 i, 81. Conseil d'administration de la Société pour 1855, 3. Convolvulus sepiiun, L. Sur un de ses modes de multiplication, 145, 147. Conjanthes (Sécrétion d'un liquide dans la fleur des), 351. CossoN (E.). Sur le genre Hohenackeria , 181. — Liste de plantes observées par M. Reboad dans le Sahara algérien, 242 — Notes sur quelques plantes de cette liste, 245. — Observations sur quelques plantes d'Algérie décrites par M. Munby, 287. — Sur la loupe du Thujaarticulala, 592. — a trouvé le Gui sur un Érable et sur un Chêne, 345.— Obs. 15, 50, 149, 166,167,176,222,508,578,609,625, 644. — et DuRiEU de Maisonneuve. Sur quelques espèces nouvelles d'Algérie , 303, 364, 398.— et P. Jamin. De la culture du Dattier dans les oasis des Ziban, 36. — Sur les cultures des oasis des Ziban, 599. Crimée. Climat et végétation, 338, 803 Crolon Pseudo-China, 152. — tinclorium, L. (Propriétés et usages du}, 18. Chouan frères. Observations microscupiques sur l'organisation, la fructification et la dissémination de plusieurs genres d'Algues appartenant à la famille des Diclyotées, 439, 644. Crucifères (Explication de l'absence de bractées chez les), 499. Cryptogames (Quelques) des environs des Eaux-Bonnes, 459. Cryploïde (Glande) dans les feuilles de plusieurs Orchidées, 445. Cucubalus slellalus, L., 578. Cucurbitacées (Vrilles des), 512. Culture du Dattier, 36, 95. — des truffes, 777-781. ■ — dans les oasis des Ziban, 30, 599. — du Quinquina à Java, 809. Cupressm Lawsoinana, Murr., 204. — Macnabiana, iMurr., 204. Curdiea, Harv., 205. Cv lier ta, Grev., 648. Cycles hélicoïdaux. Nombre de parties qui les composent, 568. Cymatonema, Kutz, 129. Cijmbidiuni sinense, Willd. (Monstruosité du), 27. Cynanchum conliguiim, Koch, 270. — laxum, Bartl.. 209.— Vinceloxicum, R.'Br., 269. Cysties. Organe nouveau observé sur les Callitriche, etc., 295, 771, 772. Cystopleris regia, Presl., var. alpina, Koch., 459, Cytisus Adami, 753. — Laburnum , L. (Floraison extraordinaire du), 722, 723. D Daphne Laureola, L. (Deux formes du), 481. — Verhti, G. G. 263. Decaisne (J.^ président de la Société. Sur les recherches de M. Naudin, rela- tives à la fécondation, 75i. — Obs. 14, 20,36, 49, 51, 88, H9, 99, 100, 165, j 167, 172, 180, 230, 312, 358, 362, I 363, 377, 436, 437, 519, 643, 663, j 664, 666, 723, 743, 752, 753, 754, j 766, 780, 781. — Voyez Planchon. Decaisnea, D. Hook. et Thoms., 486. l De Candolle Alph.). Obs. 461. Décurrences (Doctrine ou théorie des), 96, 100. Dédoublements (Chorise et plésiasmie), 235. Delessert (Pr.) chargé des fonctions de trésorier, 498. — Communique une lettre de M. Bonpland, 162. — Sur trois tubercules comestibles de Chine, 741. Delondre (Aug.). Lettre sur divers Quin- quinas, 509. — Sur la culture des Truffes, 777. Delplnnium orientale, J. Gay, 304. Développement de quelques plantes en Bretagne, 1 5. — des bourgeons (Lois suivant lesquelles se fait le), 532. Deverra cholorantha, C.DR., 249. — sco- paria, C.DR., 248. Dianthus liarati, Duv. Jouve (D. tripunc- /a/us, Sm.), 350, 351 (note). Dicotylédones (Nombre-type des parties de la fleur des), 466, 568. — (Structure des tiges des), 90. Dirtyosijihon. Grev., 645. Dictyolées (Observations sur plusieurs genres d'Algues de la famille des), 439, 644. Dlgitalis hybrides, 480. — purpurea , L., 107. Dimensions de quelques Palmiers cultivés à Kew, 3 42. — du tubercule du Dlos- corea splculata, 339. Dioscorea Balatas, Dne, 741. — ■ spicu- lala, Bl., 339. — (nouveau) de Chine, 741, 766. Diplostémones (Fleurs), 615. — (Type) direct, 615. Dissémination (Sur la) de plusieurs genres d'Algues, 439, 644. — De quelques plantes eu Bretagne, 15. TABLE Distribution de la matière colorante dans les feuilles, 676. Djarilgatsch (Végétation «le l'île de), 738. Djelfa (Végétation des environs de), 537. Dons faits à la Soriélé, 1, 3, 73, 9't, U'j, 168, 217, 281, 345, 368, 425, 461, 497, 511, 562, 591, 612, 4 0*, 642, 667, 7-'l, 767, 743. 332. — DORVADLT. Obs., 781. Dolhidea rvarinn . L. Brond Vitk, I. Brond ,331. Double floraison du Victoria regia, 21 Draba brachycarpa, Zeit., 700. Dracœna reflexa, Latn. (Greffe du), 49 Drosera (Bulbe des). 662. — Distribution delà matière colorante dansleurs feuilles, 676. — Poils ou organes gl.induleux de leurs feuilles, 355, 392, 395, 465. — obovata, M.K, 34, 36. DccHARTRE (P.). Sur la fécondation chez la Vallisnérie, 289. — Obs., 14, 92, 100, 107, 172, 230, 361, 394, 434, 609, 675, 678, 743. 752, 766. 7.S1. Du Colombier (M.). Botanique arithmé- tique, 755. DuRiEu DE Maisonnedve. Découvertc à Bordeaux d'un Heleocharis nouveau {H. oxyneura), 609.— Obs., 666.— Voyez Cosson. DtiVAL-JocvE. Description d'un nouveau Dianthus des environs d'Alger [D. Ba- rati), 350. E Eaux-Bonnes (Végétation des environs des), 455. Écorces officinales, 149, 312, 437, 509. Effet de la lumière sur les plantes submer- gées, 255. Egypte (Culture des Dattiers en), 95. Emploi du .Inncua elfusus, 638. Endo]tyrcni\im, Flotow., 207. Epherha Villarsii, (i .G., 264. Épidémie (Matière verte dans 1') des feuilles de plusieurs plantes aquatiques, 674. Epilobium (Sur la végétation des), 726. — gemmascens , C.-A. Meyer, 732. — montano-parriflorum, Michal., 734. — obscuro-iitonlaimm, Michal., 734. — i)bsctiro-p'ca, L. Ses axes primaires et secondaires, 349. France (Flore de;. Herborisation faite par laSûciétédans la forêi de Foiiiainebloau, 592. — Végétation de la forêt et des environs de Villers-Colterets. 226. — Végétation des environs de Plombières et du Hohneck, 29. — Végétation des environs des Eaux-Bonnes, 455 — Notes sur la Flore de Montpellier, 547. — Sur le développement de quelques plantes en Bretagne, 13. — A()paiiiiou subite de certaines espèces, 166, 167, 512, 594, 62i, 642, 76". — Calcul du nombre des espèces de diverses parties de la France, 758. — Observations sur plusieurs genres d'Algues de la famille des Dic- tyolées, 439. 