NOUVELLE SÉRIE - XIXe ANNÉE - 1889 ANGERS IMPRIM ERIE-LI BRAIRI E GERMAIN & G. GRASSIN RUE SAINT-LAUD 1890 Les Membres de la Société d’Études Scientifiques d’Angers qui désireraient compléter la collection des Bulletins , sont prévenus qu’il reste encore quelques exemplaires des volumes ci-après , aux prix réduits de : Première Série. 1871 (lre année). 1 » 1872. .. 2 » 1874-75 2 » 1876-1877 (deux fascicules) 3 50 1878-79 2 50 1880 (deux fascicules). . ... 3 50 1881-82.. 5 » 1883 3 » 1881 6 » Supplément de 1881 1 50 Deuxième Série. 1885 4 » 1886 . / . . . 4 » 1887 6 » 1888 4 » La collection complète des Bulletins (1871 à 1888 inclus) , sauf le volume de 1873, épuisé, pourra être fournie aux nouveaux socié- taires au prix réduit de 45 francs. BULLETI N DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES D'ANGERS NOUVELLE SÉRIE — XIXe ANNÉE — 1889 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES D'ANGERS 7190 ANGERS IMPRIMERIE-LIBRAIRIE GERMAIN & G, GRASSIN RUE SAINT— LAUR 189() LISTE DES MEMBRES au 1er octobre 1890 MEMBRES FONDATEURS MM, BOUVET, HUTTEMIN, MARE AU, MM. MILLET. PRÉAUBERT. VERRIER, MEMBRES HONORAIRES MM, ASSIOT, Louis, préfet honoraire du département de Vau- cluse, à Avignon. BARDON, Charles, préfet du département du Puy-de-Dôme. BÉCHADE, Abdon, îfc, trésorier-payeur général, à Nantes. COTTEAU, membre de la Société géologique de France, boule- vard Saint-Germain, 17, Paris. DECHARME, ancien professeur de l’Université, docteur ès- sciences, rue Laurendeau, 82, Amiens. FAIRMAIRE, L., entomologiste, ex-président de la Société ento- mologique de France, rue du Bac, 94, Paris. LIGIER, Herman, préfet de Maine-et-Loire. MAILLÉ, Alexis, i&, rue des Luisettes, 17. MARSEUL (l’abbé de), directeur de Y Abeille, journal d’entomo- logie, boulevard Pereire, 271, à Paris. ^MEUNIER, Stanislas, professeur au Muséum d’histoire naturelle, boulevard Saint-Germain, 7, Paris. MQURIN, Ernest, #, recteur de l’Académie de Nancy, — VI NELSON-CHÏERICO , directeur de la Banque Algérienne, Alger. POISSON, J., aide-naturaliste au Muséum de Paris, répétiteur à l’Ecole des Hautes Études, rue de Buffon. PREUD’HOMME DE BORRE, A., conservateur au Musée Royal d’histoire naturelle de Bruxelles, rue Seutin, 11, Schaerbeck, Bruxelles. PUCHERAN, docteur-médecin, à Bouillousse, par le Port-Sainte- Marie (Lot-et-Garonne). SGHNERB, O. î&, conseiller d’État, Paris. VERLOT, directeur du jardin botanique de Grenoble. MEMBRES TITULAIRES MM. AIVAS, ingénieur, architecte de la Ville d’Angers, rue du Bellay, 52, Angers. ALLARD, Gaston, naturaliste, route des Ponts - de -Cé, à la Maulévrie, près Angers. ALLIN, Louis-Émile, naturaliste, à Bonnétable (Sarthe). ANGIBAULT, juge de paix, à Bais (Mayenne). AUBERT, juge de paix, rue Franklin, 35, Angers. AUDRA, Eugène (le pasteur), rue de Paris, 85, Angers. AVRILLEAU, Eugène, banquier, boulevard des Pommiers, 3, Angers. BAHUÂUD, A. ||, docteur-médecin, professeur à l’École de Médecine d’Angers, rue Lenepveu, 34. BARON , Alexandre , industriel , place de l’École nationale des Arts-et-Métiers, 2, Angers. BATTUT, négociant, rue Saint-Georges, 9, Angers. BEDEL, Jules, conducteur des Ponts-et-Chaussées , 4, rue des Récollets, à Nantes (Loire-Inférieure). BELLIARD, Gustave- André, directeur d’assurances, rue de l’Asile- Saint-Joseph, 4, Angers. BERTHAULT, Fernand, photographe, rue d’Alsace, 1, Angers. VII BESSONNEAU, 0. #, manufacturier, avenue du Mail, Angers. BICHON, Auguste, A. ||, médecin-pharmacien, rue Beaure- paire, 31, Angers. BIGEARD, directeur de l’Usine à gaz, Angers. BLEUNABD, Albert, A. ||, professeur de physique et de chimie au Lycée d’Angers, Petite rue Volney, 13, Angers. BOUIC, A. ||, professeur au Lycée David d’Angers, rue Saint- Léonard, 21, Angers. BOUTRÉ, Adolphe, entrepreneur, faubourg Bressigny, 109, Angers. BOUVET, Georges, A. ||, pharmacien, rue Lenepveu, 32, Angers. BURDIN, André-François, I. ||, imprimeur, rue Garnier, 11, Angers. CHAILLOU, Pierre, expert-comptable, rue du Mail, 31, Angers. CHARRIER, Charles, docteur-médecin, chef des travaux anato- miques à l’École de Médecine d’Angers, rue des Lices, 31, Angers. CHEUX, Alfred, président de la Commission météorologique de Maine-et-Loire, rue Delaâge, 47, Angers. COULBAULT, A. ||, imprimeur, à Châteaubriant (Loire-Infér.). DAVID, Henri-Ferdinand, pharmacien de lre classe, rue de la Gare, 11, Angers. DECUILLÉ, Charles, botaniste, rue Appert, 11, Angers. DESÊTRES, Gaston, avocat, rue du Canal, 3, Angers. DOUET, A. ||, docteur-médecin, professeur à l’École de Méde- cine d’Angers, rue Corneille, 9. DOUET, Victor, notaire, à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire). DREUX, Alfred-Alexandre, opticien oculiste, rue Voltaire, Angers. DUSSAUZfî, Jules, architecte, rue Ménage, 19, Angers. DUVAL, Auguste, étudiant en pharmacie, rue du Mail, 32, Angers. FEBVRE, Hyacinthe, droguiste, rue de la Roë, 7, Angers. FROUIN, Bertrand, I. ||, directeur de l’École primaire supé- rieure, Angers, rue du Grand-Talon, 9-11. II — VIII GALLOIS, Joseph, A. C|, inspecteur du service des enfants assistés du département de Maine-et-Loire, rue du Canal, 16, Angers. GAUDIN, Joseph, pharmacien, professeur suppléant à l’Ecole de Pharmacie, rue du Mail, 64, Angers. GENNEVRAYE, Paul, conseiller honoraire à la Cour d’Angers, conseiller général de Maine-et-Loire, rue Ménage, 6, Angers. GLÉTRON, Jacques-Louis, A. CI, négociant, place Ayrault, 3, Angers. GOBLOT, Edmond, professeur de philosophie au Lycée David d’Angers, rue Bressigny, 113, à Angers. GOBLOT , René , architecte , ancien élève médaillé de lre classe de l’Ecole des Beaux-Arts, rue Béclard, 31, Angers. GONTARD DE LAUNAY, Léonce, membre de la Société archéolo- gique de France et de la Société d’horticulture nantaise j à Noëllet, par Pouancé (Maine-et-Loire). GRASSIN, Georges, imprimeur, rue Montauban, 5, Angers. GROLLEAU, Prosper, géologue, à Misengrain, par Segré (Maine- ' et-Loire). GUITTET, Maurice, vétérinaire, boulevard des Pommiers, 20, Angers. HUCHELQUP, Auguste, banquier, rue Chevreul, 16, Angers. HUTTEMIN, Henri, industriel, rue La Réveillère, 23, Angers. IGHON, ingénieur des mines, rue du Pré-Pigeon, Angers. JEANVROT, Victor, conseiller à la Cour d’appel d’Angers, rue Rabelais, 16, Angers. JÉGU, Alfred-Urbain, propriétaire, rue de Paris, 45, Angers. LABORIE, Edmond, greffier du Conseil de préfecture, 42, rue Volney, Angers. . LÂCOUR, Édouard, étudiant, boulevard de Saumur, 9, Angers. LAMOTTE-PRÉVOST, Henri -Simon- Joseph , pharmacien, à Chantelle-le-Château (Allier). LAVENNIER, ancien notaire, rue Volney, à Angers. LESTANG, François-Clovis-Emmanuel, A. f|, directeur de l’Ecole normale d’instituteurs, rue de la Juiverie, 16, Angers. LUGHINI, Joseph, artiste statuaire, rue Toussaint, 51, Angers. ÎX MAÏLLARD, Auguste-Alfred, architecte, rue du Mail, 75, Angers. MAREAU, Gustave, A. ||, docteur en médecine, professeur à l’École de Médecine d’Angers, rue du Commerce, 2. MAXWELL, substitut du Procureur de la République, à Saumur. MELEUX, Augustin, I. ||, docteur-médecin, directeur de l’École de Médecine, boulevard du Roi-René, 47, Angers. MILLET , Stanislas , secrétaire de la Société d’horticulture d’Angers, rue Proust, 23. MITREAU, Adrien, clerc de notaire, à Bourgueil (Indre-et-Loireh MONPROFIT, Ambroise, docteur-médecin, professeur à l’École de Médecine, rue de la Préfecture, 5, Angers. MORANCÉ, Lucien-Maurice, A. ||, directeur de l’École annexée à l’École normale d’Angers, rue Lebas. PASTEAU, Léon, médecin, à Parcé (Sarthe). PERAGCÂ , Marius-Hyacinthe , (le comte) , docteur ès-sciences naturelles, rue Saint-Anselmo, 6, Turin (Italie). PERRAUDIÈRE (René de la), entomologiste, propriétaire, château de la Perraudière, commune de Lué, par Jarzé (Maine-et- Loire). PIETTE, Éd., A. ||, juge au Tribunal civil d’Angers, rue de la Préfecture, 18. POULAIN, à la Saulaie, commune de Martigné-Briand (Maine- et-Loire). PRÉ AUBERT, Ernest, A. f|, professeur de physique au Lycée, rue Proust, 13, Angers. PRIEUR, Albert, A. ||, négociant, président du Tribunal de commerce, boulevard des Pommiers, 6, Angers. QUÉLIN, Jules, A. ||, 58, rue de Bel-Air, Angers. RADIGOIS, Léon, garde-mines, rue de Saumur, 22, à la Roche- sur-Yon (Vendée). RICHÉ, Jean-Baptiste, paléontologue, employé, rue de l’Asile- Saint- Joseph, Angers. ROUSSEAU, Henri, pharmacien, boulevard Ayrault, 54, Angers. SURRAULT, Théodore, A. ||, professeur à l’École normale, rue de la Madeleine, 91, Angers. TRÉDILLE, Prosper, pharmacien, rue Voltaire, 6, Angers. VÊLÉ, Alexandre, architecte, rue du Quinconce, Angers, X MEMBRES CORRESPONDANTS MM. ANDRÉ, Jacques-Ernest, notaire, entomologiste, rue des Prome- nades, 17, à Gray (Haute-Saône). BARBIN, Henri-Charles, pharmacien de lrc classe, au Lion- d’Angers (Maine-et-Loire). BARROIS, Charles, préparateur du cours de géologie, maître de Conférences à la Faculté des sciences de Lille, rue de Solfé- rino, 185, à Lille 'Nord). BAYLES, Antoine-Émile, A. f|, directeur de l’École normale de Dax (Landes). BAZANTAY, Lucien, propriétaire, à Faveraye-Machelles , par Thouarcé Maine-et-Loire). BELLANGER, Francis, instituteur, cour des Cordeliers, Angers. BELLIARD, A. f|, docteur -médecin, à Montjean (Maine-et- Loire). BERTHEAU, A. f|, docteur-médecin, à Pouancé (Maine-et-Loire). BÉTHUNE, Albert, naturaliste, notaire, à Tours-sur-Marne (Marne). BÉZIERS , inspecteur de l’enseignement primaire , à Rennes (Ille-et-Vilaine). BOELL, Édouard (le docteur), A. ff , médecin de l’hôpital civil de Baugé, membre du Conseil d’hygiène et de salubrité de l’arrondissement de Baugé, à Baugé (Maine-et-Loire), - BOISSELIER, A. f|, instituteur à l’école des Récollets, à Saumur (Maine-et-Loire). BRÉHÉRET, professeur d’agriculture du département de la Drôme, à Valence. BRUN (l’abbé), naturaliste, Grande-Rue, 76, Nogent-sur-Marne (Seine). BUREAU, docteur-médecin, directeur du Muséum d’histoire naturelle de Nantes, à Nantes (Loire-Inférieure). CARRET (l’abbé), professeur à l’institution des Chartreux, à Lyon (Rhône). XI — CESPRÉ, Théodore-René, docteur-médecin à Saint-Georges-sur- Loire (Maine-et-Loire). CHABRUN, Émile, docteur-médecin à Andouillé (Mayenne). CHAILLOU, Charles, Port-Navalo, par Arzon (Morbihan). CHELOT, Émile, licencié ès sciences, 82, rue Monge, Paris. COSSON, E. (le docteur) O. îfc, membre de l’Académie des sciences, rue de la Boëtie, 7, Paris (Seine). CRIÉ, A. professeur à la Faculté des sciences de Rennes (Ille-et-Vilaine). DANIEL, Lucien - Louis , professeur au collège de Château- Gontier (Mayenne). DAVY, Louis-Paul, ingénieur civil, directeur des mines de Châ- teaubriant (Loire-Inférieure). DELALANDE, Julien-Charles, professeur de physique au lycée de Brest, rue du Château, 62. DESMAZIÈRES, percepteur à Blaison (Maine-et-Loire). DEVAUX, Alphonse-Pierre, chef de section du chemin de fer de l’Etat, à Melle (Deux-Sèvres). DOLLFUS, Adrien, directeur de la Feuille des Jeunes Natura- listes, rue Pierre-Charron, 55, Paris. DOLLFUS, Gustave, géologue, rue de Chabrol, 45, Paris. DOUGLASS-HOGG, Walter, docteur en médecine, pharmacien de lre classe, avenue des Champs-Elysées, 62, Paris. DUMAS, Auguste-Marie, inspecteur à la Compagnie des Che- mins de fer d’Orléans, rue Sully, 6, à Nantes (Loire-Infé- rieure). DURANCEAU, Alexandre, percepteur à Saint-Mathurin (Maine- et-Loire). EMÉRIAU, Alphonse, instituteur-adjoint, école des Justices, Angers. FARDEAU, Louis-Pierre, instituteur à Varennes-sous-Montso- reau (Maine-et-Loire). FOURCAULT, Victor, gérant de la Commission des ardoisières de Renazé, à Renazé (Mayenne). FOURNIER, Alphonse-Gabriel, conservateur du Musée d’histoire naturelle de Niort, 58, rue de Trianon, à Niort (Deux-Sèvres). XII FRIDRICI, Edmond, chimiste, directeur du Musée d’histoire naturelle de Metz, rue Haute-Pierre, 8-10 (Lorraine). GADEAU DE KERVILLE, Henri, A. f|, homme de science, rue Dupont, 7, à Rouen (Seine-Inférieure). GALISSIER, Augustin, A. professeur à l’École normale de Foix (Ariège). GASNAULT, botaniste, ex-instituteur, Beaufort (Maine-et-Loire). GAULTIER, Jules, percepteur à Tiercé (Maine-et-Loire). GEORGES, Jean-Marie, pharmacien à Longué (Maine-et-Loire). GIR AUDI AS, Louis, receveur de l’enregistrement, à Foix (Ariège). GIRAUX, Louis, naturaliste, rue Saint-Biaise, 22, Paris. GRANDIR, Théophile, A. f|, professeur au Lycée de Tours, rue de Jérusalem, 6, à Tours (Indre-et-Loire). GROSSOUVRE (de), Marie-Félix- Albert-Durand, ingénieur en chef des mines, à Bourges (Cher). GUÉRARD, médécin-dentiste, rue Nationale, 39, à Tours (Indre- et-Loire). HÉRON-ROYER, A. Q, entomologiste et herpétologiste, 10, rue de l’Ile, à Amboise (Indre-et-Loire). HOULBERT, Constant-Vincent, professeur de l’enseignement spécial au collège d’Évron (Mayenne). HUET, Clair, médecin, rue du Calvaire, 32, Nantes (Loire- Inférieure) . JOULAIN fils, aîné, horticulteur, rue de Foix, 47, à Blois (Loir- et-Cher). JULLIEN-CROSNIER, botaniste, rue d’Illiers, 54 bis, à Orléans (Loiret). LABBÉ, Alphonse, étudiant, rue Madame, 61, Paris, ou rue des Serruriers, à Laval (Mayenne). LAGÂRDE, Cyrille, médecin à la Membrolle (Maine-et-Loire). LANGLAIS, Henri-Louis, pharmacien, à la Ferté-Bernard, rue Bourgneuf (Sarthe). LAUMONIER, Arthur, docteur-médecin, à Vernoil, par Ver- nantes (Maine-et-Loire). LE BEUF, Pierre-Charles-Laurent, archéologue, à Amiens. XIII - LEBLANC, Charles-Ernest, ingénieur des chemins de fer de l’État, rue Giraudeau, 19, Tours (Indre-et-Loire). LEBRETON , Julien , instituteur à Fontaine-Guérin (Maine-et- Loire). LE JARIEL, Gabriel, entomologiste, à Jublains (Mayenne). LEMAITRE, Valentin, instituteur-adjoint à l’École des Justices, Angers. LEMÀRIÉ, Eugène, conservateur du Musée d’histoire naturelle de Royan (Charente-Inférieure). LOCHARD, Gustave, docteur-médecin, à Villevêque, par PeL louailles (Maine-et-Loire). MALM, A. -H., docteur en philosophie, intendant des pêcheries maritimes suédoises, à Gothembourg (Suède). MARCESCHE, Émile, instituteur, maître-adjoint à l’École pri- maire supérieure d’Angers, rue du Grand-Talon, 9, Angers. MARQUET, chimiste à la Compagnie des chemins de fer de l’État, Paris. MARY, Victor, docteur-médecin à Vihiers (Maine-et-Loire). MICHEL, Alphonse, docteur-médecin à Gonnord (Maine-et-Loire). MICHEL, Auguste, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffite, (Seine-et-Oise). MIGNEN, Gustave, docteur-médecin à Montaigu (Vendée). MONTANDQN, Arnold, naturaliste, à Bucarest, filarete Strada viilar (Roumanie). MOUGEL Jean-Baptiste, ornithologiste, propriétaire à Vagney (Vosges). NEUMANN, Louis-Georges, professeur d’histoire naturelle à l’École vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne). NOËL, Paul, chimiste au Bois-Guillaume, 15, rue d’Anguy, près Rouen (Seine-Inférieure). ŒHLERT, Daniel, A. ||, géologue, paléontologiste, bibliothé- caire de la ville de Laval, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne). OLIVIER, Ernest, botaniste, aux Ramillons, près Moulins (Allier). PARROT, ingénieur des Arts et Manufactures, imprimeur litho- graphe, rue du Delta, 12, Paris. XIV PERREAU, Maurice, docteur-médecin, rue Bodin, 8, à Saumur (Maine-et-Loire) . PERRIER, dooteur-médecin, à Nantes, rue de l’Ermitage (Loire- Inférieure). PÉTON, A. ||, docteur-médecin, à Saumur (Maine-et-Loire). PINGUET, Joseph, économe au Lycée d’Alençon (Orne). PLANCHENAULT, Louis, numismate, sous-économe à l’asile de Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire). POMARAT, Jean-Marcellin (l’abbé), naturaliste, professeur au Séminaire de Pléaux (Cantal). POUGNET, Joseph-Eugène, ingénieur des mines d’or de la Cor- tada de San Antonio, par Puerto-Perrio et Pavas, départe- ment d’Antioquia (Colombie). R AB JE AU, Emile, docteur-médecin, à Ingrandes-sur-Loire (Maine- et-Loire). RAFFRAY, Achille, vice-consul de France à Singapour (Inde). RAGUSA, Enrico, naturaliste, directeur du Naturaliste sicilien, à Palerme (Sicile). RAVENEAU, Paul, fabricant de chaux hydraulique à Doué-la- Fontaine (Maine-et-Loire). REBOUL, Marie-Robert, A. ||, juge de paix à Châteauneuf-sur- Sarthe (Maine-et-Loire). REGEL, E., directeur du jardin impérial de botanique de Saint- Pétersbourg (Russie). REGNIER, Eugène- Adolphe, instituteur à Beausse (Maine-et- Loire). RENOU, Jacques, conducteur des travaux aux mines de Désert, ancien élève de l’école des maîtres-ouvriers mineurs d’Alais (Gard), à Chalonnes-sur-Loire (Maine-et-Loire). RENOU, Jules, médecin à Châtelais (Maine-et-Loire). REVERCHON (le docteur), médecin en chef de l’asile des aliénés Saint-Luc, à Pau (Basses-Pyrénées). RICHAULT, Félix, chef de section principal, attaché à la cons- truction des chemins de fer de l’État, petite rue Yolney, 18, Angers. RISTON, Victor, naturaliste, à Malzéville, près Nancy Meurthe- et-Moselle). XV ROUCHY (l’abbé), naturaliste, vicaire à Chastel-sur-Murat (Cantal). ROSERAY, Alfred, professeur d’agriculture du département de la Manche, chevalier du Mérite agricole, à Saint-Lô. RUAIS, docteur-médecin à Martigné-Briand (Maine-et-Loire). SAHUT, Félix, naturaliste, avenue Pont-Juvénal, à Montpellier (Hérault). SIMON, François, instituteur, entomologiste, à Drain (Maine- et-Loire). SOYE, ex-contrôleur des chemins de fer de l’Ouest, à Bou- logne-sur-Seine, Grande-Rue, 91. SUPIOT, ex-instituteur à Sainte-Gemmes-sur-Loire (Maine-et- Loire). TARDIF, Edmond, étudiant en médecine, boulevard Ayrault, 39, Angers. TIRIAT, Xavier, géologue, naturaliste, à Kichompré, par Gérad- mer (Vosges). TRILLON, cultivateur au Petit-Coudray, commune d’Andouillé (Mayenne). TROUESSART, Édouard-Louis, docteur en médecine, I. ||, avenue Victor-Hugo, Paris. TROUPEAU, Paul, pharmacien de lre classe, à Mouy (Oise). VIGNAIS, Joseph, percepteur au Puy-Notre-Dame (Maine-et- Loire). Nota. — Les Membres dont les adresses et dénominations seraient inexactes sont priés de les faire rectifier et d’adresser leurs réclamations au Vice-Secrétaire-Trésorier de la Société. MEMBRES DÉCÉDÉS MM. MARSEUL (l’abbé de), décédé à Paris le 16 avril 1890. COSSON, décédé à Paris le 31 décembre 1889. MELEUX, Augustin, décédé à Angers le 31 décembre 1889. REGNIER, Eugène, instituteur à Beausse, décédé le 26 février 1890. GALISSIER, Augustin, à Foix, décédé le 6 août 1890. RENOU, Jules, médecin à Châtelais, décédé le 12 août 1890. LISTE DES SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES Au 30 septembre 1890 1° SOCIÉTÉS FRANÇAISES Alger. — Société des sciences physiques naturelles et climato- logiques. Amiens. — Société linéenne du Nord de la France. — Société industrielle d’Amiens. Angers. — Société d’horticulture de Maine-et-Loire. — Société industrielle et agricole. — Société de médecine. — ■ Société académique de Maine-et-Loire. — Société d’agriculture, sciences et arts d’Angers. Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne. Besançon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. Béziers. — Société d’Études des Sciences naturelles. Blois. — Société d’histoire naturelle du Loir-et-Cher. Bordeaux. — Société linéenne. — Société des Sciences physiques et naturelles. Boulogne-sur-Mer. — Société académique. Caen. — Société linéenne de Normandie. Châlons-sur-Marne. — Société d’ Agriculture, de Commerce, de Sciences et d’Arts de la Marne. Châlons-sur-Saône. — Société des Sciences naturelles de Saône- et-Loire. Chambéry. — Société d’histoire naturelle de Savoie. Cherbourg. — Société nationale des Sciences naturelles et de mathématiques. Cholet. — Société des Sciences, Lettres et Beaux-Arts. XVIII Dax. — Société de Borda. Dijon. — Académie des Sciences. Draguignan. — Société d’Études Scientifiques et Archéologiques. Elbeuf. — Société d’Etude des Sciences naturelles. Le Havre. — Société géologique de Normandie. — Société des Sciences et arts, agricole et horticole du Havre. Lille. — Société géologique du Nord. — Académie des Sciences de Lille. Lyon. — Société linéenne de Lyon. — Société botanique de Lyon. Le Mans. — Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe. Marseille. — Société d’Étude des Sciences naturelles. — Société botanique et horticole de Provence. — Société scientifique Flammarion. Montpellier. — Société d’horticulture et d’histoire naturelle de l’Hérault. Morlaix. — Société d’Études scientifiques du Finistère. Nancy. — Société des Sciences. — Société industrielle. Nantes. — Société académique. Nîmes. — Société d’Études des Sciences naturelles. — ■ Société d’Études scientifiques. Paris. — Société d’anthropologie. — Société philomatique. — • Société philotechnique. — Société botanique de France. — Société d’Études scientifiques. — Société entomologique de France. — Société de géographie. — Société zoologique de France. — Société nationale d’acclimatation de France. — Société d’astronomie. Perpignan. — Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales. Poitiers. — Société d’agriculture, belles-lettres, sciences et arts. Reims. — Société d’histoire naturelle. La Rochelle. — Société des sciences naturelles de la Charente- Inférieure. Rouen. — Société des Amis des Sciences naturelles. XIX — Royan. — Société linéenne de la Charente-Inférieure. Toulouse. — Société académique Franco-Hispano-Portugaise. — Société d’Histoire naturelle. — Société des Sciences physiques et naturelles. Tours. — Société médicale du département d’Indre-et-Loire. — Société de géographie. Villefranche (Rhône). — Union philomatique. Vitry-le-Français. — Société des Sciences et Arts. 2° SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES Europe A Isace- Lorraine Colmar. — Société d’Histoire naturelle. Metz. — Société d’histoire naturelle. Strasbourg. — Société des Sciences, Agriculture et Arts de la Basse- Alsace. A Uemagne Berlin. — Académie royale des Sciences (Sjtzunberitche der K. prussichen akademie der Wissenschaften). — Société de Géologie (Deutsch. Geolog. Gesselch). — Société de Géographie. Brême. — Société des Sciences naturelles ( Abhandlungen herausgegeben vom naturvischench. Yerein zü Bremen). Dresde. — Société d’Histoire naturelle (Jahresb. der Yereins für Erd-Kunde zü Dresden). Halle. — Académie impériale des curieux de la nature (Bericht über die Sitzungen der Naturforschenden Gessels- chaft zü Halle). — Société Léopoldina. Lsipzig. — Société des Sciences naturelles (Sitzunsberitche der Naturforforschenden Gesselschaft) . Munich. — Académie royale des sciences (Sitzunberitche der Akademie der Wissenchaftj. Miinster. — Société provinciale Westphalienne des Sciences et Arts (Jahresb. des Westfaliohen Provinziale-Yereins). Regensburg. — Société d’Histoire naturelle. XX Autriche Prague. — Société impériale des sciences naturelles. — Société d’histoire naturelle (Lotos). Vienne. — Société impériale et royale de géologie (Verhand lungen der K. K. Geologischen Reichanstalt). — Société de géologie et de botanique (Verhand lungen Gesselch). — Club Scientifique ( Jahresberichte und monash- blatter des Wissenschaftlichen Club). — Section für naturkende osterreichischen Touristen club (Burgung 7). L’Ornis, société d’ornithologie. Zagreb. — Société Croate d’Histoire naturelle. Belgique Bruxelles. — Société belge de microscopie. — - Société royale malacologique de Bruxelles. — Société entomologique de Belgique. — Société royale de botanique de Belgique. — Cercle scientifique et pédagogique. Liège. — Société géologique de Belgique. Italie Gênes. — Annales du Musée civique de Gênes. Padoue. — Société Veneto-Trentina des sciences naturelles. Pise. — Société des sciences naturelles de Toscane. Rome. — Comité royal géologique d’Italie. Turin. — Académie royale des Sciences. — Observatoire de l’Université royale. Espagne Barcelone. - Société catalaniste d’excursions scientifiques. Pays-Bas Leyde. — Société Néerlandaise de zoologie (Tijdshrift der nederlansche Dierkundige Vereenining). Rotterdam. — Société batave de philosophie expérimentale. Portugal Lisbonne. — Académie des Sciences. Porto. — Société d’instruction (Revista da Societade de instrucao do Porto). 4" ■ — XXI — Russie Saint-Pétersbourg. — Société impériale de botanique. — Comité géologique. Kiew. — Société des naturalistes. Moscou. — Société impériale des naturalistes. Suède Helsingfort. — Société pour l’étude de la faune et de la flore de Finlande (Meddelanden af societas pro fauna et flora Fennica. Stockolm. — Société entomologique (Entomologisk tidskrift). — - Académie royale suédoise. Suisse Bâle. — Société des Sciences naturelles. Genève. — Société de physique et d’histoire naturelle. Lausanne. — Société vaudoise des Sciences naturelles. Neufchâtel. — Société des Sciences naturelles. Zurich. — Société des naturalistes. Amérique du Nord Boston. — Société d’Histoire naturelle (Proceedings jnatural history society). Cambridge. — Musée de zoologie comparée (Bulletin of the muséum of comparative zoology at Harvard college). Davenport. — Académie des Sciences naturelles. New-York. — Société de microscopie. — Société de Géographie, n° 1 29 west 29 th Street. Philadelphie. — Académie des Sciences naturelles (Proceedings of the academy of natural Sciences). — - Institut des Sciences. Raleigh, — Société scientifique (Elisha Mitchell). San Francisco. — Académie des Sciences. Saint-Louis. — Académie des Sciences (Transactions of the academy of Sciences!. Trenton. — Société d’Histoire naturelle. Washington. — Institution Smithsonienne. Amérique du Sud Buenos- Ayres. — Société scientifique Argentine (Annales de la societad cientifica Argentina). — Institut Géographique Argentin, XXII Cordoba. — Académie nationale des Sciences. Costa-Rica. Annales du Musée national. Rio de Janeiro. — Archives du Musée national. A ustralie Adélaïde. — Société royale des Sciences naturelles. Sydney. — Société linéenne. Nouvelle-Zélande Wellington. — Institut de la Nouvelle-Zélande. Indes Anglaises Calcutta. — Société asiatique du Bengale (Proceedings asiatic Society of Bengal). 3° PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Angers. — Revue de l’Anjou. Paris. — Revue des travaux scientifiques (publication du Minis- tère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts). — Feuille des jeunes naturalistes. — Brebissonia, revue mensuelle de botanique cryptoga- mique. Lyon. — L’Échange. Reims. — Union médicale et scientifique du Nord-Est. Toulouse. — Revue médicale et scientifique d’hydrologie et de climatologie pyrénéennes. Palerme. — Il naturalista Siciliano. Venise. — Notarisia, revue consacrée à l’étude des algues. Lisbonne. — Journal des Sciences mathématiques, physiques et naturelles. Nouvelle-Zélande. — The New-Zealand journal of Sciences. COMPOSITION DU BUREAU POUR 1890 Président M. GALLOIS, à Angers. Vice-Président M. BLEUNARD, à Angers. Secrétaire M. PRÉAUBERT, à Angers. Vice-Secrétaire M. QUELIN, à Angers. Trésorier M. BARON, à Angers. Conservateur-archiviste M. SURRAULT, à Angers. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ÉTUDES SCIENTIFIQUES D’ANGERS Séance du 10 janvier 1889 Présidence de M. Gallois La séance est ouverte par le Président, M. Gallois. Avant qu’il soit donné lecture du procès-verbal, le Secrétaire, M. Préaubert, prend la parole et dit qu’il se croit suffisamment autorisé comme membre fonda- teur de la Société à exprimer au nom de la collecti- vité des membres toute la satisfaction et tout l’hon- neur que la Société a ressentis dans les distinctions honorifiques si bien méritées dont deux de nos collègues ont été l’objet, à l’occasion du jour de l’An. M. Gallois, notre président, a reçu les palmes d’offi- cier d’Académie. Nous avons toujours présent à la mémoire son dévouement qui ne s’est jamais ralenti pendant les 17 ans de ses fonctions de Secrétaire, 1 — 2 — et alors que la Société naissante avait des jours pénibles à traverser. Actuellement au fauteuil de la présidence , son activité et sa sollicitude continuent à être acquises à notre œuvre commune. L’Assemblée s’associe à ces félicitations qui sont aussi l’expression de ses sentiments pour son prési- dent. M. Gallois adresse ses remerciements à l’Assemblée et lui affirme la conviction qu’avec l’aide du bureau qui vient d’être nommé il maintiendra la Société dans la bonne voie où elle est définitivement entrée depuis quelques années. M. Préaubert dit qu’il est heureux de pouvoir féli- citer ensuite directement M. Ichon, ingénieur des mines, présent à la séance, de sa nomination dans les rangs de la Légion d’honneur. Nous connaissons tous la science profonde de notre collègue, sa complaisante amabilité, et son dévoue- ment au-dessus de tout éloge dans les catastrophes dont l’industrie minière n’est malheureusement point exempte. Pareille distinction n’était mieux méritée. L’Assemblée s’associe également aux paroles de félicitations adressées à M. Ichon par M. Préaubert. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la précédente séance, qui est adopté. Le Président fait connaître la liste des ouvrages reçus et la correspondance. Notamment plusieurs lettres de félicitations ont été envoyées au sujet de notre dernier bulletin dont les travaux et les illus- trations ont été généralement très goûtés. — 3 — M. Giraudias, membre correspondant, receveur de l’enregistrement à Foix, vient d’envoyer une première partie de son travail intitulé : « Notes critiques sur la flore de V Ariège. » Le Président donne connaissance de l’avant-propos où l’auteur expose les principes des diverses écoles qui partagent les botanistes descrip- teurs, et ses opinions personnelles. Suit une première partie des observations consignées. La seconde partie du manuscrit sera envoyée ultérieurement. Le Trésorier expose ensuite la situation financière au 31 décembre 1888, qui se résume en dernière analyse comme suit : En caisse au 31 décembre 1887 . . 67.13 Recettes de 1888 1 . 423 . 70 Total 1.490.85 Les dépenses en 1888 se sont élevées à. 1.371.60 Reste en caisse au 31 décembre 1888 . . . 119.25 Après constatation de l’état financier le Président et le Secrétaire apposent leur visa, puis le Président adresse ses félicitations à M. Baron pour le zèle et l’exactitude de sa gestion qui ne se sont jamais ralen- tis et qui sont une des causes de la vitalité de notre Société. L’ordre du jour appelle ensuite les communications diverses. MM. Gallois et Préaubert rendent compte d’une excursion à Fontaine- Guérin (arrondissement de Bauge); Déjà plusieurs objets naturels (fossiles) ont été envoyés à notre Musée géologique par un petit groupe d’habitants de cette localité, La Société d'É - - 4 — tudes scientifiques ne s’est point tenue étrangère à cette initiative éclairée d’hommes dévoués aux intérêts scientifiques. Et nos deux collègues précités se sont rendus dans la localité même, à la fois pour remercier les donateurs, parmi lesquels il est juste de citer le maire, M. Pillet, l’instituteur M. Lebreton, M. Riche, M. Alusse, et plusieurs autres, dont le nom ne nous est plus présent, et de les encourager dans leurs recherches ; d’autre part pour explorer les points qui semblent devoir fournir les plus amples trouvailles. En particulier la découverte d’un crâne intéressant, dolichocéphale (indice 74,6) à occciput fort développé, donné au musée paléontologique, a attiré spéciale- ment notre attention ; malheureusement l’endroit d’exhumation qui n’est autre qu’une tranchée faite pour l’exploitation de la tuffe se trouvait à une trop grande distance pour que l’on pût s’y rendre avant la nuit. Une nouvelle excursion est nécessaire pour tout examen sérieux du gisement. Les autres branches de l’histoire naturelle peuvent également trouver leur profit à l’exploration de la région, qui, en outre, ne manque pas de pittoresque, avec sa fertile plaine d’alluvions anciennes, ses buttes isolées et boisées, derniers lambeaux du terrain cré- tacé, érodé partout ailleurs, ses nombreuses fontaines et sa petite rivière, le Couësnon. Outre quelques mousses intéressantes recueillies sur les grès tertiaires qui recouvrent les tertres crétacés , M. Préaubert signale deux lycoperdacées curieuses dont il fait cir- culer des exemplaires, Geaster hygrometricus et Scie - rangium polyrhizon . O Il communique également deux photographies qu’il a prises au cours de l’excursion, la première est celle du Dolmen situé sur le sommet du grand tertre allongé à l’ouest duquel est situé Fontaine-Guérin et dans le voisinage duquel plusieurs haches polies ont été recueillies ; la seconde celle des ruines du château du Pin. Son propriétaire, M. Le Bault de la Morinière reçoit fort aimablement les excursionnistes et leur promet son concours pour la recherche des antiquités préhistoriques qu’ils pourraient se proposer de faire ultérieurement. Nous l’en remercions et, de retour à Fontaine-Guérin, nous prenons congé de nos aimables correspondants non sans promesse de retour dans une saison plus favorable. M. Quélin expose ensuite l’ensemble d’un tableau divisé par trimestre et donnant le résumé de la marche du thermomètre et de la nébulosité pendant l’année 1888 comparativement à l’année 1889. La Société pense qu’il serait bon de joindre à ce tableau les autres données météorologiques correspondantes et prie M. Quélin de s’entendre avec M. Surrault qui pourra lui fournir des résultats constatés à l’École Normale de façon à constituer un tableau d’ensemble qui figurerait avec avantage dans notre prochain bulletin. M. Gallois fait connaître que la collection d’un amateur d’antiquités, M. Le Beuf, anciennement commissaire de police à Baugé, et actuellement à Angers, vient d’être acquise par un de nos membres titulaires, M. Bessonneau. Cette collection renferme, outre une grande quantité d’objets du moyen âge, un — 6 — certain nombre de spécimens intéressants du pré- historique. L’ordre du jour appelle ensuite la présentation de candidats. M. Duval, Auguste, étudiant en pharmacie, à Angers, rue du Mail, 32, est présenté comme membre titulaire par MM. Baron et Bouvet ; M. Dumas, inspecteur des bâtiments du chemin de fer d’Orléans, à Nantes, comme membre correspon- dant, par MM. Gallois et Bureau; Enfin, M. Olivier, Ernest, naturaliste, propose d’échanger son titre de membre correspondant par l’envoi du bulletin « Revue scientifique du centre de la France » qu’il publie depuis le 1er janvier 1888. Cette proposition est acceptée. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire : E. Préaubert. Séance du 7 février 1839 Présidence de M. Gallois Le Président, M. Gallois, occupe le fauteuil. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Le Président donne le détail des ouvrages reçus et de la correspondance. Il y a lieu de mentionner spé- cialement une note d’un de nos membres honoraires, M. Preud’iiomme de Borre, intitulée : Note sur le Bembi- dium biguttatum et les formes voisines. — 7 — D’autre part, M. Giraudias, membre correspondant, vient d’envoyer la fin de son travail de botanique, dont il a été fait mention au dernier procès-verbal et qui est destiné à notre prochain bulletin. Une Société de nouvelle formation et intitulée Société des sciences naturelles et physiques de Montpellier, pro- pose l’échange de bulletin avec la Société. L’Assem- blée consultée accède à la proposition et décide d’ajouter cette Société au nombre de celles avec les- quelles nous correspondons. L’ordre du jour appelle ensuite l’exposé des com- munications diverses. M. Gallois présente à l’Assemblée deux remar- quables spécimens de voûtes crâniennes appartenant au genre Halithérium et provenant de Maine-et-Loire. Ces lamentins tertiaires vivaient en troupes nom- breuses dans les mers faluniennes qui recouvraient une partie de notre région ; les débris de leurs sque- lettes se rencontrent parfois en masse énorme, mais la boîte crânienne est rarement bien conservée. Il est vraisemblable que plusieurs espèces cohabitaient, à en juger par les objets en question ; l’un vient de Noyant-la-Gravoyère, exploitation de Fosse, l’autre du Champ, falunière de la Bouguerie. Ce dernier spé- cimen présente des crêtes saillantes très singulières qui lui impriment un caractère des plus tranchés. M. Gallois se propose de soumettre ces intéressants échantillons à un savant spécialiste, M. Gaudry. L’Assemblée prend un vif intérêt à l’examen de ces curieux restes fossiles d’espèces éteintes et remercie M. Gallois de ses communications. - 8 - M. Préaubert fait ensuite passer sous les yeux des assistants des épreuves photographiques du gisement basaltique de Murat (Cantal), d’où il a fait détacher des spécimens de prismes figurant actuellement au Musée géologique. Le gisement de Murat est un des plus remarquables par la pureté de ligne des prismes et par leur assemblage qui fait ressembler de loin le rocher de Bonnevie à une gigantesque gerbe de blé solidifiée. Les photographies, destinées au Musée géologique, seront placées dans le voisinage des blocs extraits. Le même membre fait ensuite circuler des rondelles détachées d’un tronc de glycine âgée d’une quinzaine d’années et fait remarquer les particularités intéres- santes de la structure de cette tige. Sous une écorce commune il se produit une fasciation circulaire de cinq tiges secondaires faisant cercle autour de la tige centrale; ce qui se traduit à l’extérieur par un aspect cannelé, inégal. Mais plus tard, ces tiges secondaires se fusionnent en un anneau entourant complètement la tige primitive. Le phénomène se répétant périodi- quement, on voit sur certaines coupes jusqu’à trois de ces anneaux concentriques de bois avec liber. La Société examine avec intérêt les diverses coupes montrant les transformations de structure de cette singulière tige et remercie M. Préaubert de sa com- munication. M. Quélin présente ensuite un intéressant résumé des observations météorologiques faites à l’observa- toire du Jardin des plantes d’Angers pendant le mois de janvier. 11 propose en outre à la Société de venir — 9 visiter l’observatoire qui actuellement est suffisam- ment installé, au moins pour les observations les plus importantes. L’Assemblée, qui a toujours témoigné de son inté- rêt pour les études météorologiques, accepte la pro- position de M. Quélin ; et il est décidé que les membres qui voudront bien répondre à l’invitation devront se trouver réunis le mardi 16 courant, à quatre heures et demie, à l’observatoire, au Jardin des plantes, butte des Amandiers. M. Surrault est chargé du rap- port de la visite. L’ordre du jour appelle la question du recrutement des membres de la Société. Est présenté comme titulaire, M. le Dr Charrier, chef des travaux anatomiques à l’École de Médecine, parrains^ MM. Gallois et Bouvet. Comme membres correspondants, sont présentés : 1° M. le Dr Laumonier, de Vernoil, mêmes parrains; 2° M. Bellanger, instituteur à Angers, école des Cordeliers, parrains, MM. Surrault et Bouvet ; 3° M. Marcesche, professeur à l’École primaire supé- rieure d’Angers, mêmes parrains ; 4° M. Galissier, professeur à l’École normale de Foix, parrains, MM. Giraudias et Gallois. La Société vote ensuite sur l’acceptation des can- didats proposés à la dernière séance ; MM. Duval et Dumas sont admis unanimement. Il y a lieu de consigner avec regret deux démis- sions : celle de M. Perrin, anciennement professeur à l’École normale d’Angers, appelé à des fonctions ana- logues à l’École normale d’Évreux, où il avait con- — 10 — serve le tilre de membre correspondant ; en second lieu, celle de M. le Dr Laulaigne, médecin à Rochefort, membre correspondant. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert. Séance du 7 mars 1889 Présidence de M. Gallois Le président, M. Gallois, ouvre la séance. Le Secrétaire donne lecture du dernier procès- verbal qui est adopté. Le Président donne connaissance de la correspon- dance. Le Ministère de l’Instruction publique a envoyé une circulaire relative à une enquête sur l’habitat en France; plusieurs exemplaires du questionnaire à remplir sont remis à divers membres qui veulent bien se charger de consigner leurs observations sur ce sujet. Une seconde circulaire est relative à la centralisa- tion des observations météorologiques, antérieures à 1870. Il s’agit surtout de faire connaître les sources de renseignements que l’on pourrait consulter à un moment donné. Deux de nos collègues ont été déjà avisés directe- ment de cette circulaire et y ont répondu pour leur compte personnel. M. Surrault, chargé des observa- tions météorologiques à l’École Normale, a envoyé — 11 l’indication des recueils où sont consignées les obser- vations de M. Raimbault, à Thouarcé, de 1839 à 1889; de M. Letessier, au Plessis-Grammoire, de 1850 à 1886; de M. Ménière, à Angers, de 1840 à 1865. De son côté M. Quélin, directeur de la station météo- rologique d’Angers a pu indiquer des relevés d’ob- servations du courant du xvme siècle, et notamment a retrouvé des documents pouvant combler des lacunes de 1700 à 1790. Il a également rencontré des maté- riaux intéressants pour le commencement du siècle actuel: bulletins de sociétés savantes, almanachs, etc. La Société estime qu’il ne saurait être donné meil- leure satisfaction au vœu du Ministre et qu’il n’y a pas lieu de provoquer de nouvelles recherches. Deux sociétés étrangères demandent à entrer en correspondance avec nous et à bénéficier de l’échange des bulletins : 1° La Société géographique de Berlin, fondée en 1829 par de Humboldt et Ritter; 2° Les Sociétés des Sciences physiques et géogra- phiques de Locse (Hongrie). L’assemblée accepte ces propositions. Le Président donne ensuite la nomenclature des ouvrages reçus; il signale en particulier les ouvrages qui suivent : M. Mougel, membre correspondant, fait don à la bibliothèque d’un exemplaire du Catalogue zoologique du département des Vosges. Cet ouvrage fait partie d’un ensemble de publications relatives à l’étude de ce département, par MM. Berher, Pierrat et Mougel. Ce dernier s’est chargé de la partie zoologique. 12 — La Société vote des remerciements à M. Mougel et charge le Secrétaire de les lui transmettre. M. Sahut, membre correspondant de Montpellier, envoie un exemplaire du discours qu’il a prononcé aux obsèques de M. Planchon, le 3 avril 1888. L’ordre du jour appelle les communications di- verses. M. Quéein donne un aperçu général des moyennes météorologiques du mois de février. A ce sujet, M. Audra signale l’opinion générale qui veut que depuis quatre ans la température moyenne se soit abaissée d’une façon sensible. M. Quélin par- tage cette façon de voir, et signale plusieurs sources d’observations d’après lesquelles cet abaissement pro- gressif remonterait à plus de soixante-quatre ans ; le résultat le plus sensible serait le retard des récoltes et des vendanges. M. Bleunard fait passer sous les yeux de l’Assem- blée des tableaux des roses météorologiques cons- truites avec les nombres obtenus à l’observatoire d’Angers pour les premiers mois de l’année. Sur les différentes directions de chaque rose on prend des longueurs proportionnelles à la grandeur de la quan- tité observée pendant le temps que le vent a soufflé dans cette direction. Cette méthode d’interprétation des phénomènes météorologiques fait souvent appa- raître des conclusions d’une grande valeur. L’Assemblée remercie ces Messieurs de leurs très intéressantes communications . M. Gallois présente deux blocs degrés éocènes pro- venant de Saint-Saturnin, au sud d’Angers; sur l’un - 13 on voit une très belle empreinte de fougère (. Asplé- nium cenomanense Crié); sur l’autre l’empreinte et le massif central d’un fruit inconnu. L’Assemblée remercie M. Gallois dont elle connaît le zèle infatigable pour la recherche des raretés géo- logiques de notre sol. M. Préaubert présente l’atlas du Traité de botanique paléontologique de Schimper, tout récemment acquis pour le Musée d’IIistoire naturelle. Cet ouvrage sera d’un grand secours pour l’étude de la paléobotanique de notre région. M. Surrault donne ensuite lecture de son rapport sur la visite faite par une délégation de la Société à l’observatoire météorologique du Jardin des Plantes. L’Assemblée remercie notre collègue et décide que ce rapport sera inséré dans le prochain Bulletin. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert. Séance du 4 avril 1889 Présidence de M. Gallois Le Président, M. Gallois, ouvre la séance et donne la parole au Secrétaire. