At LEE He PU TE à Le A dt A 4 } CNED tante « “ ne " à a {4 d'u tre TE LA jet Na a RAC A an LS 1 tee r Pr ft doit HE Ne Qu à \ EPA ue ’ ARE PA RAT ATEN | # AU KE nn k EN EX M que CARE x EH) os rt \ AN MALE UN LU « r04 HAS Le Ne NU Rd AN A x ai " AL 4 À ul 14 RQ K nn HN (CA ST & 4 CAEADENS ATUY UUY Ÿ Ki 4 NE Cu ie CHE A RC Fu 4m Î RORLES EUR, à fe LUE LE à x: o à 1h: so nat \ (OT AT drop mt " HUE ;, hu EE a CNT y d'a AY X ë CRUE Ars nn ANNE LS f. ' LA PACS AR LES 1}, + ere AU de # ALL BE QU LL CON DENON ; ? & act y ti + k ; ta rad & il: ü À LA ay Ur LE TA 1! us A ta D qe METRE A ON 1e AT \ ‘ : ns (] nus Hl TES [ dé ir fer Î ‘he qd: ALU QUI AE AE EN PSS A PAU AN He NAME RER ADN ISO EUPE RUE, RO 4 Lo DR EAN Para RE LH AR ECC PEER PE CU) #4 CE GLEN LA A AT à En j3 RAA M LUNA qd ) . . ee “ ie qu “ nu : A SN rt RAA (a k os % in y We nn RTC ki HA NE PDILTAAR HE CNE CAPONOE At pe À 4 Fi } os is ok HN PAU de ANA su \: PEUX ie DATENT ni ! ic QU Re ire . 5 * RACE NOR D 7 Mata is it on A [ ce n ii AUS SAS À HA f\ ns 1 un qu rh Non + eee h M CU PRE DT ATH ANR EX Ut ASE j LATE cet os | the te 4 fu AUCH ; x NT 4 ATP Ris a 1 AU Re NE YEN nu l'A (D ; He CAN QUX MA CR k x he È 4 4 LA we ne ni nat “A ah) in vi vu re ais ; te } À À PH LRU e j'a f. f NE vi PA Et) ? À No Ÿ RE ts ANA \ } a ji 1 nt is ui us OR NO TT US \ 4 À !, y, CAC ECO PE AN ENT CEE 44 { da à jo LA 4 A FRE RT CELL BR LEE CALE Er x RENTE LE À. sie #4 je ÿ 43 Œt At Ar AN Ce (Q ATULÈNE d Ë 1 x : al pl si [REUN } 1 À 3 1 | à WW: À se 4 | d si CT # Fr LT 4 A An à 4 i à: CHE ANT UE AL ee A d ut CAE fl Ro LEE PURE DEN 4 LEE DOC 4° fu 4 EE à d 4 a, fl EE À Ÿ ne ne ER CE AS RIDE ÿ, AU a ne JU 4 « ui : on tn LR RASE Le M A bu ed ARR ER AE À FACE dd A ER E ; AUOT D UNIT EE EE ED (NY SALUT Au hu RATS SALE ÿ Gr Ha i RY à PET EEE AT AN ae CODE 4 + d (1 ÿ pe EURE Î ÿ A CAT 1 MINE REC 4 n CARTER À 4 ‘ F nn hu an qe AE He GUN AE A) Ac) HAN LD Ed da AE | Fo ne ft vi # ë “ fi Va RUE HORS " ) ANR ES Le us se Ÿ & us 1 dt à Fe du . Ha (LA DEC OT Rte RARE à LCA ï FAURE HR NE TRE CARS ! CALE AT OUT he à 4 { è CAE à ji Le bu \ 1 dut Te Fu s et {( sui [RCA ii ts ane CRUE Le as 1 A ; n'y { © 13 | Le Ru KE 1 HU ia fé REX saut CRACRCEE PEL CAPE AC ETC RU al A AE EU VAS UE RENE fa. né ? ue dd: ia A À Cu i sd} H te cr À RAS nl à ot eu note RAA a. eue a “ Din a ra # AA UND CU AE PRINT } da LA GR J Tee Aa y'a TN NACRE ; 4 RM RUE TR MENU rique À 4e Wok \ : Ë ra re à ste M4 (A ii da LOU LOU SON ENTER h ÿ'& 1 WU PAU RE A La: M +. ) WANTLA f BULLETIN DE LA SOCIÊTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE | é: ù ÿ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GBOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) Haut- Protecteur : S. M. le Roi Vingt-quatrième année Moine NAN 4910 BRUXELLES HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE Rue de Louvain. 112 1911 218740 AE % 72 FEUX < R 1 ? ESA 1; | 4 , (re LÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE | (BRUXELLES) / "LI g SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. y (l 7 L ee Vingt-quatrième année ; 1 Tome XXIV — 4910 un 1 1sie 4 Cu 4 | BRUXELLES | IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE ot 119, rue de Louvain, 149 tr SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE Fondée à Bruxelles, le 17 février 1887 COMPOSITION DU BUREAU, DU CONSUL ET DES COMITÉ POUR 1910 Président : M. AIMÉ RUTOT (1909-1910), Ingénieur honoraire des Mines, Géologue. Conservateur du Musée roval d'Histoire naturelle de Belgique, Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences. Vice-Présidents : MM. A. HANKAR-URBAN (1910), Directeur général de la Société anonyme des Carrières de porphyre de Quenast. E. MAILLIEUX (1910), Paléontologiste, M. MOURLON (1910), Membre de l’Académie royale des Sciences, Directeur du Service géologique de Belgique. M. RABOZÉE (1210), Capitaine commandant du Génie, Professeur à l’École militaire. Secrétaire général honoraire : M. ERNEST VAN DEN BROECK. Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. Secrétaire général : M. le Baron LÉON GREINDL (1907-1910), Capitaine commandant d’État-Major, Professeur à l’École de Guerre. Secrétaire : . C. VAN DE WIELE (1909-1910), Docteur en médecine, = Délégués du Conseil : MM. Louis DOLLO (1908-1911), Professeur à l’Université libre, Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle. TH. GILBERT (1910-1919), Docteur en médecine. le R. P. Gaspar SCHMITZ S. 3. (1909-1912), Professeur de géologie, Directeur du Musée géologique des bassins-houillers belges. J. WILLEMS (1907-1910), Major du Génie. Membres du Conseil : MM. R. D’ANDRIMONT (1910-1911), Ingénieur géologue, Ingénieur des Mines, Professeur à l’Institut agricole de Gembloux. J. CORNET (1909-1910), Professeur à l’École des Mines et Faculté polytech- nique du Hainaut. L. GERARD (1910-1911), Ingénieur électricien, ancien Professeur à l’Université libre. E. LAGRANGE (1909-1910), Docteur en sciences physiques et mathématiques, Professeur émérite à l’École militaire. LE. PUTZEYS (1910-1911), Ingénieur en chef des Travaux de la ville de Bruxelles. X. STAINIER (1909-1910), Professeur à l’Université de Gand. Trésorier : M. F. IHALET (1909-1919), Attaché au Service géologique. Bibliothécaire : M. L. DEVAIVRE (1907-1910), Secrétaire du Service géologique. Comité de publication : MM. E. CUVELIER (1907-1910), Major du Génie. V. JACQUES (1907-1910), Docteur en médecine. A. KEMNA (1907-1910), Directeur de la Société anonyme des lravaux d’eau à Anvers. Comité de vérification des comptes . MM. L. BAUWENS (1909-1910). TH. GILBERT (1909-1910). G. PAQUET (1909-1910). LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIETÉ ARRÊTÉE AU 1er JANVIER 4910 (1) Membre Protecteur. M. ERNEST SOLVAY, Industriel, à Bruxelles. Membres Honoraires. 1 * BARROIS, Ch., Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Lille, 37, rue Pascal, à Lille, et rue Chomel, 9, à Paris (VIT). BERTRAND, C.-Eg., Correspondant de l’Institut, Professeur de botanique à la Faculté des sciences de l’Université de Lille, 6, rue d’Alger, à Amiens. 1S 3 BONNEY, Rév. Thomas George, Professeur de géologie et de minéralogie à University College, 9, Seroope Terrace, Cambridge. A BRÔGGER, W. C., Professeur à l’Université de Christiania. 5 * CAPELLINI, Giovanni (le Commandeur), Professeur de géologie à l’Université, via Zamboni, à Bologne (Italie). 6 CHOFFAT, Paul, Attaché au Service géologique de Portugal, 113, rua do Arco a Jesus, à Lisbonne (Portugal). fl CREDNER, Dr Hermann, Geh. Ober.-Bergrat., Directeur du Service royal géo- logique de Saxe, Professeur à l’Université de Leipzig. 8 * DOLLFUS, Gustave, ancien Président de la Société géologique de France. Colla- borateur principal au service de la Carte géologique de France, 45, rue de Chabrol, à Paris (X). (4) Les noms des fondateurs se trouvent, dans la liste ci-dessous, précédés d’un astérisque *. Les noms des membres à vie sont précédés de deux astérisques **. IV 40 #1 12 30 31 %k *k *k x x +* LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DUBOIS, Eugène, Professeur de géologie et de paléontologie à l’Université d'Amsterdam, Conservateur au Musée Teyler de Haarlem, 45, Zylweg, à Haarlenm. GEIKIE, Archibald, F. R. S., ancien Directeur général des services géologiques de Grande-Bretagne et d'Irlande, Shepherd’s Down; Haslemere, Surrey (England). GEIKIE, James, LL. D.; F. R. S., Professeur de géologie et de minéralogie à l’Université d'Édimboureg, Kilmorie, 83, Colinton Road, Edinburgh. GOSSELET, Jules, Correspondant de l’Institut de France, Doyen et Professeur honoraire de géologie de la Faculté des sciences de nee de Lille, 48. rue d’Antin, à Lille. HARMER, Frédéric W., Oakland House, Cringleford, près Norwich (Angleterre). HEIM, Alb., Professeur à l’Université de Zurich, à Hottingen (Zurich). HUGHES, Thomas Mac Kennv, Professeur de géologie à l’Université de Cam- bridge, Woodwardian Museum, Trinity College, Cambridge (Angleterre). ISSEL, Arthur, Professeur à l’Université, 16, Via Brignole Deferrari, à Gênes. JONES, Thomas Rupert, F. R. S., Penbrvn, Chesham Bois Lane, Chesham- Bucks (England). JUDD, John W., Professeur de géologie au (Collège royal des sciences, Orford Lodge, 30, Cumberland Road, Kew. KARPINSKY, Alex. Petrow., Membre de l’Académie impériale des seiences de Saint-Pétersbourg, Directeur du Comité géologique de Russie, Professeur à l’École des Mines, à Saint-Pétersbourg. KOËNEN (A. von), Dr, Geheimer-Bergrath, Professeur de géologie et de paléon- tologie à l’Université de Gôttingen (Allemagne). LAMBERT, Jules, Paléontologiste, Président du Tribunal civil, 57, rue Saint- Martin, à Troyes (Aube), France. LOE WINSON-LESSING, F., Professeur de minéralogie et de géologie à l’Institut polytechnique de Saint-Pétersbourg, Sosnovka, à Saint-Pétersbourg. LORIÉ, J., Docteur ès sciences, Privatdocent à l’Université, 18, Oudkerkhof‘ à Utrecht (Pays-Bas). MARTEL, E.-A., Secrétaire général de la Société de Spéléologie, 23, rue d’Aumale, à Paris (IX). MICHEL LEVY, A., Membre de l’Institut de France, Directeur du service de la Carte géologique de France, 26, rue Spontini, à Paris (XVI). PAVLOW, Alexandre.-W., Professeur à la Haute-École des ingénieurs, Docent à l’Université de Moscou et Collaborateur du Comité géologique, Tverskaja, Savinskoie podvorie, n° 10, à Moscou (Russie). PAVLOW, Alexis, Professeur à l’Université, Moscou. ROSENBUSCH, H., Dr, Professeur de géologie à l’Université d’Heidelberg. SACCO, Federico, Professeur de paléontologie à l’Université royale de Turin, Castello del Valentino, à Turin. SUESS, Édouard, Professeur à l’Université de Vienne. TEALL, J. J. Harris, Directeur général des Services géologiques de Grande- Bretagne et d'Irlande, 98 Jermyn Street, à Londres. 32 33 oi 30 36 91 30 + DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE \ THORODDSEN, Th., Dr Phil., Professeur honoraire, 27 Aa boulevard, Copen- hague. TIETZE, Em. Hofrat, Directeur du K. K. geologische Reichsanstalt, à Vienne. TRAQUAIR, R. H., M. D., LL. D., F. R. S., Conservateur des collections d’his- toire naturelle au Musée des Sciences et des Arts, à Édimbourg (Écosse). WEINSCHENK, Ernest, Dr, Professeur de pétrographie à l’Université de Munich. WHITAKER, William, F. R. S., Charrman of the Sanitary Institute. Freda, 3, Campden Road, à Croydon. WOODWARD, Arthur-Smith, Conservateur au Département géologique du British Museum of Natural History, 4, Scarsdale Villas, Kensington W., à Londres. LIRKEL, Prof. Dr F., Professeur honoraire de géologie à l’Université de Leipzig, 2a, Kôünigstrasse, à Bonn a/kR. Membres Associés Étrangers. ABEL, Dr, Othenio, Sektionsgeologe der K. K. geologischen Reichsanstalt, Pro- fesseur extraordinaire de Palaeontologie à la K. K. Universität, 2, Jenull- gasse, à Vienne (XII). ARCTOWSKI, H., Géologue, Attaché à l’Observatoire royal de Belgique, à Uccle. BOULE, Marcellin, Professeur de paléontologie au Muséum national d'Histoire naturelle de Paris, 3, place Valhubert, à Paris (V). BRUNHES, Jean, Professeur agrégé de l'Université de France, Professeur de géographie aux Universités de Fribourg et de Lausanne, clos Ruskin, à Fribourg 'Suisse). CAYEUX, Lucien, Docteur en sciences, Professeur à l'École nationale supérieure des mines et à l’Institut national agronomique, 6, place Denfert-Rochereau, à Paris (XIV). DUNIKOWSKI (Émile, Chevalier DE), Dr Phil., Privatdocent à l'Université de Lemberg (Galicie). FORESTI, Ludovico, Docteur en médecine, Aïde-naturaliste de géologie et de paléontologie au Musée de l'Université de Bologne (Italie). GOLLIEZ, H., ancien Professeur de géologie à l’Université de Lausanne, 51, Muristrasse, à Berne. | HOLZAPFEL, Dr Édouard, Professeur à l’École technique supérieure, Herder- strasse, 30, Strasbourg 1/E. LOTTI, Bernardino, Docteur, Ingénieur au Corps des Mines, à Rome. MEUNIER, Stanislas, Professeur de géologie au Muséum national d'Histoire naturelle, 3, quai Voltaire, à Paris (VII). MONTESSUS DE BALLORE (be), Directeur du Service séismologique de la République du Chili, à Santiago (Chili). PICARD, Karl, Membre de diverses Sociétés savantes, Nordhauserstrasse, 9, à Sondershausen (Allemagne). POHLIG, Dr Hans, Professeur à l’Université de Bonn (Prusse), 43, Ruiter- strasse, à Bonn. I D OA À& CO D 18 19 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES # REID, Clément, F. G. S., Attaché au Service géologique de la Grande-Bretagne, 98, Jermyn-Street, London S. W. SCHARDT, Professeur de géologie à l’Académie de Neuchâtel, à Veytaux (Canton de Vaud, Suisse). STEINMANN, G., Professeur à l’Université de Bonn, 98, Poppelsdorfer Allée. STURTZ, B., Directeur du Comptoir minéralogique et paléontologique de Bonn, 9, Riesstrasse, à Bonn. TOUTKOWSKI, Paul, Conservateur du Cabinet minéralogique et géologique de l’Université de Kiew, 46, boulevard de Bibikow, à Kiew (Russie). Membres effectifs. 1o Membres à perpétuité. Administration communale de la VILLE D'ANVERS. (Bibliothèque de la Ville, place Conscience, à Anvers.) Administration communale de la VILEE DE BRUXELLES. Administration communale de la VILLE DE VERVIERS. (Délégué : M. Sinet.) Administration communale de la VILLE DE BINCHE. (Délégué : M. le Dr Hallez.) Administration communale de la VILLE DE GAND. Administration communale de la VILLE D'OSTENDE. (Délégué : M. Verraert.) HOSPICES ET SECOURS DE LA VILLE DE BRUXELLES (Administration des). (Délégué : M. Georges Vellut, Ingénieur.) Institut géologique de J'UNIVERSITÉ CATHOLIQUE DE LOUVAIN. (Délégué : M. l’abhé A. Salée.) Maison SOLV AY & Ci, Industriels, à Bruxelles. Société anonyme des TRAVAUX D'EAU, à Anvers. (Délégué : M. Ad. Kemna.) Société des CHARBONNAGES DE MONCEAU-FONTAINE, à Monceau-sur-Sambre. (Délégué : M. Vital Moreau.) ; Société anonyme des CHARBONNAGES DE BASCOUP. (Délégué : M. Léon Guinotte.) Société anonyme des CHARBONNAGES DE HORNU ET WASMES, à Wasmes. (Délégué : M. Gédéon Deladrière.) Société anonyme des CHARBONNAGES DE MARIEMONT. (Délégué : M. Raoul Warocqué.) Société anonyme du CHARBONNAGE DU BOIS D’AVROY, à Sclessin-Ougrée (Liége). (Délégué : M. Bogaert, Hilaire, 201, quai de Fragnée, Liége.) Compagnie des CHARBONNAGES BELGES, à Frameries. Société anonyme des CHARBONNAGES UNIS DE L'OUEST DE MONS, à Boussu. (Délégué : M. Arthur Dupire.) Société anonyme des CHARBONNAGES DE COURCELLES-NORD, à Cour- celles. (Délégué : M. L. Heuseux.) Société anonyme des CHARBONNAGES DE DAHLBUSCH, à Rotthausen. Bureau à Bruxelles, 10, rue de Spa. DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE VII 2 Membres effectifs. ALIMANESTIANO, Constantin, Ingénieur, Directeur de lindustrie et du Commerce au Ministère des Domaines, Strada Domnei, 27, à Bucarest. ANDERNACK, Jules, 51, rue de Dave, à Jambes (Namur). ANDRIMONT (René p’), Ingénieur des Mines, Ingénieur géologue, Professeur de Géologie à l’Institut agricole de l'État à Gembloux, 19, rue Bonne Fortune, à Liége. ANDROUSSOFF, Professeur de géologie à l’Université de Yourieff (Dorpat). ANNOOT, J.-B., Professeur honoraire à l’Athénée royal de Bruxelles, 78, rue Gallait, à Schaerbeek lez-Bruxelles. ARRAULT, René, Ingénieur civil, entrepreneur de sondages et de puits artésiens, constructeur d'appareils pour l’intérieur et les colonies, 69, rue Rochechouart, à Paris (IX). ASILE D’ALIÉNÉS DE L'ÉTAT BELGE, à Tournai. AXER, A.-H., Entrepreneur de puits artésiens, 479, chaussée de Jette, à Jette-Saint-Pierre lez-Bruxelles. BAËES, L., Chargé de cours à l’Université, 44, avenue Ducpétiaux. à Saint-Gilles. BARLET, H., Ingénieur, chef de Service aux charbonnages de Gosson-Lagasse, à Montegnée. BAUCHAU, Carl, Ingénieur, Directeur gérant des charbonnages de Masse- Diarbois, Ransart. BAUWENS, Léonard, 83, rue de la Vanne, à Bruxelles. BAYET, Adrien, Propriétaire, 33, Nouveau Marché-aux-Grains, à Bruxelles. BAYET (le Bon Ernest), Paléontologiste, à Blevio, province de Como, Italie. BAYET, Louis, Ingénieur, membre de la Commission géologique de Belgique, à Walcourt (province de Namur). BERGERON, Jules, ancien Président de la Société géologique de France, Professeur à l’École centrale des Arts et Manufactures, 157, boulevard Haussmann, à Paris (VIT. BERNAYS, Ed., Avocat, 33, avenue Van Evek, à Anvers. BÉTHUNE (Bon Gaston dei, Lieutenant d’Artillerie, répétiteur à l’École militaire, 39, avenue de ia Cascade, à Ixelles. BEYAERT, André, Docteur en droit, 143, rue de la Station, à Gand. BEYERINCK, Dr F., ancien Ingénieur des Mines du Gouvernement aux Indes néerlandaises. 10, Charlotte de Bourbonstraat, à La Haye. BIÉVEZ, Edmond, Capitaine du Génie, répétiteur à l’École militaire, rue de l’Orge, 20, à Bruxelles. BOHY, Benoît, Régent de l’École moyenne, à Wavre. BONMARIAGE (le docteur Arthur , 2, rue de la Révolution, à Bruxelles. BOURY, Victor, Docteur en droit, 58, rue d’Archis, à Liége. BOULANGÉ (l'Abbé), Hydrologue, 88, boulevard Militaire, à Bruxelles. VIII 67 68 69 10 71. * LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES BOURGOIGNIE, Léonce, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Directeur du service spécial de la côte, 11, rue du Quai, à Ostende. BRADFER, Robert, Garde général des Eaux et Forêts, à Saint-Hubert. BRANNER, John Casper, Ph. D. LL. D., Professor of Geology and Vice-President Stanford University, California, U. S. A. BRICHAUX, A., Chimiste à la Société Solvay, 12, avenue Hamoir, à Uccle. BRIEN, Victor, Ingénieur géologue, Ingénieur au Corps des Mines, 24, quai Henvart, à Liége. BRIQUET, Abel, Licencié ès lettres, Avocat à la Cour d’appel, 49, rue Jean de Bologne, à Douai. BUTTGENBACH, H., Administrateur délégué de l’Union minière du Haut- Katanga, 392, avenue Brugmann, à Uccle. BYL-MONTIGNY, E., Astronomo Observatorio Porto-Alegre, Rio Grande do Sul (Brazil). CALLATAY (Écuyer de), Capitaine commandant adjoint d’État-Major, Professeur à l'École militaire, 5, rue Archimède, à Bruxelles. CAMBIER, R., Ingénieur aux Charbonnages Réunis de Charleroi, 6, rue du Laboratoire, à Charleroi. CAMERMAN, Émile, Ingénieur chimiste, 31, square Guttenberg, à Bruxelles. CAMPION, Maurice, Ingénieur des arts et manufactures, Grand'place, à Vilvorde. CAREZ, Léon, Docteur ès sciences, ancien Président de la Société géologique de France, 18, rue Hamelin, à Paris (XVI). CARTON, Léonard, Ingénieur constructeur, 41, rue du Ghambge, à Tournai. CAVALLIER, Directeur des hauts fourneaux et fonderies de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). CHABAL, Henry, Ingénieur, 34, rue Ampère, à Paris. CHARGOIS, CH., Professeur à l’Université, 11, rue de l’Orme, à Etterbeek. COGELS, P., Géologue, au Château de Boeckenberg, à Deurne (Anvers). COMPAGNIE INTERCOMMUNALE DES EAUX, 48, rue du Trône, à Bruxelles. (Délégué : M. A. Deblon, ingénieur en chef.) CORNET, J., Professeur à l’École des Mines et Faculté polytechnique du Hai- naut, 86, boulevard Dolez, à Mons. COSSOUX, N.-V.-Léon, Ingénieur eivil, 12, place Armand Steurs, à Bruxelles. COSYNS, G., Docteur en sciences naturelles, Assistant à l’Université libre, 78, avenue Rovale-Sainte-Marie, à Bruxelles. CUAU, Charles, Ingénieur civil des Mines, Directeur technique de la Compagnie française des carbures de Séchilienne (Isère), Ingénieur-conseil de la Compagnie des Eaux de Rambouillet, 17, boulevard Pasteur, à Paris. CUPIS, Conducteur de travaux, 130, rue des Coteaux, à Schaerbeek. CUVELIER, Eugène, Major du Génie, Examinateur permanent à l’École militaire, 43, rue Keyenveld, à Ixelles lez-Bruxelles. CUYLITS, Jean, Docteur en médecine, 44, boulevard de Waterloo, à Bruxelles. DAIMERIES, A., Professeur émérite à l’Université libre, 4, rue Royale, à Bruxelles. 96 97 x X DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE IX DAPSENS, Directeur propriétaire de carrières, à Yvoir lez-Dinani. DAUTZENBERG, Phil., Paléontologiste, ancien Président de la Société royale zoologique et malacologique de Belgique, 209, rue de l’Université, à Paris (VI). | DAVAL, J., ancien Greffier du Tribunal de commerce, Abbaye Saint-Pantaléon à Saint-Dizier, Haute-Marne (France). DAVREUX, M., Lieutenant d'artillerie, adjoint d’État-Major, 37, rue François Roffiaen, à Ixelles. DE BUSSCHERE, A., Conseiller à la Cour d'appel, 45, rue Lesbroussart, à Ixelles. DE CORT, Hugo, Président de la Société royale zoologique et malacologique de Belgique, 4, rue d’'Holbach, à Lille (France). DE GRAEF, Joseph, Transporteur maritime, 21, rue Oedenkoven, à Borger- hout lez-Anvers. DE GREEF, H. S.-J., Professeur à la Faculté des Sciences, au Collège Notre- Dame de la Paix, à Namur. DEJARDIN, L., Directeur général des Mines, 102, rue Franklin, à Bruxelles. DELADRIER, Émile, Docteur en sciences, 73, rue du Marteau, à Bruxelles. DELECOURT-WINCQZ, Jules, Ingénieur-conseil de la Compagnie Internatio- nale de recherches de mines et d'entreprises de sondage, 31, rue Bréderode, à Bruxelles. DELECOURT-WINCQZ, Jules (fils), Ingénieur, 31, rue Bréderode, à Bruxelles. DELÉPINE, G., Professeur à la Faculté libre des sciences, #1, rue du Port, à Lille. DELHAYE, Ferdinand, Ingénieur à la Société anonyme de Merbes-le-Château, Route de Filot, à Hamoir. DELHEID, Ed., Paléontologiste, 63, rue Vevdi, à Ixelles lez-Bruxelles. DEMEURE, Édouard, Ingénieur, 53, avenue des Arts, à Bruxelles. DEMOLLIN, Victor, Directeur technique des travaux de la maison Monnoyer, 87, rue du Trône, Ixelles. DE NEUTER, Général-Major commandant la 4e brigade de cavalerie, 9, rue Courte du Jour, à Gand. DENIL, Gustave, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 183, rue des Vennes, à Liége. DE RAECK, Léon, Ingénieur civil des Mines, 245, avenue d’Auderghem, à Bruxelles. DEROOVER, G., Capitaine commandant du Génie en retraite, à Niel lez-Boom. DETHY, Théophile, Ingénieur en chef, Directeur des Ponts et Chaussées, 48, rue du Pépin, à Namur. DEULIN, Nestor, Ingénieur, Directeur gérant du charbonnage de l'Épine, à Montignies. DEVREUX, E., Architecte, Bourgmestre de Charleroi, %5, rue du Pont-Neuf, à Charleroi. DEWARICHET, Théophile, Imprimeur, 52, rue de la Montagne, à Bruxelles. DIDERRICH, N., Ingénieur civil des Mines, Membre du Conseil colonial, 64, rue Royale, à Bruxelles. 98 99 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DIDION, J., Constructeur d'appareils de sondages, 32, rue de Joncker, à Saint-Gilles lez-Bruxelles. DIENERT. Frédérie-Vincent, Docteur ès sciences. Chef du service local de surveillance des sources de la ville de Paris, 8, place de la Mairie, à Saint-Mandé (Seine). DOAT, Ingénieur, Directeur de la Compagnie générale des Conduites d’eau, aux Vennes, à Liége. DOCHAIN-BONNET, A., à Couillet. DOGHAIN-DEFER, F., Industriel, à Couillet. DOLLO, Louis, Professeur à l'Université libre, Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle, 31, rue Vautier, à Bruxelles. DORLODOT (Chanoine Henrv bE), Professeur à l’Université catholique, 44, rue de Bériot, à Louvain. DORLODOT (Jean pe), Ingénieur civil des Mines, château de Floriffoux par Floreffe. DORLODOT (Léopold pe), 83, rue de Montigny, à Charleroi. DOUVILLÉ, Henri, Membre de l’Institut, Ingénieur en chef des Mines, Profes- seur de Paléontologie à l'École des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, a Paris (VI; DOYEN, A., Docteur en sciences, à Geest-Gérompont (Brabant). DUBOIS, E., Ingénieur civil des Mines, 73, rue du Centre à Verviers. DUBREUCQ, René, Capitaine commandant adjoint d’État-Major du régiment des Grenadiers, membre du Conseil colonial, 55, avenue de l’'Hippodrome, à Ixelles lez-Bruxelles. DUMON, H., Directeur de la Société des Carrières Dumon et Cie, faubourg de XX x Valenciennes, à Tournai. DUMONT, André, Professeur d'exploitation des Mines, à l’Université catho- lique, 18, rue des Joyeuses-Entrées, à Louvain. DUPONT, Édouard, Membre de l’Académie royale des Sciences, Directeur honoraire du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, à Boïitsfort. DURAFFOUR, Ferdinand, Entrepreneur de sondages, 35, rue Saint-Martin, à Tournai. DURIEUX, Charles, Ingénieur agricole, Garde général des Eaux et Forêts, 14, avenue Royale Sainte-Marie, à Schaerbeek lez-Bruxelles. DUTERTRE, Emile, Docteur en médecine, 49, rue de la Coupe, à Boulogne- sur-Mer (Pas-de-Calais), France. DUVIGNEAUD, Ingénieur des Ponts et Chaussées, 39, rue de la Station, à Marche. DUYK, Chimiste au Ministère des Finances, 121, rue Émile Banning, à Bruxelles. ; ENSCH, Norbert, Dr en médecine, chef de Service d'hygiène et de médecine préventive de Schaerbeek, 38, rue Henri Bergé, à Bruxelles. ERENS, Alphonse, Docteur en sciences naturelles, Villa Strabbeek, à Houthem, près Fauquemont (Limbourg hollandais). EXSTEENS fils, 21, rue de Loxum, à Bruxelles. 199 193 194 1925 196 197 198 199 130 131 132 133 134 155 136 157 138 139 140 A4 149 143 144 145 146 147 DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XI * FALK, Henry, Libraire éditeur, 124, rue des Paroissiens, à Bruxelles. K* FAVAUGE (C.-A. DE), Ingénieur civil, à Westende. FIEVEZ, Ch., 4, chaussée de Malines, à Vilvorde. FISCH, A., 70, rue de la Madeleine, à Bruxelles. FORAKY, Société anonyme belge d'entreprises de forage et fonçage. (Délégué : M. Meganck. Ingénieur, 12, rue du Congrès, à Bruxelles.) FOURMARIER, Paul, Ingénieur géologue, Ingénieur au Corps des Mines, Répétiteur à l’Université, 138 bis avenue de l'Observatoire, à Liége. FOURNIER, dom Grégoire, 0. S. B. de l’Abbaye de Maredsous, Supérieur de la &« Maison de Maredsous », 55, boulevard de Jodoigne extérieur, à Louvain. FOURNIER, Professeur à la Faculté des sciences de l’Université de Besançon (Doubs). FRAIPONT, Ch., Ingénieur des Mines, 35, rue Mont-Saint-Martin, à Liége. FRANCA, Alfr., Ingénieur, 9%5, rue Froissard, à Bruxelles. FRANKOWSKY, Ingénieur, rue Léopold de Wael, à Anvers. FRIREN, Auguste, Chanoine honoraire, Professeur au Petit Séminaire, 41, rue de l'Évêché, à Metz (Alsace-Lorraine). FRITSCH, Dr Ant., Professeur à l'Université de Prague, 66, Wenzelplatz, à Prague. GERARD, L., Ingénieur électricien, ancien Professeur à l’Université, 109, avenue de Tervueren, à Bruxelles. GÉRIMONT, Pierre. Ingénieur chimiste, à Rijckevorsel (province d’Anvers). GIBBS, William B., Membre de diverses Sociétés savantes, Thornton, Beulah Hill, Upper Norwood, à Londres. GILBERT, Théod.-A.-F., Docteur en médecine, 55, rue de la Concorde, à Bruxelles. GILLET, Ingénieur de la Résidence royale, 109, rue de Molenbeek, à Laeken. GILSON. G., Directeur du Musée royal d'Histoire naturelle, 31, rue Vautier, à Ixelles lez-Bruxelles. GILSON, V., Docteur en sciences, Professeur à l’Athénée roval, 89, rue de Varsovie, à Ostende. GOBLET p’ALVIELLA (comte Eugène), Propriétaire, au château de Court- Saint-Étienne, et 10, rue Faider, à Bruxelles. GODY, L., Professeur à l’École Militaire, 83, rue du Viaduc, à Ixelles lez- Bruxelles. GOFFINET, J., Ingénieur, 98, boulevard du Régent, à Bruxelles. GOLDSCHMIDT, Robert, Docteur en sciences, 54, avenue des Arts, à Bruxelles. GRÉGOIRE, Achille, Ingénieur agricole, Chef du Service chimique à l’Institut chimique et bactériologique de l’État, à Gembloux. GREINDL (Bon Léon), Capitaine commandant d’État-Major, Professeur. à l'École de guerre, 19, rue Tasson-Snel, à Bruxelles. XII LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES 148 ** GREINER, Ad., Directeur général de la Société Cockerill, à Seraing. 149 150 151 152 153 154 172 * x k* GRÔBER, Paul, Docteur en sciences, 30, Pfargasse, à Strassburg-Ruprechtsau. GROSSOUVRE (A. DE), Ingénieur en chef au corps des Mines, à Bourges (France). GUEQUIER, J., Docteur en sciences naturelles, Préparateur à l’Université de Gand, 98, rue Thérésienne, à Gand. HABETS, P., Directeur gérant de charbonnage, 33, Avenue Blonden, à Liége. HALET, Frans, Ingénieur, attaché au Service géologique de Belgique, * 5, rue Simonis, à Saint-Gilles lez-Bruxelles. HANKAR-URBAN, Albert, Ingénieur, Directeur général de la Société anonyme des Carrières de porphyre de Quenast, 24, rue de Turin, à Bruxelles. HANNON, Ed., Ingénieur, 86, rue Henri-Wafelaerts, à Saint-Gilles lez- Bruxelles. HANREZ, Prosper, Ingénieur, 190, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. HANS, J., Ingénieur civil, 119, rue du Commerce, à Bruxelles. HARDENPONT, L., ancien Sénateur, rue du Mont-de-Piété, à Mons. HASSE, Georges, Médecin vétérinaire du Gouvernement, 98, avenue de la Chapelle, Berchem (Anvers). HAVERLAND, Eug., Architecte, à Virton (Luxembourg). HEGENSCHEID, Alfred, Docteur en sciences, Professeur à l’École normale de Bruxelles, 30, rue Gauthier, à Molenbeek-Saint-Jean lez-Bruxelles. HENRICOT, Émile, Industriel, Sénateur, à Court-Saint-Étienne. HENROZ, G., Administrateur délégué de la Société anonyme de et à Merbes- le-Château. HERMANS, Jean-Baptiste, Ingénieur en chef, Chef de service aux Voies et Travaux, 39, rue Van Oost, à Schaerbeek. HEUSEUX, L., Ingénieur, Directeur gérant des Charbonnages de Courcelles- Nord, à Courcelles. HOMBLÉ, Henri, Ingénieur agronome, Professeur de sciences naturelles à l'Institut agricole de Koueï-lin (province de Kouang-Si), 10, rue Edelinck, à Anvers. HOUBA, L., Secrétaire communal de la Résidence royale de Laeken, 159, rue Thielemans, à Laeken. HOUZEAU pe LEHAIE, Auguste, Sénateur, ancien Président de la Société royale belge de Géographie, Château de l’Ermitage, à Mons. IDIERS, Fernand, Industriel, à Auderghem. IMBEAUX, Édouard, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Docteur en médecine, 18, rue Sainte-Cécile, à Nancy. INSTITUT GÉOLOGIQUE DE LA TECHNISCHE HOCHSCHULE ( Délegué : M. le Professeur Dannenberg, Directeur de l’Institut), à Aix-la-Chapelle. INSTITUT PROVINCIAL D'HYGIÈNE ET DE BACTÉRIOLOGIE DU HAINAUT, à Mons (Délégué : M. Herman, Directeur). 173 174 170 176 Mit 178 2119 180 181 182 183 184 185 . 186 187 185 189 190 AO 192 193 DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XIII JACOBS, Fernand, Président de la Société belge d’'Astronomie, rue des Chevaliers, 21, à Bruxelles. * JACQUES, Victor, Docteur en médecine, Secrétaire général de la Société d'Anthropologie de Bruxelles, 49, rue du Commerce, à Bruxelles. JANET, Charles, Docteur ès sciences, Ingénieur des Arts et Manufactures, ancien Président de la Société zoologique de France, 71, rue de Paris, Voi- sinlieu, Beauvais (Oise). JANSON, Paul, Avocat, Membre de la Chambre des Représentants, 73, rue De Facqz, à Bruxelles. JÉROME, Alex., Professeur à l’Athénée, Secrétaire général de la Société géologique du Luxembourg, 59. rue Saint-Jean, à Arlon. JOHNSTON-LAVIS, H.-J., Professeur agrégé de l’Université rovale de Naples, à Beaulieu (Alpes-Maritimes, France). En été : Villa Minima, à Vittel (Vosges). JONKER, D: H.-G., Professeur extraordinaire de paléontologie et de géologie historique, à l'École supérieure technique de Delft, 25, Amalia van Solmsstraat, à La Haye. KAISIN, Félix, Docteur en sciences naturelles, Professeur à l’Université de Louvain. KEMNA, Ad., Directeur de la Société anonyme des Travaux d’eau, 6, rue Montebello, à Anvers. KERSTEN, Joseph, Ingénieur, Inspecteur général des Charbonnages patronnés par la Société générale de Belgique, 43, avenue Brugmann, à Bruxelles. KESTENS, Capitaine commandant d'artillerie adjoint d’État-Major, détaché au Service du Gouvernement argentin, Casilla Correo, 1384, à Buenos-Aires. KLEIN, Ingénieur attaché au Service géologique du Sud du Limbourg hollan- dais à Heerlen (Limbourg hollandais). KLINGE, J., Ingénieur. A la Société des Ingénieurs à Lima (Pérou). KONTKOWSKI (DE), Eugène, Colonel du Génie, Ingénieur, 56, Fontanza, à Saint-Pétersbourg. KRANTZ, Fritz, Dr Phil., Propriétaire du Comptoir minéralogique rhénan, 36, Herwarthstrasse, à Bonn-s/Rhin. KRENDEFF, Assain, Ingénieur de section au Service des Ponts et Chaussées, à Kustendil (Bulgarie). KRUSEMAN, Henri, Ingénieur, rue Africaine, 24, à Bruxelles. KUBORN, Hyacinthe, D. M., membre titulaire de l’Académie royale de médecine, Professeur émérite à l’Université, 38, rue de Colard, à Seraing. LAGRANGE, Eug., Docteur en sciences physiques et mathématiques, Profes- seur émérite de physique à l'École militaire, 60, rue des Champs-Élysées, à Ixelles lez-Bruxelles. | LAHAYE, Charles, Ingénieur en chef Directeur honoraire des Ponts et Chaus- sées, 84, rue de Pascale, à Bruxelles (Q.-L.). LAMBERT, Paul, Propriétaire, 259, rue de la Loi, à Bruxelles. DOS 19 Le LE * LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES : LAMEERE, Auguste. Professeur à l'Université libre, Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, 10, avenue du Haut-Pont, à Bruxelles. LAMPE. D.. Ingénieur civil. 193, avenue de la Toison d'Or, à Bruxelles. LARMOYEUX, Ernest, Ingénieur principal honoraire des Mines, 7, rue du Baïlli, à Bruxelles. | LATINIS, Léon, Ingénieur expert, à Seneffe. _ LATINIS, Victor, Ingénieur civil, 111, avenue Georges-Nenri, Bruxelles. - LAUR, Francis, Ingénieur civil des Mines, 96, rue Brunel, à Paris (XVIL). LECHIEN, Adolphe, Ingénieur en chef. Directeur de service aux Chemins de fer de l'État, 32, rue Botanique, à Bruxelles. LE COUPPEY DE LA FOREST, M., Ingénieur des améliorations agricoles, Auditeur au Conseil supérieur d'hygiène de France, Collaborateur de la Carte géologique de France, 8, rue du Boccador, à Paris (VIIT,. LEFEBVRE, Jules, Lieutenant du Génie, 19, rue Joseph Bal, à Berchem lez- Anvers. LEGRAND, Ingénieur en chef, Directeur des travaux des Charbonnages réunis, 59, rue Roton, à Charleroi. LEGRAND, Charles, Ingénieur-conseil, 47, rue des Palais, à Bruxelles. LEGRAND, Louis, Ingénieur, 13, quai Mativa, à Liége. LEJEUNE DE SCHIERVEL, Ch., Ingénieur, 12, rue Stévin, à Bruxelles. LEMAIRE, Emmanuel, Ingénieur au Corps des Mines, 116, boulevard Charles- Sainctelette, à Mons. LE MARCHAND, Augustin, Ingénieur civil, 9, rue Traversière, aux Chartreux, à Petit-Quévilly (Seine Inférieure), France. | _LEMONNIER, Alfred, Ingénieur, 60, boulevard d'Anderlecht, à Bruxelles. LERICHE, Maurice, Maitre de Conférences à la Faculté des sciences de l’Uni- versite de Lille, 159, rue Brûle-Maison, à Lille (France). LEYDER, Capitaine commandant, Bibliothécaire du Département de la Guerre. LIMBURG-STIRUM (Cte Ad. be), Membre de la Chambre des Représentants, 93, rue du Commerce, à bruxelles. LION, Jules, Ingénieur hydrologue. 40, rue du Four, à Paris. LIPPMANN, Édouard, Ingénieur civil, Entrepreneur de puits artésiens et sondages, 47, rue de Chabrol, à Paris {X). LOHEST, Maximin, Professeur à l'Université de Liége., Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, 46, Mont-Saint-Martin, à Liége. LONQUÉTY, Maurice, Ingénieur civil des Mines, 16, place Malesherbes, à Paris. LOPPENS, Georges, Ingénieur provincial, 42, quai de la Boverie, à Liége. . LUCAS, Walthère, Ingénieur chimiste, 43, rue d'Edimbourg, à Bruxelles. MAILLIEUX, Eugène, 19, rue de la Station, à Couvin. -“MALAISE, Constantin, Membre de l'Académie rovele des Sciences, Vice- président de la Commission géologique, Professeur émérite à l’Institut agricole de l'État, rue Latérale, à Gemhloux. DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XV 291 MARBOUTIN, Félix, Chef adjoint du Service chimique de l'Observatoire de Montsouris 78 boulevard Saint-Michel, à Paris (VI). 999 MARCHADIER, L. Directeur du Laboratoire de surveillance de la station municipale filtrante de l'Epau, au Mans (Sarthe, France) 993 MARGERIE (Emmanuel DE), Géologue et Géographe, aneien Président de la Société géologique de France, 44%, rue de Fleurus, à Paris (VI). 994 MASSART, Capitaine commandant d'artillerie, adjoint d'État-Major, au % régi- ment d'artillerie, à Malines 995 MASSEAUX, Directeur de l'Écule industrielle de Schaerbeek, 220, rue Rogier, à Schaerbeek. 996 MASSON, Ch., Directeur du Laboratoire d'analyses de l’État belge, à Gembloux. 997 MATHIEU, Émile, Capitaine commandant du Génie, Professeur à l'École Mili- taire 91, chaussée Saint-Pierre, à Bruxelles. 298 MÉLOTTE, J., Ingénieur des Ponts et Chaussées, 67, rue Conscience, à Anvers, 299 MERSCI, Jules, Docteur ès sciences, 74, avenue Duepétiaux, à Saint-Gilles. 230 MESENS. Ed., Sénateur, 79, rue des Rentiers, à Etterbeek lez-Bruxelles. 931 MESSENS, Ingénieur des Mines de la Vieille-Montagne, à Baelen-Wezel (Anvers). | 939 MEUNIER. Em., rue des Écoles, à Givet (France). 933 : MIEG, Mathieu, Rentier, 48, avenue de Modenheim, à Mulhouse (Alsace). 934 MOENS, Jean-F.-J., Avocat, à Lede, près d’Alost. 933 MOLENGRAAFF, Dr G.-A.-F., Géologue de l'État de la République Sud- Africaine du Transvaal, Protesseur à l'École supérieure technique de Delft, #3, Stolberglaan, La Haye (Pavs Bas). 936 MONGENAST, Charles, ancien Officier d'artillerie. Professeur de mathéma- tiques supérieures, 12, rue des Champs-Elysees. à Ixelles lez-Bruxelles. 937 MONICH, Ingénieur hydrologue, 10, place de la Préfecture, Le Mans (Sarthe). 938 MONNOYER, Léon, Président de la Chambre syndicale des matériaux de construction, 409, avenue Louise, à Bruxelles. 9239 MONNOYER, Marcel, Entrepreneur de travaux publics, 41, rue Gachard, à Bruxelles. 240 MONTAG, Émile, Employé de commerce, 4, Queens Road, à Rockferry Cheshire, Angleterre. 241 MOREAU, Ingénieur en chef du Service technique provineial, rue des Douze-Apôtres, à Bruxelles. a 249 MOURLON, M, Membre de l’Académie rovale des Sciences, Directeur du Service gé logique de Belgique, 107, rue Belliard, à Bruxelles. 243 * MUNCK (Émile pe), Collaborateur au Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, Villa de Val-Marie, à Saventhem. 244 MUSÉE GÉOGRAPHIQUE SCOLAIRE annexé à l'École normale de Charleroi, 34, rue de France, à Charleroi. 245 NAVEZ, L., Homme de lettres, 162, chaussée de Haecht, à Bruxelles. 246 NICKLÉS, René, Professeur adjoint à la Faculté des sciences (Université de Nancy), 41, rue des Tiercelins, à Nancy (France). K* + + LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES NOETLING, Fritz. Docteur en philosophie, Paléontologiste, Beachholme, Sandy Bay, à Hobart (Tasmania-Australie). NOURTIER, Edouard, Ingénieur directeur du service municipal des eaux de Roubaix et de Tourcoing, 147, rue de Lille, à Tourcoing (France). OEBBEKE, C., Professeur au Laboratoire minéralogique et géologique de l'École technique des Hautes-Études, à Munich. OENLERT, D.-P, Correspondant de l'Institut de France, Conservateur du Musée national d'Histoire naturelle, 29, rue de Bretagne, à Laval (Mayenne), France. PAQUAY, H., Docteur en médecine, Médecin du Bureau d'Hygiène de la ville de Bruxelles, 23, rue t’Kint, à Bruxelles. PAQUET, Gérard-Th., Capitaine retraité, 74, chaussée de Forest, à Saint- Gilles lez-Bruxelles. PARMENTIER, Gustave, Sous-Lieutenant au 3e régiment d'artillerie, 161, ave- nue Louise, à Bruxelles. PASSELECQ, Albert, Ingénieur, Directeur du Charbonnage du Midi de Mons, 04, rue du Hautbois, à Mons. PAULIN-BRASSEUR, Industriel, à Couillet (Hainaut). PENY, Éd., Ingénieur, Administrateur des Charbonnages de Mariemont et Bascoup, à Morlanwelz. PERGENS, Édouard, Docteur en médecine, 6, rue de Heppeneert, à Maeseyck. PIERPONT {Édouard DE), au château de Rivière, à Profondeville-s/Meuse. PIERRE, Gustave, Industriel, 31, rue de Ruysbroeck, à Bruxelles. PIRET, Adolphe, Directeur du Comptoir belge de géologie et de minéralogie, 499, avenue Van Volxem, Bruxelles-Midi. PITTOORS, J., Colonel commandant le régiment du Génie, 37, avenue Cogels, à Anvers. PLUMAT, Polycarpe, Ingénieur, 109, rue de la Croix-de-fer, à Bruxelles. POIRY, Célestin, Maître de carrières, 995, avenue Louise, à Bruxelles. POLAK, Gaston, Ingénieur civil des Mines, Directeur des mines transieviny, Eôtvôs L'ica, 74, à Kolozsvar (Hongrie). PORTIS, Alessandro, Professeur de géologie et de paléontologie à l’Université de Rome, Musée géologique de l’Université, à Rome. POSKIN, Dr Achille, 15, avenue du Marteau, à Spa. POURBAIX, Jules, Ingénieur, 73, boulevard de l'Hôpital, à Mons. PROOYEN - KEYSER, L. (van\, Directeur du Service des Eaux, boulevard d'Omalius. à Namur. PUECH, Armand, à Mazamet (Tarn-France). PUTTEMANS, Charles, Professeur de chimie à l’École industrielle, 9, rue Van Bemmel, à Saint-Josse-ten-Noode lez-Bruxelles. PUTZEYS, E., Ingénieur en chef des Travaux de la Ville, 8, avenue de la Renaissance, à Bruxelles. PUTZEYS, le Dr F., Professeur d'hygiène à l’Université de Liége, 1, rue Forgeur, à Liége. kX DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XVII QUESTIENNE, P., Ingénieur en chef, Directeur du Service technique provin- cial, 13, rue Sohet, à Liége. RABOZÉE, H., Capitaine commandant du Génie, Professeur à l’École militaire, 18, rue du Conseil, à Ixelles lez-Bruxelles. RADZITZKY D’OSTRO WICK (Bon Ivan de), 6, rue Paul Devaux. à Liége. RAEYMAECKERS, Désiré, Médecin de régiment au 10° de ligne, à Arlon. RAMOND-GONTAUD, Assistant de géologie au Muséum national d'Histoire naturelle (Paris), 18, rue Louis-Philippe, à Neuilly-sur-Seine (Seine), France. RENIER, Armand, Ingénieur au Corps des Mines, Ingénieur géologue, Répéti- teur à l'Université de Liége, 1, rue de Sélys, à Liége. RICHERT, J. Gust., Professeur, Normalstorghe, à Stockholm. RICHOUX, Eugène, Ingénieur à la Société générale de Belgique, 5, avenue de l’Hippodrome, à Bruxelles. ROBERT, Paul, Ingénieur aux Chemins de fer de l’État belge, 7, rue Saint- Bernard, à Bruxelles. RODENBURG, F., Ingénieur, Membre de la firme J. de Boer et Gic (Sondages), 1, Zuiderplein, à Leeuwarden (Hollande). ROELOFS, Paul, Industriel, 3, rue des Tanneurs, à Anvers. ROERSCH, L., Ingénieur honoraire des Mines, 124, avenue Bragmann, à Bruxelles. ROLLAND, Émile, Industriel, 39, rue André-Masquelier, à Mons. ROSÉE (Frédéric DE , Château de Moulins, par Yvoir. ROSÉE (Baron Jacques DE JACQUIEZ DE), 18, rue des Deux-Églises, à Bruxelles. A Vielsalm (été). RUTOT, Aimé, Ingénieur honoraire des Mines, Géologue, Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, Membre correspondant de l’Académie royale des Sciences, 189, rue de la Loi, à Bruxelles. SALMON, Ingénieur de la ville de Bruges, Directeur des travaux, 10, quai Spinola, à Bruges. SCHACK DE BROCKDORF, Frédéric-G., Consul général de S. M. le Roi de Danemark, à Anvers. SCHMITZ, le R. P. Gaspar, S. J., Professeur de géologie, Directeur du Musée géologique des Bassins houillers belges, à Louvain. (Adresse : Musée Houiller, Louvain.) SCHMITZ, Th., Ingénieur eivil des Mines, 58, rue Saint-Joseph, à Anvers. SCHOEP, Docteur ès sciences, Docteur en géographie, Assistant à l’Univer- sité, 6, rue Bréderode, à Gand. SCHOOFS, le Dr François, 86, rue des Guillemins, à Liége. SCHULZ-BRIESEN, Ingénieur honoraire des Mines, Directeur générai hono- raire des Charbonnages de Dahlbusch, 19, Schillerstrasse, à Düsseldorf, ** SELYS LONGCHAMPS (Walter DE), Docteur en droit, Sénateur, à Halloy (Ciney). SEMET, H., Capitaine commandant d’État-Major, 139, avenue de Tervueren, à Bruxelles. X VIII 298 299 300 301 302 303 304 309 306 * 307 308 309 310 311 312 313 314 319 316 317 318 319 320 321 3922 x x # LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES SEVEREYNS, G., Industriel, 103, rue Gallait, à Bruxelles. SILVERYZER (l'abbé), à Herck-la Ville. SIMOENS, G., Docteur ès sciences minérales, Chef de section au Service géologique de Belgique, Palais du Cinquantenaire, à Bruxelles. SIMONET, bourgmestre de et à Üisquercq. SIX-SENÉLAR, Emile, Ingénieur des arts et manufactures, à Warneton. SLAGHMUYLDER, Charles, {Ingénieur en chef, Directeur de Service des Chemins de fer de l’État, 30, avenue Eugène Demolder, à Schaerbeek lez-Bruxelles. SMETS, G. (Chanoine), Inspecteur diocésain, 2, rue Bovy, à Liége. SOCIÉTÉ ANONYME DE MARCINELLE ET COUILLET (Charbonnage de Marcinelle-Nord), à Marcinelle (Charleroi). (Délégué : M. Nestor EVRARD, Directeur gérant.) | SOCIÉTÉ ANONYME DES CHARBONNAGES, HAUTS FOURNEAUX ET USINES DE STRÉPY-BRACQUEGNIES. (Delégué : M. Amour SOTTIAUX, Directeur gérant, à Strépy-Bracquegnies.) SOCIÈTÉ DES FOURS A CHAUX COLARD ET GUILLAUME, à Couvin (Délégué : M. Delahaye). SOCIÈTÉ D'ENTREPRISES DE SONDAGES (PAGNIEZ et BRÉGI), rue de la Gare, à Saint-André lez-Lille (Nord). SOCIÈTÉ ANONYME DES CHARBONNAGES RÉUNIS DE ROTON, FARCIENNES ET OIGNIES-OISEAU. (Délégué : M. V. LAMBIOTTE, Directeur gérant, à Tamines ) SQUILBIN, Henri, Ingénieur, Chef de section Pien Lo Railway, à Yen-She-Sien, province de louan, 201, avenue du Sud, à Anvers. STAINIER, X., Membre de la Commission géologique de Belgique, Professeur de géologie à l’Université de Gand, 27, Coupure, à Gand. STEFANESCU, Gregoriù, Professeur de géologie à l’Université, Directeur de Bureau géologique, 8, Strada Verde, à Bucarest. STEVENSON, J.-J., Ancien professeur à l’Université de New-York, 568, West End avenue. à New York Citv. | STORMS, Ernest, Ingénieur, Entrepreneur de travaux publics, 6, rue du Receveur, à Bruges. TEIRLINCK, L., Professeur honoraire de sciences naturelles aux Écoles nor- males, 38, rue De Rosne, à Molenbeek-Sant-Jean. THIEREN, Jean, Candidat en sciences naturelles, 63, rue de l'Empereur, à Anvers. THIERRY, J.-C, Ingénieur des Mines, Casilla Correo 1565, à Buenos-Aires. THOMAES, Oscar, conseiller communal, place Delhaye, à Renaix. THOMSON, Dr Pierre-Jean, 254, avenue Louise, à Bruxelles. TIHON, F., Docteur en médecine, à Theux (province de Liége). TOUSSAINT, G., Sous-Lieutenant d'artillerie de réserve, à Quenast. TRULEMANS, Henry, Ingénieur adjoint du service des eaux de la Ville, 8, rue Montagne de l’Oratoire, à Bruxelles. 323 324 32) 320 327 328 329 330 331 332 339 394 3390 330 337 330 339 340 341 342 347 348 k x DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE XIX UHLENBROEK, G.-D,, Ingénieur, à Bloemendaal (Hollande). VAN BELLINGEN, Constant, Ingénieur, T0, rue Montoyer, à Bruxelles, VAN BOGAERT, Clément, Ingénieur aux Chemins de fer de l'État, 88, rue Wilson, à Bruxelles. VAN CALKER, Dr F.J. P., Professeur à l’Université de Groningue (Pays-Bas). VAN CROMBRUGGHE, Capitaine commandant d'artillerie, adjoint d’'État-Major, aide de camp du général Heimburger, à Anvers. VAN DE CASTEELE, A., Conducteur des Ponts et Chaussées, à Blankenberghe. VAN DEN BROECK, Ernest, Géologue, Conservateur du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique, Membre du Conseil de Direction de la Carte géolo- gique du Royaume. 39, place de l'Industrie, à Bruxelles. VANDENPERRE, Directeur gérant des Brasseries Artois, à Louvain VAN DER POORTEN, L., Photograveur, 213, avenue Rogier, à Schaerbeek. VAN DER SCHUEREN, Pierre, Ingénieur principal des Ponts et Chaussées, 9, rue du Jardin, à Ostende, VAN DER VAEREN, Julien. Ingénieur agricole, Docteur en sciences naturelles Inspecteur de l’Agriculture, 220, chaussée d’Alsemberg, à Bruxelles. VANDEUREN, Pierre, Capitaine du Génie, Docteur de l’Université de Paris, Professeur à l’École militaire, 16, avenue Macau, à Ixelles lez-Bruxelles. VAN DE WIELE, Dr C., 27, boulevard Militaire, à Ixelles lez-Bruxelles. VAN DE WOUWER, Eugène, 33, rue d'Edeghem, à Vieux-Dieu, Mortsel. VAN EMELEN, Amaro, Recteur du Gymnase de Sao Bento de Rio de Janeiro. VAN HOKGAERDEN, Paul, Conseiller provincial, 7, boulevard d’Avroy,à Liége. VAN LIL, Capitaine commandant de cavalerie, adjoint d’État-Major, #1, rue Dautzenberg, à Bruxelles. AN MEURS, Ingénieur en chef des travaux de la Ville de Mons, 2, rue des Tuileries, à Mons. VAN MIERLO, J.-C., Ingénieur à la Compagnie internationale des Wagons- Lits et des Grands Express européens, 74, avenue de la Reine, à Ostende. VAN OVERLOOP, Eugène, Conservateur en chef des Musées des arts indus- iriels et décoratifs, 79, avenue Michel- Ange, à Bruxelles. VANTROOYEN, Capitaine du Génie, Répétiteur à l’École militaire, 58, rue de la Tulipe, Ixelles. VAN WAESBERGHE, Aimé, Ingénieur, Directeur de l’École de Bienfaisance de l’État, à Saint-Hubert. VAN WATERSCHOOT VAN DEN GRACHT, W., Ingénieur, Directeur des Explorations minières de l’État, 6, Cremerweg, à La Haye. VAN WEYENBERG, Alphonse, Major du Génie, 49, rue du Grand-Chien, à Anvers. VAN YSENDYCK, Paul, Ingénieur, 8, avenue du Haut-Pont, à Saint-Gilles lez-Bruxelles. * VÉLAIN, Charles, Professeur de géographie physique à la Faculté des sciences de l’Université de Paris, 9, rue Thénard, à Paris (V). XX 349 300 391 392 393 394 300 396 301 308 309 360 361 302 363 364 10 d'A X LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES VELGE, G., Ingénieur, Bourgmestre de Lennick-Saint-Quentin. VIBRAYE (eomte Jacques de) Ingénieur hydrologue, 2, rue Récamier, à Paris. VILAIN, Nestor. Capitaine du Génie, Pavillon du Fort d'Oeleghem. à Schilde. VILLAIN, François, Ingénieur en chef des Mines, 57, rue Stanislas, à Nancy (France). VINÇOTTE, Lieutenant d'artillerie adjoint d’État-Major, 101, rue de la Consolation, à Schaerbeek lez-Bruxelles. VON DER BECKE, Adolphe, 24, rue de la Pépinière, à Anvers. WACHSMUTH, Frédéric, 16, avenue de la Chapelle, à Berchem (Anvers). WAUTERS, J., Chimiste de la Ville, 83, rue Souveraine, à Ixelles lez-Bruxelles. - WICHMANN, Arthur, Dr Phil., Professeur à l’Université d’Utrecht (Hollande). WIENER, Ernest, Lieutenant du Génie, 2, rue Verdussen, à Anvers. WIENER, Lionel, Lieutenant d'artillerie, 13, rue de la Loi, à Bruxelles. WIELEMANS-CEUPPENS, Industriel, 308, avenue Van Volxem, à Forest lez- Bruxelles. WILLEMS, J., Major du Génie, 98, rue De Locht, à Schaerbeek lez-Bruxelles. WITTOUCK, Paul, Industriel, 21, boulevard de Waterloo, à Bruxelles. ZELS, Louis, Docteur en sciences géographiques, Professeur à l’École moyenne, à Menin. ZONE, J., Ingénieur honoraire des Ponts et Chaussées, Ingénieur principal, sous-directeur de la Société anonyme du canal et des installations mari- times de Bruxelles, 80, rue Froissard, à Bruxelles. Membres Associés regnicoles. AVANZO, E., Homme de lettres, 198, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. BAUTHIER, L., Géomètre architecte, à Genappe. BOMMER, Ch., Conservateur au Jardin botanique de l’État, 47, rue Hobbema, à Bruxelles. BOURGEOIS, L., Comptable du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, 3, rue Véronèse, à Bruxelles. BRUNEEL, Frédéric, Ingénieur en chef, Directeur aux Chemins de fer de l'État, 36, rue de Brabant, à Bruxelles. BUGGENOMS, L. (bE), Avocat à la Cour d'appel, 19, place de Bronckart, à Liége. CAMERMAN, Ch., 31, Square Guttenberg, à Bruxelles. COOMANS, L., Propriétaire, 3, rue des Brigittines, à Bruxelles. COSYNS, Mme Hélène, 78, avenue Royale-Sainte-Marie, à Bruxelles. DAUPHIN, G., Chef de bureau au Ministère des Chemins de fer, etc., 44, rue Vonck, à Schaerbeek lez-Bruxelles. DE BULLEMONT, Emm., 39, rue de l’Arbre-Bénit, à Ixelles lez-Bruxelles. DE LIGNE, Émile, 38, boulevard du Jardin botanique, à Bruxelles. DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE xx DENOËL, Joseph, Ingénieur agricole, 24, rue Vieille-Voie, à Angleur (Liége). DESAUBIES, Félix, Ingénieur au chemin de fer de l’État, 89, rue Auguste Lambiotte, à Bruxelles. DE STORDEUR, Albert, Industriel, 141, rue Belliard, à Bruxelles. DEVAIVRE, Lucien, Secrétaire du Service géologique de Belgique, 44, avenue de la Renaissance, à Bruxelles. DONAUX, Constant. Industriel, 175, boulevard du Hainaut, à Bruxelles. DUFIEF, Jean, 116, rue de la Limite, à Bruxelles. DUFOURNY, Ingénieur en chef, Directeur des Ponts et Chaussées, 29, avenue de la Brabanconne, à Bruxelles. DUJARDIN, Jean, Capitaine du Génie, 53, rue de l’Orme, à Etterbeek lez- lruxelles. FAGNART. Ad., Éditeur et publiciste, à Couvin. FRAIPONT, Joseph, Ingénieur des Mines, 48, rue de Namur, à Bruxelles. GILBERT, Pierre, avenue Legrand, à Bruxelles. GOBERT, Auguste, Ingénieur, 222, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. GOUSSENS, Ch., Directeur à l'Administration des Mines, 38, avenue de la Couronne, à Bruxelles. GRAFFE, Ch., 47, avenue Brugmann, à Bruxelles. GRANGE, Camille, Chef de Section aux Chemins de fer de l'Etat, 17, rue de l’'Esplanade, à Bruxelles. GREINDL (Baron Maurice), Capitaine commandant d'artillerie, 88, avenue de la Cascade, à Bruxelles. HANREZ, Georges, Ingénieur, 190, chaussée de Charleroi, à Bruxelles. HOUZEAU pe LEHAIE, Jean, Industriel, à Saint-Symphorien, près Mons. JACQUES, Paul, Ingénieur eivil des Mines, 42, rue du Commerce, à Bruxelles. KEMNA, Georses, Professeur à l’Athénée royal, rue du Saint-Esprit, à Liége. LAMBIN, Ingénieur principal des Ponts et Chaussées, 181, avenue de Tervueren, à Woluwe lez-Bruxelles. LARA (Alfred be), Ingénieur civil, 59, rue de Ten-Bosch, à Bruxelles. LEBRUN, Hector, Conservateur au Musée royal d'Histoire naturelle, à Bruxelles. LECOINTE, G., Directeur scientifique du Service astronomique de lObser- vatoire royal de Belgique, à Uccle. LUCION, René, Docteur ès sciences, 127, avenue de l’Hippodrome, à Ixelles lez-Bruxelles. MALVAUX, Alfred, Héliographe, 69, rue de Launoy, à Molenbeek-Saint-Jean lez-Bruxelles. MARCHANT, Josse, 8, rue de la Filature, à Saint-Gilles lez-Bruxelles. MOYAERTS, Emile, Ingénicur, 99, avenue du Roi, à Bruxelles. NAVEZ, A., Chef de Section à l'Administration des Chemins de fer, rue Linnée, 48, à Bruxelles. XXII 42 43 44 45 46 47 48 49 0 J1 D2 09 94 99 96 917 08 LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES PETIT, Julien, Peintre décorateur, 15, rue de Berlin, à Ixelles lez-Bruxelles. PIRSCH, Léon, Chimiste à la Compagnie intercommunale des Eaux, 48, rue du Trône, à Bruxelles. RAHIR, Edmond, 116, rue de la Limite, à Bruxelles. ROBERT, E., Sous-Lieutenant de réserve au 1% régiment de ligne, Licencié en sciences géographiques, avenue Van Becelaere, à Watermael. SCHWERS, H., Docteur en médecine, 14, rue de Sélys, à Liége. THILLY, H., Ingénieur architecte des Télégraphes, Professeur à l’École industrielle de Bruxelles. Directeur de l’École industrielle de Laeken, 29, rue de la Meuse, à Bruxelles. VAN BLAEREN, Luc, Ingénieur au Service technique de la Compagnie intercommunale des Eaux de l’agglomération bruxelloise, 22, rue Dewez, à Namur. VAN DEN BOGAERDE, H., Ingénieur aux Chemins de fer de l’État belge rue Flamande, à Bruges. VAN GELDER, Eugène, Artiste peintre et Homme de lettres, 15, rue Henri Bergé. à Schaerbeek. VAN HALEWYCK, 45, rue Navez, à Schaerbeek. VANHOVE, D., Docteur en sciences minérales, rue des Carmes, 1, à Bruges, et au Laboratoire de minéralogie de l’Université de Gand. VAN LINT, Victor-J., Ingénieur civil, Ingénieur adjoint au Service des Eaux de la Ville de Bruxelles, 73, avenue Michel-Ange, à Bruxelles. VAN MEENEN, Jules, ancien Capitaine du Génie, Sous-chef du Service technique à la Compagnie intercommunale des Eaux de l’agglomération bruxelloise, 48, rue du Trône, à Bruxelles. VAN YSENDYCK, Maurice, Architecte, 109, rue Berckmans, à Saint-Gilles lez-Bruxelles. WALIN, Ingénieur, 56, rue des Éburons, à Bruxelles. WAUTHIER, Camille, au Service géologique, Palais du Cinquantenaire, à Bruxelles. WEENS, Ingénieur en chef, Directeur de service des Chemins de fer de l’État belge, 18, rue d'Hastedon, à Namur. DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE. XXII Membres décédés depuis le 1° janvier 1909. P. DE MOT, de Bruxelles. E. JANET, L., de Paris. H. NIKITIN, S., de St-Pétershourg. E. LAMBERT, GC. de Bruxelles. E. BERTRAND, J., de Bruxelles. E. DE SCHRYVER, F., de Bruxelles. E. MASSAU, J., de Gand. E. GOTTSCHE, à Hambourg. E. ZLATARSKI, G., de Sofia. RÉCAPITULATION AU 1e JANVIER 1910. MÉMOPEIDIOLEC EUR AS Lie D 0,15 0 4e 0 6 à 06: 2-0 1 MéMDRESAONOAITES en. 0 ES © SL 5 one ne 4 à Ci à 4 à à 38 Membres associés étrangers . RUE NRC CRE 19 Membre elec SAN Co ME men EN, Let Vo 042. "564 Membres associés regnicoles . Pe RARE DS 480 10 11 ABONINES AU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉEONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE (EN 1909) Administration des BATIMENTS CIVILS. MINISTÈRE DES TRAVAUX PUBLICS. 91, rue Ducale, à Bruxelles. Service général des CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT. Bureau, 13, rue de Lou-- vain, à Bruxelles. INSTITUT CARTOGRAPHIQUE MILITAIRE, à La Cambre. ÉCOLE DE GUERRE, à Bruxelles. SERVICE D'HYGIÈNE. Directeur général du Service de Santé et d'Hygiène publique au Ministère de l'Agriculture, 5, rue de Louvain, à Bruxelles. INSPECTION GÉNÉRALE DU GÉNIE, 266, rue Royale, à Bruxelles. REGIMENT DU GÉNIE, à Anvers. (Capitaine quartier-maître Brasseur, 43, rue Pierre de Coninck.) GOUVERNEMENT PROVINCIAL DU LIMBOURG, à Hasselt. ÉCOLE NORMALE de Bruxelles, 110, boulevard du Hainaut. BIBLIOGRAPHIE DE BELGIQUE, 19, avenue de la Brabançonne, à Bruxelles. OFFICE BE PUBLICITÉ, à Bruxelles. 19 à 15 MM. MISCH et THRON, libraires, à Bruxelles (4 abonnements). 16 1 18 19 20 21 99 EIBRAIRIE FRANÇAISE, 29, rue Montagne-aux Herbes-potagères, à Bruxelles. M. DULAU, libraire, 37, Soho Square, à Londres. M. Max WEG, libraire, 1, Leplaystrasse, à Leipzig. Bibliothèque universitaire de CLERMONT-FERRAND (Welter, libraire, à Paris). M TOPIC, libraire, 11, Ferdinandova, à Prague (Bohême). Docteur SANTIAGO DE LA HUERTA, Departamento de geologia y mineralogia, à La Habana (Cuba) (Ramlot, libraire à Bruxelles). M. HERMAN, libraire, 6, rue de la Sorbonne, à Paris (Ve)... PROCÉS-VERBAUX DE LA NOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOU, DE PALEONTOLUCIE ET D HYDROLOE BRUXPBLLES TOME XXIV —— ANNÉE 1910 SÉANCE MENSUELLE DU 19 JANVIER 1910. Présidence de M. À. Rutot, président. La séance est ouverte à 4 h. 40 (20 membres sont présents). Distinctions honorifiques. La Société est heureuse de féliciter M. Dejardin, directeur général des Mines, promu Commandeur de l'Ordre de Léopold. Approbation du procès-verbal de la séance de décem- bre 1909. Ce procès-verbal est adopté sans observations. Correspondance. MM. Mourlon, Hankar-Urban, Maillieux, Rabozée, Gilbert, d’An- drimont, Gerard et Putzeys remercient de leur élection au Conseil par l'assemblée générale du mois de décembre. M. van Waterschoot van der Gracht envoie à la Société le splendide volume qu’il a publié cet été sur la géologie profonde des Pays-Bas. Une erreur de la poste avait empêché cet ouvrage de nous parvenir, et c’est après son retour d'Afrique que notre confrère a pu seulement nous faire remettre l’exemplaire qu’il nous destinait. Nos collègues voudront bien excuser le retard apporté au compte rendu bibliogra- phique de cet ouvrage. M. W. Harmer fait hommage de son travail sur le Pliocène et le Quaternaire de l’Est de l'Angleterre. M. le docteur Van de Wiele à bien voulu se charger d’en faire un compte rendu. 1910. PROC.-VERB. 1 PROCÈS-VERBAUX. Dons et envois reçus. 6005. 6006. 6007. 6008. 6009. 6010. 6011. 6012, 6013. 6014. 4702. 1° Périodiques nouveaux : BruxeLces. Ministère de l’Agriculture : Statistique de la Belgique. Recensement agricole, 1895, 1900 à 1907. Nancy. Club alpin français. Section vosgienne. Bulletin : 1904, 5-6; 1905, 1-6 ; 1906, 1-6 ; 1907, 1-6; 1908, 1-6; 1909, 1-6. 2° De la part des auteurs : Dufour, H., et Valet, D. Observations météorologiques faites à la Station météorologique du Champ-de-lAir. (Institut agricole de Lau- sanne.) Lausanne, 1909. Brochure in-12 de 45 pages. Duvigneaud, J. Note sur les axes hydrauliques. De l'influence du débit sur la forme des axes en un lit donné. Extr. des Ann. des Trav. publ. de Belgique. Bruxelles, 1909, 6° fasc., 35 pages, L pl. et 20 fig. Delépine, G. Contribution à l’étude du Calcaire carbonifère dans le Tournaisis. Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France. Paris, 1902, t. Il, pp. 434-438 et 2 fig. Delépine, G Observations sur le Calcaire carbonifère du Hainaut. Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France. Paris, 190%, t. EV, pp. 696-704 et 7 fig. Delépine, G. Sur la succession des faunes et la répartition des facies du Calcaire carbonifère de Belgique. Extr. des Comptes rendus des séances de l’Acad. des Sc. Paris, 1909, t. CXLIX, 3 pages. Harmer, F. W. The pliocene deposits of the Eastern counties of England, pp. 86-102 et 5 fig. — The pleistocene period in the Eastern counties of England, pp. 103-123, 2 pl. et 3 fig. Extr. de Jubilee Volume of Geolog. Assoc. Londres, 1908. van Waterschoot van der Gracht, W. À. J. M. The deeper geology of the Netherlands and adjacent regions, with special reference to the latest borings in the Netherlands Belgium and Westphalia, with contributions on the fossil flora by D' W. Jongmans. La Haye, 1909, vol. in-4 de 457 p., 4 pl. et 15 fig. van Waterschoot van der Gracht, W. À. J. M. Jaarverslag der Rijksop- sporing van Delfstotfen over 1908. Amsterdam, 1908. Broch. in-8 de 71 p., 4pl. et 7 fig. Carez, L. Mémoires pour servir à l'explication de la Carte géologi- que détaillée de la France : La Géologie des Pyrénées françaises. Fasc. VI. Feuilles de Céret, Perpignan et Narbonne. Paris, 1909. Volume grand in-4° de 519 pages et 4 planches. SEANCE DU 19 JANVIER 1940. 3 Présentation et élection de nouveaux membres. Sont élus membres effectifs par le vote unanime de l’assemblée : MM. ALLoRGE, Marcez, Lecturer of Greomorphology at the University Museum, à Oxford, présenté par MM. Halet et Greindl. ViLaiN, NESTOR, capitaine du génie, pavillon du fort d’Oeleghem par Schilde, présenté par MM. Greindl et Rutot. Communications des membres. G. DELÉPINE — Résumé et conclusions d'une étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique : Hainaut et région de Namur. Compa- raison avec le Sud-Ouest de l'Angleterre. Ce travail paraîtra aux Mémoires; on en trouvera ci-dessous un bref résumé : « M. G. Delépine a travaillé depuis plusieurs années à faire une étude détaillée du Caicaire carbonifére du Bassin de Namur, de Tournai jusqu’à la vallée de la Méhaigne au Nord, et de Landelies jusqu’à Flémalle au Sud ; 1l à étendu ses recherches à une partie du Condroz et il a comparé ses résultats avec ceux qui ont été obtenus par M. de Dorlodot. Il a utilisé les travaux effectués en Angleterre sur les fossiles du Calcaire carbonifère et, à la suite de plusieurs voyages dans la région de Bristol et au Sud du Pays de Galles, il a comparé, à la fois au point de vue paléontologique et au point de vue litho- logique, les formations de l’Angleterre et celles de la Belgique. Il à montré quels étaient, en Belgique, à la fois dans le Tournaisien et dans le Viséen, les niveaux qui correspondent aux zones successives établies de la base au sommet du Calcaire carbonifère de Bristol, par Vaughan (1). » M. Delépine a d’ailleurs signalé déjà dans plusieurs publications les principaux résultats auxquels ses études l’ont conduit (2). Le mémoire (4) Quart. Journ. Geol. Soc., vol. LXI, 1905, pp. 181-307. (2) Contribution à l'étude du Calcaire carbonifère dans le Tournaisis. (BULL, Soc. GÉOL. DE FRANCE, 4e sér., t. II, p 434 1902.) — Observations sur le Culcaire carboni- fère du Hainaut. (Buzz. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 4e sér.. t. IV, p. 696, 1904.) — Compa- raison entre les formations carbonifères de Malahide et les calcschistes de Tournai. (ANN. Soc. Géo. pu No», t. XXXVIIT, p. 89, 1909.) — Note sur le Calcaire carbonifère de Visé et les couches à Brachiopodes du Midland. Buzz. Soc. GÉOL. DE FRANCE, juin 1909.) — Caractères stratigraphiques du Calcaire carbonifère sur la bordure septentrionale du Bassin de Namur. (ANN. Soc. GÉoL. pu Norp, t. XXXVIIL, p. 126, 1909.) - Compa- raison entre le Calcaire carbonifère de Belgique et celui du Sud-Ouest de l'Angleterre. (ANN. Soc. GÉOL. DU Norp, juin 1909.) — Observations sur le Calcaire carbonifère de Belgique. (8i., nov. 1909.) — Note sur la succession des faunes et la répartition des facies du Calcaire carbonifère de Belgique. (COMPTE RENDU ACAD. DES SCIENCES, 13 déc. 1909.) — Etude sur le Calcaire carbonifère du Hainaut. (Soc. G£oL pu Norp, déc. 1909.) 4 PROCÈS-VERBAUX. qu’il présente à la Société sous le titre : Études sur le Calcaire carbonifère de Belgique (Hainaut et l’ays de Namur); comparaison ar ec le Sud-Ouest de l’ Angleterre, les résume et contient, en outre, un certain nombre d'observations nouvelles sur la bordure méridionale du Bassin de Namur. » M. le Président féicite tout particulièrement notre savant confrère pour la brillante communication qu’il vient de faire. Il est intéressant de constater qu'il a réussi, par la paléontologie, à jeter la lumière sur un terrain où les études lithologiques avaient conduit à des contesta- tons très vives. Avec lui, 1! faut rendre hommage aux travaux de M. de Dorlodot, qui, des géologues belges, s’est le moins localisé et dont les études stratigraphiques ont approché de cette vérité que seule la paléontologie était susceptible d'atteindre. M. le Président était chargé de présenter, au nom du D' P. Grôber, un travail sur la même question. M. Grôber, qui a étudié le Carbonifère jusqu’en des contrées lointaines, a abordé le problème du Carbonifère belge à l'automne dernier et n’a eu aucune connaissance des travaux de M. Delépine. La similitude des résultats obtenus par nos deux savants confrères offre une remarquable démonstration de l'efficacité et de la sûreté de la méthode paléontologique. P. GRÔBER. — Essai de comparaison des divisions du Calcaire carbonifère de la Belgique avec la division en zones à polypiers adoptée en Angleterre. Première partie : « Le Tournaisien. » Accepté pour les Mémoires. G. HASSE. — Quelques notes géologiques sur les forts de Sta- broek, Broechem, Massenhoven, Oeleghem, s Gravenwezel, Brasschaet, Bornhem, Liezele-Puers, Breendonck-Willebroek, Koningshoykt. Ayant eu le grand plaisir de visiter en novembre dernier le nouveau fort de Kessel avec notre savant et dévoué Président M. Rutot, et y ayant observé de très intéressants affleurements des sables noirs dits -miocènes boldériens, je fus très désireux de visiter au point de vue géologique tous les forts en construction dans la province d’Anvers. Une très aimable invitation des grands entrepreneurs MM. Bolsée frères me permit de satisfaire ma curiosité; je les en remercie bien vivement. | Les quelques notes qui vont suivre ne sont que les préliminaires SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. d’une étude plus approfondie qui devra être faite au cours des tra- vaux; je tiens cependant, avant tout, à rendre hommage à la courtoisie scientifique que j'ai rencontrée chez tous les officiers dirigeant le service des divers forts et les remercie des renseignements si utiles qu’ils m'ont donnés. À FORT DE STABROEK. Coupe relevée en 1905 au fort de Stabroek dans le grand fossé. Terre végétale. + . +. . . ” + Om10 à Omi5 FLANDRIEN : SADIÉ AUDE CU CN 00014 "1-00 Gravier de base. CAMPINIEN : Sable blane très grossier. . . . . 2.00 Aucune autre caractéristique intéressante ne fut relevée dans ce fort, excepté trois belles coupes de lits d'anciennes rivières (ces coupes feront partie de l'Histoire des rivières primitives, étude que nous pré- senterons au mois de mars à la Société de Géologie). 2. ForT p£& BROECHEM. Nous trouvons dans le fort de Broechem les terrains quaternaires et tertiaires : le Quaternaire est représenté par le Flandrien, le Tertiaire par les sables noirs dits miocènes boldériens. Voici la coupe du contact entre le Quaternaire et le Tertiaire : MODERNE : de à Dénievégelale.. : 1... Re oc UNOU + 9m00 FLANDRIEN : . Bandes sablo-argileuses vertes et jaunes alter- nées ; traces de perforation par des vers . . + 9,00 + 7.30 GAVIERAERDASE.L A UNE AUS ,.: . 4 + 7.30 BOLDÉRIEN : Sable sans fossiles CR Us PRET OÙ + 6 OÙ Quelques cailloux noirs . DU CP Se + 6 00 Débris de Cyprina et Pectunculus + . . . . + 4.40 Cette coupe est prise à l’entrée actuelle du grand fossé du fort. Dans les bandes alternées du Flandrien se présentent de nombreuses traces 6 PROCÈS-VERBAUX. de tubes de vers marins que l’on remarque très bien dans la coupe ; on observe que ces traces se montrent de section arrondie, ovale ou allongée et même spiralée, et qu'elles apparaissent, sur le fond jaune ou vert, en blanc et composées d’un sable grossier semblant provenir d’un horizon campinien. Dans le premier coude du grand fossé, en face de l’endroit où le capitaine Cabra à trouvé des débris préhistoriques, nous observons la coupe suivante, qui est très attachante, mais dont l'interprétation défi- nitive devra encore être réservée : MODERNE : de à Terre végétale. . . . . . e . 0. AIDE 00 00) FLANDRIEN : Sables argileux 2 . . . . + 0 OO OUR Gravier de base nm nt PR + 7.00 Bande noiretourpeuse 2 CR TR + 6.90 BOLDÉRIEN : Sables verts La SRCOERRP C DP0 + 9.90 Dans cette coupe, le Flandrien se présente avec des bandes horizon- talement stratifiées, sablo-argileuses, jaune verdàâtre, avant à sa base le gravier flandrien caractéristique; en dessous de ce gravier de base, nous rencontrons une zone ayant 40 à 50 centimètres d'épaisseur et formée de débris végétaux mêlés à du sable noirâtre très fin. Cette zone noire tourbeuse se montre sur 100 mètres environ; aucun vestige intéressant ne permet encore de déterminer son âge ou son essence géologique. 5. REDOUTE DE MASSENHOVEN. Les fouilles dans la redoute de Massenhoven ne devant pas être faites au delà du niveau actuel, il est à présager qu’au point de vue géologique aucune nouvelle donnée ne sera observée. Voici la coupe relevée : MODERNE : de à Terre Vécélale ot, ce MER RE + 8u00 + 700 FLANDRIEN : Sables; graviermue base EE CEE + 7.00 + 6.00 Sables ver tolair OMR HENRI %E 00 + 5.00 SÉANCE DU 19 JANVIER 1940. 1 Dans le Flandrien, nous observons de nombreuses bandes argileuses vert bleuâtre; en dessous du gravier de base habituel se rencontrent des sables verts assez argileux, sans fossiles ni débris végétaux; ces sables sont assez fortement chargés d’eau, le ruisseau du Moerbeek se trouvant à proximité. 4. FORT D'OELEGHEM. Dans le grand fossé du fort d’Oeleghem, la coupe suivante se montre : MODERNE : Perre-arable. . . . . . . . . . . . . .. O0m40 FLANDRIEN : Sable jaune verdâtre (1w00 à 1w50 d'épaisseur) . . . . 2.00 Gravier de base. CAMPINIEN : Sable grossier blane (010 à Om60 d'épaisseur) . . . . 2.50 Gros blocs de quartz blanc. BOLDÉRIEN : Sables noirs dits miocènes boldériens, avec Cyprina ISUUNUICO AE MR En En 0, + 4:00 Le Flandrien se présente ici avec son petit gravier caractéristique, le sable est assez fin et Jaune ou jaune verdètre. Le sable grossier avec une base de blocs de quartz blanc se rattache à mon avis au Campinien; j'y ai observé de nombreux débris de végétaux. Les sables noirs dits miocènes boldériens ont 1ei une coloration très claire, gris bleu. Lors de ma visite, je n’y avais trouvé aucun fossile, mais lors d’une visite au fort du Baron Greindl, des débris de Cyprina islandica Y ont été trouvés au fond du grand fossé. Notre Secrétaire général à bien voulu me les communiquer et je l’en remercie bien vivement. 5. FORT DE ’S GRAVENWEZEL. Les travaux du fort de ’s Gravenwezel sont encore peu avancés, les fouilles ont à peine 2 mètres de profondeur, la terre végétale et le Flandrien avec son gravier de base sont seuls visibles. La coupe que je 8 PROCES-VERBAUX. donne ci-dessous est l'interprétation des échantillons de trois son- dages faits dans le fort par le capitaine Delobbe : MODERNE : de à Terreyésétale. en Re CEE + 6m00 + om60 FLANDRIEN : Sables avec gravier (de DAS EE + 5.60 + 5 00 POEDERLIEN : Sable gris avec débris de Corbula striata. . . + 5.00 + 4.00 Sable gris sans fossiles 2 CEE + 4.00 + 3.00 Sablérissans fossiles ROC RE e + 3.00 + 2.00 Bande de fossiles brisés : Corbula, Astarte, Pec- LUNCUIUS COUPONS ER ER + 2.00 Sable gris." + OS Re + 9.00 + 1.00 Étant donné la texture et l'aspect du sable de la cote + 5.00 à + 1.00 et la connaissance que je possède des sables poederliens d'Anvers, et, de plus, les espèces caractéristiques du Poederlien retrouvées dans ces sondages, je rattache cet horizon au Pliocène poederlien. G. FORT DE BRASSCHAET. Les fouilles du fort de Brasschaet sont à peine entamées et atteignent encore une faible profondeur. Voici cependant la coupe relevée : MODERNE : de à Terre végétale. 7,041 D PSE GO ANNEE DURE Alone FLANDRIEN : Sable jaune + .: , Ho. Ce O0 ESMBEUR Gramieridesbasetg ns SRE RE + 16.00 CAMPINIEN : Sable gris-blanc grossier "non traverse Les études des coupes géologiques devront être continuées ici lors- que les fouilles seront plus profondes. SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 2) 7. FORT DE BORNHEN. Le fort de Bornhem ne présente en ce moment que des fouilles de 2 mètres de profondeur montrant : de à HéRIPRTÉSELAlE CN. 0. LANCE EN en + om00 + 4m50 Sable vert ou jaune verdâtre avec bandes argi- OUR RE RU RP e + 4.50 + 3.00 Cependant, trois sondages faits par le commandant du fort et qui m'ont très cordialement été communiqués, me permettent de donner une coupe au fort de Bornhem. MODERNE : de à Terre végétale. . . + 4. . , + . . + omO0 + 450 FLANDRIEN : SADICMAUNERS 24. RU Le © + 4.50 + 9.00 Gramier de base. : 2. . ... + + + 3.00 SDADIENERL CAIRN ms Lits à à + 3.00 + 0.00 DALICIOTISNMES ClAIT OO. . :.. , + 0 00 —1.00 DADIE ELOSSIEPYENt Clair 40... — 1.00 — 4.00 RUPÉLIEN : BEM DOOM Un r, le — 4.00 Depuis la cote + 3.00 jusqu’à la cote — 4.00, les sables sont verts, le grain n’est pas très gros, peu de glauconie s’y rencontre; aucun fossile ne vient aider à déterminer cet horizon. Sommes-nous devant une couche quaternaire ou devant une couche tertiaire? Je n’ose me prononcer. 8. FORT DE LiEZELE-PUERS. Le fort de Liezele présente dans une partie de son étendue une dénivellation assez marquée : d’un côté nous nous trouvons à la cote + 4,50 et d’un autre côté à la cote + 5.60, et, chose curieuse, des modifications modernes se sont produites dans les couches géologiques des parties basses du fort. 1910. PROC.-VERB. 2 10 | PROCÈS-VERBAUX. La coupe normale se présente comme suit dans les parties élevées du fort : MODERNE : de à Terre vécétale, MEN CR RER + 4m50 + 4m00 FLANDRIEN : Sable jaune, bandes noirâtres ou Jaune plus foncé. ‘horizontales parois OU + 4 00 + 1.50 Bande argileuse crise MR + 1.60 Gravier de. basé "7 "2 NS ER + 1.50 La coupe dans les parties basses du fort est la suivante : MODERNE : de à Terre:végétalen@r | JON RS + 3.60 + 3.00 FLANDRIEN : Sable jaune argileux, nombreuses bandes de limo- nite plus ou moins compacte .- . . . . . + 3.00 +9.00 Bandes sableuses jaunes ou vertes, alternées, horizontales HS PR RE EE + 2.00 + 1.00 Gravier de Dase MO RE + 1.00 Ces bandes de limonite ont été observées sur une épaisseur de { mètre par le lieutenant Michelet. Les trois sondages faits dans le fort et dont j'ai pu étudier les échantillons, grâce à la si aimable courtoisie de l'officier dirigeant le fort, donnent la coupe suivante : MODERNE : de à Terre vesétale OL PRET ne URSS + 3m50 + 3m00 FLANDRIEN : Sable ferrugineux, beaucoup de limonite très QUTE: LED AN NEC RER UT + 3.00 + 2.00 Bande sableuse verte CRE En + 2.00 + 1.50 Gravier de base et débris de septaria . . . . + 1.50 Bande sableuse jaune, sable assez fin . . . . + 1.50 + 0.00 SANIEMErTIASSEZ AOC IX NSP ENCRES EN SRE — 0.00 —5.50 RUPÉLIEN : Argile très plastique bleu verdâtre, glauconie et TébrSMÉSÉAUX EEE TRE — 5.90 SEANCE DU 19 JANVIER 1910. 17 Ici encore l'interprétation est assez difficile. Sommes-nous en pré- sence de Quaternaire ou de Tertiaire depuis + 1.50 jusque — 5.50? Quant à moi, devant l’absence de fossiles ou de notions par l’étude de coupes accessibles, Je n’ose me prononcer; à — 5.50, nous sommes évidemment à l'argile oligocène de Boom. 9. ForRT DE BREENDONCK- WILLEBROEK. Les fouilles montrent, dans le fort de Breendonck, actuellement la coupe suivante : MODERNE : de à Terre végétale . + 570 + 920 FLANDRIEN : Sable jaune + 5.90 + 3.10 Gramiende bases. 0 nt 4 4 in 4 + 3.10 BOLDÉRIEN : Sable gris verdâtre assez grossier . + 3.10 + 1.00 Nombreux grains blanes grossiers dans le sable verdâtre . + 1.00 Depuis la cote + 3.10 jusque + 1.00, l'aspect des couches semble se rapporter à l'horizon des sables noirs dits miocènes boldériens ; auçun fossile n’a encore été trouvé cependant. 10. Forr DE KONINGSHOYKT. Au point de vue géologique et des études que Je poursuis sur les sables noirs dits boldériens, le fort de Koningshoykt est certes celui qui m'a le plus intéressé. Voici tout d’abord la coupe prise dans le fossé près de lexcava- (Eur : MODERNE : de à Terre végétale. . . . Ds, lon 015000 FLANDRIEN : Sable jaune te + 13.30 + 12.40 Gravier de base + + 12.40 BOLDÉRIEN : Bande sableucse vert clair sans fossiles. . , . + 19.40 + 19 00 Zone à ossements et dents + 19.00 Sables gris-noir avec nombreux fossiles . . . +12.00 + 9.00 12 PROCES-VERBAUX. Depuis la cote + 12.40 jusque + 9.00, nous sommes dans un horizon nettement déterminé comme : sables noirs dits miocènes boldériens. Comme M. le conservateur Rutot l’a observé au fort de Kessel, et moi-même à Anvers, il y à ici une zone supérieure sans fossiles, puis une zone à ossements et dents de squales, et une troisième zone de haute importance, car les fossiles y sont nombreux et intéres- sants; Lucina borealis, Cyprina islandica, Panopaea Menardi ou Faujasi, Tellina Benedeni y abondent. La mauvaise saison et les gelées m'ont empêché de tamiser les sables, mais dès que le temps s’y prêtera, je ne doute pas d'apporter encore une intéressante contribution à l'étude des sables noirs dits miocènes boldériens. Je dois à la si courtoise amabilité du lieutenant commandant le fort le très intéressant sondage qu'il y à fait et qui correspond comme données générales avec deux sondages que M. Mourlon, directeur du Service géologique, a faits à veu de distance. MODERNE : de à Terre végétale + 13088 + 13m30 FLANDRIEN : Sable ferrugineux. . + 13.30 + 12.80 Sable jaune rougeûtre argileux. + 12.80 + 12.30 Gravier de base + 12.30 BOLDÉRIEN : Sable noir verdâtre argileux + 12.30 + 10.95 Sable noir mouvant . + 10.95 + 10 45 Sable noir coquillier . + 10.45 + 8.00 RUPÉLIEN : Argile de Boom oligocène + 8.00 — 36.44 ASSCHIEN : Sables asschiens . — 36.44 Telles sont les quelques coupes géologiques qu’il m’a paru utile de mentionner; mais elles ne sont évidemment que le premier élément d'étude pour certains forts plus particulièrement intéressants. SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 13 À. RuTOT. — Les découvertes de M. le Prof’ V. Commont dans le Quaternaire des environs d'Amiens. A J'ai déjà eu l’occasion, à diverses reprises, de parler des observa- tions méthodiques entreprises par M. le Prof V. Commont aux envi- rons d'Amiens et notamment à Saint-Acheul et à Montières, et d'exposer les résultats de ses intéressantes recherches (1). Chaque année, ces résultats deviennent plus appréciables et plus précis, et M. Commont a fait connaître en 1909, au cours de divers congrès (Beauvais et Lille), le détail et les conclusions de ses dernières explorations. Ces résultats sont d’un grand intérêt, tant au point de vue géologique qu’au point de vue préhistorique, car 1ls nous permettent non seule- ment de rectifier certaines idées sur l’âge réel de plusieurs industries paléolithiques, mais 1ls nous font voir sous un Jour nouveau certains problèmes relatifs au mode de formation et au synchronisme des couches du Quaternaire supérieur. Après avoir étudié patiemment les couches inférieures du Quater- naire de la vallée de la Somme. M. Commont à entrepris de longues et difficiles recherches dans les couches du Quaternaire moyen et du Quaternaire supérieur, et ces explorations l’ont conduit à la constata- ton de l'existence de nombreux niveaux à industries préhistoriques, qui jettent un Jour lumineux sur l’âge réel, resté si longtemps indéeis, des dépôts des cavernes. C'est l’étude du limon supérieur dit Ergeron qui à surtout capté l’activité du zélé chercheur dans ces derniers temps, et cette étude à déjà conduit à des découvertes d’une grande importance. Je désirerais, dans les pages suivantes, donner une idée précise de l’ensemble des résultats qui découlent des recherches de M. Commont. D'une manière générale, en combinant les données fournies par Îles (4) A. Ruror, Les découvertes de M. Comimont à Saint-Acheul. (BurL. Soc. D'ANTHROP. DE BRUXELLES, t. XXIV, 1905 ) — Géologie et Préhistoire. (BULL. Soc. RELGE DE GÉOL., t. XX, 1906.) — Découverte d’un atelier de taille du Paléolithique ancien à Saint-Acheul, par M. Commont. (Buzz. Soc. D'ANTHROP. DE BRUXELLES, t. XXV, 1906.) 14 PROCÉS-VERBAUX. coupes de Saint- \cheul et de Montières, on en arrive à pouvoir dresser la coupe type suivante des strates composant l’ensemble du Quater- naire de la vallée de la Somme. ——_—_——— —"_———————— Û 5 > Lr115 AATET D JA EL PPPETVANTESS 1.1> Mes A 1 NE A EL Sy< 7 V | vil ns D K Hi l L CARLA | | Peer sr -sr-8 11] Tee {| 8 } COUPE SCHÉMATIQUE DES DÉPOTS QUATERNAIRES DES TERRASSES DE LA VALLÉE DE LA SOMME. AUTOUR D'AMIENS, AVEC INDICATION DU NIVEAU DES INDUSTRIES QUI S’Y RENCONTRENT. A. Terre à briques remaniée, à industries néolithiques. B. Terre à briques non remaniée renfermant, vers le haut, le niveau à grandes lames de Belloy-sur-Somme (1. C. Niveau caïllouteux de Montières, à instruments patinés en blanc, de iype aurignacien (Il). D. Ergeron supérieur, ou de Montières. SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 15 E. Niveau caillouteux de Montières, caractérisé par la présence de grands instruments à patine blanche de type moustérien, sans coups-de-poing amygdaloïdes (I). F. Ergeron moyen. G. Niveau caillouteux avec quelques grands éclats de débitage et un beau coup-de-poing (IV). H. Ergeron intérieur. I. Niveau caillouteux avec nombreux instruments à patine marbrée, renfermant un mélange d'assez nombreux beaux coups-de-poing, avec d’abondantes « pointes moustériennes » longues et étroites, de type particulier (V). K. Limon noirâtre, tourbeux, traces d’un ancien sol, avee un niveau à industrie (VI) intercalé, où se rencontrent de très beaux instru- ments du type de l’Acheuléen Il, minces, bien retouchés, à patine blanche, porcelanée. L. Lit caillouteux avec industrie composée de lames épaisses, et de pointes de type moustérien à base retouchée (VIT). M. Limon rougeñtre, équivalent du limon fendillé de M. Ladrière. N. Faible lit caillouteux, sans industrie à Amiens. 0. Groupe limoneux inférieur. P. Lit caillouteux avec industrie Acheuléen I (VIIT). Q . Sable argileux ou glaise, renfermant. à Saint-Acheul (Exploitation Tellier),un atelier de taille de la transition du Chelléen à l’Acheu- léen I (IX). R. Sable avec lits graveleux, à industrie de type chelléen (X). S. Gros gravier et cailloutis de fond, avec instruments amygdaloïdes rudimentaires de type strépyien et quelques éolithes (XI). T. Craie blanche. Cette coupe, qui comprend la Terre à briques et l’Ergeron, les « limons moyens » de Ladrière ou limon hesbayven des géologues belges et le Campinien, renferme donc, à des niveaux précis, onze lits caillouteux montrant toute la succession des industries paléoli- thiques. Pour le moment, elle n’a pas sa pareille, même de loin, dans le monde entier (1). _ Reprenons l’étude détaillée des divers niveaux de cette coupe en (") Au point de vue géologique, la coupe de l’Exploitation Helin, à Spiennes, près Mons (Belgique) est celle qui s’approche le plus de la coupe de Saint-Acheul. Elle est même notablement plus nette et plus complète pour ce qui concerne la partie infé- 16. PROCÈS-VERBAUX. commençant par le bas, afin de suivre la succession naturelle et Pévo- lution des industries. On sait que c’est la craie blanche sénonienne, avec silex, qui con- stitue le soubassement général ; c'est dans cette craie, primitivement surmontée de couches de l’Éocène inférieur, que la vallée de la Somme s’est creusée. S. GRAVIERS DE FOND OU GRAVIERS INFÉRIEURS. MViveau XI. —- Ces graviers sont composés de rognons de silex plus ou moins entiers, avec gros fragments de grès landeniens et autres matériaux variés (1); leur épaisseur est généralement grande, de 1"50 à 3 mètres et plus; les éléments ont une disposition stratifiée, ils sont traversés de lits de gravier fiu ou de gros sable blanc. Des coquilles fossiles du Sparnacien (Landenien supérieur), telles que Melania inquinata et Potamides funatus, provenant de la dénudation des couches de l'Éocène inférieur, sont parfois mélangées au sable. On rencontre, de plus, dans le gravier, des restes de la faune de l’Elephas antiquus. | Anciennement, ces graviers inférieurs ont fourni des instruments amygdaloïides grossiers, à taille intentionnelle, mais rudimentaire, qui caractérisent notre industrie strépyienne. Avec ces instruments taillés se rencontrent des éclats utilisés comme couteaux, racloirs, grattoirs et perçoirs, ainsi que des percuteurs. Certains éclats portent le bulbe de percussion; les autres sont des éclats naturels utilisés, pouvant être considérés comme des Éolithes ; ces derniers sont vraisemblablement plus anciens que les éclats de débitage, qui sont de l’âge des instruments taillés strépyiens. R. SABLE AVEC LITS GRAVELEUX A INDUSTRIE CHELLÉENNE. Niveau À. — Ce sable, ordinairement meuble, porte le nom de « sable maigre » que l’on à transformé en « sable aigre ». [l est plus ou moins rieure, restée intacte, sans ravinements postérieurs. On se rappellera qu’à l’Exploita- tation Helin le Quaternaire inférieur (Moséen) montre deux niveaux éolithiques (Mafflien et Mesvinien), puis, que les sables et la glaise formant la moitié inférieure du Quaternaire moyen (Campinien) renferment successivement : le Strépyien, le Chelléen, puis l’Acheuléen 1; mais là s'arrêtent les niveaux à industries, tandis qu'ils conti- nuent, nombreux, à se succéder autour d'Amiens. (:) Ces grès, en gros blocs à surface mamelonnée, pre au Sparnacien (Éocène inférieur) du Bassin de Paris. SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 17 développé, généralement mal, car il a été souvent presque complète- ment dénudé. Lorsque le sable à lits graveleux est bien représenté, il renferme, vers le haut, des coups-de-poing taillés sur les deux faces, à grands éclats et de forme peu régulière, qui répondent en tous points à la définition du coup-de-poing chelléen typique. Ces instruments amygdaloïdes grossiers, mais non rudimentaires, en certains points très nombreux, sont accompagnés d’éclats de débitage, avec bulbe de percussion, utilisés et retouchés; ils n’ont pas l'apparence usée, tandis que les instruments strépyiens et les Éolithes des graviers inférieurs ont leurs angles toujours plus ou moins arrondis par le transport ou par le passage d'eaux courantes chargées de sable. Q. SABLE ARGILEUX OU GLAISE. Miveau IX. — Cette couche, toujours située au sommet du « sable maigre », présente des facies variés. Elle se montre, soit sous forme de glaise verdàtre, soit de sable brun argileux très compact, ou aussi de limon blanc, très calcareux, très coquillier, dit improprement terre à pipes, qui s’est surtout développé sur la basse terrasse, où M. Commont croit qu'il a formé une couche continue, soumise ensuite à des ravinements ultérieurs. Au niveau de la terrasse qui s'étend à quelques mètres au-dessus de la basse terrasse, le terme dont nous nous occupons est habituel- lement glaiseux et, à l'Exploitation Tellier, 1l a 1"50 d'épaisseur. C'est dans cette exploitation, à 0"80 sous la surface du sable argi- leux, que se trouve le si intéressant atelier de débitage et de taille découvert et signalé par M. Commont. Les rares pièces terminées et bien caractérisées, restées parmi les débris de taille et les nuclet constituant l'atelier, indiquent nettement la transition entre le type d’instrument amygdaloïde chelléen qui se trouve plus bas et celui des pièces acheuléennes rencontrées plus haut. Des ossements ont été trouvés au même niveau; ils consistent en molaires d'Elephas antiquus, en restes d’un grand Cheval et d’un grand Bovidé. On voit donc qu'à Amiens, la faune de l’Elephas antiquus monte jusque dans la glaise, alors qu’en Belgique nous sommes déjà en pleine faune du Mammouth depuis le niveau à industrie strépyienne, correspondant aux « graviers inférieurs » (1). La limite entre les deux (1) A. Ruror, Les deux grandes provinces quaternuires de la France. (Burn. Soc. pr£- HISTORIQUE DE FRANCE, 1908) 1910, PROC.-VERB. 1 lé 18 PROCÉS-VERBAUX. provinces géographiques : celle du Nord, où vit la faune du Mam- mouth, celle du Sud, où continue à se développer la faune de l’Elephas anliquus, à la fin de la première moitié du Quaternaire moyen, passe done nettement au Nord d'Amiens; une fois le dépôt de la glaise terminé, la limite zoologique descend beaucoup plus au Sud, englo- bant la vallée de la Somme et celle de la Seine dans la région où existe, dès lors, la faune du Mammouth. La grande extension de la faune du Mammouth concorde donc avec le commencement de la deuxième moitié du Quaternaire moyen. P. LIT CAILLOUTEUX AVEC INDUSTRIE ACHEULÉENNE. Niveau VIII. — Ce lit caillouteux est très irrégulièrement développé. Tantôt il est à peine visible, tantôt 1l est bien marqué; parfois 1l se compose principalement de menus fragments de craie blanche (Préle de M. Ladrière). C’est à ce niveau que l’on rencontre les coups-de-poing ovales, à Saint- Acheul, tandis qu'à Montières leur forme reste pointue, c’est-à-dire amygdaloide; c’est done là que se trouve l’Acheuléen inférieur ou Acheuléen 1 ivpique. O. GROUPE LIMONEUX INFÉRIEUR. — On sait que M. Ladrière a donné le nom de « limons moyens » à un groupe de facies limoneux super- posés dont l’ensemble correspond au limon hesbayen des géologues belges. La qualification de « limons moyens » leur à été donnée parce qu'ils sont compris entre le groupe des alluvions inférieures et le groupe des « limons supérieurs ». D’après M. Ladrière, le groupe des limons commence par un gravier de base, dont l’un des aspects locaux est la prèle ou accumulation de petits fragments de craie blanche plus ou moins roulés et stratiliés. Au-dessus s'étend le limon panaché, grisètre, argileux ou sableux, avec nombreuses concrétions ferrugineuses et filiformes. Puis vient le limon mouchelé, avec taches noires et traces végétales. Le limon fendillé, rougeâtre, surmonte le limon moucheté, puis le tout est recouvert du limon gris à Succinées parfois marneux, parfois noirâtre et cendreux, souvent absent ou fort réduit, à cause de ce qu'il a dû subir l’effetdes dénudations postérieures. Le terme O de la coupe, dont nous nous occupons ici, n’est pas constitué par les quatre divisions de Ladrière; d’abord, 1l ne com- prend pas le gravier de base qui, pour nous, forme le sommet du Campinien, d'autant plus que le stade industriel Acheuléen [ s’est SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 19 écoulé entre son dépôt et celui du groupe limoneux qui le surmonte ; ensuite notre terme O ne renferme que les deux premières strates des « limons moyens », à l’exclusion des deux supérieures. Ainsi délimité, notre « groupe limoneux inférieur » n’a jamais fourni, jusqu'ici, d'indication au point de vue industriel, c'est un groupe stérile, et cela se comprend aisément, parce qu'il correspond au dépôt de l'énorme crue hesbayenne, ce qui exelut toute occupation de la région. N. FABLE Lir CaiLLouTEux. — Dans le Nord de la France, on aper- çoit parfois, dans les coupes où se montrent les superpositions des termes des « limons moyens », un faible lit caillouteux. A Paris (Ville- juif), au Havre et en d’autres points, ce mince lit renferme des éclats de silex, avec bulbe de percussion, parfois utilisés et bien retouchés : couteaux, racloirs, grattoirs, etc., accompagnés de magnifiques instru- ments amygdaloïdes symétriques, finement travaillés, minces, à patine blanche porcelanée, l’ensemble de cette superbe industrie constituant le facies supérieur de l’Acheuléen, ou Acheuléen IE. A Amiens, d’après les recherches de M. Commont, il n’en est pas ainsi; des traces du faible cailloutis existent au niveau voulu, mais on n’y rencontre aucune industrie. M. LIMON ROUGEATRE OÙ & LIMON FENDILLÉ ». — Nous abordons main- tenant l’étude des deux strates supérieures des limons moyens, qui com- prennent le limon fendillé, surmonté des traces subsistantes du limon gris à Succinées ou de ses variantes. Or, autour d'Amiens, si la base du premier terme n’a rien fourni, en revanche le sommet recèle une très intéressante industrie dont nous fait avons un terme spécial de notre coupe. L. LiT CAILLOUTEUX AU SOMMET DU « LIMON FENDILLÉ », AVEC INDUSTRIE DE LAMES ET DE POINTES MUUSTÉRIENNES A BASE RETOUCHÉE. Niveau VIT. — Aux environs d'Amiens, le bel Acheuléen IF, absent à la base du «limon fendillé », n'apparait pas non plus à son sommet. Au niveau VIE, M. Commont a rencontré, non sans un certain étonnement, une industrie constituée en majeure partie par des lames épaisses, à section triangulaire, parfois très bien venues, parfois assez irrégulières, de teinte brunâtre, dont bon nombre sont pointues. Les bords de ces lames portent des traces d'utilisation comme couteaux et racloirs, très rarement comme grattoirs. Ces lames ont de 10 à 20 centimètres de 20 _. PROCÈS-VERBAUX. longueur. Avec ces lames se rencontrent quelques éclats Levallois plats et de belles grandes « pointes moustériennes » dont la forme primi- tive triangulaire à été rendue plus ou moins losangique par une véri- table taille régulière faite tout le long de la base. Cette taille à la base et la rectitude des longs côtés donnent à ces pointes une forme parti- culière qui incite à les considérer non comme des racloirs doubles, mais comme des pointes de lances. Les éclats dont ces pointes sont formées présentent encore la particularité d’avoir, sur la face retouchée, l'empreinte en creux du bulbe de percussion de celui enlevé précé- demment, correspondant exactement avec le bulbe de percussion en relief de l’éclat utilisé. La section n’est donc pas triangulaire, mais biconcave. M. Commont, pas plus que moi-même, ne connaissons jusqu'à présent d'industrie semblable à celle trouvée dans le niveau situé entre le limon fendillé et le limon tourbeux supérieur. Le grand nombre de lames est anormal. [l est difficile de savoir s’il s’agit d’un vrai facies original ou d’un aspect particulier d’un facies connu. De nouvelles recherches seront nécessaires pour préciser ce niveau industriel, que M. Commont croit intermédiaire entre l’Acheuléen IT et le Moustérien. K. LIMON NOIRATRE, TOURBEUX, TRACES D'UN ANCIEN SOL, AVEC INDUSTRIE DE L'ACHEULÉEN IT. Niveau VI. — On se rappellera que dans l'échelle stratigraphique des couches quaternaires, le limon gris à Succinées de M. Ladrière succède au limon fendillé. Ce limon gris présente des aspects locaux différents, mais, d’une manière générale, il est toujours tourbeux et, dans les Flandres, 1l passe même à de la vraie tourbe. : Le terme dont nous nous occupons est donc un dépôt limoneux abandonné dans des dépressions marécageuses, passant latéralement à une sorte d'humus de forêts. Or, aux environs d'Amiens, lorsque la couche noirâtre, trace d’un ancien sol d’humus, existe au sommet du limon fendillé, elle ren- ferme parfois, ainsi que nous le montre M. Commont, la plus belle industrie acheuléenne supérieure connue. D’après notre confrère, cette industrie, voisine de celle de « Chez Pourré » dans la Corrèze, pourrait aussi être synchronique de celle, à facies différent, de La Micoque (Dordogne). Ce serait la transition de l’Acheuléen Il au Moustérien C’est à ce niveau que se rencontrent les magnifiques coups-de-poing SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 21 LÉ minces, parfois triangulaires, admirablement travaillés, à patine blan- che lustrée, porcelanée. On voit donc que, pendant toute la fin de l’époque des limons moyens, il y à eu, chaque fois que la région franco-belge était prati- cable, des passages de tribus de la fin de la belle période acheuléenne, qui ont parsemé de leurs stations les environs de Paris, la Seine infé- rieure, la Somme, l’Aisne et l'Oise, avec pénétration en Belgique, jusqu’à la vallée de la Meuse, à un moment donné. I. NIVEAU CAILLOUTEUX DIT & DE LA BASE DE L'ÉRGERON ». Niveau V. — Reposant sur le sommet des «limons moyens », s’observe un cailloutis souvent bien marqué, dont les matériaux sont ordinairement mélangés à des éclats de silex avec bulbe de percussion, indiquant des ateliers de débitage. Autour d'Amiens — comme à Villejuif, au Havre, à Rouen, à Beau- vais, etc. — ce niveau est très riche, et M. Commont y à recueilli les éléments d’une industrie composée de beaux coups de-poing de type acheuléen, de formes diverses, parfois grands, accompagnés de «pointes moustériennes » très longues, minces, de forme particulière, « de racloirs moustériens » et de quelques autres outils, le tout à patine marbrée ou vermiculée. Bien que je ne me laisse pas hypnotiser dès l'apparition d’un racloir double, pointu, dit « pointe moustérienne », ni par celle d’un racloir simple de forme banale, dit « racloir moustérien », que l’on rencontre, avec des formes semblables, à tous les niveaux depuis le Strépyien, je reconnais qu'ici leur abondance relative donne à ces outils une impor- tance réelle, et je suis d'avis de considérer ce niveau à industrie comme représentant le vrai Moustérien. Je crois que M. Commont est entièrement d'accord avee moi à ce sujet. J'admets du reste parfaitement que cette industrie se rattache au Moustérien inférieur, à coups-de-poing relativement nombreux, qui se rencontre au Moustier et à la Ferrassie dans le Périgord, niveau qui à fourni à M. O. Hauser le squelette néanderthaloïde du Moustier et, plus récemment, à M. Pévrony le squelette de même race de la Ferrassie (1). (1) A. Ruror, Coup d'œil synthétique sur l’époque des cavernes. (MÉM. SoC. BELGE DE GÉOL.,t. XXIII, 1909.) 92 PROCÈS-VERBAUX. Jusqu'à preuve du contraire, je tiens donc comme d’âge moustérien inférieur l’industrie à coups-de poing et à « pointes » et « racloirs moustériens » contenue dans le cailloutis situé à la base de l’Ergeron. H. ERGERON INFÉRIEUR. — C’est à partir Ge l’Ergeron que les décou- vertes de M. Commont ont une haute valeur scientifique, et ces trou- vailles ont non seulement une importance considérable au point de vue préhistorique, mais elles en ont une non moins grande au point de vue géologique. Autour d'Amiens, l’Ergeron inférieur est généralement argileux, roux, avec zone sableuse à la base. Sa masse n’a fourni aucun instru- ment. G. NIVEAU CAILLOUTEUX. Niveau 1V. —- Entre l'Ergeron inférieur et l’'Ergeron moyen existe un niveau caillouteux mince dont l’explo- ration, jusqu’à présent, n’a pas donné de résultats concluants. M. Commont y a trouvé des grands éclats de débilage, auxquels se Lrouvail associé un seul beau coup-de-poing de type acheuléen. Il n’est pas douteux que la pauvreté relative de ce niveau ne rebutera pas M. Commont, et il est vraisemblable qu’un jour le zélé chercheur y rencontrera une série de silex bien caractérisés. En attendant, on peut admettre que ce niveau appartient encore au Moustérien moyen ou plutôt au Moustérien supérieur. F. ERGERON Moyen. — Cet Ergeron est ordinairement jaune, très sableux, et montre une zone rubéfiée à la partie supérieure, trace d'un ancien sol. I ne renferme aucun niveau industriel. E. NivEAU caiLLouTEux. Niveau III. -— M. Commont à trouvé, dans le lit caillouteux séparant l’Ergeron moyen du supérieur, une industrie à facies assez spécial, caractérisée par la présence de très grands éclats de débitage dits de « type Levallois », accompagnés d'assez nombreux racloirs de « type moustérien » et de « pointes moustériennes » d'aspect négligé. Aucun coup-de-poing n’a été recueilli à ce niveau. M. Commont admet, je crois, que ce niveau représente le Moustérien, facies supérieur. Pour ce qui me concerne, j'ai été frappé de la grande ressemblance existant entre les racloirs de ce niveau et ceux de la Quina et du Petit-Puymoyen, dans la Charente, ainsi qu'avec ceux du niveau d'Hastière des cavernes belges (Hastière, Spy, Engis et Fond-de- Forêt, notamment). SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 23 Or, on sait que je place le niveau moyen de la Quina dans l’Auri- gnacien inférieur, et c’est à cette industrie que je rapporte l’ensemble des instruments recueillis par M. Commont dans le niveau caillouteux inférieur Æ£. lei done, il n’y a nulle discussion de fait, 11 n’y à que nuance dans l'interprétation d’un même fait. D. ERGERON SUPÉRIEUR DE MONTIÈRES. — A Saint-Acheul, à l’ancienne exploitation Dupont, aujourd'hui Bultel, nous trouvons, au-dessus de l'Ergeron moyen, un Ergeron supérieur très caleareux, renfermant de nombreux grains de craie. De même, à Montières les niveaux caillouteux à industrie aurigna- cienne sont surmontés d’un Ergeron blanchâtre, très calcareux et sableux. La masse de cet Érgeron supérieur ne renferme aucun instrument. C. NIVEAU CAILLOUTEUX DE MONTIÈRES, 4 INSTRUMENTS PATINÉS EN BLANC. Niveau II. — Ce cailloutis repose sur l’Ergeron supérieur et 1l renferme une industrie d’un haut intérêt. L'outillage est encore, en grande partie, à base de lames, de gran- deur moyenne et patinées en blanc. En étudiant les récoltes de M. Commont, on reconnait que les lames sont minces, régulières, et parmi elles se rencontrent de très Jolis instruments, très bien caractérisés. Dans la belle série de M. Commont on distingue de très bons grat- toirs typiques arrondis, formés d’un éclat subcireulaire ou ovale, des grattoirs sur lames, des burins plus ou moins bien réussis, des lames à dos abattu, assez petites, des lames à bout rendu pointu par de fines retouches et simulant des perçoirs. Fait important, les bords des lames ne sont pas esquillés ou retouchés, ce qui les différencie des types de l’Aurignacien moyen, de sorte qu’on ne trouve guère, comme point de comparaison, pour l'interprétation de l’âge de cette industrie, que l’Aurignacien supé- rieur du type de la Font-Robert, de la Gravette et du Trou Magrite, ou le Solutréen de Laugerie-Haute. En l’absence des pointes de flèches de la Font-Robert, d’une part, et de toutes les pointes en feuille de laurier ou à cran du Solutréen, il est impossible de se décider pour l’âge aurignacien supérieur ou pour l’âge solutréen ; mais si l’on part de l’idée, que j'ai déjà émise en plusieurs occasions, que le Solutréen est une époque de concentration 24 PROCÈS-VERBAUX. des tribus vers le centre de la France, accompagnée d’un formidable développement de l’armement, on en arrive à la conclusion — provi- soire — que l'industrie du niveau C représente plutôt l’Aurignacien supérieur que le Solutréen. B. TERRE À BRIQUES EN PLACE, AVEC NIVEAU À GRANDES LAMES DE BELLOY, VERS LE HAUT. Viveau 1. — On sait que le dernier terme du Quater- naire supérieur, tant en France qu’en Belgique, est la Terre à briques. Pour M. Commont, cette terre argileuse ne serait que le résultat de la décalcification, par infiltration des eaux atmosphériques, de l’Ergeron calcareux sous-jacent. Je ne puis juger, sans avoir fait des expériences précises, si l’opinion de M. Commont est exacte ou inexacte pour les environs d'Amiens, mais d’après ce que je sais de l'étude de lErgeron de Belgique et du Nord de la France, je ne suis pas enclin à accepter la manière de voir de notre confrère. Ce que j'ai personnellement constaté me conduit à considérer, comme l’admettait du reste M. Ladrière, la terre à briques comme un dépôt autonome, indépendant de celui de l’Ergeron. En décalcifiant l'Ergeron tel que je le connais en beaucoup de points, on n'obtiendrait certainement pas de la terre à briques, car l’Érgeron ne possède point une teneur en argile proportionnelle à celle renfermée dans la terre à briques. Je me demande si M. Ladrière n’a pas confondu le mode de forma- üon de la terre à briques de l’Ergeron avec celui de la terre à briques du Hesbaven et du Brabantien. En Belgique, l’un et l’autre de ces limons caleareux affleurent direc- tement au sol et leur surface est alors sujette aux influences qui décal- cifient et qui oxydent. Au sommet de l’un et de l’autre des deux limons cités ci-dessus, 1l se forme réellement, par oxydation et décalcarisation, une terre plus ou moins argileuse et activement exploitée pour la fabrication des briques; mais dans ce cas on peut étudier le processus de la transfor- mation et voir que la terre à briques qui s’élabore est bien le résultat des phénomènes chimiques d’altération. La vraie terre à briques de l'Ergeron, par sa teneur en argile, par sa base généralement nette, n’évoque pas un semblable processus, et, à mon avis, Cette conclusion se trouve encore renforcée par l'existence, au sommet du sable marin flandrien, correspondant de l’Ergeron, d’une couche argileuse appelée leem par les ouvriers, utilisée également à la SÉANCE DU 19 JANVIER 1940. 25 fabrication des briques et qui est un facies latéral poldérien de la terre à briques de l'Ergeron. Pour terminer cette petite discussion, en somme bien peu impor- tante, je dirai simplement qu’il se peut que M. Commont ait raison pour les environs d'Amiens, mais que sa conclusion ne peut être étendue et généralisée à toute l’étendue couverte par la terre à briques de l’Ergeron. Cela étant, abordons le sujet vraiment intéressant, celui de lindus- trie renfermée dans la masse de la terre à briques « en place », c’est- à-dire dans la partie inférieure, n'ayant pas subi l'effet des remanie- ments superficiels. Vers le haut de la terre à briques en place, M. Commont a reconnu l’existence d’une industrie dite des grandes lames de Belloy-sur- somme. Parfois, par suite de circonstances diverses, ce niveau supérieur n'existe pas, où il est tellement rapproché du précédent, que l’on peut prendre l’un pour lPautre. Dans les premiers temps de ses recherches, M. Commont n’a pu distinguer le niveau C ou Il du niveau [, existant vers le sommet de la terre à briques: il s’en est suivi des mélanges qui ont plus ou moins faussé les conclusions; mais aujourd’hui, des observations minutieuses et une longue expérience pratique ont permis à notre zélé collègue de reconnaitre sûrement les deux niveaux à industrie, et l’ensemble des objets recueillis dans le niveau supérieur [ présente maintenant un facies spécial, qui le différencie très bien du contenu du niveau I. À l’état pur, l’industrie du niveau de Belloy est constituée presque exclusivement par de grandes lames en beau silex noir à patine légère, bleuâtre, souvent brisées intentionnellement par le milieu et utilisées comme couteaux, grattoirs simples, grattoirs sur lame, burins, le tout d’un travail peu soigné, le résultat cherché paraissant être obtenu par le moyen le plus simple et le plus facile. Certaines des plus grandes lames portent quelques retouches d’accommodation assez grossières permettant de s’en servir comme poi- gnards. Avec les instruments se rencontrent les nucléi d’où l’on à détaché les lames. À première vue, cette industrie paraît assez déconcertante, et l’on n’en connaît guère d’équivalente, surtout en France. Les instruments utilisés sont surtout ceux du Magdalénien, et c’est effectivement avec le Magdalénien de la Madeleine que les ressemblances paraissent les plus grandes, bien qu’il n’y ait pas identité. 26 PROCÉS-VERBAUX. En Belgique, nous possédons un niveau, celui dit « de Govet », qui se rapproche beaucoup de’celui de Belloy-sur-Somme, et, précisément, c’est ce niveau que nous avons le plus de peine à assimiler à l’un des niveaux du Périgord. L'industrie du niveau de Goyet ne s’identifie pas avec la Madeleine, ni avec Laugerie-Basse ; elle semble avoir un facies un peu plus ancien, et on y a trouvé quelques lames ovales et épaisses ressemblant plus ou moins à des pointes solutréennes. Mon idée à toujours été que Goyet — où existe encore la faune complète du Mammouth — pourrait représenter un facies local contem- porain du Solutréen, c’est-à-dire que les descendants d’émigrés de l’Aurignacien supérieur ne se seraient plus sentis menacés par le danger qu'ont paru redouter les vrais Solutréens, et que les tribus occupant le Nord de la France et la Belgique ne se sont pas repliées vers le centre et sont restées étrangères à l’évolution caractéristique du Solutréen. Pour ce qui me concerne, J'assimile donc l’industrie de Belloy — qui se rencontre en d’autres points autour d'Amiens et notamment à Montières — à celle du niveau supérieur de Goyet, dont Je fais soit un représentant atypique du Solutréen, soit un Magdalénien très inférieur. En réalité, dans le Nord, nous ne possédons rien qui représente exactement la Madeleine ; notre niveau de Goyet parait être un stade antérieur, tandis que notre niveau de Chaleux et de Furfooz représente un horizon plus élevé, où le Mammouth n'existait plus. Du reste, les tribus qui vivaient, pendant le Paléolithique, au Nord de la Seine, paraissent n’avoir eu que des contacts mcomplets avec les populations du Midi, et, bien que dans le Nord nous puissions recon- naître en gros les industries moustériennes, aurignaciennes et magda- léniennes, il n’y à jamais eu identité des deux côtés, à cause d’évo- lutions locales plus ou moins particulières. Telles sont les conclusions que l’on peut tirer, au point de vue pré- historique, de l’étude des importantes recherches de M. Commont. D’autres conclusions découlent encore, au point de vue géologique, des observations du zélé et sympathique explorateur. En effet, si nous jetons maintenant un coup d'œil sur l’ensemble des découvertes faites dans les limons de l’Allemagne et de l’Autriche- Hongrie, nous constatons qu’il y à de très intéressantes comparaisons à établir entre le Quaternaire moyen et supérieur du Nord de la France, de la Belgique et de l'Est de l’Europe. Depuis assez longtemps déjà, les vallées du Rhin et du Danube ont révélé l'existence d’un certain nombre de stations d’un haut intérêt, sur SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 27 lesquelles on possède des données très précises quant à la position stratigraphique, à la faune et à l’industrie. Rappelons d’abord que dans l'Est de l'Europe, les géologues ont reconnu l'existence de deux limons superposés, un inférieur souvent sableux, très stratifié, connu sous le nom de vieux Lôss (alterer 1 üss) ou de Lôss sableux (Sundlüss), et un supérieur, généralement très épais, fin, poussiéreux, friable, non argileux, se laissant facilement découper en tranches verticales non ébouleuses et qui constitue le vrai Lôss ou Lôss éolien, ou encore jeune Lôss (jüngerer Lôss). Ce limon peut sembler recouvert d’une sorte de terre à briques dite Lehm, qui est bien la résultante de l’altération superficielle et de la décaleari- sation du Lôss par l’infiltration des eaux pluviales. Le vieux Lôss n’a jamais fourni de traces d'industries, à ma connais- sance, mais le jeune Lôss renferme, tant sur les bords du Rhin qu'en Basse-Autriche, dans la vallée du Danube, en Moravie et en Pologne, des gisements dont Munzingen, Krems, Aggsbach, Willendorf, Brünn, Predmost, etc., sont les principaux. L'absence d'industrie dans le vieux Lôss n’a rien d'étonnant, puis- qu'il correspond au dépôt de la grande crue hesbayenne en Belgique, aux limons moyens de Ladrière; mais la présence de stations, parfois très importantes, dans le jeune Lôss se comprend, puisque ce limon n’est dû qu’à l’accumulation de poussières soulevées par des vents secs venant de l’Est. Bien que le climat correspondant à de tels phénomènes ne dût avoir rien d’attrayant, des populations de l’âge du Mammouth n’en ont pas moins quitté le Périgord pour essaimer dans le Nord de la France et la Belgique, vers le Rhin, la Suisse et la vallée du Danube jusqu'aux frontières de Russie, et aussi vers les bords de la Méditerranée. Les premiers essaims sont parts vers la fin du Moustérien, et c’est en possession de cette industrie qu'ils ont quitté la France centrale sans esprit de retour. Parties avec l’industrie de la fin du Moustérien, les familles, en pre- nant le caractère essentiellement nomade, ont évolué à leur manière et ont ainsi peu à peu modifié leur industrie. Ces familles, qui avaient joui, dans leur pays d’origine, du confort très relatif des abris-sous-roche, ont donc recherché soit ceux-e1, soit les véritables cavernes lorsqu'elles en ont rencontré, et c’est ainsi que, à des époques successives, nous les voyons abritées dans la Charente et en Belgique, en Suisse au Wildkirchli, en Wurtemberg, en Moravie, en Croatie (Krapina), en Italie, à Grimaldi et en Sicile, puis en Espagne; 28 PROCÉS-VERBAUX. mais, d’autre part, dans leur course vagabonde, les émigrants sont parvenus dans des régions où 1l n’existait n1 cavernes n1 abris sous- roche, et alors, oubliant les mœurs de leurs ancêtres, ils se sont con- tentés de campements en plein air, sur les plateaux ou sur des versants de vallées, et c'est ainsi que nous les trouvons dans le Nord de la France, dans le Hainaut (Belgique), sur les bords du Rhin (Munzingen), sur les bords du Danube (Krems, Aggsbach, Willendorf, etc.), à Brünn et à Predmost (Moravie), sur les bords de l’flm (Taubach et Ehringsdorf) et jusqu’en Pologne et en Russie (Kiew et Mézine. Toutes ces populations errantes, d'origine moustérienne, en évo- luant, sont passées à l’Aurignacien, puis elles ont connu une époque de retrait ou de concentration pendant le Solutréen; enfin a eu lieu une expansion magdalénienne beaucoup moins importante, mais qui a pénétré jusqu'en Russie, en passant par la Suisse (Schweizers- bild, Kesslerloch, etc.). Si nous considérons les trouvailles faites dans le Lôss éolien entre les bords du Rhin et la frontière de Russie, nous constatons qu’elles appartiennent en majeure partie à l’Aurignacien, divisible, sans trop de peine, en deux facies correspondant aux assises moyenne et supérieure. Willendorf et Aggsbach représentent plutôt le facies moven, Krems, Brünn et Predmost appartenant plutôt à l’Aurignacien supérieur ou au Solutréen inférieur. Tous ces gisements renferment le Mammouth en quantité, et je ne connais guère Jusqu'ici, parmi eux, de station me paraissant nettement magdalénienne. 11 faut pousser jusqu’en Russie pour rencontrer la si intéressante découverte de Mézine, que M. le Prof Volkov nous à fait récemment connaître et que l’on peut dater comme Magdalénien inférieur (1). En somme, dans la vaste région couverte par le Lôss éolien, c’est ce dépôt qui paraît être le dernier terme du Quaternaire, mais il se peut qu'il ait continué à se former jusqu’à la fin de la période. Quoi qu’il en soit, il est prouvé qu’au moins tout l’Aurignacien s’est écoulé pendant le dépôt du Lôss éolien et que ce limon, au moins dans le Sud de la Russie et peut-être aussi en Autriche, à encore continué à se déposer pendant le Magdalénien. (1) M. le Profr Th. Volkov, de Saint-Pétersbourg, a présenté ses découvertes de Mézine à Paris, en 1909, lors de la célébration du cinquantenaire de la Société d’Anthropologie de Paris. SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 99 Or, grâce aux recherches de M. Commont, nous savons quelle est la répartition des industries dans les limons du Nord de la France. Nous savons notamment que le Moustérien vient se placer entre la fin définitive de la grande crue hesbayenne et le commencement de l’époque de l’Ergeron ; puis nous constatons que le Moustérien supé- rieur et divers niveaux de l’Aurignacien s’intercalent dans l’Ergeron en position très précise et qu'une industrie rapportable à l’Aurignacien supérieur vient se placer exactement à la limite de F'Ergeron et de la terre à briques; puis, enfin, que vers le sommet de la terre à briques en place, apparaît le niveau à grandes lames de Belloy, que nous croyons représenter soit un facies atypique du Solutréen supérieur, soit un facies très ancien du Magdalénien (1). Il faut donc bien alors que l’ensemble des niveaux de l’Ergeron de la vallée de la Somme concorde avec la masse du Lôss éolien de PEst de l’Europe, ainsi que le fait pressentir M. Commont. Mais cette conclusion intéresse au plus haut point la Belgique où, au-dessus des limons moyens de M. Ladrière ou limon hesbayen, se présentent deux groupes limoneux : le limon brabantien et le limon flandrien ou Ergeron, surmonté de la Terre à briques. Or, nous savons que le limon brabantien de Belgique est un limon poussiéreux d’origine éolienne, simple prolongement du Lôss éolien d'Allemagne; mais maintenant que les recherches de M. Commont ont éclairé la question, je ne puis plus soutenir que notre limon brabantien représente tout le Lôss éolien de l'Est de l'Europe, comme je le croyais auparavant, ni que l'Érgeron soit un dépôt supplémen- taire dont il n'existe pas de représentant en Allemagne. _ Nous sommes done maintenant amenés à admettre qu’en Belgique c’est l’ensemble du Brabantien et de notre Ergeron local qui repré- sente la masse de l'Ergeron de la vallée de la Somme, c’est-à-dire, puisque notre Érgeron ne présente pas de traces de subdivisions, que notre Brabantien est synchronique des deux niveaux inférieurs de l'Ergeron de la Somme, tandis que l’Ergeron de Belgique avec la Terre à briques correspond à l’Ergeron supérieur de M. Commont, recouvert de sa Terre à briques. Et maintenant, s’il en est ainsi, il n’existe plus, dans le Nord de la France, de lacune, comme Je le croyais, attendu que précédemment je (!) Une découverte fortuite de M. E. de Munck, faite près de La Louvière, nous per- met de croire que le niveau à grandes lames de Belloy existe aussi en Belgique. 30 PROCÉS-VERBAUX. synchronisais l'Ergeron français avec l’Ergeron belge, ainsi que le fai- sait M. Ladrière, et, dès lors, il s’ensuivait que le Brabantien faisait défaut en France. Mais puisque, grâce à M. Commont, nous pouvons maintenant synchroniser notre Brabantien avec son Ergeron inférieur et moyen, la lacune disparaît et l'harmonie est établie, ce dont je suis on ne peut plus heureux. De même, en Allemagne, il n’y a plus de lacune correspondant à l’Ergeron, tout au plus manque-t-il peut-être, en certains points, le représentant de la Terre à briques, de sorte qu’une fois de plus la Bel- gique sert véritablement d’intermédiaire entre les facies développés en France et ceux existant en Allemagne. Voilà, certes, des modifications importantes à la manière de voir que J'avais adoptée jusqu’à présent, alors que je considérais les couches en géologue et non en préhistorien, mais ce n’est pas tout. La Terre à briques est bien certainement la dernière couche quaternaire que nous connaissions et, toujours comme géologue, nous étions en droit de croire que le dépôt de la Terre à briques s'était terminé avec la fin même du Quaternaire. Or, voilà qu'il ne peut plus en être ainsi. En effet, nous avons vu, avec M. Commont, que l’industrie de la base de la Terre à briques (Niveau IT) ne peut guère être rapportée qu’à l’Aurignacien supérieur; puis, que vers le sommet de la partie non remaniée de la même couche, apparaît le niveau des grandes lames de Belloy (Niveau 1), dans lequel nous ne pouvons guère reconnaître qu'un facies atypique du Solutréen ou un Magdalénien très infé- rieur. Voilà donc le Magdalénien inférieur situé vers le sommet de la der- nière couche quaternaire, d’où il résulte que presque toute l’industrie magdalénienne typique doit se trouver au-dessus de la terre à briques, c’est-à-dire, théoriquement, à la surface du sol, et que ses restes se sont accumulés pendant une période de tranquillité, sans dépôt, non soupçonnée jusqu'ici (1). Il ne semble pas que l’on ait rencontré jusqu'ici des stations magda- léniennes au sommet de la terre à briques, au moins dans le Nord de (1) C’est là un indice très sérieux du peu de durée probable de l’époque magda- lénienne, que dans des travaux précédents j'ai évaluée à cinq mille ans. rs ie Still SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 31 la France (!}, mais c’est probablement parce que, depuis la fin de ce dépôt, sa surface a toujours été exposée à toutes les causes de rema- niements et de dénudations, tant naturelles qu’artificielles; aussi, dans la partie superficielle remaniée de la terre à briques ne mentionne-t-on que des industries néolithiques et plus spécialement l’industrie à tran- chets ou Campignyien. Cependant, il ne serait pas inutile de rechercher, parmi le très nombreux matériel campignyien, s’il ne s’est pas introduit du Magda- lénien; je crois que cette recherche ne serait pas faite en vain. Pour ce qui concerne la Belgique, je dirai que parmi les nombreux silex recueillis par M. E. de Munck, à Spiennes, sur l'emplacement de l'atelier de taille spiennien, j'en ai retiré qui présentent non seule- ment des caractères magdaléniens, — des grattoirs sur longues lames étroites, notamment, — mais qui sont en silex tout différent de celui de Spiennes et dépourvus de patine, alors que tous les instruments néolithiques sont très patinés. Il y a donc là une indication intéressante qui pourrait conduire, comme à Obourg, à quelques résultats. Je crois le moment venu de rappeler ce que j'ai déjà eu l’occasion de dire à plusieurs reprises : c’est que, tout à la fin du Quaternaire, alors que vivaient encore les derniers Magdaléniens, sous le facies des Pré-tardenoisiens, et qu’existaient encore les derniers Rennes, il à dû se passer un phénomène climatérique spécial qui a provoqué, dans presque toute l’Europe, l'écroulement des falaises rocheuses et notam- ment des façades de cavernes, pendant qu'à l’intérieur les plafonds _s’effondraient sur les dépôts de remplissage et chassaient les derniers occupants. C’est ce que j'ai appelé l’époque du grand détritique, et, en consé- quence, les grands amas, les grands recouvrements de détritique prin- cipalement rocheux, considérés jusque dans ces derniers temps, par tous les géologues, comme appartenant à l’époque moderne, devront, désormais, être plutôt rattachés à l’extrême fin du Quaternaire. Enfin, pour terminer, il y a lieu d’ajouter quelques mots sur les origines de l’Ergeron. Dans mon travail intitulé : Les deux grandes provinces quaternaires de (4) M. Commont me dit avoir des indices de l’existence d’une vraie industrie magdalénienne dans le Nord de la France; d’autre part, en Belgique, il existe à Obourg, mélangées à la surface du sol, un complexe extraordinaire d'industries paléolithiques et néolithiques, parmi lesquelles on rencontre des outils sur lames ayant un aspect magdalénien moyen très prononcé. 32 PROCÉS-VERBAUX. la France (1), comptant que l’Ergeron français était lexact équivalent de l’Ergeron de Belgique, j'ai admis que tout l’Ergeron des deux pays, dont l’un n'est, du reste, que le prolongement de l’autre, avait été formé lors de la crue d’eau douce ayant accompagné la fusion, avec retrait, des glaciers de la glaciation würmienne, concordant avec une grande difficulté d'évacuation des eaux fluviales vers l'Océan. Cette explication ne peut plus être admise pour ce qui concerne les deux termes inférieurs de l'Ergeron de la Somme, puisqu'ils sont maintenant l'équivalent de notre limon éolien brabantien et du Lôss éolien de l'Est de l’Europe. Mais s'ils sont l'équivalent du jüngerer Lôss, ils n’en ont ni la composition n1 l’origine. Les deux termes inférieurs de l’Érgeron de la Somme ne sont pas des dépôts éoliens et ne peuvent non plus être considérés comme des dépôts de grande crue. Que sont-ils alors ? M. Commont à trouvé une solution non seulement vraisemblable, mais probablement juste : ces Ergerons seraient dus au ruissellement des eaux de pluie le long des pentes (?). L'infatigable observateur à établi toute une série de caractères qui démontrent l’origine locale des Ergerons inférieurs, par des nappes de ruissellement partant des bords du plateau, dont l’aluüitude maximum varie entre 70 et 85 mètres (plateau de Saveuse). L’'Ergeron ne recouvre pas le plateau, et on le voit commencer en biseau dès que la pente des versants s’accentue. L'existence de zones rubéfiées dans l’Ergeron est encore la preuve d'une formation intermittente, entrecoupée de périodes sèches pendant lesquelles le dépôt ne s’est pas accru et a constitué un ancien sol. Pour ce qui concerne la partie supérieure de l’Ergeron de la Somme, qui, seule, concorderait avec notre Ergeron du Hainaut, 1l n’est pas aisé d’arriver à une solution certaine. À Saint-Acheul, comme à Montières, l’Ergeron supérieur est blan- châtre, fort calcareux et ne donne pas l’impression d'un dépôt de crue. Est-ce aussi un dépôt de ruissellement? c’est possible. Mais une (1) Bull. de la Soc. préhistorique de France. 1908. (2, Cela indiquerait, pour les vallées de la Somme et de la Seine, d’une part, et la région Nord-Est et Est de l’Europe, un climat assez différent, à la même époque; mais il ne faut pas perdre de vue que l’Est de l’Europe étant soumis à un climat con- tinental de vents secs, le Bassin de Paris, plus proche de l'Océan, pouvait subir les irrégularités du climat littoral, c’est-à-dire des alternances de vents secs d’Est et de vents humides du Sud-Ouest. | SÉANCE DU 19 JANVIER 1910. 33 fois que l’on se porte au Nord de la vallée de la Somme et en Belgi- que, l’Ergeron, beaucoup plus homogène, sans subdivisions bien indiquées et recouvrant complètement des plateaux étendus non dominés par des altitudes supérieures, donne au contraire l’impression d’un dépôt de forte crue, non localisé, de composition assez uniforme. La ville d'Amiens se trouve-t-elle vers la limite de deux facies de l’Ergeron supérieur ? C'est vraisemblable, car il paraîl certain que les facies locaux se multiplient autour de cette ville, et il est à croire que tous les pro- blèmes qui se dressent, l’un après l’autre, au cours de l'étude détaillée de la partie supérieure des terrains quaternaires, ne sont pas encore completement résolus. Toutefois, ceux qui subsistent ne sont plus guère nombreux et sont, de plus, d'ordre très secondaire ; avec des observateurs aussi acts et aussi Consciencieux que l’est M. Commont, tout permet de croire que les solutions définitives ne se feront plus longtemps attendre. Il n’en est pas moins certain que des modifications devront être introduites dans la nomenclature propre aux géologues du Nord. Désormais Ergeron en France et Ergeron en Belgique n’ont plus la même signification. L’'Ergeron français comprend à la fois notre Brabantien et notre Ergeron belge ou Flandrien, et, comme la distinction que nous avons établie en Belgique est non seulement légitime, mais nécessaire, il y aura lieu d'ajouter à la nomenclature française un terme nouveau qui corresponde aux deux niveaux inférieurs de l’Ergeron. Le mieux serait peut-être d'abandonner totalement le nom Ergeron, qui est un terme d’ouvrier dérivant sans doute de celui « d’argillon » employé en Normandie. En Belgique, notre Quaternaire supérieur comprendrait donc le Brabantien, apophyse du Lôss éolien des Allemands, et le Flandrien avec ses deux facies : 4° d’eau douce (limon supérieur et terre à briques), 2 marin (sable flandrien avec zone supérieure argileuse). Pour la France, où il est probable que l’on n’adoptera pas nos dénominations, les géologues auront à s'entendre sur les termes qui leur plairont. La séance est levée à 6 h. 40. > ES + SÉANCE MENSUELLE DU 19 JANVIER 1910. . D PR TRE hi du procès-verbal de la séance de janvier Dons et envois reçus | ‘Présentation et élection der nouveaux membres | &. Delépine. Résumé et conclusions d’une “étude sur le Calcaire carbonifèr D # de LE ed Hainaut et région de Namur. Comparaison avec le Sud- -Ouest de en à avec la division en zones à Poids adoptée en pu _ Première partie : Le Tournaisien. (Inséré aux Mémoires). PTE 6. nasse. ‘Quelques notes géologiques sur les forts de Sabrobté Broechem AE a ,: Nmerel Brasschaet, Bornhem, Liezele-Puers, “. TE BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGI D (BRUXEELES : Proces-Verbal DE LA SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910 | ae + AS (ee a Le Re Vingt-quatrième année À. 4 (es Tome XXIV — 1910 RS BRUXELLES | HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE | 412, rue de Louvain, 112 ñ | 1910 : - : j.. 078 SÉANCE MENSUELLE DU 15 FÉVRIER 1940. Présidence de M. A. Rutot, président. nm La séance est ouverte à 8 h. 40 (15 membres sont présents). Décès. M. le Président à le regret d'annoncer à la Société le décès de notre confrère M. Charles Lahaye, directeur général honoraire des Ponts et Chaussées, qui se montra fort assidu à nos séances dans les premiers temps et publia dans notre Bulletin l’intéressant résultat du forage de l'Hôtel des Chemins de fer à Bruxelles. Distinctions honorifiques. Le Gouvernement à soumis au Roi d'importantes nominations et promotions dans l'Ordre de Léopold en faveur du corps professoral de nos diverses universités. La Société félicite tout particulièrement le D' Jacques, un de ses fonégteurs et membre de son Conseil jusqu’en | ces derniers temps, promu Officier, et le D' F. Putzeys, promu Com- mandeur. | Approbation du procès-verbal de la séance de janvier. Malgré la distribution tardive du Bulletin, le procès-verbal, ne conte- nant pas de discussions, est déclaré adopté. « Le retard, dit le Prési- dent, doit être imputé à une mise au point de la communication 1910. PROC.-VERB. 2 36 | PROCÈS-VERBAUX. relative aux travaux de M. Commont; une visite récente de ce savant au Musée a permis la rectification de certains points de mon travail en conformité de ses dernières recherches. » : Section d’'Hydrologie scientifique à l'Exposition de Bru- xelles 1910. Le Comité de cette Section nous prie d'insérer la circulaire ei-des- SOUS : Ayant été chargés, par la Classe 3, d'organiser la Secrion D’HYDROLOGIE SCIENTIFIQUE à l'Exposition de Bruxelles (1910), nous venons faire appel à votre concours pour une œuvre dont l'intérêt ne vous échappera pas. Que vous y participiez comme exposant ou comme conférencier, votre collaboration et vos conseils nous seront fort précieux. Vous voudrez bien remarquer qu'il s’agit dans l’espèce de matières distinctes des applications industrielles de l'hygiène ou de la géologie, ou encore des projets relatifs à des distributions d’eau alimentaire ayant un objectif régional ou local déterminé. Notre Section, en tant que partie intégrante de l'exposition des sciences, doit faire connaître les principes des méthodes les plus nouvelles et leurs applications. À cet effet, on y exposera des modèles à échelle réduite, ou même des appareils de démonstration en fonctionnement, des échantillons, des graphiques et des documents de tous genres, les méthodes et les recherches les plus récentes servant à la détermination des ressources aquifères, notamment des sables, des calcaires et autres terrains rocheux, ainsi que des rivières, les modes d'investigation et de captage des eaux alimentaires et miné- rales, les principes des divers systèmes de purification ou de traitement destinés à Les rendre propres à l'alimentation. D’après les adhésions actuellement parvenues, nous croyons pouvoir compter déjà sur une douzaine de conférences avec démonstrations, expériences et clichés à l’appui. I nous serait particulièrement précieux de vous voir également accepter de faire une ou plusieurs conférences, ou des démonstrations sur les objets ou les méthodes que vous désireriez exposer. Il est à remarquer que la Classe des Sciences, à laquelle se rattache notre groupement d’hydrologie scientifique, possédera un grand auditoire de conférences outillé pour projections en plein jour. Nous espérons aussi avoir à notre disposition un laboratoire pour démonstrations et expériences publiques, et une chambre obscure pour exhibition perma- nente de diapositives. bases SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 31 Des causeries et promenades scientifiques, relatives à l'hydrologie, seront organisées pendant toute la durée de l'Exposition. Au cas où vous nous feriez l’honneur de participer à l'exécution du programme de la Section d’'Hydrologie scientifique, vous voudriez bien, Monsieur et honoré Confrère, nous communiquer d’urgence les rensei- gnements suivants : 1° Quels sont, parmi les divers ordres d'idées sommairement énoncés ci-dessus, les objectifs spéciaux pour lesquels il vous serait possible de nous assurer votre précieux Concours ? 20 Votre participation se ferait-elle sous forme d'appareils, d'objets, de modèles, de spécimens, de graphiques ou de diagrammes? (Nous ne pourrions accepter de dispositifs réclamant un emplacement étendu, et il est à noter que les publications devraient être réduites à un strict minimum et servir seulement de commentaire aux objets et appareils exposés.) | Veuillez nous donner, à l'échelle de 5 centimètres par mètre, le croquis d’encombrement des objets que vous projetez d'exposer. 3° Prévoyez-vous la possibilité — très désirable — de faire fonctionner à l'Exposition, soit de temps à autre sous votre direction personnelle, soit d'après vos instructions, certains des appareils que vous comptez exposer ? Lesquels, et si vous usez d'électricité, dans quelles conditions de voltage, de fréquence ou de périodicité? 4 Le fonctionnement des appareils exposés par vous implique-t-il l'utilisation de gaz, d’eau, de force motrice, de conduite d'évacuation pour produits ou résidus solides ou liquides, corrosifs ou non? 5° Quel emplacement, strictement minimum, réclamez-vous : 4° en surface verticale; 2° en développement horizontal sur table ou sous vitrines fermées? Quel genre de table ou de vitrine (bijoutière ou étagère) préférez-vous et de quelles dimensions, sur quelle longueur courante? 6° Pouvons-nous espérer votre précieux concours, non seulement pour les conférences dans le grand auditoire de la Classe des Sciences, mais encore pour les causeries et promenades qui seront organisées dans notre Section d’Hydrologie et dans d’autres parties de l'Exposition pouvant intéresser nos adhérents : causeries dont les unes seront réservées aux spécialistes et les autres — de vulgarisation — pour le grand public. Les avantages ordinaires de gratuité d'emplacement, d’assurance, ainsi que de dispense des frais généraux de décoration, d'ameublement et de surveillance, généralement accordés aux exposants des sections scienti- fiques, s’appliqueront à notre Section d’Hydrologie. Nous demanderons également des réductions sur le prix de transport en faveur des confé- 38 = PROCÈS-VERBAUX. renciers et exposants, à condition que leur participation exclue toute idée industrielle. Nous vous prions instamment, Monsieur et honoré Confrère, de nous fournir, à très bref délai, votre réponse détaillée à notre appel et vous ferons remarquer en outre que moins de trois mois nous séparent de l'ouverture de l'Exposition. Au nom du Comité de la Section d'Hydrologie scientifique : Le Secrétaire, Le Président, ERNEST VAN DEN BROECK, LÉON GERARD, 39, place de l'Industrie. à Bruxelles. 3, avenue Guillaume Macau, Ixelles. Les Membres : J. B. ANDRé. R. D'ANDRIMONT. A. DEBLON. F. V. DIENERT. ACH. POSKIN. Section de Géologie à l’Exposition de Bruxelles. Dans cette section il y aura une chambre obscure pour exhibition de diapositives. Le baron Greindi, membre de cette section, secrétaire général de la Société, serait extrêmement reconnaissant à ses confrères qui consentiraient à prêter leurs clichés de phénomènes ou de pay- sages géologiques, soit du pays, soit de l’étranger. Il espère en réunir un nombre suffisant pour pouvoir varier cette exhibition et avoir un fonds pour les conférences de vulgarisation. Les envois peuvent lui être adressés au Secrétariat, 19, rue Tasson- Snel ; il sera apporté le plus grand soin aux clichés que nos HET _ voudront bien confier au Secrétaire. Correspondance. Sa Majesté le Roi, par la voie du Moniteur, a fait parvenir à la Société ses remerciements au sujet des condoléances que le Bureau Lui avait adressées. MM. Mourlon, Maillieux, Malaise et Van de Wiele s’excusent de ne pouvoir assister à la séance. M. Kilian, directeur du Laboratoire de géologie et de minéralogie de l’Université de Grenoble, annonce à la Société que l'appareil SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 99 sismologique de la Faculté des sciences cessera de fonctionner à partir du 45 février 1910. La raison principale de cette détermination est que des appareils plus perfectionnés, parce que plus récents, ont été établis par les soins de la Commission de sismologie du Ministère de l’Instruction publique à Besançon, au Puy de Dôme et à Marseille. Les postes de Besançon et de Marseille feront avee nous l'échange d'observations que voulait bien faire M. Kilian. Dons et envois reçus. 1° Extraits des publications de la Société : 6015. Cosyns, G. Contribution à l’étude de la roche de Quenast (Réponse à la note critique de M. Prinz.) Tome XXIII, 1909, Pr.-verb., pp. 369-375 (2 exemplaires). 6016. d’Andrimont, R. Étude géologique faite en Calabre et en Sicile après le tremblement de terre du 28 décembre 1908. Tome XXII, 1909, Mém., pp. 195-223, 8 fig. 6017. de Martonne, E. Traité de géographie physique. Climat, hydrographie, relief du sol, biogéographie (Compte rendu bibliographique - par L. G.). Tome XXIIT, 1909, pp. 390-395. 6018. Geikie, J. Traité pratique de géologie (d’après Structural and Field Geology, de James Geikiej, traduction française de M. Paul Lemoine (Compte rendu bibliographique par C. V. de W.). Tome XXIIE, 1909, Pr.-verb., p. 390. 6019. Hasse, G. Les sables noirs dits miocènes boldériens, à Anvers. Tome XXII, 1909, Pr.-verb., pp. 353-862 (2 exemplaires). 6020. Hasse, G. Les Morses du Pliocène poederlien à Anvers. Tome XXIIT, 1909, Mém., pp. 293-322, 43 fig. et 4 pl. (2 exemplaires). 6021. Maillieux, E. Quelques observations sur la Kochia capuliformis Koch. sp., du Dévonien inférieur. Tome XXIII, 1909, Pr.-verb., pp. 348-353 (2 exemplaires). 6022. Prinz, W. Les cristallisations des grottes de Belgique (supplément). Tome XXII, 1909, Pr.-verb., pp. 380-387 et 6 tig. (2 exem- plaires). 6023. Rutot, A. Nouvelles observations dans les couches quaternaires à Hofstade. Tome XXIII, 1909, Pr.-verb., pp. 338-347, 4 fig. (2 exemplaires). 40 6024. 6025. 6027. 6028. 6029. 6030. 6031. 6032. 6033. PROCÉS-VERBAUX. Rutot, A. Note préliminaire sur les fouilles au fort de Kessel. Tome XXII, 1909, Pr.-verb., pp. 387-389 (2 exemplaires). Rutot, À. Coup d'œil synthétique sur l’époque des cavernes précédé d’une note sur : [. L’âge probable du crâne d’Engis: II. La pré- sence de l’Acheuléen IT en Belgique; [IT. La position réelle des squelettes de Spy; IV. L'âge probable du squelette de Galley- Hill. Tome XXII, 1909, Mém., pp. 225-292 (2 exemplaires). 2° De la part des auteurs : . Arctowski, H. Météorologie. Sur la dynamique des variations clima- tiques. Paris, 1909. Extr. des Comptes rendus de l’Institut de France, t. CXLIX, 2 p. d’Andrimont, R. Quelques réflexions sur le métamorphisme. Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. XXXVI, Bull., pp. 283-292. d'Andrimont, R. La formation charbonneuse des Balkans dans la région de Radevizi-Borouchtiza. Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. XXXVI, Mém., pp. 213-219, pl. VI-VIFE. Bechmann et Le Couppey de la Forest, M. Société de Médecine publique et de Génie sanitaire. Commission d’études des divers procédés d'épuration des eaux d’égout. Premier rapport présenté au nom de la Commission. Paris, 1910. Extr. de la Revue d'Hyg. et de Police sanitaire, pp. 69-112. Renier, A. Note préliminaire sur la constitution du bassin houiller d’Anhée (Dinant). Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. d Belg., pp. 62-65 (Bull.). à Cambier, R., et Renier, A. Psygmophyllum Delvali n. sp. du terrain houiller de Charleroi. Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. IX, Mém. in-4°, pp. 23-98, pl. VI, fig. 1. Renier, À. Asterocalamites Lohesti n. sp. du Houiller sans houille (Ha) du bassin d’Anhée. Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. I, Mém. in-4#°, pp. 31-34, pl. VL, fig. 2.et 3. van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Les Abannets. Les grands abîimes et « paléo-gouffres » des collines de la région Couvin- Nismes. Bruxelles, 1906. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre V; 132 p., 21 fig. et 1 pl.) van den Broeck, E., Martel, E.-A , et Rahir, E. La grotte de Remou- champs et le vallon des Chantoirs. Le vallon des Chaudières, à Nonceveux. Bruxelles, 1907. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre IX ; 198 p., 54 fig. et 2 pl.) 6034. 6035. 6037. 6038. 6039. 6040. SEANCE DU 15 FÉVRIER 1940, AA van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. La vallée sèche du Fond d'Hestroy, le Chantoir et la grotte du Trou d’Haquin. Bruxelles, 1907. Extrait de : Les cavernes el rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre XII; 28 p., 3 fig., À pl. similigravure et 1 pl. en couleur.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Les fontaines et l’alimen- tation en eau potable de Celles (Dinant). La rivière souterraine, les aiguigeois et les résurgences de Celles (Fontaine Saint-Hadelin et Grande-Fontaine). Bruxelles, 1907. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre XII; 49 p., 15 fig. et À carte.) | . van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. La rivière souterraine de Dinant (vallon sec de Sorinne) et ses résurgences (Fontaine Patenier, la Pichelotte, etc.). Bruxelles, 1908. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre XV: 4T p., 8 fig. et 1 carte double en couleur.) van den Broeck, E , Martel, E.-A , et Rahir, E. Étude de la vallée du Bocq dans la région calcaire de Reuleau-Sorinne-Spontin et des sources captées par la Compagnie Intercommunale des eaux pour l'alimentation en eau potable de l’agglomération bruxel- loise. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souter- raines de la Belgique. (Chapitre XVI; 21 p., 5 fig. et 1 carte.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Étude hydrologique du grand bassin synclinal calcaire de Gesves-Marchin, type de disposition condrusienne appelé à fournir des eaux élaborées et potables en régions périphériques tournaisiennes. Bruxelles, 1909. Exirait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre XVI: 61 p., 9 fig., 1 carte.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Étude et description des sources du Parc de Modave et de Petit-Modave émergeant dans la vallée du Hoyoux. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. [Chapitre XVIL: 38 p., 8 fig. et 1 carte (pl. double coloriée).] van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Les problèmes d’hydro- logie souterraine de la région méridionale du bassin du Hoyoux supérieur, des sources du Néblon et de Houmart. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Bel- gique. (Chapitre XVIT; 41 p., 11 fig.) 6041. 6042. 6043. 6045. 6046. 6047. PROCÉS-VERBAUX. van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Étude hydro-spéléologique du calcaire carboniférien de l’Ourthe et de l'Amblève et spéciale- ment de la région de résurgences de Chanxhe et de Comblain- au-Pont. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Chapitre XVII; 95 p., 40 fig. et 1 carte double coloriée.) van den Broeck, E , Martel, E.-A., et Rahir, E. Le calcaire crinoïdique tournaisien, influence de sa composition biologique et de sa structure détritique spathisée sur le colmatage de ses fissures et la filtration de ses eaux. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Texte complet du cha- pitre XIX ; 126 p., 19 fig. et 8 planches dont 5 doubles et 4 en couleur.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. La cristallisation des stalactites, des stalagmites et des autres productions calcitiques des grottes belges, d’après le mémoire descriptif de M. le Proff W. Prinz. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines (le la Belgique. (Additions, etc., 13 p., 1 pl.) . van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Les niveaux supérieurs à cristallisations récemment découverts dans la grotte de Tilff. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Additions, etc., 14 p., 5 fig., 2 pl. doubles.) van den Broeck. E., Martel, Ë.-A., et Rahir, E. La grotte de Rosée à Engihoul et ses merveilleuses cristallisations (Salle du Palais de cristal, etc.). Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Annexe : Bassin de Namur, 16 p., 4 pl. dont 2 doubles.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. Le trou des Nutons du vallon sec de Lesves (Province de Namur). Chantoir-abîme et rivière souterraine à 80 mètres sous le plateau, constituant la plus profonde des grottes belges. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (Additions, etc., 8 p., 2 fig.) van den Broeck, E., Martel, E.-A., et Rahir, E. La grotte Alexandre à Taïlfer et le ruisseau souterrain des Troglodytes. Bruxelles, 1909. Extrait de : Les cavernes et rivières souterraines de la Belgique. (4 p. et 1 plan.) SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 43 Communications des membres. En l’absence de M. Van de Wiele, malheureusement imdisposé, le Secrétaire général expose le résumé que le zélé Secrétaire a bien voulu faire des travaux de M. van Waterschoot van den Gracht. C. Van »E Wieze. — Les recherches houillères dans les Pays- Bas, d'après : 1° Memoirs of the Government Institute for the geolo- gical exploration of the Netherlands (Rijksopsporing van delfstoffen), N° 2, by W. A.J. M. van Waterschoot van den Gracht Mr. Jur., F. G.S., director of the service, with contributions on the fossil flora by D' W. Jongmans, The Hague, 1909. PI. X et 15 fig. ; 2° Jaarver- slag der Rijksopsporing van delfstoffen over 1908, 7 fig. Le Gouvernement des Pays-Bas a chargé son Service minier de pro- céder à une étude systématique des gisements houillers du Limbourg hollandais et d’étendre ses recherches plus au Nord le long de la frontière prussienne, afin d'y déterminer l’extension vers l’Ouest des gisements houillers de la Rubhr ainsi que des dépôts salifères qui s'étendent jusque dans la plaine du Nord de l’Allemagne. Ces recherches ont été couronnées par un brillant succès. Elles ont montré la conti- nuité du bassin houiller depuis la Campine, à travers le Sud du Lim- bourg jusqu’au bassin de la Wurm. Dans le Nord de cette province, on a rencontré le massif houiller du Peel, continuation au Nord-Ouest du bassin allemand d’Erkelenz, et d’un autre côté paraissant se pro- longer autour du plateau paléozoïique de Krefeld et passer sous le Rhin aux riches gisements de la Rubr. Enfin plus au Nord les derniers sondages ont montré l’existence en Gueldre de gisements salifères dont l'étude n’est pas encore complètement terminée. Mais outre la consta- tation de ces importantes richesses minières, les travaux du Service géologique des Pays-Bas fournissent des indications très intéressantes sur la tectonique et sur l’évolution géologique des régions qui entourent au Sud et à l'Est le bassin actuel de la mer du Nord. Réunies aux résultats des études géologiques faites en Belgique et en Prusse, elles complètent la synthèse de la formation du bassin d’affaissement qui, depuis les temps paléozoïques, tend à se former autour du massif scan- dinave et sépare celui-ci des massifs hercyniens plus au Sud. Grâce à une série de sondages profonds ou superficiels, on à pu démontrer la continuité stratigraphique du bassin houiller de la Cam- pine avec celui du Sud du Limbourg et celui de la Wurm. On sait que 4910. PROC.