644. — Champignons re- cueillis à B.igncres de Lurhon, 758. — Cryi)t()gamesqni vivent sur le Buis, 460. — Herbaiiam lAcItenwn para iensium, 683. - Acorus Calamus, 623. — Ade- noscilla, G.G. 265. — Agave ameri- cana, 6, 18. — Allium nppro.ximalum, G.G., 263. — .-I. fle'ifoliiim, Jord. 265. — Alsine cerasUij'olia, 4 57. — Anli-- noria. Pari., 598. — Aphyllauthes monspeliensis, 529. — Aspitodelus sphœ- rocarpus, G. G., 265. — - Avena Ludo- viciana , DR., 57. — Biatora iucida, 520. — Bolelus edulis, 782. — Bor- nelia, G. Thur., 333. — Campanula neqlecla , 458 — C. subpyrenaica , Timb.-Lagr., 479. — Cerdaurea col~ lino-scabiosa, Schiede, 223. — C. pani- rulata, L., 512, "67, 768. — Cirsium lanceolalo-eriophoritm, l.amt., 202. — C. rufescens, 457. — Cislus 'peliolalus, deMartr.? 122. — Colchicum caslrense, de l.aramb., 688. — Croton tinctorium, 18. — Cystopleris regia, var. alpina, 459. — Daphne Laureola, 481. — D. Verluli, G.G., 263. — Digila'is hy- brides, 480. — Dothidea vitis,L. Brond., 331. - D. uvfirum, L. Brond., 332. Drosera obovata, 34, 36. — Epilobium, 726. — E. ijemmascens, 732. E. Tour- nefortii, Michalet, 731. — E. hybrides, lo3. — Ephedra Vitlarsii, G.G., 264. Equisetum sylvaticum, 226. — Ery- siinuin cheiranlhoides, 481. — Erysiphe l'isi, 158.— Euphorbiapuhigonisperma, G. G., 263. — Fumaria, 795. — Galiuin vero-cinereum. Serres, 223 — Gûodyera repens, 594. — lieleochavis oxyneura, DR., 609. — Hieracium Rlanci, Serres. 225. — ■ H. glareosum. Serres, 224. — H.nobile, 458. — i/. pseudo-pr^nanlhes. Serres, 223. — //. Villarfii, Serres, 225. Hydrocliaris Morsus-ranœ , 526. — Jberis Gastonis, de Lcrx, 436 — Ko- bresia caricina. 609. — Lecanora hœ- malomma, 521. — Lemna arrhiza, 665. — - Lepraria chlorina, 521 — Littorella lacttslris, 34, 36. — Maz- sanlia , JVIontag., 523. — Morchella esculenta , Pers., 781. — Xarcissus Pseudo-narcissus, 481. — Nuphar pu- milum, 36. — Oidium Tuckeri, 158. — Orchis et Serapias hybrides, 700. — Pri- mula h) brides, 482. — Pyrola minor, 397, 739. — Quercus Auzandri, G. G., 26 i. — Rubus, 457 — /{ saxaiilis, 612. — Sclcrantlnts polycurpos, 221, 768. — Senipervivuni araclinoideuiii , 201. S. arveriiense. 2ii0. — ^'. Funkii, 200. — S'. Pomelii, Lanit., 200. — -S', tec- loriim, 199. — Spcirgmiium affine, 34, 36. — Staclitjs superpaluslri-sylvatica, Bavoux, 480. — Thlaspi vulcanorum, Lamt., 201 — Tnber cibarium, 777, 781, — Ulricularia neglecla, 622. — ' TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 82g Vallisneria spiraUs, 299. — Vhcum album, 345 — Voyez (d.ins la table de la revue bibliographiquel : Bavoux, Brondeau, Combes, DoCaiidolIe, Dclbos. Doi'ieur. Durit'u de Maisoniieuve, Go- dron, Grenier, Lainolle, Lecoq, Le Jolis, Le Maout, Léveillé, Lorot, Mar- trin-DonosNoiiIel, Smith(W.),Thuret, Tirnbal-Lagrave. Fraxinus, sect. Sciadanllius . F. dimorpha, C. DR., 367. Fruclification [Sur la) de plusieurs genres d'Algues 439, 64 i. Fruit des Labiées, 169. — hypogés du Vicia ampliicarpa, .')03. Fumaria de la Gironde, 794. — sect. Pc- (rocapnos. F. africana, I.anik., 305. — longipes, C. DR., 30;'>. — numi- dkn, C. DR, 306. — sarcocapnoides , C. DR., 306. Funicule. Sou interprétaliou morpholo- gique, 462. Gaillonia Heboudiana, C. DR., 250. Galium serolinum, Mimb., 2Si. — vero- cinereum, Serres, 223. Garcinia Mangostana, L., a fructifié en Angleterre, 137. Gay (Claude', membre à vie, 94. Gay (Jacques). Sur un Staclvis sylvalica monstrueux, 170. — Sur le Dianllius Barati, Duv. Jouve (D. tripuncliitus, Sm.), 351 (note). — Sur le Cucuhahis stelialus, 578. — Sur le mode de végé- tation des Betonka, 586. — Obs.,176, 288, 29:<, 350, 397, 431, 508, 586, 609. 613, 623, 624, 662, .678, 754. Gemmipares (Feuilles) de plusieurs Alliuni, 183. Généralité du phénomène de partition ciiez les plantes, 499. Genisla quadriflora , Munb., 283. — o>'a- ■ ham, C. DR., 247. Géraniacées (Siipiiiium de.s), i. Geiimain dkSaint-Pikkhk [\i.) Structure des tiges chez les végétaux dicolyli-s : obser- vations puisées chez une forme anormale des tubercules du Snlaninn lulierosuin, 90. — Struilure des liges : e\|iosition de la doririnc ou théorie des dccur- rences, 96. — Sur un des modes ilc reproduction fin Comujivulns sepiitni, 147. — Structure des ti^es chez les végétaux ttionocolylés : observations puisées dans l'élude de la germination des Tulipa, 159. — IndiNiilualilé des feuilles : feuilles gemmipares ciiez plu- sieurs Allium., 183. — Nouv. renseign. sur le mode de végétation de VAllium maijknni, 256. — Sur la structure de l'ovaire chez les Labiées, 258. — Ana- logie des bulbilles (tédicellés de certains Alliuni avec les ovules réfléchis, 359, — De la structure de l'ovule végétal avant la fécondation, 361,363,380. 431,437. — Interprétation morphol. du funicule, du raphé et de la chalaze, 462. — De la struciure de l'ovule chez le Nei'ium Oleander et chez VEschschoUsia, 586. — Propositions sur la nature des diverses sortes de bourgeons et particu- lièrement des bourgeons ovulaires, 588. - — ■ Sur la nature et l'origine des lenti- cellcs, ()U9. — Sur la nature du faux- bulbe des Ophrydées ou ophrydo-bulbe, 657. — Sur le phénomène de l'élirtle,- ment, 744. — Étude du mode de végé- tation et de la structure du rhizome de VHermodaclylus tuberosufi , 782. — Obs., 49, 78, 92, 93, 94, 99, 100, 102, 107, 240, 361, 362, 363, 372, 380, 392, 431, 434, 435,436, 437,470, 578, 623, 624, 662, 663, 664, 678, 689, 743, 776, 782, 784, Germination des Tulipa, 159. Giessen (Jardin botanique de), 340. Giraiidia, Derb. et Sol., 650. Gironde [Fumaria de la), 794. Glande cryploïde dans les feuilles de plu- sieurs Orchidées, 445. Glanduleux (l'oils ou organes) des feuilles des Drosera, 355, 392. 395, 465. — (Organe) des CoryanVics, 351. Glycine tuberosa, 508. Go;;oT. Obs., 766. Goodyera vepens, R. Br. Sur sa naturalisa- tion siwntanée dans la forêt de Fontai- nebleau, 59'(-. Graines de Gédron, 314. Gii.u'Es (L.). Sur les stations du Pyrola minor aux environs de Paris, 740. — Obs., 4. Grelfe des .Monoccttylédoncs, 49. — du Draca'iiare/le.ra, 49. Grenikr (Ch.). Sur les axes primaires et secondiiires dans quelques espèces radi- cantes, 3'i6. - Sur la l'ortnationdu bulbe dans le natuiDciitus hulhosus, 369, 721. (iitœvt.ANn iJ ). S>uv Vllolcm; seliger, 172. — Sur les organes glanduleux des Dro- spva, 39:.. — Obs., 176, 678. (]uaco. V'oy. lluaco. GiBLKc. Obs., 152. Gi'-YnoN DK Divi-.