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Le Président fait connaître la correspondance : L’Académie royale de Turin envoie une feuille de souscription pour l’érection d’une statue au profes- 14 - seur de calcul infinitésimal A-ngelo Genocchi, de l’Uni- versité de cette ville. La Société, sans aucune intention de critique à l’en- droit du savant Italien, pense que cette question sort de ses attributions. Le Président donne ensuite la liste des ouvrages reçus. Sur la proposition du Dr Trouessart, des avances d’échange de bulletins ont été faites et acceptées avec deux Sociétés d’histoire naturelle de Prague : le Lotos et la Société impériale et royale de Botanique. L’assemblée donne son approbation. L’ordre du jour appelle les communications diverses. M. Battut, empêché,- a chargé M. Bouvet d’entrete- nir l’Assemblée de recherches auxquelles il s’est livré sur la fromentine. Dans les procédés actuels de mou- ture du blé à l’aide de cylindres, le grain subit plu- sieurs opérations préalables, parmi lesquelles il en est une où, par des dispositifs ingénieux, il est brisé en deux suivant la fente naturelle qu’il présente sur une de ses faces. Dans ce traitement, l’embryon ou germe, qui ne fait guère que 1/30 du grain, est arra- ché et peut être séparé à l’aide du sas. La farine ulté- rieure ne s’en comporte que mieux, parce que les élé- ments chimiques des germes tendent, paraît-il, même après pulvérisation, à produire une poussée, sorte de fermentation nuisible. On a tenté d’utiliser, et avec raison, les germes isolés sous le nom de fromentine, en vue de l’alimen- tation. Ce produit renfermerait une très forte propor- tion de gluten et des matières grasses, ainsi que 15 — l’ont reconnu divers expérimentateurs, et en parti- culier M. Battut. L’Assemblée, regrettant de ne pouvoir entendre de la bouche môme de notre collègue des renseigne- ments précis à cet égard, demande à M. Bleunard, dont la compétence en cette matière est toute indi- quée, s’il lui conviendrait de poursuivre avec M. Battut l’étude de cet intéressant sujet. M. Bleunard accepte la proposition de la Société. M. le comte Peracca^, membre correspondant de Turin, a ensuite la parole. Notre collègue d’Italie, dont les connaissances très étendues en zoologie, et notamment en herpétologie, viennent se joindre à une amabilité charmante, que nous avons pu appré- cier pendant les quelques jours qu’il a passés au milieu de nous, est venu pour la seconde fois à Angers dans le but spécial d’étudier et de recueillir en nombre plusieurs espèces de tritons de nos environs, et parti- culièrement le Triton Blasii. Cette espèce, qui a été décrite pour la première fois par M. Arthur de I’Isle, en 1862, comme se trouvant dans les environs de Nantes, a été soupçonnée d’être un hybride entre le Triton marbré et le Triton crêté. Mais la rareté de l’espèce, le manque de précision de sa description et la très grande difficulté d’obtenir expérimentalement des produits hybrides chez les batraciens urodèles, ont laissé planer des doutes sur sa vraie nature. Dans un travail descriptif sur ce Triton, M. Peracca conclut à sa nature hybride, et pour confirmer par l’expérience son appréciation, il n’a pas hésité à venir 16 -- dans notre région recueillir un nombre considérable des deux procréateurs, afin de pouvoir étudier sur place, en Italie, les produits hybrides qui peuvent apparaître parmi de nombreux individus dont les unions croisées sont toujours rares. L’Assemblée remercie vivement l’intrépide natura- liste de cette exposition et du récit de ses explora- tions et s’associe à son espoir de voir l’entreprise arriver à bonne fin. M. Peracca nous promet en outre, pour notre Musée d’histoire naturelle, une collection complète des rep- tiles et batraciens d’Europe. C’est avec empressement que nous acceptons cette offre, tout prêts, à charge de revanche, à procurer à notre généreux collègue les spécimens de notre faune herpétologique qui lui feraient défaut. M. Bouvet entretient ensuite la Société de Y intro- duction d'éléments étrangers dans notre flore locale. Cette intrusion, qui a commencé par le fait même de l’habitat de l'homme depuis les temps préhistoriques, s’est toujours poursuivie jusqu’à nos jours à un tel point que plus d’un tiers de la flore phanérogamique actuelle de l’Anjou est d’introduction. L’attention de notre collègue se porte aujourd’hui sur la diffusion dans nos campagnes de diverses espèces de Narcisses, et notamment du Narcissus pseudo-narcissus. Ce végétal, spontané dans certaines régions de notre sol, a été propagé un peu partout par les jardins des campagnes et repasse souvent à l’état sauvage, en gardant toutefois certaines particu- larités culturales. — 17 — La Société remercie M. Bouvet de cette intéressante communication et l’engageàpoursuivre ces recherches de l’histoire de la botanique descriptive. M. Quélin présente un résumé des observations météorologiques du mois de mars, recueillies à l’ob- servatoire du jardin des plantes. M. Gallois donne ensuite connaissance de la conti- nua lion de son Catalogue des Coléoptères de Maine- et-Loire. Ce fragment renferme les groupes suivants : Staphylinides, Pselaphides et Clavicornes. La Société remercie M. Gallois de sa communication et renvoie ce travail au Comité de publication pour être inséré dans le prochain bulletin. Il est ensuite passé à la présentation de membres nouveaux. Ce sont : Comme membre titulaire : M. David, pharmacien à Angers, rue de la Gare, parrains, MM. Bouvet et Vêlé. Et comme membres correspondants : M. Le Beuf, ancien commissaire de police, rue Chèvre, s’occupant particulièrement de préhistorique, parrains, MM. Gallois et Préaubert. M. de Grossouvre, ingénieur en chef des mines à Bourges, membre de la Société géologique de France, parrain, M. Gallois. M. Tardif, étudiant en médecine à Angers, parrain, M. Préaubert. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert. 2 — 18 — Séance du 2 mai 1889 Présidence de M. Gallois Le fauteuil est occupé par le président, M. Gallois* Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal, qui est adopté. Le Président prend la parole et exprime la part de deuil que la Société a prise à la perte de son véné- rable président honoraire, M. Chevreul. Elle ne pou- vait rester indifférente dans ce deuil du inonde scien- tifique, et son Président a pensé qu’une couronne devait être déposée, au nom de l’Association, sur la tombe de l’éminent chimiste. M. le Dr Trouessart, membre correspondant, a repré- senté la Société aux obsèques. M. Gallois donne ensuite lecture d’une note insérée dans le Naturaliste et due à la plume de M. Charles Brongniart. Cette note retrace avec un grand senti- ment de vérité la vie à la fois simple et illustre du grand savant, et donne une idée exacte de cette exis- tence toute dévouée à la science et aux progrès de l’humanité. La Société remercie son Président de cette commu- nication et approuve les dépenses relatives à l’achat de la couronne. Le Président donne ensuite connaissance de la cor- respondance. il signale particulièrement un prochain Congrès de botanique devant se tenir au mois d’août à Paris, à l’occasion de l’Exposition. Vers la même époque un — 19 — Congrès international de zoologie se réunira égale- ment. Les circulaires touchant les conditions d’adhé- sion sont mises à la disposition des membres de la Société. L’ordre du jour appelle ensuite les communications diverses. M. Quélin présente un intéressant tableau des obser- vations météorologiques de la station d’Angers pen- dant le premier trimestre de l’année. Notre collègue nous montre en outre un question- naire rempli, relatif à la commune des Ponts-de-Cé. On se souvient que le Ministre de l’Instruction publique fit distribuer dernièrement de ces questionnaires ayant trait à l’habitat en France. Cette feuille sera retournée à la section des travaux historiques. Les remarques consignées par M. Quélin sont empreintes d’un réel intérêt local. La Société remercie pour ces deux inté- ressantes communications M. Quélin dont elle connaît le zèle infatigable. M. Bouvet annonce qu’il a reçu des nouvelles de M. Peracca. Notre collègue d’Italie remercie la Société du bon accueil qu’elle lui a fait. et des facilités qui ont été mises à sa disposition pour ses recherches. 11 est très satisfait de son entreprise, n’ayant eu à constater qu’un seul décès sur les 700 tritons qu’il a expédiés d’Angers à Turin. 11 demande à la Société s’il lui plairait d’accepter, pour son Bulletin, quelques pages concernant le récit de ses pêches en Anjou. La Société accepte d’avance et prie M. Bouvet de transmettre à notre collègue son désir d’avoir une note de lui sur ses travaux de prédilection. — 20 — L’ordre du jour amène ensuite le vote sur les pré- sentations de la dernière séance. Sont admis comme membre titulaire M. David ; comme membres corres- pondants MM. Le Beuf, Tardif et de Grossouvre. De nouveaux membres sont présentés à l’admission de la Société. Ce sont comme membres titulaires : M. Jeanvrot, conseiller à la Cour, rue Rabelais, par- rains MM. Gallois et Bouvet ; M. Lestang, directeur de l’École normale primaire, parrains MM. Gallois et Préaubert ; M. Riche, agent d’assurances, rue de l’Asile-Saint- Joseph, mêmes parrains. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E Préaubert. Séance du 6 juin 1889 Présidence de M. Gallois Le fauteuil est occupé par le président, M. Gallois. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal, qui est adopté. Le Président donne connaissance de la correspon- dance. M. QEhlert, notre savant membre correspondant de Laval, promet pour notre Bulletin un résumé de son important travail sur les fossiles dévoniens de Saint- Malô, près Angers. La Société accepte avec empressement cette offre - 21 - qui intéresse au plus haut point la géologie locale, et charge M. Gallois de remercier M. Oëhlert. M. Bureau, de Nantes, propose un travail sur les trilobites du silurien. La Société accepte avec le même empressement cette étude de la forme paléontolo- gique primaire, qui est vastement représentée en Anjou, et vote des remerciements à M. Bureau. Il est ensuite donné connaissance de la liste des ouvrages reçus. Notons, en passant, un très beau volume des Archives du Musée national de Rio de Janeiro. L’ordre du jour appelle ensuite les communications diverses. M. Quélin présente un résumé des observations météorologiques de l’observatoire du Jardin des Plantes d’Angers, pour le mois de mai. L’Assemblée remercie M. Quélin, et cette note sera adjointe aux précédentes dans le résumé annuel. La parole est ensuite donnée à M. Bouvet, qui pré- sente à la Société son travail sur le genre Rubus (ronces) de l’Anjou. Ce genre est un de ceux qui ont le plus exercé la sagacité des botanistes modernes qui se sont efforcés de trouver des caractères de coordination dans un dédale presque inextricable de formes, se fondant les unes dans les autres. Aussi est-ce une sorte de véritable dévouement de la part de ceux que cette tâche ardue ne rebute pas. 11 faut entasser des accumulations énormes de matériaux, et parfois, quand même, une arrière pensée de doute vous assiège. Après plus de trois ans d’un travail sans relâche et aidé de collections considérables, M. Bouvet peut actuellement résumer d’une façon qui le satisfait suffisamment le bilan pathologique de la flore ange- vine. M. Prêaubert se fait l’interprète des botanistes de notre pays, pour remercier M. Bouvet de son conscien- cieux travail qui sera si utile pour ceux que l’étude de notre flore intéresse même dans ses genres diffi- ciles. La Société s’associe aux paroles d’éloges de son Sécrétaire, et considère d’ores et déjà le travail de M. Bouvet, comme une bonne fortune pour son pro- chain Bulletin. M. Prêaubert relate ensuite quelques observations intéressantes de ses dernières excursions botaniques. 11 a notamment retrouvé une riche station de Scilix undulata mas au petit port Giraud, à Chalonnes-sur- Loire; ce saule, réputé autrefois introuvable, est sans doute plus répandu qu’on ne le croit, de Nantes à Angers; et, comme le fait observer M. Lloyd, ce serait sa précocité et son peu de durée de flearaison qui l’auraient fait méconnaître. M. Prêaubert donne encore quelques détails sur les étranges jeux de lumière que fournit le protonema du curieux Schislotega osmundacea , mousse qui croit en abondance dans les excavations des rochers de Mûrs. La Société remercie M. Prêaubert de ses communi- cations. M. Gallois présente un spécimen de Lagopède d’Écosse ( Lagopus saliceti). M. Bureau, dans un voyage à Angers, en acquit plusieurs spécimens d’un mar- — 23 — chand de gibier de notre ville. Il a eu la délicate attention d’en réserver un pour notre musée ornitho- logique. La Société adresse ses vifs remercîments à M. Bureau. L’ordre du jour appelle ensuite le vote sur les per- sonnes présentées à la dernière séance. Sont admis comme membres titulaires : MM. Jeanvrot, Lestang et Riche. D’autre part sont présentés comme membres titu- tulaires : M. Borne, professeur au Lycée, rue Saint-Léonard, parrains MM. Gallois et Préaubert. M. Gaudin, pharmacien, rue du Mail, mêmes par- rains. Comme membre correspondant : M. Duranceau, percepteur à Saint-Ma thurin (M.-et-L), parrain M. Gallois. La Société a le regret d’enregistrer la démission de M. le Dr Duhourcau, médecin consultant à Cauteretz. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire, E. Préaubert. Séance du 4 juillet 1889 Présidence de M. Gallois Le fauteuil est occupé par le Président, M. Gallois. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Le Président donne lecture de la correspondance : Une circulaire de Y Association française pour V avan- cement des Sciences invite la Société à envoyer un de ses membres à sa prochaine session à Paris. Une cir- culaire analogue est également envoyée par les orga- nisateurs du prochain Congrès d’Anthropologie et d’ Archéologie préhistorique. Le Président passe ensuite à l’énumération des ouvrages reçus. 11 signale, en particulier, une série d’opuscules envoyés par M. Héron-Royer, membre correspondant, sur les batraciens. La Société, qui apprécie l’intérêt de ces travaux, prie M. Gallois d’en remercier l’auteur et de le féli- citer en même temps de sa récente nomination d’offi- cier d’Académie. Il est ensuite passé aux communications diverses. M. Préaubert présente, au nom de M. Quélin, le tableau des observations météorologiques du mois de juin. M. Gallois donne lecture d’une note de M. Œiilert, de Laval, publiée dans les annales de la Société géo- logique de France et relative à la faune dévonienne des environs d'Angers. Les fossiles qui en font l’objet ont été recueillis aux Fourneaux et à la carrière de Saint-Malô. Malgré certaines affinités siluriennes, cette faune appartiendrait bien au dévonien inférieur. La Société ne saurait qu’applaudir à des études de ce genre, tendant à jeter une lumière nouvelle sur cette question encore obscure de nos terrains pri- maires. M. Gallois fait ensuite circuler des photographies — 25 — exécutées par notre collègue, M. Bertiiault, dont on connaît le talent de photographe. Les sujets sont des spécimens de la flore fossile des grès de Saint- Saturnin. La Société vote des remerciements à M. Berthault, pour ses belles épreuves, dont il fait gracieusement cadeau à la Société. M. Le Beuf fait passer sous les yeux de l’Assemblée un très bel album dessiné et colorié par lui, et relatif à l’archéologie préhistorique et des premiers âges de l’histoire de la Gaule indépendante, époques gallo- romaine et mérovingienne. Les objets figurés ont été recueillis par lui, principalement dans la Marne, la Meuse et le Maine-et-Loire ; ce sont surtout des pièces en bronze et en fer, ayant servi à l’armement, au vêtement, à la parure, ou aux usages domestiques. Nous signalerons particulièrement la représenta- tion d’objets divers, trouvés sur notre territoire, à la ferme de la Ségourie, dépendant du Fief-Sauvin, can- ton de Beaupréau. C’est l’ancienne station de la Segora, dont il est question dans la Guerre des Gaules de César , au livre VL L’Assemblée remercie vivement notre nouveau col- lègue, M. Le Beuf, de la communication de son très intéressant album et des explications qu’il nous a fournies sur les dessins qu’il renferme et l’engage à lui continuer ses communications, s’il vient à faire de nouvelles trouvailles. Sont ensuite élus comme membres titulaires , MM. Borne et Gaudin, et comme membre correspon- dant M. Duranceau. 26 — Puis MM. Gallois et Préaubert présentent comme membre titulaire, M. Gennevraye, Paul, conseiller honoraire à la Cour d’appel d’Angers, conseiller géné- ral, rue Ménage, 6. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert. Séance du 10 octobre 1889 Présidence de M. Gallois La séance est ouverte par la lecture du procès- verbal de la précédente Assemblée, qui est adopté. Le Président fait ensuite connaître la correspon- dance. Une lettre circulaire a été adressée par M. le Prési- dent du Conseil d’arrondissement d’Angers. A cette lettre est joint un extrait du procès-verbal du Conseil de la session de 1889, deuxième partie. Sur la propo- sition de M. Deperrière, le Conseil, à l’unanimité, a émis le vœu que M. le Ministre de l’Agriculture voulût bien envoyer en mission en Anjou, dans le but d’étu- dier la question du phylloxéra, un savant spécialiste, M. Vlala, qui s’est fait un nom dans la science par ses recherches et observations sur les vignes américaines entreprises aux États-Unis même et consignées dans un remarquable travail qu’il vient de publier. Le Président du Conseil d’arrondissement désire pouvoir appuyer ce vœu de l’avis conforme des Sociétés savantes de l’Anjou et leur demande en — 27 — outre, s’il se peut, de prêter un concours pécuniaire en participant à une souscription destinée à couvrir les frais de la mission demandée. L’Assemblée déclare qu’elle prend un vif intérêt à tout ce qui touche à la défense ou à la reconstitution des vignobles de l’Anjou et approuve pleinement la détermination du Conseil d’arrondissement ; mais , en même temps,, elle regrette de ne pouvoir disposer d’aucun fonds pour cet objet. Elle décide en outre que communication sera faite de la délibération à M. le Président du Conseil. Suivent des envois du Ministre de l’Instruction publique : une circulaire relative à l’organisation du congrès des Sociétés savantes en 1890 ; une brochure contenant les discours prononcés à la séance générale du congrès de 1889 par M. le Ministre et M. Renan. Le Président donne en second lieu la liste des ouvrages reçus. Outre les publications périodiques et les bulletins des sociétés correspondantes, il con- vient de signaler les envois des membres correspon- dants : M. Gadeau de Kerville adresse deux fascicules rela- tifs à la zoologie ; M. Preud’iiomme de Borre, un travail intitulé : « Matériaux pour la faune entomologique du Hainault ; » M. Decharme, une brochure traitant des « Nouveaux galvanomètres » ; M. le docteur Saint-Lager, un opuscule intitulé : « Vicissitudes onomastiques de la globulaire vulgaire. * M. Dollfus envoie, pour être distribués en séance, 28 — dix exemplaires de la Feuille des jeunes naturalistes contenant un article de l’auteur sur « V Histoire natu- relle à V Exposition universelle ». L’Assemblée adresse à ses Messieurs ses vifs remerciements. 11 est ensuite passé à l’exposition des communi- cations diverses. M. Quélin présente les tableaux résumant les obser- vations météorologiques relevées au jardindes plantes dans les mois de juillet, août et septembre. M. Préaubert fait passer sous les yeux de l’Assem- blée un bloc de grès présentant des empreintes de feuilles. 11 l’a rapporté deBornel, dans l’Oise; et bien que n’ayant pu relever exactement son niveau géolo- gique, il pense qu’il se rapporte aux sables moyens ou de Beauchamps de l’éocène parisien. Ce grès et ces empreintes offrent les plus grandes analogies avec les objets similaires provenant des couches éocènes de nos environs. 11 serait à désirer qu’une étude comparative fût faite. M. Préaubert espère pouvoir se procurer d’autres échantillons de la flore fossile pari- sienne. La Société engage M. Préaubert à poursuivre ces recherches . Il est ensuite procédé- au vote sur la personne de M. Gènnevraye, présenté à la précédente séance, et qui est déclaré admis membre titulaire. L’ordre du jour étant épuisé, la séance et levée. Le Secrétaire , J. Préaubert. — 29 — Séance du 7 novembre 1889 Présidence de M. Gallois Le fauteuil est occupé par le président, M. Gallois. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, qui est adopté. Le Président fait connaître la correspondance. M. Héron-Royer, membre correspondant bien connu par ses travaux sur les batraciens, nous propose un travail sur ces animaux. La Société accepte en principe ces intéressantes recherches, mais décide d’informer M. Héron-Royer que le travail ne pourra désormais figurer que dans le Bulletin de l’année prochaine. Vient ensuite l’énumération des ouvrages reçus des Sociétés correspondantes et des membres correspon- dants. M. Cadeau de Kerville envoie un volume inti- tulé : Les animaux et les végétaux lumineux. Des remerciements sont votés au donateur. L’ordre du jour appelle ensuite les communications diverses. M. Gallois, au nom de M. Bureau, de Nantes, donne lecture d’un intéressant travail sur deux nouvelles espèces de trilobites du silurien moyen de l’Anjou, Dalmanites Edwarsi et D. Lapeyrei. La Société décide que ce travail figurera dans le Bulletin en cours de publication. M. Quélin fait connaître le résumé météorologique du mois d’octobre. M. Gallois donne un aperçu des travaux présen- tés au récent Congrès international de zoologie ; il donne en particulier lecture d’une note de M. Albert- Gaudry sur les dimensions gigantesques des mammi - 30 — fèves fossiles , suivie d’une autre note sur la restau- ration du Dinoceras des montagnes rocheuses. La Société remercie M. Gallois de cette communi- cation intéressante. M. Préaubert fait passer sous les yeux des membres présents plusieurs espèces de champignons d’arrière- saison, notamment deux espèces de forme bizarre et assez répandues dans les éboulis schisteux des ardoi- sières abandonnées: Sclerangium polyrhizonei Poly- saccum crassipes. M. Bleunard entretient l’assemblée de remarquables expériences d’hypnotisme opérées par M. de Casti, de passage à Angers, sur son sujet, par l’intermédiaire du téléphone. La conclusion à en déduire, c’est que la personne en état d’hypnotisme entend par le télé- phone des bruits et des ordres qui sont absolument insaisissables pour les personnes ordinaires. M. Gallois rappelle qu’un de nos membres titu- laires, M. Bessonneau, grand manufacturier de notre ville, vient d’être élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur. Il donne ensuite lecture des notices nécrologiques des membres décédés dans l’année : MM. Ciievreul, Lucante et Ledantec. Cette notice figurera dans le prochain Bulletin. Il est ensuite passé à la présentation de membres nouveaux : M. Préaubert propose comme membre correspondant M. Delalande, professeur de physique au lycée de Brest, rue du Château, 62. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert, Séance du 12 décembre 1889 Présidence de M. Gallois La séance est ouverte sous la présidence de M. Gallois. Le Secrétaire lit le procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté. Le Président fait connaître la correspondance. Il donne ensuite la liste des publications reçues des Sociétés correspondantes. L’ordre du jour amène les communications diverses. M. Gallois dit que M. Héron-Royer vient d’envoyer à la Société une notice annoncée dans une précédente séance sur les mœurs des batraciens. Il donne lecture de quelques passages marquants renfermant des détails jusqu’alors mal connus de la vie de ces ani- maux. La Société décide l’insertion de cet intéressant mémoire dans son prochain bulletin. M. Gallois présente ensuite plusieurs belles plaques cristallines, constituées par une épaisse couche filo- nienne de pyrite de fer de couleur jaune-blanchâtre, cristallisée et fortement irisée à la surface ; de dis- tance en distance émergent d’une zone plus profonde de gros cristaux de calcite cristallisée en scalénoèdres. Ces échantillons proviennnent des ardoisières de Saint-Léonard et ont été recueillis à grande profon- deur. M. Riche présente également, provenant des ardoi- sières de Trélazé, un bloc d’hématite brune, concré- tionnée également d’origine filonienne et dont la 32 - contexture rappelle celle d’un tronc d’arbre à couches concentriques ; en outre, plusieurs polypiers des faluns de Noyant, près Baugé. Tous ces échantillons sont destinés au Musée d’his- toire naturelle de la Ville. La Société remercie ces Messieurs de leur très inté- ressante exposition. M. Quélin fait connaître le résumé météorologique du mois de novembre. A ce sujet, M. Bleunard entre dans quelques détails au sujet de la perturbation du 11 décembre caractérisée par une dépression baro- métrique subite de 20mm et une réascension très rapide. Dans les environs d’Angers, il y a eu de la grêle et on a entendu le tonnerre. Cette perturbation a eu tous les caractères d’un orage malgré la saison avancée. M. Ichon, ingénieur des Mines, décrit, d’après ses propres observations pendant un récent voyage en Allemagne, la méthode employée pour obtenir l’alu- minium à un grand état de pureté. Ce métal est obtenu par le traitement du fluorure d’Aluminium par le Sodium. Quant au premier pro- duit, il est obtenu par des manipulations diverses en parlant du sulfate d’Alumine et du Spath-fluor. Le prix du métal se trouve énormément abaissé par ce procédé; il revient même moins cher qu’obtenu par l’électricité. L’introduction de l’Aluminium dans la pratique métallurgique, soit libre, soit à l’état d’alliage, est de nature à produire des résultats très importants. Le Président remercie vivement, au nom de la Société, M. Ichon, de sa communication pleine d’in- — 33 — térêt, et lui fait promettre une note à ce sujet pour le prochain bulletin. M. Gallois fait savoir que, la sous-commission exé- cutive départementale de météorologie qui vient d’être constituée se trouvant sans local spécial pour ses réunions, il a cru pouvoir prendre sur lui de prêter temporairement la salle des séances de la Société d’Études scientifiques, où est née, du reste, l’idée même de l’institution météorologique en question. La Société ratifie unanimement la décision de son Président. Il est ensuite procédé au vote d’admission de M. Delalande, membre correspondant, présenté à la dernière séance. M. Delalande est admis. Est présenté comme membre correspondant, M. Émé- riau, instituteur adjoint à l’École primaire des Justices, parrain, M. Surrault. L’ordre du jour appelle ensuite l’élection du Bureau pour 1890. Sont élus à la majorité des membres présents : Président, M Gallois ; Vice-Président, M. Bleunard ; Secrétaire, M. Préaubert ; Vice-Secrétaire, M. Quélin ; Trésorier, M. Baron ; Archiviste, M. Surrault. L’ancien Bureau, entièrement réélu, remercie l’As- semblée de la marque de confiance qu’elle vient de lui témoigner. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , E. Préaubert. 3 3STOTH1 SUR QUELQUES CRUSTACÉS ROTATEURS ET ANNÉLIDES DU DÉPARTEMENT DE LA MAYENNE PAR A. Labbé La présente liste est le résultat de pêches faites aux environs de Laval, dans un rayon d’environ trois lieues, aux mois d’octobre 1888 et août-septembre 1889. Cette liste est certainement très incomplète, surtout en ce qui concerne les Rotateurs et les Annélides, mais nous espérons que des travaux ultérieurs vien- dront combler ces lacunes. L’intérêt que présente la détermination des espèces de crustacés d’eau douce, le peu de documents que nous possédons en France sur leur distribution géo- graphique, l’importance que peut avoir cette détermi- nation et cette localisation des espèces, au point de vue même de leur étude anatomique, la facilité enfin avec laquelle on se procure de nombreux individus^ — 36 tout devrait contribuer à diriger de ce côté les études des naturalistes. MM. R. Moniez, J, Richard, Dollfus et plusieurs autres ont ouvert la voie. Acquérir le plus possible de matériaux et de documents, déter- miner soigneusement les espèces et leur lieu d’ha- bitat, tels sont les moyens de parvenir à quelques données véritablement scientifiques sur ces questions, données pour lesquelles cette liste, quelque impar- faite qu’elle soit, ne sera peut-être pas inutile. Je manquerais à la reconnaissance si je ne remer- ciais ici M. CEhlert, bibliothécaire à Laval, pour l’ama- bilité avec laquelle il a mis à ma disposition les res- sources de sa bibliothèque, et M. R. Mohiez, professeur à la Faculté de Médecine de Lille, qui a bien voulu me donner de précieux renseignements sur la Daphnia Sarsi. Au milieu de cette terrible synonymie qui encombre la carcinologie, du moins pour les espèces inférieures, nous avons pris la qualification spécifique correspon- dant à la fois à la description la plus exacte et la plus ancienne, à l’exemple de M. Moniez. ABRÉVIATIONS DE NOMS D’AUTEURS Lin., Linné. Cuv ., Cuvier. Lam., Lamarck. Sav ., Savigny. Ehbg., Ehrenberg. O. Fr. Müll., O. Fr. Müller. Desrn., Desmarets. Jur.t Jurine. Str., Strauss-Dartcheim. Mün. Edw., Milne- Edwards. Leyd ., Leydig. Brd Baird. Fisch Fischer. Cls ., Claus. Moq. T and ., Moquin Tandon. Hoffm ., Hoffmann. — 37 - CRUSTACÉS GOPÉPODES Argulus foliaceus Lin. Très fréquent sur les carpes ; quelquefois dans les mares, vivant soit à l’état libre, soit en parasite sur les têtards de Batraciens. Cyclops coronatus Gis. — CANTHOCARPOÏDES FiSCÎl. — TENUICORNIS ClS. — BREVICORNIS ClS. — BREVICAUDATUS Gis. Toutes ces espèces sont partout très communes. Cyclops serrulatus Fisch. Moins commun que les précédents. Cyclops elongatus? Cls. Détermination douteuse sur un seul individu trouvé avec G. coronatus et E. tenuicornis. Étang de Barbé. Cyclops prasinus ? Fisch. « Antennis anticis 12- articulatis, prasinus, corpore ovalis, rostro sat obtuso, oculo grandi, pigmento purpureo, et processu hujus supero cinnaberino , segmento corporis quinto ad latera piloso, furca sat brevi, sacculis oviferis ad seg- menta caudalia appressis (1). » Détermination dou- teuse. Canthocamptus staphylinus Jur. Très commun. — minutus Cls. Avec G. tenuicornis, peu commun. (1) Cité par Claus. Die freilebenden Copepoden. - 38 - Diaptomus castor. Très commun partout. La pré- sence de D. castor dans une mare semble sinon exclure tout à fait, du moins chasser en grande partie les espèces de Cyclops. Il n’en est pas de même de Canthocamptus staphylinus qui se rencontre très sou- vent avec D. castor. OSTRAGODES Notodromas monachus O* Fr. Müll. Très fréquent surtout aux environs de Changé, Grenoux, Les Landes. Candona candida O. Fr. Müll. Même habitat. Cypridopsis vidua O. Fr. Müll. Asssez rare. Car- rières route de Montjean. Gypris fusca Strauss. Très commune. — fuscata Jur. Assez commune. — compressa Brd. Commune. — aurantia Desrn. Mare de l’Épine Avesnières. — ovijm Jur. Assez commune. — virens Jur. Mare de Rouesæ. — pubera Str. — piCTA?Str. GLADOGÈRES Daphnia pulex De Geer. Pas très commune. Mares entre Laval et Changé. Daphnia magna Str. Pas commune. — longispina Leyd. Extrêmement commune. — — ■ var. Sarsi R. Moniez. Nous avons trouvé cette curieuse espèce dans une mare, sur la route d’Évron à Sainte-Suzanne. Les deux seuls - 39 - individus que nous ayons rencontré, et dont nous devons la détermination à M. Moniez, sont des jeunes et portent sur le haut de la tête une crête composée d’un certain nombre de dents, particularité que nous signale aussi M. Moniez chez D. Schœdlerh Daphnia sima Jur. Pas commune. Mares entre Saint-Pierre-lez-Laval et Entramme. Daphnia quadrangula Leyd. Assez rare. Étang de Barbé. Geriodaphnia reticulata Jur. Assez commune. — rotunda Str. Commune. Avec la précédente. Environs de Changé. Simocephalus vetulus Str. Commune dans tous les fossés, étangs, etc. Variété? de grande taille : l’étang de Barbé. Moïna brachiata Jur. Assez rare. Mare sur la route de Changé à Louverné. Macrothrix rosea Jur. Commune. Ilyocryptus (sordidus?) Liévin. Rencontré par M. Moniez, à Lille, et M. Richard, aux environs de Tulle (1). Je n’ai trouvé qu’un seul exemplaire de ce rare et remarquable Cladocère, exemplaire du reste très incomplet, qui, tout en ne me laissant aucun doute sur le genre, ne m’a pas permis de déterminer l’es- pèce. Cependant le dessin que je possède, quelque rudimentaire qu’il soit, me porte à croire que cet lliocryptus est l’L sordidus. Sars Liévin. (1) W. Kurz. Ueber limicole Cladoceren. Z. f. W. Z. 1879. Supplém. R. Moniez. Bulletin de la Soc. zool. de France, 1887. — Revue biolog. du Nord de la France, 1888-89, t. 1er. — 40 - Eurycercus lamellatus O. Fr. Müll. Très commun partout. Gamptocsrcus rectirostris O. Fr. Müll. Assez commun. Étang de Barbé. Âcroperus leucocephalus Koch. Pas commun. Avec le précédent. Alona quadrangularis O. Fr. Müll. — RETICULATA O. Fr. Müll. Pleuroxus trigonellùs O. Fr. Müll. Peracantha truncata Brd. Assez commune. Moins commune que les trois espèces précédentes qu’elle accompagne. Étang de Barbé. Chydorus sphæricus. Extrêmement commun. — globosus Brd. Commun. PHYLLOPODES Branchipus stagnalis Lam. Assez fréquent après les pluies d’orage. Je l’ai rencontré souvent aux envi- rons de Laval et M. Houlbert me l’a également signalé aux environs d’Évron. Mais, malgré mes recherches, je n’ai pu découvrir les autres Phyllopodes qui accom- pagnent volontiers cette espèce : B. diaphanus L , Apus cancriformis L. et Lepidurus apus Leach. ISOPODES Asellus aquaticus Lin. Dans tous les fossés, mares, ruisseaux. Oniscus murarius Cuv. Partout sous les pierres, les mousses. Porcellio scaber Latr. Même habitat. — brevis Latr. Même habitat. 1 — 41 Trichoniscus pusillus Brandt. Même habitat. Platyarthrus hoffman seggii Brandt. Assez com- mune dans les fourmilières de Formica flava, rufa, nigra (bois de l’Huisserie). Armadillo vulgaris Latr. Commun partout. AMPHIPODES Gammarus pulex Lin. Très commun. — FLuviATiLis Ros. Ces deux espèces, peu différenciées, se trouvent dans tous les ruisseaux, sous les pierres. DÉCAPODES Je ne fais que mentionner Astacus fluviatilis, commune dans tous nos ruisseaux. Je n’ai pu retrouver la Garidina desmarestii Mill., cette curieuse Salicoque d’eau douce que Millet a découverte dans la Mayenne et la Sarthe ; des pêches plus sérieuses pourront sans doute ultérieurement combler cette lacune. Cette liste ne comprend guère qu’une soixantaine d’espèces. La première liste que donne M. Gadeau de Kerville des Crustacés de Normandie (1) com- prend environ soixante-dix espèces ; celle que donne M. Moniez des Crustacés des environs de Lille (2) en comprend près d’une centaine ; et comme ces deux (1) Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen , année 1888, premier semestre. (2) Bulletin de la Société zoologique de France , 1887. — 42 — auteurs considèrent leurs travaux comme très incom- plets, il en résulte que la faune carcinologique de la Mayenne, qui n’est certes pas inférieure à celles de Normandie ou du nord de la France, sous le rapport du nombre des espèces, devra exiger de nouvelles recherches, qui, j’en suis convaincu, récompense- raient amplement celui qui s’y adonnerait. ROTATEURS Je donne ici la liste de quelques Rotateurs trouvés et déterminés en même temps que les Crustacés dont les noms précèdent, et le peu de difficultés que j’ai éprouvées à me les procurer montrent quelles recher- ches fructueuses il y aurait encore à faire de ce côté. FLOSCULARIDES Melicerta ringens Lin. PHILODINIDES Rotifer vulgaris O tien, Actinurus ! neptunius? Ehbg. BRACHIONIDES Brachionus urceolaris Ehbg. Noteus QUADRl cornis Ehbg. Anurea squamula C. Fr. Müll. Euchlanis ? Ehbg. Pterodina patina C . Fr. Müll. — ELL1PTICA Ehbg. — 43 Colurus unginatus Ehbg. Monura dulcis Ehbg. Lepadella ovalis Ehbg. Monostyla cornuta O. Fr. Müll. Metopidia lepadella Ehbg. HYDATINIDES Hydatina senta O. F. Müll. Notommata brachionus Ehbg. ANNÉLIDES HIRUDINÉES Aulastomum gulo Moq. Tand. Nephelis vulgaris Moq. Tand. Ces deux espèces communes dans les mares, et pas toujours distinguées l’une de l’autre ; au milieu des herbes. Glepsine complanata Sav. — BIOCULATA Sav. — MARGINATA O. Fr. Müll. Ces trois espèces se trouvent communément dans les ruisseaux, sous les pierres. CHÉTOPODES OLIGOCHÈTES Lumbricus agricola Hoffm. — foetidus Hoffm . — communis Hoffm. — olidus Hoffm, — 44 Naïs proboscidea O. Fr. Mülh — SERPENTINA O. Fr. MÜll. Fréquentes dans les mares, attachées aux racines des Lemna. Tubifex rivulorcm Lam. Extrêmement commun, formant des plaques rouges au bord des mares. Lumbriculus variegatus O. Fr. Müll. Plusieurs exemplaires. Mare entre route de Grenoux et route de Changé. Dero digitataO. Fr. Müll. Assez commun. Dans les herbes des mares. Chœtogaster yermicularis O. Fr. Müll. Assez rare. Æolosoma ! quaternarium ? Elibg. Cette liste est certainement loin d’être complète. ADDITIONS Daphnia schæfferi Brd. Peu commune. Gyclops elongatus Cls. Nous avons retrouvé deux exemplaires de cette espèce avec C. tenuicornis. Il est digne de remarque que ce copépode, certainement rare aussi bien dans l’ouest que dans le nord de la France, est au contraire extrêmement commun en Pologne. Ce fait nous a été signalé par M. Urba- nossicz, qui s’est servi de C. elongatus pour son remarquable travail sur l’embryologie des Cyclopes. PLANCHE I EXPLICATION DES FIGURES 1. — Daplmia longis pina, var. Sarsi R. Moniez. la — Un individu jeune d’après nature. 1b — Crête présentée par un autre individu. 2. — llyocryptus sordidus Sars. 2a — Tête vue de face. « — Antennes postérieures. : « — Antennes antérieures, w ~ Œil; «' tache oculaire, 2b— Soies composées de la carapace. 2c — Antenne postérieure, très grossie. Ces trois figures en partie empruntées à W. Kur Ueber limicole Cladoceren, loc. cit. . ' ' . 1 - NOTICES SUR LES MŒURS DES BATRACIENS PAR HÉRON-ROYER Membre correspondant Les Batraciens dont nous allons nous occuper sont assez différents de ceux qui ont fait l’objet des précé- dentes notices pour former une division dans l’ordre des Anoures. L’axe rachidien de ces Amphibiens est composé de vertèbres dont la concavité articulaire est tournée en arrière : cette forme vertébrale les rapproche des Batraciens urodèles et cette organisation rappelle aussi, à un certain degré, celle d’animaux préhisto- riques. Ce caractère ostéologique a donc son impor- tance : il concorde avec d’autres caractères embryo- logiques que nous aurons à examiner et qui four- nissent une preuve évidente de la nécessité de séparer les Batraciens anoures en deux groupes distincts , comme nous l’avons déjà signalé à l’attention des zoologistes dans un autre mémoire (1). L’ensemble de (I) Note sur les amours , la ponte et le développement du Disco - glosse. Bull, de la Soc. zool. de France, X, 1885. nos recherches a eu pour résultat de conduire à une classification un peu différente de celle qui est adoptée par la plupart des auteurs. Le Dr Raphaël Blanchard (1) a résumé clairement cette classification nouvelle, en réunissant d’une part les Grenouilles, les Rainettes, les Pélobates et les Crapauds , dans un groupe d’Anoures procœliens, et d’autre part les Discoglosses, les Sonpeurs et les Alytes, dans un groupe d’Anoures opisthocœliens. Ce dernier groupe comprend les trois familles des Discoglossidés, des Bombinatoridés et des Alytidés. VIII FAMILLE DES DISCOGLOSSIDJES Les Anoures qui composent cette famille sont peu nombreux : ils paraissent restreints à deux espèces, occupant la région méditerranéenne : Europe, Afrique et la plupart des îles. Les Discoglosses ont des formes élégantes qui se rapprochent beaucoup de celles des Grenouilles, aussi les a-t-on, tout d’abord, confondus avec celles-ci. Les auteurs modernes sont peu d’accord sur la valeur des nombreuses variétés qui ont été décrites et ne veulent y voir qu’une seule espèce : LE DISCOGLOSSE PEINT. Ce joli Batracien est d’une coloration extrêmement variable : on trouve des individus de toutes les (1) Remarques sur la classification des Batraciens anoures . Bull, de la Soc. sool. de France, X, 1885,, 47 nuances,, allant du brun au marron clair, du marron au roux, du roux au rouge brique, du jaune foncé au jaune bistré le plus clair, et tous ou presque tous ont une ornementation différente. Quelques-uns sont mar- qués de dessins symétriques, composés de taches ou de bandes ; celles-ci sont agrémentées elles-mêmes de nuances foncées, qui leur donnent un relief agréable. Au milieu d’elles sont encore épars des tubercules plus ou moins gros qui, vus de profil, rendent la peau verruqueuse comme celle des Crapauds, bien qu’elle reste toujours douce et onctueuse au toucher. A cette coloration agréable au regardaient s’ajouter une forme élancée : tête fine, mais aplatie; tronc allant en s’élargissant un peu plus que chez les Gre- nouilles ; jambes relativement grêles chez le jeune, plus épaisses chez l’adulte ; bras gros et fortement musclés chez le mâle, plus minces, quoique dodus, chez la femelle, ce qui donne à celle-ci plus d’élé- gance. Ajoutons à cela des yeux brillants , plutôt petits que gros et bien saillants, et nous aurons le portrait du Discoglosse que Cetti, en 1877, fit con- naître sous le nom de Rana acquajuola . Comme on le voit, ce Batracien, au début de son histoire, est confondu avec les Grenouilles, il porte tantôt le nom de Rana aquatica , tantôt celui de Rana temporaria , et cela malgré les différences si remar- quables de son squelette. C’est seulement en 1837 que l’autonomie de ce Batracien fut reconnue par Otth, qui lui donna le nom de pictus. Tschudi, d’après l’his- torique qu’en a donné M. Lataste dans son Étude sur — 48 — le Discoglosse (1), annexa au mémoire d’Otth un sup- plément dans lequel il distingue la forme sarde sous le nom de Discoglossus sardus , d’après les échan- tillons recueillis en Sardaigne par Géné et étiquetés par cet auteur Rana sarda. En 1839, Géné rapporte le Discoglosse de Sardaigne au genre Pseudis et le dé- signe du nom spécifique de Sardoa. En 1841, Schlegel, pour des échantillons d’Algérie, adopte la dénomina- tion de Rana picta ; en même temps, Y Erpétologie générale de Duméril et Bibron (1841) affirmait qu’il n’y a qu’un seul Discoglosse, le D. pictus , nom qui a prévalu. Cependant Bonaparte (1841), Bosca (1877), puis Camerano se sont servi du nom de Sardus pour désigner tantôt la forme, tantôt la provenance de ce Batracien. Enfin, en 1878, Camerano rencontra le Discoglosse au Maroc. De retour à Turin, il examina des Disco- glosses de différentes provenances et conclut à l’exis- tence de trois formes : D. pictus Otth, D. sardus Géné ou Tschudi et B. scovazzi Camerano (2), cette der- nière appartenant au Maroc. Mais ces trois formes, dif- ficiles à distinguer, furent rejetées par M. Lataste (3), qui ramena la question au point où l’avait laissée Y Erpétologie générale. Les longues recherches que nous avons faites sur les Discoglosses nous ont amené à diviser le genre Discoglossus en deux espèces et à séparer le type (1) Actes de la Soc. Linnéenne de Bordeaux, XXXIII, 1879. (2) Osservazioni inlerno agli anfibi anuri del Marocco. Atti del. real. Acc. dell. sc. di Torino, vol. XIII. (3) Étude sur le Discoglosse , loc. cit. îïivoyer ad. nat. del. lmp. Edouard Bry, Pans. A. M illot lith. 49 — européen du type africain, conservant la dénomina- tion de D. pictus au premier et donnant au second le nom démonstratif de D. auritus. C’est donc du pre- mier seulement que nous nous occuperons ici. * Le Discoglossus pictus est répandu sur une partie du littoral méditerranéen : en Sardaigne, en Corse, dans l’ile d’Elbe, aux Baléares, en Espagne et en Por- tugal. Mais il n’est pas encore établi qu’il se trouve en Grèce et en Turquie. Nous n’insisterons pas sur la coloration si variable de ce Batracien : il nous aura suffi d’indiquer que tous les individus peuvent être différents sous ce rap- port et constituer ainsi autant de variétés qui peuvent se reproduire dans les divers pays qu’habite l’espèce. Les auteurs qui se sont occupé des Discoglosses ont méconnu deux caractères importants, qui tiennent l’un à la forme de la tache temporale, l’autre à la lon- gueur des membres postérieurs chez l’adulte. Avec une tête un peu plus longue, un museau un peu plus aigu, des narines un peu plus rapprochées, le Discoglossus pictus montre, comme son congénère, un œil saillant de taille moyenne , dont la pupille arrondie et terminée en bas par une pointe, est enca- drée d’un fin filet doré. En haut de l’œil se voit une bande horizontale large et brillante, plus ou moins colorée, suivant l’animal; en arrière de l’œil, à la commissure des paupières, deux bourrelets se réu- nissent en un angle aigu et ménagent entre eux un espace étroit et brun foncé. C’est sous cet espace, que l’on nomme communément la tempe , qu’est dissimulé le tympan. Le bourrelet supérieur se continue sur le 4 — 50 flanc : c’est le bourrelet glanduleux ou latéral, il est épais et saillant. Le bourrelet inférieur est de peu d’importance : il est indiqué par un liséré jaune clair très net, il descend obliquement et en ligne droite, de l’angle postérieur de l’œil à l’épaule. Du rapproche- ment de ces deux bourrelets résulte une sorte de cor- net acoustique, qui doit parer en partie à l’épaisseur de la peau qui, en cet endroit, cache absolument l’oreille, contrairement