-VERB. 2* 44 PROCÈS-VERBAUX. D'R'ENITALE SEPT ES Coevorden Pr trs ++ OUZ BATTRE CAC NPNT DATES Ger :SRatingen 7 PDusseldorf Csrbonifère en exploitation À NN ou reconnu par S0n42g€5S. Carbonifère à la surface F£ chelle t_r rues SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 45 ce dernier est limité au Sud par la faille de l'Eifel et au Nord-Est par une série de failles en gradins qui coupent la première à angle aigu et le séparent du bassin d’Erkelenz. Le bassin d’Eschweiler, au Sud-Est de celui de la Wurm, se rattache au massif de la Vesdre, qui fait partie du chevauchement houiller au-dessus du bassin de Liége indiqué par M. Fourmarier. Ces bassins méridionaux présentent des plissements et des chevauchements parfois considérables qu’on ne rencontre pas dans les bassins situés plus au Nord. Ceux-ci n’ont pas parlicipé aux mou- vements tangentiels, mais ils ont subi un affaissement plus accentué ; celui-ci, toutefois, n’a pas été le même partout, de sorte que, à côté de zones où le terrain houiller est encore accessible aux sondages, on rencontre des aires où l'accumulation des couches sédimentaires plus récentes est si considérable, qu'il faut renoncer à vouloir atteindre le Carbonifère. La principale de ces aires d’affaissement correspond d’une façon générale au bassin actuel de la Roer; elle commence à la hauteur de Düren, à l'Est d’Aix-la-Chapelle, et va en s’élargissant au Nord-Ouest dans la direction du Zuiderzee, comprenant ainsi la partie septentrionale de la Campine belge et une partie du Nord du Limbourg hollandais. Cette zone d’affaissement s'étend jusqu’au delà de l’embou- chure de la Roer, et dans le Brabant hollandais sur la rive gauche de la Meuse où les sondages de Baarlo, de Kessel, de Helenaveen, de Meyel ont établi l'existence d’un nouveau massif houiller, prolongement du bassin d’Erkelenz en Allemagne ; le cours de la Swalm et de la Meuse indiquent à la surface leur séparation. Des failles qui limitent au Nord le massif de Peel font supposer l'existence d’une deuxième zone d’affais- sement sous Tegelen et Venlo, située entre celui-ci et l'extension oceci- dentale du bassin de la Westphalie, où des dislocations analogues ont été constatées par les géologues prussiens. L'étude des échantillons de houille fournis par les sondages a montré que les couches houillères du Sud du Limbourg occupent une position relativement élevée dans la série stratigraphique. I semble que la série des couches de la Rubr se continue à l'Ouest du Rhin. La zone des charbons gras y reste encore très développée; par contre, les charbons maigres et même les couches inférieures des charbons gras y sont moins bien représentés ; toutefois les couches Girondelle et Sonnenschein s'y montrent encore, mais ne reparaissent plus dans la Campine. En dessous de ces couches, le Houiller devient stérile dans le massif du Peel, où il atteint, du reste, une profondeur de 1,000 mètres, C'est donc ici encore la zone des charbons gras qui se présente comme la plus favorable à l’exploitation. On n’a pas rencontré les charbons 46 PROCÈS-VERBAUX. gras supérieurs et les charbons à gaz. L’ensemble de ces remarquables découvertes montre que le Service minier des Pays-Bas peut à bon droit se féliciter des beaux résultats obtenus grâce à l’organisation scientifique de ses recherches minières. Les sondages furent en outre continués au Nord, le long de la fron- tière, au delà de la Meuse et du Rhin, à Winterswyk en Gueldre, dans le district de Twenthe dans l’Overijssel et dans la province de Drenthe à Coevorden et Zuid-Barge. Le but de ces sondages ne fut pas tant la recherche des terrains houillers, mais bien celle des gisements salifères et la détermination des couches tertiaires et mésozoïques. A Winterswyk, on a rencontré, sous 49 mètres de Diluvium et de Tertiaire (Miocène et Oligocène moyen), une série de couches triasiques qui descendent jusque 580 mètres, et ensuite le Zechstein permien jusqu’à 417 mètres, dont la base ne fut pas atteinte. Le Buntsandstein présente ici trois étages comme en Allemagne. Déjà le Trias avait été rencontré au Peel dans le sondage d’Helenaveen, mais représenté seulement par ses deux étages supérieurs. Les grès gris et rouges qui constituent ici le Buntsandstein supérieur ont été également rencontrés de l’autre côté du bassin d’affaissement de la Roer, à Rothem en Belgique, près de la frontière, et à Limbricht près de Sittard. La fixation de l’âge de ces grès rouges à été l’objet de quelque hésitation, mais il semble qu'il faille les ranger dans le Trias inférieur. Du reste, la limite méridionale de la sédimentation triasique est indiquée par un aligne- ment de conglomérats qui passe par Dorsten en Westphalie, Wesel, Kamp, Limbricht et le Nord de la Belgique. L’épaisseur du Trias augmente vers le Nord. Quant au Muschelkalk marin qui surmonte le Buntsandstein en Allemagne, il s'amincit graduellement au Sud-Ouest, alors qu’il est bien représenté à Helgoland, à Lünebourg, à Rüders- dorf; on le retrouve à Winterswyk, mais 1l n’existe pas à Rothem. Du reste, la série mésozoique devient de plus en plus complète dans les sondages vers le Nord. C'est ainsi qu’à Bentheim, dans le bassin supé- rieur de la Vechte, sur la frontière de la Westphalie et du Hanovre, on a rencontré des couches salifères d'âge jurassique supérieur, ce qui indique pour les régions de l'Allemagne du Nord une persistance remarquable des conditions climatériques et hydrographiques depuis la fin de l’époque paléozoïque jusqu'aux transgressions crétacées. Les sondages de Coevorden et de Zuid-Barge en Drenthe ont eu tout d’abord pour but l'étude de la tectonique et de la stratigraphie des couches tertiaires et des roches mésozoiques, afin de préparer Île ter- rain aux recherches industrielles. On a constaté que la zone d’affaisse- SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 47 ment de la Hollande centrale ne s'étend pas jusqu'ici. Les terrains profonds sont constitués iet comme dans l’Allemagne du Nord par un ensemble de masses tabulaires, dont la dislocation est due à des mou- vements tectoniques qui se sont successivement répétés avant le Cré- tacé, pendant le Tertiaire, surtout au Miocène récent, et auxquels on peut rattacher les sismes constatés à l’époque actuelle à Herzogenrath et au Feldbiss. Nous avons déjà signalé le horst du Peel où le Houiller est couvert par du Trias et du Zechstein, et qui semble avoir subi un mouvement d’élévation. Des faits analogues ont été constatés à Win- terswyk, à Ochtrup, à Osnabrück où le Carbonifère affleure. Le Trias et même le Permien se rencontrent dans le Holstein et dans l’île d’Helgoland, en face de l’embouchure de l’Elbe. C’est à la recherche et à la localisation précise de ces blocs, qui parfois ne dépassent pas quelques kilomètres carrés, que seront consacrés les sondages futurs, et ceux-ci promettent de nous fournir des vues plus précises sur l'extension du Tertiaire et du Mésozoïque sous la plaine de ces r'ÉgIONS. Le mémoire du Service géologique des Pays-Bas est rédigé en anglais, afin de le rendre accessible aux savants étrangers. Nous sommes heu- reux de le constater, parce que dans beaucoup de pays à tendance par trop nationaliste, on oublie de plus en plus que la science doit rester internationale et se transmettre au moyen des langues connues par la majorité des savants. M. van Waterschoot van den Gracht nous présente une étude d'ensemble des formations carbonifères qui occupent le bassin houiller s'étendant depuis l’Angleterre jusqu'en Westphalie et même en Silésie. [l fait surtout ressortir les éléments de comparaison entre les différents bassins. Les gisements houillers du Sud et du Nord du Limbourg constituent la transition entre ceux de la Campine et le bassin de la Ruhr, de sorte que l’étude du mémoire ne peut manquer de fournir des comparaisons très utiles pour l'exploitation future de notre nouveau bassin houiller. Outre les renseignements fournis par les sondages profonds, une série de sondages préliminaires a donné des indications des plus inté- ressantes sur le Tertiaire de la région marécageuse du Peel, qui s'étend au Nord-Ouest vers la Meuse et sur le prolongement du massif houiller soulevé, dont il a été question plus haut. Le Miocène marin se ren- contre ici à la faible profondeur de 50 mètres, et celui-ci est sur- monté, dans la direction de Grave sur la Meuse, par une formation fossilifère qui ressemble au Crag pliocène, alors que dans un sondage à Utrecht cette formation commence à 150 mètres, à Amsterdam à 48 PROCÉS-VERBAUX. 200 mètres, et que la base du Diestien n’a pu être atteinte ici à 565 mètres. Il semble done que dans la région du Peel les couches tertiaires ont participé au relèvement du horst et que, jusqu'à une époque toute récente, le bassin de la Meuse se trouvait limité par celui-ci au Nord-Est. Le fleuve aurait suivi cette direction à partir de Roermonde, le long du marais actuel; la Swalm nous montre encore aujourd’hui, par sa direction opposée à celle du courant actuel de la Meuse, la disposition de l’ancien bassin fluvial. Ce ne fut que plus tard que la Meuse a traversé l’espace qui sépare le massif du Peel de celui d'Erkelenz, grâce, semble-t-il, à un affaissement récent. Le savant auteur du mémoire nous promet du reste un travail sur les résultats des recherches qui se poursuivent en ce moment. Discussion. Le Secrétaire général croit devoir attirer l’attention de ses collègues sur l’avantage précieux du système de sondages officiels, adopté par le Gouvernement des Pays-Bas. Dirigés par un savant compétent, ils évitent des pertes d'argent pour sondages infructueux et donnent aux travaux de recherches une remarquable unité de vues. A propos des travaux de M. van Waterschoot van den Gracht, M. Van de Wiele avait émis quelques idées sur les relations entre le Calcaire carbonifère et le Culm dans la région de la mer du Nord. Le Secré- taire général a reçu tardivement les notes de l’auteur et croit pré- férable de remettre cette communication à la prochaine séance. (Adopté.) M. Ruror, à propos des grands sondages entrepris pour les recher- ches de houille en Westphalie, dit qu'il a reçu récemment la visite de M. l'ingénieur Paul Piedbœuf, de Dusseldorf, qui suit, au point de vue géologique, les progrès de l'approfondissement d’un grand puits d’ex- traction foré, au moyen du procédé de la congélation, à la « Zeche Friedrich Heinrich », entre Môrs et Reinberg, rive gauche du Rhin en aval d'Uerdingen. | Là, entre 40 et 70 mètres de profondeur, on a traversé une couche de sable noir, fin, rempli de magnifiques fossiles, notamment de Pétoncles, de Nucules, de Cardium, de Pecten et de Gastropodes. À première vue, ces fossiles paraissent correspondre assez bien avec la faune des sables noirs d'Edeghem, dits boldériens. Ce n’est là, du SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 49 reste, qu’une appréciation provisoire qui sera contrôlée, d'autant plus que M. l'ingénieur Piedbœuf à bien voulu promettre un nouvel envoi de fossiles pour les collections du Musée. C. Maruise. — Les contacts du Silurien et de la porphyrite à Quenast. Je viens de visiter les carrières de porphyre de Quenast, guidé par notre obligeant confrère M. Hankar-Urban, administrateur-gérant de cette remarquable exploitation. ‘On sait que les différentes carrières connues jadis sous les noms de : le Champ d’asle, le Pendant, les Bleus, l'Espérance, le Bloquiau, etc., ont été réunies en deux énormes excavations. On est occupé à faire disparaître la dernière barrière qui les sépare. Cette énorme cavité, d'environ 55 hectares, constituera la plus grande carrière de la Bel- gique et, probablement, du monde. La roche exploitée, désignée ordinairement sous le nom de por- phyre, est d’une constitution assez compliquée ; aussi a-t-elle été désignée par divers savants sous des noms assez variés, ce qui n'éton- nera pas ceux aui connaissent la nomenclature fastidieuse des roches cristallines dont nous sommes dotés actuellement. Signalée, en 1808, par d'Omalius d'Halloy sous le nom de cornéenne porphyrique, en 1828 elle est appelée diorite par ce savant et chlorophyre massif par Dumont. M. J. Gosselet la nomme porphyre en 1860 et, plus tard, por- phyrite quartzifère ; Delesse et Roth, porphyre quartzeux ; Naumann, diabase porphyrique; Zirkel la classe d’abord comme porphyrite, puis lui donne le nom de diorite quartzeuse; elle a encore été ren- seignée comme porphyrite augitique, épidiorite. Décrite d’abord par de la Vallée Poussin et Renard sous le nom de diorite quartzeuse, ils la considèrent plus tard comme porphyrite, nom sous lequel elle figure dans la Carte géologique de la Belgique au 40 000. C'est probablement par inadvertance que la roche porphyrique de Lessines est donnée sous le nom de diorite sur les planchettes Mainvault-Lessines, tandis que le prolongement de cette même roche sur les planchettes Biévène-Enghien est intitulé : porphyrites (Lessines), de même que sur celles de Rebecq-Rognon-lttre : porphy- rites (Quenast). Les roches plutoniennes de ces planchettes ont été publiées sous la responsabilité scientifique de Ch. de la Vallée Poussin et A. Renard. 90 PROCÈS-VERBAUX. On sait que la roche de Quenast renferme de nombreuses espèces minérales, qui y furent signalées par d’Omalius d’'Halloy, Galeotti, de la Vallée Poussin et Renard. Plus récemment, quelques espèces nou- velles y furent reconnues par MM. Cesàaro, Cosyns, W. Prinz. nn Fig. 1. — CARRIÈRES DE QUENAST. a. — Emplacement de la coupe de la Vallée Poussin et Renard (fig. 9). b. — Emplacement de la coupe à gauche du plan incliné (fig. 3). c. — Emplacement de la coupe à droite du plan incliné (fig. 4). d. — Point près de la chaudière. e. — Blocs de quartz. Nous croyons utile de mentionner ce qui à été dit à propos des con- tacts, des relations de la roche porphyrique et des roches siluriennes voisines, de parler d’abord des observations faites par de la Vallée Poussin et Renard, qui ont étudié spécialement la roche porphyrique SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. o1 de Quenast, puis de rappeler ce qui a été écrit jusqu’à ce jour avant et après eux par d'Omalius d’'Halloy, Galeotti, A. Dumont et par M. J. Gosselet, qui a si bien étudié les terrains primaires de la Bel- gique. Nous attachons une grande importance à ce qui en a été écrit dans le mémoire sur les roches plutoniennes, parce que, ayant connu les auteurs, nous avons pu apprécier leurs aptitudes spéciales ; Ch. de la Vallée Poussin était plus géologue que pétrographe; ‘A. Renard était pétrographe. Ces deux savants ont pu explorer en 1875 le joint limite du porphyre au Nord, et voir le contact de la roche cristalline et des roches silu- riennes. Ch. de la Vallée Poussin et A. Renard ont pu observer ce contact, et je crois bien faire en reproduisant leur coupe et ce qu’ils en ont dit. Fig. 2, — COUPE DU CONTACT AU NORD, D'APRÈS DE LA VALLÉE POUSSIN ET RENARD. 4. — Diorite quartzeuse plus ou moins altérée sur 2 mètres. 2. — Diorite désagrégée passant à une argile plastique ferrugineuse, épaisseur 0m30. «a. — Joint qui termine la masse dioritique. 3. — Veine de quartz blanc de Om35 d’épaisseur renfermant de la pyrite et de la limonite. 4. — Phyllade bleu noirâtre feuilleté, dont la schistosité parallèle au joint ax est presque verticale ou pend un peu vers le Nord. Ce phyllade est comme pénétré à certaines places de veinules quartzeuses très fines. On y voit aussi une ou deux veines de quartz de plusieurs centimètres d'épaisseur. D2 PROCÈS-VERBAUX. « Nous retrouvons 101, disent de la Vallée Poussin et Renard (1), des faits très analogues à ceux que Dumont avait constatés autrefois à la limite visible du porphyre. La seule différence sensible est l’altération plus grande du phyllade et sa conversion en une terre argileuse, obser- vée par Dumont à la partie supérieure. Cette altération était à peine indiquée dans le tunnel, ce qui prouve qu’elle n’est pas causée par l'émission de la masse porphvrique, car les phénomènes seraient inverses. Mais il y a plus : la coupe précédente ne permet pas de con- sidérer la limite septentrionale du porphyre de Quenast comme un joint d'injection, suivant l'expression de Dumont, mais bien comme une faille. C’est la seule interprétation qu'autorise la parfaite intégrité du phyllade au contact de la roche éruptive. Nous avons recueilli des fragments de phyllade immédiatement appliqués contre les veines quartzeuses et que nous ne sommes pas capables de distinguer de ceux qui affleurent dans les vallées de la Senne, à 120 mètres au Nord. Cette intégrité des phyllades à leur limite nous empêche également d'admettre que le porphyre se soit étendu comme une nappe sur ces mêmes phyllades à l’époque où ils constituaient le fond de la mer silu rienne, bien que l’idée en puisse venir quand on remarque le parallé- lisme qui subsiste entre la limite du porphyre et les banes phyl- ladeux. » Nous concluons de ce qui précède que le joint septentrional du porphyre de Quenast et du terrain quartzo-schisteux est le résultat de mouvements postérieurs aux roches rapprochées et ne peut ainsi, par conséquent, décider la question de la contemporanéité ou de la postériorité du porphyre relativement aux couches siluriennes du voi- sinage. » Examinons maintenant ce qui a été dit antérieurement sur les rela- tions des schistes et de la porphyrite. Galeotti (?) fait remarquer que les rapports géognostiques de la roche de Quenast, qu’il nomme diorite, comme l'avait fait d'Omalius d'Halloy, avec la roche environnante sont peu connus; cependant, le schiste qui environne la diorite est sensiblement altéré : sa couleur (1) Mémoire sur les roches dites plutontennes, etc., pp. 3-4. (MÉM. COURONNÉS ET DES SAV. ÉTRANG. DE L'ACAD. ROY. DES SC., ETC., DE BELGIQUE, t. XL.) Bruxelles, 1876. (2) Mémoire sur la constitution géognostique du Brabant. (MÉM. COURONNÉS, ETC., DE L'ACAD. ROY. DE BELGIQUE, t. XIL. Bruxelles, 1837, p. 109.) | \misasés : SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. Dh) verdâtre est remplacée par une teinte noirâtre et grise, qui lui donne l'aspect de certains schistes houillers, ressemblance tellement frap- pante qu’elle a engagé Îles habitants de Rebecq à foncer un puits dans l’espérance d’y trouver de la houille. « Des personnes, dit Galeotti (1), nous ont assuré que les parois de la diorite en contaet avec celles du schiste étaient très unies et polies ; les parois du schiste étaient aussi fort brillantes et lisses. » D’après l’inclinaison des couches du schiste, la diorite constitue- rait une véritable dyke ou énorme filon plutonique parallèle au plan des couches. » Nous ferons observer que Galcotti admet que la roche porphyrique est renfermée ou jointe par les schistes verdâtres de Tubize : or, jamais ces schistes ne deviennent noirs par altération; et ces schistes noirs sont bien ceux dans lesquels on a fait des recherches, naturelle- ment infructueuses, à Pierrequette. Nous n’avons vu pulle part, à Quenast, des traces indiquant un polissage, donc un glissement des deux roches. Du temps de Pumont, on apercevait, en quelques endroits des carrières, les limites de la masse exploitée et des phyllades situés au Nord. Ces points ne sont plus accessibles; ils sont ensevelis aujour- d’hui sous les déblais énormes des carrières qui forment de véritables collines. Dumont signale également un petit affleurement de schistes rhénans vers la limite Ouest de la masse porphyrique, au voisinage de la carrière, actuellement délaissée, qui a nom Pierrequette. Dumont, avisant un point situé au Nord des carrières, visible de son temps, et où l’on apercevait la limite de la masse porphyrique, dit : « Le phyllade qui Joint le chlorophyre de la carrière des Pendants est, vers le joint d'injection, noir et en partie transformé en une glaise dans laquelle il y à des veines presque entièrement formées de très petits cristaux cubiques de pyrite et des couches de quartz renfermant diverses substances, telles que la limonite, ete. (2). » (4) Mémoire sur la constitution géognostique du Brabant. (MÉM. COURONNÉS, ETC., DE L'ACAD. ROY. DE BELGIQUE, t. XII. Bruxelles, 1837, p. 109.) (2) Mémoire sur les terrains ardennaïs et rhénan. % partie : Terrain rhénan, p. 302. (MËM. DE L’ACAD. ROY. DE BELGIQUE, t. XXIL. Bruxelles, 1848.) J4 PROCÈS-VERBAUX. Le phyllade gris bleuâtre que l’on trouve au Nord de cette carrière, dans le chemin de Quenast, est parfaitement feuilleté et pourrait peut-être servir à faire des ardoises. Le phyllade noir qui se trouve au Sud des carrières a donné lieu à une recherche de houille. | « Dans le chemin creux du village de Quenast, vers Chapeaumont (1), on remarque, à 25 mètres du porphyre exploité, des phyllades d’un gris-bleu foncé, à texture serrée, parmi lesquels sont intercalés quelques lits minces à points feldspathiques. Ces phyllades sont presque verticaux ou inclinent vers le Sud, et quelques points de cisage des exploitations les plus proches paraissent concorder avec ce pendage. » | Les renseignements recueillis chez d'anciens employés de Quenast, par de la Vallée Poussin et Renard, sont, jusqu’à un certain point, d'accord avec ce qui précède. En 1860, M. J. Gosselet constate que (?) : « Au Nord, sur le chemin de fer de la carrière, les schistes qui sont au contact du porphyre s’adossent contre lui; ils sont très altérables à l'air et traversés de nombreux filons de quartz. Près de la carrière des Pendants, du côté de Quenast, les mêmes schistes plongent S. 15° E.—75° et paraissent ainsi s’enfoncer sous le porphyre. » En 1880, il ajoute : « Les relations stratigraphiques de la porphy- rite avec la roche de Quenast ne sont pas établies bien clairement. Les roches qui avoisinent la masse porphyrique semblent tantôt s’enfoncer dessous, tantôt s'appuyer dessus (5). » Une nouvelle carrière, indépendante de la Société des Carrières de porphyre de Quenast, est actuellement en exploitation sous le nom de « Nouvelles Carrières de porphyre du Brabant ». L'accès en est donné par une tranchée formant plan incliné, qui permet d'arriver facilement à la carrière. Elle traverse les roches silu- riennes et montre presque le contact avec la roche porphyrique. Je dis presque, parce qu’il y à ici, entre le porphyre et les roches siluriennes, des blocs aplatis de quartz, séparés des deux par des parties altérées ou détritiques. (4) DE LA VALLÉE Poussin et RENARD, Mémoire cité, p. 2. () Mémoire sur les terrains primaires de la Belgique, etc. Paris, 1860 p. 36. (6) Esquisse géologique du Nord de la France, etc. Lille, 1880, p. 39. parer pi SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. DD Un rapide croquis montre la position suivante à gauche en descen- dant (fig. 5) : Fig. 3. — CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. Coupe à gauche du plan incliné vers le contact. Épaisseur. débosphytiteredressée, …— .4.. 4 1 52. + : . Omi0 b. Schiste gris noirâtre altéré, filon et blocs de quartz q dans le Sens der lAStTaAURCAtION 2... . . « 2,00 c. Schiste quartzeux dur, gris noirâtre à reflets bleuâtres . . 3.00 Inclinaison E. 30o N. (magnétique) — 63. HARIONEdeQuAr 2, 2 +, 0 à D, à + . 2. : 0.10 Un fait nouveau et des plus intéressants peut s’observer à cette Car- _rière de porphyre du Brabant, à droite du plan incliné dans le bas : c’est le contact direct de la roche silurienne encaissante avec la por- phyrite, une vraie soudure des deux roches (fig. 4). Fig. 4. — CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. Coupe à droite du plan incliné vers l’angle. a. Porphyrite. b. Schiste altéré. c. Contact, soudure de la porphvrite et du schiste. g. Blocs de quartz. À première vue, il ne paraît pas y avoir altération ou modification de la roche silurienne par la porphyrite; mais un examen plus attentif fait douter. La roche est plus compacte et présente différentes modi- fications dont M. le commandant E. Mathieu, avec lequel j'ai visité la présente carrière, est occupé à faire l’étude. Il nous en fera con- naître plus tard le résultat et son appréciation. 96 PROCÈS-VERBAUX. Nous avons constaté ensemble près du contact un hilon de quartz traversant le schiste et la porphyrite. Le contact se fait par une véritable invagination, 1l y a pénétration réciproque de chaque roche l’une dans l’autre. Le contact que l’on observe à la Carrière de porphyre du Brabant (fig. 4) rappelle celui donné dans le mémoire sur les roches pluto- niennes; la roche silurienne est la même, mais moins altérée : c’est un schiste gris noirâtre mat. Il y a des deux côtés des blocs de quartz, entre la roche porphy- rique et la roche silurienne. M. Hankar-Urban à appelé mon attention sur la roche silurienne qui se trouve à l'Est du tunnel, roche que l’on à fortement entaillée pour y placer une chaudière. C’est une espèce de schiste compact, gris noirâtre mat (inclinaison S. 20° O. m. — 70°); il est de même nature que celui observé dans la carrière précédente. (Voir carte, d.) Quant aux différents schistes que l’on trouve, à Quenast, au voisi- nage ou au contact de la porphyrite et les précédents, je les aurais considérés jadis comme appartenant à l’assise de Gembloux. Peut-être sont-ils ordoviciens, mais de l’assise de Rigenée (Llandeïlo), et peut- être. bien aussi sont-ils cambriens (assise de Mousty), car J'y ai trouvé des traces d’Arenicolites didymus. La présence de nombreux blocs de quartz dans les joints qui sépa- rent la porphyrite des schistes siluriens n’est pas à négliger dans cette question de contact : on peut se demander d’où proviennent ces quartz. Or, nous savons que le quartz n’est pas rare dans la porphyrite de Quenast, témoin le puissant filon de quartz à peu près vertical de la carrière des Pendants cité par Dumont (1). « On nous à montré à Quenast, rapportent de la Vallée Poussin et Renard, des morceaux assez volumineux de quartz blanc jaunètre translucide, qui étaient comme noyés dans une terre noirâtre et que l’on nous a affirmé provenir de l’éponte septentrionale. Il est émi- nemment probable que, sur la presque totalité de leur pourtour, les raches cristallines de Quenast sont en pleine décomposition et réduites en une sorte d'argile, et que le quartz, comme il ne manque guère d’arriver en cas semblable, à cristallisé comme produit secondaire avec une grande abondance (?). » (1) Mém. cité, p. 302. (2) Mém. cité, p. 2, note 1. JA SEANCE DU 15 FÉVRIER 1910. o1 J'ai également constaté la présence de blocs de quartz sur la por- phyrite altérée, et M. Hankar-Urban m'a fait remarquer, au Nord de la carrière du Bloquiau, de gros blocs de quartz blanc opaque, avec géodes à cristaux de quartz sans aucune autre substance minérale. (Voir carte, e.) Quelle est l’origine de ces quartz? Elle se rapporte évidemment à l’altération de la porphyrite, et nous ne pouvons mieux faire que de rapporter ce que M. Hankar-Urban en a dit dans sa très intéressante notice Sur l’altération superficielle de la porphyrite de Quenast (1). Deux mots d’abord sur les opinions de d’Omalius, de la Vallée Poussin et de Renard au sujet de l’altération de la roche. En 1828, d'Omalius dit : « Les parties extérieures des couches et même les Joints des fissures ont pris une couleur de rouille et présen- tent le « feldspath » dans un état de décomposition. Cette tendance à s'altérer paraît se rattacher à un état de choses qui n'existe plus. » La Vallée Poussin à une opinion contraire : « Le degré d’alté- ration des blocs et des sphéroïides de Quenast dépend avant tout de l'épaisseur des couches meubles qui les surmontent. Cette roche subit donc fortement les actions atmosphériques actuelles. » M. Hankar-Urban commence par constater qu’il n’y a aucune rela- tion entre l’épaisseur des couches meubles recouvrant le porphyre et le degré d’altération de celui-ci. « On peut, au point de vue de laltération (?), distinguer deux degrés dans le phénomène : dans le premier, la pierre sonore, dure, résistante, à la cassure conchoïdale, est transformée en une roche au son mat, plus ou moins friable, à la cassure irrégulière, dont Îles feldspaths sont fortement kaolinisés, à la texture feuilletée paralièle- ment à la surface de séparation d’avec la pierre saine, sur laquelle elle forme croûte ou calotte. » Le second degré montre la transformation complète de la porphy- rite en une masse argileuse plus ou moins arénacée, dans laquelle les feldspaths, bien qu’entièrement transformés en kaolin, ont cependant, comme les autres éléments du reste, conservé leurs contours ceristallo- graphiques très nets. » Enfin, M. Hankar-Urban démontre que la grande altération de la porphyrite est de beaucoup antérieure au dépôt de l’Yprésien. Il donne (1) Bull. de la Soc. belge de Géol., t. XXI, p. 270. Bruxelles, 1907. (2) Ibid , pp. 273-274. D8 PROCÉS-VERBAUX. ainsi raison à d’Omalius, lequel était nn excellent observateur. Les altérations subséquentes sont de beaucoup les moindres. Des faits analogues d’altérations très curieuses s’observent dans les calcaires carbonifères de l’Ourthe, etc., lorsque l’on dénude ces roches pour ouvrir ou agrandir une carrière. Dumont admet que le contact de la porphyrite et de la roche voisine se fait par un joint d'injection; de la Vallée Poussin et Renard, que le quartz à cristallisé comme produit secondaire, donc une ségrégation : ces auteurs disent qu'il ÿy a une faille, et ils admettent que le joint septentrional de la porphyrite de Quenast et du terrain silurien est le résultat de mouvements postérieurs aux roches rapprochées. Quant à moi, je me suis demandé si ces quartz. ne proviendraient pas, pour une bonne partie, des filons quartzeux de la porphyrite altérée et désagrégée. La roche porphyrique aurait été entraînée, et les filons de quartz, plus résistants, seraient restés à la surface ou auraient été disloqués, divisés, et se seraient déposés sur le pourtour de la porphyrite. J'admets également que le contact septentrional est le résultat de mouvements postérieurs à la porphyrite et aux roches siluriennes, et que tous ces blocs de quartz sont les derniers vestiges de l’altération de la porphyrite depuis la période silurienne, altération qui a été plus énergique dans les périodes anciennes qu’elle ne l’est actuellement. Ne remarque-t-on pas dans les roches reviniennes de l’Ardenne la disparition des phyllades par altération, tandis que les bancs de quartzite ou les filons de quartz, plus résistants, sont conservés sous forme de gros blocs ? Il résulte donc des faits observés à Quenast relativement aux rapports de contact qui existent entre les porphyrites et les roches silu- riennes que, à part le contact immédiat de la Carrière du Brabant, on voit de la porphyrite, fortement décomposée, transformée en une espèce d'argile, puis des blocs de quartz et de la roche altérée, et enfin des roches siluriennes. Il peut également y avoir eu une ségrégation sans qu'il y ait, pour cela, faille. Le joint de contact peut tout aussi bien être une fissure, suite du refroidissement et de la contraction de la porphyrite : on ne peut rien affirmer. En attendant de nouvelles observations à Quenast, on peut dire que multiples sont les origines de ces quartz, filons quartzeux, plus résis- lants à l’altération que la porphyrite, fissure de retrait au moment de ja consolidation, puis filons quartzeux par ségrégation. SÉANCE DU 15 FEVRIER 1910, 09 À. RutTor. — Glaciations et Humanité. En 1905, le professeur A. Penck, dans un mémoire intitulé : Die alpinen Eïiszeitbildungen und der prähistorische Mensch (1), a fourni le résultat de ses longues et magnifiques observations sur les anciennes glaciations, surtout dans les Alpes, et il à profité de l’occasion qui s’offrait à lui pour essayer de mettre en rapport la chronologie glaciaire avec la série des industries humaines, en adoptant malheureusement la classification, devenue aujourd'hui par trop rudimentaire, de G. de Mortillet. Voici la reproduction du tableau qui résume ce premier essai : CLASSIFICATION DE M. LE PRror'" A. PENGK. Glaciations. Industries. Première époque glaciaire. Günxien. Première période interglaciaire. Deuxième époque glaciaire. Mindélien. Deuxième période interglaciaire (faune chaude). . Chelléen, Troisième époque glaciaire. Rissien . . . . . Moustérien froid. Troisième période interglaciaire : Hiataune chaude. =. …. :: .- ,.+,.:. . | Moustérien chaud. b)}; à faune des steppes . . . . .'. . . Solutréen. Quatrième époque glaciaire. Würmien. a. Oscillation d’Achen. 25 b. Buhlien. . . . . . . . Magdalénien. Postglaciaire. in c. Gschnitzien. d. Daunien. En 1908, le célèbre professeur a de nouveau exposé ses vues devant 2] la Société d'Anthropologie de Berlin (?), où il a déclaré que, depuis (1) Archiv für Anthropologie, Neue Folge, I, 1903. (2?) A. PENCK, Das Alter des Menschengeschlechtes. (LEITSCHRIFT FüR ETHNOLOGIE t. XL, 1908 ) ds OADENPROr VEND ? 24 60 PROCÈS-VERBAUX. LA 1905, aucun fait nouveau ne l’avait engagé à modifier le parallélisme qu’il avait établi. Depuis quelques années cependant, M. M. Boule, d’une part, M. le D: H. Obermaier, d’autre part, avaient commencé à mettre en doute l'exactitude des rapports établis par le Prof" A. Penck entre les gla- ciations et les industries humaines, et le premier en 1908 (1) et le second en 1909 (?) ont essayé de faire prévaloir leurs idées, qu'ils ont résumées dans les tableaux suivants : CLASSIFICATION DE M. BOULE I. Günzien. Premier interglaciaire. Il. Mindélien. Deuxième interglaciaire. III. Rissien. Troisième interglaciaire . . . . (Chelléen. IV. Würmien. . "7... : ."Moustérien. 2 Solutréen. Postglaciaire. Magdalénien. De son côté, M EH. Obermaier repreuait, dans son travail cité, le tableau qu'il avait établi depuis 1905. CLASSIFICATION DE M. H. OBERMAIER. Première époque glaciaire. Première période interglaciaire. Deuxième époque glaciaire. Deuxième période interglaciaire. Troisième époque glaciaire. Troisième période interglaciaire : a) à faune chaude. . . . . . (Chelléen. b) à faune des steppes . . . . Acheuléen. Moustérien ancien. Quatrième époque glaciaire. Rae DE Moustérien. Postglaciaire. Aurignacien. Solutréen. Magdalénien. Temps actuels ME A 7 VITE De Proto-néolithique. Néolithique. Age des métaux. (1) M. BouLe, Observations sur un silex taillé du Jura et sur la chronologie de M. Penck. (L'ANTHROPOLOGIE, t. XIX, 1908.) | (@) H. OBErMAIER, Les formations glactaires des Alpes et l'Homme paléolithique. (L’ANTHROPOLOGIE, t. XX, 1909.) : È SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 61 Donc, s’il faut en croire MM. Boule et Obermaier, tous les géologues et anthropologues se seraient grossièrement trompés jusqu'ici pour ce qui concerne l’époque de lapparition de l'Homme sur la Terre (1), que l’on avait placée généralement au commencement du Quaternaire. Ce n’est plus cela du tout, l'Homme est devenu ultra-récent, car maintenant le Chelléen précède immédiatement la dernière glaciation (Würmien) et toutes les nombreuses industries paléolithiques suivantes seraient simplement postglacraires, c’est-à-dire à peu près modernes. Deux époques glaciaires quaternaires sur trois se seraient écoulées sans traces d'Humanité niméme d'animaux, puisque, d’après ces savants profes- seurs, la faune de l’Elephas antiquus, devenue subitement caractéristique du Quaternaire moyen (?), concordant avec l'apparition de l'Homme à industrie chelléenne, il y aurait lacune absolue dans nos connaissances entre la fin du Pliocène à faune de l’Elephas meridionalis et l'extrême fin de l’interglaciaire Riss-Würm à faune de l’Elephas antiquus. Quant aux faunes du Mammouth et du Renne, elles seraient à peu près entièrement postglaciaires. Chacun sachant que la première époque glaciaire ou Günzien et la première période interglaciaire rentrent dans les temps tertiaires pliocènes, les idées des savants professeurs de Paris et de Vienne se résumeraient done dans le tabieau suivant : | L Günzien. PLIOCÈNE. nd de ee | Premier interglaciare. . |. . . . . .|Elephas meridionalis. NAME nie ss An. oué fe 4 ce Néant. Deuxième interglaciaire |. . . . . . Néant. IT. Rissien. : Néant. QUATERNAIRE / Troisième interglaciaire : a) à faune chaude . . Chelléen. Elephas antiquus. b) à faune des steppes. Acheuléen. INAMPHUNNUER AUTO. Moustérien. { Aurignacien. Elephas primigentius Postglaciaire : Solutréen. Magdalénien. Renne. | Azylien. Temps actuels. | Néolithique. | Faune actuelle. \ Age des métaux. ; 4) MM. Boule et Obermaier n’admettant pas l’industrie éolithique, pour eux l'Humanité actuellement connue ne commence done qu'avec le Chelléen. | (2) Il n’est pas inutile de faire remarquer que, jusqu'ici, M. Boule considérait la faune de l’Elephas antiquus et l'industrie chelléenne comme caractérisant infaillible- ment le Quaternaire inférieur. 62 PROCÈS-VERBAUX. Cette répartition faunique — à laquelle les auteurs de la nouvelle chronologie ne paraissent pas avoir songé — et le rajeunissement extraordinaire de l’espèce humaine surprendront certainement bon nombre de géologues, de paléontologues ct de préhistoriens, comme elles m'ont surpris moi-même; mais surprise n’est pas conviction, et, pour ce qui me concerne personnellement, je me vois obligé de déclarer que je ne puis admettre la majeure partie de ces nouveautés. Certes, je ne suis pas d’accord avec le Proff l'enck pour ce qui concerne les détails de son parallélisme du Glaciaire avec les industries humaines, mais 1l ne faut pas oublier, d’abord, que le tableau de Penck date de 1905, puis, que n'étant pas préhistorien, l’éminent professeur a simplement adopté la classification rudimentaire de G. de Mortillet, qu'il croyait satisfaisante (1). En 1905, les notions sur le Strépyien, les deux Acheuléens et l’Aurignacien étaient à peu près inconnues; aussi mon désaccord avec le Prof' Penck réside-t-1l plutôt dans les différences de classification des industries que dans la partie relative aux synchronismes. En effet, le Prof Penck, qui n’a pas encore pris position dans la question des éolithes, commence aussi, comme M. Boule, par le Chelléen, mais au moins il place, dans l'échelle des temps, le Chelléen exactement où Je le place moi-même, et c’est là l’essentiel. Pour le Prof Penck, comme pour moi, le Chelléen se trouve classé dans le deuxième interglaciaire Mindel-Riss; nous faisons donc com- mencer, lui l'Humanité, moi l’Humanité paléolithique, sensiblement au même moment. A la lecture des travaux de MM. Boule et Obermaier, on reconnait aussiiôt que, seule, la manière de voir du Prof A. Penck se trouve discutée et, pense-t-on, renversée; il n’est fait aucune allusion aux parallélismes que j'ai cru pouvoir établir. Je n’ai donc pas à me plaindre el, certes, je n'aurais pas songé à écrire le présent travail, si les conclusions des auteurs précités s’étaient simplement trouvées non conformes à celles du Prof’ Penck. Le savant géologue est de taille à défendre lui-même ses idées, il n’a nul besoin de mon aide; aussi, en prenant part au débat, je n’ai en vue que la sauvegarde de mes conclusions personnelles. Constatons en premier lieu que la discussion sera aisée, car, dès (4) On a pu voir par le tableau fourni par M. Boule, reproduit ci-dessus, que ce paléontologue adopte également, comme le Profï Penck, la classification simpliste et insuffisante de G. de Mortillet. SÉANCE. DU 145 FÉVRIER 190. 63 l’abord, une des plus grosses difficullés qui pouvaient se présenter se trouve résolue : MM. Boule, Obermaier, Penck et moi nous nous trouvons entièrement d'accord sur les glaciations, sur leur âge, sur leur nombre, sur leur succession. Pour ce qui concerne une question qui à déjà fait couler tant d'encre, c’est vraiment inespéré; la discussion se trouve allégée de son facteur le plus embrouillé et le plus scabreux; entre nous, nous pouvons parler la même langue, employer les mêmes expressions géologiques, et ce sera tout bénéfice pour la clarté et la simplicité du débat. Mon but sera donc de montrer que je n'ai pas tort d'adopter les . conclusions résumées dans le tableau ci-après (p. 64). Mais, me dira-t-on, ce tableau diffère sensiblement de ceux que vous avez publiés ! Sans aucun doute, puisque nous en sommes toujours aux essais el aux améliorations locales. Tant que les recherches en cours n'auront pas abouti à des conclusions certaines, 11 y aura toujours l’une ou l’autre partie du tableau qui ne représentera que des prévisions, en attendant mieux. Mais de Jour en jour nous approchons de la solution, et, en somme, celle-ci ne dépend plus guère que de la clôture des recherches de M. le Prof Commont, d'Amiens, dans les limons. C’est surtout de lui que nous attendons la fixation exacte du niveau de chaque industrie humaine du Paléolithique supérieur dans la série stratigraphique, et chacun sait que les recherches de M. Commont, poussées avec le soin et la persévérance qu’il y met, tendent vers l'accord parfait entre l'échelle des industries humaines et la chrono- logie géologique. Quelles sont les bases de mon tableau ? Elles sont triples: géologiques, paléontologiques et anthropologiques ou archéologiques. La base géologique est double . elle s'appuie d’abord sur le système glaciaire du Prof’ Penck, puis sur l'échelle stratigraphique applicable à la fois à la Belgique et au Nord de la France, due aux travaux de MM. Ladrière et Commont et aux miens, et enfin sur la parallélisation des deux modes de chronologie. En Belgique, comme dans le Nord de la France, il n’y à jamais ‘eu d'extensions glaciaires, donc il ne peut y être question de moraines. ae: | Nos études locales n’ont ainsi jamais eu les glaciations comme base, de sorte que le Proft Penck et moi avons travaillé de la manière la plus CLASSIFICATION Oligocène inférieur. — moyen. A — supérieur. k< Miocène inférieur. 4 a — moyen. ha — supérieur. ; Pliocène inférieur. — moyen. — supérieur. Quaternaire inférieur ou Moséen 2 1. I Campinien. = a S & e & > g |<£ GE nn =: 2 Hesbayen. E Brabantien. 3) RE « Es D | à = e = nm do = = | a Flandrien. à : (ae) = C? Lacune sédimentaire. Grand détritique. E Terrains > modernes. Alterer Diluvium. Jungerer Lüss. DE Günzien. Interglaciaire. Mindélien. Interglaciaire. Mindel-Riss. Rissien. Interglaciaire. Piss-Würm. wWürmien. Oscillations de retrait el Post-glaciaire. Tourbe. Alluvions modernes. | Magdalénien inférieur M. A. RUTOT. Fagnien. Cantalien. Kentien. Saint-Prestien. Reutélien Maflien. Mesvinien. Strépylen. Chelléen. Acheuléen I. Acheuléen IF. Paléolithique Moustérien inférieur. moyen. supérieur. Aurignacien inférieur. moyen. supérieur | Solutréen inférieur. | supérieur. moyen. supérieur. Azylien. Flénusien Campignyien. Pierre polie. Age des métaux. Époque romaine, Époque franque. Moyen âge. Temps actuels. Éolithique. Paléolithique supérieur. Néolithique inférieur LU d D = a L Ê 5 æ 7 Le 22 Lee) Tr | à = Eu © CA Elephas meridionalis. Elephas trogontheri. Elephas antiquus. Mammouth et Renne. Mammouth et Renne. D ————— — —_—_— Renne. Faune sauvage actuelle. Faune actuelle domestiquée. he SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 65 indépendante possible, au point que nous avons terminé nos travaux avant que nous ayons Jamais songé à les comparer. Tant que J'ai eu à m'occuper exclusivement de la géologie des terrains quaternaires de Belgique, je n’ai jamais pensé à autre chose qu'à contrôler mes superpositions et à perfectionner mon échelle; mais en Europe, la chronologie glaciaire étant utilisée d’une manière géné- rale, je me suis vu, à uu moment donné, obligé de m’initier au système glaciaire et d’y faire concorder mes divisions stratigraphiques locales. C’est ce que j'ai réalisé en 1906 (!). Il devait bien être certain que les époques glaciaires étant des phénomènes grandioses, elles devaient avoir régi la distribution des dépôts quaternaires, même dans les régions non soumises directement aux glaciations, et dès lors, nos pays bas étant en relation étroite avec des cours d’eau importants comme la Meuse, la Moselle et le Rhin qui ont leurs sources dans des régions glaciées, il devenait évident que nos nombreuses et puissantes couches quaternaires n'étaient que la résultante des glaciations successives. Mais puisque les glaces n’avaient jamais envahi notre sol, les époques glaciaires proprement dites nous échappaient et avec elles, pouvait-on croire, le principal élément de comparaison. Heureusement si, d’une part, les glaciers étendent leurs moraines pendant l’extension glaciaire, en revanche, lors des retraits, la fusion des glaces met en liberté des quantités énormes d’eau douce qui doivent s’écouler vers la mer. Or, nous savions que nos régions, à cause de l’absence de la Manche, du Pas de Calais et de la mer du Nord, c’est-à-dire à cause de la soudure parfaite de la Grande-Bretagne au continent, se trouvaient dans la plus mauvaise situation possible relativement à l'écoulement facile des eaux vers l'océan. Nous savions que tout notre réseau fluvial se déversait ans une immense artère formée par l’Escaut-Meuse-Rhin-Tamise-Elbe, qui serpentait dans une vaste plaine actuellement représentée par la mer du Nord et allait se jeter dans l'Océan Arctique le long des côtes Ouest de la Norvège. Nous savions encore que les deux principales glaciations : Mindel et Riss, partaient de la crête montagneuse de la presqu'île scandinave et (4) A. RuTor, Essai de comparaison entre la série glaciaire du Profr A. Penck et les divisions du Tertiaire supérieur et du Quaternaire de la Belgique et du Nord de la France. (BuLL.Soc. BELGE DE GÉOL., t. XX, 1906.) 66 : PROCÈS-VERBAUX. étendaient leur front jusque Londres, le Nord de la Hollande, en pas- sant au travers de l’Allemagne du Nord et de la Russie. Or, ce front, lors de l’apogée de chacune des glaciations importantes, devait inévitablement barrer complètement la grande artère fluviale qui assurait l'écoulement des eaux douces de nos régions vers l'océan et, à cause de cette disposition toute particulière qui n'existait pas pour la plupart des autres fleuves de l’Europe centrale, il devait fatale- ment se produire de monstrueuses accumulations d’eaux stagnantes représentant, dans les vallées, des crues formidables, que nous avions très bien reconnues et mesurées lors de nos levés géologiques. Nos travaux nous avaient donc montré, tant en Belgique que dans le Nord de la France, l'existence, pendant les temps quaternaires, de trois crues considérables, dont deux très grandes — les deux pre- mières — suivies d’une troisième, beaucoup plus réduite. Si nous laissons de côté la glaciation günzienne qui s’est produite pendant le Pliocène moyen ('), alors que des mers avaient envahi une partie de notre territoire et qui a du reste été peu importante en dehors du pourtour immédiat des régions montagneuses, 1l nous reste done à considérer trois glaciations quaternaires : Mindélien, Rissien et Würmien, dont l’extension a été en décroissant. En effet, les géologues sont d'accord pour admettre que le Mindélien correspond au maximum d'extension glaciaire; puis vient le Rissien dont les moraines frontales sont sensiblement en retrait sur celles du Mindélien ; enfin s’est produit le Würmien, qui ne s’est pas étendu au delà de la limite des massifs montagneux. Il n’y a eu, en réalité, que deux grandes glaciations à calotte septen- trionale, dont les moraines ont été portées à des centaines de kilo- mètres dans les plaines et les vallées, au delà de la zone montagneuse d’origine, et ces énormes extensions, en Europe, ne sont parties que de la crête scandinave, les régions recouvertes de glaces autour des (!) Ilest bien certain, pour les géologues belges, que la glaciation günzienne a dû avoir son maximum vers le milieu du Pliocène, car dans nos terrains marins du Plio- cène inférieur, puis du commencement du Pliocène moyen, nous voyons les formes arctiques devenir de plus en plus abondantes, jusqu’à dominer à l’époque du Poeder- lien inférieur. Puis la glaciation a pris fin pendant le retrait de la mer vers le Nord, et, après une épaisseur plus ou moins grande de dépôts fluvio-marins, 1l s’est instauré un régime d'eaux douces et de forêts avec grands conifères et faune de Cervidés (Argile de la Campine et de Tegelen) indiquant un climat tempéré. Ce régime forestier corres- pond au Poederlien supérieur. Ensuite à commencé le Pliocène op à faune de l’Elephas meridionalis. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 67 chaînes de montagnes du Sud, telles que les Alpes, les Pyrénées, ete., ayant été beaucoup moins importantes. On a pu calculer approximativement qu’à l’époque mindélienne le front de la calotte septentrionale s’est éloigné de 1 200 kilomètres de la chaîne scandinave, alors qu’à l'époque du Rissien les moraines fron- tales se sont avancées de 4 100 kilomètres, soit en retrait sur le Min- délien d'environ 400 kilomètres. Cela nous fait donc, pendant le Quaternaire, deux grandes glaciations suivies d’une relativement pelite, à mettre en regard, pour la Belgique et le Nord de la France, de deux grandes crues suivies d’une relative- ment petite. Or, lorsque nous parlons de grandes crues, ce sont des élévations de niveau de 65 et de 150 mètres dont il s’agit, tandis que la « petite », plus locale, à pu atteindre de 30 à 40 mètres. Deux grandes glaciations suivies d’une petite à mettre en regard de deux grandes crues et d’une petite, est-ce là l'effet d’un pur hasard ? Chacun le prendra comme 1! le voudra, mais pour ce qui me con- cerne, j'ai cru qu'il était logique, en présence des conditions défavo- rables d'évacuation des eaux douces à la mer, indiquées ci-dessus, de considérer les deux grandes crues comme les résultats directs de la fusion et du recul de la ealotte de glace des deux grandes glaciations, la petite crue se mettant en rapport avec la petite glaciation. Si donc nous n'avons pas de glaciations positives, nous en avons le négatif bien indiqué, en ce sens que ce n’est pas la progression des glaces qui s’est accusée chez nous par des moraines, mais bien le recul qui à été marqué par des crues. Nous avons donc la série : Grande extension de Mindel, Grande crue moséenne. Grande extension de Riss, Grande crue hesbayenne. Petite extension de Würm, Petite crue flandrienne. Les temps quaternaires s’ouvrant par la progression de la calotte mindélienne, nous ne constatons, dans nos vallées non encore entiè- rement creusées, qu'un régime d'eaux basses mais rapides en puissance d’érosion, sans dépôts. Vienne le retrait de la calotte mindélienne, voilà les Vosges et les Alpes qui déversent vers nos régions de monstrueuses quantités d’eaux 1910. PROC.-VERB. 20% 68 PROCÈS-VERBAUX. douces, dont l’exutoire naturel vers le Nord est barré par la calotte de glace septentrionale eu recul, faisant monter le niveau des eaux de 65 mètres, ce qui a permis le recouvrement complet de la moyenne terrasse de nos vallées jusqu’au pied de la pente rapide menant à la haute terrasse de 400 mètres, avec dépôt de sable et d’une argile sableuse dite « glaise moséenne ». Lorsque le front du grand glacier eut suffisamment rétrogradé pour per- mettre le débouché du grand fleuve collecteur des eaux du Nord de l’Europe dans l'Océan Glacial, la crue cessa rapidement, et les vallées se recreusèrent au travers de la masse des sédiments déposés. Après une période normale d’eaux basses rapides pendant laquelle nos vallées s’approfondirent au maximum, période qui concorde avec l'interglaciaire Mindel-Riss, la glaciation rissienne commença. Or, la stratigraphie détaillée de nos couches quaternaires nous montre clairement qu'avant l'apogée de la glaciation il y a eu des oseil- lations du front des glaciers des régions montagneuses. Ces oscillations sont naturellement dues à des phases de recul pendant la période d'avancement, et l'étude de nos couches nous permet de constater l'existence de trois oscillations, chaque phase de retraitavantoccasionné, chez nous, une crue dans les vallées, crues qui ont submergé chaque fois la basse terrasse en élevant le niveau d’eau d'environ 15 mètres. Enfin, les glaces du Rissien cessèrent d’uvancer et bientôt elles commencèrent leur recul. D'énormes quantités d’eau douce furent encore mises en liberté vers le Sud, et.cette fois le niveau des eaux s’éleva à 130 mètres, c’est- à-dire qu’elles recouvrirent toute la haute terrasse jusqu’au pied des hauts plateaux. Sur les versants et la haute terrasse se déposa, en abondance, un sable extrêmement fin, chargé d’un peu d’argile et de calcaire, qui constitue la masse principale de notre limon hesbayen stratifié, syn- chronique de l’Alterer Lôss ou Sandlôss des géologues allemands. Mais nous savons que, pendant le retrait de la calotte septentrionale, une osciilation du front de glace, c’est-à-dire une progression momen- tanée, se produisit. L’embouchure du grand fleuve coliecteur, qui s’était débloquée et avait fait cesser la crue, fut de nouveau barrée, et aussitôt la crue hesbayenne reprit une grande partie de son ampleur; toutefois le retrait de la glace continuant, l’exutoire vers la mer fut de nouveau débouché, et la crue hesbayenne prit définitivement fin. Nous aurions sans doute toujours ignoré l'important détail de l’exis- È SEANCE DU 15 FÉVRIER 1940. 69 tence d’une sérieuse interruption de la crue hesbayenne, si des peuplades paléolithiques, croyant la grande crue terminée, ne s'étaient mises, des rives de la Loire, en route pour nos régions. C’est la découverte, entre les deux masses limoneuses, d’une trentaine de stations dans le Nord de la France et en Belgique, où sont accu- mulés les débris de l’industrie de ces populations, qui constitue l’indice certain de la période sèche qui sépare les deux assises de la masse du limon hesbayen. Après le retrait de la crue et, par conséquent, de la calotte glaciaire rissienne, commença, avec l’interglaciaire, l’existence, dans l’Europe centrale, d’un régime de climat froid et sec qui provoqua le transport, de l'Est vers l'Ouest, de poussières provenant de la dessiccation des vastes nappes de limon hesbayen, c’est-à-dire de Sandlôss, précédem- ment déposées. C’est de cette manière que s’accumula, par voie éolienne, la masse des poussières soulevées sous forme d’un lHimon très fin, pulvérulent, qui constitue le Jüngerer Lôss des géologues allemands et notre limon brabantien en Belgique. M. le Proff Commont nous montre qu'autour d'Amiens le dépôt éolien ne s’est pas produit. Probablement la proximité relative de l’Océan Atlantique rendait le climat plus humide que dans l’Europe centrale ; aussi le Lôss éolien est-il représenté, dans le bassin de la Somme, par des dépôts de ruis- sellement sur les pentes, improprement appelés « Ergeron ». Enfin, plus tard, des mouvements orogéniques se produisirent le long des côtes du Nord de l’Europe, pendant que sur les régions mon- tagneuses s’étendit la petite glaciation würmienne. Dans la région Nord, la mer envahit largement le continent, la Manche se forma, isolant les îles Britanniques, la mer du Nord recouvrit la vaste plaine où serpentait majestueusement la large artère chargée d'évacuer les eaux douces vers le Nord et fit même une sérieuse incur- sion en Belgique, attendu qu’elle submergea près de la moitié de notre territoire ; nous savons aussi que des glaçons venant du Nord s’échouèrent sur le littoral limbourgeois, où, en fondant, ils abandon- nèrent des blocs erratiques de roches cristallines provenant vraisembla- blement de l'Écosse. C’est alors que, le Würmien prenant fin, des eaux douces s’accumu- lèrent dans le bassin de Paris et dans les vallées de la Haine et de l’Escaut, où elles déposèrent d’abord le vrai « Ergeron », puis, après une période sèche, la terre à briques, dernier terme du Quaternaire de nos régions. 10 PROCÉS-VERBAUX. Partout dans les parties basses du pays s'étend largement, sur Île Flandrien marin, sans couche intermédiaire, la Tourbe, qui a commencé à se former alors que l’époque moderne était déjà entamée et dont le dépôt s’est perpétué jusqu’à la fin de la période romaine (300 ans après J.-C.). Grâce aux recherches de M. Commont, d’une part, et de celles effectuées dans la tourbe, d'autre part, 1l est devenu évident mainte- nant qu'il à dû y avoir une assez longue durée, une période tranquille à cours d’eaux rapides mais basses, pendant laquelle aucun dépôt allu- vial sensible ne s’est effectué dans nos vallées et concordant avec la fin du postglaciaire. Enfin, un peu avant la terminaison du postglaciaire se sont présentées les conditions atmosphériques spéciales qui ont amené l’écroulement intense des façades et des voûtes des cavernes, en forçant les Troglodytes ou derniers Magdaléniens à abandonner, à peu près partout, l'occupation de leurs habitations souterraines. On sait que j’ai donné à cette époque le nom de grand détritique. Voilà done comment la notion des glaciations du Prof Penck a pu être introduite dans la compréhension de notre Quaternaire. Si maintenant nous nous reportons au tableau de la page 64, qui donne la manière dont je comprends la répartition des industries, tant dans la série stratigraphique que dans celle des glaciations, nous voyons que la disposition adoptée découle des constatations faites tant en Belgique qu’en France dans la série stratigraphique, c’est-à-dire dans les meilleures conditions possibles pour arriver au maximum de sécurité. La position réelle des industries, là où nous les avons placées, constitue la justification de notre manière de voir. Ce n’est toutefois pas une raison pour prétendre à l’infaillibilité : chacun peut se tromper; aussi ai-je pris connaissance, avec toute l'attention qu’ils méritent, des travaux de MM. Boule et Obermaier. Il doit tout d’abord être entendu que nous laisserons entièrement de côté la question des éolithes. Tout a été dit, pour le moment, pour et contre, la notion de l’existence des industries primitives étant actuelle- ment mise au point et débarrassée des côtés fantaisistes dans lesquels ont essayé de persister ceux qui ne la comprenaient pas. Cette notion fait actuellement son chemin, tranquillement et sûrement, et il n'y a aucune utilité à la soulever ici, la véritable question étant de savoir si l’industrie paléolithique a commencé pendant l’interglaciaire Mindel- Riss, comme je le crois, ou pendant linterglaciaire Riss-Würm, comme le prétendent MM. Boule et Obermaier. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. il Les conclusions de ces préhistoriens dérivent de diverses propo- sitions, dont les principales sont : 4° Des stations à industrie magdalénienne et même de la fin du Solutréen ont été rencontrées dans le Lôss éolien de l'Est de l'Europe, ainsi que dans des cavernes de la Suisse notamment. Or, ces cavernes sont situées à l’intérieur des moraines frontales de l’extension maxi- mum du Würmien, donc elles sont postglaciaires, ce qui entraine l’âge postglaciaire de tout le Lôss éolien, considéré jusqu'ier comme interglaciaire, lequel renferme aussi des stations aurignaciennes. Dès lors, toutes les industries du Paléolithique supérieur, à partir de la fin du Moustérien, seraient postglaciaires ; 2 Comme la série des industries humaines se poursuit sans lacunes sensibles et que le milieu du Moustérien concorde avec une époque glaciaire, il s'ensuit que cette industrie est synchronique de la der- nière glaciation, c’est-à-dire du Würmien, et alors, en raison de la continuité des industries, l’Acheuléen et le Chelléen viennent se classer directement en avant du Moustérien, vers la fin de l’interglaciaire Riss- Würm ; 3° M. Boule avance, de son côté, qu'en France on a rencontré in situ, en trois points, des instruments amygdaloides « chelléens ou acheuléens » à l’intérieur des moraines externes du Rissien. Les hommes possédant l’industrie paléolithique inférieure n’ont pu occuper ces localités qu'après le recul des glaciers rissiens, donc pen- dant l’interglaciaire Riss-Würm, ce qui confirme les conclusions pré- cédentes. J'avoue qu’au premier abord tout cela m’a semblé très grave, car, présentés de cette façon, les arguments paraissent très sérieux et vrai- semblables, Cependant, en réfléchissant, j'ai reconnu qu'ils renfermaient des points faibles'qui ne peuvent résister longtemps à l'examen approfondi. Reprenons, en effet, le premier argument, celui ayant rapport à la présence d'industries magdaléniennes dans le Lôss et dans des cavernes comprises dans la région ayant subi les glaciations. Circonstance bizarre, le travail de M. Obermaier, paru dans le der- nier numéro de l’Anthropologie, m'est parvenu pendant que je corri- geais les épreuves de ma note relative aux nouvelies recherches de M le Prof" V. Commont dans la vallée de la Somme (1), et, précisément, on (1) Voir A. Ruror, Les découvertes de M. le Prof V. Commont dans le Quaternaire des environs d'Amiens. (BULL. Soc. BELGE DE GÉOL., t. XXIV, 1910.) 19 | PROCÉS-VERBAUX. peut y voir que ces recherches conduisent à la conclusion que vrai- semblablement tout le Magdalénien typique ou, au moins, ses termes moyens et supérieurs doivent se trouver stratigraphiquement au-dessus de la terre à briques et en dessous de la tourbe, et qu'ils correspondent ainsi à une époque de tranquillité qui n’a laissé chez nous aucun dépôt nettement discernable. En réalité, grace aux découvertes de M. Commont, nous savons que le Magdalénien concorde, dans le Nord de la France et en Belgique, avec une véritable lacune de sédimentation dans laquelle entreraient aussi le Tardenoisien-Azylien et peut-être le Flénusien, contemporains de la fin de cette période, caractérisée un peu partout par le phénomène de l’écroulement des cavernes que j'ai appelé le grand détritique. Ce qui me permet de parler ainsi, c’est que jusqu'ici, dans la tourbe de nos régions, nous n'avons rencontré ni Tardenoiïsien, n1 Flénusien ; la première industrie constatée est celle à tranchets ou Campignyien. Les résultats des trouvailles de M. Commont dans la terre à briques concordent done parfaitement avec celles tirées de l’exploration des cavernes suisses, du Lôss de l'Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, pour ce qui concerne le Magdalénien. Puisque la terre à briques surmonte l’Ergeron et que, pour moi, le dépôt de l’Ergeron de Belgique (!) n’est que la conséquence immédiate de la fusion des glaces du Würmien, il s'ensuit que notre Ergeron et sa terre à briques sont postglaciaires, ce qui entraîne l’âge postgla- claire des deux niveaux industriels de la terre à briques, — l’Ergeron supérieur étant stérile, — c’est-à-dire du niveau que je considère comme Aurignacien supérieur, surmonté de celui des grandes lames de Belloy-sur-Somme, que je rapporte soit au Solutréen supérieur aty- pique, soit au Magdalénien inférieur, ainsi que des niveaux magda- léniens moven et supérieur qui ont Suivi. Et nous voilà, de cette manière, entièrement d'accord avec M. le D' Obermaier, pour commencer. C’est à partir de ce moment que le préhistorien viennois, ayant mis le bras dans l’engrenage, se croit obligé d’y passer tout entier. Mais c’est là précisément que je m'arrête. (1) D’après les conclusions de mon dernier travail sur les recherches de M. Com- mont autour d'Amiens, il doit être entendu que, seul, l’'Ergeron supérieur de la vallée de la Somme correspond à l’Ergeron de Belgique. Les Ergerons inférieur et moyen de M. Cominont sont synchroniques de notre limon brabantien, c’est-à-dire du Lôss éolien. de dd GET D TS SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 73 Il n’est pas évident pour moi que, si une bonne partie du Lôss éolien doit être considérée comme postglaciaire, toute cette assise, notam- ment la partie qui renferme le Moustérien supérieur et l’Aurignacien inférieur, doive rentrer dans le postwürmien. | Le motif qui m'empêche de suivre le D' Obermaier est celui que j'ai tiré, d’une part, de la concordance des grandes crues et des glaciations, et, d'autre part, des résultats des recherches de M. Commont dans la vallée de la Somme. En effet, la erue qui a déposé l’Ergeron supérieur, puis la terre à briques, est pour moi le signe certain de la fin de la petite glaciation würmienne, et, pour autant qu'on le sache, l’industrie trouvée autour d'Amiens par M. Commont, à la limite de l’Ergeron moyen et de l'Ergeron supérieur, ne peut guère être autre chose que l’Aurignacien inférieur (1). Dès lors, ce serait cet Aurignacien inférieur qui concorderait avec l'extension maximum du \V ürmien, car la crue de fonte est venue recouvrir directement cette industrie, et ainsi la partie de Lôss plus ancienne que la fin de l’Aurignacien inférieur serait aussi préwür- mienne et appartiendrait donc à l’interglaciaire Riss-Wuürm. Quelques-uns pourront peut-être s'étonner de ce qu’une glaciation n’ait pas modifié plus ou moins, ou même profondément, le régime éolien qui à produit le Lôss; mais il est utile de se rappeler que la glaciation de Würm ne paraît guère avoir affecté que les hauts massifs montagneux de l’Europe centrale et n’a pas provoqué la formation d'une grande calotte de glace septentrionale comme les précédentes : Riss et Mindel. Comparée à celles-ci, la glaciation de Würm est un phénomène localisé qui à influencé seulement le pourtour des hautes altitudes, mais qui n'a pu avoir raison du régime continental de vents d’Est qui s'était instauré dès la fin du recul de la glaciation de Riss, c’est-à-dire après la disparition de la crue hesbayenne (Sandlôss). Si des modifications se sont produites dans nos régions, c’est que nous occupions une situation plus littorale que le centre de l’Europe, et encore, si le bassin de Paris ne renferme pas de Lôss éolien propre- ment dit, vu qu'il est remplacé par les deux niveaux inférieurs de l’Ergeron, en revanche la Belgique, moins littorale à cette époque, a (4) Voir mon dernier travail : Les découvertes de M. le Prof: V. Commont dans le Quaternaire des environs d'Amiens. (BuLL. Soc. BELGE DE GÉOL., t. XXIV, 1910.) 74 PROCÉS-VERBAUX. participé aux deux régimes. Elle à d’abord subi le régime éolien dès son établissement jusqu'à l’apogée du Würmien, et c’est pendant le préwürmien que s’est déposé le limon brabantien, prolongement évi- dent du Lôss éolien d'Allemagne. Mais alors, dès le recul du Würmien, la Belgique s’est trouvée sous le régime de la crue de l’Ergeron supé- rieur, aggravée, du reste, par le mouvement d’affaissement qui a per- mis à la mer de faire une large invasion dans le pays. Donc, dans le bassin de Paris, pas de Lôss éolien; en Belgique, Lôss éolien (Brabantien) depuis la fin de la grande crue hesbayenne jusqu’à l'apogée du Würmien, puis régime de crue de l’Ergeron ; enfin, en Allemagne, régime éolien continu depuis la fin de la crue du Sandlôss jusqu’au commencement des temps modernes. Voilà la transition bien marquée du régime littoral français au régime continental allemand, avec la ligne de démarcation entre le Lôss éolien inférieur allemand - Brabantien — Ergeron inférieur et moyen d'Amiens de M. Commont, qui sont préwürmien, c’est-à-dire interglaciaire Riss-Würm, et le Lôss éolien supérieur allemand — Flan- drien belge (Ergeron et terre à briques) — Ergeron supérieur et terre à briques d'Amiens de M. Commont, qui sont postwürmien ou post- glaciaire. En résumé, la masse en apparence homogène du Lôss éolien de l'Est de l'Europe est, en réalité, divisible en deux parties, l’une pré- würmienne, l’autre postwürmienne, la ligne de séparation étant bien marquée, surtout en Belgique, à cause du changement de régime pro- voqué par -linvasion marine et par la crue flandrienne qui a dû arrêter net l’accumulation des poussières atmosphériques sous forme de Lôss. . Enfin, nous savons, par les recherches de M. Commont, que l'apogée du Würmien concorde avec le stade industriel de l’Aurignacien infé- rieur. Voilà donc la théorie du Lôss éolien entièrement postwürmien bien compromise, mais continuons. L'industrie qui a précédé l’Aurignacien est le Moustérien, et, pour M. le D' Obermaier, le Moustérien concorde avec une période glaciaire qu'il croit la Würmienne. Or, puisque d’après nous le Würmien finit au moment où l’Aurigna- cien moyen commence, l'accord n'existe pas, d’autant plus que je n’ai jamais pu admettre quil y ait eu concordance entre le Moustérien typique et une glaciation quelconque. | Si Je ne me trompe, c’est G. de Mortillet qui, dès 1880, a déclaré, SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1940. 75 sans aucune preuve, que le Moustérien était synchronique d’une gla- ciation (1). Tout au plus a-t-il pu s'appuyer, pour étayer son dire, sur une autre affirmation sans preuve consistant à déclarer que le Renne est apparu à l’époque moustérienne, ce qui serait l'indice d’un climat froid, par conséquent glaciaire. Il faut avouer que G. de Mortillet a eu la bonne fortune de se créer une foule de partisans tenaces, qui ont toujours admis, sans diseus- sion, tout ce qu’il a dit, d’où, par exemple, la croyance enracinée du Renne apparaissant à l’époque moustérienne et indiquant des condi- tions glaciaires. Malheureusement, rien n’est plus faux que de soutenir que le Renne n’est apparu qu’à l’époque moustérienne, car il est de toute évidence que, en Belgique notamment, le Mammouth, le Rhinoceros tichorhinus et le Renne apparaissent ensemble dès le niveau à industrie paléolithi- que préchelléenne à laquelle j'ai donné le nom de Strépyien (?). Ce qui est non moins certain, c'est que, à mesure que l’on descend vers le Sud, l’Elephas antiquus persiste de plus en plus et perdure, aux bords de la Méditerranée, jusqu’à la fin du Moustérien. Entre la Belgique et la Côte d'Azur, on peut suivre les stades inter- médiaires de la pénétration du Mammouth et de ses compagnons inséparables, le Rhinoceros tichorhinus et le Renne, et à Amiens notamment, Élephas antiquus et sa faune montent jusqu’au niveau de transition entre le Chelléen et l’Acheuléen F, ce dernier se trouvant définitivement sous le régime du Mammouth. Tout ce que l’on peut dire, c’est que, à partir du Moustérien, à! semble qu'en France le Renne prenne une prépondérance relativement au Mammouth et au Rhinocéros, mais c’est peut-être là une simple illusion, car les cavernes ne constituent pas des gisements paléontolo- giques naturels, des cimetières d'animaux comme Île sont nos alluvions fluviales anciennes ; le contenu osseux des cavernes représente surtout lamas des débris de nourriture de l'Homme ou des parties utilisables détachées des animaux constituant la faune de l’époque, ce qui (1) A l’époque, déjà lointaine, où G. de Mortillet a fait sa déclaration relative à la concordance du Moustérien et d’une glaciation importante, on ne savait même pas si les industries des cavernes et des abris-sous-roche étaient synchroniques ou pas du Paléolithique inférieur; ce ne sont, en réalité, que les découvertes de M. Commont dans les limons qui ont permis d'affirmer qu’il y avait superposition évidente du niveau moustérien sur le niveau acheuléen II. (2) Les grandes découvertes paléontologiques d'Hofstade, près Malines. montrent encore ce fait très clairement. Voir mes derniers travaux à ce sujet. 76 PROCÉS-VERBAUX. implique un choix évident et non une représentation proportionnelle de cette faune. La présence de beaucoup de débris de Rennes et de Chevaux dans les abris et les cavernes, à partir du Moustérien, signifie done que l'Homme à préféré capturer le Renne et le Cheval au Mammouth et au Rhinocéros, et c’est tout (1). | Ainsi que je l'ai déjà dit à maintes reprises, c'est un non-sens paléontologique que d'appeler les temps paléolithiques à partir du Moustérien : époque du Renne; c’est, en réalité, époque du Mammouth qu'il faudrait dire. La vraie époque du Renne, au point de vue paléontologique, ne com- mence qu'au Magdilénien moyen, alors que le Mammouth et le Rhinocéros ont réellement disparu. Quoi qu'il en soit, le Moustérien ne concordant nullement avec l'apparition du Renne, la notion glaciaire qui en découle se trouve aussi en bien mauvaise posture, et alors, en considérant cette appa- rilion simultanée du Mammouth et du Renne en Belgique dès le Préchelléen, et l’invasion lente de cette faune froide, refoulant peu à peu la faune de l’Elephas antiquus, nous en arrivons à ne pouvoir nous défendre d'y reconnaître l'influence de l’avancement d’une grande glaciation, qui ne peut être que celle de Riss. Et tout ceci n’est en somme qu’une argumentation de sentiment à côté de la vraie argumentation sérieuse, e’est-à-dire stratigraphique, que nous allons aborder. En effet, M. Commont, à la suite de MM. Laville, Dubus, Thiot et d’autres, nous montre que le niveau stratigraphique du Moustérien commence au sommet des « limons moyens » et se perpétue jusqu'à la partie supérieure de l’Ergeron inférieur. Or, les « limons moyens » sur lesquels repose le Moustérien sont l’exact équivalent de notre limon hesbayen, qui lui-même constitue l'énorme dépôt de la crue d’une grande glaciation, laquelle ne peut être que le Rissien, attendu que le Würmien correspond à l’Aurignacien moyen et ne constitue qu’une petite glaciation, incapable de provoquer une crue aussi formidable que la crue hesbayenne. (@) Les dessins et les gravures ou les sculptures sur os, ivoire ou bois de Renne, et aussi sur parois de cavernes, montrent très bien que l'Homme magdalénien connais- sait le Mammouth, et cependant les restes de cet Éléphant sont des plus rares parmi le matériel osseux retiré des abris-sous-roche et des grottes du Périgord. SEANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 71 Le Moustérien est donc clairement postrissien et fait partie du commencement de l’interglaciaire Riss-Würm. Le Moustérien a été précédé lui-même par l’Acheuléen IF, dont nous connaissons enfin parfaitement la position stratigraphique. L’Acheuléen ff se rencontre soit directement en dessous, soit direc- tement au-dessus de la petite couche de « limon rouge fendillé » de Ladrière. C’est dans cette dernière situation que M. Commont trouve surtout la terminaison du plus bel Acheuléen ff, qui est renfermé dans le lit noir tourbeax représentant du « limon gris à Succinées » de Ladrière, et c'est sur ce limon tourbeux qu'ont cireulé les Moustériens, dont l’industrie spéciale, dans le Nord de la France, montre qu'ils sont bien les descendants directs des Acheuléens Il en voie de régression. Loin de concorder avec une période glaciaire, on voit done que l’Acheuléen IT et le Moustérien correspondent à une époque humide de forêts marécageuses, qui constitue le dernier épisode de la grande crue hesbayenne. C’est à partir du Moustérien que l’interglaciaire Riss- Würm a amené un climat sec qui, dans l'Est de l’Europe, à provoqué la formation du Lôss éolien. En remontant le cours des temps, nous passons de l’Acheuléen Il à l’Acheuléen I, et alors ce ne sont plus les coupes des terrains de la Somme qui entrent seules en jeu, car il vient s’y ajouter les coupes belges, que j'ai personnellement étudiées, et notamment celle de l’Exploitation Hélin, à Spiennes. En Belgique comme en France, l’Acheuléen inférieur se rencontre à la base même des limons movens où du limon hesbayen, celui-ci étant la conséquence directe de l’énorme crue de 130 mètres de hauteur due au recul et à la fusion des glaciers du Rissien. L'Acheuléen I précède donc immédiatement la grande crue, et, par conséquent, cest lui qui vient se placer en face du maximum de la glaciation rissienne, dont il est exactement contemporain. Or, j'ai déjà, dans presque tous mes travaux antérieurs, insisté sur le désarroi que je constate chez les populations de l’Acheuléen I en Belgique. Alors que les Éolithiques, suivis des Strépyiens et des Chelléens, sont pour ainsi dire rivés aux bords des cours d’eau qui traversent la région du Hainaut riche en silex, nous voyons nettement les Acheuléens F, d'abord fixés aux bords des rivières à cailloutis de silex, se disperser en familles errantes, abandonnant, en des points plus ou moins éloignés des gisements de silex, des instruments épars, des débris de taille, etc.: 78 PROCÉS-VERBAUX. et ces gens sont bien des Acheuléens FT par leur industrie et par la situation de celle-ci à la base des dépôts de la grande crue hesbayenne. Or, ce n'est pas la petite glaciation würmienne qui aurait jeté pareille perturbation dans notre pays, et ce n’est certes pas la fonte des glaces du Würmien qui aurait produit la grande crue de 130 mètres de hauteur. C’est donc bien la glaciation rissienne qui vient se placer en face de l’Acheuléen FE. Et alors, si l’Acheuléen [est rissien, le Chelléen, puis le Strépyien qui le précèdent ne peuvent être que prérissiens, comme je l'ai toujours cru, et c’est ici que la notion si nette du refoulement progressif vers le Sud de la faune de l’Elephas antiquus par celle du Mammouth devient particulièrement suggestive, car elle se parallélise de manière remarquable avec la progression vers le Sud de la calotte septentrio- nale du Rissien. Mais, dira-t-on, 1l reste toujours debout le formidable argument de MM. Boule et Obermaier, basé sur la rencontre d'instruments amygda- loïdes à l’intérieur des moraines terminales du Rissien, ce qui fait que ces instruments ne peuvent guère être que postrissiens. Je me garde bien de mettre en doute les observations de M. Boule, ni même de nier ses conclusions. Mais alors tout le système que vous venez d'exposer s'écroule? Nullement, ainsi qu'on va le voir très aisément. M. Boule a fourni une très bonne figure du coup-de-poing rencontré par M. Lebrun près de Conliège, à 5 kilomètres S.-E. de Lons-le- Saulnier. D'autre part, dans son dernier travail analysé ici, M. le D' Obermaier donne un bon dessin de la « hache acheuléenne » trouvée en 1887 par M. Ch. Tardy, à Hautecour. Or, 1l suflit de considérer les deux figures pour se convaincre que ce sont non seulement des haches du type acheuléen, mais des instruments caractéristiques de l’Acheuléen HN. | Pour trouver l'analogue du splendide coup-de-poing de Hautecour notamment, admirable pointe élancée de 24 centimètres de longueur, il faut visiter, par exemple, les collections de M. le Prof Commont, ou celles de M. Dubus, du Havre (1), de MM. Janet, Stalin et Thiot, à (4) Voir : A. Dugus, Contribution à l'étude de l’Époque paléolithique des stations de Bléville, la Mare-aux-Clercs et Frileuse, près Le Havre (Buzz. Soc. GÉOL. DE Nor- MANDIE, t. XXII, 1902.) Comparer notamment la figure de l’instrument de Hautecour avec ceux représentés dans la note de M. Pubs. pl. I. fig. 8, et pl. IL, fig. 16. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 179 Beauvais, etc., et là, dans les séries de l’Acheuléen IT recueillies vers le sommet des « limons moyens », sur lesquels repose directement l’Ergeron, on reconnaitra la présence de pièces élancées et pointues du type de Hautecour et de mêmes dimensions, ou de pièces plus amvygdaloides da type de Conliège. Or, veuillons bien nous rappeler que cette belle industrie Acheu- léen IT n'apparaît que vers la fin de la grande crue hesbäyenne, résultant elle-même de la fusion des glaces de la grande glaciation rissienne en recul, ce qui la classe en plein mterglaciaire Riss-Würm et Ja situe parfaitement à sa place à l’intérieur — mais pas trop loin — des moraines externes du Rissien, tout comme l’admettent MM. Boule et Obermaier. Si ces savants s’en étaient tenus à cette conclusion inattaquable, tout était donc pour le mieux, mais ils se sont trop pressés d’en dépasser la portée. En effet, au lieu de conclure simplement à l’âge postrissien de l’industrie Acheuléen If, MM. Boule et Obermaier déclarent que les faits entraînent inévitablement le Chelléen dans le postrissien. Ici l'accord entre nous devient impossible pour diverses raisons. La première raison réside en ce que mes savants confrères emploient, pour arriver à leurs fins, un simple artifice qui, probablement, n’aura pas l’approbation de tous les préhistoriens. M. Boule paraît ignorer l'existence non seulement de l’Acheuléen I et de l’Acheuléen IF, mais 1l confond aussi tout l’Acheuléen avec le Chelléen. Pour le savant paléontologiste du Museum, la classification ultra- simpliste de G. de Morüllet — tout le Paléolithique en quatre termes : Chelléen, Moustérien, Solutréen, Magdalénien — suffit largement à tous les besoins de la Préhistoire. L’énorme succession des industries à coup-de-poing, que ceux-ci soient rudimentaires ou admirablement taillés, ne forme, à ses yeux, qu’une seule période, et même, comme les quatre termes simplistes lui paraissent encore trop compliqués, il préconise la réunion des deux premiers sous le vocable si commode et surtout st précis de « Chelléo- Moustérien ». Étant admis que le Chelléen renferme toutes les industries à coups- de-poing nombreux, il doit alors être entendu que si l’un quelconque des termes est postrissien, tous les autres doivent, en conséquence, l'être également. Avec un pareil mode de raisonnement on peut, certes, aller très loin. 60 PROCES-VERBAUX. + ê Quant au D' Obermaier, plus pénétré des nécessités de la Préhistoire que M. Boule, il se hâte de séparer l’Acheuléen du Chelléen, et nous ne pouvons que l’en féliciter. Malheureusement il semble oublier aussi qu’il existe en réalité un Acheuléen [ et un Acheuléen IT nettement distincts et superposés, et séparés par la masse des « limons moyens » ou du Limon hesbayen, dépôt de grande crue, ce qui n’est pas négli- geable et, qui plus est, convaincu de la minime importance que repré- sente pour lui l’Acheuléen complet, 1l y ajoute encore le « Moustérien ancien ». (Voir tableau de M. Obermaier, p. 60.) lei donc, c’est encore l’Acheuléen IL réellement postrissien qui entraine l’Acheuléen I dans la même période, sous prétexte qu'ils ne forment qu'un tout indivisible; mais 1l faut aussi y faire entrer le Chelléen. Pour atteindre ce résultat, interprétant une idée inexacte du Prof Penck, idée qui ne peut plus actuellement se soutenir (1), M. Ober- maier divise l’interglacraire Riss-Würm en deux parties : une première à faune chaude et une deuxième à faune froide. Alors, plaçant l’Acheuléen-Moustérien supérieur dans la deuxième partie, à faune froide, il suffit de profiter de l’hypothèse de l'existence d’une faune chaude postrissienne pour y caser le Chelléen. Le malheur est que tous ces artifices ne peuvent résister un instant devant la réalité, et cette réalité nous montre que les divers termes du Paléolithique inférieur, habilement réunis ou disjoints par MM. Boule et Obermaier selon les circonstances, sont nettement distincts comme composition et non moins clairement répartis aux différents étages d’une stratigraphie précise et définitive. Les trois premiers termes du Paléolithique : Strépyien, Chelléen et Acheuléen [, sont répartis dans les dépôts sableux et glaiseux de la pre- mière partie du Quaternaire moyen, correspondant à la progression rissienne ; l’Acheuléen [ se trouvant à la limite du groupe des couches alluviales de basses eaux et du groupe limoneux de grande crue concor- dant avec la régression du Rissien. Après l’Acheuléen 1F, les transitions au Moustérien (La Micoque, Chez Pouré, Amiens. etc.) et le Moustérien inférieur sont répartis au sommet du limon de grande crue postrissienne ; enfin le Moustérien (1) I s’agit ici de l'hypothèse de la réapparition, après la retraite du Rissien, de la faune de l'Elephas antiquus à la suite d’un premier développement de la faune du Mammouth. J'ai montré qu’il y a eu là une erreur et qu’il est simplement question de la persistance de la faune de l’Elephas antiquus dans certaines régions du centre et surtout du Midi de l’Europe, alors que la faune du Mammouth avait envahi le Nord et y a perduré jusqu’à la fin du Quaternaire. SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 81 supérieur et l’Aurignacien inférieur sont compris dans la partie du limon éolien précédant l’apogée du Würmien, tandis que l’Aurignacien moyen, l’Aurignacien supérieur et les divisions du Solutréen et du Magdalénien s’étagent dans la partie du Lôss éolien post-würmienne et, par conséquent, postglaciaire. Telle est la place exacte qu’occupent les divers niveaux industriels dans la série stratigraphique, d’après les dernières recherches de M. Commont, confirmées par les miennes. Voilà pour la géologie. Pour ce qui concerne la paléontologie, 1l n’est pas moins certain que le Chelléen n’est accompagné de la faune dite « chaude » de l’Elephas antiquus que dans la province méridionale, attendu que, en Belgique, ce même terme se trouve en pleine faune du Mammouth et du Renne. C’est là un fait évident et imattaquable. Dès son apparition en même temps que le Paléolithique le plus inté- rieur (Strépyien) dans le Nord, la faune du Mammouih refoule pro- gressivement celle de FElephas antiquus qui a résisté en certains endroits, comme Taubach, Krapina et Menton, jusqu’à la fin du Mous- térien. Avec l’Aurignacien, ie règne du Mammouth est partout assuré en Europe jusqu’à la fin du Magdalénien inférieur, époque à laquelle les grands animaux accompagnant le Mammouth disparaissent pour laisser la place libre au Renne, dernier survivant, dans nos régions, de la grande faune quaternaire. En somme, les modifications de la faune quaternaire en Europe ne suivent nullement une marche parallèle aux glaciations. D'abord, quelles ont été les conséquences fauniques de la plus grande des glaciations : le Mindélien? | Pour autant qu’on le sache, rien ne s’est produit, car aucune consé- quence n’est signalée. Le Mindélien à progressé alors que l’Europe se trouvait sans doute sous l’empire de la faune de l’Elephas antiquus, et, la glaciation passée, la même faune a persisté, en certaines régions, pendant toute la progression du Rissien. Peut-être, cependant, peut-on attribuer à l'influence du Mindélien le remplacement de la faune de l’Elephas meridionalis par celle de l’Elephas antiquus, mais 1l paraît probable que la simple évolution ani- male à aussi joué son rôle dans cette transformation. Le seul parallélisme un peu sérieux est fourni par l'apparition subite du Mammouth, du RAinoceros tichorhinus et du Renne, concordant dans le Nord avec le commencement du Paléolithique et, par consé- quent, avec la progression du glaciaire rissien. 82 PROCÉS-VERBAUX. Il paraît certain que le refoulement de la faune de l’Elephas antiquus par celle du Mammouth est proportionnel à l’avancement de la calotte septentrionale rissienne; mais pendant le recul du Rissien et pendant l’interglactaire Riss-Würm le refoulement lent d’une faune par l’autre a continué imperturbablement jusqu’à disparition totale de l’Elephas antiquus. Et alors, malgré la glaciation würmienne et son recul, la faune du Mammouth a subsisté, sans modification sensible, pendant la plus grande partie du postglaciaire jusque peu de temps avant l'aurore de l’époque moderne. | Pendant le long règne de la faune du Mammouth, les paléontologues signalent toutefois des modifications, mais elles résultent surtout de conditions locales qui ont influenté l'habitat de certains carnassiers et de certains rongeurs vivant à proximité du front des glaciers, autour des régions montagneuses de l’Europe centrale. Selon que les glaciers étaient en crue ou en décrue, les forêts s’éle- vaient plus ou moins sur les pentes, et alors sur les parties avoisinant le pied des montagnes se constituent des régimes de steppes, de toun- dras, de forêts, avec faunes arctico-alpines, forestières, etc.; mais, malgré ces modifications de détail, le Mammouth, le Rhinoceros ticho- rhinus, le Renne, l’Ours des cavernes, la Hyène, etc., se retrouvent à tous moments là où les conditions vitales le permettent (1). Malgré les trois glaciations quaternaires, toute l’évolution faunique principale se borne au refoulement d’une ancienne faune par une faune plus récente, à l'épanouissement de la nouvelle faune, puis à son déclin rapide; seules, la glaciation de Würm et la principale oscillation qui la suit causent le développement des Rongeurs de toundra. La preuve de tout ce que j'avance nous est du reste fournie par les beaux travaux du D' R. Schmidt, de Tübingen, l’heureux fouilleur des cavernes du Wurtemberg. Ce jeune et vaillant préhistorien a notamment fouillé trois cavernes (4) Je me trouve dans tout ceci en parfaite concordance d'idées avee le Dr R. Schmidt, de Tübingen, qui, dans son travail sur les cavernes de l’Alpe souabe, conclut en disant que les stations de l’Europe centrale situées dans la bande étroite séparant le Glaciaire du Nord de celui des Alpes, sont en relation plus directe avec les variations d'extension des glaces que celles de la France centrale La taune des grands Mammi- fères passe imperturbablement au travers des variations, et, seules, les plus grandes y impriment certaines modifications; c’est le cas pour l’adjonction. à la faune courante, du groupe des petits Rongeurs arctiques qui, vers la fin du Quaternaire, soulignent deux périodes spécialement froides. pi) baume SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 83 importantes : celles de Wildscheuer, de Sirgenstein et d’Ofnet, toutes trois bien intéressantes. La plus complète, celle de Sirgenstein, a fourni les données suivantes : I. Humus superficiel. IT. Niveau magdalénien avec faune de steppe (Renne, Cheval, Mam- mouth, Rhinocéros, etc.). HI. Niveau magdalénien avec faune froide de toundra (Wyodes tor- quatus, elc.). IV. Niveau aurignacien supérieur bien caractérisé (1), avec faune de steppe (Cheval, Mammouth, Rhinocéros, Renne, Ours des cavernes). V. Niveau aurignacien moyen bien caractérisé, avec faune de steppe semblable à celle du niveau IV. VI. Niveau froid de toundra (Myodes Obensis, etc.). VIT. Niveau dit « Moustérien récent » avec faune de steppe (Ours des cavernes, Cheval, Mammouth, Rhinocéros, etc.). VIII. Sable tertiaire. Nous voyons donc à Sirgenstein une fin de Moustérien d’abord à faune demi-froide passer à une faune froide de Rongeurs arctiques au moment oùs'intercale l’époque de l’Aurignacien inférieur ; puis, pendant l’Aurignacien moyen et l’Aurignacien supérieur règne un régime demi- froid. Ensuite, retour de la faune froide de Rongeurs arctiques, au-dessus de laquelle se développe l’industrie magdalénienne avec faune de steppe à Mammouth et Renne. A Ofnet et à Wildscheuer, la coupe est à peu près la même, sauf que le Moustérien du bas n’est pas représenté ; on trouve à Wild- scheuer : I. Humus. IT. Lôss à faune de steppe et Magdalénien ancien. IT. Lit à faune de toundra (petits Rongeurs). IV. Couche à industrie de l’Aurignacien supérieur, avee Cheval et Mammouth. V. Limon à industrie de l’Aurignacien moyen, avec Mammouth, Hyène, Ours, etc. VI. Couche à faune de toundra (petits Rongeurs, Lemmings et Lagopèdes). VII Couche stérile de base. (4) M. le Dr Schmidt dénomme cette couche « Solutréen », mais tous les instruments qu'il cite, notamment les pointes à pédoncule et les lames à dos abattu de la Gravette, : sont caractéristiques de l’Aurignacien supérieur. Aucun instrument caractéristique du Solutréen n’est signalé. | 84 PROCÈS-VERBAUX. Donc, avant l’Aurignacien moyen (c’est-à-dire pendant l’Aurigna- cien inférieur), il y a période froide et aussi entre l’Aurignacien supé- rieur et le Magdalénien. Enfin, Ofnet montre : I. Niveau à sépultures de crânes (Azylien). II. Magdalénien final, sans Mammouth. IT. Lit à Lemmings, faune froide de toundra. IV. Niveau Solutréen typique avec Cheval et Hyène. V. Niveau Aurignacien moyen typique, avec faune du Mammouth. VI. Lit à Lemmings, faune froide de toundra. VII. Sable dolomitique avec repaire de Hyène. Donc, avant l’Aurignacien moyen, niveau froid, ainsi qu'entre le Solutréen et le Magdalénien. Que conclure de tout cela ? C’est, d’abord, que le Moustérien proprement dit n’est pas caracté- risé par une faune froide, mais par la simple faune du Mammouth. Ensuite, qu’une première période froide à petits Rongeurs arctiques apparait nettement à la fin du Moustérien et se développe à la place de l’Aurignacien inférieur absent. Puis l’Aurignacien moyen, l’Aurignacien supérieur et tout le Solu- tréen se passent en régime demi-froid avec faune du Mammouth, et, entre le Solutréen supérieur et le Magdalénien, apparaît une seconde période froide à petits Rongeurs arctiques, après laquelle tout le Magda- lénien s'écoule, d’abord avec faune du Mammouth, ensuite avec faune du Renne, exactement comme en Belgique. Comme on le voit, ce n’est pas seulement la stratigraphie des dépôts des vallées qui indique nettement, par la crue de l’Ergeron, la présence d'une petite période glaciaire à l’époque de l’Aurignacien inférieur, ce sont aussi les cavernes et leur faune. A mon avis, la première période de froid signalée par la faune des Rongeurs arctiques, pendant l’Aurignacien inférieur, correspond à la glaciation würmienne, alors qu’il faut synchroniser la deuxième période de froid qui précède le Magdalénien avec l’oscillation de Bubl, pendant laquelle le front des glaciers est descendu de 900 mètres en dessous du niveau actuel dans les hauts massifs montagneux. Les conclusions de MM. Boule et Obermaier ne se réalisent donc pas. Dans le travail ici analysé, M. le D' Obermaier parle aussi de la SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 89 station du Wildkirehli et de Taubach-Ehringsdorf, non pour élucider l’âge de ces stations, mais plutôt pour obscurcir un peu le débat. Évidemment, si on fait coincider le Moustérien avec une période glaciaire, — ce qui n’est pas, — il est difficile de faire concorder avec une glaciation l'occupation dite moustérienne de la grotte du Wild- kirchlt, à 4 500 mètres d'altitude dans le massif du Santis (Suisse) ; et puisque cette occupation par l'Homme d’un point élevé, au moment où tous Îles environs de la caverne étaient envahis par les glaciers, est impossible, on Juge nécessaire de la placer plutôt au postwürmien, c'est-à-dire au postglaciaire. Mais les recherches de M. Commont nous montrent que le Mousté- rien et l’Aurignacien inférieur (!) appartiennent à l’interglacraire Riss- Würm, et dès lors l'occupation de cette station alpestre pendant une période interglaciaire n’a plus rien de mystérieux et n’entraine nulle- ment, comme le pense M. le D' Bächler, l’âge postglaciaire du gisement. D'ailleurs, comment ne pas être frappé de ce que l’on constate en Suisse ? Les explorations des préhistoriens de ce pays ont abouti à cette constatation que les stations du Paléolithique supérieur de la Suisse se divisent en deux groupes : le premier comprenant le Wildkirchli tout seul, à industrie ancienne ou de la transition moustério-aurigna- cienne, le deuxième renfermant toutes les autres cavernes et notam- ment le Kesslerloch, la plus importante au point de vue des superposi- tions d'industries. | Or, ce second groupe ne comprend que des industries allant de la fin du Solutréen à la fin du Magdalénien. Il existe donc, entre les deux groupes, une lacune qui correspond précisément à l’Aurignacien, et, comme on le sait, c’est à mon avis l’Aurignacien qui se place en regard de la glaciation würmienne. Pendant la progression des glaciers würmiens, une famille à indus- trie moustério-aurignacienne à parfaitement pu occuper pendant. un certain temps — avant que l’évolution industrielle n'ait amené la modification aurignacienne — la caverne du Santis, mais les glaciers avançant, la famille à quitté son dangereux gite et a pris sa course vers la vallée du haut Danube. Puis le Würmien a atteint son apogée, sup- (4) On sait que je place le Wildkirchli au moment de la transition du Moustérien à l’Aurignacien, les occupants ayant quitté le Périgord à la fin du Moustérien pour essaimer dans toutes les directions. 86 PROCÉS-VERBAUX. primant toute velléité d'occupation des cavernes, tant de celle du Santis que de celles des environs de Schaffhouse; enfin, les oscillations constatées d’Achen, et surtout de Bubhl qui a permis aux moraines terminales de s ‘établie à 900 mètres sous le niveau actuel des neiges, ont sérieusement contrarié toute autre tentative d'habitat, Jusqu'à ce que, les conditions s'étant décidément améliorées, — à la fin du Solu- tréen, — l'occupation du Kesslerloch ait pu se produire. Il me semble donc que l’histoire du Wildkirehli ne présente pas les difficultés d'interprétation que beaucoup, partant d’un point de vue non justifié, lui attribuent. Il en est de même de Taubach-Ehringsdorf. Les environs de Weimar sont — par suite d’une circonstance qui sera probablement élucidée dans la suite — à classer parmi les points où la faune de l’Elephas antiquus à persisté le plus longtemps. Ce fait, ainsi que le jugement du Prof Penck déclarant que les couches à industrie de Taubach sont de l’interglaciaire Riss-Würm, paraît avoir l’assentiment de M. le D' Obermaier. Tous les géologues et préhistoriens allemands qui ont exploré ou étudié le gisement — D' Wüst, D' Hahne, D' Verworn, D' Pfeiffer et D' Môller — sont éga- lement d'accord à ce sujet. Malheureusement cet accord n’est qu'illusoire parce que M. Obermaier se croit autorisé à tirer des faits des conclusions contraires à celles de tout le monde. Pour le préhistorien viennois, Taubach n’est pas de la transition moustério-aurignacienne, ainsi que l’admettent ceux qui ont étudié le gisement, c’est tout simplement du Paléolithique ancien ! Et pourquoi ? Parce que la faune est celle de l’Elephas antiquus à laquelle il n’est permis que d'accompagner le Paléolithique ancien ; ensuite parce qu'on y a rencontré récemment quelques petits coups-de-poing. À mon avis, la présence de l’Élephas antiquus et de quelques coups- de-poing dans un gisement est loin d’en assurer l’âge paléolithique ancien, c’est-à-dire Chelléen ou Acheuléen EF. D'abord, M. ie D' Obermaier ne semble pas s'être suffisamment pénétré de la réalité de la persistance de la faune de l’Elephas antiquus dans les provinces géographiques quaternaires, et ensuite il perd sans doute de vue que le coup-de-poing a lui-même persisté jusque dans l’Aurignacien moyen. En Belgique, d'assez nombreux Coups des poing en Sie et surtout en phtanite noir cambrien accompagnent, dans la célèbre caverne de on SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1940. 81 Spy, les deux niveaux inférieurs, et on les trouve ainsi voisinant intimement avec les grattoirs Tarté et les « pointes d’Aurignac » losan- giques à base fendue. Il en est de même dans le niveau inférieur de la caverne de Montaigle (Aurignacien moyen à grattoirs Tarté el à pointes d’Aurignac). Mais ce n’est pas toul. Il ne faut pas perdre de vue qu’à Taubach-Ebringsdorf il existe de véritables foyers avec charbon de bois, des os brûlés, des os brisés en long et même utilisés, tons caractères certains de la non-contempora- néilé avec le Paléolithique inférieur (1). Enfin, J'ai eu occasion de voir la majeure partie des silex travaillés rencontrés à Ebhringsdorf et, en présence de leurs possesseurs, j'ai placé toute une série d'instruments typiques provenant de la caverne d'Hastère. L'identité à frappé tous ceux qui avaient été témoins de la compa- raison. Personnellement, je conclus done, avec tout le monde, que les tufs à industrie des environs de Weimar renferment la faune de l’Eiephas antiquus el que leur âge est de l’interglaciaire Riss-Würm ; mais je me sépare ensuite de M. Obermaier pour déclarer que l'industrie est de la transition du Moustérien à l’Aurignacien, ce qui concorde parfaitement avec tout ce que nous avons dit Jusqu'ici dans le cours de ce travail. Pour accomplir un dernier effort en faveur de ses idées de rajeunis- sement extraordinaire de l'Homme paléolithique ancien, M. le D' Ober- maier cite les très intéressantes découvertes de M. S.-J. Czarnowski en Pologne russe. Ce préhistorien, explorant la Grotte des Tziganes près d’Ojcow, après avoir reconnu qu'elle ne renferme qu’un matériel relativement récent, examina les flancs abrupts de la montagne en dessous de l’ouverture de la caverne. Il remarqua que la pente était formée, à la (1) J’ai eu l’occasion, comme M. le Profr Commont, de son côté d’étudier des stations de l’Acheuléen [ où les débris de la faune étaient parfaitement conservés. Bien que j’aie rencontré quelques rares silex craquelés par le feu, je n’ai jamais constaté de traces de foyers ni d'os brûlés et, de plus, Je n’ai jamais rencontré des amas d’os fendus en long comme à l’époque des cavernes. Parfois 11 y avait des os cassés, mais irrégulièrement ou simplement près des extrémités, de sorte que j’en suis arrivé à conclure que le régime alimentaire des Paléolithiques inférieurs était notablement différent de celui des Paléolithiques habitant les cavernes; aussi les os brisés en long de Taubach et les traces de foyers font-ils rentrer ce gisement dans le groupe des industries du Paléolithique supérieur. 88 =: PROCÉS-VERBAUX. surface, d’un humus moderne, recouvrant du Lôss qui repose lui-même sur une couche altérée de détritique ancien, renfermant un riche matériel paléolithique. Plus de quinze cents pièces à facies paléoli- thique ancien furent trouvées, parmi lesquelles cent coups-de-poing à caractère acheuléen. Comme le détritique ancien à industrie repose sur des alluvions glaciaires que l’on ne peut rapporter qu’au Rissien, M. Obermaier en conclut encore à l’âge postrissien de l’industrie des environs d’Ojcow. Le préhistorien viennois dit textuellement : « … il s'ensuit qu'ici encore se trouvent un Acheuléen et un Moustérien appartenant à la période interglaciaire de Riss-Würm et reporte à la classification de M. Boule et à la mienne ». Comme je doute que l’industrie d’Ojcow soit un mélange d’Acheuléen ancien el de Moustérien, 11 me semble qu’il s’agit encore ici d’un arüifice de langage pour désigner le moyen terme entre les deux industries citées, c’est-à-dire l’Acheuléen F1. C'est bien, en effet, de cette industrie qu’il est question, et il suffit de recourir une fois de plus à mon tableau pour reconnaître que l’Acheuléen IF se trouve effectivement dans l’interglaciaire Riss-Würm, sans que pour cela l’Acheuléen T et le Chelléen y soient entraînés. Nous avons donc près d'Ojcow la répétition exacte des trouvailles signalées par M. Boule à la limite extérieure des Alpes, à Hautecour et à Conliège. Les mêmes faits inspirent les mêmes raisonnements pour l’appréciation de points en réalité fort éloignés. Plus on étudie l’Acheuléen IT, plus on y reconnaît les traces d’une première émigralion de clans parties de France à la suite de la grande crue hesbayenne, émigration que l’on reconnaît toujours plus lointaine, à mesure que les explorations s'étendent vers l’Est. Si, dans son travail, M. le D' Obermaier ne s'était borné principale- ment à l’Europe centraie, il aurait, sans aucun doute cité aussi quelques exemples de Paléolithique ancien postrissien à l’appui de sa maniere de voir. | Il lui aurait suffi de parler des stations anglaises bien connues, telles que Hoxne, Hitchin, Ipswich, Farnham, etc. Ces gisements sont, en général, situés sur des plateaux peu élevés formés par la nappe de Chalky Boulder-Clay, dans laquelle des dépres- sions ont été ensuite comblées par les dépôts argileux et limoneux avec faune, flore et industrie paléolithiques. Or, le soubassement de Chalky Boulder-Clay date du glaciaire rissien et, ainsi, les couches supérieures à industrie sont nettement postris- SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1910. 89 siennes et, si l’on veut, mais improprement, postglaciaires, puisque des moraines de l’âge du Würm ne se sont jamais avancées jusque-là. Si l’on examine les gisements cités plus haut au point de vue stra- tigraphique, on voit que les instruments paléolithiques occupent, en Angleterre, une situation tout à fait semblable à celle de lAcheuléen IT dans le Nord de la France, c’est-à-dire qu’ils sont situés dans un limon utilisé comme terre à briques, séparé du Boulder-Clay par des couches argileuses et ligniteuses correspondant aux premiers dépôts de notre grande crue hesbayenne, résultat de la fonte et du recul des glaces du Rissien. Aussi, lorsqu'on aborde le côté préhistorique, reconnait-on que l’on est en présence d’une belle industrie acheuléenne supérieure, à coups- de-poing bien soignés, réguliers, accompagnés de grattoirs, de racloirs, de lames, ete., le tout intact, à patine blanche. Enfin, ces instruments reposent, à fpswich, par exemple, sur des couches avee Mammouth et Rhinoceros tichorhinus et eux-mêmes sont mélangés, à Hoxne, à des ossements de Cheval, de Cerf, de Bœuf, d'Éléphant. Comme on le voit, Lous ces gisements des limons anglais appar- tiennent à l’Acheuléen IT qui est certainement postrissien, ce qui n’en- traine en aucune façon l’âge postrissien des industries antérieures. D'ailleurs, si l’on veut rencontrer le Strépyien, le Chelléen et l’Acheuléen I en Angleterre, 1l faut s'adresser aux gisements de lautre type, c’est-à-dire aux exploitations de gravier et aux ballastières, exactement comme dans le Nord de la France et autour de Paris. Il faut notamment suivre, sur la moyenne terrasse de la Tamise, le banc de gravier qui passe près de Northfleet par Swanscombe, Milton- Street, Galley-Hil!, ete. C'est dans ces épais cailloutis que l’on rencontre, à l’état de mélange, les instruments amygdaloides rudimentaires strépyiens, géné- ralement à arêtes fortement usées, les coups-de-poing chelléens taillés à grands éclats, à bords moins arrondis et les beaux instruments par- fois ovales, à arêtes cncore vives de l’Acheuléen EF. Or, ces graviers à paléolithique ancien sont nettement situés sous les limons à Acheuléen 11, et 1ls sont synchroniques de la progression des glaces du Rissien qui ont amené, de leur côté, le dépôt du Chalkv Boulder-Clay. De quelque côté que l’on se tourne, les faits donnent donc raison à la manière de voir que je défends, à savoir : 1° Du groupe paléolithique inférieur comprenant les industries : Stré- 90 _ PROCÈS-VERBAUX. pyien, Chelléen et Acheuléen 1, les deux premières sont prérissiennes, la troisième est exactement rissienne ; 2% Le dernier terme du Paléolithique inférieur ou Acheuléen I, avec le Moustérien, appartiennent à l’interglaciaire Riss-Würm ; 3° L’Aurignacien inférieur correspond approximativement à l'apogée de la glaciation de Würm; 4° À parür de l’Aurignacien moyen, toutes les industries paléoli- thiques restantes sont postglaciaires. Pour ce qui concerne ce dernier point, je n'aurais certes pas écrit ce que je viens de dire 1l v à à peine deux mois; mais en présence des résultats des recherches de M. Commont, la conclusion me semble iné- luctable et je me trouve ainsi d'accord avec M. Obermaier pour faire reculer le Würmien et, par conséquent, le postglaciaire, sensiblement plus loin que je ne l'aurais cru. Je marche donc d’accord avec MM. Boule et Obermaier à partir du Magdalénien jusqu’à l’Aurignacien ; plus haut en remontant, les faits, que je juge inattaquables, m'obligent à me séparer d’eux. Tel est l'exposé de ma manière de voir; chacun Jugera ensuite comme 1l voudra. Addenda. — Le jour même de la présentation à la Société de ce travail (45 février 1910), j'ai reçu de M. le D' E. Wüst, de Halle, un tiré à part d’une note intitulée : Die Gliederung und die Altersbestim- mung der Lüssablagerungen Thüringens und des ôstlischen Harzvor- landes (1). Dans cette note, M. le D' Wüst nous fournit la réalisation de l’idée théorique que je fais prévoir dans le cours du présent travail, à savoir que le Lôss supérieur que J'ai appelé ici Jüngerer Lôss peut se subdi- viser en deux assises superposées, dont l’une, le Jüngerer Lôss propre- ment dit, correspondrait à l’interglaciaire Riss-Würm et dont l’autre, le Jüngster Lôss, serait postwürmien et, par conséquent, postglaciaire. Quant à l’Alterer Lôss de la région considérée, M. Wüst le classe dans l’interglaciaire Mindel-Riss; ce serait un équivalent de notre glaise moséenne. Comme on peut s’en convaincre, la notion de l’existence d’un Lôss postglaciaire suivant un Lôss interglaciaire était mûre et elle se fait jour de plusieurs côtés à la fois. (1) Centralblatt für Mineralogie, Geologie und Paläontologie, n° 13, 1909. 4 SÉANCE DU 45 FÉVRIER 1910 91 D’après la nouvelle classification du Lôss proposée par M. E. W üst, son Jüngerer Lôüss représenterait exactement notre limon brabantien, tandis que son Jüngster Lüss correspondrait à notre ergeron, à sa terre à briques et à un prolongement qui ne serait représenté, dans nos régions, que par une lacune sédimentaire. Toutes les industries humaines depuis l’Aurignacien moyen seraient donc comprises dans le J'üngster Lôss postglaciaire de M. Wüst. La séance est levée à 10 h. 20. OS 0 : 1 PN ( ; # ù x US ÿ .. PR] CT l . PSN ER à A1 ? ‘ 1 4 Or « a LE G ! CAT PL À PRES | aa AT : L © ? . LOS à V ? - J'ÉCEN LES " à l 008 QE à ‘ + YU F. L: ‘ Ü : 4 % à : s g ? » A ÿ , 3 à ? LE AL 4 CERN au TEYME Œ. = nt nid ; : , Site FR A UWrs HET L + sa! SA » D Co 4 4 : 6 L WE à LEE TE FE \ tre À D = » Û à û L ; : : US : c: he 5 AE 0 #4 CR Cr x LUN AUCT URL REA ONE L il | » AE © L { » É ; ! ' 11 SE : Cr =, ! 2 L 344 -- Ÿs j à ; : ï L du ï j 0 0 = - ; . Are 5 \ ; en > LE x € Î ve n & ; ” Dr À NT : | Le î ) . 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À { % ATP ETS QE TE LIRE DE me À 2 = É 2 : . à l ” f . # : \ 1 [ “ [ 5 \ . y Fe f, L2 k . 1 À _ S SÉANCE MENSUELLE DU 20 AVRIL 1910 Distinctions honorifiques Re ANSE UN NA Approbation du procès-verbal de la séance de mars . Correspondance. ,+ 7/41 10) 2 Va PIE NOR UNS Ile Congrès international d'hygiène alimentaire . LAN ONE. APRES Congrès pour le perfectionnement du matériel colonial, du 14 au 18 août 4910 a bruxelles Lui. BV ANAL AOL PAR NO OMR Congrès géologique international, MDDnE et ENVOIS TECUS. 2 200 LIN, JU QE pe RNA TOR NS E. Rahir. Les Marmites du vallon du Ninglinspo, de la vallée de l'Ourthe € ct du ravin:de Golebi 5 4; RNCS DISCUSSION À, - 02 br LE | VEN Per A. Poskin. La Rabdomancie. (Deuxième communication.) (Inséré aux Mé- | noires.) 7 e . 0 . e se e 0 ° e - e . e . e. . 1] e G. Cosyns. Présentation d'échantillons du contact de la porphyrite de de et du schiste encaissant . SAN ON RON RL AGE: SES _ ©. Malaise. Sur l'opportunité d’adopter une on eRe échelle du Silurien pour la Carte géologique officielle”. :.: - |: 227.0 Sr DISUSSIOn * 10772 0ece 2 EME NS VAR ANR: ee TS E. Maïllieux. Remarques sur la faune et l'horizon di de quelques ï gites 1 mères infra-dévoniens. (Inséré aux Mémoires.) . . . . : . . : DUT EH —— à Stockholm} 250 Ir NS Conférence agrogéologique internationale, Ile session, Stockholm, 4910 . . à . 4m 0 » ' PE 169 A6 MUÉTE BELGE DE GÉOLNG | ue DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) Ve, rÉtaut- Protecteur : $S. M. le Roi Procés-Verbal _ DE LA SÉANCE DU 17 MAI 1910 Vingt-quatrième année Tome XXIV — 1910 A ansonian instity) | . CS CR BRUXELLES «Ne HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE | 449, rue de Louvain, 4142 1910 SÉANCE MENSUELLE DU 17 MAI 1910. Présidence de M. À. Rutot, président. La séance est ouverte à 16 h, 55. Approbation du procès-verbal de la séance d'avril. . M. le Président demande si quelqu'un a des observations à présenter. . M. Purzeys. — Ce n’est pas sans éprouver un réel sentiment de surprise que j'ai lu dans le procès-verbal de la dernière séance qu'une Commission avait été désignée à l’effet de mettre à l’épreuve le savoir- faire d’un manieur de baguette divinatoire ! La lecture de la première communication de M. le D' Poskin sur la Rabdomancie m'avait — je n’ai pas à m'en cacher — produit une fâcheuse impression. Cette communication me paraissait mieux désignée pour prendre place dans un journal de fervents des tables tournantes que dans les mémoires d’une société qui s'occupe de sciences naturelles. En disant, à plusieurs reprises, que les faits qu'il rapportait ont un caracière « troublant » (?), notre honorable collègue semblait les avoir pris au sérieux. La dernière communication pourrait donner à croire que l’expression a dépassé sa pensée, si, comme conclusion, il n’avait pas proposé de mettre à l'épreuve l’opérateur qui a « travaillé » sous ses yeux. S1 je n’avais consulté que mes convenances et ma tranquillité per- | sonnelles, je me serais contenté de hausser les épaules, parce que je sais, par expérience, que lutter pour combattre un mensonge sans cesse renaissant et se présentant chaque fois plus audacieux, c’est folie. Mais la réflexion aidant, j'ai pensé, Messieurs, qu’il y va du bon renom de la Société belge de Géologie et d'Hydrologie. Je me suis dit que si aucune voix ne s'élevait pour déclarer que nous ne prenons pas au sérieux le charlatanisme des faiseurs et la naïveté des illuminés, nous donnerions droit de cité, dans nos Mémoires, au mensonge et à l'erreur. 1910. PROC.-VERB. ÿ) 166 PROCES-VERBAUX. J’expose mon sentiment sans réticences, parce que j'estime qu’on fait trop beau jeu aux exploiteurs de la crédulité publique lorsque, sous prétexte de tolérance, des hommes de science acceptent de con- trôler des faits relevant, soit d’une imagination maladive, soit du tri- bunal correctionnel. Aussi longtemps que les honnêtes gens n’opposeront pas la fermeté à l’audace des fripons, ils consentiront à leur servir de proie. Rien n’est plus difficile que de lutter contre le mensonge, car la lutte se fait à armes inégales. Le seul moyen d’en avoir raison, c’est de refuser systématiquement de participer aux expériences auxquelles le puffisme nous convie. Accepter d'assister à des séances d’occultisme, de tables tournantes, de manœuvres de baguette divinatoire, est un acte de faiblesse qui sera exploité sans scrupule et sans vergogne par les faiseurs. Ils ne se feront pas faute de dire aux esprits faibles qui forment l'immense majorité : « Vous n'avez pas le droit de douter, puisque M. Untel, le savant, le géologue ou l’hydrologue dont vous connaissez le nom, à jugé les faits que j'’annonçais tellement troublants qu'il a désiré faire partie du groupe appelé à contrôler mes affirmations. » C’est en glissant sur cette pente qu’une société qui a pour objectif l'avancement de la science se fait l’apôtre de l’ignorance et, fait plus grave, se rendrait, involontairement, complice d’actes d’escroquerie. Deux années à peine nous séparent du moment où nous pourrons fêter le XX Ve anniversaire de la fondation de la Société belge de Géologie et d'Hydrologie. Pendant un quart de siècle, par conséquent, unis dans un effort commun, nous avons tâché d'introduire dans les esprits cette notion fort simple que les recherches d’eau souterraine ne peuvent être faites avec succès qu’en s'appuyant sur la géologie. | Précisément parce qu’elle est d’une simplicité extrême, cette idée n’a pas été acceptée jusqu'ici par tous, car l'esprit humain est enclin à accueillir le merveilleux de préférence au positif. On s'explique ainsi pourquoi les charlatans ont si beau jeu et pourquoi les hommes de science sont si peu écoutés. Entre l’avis de deux hommes, dont l’un se rendra sur le terrain, ayant pour simple bagage une carte géologique, et dont l’autre, l'air inspiré comme la Pythie sur son trépied, parcourra le pays, la main armée d’une baguette de coudrier ou encore d’un « multiplicateur de puissance » (!!), le choix ne sera pas douteux. A une société qui à à son actif le fruit d’un labeur incessant, on vient de proposer d'ajouter au trésor qu’elle a amassé pendant près d’un quart de siècle, en écartant avec un soin jaloux tout ce qui SEANCE DU 17 MAI 1910. 167 sentait l’empirisme, on vient proposer, dis-je, d'ajouter de la fausse monnaie... Ne sentez-vous pas, Messieurs, le discrédit que vous jetteriez sur nos travaux, Si, par complaisance, vous acceptiez l'offre qui vous est faite de contrôler les actes d’un illuminé, fût-il pharmacien? Je me refuse à croire que la Rabdomancie rencontre des adeptes dans notre Société ; aussi j'estime qu'il y à lieu de revenir sur un vote que je suis tenté d'appeler « de complaisance ». Aujourd’hui même on nous annonce le dépôt d’un mémoire d’hydro- logie dû à M. Richert. Allons-nous, au moment où nous ouvrirons nos colonnes à un travail purement scientifique, imprimer, parallèlement, une étude sur la Rabdomancie? Cela n'est vraiment pas possible, et dussé-je être Le seul à émettre un vote négatif, c’est pour la négative que je me prononce dès à présent. M. LE PRÉSIDENT croit qu'il est de son devoir de déclarer qu’il par- tage l’avis de M. Putzeys, et sa conviction est que la meilleure «baguette divinatoire » est et restera l’application rigoureuse des données de la géologie et de l'hydrologie. Si les membres qui ont assisté à la dernière séance ont accepté la constitution d’une Commission, c’est surtout par esprit de tolérance et de bonne confraternité. Ils n’ont pas cru un instant se départir de l’idée qu'il s'agissait d’un contrôle sérieux et non d’un acte de complaisance. Toutefois M. Putzeys vient de nous faire comprendre qu'il y aurait peut-être un inconvénient grave à consüituer la Commission, car ce serait, aux yeux de certains, reconnaître a priori que la Société admet le procédé divinatoire comme présentant un fond de réalité sur lequel on voudrait l’éclairer. Cependant, la Commission étant nommée, il est difficile de défaire ce qui a été fait, et dès lors, à sa première réunion, après lecture de la note de M. le D' Poskin, les membres auront pour première occupa- ion de voir si leur mission est justifiée à leurs propres yeux, si dans le mémoire de M. le D' Poskin il existe réellement des faits troublants, et ainsi ils jugeront de ce qu’il y aura lieu de faire dans la suite. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL croit aussi qu'il appartiendra à la Com- mission de décider s’il y a lieu de contrôler les expériences, comme le demande le D' Poskin. Pour le surplus, la Société est actuellement en possession de si nom- 168 . PROCES-VERBAUX. breux travaux originaux que des arguments d'ordre financier s'opposent à toute reproduction d'articles déjà publiés; tel est le cas. pour une grande partie du travail de M. Poskin, dont l’importante documenta- tion pourra toujours être consultée à la Bibliothèque, puisqu'il a bien voulu en faire don à la Société. Il se hâtera de donner communication du mémoire de M. Lin aux membres qui ont accepté de faire partie de la Commission nom- mée à sa demande. Erratum. — M. le Président fait observer, au sujet de la discus- sion page 462, qu’une inversion d’un membre de phrase a rendu son opinion inintelligible. 1! faut lire : M. le Président, après avoir remercié et félicité M. Rahir, ajoute qu'il a été intéressé d'entendre dire que le creusement en marmites, dû à l'érosion tourbillonnaire, pouvait ne pas être le seul mode d’attaque des roches. Etc., etc. Congrès scientifique international américain. Ce Congrès se tiendra à Buenos-Aires, du 40 au 25 juillet 1940. Notre confrère M. J.-C. Thierry, ingénieur des mines à Buenos-Aires, a bien voulu s'offrir pour présenter les travaux que ses collègues d’'Europé voudraient lui envoyer. Ci-dessous le programme de la section des sciences géologiques : SECTION DES SCIENCES GÉOLOGIQUES I. SOUS-SECTION DE LA GÉOLOGIE. . Hydrologie souterraine. . Gisements pétrolifères américains. . Puits artésiens; matériel de perforation. . Loess américain. . Relations du Tertiaire américain. D © à CO kO . Formations glaciales américaines. II. SOUS-SECTION DE LA PALÉONTOLOGIE. 1. Vertébrés mésozoïques. [2] . Relations de la faune fossile du Crétacé et du Tertiaire dans les Amériques du Nord et du Sud. 3. Etat actuel de la Paléofitologie américaine. = Développement et évolution des Primates en Amérique. de LONCIA NS RAT SÉANCE DU 17 MAI 1910. 169 III. SOUS-SECTION DE MINÉRALOGIE ET DES MINES. . État actuel des mines en Amérique; leur avenir; renseignements statistiques ; principales exploitations. . Exploitation du cuivre. . Exploitation du salpêtre. . Salines. . Instruments et méthodes pour découvrir les couches d’eau et les gisements miniers en général. . Application des machines perforatrices à la reconnaissance et à l’exploitation de l’eau, du pétrole et des autres gisements minéraux. Conditions des per- forations à de grandes profondeurs. . Application des moteurs électriques et d’air comprimé dans l’exploitation des mines. Leur emploi en cas d'insuffisance de la main-d'œuvre. . Méthodes économiques de rémblayage et de boisage. Cas dans lesquels on ne peut pas employer du bois. Exploitation, application et méthodes de mise en valeur des produits miniers. En particulier : Pierres de construction et d'ornement; minéraux pour fertiliser; tourbe, lignite, charbon bitumineux; pétrole, son utilisation comme combustible industriel et son emploi dans la métallurgie. . Application de l'électricité à la métallurgie et à la préparation du fer, du cuivre, de l’or, etc. . Conditions de la main-d'œuvre dans les mines. Mesures tendant à lutter contre son insuffisance. Législation. IV. SOUS-SECTION DE LA SÉISMOLOGIE. . Stations séismologiques américaines. . Stations séismiques, instruments et méthodes d'observation. . Avantages de l’uniformité dans les observations et leur communication réci- proque. . Fréquence chronologique des tremblements de terre américains. Relations des tremblements de terre avec d’autres phénomènes physiques. . Détermination des épicentres. . Les points les plus faibles de l’écorce terrestre et de la région subocéanique. . Déductions théoriques sur l'écorce terrestre. . Vélocité de l’onde séismique. Exposition internationale d'Hygiène Dresde 1911. Le Comité de la section scientifique de cette Exposition engage notre Société à y participer. | | Le programme très étendu de cette Exposition semble indiquer un 170 PROCÉS-VERBAUX. effort remarquable et du plus haut intérêt; tous les objets y seront groupés dans un ordre scientifique, de façon à faciliter l’étude. Le programme complet et des bulletins d'adhésion sont à la disposi- üon de nos confrères au Secrétariat; l’admission à la section scienti- fique est gratuite; le dernier délai d'inscription est fixé au 1% juil- let 1910. Ci-dessous des extraits du programme : C,. — Sol. Formation des couches géologiques et du terrain de culture. Structure et propriétés des couches du sol. Grosseur du grain — Volume des pores — Capacité — Capillarité — Perméahi- lité — Absorption — Attraction des surfaces. Température du sol. Air du sol. Substances organiques et microorganismes dans le sol. Appareils pour la prise d'échantillons. Rapports entre le sol et l’eau. Rapports entre le sol et les maladies (voir aussi Maladies contagieuses). D. — Eau. Apparition de l’eau dans la nature. Eau de pluie — Eau souterraine et eau de source — Eau de rivière et d'étang — Eau de mer. ; Qualités requises pour l’eau potable. Qualités requises pour l'eau destinée aux usages économiques, domestiques et indus- triels. Examen et critique de l'eau. Physiquement — Chimiquement — Crudité. Bactérivlogiquement — Flore et faune. Eloignement des impuretés dans l'eau (voir aussi Approvisionnement en eau). Eaux minérales — Glace. ANNEXE. — Balnéologie. IE. — Approvisionnement d'eau. Approvisionnement isolé. Citernes — Puits maçonnés et puits tubés — Fontaines et puits — Puits artésiens. Infection et souillures des puits — Amélioration des puits. Approvisionnement central. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 171 Places de prises d’eau. Aménagement des sources — Galeries drainantes — Fontaines centrales et fon- taines par séries — Production artificielle d’eau souterraine — Barrages — Etangs — Lacs — Ruisseaux et rivières. Dispositions des conduites jusqu'au point d'écoulement. Leviers — Puits de réception — Installations pour élévation d’eau et pompes — Réservoirs — Réseau de distribution — Bornes-fontaines et bouches d’eau publiques — Raccordement à domicile — Compteurs à eau — Bouches d’eau d'intérieur. Traitement de l’eau qui n'est pas indemne d’impuretés provenant de : Dissolution de plomb — Rouille des tuyaux de fer - Attaques sur des combinai- sons calcaires — Présence de fer — Manganèse — Chaux — Acide sulfurique — Substances troublantes, colorantes et sapides — Plantes aquatiques (algues) — Animaux aquatiques — Microorganismes. Présence d’agents infectieux et poisons. Procédés de purification et de stérilisation. Procédés de sédimentation avec ou sans addition d’agents chimiques. Filtration. En grand : qualités réclamées pour la filtration. — Les difiérentes sortes d'installations de filtrations et leurs exploitations — Filtration lente — Filtration rapide — Filtration naturelle. En petit : filtres de famille et filtres spéciaux. Oxonisation de l'eau. Ebullition de l'eau. En grand — En petit. Méthodes chimiques de stérilisation de l'eau. Contrôle de l'approvisionnement d’eau. Surveillance du terrain distributeur d’eau. Surveillance des environs les plus proches de l'installation de la prise d’eau. Surveillance de l'installation d'ensemble, du puisement et de la conduite. Surveillance de la quantité et de la propriété de l’eau. Prise d'échantillons d’eau. Appréciation des résultats de l'examen local, bactériologique et chimique. Correspondance. 4. M. E. van den Broeck s’excuse de ne pouvoir assister à la séance. 2. La librairie Armand Colin fait hommage à la Société du fasci- cule 2 du tome II du Traité de Géologie de M. E. Haug. Ce fascicule a trait aux périodes jurassique et crétacée. 5. M. A. Kemna envoie le numéro du 15-20 avril 1910 de la Revue économique internationale (4, rue du Parlement, Bruxelles). 172 PROCES-VERBAUX. Ce fascicule est presque entièrement consacré à l” ide du cyele de l’eau. Nous croyons intéresser nos confrères en donnant la table des matières de cet ensemble d'articles : L — L'eau potable. Introduction. — Le filtrage au sable (An. KEMNA). Procédés physiques et chimiques pour la stérilisation des eaux en grand (Dr IMBEAUXx). Décantation et filtration des eaux de rivière (Dr A.-C. HousrTon). II. — L'eau d'égout. L’assainissement des villes et des campagnes par le traitement biologique des eaux d’égout (D' A. CALMETTE). La circulation de l’eau dans le sol et le sous-sol (R. D'ANDRIMONT). Le lac d’'Hofstade (CL. VAN BOGAERT). 4. L'Union typographique et d'éditions de Turin édite : L'Évolution biologique et humaine. Essai synthétique et considérations, de notre éminent confrère le D' Federico Sacco. Un volume 1in-4° de vur- 450 pages, avec tableaux, 40 francs. On peut souscrire à la librairie Ch. Béranger, 21, rue de la Régence, Liége. Dons et envois reçus. 1° Périodique nouveau : 6074. L'Eau. Asnières (Seine), 1910, n°° 1, 2, 3. 2° De la part des auteurs : 6075. .… Dossier relatif à la Rabdomancie. (Réuni par le D' A, Poskin.) 6076. … Bulletin n° 4 du Congrès scientifique international américain. Buenos-Aires, 1910. Brochure in-8° de 53 pages. 6077. Ball, S.-H., et Shaler, M.-K., Mining-conditions in the Belgian Congo (Congo Free State). New-York, 1910. Extrait des Trans. of the Amer. Inst. of Mining Ing., 31 pages et 10 figures. 6078. Klein, W.-C., Grundzüge der Geologie des süd-Limburgischen Kohlengebietes. Bonn, 1909. Extrait des Berichten des Nied. Geol. Vereins, pp. 69-90, pl. VI-VIT et 1 fig. | 6079. Matthew, G.-F., Remarkable forms of the Little River group. Ottawa, 1910. Palait des Trans. of the Royal Soc. FREE vol. INT, sect. [V, pp. 113-195 et 1 pl. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 173 6080. Matthew, G -F., Revision of the flora ofthe Little River, group ne II, Ottawa, 1910. Extrait des Trans. of the Royal Soc. of Canada, vol. IIT, sect. IV, pp. 77-143 et 6 pl. 6081. Matthew, G.-F., The geological age of the Little River group. Ottawa, 1910. Extrait des Trans. of the HT Soc. of Canada, vol. LE, sect. IV, pp. 67-75 et 1 carte. 5436. Haug. E., Traité de Géologie. IL. Les périodes géologiques, 2 fasc. Paris, 1910, vol. in-8° de 918 pages avec 396 figures et cartes dans le texte, 48 planches et 2 cartes. (Don de l’éditeur A. Colin.) Élection de nouveaux membres effectifs. Sont élus membres effectifs par le vote unanime de l’Assemblée : MM. Corner, Jules, directeur des Nouvelles Carrières du Brabant, à Quenast, 121, rue de la Source, à Saint-Gilles, présenté par MM. Hankar-Urban et Greindi. Oor, Robert, sous-lieutenant au régiment des grenadiers, 74, avenue du Vert-Chasseur, à Uccle, présenté par MM. Gil- bert et Rutot. Communications des membres. P. GRÔBER. — Résultats tectoniques d’un voyage en Asie centrale. L'auteur expose la ‘hèse tectonique qu'il vient de publier dans une revue scientifique allemande et qu’il compte donner en langue française aux dHémoires de la Société. P. GRÔBER. — Comparaison des zones du Carboniférien de la bande des Écaussines et de la région de Modave. Cette étude, suite des travaux exposés par l’auteur à la séance de janvier, est destinée aux Mémoires. G. RICHERT. — Traité d'Hydrologie. L’Administration des Chemins de fer n’a pas délivré au Secrétariat le travail de M. Richert, annoncé depuis quelques jours. Ce travail sera résumé à la séance de juin. 1910. PROC.-VERB. D" 174 PROCES-VERBAUX. G. Cosyxs. — Note sur le gisement de calcite et d'anthracite du Calcaire viséen des carrières des fours à chaux de Richelle. Le Calcaire viséen forme un massif d’une cinquantaine de mètres de puissance, entre Visé et Richelle, et est bien visible de la halte de Souvré jusqu’au pont d’Argenteau. Au début, le Calcaire est nettement stratifié en gros bancs séparés par d'importantes intercalations argileuses; peu à peu la stratification s'atténue, des joints et des brisures verticales se montrent distincte- ment. A certains endroits, la roche est compacte et homogène; à d’autres endroits, elle est nettement bréchiforme; enfin par places, une strati- fication horizontale reparaît, souvent limitée par des brisures verticales. On constate la présence de puits verticaux à section ellipsoidale; notamment dans l’importante carrière (!) des fours à chaux de Richelle, on peut en voir un bel exemple, rempli d’un limon ocreux, de nom- breux blocs de calcaire corrodé et divers minéraux tels que: delvauxine, allophane, richellite, gypse, sulfate de baryte, pyrite pseudomorphosée en limonite, malachite, cuprite, etc. Le Calcaire viséen contient de nombreux minéraux; les travaux publiés à leur sujet sont trop nombreux pour pouvoir être tous cités; je signalerai 1c1 quelques observations que j'ai eu l’occasion de faire sur les minéraux : 1° Le calcaire bien stratifié situé entre Souvré et la première car- rière, ne m'a pas montré d’imprégnation de chalcopyrite, de malachite, de nodules de charbon, etc. ; la caleite géodique cristallise ici en scalé- noèdres absolument purs ; 20 Le calcaire compact, non bréchiforme, m’a donné de nombreux cristaux de caleite se présentant sous la forme du rhomboèdre primitif, sans combinaisons; J'ai observé plusieurs géodes tapissées de petits rhomboëdres et contenant au centre un très gros rhomboëdre (100) dépassant parfois 6 centimètres de côté. (t) Je profite de cette note pour adresser à l’aimable directeur des carrières de Richelle, pour l’excellent accueil qu'il réserve aux visiteurs, mes plus vifs remerciements. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 179 Ces cristaux sont rarement purs, 1ls montrent une structure zonaire très nette, les couches d’accroissement étant soulignées par de minus- cules cristaux de marcassite et de pyrite cuivreuse ; 5° Le calcaire bréchiforme formé de morceaux de calcaire anguleux de toutes dimensions et soudés les uns aux autres par un ciment cal- caire très minéralisé et très charbonneux. Les fragments de calcaire ne laissent que fort peu de résidu à la dissolution dans les acides, tandis que le ciment enrobant en abandonne trois fois plus (carbone, sulfure, quartz, argile). C’est dans ce calcaire bréchiforme que j'ai recueilli le plus grand nombre d'espèces de minéraux. CazciTE. — C’est, je pense, la carrière des fours à chaux de Richelle qui fournit actuellement les cristaux de calcite les plus intéressants. COSCa a dû cristalliser à diverses époques et dans diverses condi- tions. On trouve d'abord des rhomboëdres purs, limpides, sans inclu- sions, Mais ces cristaux sont souvent noyés dans une masse charbon- neuse qui les moule intimement. Ensuite, on observe les mêmes rhomboèdres, mais complètement pétris d’inclusions charbonneuses et de divers minéraux sulfurés. En outre, on trouve des cristaux dont le cœur est souvent de struc- ture zonaire, plein d’enclaves charbonneuses et autres, mais dont les dernières couches sont limpides et ont cristallisé sans être troublées par la venue d'impuretés. Enfin on trouve des cristaux complètement purs implantés sur les matières charbonneuses et pyriteuses. On en conclut que la caleite a cristallisé avant, pendant et après la venue et la formation des carbures. La période d'injection de ces matières hydrocarbonées a dû être fort limitée. Parmi les eristaux de caleite que J'ai recueillis, je signalerai un rhomboëdre primitif (100) dont les arêtes terminales portent les biseaux (510) (410), les arêtes latérales sont arrondies par les troncatures (210) (310?) (410?), plus divers scalénoèdres et rhomboëdres dont les faces, quoique très petites, ont un brillant parfait et sont mesurables. Ces cristaux feront l’objet d’une note où les mesures seront consi- gnées avec la discussion des faces. LES ENCLAVES CHARBONNEUSES. — Elles se présentent : 1° Sous la forme de nodules, d'aspect fluidal dans les géodes de eal- caire dontelles moulent les cristaux, sous forme de stalaetites, etc. ; 2 Sous forme de paillettes de toutes dimensions, de formes et d'aspect extrêmement variés, qu’on observe en dissolvant certaines parties plus foncées du calcaire ; 176 PROCÉS-VERBAUX. 3° Dans une petite carrière située entre le pont d’Argenteau et les fours à chaux de Richelle, un coup de mine vient de mettre à jour une grande poche de cette matière charbonneuse d’environ 2 mètres de large sur * mètres de haut. On ne peut en voir la partie inférieure qui s'enfonce sous le plancher de la carrière. Cette enclave charbon- neuse n’est pas homogène. C’est plutôt un ciment de carbone qui enrobe des fragments anguleux de calcaire de toutes dimensions. Le calcaire ainsi cimenté est très pur, tandis que le calcaire qui borde cette enclave notre est fortement chargé d’inclusions diverses, mais sur- tout charbonneuses. Au voisinage de cette enclave charbonneuse on observe de véritables filons de chalcopyrite et de divers sulfures de cuivre parfaitement cristallisés, entre autres de la tétraédrite et de la chalcosine. Les carrières de Richelle ne fournissent pas seulement de remar- quables minéraux, mais on peut également v recueillir une faune des plus riches, caractérisant le calcaire viséen, et à ce double point de vue elles mériteraient d'attirer l’attention des géologues. X. STAINIER. — Sur quelques gisements de dolomies carbonifères. L’étage dinantien du Carbonifère belge renferme bon nombre de roches dont le mode de formation est encore très loin d’être bien éta- bli. Je n’en veux comme preuve que les calcaires construits, les dolo- mies et les brèches. Certes on a déjà émis des théories sur l’origine de nos dolomies, mais ces théories, n'ayant comme appui qu’un nombre de faits très limité, sont encore loin de la vérité. Ces idées me venaient en tête en lisant récemment les beaux tra- vaux que M. l’abbé Delépine a consacrés à la description du calcaire carbonifère de notre pays et où il étudie, avec grand détail, notamment, les facies si curieux de ce calcaire carbonifère. L'avenir, au point de vue géogénique, repose sur de semblables travaux, et la solution des problèmes se rapprochera d'autant plus de la vérité que nous pourrons les attaquer avec un plus grand nombre de données. C’est dans ce but que je me suis décidé à sortir de mes notes quelques observations con- cernant des gisements très spéciaux de dolomie. Plusieurs points que j'ai observés il y a déjà des années, sont aujourd’hui très peu visibles, par suite de la nature friable de certains affleurements dolomitiques. Dans d’autres points situés dans des carrières en activité, les progrès des exploitations font sans cesse disparaître certaines coupes, et c’est SÉANCE DU 17 MAI 1910. 177 pour sauver ces renseignements de l’oubli que les pages suivantes ont vu le Jour. Nos observations ont porté sur trois régions situées, la première, sur le bord Nord du bassin de Namur, dans la vallée de l’Orneau; la deuxième, sur le même bord Nord, mais dans la vallée de la Meuse ; enfin, la troisième, dans la vallée de la Sambre. VALLÉE DE L'ORNEAU. Au midi des magnifiques affleurements de dolomie que traverse la vallée en question dans les étages tournaisien et viséen inférieur, on observe brusquement de nouvelles dolomies très localisées, notam- ment (!) dans la grande carrière Baudry, ouverte dans les assises de l'étage viséen supérieur auxquelles la légende de la Carte géologique attribue la notation V2b. Ce gisement n’est pas isolé, malgré ses faibles dimensions transversales. L'existence d’un vallon latéral, vers l'Est, le Fond-des-Vaux, permet de reconnaître une file de gisements semblables alignés suivant la direction des couches, c’est-à-dire sen- siblement de l'Ouest à l’Est, et que l’on peut suivre jusqu’au lieu dit Chafour, soit à 1 kilomètre à l'Est de la carrière Baudry. En ce point la bande carbonifère pénètre sous le plateau recouvert d’une épaisse couche de dépôts tertiaires et quaternaires, ce qui empêche de voir si ces gisements se poursuivent plus loin dans cette direction. Pour la même raison, on ne peut guère observer le prolongement de ces gise- ments à l’Ouest de la vallée de l’Orneau. J'en ai cependant retrouvé un affleurement, au même niveau et dans la même direction, à Velaine, soit à 5 kilomètres à l’Ouest de la carrière Baudry. L’extension actuellement connue de ces gisements dolomitiques est done de 6 kilo- mètres. Dans la région située à l'Est de la carrière Baudry, le grand nombre d’affleurements permet de suivre le gisement d'assez près. On constate ainsi que la dolomie se trouve intercalée, comme nous l’avons dit, dans l’assise V2b, à peu près vers le milieu. À ce niveau, l'élément magné- sien existe d’une façon assez continue, mais disséminé irrégulièrement et plus ou moins concentré. En deux points que nous allons décrire, (1) Certains des gisements dont nous allons parler sont déjà déerits d’une façon générale dans le travail de M. Delépine : Les caractères stratigraphiques des calcaires carbonifères, etc. (ANN. Soc. GÉOL. Du Norp, t. XXX VIII, 1909, p. 126.) 178 +. PROCÉS-VERBAUX. cet élément est tout à fait prépondérant et affecte des allures dont nous allons essayer de donner une idée par des coupes. CARRIÈRE BAUDRY. Cette carrière est située sur la rive gauche de l’Orneau, à mi-chemin entre la gare d’Onoz-Spy et le tunnel, au Nord. L’extrémité méridio- nale de cette carrière montrait la coupe suivante : a) Calcaire noir-bleu exploité. Bancs réguliers bien stratifiés, avec quelques intercalations de banes de dolomie parfois caverneuse ; b) Dolomie gris brunâtre assez friable et finement grenue. Elle ne ressemble pas complètement à la dolomie du Tournaisien et du Viséen supérieur. Sa teinte est plus foncée, son éclat plus terne, et elle est beaucoup plus friable. Mais toutes ces différences peuvent tenir à une altération météorique plus profonde, car les dolomies susdites, à l’état altéré, ressemblent tout à fait à celle de la carrière Baudry. Celle-e1 se montre comme stratiliée, mais les joints de stratification sont assez vagues et pas absolument continus. La ligne de démareation entre Île calcaire et la dolomie est très nette (je l’ai calquée sur une photogra- phie). Elle est, comme le montre la coupe, très sinueuse, tantôt sui- vant les Joints de stratification, tantôt coupant les bancs perpendicu- lairement. Le plus souvent le changement de roche est absolument brusque de part et d’autre de la ligne de séparation, mais ailleurs Île SÉANCE DU 17 MAI 1910. 179 calcaire se présente un peu dolomitisé au voisinage de la dolomie et celle-ci montre des noyaux gris bleuâtre calcarifères et plus durs. La limite méridionale de l’amas dolomitique et sa partie inférieure n'étaient malheureusement pas visibles à cause du taillis et des déhlais de la carrière. Au Sud, au sommet de l’escarpement, une petite carrière montre, d’une façon peu nette, le passage de la dolomie au calcaire. Ce passage n’est pas brusque, et les deux roches se compénètrent mutuellement comme par indentations. Au Sud de la carrière, un talus de la route montre un Curieux calcaire géodique non stratifié, bréchiforme et dolomitique. A quelques mètres encore plus au Sud, le premier talus de la route qui grimpe au Mont-de-Serrat montre le même calcaire bréchiforme, mais non dolomitique ni géodique. En montant cette route, on aperçoit au delà du premier coude un talus de la même dolo- mie que celle de la carrière, et en arrivant au bord du plateau, les talus de la route montrent du calcaire bien stratifié traversé par une petite cassure et présentant un amas local de calcaire bréchiforme. Ces tran- chées, qui sont à moins de 100 mètres à l'Est et au Sud-Est de la car- rière, montrent que la dolomie ne s'étend pas à l’Est de la carrière, mais vers le Sud-Est. Dans le compte rendu de l’excursion de la Société belge de Géologie dans la vallée de l’Orneau, nous avons figuré la dernière tranchée ainsi que la coupe d'ensemble de la carrière Baudry. (Cf. Bull. Soc. belge de Géol., t. VIIT, 1894, Mém., figures 4 et 5, pp. 195-204.) D'après tout cela on peut voir que l’amas dolomitique d’Onoz à la forme d’une sorte de culot à section horizontale fort irrégulière et qu'il est probablement séparé du calcaire par une démareation très nette au Nord et probablement aussi à l'Est, mais que vers le Sud il passe à ce calcaire d’une façon insensible, CARRIÈRE GUILLAUME. La grande route de la gare d’Onoz vers Spy longe, vers le Sud, une carrière située à environ 700 mètres du chemin de fer et qui, lors de la construction du chemin de fer vicinal, a été activement expioitée pour la fabrication du ballast; j'ai pu l’étudier alors et y lever la coupe suivante prise sur un plan de stratification mis complètement à nu par l'exploitation et qui montre bien les relations de la dolomie avec le calcaire. 180 PROCES-VERBAUX. FIG. 2. a. Dolomie massive à grain assez fin, dure et brunâtre. On y observe des filonets de calcite blanc laïteux; b. Calcaire noir-bleu appartenant à l’assise V2b. Quelques diaclases tra- versent le tout. J'ai suivi l'exploitation progressive de cette carrière. Il serait impossible de décrire tous les exemples de disloeations, de plissement et de torsion qu’elle a montrés. Aussi, elle présentait par moments un curieux enchevêtrement de dolomie, de calcaire stratifié et de calcaire bréchiforme. Cette coupe montre la dolomie séparée du calcaire par une ligne de démarcation bien nette, mais elle montre aussi que la compénétration des deux roches est extrême ; aussi il serait impossible de délimiter les deux éléments. L’enchevêtrement devient encore plus extrême plus à l'Est, le long de la même grand’route, sur les escarpements rocheux qui la bordent au Sud, au lieu dit Chafour. Là, dans des trous de recherches pratiqués par feu le docteur Monoyer, de Spy, on trouvait de curieux types de calcaire dolomitique très finement grenu, dur et de couleur blonde. Nous rappellerons que nous avons signalé la découverte de cristaux de soufre natif dans le calcaire de la carrière Guillaume comme dans celui de la carrière Baudry. Nous allons maintenant décrire les gisements dolomitiques visibles à l'Ouest de l’Orneau. SEANCE DU 17 MAI 4910. 181 Bois DE FAYAT. En quittant la gare d’Onoz, le vicinal vers Fleurus décrit une grande courbe vers le Nord et, avant de rejoindre la grand’route de Fleurus, entame plusieurs tranchées dans le bois de Fayat. Pour permettre de saisir Ce que nous allons dire, nous donnerons un croquis de la situa- tion de ces tranchées. = Care Ohoz /0Q 200 300 GO S00M | Fic. 3. La tranchée n° 45 montre du calcaire bréchiforme sur environ 16 mètres de long. On n’y distingue aucune trace de stratification, mais on remarque des amas de calcaire brun sableux à aspect dolomi- tique. La tranchée n° 46, d’une cinquantaine de mètres de long, montre aussi du calcaire bréchiforme sans stratification. Les cailloux sont for- més de calcaire noir enveloppé de calcite cristalline. Vers l'Est, le cal- caire est très altéré par les influences météoriques. La tranchée n° 47 montre, dans sa partie centrale, la coupe repro- duite à la figure 4. 1910. PROC.-VERB. Di PROCÉS-VERBAUX. 182 *UI[[RISUO 591} 21189[89 9P NO OUIF[BISIHO 9J19[89 ap aau0] 159 ajed 87 onbrwmo[op jueworqeqoud ‘9191 -nœd ‘auoi$ ‘Iiou o1189ç89 np Jed joue} ‘2[EpLOYaU0) oinsseo B 918989 np ed S2nJiSUO9 JQ1UE} ‘SIPUOI -xeqns no xnopngue xnOf[e sop sooed aed Juequou UOTJONEAS LU SJUIOÏ SUES OU20Y "AULIOJIUIQIE O11BIIE) *Q : AUIOHUI9IE 24904 EI] SUBP sIO[e 9Auue uo J9 ‘god e jnod Jreredsip UOneorynens e| simd ‘su9s Sn01 U9 S29SI01991JU9 919189 9P SA[NUTIA op Juduoi 9$ 91189[89 2[ PIOQE,P JO0A UQ ‘2[{ISU9SUT J16} e }n0} UOŸEF AUN,P AULIOIUIQIE 21189189 NP E JUOWOTRIYTET ossed [[ ‘9[NPUO JUSWDIQÈIT 19 JS9NQ-PION NE S91S0P G 9P UOSIRUI[OUT UN 99AB PUIS JUSUWIOJJAU N9[-ILOU 91169[8) ‘D SÉANCE DU 17 MAI 1910. 183 Tranchée n° 48. Dans sa partie occidentale, on pouvait observer la coupe sulvan(e : OUEST TONNES ci ’ ci 7 1— ie | LRRPRRROEIS PL a FIG. 5. a. Calcaire noir bien stratifié (V2b) en bancs réguliers ; b. Gros banc d'environ 2 mètres de calcaire bréchiforme plus gris, séparé du précédent par une ligne nette ressemblant à un joint de ravinement ; c. Poche de dolomie sableuse très altérée; d. Dolomie brune altérée, nettement stratifiée et passant au sommet, par places, au calcaire bréchiforme précédent d’une façon insensible ; e. Dolomie sans stratification, d’un aspect bréchiforme et ressemblant au calcaire b qui aurait été dolomitisé. Un peu au delà, vers l’Est, la même tranchée montrait la coupe sui- vante : a. Brèche dolomitique comme ci-dessus ; b. Calcaire noir-brun dolomitique vu par la tranche des bancs un peu ondulés et inelinant au Nord de 20 à 30o. En contünuant vers l'Est, la brèche dolomitique fait insensiblement place à une dolomie stratifiée en petits bancs assez réguliers, brune, sableuse, altérée, avec grosses géodes de calcite et alternant avec des bancs calcarifères bleuâtres avec joints schisteux. (Dir. N.-70°-E. Incl. S. — 60°-80".) 1804 PROCÉS-VERBAUX. Enfin, la tranchée n° 48 se termine, vers l'Est, dans du calcaire bleu en minces bancs fendillés reposant sur de la dolomie. On voit d’après cela que dans les tranchées du bois de Fayat 1l y a un curieux enchevêtrement de calcaires et de dolomies stratifiés ou bréchiformes passant de l’un à l'autre par transition insensible. De plus, il y a là des allures fort tourmentées et de curieux gau- chissements de couches et des reploiements, grâce auxquels la zone dolomitique est reportée au Sud-Ouest par rapport à sa direction de l’autre côté de l’Orneau. | AFFLEUREMENTS DE VELAINE. Après une assez grande distance, sous un plateau couvert de dépôts quaternaires et tertiaires, le calcaire revient au jour à Velaine, le long du ruisseau de Grandvaux. Sur la rive gauche de ce ruisseau, le long du chemin de la grand”- route de Denée à Ligny, à la ferme Cornil, on observe à mi-chemin entre la ferme et la route, dans le talus Nord, un affleurement d’une dolomie extrêmement curieuse, cristalline, avec cherts etamasdecalcite. et de fluorine. Cette dolomie ressemble tout à fait à celle qui accom- pagne certains gîtes métallifères. _ D'après A. Dumont (voir ses notes de voyage, n° 7033 brun), il y aurait eu une carrière le long du chemin qui conduit de la même grand’route vers la ferme de la Converterie, dans l’angle Sud de ce chemin avec la grand’route. Dans cette carrière, il renseigne la pré- sence de calcaire compact gris-bleu avec Productus (Inel. S. — 30°, Dir. N.-74*-E.). Ce calcaire aurait été recouvert de quelques bancs de dolomie gris brunâtre à grain fin, quelquefois friable et renfermant des géodes de calcaire et de quartz. Cette carrière est aujourd’hui rem- blayée, mais à 600 mètres à l’Est, sur la rive gauche du ruisseau, une carrière dans le même calcaire montre des allures très tourmentées. Les affleurements de Velaine sont exactement sur la direction Est- Ouest de ceux de la vallée de l’Orneau, et, chose curieuse, en prolon- geant cette direction, on tombe exactement dans le gîte de baryüne de Fleurus qui est absolument aligné suivant la même direction. Or, comme j'ai pu m'en assurer, au seul point où l'on voyait la roche primaire dans laquelle est compris ce gite, celle-ci était constituée par une roche dolomitique absolument semblable à celles que nous avons décrites d’Onoz. Les dolomies de Velaine présentent un aspect assez différent et bien curieux. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 185 VALLÉE DE LA MEUSE. Je connais aussi un gisement anormal de dolomie dans la vallée de la Meuse, également sur le bord Nord du bassin de Namur, mais à un niveau géologique un peu plus élevé dans le calcaire viséen immédiate- ment sous-jacent au terrain houiller (assise F2c\. Le gisement se trouve juste à l'embouchure du ruisseau d'Erpent (ruisseau des Larrons), dans la Meuse, au lieu dit La Vinaigrerie. La dolomie constitue les deux rochers que l’on observe à l’entrée du vallon, de chaque côté du ruisseau. ROCHER A L'OUEST DU VALLON. La face de ce rocher, qui se trouve dans la vallée de la Meuse, est en grande partie cachée par la végétation, mais en pénétrant dans le taillis, on voit un affleurement rocheux d’une curieuse dolomie. On y remarque de gros bancs massifs et géodiques d’une teinte un peu rosée et de minces bancs d’une dolomie zonaire. Cet aspect zonaire est dû à la présence, le long des joints de stratitication, de géodes allongées et aplaties dans le sens du joint et bordées d’un mince liséré grisâtre, comme l'indique la figure suivante : BIG. 1 L'inclinaison des bancs est de 12° au Sud. La face de ce rocher, qui est du côté du vallon d’Erpent, a été 186 PROCÈS VERBAUX. entamée récemment pour l'élargissement de la route, et dans la section on voit le passage de la dolomie au calcaire se faisant de la façon la plus capricieuse. Dans la vallée de la Meuse, à 200 mètres à l'Ouest de l'entrée du vallon, se voit une carrière dans laquelle les roches ne présentent pas la moindre trace de dolomie. ROCHER A L'EST DU VALLON. Dans le pare de la villa qui a remplacé l’ancienne vinaigrerie on observe plusieurs pointements d’une dolomie finement grenue, très cristalline, sans joints de stratification, présentant les aspects corrodés et ruiniformes si caractéristiques des roches dolomitiques. Dans un de ces pointements on observe même une petite cavilé ou grotte, mais je ne saurais affirmer qu’elle soit bien naturelle. De ce côté du vallon, on ne voit guère les relations de la dolomie avec les calcaires environnants, mais à une très faible distance plus à l’Est on voit, le long de la grand'route de Liége, une carrière montrant des bancs réguliers de calcaire sans la moindre trace de dolomie. De l'étude des affleurements on peut (lonc conclure qu'il existe à cet endroit une sorte de massif dolomitique dont l’extension vers le Nord est cachée sous la Meuse et dont la partie méridionale affleurant a été coupée au milieu par la vallée du ruisseau des Larrons. Le diamètre visible de ce massif serait d'environ 250 mètres. M. G. Cosyns, qui assistait à une excursion de la Société belge de Géologie que j'ai conduite à ces gisements, a eu l’amabilité de me com- muniquer les résultats de l’analyse qu'il a faite d’un échantillon prélevé dans la petite grotte dont nous avons parlé. Voici cette analyse : Densité 5.43 0 es MR RTE COR RTS Résidu insoluble dans les acides (quartz noir,oligiste et barytine) 2.10 cj La partie soluble dans les acides comprend : Carbonate ferreux..." 5 0040 NE OR ER RE EE Calcite. 4 ns et ONE AM CRE Dolomie 4 247.10 0 SON ANIME ONE ER Sulfate.de chaux : + 2000 EN MERE NT RE Traces de manganèse, de zinc, d’arsenic et d’étain et traces sensibles d’alumine. 4 < SÉANCE DU 17 MAI 1910. 187 VALLÉE DE LA SAMBRE. Sur le versant méridional du bois du Fays de Temploux qui domine la vallée de la Sambre, on voit paraître, au travers du manteau de phtanites du Houiller inférieur, quelques pointements de caleaire et de dolomie. Des études récentes m'ont montré que ces phtanites, ces dolomies et ces calcaires appartiennent au massif que la faille du Centre a refoulé sur les couches plus récentes du bassin de Spy. La faille du Centre longe donc le bord Sud de la grande voûte caleaire qui sépare le bassin houiller de Spy du grand bassin de la Sambre (1). Voici ce que l’on observe au Fays de Temploux. À mi-côte est adossée la villa de Coppin, derrière laquelle une emprise à mis à nu des phtanites (Dir. E.-0. Inel. S. —55°). En suivant un sentier qui marche vers l’Ouest à mi-côte de la colline, on aperçoit, à environ 200 mètres à l'Ouest de la villa, un pointement de calcaire noir veiné de blanc. A une petite distance à l'Ouest et certainement dans le prolongement du calcaire ci-dessus, on voit une petite carrière ouverte dans de la dolomie massive finement grenue et fossilifère (Productus). La même roche se voit encore un peu plus loin derrière une petite maisonnette, puis au delà on n’aperçoit, de nouveau, plus que des phtanites. D’après cela, il est difficile de se soustraire à la conclusion qu'il existe, au Fays de Temploux, un massif dolomitique local intercalé dans le Calcaire viséen le plus élevé, très près de la base du Houiller, donc à très peu près au même niveau que les dolomies d’Erpent. CONCLUSIONS. Les dolomies que nous venons de décrire présentent un certain nombre de caractères communs avec les dolomies qui caractérisent la base du Viséen dans le bassin de Namur. Mais il semble que, en s'éloignant de ce niveau inférieur, la dolomie prend un caractère de plus en plus local et de moins en moins stratifié. En effet, la dolomie est encore très répandue au niveau de l’assise V2a. Elle est incom- (1) Le résultat de ces études nécessitera la modification des tracés de ma Carte géologique de Fleurus-Spy (feuille n° 143 du Service géologique) dans la région du Fays de Temploux. 