-;. Deionverle à Manzac du Mftamp!in(})i arvenu', 767. Gulsonia, Harv,, 206, S2!i SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H Halyseris, 441. Hanovia australis, Sond., 206. Harvky (W. h.). Lettre sur quelques Algues d'Australie, 218. Hasskarl. Sa mort, 812. Ueleocharis oxyneura, DR, 609. Hélicoïdaux (Cycles). Nombre des parties qui les composent, 568. Helichrysumlacleum, C. DR., 365. Henophyton [Henonia), G. DR., 246, 623. — Deserli, G. DR., 247. Hermodaclylus tuberosus , Salisb., 775, 782. Herbarium Lichcnum parisicnsium, 683. Herborisation faite par la Société dans la forêt de Fontainebleau, 561, 566, 592. Herboriser (Boîte à). Voy. Boîte. Hieravium Blanci, Serres, 225. — gla- reosum. Serres, 224. — nobile, G. G., 458. — Pseudo-prenanthes, Serres, 223. Villarsii, Serres, 223. Hippuris vulgaris, L. Matière verte dans l'épiderme de ses feuilles, 674. HirondelleSalangane (Nids de P), 613,679. Hohenackeria, V. M., 181. — biipleuri- folia, F. M., 182. — polyodon, C. DR., 183. Hohneck (Végétation du), 33. Holcus seliçier, Nées, 172. Huaco (Racine dite de), 453. Hybridation, 748-754, 760. Hybrides : Cenlaurea, 223. — Cirsium, 202 — Cylisus, 753. — Digitalis, 480. — Epilobium, 726, "33. — Galium, 223. — Primula, 482. — Orcliis et .S'e- rapias, 700. — Stachys, 480. Hydrocharis Morsiis-ranœ, L., 526, 328. — (Bulbilles de ri, 663. Hypericum Naudiniauum, C. DR., 303. — perfoliatum, Munb., 283, 288. Hypogés (Fleurs et fruits) du Vicia amphl- carpa, 503. I Iberis Gastonis, de Lcrx, 436. — parvi- flora, Munb., 282, 287. Ibiraro. Arbre connu sous ce nom, 163. Hex Aquifolium, L. Emploi de ses feuilles en place de thé, 66. — pavaguayensis, Saint-Hil., 165. Impatiens Noli-tangere, L., 642. incendie (Fleurs de 1), 167. Incien.so. Arbre connu sous ce nom, 163. Individualité des feuilles, 183, luflorcsceqce, Vov, Ombelle. Interprétation morphologique du funicule, du raphé et de la chalaze, 462. Introduction en Europe de V Agave ameri- cana, 6. — de la culture du Quinquina à Java, 809. Inversion (Loi d'). Voy. Avortement des étamines. Iris luberosa, L., 775, 782. Isnardia palustris, L. Matière verte dans l'épiderme de ses feuilles, 674. J Jamin (P.). Voy. Cosson. Jardin botanique de la Faculté de méde- cine de Paris. Sa collection dOrchidées exotiques, 107. — de Giessen, 340. — de Kew, 136, 3*2. — d'Upsal, 210. — de Vienne, 420. Jasniinées (Poils des), 769. Jaueert (Le comte) donne lecture d'un mémoire intitulé : Sur l'enseignement de la Botanique, 176. — de plusieurs articles de son travail sur la Botanique à l'Exposition, 567, 592, 613. — Obs., 36, 368, 568, 592, 614. Java (Culture du Quinquina à), 809. — (Nomenclature binaire chez les indigènes de), 211. Jancus effusus, L. Son emploi, 638. Jus^iœa longifolia, DC, et J. lulea. Ma- tière verte dans l'épiderme de leurs feuilles, 674. K Karwinski (W. de). Sa mort, 213. Kew (Jardin de), 136, 342. KiRscHLEGER. Sur quclques anomalies végé- tales, 722. Kobresia caricina, Willd, trouvé dans les Hautes-Pyrénées, 609. Kœleria Balansœ, C. DR., 310. Kralik (L. i. Lettres sur la végétation de la régence de Tunis, 21. — Lettre sur la culture du Dattier en Egypte, 95. Labiées (Structure de l'ovaire des), 258. — (Fruitdes), 169,170. — (Sur quelques espèces nouvelles de) de l'Algérie et de la régence de Tunis, 579. Labouret (J.). Sur un caractère différentiel pour servir à l'étude de la famille des Cactées, 177. 180. Lachoix (L'abbé S. de). De la Botanique et de quelques plantes curieuses avu Eniix-Boqnes, j55, TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIERES. 825 Lagrèze-Fossat (A.). Sur un mode de mul- tiplication dviConvolvulus sejium, 145. — Note sur les feuilles de VAloe fruU- cosa, 426. Lamium numiJicum, de Noé, 584. Lapacho. Voy. Bignonia. Larambergue (H. de). Sur une nouvelle espèce du genre Colchicum (C. castrense), 688. Lathyrus angulalus, L., 1G6. — aiiiphi- carpus, L., 508. Lecanora liœinatomma, Ach., 521. Le Coat de Kernoteii. Sur les Salsepa- reilles, 745. Lecoq (H.). Lettre sur un Lichen recueilli en Auvergne, 498, 519. — Obs., 609, 624. Légumineuses (Stipulium des), 4. Lemna arrhiza, L., découvert à Challans, 665. Lenormant (Kr.). Note sur une vignette d'uu manuscrit de la Bibliothèque impé- riale, 315. Lenticelles (Sur l'origine et la nature des), 609. Lepidium dhayense, Munb., 282, 287. — Desceinelv, de Ruynev., 735. Lepraria cidorina, Ach , 521. Lestiboudois ( l'h.). Obs., 433. Lichen recueilli ea Auvergne, 519. Lichenum parisiensium herbariuni, 683. Ulium giganleum, Wall., a fleuri à Gotha, 419. Limnocharis emarginala, H. B., 667. Linum scjuarrosum, Munby, 28ù5, 288. Liquide (Sécrétion d'un) dans la fleur des Coryantkes, 351. Lithospermum incrassatum , Guss., 286, 288. Littorella lacustris, L. , 3i. 3(3. Lois suivant lesquelles se fuit le dévelop- pement des bourgeons dans certaines familles végétales, 532. — d'inversion. Voy. Avortemcnt des élamines. Loranthacées. Rapports de leur structure florale avec celle de quelques autres familles, 86. Loupe du Thuja articulata, 592. Lumière (lifl'et de la) sur les plantes sub- mergées, 255. .M Mamilldria C'osiana, Roum., 372 Manuscrit (Vignette d'un) de la Biblioth. impériale et liste des plantes figurées, 315. Mauzac {ifelampyrum arvense découvert h), 767. Marcilly (de) . Découverte du Bubus saxa- tilis dans la foret de Compiègne, 612. Mahsv (de). Apparition de Vliiipaliens NoU-langere sur des débris de hauts- fourneaux, 6 42. Maiitins ((.h.). De l'introduction en Europe, de la naturalisation cl de la floraison de VAgave anicricana, 6. — UOidium Tuckeii et VEr\,siphe Pisi, 158. Maté, 66. — Feuilles dont on fait cette poudre, 165. Matière (Diitribulion de la) colorante dans les feuilles, 676. — verte dans l'épi- derme de plusieurs plantes aquatiques, 674. Maturation des étamines, 230. MazzmiUa, Moiitg., M. Galii, M. Gou- getiana, 521 , 525. Megacarpœa polyandra, Benth., 484. Melampyrum arvense, L., découvert à Manzac, 767. Mélanges, nouvelles et annonces, 66, 133, 210, 277, 340, 419, 494, 559. 