à ce qui s’observe chez le type africain, Discoglossus auritus. Chez Discoglossus pictus , le corps est court et trapu ; la tête se confond avec le tronc presque autant chez le mâle que chez la femelle. Les membres pelviens sont un peu plus épais et plus courts que chez D. auritus ; le tubercule métatarsien est très développé. Sur le sque- lette, le crâne est très épais en arrière, le fémur est fortement cambré en S, l’humérus et le grand doigt sont un peu plus courts que chez l’espèce africaine. Indépendamment de ces caractères , les mœurs et surtout le développement embryonnaire de ces Anoures nous fournissent encore d’autres preuves à l’appui de notre opinion sur la séparation spécifique de ces deux formes. Ma note sur les Amours , la ponte et le développe- ment du Discloglosse, parue en 1885 dans le Bulletin de la Société zoologique de France , ne se rapporte qu’à des observations faites exclusivement sur des sujets provenant d’Algérie. Depuis cette époque, j’ai pu, grâce à l’obligeance de M. Victor Lopez Seoane, étudier de même, dans son développement, le Disco- glosse d’Espagne. Voilà trois années que j’observe — 51 — jour par jour les deux espèces : je puis dire qu’aucun de leurs mouvements ou de leurs gestes, qu’aucune de leurs impressions ne m’a échappé ; je les connais si bien, que je pourrais presque dire que j’arrive à les comprendre. Grâce à cette sorte d’intimité, j’ai pu constater entre les deux espèces d’intéressantes diffé- rences de mœurs. Durant l’hiver et malgré que la température de l’appartement où ils sont installés reste tiède et varie entre 5 et 10° c., les Discoglosses d’Europe se terrent profondément, puis. restent immobiles des semaines entières- Cependant, les Discoglosses algériens sont presque toujours en mouvement, tantôt à l’eau, tantôt à terre,, se repaissant sans cesse et même sans besoin. Dans le cours de la belle saison, quand les amours et la ponte sont achevés, les mâles de l’espèce d’Europe prennent un long repos et restent enfouis ou blottis sous les pierres ou sous la mousse; en d’autres temps, ils séjournent moins dans l’eau que l’espèce africaine : en résumé, ils sont plus sobres et moins turbulents. il m’a été possible, du printemps de 1886 au milieu de l’année 1888, d’observer de nombreuses pontes. La première eut lieu le 9 mai 1886. C’est cette pre- mière ponte qui, de prime abord, arrêta mon atten- tion comme on va le voir. A son arrivée de la Corogne, un couple de ces Batraciens fut logé dans un aqua- rium spécial. Les deux époux ne parurent point trop dépaysés ; je les surveillais durant le jour, et le soir j’écoutais, convaincu d’avance par les observations faites sur mes Discoglosses algériens, en 1885, que le premier chant serait le prélude de leurs ébats. J’avais — 52 toujours écouté vainement, quand, le matin du 9 mai, je vis un lot d’œufs assez considérable, mais compa- rativement moindre que celui que donnaient les Disco- glosses d’Alger. Ces œufs frappèrent mon attention par leur grosse taille et leur distribution moins correcte. Leur cou- leur est noire ; à la loupe, leur surface semble forte- ment irisée et reflète les objets à la façon de la lentille d’une chambre noire. Quant au reste, ils ne diffèrent pas des œufs du Discoglosse algérien : ils présentent un chorion, une capsule interne et une couche muqueuse dont l’épaisseur correspond à celle du diamètre de l’œuf. Le lendemain de la ponte, la réfringence s’atténue, en même temps qu’apparaît la première ébauche em- bryonnaire. Au troisième jour, l'embryon est oblong et de couleur noire ; à la loupe, il semble très granu- leux ; le chorion est étiré et ses plis sont réfringents : on dirait à ce moment que la larve est entourée d’une gaze argentine. Le soir du même jour, le chorion se déchire et tombe dans la capsule interne, comme un chiffon désormais inutile. La tête de la larve est alors bien distincte du corps ; la vésicule cérébrale est sur- montée d'une petite crête étroite et très noire, qui se bifurque et va rejoindre les trous olfactifs. Au qua- trième jour, fait suite à la crête dorsale un petit appen- dice caudal de peu d’importance ; le soir, les saillies oculaires, vicérales et branchiales sont nettement indi- quées. La jeune larve sort alors des enveloppes mu- queuses et le premier bourgeon branchial apparaît. Quelques heures plus tard , la branchie se divise , s’écarte en éventail et montre cinq petits bourgeons épais, qui vont s’allonger très promptement. Ces bran- chies sont moins latérales que chez les Grenouilles : elles naissent plus en avant et très proche du museau. Au cinquième jour, la jeune larve a ses branchies composées de deux branches visibles, dont chacune porte cinq à six rames plus claires que le corps ; la queue est alors moitié aussi longue que celui-ci. La vésicule cérébrale antérieure est fort saillante; le museau s’est un peu relevé, il fait, avec le retrait que présente l’ouverture de la bouche en formation, un angle interne très obtus; le bout du museau, dont les lèvres sont serties en arrière, a l’aspect d’un bou- toir, plus foncé que le corps. Ce boutoir n’est qu’une réduction de la fossette sous -buccale de l’embryon, qui laisse échapper une liqueur gluante et filante grâce à laquelle le petit animal se fixe aux corps flot- tants ou aux végétaux. Il est à remarquer que cet appareil se ferme par une petite languette terminée en pointe et dont la base est relativement large ; ici, cette languette présente une pointe obtuse ; mais chez D. auritus , elle est plus triangulaire, c’est-à-dire que sa base est plus large et sa pointe terminale presque aiguë. Au sixième jour, le corps est encore de couleur brun noir : on dirait des larves de Bufo ; le ventre est un peu plus clair et les branchies sont assez transpa- rentes pour qu’on y puisse observer la circulation des globules du sang. Quand la petite larve reste en place, ses branchies sont agitées de mouvements pulsatiles très apparents. La queue a atteint la longueur du corps. - U - Au huitième jour, mes élèves, toujours brun noir, sont plus gros ; leur corps est devenu globuleux et paraît proportionnellement plus court ; la queue a environ une fois et demie la longueur du corps ; le ventre est un peu plus clair, les branchies persistent ; elles sont en mouvement constant, ainsi que la lèvre inférieure de la bouche. Le boutoir commence à se résorber ; l’œil apparaît sous la peau. Examinée à 30 diamètres, la peau est très granuleuse, elle est marbrée sur le ventre et les flancs ; sur le dos, elle présente un piqueté de brun et de blanchâtre. Au neuvième jour, les branchies, si visibles la veille, sont déjà cachées sous les opercules : ceux-ci se fusionnent avec la peau de l’abdomen et contribuent ainsi à la formation du spiraculum. Au dixième jour, le spiraculum est définitivement établi ; le ventre est rebondi, tandis que chez l’autre espèce il est à peu près plan. Au douzième jour, la couleur d’ensemble est tou- jours brune, comme chez les Crapauds ; la queue a sa membrane dorsale plus haute et enfumée. Le corps est proportionnellement plus court et plus large que chez les têtards algériens, au même stade de leur développement. On a déjà saisi les différences qui distinguent l’œuf, l’embryon et le têtard, jusqu’à la deuxième période du développement larvaire. A la forme, à la coloration, vient encore s’ajouter un caractère distinctif qui ne peut nous échapper : c’est la taille relativement consi- dérable des larves de Discoglossus pictus , qui sur- passent de deux à trois fois celles de Discoglossus — 55 — auritus , pour parvenir à ce même stade du dévelop- pement. C’est là une remarque vraiment intéressante et qu’il était utile de contrôler sur de nouvelles pontes. Aussi ai-je tenu à reprendre ces observations avant de les faire connaître. Malheureusement la femelle qui nous avait fourni les œufs dont nous venons de suivre le développement, mourut à la suite de sa ponte, en sorte qu’il me fallut attendre l’année sui- vante pour renouveler mes recherches. 11 me restait une jeune femelle. Vers le milieu de juin 1887, voyant qu’elle avait le ventre bien rebondi, je l’installai avec un mâle dans un aquarium, où un petit îlot était disposé sur le côté recevant le soleil, afin de laisser à ces Batraciens toute liberté d’aller à l’eau et d’en sortir à volonté. Le temps était propice et j’observai ce qui suit : Le mâle se mit à l’eau et parut s’y plaire ; la femelle, au contraire, vint sur l’îlot et s’y enfouit. Elle ne se montra qu’après deux jours, vint manger les vers mis à sa disposition, et se cacha de nouveau ; elle reparut le lendemain, stationnant d’un air paisible près du bord de l’îlot. Le mâle, de son côté, allait à l’eau et remontait souvent près de la femelle : ses flancs bat- taient avec une activité fiévreuse, par suite du gon- flement et du dégonflement alternatif de ses poumons ; il regardait sa compagne avec intérêt^ puis il faisait jouer ses poumons alternativement à droite et à gauche, tout comme s’il ressentait une légère souf- france, mais aucune plainte ne se faisait entendre. Tantôt il se jetait à l’eau après avoir touché la femelle — 56 — du bout de son museau, comme pour lui dire de le suivre : il nageait quelques instants et revenait bientôt poser ses mains sur le bord de l’ilot, puis recommen- çait à faire fonctionner ses poumons, comme il vient d’être dit, en accompagnant cette mimique de quelques contorsions fébriles; il se remettait alors à nager, faisait quelques tours, puis remontait près de sa compagne. L’impassibilité de celle-ci, en présence de ' ces avances galantes, faisait un curieux contraste avec l’agitation du mâle. Enfin, la femelle avance vers le bord : le mâle la suit et, de temps en temps, la pousse du bout de son museau. Bientôt les deux époux plongent dans le liquide : le mâle saisit alors la femelle au-dessous des aisselles et fait promptement glisser ses mains jus- qu’aux lombes. A peine ce mouvement est-il achevé, que les œufs sont chassés violemment, d’un seul coup : ils tombent au fond et se rassemblent comme en vertu d’une sorte d’attraction. Ils forment ainsi un petit tapis de perles uniformément étendues ; ce tapis est d’autant plus coquet que l’eau est plus limpide ; autrement, les impuretés se fixent à la glaire de l’œuf et la dissimulent. Les œufs sont expulsés si promptement qu’il est impossible de voir la ponte s’accomplir, si l’on ne se tient pas en observation. C’est au moment où le mâle fait glisser ses mains, du haut des flancs aux aines de sa compagne, qu’il lance sa liqueur fécondante. Le mâle, comme je l’ai déjà dit dans ma note sur les amours du Discoglosse, possède des glandes géni- tales extrêmement volumineuses, plus grosses que chez aucun autre Anoure d’Europe. Il est donc pro- bable que beaucoup de spermatozoïdes sont perdus dans ce mode d’accouplement axillo-inguinal, qui dure à peine un instant. J’ai voulu me rendre un compte très exact de ce fait : en conséquence, au lieu de mettre mes animaux dans un vaste aquarium, je les ai placés, cette année, dans un cristallisoir large de 0m25, et haut de 0m10. Ce vase bien transparent fut placé dans une cage vitrée, très propre; il était entouré de tablettes arrivant au niveau du bord; chaque fois que l’eau était troublée par quelque impu- reté, j’avais soin de la changer. J’obtins ainsi une ponte qui combla tous mes désirs, et même au-delà, puisqu’elle me permit d’élucider un mystère. C’était le 26 mai, au matin. Dès qu’un premier lot d’œufs fut pondu (car ces Batraciens émettent le plus souvent leurs œufs en plusieurs fois), j’enlevai le vase avec son contenu, pour l’examiner à une vive lumière. Je vis alors avec surprise, çà et là, de petits amas blancs comme des faisceaux de filaments extrême- ment fins, et je constatai que ces petits amas n’étaient autre chose que des groupes de spermatozoïdes ayant un peu l’aspect des spermatophores des Urodèles. Est-ce là un fait anormal? J’ai vu un très grand nombre de pontes d’Anoures, depuis dix à douze années, et les Discoglosses , tant espagnols qu’algé- riens, pour ne parler que d’eux, m’ont donné seize pontes l’an dernier ; mais jamais je n’avais rien vu de semblable. Il est probable, d’après cette observation, que la rapidité avec laquelle les œufs sont expulsés de l’uté- - 58 — rus ne permet pas au mâle de les féconder tous du même coup, qu’alors les spermatozoïdes en suspen- sion dans le liquide viennent y suppléer, et qu’ensuite le surplus se groupe en forme de spermatophore. La position que prennent les œufs permet d’ailleurs cette supposition, puisqu’ils se présentent tous sur le même plan, la fossette germinative en haut. Quand la femelle a fait une première ponte, elle regagne le bord, sort de l’eau et se repose quelques instants : elle reste là sans mouvements, sa gorge blanche fonctionne seule avec activité, par le va et vient continu que lui imprime l’inspiration et la déglu- tition de l’air ; un quart d’heure, une demi-heure s’écoule ainsi jusqu’à la seconde évacuation. Les mêmes manœuvres précèdent généralement les rap- prochements sexuels qui se répètent trois à quatre fois, suivant la quantité d’œufs mûrs. Les dernières émissions sont plus distancées ; elles sont quelquefois remises au lendemain. Le soir semble plus propice à la ponte, peut-être par suite de l’abaissement de la température, mais cet acte s’accomplit aussi quelquefois au milieu du jour ; j’ai pu l'observer le 22 juin 1887, de onze heures du matin à quatre heures du soir. Il ne faudrait pas croire que, comme les Grenouilles ou les Crapauds, les Discoglosses ne produisent qu’une fois l’an ; bien au contraire, une deuxième, et parfois même une troisième ponte a lieu dans le cours de l’année. En 1888, la dernière ponte eut lieu le 16 août, et en 1889, le 3 septembre. Comme on l’a vu plus haut, le développement de i’œuf est assez prompt, mais le têtard peut tarder à atteindre l’état parfait, s’il n’est pas tenu dans un milieu chaud, et s’il n’est pas suffisamment pourvu de nourriture. Normalement, deux mois suffisent amplement au développement complet de l’œuf pour arriver à l’état d’Anoure. J’ai tenu à avoir quelques données précises sur le temps le plus court, comme aussi le plus long que ce Batracien peut passer à l’état. larvaire, et j’ai pu obtenir de jeunes Anoures en quarante-cinq jours. Peut-être qu’en liberté, sous leur climat naturel, le passage vers l’état parfait serait encore un peu plus rapide. Pour prolonger l’état transitoire du têtard, je maintenais des larves du Discoglosse africain dans un milieu couvert, mais pourtant bien éclairé, je leur donnais d’ailleurs une nourriture autant végétale qu’animale. Ainsi disposées et logées dans l’appartement, près d’une fenêtre, mes larves restèrent stationnaires et passèrent l’hiver sans qu’une seule mourût ; elles se transformèrent toutes de mai à fin juin, soit après l’âge d’une année. Déjà, pour affirmer les premiers résultats obtenus en 1886, j’avais fait présent à la ménagerie des Reptiles du Muséum, d’une cinquantaine de ces larves, que le public a pu voir durant l’hiver, et que les soins de M. Desguez ont parfaitement réussi à amener à l’état parfait. On pourrait croire que la prolongation de l’état larvaire influe défavorablement sur la santé de ces petits animaux. Mais il n’en est rien ; ils sont même plus gros et plus vigoureux après la métamorphose : leur temps n’a d’ailleurs pas été entièrement perdu, — 60 - car leurs organes internes se sont développés quand même ; aussi arrivent-ils plus promptement à l’état adulte. C’est là un fait déjà constaté et acquis à la science, que j’ai exposé dans un de mes précédents mémoires (1). En décrivant très sommairement l’évolution lar- vaire, nous avons vu que, quand le petit animal arrive au déclin de la période branchiale, les opercules pro- gressent et arrivent peu à peu à recouvrir entièrement les branchies, puis s’appliquent sur la peau du ventre et s’unissent si intimement à celle-ci, que la fusion devient promptement manifeste ; bientôt on n’aperçoit plus des opercules que deux petites ouvertures qui s’avancent l’une vers l’autre en descendant vers la ligne médiane de l’abdomen. Là elles se réunissent pour ne former qu’une ouverture apparente ; mais cette ouverture impaire, de forme arquée, dissimule > les deux orifices operculaires qui appartiennent aux conduits latéraux de la chambre branchiale et qui, sous le nom de spiraculum , servent à rejeter au dehors l’eau ayant servi à la respiration. 11 existe donc deux spiraculuins simplement cachés par une petite voûte membraneuse. Cette organisa- tion est particulière aux larves des trois familles de Batraciens anoures d’Europe ayant les vertèbres opis- thocæliennes. Ces trois familles (Discoglossidés, Bom- binatoridés et Alytidés), se rapprochent ainsi des Dactylèthres et des Pipas, dont le têtard possède un (1) Cas tératologiques , etc. Bulletin de la Société zool. de France, IX, 1884. — 61 — appareil latéral et symétrique, et dont l’adulte fait aussi partie du groupe opisthocælien. En 1878, M. Lataste avait divisé les larves des Batra- ciens anoures d’Europe en Lévogvrinidés et Médiogy- rinidés (1); en 1885, le Dr Raphaël Blanchard proposa de donner le nom d’Amphigyrinidés aux Aglosses (2). Or, il résulte de mes recherches sur le développement du Bombinator (3) que les Médiogyrinidés ne sont qu’une simple variété des Amphigyrinidés, les deux conduits symétriques étant forts longs chez eux et se prolongeant jusqu’à la ligne médiane de la face ven- trale. Le spiraculum joue, chez le têtard, le même rôle que l’ouïe du poisson : c’est un organe provisoire, qui disparait durant la quatrième période larvaire, lorsque les poumons sont bien constitués et que le petit être se sent assez fort pour quitter l'eau. Cependant les têtards savent utiliser leurs sacs pulmonaires, dès que ceux-ci sont formés, et contribuent à en accroître le développement par l’usage qu’ils en font. Par exemple , quand les mares se dessèchent , l’eau y devient ordinairement sordide et les têtards n’y pour- raient vivre, si leurs poumons ne leur permettaient de venir s’approvisionner d’air à la surface. La preuve en est dans l’expérience qu’on peut faire, en plaçant de jeunes larves possédant encore leurs branchies externes dans des eaux corrompues : elles y meurent (1) Revue internationale des sciences, II, p. 490. Paris, 1878. (2) Bull, de la Soc. zool. de France, X, 1885. (3) Bull, de la Soc. zool. de France, XII, 1887, pl. XII, fig. 11 et 11 bis. — 62 — en peu de temps, alors que d’autres plus âgées peuvent y vivre, en attendant que l’eau du ciel vienne leur apporter son appoint d’oxygène. Fernand Lataste (1) explique ainsi ce fait, qu’il a observé chez le têtard de YAlytes obstetricans : « Ruscani a cherché à démontrer que les larves des Batraciens ne pouvaient pas respirer à la fois par les branchies et par les poumons. Je puis affirmer que cela n’est pas exact, du moins pour les têtards d’Alyte. Mes élèves viennent souvent à la surface de l’eau, sur- tout quand celle-ci est corrompue par les cadavres d’animaux que je leur donne à dépouiller. C’est même un joli spectacle que de les voir quitter brusquement leur besogne, remonter verticalement et replonger de même, en toute hâte, dès qu’ils ont renouvelé leur provision d’air. On les voit dégager une bulle de gaz, et toutes ces bulles, quand l’eau est épaisse, forment une écume à la surface de l’aquarium. Évidemment, il ne s’agit pas là d’une simple sécrétion gazeuse des parois de leurs poumons, car ils pourraient s’en débar- rasser sur place, sans remonter à la surface de l’eau, et c’est ce qu’ils ne font jamais. » « Et cependant leurs branchies fonctionnent très bien, et il suffit d’observer avec attention, à l’œil nu ou à la loupe, ceux de ces petits animaux qui sont les plus rapprochés des parois du vase, pour se rendre parfaitement compte du mécanisme de leur respiration branchiale... » 11 est donc bien certain que les têtards se servent (1) Bull, de la Soc. zool de France} II, 1877» — 63 — de leurs poumons longtemps avant d’avoir atteint leur état parfait. Mais, au moment où la queue de ces larves se résorbe, il arrive souvent qu’elles se noient : c’est qu’alors elles n’ont pu quitter l’eau au moment voulu, comme elles le font d’ordinaire. Cet accident est dû au besoin qu’elles éprouvent d’ouvrir large- ment la bouche pour distendre la peau qui retient encore leur mâchoire : l’eau pénètre alors dans leur bouche et les asphyxie. Plus tard, quand ils ont déjà vécu de la vie terrestre, les jeunes Anoures peuvent, sans trop de crainte, séjourner quelque temps sous l’eau, sans renouveler l’air de leurs poumons, ils res- pirent alors par la peau. Celle-ci est extrêmement vasculaire et les échanges gazeux se font presque aussi aisément entre ses vaisseaux et l’eau ambiante, qu’entre celle-ci et les branchies ; cette respiration cutanée n’est pourtant pas suffisamment active , puisque l’animal vient respirer l’air en nature dès que sa provision est épuisée. La métamorphose achevée, les jeunes Discoglosses sortent des eaux et se répandent dans les lieux frais et ombragés; d’autres restent au voisinage des mares ou des ruisseaux. Leur taille est des plus médiocres et dépasse rarement celle du Calamite à pareil âge ; quelques-uns sont si petits, qu’ils ne semblent pas plus gros qu’une mouche domestique. On peut s’ima- giner, d’après cela, combien ils doivent consommer de nourriture pour arriver, en deux ou trois années au plus, à leur taille définitive et à l’état d’adultes. Aussi sont-ils très voraces et ne cessent-ils de chasser, le jour comme la nuit : ils attaquent sans distinction — 64 — les insectes de tout ordre et à tous les états ; les petits Crustacés, les Vers et les Mollusques. Mais, quoi qu’on en dise, je ne les ai jamais vu attaquer les Arachnides. A leur voracité vient s’adjoindre une humeur ba- tailleuse qui ne laisse pas d’être parfois fort curieuse à observer. Quand on leur jette quelques Vers de vase (larves de Tipules), le premier qui les aperçoit se lance sur son camarade le plus proche, le mord et le pourchasse, afin de conquérir le butin et de l’englou- tir tout à l’aise. Trois à quatre d’entre eux voient-ils tomber la proie : au lieu de la saisir, ils se rejettent en arrière, se pourchassent l’un l’autre, dans le but de rester maîtres de la place ; mais, dès que le vain- queur gobe la première larve, le vaincu s’avance sour- noisement pour prendre part au festin. Il s’ensuit quelques nouveaux combats, puis peu à peu la paix s’établit, vainqueurs et vaincus dînent sans rancune, prenant avec leurs lèvres et leurs dents larves ou insectes, sans lancer leurs langues en avant comme font les Grenouilles et les Crapauds. Mais si, au lieu de larves ou de gros insectes, tels que Blattes, Grillons et Sauterelles, on leur donne des Mouches, on peut observer qu’ils se placent près des parois vitrées de la cage et qu’ils lancent leur langue sur chaque Mouche qui passe à leur portée. Malgré le peu d’extensibilité de leur langue, les Discoglosses se servent donc de cet organe à la façon des Grenouilles, quand le besoin s’en fait sentir. J’ai pu faire cette même observation chez les Sonneurs, les Alytes et le Pélodyte, qui tous ont également la langue fort courte. Héron Royer ad.nat.del. Imp. Edouard Bry, Paris. § PL. IL 12 Soc, d'études . scientif. d'Angers. A.Millot lith. — 65 — Malgré leur abord sauvage, les Discoglosses sont susceptibles de sociabilité ; en leur présentant des larves dans la main, j’ai vu maintes fois le plus affamé se pendre à mon doigt comme pour l’avaler; n’est-ce pas là de la familiarité? D’ailleurs, une fois qu’ils sont habitués aux soins qu’on leur donne, ils s’avancent vers la vitre de leur cage dès qu’ils vous voient appro- cher. Ils refusent pourtant de se laisser prendre à la main et cherchent à fuir, dès qu’on veut les saisir, tandis qu’ils ne semblent pas trop s’inquiéter des soins quotidiens de propreté que nécessite leur entre- tien, pourvu que l’on évite les mouvements brusques. Sans parvenir à l’apprivoiser comme le Crapaud, on arrive à faire prendre au Discoglosse les insectes qu’on lui offre à la main ; on peut aussi le toucher du bout du doigt et le caresser légèrement sur le dos, sans qu’il se déplace. Quant à le prendre dans la main, il ne faut guère y songer, car immédiatement il laisse échapper des pores de sa peau un liquide onctueux qui facilite son glissement : il devient alors presque impossible de le retenir; il y a pourtant un moyen de le maintenir : c’est de lui faire obstacle au bout du museau. LE DISCOGLOSSE A OBEILLES Comme on le sait déjà, j’ai nommé Discoglossus auritus le Discoglosse qui habite le nord de l’Afrique, dénomination suffisamment démonstrative, vu la grande étendue de la tache temporale et la présence du tympan de l’oreille qui s’y montre assez nettement pour empêcher la confusion avec l’espèce précédente, 5 — 66 — On connaît aussi les différences que nous avons signalées sur l’œuf et l’embryon ; on verra bientôt que le squelette fournit aussi de bons caractères à l’appui de la validité de cette espèce, confondue jus- qu’ici avec la précédente. C’est grâce aux nombreux échantillons vivants que j’ai reçus d’Algérie depuis 1879, et que je dois à l’obli- geance de plusieurs de mes collègues, notamment à mon savant ami, le Dr Raphaël Blanchard, que j’ai pu étudier avec soin cette forme et reconnaître la cons- tance de ses caractères distinctifs (1). Tous les sujets recueillis depuis dix ans dans les trois départements de notre grande colonie africaine, présentent sans exception une large tempe et une oreille visible, presque circulaire, mesurant environ les deux tiers du diamètre de l’œil, des membres pos- térieurs plus longs et plus grêles que chez l’espèce européenne. Les mâles surtout ont le corps allongé, peu renflé à sa base, et rappellent les formes de la Grenouille rousse, Rana fusca; jeunes, entre deux et quatre ans , ils sont fluets et la gracilité de leurs membres les rapproche de la forme élégante de Rana agilis. Ces différences si sensibles à l’œil, suivant l’âge, ne sont peut-être pas étrangères aux causes qui ont amené les auteurs à distinguer plusieurs variétés. Un Discoglosse âgé d’une à deux années conserve jusque-là l’élégance grassouillette des femelles ; le (1) Héron-Royer, A propos du Discoglossus aurilus * Bülh de la $oc, zooh de France. XIII, p. 2*20, 1888. — 67 — tubercule palmaire principal, qui figure si bien un cinquième doigt chez le mâle adulte , est encore mousse, arrondi et non dégagé. C’est seulement vers la troisième année que la forme de l’animal s’allonge et que le tubercule devient très saillant. Il commence alors à se couvrir, sur la face externe, de légères rugo- sités brunâtres, ainsi que le premier doigt ; ce n’est qu’un peu plus tard que ces signes de l’état nubile se montrent à la face interne du doigt suivant. Mais le bras reste encore relativement grêle, si on le compare à celui des autres mâles plus âgés. C’est encore le bras dodu d’une femelle, et la certitude du sexe n’est bien indiquée que par les premières rugosités copula- trices dont nous venons de parler. Le pied ressemble aussi à celui des femelles par ses courtes palmures. C’est seulement quand le Batracien est arrivé en pleine virilité, que les membres anté- rieurs et postérieurs sont absolument distincts de ceux de l’autre sexe. Alors la main est considérable- ment plus large ; le tubercule palmaire est devenu très proéminent, le premier doigt, qu’on nomme ordi- nairement le pouce, s’est tellement élargi que sa lar- geur dépasse celle du précédent, dit tubercule pal- maire principal; les trois autres doigts ont aussi gagné en largeur et non en longueur, en sorte qu’ils sont ramassés et semblent s’être raccourcis.. Le bras et l’avant-bras suivent les proportions de la main ; ils sont donc plus gros et extraordinairement musclés chez le mâle adulte en raison de la force que celui-ci doit déployer pour provoquer l’évacuation des œufs mûrs. 68 — Chez la femelle, le bras garde les proportions du jeune âge, et la main reste proportionnée au membre. Chez le jeune mâle de deux à trois ans, le pied est maigre et les membranes interdigitales sont peu épaisses ; leur étendue ne dépasse pas la troisième phalange aux trois plus grands orteils, ni la deuxième aux deux autres. L’année suivante, le pied s’élargit et les orteils, plus forts et plus épais, ne paraissent pas s’être allongés , tant la palmure a progressé. Chez quelques sujets, elle a progressé d’une phalange seu- lement ; chez d’autres, elle s’est avancée jusqu’à la moitié des premières phalanges, sauf au grand orteil dont les deux premières phalanges restent presque toujours libres. Un an plus tard, la palmure envahit jusqu’à l’extré- mité de chaque orteil, sauf la première phalange du médius. Le tubercule métatarsien , qui a la forme allongée d’un sixième orteil, possède aussi sa pal- mure : elle s’étend de son extrémité à celle du doigt voisin. A l’âge adulte, la tranche de ces palmures se couvre de rugosités brunes, semblables à celles des doigts de la main ; puis, dans l’âge mûr, lorsque les palmures arrivent à l’extrémité des trois orteils internes, ou même la débordent, les rugosités copu- latrices se montrent plus abondantes et s’étendent sur le côté externe du pied jusqu’à la hauteur de la cheville. La main et le pied du Discoglosse diffèrent donc dans leurs formes comme dans leurs proportions, au fur et à mesure que l’animal avance en âge, à un tel point que, si l’on n’en lient pas un compte rigoureux, on arrive forcément à des erreurs. C’est ainsi que l’auteur de Y Etude sur le Discoglosse, en décrivant la forme du pied de cet Anoure, a indiqué les palmures semblables chez les deux sexes. Cela n’a rien de sur- prenant, car le pied d’un mâle récemment arrivé à l’état adulte est assez différent de celui d’un autre mâle âgé de cinq ans, pour faire croire à une variété de l’espèce. De semblables mécomptes ne peuvent être commis par quiconque, en élevant des Batraciens, tiendra compte des changements qui marquent leurs différents âges. Examinons maintenant le squelette. La tête du Discoglossus aurilus est un peu plus petite que celle du Discoglossus pictus. Le museau est un peu plus large et un peu plus arrondi chez le mâle que chez la femelle ; il est ordinairement sub-aigu chez la femelle et le jeune, mais s’émousse avec l’âge dans les deux sexes, beaucoup plus tôt chez le mâle que chez la femelle. Il est encore déprimé du sommet à la base, mais moins que chez le Discoglossus pictus ; en partant du vertex, la ligne du profil descend suivant une pente douce et correcte jusqu’à l’ethmoïde ; elle pré- sente alors une légère déclivité, puis, en passant sur les préfrontaux, devient un peu convexe, pour s’abais- ser ensuite. Chez Discoglossus pictus, la ligne faciale est plus oblique et sans sinuosité aussi sensible. Le crâne de D . auritus est donc moins épais en arrière ; ses préfrontaux sont plus larges et font en avant une pointe plus obtuse ; en arrière, deux lamelles leur font suite, qui protègent l’ethmoïde, tout en ménageant entre elles et les pointes des — 70 — pariétaux, une petite fontanelle. Si le crâne de D.pictus est plus épais en arrière, par contre il l’est moins en avant que chez notre nouvelle espèce ; les préfrontaux sont plus plats et moins larges, et leur pointe anté- rieure est plus étroite et plus longue : par conséquent les trous nasaux sont plus rapprochés l’un de l’autre ; les lamelles éthmoïdales sont ici intimement soudées aux fronto-nasaux, et paraissent être un prolonge- ment de ces os. Chez D. auritus, les maxillo-jugaux sont légèrement cintrés ; ils suivent une direction en ellipse peu sen- sible ; chez D.pictus, ces mêmes os sont droits et ont une direction parabolique plus nette. Les os du bassin sont un peu plus allongés ; les membres pelviens, surtout, marquent une différence de taille notable entre les deux espèces. Chez deux vieux sujets d’origine algérienne, âgés d’un peu plus de six ans et élevés par moi, tués pour établir une comparaison, on relève une différence de quatorze millimètres en faveur de ces derniers, malgré l’âge plus avancé et la forte ossature du Disêoglosse peint mis en comparaison. Je constate aussi sur les os de D. auritus une cou- leur ambrée, comme huileuse, qui indique qu’ils sont moins chargés de sels calcaires. On constate encore cette différence que le sixième doigt ou tubercule métatarsien est beaucoup moins gros et moins saillant que chez D . pictus : chez les jeunes mâles de cette dernière espèce, ce tubercule atteint déjà la dimension que nous trouvons chez les vieux D. auritus. — 71 — Les proportions du Discoglosse à oreilles se rap- prochent assez de celles de la Grenouille verte, Ranci esculenta : le corps a la même longueur ; il en est de même pour les membres pelviens, si ce n’est que le pied est plus court, mais la compensation s’établit par la longueur du tibia-péroné. Sur le membre antérieur, l’humérus mesure 2mm 5 de plus ; le cubito-radius 3mm 3, mais la main est plus courte de 3mm. Je dois ajouter que les os de ce membre sont beaucoup plus forts que chez Rana esculenta. Par son corps élancé et la puissance de ses membres, le Discoglosse à oreilles peut donc faire des bonds aussi étendus que ceux de la Grenouille verte; son allure dégagée l’a d’ailleurs fait prendre maintes fois pour une Grenouille. C’est ainsi que Schlegel, en 1838, le rencontrant dans son voyage en Algérie, le désigna sous le nom de Rana picta. Dix ans après, Eichwal fut également trompé par l’apparence et le prit pour une Rana temporaria. Voici , évaluées en millimètres , les dimensions comparatives des deux plus grands et plus vieux squelettes de ma collection : D. AURITUS D. PICTUS Largeur de la tête 24 24 Longueur de la tête et du rachis... 70,5 70 Longueur de la tête seule 20 20,5 Longueur des os du bassin 35 30,5 Longueur du fémur 30,5 26,5 Longueur du tibia-péroné 35 31 Longueur du pied entier 50 48 Longueur du grand orteil 30,5 29,5 Longueur du tubercule métatarsien 02 04,5 Longueur de l’humérus 21 20,5 Longueur de l’avant-bras et de la main. 30 25,5 „ 72 — Comme on le voit, les différences sont assez consi- dérables, surtout en ce qui concerne la proportion des membres. La peau du Discoglosse à oreilles est plus fine et moins tuberculeuse que celle de son congénère. Si on lui frotte le dos avec le bout du doigt, on voit tout de suite apparaître une mousse blanchâtre et savonneuse à l’endroit touché, en même temps que tout le dessus du corps de l’animal se couvre d’une fine transpira- tion. C’est que le Batracien, appréhendant quelque surprise, fait suinter des pores de sa peau un liquide onctueux et incolore, lui permettant de glisser des mains de quiconque voudrait le saisir. Ce que nous venons de voir se produire lentement, s’opère très rapidement, dès qu’on l’effraye; il se précipite alors, la tête la première, entre les moindres obstacles à sa portée, tirant des mains, poussant des pieds et s’aplatissant à l’extrême ; il glisse ainsi sans bruit, en laissant derrière les menus objets qui se sont collés à sa peau gluante. Souvent même, on remarque des fragments de son épiderme, car c’est ainsi, le plus souvent, que cet Anoure opère son chan- gement de peau, en sorte que, lorsqu’il s’est blotti précipitamment, il sort de sa cachette avec une robe neuve et brillante. Cela se passe de même chez le Discoglosse peint, seulement la peau chez ce dernier est moins impres- sionnable et l’on peut lui frictionner le dos sans qu’il devienne mousseux. Lorsqu’on le saisit, sa peau de- vient onctueuse et glissante, mais elle mouille moins — 73 — la main; on dirait plutôt qu’une matière grasse comme le beurre permet à ce Batracien de nous échapper. Les mœurs du Discoglossus auritus sont à peu près semblables à celles de son congénère. Cependant on remarque que ses amours sont plus batailleuses et qu’elles se prolongent, chez le mâle surtout, toute la belle saison. Il se tient en éveil, épiant les femelles prêtes à pondre. J’ai pu constater cette année qu’un mâle de cette espèce, laissé seul avec quatre femelles, à pu féconder toutes leurs pontes. C’est là un fait digne de remarque , qui prouve la vigueur de cet Anoure et de plus confirme la possibilité de l’accli- mater en France. Je puis assurer, en effet, que la reproduction de cet utile animal s’est poursuivie dans des conditions les plus favorables, tant entre les jeunes obtenus chaque année depuis six ans, qu’entre les vieux sujets provenant directement d’Algérie (1). Chaque femelle fait deux à quatre pontes dans l’année suivant qu’elle commence plus ou moins tôt. Chaque ponte donne environ un millier d’œufs, d’où sortent des jeunes, en quarante à cinquante jours. Les têtards, fort robustes, passent l’hiver, quand ils sont nés en arrière saison. Les jeunes transformés sont très petits, souvent plus petits que ceux de nos Crapauds. Ces milliers d’êtres, qui engloutissent des myriades de petites larves et d’insectes minuscules, durant les premiers mois de son existence, peuvent rendre de réels services. L’agriculture aurait en eux un auxiliaire qui ne serait point à dédaigner. (1) Nouvelles observations sur V acclimatation du Discoglossus auritus . Bull, de la Soc. zool. de France, XV, 1890. — 74 — Nous venons de voir que le Discoglosse à oreilles prolonge son état de rut pendant toute la belle saison; on se rappelle au contraire que le Discoglosse peint reste enfoui plus d’un mois après la première période de rut et qu’un enfouissement de même durée peut se renouveler après chaque accouplement. Une autre différence, non moins importante, consiste dans le chant : nul ou sans bruit perceptible à l’ouïe chez D. pictus , il est presque bruyant chez D. auritus. En janvier 1885, un de mes collègues de la Société zoologique de France, M. Édouard Chevreux, bien connu par ses travaux sur les Amphipodes, était en villégiature à Cherchell, près d’Alger. Il me fît parve- nir bon nombre de Discoglosses, les uns pris dans de petits ruisseaux, d’autres dans des marais saumâtres, d’autres encore trouvés, çà et là, sous des pierres. Je fis choix des adultes et les installai dans un grand aquarium placé sur une fenêtre et disposé de façon à ce qu’ils aient toute liberté d’aller à terre ou de rester à l’eau suivant leur gré. Les beaux jours étaient arrivés. Un soir, j’entendis un bruit singulier, une sorte de musique qui m’était inconnue et ressemblant au va-et-vient d’une lime sur une pièce de fer; d’autres fois, on eût dit le bruit d’un rouet, avec de fréquentes interruptions ; mais tou- jours ce bruit semblait venir de loin. Ayant pensé un instant que ce bruit ne pouvait être que celui d’un tour que possédait un de mes voisins, je ne m’arrêtai pas à l’idée qu’il pût venir de mes Batraciens. La soirée étant très avancée, je me mis au lit, et bientôt le ra-a, ra-a, recommença de plus belle. Je me levai et m’aper- çus alors que ce bruit était produit par mes Disco- glosses d’Algérie. Figurez-vous un chant de ventri- loque , qui ne ressemble en rien au chant de nos Anoures, mais rappelle plutôt le bruit de la crécelle. Ce bruit peut s’exprimer ainsi : ra-a , ra-a , ra-a , ra-a, par la répétition assez rapide, à sept ou huit reprises, d’une note haute suivie d’une note un peu plus basse ; après une pause, le chant recommence plus ou moins fort. Tel est le chant d’amour de notre nouveau Disco- glosse (1). Dès le lendemain, je me tins en observation et je pus voir le mâle tapageur plonger et venir appuyer son museau sur le bord; ses flancs battaient, par suite du jeu de ses poumons, tandis qu’il émettait son chant. Faible d’abord,, celui-ci s’accentue progres- sivement à mesure que l’animal s’excite, il est surtout plus fort dans le silence du soir. Ce chant qu’accompagne une certaine mimique , semble ri’être qu’un discours galant fait pour attirer les femelles. L’une d’elles vient à l’eau ; le mâle s’avance et l’embrasse de ses bras musclés, mais la femelle échappe vivement à son étreinte en jetant un cri assez semblable à celui d’un archet de violon que l’on passe sur la colophane. Elle remonte alors à terre (1) En Algérie, c’est en janvier et février que ces animaux commencent leurs ébats ; dans ces deux mois, M. Chevreux eut l’obligeance de me faire parvenir les premiers têtards de l’année. Depuis, les adultes, comme aussi les jeunes que j’obtins de ces larves, s’acclimatèrent, mais en conformant l’époque de leur ponte à la température de Paris. Chaque année je constatai ce changement, en sorte que les pontes n’ont plus lieu qu’à partir d’avril. - 76 — et laisse le galant continuer sa sérénade; elle l’écoule presque indifférente, comme si ce chant n’était point l’expression d’un sentiment sincère. Mais lui, con- vaincu de l’attraction qu’il exerce sur sa compagne, redouble d’énergie en roulant ses notes discrètes; par instants, un frémissement agite tout son corps, sa gorge et ses poumons se meuvent en même temps et le ra-a, ra-a , ra-a9 se module sur des tons doux et vigoureux dont l’expression se devine. Jusqu’en 1885, époque à laquelle j’ai publié ma pre- mière note sur le Discoglosse, on supposait que ce Batracien était muet ; il est vrai qu’alors on ne connais- sait qu’une espèce de ce genre. En parcourant Y Étude sur le Discoglosse , par Fernand Lataste, à la 24e page, on lit ceci : « à défaut de chant d’amour, le Disco- glosse a un cri de détresse. » M. Bosca me signalait ce cri, m’invitant à l’observer moi-même sur de jeunes individus dont la lettre m’annonçait l’envoi. Et je lis à la date du 14 mars dans mon journal : « Quand on le tourmente, le Discoglosse, surtout le jeune, crie comme un jeune chat. Ce cri diffère de celui des Pélo- bates, lequel rappelle plutôt le miaulement de fureur d’un chat adulte. » Et, à la date du 21 mai : « Tandis que le jeune Discoglosse qu’on tourmente pousse un cri semblable au miaulement d’un jeune chat, l’adulte émet un son qui rappelle le petit cri délicat et dentelé des souris en rut. » Puis au bas de la page, en note, on lit encore : « Le 8 avril 1879., examinant, sans les toucher, dans un crislallisoir où je les avais réunis, six beaux Discoglosses mâles que je venais de rece- voir de M. Maupas* sous-bibliothécaire et archiviste do la ville d’Alger, je les entendis émettre un son très faible (on ne l’entendrait pas à trois mètres de dis- tance, même dans le silence de la nuit), qui rappelle, quoique un peu fondu et moins aigu, le bruit que pro- duisent certains Longicornes en frottant l’une contre l’autre deux pièces de leur tégument. » On se demande, après avoir lu ces lignes, si le petit cri , semblable à celui des souris en rut, entendu par M. Bosca, ne serait pas le son très faible indiqué par M. Lataste? Malgré la différence du bruit perçu par ces deux observateurs, je puis affirmer, pour ma part, que je n’ai vu jusqu’ici le Discoglosse d’Espagne pousser le moindre cri ou chant de rut, comme du reste je l’ai dit au chapitre précédent. Quant au Disco- glosse d’Algérie, on peut croire qu’il s’agissait du chant au début du rut, chez des animaux fatigués ou ne se trouvant pas dans un milieu convenable. Pour en finir avec cette question, je dirai que la captivité peut, dans une certaine mesure, diminuer l’intensité du chant chez tous les Anoures et amener la suppression complète du rut aux époques de la reproduction. J’ai remarqué que le Bufo pantherinus cesse de chanter l’année qui suit sa captivité ; que le Bufo calamita ne chante pas en cage; que YAlytes obstetricans captif ne chante que quelques semaines seulement ; que tous les mâles des diverses espèces de Grenouilles chantent au retour du rut, quelquefois même après deux années de captivité. Au contraire, la plupart des Batraciens élevés dans des cages , depuis le passage à l’état parfait, chantent et se repro- duisent chaque année ; mais, chez quelques-uns, le — 78 — chant est beaucoup moins énergique, ce qui tient bien certainement au manque d’exercice et à une nourri- ture souvent trop uniforme. Le Discoglossus auritus saisit aussi sa compagne à bras le corps, comme il peut, et où il peut, lui sautant sur le dos si elle est la première à l’eau, et l’embras- sant au milieu des flancs, ou même aux aisselles. Puis plus promptement qu’on ne pourrait le dire, ses mains glissent jusqu’aux aines. Sous cette étreinte, la femelle lève les genoux en faisant une légère con- torsion et un flot d’œufs est aussitôt projeté dans le liquide. Les œufs s’étalent en gerbe, en sortant de l’orifice cloacal, et tombent au fond où ils y forment un tapis de perles. Si l’eau est pure, les œufs se collent alors sur les objets où ils reposent et se fixent aussi, quelquefois, l’un à l’autre, mais moins solide- ment qu’aux objets. C’est à la femelle qu’est dévolu le choix de l’endroit où