188 PROCÈS-VERBAUX. parablement moins étendue dans l’assise V2b. Enfin, les deux gisements que nous avons signalés au sommet du Calcaire carbonifère, dans l’assise V2c, sont les seuls que nous connaissions dans le bassin de Namur, et leur gisement, nous l’avons vu, est essentiellement local. Il serait prématuré d'émettre la moindre déduction du petit nombre de faits que nous avons signalés. D’ailleurs, dans certains des points que pous avons décrits, notamment dans la vallée de l’Orneau, la compli- cation des gisements est extrême. Comme M. Delépine l'avait déjà signalé, 11 y à là le plus curieux enchevêtrement de dolomies, de calcaires stratifiés et de brèches. Pour ces dernières roches notamment, comme je l’ai déjà ditantérieurement, cette région forme un magnifique champ d’études, car 1l y a là probablement réunis, presque côte à côte, différents types de brèches et de calcaire bréchiforme. Il en est très vraisemblablement de même des dolomies. X. STAINIER. — Du mode de formation de la grande brèche du Carhbonifère. M. le chanoine de Dorlodot a émis, il y a quelque temps, des con- sidérations très suggestives au sujet de l’origine de cette brèche, qui forme un des traits les plus curieux du sommet de notre Caleaire carbo- nifère (1). Partisan convaincu de l’origine sédimentaire de cette grande brèche, je les ai lues avec le plus vif intérêt, car elles lèvent certaine- ment un des coins du voile qui couvre encore la genèse si mystérieuse de cette roche. Une chose qui m’a toujours beaucoup surpris, c’est qu’il y ait encore des géologues admettant la formation mécanique de cette brèche, malgré les arguments indiscutables prouvant que cette brèche ne peut pas avoir été produite mécaniquement (2). Je n’en puis trouver d’autre raison que dans l’obscurité qui règne encore sur le vrai mode de for- mation de cette roche, obscurité que l'hypothèse émise par M. de (*) H. DE DorLoDoT, Sur l’origine de la grande brèche viséenne et sa signification tectonique. (BULL SOC. BELGE DE GÉOL., t. XXII, Mém., p. 29.) H. DE DORLODOT, Sur la présence de blocaux impressionnés dans la grande brèche viséenne. (IB1p., Proc.-verb., p. 116.) (2) Nous sommes loin de nier l’existence de vraies brèches mécaniques. Nous pen- sons même qu'il peut exister des brèches mécaniques de nature bien différente. Aussi en parlant d’origine sédimentaire, nous n’avons en vue que la grande brèche du Viséen que la légende de la Carte géologique désigne par la notation V2cx. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 189 Dorlodot ne peut pas encore dissiper complètement. C'est pour essayer de jeter un peu de lumière dans la question que les pages suivantes ont été écrites. Dans les travaux précités, M. de Dorlodot à émis l’idée que « les anticlinaux, en somme peu prononcés, qui ont déterminé la formation des calcaires détritiques de l’assise d’Anhée et spécialement de la grande brèche, furent l’ébauche d’anticlinaux qui se sont fortemeni accentués lors des plissements post-westphaliens ». Par cette hypothèse ingénieuse, M. de Dorlodot a levé deux des objections contre lesquelles se heurtait la théorie de la formation sédi- mentaire de la grande brèche. 4° Puisque ces anticlinaux sont nombreux et disséminés sur toute l'étendue de la mer carbonifère, J'emprunte les expressions de M. de Dorlodot, les matériaux détritiques n’ont pas dû venir de loin, chose indispensable pour la formation d'une brèche caleaire ; 2% Enfin, puisque ces anticlinaux ont été ultérieurement encore plus émergés, et arasés, on s'explique la disparition des phénomènes de ravinement, de transgression et de discordance de stratification que ces émersions et immersions successives ont dû nécessairement produire et que l’on n’avait Jamais observés. M. de Dorlodot admet que les matériaux détritiques de la brèche proviennent du choc énergique de la vague sur des caleaires déjà formés, consolidés, émergés ou du moins très peu au-dessous du niveau des eaux. Mais ce processus de formation se heurte à de sérieuses objections. S'il suffisait, pour former de la brèche, du choc des vagues sur des calcaires plus ou moins émergés, la formation de la brèche devrait être, de nos Jours, un phénomène des plus communs. Sur d'énormes étendues, le rivage actuel des mers est constitué par des calcaires à tous les états de consolidation imaginables et présentant à l'attaque des vagues les conditions les plus diverses. Or, on n’a jamais, à ma connaissance du moins, signalé la formation contemporaine de brèches marines. D’expérience personnelle, j'ai pu, sur les côtes de l’Angleterre, observer les résultats de l’action destructive des flots sur des falaises calcaires de duretés très variables. Je citerai spécialement les falaises crayeuses du comté de Kent, les falaises de calcaires jurassiques du comté de Dorset et, enfin, les falaises de calcaire carbonifère du Nord du Pays de Galles et spécialement les belles falaises du Great Ormes- Head non loin de Llandudno. Il y avait donc là toute la gamme pos- 190 PROCÉS:VERBAUX. sible, au point de vue de la dureté et de la cohérence, des variétés de roches calcareuses. Or, Je n'ai rien pu voir là ressemblant, ni de loin ni de près, à de la brèche n1 même à des cailloutis ou conglomérats. Accidentellement, au pied des falaises, surtout dans le cas de la craie, un éboulement un peu considérable, se produisant au bord de la mer, détermine des accumulations qui, sous l’action des flots, ressemblent vaguement à des brèches. Mais ces accumulations sont essentiellement locales et limitées, et leur existence est des plus éphémères, car à la première tempête tout est balayé et dispersé au loin. Aussi au pied des falaises en ques- tion, on ne trouve que des galets parfaitement arrondis provenant, pour la craie, des silex qu’elle renferme et, dans les autres cas, de roches dures amenées du voisinage par un lent cheminement le long des côtes. Même en admettant que dans le passé, et sous l’influence de condi- üons aujourd'hui disparues, il aurait pu se produire de la brèche sur des côtes peu inclinées ou contre des falaises, je pense que, vu le peu de résistance du calcaire à l’attaque des flots, cette brèche se serait détruite au fur et à mesure de sa formation, et qu’il ne s’en serait pas formé des amas énormes comme ceux que nous connaissons dans le Carbonifère et dont la continuité et l’extension sont vraiment éton- nantes. En tout cas, les éléments de ces brèches auraient présenté une forme arrondie bien différente de l’état éminemment anguleux qui caractérise les matériaux de la grande brèche. Les expériences bien connues de Daubrée sur la formation des cailloux roulés et des galets n’ont malheureusement pas porté sur des calcaires, mais en voyant combien peu de chemin ont à parcourir, pour devenir des galets, des roches incomparablement plus dures et plus tenaces, on se rend compte que des calcaires résisteraient diffici- lement à l’action arrondissante et destructive des vagues. Ce n'est guère qu’au voisinage des formations coralligènes actuelles que l’on voit le choc de la vague détacher des fragments de roche et d’organismes, et la continuité de l’action entraîne, là aussi, la rapide transformation de ces débris en un sable corallien. fl en résulte donc pour nous, de toute évidence, que la formation sédimentaire de la grande brèche a dû exiger des conditions absolu- ment spéciales qui suffisent d’ailleurs aussi pour expliquer la rareté de brèches semblables à la nôtre dans les formations calcaires de tous âges et de tous pays. Ces conditions spéciales sont au nombre de trois : 4° Les calcaires que l’ébauche des anticlinaux faisait émerger crée SEANCE DU 17 MAI 1910 191 devaient déjà présenter une notable dureté et une cohérence très sensible ; 2% Le morcellement de ces calcaires durs émergés, en fragments anguleux, s’est produit non sous l'influence mécanique des vagues, mais par un processus différent dont nous aurons à nous occuper plus loin ; 5° Lors de l’émersion subséquente de ces anticlinaux, la mer à trouvé les calcaires tout dépecés. Dans un court laps de temps, et pour ainsi dire en une fois, elle a, sans grand déplacement, entassé les blocs calcaires pour en former les banes ou amas que nous COnNnAISSONS. Il me semble que si l’on pouvait élucider complètement ces trois conditions spéciales, on aurait jeté un grand jour sur la formation de la grande brèche avec ses caractères spéciaux, tels que MM. Gosselet, Cayeux, Brien et de Dorlodot l'ont décrite. Nous allons voir ce qu'il faut penser de ces conditions : Première condition. — Je n'ai rien de bien neuf à en dire. Il semble bien que, pour les auteurs qui se sont occupés de la question, l'existence de cette condition à l’époque du Calcaire carbonifère supérieur était réalisée, car cela cadre bien avec le concept que l’on se fait aujourd’hui de l’état physique de notre mer carbonifère belge. Tout au moins pour le Dinantien moyen et supérieur il semble bien que celte mer était peu étendue et peu profonde, très chaude; ses eaux, très riches en calcaire dissous, nourrissaient une faune variée et excessivement abondante par places. C’est une conclusion à laquelle une étude très détaillée des facies du Calcaire carbonifère belge et de leur répartition a conduit tout récemment M. l'abbé Delépine. (Cf. Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXX VIII, 1909, p. 152.) Avec ces caractères particuliers, nos mers carbonifères devaient ressembler à certaines portions de l'Atlantique le long des côtes du Brésil ou de la mer des Antilles, près de la Guadeloupe, où l’on a déerit la formation moderne et très rapide de calcaire par évaporation de l’eau de mer. (Cf. de Lapparent. Traité de Géologie, 5° édition, p. 537.) Là, comme dans nos mers carbonifères, des tranches d’eau peu épaisses, chargées de calcaire dissous, soumises par-dessus aux rayons ardents du soleil, se réverbérant encore par-dessous sur le fond blanc el brillant de la mer, ces eaux, dis-je, devaient s’évaporer énergique- ment, provoquant un abondant dépôt calcaire. Concurremment, une intense sédimentation zoogène devait accroître les dépôts auxquels l'élément précipité pouvait, au fur et à mesure, fournir un ciment 192 PROCÉS-VERBAUX. assurant une rapide consolidation. Lors de l’émersion qui a suivi de près le dépôt de ces calcaires, ceux-ci étaient donc suffisamment cohérents pour subir les actions dont il nous reste à parler, sans se désagréger immédiatement. Deuxième condition. — Quel est le mécanisme qui à pu fracturer et morceler ces calcaires durs, si nous renonçons à l’action des flots pour y arriver? Voici l’idée qui m'est venue à ce sujet et que je me permets de soumettre au jugement de nos confrères : Si par suite d’un de ces changements à vue, si fréquents dans l'histoire des temps géologiques, la mer peu profonde du Carbonifère s'était desséchée complètement vers le milieu de l’époque de l’assise d'Anhée, qu’en serait-il résulté? Suivant toutes probabilités, l’ancien fond de mer, dur et rocheux, peut-être de teinte très claire, serait devenu un désert. Or, dans les déserts on voit intervenir, comme un des facteurs essentiels de la dyna- mique externe, l’action des variations de température dont nous sommes habitués, dans nos contrées à climat marin de l’Europe ocei- dentale, à tenir très peu compte. Chez nous, en effet, les variations diurnes de température, par suite de l’action diathermane de la vapeur d'eau toujours abondante dans notre atmosphère, ces variations, dis-je, sont peu prononcées. Leur effet est encore amoindri par l'influence conciliatrice des crépuscules et des aurores. Dans les déserts tropicaux il en est tout autrement. Des sols qui pendant toute la Journée ont été soumis aux rayons ardents d’un soleil que ne tempère aucune influence modératrice, ces sols s’échauffent et se dilatent. Brusquement la nuit tombe, presque sans crépuscule, et la température s’abaisse parfois au-dessous de zéro. On a ainsi observé, à Touggourt, des variations, en quelques heures, de 50° et au delà. Les roches se contractent alors violemment, et, pour peu qu’il y ait dans les roches dures la moindre hétérogénéité et la moindre différence dans le coefficient de contractilité, elles volent en éclats, parfois avec un bruit de mitraille. Aussi, lorsque l’on voyage au Sahara, les guides ont bien soin de prévenir les voyageurs du danger qu’il y à à passer la nuit près des rochers. Ce sont des faits sur lesquels l’attention avait déjà été appelée (1), mais Incidemment et sans insister sur leur amplitude. (1) A. Caoisy, Documents relatifs à la mission dirigée au Sud de l’Algérie. Paris, Imprimerie nationale, 1890, 2 volumes ïin-4 et 1 atlas. — G. ROLLAND, Géologie, D'O2Tit SÉANCE DU 17 MAI 1910. 193 Personnellement j'ai pu me rendre compte de l’importance de cette action des variations de température au cours de deux excursions dans le Sahara algérien. Le grand désert, contrairement à l’idée que l’on s’en fait généralement, n’est nullement constitué par d'immenses plaines de sable et par des dunes. Ce type de région physique est peu étendu au Sahara et porte sur les cartes les noms de « Reg » ou « d’Areg ». Il y a d'immenses plaines argileuses, et dans les deux cas précédents, le désert ne présente nullement la stérilité et le caractère effrayant que l’on pourrait croire. Ce caractère se rencontre surtout dans les régions auxquelles les Arabes appliquent le nom de « Hamada », le désert rocheux ou pierreux presque totalement dépourvu d’eau, ne nourrissant qu’une végétation rare et spéciale, et inhabité. Dans cer- taines de ces régions rocheuses, on constate un grand développement de calcaires turoniens qui présentent avec les calcaires carbonifères belges une ressemblance étonnante. Lors des puissantes érosions du Quaternaire inférieur, les eaux ont sculpté en curieux « gours » ou en falaises couronnées de « mesas » ces calcaires résistants. On en peut voir tous les types possibles au pied du versant méridional de l’Atlas, de Biskra à Laghouat. Or, dans les plaines qui s'étendent entre les témoins d’érosions, on voit sur des surfaces considérables des accumulations de débris de ces rochers. D’après des renseignements que m'ont donnés des officiers français, on à pu constater, dans des travaux de terrassement ou dans des tranchées, que parfois ces accumulations avaient jusque 7 à 8 mètres d'épaisseur. Dans une de ces tranchées, j'ai pu voir la constitution d’un de ces amas. On y trouvait l’accumulation la plus variée de fragments de roches, tous anguleux au possible, et de toutes les formes et dimensions imaginables, depuis les grains imperceptibles jusqu'aux blocs de plusieurs décimètres cubes. La majorité du dépôt était formée par de petits éléments. Dans les gros blocs restés exposés à la surface, on pouvait encore parfois saisir la marche de l’effritement, car ces blocs se montraient craquelés, fendillés, prêts à se réduire en poudre. [ est certain qu’il y avait là des matériaux suffisants pour faire, après un léger transport éliminant la plus grande partie des éléments fins, une brèche absolument identique à celle du Viséen belge. F’ajouterai même que l’on peut aisément, dans mon hypothèse, expliquer un fait que M. de Dorlodot à rappelé avec un certain doute cependant : c’est que les cailloux de la brèche viséenne sont beaucoup plus riches en veines de calcite que les roches en place dont ils proviennent. Tous ceux qui ont examiné la grande brèche sur les grandes tranches polies 194 PROCÉS-VERBAUX. que fournit l'exploitation de la brèche comme marbre (par exemple dans certaines salles de l’hôtel de ville d'Anvers), auront pu vérifier le bien fondé de son observation, car les veinules de caleite sont certai- nement bien plus rares dans les roches en place et surtout n’y affectent pas ce caractère de réseau qui contribue pour une si grande part à l'effet de beauté de ce marbre. M. de Dorlodot attribue l'existence de ces veinules au fait que ces roches, avant d’être réduites en cailloux, auraient déjà subi d’impor- tants phénomènes diagénétiques et que les fissures seraient dues soit à du retrait, soit à des actions dynamiques. Il nous paraît bien difficile d'admettre cette explication. Le retrait dans ces calcaires fort purs, comme ceux qui englobent les veinules en question, est insignifiant, et l'aspect des fissures de retrait est toujours spécial, différent de celui des fissures des éléments de la brèche. [Il nous paraît aussi difficile d'admettre que la légère émersion des ébauches d’anticlinaux aurait pu y développer des phénomènes dynamiques capables de fragmenter, de pareille façon, des calcaires consolidés. On devrait retrouver des traces de ces phénomènes dynamiques dans ce qui nous reste de ces anticlinaux. Or je ne sache pas qu’on y ait Jamais rien signalé de semblable. Il me semble que l’on peut expliquer la présence de ces filonets de calcite d’une façon fort simple, dans notre hypothèse. Par suite de la rareté des eaux, de l’intensité des évaporations, de la chaleur, la sur- face des déserts est le théâtre d’une active action chimique et est par- courue par des eaux riches en sels de tout genre. Aussi les éléments meubles, cailloux, sables, qui recouvrent le désert, sont rapidement cimentés en poudingues, croûtes cristallines, dalles, plaquettes, etc. Les crevasses et fissures se bouchent de matières cristallines, sili- ceuses, calcaires ou salines de toute espèce. Or, nous avons vu plus haut que dans les amas formés par les variations de température le fen- dillement est parfois extrême. Les circonstances peu favorables ne m'ont pas permis, au désert, d'observer le remplissage, par de la calcite, des fissures des blocs effrités; mais il ne faut, semble-t-il, qu’un concours de conditions bien simples pour que le phénomène puisse se produire au sein des amas riches en calcaire finement moulu et partant très soluble. Comme résumé donc, nous émettons l’idée que, lors de la formation des premières ébauches d’anticlinaux du Viséen supérieur, notre sol aurait pu s’émerger et donner naissance à une certaine étendue de territoires désertiques. Dans ce désert, les phénomènes auxquels nous SÉANCE DU 17 MAI 1910. 195 avons fait allusion, auraient pu accumuler des amas très considérables d'éléments anguleux de toutes dimensions et de toute forme, dont bon nombre auraient déjà été fendillés et resoudés par des veinules de caleite. Troisième condition. — Si nous admettons que notre région carboni- fère à pu, pendant le Viséen supérieur, présenter les caractères que nous venons d'indiquer, nous pourrions expliquer les particularités de notre grande brèche en admettant que cette région a été, par la suite, le théâtre des événements suivants : Le domaine continental carboni- fère s’est de nouveau immergé et, dans une phase d’envahissement courte et rapide, la mer a balayé devant elle et a accumulé, dans les synclinaux, les éléments meubles qu’elle à trouvés à la surface du territoire envahi. Les matériaux les plus volumineux n'ont pas été entraînés bien loin et ont donné naissance au type bien connu de brèche presque sans pâte fine. Un peu plus loin, les flots ont mélangé quelques éléments volumineux à de la pâte fine provenant de l’entrai- nement des éléments ténus de l’amas continental et de la trituration, par les vagues, des cailloux volumineux. Par une gradation insensible on passe, par une prédominance de plus en plus grande des éléments fins, à ces calcaires marmoréens compacts, très peu stratifiés, qui, dans l'Est du bassin de Namur, oceupent le niveau de la grande brèche. Ces calcaires proviendraient de l’entraîinement au loin, par les eaux, des particules les plus ténues. Il y aurait eu, par le fait de l’envahissement du continent, dans des conditions spéciales, par exemple par une mer s’avançant du Sud ou du Sud-Ouest vers le Nord ou le Nord-Est, un entraînement au loin accompagné d’un véritable classement mécanique de tout ce que les flots auraient rencontré sur leur passage. Et ainsi s’expliquerait cette gradation si remarquable que l’on constate, en bien des endroits, entre les différents types de roche que l’on observe, à ce niveau, dans le Carbonifère belge. Je suis loin de me dissimuler que tout cela est fort hypothétique. Et même dans le domaine des hypothèses, il y a deux catégories. Les unes, que l’on pourrait appeler a posteriori, sont celles qui groupent des faits connus pour tàcher d’en tirer une explication. Les autres, a priori, devancent les faits. Il n’est donc pas douteux que ces dernières soient particulièrement exposées à devenir caduques. Elles n’ont d’autre utilité que d’appeler l'attention sur une explication possible, d'éclairer la voie et d'appeler la confirmation ou l’infirmation. Tel est bien le cas pour l'hypothèse que nous venons d'émettre. Elle ne s'appuie guère sur l’observation des caractères et des particularités 196 PROCÉS-VERBAUX. de la grande brèche. Elle consiste simplement à signaler quelques phénomènes de la dynamique externe actuelle du glohe, comme pouvant servir à expliquer l’origine de la grande brèche. C’est à ceux qui se sont donné pour tâche l'étude fouillée de cette brèche que reviendra le soin de dire ce qu’il faut penser du bien fondé de notre hypothèse. Il y a certainement dans les faits de répartition de la brèche notamment, pour ne rien citer d’autre, des choses qui sont susceptibles de montrer si notre hypothèse a quelque chose de réel. Certes on pourra me faire l’objection que ma théorie de la formation de la brèche nécessite, pour aboutir, un ensemble de conditions si spéciales qu’il est d'autant moins vraisemblable de les avoir trouvées réunies. | A cela je répondrai que, la brèche étant une roche essentiellement spéciale, je me demande comment on pourrait l'expliquer autrement que comme le produit de circonstances spéciales. Une des causes qui m'ont déterminé à donner le jour aux pages qui précèdent, c’est qu'il est notoire que la brèche est, pour le moment, l’objet d’études détaillées. Les circonstances étaient done éminemment favorables pour savoir si, out ou non, il y a quelque chose de bon dans notre hypothèse. Discussion. M. Grôger. — En Asie centrale (Tien-Shan), comme aussi plus près de nous, en Espagne, il y a eu une période de plissement avant la sédimentation de la zone supérieure à Dibunophyllum (Do), qui corres- pond généralement à la partie supérieure du Carbonifère. Le plissement de ces contrées a atleint son maximum à l’époque de la « grande brèche ». Je suis persuadé qu’il y a eu en Belgique aussi un plissement à cette époque et que la « grande brèche », qui n'existe pas sur l’Ourthe et à Modave, correspond à une émersion partielle des roches carbonitères en Belgique. La séance est levée à 23 heures. ANNEXE AU PROCÉS-VERBAL. Compte rendu sommaire de l’excursion du 24 avril 1910 aux Carrières de Quenast. Malgré un temps quelque peu menaçant, l’excursion projetée à Quenast, le 24 avril 1910, avait réuni une vingtaine de membres de la Société belge de Géologie. M. Hankar-Urban, administrateur-gérant de la Société anonvme des Carrières de porphyre de Quenast, avait bien voulu prendre la direc- tion de l’exeursion qui avait pour but principal de visiter les Nouvelles Carrières de porphvyre du Brabant. Mais auparavant, 1] conduisit rapidement les excursionnistes dans les bureaux des carrières dont il à la direction, pour leur montrer de nombreux échantillons lithologiques du plus haut intérêt et représen- tant les facies extrêmement variés de la base de l’Yprésien à Quenast : cailloux roulés de silex noirs, à l’état meuble, ou conglomérés par un ciment calcaire ou ferrugineux et souvent accompagnés de dents de squale, cailloux de quartz blancs seuls ou mélangés de galets de por- phyrite, etc. Ensuite, M. Hankar-Urban nous conduit au sommet de la carrière de Quenast, au point le plus rapproché de l'exploitation des Nouvelles Carrières de porphyre du Brabant qui se trouvent à quelques centaines de mètres à l'Est. Il à eu l’amabilité d’y faire creuser une tranchée transversale pour montrer les caractères du contact de la porphyrite de Quenast avec les roches schisteuses encaissantes au Nord. Sur plusieurs mètres d'épaisseur vers le contact, la porphyrite est complètement altérée et transformée en une argile dans laquelle les feldspaths primitifs de la roche se distinguent encore sous forme de mouchetures kaolineuses. Tout contre le contact, le kaolin provenant des feldspaths s’est pour ainsi dire accumulé en une couche de 010 à 0"20 d'épaisseur. La tranchée creusée montre que la porphyrite n’est pas en contact immédiat avec les schistes siluriens au Nord; il y a intercalation d’une 198 ANNEXE A LA couche verticale de blocs de quartz blanc, dont quelques-uns de fortes dimensions, mélangés à de l'argile qui semble provenir de la porphy- rite altérée. C’est, en quelque sorte, la reproduction du contact observé, il y a bon nombre d'années, par Renard et de la Vallée Poussin dans le tunnel d'exploitation, un peu plus à l'Ouest, dans la même carrière. Les excursionnistes passent ensuite dans les Nouvelles Carrières de porphyre du Brabant, dont M. Jules Cornet, administrateur délégué, a bien voulu nous faire les honneurs. Une fois rassemblés au sommet, ils peuvent embrasser d’un coup d’œil d'ensemble l'exploitation. Fig. 1. — NOUVELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. (Cliché du Dr Gilbert.) Contact de la porphyrite avec les schistes siluriens au-dessus du bâtiment des pompes au Nord-Est : P. Porphyrite. S. Schiste. La ligne de contact est tracée en traits interrompus. M. Hankar-Urban cède la parole à M. le commandant Mathieu, qui expose d’une façon succincte les résultats des recherches que M. G. Cosyns et lui ont entreprises dans les Nouvelles Carrières. M. Mathieu, après avoir rappelé quelques notions sur la signification du terme « porphyrite » et sur les propriétés des contacts de roches $ | e SÉANCE DU 17 MAI 1910. 199 éruptives avec les roches encaissantes, attire l'attention des excursion- nistes sur les particularités qui vont être étudiées. Les Nouvelles Carrières sont exploitées par la méthode connue des paliers en retraite. On commence par enlever le manteau de Quater- naire et d'Yprésien qui recouvre le massif éruptif, ce qui donne un premier palier où l’on reconnaît l’altération en boules dont il à souvent été question. AE, Fig. 2. — NOUVELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT, À QUENAST. (Cliché du Dr Gilbert.) Contact de la porphyrite avec les schistes siluriens au fond dela carrière au Nord-Est. B. Bâtiment abritant les pompes. P. Porphyrite. S. Schiste silurien. La ligne de contact est dessinée en traits interrompus. Par un concours de circonstances heureuses pour les géologues, l'exploitation sur cinq paliers a entamé les roches encaissantes au Nord-Est, permettant d'étudier ainsi le contact de celles-ci avec la por- phyrite, sur une longueur de 150 mètres environ et sur une hauteur de près de 25 mètres. Le plan incliné qui permet de descendre dans la carrière aboutit au quatrième palier et est disposé dans une tranchée du Nord-Est au Sud-Ouest, qui coupe pour ainsi dire normalement la surface de 200 ANNEXE A LA Hivesu du sol É + : NN RAA \ | à : &: «' } Da Ra na ADI ra) Fig. 3. — NOUVELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. Contact de la porphyrite avec les schistes encaissants au Nord-Est, observé sur la paroi Nord-Ouest. (Croquis de M. G. Cosyns.) P. Porphyrite. A, Schiste silurien très froissé, presque pulvérulent, parsemé de quartz. B. Schiste gris très feuilleté. C. Schiste noir compact, avec quartz au voisinage du contact. S. Schiste pénétrant dans la porphyrite, avec filon de quartz Q. S’. Schiste silurien compact. | FF. Fente ouverte au travers du schiste et de la porphyrite. D. Bâtiment des pompes. Ce croquis correspond aux deux photographies 1 et 2 superposées. SÉANCE DU 17 MAI 1910. 201 Mr | M, NU Fig. 4. — NOUVELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. RU Schéma montrant le contact de la porphyrite avec les schistes siluriens vers le Nord- Est aux différents paliers, et du côté de la face Sud-Est. (Croquis de M. G. Cosyns.) Les différents paliers sont en retraite perpendiculairement au plan du dessin. (Celui-ci est donc en quelque sorte conventionnel.) LM. Limon quaternaire. Y. Yprésien. S. Blocs de porphyrite éboulés et roulés. Po. Poudingue A. Schiste dur compact pénétrant la porphyrite saine. B. Schiste compact en contact avec de la porphyrite altérée. C. Schiste très chiffonné, altéré. M. Surface de glissement entre le schiste et la porphyrite. D. Schiste très chiffonné, contenant de gros blocs de quartz. E. Sortie d’eau ferrugineuse. Pi. Plan incliné d'exploitation. F. Schiste compact altéré. G. Schiste compact non altéré. Q. Quartz brisés dans le schiste altéré. Sc. Schiste compact. R. Schiste altéré avec quartz. As. Ascenseur d'exploitation. N. Niveau d’eau dans le puits. 202 | ANNEXE A LA contact verticale de la porphyrite avec les schistes siluriens. De ce qua- trième palier, un autre plan incliné descend, en longeant le contact de l’Est vers l'Ouest, et aboutit au cinquième palier, au fond de la carrière, devant une excavation où les eaux s'accumulent. L’excavation est creusée dans les schistes encaissants, et il a fallu les soutenir au moyen de boisages (fig. 2). La pompe d’extraction se trouve abritée dans un petit bâtiment construit sur la porphyrite un peu au-dessus du niveau du quatrième palier. Fig. 5. — NOUVELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. (Cliché du Dr Gilbert.) Blocs roulés de porphyrite au niveau du premier palier. : P. Blocs de porphyrite. Y. Argile yprésienne. C’est en cet endroit que le contact de la porphyrite avec le schiste encaissant est le plus net. Les deux roches, non altérées et compactes, sont pour ainsi dire soudées, avec petites pénétrations mutuelles. Le même phénomène de soudure s’observe également sur la paroi Ouest, derrière le bâtiment de la pompe {fig. 1 et 5). En remontant le long du plan incliné joignant les quatrième et cinquième paliers, les excursionnistes observent, tout contre le contact, un bloc de porphyrite en place, où les plages feldspathiques semblent SÉANCE DU 17 MAI 1910. 203 avoir subi un véritable étirement donnant en quelquesorte l'impression d’une structure fluidale. A mesure qu’on s'élève de palier en palier, la soudure entre la por- phvrite et le schiste disparaît, et l’altération de la porphyrite au contact s’accentue. À certains endroits, entre le troisième et le deuxième palier, on relève des traces de glissements le long de la surface de contact, avec striage de la porphyrite suivant cette surface. Fig. 6. — NOuUvELLES CARRIÈRES DE PORPHYRE DU BRABANT. (Cliché du Dr Gilbert ) Surface supérieure du gisement de porphyrite après enlèvement du manteau de dépôts tertiaire et quaternaire. Les schistes en contact avec la porphyrite sont tantôt compacts et durs, tantôt chiffonnés et peu consistants; on y observe, parallèlement au contact et à une trentaine de centimètres de celui-ci, des lentilles de quartz blanc entourées d’une auréole de chlorite et contenant de nom- breux minéraux sulfurés. La figure 4 montre les particularités du contact quand on se tourne vers l'Est et qu'on projette sur un même plan les différentes parties, en retraite vers l'Est, comprises entre’les paliers. Au niveau du premier palier, après enlèvement du revêtement de limon quaternaire et d'argile ypresienne, on observe la surface mame- 204 ANNEXE A LA SÉANCE DU 17 MAI 1910. lonnée supérieure du gisement de porphyrite et les blocs roulés qui la parsèment (fig. à et 6). C’est au sommet de la porphyrite que M. G. Cosyns a découvert un poudingue très intéressant. Une visite détaillée par MM. Mathieu et Cosyns à la carrière leur a permis d'établir qu'il s'agissait d’un poudingue remplissant les interstices entre les pointements arrondis de porphyrite de la surface mamelonnée. Les excursionnistes ont pu s'en convaincre. Ce poudingue, dont des échantillons ont été présentés à la Société belge de Géologie lors de la séance du 20 avril dernier, est du plus haut intérêt ; il contient des cailloux roulés de quartz blanc, de por- phyrite, de quartzite, de phtanite (ou de chert) et de roches cristallines pouvant dépasser la grosseur d’un œuf de poule. Ces cailloux sont noyés, sans se toucher, dans un grés composé de grains de quartz hyalin et de phtanite (ou de chert) et d’un eiment calcaire. Ce pou- dingue est extrêmement dur. Lors de l’excursion, on met en discussion l’âge de ce poudingue, question de la plus haute importance et qui serait de nature à préciser peut-être l’âge de la porphyrite. L'avis est émis qu’il pourrait s’agir d’un poudingue antérieur à l’époque tertiaire. Pendant la discussion, M. Mathieu, en examinant de plus près un bloc de poudingue, y découvre une dent de squale. Celle-ci sera déter- minée ultérieurement par un spécialiste, ce qui permettra de fixer sans doute l’âge de la roche. M. Hankar-Urban persiste à croire qu’il s’agit bien, comme il en a émis l’idée dans la séance du 20 avril 1910, d’une forme nouvelle de la base de l’Ypresien. L’excursion se termine, sur ce nouveau fait acquis, avec l'impression que la roche de Quenast, malgré les études approfondies de Renard et de la Vallée Poussin, présente encore un vaste champ de recherches et peut ménager des surprises à ceux qui s'efforcent actuellement de lui arracher son « privilège d’ohseurité ». TABLE DES MATIÈRES SÉANCE MENSUELLE DU 17 MAI 1910 At l Pages. Approbation du procès-verbal de la séance d'avril, .: . . . . . . . 165 Observation de M:Putzeys, 0%. 0.5 Ave À RAS ja. 165 Hprattin ee CR ON UE AA NN EE 168. Congrès scientifique international américain . . . . . . : . . 168 Exposition internationale d'hygiène. Dresde 4911. . . . . . . . . . 169 Correspondanees te 0 Au UNE NEC RASE 14 “Dons el ennuis recus en 00 2 NUL LIRENCRS NUS tes | 12° Élection de nouveaux membres effectifs . . . . . . 2 RON P. Grüher. Résultats tectoniques d’un voyage en Asie centrale. (Inséré aux À À Mémoires.) . . JAH C a ME LAN MONET SN ES SOS ! 173 P. Grôber. Comparaison des zones du Carboniférien de la bande des Écanssines AE et de la région de Modave. (Inséré aux Mémoires). . . . . 173 G. ichert. Traité d'Hydrologie. (Sera résumé en juin.). . | : te 473! 6. Cosyns. Note sur le gisement de caleite et d’anthracite du Calcaire viséen, des carrières des fours à chaux de Richelle HART DS DAS SES 174 X. Stainier. Sur quelques gisements de dolomies carbonifères 476 X. Stainier. Mode de formation de la grande brèche du Carbonifère 188 196 DISCUSSION 26. 4 di Nm MINS RP RE ANNEXE A LA SÉANCE. ri E. Mathieu. Compte rendu sommaire de l’excursion du 24 avril 1910 aux x Car- ous Su Ro de Ne ET Et LINE A PS ——< ho — L QUE BELGE DR CEE * / _ (BRUXELLES) Haut Protecteur : SM. le Roi _Procès-Verbal Î : " DE LA SÉANCE DU 21 JUIN 1910 Vingt-quatrième année Tome XXIV — 1910 : BRUXELLES HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE hp 412, rue de Louvain, 142 A49M0 jl 410 KA AË SÉANCE MENSUELLE DU 21 JUIN 19140. Présidence d’ M. A. Rutot, président. La séance est ouverte à 20 h. 50 (peu de membres sont présents, vu l'extrême chaleur). Communication du Bureau. Le Bureau a décidé la participation de la Société à l'Exposition internationale d’ Hygiène de Dresde 1911. Il compte exposer la série des Études hydrologiques parues dans le Bulletin de la Société et fait appel à la bonne grâce des membres de la Société, priant les auteurs de communications hydrologiques de bien vouloir envoyer un tiré à part de leurs travaux au Secrétariat. Pour assurer l'inscription au catalogue, 1l est désirable que cet envoi soit fait avant les vacances d'août. Protestation àu sujet du procès-verbal de la séance du 19 mai 1910. M. le docteur A. Poskin a envoyé au Président la protestation sui- vante : « Le procès-verbal de la séance de mai, qui relate les observations présentées par notre honorable collègue M. Putzeys, m'a produit « la plus fâcheuse impression ». » La seconde communication sur la Rabdomancie avait été portée à l’ordre du jour de la séance d'avril, et puisque la première avait aussi produii sur notre collègue « une fâcheuse impression », il se devait à lui-même, il devait à la Société de nous apporter sa protestation à cette séance. Au lieu de quoi, à la séance suivante et sans me prévenir, notre collègue s'en vient protester bruyamment, quand je ne suis pas là pour lui répondre. Ce procédé, loin de favoriser l’examen des thèses en présence, amène des malentendus; il ne devrait être admis dans aucune société scientifique, et je proteste contre son emploi par M. Putzeys. 1910. PROC.-VERB. 6 206 PROCES-VERBAUX. » En ce qui concerne la valeur de la Rabdomancie comme moyen de découvrir les sources, Je dis et je répète dans ma communication que je n’ai aucune confiance en elle. Mais lorsque des ingénieurs éminents, quand des ingénieurs du service technique provincial de Liége, mis en présence d'un problème hydrologique à résoudre, ayant pour bagage la Carte géologique et leur grande expérience de la recherche des socrces, déclarent qu'à tel endroit il n’y à pas de sources et que c’est folie d’y creuser un puits de recherches; quand ensuite le baguettisant vient affirmer qu'au même endroit il y a de l’eau; quand enfin, malgré toutes les données scientitiques, on découvre la source annoncée, il y a lieu d’être « troublé », non de croire à la faillite de la science. » Il ya lieu de croire que la science actuelle n’est pas toujours en état de nous donner les renseignements que nous lui demandons, et ma demande d'enquête n’a d'autre but que de prouver une fois pour toutes que la Rabdomancie est moins apte que le savant à réussir; que si elle réussit là où le savant a échoué, c’est que le hasard est sans doute le primum movens de la baguette de coudrier. » [n’y à aucun discrédit ni pour la Société, ni pour ses membres, à vérifier les actes, non d’un illuminé, mais d’un homme honnête et de bonne foi. » Le Secrétaire général déclare que M. Putzeys lui avait annoncé l’in- tention de discuter la proposition de M. Poskin; 1l regrette de ne l'avoir pas inscrit à l’ordre du jour, mais il n'avait pas reçu confirma- tion écrite de ce désir. Le procédé dont se plaint, à juste titre, M. Pos- kin lui est donc imputable. Correspondance. M. A. Kemna signale à l'attention de nos confrères les études entreprises sur les causes des tremblements de terre de Californie et publiées dans Mining and Scientific Press du 25 avril dernier. Le Comité d'organisation du X° Congrès international de Géographie annonce que ce Congrès se réunira à Rome du 45 au 22 octobre 1911, à l’occasion des Fêtes commémoratives de la proclamation du Royaume d'Italie. Le montant de l'inscription est de 25 franes, à adresser à M. l'avocat Félice Cardon, trésorier du Comité d'organisation, Via del Plebiseito, 102, Rome. Les circulaires relatives au Congrès peuvent être demandées à la même adresse. SÉANCE DU 21 JUIN 1910. 907 Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 6082 … Revue économique internationale, Bruxelles, 1910. 7° année, volume Il. 6083 Expédition antarctique belge. Résultats du voyage du S. Y. Belgica, en 1897-1898-1899, sous le commandement de A. de Gerlache de Gomery. Rapports scientifiques publiés aux frais du Gouvernement belge, sous la direction de la Commission de la Belgica. Volume [I : G. LEcoiNTE, Travaux hydrographiques et instructions nautiques (1° fascicule). Anvers, 1905, 110 pages, 29 planches et 7 cartes. Volume IL : Astronomie et physique du Globe. — LEcoiNTE, G., Etude des chronomètres. Première partie : Méthodes et conclu- sions. Anvers, 1901, 62 pages et 5 figures. Leconte, G., Étude des chronomètres. Deuxième partie : Journaux et calculs. Anvers, 1901, 129 pages et 1 planche. Leconte, G., Mesures pendulaires. Anvers, 1907, 40 pages, 10 figures et 1 portrait. Volumes [IT et IV : Météorologie. — Arcrowsky, H., Rapport sur les observations météorologiques horaires. Anvers, 1904, 150 pages et 23 planches. DoBrowoLski, À., Observations des nuages. Anvers, 1903, 156 pages. DogrowoLski, À., La neige et le givre. Anvers, 1903, 74 pages et 49 figures. ARCTOWSKI, H., Phénomènes optiques de l’atmosphère. Journal des observations de météorologie optique faites à bord de la Belgica, Anvers, 1902, 47 pages et 36 figures. ARcTOwskI, H., Aurores australes. Anvers, 1902, 64 pages, 2 plan- ches et 36 figures. ARCTOWSKI, H., et Mie, H.-R., Relations thermiques. Rapport sur les observations thermométriques faites aux stations de son- dages. Anvers, 1908, 36 pages et 4 figures. Volume V : Océanographie et géologie. — TouLer, M.-J., Détermi- nation de la densité de l’eau de mer. Anvers, 1902, 24 pages et 1 planche. 208 PROCÉS-VERBAUX. ARcTOwskI, H., et TouLer, d., Rapport sur les densités de l’eau de mer observées à bord de la Belgica. Anvers, 1902, 23 pages et o figures. Arcrowskt, H., Les glaces. Glace de mer et banquises. Anvers, 1908, 99 pages et 7 planches. ArcTowskIl, H., Les glaciers. Glaciers actuels et vestiges de leur ancienne extension. Anvers, 1908, 74 pages, 34 figures et 18 planches. PELICAN, AÀ., Petrographische Untersuchung der Gesteinsproben. [. Theil, 50 pages et 2 planches. GILKINET, À., Quelques plantes fossiles des terres magellaniques. Anvers, 1909, 6 pages. Volumes VI, VIT, VIIT et IX : Botanique et zoologie. — Van HEurck, H., Diatomées. Anvers, 1909, 128 pages et 13 planches. Mes Bommer, E., et Rousseau, M., Champignons. Anvers, 1905, 15 pages et à planches. Waïnio, Ed.-A., Lichens. Anvers, 1903, 46 pages et 4 planches. CarDoT. d., Mousses et coup d'œil sur la flore bryologique des terres magellaniques. Anvers, 1902, 48 pages et 14 planches. STErHANI, F., Hépatiques. Anvers, 1902, 6 pages. DE Wizpenan, E., Les Phanérogames des terres magellaniques. Anvers, 1905, 222 pages et 23 planches. Torsenr, E., Spongiaires. Anvers, 1901, 54 pages, 5 planches. HarTLAUB, C., Hydroiïden. Anvers, 1904, 19 pages et 4 planches. 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Joüin, L., Céphalopodes. Anvers, 1905, 2 pages. Douzn, L., Poissons. Anvers, 1904, 240 pages et 12 planches (2 exemplaires). Racovirza, E.-G., Cétacés. Anvers, 1903, 142 pages et 4 planches. Lesouca, H., Organogénie des Pinnipèdes : I. Les extrémités, Anvers, 1904, 20 pages et 2 planches. BARRETT-HaMiILTON, G.-E.-H., Seals. Anvers, 1901, 17 pages et 4 planche. 210 PROCÈS-VERBAUX. 6084 Memorials of Charles Darwin. A collection of manuscripts, portraits, medals, books and natural history specimens to commemorate the centenary of his birth and the fiftieth anniversary of the publication of The origin of species. (Second edition.) Londres, 1910. British Museum (Natural History). Special guide n° 4 90 pages et À portrait. 9 6085 Arctowski, H., Studies on climate and crops. Variations in the distri- bution of atmospheric pressure in North America. Extrait du Bull. of the Amer. Geogr. Society, vol. XLII, 1910, 13 pages et à figures. 6086 Choffat, P., La géologie portugaise et l’œuvre de Nery Delgado. Lis- bonne, 1909. Extrait du Bull. de la Soc. portug. des Sc. nat., t. IIL, supp. I, 35 pages. 6087 Delépine, G., Nouvelles observations sur le Calcaire carbonifère de Belgique. Note sur la présence à Denée (Belgique) de la faune du calcaire de Paire. Lille, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXXVIIT, pp. 428-433 et 439-449. 6088 von Koenen, A., Die Polyptychites-Arten des Unteren Valanginien. Ber- lin, 1909. Extr. de Abhandl. der kün. preuss. geol. Landesan- stalt, Neue Folge, Heft 59, 89 pages et un atlas de 33 planches, Discussion des thèses présentées antérieurement. G. DELÉDINE. — Ktude sur le Calcaire carbonifère de Belgique. (Note complémentaire.) En me relisant moi-même dans le premier fascicule des Mémoires de 1910 (t. XXIV), paru au commencement de ce mois (Juin 1910), je lis en note de mon mémoire (p. 4) : « Les travaux de M. de Dorlodot et de plusieurs autres géologues belges, et, en Angleterre, les travaux de M. Vaughan, m'ont été d’un très grand secours dans mes recherches sur le Calcaire carbonifère. » Dans la note rédigée sous cette forme, 1l y a une omission que je tiens à relever d’autant plus explicitement que j'avais eu soin de mentionner les faits que je rappelle ci-dessous dans ma communication orale de ce mémoire en séance de la Société, le 20 janvier 1910. C’est, en effet, non seulement en Angleterre, mais aussi en Belgique que les travaux de M. Vaughan m'ont été d’un grand secours. Au cours SÉANCE DU ZA JUIN 1910. 911 de l’année 1909, j'ai parcouru et revu avec lui les principales régions du Calcaire carbonifère de Belgique. Ses observations d'alors m'ont aidé à résoudre définitivement, par comparaison avec l'Angleterre, plusieurs des problèmes qui se posaient, en particulier dans le Hainaut. Un certain nombre des fossiles qui ont servi à établir les listes publiées dans mon mémoire ont été déterminés par lui-même sur le terrain, et il a bien voulu revoir certaines de mes déterminations ; j'aurai soin ailleurs d’en préciser le détail. Je suis heureux de saisir cette occasion pour exprimer de nouveau ma reconnaissance à M. le D' Vaughan. H. DE DorLopoT. — Rectification à propos d'un travail du D' Grüber. Dans le fascicule des Mémoires de la Société qui vient de paraître, je trouve une allégation da D’ Paul Grôber que je tiens à relever sans relard. À propos du Calcaire carbonifère de Feluy-Arquennes, M. Grôber écrit les lignes suivantes : « M. de Dorlodot cite une Spiriferina cf. octoplicata, trouvée au sommet de la carrière, à l'Est de l’écluse 29, et range ces couches dans le Tournaisien inférieur (T{b). » Or, voici le seul passage de ma note qui ait pu donner lieu à cette affirmation de M. Grôber : « MM. de Dorlodot et Malaise ont trouvé, dans un banc situé à un niveau très élevé de cette carrière, deux beaux échantillons de Spiriferina octoplicata, ou du moins de la forme tournai- sienne qu'on a l'habitude de désigner sous ce nom. » — Je me contente de constater un fait positif; mais je me garde bien d’en tirer la conclu- sion que m'altribue M. Grôber et qui était loin de ma pensée. L’assi- milation, que Je fais quelques lignes plus loin, au Caleaire d’Yvoir du calcaire à cherts, qui a été observé peu au-dessus du niveau où j'ai rencontré les fossiles en question, montre d’ailleurs assez clairement que je ne m'imaginais nullement qu’ils se trouvassent au niveau T{b; et cela est d'autant plus évident que je dis que cette trouvaille a été faite « vers le sommet » de la série calcaréo-schisteuse « assez épaisse », que je considère comme représentant, à Arquennes, le Tournaisien inférieur. Si je n’ai pas décrit la partie inférieure de cette série à Arquennes, c'est que, à cette époque, il n’en existait pas de belle coupe. Mais jamais je n’ai pu songer à assimiler les couches que Je rangeais ici vers le sommet de l’assise d’'Hastière aux couches qui, à Attre, occupent la base de cette assise, 212 PROCÈS-VERBAUX. Communications des membres. À. JÉROME et L. DE DORLODOT. — Puissance et composition des marnes du Keuper, à Habay. Une tranchée qui a mis à Jour les marnes irisées dans la gare de Habay permet d'observer ces roches dans des conditions particulière- ment favorables. On sait, en effet, que les marnes s’imprègnent facile- ment d'humidité et s’éboulent sous l’action des pluies de façon à empêcher toute observation nette au bout de fort peu de temps et que, de plus, leur faible inclinaison fait qu’on n’en peut observer générale- ment qu’une faible épaisseur sur une grande longueur de tranchée. Les travaux exécutés dans la gare de Habay ont recoupé ces couches sur une paroi verticale de plus de 5 mètres, et l’observation de celles-ci offre un intérêt tout spécial du fait que des failles viennent compliquer l'allure en pente légère de ces couches en succession régulière en les divisant en tranches normales successivement effondrées qui, répétant les mêmes bancs, permettent d’en observer la succession sur une épaisseur plus importante que ne comporte la hauteur du talus. Celle- ei ne doit pas différer sensiblement de la puissance du Keuper dans la région et montre vraisemblablement sa partie supérieure — les marnes irisées — dans toute leur étendue. En effet, la partie la plus effondrée —- vers la gare — comporte à son sommet une épaisseur de 4 mètre au moins de sable argileux brun verdâtre, qui correspond à la partie inférieure de l’étage rhétien que l’on est d'accord pour ranger dans le Lias inférieur. On peut d’ailleurs observer cette couche dans des con- ditions analogues dans la tranchée du vicinal d’Arlon vers Attert en stratification concordante entre les marnes d'Helmsingen et les marnes irisées. À quelque distance du point qui nous occupe, le long de la route de Habay-la-Vieille à la gare, on observe un mauvais affleure- ment des marnes recouvertes d’un peu de sable rhétien à faible distance des schistes coblenciens qui affleurent dans le village; ce qui permet d'estimer à moins de 10 mètres la puissance du Keuper. 11 paraît intéressant de noter qu’à 700 mètres de là, vers l'Ouest, on observe nettement le contact du sable rhétien avec les marnes, mais à la cote375, ce qui correspond à une dénivellation de 9 mètres environ, occasionnée par la succession des failles normales. Les couches inclinent légèrement vers le Sud. Le calcaire compact magnésifère se SÉANCE DU 21 JUIN 1910. 213 présente en bancs renflés par places ou en bancs arrondis à leurs extrémités ou en sphéroïdes aplatis enrobé généralement dans les marnes gris verdâtre. Le dessin ci-dessous est approximativement à l'échelle. La coupe nous montre au total 6"15 répartis comme suit de bas en “haut : O … TES E TAILLE IL TILL IL LZZZZZZZZ TITITIIIII AE SRE A RÉ SÈEERS RES De Ale COUPE DE LA TRANCHÉE DE LA GARE DE HABAY (FLANC S.-0., PRÈS DU VIADUC DE LA ROUTE HABAY-ÉTALLE). a. Banc de grès peu cohérent, présentant des alternances rouges et vertes, par place poudinguiforme et passant au poudingue à la base. RE Te lie ur, CL Ru ms b. Couche de marne gris verdâtre à la base, violacée au-dessus . . 0.68 c. Banc de calcaire dolomitique rouge brunâtre . . . . . . . 019 d. Marne violette ou verdâtre avec minces bancs lenticulaires de dolomie blanchâtre à la partie supérieure. . . . . . . . (0.40 e. Trois bancs de calcaire dolomitique coloré en rouge; la coloration est plus vive dans la région centrale et à droite. . . . . . 0 95 f. Bande marneuse rouge violacé, mince bande gris verdâtre au D DURE A NN IE UN PE re 4. 10.50 PAMANNOIMEIS-VErt 0. à = 4 . .!{.. . , : .: . + 0.60 h. Banc de dolomie blanc jaunâtre altérée, très fissuré suivant des HiHÉCHOnS irrégulières à sus 7 à , 4.70, , . 0.20 i. Marne gris verdâtre : dans la partie centrale environ. . . . . 1 00 k. Linéoles d’argile violette dans la couche précédente. l. Argile grisâtre altérée rhétienne. . RC CE m. Éboulis : mélange d’argile rhétienne et de marne de Keuper ayant raviné les couches sous-jacentes . . . . . . . . . 0.40 à 0.50 DES ale =. Un. |... . ,, + . à . .. 0.30 F. Failles. Longueur : environ 20 mètres. Épaisseur en tout : environ 7m. 4910. PROC.-VERB. 6* 214 PROCÉS-VERBAUX. Euc. Maizuieux. — Observations sur la nomenclature strati- graphique adoptée, en Belgique, pour le Dévonien et conséquences qui en découlent. Mon intention, dans les lignes qui vont suivre, n’est nullement de faire le procès de la légende de la Carte géologique officielle. Mais il n’est pas défendu, je pense, de tenter d'améliorer cette légende, quelle que soit l’autorité de ceux qui l’ont créée, st des faits indiscutables prouvent surabondamment la nécessité d’une revision. Je ne suis pas le premier, du reste, à entrer dans cette voie, et il y a longtemps déjà que M. H. de Dorlodot à fait ressortir les inconvénients de la nomen- clature infradévonienne adoptée par la Commission géologique de Belgique (!). Ce qui m'engage à entamer cette question, dont j'ai eu déjà l’occa- sion de toucher quelques points (?), c’est, avant de remettre au Service géologique la mise au point d’une fraction de la Carte géologique de Belgique dont l'exécution m'a été confiée, le désir d’expliquer et de justifier la divergence d'opinions existant entre la Légende officielle et la manière de comprendre les subdivisions stratigraphiques à laquelle J'ai été forcément amené par la méthode paléontologique comparative. Je n’ai pas à mettre en relief l’importance et les nombreuses raisons d’être, d'ordre primordial, de cette méthode : les nier serait nier l'évidence même ; et, sans contester l'utilité des caractères pétrogra- phiques, il est clair que les critiques qu'il est permis d'adresser à la Légende officielle ont leur source essentielle dans l’importance pré. pondérante qui a été, presque toujours, attribuée à ces caractères en ce qui concerne le Dévonien. Mais il convient de reconnaître que les problèmes ardus de la paléon- tologie primaire semblent avoir rebuté les géolouues belges et que le () Voir notamment : Bull. Soc. belg. de Géol., t. XVI, 1900, Mém., pp. 157 à 164; Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXII, 1903, pp. 226 à 334, et t. XXXIIL, 1904, pp. 8 à 25 et pp. 172 à 930, Bull. Soc. belge de Géol., t. XXII, 1908, Proc.-verb., pp. 215 à 249. @) Bull. Soc. belge de Géol , t. XXII, 1908, Proc.-verb., pp. 215 et suiv.; t. XXII, 1909, Mém., pp. 324 et suivantes ; t. XXIV, 1910, Mém. SÉANCE DU 921 JUIN 1910. | 915 nombre des spécialistes qui ont entamé ou même effleuré cette matière est extrêmement restreint : 1l faut voir en ceci la cause de tout le mal. La valeur de la paléontologie stratigraphique ne réside pas, selon moi, dans l’importance attribuée bien à tort à quelques espèces réputées caractéristiques, car il est avéré que, parmi ces formes que l'on croyait d’abord strictement limitées à des niveaux déterminés, certaines ont été observées ensuite soit plus haut, soit plus bas ! Certes, il en est qui remplissent les conditions voulues pour que leur présence soit considérée comme un critérium certain de l’âge des couches où elles gisent, mais il serait dangereux de s'appuyer uniquement sur des éléments aussi insuffisants. Il faut, pour arriver à des résultats cer- tains, indiscutables : 4° S'attacher à l'étude de l’ensemble de chaque faune ; 2 Tenir compte des variations d’une même espèce au cours de son extension verticale : si minimes que soient les changements des carac- tères, ils ont souvent leur importance pour la caractéristique des NIVEAUX ; 3° Comparer entre eux tous les ensembles fauniques, en observant avec soin les conséquences possibles de linfluence des conditions biologiques ; 4 Comparer ensuite ces faunes avec les faunes signalées dans les endroits typiques indigènes ou de l'étranger. Les conclusions en découlent d’elles-mêmes, et l’on est armé de toutes pièces pour combattre les objections. Ï. DÉVONIEN INFÉRIEUR. Je n’ai rien à dire au sujet du Gedinnien, dont l'étude a été confiée à notre savant confrère M. Leriche, de Lille. Je n’aborderai pas non plus la question famennienne avant que notre éminent collègue et ami le D' Fritz Drevermann, de Francfort, en ait revisé la faune, ce qu’il doit faire incessamment. Mes observations ci-après consignées ne por- teront donc que sur les couches comprises entre la base du Taunusien et le sommet du Frasnien. Il me paraît inutile de m’étendre trop longuement sur la manière dont j'envisage les subdivisions du Dévonien inférieur et que j'ai justifiée notamment dans un travail récent qui paraîtra prochainement dans les Mémoires de la Société ; mais il convient d'en dire quelques mots. 216 PROCÈS-VERBAUX. D'accord en ceci avec M. FH. de Dorlodot, puisqu'on a pris, pour ces couches, des termes de comparaison dans la région rhénane, je crois qu'on ne contestera pas la nécessité imposée par la logique, de cesser d'appeler coblentziennes, coblenziennes ou coblenciennes, des couches qui n'existent pas aux environs de Coblence et qui ne sont pas repré- sentées dans ce qu’on pourrait appeler Coblencien en Allemagne ; comme aussi, si l’on veut continuer à usiter ce terme, l'obligation de ne pas en écarter précisément ce qui en constitue la majeure partie dans les régions d'Outre-Rhin. Le contraire serait d'autant moins excusable, que la similitude des faunes avec les faunes rhénanes permet d'établir le synchronisme des couches qui les renferment. C’est pour- quoi on ne doit pas hésiter à scinder l’étage coblenzien (au sens de M. Gosselet) et à y établir deux étages correspondant aux divisions admises par les géologues allemands : l’une comprenant toutes les couches dont la faune est semblable à celle de la Siegener Grauwacke, l’autre renfermant tous les niveaux où l’on retrouve les éléments fauni- ques des Coblenzschichten. M. de Dorlodot a proposé, pour les premières, le nom de Siegenien, par analogie avec le nom qu’elles portent au delà du Rhin, et pour les seconds, afin d'éviter la confusion qui résulterait de l’application du nom Coblencien auquel, depuis Dumont, on a déjà donné tant de sens différents, le nom d’Emsien qui répond aussi parfaitement à sa destination. Je les adopte, pour ma part, avec la conviction qu’on les usitera avant peu, à moins que, par un amour-propre mal placé, la Commission ne veuille malgré tout maintenir un statu quo que rien ne justifie. Le Dévonien inférieur comprend ainsi trois grandes divisions princi- pales : 1. Le Gedinnien ; 2. Le Siegenien ; 3. L’'Emsien. Le Siegenien renferme ce qu’on pourrait appeler : | A. Le Taunusien, ou assise inférieure, se présentant sous trois aspects ou facies différents mais contemporains : a) Le grès d’Anor, ou facies anoreux ; b) Les grès et grauwacke de Mirwart, ou facies emseux ; c) Les phyllades d’Alle, ou facies alleux. B. Le [lunsrückien, ou assise supérieure, composé de deux niveaux : 1° L'inférieur, à faune de Seifen ; SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 247 2° Le supérieur, où commencent à apparaître quelques formes qui se développeront plus particulièrement au cours de la période suivante. Taunusien et Hunsrüuckien correspondent au (b1 et aux deux tiers du Cb2 de la légende. Les Spirifer primævus, Bischofi, excavatus et solitarius, et les grandes Stropheodonta (Str. gigas et Str. herculea) Y ont vécu côte à côte avec les Renssellæria et s’y sont éteints. Quant au sommet du €Cb2 de la Carte, il renferme, comme J'ai eu l’occasion de le signaler précédemment, la faune classique des untere Coblenzschichten d'Oberstadtfeld et se range conséquemment dans l'étage emsien dont il occupe la base. M. Dupont, dont on connaît le grand talent d’obser- vation, n'avait pas hésité à ranger dans son étage érezéen (— Ahrien) les gites du sommet Cb2 de la Carte, et l’on doit regretter que les circonstances ne lui aient pas permis d'achever, avec l'exploration du Dévonien, la carte géologique qu'il avait commencée avec tant de science et d'esprit de précision. L’Emsien comprend également deux assises : A. L’Ahrien ou Daunien (untere Coblenzschichten), assise inférieure, avec deux niveaux, dont celui de base se rencontre sous deux facies différents : a. Le grès blanc de Mormont, facies anoreux : b. Les grauwacke, grès et psammite de Pesche et de Grupont, facies emseux, constitués par le sommet du (b2 de la Carte. Le niveau supérieur de l’Ahrien est formé par le grès de Vireux pro- prement dit, dont les éléments fauniques commencent à subir certaines transformations qui nous amènent insensiblement à la faune de l’Emsien supérieur, ou Burnotien. B. Le Burnotien, assise supérieure, qui comporte également deux niveaux ou zones, La zone inférieure (Coblenzquarzit) n'est autre que létage burnotien Bt de la Carte (roches rouges de Winenne), dont le peu d'importance ne justifie nullement le rang auquel la élevé la Commis- sion géologique, car ce n’est même pas une assise, mais une simple zone. La zone supérieure (obere Coblenzschichten) comprend la partie infé- rieure de la grauwacke d’Hierges de M. Gosselet (zone à Sp. arduen- nensis) ou du Coa de la Carte. On sait que M. Gosselet, après avoir d’abord séparé les couches à Sp. arduennensis des couches à Sp. cultrijugatus, les a ensuite réunies Sous le nom de grauwacke d'Hierges pour un motif de plus grande facilité, tout en faisant des réserves. Il n’est pas très aisé, disait-1l, de 218 PROCÈS-VERBAUX. les séparer sur le terrain à cause de la similitude de la roche quand elle est altérée. C’est un peu vrai, mais est-il plus difficile de tracer une ligne de démarcation entre la grauwacke à Sp. arduennensis et les schistes calcareux à Sp. cultrijugatus qu'entre ces derniers et les schistes de base de l’assise à Calcéoles ? Je ne le pense pas, car l’aspeet de ceux-ci est parfois tellement trompeur qu’on pourrait s'y méprendre. Il suflit, du reste, d’un peu d'attention pour se tirer d'affaire dans l’un comme dans l’autre cas. Il n’y à donc pas à hésiter, et l’on peut franchement — on doit même — adopter la première manière de voir de M. Gosselet, qui est la plus logique. Vu les affinités fauniques, alors que les couches à Sp. arduennensis appartiennent encore au Dévonien inférieur, les couches à Sp. cultri- jugatus, dont la faune est nettement eifelienne, constituent la base du Dévonien moyen. La zone supérieure du Purnotien possède aussi deux facies : a. Le quartzite de Bierlé et de Traimont (bassin du Luxembourg), ou facies anoreux ; b. La grauwacke à Sp. arduennensis, ou facies emseux. La faune emsienne diffère nettement de la faune siegenienne, et ce fait très important justifie suffisamment le groupement en deux étages des couches qui composent cette partie de l’In‘radévonien. En même temps que les Sp. primæœvus, Bischofi et solitarius ont com- plètement disparu, nous voyons se développer, pendant l’Ahrien, le Sp. paradoxus var. hercyniæ, dont l'apparition date déjà du Huns- rückien et qui s'éteint dans la grauwacke à Sp. arduennensis, où il est remplacé par la forme typique du Sp. paradoxus. Le Sp. arduennensis, assez abondant déjà dans l’Ahrien, où il succède à son proche parent le latestriatus, atteint son plein épanouissement dans la zone qu’il carac- térise (grauwacke inférieure d’'Hierges), zone dans laquelle le groupe du Sp. solitarius est représenté par les Sp. daleidensis typus et mut. Jouberti. Les Stropheodonta gigas et herculea ont fait place, dans l’Ahrien, à une forme voisine mais différente de là première, que M. Drevermann a dénommée Stroph. aff. gigas, et si Stropheodonta Murchisoni à survécu depuis le Taunusien jusque dans le f'urnotien supérieur, Stropheodonta Segdwicki du Taunusien a subi des modifica- tions qui, selon les caractères, lui ont valu les noms de Stroph. virgala el Stroph. fascigera, formes plutôt spéciales à l’Ahrien. Orthothetes ingens à disparu et est remplacé par Orthothetes umbraculum. Enfin, l’Orthis personata n'existe plus, et les caractères de l’Orthis provulvaria SÉANCE DU 21 JUIN 1910. 249 ont subi des transformations suffisantes pour justifier l'application d’un nom spécifique différent (Orthis vulvaria). Et puisque je cite cette espèce, qu'on me permette, à son sujet, une légère digression. L'évolution des caractères de l’Orthis (Schizophoria) provulvaria au cours de son extension verticale est particulièrement intéressante à suivre, car elle constitue précisément un exemple de l’importance, signalée plus haut, au point de vue de la stratigraphie, de l'étude des variations d’une espèce dans le temps. Alors, en effet, que la période siegenienne a vu naître et s’éleindre la forme primordiale provulvaria, l'époque emsienne, qui lui succéda, fut témoin du développement d’une forme issue de la précédente, mais modifiée surtout dans ses caractères internes (vulvaria), laquelle, elle-même, n’atteignit pas le Dévonien moyen tout en s’y substituant la forme striatula. Celle-ci s’est propagée jusqu’au sommet du Dévo- nien supérieur, mais avec certaines modifications que je me propose d'établir quelque jour, car la forme du Couvinien, qui semble égale- ment s’observer dans l'étage de Givet, n’est pas absolument identique à celle qu’on rencontre si abondamment répandue dans les schistes et calcaires de Frasnes. La constance des caractères dans chaque stade d'évolution, corres- pondant à des périodes déterminées, constitue incontestablement pour la stratigraphie un élément déterminatif des plus précieux. ÎIl. — DÉVONIEN MOYEN. Il est regrettable que la légende de la Carte fasse entrer, à la base et au sommet du Dévonien moyen, des termes que cette assimilation écarte de leurs affinités respectives les plus directes. En ce qui concerne la base, si, comme l’a fait en dernier lieu notre éminent confrère M. J. Gosselet, on considère comme parties intimes d'une même assise les deux termes de la grauwacke d’Hierges et qu'on les réunisse, à l'exemple de la Commission géologique, sous un même vocable (Coa ou autre), ce n'est pas un motif pour ranger, comme l’a fait cette Commission, tout l’ensemble dans le Dévonien moyen, étant donné que la partie prépondérante de la grauwacke d'Hierges ainsi comprise est incontestablement la zone inférieure cu zone à Sp. arduennensis, à faune absolument coblencienne, c’est-à-dire infradévonique ! Quelque eifeliennes que soient les affinités fauniques de la zone supérieure, on ne peut dans tous les cas y voir que la mani- festation d’une faune de transition entre le Coblencien et l'Eifelien, à 290 PROCÉS-VERBAUX. laquelle aucune raison, conventionnelle ou autre, n’assigne, dans le cas présentement évoqué, une place déterminée soit au sommet du groupe inférieur, soit à la base du groupe moven. Il s'ensuit que, dans l'hypothèse de la réunion des deux zones de la grauwacke d'Hierges, c'est dans le groupe inférieur qu’il convient logiquement de placer l’ensemble. On se rappelle du reste que M. Gosselet à protesté énergi- quement contre la réunion de cet ensemble au Couvinien, et ce n’était pas sans ralson. Mais si l’on veut attribuer à l’homogénéité des caractères fauniques d’un même groupe toute l'importance capitale qu’elle mérite, combien n'est-il pas préférable, dans l'intérêt de la clarté et de la simplicité, de cesser d’unir deux niveaux dont les faunes n’ont presque plus rien de commun et possèdent des affinités pour ainsi dire opposées ! Et comme dans la zone de transition (ou zone à Sp. cultrijugatus) la prédominance est acquise aux affinités eifeliennes, 1l y à tout avantage à la ranger à la base du groupe moyen. De la sorte, l’ensemble des caractères des deux groupes y gagnera l’avantage sensible d’être plus homogène et, par suite, plus logique et plus précis. Une remarque à peu près semblable s'applique aux couches dont la Commission géologique a fait le sommet du Dévonien moyen et qu'elle a dénommées Givétien supérieur — Gvb. Je ne veux parler ici que du Gvb du bord Sud du bassin de Dinant et des couches qui, dans le bord Nord du même bassin, ainsi que dans le bassin de Namur, leur sont contemporaines, et Je fais des réserves au sujet de la syn- chronisation absolue de ces dépôts avec tous les niveaux désignés sous le même vocable dans le bassin de Namur et le bord Nord du bassin dinantais, qui m'inspire des doutes assez sérieux. La question me paraît assez embrouillée encore dans le bassin de Namur et nécessitera une étude spéciale qu’une exploration minutieuse seule pourra étayer de preuves certaines. Mais ce que je puis dire quant à présent, c’est que le Musée royal d'Histoire naturelle possède, de localités telles que Fleurus, Emines, Le Chenoy, Humerée, Bovesse, Beaufaux, des élé- ments fauniques qui, par leurs caractères, présentent de frappantes analogies avec ceux qu’on observe dans la partie supérieure du Gvb de la bordure méridionale du bassin de Dinant. La roche elle-mème est identique : elle consiste en un caleaire gris foncé, à grain très fin, à cassure très vive. Parfois le calcaire est très argileux, et d’après les échantillons il semble y avoir, entre certains bancs, intercalation de délits schisteux. Au point de vue faunique, tout comme dans le sommet du Gxb méridional dinantais, foisonne un Pélécypode qu’on a confondu SÉANCE DU 21 JUIN 1910. 221 jusqu'ici avec Aviculopecten Neptuni de Goldfuss, que Beushausen à ensuite assimilé à Limanomia Grayiana de Bouchard, mais qui est plutôt un Lyriopecten nov. sp. dont je dirai quelques mots plus loin. À côté existe le même Spirifer (Sp. tenticulum) se manifestant sous les mêmes formes. À en juger par l’annotation relative au gîte que portent certains échantillons du Musée, c’est vraisemblablement dans les mêmes couches que se rencontre également le Spirifer pentameroïdes décrit par M. X. Stainier (!) et appartenant à la partie supérieure du calcaire d'Humerée. C’est ici, à n’en pas douter, qu’il convient de chercher l'équivalent des couches à ? Lyriopecten nov. sp. (— pseudo Aviculopecten Neptuni) du sommet du Gvb sud-dinantais. Or, un fragment de calcaire argi- leux recueilli à Bovesse porte, avec de nombreux ? Lyriopecten iden- tiques à l’espèce précitée, une grande valve de Sp. Bouchardi mut. Belliloci reconnaissable à la surélévation prononcée des deux côtes bordant le sinus, On se rappelle que le Belliloci n’est même pas la forme la plus ancienne du Bouchardi que M. Rigaux à dénommée Dorlodoti et que toutes les mutations du Bouchardi sont d’âge absolu- ment frasnien. Il faut dès lors admettre : | 4° Ou bien que la légende de la Carte confond, dans son Frb, des couches d’âges différents, dont les plus anciennes seraient homotaxes des couches à Sp. pentameroïdes et, partant, du sommet du Gvb sud- dinantais ; 2° Ou bien, ce qui paraît encore possible mais moins probable, qu'il y à apparition plus tardive, ou plus longue survivance, dans les régions pamuroise et nord-dinantaise, de la faune des couches à Lyriopecten sud-dinantaises. Dans tous les cas, la faune à Lyriopecten semble, comme je lai exposé plus haut, exister au sommet du calcaire d'Humerée, dans la partie inférieure duquel on trouve le Stringocephalus Burtini, et dont la Carte, si je ne me trompe, considère l’ensemble comme plus ancien que ce qu’elle dénomme Gvb. Ce n’est que plus tard, lorsque j'abor- derai l'étude de la faune frasnienne, qu’il me sera possible de chercher à mettre définitivement au point cette question encore un peu douteuse. Je re bornerai, quant à présent, à examiner les affinités de la faune du Gvb dans la région sud-dinantaise. Qu'on me permette de com- (1) Annales Soc. géol. de Belgique, t. XIV, 1887, Mém., pp. 75 et suivantes; voir notamment la note 1, p. 80. 1910. PROC.-VERB. or" 299 PROCÈS-VERBAUX. mencer par l'étude rapide du mollusque Pélécypode dont il vient d’être fait mention. ? LYRIOPECTEN nov. sp. confer Priamus Hall : Paleont. of New York, vol. V, pl. X, fig. 2. Confondu longtemps avec Aviculopecten Neptuni Goldfuss, ce bivalve en diffère cependant par l’absence constante de l'oreillette antérieure. Béclard, le premier, avait remarqué les dissemblances existant entre cette forme et l’espèce créée par Goldfuss. Il l'avait rapprochée de la Limanomia Grayiana Bouchard, mais sans motiver sa manière de voir, se bornant au libellé d’une étiquette. Beushausen, lorsqu'il entreprit l’étude des Lamellibranches dévo- niens du Musée, œuvre qu’une mort prématurée ne lui permit pas d'achever, avait également assimilé la forme dont il s’agit à l’espèce de Bouchard-Chantereaux. Il explique longuement son opinion dans un mémoire inédit qui sera publié ultérieurement par les soins du Musée. Depuis longtemps, J'avais constaté qu’on n’était nullement en pré- sence d’un Aviculopecten sensu striclo, mais j'avais d’abord réservé mon avis, parce que J'ignorais si l’Aviculopecten Neptuni figuré par Goldfuss (Petrefacta Germaniæ, pl. XVI, fig. 4) élait la représentation exacte de l'espèce qu'il avait en vue ou si l’on n’avait affaire, dans la planche sus- dite, qu’à une reconstitution idéale en ce qui concerne la partie cardi- nale, souvent mal conservée. Il s’agit bien, en effet, d’une reconstitu- tion; mais Beushausen, qui a eu sous les yeux un moulage du type décrit par Goldfuss, a constaté que le dessin de l’auteur a été complété d’une manière exacte et que, malgré que l’oreillette antérieure soit un peu défectueuse, les stries d’accroissement démontrent qu’elle a eu la forme indiquée et que Goldfuss avait parfaitement en vue une coquille pectiniforme munie de deux creillettes bien définies. En attendant d’avoir abordé définitivement l’étude de la faune du Frasnien, j'avais, sur la foi de la haute autorité de Beushausen, adopté comme lui, pour cette espèce, le nom de Limanomia Grayiana, bien que les nombreux échantillons que j'ai eus jusqu'ici sous les yeux ne m'’eussent point paru absolument identifiables aux spécimens de L. Grayiana du Boulonnais, assez mal conservés il est vrai, que je possède. L'attribution de cette coquille au genre Limanomia surtout m'inspirait des doutes assez sérieux. Créé par Bouchard en 1850 pour des bivalves fixés, de la famille des Anomiidæ, ce genre est carac- térisé : | 1° Par la forme irrégulière, allongée, inéquilatérale de la coquille; SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 293 2 Par l’amincissement considérable de la partie supérieure des valves, qui a presque toujours disparu pendant la fossilisation. Bouchard et, après lui, M. Rigaux ont pensé même que la coquille devait vraisemblablement être composée de deux calcites différentes dont l’une, plus soluble et ayant constitué la partie supérieure, n’a pas résisté. Cette opinion assez hypothétique demande confirmation ; 3° Par l’échancrure triangulaire existant près du crochet de la valve inférieure (ou valve droite), sous l'oreillette, et servant de passage au byssus destiné à fixer la coquille; 4 Par un osselet ou cheville calcaire triangulaire, qui n’est autre que le byssus calcifié, traversant la valve droite; | 5° Par la forme aplatie de la valve droite et la forme légèrement bombée de la valve gauche (ou valve supérieure). Aucun des échantillons que j'ai pu examiner ne m'a montré claire- ment l’ensemble de ces caractères. L’amincissement relativement con- sidérable de la partie supérieure ne paraît pas exister, et cette région de la coquille a subsisté généralement, contrairement à ce qu’on observe chez Limanomia Grayiana du Boulonnais. La valve droite (ou inférieure) n'existe que très rarement, et Je ne connais jusqu'ici que deux échantillons qui pourraient être attribués à cette valve : encore l’un d’eux est-il douteux et en mauvais état. Tous deux proviennent d'Emines. Le spécimen le mieux conservé montre, en effet, une forme aplatie, même légèrement concave (déformation?). Devant le crochet existe une aréa ligamentaire sillonnée, limitée, en arrière, par une arète comparable à celle qu’on observe chez Lyriopecten anomiæformis Hall (Cf. Paleont. of New York, vol. V, pl. IV, fig. 10) et portant au-dessous de l’aréa une fente byssale très petite. Il y a bien quelque rapport avec la caractéristique de Limanomia Grayiana, mais l’aréa ligamen- taire sillonnée et la fente byssale peuvent aussi bien appartenir à un Pectinidæ fixé par un byssus corné qu’à un Anomiidae fixé par une cheville calcifiée, puisque ces caractères s’observent aussi chez Lyrio- pecten. L’impression palléale est inconnue. Du reste, elle est simple aussi bien chez les Pectinides que chez les Anomiides. On ne connaît pas non plus les impressions des adducteurs. En somme, les caractères connus sont plutôt ceux des Lyriopecten que des Limanomia, et Beushausen, dans son mémoire inédit, reconnait lui-même, dans tous les cas, que les caractères spécifiques ne sont pas absolument ceux de Limanomia Grayiana, notamment en ce qui con- cerne la valve droite (ou inférieure), et il part de ce qu’il a observé sur les deux spécimens de valves droites du Musée pour contester que 294 PROCÉS-VERBAUX. chez L. Grayiana les côtes rayonnantes sont, à cette valve, aplaties et plus larges que les sillons séparatifs, contrairement à ce qu’on observe sur la valve gauche, où les intervalles sont plus larges que les côtes. Or, ceci constitue la caractéristique essentielle indiquée par Bouchard. [Il est, dès lors, incontestable que Beushausen s’est mépris. Comme caractéristique de l’ornementation de la forme belge que nous examinons 101, On peut signaler : a. La grande variabilité des côtes rayonnantes en ce qui concerne leur nombre, leurs dimensions, le rapport de leur largeur à celle des intervalles et, enfin, leur forme : parfois simples, parfois bifides, elles sont parfois même trichotomes, sans que ces divisions soient assez profondes pour former des côtes indépendantes ; | b. La même variabilité dans l'absence ou l’existence de côtes inter- médiaires entre les côtes principales, et dans le nombre et la force de ces côtes intermédiaires ; c. L’analogie de l’ornementation des deux valves, bien que les côtes de la valve droite paraissent plus faibles ; d. L'irrégularité des côtes, qui changent parfois totalement d’aspect après un stade d’accroissement et ne sont pas toujours rectilignes. Ceci est dû au mode irrégulier d’accroissement des valves; e. La régularité de l’ornementation de l'oreillette postérieure. Ces caractères sont, pour la plupart, étrangers à l’ornementation de Limanomia Grayiana. J'ai eu récemment la bonne fortune de soumettre à M. Edmond Rigaux, de passage à Bruxelles, les échantillons de notre pseudo Limanomia Grayiana. Nul mieux que notre savant collègue de Boulogne ne pouvait. confirmer ou infirmer mes doutes, et, précisément, il est d'avis que non seulement le bivalve en question n’a rien de commun avec l’espèce de Bouchard-Chantereaux, mais ïl lui paraît certain qu'il n'appartient pas au genre Limanomia. Malgré les nombreux échantillons que j'ai pu étudier, je ne crois pas possible encore de fixer suflisamment l'espèce, ni même de préciser absolument le genre auquel on doit l’attribuer. En vertu des affinités reconnues jusqu'ici, je suis d'avis que nous sommes en présence du genre, ou plutôt du sous-genre Lyriopecten Hall (non Conrad), dans lequel je range, quoique encore avec un certain doute, l'espèce belge. Une forme voisine, mais différente, est Lyriopecten Priamus Hall, du Chemung group (cf. Hazz, Paleont. of New York, vol. V, pl. X, fig. 2). On pourrait en déduire que l’un de mes arguments pour ranger dans le Frasnien les couches à ? Lyriopecten n'existe plus et que, n’ayant SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 295 plus affaire à Limanomia Grayiana, espèce frasnienne, l’âge du gise- ment reste douteux et peut aussi bien appartenir au Givétien qu'au Frasnien ; d'autant plus que je dois renoncer momentanément à tirer parti de la valeur documentaire de l'échantillon de Le Chenoy, signalé plus haut et portant un exemplaire de Spirifer Bouchardi mut. Belliloci. Mais à cela je répondrai que j'ai recueilli en assez grande abondance, dans ces mêmes couches à ? Lyriopeclen, trois Spirifères incontestable- ment frasniens : Sp. tenticulum M. V. K., Spirifer Verneuili Murch. et Sp. Orbelianus Abich, dont la présence ne permet plus d'envisager ces couches comme d’âge givétien, à moins de renoncer à la valeur strati- graphique des affinités de la faune. Très probablement — el c’est dès à présent ma conviction — faudra-t-1l voir avec M. Gosselet, dans le Calcaire à Stromatoporoïies qui forme le substratum des couches à ? Lyriopecten nov. sp. et à Phacellophyllum cæspilosum, purement et simplement la base du Frasnien et ne laisser dans le Givétien que le Calcaire à Stringocéphales avec les schistes à Sp. undiferus (Cobn ex parte) qui en forment la base. En tenant compte de ce qui précède, le Dévonien moyen comprend deux étages bien distincts, composés principalement de schistes et de calcaires : 4° Le Couvinien; 2° Le Givétien. Le Couvinien se compose des couches suivantes : a. Schistes calcareux à Sp. cultrijugatus, Uncinulus Orbignyanus. Apparition de la Calceola sandalina. b. Schistes et calcaires de Couvin proprement dits. 1. Schistes de base — faune peu nombreuse et encore assez peu connue. Le Sp. cultrijugatus semble éteint. 2. Calcaire de base, à Stromatoyores, à polypiers discoiïdes ou en masses globuleuses (Favosites polymorpha, Heliolites porosa, Alveolites, etc.), polypiers branchus (Favosites |Pachypora| cervicornis), Trilobites (Dechenella, Proetus, l'hacops) et Crinoïdes (Lecithocrinus, Cupressocrinus, etc.). Dans ces deux horizons, la Calcéole est encore relativement rare. 5. Schistes à nodules calcaires avec parfois intercalation de bancs de calcaire très argileux. Épanouissement du Sp. speciosus. La Calcéole prend un grand développement. Harpes macrocephalus et Phacops latifrons très abondants. Apparition de la faune céphalopodique (Orthoceras, Gyroceras, Gomphoceras), qui se développera surtout au niveau suivant. 2°6 . PROCÉS-VERBAUX. 4. Calcaire du sommet, à Orthoceras nodulosum, grands Gyro- céres, etc. Épanouissement de la Calcéole, qui s’y éteint. Le Sp. speciosus devient très rare et disparait. La légende range dans la même assise (Cobn, m.) les schistes qui sur- montent le calcaire du sommet. | La présence constante, dans ces couches, de la forme givétienne du Spirifer (Brachythyris) undiferus (très abondant), associée avec Stringo- cephalus Burtini (assez rare), ne me permet pas de partager cet avis. On pourra ohjecter que le Sp. undiferus descend plus bas et qu’il se rencontre déjà dès la base de l’Ahrien, sinon dans l'Hunsrückien. C'est vrai, mais il s’y manifeste sous un aspect tellement différent, qu'on a donné à la forme primordiale un autre nom spécifique (Sp. unduliferus), parfaitement justifié. De plus, la forme typique de l’undiferus est, avec raison, considérée comme cantonnée dans le Givétien, à tel point que les individus qui ont survécu dans le Frasnien et qu’on rencontre parfois dans les couches à Receplaculites Nepluni ne sont pas absolument identiques à la forme type, dont ils constituent une mutation sinon une variété. On sait qu’il existe dans l'Eifel, entre les couches à Calcéoles et le calcaire à Stringocéphales, une zone de calcaire schisteux crinoïdique, que Îles géologues rhénans placent à la base du Givétien, sous le nom de Crinoïdenschicht. Cette zone est relativement peu épaisse, mais elle atteint un développement trop considérable (10 à 20 mètres) com- parativement à celui des schistes ci-dessus mentionnés (3 à 5 mètres), pour qu'on puisse les envisager comme absolument équivalents, d'autant plus que la faune typique du calcaire crinoïdique allemand n'a pas élé rencontrée encore chez nous. M. Gosselet (L'Ardenne, p. 407) considère comme humotaxe de cette zone rhénane le calcaire couvinien du sommet ou caleaire à Orthoceras nodulosum, qu’il maintient du reste dans son élage couvi- nien. Malgré la haute autorité de l’auteur cité, l'abondance de la Cal- ceola sandalina à la base de ce calcaire m'ineiterait difficilement à par- tager entièrement son appréciation au sujet de la synchromisation des couches, en ce qui concerne celte basé du moins, car il convient de dire qu'à la partie supérieure de ce même caleaire la Calcéole est, sinon anéantie, du moins considérablement raréfiée, et le Calcaire lui-même a subi une transformation assez appréciable au point de vue de la teneur en silicate d’alumine, beaucoup moindre au sommet qu’à la base; mais, outre que ce dernier point n'offre qu’un intérêt très accessoire, il ne saurait être question de scinder une masse calcaire en SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 297 deux niveaux presque impossibles à discerner l’un de l’autre, surtout pour y placer la limite entre deux étages; et vu l’abondance de la Calcéole à la base du calcaire en question ainsi que les affinités du surplus de la faune à l'apparition de laquelle nous avons assisté dans les schistes noduleux qui en forment le substratum, 11 vaut mieux, à l'exemple de M. Gosselet, continuer à placer l’ensemble de ce calcaire dans le Couvinien, quels que puissent être ses rapports plus ou moins directs avec le Crinoïidenschicht. Mais il convient de placer la ligne de démarcation entre le Couvinien et le Givétien au sommet de ce calcaire, en rangeant dans le Givétien les schistes où se manifestent des formes appartenant à la faune à Stringocéphales. Partant de ce principe, le Givétien comprend les niveaux suivants : 4. Schistes à Sp. undiferus ; 2. Calcaire avec la faune typique du Givétien, dans lequel on pour- rait distinguer deux niveaux, d’ailleurs assez peu nettement spécia- lisés : a) Niveau de base à Stringocephalus Burtini, Enantiosphen Lotzi, Spirifer undiferus, Dechencella Verneuil. b) Niveau supérieur à Cyathophyllum quadrigeminum, Sp. medio- lextus, avec la riche faune gastropodique de Nismes (— Paffrath — illmanr). Ces deux niveaux correspondent en gros : a) Le premier, aux untere Stringocephalenschichten ; b) Le second, aux mittlere — und obere Stringocephalenschichten, dont il est assez difficile de préciser l’équivalence, parce que certaines formes données comme caractéristiques (notamment Amphipora ramosa) se rencontrent un peu partout dans notre Givétien. DÉVONIEN SUPÉRIEUR. De même que le Dévonien moyen, le Dévonien supérieur se compose de deux étages : 1° Le Frasnien ; 2 Le Famennien. Je viens d'exposer plus haut la manière dont j'envisage la limite entre le Frasnien et le Givétien. Pour le surplus, je me contenterai de renvoyer à une note parue précédemment dans les Mémoires de la Société (t. XXII, 1909, pp. 116-151), en attendant que j'aie pu tirer parti des riches séries de fossiles recueillies dans cet étage par les 298 PROCÈS-VERBAUX. soins éclairés de M. Dupont et dont je ne pourrai entreprendre l’étude que dans un temps QUE ou moins éloigné. Je n’ai guère qu'une modification à signaler dans la nomenclature qui y est indiquée : elle à trait à la limite inférieure de l’étage, que je plaçais alors entre le calcaire à Stromatoporoïdes et le calcaire à ? Lyriopecten nov. sp. (— pseudo Aviculopecten Neptuni) et que je crois préférable de reporter à la base du calcaire à Stromatoporoïdes, en ajoutant toutefois qu’il convient de faire des réserves au sujet de l’âge de ce dernier calcaire, dont la position ne peut être encore précisée avec certitude, vu l’absence d'éléments fauniques suffisants. On est de la sorte amené à partager le Frasnien comme suit : A. Frasnien inférieur : faune à ? Lyriopecten nov. sp. et à Phacellophyllum caespitosum. 1. Calcaire à Séromatoporoïdes. 2, Calcaire avec délits schisteux à ?Lyriopecten. B. Frasnien moyen : faune à Rhynchonella (Hypothyris) cuboïdes. 1. Schistes et calcaire argileux à Sp. Orbelianus. a) Facies normal (zone des Monstres). b) l'acies néritique des Abannets. Ca! 2. Schistes noduleux à Receptaculites Neptuni et Sp. bisinus. 3. Calcaires à Pentamerus brevirostris. a) Récifs rouges de base (type de l’Arche'. b) Calcaire stratifié à P. brevirostris. Re Schistes noduleux à Camarophoria formosa. ». Schistes et calcaire, zone à Camarophoria megistana. a) Schistes gris avec calcaire interstratifié. b) Calcaire gris à Pachystroma. 6. Schistes et calcaire à Sp. pachyrhynchus. a) Schistes à Sp. pachyrhynchus. b) Récifs rouges du sommet à Acervularia (Stromaltactis, comme dans les récifs de base). L'abondance de la C. megistana et la présence du Sp. pachy- rhynchus dans les deux zones 5 et 6 ne permettent pas toujours de les discerner à priori; mais j'y ai observé d’autres éléments distinctifs, que je me propose de mettre plus tard en relief. C. Frasnien supérieur : faune à Buchiola retrostriata et Camarophoria tumida. Ces divisions concordent à peu près avec celles établies par M. Gosselet. Pa SÉANCE DU 21 JUIN 1940. 999 En ce qui concerne le Famennien, je me bornerai à renvoyer, quant à présent, aux excellents travaux de nos savants confrères MM. Gosselet et Mourlon, en attendant que l’étude des matériaux de la faune de cet étage par M. Drevermann ait permis de mettre la question au point s’il y a lieu. | Le tableau ci-après synthétise ce qui vient d’être exposé. J'y indique : 1° Les étages, au moyen d’une abréviation du nom adopté; 20 Les assises, par des chiffres arabes; 5° Les zones ou niveaux, par l’adjonction d’une lettre minuscule: 4 Les facies, à l’aide d’une lettre grecque. [. — Dévonien inférieur. A. GEDINNIEN, ou étage du Sp. Mercurii (voir observations). B. SIEGENIEN = Sg, ou étage du Sp. primævus. 1. Sg1 = Taunusien (— Cb1 de la Carte). a) Sgla = facies anoreux (grès d’Anor). B) Sy18 = facies emseux (grès, grauwacke, psammites de Mirwart. y) Sgly = facies alleux (phyllades d’Alle, Herbeumont, etc.). 2. Sy2 = Hunsrückien (= Cb2 ex parte). A) Sg2a, niveau de base, à faune de Seifen. B) Sg2b, niveau du sommet avec apparition de formes emsiennes. C. EmsiEN — Em. Étage des Sp. paradoxæus hercyniae et paradoaus typus et du Sp. arduennensis. À. Emi — Ahrien où Daunien (— sommet du Cb2 + Cb3). A) Emda : niveau de base, à faune d’Oberstadtfeld, etc. x) Emlaa, facies anoreux (grès de Mormont) — Cb5g B) EmAaf, facies emseux (grès et grauwacke de Pesche et de Grupont) — Cb2 (sommet). B) Emib. — niveau supérieur avec apparition de formes des obere Coblenzschichten = Cb3. 9, Em2 = Burnotien [— Bt + Coa (partie inférieure)|. A) Em%a — roches rouges de Winenne, représentant le Coblenz- quarzit. — Schistes et grès rouges à Médusoïdes et à Ripple-Marks. — Grès verts à Chonetes (— Btde la Carte). B) Em2b — grauwacke d’ilierges [— Coa ex parte (base) — obere Coblenzschichten]. a) Em2an, facies anoreux (grès blanc de Bierlé et de Traimont du bassin de Luxembourg). 8) Em2b8, facies emseux = grauwacke à Sp. arduennensis. sé 230 PROCÈS-VERBAUX. IT. — Dévonien moyen. A. COUVINIEN — Co. Étage de la Calceola sandalina et du Sp. speciosus. 1. Co/, schistes calcareux et grauwacke à Sp. cultrijugatus, Uncinulus Orbignyanus (= Coa, sommet). 9, Co2. Schistes et calcaires de Couvin à Calceola sandalina (Cobnm ex parte). A) Co2a. Schistes de base (Cobn) B) Co2b. Calcaire de base (Cobm) | c) Co2c. Schistes calcareux avec nodules et banes de calcaire (Cobn, m); partie moyenne. D) Co2d. Calcaire à Orthoceras nodulosum (— Cobm); partie supé- rieure. partie inférieure. B. GIVÉTIEN — Gv. Étage des Sp. mediotextus et undiferus et du Stringocephalus Burtini. A) Gufa. Schistes à Spirifer undiferus [Cobn ex parte ‘sommet)]. B) Gv1b. Calcaire à Stringocephalus Burtini. 1. Niveau de base à Stringocephalus, Enantiosphen, Sp. undi- ferus. 2. Niveau du sommet à Cyath. quadrigeminum, Sp. mediotextus, faune gastropodique de Nismes (Gva de la Carte). (IT. — Dévonien supérieur. A. FRASNIEN — Fr. Étage du Sp. Verneuili et de ses dérivés. 1. Frt. Frasnien de base. — Faune à ? Lyriopecten (Gvb de la Carte). A) Frla. Calcaire à Stromatoporoïdes. B) Frib. Calcaire à ? Lyriopecten, avec délits schisteux. 2. Fr2. Frasnien moyen. Faune à Rhynchonella (Hypothyris) cuboïdes. (Frim, 0, p, etc., de la Carte). A) Fr2a. Schistes et calcaire argileux à Sp. Orbelianus. a) Fr2aa. Facies normal (zone des Monstres). 8) Fr2af. Facies néritique des Abannets. B) Fr2b. Schistes noduleux à Receptaculites Neptuni, Sp. bisinus. c) Fr2c. Calcaires à Pentainerus brevirostris. a) Fr2ca. Récifs rouges de base. — Type de l’Arche. 8) Fr2c3. Calcaire gris stratifié à P. brevirostris. D) Fr2d. Schistes noduleux à C. formosa. E) Fr2e. Schistes et calcaire de la zone à C. megistana. a) Fr2ex. Schistes gris, avec nodules de calcaire et bancs de calcaire interstratifiés. B) Fr2e3. Calcaire gris à Pachystroma. SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 231 F) Fr2f. Schistes et calcaire de la zone à Sp. pachyrhynchus. a) Fr2fx. Schistes à Sp. pachyrhynchus. 8) Fr2[8. Récifs rouges du sommet à Acervularia et Stroma- tactis, type des Terniats et de Philippeville. 3. Fr3. Frasnien supérieur. Faune à Buchiola retrostriata et à Camaro- phoria tumida. (Fr2 de la Carte.) a) Fria. Schistes de Matagne. B) Fr5f. Schistes de Barvaux. B. FAMENNIEN (voir observations). G. RICHERT. — Les eaux souterraines de la Suède. Le Secrétaire général résume le volumineux mémoire de notre savant confrère, dont l'impression aux Mémoires est décidée. E.-T. NEwW:IoN. — Note supplémentaire relative aux débris fos- siles de petits vertébrés trouvés dans les dépôts pliocènes de Tegelen-sur-Meuse. Depuis la publication de ma première note sur les Fragments fos- siles de petits verlébrés trouvés dans les dépôls phiocènes de Tegelen-sur- Meuse (1), mon ami M. Clément Reid a bien voulu m'envoyer, afin de les étudier, une nouvelle collection de dents et de petits ossements. Il les a obtenus également par le lavage des dépôts de Tegelen pour la recherche des semences. Le nouvel envoi renferme un grand nombre de petits fragments d’os provenant surtout de poissons, pour la plupart trop petits pour que leur identification fût possible. On a pu cepen- dant y déterminer la présence des restes des poissons déjà reconnus dans la première série, le Brochet (50 dents), l'Épinoche (80 épines), la Perche (6 écailles), le Cyprin rosé (18 dents), la Tanche (4 dents), enfin beaucoup de dents de Cyprinoïdes, dont l'identification spéciti- que n’a pu se faire. [l y avait aussi quelques fragments d’écailles plus grandes, rapportées provisoirement au Chevenne (Leuciscus cephalus Linn.), et quelques petites épines courbes, plus menues que celles de l'Épinoche, et qu’il m'a été impossible de déterminer. Les restes provenant de mammifères sont peu nombreux; ils se réduisent à six dents, dont une seule représente un fragment de dent molaire de la Taupe (Talpa Europæa). Les cinq autres dents, trois molaires et deux incisives, proviennent du Mulot. On peut les rap- () Bull, Soc. belge de Géol., t. XXI (1907), p. 591. 232 PROCÉS-VERBAUX. porter au Microtus (Mimomys) intermedius N. L'intérêt que présentent les Mulots des dépôts de Tegelen nous permettra d’insister sur la description de ces dents. Microtus (Mimomys) intermedius N. — La plus grande des trois molaires représente la dent caractéristique, c’est-à-dire la première molaire inférieure; seulement il manque le prisme postérieur de la dent. La partie radiculaire de celle-ci ne se divise pas en cylindres séparés pour chacune des racines; sans doute la dent était encore trop peu développée. La longueur de la surface de trituration n’atteint, par suite de sa fracture, que 2 millimètres; intacte, elle atteignait probablement 2""5. Le dessin de la surface correspond très exac- tement à celle du Microtus (Mimomys) pliocænicus reproduite à la page 595 de la note précédente, avec cette exception, toutefois, que l’ilot d’émail qui se constate sur la partie antérieure de la surface et représente le prisme correspondant ne se retrouve pas dans la dent actuelle. En outre, le peut repli de l'émail en face de l’ilot s'éloigne moins du centre de la surface. On rencontre parfois un pli analogue sur les spécimens de Wicrotis intermedius du Norfolk Forest Bed, c’est- à-dire l’horizon auquél appartient le type actuel. L’ilot d’émail repré- sentant le prisme antérieur de la première molaire inférieure constitue le principal caractère distincuf entre Mimomys pliocænicus et Wicrotis (Mimomys) intermedius ; de sorte que c’est à cette dernière espèce qu'il faut rapporter le nouveau spécimen. Dans les deux molaires plus petites, une deuxième et une troisième molaires supérieures, les racines commencent à apparaître; elles appartiennent probablement aussi à M.(4.) intermedius. Les deux inci- sives supérieures ne peuvent se diflérencier de celles de cette même espèce. La précédente note fait mention d’une dent de Mulot de Tegelen que je rapporte à M.(Wimomys) pliocænicus, en signalant que cette espèce est surtout caractéristique du Norwich Crag. Cette fois nous rencontrons, dans les mêmes dépôts, l'espèce M.(M.)intermedius, espèce surtout fréquente dans le Upper Fresh water Bed, de la série du Norfolk Forest Bed. D'un autre côté, le D' Forsyth Major (!) a montré que les deux espèces se rencontrent réunies dans les couches de East Runton, près de Cromer. Ces dépôts, qui ont été spécialement étudiés par M. Clément Reid, sont placés par celui-ci sur le même horizon que (4) Proc. Zoolog. Soc. London, 1902, 102. SÉANCE DU 21 JUIN 1910. 233 le Weybourne Crag. Ils seraient à peine plus récents que le Norwich Crag et viennent se ranger entre celui-ci et la partie estuarienne du Forest Bed. Les indications fournies par les nouveaux spécimens confirment donc les conclusions de la première note; l’argile de Tegelen, qui à fourni à M. Clément Reïd une si belle collection de grammes végétales, se déposa pendant le temps qui sépare la formation du Norwich Crag de celle de la série du Forest Bed. P. Harting (!) à trouvé dans un sondage profond à Gorinchem (Gorkum) quelques dents qu’il a rapportées à Hypudœus terrestris (= H. amphibius). Ces spécimens sont conservés dans le Musée de Leyde. Ils viennent d’être étudiés à nouveau par le D' L.-M.-R. Rutten (°), qui les rapporte à M. intermedius et à M. pliocænicus. À la page 102 de son mémoire, 1l réunit les deux espèces avec M. amphibius dans ce qu'il appelle la première faune, c’est-à-dire la plus ancienne, et qui se caractérise par Elephas meridionalis et Rhinoceros etruscus. Elle corres- pondrait donc à la série anglaise du Norfolk Forest Bed. G. Scamirz, S. J., et X. STAINIER. — La géologie de la Campine avant les puits de charbonnages. CINQUIÈME NOTE PRÉLIMINAIRE (5). Noureaux niveaux marins du Houiller de la Campine. La découverte de niveaux marins dans la Campine présente toujours un grand intérêt, car il est bien certain que ces niveaux sont fort rares et que, par conséquent, ils fournissent des indications d’autant plus précises pour la comparaison du Houiller de cette région avec celui de notre ancien bassin et avec celui des pays environnants. Aussi nous sommes heureux d’avoir à annoncer la rencontre de semblables niveaux dans trois sondages de la Campine, distribués à peu près dans toute l'étendue du bassin limbourgeois et sur une stampe très impor- tante. Nous allons les passer en revue en commençant par le plus récent. (:) De boden onder Gorkum, ete. (Vert. Comm. Geol. Kaart van Nederland, t. I, 1853, pp. 103-143.) (2) Die diluvialen Säugetiere der Niederlände, in 4°. Utrecht, 1909-1910, p. 88. (5) La première et la deuxième notes préliminaires ont paru dans le Bulletin de la Société belge de Géologie, t. XXII, 1909 (Proc.-verb.). La troisième et la quatrième notes ont paru dans les Annales de la Société géologique de Belgique, t. XXXVI, 1909 (Bull.). 234 PROCEÈS-VERBAUX. Sondage n° 66. La coupe détaillée de ce sondage, pratiqué près de la gare d’Asch, dans la concession André-Dumont, a déjà été publiée par l’un de nous (G. Scamirz, Ann. des mines, t. XIIT, 1908, p. 369). En procédant à l'étude détaillée des documents fauniques fournis par ce sondage, nous avons trouvé des fossiles marins dans de minces couches de schiste gris doux, à cassure conchoïdale, avec nodules de sidérose, intercalées dans un banc de psammite zonaire à stratification entrecroisée, recoupé de 59650 à 604"50 et compris entre deux veinettes situées l’une à 59194 et l’autre à 605"50. Nous avons découvert dans ce schiste un exemplaire d’une belle et grande Lingula, qui ne parait pas être de l’espèce si commune du Houiller : la Lingula mytiloïdes, et un exemplaire d’une petite Discina. Pour être complets, nous ajouterons que le sondage n° 66 a recoupé un nombre exceptionnellement grand de bancs calcareux ou même franchement calcaires, et notamment des bancs d’un caleaire gris clair très pur à cassure conchoïdale. Certains de ces bancs se trouvaient non loin et au-dessus du niveau marin. Nous avons aussi trouvé à ce sondage pas mal de niveaux fossilifères renfermant des coquilles de la famille des Carbonicolidés (Carbonicola, Anthracomya, Nayadites). Un de ces niveaux se trouvait même au toit de la veinette de 591"94 qui surmonte le niveau marin. Nous n'avons point retrouvé ce niveau marin parmi les échantillons du sondage voisin n° 67, qui à certaine- ment percé les mêmes horizons. C’est un fait qui était à prévoir, vu la pauvreté en individus du niveau marin du sondage n° 66. IT indique le caractère sporadique de ce niveau. Sondage n° 79. La coupe de ce sondage pratiqué au hameau de Voort, commune de Zolder, dans la concession de Helchteren du charbonnage de {elchte- ren-Zolder, n’a pas encore été publiée. En procédant au débitage des carottes de ce sondage, nous y avons observé un banc de 0"50 com- mençant à la profondeur de 4 116"50 et formé d’un schiste psammi- tique assez grossier d’un noir intense et mat, passant à une sorte de cannel-coal très impur (pseudo-cannel-coal de M. Muck). Ce schiste est fort pailleté et présente des vermiculations de matière verdàtre terne (pyrite amorphe?). Nous y avons trouvé de toutes petites empreintes de Lingula mytiloides, qui malheureusement, vu la nature grossière de la SEANCE DU 21 JUIN 1940. 239 roche, étaient presque toutes en fragments. Un spécimen cependant était bien entier, quoique de petite taille. Au-dessus de cette roche venait du schiste gris doux, avec des écailles de poisson, surmonté lui- même, à 4 11150, de schiste zonaire avec Nayadites. Nous ajouterons que le banc à lingules présente absolument les caractères des banes à lingules que fournit notre ancien bassin. La roche est seulement plus grossière. Sondage n° 76. Ce sondage pratiqué au village d'Eysden par le charbonnage de Limbourg-Meuse, dans sa concession Sainte-Barbe, est un des plus intéressants qui aient été forés dans le bassin de la Campine, car c’est lui qui à traversé la plus grande épaisseur de terrain houiller. En effet, ce sondage, qui a rencontré le Houiller à 459"20, à été poursuivi jusque 4 402"70, ayant donc traversé bien près de 1 kilomètre de Houiller. [ nous à fourni de nombreux niveaux fossilifères et notamment un niveau marin. Ce niveau est compris dans la base d’un banc de schiste de 3"20 d'épaisseur, se terminant à la profondeur de 1 165"40 et surmontant une veinelle de 0"20. Le schiste marin est un schiste doux à cassure conchoïdale qui à la base devient noir foncé pailleté et un peu psammi- tique, avec vermiculations de pyrite terne et amorphe et nodules de pyrite. C'est dans cette roche de base que nous avons vu des débris de Lingula et un beau spécimen complet de grande taille ressemblant fortement à celui que nous avons trouvé au sondage n° 66. Au-dessus du schiste marim se trouve un schiste riche en belles empreintes d’Anthracomya Williamsoni, fossiles que nous avons d’ailleurs retrouvés abondamment et à quantité de niveaux, au-dessus des points ci- indiqués. En dessous, les niveaux à Anthracomya existent encore, mais plus rares et bien plus pauvres. Nous avons aussi rencontré à ce sondage plusieurs niveaux de calcaire, dont un tout à fait extraordinaire au-dessus et en dessous du niveau marin. Nous comptons d’ailleurs parler de ces calcaires de la Campine plus longuement dans une note future. Sous le mur de la veinette se trouve un banc de quartzite cal- carifère et dans le toit un banc de sidérose carbonifère. Conclusions. Après avoir donné les détails précédents indiquant la position et la nature des niveaux marins nouveaux, nous allons maintenant dire ce 236 PROCÉS-VERBAUX. que nous pensons du raccordement de ces niveaux avec ceux que nous ont déjà fournis les trois sondages où nous avons pour la première fois découvert (1) des fossiles marins en Campine. Nous indiquerons ensuite la position générale de ces niveaux dans l’ensemble de l’épais- seur du bassin, et puis nous terminerons par un essai de corrélation avec notre ancien bassin et avec les bassins des pays voisins basé sur ces niveaux. Le niveau marin du sondage n° 76 est le seul qui puisse être contem- porain des niveaux que nous avons signalés précédemment. Les deux autres sont certainement bien plus élevés. Comme nous l’avons dit dans la note précitée, les niveaux marins que nous avons trouvés aux sondages n°® 49, 51 et 61, s'ils ne sont pas absolument contemporains, doivent être bien rapprochés. Nous esti- mons que le nouveau niveau du sondage n° 76 doit être tout à fait dans le même horizon. En se basant sur des considérations stratigraphiques tirées du voisinage des trois sondages n° 76, 49 et 51, de leurs posi- tions respectives et des allures connues des couches, on arrive déjà à cette conclusion que ne contredisent ni le caractère des roches ni la comparaison des strates environnantes. Certes il est impossible d’arri- ver à une certitude absolue, vu le peu d'éléments d’appréchauon et surtout vu l’état défectueux des échantillons qui ont été conservés des anciens sondages n° 49 et 51. Dans l'affirmative, le niveau du sondage n° 76 correspondrait donc aussi à celui du sondage n° 61. Or, au sondage n° 61, le niveau marin se trouvait à environ 156 mètres au-dessus d’une roche que nous avons cru pouvoir assimiler au poudingue houiller qui limite le Houiller supérieur d'avec le Houiller inférieur. Au sondage n° 76, on a percé, depuis 1 510"990 jusque 1 356 mètres, un puissant horizon de grès très remarquable que nous croyons aussi pouvoir assimiler au poudingue houiller. Certes, il ne présente pas le caractère décisif de renfermer des grains de phtanite, qui permettrait de dire avec certitude que l’on se trouve en présence du vrai poudingue houiller, mais nous savons, par une expérience déjà longue, que dans le bassin de Namur la roche polymorphe qu'est le poudingue houiller ne présente pas, d’une façon générale, ce caractère distinctif. Très fréquemment on observe, à un niveau reconnu pour celui du (‘) Cf. Quatrième note préliminaire précitée. (Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXXVI, Bull., p. 293.) SÉANCE DU 91 JUIN 1910. 237 poudingue houiller, en se basant sur d’autres éléments d’apprécia- tion, un grès grenu feldspathique ou psammitique avec nodules schisteux et nodules de sidérose, surtout vers la base, mais sans la moindre trace de petits cailloux de phtanite ou de quartz laiteux. Sous cet état, il constitue le poudingue psammitique de A. Dumont et il ressemble tellement à certains horizons de grès ou conglo- mérats à nodules qu’il serait impossible de l’en distinguer. Or, ces conglomérats existent dans toute l’épaisseur du Houiller de la Cam- pine aussi bien que du bassin de Namur. Nous pensons que c’est à ce facies particulier du poudingue que nous avons affaire dans le grès de 1 310"50 du sondage n° 76. Si c’est bien le poudingue, il se trouverait à 147 mètres sous le niveau marin, donc dans une position fort sem- blable à celui du sondage n° 61. En résumé, 1l y aurait done, jusque maintenant, trois niveaux marins connus dans le bassin de la Campine. Dans l’ordre de superposition et en commençant par le plus récent, ce seraient : 1° Le niveau du sondage n° 66. 2° — — n° 79. 5° — des sondages n% 76, 51, 49, 61. En nous basant sur l'examen des très nombreux sondages de la Campine dont l'étude nous a été confiée, nous croyons pouvoir résumer comme suit la composition générale du terrain houiller supérieur (H2) de la Campine, de haut en bas. Zone A. — Une zone pauvre ne renfermant que peu de couches de charbon, très riche en matières volatiles, recoupée par les sondages les plus septentrionaux (s. n° 50, 50, 65). Zone B. — Une zone riche avec beaucoup de couches, dont quelques- unes épaisses, de charbon à gaz. Zone C. — Une zone stérile supérieure, renfermant de nombreuses veinettes de peu d'épaisseur ou des couches peu puissantes ou variables. Cette zone, dont l'épaisseur ne saurait être précisée, a dans certains endroits 500 mètres environ. Zone D. — Une zone trés riche avec nombreuses couches, dont plu- sieurs de belle épaisseur, de charbon gras à coke. C’est la principale base de la richesse de la Campine. Cette zone, d'épaisseur variable sui- vant Îles régions, mesure dans la région d’Asch-Genck au moins 400 mètres de puissance. Zone E. — La grande stampe stérile inférieure, s'étendant jusqu’au 938 PROCES-VERBAUX. poudingue houiller. D’après les résultats du sondage n° 76, cette zone aurait environ 600 mètres de puissance. Dans la région orientale du Limbourg, cette grande zone stérile est coupée en deux par un petit faisceau de trois couches. Dans la partie occidentale on observe, en plus de ces trois couches, quelques belles couches fort espacées, situées dans la partie inférieure de la zone. C’est cette partie du Houiller qu'ont traversée les sondages méridionaux de la province d'Anvers. Au total, l’épaisseur du Houiller supérieur de la Campine serait d'environ 2 000 mètres. Chose curieuse, les trois niveaux marins se trouvent tous dans les zones stériles. Le premier niveau (s. n° 66) se trouve, en effet, dans les 100 mètres supérieurs de la zone C, soit à 180 mètres au-dessus de sa base. Le deuxième niveau (s. n° 79) se trouve à 40 mètres sous le sommet de la zone stérile D. Le troisième niveau se trouve à 147 mètres au-dessus de la base de la même zone stérile D. Par conséquent donc, les trois niveaux marins occupent, l’un par rapport à l’autre, les positions suivantes dans la stampe du Houiller supérieur de la Campine : Premier niveau : 620 mètres. Deuxième niveau : 413 mètres. Troisième niveau : 147 mètres. Poudingue houiller. En ne tablant que sur ce seul élément de l’épaisseur des stampes séparatives, on peut établir entre le bassin de la Campine et le bassin de Namur les corrélations suivantes, basées sur les niveaux marins. Le troisième niveau, comme nous l’avons déjà dit, correspondrait au niveau de la veine Sainte-Barbe de Fioriffoux (Charleroi, n° 61) et de la veine Chenou (Liége, n° 98). Le deuxième niveau serait en Campine à 560 mètres au-dessus du poudingue. Dans le bassin de Liége, il y a un horizon à Lingula au toit de la veine Grand-Bac, à 720 mètres au-dessus du poudingue. Le même horizon a été retrouvé dans le bassin de Charleroi sous la veine Duchesse, à 610 mètres au-dessus du poudingue. Vu la différence SEANCE DU 91 JUIN 1910. 239 notable de stampe spécialement vis-à-vis du bassin de Liége, avec lequel la connexion est plus grande, l'identité du deuxième niveau de la Campine avec le niveau de la veine Grand-Bac est douteuse. Peut- être faudrait-il chercher son équivalent plus bas, dans le bassin de Liége, notamment dans les horizons marins signalés tout récemment au toit de la grande veine de Seraing (480 mètres au-dessus du pou- dingue), ou encore plus bas, au toit de la veine Stenaye (1). C’est une question à étudier. Quant au troisième niveau, sa position à 1 180 mètres au-dessus du poudingue le placerait tout au sommet du Houiller supérieur de Liége, qui mesure environ 1 200 mètres de puissance, et au-dessus du Houiller de Charleroi, qui n’en a que 4 000. Il devrait être recherché de préfé- rence dans le bassin de Mons. Quant aux comparaisons que la découverte de divers niveaux marins permettrait d'établir entre le bassin houiller de la Campine et ceux de la Hollande et de l'Allemagne occidentale, nous nous contenterons d’esquisser rapidement quelques rapprochements sur lesquels les études postérieures pourront porter. | Le troisième niveau semble bien correspondre au niveau marin de la couche directrice Finefrau-Nebenbank des charbons maigres de la Westphalie. C’est une conclusion à laquelle se sont arrêtés ceux qui se sont déjà occupés de la question. La corrélation du deuxième niveau semble plus délicate. On sait que MM. Van Waterschoot et Klein ont déjà assimilé les niveaux marins rencontrés dans deux sondages du Limbourg hollandais avec le niveau marin de la veine Katharina en Westphalie, avec le niveau du bassin de la Wurm et avec celui de la veine Grand-Bac. 11 nous semble que la rencontre du niveau de la Campine et des nouveaux niveaux décrits par M. Renier, tous à des distances de plus en plus rapprochées du poudingue houiller, doivent rendre prudent sur les assimilations, spé- cialement lorsqu'elles se basent seulement sur des horizons où n’exis- tent que des Lingula, organismes dont on connaît la résistance extrême aux variations de conditions de milieu (?). (!) CÉ. A. RENIER, Quelques niveaux à faune marine du bassin houiller de Seraing. (Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXVIT, 1910, Bull., p. 161.) (2) Cf. VAN WATERSCHOOT VAN DER GRACHT, The deeper geology of the Netherlands and adjoining regions. (Memories of the Government Institute for the geological explo- ration of the Netherlands. n° 2, La Have, 1909.) VAN WAïERSCHOOT, Over de identificeering van « Leitflôtze » van Westphalen en in 240 PROCÈS-VERBAUX. Quant au premier niveau, on pourrait le comparer à ce niveau marin très élevé dont on a signalé la découverte récemment (!) en West- phalie, à environ 700 mètres au-dessus de la veine Katharina, à mois qu'il ne représente le niveau de la veine Katharina elle-même. Celle-c1, située à environ 700 mètres au-dessus du niveau marin de Finefrau- Nebenbank, pourrait peut-être représenter plus exactement le niveau marin à Discina du sondage n° 66 que les horizons à lingules auxquels on l’a assimilée. Comme on le voit, la question est loin d’être mûre et nécessitera, pour être résolue, des bases plus sérieuses qu'une simple comparaison de puissance des stampes. La séance est levée à 22 h. 50. de Peel. (Nederlandsche Mijnbouwkundige Vereeniging, negende gewone vergadering, 6 février 1909.) W. C. KLEIN, lbidem. W. GC. KLEIN, Données nouvelles pour la coupe du bassin houiller du Limbourg hollandais et du bassin septentrional d’Aix-la-Chapelle. (Ann. Soc. géol. de Belg., t. XXXVI, 1909, Bull., p. 236.) (1) C£. MENTZEL, Glückauf, n° 3, p. 73, 1909. AE = SÉANCE MENSUELLE DU 21 JUIN t + Participation de la Société à l'Exposition internationale d'Hygiène: d CR LOS 0e ee LES RSR ere LE MEN NE Protestation au sujet du Procès-verbal de la séance du 17 mai 1910 Correspondance. . Dons et envois reçus Discussion des travaux es antérieurement : ones - : ASE Un : ee ae: LC H. de Dorlodot. Rectification à propos d’un travail du Dr Grôber . Communications des membres : Jérome et L. de Dorlodot, Puissance et composition des marnes À ee à Habay . ot core Fo le Dévdon: et conséquences qui en pra, Richert, Les eaux souterraines de la Suède. (Inséré aux Manon, “ E.-T. newton. Note supplémentaire relative aux débris fossiles de vertébrés trouvés dans les dépôts pliocènes de Tegelen-sur-Meuse &. Schmitz, S. 3., et X. Stainier. La géologie de la FR avant les h Its A de Due (Ginquième note préliminaire.) Mc ES ï TÉ BELGE DE GDL Haut Protecteur : S. M. le Roi FLE EE d | x Procès-Verbal _ DE LA SÉANCE DU 19 JUILLET 1940 Vingt-quatrième année Tome XXIV — 1910 BRUXELLES | _ HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE SA a 41149, rue de Louvain, 112 | A 1910 SÉANCE MENSUELLE DU 19 JUILLET 1910. Présidence de M. A. Rutot, président. La séance est ouverte à 20 h. 50. Distinctions honorifiques. La Société adresse ses chaleureuses félicitations à nos confrères J. Corner et H. Dinerricx, nommés chevaliers de l'Ordre de Léopold, en récompense des services qu’ils ont rendus à l’État Indépendant du Congo. Le Bureau est heureux de signaler que le prix attribué, par la Société géologique de France, à la découverte géologique la plus utile au point de vue industriel a été décerné à notre illustre membre honoraire et ancien président J. GOSsELET. | L’éminent professeur, ne voulant retenir de ce prix exceptionnel que le sentiment qui le lui a décerné, en à abandonné le montant en faveur d’une fondation destinée à favoriser le progrès de la science. Grâce à M. Gosselet, deux prix sont désormais assurés à ceux qui feront avancer la science de la Terre : l’un sera donné par la Société des Sciences de Lille, l’autre par la Société géologique de France. Approbation du procès-verbal de la séance de juin. | Adopté sans observation, de même que le fascicule IT des Yémoires de 1910. Correspondance. 1. M. E. Maillieux s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. 2. La librairie Max Weg, de Leipzig, adresse le numéro 1 d'une publication trimestrielle gratuite, envoyée à tous ceux qui en expriment le désir et contenant les changements d’adresse ou de situation des 1910. PROC.-VERB. ll 249 PROCES-VERBAUX. personnes renseignées au Geologenkalender, ainsi que les publications parues dans le courant du trimestre dans les domaines de la géologie, de la paléontologie et de la minéralogie. 5. M.R. d’Andrimont, professeur à l’Institut agricole de Gembloux, demande que la Société reproduise le tableau résumé des connais- sances acquises en hydrologie, tableau qu'il a exposé à la Section d’hydrologie scientifique de l'Exposition. Cette proposition, appuyée par M. van den Broeck, est acceptée, et ce tableau figure en annexe au procès-verbal. 4. Le R. P. Schmitz, S. J., envoie une sixième note préliminaire sur le Houiller de la Campine, qui est acceptée pour la séance du jour. 5. M. E. van den Broeck, secrétaire général honoraire, adresse la réclamation de complément bibliographique ci-dessous. « Je lis dans le numéro de Juillet 1910 de la Technique sanitaire un article de M. G. Lidy, mtitulé : « Nouvelles recherches sur la formation des nappes souterraines. » Se basant sur des observations relatées dans le numéro du 45 avril 1910 du journal L'Eau et d’après lesquelles M. Forel, Île savant naturaliste suisse, signale l'existence d’un problème météorolo- gique et hydrologique inattendu et nouveau relatif au phénomène de la condensation dans la formation des eaux souterraines, l’auteur fait, avec raison, remarquer que ces constatations ne sont nullement une nouveauté. Son article a pour but de rappeler les recherches datant d’une trentaine d'années du Prof” Vogler, et il fait ensuite un histo- rique sommaire des travaux des divers auteurs s'étant occupés de la question ; il signale encore ses observations expérimentales sur le même sujet, montrant que le sable agit comme un véritable condensa- teur. M. Lidy conclut qu'il paraît certain que la condensation de la vapeur d’eau dans le sol peut intervenir effectivement dans la for- mation des nappes souterraines. Or, cette question n’est nullement une nouveauté pour les hydro- logues et géologues belges: ils s’en sont eux-mêmes occupés depuis longtemps et la Société belge de Géologie et d'Hydrologie à eu, 11 y a quatorze ans déjà, l’occasion d'examiner cet important problème. Je tiens donc, en ma qualité d’ancien secrétaire général de notre Société belge de Géologie et d'Hydrologie, à signaler que le suggestif et fécond problème de l’alimentation des nappes souterraines par la voie de la condensation atmosphérique en terrain sableux a, depuis longtemps, été inscrit au programme de ses études. En effet, à la SEANCE DU 19 JUILLET 1940. 243 séance du 98 juillet 1896, il a été mis à l’ordre du jour « l'examen critique et contradictoire de la thèse de M. Worré sur la profondeur de pénétration de l’eau pluviale dans le sol et sur le rôle de la vapeur d’eau atmosphérique dans l'alimentation des eaux souterraines ». Cet ordre du jour avait été motivé par le fait que j'avais signalé à mes collègues une étude de l'ingénieur en chef honoraire des travaux publics de la ville de Luxembourg, M. J. Worré, intitulée : Profondeur de pénétration de l'eau pluviale dans le sol aux environs de la ville de Luxembourg et question annexe de la génération des eaux souterraines. Dans cette étude, publiée dans le tome XXIV des Publications de l’Institut grand-ducal du Luxembourg, l’auteur expose ses intéressantes expériences personnelles sur la profondeur de pénétration de l’eau pluviale dans le sol; il reprend ensuite les études du D' Vogler, ainsi que celles de ses disciples et de ses contradicteurs, et il conclut, par la logique des faits, à admettre, du moins en partie, l'hypothèse Vogler. Dans la séance précitée du 28 juillet 1896, M. A. Ratot, à ma prière, a analysé ce travail, en a montré l'intérêt, tout en n’admettant point alors la portée attachée par M. Worré à ses recherches et expériences. A mon tour, à la même séance, j'ai repris la question, dans une note intitulée : Quelques considérations sur la perméabilité du sol, sur l’infiltra- tion fluviale et sur la condensation souterraine des vapeurs d'eau, à propos des recherches et exposés de MM. Worré et Duclaux. J'ai cru utile, en effet, dans cette note de rappeler les travaux du savant fran- çais, parus en 1890 dans les Annales de l'Institut Pasteur et intitulés : Sur les relations du sol et de l'eau qui le traverse. I y à là des éléments de la plus haute utilité pour l’étude de la question, et J'ai tenu à attirer sur les importants exposés de M. Duclaux l'attention des cher- cheurs ; j'ai signalé en somme qu'il y avait, dans la direction des tra- vaux de MM. Vogler, Worré, Duclaux et W. Thomson, une sérieuse voie nouvelle à étudier, que je soumettais à l’attention des hydrologues. Je concluais ainsi : « [l convient de prêter une attention spéciale à la » curieuse et suggestive expérience de W. Thomson, rapportée par » M. Duclaux; cette obéissance stricte et incontestablement démontrée » des vapeurs de condensation aux lois de la capillarité, nous ramène aux » considérations finales de l’étude de M. Worré et montre qu'il y a là » une cause générale et importante — sous cette forme inattendue de » la condensation et du cheminement capillaire souterrain de la vapeur » d’eau atmosphérique — d'alimentation des eaux souterraines, com- » plètement indépendante de l’action des infiltrations pluviales. » Je suis heureux de signaler aujourd’hui que M. Rutot ne maintient 44 PROCÈS-VERBAUX. plus une grande partie des réserves qu'il faisait, en 1896, à la thèse de M. Worré et qu'il s’unit à moi pour en reconnaître l'importance. D'autre part, un autre membre de la Société, M. René d’Andrimont, dans son opuscule de 1906 : La science hydrologique, ses méthodes, ses récents progrès et ses applications, consacre une courte rubrique à la théorie de l'alimentation des nappes aquifères par condensation directe des vapeurs de l'atmosphère dans le sol; 1l fait remarquer que, dans une chute d’eau brusque et abondante, la proportion du liquide qui s’infiltre dans le sol est peu considérable, tandis que les temps bru- meux et humides qui humectent lentement le sol — et qui doivent naturellement agir fortement sur l’atmosphère souterraine — semblent être spécialement favorables à l’infiltration. En terminant le texte de la rubrique précitée, M. d’Andrimont conclut avec raison que la con- densation directe de la vapeur d’eau de l’atmosphère peut donc contri- buer à l'alimentation des nappes aquifères et même, dans certains cas, produire des rendements par hectare-jour surprenants; mais encore une fois, dit-1l, il ne faut pas se laisser séduire par une théorie et attribuer à un phénomène secondaire la part qui revient au phénomène principal. Tout ceei montre que la question est bien connue en Bel- gique et que son importance n’a pas échappé aux hydrologues et géologues de notre pays, qui se sont occupés de l'alimentation des nappes souterraines. » Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 6689 .… Catalogo IT degli strumenti sismici e meteorologici più recenti adottati dagli Osservatorii del regno costruiti da Luigi Fascia- nelli. Rome, 1910. Brochure in-8° de 40 pages et figures. 6090 Fourmarier, P., La terminaison occidentale de la faille de l’Ourthe. Liége, 1908. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgq., t. XXXWV, Mém., pp. 35-46, pl. VIT, 3 figures. 6091 Fourmarier, P., Note à propos de la faille Saint-Gilles. Liége, 1908. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. XXXV, Bull., pp. 92-97. 6092 Fourmarier, P., Rapports sur le’‘travail : Sur la structure du bassin houiller de Liége aux environs d’Angleur, par X. Stainier. | Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., t. XXXVIE, « M Mém., pp. 13-79. | SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 245 6093 Hobbs, W. H., Characteristics of the Inland-Ice of the arctic regions. Philadelphie, 1910. Extr. des Proc. of the Amer. Philos. Soc., vol. XLIX, n° 194, pp. 57-129, pl. XVI-XXX et 48 figures. -6094 .Labat, AÀ., La fin du monde. Périgueux, 1910? Brochure in-12 de 6 pages. 6095 Labat, A., La Comète. Périgueux, 1910? Brochure in-12 de 3 pages. 6096 Schmidt, R. R., Der Sirgenstein und die diluvialen Kulturstätten Württembergs. Stuttgart, 1910. Brochure in-8° de 47 pages et 4 planche. 6097 Schmidt, R. R., und Wernert, P., Die archäologischen Einschlüsse der Lôssstation Achenheim (Elsass) und die paläolithischen Kultu- ren des Reintallôsses. Berlin, 1910. Extr. de Praehistorischen Zeitschrift, t. IT, fase. 3-4, pp. 339-346 et 1 planche. 6098 Steinmann, G., Zur Phylogenie der Dinausorier. Berlin, 1910. Extr. de Zeitschrift für induktive Abstammungs- und Vererbungslehre, t. IL, fasc. Let Il, pp. 98-103. 6099 Steinmann, G., Die Abstammung der « Gattung Oppelia » Waag. Stuttgart, 1909. Extr. de Centralblait für Miner., Geologie und Paläont., n° 21, pp. 641-646, 2 figures. | 6100 Steinmann, G., Geologie und Paläontologie an den deutschen Hoch- schulen. Leipzig, 1910. Extr. de Geolog. Rundschau, t. L, fase. I, pp. 42-49. 6101 Bonnet, R., und Steinmann, G., Die « Eolithen » des Oligozäns in | Belgien. Bonn, 1910. Extr. de Sitzungsb. der Niederrhein. Gesells. für Natur- und Heilkunde. Naturw. Abt. 30 pages et 15 figures. 6102 Arctowski, H., Studies on climate and crops. The Yield of wheat in the United States and in Russia during the years 1891 to 1900. New-York, 1910. Extr. des Bull. of Amer. Geogr. Soc., XLIT, July, pp. 481-495 et 11 figures. 6103 Bertrand, L., Esquisse de la structure et de l’histoire géologique des Pyrénées orientales et centrales. Paris, 1908. Extr. des Comples rendus de l’'Assoc. franç. pour l'avancement des sc. Congrès de Clermont-Ferrand, 9 pages et 1 figure. 6104 Bertrand, L., La notion de facies en géologie. Paris, 1910. Extr. de la Revue du mois, n° 52, 10 avril, pp. 385-408, et n° 54, 10 juin, pp. 680-716 et 7 figures. 6105 Issel, A, Alcuni mammiferi fossili del Genovesato e del Savonese. Rome,1910. Extr. de Reale Accademia dei Lincei, anno CCCVIT, vol. VIIL, 38 pages et 4 planches. 246 PRUCES-VERBAUX. 6106 Kemna, A., Notes on the colour of waters. York, 1910. Extr. de Assoc. of water engineers. 6 pages (2? exemplaires). 6107 Renier, A, Sur les premières découvertes de végétaux à structure conservée dans le terrain houiller belge. Louvain, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. scient. de Bruxelles, session du 98 octobre. 2 pages. 6108 Renier, A., L'origine raméale des cicatrices ulodendroïdes. Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belg., tome IT, Mém. in-4°, pp. 37-82, pl. VIT-IX. 4956 Reclus, E., Les volcans de la terre, © partie. Bruxelles, 1910. Extr. du Bull. de la Soc. belge d’Astronomie, pp. 171-515, pl. VII-IX et figures. Élection de nouveaux membres. Le Bureau a l'honneur de proposer, en attendant la ratification de l’Assemblée générale, de décerner le titre d’Associé étranger à M. BerTranr, Léon, professeur adjoint de géologie à la Faculté des Sciences de l’Université de Paris, collaborateur principal du Service de la Carte géologique de France, 137, boulevard Saint-Michel, à Paris. Cette proposition est adoptée. Sont élus membres effectifs : MM Fazx, Franz, docteur en sciences, 35, Montagne-aux-Ferbes potagères, à Bruxelles, présenté par MM. van den Broeck et Greindl. KRISCHTAFOWITSCH, N.-J., rédacteur de l’Annuaire géologique et minéralogique de la Russie, à Nowo-Alexandria (gouverne- ment de Lublin), présenté par MM. Rutot et Greindl. MAGniE (l'abbé Léon), professeur de sciences naturelles à l’Insti- tut Saint-Joseph, à La Louvière, présenté par MM. H. de Dorlodot et Greindl. Communications des membres. A. SALÉE. — Nouvelles recherches sur les Polypiers du Calcaire carbonifère de la Belgique. Le genre Caninia. L'auteur résume le volumineux mémoire qu’il a consacré à ce sujet, mémoire qui à été couronné au concours interuniversitaire des sciences minérales. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 247 M. le Président, en félicitant l’auteur de ses recherches si fruc- lueuses, exprime des craintes au sujet du coût des nombreuses plan- ches que comporte le travail. Néanmoins, l'impression aux Mémoires in-4° en est ordonnée. H. ne Dorconor. — Relations entre l'échelle stratigraphique du Caicaire carboniïifère de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d’après les recher- ches les plus récentes. L'an dernier, à la veille de notre session extraordinaire, j'ai publié dans nos Hémoires un résumé de nos connaissances sur la stratigraphie du Calcaire carbonifère de la Belgique (t). Depuis lors, M. l'abbé Delépine, qui a entrepris depuis plusieurs années l'étude détaillée du Caleaire carbonifère du bassin de Namur et qui, plus récemment, a étendu ses explorations à certains points du bassin de Dinant, a com- mencé à faire connaître le résultat de ses observations, dans une série de travaux détachés. Ses études ont notamment pour but l'application à notre Calcaire carbonifère de la division en zones paléontologiques, établie dans le Sud-Ouest de l'Angleterre par M. Arthur Vaughan. Les publications de M. Delépine étant disséminées dans plusieurs revues, je crois être agréable à nos confrères, spécialement à ceux qui ne se sont pas fait une spécialité de l'étude de notre Dinantien, en précisant ici les relations qu'il est possible d'établir aujourd'hui, grâce aux tra- vaux de M. Delépine, entre les zones paléontologiques de Vaughan et les subdivisions que j'ai adoptées. J'aurai à signaler aussi, lorsque l’occasion s’en présentera, les observations publiées récemment, dans (*) H. pe DorLonor, Description succincte des assises du Calcaire carbonifère de la Belgique et de leurs principaux facies lithologiques. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIII, 4909, Mém., pp. 175-193.) — Voir aussi du même auteur : Les faunes du Dinantien et leur signification stratigraphique ({bid., Mém., pp. 153-174 ; et Échelle stratigraphique détaillée des formations calcaires du système carboniférien dans le bassin de Dinant. (Apud E. VAN DEN BROECK, E.-A. MARTEL et E. RaHIR, Les cavernes et les rivières souterraines de la Belgique. Bruxelles, 4910, t IT, Annexes, pp. 5-8.) — Les deux premières de ces publications ont été distribuées d'abord en firés à part aux membres des deux Sociétés qui ont assisté aux excursions organisées par l’auteur aux environs de Dinant; toutes les trois ont été livrées à l'impression dans Ja première quinzaine d’août 1909 ; c’est ainsi que l’auteur n’a pu profiter des résultats des excursions de M. Vaughan, qui ont eu lieu vers la fin d'août. Par contre, au cours des excursions des deux Sociétés, on à pu faire allusion aux résultats des études de M. Vaughan et de M. Delépine en Belgique. 248 PROCÈS-VERBAUX. nos Mémoires, par M. Grôber (!) sur le Tournaisien d’Yvoir et de quelques points de la bande des Écaussines. J'aurai malheureusement le regret de constater que, malgré de bonnes observations, qui, bien comprises, viennent d’ailleurs à l’appui de celles de M. Delépine, le travail de M. Grôber, fait un peu hâtivement, prête le flanc à plus d’une critique, et que les données relatives aux polypiers notamment y lais- sent beaucoup à désirer. Sur ce dernier point, j'ai utilisé, avec son autorisalion, les recher- ches poursuivies depuis deux ans par mon assistant, M. l’abbé Salée, sur les polypiers tournaisiens de la Belgique. A la séance du 19 mai dernier, M. Stainier (?) a émis sur l’origine de la grande brèche certaines idées neuves. Le présent travail nous donnera l’occasion d'examiner à nouveau celte question; ce que nous pourrons faire d'autant mieux que les observations de M. Delépine nous ont apporté des faits qui éclairent cette origine d’une vive lumière. ; Les conclusions de M. Delépine sur l’âge des différentes formations de notre Dinantien, rapportées aux zones paléontologiques de Vaughan, présentent une garantie spéciale, du fait que leur exactitude a été reconnue, du moins pour la plupart d’entre elles, par M. Vaughan lui-même. Il ne sera pas sans intérêt de relater dans quelles circon- stances. En 1904, Vaughan (5) n'ayant, comme il le déclare lui-même, aucune connaissance personnelle de notre Calcaire carbonifère et n'ayant lu que les notions générales contenues dans quelques manuels, parmi lesquels il cite seulement la Légende de la Carte géologique de la Bel- gique (1900), le Prodrome de G. Dewalque et la Géologie de la Belgique de M. Mourlon, outre la note de M. M. Lohest Sur le parallélisme entre le Calcaire carbonifère de Bristol et celui de la Belgique, estime, avec raison, que l'essai de comparaison, qu’il cherche à établir d’après ces données très incomplètes, ne peut avoir grande valeur. Il en était bien ainsi, (1) Dr PAUL GRÔBER, Essai de comparaison entre les couches du Calcaire carbonifère de Belgique et celles de l’Angleterre caractérisées par des zones à polypiers et à | brachiopodes. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Mém., pp. 25-48, 19 janvier 1910.) (2) X. STAINIER, Du mode de dan de la SEE brèche du Carbonifère. cos t. XXIV, pp. 188-196, 17 mai 1910.; (5) ARTHUR VAUGHAN, The Palaeontological Sequence in the Carboniferous Limestone of the Bristol Area. (Quart. Journ. Geol. Soc., vol. LXI, pp. 181-305, spécialement « pp. 255-257 et 264) | | | L À SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 949 puisqu'il pensait que le Viséen de la classification belge comprend sa zone à Caninia (qu’il nomme aussi zone à Syringothyris) tout entière. Or, Vaughan estime avec raison que tout au moins sa zone C{ doit être rangée dans la grande division paléontologique inférieure du Calcaire carbonifère, ou Tournaisien; et, en 1905, il était tenté d’y ranger encore C2, qu’il place aujourd’hui à la base de l’étage supérieur ou Viséen. Pensant donc que ses grandes divisions du Caleaire carbo- nifère du Sud-Ouest de l'Angleterre et du Sud du Pays de Galles ne coincident pas avec celles que l’on nomme en Belgique Étage tour- naisien et Étage viséen, il croit préférable, pour éviter tout danger de confusion, de créer de nouveaux termes et de substituer, pour dénommer les étages anglais, le terme Clevedonian au terme Tournaïi- sien, et le terme Kidwellian au terme Viséen. Il n'en continua pas moins, dans ses publications subséquentes, à les désigner sous les noms de Tournaisien et de Viséen; néanmoins, son doute persista jusqu'à l’an dernier. Pour trancher cette question, M. Vaughan résolut de consacrer les . vacances d'été à étudier, sous la conduite de M. Delépine, la succes- sion des couches du Caleaire carbonifère de la Belgique et la corréla- tion exacte des divisions admises par les géologues belges avec les zones définies par lui en Angleterre. 11 annonça ce projet dans son rapport à l’\ssocration britannique pour l'avancement des sciences (1). M. Sollas, que je rencontrai à la Darwin Celebration à Cambridge, m'avait fait part, dès le mois de Juin, de cette intention de M. Vaughan, qui me fut plus tard confirmée par M. Delépine, et je proposai alors à M. Vaughan de profiter aussi de son séjour en Belgique pour visiter le Carbonifère de la région dinantaise, que M. Delépine n'avait pas encore étudié; M. Vaughan accepta ma proposition; mais j'eus le regret de ne pouvoir l'accompagner sur le terrain, circonstance dont M. Vaughan n'eut d’ailleurs pas à souffrir, M. F. Kaïsin avant bien voulu me remplacer. M. Vaughan visita une grande partie du bassin de Namur et quelques points de la partie orientale du Condroz sous la conduite de M. Delépine, le Hainaut français en compagnie de M. Delépine et sous la conduite de M. Carpentier, enfin la région dinantaise en compagnie de M. Pelépine, de M. Kaisin et de M. Salée. (1) Faunal succession in the Lower Carboniferous Limestone (Avonian) of the British Isles. Report of the Commitee In Report of the seventy-ninth meeting of the British Association for advancement of science. Winnipeg, 1909, August 95-Septem- ber 1. London, John Murray, 1910. 250 __ PROCÈS-VERBAUX. IT reconnut, en général, l'exactitude des vues de M. Delépine et les précisa sur quelques points (!). Dans la région dinantaise, il se déclara convaincu des vues que nous avons soutenues, d'accord avec la Vallée Poussin, sur la non-autonomie de l'étage waulsortien de M. Dupont et sur l’ordre de succession et le synchronisme des couches. Il put aussi fixer le synchronisme des principales formations de la région avec celles du Sud-Ouest de l’Angleterre et reconnaître notamment que la limite entre le Tournaisien et le Viséen, telle que nous la com- prenons dans la région dinantaise aussi bien que dans l’Est du Condroz, correspond, tout au moins à très peu de chose près, à la ligne de démarcation qu'il à établie entre les deux grandes divisions du Caleaire carbonifère du Sud-Ouest de l'Angleterre. À la session extraordinaire des Sociétés géologiques de Belgique réunies, M. Kaisin relata à plu- sieurs reprises ce que nous venons de rapporter. M. Grôber assistait à cette session et il écouta avec beaucoup d’atten- üon les explications de M. Kaïsin. Les excursions de cette session servirent de point de départ aux études dont ïl à rendu compte à la Société. Ce n’est donc pas sans quelque surprise que nous avons lu, dans le mémoire de M. Grôber, les lignes suivantes (?) : « Vaughan n'était pas certain de la parallélisation exacte de ses horizons avec ceux de la Belgique; c’est pourquoi il n’osait pas intro- duire les deux subdivisions du Carboniférien inférieur (Avonian) qui sont en vogue en Belgique (Tournaisien et Viséen). Il a proposé de remplacer ces deux termes par le Clevedonian et le Kidwellian avant qu'on sût que la limite du Tournaisien et du Viséen se trouvait au même niveau que la sienne entre le Clevedonian et le Kidwellian. Comme nous avons vu que ces deux limites occupent le même niveau, nous pouvons supprimer les deux nouveaux termes de Vaughan. » Nous indiquons ci-dessous la liste des travaux de M. DELÉPINE sur le Calcaire carbonifère, en donnant à chacun un numéro d'ordre, afin de faciliter les renvois que nous aurons à faire au cours de ce travail. Les deux premiers ont paru à une époque antérieure à notre Description succincte de l’an dernier. Quant aux autres, bien que la date indiquée pour quelques-uns soit un peu antérieure à la date de la publication de notre note susdite, cependant ils n’ont paru, en réalité, qu’à une date postérieure, la date indiquée étant celle-de dépôt. (4) Dans la note complémentaire qu'il a envoyée à son Étude sur le Calcaire carbo- nifère de Belgique, le 2 juin 1910, M. Delépine rend pleine justice au concours que lui a prêté M. Vaughan. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Proc.-verb.. pp. 210-211.) ()MEoc:citi,p. aT. SÉANCE DU 19 JUILLET 1940. [4] Contribution à l'étude du Calcaire carbonifère dans le Tournaisis. (Bull. Soc. géol. de France, 4e série, t. 11, 1902, pp. 434-438.) [2] Observations sur le Calcaire carbonifère du Haïnaut. (Bull. Soc. géol. de France, 4 série, t. IV, 1904, pp. 696-704.) [3] Note sur des fossiles recueillis dans le Caleaire carbonifère de Belgique. (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXVIIT, pp. 88-89, 5 mai 1909.) [4] Comparaison entre les formations carbonifères de Malahide (Irlande) et les calchistes de Tournai. (Jbid., pp. 89-91, 5 mai 1909.) [5] Les caractères stratigraphiques du Calcaire carbonifère sur la bordure septentrionale du bassin de Namur : Note préliminaire. (1bid., pp. 126- 153, 16 juin 1909.) [6] Comparaison entre le Calcaire carbonifère du Sud-Ouest de l’Angleterre et celui du bassin de Namur. (lbid., pp. 175-190, 16 juin 1909.) [7] Note sur le Calcaire carbonifère de Visé et les couches à brachiopodes du Midland. (Bull. Soc. géol. de France, 4 série, t. IX, juin 1909, sous presse.) : [8] Nouvelles observations sur le Caleaire carbonifère de Belgique. (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXVIIT, pp. 498-433, 17 novembre 1909.) [91 Note sur la présence à Denée (Belgique) de la faune du Caleaire de Paire. (Ibid., pp. 439-449, 15 décembre 1909.) [40] Étude sur le Calcaire carbonifère de Tournai. (Jbid., t. XXXIX, pp. 20-35, présenté à la séance du 145 décembre 1909, publié au procès-verbal de la séance de janvier 1910.) [11] Sur la succession des faunes et la répartition des facies du Calcaire car- bonifère de Belgique. (Comptes rendus de l’Acad. des Sciences de Paris, t. CXLIX, pp. 1164-1166. présentée dans la séance du 6 décembre 1909, publiée au Compte rendu de la séance du 13 décembre 1909.) [12] Étude sur le Calcaire earbonifère de Belgique (Hainaut et région de Namur) : Comparaison avec le Sud-Ouest de l’Angleterre. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Mém.. pp. 3-24, 19 janvier 1940.) [13] Faunal succession of the Carboniferous Limestone., Llantrisant. (Geol. Mag., New ser., Dec., V, vol. VII, pp. 67-70, Febr. 1910.) [14] Quelques observations sur le Calcaire carbonifère : Bassin de Namur et Nord-Est du Condroz. (Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXX VII, pp. 99-105, 17 avril 4910.) [15] Note sur la brèche rouge de Landelies. (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXIX, 20 avril 1910, sous presse.) [16] Observations sur le Calcaire carbonifère de la vallée du Bocq et de la vallée de la Molignée. (Ann. Soc. géol. de Belg., Bull., pp. 219-293, 19 juin 1910.) [17] Note sur la position stratigraphique du Calcaire carbonifère de Visé. (Ibid. Bull., pp. 224-939, 19 juin 1910.) [48] Étude sur le Caleaire carbonifère de Belgique (Note complémentaire). (Ann. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Bull., pp. 210-211, 21 juin 1910.) 251 959 à PROCÈS-VERBAUX. M. Delépine (1) a eu la gracieuseté de constater que les résultats obtenus par ses études paléontologiques s'accordent, dans leurs grandes lignes, avec ceux que nous avons formulés dans le tableau de la succes- sion des couches, publié en juillet 1909. Nous croyons, en effet, que, si l’on excepte un point où nous avons eu peut-être le tort de suivre de trop près l'appréciation de M. Ed. Dupont et de nos confrères liégeois, les études paléontologiques de M. Delépine ont confirmé, d’une manière souvent frappante, les synchronismes auxquels nous avait con- duit l’application de la méthode stratigraphique. Il en a été de même, nous semble-t-il, pour la limite entre le Tournaisien et le Viséen, la seule à laquelle nous attribuions une valeur paléontologique. Mais, pour les autres subdivisions, si l’étude détaillée des zones paléontologiques tend à confirmer que les limites l'thologiques que nous avons adoptées répondent à des horizons sensiblement constants, par contre, le plus souvent, comme on devait d’ailleurs s’y attendre, ces limites ne coïncident pas exactement avec les limites des zones paléontologiques. Il est bon d’ajouter au surplus que, dans Ja plupart des cas, ces limites paléontologiques ne sont pas encore rigoureusement établies. Aussi le tableau ci-contre, dans lequel nous cherchons à résumer les résultats des recherches de M. Delépine sur les relations entre les zones paléontologiques et les divisions strati- graphiques que nous avons adoptées, ne doit-il être considéré comme exact que dans ses grandes lignes. Nous le faisons suivre d'explications plus détaillées sur les découvertes faites dans les divers termes de notre échelle stratigraphique : ces explications mettront mieux les choses au point. Viséen. D3 Les trois ou quatre derniers mètres du Calcaire supérieur d’Anhée, V2ec. D2 Calcaire supérieur d’Anhée, V2c. Grande brèche, V2b. Calcaire de Visé. Couches les plus élevées du Calcaire inférieur d’Anhée, V2Za. Calcaire inférieur d’Anhée, VZa. S2 { Calcaire de Neffe proprement dit, Vic. D1 Dolomie et calcaire de Sovet (?) : partie supérieure, V1b. S1 Partie moyenne et peut-être inférieure des Dolomie et calcaire de Sovet, V1b. C2 Marbre noir de Dinant, Via; Calcaire noir sans cherts et Calcaire à crinoïdes à Chonetes papilionacea de l'Est du Condroz, V1az; Caleaire oolithique inférieur (facies de Neffe) à Productus sublaevis du bassin de Namur et de l'Est du Condroz, Via. | (&) [12], p. 20 (2) Nous appelons ici Dolomie et calcuire de Sovet les formations que nous avions désignées antérieurement sous le nom de Dolomie de Namur. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 953 Tournaisien. Paire, TRc. Calcaire de Vaulx et Calcaire de Paire, Tec. } leae delete Petit-granit, T2b. Calcaire d’Yvoir, T£a; couches waulsortiennes infé- rieures, T£ap (Nord de Denée). Z2 \ Calschistes de Maredsous, T'1d. Schistes et calschistes | Calcaire d’Allain de l'Est du Condroz rapportés jJusqu’iei à T1b. et de Mévergnies. Calcaire de Landelies, Tic. Schistes à octoplicatus, T1b; Calschistes d’Attre. K2? Calcaire et schistes d'Hastière, T1a. Kiet Km Assise de Comblain-au-Pont. ASSISE D'ETROEUNGT OU DE COMBLAIN-AU-PONT. Comme on le sait, l’assise d'Etrœungt de M. Gosselet, assise que l’on a trouvé bon de nommer, en Belgique, assise de Comblain-au- Pont, contient un mélange d’espèces devoniennes et d'espèces carbo- nifères. M. Gosselet l’a considérée comme terminant le Devonien. Les auteurs allemands la rangent, au contraire, à la base du Carbonifère, surtout depuis que M. Holzapfel à montré que les céphalopodes, déterminés par Hébert comme Clymenia, sont en réalité des Prole- caniles, voisins de ceux qu'il a décrits dans le Culm marin de Breit- scheid. Une autre raison qui influence plus spécialement le jugement des géologues anglais, c’est que les plus anciennes couches franche- ment marines qui reposent sur l’Old red semblent appartenir à ce niveau. La tendance à faire de l’assise d'Etrœungt la base du Carboni- fère s’est aussi manifestée en France, dans ces dernières années (1). Chez nous, G. Dewalque aurait voulu faire adopter également cette limite, que M. Éd. Dupont avait admise déjà dans ses premiers travaux; mais la majorité du Conseil de surveillance de la Commission géolo- gique trancha la question en sens contraire. À notre avis, la principale raison qui pouvait légitimer cette résolution était une raison pratique. Il arrive souvent que l’assise de Comblain-au-Pont ne se présente pas d'une manière distincte : il est probable qu’elle se confond alors lthologiquement avec le sommet de l’assise d'Evieux, et les fossiles (4) Cf. A. CaRPENTIER, Note sur la zone d’Etrœungt (Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXX VIT, 1908, p. 30.) — G. DELÉPINE, [6], p. 186 en note, et [12], p. 23. — Em. Hauc, Traité de géologie, pp. 750 et 765. 254 PROCÉS-VERBAUX. font souvent défaut. Il aurait donc fallu se résigner à tracer, dans ce cas, une limite tout à fait arbitraire entre le Devonien et le Carboni- fère; ou bien, si, comme le proposait Dewalque, on avait tracé cette limite à la base des premiers calcaires, elle n'aurait pas correspondu à un niveau stratigraphique constant. Au contraire, on pensait que la limite adoptée permettrait de tracer cette limite à un niveau à peu près constant pour tout le pays. Comme nous le verrons plus loin, les recherches de M. Delépine ont montré que cet espoir n’a pas été pleinement réalisé; il arrive que ce que l’on à pris pour le correspondant du calcaire d'Hastière appar- tient, en réalité, à un niveau plus élevé. La raison pratique que nous signalions plus haut semble donc perdre de son importance, à moins qu’on ne se décide à remonter encore plus haut la limite convention- nelle. Quoi qu'il en soit, M. Vaughan, qui a visité cette assise à Etrœungt, à Hastière et à Comblain-au-Pont, y a vu un représentant de sa zone K, ou à Cleistopora, y compris, sans doute, le niveau Km (!), niveau le plus inférieur du Carbonifère du Sud-Ouest de l'Angleterre. Il rapporte également à la zone K le niveau calcareux qui, à Arquennes (Nord du bassin de Namur), repose immédiatement sur les psammites devo- niens (?). Cette dernière assimilation à été motivée surtout par la pré- sence d’un petit brachiopode très abondant qu’y a découvert M. Kaisin, et dans lequel M. Vaughan a reconnu son Eumetria (Retzia) aff. carbo- naria (5), pratiquement caractéristique de la sous-zone K1 (4). (1) M. Vaughan considère les Couches à Modiola qui reposent immédiatement sur l’'Old red du Sud-Ouest de l'Angleterre, plutôt comme une simple phase d’eaux peu profondes, que comme une véritable zone. C’est pourquoi il remplace aujourd’hui le symbole M par lequel il désignait primitivement ces couclres par le symbole Km. (2) Voir, au sujet de ces couches, F. KaïsiN, Compte rendu de l’excursion faite le 29 mai 1906 par la IIIe Section de la Société scientifique de Bruxelles dans la vallée de la Samme. (Ann. Soc. scient. de Bruxelles, t. XXX, % partie. — Cf. Bull. Soc. belge de Géol., t. XXII, Proc.-verb., pp. 409-410.) (5) [6], p. 186. (4) ARTHUR VAUGHAN, The Palaeontological Sequence, ete. (Quart. Journ. Geol. Soc., vol. LXI, p. 190.) SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 299 ÉTAGE TOURNAISIEN. Tia (1). — Comme on le sait, les couches connues sous le nom de Schistes et calcaires d’Hastière, el notamment leur partie movenne fran- chement calcaire, présentent un développement fort variable. De 30 à 40 mètres de puissance, avec 20 mètres pour la partie moyenne cal- caire, au Sud du bassin de Dinant dans la région dinantaise, ces couches, s’atténuant successivement à mesure qu'on s’avance vers le Nord, se réduisent presque à rien au Sud du bassin de Namur, là où, comme à Landelies ou à Aisémont, elles se trouvent en dessous de Schistes à octoplicatus bien caractérisés. Cela étant, il pouvait paraître singulier que l’on retrouvàt ce niveau dans le Nord-Est du Condroz, avec une puissance comparable à celle qu’il possède au Sud de la région dinantaise : et ce fait nous paraissait d'autant plus étrange que les zones de facies se dirigent généralement à peu près de l'Est à l'Ouest, en traversant obliquement la direction des allures et même l'anticlinal du Condroz. Aussi n’avons-nous été que médiocrement surpris lorsque M. Delépine nous à appris que les calcaires que l’on avait pris pour le calcaire d’'Hastière sur le Hoyoux et sur l’Ourthe, appartiennent à un niveau plus élevé. Cette apparition tardive du régime franchement cal- careux est beaucoup mieux en rapport avec la situation géographique. Ce fait tend aussi à confirmer indirectement que la zone calcareuse, qui se trouve sous les vrais Schistes à octoplicatus, lorsqu'elle est peu déve- loppée, pourrait bien ne représenter que le sommet des « Schistes et calcaires d’Hastière ». La faune des Schistes et calcaires d'Hastière n’a pas encore été suffisamment étudiée à l’heure qu'il est, pour qu’on puisse fixer sa corrélation exacte avec les zones de Vaughan. Ce n’est donc que d’une manière approximative et en nous basant sur sa position stratigra- phique sous les schistes à octoplicatus, que nous l'avons placée, dans le tableau ci-dessus, au niveau K2. Il pourrait se faire, tout aussi bien, qu'elle appartint, en tout ou en parte, au niveau inférieur de la zone Z1. (1) Les symboles que nous imprimons en lettres grasses répondent aux termes que nous avons définis et que nous avons désignés par les mêmes symboles dans notre Description succincte des assises du Calcaire carbonifère de la Belgique. Leur significa- tion diffère parfois de celle des symboles correspondants de la Carte géologique de la Belgique au 40 000e, ou des symboles de la Carte au 20 000e de M. Dupont. 