638, 716, 810. Memère (P.). Sur une monstruosité par excès observée dans le Cymlidium sinense, 27. — Sur la collection d'Orchi- dées exotiques du j.irdin botanique de la Faculté di^ médecine de Paris. 107.— Sur la sécrétion d'un liqu de abondant par l'organe glanduleux des Coryanthes, 351. —Obs., 20, 50, 624, 664. Mersina (Sur la végétât, desenv. de), 490. Meyer (Ch.-Ant. de). Sa mort, 140. MicHALET lEug.). .Sur la végétation des Épilobes et description de quelques nouvelles espèces de ce genre, 726. Mikrgles. Propriétés et usages du Crolon Hnctorium, 18. Minerai provenant du Taurus, 656. — Son analyse, 690. Monocolylédones (Grcfl'e des), 49. — (Struc- ture des tiges des), 159. Monstruosités : du Cijnilidium sinense, 27. du Solanuin lubewiuin, 90. — du Sta- cliys sylvalica, 169, 170. — d'une radicelle de Betterave, 102. — Dédou- blements (chorise et plésiasmie), 235. — Etiolement, 74 4, 766. — Feuilles gemmipares, 183. — Prétendue proli- fication du Tefiarjonia expansa, 672. — Sur (luelques anomalies végétales, 722. — Voy. ydans la table de la revue biblio'.'raphiqiie' : ("lUinbcl, Hoclistctter, Malhraïuhe. Pollichia, Schicclitendal. MoNT\GNE C). Sur un Lichen liintora lucida) envoyé par M. Lecoq, 519. — Sur le nouveau genre Mazzantia (Pyré- nomycèlcsi, 521. —Obs., 221 .613, 826 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Montpellier (Acorus Calamus découvert près de), 6'23. Moquin-Tandon (A.). Obs., 167,230, 293, 613. Morchella esculenla, Pcrs., 78 1. Morphologique (luterprétation) du funi- cule, du raphé et ihiiuiii, Sm., .'Ui. Nylandeu (W.). Sur le Lepraria chlorina, 521. — (Sur Vllerb. Lklienuui parisien- sium, publié par), 683. 0 Oasis (Sur les cultures des) des Ziban, 36, 599. — (Formation des), 50, 51. Obdiplostémone (Type), 615. Observations microscopiques sur plusieurs genres d'Algues, 4 39, 644. Odeur de musc chez quelques plantes, 313. OEdogonium. Link, 129. Oidium Tuckeri, Berk. Son identité avec V Erysiphe Pisi, 1 58. Olaciiiées. Rapport de leur structure flo- rale avec celle de quelques autres fa- milles, 8(). Oléacérs (l'oils des), 769. Ombelle. Inflorescence définie et indéfinie, 74. Ophrydo-biilbe, 657. Orchidées. Formations spirales dans les cellules de leurs feuilles, 153. — Struc- ture el glande ciyptoïde de leurs feuilles, 445 — exotiques du jardin de la Faculté de médecine de Paris, 107. — (Collec- tion d') de M. 0. W. Schiller, 278. Orchis cordifolta, Munb., 148, 288. — hybrides, 700. Oreobliton chenopoiioides, C. DR., 367. Organes glanduleux des Coryanlbes, 351. — des Drosera, 355, 392, 395, 465. Organisation (Sur 1') de plusieurs genres d'Algues. 439, 644. Orgaiiogénie florale du ValUsneria spiralis , 377. Origanum cinercum, de Noé (0. flori- bundnw, Mnnb ), 286, 287, 579. Origine des lenticelles, 609. — botanique du quinquina ronge officinal, 437. Ombaiiche hugropki'a, BrQgger, 328. Orobiis sa.ialiiis. Vent., 509. Ovaires (Avortement des) des Fraisiers, 397. — des Labiées (Slruclure de F), 258. Ovule (Structure de 1" avant la féconda- tion, 361 363,380,429-437. — chez le Nerium Oleandc^' cl vhezV EschschoUzia, 586. — réfléchis (Analogie des bulbilles pédicellés des Allium avec les), 359. Palmiers Diinensions de quelques) culti- vés au jardin de Kew, 342. — (Greffe des), 49. Pajiarer iomnifei'iim, L. , 167. Paraguay (Lettre sur quelques végétaux du), 162. l'arielaria jndaica, L (Sur le), 653. Paris (Orchidées cultivées au jardin de la Faculté de mé iecine de), 107. -- (Flore des environs de . Voy. Bellevue, Com- piègne, Fontainebleau, Nylauder, Py- rola minor, Queslier, Serisaye. Pahlatoue (Pb.). Sur le ValUsneria spi- »! TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. ralis, 299. —Sur VHydrocharis Morsu'^- \ Préfloraison (Sur lai, 724. 827 des élamines, ranœ , 526. — Sur VAphyllanlhes nion!:tieliensis cl la nouvelle famille des Aphyllaiillin(ée>, ri-29. — Sur la partie de rExpi)sitiou universelle concernant la nolaniqui-, SiîG. — Sur le Linuio- charis eniarginala, CG7. — Obs., 519, 578, 591, 592, fi 13. Parseval-Giiandmaison (J. de) a trouve dans les Pyrém-es le Kobresia caricina, 609. Parties de la fleur chez les Dicotylédones. Leur nonibrc-ty|)e, 466, 568 — qui composent les cycles hélicoïdaux, TibS. Partition (Phénomène de) chez les plante-, 499. Passy (.\.). Obs., 167, 565, 568. 780. Payer. Obs., S8, 89. 434. Pédicellés(Bulbilles) «les AlUum. Leur ana- logie avec les ovules réfléchis, 359. PepUs Portula. L. Matière verte dans répiderme de ses feuilles, 674. Peristylus cordalus, Lindl., 149, 288. Perraudikhe h. de la). Lettre sur la végé- tation des îles Canaries, 427. Petermann (W. L. . Sa mort, 68. Phœnixdactijl'l'era,L. (Geitnina'. du). 98. — Sa culture dans les oasis des Ziban, 36. — enÉgypic, 95. Phlomi^ Bovel, de Noé, 58'). Pinus lieardsleyi et P. Craigana, .\. Murr., 204. Planchon (J. E.). Sur le faux arillc de la noix mu-cade, 67 7. — Sur les Hemio- dactcs, 775. — Obs., 36. 50, 88, 89, 90, 93, 662, 66i, 676, 678. 753, 777, 784. — et Dkcaisne Sur les rapports de la structure florale des Santalacées, Olacinées, Loraniharécs et Proléacccs, 86. PJanlagn nrci'aria. W. K., 167. Plantes (Développement de quelques^ en Bretagne, 15. — curieuses des Eaux- Bonnes, 455. — préconisées contre les venins, 314 — submergées (ElTct de la lumière sur les), 255. - textiles, 209, 418, 567. — à odeur de musc, 313. Plésiasmie Voy. Dédoublements. Pleurocladia, Al. Braun., 632. Plombières-les-iJains (Coup d'œil sur la flore de), 29. Poils des Ojéai'ées et des .Tasminées, 769. — glanduleux des feuilles des Diusera, 355, 392. 395, 465. Poison de V.iconiium \apeHus, 208. Polypognn monspeliensis, Desf. , 167. PôlcnUlla Anserina, L., et P. reptans, L. Leurs axes primaires et secondaires, ' 347. 