elle veut placer son précieux dépôt, car le mâle est trop fougueux pour songer à la protection de sa pro- géniture. Nous avons vu que le toucher ou la friction exercée de haut en bas par les brosses du mâle sur le ventre de la femelle, transmet à celle-ci une excitation favo- rable à l’évacuation des œufs. Mais, je ne crois pas qu’on ait expliqué l’usage de brosses de même nature que le mâle possède aussi au menton et aux pieds. Au menton, on en trouve aussi chez le Pelodytes punc- îatus , et on a supposé, avec quelque raison, qu’ils étaient des organes de fixation, parce que ce petit Anoure tient sa femelle aux lombes et lui applique le 79 — menton sur le dos, tant que dure l’accouplement. Ici, on ne peut en conclure de même, puisque le Disco- glosse ne stationne pas sur le dos de sa compagne, qu’il ne fait qu’y glisser pour ainsi dire comme un acrobate qui descend d’un mât de cocagne. Je pense donc que les aspérités du menton exercent sur le dos de la femelle un chatouillement analogue à celui que font les doigts sur les flancs, et cette excitation con- tribue aussi à provoquer la ponte. Quant aux aspérités qui garnissent le côté externe du pied, ou qui bordent la palmure des orteils, elles me semblent avoir pour fonction d’éparpiller les œufs à leur sortie des utérus. J’ai remarqué, en effet, que lorsque des œufs sont superposés en bloc, une partie de ceux du dessous ne se développent point. Rien ne manque donc au mâle du Discoglosse pour parer à toutes les éventualités qui peuvent se pré- senter au moment de la copulation. Ses bras musclés lui servent à soutenir des combats assez fréquents contre d’autres mâles et même contre la femelle. Car celle-ci n’est guère patiente : si le mâle veut la saisir avant que ses œufs ne soient tombés dans les utérus, elle se débat comme une possédée ; et quand son agresseur ne veut pas la laisser fuir, elle se retourne dans ses bras et alors, ventre à ventre, elle lutte contre lui : tous deux roulent au fond, cramponnés l’un à l’autre, mais la femelle s’arc-boute sur la poi- trine et sur les cuisses de son obstiné conjoint et le force ainsi à lâcher prise. Mais le mâle ne se croit point vaincu pour cela ; confiant dans son langage flatteur, il nage vers le — 80 — bord, où s’est réfugiée la femelle, puis reprend son ra-a, ra-a, ra-a , tout comme si rien de fâcheux ne lui était survenu. D’autres fois, lorsque notre galant chanteur, après une lutte corps à corps, voit fuir celle dont il désire les faveurs, il est pris de crises ner- veuses des plus curieuses à observer ; ces crises lui impriment des mouvements automatiques involon- taires d’arrière en avant, comme une danse sur place accompagnée de ruades fébriles. Ce spasme érotique atteint plus spécialement les régions lombaires et pelviennes ; il ne dure que quelques minutes au plus et peut se reproduire un peu plus tard, en semblable circonstance, mais jamais après un combat entre mâles. Les combats sont d’autant plus fréquents et violents qu’il se trouve davantage de couples en présence ; ils ne se produisent point, si on a soin de ne laisser qu’un seul couple par aquarium. La quantité d’œufs pondus m’a toujours paru plus considérable chez D. auritus que chez D. pictus. Frais pondu, l'œuf de D. auritus est plus petit que celui de son congénère ; il se gonfle promptement, en même temps qu’il perd sa couleur brune en suivant une succession de teintes plus claires qui se fondent, à la ceinture équatoriale, avec le blanc de l’hémisphère inférieur. C’est ce qui différencie, au premier examen, l’œuf du Discoglosse à oreilles de celui du Discoglosse peint. Sauf la coloration plus claire et la petite taille de la larve durant la période branchiale, comme aussi la forme du boutoir, particularités que j’ai déjà signa- 81 - lées dans le chapitre précédent , le développement embryonnaire se passe de même chez les deux espèces. Mais la petite éminence sphéroïdale qui se présente sur l’œuf avant le développement et que j’ai figurée dans ma note de 1885, ne se retrouve qu’accidentelle- ment ; en effet, depuis cette époque, j’ai observé fré- quemment des œufs qui n’en avaient point trace et d’autres qui en présentaient plusieurs. Les nouvelles recherches que j’ai faites sur ce sujet m’ont amené à conclure qu’une femelle, en présence d’un seul mâle, donne des œufs sans éminence, c’est-à-dire normaux, sauf quelques rares exceptions. Laissée avec plusieurs mâles en rut, elle donne des œufs très mélangés, partie normaux, partie avec une ou plusieurs émi- nences sphéroïdales. J’ai même trouvé des œufs qui portaient de ces petites éminences aussi bien sur le cercle équatorial que sur le pôle supérieur, et ces petites perles microscopiques sur un même œuf étaient de dimensions très différentes. J’en ai conclu à des hernies produites par la présence, dans un œuf, de plusieurs spermatozoïdes, et ces œufs me donnèrent des embryons d"un volume inférieur à ceux prove- nant d’œufs normaux. Or, en 1885, sans songer que de tels accidents pouvaient se produire, j’avais réuni plusieurs couples dans un même aquarium. Nous savons que les jeunes embryons ne prennent de nourriture qu’après avoir passé la période bran- chiale. Jusque-là, ils ne possèdent ni bouche, ni tube digestif; ils tirent leur alimentation du vitellus qui remplit leur gros abdomen et se gonfle à mesure du développement de la jeune larve. Mais lorsque le petit 6 têtard est pourvu d’une bouche suffisamment amé- nagée pour broyer les aliments pris au dehors, l’ap- pareil digestif est en état de pouvoir fonctionner ; sa structure est fort simple : c’est un long tube enroulé sur lui-même, mesurant, suivant F âge de la larve, jusqu’à cinq fois la longueur totale du petit animal. Cet intestin est d’un diamètre presque uniforme dans toute son étendue; mais, lorsque le têtard achève ses métamorphoses, il se produit une transformation interne aussi surprenante que le changement qui s’est opéré à l’extérieur de l’animal, et le long tube enroulé fait place à une organisation beaucoup plus compli- quée, qu’il serait trop long de décrire ici. Disons seu- lement que les circonvolutions de l’intestin sont plus nombreuses que chez la plupart des autres Anoures : tandis que le tube digestif entier d’une Grenouille agile est long de 12 centimètres, celui d’un Discoglosse de même taille en mesure 32. Puisque nous sommes amenés à parler de l’appareil digestif des Batraciens, j’en profiterai pour vous entre- tenir d’une observation que j’ai pu faire récemment : il s’agit d’une production muqueuse des parois internes du rectum, qui sert d’enveloppe aux excréments. Pour en mieux saisir l’importance, suivons le par- cours de l’aliment ingéré : une fois dans la bouche, la proie vivante est engluée de salive qui facilite le glissement dans l’œsophage. Arrivée dans l’estomac, elle s’y débat, mais ses mouvements désordonnés ne font qu’accélérer sa mort, en excitant la sécrétion gastrique. Elle est digérée et triturée de si belle façon, que les principales parties du squelette sont — 83 — disjointes et concassées. Après que l’absorption des substances utiles à l’alimentation est achevée, le résidu se dirige vers l’intestin, s’y rassemble en gru- meaux oblongs, espacés les uns des autres, qui che- minent progressivement vers le rectum. Celui-ci est une chambre relativement vaste, tapissée de replis qui sécrètent une mucosité abondante et assez épaisse pour engluer les matières fécales et leur interdire tout contact avec la muqueuse rectale. Le rectum est relativement court chez les Disco- glosses ; un rétrécissement de peu d’importance le sépare du vestibule cloacal qui lui fait suite ; il est oblique ou même souvent horizontal. Il est donc plus ou moins à angle droit sur le vestibule qui reste tou- jours vertical, et est à demi tordu sur lui-même ; il en résulte donc que, normalement, il n’y a aucune communication entre eux. Or, le sphincter de l’intes- tin grêle ne laisse passer les particules excrémenti- tielles que lorsque la continuité est interceptée parle pli que nous venons d’indiquer. Puis, lorsque le rec- tum est suffisamment plein, les mucosités sécrétées se détachent des parois de l’organe et adhèrent à la crotte, sous forme de feuillets blanchâtres et demi- transparents ; un mouvement de rotation ferme cette curieuse enveloppe, comme on ferait d’un cornet de papier terminé par un tortillon. On le conçoit, dès que ce sac est rempli, son poids l’entraîne en bas et détermine un mouvement de bas- cule qui redresse le rectum, la poche muqueuse s’étire et descend en spirale. Par suite de ce mouvement, elle se déchire en haut, près du sphincter de l’intestin 84 — grêle, et la fèce ainsi détachée glisse vers l’anus. Aussitôt après l’évacuation, les parois du vestibule cloacal se rapprochent, et la face qui est en rapport avec la vessie se creuse en gouttière, tandis que le rectum reprend sa position première (1). Les mucosités qui constituent l’enveloppe des fèces sont souples et solides, au point qu’on peut en retirer le contenu sans les détériorer ; elles forment donc un excellent isolateur, ayant pour but d’empêcher la rencontre des excréments avec les produits de la génération, puisque, comme on le sait, les orifices des organes génitaux, aussi bien chez le mâle que chez la femelle, débouchent dans le vestibule cloacal. En songeant à l’organisation sexuelle des Batra- ciens, je m’étais souvent demandé pour quelle raison les orifices des uretères, des canaux déférents chez le mâle, des oviductes chez la femelle, n’étaient pas quelquefois obstrués, ou tout au moins salis par le passage des matières fécales, et pourquoi on ne trou- vait jamais aucune trace de celles-ci dans la vessie. Ce n’est qu’après avoir recueilli un certain nombre de crottes de mes divers pensionnaires que je fus pleine- ment convaincu de la présence toujours constante de cette enveloppe chez les Anoures et chez les Urodèles. C’est alors que j’en vins à étudier la formation de cette curieuse enveloppe sur l’animal vivant, en ayant soin de n’opérer que 12 à 15 heures après leur avoir fourni un bon repas. En ne sacrifiant les animaux (1) Héron-Royer, sur la présence d'une enveloppe adventice autour des fèces chez les Batraciens . Bull, de la Soc, zoo!, de France. Février 1888, - 85 - qu’à coup sûr, j’ai pu suivre ainsi les diverses phases de la digestion et constater à plusieurs reprises qu’on ne trouve jamais qu’une seule fèce dans le rectum, soit en formation, soit achevée. De semblables recherches, faites sur des Sauriens, m’ont amené aux mêmes conclusions. Chez ces ani- maux, l’urine forme une pâte blanchâtre et compacte, que l’on nomme fèce urinaire, indépendante de la fèce alimentaire, mais poussée au dehors par celle-ci. Malgré cela , il n’y a point mélange ; d’origine diffé- rente, les deux fèces sont confectionnées séparément. La fèce alimentaire est enveloppée d’une masse muqueuse plus transparente que celle de certains Batraciens, tels que les Crapauds et les Discoglosses ; sa forme est le plus ordinairement allongée en boudin. La fèce urinaire n’a point de forme arrêtée et varie considérablement de taille : tantôt c’est une petite pelote de peu d’importance ; tantôt elle est beaucoup plus grosse et prend une forme turbinée ; sa consis- tance est pâteuse au sortir du cloaque, mais après quelques heures d’exposition à l’air, elle devient cas- sante et se brise en petits grumeaux ; son enveloppe est très mince, elle est comme revêtue d’un simple verni; mais, lorsqu’on la brise, on remarque à son intérieur des petits amas de mucus semblable. A leur rencontre, lors de leur expulsion, les deux fèces se collent l’une à l'autre,, mais il est toujours facile de les séparer, même lorsqu’elles sont dessé- chées, si on les laisse séjourner plusieurs heures dans l'eau. Les Ophidiens, les Crocodiliens et les Chéloniens — 86 - ont aussi un cloaque ; ils doivent, conséquemment, présenter les mêmes particularités dans la confection de leurs fèces. Chez les oiseaux, le cloaque donne encore pas- sage tout à la fois aux excréments et aux produits de la génération. Or, M. Gr. Stamati^ mon col- lègue à la Société zoologique de France, a constaté chez les Poules, les Serins, les Chardonnerets, les Pigeons, etc. (1), la présence d’une enveloppe adven- tice autour des fèces, également destinée à protéger les organes génitaux et leurs produits. « Au micros- cope, dit M. Stamati, cette enveloppe se montre comme une sorte de membrane anhiste dépourvue d’éléments cellulaires ; elle est imprégnée parles divers produits qui se trouvent dans les matières fécales et que les réactifs sont impuissants à dissocier. Traitée par l’alcool ou l’acide acétique, elle devient opaque et d’une couleur blanche ; elle a tous les caractères d’une matière muqueuse. » Cette enveloppe muqueuse joue donc un rôle d’une réelle importance. Je suis heureux d’avoir pu la découvrir chez les Batraciens, chez lesquels son étude se fait peut-être avec le plus de facilité. (1) Stamati, sur la présence d'une enveloppe adventice autour des excréments des Oiseaux. Bull, de la Soc. zool. de France juillet 1888. — 87 — EXPL! CATION DES PLANCHES I ET I! Toutes ces figures ont été dessinées d'après les sujets vivants Fig. 1. — Discoglossus auritus , jeune J1 âgé d’une année. Fig. 2. — D. auritus , çj adulte, âgé le six ans. En haut du dos, on remarque, comme sur la figure suivante, un bourrelet qui se forme lorsque l’animal s’enfouit à reculons. Ce bourrelet a été indiqué ici, pour montrer la différence qu’on peut observer dans la disposition qu’il affecte par rapport à l’oreille. Fig. 3. — D. pictus adulte, de même âge que le précé- dent. Le bourrelet dorsal est plus fort et plus proche de la tête ; son épaisseur est due à ce que la peau est plus épaisse et plus lâche chez cette espèce ; pas de tympan visible. Fig. 4. — Pied du de D. auritus , représenté fig. 2, mon- trant la disposition des palmures. Fig. 5. — Pied du même vu en dessous, pour montrer les aspérités brunes développées sur le côté externe et bordant ses palmures . Fig. 6. — Pied du de D. pictus , représenté fig. 3, pour montrer le tubercule métatarsien, beaucoup plus fort ici. Fig. 7. — Main du <$ de D. auritus , représenté fig. 2, vue par sa face interne. Fig. 8. — Main du de D. pictus , représenté fig. 3. On voit qu’elle est plus large et plus courte. - 88 Fig. 9. — Main d’un jeune D. auritus $ entrant dans sa troisième année. Le tubercule palmaire principal et les deux doigts suivants montrent leurs rugosités brunes, dites copulatrices. Fig. 10. — Main d’un jeune D. pictus de même âge. Fig. 11. — Main d’une Ç de D. pictus , âgée de cinq ans, vue par sa face interne. Fig. 12. — Main de la Ç de D. auritus , représentée fig. 15. Fig. 13. — Pied de la même $ vu en dessus. Fig. 14. — Ç de D. pictus , âgée de quatre ans. Fig. 15. — Ç de D. auritus , âgée de six ans (variété unico- lore). Ce sujet roux clair, privé de dessins bariolés, •permet de bien saisir la physionomie de cette nou- velle espèce.. Fig. 16. — Ouverture pupillaire chez les Discoglosses. Fig. 17. — Ouverture pupillaire chez les Sonneurs. Fig. 18. — Ouverture pupillaire chez les Alytes. Ces trois dernières figures^ faites au trait et très grossies, ont été exécutées le même jour et dans la même heure, pour éviter les différences de lumière, afin de permettre une comparaison aussi exacte que possible. NOTES CRITIQUES SUR LA FLORE ARI ÉGEOISE PAR M. Giraudias Membre correspon lant Il y a quelques années (j’en parle par ouï-dire, n’étant pas né, je crois, encore à la botanique, à cette époque), un congrès de botanistes se réunissait à Genève. Ils accouraient de divers points de l’Europe, animés du plus grand esprit de réforme et décidés à réprimer énergiquement les abus. Les progrès de la synonymie étaient surtout leur cauchemar. Comme la mer, dans les drames de d’Ennery, le flot des noms nouveaux montait, montait toujours. Il était temps d’opposer à l’envahisseur une digue infranchissable, ou l’on verrait les notes bibliographiques occuper dans les flores tout l’espace destiné aux descriptions. A cette époque, paraît-il, — je le dis entre nous, — certains botanistes ne se faisaient aucun scrupule de démarquer les espèces déjà dénommées et de les bap- tiser à nouveau sous ce spécieux prétexte que le pre- mier vocable était inepte, ou, même, sans aucun pré- — 90 — texte, pour le plaisir de voir leur nom imprimé à la suite de deux mois latins. Quelques-uns s’emparaient du travail d’autrui en découvrant, des siècles après Galilée, que la terre tourne autour du soleil. Tant et si bien que certaines plantes avaient jusqu’à vingt noms différents, tandis que d’autres partageaient la propriété d’une seule dénomination avec quantité de rivales. Il était urgent qu’un tel état de choses cessât. On se mit donc à discuter et l’on adopta diverses lois destinées à remettre l’ordre dans la science des plantes et à ramener à la raison des parrains trop zélés. Un code, un vrai code, avec articles et para- graphes, sortit de ces délibérations. On consacra cer- taines règles que l’usage général avait dès longtemps établies, on définit la priorité, on y adopta même, je crois, le mode de désignation des hybrides par les noms de leurs parents, mis de façon à faire connaître le rôle de chacun dans la fécondation, comme si le botaniste qui les rencontre avait assisté à leurs amours. Enfin, bon ou mauvais, .fie code de la nomenclature botanique est voté, il existe, et vous pensez comme moi, que rentré chez soi, chaque botaniste ne devra rien avoir de plus pressé que de propager la loi nou- velle. Chaque Société l’enregistrera à la suite de ses statuts; elle servira de préface à toutes les flores; en un mot, elle sera vulgarisée de telle sorte qu’il ne puisse être permis à personne de l’ignorer et d’avouer son ignorance. Il n’en est rien pourtant. Je n’irai pas jusqu’à prétendre que le code en question n’existe nulle part; je connais même au moins une bibliothèque 91 - botanique où il se trouve, — ce n’est pas la mienne; on en parle souvent à la Société botanique de France, ce qui donne à penser qu’il est connu de quelques- uns. Je soupçonne même que la loi de Genève a été à peu près confisquée par quelques privilégiés, qui se reconnaissent entre eux à ce qu’ils en peuvent dis- serter savamment, et qui ne manquent pas d’accabler de leur science, à l’occasion, leurs confrères moins bien informés. C’est ainsi que l’auteur de ces lignes a été jadis rabroué de la belle façon pour avoir irrespec- tueusement abrégé le nom de certains botanistes aux- quels leur notoriété ne donne pas encore droit au monogramme. Eh bien! il est fâcheux que les règles adoptées au congrès ne soient pas plus répandues et qu’un recueil général, accessible à tous parla modicité de son prix, ne soit pas mis à la disposition des botanistes pour publier leurs descriptions, vulgariser leurs décou- vertes et servir en quelque sorte de journal officiel aux observations récentes. On verra plus loin à quels excès peut conduire l’ignorance ou la volontaire inobserva- tion du Code de la nomenclature. Et ici, il faut bien le reconnaître, réducteurs et analystes peuvent se donner la main et réciter ensemble leur meâ culpâ. Quelles que soient les tendances des auteurs, tout se termine toujours par des noms inédits et par un nouvel effort de la mémoire. Quand on se contente d’herboriser et de nommer tant bien que mal ses récoltes, cela n’a pas grand inconvénient. Mais lorsqu’il s’agit d’étudier la flore d’une région inexplorée, sans flores locales pour points de repère, avec des descriptions d’autant 92 — plus vagues qu’elles sont plus longues, on se heurte à des difficultés sans cesse renaissantes. Pour donner toujours le nom vrai, indiscutable, pour affirmer avec certitude un fait de nomenclature, il faudrait être pourvu d’un immense herbier, d’une bibliothèque inépuisable, dotée d 'icônes, ou se trouver à la portée d’un grand centre où ces richesses se pussent facile- ment consulter. Je ne parle pas du temps qu’on devrait consacrer à ces études, quoique ce soit là un facteur à considérer. Le recours aux spécialistes n’a pas tou- jours le succès qu’on en attend; quelques-uns ne répondent même pas aux lettres les plus polies. On comprend du reste que la flore d’un petit pays, comme l’Ariège par exemple, les intéresse médiocrement. Ce ne sont pas, malheureusement, les seuls obs- tacles qui se soient dressés devant nous. L’appel fait à la bonne volonté des botanistes locaux, en vue d’une collaboration effective, n’a pas eu grand succès. En dehors de MM. Mailho et Marcailhou d’Aymeric, nous n’avons obtenu que des adhésions platoniques. L’ar- rondissement de Saint-Girons nous demeure inconnu, et celui de Pamiers, plus facilement explorable d’ail- leurs, ne nous a fourni d’autres documents que les plantes données au musée de Foix par le regretté M. Iluet. L’année 1885 n’aura cependant pas été sans résul- tats, les notes qui suivent donneront un aperçu des progrès accomplis avec nos faibles ressources. L’inépuisable Pech de Foix a enrichi notre collection locale de Y Anemone pulsatilla, du Daphné cneorum , de Y Asperula pyrenaïca , du Picridium bulgare ; une lier- 93 — borisalion dans la vallée de Lujat, canton de Taras- con, y a ajouté le Diplotaxis Blancoana , Y Androsace villosa; l’exploration de la partie basse de la mon- tagne de Soudours, près Tarascon, nous a permis d’observer les Plicignalon sordidum , Ilelianthemum sulphureum , Euphorbia segetalis, Cirsium Mailhoi , Lavandula aurigerana. M. Galissier a revu avec succès les environs de Merens, les sources de l’Ariège et les gorges de la Frau, d’où il a rapporté notamment Y Antirhinum intermedium Debeaux. M. l’abbé Mailho, non content des découvertes importantes faites par lui à Tarascon même, a retrouvé au Port-de-Saleix, malgré un brouil- lard obstiné, plusieurs plantes des Pyrénées centrales, telles que Asperula hirta , Potentilla alchemilloides , Géranium cinereum. Quant à MM. Marcailkou, leur travail sur la flore du canton d’Ax, qui contient l’indication de 30,000 loca- lités, sera sous presse au moment où ces lignes paraî- tront. Je n’en ai donc rien à dire, sinon à les remer- cier de l’aimable hospitalité que les botanistes sont toujours assurés de trouver chez eux et de la grâce obligeante avec laquelle ils nous ont servi de guides à deux reprises, dans la partie élevée des environs de Prades. 17 décembre 1889. Giraudias. — 94 — HERBORISATIONS DE 1889 Ranunculus vulgatus Jord. — Foix. Timbal-Lagrave indique cette plante comme étant très commune au Laurenti ; mais il lui attribue des racines pivotantes (Le Capsir , p. 49), alors que, d’après la description même de Jordan, le R. vulgatus a des racines traçantes. J’ignore quelle est l’espèce que le botaniste toulousain a désignée sous ce nom. Ranunculus silvaticus Thuil , non G. G. Martrin- Donos. ( Florule du Tarn, p. 15.) — Foix. Ficaria ranunculoïdes Mœnch. Le type offre plusieurs formes bien diverses. L’opi- nion de M. Timbal-Lagrave était que le véritable F. ranunculoïdes n’existe pas dans le midi de la France, où il serait remplacé par le F. ambigua Bor. J’ai cependant rencontré sur les rives de l’Ariège un Ficaria à feuilles courtes, presque triangulaires, à lobes très écartés, qui pourrait être rapporté au type. Le T ambigua dont les feuilles sont oblongues arrondies, à lobes presque parallèles, non incombants , est très abondant. Les fleurs sont souvent très grandes et le pourtour des feuilles élégamment sinué, alors que Boreau attribue à sa plante des feuilles entières. Mais je possède, des Ponts-de-Cé, des échantillons absolument semblables à la plante ariégeoise. Par contre, mon collègue, M. Thériot, m’a adressé, de la Sarthe, sous le nom de F. ambigua , une forme à feuilles entières , arrondies , identique à celle que Billot a distribuée sous le nom de F. calthæfolia Reiclib (non G. G.). — 95 — Quant au F. grandiflora Rob (F. calthæfolia G. G., non Reich b), c’est pour moi une espèce bien distincte; le caractère tiré de la grandeur des fleurs n’est pas très sûr, car les fleurs qui paraissent les premières n’ont rien de remarquable; mais les feuilles sont presque orbiculaires, larges, courtes, à bords entiers ou grossièrement crénelés; elles sont, en outre, épaisses, et la dessiccation les rend opaques et comme parcheminées. Le F. Roberti Schültz paraît être une forme à fleurs petites du F. grandiflora. Le F. grandiflora croît à Pamiers, d’où M. Huet La adressé à la Société Dauphinoise, et à Foix, dans les vignes du Pech, à Flassa, où je l’ai récolté abondam- ment cette année, et où il est impossible de le mécon- naître. Pulsatilla vulgaris Mil. Cette plante, signalée comme assez rare dans les Pyrénées, croît au sommet du Pech de Foix, sur la crête dont le point le plus élevé est au cap du Bigné (960 m.) et plus loin, en se dirigeant vers le sud-est. Elle n’y est pas commune, et nous nous sommes bien gardés, M. Galissier et moi, d’en remplir nos boîtes. L’étude que j’ai dû faire de la Pulsatille du Pech m’a amené à reconnaître que la plante du Lot, que j’avais signalée sous ce nom dans le Bulletin de notre Société, doit être rattachée au P. montana à sépales violets par transparence. Anemone ranunculoides L. (rr). — Foix ! Bords du L’IIers, à Belesta (Galissier). Nigella gallica Jord (rr). — Montgaillard, — 96 - M. Pau, de Ségorbe, propose, dans ses Notas bota- nicas à la flora espanola, fascicule III, p. 10, d’appeler cette plante N. arvensïs-divaricata , lui attribuant une origine hybride, d’après des échantillons récoltés en Navarre qu’il assimile à des types cueillis par moi aux environs d’Aulnay, et distribués par la Société Roclielaise. Je n’ai pas besoin de faire ressortir l’in- vraisemblance de cette hypothèse, étant donné que les parents supposés n’existent, ni Vun ni Vautre , dans la Charente-Inférieure, tandis que le prétendu hybride y est d’une extrême abondance dans certains champs a rgilo- calcaires. Je ferai remarquer plus loin qu’il peut arriver qu’un hybride affecte les mêmes caractères qu’une espèce, pourtant légitime, marquant le passage entre deux types différents. Ce n’est pas une raison pour suppo- ser l’hybridité par ce seul motif, comme le fait M. Pau, non seulement pour le N. gallica , mais encore plus loin, pour le Papaver micranthum Bor, également au vu d’échantillons communiqués par moi, et sans avoir fait, par lui-même, d’observation directe. Papaver Dodonæi Timb. et P. caudati folium Timb. Le P. Rhæas est représenté à Foix par plusieurs formes diverses, parmi lesquelles j’ai remarqué le P. Dodonæi dont les feuilles pinnatifides ont le lobe terminal bordé de dents inégales, souvent diver- gentes, surtout à la base, et la capsule grosse et courte, et le P. caudati folium, à lobe terminal lan- céolé et denté presque régulièrement, la capsule assez allongée. Les deux formes sont assez fréquentes. Le P. Do- donæi se trouve à Ussat. - 97 — Papaver Lecoqii Jord. — Foix, çà et là [P. collinum Bo g. — Foix. Il existe encore quelques formes que nous recon- naissons sans pouvoir leur donner un nom certain. Corydalis lutea (dc). Dans un jardin, à Foix, où il est probablement naturalisé. Diplotaxis Blancoana Boiss. (sub Brassicâ).— Cette espèce est certainement nouvelle pour la flore de France. Mais est-ce bien l'espèce de Boissier? Il ne manque pas de raisons pour en douter, bien qu’en suivant la dichotomie de M. Rouy (1), dans sa révision des Diplotaxis de la section Brassicaria , on y arrive à coup sûr. Le D. Blancoana n’a jamais été signalé dans les Pyrénées espagnoles ; il n’est connu que dans le midi de l’Espagne. D’autre part, Wilkomm et Lange disent delà plante de Boissier : floribus medio- cribus, ce qui n’est pas le cas de l’espèce ariégeoise dont les fleurs, très grandes, rappellent plutôt un Cheiranthus , tout au moins un Brassica, qu’un Nastur- tium, par exemple. L’aspect général représente assez le D. saxatilis du mont Sainte-Victoire, près Aix; mais notre plante est trois fois plus grande. Les feuilles un peu épaisses, sont courtes, glabres, à peine ciliées sur les bords, élargies au sommet, atténuées en un long pétiole ; la tige est nue, les fruits divergents, les fleurs en tête compacte, ce qui l’a fait prendre, au premier aspect, pour le Brassica moniana. (1) M. Rouy a bien voulu confirmer lui-même ma détermi- nation. (Note ajoutée pendant l’impression.) 1 98 — J’ouvre ici une parenthèse que je dédie à ceux de nos savants confrères qui connaissent à fond les lois de la nomenclature botanique. Dans le mémoire précité ( Revue des Sc. nat. 1882, p. 433), M. Rony dit fort sagement en critiquant la création du genre Brassicaria : « Autrement l’on arri- verait à produire le morcellement des genres, et la synonymie déjà fort embrouillée passerait à l’état de véritable chaos; c’est bien assez de l’amoncellement des noms spécifiques. » Puis après avoir réduit les huit espèces connues de la section Brassicaria en deux espèces : le D. humilis et le D. brassicoïdes, l’auteur subdivise chacune de ces deux espèces en quatre variétés, à chacune des- quelles il donne un nom nouveau. Le D. saxaiüis devient la var. provincialis ; le D . repanda G. G. devient la var. Delphinensis ; le D. subcuneata la var. granatensis , et le D. Blancoana la var , longifolia. Est-ce ainsi que le savant ancien vice-président de la Société botanique de France entend simplifier la syno- nymie? Sisymbrium trio L. — Ussat-les-Bains , au-dessus de niôtel-des-Bains, tare. Arabis Gerardi Auct. an Bess.? — Les rochers du Pech et du Saint-Sauveur. Fleurs en panicule rameuse; pédicelles assez longs : feuilles auriculées à oreillettes droites ou appliquées, à dents très courtes ; feuilles radicales longuement atténuées en pétiole. Arabis sagittata D. G. — Bois des bords de FAriège. Panicule courte, peu rameuse; pédoncules assez courts ; 'feuilles à dents saillantes, à oreillettes diver- — 99 — gentes ; les inférieures atténuées en un très court pétiole. Ces deux formes ont un port tout différent ; elles croissent à cinq cents mètres au plus l’une de l’autre; la première est un peu plus précoce. Arabis auriculata Lamk. — Eboulis de Lujat, à Cazenave ; murs du presbytère, à Prades. A. strictci Huds. — Eboulis de Lujat. Alyssum erraticum Jord. — Foix ; Vernajoul. Forme robuste, souvent bisannuelle, de VA caly- cinum. Les fruits sont plus gros que dans les échan- tillons que je possède du Centre et de l’Ouest de la France. La forme annuelle, à silicule petite, croit également dans l’Ariège, notamment à Prades (Her- bier Gentil). Erophila subrotunda Jord. — Montgaillard, murs de la propriété de Traimesaygues. Cette plante est tellement remarquable par ses sili- cules arrondies, presque orbiculaires, que je ne m’ex- plique pas que Fauteur ne l’ait signalée dans les Diagnoses que par une simple note, et sans donner une description complète ; néanmoins le peu qu’en dit M. Jordan se rapporte très bien à notre plante, et je crois hors de propos de lui donner une nouvelle dénomination. Iberis garrexiana AIL — Eboulis calcaires d’Escar- ramus, au-dessus de Prades. Je ne vois aucune différence entre la plante de l’Ariège et 17. sempervirens L., tel que M. de Heldreich Fa distribué dans son Herbarium normale , n° 1012. /. Forestieri Jord. — Foix, le Pech, le Saint-Sauveur, Moissons et rochers calcaires» - 100 - La comparaison de la plante ariégeoise, si différente de 17. amara L avec les échantillons de Gèdre, dis- tribués par Bordère, m’avait fait hésiter à lui donner le nom d7. Forestieri. La plante de Bordère a les fleurs beaucoup plus grandes ; mais Jordan, dans les Diagnoses, attribue à son Iberis des fleurs médiocres. Æthionema varians. Mihi. J’ai communiqué sous ce nom, à divers correspon- dants, un curieux Æthionema que rien de particulier ne signale à l’attention lorsqu’il est en fleurs, en société avec YÆ. pyrenaicum Bout., sur les rochers du Pech., mais qui s’en distingue par ses silicules affectant, comme au hasard, deux formes distinctes : les unes serrées contre les tiges, monospermes, comme dans son congénère; les autres, à quatre ou cinq graines, bien plus grandes, creusées en gouttière à l’intérieur, redressées sur le pédicelle recourbé infé- rieurement. M. Mailho m’a montré outre le véritable Æ. saxatile à feuilles linéaires étroites, et à fruits tous diver- gents, qui croît à Ornolac, un Æthionema récolté sur les rochers de Quié, lequel a les fruits polyspermes très ressemblants à ceux de YÆ. saxatile , mais à ailes plus larges, très obtuses et se distinguant en outre de celui-ci par ses feuilles ovales brièvement pédon- culées. Je le rapporte à YÆ. ovalifolium Boiss. Dans mes échantillons d’Æ. varians j’ai retrouvé un échan- tillon appartenant évidemment à cette forme d’où l’on peut induire que YÆ. varians serait un hybride des deux espèces. En résumé, on peut, dès aujourd’hui, établir comme - 101 - il suit la dichotomie du genre Æthionema dans le département de l’Ariège : Feuilles linéaires étroites. Fruits occupant par rapport à l’axe, une position perpendicul. Æ. saxatile. laires, monospermes . . . Æ. pyrenaicum. à ailes larges et minces . . Æ. ovalifolium . Fruits de \'Æ. pyrenaicum , entremêlés de fruits poly- [ spermes de Y Æ. ovalifolium Æ. varians. Capsella gracilis Gren. Les études que nous avons pu faire, M. Galissier et moi, chacun de notre côté, sur le mode de végétation de cette plante, nous ont confirmé dans l’opinion qu’il s’agit d’un hybride. Helianthemum sulphureum Willd. — Éboulis de la montagne de Soudours, à Surba. Rare. Ce curieux hybride n’avait pas encore, d’après Nyman, été trouvé à l’état spontané. Cependant, dans sa florule du Tarn, Martrin-Donos signale, sans autre- ment y insister, des hybrides des H. vulgare et pul- verulentum. H. piloselloides Lap (cc). — Le Pech et le Saint-Sau- veur, à Foix; Verdun-sur-Ariège; Ussat. Viola Foudrasi Jord. — Le Pech, à Montgaillard. Viola vicina Martrin-Donos. — Saint-Sauveur, à Foix ; Verdun-sur-Ariège. Feuilles ovales Fruits serrés contre la tige à la maturité , suborbicu- Fruits écartés de la tige, très larges, creusés en goutière, - 102 — Plante intermédiaire entre le F. Riviniana dont il a les grandes fleurs, et le F. Reichenbachiana dont il a l’éperon violet; il diffère des deux par la disposition de ses fleurs dont les pétales sont dirigés de côté et d’autre, ce qui leur donne un aspect singulier qu’on ne peut méconnaître. F. multicaulis Jord. — Foix. Rare. Très probablement hybride des F. scotophylla et odorata. F. Provostii Jord. — Prades, bois de Fontfrède (1400 m.) Plante bien distincte, dans sa section, par ses feuilles inférieures arrondies* en cœur à la base, et les supérieures lancéolées. Melandrium dubium Hamp. — Foix Bois des bords de l’Ariège. Un seul pied reconnaissable de loin à ses fleurs rose pâle, et de près, à ses calices à lobes aigus. Saponaria ocymoides L. — Rochers d’Ussat-les- Bains. Var. gracilis Bert. Je suis assez disposé à adopter, pour cette plante, le nom de S. alsinoides Viv. et à la considérer comme étant plus qu’une simple variété. La disposition des rameaux est différente de ce qu’elle est dans le type; et tandis que la panicule est nue dans celui-ci, elle est munie dans le S. alsinoides de petites bractées linéaires très étroites insérées au milieu des pédicelles axillaires. Dianthus virgineus L. On attribue le nom de D. virgineus à tant de plantes différentes que je ne vois pas bien pourquoi M. Tim- - 103 — bal-Lagrave s’est donné beaucoup de mal pour démon- trer que Linné avait eu en vue la plante de La Clappe, désignée par Grenier et Godron sous le nom de D. brachyanthus Boiss., à tort, paraît-il C’était le cas de reléguer le nom linnéen au magasin des acces- soires, bons tout au plus à exercer la sagacité des antiquaires; et je propose de donner à la plante de La Clappe, aujourd’hui très répandue dans les her- biers, mais sous des appellations diverses, le nom de D. Timbali. Je rapporte à cette même espèce un Dianthus, rare, à Foix, sur les escarpements du Saint-Sauveur. Le D. brevistylus n’est, en réalité, qu’une forme du D. Timbali , la plus commune ici, bien que je ne l’aie encore rencontrée que sur le Saint-Sauveur. îl n’est pas rare d’observer des fleurs portant des styles très saillants. Dans ce cas les étamines sont, au contraire, fort courtes. C’est un fait analogue à celui qui se pré- sente dans plusieurs Primula. Le nom est donc assez mal choisi; mais je ne propose pas de le changer. Alsine laxa Jord. — Gare d’Ussat. Oxalis Navieri Jord. — Cette plante croît abondam- ment dans mon jardin où elle n’est pas cultivée. Elle est évidemment très différente de VO. corniculata qui a les fleurs bien plus grandes et qui forme des gazons étendus, tandis que l’G. Navieri vient par pieds isolés, à tiges à peine décombantes. Ononis confusa Bor. — Surba. Non seulement les tiges sont garnies d'épines, mais les feuilles sont plus courtes que dans la forme com- mune de YO. procurrens et presque arrondies. — 104 — Medicago depressa Jord. — Vernajoul, pont du che- min de fer. Cette plante était abondante; mais un nettoyage inopportun l’a fait disparaître, à ma grande décep- tion, avant que j’aie pu la récolter en fruits mûrs. Trifolium Endressi Gay. — Foix, bois du Pech, mon- tagne de Prades. Vicia Gerardi. Vill. — Saint-Sauveur ; le Pech. Com- mun. Ervum Tenoreanum Mihi. Vicia Martrin-Donos. Dans l’observation qu’a publiée le Scrinia floræ selectæ au sujet de mon Ervum nemorale , j’ai fait remarquer que la Société rochelaise avait distribué sous le nom — erroné, d’après moi — d’is. tetras- permum, un Ervum à fleurs portées quatre ou cinq sur un même pédoncule, à gousses tétraspermes et à feuilles tronquées au sommet. C’est la plante décrite dans la florule du Tarn sous le nom de Vicia Teno- reana Martrin-Donos. J’ai récolté un fort bel échan- tillon de cette espèce sur la route de Foix à Vernajoul. Lathyrus pyrenaicus Jord. — Foix, Saint-Paul-de- Jarrat. Je suppose que c’est cette plante que Grenier et Godron appellent L. platyphyllus Retz, d’autant plus qu’ils indiquent Toulouse comme localité et que le L pyrenaicus croît çà et là dans la vallée de l’Ariège. Onobrychis collina Jord. — Très commun, bois du Pech, vers l’altitude de 6 à 700 m. Cette plante glabrescente n’est assurément pas l’O. montana (dc). Rosa pimpinelli folia L. — Éboulis, au-dessous du Bigné, au Pech. — m - Cotoneaster tomentosa Lindl. Rare. — Foix, rochers du Saint-Sauveur. 1 Epilobium alpinum L. — Marais du Picou, commune de Ganac, à 1,o00 m. Scleranthus biennis Reut. — Coteaux granitiques, à Reims, près Foix. Saxifraga hirsuta L. Rare. — Plateau des Gouttines, entre Ax et Prades où il croît pêle-mêle avec le S. umbrosa, avec lequel on l’aura confondu. Le S . Geum L., bien différent des deux autres, croît à la fontaine de Fontestorbe, près Rélesta, et sur les bords du torrent, dans les gorges de La Frau (Galis- sier). Torilis heterophylla Guss. — Foix. Très rare. Bords de la route de Vernajoul. Angelica montana Gaud. — Foix. Très rare. Bords de l’Ariège, apporté sans doute par les eaux. A. Razulii Gouan. — Le Picou, commune de Ganac (Galissier). Peucedanum Carvifolium Vill. — La Frau (Galis- sier), Foix (Mailho). Bupleurum angulosum L. — Rochers du Pech , sur le territoire de Montgaillard et de Soula. Col d’Ussat. B. opacum Lang. — Le Pech de Foix, très rare. Chærophyllum aureum L. — Foix, bords de P Aises. Astrantia major L. var. involucrala. — Le Pech, commune de Montgaillard. Plante des prairies élevées qu’on ne pouvait s’at- tendre à trouver dans ce lieu aride. Eryngium Bourg ati Gouan. — Très commun sur la partie sud-est du Pech, vers Montgaillard, avec quel- ques pieds non colorés. — 106 - Galium vernum L. var. H aller îq t Bauhini. J’ai distribué les deux formes à la Société Dauphi- noise ; il est à peu près impossible de les confondre sur pied et elles ne croissent généralement pas con- fondues. La var. Halleri est la plus commune. Asperula pyrenaica L. — Corolle trifide d’un blanc de lait , dont l’éclat attire de loin l’attention du botaniste. Cette plante, qu’on ne saurait rapprocher de VA. cynanchica, noircit par la dessiccation. Centranthus Lecoqii Jord. — Surba, montagne de Soudours. En distribuant à la Société Dauphinoise, sous le numéro 3338 bis, le Centranthus Lecoqii, par lui récolté à Meursault (Côte-d’Or), M. le docteur Gillot {Bulletin de la Société Dauphinoise, 1883, p. 422) pré- sente quelques observations, émettant des doutes sur la légitimité de cette espèce, admettant même la pos- sibilité d’une origine hybride, avec le C. ruber et le C . angustifolius comme parents. 11 appuie ses réserves sur la publication, par M. Delacour, d’un C. Lecoqii, de Vaucluse, que son port grêle et ses feuilles étroites et entières rapprochent du C. angustifolius . Il fonde son hypothèse sur la présence du C. Lecoqii exclusi- vement auprès des habitations, au milieu des parents présumés. Ces observations ne peuvent s’appliquer à la plante ariégeoise. L’examen des échantillons de Meursault donne de la vraisemblance à la supposi- tion du botaniste Éduen, la panicule du Centranthus offert par lui étant beaucoup plus ample et plus lâche que ne le devient jamais ici celle du C. Lecoqii , même après la floraison; d’autre part, la plante de Vaucluse s’éloigne bien plus du C. Lecoqii que du C. angusti- — 107 — folius , dont seule le sépare une légère différence dans la largeur des feuilles. Dans l’Ariège, le C. angus- ti folius n’existe pas et, bien que quelques botanistes aient signalé sous ce nom le C. Lecoqü , il n’affecte nulle part de forme pouvant permettre de le confondre avec son congénère. 