296 PROCÉS-VERBAUX. Tib. — Les Schistes dits à octoplicatus, tels qu’on les observe dans toute la partie occidentale du bassin de Dinant ct au Sud du bassin de Namur entre Landelies et Aisémont, appartiennent certainement à la zone Z{ de Vaughan. C'est à tort que M. Grôber (1) les range au niveau de la zone K2. L’abondance de Zaphrentis et notamment la présence de Z. Vau- ghani Douglas (?), qui, en Angleterre, n’a jamais été trouvé que dans la. zone Z1, est démonstrative. C’est le jugement qu'a prononcé Vaughan lui-même, lorsqu'il est venu observer sur place différents gisements fossilifères de.sr*'stes dits à octoplicatus de la région dinantaise; c’est aussi la conclusin à laquelle est arrivé M. Delépine. Le nom de Schistes à octoplicatus aura peut-être influencé le jugement de M. Grôber, M. Vaughan ayant donné à son terme K2le nom de sous-zone à Spiri- ferina ef. octoplicata; mais, nous l'avons dit, M. Vaughan lui-même a reconnu que le niveau ainsi nommé par lui est inférieur à nos Schistes à octoplicatus. Du reste, même en Angleterre, la Sp. cf. octoplicata de Vaughan existe encore dans la zone à Zaphrentis. Contrairement à ce que l’on croyait jusqu'ici, les Schistes à octopli- catus paraissent faire défaut dans la partie orientale du bassin de Dinant et du Sud du bassin de Namur. Déjà M. van den Broeck (5) avait déclaré qu’ils peuvent faire défaut dans le Condroz. M. Delépine, (t) Loc. cit., p. 28. (2) DouGLas, Quart Journ. Geol. Soc., vol. LXV, p. 577, table XX VIT, fig. 11, November 1909. — Ce petit Zaphrentis, d’un caractère assez spécial, qui se rencontre en assez grande abondance dans nos Schistes à octoplicatus et dans les couches correspon- dantes de la bande Nord du Hainaut, avait vivement frappé Vaughan, lors de son séjour en Belgique. 11 en a recueilli et s’en est fait adrésser de nombreux échan- tillone, tant de la région dinantaise que de la région du Nord. Dans sa correspondance avec M. Salée, il revient par trois fois sur cette forme, qu’il déclare an important zonal form. C’est bien, au témoignage de M. Vaughan lui-même, la forme déerite par Douglas. La seule différence entre la forme, telle que l’a décrite Douglas, et la forme belge, est que Douglas considère comme un des caractères de l'espèce la position de la fossette du côté de la courbure concave du polypier, tandis que les polypiers de ce type recueillis en Belgique sont très variables sous ce rapport. Gette espèce n’a été trouvée, en Angleterre, que dans la zone Z#; mais el!e paraît rare, tandis qu’elle est commune en Belgique. C’est cette forme que M. Delépine désigne sous le nom de Zaphrentis sp. dans les Calschistes d’Atire et dans les couches correspondantes d’Arquennes ([12]|, pp. 6, 7 et 8); et c’est évidemment cette même forme que M. Grôber a recueillie dans les mêmes gisements (PAUL GRÔBER, loc. cit., pp. 97, 30 et 31) et qu'il décrit très brièvement sous le nom de Zaphrentis sp. (loc. cit., p. 42). (5) Les cavernes et les rivières souterraines de la Belgique, t. II, Annexes, p. 8, note 3. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 297 en étudiant avec M. A. Vaughan les coupes classiques du Hoyoux et de l’Ourthe, a reconnu que la formation que l’on avait prise pour les Schistes à octoplicatus, parce que c'est le premier niveau schisteux situé au-dessus d’un niveau caleaire bien développé, ne contient pas la faune de ces schistes, mais bien celle des Calschistes de Maredsous (1). Il en est de même à Ampsin (?), dans la région Est du Sud du bassin de Namur, où les schistes que M. Lohest avait pris pour les Schistes à octoplicatus contiennent également la faune des Calschistes T1d4. La conclusion qui découle de ce dernier fait est, de plus, confirmée par la présence, constatée par M. Delépine, à Ampsin, du Za”*"entis Vaughani à un niveau plus bas, dans des calcaires à crinoiues en bancs très minces alternant avec les psammites supérieurs et situés sous les couches que M. Lohest avait prises pour les Schistes et calcaires d'Has- tière. Il semble qu’au Nord du bassin de Namur également, le régime cal- careux ou calcaréo-schisteux s’est établi plus tard à l'Est qu’à l'Ouest. Dans la vallée de l’Orneau (5), où l’on ne peut admettre l'existence d’aucune faille à la base du Carbonifère, 1l n’existe, sous les couches à cherts qui doivent se rapporter au Calcaire d’Yvoir, comme nous le verrons bientôt, que quelques bancs de schistes et de calcaire faisant passage aux psammites, qui, eux-mêmes, y sont d’ailleurs fort peu ‘ développés. Dans le Hainaut, au contraire (*), à Arquennes et à Méver- gnies-Attre, on observe des couches calcaréo-schisteuses à Zaphrentis Vaughani qui, d’après M. Vaughan lui-même qui les a visitées avec M. Delépine, appartiennent à la zone Z1 et sont, sans doute, synchro- (1) [14], pp. 104-105, en note. (2): Ibid. et [12], p. 16. (5) (91, p. 139; [6], p. 186; [19], p. 8. (4) [12], pp. 6-8 et p. 23. — Dans ses publications antérieures, M. Delépine avait paru hésitant sur le niveau à assigner à ces couches ([6], p. 186; [11], p. 1164). La présence de Productus bassus Ven. et de Spiriferina cf. octoplicata à Mévergnies-Attre et de cette dernière à Arquennes. d’une part, et, d’autre part, la présence, déjà abon- dante, de Zaphrentis explicuent ce doute. Comme nous allons le dire dans le texte, la seconde espèce n’est pas démonstrative. Quant au Productus bassus, nous croyons savoir que M. Vaughan n’est pas convaincu que la forme d’Attre-Mévergnies soit identique au type qu'il a décrit de la zone K1 et qu’il considère comme pratiquement caractéristique de cette sous-zone; d'autre part, M. Delépine, tout en maintenant l’exactitude de sa détermination, admet aujourd’hui que la présence de cette espèce ne peut infirmer la conclusion qui se dégage de l’ensemble de la faune. et notamment de la faune corallienne. 1910. PROC.-VERB. 7a 258 __ PROCÉS-VERBAUX. niques des Schistes à octoplicatus. Pour la raison indiquée plus haut, nous pensons que c’est à tort que M. Grôber (!\ synchronise ces couches à l’ocloplicatus subzone de Vaughan. … Tic. — La faune du Calcaire de Landelies n’a pas encore été bien étudiée à ce point de vue. Toutefois M. Salée y a rencontré, à Hastière, Zaphrentis Vaughani et, à Yvoir, Z. Delanouei : il en résulte que ces couches appartiennent, au moins partiellement, au niveau Z4; mais rien ne prouve que la partie supérieure du Calcaire de Landelies appartienne encore à cette zone. Îl peut se faire que la limite entre ZI et Z2 se trouve au milieu du Calcaire de Landelies. D’après ce que nous avons vu plus haut, c’est également au Calcaire de Landelies qu’il faut désormais rapporter les calcaires alternant ou non avec des schistes, qui, dans l’Est du Condroz ou dans l'Est du bassin de Namur, s’observent sous les couches schisteuses et schisto-calca- \ reuses que l’on y avait confondues avec les Schistes à octoplicatus. M. Delépine y a trouvé une faune qu'il rapporte au sommet de Z1 de Vaughan (°). (4) PAUL GRÔBER, loc. cit., pp. 27, 98-39 et 40. — Disons, à ce propos, que les formes désignées par M. Grôber sous les noms de Spirifer aff. clathratus et de Cama- rotoechia mitcheldeanensis, sont respectivement les formes décrites par De Koninck sous les noms de Spirifer tornacensis et de Rhynchonella acutirugata. Il semble bien que ces formes sont celles que Vaughan désigne, en Angleterre, sous les noms que leur assigne M. Grôber. S’il en est ainsi, le nom spécifique de De Koninek doit néan- moins être conservé, tout au moins à la seconde, ce nom étant incontestablement antérieur à celui de Vaughan. Quant au nom spécifique de la première, clathratus, qui est de M’Coy, il est antérieur à tornacensis. Mais, du moment où l’on parle, non de Spirifer clathratus, mais d’un Spirifer aff. clathratus, il serait bon de désigner cet affinis sous le nom sous lequel il a été décrit, et d’écrire, par conséquent, ou bien Spirifer tornacensis (Spirifer aff. clathratus Vaug.), ou bien, si l’on croit avoir affaire à une simple variété : Spirifer clathratus M'Coy, var. tornacensis De Kon. (Spirifer aff, clathratus Vaughan). Cette observation ne s’adresse pas à M. Vaughan, qui écrivait: en Angleterre sur des dépôts et des fossiles d'Angleterre, qui a eu soin de faire toutes les réserves nécessaires sur les noms de fossiles qu’il emploie et qui fait notamment une réserve spéciale sur les relations entre son aff. clathratus et le tornacensis de” De Koninck. Mais M. Grüber écrit en Belgique, sur des terrains et des fossiles belges; # le Musée royal d'Histoire naturelle avait mis hbéralement à sa disposition ses riches collections, comprenant les types de De Koninck, sa bibliothèque et son personnel:® Il lui était donc facile de se renseigner, et de parler un langage scientifique-" ment correct, et intelligible à la fois pour ses lecteurs belges et pour ses lecteurs: étrangers. ‘ 3 () Communication verbale. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 239 T1d. — La faune des Calschistes de Maredsous doit les faire ranger, sans conteste, au niveau Z2 de Vaughan (1). Comme nous l'avons dit, les études paléontologiques de M. Delépine ont montré que ce facies calcaréo-schisteux, avec la faune qui le caractérise, est encore plus uni- versellement répandu dans le bassin de Dinant que nous ne le pensions nous-même. Au Sud du bassin de Namur, il existe depuis Landelies jusqu'à Ampsin (2). 4u Nord, la faune Z2 se trouve sous les calcaires siliceux d’Yvoir, depuis Tournai [Calcaire d’Allain] (5) jusqu’à l’Or- neau (#); mais il paraît impossible d'y distinguer les niveaux Tic et T1d. Il est tout à fait certain, notamment, que les couches de la car- rière située à Arquennes, à l'Est de l’écluse 29, n’appartiennent pas au niveau y, comme le veut M. Grôber (°), les calcaires à chert qui surmontent ces couches contenant encore Ia faune Z2 d’Allain (5). La seule raison que donne M. Grôber pour ranger les couches de (1) Ce parallélisme a été clairement reconnu par MM. Vaughan et Delépine lors de leurs excursions dans la région dinantaise sous la conduite de M. Kaisin. La prépon- dérance des Zaphrentis, et notamment de Zaphrentis Omaliusi de M.-Edw. et Haime et Zaphrentis Konincki de M -Edw. et Haime, jointe à la rareté relative des Caninia, est particulièrement démonstrative. On sait que M. Vaughan désignait en 1904, sous le nom de Zaphrentis aff. cornucopiae, une forme que R. G. CARRUTHERS (Geol. Mag., New Ser., Dec. V, vol. V, pp. 67 seq.) a reconnue identique au Zaphrentis Konincki de Milne-Edwards et Haime, et sous le nom de Zaphrentis aff. Phillipsi, des formes que Carruthers rapporte, les unes au Zaphrentis Omaliusi de Milne-Edwards et Haime ({bid., pp. 25 seq.), les autres au Zaphrentis Delanouei de Milne-Edwards et Haime (Jbid., pp. 63-67). — Depuis 1908, date du travail de Carruthers, Vaughan et tous les autres auteurs qui se sont occupés du sujet, adoptent les conclusions de Carruthers. Seul M. Grüber se borne à employer encore les dénominations créées en 1904 par Vaughan et abandonnées plus tard par lui; ce qui, du moins pour Zaphrentis aff. Phillipsi, donne lieu à équivoque, puisque cette dénomination s’applique à deux espèces distinctes et de répartition stratigraphique différente. Rappelons done que M. Salée, lors de l’excursion de la Société dans la région dinantaise, a montré, dans les Calschistes de Maredsuus à Yvoir, des Zaphrentis Omaliusi et des Zaphrentis Konincki (ceux-ci, quoi qu’en dise M. Grüber, y sont particulièrement abondants). Quant au Zaphrentis Delanouei, il semble, à Yvoir, exister surtout dans le Calcaire de Landelies. On sait, depuis le travail de M. Carruthers, que, d’après M. Vaughan, le Zaphrentis Delanouei est pratiquement caractéristique en Angleterre du niveau Z1, tandis que Zaphrentis Omaliusi, pratiquement inconnu dans Z/, fourmille dans Z2, et que Zaphrentis Konincki semble apparaître à la base de la sous-zone Z2, vers le sommet de laquelle il atteint son maximum. (2) [10], p. 33; [12], pp. 13-18. (5) [10], pp. 23, 24, 98-99, 31, 32 et 34. (&) [19], pp. 4-9. (5) PAUL GRÔBER, loc. cit., pp. 29 et 30-32. EN, p. 7. 260 PROCÉS-VERBAUX. cette carrière au niveau 7, est la trouvaille qu’il y a faite d'un polypier qu’il croit pouvoir assimiler à la mutation y de Vaughan du Caninia cylindrica. Il ne figure pas ce polypier. Mais, comme nous le dirons plus loin, l’échantillon provenant du Petit-granit d’Yvoir, qu'il figure et décrit sous le nom de Caninia cylindrica, mut. y Vaughan, appar- tient certainement au type de l'espèce qui, loin d’être caractéristique de l'horizon, se rencontre à des niveaux fort variés. Comme nous lavons dit, M. Delépine a reconnu que les couches argileuses et argilo-calcareuses, que lon avait prises pour des Schistes à octoplicatus dans la région du Hoyoux et de l’Ourthe, ont la faune Z2, -qui est la faune des Calschistes de Maredsous (1). II n’est pas démontré cependant que ces couches correspondent exactement au niveau de ces calschistes. Elles reposent, en effet, immédiatement sur des couches à faune Z1 (?), tandis qu’il est possible que le sommet du Calcaire de Landelies appartienne déjà au niveau Z2. D'autre part, elles sont séparées du Petit-granit par une série de calcaires, sans cherts à la partie inférieure, avec cherts à la partie supérieure : cet ensemble est bien plus puissant que ne l’est le calcaire d’Yvoir, lorsqu’ il a conservé son facies normal. Il faut ajouter cependant que le calcaire à cherts, sur lequel repose le Petit-granit de l’Ourthe, contient déjà, d’après M. Delépine (5), la faune C1, ce qui n'est pas le cas pour le Calcaire d'Yvoir normal. La fixation du niveau précis des différentes couches inférieures au Pelit-granit de l'Est du Condroz demande donc de nouvelles recherches. T2a. — Une belle collection de polypiers bien dégagés a été recueillie par notre confrère Joseph Woot de Trixhe dans le Calcaire d’Yvoir de la carrière située au-dessus de la station d’Yvoir : elle a été soumise par lui à M. Salée, qui se réserve de publier prochainement la liste des espèces. Nous pouvons dire, dès maintenant, que l'abondance des Zaphrentis montre que l’on est encore dans le niveau Z2 et que la forte prédominance du Zaphrentis Konincki et la proportion déjà notable de Caninia cornucopiæ indiquent que l’on approche du sommet de ce niveau. M. Salée a trouvé, en outre, dans la roche du même calcaire à cherts d’Yvoir, des polypiers dont la coupe est bien celle de Caninia cylindrica. (4) [14], pp. 104105, en note. @) Voir plus haut, p. 258. (5) Communication verbale. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 261 Le caractère spécial de cette faune corallienne se retrouve dans Île Tournaisis, à la partie supérieure des couches exploitées au Nord de la faille Dondaine (1). De même que dans le Calcaire d’Yvoir, Cyathaxonia cornu y est particulièrement abondant. Nous avions assimilé au Calcaire d’Yvoir les couches les plus élevées, où commencent à apparaître des cherts. D’après les données paléontologiques recueillies par M. Delé- pine, peut-être faudrait-il placer la base du Calcaire d’Yvoir quelques mètres plus bas que nous ne l’avons fait. Cela n'aurait rien d'étonnant, les cherts n’apparaissant pas toujours dès la base du Calcaire d’Yvoir, même dans les coupes les plus typiques. C'est aussi une faune caractéristique de Z2 que M. Delépine a observée depuis la Dendre jusqu'à l’Orneau (?), dans les calcaires siliceux avec cherts qui se trouvent sous le Petit-granit, ou sous la dolomie qui le remplace, calcaires siliceux que nous avons assimilés également au Calcaire d’Yvoir : toutefois, les Caninia cornucopiæ y semblent moins abondants, et M. Delépine serait porté à considérer certains affleurements de ces couches comme appartenant à un niveau un peu moins élevé de la zone Z2 (5). T2ap. — Le calcaire crinoidique exploité comme « petit-granit » au Nord de Denée, et dont la faune appartient, d’après les observations de M. Delépine (*), au sommet du niveau Z2 de Vaughan, répond à un des facies que nous avons réunis sous la notation Tiap (Facies waul- sortiens stratifiés du niveau inférieur). Les 6 mètres de couches les plus foncées qui le séparent du calcaire violacé devraient encore être rangés, d’après leur facies minéralogique, au niveau du calcaire d'Yvoir de la région Sud (région où, comme nous l’avons exposé ailleurs, le terme T2b, Petit-granit, fait régulièrement défaut), sans que cependant la disparition de ce facies puisse étre attribuée à une lacune stratigraphique. Mais tes couches contiennent déjà la faune C1. Il restera à examiner dans l’avenir si le Petit-granit de la zone d’Yvoir, ou du moins sa partie inférieure, n’appartient peut-être pas au niveau du « petit-granit de Denée ». T2b. — Le Pelit-granit, tant celui qu’on exploite au Nord du bassin de Namur entre Maffle et Ligny, que celui de l'Est du Condroz, (@M01, pp. 93, 24, 99, 31, 32 et 34; [12], p. 5. (2) [42], pp. 6-9. (5) Communication verbale. (8) [9], p. 440. 262 … PROCÉS-VERBAUX. . contient la faune C1, spécialement caractérisée (!) par la grande pré- dominance de Caninia cornucopiæ Mich. emend. Carruthers (?) sur les Zaphrentis, et par l'abondance de Caninia cylindrica. C’est dans cette zone qu’apparaît Caninia patula, qui semble devenir assez abondant dans les couches supérieures. Les vrais Cyathophyllum paraissent LA encore faire défaut (5). Il semble toutefois que le facies petit-granit (1) [6], p. 187; [10], pp. 32-34; [11], p. 1165; [12], pp. 7 et 8; [14], pp. 100 et 102. (2) Geol. Mag., New Ser., Dec. V, vol. V, 1908, pp. 159 seq. — Il peut paraître étrange, à première vue, que M. Grôüber ne cite nulle part, dans le Petit-granit ou dans les couches tournaisiennes qui le recouvrent, le Caninia cornucopiae, qui y est cependant si abondant et que Vaughan considère aujourd’hui comme l'espèce la plus importante de sa sous-zone C{. On s’explique toutefois cette omission, en constatant que M. Grüber fait partout abstraction des travaux publiés par Carruthers en 1908, comme aussi de tous les travaux qui ont paru depuis cette époque, sur les polypiers, ou sur la stratigraphie du Calcaire carbonifère de l’Angleterre. Pour ce qui concerne la classification de Vaughan, il s’en tient à la Palaeontological Sequence, présentée par Vaughan, en 1904, à la Société géologique de Londres, et publiée en 1905. G%) La plus ancienne Caninia cornucopiae rencontrée jusqu'ici en Belgique est, pensons-nous, celle que M. Salée a trouvée dans les couches de passage entre les Schistes à octoplicatus et le Calcaire de Landelies, sur le chemin d’Insemont (Hastière). La présence de cette espèce a été constatée par le même observateur dans le Calcaire de Landelies à Yvoir. Il n’est pas impossible que la forme spéciale de « Caninia cylin- drica qu’on trouve, par exemple, dans le Caleaire de Landelies » dont parle M. Grôber, p. 31, en note, du mémoire cité, soit également une Caninia cornucopiae. | Cette espèce ne commence cependant à devenir abondante, comme nous l'avons dit plus haut, que dans le Calcaire d’Yvoir. Elle est tout à fait prédominante dans le Petit-granit et dans le Calcaire de Vaulx ét de Paire. M Delépine l’a trouvée encore, mais en moins-grande abondance, dans le niveau inférieur du Viséen, qu’il rapporte à la zone C2 de Vaughan : c’est ce qu’on observe également à ce niveau, en Angle- terre. * M Quant aux espèces plus évoluées de Caninia, on ne pouvait convenablement les délimiter avant les recherches de M. Salée, qui paraïîtront prochainement dans les Mémoires in-4° de la Société, mais dont M. Delépine avait pu déjà profiter. Comme nous l’avons dit plus haut, M Salée a trouvé Caninia cylindrica dans le Caleaire à cherts d’Yvoir. Peut-être M. Grôber a-t-1l trouvé la même espèce à un niveau un peu plus bas, à Arquennes (Mémoire cité, p. 39; cf. p. 31, en note); mais, en l'absence de figure, il est impossible de se prononcer. M. Salée a rencontré aussi cette forme dans le Petit-granit d’Yvoir : et c’est également au {ype de l'espèce qu'appartient la forme qu’y a trouvée M. Grôber, et qu’il figure sous le nom de Caninia cylindrica, mut. y. Cette espèce est d’ailleurs assez abondante dans tout le Petit-granit; mais elle parait plus abondante, d’après M. Delépine, dans les couches tournaisiennes qui le recouvrent. Enfin, M. Delépine l’a rencontrée encore dans les couches de la base du Viséen. | Si l’on s’en rapporte aux descriptions accompagnées de figures des auteurs anglais, Caninia patula, telle que la limite M. Salée, apparaît dans les Iles Britanniques au niveau Cet atteint un maximum en S{. En Belgique, M. Delépine a reconnu sa présence abondante dans le Calcaire à cherts de la base des carrières de Vaulx. M. Salée l'a SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 263 commence plus bas dans le Hainaut que dans l’Est du Condroz : les couches à cherts, sur lesquelles 1l repose dans cette dernière région, paraissent devoir être rangées déjà dans le niveau C1, tandis que, dans le Hainaut, les couches à cherts sur lesquelles repose le Petit- granit, ou la dolomie qui représente parfois ses premières couches, contiennent la faune Z2 bien caractérisée, et aucune observation précise ne permet même d'affirmer que cette faune ne monte pas jusque dans les couches les plus inférieures du Petit-granit du Hainaut. Dans le Hainaut, la süperposition du Petit-granit au Calcaire d’Yvoir ne paraît d’ailleurs avoir été nettement observée qu’à Arquennes (1) : un niveau de dolomie d'épaisseur variable y sépare les deux formations. Au Trou-aux-Rats, près du pont du chemin de fer, cette dolomie se réduit à 4"60 de puissance : elle paraît provenir de la dolomitisation du Petit-granit; dans d’autres points, la dolomitisation a atteint aussi le calcaire à cherts que nous avons assimilé au Caleaire d’'Yvoir. Sur la Dendre, au Sud de Mévergnies, le Petit-granit et le sommet du Calcaire d’Yvoir sont complètement dolormnitisés, comme l'a bien démontré M. Delépine (?). Quant au synchronisme universellement vue dans des « Petits-granits » de provenance inconnue : on l’y rencontre toutefois moins souvent que Caninia cylindrica. Les polypiers que M. Grôüber désigne sous le nom de Canino-Cyathophyllum C2, et qu’il a trouvés en place dans le Petit- granit, ne diffèrent, d’ailleurs, en rien du Caninia patula type; du moins en est-il ainsi de l'échantillon représenté figure 4. L'observation de M. Grüber confirme done la présence de cette espèce dans le Petit-granit, tout au moins à sa partie supérieure, Nous avons dit plus haut qu’elle existe aussi, et parfois abondamment, dans le Calcaire de Vaulx. Mais de nouvelles recherches seront nécessaires pour mieux fixer l’exten- sion verticale de cette espèce. Quant aux véritables Cyathophyllum, on n’en a signalé aucun avec certitude dans le Curbonijère belge, qui füt antérieur aux couches de la base du Viséen (zone C2 à Cyathophyilum © de Vaughan). (?) H. DE DorLopor, Résultats de quelques excursions faites dans le Calcaire carbo- nifère des environs d’Arquennes et des Écaussines, en compagnie de M. Malaise. (Bull. Soc. belge de Géol , t. XI, Proc.-verb., pp. 13-75.) (C) [2], pp. 702-704; M9, pp. 6-7. — Telle avait été aussi notre impression, lorsque nous avons accompagné M. Malaise dans cette région, pour le levé de la feuille Af/- Blicquy; et nous avions tracé en conséquence la feuille-minute au 20 000e. Mais, à la veille de l'impression de la feuille au 40 000e, M. Velge nous déclara que cette manière de voir était incompatible avec ses observations sur la planchette de Lens, Force nous fut de nous soumettre, et nous supposimes, dès lors, que la dolomie à chert du moulin de Brugelette représente, non le Calcaire d’Yvoir, mais bien les calcaires à cherts qui surmontent le Petit-granit (Calcaire de Vaulx!, et que la dolomie très crinoïdique et sans cherts, dont nous avions observé la superposition directe à ces couches cherteuses, mais que nous n’avions pu suivre plus loin, représentait simple- 264 PROCÈS-VERBAUX. admis déjà en Belgique entre le Petit-granit et la dolomie à crinoiïdes, si développée au Sud du bassin de Namur, et au Nord de ce bassin à l'Est de Ligny, elle a été confirmée également par M. Delépine, tant par l'observation détaillée du passage latéral du facies calcaire au facies dolomitique à l'Est de Ligny (1), que par l’étude de la faune (?). L'abondance de Caninia cornucopiæ et d’autres fossiles caractéristiques lui a montré que cette dolomie appartient, comme le Petit-granit lui-même, au niveau C{ de Vaughan. Mais il à constaté, en outre, que la même faune s'élève à peu près jusqu'au sommet de la dolomie qui, dans ces régions, recouvre la dolomie crinoïdique, à laquelle elle passe par alternance; et que, par conséquent, comme nous le supposions depuis longtemps par analogie avec les facies calcaires, le Tournaisien y monte notablement plus haut que ne l’indique la Carte géologique. Nous verrons bientôt que la limite entre le Tournaisien et le Viséen a pu être ainsi déterminée d’une façon très approximative dans le bassin de Namur, malgré l'absence du facies marbre noir qui caracté- rise lithologiquement la base du Viséen dans la portion centrale du bassin de Dinant. T2c. — Calcaire de Vaulx et calcaire de Paire. — C’est également à la sous-zone C1 que se rattache la faune du Calcaire de Vaulx (5) qui, dans le Sud du Tournaisis, repose sur les calcaires crinoïdiques à gros bancs, considérés par MM. Lobhest et Velge et par nous-même comme y représentant le Petit-granit (4). Les calcaires à facies analogues et con- ment un de ces bancs à facies assez semblable au Petit-granit, que nous avions signalés nous-même au sein du Calcaire de Vaulx. Cette hypothèse entrainait celle de la suppression du Petit-granit par une faille longitudinale, dans cette partie de la feuille : elle n’avait rien d’invraisemblable en soi. C’est l'hypothèse à laquelle nous avons été contraint de nous arrêter pour la feuille Blicquy-Ath au 40 000e. Mais les observations de M. Delépine sur la feuille de Lens ont démontré que M. Velge s'était trompé, et que notre première interprétation était la vraie. Ajoutons que notre levé, déposé au Service de la Carte géologique, était inédit, et que M. Delépine n’en avait eu aucune connaissance. C’est donc d’une façon tout à fait indépendante qu'il est arrivé à la même conclusion que nous; 1l a eu, en outre, le mérite d’avoir démontré l’exactitude de ce qui, pour nous, n'avait été que l’hypothèse la plus plausible. (t) [5], pp. 128-132. (2) {bid., spécialement p. 145; [6], p. 187; [10], pp. 33-34; [11], p. 1165; [12], pp. 9-19. (5) [10], pp. 25-27, 29-30, 31, 32, et 34; [11], p. 1165; [12], pp. 5-6. (4) L'état actuel des carrières n’a pas permis à M. Delépine d’étud'er ces dernières couches, là où elles occupent la lèvre Sud de la faille Dondaine. S'il l'avait fait, il n’aurait certainement pas écrit que la dénivellation de cette faille n’est guère supé- SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 265 tenant des cherts, à certains niveaux, qui recouvrent, sur une épaisseur notable, le Petit-granit exploité dans le Hainaut, contiennent la même faune (1). Nous avons exposé ailleurs comment le Conseil de direction de la Carte géologique a imposé aux collaborateurs de noter et de teinter ces couches comme viséennes, bien que le caractère tournaisien de leur faune, connu depuis toujours, ait été confirmé par les observa- tions faites pour le levé de la Carte géologique. Dans le Tournaisis, le facies, fort semblable au Marbre noir, des couches supérieures à Le des carrières de Vaulx (Marbre de Calonne), nous avait fait croire jadis, en l’absence de fossiles, que ces couches pourraient bien être viséennes. Cette hypothèse n’a pas été confirmée par M. Delépine (?), qui à trouvé au-dessus du marbre de Calonne des calcaires noirs argileux légèrement crinoïdiques et plus fossilifères (Caleaire de Bruyelle), dont la faune appartient encore à la zone C1. Il semble donc bien probable aujourd’hui que le Calcaire carbonifère du Tournaisis est exclusivement tournaisien. La faune des calcaires noirs à cherts noirs (Calcaire de Paire) qui, dans l’Est du Condroz, reposent sur le Petit-granit, est également celle de la zone C1 de Vaughan (5), et, comme les calcaires ou dolomies noirs sans cherts qui les surmontent, ou tout au moins les couches à erinoides qui leur sont intercalées, contiennent la Chonetes papilionacea dont l’apparition caractérise le niveau C2, la limite que nous avions ass'gnée, dans cette région, aux deux étages de notre Dinantien est ainsi confirmée, du moins au point de vue paléontologique. Reste à savoir si les observations de M. Delépine confirment aussi les dernières vues auxquelles nous étions arrivé sur le passage latéral du calcaire violacé de la région dinantaise au calcaire noir à cherts de l’Est du Condroz. Rappelons, pour cela, en détail, les observations qu’il à faites au Nord de Denée (4). Au Sud d’affleurements bien caractérisés de Schistes à octoplicatus, pais de Calcaire de Landelies et de Calschiste de Maredsous, et à peu rieure à 15 mètres; il n'aurait pu supposer non plus que les couches qui, à Ponta- rieux, se trouvent immédiatement sous le Calcaire de Vaulx, sont les mêmes que celles qui occupent le sommet des carrières d’Allain, au Nord de la faille. (1) [12], pp. 7-8; [14], p. 100. () [10}, pp. 26-27, 29-30, 31, 32 et 34; [19], pp. 5-6. () [10], p. 34; (117, p. 1166; [14], pp. 102, 103 et 105. ChI9]; cf. [11], p. 1166. 266 :: PROCÉS-VERBAUX. de distance de ce dernier, se trouvent les carrières ouvertes pour l’ex- ploitation du calcaire à crinoïdes connu sous le nom de « petit-granit de Denée ». . On observe, dans ces carrières, des couches fortement inclinées vers le Sud, qui se succèdent dans l’ordre suivant, du Nord au Sud : 1° A la base, quelques bancs de calcaire noir semé de débris d’encrines (facies Calcaire d’Yvoir, T2a) : faune Z2. 20 Calcaire à encrines en bancs massifs (facies waulsortien, T£ap), exploité : faune Z2; 19 à 145 mètres. 3° Calcaire noir subgrenu, avec très peu d’encrines, sauf le long de quelques bancs minces, très fossilifère : faune C1 ; 4 mètres. 4° Calcaire noir plus compact, à cherts : faune C1; 9 à 3 mêtres. 9° Calcaire violacé typique, à cherts blonds, au bord Sud de certaines carrières. Les carrières de Marbre noir de Dinant ne s'ouvrent qu’à 80 à 100 mètres plus au Sud. M. Delépine attire l’attention sur la ue analogie de la faune des couches 5° et 4° avec la faune de Paire. Il est néanmoins évident qu'elles n’occupent pas le même niveau, puisqu'elles sont à la base de la zone C4, dont le Calcaire de Paire occupe le niveau supérieur. La base du calcaire violacé se trouve à 6 ou 7 mètres au-dessus de la limite inférieure de la zone C1 à laquelle appartient déjà le Petit-granit du Condroz ; il paraît clair, d’après cela, que le Calcaire violacé occupe le niveau, non seulement du Calcaire de Paire, mais encore d’une bonne partie au moins du Petit-granit de l’Est du Condroz. Nous sommes ainsi ramené par l'argument paléontologique à la conclusion que nous avons admise jadis pour des raisons stratigraphiques, mais dont nous nous étions mis à douter nous-même, en présence de l'opposition qu'elle avait rencontrée. Nous examinerons plus loin, à propos du Marbre noir de Dinant, jusqu’à quel point il est possible d'établir si la limite entre le Calcaire de Leffe et le Marbre noir correspond à la limite entre les horizons C1 ei C2 de Vaughan. M. Delépine n’a pas constaté de différence essentielle entre la faune des divers niveaux de Petit-granit (T2b), ni entre la faune du Petit-granit et celle du Calcaire de Vaulx (T£c). Par contre, M. Grüber (1) croit avoir trouvé moyen de caractériser: paléontologiquement différents niveaux dans ce complexe, par l’évolution de certains, polypiers. Mais, comme nos confrères s’en rendront compte facilement, lorsqu’aura () Loc. cit. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 967 paru le mémoire que M. l'abbé Salée a déposé à cette séance (1), M. Grüber fait tout à fait fausse route dans l’étude de ces polvpiers. Résumons en quelques mots les erreurs principales qu'il commet à leur sujet. :.4o M. Grôber sépare indûment les formes qu’il décrit sous les noms de Caninia cylindrica mut. S1, Canino-cyathophyllum mut. C4, Canino-cyathophyllum mut. C2, Cyathophyllum aff. © des Écaussines, qui sont en réalité identiques et appartiennent à la forme typique du Caninia patula. L'autre Cyathophyllum aff. © de M. Grôber, représenté planche II, figure 7. est la Caninia patula var. densa de M. Salée, forme qui est peut-être identique au Cyathophyllum 0 de M. Vaughan (?). Une réserve semble s'imposer, il est vrai, pour Canino-cyathophyllum mut. C4, parce que l’auteur ne le figure pas. D’après les polypiers qui se trouvent dans les couches à chert du sommet de la carrière Delwarte, à Pontarieux, nous pensons que les échantillons que M. Grôber a trouvés en place et qu'il considère comme des jeunes de Canino-cyathophyllum mut. C4 doivent être des Caninia cornucopiae, espèce dont M. Grôber paraît ignorer l’existence, malgré la grande importance stratigra- phique qu’elle à acquise depuis 1908. Quant aux grands polypiers, 1l y a dans ce gisement beaucoup de Caninia cylindrica; mais on peut trouver aussi, au même niveau, C. patula. La description de la forme adulte du Canino-cyathophyllum C4 de M. Grôber semble bien répondre aux caractères de Caninia patula adulte. Il est nécessaire cependant d’ajouter que la description de l’évolution ontogénique que donne ici M. Grôber offre certaines divergences avec celle que M. Salée a reconnue pour Caninia patula et qu'il avait montrée, sous mes veux. à M. Grüber, lors de sa visite à Louvain en novembre 1909. Caninia patula, en effet, ne présente, à aucune phase de son développement, la large zone extérieure à grandes vésicules qui carac- térise Caninia cylindrica. Par contre, Caninia cylindrica, même très âgée, ne montre aucune tendance à se rapprocher de Caninia patula. On peut done se demander si M. Grüber n’a pas attribué à la même espèce des coupes provenant d'espèces diffé- rentes. Mais en l’absence de toute figure, il est plus prudent de réserver son Jugement. _.2 M. Grôber a tort de désigner seus le nom de Canino-cyathophyllum S1 Sibly, des formes qui appartiennent manifestement au type Caninia patula, alors que la forme décrite sous ce nom par Sibly se rapporte au type Caninia cylindrica. 3° La forme que M. Grôber décrit et figure comme la mutation y de la Caninia cylin- drica ne diffère en rien de la Caninia cylindrica typique que l'on rencontre à des niveaux très variés. Si l’on veut bien examiner, d’après ce que nous venons de dire, les gisements que M. Grôber assigne aux divers polypiers qu’il décrit, on reconnaîtra facilement que:les conclusions qu'il cherche à tirer de l’ordre de superposition de ces polypiers ne sont pas fondées. Ilne faudrait pas s’imaginer non plus que les couches du sommet de la carrière Delwarte, à Pontarieux, constituent le niveau le plus élevé des calcaires du Tour- naisis. Si M. Grôber avait eu le loisir de faire une étude attentive de ces calcaires, il aurait reconnu sans doute, comme l’ont fait tous les bons observateurs et comme mom mmqu mme . (4) ACH. SALÉE, Contribution à l'étude des polypiers du Calcaire carbonifère de la Belgique. — I. Le genre Caninia. [Mémoires in-4 de la Société belge de Géologie, 1910 (sous presse).] (?) ARTHUR VAUGHAN, The palaeontological Sequence, etc., loc. cit., p.274, pl. XXII, fig. 2. | ; 268 PROCÈS-VERBAUX. vient encore de le répéter M. Delépine, que ces couches se trouvent à la base de l’épaisse série des calcaires de Vaulx, caractérisée par la même faune, et couronnée elle-même par le calcaire beaucoup moins fossilifère que nous avons nommé Marbre de Calonne, au-dessus duquel se placent encore les couches à faune tournaisienne de Bruyelle. M. Grôber commet une erreur plus grave encore, lorsqu'il place la faune de Paire au sommet de la zone à Syringothyris (1) et les couches les plus élevées de la carrière Delwarte, à Pontarieux, près du sommet de cette zone (?). Vaughan divise sa zone à Syringothyris ou à Caninia en deux sous-zones, C1 et C2. Or, la faune du Caleaire fossilifère de Paire est la faune du niveau C1, et les couches du sommet de la carrière Delwarte occupent la base d’une série de couches qui a, au bas mot, 50 à 60 mètres de puissance et qui contient encore la faune C1 à son sommet. Il n’en est pas moins vrai que le calcaire de Paire et le calcaire de Vaulx (si l’on comprend sous ce nom l’ensemble des couches de Vaulx, de Calonne et de Bruyelle) occupent le niveau le plus élevé du Tour- naisien, {el que Vaughan le limite aujourd'hui en Angleterre. Vaughan place, en effet, dans ses derniers travaux, entre C4 et C2, la limite séparative entre l’étage inférieur et l'étage supérieur du Calcaire car- bonifère en Angleterre. A cette limite correspond, du moins sensible- ment, celle que nous avons admise nous-même en Belgique, comme nous le verrons bientôt. Il en serait ‘autrement si l’on maintenait la limite au-dessus de C2, comme le faisait Vaughan en 1904. ÉTAGE VISÉEN. Via. — En 1901, lors de l’excursion de la Société belge de Géolo- gie dans la vallée de Falisolle, nous émettions l’avis (5) que la dolomie lamellaire à crinoïdes et à Chonetes papilionacea (#), affleurant sous Îa (1) Loc. cit., p. 31. (2) Loc. cit., p. 35. (5) Bull. Soc. belge de Géol., t. XIV, Mém., p. 133. (4) Il s’agit du Chonetes papilionacea, tel que l’a décrit DE KoniNcx en 1843 (Description des animaux fossiles du terrain carbonifère de Belgique, p. 219, pl. XNE, fig. », a, b, pl. XIIIbis, fig. 1, a, b) et en 1847 (Monographie des genres Productus ef Chonetes, p. 187, pl. XIX, fig. 9, a, b, c, d), et que DE Koninck (locc. citt.) comme DavipsoN (British fossil Brachiopoda, Part V, p. 182. pl. XLVI. figg. 3-6) croient bien identique à la Spirifera papilionacea de Phillips (Geology of Yorksh., vol. IT, p. 221, pl. XI. fig. 6). — Cette forme, très commune dans certaines couches appartenant aux différents niveaux du Viséen, n’a jamais été sisnalée, du moins avec certitude, dans les couches à faune tournaisienne bien caractérisée; par contre, elle apparait, subitement et en grand nombre, très peu au-dessus des derniers bancs à faune tournaisienne, dans le bassin de Namur et dans le Nord-Est du Condroz; elle se rencontre aussi dans le Marbre noir de Denée, et nous ne sachions pas qu’on l'ait signalée à un niveau plus 4 SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 269 belle série oolithique qui se voit au Sud du Ry-de-Sèche-Ry, n’était pas bien éloignée de la base du Viséen, et qu'il pourrait même se faire qu’elle en constituât la base. Nous atuirions, à ce propos, l’atten- tion sur l’analogie que présente un calcaire à crinoïdes et à Chonetes papilionacea que nous avions observé, à peu de distance, sur le pro- longement de ces couches de dolomie, avec le calcaire à crinoïdes et à Chonetes papilionacea de l'Est du Condroz, que nous considérions déjà à cette époque comme probablement très voisin de la base du Viséen. Il semblait résulter de ces faits que le facies oolithique, dit Calcaire de Neffe, peut descendre jusque près de la limite inférieure de l'étage viséen. Nous avons observé, tant au Sud du bassin de Dinant que dans le bassin de Namur, plusieurs faits de ce genre, que nous avons résumés brièvement dans notre Description succincte des assises du Calcaire car- bonifère de la Belgique, en disant que le facies « Calcaire de Neffe » peut descendre beaucoup plus bas que son niveau normal, et qu’on peut même le rencontrer tout à la base de l’assise de Dinant. Mais il était réservé à M. Delépine de montrer que ce que nous avions considéré comme plus ou moins accidentel est de règle dans une grande partie du bassin de Namur, et de donner, en même temps, les caractères paléontologiques qui permettent de distinguer le calcaire oolithique inférieur de lassise de Dinant du véritable Calcaire de Neffe. M. Delépine (1!) a reconnu, en effet, la présence constante, sur un grand espace, et très peu au-dessus des derniers gisements de la faune tournaisienne C1, d’une bande épaisse de calcaire oolithique, identique, comme facies lithologique, au Calcaire de Neffe, bien qu’il soit plus souvent dolomitisé. Ces couches peuvent alterner avec des couches crinoïdiques qui dominent généralement à leur base. Ce complexe est caractérisé paléontologiquement par : Productus sublaevis, Michelinia megastoma, Syringopora favositoïdes, Cyathophyllum ©, les derniers Syringothyris laminosa et les premiers Chonetes papilionacea. Il con- tient encore Caninia cornucopiae, qui est cependant en forte décrois- bas dans la région dinantaise. Vaughan désigne sous le nom de Chonetes aff. papi- lionacea une forme qu’il rencontre dans le Tournaisien d’Angleterre, et qui diffère du Chonetes papilionacea type par une convexité plus grande de la grande valve et par une forme allongée et un plus grand espacement des ponciuations à l’intérieur de la coquille : nous ignorons si cette forme se rencontre en Belgique. @) [6], p. 187; [8], pp. 431-433; [11], pp. 1165-1166; [12], pp. 10-11, 19, 14, 15, 17 et 19-90; [14], pp. 100-101. 270 : PROCÈS-VERBAUX. sance, et Caninia cylindrica. C’est la faune C2 de Vaughan, qui suc- cède immédiatement à la faune C1. Aïnsi était établie la limite, vainement cherchée jusqu'ici dans le “Este de Namur, du Tournaisien et du Viséen. [Il n’est pas douteux que ce niveau corresponde au niveau où, dans l'Est du Condroz, on voit apparaître Chonetes papilionacea, au-dessus des couches de calcaire noir à cherts et à faune C1 de Paire. Comme on le sait, ces Chonetes papilionacea se voient surtout dans les calcaires ou les dolomies crinoïdiques qui alternent, à ce niveau, avec des cal- caires noirs sans cherts ou de la dolomie grenue. M. Delépine (!) a constaté que, sur le Hoyoux, à Modave comme aux Avins, ces couches sont surmontées d’une oolithe à Productus sublaevis ; aux Avins, il a observé, en outre, dans ces couches oolithiques, Chonetes papilionacea, Cyathophyllum ©, Michelinia megastoma. C’est bien la faune C2 du bassin de Namur. Ces couches oolithiques ont été notées V{g par M. Éd. Dupont (2). M. Dupont a d’ailleurs trouvé le Productus sublaevis dans divers affleurements des bandes Nord du Condroz, qu’il rapporte tous à son niveau V/g, où ce fossile est, d’après lui, localisé (5). Il résulte de là qu’une partie des affleurements V{g de M. Dupont, dans le Nord-Est du Condroz, doivent être réunis avec ses couches VAc et Vid et avec une partie de ses affleurements Vfe, pour constituer un complexe correspondant à la zone C2 de Vaughan. Nous pensons qu'on constatera des faits de ce genre dans d’autres parties de notre Carbonifère, notamment dans la région située à l'Ouest d'Hastière, où le Calcaire oolithique à facies lithologique de Neffe peut se rencontrer très bas dans l’assise de Dinant. Mais là où le véritable Marbre noir de Dinant est bien représenté, ces facies font défaut à la base de l’assise. Il nous reste à examiner si le Marbre noir de Dinant, terme inférieur du Viséen de la classification belge, correspond également à la base du Viséen anglais, tel que de ghan l’entend aujourd’hui, c’est-à-dire à la zone C2. La faune du Marbre noir de Dinant est certainement viséenne, et c’est à ce niveau que se rencontrent, dans la région dinantaise, les gisements les plus inférieurs de Chonetes papilionacea. D'autre part, comme nous le dirons bientôt, M. Delépine a trouvé, au-dessus du (1) [3], p. 88; [8], p. 431; [11], p. 1166; [14], pp. 101 seq. (@) Carte géologique de la Belgique au 20 000€ : Planchette de Modave; Explication de: la planchette de Modave, pp. 12-14 et 16. (5) Ibid., pp. 30-31. . “HE HR ROUES SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 971 Marbre noir, un niveau fossilifère appartenant à la zone S1 de Vau- ghan, zone qui, en Angleterre, est généralement peu épaisse et qu'il n’est pas toujours facile de séparer de la zone C2. Le Marbre noir ne peut donc être rangé que dans C2 ou à la base de Sf, et plus probable- ment dans C2, d’après les données recueillies dans la tranchée de Sovet. M. Delépine a trouvé, en effet, dans cette tranchée (1), à la partie supérieure d’une série de couches rapportées par G. Soreil au Marbre noir de Dinant : Caninia cylindrica, Caninia cornucopiae, un Cyatho- phyllum, d’abondants Chonetes comoïdes et un Spirifer voisin du bisul- catus, que M. Vaughan a reconnu identique à une forme qui se ren- contre à Stackpole et à Weston-sur-Mare, assosiée aux mêmes espèces, dans la zone C2 à Cyathophyllum +. Mais il est impossible, pour le . moment, de dire si la base du Marbre noir correspond à la base de C2, en d’autres termes, si la limite entre le Calcaire violacé et le Marbre noir de la région dinanta!se correspond rigoureusement à la limite entre le calcaire à cherts et à faune de Paire et les couches à Chonetes papilionacea de l'Est du Condroz. Toutefois, les données paléontolo- giques nouvelles tendent à confirmer les conclusions auxquelles nous avait amené l'étude stratigraphique, pour montrer, tout au moins, qu'il n'est pas loin d'en être ainsi. Nous avons vu, en effet, que M. Delépine a reconnu, au Nord de Denée, la limite entre les zones 22 et C1 de Vaughan, et que la base du Caleaire violacé s’y trouve à 7 mètres seulement au-dessus de cette limite. Or, partout où elle est fossilifère, on peut constater que la zone C1 occupe en Belgique une épaisseur considérable. Il est donc extrêmement probable que tout au moins la plus grande partie du Calcaire violacé appartient au niveau C1. On sait que les fossiles déterminables sont rares dans le Calcaire violacé. La solution de la question doit donc être cherchée surtout dans l’étude de la faune des gisements les plus élevés du Waulsortien contemporain du Calcaire violacé (?). Les documents qui ont été réunis à grands frais au Musée royal d'Histoire naturelle donneront (1) [16], pp. 219-292. (2) Nous disons les gisements les plus élevés du Waulsortien contemporains du Calcaire violacé. Comme nous l'avons dit dans notre Description succincte, il est pro- bable, en effet, que ie « récif de Sosoye » noté Vin par SOoREIL (Carte géologique de la Belgique au 40 000€ : Feuille Bioul- Yvoir), ainsi que les roches notées V/0 et V{p qui l’accompagnent, reposent sur le Marbre noir de Dinant : ce qui expliquerait les affinités franchement viséennes de la faune que Dom Grégoire Fournier a recueillie dans ce « récif » (Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXII, Bull, pp. .xLIvV-XLvI), affinités qu’il avait eu soin de faire ressortir déjà en 1892 (Ibid., t. XIX, Bull., pp. 77 seq.). : ) 272 PROCÉS-VERBAUX. sans doute la clef du problème, lorsqu'ils seront devenus accessibles aux géologues belges qui, s'étant occupés de la stratigraphie du Waulsortien, peuvent apprécier le niveau relatif des divers gisements qui ont fourni ces fossiles. Vib. — Là où le Marbre noir de Dinant présente son facies typique, il passe vers le haut à un calcaire moins fin, alternant le plus souvent avec la dolomie qui finit généralement par prédominer. Ces couches, qui séparent le Marbre noir du Calcaire de Neffe, contieunent presque toujours des cherts, du moins à certains niveaux. La même série calcaréo-dolomitique se rencontre à peu près partout sous le Calcaire de Neffe. Les régions où la dolomie fait défaut à ce niveau sont rares. Dans la région du bassin de Namur où le terme Via est représenté, au moins en partie, par un facies oolithique, calcareux ou dolomitisé, mais très semblable au point de vue litholo- gique au Calcaire de Nefle, ces deux oolithes sont séparées également par un niveau généralement calcaréo-dolomitique à dolomie domi- nante, avec bancs oolithiques à différents niveaux, et contenant géné- ralement des cherts. Ce terme très constant, bien que l’extension variable de la dolomiti- sation des roches oolithiques ne permette pas toujours de déterminer nettement ses limites, demande à être désigné par un nom. Nous avions conservé le nom de Dolomie de Namur, créé par M. Gosselet, tout en restreignant beaucoup l'extension matérielle que lui avait donnée primitivement l’illustre professeur de Lille. M. Delépine nous fait remarquer que ce nom présente aujourd’hui un grave inconvénient, la dolomie ordinairement exploitée aux environs de Namur étant le niveau tournaisien, plutôt que le niveau viséen de la grande dolomie. Peut-être, en effet, cet inconvénient l’emporte-t-il sur celui de créer un nom nouveau. Nous remplacerons donc, dans ce travail, le terme Dolomie de Namur par le terme Dolomie et calcaire de Sovet, ce niveau étant fossilifère dans la tranchée de Sovet du chemin de fer du Bocq. Nous ne proposons cependant ce nom qu’à titre provisoire; il est possible, en effet, que les nouvelles recherches qui ne manqueront pas de se produire, amèneront la découverte d’un meilleur type, au point de vue paléontologique, comme au point de vue lithologique. M. Delépine (1!) a constaté, en différents points, que la faune S2, à @) [5], pp. 145-147; [6], pp. 187, 188-189; [8], p. 480; [11], p. 1165; [12], pp. 10 et 11. | SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 973 Seminula ficoïdes, Chonetes prpilionacea, Productus corrugato-hemisphe- ricus, Lithostrotion Martini, Carcinophyllum sp., Syringopora distans, qui se rencontre dans les niveaux suivants (Calcaire de Neffe et Couches ‘inférieures d’Anhée), descend dans la partie supérieure de notre terme Vib. Entre Marche-les-Dames et Namèche, elle descend jusqu’à 30 mètres environ sous le Calcaire de Neffe, qui, à vrai dire, est très peu développé et presque compiètement remplacé par de la dolomie en cet endroit. Mais les niveaux situés plus bas ne lui avaient pas fourni, jusqu’en ces derniers temps, de fossiles caractéristiques. Dernièrement, il a été plus heureux. Deux gisements fossilifères (!) situés vers la partie moyenne de notre terme stratigraphique V1b, l’un dans la tranchée de Sovet, l’autre tout contre l’abbaye de Maredsous, con- tiennent des Productus de grande taille. Ceux de Sovet avaient été assimilés à tort au Productus giganteus. Ils ressemblent à ceux de Maredsous, mais n’ont pu être dégagés suffisamment pour pouvoir leur être identifiés avec une entière certitude. Ceux de Maredsous pré- sentent tous les caractères de la forme désignée par Vaughan sous le nom de Productus ®, forme caractéristique de la zone S4 en Angle- terre. Il résulte de là que notre terme stratigraphique V14b se divise paléontologiquement en au moins deux horizons, l’un appartenant à la zone S{, l’autre constituant la base du terme S2. Vic. — Comme nous l’avons rappelé plus haut et comme nous l’avions dit depuis longtemps, le facies lithologique de Neffe peut se rencontrer à divers niveaux de l’assise de Dinant, et même jusqu’à la base de cette assise ; et la chose peut se présenter dans des conditions telles, que l'application de la légende de la Carte géologique officielle, qui prend ce terme comme base du Viséen supérieur, doit amener facilement un observateur à faire descendre parfois le Viséen supérieur jusqu’à la base du Viséen inférieur. Les études paléontologiques de M. Delépine ont pleinement con- firmé nos prévisions pour le bassin de Namur : chose curieuse, celui de nos confrères qui était avec nous le plus convaincu des inconvé- ments de la limite adoptée par le Conseil’de direction et qui, partant, a cherché à se prémunir contre ce danger, a cependant été entrainé lui-même à ranger parfois tout le Viséen, y compris les couches oolithi- ques à faune C2, dans le Viséen supérieur. Nous ne doutons pas que (2) [16]. 1940. PROC.-VERB. 7b 274 PROCÈS-VERBAUX. l'étude de la faune de certaines roches à facies de Neffe du bassin de Dinant, qui s’observent très près de la limite supérieure du W'aulsor- tien, n’amène à y reconnaître également la faune de la base du Viséen ; et 1] nous paraît bien probable que les lentilles de caleaire à facies de Neffe, que l’on rencontre à des niveaux moyens, fourniront une faune intermédiaire entre la faune du Calcaire de Neïffe propre- ment dit et la faune du Calcaire oolithique à Productus sublaevis. Mais la présence du facies de Neffe à ces niveaux inférieurs, bien qu’elle puisse s'étendre à des espaces assez considérables, est cependant très loin d’être constante. Il est, au contraire, un niveau où, à notre con- naissance, ce facies ne fait guère défaut. C’est ce que nous avons nommé le niveau normal du Calcaire de Neffe. Ce niveau lithologique termine l’assise de Dinant ou viséenne inférieure, telle que nous l’enten- dons. Il forme aussi un niveau paléontologique constant, dans ce sens que sa faune est partout la même et qu’il commence un peu au-dessus de la zone S2 à laquelle 1! appartient (1). Les principaux fossiles sont, d’après M. Delépine : Productus Cora, Productus corrugato-hemisphe- ricus, Choneles papilionacea, Seminula ficoïdes, Carcinophyllum 0, Litho- strothion Martini, Syringopora ramulosa. Le calcaire de Neffe du bassin de Dinant contient les mêmes fossiles que celui du bassin de Namur. V2a. — Comme nous l'avons dit depuis longtemps et comme nous l'avons répété encore l’an dernier, la division du Viséen en deux assises, telle que nous l’entendons, n’est pas une division paléontolo- gique. Si nous avons choisi, pour séparer les deux assises, la limite entre le Calcaire de Neffe et les couches bien stratifiées d’Anhée, c’est parce qu’il nous à paru que le changement dans la nature des roches correspond ici à un niveau stratigraphique constant. Nous croyons pouvoir dire que les études de M. Delépine tendent à confirmer cette conclusion. La faune des Couches inférieures d’Anhée appartient à la faune S2 (?) comme celle du niveau normal du Calcaire de Nefïfe. Si nous ajoutons que la distance stratigraphique qui sépare la base de notre assise d'Anhée de la Grande brèche paraît assez constante, et que l’on constate un changement notable de la faune un peu au- G) [3]. pp. 145-447, 449-130; [6], pp. 188-189; [11], pp. 1165, 4466 ; [42], pp. 40, 49, 13, 14, 16, 17, 49, 99. @) [5], pp. 147, 450; [6], pp. 188-189; [11], p. 1165; [12], pp. 9, 10-14, 43, 14, 16; 17, 19, 92. | SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 279 dessous de ia base de la Grande brèche, on arrivera à la conclusion que la limite adoptée par nous entre le Viséen inférieur et le Viséen supérieur, tout en se trouvant au milieu de la zone S2 de Vaughan, semble bien se trouver partout au même niveau stratigra- phique. M. Delépine pense, comme nous, que, lorsque la puissance du Caleaire de Neffe s'atténue, comme cela se constate, par exemple, à Namèche, ce sont ses couches inférieures qui passent au facies de Sovet, et non ses couches supérieures au facies d’Anhée. Il en résulte que la distinction entre les différents niveaux de caleaire oolithique, au moyen des caractères paléontologiques, ne suffirait pas pour qu’on puisse prendre méme le véritable Calcaire de Neffe (à l'exclusion des autres calcaires de même facies lithologique) comme terme inférieur d'une assise. Une limite paléontologique importante se rencontre vers le sommet des couches inférieures d’Anhée, très peu en dessous de la Grande brèche. M. Delépine (1!) à constaté, en effet, en Belgique, comme M. Carpentier dans le Hainaut français, que les couches immédiate- ment inférieures à la Grande brèche contiennent déjà Lithostrotion irregulare au lieu de Lithostrotion Martini et constituent, par consé- quent, la base de la zone à Dibunophyllum de Vaughan. V2b. — La Grande brèche (?) est, comme on le sait, l’une des formations les plus constantes de notre Calcaire carbonifère : on la retrouve dans tout le bassin de Dinant. Pour le bassin de Namur, elle paraît ne faire défaut que dans la région orientale, où elle est rem- placée par du calcaire oolithique (5) et grenu, et parfois coralligène. Mais, tout en constituant un excellent repère stratigraphique, cette formation, non plus, ne peut être considérée comme limitant rigou- (2) [8], p. 499. @) M. DELÉPINE ([12], p. 15, en note, et [15]) croit que la brèche à pâte rouge, exploitée comme marbre, n’a pas la même origine que la brèche à pâte grise : cette dernière seule serait une formation interstratifiée aux couches carbonifères; la première serait de formation postérieure : elle se trouverait dans de larges fentes du Calcaire carbonifère. Nous attendrons l'apparition du mémoire consacré ex professo à la démonstration de cette thèse ([15]) avant de nous prononcer. Nous tenons cepen- dant à faire, dès maintenant, nos réserves à ce sujet. Nous ne prétendons pas que certaines brèches rouges ne puissent avoir, même chez nous, pareille origine ; mais la généralisation de cette thèse nous semblerait peu conciliable avec l’ensemble des faits connus. ML p. 1166; [12], pp. 13 et 17-18. 276 PROCÈS-VERBAUX. reusement une assise paléontologique, puisque le Lithostrotion irregqu- lare, espèce caractéristique de la zone à Dibunophyllum, a déjà remplacé, dans les couches immédiatement inférieures à la grande brèche, le Lithostrotion Martini de la zone dite à Seminula (1). Ce fait aurait peu d'importance s’il s'agissait d'établir des divisions pour une carte géologique : l'erreur qui proviendrait des quelques couches inférieures à la Grande brèche, appartenant déjà à la zone à Dibunophyllum, ne serait généralement pas appréciable sur une carte à l'échelle du 40 000°, ou même du 20 000€. Mais, au point de vue théo- rique, elle est de la plus haute importance, parce qu’elle ajoute un nouvel élément d’improbabilité à toute théorie qui, pour expliquer l’origine de la Grande brèche, aurait recours à l'hypothèse d’une émersion un peu longue de la région, suivie d’une immersion. Un autre fait découvert par M. Delépine (2?) en Belgique, et dans le Hainaut français par M. Carpentier, est plus important encore au même point de vue. C’est la présence, au sem de la grande brèche, d’une faunule de brachiopodes : Productus cf. undiferus, Dielasma, Seminula. Ces brachiopodes de petite taille sont bien clairement dans la pâte de la brèche, comme un examen consciencieux nous à permis de nous en assurer ; et leur mode de conservation, Joint à la délicatesse de leur test, montrent clairement qu'ils n’ont pu être charriés au milieu des blocaux qui les entourent. Ils ont évidemment vécu en place dans les interstices des blocaux, en attendant d’être enfouis par les produits détritiques moins grossiers qui forment la pâte, et d’être ensuite recouverts par d’autres blocaux. Leur condition de vie devait être fort analogue à celle que l’on voit souvent réalisée sur les plages couvertes de débris rocheux. Là où M. Delépine nous les a fait voir, ils parais- saient limités à un horizon assez restreint ; mais, depuis lors, M. Delé- pine (5) a observé des coupes où la Grande brèche est pétrie de ces organismes sur toute son épaisseur. Il est évident que ces observations sont incompatibles, non seulement avec l’origine dynamique de la Grande brèche, mais aussi avec son origine continentale. Elles excluent aussi l'hypothèse proposée récemment par M. Stainier (4), (1) [8], p. 429. (2) {3}, pp. 88-89 ; [5], pp. 148-144, 148 (m de la coupe, p. 146) et 149 ; [8], pp. 428- 499 ; [12], pp. 11, 14-15. (5) Communication verbale. (4) X. STAINIER, Du mode de formation de la grande brèche du Carbonifère. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Proc.-verb., pp. 188-196.) SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 977 d’après laquelle, à la suite d’une émersion qui aurait transformé la région précédemment occupée par la mer carbonifère en une région désertique et déterminé ainsi la formation de grands amas de produits détriliques, « le domaine continental carbonifère se serait de nouveau immergé et, dans une phase d’envahissement courte et rapide, la mer aurait halayé devant elle et accumulé dans les synclinaux les éléments meubles qu'elle aurait trouvés à la surface du territoire envahi (1) ». Les faits découverts par M. Delépine ne sont pas conci- liables avec pareille origine catastrophique de la Grande brèche : ils supposent, au contraire, que la Grande brèche s’est formée par l’accu- mulation de dépôts successifs pendant une longue phase de temps, au cours de laquelle les conditions habituelles étaient suffisamment nor- males pour permettre à des animaux délicats de vivre et de prospérer au milieu des éléments grossiers précédemment accumulés. Ajoutons, d’ailleurs, qu’à notre avis, les relations stratigraphiques de la grande brèche avec les couches sur lesquelles elle repose ne permettent pas de supposer l'interruption de la sédimentation marine par une phase continentale, et qu’en particulier, s’il arrive que la brèche passe laté- ralement à des roches à éléments plus fins, soit à sa base, soit à tout autre niveau, par contre elle ne présente rien de l'allure ravinante que suppose l'hypothèse de M. Stainier, si nous en saisissons bien la portée. M. Stainier ne semble-t-il pas, du reste, s’en rendre compte lui-même, lorsqu'il a la gracieuseté de reconnaitre qu’un des avantages de la théorie que nous avons proposée est d'expliquer « la disparition des phénomènes de ravinement, de transgression et de discordance de stratification que ces émersions et immersions successives ont dû nécessairement produire et que l’on n'avait jamais observés (2) »? Or, notre explication (5) consiste dans l'hypothèse que les anticlinaux seuls ont été le siège de ces phénomènes, ces anticlinaux seuls ayant été émergés au cours du Dinantien. .Si, au contraire, comme Île veut M. Stainier, tout le fond de notre mer carbonifère a été émergé, il est difficile de supposer que les aires synclinales aient pu échapper à toute action érosive. Nous reconnaissons d’ailleurs volontiers — nous avions eu soin déjà MhEoc- cit. p 195. (2) Loc. cit., p. 189. (5) H. DE DorLonor, Sur l’origine de la grande brèche viséenne et sa signification tectonique. (Bull. Soc. belge de Géol., t. XXII, Mém., pp. 29-38.) 278 PROCÉS-VERBAUX. d’insister nous-même sur ce point (1) — que la formation sédimentaire de la grande brèche a dû exiger des conditions spéciales. Mais il ne faut pas oublier que la brèche n'est pas localisée au niveau de la Grande brèche, qu’il existe, à d’autres niveaux du Viséen supérieur, des brèches qui ne diffèrent guère de la Grande brèche que par une exten- sion géographique moins considérable et, ordinairement aussi, par une moindre épaisseur. Les conditions spéciales qui ont déterminé la formation de la Grande brèche ont donc existé à plusieurs reprises pendant le Viséen supérieur, mais d’une façon plus localisée et généra- lement moins persistante ou moins accentuée. Pour mieux dire, les conditions qui ont donné naissance à la Grande brèche ont existé, dans une certaine mesure, pendant toute la durée du Viséen supérieur; mais elles ont atteint leur maximum d'intensité et surtout de généralité à l’âge de la Grande brèche. Cette conclusion, qui n’est que la traduction immédiate des faits observés, ne se concilie guère avec la théorie pro- posée par M. Stainier. Par contre, en attribuant ces conditions spéciales à la formation des ilots anticlinaux au sein de notre mer carbonifére, nous croyons avoir pleinement satisfait à ce desideratum imposé par l'exigence des faits. « Il est évident, disions-nous, que certains de ces anticlinaux avaient commencé à se former dès la base de l’assise d’Anhée, puisqu'on trouve parfois de la brèche très près de la base de cette assise; mais l’accentuation ultérieure du phénomène est prouvée par le développe- ment énorme que prend la formation de la brèche au niveau moyen de l’assise et aussi par la présence de blocaux de brèche dans la grande brèche (2). » M. Stainier fait remarquer très judicieusement (5) que s’il suffisait, pour former de la brèche, du choc des vagues sur des cal- caires plus ou moins émergés, la formation de la brèche devrait être, de nos jours, un phénomène des plus communs. Mais nous nous per- mettrons de faire remarquer, à notre tour, que le surgissement du sein même de la mer d'un archipel serré d’ilots anticlinaux, rasés par les flots à mesure que le soulèvement s’accentuait, et l’approfondissement () Loc. cit., p. 33 : nous v posons en principe que « la nature détritique de beau- coup de calcaires de l’assise d’Anhée... est l'indice des conditions spéciales au milieu desquelles elle s’est formée, conditions qui ont atteint leur maximum d’inten- sité et de généralité à l’âge de la grande brèche ». Puis nous cherchons quels sont les caractères essentiels de ces conditions spéciales, et c’est après cela seulement que nous arrivons à définir concrètement quelles durent être ces conditions. | (2) Lac:rcite p.136: (5) X. STAINIER, loc. cit., p. 189. SÉANCE DU 19 JUILLET 41910. 219 corrélatif des synclinaux où s’entassaient successivement leurs débris, constituaient des conditions très spéciales et très différentes de celles que réalisent nos hautes falaises actuelles, œuvre de mers en trans- gression. On pourrait même ajouter les observations que relate à ce propos M. Stainier, aux autres preuves que nous avons fait valoir, pour exclure l'hypothèse d’une régression suivie de transgression. Reste le mode de formation des veines calcaires, si particulièrement abondantes dans les blocaux de la brèche, et le mécanisme du débitage de la roche en blocs et en blocaux. Nous avons été heureux de voir confirmer notre impression au sujet de l'abondance de la calcite de filon dans les blocaux de la Grande brèche, par un observateur de la valeur de M. Stainier (1). Mais il nous semble que notre savant confrère n’a pas saisi complètement l’expli- cation que nous avons donnée de ce fait : ce que nous devons attribuer, sans doute, à notre concision un peu excessive. Nous nous sommes, en effet, borné à dire que cette abondance de calcite filonienne peut s'expliquer facilement « par l’émersion, sous l’action de forces orogé- niques, des roches qui ont fourni les matériaux de la grande brèche, alors qu’elles n'étaient recouvertes que par une faible épaisseur de sédiments plus récents (2) ». Expliquons donc mieux notre pensée. L'action des forces orogéniques qui a déterminé l’émersion a dû, comme tout autre phénomène de ploiement anticlinal de roches cohérentes, produire des fissures dans les roches; mais un même ploiement a plus de chance de former des fissures béantes dans les roches situées près de la surface, que dans celles qui subissent le poids d’épais dépôts superposés : les veines qui rempliront ces fissures seront done, de ce chef et toutes choses égales d’ailleurs, plus nombreuses et plus larges. L'émersion, c’est-à-dire la sortie de dessous l’eau, de roches situées superficiellement ou sous une faible épaisseur de sédiments plus récents, a dû favoriser singulièrement le fendillement par retrait (5), et nous comprenons sous ce dernier terme, non seulement la première contraction des roches en voie de formation, mais tous les phénomènes subséquents qui peuvent provenir des alternances de chaleur et de froid, d'humidité et de sécheresse, ete. Au nombre de ces phénomènes de retrait, tels que nous les entendons, se trouvent donc ceux auxquels M. Stainier lui-même attribue le fendillement préliminaire à la forma- (4) Loc. cit., pp. 193-194. (@) H. DE DorLopor, loc. cit, p. 35, en note. (5) Cf. Loc. cit., p. 34. 280 PROCÉS-VERBAUX. tion des veines de caleite. Mais ce que nous ne pouvons absolument admettre, c’est que les veines de calcite qui lardent les blocaux ne se seraient pas formées dans la roche en place avant qu’elle ne fût débitée en fragments. Nous avons exposé, dans notre note Sur l'origine de la grande brèche viséenne (1), les raisons qui créent notre conviction sur ce point. Nous erovons inutile de les répéter ou de les développer : il faut se trouver en présence des faits pour comprendre à quel point leur langage est évident. Quant au débitage de la roche en blocs et en blocaux, nous n’avons dit nulle part qu’il doive être attribué exclusivement à la force méca- nique des vagues. Aucun géologne n’ignore que l’ablation des roches par abrasion marine est toujours facilitée par l’action préalable d’autres agents inorganiques ou organiques. Si les éléments de la Grande brèche proviennent de l’arasement d’ilots anticlinaux, 1l est certain que les agents d’altéralion subaériens ont contribué à cette action préalable, et plus aura été poussée loin l’œuvre de ces agents, plus sera facilitée l’explication de l’origine de la Grande brèche. Ce n’est pas un faible mérite du travail de M. Stainier, d’avoir attiré l'attention sur ce point plus qu'on ne l’avait fait jusqu'ici. Mais le débitage des roches par des agents de ce genre se fait ailleurs que dans les déserts : l’imprégnation par l'eau, suivie d’une rapide dessiccation, peut pro- duire des effets analogues, et même l’action solaire seule produit parfois sur les bords de la mer une action identique à celle qu'elle produit dans les déserts. Si done la théorie désertique de M. Stainier nous paraît inadmissible parce qu’elle suppose l’émersion totale de la région, suivie d’une nouvelle transgression, nous admettons cepen- dant que des « phénomènes continentaux » ont pu contribuer, pour une part, au débitage des blocaux de la Grande brèche, les îlots, formés par les soulèvements anticlinaux et sans cesse reformés par l’accentua- tion du phénomène de soulèvement, constituant des territoires émergés ou « continentaux » au sens géologique du mot. Nous pensons done qu’il n’y à pas lieu de modifier essentiellement notre théorie sur l’origine de la Grande brèche. Toutefois, les fossiles que M. Delépine y à découverts nous montrent que sa formation a été moins rapide que nous ne nous l’étions imaginé. La surrection lente et continue des anticlinaux au sein de la mer carbonifère, et leur arase- ment marchant de pair avec leur accentuation, devaient créer des (WiLoc cite ps SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 281 conditions habituellement assez calmes au fond et sur le flanc des synelinaux : ces conditions n'étaient interrompues, dans une certaine mesure, que de temps en temps et localement, par lapport de nou- veaux blocaux mêlés d'éléments plus fins, qui s’entassaient à mesure que les synclinaux s’approfondissaient, et qui ont fini, à la longue, par former la puissante masse de la Grande brèche, grâce à la eontinua- tion des mêmes phénomènes pendant un temps très long. Cette théorie, ainsi précisée, nous paraît aussi répondre pleinement à l’objection de M. Stainier : les conditions trés spéciales qu'elle suppose différant tota- lement de celles des mers qui s'étendent au large de nos falaises calcaires actuelles. Dans l'Est du bassin de Namur, à partir de la Méhaigne, aussi bien au Sud qu’au Nord du bassin, le niveau D4 correspondant à la Grande brèche est remplacé par du calcaire massif oolithique et grenu (1), parfois riche en polypiers. M. Delépine nous v a montré Carcinophyllum et Lithostrotion irregulare. 1 y à trouvé aussi Productus giganteus type et Productus giganteus var. hemisphericus (?). (1) Vide supra, p.275. — M Stainier, qui pense, à tort selon nous, que ces calcaires sont d’origine purement détritique, croit trouver dans ce fait, en faveur de sa théorie, un argument dont nous ne parvenons pas à saisir la portée « Ces calcaires dit-1l, proviendraient de l’entraînement au loin par les eaux des particules les plus ténues. 11 y aurait eu, par le fait de l’envahissement du continent dans des conditions spéciales, par exemple par une mer s’avançant du Sud ou du Sud-Ouest, vers le Nord ou le Nord-Est, un entrainement au loin accompagné d’un véritable classement méva- nique de tout ce que les flots auraient rencontré sur leur passage. Et ainsi s’expli- querait cette gradation remarquable que l’on constate, en bien des endroits, entre les différents types de roches que l’on observe à ce niveau dans le Carbonifère belge. » Or, ces faits, qui s'expliquent si bien dans notre théorie, nous paraissent, au contraire, bien difficiles à concilier avec l'hypothèse de M. Stainier. D’après M. Stai- nier, en effet, la mer peu profonde du Carbonifère se serait desséchée complètement vers le milieu de l’époque de l’assise d’Anhée (p. 199). Cette région, réduite, par le fait, à l’état de désert pierreux, aurait été le siège d’énergiques phénomènes d'effrite- ment de roches, qui auraient donné naissance à de puissants amas de fragments de toute forme et de toute dimension, englobés dans un magma calcaire à petits éléments. Toute la région se trouvant dans les mêmes conditions. a dû, nous semble-t-il, être le théâtre des mêmes phénomènes, et ce n’est pas le fait subséquent d’une invasion marine venant du Sud-Ouest, qui a pu empêcher la région Nord-Est d'avoir été jonchée, pendant la phase désertique, des mêmes produits de désagrégation. La grande brèche devrait donc s'y rencontrer, aussi bien que dans le reste de la région. — Faisons observer aussi que c’est vers le large, et non vers la côte, qu’une mer en trans- gression transporte les éléments les plus fins. @) [11], pp. 1165, 1166; [12], pp. 43 et 17-18. 282 PROCÉS-VERBAUX. Ce sont là, pensons-nous, les plus anciens Productus giganteus incon- testables que l’on ait rencontrés dans le Carbonifère belge. M. Gosselet a signalé depuis longtemps, il est vrai, le Productus giganteus au sommet du calcaire de Bachant, dans le Hainaut français; plus tard, on à cru reconnaître la même forme, en Belgique, soit dans le Marbre noir de Dinant, où elle semble exister dès la base, soit au niveau des Dolomie et calcaire de Sovet. Il est reconnu aujourd’hui que ce Pro- ductus n’est pas le véritable Productus giganteus. Il est même arrivé que l’on à confondu avec le Productus giganteus le Chonetes comoïdes de grande taille. Dans les niveaux intermédiaires, nous ne sachions pas que le Productus giganteus ail été signalé, sauf très anciennement, alors que l’on confondait avec le Productus giganteus le gros Productus corrugalus, où corrugato-hemisphericus du Calcaire de Neffe. Il nous semble nous souvenir cependant qu’on a cité le f’roductus giganteus dans les bancs immédiatement inférieurs à la Grande brèche : il pourrait s'agir là du véritable Productus giganteus, puisque nous savons main- tenant que ces bancs appartiennent déjà à la zone à Dibunophyllum de Vaughan, et que les études faites à l’étranger tendent de plus en plus à établir que le vrai Productus giganteus est une espèce propre à cette zone. V2d — Les couches d’Anhée supérieures à la grande brèche étaient considérées par M. Dupont comme le niveau propre du Productus giganteus. Nous venons de voir qu’il était bien près d’avoir raison sur ce point. Néanmoins, ce n’est que par endroits que ce fossile est commun dans ces couches en Belgique. Il en est de même des poly- piers, que l’on rencontre si abondamment dans les couches correspon- dantes en Angleterre. Les observations paléontologiques de M. Delépine, si l’on excepte la région de Visé, n’ont guère porté que sur trois niveaux de ces couches. Dans la vallée de la Meuse, en aval de Namur, à 15 ou 20 mètres sous le sommet de l’assise, se voit un calcaire à gros banes, très riche en crinoïdes, exploité comme « petit-granit » et qui pré- sente, de fait, une grande analogie de facies avec la roche des Écaus- sines. M. Delépine (1) signale dans ce calcaire : Spirifer striatus, Pro- ductus giganteus, Productus punctatus, Productus edelburgensis, Cho- neles papilionacea, Orthis resupinata de grande taille, Lithostrotion (1) [5], p. 448; [8], p. 499; [A1], p. 1165: [12], p. 41. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 283 irrequlare, Campophyllum Derbiense. L’abondance du Spirifer striatus mérite spécialement l’attention : l’analogie de cette forme avec le gros Spirifer du Petit-granit est si évidente, que certains auteurs n'hésitent pas à considérer cette dernière comme une simple variété de Spirifer striatus; il est remarquable de voir dans ce facies « petit-granit » du sommet du Viséen une forme représentative du Spirifer par excellence du petit-granit tournaisien, mais très nettement modifiée. Ce fait montre très clairement l'influence du facies, fonction du milieu, et l'influence de l’évolution, fonction du temps. On sait que, très peu sous la base des phtanites houillers, se voient généralement quelques couches d’anthracite ou de schistes charbon- neux; ces couches sont en relation avec les bancs qui sont exploités comme marbre bleu-belge, ce qui fait qu'elles sont assez fréquemment visibles dans des carrières en exploitation, ou dans des carrières aban- données. On y trouve souvent des fossiles. M. Delépine (1) a exploré la carrière abandonnée qui est ouverte, à ce niveau, sur le bord Sud du bassin houiller d’Anhée, le long de la route de Namur à Dinant : il cite les fossiles suivants : Spirifer bisulcatus, Productus cf. latissimus, Productus semireticulatus, Productus setosus, Chonetes (petite : aff. Hardrensis), Athyris glabristria, Reticularia, Streptorhynchus, Lithostro- tion irregulare, polypiers cornus (fragments indéterminables). Nous avons cité jadis (?), dans les mêmes couches, Productus scabriculus, Productus punctatus et Produclus giganteus. On sait que Productus latissimus est très voisin de Productus giganteus et que ces deux formes se rencontrent au même niveau. La forme que nous avons citée sous le nom de Productus Flemingii est la même que celle que M. Delépine désigne sous le nom de Productus setosus, De Coninck considérant le Productus setosus comme une variété du Productus Flemingii. La petite Chonetes est sans doute la forme que nous avons désignée sous le nom de Chonetes Dalmaniana. On pourrait encore ajouter à cette liste de petites Phillipsia, que l’on rencontre en très grande abondance dans ces couches. Mais nous nous arrêterons davantage au Spirifer que M. Delépine désigne sous le nom de Spirifer bisulcatus. C’est la forme sur laquelle nous avons attiré jadis l'attention comme n’ayant jamais été décrite, du moins dans notre Viséen. Nous l’avions rapprochée du (!) [8]. pp. 429-430. () H DE DorLonor, Sur un Spirifer nouveau pour le Viséen. (Ann. Soc. géol. de Belgique, t. XXI, Bull., pp. cx-Cxi1.) 984 PROCÉS-VERBAUX Spirifer acutus, forme du Waulsortien décrite par De Koninck, dont elle diffère néanmoins par une taille notablement moindre et par un pourtour moins fusiforme. Nous ajoutions que, parmi les formes décrites dans le Viséen, c’est au Spirifer trigonalis qu'elle ressemble le plus. Nous ne prétendons naturellement pas que M. Delépine n’ait pu trouver, dans la carrière en question, une forme répondant au Spirifer bisulcatus de Sowerby; mais la plupart de ces Spirifer diffèrent notablement du type de Sowerby. Parmi les formes décrites à l'étranger, ils nous paraissent se rapprocher surtout d’une forme décrite par Schellwien (4) dans le calcaire à fusulines de Carinthie, sous le nom provisoire de Spirifer trigonalis var. lata, forme dont l’auteur fait d’ailleurs ressortir la ressemblance avec le Spirifer acutus De Kon. Scupin, dans Die Spiriferen Deutschlands (?), fait remarquer avec raison que la forme de Schellwien est intermédiaire entre le Spirifer trigonalis type et le Spirifer Strangwaysi M. V. K. (5) du Moscovien de Russie. Il figure un échantillon du Dinantien de Silésie (*) qu’il rapporte au Spirifer trigonalis var. lata de Schellwien,; notre forme ressemble plus à la figure de Seupin qu’à celles de Schellwien. Néanmoins elle n’est pas tout à fait identique même à celte forme de Scupin : l’allongement des ailes en pointes et un moins grand nombre de côtes dans le sinus rapprochent davantage notre forme de la forme russe. Il y a dans De Koninek (5) une forme de Spirifer trigonalis à ailes plus larges que la forme type. Si l’on part de la forme type en passant par cette forme spéciale, puis : par la forme silésienne, ensuite par la forme du sommet du calcaire d’Anhée, pour aboutir à la forme moscovienne, on a une suite de formes établissant une transition graduée entre le Spirifer trigonalis type et le Spirifer Strangwaysi. Il est à remarquer que la forme la plus rapprochée du Spirifer Strangwaysi du Moscovien se trouve au sommet, ou du moins bien près du sommet de notre Dinantien. M. Delépine croit avoir trouvé, tout au sommet de notre Calcaire carbonifère, une faune plus récente encore. Il considère la faune des couches à anthracite comme appartenant encore au niveau D2 de Vaughan. I rapporte, au contraire, au niveau DS (6) les 2 ou 3 mètres de calcaire argileux, noir, compact, en bancs minces, qui s’observent au contact du Houiller, à Samson, et dans lesquels il a trouvé d’abon- dants Productus longispinus avec Orthothetes (Streptorhynchus) crenistria. (4) ERNST SCHELLWIEN, Die Fauna des karnischen Fusulinenkalks. (Palaeontogra- phica, Neununddreiïssigster Band, 1899, p. 46, Taf V, Fig. 10-12.) (2) Hans ScuriN, Die Spiriferen Deutschlands (Palaeontologische Abhandlungen, Neue Folge, Band IV, Heft 3), pp. 109-110. (5) RopErick ImMP. MURCHISON, ED. DE VERNEUIL et ALEX. DE KEYSERLING, Géologie de la Russie d'Europe et des montagnes de l’Oural, vol. II, p. 164, pl. VI, fig. 1. (4, Hans Scurin, loc. cit , Taf. IX, Fig. 7. (&) L.-G. De KoniNcKk, Faune du Calcaire carbonifère de la Belgique. Sixième partie : Brachiopodes. (Ann. du Musée roy. d'Hist. nat. de Belgique, t. XIV, pl. XVI, figg. à ct 6.) (6) [5], pp 1448, 149; [6], p. 189; [8], p. 429: [11], p. 1165; [12], p. 11. ai | SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 289 Ces formes sont les mêmes, d’après lui, que celles qui caractérisent, dans la coupe de l’Avon, les couches de passage au Millstone Grit, et que Vaughan range aujourd'hui dans sa zone D5. CaLcaIRE DE Visé. — Dans une communication toute récente à la Société géologique de Belgique, M. Delépine (!) étudie la partie du ealeaire de la région de Visé qui affleure dans la vallée de la Meuse. I] constate d’abord que c’est par erreur qu'on a cru y observer la super- position directe du Calcaire carbonifère viséen au Devonien : ce qu'on avait pris dans ces observations pour du calcaire ou de la dolomie devonienne, appartient en réalité au Carbonifère. Les deux calcaires devonien et carbonifère sont mis en contact par faille. D'autre part, on n’observe, du moins dans le Carbonifère affleurant dans la vallée de la Meuse, que les horizons D2, et, tout à la base, D1. Le facies des roches est souvent fort analogue, d’après M. Delépine, à celui de la Grande brèche : l’auteur croit, en conséquence, que les conditions qui ont déterminé la formation de la Grande brèche, mais avec quelque différence toutefois, comme l’indiquent la taille et la variété beaucoup plus grande des fossiles, se seraient prolongées plus longtemps à Visé que dans le reste de notre bassin earbonifère. Bien que la nature de ces observations ne permette pas une conclu- sion rigoureuse, l’auteur est porté à croire à une transgression de la mer carbonifère dans la région de Visé, correspondant à la base des couches à l’roductus giganteus et à Dibunophyllum. Il rapproche ce fait encore hypothétique de ce qui se constate dans d’autres régions, notamment dans le centre de l'Angleterre et le Nord du Pays de Galles. Rappelons que M. Grôber nous a dit dernièrement que le même fait a été constaté dans l'Asie centrale (?). Nous nous souvenons également avoir vu, dans l’Oural central, un calcaire rempli de J’roductus striatus et de Productus giganteus, et dont le facies lithologique n’était pas sans analogie avec certaines variétés du calcaire de Visé, immédiatement superposé, en stratification parfaitement concordante, à du calcaire à faune frasnienne, identique, comme facies lithologique, aux calcaires à teinte pâle du Frasnien des bords de Ia Meuse entre Namur et Yvoir, et contenant accidentellement, comme celui-ci, de petits nids de dolomie d'aspect identique. La superposition paraît si normale qu’on à peine à @) [A7]. (2) Bull. Soc. belge de Géol., t. XXIV, Proc.-verb., p. 1%. 286 PROCÈS-VERBAUX. s'imaginer qu’une immense lacune sépare ces couches. Nous nous sou- venons qu'un des plus célèbres géologues de Russie nous a soutenu, en présence d’une coupe de ce genre, que « Tournaisien »-et-« Viséen » sont des facies paléontologiques de même âge. Cette thèse ne serait plus soutenable aujourd'hui. Elle ne permettrait pas d’ailleurs de supprimer la lacune, puisque les couches d’âge famennien, et notam- ment les niveaux à Clymenies, qui affleurent dans le Sud de l’Oural, y font défaut. Mais la lacune est encore plus considérable que nous ne nous croyions alors obligé de l’admettre, puisqu'elle porte non seulement sur le Famennien et le Tournaisien, mais encore sur toute la partie du Viséen qui est inférieure à la zone à Dibunophyllum, c’est-à-dire, à peu de chose près, sur tout ce qui est inférieur à la Grande brèche. CONCLUSIONS GÉNÉRALES. La première conclusion qui se dégage des faits récemment étudiés, c’est que les zones paléontologiques définies par Vaughan se succèdent chez nous dans le même ordre que dans le Sud-Ouest de l’Angleterre. Leur distinction peut servir à confirmer et à préciser les relations stra- tigraphiques reconnues jusqu'ici entre les divers facies qui s’observent dans les différentes régions de notre Calcaire carbonifère. M. Delépine a constaté, en outre, une réelle analogie de facies pour les divers niveaux inférieurs à la zone à Dibunophyllum, entre les formations du Sud-Ouest de l'Angleterre et celles du bassin de Namur. On pourrait étendre cette analogie au Nord-Est du Condroz, et même, dans une certaine mesure, à tout l’ensemble du pays, en exceptant seulement la région waulsortienne pour l’âge tournaisien supérieur; on sait d’ail- leurs que notre facies waulsortien est représenté en Irlande. Par contre, le caractère fréquemment corallien des couches à Dibunophyllum du Sud-Ouest de l'Angleterre les rend généralement fort dissemblables aux formations qui leur sont contemporaines en Belgique. Le Calcaire de Visé, que M. Delépine paraît disposé à considérer comme exclusi- vement viséen et même comme appartenant exclusivement à la zone à Dibunophyllum, ressemble aux formations de même âge du Midland, ce qui s'accorde avec sa situation géographique et avec les autres relations géologiques que l'on avait reconnues jusqu'ici entre le bassin de Lim- bourg et les bassins du centre de l’Angieterre. L'application, au Calcaire carbonifère de la Belgique, des données de paléontologie stratigraphique établies par Vaughan pour le Sud- SEANCE DU 19 JUILLET 1910. 287 Ouest de l’Angleterre, amène à des conclusions importantes au point de vue de notre échelle stratigraphique. Ï. — En premier lieu, 1l paraît bien établi que la limite convention- nelle adoptée entre le Famennien et le Calcaire carbonifère pour la Carte géologique de la Belgique n’a pas amené au résultat désiré, et que la base du Calcaire carbonifère, tel que le limite la Carte géolo- gique, ne correspond pas à un niveau stratigraphique constant. Il est vrai que ce niveau aurait été, sans doute, encore plus variable, si l’on avait réuni au Carbonifère l’assise de Comblain-au-Pont, là où elle est reconnaissable. — Théoriquement, l’adjonction de cette assise au Car- bonifère semble s'imposer. Peut-être des recherches patientes dans les régions où l’assise de Comblain-au-Pont ou d'Etrœungt n’a pu être distinguée jusqu'ici, permettraient-elles de reconnaître si celte assise s’y présente sous un facies « famennien », ou si elle est absente par le fait d’une véritable lacune stratigraphique. If. — La seconde conclusion, d’une importance égale à la première, c'est la coincidence de la limite que nous avions admise entre le Tour- naisien et le Viséen avec la limite adoptée, en dernier lieu, par Vaughan entre les deux étages du Calcaire carbonifère de l’Angleterre. En Belgique comme en Angleterre, le niveau le plus inférieur du Viséen contient encore un certain nombre de fossiles tournaisiens ; mais le plus grand nombre a disparu, et la plupart des survivants sont devenus moins communs, tandis que de nouvelles formes ont apparu el sont devenues communes dès la base. De plus, ce niveau inférieur (C2) se relie si intimement au niveau suivant (S1), qu’il n’est pas tou- jours possible d’individualiser ce dernier. La limite du Viséen à la base de C2 semble s'imposer d'autant plus, que le changement de faune qui caractérise l'apparition de ce niveau fait contraste avec la grande constance de la faune dans la puissante série sur laquelle repo- sent les couches C2. JE. — Comme nous l’avons fait ressortir au cours de cette étude, les subdivisions que nous avons adoptées au sein du Tournaisien, tout en occupant des niveaux stratigraphiques sensiblement constants, n’ont pas les mêmes limites que les zones paléontologiques de Vaughan. 1 y à donc lieu de se demander s’il ne conviendrait pas d'adopter des subdivisions qui répondissent mieux aux limites paléontologiques. S'il s'agissait de pure théorie, peu de géologues hésiteraient à répondre affirmativement. Mais si des hauteurs de la spéculation nous descen- dons au problème pratique de la limitation nette entre les assises que doit représenter une carte géologique, nous ne tarderons pas à nous 288 PROCÉS-VERBAUX. apercevoir que la solution théorique est pour ainsi dire impossible à réaliser. D'abord, 1l faudrait que les limites entre les zones paléontolo- giques existassent. Or, si l’on veut bien examiner avec soin les faits tels qu'ils ont été décrits, on remarquera que les zones Z2 et C/ ne différent guère entre elles que par l'abondance relative de certaines espèces ou de certains genres, et que cette abondance croît ou décroit parfois d’une façon si bien graduée, que le choix d’un horizon net pour limiter deux zones dans une coupe donnée serait souvent arbitraire. A plus forte raison ne pourrait-on avoir conscience de tracer cette limite au même niveau stratigraphique en différents points. En second lieu, une limite purement paléontologique ne peut être tracée au milieu d’un même facies Hthologique, que si les fossiles caractéris- uques abondent à Lous les niveaux, ou tout au moins aux approches de la limite à déterminer. Or, tel ne paraît pas être le cas chez nous. Enfin, ajoutons qu’une carte géologique n’est pas une carte purement paléontologique; que, si l’on ne peut faire abstraction des fossiles pour létude du synchronisme des couches, cependant la géologie étudie la variation de la nature des dépôts, autant que la variation des faunes ; enfin, qu’au point de vue des applications, il importe de représenter, sur une carte géologique, une même roche par une même teinte, lorsqu'il est possible de le faire sans commettre d’anachronisme géologique. Nous pensons done que la question doit être réduite à celle-ci : Pourrait-on trouver, au sein de notre Tournai- sien, des niveaux lithologiquement reconnaissables qui coïneidassent mieux avec les limites paléontologiques que celui que la légende offi- cielle a adopté, sur notre proposition, pour séparer le Tournaisien en deux assises? Dans l’état actuel de nos connaissances, nous ne croyons pas pouvoir répondre à cette question d’une façon catégorique. Si l’on se résolvait à faire entrer dans le Carbonifère l’assise d’Etrœungt, peut- être y aurait-il lieu de tracer une limite d’assise à la base des schistes dits à octoplicatus; mais l’étude de la faune du Calcaire d’Hastière serait nécessaire, avant que l’on puisse dire si cette limite aurait une valeur paléontologique. Nous ignorons aussi, avons-nous dit, à quel niveau précis se trouve chez nous la limite entre les zones Z1 et Z2. Si l'observation montrait qu’elle est Voisine du sommet du Calcaire de Landelies, peut-être serait-il conseillable de porter à la base des Calschistes de Maredsous la limite que nous plaçons aujourd’hui au sommet de cette formation. Par contre, ce que nous avons dit du passage de Z2 à C1 s'oppose à ce qu'on cherche à tracer, entre ces SEANCE DU 19 JUILLET 1910. 289 deux zones, une limite purement paléontologique; d'autre part, la limite tracée à la base du Calecaire d’Yvoir semble correspondre à un horizon à peu près constant, ce qui n’est pas le cas pour la limite inférieure du Petit-granit, et le Calcaire d’Yvoir, bien qu'il semble encore se trouver dans la zone Z2 telle que l’entend Vaughan, commence déjà cependant à présenter des affinités paléontologiques marquées avec la zone C1. IV. — La question que nous avons posée pour le Tournaisien se présente également pour le Viséen. Les principes que nous avons exposés plus haut pourraient nous amener à proposer de tracer une limite d'assise sous la grande brèche : cette limite correspondrait, en effet, à peu de chose prés, à la base de la zone à Dibunophyllum et à Productus giganteus, c'est-à-dire à l’une des limites les plus impor- tantes au point de vue paléontologique, comme au point de vue paléogéographique. L'adoption de cette limite pourrait, sans doute, présenter des difficultés pour le levé de la carte, à cause de la ressem- blance lithologique des couches qui se trouvent au-dessus et en dessous de la Grande brèche, et aussi à cause de l’existence de brèche à d’autres niveaux. Mais, dans la plupart des cas, une étude attentive permettrait d'éviter des erreurs, même sans avoir recours aux fossiles caracté- ristiques, qui peuvent faire défaut. Que si l’on veut conserver, en outre, une subdivision au sein des’ couches viséennes inférieures à la Grande brèche, comme semble le conseiller la puissance assez considérable de ce complexe, cette limite ne peut être tracée qu’au sommet ou à la base du Caleaire de Nefle proprement dit. Nous avons dit que la première de ces deux limites a toutes les chances de se trouver partout au même niveau strati- graphique; au point de vue lithologique, elle est manifestement préfé- rable à la seconde. Nous ne pouvons nier cependant qu’elle présente l’inconvénient de se trouver au beau milieu d’une zone paléonto- logique. Mais, d’après ce que l’on connaît jusqu'ici, la seconde de ces deux limites (qui pourrait être considérée comme réalisant ce qu’a voulu la légende officielle, mais sans pouvoir parvenir à son but) ne se trouverait pas non plus à la base de la zone S2, et elle ne se trouve- rait pas partout au même niveau stratigraphique. Toutefois, avant de se prononcer définitivement, 1l y aurait lieu d'étudier la succession des faunes dans des coupes où le Calcaire de Neffe présente son extension normale, ni plus ni moins. Il ne serait pas impossible que l’on arrivât à constater que la limite inférieure de cette extension normale n'est pas loin de coïncider avec la base de la zone S2. Si cette consta- 1910. PROC.-VERB. TC 290 PROCÉS-VERBAUX. tation amenait à adopter celte limite, on pourrait échapper aux inconvénients signalés plus haut, en employant la méthode que nous avons mise nous-même en pratique dans la bande d’Anthée, pour arriver à obéir autant que possible à la légende officielle. Cette méthode consiste à tracer d’abord la limite entre le Caleaire de Neffe et le Calcaire d’Anhée, puis à tracer ensuite, au jugé, la limite que l’on suppose correspondre au niveau normal de base du Caleaire de Neffe, en tenant compte de la puissance de ce calcaire constatée dans de bonnes coupes de la région où le Calcaire de Neffe se présente avec son développement normal. Dans la bande d’Anthée, en traçant la limite d’après ce procédé, nous avons constaté que tous les affleure- ments situés entre les deux lignes appartiennent au facies de Neffe, tandis qu’au-dessous de la limite inférieure, un bon nombre d’affleu- rements appartiennent au même facies, mais d’autres, qui leur sont irrégulièrement entremêlés, appartiennent à des roches différentes et notamment à de la dolomie grenue. L'expérience seule pourra montrer si le même procédé donnerait également de bons résultats lorsque le facies Dolomie et calcaire de Sovet empièle, au contraire, sur la base du Calcaire de Neffe. J. Lori. — Le Diluvium de i Escaut. Le Secrétaire général résume le mémoire de notre savant membre honoraire ; ce travail sera inséré aux Mémoires. G. Scamirz, S. d., et X. STAINIER. — La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. SIXIÈME NOTE PRÉLIMINAIRE (1). Un nouveau facies du Montien en Campine. Dans notre deuxième note, nous avons décrit le Montien de Cam- pine comme constitué exclusivement par des argiles plastiques à caractères poldériens. Bien que pareille formation comporte ordinai- rement des alternances d’argiles et de sables, nous ne pouvions en (1) La première, la deuxième et la cinquième notes préliminaires ont paru dans le Bulletin de la Société belge de Géologie, tomes XXII, 1909, et XXIV, 1910 (Proc.-verb.). La troisième et la quatrième notes ont paru dans les Annales de la Société géologique de Belgique, tome XXXVI, 1909 (Bull.) 4 SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 991 parler, étant donné que ces derniers n'avaient été observés nulle part. Heureusement, grâce aux procédés perfectionnés de la Société Foraky, le dernier sondage d’Eysden (n° 84) de la Société anonyme des Charbonnages Limbourg-Meuse nous a fait découvrir un nouvel aspect du Paléocène. Il s’agit d’une argile gris brunâtre disposée en feuillets alternant avec des filets de sable d'un gris sale et mouchetés de points char- bonneux. À voir l'extérieur des carottes, on dirait un de ces psammites zonaires à stratifications entrecroisées et à joints charbonneux dont nous avons si fréquemment relevé la présence dans les stampes du Houiller. Naturellement, ce n’est qu'un psammite en formation, 1l ne présente ni la compacité ni la dureté voulues pour répondre à cette dénomination tout court. À la simple dessiccation, les feuillets se dissocient et l'argile se recroqueville comme du cuir. Les nombreuses esquilles de lignite répandues spécialement sur les joints et dont l’augmentation accuse la teinte sombre de la roche vers la base n’ont malheureusement fourni jusqu'ici aucune indication paléobotanique précise. Nous avons observé cette roche sur une épaisseur de 8"95 (de 212 mètres à 220"95). Elle commence sous le gravier heersien (Hsa), qui contient à cet endroit des nodales argileux en plus des éléments remaniés déjà signalés. La proportion argileuse augmente graduelle- ment avec la profondeur en même temps que la teinte de la roche devient d’un brun de plus en plus foncé. À la base, le Montien passe au Crétacique par un banc de 060 (de 220"95 à 221°55) de conglomérat. L’argile sableuse réduite en une pâte verdâtre est pétrie de fragments de Tuffeau maestrichtien d’un blane jaune. L'absence d'éléments roulés fait croire ici bien plutôt à une macération de la tête du Crétacique altéré dans les eaux mon- tiennes qu’à un gravier de base. Si c’est la seule place où l’on a signalé ce facies montien, est-ce à dire qu’il n’existe nulle part ailleurs en Campine ? Nous ne le pensons pas. Îl serait même étonnant que l’un ou l’autre des nombreux son- dages ne l’ait point recoupé, alors qu’ils ont rencontré tant de fois les argiles synchroniques. Qu'on ne l’ait pas observée, s'explique aisément par le fait qne cette roche peu consistante devait se comporter sous le trépan de la même 292 PROCÈS-VERBAUX. façon que les sables heersiens qui la précédaient immédiatement dans le forage. D’autre part, les résidus sensiblement les mêmes des deux sédiments voisins devaient se mêler si intimement dans le courant de l’eau d'injection que la récolte sur le tamis ne pouvait pas en accuser le mélange. Tout concourait donc à masquer l’observation, et l’on ne sera pas surpris que le fait ait échappé si l’on pense que la présence des argiles montiennes, pourtant si consistantes, n’a pas toujours été remarquée. Si notre contribution actuelle accuse les traits de ressemblance du Montien de Campine avec celui du Hainaut, elle n'apporte cependant pas d'éléments pour mieux préciser l'extension de l’horizon paléocène en Campine. Toutefois, il y aura lieu d’examiner si, là où le sondeur à donné une épaisseur exagérée aux sables heersiens, cette exagération ne pourrait pas être expliquée par la présence du facies sableux du Montien entre le Heersien et le Crétacique. N.-J. KriscararowirTsca. — Sur la dernière période glaciaire en Europe et dans l’Amérique du Nord en rapport avec la question de la cause des périodes glaciaires en général. (Traduit du russe par Mr. W. P.) Les découvertes de formations glaciaires faites pendant ces dix dernières années dans tous les continents, et cela à partir des périodes les plus anciennes de l’histoire de la Terre, ont enrichi la science de données toutes nouvelles, fort importantes et fort variées, données qui me permettent d'émettre en ce moment quelques idées générales et quelques déductions concernant les questions les plus vitales de la géologie glaciaire; nous pouvons réduire celles-ci aux interrogations suivantes : Qu’entend-on par période glaciaire, quelles. sont les causes immédiates qui l’ont amenée et, ensuite, qu’entend-on par époques glaciaires et interglaciaires ? Jusqu'en ces derniers temps, jusqu’à ce jour même, il n’y a pas trace d'entente parmi les géologues sur ces questions fondamentales.” Les controverses entre savants sont fort compréhensibles, si l’on prend. | en considération que, d’une part, la détermination de ces termes exige | leur strict accord avec tous les faits matériels connus, non seulement avec ceux qui sont en rapport immédiat avec la question, mais aussi avec toutes Îles parties des sciences contiguës et que, de l’autre, l'accumulation même de ces faits, entreprise par les géologues à une date relativement rapprochée, s’est développée sans plan, sans régula- SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 293 rité, et que, Jusqu'à ces derniers moments, elle à été continuellement accompagnée de vraies surprises. Je ne citerai pas en ce moment les très nombreuses opinions et les hypothèses existant sur la provenance de la période glaciaire, je ne ferai qu'indiquer qu’elles se groupent en astronomiques, cosmiques et telluriques, et que, du nombre de ces dernières, notre attention est particulièrement attirée par une hypothèse qui est la plus rapprochée de celle que je soutiendrai ici, hypothèse émise par le Proft A. Woeikoff, détaillée par la suite par N.-M. Knipowitch et, dans ces derniers temps, par le Prof" E. Geinitz. Suivant cette hypothèse, la période glaciaire à été provoquée par des changements dans la répartition des mers et des terres, et par les changements de la direction des courants chauds de l'air et de la mer qui en furent la suite, paruculièrement par le sou- lèvement de la Scandinavie et par la déviation du Gulfstream loin des rivages de cette dernière. En étudiant pendant plus de vingt années les formations glaciaires, J'ai systématisé el qualifié soigneusement et, autant qu'il m'était possible, complètement tous les matériaux s’y rapportant, tant ceux que j'ai recueillis personnellement que ceux qui existent dans la littérature géologique. Ce sont ces travaux qui me donnent aujourd’hui le courage d'essayer, personnellement, l’élucidation des questions susdites, questions fort difficiles et fort compliquées de Ja géologie glaciaire. À partir des temps géologiques les plus éloignés, en commençant par l’ère paléozoïque, les massifs primitifs de l'hémisphère nord — le Canadien, le Scandinavien et l’Angarien — n’ont jamais été complète- ment submergés par les eaux de la mer et ont représenté, et repré- sentent actuellement, les parties les plus stables des continents anciens et de ceux qui leur ont succédé. Tandis que les intervalles entre ces massifs ont été constamment soumis à des variations ininterrompues, se manifestant par des changements continuels dans la répartition de l'eau et de la terre, ces massifs mêmes sont restés de tout temps des continents peu variables. À partir de l’ère cainozoïque, la terre ferme de l’hémisphère boréal se soulève d’une façon presque continue, et les centres de ce soulève- ment sont toujours les mêmes massifs; quant aux mers, elles reculent de plus en plus de ces centres de soulèvement. En même temps, selon le témoignage de données paléontologiques nombreuses et variées, le climat change aussi, devenant, de chaud qu’il était, de plus en plus froid, surtout dans les latitudes nord; le règne des animaux et celui 294 PROCÈS-VERBAUX. des végétaux changent aussi en composition et en habitat en rapport avec les changements du climat et des conditions physico-géogra- phiques en général. Vers le milieu de cette ère (dès la fin de l’Oligo- cène), tous ces changements atteignent déjà une intensité nettement marquée, et cela partout, tant en Europe que dans l'Amérique du Nord. Au Congrès des naturalistes russes, à Moscou (janvier 1910), nous avons entendu l’intéressant rapport du Prof’ A.-N. Krasnoff sur le résultat de ses études sur les restes de la végétation tertiaire du Sud de la Russie, rapport qui nous a dessiné un tableau magnifique du chan- gement progressif de la végétation de cette région, à partir de l’Éocène, sous l'influence du changement graduel du climat, confirmant de la sorte la justesse de notre caractéristique pour la partie Sud-Est de l'Europe. | Vers la fin du Pliocène, le refroidissement général des mers atteignit vraisemblablement son apogée et fut si considérable que les représen- tants de la faune boréale se répandirent non seulement dans les parties qui appartenaient alors au bassin de l’Océan Atlantique, mais même dans les eaux de la Méditerranée; ce sont : Cyprina islandica, Saxicava arctica, Aya truncata, Panopæa norvegica, Trichotropis borealis et d’autres qui habitent maintenant exclusivement les mers boréales. La faune terrestre, qui, vers ce temps, avait aussi subi des changements encore plus considérables et qui avait, même sur les limites Sud- Ouest de l'Europe, un certain nombre de formes septentrionales, était limitée dans son expansion, vraisemblablement, sinon exclusivement, principalement par les contrées Sud et en partie par les contrées Ouest du continent (dans la moité du Nord de l'Europe, on n’a pas encore trouvé un seul reste de végétal ou d’animal datant de ce temps). Dans le calcaire du Pliocène supérieur d’Odessa, dans le Sud de la Russie, on rencontre souvent des blocs de roches eristallines, appor- tées du Nord certainement par des glaces flottantes ; c’est cetie dernière circonstance qui donne de la vraisemblance à la supposition qu’alors le manteau finno-scandinave s'était déjà étendu jusque dans le bassin de la mer Pontienne, où les rivières d’alors pouvaient charrier des glaçons détachés de la calotte glaciaire portant les susdits blocs. Tout témoigne que vers la fin du Pliocène d'énormes surfaces en Europe et en Amérique (Nord) se trouvaient déjà sous la glace et que l'influence de cette dernière se réfléchissait à un fort degré sur le caractère général de la vie des deux continents. Si le régime glaciaire régnait déjà alors en Europe et dans l'Amérique du Nord, il est indu- bitable qu'il faut en reporter le commencement, les premiers stades SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 295 de l’accroissement des manteaux glaciaires, loin dans les profondeurs de l’ère caïinozoïque, peut-être à la fin de l’Oligocène. La carte de l’extension des mers baignant les bords de l’Europe et de l'Amérique du Nord indique que les eaux de l’Océan Atlantique d'alors n’approchaient pas du tout des parties Nord de ces continents et que les sédiments correspondants s'arrêtent net en Europe approxi- mativement vers le 53° de latitude Nord et en Amérique vers le 42. Il est évident qu'à ce moment les deux continents avaient une bien plus grande surface et que, précisément, 1ls étaient étirés dans leurs parties Nord à la rencontre l’un de l’autre selon la latitude. Le relief actuel du fond de l’Océan Atlantique confirme cette déduc- tion d’une façon remarquable, car c’est justement dans la direction de la limite Nord de l’extinction dans les eaux de l’Océan de l'expansion des sédiments pliocènes marins que se prolonge à travers l'Océan, actuellement encore, une élévation ininterrompue dont les parties les plus hautes sont : les îles Britanniques, les îles Féroé, l'Islande et le Groenland. Cette élévation, qui traverse l'Océan Atlantique, sert maintenant encore de barrière entre ce dernier et l'Océan Glacial arctique, et est même la limite zoo-géographique de leurs faunes. Il est très vraisem- blable, déjà a priori, que ce soit précisément cette élévation qui ait été soulevée encore pendant le Pliocène et qui ait formé une bande de terre ferme continue et proportionnellement plus large, réunissant les deux continents, et que les contours Sud de cette terre même aient formé le rivage déjà cité de l’océan pliocène. L'existence d’un lien direct de terre-sèche entre l'Europe et l'Amé- rique du Nord en ce temps, ainsi qu’à l’époque immédiatement posté- rieure, est confirmée de facto par de nombreuses données de la faune, de la flore et même de la paléo-ethnologie ; à parler plus précisément, on à constaté dans les dépôts (sédiments) pliocènes dans les parties Est de l'Amérique du Nord et dans les parties Ouest de l’Europe un nombre considérable de formes fort proches et même identiques, qui indiquent l’existence d’un échange direct entre la flore et la faune des deux continents à cette époque. À ütre de démonstration, je citerai deux exemples. Les plus anciens types du Mammouth de l'Amérique du Nord (Elephas Columbi et El. Imperator) sont les plus proches de l’ancien Mammouth de l'Europe Elephas antiquus, qui était répandu principalement dans l'Ouest et Île Sud de l’Europe et dans le Nord-Ouest de l'Afrique, et qui est complè- tement inconnu en Asie et particulièrement en Sibérie. Les restes de 296 PROCÈS-VERBAUX. la culture de la population paléolithique la plus ancienne de l’Amé- rique du Nord sont les plus voisins et par les types des instruments et par l’âge géologique de ceux de l’Ouest de l’Europe, et cette dernière, si l’on se borne aux faits existants, doit être considérée comme le plus ancien berceau effectif de l'humanité; ces restes ne correspondent pas du tout, ni sous l’un ni sous l’autre des rapports indiqués, aux types asiatiques et particulièrement au type sibérien. Pour ne pas allonger mon travail, je me bornerai, en attendant, à ces exemples, mais je répète qu'on pourrait en citer encore toute une série pour démontrer lexistence du lien direct de terre ferme entre les deux continents au temps considéré (fin du Pliocène et commencement du Post- pliocène). Les eaux de l’Océan Pacifique, au contraire, avaient en ce même temps une communication bien plus large avec celles de l'Océan Glacial arctique qu’elles ne l'ont au temps présent, car, pendant le Pliocène, elles recouvraient les parties Nord-Ouest de l'Amérique du Nord et augmentaient de la sorte encore plus l’étendue aquatique qui sépare ce continent de l’Asie. C’est en rapport avec ce fait que l'échange de la faune et de la flore terrestres entre l'Asie et l'Amérique du Nord ne pouvait avoir lieu. Et, en réalité, cet échange entre les deux continents n’a eu lieu que beaucoup plus tard (pas avant le milieu du Pliocène), quand s’exécuta le passage dans l’Amérique du Nord du vrai Mammouth sibérien typique, Elephas primigenius, et même de son compagnon le Rhinocéros poilu, Rhinoceros tichorhinus (les restes des deux sont connus en Amérique aux limites Nord-Ouest), de beaucoup d’autres espèces d'animaux et de plantes, de même que de l’homme asiatique, qui se trouvait encore au stade paléolithique sous le rapport de la culture, mais des types les plus avancés (les instruments sont fort proches des types des stations paléolithiques de l'Est de la Sibérie). Ce dernier émigrant, s'étant ensuite répandu sur tout le continent des Amériques du Nord et du Sud, est indubitablement en rapport de famille le plus étroit avec la population indigène contem- poraine du nouveau monde. Ainsi, dans la seconde moitié du Pliocène et au commencement du Postpliocène, l'Océan Glacial arctique était fermé, du côté de l'Océan Atlantique, par une terre ferme, et les courants chauds équatoriaux de ce dernier ne pouvaient y pénétrer ; avec les eaux de l'Océan Pacifique il avait, au contraire, une communication bien plus considérable qu’à présent, et les courants chauds équatoriaux pouvaient y pénétrer libre- ment et baigner les parties adjacentes des continents, - SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 207 Quelles conséquences une telle répartition nouvelle de la terre et de l'eau pouvait-elle avoir pour l'Océan Glacial même et pour les parties adjacentes de terre ferme qui l’entouraient? Il est hors de doute que dans une partie prédominante de cet océan, complètement isolée en ce temps des courants chauds, des glaces éternelles et des glaciers devaient se développer, pareïllement à ceux qui dominent en ce moment au Groenland et dans l'archipel polaire de l'Amérique du Nord, où les eaux chaudes des courants équa- toriaux ne parviennent presque pas. Et, au contraire, la partie de cet A océan qui était acquise à l’accès des eaux chaudes de l'Océan Paci- fique, pouvait avoir des conditions climatiques plus tempérées, quoique toutefois, en général, vraisemblablement fort rigoureuses, peut-être pareilles, approximativement, à celles qui existent en ce moment au Spitzberg ; c’est qu’alors cet océan était entouré par la terre sur une longueur de près de 545°, au lieu des 515° actuels. Mais à parür de l'archipel polaire de l'Amérique du Nord (les iles Parry et Melville) jusqu'aux îles de la Nouvelle-Sibérie, l'Océan Glaeial arctique, étant fermé aux courants chauds de l'Océan Atlantique, a dû en tout cas se revêtir de glaces éternelles, ce qui, à son tour, n’a pas pu ne pas se refléter sur l’abaissement général de la température des parties adjacentes de la terre ferme. Et voilà que sont créées toutes les conditions nécessaires pour la croissance intensive des glaciers continentaux, qui, s'étendant de leurs centres (massifs primitifs finno- scandinavien et canadien), ont graduellement revêtu d’un manteau glaciaire toute la partie Nord-Est de l'Amérique du Nord et toute la partie Nord-Ouest de l'Europe, et de même beaucoup d’aatres hautes montagnes et cimes non seulement des latitudes boréales, mais même celles des latitudes méridionales. L’accumulation colossale des glaces dans l'Océan Glacial arctique et sur des étendues énormes de l’Europe et de l’Amérique du Nord a peut-être amené un abaissement général de la température sur toute la surface terrestre. La grande période glaciaire de l’histoire la plus nouvelle de la Terre est arrivée. De la sorte, celte période glaciaire fut la suite de la fermeture de l'Océan Glaciai arctique à l'influence immédiate des courants chauds de l'Océan Atlantique par une barrière de terre ferme. Là où une pareille fermeture n’avait pas eu lieu, précisément du côté de l'Océan Paci- fique, de facto il n’y avait pas eu du tout de glaciers en ce temps, ou ils n'étaient formés que dans des points isolés et cela très faiblement en général. 298 PROCÉS-VERBAUX. [l'est certain que celte circonstance ne fait que confirmer la justesse de l’idée générale que nous développons ici. Aïnsi la fermeture de l’Océan Glacial arctique par une barrière de terre ferme du côté de l'Atlantique à été provoquée par le soulèvement latitudinal de la croûte terrestre sur toute l'étendue entre les massifs primiüfs finno-scandinavien et canadien. En 1894 déjà, l'Académicien A.-P. Karpinsky a établi pour la Russie d'Europe la périodicité des oscillations de la croûte terrestre dans les directions latitudinale et méridienne. | Actuellement, il me semble que nous pouvons de plein droit appli- quer cette déduction à toute la surface terrestre (voir les cartes de la répartition de la terre et de l’eau à la surface terrestre aux diverses époques de l’histoire de la Terre par Neumayr, Lapparent, Chamberlin, Koken, Frech, Arldt, etc.), et si nous nous reportons de la dernière période glaciaire (caïnozoïco-postpliocène) de l’histoire de la Terre que nous avons examinée aux périodes plus anciennes, constatées aux divers temps géologiques à partir du Précambrien, et si nous orientons les traces de chacune d’elles sur des cartes correspondantes de répar- ütion de la terre et de l’eau, nous recevrons de nouvelles confirmations remarquables des conceptions émises sur les causes de la dernière période glaciaire. Il se trouve de même que toutes les périodes glaciaires les plus anciennes ont été accompagnées par la clôture et l'isolement des océans polaires correspondant (Nord ou Sud) aux courants équatoriaux. Avec cela, des nombreuses traces de glaciation connues jusqu’à pré- sent 1l n’y à que les glaciations précambriennes de Nan-Fou, en Chine (dans l’lang-Fsi), qui sont le plus difficiles à expliquer au point de vue émis, formations trouvées et étudiées par l'expédition américaine de l'Institut Carnegie. Cependant, dans le cas donné, en se ralliant à l'opinion de B. Willis, nous ne devons vraisemblablement voir dans ces dernières que le retentissement local du régime glaciaire de ce temps dans le Nord de l'Asie, de même que nous ne considérons la glaciation post-tertiaire de beaucoup de montagnes du Sud de l'Europe et de l’Asie que comme le retentissement du régime glaciaire général dans les contrées situées plus au Nord. Je passe à l’éclaircissement des conceptions : époques glaciaires et interglaciaires. | Il y à trois points de vue différents dans ces conceptions. Quelques géologues considèrent chaque époque glaciaire comme indépendante par rapport à l’extension du manteau glaciaire, c’est- à-dire qu'ils comptent qu’à chaque époque le manteau glaciaire se SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 299 développait de son centre primitif et, ayant atteint son apogée d’ex- pansion, se rétrécissait de nouveau jusqu’à ce même centre primitif et disparaissait même tout à fait; par rapport à cela, ils considèrent chaque époque interglaciaire comme un temps Imtermédiaire entre deux époques glaciaires consécutives, pendant lequel le pays était tout à fait exempt de glace et jouissait partout de conditions favorables au développement de la vie organique. D’autres soutiennent l’opinion qu’à chaque période interglaciaire Île manteau glaciaire ne faisait que reculer plus ou moins loin de la limite de son expansion maximale pendant la période glaciaire précé- dente et qu’ensuite, pendant la période glaciaire suivante, il s’étendait de nouveau, ensevelissant les dépôts de la période interglaciaire pré- cédente. Enfin, les troisièmes ne démembrent pas du tout la période glaciaire en époques, n’admettant ni leur unité chronologique ni leur unité stratigraphique ; ils expliquent les formations interglaciaires par des oscillations qui ne sont reliées à aucun laps de temps déterminé; dans l’histoire du développement du manteau glaciaire, ils ne distinguent que les phases de son expansion (progression) et, ensuite, de son extinction (retrait). Pour déterminer lequel de ces trois points de vue correspond le plus à la réalité, nous ferons une courte revue de quelques moments et particularités les plus graves et les plus intéressants dans l’histoire du développement du manteau glaciaire finno-scandinavien pendant la dernière période glaciaire cainozoïco-postpliocène. Quant à la première moitié de l’histoire du développement de ce manteau, on n'a pas jusqu'à présent de données suffisantes pour en ürer des conclusions et des déductions positives. Nous ne possédons de riches matériaux étudiés qu’à partir de la glaciation maximale (saxonienne), dont les limites ont été en général suivies et déterminées assez soigneusement. Ce qui suivit cette grande glaciation est nommé époque interglaciaire helvétio-neudekienne et n’est pas mal aussi étudié à présent, quoique l'étude soit encore loin d’être complète. J'ai repéré sur une carte tous les dépôts intermorainiques de ce temps, connus jusqu'à présent en Europe, et, comme résultat, il se trouve qu'ils sont tous disposés dans les limites d’une bande stricte- ment déterminée, d’une largeur de 300 verstes, qui ceint d’une façon ininterrompue le côté frontal du manteau glaciaire polono-mecklembourgien qui les recouvre; ils ont partout pour base les formations morainiques 300 PROCÈS-VERBAUX. de la glaciation saxonienne; ils sont composés des dépôts les plus variés : alluviaux, diluviaux, éoliens, subaéraux, par place marins, et contiennent très souvent in situ les restes d’une faune et d’une flore très riches et très variées aussi. L’ininterruption de cette bande de dépôts intermorainiques sur toute l'étendue de terrain depuis l'Océan Glacial arctique jusqu’à la mer du Nord, la stricte constance de leur position stratigraphique et, enfin, le rapport de tous uniquement à cette bande même, témoignent d’une façon convaincante que tous ces effets doivent leur existence non à des oseillations locales partielles des bords du manteau gla- claire, mais qu'ils se trouvent en rapport avec une cause générale grâce à laquelle le manteau glaciaire de la glaciation saxonienne, qui avait reculé presque de 1 000 verstes de la limite de sa plus grande expansion (jusqu'à la ligne de la limite intérieure de la bande des dépôts morainiques), ce qui a, indubitablement, exigé un temps énorme pendant lequel les parties libres de glace ont eu le temps de survivre à toute une série de changements physico-géographiques et climatiques en rapport avec des changements multiples et très graves dans la composition et dans l’extension de la population animale et végétale, a recommencé à se développer et à avancer simultanément sur toute l'étendue de son front, et s’est propagé à des centaines de verstes (jusqu'à 300). Ce qui vient d’être dit peut être confirmé par d’autres arguments fort sérieux. J'ai marqué sur une carte tous les gîtes des os de Mammouth connus dans la littérature et trouvés in situ, et par cette voie j'ai composé une carte de l'extension du Mammouth en Europe pendant le Posttertiaire. La carte est fort curieuse. [Il se trouve que le Mammouth n'a pas du tout existé ni en Scandinavie, n1 en Finlande, ni dans les provinces balli- ques, mais qu’en même temps il avait une grande extension vers l'extrême Nord-Est de la Russie jusqu'aux bords de l'Océan Glacial arctique et qu'il vivait en même temps sur les îles Britanniques actuelles. Quelles sont donc les causes qui ont amené sa répartition si capricieuse en Europe ? On a une réponse fort précise si l’on compare la carte de la répartition du Mammouth avec la carte de l’extension des dépôts intermorainiques examinée plus haut. En Europe, le Mammouth n'existait pas précisément au delà des limites de ces dépôts intermo- rainiques, c’est-à-dire, en parlant autrement, c’est le manteau gla- claire continuant à recouvrir les provinces baltiques, la Finlande et la SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 301 Scandinavie pendant l’époque interglaciaire helvétio-neudekienne, qui servait d’obstacle à son extension. Une autre carte, que j'ai composée de la même manière, est celle de l'extension des stations paléolithiques de l'Homme préhistorique en Europe, Homme contemporain du Mammouth. En l’examinant, nous devons répéter tout ce qui a été dit à propos de la carte de l'extension du Mammouth. L’{iomme paléolithique n’a vécu ni dans les provinces bulti- ques, ni en Finlande, ni en Scandinavie, parce que ces parties de l’Europe se trouvaient alors sous la glace. Cependant, le Mammouth (£lephas primigenius) et l'Homme paléoli- thique (de la seconde moitié du Paléolithique) sont considérés, en toute justice, comme les représentants les plus caractéristiques précisé- ment de l’époque interglaciaire helvético-neudekienne. De tout ce qui vient d’être dit, 1l s'ensuit que les dépôts inter- glaciaires ne sont pas le résultat d’oscillations locales, partielles, non simultanées, des parties marginales du manteau glaciaire, mais qu'ils représentent des mouvements généraux séculaires, simultanés, grandioses sur toute l'étendue, mouvement de retrait et ensuite d'avancement du man- teau glaciaire, indépendants de ses oscillations locales marginales. Quelles sont donc les causes générales qui ont pu provoquer le chan- sement des époques glaciaires et interglaciaires ? Revenons à la théorie sus-décrite de la provenance des périodes glaciaires et supposons que la barrière latitudinale de terre ferme qui servait de clôture à l'Océan Glacial ait commencé à s’affaisser tempo- rairement dans une direction méridienne dans l’une de ses parties (probablement vers l'Ouest des îles Britanniques) et que, comme résultat, 1l y ait eu renouvellement de communication entre les eaux de cet océan et celles de l'Océan Atlantique. Il est hors de doute qu’alors les courants chauds équatoriaux de ce dernier auraient créé avec le temps dans l’Océan Arctique des conditions pareilles à celles qu'on observe à présent, par exemple près des bords de la Scandi- navie baignés par le Gulfstream. Les manteaux glaciaires continen- taux auraient aussi commencé à diminuer et à reculer, réduisant leurs dimensions. Un nouveau soulèvement et une nouvelle clôture de l'Océan Glacial amèneraient certes un renouvellement du régime glaciaire précédent, et les glaciers continentaux recommenceraient à croître et à s'étendre. Pour parler brièvement, nous aurions dans le cas donné - précisément le tableau général qui caractérise tous les effets et tous les événements de l’époque interglaciaire. 302 PROCÉS-VERBAUX. Cependant, la supposition que nous avons faite des affaissements méridiens de la terre ferme durant la période glaciaire était un fait en réalité et avec cela un fait non exclusif, non unique même et fort caractéristique. Maintenant on a positivement établi que chaque épo- que interglaciaire à été accompagnée par des transgressions marines précisément méridiennes. Pendant l’époque helvético-neudekienne, ces transgressions furent particulièrement nombreuses et étendues. En Europe, par exemple, on a pendant cette époque les transgressions principales suivantes (toutes dans le sens méridien) : vers le Sud de la mer du Nord, vers le Sud de la mer Baltique, vers le Sud de la mer Blanche et de l'Océan Glacial, vers le Nord de l’Aralo-Caspien (ces deux dernières ont été particulièrement étendues). De Îla sorte les affaissements méridiens durant les époques inter- glaciaires étaient des effets généraux et se troucaient en liaison mutuelle, directe, ininterrompue. Je reviens à l’examen postérieur de l’histoire de la dernière période glaciaire. Le fait que c’est justement à ce temps que se rapporte visi- blement la séparation définitive de la faune et de la flore européennes el nord-américaines, est la confirmation de la supposition sus-indiquée de l’affaissement méridien, durant l’époque helvético-neudekienne, vers le Sud des îles Britanniques actuelles. Le temps de cet affaissement méridien, qui sans aucun doute fut très prolongé, fut de nouveau remplacé par une époque de soulève- ment méridien qui referma l’Océan Glacial arctique, mais pour cette fois pour un laps de temps relativement court ou, plus justement, d’une façon incomplète. Le manteau glaciaire qui, durant l’époque précédente de l’affaissement, n’avait pas eu le temps de reculer hors des provinces baltiques, de la Finlande, etc., recommença à se déve- lopper et à s'étendre, quoique pour cette fois le territoire regagné fût incomparablement moindre et que l’époque même du régime glaciaire fût visiblement considérablement moins longue que la précédente. C’est approximativement à cette époque que l'Amérique du Nord fut temporairement reliée au Nord-Est de l'Asie (v. plus haut). C’est ici que j'en finis de l’examen de l’histoire de la dernière période glaciaire. Il suffit de ce qu’il a été dit pour faire une déduction générale : La période glaciaire en Europe et dans l'Amérique du Nord a été pro- voquée par un soulèvement latitudinal, géologiquement long, de la croûte SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 303 terrestre, isolant l'Océan Glacial arctique des courants chauds équatoriaux de l'Océan Atlantique; quant aux époques glaciaires et interglaciaires, elles correspondent aux époques des mouvements oscillatoires séculaires de cette barrière latitudinale, donc les premières correspondent aux époques du soulèvement latitudinal maximal et à la cloture plus ou moins parfaite de l'océan polaire, les secondes aux époques des affaissements méridiens et à la communication temporaire des eaux des deux océans. Pour conclure, encore quelques mots spécialement sur les oscilla- tions du manteau glaciaire, c'est-à-dire sur les variations partielles locales de ses parties marginales. Dans la périphérie de chaque ancien manteau glaciaire, on observe toujours de nombreuses moraines frontales (1), disposées tantôt en rangs parallèles, tantôt s’entrecroisant dans diverses directions, parfois très petites en longueur et en développement, tantôt, au contraire, relative- ment fort longues et fort développées, etc.; à mesure de l’éloignement de la périphérie dans la direction du centre glaciaire, ces moraines sont de plus en plus rares et disparaissent bientôt presque complète- ment, et, sur d'énormes étendues, on ne trouve plus que l'extension de la moraine de fond du glacier donné. Cette régularité dans la répartition des moraines frontales est parti- culièrement marquée clairement chez nous dans la Russie d'Europe, où les manteaux glaciaires saxonien et polono-mecklembourgeois avaient le plus grand développement et la plus grande extension (voir, par exemple, la carte des moraines frontales de la glaciation saxonienne, composée par P.-A. Futkowsky pour les gouvernements de Kiev et de Wolhynie, et pour la glaciation polono-mecklembour- geoise, les cartes de A.-B. Missuna des gouvernements de Wilna, de Minsk, de Witebsk et de Fwer). Il est indubitable que chaque moraine frontale, pour être formée, exige un certain mouvement d'avancement quoique d’une partie mar- ginale correspondante quelconque du manteau glaciaire et que, ensuite, (1) Ces moraines, représentant de magnifiques barrages naturels, retenaient habi- tuellement les eaux de fonte du manteau glaciaire reculant, en formant des systèmes entiers d'innombrables étangs de grandeur variée; et comme, de la sorte, la provenance de ces étangs est reliée avec les moraines frontales, les uns et les autres forment une zone commune dans la périphérie de chaque ancien manteau glaciaire. Il va de soi que, dans la périphérie des glaciations les plus anciennes, les moraines frontales ainsi que les étangs n'existent plus maintenant dans beaucoup de cas, étant effacés et détruits par le temps ou ensevelis sous les dépôts postérieurs. 304 PROCÉS-VERBAUX. pour être déposée, un mouvement contraire de recul de la même partie du manteau glaciaire est nécessaire. . De Îa sorte, chaque moraine frontale témoigne d'un certain mouve- ment oscillatoire d’une partie plus ou moins considérable du manteau glaciaire. Si nous observons sur un espace restreint la présence de nombreuses moraines frontales, disposées avec cela dans des directions diverses, nous avons le droit de conclure que, en cette localité, il y a eu de nombreux mouvements oscillatoires de petites portions isolées du. manteau glaciaire, mouvements conformes dans leurs directions aux détails du relief local et aux autres conditions physico-géographiques. Là où, au contraire, nous observons sur une grande étendue de grandes moraines frontales d’une extension ininterrompue, nous dédui- sons que, en ce cas, un mouvement oscillatoire d’une partie relative- ment plus considérable du manteau glaciaire à eu lieu. La puissance (hauteur et largeur) et le développement de la moraine frontale indiquent aussi, au moins dans un très grand nombre de cas, la dimension du mouvement oscillatoire qu’elles représentent. En prenant tout cela en considération, il est nécessaire de distinguer les susdites moraines frontales dans les périphéries des glaciations saxonienne et polono-mecklembourgeoise, moraines relativement fai- blement développées, peu étendues en longueur et fort variées par leur direction, ne témoignant que des mouvements locaux des bords du manteau glaciaire, de distinguer, dis-je, ces susdites moraines des moraines grandioses par leur développement intérieur et par leur structure, s'étendant d’une manière presque ininterrompue sur des distances énormes, dans une direction unique et strictement observée. Les premières nous dessinent le tableau de l’agonie du manteau gla- ciaire qui, avant de commencer un retrait définitif, soutenait pendant un certain temps une lutte avec les conditions climatiques, qui chan- geaient, et qui tremblait et se démenait comme dans des convulsions par ses parties marginales. Je rapporte au second ordre des moraines frontales la moraine frontale extraordinaire du Sud de la Finlande — Salpausselkä — dont on peut suivre la direction strictement observée d’une façon presque ininterrompue par le cap Hangô, les îles Oesel, Dago, à travers tout le milieu de la Suède jusqu’au Sud de la Norvège, c’est-à-dire sur une étendue de plus de 4 000 verstes. Cette moraine frontale, par place tout un système de moraines, majestueuse par son développement, ceignant tout le front du manteau glaciaire scandinave SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 305 au moment correspondant de son histoire, témoigne d’un mouvement oscillatoire très grand, général et simultané, de ce manteau glaciaire. Un pareil mouvement général et simultané du manteau glaciaire n’a pu être provoqué que par une cause générale séculaire et non locale, et c’est pour cela que cette moraine frontale, par sa valeur et sa signifi- cation, ne peut être mise en rapport qu'avec une nouvelle époque glaciaire qu’elle représente en ce cas; la cause qui l’a provoquée est la même que pour les autres époques glaciaires qui se sont déve- loppées mieux et plus fortement, et qui ont autrement marqué leur existence. La séance est levée à 25 heures. are PPT RE eme ee 4910, PROC.-VERB. 14 ANNEXE AU PROCÉS-VERBAL COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE E. Hauc. — Traité de géologie ; tome II, fascicule 2 : Système jurassique; Système crétacé. (Librairie Armand Collin, 1910.) Comme on pouvait s’y attendre de la part de l’auteur des travaux si importants sur la géologie alpine, l’étude des systèmes stratigraphiques de la fin de l’ère mésozoique est présentée d’une façon magistrale. Les innombrables travaux relatifs à ceux-ci ont été passés en revue, et leurs résultats, classés d'après la méthode de stratigraphie générale exposée au début du tome Îf, viennent se ranger en une admirable synthèse, qui constitue pour chacun des systèmes la description la plus complète et la plus claire qui ait été fournie jusqu'ici. L’auteur insiste spécialement sur la distinction qu'il a établie entre les différents facies marins, les dépôts néritiques ou côtiers et les dépôts bathyaux, qu’il considère comme les produits de sédimentation formés dans les parties centrales des géosynclinaux. C’est grâce à cette méthode que l’exposé de la stratigraphie des sys- tèmes jurassique et crétacé peut se suivre sans fatigue. Ce n’est plus une énumération fastidieuse de formations géologiques baptisées de noms plus ou moins artificiels et souvent éphémères. L'auteur a pieusement conservé les dénominations anciennes, du moins pour les grands groupes, tout en leur faisant subir les modifications exigées par les progrès de la science. C’est ainsi qu’il divise le Jurassique en deux sous-systèmes, celui du Lias auquel il rattache le Rhétien, et celui de l’Oolithe. Les sous-divisions correspondent assez bien à celles géné. ralement admises par les géologues français. La compétence bien. . connue de l’auteur dans l’histoire des Céphalopodes fossiles apparaît R SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 307 ici d’une façon évidente, autant pour caractériser les différentes zones paléontologiques, que pour établir des conclusions du plus haut intérêt sur l’évolution des bassins marins jurassiques et des différentes pro- vinces zoologiques marines. Conformément aux autres systèmes, celui de la période crétacée est divisé en trois groupes. Cette modification aux classifications anté- rieures se justifie par l'importance des formations crétacées, surtout méditerranéennes, et permet un exposé plus complet de l’évolution des transgressions et des régressions si importantes pendant cette époque. :Ce. que nous devons surtout louer dans le livre du Prof' aug, c’est son souci constant de ne pas limiter la science géologique à un exposé sec et méthodique de la stratigraphie et de la paléontologie, et de toujours nous montrer son but suprême, celui d'atteindre des notions de plus en plus claires sur l’évolution du globe et des organismes qui sy sont développés. C’est ainsi que les différents dépôts marins ne sont plus simplement étudiés pour eux-mêmes, mais sont présentés successivement comme les témoins de l’évolution du bassin marin où ils se sont formés. En essayant de cette façon de reconstituer les phases si nombreuses de la paléogéographie d’après l’ordre naturel de leur évolution, l’auteur éveille l’intérêt dans l'esprit de l’étudiant, et lui fournit un lien pour relier entre elles les innombrables forma- tions que la science géologique explore sans cesse dans les terres les plus éloignées et parfois si difficilement accessibles. Il se peut même que l’auteur ait voulu s’avancer trop rapidement dans cette voie et surtout nous présenter les dépôts d’après un schéma trop rigide. L’océanographie, que les géologues n’ont pas jusqu'ici suffisamment pratiquée, ne fournit pas encore des éléments indiscutables pour la classification des différentes formations géologiques anciennes. IT faut donc se garder de généralisations trop hâtives et surtout trop systéma- tiques. La distinction établie entre les formations néritiques et bathyales est des plus utiles, mais il nous semble que l’auteur à quelque peu perdu de vue les formations abyssales, celles qui se produisent au loin des côtes, dans les vastes étendues des grandes profondeurs océaniques. Peu épaisses et peu fossilifères, elles n'apparaissent pas au premier examen, de sorte qu'il n’en est généralement pas question dans les traités de géologie. Ceux-ci, dans l’état actuel de la science, exposent plutôt ce que l’on pourrait appeler la géologie des synelinaux, compre- nant les formations néritiques et bathyales. Il ne faut cependant pas 308. ANNEXE A LA oublier que le géosynclinal est un schéma géologique dont il est pru-. dent de ne pas abuser. La surface du globe à présenté de tout temps des continents et des océans. Ce sont surtout les zones intermédiaires entre les terres et les mers, siège d’oscillations constantes, que les géologues ont étudiées grâce aux secours de la paléontologie marine. Jusqu'à l’époque de l'expédition du Challenger et de celles qui ont suivi, ou n'avait aucune notion des dépôts océaniques. Nous savons maïin- tenant que, par leur étendue géographique du moins, elles dépassent incomparablement les formations bathyales et néritiques. Le silence des auteurs s’explique-t-il par l'absence de ces dépôts dans les terrains actuellement déjà étudiés? Leur présence a-t-elle été méconnue? La première hypothèse est la plus probable et tendrait à faire croire que les fonds océaniques sont restés plongés sous les eaux profondes, ét que la science géologique n’a pu étudier jusqu'ici que les zones d’oscil- lations entre les continents et les océans. Ces considérations générales ont pour but de justifier les remarques qui vont suivre au sujet du résumé par lequel l’auteur termine le chapitre relatif au système jurassique. Il signale, il est vrai, la présence assez fréquente de formations abyssales dans le Jurassique alpin sous forme de schistes à Radiolaires, tout en faisant observer que la présence de ces organismes dans une formation géologique ne suffit pas pour la faire considérer comme une formation abyssale. Mais l’importance surtout paléogéographique de ces formations océaniques n'est guère indiquée, et, d’après ce que nous venons de dire, cela eût été d'autant: plus nécessaire qu'il convenait de tenir compte de l'étendue restreinte où on les a constatées, pour ne pas aboutir à des conclusions erronées en se basant exclusivement sur les données fournies par les terrains formés dans les géosynclinaux et sur les versants sous-marins des con- tinents de cette période. D'un autre côté, quelques lignes seulement sont consacrées aux for- mations continentales, et cependant, en dehors de l’Europe qui était alors en grande partie recouverte par les eaux des bassins établissant la communication, tantôt à l’Ouest, tantôt à l'Est, entre les transgres- sions de l’océan Arctique et celles de la mer Méditerranéenne, tous les. autres continents de la géographie actuelle se trouvaient émergés. On ne peut donc pas appliquer à l’ensemble de la surface du globe pendant la période jurassique les conclusions qui découlent surtout de l'étude: des formations jurassiques de notre continent réduit à celte époque à. l’état d’un archipel insulaire. Partout ailleurs l’époque jurassique est, essentiellement continentale, et si les formations correspondantes. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 309 n’ont pas encore été suffisamment étudiées pour les distinguer com- plètement de celles des périodes qui précèdent ou qui suivent, 1l faudrait néanmoins signaler la probabilité de leur existence, afin de pouvoir donner à l'évolution de la période jurassique son véritable caractère de transgression méditerranéenne, d’un côté, et de l’autre, : _ d’une évolution continentale assez semblable à celle de l’époque actuelle. -Il est juste de faire observer que l’esquisse paléogéographique (p. 113) de l’époque jurassique indique clairement l’existence de ces continents, et même, nous semble-t-il, d’une façon exagérée, puisque, à l'exception de la mer Méditerranéenne, les autres bassins du globe sont réduits à de longs canaux marins, les géosynclinaux de l’auteur. Les eaux océaniques auraient été presque totalement localisées dans la mer Méditerranéenne, il est vrai, beaucoup plus étendue que celle d'aujourd'hui. Cette réduction extrême des bassins marins nous paraît peu probable, et déjà cette considération nous est suffisante pour repousser l’idée d’un continent pacifique entouré du géosynclinal eircumpacifique, dont l’auteur base l'existence sur des arguments négatifs, c'est-à-dire sur l’absence de dépôts marins jurassiques dans les îles actuelles de l'océan Pacifique. Mais il oublie que la plupart de ces iles ne remontent pas fort loin dans le Tertiaire, ou ne dépassent pas même le Quaternaire, et ne peuvent par conséquent fournir de lémoignage pour l’histoire des époques antérieures. . À moins que le volume des eaux océaniques ne fût notablement inférieur à celui des océans actuels, nous nous voyons forcés d'admettre l'existence d'un bassin pacitique, eorrespondant à celui que nous connaissons, surtout que l’océan Atlantique, d’après les données strati- graphiques des continents qui l'entourent, n’occupait à l’époque juras- sique que la partie au Nord de l'équateur, répondant à la zone médi- terranéenne. Il est probable que l'océan Pacifique n’atteignait pas encore l'emplacement des Andes depuis la Colombie jusqu’au Pérou, ainsi que le fait très bien ressortir M. Haug pour les différents étages Jurassiques et crétacés, et que, d’un autre côté, le versant pacifique de l'Amérique septentrionale et centrale constituait un bassin marin où l’on constate alternativement des influences pacifiques, méditerra- néennes et même boréales pour les côtes du Pacifique septentrional. Cet océan ne s’étendait donc: pas aussi loin dans la direction de l'Est qu'aujourd'hui, mais, en tout cas, il est difficile d'admettre que ce facteur important de la tectonique actuelle du globe n’eût pas fait son apparition dès l'époque mésozoïque. 310. ANNEXE A LA SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. Il semble, du reste, qu’il communiquait largement avec la partie dé : l'océan Indien comprise entre la péninsule indienne et la côte occidentale de l’Australie, puisque des ammonites crétacées récoltées par l’Expédi- tion suédoise à la Terre de Graham permettent d'établir une commu- nauté faunique qui s’étend depuis la Colombie britannique, le Japon, la côte Sud-orientale de la péninsule indienne, la Terre de Graham au Sud des Andes patagoniennes et jusqu’à Quiriquina, île de la baie de Concepcion sur le versant pacifique de cette même chaîne. La diffé- rence qui distingue la faune de Quiriquina de celle du Pérou montre que la mer du Sud ne se confondait pas comme celle d'aujourd'hui avec les eaux équatoriales sur l'emplacement actuel des Andes, la faune péruvienne présentant des caractères méditerranéens, celle du Sud, des caractères indo-pacifiques. Cette distinction nous permet d'identifier deux grandes aires océaniques jurassiques et de constater l'extension considérable que les eaux du Pacifique ont conquise Jepuis l'ère mésozoique sur l'hémisphère antarctique. Mais cet essai de démonstration de l’océan Pacifique mésozoïque ne doit pas nous entrainer trop loin. Si nous ne pouvons admettre le géosynclinal cireumpacifique, nous nous faisons un devoir de recon- naître que la méthode appliquée par le Prof" Haug au groupement des données stratigraphiques, s'inspirant des données nouvelles de la science océanographique, contribue largement à nous donner des vues plus claires sur l’évolution géologique du globe. V. ». W. REPRODUCTION DU PANNEAU exposé à la Section d'Hydrologie scientifique de l'Exposition internationale de Bruxelles 1910. RÉSUMÉ DES CONNAISSANCES ACQUISES SUR LA CIRCULATION DE L'EAU DANS LE SOL LE LE SOUS-SOL APPLICATION A LA RECHERCHE ET A L'UTILISATION DES EAUX SOUTERRAINES POUR L'ALIMENTATION PAR René d'ANDRIMONT Ingénieur des mines Ingénieur-géologue (A. I. Lg.) Professeur de géologie et d'hydrologie à l’Institut agricole de l'État, I. — L'eau contenue däans le sol et le sous-sol provient de l’atmosphère. L’eau atteint le sol : 4° Par condensation dans l’air suivie de chute; 2 Par condensation directe à la surface et dans les interstices du sol. Preécipréation qu Condensation ||de surface NARTEUE Aer NET ‘7 | /P/\Condensation-* SN en profondeur)" JE NE SE NET TX AS È u SU \ PEN Ie ) eù À À | Te _ II. — Destination des eaux qui atteignent le sol. L'eau qui atteint le sol se divise en trois parties : A. Une partie se réévapore directement à la surface ou retourne à l'atmosphère après avoir pénétré à une certaine PE : période dite des échanges; B. Une partie ruisselle et alimente les cours d’eau; C. Une partie s'infiltre à travers les terrains perméables jusqu’! à la rencontre d’une couche imperméable : période dite de descente. L'eau s’accumule dans les interstices du sous-sol, au-dessus de cette couche imperméable, et forme une nappe aquifère qui s'élève jusqu’au niveau des déversoirs naturels que l’on appelle sources : période dite de circulation dans la nappe. Reevaporation après pénétration Terrain permeable Sable DD DD) Fig. 2. III. — Les condensations atmosphériques. La quantité d’eau qui atteint le sol et par conséquent la proportion qui s’infiltre dépend : 4° Du climat. On distingue : A. Le climat chaud et sec (Sahara) : l’infiltration est minima; B. Le climat chaud et humide (Congo): l’infiltration est relativement faible, l’évaporation est importante, le ruissellement est intense parce que les précipitations sont brusques et rapides ; SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 313 C. Le climat froid et sec (Sibérie) : l’infiltration est moyenne ; D. Le climat froid et humide (Belgique) : la réévaporation est faible, l'atmosphère est fréquemment saturée, les périodes pluvieuses sont longues, l’infiltration est permanente et importante. 2 Du relief. Les chaînes de montagnes condensent les eaux de latmosphère; une forte pente favorise le ruissellement. Versert à rec/pr£éations a = — —— COMENT RON peu abondentés D mms 4 us lersant à précrpi'tations abondantes 3° De la végétation. La végétation augmente les chutes pluviales ; elle arrête le ruisselle- ment, mais soustrait de l’eau à linfiltration pour son alimentation propre ; en résumé : La végétation arrête l’eau près de la surface, accumule l’eau pendant la période des échanges et forme des relais à la circulation générale. N ERP RP BLT FF 4 AL LA R EE 1 TES ECha79 4910. PROC.-VERB 7e 914 ANNEXE A LA IV. — L’infiltration. L’eau qui descend et s’accumule dans le sol et le sous-sol s’y trouve sous divers états. Lorsqu'elle s’infiltre et descend dans un terrain perméable en grand (cailloux, roches fissurées), elle descend par égouttement dans les vides visibles et circule lentement dans les pores microscopiques de la roche. Dans un terrain perméable en petit (terrain meuble), l’eau peut se trouver sous trois états : 1° À l’état apparemment sec, les grains n’adhèrent pas les uns aux autres, l’eau se trouve dans les micropores des grains et peut être expulsée par caleination : 1 ‘} à 5 °, d’eau (fig. 5). eG! © se Sa É LA con. a K Xe SC ® NE . PT Fig. 5. Fig. 6. ÉTAT SEC. ÉTAT PELLICULAIRE. ÉTAT CAPILLAIRE. CIRCULATION D’AIR. H | } 20 A l’état pelliculaire, le terrain est humide mais non boueux; les grains adhèrent les uns aux autres; chaque grain est entouré d'une | mince pellicule qui peut cheminer d’un grain à l’autre. | L'air peut circuler entre les grains (fig. 6). | | 3° A l'état capillaire, le terrain est boueux; les grains adhèrent encore les uns aux autres. Tous les vides sont remplis par de l’eau. | Lorsqu'il y a trop d’eau pour les vides, les grains n’adhèrent plus | et le terrain est boulant (fig. 7). x* | RACE l Quand il pleut sur un terrain perméable en petit (meuble), l’absorp- tion se produit : Soit comme dans du sable; une tranche imbibée capillatrement » SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 319 descend, il ne reste à la surface que du sable imbibé pelliculairement ; il ne se forme pas de boue à la surface. Soit comme dans du limon; l'imbibition capillaire persiste à la sur- face, l’imbibition pelliculaire continue en profondeur ; la boue persiste à la surface. L'eau circule même dans les terrains pratiquement imperméables (argiles, marnes, schistes). * *X *% La quantité d’eau qui s’infiltre dépend de la nature du terrain. Elle circule d'autant plus rapidement que les vides ou interstices de la roche sont grands et abondants. Pour les terrains meubles, la circulation est maxima dans les graviers, minima dans les argiles, intermédiaire dans les limons et sables. *k * * A. PÉRIODE DES ÉCHANGES. — L'eau infiltrée peut être restituée à l'atmosphère tant qu’elle n’a pas pénétré à une profondeur suffisante. Cette restitution se produit pendant la période des échanges. Il se produit : 1° Une évaporation et un appel d’eau à la surface par capillarité ; cette évaporation est favorisée par une température élevée, par le vent, par la siccité de l’air; ‘ \ AN)! Le WA) D RUE Lu | Ve #7 WW O7 4 W/4 1 \ SA Fig. 8. 