373. Présence de matière verte dans l'épiderme des feuilles de plusieurs plantes aqua- tiques; 67 4. Président de la Société. Voy. Decaisne. Pp.u,i.ii:rx (Ed.; De la strucmre des poils des Oléacéfs et des Jasminées, 769. Primaires (Axes) dans quelques espèces radiciinles, 346. P;-(()u//a hybrides. 482. PidlilicatioQ (Prétendue) du Tetragonia expansa, 67 2. Propriétés du Croton thwlorium, 18. Protéacfes. Rapports de leur structure florale avec celle de quelques autres familles, 86. Pseudo-Apulée (Vignetle d'un manuscrit du . et liste des plantes qui y sont figu- rées. 315. PuF.L (T.). Sur le Cenlaurea paniculala, L., 512, 708. — (":on>idérati()ns sur le but et l'utilité des sessions extraordi- naires, 563. - Obs., 454, 624, 781. Piinclaria, Grev. , 439. Pyrénées (Kobresia caricina, trouvé dans "les Hautes-), 609. Pyrénomycètes ( Vazzantia, nouv. genre de la f,imi!!e des), 521. Pijrenula, Achar., L'07 lyrolamitwr. L., 167.— découvert près de Saint-Germain en-Laye, 397. — Ses stations .iux eus irons de Paris, 397,739. Pyrus longipes, C. DR., 310. 0 Quercm. Gui trouve sur un Chêne, 345a Végétation extraordinaire d'un jeune CluMie, 3n. — Auza)}d'i, G. G., 264. OiKSTiKR (L'abbé). Lettre sur la décou- verte de \Equisetum sylvalicnm vl sur la végétation de la forêt et des environs de Villers-Cotterets, 226. Quinquinas. Voy. Cinchona. R Racines (Structure des), 102. — dite de Ihiaco, 453. — dite de Somboul, 313. Uadicantes (Espèces . Leurs axes primaires et secondaires, 346. Radicelle inonslriieuse de Betterave, 102. Rapport entre le nombre des parties des cycles hélicoïdaux et le nombre-type des parties florales des Dicotylédones. 568. entre l'avortement, la naissance et la maturation des élamines, 230. — 828 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la structure florale de quelques ramilles, 86. Rapport sur riierborisation faiie par la Société dans la forêi de roulaiiiobleau, r)92. — de la comm. des linances, 78. Rampon (Eug.). Sur une nouvelle espèce de Tacsonia, iri2. Raïunculus bulbosus, L. Formation de son bulbe, 369, 721. — rectirosiris , C. DR., 303 — repens, L., ses axes pri- m;iires et secondaires, 3iG. Raphé, sou inter|)rélalion morphologique, 462. Raynkval (Le comte A. de'. Description d'une nouvelle espèce du genre Lei)i- diitm (L. Disccuxetù) , 73 j, Reboud. Lettres sur la végélution des envi- rons de Djclfa et du .'^aliara algérien, 240, 537, 785. — Liste des plantes ob- servées ddns le Sahara algérien, 212. Réciproques (Fécondations) de quelques vc- Rélaux, 748, 760. Réfléchis (Analogie des bulbillcs des AlUum avec les ovules), 359. Résine de VAlgarobia, 4 18. -rouge d'Aus- tralie, 614. Recter. Observations sur quelques plantes des Gastilles distribuées par M. Bour- gcau, 6i3. RtvEU.. Sur les écorces de Qiiinquinn.SI 2. — sur les plantes à odeur de musc et sur la racine dite de Somboul, 313. — présente des graines de Cedron, 314. — présente une cire végétale, une racine de Huaco et une fleur de Thibaudia Quereme, 453. — Obs. 153, 511. Revue bit)liographique Décision relative à la), 168. — Voyez Bibliographique. Rhanterium adpressum,C. DU., 252. Rhizome de VHernwdaclylus tuberosus , 782. Richesse saccharine du Sorghum saccha- ralum, 1 3i. RoBEiiT (Kug.; Observât! ns diverses faites en Bretagne sur le développement de quelques plantes, sur leur dis.-.éminalion et la coloration de leurs fleurs, 15. — Effet de la luinière sur les plantes sub- mergées, 255. Rosacées (Siipulium des), 4. Rota (Lorenzo), sa mort, 496. RouMKGuÈRE (Casimir). Sur une nouvelle espèce de Mnmillaria (M. Closiaua) , 37 2. RoYS (Le marquis de). Lettre adressée au secrétaire. 612. Hubus des enviions des Eaux- Bonnes. 4 57. — sa.ratili:^, L. découvert daus la forêt fje Compiègne, 61^, Saccharine (Richesse) du Sorghum saccha- ratum, 134. Sagedici, Fr. 206. Sahara algérien (Lettres sur la végétation du), 2i0. 78.'). — (Liste de plantes ob- servées dans le), 242. — (Sur quelques espèces nouvelles ou rares du), 245. Saint-Germain-en-Laje [Pyrola mmor dé- couvert irès de), 397. Salsepareilles (Sur les). Voyez Smilax. Saloîa Ihilansœ, de Noé, 581. — Jaminia- nri, de .Noé. 581 . Sanlalacées. Rapports de leur structure florale avec celle de quelques autres fa- milles, 86. Saxifragii oranensis, Munb., 284, 288. Scabiosa catnerolitm, C. DR., 251. Schiller (G. W.). Sa collection d'Orchidées, 278. ScHœNEFELD(W. dc) , présente dcs Fraisicrs à fleurs stériles, 396. — Découverte du Pyrola minor près de Saint-Germain- en-Laye . 397. — Sur les stations de cette espèce aux environs de Paris, 397, 739. - Rapport sur l'herborisation faite parla Société dans la forêt de Fontaine- bleau, 592. — Obs., 508, 623, 724, 781. Scilla pulchella , Munb., 286. Sclerantlius polycarpos, L. , 221, 768. Secondaires (Axes) dans quelques espèces radicantes, 3i6 Sécrétion d un liquide dans la fleur des Coryanlhes, 351 . Sel. Son influence sur la culture du Dat- tier, 50, 95. Sempervioum albidum, Schnittsp. et Lehm. 267. — aracimoideum, L., 201, 269. — arvernense, Lee. et Lamt. , 200. — fimbriatum, Schnittsp. et Lehra., 268. Funkii, Braun, 200, 268. — Metlenia- num, Sclmillsp. et Lehm. 267. — Pome- lii. Lamt, 200. — r(///te«/cum, Schnittsp. el Lehm. 2o7.- — s>aiit sur certaines chenilles, 614. Spirales (Formations) dans les cellules des feuilles des Orchidées, 153. Stachi/sbruchyclada, de Noé, 583. — Du- riœi, de Noé, 583. — Mialhesii, de Noé, 584. — superpalustri-sylvaii-a, Bavoux, 480. — sylvatica, L. monstrueux, 169, 170. Sliloplwra,J. Ag. SL Lyngbyei, 646. Stipulium (Du) chez diverses familles, 4. Strauss (Le baron F.-C.-J. de). Sa mort, 559. Slriaria, Grew, 442, 644. Structure des feuilles des Orchidées, 445. — des poils des Oléacées et des Jasmi- nées, 769. — de l'ovaire des Labiées, 258. — de l'ovule chez le Xerium Olean- der et chez VEschschoUzia, 586. — de l'ovule végétal avant la fécondation , 361-363, 380, 429-437. — des racines, 102. — du rhizome de V Uermodaclylus tuberosus, 782. — des liges, 96. — des liges des Monocotylédones. 