11 résulte de ces remarques qu’un hybride peut parfois être confondu avec une espèce légitime inter- médiaire entre deux types voisins et que les expé- riences d’hybridation artificielle ne sont pas toujours concluantes quand' on veut prouver l’origine illégi- time d’une plante critique. Je propose d'appeler le numéro 3388 bis de la Société Dauphinoise C. Gillotii. D’autre part, je donne le nom de C. aurigeramis à une forme hybride qui croît à la base du Saint-Sau- veur, à Foix, et dont je ne connais qu’un seul pied sur un mur où les amateurs de bouquets le pillent assez souvent. Cette plante se rapproche du C. ruber par ses feuilles souvent dentées, ses bractées larges à la base, très atténuées au sommet, du C. Lecoqü par sa panicule courte, compacte et par un grand nombre de feuilles étroites et entières distribuées surtout vers la base de la tige. Valeriana montana L. var. ambigua G. G. — Grotte de Lujat, à Cazenave (Galissier). F. intermedia Vahl. — Rochers du pic de La Frau, à 1,850 m. d’alt. (Galissier). Valerianella Morisonii D. C., var. pubescens. Verna- joul. — Foix, Moissons des terrains calcaires. Scabiosa Guitardi Timb. — Foix, Le Pech, Le Saint- - 108 - Sauveur, avec un grand nombre de formes affines ou hybrides difficiles à distinguer. Adenostyles pyrenaica Lange. — Haute vallée du Nagear, à 2,400 d’alt. (Galissier). Phagnalon sordidum D.C. — Montagne deSoudours, commune de Surba (Mailho). Bellis hybrida Ten. — Prades, bois de Fontfrède. Senecio leucanthemifolius L. — Ussat-les-Bains, près de la voie ferrée. Un seul pied. Senecio nemorosus Jord. — Com. au Pech. Pyrethrum Pourretii Timb. — Surba, montagne de Soudours. Montgaillard, sur le Pech. Cirsium Mailhoi mihi. — Vignes de Soudours, com- mune de Surba (Mailho). Calathides longuement pédonculées, solitaires , por- tant une ou deux bractées lancéolées, épineuses, plus ou moins éloignées de la calathide. Péricline ovoïde à écailles appliquées, aranéeuses aux bords, blanchâtres au sommet, souvent munies au sommet d’une ner- vure dorsale plus ou moins saillante; les extérieures et les moyennes ovales lancéolées, terminées par une petite épine recourbée; les intérieures terminées en pointe droite. Corolles blanches, rarement purpurines, à limbe égalant presque le tube; les extérieures lon- guement réfléchies sur Vinvolucre , akènes linéaires; feuilles fermes, sessiles, légèrement décurrentes, la décurrence se continuant, au moins dans les infé- rieures, par une légère saillie épineuse. Tige peu rameuse, sillonnée dans le haut. Cette plante se trouve en société avec le C. arvense dont elle est voisine, mais dont elle se distingue à - 109 première vue non seulement par ses fleurs générale- ment blanches, mais surtout par ses longs pédon- cules, ses capitules plus gros, ses feuilles à épines plus vulnérantes, etc. Rhagadiolus stellatus D. C. — Le Pech, le Saint- Sauveur. Lactuca chondrillœflorctBoY. — La Frau (Galissier). Boreau a créé celte espèce aux dépens du L. viminea , avec lequel les anciens auteurs le confondaient. Cette distinction était admise par la majorité des bota- nistes, lorsque M. Loret, contrairement à cette opi- nion, réunit à nouveau les deux plantes et créa pour ce groupe le nom de L. Bauhini, supprimant ainsi à la fois le nom linnéen et le nom imposé par le botaniste angevin. Puis, comme un malheur ne vient jamais seul, il a également rayé de la flore le nom de L. ramosissima pour lui substituer celui de L. Gre- nieri, probablement par esprit de symétrie. Est-ce aussi pour se conformer aux lois de la nomenclature botanique? Lactuca sonchoides Lap. M. Malinvaud, au cours du gracieux article qu’il consacre au premier fascicule de ces notes dans le Bulletin de la Société botanique de France, émet l’opinion que j’aurais dû écrire L. perennis var. son- choides. Je ne puis me ranger à son avis parce que la plante de Foix a constamment un port particulier bien distinct du véritable L. perennis. Il se pourrait que la plante de nos roches calcaires fût le véritable type sauvage, tandis que la plante que je connais de l’ouest de la France serait introduite dans les cul- 110 — tures, ainsi que le Centaurea cyanus et bien d’autres plantes très répandues. D’autre part, j’ignore encore s’il existe une différence réelle entre le L. cichorii- folia D. C. et le L. sonclioides Lap. et si les deux formes se rencontrent à Foix. Aussi je crois devoir maintenir jusqu’à nouvel ordre ma dénomination. Du reste, plus on observe, plus on arrive à se con- vaincre que l’espèce absolue, telle qu’elle a été définie par les fondateurs de l’histoire naturelle, n’est qu’une conception de l’esprit, une abstraction créée dans un but de simplification et de méthode, mais devenue, dans l’état actuel de la science, une cause de trouble et d’indécision. Sans doute il est regrettable de ne pouvoir définir, avec certitude, quels sont les types primordiaux, tels qu’ils sont sortis des mains du Créateur; mais nos premiers parents ayant négligé de décrire ce qu’ils ont vu, nous devons reconnaître notre impuissance et nous en consoler. Il y a une grande inégalité, même entre les types spécifiques de l’école Linnéenne; le botaniste qui change son terrain d’observation retrouve les mêmes espèces, mais avec des modifications tellement profondes qu’il a peine à les reconnaître. Quoi qu’en pense l’école analytique, l’espèce a varié; elle varie encore; les modifications qu’elle subit sont progressives et insensibles, et ce que nous observons n’est que la résultante de l’action lente, pendant des siècles, sur les types originels, d’une foule de causes extérieures. La culture elle- même n’est pas un critérium ; on ne peut espérer, en effet, qu’une plante arrachée brusquement à cette action du milieu va s’en dégager du jour au lende- main, pour revenir à son point de départ» — 111 — Eli bien ! je le demande, dans ces conditions, la dénomination binaire n’est-elle pas encore ce qu’il y a de plus simple? Doit-on créer des degrés à l’infini dans l’échelle végétale pour donner à chaque plante sa valeur relative, et n’est-il pas préférable de réserver la qualification de variété à des groupes d’individus dûs, évidemment, à une influence actuelle et passa- gère et qui reviendraient immédiatement au type, si on les y soustrayait. Souvent même, à mon avis, lors- qu’il s’agit de modifications produites par l’altitude, dans une aire géographique restreinte, il est mieux de n’en pas parler et d’en enrichir son herbier sans on encombrer la science. Aussi ai-je adopté, le plus souvent, dans mes notes, le mot forme , expression vague, j’en conviens, mais qui ne préjuge rien, quant à la valeur réelle de la plante au milieu de ses congé- nères, valeur que l’absence de documents rend diffi- cile à apprécier. Sonchus laceras Wild. var. elegans. — Le Pech, à Foix. J’ai envoyé, sous ce nom, à quelques amis, moins encore pour le leur faire connaître que pour provo- quer leurs observations, un Sonchus à feuilles très divisées, à lanières étroites, obtuses, subspinescentes, d’un aspect très élégant. Les graines sont un peu différentes de celles du S. oleraceus, et je reviendrai plus tard sur cette plante très digne d’intérêt. Campanula rapunculoïdes L. — Foix, Le Pech. Wahlenbergia hederacea Reichb. — Ganac , au Calmil ; Ferrières. Gentîana angustifolia VilL — Rochers de Lujat, à Cazeriave» — 112 — Gentiana Kochiana Per. et Song. — Foix ; commun au Pech. Prades. Pulmonaria longifolia Bast. — Le Pech, à Foix, dans les bois, en montant au Bigné. Antirrhinum intermedium Deb. — (D’après les échantillons de l’auteur distribués à la Société Dau- phinoise.) La Frau (Galissier). Linaria Lapeyrousiana Jord. — Grotte de Lujat, à Cazenave (Galissier). Timbal-Lagrave m’a induit en erreur en appelant de ce nom une forme très velue du L. origctnifolia, alors que la diagnose de Jordan ne parle pas de ce caractère. J’ai examiné un grand nombre d’échantil- lons de Foix, tous ont la panicule et les bractées couvertes de poils, mais les feuilles caulinaires très glabres. Il en est de même pour la plante de Lujat ; mais celle-ci est remarquable par la grandeur de ses fleurs. Le Linaria qui tapisse par endroit les murs de Foix, est le L. Muteli Timb. Euphrasia minima Lamk. — Le Calmil, commune de Ganac. Lavandula aurigerana Mailho. — Montagne de Sou- dours, commune de Surba. Cette plante, découverte par M. l’abbé Mailho qui me l’a fait cueillir, est certainement un hybride des L. pyrenaica et latifolia au milieu desquels elle croît. Elle tient des caractères de l’une et de l’autre, et se distingue des deux par ses grandes dimensions, ainsi qu’il arrive à presque toutes les plantes hybrides. Calamintha villosula Jord. et fallax Jord. (Acinos), Ces deux plantes se rencontrent sur le Pech, sur le Saint-Sauveur et sur la montagne de Saint-Jean de Verges ; elles se distinguent facilement l’une de l’autre, non seulement par la glabresçence du second et la villosité du premier, mais encore par la forme des feuilles qui sont bien plus courtes et plus larges dans le C. fallaæ, et glauques en dessous dans la même plante. On ne peut la confondre avec le C. A ci- nos, qui croit dans les champs du Saint-Sauveur et a les fleurs médiocres sans apparence, tandis que les autres espèces attirent le regard par des bouquets de grandes fleurs, ce qui les a fait prendre, l‘une et l’autre, par quelques botanistes, pour le C. Alpina. Mais elles n’ont pas les tiges radicantes et végètent à une altitude très basse (400 mètres). Brunella albo vulgctris Timb. — Vernajoul, au Saint- Sauveur ; Ignaux. Je conserve provisoirement le nom composé à cette plante qui est hybride des B. alba et vulgctris , parce que je ne suis pas certain qu’elle n’ait pas été déjà baptisée. J’en ai déjà signalé l’existence dans l’allu- vion de Cliâtel-Aillon (Charente-Inférieure). Brunella pinnatifida Pers. — Foix. C’est, d’après Timbal-Lagrave, la forme dressée que Du Mortier a appelée Br. surrecta et qui se sub- divise en deux variétés, l’une à feuilles entières, l’autre à feuilles prinnatifides. B. hybrida mihi. — Le Pech, à Foix ; Surba. Plante intermédiaire entre les B. alba et grandiflora dont elle est sûrement un hybride. Elle offre des caractères intermédiaires entre les deux espèces se rapprochant davantage de l’une ou de l’autre. Les 8 — 114 - variations de couleur que présente, la corolle font naître immédiatement le soupçon d’hybridité. Plantago Monnieri mihi. — Montgaillard (ac). Globularia Fuxeensis et Galissieri mihi. Nous avons suivi avec attention, cette année, ces deux intéressants hybrides, et nous avons eu l’heu- reuse chance de les rencontrer fréquemment en bon état. Le Fuxeensis à Arnave, sur le Saint-Sauveur, à Vernajoul et Foix, à Bélesta (Galissier). Le Galissieri sur toute l’étendue du Pecli, notamment sur les terri- toires de Montgaillard et de Soula, et aussi sur le Saint-Sauveur. Tout nous a confirmé dans l’hypothèse d’hybridité émise l’an dernier. Le G. nudicaulis parait d’abord; peu après viennent les G. Fuxeensis et Wilkommii. Ce n’est que quelques jours plus tard que l’on rencontre en fleurs le G. Galissieri ; le G. nana clôt enfin la série plusieurs semaines après le G. nudicaulis qui n’a pas encore terminé son évo- lution, circonstance qui rend possible l’hybridation. On rencontre à Prado s, sur les rochers du Bac de Lourza, et aussi sur les rochers de la Pena Blanca, en Aragon, une forme de G. nana très compacte, d’un port tout différent de celui qu’offre le type sur nos rochers où il semble s’étendre pour aspirer volup- tueusement les rayons du soleil. Je nomme, dans mon herbier, var. compacta , cette forme alpine due sans doute à l’altitude. Rumex acetosa I., var. uw.br osa mihi. — Mont- gaillard, bords de l’Ariège. Forme singulière, à feuilles peu fermes, très aîlon- gées, à fleurs rares, à fruits blanchâtres, qui mérite peut-être cFêtre distinguée. Daphné Philippi G. G. — Prades, montagnes cal- caires. Les feuilles sont aiguës, lancéolées, oblongues, les fleurs d’un blanc jaunâtre, petites, brièvement pédonculées, en petites grappes pédicellées, pen- chées, placées à l’aisselle des feuilles dont un bou- quet couronne le sommet de la lige. Celle-ci longue- ment feuillée, 1-2 larges bractées à la base de chaque grappe de fleurs. Fruits ovales. Passerina calyeina Lap. — Col de Saleix (Mailho). Euphorbia angulata Jacq. — Foix, Montgaillard, bords de l’Ariège. Euph. papillosa Pouz. — Commun sur le Pech, à l’exposition du Sud-Ouest, de 400 à 900 m. d’alt. Fritillaria pyrenaica L. — Montgaillard, Cazenave et Délesta (Galissier). Ornithogalum declinatum Jord. et F. — Foix, Orchis pallens L. — Bois de Fontfrède, à Prades. O pyrenaica Philip. ( Gymnadenia ). — Hautes prai- ries de Cazenave (Galissier). Bien distinct de FO. conopsea. Ophrys muscifera Huds. — Prades (Fages), Saint- Sauveur, à Foix. Rare. Spirantkes œstivalis- Rich. — Tarascon (Mailho). Careæ Schreheri Schrank. — Foix, bords de l’Ariège. Ophioglossum sabulicoium Sauzé et Maillard. — Ari- gnac (Mailho). Je suis heureux d’avoir à terminer ces notes d’her- borisation par les noms de mes deux chers maîtres dans l’aimable science des fleurs ; le souvenir de — 116 — leur complaisance, de leur honnêteté scientifique, de leurs consciencieux travaux, trop peu connus, me revient, et je regrette que ni l’un ni l’autre ne soient encore là pour recevoir le témoignage de ma gratitude. Est- il besoin d’ajouter qu’en énonçant librement mon opinion sur certaines questions controversées, je n’attaque que les idées et non les personnes pour lesquelles je professe le respect qu’elles méritent ? LA PAR C. HOULBERT Licencié ès-sciences naturelles Lorsque nous avons publié, il y a trois ans, le résumé des lettres de M. Duclaux et du Dr Guépin (1), nous avons signalé la pauvreté relative de notre dé- partement en documents bibliographiques. Il n’existe, en effet, avant 1883, que le « petit » Catalogue des Plantes de la Mayenne , publié vers 1838, à Laval, par « Une Société de Botanistes. » Dans la même année 1838, fut aussi publiée la Flore du Maine de N. Desportes, qui contient un grand nombre de localités mayennaises, et plus tard, en 1871-1872-1873, les intéressantes recherches de M. Louis Crié (2) sur la bryologie comparée de la Sarthe et de la Mayenne ; mais il faut convenir que (1) C. Houlbert. — Documents pour servir à l’histoire de la botanique dans le département de la Mayenne. (Bull, de la Soc. d’Ét. scient. d’Angers, 1887.) (2) Voir la liste de ces ouvrages. Catalogue des Cryptogames cellulaires du département de la Mayenne. C. Houlbert. (Bull, de la Soc. d’Ét. scient. d’Angers, 1888.) — 118 — ces remarquables travaux n’ont point pour objet exclusif l’étude de notre flore départementale : ils ne traitent, en effet, de la Mayenne, que d’une façon incidente et abrégée. Nous nous sommes bien souvent demandé si ces recherches sont les seules qui aient été entreprises dans notre région ; nous avons peine à croire que la Mayenne, voisine immédiate de l’ancien Anjou, et en partie formée de ses débris, soit restée si longtemps étrangère à la brillante renaissance scientifique qui eut Angers pour centre à cette époque. Une lacune longue d’un siècle, pendant laquelle les recherches botaniques semblent fort peu honorées et comme suspendues, marque la fin de la période qui nous a précédés. Faut-il croire, pour cela, à l’absence complète de botanistes mayennais? nous ne le pen- sons pas. Le scrupuleux auteur de la Flore du Maine cite, en effet, un certain nombre de naturalistes qui, à des époques différentes, ont visité en passant notre dépar- tement. C’est même ainsi que plusieurs plantes rares ont été de bonne heure signalées ; et, comme cer- taines d’entre elles se sont maintenues dans les loca- lités indiquées, on peut encore les retrouver aujour- d’hui. De ce nombre il faut citer le Fragaria efflagelis Duch, découvert en 1748 dans un taillis de Louverné par Lamey de Fremeu. C’est cette espèce qui, trans- portée à Mamers par de Roquemont et modifiée par la culture, est devenue, dit-on, la variété à fruits blancs. (Desp., Fl. du Maine , p. 72.) — 119 — De même YHelleborus viridis, aux environs de Laval, — F Isopyrum thalictroides , à Changé et dans le bois de l’Huisserie, ont été signalés par Doudet et par M. Duclaux (1824). La Pylaie, le célèbre bryologue fougerais, note à Château-Gontier le Lindernia pyxidaria Lin., et Des- vaux, Fauteur de la Flore d'Anjou , confirme égale- ment à Château-Gontier, dans des localités restées classiques , la présence du Veronica montana , du Lathræa squamaria et du Potentilla supina, décou- verts vers 1822 par MM. Eug. Boullier et Duclaux. De Tascher et Desnos signalent, dans le bois de Mon- téclerc et à Saint-Léger, le Quercus cerris Lin., qui n’a pas été revu depuis. Rigault trouve à Couptrain, dans les prairies des bords de la Mayenne, le curieux Genista sagittalis Lin. et non loin de là, dans les chemins creux de Lignières- la-Doucelle, le Lysimachia nemorum Lin. En outre , différentes localités sont visitées par Michelin, Drouet, Mutel, Cauvin, Leufroy (Saulges), Joubert (1) (Sainte- Gemmes-le-Robert), etc., etc., mais toutes ces observations isolées n’ont motivé aucun travail se rapportant directement à notre flore ; nous croyons même qu’elles furent communiquées directe- ment à Desportes, qui les mentionne en effet sans en indiquer la provenance. En un mot, le manque absolu de documents écrits et l’incertitude des informations qui nous sont parve- nues jusqu’à ce jour, ne nous permettent pas encore (1) A signalé le premier le Lathyrus nissolia dans notre région. 120 - d’esquisser même d’une façon approximative l’histoire botanique de cette époque. Cependant, par un contraste singulier, et bien long- temps avant la période dont nous venons de retracer le caractère à grands traits, nous trouvons, dans un ouvrage publié en 1747 par un médecin d’Étampes, quelques brèves indications sur la botanique de notre département. C’est pour restituer ces notes à notre bibliographie mayennaise que nous avons rédigé la présente com- munication (1). L’ouvrage dont nous parlons est devenu fort rare ; après plusieurs recherches infructueuses, nous avons pu le consulter à la bibliothèque de la ville de Rennes ; voici son titre exact : Observations sur les plantes, par M. Guettard, docteur en médecine de la Faculté de Paris. — Durand , Paris 17 i7 . — S vol. in-12. — Nous n’avons pas cru devoir restreindre le titre de cet ouvrage à celui de Catalogue des plantes des environs d'Étampes sous lequel il est plus généralement connu. C’est dans le second volume que l’on rencontre les indications dont il s’agit, concernant neuf plantes vul- gaires, et que nous reproduisons ici, sans en changer ni le style ni l’orthographe : « 1° Osmunda fronde pinnatiflda caulina , pinnis « lunulatis Lin. — L'espèce commune se trouve à la (1) Nous sommes redevable de la connaissance de ces notes à M. QEhlert ; qu’il nous permette ici de rendre hommage à son savoir et à son inépuisable bienveillance. (2) La rivière dont il est question ici est la Mayenne, sur le bord de laquelle était construit l’ancien château de la Bremon- dière, territoire actuel de Saint-Julien-du-Terroux. — 121 — « Bermondière dans le Maine , le long de la rivière (2). « = Botrichium lunaria Sw. (Osmunda Lin.). « 2° Campanula ciymbalariæ foliis vel folio hede- « raceo. — Dans les brières (1) de la Bermondière, « dans le Maine , le long de la rivière qui passe à cet « endroit. Tome II, p . i 80 . = Campanula hederacea Lin. « 3° Bunium bulbocastaneum. J. B. hist. 3. 30. — « Très commune dans les près du Maine , du côté de « Vilaine , de la Bermondière. Tom. II , p . 4-32. = « Bunium denudatum. De Cand. « 4° Œnanthe foliis omnibus multifidis obtusis « subæqualibus Lin. — Environs de la Bermondière. « Tome II, p. 4-35. = Œnanthe crocata Lin. « 5° Cotylédon major. C. B. pin. 285 . — Rochers « de la Bermondière et Neuilli-le-Vandin, à Courtin, « village du Maine. Tome II, p. 4-38. = Umbilicus « pendulinus. De Cand. « 6° Vaccinium caule angulato, foliis ovatis, ferratis, « deciduis Lin. — Flor. Lapp. 113. — Ce sous-arbris- « seau est très commun dans la forêt que Von trouve « en allant de la Ferrière et de cet endroit à Alençon, « dans le bois par ou Von passe en allant à Chatmou, « Vilaine , dans ceux des environs de Baignolles. « Tome Ili 1= Vaccinium Myrtillus. Lin. « 7° Sysimbrium foliis linearibus pinnato dentatis. « Lin. Hort. Cliff. 337. 6. = Eruca sylvestris. C. B. « pin. 98. — J'ai trouvé cette plante à la Bermondière , « à Vilaine, ou elle est assez commune. Tom. II, « p. 4-H8. = Brassica cheiranthos. Vill. (1) Bruyères. - m « 8° Silene quæ Cucubalus floribus dioicis penta- « gynis. Lin . Hort . Cliff. i7i. 5. — Lychnis purpurea * simplex. C. B. pin. 204*. U se trouve le long de la « rivière à la Bermondière. Tome H , p. 4- 58 . = « Lychnis s-ylvestris. Hoppe. « 9° Cardamine foliis pinnatis , pinnis laciniatis. « Lin. Hort. Cliff. 886. — Cardamine annua , exiguo « flore , Tourn. In fl. R. Herb. 224*. — /c Vai vue aux « environs de la Bermondière , le long de la rivière. « Tome II, p. M9. = Cardamine impatiens. Lin. (i). » Telles sont les seules indications que l’on peut trouver dans le Catalogue de M. Guettard. Si Ton demande maintenant quelles sont les circons- tances qui amenèrent le botaniste d’Étampes à honorer d’une mention spéciale quelques-unes de nos espèces mayennaises, il suffira de rappeler que le château de la Bremondière fut la propriété et la demeure de l’il- lustre physicien et naturaliste Réaumur (2). C’est là que, dans sa solitaire retraite, il recevait ses amis et les nombreux savants qui venaient à Saint- Julien, comme à un lieu de pèlerinage pour la science. (1) Nous nous sommes assuré, ainsi que M. L. Crié nous l’avait fait obligeamment remarquer, que Desportes a connu l’ouvrage du médecin d’Étampes,, car il signale toutes les espèces ci-dessus mentionnées sauf le Vaccinium Myrtillus , Lin. (2) Il y mourut en 1757 à l’âge de 75 ans, et fut inhumé dans l’église de Saint- Julien-du-Terroux. Une simple ardoise, dont l’inscription est depuis longtemps effacée, marque la place de ses cendres, et rien ne rappelle au visiteur le nom de celui qui fut l’un des plus grands savants du siècle passé, OATALOO-UE DES COLÉOPTÈRES DE MAINE-ET-LOIRE PAR J. GALLOIS TROISIÈME PARTIE (1) HiSTÉRIDES Genre PLATYSOMA Leach. — Zool. miscell. ///, 76. 920. P. frontale Payk. — Sous Pécorce de diffé- rents arbres (r). (Col. de la Per. et de Rom.). 921. P. depressum Fab. — Sous l’écorce des ormes, des chênes (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 922. P. oblongum Fab. — Au printemps et à la fin de l’été, sous les écorces des pins (r); Lué (R. de la Per.), forêt de Baugé (Ail. Gai.). La larve, qui fait la guerre au Tomicus sténogrctphus, a été décrite par Perris,/fts. du pin. marit ., Soc. ent. de Fr., 1874, p. 91. 923. P. filiforme Er. — Sous l’écorce des pins (r); forêt de Baugé (GaL). (1) Voir, pour les lre et 2e parties, les Bulletins de 1887 et 1888. G. HISTER Linné. — Syst. nat. 1785. 924. H. major Lin. — Au printemps, dans les matières stercorales et dans les matières animales en décomposition (h); Saumur, Montilliers (Mil.); Marti- gné-Briand (de Rom.). 925. H. inæqualis 01. — Au printemps, dans les bouses (r) ; Saint-Jean-de-la-Croix, Beaulieu, coteau de Servières (Mil.). 926. H. 4-maculatus Lin. — Cette espèce, que l’on trouve dans les fumiers, est très répandue par- tout et sujette à de nombreuses variations de colo- ration. 927. H. unicolor Lin. — Dans les fumiers, les cadavres de petits animaux, les plaies des arbres ; d’après Millet : Sorges , Baugé , Saumur , Sainte- Gemmes. (Col. de la Per. et de Rom.) 928. H. cadaverinus Hofm. — Dans les fumiers, les bouses, les champignons en décomposition (ar) ; Baugé (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai.) (Col. de la Per. et de Rom.). — La larve a été décrite par Latreille, Nouv. Dict. d'hist. nat ., t. X, p. 429 (1817). *929. H. merdarius Hofm. — Dans les fumiers, les excréments humains, le fumier de poules (ar) ; Baugé, Saumur (Mil.). (Col. de la Per. et de Rom.). 930. H. binotatus Er. — Surtout dans le crottin de cheval (r); Martigné-Briand (de la Per. et de Rom). 931. H. fimetarius Herbst. — Dans les bouses, les cadavres d^animaux (ar). 932. H. neglectus Germ. — Mêmes mœurs (r) ; — m — Sainte-Gemmes (Gai.), Martigné - Briand ; dans un bolet pourri (de la Per. et de Rom.). 933. H. ignobilis Mars. — - Surtout en juin et juillet, dans les matières animales en décomposition (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 934. H. carbonarius Hofm. — Dans les fumiers, les cadavres d’animaux, avec les fourmis (r); Saumur (Court.). (Col. de la Per. et de Rom.) 935. H. purpurascens Herbst. — Dans les bouses, dans les détritus végétaux, dans les jardins (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.). (Col. de la Per. et de Rom.) 936. H. stercorarius Hofm. — Les bouses, les fumiers (pc) ; Martigné-Briand (de Rom.) 937. H. sinuatus Illig. — Mêmes mœurs (r). (Col. de la Per. et de Rom.) 938. H. 4-notatus Scrib. — Avec les précédents, dans les détritus d’inondations (r) ; Saumur (P. Lamb.), Sainte-Gemmes (Gai.), Martigné (de la Per. et de Rom.). 939. H. bimaculatus Lin. — Dans les fumiers (ar) ; Angers, Baugé, Saumur (Mil.). 940. H. 12-striatus Schrk, — Dans les bouses, prairies des bords de la Loire (ac) ; d’après Millet : Baugé, Saumur; Sainte-Gemmes (Gai.). (Col. de la Per. et de Rom.) 941 . H . corvinus Germ. — Sous les feuilles, dans les bolets (r) ; Martigné (de la Per. et de Rom.). G, CARCINOPS de Marseul. — Mon. Hister. XXIL 942. C. pumilio Er, — A l’automne, sous l’écorce des arbres, sous les pièces de bois humides à terre (ar) ; Baugé, Sainte-Gemmes (Gai.). — m — G. PA ROM A LUS Erichson. — In Jahrb. 1834. 943. P. flavicornis Herbsl. — Vit avec le Pla- tysoma oblongum , sous l’écorce des pins, printemps et été (r) ; bords de l’étang Saint-Nicolas, près Angers (Raf.), Baugé (Gai.), Lué (R. de la Per.) Col. de la Per. et de Rom. — La larve a été décrite par Perris, Ins. du pin. marü ., Soc. ent. de Fr., 1854. 944. — P. parallelipipedus Herbst. — A l’au- tomne, sous l’écorce des arbres (r) ; Baugé, sous l’écorce des pins (Gai.). G. HETÆRIUS Erichson. — Jahrb. i, 150. 945. H. sesquicornis Preyss. — Au printemps, sous les pierres exposées au soleil, le long des murs, ou sous les pierres recouvrant les fourmilières (tr) ; Sainte-Gemmes (Gai.). — Cet insecte paraît vivre en bonne intelligence avec les fourmis; en juin et juillet, on le trouve dans les fourmilières, au milieu des œufs et des nymphes. G. DENDROPIIILUS Le». — Zool.miscelL 111,76. 946. D. punetatus Herbst. — Dans les plaies des arbres, les champignons ; dans les pigeonniers, vit des excréments desséchés des pigeons (r) ; Sainte- Gemmes (Gah). 947. D. pygmæus Lin. — Dans les nids de for- mica rufa et fulva (r); Martigné-Briand (de la Per. et de Rom.) ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. SAPRINUS Erichson. — Jahrb /, 172. 948. S. semipunotatus Fab. — Dans les bouses (r); Martigné (de la Per. et de Rom.). — m - 949. S. nitidulus Payk. — Dans le fumier, les bouses (ac) ; d’après Millet : Baugé, Saumur ; Sainte- Gemmes (Gai.). (Col. de la Per. et de Rom.) 950. S. immundus Gyl. — Dans les excréments humains (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 951. S. speculifer Latr. — Dans les cadavres de petits animaux, sur les grèves (r) ; Cholet (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai.). (Col. de la Per. et de Rom.) 952. S. æneus Fab. — Dans les bouses, les ma- tières animales en décomposition (c); Sainte-Gemmes (Gai.). (Col. de la Per. et de Rom.) ... 953. S. chalcites Illig. — Sur les grèves des bords de la Loire, dans les poissons en décomposition (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 954. S. conjungens Payk. — Anjou (de la Per. et de Rom . ) (r) . 955. S. 4-striatus Hofm. — Endroits sablonneux, sous les bouses (r) ; Sainte-Gemmes, sur les grèves (Gai.). 956. S. rugifrons Payk. — Juillet (ac) ; dans les matières végétales en décomposition, sur les grèves ; Sainte-Gemmes (Gai . ) . 957. S. metallicus Herbst. — Sous les pierres exposées au soleil, dans les détritus (r). 958. S. dimidiatus Illig. — Varie pour la taille et la couleur, du noir au bronzé plus ou moins doré ; dans les bouses, sur les grèves (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 959. S. rotundatus illig. — Au printemps, sous les écorces , dans les plaies des arbres ; Sainte- Gemmes (Gai.). — 128 — G. MYRMETES de Marseul, 62, 283. 960. M. piceus Payk. — Indiqué par Millet comme trouvé dans une fourmilière à Saumur. G. TERETRIUS Erichson. — In Jahrb. 7, 201. 961. T. picipes Fab. — Sous les écorces, dans le bois pourri des vieux saules ; Martigné-Briand (de la Per. et de Rom.), Sainte-Gemmes (Gai.). G. PLEGADERUS Erichson. — In Jahrb. 1 , SOS. 962. P. saucius Er. — Sous les écorces des troncs d’arbres pourris (r) ; Baugé, sous l’écorce des pins (Gai.). — Les larves, très carnassières, vivent aux dépens de divers xylophages. 963. P. vulneratus Panz. — Mêmes mœurs que le précédent (r). 964. P. picipes Fab. — Vit également sous les écorces (r) ; Éclosoir : sortant de fagots de hêtre venant de la forêt de Bauge. G. ONTHOPHILUS Leach. — Zool. miscell. III , 1817. 965. O. sulcatus Illig. — Dans les bouses, les matières végétales en décomposition ; signalé sous les melons pourris (Marquet) (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 966. O. striatus Forster. — Au printemps et à l’automne sous les détritus végétaux, dans les cham- pignons, dans les bouses (ar) ; Baugé (Mil.), Sainte- Gemmes (Gai.). — m G. ABRÆUS Leach. — Zool. miscell. lll , 1817. 967. A. glofoulus Creutz. — Sous les détritus végé- taux, dans le terreau au pied des arbres, sous les écorces (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 968. A. glofoosus Hofm. — Dans les fumiers, les champignons, dans les bouses à moitié desséchées, dans les fourmilières avec Lasia fuliginosa et ru fa (r) ; Martigné (de la Per. et de Rom.). — La larve a été décrite par Perris. G. ACRITUS Le Conte. — Proced. of the Acad, of Philad. 1853. 969. A. nigricornis Hofm. — Sous les écorces humides, dans les plaies des arbres ; Baugé, Sainte- Gemmes (Gai.); 970. — A. minutus Herbst. — Dans les matières végétales en décomposition (ac); Martigné (de la Per. et de Rom.), Saumur (Court.), Sainte-Gemmes (Gai.). PHALACRIDES G. PHALACRUS Paykul. — Faune Sued, 109. 971. P. corruscus Payk. — Sous les mousses, les écorces, en fauchant sur les fleurs des prairies, en mai et juin (cj ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. OL1BRUS Erichson. — In Jahrb. 113. 972. O. corticalis Panz. — Au printemps, sur les fleurs; en automne et hiver, sous les écorces, surtout sous les écorces de platane (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 9 130 — 973. O. æneus Illig. — Au printemps, sur les fleurs, surtout sur les camomilles (c). 974. O. bicolor Fab. — (c) Au printemps, sur les fleurs des prairies ; en hiver, sous les écorces de dif- férents arbres. 975. O. liquidas Er. — Avec les précédents, plus rare ; Sainte-Gemmes, prairies des bords de la Loire ; Baugé, prairies des bords du Couesnon (Gai.). 976. O. affinis Sturm. — Sur les fleurs (ac). — La larve vit dans les fleurs des salsifis sauvages ; elle a été décrite par M. Laboulbène {An. Soc. ent. de Fr ., 1868). 977. O. millefolii Payk. — Sur les fleurs, surtout sur les achillées ; Sainte-Gemmes, Baugé (Gai.). — La larve naît dans les fleurs de YAchillea mille folium. 978. O. pygmæus Sturm. — Au printemps, avec les précédents, sur les fleurs des prairies (ar); Sainte- Gemmes (Gai.). 979. O. geminus Illig. — Mêmes mœurs; Sainte- Gemmes, Baugé (Gai.). 980. O. oblongus Er. — Sous les écorces de pla- tane (ac) ; Sainte-Gemmes. N ITI DU Ll DES G. CERCUS Latreille. — Er. iê6 981 C. pedioularius Lin. — Dans les endroits marécageux^ sur les fleurs de Spirea (Mü.)(ar). Sainte- Gemmes (Gai.), 131 — 982. G. samtouci Er. — Au printemps, sur les fleurs de sureau (c). Dans les détritus des inonda- tions ; Sainte-Gemmes (Gai.). 983. C. rufilabris Latr. — Dans les marais, sur les roseaux et les joncs en fleur (ac). Marson, Sainte- Gemmes (Gai.). La larve, décrite par Perris, signalée dans les fleurs du Juncus obtusiflorus . G. BRACHYPTERUS Kugelman. — Er. 130 984. B. gravidus Illig. — Dans les prairies, sur les Gallium , les Spirea (c). Sainte-Gemmes (Gai.). 985. B. cinereus Heer. — Avec le précédent (r). Sainte-Gemmes (Gai.). La larve vit dans les fleurs des Linaria , dont elle dévore les élamines, les pistils et même les jeunes ovaires. 986. B. linariæ Corn. — Indiqué surtout sur les fleurs de Linaria striata; Sainte-Gemmés (Gai.). La larve a été décrite par Perris. 987. B. pufoescens Er. — L’été, sur les orties en fleurs (c). 988. B. urticæ Fab, — Sur Urtica dioica et urens (c). G. CARPOPHILUS Leach. - Er. 13 4 989. C. hemipterus Lin. — Dans les matières végétales en décomposition, sous les écorces du chêne (ac). Sainte-Gemmes (Gai.). 990. C. 6-pustulatus Fab. — Sous les écorces (r). Lué (R. de la Per.), bois de Pouillé (Gai.), Larve et nymphe décrites par Perris, — 132 — G. EPURÆA Erichson. — 110 991. E. æstiva Herbst. — Au printemps (c). Sur l’aubépine. Sainte-Gemmes. 992. E. deleta Er. — Sous les écorces (ac). 993. E. obsoleta Fab. -- Au printemps, dans les plaies des arbres, surtout des pins, dans les champi- gnons, sur les fleurs (ac). La larve vit dans la sève des pins et des chênes fraîchement coupés. 994. E. üorea Er. — Au printemps, sur les fleurs des prairies ; dans les plaies des ormeaux (ar). Sainte- Gemmes (Gai.). 995. E. limbata Fab. — Dans les lycoperdons, dans les plaies des arbres ; signalé avec Lasia fuli - ginosa (Rouget) (r). Marson (Gai.). G. NITIDULA Fabricius. — Er. 158 996. N. bipustulata Lin. — Dans les cadavres de petits animaux, dans les matières animales en décomposition (r). Sainte-Gemmes (Gai.). 997. N. üexuosa Fab. — ■ Sainte-Gemmes (Gai.) (r). 998. N. obscura Fab. — Sous les écorces, sur les fleurs, prairies des bords de la Loire (c). 999. N. 4-pustulata Fab. — Avec les précédents (r). La Meignanne, Seiches (R. de la Per.). Dans les vieux os. Sainte-Gemmes (Gai). Larve décrite par Perris. G. SORONIA Erichson, 161 1000. S. punctatissima Illig. — Dans les plaies des arbres, sous les écorces, dans les agarics (r). Baugé (Gai.). 1001. S. oblonga Bris. — Sainte-Gemmes (Gai.). — 133 1002. S. grisea Lin. — Au printemps et à l’au- tomne, sous les écorces, dans les plaies des arbres, dans les ormeaux (ar). Baugé (R. de la Per.), Sainte- Gemmes. La larve vit de la sève des arbres fraîche- ment abattus. G. AMPHOTIS Erichson, 165 1003. A. marginata Fab. — Sous l’écorce, ainsi que dans les plaies du chêne ; dans les fourmilières, avec Lasia fuliginosa (ar). Baugé, Sainte-Gemmes (Gai.). G. OMOSITA Erichson, 166 1004. O. depressa Lin. — Au printemps, sur les haies d’épine blanche (c). Sainte-Gemmes (Gai.). 1005. O. colon Lin. — Sous les détritus végétaux, dans les plaies des arbres. Très commun dans les os. Sainte-Gemmes (Gai.). 1006. O. discoidea Fab. — Dans les matières animales en décomposition, également dans les os (c). Sainte-Gemmes. G. THALYCRA Erichson, 209 1007. T. fervida 01. — Baugé, forêt de Chande- lais ; vit sur le pin (Gai.). Vole bas et lentement dans les forêts de pins, au déclin du jour (Marquet). G. PRIA Stephens. — Er. i68 1008. P. dulcamaræ Illig. — Sur les fleurs, et particulièrement sur celles du Solarium dulcamaræ (c). Sainte-Gemmes. Sur les luisettes, au bord de la Loire — 134 - (Gai.). La larve, décrite par Perris, vit dans les organes floraux de la douce amère. G. MEL1GETES Stephens, — Er. 169 1009. M. rufipes Lin. — Au printemps, sur les fleurs, dans les bois (ac). Sainte-Gemmes, Baugé, vallée du Couasnon (Excursion de 1874). 1010. M. fuscus 01. — Avec le précédent, plus rare. Signalé sur le genêt à balais. La larve vit sur les fleurs du Lamium maculatum et du Stachys syl - vatica (Marque t). 1011. M. æneus Fab. — (tc). Au printemps, sur les fleurs des prairies, sur les crucifères, surtout sur les colzas en fleurs ; la couleur de cet insecte varie beaucoup, bleu vert ou bronzé. Larve décrite par Perris [An. Soc. Lin. Lyon ., 1876). 1012. M. viridescens Fab. — Au printemps, sur les luisettes des bords de la Loire (c) . Sainte-Gemmes. Larve décrite par Perris {An. Soc. Lin. Lyon., 1876). Elle vit dans les fleurs du radis et du navet. 1013. M. coracinus Sturm. — Indiqué sur les fleurs de Galium et du Prunus spinosa. 1014. M. lepidii Mil. — Prairies des bords du Couesnon, Baugé (Gai.). 1015. — M. symphiti Heer. — (tc). Sur Symphy - tum officinale. 1016. M. marrubii Bris. — La larve, décrite par Perris, vit sur le Marrubium vulgare (ar). Sainte- Gemmes, Baugé. 1017. M. tristis Sturm. — En fauchant sur les — 133 — prairies des bords de la Loire ; signalé surtout sur les vipérines (ac). Sainte-Gemmes. 1018. M. mur inus Er. — Avec le précédent (tc). 1019. M. flavipes Sturm. — Mêmes mœurs (tc). Signalé sur le Circium lanceolatum . La larve a été indiquée comme vivant dans les- fleurs de la Ballota fœtida . 1020. M. serripes Gyl. — Au printemps, vit sur la Salvia pratensis et la Saponaria officinalis (c). 1021. M. picipes Sturm. — En automne, surtout sur les chicoracées (c). 1022. M. pedicularius Gyl. — Anjou (Millet). 1023. M. obscurus Er. — Sur les Teucrium et sur Mentha aquatica. Sainte-Gemmes. 1024 M. menthæ Bris. — (c). Sur les menthes. Sainte-Gemmes. 1023. M. erythropus Gyl. — La larve a été signa- lée comme vivant sur le Lotus corniculcitus . 1026. M. exilis Sturm. — Sur les fleurs, dans les clairières des bois (r). Baugé. G. POCAD1US Erichson, 211. 1027. P. ferrugineus Fab. — Dans les plaies des arbres, les bolets, les lycoperdons; signalé également avec Lasia fuliginosa (Rouget). Bords de l’étang de Marson, Baugé (Gai.), Lué (R. de la Per.). Larve décrite par Chapuis et Candèze (Soc. ent. de France , 1839). G. CYCHRAMUS Kugelman. — Er. 218 1028. C. luteus Fab. — Sur les fleurs, surtout sur les ombellifères, sur les sureaux, les saules, dans les champignons (ac). Sainte-Gemmes. Marson (Gai.). G. CYLLODES, Erichson 218. 1029. C. ater Herbst. — Dans les champignons (r). Forêt de Baugé (Gai.). G. CRYPTARCHA Shuck. — Er. SSl. 7030. C. strigata Fab. — En juillet, dans les plaies cariées des chênes ou des peupliers (r). Sainte- Gemmes, Baugé (Gai.). 1031. C. imperialis Fab. — Dans les plaies de différents arbres (r). Provenant d’écloison dans des branches de chêne venant de Baugé (Gai.). G. 1PS Fabricius. — Er. SSS. 1032. I. 4-guttata Fab. — Sous les écorces et dans les plaies des saules, des peupliers et surtout des chênes (r). Sainte-Gemmes (Gai.). 1033. I. 4-punctata 01. — Sous les écorces de différents arbres (r). 1034. I. 4-pustulafca Lin. — Mêmes moeurs que le précédent; plus commun. Signalé sur l’orme. 1035. I. ferruginea Lin. — Vit sous l’écorce des pins, aux dépens des larves d'Hylurgus (ac). Baugé (GaL), Lué, dans les fagots de pin (R. de la Per.). Les métamorphoses de cet insecte ont été décrites par Perris [Ins. du pin marit. — An. Soc. ent. de Fr., 1833, p. 576). G. RHSZOPHAGUS Herbst. — Er. SS6. 1036. R. depressus Fab. — Sous l’écorce des arbres_, et surtout des pins. La larve, décrite par Perris [Ins. du pin marit. — Soc. ent . de Fr., 1853), — 137 — vit aux dépens de divers insectes xylophages du genre Bostrichus . 1037. R. ferrugineus Payk. — Dans le terreau, au pied des arbres ; dans les détritus végétaux. Baugé (Gai.) 1038. R. perforatus Er. — Dans les chantiers dp bois, sous les écorces des arbres abattus (r). 1039. R. parallelocollis Gyl. — Sous les écorces humides, sous les planches ayant séjourné à terre, dans les fruits pourris, à terre (r). 1040. R. bipustulatus Fab. — Sous l’écorce du chêne (r). Éclosion, dans des branches de chêne venant de Baugé (Gai.). 1041 R. politus Helw. — Sous les écorces de dif- férents arbres, et surtout des ormes (ar). Sainte- Gemmes (Gai.). TROGOSITI DES G. NEMOSOMA Latreille. — Er. 388. 1042. N, elongata Lin. — En avril; sous l’écorce des ormes, des chênes, des pins (r). Lué (R. de la Per.), Baugé (Gai.). La larve vit aux dépens de YHylesinus vittatus et de plusieurs Bostrichus. Pour la larve, voir Chapuis et Candèze, p. 74. G. TEMNOCHILA Westwod. - Er. Ui. 1043. T. ccerulea 01. -- Bords de l’étang Saint- Nicolas, sous l’écorce des pins ; signalé aussi sur les ormes (Raf. Gai.). La larve a été décrite par Perris [Ins. du pin marit | — Soc. Eut. de Fr. , 1853, p. 610). — 138 — G. TROGOSITA Olivier. — Er. M2. 1044. T. mauritanica Lin. — Dans les greniers à farine provenant sans doute des planchers en sapin; souvent en débris dans le pain (ac). La larve fait la guerre aux insectes nuisibles aux céréales ; elle a été décrite par Olivier ( Encyc . meth . , t. V, p. 242). G. PELT1S Kugelman. — Er. 215. 1045. P. ferruginea Lin. — (r). Sainte-Gemmes (Gai.). G. THYMALUS Dufstmîlh. — Er. 219. 1046. T. limbatusFab. — Sousl’écorce des hêtres et des chênes (r). Baugé (AIL). Sainte-Gemmes (Gai.). COLYDIDES G. SARROTRIUM llliger. — Er. 259. 1047. S. clavicorne Lin (S. muticum Lin). — (r). Signalé à Saint-Sulpice par Millet. G. B1TOMA Herbst. ----- Gy II. Ilf, M2. 1048. B. crenata Fab. — Assez commun sous les écorces humides, surtout sur le chêne et le pin (r). La Meignanne (de Joan.). Sainte-Gemmes (Gai.). Larve décrite par Perris (lus. du pin marit . — Soc , Ent. de Fr ., 1853). — 139 - G. AULONIUM Erichson, 275. 1049. A. sulcatum 01. — En mai, sous les écorces de différents arbres, et surtout des ormes. Vit aux dépens des Scolytes (ar). Angers (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai.), Lué(R. de la Per.). Larve décrite parWestwood (Intr. io the mod. clcis. 1839). 1050. À. bicolor llerbst. — Sous les écorces des pins, dans les galeries du Bostrichus laricis (ar). Pour la larve, voir Perris {Ins. du pin marit. — Soc. Ent . de Fr . , 1873, p. 610). G. COLYDIÜM Fabricius. — Er. 278. 1051 . C. filiforme Fab. — Dans les troncs de vieux chênes, galeries des Bostrichus et des Anobium, signalé aussi sur la vigne (r). forêt de Baugé (Al. et Gai . ) . 1052. G. elongatum Fab. — Sur les chênes et les pins (r). Baugé (Mil.). Larve dans les nids du Pla - typus cylindrus ( Ratzeburg , die fortinsect , t. I, 1837). G. OXYLEMUS Erichson, 282. 1053. O. cylindricus Panz. — Sur le chêne, dans les galeries de T omicus typograplius (r) ; signalé à Gombrée par M. de Marseul. G. AGLENUS Erichson, 285. 1054. A. brunneus Gyl. — Dans les fumiers, le long des murs des étables, dans le tan (r); Montreuil- Belfroy (Raf.), Sainte-Gemmes (Gai.). 140 — G. BOT1IRIDERES Sturm. — Er., 288. 1055. B. contractas Fab. — Sous les écorces des vieux saules et des vieux peupliers, aussi sur le châ- taignier ; dans les galeries des Anobium et Ptilinus ; signalé en Anjou par Millet. G. CERYLON Latreille. — Er. 298. 1056. G. histeroides Fab. — Sous l’écorce des pins ; la larve vit aux dépens de Yhylexinus pini- perda ; signalé aussi sur le saule; forêt de Baugé (Gai.). 1057. C. deplanatum Gyh — Sous l’écorce des chênes; forêt de Baugé (Gai.); signalé aussi avec formica rufibarbis. CUCUJ I DES G. BRONTES Fabricius. — Er. 331. 1058. B. planatus Lin. — Dans les chantiers, sous les écorces d’ormes, de chêne et de hêtre ; La Meignanne (de Joan.), Sainte-Gemmes (Gai.). G. LÆMOPHLQEUS Erichson, 315. 1059. L. monilis Fab. — Sous les écorces de pla- tane, sur le chêne (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1060. L. bimaculatus Payk. -- Sous les écorces du hêtre et du chêne (r) ; éclosoir : provenant de fagots de chêne venant de Chandelais (Gai.). 1061. L. testaceus Fab. — D’éclosion avec le — 141 — précédent (r) ; vit sur le chêne; se trouve souvent sous l’écorce des chênes morts avec Lasia fuliginosus. 1062. L. ferrugineus Steph. — Dans les mai- sons, dans les greniers où l’on conserve des fruits; on le prend souvent sur les vitres des cuisines (r). 1063. L. ater 01. — Sur les genêts à balais et les ajoncs morts ; signalé aussi sur les saules et les ormeaux (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1064. L. clematidis Er. — Dans les branches mortes de clématites (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. SILVANUS La treille. — Er. 335. 1065. S. frumentarius Fab. — Dans les bûchers, sous l’écorce des arbres; dans les greniers à blé (Gai.). 1066. S. bidentatus Fab. — Sous les écorces de différents arbres, surtout des ormes; Sainte-Gemmes, sous l’écorce d’un chêne (Gai.). 1067. S. unidentatus Fab. — Sous les écorces (Mil.) ; signalé sur le saule et le peuplier. — Pour la larve, voir Perris (Ins. du pin . marit. — An. Soc. ent. de Fr., 1853). 1068. S. similis Er. — Sous les débris végétaux, au pied des arbres, sous les feuilles; Sainte-Gemmes, en secouant de vieux fagots de chêne (Gai.). G. PSAMMGECUS Boudier. — Er. 8SS. 1069. P. bipunctatus Fab. — Au printemps, sur les roseaux et dans les détritus (c) ; étang de Marson (R. de la Per.) ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. TELMATOPHILUS Heer, 417. 1070. T. sparganii Ah, — Étang de Marson, sur les Sparganium et au pied des plantes (ac) (Gai.). — La larve vit dans les fruits du Sparganium ramosum. 1071. — T. obscurus Fab. — Étang de Marson, en fauchant sur les bords (c) ; sur les carex (Gai.). 1072. T. Schœnherri Gyl. — Avec les précédents, plus rare (Gai.). CRYPTOPHAGIDES G. ANTHEROPHAGUS Latreille. 1073. A. nigricorms Fab. — Sur les fleurs, dans les jardins, en fauchant au printemps sur les herbes des prairies (ar) (Mil.). Lué (R. de la Per.). 1074. A. silaceus Herbst. — Mêmes mœurs; bords du Couesnon (Gai.); excursion de 1874. — La larve signalée dans les nids de Bombix. 1073. A. pallens Lin. — Sur les buissons,, les haies en fleurs (r) ; Sainte-Gemmes (Gai. ). G. EMPHYLUS Erichson, 346. 1076. E. giaber Gyl. — Dans les nids de Formica rufa et sanguinea ; bords de l’étang Saint-Nicolas (Raf. et Gai.). G. CRYPTOPHAGUS Herbst. — Er. 817. 1077. C. lycoperdi Herbst. — Dans les champL gnons, surtout les lycoperdons (ac); Anjou (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai.). — La larve en décembre dans les lycoperdons. — 143 — 1078. C. scanicus Lin. — Commun sous les débris végétaux, les feuilles sèches, les mousses. — La larve a été indiquée dans les lierres vermoulus, en avril, ainsi que dans les nids de frêlons. 1079. C. Schmidti Sturm. — Dans les matières végétales en décomposition (r). 1080. C. pilosus Gyl. — Mêmes moeurs que les précédents (r). 1081. C. cellaris Scop. — (c) Dans les caves, sur les tonneaux; signalé aussi sur les fleurs du frêne, du chêne et du lilas ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1082 . C . vini Panz . — Avec le précédent, plus rare ; en avril, sur les ajoncs fleuris; Sainte-Gemmes (GaL). 1083. C. acutangulus Gyl. — Sous les débris végétaux (r); la forêt de Baugé (Gai.). — La larve de cet insecte vit dans les déjections laissées par les larves de divers lôngicornes, surtout dans les pins en décomposition. (Perris, Ins. du pin. marit ., Soc. eut. de Fr., 1862.) 1084. C. foicolor Sturm. — Dans les vieux fagots, dans les débris végétaux (r) ; Anjou (Mil.). 1085. C. pubescens Sturm. — Dans les détritus de fourrages, dans les nids de guêpe (ac) ; en battant des fagots ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. PARAMECOSOMA Curtis. — Er. 371. 1086. P. abiétis Payk. — Vit sur les pins (r); dé- tritus d’inondation ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. ATOMARÎA Stephens. — Er. 375. 1087. A. fimetaria Herbst. — Dans les détritus — 144 — végétaux, dans les végétations cryptogamiques (c) ; Anjou (Mil.). 1088. A. nana Er. — Dans les détritus, à la suite des inondations (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1089. A. umbrina Gyl. — Anjou (Mil.). 1090. A. linearis Steph. — Dans les détritus, à la suite d’inondations (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1091. A. mesomelas Herbst. — Sous les écorces; dans les végétations cryptogamiques ; Anjou (Mil.). 