2° Un échange d’air entre le sol et l’atmosphère. L'air qui sort du sol entraîne l’eau à l’état de vapeur. Des émanations de vapeur d’eau 316 | ANNEXE A LA sortent du sol et se condensent en brouillard à la tombée de la nuit au-dessus des terrains humides (fonds de vallées) ; 3° Une reprise d’eau par la végétation. La période des échanges est terminée à la profondeur où tout retour à l’atmosphère est impossible. La proportion définitivement acquise au sous-sol (à la nappe aquifère) est dès lors réglée. On détermine en pratique cette proportion et la longueur de la période des échanges par des instruments appelés perméomètres, 1ysi- mètres. Ce sont des pluviomètres enregistreurs placés sous terre (fig. 9). Terrain en piece SSSR OURS SVT à = s os " LE LS AS DOME AL LS LS 5 : RE Fig. 9. En moyenne, il s’'infiltre définitivement de 20 à 40 ° de la hauteur de l’eau tombée. Dans les terrains perméables en grand (cailloux, roches fissurées), la période des échanges est de courte durée, mais les retours à l’atmo- sphère se produisent jusqu'à grande profondeur. Dans les terrains perméables en petit (meubles), la période des échanges est de longue durée, mais les retours à l’atmosphère ne peuvent se produire que jusqu’à faible profondeur. Exemple : Dans le limon hesbayen, les retours à l’atmosphère se produisent jusqu’à 3 mètres de profondeur. La période des échanges dure de vingt à trente jours. *X *X _%X B. PÉRIODE DE DESCENTE. — La période dite « de descente » succède à la période des échanges. La proportion qui s’infiltre est réglée au cours de la période des échanges. Dans les terrains perméables en grand (cailloux, roches fissurées), SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 317 l’eau descend visiblement par égouttement. La vitesse de descente est grande. Dans les terrains perméables en petit (meubles), l’eau descend à l'état pelliculaire. La vitesse de descente est faible. On ne voit pas l’eau circuler. La pellicule d’eau chemine d’un grain à l’autre. | La vitesse de descente (seul élément à déterminer) peut se mesurer à l’aide d'instruments spéciaux (perméomètres). L’eau met généralement plusieurs mois pour atteindre la profon- deur où elle s’amasse pour former une nappe aquifère (3° période). Les nappes aquifères se relèvent généralement au printemps, plu- sieurs mois après la période pluvieuse de l'hiver. V. — Période de circulation dans la nappe. A. NaPPes LIBRES. — L'eau s’accumule dans le sous-sol au-dessus des terrains pratiquement imperméables et forme des nappes aquifères. L'eau s’accumule à l’état capillaire. Elle remplit tous les vides. Elle s’accumule jusqu’à ce qu’elle rencontre un trop-plein (source, terrain marécageux). Zone s/imentaire os la source À : Ls pente ce 2 nappe est tràs . gccentuee pour/es Lerraies , Fate > . offrant beaucoup de résistæmce !_ Zone é/imentarre : à /ecou/ement (Sable) ce /a sourceB ‘: Zoneslimentare æ 2 source C' Le pente ge le nappe est peu aentuée pour Les Cerræins dfrant peu de résistance à /ecauhkement (Grone Nappe no DA 2/4 a / Fig. 10. — EXEMPLE DE DIVERSES CIRCULATIONS DANS LE SOUS-SOL (DANS LES NAPPES AQUIFÈRES). 318 ANNEXE A LA L L’eau circule dans la nappe parce qu'elle est réalimentée par l’infil- tration et qu’elle s'écoule par les trop-pleins. Si l’eau circulait sans résistance, la nappe s’étalerait horizontale- ment et les filets liquides seraient parallèles. Comme l’eau rencontre une résistance à l'écoulement (frottement contre le terrain), la nappe a une forme bombée. Les filets liquides ne sont plus parallèles. Le bombement est plus accentué pour les terrains offrant plus de résistance (terrains à petits éléments). Un trop-plein (source) produit une zone déprimée dans la nappe d'autant plus étendue que le terrain offre peu de résistance. Toute l’eau d'infiltration qui atteint une zone déprimée se rend vers le trop-plein (source) qui la produit. *% *X *% B. Nappes caPTives. — L’eau s’amasse sous un terrain imperméable qui la retient. Si l’on perce le toit imperméable par un forage, l’eau remonte dans le trou. Porte fière ‘de là nappe Si elle remonte assez haut pour s’écouler à la surface, on dit que le puits est artésien. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 319 VI. — Qualité de l’eau. A. MicroBEs. — (l’eau de surface est généralement polluée; elle acquiert sa pureté au fur et à mesure de sa descente dans le sol. Les terrains perméables en grand sont de mauvais filtres. Les microbes passent (fig. 42). Fig. 12. — EXEMPLE D'UN TERRAIN PERMÉABLE EN GRAND PAR SES FISSURES NON FILTRANTES, Les terrains perméables en petit sont de bons filtres ; les microbes sont arrêtés par la circulation de l’eau à l’état pelliculaire. Un cas fréquent est celui d’une roche fissurée recouverte par un terrain meuble filtrant préalablement l’eau. Les terrains perméables en grand peuvent, par leurs fissures, consti- tuer un filtre si les fissures sont remplies par un résidu provenant de la désagrégation ou de la dissolution de la roche (fig. 13). La filtration fractionnée obtenue par le dispositif ci-dessous (étude faite par M. Cosyns à la demande de l’auteur) permet de recueillir une portion de l’eau qui filtre à travers un terrain déterminé à toutes les profondeurs et d’en déterminer la teneur bactériologique (fig. 14 et 15). ANNEXE A LA 320 ésorption = eau Y: un Ÿ.. Si S Q < UN TERRAIN PERMÉABLE EN GRAND *DONT LES FISSURES SONT REMPLIES D'UN RÉSIDU FILTRANT. ? Fig. 13. — EXEMPLE D mé Z D un © [æ) (@) = É un © ee Le [æ m Nes] FA 4 © nt = [æ) « Œ et FA = E < ea ES es A =) © eo? [es] Z A Q Le) © [æ) Fig. 14. SÉANCE DU 19 JUILLET 1940. 321 Étude graphique du pouvoir filtrant des terrains meubles. L'eau à Élirer srrive lentement sur le fltre.- La matière filtrente est faiblement rmbibee d'eau. - Le filErage est lent, mas la debgclerisation est rapide bacterries sa du Fhrn- gros Grains Womére de 1 0 —> gg, £persseur du Éerrain Filerané L'eau à filtrer est addi- tionnée d’une eulture L'eau à filtrer arrive en abondance, !a concentrée de bacté- © | . , 2 $ matière filtrante est noyee, Le Filtrage est ? | repide, mais la debacterisation est plus lente Le nombre de bactéries à | décroit en raison di- © recte de l'épaisseur et du pouvoir filtrant. © De & Q > | 0 bactéries eau pure, Fig. 15. — COURBES MONTRANT QUE LE NOMBRE DE BACTÉRIES DÉCROÎT AVEC L’ÉPAISSEUR ET LA NATURE DU TERRAIN FILTRANT. PB. MATIÈRES EN DISSOLUTION. — L'eau dissout sur son chemin les matières qu'elle rencontre. Elle dissout d'autant plus qu’elle descend profondément. Si ces matières proviennent des terrains eux-mêmes, non conta- minés, elles peuvent être désagréables pour la consommation, mais non dangereuses. Exemple : le calcaire donne des eaux calcareuses, dures. 322 ANNEXE A LA Si ces matières proviennent d'organismes vivants, spécialement de l’homme, elles peuvent être l’indice d’une contamination microbienne possible. Tels sont : le sel, les nitrates, les nitrites, l’ammoniaque, les matières organiques. VII. — Application à l’agriculture. Période dite « des échanges ». La plante assèche le terrain autour de ses racines (diminue l’épais- seur de la couche d’eau pelliculaire qui entoure les grains). L'eau se dirige vers la plante en lui amenant des matières nutri- uves (fig. 16). La quantité de matières nutritives amenée dépend de la proportion d’eau et de sa vitesse de circulation. La vitesse ne croissant pas toujours avec la proportion d’eau, il existe un degré d’imbibition qui amène le maximum de matières nutritives à la plante. Ces recherches conduisent à l'étude rationnelle des irrigations et des drainages. ps - " ads SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 323 VIII. — Utilisation des eaux souterraines pour l’alimentation. Il faut déterminer, en pratique, pour chaque cas particulier : 1° Les niveaux géologiques au-dessus desquels s’amassent les eaux souterraines, qui dépendent de la situation relative des couches imper- méables et perméables ; 2° L’épaisseur des nappes ou bien la profondeur au-dessous du sol où l’on rencontrera de l’eau; cette profondeur dépend du niveau des trop-pleins ou sources ; 3° La quantité d’eau que l’on peut puiser d’une nappe sans dimi- nuer sa réserve, c’est-à-dire la quantité dont elle peut être réali- mentée ; cette quantité dépend de la proportion qui s’infiltre et de la surface de la zone alimentaire ; 4 La vitesse de réalimentation, qui dépend surtout de la perméa- bilité des terrains ; 5° La qualité, qui dépend de la qualité et de la continuité du filtre naturel constitué par les terrains meubles de la surface. IX. — Captages. Il existe deux types de captages : les puits et les galeries drainantes (fig. 17). Un captage est un exutoire, un trop-plein, une saignée artificielle faite à une nappe. Un captage déprime la nappe dans ses environs (fig. 17). F 7 TITI / 4 AT) — LL. TT De | NS = EE a Ses Fig 17. 324 ANNEXE A LA _ Toute l’eau d'infiltration qui atteint la zone déprimée (zone alimen- taire) se rend vers le captage (fig. 18). LE — — — — — - — > En — — — — — — — — > Zone alimentaire du puiés : : Zone a2/mentaire de là galerre { ‘ Ù Pour une profondeur d'immersion identique dans la nappe, un captage provoque la formation d’une dépression d’autant plus étendue et fournit d'autant plus d’eau que le terrain offre moins de résistance, c’est-à-dire qu’il est plus perméable (fig. 19). D er l Zone alimentaire dans le sable erreur Dans un même terrain, un captage fournit d'autant plus d’eau que sa profondeur d'immersion est plus grande (fig. 20). Quand l’eau est contenue dans un terrain meuble; celui-ci peut envahir le puits; on établit alors un puits filtrant qui laisse passer l’eau en retenant le terrain meuble (fig. 21). | ge m SÉANCE DU 19 JUILLET 1940. 329 je FTP Zone alimentaire du puits le Re , Zone alimentaire: à du puits /e d ! moins profond CP] Fig. 21. — PUITS FILTRANT. X. — Exemples de nappes et de captages. A. Terrain uniformément perméable en petit (meuble) reposant sur un terrain imperméable (fig. 22). B. Terrain uniformément perméable en grand (craies, calcaires, grès) (fig. 23). Quand il existe une direction de fissuration prépondérante, les gale- ries de captage doivent être creusées de façon à recouper les fissures. ANNEXE A LA Puits atte/qnané legu Plus profondément, donc: eau bien fr/trée Puits Erouvant l'eau à peu de profonde donc. eau suspecte Fig. 23 | Calcaire co/maté f. L = à: H ’ f ASE Que ll TER Affleurement cangereux 9 | un Ê L p a / Ce. Vallée A TA ÿ Je ER pe U V/ se | 1 Î l' ! | { : Fig. 24. SÉANCE DU 19 JUILLET 1910. 327 C. Cas spécial des calcaires (fig. 24). 4° Les eaux qui s’amassent dans les fissures des calcaires sont de bonne qualité si le bassin alimentaire est recouvert d’un filtre naturel suffisant ; | 2 Les aflleurements rocheux sont des points dangereux où l’eau peut être absorbée sans filtration, à moins que les cassures de la roche ne soient remplies d'un résidu meuble constituant un filtre. D. Alternances de couches perméables el imperméables en terrain redressé (fig. 25) : Galerie @ draina ge L’eau s’amasse à des niveaux différents dans les diverses couches perméables; En approfondissant le puits A, par exemple, il peut perdre son eau: qui s’écoulera en contre-bas dans la nappe suivante ; Le meilleur moyen de captage est une galerie creusée perpendicu- lairement aux couches aquifères. E. Terrain imperméable (fig. 26) : Drainegepfs,; 7 DES / I n'existe pas de véritable nappe, mais bien des suintements nom- breux à peu de profondeur dans la rocaille, s’il en existe. Ce WU TO. Fig. 96. SS Re x, Se { ë & RSS LS S SSS LD PIS 328 ANNEXE A LA SÉANCE DU 19 JUILLET 1940. Pour recueillir l’eau, il faut établir des drains suivant des lignes de niveau. Les eaux sont mal filtrées. E. Hydrologie des vallées (fig. 27) : NZ ee La SU, WMires y PL IIZ LR YZ IT existe dans les alluvions des couches de gravier lenticulaires et irrégulièrement distribuées. Ces couches contiennent de l’eau, souvent sous pression, venant d’amont. SÉANCE MENSUELLE DU 19 JUILLET 1910 Disuineons hononmiiques \,510024 tte RTE CN RE ON ET Approbation du procès-verbal de la séance de juin : . . . . Correspondance." in x OA NS ENS A NC ANSE ARE Dons et'eEnyoIs TELUS r.4 0 AS A A A Élection de nouveaux membres : : 171), 2 7 M ESS NE Communications des membres : A. Salée. Nouvelles recherches sur les Polypiers du Calcaire carbonifère de la Belgique. Le genre Caninia. (Inséré aux Mémoires in-40.) . : . . 2. H, de DBorlodot, Relations entre l’échelle stratigraphique du Calcaire carboni- fère de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d'après les recherches récentes |... 41 1 7 sn TS AR ES É 3. Lorié. Le Diluvium de l’Escaut. st aux Mémoires. Ta ; : Fu des Dre Sbne AO ie ae ART AM AN N.-3. Krischtafowitsch. Sur la dernière période glaciaire en Europe et dans _— l'Amérique du Nord en rapport avec la question de la cause des périodes DA 1,0 sslaciames en général s . . (Lei 2 0e a A ARS ANNEXES E. aug. Traité de géologie; tome IT, fascicule 2. Système ] jurassique : système | crétacé. (Compte rendu bibliographique par V. d. W.) . : . . . René d’andrimoné. Reprodugtion du panneau exposé à la Section d'hydrolo- a gie scientifique de l'Exposition internationale de Bruxelles 1910 : « Résumé de a des connaissances acquises sur la circulation des eaux dans le sol et le. sous-sol. Application à la recherche et à l’utilisation des eaux souterraines pouf l'alimentation 5 CSM ER CT ARR MANS 7 nr). (DhiA - Né. | Ar ÊTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) le Roi 2 Ç __ Procès-Verbal 4 | mp) : _ DELA SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910 0 Fe . | Vingt-quatrième année Tome XXIV — 1910 D | hRUXELLES Rs 4 H YEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE 419, rue de Louvain, 112 rie 1910 | de PRG TDR RE TRE SÉANCE MENSUELLE DU 18 OCTOBRE 1910. Présidence de M. E. Maillieux, vice-président. La séance est ouverte à 20 h. 35. Décès. La mort de W. Prinz, enlevé à la science par un mal implacable, a privé la Société d’un de ses collaborateurs les plus éminents. Nous nous étions honorés de recevoir quelques-uns de ses beaux travaux. Le savant proresseur avait, depuis de nombreuses années, obtenu de À. Stübel, qu'il avait fait connaître au public de langue française, la précieuse faveur pour notre Société de publier la traduction d’un des ouvrages de cet illustre vulcanologue. Le Bureau espère qu’il sera possible d’honorer la mémoire de Prinz et Stübel par l'impression prochaime de notes laissées par Prinz, accompagnées des clichés que nous avait envoyés Stübel. La Société de Géographie de Lisbonne fait part à notre Société du décès de son Président, le Profï Z. ConsicziEr1 PECLI0S0. Distinctions honorifiques. Le major du génie Wiccems, membre de notre Conseil, a été promu lieutenant-colonel et nommé directeur du génie au Ministère de la Guerre. Le capitaine VANTROOYEN, répétiteur à l’École militaire, a été nommé capitaine commandant. Communication du Bureau. L'assemblée générale de 1909 a décidé que tout membre effectif proposé par un groupe de dix membres au moins dans un déiai expi- rant quinze jours avant l'assemblée générale serait porté candidat au Conseil. | 1910. PROC.-VERB. ) 330 PROCÉS-VERBAUX. Le Bureau espère que nos confrères voudront jen lui faire connaitre leurs vœux avant le 5 décembre. Les membres effectifs de la Société pourraient adresser individuel- lement au Secrétariat leurs propositions; celui-ci se chargerait de réunir les suffrages et de consulter les membres proposés sur le point de savoir s'ils acceptent le mandat qu’on se propose de leur confier. L'assemblée générale aura lieu le 20 décembre; y sont soumis à l'élection : le Président, quatre Vice-présidents, le Secrétaire général et le Secrétaire, un Délégué du Conseil et trois membres du Conseil. Approbation du procès-verbal de la séance de juillet. Nos confrères le R. P. G. Scamrz et X. STAINIER n’ont pu, pendant les vacances, corriger les épreuves de leur sixième note préliminaire sur La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. On lira plus loin, dans les communications des membres, une note complémentaire à ce travail, envoyée par les auteurs. M. H. pe DorLonoT a envoyé au Secrétariat la rectification ci-dessous : « M. Grôber me fait remarquer qu’à la page 259 (lignes 10-13) du tome XXIV du Bulletin, j'ai écrit une phrase qui semble lui faire dire que toutes les couches de la carrière située à l’Est de la 29° écluse à Arquennes appartiennent au niveau y de Vaughan, tandis qu’il consi- dère, au contraire, comme plus vraisemblable que les couches supé- rieures seules de cette carrière, où il a rencontré un polypier qu'il rapporte au Caninia cylindrica mut. y, appartiennent à ce niveau. » Je ne fais aucune difficulté à reconnaître que M. Grôber s’est, en effet, exprimé très clairement sur ce point et que la rédaction de ma phrase est incorrecte. J'aurais dû la rédiger comme suit : »« Il est tout à fait certain notamment que les couches de la carrière » située à Arquennes, à l'Est de l’écluse 29, doivent être rangées dans la » zone Z, y compris les couches supérieures de cette carrière que » M. Grôber range à tort au niveau y de Vaughan (1); en effet, les. » couches à cherts qui surmontent ces couches contiennent encore la » faune Z? d’Allain. »» (4) Il s’agit, bien entendu, du niveau y tel que l’entend Vaughan dans sa Palaeon- tological Sequence de 1905, à laquelle se réfère M. Grüber. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 331 Correspondance. M. A. Rutot, souffrant, et M. E. van den Broeck, empêché, s’excu- sent de ne pouvoir assister à la séance. M. Léon Bertrand remercie la Société de l’avoir proclamé membre assocIé. Le Ministre des Sciences et des Arts a adressé à la Société, le 30 juillet dernier, le subside du Gouvernement pour la publication du tome XXII. Notre confrère V. Brien remet pour la bibliothèque les tirés à part de ses travaux. Le Bureau hydrométrique fédéral suisse, rattaché jusque maintenant à l’Inspectorat fédéral des travaux publics, nous fait part de son érection en service indépendant sous le nom de « Hydrographie nationale suisse ». Il a bien voulu nous adresser la splendide publication de son _ directeur D’ J. Epper : Le développement de l'hydrométrie en Suisse. Le Service géographique de l’armée française à bien voulu faire don à notre bibliothèque de : La Topologie. Étude du terrain, par le général Berthaut. Dons et envois reçus. De la part des auteurs : 6109 . Carta Geral do Estado de Sao Paulo. Escala 1/9 690 000 Sao Paulo, 1910, 1 feuille. 6110 .. Actas y memorias del Primer Congreso de Naturalistas Espa- noles, celebrado en Zaragoza, los dias 7-10 de Octubre de 1908. Saragosse, 1909. Brochure in-8° de 50 pages et 2 figures. 6111 Alfani, P. G., L’Osservatorio Ximeniano e il suo Materiale Scienti- fico : 1 (Sezione meteorica). Pavie, 1910. Extr. de Rivista di Fisica, etc., XI, sept. 1910, n° 199, 38 pages et 6 figures. 6112 Alfani, P. G., Alcuni studi sulle vibrazioni meccaniche dei fabbricati. Prato, 1910. Extr. de Osservatorio Ximeniano dei PP. Scolopi. Firenze, n° 104, 44 pages, 2 planches et 13 figures. 6113 Carez, L., Études géologiques sur la feuille de Mauléon (Basses- Pyrénées). Paris, 1910. Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France, 4 série, t. X, pp. 13-90, pl. I-IL. 6114 Dirscherl, K., Die Anfänge einer wissenschaftlichen Seenkunde. Munich, 1910. Brochure in-12 de 83 pages et 7 figures. 332 PROCÈS-VERBAUX. 6115 Dupureux, ete., Mesures à prendre en vue d'empêcher la diminution de la natalité provoquée par des moyens illicites. Bruxelles, 1910. Extr. du Bull. de la Soc. roy. de Méd. publique et de Topo- graphie médic. de Belgique, t. XXVIIL, 1° partie, 93 pages. 6116 Fontein, F., Onderzoekingen in verband met de afscheiding van foe- zelolie uit alcoholische vloeistoffen. Delft, 1910. Brochure de 157 pages et 43 figures. 6117 Furgus, J., Antigüedades Iberigas en Aragon. Saragosse, 4909. Extr. du Bolet. de la Sociedad Arag. de Cienc. Nat., t. VI, n° 2, pp. 34-41, fig. 1-2. 6118 Lenk, H., Ueber die Natur des Erdinnern. Erlangen, 1909. Brochure in-4° de 40 pages. 6119 Lotti, B., Il bacino sorgentifero del fiume Nera. Rome, 1910. Extr. du Bollet. del R. Comitato geol. d'Italia, vol. XLI, fasc. 1, 26 pages et 4 figures. 6120 Maggini, M., Osservazioni di Marte (1909). Pavie, 1910. Extr. de Rivista di Fisica, etc., XI, n° 123 à 128, 109 pages et 3 planches. | 6121 Merlin, E., et Somville, 0., Liste des Observatoires magnétiques et des Observatoires séismologiques. Bruxelles, 1910. Extr. des Public. du Serv. astronom. de l’'Observ. royal de Belgique, 192 pages. 6122 Navas, L., Sobre falsos fosiles. Saragosse, 1909. Extr. du Boletin de la Soc. Arag. de Cienc. Nat., t. VIIE, n° 8, pp. 163-167, 2 figures. 6123 Navas, L., El Congreso geologico internacional de Méjico (6-14 sept. 1906). Madrid. Extr. du Bol. de la R. Soc. Esp. de Hist. Nat., December 1906, pp. 517-521. 6124 Navas, L., Linneo en Espana. Homenaje à Linneo en su segundo centenario 4707-1907. Saragosse, 1907. Extr. du Bol. de la Soc. Arag. de Cienc. Nat., 34 pages et 9 portraits. 6125 Navas, L., La Cueva de la Sima en Ricla (Saragosse). Madrid, 1903. Extr. du Bol. de la Soc. esp. de Hist. Nat , 4 pages et 1 figure. 6126 Navas, L., La Cueva de Maderuela en Vera (provincia de Zaragoza): Madrid, 1900. Extr. des Actas de la Soc. esp. de Hist. Nat. Diciembre, 15 pages. 6127 Passau, G., Note sur la géologie de la zone des Stanley-Falls et de la zone de Ponthierville. Province orientale (Congo belge). Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXVE, Mém., pp. 221-938 et 1 planche. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 333 6198 Philippesco, D., Industrie du pétrole en Roumanie. Liége, 1909-1910. Extr. du Bull. scientif., 12 année, n° 2-6, 118 pages et o planches. 6129 Puech, A., La pierre d’achoppement de l’épuration des eaux d’égout et le moyen de la tourner. Paris, 1910. Extr. du Bull. de la Suc. d'encouragement pour l’industrie nationale, janvier, 22 pages et 7 figures. 6130 Renier, A., Paléontologie du Terrain houiller. Liége, 1910. Volume in- go de 26 pages et 118 planches. 6131 Schardt, H., Sur des cristallisations de £alcite dans les eaux souter- raines. Neuchâtel, 1910. Extr. du Bull. de la Soc. neuch. des sc. at., t. XXXVITL, pp. 158-170, 1 planche et 5 figures. 6132 Schmutzer, J., Bijdrage tot de kennis der postcenomane hypoa- | bijssische en effusieve gesteenten van het Westelijk Müller- bebergte in Centraal-Borneo. Amsterdam, 1910. Volume in-& de 213 pages, 2 planches et 26 figures. 6133 Steinmann, G., Ueber die Stellung und das Alter des HD AIS Vienne, 1910. Extr. des Mit. der geol. Gesellsch., pp. 285-299 et 2 figures. 6134 Steinmann, G., Ueber gebundene Erzgänge in der Kordillere Süd- Amerikas. Dusseldorf, 1910. Extr. in-4° de 8 pages et o figures. 6135 Thieren, J., Note éthologique relative à trois Polychètes nouveaux pour la faune belge. Bruxelles, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. roy. 3001. et malac. de Belgique, t. XLIV, pp. 113-120. 6136 Thoroddsen, Th., De Varme Kilder Paa Island, deres Pysisk-geologiske Forhold og geografiske Udbredelse. Stockholm, 1910. Extr. de Oversigt over det Kgl. Danske Vidensk. Selskabs Forhandlinger, pp. 97-257 et 2 planches. 6137 Van Hasselt, J. F. B., Bijdrage tot de kennis der constitutie van het bixine. Haarlem, 1910. Brochure in-8° de 164 pages. 6138 Van Hoepen, E. C. N., De bouw van het Siluur van Gotland. Delft, 1910. Volume in-4° de 161 pages, 8 planches, 16 figures et 1 carte. 6139 Brien, V., Sur la présence de quartz dans le Calcaire carbonifère. Liége, 1903-1954. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXI, pp. 65-67. 6140 Brien, V., La région de Landelies. Liége, 1905. Extr. des publica- tions du Congrès intern. des mines, de la métall., de la mécan. et de la géol. appliquée, 16 pages et 2 planches. | 334 PROCÈS-VERBAUX. 6141 Brien, V., Note sur un fait intéressant au point de vue de l’origine de la dolomie. Liége, 1904-1905. Exir. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXII, pp. 51-52. 6142 Brien, V., Description et interprétation de la coupe du Calcaire car- bonifère de la Sambre, à Landelies. Liége, 1905. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXII, pp. 239-256 et pl. X. 6143 Brien, V., Les causes de la haute température des eaux rencontrées dans les tunnels inclinés du Charbonnage de Baudour. Liége, 1906. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXIV, pp. 89-92. 6144 Brien, V., Note sur les gisements des environs de Boko-Songo et sur la région minière du Kwilu-Niari (Congo français). Liége, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXX VI, pp. 13-30 et 8 figures. 6145 Brien, V., La prospection des mines en Afrique. Les gîtes métalli- fères du Congo belge. Liége, 1910. Extr. des n°s 4 et 2 du Bull. de l'Assoc. des élèves sortis de l'École industr. de Liége, 31 pages et 2 planches. 6146 Brien, V., Les roches et les alluvions aurifères du bassin de la Dimba (Congo belge). Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXX VII, pp. 83-98 et 2 figures. 6147 Brien, V., Observations géologiques faites au Mayumbe et au pays des Bassundis (Congo belge) (mars-septembre 1906). Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXWNII, pp. 235-305, pl. XI-XII et 6 figures. 6148 Brien, V., La coupe du Calcaire carbonifère de la gare de Dinant. Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, . t. XXX VII, pp. 3-11, pl. [et 2 figures. 6149 de Dorlodot, L., Contribution à l’étude du métamorphisme du massif cambrien de Stavelot. Liége, 1910. Extr. des Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXXVII, pp. 145-194, pl. VIIT et 17 figures. | 6150 Mieg, M., Note sur l’âge et l’industrie paléolithique des grottes d’Istein {grand-duché de Bade). Nancy, 1910. Extr. du Bull. de la Soc. des Sciences, 10 pages, 2 planches et 3 figures. | 6151 Berthaut (Général), Topologie. Étude du terrain. Paris, 1909-1910. « 2 volumes grand in-8° de 674 pages, 265 planches et nom- breuses figures. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 339 6152 .… Le développement de l’hydrométrie en Suisse. Berne, 1909. Volume in-plano de 161 pages et 99 planches, élaboré et publié par le Bureau hydrométrique fédéral sur l’ordre du Dépar- tement fédéral de l'Intérieur. Communications des membres. Hans Poxuic. — Xylopsaronius. Les premières Filicinées, caractérisées par la formation du bois. La station de Hilbersdorf, près de Chemnitz, a fourni un grand nombre de Filicinées, Calamites, Cordaïtes et Cycadofilicinées qui ont été l’objet de travaux remarquables de Cotta, Gôppert, Steuzel et surtout de Corda. Elle est actuellement inaccessible par suite de la construction de bâtiments récents, mais les travaux de fondation de ceux-e1 ont permis à la firme D" F. Krantz, de Bonn, d'y récolter encore de nombreux fragments de troncs végétaux. Ceux-ci ont été débités en plaques à l’aide de la scie électrique. Il nous sera permis de signaler, parmi les nombreuses observations auxquelles donnent lieu ces préparations, surtout celles qui sont d’un intérêt botanique général. PE TETE Fig. 1. — Xylopsaronius (Psuronius) Cottae Corda. Esquisse de la section transver- sale (grandeur naturelle : 1/9 fois). Indique la situation du cordon de xylème à côté des plaques fibrovasculaires. () Les originaux des figures proviennent du Permien inférieur de Hilbersdorf, près de Chemnitz (Saxe). 336 PROCÉS-VERBAUX. La plus importante se rapporte à la découverte d’un tronc de Fili- _ cinée présentant le début, géologiquement parlant, de la formation de xylème. On y retrouve les cercles étoilés de Medullosa, et nous lui donnons le nom de Xylopsaronius. Cette disposition n’est pas tout à fait unique, à coup sûr, mais elle avait passé inaperçue, et elle nécessitera, d’ailleurs, une revision du matériel considérable de Psaronius conservé dans les musées. Fig. 2. — Représentation schématique du même exemplaire en section longitudinale médiane. Direction axiale du cordon de xylème. Les figures 1, 2 et 3 permettent de se rendre compte de la dispo- sition des tissus ligneux que J'ai pu constater. La figure 1 représente Xylopsaronius en section transversale en demi-grandèur naturelle à peu près; on y constate le noyau de xylème en disposition axiale à côté des faisceaux fibrovasculaires. Fig. 3. — Moitié de section transversale du précédent cordon de xylème (grandeur : 3 x1), avec une partie du faisceau fibrovasculaire. Les racines adventives ou aériennes occupent une zone marginale où l’on constate leurs sections transversales en disposition irrégulière- ment radiale; mais, dans une large zone marginale, les modifications chimiques du processus de fossilisation ne permettent plus de les dis- tnguer nettement. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 331 La figure 2 constitue une esquisse schématique à un tiers de grandeur naturelle. Elle indique que le cordon de xylème parcourt le tronc parallèlement à son axe, également dans toute sa longueur conservée (7 centimètres à peu près). - Fig. 4 — Psaronius infarctus (Unger) Section transversale (grandeur : 5/5). Disposition concentrique et très serrée des faisceaux vasculaires, avec zone rhizomateuse très mince à la périphérie. La figure 35 représente en section transversale, avec un agrandisse- ment 5 X 4, la structure d’une moitié du noyau de xylème avec la partie voisine de l’axe de Xvylopsaronius et du cordon fibrovasculaire correspondant. Le mode de formation du bois correspond le mieux avec celui que l’on constate dans les cercles étoilés de la moelle de Medullosa (fig. 5). Bien que les contours des cellules parenchyma- teuses de Xylopsaronius soient moins prononcés que dans Medullosa et que le tissu paraisse très tendre, d’un caractère presque embryonnaire, contrastant vivement avec les parois épaisses des faisceaux vasculaires voisins (fig. 5), on ne constate pas de différence de structure fonda- mentale dans ces derniers. Les’cercles d’accroissement concentriques font défaut. De même que dans les cercles étoilés de Medullosa, le cordon ligneux de Xylopsaronius se délimite nettement à sa périphérie et présente en certains points une dissociation de ses fibres (fig. 1); _ le tissu est du reste en état de conservation parfaite, malgré la délica- tesse de ses éléments. 4910. PROC.-VERB. 8” : 338 PROCÈS-VERBAUX. Ces données ne correspondent nullement à la théorie généralement admise jusqu'ici pour la constitution du tronc des Fougères, mais il faut néanmoins tenir compte des faits, et l’apparition accidentelle de ces noyaux de xylème isolés, primitifs et axiaux chez Psaronius doit être considérée comme le début de l’évolution des Medullosa. C’est de celte façon ou par un procédé théoriquement analogue qu'a dû com- mencer dans ce groupe la formation du bois. Il est clair que dans le tronc de Medullosa, la naissance du Plattenring provient des faisceaux vasculaires de Psaronius périphériques et a précédé l’apparition des cercles étoilés ; et ce n’est que plus tard que le bois secondaire s’est formé autour de la plaque annulaire. Nous avons reproduit dans la figure 5 un exemplaire de Medullosa jumelle ou en voie de bifureation, F——————— Fig. 5. — Medullosa stellata (Gotta), en voie de bifurcation. Section transversale {grandeur : 5/5). où l’on peut constater deux groupements de cercles étoilés en dispo- silion concentrique entourés par une zone périphérique commune, formée par la plaque cylindrique fibrovasculaire et Le bois secondaire;; il apparaît clairement que ce dernier n’a commencé à se former qu'après l’apparition des cordons de xylème primaire dans la zone axiale ou médullaire. Ces cordons se présentent 1e1 aussi compacts et aussi massifs que dans Xylopsaronius. Les parties foncées au centre des noyaux (fig. 5) sont dues à des modifications résultant des variations du processus de fossilisation. On remarque que les fibres du xylème les. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 339 traversent sans changer de direction. Le bois de Medullosa, comparé avec celui de Xylopsaronius, présente une structure plus solide, plus régulière et plus compacte, ainsi que des anneaux de croissance nette- ment indiqués et des rayons médullaires dirigés de la périphérie vers le centre. Le fragment du tronc dont la figure 5 montre la section transver- sale atteint la longueur d’un tiers de mètre. Dans toute son étendue il présente la même figure de section transversale, le même dévelop- pement et la même épaisseur. On peut ainsi se rendre compte du développement atteint par ces types végétaux anciens. Le début de la plaque annulaire formée par les plaques fibro- vasculaires chez les Medullosa nous est indiqué très clairement par le Psaronius représenté dans la figure 4. Cet exemplaire très remarquable est probablement unique. Les racines adventives ne forment qu’une zone périphérique extrêmement mince, même pour un niveau très élevé que la section occuperait dans le tronc. Par contre, les plaques fibrovasculaires sont très épaisses et constituent la presque totalité du tronc. Très serrées les unes contre les autres, elles se disposent en anneaux concentriques ou « plaques annulaires ». Une disposition analogue ne se rencontre pas dans les trones des Fougères actuelles, et le Psaronius de la figure 4 nous fournit un excellent exemple du mode de croissance des énormes Filicinées des forêts paléozoïques. Cependant on ne peut nier a priori la possibilité de la réapparition de ce type de Xylopsaronius dans le tronc des Fougères actuelles ; c'est ainsi que des caractères analogues à ceux des Ptéridospermés se rencontrent chez des Fougères actuelles, dont les frondes donnent naissance à un grand nombre de jeunes plantes (Asplenium Fabia- num, etc.). | Je crois rendre service à la science en signalant ces faits et en appelant l'attention sur les préparations remarquables que la firme D' F. Krantz met à sa disposition. G. Scnmirz, S. J., et X. Sraixier. — La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. NOTE COMPLÉMENTAIRE A LA SIXIÈME NOTE PRÉLIMINAIRE : Un nouveau facies du Montien en Campine. Si nos voyages de vacances ne nous en avaient empêchés, nous aurions voulu ajouter à l'impression de notre sixième note prélimi- 340 PROCÈS-VERBAUX. naire (!) quelques mots concernant le sondage n° 76, fait à 4 800 mètres au Sud du n° 81, par la Société anonyme des charbonnages Limbourg- Meuse. Il semble que le Montien aurait été aussi relevé en ce point avec son facies sableux, si les procédés employés à ce sons avaient permis des observations précises. La coupe de ce sondage fournit, en effet, les indications suivantes : HEERSIEN Hsb : Marne sableuse, verdâtre à la base . . . . 154040 à 156m45 Sable argileux, pointillé de glauconie . . . 15615 à 157m80 Sable gris très foncé, pointillé de glauconie au sommet; débris de fossiles . . . . . . 197m80 à 187m90 HEERSIEN Hsa : Petit gravier de quartz hyalin vert dans de Vargilemmoirâtre … .144151%0 LEE MMRNMOTeOD AISNE MONTIEN Mn : Sable gris pointillé, sable argileux gris-brun et argile verte. (Échantillon pris par injec- Ton.) AU A NET ARMOR MÈRE 188m00 à 190m90 L'épaisseur anormale de Hsb et l'incertitude du niveau réel des échantillons obtenus par injection laissent supposer que le Montien, avec facies particulier, pourrait être beaucoup plus épais que le chiffre ci-dessus ne l’indique. Notre attention ayant été appelée sur ce facies nouveau du Montien dont la position géologique était absolument certaine, nous avons recherché si nous n’en retrouverions pas de traces dans les anciennes coupes d’autres sondages, et nous avons immédiatement constaté que ce facies était beaucoup plus répandu que nous ne le croyions au prime abord et qu’il était confiné dans la vallée de la Meuse, comme le facies ligniteux et sableux de l’assise crétacée d’Aix-la-Chapelle. En exami- nant ces anciennes coupes, il est facile de voir que c’est à la présence de ces sables à lignites, considérés par H. Forir comme d’âge oligocène supérieur et contemporains des lignites du Rhin, qu'il faut attribuer l'erreur qu’il a commise en rattachant au Miocène et au Pliocène des couches incontestablement landeniennes et heersiennes. L’exécution (1) Cf. Bull. Soc. belge de Géol., etc., t. XXIV, Proc.-verb., p. 290. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 341 du sondage n° 81 entièrement au tube carottier, dans toutes ces assises, ne permet plus de doute à ce sujet. _ D’après les anciennes coupes, il y a certainement du Montien à facies sableux et ligniteux aux sondages suivants : - Sondage n° 52 de Mechelen (de 185"00 à 18510) ; _ Sondage n° 20 de Lanklaer (de 260"00 à 270°00) ; Sondage n° 42 de Leuth (vers 197"00); Sondage n° 46 de Lanklaer (de 275"32 à 275"82). La formation est là nettement reconnaissable à la description de H. Forir. Mais ce qu’il y a de plus remarquable, c’est la rencontre de puis- sants niveaux de sables ligniteux, sur la tête du Crétacé et par consé- quent dans une position semblable à celle du Montien, aux deux son- dages n° 50 de Dilsen et n° 52 de Stockheim. Au premier sondage, la formation a été recoupée de 255 à 305 mètres et au second de 155"75 à 192 mètres. L’imperfection des moyens de sondages employés ne permet pas de trancher la question avec certitude pour ces deux sondages, et les profondeurs susdites sont vraisemblablement fort douteuses, mais ce qu’il faut retenir, c’est la rencontre d’une forte épaisseur de formation ligniteuse vraisemblable- ment montienne. Dans ce cas on peut affirmer que la tendance si bien marquée à une très forte augmentation de puissance des formations ligniteuses miocènes et pliocènes vers la grande fosse tertiaire du Nord-Est, que cette tendance, dis-je, était déjà fort manifeste à l’époque montienne. Une constatation importante à tirer de la coupe du sondage n° 76, c’est l’existence, à la base du Heersien, du gravier très reconnaissable, soulignant la séparation des deux étages heersien et montien, et mon- trant que c'est avec raison que nous avons précédemment séparé ces deux formations en Campine. Le facies sableux et ligniteux que nous venons d'observer et de décrire dans le Montien de la Campine existe également ailleurs, comme on peut le voir dans le rapport sur le résultat des recherches minières pratiquées en Hollande en 1909, rapport qui vient de paraître (1). D’après les renseignements que fournit ce rapport, le même facies aurait été rencontré dans les sondages du Limbourg septentrional et (?) VAN WATERSCHOOT VAN DER GRACHT, Jaarverslag der Rijksopsporing van delf- stoffen over 1909, p. 14. Drukkerij ’t Kasteel van Amstel, Amsterdam, in-4o, 1910. 4910. PROC.-VERB. 8°” 342 PROCÈS-VERBAUX. en Allemagne, le long de la frontière hollandaise. II aurait même là. par places, des épaisseurs considérables montrant que la lacune sépa- rant le Montien du Heersien est bien plus considérable qu'on aurait pu le croire dès l’abord. » Un fait curieux que démontre encore l’existence de ce facies ligni- teux et sableux du Montien d’'Eysden, c’est que la région du Limbourg belge et hollandais semble avoir été, au cours des temps géologiques, pendant de très longues périodes, un site prédestiné à la formation de gisements de lignites dans des couches sablo-argileuses. On trouve, en effet, de semblables gisements, dans cette région, depuis la base du Sénonien jusqu’au Quaternaire : 1° Dans le Sénonien Cp1 (assise d’Aix-la-Chapelle) ; 20 Dans le Montien Mn ; Dans le Rupelien inférieur R4 ou le Tongrien supérieur 792; 4° Dans une couche d’âge encore indéterminé compris entre l’Oligo- cène supérieur et le Pliocène, que nous avons appelée : « Sables à lignites inférieurs » ; 5° Dans une couche d’àge pliocène supérieur que nous avons appelée : « Sables à lignites supérieurs » ; 6° Enfin, on trouve aussi, par places, d’abondants débris ligniteux jusque dans le caïlloutis ancien campinien (Q2n) de la Meuse. Euc. MaizziEux. — Note sur la faune des roches rouges de Winenne. Les roches rouges de Winenne correspondent en gros, par leur position entre le grès de Vireux (— untere Coblenzschichten) et la grau- wacke à Spirifer arduennensis (— obere Coblenzschichten), au Coblenz- quarzit du bassin de Coblence. Mais, tandis que la faune du grès coblencien rhénan est relativement très riche en espèces fossiles, on n’a encore signalé, dans les couches synchroniques belges, d’autres restes organiques que la Chonetes sarcinulata et des traces de Médu- soides (1). Cela n’a rien de surprenant quand on considère que la période de formation des roches rouges de Winenne correspond à une (1) GossELET, L’Ardenne, pp. 362, 364, pl. XXIV, fig. 39. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 343 phase d’émersion relative (1), comme l’indiquent : « la nature et l’irré- gularité de leurs dépôts, la présence, au sein du poudingue, de galets de roches dévoniennes attestant la mise à nu de portions du bassin où ces roches s'étaient formées. Enfin, les empreintes de gouttes de pluie et les joints de dessiccation si clairement visibles à Vireux, dans les schistes de Winenne, montrent qu'à certains moments du Burnotien la plage fut à sec bien loin au large de la région immergée pendant les âges précédents (2?) .… » On se trouve donc en présence de formations nettement littorales en majeure partie, dont la teinte rouge est due, comme l’a dit M. de Dorlodot (5), à l’apport de matières ocreuses charriées le long de la côte par les fleuves qui descendaient du conti- nent de l’Old Red dans la mer dévonienne où, par conséquent, la vie ne pouvait pas être intense. J'ai fait connaître, dans une note précédente (#), la manière dont j'envisage l'importance des couches dites de Winenne et leur place dans la nomenclature stratigraphique. Je crois utile d’ajouter 1e1 quelques détails. M. Dupont, au cours de son exploration du Dévonien pour les levés de la Carte géologique au 1/26000 avait conclu à la réunion, sous le nom d'étage burnotien, de tous les dépôts compris entre le grès de Vireux (— Érezéen, selon lui) et les couches à Calcéoles. Il y distinguait de nombreux niveaux et facies dont les deux premiers (Btm, Bin) représentent incontestablement ce que nous avons l'habitude de dési- gner sous le nom de « roches rouges de Winenne ». Quant au Bto et au Btp qui suivent immédiatement, ils appartiennent, je pense, à la base de la grauwacke à Spirifer arduennensis, dont les termes Btq, Btr et Bts constituent des facies et niveaux du sommet, Btt désignant les couches à Sp. cultrijugatus. C’est à son Btp que M. Dupont attribue les fossiles recueillis dans la coupe de l'Aisne (5), « un peu avant d'arriver à la chaussée de Melreux », près de Fizenne, dans les schistes rougeätres « qui com- mencent à alterner avec du poudingue milliaire (Btq) ». Les fossiles de ce gîte se bornent à un Tentaculites très voisin de Tentaculites acuarius ——— (1) H. pe DorLopor, Age des couches dites « burnotiennes » des bassins de Dinant et d’Aix-la-Chapelle. (Bull. Soc. géol. du Nord, t. XXIIL) 1904, p. 7. (?) H. DE DorLopor, loc. cit. (5) Loc. cit., p. 10. (*) Bull. Soc. belge de Géol., etc., t. XXIV, 4910, Proc.-verb., p. 217. ©) Bull. Acad. roy. de Belg., 8e sér., 1885, 1. X, p. 26. 314 PROCÉS-VERBAUX. Richter (!) et à quelques traces assez mauvaises d’un Lamellibranche que notre savant confrère à cité sous le nom de Sanguinolaria solenoïdes Goldfuss (?), en le rapprochant du genre Modiomorpha Hall. Disons en passant, puisque l’occasion s’en présente, que cette coquille est bien, en réalité, une Modiomorpha, extrêmement proche voisine, sinon identique, de Modiomorpha modiola Beushausen (5), mais que son état de conservation ne permet pas de déterminer spécifiquement avec une précision absolue ({). Si ce fossile semble caractéristique de tout l’étage coblencien RHÉNAN (— Emsien), il ne peut toutefois servir à identifier aucun des niveaux de cet étage, puisque Beushausen Fa signalé aussi bien dans les untere- et obere Coblenzschichten que dans le Coblenzquarzit. Mais nonobstant la teinte rougeâtre de la roche du gite de Fizenne (feuille de Durbuy n°8515), la position des couches, nettement précisée par M. Dupont, ne permet pas de les ranger parmi les roches rouges de Winenne — Bim (— Em?a). Il n’en est pas de même du gîte de Forrières, dont nous allons parler, et qui appartient parfaitement, comme j'ai pu m'en convaincre récemment sur place, au niveau de Winenne (Bim de M. Dupont — Burnotien de la Carte géologique officielle). Je n'ai pas besoin d’insister sur la haute valeur — étant donnée leur grande rareté — des matériaux de ce dernier gîte, dont l'honneur de la décou- verte revient entièrement à M. Dupont. GÎTES FOSSILIFÈRES. Li Les gîtes de ce niveau sont extrêmement rares, et Jusqu'à présent je n’en connais que deux. Le premier et, de loin, le plus intéressant (t) Cf. KAySER, Die Fauna der ältest. Devonablag. des Harzes, p. 112, pl. XXXI, fig. 1-3. (2) E. DuronrT, Loc. cit., p. 217. (5) Die Lamellibranchiaten des rhein. Devon, 1895, p. 2, pl. I, fig. 1-5. (4) Un lapsus a fait écrire à M. Dupont Sanguinolaria solenoides Gdf., qui est une Cucullella, pour Sanguinolaria soleniformis Gdf., comme cela ressort clairement de la note À au bas de la page 217 (Bull. Acad. roy. de Belg., t. X, 1885), renvoyant à la description (p. 265) et à la figure (pl. 159, fig. 7) de la Sanguinolaria soleniformis données par Goldfuss dans Petrefacta Germanie, alors que Nucula solenoides (et non Sanguinolaria solenoïdes QUI N’EXISTE PAS DANS GOLDFUSs) est décrite page 151 et représentée planche 124, figure 9 (Loc. cit.). Ajoutons que Sanguinolaria soleniformis, qui n'a d’ailleurs rien de commun avec la forme de Fizenne, est en réalité un Sphenotus. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 349 a été découvert par M. Dupont dans la tranchée du chemin de Forrières à Masbourg, presque au sommet des roches rouges, exactement à 1 460 mètres à vol d'oiseau de la gare de Forrières. On observe à cet endroit, succédant à une série de grès et schistes rouges de Winenne (— Em2a), quelques bancs minces de grès schisteux rougeûtre, passant au verdâtre, dans lesquels on a recueilli les espèces suivantes : Asterolepis Sp. Discina (Discinisca) forrierensis nov. sp. Orthis (Dalmañnella) orbicularis Arch. Vern. ? Retzia Olivianti Arch. Vern. sp. Spirifer subcuspidaius Schnur. Gosseletia ? sp. ? Modiomorpha modioliformis Beushaus. nov. sp. M. Gosselet a donné, dans L’Ardenne, une excellente coupe prise entre Forrières et Grupont (!), à laquelle il suffira de se reporter pour bien saisir la position exacte du gite. Ce dernier est situé dans la partie méridionale de l’affleurement des roches rouges a, qui se trouve entre Forrières et le ruisseau « la Masblette ». Il porte, dans les séries du Musée, le n° 8650 de la feuille de Rochefort. Au-dessus des couches fossilifères, on observe encore quelques mètres de roches rouges bien caractéristiques, puis apparait la grauwacke à Spirifer arduennensis (= Em2b). Le second gite est situé à Couvin, à environ 1 340 mètres au Sud de la localité, dans une tranchée bordant le chemin qui longe la côte orientale du bois dit : « Petite Forêt ». Dans des schistes verdâtres se délitant en fragments rhomboïdaux allongés, succédant immédiate- ment au grès rouge de Winenne et constituant le sommet de ce niveau, dont ils possèdent le facies, on trouve la Chonetes sarcinulata Schloth. sp. assez abondante, mais composant le seul élément faunique que j'aie pu y recueillir. Ces schistes verdâtres sont surmontés par la grauwacke à Spirifer arduennensis. [ls occupent donc un niveau un peu plus élevé que les couches fossilifères de Forrières, tout en appartenant à la même zone Em2a. (2) L’Ardenne, p. 380, fig. 88. 346 PROCÉS-VERBAUX. DESCRIPTION DES ESPÈCES. I. — EMBRANCHEMENT DES VERTÉBRÉS. CLASSE DES POISSONS. SOUS-CLASSE DES GANOIDES. a) ORDRE DES PLACODERMES. Genre ASTEROLEPIS Eichwald. ASTEROLEPIS SD. Un débris de la cuirasse d’un Poisson de l’Ordre des Placodermes appartient au genre Asterolepis par les délicats tubercules stelliformes qui ornent sa surface. Il s’agit, pour autant que j'en puisse juger, d’une notable fraction de la plaque dorsale antérieure, à laquelle adhèrent des fragments des plaques latérales postérieure et antérieure gauches. Les Poissons me sont trop peu connus pour que Je puisse déterminer spécifiquement cet exemplaire que la grande rareté des restes de Ver- tébrés dans notre Dévonien inférieur rend des plus intéressants. Localité : Forrières, feuille de Rochefort n° 8650. II. — EMBRANCHEMENT DES MOLLUSQUES. A. CLASSE DES BRACHIOPODES. | a) ORDRE DES PLEUROPYGIENS (ECARDINES). 10 FAMILLE DES DISCINIDES. Genre Discina Lamarck. — Sous-genre Discinisca Dall. Les auteurs les plus autorisés reconnaissent, dans le genre Discina, deux sous-genres bien distincts. Le plus abondamment répandu parmi les formes paléozoïques est le sous-genre Orbiculoïidea d’Orbigny, carac- térisé par la convexité, parfois presque égale, des deux valves et la disposition de la perforation ronde ou ovale servant de passage au pédoncule, située à la partie postérieure d’un sillon qui s'étend à la” surface externe (el non à la surface interne) entre le crochet et le bord marginal postérieur. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 347 Le sous-genre Discinisca est spécialisé, d’après Dall (1), par la convexité plus ou moins prononcée de la valve supérieure, la dépres- sion, voire même la concavité de la valve inférieure, la position de l'ouverture pédonculaire, de forme allongée, au centre d’une dépression ovalaire de la face externe, se manifestant à la face interne de la valve par une protubérance saillante, et située entre le sommét et le bord postérieur de la coquille ; enfin, par la présence, à l’intérieur de cette même valve, d’un petit septum médian en arrière duquel se trouve la protubérance discoide entourant la perforation pédonculaire : « Lower valve more or less flattened, concave or compressed. Upper valve more convex ; apices of both subcentral or subposterior. Lower valve with à small septum as in Discina, behind which is an impressed disc or area, externally concave and internally elevated. This is perfo- rated by a longitudinal fissure, extending from a short distance behind the septum nearly to the posterior margin, which 1s often slightiy indented behind it. Shell more or less horny in texture, minutely tubulose. » | Le sous-genre Discinisca est peu représenté dans le Dévonien. J. Hall déclare même (?) ne pas avoir rencontré, dans les formations paléozoïques, de formes présentant sullisamment les caractères indi- qués par Dall et par Zittel : = & Personally, we have no knowledge of any palaeozoie species showing the elevated dise and vertical slit characterizing Discinisca and are aware that any author has described and figured à palaeozoic species which can be safely referred to this gernus. » _ Les deux seuls exemplaires de la valve inférieure de l'espèce décrite ci-après ne permettent pas, il est vrai, à cause de leur état de conser- vation, d'observer bien distinctement le petit septum de la face interne, MAIS : 4 Ces valves sont nettement concaves ; 2° Elles montrent la large dépression ovalaire en creux à l'extérieur, en relief prononcé à la face interne et portant, vers le milieu, la per- foration pédonculaire allongée. Ces caractères les différencient suffisamment des Orbiculoïdea pour permettre de les ranger dans le sous-genre Discinisca. . (1) Bull. Mus. Comp. Zool., vol VII, n° 1, p. 37. — Voir également : ZITTEL, Traité de Paléontologie, p. 676; OEHLERT in Fischer, Manuel de Conchyliologie, p. 1268. @) Palaeontology of New York, vol. VII, part I, p. 124. 348 PROCÈS-VERRAUX. Discina (Discinisca) FORRIERENSIS nov. sp. (?) Confer. Discina cf. Forbesii Kayser. Fauna der ältesten Devonablagerungen des Harxes, 1878, p. 205, pl. XXX, fig. 19 (207). Valve supérieure patelliforme, en général médiocrement convexe, mais de hauteur variant avec l’âge et même avec les individus, parfois quasi circulaire, parfois longitudinalement ovale. Crochet subcentral, variant de position et oscillant entre le centre et le bord postérieur. Valve inférieure nettement concave. Crochet également subcentral ou subpostérieur. Entre le crochet et le bord postérieur de cette valve, la surface externe porte une dépression ovalaire profonde n’atteignant pas le front et qui, à la face interne, se traduit par une protubérance saillante. Foramen de forme plutôt allongée, situé au centre de Ja dépression. Cette partie de la coquille présente un aspect très sem- blable à la figure 4, planche IV F de Hall, Palaeontology of New York, volume VII, part 1, 1892 (perforation pédonculaire de Discinisca lamellosa Broderip, espèce actuelle). Toutefois, le septum n'est pas très nettement observable à cause de l’état de conservation de la portion de la coquille où il se trouve. Le test est recouvert à l'extérieur par de nombreuses lamelles concentriques, assez régulières, assez fortes, très serrées et séparées par des intervalles à peu près équivalents. Ces lamelles se poursuivent, mais en s’atténuant notablement, dans la fossetie ovalaire de la valve inférieure. La face interne du test est radiairement parsemée de très fines stries également très serrées, assez irrégulièrement droites. Ces stries radiaires, que je n’ai pu observer sur la protubérance discoide environnant la perforation pédonculaire, se manifestent parfois vague- ment à l'extérieur dans les parties les plus minces de la coquille. Test corné, brillant, perforé de nombreux canalicules d’une extrême ténuité. Le Musée royal d'Histoire naturelle possède une quinzaine d’échan- tillons jeunes et adultes de valves supérieures de cette espèce, dont il n'existe, par contre, que deux valves inférieures; mais ces dernières, dont on a recueilli l'empreinte et la contre-empreinte, permettent d'établir une diagnose suffisante. Je n’ai rencontré jusqu'ici, dans les nombreux travaux que J'ai consultés, aucune forme identique. Une espèce qui paraît offrir avec la nôtre certaines analogies est la Discina confer Forbesü, décrite et figurée par M. Kayser, dans Die Fauna der ältesten Devonablagerungen SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 349 des Harzes (!). L'auteur donne la description suivante (il s’agit de deux valves inférieures) : « Sie stellt einen ziemlich grossen, länglichen, sehr flachen Kegel mit gedrängten, starken, concentrischen Anwachsringen dar. Unter dem Scheitel liegt ein länglicher, nicht bis dem Rand reichender Schlitz. Schale hornig, glanzend. » Il indique comme différences avec Orbiculoïdea Forbesii Davidson les anneaux d’accroissement plus faibles, la fente pédonculaire plus étroite chez cette dernière : « ... Indess sind die Anwachsringen bei der englischen Art schwächer und der Schlitz schmäler. » De plus, la figure 19, notamment, montre une forme très aplatie, sinon concave, et, près du crochet, une dépression assez prononcée où l'ouverture pédonculaire n’est d’ailleurs pas indiquée. Mais ni la brève diagnose, ni le dessin insuffisant ne permettent une assimilation bien certaine de la forme de Klosterholz avec la forme belge. La Discina anomala Kayser (?), qui est bien une Discinisca, diffère de la Discinisca de Forrières par son contour plus ovale, rétréei à l'avant; par sa taille plus forte; par la hauteur relativement plus considérable de la valve supérieure ; par la conformation de la valve inférieure, simplement plate chez la forme rhénane et concave chez la forme belge ; enfin, par l’irrégularité des lamelles concentriques d’accroissement « hie und da zusammenlaufenden ». Je propose de donner à l'espèce belge le nom de Discina ( Discinisca) forrierensis, qui en rappelle la provenance. | Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. b) ORDRE DES APYGIENS (TESTICARDINES). 10 FAMILLE DES PHODUCTIDES, Genre CHoNETESs Fischer. CHONETES SARCINULATA Schlotheim sp. 4890. Terebratulites sarcinulatus Schlotheim, PETREFACTENKUNDE, p 256, pl. XXIX, fig. 3 a, b. 1842. Productus sarcinulalus von Buch, UEBER PRODUCTUS ODER LEPTAENA, p 95. 1843. Chonetes sarcinulata de Koninck, DESCRIPT. DES FOSSILES DE BELG., p. 209, pl. XIII, f. 2. (1) Die Fauna der ältesten Devonablagerungen des Harzes, 1878, p. 205, pl. XXX, fig. 19 (90 ?). (?) Beitrâäge zur Kenntniss der Fauna der Siegenschen Grauwacke, 1892, p. 9%, pl. X, fig. 1-3. 390 PROCÈS-VERBAUX. 1845. Chonetes sarcinulata Murch. Vern. Keyserl., Russie D'EUROPE, p. 249, pl. XV, fig. 10a-h. 1893. Chonetes sarcinulata Schnur, EIFEL BRACHIOPODEN, p. 51. 1868-1871. Orthis biradiata Quenstedt, PETREFACTENKUNDE DEUTSCHLANDS. BRACHIOP., p. 602, pl 57, fig. 69. 1883. Chonetes sarcinulata OEhlert, BuzL. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 3e série, t. XI, p. 9149. pl. XIV, fig. 1. 4889. Chonetes sarcinulata Kayser, FAUNA DES HAUPTQUARTZITS, p. 62, pl. VII, fig. 4, 6, 7, 8. Cette espèce très connue est abondamment représentée dans les schistes verts qui forment, à Couvin, le sommet de la zone des roches rouges de Winenne et le substratum de la Grauwacke à Spirifer arduennensis. Elle en compose même le seul élément constitutif de la faune qu'il m'ait été permis d'y observer, malgré mes nombreuses recherches. M. OEhlert à donné, de la Chonetes sarcinulata, une excellente description (1) à laquelle on ne peut rien ajouter. Toutefois, peut-être conviendrait-il de faire certaines réserves au sujet de la réunion que préconise notre savant confrère de Laval, de la Chonetes Hardrensis Phillips à la Chonetes sarcinulata (?); assimilation déjà proposée par Murchison, Verneuil et Keyserling (5), puis par M. Kayser (4). Mais il convient de dire aussi bien que les figures et les diagnoses publiées par Phillips sont, en général, tellement défectueuses qu’il n’est guère possible de trancher la question si l’on n’a pas sous les yeux les spéci- mens originaux décrits par l’auteur. Localité : Couvin, chemin de la Forêt. 90 FAMILLE DES STHROPHOMEÉNIDES. Genre OrTHis Dalman. — Sous-genre DaLmanELLA Hall (5). OrTHIS (DALMANELLA) ORBICULARIS Arch. Vern. 4845. Orthis orbicularis Arch. Vern. (BULL. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 2% série, t. II, p. 178, pl. XV, fig. 9a-d.) (t) Bull. Soc. géol. de France, 3° série, t. XI, p. 519. (2) Loc. cit., p. 521. (5) Russie d'Europe, p. 243. (&) Brachiopoden des mittel- und ober-Devon der Eifel, 1871, p. 636. (5) Pour la diagnose du sous-genre, voir HALL, Palaeontology of New York, p. 206. SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 391 1861. Orthis orbicularis? (Sowerby) Caïllaud. (Buzz. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 2e série, t. XVIII, p. 335.) M. OEhlert range cette forme dans la synonymie de Orthis Hamoni Rouault. (ANN. SCIENCES GÉOL., 14887, p. 48.) Cependant l'espèce d’Erbray que citait Caillaud à la carrière Pont-Maillet dans son travail précité a été déterminée par M. Barrois (FAUNE D'ERBRAY, p. 73), quoique avec un point de doute, comme Orthis orbicularis Arch. Vern., et l'auteur a déclaré en outre n'avoir pas rencontré à Erbray l’Orthis Hamoni tel que le décrit M. OEhlert. C’est vraisemblablement à tort que De Tromelin et Lebesconte (BULL. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 3e série, 1877, t. IV, p. 32) ont rapporté à Orthis Hamonti Rouault la forme du Pont-Maillet attribuée par Caillaud à Orthis orbicularis? Sow. — Il convient aussi d'ajouter que l’Orthis orbicularis de Sowerby est un syno- nyme de l’Orthis elegantula Dalman. 1869. Orthis orbicularis Verneuil in Tschihatcheff. Aste MINEURE, p. 29. 4879. Orthis orbicularis Kayser. (FAUNA DER AELTEST. DEVONABLAG. DES HARZES, p. 187, pl. XXVILL, fig. 11-13; pl. XXXIV, fig. 7.) 1882. Orthis orbicularis Barrois. (ASTURIES, p. 234.) 1889. Orthis orbicularis? Barroïs. (ERBRAY, p. 73.) Non Orthis orbicularis Sowerby, 1839, in MurcHison’s SiL. Sysr., p. 611, pl. V, fig. 46, qui est synonyme de l’Orthis elegantula Dalman. (Voir : Kayser, DEVONABLAG. DES HARZES, p. 188; Barrois, ASTURIES, p. 73.) Non Orthis orbicularis F. Schmidt, BEITRAG ZUR GEOL. DER INSEL GOTLAND, p. #4, . qui est un Orthis canaliculata d’après Davidson. (BRITISH SILUR. BRACHIO- PODA, p. 218.) " J'ai sous les yeux une valve dorsale de petite taille, fortement aplatie sans être toutefois operculiforme, un peu plus large que longue, à contour arrondi, transversalement ovale. Du crochet, très peu proé- minent, part une légère dépression médiane subaigué, ou sillon, qui va s'accentuant vers le front qu’elle atteint également en le faisant dévier vers le bas. Le bord cardinal est droit et de moindre longueur que la plus grande largeur de la coquille, qui se mesure vers le milieu de la valve. Test recouvert extérieurement de nombreux plis très fins, recoupés par des stries d’accroissement peu nombreuses et peu mar- quées, sauf vers le front où elles sont plus visibles. Les plis médians sont droits, tandis que les plis latéraux se recourbent légèrement vers l'extérieur. Ces caractères répondent à l'excellente diagnose de l’Orthis orbicu- laris donnée par M. Kayser dans Die Fauna der ältesten Devonabla- gerungen des Harzes, p. 187, et le spécimen belge offre une étroite ressemblance avec la figure 13 de la planche XXVIIT de l’ouvrage précité. Toutefois, les plis radiaires ne paraissent pas tout à fait aussi nettement réunis en faisceaux. Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. 302 PROCÉS-VERBAUX. 80 FAMILLE DES SPSIRITÉSREIDES. Genre RETziA King (?). ? ReTzia Oniviani Arch. Vern. sp. 4845. Terebratula Oliviani Arch. Vern., BuLL. Soc. GÉOL. DE FRANCE, 9% série, t. Il, p. 470, pl. XIV, fig. 10 a-d. 1888. Retzia Oliviani J. Gosselet, L'ARDENNE, p. 374. 1889. Relzia sp. aff. Oliviani F. Sandberger, ENTWICKELUNG DER UNT. ABTHEIL. DES DEVON. SYST. IN NASSAU, p. 49. 1903. Retzia ? sp. aff. Oliviani K. Walther, Neues JAHRB. Für Min, XVII B. Bd, p. 57, pl. I, fig. 8 a-c. Quelques traces assez mal conservées paraissent appartenir à cette espèce, mais l’état des échantillons ne permet pas une détermination certaine. Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. Genre SPIRIFER Sowerby. SPIRIFER SUBCUSPIDATUS Schnur. 1853. Spirifer subcuspidatus Schnur, EtFEL BRACHIOPODEN, p. 202, pl. XXXII, fig. 8 a-f; pl. XXXIV, fig. À e-g (1 a-d exelusae). 1853. Spirifera cuspidata Steininger, GEOGN. BESCHREIBUNG DER EIFEL, p. 70, pl. VII, fig. 9, 6. 1864. Spirifer subcuspidata Davidson, BriTisH DEvVON. BrACHIOP., p. 33, pl. VIII, fig. 14-15, 1871. Spirifer subcuspidatus Quenstedt, PETREFACTENKUNDE, P. 485, pl. LIT, fig. 92 à 15020: dr . 4871. Spirifer subcuspidatus Kayser, ZEITSCHR. DER DEUTSCH. GEOLOG. GESELLSCH., t. XXIII, p. 572. 1884. Spirifer subcuspidatus Beushausen, OBERHARZ. SPIRIFEREN. SANDSTEIN, p 120, pl. VI fig 23, 24. 1886. Spirifer subcuspidatus Wenjukoff, Devon. SysT. IN N.-W. uND CENTRAL RUSS= LAND, p. 87, pl. IV, fig. 6. 1895. Spirifer subcuspidatus Béclard, Buzz. Soc. BELGE DE GÉOL., ETC., t. IX, Mém p. 169, pl. XV, fig. 1-6. 4900. Spirifer subcuspidatus Scupin, SPIRIFEREN DEUTSCHLANDS, p. 17. 1909. Spirifer subcuspidatus Maïllieux, BuLrL. Soc. BELGE DE GÉOL., ETC., t. XXI, Mém., p. 340, fig. 19, 45. | SÉANCE DU 18 OCTOBRE 1910. 393 De nombreuses valves ventrales et dorsales séparées présentent les caractères de cette espèce bien connue, facilement reconnaissable par la forme pyramidale de sa valve ventrale, possédant une haute aréa triangulaire et portant un sinus plat, peu profond ; par les incisions courtes et divergentes des supports dentaires; enfin, par la forme plate- ment arrondie et peu élevée du bourrelet de la valve dorsale. Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. B. CLASSE DES LAMELLIBRANCHES. ORDRE DES ASIPHONIDES. 19 FAMILLE DES AVSCULIDES. Genre GosseLETiA Barrois (?). GOSSELETIA ? Sp. Une valve gauche, dont le très mauvais état ne permet même pas une détermination générique certaine, offre, par sa forme générale, une vague ressemblance avec Gosseletia truncata Rœm. ; mais ni l’orne- mentation du test n1 la structure du bord cardinal ne sont observables. Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. 90 FAMILLE DES PRHISINIDES, Genre Moniomorpna Hall. ? MopiomorPHa MopiozirorRmiS Beushaus. nov. sp. (1). Deux valves gauches de grande taille, mais dont on ne voit malheu- reusement pas le moule interne, semblent appartenir à une forme voisine de Modiomorpha modiola Beushausen (Lamellibranchiaten, p. 22, pl. If, fig. 1-5) à laquelle Beushausen a donné le nom spécifique modiolifurmis. Elles se distinguent de Hodiomorpha modiola par l'élar- gissement considérable de la partie postérieure de la coquille, mais (4) La description de cette espèce, dont les types existent dans les matériaux du gîte de Melreux (feuille de Marche n° 8536) appartenant au Bto de M. Dupont — Em2b, sera publiée avec le dossier inédit de Beushausen. 354 PROCÈS-VERBAUX. on ne peut observer si l'impression des adducteurs pédiaires antérieurs est plus haute que chez Modiomorpha modiola. L'état de conservation des matériaux ne permet donc pas une détermination certaine. Localité : Forrières. Feuille de Rochefort n° 8650. Le Secrétaire général donne communication de quelques observa- tions que lui a suggérées la lecture de la Topologie du général Ber- thaut. On les trouvera dans le Compte rendu bibliographique de cet ouvrage. La séance est levée à 21 heures 40. a SÉANCE MENSUELLE DU 18 OCTOBRE 1910 Décès de M. W. Prinz et du Profr Z Consiglieri Peclioso. Distinctions honorifiques . . Communication du Bureau . . . À es = Approbation du procès-verbal de la séance de juillet : Rectification de M. de Dorlodot . . . . Correspondance. . Dons et envois reçus . H, Pohlig. Xylopsaronius. Les premières Filicinées caractérisées par Ja forma. : lion du Bois: 2e à Ca CT Ve NS NS Sechmitz, S. J., et X, Stainier, La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. (Note complémentaire à la sixième note prélimi- Fe naire : Un nouveau facies du Montien en Campine) . . . PR, Maillieux, Note sur la faune des roches rouges de Winenne . LE Haut Protecteur :S M. le Roi 7 = x LA SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910 Vingt-quatrième année Tome XXIV — 4910 SÉANCE MENSUELLE DU 16 NOVEMBRE 1910. Présidence de M. À. Rutot, président. La séance est ouverte à 16 h. 35. Distinctions honorifiques. Notre confrère M. LericHE est nommé professeur de Géologie à l’Université de Bruxelles, en remplacement de M. Prinz. M. DozLo a été nommé membre du Comité international de nomen- clature par le Congrès international de Zoologie de Gratz. Notre éminent confrère a également été nommé membre d'honneur de la Société impériale zoologique et botanique de Vienne. Approbation du procès-verbal de la séance d’octobre. Ce procès-verbal est adopté sans observations. M. E. Maillieux à adressé au Secrétariat la rectification ci-dessous : Un lapsus lui à fait écrire dans la note au bas de la page 555 des procès-verbaux : « La description de cette espèce, dont les types existent dans les matériaux du gîte de Melreux. » Au lieu de Melreux c’est Grimbiémont que l’auteur voulait désigner. | Correspondance. M. G. Hasse, par suite d’empêchement imprévu, s'excuse de ne pouvoir venir à la séance présenter la communication portée à l’ordre du jour. Le Gouverneur du Brabant a fait parvenir à la Société le subside de la province pour l'exercice 1910. | 19140. PROC.-VERB. 9 396 PROCÉS-VERBAUX. Le Comité organisateur du XXII° Congrès de la Fédération archéolo- gique et historique de Belgique nous adresse la circulaire suivante : Déférant au désir exprimé par les délégués des Sociétés d'Archéologie et d'Histoire de Belgique dans leur réunion du 21 septembre dernier, le Cercle archéologique de Malines, qui commémore en 1911 le vingt-cinquième anniversaire de sa fondation, a accepté d'organiser, à cetie occasion, le XXII Concrks de la Fédération, qui se tiendra du 5 au 10 août de cette année. Le Cercle archéologique du pays de Waes, à S'-Nicolas, a bien voulu participer à cette organisation, en décidant de recevoir les membres du Congrès et de fêter confraternellement avec eux la cinquantième année de son existence. Une visite à la ville d’Hulst, la pittoresque cité voisine, sur territoire hollandais, corsera le programme de cette journée. Les congrès d'Archéologie et d'Histoire de Belgique ont toujours joui d’une réputation justement méritée et par le nombre des adhérents et par les progrès qu’ils ont fait accomplir aux sciences complexes et diverses qui font l'objet de leurs délibérations. | Nous ne doutons pas que les membres de votre savante Compagnie tiendront à honneur d’adhérer à ce Congrès et d’y participer activement. Dans cette intention, nous vous transmettons un certain nombre de bulletins de souseription et nous vous en enverrons davantage à votre demande. Les dames sont invitées à participer aux travaux du Congrès. Inutile de vous dire que les souscripteurs jouiront de tous les avantages inhérents au Congrès et en recevront toutes les publications, et ce dans les limites fixées par l’article 4 des statuts de la Fédération, revisé en séance du 31 juillet du Congrès de Liége de 1909, libellé maintenant ainsi qu’il suit : La cotisation pour les membres de toutes les sociétés adhé- rentes qui souscrivent par l'intermédiaire du bureau de leur société est fixée à 10 francs. Le taux de celle cotisation est ramené à 5 francs pour les membres des familles des souscripteurs ci-dessus qui ne désirent pas recevoir les publications. Cette décision a été le corollaire de celle votée à la même séance et qui consacre la biennalité des Congrès. Les publications comprendront un guide illustré de Malines, St-Nicolas et Hulst, les mémoires imprimés préalablement au Congrès et le compte rendu y compris la rédaction sténographiée des discussions en séances. Les frais de voyage pour les excursions à Tessenderloo, Aerschot, Diest, abbaye d’Averbode, Louvain, Turnhout ou Hoogstraeten, que le Comité s'occupe d'organiser, et de participation au banquet seront seuls à la charge des adhérents. Il nous serait agréable et utile en même temps d'être assurés de la SÉANCE DU 46 NOVEMBRE 1910. 357 Canon de nos confrères à ces assises pour le 15 décembre prochain, afin qu’'i nous soit permis de fixer en temps os l'importance du tage des impressions préalables. A notre grand regret, il ne nous serait guère possible de donner satisfaction sur ce point aux retardataires. Programme provisoire. SAMEDI D AOUT. — Séance des délégués — Assemblée générale. — Conférence. DinancHE 6 aouT. — Ouverture du Congrès. — Réception par les auto- rités communales. — Inauguration de l'Exposition des anciennes indus- tries l’art malinoises et folklore, — Visite aux archives et aux monuments civils de la ville. -— Banquet. Luxpr 7 AOUT. — Travaux des sections. — Assemblée générale pour ces travaux. — Concert de carillon. Mari 8 AoUT. — Journée archéologique à St-Nicolas. — Réception otlicielle à l'Hôtel de ville par les autorités communales. — Inauguration et visite du nouveau Musée archéologique. — Séance plénière et célébra= tion du cinquantenaire du Cercle de S'-Nicolas. — Départ pour Hulst. — Réception par les autorités à Hulst. — Visite de l'Hôtel de ville et des archives communales. — Visite de l’église. — Promenade en ville. — Retour à Malines. MEercreDI 9 AOÛT. — Travaux des sections. — Assemblée générale pour ces travaux. — Visite aux églises. — Conférence avec projections lumi- neuses et Fête de nuit au Jardin botanique. JEUDI: 10 aout. — Excursion, etc., à déterminer ultérieurement. — Séance de clôture à l'endroit terminus de l’excursion. VenoReDI 11 AOÛT. — Éventuellement voyage à Charleroi. Dons et envois reçus. M. Mourlon dépose les textes explicatifs des planchettes géologiques publiés par le Ministère de l'Industrie et du Travail. M. Rutot remet le deuxième mémoire qu’il a publié en collaboration de MM. F. et E. Putzeys, sur l’Alimentation en eau potable de la Basse- Belgique, dont il à bien voulu rédiger un compte rendu bibliographique. | 1° Périodiques nouveaux : 6153 CopexnacuE, Académie royale des Sciences et des Lettres : Bulletin 1892-1910. 6154 CoPENHAGuE. Académie royale des Sciences et des Lettres : Mémoires 1904-1908. 6155 UrBana. Illinois Geological Survey. Bulletin : 1907 à 1910. 398 PROCÈS-VERBAUX. 2 De la part des auteurs : 6156 .. Geological Map of Egypt. Échelle du 1/2990000 (4 feuille). Le Caire, 1910. 6137 … Geological Map of Egypt. Échelle du {} 500000 (6 feuilles), Le Caire, 1910. | 6158 Appellüf, A, Untersuchungen über den Hummer mit besonderer Berücksichtigung seines Auftretens an den Norwegischen Küsten. Bergen, 1909. Extr. de Bergens Museum Skrifter, Ny Raekke, Bd I, n° 1, 77 pages, 3 planches. 6159 Hecker, 0., Bestimmung der Schwerkraft auf dem Schwarzen Meere und an dessen Kuste sowie neue Ausgleichung der Schwerkrafts- messungen auf dem Atlantischen, Indischen und Grossen Ozean. Berlin, 1910. Extr. de Zentralbureau der Internationalen Erdmes- sung. Neue Folge der Verüfjentlichungen, n° 20, 160 pages et 4 planches. 9261 Boule, M., Les grottes de Grimaldi (Baoussé-Roussé). Tome I, fasc. III. Géologie et paléontologie (suite). Monaco, 1910. Volume grand in-4, pp. 137-236, pl. XIV-XXIX, fig. 19-33. 6014 van Waterschoot van der Gracht, W.-A.-1.-M., Jaarverslag der Rijksop- sporing van delfstoffen over 1909. Amsterdam, 1910. Broch. in-4° de 80 pages, 2 planches et 5 figures. Communications des membres. A. RuroT. — Note complémentaire sur l’authenticité des ossements humains quaternaires de Grenelle et de Clichy. En rentrant de la Dordogne, mon vif désir était d’aller me rendre compte sur place de l’état actuel des choses à Grenelle, en vue des recherches éventuelles qui pourraient être entreprises dans la célèbre localité. | J'ai éprouvé, de plus, une réelle satisfaction de savoir que notre _ savant confrère M. Gustave Dollfus daignait m’accompagner dans cette course, ses connaissances spéciales sur la géologie parisienne devant « » être des plus précieuses au cours des recherches futures. Nous nous sommes rendus d’abord rue Saint-Charles, et la première chose qui nous a frappés est que le prolongement de la rue Balard était déjà en grande partie réalisé SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 359 À l'emplacement même des anciennes carrières Hélie et Coulon, la nouvelle rue était tracée et les égouts venaient d’être terminés. fl n’y a donc plus rien à faire de ce côté. Pénétrant ensuite dans l’enclos représentant actuellement une partie de l’ancienne carrière Hélie, nous y avons heureusement rencontré un membre de la famille occupé à niveler définitivement le sol de l’an- cienne exploitation, afin de l’aplanir complètement et de le livrer à la bâtisse. Ce parent du « père Hélie » est né après 1870 et il ne connaissait rien des fameuses découvertes faites en 1867-1868 par M. E. Marun, mais à partir de 1885 il s'était trouvé mêlé aux travaux des ballastières et il nous assura de la manière la plus formelle que tout le terrain des carrières Hélie-Coulon, en somme assez vaste, au milieu duquel passe depuis peu la rue Balard prolongée, avait été exploité « à fond » jusque dans ces dernières années, c’est-à-dire Jusque plusieurs mètres sous le niveau d'eau. Seul un terrain contigu situé à l'Est et un terrain maraicher en plein rapport qui s'étend en face, de l’autre côté de la rue Saint-Charles, devaient être restés intacts. Le lieu des nouvelles recherches se trouve donc singulièrement réduit, et, de plus, Emile Martin ayant déclaré, en 1868, que les trouvailles se faisaient dans la partie Ouest de la carrière, alors que la partie Est était improductive, c’est encore une condilion défavorable que nous avons à enregistrer. | Nous avons alors demandé au parent des Hélie s’il ne se rappelait pas que des ossements et notamment des restes humains eussent été trouvés lors de la dernière période d'exploitation à laquelle il avait personnellement assisté. La réponse fut des plus intéressantes. « Certes, nous dit notre interlocuteur, je me rappelle qu’à certaines reprises on a trouvé des os humains au cours des travaux, à tel point qu'il s'était formé une légende parmi les ouvriers. Ceux-ci croyaient à l'existence, à l'emplacement de la carrière, d’un cimetière de Prussiens datant de la guerre. » Personne ne s'intéressant aux ossements découverts, ceux-ci ont disparu à jamais dans les remblais. » Et voilà ainsi obtenue, d’une bouche autorisée, la triste vérité ! Combien de squelettes chelléens d’une valeur scientifique inesti- mable ont-ils été détruits de cette façon, en grande partie à cause de 360 PROCES-VERBAUX. l'insouciance montrée par quelques savants à l'égard des précieuses découvertes des Émile Martin et des Eugène Bertrand? Nul ne le saura jamais. Ce qui est certain, c’est qu'un admirable matériel, placé dans les conditions les plus favorables d'étude et d'extraction, a été dissipé. Il nous restait cependant un espoir. L'un de mes confrères à la Société préhistorique de France, M. Marcel Hébert, qui s’est vivement intéressé aux recherches à effec- tuer dans les couches quaternaires des environs de Paris, m'avait indiqué, au n° 557 de la rue Lecourbe, une exploitation en activité offrant une coupe semblable à celle de Grenelle et où des découvertes d’ossements avaient été faites récemment. Parmi ces ossements, deux avaient été déclarés humains par un docteur en médecine. M. G. Dollfus et moi nous nous rendimes rue Lecourhe où nous trouvâmes sans difficulté la ballastière signalée par M. Hébert. A vol d'oiseau, cette exploitation est située à 400 mètres au Sud-Est de l’ancienne carrière Hélie. Le propriétaire, M. Avrillaud, nous reçut de la manière la plus aimable et nous confirma la découverte d’ossements à un niveau parfaitement déterminé; il ajouta que, depuis la dernière visite de M. Hébert, d’autres gros ossements avaient été recueillis au même niveau. En effet, conduits au point signalé, nous nous sommes trouvés en présence d’un beau bassin d'Éléphant, admirablement conservé, mais brisé en plusieurs fragments à cause des difficultés d'extraction. Les os étaient d’un beau blanc, durs lorsqu'ils sont séchés. Il m'a naturellement été impossible de déterminer sur place si nous avions affaire à l’Elephas antiquus ou à l’Elephas primigenius. Une belle coupe se montrait à l’extrémité de l’exploitation; nous l'avons done levée en la complétant par les renseignements qui nous ont été fournis pour ce qui concerne la partie noyée sous le niveau d’eau (!). | () Le propriétaire de l’exploitation nous a appris que le niveau d’eau actuei, tel que nous le constations, était assez sensiblement plus élevé que celui existant habi- tuellement. C’est que l’exploitation à été envahie par la grande crue du commence- ment de 1910, et, depuis lors, le niveau n’a baissé que très lentement, ce qui a amené une grande perturbation dans le mode de travail de l'exploitation. SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 361 Voici cette coupe : TUE TNT qu RS COUPE D’UNE EXPLOITATION DE GRAVIER, SITUÉE RUE LECOURBE, N° 397, A VAUGIRARD, A 400 MÈTRES SUD-EST DE L’ANCIENNE CARRIÈRE HÉLIE. A-Solvégétal noirci.. . + . Vie cn: Le. OTAD B. Lit caillouteux irrégulier, à éléments déplacés, base du SOIMÉSG IA EEE Re D me On C. Masse de limon grisâtre argileux stratifié, facies normal du lünon hesbayen des géologues belges. . . . . 1m60 D. Faible cailloutis, mince, peu visible. . . . . . , Om02 E. Alternances de strates de sable fin, brunâtre, argileux, et de strates de sable meuble de même couleur. Cet ensemble constitue les sables gras . Es. nr tmo0 F. Alternances de gravier et de sable blanchâtre, meuble (suble aigre), plus ou moins régulièrement stratifiées . 0m60 N, N'. Niveau d’eau. G. Gravier à éléments plus gros, avec moins de strates sableuses, montrant, à environ Om30 sous le niveau d’eau, un lit de gros blocs de grès blanchâtre. C’est à Om30 sous le niveau de gros blocs que le bassin d’Elé- phant et d’autres os, parmi lesquels deux signalés comme humains, ont été recueillis . . . . . . {m00 Plus bas, le gravier continue et forme le gravier de fond de Belgrand. 302 .PROCÈS-VERBAUX. On voit combien cette coupe ressemble à celle de la carrière Hélie, sauf pour ce qui concerne la partie supérieure. C'est qu'en effet nous nous trouvons sensiblement plus éloignés de la Seine et que le sol monte insensiblement, ce qui à une influence sur la conservation de la coupe générale primitive. Dans les parages de la rue Saint-Charles, le délavage des « limons moyens » à été à peu près complet, et 1l n’en reste plus que des vestiges rubéfiés. Rue Lecourbe, le manteau des « limons moyens » à été en partie préservé et nous pouvons en constater une épaisseur de 1"60 au-dessus des sables gras sous-jacents. | Et ainsi se trouvent confirmées en fait mes prévisions, qui m’avaient convaincu de l’âge paléolithique ancien, comme aux environs d'Amiens, du complexe : sable gras, sable aigre et gravier, dans lequel les décou- vertes d'Emile Martin et d’Eugène Bertrand avaient été faites. Pour moi, il ne peut plus exister le moindre doute au sujet de l’âge chelléen des ossements de Grenelle et de Clichy, toutes les couches renfermant ces précieux restes ayant été primitivement surmontées du groupe, plus ou moins bien préservé, des « limons moyens », puis de l'Ergeron. Il restait cependant un dernier point à éclaircir : les ossements de la rue Lecourbe signalés comme humains l’étaient-ils en réalité? Non. M. Hébert me les ayant envoyés, ils ont été reconnus, par le personnel de la Section de Paléontologie du Musée de Bruxelles, comme appartenant au Cheval. Aïnsi s'évanouit encore une espérance, car si les ossements signalés comme humains avaient réellement appartenu à l'Homme, des fouilles systématiques effectuées à l'exploitation de la rue Lecourbe s'imposaient. La partie doit-elle donc être considérée comme perdue ? Certes, elle est bien compromise, car nous nous trouvons de vingt ans en retard. Si les recherches avaient pu commencer vers 1890, de précieuses pièces auraient sans doute pu encore être exhumées. Aujourd'hui, tout espoir d'augmenter nos connaissances relatives aux races chelléennes se reporte sur le terrain non fouillé. bordant à l'Est la clôture de l’ancienne propriété Hélie. Bien que, d’après Émile Martin, les découvertes se soient faites surtout vers l'Ouest, la grande proximité du terrain resté intact avec l’ancienne carrière Hélie permet toujours un certain espoir. Si l’on se décide à faire un effort de ce côté, 1l faudra donc marcher vite. RC —— SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 363 Il était naturel que, après m'être rendu à Grenelle, j’aiile visiter les vénérables restes conservés au Museum d’Histoire naturelle, C’est ce que j'ai fait. En compagnie de M. G. Dollfus, j'ai longue- ment examiné les crânes fracassés et les ossements mutilés de nos ancêtres, et leur aspect blanc mat correspond bien à celui des osse- ments d'Éléphant et de Cheval recueillis rue Lecourbe. De plus, j'ai pu faire une constatation intéressante que le D" H. Klaatsch, de passage à Paris, m'avait déjà annoncée. J'ai vu, avec une grande satisfaction, que le crâne néanderthaloide de Clichy, conservé au Musée de la Ville de Paris, avait pris place dans les vitrines du Museum. À. Ruror. — Note sur les nouvelles trouvailles de squelettes humains quaternaires dans le Périgord. J. — À PROPOS DE L’AGE DE L'HOMME DE COMBE-CAPELLE. La découverte sensationnelle du squelette humain faite l’au dernier au Roc de Combe-Capelle, non loin de Montferrand-du-Périgord, par M. O. Hauser avait vivement attiré l'attention des anthropologistes sur ces précieux restes, en raison même de leur facies non-néander- thaloïde. Bientôt des photographies de face et de profil du crâne sont arrivées à notre connaissance, puis, le squelette ayant été très exactement moulé, nous avons pu l’étudier à notre tour en comparant nos obser- vations à celles publiées par le D' Klaatsch, professeur à l'Université de Breslau, qui avait assisté à l'extraction des ossements (1). En raison de ses caractères non-néanderthaloïdes, d'une part, et de ses relations reconnues par le D' Klaatsch avec le crâne de G. Hey-Atil et ceux de Brüunn et de Chancelade, le crâne de Combe-Capelle m'avait tout particulièrement intéressé, et sa valeur documentaire de tout premier ordre m'avait engagé à en parler dans mon travail intitulé Coup d'œil synthétique sur l'époque des cavernes (?), d’après le peu que J'en savais à ce moment. ————— (M) Voyez H. KLAATSCH et O0. HAUSER, Homo aurignacensis Hauser?, ein paläolitischer Sheletfund aus dem unteren Aurignacien der. Station Combe-Cupelle bei Montferrand (Périgord). (PRAEHISTORISCHEN ZEITSCHRIFT, t. L, 1910.) — Profr br H. KLaarscn, Die Aurignac Rasse und ihre Stellung im Stammbaum der Menschheit. (BERLINER ANTHRO- POLOGISCHE GESELLSCHAFT. LEITSCHRIFT FÜR ÉTHNOLOGIE, 1910.) Ê) Bull. Soc. belge de Géologie. Bruxelles, t. XXII, 1909. 4910. PROC.-VERB. 5h 364 . PROCÉS-VERBAUX. Ce peu ne me satisfaisait guère, et, l’étude du D: Klaatsch ne m’ayant pas apporté la connaissance de tous les faits que je désirais savoir, je me décidai à accepter l'invitation que M. O. Hauser me faisait de me mener sur place, puis de me montrer les découvertes d'industries effectuées dans le gisement. C’est du résultat de ma visite au Roc de Combe-Capelle que je désire d’abord entretenir mes confrères de la Société belge de Géologie. Disons en commençant que les premières fouilles au Roc de Combe- Capelle datent de 1907. Depuis longtemps le nom de Combe- Capelle était connu dans la science, et des silex tatllés ainsi étiquetés étaient répartis dans les collections locales. | Mais ces silex, fortement patinés en blanc, de l’âge approximatif de l’Acheuléen IT étaient répandus à la surface du sol, sur un versant rapide situé à quelques mètres en dessous du Roc ou Abri de Combe- Capelle, dont le pied était encombré d’éboulis. D’après ce que l’abbé Breuil rapporte (1), en 1907, M. Villeréal, maire de Montferrand-du-Périgord, fit ouvrir des fouilles sous l'abri, dont les résultats déroutèrent fortement les idées qu’il avait puisées dans Le Préhisturique de G. de Mortillet sur la succession des industries dans les cavernes françaises; si bien que, grâce à des intermédiaires, l'abbé Breuil fut invité à aller visiter les fouilles. Vu les solides connaissances et le coup d'œil qu’on lui reconnait, le zélé préhistorien français en arriva à établir la coupe suivante, comprenant tout ce qu'il avait vu, en partant du haut : 4° Éboulis assez gros; 20 Éboulis plus fin avec, à la base, un petit niveau solutréen (Solu- ‘tréen supérieur) ; 5° Gros éboulis de grands blocs tombés de la voûte avec, vers le bas, un second petit niveau solutréen (Solutréen moyen) (2) ; () H. Breuiz, L'Aurignacien présolutréen. Épilogue d’une controverse. (REVUE PRÉ- HISTORIQUE, t. IV, 1909.) (©) M. H. Breuil dit « Solutréen moyen », mais je crois qu'actuellement il vaut mieux dire Solutréen inférieur, la tendance étant de diviser le Solutréen en deux niveaux : l’un inférieur à pointes solutréennes sans pointes à cran, l'autre supérieur, avec pointes à cran. Le niveau à « pointes proto-solutréennes » serait alors rangé dans l’Aurignacien supérieur. is SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 365 4 Niveau important et continu appelé « de transition du Proto- Solutréen à l’Aurignacien » ; 5° Niveau stérile; 6° Niveau important et continu, caractérisé comme « Aurignacien moyen et supérieur »; 7° Niveau stérile; 8° Niveau important, Aurignacien (moyen) typique, très riche, apparaissant au bord de la terrasse et reposant sur le plancher rocheux jusqu’au ressaut de celui-ci en marche d'escalier, au-dessus duquel le niveau industriel ne se montre pas. | Les fouilles avaient été entreprises dans la partie de l’abri, à droite du spectateur. Quelque temps après la visite de l'abbé Breuil, les fouilles cessèrent, et le droit d'exploration fut acquis par M. O. Hauser, qui reprit la fouille du gisement en commençant du côté gauche de l'abri, de manière à marcher vers les premières excavalions. D'abord M. Hauser retrouva les couches décrites et dénommées par l'abbé Breuil (1) et, en s’avançant, il arriva Jusqu'à une grosse dalle formant ressaut brusque, déjà atteinte par les premiers explorateurs et au bas de laquelle semblait buter le beau niveau Aurignacien moyen du fond ; mais en continuant à creuser vers le fond de l’abri, la dalle montra qu'elle se terminait avant d'atteindre la paroi verticale et l'intervalle ainsi délimité avait été trouvé comblé de débris industriels de l’Aurignacien moyen. Au moment de ma visite, la dalle, en tuffeau jaunâtre, avait été entièrement dégagée, et son relief apparaissait distinctement; bien que faisant partie du sol rocheux, elle en était détachée par un joint de stratification. C’est au milieu de cette dalle qu'avait été trouvé étendu le squelette, et la partie centrale de la dalle montrait un creux artificiel obtenu (*) En réalité, et n'ayant probablement pas eu connaissance de l’importante note citée ci-dessus de l’abbé Breuil, M. Hauser a profité d’une visite de M. E. Baechler, directeur du Musée Saint-Gall (Suisse) et explorateur du Wildkircbli, pour lui demander de lever la coupe. Cette coupe figure dans le travail de MM Hauser et Dr Klaatsch : Homo Aurignacensis Hauseri..., cité ci-dessus, mais je la considère comme sensible- ment moins exacte que celle donnée par l'abbé Breuil, dont en août 1910 j'ai pu véri- fier la parfaite exactitude. La coupe de M. Baechler est datée 12 septembre 1909. La découverte du squelette a été faite le 26 août 1909; l'enlèvement du squelette a commencé le 12 septembre, sous la direction du D* Klaatsch. 366 PROCÈÉS-VERBAUX. par battage ou écrasement avec grattage, dans lequel était logé le sacrum. La tête se trouvait à environ 060 du point où les premières fouilles avaient été arrêtées; on sait qu’elle était accompagnée d’une couronne formée de l'association de deux coquilles actuelles : Nassa reticulata et Littorina littorea. 12 / COUPE APPROXIMATIVE DE L’ABRI DU ROC DE COMBE-CAPELLE, LEVÉE LE 29 AOÛT 1940. A. Niveau noir inférieur. Aurignacien inférieur du type de l’abri Audi. B. Niveau noir. Aurignacien moyen typique. C. Lit stérile. S, tête du squelette reposant sur la dalle. D. Niveau noir. Facies supérieur de l’Aurignacien moyen. E. Lit stérile. F. Niveau à industrie de l’Aurignacien supérieur avec pointes de la Font Robert. G. Niveau pierreux avec un petit niveau Solutréen inférieur (H). 1. Niveau mince à industrie du Solutréen supérieur (pointes à cran). J. Éboulis. {y avait donc eu inhumation évidente, et l'existence d’un rite funé- raire était encore accèntuée par le dépôt, en divers points du squelette, d'instruments de choix de type moustérien. Mais depuis peu, une autre* découverte avait été faite, très intéressante et dont la valeur scientifique | SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 307 . ne paraissait pas avoir été reconnue par M. Hauser. Celui-ci, en fouil- lant le plancher de l'abri pour arriver partout au roc, jusqu’au bord de la terrasse, remarqua que vers la périphérie le rocher s’affaissait assez rapidement et qu'une nouvelle couche noire, très riche en silex, se développait, l'épaisseur augmentant à mesure qu’on s’avançait vers le bord. Cette nouvelle couche ne pénétrait pas sous l'abri et n’atteignait nulle part la dalle funéraire. M. Hauser considérait la nouvelle couche comme moustérienne. Une fouille spéciale, pratiquée sous mes veux, montra à l’évidence que nous nous trouvions en plein bel Aurignacien inférieur du type de l’Abri Audi, avec les couteaux Lypiques à dos abattu de cet abri. Parmi des débris d’ossements retirés de ce niveau figuraient deux fragments de diaphyses portant des stries parallèles, semblables à celles de la station de la Quina (Charente). Cette constatation et celles faites relativement aux circonstances de linhumation me firent alors voir les choses autrement qu'elles avaient été interprétées jusqu'alors, et d’après la coupe approximative (1) de l'abri (voir p. 366), voici la suite probable des faits qui se sont passés sous et autour de l'abri. 1° Non loin, mais au-dessous de l'abri, une faible tribu de la fin de l’Acheuléen IT avait délaissé ses instruments caractéristiques à la surface du sol, puis avait disparu. 2 Pendant le Moustérien (moyen?), une tribu moustérienne, avant perdu un de ses membres, l’inbuma en déposant son cadavre sur la dalle, formant relief sur le sol de l'abri, la tête parée de sa couronne de coquilles; puis les outils et les armes du défunt furent réparus plus ou moins symétriquement sur les membres, et la sépulture fut aban- donnée. 5° Plus tard, une famille à industrie aurignacienne inférieure du type de l’Abri Audi vint s'installer au pied du rocher, en rejetant tous ses débris vers la périphérie de la terrasse. 4 Plus tard encore, une importante famille occupa l'abri entière- ment et répandit ses débris, outillage et restes de nourriture, sur toute l’étendue du plancher de la terrasse, sauf sur la dalle funéraire où se trouvait toujours étendu, et visible, lesquelette de l'ancêtre mousté- (1) Je dis approximative, parce que je la considère comme un simple croquis à vue et non comme un levé exact et détaillé, qui aurait pris un temps beaucoup plus consi- dérable que celui dont je disposais. J'espère que l'abbé Breuil sera mis à même de lever la coupe avec toute l'exactitude désirable. 368 _ PROCÉS-VERBAUX. rien. Je suis entièrement d'accord avec l'abbé Breuil pour admettre que l’industrie de ce niveau correspond exactement à l’Aurignacien moyen; on y trouve de nombreux grattoirs carénés dits Tarté et tous les outils : grattoirs, racloirs sur lames, burins à biseau taillé, carac- téristiques. M. Hauser y avait aussi recueilli d'assez nombreux poin- çons en 0S, mais pas encore de pointe d’Aurignac. Toutefois, j'ai fait remarquer à M. Hauser combien les débris de nourriture étaient abondants et serrés, ce qui nécessitait, de la part des fouilleurs, des coups de crochet peut-être trop énergiques. Dans ces conditions, 11 eût été matériellement impossible de sauver une pointe d’Aurignac engagée dans le magma osseux, de sorte qu’il ne serait pas prudent d'affirmer qu'il n'existe pas de pointe d’Aurignac à Combe-t apelle, et 1l faudra, au contraire, les chercher avec soin (1). 5° Un petit amas de pierraille stérile est venu recouvrir entièrement le plancher et s’est probablement étendu sur le squelette, de manière à le dissimuler assez complètement pendant une absence des Aurigna- ciens. 6° Ceux-ci sont revenus, mais avec une industrie en évolution. Ils n’ont plus vu le squelette, maintenant légèrement enfoui sous des éboulis, et ils ont dispersé leurs restes de repas et d'outillage sur toute l'étendue du nouveau plancher surhaussé de l’abri. L'industrie de ce niveau est encore, en gros, l’Aurignacien moyen, mais parvenu à peu près à son stade final. On y trouve des grattoirs Tarté, plus rares et d’autres de types variés, des burins; mais les « couteaux de la Gravelte », sortes de longues lames à dos abattu, résultant de l’évolution des couteaux de l’Abri Audi, puis de Châtel- perron, commencent à faire leur apparition et à annoncer l'approche du stade Aurignacien supérieur. M. Hauser y a trouvé notamment une pointe de sagaie avec biseau et un poinçon long avec traits gravés. (t) Un fait qui montre combien les recherches doivent être exécutées soigneuse- ment, c’est que l’abbé Breuil dit que lorsque son confrère l’abbé Bouyssonie a visité les fouilles de M. Villeréal, il a fait l'inventaire des ossements travaillés recueillis dans l’Aurignacien moyen et il y a constaté la présence d’une pointe d'Aurignac à 5 \ ÿ I base fendue et une autre à base non fendue, plus des poinçons divers, une spatule, un eiseau (lissoir?), un tube à couleur (ocre; grossièrement orné, deux pendeloques d'ivoire, etc Il est donc bien constaté que la pointe d’Aurignac existe au niveau Aurignacien moyen à Combe-Capelle. M. Breuil est toutefois d’avis que quelques-uns, des objets cités ci-dessus proviennent probablement du niveau immediatement supé-" FOX | rieur. Les ossements de Renne sont abondants. SEANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 369 7° Au-dessus d’un faible niveau d'argile rougeâtre sableuse à peu près stérile a eu lieu une nouvelle occupation de l'abri, et un nouveau lit s’étend sur tout le gisement. L'industrie des nouveaux occupants a sérieusement évolué. Parmi les pièces vues parmi les matériaux recueillis par M. Villeréal, M. l’abbé Breuil cite principalement plusieurs belles pointes de flèche du type de la Font-Robert, des lames de la Gravette, des « pointes » plus ou moins retouchées « à la Solutréenne », mais sur une seule face (pointes dites proto-solutréennes), des grattoirs divers, Jamais carénés, des perçoirs sur bout de lames, etc. C'est bien là le caractère propre à l’Aurignacien supérieur, les « pointes de la Font-Robert » et les « lames de la Gravette » jouant ici un rôle principal. Ni M. Breuil ni M. Bouyssonie n'avaient remarqué d'œuvre d’art à ce niveau, mais M. Hauser y à trouvé, outre les pointes de la Font- Robert, que j'ai aussitôt reconnues, et les lames de la Gravette, des dents percées, divers objets en os et une très jolie pendeloque de type spécial déjà connu. Les découvertes de M. Hauser ont donc entièrement confirmé les conclusions de l'abbé Breuil, de sorte que, encore ici, l'accord est complet, nous nous trouvons en présence d’un magnifique niveau de l’Aurignacien supérieur. 8 Le départ de la famille de l’\urignacien supérieur à sans doute été amené par la chute de quelques gros blocs de la partie en porte- a-faux de labri, mais, pendant un moment de répit, à eu lieu le passage d’une petite troupe à industrie solutréenne, celle-ci repré- sentée simplement par des fragments de « pointes solutréennes » du niveau de Solutré, ou Solutréen inférieur. Je ne me rappelle pas exactement si M. Hauser a retrouvé ce niveau; il me semble ne pas l'avoir vu représenté dans ses collections, mais l'observation notée par l’abbé Breuil est bien réelle et elle reste acquise. 9 La chute de très gros blocs de roche à rapidement mis fin à la faible occupation solutréenne, mais, au-dessus des gros éboulis, l'abbé Breuil nous montre encore l’existence d’une nouvelle occupation solutréenne, mais caractérisée, cette fois, par la présence des « pointes à Cran » qui indiquent si bien le Solutréen supérieur. Les fouilles de M. Hauser ont, une fois de plus, confirmé le bien fondé des observations de l’abbé Breuil, car nous avons vu, d’abord sur place, le niveau dont il est question, puis les collections nous ont 310 PROCÉS-VERBAUX. montré une série de pointes à crans tout à fait typiques, associées à des « feuilles de laurier » brisées. Quelles conséquences peut-on tirer de cet ensemble de faits? D'abord qu'à Combe-Capelle, comme en beaucoup d’autres points, l'ensemble des trois niveaux aurignaciens se trouve, typiquement représenté, en dessous des niveaux solutréens, ce qui avait été contesté, mais ce qui actuellement est devenu incontestable, et il n’y aura plus à y revenir. Ensuite, comme à Spy, les trois niveaux caractéristiques de l’Auri- gnacien, dans leur ordre chronologique, se sont encore une fois affirmés de la manière la plus catégorique. Enfin, M. Hauser à eu tort de baptiser trop tôt son homme de Combe-Capelle en le dénommant Homo aurignacensis. À mon avis, il devient un nouvel {/omo mousteriensis qui n’a plus rien de commun avec celui, du type de Neanderthal, trouvé par M. Hauser au Moustier. Un temps prochain viendra où :l faudra s'entendre pour donner à tous ces précieux documents un nom scientifique en rapport avec ce qu'ils représentent. Retenons done, pour le moment : 1° que l’homme de Combe-Capelle représente une véritable imhumation moustérienne, car les silex se trouvant en contact direel avec le squelette sont rapportables au Moustérien; 2 qu'il n’est pas de la race de Neanderthal:; 3° qu'il se rapporte à la race dite de Galley-Hill, qui est apparue en même temps que l'institution de la « taille intentionnelle » du silex et à ainsi été cause de l'instauration du régime paléolithique succédant au régime éolithique; 4° que par le fait de sa coexistence avec des individus du type de Neanderthal, la preuve de l'existence de descendants peu évolués de la race primitive, vivant à côté de descendants de type élevé, met dans l'obligation d'attribuer l’industrie paléolithique des cavernes aux représentants de la race élevée, alors qu’on lattribuait généralement jusqu'ici aux descendants peu évolués de la race primitive désignée sous le nom de race de Neanderthal. Il. — Sur L’AUTHENTICITÉ DU SQUELETTE FÉMININ NON NÉANDERTHALOÏDE, RENCONTRÉ PAR M. EM. RIVIÈRE DANS L’ABRI BOURGES, AU MousTiER (DORDOGNE). Chacun sait, maintenant, que la falaise qui surplombe la Vézère, au Moustier, montre trois niveaux d’abris : un tout à fait inférieur, élevé d’à peine quelques mètres au dessus des eaux de la rivière; un moyen, SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 971 situé à une dizaine de mètres plus haut, et un supérieur, visible sous le sommet de l’escarpement. Le niveau supérieur a fourni peu de chose, les deuxième et troisième niveaux ont été très productifs. Du niveau moyen sont sorties d'énormes quantités de silex et d’osse- ments brisés, répartis dans des couches superposées allant jusqu’à l’Aurignacien moyen; mais la série d’abris inférieurs à fourni non seulement une formidable quantité d'objets, mais elle à aussi permis de recueillir deux squelettes humains qui ont eu des destinées bien différentes. Celui qui s’est imposé immédiatement dans la science à été trouvé par M. O. Hauser en mars 1908, officiellement constaté le 10 avril suivant et enlevé devant un groupe de savants allemands en août de la même année. Par de nombreuses photographies, moulages et descriptions (!), on sait que ce squelette humain, trouvé en place à environ 050 sous la surface du remplissage, appartient à un individu masculin, d'environ 47 à 18 ans, du type de Neanderthal. La trouvaille à été faite à la station inférieure du Moustier qui, sur le plan de M. Hauser, porte le numéro 44. Le squelette était accompagné de silex de type moustérien inférieur, avec beaux coups-de-poing assez nombreux et d’ossements brülés ou non, de Bos primigenius, notamment. Tous ces faits sont entrés actuellement dans le domaine scientifique incontesté. | L'autre squelette, découvert le 29 août 1896, aura mis plus de temps à s'imposer. Si, de la route qui longe la falaise du Moustier, on regarde le bas de l’escarpement, on voit que cette base constitue un long abri-sous-roche, continu, qui, aux temps récents, a été divisé entre divers propriétaires, lesquels y ont établi des murs et de petites constructions. À la droite du spectateur est la propriété Brétenet, à gauche est la propriété Bourgès. D'après ce que nous apprend M. Ém. Rivière dans une série de notes successives (2), c'est le 29 août 1896 que fut découvert par hasard le LONPROF.D" H. KLAATSCH et O. Hauser. Homo mousteriensis Hauseri. Ein altdilu- vialer Skeletfund im Departement Dordogne, und seine Zugehürigkeit zum Neandertal- typus. (ARCHIV FÜR ANTHROPOLOGIE, 1909.) (2) ÊmILE Rivière, Le squelette humain de Moustier (Dordogne). Congrès de Péri- gueux, 1905. — Découverte d'un squelette humain chelléo-moustérien au Moustier-de- Peyzac. Congrès de Chambéry, 1908. — Antiquité paléolit hique du squelette humain du Moustier-de-Peyxac. (Buzz. Soc. PRÉHIST. DE FRANCE, 1909. Communication rela- tive aux mensurations de la mâchoire inférieure, faite, en 1910, au Congrès de Tours. 4910. PROC.-VERB. Je 372 : PROCÈS-VERBAUX. squelette, dans une fouille faite pour l'établissement d’un mur séparant les deux propriétés. L'auteur de ces notes, ayant été informé de la trouvaille, arriva au Moustier le 3 septembre. Malheureusement pour les nécessités du travail, le squelette avait déjà dû être enlevé, mais l'opération avait été conduite avec assez de soin par une personne habituée aux fouilles, et les seuls dégâts consistaient dans la perte de quelques dents au maxillaire inférieur et la rupture de quelques os. IL fut aisé de constater que le squelette gisait couché en plein dépôt paléolithique, à 0"55 en dessous de la surface. Le corps était étendu sur le dos, horizontalement; il reposait sur un foyer; en outre, les membres étaient allongés, la bouche grande ouverte, les deux mâchoires étant maintenues séparées par un durcissement bréchiforme. Il est utile de faire remarquer qu'aucune fouille n’avait été pratiquée dans l’abri Bourgès, et 1l n’y avait nulle part trace de remaniement. D'après M. Ém. Rivière, le squelette serait celui d’une femme adulte dont la taille pouvait être de 1"60. Lors de la trouvaille, les dents étaient au complet et elles portent des commencements d'usure, La faune environnante est représentée par le Bos primigenius et le Renne, ainsi que par un fragment de molaire de Rhinoceros, un débris de Lepus et quelques os d’oiseaux. L'industrie comprend l'outillage moustérien habituel, mais mal repré- senté; il était facile de voir que c'était sous l’abri Bourgès qu’avaient été effectués le débitage et la taille du silex. C'était un atelier où les éclats non utilisés abondaient. [l y avait aussi une ébauche de coup- de-poing et, plus loin, d’autres pièces semblables bien achevées. M. Rivière insiste pour déclarer qu’il n’a rencontré aux alentours du squelette ni coquille, ni dent percée, ni objet de parure, ni outil en 08. Un peu plus tard, le précieux fossile fut transféré à Paris, au domi- cile de M. Ém. Rivière, où il se trouve encore aujourd'hui. Pendant une dizaine d’années, par suite de causes diverses, l’étude des ossements du Moustier ne put être entreprise, et la première men- tion de l'existence du squelette fut faite au premier Congrès de la Société préhistorique de France, à Périgueux, en 1905. Le bruit fait par la découverte de M. Hauser, dans le prolongement de l'abri Bourgès, dans le même milieu, à la même profondeur, engagea M. Rivière à faire de nouvelles fouilles en 1908 et à exposer au Congrès de Chambéry le résultat complet des recherches. SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 313 Mais, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, ce nouveau tra- vail fut accueilli avec défiance; des critiques se firent Jour et bientôt se produisirent des accusations concluant à la non-authenticité de la découverte. Bien que se bornant à des insinuations non fondées sur des preuves ou sur des faits, les contradicteurs finirent par faire adopter leur avis à des personnes entièrement sympathiques à M. Em. Rivière, et ce n’est certes pas la présentation d’une partie du crâne, faite devant la Société préhistorique de France, à la séance du 25 mars 1909, qui fit prendre une meilleure tournure à l'affaire. Cependant, M. Rivière avait tout un magnifique passé de recherches couronnées de succès; n’avait-1l pas fait connaître l'Homme de Menton et, dans la suite, plusieurs autres squelettes humains des mêmes cavernes ? D'où vient donc que cette fois M. Rivière n’a pu entrainer la conviction de ses confrères? Parce que, il faut le dire, M. Rivière ne paraissait pas convaincu lui- même et qu'il se crut obligé, dans sa deuxième note (Congrès de Chambéry), de plaider les circonstances atténuantes. Et pourquoi M. Rivière ne paraissait-1l pas convaincu? Tout simplement parce que son squelette n’avait pas les caractères néanderthaloïdes attendus et escomptés. La femme, trouvée certainement en milieu moustérien, se permettait de ne pas présenter de caractères d’infériorité évidente; elle avait un aspect. néolithique! Et cette année même, au Congrès de Tours, M. Rivière, revenant sur sa découverte du Moustier et énumérant les dimensions et les indices de la mâchoire inférieure du sujet, tout en insistant sur son absolue authenticité, déclarait encore, avec regret, et s’excusait de ce que les caractères observés fussent plutôt... néolithiques! Si M. Ém. Rivière n'avait donc pas eu, pour s'appuyer solidement, les circonstances du gisement, le terrible « aspect néolithique » aurait suffi pour qu'il abandonnât de lui-même sa magnifique découverte. Il est à regretter que M. Rivière se soit laissé ainsi influencer par les idées courantes de la majeure partie de ses compatriotes, qui admettent comme close définitivement acquise et démontrée que l'Humanité, aux temps si peu anciens du Moustérien, en était encore uniquement au stade de Neanderthal et que ce sont des individus de ce type pri- milif qui, en qualité de successeurs déjà évolués des inventifs Chel- léens et des habiles Acheuléens, ont façonné les outils moustériens et aurignaciens | 374 PROCÈS-VERBAUX. Sorti depuis longtemps de cette mentalité étroite et convaincu de l'existence, depuis le Strépyien, c’est-à-dire depuis l’aurore du Paléo- lithique, d’un stade d'humanité beaucoup plus élevé que celui de la race de Neanderthal et appartenant à Homo sapiens, j'ai rapidement secoué la torpeur des appréciations courantes et je me suis promis d'aller, aussitôt le Congrès de Tours terminé, étudier sur place, au Moustier, le problème. | Or, M. Hauser à pu me montrer, d’une part, dans la partie de l'abri qu’il exploite, le point précis de la découverte de son squelette du type de Neanderthal, et alors, en passant à gauche, de l’autre côté d'une petite construction, on arrivait à l'emplacement de la découverte de M. Rivière. Ainsi qu'on à pu le constater, les deux squelettes, trouvés en milieux identiques et de même âge, gisaient à la même profondeur : environ 0"50 en dessous de la surface du remplissage et, en consé- quence, leur synchronisme parfait s'impose. Les deux squelettes sont de même âge et, faut-il le dire, si la pièce de M. Hauser à été acceptée sans difficultés, c’est que, heureusement pour elle, elle avait un aspect non « néolithique », mais néanderthaloïde. Si M. Hauser avait découvert la pièce de M. Rivière, il est certain qu'il se serait trouvé devant de nombreuses défiances. Pour ce qui me concerne personnellement, après vérification sur place, je n’hésite pas un instant à admettre la parfaite authenticité, comme Moustérien, du squelette «à aspect néolithique » de M. Rivière. Et maintenant une chose s'impose à bref délai : c’est la description, avec bonnes planches photographiques, du squelette féminin du Moustier, dont il est, enfin, temps de connaître la race. Cela n’a déjà que trop duré! D’après quelques renseignements que nous donnait verbalement M. Rivière lors du Congrès de Tours, il y a lieu de croire que le squelette pourrait se rapporter, comme l’homme de Combe-Capelle, à la race de Galley-Hill. Et maintenant quelques constatations s'imposent. La découverte de Galley-Hill même nous montre que c’est l’homme de ce type, à crâne très dolichocéphale, à front assez élevé, à arcades sourcilières peu prononcées, à orbites carrées, à mâchoire inférieure tombant verticalement, sans s’infléchir en arrière ou en avant, qui à imaginé la taille intentionnelle du silex, changeant ainsi la face du monde, car, depuis l’origine lointaine de l'Humanité, celle-ci croupis- sait dans la mentalité stagnante éolithique. SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1940. 319 Cette race de Galley-Hill, premier stade, sans doute, de l’Homo sapiens, a, d’une part, persisté et, d’autre part, évolué, de sorte qu’à Paris, à l’époque chelléenne, nous constatons d’abord à Grenelle, dans les « graviers de fond », un individu à crâne de Galley-Hill qui, certes, est bien à sa place, puis, un peu plus haut, à Grenelle et à Clichy, apparaissent, en compagnie de débris à type primitif, des individus encore dolichocéphales, mais sensiblement plus évolués que les Galley- Hill et que nous pouvons dénommer « Pré-Cro-Magnons ». Enfin, un peu plus haut encore, au niveau où s’effectua la transition du Chelléen à l’Acheuléen, se montrent subitement des individus brachycéphales de type « laponoïide ». Laissant de côté les ossements humains d'âge acheuléen, en ce moment en revision, nous en arrivons au Moustérien, et alors nous nous trouvons en possession des matériaux suivants : Squelette du Moustier, de M. Hauser. Neanderthal. Squelette de la Ferrassie, de M. Peyrony. Neanderthal. Crâne d'enfant du Pech de l’Azé, de M. Peyrony. Neanderthal ? Squelette de Combe-Capelle, de M. Hauser. Galley-Hill. Squelette féminin du Moustier, de M. Rivière. Galley-Hill? Pour le Moustérien, nous voici donc maintenant en présence de matériaux de tout premier ordre, montrant enfin, à l'évidence, que les cavernes du Périgord — et les autres — abritaient au moins deux types humains : 1° les uns du groupe néanderthaloïde, à caractères primitifs, représentant la survivance, à l’époque moustérienne, de l'Humanité primitive à mentalité stagnante (Homo primigenius), qui ne s’est Jamais servie que d’éolithes ; 2 les autres, du groupe de Galley- Hill, survivance un peu évoluée à l’époque moustérienne du premier stade de l’Homo sapiens, à mentalité évolutive et progressive, inven- teur de Ja taille intentionnelle du silex, à qui est due la transformation du stade éolithique de l'Humanité au stade paléolithique, puis aux suivants. Or, si à la fin de l’époque chelléenne (1) il existait, outre la survi- vance des Néanderthaloïdes, des tribus de Pré-Cro-Magnons et de bra- chycéphales, on conçoit qu’il y aurait toute possibilité de retrouver des survivants de ces dernières races à l’époque moustérienne. C'est ce que des découvertes ultérieures confirmeront probablement. (4) A. Ruror, Revision stratigraphique des ossements humains quaternaires de l’Europe, {re partie Les ossements parisiens de Grenelle et de Clichy. (Buzr. Soc. BELGE DE GÉOL., ErC., Bruxelles, t. XXIV, 1910.) 316 PROCÉS-VERBAUX. Pour terminer, je déclarerai ici que j'ai modifié ma manière de voir pour ce qui concerne les contacts entre descendants des Primitifs et les représentants de //omo sapiens à l’époque des cavernes. J'ai cru d'abord que ces rapports ne pouvaient être qu’hostiles et que Néanderthaloïdes et Galley-Hill s’excluaient; mais depuis ma décou- verte d'éolithes, intimement mélangés à l’industrie de l’Aurignacien inférieur (type de la Quina), dans la caverne de Fond-de-Forêt (pro- vince de Liége), découverte qui s'était déjà présentée au Moustier (abris du niveau moyen) et qui vient d’être confirmée par une constala- tion faite sur place, en compagnie de M. Hauser (1), à la Micoque (Derdogne), je suis d’avis que gens de Neanderthal et Paléolithiques vivaient ensemble, les premiers réduits en esclavage et pouvant servir, en cas de besoin, de nourriture. Les Éolithiques, ne possédant que des outils, devaient, comme les Tasmaniens, être de pauvres créatures paisibles et inoffensives, sachant à peine parler, que l’on capturait et qui servaient d'esclaves à tous usages. C'est sans doute la raison qui à permis aux populations néanderthaloïdes de vivre, pendant longtemps encore, en marge de la société paléolithique. * * x Je termine ce travail par un vœu. De graves dissentiments s'étant élevés entre M. O. Hauser et certains préhistoriens français, ceux-e1 en sont arrivés à vouloir faire prendre, par le Gouvernement, des mesures de rigueur envers l’explorateur suisse dont les travaux et les découvertes sont suivis avec un vif intérêt par les préhistoriens de tous les pays. Arrêter M. Hauser dans ses actives recherches équivaudrait à causer à la science internationale un énorme préjudice. Il y a mieux à faire que tout cela, car une entente serait hautement désirable. On peut certes dire des fouilles de M. Hauser qu’elles s’effectuent (1) Pendant mon séjour dans la Dordogne, j'ai, naturellement, été visiter le célèbre gisement de la Micoque dont on voit aujourd’hui le fond Or, entre deux niveaux d’où M. Hauser extrait des instruments amygdaloïdes typiques, j'ai constaté la pré- sence d’un niveau très riche, uniquement composé de très caractéristiques éolithes ressemblant à ceux de Fond-de-Forêt. Ce niveau, empâté dans une brèche dure, n'avait nullement attiré l’attention jusqu'ici; j'ai prié M. Hauser de l’explorer et de bien vouloir me faire parvenir des matériaux pour étude et détermination. Tous les éléments de ce niveau sont durcis et ont les angles plus ou moins arrondis par usure: SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 311 en ce moment sans contrôle scientifique bien établi, mais je suis persuadé que celui-ci admettrait sans difficulté que le représentant le plus autorisé de la science française, pour les questions relatives aux cavernes, l’abbé Breuil par exemple, soit prié de se rendre à l’empla- cement des stations fouillées par M. Hauser, en vue d'en lever la coupe d’après sa méthode et de fournir les instructions nécessaires pour que les travaux fussent conduits selon une idée directrice, en vue de problèmes en suspens qui attendent leur solution. Cette question de détermination des niveaux des cavernes par une même personne dont l'autorité est reconnue de tous est capitale et les divergences constatées au sujet du si important gisement de Combe- Capelle, où l'interprétation de l'abbé Breuil et la mienne sont assez en désaccord avec celle de M. Baechler de Saint-Gall, montrent qu'il est grand temps d'établir l'unification désirée. Pour Combe-Capelle seulement, qui sera complètement vidé dans peu de temps, il a suffi d’une visite rapide pour que l’âge du fameux squelette et de quelques niveaux déterminés par M. Baechler soit remis en question. Or, cela n’est pas tolérable; les plus belles et les plus brillantes découvertes faites dans des conditions stratigraphiques merveilleuses risquent, dès la fouille terminée, de laisser la science dans une perpé- tuelle incertitude. Il est donc, à mon avis, de la plus haute importance que M. Hauser invite l’abbé Breuil à visiter en détail toutes les stations qu’il explore, afin qu’il en soit dressé une coupe directement comparable à celle des cavernes déjà étudiées et qui puisse servir de point de revère. Cette coupe n'aurait rien d’officiel et personne ne serait obligé de l’accepter; comme tout le reste, on pourrait toujours la discuter ; mais, au moins pour tous ceux qui ont la plus grande confiance dans le savoir et dans le coup d'œil de M. Breuil, 1l existerait une coupe dressée selon un plan d'ensemble uniforme et qui serait des plus pré- cieuses dans le cas de discussion de l’un ou de l’autre point particulier. Pour ce qui concerne Combe-Capelle, je crois utile de jeter le cri d'alarme ; il est nécessaire que, sans tarder, l'abbé Breuil soit prié de lever Loutes les particularités de la coupe avant qu’elle disparaisse et qu'il puisse ainsi vérifier sur place les appréciations nouvelles que J'ai émises au cours de la première partie de ce travail. Il n’y a pas de temps à perdre. La séance est levée à 48 heures. ANNEXE AU PROCÉÈS-VERBAL COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE Alimentation en eau potable de la Basse Belgique. (2° mémoire.) M. A. Rutot, au nom de ses collaborateurs M. le D' F. Putzeys, professeur d'hygiène à l’Université de Liége, et E. Putzeys, ingénieur en chef des travaux de la Ville de Bruxelles, présente à la Société leur deuxième mémoire intitulé : Alimentation en eau potable de la Basse Belgique et du Bassin houiller de la Campine. Dans le premier mémoire, les notions de géologie et d’hydrologie de la Campine, obtenues grâce à un certain nombre de grands sondages effectués au moyen de subsides alloués par M. le Ministre de l’Inté- rieur et de l'Agriculture, nous avaient permis d'établir qu’il existe en Campine et surtout dans une région privilégiée, comprenant au moins 65 000 hectares, des réserves d’eau filtrée très considérables, à captage aisé et peu coûteux, disponibles pour l'alimentation de la Basse Belgique. | Mais il ne nous était pas permis d’en rester à des évaluations théo- riques ; 1l était indispensable d'entrer dans la pratique et, à cet effet, il était nécessaire d'entreprendre des pompages conduisant à la con- naissance des débits réels, 11 fallait aussi exécuter les analyses donnant la valeur des eaux au point de vue alimentaire. Ce sont donc ces points si importants qui ont été réalisés et dont nous fournissons les résultats dans le nouveau mémoire. | Le fonçage d’un puits filtrant ayant été décidé, nous avons prié le Service technique spécial du Département de l'Agriculture, d'accord avec la commune de Moll, de désigner le point où le puits devrait être placé. SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 319 La décision prise, un puits filtrant à lames de verre du système E. Putzeys fut descendu jusqu’à la profondeur de 25"70, dont 17"20 de partie filtrante, puis quatre tubages de 40 mètres furent établis à différentes distances, afin d'observer les fluctuations de la nappe liquide lors des pompages. Ceux-ci furent commencés le 25 septembre 1909 et furent continués Jour et nuit, sans interruption, jusqu’au 29 octobre. Le rabattement le plus fort qu’on ait pu obtenir dans le puits a été de 5 mètres, et alors le débit s’est élevé à 4,080 mètres cubes par Jour ; sous rabattement de 250, le débit s’est établi à 500 mètres cubes par jour. L'ensemble des expériences a permis de dresser le tableau suivant : Pour rabattement de 0"50, le débit est de 100 mètres cubes. à O0 Tu, ODU = & nr Med =" ES = = ON UD AU _ a onu + 500 = On reconnaît que, sous le rapport du volume disponible et de la facilité de circulation de l’eau, absolument rien ne laisse à désirer, et d'énormes volumes pourront être extraits rien qu'en multipliant un peu les puits, Lout en restant dans les limites de 2"50 de rabattement, ce qui est insignifiant. | Ayant obtenu la quantité, il restait à connaître la qualité. L'eau de pluie étant filtrée naturellement au sable pur, on peut déjà êlre assuré au sujet de sa teneur microbienne ; aussi avons-nous spé- cialement porté les recherches sur l'analyse chimique et surtout sur la proportion de fer. De petites proportions de fer ont été constatées, 0860 par litre environ. Cette quantité de fer peut suffire à rendre l’eau opaline au bout de quelques jours, et, si les résultats en grand restent les mêmes que ceux des essais, 1l y aura sans doute lieu de déferriser l’eau, comme cela se pratique du reste maintenant pour toutes les eaux d'alimentation de fa Hollande et de l'Allemagne du Nord. On sait combien cette opération est facile et peu coûteuse : elle ne présente done aucun obstacle à une large alimentation de la Basse Belgique en eau potable. 380 | ANNEXE A LA GÉNÉRAL BERTHAUT. — Topologie. Étude du terrain. — Publica- tion du Service géographique de l’armée française, deux volumes de 674 pages, 265 planches et nombreuses figures. Paris, 1909-1910. Le luxueux ouvrage, inspiré par les travaux du Service topographi- que de l’armée française, mérite d’attirer l'attention de tous ceux qui ont à se servir des cartes à grande échelle. Les études de géographie physique, qui reposent en grande partie sur la structure géologique, méritent d’être connues des topographes qui ont à interpréter la nature dans leurs levés; c’est donc surtout pour eux que le général Berthaut à écrit; mais les lecteurs de la carte peuvent aussi faire grand profit de ses observations; grâce à lui, une carte hypsométrique devient plus parlante et dévoile fréquemment la cause du tracé des courbes de niveau. Il peut paraitre présomptueux de vouloir rendre compte, sans figures, d'un traité qui appuie toujours ses principes d'exemples topographi- ques reproduits en planche; c'était notre impression; nous abordons néanmoins la difficulté, parce que nous avons, depuis de longues années en Belgique, une admirable Carte hypsométrique, apte à nous révéler plus d’un secret du sous-sol, si nous étudions attentivement les rapports entre les courbes de niveau, la nature du sol et le modelé par les agents d’érosion. Notre désir est de convainere le lecteur qu'il comprendra mieux la Carte au 20 000° belge, après avoir suivi Îles dissertations du général Berthaut sur les rapports entre les accidents du terrain et leur représentation topographique. Les grandes lignes de : la géologie se dessinent dans le paysage; elles transparaissent moins nettement, mais sont encore perceptibles dans les cartes topographi- ques à courbes de niveau même d'échelle assez réduite; il est bon et utile d'apprendre à distinguer ces nuances; c’est pourquoi nous nous permettons de recommander la lecture attentive de la Topologie. Le tome [ débute par un exposé d’une centaine de pages, destiné à orienter les topographes dans les arcanes de la géologie. Il est certain que les officiers chargés des levés n’ont pas besoin d’un lourd bagage de cette science; l’ordre de superposition des couches leur est inutile, de même que la connaissance de la cosmogonie. L'auteur a cru nécessaire de leur présenter une étude synthétique de la formation et des convulsions de l’écorce terrestre; c’est ainsi qu'il discute les théories de formation de montagnes et rejette, avec raison, SEANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 381 comme théories caduques le réseau pentagonal et les divers systèmes tétraédriques qui ont été présentés. L'espace réservé à la géologie proprement dite était certes trop restreint pour une discussion approfondie, mais nous estimons que les géologues seront charmés de trouver l’opinion d’un homme de science averti examinant sans part pris les grandes théories qui ont la vogue du moment ; ils y verront un clair avertissement de ne pas s’aventurer beaucoup au delà du domaine des faits, de laisser à des sciences sœurs les conjectures sur l’origine de la terre, sur ses masses profondes internes, sur tous les phénomènes qu'ils n’ont pu ni contrôler, ni voir, ni toucher. Nous ne regrettons donc pas la partie spéculative de l'exposé géologique du général Berthaut, bien que notre expérience personnelle nous ineline à penser que la préparation à la géographie et à la topologie se fait aussi aisément en partant des faits acquis qu’en bâtissant sur les hypothèses, de consentement quasi universel il est vrai, de noyau igné, de croûte cristalline, etc. L'ordre adopté pour lexamen des surfaces topographiques ou « Topologie » est le classement en régions montagneuses, hautes montagnes, régions moyennes, plaines et plateaux, appareils littoraux et appareils volcaniques. Une table précieuse donne le groupement des exemples topographiques et permet, par exemple, de retrouver, au cours des deux volumes, tout ce qui a été dit des « méandres ». À défaut des belles planches, inépuisable fonds pour les professeurs de géographie physique, nous nous permettrons de signaler à nos collègues belges des exemples analogues fournis par nos cartes topo- graphiques. Régions montagneuses. — Le premier type choisi consiste dans l'étude des Vosges cristallines, considérées comme massif de roches homogènes entamées par la désagrégation et l'érosion; l’auteur montre comment l’altération en boule si caractéristique des roches éruptlives, dont nous avons des exemples en petit à Quenast, se traduit sur les crêtes par une série de mamelons non alignés. Les tables de roches dures des Vosges gréseuses, qui donnent lieu à des collines surmontées d’un plateau, ne sont représentées que par d'anciennes minutes de la Carte topographique, dans le massif du Donon; les mouvements de terrain v figurent en hachures. En Belgi- que, nous possédons, à notre connaissance, de ce type quelques collines des environs de Louvain, coiffées d’un banc ferrugineux diestien, et, avec un relief plus accentué, quelques monticules de la région liasique, près de Couvreux (hameau de Dampicourt), dont le 382 ANNEXE A LA. profil montre le macigno d’Aubange surmontant les pentes plus douces du schiste d’Ethe. L'équidistance de 5 mètres de nos courbes ne révèle pas ce détail, pourtant saisissant sur le terrain. La Côte d'Or, région montagneuse faillée, fournit une série de : démonstrations intéressantes; leur examen attentif a sérieusement modifié nos idées au sujet du rôle des failles dans le tracé du réseau hydrographique. Il v a quelques années, séduits par l'ouvrage Les formes du terrain, de La Noë et Margerie, nous étions rebelle à l’idée de failles suivies par les rivières ou réussissant à conserver un relief dans nos régions à érosion subaérienne; or, les exemples du général Berthant montrent combien fréquemment les failles marquent dans le terrain; comment elles influencent le tracé des rivières; comment même certains accidents, dont le levé topographique révèle l’aligne- ment, mettent sur la trace d’une faille insoupçonnée jusqu'alors. Les failles normales sont donc des directrices, mais l’auteur ajoute que Île val est creusé par l’action érosive des eaux courantes. Sous le nom de montagnes plissées, l’auteur étudie la topologie du Jura : nous avons été particulièrement frappé par la planche 29 repré- sentant, à l'échelle du 200 000, le recouvrement des plis du Jura de Besançon par le faisceau de Lons-le-Saulnier. La discussion relative aux ruptures des clefs de voûte aux char- nières des plis anticlinaux (pp. 176-177) est fort intéressante ; l'érosion seule détermine-t-elle les combes, ou est-elle préparée par la disloca- uon antérieure de la clef du pli? Nous croyons que les deux cas peuvent se présenter : nombre de nos anticlinaux psammitiques ne montrent pas trace de rupture ; par contre, la voûte anticlinale de macigno de Souverain-Pré, parcourue Ouest-Est par l’Ourthe à Poulseur, est nettement brisée, comme l’a fait remarquer le professeur Lohest, et il est rationnel d'attribuer le crochet de cette rivière à ce démantèle- ment du dôme de macigno. Nous pensons cependant que, en l'absence de témoins de la rupture, il est prudent et rationnel de ne pas la conjecturer; c'est cependant le raisonnement tenu par plusieurs auteurs, qui expliquent les inversions de relief par l’état de déman- tèlement des anticlinaux, aujourd'hui disparus. Ne voyons-nous pas dans le Condroz de petits synclinaux de terrain houiller, tel celui de Clavier, dominer le plateau carbonifère? Or, comme nous venons de l'écrire, les rides psammitiques sont absolument régulières : la dureté relative des roches et surtout leur mode de résistance à l’érosion sont seuls en Jeu. Tous les géographes trouveront un grand intérêt à feuilleter les SEANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 383 planches donnant des types de l’Atlas saharien à l'échelle de 1/50 000 (pl. 48 à 65). L'absence de végétation provoque un déchiquetage intense de la montagne et surtout une régularité étonnante des formes topogra- phiques; nous n'avons rien de semblable à ces monts aux gorges den- telées comme à l’emporte-pièce. L'auteur fait le procès des dénominations que Powel et Davis ont appliquées aux diverses catégories de cours d’eau : « Ainsi le même cours d’eau, sur le flanc d’un anticlinal, devenu inconséquent par régression et obséquent, est finalement aussi sécant, s’il coupe tout à fait l’antichinal en cluse (p. 209). » Nous pensons que l’abus des défi- nitlons peut aboutir à ces... inconséquences, car la nature n’obéit point à des règles géométriques; de plus les réseaux s’établissent un peu de toutes pièces, mais subissent des transformations par l’évolu- tion plus ou moins rapide de leurs diverses parties. Cette partie du tome [ se termine par l'étude de la question des vallées de fracture. « Les quelques cas relevés restent, en somme, très isolés. S'ils prouvent que des fractures peuvent s'ouvrir assez pour constituer des vallées, ils font voir en même temps que ce n’est qu’à ütre d'exception (p. 235). » Le Limbourg hollandais montre ainsi quelques fractures qu'épouse la Meuse; nous n'avons guère d'autre exemple local. Partout ailleurs les failles et les fractures ont seulement le rôle de directrices. Nous ne poussons pas la concession aussi loin que l’auteur et ne sommes pas disposé à souscrire à l'affirmation suivante : « Niais, a priori, toutes les fois que les lignes hydrographiques affectent un parallélisme systématique, soit dans une seule direction, soit dans deux directions conjuguées, ce sont les fractures, les diaclases ou lithoclases de Daubrée qu'il faut invoquer comme cause première. » Le cas des affluents du Bas-Hoyoux entre Modave et [luy, d’un parallélisme frappant, plaide contre cet a priori; ils sont localisés dans les bassins de calcaire que le ruissellement à dénivelés par rapport aux grès encalssants, les failles régionales sont inverses et simplement parallèles au réseau; en descendant le Hoyoux vers Huy, on voit les tributaires se localiser dans les schistes, plus tendres que les grès et poudingues du Dévonien inférieur; tout indique que la nature des roches à eu une influence prépondérante. Ailleurs ce sera la pente uniforme du terrain qui déterminera un réseau orthogonal; en un mot, la cause peut être très variée, et il importe de ne pas se laisser guider dans sa recherche par des vues théoriques. 384 ANNEXE A LA Hautes montagnes. — Pour ne pas allonger ce compte rendu, nous ne dirons que quelques mots de la topographie des hautes montagnes. L'auteur constate que les formes géologiques des hautes montagnes, leurs complications et charriages sont sans rapport avec la topologie; l’allure du modelé du sol dépend de la nature des roches bien plus que de la structure du massif. Il constate aussi l'impuissance de la topographie à nous rendre Îles reliefs montagneux, à faire image. La projection verticale est 1ci trop différente du tableau qne les mon- tagnes présentent à nos veux. Les glaciers, les torrents, les versants et vallées complètent l’étude de la montagne. Qu'on nous permette de reproduire la fin de la conclusion du chapitre : « Mais si la forme ne révèle pas toujours la structure, cela ne veut pas dire qu'il y ait entre elles contradiction. La forme n'appartient exclusivement à l'érosion, elle ne devient indépendante de la structure, que quand la résistance à l’érosion est égale sur toute la surface et dans tous les sens, quelle que soit la nature du terrain. Ce fait peut se produire pour des alternances d’assises de natures diverses, mais d’égale dureté et d’égale perméabilité, notamment celles d’un terrain sédimentaire recristallisé; ou bien encore quand la hauteur et la pente des versants sont telles que les différences de résistance à l'érosion des couches qui y affleurent disparaissent, en pratique, sous l’intensité du ruissellement. Donc, en général, la forme se modifie avec la nature de la roche ; mais nous avons donné quelques exemples — et on en pourrait produire un très grand nombre — qui montrent comme quoi très souvent les affleurements des strates ne permettent pas de se pro- noncer sur la structure. Il est bien évident qu’en pareille circonstance les ressources de la topographie sont à plus forte raison impuissantes à donner ce que la géologie ne donne pas. » Régions moyennes. — Sous ce nom l’auteur range les régions qui ne constituent ni la prairie ni la montagne. « Ce sont les pays mouve- mentés où les différences de niveau entre les parties hautes du terrain et les fonds des vallées dans le voisinage, sur un même profil trans- versal, dépassent rarement 150 à 200 mètres et sont même générale- ment moins accusées. » Elles comprennent deux types, que nous retrouvons précisément en Belgique : d’abord les anciennes péñéplaines, racines de montagnes détruites, tel notre massif primaire; puis les fonds émergés par suite de longues oscillations des aires continentales, parfois ondulés mais SEANCE DU 16 NOVEMBRE 1940. 389 sans grandes dislocations; nous pouvons considérer notre bassin ter- tiaire éocène comme représentant ce type très atténué. L'étude en est divisée en étude des vallées et étude des plateaux ; on débute par les premières, car c’est leur tracé qui détermine le modelé général du sol. L'auteur soumet d’abord à une critique très sévère les conditions de l'érosion et de l’alluvionnement dans les rivières. Nous avons toujours été frappé du fait que même dans les pays très façonnés, si la plupart des rivières courent sur leurs alluvions, par contre il existe des ravins à vif fond; nous ne croyons pas qu'il faille attribuer ce phénomène à un relèvement du niveau de base. Lorsqu'une accentaation de pente d’une région ou le retrait de la mer détermine une période de creuse- ment, celle-ci, forte et rapide pour les rivières principales, va decres- cendo au fur et à mesure qu'on pénèire dans les ramifications du réseau; les sous-affluents ont donc un retard considérable sur les branches principales; ce sont leurs alluvions qui encombrent le lit des rivières après la nouvelle étape de creusement; ainsi s’introduil une apparence de relèvement général des rivières. Évidemment nous ne nions pas que celui-ci puisse se produire, mais 1] n’est pas nécessaire. Une remarque du général Berthaut nous à suggéré une autre réflexion. « Pour que la tourbe des vallées se développe, 1! faut que les eaux soient claires et peu profondes. Il faut aussi que la vitesse de l’eau soit médiocre et que, par conséquent, la pente soit faible et la vallée assez largement ouverte. » L'époque campinienne a précisément comporté chez nous une période où les vallées étaient tourbeuses, et l’on pourrait se risquer à déduire de là que nos vallées de Belgique moyenne élalent parcourues par des eaux tranquilles; nous dirons done aussi qu’elles n'étaient plus en communication avee le haut pays ardennais, donc que la capture de la Meuse et de la Sambre, signalée par M. Cornet, était achevée à cette époque. L'auteur examine le protil en travers des vallées dans les diverses natures de terrain; nous signalons tout spécialement ce chapitre, car notre expérience personnelle est que l'allure topographique des ver- sants d’une vallée révèle grosso modo la nature du terrain qui les compose. La question des méandres (p. 597) est admirablement résumée; elle a donné lieu à des explications très diverses, et l’auteur, avec infini- ment de raison, critique certaines d'entre elles : « Il faut donc accepter, sans la prendre à la lettre, l'idée de l’âge des cours d’eau et surtout éviler de pousser à l’extrême la prétendue analogie de leur histoire 386 ANNEXE A LA avec celle de la vie humaine. Ainsi, cette conception suivant laquelle un cours d’eau décrit des méandres parce qu’il titube, parce qu'il wa plus la force de marcher droit, conduit à une assez singulière conclu- sion : Pourquoi ce cours d’eau, souvent d’un volume important, manque-t-il de vitesse, c’est-à-dire de pente? Or, manquant de pente, il se livre à des sinuosités qui ont pour effet de réduire encore la pente qui lui fait défaut. D'où il résulte que moins un cours d’eau s'écoule facilement, plus il travaille à s’écouler encore moins facilement! » Quoique juste, cette critique a l’air de supposer implicitement que les cours d’eau raisonnent; il doit arriver que, manquant de pente, une rivière allonge néanmoins son cours; en effet, si le manque de pente rend dans le fond quasi plat de la vallée, la ligne de plus grande pente presque indifférente, il doit en résulter que les accidents légers déter- minent aisément des déviations de cette ligne; or, dès qu’il y a eu déviation première, la loi d’accentuation des méandres doit agir. D’où proviendra l'accident léger? Simplement de l'apport des matériaux venant de l’amont, que la rivière déplace lentement et qui forment dans le lit des hauts-fonds à emplacement variable. L'étude topologique des plateaux des régions moyennes, surtout lorsqu'il s’agit de pénéplaines, présente pour le géologue-géographe un intérêt très vif, parce que les parties les plus en amont du réseau hydrographique doivent porter des témoins de l’origine de celui-e1 et, par conséquent, des influences initiales qui l'ont déterminé. L'auteur, par des exemples heureux, montre les formes qu'affectent les plateaux granitiques, gréseux, schistoides, calcaires, ete. Il montre des plateaux de grande altitude, découpés par les eaux comme à l’'emporte-pièce. Nous n'avons rien de semblable dans notre pays, car les hauts pla- teaux de l’Ardenne sont à l’état très fragmentaire et se résolvent de suite en pentes vers les rivières. Cependant, on peut appliquer à notre Bas-Luxembourg liasique ce que le général Berthaut dit de la Lorraine, puisqu’en somme c’est une région très analogue, les calcaires chez nous ayant seulement un facies plus sableux. L'examen du bassin supérieur de la Seine et de l’Algérie-Tunisie complète l’étude des plateaux. Enfin, on saura gré à l’auteur d’être sorti de France pour montrer les formes topographiques dérivant de l'influence glaciaire. Le chapitre des appareils littoraux complète, par ses planches pré- cises, les photographies que l’on rencontre dans les traités de géologie à propos de l’action de la mer. On y trouvera moisson abondante de SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 387 rectifications des rivages, presqu'iles, rivages attaqués, estuaires et embouchures de fleuves. | Le tome IT se termine par l'étude de la topographie des appareils volcaniques. Un résumé des principales théories émises à leur sujet montre que la géologie est sur ce point plus riche d'hypothèses que de vérités incontestées. Mais 1l sera encore une fois du plus haut intérêt de trouver réunis des documents topographiques donnant une connais- sance précise d'appareils volcaniques permettant des coupes, etc. La plupart des exemples sont empruntés à la Carte topographique ita- lienne au 25 000°; les volcans du Massif central ne sont encore levés par courbes de niveau qu’à l'échelle du 200 000°. Qu'on nous pardonne ce compte rendu trop long sans doute, maïs si court à côté de tout le bien qu'il y avait à dire de l’œuvre du général Berthaut. Notre espoir est que ceux qui le liront se sentiront forcés d'étudier cette œuvre magistrale ; ils trouveront avec nous que Île géo- graphe a été trop modeste dans ses conclusions : « Nous avons groupé, comparé et discuté les divers éléments de la connaissance du terrain, ou du moins tous ceux que nous avons pu réunir. Ces documents sont de deux espèces : les documents topo- graphiques et les propositions dont l’ensemble doit constituer un corps de doctrine. » Les documents topographiques sont définitivement acquis, et leur intéressante collection ne peut que se développer et s'enrichir. Parmi les propositions appelées à établir la doctrine, les unes sont acceptées sans restriction par tous ceux qui (géographes, géologues, topographes) s'intéressent à l’étude si captivante des formes du terrain; d’autres sont contestées ; d’autres enfin, et dans cette dernière catégorie nous rangeons d’abord nos propositions personnelles, doivent être regardées comme de simples indications faites surtout pour attirer l’attention et provoquer la controverse. » Nos levés poursuivis dans le Sud de l'Algérie et de la Tunisie nous ont donné une collection de formes du plus haut intérêt, dont nous ne connaissions pas jusqu’à présent d'aussi remarquables exemples. » Nous l'avons dit dans notre avant-propos, ce qui nous a décidé à ce sujet, vingt ans après MM. de La Noë et de Margerie, c’est l'intérêt que nous offrent nos documents topographiques nouveaux. L’ère des levés n’est pas close, tant s’en faut; mais les surfaces qu’ils couvrent s'étendent d'année en année; chaque campagne topographique rap- porte son contingent de particularités intéressantes. En même temps, les laboratoires de géographie physique, dont l’organisation est 388 ANNEXE A LA encore récente, poursuivent leurs études et leurs recherches et en publient journellement les résultats sous forme de nombreuses mono- graphies. » Ainsi même pour la France et l'Algérie, notre travail ne peut que marquer une étape, constater la situation à une date déterminée. » Nous n’hésitons pas à le dire : l’étape est magistrale. 1; Gi M. A. J. M. van WarTerscHooT van DER GRacHT et collaborateurs. — Les recherches du Service minier des Pays-Bas en 1909. (Jaarverslag der Rijksopsporing van delfstoffen over 1909.) Parmi les résultats obtenus, nous nous bornerons à citer les faits d'ordre général ou plus spécialement en rapport avec la géologie de notre pays. Dans la partie de la Hollande qui confine à la Campine, on a pu constater, de même qu'en Belgique, l'énorme quantité d'eaux pluviales qui s'accumulent dans les couches sabieuses de ces régions, où elles descendent lentement vers la mer le long des fosses d’effondrement, dont les sondages antérieurs ont permis de déterminer la disposition dans les roches dures sous-jacentes. On se rappelle que le rapport de 1908 signalait l’existence d'une fosse d’effondrement correspondant au Bassin de la Roer, s'étendant Jusque Düren où les deux massifs carbonifères, Campine et Sud du Limbourg au Sud-Ouest, horst du Peel au Nord-Est, se rejoignent, tandis que vers l'Ouest ils s’écartent en formant une zone de dépres- sion dont l’axe est indiqué par Düren, Roermonde, Eindhoven, Bois- le-Duc. Les sondages de 1909 indiquent plus clairement encore l’im- portance de cet élément tectonique pour l’évolution géologique de cette partie des Pays-Bas. Tertiaire néogène. — On a rencontré sur le bord Nord-Est de cette dépression, c’est-à-dire sur la bordure méridionale de l’extrémité Nord-Ouest du horst du Peel, et s'étendant jusqu'à Nimègue, des couches de Tertiaire néogène, qui viennent se ranger dans le Poeder- lien-Scaldisien. Cependant jusqu'ici on n’a pas constaté l’analogue du Diestien. Le Pliocène marin ne paraît pas s’étendre dans la direc- tion de Roermonde, ce qui expliquerait l'absence du Pliocène supérieur marin sur le horst. Par contre, sur sa surface à Mill, et en arrière du Pliocène, on rencontre le Miocène marin, les deux formations parais- SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 389 sant séparées par un hiatus qui correspond au Pliocène inférieur. Le Miocène, qui atteint l'altitude de 5 mètres à Mill, au Nord-Ouest, va en s’épaississant au Sud-Est dans la fosse de la Roer, où on constate la base du Miocène moyen à 125 mètres aux environs de Vlodrop. Ici encore se présente un hiatus correspondant au Miocène inférieur. Vient ensuite, à partir de 125 mètres, l’Oligocène, dont on n'atteignait pas le fond à 762 mètres. Toutes ces formations ont fourni une faune marine très caractéris- tique qui se rapproche des faunes correspondantes recueillies en Belgique. lei aussi nous rencontrons dans le Pliocène, aussi bien que dans le Miocène, le bivalve Cyprina islandica, qui à été considéré comme l'indicateur de lextension du climat froid quaternaire jusqu’au centre dela Méditerranée. Cependant il semble permis de douter de la valeur de celte observation, puisque dans la liste des bivalves du Miocène moven nous rencontrons en outre Saxicava arctica à côté d’une série de gastéropodes voisins de ceux de la Méditerranée, parmi lesquels de nombreuses espèces de Pleurotomes jouent un rôle très important. Le rapport nous fournit ensuite de nouvelles données sur le bassin carbonifère du Sud du Limbourg et ses relations avec le bassin d’Aix- la-Chapelle ainsi que ceux de la Belgique. Jusqu’iei on ne connaissait dans le Limbourg que la couche de Steinknipp comme niveau houiller le plus profond. Mais les études récentes de M. Klein, d'accord aves celles de M. le professeur Stainier et celles des géologues allemands, montrent la correspondance des quatre niveaux marins constatés dans la couche Catharina de Westphalie, la couche 6 de la mine Anna du bassin de la Würm, au sondage S. M. IT du Sud du Limbourg et de la couche Grand-Bac du bassin de Liége. On signale en outre la ressemblance de disposition stratigraphique entre les couches Stein- knipp, la couche Stenave du bassin de Liége et la couche Sonnen- schein des bassins de Westphalie. Couches de recouvrement du système carbonifère dans le Sud du Lim- bourg hollandais. — Leur disposition se rattache intimement aux fosses d'effondrement et aux horsts, restés immobiles ou ayant été plus ou moins soulevés, qui se constatent pour le système carbonifère, dont ils déterminent la possibilité et les procédés d'exploitation. Dans le Sud du Limbourg il n’existe pas de série précarbonifère continue. Le delta quaternaire de la Meuse à recouvert le Tertiaire d’une série de couches de gravier provenant des roches de l’Ardenne ; c’est ce que les Allemands ont appelé la terrasse nrincipale (Hauptterrasse). Je 390 ANNEXE A LA crois cependant devoir faire observer qu'ils font remonter celle-ci jusque très loin dans la vallée du Rhin, et qu'ici le terme doit prendre une tout autre signification, puisque d’abord il s'applique à un autre fleuve, et qu’ensuite il n’est pas certain que la terrasse en question se rattache au cours du fleuve lui-même; tout au plus pourrait-on dire qu’elle se rattache au même réseau fluvial qui, pour le Rhin surtout, s’est considérablement modifié depuis le Pliocène. Nous croyons donc qu'il y a entre la soi-disant terrasse principale ou haute terrasse et la basse terrasse, qui suit fidèlement le lit actuel de la Meuse, une diffé- rence de formation suflisante pour ne pas les réunir sous un même nom. Le Pliocène de la région Sud Limbourg est représenté par une suc- cession de couches de gravier riches en quartz, originaires à la fois du bassin de la Meuse et de celui du Rhin. Elles reposent sur une série de bancs de lignite d'âge probablement miocène, et ce n’est qu’en dessous de celle-ci que commencent les formations marines, surtout représentées par l'Oligocène, alors que l'Éocène paraît faire défaut. Vient ensuite le système crétacé. Après cet exposé général, M. van Waterschoot van der Gracht signale pour chacun des systèmes quelques observations spéciales. Pour le Diluvium reconnu au moyen de plus de cent sondages, 1l constitue la terrasse principale et la basse terrasse formant le fond de la vallée. Le gravier quaternaire est composé par diverses roches, alors que le gra- vier pliocène est presque exclusivement formé de galets quartzeux ; il est recouvert par du loess appelé leem dans le Limbourg. Seule la basse terrasse est en outre recouverte par l’alluvion de la rivière. Pour le loess, on n’a pu établir la distinction en limon hesbayen et limon éolien (Brabantien). Le gravier de la haute terrasse ( /auptterrasse) se rencontre surtout dans l'Est de la province. I est très variable au point de vue pétrographique. La richesse en quartz ne correspond pas à la plus ou moins grande altitude. M. Klein à constaté à Nieuwen- haven à + 160 mètres, des galets de roches éruptives. Le géologue chargé de l’observation sur le terrain à réuni les terrasses des diffé- rentes altitudes à la terrasse principale, et les range dans le Diluvium. M. Klein à poursuivi l'étude du gravier des hauts plateaux dans Île Limbourg belge et les considère comme la continuation de la Haupt- terrasse des Allemands. Cependant il a rangé dans le Tertiaire le gra- vier que l’on désigne sur la Carte de Belgique par le On X. Mais les observations sur le terrain ont montré qu'il existait beaucoup de contradictions dans les planchettes belges, et 11 lui à été impossible d'aboutir à la solution complète du problème, de sorte qu'il faudra SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 391 considérer comme provisoire la rédaction de cette partie de la Carte qui acccompagne le rapport de 1909; il paraît d’ailleurs probable qu'on ne pourra pas appliquer la désignation de Hauptterrasse pour la _ totalité du gravier des plateaux. Pour terminer les observations au sujet du Diluvium, il convient de signaler que les terrasses ont subi des déformations d'altitude en cer- taines parties, surtout aux environs de Sittard, où passe la faille de Sandgewand, qui avec ses différentes ramifications termine au Sud- Ouest la fosse d'effondrement de la Roer. Le géologue Holzapfel a observé des faits analogues sur le parcours allemand de la faille. En outre, des observations récentes sur l’allure des terrasses du Rhin ont conduit à des constatations analogues jusque au delà des Siehengebirge. Le Pliocène dans le Sud du Limbourg hollandais est constitué par des couches successives de sables et de gravier, où viennent s’inter- caler des lits d'argile et de lignite. Nous avons déjà signalé la richesse du gravier en quartz; cependant une petite proportion de galets d'oolithe silicifiée à fossiles jurassiques provenant des Ardennes lui à fait donner par les géologues allemands le nom de gravier à oolithe silicifiée. Ce gravier pliocène ne se rencontre pas à la surface du horst du Sud du Limbourg hollandais, ni sur la partie méridionale du horst du Peel, mais il est.très développé au fond de la fosse d’affaissement de la Roer, où on le constate surtout à Geilenkirchen et dans d’autres sondages. On y a en outre rencontré sous le gravier une épaisseur d’une centaine de mètres de la formation ligniteuse. Formation des lignites du Bas-Rhin. — Elle apparaît au jour au Nord de Heerlen, entre la source de la Geleen et la frontière, un peu au Nord de la latitude de Maestricht. Elle se prolonge à l'Est de la rivière, dans la direction de l'Allemagne. On possède maintenant le profil d’une centaine de sondages d’une profondeur variant entre 15 et 50 mètres, sans compter les profils et les sondages de la Cam- pine recueillis dans le travail de MM. Forir, Lohest et Habets. La formation ligniteuse paraît même se prolonger au delà de la Geleen, dans la direction du Nord-Ouest, où elle s’enfonce dans la profondeur de la zone d’affaissement. Il faudrait pouvoir la poursuivre dans cette direction, car, comme elle n’a été rencontrée nulle part sous le gravier moséen de la haute terrasse, il est toujours très dificile de raccorder les formations miopliocènes de l'Allemagne entre elles. D’un autre côté, il reste à établir les rapports entre le Boldérien et le Moséen d’une part, et les formations ligniteuses du Bas-Rhin avec le gravier d’oolithe 302 | | ANNEXE À LA silicifié de l’autre. Enfin la limite entre les lignites pliocènes et ceux du Miocène n’a pas encore été établie, pas plus que l’on ne connaît l'endroit où ces formations fluviatiles passent aux sédiments marins correspondants. | L'épaisseur des couches de lignite est très variable, suivant qu 'elles surmontent des horsts ou qu'elles occupent les fosses intermédiaires. Vers la base apparaît d'ordinaire un gravier de silex bleus, qui généralement suit l'allure du Carbonifère, mais fait cependant souvent défaut vers le centre des fosses d’affaissement. Oligocène. — Il apparaît au jour au Sud de Heerlen, tandis qu’au Nord on ne le connait que par les sondages. Dans la mine Emma, on réncontre 20 mètres de l’étage supérieur, formé par des sables et argiles | de plus en plus glauconieux vers la base. L’étage moyen mesure envi- ron 40 mètres. Au sommet, 20 mètres d'argile verte sableuse avec deux niveaux de Septaria renfermant Leda Deshayesiana Nyst, et séparé par une couche de galets bleuâtres de 10 centimètres des couches d'argile et de sable avec Nucula compta de 10 mètres d'épaisseur. Enfin l’'Oli- gocène inférieur est formé vers le sommet par des argiles saumâtres à Cérithes (C. plicatum) et des Cyrènes, tandis qu’à la base se trouvent les sables argileux glauconifères avec Ostrea ventilabrum, l’ensemble mesurant une épaisseur de 40 mètres. Un voit que ce profil oligocène correspond assez bien avec les observations de M. Van den Broeck pour l’Oligocène du Limbourg belge; 11 ressemble beaucoup moins à celui de l'Allemagne. Vers le Sud, l’Oligocène s’amineit dans la profon- deur et devient beaucoup moins fossilifère. L’Oligocène du centre de la fosse de la Roer est moins connu, puisque les renseignements se bornent à ceux fournis par les sondages. Quant à la formation crétacée, elle à été très bien étudiée par Staring et G.