159. — des tiges des Dicotylédones, 90.— florale (Rapports de la, de quelques familUs, 86. Submergées (Klfet de la lumière sur les plantes , 255. Symétriques (Deux types] distincts chez les Qeurs diplusténioucs, 615. Tacsonia (Nouvelle espèce du genre), 452. Tanacclum cinereum, DC, 253. Taurus (Lettre sur la végétaiion du), 654. — (Analy.se d'un minerai provenant du), 690. Taxus Lindleyana, Murr., 20 4. Téiaîologic. Voyez Monstruosités. Teliayoïiia expausa, Ait. S.i prétendue prolification, 672. Teucrium dll-idum, Munb., 286. — Aîope- cnros, de Noé, 585. — tnauritanicum, de Noé, 585. Textiles (Sur diverses plantes) Ggurant à l'Kxposilion, 567. — (Nouvelles plantes), 209. — (Fibres de VAllhœa rosea et du Trilicum repens, 418. Thé (Feuilles de Houx, employées en place de), 60. Thibaudia Quereme, H. B. K., 453. Thlaspi vulvannnim, Lamt., 201. TliKJa articulala Loupe du), 592. Thurmann (Jules'. Sa mort, 496. Tliyi)ius Giiyoïiii, de Nné, 580. Ti;:es Structure des), 96. —des Monocoty- lédones, l.')9. — des Dicotylédones, 90. Timbal-Lagrave. Note sur le Scleranthus polycarpos , 221 . ToLCuv. Découverte de VAcorus Calamus près de Montpellier, 623. Trapa natans. Matière verte dans l'épi- derme de ses feuilles, 674. Trecll (A.). Sur la structure des racines et en parliculii-r sur une radicelle mons- trueuse de la Betterave, 102. For- mations spirales dans les cellules des feuilles de certaines Orchidées, 153. — Sur les poils glanduleux des feuilles du Drosera rulwidifolia, 355, 3!)2, 465. — Observations sur la structure des feuilles des Orchidées et sur une glande cryploide que présentent plusieurs d'en- tre elles, 445. — Sur les nids de l'Hi- rondelle dite Salangane ou Alcyon , 613, 679. — Sur la résine rouge d'Aus- tralie, 614. —Obs 14,49,78, 89,93. 99, ICO. 102, 172,314, 362, 391, 396, 435, 465, 578. 676, 781. Trésorier de la Société. Voyez Caillette de l'Hervilliers et Delessert. Triciis dans l'Amérique du Sud, 50. — Sur quelques écorces offi- cinales, 149 — Sur la structure de l'o- vule végétal avant la fécondation, 429. — Sur l'orijiine botanique du quinquina rouyc ofliiinal , 437. — Sur quelques quinquinas envoyés par M. Delondre, 510. — Sur le Parietaria j'idaica, L., 653. — Sur la culture des Truffes, 778. Obs 152, 153.165, 167, 176,314,350, 394, 666, 678, 780, 781. Ziban (Sur les cultures des Oasis des], 36, 599. Zollikoferia angustifolia, C. DR., 254. Zygophyllum cornulum, Coss., 364. TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D AUTEURS DES PUBLICATIONS ANALYSÉES DANS LA REVUE EIBLIOGRAPHIQUE. Académie C. L. C. naturœ curiosorum novorum aciorum lomus XXV. Mémoires relatifs à la Botanique, 7i9. Académie royale des scionees de Storkholra (Uésumé des mémoires de I';. Travaux relatifs à la Botanique. 720. Anonyme. Flora Bremenns, 550. Abcher (Th.-C.;. Sur deux matières textiles du Brésil, avec uae noie de sir W. lloo- ker, 132. Archives botaniques néerlandaises. Relevé des mémoires, 423, 815. Bâillon H. -E.). De la famille des Auran- tiacées, 535. Balfolr. Sur des échantillons de Mega- carpœn polyondra, 484. Bary (A. di'i. Sur les genres d'Algues Œdo- goniumcl lioibochwle, 128. Bavolx (V.). Notice sur quelques plantes du département liu Doiibs, 480. EfLUCMME. De la germination, 478. Bellynck (A.). Flore de Namur, 548. Berger (E.). Détermination des i)lantps des jardins par voie systématique, IIO. BiNNENDiJK iS.). Voyez Teijsmann. Bleckrode. Sur les cires végétales et sur leGetah-I.ahoc,637. Bonpiandia, journal. Articles originaux, 213. Botanische Zeituiig (journal). Articles ori- ginaux, 70, 279, 424, 560, GiO, 816. BoussiNGALLT. De lactiou du salpêtre sur la végétation, 626. Braun (Al. . Sur le nouveau genre P!eu- rocladia, 632. — Algarum unicellula- rium generanova et minus cognita, 709. — Sur les Chytridium, parasites sur des Als^ues et des infuso res, 801. Bro.ndeau (L. de). Description de deuxCryp- tognmes nouvelles découverles sur la Vigne malade, 33 I. BRi'E.GEri (('.lir ;. Nouvelle Orobanelie delà flore d'Allemagne, 328. Bl.nbuhv. Sur la végétation de l'île de Té- nérilîe, 273. (Barrière (E. -A.: Traité général des Coni- fères, 407. Carter. Sur la conjngation des Cocconeis, Cji 'libella et Ampltora, et sur VAmphi- bora alala ^?), 792. Caspary (R.). Sur le développement des feuilles du Victoria regia, 196. — Sur les fentes produites par la gelée. 54 4. — Sur le développement de chaleur dans les fleurs du Victoria regia , 399. Choisv (J.-D.). Mémoire sur les Ternstrœ- niiacées et les Camelliacées. 705. Clarke (B.).Sur l'embryon des Xi'lumbium, 190. Cleland (J.). Sur la placeutatiou dans les plantes, 1:60. Cloez (S.). Origine de l'azote des plantes, 698. CoH.N (F). Sur la reproduction du SphœrO' plea annulina, 402 CoMBKS (J.-L. ). Fumel et ses environ» (Haut Ageiiais). Recherches géologiques et buianiques, 59. CoQLiREL (Cli.,. Note sur une coloration de la mer de Madagascar, due à uue Algue microscopique, 419. 832 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Darwin (Ch. ;. Influence de Peau de mer sur la germinatiou, 260. — Stipules necla- * rifèrcs,400. Davv. Sur le jus du Chaimitier ou Cainito, 638. Deakin (R.). Flore du Colisée de Rome, 702. Dean (J.). Sur la valeur des différentes sortes de nourriture végétale préparée, 7U. Decaisne. Voyez Le Maout. De Candolle (A.-P.'. Icônes plantarum Galliœ rariorum nempe incertarum aut nondum delinealarum, 122. De Candolli!: (Alph). Géographie bota- nique raisonnée {t. I.), 333. — (t. II.), 412. Delbos (.].). Sur le mode de répartition des végétaux dans le département de la Gi- ronde, 130. DiETRicH. Figures de plus de 30,000 es- pèces de plantes, 551. Doch.naiil (F.-J.\ L,e guide le plus sûr de la pomologie, (t. I.), 558. Doctelr (A.;. Sur les Fumaria de la Gi- ronde, 794. Dozy (F.). Voyez Vriese. Diiummond. Voyez Mei.suer. DiBY J.