1092. A. fuscipes Gyl. — En fauchant sur les herbes des prairies. 1093. A. basalis Er. — En fauchant dans les endroits humides (r) ; bords de l’Authion (Gai.). 1094. A. fuscata Sch. — En battant des fagots; Baugé (Gai.). 1095. A. nigripennis Payk. — Dans les mousses, au pied des arbres (ac) ; Anjou (Mil.). 1096. A. pusilla Payk. — Dans les détritus végé- taux (ac). 1097. A. ruücornis Marsh. — Avec le précédent, au vol, près des fumiers (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.). LATH RI DI DES G. LANGE LAND i A Aubé. — Noc. Knt. de Fr., 484,2. 1098. — L. anophthalma Aubé. — Sous les écorces humides, dans des morceaux 'de bois enfoncés en terre, dans les racines des plantes (r) ; La Mei- gnanne(de Joan.), Sainte-Gemmes (Gai.). — La larve a été décrite par Perris. - 145 — G. ANOMMATUS Wesmaël. — BuL ac. Bruxelles , 1836. 1099. A. 12-striatus. — (r) Angers, bords de l’étang Saint- Nicolas , sous des pieux enfoncés en terre (Gai.). G. COLOVOCERA Molscliulsky . — BuL mosc. 1838. 1100. C. formicaria Motsch. — Vivant avec diverses espèces de fourmis (r). G. LATIIRIDIUS llliger. — Mahn. 67. 1101. L. angusticollis Hum. — (c) Dans les fagots, sous les écorces, dans le terreau des saules creux ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1102. L. nodifer Westw. — La larve vit dans le mycélium , sur les pièces de bois humides (r); Sainte- Gemmes (Gai.). 1103. L. elongatus Curt. — (r) Sainte-Gemmes, dans un cellier, sur un vieux tonneau (Gai.). 1104. L. ruficollis Marsh. — Dans les celliers, sur les tonneaux, sur les planchers de chêne humides (r); Sainte-Gemmes (Gai.). 1105. L. rugosus Herbsl. — Dans les champignons, sur des souches de chêne ; Angers. 1106. L. transversus 01. — A terre, au pied des arbres, sous les feuilles; Sainte-Gemmes, sous l’écorce des platanes (c) (Gai.). 1107. L. minutus Lin. — Sous les détritus végé- taux (c). — La larve, décrite par Perris {An. Soc. ent. de Fr., 1852), se nourrit des productions cryptoga- miques, qui se développent dans les chaumes. 10 ■ — 146 — 1108. L. fiiiformis Gyl. — Dans les détritus végé- taux, sous les écorces de platane (ar); Sainte-Gemmes (Gai.). G. CORTICARIA Marsham. — Entom. Brii. 180 â. 1109. G. pubescens Hum. — Dans les fagots, dans les bûchers, sous les détritus de fourrages (c) ; Sainte-Gemmes (Gai.). — La larve a les mêmes mœurs que celles du Latliridius minulus ; on la trouve dans les toitures de chaume. 1110. C. crenulata Gyl. — Sous les écorces, dans les granges, sous la paille ; Baugé (Mil.). 1111. G. serrata Payk. — Sous les écorces, sous les fagots ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1112. C. transversalis Gyl. (S. G. melanoph- thalma . — Espèce très variable (c) ; sous les détritus végétaux, dans les fagots; signalée surtout sur le chêne, le châtaignier. 1118. C. fuscula Hum. — Dans les détritus végé- taux (c). 1114. C. gihbosa Herbst. — Sous les détritus végétaux; Sainte-Gemmes (Gai.). — La larve a été décrite par Perris. 1118. C. similata Gyl. — Sous l’écorce de diffé- rents arbres et surtout des pins (r). G. MONOTOMA Herbst. — Aube, Soc. Eut. Fr. 1116. M. conicicollis Guér. — Dans les fumiers, les matières végétales en décomposition (ar). 1117. M. angusticollis (Gyl.). — Sous les écorcds (ar) ; Baugé (Gai.). - 147 — 1118. M. picipes Herbst. — Dans les matières végétales en décomposition ; au vol, autour des fu- miers (c) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1119. M. spinicollis Aubé. — Mêmes mœurs (r). 1120. M. quadricollis Aubé. —Dans les matières animales et végétales en décomposition ; Sainte - Gemmes (Gai.). 1121. M. longicollis Gyl . — Avec le précédent; dans les fourmilières (r). 1122. M. punctaticollis Aubé. — Sous les écorces (r) ; La Meignanne (de Joan.). G. MIRMEKIXENUS Chevrolat. — Silb. III , 867. 1123. M. subterraneus Chev. — Dans le terreau humide et dans une fourmilière, bord de l’étang de Saint-Nicolas (Raf. et Gai.). G. MYCETEA Stephens. — Gerst. 102. 1124. M. hirta Marsh. — Sous les détritus végé- taux, dans la moisissure, sur les murs humides des celliers, sur les vieux tonneaux (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.). — La larve, décrite par Westwood ( Introd . to the mcd. clas., 1839) . G. MYCETOPHAGUS Helwig. — Er . 106. 1126. M. 4-pustulatus Lin. — Dans les champi- gnons qui croissent sur le tronc des arbres (ac) ; Sainte-Gemmes (Gai.), Lué (R. delà Per.). — Larve décrite par Westwood ( Introd . to the mod. clas. 1839). 1127. M. piceus Fab. — Mêmes mœurs, plus rare; Sainte-Gemmes (Gai.). — Larve décrite par Perris, — 148 — 1128. M. multipixnctatus Helw. — Mêmes mœurs ; Baugé (Gai.). — Larve décrile par Erichson, (Arch. de Wiegm., 1847). 1129. M. populi Fab. — (ac) Dans les plaies des peupliers; Sainte-Gemmes (Gai.). 1130. M. 4-guttatus Mul. — Dans les champi- gnons, les plaies des arbres (r). G. TRIPUYLLUS Latreille. — Ef. Mi. 1 131 . T. punctatus Fab. — Dans les bolets, sous les écorces des vieux saules (r). Sainte-Gemmes (Gai.). La larve vit dans le bolet foie ( fistulina hepa- tica). Voir Perris [An. Soc. Eut. de Fr ., 1851). G. LITARGUS Erichson, 415. 1132. L. bifasciatus Fab. — Sous les écorces en décomposition, surtout sur le hêtre, le châtaignier, le peuplier (r). Sainte-Gemmes (Gai. ). Larve et nymphe décrite par Perris. G. D1PLOCÆLUS Guérin. — Icon 126. 1133. D. fagi Guér. — Vit à l’état de larve sous l’écorce du hêtre (r). Eclosion : fagots venant des forêts de Baugé vGal.}. G. B1PHYLLUS Shuck. — Redl. 188. 1134. B. lunatusFab. — SousFéeorce des saules, des hêtres, des frênes (r). Sainte-Gemmes (Gai.). La larve vit dans les productions cryptogamiques. G. TYP11ÆA Curtis. — Er. M7. 1135. T. fumata Lin. — Sous les écorces de pin, — 149 — sous les mousses, les détritus végétaux, dans les étables, sur les murs (a). Sainte-Gemmes (Gai.). Larve et nymphe décrites par Perris. G. BERGINUS Erichson, 404. 1136. B. tamarisci Woll. — Forêt de Cliandelais, en battant des pins (Gai.). Voir, pour les métamor- phoses de cet insecte, Perris (Ins. du pin marit. — An. Soc. Ent. de Fr., 1862, p. 194). D’après Perris, le Berginus tamarisci pond ses œufs dans les chatons mâles du pin maritime. DERM ESTI DES G. BYTURÙS La treille. — Thoms 192. 1137. B. tomentosus Fab. — Sur les fleurs, dans les prairies; en mai, sur Ranunculus bulbosus (r). Sainte-Gemmes. Pour la larve, voir Chapuis et Can- dèze, p. 164. G. DERMESTES Linné. — Er. I2i. 1138. D. vulpinus Fab. — Dans les matières ani- males en décomposition, dans les musées d’histoire naturelle (ac). Sainte-Gemmes. 1139. D. Frischi Kug. — Dans les cadavres d’ani- maux, surtout dans les cadavres de reptiles (c) . Sainte- Gemmes (Gai.); Lué (R. de la Per.). 1140. D. murinus Lin. — Au pied des plantes — ISO — basses, surtout des verbascum (ac). Sainte-Gemmes (Gai.). 1141. D, undulatus Brahm. — Dans les cadavres d’animaux, sur les grèves (r). Sainte-Gemmes; Lué, en juin (R. de la Per.). 1142. D. mustelinus Er. — Sous les pierres, au pied des plantes, l’hiver (r). Sainte-Gemmes. 1143. D. tessellatus Fab. — Mêmes mœurs (r). 1144. D. laniarius 111. — Sous les cadavres de reptiles (ar). Sainte-Gemmes. 1145. D. ater 01. — En fauchant dans les prairies des bords de la Loire (c). Martigné (R. de la Per.). 1146. D. lardarius Lin. — Dans les cuisines, dans les magasins de peaux, dans les collections d’histoire naturelle (c). 1147. D. bicolor Fab. — Sous les écorces de pla- tane. Sainte-Gemmes. G. ATTAGENUS Latreille. — Er, 4,88 1148. A. pellio Lin. — Printemps et été, sur les fleurs; on le trouve souvent dans les maisons, sur les vitres des croisées. La larve dévore les pelleteries, les étoffes de laine (c). Pour la larve, voir Chapuis et Candèze, p. 101 . 1149. A. megatoma Fab. — Mêmes mœurs (ac). La larve signalée comme vivant dans les nids d’hiron- delles. 1150. A. verbasci Lin. — (c). Sur les fleurs de verbascum. Anjou (Mil.). 1151. A. pæcilus Germ. — Au printemps, sur les fleurs (r). 1152. A. obtusus Gyl. — Avec le précédent (r). 151 -■ G. MEGATGMA Herbst. — Er. US. 1153. M. undata Lin. — A l’état de larve dans le bois mort, signalé sur le hêtre ; à l’état parfait sur les fleurs. Baugé (Ail,). Montreuil-Belfroy (Raf.). Sainte- Gemmes (Gai.). G. HADROTOMA Latreille. — Er. Ui. 1154. II. nigripes Fab. — Sur les haies, les buis- sons (pc). Sainte Gemmes (Gai.). G. TROGODERMA Latreille. — Er. U6. 1155. T. versicolor Creutz. — Sainte-Gemmes, en fauchant dans les prairies des bords de la Loire. La larve vit dans les nids de divers hyménoptères du genre Colletés- , G. TIRESIAS Stephens. — Er. 150. 1156. T. serra Fab. — La larve vit sous l’écorce de différents arbres, le platane, Forme, le chêne (r). Sainte-Gemmes, dans les plaies des ormeaux (Gai.). La larve a été décrite par Perris (Soc. Ent. de Fr. 1846). G. ANTHRENLS Geoffroy. — Er. U2. 1157. A. scrophulariæ Lin. — Sur les fleurs, au printemps (ar). La larve décrite par de Géer (. Mem ., t. IV, 1774). 1158. A. pimpinellæ Fab. — Sur les fleurs de diverses ombellifères (c). La larve de cette espèce a été décrite par Rey (An. Soc. Lin., de Lyon , 1887). 1159. A. varius Fab. — Sur les fleurs de l’aubé- pine. Sainte-Gemmes (Gai.); Lué (R. de la Per.). A l’état de larve, dans les collections d’histoire naturelle. 1160. A. festivus Er. — Sur les ombellifères. 1161. A. fuscus 01. — Avec le précédent. 1162. A. museorum Lin. — A l’état de larve dans les collections d’histoire naturelle. A l’état parfait sur les fleurs (c). Sur le Spirea aruncus. La larve a été décrite par Lucas (An. Soc. Eut. de Fr., 1860). G. TRINODES Latreille. — Er. 465. 1162 bis. T. hirtus Fab. — La Meignanne (R. de la Per.). BYRRHIDES G. NOSODENDRON Latreille. — Er. 4 65 . 1163. N. fasciculare 01. — Dans les plaies de différents arbres, et surtout des ormes et des saules (r). Sainle-Gemmes (Gai.). La larve a été décrite par Dufour [An. Soc. Ent. de Fr., 1862). G. SYNCALYPTA Stephens. — Er. 169. 1164. S. setigera lllig. -- Au printemps, sous les pierres, dans la terre humide, le long des murs (r). Sainte-Gemmes; détritus, suite d’inondation (Gai.). G. BYRRHUS Linné. — Er. 475. 1165. B. ornatus Panz. — (r). Sous une pierre. Sainte-Gemmes (Gai.). — 153 — 1166. B. pilula Lin. — Dans les champs, sous les pierres, dans la mousse, sous les feuilles desséchées des verbascum (ar). Sainte-Gemmes. 1167. B. fasciatus 01. — Champigny le Sec, Souzay (Mil.); Lué (R. de la Per.). 1168. B. dorsalis Fab. — Sous les écorces (r). Baugé (Mil.). 1169. B. murinus Fab. — Sous les pierres, dans la mousse (r). Angers. Segré (Mil.). G. GYT1LUS Erichson, 489. 1170. C. varius Fab. — Dans les bouses dessé- chées, dans les détritus, suite d’inondation (r). Cham- pigny. Souzay (Mil.). G. MORYCHUS Erichson, 491. 1171. M. æneus Fab. — Sous les bouses dessé- chées, sous les pierres (Mil.). 1172. M. nitens Panz. — Mêmes mœurs. Saumur, Baugé (Mil.). G. SIMPLOCARIA Marsh. — Steff. 87. 1173. S. semistriata Fab. - Lieux sablonneux, sous les pierres, dans les bouses desséchées, dans les détritus des inondations. Saumur, Baugé (Millet). G. LIMNICHUS Latreille. — Er. 197. 1174. L. aurosericeus Duv. — Dans les détritus des inondations (r). Sainte-Gemmes (Gai.). 1175. L. versicolor Waltl. — La Meignanne, bord du ruisseau, au pied des plantes (Gai.). — m — 1176. L. pygmæus Sturm, — Sainte-Gemmes. Au bord de l’Authion, dans la mousse (Gai.). 1177. L. sericeus Duft. — Bords du ruisseau de la Meignanne, sur la vase, au pied des herbes (Gai.). G. GEORYSSÜS Latreille. — Er. 502. 1178. G. pygmæus Fab. — Chaumont. Dans la terre vaseuse, au bord de l’étang. Excursion de 187 (Gai.). 1179. G. costatus Cast. — Angers. Bords de l’étang Saint-Nicolas, en piétinant sur la terre humide (Gai.). PARNIDES G. PARNUS Fabricius. — Er. 510. 1180. P. prolifericornis Fab. — Au printemps, au bord des eaux, sous les pierres, bords de la Maine (Mil.). Sainte-Gemmes (Gai.). 1181 . P. luridus Er. — Bords de la Loire, dans la vase (ac) . 1182. F. lutulentus Er. — Sainte-Gemmes, dans les mares (Gai.). G. POTAMINUS Sturm. — XXII , 62. 1183. P. substriatus Mill. — Bords de la Loire, sous les pierres immergées (Gai.). G. POTAMOPlIILüS Germar. — Er. 518. 1184. P. acuminatus Fab. — Dans les eaux cou- rantes, sous les pierres ou accrochés aux pieux. Mon- treuil-Belfroy (Raf.). Col. de Buz. — 155 — G. ELMIS La treille. — Er. 5U. 1185. E. æneus Mul. — Sons les pierres, les mor- ceaux de bois, dans les eaux couranies. Montreuil- Belfroy (Raf ). Sainte-Gemmes (Gai.). La larve de YElmis æneus a été décrite par M. Laboulbène (An. Soc. Eut. de Fr., 1870). 1186. E. cupreus Mul. — Accrochés sous les pierres des cours d’eau (ar). Sainte-Gemmes. 1187. E. nitens Mul. — Avec le précédent, plus rare. 1188. E. angustatus Mul. — Bord des eaux. Sainte-Gemmes (Gai.). 1189. E. pygmæus Mul, — Avec le précédent (r). Sainte-Gemmes. 1190. E. tuberculatus Mul. (S. G. Limnius Mul.). — Dans les détritus des inondations. Sainte-Gemmes. G. STENELMIS Dufour. — Er. 531. 1191. S. canaliculatus Gyl. — Sur les vieux bois, les branches immergées. Montreuil-Belfroy (Raf.). Sainte-Gemmes (Gai.). G. MACRONYCIIUS Muller. — Er. 535. 1192. 4-tuberculatus Mul. -- Angers, bords de la Maine, sous des morceaux de bois, dans l’eau cou- rante (r) (Gai.). La larve a été décrite par Chapuis et Candèze, p. 110. G. HETEROCERUS Fabricius. — Kiessw. Lin. V. 1193. H. fossor Kiesenv. — Sainte-Gemmes. En — 156 — piétinant sur le sable humide au bord de la Loire (Gai.). 1194. H. marginatus Fab. — Bords de la Loire, dans le sable humide (c). 1195. II. lævigatus Panz. — Sainte-Gemmes, grèves des bords de la Loire (Gai ). PECTINICORNES G. LUCANUS Linné. — Er. 935. 1196. L. cervus Lin. — La larve (voir Chapuis et Gandèze, p. 129) vit dans le chêne où elle creuse de profondes galeries. L’insecte parfait en juin et juillet (tc) sur le chêne ou au vol, le soir. G. DORCUS Mac Leay. — Er. 939. 1197. D. parallelipipedus Lin. — Pris sur le chêne (tc). Pour la larve, voir Chapuis et Candèze, p. 129. G. PLATYCERUS Geoffroy. — Er. 9M . 1198. P. caraboïdes Lin. — Sur le chêne, en mai et juin ; Angers (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai ). G. SINODENDRON Helwig. — Er. 9k9. 1199. S. cylindricum Lin. — La larve vit dans le tronc de différents arbres; l’insecte a été signalé sur le frêne, sur le pommier; Angers (Mil.) (tr). - 157 LAMELLICORNES G. ATEUCHUS Weber. — Er. 74,9. 1200. A. laticollis Web. — Espèce méridionale indiquée par Millet comme trouvée à Montreuil-Bellay et Saint-Cyr-en-Bourg (tr). G. GYMNOPLEURUS Illiger. — Er. 754, . 1201 . G. flagellatus Fab. — Espèce méridionale ; Montreuil-Bellay, Saint-Cyr-en-Bourg. Terrefort près Saumur (Court.) (tr). 1202. G. mopsus Pal. — Terrefort près Saumur; Saint-Hilaire-Saint-Florent; Montreuil-Bellay (Mil.) (tr). G. SISYPHUS Latreille. — Er. 757. 1203. S. SchæfFeri Lin. — Dans les matières stercoraires; Pocé, Marson, Saint-lIilaire-Saint-Flo- rent, Souzay, Montreuil-Bellay (Mil.) (r). G. COPRIS Geoffroy. — Er. 786 . 1204. C. lunaris Lin. — (c) Dans les bouses, au printemps, prairies des bords de la Loire (Gai.). G. ONTÏIOPHAGUS Latreille. — Er. 702. 1205. O. amyntas 01. — Dans les bouses, au printemps (ac). 1206. O. taurus Lin. — Mêmes moeurs (c). 1207. O. lucidus Illig. — Avec les précédents, plus rare; Sainte-Gemmes (Gai.). 1208. O. vacca Lin. — (ac) Dans les bouses, au printemps. 1209. O. cœnobita Herbst. — Bouses, excré- ments, champignons (c). 1210. O. fracticornis Fab. — (r) Sainte-Gemmes (Gai.). 1211. O. nuchicornis Lin. — Dans les excré- ments (ar). 1212. O. maki Illig. — Espèce méridionale; Le Coudray-Macouard (Juignet) (tr). 1218. O. lemur Fab. — Sainte-Gemmes (Gai.) (ar). 1214. O. ovatus Lin. — Avec le précédent (r); Sainte-Gemmes (Gai.); Lué (R. de la Per.). 1215. O. furcatus Fab. — Espèce rare indiquée par Millet en Anjou. 1216. 0. Schreberi Lin. — (r) Sainte-Gemmes (GaL). G. ONITICELLUS Serville. - Er. 781. 1217. O. flavipes Fab. — Dans les bouses, au printemps (c). G. APJIOD1US llliger. - Er. 792. 1218. A. erraticus Lin. (S. G. colobopterus Muls.). — (ac) Au printemps, dans les bouses, prairies des bords de la Loire et de l’Authion ; Sainte-Gemmes. 1219. A. scrutator Herbst. (S. G. coprimorphus Muls ). — Espèce méridionale (r) ; Montilliers, Beau- lieu (Mil.); Sainte-Gemmes (GaL); Lué (U. de la Per.). 1220. A. subterraneus Lin. (S. G. Eupleurus Muls.). — (c) Sainte-Gemmes. 1221. A. fossor Lin. (S. G. Teuchestes Muls.). — - m - Dans les bouses, prairies des bords de la Loire et de l’Aulhion. — Var.Syfaafo'cMsArhens.Elytres brunâtres. Plus rare que le type; prairies de l’Authion. Sainte- Gemmes (Gai.). 1222. A. hæmorrhoidalis Lin. (S. G. othopliorus Muls ). — Avec les précédents (r). 1223. A. scybalarius Fab. (S. G. aphodius Illig.). — Dans les bouses, le crottin de cheval, prairies des bords de la Loire (ac). 1224. A. foetens Fab. — Dans les fumiers (ar) ; Anjou (Mil.). 1225. A. fîmetarius Lin. — Mêmes mœurs que le précédent (c). 1226. A. ater De G. — (r) Gennes, excursion de mai 1879 (Gai.). 1227. A. granarius Lin. — Dans les détritus végé- taux (c). 1228. A. sordidus Fab. — Mêmes mœurs que le précédent (ac). 1229. A. lugens Creutz. — (r) Milly, excursion de 1879. 1230. A. rufescens Fab. — Anjou (Mil.). 1231. A. nitidulus Fab. — Dans les détritus végé- taux, les bouses (ar). 1232. A. immundus Creutz. — (ac) Anjou (Mil.), Sainte-Gemmes (Gai.). 1233. A. bimaculatus Fab. — (r) Dans les ma- tières animales ou végétales en décomposition ; Sainte- Gemmes (Gai.). — Var. ambiguus . Avec le précé- dent (r). Sainte-Gemmes (Gai. J. 1234. A. niger Illig. — (r) Sainte-Gemmes (Gai.). — 160 1235. A. melanostictus Sch. — (ar) Sa in le - Gemmes (Gai.). 1236. A. inquinatus Fab. — Dans les bouses, au printemps (c). 1237. A. conspurcatus Lin. — Vil de préférence dans le croltin de mouton ; Anjou (Mil.). 1238. A. sticticus Panz. — Anjou (Mil.). 1239. A. tristis Panz — (ar) Sainte-Gemmes (Gai.). 1240. A. quadrimaculatus Lin. — Dans les endroits sablonneux, sur les grèves (r); Anjou (Mil.). 1241. A. quadriguttatus Herbst. — Dans le crottin de mouton (r) ; Anjou : Grez-Neuville. 1242. A. merdarius Fab. — Dans les excréments humains (ar) ; Anjou (Mil.). 1243. A. consputus Creutz. — Anjou (Mil.). 1244. A. contaminatus Herbst. — Anjou (Mil.). 1245. A. rufipes Lin. — (c) Dans le crottin de cheval . 1246. A. luridus Fab. — (ar) Forêt de Baugé (Gai.). 1247. A. pécari Fab. — (r) Anjou (Mil.). 1248. A. sus Herbst. (S. G. lieptaulacus Muls.). — Sous les détritus végétaux (ac) ; Sainte-Gemmes, dé- tritus d’inondation. 1249. A. porcatus Fab. (S. G oxyomus Muls). — Avec le précédent. G. RHYSSEMUS Mulsant. -- Er. 709. 1250. R. germanus Lin. — Dans les détritus végétaux (ac) ; Sainte-Gemmes. — 161 — G. PSAMMOBIUS Latreille. — Er. 912. 1251. P. sulcicollis lllig. — Terrains sablonneux, sous les pierres ; Anjou (Mil.). 1252. P. cæsus Panz. — (S. G. Pleurophorus Muls.). — Sainte-Gemmes, volant souvent en grande quantité le soir (Gai.). 1253. P. vulneratus Gyl. — (S. G. Diastictus Muls.). — Sous des pierres, dans les détritus (r) ; Sainte-Gemmes, bords de rAutliion (Gai.). G. ODONTÆÜS Erichson, 742. 1254. O. mobilicornis Fa b. — (r) Volant le soir et le matin sur les prairies artificielles ; Avrillé (Mil.), Saint-Cyr-en-Bourg (Court.). G. GEOTUOPES Latreille. — E. 723. 1255. G. typhæus Lin. — Dans les bouses (r) ; Sainte-Gemmes (Gai.). 1256. G. stercorarius Lin. — Sous les bouses et surtout sous le crottin de cheval ; vole le soir (tc). 1257. G. hypocrita lllig. — Mômes mœurs, plus rare ; Anjou (Mil.). 1258. G. sylvaticus Panz. — Dans les bois, dans les bouses, les champignons (r) ; Baugé (Gai.). 1259. G. vernalis Lin. — Anjou (Mil.). G. TROX Fabricius. — Er. 926 . 1260. T. perlatus Scriba. — Endroit sablonneux, dans les matières animales ou végétales desséchées (r) ; Anjou (Mil.). Juin, sous le cadavre d’une pie (K. de la Per.). 11 1261. T. hispidus Laick. — Avec le précédent ; Anjou (Mil.). 1262. T. sabulosus Lin. — Dans les bois, sous les cadavres de petits animaux (r). 1263. T. scaber Lin. — Anjou (Mil.). G. HOPLIA Illiger. — Burm ., IV, 177. 1264. H. philanthus Sulz. — Indiqué par Millet, trouvé en juillet sur des peupliers, au bord d’un ruis- seau, au Vieil-Baugé; Lué (R. de la Per.). 1265. II. farinosa Lin. — Cette espèce, indiquée par Millet comme très répandue certaines années sur les luisettes des bords de la Loire, ne doit être ins- crite à notre faune qu’avec un point de doute ; dans tous les cas, elle serait très rare. 1266. H. coerulea Drury. — (tc) De la fin de juin au commencement de juillet, dans les prairies des bords de la Loire, pendant une quinzaine de jours seulement. La femelle beaucoup plus rare, à terre au pied des luisettes ; Sainte-Gemmes (Gai.). G. HOMALOPLIA Stephens. — Burm., IV, 153. 1267. H. ruricola Fab. — Sur les graminées, dans les terres légères ; bords de la Loire ; Sorges, Baugé (Mil.). G. SERICA Mac-Leay. — Burm., IV, 163. 1268. S. holosericea Scop. — Endroits sablon- neux; sur les plantes ou volant au crépuscule (r). Fontaine-Milon, en septembre (R. de la Per.). 1269. S. brunnea Lin. — (r) Angers, le bois de la Raie; Saumur, forêt de Fontevrault; Lué (R. de la Per.). G. RflIZOTROGUS Latreille. — Burm. IV, 878. 1270. R. æstivus Oliv. — De la fin de juillet à septembre (c). 1271. R. marginipes Mills. — (r). Indiqué par Millet à Saurnur, le Puy-Notre-Dame et Soulanger. 1272. R. solstitialis Lin. — (c). Partout, de la fin de juin à mi-juillet. 1273. R. ruficornis Fab. — De mai à juillet. Sam mur (Mil.). Sainte-Gemmes (Gai.). 1274. R. rufescens Fab. — Le soir, au vol (ac). A Sainte-Gemmes, dans les prairies, très nombreux ; sur les peupliers. G. ANOX1A Castelnau, 1275. A. villosa Fab. — En juin et juillet sur les peupliers (r). Indiqué par Millet à Sainte-Gemmes, Saint-Jean-de-la-Croix, Durlal, Saurnur et Baugé. G. MELOLONTBA Fabricius. — Burm. £09. 1276. M. vulgaris Fab. — (tg).. Partout, de fin avril à fin mai. 1277. M. hippocastani Fab. — (c). Forêt de Baugé; Lue (R. de la Per.). G. ANISOPLIA Castelnau. Burm., IV, 215. 1278. A. fruticola Fab. — Sur les graminées, les luzernes, en juin et juillet. A l’état de larve, cet insecte fait beaucoup de mal aux racines de différentes plantes (ac). Sainte-Gemmes» - 164 — 1279. A. agricola Fab. — En mai et juin, sur les fleurs de la tanaisie. Saint-Jean-de-la-Croix (Mil.). 1280. A. arvicola 01. — (r). Anjou (Mil.).' 1281. A. tempestiva Er. — En juin et juillet, dans les prairies, sur les graminées (r). Anjou (Mil.). G. ANOMALA Burmeister. — IV, 281. 1282. A. oblonga Fab. — De juin à juillet, dans les îles de la Loire, sur les luisettes. On le trouve aussi sur le seigle (ac). Sainte-Gemmes. 1283. A. Fischeri Fab. — Avec la précédent, plus rare. Sainte-Gemmes (Gai.). G. PHYLLOPERTHA Kirby. — Burm. IV, 512. 1284. P. eampestris Latr. — (ar). Anjou (Mil.). 1285. P. horticola Lin. — (r). Anjou (Mil.). G. ORYGTES llliger. — Muls. 878. 1286. O. nasicornis Lin. — Dans la tannée des couches de jardin, dans le bois pourri, les débris de bruyère en décomposition. Angers, Saumur, Louerre (Mil.) (vc). CETON 1 DES G. CETONIA Fabricius. — Er. 598. 1287. G. squalida Lin. (S. G. oxythyrea Muls.). — L’été, sur les fleurs des prairies des bords de la Loire (tc). — 165 — 1288. C. hirtella Lin. — En juin et juillet, sur les ombellifères. 1289. G. stictica Lin. — Avec le précédent (tc). G. CETONIA Burm. 1290. C. morio Fab. — Surtout sur le sureau; signalée aussi sur le figuier (ar). Sur les fleurs des ombellifères (Mil.). 1291. G. aurata Lin. — Mai et juin, commune sur les roses, dans les jardins. 1292. G. floricola Herbst. — (ar). Signalée dans le sud de la forêt de Fontevrault par Millet. 1293. G. marmorata Fab. — (ar). La larve de cette espèce vit dans le terreau des vieux châtaigniers et des vieux saules.' G. OSMODERMA Lepelletier. — Burm. III, 71 3. 1294. O. eremitaLin. — A l’état de larve dans les détritus des arbres cariés. Angers, Saumur, Baugé (Mil.). Sainte-Gemmes (Gai.). G. GNORIMUS Lepelletier. — Burm. 762. 1295. G. nobilis Lin. — La larve vit dans le ter- reau des vieux arbres ; à l’état parfait, l’été, sur les roses et sur les ombellifères (ac). 1296. G. variabilis Lin. — La larve vit dans les vieux arbres, surtout dans les châtaigniers (r). Envi- rons de Segré (Mil.). — 166 — G. TRICHIUS Fabricius. — Burm . 754,. 1297. T. fasciatus Lin. — (ac). A Sainte-Gemmes, sur les fleurs, surtout sur les ombellifères. 1298. T. abdominalis Scht. — Avec le précé- dent (r). Sainte-Gemmes (Gai.); Lué (R. de la Per.). G. VALGUS Scriba. — Burm. 719. 1299. V. hemipterus Lin. — Assez commun au pied des saules, dans le bois mort. Sainte-Gemmes (c). Se trouve à l’extrémité des pièces de chêne enfon- cées en terre (Gai.). Au moment où l’impression de ces pages se ter- minait, M. René de la Perraudière, membre de la Société entomologique de France et de la Société d’études scientifiques (neveu de M. H. de la Perrau- dière dont la collection, jointe à celle de M. de Romans, avait été léguée au Musée d’Angers), m’adressait une liste de coléoptères recueillis par lui en Anjou, et surtout à Lué, à La Meignanne et aux environs de Châteaugontier. J’ai pu, pour ce qui concerne la deuxième partie du catalogue, porter comme loca- lités, avec l’indication (R. de la Per.), quelques espèces rares signalées par notre collègue, et j’inscris ici les cinq espèces ci-après nouvelles pour notre faune. 867 bis. Gatops quadraticollis Aubé. — La Meignanne (R. de la Per.). — 167 — 913 bis. Trichopterix grandicollis Manli. — Sous les feuilles sèches (R. de la Per.). 1026 bis . Meligethes subrugosus Gyl. — Lué, en juin, dans un bolet (R. de la Per.). 1147 bis. Dermestes pardalis Bilb. — La Mei- gnanne, Lué (R. de la Per.). 1164 bis. Syncalypta spinosa Rossi. — Grez- en-Bouère (IL de la Per.). NOTICE SUR UN NOUVEAU PROCÉDÉ DE FABRICATION DE L’ALUMINIUM PAR M. ICHON Ingénieur des Mines Depuis un certain nombre d’années on s’est occupé de rechercher les moyens de fabriquer à bon marché l’aluminium, ce métal qui, par son bel aspect, sa légè- reté et sa grande inaltérabilité, attire l’attention, non moins que par sa résistance aux efforts dynamiques. Le problème à résoudre paraît d’autant plus intéres- sant que l’aluminium se trouve, pour ainsi dire, par- tout dans la nature, et que ses emplois deviendraient sans doute innombrables si l’on parvenait à l’extraire économiquement et pur de matières telles que l’argile. Ainsi qu’il arrive pour d’autres corps, des impu- retés, même en proportions presque insignifiantes, suffisent pour modifier considérablement les proprié- tés de l’aluminium, notamment son inaltérabilité et sa résistance. S’il est déjà difficile d’obtenir de l’alumi- nium relativement pur en prenant pour minerai des - 170 — matières telles que la cryolithe, qui renferme peu de fer et de silicium, la difficulté augmente encore consi- dérablement si l’on a recours à l’argile. Le nombre des procédés de fabrication de l’alumi- nium inventé dans ces dernières années est assez considérable; aucun ne paraît avoir abouti à un prix de revient très bas, puisque le kilogramme du métal se vend encore sur le marché entre 60 et 80 francs. Cependant le procédé des frères Bernard, de Creil (Exposition de 1889), devrait, d’après les inventeurs, permettre d’arriver à un prix de revient de 10 francs par kilogramme avec une production suffisamment considérable. C’est à un prix analogue que parait pouvoir être produit l’aluminium par le procédé de l’ingénieur Grabau de Hanovre, procédé que nous avons vu en application dernièrement. Mais ce qui, plus encore que le bon marché, semble devoir donner à ce pro- cédé le pas sur ceux aujourd’hui en usage, c’est la grande pureté du produit obtenu. En effet, parmi ces procédés, c’est celui de l’usine de Salindres qui semble donner le produit le plus pur contenant 98,90 p. 100 d’aluminium ; les usines d’Angleterre et de Schaf- fhouse donnent des produits dont la teneur varie entre 98,60 et 96 p. 100. M. Grabau arrive par son pro- cédé, breveté en France, à une teneur de 99,80 p. 100 en aluminium, c’est-à-dire à une pureté presque com- plète. Le procédé comprend en premier lieu la fabrication du fluorure d’aluminium au moyen de sulfate d’alu- mine, de spath fluor et de cryolithe ; celle-ci n’est — 171 — d’ailleurs employée à l’état naturel qu’au début des opérations ; par la suite, la réduction même du fluo- rure d’aluminium donne de la cryolithe artificielle beaucoup plus pure. En deuxième lieu vient la réduc- tion du fluorure d’aluminium par du sodium ; ce der- nier est lui-même fabriqué par M. Grabau à l’aide d’un nouveau procédé qui permet d’abaisser considé- rablement son prix de revient. Fabrication du fluorure d'aluminium . — On dissout dans l’eau 10 à 13 p. 100 de sulfate d'alumine et on traite la dissolution par du spath fluor réduit en poudre, et aussi pur que possible ; le mélange est chauffé pendant plusieurs heures à 60 degrés dans un bassin muni d’un malaxeur. Le spath fluor, au bout de peu de temps, se bour- soufle et se décompose en partie en formant du sul- fate de chaux. En répétant plusieurs fois cette opéra- tion, on peut arriver à remplacer 66 p. 100 de l’acide sulfurique combiné à l’alumine par du fluor ; mais, dans la pratique, il n’est pas avantageux de pousser jusque-là; il vaut mieux s’arrêter à 55 p. 100. Il se forme une combinaison particulière de fluorure d’alu- minium et de sulfate d’alumine, un fluosulfate d’alu- mine A12(F14S04). On laisse déposer pendant plusieurs heures ; la solu- tion encore trouble est transvasée dans un grand réservoir en bois ; le sulfate de chaux précipité est lavé sur des filtres, et les eaux de filtration servent à dissoudre une nouvelle quantité de sulfate d’alumine; le sulfate de chaux retient seulement 3 p. 100 de sul- fate d’alumine devenu insoluble. — m ~ La dissolution de fluosulfate, qui est trouble par suite de la présence de silicates basiques provenant du sulfate d’alumine, est débarrassée, s’il y a lieu, de petites quantités de fer au moyen de prussiate de potasse ; puis on la filtre. La liqueur filtrée, devenue transparente, renferme du fluosulfate et du sulfate d’alumine, ainsi que de petites quantités de sulfate de soude (provenant du sulfate d’alumine) et de pe- tites quantités de sulfate de chaux (1 mètre cube de la liqueur renferme 1 kilogramme de chaux). La solution est évaporée au bain-marie jusqu’à con- sistance sirupeuse ; les vapeurs sont chassées au moyen de deux ventilateurs, l’un aspirant, l’autre fou- lant; ce dernier amène de l’air purifié par un filtre en laine, afin d’éviter les poussières contenues dans l’atmosphère. On ajoute ensuite à la masse de la cryolithe fine- ment pulvérisée, et on mélange intimement dans un malaxeur; la proportion de cryolithe ajoutée doit être telle que l’acide sulfurique encore combiné à l’alu- mine puisse être complètement absorbé par le sodium de la cryolithe en échange du fluor de cette dernière. Le mélange déjà passablement consistant est placé dans un bassin en plomb, puis séché dans un séchoir à ISO degrés environ; on obtient une matière poreuse qui est cassée en morceaux de la grosseur d’une noi- sette. Pour obtenir la substitution du fluor à l’acide sulfurique, il faut chauffer la matière au rouge sombre dans un plateau en fonte, à revêtement exempt de fer et de silice, qu’on introduit dans une moufle chauffée au rouge; on doit éviter d’aller jusqu’à la fusion pour - m - ne pas gêner le lavage subséquent. Ce lavage a pour but d’enlever le sulfate de soude et de laisser le fluo- rure d’aluminium. En résumé, la préparation du fluorure d’aluminium au moyen du sulfate d’alumine comprend deux phases : dans la première il y a échange d’une partie de l’acide sulfurique contre le fluor du spath fluor; dans la deuxième, il y a échange du reste de l’acide sulfu- rique contre le fluor de la cryolithe. Comme nous l’avons dit, ce n’est que pour la mise en train qu’il faut une certaine quantité de cryolithe naturelle ; par la suite, celle-ci est remplacée par de la cryolithe arti- ficielle obtenue lors de la réduction du fluorure d’alu- minium. Les lavages répétés du mélange de sulfate de soude et de fluorure d’aluminium, surtout à l’eau chaude, enlèvent avec le premier 15 p. 100 du dernier et la majeure partie du fer ; il reste donc seulement 85 p 100 du fluorure d’aluminium qui est pressé, puis séché en gâteaux et cassé en morceaux de la grosseur d’une noix. Réduction du fluorure d'aluminium. — La réduction du fluorure d’aluminium par le sodium s’opère dans un vase en fonte, dont le diamètre égale la hauteur, et revêtu intérieurement d’une couche de cryolithe de plusieurs centimètres d’épaisseur ou mieux de briques faites avec de la cryolithe pulvérisée et humectée d’une dissolution de sel marin. Le fluorure d’aluminium est, au préalable, chauffé au rouge dans un cylindre en fer revêtu intérieure- ment d’une matière réfractaire ne contenant ni sili- cium ni fer; le cylindre est fermé par un couvercle en fer; son fond inférieur est mobile autour d’un axe et retenu par un contrepoids. Le fluorure d’aluminium ne fond pas et s’évapore très peu, si le couvercle est bien fermé. Le vase à réduction est amené sous le cylindre contenant le fluorure par un petit chariot roulant sur rails. On fait basculer le fond du cylindre à fluorure, et celui-ci tombe dans le vase, qui est retiré aussitôt pour recevoir un lingot de sodium chauffé à une tem- pérature voisine du point de fusion. On couvre immé- diatement avec un couvercle en asbeste et une réaction très vive commence aussitôt; il se fait un véritable bouillonnement et, quelquefois, une flamme de sodium sort sous le couvercle. Lorsque les proportions de sodium et de fluorure d’aluminium ont été choisies de manière à ne réduire que la moitié à peu près de ce dernier, l’autre moitié se combine au fluorure de sodium produit et forme de la cryolithe. Après la réaction, qui ne dure que quelques instants, on trouve cette dernière formant une masse parfaitement fondue et à une température bien supérieure à celle du mélange primitif, car elle est au rouge blanc. Après refroidissement, on trouve en dessous de la cryolithe solidifiée un culot d’aluminium métallique recouvert d’une légère croûte de cryolithe détachée du revêtement. Lorsque le fluorure d’aluminium a été préparé avec la cryolithe naturelle, qui renferme toujours du sili- cium, la scorie a une couleur grise ou noirâtre, tandis — m — qu’elle devient parfaitement blanche lorsque le fluo- rure d’aluminium a été préparé avec la scorie d’une opération précédente. C’est précisément par le réemploi comme matière première dans une opération d’un produit accessoire obtenu dans l’opération précédente que se caracté- rise le procédé, ce qui fait qu’une quantité très limitée de cryolithe naturelle est nécessaire pour la mise en train. S’il n’y avait pas de pertes dans la fabrication, en supposant tout l’acide sulfurique du sulfate d’alumine éliminé dans l’opération d’agglomération avec la cryo- lithe, il ne se produirait, lors de la réduction, que la quantité de cryolithe théoriquement nécessaire pour la production du fluorure d’aluminium , comme le montrent les formules suivantes : (1) A12(S04)3 + 6 Na Fl, A12F16 = 2 Al» + 3 (Na2S04). (2) 2 Al2Fi6 -f 6 Na. = Al2 + 6 Na Fl, A12F16. Mais à cause des pertes par lavage, etc., la quantité de cryolithe obtenue serait insuffisante. D’un autre côté si, dans le traitement du sulfate d’alumine par le spath fluor, on pouvait atteindre la limite théorique de la réaction, on obtiendrait, lors de la réduction du fluorure d’aluminium, deux fois la quantité de cryolithe nécessaire à la fabrication du fluorure d’aluminium de l’opération suivante. On aurait en effet : (3) 3 Al2 | Jq* | + 6 Na Fl, Al» s 4 Al» + 3 Na2S04. (4) 4 Al» + 12 Na ss 4 Al + 2 (6 Na Fl, Al»), Cependant les pertes par lavage réduiraient de 100 à 83 p. 100 l’excédent de cryolithe. En supposant que 50 p. 100 seulement du sulfate d’alumine soient transformés, il y aurait encore, mal- gré les pertes de lavage, un excédent de 33 p. 100 de cryolithe , ainsi que le montrent les formules sui- vantes : ( Al2 (SO4)3 ) (5) A1l2pj6 1 j + 6 Na Fl, Al2Fl6 = 3 A1W + 3 Na2S O4. (6) 3 A12F16 + 9 Na = 3 Al + 3/2 (6 Na Fl, A12F16). Comme nous l’avons indiqué plus haut, on trans- forme facilement 55 p. 100 du sulfate d’alumine ; par conséquent le procédé donnera toujours un excédent sensible de cryolithe artificielle qui peut trouver son emploi dans les verreries. 11 va de soi que le procédé indiqué ne donnera de l’aluminium aussi pur que pos- sible qu’avec des matières premières également pures et exemptes surtout de fer et de silicium. La solution de fluosulfate d’alumine servant à la préparation du fluorure d’aluminium ne renferme pas trace de silicium, et si le sulfate d’alumine (1) et le spath fluor employés sont eux-mêmes exempts de fer, il n’y en aura pas non plus dans le fluosulfate. Dans tous les cas, le fer peut être précipité par le prussiate jaune de potasse. La cryolithe naturelle que l’on doit employer pour la mise en train du procédé ne se trouve pas pure ; elle renferme toujours jusqu’à 15 p. 100 de quartz et (1) Qu’on peut se procurer dans les fabriques de produits chi- miques. — 177 — 0,5 p. 100 de fer. 11 en résulte que le fluorure d’alumi- nium obtenu dans une première opération ne saurait être pur, pas plus que l’aluminium résultant de sa réduction. La cryolithe artificielle obtenue en même temps peut être débarrassée de son fer par un acide faible et le silicium disparaît, lors du chauffage ou rouge du fluosulfate, à l’état de fluorure de silicium. Aussi, à l’opération suivante, le fluorure d’aluminium oblenu est-il parfaitement blanc et les produits restent purs par la suite, à la condition de ne pas y intro- duire d’impuretés du dehors. Nous avons vu les pré- cautions minutieuses prises à cet égard lors de l’éva- poration de la solution de fluosulfate et de sulfate d’alumine. Pendant la réduction du fluorure d’aluminium on peut facilement éviter l’introduction de matières étran- gères. Le fluorure d’aluminium ne fondant pas au rouge, il suffit de recouvrir les parois du cylindre où on le chauffe d’un revêtement exempt de fer et de silicium. Quant aux parois revêtues de cryolithe du vase de réduction, elles sont à peine' atteintes par la chaleur, vu la rapidité de la réaction, et on ne sent aucune élé- vation de température à l’extérieur des parois en fonte. Ces diverses conditions font que P aluminium fabri- qué par le procédé Grabau atteint une pureté excep- tionnelle. On a analysé au bureau d’essais de l’École des mines deux échantillons rapportés par nous; l’un (n° 1) est de l’aluminium fabriqué au moyen de la cryolithe naturelle, l’autre (n° 2) au moyen de la cryo- 12 — 178 lithe artificielle obtenue dans les opérations (troisième réduction). N° 1 N° 2 Silicium . . . • • » . « . 1,12 0,06 Fer 3,71 0,17 Manganèse. . 0,21 traces Aluminium . 94,96 99,77 100,00 100,00 Le bon marché du produit ainsi obtenu résulte du bon marché du sodium employé. M. Grabau est l’in- venteur d’un procédé de fabrication du sodium par l’électrolyse, procédé par lequel il pense pouvoir ob- tenir le sodium à 2 francs ou lf,50 le kilogramme, et, dans ces conditions , l’aluminium pur pourra être obtenu à très bas prix. Nous ne dirons que quelques mots de ce procédé, dont certaines parties ne sont pas encore brevetées. Il a pour base la décomposition du sel marin fondu par le courant électrique. On place le sel préparé d’une manière particulière dans un creuset (voir la figure ci-dessous) où plongent, — 179 d’une part, une électrode en charbon C, sur laquelle se dégage le chlore, et, d’autre part, une cloche en porcelaine à doubles parois, munie d’une armature métallique; entre les parois se trouve une couche d’air isolante. La deuxième électrode est formée par un fil de fer attaché à l’armature métallique de la cloche et qui est terminé à sa partie inférieure par une étoile p. La disposition de la cloche à doubles parois est essentielle, une paroi simple en porcelaine étant rapidement détériorée parle courant électrique. A la partie supérieure, la cloche présente une ouver- ture tubulaire t communiquant avec un tuyau en fer recourbé à angle droit et qui conduit les gouttes de sodium, venues à la surface en vertu de leur poids spécifique plus faible, dans un réservoir rempli de pétrole ou d’azote. La porcelaine de la cloche n’est que faiblement atta- quée par le sodium incandescent, même à une tempé- rature fort supérieure à celle du point de fusion, grâce aux conditions particulières dans lesquelles est placé le sel marin; sans elles la porcelaine serait complète- ment détruite en quelques heures, et c’est précisé- ment l’une des deux grandes difficultés que l’inven- teur a eu à vaincre : d’une part, la destruction de la cloche par le courant électrique, et d’autre part sa décomposition par le sodium. Au fur et à mesure que le sodium se dégage, le niveau du sel fondu s’abaisse, et il faut ajouter du chlorure de sodium. Le sodium obtenu est parfaite- ment pur et n’a pas besoin d’être refondu. Il n’est peut-être pas sans intérêt d’indiquer ici en — 180 — quoi le procédé Grabau diffère de l’ancien procédé Deville. Comme matières premières, le procédé Deville uti- lisait du chlorure d’aluminium, du sel marin et de la cryolithe naturelle. M. Grabau emploie du sulfate d’alumine, du spath fluor et de la cryolithe artifi- cielle, produite en excès dans les réactions du pro- cédé, et formant ainsi un produit accessoire directe- ment utilisable. La voie humide permet l’obtention d’un fluorure d’aluminium parfaitement pur, tandis qu’il est beaucoup plus difficile d’obtenir le chlorure d’aluminium pur. En outre, ce dernier se décompose rapidement à l’air et doit être employé rapidement, tandis que le fluorure peut être conservé sans alté- ration. Dans le procédé Deville, le chlorure d’aluminium est réduit par du sodium en présence d’un fondant, dans des fours en matières réfractaires. Ces matières sont plus ou moins attaquées par le lit de fusion et contribuent à rendre l’aluminium impur. L’effet utile du sodium n’est guère que les 76 centimètres de son effet théorique. La réaction est relativement faible, parce que la masse renferme une proportion moindre d’aluminium que dans le procédé Grabau, et que l’on cherche à réduire tout cet aluminium. Dans le procédé Grabau, au contraire, la réduction a lieu sans fondant et est conduite de manière à n’extraire du fluorure que la moitié de l'aluminium qu’il renferme ; la réaction est très vive et on utilise de 83 à 90 p. 100 du sodium, lequel produit de la cryolithe avec une partie du fluorure d’aluminium, en — 181 — même temps qu’il réduit l’autre. La réaction est accom- pagnée d’une élévation de température considérable qui permet de la faire dans un vase froid, garni de cryolithe, et d’éviter ainsi l’introduction d’impuretés dans l’aluminium. Enfin le procédé Grabau se différencie du procédé Deville par la manière d’obtenir le sodium. Les deux procédés de fabrication, de l’aluminium d’une part, du sodium de l’autre (1), inventés par M. Grabau, paraissent fort intéressants, en laissant même de côté la question de la production à bon mar- ché ; l’opération de la réduction du fluorure d’alumi- nium par le sodium est à coup sûr l’une des opéra- tions les plus élégantes de la chimie métallurgique, et elle frappe beaucoup par sa rapidité, lorsqu’on la voit pour la première fois. Nous terminerons par quelques indications sur le prix de revient du kilogramme d’aluminium (y com- pris la fabrication du sodium) que prétend obtenir M. Grabau. Les chiffres ci-dessous supposent une pro- duction de 20 kilogrammes en vingt-quatre heures ; ils se réduiraient proportionnellement beaucoup pour une production plus forte. Frais de 'premier établissement. fr. Bâtiments 57.000 Machine à vapeur, chaudière, dynamo 35.000 Appareils électriques pour la fabrication du sodium . . 22.000 Appareils divers . 25.000 Capital d’exploitation 40.000 Total 179.000 (1) Nous espérons pouvoir donner sous peu plus de détails sur ce dernier. 182 — Frais d’ exploitation. fr. Main-d’œuvre par jour 40, QO Traitements des chimistes 40,00 Spath fluor. 12.00 Acide sulfurique 2,50 Sulfate d’alumine. . 60,00 Sel marin 36,00 Produits chimiques divers . . 16,00 Houille. 50,00 Frais de réparation, amortissement 30,00 Total 286,50 Soit, avec une production de 20 kil. par jour ..... 