-D. Uhlenbroeck, là où elle apparaît à la surface. Les sondages l’ont rencontrée vers le Nord jusque sur le horst du Peel. La constitution de l’étage sénonien se rapproche de celle de la craie de Belgique. Le rapport étudie ensuite à la lumière des résultats fournis par les sondages et les creusements des puits de mine du Sud du Limbourg, les dislocations tectoniques du massif carbonifère de cette région, jusqu’au bord Sud-Ouest de la fosse d’effondrement de la Roer. Deux failles plus où moins parallèles dans la direction du Nord-Ouest au Sud-Est divisent le horst en deux horsts secondaires séparés par une fosse intermédiaire. Nous n’entrerons pas dans les détails, parce qu'un coup d’œil jeté sur le croquis qui accompagne le rapport indique beau- SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1910. 393 coup mieux que toutes les explications la disposition des dislocations du massif houiller et leurs rapports avec celles des bassins allemands. Le sens des mouvements tectoniques paraît du reste avoir varié au cours des temps géologiques. On croit avoir constaté aux sondages de la région de Benzerade, qu'une fosse d’effondrement présénonienne devient un horst sénonien pour redevenir un effondrement au Tertiaire récent et au Quaternaire. Région du Nord-Est des Pays-Bas. — Le sondage profond de Plante- gaarde, non loin de Winterswijk, a été continué jusqu’à la profondeur de 1,154 mètres. On a rencontré des couches salifères d’une épaisseur suffisante pour en permettre l’exploitation; ce sont surtout les sels de soude qui prédominent, mais les sels de potasse n’y font pas défaut. Enfin, après avoir traversé une faille de glissement qui dédouble le Kupferschiefer et le conglomérat de base, on atteint le Carbonifère pro- ductif à 1,029 mètres, avec quelques minces couches de houille. On est donc parvenu à établir l'extension des dépôtssalifères de l'Allemagne jusque dans la Hollande. Enfin, des sondages superficiels pratiqués plus au Nord nous montrent que le Miocène marin se trouve à l'Ouest de Pargile rupe- lienne. Le district de Twenthe montre un synelinal peu accentué cou- rant du Nord au Sud, au centre duquel se trouve l’Éoeène formant des collines à l'Ouest et à l'Est desquelles s'étendent le Miocène et l’Oli- gocène. \lais ce qui est surtout intéressant au point de vue économique, c'est que le Trias apparaît déjà dans la partie Sud-Est de Twenthe, formant ici un horst, ce qui permet d'espérer la rencontre des dépôts salifères et de la houille dans le Nord des Pays-Bas. Nous terminerons en signalant la belle Carte géologique qui accom- pagne le rapport et dont la lecture apportera un peu plus de clarté aux explications un peu confuses qui précèdent. VD EXT Be <= TABLE DES MATIÈRES SÉANCE MENSUELLE DU 16 NOVEMBRE Distinctions honorifiques : , Approbation du procès-verbal de la séance d'octobre. \ _ Correspondance. Dons “ envois rOÇRE one de Grenoble et de Clichy A. Rutot. Note sur les nouvelles trouvailles de : naires ANNEXES N" COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE. A. Rutot, F. Putzeys et &. Putzeys. Alimentation en eau 1 potble 7 Basse- -Belgique. ‘ : ere | Générat Berthaut. Topologie. Étude du terrain e AS." recherches du Service minier des Pays-Bas en 1909 . À MGR NE GÉMLGE j EP ALÉ ONT OLOG LE ET D'HYDR OLOGIE ES ge > (BRUXELLES) 4 -_ Haut Protecteur : S. M. le Roi _. Proces-Verbaux _ DE LA SÉANCE MENSUELLE DU 20 DÉCEMBRE T DE L’'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE CLOTURE ne. DE L'EXERCICE 1910 __ Vingt-quatrième année Tome XXIV - 1910 /nsontan l (n S$ SEP EE BRUXELLES AYEZ, IMPRIMEUR DES AGADÈMIES ROYALES DE BELGIQUE os __ 412, rue de Louvain, 112 190 SÉANCE MENSUELLE DU 20 DÉCEMBRE 1910. Présidence de M. À. Rutot, président. La séance est ouverte à 20 h. 35. Approbation du procès-verbal de la séance de novembre. Ce procès-verbal est adopté sans observations. Correspondance. M. Émile Chaix, professeur de géographie à Genève (23, avenue du Mail), adresse à la Société une brochure du plus haut intérêt au sujet de la publication entreprise d’un Atlas photographique des formes du relief terrestre. Une Commission formée des premiers géographes à délégué à un Comité exécutif, dont 1! fait partie avec MM. E. de Martonne et J. Brunhes, le soin de présenter au Congrès de Rome un plan complet de l'ouvrage et un commencement d'exécution. L'appui à cette œuvre, d’une importance capitale, peut être accordé de deux façons : 1° Par abonnement ou souscription; le prix prévu est de 500 francs environ pour l'ouvrage complet, qui paraîtra en une dizaine d'années ; mais on peut ne souscrire qu'à des séries de cent feuilles au prix de 50 francs ; 2° En soumettant au Comité des documents photographiques ren- trant dans son programme. Messieurs les membres du Comité exécutif se proposent d'essayer la publication de deux cahiers comprenant une vingtaine de planches des séries des formes directement influencées par les conditions tectoniques (reliefs de failles, reliefs de plissements, formes en rapport avec des mouvements d'ensemble), et des séries des formes en rapport avec les influences glaciaires. Circulaire complète à la disposition des membres au Secrétariat. 1910. PROC.-VERB. 10 396 PROCES-VERBAUX. Le Ministre des Sciences et des Arts à bien voulu adresser à la Société un subside de 1,000 francs pour l'aider à publier le mémoire in-4° de M. À. Salée sur le genre Caninia. Le Département de la Guerre a fait parvenir à la Société les feuilles LV, V, VI, X, XI, XI de la Carte topographique au 100000°, constituant le quart Nord-Est de la Belgique (provinces d'Anvers et de Limbourg, partie Nord du Brabant). Le Secrétaire général attire l’attention de ses confrères sur les dons suivants : M. L. Cayeux a adressé son mémoire sur les minerais de fer ooli- thique de la France. M. J. Cornet à bien voulu adresser à la Société un exemplaire du tome [l de son Traité de géologie, dont un compte rendu bibliogra- phique est annexé à ce procès-verbal. M. le D' Félix à remis pour la Bibliothèque un exemplaire de sa Plasmogenèse. Atlas de Biogénie générale. M. Léon Bertrand à envoyé une série de ses travaux relative prin- cipalement aux charriages dans les Alpes maritimes et les Pyrénées. Dons et envois reçus. 1° Périodiques nouveaux : 6160 Macpesoure. — Museum für Natür- und Heimatkunde. (Abhand- lungen und Berichte.) Bd 1, H. 2, 3, 4; Bd If, H. 1 (1906-1909). 6161 Srocxuozu. — Meddelanden fran Hvdrografiska Byran. I, 1910. 2 Extraits des publications de la Société. 6162 ... Compte rendu sommaire de l’excursion du 24 avril 1910 aux carrières de Quenast. Pr -verb. de 1910, pp. 197-204, 6 figures (2 exemplaires). 6163 Andrimont (R. d’), Résumé des connaissances acquises sur la circula- tion de l’eau dans le sol et le sous-sol. Pr.-verb. de 1910. 18 pages ct 27 figures (2 exemplaires). 6164 Cosyns, G., Note sur le gisement de calcite et d’anthracite du Calcaire _viséen des carrières des fours à chaux de Richelle. Pr.-verb. de 1910, pp. 174-176 (2 exemplaires). 6165 Delépine, G., Étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique (Hainaut et région de Namur). Comparaison avec le Sud-Ouest de l’Angleterre. Mém. de 1910, 24 pages (2 exemplaires). _ 6166 6167 6165 6169 6170 6171 6172 6173 6174 6175 6176 6177 6178 6179 SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1940. 397 Delépine, G., Étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique. (Note complémentaire.) Pr.-verb. de 1910, p. 210 (2 exemplaires). de Dorlodot, H., Relations entre l'échelle stratigraphique du Calcaire carbonifère de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d’après les recherches les plus récentes. Pr.-verb. de 1910, pp. 247-290. Grüber, P., Essai de comparaison entre les couches du Calcaire carbo- nifère de Belgique et celles de l'Angleterre caractérisées par des zones à Polypiers et à Brachiopodes. Mém. de 1910, pp. 25-48, pl. I-IT (2 exemplaires). Halet, F., Coupe du puits de Calinpthoutskenhoek. Pr. -verb. de 1910, pp. 128-132, 1 figure (2 exemplaires). Halet, F., Etude géologique et hydrologique des puits artésiens de la ville de Malines et de ses environs. Mém. de 1910, pp. 49-191, 2 figures (2 exemplaires). Halet, F., et Malaise, C., Le puits artésien de l’usine Thomaes à Renaix. Pr.-verb. de 1910, pp. 124-127 (2 exemplaires). Jérôme, À., et de Dorlodot, L., Puissance et composition des marnes du Keuper, à Habay. Pr.-verb. de 1910, pp. 212-213, 1 figure (2 exemplaires). Krischtafowitsch, N.-J., Sur la dernière période glaciaire en Europe et dans l'Amérique du Nord, en rapport avec la question de la cause des périodes glactaires en général. (Traduit du russe par M. W. P.). Pr.-verb. de 1910, pp. 292-305 (2 exemplaires). Lorié, J., Le diluvium de l'Escaut. Mém. de 1910, pp. 335-415, pl. XVII-XVIIT (2 exemplaires). Maillieux, E., Observaiions sur la nomenclature stratigraphique adoptée en Belgique pour le Dévonien et conséquences qui en découlent. Pr.-verb. de 1910, pp. 214-231 (2 exemplaires). Maillieux, ., Remarques sur la faune et l'horizon stratigraphique de quelques gîtes fossilifères infradévoniens. Mém. de 1910, pp. 489-220 (2 exemplaires). Malaise, C., Sur l’âge de la porphyrite de Quenast. Pr.-verb. de 1910, pp. 97-108 (2 exemplaires). Marchadier, A.-H, Effets de la sédimentation sur la limpidité et le titre bactérien des eaux de rivières. Pr.-verb. de 1910, pp. 121-124 (2 exemplaires). Newton, E.-T., Note supplémentaire relative aux débris fossiles de petits vertébrés trouvés dans les dépôts pliocènes de Tegelen- sur-Meuse. Pr.-verb. de 1910, pp. 231-233 (2 exemplaires). 398 6180 6181 6182 6183 6184 6185 6186 6187 6188 6189 6190 6191 6192 6193 PROCÈS-VERBAUX. Pohlig, H., Xylopsaronius. Les premières Filicinées, caractérisées par la formation du bois. Pr.-verb. de 1910, pp. 335-339 et 5 figures (2 exemplaires). | Putzeys, E., De l'opinion qu'on doit se faire de la baguette divinatoire à la Société de Géologie. Pr-verb. de 1910, pp. 165-167 (2 exemplaires). Rahir, E., Les marmites du vallon du Ninglinspo, de la vallée de l’Ourthe et du ravin du Colebi. Pr.-verb. de 1910, pp. 142-162, 8 figures (2 exemplaires). Schmitz, G., et Stainier, X., La géologie de la Campine avant les puits de charbonnages. Pr.-verb. de 1910, pp. 233-240 (2 exem- plaires). Stainier, X., Sur quelques gisements de dolomie carbonifère. Pr.-verb. de 1910, pp. 176-188, T figures (2 exemplaires). Stainier, X.. Du mode de formation de la grande brèche du Carboni- fère. Pr.-verb. de 1910, pp. 185-196 (2 exemplaires). van den Broeck, E., À propos de l'alimentation des nappes aquifères par la condensation des vapeurs atmosphériques. Pr.-verb. de 1910, pp. 242 244 (2 exemplaires). Van de Wiele, C., Le Calcaire carbonifère et le Culm. Pr.-verb. de 1910, pp. 108-120 {2 exemplaires). 3° De la part des auteurs : Alfani, P.-G., L'Osservatorio Ximeniano e il suo materialescientifico IL. (Sezione astronomica). Pavie, 1910. Extr. della Riv. di Fisica, Mat. e Sc. Nat. X{, N. 130. 27 pages et 5 figures. Alfani, P.-G., L'Osservatorio Ximeniano e il suo materiale scienii- fico ITT. (Sezione geodinamica). Pavie, 1910. Extr. della Riv di. Fisica, Mat. e Sc. Nat. XE, N. 131, 36 pages et 14 figures. Boegan, E., La Grotta di Trebiciano. Trieste, 1910. Extr. della Ras- segna « Alpr Giulie ». 66 pages et 6 figures. Briquet, A., Galets de Oldhaven sur le Blanc-Nez. Lille, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXXWVIIT, pp. 160-161. Briquet, À., L'oolithe silicifiée dans le poudingue de Renaix. Lille, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXXVIII, pp. 161-163. | Briquet, À., La géologie du sous-sol des Pays-Bas d’après un récent mémoire de M. van Waterschoot van der Gracht. Lille, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXX VIE, pp. 444-452. SÉANCE DU 90 DÉCEMBRE 1910. 399 6194 Briquet, A., L’horizon des sédiments pauvres à oolithe ‘silicifiée des Pays-Bas, 1909. Extr. des Ann. de la Soc. géol. du Nord, t. XXXVIIE, pp. 455-461. 6:95 Briquet, A., Sur la succession des cycles d’érosion dans la région gallo-belge (2 pages). — Sur la genèse des formes du relief dans la région gallo-belge (3 pages). — Sur l'existence d'une pénéplaine fossile d’âge récent dans Ja région gallo-belge et sur l’origine du réseau hydrographique actuel (3 pages). Paris, 1910. Extr. des Comptes rendus de l’ Acad. des Sc. 2° semestre. 6196 Cayeux, L., Études des gites minéraux de la France. Les minerais de fer oolithique de France. Fascicule [ : Minerais de fer primaires. Paris, 1909. Volume in-4 de 344 pages, 20 planches et 28 figures. 6197 De Puydt, M., Hamai-Nandrin, J., et Servais, 1., Fonds de cabanes de la Hesbaye. Jeneffe. Dommartin. Oudoumont. Compte rendu des fouilles. Bruxelles, 1910. Extr. des Mém. de la Soc. d'Anthropol.. 42 pages, 9 planches et 14 figures. 6198 Giovannozzi, P.-G., [1 P. Giovanni Antonelli. Pistoia, 1910, Extr. des Public. dell’ Osservatorio Ximeniano. 26 pages. 6199 Leriche, M., Les poissons oligocères de la Belgique. Bruxelles, 1910. Extr. des Mém. du Musée roy. d'hist. nat., V, 1908, pp. 231-365, pl. XI-XX VIE, figures 65-156. 6200 Magini, M., Osservazioni sulla Cometa di Halley. Turin, 1910. Extr. della Riv. di. Astron. e sc. afjini. IV, 16 pages et 8 figures. 6201 van den Broeck, E., et Martel, E.A., Sur les conditions de filtrage efii- cace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires. Paris, 1910. Extr. des Comptes rendus de lAcad. des Sc. 2e semestre, 3 pages. 6202 Bertrand, L., Note sur trois espèces du genre « Scalpellum », du Calcaire grossier des environs de Paris. Paris, 1891. Extr. du Bull. de la Soc. de Géol. de France, XIX, pp. 693-698, pl. XII. 6203 Bertrand, L., Sur la tectonique de la partie Nord-Ouest du départe- ment des Alpes maritimes. Paris, 1895. Extr. des Comples rendus de l’Acad. des Sc. 2° semestre, à pages. 6204 Bertrand, L., Sur la tectonique des environs de Biarritz, Bidart et Villefranque (Basses-Pyrénées). Paris, 1902. Extr. des Comptes rendus de l'Acad. des Sc. 1% semestre, 3 pages. 400 PROCÈS-VERBAUX. 6205 Bertrand, L., Contribution à l’étude géologique des environs de Biar- ritz, Bidart et Bayonne. Paris, 1902. Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France, IX, pp. 83-96, ? planche et 6 figures. 6206 Bertrand, L., Carte géologique au millionième (partie orientale des Pyrénées). Feuilles de Céret, Prades, Quillan, L'Hospitalet, Foix et Bagnères-de-Luchon. Paris, 1903. Extr. du Bull 91 des Serv. de la Carte géol. de la France, 14 pages et ? figures. 6207 Bertrand, L., Sur les grandes lignes de la géologie de la partie alpine des Alpes maritimes (pp. 638-656, pl. XXXIX). — Description sommaire de la région voisine du littoral à l'Est du Var (pp. 656-675, 2 figures). — Comptes rendus des excursions de la Société géologique dus les Alpes maritimes, du 9 au 19 septembre 1902 (pp. 676-726, pl. XL-XLIV et Bg.). Paris, 1904. Extr. du Bull de la Soc. géol. de France, W, 1902. Réunion extraordinaire. 6208 Bertrand, L., Pyrénées. Carte au millionième des Pyrénées (partie orientale) et feuille de Bagnères-de-Luchon au 1/80 000. Paris, 190% Extr. du Bull. 98 des Serv. de la Carte géol. de la France. 3 pages. | 6209 Bertrand, L., Pyrénées. Feuille de Bagnères-de-Luchon et région adjacente des Pyrénées espagnoles (5 pages). — Feuilles de Quillan {terrains primaires du Sud de la feuille) et Prades. Paris, 1905. (5 pages et 2 figures.) Extr. du Bull. 105 des Serv. de la Carte géol. de la France. 6210 Bertrand, L., Sur les charriages du versant Nord des Pyrénées entre la vallée de l'Ariège et le Roussillon. Paris, 1906. Extr. des Comptes rendus de l'Acad. des Sc., 2° semestre, 3 pages. 6241 Bertrand, L., Sur les nappes de charriage Nord-pyrénéennes et pré- pyrénéennes, à l’Est de la Neste. Paris, 1907. Extr. des Comptes rendus de l’Acad. des Sc., 2° semestre, 3 pages. 6212 Bertrand, L., Sur l’allure des plis anciens dans les Pyrénées centrales et orientales. Paris, 1907. Extr. des Comptes rendus de l’Acad des Se., 1% semestre, 4 pages et 1 figure. 6213 Bertrand, L., Sur la tectonique des gorges de l’Aude en amont d’Axat (Gorges de Saint-Georges). Paris, 1908. Extr. du Bull..de la Soc. géol. de France, VII, pp. 510-518, 2 figures. ; 6214 Bertrand, L., Sur l'extension originelle probable des nappes de char- riage alpines dans les Alpes maritimes. Paris, 1908. Extr. du Bull. de la Soc. géol. de France, VIT, pp. 136-143, 1 figure. He SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 401 6215 Bertrand, L., Pyrénées. Feuilles de Quillan, Foix et Bagnères-de- Luchon. Paris, 1909. Extr. du Bull. 122 des Serv. de la Carte géol. de la France 8 pages et 2 figures. 6216 Bertrand, L, Titres et travaux scientifiques. Paris, 1909. Brochure in-4° de 18 pages. 6217 Bertrand, L., et Mengel, O., Observations sur le synclinal d’Amélie-les- Bains. Paris, 1901. Extr. des Comptes rendus de l’'Acad. des Sc... 2e semestre, 3 pages. 6218 Félix, J., Sanatoires populaires. Villas et colonies sanitaires types et à bon marché. Bruxelles, 1910. Brochure format oblong de 22 pages (2 exemplaires). 6219 Félix, J., La vie des minéraux. La plasmogenèse. Atlas de biologie généraie. Bruxelles, 1910. Volume jin-4° de 28 pages et 61 planches. 6220 Michel Lévy et Bertrand, L., Note sur une série de contacts anormaux daus la région sous-pyrénéenne occidentale. Paris, 1900. Extr. des Comptes rendus de l'Acad. des Se., CXXX, pp. 1736-1739. 6221 Rutot, A, Les nouvelles fouiiles à la caverne de Fond-de-Forêt. Seraing, 4910. Extr. du Bull. des Chercheurs de la Wallonie, 1 pages et 2 figures. 6222 Rutot, A., Note sur l'existence des couches à rongeurs arctiques dans les cavernes de la Belgique. Bruxelles, 1910. Extr. du Bull. de l'Acad. roy. des Sc., n° 5, pp. 335-319. 6223 Rutot, À, Sur la découverte de Corbicula fluminalis à Hofstade. Bruxelles, 1910. Extr. des Bull. de l'Acad. roy. des Sc., n° 3, pp. 164-169. 6224 Rutot, À., Un homme de science peut-il raisonnablement admettre l'existence des industries primitives, dites éolithiques? Paris, 1910. Extr. des Bull. et Mém. de la Soc. d'Anthropol. Jubilé du Cinquantenaire, pp. 447-473. 6225 Schulz-Briesen, Importance de la géologie pratique pour la science et l’économie politique. Dusseldorf, 1910. Internationaler Kon- gress. (Extrait. Section IV, mém. n° 19 (en allemand, en fran- çais et en anglais), À page, in-4°. 6226 Schulz-Briesen, Erdffnungsansprache. Dusseldorf, 1910. Internatio- naler Kongress. 2 pages, in-4°. 6227 Schulz-Briesen, Bedeutung der praktischen Geologie für Wissenschaft und Volkswirtschaft Dusseldorf, 1910. Internationaler Kon- gress. Abteilung IV, Vortrag, n° 19, 2 pages, in-8°. 402 PROCÈS-VERBAUX. 5793 Putzeys, F., Putzeys, E., el Rutot, A., Alimentation en eau potable de la Basse-Belgique et du bassin houiller de la Campine. Deuxième mémoire. Bruxelles, 1910. Brochure in-4° de 26 pages. 6 planches et 3 figures. 5895 Cornet, J.. Géologie. Tome IT. Mons, 1910. Volume in-8° de 608 pages, fig. 65-186. | Présentation et élection de nouveaux membres. Sont élus à l’unanimité des suffrages : En qualité de membre effectif : M. R. W£emars, professeur à l’Athénée royal d’Ixelles, 29, rue Wérv, à Ixelles, présenté par MM. Simoens et Halet. En qualité de membres associés régnicoles : MM. De Cuyrer, ingénieur du Service technique provincial, 35, rue de Lombardie, à Saint-Gilles. Fourmanois, AUGUSTE, ingénieur du Service technique provincial, 15, rue Van Ostade, à Bruxelles. LENOB8LE, inspecteur de l'Exploitation à la Compagnie intercom- munale des Eaux, 86, rue Verte, à Schaerbeek. MEnNÈs, inspecteur de l’Hygiène au Ministère de l’Intérieur. SMETS, avocat, à Genval. Présentés par MM. Deblon et Greindl. Communications des membres. G. HAsse. — Sables noirs dits miocènes boldériens. (Première note complémentaire.) Une nouvelle visite faite aux divers forts de Broechem, Massenhoven, Brasschaet et ’s Gravenwezel m'a permis de compléter déjà un peu mes notes géologiques du mois de janvier dernier. SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 403 4. — Fort DE BROECHEM. J'avais signalé dans ma note précédente la coupe suivante, prise dans le premier coude du grand fossé : MODERNE DE A Terre végétale. . . . . . . . + 10m00 + 9m00 FLANDRIEN, Sables argileux . . . . . . . + S9m00 + 700 Gravier de base +. . . . . . + 7m00 Bande noire tourbeuse . . . . . + ‘7m + 6m50 BOLDÉRIEN. SANDIES VERS 4 On50 + 5m50 La bande noire tourbeuse signalée dans cette coupe doit être consi- dérée comme flandrienne, et n’est que le résultat accidentel d’une accumulation de débris végétaux que des circonstances exceptionnelles ont conservés; car J'ai pu observer dans divers dépôts flandriens des restes végétaux isolés ; et ici ce serait une simple dépression du terrain qui aurait favorisé le dépôt. Le gravier de base du Flandrien à du reste été retrouvé mélangé à la base de cette bande tourbeuse. Le Boldérien a présenté, au dire des ouvriers, quelques restes d’ossements roulés et montrait donc ici aussi les mêmes caractéris- tiques que celles observées dans les autres forts : 4. Sables noirs plus ou moins verdâtres. -2. Sables noirs avec ossements. #. Couche de pétoncles avec graviers. 9. — REenvouTE DE MASSENHOVEN. J'ai été assez heureux pour fixer définitivement ici les terrains de la coupe donnée dans ma note précédente; je le dois un peu au dévoué M. Rutot, qui m'avait demandé d’étudier l'endroit où les ouvriers du Musée royal d'Histoire naturelle avaient recueilli des ossements. 1910. PROC.-VERB. 10° 404 PROCÉS-VERBAUX. Voici donc l'interprétation de cette coupe : MODERNE. DE A lerremvécélale sn. CR O0 + 7m00 FLANDRIEN. Sables jaune. verdatre Cru D) +. 6m00 Gravierde DAS RS NP + Gm00 BO1,DÉRIEN. Sables vertclair MS On 00 + 5m50 Zone des ossements de Cétacés . «+ + + 5mÿ0 Sables verts, à bandes claires et foncées alternées CS ME Sn) + 4075 Les fouilles ne devant pas dépasser la cote + 4"75 et aucun son- dage n’y étant fait, 1l sera impossible de savoir si une zone à pectun- culus Se trouve aussi un peu plus bas. Les autres forts n’ont donné aucune indication nouvelle pour le moment. Des notes sur ces deux forts, il semble résulter que les horizons dans les sables noirs dits miocènes boldériens se représenteraient presque partout avec les mêmes caractéristiques qu'à Anvers et comme je les ai déjà signalés. Discussion. M. Haer fait remarquer que dans de nombreux sondages exécutés dans les vallées de la Senne et de la Dyle il a souvent noté l'existence d'un niveau de tourbe à la partie supérieure du limon hesbayen; cette tourbe dans certains sondages paraissait s’interstratifier dans les couches du sommet du limon. Il en a conclu que cette tourbe a dû se déposer vers la fin de l'époque hesbayenne et la considère d’àge hesbayen plu- tôt que flandrien. M. Ruror est d'avis que les débris tourbeux rencontrés à la base du Flandrien constituent bien des traces de l'existence du Hesbayen. Et effet, lors de ses levés géologiques dans la Flandre occidentale, le long d’une large bande parallèle au littoral, des quantités de son- dages, après avoir traversé le Flandrien, dont la base était tourbeuse, ont atteint le limon hesbayen fortement chargé de tourbe in situ, au sommet. SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 405 [l est probable que, primitivement, tout le Hesbaven de la région était recouvert d’une couche de tourbe plus ou moins pure, mais, presque partout, cette tourbe à été remaniée et délavée par les eaux flandriennes et les débris tourbeux ont été déposés en même temps que les premiers sables du Flandrien. Il est du reste utile de se rappeler que, dans sa division du ffesbayen en quatre assises, le géologue lillois M. Ladrière indique, comme constituant l’assise supérieure, le limon gris cendré à Succinées. Or, ce limon est essentiellement tourbeux, ou rempli de Rene de végé- taux passant à la tourbe. La nature tourbeuse du sommet du Besbayen est donc un fait assez général, qui s'applique à une bonne partie du bassin de Paris. Certes, on ne peut constater partout sa présence, mais en de nom- breux points 1l a été dénudé par les eaux qui ont déposé l’Ergeron. En réalité, lors du retrait de la crue hesbayenne, les nombreuses dépressions du sol ont conservé l’eau sous forme de mares envahies par la végétation; ces mares se sont transformées en marécages et en tourbières, puis les vents secs d'Est ont desséché le tout et, dans la partie médiane de la Belgique, la couche de limon éolien du Braban- tien à recouvert le Hesbayen. F. Hazer. — Un Service géologique et cartographique au Katanga. Son utilité et son organisation. Dans sa séance ordinaire du 17 juillet écoulé, le Conseil de la Société géologique de Belgique à émis le vœu de voir le Gouvernement installer d'urgence dans le Sud du Katanga un Service cartographique et géologique ayant pour but de dresser et de publier, soit dans les Annales du Musée du Congo, soit dans les revues scientifiques belges, les cartes et documents intéressant la géographie, la géologie et les mines du Katanga. Ce vœu aurait été appuyé auprès de M. le Ministre des Colonies par l’Académie royale des Sciences et par la Société des Ingénieurs et des Industriels. Nous pensons que la plupart des géologues ne pourront accueillir qu'avec satisfaction cette initiative de la Société géologique de Bel- gique et seront d'accord pour espérer voir se réaliser promptement la création de ce Service géologique, qui semble appelé à rendre de grands services autant à l’industrie qu’à la science. Toutefois, qu’il nous soit permis de faire observer qu’à notre avis un vœu ne suffit pas. On ne doit pas perdre de vue que l’activité du Dépar- 406 PROCÉS-VERBAUX. tement des Colonies a dû être très intense dans ces derniers temps et que force lui a été de courir au plus pressé; il a fallu, en vue de la transformation du régime économique de la Colonie, élaborer et publier une série de décrets très complexes; aussi, si l’on veut espérer une solution prompte de la question, 1l nous semble qu'il est utile de faire voir les services que pourrait rendre cette institution. Aussi avons-nous cru le moment venu pour présenter cette note préliminaire, dans laquelle nous nous efforcerons de faire ressortir en quelques lignes l'utilité d’un tel Service et où nous tracerons succinctement les voies qu’on pourrait suivre dans l'organisation éventuelle de ce Service géo- logique au Katanga. Pour pouvoir résoudre ces deux points, 1l faut naturellement, sur- tout en questions coloniales, recueillir le fruit de l’expérience des autres, en examinant ce qui a été fait dans d’autres pays, et, dans le cas qui nous intéresse, nous nous adresserons surtout, pour nos compa- raisons et les exemples, aux pays à vastes étendues et de civilisation récente. Nous pensons pouvoir parler un peu en connaissance de cause sur certaines de ces questions, car ayant été attaché depuis près de dix ans au Service géologique de Belgique, nous avons collaboré à l’instaura- tion des diverses sections qui forment la base de cette institution, de création plutôt récente, et qui paraît n'avoir rien à envier aux autres institutions semblables de l'Europe. D'autre part, les nombreux voyages que nous avons entrepris, autant dans le nouveau monde que dans l’ancien, nous ont permis d'étudier sur place les services géologiques de pays à grandes richesses miné- rales, tels que le Canada, Terre-Neuve, le Mexique; nous avons examiné en détail l’organisation de ces services, ainsi que la plupart de ceux des pays d'Europe. Dans divers congrès géologiques, récemment encore à celui de Stockholm, nous avons pu rencontrer les directeurs et des fonction- naires de services géologiques, tels que ceux de l'Égypte, des Indes anglaises, de l'Australie, et nous avons pu recueillir de vive voix des renseignements très intéressants sur l’organisation de ces services respectifs. C'est en examinant et en comparant ces différentes organisations et en compilant les renseignements qui nous ont été fournis, que nous croyons pouvoir présenter un plan d'organisation pratique d’un Service géologique au Katanga, qui, avec les modifications nombreuses et heu- reuses que d’autres y apporteraient, pourrait servir de guide aux per- SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 407 sonnes chargées d'étudier cette question et de point de départ pour l’organisation du Service géologique dans notre colonie d'Afrique. Nous pouvons maintenant entrer directement dans notre sujet en examinant les deux points suivants : 4° Uulité et but d’un Service géologique au Katanga. 2° Plan d'organisation éventuelle de ce Service. $ [. — UTiLiTÉ ET BUT D'UN SERVICE GÉOLOGIQUE AU KATANGA. Sous prétexte que la Belgique n'avait pas encore terminé l’œuvre complète de sa Carte géologique, c’est-à-dire les textes explicatifs de cette Carte, et que, d'autre part, l’on se disposait à reviser la Carte géologique existante, des géologues ont pensé que le moment n'était pas encore venu de s'occuper du Congo, mais qu'il fallait d'abord terminer l’œuvre commencée en Belgique. Nous ne pouvons pas admettre cette manière de voir. Nous ne voyons pas en quoi le Service du Katanga empêcherait le Service géologique de la Belgique de continuer son œuvre; du reste, un Service de la Carte géologique n’aura jamais achevé sa tâche en Belgique, ear, les cartes géologiques étant basées sur les recherches nouvelles qui modi- fient les idées et, par suite, les interprétations de la carte, celle-ci ne sera jamais achevée et devra toujours être tenue à la hauteur des idées nouvelles. Est-ce une pénurie de géologues que l’on craindrait? Mais 1l nous semble que les géologues que l’âge et le climat d'Afrique empêcheraient de s’expatrier suffiront amplement pour continuer l’œuvre commencée en Belgique, et que la jeune génération des géologues, qui veulent appliquer les connaissances acquises dans nos universités, auront au Congo un vaste champ nouveau et du plus haut intérêt par la variété des gisements, pour y consacrer le plus fort de leur ardeur. Nous sommes certain que déjà à présent le nombre est suflisant pour un commencement et, si le besoin s’en faisait sentir, nos uni- versités pourraient bientôt fournir une vraie légion de jeunes et entreprenants géologues. Qu'il nous soit permis maintenant de faire remarquer d’abord que le Service géologique du Katanga ne devra pas être une institution ayant pour but de faire le travail à la place des sociétés concession- naires de recherches, mais nous pensons que son rôle sera de profiter de ces recherches, de les aider et de les orienter afin d'agrandir les connaissances générales sur ces vastes régions, de manière qu’elles 408 PROCÉS-VERBAUX. puissent servir utilement aux chercheurs futurs et éviter à ceux-ci des dépenses et des sacrifices inutiles. N’avons-nous pas vu, tout au début de l’organisation économique de cette grande colonie du Congo, alors que les recherches minières du Katanga étaient encore quasi inconnues, et que l’on ne pensait retirer de la Colonie que les produits du sol végétal, installer immédiatement, au prix de grands sacrifices, un jardin botanique dont le but était de faire des essais de culture des espèces culturales existantes susceptibles de donner des rapports, de faire des essais de culture d’espèces nouvelles et des essais d’acclimatation d’espèces étrangères, ainsi que d'étudier le moyen de lutter contre les maladies qui ravagent les plantations existantes (1)? Ce jardin botanique, dirigé par des hommes de valeur sortant de nos écoles supérieures d'agriculture, à rendu et rendra toujours de grands services aux plantations au Congo. En ellet, c'est dans ce service que l’on peut se documenter sur les essais déjà faits, et profiter de l'expérience acquise; ces expériences officielles évitent aux particuliers de faire des travaux de plantation et des dépenses que l'expérience a déjà condamnés. Ne semble-t-il pas que si pour l’agriculture on a été obligé de recourir à un service spécial officiel, à plus forte raison pour les richesses minérales du sol, dont le rapport peut être d’une valeur infi- niment plus élevée, un service spécial s'impose? N’avons-nous pas vu, aussitôt après la guerre du Transvaal, le Gouvernement anglais établir des services géologiques officiels au Transvaal, au Natal et même dans le Zoulouland, malgré l’existence déjà ancienne du Service géolo- gique du Cap à Capetown ? Examinons maintenant ce qui s’est passé jusqu’à ce jour dans la colonie du Congo au point de vue des recherches minières. Diverses sociétés concessionnaires de recherches ont envoyé et envoient dans leurs concessions des missions, composées de prospec- teurs chargés de rechercher les richesses qui éventuellement pourraient donner lieu à une exploitation. Ces missions, qu'ont-elles rapporté jusqu’à ce jour au point de vue des connaissances générales de la géologie du Congo? Nous avons pu examiner, lors de la dernière excursion de la Société (1) Nous venons d’apprendre, par la voie des journaux, que l’on vient de décider de créer trois nouveaux jardins botaniques. l’un dans le Bas-Congo, l’autre dans le Kasaï et le troisième dans le Katanga. L'emplacement du jardin botanique du Katanga sera aux environs d’Élisabethville. SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1940. 409 géologique de Belgique, faite en commun avec la Société belge de Géologie, les différents échantillons de terrains qui ont été recueillis au Congo et exposés au Musée colonial de Tervueren. À part une belle earte géologique à petite échelle de notre savant collègue M. J. Cornet et quelques rares échantillons recueillis en des points connus par des personnes au courant des sciences géologiques, l’ensemble de cette collection nous paraît appelé à rendre bien peu de services et donne bien peu de renseignements préeis sur les terrains composant le sol du Congo (1). À quoi doit-on attribuer cette pénurie de documents ? L nous semble que la raison est bien simple à trouver : c’est à cause du défaut de centralisation ; 11 manque un institut, en Afrique, qui aurait pour but de centraliser les connaissances géologiques acquises et les matériaux recueillis, et qui pourrait éclairer et orienter les chercheurs. Ces derniers n’ont à leur disposition, jusqu’à ce Jour, que les publi- cations géologiques de quelques-uns de nos collègues des deux sociétés géologiques, parmi lesquelles nous pouvons citer les remarquables tra- vaux de MM. J. Cornet, H. Buttgenbach, Brien, Passau et Dewez. Mais cela est insuffisant ; 11 manque une institution officielle établie au Kalanga et dont le but devrait être de : 1° Faire un examen complet et scientifique de la constitution géolo- gique et minéralogique du sol et des ressources minières du Katanga, et qui s’étendrait ultérieurement à tout le Congo ; 2 Entretenir un Musée géologique et minéralogique en vue d'exposer des spécimens types des diverses compositions géologiques du sol, afin de permettre aux prospecteurs d'acquérir une connaissance complète et exacte de la géologie et de la minéralogie da Katanga. Ce Musée constituerait aussi une collection de matériaux utiles et pourrait également fournir des spécimens types pour le Musée colonial de Tervueren ; | 5° Préparer et publier des cartes, plans, coupes, diagrammes et dessins qui sont nécessaires pour l'illustration et léclaireissement des rapports et levés géologiques ; 4 Faire des recherches paléontologiques et chimiques ; 5° Étudier les projets relatifs aux distributions d’eau pour les usages domestiques et industriels, et éventuellement pour les irrigations ; (9 Nous ne parlons ici que des collections officielles ; nous ignorons s’il se trouve des collections plus complètes au sein des sociétés particulières; mais ces collections, si elles existent, n’étant pas accessibles au publie en général, ne peuvent avoir d'inpor- tance que pour les intérêts strictement privés. 410 PROCÈS-VERBAUX. 6° Rassembler et conserver tous les échantillons provenant des tra- vaux d’art et des mines ; 7° Se livrer à des recherches géographiques et éventuellement agro-géologiques. $ IT. — PLAN D'ORGANISATION DU SERVICE GÉOLOGIQUE ET CARTOGRAPHIQUE. Ayant examiné succinctement l'utilité et le but de ce Service, nous avons complété notre travail par un petit plan d'organisation qui découle de l’étude que nous avons faite de l’organisation des services géologiques institués dans d’autres pays nouveaux. Dans ce petit plan, nous avons subdivisé cette organisation en plusieurs sections et nous avons développé les attributions de chacune de celles-ci. Nous avons également examiné la question du personnel au point de vue de son nombre et de ses fonctions. Toutefois, nous nous sommes dééidé à ne pas publier en ce moment cette deuxième partie de notre travail; nous attendrons jusqu’à ce que M. le Ministre des Colonies ait accordé l’audience demandée par la Commission formée au sein de la Société géologique de Liége, afin d'éviter la publication d'opinions diverses qui ne manqueraient pas de se produire à la suite de notre travail et que nous ne considérons pas à leur place avant que le Gouvernement ne se soit prononcé sur la nécessité de la création du Service géologique et cartographique au Katanga. Pour terminer, nous désirons demander à la Société belge de Géologie de bien vouloir nous apporter sa collaboration en appuyant le vœu émis par la Société géologique de Belgique, que le Gouvernement se décide à étudier d'urgence la question de la création d’un Service géologique et cartographique dans le distriet du Katanga. Discussion. M. Mazaise est d'accord avec M. Halet pour réclamer la création d'un Service géologique au Katanga. M. le Président demande à l'assemblée si elle est disposée à appuyer la demande de M. Halet. L'assemblée est unanime pour charger le Bureau de transmettre ce vœu. La séance est levée à 9 h. 50. ANNEXES AU PROCÉES-VERBAL REPRODUCTION E. van DEN Broeck ET É.-A. MARTEL. — Hydrologie. Sur les conditions de filtrage efficace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires. (Extrait du compte rendu de la séance du 10 septembre 1910 de l’Académie des Sciences de Paris.) Depuis plusieurs années, les études détaillées de l’un de nous (E. van den Broeck) en Belgique ont établi que, dans certains calcaires, 11 paraît possible de se départir de la suspicion générale jetée sur les émergences des calcaires fissurés. Le carbonate de chaux des roches est toujours partiellement dissous par les eaux d’infiltrations chargées d'acide carbonique et d’autres dis- solvants fournis par les réactions chimiques dues à Fl'altération des roches schisteuses, pyriteuses, séléniteuses, alunifères, elc., avoisinant les calcaires. Les éléments siliceux et l’état cristallin de certains eal- caires retardent ou alténuent leur altération. La substance calcaire des fossiles est ou bien de l’aragonite, substance grenue et impure, facilement désagrégeable et soluble, ou bien de la calcite cristallisée spathique, beaucoup moins soluble, surtout si elle est associée à des matières siliceuses. Dans les calcaires secondaires et surtout tertiaires, divers organismes (les Mollusques notamment) offrent à la fois les deux états, et leur dissolution est alors partielle. Dans les terrains primaires, la plupart des fossiles ont été trans- formés uniquement en calcite cristallisée; les Échinodermes surtout, les Échinides (Oursins), Astéroides (Étoiles de mer) et Crinoïdes (Lis 419 ANNEXE A LA de mer) de tous les âges se transforment complètement en cristaux de caleite. | L'état d’extrème division des Crinoïdes dansles calcaires crinoïdiques, très détritiques, du Carboniférien belge donne naissance, par la disso- lation de leur gangue calcaire amorphe, à un véritable gravier biolo- gique retenant les résidus plus fins, ainsi que l'argile de dissolution, et colmatant, d’une manière remarquablement constante, les fissures et les diaclases de ces calcaires. Dans les calcaires homogènes et purs (Givétien, Couvinien, etc.), l’altération et la dissolution multiséculaires de la roche élargissent constamment les amples canaux des eaux souterraines. L’extrême finesse du résidu, spécialement argileux, des calcaires de ce type, fort répandu, le fait entraîner rapidement par les eaux, sans filtrage ni même décantation. Les eaux ressortent donc de ces calcaires à l'état brut, telles qu’elles y sont entrées par les points d'absorption, polluées par les charniers du fond de certains chantoirs, ou par des infiltrations superlicielles diversement contaminées. Leurs émergences sont bien alors des résurgences ou fausses sources, sujettes à des périodes variables et irrégulières de troubles et de conta- minaltions. | Au contraire, dans les calcaires crinoïdiques à débris fossilifères du Tournaisien et parfois même du Viséen inférienr, les joints, fissures et diaclases sont, principalement en profondeur, colmatés de matières gra- velo-sablo-argileuses, à propriétés filtrantes très efficaces. Et comme la cireulation souterraine des eaux y est très ramiliée et ralentie dans des lissures, très nombreuses mais peu développées, les eaux en émergent, vraiment filtrées, sous forme de vraies sources, très recommandables pour l’alimentation privée et publique. Il en est de même dans les calcaires dolomitiques et dolomitisés, dont le résidu meuble, très homogène et finement sableux, n’a rien de bio- logique, mais est constitué par les particules insolubles cristallisées de carbonate de magnésie. De même pour les calcaires gréseux et les grès à ciment calcaire, dont les fissures se colmatent de grains sableux insolubles et filtrants. Quant aux roches à la fois crinoidiques et dolomitisées (calcaires carbonifères viséens inférieurs du Hoyoux moyen, Modave, etc.), elles réalisent le plus complet filtrage. ul | Le voisinage des deux types rocheux à « résurgences » et à « sources » peut, soit en permanence, soit lors des crues, aboutir au mélange sou- terrain d'eaux brutes et d’eaux filtrées. La résultante peut s'appeler SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 413 théoriquement résurgence sourcière. En pratique, un tel mélange, même très temporaire, devra toujours être tenu pour suspect, à moins que des circonstances exceptionnelles ou des travaux spécraux de protection n’éliminent les apports temporaires d'eaux brutes souillées. Parfois les calcaires fissurés non crinoïdiques ou dolomiliques du Viséen supérieur et inférieur et, plus exceplionnellement encore, ceux du Dévonien (calcaires couviniens, givétiens et frasniens), peuvent fournir des eaux utilisables comme sources, dans des eas spéciaux réclamant une étude hydro-géologique préalable. La disposition en pli ou en bassin synclinal (fond de bateau) favo- rise tout particulièrement, en Belgique, l'accumulation des eaux sou- terraines lillrées par les colmatages crinoïdiques ou dolomitiques; conjointement avec un substratum imperméable (schiste ou argile), elle prévient complètement les déperditions souterraines par exutoires lointains ou inaccessibles. Cette disposition est done la meilleure pour l'accumulation sur place de réserves aquifères importantes assurant, dans les dépressions topographiques, la sortie d’émergences, tout à fait comparables aux lieux de drainage et aux sources de bas niveau des nappes aquifères des terrains meubles. En résumé, en Belgique, les calcaires crinoïdiques, base du Carboni- férien, du bassin géologique de Dinant, constamment disposés en bas- . Sins ou en plis synclinaux, sont spéciaiement aptes à fournir, d’une manière remarquablement constante, des eaux de sources filtrées et potables. Les niveaux essentiellement erinoidiques Te T?b du bord seplentrional de ces massifs constituent Îles lieux d'élection de telles eaux, sous forme de « rivières souterraines filtrées ». Seule l'existence éventuelle de grandes diaclases accidentelles d’ori- gine tectonique et celle de dérangements accentués dans des régions spécialement faillées et disloquées, pourraient, localement ou régionale- ment, influencer défavorablement la qualité de ces émergences aquifères. Tout ceci constitue en somme un correctif important et de haut intérêt pratique (1) à la défiance (par ailleurs justifiée dans ses grandes lignes) recommandée par l’un de nous (Martel), depuis 4892, contre les émergences des calcaires en général. (4) E. vAN DEN BROECK, E.-A. MARTEL et En. RamiR, Les cavernes et les rivières souterraines de la Belgique. Bruxelles, 1910. 414 ANNEXE A LA COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE Géologie, par Juzes Corner, professeur à l’École des Mines et Faculté polytechnique du Hainaut. Tome 11, contenant les chapitres Là XIV (pro parte) de la DEUXIÈME partie de l'ouvrage. 1 vol. grand in-8° de 608 pages, avec 8 planches et 173 figures dans le texte. Mons, Librairie générale Leich-Putsage. 1910. Nous avons publié précédemment une analyse du tome [® de cet ouvrage (voir tome XXII, 1909, Proc.-verb., p. 297). Rappelons que, dans ce premier volume, l’auteur, s'adressant à des élèves qui n'ont encore aucune notion de géologie, les initie aux principes de cette science en les conduisant sur le terrain et en leur faisant observer successivement toutes les formations géologiques affleurant en Belgique et dans les pays voisins. Ce livre, véritable résumé de nos connais- sances sur la géologie belge, constitue dans la pensée de l’auteur une introduction au cours proprement dit de géologie. C’est la première partie de ce cours qui vient de paraître. Nous croyons être uule à nos lecteurs en en donnant une analyse assez détaillée. Les trois premiers chapitres traitent de la Terre dans son ensemble, de l’État physique de notre globe et de la Constitution chimique de l'écorce terrestre. Ces chapitres sont aussi courts que substantiels; 1ls con- liennent nombre de renseignements et de chiffres du plus haut intérêt. Ces données sont purement positives et indépendantes de toute théorie sur l'origine de la Terre. Puis l’auteur aborde (chap. IV) l'étude de la Structure de l'écorce terrestre, c’est-à-dire de la tectonique générale. Ce chapitre est large- ment développé; il ne comprend pas moins de cent pages avec de très nombreux croquis. Les différents cas sont d'abord envisagés théoriquement, puis, suivant une méthode que nous retrouverons dans tout le reste de l’ouvrage, chacun d'eux est illustré d’un exemple Lypique choisi dans la nature. Cette manière de procéder à un double avantage : tout d’abord, elle montre que les notions ayant cours dans la science ne sont pas artificielles, mais proviennent de l'interprétation SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 415 de faits observés; en second lieu, elle fait comprendre d’un mot, en les ramenant aux schémas théoriques qui viennent d’être exposés, des cas particuliers de géologie locale, parfois assez complexes et qui, étudiés à part, nécessiteraient chaque fois des explications laborieuses. Ce chapitre contient huit planches de photographies d'échantillons obtenus par M. Lohest, au cours de ses expériences de tectonique. Les dislocations intimes des roches sont étudiées de façon très complète; signalons notamment les pages consacrées au clivage schisteux. L'auteur parle enfin des fentes filoniennes, envisagées comme un cas particulier des failles, ou, plus généralement, des fentes de l'écorce terrestre. [ei s’intercale donc tout naturellement un chapitre de la Science des gîtes; l’auteur le développe assez largement, puisqu'il s'adresse à des élèves-ingénieurs, étudiant surtout la géologie en vue de son utilité pratique. Nous observons ici une seconde earactéristique du livre, qui est d'introduire, dans l'exposé de la géologie générale, à la place qu’elles doivent logiquement occuper, les principales notions de géologie appliquée; l'élève comprend clairement ainsi que celte dernière science n'est pas une science distincte, qui peut s’étudier séparément, mais qu’elle est intimement unie à la géologie pure et qu'elle doit, dans l’enseignement, lui être subordonnée. Le chapitre V décrit les Aspects extérieurs de l'écorce terrestre; l’auteur traite successivement des limites des terres et des mers, du relief du fond des océans, du relief des terres émergées, des profils et contours des continents; puis, après un rapide examen des théories proposées pour expliquer le processus de la déformation du sphéroïde terrestre, 11 signale quelques anomalies de la pesanteur et du magné- tisme, et termine par des considérations sur la répartition et les causes des climats et sur la distribution actuelle et ancienne des faunes et des flores. Ces cinq premiers chapitres sont donc essentiellement deseriptifs : ils sont relatifs à la forme, à l’état physique et à la composition du globe, ainsi qu’à la structure et à l’aspect extérieur de l'écorce. L'auteur va aborder à présent un ordre d'idées différent : il va nous parler des Phénomènes géologiques, ‘il va nous montrer à l’œuvre les agents qui, depuis les origines, ont influé sur l’évolution de notre globe. C’est pourquoi M. Cornet, après avoir, dans le chapitre VI, donné un aperçu général de ces phénomènes, en aborde l'étude par les premiers en date, c’est-à-dire par ceux qui ont présidé à la forma- tion de notre globe et à la consolidation de son écorce; dans le 416 ANNEXE A LA chapitre VIT, consacré à l’Origine de la Terre, il rappelle done les prin- cipales théories cosmogoniques en vogue et, dans le chapitre suivant, les hypothèses qui ont été émises pour rendre compte du mode de formation de la première écorce solide. En réalité, ces trois chapitres auraient pu, sans inconvénient, être fondus dans les trois premiers du volume : c’est que, en effet, les cha- pitres LV et V, relatifs à la tectonique et à la morphologie, ne peuvent être constamment descripüufs; les faits qui y sont exposés sont, eux aussi, la conséquence de phénomenes dont l’auteur ne peut s'empêcher de parler : un pli ne peut guère être étudié indépendamment des phé- nomèênes de plissement, une faille indépendamment des phénomènes d'affaissement ou de charriage dont elle est la conséquence. | Je me hâte de dire que cette remarque n’a, en somme, pas d’impor- lance; si, à première vue, les raisons qui ont déterminé l’auteur à adopter l’ordre indiqué n’apparaissent pas clairement au lecteur, il est certain cependant que cet ordre est parfaitement logique et qu’en tout cas 11 ne nuit en rien à la clarté du livre. Après avoir (chapitre IX) exposé les principales théories relatives aux causes des mouvements de grande amplitude de l'écorce terrestre, l’auteur donne (chapitre X) un résumé succinet, substantiel et tout à fait mis à Jour de la Séismologie, celte science qui a pris, en ces der- nières années, un si remarquable essor ; ajoutons qu'il ne se borne pas à en rappeler les résultats géologiques, mais qu'il aborde aussi les pro- blèmes de physique que cette science soulève (mode de propagation des ondes, appareils enregistreurs, courbes isoséistes, etc.). Viennent ensuite deux chapitres : Phénoménes éruptifs et Phéno- mènes post-éruplifs, qui sont certainement parmi les plus intéressants et les plus instructifs du volume. Le lecteur y trouvera notamment une étude fort détaillée des roches éruptives, envisagées au point de vue de leurs caractères extérieurs, de leurs éléments constituants, de leur mode de gisement, etc. ; l’auteur, toutefois, reste autant que possible sur le domaine géologique et laisse notamment de côté tout ce qui est relatif à l'examen microscopique des roches. Le reste de ces chapitres est consacré à l'étude des magmas, aux volcans proprement dits et aux phénoménes pneumatolytiques et hydro- thermaux qui ont accompagné ou suivi les phénomènes érupüfs. Ces deux chapitres, si complets et si fortement documentés, méritent. d'autant plus d’être signalés qu'il y à une tendance, dans l'enseigne- ment de la géologie en Belgique, à laisser quelque peu dans l'ombre tout ce qui est relatif aux roches cristallines, qui jouent pourtant dans SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 417 \ la nature un si grand rôle et dont la présence est liée à tant de pro- blèmes délicats. Appelons l'attention, au point de vue de la géologie appliquée, sur le paragraphe concernant la formation des gîtes épigenétiques. Après un chapitre consacré à l'Action de l'atmosphère, l’auteur étudie enfin l’Action des eaux continentales. C’est le chapitre le plus important de l’ouvrage : il comprend à lui seul plus du tiers du tome IF etil n’est pas achevé (les paragraphes concernant l'action des eaux lacustres et de l’eau à l’état solide paraîtront dans le tome 11). Îl ne peut être question de l’analyser ici en détail. Disons seulement qu'après des généralités sur les eaux continentales, l’auteur étudie l’action des eaux météoriques ou superficielles et décrit les phénomènes d’altération des roches. La partie relative à la eireulation des eaux souterraines est un véritable cours, précis et clair, d'hydrologie. Les actions chimiques exercées par ces eaux et notamment les phénomènes complexes de concrélionnement, d'imprégnalion, de cimentation, ete., sont ensuite longuement décrits. Le tome se termine par des considérations sur l’action des eaux courantes, c’est-à-dire done sur les phénomènes d'érosion, de transport, de sédimentation, de creusement des val- lées, etc. Dans ce long chapitre, comme du reste dans tout l'ouvrage, les phénomènes qui ont joué un rôle dans la formation des gites miné- raux el métallifères sont étudiés de manière particulièrement appro- fondie et font souvent l’objet de sous-chapitres distincts. Citons spécialement ceux qui sont intitulés : Altération des éléments des gîtes métallifères, Les nappes pétrolhferes, Les qîtes de remplissage des grottes, Les gîtes alluviaux. Comme on le voit, et quoi qu'en dise l’auteur dans sa préface, Île livre que publie M. Cornet est bien un véritable cours de géologie. Le fait que les divers sujets traités reçoivent des développements fort inégaux el que notamment la géologie descriptive (qui paraitra dans le tome II!) sera fort abrégée, ne suffit pas à enlever à l'ouvrage le caractère d’un traité complet el systématique. Bien que destiné spécialement aux élèves-ingénieurs et aux ingé- nieurs, bien que développant avec une prédilection marquée toutes les questions se rattachant plus ou moins directement à la science des gîtes, ce livre sera lu et consulté avec fruit par tous ceux qui s'inté- ressent, à n'importe quel titre, à la science de la Terre. Il ne res- semble nullement, en effet, à aucun des traités de géologie qui ont été publiés Jusqu'ici, et l’on peut dire que, malgré le rôle que joue néces- 448 ANNEXE A LA sairement la recherche bibliographique dans la rédaction d’un tel ouvrage, l'œuvre de notre confrère à un caractère très nettement original. L'auteur n’a pas pillé ses devanciers: presque toujours, 1l à directe- ment puisé aux sources; il s’est documenté dans tous les ouvrages spéciaux, Jusques et y compris les plus récents et sans se limiter, bien entendu, aux travaux de langue française. M. Cornet s’est complu cependant à faire de fréquentes allusions aux écrits des géologues belges, et il n’est presque pas de note tant soit peu intéressante au point de vue des idées générales, parue en ces dernières années dans les annales de nos deux sociétés géologiques, qui ne soit citée dans l'ouvrage. L'exposé de toutes les questions est toujours fait sous une forme franchement didactique; l’étude du livre peut être entreprise par les élèves possédant quelques notions fondamentales de minéralogie, de paléontologie et de chimie. Quand plusieurs théories ont été proposées pour expliquer certains faits, l’auteur les expose successivement, de façon simple et claire, en les schématisant un peu, en les ramenant à leurs lignes essentielles et en citant Îles principaux arguments par lesquels on peut les défendre; mais il a soin presque toujours d’indi- quer, avec raisons à l’appui, celles qui ont réuni le plus de partisans ou celles auxquelles lui-même se rallie; cette façon de faire contribue à augmenter l'intérêt du livre et évite de laisser dans l’indécision l'esprit des étudiants ou des lecteurs inexpérimentés. Au surplus, les idées personnelles et les aperçus neufs et originaux abondent dans l’œuvre de M. Cornet, et on regrette parfois qu'il n'ait pas mis plus nettement en évidence ce qu'il a tiré de son propre fonds. Je ferai la même remarque en ce qui concerne la partie documen- taire de l'ouvrage. Celui-ei est littéralement bourré de faits ; mais dans une œuvre destinée à l’enseignement, cette qualité deviendrait un défaut si ces faits n'étaient toujours bien choisis, typiques, frappants, et s'ils n’illustraient en quelque sorte les idées théoriques. Bon nombre de ces faits, notamment parmi ceux qui sont relatifs à la Belgique et surtout au Congo, sont inédits et résultent des observations person- nelles de l’auteur; mais c’est ce que ce dernier néglige le plus souvent d'indiquer. Notons aussi que M. Cornet cite beaucoup de chiffres et qu'il montre un souci constant de la précision — si rare chez les géologues. L'ouvrage est écrit avec une parfaite clarté, en un style sobre et net; SÉANCE DU 20 DÉCEMBRE 1910. 419 je reprocherai pourtant à l’auteur d’avoir légèrement abusé de la terminologie barbare que certains savants ont mise à la mode et d’avoir accordé droit de cité à quelques vocables inélégants qui n’au- ront, il faut l’espérer, qu’une vie éphémère. En résumé, le livre du professeur de Mons s’égale, à mon avis, aux meilleurs traités généraux qui aient été publiés. C’est un ouvrage de tout premier ordre, de tendances et d’allure très modernes, qui témoigne d’une érudilion énorme, d’une remarquable ampleur de vues et d’une compétence rare dans tous les cantons des sciences minérales. I rendra les plus grands services aux étudiants, à qui il est spécialement destiné. 11 réhabilitera la géologie aux yeux de ceux qui, pour l’avoir jadis mal étudiée, se la représentent comme une suite de fragiles hypothèses et de nomenclatures arides. En un mot, ce livre aura la plus heureuse influence au point de vue de la diffusion de la science géologique en Belgique. B. Be Doc — 4910. PROC.-VERB. 104 à à 2% EMA TEE Re 2 ls ne RS hp FA __—— D in mn Meg pet I us ! ‘ [Es ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE CLOTURE DE L’EXERCICE 1910. Présidence de M. À. Rutot, président. La séance est ouverte à 21 h. 50. Discours du Président. MESSIEURS, L'an dernier, à pareille époque, nous nous trouvions sous la dou- loureuse émotion de la mort du Roi Léopold Il; le Prince Albert, notre Président d'honneur, était appelé à régner. Nous croyons devoir rappeler iei qu'en mars dernier, S. M. le Roi Albert nous a fait l'honneur d’agréer la demande qui lui avait été faite, en daignant nous accorder son Haut Protectorat, faveur dont nous sommes fort reconnaissants à Sa Majesté. Cet événement rappelé, j'ajouterai que les statuts de la Société faisant un devoir au Président de vous présenter, à la fin de chaque exercice, un rapport sur la situation morale et matérielle de notre associalion, j'ai essayé de dresser ci-après ce bilan spéeral pour le soumettre à votre appréelalion. Comme, avant tout, c’est la Science qui nous unit, nous commen- cerons notre examen par les résultats scientifiques obtenus pendant l’année 1910. Nos prédécesseurs ayant établi un ordre rationnel dans la revue des subdivisions de la branche que nous cultivons, nous rappellerons d’abord les travaux originaux de nos membres pour ce qui concerne la Cristallographie, la Minéraloyie et la Pétrographie. Ces diverses sciences ne se sont accrues, cette année, que des conclusions de trois travaux, dont deux de M. X. Stainier sur des gisements de dolomie carbonifère et sur le mode de formation de la « Grande Brèche ». La troisième communication est due à M. Cosyns, qui nous à fail connaître ses trouvailles de cristaux de caleite et de globules d’anthracite dans le Calcaire de Visé. 422 PROCÈS-VERBAUX. La Géologie générale S’est également enrichie de quelques bons tra- vaux, parmi lesquels nous citerons la belle étude du D" Van de Wiele sur le Calcaire carbonifère et le Culm; celui du D: P. Grôber sur les résultats tectoniques d’un voyage en Asie centrale, résultats très remarqués et qui ont même amené un changement d'idées chez le célèbre professeur Suess, de Vienne. Ensuite, M. le Prof" Krischtafowitsch nous a exposé sa manière de voir au sujet de la dernière période glaciaire en Europe et dans l'Amérique du Nord, en rapport avec la question de la cause des périodes glaciaires en général. Je dirai en passant que ce travail m’a beaucoup intéressé, qu'il rassemble des faits concordants et qu'il est appelé à jeter quelque lumière sur une partie de la Géologie encore fort discutée de nos jours. Aïoutons à ces communications celle de M. Rahir sur la formation des « marmites» d’érosion dans diverses vallées de la Belgique et celle que j'ai intitulée « Glaciations et Humanité », qui avait pour but de mettre au point certaines questions au sujet desquelles plusieurs hommes de science me paraissent verser dans une erreur manifeste. Enfin, mentionnons les analyses de la Topologie du général Ber- thaud et de la deuxième partie du Traité de Géologie de M. Haug, la première due à la plume de notre zélé Secrétaire général, le baron L. Greindl; la seconde, œuvre de notre cher confrère M. Van de Wiele. La Paléontologie n’a pas chômé cette année, car nous y rencontrons l'important mémoire de M. l’abbé A. Salée, sur ses nouvelles recherches sur les Polypiers du Calcaire carbonifère de la Belgique et sur le genre Caninia, mémoire qui va être mis à l’impression, grâce à des subsides spéciaux, l’un du Gouvernement, l’autre accordé par un généreux donateur ; puis vient la Note supplémentaire de M. C.-T. Newton, rela- tive aux débris fossiles des petits vertébrés de l’argile de Tegelen, et, enfin, celle de M. le Prof’ Pohlig, sur un sujet intéressant de Paléo- botanique. Mais le principal contingent des publications de l’année a été fourni par la Géologie et par la Paléontologie régionales. Reproduire ici les titres de tous ces travaux serait empiéter défavo- rablement sur le rôle de la table des matières; aussi nous conten- terons-nous d’être bref. Ce sont les terrains primaires qui ont donné lieu aux travaux les plus nombreux et, dans la liste des auteurs, nous reconnaissons les noms de nos confrères les plus estimés. ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L’'EXERCICE 1910. 493 Pour ce qui concerne le terrain silurien, nous trouvons MM. Malaise, Mathieu et Cosyns qui nous apportent les résultats de leurs observations au sujet du nouveau contact, visible à Quenast, de la porphyrite avec le schiste encaissant. Le Dévonien a fait l’objet de nombreux et utiles travaux, tant au point de vue stratigraphique qu’au point de vue paléontologique, de la part de notre estimé confrère M. E. Maillieux, dont le mérite a été reconnu par son entrée dans le personnel scientifique du Musée royal d'Histoire naturelle. Le Calcaire carbonifère a fait, cette année, tout spécialement l’objet d’études nouvelles, poussées toujours plus avant et destinées surtout à rechercher les concordances de nos couches de Belgique avec celles des pays étrangers et plus particulièrement avec celles de PAngleterre, où un spécialiste éminent, A. Vaughan, à réussi à établir une classification rationnelle, basée sur la présence des Polypiers en évolution, et pre- nant ainsi, au travers des assises, des formes particulières, susceptibles d’être déterminées exactement et pouvant être reconnues à grandes distances, dans les diverses régions du globe. Des études de ce genre ont, pour nous, un grand intérêt, car elles nous permettent de sortir enfin de longues discussions où lesprit de clocher jouait parfois un certain rôle. Grâce aux beaux travaux de M. le chanoine de Dorlodot, de l’abbé G. Delépine, du D' P. Grôber et de l’abbé Salée, le débat s’est élargi considérablement et nous nous engageons dans la voie des classifica- tions internationales, ce qui constitue l’un des buts principaux de notre activité. Les terrains secondaires ont suggéré peu de communications spé- ciales : nous ne pouvons citer que celle de MM. Jérôme et L. de Dor- lodot sur la puissance et la composition des marnes du Keuper à Habay; mais en revanche, ils ont donné lieu à d’intéressants articles de la part de MM. Stainier et l'abbé Schmitz, qui ont continué à nous tenir au courant de leur détermination des couches traversées par les grands sondages de la Campine et notamment des couches crétacées et tertiaires qui y ont été rencontrées. L'un des principaux résultats réside dans la reconnaissance de l’étage Montien, nettement situé sous le Heersien, ce qui jette une vive clarté sur la répartition du Montien dans le Nord-Est de notre pays. Îl y a lieu de signaler, dans le même ordre d’idées, plusieurs notes de M. F. Halet, donnant la coupe de divers puits artésiens de la Beli- gique. PROCES-VERBAUX. Enfin, pour terminer ce qui à rapport au Tertiaire, nous devons encore rappeler les travaux de M. G. Hasse sur les couches miocènes et pliocènes rencontrées dans les grands travaux de terrassements exé- cutés autour d'Anvers. De mon côté, j'ai présenté quelques notes où j'étudie les relations existant entre les restes des humanités primitives et la stratigraphie des terrains quaternaires, tandis que notre confrère J. Lorié nous faisait connaître le résultat de ses recherches sur le Diluvium de l’Escaut. | Telle est l’énumération succincte des travaux de science pure qu’il nous à été donné de lire dans nos publications; mais la science appli- quée n’a pas, non plus, été négligée. Tout d’abord, l’hydrologie se présente à notre attention et nous y voyons, de notre confrère R. d’Andrimont, un bon résumé des con- naissances acquises sur la circulation des eaux dans le sol et le sous-sol. Vient ensuite le beau et utile travail de M. G. Richert sur les eaux souterraines de la Suède, puis la note de M. L. Marchadier relative aux effets de la sédimentation sur la limpidité et le titre bactérien des eaux de rivière. | | Enfin, n'oublions pas de signaler la volumineuse documentation présentée à la Société par le D' Poskin sur la Rabdomancie et la partie hydrologique du travail de M. F. Halet sur les puits artésiens de la ville de Malines et de ses environs. Au point de vue minier, nous avons eu le plaisir de pouvoir insérer dans nos publications les résumés des grandes recherches de houille effectuées dans le Limbourg hollandais par les soins du Service officiel de prospection de l'État, dirigé par M. van der Gracht, résumés rédigés avec tant de compétence et de fidélité par notre sympathique confrère le D' Van de Wiele. Nous savons tous que notre activité ne se borne pas aux communi- calions en séance; nous possédons encore d’autres moyens de nous insiruire : ce sont les conférences et les excursions. Mais les années de grandes Expositions universelles ne sont pas tou- jours favorables à l’éclosion de ces manifestations scientifiques. C’est ce qui s’est produit cette année. Avant l'ouverture, nous avions espéré pouvoir conduire la Société au travers des parties où les sciences que nous cullivons auraient pu étaler des merveilles, mais 1l à fallu en rabattre et aucune visite officielle n’a eu lieu. Les excursions, en général, ont du reste souffert également de la ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L’EXERCICE 1910. 425 situation, aggravée souvent par un temps détestable ne permettant aucune prévision. Toutefois, un bon nombre de nos confrères sont allés à Quenast, observer, sous la direction de MM. Hankar-Urban et Mathieu, le contact de la porphyrite et des roches encaissantes. La réunion à Bruxelles des deux grandes sociétés géologiques du pays, dirigée par MM. Mourlon, Cornet, Butigenbach et Malaise, à également attiré la plupart des géologues de Bruxelles et de la province soit à la course dans les terrains tertiaires, soit à la visite du Musée de Tervueren, soit enfin dans les couches siluro-cambriennes de la vallée de la Senne. De leur côté, les spécialistes hydrologues se sont aussi rendus à Modave, où, sous la conduite de M. l'ingénieur Deblon, ils ont pu se rendre compte des travaux de captage des sources de la vallée du Hoyoux. Une conférence avait été annoncée à l'Exposition : c’est celle de M. L. Bertrand, sur la structure et l’histoire géologiques des Pyrénées françaises et de leurs abords. Elle a été donnée, dans la galerie française, et avec une grande autorité, devant un auditoire des plus restreints, ce qui n’a certes pas engagé votre Bureau à renouveler l'expérience. Une bonne vingtaine de nos collègues ont cependant bien voulu venir entendre la causerie que j'ai donnée dans la nouvelle « Salle de comparaisons » ouverte au Musée royal d'Histoire naturelle, au cours de laquelle j'ai résumé l’état de nos connaissances sur l’évolution des industries humaines préhistoriques. Tel est le bilan scientifique de l'exercice 1940. En somme, il est très honorable et nous devons adresser tous nos remerciements à nos vaillants confrères qui sont venus nous exposer, avec tant de succès, les résultats de leurs recherches. S1, avec l’abondance des travaux présentés, nous avions pu constater une bonne assiduité à nos séances, nous ne pourrions être qu’entière- ment satisfaits. Malheureusement, nous ne réalisons plus les belles chambrées d’au- trefois et l’époque où nous trouvions habituellement la cinquantaine de membres autour des orateurs est déjà loin. Je ne sais exactement à quoi attribuer ce relàächement, mais Je ne serais nullement étonné de ce que le peu de séductions qu'offre le local dans lequel se tiennent nos séances y soit pour quelque chose. Si, de la situation morale, nous passons à la situation matérielle, 496 PROCÉS-VERBAUX. nous constatons que le nombre de nos membres effectifs s’est légè- rement accru. Nous avons eu la douleur de perdre cinq de nos confrères parmi les plus sympathiques : ce sont MM. Lahaye, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées; Kuborn, docteur en médecine et fondateur de la Société de Médecine publique; Henricot, sénateur et l’un de nos fondateurs; Prinz, le regretté professeur de géologie et de minéralogie à l'Uni- versité de Bruxelles, enlevé à la fleur de l’âge, et enfin M. L. Heuseux, directeur des Charbonnages de Courcelles-Nord. En outre des décès, nous avons encore perdu, par démission, quatre membres effectifs et deux associés régnicoles; mais en revanche, nous avons admis parmi nous quinze membres effectifs, ce qui fait un gain de six membres de cette dernière catégorie. Le brillant conférencier français, M. L. Bertrand, a été élu membre associé élranger. Au point de vue du nombre des membres, la situation est done satisfaisante ; mais rappelons-nous tous qu'il est plus facile de perdre un confrère que d'en amener un nouveau ; aussi, ayons tous l’œil ouvert pour que, par l'admission de nouveaux membres, notre effectif ne s'abaisse pas. Reste enfin la situation financière. L'an dernier nous pouvions annoncer, non sans satisfaction, que 1909 avait clôturé l'ère des déficits; malheureusement, 1910 pourrait bien nous y engager à nouveau. En effet, notre zélé et prudent Secré- taire général nous fait remarquer que non seulement le volume de l’année courante a déjà pris des proportions respectables, mais qu’il reste à publier des comptes rendus d’excursions de 1909 qui pourraient être importants, ainsi que la fin des Mémoires. De toutes façons, les subsides spéciaux destinés à la publication du mémoire de M. l’abbé Salée seront pour notre caisse un baume salutaire. Mais nos principales ressources consistant dans les cotisations des membres, c’est toujours de ce côté que nous devons, tous, avoir les yeux tournés. J'espère que vous vous meitrez dans l'esprit ces paroles de votre Président sortant, pour nous éviter des mécomptes. Ces paroles termineraient ce que j'ai à vous dire si quelques consi- dérations pratiques ne m'avaient été suggérées par notre Secrétaire général, qui touchent aussi de très près à la prospérité financière et morale de notre Société. Des exemples récents nous ont encore montré combien le rôle du ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELEE DE L'EXERCICE 1910. 497 secrétariat est rendu délicat et difficile par un certain laisser-aller de quelques auteurs. Les uns remettent, pour impression, des travaux incomplètement élaborés, entrainant à de véritables abus de corrections supplémen- taires, qui élèvent considérablement les frais d'impression ; d’autres apportent soit des manuscrits incomplets, occasionnant des correspon- dances et des retards, soit des dessins négligés qui, pour être trans- formés en zincs, doivent être recommencés aux frais de la Société ; d’autres enfin, après nous avoir fait des communications intéressantes, n’envoient aucun manuscrit. Comment, dans de pareilles conditions, vous présenter des comptes et des budgets ? Si ces irrégularités tendaient à persister, le Conseil aurait à vous soumettre des mesures destinées à les supprimer, comme, par exemple, la remise de la communication jusqu’au moment où le manuscrit com- plet serait remis en séance à M. le Secrétaire général. Nous ne vous demanderons pas encore de vote sur cette question, car il est toujours pénible de se montrer sévère envers des confrères ou des amis; mais nous y appelons la très sérieuse attention des membres, afin qu’ils ne risquent pas, par négligence, de rompre le bon fonc- tionnement de notre organisation, déjà assez compliquée par elle- même, et de mettre à une trop rude épreuve des bonnes volontés qui nous sontéminemment précieuses. Exposé de la situation financière. L'exercice 1909 a éteint l’ère des déficits, mais la reconstitution du capital des garanties n’est pas achevée, et la Société est impuissante à publier tout travail important sortant du cadre ordinaire de ses publications sans aides spéciales, qui heureusement ne nous ont pas fait défaut pour la publication du mémoire in-4° que nos membres vont recevoir. Il importe que les droits d'entrée soient annuellement versés aux garanties, au lieu d’être absorbés par les dépenses courantes. Situation financière de l'exercice 1909 (clôturé). Recettes. OR MONS et entrées... 4 nee. Lun pau, sin, fre. 8,289:05 Membre à vie . . . . june 200 » Ministère du Travail (Bibliothèque) . . . . . . . . . . . . 300 » 428 PROCÈS-VERBAUX. Subside du Gouvernement — de la province de Brabant . == — de Hainaut . — de ja ville d'Anvers te CRUE Intérêts des garanties et du compte courant Abonnements et ventes de publications. Quotes-parts d'auteurs dans les publications . TOTAL Dépenses. Bulletin et Mémoire in-4. Photvsravures; dessins; CHChéS RENE RC Affranchissement et distribution du Bulletin. Convocations aux séances et excursions Frais de bureau. Traitements et indemnités. . Abonnement et reliure. ; Versement au capital des garanties . Solde débiteur de l’exercice 1908 (reporté) . . . Solde créditeur à reporter à l'exercice 1910 TOTAL : 500 » 2 D94 95 : 675 15 158 » fr. 40,249 35. 1 ire 4,108 53 1,997 45 619 26 186 27 532 24 778 » 194 65 389 » Fr. 9,451 40 718 59 Fr 10,169 99 42 36 . 17... 10,212/95 Situation financière de l'exercice 1910 (non clôturé). Recettes. Cotisations et entrées. NL Ministère du Travail (Bibliothèque). | Subside de la province de Brabant . . . Subside de la ville d'Anvers . : À Vente de mille fascicules Résumé d’hydrologie Intérêts des garanties et du compte courant Abonnements et ventes de publications. TOTAL .fr. 5,174 45 300 » 1,000 » 500 » 250 » 756 » 550 10 .tr. 8,530 95 — ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L’EXERCICE 1910. 499 Dépenses. Bulletin (Pr.-verb., 1 à 9; Mém., fasc. I, IT, II). . in: 4,436 93 Photogravure, dessins et clichés. 1,499 31 Affranchissement des publications . . . . . . . . D82 72 Convocations aux séances. 99997 Frais de bureau. 296 91 Traitements et indemnités 198 » Bibliothèque (abonnements) . 64 80 Reste disponible 629 31 TOTAL ÉGAL IE 8,530 95 Budget pour 1911. Le Conseil propose le budget ci-dessous : Recettes Cotisations et entrées . fr. 5,200 » Intérêts des garanties et du compte courant 700 » Subsides divers. : 3,300 » Abonnements et ventes de publications. 900 » TOTAL ir 9,700 » Dépenses. Bulletin . mec dar De: Pi Le 5,800 » Dessins, clichés, impression des planches . 4,900 » Distribution du Bulletin, convocations aux séances 1,000 » Frais de bureau, correspondance. . . . . . . . 300 » Traitements et indemnités d'employés . 800 » Reliures à la Bibliothèque. 100 » Reconstitution des garanties . 200 » TOTAL ÉGAL Dr RO NTUURS Programme d'excursions diverses. — Session extraordi- naire. Le Conseil a l'honneur de proposer que l’excursion annuelle ait lieu dans le Bas-Luxembourg, sous la direction de MM. Jérôme et Cuvelier. Des excursions d’un jour ou d’une demi-journée seront organisées 430 PROCÈS-VERBAUX. autant que possible et dès à présent nous pouvons annoncer pour la bonne saison : Une excursion dans les carrières de phosphate de Ciply et Saint- Symphorien, sous la direction de M. J. Cornet. Une excursion à Hofstade, sous la direction de M. Rutot, pour laquelle on demandera le concours de MM. Kemna et Van Bogaerde au point de vue des travaux techniques. Une excursion à Saint-Servais (Namur), où la Compagnie intercom- munale des Eaux a fait creuser huit à neuf puits dans le calcaire dolo- _ mitique. M. Malaise s'offre à la continuer par l’étude du bord Nord du bassin de Namur vers Rhisnes. M. Watteyne, inspecteur général des Mines, invite la Société à visiter le laboratoire d'expériences de Frameries. M. Hasse se met à la disposition de la Société pour renouveler la visite aux grands travaux d'Anvers. M. Mourlon promet de convoquer ses confrères pour étudier les coupes fraîches des environs de Bruxelles. Elections. Quarante-deux bulletins de vote sont parvenus au secrétariat de la part de divers confrères empêchés d'assister à l’Assemblée générale. Vingt bulletins sont déposés en séance. M. le Président, assisté de M. F. Halet, dépouille les votes pour la Présidence. M. E. Cuvelier obtient 53 voix ; M. Malaise, 29. M. le Président déclare M. E. Cuvelier élu président pour le terme 1911-1912; il regrette que son absence ne permette pas de lui trans- mettre la présidence. Le vote pour la nomination de quatre vice-présidents a donné les résultats suivants : M. J. Cornet, 58 voix; M. H. de Dorlodot, 38 voix; M. Kemna, 35 voix; M. E. Mathieu, 50, voix; M. A. Rutot, 48 voix; M. X. Stai- nier, 58 voix; M. C. Malaise, 1 voix. MM. 3. Cornet, H. de Dorlodot, A. Rutot et X. Stainier sont élus. M. J. Willems est réélu délégué du Conseil à l’unanimité des suf- frages. L'élection de trois membres du Conseil a donné les résultats sui- vanis : M. E. Cuvelier, 27 voix ; M. Hankar-Urban, 42 voix; M. C. Malaise, ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ANNUELLE DE L'EXERCICE 1910. 431 24 voix; M. E. Mathieu, 19 voix; M. Mourlon, 56 voix ; M. Rabozée, 38 VOIX. MM. Hankar-Urban, Mourlon et Rabozée sont élus pour le terme 1911-1912. L'assemblée générale renouvelle le mandat du Secrétaire général pour un terme de quatre ans. M. Van de Wiele accepte également son maintien au secrétariat. Le mandat de M. Devaivre, bibliothécaire, est renouvelé. Le mandat du Comité de publication vient à expiration; ce Comité comprend MM. Cuvelier, Jacques et Kemna. Bien que l’article 47 des Statuts dise que ce mandat est compatible avec celui de membre du Conseil, il semble au Bureau qu'il y a lieu de remplacer M. Cuvelier, appelé à la Présidence; le Bureau propose à l’Assemblée M. le Com- mandant Mathieu. Le Comité de vérification des comptes a ses pouvoirs renouvelés pour deux ans. La séance est levée à 10 h. 15. TES <= F EL » _ Ü E s k GT » Ds : : us Pr 3 ‘ A + ee U + dr EE Er Ê mn PE ch À C4 É : ’ > ". ace o L. Si Lens xs ; re secs :1 donc. “ms | Correspondance. . Déns efenvois recus =. 22, nl Liv Présentation et élection de nouveaux membres «+ : . + . G. Hasse, Sables noirs dits miocènes bolderiens (re note complémentaire). F. Halet. Un Service géologique et cartographique au Katanga. Son utilité et. ÿ SON OFGANISAHION., "2 0 à 2 20 en ie Te dE REPRODUCTION. E. van den Broeck ct E.-1. Martel, Hydrologie. Sur les be de filtrage efficace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires. Up COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE. Jules Cornet. Géologie . Discours du Président . . . Exposé de la situation financière. _ Budget pour 1911 LRU rss Ut Cr eee Programme d’excursions diverses. — Session extraordinaire - Élections. ; GE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE \ émoires Vingt-quatrième année © Tome XXIV — 1910 — Fascicule I. \ = BRUXELLES \YEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE 142, rue de Louvain, 112 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE (BRUXELLES) Haut-Protecteur : S. M. le Roi Mémoires Vingt-quatrième année Tome XXIV — 1910 BRUXELLES HAYEZ, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE Rue de Louvain, 112 1910 ÉTUDE SUR LE CALCAITRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE (HAINAUT ET RÉGION DE NAMUR) Comparaison avec le Sud-Ouest de l'Angleterre PAR G. DELÉPINE Maître de conférences à l’Université catholique de Lille. Cette étude comprend deux parties : 1. Exposé succinet des caractères stratigraphiques du calcaire carbo- nifère dans le bassin de Namur. 4. Série des formations : 4. Sur la bordure Nord du bassin, de l’Escaut à la vallée de la Méhaigne. 2. Sur la bordure Sud, de Landelies à Flémalle-Haute. B. Succession des zones fossilifères. Zones qui constituent les points de repère principaux dans cette région. IT. Comparaison avec le calcaire carbonifère d'Angleterre. Caractères du calcaire carbonifère dans la province du Sud-Ouest. Comparaison avec les caractères des formations de Belgique et conclusions. (1) Mémoire présenté à la séance de janvier 1940. 4 G. DELEPINE. — ÉTUDE PREMIÈRE PARTIE. Caractères stratigraphiques du calcaire carbonifère dans le bassin de Namur. $ [. — SÉRIE DES FORMATIONS (!). Bordure septentrionale du bassin de Namur. 1. Tournai. — Dans les nombreuses carrières qui s’échelonnent depuis la commune d’Allain près Tournai jusqu'à Antoing, on peut distinguer trois groupes : 1) celles qui s'ouvrent à l'Est de Tournai, sur le territoire d’Allain et le long de la route qui conduit à Gaurain ; 2) celles de Vaux sur la rive droite de l’Escaut, et celles de Pont- a-Rieux, Chereq et Calonne sur la rive gauche; 3) la carrière de Crève- cœur près Antoing. Une faille dirigée d'Ouest en Est existe sur le bord méridional des carrières du premier groupe; une autre faille, plus importante, semble-t-1l, sépare les carrières du second groupe de celle de Crèvecœur. a) Dans les carrières d’Allain dominent des calcaires à encrines qui alternent avec des calcaires plus argileux, en bancs minces, qui parfois se débitent en grandes plaques et qui ont été appelés calceschistes. Ces formations renferment : Spirifer tornacensis. Orthothetes crenistria. Syringothyris laminosa. Strophomena analoga. Syringothyris cf. cuspidata (— Syr. Productus Burlingtonensis (— Pr. Carteri Schuchert). Flemingü de Kon.). Athyris Royssii. Chonetes hardrensis. Athyris lamellosa. Michelinia favosa. Orthis Michelini. Zaphrentis sp. (t) Les coupes qui ont servi à faire ce travail seront données en détail et discutées dans un ouvrage en préparation sur le calcaire carbonifère. Aussi me borneraïi-je ei à un simple exposé, sans même mentionner les épaisseurs des formations, sauf en quelques cas. De même m’abstiendrai-je de donner à nouveau une bibliographie que M. de Dorlodot a donnée dans les intéressants travaux publiés en 1909 dans les Mémoires de la Société belge de Géologie. Les travaux de M. de Dorlodot et de plusieurs autres géologues belges, et en Angleterre les travaux de M. Vaughan m’ont été d’un très grand secours dans mes recherches sur le calcaire carbonifère. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE LA BELGIQUE. 5 Au sommet de ces carrières se trouve un niveau très constant où abondent Philippia gemmulifera, avec des Polvpiers nombreux : Syringopora 0 Vghn (= Syr. laxa). Cyathaxonia cornu. Zaphrentis Konincki. Caninia cornucopiae. b) Dans les carrières du second groupe, on voit se superposer à des calcaires encore très crinoïdiques, des calcaires noirs plus argileux, avec cherts à plusieurs niveaux. À cause du pendage général vers le Sud, les calcaires à encrines sont bien représentés à Pont-à-Rieux au Nord, et les calcaires à cherts s’y trouvent au sommet; à Vaux et à Chercg, les calcaires crinoïdiques ne se trouvent plus qu’à la base; à partir de Calonne, le calcaire noir à cherts affleure seul, puis les mêmes niveaux se maintiennent, grâce à des modifications dans le pendage (qui est devenu presque horizontal) et à de petites failles. A Pont-à-Rieux, dans les couches immédiatement inférieures au calcaire noir à cherts, Michelinia favosa abonde ; on trouve : Caninia cornucopiae. Productus pustulosus. Spirifer tornacensis. Productus concinnus. Spirifer cinctus. Monticulipora. Producius Burlingtonensis. Gastropodes. Dans les calcaires noirs, avec les fossiles précédents, on trouve aussi Caninia cylindrica (1). Toute cette faune se retrouve, identique, dans les calcaires noirs de Vaux, dans ceux de Chercq et dans la moitié inférieure des carrières situées à la limite Nord de Calonne. Partout le fossile le plus commun est Caninia cornucopiae, dont les formes extérieures offrent un grand nombre de variations et qui couvre littéralement certains bancs. l’roductus Burlingtonensis est commun. A Vaux, des Athyris nom- breuses. Dans les calcaires noirs compacts de Calonne, on n'avait guère signalé Jusqu'ici de fossiles. Les Céphalopodes n’y sont pas rares pourtant : Orthoceras, Cyrtoceras, Nautilus. En face de l’église de Calonne, j'ai vu un banc avec Productus Burlingtonensis et Chonetes hardrensis. Enfin, dans les carrières situées sur la rive gauche de (4) — Caninia gigantea var. 6 G. DELÉPINE. — ÉTUDE l’Escaut en face d’Antoing, Productus Burlingtonensis, Caninia cornu- copiae sont assez communs. Jusqu'ici les calcaires de Calonne ne m'ont livré aucun fossile qui permette de les considérer avec certitude comme appartenant à un horizon paléontologique supérieur à celui des autres calcaires de la région de Tournai (1). Toute la faune qu’on trouve depuis Allain jusqu’à Antoing est proprement celle qui se rencontre partout où existe le Dinantien inférieur ou Tournaisien. On peut toutefois y distinguer deux zones : LA PREMIÈRE, inférieure, représentée à Allain, avec Spirifer lornacensis et Zaphrentis sp., et où Caninia cornucopiae n'apparait qu'au sommet; LA SECONDE, supérieure, beaucoup plus déve- loppée, avec Caninia cornucopiae, Caninia cylindrica, Spirifer cinctus. c) La carrière de Crèvecœur entame les mêmes formations que celles de Pont-à-Rieux : les mêmes associations de fossiles s’y retrouvent (2). 2. VALLÉE DE LA DENDRE. — Au Sud d’Ath, à Attre, on rencontre les couches les plus inférieures du calcaire carbonifère qu’on puisse observer dans le bassin de Namur. Au-dessus des grès dévoniens, y sont mis au jour environ 25 mètres de grès calcareux, schistes et caleschistes avec traînées de crinoïdes, qui contiennent : Spirifer tornacensis. Productus bassus Vghn. Spiriferina cf. octoplicata (= Syr. Orthothetes. peracuta de Kon.). Leptaena. Syringothyris cf. cuspidata (= Syr. Gastropodes : Evomphalus, Capulus. Car teri). Philippsia sp. CURE Zaphrentis sp. (très commun). Athyris planosulcata. Un peu au-dessus de ces formations se placent les calcaires noirs peu crinoïdiques, surmontés de couches avec cherts, qu’on voit à Méver- gnies, — puis les dolomies à cherts de Brugelette, les dolomies de la route de Bolignies. Comme l'avait remarqué déjà M. Cornet (5), les mêmes niveaux se retrouvent tout le long de la Dendre, depuis Méver- (1) Spirifer lincatus, signalé comme venant du calcaire de Calonne, est en réalité Reticularia lineata, qui existe sans doute à Visé, mais qui est commun aussi dans le Tournaisien de l’Avesnois et du Sud-Ouest de l'Angleterre. Par contre, M. Barrois a trouvé dans les carrières Gahide (Nord de Calonne) Productus mesolobus, qui existe également parmi les fossiles cités comme provenant de Denée. (2) Pour l’étude plus détaillée de Tournai, je me permets de renvoyer à une note intitulée : Études sur le calcaire carbonifère du Hainaut, présentée à la Société géolo- gique du Nord en décembre 1909. (5) Ann. Soc. géol. de Belgique, t. LE, p. xcm, 1876. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 7 gnies jusqu’auprès du Pont de Lens. Les dolomies de Moulin Cambron renferment des crinoïdes et peuvent être considérées comme l’équi- valent dolomitisé du « petit granite » de Soignies (1). 3. ÉCAUSSINES-FELUY-ARQUENNES. — La formation la plus connue du calcaire carbonifère du Hainaut est le calcaire à encrines appelé petit granite, exploité à Soignies, Écaussines, Feluy, et plus à l'Est, à Ligny. Il est généralement difficile dans ces localités d’en établir la position exacte au point de vue stratigraphique, sauf au Nord d’Arquennes. La série des affleurements en ce dernier point fournit la coupe suivante, de la base au sommet : 1. Grès et psammites du Dévonien supérieur (?). 2. Schistes, grès calcareux et calschistes à crinoïdes avec Zaphrentis sp., Spirifer tornacensis et les fossiles qu’on trouve à Attre au-dessus des grès dévoniens (5). 3. Galcaires à encrines, avec cherts à plusieurs niveaux, en bancs minces, se débitant en plaques; Spirifer tornacensis de grande taille, Syringothyris cf. cuspidata, Orthis Michelini, etc. (les fossiles qu’on trouve dans les « caleschistes » d’Allain). 4. Dolomie avec traînées crinoïdiques (4). ÿ. Calcaire à encrines en gros bancs (petit granite) avec : Spirifer tornacensis. Leptaena. Spirifer cinctus. Michelinia favosa. Syringothyris laminosa. Syringopora reticulata. Syringothyris cf. cuspidata. Zaphrentis Konincki. Athyris glabristria. Zaphrentis Philippsi. Productus pustulosus. Caninia cornucopiae. Productus concinnus. Caninia cylindrica. Orthothetes. 6. Calcaire noir subgrenu, très peu crinoïdique, en bancs plus minces, à Caninia cornucopiae et Caninia cylindrica. Il faut ajouter à ces fossiles les nombreuses dents de poissons que l’on trouve partout dans ce petit granite. Dans le petit granite, Can. cornucopiae est très commune. — Le cal- (t) Bull. Soc. géol. de France, 4 série, t. IV, 1904, pp. 702-703. (2) Dans ces formations se trouvent intercalés les bancs de calcaire à Ostracodes signalés par M. Kaisin. (5) Toutefois je n’y ai pas trouvé Productus bassus Vghn. (4) Affleurements en mauvais état : je n’ai pu y recueillir de fossiles. 8 G. DELÉPINE. — ÉTUDE caire noir supérieur est mieux découvert à Écaussines que partout ail- leurs dans la région: Can. cylindrica y est abondante dans certains bancs. A Ligny, où l’on exploite aussi le petit granite, ces banes supérieurs sont déjà dolomitisés et contiennent des cherts ; J'y ai recueilli, outre les fossiles précédents : Syringothyris cuspidata. Michelinia'cf. megastoma (— Mich. grandis Me Coy:. REMARQUE. — Des faits observés dans la vallée de la Dendre et dans tous les points où affleure le calcaire carbonifère depuis Soignies jusqu’à Ligny, il résulte que l’on peut distinguer dans ces formations trois horizons ayant chacun leurs caractères paléontologiques propres : 4. Schistes, grès calcareux et calschistes : Spiriferina cf. octoplicata, Prod. bassus, Zaphrentis sp. (Attres, Nord d’Arquennes). 2. Calcaire peu crinoïdique, avec cherts, en bancs minces : Spirifer torna- censis, Syringothyris cf. cuspidata, Productus Burlingtonensis (Méver- gnies, Arquennes, Nord d'Écaussines). 3. Calcaire à encrines (petit granite) et calcaire noir subgrenu (avec ou sans cherts) qui le surmonte : Spirifer cinctus, Caninia cornucopiae, Caninia cylindrica (1). Si l’on compare ceci aux observations faites à Tournai, on remar- quera que les formations qui affleurent entre Tournai et Antoing corres- pondent à la deuxième (Allain) et à la troisième (Pont-à-Rieux, Vaux, etc.) des zones paléontologiques indiquées ci-dessus. 4. VALLÉE DE L'ORNEAU. — À partir de cette vallée et dans toute la région située à l’Est, les affleurements laissent voir non seulement le DiNANTIEN INFÉRIEUR, mais encore le DINANTIEN SuPÉRIEUR. Ce dernier y est même plus facile à étudier, parce qu’il est moins affecté par la dolomitisation. Dans la vallée de l’Orneau, on voit se superposer à quelques bancs de schistes et de calcaires, qui forment le passage au Dévonien, cinq séries de formations : a) Des calcaires à crinoïdes, avec cherts (2), en banes minces, se débitant en larges plaques : Spirifer tornacensis (de grande taille), (#) Sont indiqués ici pour chaque horizon seulement les fossiles les plus caractéris- tiques : ceux qui apparaissent à cet horizon, ou bien qui y atteignent un maximum de développement comme taille ou comme nombre. (2) Parfois sans cherts, mais alors le calcaire est très siliceux. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 9 Syringothyris cf. cuspidata, Orthis Michelini, Productus Burlingto- nensis, etc. (toute la série indiquée plus haut des fossiles du calcaire d’Allain). b) Des calcaires à encrines dolimitisés entièrement (1) : Spirifer cinctus, Caninia cornucopiae, Syringopora reticulata, etc. (la faune du petit granite d’Écaussines et Ligny). c) Une série très épaisse de dolomie, d’abord peu crinoïdique, puis sans encrines, où s'intercalent, à partir d'Onoz, des couches de cal- caire noir subcompact et quelques mètres de calcaire blanc grenu. Cette série, qui s’étend jusqu’à la gare d’Onoz-Spy, est très peu fossili- fère : je n’y ai trouvé jusqu'ici que des traces peu déterminables qui ne permettent pas d'y reconnaitre rigoureusement les successions de faunes et subdivisions. d) Des calcaires noirs compacts, et des calcaires grenus, avec zones dolomitisées, contenant les fossiles suivants : Productus cora (?) (commun). Chonetes sp. Seminula ficoïdes. Lithostrotion Martini (très commun). Syringopora distans. A la partie supérieure de cette série, les bancs renferment des lignes de cherts. e) La Grande Brèche se superpose à ces banes, et elle est elle-même suivie de calcaires blanes grenus et de calcaires noirs en bancs minces, qui terminent la série carbonifère dans la vallée de l’Orneau ; je n'ai pu recueillir de fossiles dans ces formations supérieures. La coupe de l’Orneau ajoute donc aux zones paléontologiques déjà connues, et qui appartiennent au Tournaisien, une zone nettement individualisée dans le Viséen, zone que l’on retrouvera dans toute la région de Namur, à la même hauteur dans la série des formations. 3. RÉGION SITUÉE ENTRE NAMUR ET ANDENNE. — Toutes les observa- tions faites peuvent être groupées en une coupe schématique. Tous les éléments de cette coupe peuvent s’observer en superposition presque (1) Je désigne sous ce nom dans cette note le Productus dont les caractères sont les mêmes que ceux du Productus cora d’Orb. tel qu’il est figuré dans Paleontologia Universalis, et j'y rapporte les variétés figurées et désignées par Vaughan sous les noms de Productus cf. corrugatus et Productus corrugato-hemisphericus. (?) Is ne le sont pas un peu à l'Ouest de la vallée de l’Orneau, près du village de Saint-Martin. 10 G. DELÉPINE. — ÉTUDE régulière sur un espace assez restreint, près de Marche-les-Dames et de Namèche. a) Schistes, dolomie siliceuse, dolomie à encrines : Spirif. torna- censis (de petite taille), Athyris Royssii, Spiriferina sp. b) Dolomies à encrines, massives, contenant (1) : Spirifer tornacensis. Syringothyris laminosa. Caninia cornucopiae. Syringopora reticulata. c) Dolomie avec trainées de grosses encrines, à laquelle se super- pose une dolomie d'aspect massif, recoupée par des plans perpendicu- laires à la stratification et qui est un calcaire oolithique dolomitisé. Cet horizon renferme des fossiles, notamment les Polypiers suivants : Caninia cylind'ica. Cyatophyllum © Vghn. Michelinia cf. megastoma (— Mich. grandis M° Coy). d) Aux dolomies se superpose une série peu épaisse de calcaires bleus subcompacts, puis de calcaires noirs en bancs minces, qui sont de nouveau dolomitisés d’abord par places, puis entièrement. Ces cal- caires noirs dolomitisés passent insensiblement à des dolomies qui deviennent fossilifères : Chonetes papilionacea. Seminula sp. Lithostrotion Martini. e) Un calcaire oolithique peu développé en épaisseur (3-5 m. près Namèche, 6-7 m. entre le pont de Namèche et Sclaigneaux) fait le passage de la dolomie à des bancs de calcaire noir compact, caleaire noir ou bleu grenu qui est très riche en fossiles (?) : Productus cora. Gastropodes(Loxonema, Straparollus, Productus corrugato-hemisphericus. Bellerophon). Chonetes papilionacea. Lithostrotion Martini. Seminula ficoïdes. Syringopora distans. Dielasma (plusieurs espèces). Syringopora ramulosa. (:) Elles sont exploitées entre Marche-les-Dames et Namèche, au point où débouche le ruisseau qui descend de Ville-en-Waret. La série c de dolomie à grosses encrines a été entamée de même par une exploitation en ce point. (*) Exploité comme pierre de taille sur les deux rives de la Meuse à Namèche. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÉÈRE DE BELGIQUE. 1 Cette série, puissante au Nord de Namur, à Namèche et: Andenne, se termine par des bancs à lignes de cherts, qui sont dolomitisés en certains points (1). f) Le calcaire à structure bréchoïde, appelé Grande Brèche. I] renferme au Nord de Namur, à Lives et à Samson, des fossiles, par- tout les mêmes, qui sont extrêmement abondants, mais qui sont loca- lisés dans un horizon d'épaisseur restreinte : Productus n. sp. (de petite taille — Prod. undiferus ? de Kon.). Seminula ficoïdes. Dielasma sp. g) Calcaires grenus et oolithiques peu développés, auxquels se super- posent immédiatement des calcaires à encrines (?), qui renferment une faune : Spirifer striatus. Chonctes papilionacea. Productus giganteus var. edelbur- Orthis resupinata. gensis. Campophyllum derbiense Vghn. Productus punctatus. Lithostrotion irregulare. h) Calcaires blancs grenus, en gros bancs, qui se terminent au con- tact du Houiller par 2-5 mètres de calcaire noir argileux, compact, en banes minces, qui renferme : Productus longispinus (abondant). Streptorynchus crenistria. Dans les schistes qui surmontent ces formations, j'ai recueilli une empreinte de Calamites. REMARQUES. — 1. Cette coupe fournit, au-dessus des dolomies à encrines du Dinantien inférieur, une série de zones paléontologiques superposées : Zone à Cyatophyllum + Vghn. Zone à Productus cora (déjà reconnue dans la vallée de l’Orneau). Zone à Productus n. sp. (— undiferus ?) de la « Grande Brèche ». Zone à Productus giganteus. Zone à Productus longispinus. 2. — La dolomitisation se rencontre dès la base, et monte presque sans discontinuité jusque dans la zone à Productus cora ; (4) En aval du pont de Namèche, par exemple. (%) Exploités comme pierre de taille sous le nom de « granite » à Samson. 12 G. DELÉPINE. — ÉTUDE elle affecte même quelques séries de bancs presque sous la Grande Brèche. 6. VALLÉE DE LA MÉHAIGNE. — La coupe est assez différente de celles qu'on relève plus à l'Ouest, sur la bordure septentrionale du bassin de Namur. Sur les psammites dévoniens repose la série des formations suivantes (1) : a) Schistes (5 à 6 mètres visibles) (?). b) Dolomie massive, très caverneuse et traversée par de nombreuses veines de calcite (15 à 20 mètres environ) (5). c) Dolomie à crinoiïdes, renfermant parfois des lentilles d’oolithe (4) : Spirifer tornacensis. Caninia cornucopiae. d) Calcaire à encrines très grosses, renfermant de nombreux fossiles : Spirifer cinctus de Kon. (— Sp. sub- Evomphales (nombreux). cinctus de Kon.) Syringupora reticulata. Syringothyris cuspidata. Syringopora favositoïdes. Syringothyris laminosu. Michelinia cf. megastoma (= Mich. Athyris sp. grandis Mc Coy). Productus sublaevis. Caninia cornucopiae. Chonetes papilionaceu. Cyatophyllum sp. Orthothetes crenistria. Les calcaires massifs c et d atteignent ensemble une épaisseur d’en- viron 25 à 30 mètres. e) Calcaire noir, compact, en banes minces (15 mètres environ, qui surmontent les calcaires à crinoïdes et calcaires oolithiques massifs). f) Oolithe massive, qui renferme (5) : Productus cora. Chonetes papilionacea. Carcinophyllum 6 Vghn. Lithostrotion Martini. Syringopora. (1) Entre les formations du Dévonien supérieur et celles du Carbonifère, la Carte géologique indique une faille. (2) Je n’y ai point trouvé jusqu'ici de fossiles déterminables. (5) Aucune exploitation n’entamant cette dolomie inférieure, il n’a pas été possible d’y trouver des fossiles. (4) Notamment près Couthuin, à l’Ouest de la Méhaigne. (5) Elle est exploitée sur la rive droite de la Méhaigne. Elle offre là une épaisseur de 20 à 95 mètres. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 13 g) Calcaire noir et bleu, grenu ou compact, avec lignes de cherts à la partie supérieure : Productus cora. Seminula ficoïdes. Lithostrotion Martini. h) Calcaire blanc, grenu et oolithique, massif : Productus giganteus var. hemisphericus. Remarques. — 1. Cette coupe offre la série des zones fossilifères qui ont été reconnues déjà à l’Ouest sur la bordure Nord du bassin de Namur, du moins à partir de la zone à Caninia cornucopiae. 2. La dolomiütisation ici se limite à la partie inférieure du Dinantien ; elle ne s'élève guère plus haut que la zone à Caninia cornucopiae. 3. Le niveau à Productus cora, qui ne renferme à l'Ouest que des lentilles peu épaisses de calcaire oolithique, comprend 1e1 à la base une formation oolithique très développée, et au-dessus un cal- caire noir compact et bleu grenu très fossilifère. 4. Le niveau qui, dans le reste du bassin (bordure Nord), est représenté lithologiquement par la Grande Bréche, est ici représenté par les calcaires blancs grenus et oolithiques à Productus giganteus, du sommet de la coupe. Bordure méridionale du bassin de Namur. La succession des formations dinantiennes offre sur la bordure méri- dionale du bassin une remarquable uniformité d'Ouest en Est. Aussi je me contenterai de relever la série des formations en trois points : à Landelies (Ouest), à Malonne (Centre), à Ampsin et la Mallieue (Est). 4. LanpeLiEs. — La coupe des bords de la Sambre est classique (1); malgré plusieurs failles aui la compliquent, on peut v relever en succes- sion à peu près régulière les formations suivantes : a) Schistes à Spiriferina cf. octoplicata, Orthothetes, Orthis Michelini, Athyris Royssii, Chonetes hardrensis. b) Calcaires à crimoides avec Ampleæus sp. très commun. c) Caleschistes : Spirifer tornacencis (grande taille). Syringothyris cf. cuspidata (= Syr. Carteri). Syringothyris laminosa. Athyris glabristria. Orthis Michelin. (4) BRIEN, Description et interprétation de la coupe du Calcaire carbonifère de la Sambre à Landelies. (ANN. DE LA Soc. GÉOL. DE BELGIQUE, t. XXXII, 1905. Mém., pp. 239 et suiv.). 14 G. DELÉPINE. — ÉTUDE d) Calcaire noir à crinoïdes, puis dolomie à crinoïdes. Les crinoïdes sont peu abondantes, toutefois, dans ce calcaire et dans cette dolomie, sauf en quelques points; à la partie supérieure, quelques traînées de grosses encrines. — Syringopora. e) Série épaisse de calcaire noir, compact ou subgrenu, avec cherts : Caninia cornucopiae (commune). f) Calcaire grenu, noir ou bleu : Caninia cylindrica. Cyatophyllum sp. Chonetes papilionacea. Productus sp. g) Dolomie massive. h) Oolithe à Productus sublaevis (commun) — à, j} calcaires gris et blancs compacts, grenus, ou à structure bréchoïde. (Ces calcaires compacts et bréchoides sont ramenés plusieurs fois, grâce à de petites failles.) k) Calcaire oolithique massif (1) : Productus cora. Carcinophyllum 0. Chonetes papilionacea. l) Calcaire noir compact et bleu, grenu : Productus cora. Seminula ficoides. Lithostrotion Martini. Dielasma sp. La partie supérieure de cette série se termine par des bancs qui renferment des lignes de cherts. m) « Grande Brèche » avec fossiles : Producius n. sp. (— Prod. undiferus ? de Kon.). Seminula ficoïdes. Dielasma sp. La présence de ces fossiles et leurs caractères montrent que seuls le banc massif qui contient ici cette faune et les bancs qui lui sont immé- diatement superposés sont l’équivalent, dans la coupe de Landelies, de () Souvent très altéré; actuellement en exploition. FT <— & SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 15 la Grande Brèche des environs de Namur, qui contient les mêmes fossiles (1). 2. MALonNE. — Cette coupe est moins complète que celle de Lan- delies (2). Elle comprend, de la base au sommet, les formations suivantes : a) Au-dessus de quelques mètres de schistes, un calcaire à encrines renferme Sp. tornacensis, Athyris sp. b) Bancs dolomitisés et caleschistes (3). c) Calcaire noir à cherts, peu crinoïdique, renfermant : Spirifer tornacensis. Orthothetes. Syringothyris laminosa. Amplexus (très commun). Syr. cf. cuspidata. Polypiers cornus (Zaphrentis ou Leptaena. Caninia ?). d) Dolomie à crinoïdes : Spiriférides et Polypiers cornus, Syringo- pora reticulata. e) Dolomie peu crinoïdique, sauf quelques trainées à grosses encrines : Syringopora reliculata. Michelinia cf. megastoma (= Mich. grandis). A cette dolomie se superpose un calcaire grenu et oolithique, un peu dolomitisé, très fossilifère : Syringothyris laminosa. | Caninia cornucopiae. Productus sublaevis (commun). Cyathophyllum + Vghn. Chonetes papilionacea. | Michelinia cf. megastoma. Orthothetes. | Syringopora favositoïdes. Gastropodes (Evomphalus sp.). | (1) La brèche à très gros éléments et pâte rouge qui a été exploitée comme marbre, n’est pas une formation dinantienne, mais une formation postérieure : cette brèche repose dans de larges fentes creusées dans le calcaire carbonifère ; de plus, elle offre des caractères qui la rapprochent en tout de ce que M. Dixon a déerit dans le Sud du Pays de Galles sous le nom de gash-breccie, qu’il regarde comme formée à l’époque du Trias. (2) La succession des couches inférieures a été donnée déjà par M. de Dorlodot. (Bull. de la Soc. géol. de Belgique, t. XXI, 1893-1894, pp. 282-985.) (5) Je n’ai pas vu moi-même ces caleschistes ; M. de Dorlodot a signalé leur présence à ce niveau dans cette coupe. 16 G. DELÉPINE. — ÉTUDE : f) Une lacune sépare les couches précédentes de la série suivante, qui comprend deux termes : Un calcaire blanc, grenu et oolithique, stratifié à la base, puis massif, contenant : Chonetes papilionacea. Productus cora. Un calcaire noir compact ou grenu, en bancs minces à la base, plus gros vers la partie movenne, renfermant des cherts à la partie supérieure : Productus cora. Chonetes papilionacea. Seminula et Dielasma. Lithostrotion Martini. g) Affleurement de Grande Brèche. 3. ENTRE Huy ET FLÉMALLE-HAUTE. — Les nombreux affleurements qui s’échelonnent sur la rive gauche de la Meuse, à l'Est de Huy, fournissent des éléments qui, réunis, donnent la succession suivante, de la base au sommet (t) : a) Calcaires à crinoïdes et schistes, en bancs très minces intercalés dans les grès et psammites qui font suite aux grès du Famennien supérieur. Ces calcaires à crinoides renferment de petits Zaphrentis. b) Alternance de schistes et calcaire crinoïdique. Puis, schistes à Spirifer tornacensis, Athyris glabristria, Martinia linguifera, Syringoth. laminosa (de très pelite taille), Amplexus, Michelinia favosa. c) Dolomie et calcaire à crinoides avec spiriférides et polypiers cornus. Sp. tornacensis, Syringopora reticulata, Caninia cornucopiae, Amplexus. Des cherts s’intercalent en un point dans cette série dolomitique. d) Dolomie massive moins crinoiïdique, qui passe vers la partie infé- rieure à une dolomie à grosses encrines disposées par traînées parallèles à la stratification. En certains endroits (?), le niveau n’est dolomitisé que partiellement, et l’on à un calcaire à grandes encrines. (4) Les formations réunies sous les lettres a, b et c ne se présentent en affleurement continu qu’au voisinage du tunnel d’Ampsin. Une coupe détaillée en a été donnée par M. Lohest. (Ann. de la Soc. géol. de Belgique, t. XX1, p. 75.) (2) Par exemple au Nord de la gare d'Hermalle, au Nord d’Engis. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. a Enfin, ces formations à erinoides sont toujours couronnées par une oolithe soit en bancs massifs, soit en lentilles entremêlées aux calcaires à encrines. Cet ensemble contient une faune assez riche : Spirifer ef. cinctus de Kon. (= Sp. Orthothes. subcinctus de Kon.). Gastropodes (Evomphalus sp.). Syringothyris laminosa (très com- Caninia cornucopiae. mune). : | Caninia gigantea. Syringothyris US Zaphrente cp. Productus sublaevis (assez rare dans C hyllum © Vghn. cette région). GAP OUEST ne ete Michelinia cf. megastoma (com- mune). | | crinoïdique). e. Calcaires compacts, blancs ou gris, offrant parfois une structure bréchoïide (1). f. Oolithe massive, peu fossilifère : Productus cora. Lithostrotion Martini. Carcinophyllum sp. Brachiopodes (Dielusma, Seminula). Gastropodes. g. Calcaire noir compact et bleu grenu, dont les bancs supérieurs renferment des lignes de cherts : Productus cora (très commun). Lithostrotion Martini (très commun). Syringopora distans. Gastropodes de grande taille. h. Calcaire blanc grenu et calcaire oolithique massif à : Productus hemisphaericus. Productus giganteus. Polypiers (Carcinophyllum et Litñostrotion). Remarques. — 1. Sur le bord méridional du bassin de Namur, la dolomitisation n’envahit, à Landelies, qu’une partie du Dinantien infé- rieur ; partout ailleurs, elle envahit tout le Dinantien inférieur. (4) Cette série peut avoir de 15 à 20 mètres, elle existe partout dans cette région entre l’oolithe à Productus sublaevis et l'oolithe à Productus cora. Jusqu'ici je n’ai pu y recueillir de fossiles. 4910. MÉN. 2 18 G. DELÉPINE. — ÉTUDE 2. Malgré cette difficulté due au développement des dolomies, on peut retrouver la même succession de zones, d’un bout à l’autre du bassin, que sur la bordure Nord. 3. De même qu’au Nord, la Grande Brèche se trouve remplacée à partir de la région de Huy par des calcaires blancs grenus et oolithiques. $ IF. — SUCCESSION DES ZONES FOSSILIFÈRES. L'ensemble des faits recueillis dans l'étude du bassin de Namur montre que des associations de fossiles — Brachiopodes et Polypiers — se retrouvent toujours les mêmes aux mêmes niveaux du calcaire dinantien d’un bout à l’autre du bassin, quel que soit le facies litholo- gique. Toutefois, suivant la nature de ces facies, tel ou tel élément de ces associations se développe de préférence, se trouve plus ou moins abondant et de taille plus ou moins grande (!). Chacune des associations propres à un niveau déterminé comprend certaines espèces qui, prises isolément, peuvent apparaître olus bas, ou bien se retrouver, plus ou moins abondantes, dans des zones supé- rieures (2). Voici la succession des zones reconnues dans le bassin de Namur, telle qu’elle se dégage des faits résumés dans les pages précédentes; elles sont énumérées en commençant par la base, avec indication des principaux fossiles qui caractérisent chaque groupement : Zone I (5). Spirifer tornacensis, Productus burlingtonensis, Chonetes hardrensis, Athyris glabristria, Zaphrentis Omaliusi, Zaphrentis Konincki. Zone II. Spirifer cinctus de Kon., Syringothyris cf.cuspidata, Caninia cornucopiae, Caninia cylindrica, Syringopora reticulata, Michelinia favosa. (4) Pour ne citer ici qu’un exemple : Spirifer cinctus de Kon. est abondant et de grande taille dans le caleaire à encrines (faeies petit granite), tandis que les polypiers cornus appartenant au genre Caninia abondent et prennent de grandes dimensions dans les calcaires noirs subgrenus appartenant au même niveau (calcaire de Vaux lez-Tournai); ils s’y trouvent avec de nombreux Productus de petite taille (notamment Productus burlingtonensis — Pr. Flemingi de Kon ). (2) C’est le cas notamment de Seminula ficoïdes, très commune au niveau à Productus cora et Lithostrotion Martini, et qui se retrouve cependant abondante encore au niveau de la Grande Brèche, situé plus haut. A (5) Je désigne provisoirement chacune de ces zones par un chiffre. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 19 Zone III. Syringothyris cuspidata. Syringothyris laminosa, Productus sublaevis, Chonetes papilionacea, Michelinia cf. megastomu, Syringo- pora favositoïdes, Caninia gigantea, Cyatophyllum + Vghr. Zone IV. Productus cora, Seminula ficoïdes, Lithostrotion Martini, Carcinophyllum 0 Vohn. Zone V. À (niveau de la Grande Brèche) : Productus n. sp., Productus hemisphaericus, Productus giganteus, Seminula ficoïdes ; B (calcaire à encrines, supérieur à la Grande Brèche) : Spirifer striatus, Productus giganteus, Campophyllum derbiense, Lithostrotion irregulare. Parmi ces zones, certaines sont plus tranchées et offrent des carac- tères très constants dans toute l'étendue du bassin. Aussi sont-elles des points de repère plus particulièrement précieux pour l'étude stratigra- phique du caleaire carbonifère et la détermination des niveaux auxquels se rapportent les divers éléments d’une coupe. Ce sont les zones If, LIT et IV. Malgré la variabilité des facies, on retrouve partout ensemble quelques-uns de leurs éléments les plus caractéristiques, et l’on peut déterminer ainsi l’exacte répartition de chaque facies en épaisseur ou en étendue. La dolomitisation, par exemple, affecte sur la bordure Nord du bassin, aux environs de Namur, les formations à parür de la base jusqu’au milieu de la zone à Productus cora, et même certains bancs jusqu’au sommet de cette zone; sur la bordure méridionale, elle s’étend seulement jusqu’au milieu de la zone à Productus sublaevis ; et dans la vallée de la Méhaigne, elle atteint à peine la base de la zone à Productus sublaevis (1). Reste la question de la répartition des zones entre les deux subdivi- sions classiques du Dinantien en Tournaisien et Viséen. La zone I et la zone [IT appartiennent incontestablement au Tour- naisien : la faune de la zone IT est un développement et épanouisse- ment des éléments qui apparaissent avec les premières formations calcareuses qui succèdent aux psammites et grès famenniens. La zone IV et la zone V contiennent une faune qui diffère par tous ses traits essentiels de la précédente, et qui lui succède : elles sont incontestablement du Viséen. Mais la zone ITT forme un terme de passage : Chonetes papilionacea, Productus sublaevis, Syringopora favositoïdes, Michelinia cf. megastoma sont des types nouveaux. Par contre, Spirifer cf. cinctus, Syringothyris cuspidata, Syringothyris laminosa, Caninia gigantea sont des types (4) Ces mêmes zones sont d’aussi excellents points de repère pour le Condroz : la zone à Productus sublaevis notamment se rencontre tout le long du Hoyoux : aux Avins, à Petit-Modave, près la gare de Modave. 20 G. DELÉPINE. — ÉTUDE anciens. — Si l’on considère surtout ce dernier épanouissement de la faune tournaisienne comme un trait prédominant, il peut sembler pré- férable de ranger cette zone dans le Tournaisien (1). Mais si l’on tient compte du fait que l'apparition d’un certain nombre de types nouveaux marque l'établissement de conditions nouvelles de profondeur ou de température des mers, de régime différent des courants, on sera plus porté à ranger cette zone dans le Viscen. M. Vaughan s’est arrêté à ce dernier parti, en se basant surtout sur le fait que sur la lisière Nord de la province du Sud-Ouest (Bristol et Pays de Galles), une légère transgression existe qui correspond juste- ment aux dépôts de cette zone HT, qu’il appelle zone à Cyatophyllum . Les étages tournaisien et viséen peuvent être divisés l’un et l'autre en une assise inférieure et une assise supérieure; j’indiquerai ailleurs comment ces subdivisions peuvent être établies en se basant sur la succession des zones fossilifères. — I reste à ajouter que les résultats obtenus par l'étude paléontologique s'accordent dans leurs grandes lignes avec ceux auxquels M. de Dorlodot a été amené par ses travaux, et qu'il a formulés dans le tableau de la succession des couches qu'il à publié en juillet 1909. DEUXIÈME PARTIE Comparaison avec le calcaire carbonifère d'Angleterre (?). Province du Sud-Ouest. Les géologues anglais qui ont étudié le calcaire carbonifère désignent sous le nom de province du Sud-Ouest toute la région méridionale du Pays de Galles qui va de Bristol au Pembrokesh, où les aflleurements du Dinantien se présentent en une série de bandes sur le parcours des plis hercyniens dirigés là d’Est en Ouest. Un très important travail du (1) Dans une note antérieure, j'indiquai ce point de vue et adoptai provisoirement cette solution. II me semble préférable aujourd’hui de marquer la séparation entre Tournaisien et Viséen au-dessous de la zone à Productus sublaevis ; le système aurait l'avantage de rendre plus facile la comparaison avec l’Angleterre, les mêmes subdi- visions étant adoptées de chaque côté. (2) Cette question a fait l’objet d’une communication assez étendue à la Société géologique du Nord (16 juin 1909); je me contenterai ici d’en donner un résumé. M. Lohest, en 1894, a publié une note Sur le parallélisme entre le calcaire carbonifère des environs de Bristol et celui de la Belgique. (ANN. Soc. GÉOL. DE BELGIQUE, t. XXII, pp. 7-12.) SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 21 D' Vaughan sur la faune du calcaire carbonifère de Bristol (1), où il prend pour type la coupe de l’Avon, a établi une division en zones que d’autres géologues se sont efforcés de retrouver dans le reste de la province. — Vaughan a divisé le calcaire carbonifère de Bristol en un certain nombre de zones et sous-zones. Pour établir ces zones et pour déterminer les limites de chacune d'elles, il prend comme base les divers stades d'évolution d’un même groupe de fossiles, et 1! suit leurs variations d’une zone à l’autre (2). Il a choisi comme type d'évolution le groupe des Polypiers. Il étudie d’ailleurs zone par zone, parallèle- ment à l’évolution des Polypiers, et à litre de complément, parfois comme élément de contrôle, l’évolution des Brachiopodes. Je ne donnerai pas ici le détail des coupes de Bristol et du Sud du Pays de Galles, mais seulement l’énumération des zones établies par Vaughan et de leurs subdivisions, puis marquerai les différences et ressemblances avec les formations de Belgique. DivisioN EN ZONES ET SOUS-ZONES, de la base au sommet, dans la coupe de l’Avon : 1. Zone à Kleistopora : série de grès, schistes et calcaires, avec couches à Bryozoaires et à Ostracodes : Kleistopora geometrica, Eumetria carbo- naria, Productus bassus, Spiriferina ef. octoplicata, Athyris Roysst, Spirifer aff. clathratus, Syringothyris aff. cuspidata, Chonetes cf. har- drensis, Orthothetes, Leptaena. | K1 : à Productus bassus. SOUS-ZONES. Lt ONE : | K2 : à Spiriferina cf. octoplicata. 2. Zone à Zaphrentis (L) : Spirifer aff. clathratus (5), Syringothyris aff. cus- pidata, Productus burlingtonensis, Zaphrentis (plusieurs espèces), etc. ZT : à Zaphrentis Delanoui. SOUS-ZONES. 22 : à Zaphrentis Konincki. Caninia cornucopiae appa- rait. (1) VAUGHAN, Palaeontological sequenre in the carboniferous limestone of the Bristol area. (QUART. JOURN. GEOL. Soc., vol. LXI, 1905, pp. 181-307.) (2) Dans les pages qui précédaient, j'ai employé et admis le terme de « zone » dans un sens un peu différent de celui où le prend M. Vaughan : ce dernier désigne pour chaque zone un fossile qui est son Zonal index, les autres fossiles venant achever de déterminer et caractériser la zone considérée. J’ai préféré retenir surtout le groupe- ment, l'association propre à chaque zone. () Spirifer clathratus semble représenter en Angleterre ce que l’on SUCRES en Belgique Spirifer tornacensis. 22 G. DELÉPINE. — ÉTUDE 8. Zone à Syringothyris (C) : Syringothyris cuspidata, Syringothyris lami- nosa, Caninia (plusieurs espèces). 3 C1 : Caninia cornucopiae. SOUS-ZONES. t C2: Cyatophyllum © Vghn. 4. Zone à Seminula (S) : Productus corrugato-hemisphaericus, Chonetes papi- lionacea, Cyrtina carbonaria, Seminula ficoides, Lithostrotion Martini, Carcinophyllum 0. S1 : Carcinophyllum mendipense. S2 : Carcinophyllum 0 et Productus corrugato-hemi- sphericus. SOUS-ZONES. 5. Zone à Dibunophyllum (D) : Productus hemisphaericus, Spirifer bisulcatus, Dibunophyllum (plusieurs espèces), Cyatophyllum, Campophyllum, Lithostrotion, Syringopora, Lonsdalia, A lveolites. DI : Dibunophyllum 0 et Productus giganteus. Sous-ZoxEs. | D2 : Lonsdalia floriformis et Cyatophyllum regium. l Dy : Lonsdalia duplicata et Cyclophyllum sp. OBSERVATIONS SUR LES RAPPORTS DE CES FORMATIONS AVEC CELLES DU BASSIN DE Namur. 1. Le simple rapprochement de cette succession des faunes en Angleterre avec celle qui à été donnée plus haut pour le bassin de Namur permet de constater que les niveaux qui correspondent aux zones à Zaphrentis, à Syringothyris, à Seminula, offrent de part et d’autre des caractères à peu près identiques. Il en est ainsi à la fois au point de vue lithologique comme au point de vue paléontologique : des deux côtés, les polypiers cornus avec des spiriférides sont abondants dans la zone à Caninia cornucopiae — zone IF, et à ce niveau corres- pond généralement dans les deux pays le facies pelit granite le mieux accusé. te De même la zone à Cyatophyllum — zone LT présente dans sa partie inférieure un niveau oolithique très constant dans le bassin de Namur, comme c'est le cas en plusieurs points de la province du Sud-Ouest. La zone à Seminula — zone IV, avec ses calcaires noirs compacts, bleus, grenus, ses facies oolithiques, bréchoïdes, ses Productus cf. corrugatus et Lithosirotion Martini, est celle qui se retrouve la plus uniformément semblable de chaque côté. Enfin, en Angleterre et en Belgique, la dolomilisation affecte les masses calcaires des mêmes niveaux et offre des variations parallèles, se réduisant graduellement à mesure qu’on descend du Nord vers le Sud. SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. 23 2, Par contre, il existe des différences très marquées à la base et à la partie supérieure. a) Le facies calcareux intercalé aux grès et schistes, qui se trouve dans la coupe de l’Avon tout à fait à la base du carbonifère (zone à Kleistopora), ne semble représenté en Belgique que par des formations rapportées au Dévonien supérieur : grès et psammites dans le bassin de Namur (1), calcaire de Comblain-au-Pont dans le bassin de Dinant, zone d’Etroeungt dans le Nord de la France. Mais jusqu'ici Kleistopora n’a jamais été trouvé dans ces formations. b) De même pour la zone supérieure, à Dibunophyllum, des diffé- rences profondes existent entre les deux régions. Tandis que cette zone est généralement pauvre en polypiers dans le bassin de Namur, en Angleterre, tout au contraire, c’est la plus riche en genres et en espèces de polypiers, simples et composés. En Angle- terre (Sud-Ouest), je n’ai observé nulle part un facies tout à fait sem- blable à la Grande Brèche : les Concretionary beds de la coupe de l’Avon sont des bancs à structure noduleuse différente de celle de la Grande Brèche. Enfin, tandis qu’en Angleterre ce sont des grès (Müllstone gritt) qui la plupart du temps succèdent à ces calcaires inférieurs, dans le bassin de Namur ce sont des schistes. c) Les caractères du calcaire de Visé, qui se trouve à l’Est par rap- port au bassin de Namur, doivent être cherchés en Angleterre, non pas dans le Dinantien de la province du Sud-Ouest, mais dans le calcaire du Midland (2). Les différences qui existent entre le calcaire de Visé et celui du bassin de Namur se retrouvent de fait entre le calcaire du centre de l'Angleterre et celui de la province du Sud-Ouest. En Irlande, on trouve au Nord de Dublin les mêmes facies qu'aux environs de Tournai (5). Dans le comté de Clare, M' Douglas à signalé l'existence de facies waulsortiens. Conczusions. — 1. Les zones fossilifères établies dans le Sud-Ouest de l’Angleterre se retrouvent dans le bassin de Namur, où elles se suc- cèdent dans le même ordre. Cette observation donne une valeur géné- æ (4) Au Nord d’Arquennes, le calcaire à Ostracodes signalé à ce niveau par M. Kaisin pourrait y correspondre peut-être. (2) J'ai publié une première note sur ce sujet dans le Bull. Soc. géol. de France (juin 1909). (5) MarLey et VAUGHAN, Quart. Journ. Geol. Soc., vol. LXII, 1906, pp. 275-393, et vol. LXIV, 1908, pp. 413-474. — Voir aussi Ann. Soc. géol. du Nord, t. XXXVII (4909), pp. 89-91. 24 ÉTUDE SUR LE CALCAIRE CARBONIFÈRE DE BELGIQUE. rale à la division en zones établie par Vaughan, et en fait un instru- ment précieux pour l’étude stratigraphique du calcaire carbonifère de Belgique. 2. Le parallélisme observé de part et d'autre dans les grandes lignes, au point de vue paléontologique et au point de vue lithologique, témoigne que le bassin de Namur et la région de Bristol ont été sou- mis au même régime pendant une grande partie de l’époque du eal- caire carbonifère. ESSAI DE COMPARAISON ENTRE LES COUCHES DU CALCAIRE CARBONIFERE DE BELGIQUE ET CELLES DE L’'ANGLETERRE CARACTÉRISÉES PAR DES ZONES A POLYPIERS ET A BRACHIOPODES PAR le D' Paul GROBER PREMIÈRE PARTIE : LE TOURNAISIEN Je suis chargé, comme collaborateur du Musée royal d'Histoire naturelle, de l’étude et de la détermination des fossiles carbonifériens faisant partie des collections de cet établissement. Pour arriver à une détermination précise des fossiles, il faut con- naître exactement les localités et les gîtes d’où ils proviennent et pou- voir s'appuyer sur une stratigraphie d'ordre général qui permette de reconnaître les relations entre ces gîtes différents. J'ai commencé par effectuer le triage des fossiles de Tournai qui ont servi à de Koninck pour ses ouvrages, et j'ai trouvé qu’il n’y avait presque jamais d'indication précise du lieu de provenance des fossiles, marqués le plus souvent « Tournai ». Selon la légende de la planchette de Tournai et d’Antoing de la Carte géologique à l'échelle du 40 000°, nous trouvons aux environs de Tournai presque toutes les divisions (1) Mémoire présenté à la séance de janvier 1910. 26 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE du Carboniférien; or la position stratigraphique des gîtes différents a été fort discutée, parce qu’on s'est basé exclusivement sur les caractères lithologiques pour la détermination de l’âge des couches et qu'ilest certain que ces caractères lithologiques sont habituellement insuffisants. Pour ces raisons, j'ai dû me rendre compte personnellement de la provenance probable des fossiles marqués simplement « Tour- nai » (1), conservés au Musée, et de la stratigraphie de l'étage tour- naisien, et ce sont les résultats préliminaires de ces recherches que j'ai l'honneur de présenter à la Société. Mon travail à été grandement facilité par ceux déjà publiés sur la stratigraphie et la faunal sequence, commencés par Arthur Vaughan, puis poursuivis par Vaughan et Silbly pour l'Angleterre, où ces auteurs sont parvenus aux meilleurs résultats. Vaughan a inauguré ces travaux sur la suite des faunes dans le Car- boniférien inférieur par son œuvre : On the palaeontological sequence in the Carboniferous limestone of the Bristol Area (QuarT. Jourx., 1905, vol. LXT, pp. 181 et suiv.). Il a divisé le Calcaire carbonifère en cinq zones selon les caractères paléontologiques. Il n'a employé, pour carac- tériser ces horizons, que les fossiles dont il n’a pu reconnaitre l’évo- lution pendant l’époque carboniférienne inférieure. Les polypiers ont une valeur prépondérante pour les raisons suivantes : 1° Is se trouvent partout dans le caleaire ; 2 Les genres sont faciles à distinguer, même à l’état fragmentaire ; 5° Ils sont généralement bornés à un niveau certain; 4° M. Vaughan est persuadé que les genres Zaphrentis, Caninia, Litho- strolion, Clisiophyllum et Londsdaleia sont des stades d’une ligne ininter- rompue de développement, et qu’il sera possible de montrer que Caninia, Cyathoplyllum du type €. D, Cyathophyllum du type C. Mur- chisoni et Cyathophyllum du type C. regium sont les stades correspon- dants d’un autre « radius ». | Les différents stades du développement d’un genre sont nommés « mutations ». Les zones établies d’abord pour la Bristol Area se sont retrouvées en Irlande, en Yorkshire, etc. J’ai eu l’occasion de reconnaître quelques- unes d’entre elles en Asie centrale, surtout la Dibunophyllum zone. Il n’y (t) IL est utile de faire remarquer que ces fossiles ont été recueillis il y a trente à quarante ans, à une époque où il n'existait pas de stratigraphie du Calcaire carboni- fère, et où l’on commençait seulement à entrevoir une division possible entre les fos- siles des environs de Tournai et ceux des environs de Visé. TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE, 27 a donc rien d’extraordinaire que Jaie été en état de les trouver en Belgique. Dans les pages suivantes, je mentionne seulement les meilleures coupes que j'ai vues et qui sont indispensables pour ce que je veux exposer. Mévergnies. Carrière à Mévergnies-Attre, exploitée pour les psammites, située au Nord-Est du château, indication des fossiles sur la planchette Blicquy-Ath. Au sommet de la série découverte dans la carrière, nous trouvons des schistes argilo-calcareux alternant avec des bancs d’un calcaire crinoidique. On y trouve : Zaphrentis sp., Spirifer (Relicularia) sp., Spirifer aff. clathratus mul. (abondant), Syringothyris aff. cuspidata mut. K (rare), Spiriferina cf. octoplicata, Camarotoechia mitcheldea- nensis. Le caractère lithologique et paléontologique est donc le même que celui de la subzone à Spiriferina cf. octoplicata de Vaughan. Vaughan n’y a pas trouvé de polypiers, tandis que dans cette coupe il y a beaucoup de Zaphrentis sp., que je décrirai dans l’annexe. La subzone à ici une épaisseur de 12 à 16 mètres au-dessous. Entre les psammites dévoniens et la subzone à Spirifera cf. octoplicala se trouvent des schistes argileux en banc épais, quelques banes de calcaire intercalés vers la base qui sont donc à synchroniser avec la Cleistopora, zone inférieure de M. Vaughan. Je n’y ai pas rencontré de fossiles. Yvoir. Carrière derrière la gare. SOMMET : Petit granite (d’Yvoir) — T2b (5 mètres). On y trouve Caninia cylindrica mut. y en abondance et de caractères typiques Ce fossile est borné à l'horizon y de Vaughan, de sorte que je n’hésite pas à synchroniser le petit granite d’Yvoir, ou plutôt cette partie inférieure du petit granite, avec l'horizon y de Vaughan. À part Caninia cylindrica mut. y, on observe des Zaphrentis, Chonetes cf. comoïdes. Calcaire (à cherts) d'Yvoir = T2a. Je n’ai pas réussi à trouver des fossiles assez bien conservés. Caleschistes (fort silicifiés) de Maredsous — T{d (12 mètres). On trouve au sommet en abondance : Syringothyris cuspidata (= aff. cuspidata mut. C). 28 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE Au milieu : Zaphrentis aff. Phillipsi (abondant); Zaphrentis aff. cornucopiae (rare); Schixophoria resupinata (très abondant); Chonetes semblable à Chonetes hardrensis (très abondant) ; Syringothyris aff. cuspidata mut K (assez rare); Spirifer aff. clathratus (= Sp. aff. cf. Vaughan, Bristol Area, t. XVI, fig »). Ayant considéré le petit granite comme faisant partie de l'horizon 7 de Vaughan, nous ne sommes pas étonné de rencontrer au-dessous de cet horizon la faune caractéristique de la Zaphrentis zone supérieure. Selon Vaughan et Sibly, Zaphrentis aff. Fhillipsi (en abondance) et Zaphr. aff. cornucopiae sont caractéristiques de Z,, ainsi que Chonetes cf. hardrensis. Schizophoria resupinata à servi pour la dénomination de la subzone à resupinala. L'accord est tellement prononcé que nous voyons Syrin- gothyris cuspidata (— S. aff. cuspid. mut. C) également prévaloir au sommet; ce fossile a remplacé les Spirifer aff. clathratus et Syringoth. aff. cuspidata mut. K, abondants dans les horizons situés plus bas dans la subzone. I! paraît être très vraisemblable que les caleschistes de Maredsous représentent le Z à Yvoir et que les couches du sommet sont les équivalents de la partie supérieure du Z à Bristol. Caleaire (à stratification confuse) de Landelies = T{c; comme fossiles, pas autre chose qu'Amplexus (15 mètres). BASE: Schistes à Spiriferina cf. octoplicata — T1b. On n’hésiterait guère à syn- chroniser ces schistes avec K, (octoplicata subzone) de Vaughan. Nous avons donc reconnu, basés sur les fossiles, les horizons Ko et Zo de Vaughan, et il est permis de synchroniser le calcaire de Landelies avec Z, malgré l’absence de fossiles caractéristiques, parce que le mur et le toit sont d’un âge connu. Il est difficile de fixer nettement la limite entre Z et y à Yvoir. J’incline à croire qu’il faut considérer le calcaire d’Yvoir comme faisant partie de l'horizon y pour des raisons que j’expliquerai à l’occasion de la description des gisements de Feluy. Feluy. À 20 mètres au Nord-Est de l’écluse 28 du canal de Charleroi com- mence une petite coupe, le long d’un chemin vicinal qui monte dans la direction Nord-Est, vers un endroit nommé Au Berger. Nous trouvons au commencement de la coupe un petit granite non fossilifère, un TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE. 29 peu dolomitisé vers la base; les bancs ont une inclinaison légère vers le Sud. En suivant ce chemin, nous arrivons après trente à quarante pas à un affleurement d’un calcaire fort crinoïidique alternant avec de minces bancs de schistes argilo-calcareux. Les bancs calcareux contiennent de nombreux fossiles, surtout : Syringothyris cuspidata (= S. aff. cusp. mut. C. Silbly) . . très abondant. SA RAOUTIS LAMANOSE. 2. D , © . .. rare. Spirifer aff. clathratus var. (à oreilles arrondies) . . . . très abondant. : Etc. Quelques pas au delà d’une maison (la première en montant), nous descendons dans une carrière (située à 200 mètres à l'Est de l’écluse 29) où nous trouvons des bancs d’un calcaire fort crinoïdique alternant avec des schistes argilo-calcareux. Les caleaires contiennent, surtout au milieu de la coupe, beaucoup de fossiles. Syringothyris cuspidata (= S. aff. cusp. mut. C. Silbly) . . très abondant. Spirifer clathratus var. Etc. Zaphrentis aff. Phillipsi (surtout dans les schistes sous le calcaire fossilifère). Caninia cylindrica mut. y. La comparaison des deux coupes nous montre que le calcaire fort crinoidique et très fossilifère alternant avec des schistes minces sont les mêmes. Caninia cylindrica mut. y (Lype) nous prouve que nous nous trouvons dans l'horizon ; de Vaughan. Selon MM. Velge, Lohest et de Dorlodot, les ouvriers de cette carrière ont dit que ces gisements exposés dans la coupe ont été recouverts par des couches à cherts, mais qui ont été enlevées au fur et à mesure des travaux de la carrière ; on trouve encore quelques cherts disséminés dans la carrière. Près du pont du chemin de fer d’Arquennes, dans la carrière du Trou-aux-Rats, il y a des calcaires schisteux riches en cherts sur- montés par quelques bancs de caleaire crinoïdique. Nous retrouvons ces couches à l’Ouest du canal, entre les écluses 28 et 29. Comme dans la carrière du Trou-aux-Rats, on recueille dans le calcaire schisteux à cherts de nombreux Syringothyris cuspidata (—S. aff c. mut. G. Silbly) Etc. À l'Ouest de l’écluse 29, dans une carrière abandonnée, des calcaires alternant avec des schistes sont exposés ; les bancs de schistes s’amin- 30 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE cissent au fur et à mesure qu'on descend dans la suite des couches; je suppose qu’ils forment un niveau un peu plus ancien que les calcaires crinoïdiques alternant avec les schistes que nous avons signalés dans la carrière de Rousseau. A l'Est de l’écluse 30, un petit chemin monte vers l'Est. Au com- mencement de ce chemin, on rencontre des schistes argileux alternant avec des bancs d’un calcaire erinoïdique; j'y ai recueilli, sans parler de quelques Spirifer et Athyris, Zaphrentis sp., la même que j'ai déjà signalée de Mévergnies-Attre provenant des couches à Spiriferina ef. octoplicata. Dans une grande carrière plus au Nord-Est, on trouve au-dessous de ces couches (inclinaison 8-10° S.-0.) une série épaisse de schistes argileux dans la partie inférieure desquels des bancs de calcaire sont intercalés. Les psammites forment le mur. La compa- raison de ces couches à l’écluse 50, à Feluy, avec celles de Mévergnies- Attre offre donc un accord complet et permet de les synchroniser avec la Cleistopora zone de Vaughan. Au Sud et au-dessus du calcaire crinoïdique schisteux riche en cherts (à en juger par l’inclinaison méridionale des couches), nous trou- vons à l’Est et à l'Ouest de la gare un calcaire assez crinoïdique à gîtes argilo-bitumineux irrégulièrement intercalés, c’est-à-dire la conti- nuation du petit granite parfois dolomitisé de l’écluse 28. Je crois que la lacune entre ces deux séries est très peu considérable. J’ai trouvé dans une carrière située au Sud du chemin de la gare à Feluy : Michelinia sp. Canino-cyathophyllum C? Nous arrivons donc à établir la suite des couches de la façon sui- vante : SoMMET : 20 à 95 mètres de calcaire crinoïdique(petit granite, à gîtes argilo-bitumineux intercalés à Canino-cyathophyllum C?. Cyathophyllum atf. o. (PL.IT, fig. 6). 5 mètres de calcaire peu crinoïdique, schisteux, riche en cherts, à Syringo- thyris cuspidata (= S. aff. c. mut. G. Silbly). 6 mètres de calcaire fort crinoïdique alternant avec des bancs de schistes argileux à L Caninia cyhindrica mut. y. Syringothyris cuspidata (= S. aff. c. mut. C. Silbly). Syringothyris aff. laminosa. Spirifer aff. clathratus var. 4 mètres (visibles) de calcaire peu crinoïdique à couches schisteuses très minces. Lacune : 15 mètres (?). Il y à ici une faille qui a été observée par M. Kaisin au moment où les travaux dans le canal ont fourni un affleurement maintenant masqué par des murs. Cette faille est peu importante et met en contact les calcaires qui de Vaughan. Le développement du Tournaisien inférieur de la vallée de la Meuse et du Hainaut est différent. Au lieu du caleaire d'Hastière, il y a une série puissante de schistes, et les schistes à Spiriferina cf. octoplicata sont remplacés par des schistes alternant avec des bancs d’un calcaire crinoidique. Vaughan n’était pas certain de la parallélisation exacte de ses hori- zons avec ceux de la Belgique ; e’est pourquoi il n’osait pas introduire les deux subdivisions du Carbonitérien inférieur (Avonian) qui sont en vogue en Belgique (Tournaisien et Viséen). Il a proposé de remplacer ces deux termes par le Clevedonian et le Kidwellian avant qu’on sût que la limite du Tournaisien et du Viséen se trouvait au même niveau que la sienne entre le Clevedonian et le Kidwellian. Comme nous avons vu que ces deux limites occupent le même niveau, nous pouvons supprimer les deux nouveaux termes de Vaughan. 38 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE Comparaison des horizons et zones de la Belgique et de l'Angleterre. C — Zone à Syringothyris aff. laminosa — Lower Caninia zone (Syringothyris zone). Caractères lithologiques. BELGIQUE. MEUSE. HAINAUT. ça & Marbre noir : ir? EN ANS ET Marbre noir ° Cale. schist. à cherts. = alternant. = Sue ON EN ni DEN set à |. © « e à x . CHERS NES Calc. arg. à lits arg.- Me bitum., souv. alt. MISE re , Z AT D A ° u2 . . S e Cr nese Cale crinoïd. à lits EUERTE arg.-bitumineux. © : =: © : C1 = Petit granite. Petit granite. ANGLETERRE, Schistes avec des bancs épais de dolo- mie et des bancs oolithiques acces- soires. Gros bancs oolthiques(Caninia oolithe). Caleaire crinoïdique parfois dolomi- tique (Laminose dolomites). Caractères paléontologiques. POLYPIERS : Caninia cylindrica y à la base. (Horizon y: (comp. Horiz. y). Caninia cylindrica mut. St! au sommet (C5) et mut. C2 à l’horizon C2. Caninio cyathophylla, mutations diffé- rentes, surtout mut. C? au C?(mut. C2 var.? au C1) et mut. C# au sommet (= Can. cyathoph. Silbly. loc. cit. pl ol fo 3); Cyathophyllum aff. D abondant dans la partie supérieure. BRACHIOPODES : Syringothyris aff. cuspidata mut. C partout, parfois assez abondante. Syringothyris aff. laminosa partout, assez rare, abondante seulement au C5 Spirifer cinctus abondant au milieu. Spirifer tornacensis au sommet. Productus aff. cora commence au Cf, Seminula ficoides également grands Evomphales au milieu C2. POLYPIERS : Michelinia megastoma. Caninia cylindrica mut. y à la base, mut. S! au sommet. Cyathophyllum ® partie moyenne et supérieure, maxinum au sommet. Canino cyatophyllum BRACHIOPODES : Syringothyris cuspidata (parfois dans la Bristol Area). Syringothyris cuspidata et Syringcthyris aff laminosa (la zone est caractérisée (Mendip Area) par la prédominanee de ces fossiles). Syringothyris aff. laminosa jamais abon- dante, mais toujours présente très caractéristique à lazone (Bristol Area). Productus Cora devient plus abondant et Seminula ficoïides apparaît pour la première fois au sommet. Abondance de grands Evomphales et Bellerophon dans certains horizons, surtout dans la partie supérieure. TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE, 39 Je propose de diviser la zone à Syringothyris en quatre parties, dont la partie supérieure est caractérisée par Cyathophyllum %® Typus et Canino Cyathophyllum C#, la partie C5 par Cyathophyllum aff. D, la partie C? par Canino cyathophyllum C°?. Je n'ai pas trouvé assez de fos- siles dans la partie inférieure (C1) pour pouvoir indiquer des fossiles caractéristiques. [ faudra un travail plus détaillé pour expliquer la faunal sequence et les différences de ces subhorizons du Carboniférien. y —= Horizon 7. Caractères lithologiques. BELGIQUE. ANGLETERRE. MEUSE. HAINAUT. Petit granite Caleaire crinoïdique. (base). & { Petitgranite | Calcaire à cherts. _- (base). Calc. crinoïdique = alternant 2 (Calcaire à cherts | aveclesschistes (partie supér.). Caractères paléontologiques. Caninia cylindrica mu. y. Syringothyris cuspidata. Spirifer aff. clathraius mut. Le fait le plus remarquable est l’abon- dance extrême de Caninia cylindrica mul. y. Z — ZLaphrentis zone, zone of Zaphrentis aff. Phillipsi. Za = Subzone of Zaphrentis aff. cornucopiae. Caractères lithologiques. MEUSE. HAINAUT. Caleaires massifs, parfois très crinoi- diques (black rok). Calcaire alternant avec de minces couches de schistes. Calcschistes de Maredsous. Caractères paléontologiques. Zaphrentis aff. Phillipsi abondante. Zaphrentis aff. cornucopiae assez rare. Spirifer aff. clathratus, abondant au milieu, se trouve de moins en moins .nombreux à mesure qu’on monte dans la série et est remplacé par Syringothyris cuspidata — (S. aff c. mut. GC) abondante au sommet. Syréngothyris aff. cuspidata mut. Z (semblable à K) se trouve au milieu de la série. Schixophoria resupinata est abondante. Le fait le plus important est la grande abondance de Zaphrentis aff. Phillipsi et aff. cornucopiae, qui ont leur maxi- mum dans la partie supérieure. Spirifer aff. clathratus et var. se trouve (aussi) dans cette subzone. quoique le nombre des exemplaires soit di- minué. Syringothyris cuspidata — (S. ail. cusp. mut. C) fait sa première apparition. 40 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE La zone 7, n’est pas fossilifère où je l’ai vue. J’y range le calcaire de Landelies parce qu’elle repose immédiatement sur la zone à Spiri- ferina cf. octoplicata, qui est certainement du même âge que la subzone à Spiriferina cf. ® octoplicata en Angleterre. K — Zone of Cleistopora aff. geometrica (Cleistopora zone) including Modiola phase M. BELGIQUE. ANGLETERRE. Caractères lithologiques. Sommet. — Schistes argileux alter- nant avec du calcaire crinoï- DIQUE 2 es PNR Re TA1b Milieu. — Schistes argileux . . T4a Base. — Schistes argileux avec quelques bancs de calcaire. (Bande des Ecaussines.) Schistes à Spiriferina octoplicata. T{b Calcaire de Hastière. (Bassin de Dinan tes ee era TT (1 Schistes alternant avec calcaire. Gros schistes (partie moyenne). Schistes avec du calcaire accessoire (base). Caractères paléontologiques. POLYPIERS : Zaphrentis sp. BRACHIOPODES : Athyris Royssu partout. Reticularia sp. Spirifer aff. clathratus var., abondant dans la partie supérieure. Syringothyris aff. cuspidata, mut. K., sommet rare. Camarotoechia mitcheldeanensis, partie moyenne et supérieure. Spiriferina cf. octoplicata, borné à la partie supérieure. (J'ai distingué jusqu’à présent avec sûreté la zone à Spiriferinu cf. octo- plicata. Les fossiles sont très rares dans les parties inférieures.) POLYPIERS : BRACHIOPODLES : Athyris Royssu partout. Reticularia £p. partout. Spirifer aff. clathratus et var., abon- dance croissante vers le sommet. Syringothyris aff. cuspidata, mut. K., partout. Camarotoechia mitcheldeanensis par- tout. Spiriferina cf. octoplicata, borné à la partie supérieure. Discussion. * Les équivalents des Ta, T1b, Tic, T14 établis dans la vallée de la Meuse ont été reconnus généralement assez bien sauf (dans la planchette Braine-le-Comte-Feluy', dans les différentes contrées de la Belgique, TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE. 41 mais on n’était arrivé qu’à une paralléhsation très vague et erronée du Tournaisien supérieur. M. Mourlon a exposé son opinion quant à l’âge des différents gites qu'on trouve sur les feuilles Hertain-Tournai et Antoing-Leuze dans un mémoire intitulé : Le calcaire carbonifère et les dépôts postprimaires qui le recouvrent dans la vallée de l'Escaut entre Tournai et Antoing (1). Il publie la coupe de la carrière Delwart (planchette de Tournai, 4) dont j'ai parlé aux pages précédentes. VISÉEN : Via? Calcaire carbonifère à crinoïdes fossilifères formant des Mètres. moellons à bâtir ; . 