-E.;. Re^ue des principales publi cations relatives aux Cryptogames, qui ont paru en 1853 et 1854, 489. DuRMcu DK Maisonneuve. Notfs sur quel- ques plantes de la flore de la Giromle et description d'une nouvelle espèce d' Ave- nu, 56. Fischer (L.). Manuel de la flore de Berne, 701. Fischer et C.-A. Meyer. Plantes nouvelles recueillies par M. de Tcliihatchefr en Asie Mineure, 330. Fisk-Allen (J.)- Le Victoria rcgia ou le grand Nénuphar d'Amérique, 483. Flora (journal). Articles originaux, 69, 143, 2Î5, 344. Flotow (de). Voyez Schuchardt. GœppERT. Sur les Palmiers fossiles, 491. GoDiiON :D.-A.). Notes sur la flore de Mont- pellier, 547. — Voyez Grenier. Gray (Asa). Sur le développement et la structure des téguments séminaux des Magnolia, 546. —Sur les affinités des genres Vavœa et Rhylidandra, 271. Gregory. Sur quelques nouvelles espèces de Dialomacérs d'eau douce de la Grande- Bretagne, 487. Grenieu (Ch.). Note sur un essai d'hybri- dation dans les Graminées, 481. — et GoDRON. Flore de France (t. III, V* part.), 262. Griffith tW.). Papiers posthumes [Nolulœ ad plantas asiaticas), mis en ordre par J. M'Clelland, 272. Gt'EMBEL (Th.). Mode particulier de forma- lion du tubercule de la Pomme de terre, 544. Gi'NNiNG (G.-"W.), Voyez Harting. Hartig (Th.). Sur la phosphorescence du bois pourri, 196. — Sur la formation des écailles des bourgeons des Salix et des Magnolia, 120. — Sur la naissance des rayons médullaires, 188. — Sur l'or- ganogénie de la cellule végétale, 472, Harting et Ginmng. Assimilation de l'azote par les plantes, 698, Harvey (W.). Caractères de nouveaux genres et espèces d'Algues découverts en Australie, 205. Hasskari. (J.-K). Sur quelques nouveaux genres de Sapotacées qui produisent la Gutta-percha, 704. Hekr (O.j. Flora terliaria helvetica (livr. 1. 2.), 275, — (livr. 3. 4), 634. Hkrbich. Additions à la flore de la Buko- vinc, 405. Hochstetter. Fleurs anormales de VAconi- titm tauricum, 120. Hoffmann. Le Jardin botanique de Giessen, 340. Hofmiister (W.). Note embryologique, 323. — Germination du Bolrychium Lunaria, 790. HooKER (Sir W.). Journal de Botanique et Misccllanées du jardin de Kew. Articles originaux, 71, 142. — Musée de Bota- nique économique, 417. • — Sur le jar- din de Kew, 136. — Voyez Archer. HooKER ;J.-D.). Sur les fonctions et la structure du rostelle du Listera ovata, 694. — Sur le Clwrlodes, sous-genre du Flagellaria, 486. — et Thomson. Sur le Decait'nea (Lardizabalées), 485. HuTSTEiN" (J.). Sur lagerminatiou des graines sous l'influence d'agents chimiques , 261. Institut impérial et royal géologique de Vienne (Mémoires de I'), 557. Irmisch (Th ). Notes morphologiques sur la végéta ta lion de quelques Monocotylés, 52. — Sur le Sedum maximum, 47 3. Itzigsoiin (IL). Note provisoire sur le sexe des Algues, 403. Klinsmann. Silphium perfolialum, 328. TABLE ALPIiABElIQLE DES AUTEURS. S^i.*^ Klotzsch (J.-l .). Genres el espèces des Bé- i goiiiacées , 552. — Sur rmililé des plantes liybrides el des métis, 32,j. Krempelhueber. Nouveaux Lichens des montagnes de Bavière, 411. KuETziNG ( V.-i. ). Tabulœ phycologicœ , 5ô6. Lagger. Carex Demalreana, nouvelle es- pèce pour la flore de Suisse, 329. Lamotte (M.)' Sur quelques plantes nou- velles du plateau central de la France, 199. LECOQtH.). Études sur la géographie bota- nique de l'Europe (t. Il), 7 11. Lehuann (C.-B.). Voyez Sclinittspahn, Le Jolis (A). Examen des espèces cocifon- dues sous le nom de Laminaria digilala et observations sur le genre Laminaria, 631. Le Maout et Décaisse. Flore élémentaire des jardins et des champs, 197. Lepage (P.-H.). Des propriétés rubéfiantes de la poudre de Raifort sauvage, 493 Lepine (j.). De Hydrocotijle asiatica, 65. Léveillé (J -H.). Iconographie des Cham- pignons de Paulet, 799. Linden j.), Lueddemann, Planchon et Rei- chknbach. Pescatorea, iconographie des Orchidées de la coll. de M. Pescatore, 60. LiNDLEY, voyez Moore LoRET (H.). Sur l'hybridation réciproque des Primula elatior et c/randiflora, 481 . LowE (John). Sur la structure des anthères des Erica, 53. LuEDDEMANN (G.I. Voycz Liuden. Mackenna (B.-V.). Le Chili considéré sous le rapport de son agriculture et de l'émi- gratioîi t'uropéeunc, 207. Macolart (.1.). Les plantes Ijé-rbacées d'Europe et leurs insectes, 209. Malbhanche. Sur une Primevère mon- strueuse présentée par M., I Wood, i79. MAurtNS Sur les couleurs des plantes, 189. Martiis (de). Sur l'histoire naturelle et littéraire des AgnvéfS, 409. MARiriiN-DoNOs (V. de). Herborisations dans le midi d<> la France. 121 . Massalongo (A.-B.-D.-P.). Nemaco'a, no- fum genus l{yxsacc(iruin['!), 3 '2. M'Clulland (J.). Voyez Griftith. Meisnkr (W.). Chamœlaucices recueillies par Drummond, 799. — Lichenum ln'< tioviv s])ccies, 331 . Mever (C.-.\.). Sur VtJptlobium Dadoiiœi et les espèces voisines, ;>9. — Sur les genres DiervUla, Wt'igelia, Calysplnj- fum, et un nouxeau genre {Culuplrns- ligma (qui a de l'ariinitc avec eux, 270. — Voyez Fischer. MiQL'EL ( F.-A.-G ). Flora India', batavœ (t. 1, livr. 1), 797. MoHi, (H de). Sur la structure de la chlo- rophylle, 117. — Le prétendu triomiihe de la théorie de M. Schleiden sur la fé- condation, 324. — Sur la structure du liber, 691. — et de Schlechtendal (Bo- tanische Zeitung, journal publié par). Articles originaux, 70, 279, 424, 560, 640, 816. Montagne (J.-F.-C). Sylloge generuni spc- cieruniqtie cryptogamariim, 707 Moore (Th.). Sur quelques Fougères de l'herbier de Wallich, 61. — Les Fou- gères de la Grande-Bretagne et de l'Ir- lande, éditées par J. Lindiey, 204. Mueller (C). Becensio generis Graminea- rum Zoysia, 406. Mueller (D.) Individualité des plantes, 627. MuRRAY. Nouvelles espèces de Conifères découvertes eu Californie, 203. Neilreich. Les Jardins botaniques de Vienne, 420. Neubeut et Reiten'bach. La présence du fer ne nuit pas à la véuétation. SOS. Niktner. Sur le Cocotier des Séchelles , 716. Noulet. Flore analytique de Toulouse et de ses environs. 795. NvMAN (Ch.-Fr.). Sylloge Florœ europeœ, 703. Passeiuni (G.). Bouquet de fleurs formé de (juelques plantes nouvelles ou peu con- nues, 123. Paulet. Voyez Léveillé. Payer (J.). Traité d'organogénie comparée (livr. 1-8). 