14,32 AGE DES SABLES ROTJGES PB LA. FOIiÉT PU GAVRE ^Loire-Inférieure) PAR L, Davy Ingénieur civil des Mineg On trouve en une foule de localités de la Bretagne, du Maine, de l’Anjou et, en général, de toute la région nord-ouest de la France, des couches horizontales superficielles souvent fort épaisses de sables le plus souvent rouges, de graviers, d’argiles et de cailloux roulés. Ces couches se superposent indistinctement sur toutes les roches des âges les plus divers, depuis les plus anciens jusqu’au tertiaire. On ne voit au-dessus d’elles que les alluvions et la terre végétale. Ces dépôts meubles appartiennent certainement à des époques différentes selon les localités où on les observe. Jusqu’à ce jour, ils ont été fort peu étudiés. Chaque géologue qui en a parlé l’a fait très briève- ment et les a placés, le plus souvent avec doute, tantôt à un niveau tantôt à un autre. Cette indécision a pour principale cause le manque presque absolu de débris organiques dans les couches — 184 — en question. On a pu dire, d’une façon générale, qu’elles sont plus récentes que les faluns puisqu’on les voit souvent recouvrir ces derniers, et c’est à cette • vague conclusion que l’on a dû s’arrêter. La rareté des fossiles a rebuté les chercheurs ; beaucoup ont cessé d’explorer les carrières en se disant de parti pris : inutile de chercher, il n’y a rien. La découverte qui fait l’objet de cette note devra engager mes collègues à ne plus négliger les recherches de fossiles partout où ces couches superficielles auront été mises à nu. La liste des fossiles trouvés, jusqu’à ce jour, dans les argiles sables et graviers est, à ma connaissance, fort courte. Blavier, dans son Essai de statistique minéralogique et géologique du département de la Mayenne (1837), dit avoir vu dans ces sables agglomérés par l’oxyde de fer de nombreux débris de bivalves qu’il appelle cardita ou cardium. C’était une erreur de sa part, car M. CEhlert a reconnu depuis (Note géologique sur le département de la Mayenne 1882), que les roches dont parle Blavier sont devoniennes et que les cardita sont réellement YOrthis Monnieri. La première découverte importante a été faite par M. Mercier, pharmacien à Redon, puis complétée et mise en lumière par M. Vasseur ( Recherches géolo- giques sur les terrains tertiaires de la France occi- dentale, 1881). Il a trouvé au village de Saint-Jean- la-Poterie (Morbihan), près Redon, dans un banc d’argile plastique exploité pour la fabrication de poteries grossières ; Nassa prismatica, Ncissa muta- — m — bilis, Ostrea edulis, Terebratula variabilis Sow ou perforata? Defr. et des valves de Balanes. Ces fos- siles lui ont permis d’attribuer au Pliocène l’âge de ce dépôt. Comme l’argile de Saint-Jean-la-Poterie est recouverte de sable rouge, il est certain que ce sable appartient au même âge ou à une époque plus récente. Cette conclusion a été confirmée par M. Vasseur lui-même lorsqu’il a retrouvé les mêmes fossiles entre Sévérac et Saint-Gildas-des-Bois (Loire- Inférieure) dans une couche d’argile placée à un niveau inférieur à celui des sables rouges voisins. M. Danton a présenté, en 1889, à l’Association Française pour l’avancement des sciences, une note dans laquelle il dit que: Les sables ferrugineux ter- tiaires de l’ouest de la France jusqu’ici considérés pomme non fossilifères lui ont fourni, route de Candé à la Potherie (Maine-et-Loire), à la descente du moulin Dauphin, aux environs des bornes 27 et 28, à la base de ces sables qui reposent sur les schistes siluriens des pecten, ccirdinm, etc., empâtés dans les graviers très ferrugineux de la base du talus qui a en ce point environ 3 mètres de hauteur. M. Danton ne conclut rien sur l’âge de ce dépôt. 11 faut souhaiter qu’un paléontologue puisse déterminer ces fossiles et faire connaître l’àge géologique auquel ils appartiennent. Je n’ai jamais entendu dire que d’autres que MM. Vasseur et Danton aient rencontré, avant moi, des fossiles dans ces terrains. Ma découverte date du 23 juillet 1889. J’avais observé dans la forêt du Gâvre (Loire-Inférieure) des monceaux considérables de scories anciennes et des - 186 traces fort peu apparentes d’anciennes exploitations pouvant me faire espérer la découverte du gîte primi- tivement exploité. Pour arriver à ce gisement, j’ai pratiqué des fouilles très nombreuses ; la principale d’entre elles m’a donné la coupe suivante : 1° Terre végétale, 0m30 à 0m50 ; 2° Sable rouge argileux, 3m60 ; 8° Une couche de minerai hydraté géodique conte- nant une grande quantité de fossiles, 0m18 à 0m20 ; 4° Sable agglutiné par l’oxyde de fer, 2m50 ; 8° Poudingue à ciment argileux et minerai, 1 rnèt. ; 6° Argile blanche caillouteuse d’épaisseur indéter- minée; 7° Terrain silurien. Le sable rouge (n° 2) ressemble à tous ceux que l’on exploite dans la région pour faire du mortier, il est très argileux, à grains moyens et assez résistant pour pouvoir être taillé verticalement sans s’ébouler. Le sable (n° 4) est beaucoup plus ferrugineux, il est assez durci par l’oxyde pour pouvoir être comparé à un véritable grès et être employé comme pierre à bâtir dans les plus grossières constructions du pays. 11 ne renferme ni géodes ni fossiles. Le poudingue ou conglomérat (n° 3) à ciment argi- leux est très friable, ses éléments roulés sont formés de toutes les roches de la contrée, schiste, grès, quartzite, quartz, etc., et aussi de noyaux de fer héma- tite très riches, mais malheureusement trop disséminés pour pouvoir donner lieu à une exploitation lucrative à l’époque actuelle. Ce sont ces noyaux d’oxyde de — 187 fer qui étaient recherchés par les Gallo-Romains comme le prouvent les nombreuses galeries dans lesquelles j’ai pu pénétrer et dans le sol d’une des- quelles j’ai pu recueillir un moyen bronze de Fans- tine-Jeune, femme de Marc-Aurèle. Les galets sont souvent de forme anguleuse, ce qui prouve que leur gisement primitif n’est pas éloigné. Le poudingue repose sur une couche d’argile blanche (n° 6) très caillouteuse que je n’ai pas traversée ; mais toutes les fois que je l’ai fait dans d’autres recherches de ce pays, j’ai constaté que cette argile repose directement sur la roche silu- rienne. La petite couche fossilifère (n° 3) est formée de grosses géodes d’hématite cimentées ensemble, de manière à former une couche continue. Les vides sont remplis d’argile et de sable. Les parois sont tapissées de fossiles et de gros grains de sable. La masse ferrugineuse renferme beaucoup de restes organiques que l’on retrouve dans toute la région minéralisée, partout ailleurs le sable est azoïque. Le test calcaire des fossiles a été recouvert d’une couche, souvent très mince, d’oxyde de fer qui en a épousé la surface de manière à produire un moulage parfait. Plus tard, le calcaire a été dissout, il ne reste plus qu’une empreinte en creux. Les moindres détails sont admirablement conservés. M. Vasseur s’est mis obligeamment à ma disposi- tion pour étudier et déterminer mes fossiles. Dans un premier envoi, il a trouvé : Cardita striatissima Caillaud ; Astarte , voisine de - 188 - Omalii ; Flabellum Woodi ; Sphenotrochus ; Nassa ; Area (2 espèces); Trochus ; Lima, etc. Enfin un fragment de céphalopode, probablement Aturia , dont on voit le siphon et deux cloisons. Les quatre premiers de ces fossiles se trouvent à la Dixmérie et au Pigeon-Blanc, gisements fossilifères composés de roche calcaire d’aspect falunien de la rive gauche de la Loire en Loire-Inférieure. Or, M. Vasseur a établi que les fouilles de la Dixmérie et du Pigeon-Blanc appartiennent au Miocène supé- rieur, il a donc pu certifier que les sables de la forêt du Gâvre sont de ce même âge Miocène supé- rieur. Depuis mon premier envoi à M. Vasseur, j’ai retiré du dépôt du Gâvre un grand nombre de fossiles dont la détermination spécifique reste à faire et dont je ne puis énumérer ici que les noms de genres. Grâce à l’obligeance de M. Louis Bureau, j’ai pu comparer mes fossiles à ceux de la rive gauche de la Loire, qui se trouvent au musée de Nantes et constater ainsi que beaucoup de formes sont communes à ces deux régions. J’ai trouvé : Trochus ziziphrinus Lin. Sedgwicki Nyst ; Natica ; Turritella; Trochus; Planorbe? ou Aturia? ; Turbo; Bull a ; Cardita senilis Sow squamosa Nyst ; Astarte, semblable à une espèce non nommée de la Dixmérie ; Area?; Pectunculus ; Lima; Cithœrea ; Terebra- tula perforata Defr .; Flabellum et polypiers divers, etc., etc. Tous ces échantillons et bien d’autres encore sont — 189 entre les mains de M. Vasseur qui en donnera, je l’espère, une détermination certaine. Les très nombreuses fouilles que j’ai fait creuser dans la forêt du Gâvre et dans ses environs immé- diats, ainsi que mes études du terrain dans les endroits où la roche est visible, m’ont fait reconnaître que partout où les couches siluriennes sont recou- vertes, elles le sont par de l’argile. Au-dessus de celle-ci, on voit souvent des cailloux roulés, dont l’épaisseur peut varier de quelques centimètres à 5 ou 6 mètres. Lorsque le conglomérat n’existe pas, les sables reposent directement sur la couche argileuse. L’épais- seur des sables est des plus variables, elle peut atteindre 10 mètres. Il n’y a de constant que l’argile; très rarement, on en voit des couches minces intercalées entre les strates de sables, d’autres fois, elle forme des filons dans la masse. La présence de l’argile au-dessous des sables est un fait général auquel je ne connais qu’une excep- tion; elle n’existe souvent pas lorsque la roche sous- jacente est le calcaire devonien. Il est remarquable que cette même argile se trouve aussi constamment au-dessous des amas superficiels de minerai de fer hydraté. Je n’ai trouvé des fossilles que dans une seule de mes fouilles; dans une autre, j’ai constaté la présence d’une couche géodique entre le sable meuble du dessus et le sable durci du dessous, mais ces géodes étaient dépourvues de restes organiques. De ma découverte on doit conclure que toutes les - 190 - roches argilo-arénacées qui recouvrent, sans solution de continuité, le sol de la forêt du Gâvre et de ses environs sur une surface de plusieurs centaines de- kilomètres carrés, appartiennent au miocène supé- rieur. Les points culminants arrivent à la côte 60 mètres. Généraliser davantage serait imprudent. Il existe ail- leurs des sables rouges à la hauteur de 90 mètres et plus. La plaine du Gâvre a été profondément ravinée, en beaucoup d’endroits le sable a été complètement enlevé et l’argile mise à nu, en d’autres l’argile elle- même a disparu. Les dépôts de cailloux roulés sont tout a fait locaux. Quelquefois ils occupent des surfaces considérables, sont fort épais et activement exploités pour l’entretien des routes. Je dois signaler ici la formation actuelle d’une roche spéciale que l’on rencontre à chaque instant dans la forêt, sous la terre végétale, dans les parties les plus basses et les plus humides. C’est une couche horizontale de 0m10 à 0m40 d’épaisseur formée de cailloux divers cimentés par l’oxyde de fer,ô un véritable Alios que l’on nomme Renard, dans le pays. Cette roche est fort dure et imperméable. Partout où elle se rencontre et n’a pas été brisée, la végétation est souffreteuse. On observe des bancs de Renard dans beaucoup de localités du Maine-et-Loire, de la Loire-Inférieure et du Morbihan, partout où une source ferrugineuse coule sur un sol imperméable. - 191 — m Il y a quelques années, j’ai trouvé dans les sables rouges de Nyoiseau, près Segré, une coquille d’ostréâ qui s’est rompue dans mes doigts lorsque j’ai voulu l’enlever; j’ai attribué la présence de cette coquille dans ces sables à un remaniement des faluns, et j’ai continué à penser que les sables rouges étaient dus à des dépôts fluviaux ou côtiers. Or, l’existence des fossiles marins de la forêt du Gâvre au milieu des sables rouges, prouve que ceux-ci sont d’origine marine et qu’il doit en être de même pour ceux de Nyoiseau et de tant d’autres lieux. 11 a fallu des circonstances toutes particulières pour que les formes de ces restes organiques aient pu se conserver au milieu de ces sables grossiers très perméables à l’eau, là où tous les calcaires ont été dissouts. Voici comment je m’explique le phénomène. Peu de temps après leur dépôt, les coquilles se sont trouvées baignées par des eaux ferrugineuses qui ont couvert leur test d’un mince dépôt d’oxyde épousant les moindres détails de leur structure comme le ferait un bain galvanique. Plus tard, le calcaire a été enlevé là comme dans les autres parties du gisement, et des vides se sont formés à la place des coquilles. Ce sont ces vides que l’on retrouve aujourd’hui donnant jus- qu’aux moindres détails des corps qu’ils ont contenus. Il est très probable que la masse entière des sables de la forêt du Gâvre contenait primitivement des débris organiques marins en aussi grand nombre qu’en contiennent les faluns; un phénomène général de décalcification les a fait disparaître, et il en eut été de même pour le lambeau que je viens de découvrir. si l'accident tout local et fortuit d’une source ferru- gineuse incrustante n’était venu mettre à l’abri d’une destruction totale, si non les coquilles elles-mêmes, au moins leurs formes extérieures. L’argile que l’on trouve partout sous le sable est peut-être le produit de la décomposition des calcaires entraîné par les eaux superficielles à la partie la plus basse du dépôt. Cette hypothèse applicable à la forêt du Gâvre ne saurait d’ailleurs être généralisée, car on peut constater en beaucoup d’autres points de la région la transformation superficielle, et en place,, des roches anciennes en argile. Chàteaubriant, le 20 juin 1890. ÉTUDE DU MÉTAMORPHISME AUX ENVIRONS DE NOZAY (Loire-Inférieure) PAR L. D A V Y Ingénieur civil des Mines Les roches des environs de Nozay (Loire-Inférieure) ont été profondément modifiées tant par leur juxta- position aux roches éruptives qui les ont pénétrées que par les mouvements mécaniques auxquels elles ont été soumises. C’est à l’étude de ce métamorphisme que je me pro- pose de consacrer cette note. Les schistes de Nozay font partie de la formation schisteuse supérieure à l’étage des Grès armoricains et comprise entre ceux-ci et les couches de plitanites, de grès, de schistes et d’ampélites caractérisées par les fossiles de la faune troisième qu’elles renferment. lis forment une bande orientée est-ouest quelques degrés nord parallèle aux gisements du même âge de la contrée. Deux roches éruptives distinctes ont profondément métamorpliisé ces schistes, ce sont : des Granulites 13 — 194 - et des Quartz fétides à mica blanc ( Hyalomictes ) accom- pagnés de Tourmalinite . Elles s’observent, aux environs de Nozav, dans la région qui forme limite, au sud, entre les couches de la faune seconde et celles de la faune troisième; elles empiètent sur l’une et l’autre de ces formations. Les couches sédimentaires plongent au sud. Granulite. — Si l’on prolonge par la pensée, vers le sud-est, le massif granulitique qui a pour axe une ligne passant par Grand-Champ et Allaire (Morbihan), on arrive à Nozay, et on trouve à l’ouest de cette ville les deux pointemenls granulitiques du Houx et de Gâtines. Les roches qui se trouvent en ces deux points sont les mêmes que celles du massif de Grand-Champ ; on est donc fondé à conclure qu’elles font partie de la même éruption et représentent ses derniers efforts vers l’est (1). La granulite du Houx et de Gâtines est formée, dans la partie centrale de sa masse, de feldspath blanc rosé le plus souvent grenu, quelquefois laminaire, en gros cristaux maclés, de quartz gris bien plus rare que ne l’est le feldspath, de mica blanc en grandes lames très brillantes et, enfin, de mica noir peu abondant en lames isolées transformées sur les bords en mica blanc. Le mica noir disparait le plus souvent lorsque l’on s’éloigne du centre éruptif. (1) Lire à propos du massif granulitique de Grand-Champ : Modifications et transformations des granulites du Morbihan, par M. Barrois. (Annales Société géologique du Nord, t. XV, 1887). — 195 — Sur les bords des massifs, et peut-être en filons dans leur masse, on voit une roche composée des mêmes éléments, mais à grains très fins. Dans ce cas, le mica blanc est le plus souvent orienté, ce qui donne à la masse l’apparence du gneiss. On remarque aussi que la pierre a une tendance à se briser en fragments allongés, comme le ferait un schiste fibreux. Cette roche feuilletée fibreuse à mica blanc orienté est une Aplite. On y remarque des cristaux de tour- naline. La granulite de Nozay a été très profondément alté- rée par les agents atmosphériques, aussi ne peut-elle fournir que des pierres de constructions de médiocre qualité. Quelquefois elle est transformée en arène granitique qui entoure la roche plus solide. Les deux boutonnières du Houx et de Gâtines sont les seules qui forment affleurement, mais il est pro- bable que la roche éruptive ne se trouve pas, en maints autres endroits, à une grande distance du sol; j’en ai pour preuve les arkoses qui forment la gangue du minerai de fer à la minière du Maire au sud-ouest de Nozay et le mica blanc doré qui enveloppe chaque fragment d’hématite dans ce gisement. L’ackose pos- sède absolument la composition de la granulite, elle n’en diffère que par la transformation du feldspath en argile blanc pur et la stratification grossière des élé- ments. Comme le Maire se trouve à six kilomètres à l’est de Gâtines, on ne s’explique pas comment les trois éléments du granité auraient pu être transportés à cette distance de façon à arriver tous ensemble, en - 196 — bonne proportion, au même point, sans être séparés par ordre de densité, et sans s’être adjoints les subs- tances diverses qu’ils ont dû rencontrer sur leur route. Sous les alluvions et autres terrains superficiels, il doit donc exister, à proximité du Maire, un affleurement granulitique, et il doit en être ainsi pour d’autres localités de la contrée. Le Maire se trouve dans le prolongement de l’axe des pointements du Houx et de Gâtines. Ilyalomicte. — En une foule de points des environs de Nozay on voit affleurer des filons siliceux exploités pour l’entretien des routes; ce sont de véritables peg- matites auxquelles il manque le feldspath. Ces roches sont alignées dans le sens de la stratifi- cation ou dans un plan qui s’en rapproche beaucoup; elles sont formées de quartz, blanc laiteux ou gris, rarement cristallisé ou translucide, toujours fétide, et de mica blanc doré en grandes plaques gauffrées. Souvent des lambeaux de schiste sont inclus dans la roche. Ces filons d’hyalomicte ont des épaisseurs très variables, ils sont en groupes parallèles ou sont iso- lés. Ils renferment une grande variété de minéraux disséminés en très petite quantité dans leur masse, ce sont : la tourmaline, la cassitérite, le mispikel et les produits de sa décomposition, le wolfram, l’oxyde de fer, la pyrite de fer, la galène, etc., et dans les géodes tapissées quelquefois de cristaux de quartz hyalin ou enfumé des argiles, du fer hydroxidé, de la calcé- doine, etc. La fétidité du quartz est due à des cavités indiscer- — 197 — nables à l’œil nu contenant un liquide incolore et puant. A ces hyalomictes sont subordonnés des filons de Tourmalinite ~ Luxurianite dont on trouve des frag- ments, souvent très volumineux, parmi les blocs, dis- persés à la surface du sol, arrachés aux masses quart- zeuses. Je n’ai jamais rencontré cette roche en place, mais les morceaux isolés sont le plus souvent intime- ment liés aux hyalomictes. La tourmalinite est une roche gris foncé, soyeuse, noire lorsqu’elle est humide, composée de petits cris- taux de tourmaline enchevêtrés les uns dans les autres et cimentés par de la silice très. rare. Lorsque les cris- taux sont accidentellement orientés, la roche est fibreuse dans un sens et finement grenue dans le sens perpendiculaire. La forme des cristaux n’est pas dis- cernable à l’œil nu. Quelques groupes de filons, de quartz, formant avec les premiers un angle voisin de 90° et par con- séquent orientés nord-sud se rencontrent aux envi- rons de Marsac. Le mica s’y rencontre plus rarement, le quartz est plus caverneux et d’un blanc plus mat. Les épontes sont très argileuses. Telles sont les roches qui, aux environs de Nozay, ont pu métamorphiser celles qui les renferment. Il est très probable que la granulite a joué le rôle principal dans la génèse des minéraux d’origine méta- morphique. Le phénomène s’est divisé en deux périodes bien distinctes; pendant la première, par juxtaposition, des minéraux ont pris naissance dans la roche, pen- - 198 - dant la seconde, elle a changé de texture, elle est deve- nue fibreuse et les minéraux inclus ont été modifiés dans leurs formes. Les minéraux auxquels le métamorphisme a donné naissance sont, dans les grès : de la tourmaline, des micas de couleurs diverses en nids et en amas, de la chlorile, du quartz cristallisé, etc.; dans les schistes : des cristaux de chiastolite, des micas blanc doré, de la séricite, de la pyrite de fer, etc. Les schistes dits de Nozay occupent une grande surface orientée de l’est à l’ouest. Je les ai étudiés sur une longueur de 1400 mètres depuis le moulin du Paradel, en Abbaretz, à l’est, jusqu’à la route de Vay à Marsac, à l’ouest. Ils s’étendent bien au delà, de part et d’autre de ces limites. Au moulin du Paradel, la largeur de la bande ne saurait dépasser 400 mètres, elle va s’agrandissant à mesure que l’on s’avance vers l’ouest pour atteindre son maximum au droit du Vieux-Bourg de Nozay, où elle a 2,500 mètres. Plus à l’ouest, elle se rétrécit peu à peu. Ils sont limités, au nord, par des bancs de grès grossier caractérisés par la structure constamment amygdaloïde d’une des strates, on dirait avoir affaire à un filon de porphyroïde; au sud, par une autre for- mation gréseuse qui les sépare des phtanites, ampé- lites et schistes du silurien supérieur. Ces schistes, très homogènes dans leur composi- tion, diffèrent essentiellement de ceux du même âge que l’on exploite pour ardoises dans la Bretagne et l’Anjou. Ils ne sauraient se cliver en lames minces, mais on les débite facilement en lourdes plaques de - 199 - très grandes dimensions; on pourrait, par exemple, obtenir des plateaux de huit mètres de longueur sur quinze ou vingt centimètres d’épaisseur. La texture est fibreuse, le grain très fin, la couleur gris bleuâtre plus claire que celle de l’ardoise. La résistance à la rupture est faible dans le sens des fibres, très grande, au contraire, lorsque l’effort est appliqué normalement à leur direction. Dans cette pierre, on peut tailler et sculpter des monolithes d’une grande solidité et d’une légèreté extrême. On en fait des croix monumentales, des dalles funéraires, des échalas, des clôtures, des poteaux pour hangars, des éviprs, des auges, etc., son exploitation est très active dans tous les points où elle se trouve à proximité d’une route. Le massif est divisé en parallélipipèdes par des cas- sures naturelles, joints ou diaclases. Les surfaces de rupture sont d’une grande netteté et d’un parallélisme rigoureux quand on considère chaque système. Les plus apparentes se rapprochent de la verticale et sont sensiblement normales au sens des fibres de la pierre. Souvent les plans de rupture ne sont plus en contact immédiat, ils sont écartés l’un de l’autre de quelques millimètres, quelquefois même de quelques centi- mètres, alors le vide qui existait entre eux est comblé par un filonnet de quartz ou par de l’argile, les ouvriers disent que la coupe est chailleuse ou grasse. On observe d’autres cassures bien plus rares et bien plus irrégulières que les précédentes, celles-ci ont été accompagnées du glissement des deux parties fracturées l’une sur l’autre, le frottement a donné — 200 lieu, dans ce cas, à des surfaces polies et striées ana- logues à celles que l’on voit fréquemment dans les filons métallifères. Lorsque deux diaclases parallèles sont très rappro- chées l’une de l’autre, que par conséquent une tranche mince de pierre est comprise entre elles, il arrive souvent que cette tranche a été écrasée et broyée; le schiste qui la forme est alors plus noir, plus tendre, ses fibres et ses feuillets ne sont plus parallèles, mais dans le plus grand désordre; les surfaces courbes et gauffrées sont fréquentes. Les ouvriers donnent le nom de feuilleti à ce genre d’accident. Les efforts mécaniques qui ont donné naissance à la forme spéciale des schistes de Nozay ont agi, de la même façon, sur les bandes de grès qui bordent ceux-ci vers le nord et vers le sud, pour leur donner des formes analogues. La similitude des effets se voit surtout dans les grès du sud. Ces grès sont, comme les schistes, grossièrement feuilletés, et la texture fibreuse y est si bien développée, que l’on peut obtenir facilement sous le choc du marteau, des esquilles longues et très minces ressemblant grossièrement à une lame de bois fendu dans le sens des fibres ligneuses. On y remarque aussi des diaclases qui ont divisé la masse en parallélipipèdes tous de forme identique; ces joints ont été, comme ceux des schistes, bien souvent remplis par une mince lame, soit de quartz, soit d’argile. Sous l’influence des roches éruptives, des minéraux divers se sont développés dans les grès et les schistes. Ces minéraux sont les mêmes que ceux que l’on 201 — observe dans une foule de localités de la Bretagne, mais ils en diffèrent par des déformations postérieures à leur cristallisation. A la Barre-de-Hingué, à l’extrémité ouest de la granulite du Houx, la roche éruptive s’est trouvée en contact par la tranche avec le grès, les phtanites et les schistes. Les phtanites ont perdu leur coloration ordinaire- ment noire, en d’autres lieux, elles sont devenues blanc-mat et massives, la structure fibreuse ne s’y est pas développée. Je n’y ai rencontré aucun minéral particulier. Les grès se sont fortement colprés en rouge, ils sont devenus quartziteux et contiennent de la tour- maline, des micas de diverses couleurs en nids et en amas, la structure fibreuse est fréquente dans certains bancs, dans d’autres, elle est restée massive. Au voisinage immédiat des pointements granuli- tiques du Houx et de Gâtines, les roches de contact sont cachées sous les arènes produit de la décompo- sition de la roche éruptive et sous des argiles super- ficielles épaisses, on ne les voit affleurer qu’à une certaine distance. Un de ces points les plus rappro- chés se trouve à la Barre-de-Hingué, à 500 mètres à l’ouest du Houx, là le schiste est profondément modifié, au point d’avoir l’aspect d’un véritable gneiss. Si l’on observe cette roche de près, on remarque qu’elle a de l’analogie avec celle dont parle Durocher {Études sur le métamorphisme des roches. — Bulletin de la Société géologique de France , 2e série , tome III, page 607), et à propos de laquelle il dit : m — « Le plissement du schiste qui a donné lieu à ces « bandes rubannées, paraît être fait après la cristal- « lisation des macles, car les plis ou rides que pré- « sentent les plans de séparation, se courbent légère- « ment autour des cristaux macleux. Dans cette « région, le métamorphisme maclifère s’est étendu « jusqu’à une distance d’environ 3 kilomètres du a granité, à Aucfer, près Redon. » 11 y a donc identité entre les granulifes d’Allaire et celles du Houx jusque dans les phénomènes méta- morphiques qu’elles ont produits. La roche d’Aucfer est cependant plus compacte et à éléments plus petits, on y retrouve davantage le schiste et elle s’éloigne beaucoup des gneiss. La roche de la Barre-de-Hingué semble composée de fragments de chiastolite blanche reconnaissable à l’œil nu, sur la tranche de quelques échantillons où l’on voit bien le centre noir du cristal entouré de blanc, et même la croix noire caractéristique. Le plus sou- vent, les macles ne sont pas discernables, elles forment des noyaux autour desquels s’infléchissent les lamelles membraneuses du schiste devenu brillant, sériciteux, chargé de mica blanc argenté. Le quartz est très rare, on n’y distingue pas le feldspath. Si dans cer- tains échantillons on ne voyait pas très nettement les macles, et si on n’observait pas le passage graduel de cet état à celui dans lequel elles ont cessé d’être discernables, on croirait avoir sous les yeux un gneiss véritable. Pour que le schiste primitif soit transformé de la sorte, il a fallu que, postérieurement à la cris- tallisation des macles, il ait subi un laminage ou un — 203 — étirement, celui-ci a brisé les cristaux, a forcé le schiste à se contourner autour de leurs fragments en lui donnant la forme membraneuse. C’est peut-être sous cet effort mécanique désagrégeant la pierre, qu’une partie de la substance de la chiastolite et du schiste s’est épigénisée en mica et en séricite. Ce phénomène d’étirement très exagéré à la Barre- de-Hingué devient évident lorsque l’on étudie les belles macles contenues dans le schiste à une plus grande distance de la granulite, mais à la Barre-de~ Hingué, comme en beaucoup d’autres points, on doit remarquer que les modifications métamorphiques subies par les roches sédimentaires sont bien plus profondes lorsque la roche éruptive a agi par la tranche, qu’elles ne l’auraient été si cette action s’était fait sentir dans le sens latéral. On lit dans l’ouvrage de M. A. Daubrée, ayant pour titre, Éludes synthétiques de géologie expérimentale , 1879, page 442, la phrase suivante : « Ces macles elles-mêmes ont été, dans certains « cas, tordues et gauchies d’une manière évidente, « comme on le voit, par exemple à Marsac (Loire- « Inférieure), (d’après les échantillons recueillis par « M. Rousselle, professeur à Grand-Jouan, et offerts « par lui à l’école des Mines). Ce dernier fait témoigne « que la roche qui sert de matrice aux macles, bien « qu’à peu près solide lorsqu’elle s’est feuilletée, a « continué à se mouvoir, pendant un certain temps, « sous l’influence des fortes pressions auxquelles elle « était soumise. » Le gisement des macles dites de Marsac, dont parle 204 — M. Daubrée, se trouve à environ 700 mètres au nord- est de la granulite du Houx vers le point où est mar- quée la côte 87 sur la carte d’état-major au 80 mil- lièmes, à petite distance de la limite des communes de Nozay et de Marsac. Là, le schiste de Nozay perce en quelques points la terre végétale et on en trouve des blocs nombreux épars à la surface du sol. Ce schiste ne diffère en rien de celui que j’ai décrit, il est très nettement fibreux. On voit dans sa pâte, comme disséminées au hasard, mais le plus souvent dans le voisinage du plan de sa fissilité grossière, de grosses macles très faciles à isoler. J’en ai observé une qui a 0m18 de longueur et 0m008 de côté. Ces cristaux ont la même structure que ceux pro- venant des Sables, de Rohan,, et si bien décrites par Durocher ( opus citatus, page 5o2); voici un résumé de ce qu’il dit : Ce sont des prismes rectangulaires ou rhomboïdaux formés d’une substance blanche (la chiastolite). Ces prismes renferment habituellement cinq bandes de matière noire à section rhombique. Les quatre bandes situées suivant les arêtes verticales des prismes ont une forme un peu irrégulière dans le sens de la lon- gueur, elles sont formées par la matière même du schiste argileux qui pénètre à l’intérieur des cristaux et qui a conservé sa schistosité disposée de la même manière que celle de la roche adjacente. La cinquième bande qui est centrale ou disposée suivant l’axe des cristaux a la forme d’une pyramide dont la base est - 20B — concentrique et parallèle à celle du prisme extérieur. L’épaisseur de cette pyramide va en diminuant d’une manière un peu inégale, mais de façon que les coupes transversales faites à différentes hauteurs, donnent des rhombes ou des rectangles dont les côtés sont parallèles à ceux de la base du prisme macleux. La figure 4, planche 4 (1) représente un tronçon de inacle de Marsac, dessiné de grandeur naturelle, fai- sant voir les sections de ses deux extrémités. On remarque deux filets de matière noire reliant en croix les arêtes opposées du cristal. Il y a des prismes pré- sentant seulement une pyramide centrale (c’est le cas delà figure 4); d’autres, au contraire, n’ont que les quatre bandes situées sur les arêtes avec les filets diagonaux plus ou moins distinctement marqués. Au point où sa base se confond avec la roche encais- sante, la pyramide centrale est formée de la même matière tendre et schisteuse que cette roche; mais, de la base au sommet, la substance de la pyramide s’endurcit, devient aigre et augmente de densité, elle prend peu à peu l’aspect de la macle vitreuse. On remarque souvent à l’intérieur de la pyramide un mélange intime de macle vitreuse hyaline et de matière noire provenant de la pâte du schiste non transformée. Vers une des extrémités du prisme, la pyramide centrale s’élargissant de plus en plus, rem- place entièrement la substance vitreuse, ainsi à un de ses bouts, le cristal macleux n’est autre chose qu’un prisme rempli de schiste argileux. (1) Toutes les figures de la planche ont été dessinées par l’auteur et sont de grandeur naturelle. A Marsac, les quatre prismes situés sur les arêtes font défaut. Souvent la pyramide centrale disparaît aussi, de telle sorte que le cristal de chiastolite semble homogène dans toute sa masse. Mais ce qui distingue surtout les macles de Nozay de celles observées partout ailleurs jusqu’ici, ce sont les déformations qu’ont dû subir ces cristaux après leur cristallisation; on les trouve, en effet, brisés, contournés, étirés, gauchis de toutes les façons et on ne saurait admettre qu’ils se soient ainsi formés ; ce serait une dérogation manifeste aux lois de la cris- tallographie. La ligure 1, planche 4, représente un fragment de schiste enchâssant deux macles. L’une d’entre elles s’est trouvée placée, par hasard, dans le sens des fibres de la roche; ce n’est plus un prisme à bases égales aux deux bouts, ceux-ci se sont étirés et forment deux pointes pyramidales placées de part et d’autre d’un prisme déformé. L’autre macle formait avec la première un angle d’environ 90°. Ses deux extrémités sont aussi étirées en sens inverse ; les arêtes, au lieu d’être en ligne droite, forment un S gauchi. On remarque, de plus, qu’au point où l’extrémité de la première macle vient s’appuyer au centre de la seconde, il y a une inflexion brusque de celle-ci. J’ai essayé de dessiner les contournements des fibres flexibles du schiste autour du corps plus rigide des macles ; ces fibres se sont infléchies pour en épouser la forme. Aux extrémités, elles sont étirées comme pour continuer les pointes en direction. - 201 — La figure 5 planche 4 représente deux macles paral- lèles placées l’une et l’autre presque normalement au sens d’étirement du schiste ; elles affectent l’une et l’autre la même forme sinueuse, la même cause a produit, sur l’une comme sur l’autre, le même effet. L’un des cristaux est encore dans son alvéole schis- teuse, l’autre n’y a laissé que sa place. J’aurais pu multiplier les exemples de ce genre, ils se produisent sur chaque échantillon et chaque coup de marteau en met un nouveau en évidence. Deux macles isolées sont représentées figure 2 et figure 6; elles se terminent en pointe et sont contour- nées. M. Daubrée représente (figure 139, page 405, opus citatus ), une belemnite étirée et tronçonnée des couches jurassiques du mont Léchât, et pour prouver que cet état est bien dû à un étirement de la roche calcaire qui renferme ce fossile, il fait voir (page 421, figure 135 du même ouvrage), ce qu’est devenue une belemnite ordinaire, lorsqu’après avoir été encastrée dans un prisme de plomb, on a étiré celui-ci sous l’ef- fort d’une presse hydraulique. La belemnite soumise à l’expérience s’est étirée et tronçonnée comme l’est celle du mont Léchât. Ce qui s’est passé pour la belemnite serait pareillement arrivé si on lui avait substitué un prisme minéral quel- conque, une macle par exemple. Or, ma figure 3 planche 4 représente une macle de Nozay placée dans le sens des fibres du schiste et l’on voit que l’étirement a été tellement prolongé que le cristal a été forcé de se rompre en nombreux tron- — m — çons et qu’autour de chacun de ceux-ci les fibres de la pierre se sont contournés de manière à ne laisser subsister aucun vide. Les conclusions que l’on doit tirer des expériences de M. Daubrée sont donc en tous points applicables aux faits que l’on observe à Nozay. On trouve à Marsac beaucoup de macles ayant subi les mutilations représentées figure 3. D’autres macles sont ployées en arcs-de-cercles, d’autres encore ont leurs arêtes vives arrondies ; il n’y en a pas une qui ait conservé sa forme primitive. De tous ces faits on doit conclure, comme l’avait pressenti Durocher à propos des macles d’Aucfer, et comme l’a affirmé M. Daubrée, que le schiste de Nozay contenait déjà des cristaux de chiastolite lorsque, par l’effet d’une force mécanique postérieure à cette intru- sion, il a pris, en s’étirant, la forme fibreuse qu’il affecte aujourd’hui. Le cristal, plus dur que la roche, s’est brisé et déformé; il n’a pas disparu. Il n’en a pas été de même des fossiles ; on n’en trouve plus aucune trace à Nozay bien qu’ils soient assez fréquents dans les roches de même âge chez lesquelles le métamorphisme n’a pro- duit que la fissilité propre aux ardoises. La surface des macles de Marsac est enduite de mica blanc doré produit de l’épigémie de la substance blanche des cristaux ; ce mica forme une traînée très visible de part et d’autre de la macle, c’est un dimi- nutif de ce que l’on voit dans la roche gneissiforme de la Barre de Hingué. Les schistes de Nozay présentent une autre particu* Z.2?*§;vy\ — 209 — larité remarquable ; on observe dans leur masse des noyaux irréguliers, aplatis, allongés dans le sens des fibres, formés d’une matière noire charbonneuse, tendre, tachant les doigts, ayant l'aspect et les pro- priétés physiques de l’ampélité argileuse ; on voit briller dans cette substance noire et dans le schiste qui l’avoisine des cristaux microscopiques. Ces taches noires ont des dimensions très variables, depuis quelques millimètres jusqu’à deux décimètres en longueur. On les trouve partout où les macles n’existent pas. J’ai dit que la roche de Nozay est toujours d’une teinte générale beaucoup plus claire que celle des schistes ardoisiers de la contrée. Ne serait-il pas logique de penser que la matière charbonneuse dissé- minée uniformément partout ailleurs, s’est accumulée à Nozay dans des points spéciaux, et que cette con- centration s’est faite par affinité, lorsque la masse entière s’est mise en mouvement en prenant la texture fibreuse ? Durocher ( opus citatus , page 607) parle de noyaux noirs, qui semblent analogues à ceux de Nozay, obser- vés par lui dans le nord de l’Ille-et-Vilaine et la Manche, ainsi qu’à Bas-Vallon dans la forêt de Lorges, et à Sainte-Brigitte près les Salles-de-Rohan. Ces noyaux se trouvent toujours à proximité des gisements macli- fères ou, au moins, à peu de distance des roches ignées capables d’engendrer la macle. Il les désigne sous le nom de fausses macles et suppose que ce sont des macles véritables dans lesquelles la cristallisation n’a pu s’achever. H — 210 Une dernière preuve d’un mouvement du sol poslé- rieur aux éruptions granulitiques des environs de Nozay peut être tirée de la structure de ces granu- lites elles-mêmes. A propos des granulites schisteuses du Morbihan, M. Barrois nous apprend (opus citatus , page 37) que ces roches « se clivent assez facilement et montrent « alors, suivant leurs feuillets, une structure ondulée « fibreuse, assez difficile à décrire, mais que repré- « sentent fidèlement les photographies des fers lami- « nés données par M. Tresca. L’identité des résultats, « obtenus par la nature sur la granulite, et par l’in- « dustrie sur un bloc de fer massif permet d’assi- « miler leur mode d’action et de rapporter à un lami- « nage véritable la transformation de la granulite « grenue en granulite schisteuse. » Or, les pointements granulitiques du Houx et de Gâtines, dont les parties centrales sont en granulite grenue massive, montrent sur leurs bords des aplites feuilletées et étirées ayant subi une altération ana- logue à celle dont parle M. Barrois. La granulite et l’aplite qui lui est subordonnée exis- taient donc ; ces roches étaient solidifiées ; sous leur influence, des minéraux divers, et entre autres les macles s’étaient formées dans leur voisinage, lors- qu’une force mécanique puissante est venue changer la structure des schistes et des grès, déformer les macles et laminer la périphérie des masses granuli- tiques. S’il existe à Nozay une roche capable, lors de son arrivée au jour, d’avoir produit des mouvements im* — 211 portants du sol, si cette roche ne présente aucune trace de laminage ou d’étirement, si de plus, son âge peut être plus récent que celui de la granulite, n’y aurait-il pas lieu d’en conclure que c’est à l’époque de la venue de cette roche que les modifications pro- fondes dont la description fait l’objet de cette note se sont produites dans les masses sédiinentaires ? Or, les hyalomictes remplissent en tous points ces conditions. Leur formation est postérieure à celle des granulites ; je puis en donner pour preuve les citations suivantes choisies parmi bien d’autres que je pourrais invoquer : Traité de Géologie , par M. de Lapparent, 1883, page 1133 : « La granulite de Guérande est traversée par « de nombreuses veines d’une pegmatite accompa- « gnée de quartz stannifère. On remarque que, dans « les schistes et grès siluriens, la roche est une vraie « pegmatite à feldspath rose, tandis que dans les « schistes ampéliteux voisins, les veines sont pure- « ment quartzeuses. » N’est-ce pas là la roche que j’ai désignée sous le nom d’hyalomicte ? Modifications et transformations des granulites du Morbihan , par Ch. Barrois, page 15 : « Les filons de « pegmatites fourmillent dans le massif granulitique « de Pont-PAbbé. » Page 19: « Les filons quartzeux riches en minéraux « variés (mon hyalomicte) qui entourent le massif s granulitique de Saint-JeamBrevelay, sont les homo» « logues des filons pegmatiques, plus feldsphatiques « du Guémené, on doit les considérer comme les pro- — 212 — « duits de sublimation ou de sources thermales, dans « les fentes, etc., ils existent dans l intérieur du « massif granulitique même . » D’autre part, je n’ai jamais pu constater aucune déformation dans la structure des masses filoniennes quartzeuses de Nozay. Je suis donc porté à croire que, postérieurement à la venue des granulites et des aphtes, des fentes se sont produites dans le sol et se sont remplies d’hyalo- micte et que c’est alors que les roches encaissantes ont été soumises au laminage et à l’étirement qui ont produit la structure fibreuse des aplites, des grès et des schistes et ont déformé les macles. Depuis les temps lointains où granulites et hyalo- mictes, etc., ont vu le jour, bien des efforts méca- niques ont dû agir sur les schistes de Nozay ; il n’est cependant pas probable qu’aucun d’entre eux ait pu produire la déformation des macles. Châteaubriant, le 10 juillet 1890. EXCURSION GÉOLOGIQUE De GHALONNES a MONTJEAN (Maine-et-Loire) PAR LE EU LOUIS BUREAU Directeur du Muséum d 'Histoire naturelle de Nantes Appelé depuis 1882 à professer le cours de géo- logie fondé en 1863 par le baron Bertrand Geslin, au Muséum d’histoire naturelle de Nantes, auquel il léguait en même temps sa riche bibliothèque et ses collections, j’ai été conduit chaque année à faire quelques excursions, comme complément de l’exposé théorique. Celle-ci ayant pour objet l’examen des terrains compris entre Chalonnes et Montjean, les membres de la Société d' Éludes scientifiques d' Angers, que cette promenade pouvait intéresser, furent invités à se rendre à Chalonnes pour se joindre à nous. Le dimanche 22 juin 1890, nous prenons à Nantes le train de six heures dix du matin qui nous met en gare de Saint-Georges-sur-Loire où nous avons le plaisir de rencontrer M. Gallois. Des voitures nous permettent de franchir rapidement les 4 kilomètres 214 - qui nous séparent de Chalonnes où nous arrivons à huit heures et demie et, à neuf heures et demie, nous nous levons de table pour nous diriger sur la route de Montjean. La coupe ci-jointe passant par la Pommeraye, Mont- jean et Champtocé donne Pensemble et l’allure des couches que nous allons rencontrer et qui constituent le bassin carbonifère d'Ancenis ou de la Basse-Loire , formé ici d’un seul pli synclinal et réduit ainsi à sa plus grande simplicité. La Feuille géologique d'Ancenis au 80 millième, exécutée, en collaboration avec M. Édouard Bureau, pour le service de la carte géologique détaillée de la France, donnera, d’autre part, la limite et la réparti- tion des couches que nous nous proposons d’exa- miner : Miocène moyen : 7 Faluns Terebratula perforata. Carbonifère inférieure : 6 Houille, poudingues, psammites avec tufs porphyriques ( pierre carrée), 5 Grauwacke à plantes. Dévonien moyen : 4 Calcaire à Uncites Galloisi. Silurien supérieur : 3 Schistes avec calcaire (C) et phtanites à graptolithes (Ph.). — moyen ; 2 Grès et schistes armoricains. Cambrien : 1 Cambrien métamorphique. La ville de Chalonnes, située sur le bord sud du bassin carbonifère, repose sur la grauwacke à plantes . Ce niveau appartient au sous-étage du culm et cor- respond par ses caractères paléontologiques aux schistes tégulaires d’Altendorf en Moravie, à la grau- wacke de Thann et aux grès à anthracite du Roannais m — et du Beaujolais. Nous voyons la grauwacke affleurer sur la place et en nombre de points de la ville. Des débris de végétaux fossiles se voient sous l’église située à l’est, sur le bord de la Loire. Mais nous prenons une autre direction, traversons le faubourg Notre-Dame et continuons encore pendant quelques centaines de mètres sur la route de Mont- jean qui présente une belle coupe dans la grauwacke carbonifère. Ce niveau se présente en strates voisines de la verticale, plongeant tantôt vers le nord suivant leur inclinaison normale, tantôt vers le sud avec léger renversement. Sur le bord ouest de la route nous voyons la grauwacke reposer directement sur le cal- caire dévonien moyen; les éboulis empêchent, toute- fois, de constater, en ce point, la discordance qui existe entre ces deux étages. Revenant ensuite sur nos pas jusqu’au four à chaux bâti au bord de la Loire, à l’entrée du faubourg, nous descendons la rive gauche du fleuve, en longeant le pied de coteaux escarpés toujours formés par la grau- wacke à plantes. Dans la région que nous parcou- rons, ce niveau est formé de schistes argileux géné- ralement d’un rouge lie-de-vin, parfois verdâtres avec lits gréseux ou psammitiques et quelques rares lits de poudingue à noyaux de grauwacke. Nous recueil- lons des Stigmaria et quelques autres débris de végétaux. La flore de ce niveau contient : Stigmaria ficoides Ad. Bnongn., Bornia transitionis Rœm., Lepi- dodendron Veltheimianum Sternb. Les fougères y sont beaucoup plus rares, mais caractéristiques : — m - Sphenopteris Schimperiana Gœpp., Rhodea patentis- sima Stur. Après avoir longé les coteaux escarpés de grau- wacke pendant environ 1,500 mètres, nous voyons celle-ci reposer non plus sur le dévonien moyen, mais sur les phtanites du silurien supérieur. Une faille dirigée est-ouest, située au nord du calcaire, a ramené, ici, au jour le silurien supérieur entre le cal- caire dévonien et la grauwacke carbonifère. La faille semble s’étendre assez loin sous le lit de la Loire dans la direction de l’est, et c’est à elle sans doute que doit être attribué le glissement du terrain à combustible de la rive droite, rejeté vers l’est jusqu’à Laleu, à 2 kilomètres environ en dehors de son prolongement normal, bien visible sur la rive gauche. Nous gravissons les coteaux escarpés de schistes et de grès avec phtanites intercalés, par un sentier qui nous conduit au tombeau Leclair, monument abrité par un bouquet de pins situé sur le point cul- minant. Un panorama magnifique se déroule sous nos yeux : la large vallée dans laquelle coule la Loire, divisée en plusieurs bras par de vastes îles, nous permet d’étendre nos regards à l’est jusqu’à la Pos- sonnière et Rochefort-sur-Loire, à l’ouest jusqu’à Montjean. Après avoir contemplé pendant quelques instants cette riche et verdoyante vallée, nous nous dirigeons au sud vers la route de Montjean, en passant par le hameau de la Maison-Neuve. Nous traversons ainsi le calcaire dévonien moyen qui se voit au sud-ouest du tombeau Leclair, dans une excavation depuis long- si à * 3 4 § s ^ 0 5i t \ § 5 s $3 & ja R, . *s, SJ J Sj N \i ^vj *> ^s ^ — W _Çj «Ù ^ X3 Nj 4 ^ \<3 co w 217 — temps abandonnée, puis l’étage du grès armoricain composé principalement de schistes grisâtres micacés, perforés de Scolithes, visibles dans le chemin qui nous conduit à la route, et de bancs degrés intercalés dans lesquels est ouverte, sur une butte voisine, une car- rière pour l’entretien des routes. Parvenus à la route de Ghalonnes à Montjean nous constatons encore, dans les fossés, l’étage du grès armoricain que la route suit jusqu’aux calcaires de Chateaupanne, tandis que les coteaux qui la longent au sud sont formés de schistes sériciteux apparte- nant au cambrien. Après avoir pris quelques rafraîchissements dans une auberge située près de Chateaupanne, sur le bord de la route, les excursionnistes gagnent les calcaires dévoniens qui reposent directement dans cette région sur l’étage du grès armoricain. L’étage des schistes ardoisiers et celui du silurien supérieur font en effet défaut sur la plus grande étendue du bord sud du bassin d’Ancenis. Les schistes ardoisiers ne s’observent qu’au nord de Bouzillé. Le silurien supérieur, plus répandu, se voit sur différents points : à Bouzillé, Saint-Florent- le-Vieil, Chalonnes et Chaudefonds. L’étage du grès pourpré, sur lequel repose habi- tuellement le grès armoricain, fait également défaut dans la région que nous parcourons en ce moment, mais il se montre bien cependant sur différents points de la rive sud, particulièrement à Saint-Florent-le- Vieil et à l’endroit dit la Bretagne, entre Chalonnes et Chaudefonds. — 218 — Les lacunes que nous venons de signaler et les dis- cordances qui en sont les conséquences, sont les témoins irrécusables des oscillations dont le massif cristallin qui forme la limite sud du bassin d’Ancenis était fréquemment le siège. Les calcaires du dévonien moyen sur lesquels nous arrivons à Chateaupanne, forment une bande longue de 15 kilomètres et large de 500 mètres au plus. Ils sont généralement bleuâtres, parfois dolomitiques et surmontés au nord par une assise de dolomie blan- châtre de 3 à 4 mètres de puissance. La faune en a été étudiée dans ces dernières années, par MM. OEhlert (1), Nicholson (2), Barrois (3). Les fossiles reconnus jusqu’ici sont : t Incites Galloisi QEhl. Rhynchonella sp. Pentamerus Davyi. — galeatus Daim. — glohus Bronn. Amphigenia? Bureaux QEhl. Heliolites porosa Goldf. — sp. aff. interstincta Wahl. Favosites limitaris Rœminger ? — flbrosa Goldf. ? inosculans Nichols. (1) OEhlert : Note sur le calcaire de Montjean et Chalonnes (Maine-et-Loire). Ann. Soc. géol., t. XII, pl. iv, y. (2) Nicholson : On som new of imperfectly know species of corals from the devonian rocks of France. (Ann . and magv of nat. hist. 1881.) (3) Barrois Ch. : Sur le calcaire dévonien de Chaudefonds (Maine-et-Loire). Ann. Soc. géol du Nord , t. XIII, p. 170. 219 — Pachypora cervicornis de Blainv. — reticulata Goldf. Trachypora nov. sp . Zaphrentis sp. Amplexus tortuosus Goldf. Cyathophyllum cæspitosum Goldf. Spongophyllum torosum Schlüt ( Endophyllum Œh- lerti Nichols). Cainopora Montis-Johannis Nichols. Clathrodictyon striatella d’Orb. sp. — sp. Stromatopora regularis von Rœm. ? (1) Nous suivons la bande calcaire dont nous visitons les exploitations, les unes en activité, les autres, aujourd’hui, abandonnées. La carrière de M. Clémenceau permet de voir, dans une tranchée et un tunnel ouverts sur son bord nord, la grauwacke à plantes reposer en discordance sur les bancs de dolomie qui surmontent le calcaire dévonien. Nous traversons ensuite la route de Montjean et gagnons la carrière de calcaire dévonien de M. Sécher, couronnée par d’épaisses assises de calcaires sableux, à Terebratula perforata appartenant à la partie supé- rieure du miocène moyen. Ces faluns, disposés en couches horizontales, sur le calcaire dévonien redressé, forment un dépôt de 200 mètres de large sur 2 kilo- mètres de long, qui commence, à l’est, au point où le (1) Ces quatre dernières espèces sont réunies, par M. Barrois, en une seule : Stromatopora concentrica Goldf. — 220 - calcaire dévonien coupe la route de Montjean à Cha- lonnes, et s’étend vers l’ouest à 200 mètres environ au-delà de l’ancien four à chaux de l’Orchère. Un autre lambeau de faluns couronne la paroi sud de la carrière de calcaire dévonien de Paincourt appartenant à M. Heusschen, tandis que la paroi nord de cette même carrière, laisse voir, sur une certaine étendue, les premières assises de la grauwacke à plantes. C’est là que le calcaire dévonien, parvenu à son maximum de puissance, 500 mètres environ, se montre pour la dernière fois vers l’ouest. Il ne traverse pas la route de Montjean à la Pommeraye qui n’en est cependant éloignée que de 200 mètres. Cette dis- parition brusque du calcaire dévonien est manifeste- ment due à une discordance très accusée de la grau- wacke à plantes qui le recouvre en ce point en strati- fication transgressive. Cette transgressivité est telle, que la grauwacke recouvre, près de là, le grès armo- ricain, le contourne ensuite et s’étend au sud sur le cambrien métamorphique jusqu’au voisinage de la Pommeraye, formant ainsi la petite baie carbonifère de la Hubaudière, dont nous parlerons plus bas. La coupe ci-jointe, de Montjean à la Pommeraye, traverse le calcaire dévonien au four à chaux de M. Heusschen, c’est-à-dire à la carrière de Paincourt. Elle passe donc en ce point à 200 mètres environ, à l’est de la route. Le géologue qui, au contraire, suit la route de Montjean à la Pommeraye ne rencontre pas le calcaire dévonien. Il constate sur son prolon- gement la présence de la grauwacke à plantes qui le — 221 — recouvre et s’étend vers le sud, en partie masquée elle-même par des lambeaux de faluns. Arrivés à la carrière de Paincourt, nous prenons la route de la Pommeraye et constatons au hameau de l’Orchère, la présence des faluns qui affleurent sur la route et dans lesquels sont creusées des galeries dont Porigine est sans doute très ancienne. Après avoir passé l’hôtel du Pélican, nous gravis- sons la côte et atteignons, près de la ferme de Chaufau, un coteau formé de grès armoricain, représenté par des grès quartzeux blancs ou jaunâtres perforés de scolitlies. Descendant ensuite la colline, nous gagnons le vil- lage de la Grandinière, puis celui de la Bicheboisière, traversant ainsi la petite baie carbonifère formée de poudingues, analogues aux poudingues d’ingrandes et constituant ici la base de la grauwacke à plantes. Ces poudingues se montrent en bancs sur les coteaux escarpés d’un ruisseau voisin. Nous les retrouvons encore en descendant de la Biclieboisière à la ferme du Clos, par un chemin creux et étroit dont les talus élevés offrent une coupe continue. Ces poudingues, analogues à ceux d’ingrandes, dont ils sont les repré- sentants, sont formés de galets de quartz, schiste à séricite, grès armoricain variant de la taille d’un œuf à celle de la tête et ordinairement arrondis. Mais on voit aussi, empâtés dans la roche, des blocs angu- leux de schistes sériciteux, plissés, gauffrés, arrachés au cambrien voisin et attestant ainsi que cet étage était en partie redressé et plissé lorsque le carboni- — m — fère inférieur lui a emprunté ses éléments. Quelques faibles bancs de grauwacke grise, plus ou moins schisteuse, et de grès psammitiques alternent avec les poudingues. C’est dans ces lits à grains fins que devront être recherchés les végétaux fossiles. L’heure avancée nous oblige à gagner la route de Montjean, au voisinage de l’Orchère. Près de la Nouvelle-Orchère, une petite excavation ouverte dans la grauwacke à plantes, montre quelques débris de végétaux. Nous arrivons ainsi sur le versant sud de la butte de Montjean où la grauwacke alterne avec les premières assises de pierre carrée, roche par laquelle débute à Montjean le terrain houllier pro- ductif. Ce niveau important appartient au carbonifère infé- rieur et correspond à la grauwacke du culm, aux schistes d’Ostrau (Moravie) et de Waldenburg (Silésie). 11 contient la houille de la Basse-Loire et forme une bande dirigée nord-ouest, sud-est, longue de 100 kilomètres environ sur 2,500 mètres de largeur maximum. Le terrain productif se compose de lits alternants de psammites, de poudingue, de pierre carrée et de houille. Le poudingue est généralement formé de galets de quartz laiteux. La pierre carrée, ainsi nommée parce qu’elle se brise en parallélipipèdes, se présente sous les diffé- rents aspects de pierre carrée à grains fins, grès de pierre carrée, poudingue de pierre carrée. C’est un tuf porphyrique, généralement jaunâtre qui renferme des fossiles végétaux d’une très belle conservation. Très réduite dans certaines concessions, la pierre carrée atteint à Montjean une puissance considérable. La houille est maigre ou demi-grasse et employée pour les chemins de fer et la fabrication de la chaux. La flore de ce niveau, étudiée par M. Édouard Bureau, est riche et bien caractérisée par les espèces suivantes : Bornia transitionis Rœm . , Sigülaria minima Ad. Brong., Stigmaria ficoides Ad. Brong., Kno^ria imbricata Sternb., Lomatophloios crassicaule Corda, Lepidophloios laricinum Sternb., Lepidodendron Vel- theimianum Ung. et quatre ou cinq autres espèces, Diplothmema dissectum Stur, D. elegans Stur, D. sut- geniculatum Stur, D. dicksonioides Stur, Calymnc - theca Stangeri Stur, C . Dubuissonis Stur, C. tridac- tytües Stur, C. divaricata Stur, C. moravica Stur, Archæopteris Virletn Stur, A. lyra Stur, Dcictylotheca aspera Zeiller, Neuropteris antecedens Stur. Après avoir dîné à Montjean, hôtel du Cheval-Blanc, nous traversons la Loire dont le lit est entièrement occupé par le terrain à combustible qui s’appuie sur la rive droite, non plus sur la grauwacke à plantes, mais sur les schistes verts et rouges du silurien supé- rieur avec lits intercalés de calcaire et de phtanites à graptolithes visibles près de la gare de Champtocé, où nous prenons à 7 heures 54 le train qui nous met à Nantes à 9 heures 53 du soir. OBSERVATOIRE MÉTÉOROLOGIQUE MUNICIPAL D’ANGERS (première année) Commission : MM. Quélin, Bleunard et Préaubert. PHYSIONOMIE DE L’ANNÉE 1889 JANVIER La physionomie de ce mois ne présente rien de particulier. La moyenne de la pression barométrique est plus forte de 5 à 6mm que la normale. La tempéra- ture est un peu trop douce, la moyenne des minima restant à plus d’un degré au-dessus de zéro ; la pre- mière semaine, seule, est restée au-dessous et, le 6 janvier, le thermomètre minima a donné — 5°. Les observations de la pluie, du vent et de l’état du ciel, n’ont rien montré d’anormal. FÉVRIER La pression barométrique est plus rapprochée de la normale. La température suit une marche ascen- dante et sans à-coup. Pluie un peu plus forte et les vents , soufflant avec prédominance de l’W à N, sont plus vifs ; le ciel plus couvert. C’est dans ce mois, le 21, que se présente le maximum de l’année dans la hauteur de la Maine, qui atteint la cote de 4m50 au pont du Centre (en aval, rive gauche). Observation particulière : le 15, à 13 heures, une chute de grésil fait tomber tout à coup le thermomètre de 6° 1/2. 15 - m — MARS Lebaromètre reste à la pression normale en moyenne, si ce n’est dans la troisième semaine où il descend à 736, le 20, par une averse de grêle assez abondante. Le minimum de la température, pour tout l’hiver 1888-89, se produit le 4 de ce mois (— 8°7 sur le sol). AVRIL La moyenne barométrique est au-dessous de la normale (752), sans offrir de grandes fluctuations ; le thermomètre accuse de nombreuses petites chutes produites par un état de l’atmosphère assez orageux. Des coups de tonnerre assez fréquents; aussi, malgré la basse température des nuits, les bourgeons s’ouvrent dès le commencement du mois. Entre les averses de grêle et les coups de tonnerre, le coucou, la jacinthe sauvage ouvrent leurs corolles ; quelques oiseaux commencent leur nid. i MAI La pression barométrique se tient constamment entre 765 et 750mm (réduction à 0° température). La température offre plus de variations journalières, tout en restant assez élevée. Les pluies sont fréquentes et, le 6 , le pluviomètre contient 46mm , hauteur d’eau tombée dans la nuit du 5 au 6, aucun jour de l’année n’en a donné autant; à la suite, la Loire et la Maine subissent une crue assez rapide. Les vents dominants de S et SW sont assez forts. — m — JUIN Â l’exception des premiers jours, la pression atmos- phérique est normale et presque invariable. Le ther- momètre pousse des pointes jusqu’à 30° à l’ombre; le temps est souvent couvert de kumulus orageux et l’état hygrométrique atteint une moyenne de 75/100. JUILLET La moyenne- de pression barométrique est normale pour la saison. Le maximum de la température est atteint le 31 (32°) sous l’abri. Dès le 5, on a 32° sur le sol et jusqu’à 33° à 5cm dans le sol, le même jour. Le thermomètre, placé à 30cm dans le sol, arrive à son maximum (25°), le lendemain. La moyenne de l’ozone est de 8/20, la moins élevée de l’année avec décembre. L’évaporation est de 3.8mm par jour, la plus forte de l’année, correspondant à la plus grande sécheresse et vitesse du vent, dont la moyenne est, en effet, de 2.1, c’est-à-dire environ 6m par seconde. AOUT Pression barométrique moins forte et un peu plus mouvementée. La moyenne de la température est moins élevée (17° 4), bien que la moyenne de l’état du ciel fut la même (5/10). La température de la Loire, qui atteignait, le 31 juillet, 25°.o, n’arrive plus à ce chiffre en août. - m SEPTEMBRE Même moyenne barométrique que le mois précé- dent. Les fluctuations du thermomètre sont plus accentuées : s’élevant à 30°, le 12, il descend, le même jour, à 12°; le 19, de 24°, il tombe à 2°6; le 17, le thermomètre, dans l’herbe, descend à — 3° et la vigne gèle; le lendemain, il gèle encore, et les vignes non sulfatées contre le mildiou sont complètement dépouillées de leurs feuilles et, pour la plupart, de leurs fruits. Les brumes deviennent fréquentes (12 jours). OCTOBRE La moyenne barométrique descend un peu. Les thermomètres ont une baisse assez normale. Dans ce mois, la température est presque identiquement la même, en moyenne, pour les thermomètres de l’air, du sol et de l’eau. Ciel assez couvert ; évaporation faible et plus d’ozone, bien que les vents humides de l’W et de SW soient très dominants (58 fois sur 93 observations). NOVEMBRE Moyenne barométrique assez élevée, excepté vers la fin du mois où se montrent d’assez fortes dépres- sions. Ces dépressions coïncident avec l’approche des bourrasques de neige et de grêle. Température anor- male et saccadée. Brouillards fréquents et humides qui annulent l’évaporation et laisse l’air presque entièrement saturé d’humidité. Les vents plus fré- quents de SW à N donnent une assez bonne moyenne d’ozone (11/20). — m DÉCEMBRE Temps mauvais sous tous les rapports. Chutes de 2omm d’un jour à l’autre au baromètre présageant pluie froide ou brouillards. Température presque constamment au-dessous de zéro. Le maximum, de 10° à 12°, n’est atteint que pendant quelques minutes. Le minimum de — 9° dans l’air et de — 10°6 sur le sol, le plus bas de l’année, est atteint le 9. Plusieurs fois le minimum de température de la journée se présente au milieu du jour, avec accompagnement de pluie, neige, grésil et surtout d’une brume intense et sans fin. L’état hygrométrique de l’air est à peu près tout le mois à saturation complète. Pendant la der- nière quinzaine, absence presque complète d’ozone. Le Directeur , Jules Quélin. — 230 — 1889. — PREMIER TRIMESTRE Pression atmosphérique (à 0° température) . . . max. Janvier. 773,4 Février. 773 Mars. 772 — — min. 739,6 743,6 736 — — moy. 762,5 758,1 758,2 Température. De l’air (sous abri) max. 10^5 15°5 15° — — ........... min. —5° — 3°2 —5° — — ........... moy. 3°8 5°2 7°1 — Du sol (surface) min. -0° — 7®'4- 8«7 — — (à 5 centim. prof.) moy. 5°8 6°7 9o5 — — (à 30 — ...... moy. » 6° 7«3 Pluie (en millim. hauteur) moy. 0,89 1,27 1,D Yent (3 obs. par jour). Des régions N. et NE. .... 22 26 31 — — E et SE . . .... 17 1 13 rr — S et S\Y. .... 19 29 15 — — WetNW. ...... 35 28 34 Vitesse par seconde, en mètres. moy. 3 7 4 Evaporation (en millim.) moy. » 1,7 3 Ozone (en vingtièmes) . moy. 5 9 9 Nébulosité (en dixièmes) moy. 6 6 5 Hygrométrie (en centièmes) moy. » » » Phénomènes divers. (Nombre de fois). — Pluie 9 11 10 — Brouillard...,. 9 1 » — Brume 4 1 3 — Orage » » » — Grêle » 2 » — Grésil 1 » 1 — Neige 2 9 2 — Gelée 14 4 7 — Gelée blanche 8 1 3 - 231 1889. - DEUXIÈME TRIMESTRE Pression atmosphérique (à 0° température) . . . max. Avril. 765,5 Mai. 760,5 Juin. 767,4 — — min. 732 746 746,5 — — moy. 752 754 757 Température. De l’air (sous abri) max. O O CM 26° 24°5 — — ............ min. 2° 5°8 14«3 — — moy. 9^3 15o3 19°8 — Du sol (surface) min. -1° 7°9 7«5 — — (à 5 centim. prof.) moy. 13°3 20o 2403 — — (à 30 — moy. llo4 16° 19°6 Pluie (en millim. hauteur) moy. 2,93 2,15 1,52 Vent (3 obs. par jour). Des régions N et NE . . 18 14 31 — — E et SE . . 10 14 17 — -- S et SW.. 20 40 20 - — W et NW. 33 33 35 Vitesse par seconde, en mètres. moy. 3 2 2 Evaporation (en millim ) moy. 2,2 2,8 3,4 Ozone (en vingtièmes) moy. 11,3 10,6 9,6 Nébulosité (en dixièmes) moy. 6,3 5,6 6 Hygrométrie (en centièmes) moy. 74 70 73 Phénomènes divers. (Nombre de fois). — Pluie 19 14 11 — Brouillard » 1 1 — Brume » » 3 — Orage 3 1 5 — Eclairs sans tonnerre.. . . » 1 1 Grêle 8 » » — Grésil » » » — Neige » » » — Gelée. 1 » » — Gelée blanche 1 » » — Rosée . . . » 2 » 1889. — TROISIÈME TRIMESTRE Pression barométrique (à 0° température) .... max. Juillet. 767 Août. 761,6 Sept. 764,7 — — min. 751,2 745,5 746,3 — — . moy. 758,8 757,4 757,8 Température. De l’air (sous abri) max. 31°8 31° 3D — — min. 10° 7°5 2°6 — — ............ moy. 19°9 16°3 15°9 — Du sol (surface) moy. 24«7 22°5 20°4 — — (à 5 centim. prof.). ..... moy. 26°3 23°7 21°5 — — (à 30 — ...... moy. 22°2 21°2 19°1 — De l’eau (source) moy. 14°2 15o 16° Pluie (en millim. hauteur) moy. 0,8 1,9 0,5 Vent (3 obs. par jour). Des régions N et NE. . .... 4 6 13 - — E et SE . . 15 10 32 — — S et SW.. .... 30 56 21 — - W et NW. .... 32 21 24 Vitesse par seconde, en mètres. .... 4 4 2,50 Évaporation (en millim.) moy. 3,8 3,3 3 Ozone (en vingtièmes) moy. 8 9 9 Nébulosité (en dixièmes) .... 5 5 3,3 Hygrométrie (en centièmes) . moy. 65 73 74 Phénomènes divers. (Nombre de fois). — Brouillard » 1 2 — Brume 4 5 10 — Orage.. 3 2 » — ■ Éclairs sans tonnerre .... » » » — Grêle » » » — Grésil » » » — Neige .... » » » — Gelée » » 1 — Gelée blanche .... » » 1 — - Rosée » » » — 233 — 1889. — QUATRIEME TRIMESTRE Pression barométrique (à 0° température) . . . Température. De l’air (sous abri) , — Du sol (surface) — — (à 5 centim. prof.)'.. ... . — — (à 30 — — De l’eau (source) Pluie (en millim. hauteur) Vent (3 obs. par jour). Des régions N et NE. . — — E et SE . . — — S et SW.. — — W et NW. Vitesse par seconde, en mètres. Evaporation (en millim.) Ozone (en vingtièmes) Nébulosité (en dixièmes) Hygrométrie (en centièmes) Phénomènes divers. (Nombre de fois). — Brouillard — Brume — Orage — Eclairs sans tonnerre. . . . — Grêle — Grésil — Neige — Gelée — Gelée blanche — Rosée Octob. Nov. Déc. max. 759.3 771,5 772,3 min . 737,4 747,8 740 moy. 750,2 762,9 766,3 max. 19° 17°2 11°8 min. 3°6 — 1° — 9° moy. 11°4 7°8 1«9 moy. 13° 8«6 1°6 moy. 14°2 9°1 3°8 moy. 14«7 8°8 5«9 moy. 13°9 13«1 U04 moy. 3,3 0,7 1,8 7 29 37 16 20 18 58 21 26 12 20 12 7 6 2,5C 1,4 0,9 » 11 11 8 6 5,5 6,4 85 90 95 3 3 » » 14 16 2 » » » » a 1 1 1 » » 3 » 2 5 1 4 24 » 1 4 » » » - 234 — 1890, — PREMIER TRIMESTRE Pression barométrique (à 0° température) max. Janvier. 772,6 Février. .770,1 Mars. 771,5 — min. 734,5 744,3 737 — — moy. 753,5 760,9 756,2 Température. De l’air (sous abri) max. 14°6 15°7 23°8 — min. — 2°4 — 3°8 — 7°2 — — ............ moy. 7°1 3°3 8°4 — Du sol (surface) moy. 3°5 2°3 10°7 — — (à 5 centim. prof.) moy. 7°9 5°5 10° — — (à 30 — ...... moy. 7°1 5°3 707 — De l’eau (source) moy. 11°3 11°2 11° Pluie (en millim. hauteur). moy. 1,93 0,38 0,34 Vent (3 obs. par jour). Des régions N et NW.. .... 10 13 _ 22 — — W et SW. .... 48 7 44 — — S et SE . . .... 26 15 12 — — E et NE . . 9 49 15 Vitesse par seconde, en mètres). moy. 5 4 4 Evaporation (en millim) moy. 1,1 1,4 » Ozone (en vingtièmes). ........... moy. 5 8 11 Nébulosité (en dixièmes) moy. 7 4,2 4,7 Hygrométrie (en centièmes) moy. 86 81 76 Phénomènes divers. (Nombre de fois). — Pluie.... 19 6 13 — Brouillard » 2 6 — Brume.... 13 4 4 — Orage 1 » » — Eclairs sans tonnerre. . . . » » » — Grêle 1 » 2 — Grésil * » 2 » — Neige... » 3 5 — Gelée 1 16 5 — Gelée blanche » 1 2 — 235 — 1890. - DEUXIÈME TRIMESTRE Pression barométrique (à 0° température) Température. De l’air (sous abri' Du sol (surface' — — (à 5 centim. prof.).. . . — — (à 30 — — De l’eau (source) — — (Maine).. Pluie (en millim. hauteur) . . Vent (3 obs. par jour). Des régions N et NW. . — W et SW. — — S et SE... - — E et NE . . Vitesse par seconde, en mètres. Evaporation (en millim). Ozone (en vingtièmes) . Nébulosité (en dixièmes).. Hygrométrie (en centièmes). Phénomènes divers. (Nombre de fois).’ — Pluie — Brouillard — Brume — Orage — Eclairs sans tonnerre.. .. — Grêle — Grésil. ... — Neige — Gelée . — Gelée blanche ; Avril. Mai. Juin. max. 777,2 764,6 769,6 min. 73b, 1 743,5 746,7 moy. 753,4 757,5 761,4 max. 208 29o7 31° min. 2°2 6°2 8°2 moy. 8°4 15°2 17°7 max. » » 41°2 min. » » 3°6 moy. 13°9 20°5 20°2 moy. 10°3 20°6 24°2 moy. 11°2 15°2 18°7 moy. 11^4 12° 12°7 moy. 13o 17«8 20°8 moy. 1,29 1,83 1,86 .... 32 23 40 28 39 40 8 16 3 .... 22 15 6 .... 4 3,50 3,50 moy. » 2,9 . 3,1 moy. 12 15 6,8 moy. 4,7 6 4,9 moy. 73 71 65 16 17 12 9 » » » 4 5 4 7 3 2 » » 6 1 » .... » » » » » » » » » 6 » » NÉCROLOGIE La mort a fait de nombreux vides dans les rangs de la Société d' Éludes scientifiques d'Angers depuis la publication du dernier bulletin. Un membre hono- raire : M. l’abbé de Marseul, de Paris; deux membres titulaires : MM. les docteurs Gosson, de Paris, et Meleux, d’Angers, et trois membres correspondants : MM. Régnier, de Beausse, Renou, de Châtelais, et Galissier, de Foix, nous ont été enlevés dans l’espace de quelques mois. M. de Marseul. — M. l’abbé Sylvain-Augustin de Marseul, né à Fougerolles-du-Plessis (Mayenne), le 25 janvier 1812, est décédé à Paris le 16 avril 1890. Après avoir consacré la première partie de sa vie à l’instruction des enfants, dans la Sarthe, puis à Paris, M. de Marseul s’est uniquement occupé de l’étude des sciences naturelles et surtout de l’entomologie. Pendant près d’un demi-siècle, il publia d’importants travaux sur l’ordre des coléoptères. De 1853 à 1857, il faisait paraître, dans les Annales de la Société ento- mologique de France , Y Essai monographique de la famille des Histèrides , mémoire auquel il donna plu- sieurs suites dans le même recueil. En 1857, il publiait m — le Catalogue synoptique des Coléoptères d'Europe et confins , et, en 1863, donnait une deuxième édition, augmentée, de ce même catalogue. En 1864, M. de Marseul fondait Y Abeille, revue d’entomologie, qu’il dirigea jusqu’à sa mort. Il publia dans cette revue d’importants mémoires et de nom- breuses monographies coléoptérologiques. Parmi ces travaux, il faut citer : en 1864, les Histèrides de V Archipel malais et les nouvelles espèces d’ Histèrides appartenant à l'ancien monde ; en 1865, les Bupres- tides d' Europe et du nord de l'Afrique et de l'Asie ; en 1868-69, les Endomychides ; en 1869, les Mylabrides ; en 1872-73, les Otiorhynchides ; en 1876, les Crypto- cephalides ; en 1882, les Anthicides ; en 1883-84, les Chrysomelides, etc. M. l’abbé de Marseul était membre honoraire de la Société entomologique de France, dont il faisait partie depuis 1835 et qu’il présida à plusieurs reprises ; il était également membre des Sociétés entomologiques de Londres, de Russie, de Belgique, de Suisse, etc., et membre honoraire de la Société d’Études scienti- fiques d’Angers depuis 1874. M. de Marseul était un travailleur zélé et conscien- cieux, doué d’une grande bienveillance et s’intéres- sant aux débutants studieux, qu’il encourageait de ses conseils et auxquels il montrait l’exemple d’une vie toute dévouée à la science. Dans Y Abeille, où il avait eu pour premiers collaborateurs Dufour, Perris, de Chaudoir, Reich e, etc., une place était toujours réservée aux jeunes entomologistes, et plusieurs d’entre eux, après avoir fait d’heureux débuts dans — 239 — ce recueil apprécié, sont restés les continuateurs de ces vieux maîtres aujourd’hui disparus. La perte de cet excellent collègue a été vivement ressentie par tous ceux qui Font connu et qui ont eu avec lui des relations. Septembre 1890. J. G. M. Gosson. — Ernest-Saint-Charles Cosson, né à Paris le 22 juillet 1819, publiait, à 21 ans, en collabo- ration avec Germain de Saint-Pierre, son premier mémoire de botanique, sous le titre : Observations sur quelques plantes critiques des environs de Paris. Quelques années plus tard (en 1845), il faisait paraître, avec la même collaboration, trois ouvrages qui eurent le plus grand succès et attirèrent sur lui l’attention du monde savant : la Flore des environs de Paris, Y Atlas et le Synopsis analytique de la même Flore. (En 1861, le docteur Cosson a donné une seconde édition de cette Flore.) En 1847, il organisa et dirigea en grande partie l’Association française d’exploration botanique, et fut adjoint, en 1852, à la commission scientifique chargée de l’exploration de l’Algérie. « De 1852 à 1880, il exécuta en Algérie huit voyages qui lui permirent de réunir sur la Flore de cette région des documents nombreux et importants. Le docteur Cosson ne s’en tint pas, dans ses explora- tions, aux contrées pacifiées et soumises de notre colonie, il poussa de hardies reconnaissances sur les Hauts-Plateaux et dans le Sahara, au milieu des tribus — m — insoumises et révoltées, le plus souvent faiblement escorté, parfois obligé de garder auprès de lui, comme otage, un proche parent d’un chef suspect. Les lettres si intéressantes qu’il adressait pendant ses voyages à la Société botanique de France nous le montrent herborisant avec une ardeur toujours excitée par les richesses botaniques qu’il rencontrait à chaque pas, au milieu de difficultés et de dangers que savaient écarter sa patience, sa fermeté et aussi sa grande bonté qui se manifestait sous forme d’utiles conseils aux malades qu’on lui amenait en foule et de dons aux plus pauvres. » (P. Maury, le Naturaliste , n« 70, 1890). En 1854-67, M. Gosson publiait dans Y Exploration scientifique d'Algérie , en collaboration avec Durieu de Maisonneuve, un important mémoire intitulé : Flore d'Algérie , Phanèrogamie , groupe des glumacèes , et donnait aux Annales des sciences naturelles et au Bulletin de la Société botanique de France de nom- breuses notes descriptives, des listes d’espèces, des récits de voyages. En 1881 , il fit paraître le premier volume de la Flore des États barbaresques , Algérie, Tunisie et Maroc, et, en 1887, le second volume; il mettait la dernière main au troisième volume de cet important ouvrage lorsque la mort est venue le frapper dans la nuit du 1er janvier 1890. Gomme complément de cette Flore, le docteur Gosson publiait, sous le titre : Illustrationes Floræ atlanticæ, un atlas des plantes les plus intéressantes de cette Flore ; trois fascicules de vingt-cinq planches - m - avec texte explicatif ont paru : le premier en 1882, le second en 1884, le troisième en 1889. En 1882, le Ministère de l’Instruction publique chargea le docteur Cosson de réunir et d’organiser une commission scientifique de la Tunisie; il fit dans cette région, en 1883, avec les collaborateurs qu’il s’était adjoints, son premier voyage d’exploration, et, en avril 1888, malgré son grand âge, il faisait un der- nier voyage d’Alger à Tunis et sur le littoral nord de la régence. En 1854, le docteur Cosson fonda, avec A. Passy, Brongniart, Germain de Saint-Pierre, Duchartre, etc., la Société botanique de France, à laquelle il n’a cessé d’appartenir et dont il fut deux fois président; il était membre des Sociétés zoologique d’acclimatation, de géographie, philomatique, et de la Société royale de botanique de Belgique. Le 31 mars 1873, il fut élu membre libre de l’Académie des sciences. Nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1865, il fut promu depuis au grade d’officier. M. Cosson faisait partie de notre Association, comme membre titulaire, depuis le 9 avril 1876. Le docteur Cosson a laissé un herbier considérable ainsi qu’une fort riche bibliothèque qu’il se faisait un plaisir de mettre à la disposition des savants. Nous ne croyons mieux terminer cette notice nécro» logique qu’en empruntant à M. P. Maury le passage ci-après de la note qu’il a publiée récemment sur notre regretté collègue : « La mort, qui a si brusquement frappé le docteur E. Cosson au milieu de tant de travaux, n’en inter» 16 rompra cependant pas le cours. L’homme réfléchi, prévoyant qu’il était, en vieillissant, songeait à assurer après lui la continuation de son œuvre et la conservation de ses belles collections. Dans les der- nières années de sa vie, il s’entretenait volontiers de ce sujet avec quelques botanistes de ses amis et, dès 1887, dans une séance de l’Académie des sciences, il fit connaître les grandes lignes des dispositions qu’il avait cru devoir prendre : « Les travaux variés, disait-il, auxquels M. Gosson « a dû se dévouer depuis de longues années pour la « bonne exécution de l’œuvre qu’il a entreprise en « ont nécessairement retardé la publication ; maïs, « malgré son âge déjà avancé, il n’a pas à regretter « ce retard, ayant conscience que ses efforts persé- « vérants et les recherches dont il a été le promoteur « ont contribué, pour une large part, à la connais- « sance de la Flore des contrées, objet de ses études « spéciales, et que, s’il ne lui est pas donné d’achever « lui-même ses ouvrages en cours d’exécution, il « aura rendu plus facile la tâche des botanistes « appelés à les continuer. « En leur assurant la conservation de son herbier « et de sa bibliothèque,, la communication de ses « manuscrits et de ses notes, la propriété de planches « déjà publiées ou inédites, ainsi que les ressources « nécessaires pour faire face aux frais d’impression, « il croit avoir pris toutes les dispositions qui per- « mettront l’emploi le plus utile des matériaux réunis « et classés pendant plus de cinquante ans dans un « but scientifique. » - 243 - « Le monde savant peut donc être sans inquiétude sur le sort des travaux entrepris et des collections réunies parle docteur Gosson. Les lignes précédentes, tout en manifestant ses désirs à leur sujet, témoignent encore de l’élévation de son esprit, de son désinté- ressement et de son dévouement pour la science ; elles renferment son plus bel éloge. » (P. Maury, le Naturaliste , n° 70, 1890.) Août 1890 . J. G. M. le D1 Meleux. — Dans la nuit du 31 décembre 1889 au 1er janvier 1890, la Société d’Études scienti- fiques d’Angers perdait un de ses membres titulaires, M. le Dr Auguste Meleux, directeur de l’École de Méde- cine d’Angers , membre de la commission de sur- veillance du Musée d’histoire naturelle, officier de l’instruction publique. Sorti du Lycée d’Angers à 16 ans avec le prix d’hon- neur, de philosophie et le grade de bachelier, Auguste Meleux était reçu docteur en médecine à 23 ans, le 27 novembre 1860. Le 8 janvier 1861, il était nommé chef des travaux anatomiques à l’École d’Angers, sup- pléait en 1864 M. le professeur Jousset dans la chaire d’anatomie et était promu professeur titulaire à la même chaire le 4 février 1866, à peine âgé de 29 ans. — « C’est là^ pendant près de trente ans, à l’amphi- théâtre d’anatomie, le scalpel à la main, que M. le Dr Meleux a donné toute la mesure de sa belle intelli- gence, de son vaste savoir. Les élèves se pressent pombreux à ses cours ; le professeur les attire et les retient ; sous sa parole l’anatomie s’anime ; les moindres détails sont exposés avec clarté. Gomme il sait mettre en relief les avantages qu’on peut retirer de son étude ! Quelle exaclitude et quelle conscience dans son enseignement! Admirable professeur, maître séduisant, qui donc vous remplacera sans jamais vous faire oublier. « Nous le verrons toujours dans nos souvenirs ce maître excellent, courbé sous le poids du travail plus que des années, au pas pesant, n’ayant pas l’air pressé, ne se pressant pas et trouvant cependant le temps de suffire à de nombreuses obligations professionnelles. On ne se souvient pas de l’avoir vu très jeune ; c’est toujours la même physionomie, calme, recueillie, avec un sourire fin qui l’éclaire souvent et tempère la gra- vité naturelle de ses manières. Son esprit, largement cultivé, avait un tour original, une grande indépen- dance de vues ; on était frappé par la franchise, un peu rude parfois mais loyale de son caractère, par la justesse de ses avis, par la sûreté de son jugement. » (Dr H. Legludic , discours prononcé aux obsèques du Dr Meleux.) Le Dr Meleux faisait partie de la Société depuis le 7 décembre 1882. J. G. M. Regnier. — - Regnier, Eugène-Adolphe, né aux Rosiers (Maine-et-Loire), le 13 mai 1865, sorti de l’École normale d’Angers en octobre 1881, instituteur-adjoint à Freigné, à Champ tocé, puis à Cholet et à Saumur, nommé instituteur titulaire à Beausse le 27 sep- tembre 1889, a été emporté par une fièvre muqueuse - m - le 26 février 1890_, à l’âge de 24 ans. Instruit, zélé, bienveillant, ce jeune maître a laissé d’excellents sou- venirs dans les diverses localités où il a été appelé à enseigner. M. Regnier faisait partie de la Société d’Études scien- tifiques d’Angers depuis le 17 novembre 1884 comme membre correspondant. M. Renou. — Renou, Jules, ancien élève du Lycée d’Angers, médecin à Châtelais, est décédé le 12 août 1890, à l’âge de 40 ans. Cœur excellent, praticien consciencieux et dévoué, M. Renou a été sincèrement regretté dans la région où il exerçait depuis plus de quinze ans. Il fit partie de notre Association dès la première année de son existence, en 1871. Août 1890 . J. G. M. Augustin Galissier. — Le 6 août 1890, vers trois heures du matin, deux botanistes, M. l’abbé Mailho, de Tarascon, et M. Galissier, professeur à l’École normale de Foix, quittaient Auzat, accompa- gnés d’un guide, dans le but de faire l’ascension du pic de Montcalmet d’explorer tout le massif couronné par ce haut sommet. Cette excursion, projetée depuis plu- sieurs mois déjà et dont les deux amis se faisaient une fête, semblait devoir être favorisée par une journée splendide; la vallée d’Auzat, encore attiédie de la cha- leur de la veille, entr’ouvrait aux voyageurs, sous les rayons de la pleine lune alors à son déclin, la perspec- - 246 - tive discrètement voilée de ses mystérieuses et gran- dioses profondeurs. Eux causaient gaiement, intérieu- rement émus du panorama qui se déroulait devant leurs yeux et que l’approche du jour rendait de minute en minute plus distinct. La joie de visiter un massif inconnu et d’en rapporter des richesses dont ils sup- putaient d’avance le nombre et l’intérêt augmentait encore leur ardeur. — Pourtant, à sept heures du matin, l’un des touristes gisait inanimé au fond d’un ravin, sa tête baignant dans le ruisseau d’où ses com- pagnons le retiraient avec peine, et le prêtre commen- çait près du cadavre encore chaud de son ami une garde solitaire qui devait se prolonger plusieurs heures, dans un lieu dont l’aspect sauvage cause à lui seul une sinistre impression. Comment M. Galis- sier, en voulant atteindre, à une hauteur considérable, une plante qui lui était inconnue, avait subitement perdu l’équilibre et était venu se briser sur un roc escarpé, c’est ce qu’il a été plus facile de deviner que d’expliquer, ce drame rapide n’ayant eu d’autre témoin que le guide éloigné de plusieurs minutes de marche. Ce tragique événement a causé une vive impression dans notre petite ville de fonctionnaires où l’on con- naissait peu M. Galissier, savant modeste, tout absorbé par ses études, ses devoirs professionnels et par les soins à donner à sonintéressante petitefamille. 11 afallu la mort pour révéler cette vie calme, toute de travail et d’abnégation. Une foule nombreuse en a honoré le souvenir en accompagnant au champ du repos les restes de cet homme loyal et excellent, sur la tombe duquel M, Magendies, son directeur, est venu pro- noncer d’une voix où vibrait la plus sincère émotion des paroles de suprême adieu. La vie de notre collègue se résume en peu de mots. Né à Cazenave, dans une vallée étroite et sauvage que dominent d’un côté l’âpre montagne de Lujat, de l’autre l’imposant massif de Tabe, M. Galissier s’était mesuré fort jeune avec les difficultés de la montagne et avait acquis dans ces exercices périlleux une vigueur et une agilité qui faisaient l’admiration, et parfois aussi, il faut bien l’avouer, l’effroi de ceux qui le suivaient dans ses courses. Sorti de l’École normale comme instituteur, il devait bientôt, grâce à des efforts soutenus, conquérir le droit d’enseigner à ceux qui lui succédaient sur les bancs de l’établissement dépar- temental. Depuis des années, il consacrait à la bota- nique la majeure partie de ses loisirs et j’ai noté, dans ce même bulletin où je ne m’attendais pas à lui rendre ce dernier hommage, une partie de ses décou- vertes. D’abord isolé, il avait éprouvé les difficultés de toute sorte qui découragent souvent le débutant dans l’étude de notre science ; lorsque j’arrivai dans l’Ariège, il adopta avec enthousiasme l’idée que je lui suggérai., et qui nous devint désormais commune, de réunir les matériaux d’un catalogue de la flore arié- geoise, projet un peu ambitieux peut-être dont il ne devait pas voir la réalisation. Menacé dans ces derniers temps de quitter FAriège, par suite de la suppression d’un siège de professeur à l’École normale, il m’entretenait souvent de cette éventualité avec une visible inquiétude : « Il me semble, me disait-il, que je considérerais comme un — m - exil ma nomination dans un pays de plaine et que j’y mourrais de chagrin de ne plus voir et parcourir, sac au dos, mes chères montagnes. » Et voilà que, par une étrange ironie de la destinée, cette montagne qu’il aimait, dont il avait par avance la nostalgie à la seule idée delà quitter, le tue, à 41 ans, en plein épa- nouissement physique et moral , à l’heure où ses efforts allaient être récompensés par le succès et lui créer une notoriété méritée. Les botanistes ariégeois ont résolu de perpétuer par un modeste monument le souvenir de l’accident du 6 août, et je fais appel en leur nom à ceux que la poursuite des mêmes études unit avec nous d’une commune sympathie en les priant de m’envoyer leur offrande. Si modeste qu’elle soit, elle sera la bienvenue et nous la recevrons avec reconnaissance. Foix , 21 août 1890. Giraudias. TABLE DES MATIERES Age des Sables rouges de la forêt du Gâvre (Loire-Infé- rieure), par M. L. Davy 183 Catalogue des Coléoptères de Maine-et-Loire, par M. J. Gallois. 123 Étude du Métamorphisme aux environs de Nozay (Loire- Inférieure), par M. L. Davy 193 Excursion géologique de Chalonnes à Montjean (Maine-et- Loire), par M. le Dr Louis Bureau 213 La Botanique mayennaise au xvine siècle, par M. C. Houlbert 117 Nécrologie : MM. de Marseul, Cosson, Dr Meleux, Regnier et Renou, par M. J. G. — M. Augustin Galissier, par M. Giraudias 237 Note sur quelques Crustacés rotateurs et annélides du département de la Mayenne, par M. A. Labbé. .... 35 Notes critiques sur la flore ariégeoise, par M. Giraudias. . 89 Notices sur les mœurs des Batraciens, par M. Héron-Royer. 45 Notice sur un nouveau procédé de fabrication de l’alumi- nium, par M. Ichon 169 Observatoire météorologique municipal d’Angers (première année), par M. Jules Quélin 225 Séance du 10 janvier 1889 1 — 7 février 1889 6 — 7 mars 1889 10 — 4 avril 1889. 13 — 2 mai 1889 18 — 6 juin 1889 20 — 4 juillet 1889 23 — ■ 10 octobre 1889. . m 26 — 7 novembre 1889 . . 29 — 12 décembre 1889. . 31 Angers, imp. Germain et G. Grassin. — 1242-90. lie siège de la Société d’ Eludes scientifiques est situé à Angers, ancienne Cour d’Appel, place des Halles. Les Membres qui changent de résidence sont priés d’en prévenir le Vice-Secrétaire-Trésorier. La correspondance devra être adressée au Secrétaire à l’adresse- ci-dessus. Les cotisations (10 francs pour les Membres titulaires, 5 francs pour les Membres correspondants ) doivent être versées entre les mains du Vice-Secrétaire-Trésorier, avant le 1er mars de chaque année. (Voir Statuts, art. 23.) On peut se procurer la collection des Bulletins au prix de 60 francs (sauf le volume de 1873, épuisé). Ce prix sera abaissé à 4.5 francs pour les nouveaux Sociétaires qui dési- reront; acquérir la collection. Le présent Bulletin sera vendu 10 fr. Il sera fait une diminution de 5 francs à toute personne qui demandera à faire partie de la; Société, soit comme membre titulaire, 'soit comme membre correspondant. La Société échange son Bulletin contre celui de toute Société qui en fai t;dâ demande et contre toute publication scientifique. La Société ayant installé des collections recevra avec plaisir tous les échantillons qu’on voudra bien lui envoyer. Tout Membre a droit à 20 exemplaires gratuits (tirage à partisans couverture imprimée), des travaux qu’il publie dans le Bulletin. PRIX DES TIRAGES A PART 7.a feuille . in-8°, papier du Bulletin, couverture non imprimée : 25 exemplaires . 6 fr. 50 - .. 7 100 — . . . . . . . 9 Couverture imprimée, 3 fr. en plus. ÿ J /