403. Perrim ((Ml. el Aug.l. Flore de l'Italie sep- tentrionale el du Tyrol méridional liiii- rée au moyen de la physicoty()ie, 123. Pescatore. Voyez Undeii. Pfeifkkr (L.). Flore de la Basse Hesse et de Miinden. 4()i. PiEHiiE (J.). Proportion d'azote contenue dans dilTérentes feuilles, 807. Plangiion (J.-E ). Voyez Lindeu. PoLLicHiA. (Association pour les sciences naturelles dans le Palatinat bavarois,. Douzième rapport anmici, 2ii9. PowELL (J.). Kagenia l'gni, nouvel arbris- seau rriictifère, HU'.f. Il .>.) 83/1 SOCIÉTÉ «OTANlQrK DK FRAÎVCK PniNGSUEiM. Sur la lécondation des Algues, 400. Pritzki. (J.-A.). Iconum bolanicarum in- dej locuplelissimus (pars. Il), 278. Raddk (G.]. Essai sur la physionomie delà végélalion de la Tauride, 803. Heicuknbach (L. et H. -G.). Icônes florœ qërnianicœ et helvelkœ, t. XVII (dec. 5 "et 61, 329. — (dec. 1 1 et 12), 530. Keichkmuch (H.-G.). Xeiiia orchidacea (livr. 1-4), C29. — Voyez Linden. Reitknrach. Voyez Neuberl. RoBERTSoN (P. -S.). Variation dans le nom- bre des feuilles eoiylédouaires des Co- nifères. 474. KoTA (L.). Nova Ulrni species, 482. Sarradin. Étude pliysico-ehimique sur les cendres des végétaux, 494. ScHACHT (H.). Sur l'origine de l'embryon végétal, 321. — Traité d'anatomie et de physiologie des plantes (t. 1.), 542. — Sur la fécondation chez le Pedicula- ris sylvalica, 789. ScHLECHTENDAL (D.-F.L.-W de).Surles Amandiers nains et sur le genre Amyg- dalus, 125. — Formations anomales de feuilles, 699. — Formations anomales, 793. — Voyez Mohl. ScHLEmEN (J.). Voyez Mohl et E. Schmid. ScHLiEPHACKE (C). Trois nouvelles Fissi- dentées, 331. Schmid (E.)et ScHLEmEN. Sur la nature des bois siliciGés, 633. SCHNITTSPAHN Cl Ll'HMANN. Suf leS CSpèCCS de Sempervivum existant en plein air dans les jardins d'Allemagne, 266. ScHNizLEiN (Ad.^ Iconographia familiarum naluralium regni vegelabilis (livr. 10), 630. ScHUCHARDT (Th.). Sur le genre Sagedia et les genres voisins, d'après les manuscrits de Flolow, 206. — Sur la racine de Ra- lanhia, 696. ScHULTz (F.-W.). Observations botaniques diverses, 793 Seemann (B.). Sur l'identité du Pinus hir- tella et du P. religiosa, 483. — Bon- plandia , journal. Articles originaux , 213. Seemann (W.-E.- G ). Sur l'huile de Faîne, 339. Seiunge (N.-C). Description et culture des Mûriers, 202. Smith (J.). Observations sur une Cycadée de Port-natal, 126. Smith (W.). Notes sur une excursion dans le midi de la France et en Auvergne a la recherche des Diatomacées, 62. Société hollandaise des sciences de Harlem Mémoires de la) relatifs à l'histoire na- turelle, 124. Société impériale des naturalistes de Mos- cou (Bulletin delà). Mémoires relatifs à la Botanique, 423, 814. Société Linnéenne de Bordeaux (Actes de la). Travaux lelalifs à la Botanique, 815. Société l^innéeniie de Maine-et-Loire lAu- nalesde lai. Notices relatives <» la Bota- nique. 135. Speerschneioeu (,I.). Recherches d'anatomie niicroscojiique sur le liamalina calicaris et ses variétés, 474. Sprlice (R.). Sur le caoutchouc de l'Amé- rique, 492. Steudel. Evaluation approximative de toutes les plantes qui se trouvent sur la terre. 133. SussDORF. Influence de certains établisse- ments industriels sur l'atmosphère el sur les plantes, 810. TcHiHATCHEEF. Voycz Fischcr. Tkusmann (.I.-K.) et Bi.nnenduk. Plantœ vovœ horli Boyoriensis in insula .lava, 405. Thomson (Th.). Voyez .I.-D. Hooker. Thiiket (G.). Note sur un nouveau genre d'Algues (Bornetia) de la famille des Chloridées 332. Thwaites iG.-H.-K.). Sur le genre Ancis- trovladusdc Wallich, 62. — Description de quelques nouveaux genres et espèces de Pangiacées de Ceylan, 487. — Sur le liursinopelalum, 552 Timbal-Lagrave (Ed.). Sur une espèce nou- velle de CampaniUa, 479. — Sur do nouve* ux hybrides d'Orcliis et de iSem- pias, 700. Trautwetter (E.-R.). Sur les Urticacées du gouvernement de Kiev, 59. Trkviranus (L.-C). Application de la gra- vure sur bois à la reproduction des plantes, 277. Tclasne (L.-B.). Second mémoire sur les Urédinées et les Uslilaginées, 191. TiiRczANiNOW (N.). Flora Baicalensi-dahu- rica, (cah.2), 405. —(cah. 3), 796. Unger (F.). Anatomie et physiologie des plantes, 540. Union des amis de l'histoire naturelle dans le Mecklembourg (Archives de 1'). .ar- ticles originaux, 720. TABLE ALPM.vnÉTiyUE DES AUTEUKS. 835 Union zoologico-bolaiiiqiie de Vienne (Mc- itioircs lie 1'), volume IV, 140. Vaupeil (Chr.\ Sur l'aicroissenient péri- phérique (les faisceaux vasculaires du rhizome des Dicotylédones, .îi2. Vriese (W.-H. de) et Dozv. Archives bo- taniques néerlandaises. Relevé des mé- moires, 423. 81.">. Wallich. Voyez Moore etThwaites. Walpert (H.). Synonymes des plaines vas culaires d'Allemagne et de Suisse, 703. Weddei.l (H.-A. . Chloris anclina. Kssai d'une flore de la ré^iion alpine de l'Amé- rique du Sud (t. 1, livr. I i. 330. Wigand(A.). L'Arbre, considérations sur la forme et la vie des végétaux ligneux, 53. WooD (.1.). Voyez Malbranche. Zettersted (J.-E.). Xoi'a Di-aharumspeciex, 700. ERRATA TOME PREMIEH. Page 11, dernière ligne : au lieu de membraneux, lisez membianense. 12, ligne 1 : au lieu de termint?, lisez tPiininée. 160, avant-dernière ligne : au lieu de maciocarpa, lisez macrocalyx. 193, ligne 32 : au lieu de entre le mail d'Henri IV et les rochers de Bouli- gny, lisez près du mail d'Henri IV. 301, — IZi : au lieu de soulever, lisez lever. 31/i, — 26 : au lieu de var. oblusifolinm, lisez var. acntifolium. 315, — 15 : au lieu de verosimiliter, lisez verisimililer. 349, — 6 : au lieu de 2/i novembre, lisez 8 décembre. TOME DEUXIÈME. Page 'llxh, ligne 27 : au lieu de Erylhrolictus, lisez Erylhroslictus. hhh, — 25 : au lieu de Ilalydris, Usez Halyseris. Z|5à, — 21 : au lieu de juin 185Zi, /«sez juin 1855. 500, — 36 : au lieu de ont à l'aisselle, lisez sont à raissclle. P»ris - Impiimeiie (le L. Maktinkt, i uk Blignon. i. • t^&X^ New York Botanical Garden Li^iu,^, 3 5185 00259 7282 ^mm '^■^. ^"^