914 24:00 T2b. Pierre à chaux de médiocre qualité. Spirifer tornacensis,ete. 1.00 T2a. Calcaire bleu à crinoïdes avec cherts disséminés et en TADOÉES Ad k AL .40 Tic. Pierre à chaux (calcschiste de Tournai) . . . . . . 9 00 —Ù 19 Premièrement les 27 mètres de T{c sont les gisements à la base desquels il y a une partie altérée qui contient la faune « tournai- sienne » et qui sont d’un âge beaucoup plus jeune. Ils font partie, comme je l’ai prouvé, du Tournaisien supérieur et sont situés près du sommet du Tournaisien ; ils ne sont point homologues aux caleschistes de Maredsous(T{c),comme M. Dupont l'avait cru. Secondement, tout le Tournaisien supérieur est représenté par 5"60 de calcaire, tandis qu'il a une épaisseur de 60 à 80 mètres dans le reste de la bande des Écaussines. Nous avons déjà vu que ces couches forment le sommet du Tournaisien, le C#. M. Mourlon publie aussi la coupe de la carrière de Crèvecœur (An- toing) (p. 95), où il considère comme Viséen les couches à cherts noirs visibles au sommet de la carrière, qui sont du même âge que son T2a de la carrière Delwart et qui ne sont pas à synchroniser avec les 4 mètres de calcaire carbonifère à erinoïdes, etc. M. Mourlon a probable- ment raison de considérer ces dernières comme Viséen. Sur la feuille Braine-le-Comte-Feluy (2), M. Malaise a mis dans le Viséen le « calcaire noir schistoide avec schistes, cherts noirs ». On voit sur la planchette, à la carrière décrite qu'il attribue à cet horizon, les calcaires argileux, souvent altérés {et schistoïdes alors), et les cal- caires à cherts que nous avons pu synchroniser avec les couches à faune tournaisienne typique de la carrière Delwart. C’est ainsi qu'il a descendu (1) Bull. de la Soc. belge de Géol., t. XXII, 1908, Procès-verbaux, pp 89-405. ) Comparer : Coupe des Écaussines. 42 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE la limite entre le Viséen et le Tournaisien jusqu’au sommet du C? — un pas en arrière en comparaison avec le levé de la planchette de Tournai. Sur la feuille Lens-Soignies, on a descendu la limite du Tournaisien et du Viséen encore plus bas, jusqu’au sommet du C1! M. Velge, qui a levé la carte, considère comme Viséen les couches altérées du sommet de la Carrière du Hainaut, à Soignies, qui contiennent Canino cyatho- phyllum C? et Caninia cylindrica mut. C2. M. de Dorlodot a eu raison de faire imprimer une note sur la carte de Blicquy-Ath. C’est uniquement pour se conformer à la légende offi- cielle que les auteurs rangent dans le Viséén l’assise notée Va (cal- caire dolomitique très riche en cheris), qui d’après eux appartient encore au moins en majeure partie au Tournaisien supérieur, comme Île prouve sa faune: Il est encore à remarquer qu'il est étrange qu’on ne trouve pas dans la légende des cartes citées du T2c, c’est-à-dire les équivalents des calcaires violacés de la vallée de la Meuse. La raison en paraît être qu’on a trouvé dans la bande des Écaussines un calcaire fort crinoidique, et que ce caractère lithologique suffisait à la Commission de la Carte pour désigner par ce terme des couches semblables au point de vue lithologique, mais qui ne sont pas entièrement du même âge; car nous avons vu que c’est seulement la partie inférieure du petit granite qui est homologue au petit granite d’Yvoir. La deuxième raison de l’absence du T2c dans la légende des cartes de la bande des Écaussines semble être que l’on a pris pour Viséen le calcaire argileux schistoïde à cherts qu'on ren- contre à Tournai et d’où proviennent en partie les fossiles qui ont servi à De Koninek pour établir sa faune tournaisienne. En résumé, on a pris de l'étage T2c la partie inférieure et on l’a attribuée au T2b, puis on en a rattaché la partie supérieure au Viséen. C’est ainsi que le T2c a disparu de la légende. Zaphrentis sp. Les traits GPAAETEUNTES de celte forme sont : la grande fossula qui S Gin jusqu’au milieu d'une section horizontale, la longueur de ff l’antiseptum et la position bilatérale des deux côtés de l’antiseptum. A La forme est très voisine de Zaphrentis aff. Phillipsi. Elle en | diffère par le long antiseptum de Z. aff. Ph. et per sa petite taïlle. Localité : Mévergnies-Attre, zone à Spiriferina cf. octoplicata moyenne; Feluv (écluse 50), au même horizon. TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE. 43 Caninia cylindrica Scouler. Comp. A. VAUGHAN, On the Paleontological Sequence in the Bristol Area. (Quart Journ., vol. LXI, 1905, p. 272. pl. XXII, fig. 1, 1 &.) Les caractères de Caninia cylindrica ont été décrits suffisamment par Vaughan. 4°:Mut. 7, pl. I, fig. 4. Accord complet avec la Caninia cylindrica mut. 7 décrite et figurée par Vaughan. Les sepla primaires sont seuls distincts (50-60). Les septa secondaires ne traversent guère l'inner wall. Dans la zone extérieure, les septa sont très faibles et sont représentés dans une coupe horizontale par des projections courtes, basées sur [a partie convexe des vésicules. Les vésicules voisines de l’épithèque sont très larges. La fossula est prononcée, mais très profonde; les septa qui entourent la fossula sont épaissis au point où ils touchent la tabula; ils s’amineissent vers le haut et ne sont pas plus épais que ceux du demi- cercle opposé à la fossula. Les tabulae sont larges. Localité : Base du petit granite à Yvoir. Sommet du calcaire crinoïdique alternant avec des schistes, varia- tion ? (Carrière à l'Est de l’écluse 29, à Feluy.) 2° \ut. S\. Cette mutation est distinguée de la mutation y par l’épaississement de tous les septa et par leur développement plus fort, de sorte qu’ils traversent le vesicular wall sans être interrompus. Les vésicules de la zone vésiculaire sont plus nombreuses et plus petites que chez mut. 7 et la zone vésiculaire est plus large. Localité : Écaussines C5 moyen. 5 Mut. C2. Cette mutation offre un stade intermédiaire entre Caninia cylindrica mut. y et mut. S!. Elle est caractérisée par l’épaississement de tous les sepla et d’une zone vésiculaire plus large que chez mut. y (comp. mut. S!); mais les septa sont faibles et bas dans la zone vésiculaire et sont représentés par des projections courtes sur la partie convexe des vésicules. Les vésicules sont larges le long du outer wall (comp. mut. 7). Localité : Soignies (C2), Écaussines (C2). 44 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFERE Canino-cyathophylla. Caninoïid Cyatophyllum, SiLBLY : On the carbon. limestone of the Mendip Area. (QuarT. JourN., vol. LXIT, 1906, p. 367, pl. XXXI, fig 1.) Les caractères généraux des Canino-cyathophylla ont été décrits par Silbly. Mutation C#. Une coupe horizontale faite immédiatement au-dessous du calice présente les caractères suivants : Les septa primaires, très nom- breux (60), ne sont pas épaissis des deux côtés de la fossula et s'étendent presque au milieu des fabulae. La zone vésiculaire est large, elle occupe la moitié du rayon. Le inner wall est entièrement circulaire et la fossula faible n’envahit presque pas la zone vésiculaire. (Caractères cyathophyllides.) Les vésicules intérieures de la vesicular area sont petites, mais elles s’élargissent irrégulièrement vers l'extérieur, de sorte que le bord extérieur est occupé par des vésicules très larges. Les sepla ne Sont pas interrompus dans la partie de cette area où les vési- cules sont petites, mais ils forment seulement des projections basées sur le côté convexe de vésicules larges. ( Caractères caninoïdes.) Tant que les coupes horizontales sont éloignées du calice, les caractères caninoïdes prévalent, et au milieu de l'individu nous ren- controns les caractères de Caninia cylindrica mut. 7 (comp. la des- cripuon de Caninia cylindrica mut. y). Nous descendons vers le commencement du polypier et nous trou- vons que la zone vésiculaire disparaît peu à peu, et près de la pointe nous apercevons les caractères de la Zaphrentis des schistes à Spirife- rina cf. octoplicata. C’est ainsi que nous observons que le développement paylogénique est répété par le développement ontogénique de l'individu. Localité : Tournai, Pont-à-Rieux (carrière Delwart). Horizon C£. Mutation C?, pl. IE, fig. 4. Stade intermédiaire entre Caninia cylindrica mut. ÿ et Canina cya'hophyllum C4. Les septa (45) sont épais des deux côtés de la fossula, qui envahit la zone vésiculaire étroite, à larges vésicules le long du outer wall. Les sepla, faibles dans la zone vésiculaire, ne forment que des projections dans la zone des vésicules larges et se prolongent vers le milieu des tabulae. TOURNAISIEN DE BELGIQUE ET D’ANGLETERRE. 45 Cyathophyllum aff. P. Comp. Cyatophyllum © VauGHAN, Bristol Area (QuarT. Journ., vol. LXI, 1905, p. 274, pl. XXI, fig. 3 et 3 b.) Je n’ai pas trouvé de forme entièrement identique au C. ®. Type C. aff. ®, pl. IL, fig. 7. Les septa sont nombreux (50-65) (septa primaires); la zone vésiculaire est très large et occupe les deux tiers du diamètre, les vésicules sont petites et très nombreuses, surtout auprès du inner wall. Les septa primaires traversent toute la zone vésiculaire, excepté sa partie extérieure qui est composée de vésicules peu larges (ce qui rappelle Caninia), et s'étendent à peu près jusqu’au milieu des fabulae. Les septa secondaires ne s'élèvent guère du inner wall et forment parfois des projections basées sur les parties connexes des vésicules dans la zone des vésicules larges. Une tabula s'étend rarement à travers l’area interne. la majorité forment de larges vésicules dont les coupes forment de nombreux disse- piments dans une section horizontale, mais qui ne sont pas si nom- breux que chez Cyathophyllum ® Typus. Les septa du demi-cercele, au milieu duquel la fossula se trouve, ne sont presque pas épaissis. Localité : Tournai (carrière Delwart), Pont-à-Rieux. Horizon C5. Cyathophyllum aff. ®, var., pl. IL, fig. G. Les /abulae sont caninoïdes (traversent toute l’internal area). La zone vésiculaire est moins large et les septa sont moins nombreux (55-60) que chez la forme précédente. Les septa secondaires n’atteignent pas l’inner wall. La fossula est assez prononcée. La ressemblance entre notre forme et Caninia cyathophyllum C? est considérable. La différence consiste dans le nombre moindre des septa et la densité moins forte des vésicules chez Caninia cyathophyllum C?. Localité : Tournai, Pont-à-Rieux (carrière Delwart). Horizon C5. Écaussines (carrière décrite). Horizon C5, base-milieu. Cyathophyllum aff. D jeune, pl. IF, fig. 5. La fossula est peu prononcée, la zone vésiculaire est assez étroite. Les septa primaires ne sont pas nombreux (45-50) relativement, ils s'étendent jusqu’au milieu des tabulae caninoïdes. Les septa secondaires 46 P. GROBER. — COMPARAISON DU CALCAIRE CARBONIFÈRE traversent la zone vésiculaire et l’inner wall et entrent un peu dans la zone intérieure. Ressemblance superficielle avec Cyathophyllum © Vaughan. (Bristol Area, pl. 25, fig. 2.) Localité : Écaussines (carrière décrite). Horizon C5 moyen. Syringothyris aff. cuspidata mut. C2-4. Comp. VAUGHAN ... Bristol Area. (Quart. Journ., 1905.) Cette mutation est caractérisée et distincte des autres par son crochet recourbé. Camarophoria aff. isorhyncha. Comp. SILBLY . .. Mendip Area. (QuarT. Journ., vol. LXIT, 1906, p. 376, pl. XXXIT, fig. 5 a-c.) J'hésite à identiier notre forme avec Camarophoria isorhyncha de Silbly, parce qu'elle n’a que trois plis de chaque côté du sinus. Il s’agit peut-être seulement d’une mutation. Bull. de la Soc. belge de Géol, etc. Tome XXI[V, pl. I. SI CLEISTOPORA | ZAPHRENTIS| | SYRINGOTHYRIS. = 9 bassus Derniere Clathratus Cornucopiaé | S | K Z | se | >IS : \ : ; i | a l Ko Z: à De ! |. - sn | | | | Faphrentis Sp... :. :.. 4... | | : | | j | | nl Re | ? lo] REA AMP RDS UN. , 7. ARE fe. srdeigeiie BAR LU DSP SRI | | | | 25 aff. cornucopiae . . . . . . -. UN - ec d ; ë | OR C CC | EN —— | ; | | | RSR ee st Caninia cylindrica .. .........,...1 .. | ape EL ace voa L . . 1 . < à, 5 ss 0 À: | 0 el at. 1 ADD RE RM. set. se Ne | Por Re REUTSE TOR HE .. re BAthophU MM PEAU UE Le, Fr KA jo | Athyris cl. ramulosa. . . .... . Seminula af. ficoides i Û Spirifer aff. clathratus .. . .. AID GNCIUS., 0. +1... Syringothyris aff. cuspidata. . . — aff. Laminosa Camarotoechia mitcheldeanensis. . | Canino-Cyathophyllum. . ........... DE ele —060— © e —e9—90 —00—20— 00—2 0 —90—299—00—e— . p L + . . ® CI 4 . à à ‘ . $ . . k . . A PAS É . . 2 =. . 5 : = ——-—- n . L : : : , L ° # F . : . . . : - , . , a | il | | Camarophoria aff. isorhyncha . . . . . ... ‘ | I : | APRES 1 : : ke pe = ï Schizophoria resupinata . . : | . Les | | | | | Rhipidomella Michelini. ............|0.{.... | De SORTE Productus cf. Martini et Concinno-Martini. |]. . +. | ? a . h ee Eee) D Poe ee ee ec Seule. a: ==> (TD ATOS ++ em | — a D... Er j —" scabriculus . . . . . .. AC CHORE | ] HAE MCE er | | Blonetés aff: comoilés : . . . . . .. :.... ; et] : 1 Se h nee | | | ; = Q_ NH à Isles à ; : Ca/ Cal Ca/cal J To À Lschoesfde ae Caloarre A Calcaire Peu gran Eee gites s : jdi : ù 4) rés argrloCalcschis e H'A NA (4 T SA) HS A] pschrstes te tr AS vit ——# L RIT c [È son Schistes] Ca/caire (Calcschiste a à" olomiel des récifs o | last Spirif ef res HSE e Waulsoft ÿ e/lIe q . / ’ MEUSE Q , RE ee an IS | Ca/carre viq/acé > S dec | à |cherts nQIrS à chèrts bloñas 0 : | A Marbre SUN MoN een SA De TEiNe danse un ()] a TO AU NO AN URSS CIRE LINE I û —————— Limite des horizons principaux de Vaughan. Légende |—----—-— — Limite des horizons secondaires de Vaughan. des esssssssssssseses Limite des horizons principaux des géologues belges. subdivisions. De din ete Limite des horizons secondaires des geologues belges ——..—..—.. Limite des horizons communs. 5. Mut. y. — 2. Mut. C2. — 3. Mut. St. — 4 Mur. C2. — 5. Mut. Ch. — 6. Mut. C8 — 7. Typus. — 8. Var. avec des oreilles pointues. — 9. Var. avec des oreilles arrondies. — 10 Spirifer tornacensis — 11. Mut, K2 — Aa, Mut, Z. — 12. Mut. C: — 13. Mur. C2-4, — 14. Cf. Martin. — 15. Concinno-Martim EXPLICATION DE LA PLANCHE HI. 1. Caninia cylindrica mut. y. Partie inférieure du petit granite à Yvoir (carrière derrière la gare'. Horizon : +. 2. Caninia cylindrica mut. Si. Partie moyenne des calcaires argileux de la carrière décrite des Écaussines. Horizon : C5 moyen. 3. Caninia cylindrica mut. C?. Partie inférieure du calcaire crinoïdique avec des gites argilo-bitumineux inter- calés, du coin Sud-Ouest de la Carrière du Hainaut, à Soignies. Horizon : C2 inférieur. 4. Canino cyuthophyllum C2. Partie moyenne ou inférieure du calcaire crinoïdique avec des gites argilo-bitumi- neux intercalés, 7 mètres au-dessus du fond de la carrière décrite des Écaussines, Horizon : C2. 9. Cyathophyllum aff. o. Exemplaire jeune des calcaires argileux de la carrière décrite des Écaussines Horizon : C5 moyen. 6. Cyathophyllum att. ©. Même provenance que le précédent, stade adulte. 7. Cyathophyllum aff. o. Exemplaire très rapproché du Cyathophyllum ©. Type Tournai, carrière Delwart (Pont-à-Rieux). Horizon : C5 moyen supérieur. > SES Bull. de la Soc. belge de Géologie, etc. Tome XXIV, p. Il. EVE chelle de 177 pee ÉCAUSSIN. =" | [Ca/caire à chers lÉxfcaire à rgil eu souvent a/tére EC EL = iCalcsehistes LE ce Tournay. s € Cai cair & pari 5is RE lCrIn O1 digue 4 se er cf e T4 gites argt DÜ/: Le lumineux inter lets. œ À o © Caleaire ce] [crinoidiquea le = & es PASS = = re ES LE ANS vd OS Me ; en = LM Me u (on) RSS =) RO NS ou: MER ee Nes > à | ESS 0.0 5 uw % MR ES œ > ES a le 3 ES ue ( D S LL LS] LRO D SO - © © : D LENS D GAS Re O ne Q onu S | il | j j 1: horizons gull, de la Soc. belge de Géol., etc. Désfpation |MÉVERGNIES -ATTRE Viséen Cu ——— TABLEAU DE COMPARAISON YVOIR DES FELUY COUPES SOIGNIES DÉCRITES (Échelle MAFFLES ÉCAUSSINES de 177 par mètre) Schistes argilo- terna OR CAE TEE VIE NN K : cs/careux avec des bancs dun calcaire crin K — l:idique. K1l Schistes en ban épais Petit granit Calcaire crino idique à gitesEas te argilo-bitumi: neux interca/e (Petit grarit del (T2b) Calcaire 8 cherts (T2 a) Caleschistes de Maredsous Tid Calcaire à stra fification confüsel = (de Landelies)fie) Rebit gra IGrañegerfois chisteux cher: Calearre crinoïs ‘que alternanta Schistes à Spi riférina cF octoplicata Modiola.Phasel Schistes avec 2-3 Rammites uDévonien s An te 5 a irifer aff. Sthraius TE 0 0 0 iriferina cf octo Zaphrentis idata mut. K.. ata p plie ringothyris affcus marotæœchia mitcheldeanensis. S : a inia sp Zaphre fÆ Phillipsi ntis a . 8 5 c : © (T, D Æ, a me Ca ss 3 çc: D EUU S vo = RE £S E ES = 0) o 8 LS Æ EE © CES SOS aff. clath phoria resupinata. iriferina cf. octoplicata. . pirifer P Syringothyris aff. cuspidata. . . Schizo S 5 Tr les schistes. ASchis “argilecaleare t.avec des ban un cale crinoïc! Schistes en bancs épais T| SemTSes avec 2 =léancs de calcaro ratus, Mattles E EL Tome XXIV, pl. I. TOURNAY (Pont-a-Rieux) Cr -5© SE D 3 S%e US > = as LOL u a ÊEèn ESS AU 2 SE Eau D 8 0 SERRE RER o DEG> SMOUES A a 9 LS À èe SE © RESTE DS RS No Su Il RAR Calcaire a cherts ; Ca/carre à cherts CHkSChistes un Calcaire argileux de ri | souvent altére.E Tournay ET (l | L3 la ÉRQUES = ni | INRP | | ce lourna} ; b" = RAS = crinoidiaue à ; | ites arglobr fu mineux inter£L J lez/és Fetit granit Î de Maffles crinoidiqueel D = ® 5 43 Ë a = = = De E AE à Mi 5 q = a = E SR È a on PIERRE CRE : L8E e FT RES) 9 a ses +— "> a COÉSERO 0€ nas COST ERRED SRE HESUS 5 2: Et SUÉSS ES STD este Evo 9 EF MN 0 5 = ‘ ‘(psp) osnoqes aps . de de à = = 69 Grès blanchâtre avec nom- | breuses Nummulites lœvt- gata et scabra, Terebratula | Kickxi, Ostrea et Ditrupa | roulées ainsi que quelques petits grains de quartz roulés | 62.50 | 62.70 | 0.920 | 70 Sable fin, gris, avec petits aébris | de grès et He Nummu- Laekenien. lites . . | 62.70 | 63.40 | O 70 385? 71 Grès perforés. PL 63.40 | 63.55 | O0 15 72-73 | Sable grisâtre, finement glauco- nifère, avec Ditrupa, Num- mulites scabra, etc., roulées et petits graviers de ane (1) translucides 63.99 | 66.05 | 2.50 14 Sable argileux, gris pie Pen. glaucorifère s 66.05 | 67.00 | 0.95 | nes 15-16 | Argile plastique schistoïde . 67.00 | 71.00 | 4.00 | Sms 11 Argile sableuse, gris verdâtre, | Fi glauconifère 71.00 | 72.00 | 1.00 £ 78 Sable demi-fin, gris verdâtre, = très glauconitère 5 12.00 | 73.00 | 4 00, E 19-80 | Argile sableuse HE FALRQUE ICE 13.00 | 75.00 | 2.00 81 Sable demi-fin, gris verdätre, très glauconifère . | 79.00 | 76.00 | 1.00 82-84 | Sable demi-fin, gris re glauconifère, avec débris de coquilles 76.00 | 79.00 | 3.00 85-86 | Sable argileux gris, avec petits bancs de grès friables 79.00 | 80.70 | 1.70 81 Grès glauconifère fossilifère, | Pid-c. avec ANS traces de Car- 91 mètres. GO TRES : . | 80.70 | 80.95 | 0.95 86-89 | Sable assez fin, gris verdâtre, glauconifère, avec petits dé- bris de grès ; 80.95 | 83.00 | 2.05 90 Argile plastique schistoïde . 83.00 | 84.00 | 4.00 91-93 | Argile sableuse, gris verdâtre, glauconifère HUE 84.00 | 87.00 | 3.00 94-97 | Sable fin, gris verdâtre, ia nifère et micacé . | 87.00 | 94.00 | 4.00 98-99 | Argile sableuse, gris verdâtre . | 91.00 | 93.00 | 2.00 (2) Nous avons des raisons de croire que ces 2»50 sont des éboulis et que le Pani- selien commencerait vers 63255 au lieu de 66m05. 60 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS É ne E PROFONDEURS | % . & DESCRIPTION = LE à — | AGE. Ee DES ÉCHANTILLONS. = 5 de à = D E | À | : Are : n \ PIm. Les (( 5 è 100-104 | Argile plastique schistoïde, grise | 93.00 | 98.00 | 3.00 , 5 mètres. | & 105-106 | Sable très fin, gris verdâtre, | 4 glauconifère, avec quelques Yprésien. | = Nummulites planulata . . | 98.00 | 99.00 | 1.00 = {1 mètre. Débit. — Une première source a été rencontrée dans les sables et grès lediens, mais on n’en a pas établi le débit. | La deuxième nappe a été rencontrée au sommet des sables yprésiens; celte nappe est Jaillissante et donne un débit de 600 litres par heure à 4%95 au-dessus du sol; au ras du sol, le débit est d'environ 15 mètres cubes par jour. Le débit au compresseur est de 10 000 à 12 000 litres à l'heure. Hauteur piérométrique des nappes aquifères rencontrées. Cote, Nappe superficielle . . A EP RS To (| Nappe ledienne.. =. 2 000 4 M NO NE ERA Nappe vprésienne à . Loue PUS M NME TE Analyse chimique et bactériologique des eaux provenant des sables yprésiens du puits de la caserne d'artillerie. ANALYSE DE L'EAU. L’eau est incolore, limpide et d’une saveur agréable. Degré hydroltimetrique JM OR One 4 Résidu par litre à 1100 : Osr85 ACITeNIPIQUE. 1014 HEME CONNNSERRS R 0 Acide:sulfurique 471 Os QE MEME ERA 08032 Chlore: ‘><. Le MUC En ARR EPS RATE PE 08090 Ammoniaque 1 EAU PANEACEEESSMRRE RTE 7er AR 0 Acide nitreux RE ES er ER Pont RE à 0 Matières organiques réductibles par le permanganate de potasse (évaluées en acide oxalique) par litre . 08r009 DE LA VILLE DE MALINES. 61 RÉSULTATS DE L’ANALYSE BACTÉRIOLOGIQUE. Analyse quantitative : Nombre de colonies par centimètre cube. ,. . . 90 Analyse qualitative : Espèces saprophytes dominantes. . . Bactéries subtiles. Espèces pathogènes. . . . . . . Néant Espèces indéterminées. . . . . . 0 Conclusions : bonnes. L'eau fournie au jaillissement contient un peu de sable très fin micacé; la température est de 12° C. N° 20. — Puirs pe M. JuLes JANSSENS, FABRICANT DE MEUBLES, RUE Fossé-aux-PoiLs, À MALINES. Foré en 1906 par MM. Behiels frères, de Wetteren. Ce sondage à été exécuté par le système à injection d’eau, et aucun échantillon n’a été recueilli. Le carnet du sondeur nous donne les renseignements suivants : un [= = PROFONDEUR = DESCRIPTION Z = SR eu AGE. £ DES ÉCHANTILLONS. a de 1 | \ Rupelien, Asschien, 1 Terrains divers . . . . . | 000 593"00 | Wemmelien, Ledien. 53 mètres. 9 re ue 153-00:1253: 50 3 Sable tn. us à: 1 55.50 | 53.85 | Ledien. 265. & | Grès UT 53.810614 | 5 Sableine te à . . . . |.54.15 | 55 65 | Profondeur totale : 55"65. Niveau de l’eau sous le sol: au repos, 5 mètres; en pompant, 4 mètres. Débit du puits : 3 500 mètres (par le compresseur). Usage : industriel. 62 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS N° 21. —- Puits DE M. COENEN, FABRICANT DE MEUBLES, RUE DE LA MÉLANNE, A MALINES. Foré par MM. Behiels frères, de Wetteren, en l’année 1906. Ce sondage à été exécuté par le système à injection d’eau et aucun échantillon de terrain n’a été recueilli. À l’aide du carnet du sondeur, nous avons pu dresser la coupe suivante : E PROFONDEUR — DESCRIPTION ZE ÉRRER AGE. S DES ÉCHANTILLONS. p de à — | Flandrien. g4. \ Campinien. g2n. 1 Sable et sable argileux Om00 | 35m00 Rupelien. R1b. Asschien. Asd. 3) mètres 2 Argile plastique schistoïde . 39.00 | 42.75 | Asschien. Asc. 7m15. 3 Sable argileux 42.75 | 43.40 Asb-a. On65. 4 Sable fin, jaune (banc durei) . | 43.40 | 44 65 hs) Grès 44.65 | 44 90 Wemmelien et Ledien. 2m10 6 Sable fin, jaune 44.90 | 45 10 7 Grès 45 10 | 45.50 45 50 8 Sable fin, jaune . Niveau de l’eau sous le sol : 450. Débit : environ 3 000 litres à l’heure. DE LA VILLE DE MALINES. 63 N° 22. — Puits DE M. ADRIANSENS, BRASSEUR-MALTEUR, RUE DE LA MÉLANNE, À MALINES. Foré par M. Van Dyck, sondeur à Stabroek lez-Anvers, en l’année 1906. Ce sondage à été exécuté par le système à injection d’eau ; les échantillons ont été remis au Service géologique. Le sondeur n’ayant recueilli que neuf échantillons pour une profon- deur de 44 mètres, nous avons pu en déduire la coupe approximative suivante : E PROFONDEUR £ fe DESCRIPTION = 2 RER D AGE e DES ÉCHANTILLONS. : un de à re _— — | Remblai ou remanié. . . 0 00 | 1.00 | 1.00 Sable limoneux grisâtre 1.00 | 500 | 4.00 | PES = ee AVES 9 por gris, grossier, ous | É eux, avec petits cailloux x à Es de quartz TOUlÉS a. 9.00 | 9.00 | 4.00 De É 3 | Sable gris sn quart- | TEUxX 0 0/00 25000795 Oligocène. | Kupelien. 4 | Sable grossier avec gravier Ge (échantillon de lavage. 414005009285 60 \ RAD. 13m85. | A ableriss., 0. . . | 92 85 |130:20 | 7.35 Éocène. = Asschien. < b llidem . . . . + | 80.20 | 37.00 | 6.80 | Asd. 1445. | = [e2) T | Argile plastique gris verdâtre. | 37.00 | 42 00 | 5 00 | 4sc. 5 mètres. > 8 | Grès blanchâtre . . . . | 42 00 | 42 50 | 0 50 ) Wemmelien | : et Ledien. Sablein gris 10... . :. | 42.50 | 44.00 | 1 50 2 mêtres | Niveau de l’eau sous le sol : 4 mètres. Débit à la pompe à vapeur : 7 000 à 8 000 litres à l'heure. Eau brunâtre non potable. 64 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS N° 25. — Puits DE LA FABRIQUE DE PRODUITS ALIMENTAIRES « LE SOLEIL », A PASBRUG, PRÈS MALINES. Foré par MM. Detroye frères, sondeurs à Cureghem-Bruxelles, vers 1890. La description des terrains de ce puits nous a été communiquée par M. Rutot, mais nous n’avons pu examiner aucun échantillon. La détermination géologique des terrains à été faite d’après la description de ces derniers et en se basant sur les données fournies par les autres puits de la ville de Malines et en comparant les résultats fournis par le nouveau puits creusé en 1910 pour la même fabrique. £ PROFONDEURS | 2 ME DESCRIPTION = Ë = ne g AGE ec DES ÉCHANTILLONS. | = a de | CNE Alluvions Re Fe 0:00 |" 2:00°12/00% AU | Tourbe noire pure 121001 2502060 Reste 7 Sable noir-brun, très tourbeux | 2.50 | 8.00 | 0.50 ô mètres 3-4 | Sable gris-jaune, meuble, assez | | a grossier, noirâtre, humide 3.00 | 4 50n)54 ue nn p) Idem avec gravier de quartz blanc, de silex, de grès bru- | Fi xelliens, ete 7 OR et = Z 6 Sable meuble, assez grossier, = gris très foncé. 0. . . 1550 | 6100 = =] 7 Limon sableux stratifié, gris “ F foncé, avec linéoles tour- beuses CR : 6 00 | 7.00 ) Sable meuble, gris moins foncé, grossier. HN MNRARE be ODA 2SAOD 9 Sable gris très grossier, grave- [css leux, avec petits cailloux de 6 Q de silex, de quartz et pelotes de {6 mètres. limon SUIS RENE CE 8.00 | 9 00 10 Idem très meuble, gris, hs graveleux 9.00 | 9 05 | O0 05 11 Limon très sableux à grains fins, gris foncé, pur 90500795 de sable grossier et de nom- breux petits pare de Anse 12 Mélange de limon gris foncé, blanc nee 9 95 10 50 DE LA VILLE DE MALINES. 65 © PROFONDEURS | & = DESCRIPTION = ë 4 a A = — h S DES ÉCHANTILLONS. 2 a de à = ee 13-16 | Limon sableux assez fin, ue ca TR RES foncé 90 | 44.50 | 4.00 17 Limon sablo-argileux, cohérent, gris-vert foncé 14.50 | 15.50 | 1.00 18 Argile sableuse, gris foncé 15 50 | 16.00 | 0.50 19 Idem plus sableuse . 16.00 | 16.50 | O 50 20 Argile sableuse Dares gris très foncé .. . | 46.50 | 17.00 | 0.50 91-22 | Idem plus sableuse . 17.00 | 18.00 | 1 00 nique 93 Sable demi-fin, gris, meuble 18 00 | 18.50 | 0.50 A 24 Sable noir, cohérent, terreux . | 18.50 | 19.00 | 0.50 25-98 | Sable gris foncé, cohérent, fin. | 19.00 | 21 00 | 2.0) 29-30 | Sable gris foncé, cohérent, fin, aspect brun terreux . 21.00 | 22.00 | 1.00 81-40 | Sable gris foncé, meuble, fin . | 22.00 | 26 75 | 475. 4 Sable vert foncé, très fin. ; meuble "126.10 | 27.00 nt | É < 49 Argile plastique verte, dure, = compacte Le 97.00 | 27.85 ul 5 43 Sable argileux, vert. glauconi- fère, très fin . | 97.85 | 28.65 | 0 80 44 Argile un peu sableuse, glauco- nifère. dure 98.65 | 29.00 0.35 45-46 | Alternance irrégulière de he argileux gris et noir verdâtre, aspect terreux, verdätre, glau- conifère. 29.00 | 30.00 | 1 00 41-48 | Argile verte, dure.glauconifère, un peu sableuse 50003100 MP 00 ue 49-50 | Argile verte, très sableuse . 31 00 | 32.00 | 1.00 1430 91-52 | Argile verte, très glauconifère, sableuse on 11552 00) 53:00 1-00 09 Sable argileux, très vert, seu conifère. 83.00 | 33.50 | 0.50 94-66 | Sable glauconifère, vert, ie leux. 83.50 | 40.00 | 6.50 67-68 | Argile sableuse, vert foncé. 40.00 | 41.30 | 1.30 1910. MÉM. 66 F. HALET. — EES PUITS ARTÉSIENS PROFONDEURS | : 5 = DESCRIP ION = £ à RE | 1 AGE. S DES ÉCHANTILLONS. Let a de à 8 69-71 | Argile gris verdâtre, plastique, aa ag cn ae 1 OS dure, finement sableuse . | 41.30 | 43.00 | 1 70 Ase. | | 710 | 79-17 | Areile \erise pure p sus glauconifère . 43.00 | 49.00 | 6.00 78 Argile plastique dure, glauconi- | ère, avec Peclen corneus et Nummulites. : . . . 49.00 | 49.85 | 0.85 | 79 Sable argileux rÉton de Num- mulites. . j ..… | 4985 | 50:00 1 0:45 Asb-a 80 Sable glauconifère peu argileux, | 2 mètres. aveé moins de Nummulites 50 00 | 50.40 | 0.40 8l Bande noire; sable grossier rempli @e glauconie vert ea foncé, avec assez bien de = Nummulites SON . | 50.40 | 51.00 | 0 60 E E 82 Sable gris-vert fin glauconifère, assez argileux, avec nantes Nummulites 91.00 : te 00 | 2.00 83 85 | Sable vert, glauconifère, cohé- rent, avec petites Nummu- lites: 0, he, 40 68:00€ 55 70) 20100 86 Argile grise plastique . . . | 55 70 | 56 00 | O 30 | 87 Sable très glauconifère, vert | foncé, av beaucoup gros graviers de quartz et que ques W l | Nummulites J . | 56.00 | 56 50 | 0.50 | “mn 1 Do. | 88 Sable très fin, argileux, cohé- rent, vert avec traces de fos- siles et petites concrétions É calcareuses. . . . . .. | 56.50 | 57.00 | 0.50 } 89 Sable vert, fin, glauconifère, ) avec traces de fossiles . . | 57.00 | 57.50 | 0.50 90 Alternance de sable très fin, argileux, vert et de sable meuble fin. MMM Por O0 ST TS ND 0 DE LA VILLE DE MALINES. 67 & PROFONDEURS | £ = DESCRIPTION = 5 © Es Z = : .. Se AGE. S DES ÉCHANTILLONS. = A de à = Ë | 91 Sable gris-vert, calcareux, avec | Nummulites variolaria 91,19 | 57,85 | Ô 40 : 92 Sable gris-vert, moins calca reux, moins fin, avec Ditrupa. | 51.85 | 58 00 | 0.15 93 Sable vert, glauconifère, demi- _. fin, meuble, pur, sans fossiles. | 58.00 | 58 50 | 0 50 94 95 | Sable vert, glauconifère, un peu cohérent, avec Nummulites Ledi : variolaria CR 58.50 | 60 00 | 1.50 are = « 96-97 | Sable argileux gris, fin 60.00 | 60.90 | 0.90 æ [a] 98 Sable fin glaueonifère, peu meu- Puet 0 Die ee ONE 60.90 | 61.90 | O0 30 99-101 | Sable gris avec graviers de , quartz roulés, coquilles (Di- trupa, Ostrea), pyrite et grès fossilifère . . 61.20 | 63.40 | 2 90 102-108 | Sable gris demi-fin, avec Num- HUE Le 00 1163.40 63:10! 0 30 Hauteur de l’affleurement d’eau par rapport au terrain : — 5. Cote d’affleurement de l’eau : + 2.75. Diamètre du puits : Om30. Débit du puits. — Ce sondage aurait rencontré à 55 mètres de pro- fondeur une nappe d’eau jaillissante à { mètre au-dessous du sol. Actuellement le puits donnerait de 10 à 12 mètres cubes à l'heure au compresseur. Analyse chimique de leau. Eau incolore, inodore, de saveur agréable, très limpide. Degré hydrotimétrique 13 MAMNNESDAR ITEM UMTS Le SUR 2 Le 260 milligr. Ammoniaque 0 — Acide nitreux Re 0 — Matières organiques réductibles par le permanganate, LE. E A1 — DEMACER ER SU ts à 68 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS N° 133. — NoUvEAU PUITS ARTÉSIEN CREUSÉ EN 1909-1910 À LA FABRIQUE DE CONSERVES ALIMENTAIRES « LE SOLEIL », AU NECKERSPOEL, PRÈS MALINES. Foré par MM. Detroye frères, sondeurs à Cureghem-Bruxelles. Cote du sol + 5 À E DESCRIPTION PROFONDEURS| 2 = =] 3 £ à S 4 © , a TERRAINS TRAVERSÉS. de à & se A | Sable gris, quartzeux, légèrement verdâtre 14:75 1092/5010 : à | Tourbe. .- . . .|en/ 3m loci 3 | Sable gris, quartzeux, tie nent 450. verdâtre, 3.19 | 4.50 | 1.35 4 | Sable fin, gris, avec HAE éclats de | silex. : . | 450 | 5.60 | 1.10 > | Sable on gris, avec PERS débris de grès roulés. 9.60 | 6.80 | 1.90 6 | Idem, avec petits débris de silex Campinien. roulés . 1 -01016:60 .)0 | 0.70 . Q2n. 7-8 | Sable quartzeux, gris, graveleux, 6 mètres. avec cailloux de’silex roulés 1,501| 9.101200 9 | Sable argileux, gris verdâtre, avec grès et cailloux de silex roulés. | 9.10 | 40.50 | 1.40 10-14 | Sable fin, sue brunâtre, légère- | ment argileux, finement micacé. | 40.50 | 15.60 | 5.40 45 | Sable fin, brunûtre, argileux . 45.60 | 16.50 | O 90 16 | Argile sableuse, gris brunâtre, mi- cacée ee 110.50 1670) 0720 17 Argile gris brunâtre, un El Sa- bleuse, micacée : 16.70 | 17.50 | 0.80 Eocène. 18 | Argile sableuse, grise, micacée 17.50 | 18.40 | 0.90 Rupelien inférieur. 19-20 | Sable demi-fin, gris Herdte fee, R1b. rement argileux 18.40 | 20.40 | 2.00 17265. 21-29 | Sable gris, un peu argileux 20.40 | 22.95 | 1.85 23 | Sable demi-fin, gris brunûtre . 99.95 123.50 |"1795 24-95 | Idem, argileux, avec traces de co- quilles | SAP . . | 23.50 | 25.50 | 2.00 26-28 | Sable demi-fin, gris brunâtre, mi- | cacé. . aie .-. | 25.50 | 28.15 | 2:65 DE LA VILLE DE MALINES. Nos des échantillons. DESCRIPTION DES TERRAINS TRAVERSÉS. PROFONDEURS RE de à 29 | Argile un peu sableuse, verdûtre, micacée. To 128 10128105 30 | Argile grise et brunâtre, micacée. | 28.55 | 29.30 31-33 | Sable un peu argileux, gris ver- dâtre, très micacé. 29.30 | 31.60 34-39 | Sable demi-fin, un peu ne verdâtre, glauconifère 31.60 | 33.40 36 | Argile gris verdâtre, sableuse, su conifère. 33.40 | 34.00 37 | Sable demi-fin, be gris ver- dâtre, glauconifère : 34.00 | 34.50 38-99 | Sable aggloméré verdûtre, glauco- nifère 34.50 | 36 00 40 | Sable grossier, gris ver dure su conifère. 36.00 | 37.00 41-43 | Sable verdâtre, légèrement 4 argl- leux, glauconifère 37.00 | 40 20 44 | Sable argileux, vert. 40.20 | 41.50 45-46 | Argile plastique, couleur gris de plomb 44.50 | 43.00 41-53 | Argile tie schistoïde, gris pointillé de glauconie 43.00 | 49.90 04 | Sable gris, très glauconifère, pétri de Nummulites Wemmelensis . | 49.90 | 51.00 09 | Sable gris verdâtre, demi-fin . 51.00 | 52.00 96-58 | Sable gris verdâtre, avec quelques Nummulites Wemmelensis . 92.00 | 59.30 99-60 | Sable aggloméré gris Me glauconifère , 99.80 | 57.30 61 Sable aggloméré, gris —__. finement glauconifère. avecrares Nummulites Wemmelensis . 91.30 | 58 50 62 | Sable aggloméré, gris clair 98.90 | 59.60 63 | Sable gris clair, aggloméré. 99.60 | 59.80 64 | Grès ARS 99.80 | 60.20 65 | Sable gris clair, sc omécé 60.20 | 61 40 66 | Grès : 61.40 | 61.75 67-68 | Sable gris, fin, aggloméré . 61.75 | 62 45 69 | Grès Dane Li 62.45 | 62.70 70 | Sable aggloméré, gris verdâtre 62.70 | 63.70 71 | Grès UE à 63.70 | 63.90 72 | Sable fin, aggloméré, gris . 63 90 | 64.70 13 | Grès non percé . 64.70 ÉPAISSEURS. AGE. Asschien. Asd. 13035. Asce. 840, Asb-a. 1m10. Wemmelien. We. 750. Ledien, Le. 6r920. 70 F. HALET — LES PUITS ARTÉSIENS Niveau lydrostatique. — L'eau employée est celle sous le troisième grès ledien. Niveau de l’eau sous le sol : au repos, 2 mètres; en pompant : 19 mètres. Débit. — Aux essais de pompage, ce puits donnait environ 30 mètres cubes d’eau à l'heure. | L’eau était très claire, inodore et insipide ; il n’a pas été fait d’ana- lyse chimique. Diamètre du puits au fond : 11 centimètres. N° 24. — Puirs CREUSÉ AU MAGASIN CENTRAL DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES, A MALINES. Foré par M. J. Van den Bosch, de Wetteren, en l’année 1907. Ce sondage à été exécuté par le système à injection d’eau, et aucun échantillon de terrain n’a pu être recueilli. A l’aide du carnet du sondeur et des coupes des autres sondages de la ville de Malines, nous avons pu dresser la coupe suivante : a . = DESCRIPTION Mae È DES ÉCHANTILLONS. 2 de | à T Terrains remaniés . . . | Om00 3m00 Flandres = 1 Sable une Re Rent 3 00 | 11.50 M Le 2 2 ee Er gris Eux dan VA nee = 3. | Sable gris verdâtre … .: :… . |:144:00- | 18:00 Me 4 | Sable argileux- .: :: 2:52.) 18 00. | 25.50 qe > | Argile plastique . . 02, 1095.50 2)26 400 | kceehien 3 61 Sable aroileuxt 0 PRE MIO 00 AS 1700 Asd-b. È 7 | Argile plastique. . . . |31.00 | 40.40 HSE 8 | Sable argileux, fossilifère . . | 40.40 |:47.30 |} wemmelien et: = 9 | Grès ARE RP 0e RU PTE ( Ledien. 10 | Sable gris jaunâtre 4010) 4825 050200 \ mes 115 A GRÈS RE OS RAR DDADO É Niveau de l’eau sous le sol : 850. Débit. — Faible ; l’eau provient du niveau au-dessus du premier grès. Diamètre du puits : 10 centimètres. DE LA VILLE DE MALINES. 71 LR de l’eau du puits du Magasin central, faite par le Laboratoire de la ville de Ganl, en 1907. Duretét: 1: : ONE TETE STE LT Alo Acide oenre nn , pas. AMONIAQUE de à LU 5, - pas. Nitrites : .. EL CE pas. Matières organiques lazotées) Re a eo: pas. CHE Combe N EE US , "00925 gr. parilitre. Acide sulfurique combiné ‘. . : . . . . . 0.00 — Matières organiques . . ne ° + 0.055 — Résidu salin . SENTE © 0.325 — Résidusalin.calciné . .:.. .., . . . .:,. 0.312 — Conclusion : cette eau convient à l'alimentation. N° 25. — PuiTs DE LA FABRIQUE DE CONSERVES « LE LION », À MALINES. Foré par MM. Detroye frères, en l’année 1907. Cote du sol + 6. É : = ID TTON PROFONDEURS. É É ns a AGE. 8 DES ÉCHANTILLONS. < a de à & . Flandrien. \ 1 Sable jaune rougeûtre . . | 0.00! 3.00 | 3.00 04. 3 mètres.| (Y4. ST 2 | Sable gris verdätre, qUeNPQUr é etgraveleux. :- :?, 3.00 | 4.00 | 1.00 A Les : 3-4 | Sable quartzeux, demi-fin, gris. | 4.00 | 7.00 | 3.00 4 néirés l& à) Sable fin, un peu argileux, gris | foncé, légèrement pailleté. . | 7.00 | 11.00 | 4.00 | Oligocène. Lo . : Ù Rupelien. — Sable argileux, gris foncé, fine- x ment Etes er . [44.00 | 99.58 [41.55 | #8. hi be 10 - 11 | Argile gris brunâtre, légèrement : FE Sableuse, finement glauconi- = fère, très pailletée . «+... 92,55 9510 | :2.55 Ne. es 12 16 | Sable argileux, verdâtre, fine- = : ment glauconifère et micacé. | 25.10 | 29.50 | 4.40 Éotones 17-18 | Argile sableuse, gris verdâtre, Hu finement glauconifère et mi- 1940 CaAcÉe ne sn. à | 29.50 |-30.95 | 1.45 19-21 | Sable quartzeux, gris rerdatres glauconifère. 30.95 | 34.95 | 4. DA) F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS A E PROF 2 = DESCRIPTION ONDEURS = 8 DES ÉCHANTILLONS. = n de à = © ES | 22-93 | Argile grise. plastique, bigarrée e vert, finement sableuse, mi- cacée et glauconifère . 34.95 | 41.00 | 6.05 | Asc. 605 24 26 31 - 32 Argile grise glauconifère, un peu sableuse, avec rares Num- mulites Wemmelensis et traces de Pecten brisés? . Sable gris verdâtre foncé, très glauconifère, pétri de petites Nummulites Wemmelensis et quelques rares Nummulites variolaria p ATOME LE À Sable fin, gris verdâtre, Fnce nifère. J Sable gris verdâtre, très glauco- nifère, avec fossiles broyés et Nummulites Wemimelensis et variolaria YA Sable gris clair, légèrement cal- carifère et fossilifère, avec Nummulites variolaria Grès blanchâtre Sable très fin, gris Grès fossilifère (Ostrea) . Sable gris, fin, fossilifère Grès. . . Sable gris, très fin, pailleté . Grès fossilifère et grès caver- neux avec graviers roulés et banc de sable RE Sable gris, fin, fossilifère Argile grise, plastique, in ment sableuse . . . Sable argileux, glauconifère, gris verdâtre, ose di places. Sable demi-fin, » gris, spupont IÉTO AU 310 41.00 43.50 45.00 46.00 94.00 53.90 94.10 99.00 90.29 98.70 99.00 60.50 60.80 62.40 | 68.30 71.80 43.50 45.00 46.00 77.80 86.80 | 2.00 | Asb-a. 250, 4.50 1.00 | Wemmelien. We. 7250. 5.00 2500 fi E 0 60 £ ec 0 90 = Ledien 0.95 Le. OmS0. 3 45 8.30 4 ki 0.30 Laekenien. Paniselien. 5.90 | Pin. Sm90. 9.50 P1d-c. 1850. |! 9 00 à DE LA VILLE DE MALINES. 173 == DT ON PROFONDEURS. = LT LENS MNT AGE. S DES ÉCHANTILLONS. œ A de à = TS | 92-93 | Argile plastique grise, devenant Schistoïde . 86.80 | 93.00 | 6 20 |: Pfin. 6m. = 34-55 | Sableargileux,gris,glauconifère, £ . pétri de Narnmulites planu- Yoresien. | Don . . | 98.00 | 94.00 | 4.00 À 4 ètre. LE Débit. — Deux sources ont été rencontrées : une source ledienne ou laekenienne vers 60 mètres de profondeur et une source jaillissante dans les sables ypresiens à 93 mètres de profondeur. Le niveau de l’eau de la première source se tient à 6 mètres sous le sol. Lors du pompage à raison de 10 mètres cubes à l’heure, ce niveau est descendu à 6 mètres. La deuxième source donne de l’eau jaillissante et a un débit au niveau du sol d'environ 540 litres à l'heure. Le débit au compresseur est de 7 mètres cubes à l'heure. Au-dessus de ce débit, la quantité de sable dans l’eau devient trop considérable. Diamètre du puits : 0"20. Analyse de l’eau de la source ypresienne. Degré hydrotimétrique . . . . . 25 Résidu par litre . . . . . . . Ocentigr99 Ammoniaque . D re he cineant Acide nitrique . . AO NERS à AGE MIPEUX ED EME OU pe id: Chiore ee An 0 0. , te, Denter1907 Acide sulfurique (sulfates) . . . . faibles traces. Matières organiques . . . . . . (Ocentig)2 Conelusion : eau bonne. 1e F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS < N° 27. — SONDAGE N° V, EXÉCUTÉ EN L'ANNÉE 1906 PAR L'ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER DE L'ÉraT, AU NoRD DE MALINES, À WAELHEM- STRAAT, EN VUE DE LA CONSTRUCTION DE LA NOUVELLE LIGNE DE BRUXELLES A ANVERS. Échantillons remis au Service géologique. Cote du sol + 6. E DES CR AAEON PROFONDEURS. Es É DES RS AGE. Q © , x a TERRAINS TRAVERSÉS. de | à = en Sable demi-fin, brunâtre,un ne ferrugineux 0 007 0 Û 2 Sable gris blanchâtre, demi-fin, avec quelques points ( de glau- CON E 0 50 1 00 3 Sable fin gris, jaunûtre, avec à points de glauconie . . . | 41.00 4 50 Mr 4 Sàble gris, quartzeux . : . | 1.50 2.00 3 mètres. o) Sable quartzeux gris, parlé de glauconie . . 2.00 | 2 50 [es] 6 Sable quartzeux jaunâtre, un £ peuférrugineuxie. à NU 00 DES 00, Z Fa 7 Sable grossier etgraveleux gris. | 3 00 3.00 \ < | =. 8 Sable gris un peu limoneux . | 3.50 4.00 | 9-10 | Sable quartzeux gris, avec quel- ques petits graviersde quartz | 4.00 | 5 00 1! Sable quartzeux, gris ,. . . | 5.00 2.90 | Campinien. 12-14 | Sablegris blanchâtre,graveleux.| 5 50 | 7.00 } Lie 15 Sable quartzeuxgris blanchâtre. | 7.00 7.50 16 Sable quartzeux gris avec petits cailloux de silex et Haute roulés: 3 2 | 1-7:805:1 48:00 1 Sable quartzeux gris blanchâtre. | 8 00 8.90 18 Argile gris brunâtre, plastique. | 8.50 9.00 | Rupelien supérieur. 19 Argile gris brunâtre Fe En R2c. sableuse . . 9.00 9.50 1 mètre. TERTIAIRE. No 98. — Sonpac N° VI, DE LA VILLE DE MALINES. EXÉCUTÉ EN L'ANNÉE 1906 PAR L'ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER DE L'ETAT, Au NorD De MaLixes, uN PEU AU Non DU CHATEAU DE CAUWENDAEL, EN VUE DE LA CONSTRUCTION DE LA NOUVELIE LIGNE DE BRUXELLES A ANVERS. Nos des échantillons. [ES 17 - 18 Échantillons remis au Service géologique. Cote du sol : + 4.45. DESCRIPTION DES ÉCHANTILLONS. Terre végétale brunâtre. Sable demi-fin, jaune d’ocre Sable demi-fin, gris verdâtre . Sable gris, demi-fin . Sable quartzeux, gris, EE de glauconie ; Idem avec quelques petits gra- viers de quartz et silex roulés Idem sans silex roulés . Sable quartzeux, gris JAnRAtTe, très graveleux. : ; Sable quartzeux, gris jaunâtre, très graveleux, avec cailloux de silex roulés. Graviers composés de Le et de silex roulés. : : Sable gris un peu argileux, avec quelques débris de silex pro- venant de plus haut . RE — AGE de à 0.00 0.45 0 45 1.00 Flandrien 04. 4 00 4 50 9m50 1.50 50 9.50 3 00 : 3.00 5.50 ! 5.50 6.00 | - SOS 6.00 6 50 ÉAUE 6.50 7 50 1790 8.00 Rupelien inférieur 8.00 9 00 R1b. 1 mètre. PROFONDEURS QUATERNAIRE. TERTIAIRE. 16 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS N° 50. — Soxpace n° VIIT, EXÉCUTÉ EN L'ANNÉE 1906 PAR L'ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER DE L'Érar, au Nonp pe MALINES, UN PEU AU Sup-Esr DU CHATEAU DE CAUWENDAEL, EN VUE DE LA CONS1RUCTION DE LA NOUVELLE LIGNE DE BRUXELLES À ANVERS. Échantillons remis au Service géologique. Cote du sol : + 7. = 5 PROFONDEURS . & DESCRIPTION Z & | 0 _— AGE. S DES ÉCHANTILLONS. A de à d T 1-3 Sable fin, gris jaunâtre . . . | 0m00 | 4Am50 . 4 Sable fin, gris, avec linéoles | | Flandrien. limoneuses, gris jaunâtre . | 1.50 | 2 00 | (4. | 3 mèêtres. d-6 Sable demi-fin, Aie ferru- sineux D 0 To 00 00 es = | | : 7-8 Sable quartzeux, gris, PAG E de glauconie Ro ; 3.00 | 4.00 ) Ë = 9-15 | Sable quartzeux et graveleux, gris Jaunâtre, ReRUE de glauconie . . À 4.00 | 7 50 Ex Campinien. \ (Q2n. 11-18 | Sable quartzeux, gris pâle, avec gravier de silex et Li 5 mètres 16 Sable demi-fin, gris. . . . | 7.50 | 8.00 FT TOUIÉS Ne NE 8.00 | 9.00 | DE LA VILLE DE MALINES. Ti N° 33. — SonDAGE N° XI, EXÉCUTÉ EN L'ANNÉE 1906 PAR L'ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER DE L'ÉTAT, AU NORD DE MALINES ET CONTRE LE PONT DU NIEUWENDUK, EN VUE DE LA CONSTRUCTION DE LA NOUVELLE LIGNE DE BRUXELLES A ANVERS. Échantillons remis au Service géologique. Cote du sol : + 4.90. [7] É PROFONDEURS rs DESCRIPTION a DES ÉCHANTILLONS. | 8 de | a I Terre végétale et impuretés . | 0.00 | 0.70 | 1 Alluvions modernes 3 Alm. 170. 2-3 Sable fin, brunûtre, un Le tourheux . . . . . | 0.70 4.70 : | | 4-5 Sable demi-fin, gris, QUES . LS de glauconie oc 1.70 9.10 D pa = Z É £ 6-8 Sable très quartzeux, gris, avec = quelques graviers de quartz | TOULÉS 2 … , 2.70 | 4.90 | 9-13 | Sable quartzeux et tool CLS. 4.90 | 6.70 Campinien. | Q2n. 450. | 14 Sable un peu argileux, fin, avec #ros suex roulés . | + + . | 6.70 | 7.20 15-25 | Sable gris foncé brunûtre, fin, UNMDEURATSNEUXRUE Ne 07.20 41:10 re TERTIAIRE. Rupelien infér. R!b. 4%50. ee 18 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS 1 N° 34. — SonNDAGE N° IT, EXÉCUTÉ EN L'ANNÉE 1906 PAR L'ADMINISTRATION DES CHEMINS DE FER DE L’ÉTAT, PRÈS DU PONT DE LA DYLE, A MALINES, EN VUE DE LA CONSTRUCTION DE LA NOUVELLE LIGNE DE BRUXELLES A ANVERS. Échantillons remis au Service géologique. Cote du sol : + 5.06. = PROFONDEURS. _& DESCRIPTION 7 = ; nn. D. 7 AGE, = DES ÉCHANTILLONS 2 de à ie) 1-7 Terrain remanié. 0.00 3.50 un l'rcnn romane CU CT eo 8 Argile brunâtre et noirâtre. . | 3.50 4.00 | Alluvions modernes. 9 Argile un peu tourbeuse : 4: 4.00 4.60 4 et 10 Sable gris, très quartzeux, un = peu graveleux 4.50 9.00 3 il Sable gris brunâtre, demi-fin 5.00 9.00 = 12 Sable gris verdâtre, qe = et grossier RE Me 5 50 6.00 = 13-14 | Sable gris, graveleux, avec dé- Campinien. | bris de cailloux de silex O2n.:5250°1 FOuléS 2 TU 6 00 7.00 Lo Idem, un peu ce, APPART 00 7.50 16 Sable gris brunâtre, quartzeux, un peu grav eleux . NT O0 8 00 414 Sable demi-fin, grisâtre et bru- nâtre, aggloméré é hi 1008:00 8 90 18 Sable fin, gris, légèrement ver- dâtre et ‘argileux . 8 50 9.00 Rupee. inférieur 19 Sable gris brunâtre, demi-fin 9.00 9.50 ; PIB toétres 20-21 | Sable demi-fin, gris brunûtre 9.50 | 10 50 22-96 | Sable gris, demi-fin aggloméré. | 10 50 | 13 00 à ea] 21 Argile gris brunâtre, très pail- | = letée, avec linéoles sa- 5 bleuses . 1013-00 1818-60 = 28 Sable demi fin, verdâtre, légè- E rement argileux . 13 50 | 14 00 29-31 | Sable demi-fin, argileux, micacé 31 Sable demi-fin, gris, un pe 26 | EU ASE Asschien. gileux . D AS O0 MS 250 Asd. 450. | 32-33 | Argile grise. finement sable, micacée. . a 2 15:50 | 1650 34 35 Argile sableuse ana mi- cacée FRE UM AG 50m MAT E50 DE LA VILLE DE MALINES. 79 No 199. — Puits Du CHATEAU DE M. EMPAIN, À BATTEL. Creusé par MM. Detroye frères, en l’année 4907. Cote du sol + 9m50. É ; PROFONDEURS Æ = DESCRIPTION = = a OR NS ou. e AGE S DES ÉCHANTILLONS. ee 2 de à = 3 1-2 | Sable demi-fin, gris jaunâtre et er , brunâtre, limoneux ne 00-0015 "601%550 | l'landrien. 04. 9n50. = 3-4 | Sable quartzeux, gris, pointillé | = de glauconie, avec HER gra- LE viers roulés . : 5:00 |/=7.80 19:30 Campinien! : =) 5 | Sable quartzeux, jaunâtre, sou is =) tillé de glauconie. . 1600 0:00 190 | 6 Sable gris, fin, un peu agglo- méré, pailleté dé mica , . |» 9.00 | -9:50:| 0.50 7-9 | Sable fin, un peu argileux, gris | | foncé, brunâtre, micacé . | 9 50 | 43.50 | 4.00 | 10-19 | Sable un peu argileux, gris OI: N gocène. foncé, finement pailleté . . | 43.50 | 18 00 | 4.50 Lou 13 | Sable gris, demi-fin, pailleté 18.00 |: 2.00 | 2.00 | Rat 14 | Sable légèrement argileux, gris, | 1450. finement pailleté . . 20.00 | 23.90 | 3.90 145 | Sable argileux, gris foncé, bru- nâtre, paillcié, passant à l'argile pailletée . . . | 23 20 | 23.50 | 0.30 : 16 | Argile grise, pailletée, avec traces | = ‘de matières ligniteuses . .| 23.50 | 25.00 | 4.50 E à 17 Sable argileux, gris verdâtre, : | 4 micacé, finement glauconifère 95.00 | 25.70 | 0.70 | 18 Sable très argileux, vert. . . | 25.70 | 26.80 | 1.10 19-90 | Argile grise, légèrement sa- bleuse . . 000 20 001 60-000 85%90 Eocène. 21-22 | Sable argileux, gris verdûtre, Asschien. pailleté et glauconifère . . | 80.00 | 32.00 | 2.00 Asd. | 15m90. 23 | Sable argileux, gris verdätre, avec amas de Nummulites paraissant être la Numnmulites Wemimelensis où Orbignyi, de dimensions assez ee et très plates .: . . | 32.00 | 34.00 | 2.00 24-27 | Sable gris verdâtre, glauconi- | ière, argileux par endroits . | 34.00 | 38.70 4.70 | 80 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS PROFONDEURS DESCRIPTION CR de DES ÉCHANTILLONS. ÉPAISSEURS. à Nos des échantillons. RO QO ( CO Ben Argile plastique, grise, avec points de glauconie . . . | 38.70 | 44.60 | 5.90 Argile grise, avec intercala- ae CO 19 tions de sable rude glauco- fifère 14e Me 0 A8 000 00 To EEE 33 Sable argileux, gris foncé, fos- silifère, très glauconifère. Nummulites Wemmelensis . | 45.75 | 46.95 | O 50 Asb-a. 34 | Sable quartzeux, gris foncé, 1n78 fossilifère et très glauconifère (débris de Pecten:. + ...{|46.% | 47.500 495 35 | Sable argileux, gris verdâtre, avec quelques Nummulites Wemmelensis et quelques graviers de quartz roulés. . | 47.50 | 49.80 | 2.30 36-39 | Sable fin. gris clair, avec rares Nummulites Wemmelensis . | 49.80 | 53.80 | 4.00 A0 Sable fa A nee wWénlen. ment glauconifère, avec Num- sig tee mulites Wemmelensis et va- molaria.) NSP. SON 106880 604 5000000 TERTIAIRE 71 Sable calcarifère. blanchâtre, avec débris de grès et fossiles broyés . . + à 201, "54.80 59-00 107908 42-48 | Sable fin, gris, finement glau- conifère, avec quelques Num- mulites Wemmelensis et va- Fiolarie. NC MO PR OR ONeSS 50041 500 EU 44 Grès blanchître ARR 56.70 | 57.30 | 0.60 45 | Sable demi-fin, gris, finement glauconifère, avec Nummu- lites vartolaria RENE OT 30005620 MU 46 Grès blanchâtre, avec nom- breux fossiles, Nummulites, Ledien. Ostrea, Ditrupa, Pecten, Gngs dont quelques-uns sont rou- JéS AO RE EE AS 6 50 08165 RDS 47 Sable fin, fossilifère. . . . | 58.85 | 60 00 | 1 15 48 | Grès blanchâtre, glauconifère, broyé .1, à à 11:60:00 "60:30 "| 0180 49-50 | Sable fin, gris clair . . . . | 60.30 | 61.10 | 0 60 Nos des échantillons. (Sd FS 04 00 06 57-58 99 60 61-62 63 64 65 66-67 68-70 71 12 13 DE LA VILLE DE MALINES. DESCRIPTION DES ÉCHANTILLONS. Grès blanchôtre. avec Numinu- lites variolaria et scabra, Pec- ten et Ostrea gryphea. Sable demi-fin, gris clair, avec Ostrea, Pectenet Nummulites Grès fossilifère, avec innombra- bles débris de coquilles (Os- trea, Nummulites, et graviers de quartz roulés VE Sable fin, gris, finement si nifère : Grès glauconifère, avec innom- brables fossiles roulés et gra- viers de quartz roulés Sable gris verdâtre. glauconi- tère . : FRE Idem, argileux Argile schistoïde, verdâtre . Argile sableuse, gris verdâtre, finement glauconifère Sable gris verdâtre, légèrement argileux, avec traces de co- quilles . cl Argile sableuse, grisätre Argile sableuse, gris verdätre, avec petits bancs de grès. Sable argileux, fin, gris verdà- tre, glauconifère . , Argile grise RÉSURE; finement sableuse Argile plastiquegrise,schistoïde. Argile grise, avec intercalation e sable fin, verdâtre, avec bre de fossiles indétermi- nables PAL TIR Sable très fin, gris pailleté, fine- ment glauconifère. Sable fin, argileux, finement HaucomiIère + .\ . . 1909. MÉM. PROFONDEURS de à 61.10 | 61.95 61 25 | 62.35 62 35 | 62.90 62.90 | 63.70 63.70 | 63 95 63.95 | 65.00 65.00 | 70.00 70.00 | 74.00 74.00 | 76.00 76.00 | 79.80 19.80 | 82.00 82.00 | 84.00 84.00 | 88.00 88.00 | 93 80 93.80 | 100.70 100.70 | 102.00 102.00 | 107 60 107.6 ÉPAISSEURS. 0.15 0.95 5.60 E = | pe AmG(0 Pin. 1005. P!d-c. 19m80. P{m. 6290. Ypresien. 6Gm90. TERTIAIRE. 82 F. HALET. — LES PUITS ARTESIENS Débit du puits. — L’eau provient du niveau des sables ypresiens, vers 102 mètres de profondeur. Le puits donne au jaillissement 360 litres à l'heure à 1"20 au-dessus du sol, 600 litres à l’heure à 4 mètre au-dessus du sol et 900 litres à 1 mètre en dessous du sol. Le niveau hydrostatique de l’eau est à 3"80 au-dessus du sol. Débit au compresseur. — 10 000 litres à l'heure à 18 mètres sous le sol. ANALYSES DE L'EAU. — Deux analyses chimiques de ces eaux ont été faites ; la première analyse a accusé une quantité de matières organiques assez élevée; nous avons conseillé une nouvelle analyse après un curage du puits, et le résultat obtenu fut une diminution notable des matières organiques; comme on peut le voir, ces analyses se rapprochent beau- coup de celles de la caserne d'artillerie et de l’hôpital militaire. Première analyse. AMMOnHIAqUe L'PALLE AUR ES REE rt) Acide azoteux et hydrogène sulfuré . . . 0 Acide azotique. tra, INC RO Chlore Mrs sure Mes les Fo © SL RMOPEUOS D Taratre Matières organiques, évaluées par le perman- ganate en solution aeide . . . . . . Os076 parlitre. Anhydride sulfurique. . . . . . . . traces. Chaux . = .ù.. . Le ee NM OI AR AItE Résidu fixe à 4400... . . ,. 7 :. . Osr760parditre: Deuxième analyse après curage du puits. Acide AZ0LeUxX 10,7 OM En RE ES 0 Acide azotique 0020 00 ORNE) Hydrogène sulfuré. (Ù Ammoniaque 0 Acide sulturiquen. HN EP NMITALES Résidu fixe à 1050. 40: 320, à © 1. 061892 narilitre: Matières organiques: . . + + ..,..:::%, 0085 pardlitre. Chlore- : RSR PDT 00e Dureté totale : 2 degrés. DE LA VILLE DE MALINES. 83 N° 430. — PUITS DE L’HOPITAL MILITAIRE. Creusé par MM. Detroye frères, en l'annee 1907. Cote du sol : + 6 mètres. ê E PROFONDEURS 2 = DESCRIPTION = 8 = [es 7 , RO 2 AGE, 8 DES ÉCHANTILLONS. | a a de à = Fe) PRIE ED A EEE EPS IEC EE 28-30 | Sable argileux, gris. . . . | 16 00 | 17 50 31-36 | Sable gris, Dors un pe ar- R1b. 26-27 | Sable gris légèrement jaunâtre. | 15 00 | 16.00 15280 1 50 Br gileux . . . | 47 50 | 20.50 37-40 | Sable gris, très fin . . . . | 20 50 | 22 50 | 2 00 | : Remblaiï. Remblai . HU GONCC. ONTN 0.00 9) 50 .D0 2.50 } 9m5() il Sable fin, jau ne,avec ue, | : paillettes de mica . . 2.50 | 3.00 90 He = < Z 2 | Tourbeligniteuse . . . .| 300! 3 50 50 : 1 te = | < 3-6 | Sable quartzeux,graveleux,gris, ne. = avec petits éclats de silex . | 3.50 | 5 50 HT 7-9 | Sable grossier, gris jaunûtre, avec nombreux graviers rou- F0 RÉ nee OO E -T.OÙ 10 | Sable gris brunûtre, avec rares . petits graviers et silex roulés tombés de plus haut . . . | 7.00 | 7 50 41-45 | Sable fin, gris brunâtre, micacé. | 7.50 | 10.00 16-20 | Sable argileux, gris RUE mi- CACÉR ee ' 10 00 | 12.50 21-95 | Argile un peu sableuse, | grise, Oligocëne. é micacée. . . 19.50 | 15 00 | Rupelien. | = E [ea] CS) Si 84 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS A S © = n © $ à 2 = © Dee) un D =) 41-42 43-50 J1-04 5864 65-71 72-74 15-76 17-18 19 80 81 82-83 84 85 86-87 88-98 DESCRIPTION DES ÉCHANTILLONS. Argile grisâtre teinté de ver- dâtre, très micacée Sable argileux et argile sa- bleuse, gris verdâtre . Sable gris verdâtre, très légè- rement argileux LEE Sable demi-fin, aggloméré, sus verdâtre foncé. ; Argile plastique, gris verdâtre, finement pointillée de suto nie. LATE SE A 1e Argile gris verdâtre, avec quel- ques gros grains de sable et très glauconifère ; ; Argile grise,avec quelques rares points de glauconie . : Argile grise, légèrement sa- bleuse, pointillée de glauco- nie, avec débris de coquilles indéterminables oi Argile grise, un peu sableuse, irès glauconifère, avec quel- ques rares débris de fossiles indéterminables . : Idem. avec nombreuses Num- mulites Wemmelensis po sant roulées n'E. Argile gris verdâtre, légèrement sableuse et fossilifère (Num- mulites Wemmelensis et quel- ques Numinulites Orbignyi) Sable aggloméré, gris verdâtre. Sable argileux, gris verdâtre, avec Nümmulites Wemmelen- sis Maa Sable très fin, gris verdâtre, aggloméré . NAN PE Sable fin, gris, finement poin- tillé de ‘glauconie, avec Num- mulites . Ve Sable fin, gris Ctre souvent ageloméré, avec Nummulites Wemmelensis et variolaria . PROFONDEURS. de à 99.50 | 24.00 24.00 | 28.00 28.00 | 30 00 30.00 | 35.00 35.00 | 39 00 39.00 | 40.50 40 50 | 41.50 41 50 | 42.50 49.50 | 43.00 43.00 | 43.50 43.50 | 44.00 44 00 | 45.00 45 00 | 45.50 45.50 | 46.00 46.00 | 47.00 47.00 | 52.50 ÉPAISSEURS. 1.50 .00 .00 ! 5 : 9.90 | AGE. Éocène. ee ons. Wemmelien. 2. 8250. TERTIAIRE. Nos des échantillons. © © 100 101 102 103 104 106 107 108-1141 119 413-115 116 117-190 121-198 DE LA VILLE DE MALINES. DESCRIPTION DES ÉCHANTILLONS. Grès blanchâtre, avec sable graveleux gris, nombreux fossiles roulés (Nummulites Wemmelensis et variolaria, Ostrea, Pecten) ve: Sable gris, glauconifère, avec banc de Nummulites Orbignyi et Wemmelensis, quelques Ostrea, débris de Pecten cor- neus et rognons de pyrite Grès blanchâtre . Sable très fin gris De avec Nummuliles . Grès blanchâtre . Sable fin. gris, avec traces de fossiles . à Grès Sable gris, fin, fossilifère . Grès Sable gris, fin Sable gris, graveleux, fossili- fère, avec grès caverneux, contenant Nummulites lævi- gata, variolarta, scabra, Pec- ten, Ostrea, Ditrupa et dents de poissons, piquants d’our- sins, le tout roulé Argile un peu sableuse. gris ver- dâtre, glauconifère : Argile grise, légèrement ver- âtre, schistoïde . PROFONDEURS Re. CS de 92.50 61.00 61.50 63.50 ÉPAISSEURS. > Ga [>] à 93.10 53.70 54.00 54 80 Ledien 55.50 890. 56.70 56.90 58.70 59.00 : 61.00 es 61.50 63.50 Paniselien. Pin. 6 mètres. 67.50 TERTIAIRE. 86 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS É PROFONDEURS | © = DESCRIPTION = 5 = ——— — | © AGE. = e u S DES ÉCHANTILLONS. _ a de à = TT 199-141 | Sable demi-fin, gris te glauconifère NE 5 90 | 74.00 | 6.50 149 Argile gris verdâtre. . . . | 74.00 | 74.05 | 0.05 145 Sable gréseux glauconifère, avec rares fossiles (Cardita). | 74.05 | 74.90 | 0.15 144-147 | Argile verdûtre, Go sa- bleuse . . ; 74.90 | 76.50 | 2 30 148-150 | Sable gris verdâtre, glauconi- P1d-c. fère, avec traces de fossiles | 76.50 | 78.00 | 1 50 18m50. 151-153 | Sable vert foncé. légèrement argileux, avec traces de fos- silés. CO ANT 00100 SON D 154-160 | Argile grise plastique . . . | 79.50 | 83 00 | 3.50 161-163 | Argile grise, un peu sableuse . | 83.00 | 85.00 | 2.00 e 4 164-165 | Sable fin, gris verdâtre. . . | 85.00 | 86.00 | 1 00 | e FA = 166-180 | Argile plastique, pise deve- ne de 86.00 | 93 50 | 7.50! 7/20 181-182 | Sable fin, gris, finement glau- Se conifère, avec quelques Num- mulites planulata. ... . 1°93.00 | 94:50 4 pe 183-184 | Sable très fin, gris verdâtre, finement glauconifère, avec \ 1380. Nummulites planulata . . | 94.50 | 95.00 | 0.50 ! Niveaux hydrostatiques. — Le 24 février 1908, après une journée et deux nuits de repos, il a été constaté que l’eau se maintenait à 9"40 sous le sol. Le puits était arrivé à 52 mètres de profondeur. Pendant le travail, l’eau restait stationnaire à 13"65 de profondeur. Le débit n’a pu être pris en note. Le 235 mars, pour la profondeur de 66 mètres, il a été tenu note du niveau hydrostatique : l’eau au repos montait à 6"50 sous le sol. Le débit pour une heure de pompage a été trouvé de 7 200 litres, cepen- dant que l’eau restait stationnaire à 15"95 sous le niveau du sol. L’eau recueillie vers la fin du pompage était opaline, très légèrement jau- nâtre et chargée à 12 °/, de sable très fin, bleu verdâtre, avec grains aussi fins, blanc franc : noir intense, les blancs en quantité double des noirs. DE LA VILLE DE MALINES. 87 Débit du puits. — La source ypresienne, vers 94 mètres de profon- deur, donne de l’eau jaillissante qui se tient en équilibre à 4"85 au-dessus du sol. Débit à 030 au-dessus du sol : 420 litres à l’heure. Débit au compresseur. — Pendant les expériences, le débit a atteint 27 mètres cubes à l’heure (1). Analyse chimique. COMENT. >) + : … |: NET RE: incolore. DCR MP CN 6 à nulle. DOTE VE RE RP bonne, HinSparences =. . + . . . . © . … transparente. DÉsréthydroumétrique «+ + : . . .. .. . . 5) RES a100 par litre. 4. ne : -; 0sr67 Aeidemitrique, par litre , _. . . . +. +. … :. très faibles traces. Aude sulfureux, par litre. . . :, . . . . —… 05r093 dhlore,parditre. . . . . ./. . . ,.. . . 081945 Amoniaque, par Hire "7, 7. ., 7 0 Aeide nitreux, par litre . . + . . … . … . 0 Matières organiques réductibles par le permanganate et évaluées en acide oxalique, par litre . . . . 0310326 Analyse bactériologique. s] Bonne, cette eau peut servir à tous les usages alimentaires, sans restriction. N° 431. — Puits DE LA BRASSERIE VAN DIEPENBEEK, À MALINES. N Deux puits ont été construits à Malines. Le premier puits, creusé il y a un grand nombre d'années, à une profondeur d'environ 50 mètres. Le deuxième puits, construit depuis vingt ans, a une profondeur d'environ 100 mètres. la brasserie Van Diepenbeek, à (1) À notre avis, il convient de ne pas dépasser un débit de 10 mètres cubes à l'heure, afin de ne pas détruire le puits qui, par un débit forcé, tendrait à s’ensabler. 88 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS Puits de 50 mètres de profondeur. Aucune coupe de ce puits n’a été conservée ; l’eau au début Jaïllissait à la surface du sol, mais à ce Jour se tient à quelques mètres sous la surface. Dans la construction du puits, on aurait percé deux bancs de grès avant d’atteindre la source, qui est incontestablement contenue dans l'étage ledien. L’eau du puits a une coloration brunâtre qui s’est maintenue depuis le forage du puits. Débit. — Cette source débite, d’après M. Van Diepenbeek, environ 40 mètres cubes à l’heure. Cette eau ne sert pas pour la brasserie, mais convient admirable- ment pour les chaudières, ne laissant aucun dépôt et, par suite, ne nécessitant aucun nettoyage des tubes; 1l paraît toutefois qu’elle attaque un peu les robinets en cuivre. Puits de 100 mètres de profondeur. Aucune coupe de ce puits n’a été conservée; la source rencontrée à 100 mètres de profondeur jaillit à Ja surface du sol et provient des subles fins ypresiens. Pendant la première heure de pompage, cette source débite un peu de sable en suspension dans l’eau. Débit du puits. — Cette source débite au pompage environ 10 mètres cubes à l'heure. Un compresseur à trois atmosphères fonctionne sur le puits depuis environ quatre ans et le débit n’a point diminué. L’eau est un peu chargée de chlorure de sodium, ce qui empêche la transformation de l’amidon en sucre et, par conséquent, cette eau ne peut convenir en aucune façon à la fabrication de la bière, mais sert comme réfrigérant. | Pour sa fabrication de bière, le brasseur est forcé de recourir à la dérivation de la Dyle. Analyses des eaux des puits de la brasserie Van Diepenbeek. M. Van Diepenbeek a bien voulu nous adresser une copie de l’ana- lyse des eaux de ses puits. DE LA VILLE DE MALINES. 89 Ces eaux contiennent par litre : Puits de 50 mètres. Puits de 100 mètres. Matières organiques (Kübl). . . . . 0 152 0 062 AMMONIAQUE.. 1m. el. «+ . … 0.000 0.000 ACIDE MIEUX. 0e 0 D, Le ne à 0 CO0 0 000 CIRQUE 0. 0. D à 0": 0.000 0.000 CRIS NE PR SR er . 0.042 0 135 Acide sulfurique (S03) . . - … . . . 0.010, . 0.002 SUR Re 0.006 0 003 Alumine (ALOS) + . 7 -. … . .… . 0.002 0 000 Oxydescalcque(Ga0)-" 2 207 2. 0.012 0.038 » magnésique (Mg0O) . . . . . 0.002 0 003 _» sodique (Na0) . . . . . . 0.166 0.411 Dureté (Bouton et Boudet) . . . . . 30 8° Ces résultats correspondent probablement aux sels ci-après : Sullate Calcique . =. < . Re 0 018 0.003 Chlorure sodique. . . . . . …. , 0 070 0.222 Carbonate sodique (Na2G053) . . . . 0.994 0.509 Carbonate calcique (CaC03). . . . . 0 007 0.065 Carbonate magnésique (MgC0%) . . . 0.004 0.006 L'eau de 100 mètres de profondeur à une réaction neutre, mais, après ébullition, cette réaction devient franchement alcaline. N° 132. — Puirs ARTÉSIEN DE LA BLANCHISSERIE OP DE BEEK, RUE DES PLANCHES, N° 24, À MALINES. Foré en 1908 par M. Van Severen, de Weiteren. On nous à renseigné ce puits lors d’une étude sur place des eaux de la ville; malheureusement, aucun échantillon n'avait été recueilli et nous avons dû nous borner à noter la profondeur et le débit du puits. Profondeur : 100 mètres approximativement. Débit : 25 litres par minute au jaillissement, à À mètre au-dessous du sol. I parait qu’une nappe, réncontrée à 50 mètres de profondeur, à donné de l’eau brune. 90 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS L'eau jaillissante provient des sables ypresiens rencontrés vers 100 mètres de profondeur. N° 1353. —- Puits DE L’USINE DUMORTIER, AU NECKERSPOEL, A MALINES. Cote de Forifice : + 6 00. Nous avons pu retrouver la coupe suivante dans les notes de voyage de M. Mourlon concernant la planchette de Malines : Sondage de l'usine Dumortier. Profondeurs. 4; Terre labourables, = M EE 9.00 2. Sable gris, fin. + 44 CEE 3. Sable gris, fort +," LUN CON EN AUD 4. Idem, un peu argileux_., . 4:17. MR PR 00 5. Sable fontiaquifèére + ARC OP RE . 33.00 6. Sable argileux,, - 0 + M EU 7. Idem. us hs Re ee ON AU 8. Pierre douce? 20. le 9. Sable argileux avec sable mouvant aquifère. . ,. +. 49.00 10. Argile sableuse : := 2. 0e 2 NN D 11. Pierre à EN. 19. Sable argileux 0... 14 due EN Nous pouvons donner l’interpréta'‘ion suivante à cette coupe : Flandrien et Campinien . . . . . . de 0 à 10 mètres. Éocène, Rupelien inférieur. . . . . . de10à 922 — Asschien, 5442 | LP SR NE en lets — Wemmelien . 2 . . .:". : 00 def oRee Ledien .: + + . , 1:35 .: Le ededo CD Hauteur de l’eau sous le sol : 4 mètres (1). Diamètre du puits : 14 centimètres. Débit par heure : 6 000 litres (!). | Couleur de l’eau : incolore. Chlore par litre : 157 milligrammes. (4) La hauteur d’affleurement de l’eau n’est qu’approximative, ce chiftre étant fourni | par les habitants. Le débit est également approximatif, étant réglé d’après le diamètre des pistons des pompes. DE LA VILLE DE MALINES. 91 N° 134. — PUITS DE LA BRASSERIE GEERTS, CHAUSSÉE DE BRUXELLES, A MALINES. Cote du terrain : + 11.80. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 46 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 6 mètres (1). Diamètre du puits : 5 à 6 centimètres. Débit par heure : 3 000 litres (1). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 10. Chlore par litre : 17 milligrammes. N° 135. — Puits cHez M. MERTENS, CHAUSSÉE DE BRUXELLES, A MALINES. Cote de l’orifice : + 11.80. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 49 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 6 mètres (1). Diamètre du puits : 5 à 6 centimètres. Débit par heure : 3 000 litres /1). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 40. Chlore par litre : 19 milligrammes. N° 136. — Puits Van BREEDAM, BOULEVARD DES CAPUCINES, A MALINES. Cote de l’orifice : + 6.00. Nous n'avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 52 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 4 mètres (1). Diamètre du puits : 6 centimètres. Débit du puits : 4 000 litres à l’heure (1). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 10. Chiore par litre : 38 milligrammes. (1) La hauteur de l’affleurement de l'eau n’est qu'approximative, étant donnée par les habitants. Le débit est également approximatif, étant réglé d’après le diamètre des pistons des pompes. 92 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS N° 137. — PuiTs DE LA BRASSERIE VAN BREEDAM, AU BÉGUINAGE, A MALINES. Cote de l’orifice : + 5.78. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 55 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 5 mètres (1). Diamètre du puits : 6 centimètres. Débit par heure : 3 500 litres (1). Couleur de l’eau : légère teinte jaunâtre. Degré hydrotimétrique : 12. Chlore par litre : 28 milligrammes. N° 158. — Puits DE LA BRASSERIE VERSAILLES, SITUÉE A LA CHAUSSÉE DE GAND, PRÈS MALINES. Cote de l’orifice : + 10 20. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 52 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 4 mètres (1). Diamètre du puits : 14 mètres. Débit par heure : 5 000 litres (1). Couleur de l’eau : teinte brunâtre. Degré hydrotimétrique : 8. Chlore par litre : 20 milligrammes. N° 159. — Puits MUTSAERT, PRÈS DU PONT DU NECKERSPOEL, A MALINES. Cote de l’orifice : + 8.920. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 54 mètres Hauteur de l’eau sous le sol : 6 mètres (!). Diamètre du puits : 6 centimètres. Débit par heure : 3 000 litres (!). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 10. Chlore par litre : 85 milligrammes. (4) La hauteur d’aflleurement de l’eau n’est qu’approximative, étant donnée par les habitants. Le débit est également approximatif, étant réglé d’après le diamètre des pistons des pompes. DE LA VILLE DE MALINES. 93 N° 140. — PuITS DE LA BRASSERIE VERHEYDEN, AUX CINQ Coins, A MALINES. Cote de l’orifice : + 6.20. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 58 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 3 mètres (1). Diamètre du puits : 4 à 5 centimètres. Débit par heure : 4 000 litres (1). Couleur de l’eau : teinte brunâtre. Degré hydrotimétrique : 9. Chlore par litre : 33 milligrammes. N° 441. — PUITS DE L’HOSPICE DE LA RUE DU BRUEL, À MALINES. Cote de l’orifice : + 6.00. Nous n’avons pu obtenir aucune coupe géologique de ce puits. Profondeur du puits : 45 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 5 mètres (1). Diamètre du puits : 10 centimètres. Débit par heure : 3 000 litres (1). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 14. Chlore par litre : 28 milligrammes. N° 142 et 143. — PuiTs FORÉS À LA BRASSERIE DU WINKET, PRÈS DE LA PORTE DU WINKET, À MALINES. Cote de l’orifice : + 9.00. Deux puits ont été forés à la brasserie du Winket: nous n’avons malheureusement pu obtenir aucune coupe géologique de ces puits. (4) La hauteur d’affleurement de l’eau n’est qu'approximative, ce chiffre étant fourni par les habitants. Le débit est également approximatif, étant réglé d’après le diamètre des pistons des pompes. 94 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS Voici les renseignements que nous avons pu obtenir concernant ces puits. No 142. No 143. Profondeur du puits 49 mètres. »4 mètres. Diamètre du puits . .. . … Om0S 006 Débit par heure (1). . . . 5 000 litres. 4 000 litres. Couleurdeleau Re Teinte brunâtre. Teinte brunâtre. Degré hydrotimétrique. . . 7 8 Chlore, partre =." 175 0sr093 08r029 N° 144. — Puits DE LA BRASSERIE DE Cocx, RUE HANSWYCK, À MALINES. Cote de l’orifice : + 7.50. Nous n'avons pu obtenir aucun échantillon n1 de coupe de ce puits. Profondeur du puits : 52 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 4 mètres (1). Diamètre du puits : 5 à 6 centimètres. Débit par heure : 4 000 litres (*). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 19. Chlore par litre : 32 milligrammes. No 1445. — Puirs DE LA GLACIÈRE, RUE DES JUIFS, A MALINES. Cote de l’orifice : + 6.90. Nous n’avons pu obtenir aucun échantillon ni de coupe de ce puits. Profondeur du puits : 49 mètres. Hauteur de l’eau sous le sol : 5 mètres (1. Diamètre du puits : 14 centimètres. Débit par heure : 10 000? litres (!). Couleur de l’eau : incolore. Degré hydrotimétrique : 10. Chlore par litre : 45 milligrammes. (4) La hauteur d’affleurement de l’eau n’est qu'approximative, ce chiffre étant fourni par les habitants. Le débit est également approximatif, étant réglé d’après le diamètre des pistons des pompes. DE LA VILLE DE MALINES. 95 N° 146. — PuirTs FORÉ AU PETIT SÉMINAIRE DE MALINES. Cote de l’orifice : + 8 mètres. Nous n'avons pu obtenir que très peu de renseignements concernant ce puits; tout ce que nous savons, c’est que ce puits a été foré jusqu’à 50 ou 60 mètres de profondeur, et que l’analyse de ses eaux est la suivante : Dureté totale (degrés Bouton et B.). . . . 15.9 — MDÉLMANENE OU 9.0 HT ICIMPOETe 0. 6.5 Culortres heu... Su, 0," Us * Faibles. SALES eee et. Me en (SOINS Idem. NNGAES SLA UE ES OL CNE NO, NE 7e Traces. NBI ne MC ol m0 10. Faibles traces. AIMMOMAQUE 2 Se D, à nn, Idem. Carbonate de chaux . . . . + + . . 0.098 Chaux à l’état de sels autres que carbonates . 0.034 SESAAICANNSS ES D LR LL. 5, 0.318 Matières organiques (Kübel). . . . . . 05'02 par litre. RÉSIUIRE SES S E aCnrens Meul Osr54 — Examen bactériologique : bon. Examen de la nature des différents terrains rencontrés dans les sondages exécutés dans la ville de Malines et ses environs immédiats. TERRAINS QUATERNAIRES, Dans la série des sondages exécutés à Malines, nous voyons que le Quaternaire supérieur est simplement représenté, dans quelques cas, par des dépôts continentaux ou alluvions modernes des vallées. Le Quaternaire inférieur ou Diluvien est représenté par le Flandrien et le Campinien. Flandrien. — D'après les sondages, nous voyons que le Flandrien 96 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS marin est composé d’un sable assez fin, jaune ou gris jaunètre, limoneux par endroits, quelquefois légèrement pointillé de glauconie. Ce dépôt est d'ordinaire terminé à sa base par ün petit gravier composé d'éléments très fins et qu’il est très souvent difficile de séparer des sables grossiers campiniens, sur lesquels repose le Flandrien. L'épaisseur maximum que nous avons €ru devoir assigner au Flandrien est de 5"50 et au minimum de 2"60. Campinien. — A première vue, et dans certains sondages, on pourrait croire que c'est à tort que nous avons rangé les couches infé- rieures aux quatre premiers mètres dans le Campinien, mais, en y regardant de près, et surtout en examinant les sondages peu profonds exécutés par l'Administration des Chemins de fer, où les échantillons ont été recueillis tous les 50 centimètres, nous voyons qu’il existe, en général, une différence très prononcée entre les dépôts flandriens et campiniens, quoique dans quelques sondages ces deux terrains semblent passer insensiblement de l’un à l’autre. Le Campinien, à Malines, est composé de sable quartzeux gris, quelquefois pointillé de glauconie, de sables grossiers et graveleux contenant souvent des petits cailloux de silex et de quartz roulés. Les éléments constitutifs de ces couches deviennent, en général, de plus en plus grossiers à mesure que l’on y pénètre plus profondément. L’épaisseur maximum du Campinien dans les sondages est de 550 et le minimum de 3"50. En examinant la Carte géologique de Boom-Malines, levée et tracée, en 4894, par M. M. Mourlon, on voit qu’il n’est pas fait mention dans la légende du Campinien, mais, par contre, on note dans maints endroits le terme (Q5ms), d'âge hesbayen; 1l faudra certainement, à notre avis, lors de la revision de cette planchette, mettre les couches (Q5ms) dans le Campinien. D’après les nombreux sondages récents, nous pouvons presque affirmer que le limon hesbayen, ou les couches sablo-limoneuses qui se sont déposées à cette époque, ne sont pas représentées à Malines et doivent être limitées environ à la limite Sud de la planchette. M. Rutot a très justement signalé la présence du Hesbayen sur une épaisseur d'environ 4"50 à la fameuse tranchée de Hofstade, au Sud de Malines. Nous avons à maintes reprises visité cette tranchée et y avons reconnu les couches hesbayennes; mais nous n'avons rien trouvé de semblable dans les sondages de Malines, et, jusqu’à preuve du con- traire, nous pensons que les traces du Hesbayen ont disparu sur la planchette de Malines. DE LA VILLE DE MALINES. SI TERRAINS TERTIAIRES. Oligocène. — Rupelien supérieur. — Le Rupelien supérieur n’est représenté que par l’argile de Boom (R2c), qui n'existe pas sous la ville de Malines; on ne la voit apparaître qu’au Nord de cette ville, et nous l'avons reconnue, pour la première fois, dans le sondage n° 27, fait par l'Administration des Chemins de fer de l’État. Rupelien inférieur (R1b). — C'est le premier terrain tertiaire que l’on rencontre à Malines, directement sous le Campinien; comme on a pu le voir, tous les sondages l’ont reconnu. Le Rupelien inférieur R1b est composé d’un sable assez fin, très légè- rement argileux, brunâtre, finement micacé et glauconifère ; quelques débris de coquilles ont été rencontrés au puits de la caserne d’artil- lerie; ces coquilles paraissent être des Cytherea. L’épaisseur maximum de ce terrain est, à Malines, de 18 mètres et le minimum de 5 mètres. Éocène supérieur. — Étage asschien. — Comme on peut le voir par quelques-uns des sondages publiés ei-devant, nous avons pu recon- naître parfaitement le sable d’émersion 4sd de l'étage asschien. En examinant les échantillons classés dans Asd, nous voyons que dans tous les sondages cet étage commence par une couche d'argile grise, plastique, très pailletée de mica, d’une épaisseur d'environ 1"50; nous attachons une très grande importance à cette couche, car elle nous semble très constante, et nous l’avons prise comme limite de sépa- ration entre l’Oligocène et l’Éocène, c’est-à-dire entre le Rupelien (R1b) et le terme asschien (A sd): cette couche d’argile à été rencontrée dans tous les sondages bien exécutés, autant sous la ville de Malines que dans un rayon de 10 kilomètres. Évidemment, nous ne pouvons affirmer que cette couche d'argile appartienne plutôt à l’Asschien qu’au Rupelien, car il n’y à aucune espèce de séparation entre ces deux termes, ni aucune donnée paléon- tologique; toutefois, nous considérons cette argile comme un niveau constant et facile à reconnaître, et la rangeons au sommet de l’Asschien (Asd). Sous cette couche d’argile apparaissent des sables gris verdâtre, demi-fins, argileux par places et finement glauconifères. Le sondage n° 129, à Battel, a rencontré, à 52 mètres de profondeur, dans ces sables, un petit banc contenant une très grande quantité de 1910. MÉM. 7 98 F. HALET. — LES PUITS ARTESIENS Nummulites qui rappellent très fortement la forme Wemmelensis ou Orbignyt. Le sable Asd a une épaisseur de 13 à 15 mètres. Nous désirons ici corriger une interprétation que nous avons donnée lors de la publication, en 1906, du puits de la caserne d’artillerie (1). À cette époque, pour diverses raisons que nous avons énumérées et qui n'étaient basées sur aucun fait précis, nous avons cru reconnaître l’étage tongrien entre les profondeurs de 17"56 et de 32 mètres. Mais les nouveaux sondages nous ont complètement fait changer notre interprétation, et nous ne pouvons plus admettre la présence du Tongrien dans le sous-sol de Malines. En effet, nous avons vu que le sable rupelien a une épaisseur de 45"70 au lieu de 7"50 que nous lui avions attribués dans la première interprétation du sondage de la caserne d’artillerie. Cela amène la base du Rupelien à la profondeur de 25"70; or, il est incontestable que les sables asschiens commencent à la profondeur de 27 mètres à la caserne d'artillerie, car les autres sondages avoisinants ne laissent pas de doute à ce sujet; on ne pourrait donc raisonnablement admettre que 1"30 de Tongrien, qui serait composé de cette argile grise plastique, très pailletée de miea ; il n’y aurait guère que les paillettes de mica qui pourraient nous la faire admettre comme tongrienne, mais nous n'ose- rions pas baser une détermination sur un caractère aussi commun à tous les terrains tertiaires. . D'autre part, s1 l’on admettait le Tongrien, le banc à Nummulites Wemmelensis rencontré au sondage de Battel devrait être classé dans le Tongrien; or, à notre connaissance, ces Nummulites n’ont jamais été signalées dans ce terrain. Sous les sables asschiens (A4sd) vient une série d'échantillons composés d'argile grise plastique, pointillée de glauconie vers le bas, que nous n'hésitons pas à rapporter à l’argile asschienne (Asc). Cette argile a une épaisseur qui varie entre 6 et 7 mètres. Sous cette argile apparaît un sable gris très glauconifère, legèrement argileux, ayant à sa base un petit gravier à éléments de quartz roulés et contenant beaucoup de débris de Pecten et de nombreuses Nummulites Wemme- lensis; nous n’avons pas hésité à ranger ces couches dans la base de l’Asschien, sous la notation Asb-a. C’est le niveau de la bande noire. (4) F, HALET, Coupe du puits artésien de La caserne d'artillerie à Malines. (BULL. DE LA SOC. BELGE DE GÉOL., ETC., t. XX, 1906, pp. 61-69.) DE LA VILLE DE MALINES. où Les Nummulites ont été remaniées du Wemmelien par la mer asschienne. Éocène supérieur wemmelien. — Sous la bande noire apparaît une série de couches sableuses formées d’un sable gris assez fin, très glauconifère, légèrement argileux par places, avec très nombreuses Nummulites Wemmelensis et quelques débris de Pecten. Ces couches, à Malines, paraissent avoir une épaisseur de 7 à 8 mètres, et nous croyons que l’on devra les ranger dans le Wemmelien, qui affleure partout au Sud de la planchette de Malines. Éocène supérieur. — Étage ledien. — 11 nous a été très difficile de marquer une limite exacte entre le Wemmelien et le Ledien sous-jacent, car nous n’avons pu, dans aucun sondage, trouver le gravier séparatif entre ces deux étages; du reste, tous les géologues du Tertiaire qui ont étudié les affleurements du Wemmelien et du Ledien savent qu'il est peu aisé de trouver ce gravier, et, à plus forte raison, nous ne devons pas nous étonner que dans les sondages ce dernier passe inaperçu. Nous nous sommes basé sur l’apparition abondante de Nummulites variolaria pour commencer l'étage ledien; de plus, le sable très glauconifère du Wemmelien passe à un sable gris fin blanchâtre, très finement glauconifère, presque toujours rempli de Nummulites vario- laria. Le Ledien paraît avoir une épaisseur de 7 à 10 mètres à Malines. Comme on peut le voir dans les coupes des sondages, cet étage comprend une série de grès à divers niveaux et d’épaisseurs diverses. Éocène moyen. — Étage laekenien. — Sous le Ledien apparaît le terrain laekenien; d’après les sondages, ce terrain, sous Malines, est simplement représenté par des grès perforés et un gravier de base composé de grains de quartz roulés, de Nummulites lævigata et scabra roulées, de Pecten et d’Ostrea roulés. Au puits de la caserne d'artillerie seulement, nous voyons une épais- seur de 2%#0 de sable gris fin laekenien; nous sommes très porté à croire que ces sables sont des éboulis et que le Laekenien ne dépas- serait pas la profondeur de 63"55 à ce puits. Le Laekenien a une épaisseur, sous Malines, qui varie entre 0"50 et 2 mètres. Éocène inférieur. — Étage paniselien. — Sous le gravier laekenien apparaît le Paniselien, dans lequel nous avons pu distinguer trois for- mations nettement marquées, à savoir : les termes P{n, Pid-c et PAm. Cet étage débute dans tous Îles sondages de Malines par une argile grise plastique, avec quelques intercalations sableuses, qui représente pour nous le facies P1n de la légende et que nous sommes plutôt 100 F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS enclin à considérer comme une argile lagunaire, car elle ne paraît pas être du tout constante dans les autres parties du pays couvertes par la mer paniselienne. Cette argile varie beaucoup d'épaisseur à des endroits très rapprochés. | Sous cette argile apparaît, sur une vingtaine de mètres, une série de couches sablo-argileuses et argilo-sableuses, de couleur gris verdà- tre, contenant dans la masse quelques grès gris blanchâtre glauconifères et quelques lentilles d'argile plastique schistoïde: toutes ces couches sont le représentant du facies P{d-c. Sous ces dernières couches vient une série d'échantillons d’argile plastique schistoide,que nous n’hésitons pas à classer dans le terme P{m de la légende. Du reste, nous tenons à le répéter encore une fois, cette argile schistoide, d’une épaisseur de 6 à 8 mètres, existe toujours à la base de l’étage paniselien; nous ne connais- sons aucun point en Belgique où cette argile n'existe pas; elle est d'une épaisseur à peu près constante et se trouve à un niveau bien déterminé. Cette argile, dans la légende officielle de la Carte, est consi- dérée comme lagunaire ou poldérienne. Nous ne pouvons admettre celte interprétation, car cette lagune aurait dû couvrir toute la surface baignée par la mer paniselienne, et il n’y aurait alors plus lieu de la considérer comme lagunaire, mais nous pensons plutôt que le dépôt de cette argile est le résultat de l’extension des rivages de la mer à cette époque et qu’elle a été bel et bien déposée en sédimentation régulière. Évidemment, cette manière de voir exclurait toute émersion entre le Paniselien et l’Ypresien, et l’on serait forcé d'admettre que ces forma- tions ont été déposées dans une mer continue; jusqu’à ce jour, toutes nos observations semblent le prouver, mais en attendant la preuve défi- nitive, ce niveau de P{m, par sa constance, constitue un niveau strati- graphique et pratique d’une réelle valeur. L’étage paniselien à une épaisseur d'environ 35 mètres à Malines Étage ypresien. — Immédiatement sous l’argite paniselienne appa- raissent des sables très fins, gris verdâtre, remplis de Nummulites pla- nulata, avec lentilles argileuses et que l’on range dans l’Ypresien (Yd). Tous les sondages exécutés à Malines et dont nous avons pu exami- ner les échantillons n’ont pas pénétré plus profondément que 5 à 6 mètres dans cette couche. Aussi, pour connaître les terrains qui suivent ces sables ypresiens, nous sommes obligé de nous adresser aux coupes problématiques des sondages de la brasserie de la Dyle, à Malines, et de l’Arsenal de construction. D’après ces coupes, sous le sable ypresien apparaît une couche d'argile hat Li QUE CE CNT E OS Pee Tome XXIV, pl. V. Bull. de la Soc. belge de Géologie, etc. . Limite Sud de /2 Kfjpl. de Malines FL] Fandrien (q4) Campinien (q2) Rupelien (R2c) | Rupelien (R1b) C7 Asschien (Asd) == -Asschien (ASC) LU] A4sschien (Asba) CE: Wemmelien (We) en£ dy /ersenel à ke Emplscem [1 ]Sorcsge de (clé Sondege n° 34 l'È Dyle rIv. Echelle des hauteurs Ledren (Le) Leekenien (Lk) —] Pomiselien (Pin. Pid-c) Panrselien (P1m) Ypresien (Yd) 50m 407 50 204 102 O D 9 ,es du Lion n°25 À NÉ Soncsge n°33 (reporté) frouwe Viiel, ruisseau MASondage n°28 (reporté) Les = Sondage n°27 [reporté) NE Puits Caserre “op Jd'Aréillerre n°18 Échelle des longueurs [0] 500 1000m en nr n 1) DE LA VILLE DE MALINES. 101 ypresienne qui va jusque 201 mètres de profondeur; le Landenien s’'étendrait de 201 à 220 mètres de profondeur. La craie sénonienne de 220 à 22450, et le Primaire aurait été atteint à 224"50 (1). Allure générale des terrains sous la ville de Malines. Nous venons de passer en revue successivement la description de chacun des terrains formant le sous-sol de la ville de Malines, mais il nous à semblé utile de montrer également par une coupe l'allure générale des terrains en profondeur. La coupe (pl. V) que nous avons choisie et dont la direction est marquée par la ligne À B sur le plan IV de la ville de Malines, à son origine sur le bord Sud de la planchette de Malines à léchelle du 20 000: et nous l’avons prolongée jusqu'au hameau de Eekelenhoek, au Nord de la ville. | Cette coupe passe par les sondages n°% 34, 35, 18, 35, 98 et 27, et montre l'allure des terrains depuis la surface du sol jusqu’à la profon- deur de 100 mètres. Cette coupe a une direction approximative du Nord au Sud (?). Cette coupe montre que tous les terrains tertiaires plongent réguliè- rement vers le Nord de la Belgique; cette allure se confirme pleinement à Contich, à Anvers et en Hollande, où de nombreux sondages, dont plusieurs sont déjà publiés, ont rencontré les mêmes terrains qu’à Malines à des profondeurs correspondant à la pente régulière des ter- rains vers le Nord. Cette coupe montre également que la pente des terrains diminue à partir du sondage n° 25 dans la direction du Sud ; si les terrains en pro- fondeur suivent la même allure, ce qui est probable, on s'explique plus aisément le relèvement du Primaire admis par M. Rutot au sondagede l’Arsenal. En effet, au sondage de Malines, le Primaire aurait été rencontré à (1) Une carte nouvelle de l'allure du Primaire en Belgique, que nous venons de terminer, montre qu'il est bien peu probable que le Primaire ait été atteint à la profondeur de 224m50 à Malines. (2) La direction véritable est Nord 15° Ouest. 102 F. HALET, — LES PUITS ARTÉSIENS une profondeur de — 2165; or, à Bruxelles (usine à gaz), la cote du Primaire est à — 89 mètres ; au nouveau sondage de l’usine de produits chimiques de M. Humbert, à l’Est de Vilvorde, le Primaire a été rencontré à la cote -— 161.30, ce qui fait une pente du toit du Primaire entre Bruxelles et Vilvorde de 99 par kilomètre, tandis qu'entre Vilvorde et Malines la pente du toit du Primaire ne serait plus que de 5"2 par kilomètre. Il. — Débit et qualité des eaux des diverses nappes aquifères du sous-sol de Malines. Avant d'entreprendre l'examen des nappes d’eaux souterraines, nous dirons un mot des eaux superticielles. La population de la ville de Malines n’a à sa disposition, comme eaux superficielles, que les eaux de la Dyle ou de puits domestiques. Les eaux de la Dyle sont franchement mauvaises; les eaux des puits domestiques sont abondantes, et dans toute la basse ville elles sont également impotables. Tous les puits domestiques prennent leurs eaux dans les alluvions modernes ou dans les sables flandriens et campiniens. D’après M. l'ingénieur André, membre du Conseil supérieur d'Hygiène, les eaux de ces puits domestiques, qui ont une profondeur variant entre 3 à 5 mêtres, sont généralement mauvaises ou médiocres et exposées à des infiltrations provenant de la rivière ou des latrines. Nous pourrions extraire du rapport de M. André une analyse moyenne des eaux des puits domestiques (1) : RÉSIdU AMIENS RER EP O:rS00 par litre. Matières organiques. . . . . . . (08:010 à Oer070 » AMMONIAQUE CRE 7 HIDIOM DIÉSeLICE AGide A201eUX. 0. CU DORE) Acide azotique. :. . . ©: 1 .… +! ttraces à 0e082 » Chloe PE CO A0 » Acide sulfurique nn 05200 » Hydrogène suliure RC OÙ » DUrelE Lee ler ARR 5002 00 (*) J.-B. ANDRÉ, Enquête sur les eaux alimentaires, 1902 ‘Première partie, p. 340). DE LA VILLE DE MALINES. 103 Nous allons examiner maintenant en détail chaque nappe aquifère et la qualité des eaux de ces nappes. Nous avons fait suivre la coupe de chaque puits du débit et de l'analyse des eaux, le cas échéant ; nous ne répéterons donc point ces données, mais nous voulons main- tenant envisager et condenser les particularités de chaque nappe souterraine. : Dans notre travail intitulé : Coupe du puits artésien de la caserne d'artillerie à Malines (1), nous avons admis trois nappes aquifères importantes : Une première nappe vers la profondeur de 45 mètres, dans les sables et les grès lediens ; Une deuxième nappe vers Ja profondeur de 90 mètres, dans le sable fin ypresien ; Une troisième nappe dans le sable landenien, au puits de l’Arsenal. En ce qui concerne les deux dernières nappes, nous n’avons rien à changer à notre texte primitif, mais pour la nappe ledienne nous avons un certain nombre de faits nouveaux à constater. Nous allons examiner en détail chacune de ces nappes. Nappe ledienne. — Dans notre paragraphe relatif à la nature des dif- férents terrains rencontrés dans les sondages exécutés sous la ville de Malines, nous avons fait observer que cet étage compreud une série de grès à divers niveaux. Ce qui est remarquable, c’est que l’on ren- contre des eaux de nature différente et de niveaux hydrostatiques diffé- rents suivant que l’on perce un ou plusieurs de ces grès. Il y à une très grande difficulté à résoudre la question de ces niveaux d’eau et de leur correspondance à tel ou tel grès, car les son- deurs y ont rarement fait attention, se contentant la plupart du temps de s’arrêter lorsque la quantité d’eau obtenue était suffisante. Nous avons dressé le tableau ci-après qui donne les profondeurs auxquelles les grès ont été relevés dans quelques puits et la nature des eaux obtenues sous chaque grès quand nous avons pu obtenir des renseignements ; 11 est bien entendu que nous n’envisageons que les couches comprises entre 35 et 60 mètres de profondeur, c’est-à-dire les sables wemmeliens, lediens et laekeniens. D’après ce tableau, on voit que tous les puits profonds ont traversé de quatre à six grès entre les profondeurs de 40 et 65 mètres, et que les eaux sont différentes d’après les profondeurs des puits. (1) F. HALET, Bull. de la Soc. belge de Géol., t. XX, 1906, pp. 61, 63. F. HALET. — LES PUITS ARTÉSIENS 104 “oeunel ne *OiTE[9 NEA "OITE[9 NPA ‘arqe]od ne *OITE[9 S94) NEA *oJeUnIq NE "PI ‘[PISNpUI 9585/] *a1jeuniq ne "AVAT A4 AUNLVN DGu9 ‘[0S OT SNOS (Fu ‘PI 00'9 Pt OC 8 PI 00'& Pt 007 "PI (US *[0S 9[ SOS QOu£ "AVA/T AQ AVAHAIN *S9JIQUI 09 39 &Q 21JU9 994n0S *IN9PUO} -0O1d 9p sa1j9uu 5Ç SI9A 99100 ‘991N0S EI 9P NP9AIU 9] 9JOUUE Sed eu u( *S91$ Ÿ 9 [ SNOS 991N0S ouf] ‘S9I$ 10 NP sunssop-ne 9o940o[du9 991n0$ *S915 2€ 9[ SNOS 991N0$S ouf] *SQI$ 17 9[ SNOS 991N0$ ouf] *S915 9% 9[ SNOS 991N0$S ouf] ‘SaJ}auu £G SIA 991006 *S9J1QU (919 CG 9IJU9 99.005 auf] *SHIJQU ()ÿ R QE SIDA 99.N0$ AU/] "SHAULNOONAU SHIHNOS 00° 79 19 0L°88 | 0L:9 | 08° 7g | OL'E8 | 0S'ae | * ‘ oareyqiu erdon ce°39 | 00:09 | 0S'88 | 0L'98 | 0£'7G | ‘(Toneg) uredurg symaq 00°9g | 0g°gg | “ = _ _ _— _— — — É SNS RS RES 7 zu tsr ER LA SEUNE. Ps ne RES es" =Hll ca cé Fig. 9. — COUPE MONTRANT LES DÉPOTS DE LA BASSE TERRASSE DE LA VALLÉE DE LA SEINE, AVEC LA RESTITUTION DES COUCHES MANQUANTES, ENLEVÉES PAR LES ÉRO- SIONS MODERNES. A. Alluvions modernes du fleuve, parfois absentes, parfois visibles là où le courant est faible, le long des bords convexes : tourbe, sable et sable très argileux. B. Terre à briques et Ergeron, souvent entièrement enlevés par dénudation. C. Partie supérieure et moyenne des limons moyens, souvent enle- vées par dénudation. C'. Partie inférieure des limons moyens, décalcarisée et rubéfiée par altération profonde, actuellement conservée. . Cailloutis situé à la base des limons moyens, rubéfié et altéré. . Sable argileux dit sable gras. . Alternances de lits sableux (sable aigre) et caillouteux, avec un niveau de blocs erratiques, qui renferment la majeure partie des crânes de Grenelle et de Clichy. Les uns ont été rencon- trés vers le sommet de la couche (moyens niveaux supérieurs du Dr Hamy\, les autres ont été recueillis vers le bas de la couche (moyens niveaux inférieurs du D: Hamy). G. Gravier de fond, renfermant des ossements humains rares et la faune de l'Elephas antiquus mélangée à des instruments amygdaloïdes rudimentaires de type strépyien. T. Soubassement éocène. 3 © S Dans le diagramme donné ci-dessus, nous n'avons pas figuré les vestiges des couches inférieures, parce que nous n’avons pas eu l’occa- sion de les observer autour de Paris ; mais 1l doit se trouver des points où elles se trouvent sûrement. À Abbeville, elles apparaissent nettement tout au bas de la basse terrasse de Menchecourt, en dessous du cailloutis qui s'étend sous ie sable à Corbicula fluminalis. Passons maintenant à la moyenne terrasse. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 153 TERRASSE MOYENNE D OŒMARR.DE WULEIUIF. CARRIÈRE MŒUF. Fig. 10. — COUPE MONTRANT LES DÉPOTS DE LA MOYENNE TERRASSE ET DU PLATEAU AUX POINTS OU ILS ONT ÉTÉ INTÉGRALEMENT CONSERVÉS A L’ABRI DES DÉNUDATIONS, COMME SUR LES VERSANTS TOURNÉS VERS LE NORD ET LE NORD-EST. B. Terre à briques et Ergeron. C. Ensemble constituant la masse des « limons moyens ». D. Caïlloutis situé à la base des limons moyens. E. Sable argileux ou sable gras. F. Alternances de sable (aigre) et de cailloux. G. Caïlloutis de base du Quaternaire à faune de l’Elephas antiquus. H . Lambeaux de sable du Pliocène supérieur à faune de l’Elephas meridionalis. I. Caïlloutis base du Pliocène supérieur. T. Soubassement tertiaire. Sauf en de rares points où subsistent des lambeaux de Pliocène supérieur, comme à l’exploitation Mœuf, à Bicêtre, le cailloutis G a raviné entièrement les dépôts pliocènes et a mêlé ses éléments à ceux du gravier E. De plus, ce caïlloutis G remplace le détail du Quaternaire inférieur que l’on voit très nettement à Saint-Prest et aussi à Guise, dans la vallée de l'Oise, par exemple. Il est à remarquer que dans les dépôts de la moyenne terrasse, dans les carrières de Villejuif (Grellet et Bouchon), on rencontre l'in- dustrie moustérienne entre l’Ergeron B et les limons moyens C, et que dans ces limons moyens, à la limite entre le limon fendillé et la masse limoneuse inférieure, se trouve l’industrie Acheuléen IT. M. A. Laville a recueilli à Villejuif, pour l’École des Mines de Paris, de très belles séries de ces deux industries. 454 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE Enfin, à 125 mètres d’altitude, sur le plateau des Hautes-Bruyères, qui, pour moi, correspond simplement à la haute terrasse, n’appa- raissent que la terre à briques et l’Ergeron, recouvrant des instruments pouvant appartenir à l’Acheuléen IT et au Moustérien, ainsi que la montré M. Laville. Le même observateur nous a fait voir que ces couches, les toutes dernières du Quaternaire, sont percées par des galeries de Spermo- phyles (1). L’Ergeron et la terre à briques, derniers termes du Quaternaire supé- rieur, constituent donc en réalité ce fameux limon des hauts plateaux de Belgrand et des géologues de l’époque, dont l’antiquité était telle- ment grande qu'il devait appartenir aux temps tertiaires, vu qu'il avait été déposé alors que le creusement des vallées s’ébauchait à peine! Nous voilà bien loin de ces vieilles idées, si tenaces encore chez certains géologues non préhistoriens; il serait décidément temps de les abandonner pour toujours. En somme, on voit que la stratigraphie du Quaternaire confirme ce qu'annonçait la faune; elle démontre que les dépôts de la basse et de la moyenne terrasse — sauf les dépôts du Pliocène supérieur absolu- ment propres à la moyenne terrasse — sont de même âge, et pré- sentent la même faune et la même consutution Hithologique. Nous voilà loin aussi de la théorie de Prestwich, en vertu de laquelle ses partisans, beaucoup plus obstinés que l’illustre géologue anglais, déclaraient les terrasses et leurs dépôts complètement autonomes et d'âge très différent. Ce principe n’est vrai que pour la formation des terrasses et pour le premier dépôt qui y a été abandonné; mais une fois ce premier dépôt opéré : Pliocène supérieur pour la moyenne terrasse, Quaternaire infé- rieur pour la basse terrasse, tout le reste est d’âge complètement indépendant de celui de la terrasse et dépend uniquement de la hau- teur des crues. Et c’est ainsi que, dès que nous sommes au-dessus des couches du Pliocène inférieur, nous retrouvons sur la basse comme sur la moyenne terrasse, les mêmes graviers de fond avec la même faune à Elephas anti- quus, et, plus haut, les mêmes sables aigres et les mêmes sables gras à (t) Dans la coupe figure 10, il doit être entendu que, primitivement, l’ergeron B de la terrasse moyenne se raccordait directement à l’ergeron B du haut plateau. La discontinuité actuelle résulte du simple délavage de la couche sur le versant rapide, par les eaux de pluie. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 159 faune mixte de l’Elephas antiquus et du Mammouth et les mêmes limons par-dessus. Ces faits, qui semblent si profondément étranges aux partisans de la théorie de Prestwich, sont tout simplement dus à l'amplitude des grandes crues qui ont suivi l’apogée des glaciations, crues causées par les difficultés d'écoulement des eaux de fonte des glaces des régions montagneuses vers l'Océan, dans le Nord de la France, dans le Sud de l'Angleterre, en Belgique et dans l'Allemagne du Nord. Ces crues, dont l’une à pu s'élever jusque 150 mètres au-dessus du niveau normal actuel, ont naturellement atteint et recouvert au moins la basse et la moyenne terrasse, el ont abandonné sur chacune d'elles les mêmes dépôts, datant de la même époque et renfermant la même faune, et lorsque l’on possède la notion de l’existence certaine de ces crues, on ne peut plus s'étonner de constater les faits que l’on observe. Ces faits se sont passés dans le Bassin de Paris comme en Belgique, sauf différence sur un point de détail. En effet, dans le Nord de la France et en Angleterre (vallée de la Tamise, notamment), il y a eu quatre grandes crues glaciaires au lieu de trois, comme en Belgique. En effet, nous avons eu les crues : moséenne, hesbayenne, flan- drienne, avec trois crues intermédiaires campiniennes d’une quinzaine de mètres, intercalées entre le Moséen et le Hesbayen. Or, à cause d’embäcles et d’autres difficultés vers l’embouchure de la Seine, — fleuve qui, à cause de la réunion de la Grande-Bretagne au continent, Se Jetait dans l'Océan loin à l'Ouest de son embouchure actuelle, après avoir reçu la Somme et avoir traversé la Bretagne rocheuse en vallée étroite et profonde, — il semble que les crues d’âge campinien (assise inférieure du Quaternaire moyen), qui correspondent à des oscillations dans la progression des glaciers rissiens, ont été sensiblement plus fortes dans le bassin de la Seine et de ses affluents qu'en Belgique. Les eaux de ces crues, qui n’ont guère dépassé 15 mètres en Belgique et n’ont envahi que la basse terrasse, ont vu leur niveau doubler dans le Nord de la France et atteindre, aux environs de Paris, la hauteur de 50 à 55 mètres, nécessaire pour recouvrir aussi la moyenne terrasse et pour y déposer leurs sédiments, représentés par les sables aigres, les sables gras et le gravier qui surmonte ceux-ci. Plus tard, lors de la fusion des glaces du Rissien, la grande crue hesbayenne s’est produite, dans la vallée de la Seine comme en (MO. MEN. 11 156 : A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE Belgique, avec cette différence que c’est dans notre pays que la crue a été la plus forte (150 mètres). À Paris, la crue hesbayenne ne paraît pas avoir dépassé 50 mètres. En revanche, la crue flandrienne ou de l’Ergeron a dû atteindre au moins 400 mètres pour envahir le plateau à 123 mètres d'altitude; en Belgique, l’Ergeron n’a pas atteint tout à fait cette hauteur. Ces différences locales sont dues à ce que le groupe fluvial Seine- Somme s’est toujours jeté dans l’Océan Atlantique, tandis que les fleuves de Belgique ont fait partie du groupe Escaut-Meuse-Rhin-Elbe- Tamise, qui coulait en sens opposé et se jetait dans l'Océan Arctique, ainsi que nous l’avons rappelé ci-dessus. Les glaciations, cause des crues, ont agi partout de même, mais les eaux de fusion de ces glaciations ont suivi des parcours différents suivant les régions où elles coulaient, d’où les variations locales que l’on constate. Nous croyons avoir exposé, dans les lignes qui précèdent, nos vues sur le Quaternaire parisien d’une manière suffisante pour que lon ait pu comprendre les motifs de nos conclusions relatives à l’âge des restes humains de Grenelle et de Clichy; le moment est donc venu de donner une description sommaire de ces précieux restes. UV. — DESCRIPTION SOMMAIRE DES RESTES HUMAINS DE GRENELLE ET DE CLICHY. Pour faire la description sommaire que nous nous sommes proposé, nous reprendrons la nomenclature des trouvailles par niveaux, telle que nous l’avons donnée ci-dessus, pages 139-140. Pour le moment, le niveau stratigraphique de chaque pièce est, pour nous, plus important que le classement par races, tel qu’il est présenté dans Crania ethnica. {l n’en est pas moins vrai que nous empruntons tons nos renseigne- ments anthropologiques à ce célèbre ouvrage et, pour terminer, nous urerons toutes les conclusions nécessaires en alliant les résultats des études géologiques, d’une part, et anthropologiques, de l’autre. A. Graviers de fond. Dans tout l’ensemble des trouvailles faites tant à Grenelle qu’à Clichy, une seule est signalée comme effectuée dans les graviers de fend à faune de l’Élephas antiquus et de l'Hippopotame. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE, 197 Cette découverte consiste en une calotte cranienne, trouvée par M. E. Martin à la carrière Hélie, rue Saint-Charles, à Grenelle, après l’époque du Congrès international de Paris, en 1867, et dont le D' Hamy a parlé pour la première fois au Congrès international de Stockholm, en 1874. La note publiée à ce Congrès est peu développée, et ce ne fut qu’au Congrès international de Paris, en 1889, que le D' Hamy parla de la trouvaille en termes plus détaillés. Il n’est donc pas question de ces débris dans (rania ethnica. Voici le résumé de la documentation parue dans la note intitulée : Nouveaux matériaux pour servir à l’étude de la paléontologie humaine, publiée dans les comptes rendus du Congrès de Paris, en 1889. C’est en pratiquant des excavations au fond de la carrière Hélie, pour en observer les couches inférieures, que M. E. Martin découvrit en plein « gravier de fond », à 7 mètres de profondeur (cote 24) et à 5"60 sous le niveau des débris humains précédemment trouvés, quelques débris de crâne décomposés, blanchâtres, dont le zélé chercheur ne reconnut pas tout d’abord les rapports. Ayant confié ces débris au D' Hamy, celui-ci s’aperçut que les fragments s’ajoutaient les uns aux autres et, le tout remis en place, montra que l’on se trouvait en présence d’une calotte cranienne fort incomplète, mais dont on pouvait tracer le profil. Dans son travail, le D' Hamy montre que la courbe du crâne, en profil, suit d’abord très exactement celle de la calotte d'Eguisheim, puis la dépasse quelque peu en saillie au-dessus de la glabelle ; ensuite, la courbe s’aplatit pour devenir intermédiaire entre celles correspon- dantes d’Eguisheim et de Canstadt. 7 Fig. 11. — CALOTTE CRANIENNE DU GRAVIER DE FOND DE LA CARRIÈRE HÉLIE, A GRENELLE. Vue de profil. (1/3 grand. nat.) L’os est épais, le tissu compact, les denticules des sutures sont simples. La dépression transversale qui sépare les saillies sourcilières de la 158 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE bosse frontale médiane est un peu moins accusée sur le crâne de Grenelle que sur celui d’Eguisheim, mais elle est plus sensible que sur le crâne de Canstadt. | La racine du nez est assez large et ce qui reste des orbites correspond à des cavités arrondies du haut et développées dans le sens vertical. Faute d’en savoir plus long à cette époque, le D' Hamy classe le crâne des graviers de fond de Grenelle dans la race de Canstadt, plus connue de nos jours sous le nom de race de Neanderthal, dans laquelle il plaçait du reste aussi le crâne d’Eguisheim. Aujourd’hui, les idées se sont modifiées et la majeure partie des anthropologues ne classent plus la calotte d'Eguisheim parmi les repré- sentants de la race de Neanderthal ; en effet, cette calotte présente un front, rudimentaire il est vrai, mais sensible. En réalité, le crâne d’Eguisheim se rapproche, par son profil, de ceux (le Galley-Hill, de Brünn et de Combe-Capelle, considérés aujour- d’hui comme des stades de transition entre la race de Neanderthal et celle de Cro-Magnon, et à plus forte raison faut-il rattacher à ce stade évolutif la calotte du gravier de fond de Grenelle, dont le front est un peu plus développé que celui existant sur le crâne d’Eguisheim. Au point de vue morphologique, le crâne dont 1l est ici question vient s'ajouter aux stades connus de l’évolution du type primitif ou de Neanderthal au type fixé de Cro-Magnon et qui sont : Galley-Hill, Brünn et Combe-Capelle ; enfin, si l’on se place au point de vue chro- nologique et industriel, le crâne des graviers de fond de Grenelle se date nettement comme d’âge strépyien ou commencement du Paléoli- _thique, ce qui le fait se placer exactement à côté du crâne de Galley- Hill, que je considère, après une nouvelle étude (1), comme exactement de même âge. Nous posséderions donc actuellement deux crânes strépyiens : ce sont ceux de Galley-Hill et de Grenelle (gravier de fond), et il se fait que non seulement ils sont de même type, mais leurs caractères morpholo- giques, dont le principal est la présence d’un front peu élevé, sont précisément ce qu’ils devaient montrer pour que nous y reconnaissions la trace certaine du premier développement cérébral qui a permis la transformation de la mentalité stagnante de l’humanité primitive ou éolithique, en mentalité évolutive et progressive, dont la première conception a été de transformer l’outillage de pierre en mettant en (t) A. RuTor, Coup d'œil synthétique sur l’époque des cavernes. (BULL. Soc. BELGE DE GÉOLOGIE, t. XXIII. 1909.) DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 159 pratique le principe de la taille intentionnelle aussitôt après sa conception. Si nous faisons de l’ensemble des primitifs à front et à menton fuyants — qu'ils soient du type en évolution comme l'Homme de Mauer, ou du type évolué et fixé comme l'Homme de Neanderthal, du Moustier, de Spy, de la Chapelle-aux-Saints, ete. — l’Æomo primige- nius, nous devons alors considérer les crânes de Galley-Hill et de Grenelle comme les premiers représentants en évolution de l’Homo sapiens. | B. Alluvion de Belgrand; niveaux moyens de Quatrefages et du D Hamy. Nous allons maintenant aborder l’étude des nombreux restes crà- niens rencontrés, tant à Grenelle qu'à Chichy, dans les alternances de sable meuble ou sable aigre et de gravier. Mais nous avons vu précédemment que ces matériaux ont été ren- contrés à deux niveaux dans ces alternances, appelées alluvion par Belgrand et niveaux moyens par les auteurs de Crania ethnica. En effet, un groupe d’ossements humains a été recueilli vers le bas de l’alluvion, au-dessous d’un horizon moyen marqué par la présence d’un certain nombre de blocs de roches : meulière, grès, quartz, granite du Morvan, d’où le nom assez peu heureux de moyens niveaux inférieurs, qui doit se comprendre : partie inférieure des moyens niveaux. D'autre part, un autre groupe très important d’ossements a été retiré du sommet des niveaux moyens, vers la transition du sable aigre au sable gras, de sorte que nous devons diviser l’ensemble des trou- vailles faites dans l’alluvion de Belgrand en deux groupes superposés : B!l. — Partie inférieure de l’alluvion, avec blocs erratiques. Les débris humains des environs de Paris rencontrés dans la partie inférieure de l’alluvion de Belgrand proviennent de quatre emplace- ments différents ; en conséquence, de nouvelles subdivisions s’im- posent : a. Débris humains de la carrière Hélie. Dans la carrière Hélie, M. E. Martin à recueilli deux calottes cra- niennes, décrites dans Crania ethnica et portant les numéros 1 et 2 de la carrière Hélie. 160 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE Il doit être bien entendu que ces numéros des auteurs de Crania ethnica ne concordent pas avec la numérotation de M. E. Martin. De plus, il est bon de rappeler qu’en deux passages du texte il y a contradiction au sujet du niveau inférieur ou supérieur des deux crânes 4 et 2. D'une part, il est dit qu'ils ont été recueillis sous le niveau à blocs erratiques, tandis que, d’autre part, ils sont signalés comme provenant du niveau à crânes brachycéphales et, par conséquent, du niveau supérieur. L'affirmation la plus probable fait pencher pour le niveau infé- rieur, où nous les classons. 4. Grenelle, Carrière Hélie, Cräâne n° 1. — Ce crâne est considéré comme masculin et déterminé comme dolichocéphale de la race de Cro-Magnon. Indice céphalique 74.45. Ses contours suivent à peu près ceux des crânes types masculins de \ Cro-Magnon, mais à une échelle réduite : le front est un peu moins Fig 19. — CRANE MASCULIN N° À DE LA CARRIÈRE HÉLIE, A GRENELLE. Partie inférieure des niveaux moyens Rapporté à la race de Cro-Magnon. Vu de profil et en norma verticalis. (113 grand. nat.) DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 161 élevé et le sommet du crâne est plus plat; l'aspect pentagonal du type de Cro-Magnon est aussi moins marqué. En somme, le crâne n° 1 de Grenelle, carrière Hélie, semble bien appartenir au type de Gro-Magnon, mais à un stade moins évolué que le type fixé de Cro-Magnon. D'abord la taille des sujets est loin d’atteindre la haute stature des vrais Cro-Magnon ; de plus, ceux-e1 ont un front plus élevé et le crâne moins plat. Le sujet de Grenelle serait donc caractérisé comme un ancêtre des Cro-Magnon typiques, ce que justifie sa position dans les moyens niveaux du Diluvium parisien, bien inférieure à l’Aurignacien moyen des cavernes, attendu que nous ne pouvons accorder à l’industrie de l’homme de Grenelle d'autre âge que l’âge chelléen. Fig. 13. — CRANE FÉMININ N° © DE LA CARRIÈRE HÉLIE, À GRENELLE. Partie inférieure des niveaux moyens. Rapporté à la race de Cro-Magnon Vu de profil et en norma verticalis. (1/3 grand. nat.) ” 162 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE Grenelle, Carrière Hélie, Cräâne n° 2 (1). — Le crâne n° 2 est considéré par les auteurs de Crania ethnica comme un représentant féminin de la race de Cro-Magnon. Indice céphalique : 75.45. (Voir fig. 13.) De même que le crâne masculin n° 1 est relativement plus petit et moins évolué que ses correspondants de Cro-Magnon, le crane féminin n° 2 est sensiblement plus petit que le crâne de femme de Cro-Magnon, mais il en reproduit fidèlement les courbes. Il est le moins mutilé. _ La mâchoire supérieure est à peu près complète et la superposition des contours du n° 2 de Grenelle et du n° 2 de Cro-Magnon fait voir que le prognathisme est plus accentué sur le sujet de Grenelle, dont toutes les courbes faciales débordent en avant les lignes du contour en profil de Cro-Magnon. Le crâne n° 2 de Grenelle est accompagné d’un fragment important de la mâchoire intérieure et l’on remarque que la saillie mentonnière est beaucoup moins accusée que dans les mâchoires de Cro-Magnon. En somme, le crâne n° 2 de Grenelle est au crâne n° 2 de Cro- Magnon, ce que le crâne n° 1 de Grenelle est au type n° 4 de Cro- Magnon; c’est-à-dire que le facies dolichocéphale féminin des moyens niveaux de Grenelle est une forme ancestrale du type féminin de Cro- Magnon, exactement au même titre que pour les facies masculins de Grenelle et de Cro-Magnon. Les crânes n° 1 et 2 de Grenelle, carrière Hélie, constituent donc un groupe harmonieux, de haute valeur scientifique démonstrative, et la science serait là en présence des restes authentiques d’un homme et d'une femme d’äge chelléen. b. Débris humains de la carrière Coulon. À peu près à l’époque où M. E. Martin recueillait des ossements humains dans la carrière Hélie, il en rencontrait aussi dans une exploi- tation toute voisine, dite carrière Coulon. Dans cette carrière, trois débris craniens paraissent avoir été trouvés dans la partie inférieure des moyens niveaux, correspondant absolu- ment à l'horizon de même altitude de la carrière Hélie. () Ge crâne est figuré en grandeur naturelle, de face et de profil, dans l'Atlas accompagnant le texte de Crania ethnica (pl. VI et VIT’. A l'explication de la planche VI, il est inscrit : « Tête trouvée avec deux autres et de nombreux ossements du tronc et des membres encore en connexion, dans les alluvions des moyens niveaux de Gre- nelle, au-dessous du niveau des blocs erraliques, avec un fragment de défense d’'Élé- phant, plusieurs bois de Renne, des silex taillés, etc. » DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE, 163 MM. de Quatrefages et le D' Hamy ont dénommé ces restes : Grenelle, Carrière Coulon, n° 1, 2 et 5. De ces trois restes craniens, les n* 1 et 2 ne sont que vaguement signalés dans une note au bas de page, seul le n° 5 est décrit sommai- rement. (Voir fig. 14.) Ce crâne est rapporté au facies féminin du type de Cro-Magnon, et ses courbes, tant de profil que de dessus, s’écartent très peu de celles des crânes n° 2 de Cro-Magnon et n° 2 de Grenelle (carrière Hélie). On constate toutefois que le front est un peu plus bombé, mais vers l’ar- rière la voûte est aussi plus plate. Fig. 14. — CRANE FÉMININ N° 3 DE LA CARRIÈRE COULON, A GRENELLE. Partie inférieure des niveaux moyens. Rapporté à la race de Cro-Magnon. Vu de profil et en norma verticalis. (1/3 grand. nat.) Le crâne n° 5 (carrière Coulon) rentre donc, comme les n°“ 1 et 2 (carrière Hélie) dans le facies ancestral du type de Cro-Magnon ; il est, du reste, également d'âge chelléen. 164 À. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE C. Débris humains de Clichy. Vers Clichy, deux découvertes ont été faites au bas des moyens niveaux. La plus importante est due à M. Eug. Bertrand, qui a trouvé, avenue de Clichy, un squelette humain : la seconde a été faite par M. Reboux dans une carrière de l’avenue de la Chaumière. a. Squelette de l'avenue de Clichy. — Le 18 avril 1868, M. Eugène Bertrand, étudiant au Collège Chaptal, visitant une sablière située avenue de Clichy, aux Batignolles, découvrit, en place, des ossements humains faisant partie d’un squelette. M. E. Bertrand annonça sa trouvaille à la séance du 21 mai 1868 de la Société d’Anthropologie de Paris et déposa une note qui fut publiée dans le Bulletin de la Société. Cette note, très détaillée, fournit toutes les circonstances de la découverte. Elle donne d’abord la coupe de la sablière, que nous trouvons plus nettement exposée dans le Précis de Paléontologie humaine du D' Hamy. À. Humus ou terre végétale. + . . "0 0ROROMTD B. Sable argileux rouge avec nombreux cailloux, rapporté au Diluvium-rouge ue mt D REUr ON C. Sables jaunes, plus ou moins argileux, avec partie rubéfiée au sommet et strates argileuses dans la masse . . . 3.93 D. Sable grisâtre, stratifié, avec lits de gravier, de silex et de roches diverses, tout au bas duquel le squelette humain a été (rouvé 3.0 ei tune RU RCI Les ossements ont été recueillis dans une petite bande de sable rou- geâtre formant le fond de la sablière, à 5"45 de profondeur sous le sol, qui se trouve à la cote 32.39. Nous ne croyons pas utile de fournir tout le détail de la situation des ossements sous un niveau de silex ; il y avait des os des diverses parties du squelette, dont des fragments du crâne, qui étaient dispersés; le tout était très fragile, les os des membres d'apparence grêle. Au même endroit furent également recueillis des ossements d’Élé- phant, de Bœuf, de Cheval, de Cerf et de Rhinocéros. Il y avait en outre un silex taillé du type couteau. Il est aisé de voir que la coupe de l’avenue de Clichy est la simple reproduction de celle de Grenelle; toutefois le fond de la sablière n’a pas été creusé assez profondément pour atteindre le gravier inférieur. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 165 On remarque aussi que le squelette trouvé par M. E. Bertrand était situé au bas de l’alluvion de Belgrand, ou à la partie inférieure des moyens niveaux du D' Hamy. Sa position est donc très nette. AA Fig. 15. — CALOTTE CRANIENNE ACCOMPAGNANT LE SQUELETTE DÉCOUVERT PAR M. EUG. BERTRAND DANS UNE CARRIÈRE DE L’AVENUE DE CLICHY. Partie inférieure des niveaux moyens. Rapporté au type féminin de la race de Neanderthal. Vu de profil et en norma verticalis. (1/3 grand. nat.) Après la communication de M. E. Bertrand, G. de Mortillet a sou- tenu que les restes humains dont il venait d’être question avaient été trouvés non en place, mais dans une cachette d’ouvrier attendant l'acheteur et creusée dans la paroi de la sablière; mais l’auteur de la découverte, soutenu par Broca, Pruner-Bey et le D' Hamy, a opposé à l'hypothèse de G. de Mortillet les dénégations les plus catégoriques ; aussi celui-ci s’est-il borné à déclarer que les ossements devaient pro- venir, non du niveau indiqué, mais du Diluvium rouge (1) se trouvant (1) Ce Diluvium rouge étant un dépôt décalcifié et fortement altéré, tous les restes organiques qu’il a pu renfermer doivent avoir disparu par dissolution causée par linfiltration des ezux de pluie chargées d’acide crbonique. 166 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE au sommet de l'exploitation, auquel cas ils seraient d'âge quaternaire supérieur et seraient ainsi contemporains des populations des cavernes de la Vezère. Dans cette discussion, G. de Mortillet est resté seul de son avis; du reste, pour appuyer ses dires, M. E. Bertrand a présenté le crâne, reconstitué par le D° Hamy, à la séance du 4 juin 1868; malheureu- sement le procès-verbal de la séance ne fait que signaler la présen- tation, à la suite de laquelle Pruner-Bey et Broca ont pris la parole pour donner de nouveaux détails anthropologiques et montrer qu'ils prenaient la découverte de M. E. Bertrand en très sérieuse consi- dération. Les fragments de crâne recueillis, remis en place par le D' Hamy, ont montré que la voñte cranienne restaurée se compose de parties importantes du frontal et des pariétaux, de l’écaille occipitale presque entière et de la plus grande partie du temporal droit. Il manque malheureusement la portion cérébrale du frontal. Ainsi reconstitué, le crâne de Clichy est bas, étroit et fuyant d’avant en arrière. (Voir fig. 45.) L’épaisseur des os est énorme et atteint 14 à 15 millimètres sur le frontal; enfin, les sutures sont simples. Le tibia est platyenémique. L'indice céphalique, atteignant 67 ou 68, classe la pièce parmi les francs dolichocéphales. Le D' Hamy considère le crane de Clichy comme constituant un spécimen féminin (!) de la race de Canstadt ou de Neanderthal; :l semble bien avoir raison sur ce point. | Ainsi déterminé, le crâne de Clichy, fort différent d’ abord de celui du gravier de fond de Grenelle, puis de ceux des moyens niveaux infé- rieurs de cette localité, qui sont à rapporter à un stade d'évolution précurseur de la race de Cro-Magnon, devient très intéressant parce qu'il nous montre l’existence, à l’époque chelléenne, d'individus de la race primitive ou de Neanderthal (Homo primigenius), mélangés aux populations avec front et menton plus ou moins développés, c’est-à-dire à mentalité évolutive et progressive, qui ont inventé la taille intention- nelle (Homo sapiens). | Ce crâne neanderthaloïde de Clichy vient done faire la transition toute naturelle entre l’homme purement éolithique mafflien de Mauer (, Le caractère féminin du squelette est encore confirmé par l’aspect grêle des os des membres. De plus, les sutures du crâne, non soudées, montrent qu’il s’agit d’un sujet encore jeune. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 167 et le plus ancien homme du type de Neanderthal paléolithique connu jusqu'ici, actuellement représenté à la fois par les squelettes du Moustier (Hauser) et de la Ferrassie (Peyrony). Entre Mauer et le Moustier vient donc s’intercaler l’homme nean- derthaloïde de Clichy, contemporain des Chelléens, mais non Chelléen lui-même, de même que les hommes neanderthaloïdes du Moustier et de la Ferrassie sont contemporains des Moustériens, sans posséder eux-mêmes l’industrie moustérienne. Cette précieuse donnée vient démontrer ce que j'avais prévu depuis longtemps, à savoir que le type de Neanderthal ne caractérise aucun âge; une fois que l’on est entré dans le Paléolithique, le type de Nean- derthal est un type aberrant, représentant simplement la persistance du type primitif, peu évolué, vivant à côté des populations de facies élevé, avec front développé et mentalité évolutive. Un crâne neanderthaloïde n’a donc d’autre âge que celui du milieu dans lequel on le trouve. D’après Crania ethnica, les ossements de lavenue de Clichy sont conservés au Musée Carnavalet, à Paris. b. Débris de la route de la Chaumière. — A l’époque où M. E. Bertrand trouvait le squelette de l’avenue de Clichy dont il vient d’être question, M. Reboux explorait également les sablières et recueillait, dans une carrière située route de la Chaumière, à 5 mètres de profon- deur, et par conséquent dans une situation toute semblable à celle de l'avenue de Clichy, divers fragments osseux ayant appartenu à un enfant de 9 ans environ. Le débris le plus important était un maxillaire inférieur d'enfant presque complet, épais, offrant quelques caractères d’infériorité et avec prognathisme dentaire. Les molaires sont pentacuspides. Cette mâchoire, accompagnée de deux fragments de crâne à sutures très compliquées, paraît avoir été pourvue d’un menton et doit avoir appartenu à une race brachycéphale, d'après les auteurs de Crania ethnica. Voici donc qu'apparaît, au commencement de l’époque chelléenne, avec des restes d’un Neanderthaloïde et de dolichocéphales précurseurs de la race de Cro-Magnon, une première preuve de l'existence d’une race brachycéphale. Un coin du voile qui nous cachait jusqu’à ce jour l'instant de l'apparition, dans nos régions, de la race brachycéphale, vient donc de se soulever; ce voile ne va pas tarder lui-même à disparaitre. 168 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE B?, — Partie supérieure de l’alluvion. Nous avons vu précédemment que, dans l’alluvion de Belgrand ou moyens niveaux du D' Hamy, des restes humains avaient été découverts non seulement vers la partie inférieure du dépôt, c’est-à-dire entre 3 et mètres de profondeur, mais aussi vers la partie supérieure, à peu près au niveau où cessent les sables aigres, pour faire place aux sables gras qui les surmontent. La situation des ossements dont nous allons parler se trouve donc entre 1"40 et 2"50 de profondeur sous le sol, à Grenelle. À ce niveau supérieur, la carrière Hélie, à Grenelle, a fourni six pièces importantes, plus deux mâchoires inférieures; la carrière Coulon, voisine de la précédente, a livré deux calottes craniennes; enfin, à l'avenue de Clichy, M. Reboux a recueilli plusieurs débris intéressants. Le moment est venu de décrire ces précieux matériaux. a. Crânes et ossements de Grenelle. Carrière Hélie. Les restes recueillis par M. E. Martin dans la partie supérieure des moyens niveaux à industrie de la fin du Chelléen, comprennent les calottes craniennes ou crânes décrits par MM. de Quatrefages et Hamy sous les n° 3, 4, 5, 6, 7 et 8, plus deux mâchoires inférieures. De la carrière Coulon proviennent les calottes crâniennes n° 4 et 5. Enfin, de la carrière de l’avenue de Clichy sont sortis les restes d’un adolescent et d'un enfant, plus un fragment de crâne, le tout recueilli par M. Reboux. 4. Grenelle, Carrière Hélie, crâne n° 3. — Dans Crania ethnica, cette pièce et les suivantes sont toutes classées dans une nouvelle race, dite de Furfooz et de la Truchère, caractérisée par un crâne brachycéphale. Le crâne n° 5 est celui n° 2 de M. E. Martin; il est considéré comme étant du type masculin. (Voir fig. 16.) Il a pour indice céphalique 83.53 et est donc nettement brachycé- phale, puisqu'il dépasse un peu la limite inférieure de Broca, qui est 83.3. Le crâne est muni de sa mâchoire inférieure avec les dents, ce qui en fait un spécimen assez complet. Les arcades sourcilières sont assez prononcées et surmontées d’un front accusé, mais un peu fuyant. La face est longue, avec prognathisme dentaire; les dents sont usées et quelques-unes sont cariées ; le menton DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 169 est bien accusé, pointu; la cavité orbitaire tend à prendre une forme carrée. La ressemblance générale du crâne avec ceux de certaines tribus anciennes de Lapons est remarquable ; aussi les auteurs de Crania ethnica le rangent-ils dans le type laponoïde (1). Fig. 16. — CRANE MASCULIN N° 3, DE RACE BRACHYCÉPHALE, DE LA CARRIÈRE HÉLIE, A GRENELLE. Partie supérieure des niveaux moyens. s Vu de profil et en norma verticalis. (1/3 grand. nat.) (4) Dans Crania ethnica, les crânes de Grenelle, de Nagy-Sap et de la Truchère sont assimilés à certains crânes lapons et notamment à des crânes extraits par M. von Düben du vieux cimetière de Jokkmokk. La figure donnée d’un des crânes est en effet fort analogue à celle du crâne masculin n° 3 de Grenelle. Dans l'échelle des indices céphaliques, les crânes de Grenelle sont compris entre les crânes lapons de Lycksele et de Kautokeino. 170 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE 2, Grenelle, Carrière Hélie, crâne n° 4 (voir fig. 17). — C’est le n° 3 de M. E. Marun; par conséquent ce crâne est celui d’un demi-squelette qui se trouvait dans l’alluvion la tête en bas, dans l’attitude des noyés. Les jambes manquaient. Lors de la trouvaille, le crâne a été brisé d’un coup de pioche et les fragments en étaient tombés au fond de la tranchée; c’est l’éboulement qui à accompagné le coup de pioche qui a permis de voir le reste du squelette dans la singulière position qu’il occupait. Le crâne est donc mutilé; heureusement on à pu sauver la mooe inférieure, qui porte presque toutes les dents et une saillie mentonnière. D'une manière générale, le crâne n° 4, de sexe masculin, reproduit presque tous les caractères du n° 3 précédent; il est d'apparence globu- leuse, à face allongée, nettement brachycéphale, de type laponoïde. Dans Crania ethnica, il n’est donné de cette pièce que la norma verticalis réduite au quart. 3. Grenelle, Carrière Hélie, Crâne n° 5 (voir fig. 17). -— Il corres- pond au n° 4 de M. E. Martin, trouvé le 15 mars 1867. Dès l’abord, on avait remarqué que celte pièce différait quelque peu des précédentes, et l’on avait conclu à un métissage de brachycéphale avec dolicho- céphale ; mais les auteurs de Crania ethnica sont revenus de cette idée et ils admettent que le n° 5 représente la forme féminine des brachy- céphales, dont les n% 3 et 4 précédents constitueraient l’élément masculin. La pièce est robuste et vaste, les ares sourciliers sont nuls, le front se projette plus en avant que sur le facies masculin, mais en même temps il se rétrécit et s'incline rapidement en arrière. Ces caractères et d’autres influent assez sensiblement sur le protil, mais non sur la norma verticalis ou vue de dessus. Le prognathisme sous-nasal est deux fois plus accusé que sur le crane n° 4 et les dents sont usées. Quant au menton, il se projette en avant de manière très nette. 4. Grenelle, Carrière Hélie, Crâne n° 6 (voir fig. 18). — Ce crâne, figuré par E. Belgrand dans son bel ouvrage sur la Seine, ne diffère guère du précédent. Il appartient au type féminin et son indice céphalique 83.52 montre qu'il est également brachycéphale. Le prognathisme alvéolaire est bien marqué, le menton est plus grêle et moins arrêté dans ses contours, les dents sont peu usées. (Voir aussi fig. 17.) 9. Grenelle, Carrière Hélie, Crâne n° 7 (voir fig. 17). — Le Musée Carnavalet a reçu de M. E. Martin une voûte cranienne en assez mau- DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 174 Fig. 17. — Norma verticalis DES CRANES BRACHYCÉPHALES N°S 4, 5 6,7 ET &, DE LA CARRIÈRE HÉLIE, A GRENELLE. Partie supérieure des moyens niveaux. (1/4 grand. nat.) 4910. MÉN. 12 172 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE vais état, dont les contours sont semblables à ceux des crânes précé- dents ; mais tout l’ensemble est plus réduit, le sujet pouvant avoir au plus 18 ans. La mâchoire inférieure présente une proclivité plus grande du bord alvéolaire. Fig. 18. — CRANE FÉMININ N° 6, DE RACE BRACHYCÉPHALE, DE LA CARRIÈRE HÉLIE, A GRENELLE. Partie supérieure des niveaux moyens. Vu de profil, de face, en norma verticalis et d’arrière. (1/3 grand. nat.) G. Grenelle, Carrière Hélie, Crâne n° 8 (voir fig. 17). — Enfin, M. E. Martin à remis en dernier lieu au Muséum de Paris, un crâne de sujet jeune dont tous les caractères décrits précédemment sont à DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 173 peine atténués par l’âge. Ce crâne est accompagné de sa mâchoire inférieure. 7. Grenelle, Carrière Hélie, Mächoires inférieures n° 9 et 10. — En outre des calottes cràniennes et des crânes signalés ci-dessus, MM. de Quatrefages et le D' Hamy citent encore une mâchoire humaine réduite à ses branches horizontales et une demi-mâchoire (!), qui répètent les caractères déjà observés sur les ty ie brachycéphales féminins de Gre- nelle décrits ci-dessus. d. Crânes et ossements de Grenelle. Carrière Coulon. La partie supérieure des moyens niveaux de Grenelle n’a pas seule- ment fourni les restes de la carrière Hélie, car la carrière Coulon a livré aussi de précieux restes, consistant en deux calottes cràniennes du type de Cro-Magnon portant, dans (rania ethnica, les n°° 4 et 5 (carrière Coulon). Fig. 19. — Norma verticalis DU CRANE N° 4 DE LA CARRIÈRE COULON, A GRENELLE, Partie supérieure des niveaux moyens. Rapporté à la race de Cro-Magnon. (1/4 grand. nat.) Ces restes ne sont pas décrits; seul le n° 4 est figuré en norma ver- ticalis et son indice céphalique est 73.69. Le n° 5 est trop incomplet pour pouvoir en tirer l Mise céphalique avec exactitude. (!) Ces pièces sont figurées dans Crania ethnica. 174 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE A la carrière Coulon, la partie supérieure des moyens niveaux a donc fourni, non des brachycéphales comme à la carrière Hélie, mais deux Cro-Magnon semblables à ceux rencontrés dans le niveau sous-jacent. Aux deux horizons des niveaux moyens, la carrière Coulon n’a donc donné que des restes de la race de Cro-Magnon. c. Fragments de l’avenue de Clichy. Nous avons vu précédemment que la partie inférieure des moyens niveaux avait permis à M. E. Bertrand de recueillir un squelette fémi- nin de la race de Neanderthal ; M. Reboux, explorant la même sablière, a également rencontré, dans l’horizon supérieur, quelques restes intéressants, qui sont deux fragments de maxillaire inférieur et un fragment de crâne (1). Les deux premières pièces ont été trouvées à 4"20 de profondeur, soit à 1°25 au-dessus du niveau renfermant le squelette recueilli par M. E. Bertrand, c’est-à-dire vers le bas du sable jaune (sable gras) ‘plus ou moins argileux qui surmonte les lits de gravier. La première mâchoire à appartenu à un adolescent dont la dent de sagesse n’était pas encore poussée, et MM. de Quatrefages et Hamy admettent que ce maxillaire ne diffère de celui de la Naulette que par ses proportions plus exiguës. L’os est très épais, les deux prémolaires sont petites et un peu usées, les deux grosses molaires sont surmon- tées, l’une et l’autre, de cinq tubercules ; de plus, la seconde molaire est un peu plus grosse que la première. Par ses caractères, le fragment de mâchoire se rapporterait à un individu de la race de Neanderthal. La seconde mandibule de Clichy à appartenu à un enfant de 7 à 8 ans. Le profil mentonnier rappelle la mâchoire d’Arcy par l’efface- ment de ses tubercules geni inférieurs et par l’état de ses molaires de lait, tellement usées malgré la jeunesse, que l’étude des cuspides est rendue très difficile. Les savants auteurs de Crania ethnica rangent donc également ce deuxième maxillaire dans la race de Neanderthal. Enfin, en un autre point de la même sablière, M. Reboux a ren- contré deux fragments de crâne. Ce sont la moitié d’un frontal et le centre de l’écaille occipitale. (4) Ces trois pièces sont figurées dans Crania ethnica. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 179 Le demi-frontal est épais (8 millimètres), de structure dense, et il est remarquable par sa verticalité relative, par l'effacement de ses bosses et par son peu de courbure transversale. Les arcs sourciliers sont peu marqués, la racine du nez est large et plate, le contour de l'orbite anguleux. L’écaille occipitale ajoute ses caractères aux précédents pour con- duire à la conclusion que le crâne appartenait à la race brachycéphale. Ce crâne n'aurait donc rien eu de commun avec les deux fragments de mâchoire trouvés au même niveau. Pour être complet dans l’énumération des trouvailles, il faut encore ajouter que M. Reboux a découvert dans une sablière située route de la Révolte, à 4 mètres de profondeur, soit dans les moyens niveaux, quelques fragments de crânes humains trop petits pour en tirer une conclusion sérieuse et, dès lors, à placer définitivement parmi les matériaux Insignifiants. Entin, à la séance du 20 avril 1882 de la Société d’Anthropologie de Paris, M. le D' Topinard, alors secrétaire général de la Société, a fait la présentation du moulage d’un crane recueilli à Grenelle par le D' Bouland, dans les alluvions profondes, et offert par ce dernier au Musée de Madrid. Ce crâne, conservé à Madrid, était considéré comme de la race de Neanderthal, mais le moulage, envoyé à Paris par le D' Velasco, et étudié par MM. de Quatrefages et Hamy, a été reconnu comme devant se rapporter à la race de Cro-Magnon. C’est là une donnée intéressante; malheureusement nous ne pouvons faire état de ce crane dans la récapitulation des trouvailles, attendu que le niveau exact où 1l gisait n’a pas été déterminé. On peut simplement supposer qu'il provient de la partie inférieure des moyens niveaux. RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. De tout ce qui vient d’être dit, nous pouvons conclure : 1° Il est hors de conteste que les ossements humains de Grenelle et de Clichy ont été recueillis en place, dans la position précise et à la profondeur nettement indiquée par les auteurs des découvertes dans leurs travaux originaux. | Les anthropologues et les géologues les plus éminents sont allés sur 176 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE place constater le bien fondé des déclarations de MM. E. Martin, E. Bertrand et Reboux, et ils n’ont jamais émis le moindre doute au sujet de l'exactitude des observations. Seul G. de Mortillet à repoussé, si pas l’authenticité, au moins la valeur considérable des trouvailles, mais en présence des nombreuses erreurs similaires qu'il a commises, il n’a pu convaincre aucun des savants de l’époque. 2 L’ingénieur E. Belgrand étant considéré, même par les géologues d'il y à quarante ans, comme le meilleur connaisseur en terrains quaternaires, à apprécié l’âge des couches dans lesquelles les osse- ments humains étaient renfermés d’une manière complètement inexacte. Appliquant de manière exagérée la théorie des terrasses fluviales de Prestwich, il a considéré les dépôts quaternaires de la basse terrasse de la vallée de la Seine comme autonomes et comme représentant les tout derniers sédiments du fleuve quaternaire. En agissant ainsi, il est arrivé à considérer les « alluvions » qui surmontent son « gravier de fond » comme des couches relativement récentes à faune du Renne, établissant la transition entre l’époque quaternaire et l’époque moderne, c’est-à-dire d'âge précédant immédiatement Îa tourbe moderne du fond des vallées, et, de cette façon, il date les précieux matériaux de Grenelle et de Clichy des derniers moments du Quater- naire, précédant de peu l’époque de la Pierre polie. De là à considérer les crànes de Grenelle et de Clichy comme réel- lement néolithiques et modernes, il n’y avait qu'un pas. Ce pas a été aussitôt franchi, de sorte que de nos jours les précieux documents, privés de leur principale originalité, sont confondus dans la masse des squelettes néolithiques et ont perdu toute valeur scientifique propre, comme types de race notamment. 3° Les conditions stratigraphiques propres à chacune des découvertes non contestées comme faits, examinées à la lueur des connaissances actuelles, montrent clairement que Belgrand et ses admirateurs ont commis de graves erreurs. [ls n’ont pas reconnu l'importance ni l’âge des épaisses masses limoneuses quaternaires; aussi, appliquant sans discernement la théorie de Prestwich, ils se sont imaginés que ces limons étaient très anciens, voire même d'âge tertiaire, alors que le « limon des hauts plateaux », le plus ancien, à leur avis, n’est, en réalité, autre chose que l’Ergeron, le tout dernier des dépôts quaternaires. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE, bp Belgrand n'a done Jamais reconnu que, au-dessus des alluvions de Grenelle, qui appartiennent à la moitié inférieure du Quaternaire moyen, doit venir se superposer la masse des limons moyens, des équivalents du limon éolien ou Lôss interglaciaire (Riss-Würm) et de l’Ergeron surmonté de la terre à briques, qui constituent, le premier, la partie supérieure du Quaternaire moyen, les deux autres, le Qua- ternaire supérieur ; et ainsi tout à été incroyablement faussé. 4° Tout ce qui a été dit de l’âge des crànes de Grenelle et de Clichy est donc à réformer, et, remettant toutes choses en place, il y a lieu, désormais, de considérer les couches : gravier de fond, alter- pances de gravier et de « sable aigre », et sables argileux ou « sables gras », plus le gravier rubéfié qui recouvre ceux-ci, comme consti- tuant l’ensemble complet de la moitié inférieure du Quaternaire moyen, à faune de l’Elephas antiquus vers le bas, à faune mixte de l’Elephas antiquus et de l’Elephas primigenius avec Renne vers le haut, c’est-à-dire l’exact équivalent de l’assise campinienne des géologues belges. Ensuite, 1l y aura lieu de reconnaître, dans la mince couche de limon rouge (appelée anciennement Diluvium rouge) qui surmonte le gravier rubéfié, le représentant décalcifié et rubéfié de la base de la masse des « limons moyens », qui a été surmontée, à Grenelle et à Clichy, par l’Ergeron et par la terre à briques, les dénudations causées par les crues modernes de la Seine ayant peu à peu enlevé le manteau limoneux protecteur jusqu’au point où nous le trouvons aujourd’hui. 5° le gravier de fond, les alternances de gravier et de « sable aigre », les « sables gras » et le cailloutis supérieur de la vallée de la Seine correspondent absolument au gravier de fond, aux alternances de gravier et de « sable aigre », aux « sables gras » et au cailloutis crayeux dit Presle de la vallée de la Somme, et cette série étant, à Saint-Acheul par exemple, nettement recouverte de toute la masse Himoneuse divisible en trois assises, il ne peut être douteux qu'il en ait été de même à Paris, ainsi qu’on peut le constater du reste dans la vallée de la Seine, dès que l’on s'élève au-dessus du niveau des plus grandes crues modernes et notamment lorsque l’on observe les coupes de la moyenne terrasse, à Villejuif par exemple. C’est, du reste, la disposition qui existe partout dans la « Moyenne- Belgique » et principalement dans tout le Hainaut. Or, des recherches spéciales de M. Commont autour d'Amiens et des 178 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE miennes dans la vallée de la Haine il ressort que les faunes et les industries propres aux couches représentées à Grenelle et à Clichy sont parfaitement connues. Ces faunes et ces industries sont moins connues dans leurs détails stratigraphiques pour ce qui concerne Paris, où personne jusqu'ici ne s’est signalé par des recherches de haute précision ni par des publiea- tions complètes et détaillées comme le sont celles de M. Commont. « En gros », on voit cependant qu'il doit y avoir concordance par- faite et dès lors 1l faut admettre : a) Que le gravier de fond, à faune de l’Elephas antiquus, à Paris comme à Amiens, renferme l’industrie paléolithique primitive, à « taille intentionnelle » évidente, mais rudimentaire, que j'ai dénommée Strépyien. b) Que les alternances de gravier et de sable aigre, à faune mixte de l’Elephas antiquus et de l’Elephas primigenius, sont caractérisées par la présence de l’industrie chelléenne typique et notamment par des coups- de-poing taillés à grands éclats sur les deux faces, instruments qui peuvent être accompagnés de nombreux éclats utilisés ou non aux emplacements des ateliers de taille. c) Que les sables argileux dits « sables gras » dans lesquels s’éteint l’Elephas antiquus, pendant que l’Elephas primigenius avec son fidèle compagnon le Renne se développent, peuvent renfermer, comme à la carrière Tellier, à Saint-Acheul, une industrie chelléenne perfec- tionnée, en voie d'évolution vers le type Acheuléen inférieur ou Acheu- léen I. d) Que le cailloutis qui surmonte les « sables gras » contient tou- jours, quand les circonstances sont favorables, le véritable type de l’Acheuléen inférieur. | On voit donc, d’après les résultats nouvellement acquis, que les couches de Grenelle et de Clichy concordent exactement avec l’appari- üon du Paléolithique inférieur, suivie du développement de celui-ci depuis le stade rudimentaire ou Strépyien, jusqu’à un stade évolué tendant vers l’Acheuléen, en passant par le Chelléen typique. Loin d'être des spécimens d'humanité récente, tous les restes humains de Grenelle et de Clichy ont donc appartenu à des indi- vidus d'âge paléolithique inférieur, les débris humains du gravier DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 179 de fond étant d'âge strépyien, ceux du bas des alternances d'âge chelléen et ceux du haut des alternances d'âge chelléen évoluant vers l’'Acheuléen inférieur. Ces restes humains sont donc, en réalité, des documents d’une valeur scientifique capitale, ils sont les spécimens tant cherchés jusqu'ici et tant désirés de l'humanité paléolithique inférieure, 1ls sont en nombre imespéré, 1ls forment une richesse unique au monde. 6° Et maintenant que nous connaissons, enfin, l’âge de ces précieux matériaux, quel enseignement nous donnent-ils ? Ils nous disent : a) Qu’à l’époque où se déposait Le gravier de fond de la vallée de la Seine et de ses affluents et où l'Humanité, abandonnant la menta- lité stagnante ou éolithique pour acquérir la mentalité évolutive et progressive lui permettant désormais de concevoir, puis de réaliser matériellement des instruments nouveaux, grâce à l'application de la nouvelle méthode de travail de la pierre dite « taille intentionnelle », il existait au moins une forme humaine, malheureusement connue à Grenelle par une seule calotte cranienne très incomplète, mais per- mettant cependant de constater que cette forme humaine possédait un front sensiblement plus droit et plus développé que celui de la race de Neanderthal, front qui indique une mentalité compatible avec la connaissance de la « taille intentionnelle », signe certain de l’instau- ration du nouveau régime d'évolution et de progrès. Cet homme au front bombé, tout en conservant l’usage des outils de ses ancêtres à caractères primitifs, — dont l'Homme de Mauer est le tvpe, — y a ajouté l’emploi des armes de pierre répondant à un but déterminé et préconçu, et ainsi il s’est mis à tailler des rognons ou des blocs de silex, et 1l v a façonné des tranchants ou des pointes qui n’y existaient pas et a ainsi fait luire l'aurore de la grande période paléo- lithique qui commence, partout où nous avons pu le constater, par une industrie à base de taille intentionnelle rudimentaire que j'ai dénommée Strépyien. Ne connaissons-nous, de ce type humain nouveau, que l’insuffisant débris du gravier de fond de Grenelle? Heureusement non, car on a trouvé en 1888, sous les graviers de fond de la moyenne terrasse de la vallée de la Tamise, à Galley-Hill, un crâne, ou plutôt un squelette beaucoup plus complet que le débris de Grenelle et qui éclaire celui-ci. La nouvelle étude que j'ai faite des conditions de gisement du sque- 180 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE lette de Galley-Hill (1) m'engage à y voir un homme d'âge strépyien, qui pourrait être encore un peu plus ancien que celui de Grenelle et qui présente un front sensiblement développé, attribut de la mentalité évolutive. Ce type de Paléolithique primitif est fortement dolichocéphale et il présente à la fois des caractères élevés et des caractères primitifs. C’est ainsi qu'il montre d’une part un menton droit au lieu d’un menton fuyant et des orbites de forme carrée, tandis que les arcades sourci- lières sont encore fort proéminentes. La dentition est de type ancien; enfin, l’ossature montre que la taille est peu élevée. Ce stade d'évolution s’est plus ou moins fixé chez certains individus, car il a fourni une lignée de descendants qui ne disparaissent guère qu'à la fin de l’Aurignacien. On sait que le crâne du Lôss de Brünn et le squelette de Combe- Capelle (2?) ont appartenu à des descendants peu modifiés du stade évolutif strépyien de Galley-Hill et de Grenelle (gravier de fond). Voilà des points qui ne manquent pas d'intérêt. b) Si nous montons de quelques mètres dans les dépôts de Grenelle et de Clichy, nous rencontrons, vers ie bas des alternances de « sable aigre » et de gravier, un peu au-dessous du niveau des blocs erratiques, là où l’industrie chelléenne typique apparaît, une association déjà impor- tante de facies humains. Nous y reconnaissons : 1° Un spéeimen de la race primitive à mentalité stagnante ou éoli- thique, à front bas et fuyant, dans le squelette trouvé par M. E. Ber- trand à l'avenue de Clichy. Le crâne appartenant au squelette est malheureusement fort incom- plet, les màchoires manquent, mais son profil est tel que toutes les notabilités, et notamment les auteurs de Crania ethnica, l'ont rapporté à la race de Canstadt, c’est-à-dire de Neanderthal, facies féminin. C’est done le premier crâne neanderthaloïde d'âge paléolithique ancien connu, et il est des plus précieux, car il relie maintenant la mâchoire de Mauer aux squelettes neanderthaloïdes du Moustier (1) A. RuToT, Coup d'œil synthétique sur l’époque des cavernes. (BuLL. Soc. BELGE DE GÉOLOGIE, t. XXIII, 1909.) (2) M O0. Hauser veut bien me faire savoir que le crâne du squelette de Combe- Capelle est très dolichocéphale (ind. céph. env. 71). Ce caractère le rapproche égale- ment beaucoup du crâne de Galley-Hill. DES OSSEMENTS HÜMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 181 (Hauser) et de la Ferrassie (Peyrony), d'âge moustérien, et qui passaient pour les plus anciens connus, après la mandibule de Mauer; 2% Cinq spécimens plus ou moins incomplets de erànes rapportés, par les auteurs de Crania ethnica, à la race de Cro-Magnon, mais avec la réserve que ces crânes ne présentent les caractères de cette race que sensiblement atténués. Il persiste certains caractères primitifs et la taille des individus est plutôt petite. En somme, ce sont des pré-Cro-Magnon, consistant en un facies déjà plus évolué que le stade de Galley-Hill et dont l’évolution défini- ve, qui s’est fixée, semble s'être accomplie pendant ou un peu avant l’Aurignacien moyen. Des cinq spécimens de ce stade intéressant, deux proviennent de la carrière Hélie, à Grenelle, et trois de la carrière Coulon. Deux pièces de la carrière Coulon n’ont pu être déterminées sexuel- lement, mais un individu de la carrière Hélie est rapporté au sexe masculin, tandis qu’un autre de la même carrière et un troisième de la carrière Coulon sont considérés comme féminins ; 5” Enfin, une carrière située route de la Chaumière à fourni à M. Reboux des ossements et une mâchoire d'enfant de 9 ans environ, qui ont été considérés comme appartenant à une race brachycéphale. Ce n’est là qu’une simple indication. Il résulte des multiples trouvailles faites dans la partie inférieure de l’alluvion que, seule, l’extrême pauvreté des découvertes dans le gravier de fond a été cause de la constatation de l'existence d’une unique forme à ce niveau. Des recherches nouvelles fructueuses y feraient sans doute recon- naître, comme plus haut, la présence d'individus de la race de Nean- derthal associés au type évolutif de Galley-Hill. c) Si du niveau inlérieur de l’alluvion nous passons au niveau supérieur, situe vers le passage du « sable aigre » au « sable gras », là où l’industrie chelléenne commence à évoluer vers le type acheu- léen I, nous remarquons : 1° L'existence, à Clichy, de deux mâchoires d’enfants du type de la Naulette et rapportables à la race de Neanderthal. Voilà done, constatée ici, la persistance des Neanderthal au travers du Paléolithique inférieur, ce qui diminue la lacune dans la continuité des Neanderthaloïdes entre la fin de l’Éolithique de Mauer et le com- mencement du Paléolithique supérieur du Moustier et de la Fer- rassie ; 182 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE A 2% La présence de deux individus apparentés à ceux du type de Cro-Magnon, à la carrière Coulon, à Grenelle, faisant la suite naturelle des cinq pré-Cro-Magnon rencontrés au niveau immédiatement infé- rieur ; | 5° Le développement subit et intensif d’une race brachycéphale, simplement indiquée dans le niveau inférieur et qui se présente ici avec un effectif de six crànes ou calottes craniennes, d’un frontal et de deux maxillaires, répartis en deux spécimens masculins et en quatreféminins. Les six calottes craniennes et les deux mâchoires inférieures viennent de la carrière Hélie, à Grenelle; le frontal a été trouvé à Clichy. Et voilà ainsi tranchée la fameuse question de l’époque de l’appa- rition des Brachvcéphales dans nos régions que, tout le premier, je déclarais, à la fin de mon récent Coup d'œil synthétique sur l'époque des cavernes (!), être encore entourée de mystère. Les Brachycéphales, dans l’état actuel de nos connaissances, ont donc apparu, en France, pendant l’époque chelléenne; c’est là un fait bien acquis. . Seulement, il y a Brachycéphales et Brachvcéphales, et, d’après ce que nous en connaissons, 1ls ont apparu sous lPaspect d’un type bien spécial qui, certainement, s’est fixé et que l’on retrouve dans d'anciens cimetières de Lapons et notamment dans celui de Jokkmokk. C’est pour cette raison que les auteurs de Crañnia ethnica ont donné à la race quaternaire le nom de Prachycéphales laponoïdes ; 4 Enfin, dominant le tout, nous voyons les populations à mentalité stagnante des temps éolithiques (Quaternaire inférieur de Mauer) entrer dans les temps paléolithiques du Quaternaire moyen et per- sister, sans changements appréciables, jusqu’à la fin du Quaternaire, vivant en marge de l'Humanité nouvelle paléolithique, à mentalité évolutive et progressive, et munie des attributs naissants de l’intelli- gence consciente, de la réflexion et de l’abstraction, c’est-à-dire d’un front plus ou moins élevé, d’un menton droit et d’orbites carrées, caractères déjà discernables dans le stade évolutif de Galley-Hill et de Grenelle (gravier de fond), stade qui passe assez rapidement aux pré- Cro-Magnon pour aboutir, plus tard, aux Cro-Magnon, à l’époque aurignacienne. Plus que jamais un crâne neanderthaloïde n'indique aucun âge, c'est le milieu où on les trouve qui les date. (t) Bull. de la Société belge de Géologie, t. XXII, 1909, Mém. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 183 Tels sont les précieux et nombreux enseignements que nous pouvons tirer de la revision stratigraphique des restes humains de Grenelle et de Clichy. RÉFLEXIONS Nous pourrions clore ici le présent travail, si quelques réflexions utiles à exposer ne nous venaient à l'esprit. Et tout d’abord, peut-on expliquer pourquoi les squelettes humains du Paléolithique ancien des bas niveaux de Paris ont pu se conserver jusqu’à nos Jours ? Nous croyons cette explication facile. En premier lieu, il a déjà été établi ci-dessus, par la connaissance des sinuosités de la Seine, que les deux points de Clichy et de Grenelle étaient particulièrement bien situés pour recevoir les corps d'hommes ou d'animaux surpris par les crues. Sur la rive convexe, les eaux s’'étendaient en large biseau sur la pente douce produite par les atter- rissements, où, à cause de leur faible épaisseur et des frottements, les eaux vives perdaient leur vitesse, ce qui permettait aux corps flottants touchant le fond de s'arrêter dans leur course, puis d’être ensevelis sous les alluvions sableuses qui se déposaient là pour le même motif de perte de vitesse des eaux. On sait, de plus, que les points d'occupation des populations ainsi que les ateliers de taille étaient établis tout au bord de l’eau, sur des plages caillouteuses où s’accumulaient les dépôts lors des crues; il suffisait d’une crue subite du fleuve se produisant la nuit, par exemple, pour amener des noyades, surtout de femmes et d’enfants, ce qui semble être ici le cas. Ce point paraît bien établi, mais il nous faut savoir maintenant pourquoi les corps des noyés, d’abord emportés par le courant, puis déposés sur les points d’atterrissement de la rive convexe, ont pu nous être conservés dans les alluvions où ils avaient été ensevelis. Tout le secret de cette conservation réside dans la connaissance d’un principe d'observation et de quelques cotes d’altitude. Ce principe consiste en ce que les corps organiques se conservent presque indéfiniment lorsqu'ils sont immergés sous l’eau (1), de sorte qu'il nous suflira de connaître les cotes du gisement et des niveaux du (1) C'est-à-dire privés du contact de l’air. 184 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE fleuve pour savoir si le gisement se trouve dans ou très près de la nappe aquifère, très abondante dans les sables et les graviers. La cote du sol, à Grenelle (carrière Hélie), est 31 mètres. La cote la plus élevée des principales trouvailles (partie supérieure des alternances de sable ei de gravier) est 2950; d’autres sont à 28"50 et même à 27"50 (entre 1240 et 350 sous le sol). Or, le niveau moyen de la Seine est à la cote 26, et comme la car- rière Hélie se trouve à environ 500 mètres, du fleuve, il peut y avoir un relèvement sensible du niveau aquifère qui fait que tous les objets situés sous la cote 27 sont perpétuellement noyés. Mais les crues de la Seine sont nombreuses et parfois considérables, et il a été constaté qu’à toutes les crues un peu fortes le sol de Gre- nelle est recouvert; d’où imprégnations abondantes ‘qui placent les objets situés sous la cote 29 dans une zone de forte humidité persistante et de conservation passable des corps organiques (1). Mais il existe une troisième cause qui a puissamment contribué, avec la forte humidité, à la préservation plus ou moins satisfaisante des osse- ments humains : c’est l’épais manteau limoneux qui à certainement, recouvert les couches inférieures du Quaternaire moyen. Ces limons, surtout les limons moyens (limon hesbayen), sont souvent argileux et pratiquement imperméables aux eaux d'infiltration; ils ont donc pu jouer, pendant très longtemps, le rôle de recouvrement protecteur, et leur délavage pendant l’époque moderne n’a pu être effectué en entier, car il en reste encore, à la surface des sables gras, une pellicule appréciable, d'autant plus imperméable que, le calcaire ayant été dissous, ce qui reste n’en est que plus argileux et plus compact. On voit donc qu’à Clichy, comme à Grenelle, les circonstances naturelles ont été favorables à la conservation des fossiles. Vient maintenant un autre point : Non seulement les restes humains de Grenelle et de Clichy ont repris la valeur qu’on leur attribuait lors de leur découverte, mais la fixation de leur âge vrai, beaucoup plus ancien que ce que l’on pensait, double encore leur importance. Il y a plus : ces vénérables débris viennent précisément se placer en un point de l'échelle chronologique en face duquel une lacune désastreuse existait depuis l’origine de l’Anthropologie. (t) L’altitude des sables gras de Clichy et de Grenelle au-dessus de la cote 29 explique immédiatement l’absence de fossiles dans ces sables. Les restes organiques qu'ils renfermaient ont été CORRE dissous par les eaux d'infiltration super-- ficielle. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 185 Nous nous voyions obligés d’avouer que nous ne connaissions rien de l'Homme qui a taillé les haches en amande, c’est-à-dire de l'Homme synchronique d’une des phases les plus intéressantes de l’histoire de l'Humanité. La case des restes humains placée en regard du Paléolithique infé- rieur restait obstinément vide. IL est vrai qu’un premier document —- déjà ancien, mais méconnu — y a été placé récemment : c’est le crâne de Galleÿ-Hill qui, à mon avis, vient se ranger en regard du Strépvien, phase la plus inférieure et rudimentaire du Paléolithique. Or, ce n’est plus un crâne que nous avons à placer maintenant devant les larges cases vides qui ont nom : Strépyien, Chelléen et Acheuléen inférieur, ce sont, outre le crâne de Galley-Hill, treize erânes ou fragments de crânes de Grenelle et de Clichy, dont douze viennent s’aligner devant la case Chelléen ! Je ne puis me dissimuler que nous soyons en présence, pour la Paléontologie humaine, d’un fait de la plus haute portée; à Grenelle et à Clichy sont les clefs des origines de l'Humanité paléolithique, c’est-à-dire de l'Humanité consciente et idéaliste, du berceau de l’Homo sapiens. Or, tout d’abord une première mesure s'impose : c’est la réunion, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, de tous les précieux débris recueillis par E. Martin, E. Bertrand et Reboux. Il y a là un groupe unique au monde, qui ne peut rester dispersé, qui ne prend sa valeur que complet et mis sous la sauvegarde du seul établissement scientifique où 1l soit à sa vraie place. Je crois que l'avis des savants, tant français qu'étrangers, ne peut être, à ce sujet, qu'unanime. | Mais Lout précieux qu’ils soient, les éléments de ce trésor de Paléon- tologie humaine sont presque tous affreusement mutilés. Trouvés au hasard de travaux à but exclusivement industriel, extraits hâtivement par des ouvriers, à la bêche et à la pioche, les squelettes ou les crànes, souvent entiers, munis de leur mandibule inférieure, n’ont été mis au Jour que par le coup brutal et aveugle qui les a réduits en poussière, de sorte que si on les possédait tels qu’ils avaient été conservés depuis de nombreux milliers d'années, leur valeur scienti- fique en serait encore décuplée. Or, nous savons où se trouve le gisement de ce trésor. E. Martin nous dit que les principales trouvailles se faisaient du côté gauche de la carrière Hélie, dont on retrouverait certainement l'emplacement le long de la rue Saint-Charles, à Grenelle. 186 A. RUTOT. — REVISION STRATIGRAPHIQUE Avant qu'il soit irrémédiablement trop tard, ne serait-il pas indispen- sable que le Muséum de Paris fût doté par le Gouvernement, par de généreux mécènes, par des fonds internationaux ou même par tous ces moyens réunis, de manière à pouvoir entreprendre, avec d'énormes chances de réussite, des recherches scientifiques et méthodiques (1) au point tout désigné pour les fouilles. Ces fouilles, probablement peu vastes et peu profondes, pourraient vraisemblablement fournir à la science plusieurs nouveaux crânes ou squelettes de races diverses et suffisamment complets pour être soumis à l’étude détaillée, et peut-être ainsi serions-nous mis en possession, dès maintenant, de pièces qui éclaireraient, d’une manière définitive, des points qui risquent de rester obscurs pendant bien longtemps encore. On subsidie souvent avec largesse des travaux en pays lointains destinés à fournir des résultats bien moins importants que ceux que l’on serait presque certain d'obtenir à Paris. Je ne saurais trop engager tous ceux qui s'intéressent aux origines de l'Humanité — et ils sont nombreux à présent — à s'unir en vue de provoquer sans tarder des recherches importantes, devant nous permettre d'arriver à la connaissance prochaine et complète de l'Homme paléolithique ancien. Addenda. — Désirant me rendre compte de létat actuel des lieux, à Grenelle, en vue des futures fouilles à effectuer par le Muséum de Paris, j'ai eu recours à l'extrême obligeance de notre zélé confrère M. Marcel Hébert, membre de la Société préhistorique de France, qui, à ma demande, a bien voulu se rendre rue Saint-Charles, à Grenelle, pour constater l’état présent des lieux. Après enquête, la position exacte des carrières Hélie et Coulon, où les découvertes principales ont été faites, a pu ètre fixée avec certitude. D’après ces constatations, il se fait que l’intervalle compris entre les (1) Pour l’exécution des fouilles, je ne saurais trop préconiser le système que le Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles utilise en ce moment pour s'emparer, dans des terrains meubles, d’ossements de cétacés et autres fendillés en millions de petits fragments presque sans cohésion. Ce moyen consiste à délaver le terrain au moyen d’eau foulée et s’échappant, avec des vitesses que l’on peut régler, par une pomme d’arrosoir. On dégage ainsi les pièces de manière à pouvoir les engager dans du plâtre et à en prendre ensuite possession avec toute la sécurité possible pour en assurer la conservation intégrale. DES OSSEMENTS HUMAINS QUATERNAIRES DE L'EUROPE. 187 deux exploitations disparues se trouve précisément en face de la rue Balard, qu’il est question de prolonger jusqu’à la Seine. Il est utile de remarquer qu'Émile Martin et Belgrand déclarent que les ossements humains ont été trouvés dans la partie gauche de Îa carrière Hélie ; or l’ancienne carrière Coulon est précisément à gauche de la carrière Hélie, d’où l’on peut conclure qu’il y a toutes chances de rencontrer des restes humains entre les deux anciennes exploitations el qu'ainsi le prolongement de la rue Balard offrirait un merveilleux terrain de fouilles et de trouvailles. Un accord entre la Ville de Paris et le Muséum serait donc haute- ment profitable à la Science, qui pourrait trouver, dans l’emiplacement désigné, des matériaux d’une richesse et d’une valeur scientifique vraiment incomparables. Je fais personnellement des vœux pour que l'accord soit réalisé et pour que le Muséum de Paris, doté des fonds nécessaires, puisse entre- prendre Les recherches, alors qu'il en est temps encore. 4910. MÉM. 13 REMARQUES SUR LA FAUNE EE L'RORIZON STRATIORAPHIQUE de quelques gîtes fossilifères infradévoniens PAR Eug. MAILLIEUX. L'exploration méthodique d'une notable partie des gîtes fossilifères que l’on rencontre partout, dans la bordure méridionale du bassin dinantais, au sein des formations que la Carte géologique officielle de Belgique range dans l’assise d'Houffalize (— Cb2), m'avait amené à conclure par la comparaison des faunes, ainsi que je l'ai exposé déjà (1), à l’existence, dans ces dépôts, de plusieurs niveaux dont deux sont nettement différents. On peut y suivre, en effet, de la base au sommet, l’évolution graduelle de la faune nettement siegenienne vers une faune emsienne identique à celle de Daun et d'Oberstadtfeld, à tel point qu'il n’est plus permis de continuer à considérer comme d'âge hunsrückien la parue supérieure de la bande méridionale Cb2 de la Carte, que ses éléments fauniques rangent incontestablement dans l’assise de Vireux et qui constitue purement et simplement la base de l’Ahrien (?). Ce niveau correspond, sous un facies emseux, au niveau (facies anoreux) du grès blanc de Mormont. (4) Bull. Soc. belge de Géol., t. XXII, 1909, Proc.-verb., p. 196. 2) Idem, t. XXIIT, 1909, Mém., p. 395. 190 E. MAILLIEUX. — LA FAUNE ET L'HORIZON STRATIGRAPHIQUE L'examen et la détermination des matériaux du Musée royal d’His- toire naturelle de Bruxelles n'ont fait que confirmer entièrement mes vues et me permettent, dès à présent, d'apporter à la connaissance du problème une documentation des plus décisives. Ces matériaux com- prennent effectivement de riches séries de fossiles récoltées avec le plus grand soin, pour ainsi dire aux deux extrémités Est (Couvin) et Ouest (Grupont-Saint-Michel; de la bordure Sud du bassin de Dinant, et la concordance des résultats acquis prouve la constance des niveaux dans toute leur étendue. On sait que dans ses remarquables travaux sur la stratigraphie de l’Ardenne, dont on peut dire qu'il fut en quelque sorte le créateur, M. Gosselet, se basant sans nul doute sur des raisons purement litho- logiques, exclut de son Abrien tout ce qui n’offre pas nettement le facies « grès de Vireux » (1). Cela explique pourquoi la liste des fossiles qu'il a donnée dans l’Ardenne (?) est si pauvre en espèces et pourquoi, l’ensemble de cette faune n’offrant réellement rien de bien caractéristique, l’auteur a pu en conclure que Ja faune ahrienne ne possède pour ainsi dire pas d'espèces qui lui soient spéciales 5). Il en résulte aussi, cConséquemment, qu'une certaine parte des fossiles de sa liste du {/unsrückien (*) doit en être séparée comme appartenant en réalité à l’Ahrien. Certes, nul plus que moi n’admire profondément l’œuvre magistrale, la science éprouvée et le grand et puissant talent d'observation de notre éminent confrère lillois; et lon me permettra d'estimer que je n’enlève- rai rien à sa gloire en établissant que l’on doit comprendre autrement qu'il le faisait, la limite des deux assises de Montigny et de Vireux. Logiquement avec le principe qu’il adoptait, M. Gosselet sépara done de l’assise de Vireux, pour les ranger dans son assise de Montigny, le grès blane de Mormont ainsi qu'une série de dépôts homotaxes du grès de Mormont, mais composés de grauwacke et de quartzophyllades à facies Hithologique hunsrückien d'apparence. Cependant, l’ensemble faunique de ces dépôts n’a plus qu'une parenté très lointaine avec la faune siegenienne qui distingue le Hunsrückien (Cb2 — Sg2) tel qu'on doit le comprendre, c’est-à-dire tel qu’on l’observe dans la vallée de la (1) L’Ardenne, 1888, p. 350. sa (2) Loc. cit., p. 350. Voir aussi : Ann. Soc. géol. du Nord, t. XIII, 1886, pp. 298-309. (5) L'Ardenne, p. 350. On sait, au contraire, que la faune ahrienne de Daun et d’Oberstadtfeld est parfaitement caractéristique. (4) Loc. cit., pp. 323-324. DE QUELQUES GITES FOSSILIFÈRES INFRADÉVONIENS. 191 Sieg. En réalité, comme je l'ai dit plus haut, elle n'est autre que la faune des untere Coblenzschichten, avec survivance de quelques formes, d’ailleurs peu caractéristiques, des Siegenerschichten, indiquant tout au plus une zone de base de l’Abrien correspondant vraisemblablement en gros aux untere Grenzschichten de la région rhénane. La Commission de la Carte géologique de Belgique semble avoir adopté les vues de M. Gosselet au sujet des assises d’Houffalize ((b2) et de Vireux (Cb5), sauf toutetois en ce qui concerne le grès blanc de Mormont; car M. X. Stainier, à qui on doit les tracés géclogiques de la feuille de Mormont-Durbuy, y à placé avec raison cette roche à la base de l’assise de Vireux sous la dénomination Cb5q. Mais partout où j'ai pu explorer, dans la bordure Sud du bassin de Dinant, les dépôts que la Carte géologique répute hunsrückiens (— €b2), j'ai rencontré avec une remarquable constance, à leur sommet, cette zone synchro- nique des grès de Mormont, mais à facies emseux, que je viens de signaler et dont on ne peut, comme on le verra plus loin, révoquer en doute l’âge incontestablement abrien. Vers le milieu de l’assise Cb2, on rencontre un niveau d'apparence moins constant, mais dont la faune, outre des formes nettement siege- niennes, renferme déjà un certain nombre d'espèces emsiennes, alors qu'à sa base la même assise possède un niveau bien constant, dont l’ensemble faunique est parfaitement siegenien et pourrait même être confondu avec la faune de Seifen : c’est ainsi que J'ai été autorisé à dire, dans les lignes qui précèdent, qu'il est aisé de suivre, dans ses phases principales, l'évolution de Ia faune siegenienne vers la faune si caractéristique de Daun et d’Oberstadtfeld. La regrettable disparition des documents topographiques formant le précieux état civil des collections dévoniennes du \iusée, enlevés par M. Dupont à la suite d'incidents qu'il ne m'’appartient ni de rappeler ni d'apprécier, n'avait pas été sans apporter tout d’abord un grave obstacle à la bonne marche de l'étude que j'ai entreprise. Tou- telois, par la suite, grâce aux indications du préparateur, M. À. Ledue, qui fut l’aide intelligent et assidu de M. Dupont dans son exploration du Dévonien, et grâce surtout à la découverte toute récente, dans les dossiers de Béclard, de plusieurs plancheites de la Carte au 1/9 000 portant le repérage exact de certains gîtes très importants, accompa- gnées d’un carnet de notes de voyage, 1! m’a été possible de tirer, des riches séries infradévoniennes du Musée, tout le parti que comporte leur haute et inestimable valeur documentaire. Ces circonstances m'ont permis, en outre, de préciser l'horizon stratigraphique exact des gites 192 E. MAILLIEUX. — LA FAUNE ET L’HORIZON STRATIGRAPHIQUE de Saint-Michel, n° 25 (Thiers des Grippes), et de Grupont, n° 8699, et de corriger en même temps une grave erreur commise par Béclard dans son travail sur la faune de Ssint-Michel, relative à l’indication topographique du gite (1). Les gisements que je me propose d'examiner dans cette note sont au nombre de sept | Trois appartiennent à la base du Siegenien supérieur Sg2 (— Sg2a) correspondant à la base de l'ussise d’Houffalize Cb2 : 1° Feuille de Saint-Hubert, n° 25 (Saint-Michel); 2 Feuille de Grupont, n° 8699; 5° Feuille de Couvin, n° 87923. Deux autres gites, peu ou pas représentés au Musée, mais dont je possède d’abondants matériaux, sont situés vers le sommet du Siege- nien supérieur (—Sg2b), soit dans la partie movenne de l’assise d'Houffalize Cb2 telle que la comprend la Commission de la Carte géologique : 4° Feuille de Couvin, n° 81145 ; 20 Feuille de Couvin, série #, n° 2. Enfin, les deux derniers gisements appartiennent à la base de l’'Emsien (— Emla) concordant avec le sommet du Cb2 de la Carte : 4° Feuille de Couvin, n° 8697 ; 2% Feuille de Grupont, n° 8542Pi5, A. Gîtes siegeniens. a) BASE DU SIEGENIEN SUPÉRIEUR (Sg2a). 1° Gîte de Saint-fichel, feuille de Saint-Hubert, n° 23. La faune du Thiers des Grippes a fait l’objet d’un travail de Béclard, dans lequel l’auteur indique comme suit l'emplacement topographique du gîte fossilifère (?) : « Le gîte principal de Saint-Hubert est situé à 400 mètres au Nord du ruisseau Za Masblette, à l'endroit appelé Thiers des Grippes. » La position est exactement indiquée par le point À sur la réduc- tion ci-dessous de la partie Nord-Ouest de la feuille de Saint-Hubert, d’après la Carte militaire. » _ Le point est repéré par Béclard, sur l’extrait précité de la Carte joint (1) Bull. Soc. belge de Géol., t. T, 1887, Mém.. p. 63 (carte). (Cr Loccit. DE QUELQUES GITES FOSSILIFÈRES INFRADÉVONIENS. 193 à son travail, comme se trouvant à 2 040 mètres à vol d'oiseau vers Île Sud-Est des anciens fourneaux de Saint-Michel. En reportant ce point sur la Carte géologique, levée par Forir, on constate qu’ainsi indiqué, il se trouve en pleine bande taunusienne, à environ 680 mètres à l'Est de la limite supérieure, remontant vers le Nord, séparant le Taunu- sien Cb1 de l'Hunsrückien Cb2. Autour de cet endroit, Forir à constaté des affleurements tantôt de grès (facies d’Anor), tantôt de grauwacke, grès et schistes (facies de Mirwart) du Cb1. La faune de ce gîte différant de la faune taunusienne et offrant un facies hunsrückien bien marqué, une erreur était certaine soit dans les tracés de Forir (peu probable dans le cas présent), soit plus vraisemblablement dans le repérage indiqué par Béclard, car M. Dupont, frappé de l'aspect de cette faune, n'avait pas hésité à faire ranger les fossiles de Saint-Michel parmi le Hunsrückien. Les cartes-minutes des dossiers de Béclard me prouvè- rent que mes prévisions étaient parfaitement fondées, le gîte de Saint- Michel se trouvant en réalité à environ 1 kilomètre à l'Ouest du point marqué par Béclard dans son travail précité! Cela ressort nettement, en outre, des notes de voyage tenues en 1891 par Béclard lui-même, où il indique que le gîte en question est situé à 350 mètres de l'entrée du nouveau chemin alors en construction, point que J'ai pu parfaite- ment préciser par la comparaison avec les anciennes cartes. Ainsi rectifié, on constate que, conformément aux caractères de la faune, le gîte est bien situé dans la bande hunsrückienne Cb2, et à moins (le 200 mètres de la limite séparative du Cb1 et du Cb2, soit vers la base du Cb2, niveau que j'indique sous la dénomination Sg2a. La faune, dont j'ai opéré la revision, se compose des espèces suivantes : Revision Maillieux, 1910. Déterminations de Béclard (!). GASTÉROPODES. Platyceras cf. dubium Barrois sp. — aries Maurer sp. LAMELLIBRANCHES. | Actinodesma obsoletuin Goldf. sp. 4887. Avicula lamellosa Goldf. Pterinea costata Goldf 1887. Pterinea costata Goldf. Gosseletia carinata Goldf. (1) Voir les travaux publiés par Béclard, parus dans les Bulletins de la Société belge de Géologie, t. 1, 1887, Mém., pp. 60-96; t. IV, 1890, Mém., pp. 29-32; t. IX, 1895, pp. 129-240 et pp. 260-9288 des Mémoires. 194 E. MAILLIEUX. — LA FAUNE ET L’HORIZON STRATIGRAPHIQUE BRACHIOPODES. 1 | | Spirifer excavatus Kayser. —. SOIArs KTaNnlz; — Bischofi (Rœm.) Giebel. — hystericus Schloth. — latestriatus Maur. — _ primaevus Stein. — cf. primacvus Stein. Cyrtina heteroclyta Defr. Rhynchonella (Camaratæchia) dalei- densis Rœm. Rhynchonella (Plethorhynchus ?) papilio Krantz sp. Rhynchonella (Plethorhynchus?) Dan- nenbergi Kayser. Orthis (Schixophoria) provulvaria Maur. —— — personata Leiler. — (Dalmanella) circularis Sow. sp. Orthothetes ingens Drevermann. Dielasma rhenana Drevermann. Meganteris Archiaci Vern. Stropheodonta(Leptostrophia) subarach- noidea Arch. Vern. sp. Stropheodonta Murchisoni Arch Vern. sp. — Sedgwicki A V. sp. — gigas M’Coy sp. Athyris undata Defr. sp. | | 1887. Spirifer Gosseleti Béclard ex parle. 1895. Spirifer hystericus Gosseleti Bécl. ex parle. 1887-1895. Spirifer daleidensis Stein. 1887-1895. — — — (1). 1887-1895. — hystericus Gosseleti Pcelard ex parte. 1587. Spirifer Braujani Béclard et pri- maevus Stein. 1887. Spirifer Decheni Kayser. 4895. — yrimaevus Stein. 1887. Cyrtina heteroclyta Defr. 1887. Rhynchonella daleidensis Rœm. 1887-1890. Rhynchonella Pengelliana Davids. 1887. Rhynchonclla Stricklandi Sow. 1881. — conf, Fitchana Hall. 1887. Orthis strigosa Sow. 1891. — musischura Béclard. 1881. : "—" CircUlAIS SON: 1887. Streptorhynchus umbraculum Schl. 1887 Athyris undata Defr. sp. ex parte. 1887. Sirophomena subarachnoïdea A. V. 1887. — Murchisoni A. V. 1887. — Sedgwicki À. V. 1887. — protæniolata Maur 4887. Athyris unduta Defr. BRYOZOAIRE. Fenestella sp. | 1887. Fenestellu = ? Myophoria sp. + _— = = __ Cypricardinia sp . + = = ee — 216 E. MAILLIEUX. — LA FAUNE ET L’HORIZON STRATIGRAPHIQUE Untere Coblenz- ener- E DR Genre, espèce, auteur. ë à = QO schichten. Sie TH rs) = Se Q TO = [ei = — fn © un 4 LS [cb] Le] ps m2 © — sp. Cf. tumida Rœm. — sp.cf. Kahlebergensis Beush. Leda (Nuculana) securiformis Gdf. BRACHIOPODES. Spirifer arduennensis Schnur. — subcuspidatus Schnur.. Spirifer subcuspidatus var.alataKay. = carinatus Schnur. — aff. carinatus Scupin . — unduliferus Kavs. DOS var. hercyniae Gieb. ne re + | Svirifer latestriatus Maur. . Cyrtina heteroclyta Defr. Orthis ( SL ie AE ) re Schl. SDS : Orthis (Dal role circularis ou Spa vie : . Stropheodonta Murchisoni A. V. sp. + — virgata Dreverm. + + + + — sp. cf. virgata Drev. + | LAMELLIBRANCHES (suite). Nucula curvata Maur. . . . . — fascigera Dreverm. . — piligera Dreverm. | — aff. gigas (M Coy sp.) DrevermE NSP nee + | + Stropheodonta ( EST UE Dreverm. . LU ee + + + + + + + + + + + Cr PE PE ie + | : ee ER HE ER E 22 EU +] | CN eee NT HR ETS FR) D + + + + | Re MR 7 DE QUELQUES GITES FOSSILIFÈRES INFRADÉVONIENS. BRACHIOPODES (suite). Stropheodonta (Douvillina ) ce rs Dreverm Stropheodonta ( ne ) cp nata SOW. Sp. . Stropheodonta (L AS LODREE Je suba- rachnoïdea A. V.sp. . Tropidoleptus carinatus Gonr. sp. . Leptaena (Leptagonia) rhomboïdalis DAMES EL", © Lx Orthothetes umbraculum Schl. sp. . Meganteris Archiaci Vern. Dielasma rhenana Dreverm . Athyris undata Defr. sp. — sp. cf. caeraesana Stein sp. — sp. cf. aliena Dreverm. Atrypa reticularis L. Anoplotheca venusia Schnur sp. Chonetes sarcinulata Schl. sp. . — plebeja Schnur. Chonetes semiradiaia Sow. sp. : — dilatata Rœm sp — Sp. Uncinulus antiquus Schnur. — (Éatonia) eifeliensis Drev. Rhynchonella ( ne tunes ? ) Dannenbergi Kays. . Rhynchonella ( Plethorh nee 7 ) dunensis Dreverm . . + + + + + + + + + + + + + + ® à D © + pd CS) = (æ HO + + + + + [= [ab] — ie Le) 4 Le D) u2 Oberstadtfeld. 217 gener- schichten. Sie + + + 218 E. MAILLIEUX. — LA FAUNE ET L’HORIZON STRATIGRAPHIQUE = UE 5 re LÉ En Sn nn 8 S Genre, espèce, auteur. > © 2 22< = SE = ? 5 © ST a €,® + En. > = E se a de e 2 2 An à S > BRACHIOPODES (suite). Rhynchonella (Camarotoechia de dalei- densis Rœm. . . s +- + + +- 4e Craniella cassis Leiler sp. . . . + — + + _ BRYOZOAIRE. FenestelliiSp Re Er + + — — 2e ANTHOZOAIRES. Pleurodyctium problematicum Gdf. +- +- + Je %. ? Zaphrentis primaevus Stein. . . + _ _ LE Ds PAlveDliteS SD. 2 CRE RER — ie _— Dre fa Aulopora sp. cf. serpens Goldf.. . — + + + + ÉCHINODERMES. ? Xenaster sp. cf. latiscutatus Sandpb. SD: Eu ee Si LS <= == = 2 LS Articles de Crinoïdes . . . . . + _ _ = es Pour terminer, je donne ci-après, à titre comparatif et documen- taire, la liste des fossiles du grès de Mormont (Cb5g — Emla, facies anoreux), tels qu’ils sont représentés dans les séries du Musée royal d'Histoire naturelle : TRILOBITES. Homalonotus rhenanus C. Koch. — sp. cf. mullicostatus CG. Koch. — ‘Sp: Cryphaeus sp. Dalmanites? sp. DE QUELQUES GITES FOSSILIFÈRES INFRADÉVONIENS. CÉPHALOPODE. Orthoceras sp. GASTÉROPODES. Platyceras (Pileopsis) cassideus A. V. sp. Loxonema sp. Pleurotomaria sp. cf. striata Goldf. Bellerophon trilobatus var. typus Sandberger. — — — tumidus Sandberger. — = — acutus Sandberger. —- sp. conf. brevis Maurer. Tentaculites scalaris Schl. Platyceras dubium Barrois sp. — cf. selcanum Giebel. — Sp. — (Hercynella ?) incerta Barrois. LAMELLIBRANCHES. Pterinea costata Goldf. — Cf. fasciculata Goldf. Prosocælus pes-anseris Leil et Wirtg. Avicula pseudolaevis Œhl. Chenodonta migrans Beush. — Maureri Beush. — Maureri var. dunensis Beush. — sp. cf. unioniformis Sandb. — Sp. Carydium cf. sociale Beush. — gregarium Beush. — Sp. ? Cucullella solenoïdes Goldf. Myalina nov. sp. aff. crassitesta Kays. Myalina sp. Modiomorpha cf. elevata Krantz. Phtonia cf. sectifrons Hall. Kochia capuliformis Koch. sp. Myophoria sp. cf. Ræmeri Beush. Goniophora? cf. bipartita Rœm. Goniophora sp. Conocardium sp. cf. cuneatum Roœm. 290 LA FAUNE ET L'HORIZON STRATIGRAPHIQUE, ETC. BRACHIOPODES. Spirifer carinatus Schnur. — carinalus var. ignorata Maur. — subcuspidatus Schnur. — hystericus Schlotheim. -— Sp. Rhynchonella (Camarotoechia) daleidensis Rœm. ? Uncinulus (Eatonia) eifeliensis Dreverm. Dielasma rhenana Dreverm. Stropheodonta (Leptostrophia) 5 ne AE Ds Revision me re ossements humains se ai ide ÿ: ” VE EE Maillieux. Re sur la faune et l'horizon de _ gites fossilifères infradévoniens AE De TU 1 RELGE DE GÉOLOGIE DE PALÉONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE ’ (BRUXELLES) Vingt-quatrième année Tome XXIN © 1910 2 Fascicule II : Got Domi se prastiimiiitiiiets un, BRUXELLES 2, IMPRIMEUR DES ACADÉMIES ROYALES DE BELGIQUE Û 142, rue de Louvain, 12 | : f LS 1910 LES EAUX SOUTERRAINES BE AC SUPDE PAR J.-G. RICHERT Ingénieur conseil, Ancien professeur à l'École polytechnique à Stockholm, Docteur ès sciences honoris causa. AVANT-PROPOS Le présent travail cherche à résumer le résultat de plusieurs années de mes études dans le domaine de l’hydrologie. Une partie de ce qu’il contient à déjà paru dans différentes brochures intitulées : Om grund- valinets {ôrekomst och anvaändning (La présence et l’emplor des eaux souterraines); Les eaux souterraines artificielles ; Bassins d'infiltration ; L'abaissement progressif du niveau des eaux souterraines, etc. Les données géologiques sont empruntées au Skandinaviens geografiska ulveckling de De Geer; au Jordens historia de Nathorst, aux Comptes rendus de la Société géologique de Stockholm et à d’autres publications. 229 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. Si ma qualité d’amateur dans les sciences géologiques m'a fait com- mettre quelques erreurs, je prie les hommes du métier de m’accorder toute leur indulgence. En réalité, ce travail est écrit pour mes col- lègues, c’est-à-dire pour les ingénieurs, mais j'ose espérer que les matériaux d’explorations hydrologiques pourront, en quelque mesure, aider à l’étude des formations quaternaires de la Suède. INTRODUCTION Le vieux dicton « l’eau est un bon serviteur et un mauvais maitre » s'appliquait originairement aux cours d’eau à ciel ouvert qui peuvent être utiles ou nuisibles à l’homme. Il en est de même des eaux souter- raines. Nous tirons de la profondeur des « oses (äâsar) à pierres roulées » l’eau la plus parfaite que nous employions pour l’usage domestique, mais les infiltrations qui pénètrent dans les fondations des construc- tions sont malsaines, et les terrains marécageux tuent les blés et les bois. La mission de l’ingénieur est tantôt de mettre à profit les bonnes propriétés des eaux souterraines, tantôt de combattre celles qui sont nuisibles; ces tâches peuvent être aussi intéressantes et aussi difficiles l’une que l’autre. Les lois qui régissent la présence de l'eau dans la nature ne sont pas encore entièrement étudiées, et la connaissance que nous avons des cours d’eau souterrains a été acquise pendant les dernières décades. En général, on appelle hydrographie la science qui traite de la pré- sence des eaux dans la nature, mais lorsqu'il s’agit d’eau souterraine, on a introduit la dénomination hydrologie. Origine des eaux souterraines. Des eaux souterraines sont formées par l’infiltration des pluies et peut-être aussi par la condensation de l'air humide au-dessous du sol. De même que les eaux de surface, elles existent sous forme de cou- rants caractérisés ou de nappes d'eau relativement dormante. Il va sans dire que la vitesse des courants est infiniment moins considérable lorsque l’eau filtre à travers les pores fins et irréguliers du sous-sol que lorsqu'ils n’ont à vaincre que la résistance de friction dans les lits de fleuves à ciel ouvert. Toutefois, l’eau véritablement stagnante est aussi rare sous la surface du sol qu’au-dessus. Le mouvement peut être insensible à nos yeux, mais on peut le constater par des mesures directes. La condition primordiale pour la formation des eaux souterraines 294 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. est la porosité du sol permettant linfiltration des eaux pluviales. Pour qu'un courant de quelque importance puisse se former, il faut encore que le sol poreux ait une profondeur et une étendue suffisantes et qu'il soit en communication avec un cours d’eau de surface dans lequel les eaux souterraines peuvent s’écouler. La nature des eaux souterraines dépend essentiellement de la nature du sous-sol. Hans le sable ferrugineux l’eau devient ferrugineuse; dans les roches calcaires elle devient dure; dans le granit et le grès, ordinai- rement douce, etc. Pour pouvoir juger en connaissance de cause des propriétés qnanti- tatives et qualitatives d’une nappe d’eau souterraine, 1l est, par consé- quent, nécessaire d'étudier préalablement la nature et l'étendue de la couche aquifère. On ne peut être hydrologue sans comprendre tout au. moins les principes fondamentaux de la géologie. Le régime des eaux souterraines en Suède est en plusieurs endroits difficile à saisir, et tous ceux qui ont étudié les particularités de la créa- tion de notre pays savent qu'il ne peut pas en être autrement. L’explication des phénomènes hydrologiques se trouve d'ordinaire dans les variations qui se sont produites dans le climat et l’altitude de la presqu'île scandinave pendant la période géologique la plus récente. Notre première tâche est donc de chercher à expliquer comment la structure géologique de la Suède s’est formée sous l’action de ces forces, particulièrement en ce qui concerne les couches des roches et des sols où l’on observe la présence d’eaux souterraines. Division du mémoire. Le premier chapitre de cette notice traitera de la formation géolo- gique de la Suède. Le second est voué aux principes fondamentaux et aux méthodes d'examen de lhydrologie. Pour finir, nous donnerons une description de quelques-unes des explorations hydrologiques entreprises sous la conduite de l’auteur; dans chacun des cas nous essayerons, dans la mesure de nos moyens, d'expliquer la nature géo- logique du sous-sol. CPP J.-G. RICHERT — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDLE. 295 CHAPITRE TI FORMATION GÉOLOGIQUE DE LA SUÉDE. ASPECT TOPOGRAPHIQUE. Toutes les personnes qui ont voyagé à l'étranger ne peuvent man- quer de remarquer quelques-unes des particularités du paysage suédois, qui, aux yeux d'un profane, sont difficiles à expliquer. Nous n’avons pas de vallées larges de plusieurs milles, de plateaux indéfinis, de mon- tagnes boisées, de versants inclinés en pente douce. Presque partout nous vovons les roches dures et dénudées du terrain archéen percer une mince couche de terre couverte d'une végétation souvent pauvre. Bien au-dessus du niveau où la mer a laissé des traces, les blocs de pierre sont arrondis, lisses, comme polis, avec des rainures nombreuses dans une direction déterminée. Dans la plus grande partie de notre pays, le sol est constitué par un gravier irrégulier, mêlé d'argile, où la plus fine poussière minérale alterne avec des pierres anguleuses et des blocs immenses dont la nature pétrographique est souvent tout autre que celle des roches environnantes; et au lieu du lit de gravier des vallées continentales, nous trouvons seulement de petites couches de sable, mais en revanche de puissantes et vastes couches d'argile. Mais nos « oses » (l) à pierres roulées constituent indiscutablement le phéno- mène le plus remarquable de notre pays; leurs « dos de chèvre » caractéristiques Ss’étendent sur plusieurs dizaines de milles, tantôt enfoncés sous la surface du sol, tantôt grimpant sur des hauteurs notables et formés de couches stratifiées, triées et lavées, d’une origine évidemment fluviale. On se demande : Quelle force géologique a-t-elle pu disséminer ces gigantesques quartiers de rochers sur le sommet des plus hautes montagnes ou les enfouir dans cette fine argile? Comment les « oses » à pierres roulées, qui sont clairement formés dans l'eau courante, ont-ils pu être déposés en travers des vallées et des lignes de partage (1) Chaines de collines allongées. 296 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. des eaux ? Quel outil titanique, servant tantôt de balai pour enlever les couches meubles de terre, tantôt de rabot pour arrondir et pion ces rochers durs, a-t-1l pu façonner notre roche archéenne ? À ces questions le géologue répond : De même que la glace revêt aujourd’hui la plus grande partie du Groenland, ainsi une couche de glace continue s’est répandue sur la Scandinavie et à créé sa nature géographique. La glace à d'abord supplanté les couches meubles for- mées dans une phase précédente, elle a ensuite attaqué la roche qu’elle a rabotée. Prises dans la glace, toutes ces masses d’argile, de sable et de pierre ont dû suivre ses mouvements, puis, rendues libres par la fonte de la glace, elles se sont déposées tantôt en mélanges irréguliers, tantôt stratifiés et triés par les fleuves impétueux formés par la fonte de la glace. Ensuite, l'altitude de la presqu'île scandinave à changé, plusieurs de ses parties se sont enfoncées dans la mer, où elles ont subi de nouvelles transformations. HISTOIRE GÉOLOGIQUE. Nous allons chercher à décrire ces phases diverses du développement de notre contrée en suivant l’ordre chronologique. Divisions des périodes géologiques. Période archéenne Période permienne. — algonkienne. — triasique. — _cambrienne. — jurassique. — silurienne. — crétacique. — dévonienne. — tertiaire. — carboniférienne. — quaternaire. C'est pendant la première période, période archéenne, lorsque la vie organique n’est pas encore éveillée, que se forme la roche primi- tive. Pendant les périodes suivantes, quand les roches principalement sédimentaires sont en formation, la vie organique paraît sur la terre, végétaux et animaux, d'espèces peu nombreuses au début, se déve- loppent et se multiplient par voie de sélection naturelle. Des restes pétrifiés de plantes et d'animaux, ou fossiles, sont enfouis dans des sédiments conservés encore aujourd’hui. A l’aide de la paléontologie, la science auxiliaire de la géologie, on est parvenu à déterminer l’âge respectif des fossiles et à baser sur cet âge la division des périodes géologiques donnée plus haut. PRE 7 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUEDE. 297 La roche primitive, formée pendant la période archéenne, est constituée en grande partie par du granit et du gneiss. On rattache aux formations algonkiennes la série des couches sédimentaires qui précèdent les plus anciennes couches cambriennes fossilifères. Les roches cambriennes-siluriennes sont également des dépôts sédimen- taires : calcaire, grès et schistes, formés dans la mer qui, à plusieurs reprises, à dû, par conséquent, recouvrir toute la presqu'ile scandinave actuelle. Le calcaire tire son origine des coquilles et autres débris calcaires provenant du monde végétal et du monde animal ; le grès est du sable cimenté par quelque substance calcaire ou ferrugineuse; les schistes sont formés d'argile comprimée et pétrifiée. Tout dépôt des périodes comprises eatre les temps siluriens et l’âge jurassique fait défaut dans notre pays ; ce fait doit prouver que la terre avait émergé durant ce laps de temps. Pendant les périodes jurassique et crétacique, le Sud de la Suède a été immergé à diverses reprises, ce qui est l’origine de la formation des puissantes couches crétaciques de la Scanie. Pendant la période tertiaire, par suite du retrait de la mer, toute la presqu’ile scandinave se trouvait à un niveau sensiblement plus élevé que celui qu’elle à actuellement. Pendant la période quater- naire, à laquelle appartient l’époque actuelle, l’époque glaciaire eut lieu; puis se produisirent des abaissements et des exhaussements du sol durant lesquels aucune roche solide ne s’est formée en Suède. DiISLOCATION DE L'ÉCORCE; DÉCOMPOSITION DE SA SUXFACE. La roche n’est pas restée telle qu’elle était lors de sa formation. Depuis sa création, la surface du globe a été exposée à de perpétuelles vicissitudes. Des dislocations latérales résultant du refroidissement el de la contraction de la croûte terrestre ont donné lieu à des plis qui paraissent sous forme de longues chaînes de montagnes, de grandes parties se sont enfoncées, formant de profondes dépressions limitées par des failles. Les masses éruptives venant de l’intérieur de la terre ont pénétré et recouvert des dépôts formés antérieurement. Et, par suite de ces divers phénomènes, il est plutôt exceptionnel de voir des roches sédimentaires occupant encore une position horizontale. Cependant les forces prodigieuses qui ont causé ces perturbations dans la position originaire de la roche n’ont pas pu modifier la nature de la surface du globe aussi profondément que l'ont fait l'air et l’eau dont l’action paraît pourtant inoffensive et faible. Lentement mais sûrement la décomposition a transformé la surface de la roche en une ‘298 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. masse friable dans laquelle les racines des plantes se sont fixées; l'acide carbonique à fait son œuvre destructive ; enfin la croûte solide de la roche s’est affaissée de plus en plus sous le revêtement d’élé- ments détritiques. Non seulement l'érosion de l’eau courante a emporté des fragments isolés, mais elle a creusé de profonds canaux dans les roches les plus dures. Et tout ce qui est ainsi balayé des régions élevées est emporté par des ruisseaux, des rivières et des fleuves; les fragments diminuent continuellement de grosseur, 1ls sont usés, arrondis, triés et finissent par se déposer de nouveau dans la mer sous forme de sable ou d’argile. Les brisants de la mer attaquent les côtes, emportent les couches meubles du sol, minent et détruisent les parois denses de la roche. Les détritus végétaux remplissent les marais et les étangs de diverses sortes de tourbe. A la longue et sous l’action incessante de ces petites forces infimes, des chaînes de montagnes ont été effacées, des lacs comblés et la ligne du littoral reculée. La lutte est perpétuelle entre les forces qui forment les roches et causent de nouvelles différences de niveaux et les forces nivelantes qui cherchent à les effacer. Pour pouvoir bien comprendre comment la Suède, durant la période quaternaire, a reçu sa configuration géographique, il est bon de jeter un regard en arrière sur la période immédiatement précédente, la période tertiaire. LA SUÈDE A L'ÉPOQUE TERTHIRE. Comme nous l'avons déjà dit, la presqu'île scandinave était émergée depuis la période silurienne, à l’exception du promontoire le plus méridional de la Suède, qui, à des intervalles relativement courts, avait été recouvert par les eaux. Pendant ces millions d’années, la décom- position et l'érosion avaient peu à peu détruit les roches de formation sédimentaire et commencé à attaquer le terrain archéen sous-jacent. Au début de la période tertiaire, notre pays devait avoir un caractère analogue à celui des pays actuels de l’Europe méridionale : le climat était chaud, les pluies abondantes. Les hauts plateaux étaient couverts d’une végétation semblable à celle qui croît maintenant sur le littoral . de la Méditerranée; de puissants fleuves avaient creusé de larges vallées où le gravier de décomposition s’était déposé en lits régulière- ment stratifiés. Une riche faune prospérait dans cette charmante nature; dans les bois profonds, de grands quadrupèdes erraient dans J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 229 une heureuse ignorance du plus dangereux habitant de la terre, l’homo sapiens. Ce que nous appelons aujourd’hui la mer Baltique n’était alors qu’une vallée entre les hauts plateaux de la Russie et de la Scandi- navie. Il y coulait probablement, du Nord au Sud, un fleuve immense, nourri de nombreux affluents à l'Est et à l'Ouest ; ce fleuve se déver- sait dans un bras de l’Atlantique en passant sur les plaines actuelles de l’Allemagne du Nord, lesquelles ne furent formées des débris des terrains glaciaires suèdois que plus tard, pendant la période quater- naire (voir p. 232). Il est également possible que, au moins pendant une certaine phase, un fleuve tertiaire coupât la Scanie du Sud-Est au Nord-Ouest, car, entre Malmô et Lund, les sondages ont révélé la présence d’une large et profonde vallée creusée dans les formations crétacées el partiellement comblée de sédiments d’origine tertiaire (voir p. 310). PREMIÈRE PÉRIODE GLACIAIRE. Peu à peu le climat devint plus rude, et au commencement de la période quaternaire la température moyenne devait être plus basse que la température actuelle. Les plantes les plus délicates avaient déjà disparu, les animaux avaient émigré vers le Sud. Les neiges que la chaleur décroissante des étés ne parvenait pas à fondre Ss’accu- mulaient sur les montagnes. Ainsi montaient et montaient toujours « les neiges éternelles ». Les glaciers descendaient de plus en plus dans les vallées, leur puissance augmentait, enfin les courants gla- ciaires se rejoignirent, formant une nappe de glace continue (landis) qui de la crête des montagnes de Kôlen rayonnait en tous sens. Cette landis avait une étendue et une hauteur que nous pouvons difficilement nous représenter. À l'Est, elle couvrait la Russie euro- péenne et ne s’arrêtait qu'aux toundras de Sibérie où, à vrai dire, le climat était aussi rude mais les neiges peu abondantes, et, par consé- quent, l’été pouvait fondre ce que l'hiver avait apporté. Au Sud, elle était arrêtée par les étés chauds de l’Europe méridionale et au Sud- Ouest par un courant glaciaire d’une direction opposée, venant des Highlands de l'Écosse. L’étendue de ces nappes est marquée sur le croquis, qui indique également quelques-unes des régions glaciaires plus petites de l’Europe durant cette époque (fig. 1). Afin de pouvoir juger la nappe glaciaire comme instrument géolo- gique, nous allons étudier un glacier actuel. Il y en a sur les monta- 230 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈËDE. gnes de Suède, de Norvège, de Suisse, mais surtout dans les contrées polaires, par exemple au Groenland qui presque tout entier est recouvert d’un manteau de glace. | Les glaciers sont formés dans les hautes altitudes, de neiges qui graduellement se congèlent. Au fur et à mesure que la hauteur de la masse augmente, elle descend par l’action de la gravitation sur le flanc de la montagne, suit les contours du sol, souvent contrainte à changer de direction, déviant de côté et d’autre, tantôt franchissant un pie, Tnt | tantôt se précipitant dans un abime. Elle se resserre dans les gorges étroites, s’étend lorsque la vallée s’élargit. Dans l’ensemble sa masse est plastique, bien que dans Îles courbes brusques 1! se produise des fentes qui se ferment ensuite. Lorsque la nappe de glace se répand sur le sol, elle entraîne avec J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 231 elle de la terre et des pierres isolées qui, prises dans la glace, l’accom- pagnent dans son parcours. La roche est rabotée et striée par cette lourde masse mêlée de pierres qui, elles-mêmes, sont broyées ou usées. Ainsi qu’un fleuve puissant, mais avec des forces beaucoup supé- rieures, le courant de glace érode son lit, le balaïe, le rabote, le raie, et les masses qu’il à entraînées reposent soit à la surface, soit dans les couches du fond. En été, sous l’action du soleil et de la pluie, l’eau coule et, par des fentes, pénètre jusqu’au fond de la couche de glace, où elle forme des canaux en forme de tunnels. Plus le glacier descend sur le versant de la montagne, plus il trouve un climat chaud et plus la fonte est abon- dante. Enfin l'égalité s'établit entre l’affluence et la fonte, le bord du glacier recule en été pour avancer de nouveau en hiver. Au-dessous de sa limite, la glace dépose en une masse irrégulière et hétérogène les matières meubles, pierre, gravier, sable et argile, que nous nommons moraines. Le torrent glaciaire se précipite de « la porte du glacier », entraînant avec fracas des pierres roulées, du sable et des particules d'argile que la glace rend à la liberté et qui sont façonnés, arrondis et triés par l’eau de fusion. Les fragments les plus gros se déposent bientôt, les plus fins descendent plus bas, l'argile va jusqu’à la mer ou jusqu’à quelque grand amas d’eau. C’est ainsi que sont formés le gra- vier glaciaire, le sable et l’argile glaciaires. S'il se produit un adoucissement dans le climat, la masse glaciaire recule, abandonnant les matières meubles qu’elle entraïînait ou qui étaient gelées au fond et les matières qui étaient englobées dans l’inté- rieur de sa masse. Les premières forment une moraine profonde, les autres une moraine supérieure. Si le glacier est resté relativement sans mouvement pendant un temps donné, les matières meubles s’amassent le long du bord de la glace en un long monticule appelé moraine frontale. Lorsque le glacier s'étend jusqu’à la mer, il est miné, exposé à l’action de la force soulevante de l’eau, jusqu’à ce qu’à la fin il se brise ; alors, avec un bruit retentissant, une’partie de la glace, un « iceberg » (mont de glace) se détache; il flotte quelque temps à la dérive et fina- lement il fond; alors les matériaux morainiques pris dans la glace sont mis peu à peu en liberté et tombent au fond de la mer où graduelle- ment 1ls sont recouverts de sédiments. Après cette étude préparatoire, retournons à la grande nappe de glace et cherchons à nous rendre compte de l’action qu’elle exerça sur les régions enfouies sous sa froide couverture. 232 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Nous avons déjà dit que pendant la période tertiaire le ciimat, dans le Nord, fut chaud et humide, d'où il résulta naturellement que l’œuvre de décomposition agit non seulement sur les couches sédimen- taires, mais sur la roche archéenne elle-même. En vertu des connais- sances acquises sur les contrées qui n’ont pas élé recouvertes par la glace, on suppose que ce revêtement de décomposition atteignait quelques dizaines de mètres de hauteur. Lorsque nous voyons comment un petit glacier peut s'ouvrir un chemin, il nous est facile de comprendre comment une masse mobile de glace, ayant plusieurs centaines de mètres de hauteur, a dû trans- former la configuration de la presqu'île scandinave. La glace balaya d'abord les couches meubles et détruisit les lits sableux délicatement stralifiés des fleuves; elle pénétra ensuite le gravier de décomposi- tion, y creusa de profondes rigoles, transforma les rochers rugueux en pierres doucement arrondies qui étaient striées par les pierres tran- chantes que charriait la glace. Tout ce que les millions d’années pré- cédentes avaient fait pour le profit du monde animal et végétal fut totalement anéanti, et le jardin de plaisance fut changé en un désert de glace. où seul le craquement de fentes dans la glace troublait le silence de la nature. Le même sort atteignit les contrées voisines où descendaient les glaces de nos contrées (fig. 4). PÉRIODE INTERGLACIHAIRE. Mais le climat devint plus chaud, et une période nouvelle commença. La fonte augmenta, le bord des glaciers recula. Les masses, prises dans la glace, furent remises en liberté, et les régions qui avaient été ense- velies sous la glace furent couvertes de moraines. Des torrents impé- tueux s’échappant des portes du glacier creusèrent dans les moraines de profondes vallées d’érosion et furent l’origine de nouvelles formations fluviatiles. Parmi celles-ci on doit mentionner spécialement les oses à pierres roulées qui, d’après ce qu’on croit, ont été déposées dans les canaux formant tunnels sous la glace. Le Nord de l'Allemagne est formé en majeure partie de ces dépôts glaciaires, et, sans l'invasion des glaces, cette contrée ne serait aujour- d’hui que le fond d'un golfe de l’océan Atlantique. Lorsque la nappe de glace eut reculé jusqu'aux parties centrales de la presqu’ile scandinave, elle se divisa, ne formant plus que des glaciers isolés dont l'épaisseur diminua peu à peu et qui disparurent finale- ment. La souveraineté de la glace était terminée. Alors commença une J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. 233 période interglaciaire avec un climat plus chaud que le climat actuel; les végétaux et les animaux des pays méridionaux revinrent en masse, et les restes de Mammouths que l’on a trouvés indiquent que l'Éléphant à longs poils avait étendu ses incursions jusqu'aux Alpes de la Norvège. On n’a pas d’absolue certitude sur l’altitude du pays, mais on a toute raison de croire qu’elle était supérieure à ce qu'elle est de nos jours. Comment se présentait notre pays après la fonte des glaces? Toute la surface devait être recouverte de moraines, comme Île sont actuelle- ment les plateaux de la province de Smäland, avec quelques oses de pierres roulées et autres dépôts provenant des fleuves glaciaires. Comme la nappe de glace avait creusé dans le gravier de décomposi- tion, qui avait naturellement des profondeurs variées, la roche mise à nu montrait une surface en général irrégulière et raboteuse, et puis se voyaient les gradins puissants produits par des perturbations tecto- niques le long des failles. La masse des moraines déchargée par la suite ne suflisant pas à remplir entièrement toutes les excavations, une quantité innombrable de lacs, petits et grands, demeurèrent et animèrent un paysage du reste triste et uniforme. Durant la période interglactaire, les moraines furent soumises à l’action des cours d’eau, et, une fois encore, des couches fluviatiles de sable se déposèrent. SECONDE PÉRIODE GLACIAIRE. MER A YOLDIA. Mais le climat se refroidit de nouveau, les glaciers descendirent de plus en plus bas dans les vallées, et une nouvelle calotte de glace se forma. La seconde glaciation fut moins étendue que la grande glaciation qui avait précédé. Vers la fin de la période, les courants glaciaires suivirent les dépressions du terrain; ainsi, les terres les plus basses de la Scanie méridionale furent inondées par un courant glaciaire baltique, inclinant de l'Est au Nord-Ouest vers Uresund. Pendant la deuxième période glaciaire, le niveau de la presqu’ile scandinave s’affaissa, ce qui, au dire de nombreux géologues, eut pour cause le poids énorme de la glace. Cet affaissement à la fin de la période glaciaire a apporté d'importantes modifications dans Îles couches meubles des régions inondées et 11 à, par conséquent, la plus haute importance dans l'étude de l’hydrologie. Son étendue est indiquée sur la figure 2, qui montre que l’affaissement n’a pas été aussi grand sur toute la presqu'île, mais s’est produit principalement sur les hautes régions septentrionales. Le niveau que la mer a atteint s'appelle la limite marine, et encore 234 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. Pre — aujourd’hui 1l peut être facilement observé dans plusieurs endroits où l’on distingue les mêmes bancs lavés de gravier que si souvent sur le littoral nous trouvons exposés à l’action des vagues de la mer. Ce qui caractérise tout spécialement cette période, c’est le large Fig. 2. — PÉRIODE A YOLDIA. Rivage de la mer à Yoldia. ———- Ligne de partage des eaux. =: Bord de la glace saMeere Rivages actuels. LÉGENDE. détroit coupant la Suède centrale — Närikesundet — et par lequel la mer du Nord communiquait avec la Baltique; les Belts et l’Oresund étaient alors au-dessus du niveau de la mer. Les bassins du Vàänern, du Vättern, du Hjälmaren et du Mälaren formaient des eaux profondes + J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 239 dans ce détroit, par lequel l’eau saumâtre affluait dans la Baltique. IL y a dans les dépôts argileux de cette période une grande quantité de mollusques qu’on trouve à présent au Groenland et au Spitzberg; un d'eux, Yoldia arctica, a été observé dans la vallée du Mälaren, et on en conclut que la Baltique devait avoir été une mer arctique intérieure, ne fût-elle que peu salée. Plusieurs géologues ont appelé cette phase de notre histoire : la période à Yoldia. EXHAUSSEMENT POST-GLACIAIRE. PÉRIODE A ANCYLUS. Après la fonte de la seconde glaciation, le pays présentait approxi- mativement la même apparence qu'après la grande glaciation. La Fig. 3. — PÉRIODE A ANCYLUS : Rivage de la période à Ancylus. LÉGENDE À —_ _ _ Rivage probable de la période à Ancylus. ae … Rivage actuel. 236 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËÉDE. roche archéenne était couverte de moraines coupées de nombreuses dépressions remplies de lacs. Partout où la mer atteignit les côtes se produisaient de nouvelles formations marines. Les matériaux des moraines étaient lavés et triés; le plus fin limon était emporté au large et ne tombait qu’à une grande profondeur : c’est l’argile; les grains plus gros formés de sable se déposaient plus près des côtes. Cependant la majeure partie de l'argile et du sable était déposée par 35° Fig. 4. — PÉRIODE A LITTORINA. Rivage de la période à Littorina. LÉGENDE. { — — - — Rivage présumé. Ses teusee Rivage actuel. les torrents glaciaires provenant de la fonte de la glace, et les oses à pierres roulées formés simultanément par ces torrents étaient parti- culièrement nombreux et puissants. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 237 Aussitôt après le recul de la glace, les parties affaissées commencè- rent à se relever, le rehaussement de la fin de la période glaciaire se pro- duisit. Le Närikesundet devint une plaine, et la Baltique fut séparée de la mer, sa teneur en sel disparut complètement, et elle fut peuplée par la faune qui caractérise nos lacs. Un petit mollusque d’eau douce, de forme conique (Ancylus fluviatilis), est abondant dans les sédiments de cette période qui à été appelée période à Ancylus. La figure 3 indique la configuration de la Suède à cette époque. AFFAISSEMENT POST-GLACIAIRE. PÉRIODE A LITTORINA. Cependant le continent scandinave n'avait pas encore trouvé son équilibre. Un nouvel affaissement — l’affaissement post-glaciaire — se produisit. Par le Oresund et les Belts, où l’eau s’écoulant du lac de l’Ancyius avait creusé de profonds canaux dans la roche calcaire, la mer pénétra jusqu’à la Baltique. Comme la terre était plus basse que de nos jours, les détroits étaient plus profonds, et l’affluence de l’eau salée plus grande. La Baltique redevint un golfe marin; la faune d’eau douce disparut et fit place à plusieurs espèces qui vivent dans le Kattegat. D’après un coquillage de la Baltique que nous trouvons maintenant partout sur nos côtes, celte période à été nommée période à Littorina. La configuration qu'avait alors le pays est indiquée sur la figure 4. DERNIER RELÈVEMENT RÉCENT. Enfin cet affaissement lui aussi atteint un terme, et peu à peu la terre recommença à Ss'exhausser. Le rehaussement post-glaciaire continue encore à l’époque actuelle, mais 11 à été imsignifiant au cours de ces derniers siècles. Pendant les changements post-glaciaires du niveau, les empiéte- ments de la mer sur les côtes continuèrent, et de nouveaux sédiments se déposèrent. La suite des couches varia comme pendant les dernières périodes glaciaires antérieures. Au commencement de l’affaissement, le sable se déposa d’abord, puis l'argile, puis de nouveau le sable. Les régions qui ont été exposées à ces deux changements successifs de niveaux peuvent donc présenter une riche variation de dépôts marins. Tout au fond on trouve l'argile des mers glaciales, formée pen - dant la période à Yoldia, et qui est. sableuse dans ses parties les plus rapprochées de la limite de la glace. Viennent ensuite, pendant les périodes post-glaciaires, les sables, l'argile et de nouveau le sable. Ce 4910. MÉM. 16 238 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. n’est qu’à l’aide des fossiles qu’on peut différencier ces stratifications, qui, du reste, ne se trouvent que rarement toutes formées au même endroit. Nous avons ainsi indiqué les phases les plus notables de l’histoire de la création géologique de la Suède. Nous y ajouterons maintenant un aperçu des couches meubles et solides les plus communes dans les différentes parties du pays, ainsi qu'une notion sur leur importance hydrologique. RÉPARTITION DES ROCHES ET DES COUCHES EN SUËDE. La roche de la Suède est constituée principalement par du granit et du gneiss, tous deux appartenant aux formations archéennes. Des puissantes couches algonkiennes, cambriennes et siluriennes — sable, calcaire, schiste argileux — 1l ne reste que quelques lam- beaux isolés, qui, par différentes causes, ont résisté à l’action des forces désagrégeantes. Ainsi, par exemple, Halleberg, Hunneberg, Kinne- kulle, Billingen, etc., sont recouverts de masses éruptives plus jeunes et plus dures qui ont pénétré les couches sédimentaires et, comme une couverture protectrice, se sont étendues sur leur surface. Les roches de Dalslandsgruppen ont été conservées par des failles et des affaisse- ments qui leur ont donné une position plus abritée, et les couches siluriennes visibles au pied de Areskutan sont protégées par le lambeau de montagne formé de schistes de gneiss, c'est-à-dire de roche archéenne qui, au plissement de la chaîne de montagnes, s’est soulevé au-dessus des couches sous lesquelles il était originairement. Les iles de Gottland et de Üland sont entièrement formées de couches siluriennes semblables. Dans la Scanie méridionale, on trouve un plateau calcaire formé pendant la période crétacique, recouvert d'un double lit de moraines; le plateau est coupé par des failles et très probablement aussi par une vallée fluviale de l’époque tertiaire (p. 229). Pour ce qui concerne les couches meubles, on doit distinguer les régions qui sont au-dessus et celles qui sont au-dessous de la limite marine. Dans les premières on observe presque uniquement des moraines, et les dépôts fluviatiles sont limités aux oses à pierres roulées et aux sédiments des lacs endigués par la glace ou anciennes étendues d’eau dont l'écoulement .a été arrêté par des restes de la nappe de glace. Sous la limite marine, au contraire, nous trouvons d’abord les lits J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 239 marins de sable et d’argile de la fin de la période glaciaire antérieure et plus bas ceux de la période post-glaciaire. Les oses à pierres ronlées sont bien formés, souvent encastrés entièrement ou bordés des deux côtés par de l’argile. Les moraines terminales de la deuxième glacia- tion elles-mêmes, déposées dans la mer, sont souvent encaissées dans l'argile. À bien des points de vue la Scanie méridionale présente des diffé- rences remarquables avec le reste de la Suède. Sa roche calcaire est couverte d’une moraine inférieure de la grande glaciation, puis du sable interglaciaire, finalement de la moraine supérieure de la période gla- ciaire baltique. Dans les dépressions dues aux failles et dans les vallées d’érosion de la roche calcaire, nous trouvons des couches tertiaires ou pré-glaciaires, qui ont été protégées contre l’action de la première nappe de glace et, à cause de cela, non détruites mais franchies. La moraine inférieure est de la même nature que les autres restes de l’époque de la grande glaciation;, elle est donc principalement formée de fragments de roche archéenne; par contre, la moraine supérieure est riche en blocs de roche calcaire de la région baltique méridionale. C’est la matière calcaire des moraines qui rend la Scanie méridionale si fertile. Si le courant baltique glaciaire n'avait inondé cette extrémité du pays, nous y verrions le même sol qu’au Nord du mont de Romele, et la région littorale n’existerait pas, elle serait encore recouverte par les eaux de la mer. Nous pouvons encore aiouter qu'une grande partie de l'Allemagne du Nord est formée de moraines (p. 252). Là aussi on trouve une moraine supérieure baltique et une moraine inférieure scandinave, ainsi que quelques couches de sable « diluvial » qui de la substance des moraines à été entrainé par les fleuves glaciaires. Les territoires du Danemark et de la Russie ont eux aussi été agrandis par les dépôts de la nappe de glace scandinave; les périodes glaciaires ont donc été d’une importance capitale pour le développement géographique de toute l’Europe septentrionale. VALEUR DES DIVERSES FORMATIONS AU POINT DE VUE HYDROLOGIQUE. Les roches archéennes ont peu de valeur au point de vue de l'hydro- logie. L’eau ne peut pénétrer leur masse, et ce n’est que dans leurs fentes que passent de minces filets d’eau de source. Pour pourvoir à des besoins considérables, comme le service des eaux d’une commune, la roche archéenne n’est d'aucune ressource. Par contre, l'expérience 240 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. a démontré que le forage dans la roche peut fournir de petites quan- Utés d’eau. D'un intérêt tout particulier sont les puits enfoncés sur les ilots déserts où la présence de l’eau ne peut s'expliquer que par des courants qui, sous le fond de la mer, viennent de la terre ferme. Ce fut A. NoRDENSkIÔLD qui, le premier, démontra la valeur hydrologique de la roche de granit qu'il cherchait à expliquer de la manière sui- vante : au-dessus de la limite géothermique, c’est-à-dire aussi bas que l’action de la température se fait sentir, — environ 30 mètres, — Ja roche est criblée de petites crevasses verticales et exposée à des pertur- bations qui peuvent amener aussi des fentes horizontales. C’est done à 50 mètres de profondeur qu’on doit rencontrer l’écoulement principal des tilets aquifères qui filtrent d'en haut. La théorie de Nordenskiôld n'a pas rallié beaucoup de partisans, et jusqu’à présent l’expérience n’a pas démontré que la profondeur de 30 mètres eût une importance spéciale. En tout cas, le forage dans la roche implique toujours une possibilité de sauver une petite agglomération du manque d’eau, et l'iniuative de Nordenskiôld à été une bénédiction particulièrement pour la population de l’archipel. Bien que les roches sédimentaires ne soient pas aussi denses que la roche archéenne, cependant l’eau les pénètre difficilement. Par contre, les fentes sont assez fréquentes, surtout dans la roche calcaire où d'importants courants souterrains peuvent se former. En outre, le calcaire est souvent exposé à la décomposition causée par l’eau souter- raine qui le pareourt et qui, en filtrant à travers les couches supérieures du sol, s’est imprégnée d'acide carbonique. L'eau carbonatée décom- pose le calcaire, et en conséquence elle devient « dure ». Peu à peu les fentes s’agrandissent, forment des tunnels et des grottes dont fréquemment le toit s'effondre, formant ce qu’on appelle des « mar- delles » ou entonnoirs, nommés à Gottland slukhäl (gouffres). Ces sortes de galeries souterraines se retrouvent également dans les forma- tons crétacées de la Scanie. Dans d’autres contrées, elle sont encore plus communes : en Dalmatie et d’autres provinces autrichiennes, le sol est tellement miné que de grandes régions sont inhabitables. Il est arrivé que des fleuves de dimensions assez considérables ont dis- paru dans des galeries souterraines pour reparaître plus bas. Les courants souterrains des roches calcaires sont donc souvent très abon- dants, mais leur valeur est diminuée par leur importante teneur en chaux et par la présence d’eau imparfattement filtrée (p. 252). Copen- hague possède un service d’eau provenant de puits enfoncés dans la roche calcaire. Malmô a également un grand nombre de puits (p. 314), J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 241 et les explorations à Ystad et à Visby ont donné de bons résultats. Le grès des environs de Kalmar est aquifère, et des sources au pied de Billingen alimentent le service d’eau de la ville de Skôfde. Parmi les couches meubles, l’argile est imperméable et le gravier de moraine généralement fort peu perméable. Les moraines profondes sont particulièrement denses et compactes, tandis que les moraines supérieures renferment des parties plus poreuses. Les veines d’eau isolées sont assez communes, mais les véritables courants souterrains ne se trouvent que dans les moraines, qui ont été déposées dans la mer pendant l’affaissement glaciaire antérieur. Les lits de sable fluviatile stratifié se trouvent surtout dans les dépôts pré-glaciaires, interglaciaires et glaciaires antérieurs. Au point de vue hydrologique, ces formations sont indiscutablement les plus importantes, et ainsi que nous le montrerons plus loin, c’est plus particulièrement des oses à pierres roulées dont on a profité pour les besoins du service des eaux dans les villes suédoises. Dans l’ensemble, les conditions hydrologiques de la Suède sont assez défavorables. La surface est presque toujours formée de roche archéenne, de moraines ou d’argiles. Les lits de sable fluviatile sont relativement rares. Il est Juste de reconnaître que les oses à pierres roulées sont assez communes, mais elles sont souvent coupées par des cours d’eau de surface et manquent ainsi de la continuité qui est une condition sine qua non pour la formation de courants souterrains de quelque importance. Les couches calcaires siluriennes ont disparu pour la plupart, et les couches calcaires aquifères des formations crétacées sont limitées à la Scanie méridionale. Nous ne possédons pas ici de ces courants souterrains qui fournissent l’eau à des villes de 1,000,000 d’hahitants. Et si malgré cela le service des eaux est fourni d’eau souterraine dans un grand nombre de villes suédoises, c'est que le chiffre de leur population est minime. Les exemples rapportés dans le chapitre IT montreront les difficultés qu'un hydrologue suédois doit tenter de vainere et qui l'ont forcé à recourir à l'augmentation artificielle de la capacité des courants souterrains. 249 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. CHAPITRE IL. HYDROLOGIE. Nous rendrons compte, dans ce chapitre, du développement histo- rique de l’hydrologie, de la formation des eaux souterraines, des variétés différentes de courants souterrains, des méthodes d’explora- tion hydrologique, de la disposition générale des puits et des conduites collectrices ainsi que de la formation des eaux souterraines artificielles. Les dispositions purement techniques ne semblent pas rentrer dans le cadre de cette étude. Historique. De tout temps l’eau limpide et fraîche des sources a été préférée à l’eau fade des lacs ou des rivières. Il y a quelqués dizaines d’années encore, on ne savait à proprement parler ce que c'était que les sources; on supposait qu’elles se rapportaient à la présence de quelque mysté- rieuse « veine » souterraine qui, par un pur caprice, se produisait au jour, et celui qui, en creusant un puits, était arrivé à avoir de l’eau avait, par un hasard singulier, rencontré une de ces « veines ». Aussi longtemps qu'il s’est agi de se procurer la minime quantité d’eau nécessaire aux modestes exigences hygiéniques des siècles passés, . il n’était généralement pas difficile de trouver de ces « veines » sou- terraines d’un rendement suffisant. Chaque propriétaire, même dans les assez grandes villes, avait dans sa cour un puits qui était dans l'immédiat voisinage de la non moins nécessaire fosse d’aisances. Entre les deux, 1l existait ce rapport intime que Liebig a caractérisé par ce mot célèbre : « L’urine des puits dans les villes était souvent étendue d’eau souterraine. » À [a fin, cet état de choses devint intolérable, et l'opinion plus éclairée des populations exigea que l’on fournit aux villes une eau potable et non infectée. On chercha tout d’abord à utiliser les sources dont l’eau pouvait être amenée dans les villes par la gravitation et distribuée dans des fontaines publiques. La ville de J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 243 Gothembourg possède depuis plus de cent ans une conduite de cette sorte, partiellement reconstruite, et grâce à laquelle l’eau excellente de la source de Kallebäck est distribuée par un système particulier de tuyaux et de fontaines. Lorsque les sources naturelles faisaient défaut, on se mettait à la recherche des « veines » souterraines. En ce qui concerne la qualité, ces anciennes conduites ne laissaient rien à désirer. Mais lorsque plus tard on désira avoir l’eau dans les maisons et dans les fabriques, les sources ne furent plus suffisantes, et beaucoup de puits creusés au hasard donnèrent des résultats si déplo- rables qu’on ne voulut plus entendre parler de l'emploi des eaux sou- terraines pour les grandes villes. Il se produisit alors une réaction en faveur de l’eau, jusqu'alors méprisée, des lacs et des rivières, dont la supériorité quantitative couvrait ce que leur qualité pouvait laisser à désirer. On construisit de vastes et coûteux établissements destinés à élever et à purifier cette eau. On se contenta d’abord de la purifier par la sédimentation, mais on $’aperçut bientôt que ce procédé devait être complété par le filtrage à travers le sable. Comme les bassins de filtrage artificiel sont coûteux à construire et à entretenir, on employa, dans la mesure du possible, ce qui est appelé le filtrage naturel, basé sur le principe suivant. On établit, le long de la berge d’un fleuve dont le lit consiste en sable, une galerie collectrice à fond ouvert (voir fig. 5). L’épuisement dans cette galerie fait baisser le niveau d’eau au- dessous du niveau du fleuve, cette différence de niveau occasionne une affluence de l’eau du fleuve dans la couche de sable qui sert comme filtre naturel, et, d’après les calculs, les vases déposées sur la surface de la couche de sable doivent être emportées par le courant. Dans les premières installations, on ne tenait pas compte de l’eau qui pouvait afïluer du côté de la terre. Un grand nombre d'établissements de ce genre ont été créés, mais la plupart n’ont pas répondu à l’attente qu’on avait conçue. Dans quel- 244 J. G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. ques cas les pores du filtre naturel ont été obstrués par les vases que le fleuve ne pouvait emporter, dans d’autres cas le filtrage à été insuffisant. Pourtant quelques-uns de ces établissements, bien qu'ils laissent à désirer au point de vue quantitatif, ont donné, pour ce qui concerne la qualité, un résultat de la plus haute portée pour le développement de la technique du service des eaux. En général, la capacité de la conduite collectrice à diminué graduellement, tandis que la nature de l’eau s’est améliorée : sa température s’est égalisée, et ses propriétés chimiques ont été modifiées à un degré qu'il est impossible d'attribuer à son court trajet souterrain. Bien qu’au début on n'ait nullement compté sur une affluence d’eau du côté de la terre, il fut pourtant démontré plus clairement pour chaque établissement nouveau que c'était de là, en réalité, que la conduite recevait son eau lorsque le filtrage naturel avait soit cessé complètement, soit diminué par suite de l’envasement du lit du fleuve. Quelques ingénieurs de grand renom, Dupuy, Bel- grand, Salbach, Thiem, etc., se mirent alors à étudier d’une manière plus spéciale la nature propre des veines d’eau souterraine; le résultat de leurs recherches fut une science nouvelle, l’hydrologie ou la connais- sance de la formation, des mouvements et de la nature des eaux sou- terraines. On sait actuellement que sous la surface de la terre coulent de véritables courants souterrains, dont le cours peut être suivi, la direction et la pente déterminées, et dont le débit peut être évalué avec une précision qui exclut le risque de voir échouer toute entreprise basée sur ces calculs. C’est ainsi que, au cours de ces dernières dizaines d’années, on a établi avec les meilleurs résultats des conduites d’eau approvisionnant des villes de centaines de mille habitants. Et pendant que l’hydrologie est devenue une science exacte, il a été possible de démontrer que de nombreuses épidémies étaient répandues par la présence de germes spécifiques dans l’eau potable. En général, tout danger d'infection de l’eau souterraine est éliminé, mais presque tous les cours d’eau de surface peuvent être considérés comme suspects. La technique extré- mement avancée du filtrage est parvenue, on doit le reconnaître, à réduire le danger à un minimum; cependant, c’est un fait connu que les bacilles du choléra et du typhus peuvent passer dans de minces filets de sable, d’où 1l suit que le filtrage ne parvient pas à donner la même absolue sécurité contre le danger des épidémies que donnent les eaux souterraines. Dans l’ozonisation on a trouvé un moyen puissant de neutraliser tout danger provenant de l’impureté de J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 245 l’eau, mais la méthode est très coûteuse. En admettant cependant que l’on parvienne à stériliser l’eau de rivière, elle conserve toujours l'inconvénient de sa haute température estivale en opposition à la fraîcheur vivifiante de l’eau de source. Ce n’est qu'après le filtrage, l’ozonisation et la réfrigération que l'eau de rivière peut soutenir la comparaison avec l’eau souterraine; mais, tout au moins pour le pré- sent, un traitement aussi complet est inadmissible au point de vue financier. Ces avantages économiques, hygiéniques et esthétiques de l’eau souterraine sont à présent si généralement reconnus que chaque ville qui se dispose à construire une conduite d’eau doit, avant toute chose, chercher à se servir de sources visibles et souterraines. Ce n’est que lorsqu'on s’est assuré, par des explorations hydrologiques approfondies, de l’impossibilité de se procurer de l’eau souterraine moyennant une dépense modérée, que l’on doit avoir recours à l’eau de surface. Formation de l’eau souterraine. La formation des eaux souterraines s'explique de plusieurs manières. Suivant la théorie de l'infiltration, une partie des eaux pluviales pénètre dans le sol. D’après Nowak, c’est principalement par le fond de la mer que l’eau pénètre jusqu’à l’intérieur de la terre. Volger prétend que l’eau souterraine est produite par la condensation de l'air souterrain, Metzer modifie cette théorie et suppose que c’est la condensation de la vapeur d’eau montant des profondeurs. Laquelle de ces théories est la juste? Il est à croire qu'aucune d’elles n'est suffisante pour élucider tous les phénomènes, mais chacune peut s'adapter à un cas ‘spécial. L'existence de l’infiltration est hors de doute, et il est également indiscutable que la « formation de rosée » souterraine dans les cavernes des montagnes est un apport important aux Courants souterrains et que les vapeurs montant de l’intérieur de la terre jouent un rôle considérable dans la formation des sources d’eau chaude. Pour nous, ingénieurs, la question de la formation de l’eau souter- raine est d’une importance secondaire. Dans aueun cas nous ne devons évaluer la capacité d’une nappe souterraine d’après la grandeur de la région d'infiltration (p. 253) ou sur une hypothèse scientifique quelle qu'elle soit ; nous devons pouvoir fournir des preuves manifestes de la 246 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. présence d’une certaine quantité d’eau. Je me souviens du mot de feu mon ami et maître, À Thiem : « Je ne me préoccupe pas de savoir d’où vient et où va l’eau souterraine : elle est ici! » Différentes sortes de courants souterrains. En thèse générale, un courant souterrain obéit aux mêmes lois qu’un fleuve ordinaire. Son lit est formé de couches imperméables de terre ou de roche, ses mouvements sont déterminés par la gravitation. Chaque particule d’eau tend vers le bas dans la direction où elle rencontre le moins de résistance. L’eau coule tantôt dans un chenal étendu avec une direction marquée, tantôt se répand sur une vaste superficie. Dans un lit de sable homogène, elle remplit toutes les cavités et coule comme un fleuve entier; dans la roche ou dans le gravier des moraines, elle forme des veines isolées. Un courant souterrain peut être contraint à suivre un lit enfermé à une grande profondeur entre des couches imperméables, ou bien à monter jusqu’à la surface du sol sous forme de source. Dans la plupart des cas, le courant se déverse dans un cours d’eau de surface; quelquefois, au contraire, le courant souterrain est alimenté par un fleuve ou par un lac situé plus haut, et il arrive aussi qu’un courant souterrain peut couler sous un fleuve sans avoir avec lui aucune espèce de communication. L'eau souterraine coule beaucoup plus lentement que l’eau libre : c’est une conséquence de la grande résistance de frottement dans les petits canaux irréguliers qui relient les cavités souterraines. La résistance doit être vaincue par une chute d’une certaine hauteur ; à cause de cela, les nappes souterraines ont toujours une pente plus ou moins grande qui est déterminée par la vitesse du courant et la nature du terrain dans lequel elles coulent. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 247 La figure 6 montre la coupe longitudinale schématique d’un courant souterrain. Dans la partie supérieure du courant, entre a et b, le courant suit l’inclinaison de la couche du fond imperméable, entre b et d la nappe est endiguée par le récipient dont les variations de niveau sont sensibles jusqu’au point c. Entre c et d, le niveau du cou- rant souterrain est soumis à des variations continuelles. Si le fleuve monte au-dessus du niveau moyen, la pente et la vitesse du courant souterrain diminuent, sa surface est endiguée, et l’eau du fleuve afflue dans le sous-sol ; mais avant que le mouvement ait pu se transmettre en €, le fleuve a baissé. L'effet est contraire lorsque l’eau est basse. Les figures 7 et 8 représentent un courant souterrain qui coule sous un fleuve et parallèlement à lui. Il existe entre ces deux courants un échange continuel : tantôt l’eau souterraine passe dans le fleuve, tantôt le fleuve s’infiltre par le fond. Fig. 40. La figure 9 montre un courant souterrain constamment alimenté par un fleuve situé plus haut. Le cas est peu connu, car généralement les pores dans le lit du fleuve s’envasent, et l’infiltration cesse (fig. 10). 248 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. La figure 11 montre un courant qui, dans sa partie supérieure entre a et b, a une surface libre, mais entre b et c est enfermé sous une Fig. 14. couche imperméable. Entre c et d l’eau peut monter à la surface du sol par des puits artésiens. Suivant un usage établi, nous”appelons toute la partie du courant en aval de b un courant artésien. Fig. 43. La figure 12 représente une nappe qui est homogène entre a et b ainsi que entre c et d, mais qui, entre b et c, est divisée en deux J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 249 « étages » séparés par un « plancher » d'argile ou de sable fin. L’étage supérieur a une surface libre, l'étage inférieur est artésien. La figure 43 montre une source qui s'écoule en a par une fente dans la roche. Une veine, située plus bas, s'écoule en b dans un courant souterrain situé en aval. La figure 44 montre comment un courant souterrain ordinaire forme une source qui ne représente qu'un écoulement partiel ou déversoir. Nature des eaux souterraines. Si l’on compare un échantillon d’eau pris dans un puits sur le bord d’un fleuve avec un échanüllon pris dans le fleuve lui-même, on trouve dans la plupart des cas qu'il existe une différence notable entre les eaux. L’eau du premier est limpide comme du cristal, agréable au goût, fraîche et possède une température constante; la seconde est troublée par de fines particules vaseuses, elle à souvent une teinte grisàtre ou brunâtre et un goût fade, elle est chaude en été et froide en hiver. La première contient fréquemment nombre d’adjonctions chimiques, elle à le goût de fer, est « dure », c’est-à-dire riche en chaux et en magnésie, ou bien, si le puits est très profond, elle a une odeur désagréable d'acide sulfhydrique; la seconde est plus dépourvue d'éléments chimiques, molle et ne contient pas de fer. A l’analyse bactériologique, la première est stérile, la seconde riche en bactéries. Aux points de vue physique, esthétique et hygiénique, l’eau souterraine est indiscuta- blement supérieure en tant qu’eau potable, mais pour la cuisson de certains aliments, la lessive et l’usage technique l'eau du fleuve est souvent préférable. 250 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Ces différences sont expliquées par les traitements que l’eau a subis après que, sous forme de pluie, elle est tombée sur le sol. L'eau de surface a été constamment en contact avec l’air et avec la surface du sol. Pendant linfiltration, l’eau souterraine prend l’acide carbonique dans les couches supérieures et reçoit ainsi la faculté de décomposer certaines combinaisons chimiques. Au fur et à mesure que l’eau pénètre plus profondément, l'accès de l’air diminue, l’oxygène s’épuise, les germes se déposent, les procédés réducteurs se manifestent, et les produits gazeux apparaissent. La température s’égalise et finit par devenir constante. La nature de l’eau devient dépendante de sa profon- deur au-dessous du sol et de la nature du sous-sol. Il ne faut donc pas juger d’après la même formule l’eau de surface et l’eau souterraine dans leurs qualités appropriées au service des eaux d’une ville. Les chlorures et l’azote n’ont pas la même action hygié- nique lorsqu'on les rencontre dans l’eau souterraine stérile comme dans l’eau de surface chargée de bactéries. Nous traiterons ce sujet d’une manière plus approfondie quand nous en serons aux applications (p. 306). Le chlore est un élément commun dans les couches de sable qui ont été déposées dans la mer. Dans la vallée souterraine du Gôta Elf, l’eau est douce dans le courant central où, dans le cours iles siècles, les dépôts de sel ont été emportés, mais dans un élargissement du courant, rempli de sable fin et serré, l’eau est salée et impotable (p. 511). Les mêmes observations ont été faites dans un courant artésien à Alingsàs, situé à 60 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, mais au-dessous du niveau de la mer glaciaire antérieure. Comme on le sait, non seulement le sel marin n’est pas nuisible, mais il est utile à l’organisme humain, et par conséquent, tant que son goût ne peut se sentir, sa présence ne diminue en rien la valeur de l’eau. L'objet primordial de l'analyse chimique d’une nappe aquifère est de déterminer son degré de dureté et sa teneur en fer. La chaux, on le sait, est facilement soluble dans l’eau carbonatée, mais elle se précipite facilement aussi lorsque l'acide carbonique dis- paraît. L'eau d’un courant souterrain qui traverse une roche calcaire ou des couches de sable riche en chaux est presque toujours dure; dans les courants souterrains de la Scanie, un degré de dureté de 20° (*) appartient non pas à l'exception, mais à la règle. Quand une eau sou- (*) 4 partie de poids de chaux sur 100,000 parties d’eau. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 251 terraine très dure forme une source, une grande partie de l’acide carbonique disparaît, et la chaux se dépose. La magnésie est soluble de la même manière, mais elle est plus difficile à précipiter. La dureté de l’eau entraine de nombreux inconvénients. Le savon ne se dissout pas aussi bien que dans l’eau molle, les légumes et le thé cuisent plus mal. Des précipitations se produisent dans les robinets, les chaudières sont revêtues d’incrustations, etc. Il existe de nombreuses méthodes plus ou moins coûteuses pour diminuer la dureté de l’eau. On peut mentionner, entre autres, celle qui à été appliquée par le D K. SoNDÉN, ingénieur suédois. L’eau est étendue d’hydrate de chaux qui neutralise l'acide carbonique ; le carbonate de calcium et le carbo- nate de magnésie se précipitent, et 1l est ensuite facile de les séparer. Afin que l’eau puisse garder sa fraicheur, Sondén n’en purifie qu’une partie, la moitié par exemple, de sorte que l’autre partie d’acide carbo- nique est conservée. Les couches de sable dans lesquelles coulent les eaux souterraines de l’Europe septentrionale sont formées d’une grande partie de fragments de la roche archéenne de Suède très riche en fer, en conséquence de quoi elles sont elles-mêmes riches en combinaisons ferrugineuses, solubles dans l'eau carbonatée. Lorsqu'elle paraît à fleur de terre, l’eau souterraine ferrugineuse est limpide et incolore, mais lorsque l’oxyda- tion augmente, l’eau devient trouble, et une partie du fer se précipite sous forme d’ocre. L'eau ferrugineuse contient souvent des algues d’eau souterraine, Chrenothrix polyspora et quelques autres, qui se déposent en grandes masses et peuvent même obstruer entièrement les pompes et les conduites. Une eau de cette nature est inutilisable dans son état naturel; elle doit d’abord subir une épuration qui, en général, se fait : 4° par l’aérage pour précipiter le fer en ocre, et 2° par le filtrage qui sépare l’ocre. Les dispositions techniques du procédé doivent être réglées suivant la nature de l’eau. La présence capricieuse et les variations imprévues de la teneur en fer rendent le plan difficile à établir d’avanee : dans la même nappe on trouve parfois des régions ferrugineuses et d’autres non ferrugineuses. Le fer est tantôt carbonaté et facile à pré- cipiter, tantôt sulfaté, auquel eas les procédés d'épuration deviennent plus compliqués. Plus d’une fois un service d’eau souterraine, après avoir fonctionné pendant quelque temps, à dû être complété par un établissement d'épuration, dans d’autres cas la teneur de fer a baissé peu à peu, et l’eau a pu être employée sans qu'il fût nécessaire de la purifier (p. 514). Dans ces derniers temps, on a également trouvé du manganèse 252 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. conjointement avec du fer ; il comporte les mêmes inconvénients, mais il est plus difficile à écarter. Ur L’acide sulfhydrique, qui se rencontre souvent dans les nappes pro- fondes artésiennes avec une faible teneur d'oxygène, s’élimine facile- ment par l’aérage. Au point de vue hygiénique, l’examen le plus important est l'examen biologique. Comme nous l’avons déjà dit, le filtrage est si lent et si complet dans un terrain finement perméable que même les plus minimes particules vaseuses qui se trouvent dans l’eau sont séparées. Des analyses nombreuses ont démontré que l’eau souterraine ainsi formée est stérile dès qu'elle arrive à une profondeur de quelques mètres. Par contre, si elle se rapproche de la surface du sol ou qu’elle soit alimentée par des affluents passant dans un gros gravier ou une montagne fissurée, 1l peut arriver qu'elle soit très riche en bactéries. Parmi celles-ci il y a deux espèces pour lesquelles nous avons de bonnes raisons de nourrir un respect tout spécial : je veux parler des germes infectieux des épidémies de typhus et de choléra. Tous deux, se trouvant dans les sécrétions humaines et à la surface du sol, peuvent aisément se faire un chemin jusqu'à la nappe souterraine. Nombreuses sont les épidémies qui se sont répandues par l’eau de puits creusés dans la roche calcaire par les fentes de laquelle l’eau viciée a pu pénétrer. En France particulièrement, on à expié cruellement la ten- dance à employer sans discernement des « sources » fournies en grande partie par l’eau non filtrée des fleuves voisins. On doit toujours se méfier d’une eau souterraine qui contient des bactéries, surtout si, de plus, elle contient du chlore et de l’azote; de même que l’eau de surface, elle doit être purifiée, soit par le filtrage, soit par l’ozoni- salion. Explorations hydrologiques. Celui qui a accepté la responsabilité de chercher à fournir une ville d’eau souterraine doit se mettre à l’œuvre avec deux fermes résolu- tions : 4° de faire des explorations si complètes qu’on en puisse urer des conclusions positives, tant sur la quantité de l’eau que sur sa nature ; 2° d'appliquer la loi des petits moyens, c’est-à-dire d'observer la plus grande économie possible en temps et en argent. A l’aide des son- dages il faut acquérir des connaissances précises sur la nature, l’épais- seur et l'étendue des couches aquifères, puis par des épuisements d'essai prolongés ou par toute autre méthode sûre, se former un juge- J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE, 253 ment sur le débit du courant, mais on ne doit entreprendre ces mesures coûteuses en temps comme en argent qu'après s'être assuré par des moyens très simples que l'essai peut être couronné de succès. 11 faut, pour commencer, faire une exploration préliminaire sur une région étendue et choisir ensuite le district de l'exploration définitive. Exploration préliminaire. Nous commençons par inspecter les environs de la ville et par étudier le caractère géologique et topographique de la contrée. Les cartes géologiques nous renseignent sur la nature des roches et des couches meubles. La roche archéenne, les moraines et l’argile ne nous engagent pas à poursuivre nos explorations, mais les roches sédimen- taires, les oses de pierres roulées et autres couches sableuses d’origine fluviale nous donnent bon espoir. A l’aide de cartes topographiques nous évaluons les différents rayons d’alimentation, et connaissant, d'autre part, les conditions météorologiques de la contrée, nous pou- vons nous faire une idée approximative de la quantité minimale et moyenne des pluies annuelles. Par la nature même du sol, nous cher- chons à juger de la possibilité d'infiltration et à faire une appréciation de la quantité souterraine que l’on pourrait obtenir, étant données cer- taines conditions. Cette appréciation est de haute portée, principale- ment en prévision d’insuccès. Si, par exemple, une vallée est bornée par la roche archéenne qui intercepte toute communication souterraine avec d’autres bassins, si de plus nous pouvons déterminer la grandeur de la surface où peut se produire l’infiltration et si, enfin, de ces con- naissances nous concluons que la quantité d’eau que l’on peut se procurer par l’infiltration est inférieure aux besoins prévus, il est clair que l'exploration hydrologique donnera des résultats non satisfaisants. Si, au contraire, le terrain est formé de roches sédimentaires, il peut se faire que quelques veines des bassins voisins viennent se déverser dans le bassin en question, comme l'indique la figure 43. Mais il serait imprudent de tirer une conclusion ferme sur la quantité d’eau disponible si l’on ne possède d'autre donnée que la grandeur du district d'infiltration. Il est à propos de faire remarquer ici que la quantité d’eau courante dans un ose de pierres roulées est sensiblement plus considérable que celle qui à pu pénétrer par infiltration sur l’ose lui-même, dont la crête étroite et les versants fort inclinés obligent l’eau de pluie à s’écouler rapidement et dont la surface est généralement dure et pier- 1910. MEN, 17 254 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. reuse. L'auteur à eu l’occasion de constater une fois que le noyau central d’un ose était tout entier rempli d’eau qui, au sondage, est montée au-dessus de la créte. Le courant $outerrain était artésien! Par conséquent, il ne pouvait pas être alimenté par des infiltrations à travers son enveloppe impénétrable; l’eau provenait, sans aucun doute, des lits de moraine sous-jacents. Les oses recueillent l’eau sou- terraine principalement par le drainage des terrains environnants. L’afflux reçu par infiltration directe est ordinairement peu considé- rable. JL va sans dire que lorsqu'on fait des explorations sur une grande plaine, le district d'infiltration du courant souterrain ne peut être ni mesuré ni évalué. Les eaux de surface doivent être soigneusement étudiées : moins il coule d’eau sur la surface, plus on est en droit d'espérer qu’il y en a au-dessous. Plus le débit est égal pendant les différentes saisons de l’année et plus le fleuve conserve une température relativement con- stante, plus est grand le rôle de l'affluence souterraine. Si les observa- Uons sont faites en hiver, 1l faut attacher une attention toute spéciale à la glace sur l’eau de surface. L'auteur à étudié un petit ruisseau qui, dans le voisinage de Sala, coupait un ose à pierres roulées. Le ruis- seau était gelé en amont de l’ose et libre immédiatement après. Le débit pouvait être apprécié à 100 litres par seconde, la température à + 5°. Si nous admettons que la température de l’eau souterraine est + 6°, et celle du ruisseau 0”, la moitié du débit, soit 50 litres par seconde était donc fournie par l’ose. Au Nord de Hudiksvall, un ose à pierres roulées avance dans la mer et en ce point l’eau n’est jamais prise, ce qui démontre clairement l’existence d’un écoulement d'eau souterraine. En été, un abaissement soudain de la température est un signe auquel on peut se fier. La botanique est une science auxiliaire appréciable; car certaines plantes exigent une température constante et croissent de préférence au débouché des courants souterrains. Les sables mouvants qu’on observe dans bien des fleuves sont formés par l’ameublissement du lit causé par l’infiltration de bas en haut des eaux souterraines et ils peuvent par cela même fournir un indice pré- cieux à l’hydrologie. Cependant la mesure la plus importante est d'observer les sources et les puits déjà existants, d’en dresser des cartes, de mesurer leur niveau, de les examiner pour s'assurer de leur débit, de la tempéra- ture et de la nature de leur eau. On doit s'adresser aux propriétaires - J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËÉDE. 259 des puits pour se procurer tous les renseignements désirables sur les couches du sol, les changements de niveau, ete. Il est d'usage qu’un paysan ne donne jamais à son puits que la profondeur nécessaire pour remplir un seau, c’est-à-dire au plus 0"50 au-dessous de la surface de la nappe ; si l’on rencontre un puits ayant 1"50 d’eau, on en peut con- clure que le niveau le plus bas qu'il y ait jamais eu était de 1 mètre inférieur au niveau actuel. Il est nécessaire aussi de vérifier si tous les puits appartiennent au même « élage » ou si quelques-uns d’entre eux traversent un « plancher » imperméable. Explorations définitives. Si grâce à ces études préliminaires météorologiques, géologiques et hydrologiques nous avons acquis la certitude que, dans une certaine région, on peut selon toute probabilité trouver la quantité d’eau néces- saire, nous passons aux explorations définitives dont l’objet prineipal est de déterminer la quantité et la nature de l’eau souterraine. Étude de la direction et de la section d'un courant. Pour attemdre ce but, il faut d'abord s’assurer de la direction du courant, puis, par des forages, déterminer sa largeur et sa profondeur, c'est-à-dire la section transversale, et enfin son débit. Pendant toute la période d'exploration, on doit continuer les observations sur les niveaux dans tous les puits et cours d’eau libre du voisinage, prendre des échantillons d’eau pour des analyses chimiques et des examens bacté- riologiques, et, si besoin en est, on doit faire des essais pour des établissements d'épuration. La direction d’un courant souterrain se voit souvent clairement à la déclivité du terrain, lorsque par exemple son lit est formé d’un ose à pierres roulées. Dans tous les cas, la direction peut toujours être déter- minée par des observations sur la pente de la nappe, que l’on acquiert en comparant les niveaux dans les différents puits. Pour cela 1l est nécessaire d’avoir au moins trois puits formant de préférence un triangle équilatéral (fig. 15). S1 l’on suppose, par exemple, que le niveau de l’eau est dans le puits À à la cote 87, dans le nuits B + 78 et dans le puits C + 6"5, on peut par interpolation trouver, sur la ligne AB, le point où lon pense que le niveau de l’eau est + 8 mètres. On peut de même trouver sur À C deux points où le niveau de l’eau est respectivement + 8 et 256 J.-G. RICHERT, — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE, + 7, et sur la ligne B C un point de 7 mètres de hauteur. Si l’on joint les deux points de 8 mètres, on obtient une ligne sur laquelle le niveau de l’eau est partout + 8 et de même une ligne sur laquelle la hauteur est partout + 7. Une particule d’eau qui se trouve en un point quelconque de la ligne de 8 mètres doit être contrainte, par la pesanteur, à se porter vers la ligne de 7 mètres et cherche à atteindre son but par le plus court chemin, c’est-à-dire à angle droit. Lorsqu'on à ainsi trouvé la direction générale approximative du courant, on établit parallèlement et à angle droit avec cette direction des puits entre lesquels on trouve, également par interpolation, les points sur lesquels le niveau de l’eau est exprimé en nombres entiers; et en Joignant ces points sur la carte, on obtient des courbes horizontales qui donnent clairement la direction du courant dans différentes parties du district d'exploration. La figure 16 montre une de ces cartes hydrolo-" giques où le courant souterrain se déverse dans un cours d’eau de sur- face. Une section dans la longueur du courant se présente comme l’in- dique la figure 6 (p. 246). Sur la figure 17 le courant souterrain est parallèle au fleuve. Dans son cours supérieur, la surface de l’eau est plus élevée que celle du fleuve dans lequel afflue une partie de l’eau, ainsi que le montre la figure 7 ; dans son cours inférieur, c’est le contraire qui a lieu, et dans J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 257 la partie centrale les deux courants sont indépendants l’un de l’autre. On trouve par des sondages la nature et la profondeur de la couche aquifère. Chaque puits doit, si possible, descendre jusqu’à la couche imperméable qui forme le fond du courant. Toutes les modifications dans la nature de la roche seront observées attentivement. La méthode de sondage la plus ordinaire dans notre pays est celle-ci : un tuyau est enfoncé avec un mouton pendant qu’un jet d’eau est pressé dans un tuyau intérieur dont l'extrémité est perforée et munie d’un ciseau. L'eau monte entre les deux tuyaux et s'écoule par une branche sur le Fig. 17. tuyau extérieur, emportant les particules de vase qui sont détachées par l’action combinée du jet d’eau et du ciseau. Cette méthode est simple el économique, mais elle ne donne jamais de résultats absolument préeis. Lorsque les tuyaux pénètrent dans des couches de sable dont le grain est de grosseurs variées, le grain fin vient le premier, tandis que les grains les plus gros s’amassent au fond du puits jusqu’à ce que, par un mouvement plus puissant du jet d’eau et du ciseau, ils accompagnent l’eau. Il est facile alors de tomber dans l'erreur et de croire qu’on a rencontré une couche continue de gros gravier. Quand on pratique le forage dans le sable où se trouvent des couches très minces d’argile ou de sable très fin et très compact, c’est le contraire qui à lieu : l’échan- üllon montre une masse mêlée et non stratifiée. La méthode indiquée ne fournit donc qu’une connaissance approximative de la nature des couches, et quand plus tard on a creusé, on a souvent pu constater une différence marquée entre la véritable stratification et celle qui avait été indiquée dans les profils de sondage. Il est de la plus haute importance d'observer toujours les change- ments possibles dans le niveau de l’eau au cours du forage. Comme nous l'avons déjà dit, il peut fort bien arriver que pendant ce forage on ne découvre pas la présence d’un « plancher » formé d’une mince couche 258 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE.. d'argile et que l’on ait peut-être en réalité affaire à plusieurs étages différents. Comme correctifs, on doit observer le niveau de l’eau chaque jour avant le commencement du travail. Si l’on remarque un matin que l’eau est plus basse ou plus haute que la veille, on en peut conclure que, selon toutes probabilités, le puits est entré dans un nouvel étage. Et on arrive à la même conclusion si brusquement la nature de l’eau et particulièrement sa teneur en fer à été modifiée. Mesure du débit. Après avoir ainsi déterminé la direction, la largeur et la profondeur d’un courant souterrain, nous passons à la question la plus intéressante et la plus difficile, nous devons déterminer son débit. Il ne faut pas oublier d'abord qu'aucun courant souterrain ne donne la même quan- tité d’eau pendant toutes les années et toutes les saisons, mais qu’il est soumis à des variations périodiques qui, bien que peu importantes en comparaison de celles des cours d’eau de surface, grâce à la lenteur de l’infiltration et de l’écoulement, peuvent néanmoins ménager des ‘ surprises désagréables à ceux qui comptent sur un débit constant. C'est généralement en automne que l’eau souterraine est au plus bas niveau, et elle peut être plus basse d’une année à l’autre. Plus la région d'infiltration est petite, plus les variations sont considérables. Par conséquent, si L'on n’a pas d'observations précédentes sur le niveau de l’eau, il est prudent d'admettre qu’à l'avenir le débit trouvé peut être réduit. Les méthodes d’après lesquelles nous pouvons déterminer le débit sont les suivantes : 4° Mesurer la vitesse du courant; | 20 Évaluer la vitesse du courant par les observations faites sur l’abaissement de l’eau à un épuisement d'essai; 3° Évaluer directement le débit par les observations faites sur l’abais- , sement de l’eau à un épuisement d'essai; | 4° Évaluer le débit par les observations faites sur l’élévation du niveau pendant une infiltration artificielle. Mesure de la vitesse. Si la superficie d’une section prise à angle droit avec le courant: est À mètres carrés, l’eau n’occupe pourtant pas toute cette superficie, | elle coule seulement entre les grains de sable dans une quantité de J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 259 petits canaux ; la section véritable de l’eau — k, À, où k, est un coeffi- cient qui représente le total des interstices sur À mètre carré de la section transversale du courant. Si, de plus, la vitesse moyenne dans les interstices est V,, le débit par seconde résulte de l’équation Q— HA. V, (1) On a tenté de déterminer k, de la manière suivante : on remplit un récipient de sable fin sur lequel on verse l’eau, et on calcule que le volume d’eau qui est contenu dans 1 mètre cube de sable indique la mesure k,. La méthode ne présente aucune sécurité, car le sable ne peut Jamais être aussi serré dans le vaisseau que dans le sol. Ordinai- rement k#, varie de 0,15 à 0,25, mais 1l peut, dans certains cas, s'éloigner sensiblement de ces chiffres. Vu ce manque de certitude, on peut ici éliminer Æ,, comme on le fait habituellement quand on donne la vitesse de l'écoulement dans un filtre artificiel, en indiquant la vitesse par V, calculée par mètre carré de la surface totale. On à ainsi l’équation Q = A. V. (2) V est par conséquent Re ki Vs, soit V NV, = —: Si, par exemple, V — O""1 par seconde, c’est-à-dire que chaque mètre carré de la section transversale du courant donne un débit de O"cO001 et si l’on suppose que k; — 0,2 la vitesse réelle de l’eau sou- terraine — 0""5 par seconde, soit 45"2 par vingt-quatre heures. Comme dans ce qui suit nous appliquons l'équation (2) qui est plus simple que l’équation (4), nous ne devons pas oublier que V représente seulement la vitesse apparente de l’eau souterraine. Lorsque nous vou- lons déterminer le temps qu'il faut à une certaine quantité d’eau pour parcourir une certaine distance, nous devons partir de la vitesse réelle V,. | Il va sans dire que V ne peut pas être mesuré directement, mais on a tenté de mesurer V,. Pour ce faire, A. Tniem à employé une solution de sel marin qui, par un puits foré, à été descendue jusqu’à la nappe souterraine. Lorsqu'on examine la teneur en chlore de l’eau dans un autre puits situé en aval du premier dans la direction du courant, on trouve qu'après quelque temps l’eau commence à devenir salée, puis la teneur en sel monte jusqu’à un certain maximum, ensuite de quoi 260 J.-G. RICHERT, — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. elle commence à baisser de nouveau jusqu’à ce que, à la fin, elle fasse entièrement défaut. Elle s’est propagée, d’une part, par la diffusion, de l’autre, par le mouvement de l’eau. L'action de la diffusion est éli- minée, si l’on prend comme base de l’évaluation de la vitesse du courant le temps qui s’est écoulé entre le moment où la solution a été descendue dans le puits supérieur et le moment où la teneur en sel a atteint son maximum dans le puits inférieur. Si ce temps est T secondes et la distance entre les puits L mètres, nous avons L Vi —: T (3) En mesurant V, par ce procédé entre un grand nombre de puits, on obtient une valeur moyenne, qui, de même qu’une valeur présumée pour k,, est insérée dans l’équation (1). Il est cependant difficile de se fier entièrement aux résultats. La nature de la roche peut varier à un tel degré qu’on ne peut jamais avoir la valeur exacte ni de V, n1 de k,. L'eau coule dans un grand nombre de canaux ou de veines qui n’ont ni la même direction ni le même diamètre ; les particules d’eau sont obligées de passer tantôt en haut, Lantôt en bas, parfois de côté, voire même de reculer. Dans cer- taines veines, la vitesse est bien souvent supérieure à €e qu’elle est dans telle autre veine. On risque donc toujours que la solution de sel prenne entre les puits la route la plus large et la plus rapide, c’est-à- dire que la valeur trouvée pour V, ne surpasse la valeur moyenne. Pour ces raisons, la méthode de Thiem, non plus que les autres méthodes employées pour la mesure directe de la rapidité des courants, n’a pas inspiré une grande confiance (*). Évaluation de la vitesse. Puisqu’il est impossible de mesurer avec une rigoureuse exactitude la vitesse d’un courant souterrain, nous allons essayer de l’évaluer par la théorie. (*) Par contre, on peut avantageusement employer des substances solubles dans l’eau pour constater une communication directe entre un fleuve et un puits, ou entre deux différentes nappes d’eau souterraine. De cette manière, on a pu non seulement démontrer que certaines sources ne sont autre chose que des ruisseaux enfoncés dans des roches calcaires, mais encore que l’eau afflue avec une vitesse qui indique la présence de canaux souterrains très vastes. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 261 La vitesse moyenne de l’eau dans un fleuve ordinaire est calculée par la formule V—C\RT, A où R—5— Île rapport entre la superficie de la section transver- sale À et son périmètre mouillé O, ou ce qu’on nomme la profon- deur hydraulique moyenne. 1 — la pente de la surface de l’eau; C — un coefficient qui dépend de la nature du lit du fleuve et de R. Pour une certaine section transversale, on peut poser CVR—C et, par conséquent, V — C, PA c’est-à-dire que la vitesse est en proportion directe de la racine carrée de la valeur de la pente. | Si ce fleuve se remplit de sable, il arrive la même chose que pour le courant souterrain. La vitesse de l’eau diminue sensiblement. Le frottement contre les rives et le fond du fleuve est insignifiant en comparaison de la résistance que l’eau doit vaincre lorsqu'elle s’infiltre dans les petits canaux irréguliers entre les grains de sable. La résis- tance doit être vaincue par une certaine hauteur de pression; bien que la vitesse diminue, la pente de la surface s’augmente. Darcy a trouvé par ses expériences que pour l’eau qui filtre vertica- lement dans un vaisseau rempli de sable (fig. 18) la vitesse est en proportion directe de la hauteur de pression H et est en proportion inverse de la profondeur du lit de sable D ; H NET D — un Coefficient dont la valeur dépend de la nature du sable. Cette loi s'applique naturellement aussi au mouvement de l’eau dans une direction horizontale. Donc, si au lieu de D nous prenons la lon- 262 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. gueur L, on obtient pour un courant rempli de sable (fig. 19) la formule soit VEN (4) La vitesse de l’eau souterraine est, par conséquent, en proportion directe de [, tandis que la vitesse de l’eau de surface est en propor- tion directe de LV” [. Elle dépend de la nature du lit de sable, mais non de sa profondeur ou de ses autres dimensions. EME, Fig. 19. Si nous employons cette formule de V dans l’équation (2), nous obtenons DR AÎE (5) Pour trouver la valeur de k, nous pratiquons un épuisement d’essai dans un puits ou dans une conduite collectrice. Le puits forme alors un nouveau récipient alimenté par une partie restreinte du courant, dans laquelle il se crée un nouvel état d'équilibre. La surface de l’eau baisse, la direction, la profondeur et la vitesse du courant sont modifiées. Nous trouvons les valeurs de la superficie de la section et de la pente qui correspondent au débit puisé (p. 265) et nous pouvons alors trouver la valeur du coefficient 4. En admettant que cette valeur se rapporle au courant souterrain tout entier, le débit total Q est donné par l’équation (5). Nous devons donc étudier linfluence qu'un puits exerce sur le niveau, la direction et la vitesse de la nappe environnante et nous établissons pour commencer les hypothèses suivantes : 1° La surface de l’eau souterraine est libre ; 2 La vitesse naturelle de l’eau souterrame — 0; , J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 263 5° La surface de l’eau souterraine dans la région qui alimente Île puits est horizontale avant l'épuisement ; 4° En dehors de cette région le niveau de l’eau souterraine n’est pas influencé par l'épuisement ; 5° Le fond du courant, c’est-à-dire la couche imperméable sous- jacente, est horizontal ; 6° Le puits pénètre jusqu’au fond du courant, et l’eau s'échappe par des ouvertures sur toute sa surface cylindrique (un puits « complet ») ; 7° La couche aquifère est homogène. Les modifications du niveau de l’eau dans la région qui entoure le puits sont observées dans des puits tubulaires établis parallèlement et perpendiculairement au courant (fig. 20). Fig. 20. Au début de l’épuisement, le niveau du puits s’abaisse immédiate- ment, et peu à peu l’eau baisse également dans les tuyaux d’observa- tion. L’épuisement continuant, l’abaissement s'étend de plus en plus, le niveau baisse dans tous les puits, et la quantité d’eau puisée diminue. Après quelque temps l’équilibre s'établit : le débit devient constant ainsi que le niveau dans les puits. L’abaissement le plus grand est au puits d’épuisement, il s’étend régulièrement dans toutes les directions 264 J.-G, RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. et diminue avec la distance jusqu'à ce qu’il cesse enfin; la surface de l’eau forme un «entonnoir» ou «tronc de cône » dont le fond est dans le puits et dont les bords sont formés par la limite de l’abaisse- ment, lequel, selon les hypothèses posées plus haut, forme un cerele ayant le puits pour centre. Le rayon de l’abaissement est — R, le rayon du puits — r, la profondeur de l'eau — D dans la limite de l’abaissement et d dans le puits (fig. 21). Sur la limite de l’abaissement la vitesse de l’eau — 0, mais dans l'intérieur de cette limite l'attraction du puits commence immédiate- ment à se faire sentir, et chaque particule d’eau cherche à l’atteindre par le chemin le plus court, c’est-à-dire en rayons convergents. Toutes les particules qui se trouvent sur une même verticale ont la même direction, toutes les particules à la même distance du puits, la même vitesse. Si l’on représente le puits entouré d’un cylindre vertical à une certaine distance x (fig. 21 et 22), toutes les particules sur l'aire du cylindre couleront avec la même vitesse v,. Fig. 99. Plus ce cylindre est rapproché du puits, plus sa hauteur et sa circon- férence diminuent et plus la vitesse de l’eau ira croissant. La résistance grandit avec la vitesse, et la résistance augmentée à pour résultat une perte de charge augmentée; donc la pente de la courbe d’abaissement augmente à mesure que la distance du puits diminue. Étudions maintenant le mouvement de l’eau dans le cylindre à la distance x du centre du puits. La circonférence du cylindre — 2xx, sa hauteur — y, donc la superficie — 2rxy. La vitesse de l’eau, calculée pour toute la surface, est v,, la pente de la courbe d’abaisse- dx ment — —. dy J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. . 265 Le débit du puits est qg = 2nay + Vs et par conséquent | q Éu 2Trxy selon l’équation (4) dy Uk. ee soit a _},.d Qray dx ei d nt (6) DEOT EURE Pour T=Tryætû et pour z=R,;y= D. Par intégration, nous obtenons x. k (D2 — d?) log. nat R (7) V Cette équation peut également s’écrire Met) à EE TT TnR nr D + d : 7 , —g — la moyenne arithmétique entre D et d, et représente par conséquent la profondeur moyenne de l’eau souterraine si l’on admet que la courbe d'abaissement forme une ligne droite (fig. 21) et D — d — l’abaissement dans le puits. Si nous posons D +d 1. 2 D—d—=s nous aurons | Oxk.d..s RS AUS 8 1 ln.R—Iin.r @) De cette équation on tire la valeur de k, et de l’équation (5) on calcule ensuite la valeur de Q. 266 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Que le puits ait un grand où un petit rayon, r est toujours minime comparativement à R. La largeur du puits a donc une très petite influence sur son débit, en admettant toutefois au’elle ne soit pas assez petite pour faire dépasser un certain degré à la vitesse de l’affluence. | De même toute modification de R n’a qu’une influence imsignifiante. Si, par exemple, R monte de 500 à 1,000 mètres, !.n.R augmente de G.2 à 6.9, c’est-à-dire de 11 ° seulement. Pour faire une évaluation approximative, on peut donc admettre que In.R —l.n.r à une valeur constante et dire : Irk Ar} En MEL Te donc DDR (9) Le débit du puits est, par conséquent, proportionnel à la profondeur moyenne de la région d'abaissement et à l’abaissement du niveau de l’eau dans le puits. | | En fait, il arrive souvent que l’abaissement est assez irrégulier et qu'il est, à cause de cela, difficile d’en déterminer la limite et le rayon. On peut alors calculer la valeur de Æ sur l’abaissement du niveau de l’eau qui se produit entre deux tuyaux d'observation posés à une distance donnée du puits. Si, par exemple, pour J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. on obtient par l'intégration de l’équation (6) : (dé? — di?) DER [.n.ae—l.n.a soit HU n ) a [.n.a —- l.n.a, É soit tk en ee pen PES et si l’on pose aussi là tk l.n.ae -Ln.& on à JÉUEUPES ce qui est identique à l'équation (9). 267 (10) Si au lieu d’un puits nous établissons une galerie collectrice hori- zontale de ! mètres de longueur, le calcul, selon les hypothèses . énoncées plus haut, sera le suivant (fig. 24) : CN EIRE ER TES DCR PIE Se CES AS Ce de A oo ; P ee S : ie : De : CE PE CC . SR _ A , = . | UN en * | n-219 FT Y. Pr oc 2 RSR RE X - SET F7 Fa Fig. 24. La limite d’abaissement est distante de R mètres de la conduite. A une distance x la profondeur du courant — y, sa section transver- sale —ly, la vitesse du courant correspondante — v,. De chaque côté afflue UV dy __q Énirnn. SL ENC RRERT RAT NET pour 268 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Par intégration, on obtient __k.(D?—d) kL(D +4) nr PR RO 0 ne kl R = b, on obtient Si l’on pose ie RAC (11) Nous étudierons maintenant jusqu’à quel point ces résultats sont influencés par des modifications apportées dans les hypothèses énoncées plus haut (p. 262). 4. Si le courant souterrain n’a pas une surface libre, c’est-à-dire s’il est enfermé sous une couche imperméable et forme ce que l’on appelle un courant artésien, le niveau de l’eau s'établit comme dans la figure 25. Fig. 95. Les Calculs sont les mêmes que lorsque le courant a une surface libre, mais ils sont simplifiés si l’on suppose que la profondeur du courant souterrain est constante — d,, dans la région d’abaissement. Au lieu de l'équation (7), on a Ir. k.4.s TN s) (12) Nous pouvons là également donner une valeur constante à !.n.R — l.n.r dans l'évaluation approximative, donc ne Jrk.d,, lip jou et H—=10:S (13) J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 269 Le débit d’un puits artésien est par nee proportionnel à l’abaisse- ment du niveau de l'eau. Pour s— 1 mètre, q —b. Par conséquent, b est la quantité d’eau que donne le puits par mètre d’abaissement du niveau de l’eau, ce que l’on appelle le débit spécifique du puits. Nous avons supposé dans ce calcul que le niveau de l’eau souterraine, ou le niveau piézométrique dans le voisinage immédiat du puits, est le même que le niveau de l’eau dans le puits. Lorsque l’eau monte dans le puits, il se produit cependant une certaine résistance de frottement qui est vaincue aux dépens de la hauteur de pression À (fig. 26), laquelle, pour les puits tubulaires profonds, doit être comprise dans les calculs. k est calculé d’après la formule connue : où / — la longueur du tuyau comprise entre sa parte perforée et la surface de l’eau. Le véritable abaissement de l’eau souterraine n’est donc pas la différence H observée entre le niveau piézométrique original et le niveau de l’eau dans le puits, mais s—H{—h, et le niveau d’affluence de l’eau souterraine est h mètres au-dessus du niveau d'écoulement du puits. 2. Si la vitesse naturelle de l’eau souterraine n’est pas nulle, l’affluence est accélérée en amont du puits, retardée en aval et altérée à angle droit avec le courant. On suppose habituellement que les modifications se neutralisent et que l’affluence totale est la même que 4910. MÉN. 18 270 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUEDE. si l’eau souterraine était stagnante. Il va sans dire que la supposition est erronée, car si l'épuisement réduit le débit du courant en aval du puits, soit sa vitesse, soit sa profondeur doit diminuer. 5. Cette hypothèse n’est jnste que dans le cas où la vitesse — 0, c’est-à-dire lorsque le puits est enfoncé dans un bassin de si grandes dimensions que la surface de l’eau souterraine est horizontale. À une vitesse marquée correspond une inclinaison déterminée, et le niveau naturel de l’eau doit, par conséquent, être plus élevé dans le puits que dans une section transversale en aval du puits. 4. Lorsque le débit du courant est diminué de la quantité q d’eau puisée dans le puits, soit à Q — g, la pente ou la profondeur doit diminuer dans la même proportion; l'épuisement amène un abaissement général du niveau de l’eau autour et en aval du puits et dans certains cas même en amont. Donc les calculs précédents, basés sur un niveau inaltéré hors de la limite d’abaissement du puits, sont inexacts. L'erreur n’a pas une grande portée si l’abaissement général est minime relativement à la profondeur du courant, mais elle peut causer de tristes désappointements dans le cas contraire. Nous y reviendrons en mentionnant la méthode d'évaluation suivante (pp. 276-286). 5. 91 le fond du courant est incliné, par exemple, à angle droit avec le courant (fig. 27), la forme et l’étendue de la courbe d’abaisse- ment sont modifiées de telle sorte que la profondeur moyenne d,, et le rayon de l’abaissement R sont différents des deux côtés du puits. Mais, en réalité, ceci n’a pas une très grande importance si les chiffres des moyennes portés dans les équations ci-dessus sont corrects. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 271 6. A. Tim appelle puits « complet » celui qui traverse toute la couche de sable et laisse pénétrer l’eau sur toute sa surface cylindrique. Un puits « incomplet » ne traverse pas toute la couche de sable et ne reçoit l’eau que par le fond (fig. 28). Selon THiem, il n’est pas nécessaire qu’un puits descende jusqu’à la couche imperméable, car un puits incomplet! lui-même reçoit des par- ticules d’eau de la partie la plus profonde du courant, en admettant toutefois que le sable ne soit ni trop fin, ni trop profond. Par contre, ForcagEeimerR cherche à démontrer que la partie du courant située au-dessous de la ligne pointillée (fig. 28) n’est pas sensible à l’attrac- üon du puits. Il est difficile de décider laquelle de ces deux opinions est la bonne; il est sage, lorsqu'on fait les calculs, de se mettre du côté qui paraît présenter le plus de certitude et de choisir les hypo- thèses les plus défavorables. Pour l’évaluation en question, il paraît préférable d'appliquer la théorie de Taiem, car si dans l'équation (9) on donne une valeur trop grande à la profondeur moyenne du courant d,, on obtient une valeur trop basse pour le coefficient K. Lorsque l’eau afflue seulement par le fond du puits, la résistance est plus forte que si la masse était répartie sur toute la surface du cylindre. Chaque résistance hydraulique doit être vaincue par une différence de niveau donnée, donc l’eau est plus haute à l'extérieur immédiat du puits que dans le puits lui-même. Indépendamment de la perte de charge qui, dans les puits profonds, est causée par le frotte- ment (fig. 26), il se produit, par conséquent, dans les puits incomplets 272 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. un abaissement du niveau de l’eau relativement à l’eau souterraine environnante. L’abaissement H observé dans le puits n’est qu’appa- rent; l’abaissement véritable est S—H—hn. 7. Une couche aquifère parfaitement homogène n'existe qu’en théorie, Tous ceux qui ont vu une tranchée dans le lit fluviatile, même le plus régulier, ont pu observer de grandes variations dans l'étendue et la stratification des couches, ainsi que dans la grosseur des grains. Dans ces cas-là, la courbe d’abaissement n’a jamais la forme régulière supposée dans la figure 21, elle est au contraire plus ou moins discontinue; généralement plus régulière au-dessus du puits, lorsque les particules d’eau suivent la direction de leur mouvement originaire, elle est plus irrégulière au-dessous du puits, où elles sont contraintes à suivre une direction diamétralement opposée. À cause de cela, il est extrémement difficile de choisir dans le matériel d'observation les chiffres qui conduisent à l’évaluation correcte du coefficient k. À ce sujet, il est bon de signaler la discontinuité hydraulique qui se produit dans le sous-sol où des couches imperméables ou difficilement perméables divisent le courant en plusieurs étages. Nous avons vu que ces planchers ne peuvent pas toujours être découverts par le forage. Il peut arriver qu’un puits d'observation ne descende pas dans | « étage » dans lequel le puits d’épuisement est enfoncé et que nous tirions, par conséquent, une fausse conclusion quand nous interprétons son niveau inaltéré ou sensiblement baissé comme indiquant que la limite d’abaissement est atteinte. Nous devons donc utiliser le matériel d'observation avec la plus grande prudence et plutôt exclure les chiffres qui paraissent suspects que de risquer d'arriver à un résultat incorrect. [l peut être difficile, même pour un explorateur expéri- menté, de déterminer si deux puits appartiennent à un même étage ou à deux étages différents. Une méthode ordinaire est de forer simultanément deux puits que l'on éprouve fréquemment, chacun servant alternativement de puits d'observation pendant qu’on puise dans l’autre. Si l’on a constaté la présence d’étages différents, on doit en règle traiter chacun en parti- culier, à moins qu'il ne soit démontré que l’un ou l’autre a un débit si insignifiant que l’on peut n’en pas tenir compte. Un cas particulièrement intéressant est celui où le puits a été foré dans une roche calcaire. Bien que l’eau y coule dans une quantité de J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 273 canaux plus ou moins petits, les conditions ne sont pourtant pas les mêmes que dans un lit de sable, et nous ne pouvons pas appliquer sans critique la loi de Darcy. Dans bien des cas, le mouvement de l'eau ressemble plutôt à l'écoulement dans une conduite, V est alors en proportion directe de V” [, au lieu de I, et il en résulterait que la capacité du puits est en proportion directe de Vs au lieu de s. Nous reviendrons plus loin sur le sujet (page 285) ; qu’il nous suffise de dire ici que par des raisons faciles à comprendre la méthode d'exploration en question — évaluation de la vitesse moyenne d’un courant souter- rain à l’aide du coefficient Æ dont la valeur a été obtenue en pratiquant des épuisements — ne doit pas être appliquée lorsqu'il s’agit de cou- rants dans la roche calcaire, laquelle est encore moins homogène qu’un lit de sable. Chaque épuisement d'essai doit naturellement durer assez longtemps pour qu'un nouvel état d'équilibre puisse s'établir. Cependant ce n’est pas aussi nécessaire lorsque nous cherchons la valeur du coefficient k que lorsque nous appliquons la troisième des méthodes mentionnées, où les changements de niveau de l’eau qui entoure le puits servent de base à l'évaluation de la capacité du courant. Dans ce dernier cas, si on interrompt trop vite l'épuisement, on obüuent un chiffre trop élevé pour q et généralement trop bas pour R, et ces deux erreurs mènent à un chiffre trop haut pour Q. La valeur de k# ne subit pas de modifica- tion importante si dans l’équation (8) q est évalué trop haut, à la condi- tion que d,, soit haussé dans la même proportion; l’important est de mettre dans l’équation les chiffres qui se correspondent. En vertu de ce raisonnement, G. Taiem à publié. dans son intéressant traité : Hydrologische Methoden, une méthode employée par son père et par lui pour déterminer le coefficient k à l’aide d’épuisements de courte durée dans plusieurs puits tubulaires répartis sur le district d’explora- tion. Il suppose que la valeur de k obtenue pour un puits s'applique jusqu’à la moitié de la distance de ce puits aux puits voisins de chaque côté (fig. 29). Il partage ainsi la section transversale du courant en plusieurs divisions selon l’équation (5). Ainsi, la troisième division, par exemple, est limitée à gauche par une ligne verticale au milieu des puits 2 et 3, et à droite par une autre verticale au milieu des puits 5 et 4. Si la superficie de la division — À, et si I, représente la pente de l’eau, on à Q3 = k3. A3. 1, etc. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 274 On obtient la valeur de & par quelques heures d’épuisement dans les puits, l’un après l’autre, en ayant soin, pendant cet épuisement, de &} Le. À LIC8ù EU 4 & . 2 .. Fa e SRI TES . © à. Se Piste \ FLN 4 FORCE DE 1: | at NN - Le « | .! A Do QUE Al: | :2, Ie TE | er QU mesurer l’abaissement du niveau de la nappe dans deux tuyaux d'observation (fig. 30) situés en amont du puits, si possible dans la direcuon du courant. Fig 30. S1 la distance entre le puits et les tuyaux est respectivement a; et @, l’abaissement respectivement s, et 5, Correspondant à une profondeur de l’eau d, et de, le débit puisé q, et si le fond du courant est parallèle à sa surface, Thiem calcule la valeur de k à l’aide de l’équation sui- vante : qÜin.ag -lin.as) 4 F T (do + di) Si — S9) Si l'on établit que de + di ne TT J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 275 et que $ — So — s, l'expression correspondante pour q est ont (2 +415 Re. 9 . Irk 43) ia rl PS Tee équation identique à l’équation (10). Comme exemple, Thiem cite une exploration hydrologique qu’il a entreprise pour la ville de Prague. S'appuyant sur un épuisement d'essai de dix heures à 5 litres par seconde en moyenne dans dix puits différents, il caleule que le débit total du courant souterrain est de 263 litres par seconde. Quant à la simplicité et à l’économie, cette méthode ne laisse rien à désirer, et on doit la considérer comme une précieuse méthode auxi- liaire hydrologique, moyennant laquelle on peut, en un temps très court et sans grande dépense, se rendre approximativement compte du débit du courant souterrain. Elle est l’achèvement et le complément excellents des explorations préliminaires Mais il me paraîtrait dange- reux de baser tout un calcul uniquement sur cette méthode. L'intérêt aurait été très grand si Thiem, au lieu de faire l’épuisement pendant quelques heures, l’avait continué, dans un puits du moins, pendant quelques semaines, de façon que, autrement que par un raisonnement théorique, on eût pu s'assurer de la constance du coeflicient k : à défaut de cela, on doit excuser ceux qui ne se sont pas sentis entière- ment convaincus. Au point de vue qualitatif, on serait aussi arrivé à un résultat plus ferme, si un épuisement d’essai de longue durée, par exemple à 50 litres par seconde, avait été fait, au moyen duquel on aurait pu juger des modifications dans la nature de l’eau qui se pro- duisent peut-être par suite de l’abaissement du niveau de la nappe souterraine. En général, le calcul de la vitesse d’un courant d’eau souterrain est très peu sûr par suite de l’irrégularité, citée ci-dessus, de la nature des couches. Mais si la valeur du coefficient 4, obtenue par un épuisement d'essai, peut être exacte pour la partie du courant influencée par le puits, il n’est pas sûr néanmoins que l’on puisse réellement la consi- dérer comme une valeur moyenne exacte pour le courant dans son entier. 276 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Calcul du débit par l’observation de l’abaissement du niveau de l’eau à un épuisement d'essai. D'ordinaire, pour appliquer cette méthode, on détermine la partie du courant qui est influencée par l'attraction du puits, et sur cette base on cherche à effectuer le calcul de la quantité d’eau que l’on peut obtenir du courant entier. Nous partons d'abord de l’une des hypothèses sur lesquelles nous avons, dans ce qui précède, basé le calcul de la relation entre la capacité d’un puits et l’abaissement de la surface de l’eau, savoir que le niveau de l’eau en dehors de la limite d’abaissement reste inaltéré. Si le puits, après que le niveau courant à été atteint, donne une quantité d’eau constante q et si l'abaissement s'étend à R mètres de chaque côté d’une coupe perpendiculaire à la direction du courant, on suppose généralement que le puits agit sur une largeur de courant de 2R mètres et que chaque mètre de la largeur du courant fournit une quantité d’eau de . Si la largeur totale du courant — B (fig. 51), sa Capacité totale sera donc (16) Si la profondeur et la nature de la nappe sont modifiées en dehors de la limite de l’abaissement, cela influe naturellement sur le résultat. Si, par exemple, la profondeur de l’eau diminue de 10 à 8 mètres, une correction correspondante pourra être faite par rapport à la quan- | J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. 277 tité d’eau; mais si c’est la porosité du sable qui est modifiée, ce dont il est difficile de se rendre compte exactement, la vraie quantité d’eau par mètre de largeur de courant peut être beaucoup moindre que celle résultant des calculs. On a néanmoins divers moyens pour se procurer une connaissance approximative de la porosité du sol, par exemple en déterminant le coefficient 4 dans plusieurs puits différents, d'après la méthode Thiem (p. 273), ou en comparant les quantités d’eau fournies dans différents puits après un court épuisement abaissant le niveau de l’eau de la même quantité partout, par exemple d’un mètre. Si le Courant à une largeur très considérable, il est néanmoins préférable de faire deux épuisements d'essai dans la même coupe transversale. Quelque simple que paraisse cette méthode, elle est néanmoins assez difficile à appliquer. Car, comme le sol n’est jamais entièrement homogène, la courbe d’abaissement n’est jamais régulière. Le niveau de l’eau souterraine dans une coupe perpendiculaire à la direction principale du courant ne vient pas pour cette même raison se placer horizontalement. Il est, par conséquent, souvent très difficile de déter- miner exactement par des observations du niveau d’eau la position de la limite d’abaissement, c’est-à-dire la valeur de R à introduire dans l'équation (16). En outre, le calcul repose sur une hypothèse qui n’est jamais exacte, savoir que le niveau de la nappe souterraine, en dehors de la limite d’abaissement, reste immuable. Comme nous l'avons déjà dit précé- demment, cela est tout simplement impossible. Lorsque le débit du courant diminue de Q à Q — aq, il est nécessairement inévitable qu’un abaissement général de la nappe souterraine se produise. Pour chaque puits mis à contribution, le niveau descend de plus en plus, la pro- fondeur du courant diminue et le débit par mètre de largeur du cou- rant diminue. Dans ce qui suit nous chercherons à exposer les facteurs dont dépendent les conditions de niveau du courant d’eau souterraine. Un courant libre, dont la pente est déterminée par la position de la couche de fond imperméable, peut, si le fond a une inclinaison suffi- sante, couler parallèlement à celle-ci. Le niveau de la nappe est alors supposé décrire une ligne droite ou brisée (a — b dans fig. 6). Si le fond est horizontal ou si son inclinaison est insuffisante, le niveau de la nappe doit décrire une courbe, car à mesure que la pro- fondeur de l’eau diminue, il faut que la perte de charge augmente d’une quantité correspondante. Supposons le fond horizontal (fig. 32). 278 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE Sur une longueur de L mètres, le niveau de la nappe baisse de façon que la profondeur diminue de D à d. À une distance de x mètres de la limite en aval, la profondeur est — y. Si la largeur du courant est B, sa section transversale sera By, sa vitesse vx = k. _ Le débit L de la nappe sera alors dy Le Pr ES tn dx” Si NES x = L, RE D +4 + Dm lo 5) ; 2L L Si l’on pose DEEE D—d—S, 2 on aura l'équation k.Bd,, .S EE 17 Q L (17) Nous arrivons au même résultat si nous supposons que le niveau de la nappe forme une ligne droite (la ligne poinullée de la fig. 32). La profondeur moyenne du courant est alors EN La section moyenne du courant est Bd... J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 979 La vitesse moyenne du courant vaut k.S VA RER L Le débit du courant Cr k.Bda,,S È L Si la nappe est artésienne, la pente varie avec l’épaisseur de la couche aquifère. Si l’on suppose celle-ci invariable entre deux points d'observation, la ligne de pression sera une ligne droite. Si les puits d'observation ne sont pas trop éloignés l’un de l’autre, on peut sans grande erreur admettre que le niveau de la nappe entre deux puits forme une ligne droite. Par là on simplifie grandement les méthodes de calcul hydrolo- gique. Lorsque I — : la vitesse du courant sera sur une certaine distance proportionnelle à S, c’est-à-dire à l’abaissement du niveau de l’eau. Si, d'autre part, la section transversale est constante, le débit sera également proportionnel à S. L représente, à proprement parler, la longueur du courant et il est, par conséquent, avec un fond incliné, un peu plus grand que la distance horizontale entre deux puits, qui sera — L. cos à (fig. 33). La différence est néanmoins si minime qu’on peut la négliger totale- ment. . Le—_/ Cosx ls Fig. 33. Après avoir posé ces principes généraux, nous les appliquerons aux diverses espèces de courants souterrains, savoir : Une nappe libre indépendante du récipient a — b (fig. 6); Une nappe libre endiguée par le récipient b — d (fig. 6); Une nappe artésienne (fig. 11). Nappe libre indépendante du récipient. Nous supposons que la largeur de la couche aquifère, son inclinaison et sa nature sont invariables entre les puits d'observation b, et b3, et que le courant sur cette distance ne reçoit pas d’affluents nouveaux. 280 J.-G RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. En amont du puits, le débit —Q, l’inclinaison de la surface d’eau — I, la vitesse du courant — V et la profondeur de l’eau — D. Autour du puits il se produit un abaissement qui, en amont du puits, est supposé s'arrêter en b,. En amont de ce point, le débit reste non diminué et le niveau d’eau original n’est pas influencé. En aval du puits, où le niveau général est abaissé, l’abaissement local s’arrête en b,. Entre b, et bà la surface de l’eau souterraine est supposée, en dehors de la courbe d’abaissement, prendre la position indiquée par la ligne pointillée. | La figure 35 montre une coupe transversale passant par le puits d’épuisement. Le niveau de la nappe en dehors du rayon alimentaire du puits a baissé dans toute la section, mais surtout dans le voisinage du puits. La figure 36 montre une coupe transversale passant par bo, c’est-à- dire exactement à la limite de dépression. Ici aussi on peut consta- ter un abaissement un peu plus grand du niveau de l’eau dans le voisi- nage du puits. | re, J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 281 La figure 37 montre une coupe verticale plus en aval passant par le puits b;. Ie la différence de niveau est à peine saisissable ; la surface de la nappe peut être supposée horizontale et l’abaissement général constant — S ; le débit est diminué de q, soit à Q — q. La profondeur de l’eau a diminué de $, soit à D — S — d. L’inclinaison de la surface de l’eau est toujours parallèle au fond du courant — T (fig. 57), par conséquent la vitesse est invariable — V. Entre b, et b; se trouve par conséquent la région où se fait sentir l'influence locale du puits; en amont de b, le niveau de l’eau est le même, en aval de b; se produit un abaissement s'étendant également sur toute la largeur du courant. En amont de b,, l'équation (5) donne Q = £.BD.I. En aval de b3, Q—g—k.B.d.I eg da OM D D D inde ds D 282 J -G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. On peut donc poser SES | (18) OC D; (19) où c est une quantité constante dont la grandeur peut être tirée de l’équation (18) et qui ensuite est introduite dans l’équation (19), ce qui donne la valeur Q. | Pour S = 1 mètre q —C, c est donc le débit qui correspond à 1 mètre d’abaissement du niveau d’eau dans le puits b; et qui, pour cette raison, peut être appelé le débit spécifique du courant dans cette coupe transversale. Nappe libre, endiguée par le récipient. Les mêmes hypothèses sont admises que dans le cas précédent. En amont du puits, l’inclinaison de la surface d’eau n’est plus déterminée par le récipient, mais bien par le niveau abaissé dans la section transversale du puits ; il se produit un abaissement général du niveau de l’eau. L’abaissement local s’étend en amont du puits d’épuisement jusqu’en b, et en aval jusqu’en b,. En aval de b,, le débit a été réduit à Q — get, par conséquent, l’inclinaison a été diminuée, par suite de quoi la surface de l’eau a baissé partout. Dans la coupe transversale J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. 283 passant par b; (fig. 59), le niveau de la nappe à pris une position à peu près horizontale. La surface de l’eau a baissé de S mètres, sa hau- teur au-dessus du récipient à diminué de H à À et la profondeur du courant à diminué de D à d. Le débit est proportionnel à la section transversale du courant, c’est-à-dire à sa profondeur et à la pente, c’est-à-dire à la hauteur du niveau de la nappe au-dessus du niveau du récipient. On peut alors poser h QE qe H d Ris S, on obtient _q DH SUD ER Si l’on pose d — D Q S1 À est de peu d'importance en comparaison de D, on peut poser H DRASS Q H g S Je Ce (21) DCE (22) Pour k — 0 on à S — H. Le niveau de la nappe est alors abaïssé au niveau du récipient ; q — Q : tout le débit du courant à ainsi été épuisé. Nappe artésienne. Ici les circonstances sont bien plus simples que dans le cas précé- dent. La courbe d’abaissement ne se produit pas dans la couche aqui- fère et se traduit seulement par un abaissement du niveau piézomé- 284 3..G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. trique, par suite de la vitesse accrue dans le voisinage du puits. Dans | chaque coupe transversale en dehors du rayon alimentaire du puits, le niveau de la nappe prend une position horizontale, par suite de la rapidité avec laquelle se transmet la pression. En amont de b,, le Fig. 40. niveau piézométrique s’abaisse parallèlement à lui en conservant sa pente originale 1; en aval de b,, le débit est diminué de Q en Q — 9, la pente de I en [,. Le débit est proportionnel à la pente, c’est-à-dire à la différence entre le niveau piézométrique de l’eau et le niveau du récipient. Si la largeur du courant est — B, sa profondeur — D, alors, selon l’équation (5), H Q=x.BD-S h (HS) VS ir « ADP PR ARR A Q—qg=#.BD =. BD. — _ BDE L sp BDE Cr ee BD Si l’on pose —— — constante c, on obtient Q= CIS (23) Der (24) où c — le débit spécifique du courant dans la coupe transversale bo. Le débit du courant peut d’ailleurs être calculé avec une exactitude J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 289 approximative uniquement par le moyen de l'observation du niveau d’eau dans le puits d’épuisement. Avant l’épuisement, la surface de l’eau se trouve à un certain niveau qui correspond avec la surface libre de l’eau dans la partie supérieure du courant (fig. 41). | À OM NE D Pendant l’épuisement, la surface libre de l’eau s’abaisse au niveau inférieur déterminé par le niveau piézométrique abaïssé dans la section transversale du puits. Quand l’épuisement cesse, il n’y a pas d’« enton- noir » réel dont les pores sont à remplir, mais l’eau dans le puits s'élève vite au niveau qui règne dans la section transversale du puits. Ensuite l’eau monte lentement, tandis que le réservoir du bassin libre se remplit à nouveau et atteint finalement son niveau primordial. La différence entre le niveau d’eau atteint immédiatement et celui atteint à la fin représente approximativement l’abaissement général S, produit par l’épuisement q, et l’on trouve alors le débit spécifique du courant dans la coupe transversale du puits par le moyen de l'équation (23) g=cC.S. Évidemment ce calcul est quelque peu incertain et ne doit être con- sidéré que comme une évaluation par à peu près du débit de la nappe. A la page (272) il a été montré que si un puits a été enfoncé dans un terrain calcaire, on ne peut sans plus lui appliquer les principes de calcul employés pour une couche de sable homogène. Le même raison- nement s'applique au débit du courant. Nous ne savons pas si q croît proportionnellement à S. On devrait même plutôt supposer que q est proportionnel à VS. 4940. MÉN. 19 286 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËÉDE. Au lieu de calculer c par l'équation (21, 23) JI=RCIIS: on poserait alors q=c.VS, (25) et au lieu de l’équation (22, 24) (0) = C.S, on poserait Zn (26) Si l’on calcule Q selon ces deux principes, on obtient les valeurs extrêmes entre lesquelles la valeur exacte se trouve probablement, et la prudence commande de nous servir ensuite de la moindre. Nous avons ainsi constaté les faits suivants : 1° Dans une nappe libre indépendante du récipient, le puits pro- voque un abaissement local du niveau de l’eau et aussi un abaissement général en aval, mais non en amont du puits; 2 Dans une nappe libre, endiguée par le récipient, et dans une nappe artésienne, l'abaissement général s'étend sur toule la région du courant ; 3° À une certaine distance en aval du puits, l’abaissement général est à peu près constant dans toute la coupe transversale et est en rap- port déterminé avec le débit total de la nappe, lequel peut étre calculé en s'appuyant sur ce fait. Connaissant ces faits, nous comprenons aussi que lorsqu'un puits nouveau est mis à contribution ou lorsque l’on augmente le débit d’un puits existant déjà, on produit une diminution du débit de tous les autres puits se trouvant dans le même courant. Un service d’eaux souterraines communal ou privé ne peut assurer son débit en interdi- sant un terrain plus ou moins vaste en dehors des puits, et une législa- lion dans ce sens n'offre qu’une protection imparfaite. Un seul puits peut, dans certaines circonstances, abaisser le niveau général de la nappe jusqu’au niveau du récipient et capter ainsi tout le courant. Par l'oubli de l’abaissement général qui se produit inévitablement, beaucoup de calculs hydrologiques ont donné des résultats inexacts Une cause accessoire a aussi souvent été le fait que l’observateur n’a pas pris ou n'a pas pu prendre connaissance des variations périodiques du niveau de l’eau. ; J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 287 La raison pour laquelle l’abaissement général a été si souvent négligé est probablement pour une bonne part le fait qu'il se produit très len- tement et échappe ainsi à l’attention de l'observateur. Dans une nappe libre, il faut aussi un long temps avant que l’abaissement local ne se produise, et pendant ce temps c’est surtout la provision d’eau du « tronc de cône » qui est mise à contribution. Si, par exemple, le rayon d’abaissement est de 500 mètres, l’abaissement du puits 5 mètres et le coefficient k, (page 259) — 0,2, la masse d’eau du tronc de cône représente un débit constant de 200 litres à la seconde pen- dant un mois. L’abaissement général s'étend souvent sur des dizaines de kilomètres carrés et ne se propage que très lentement. On suppose généralement qu’une « onde » d’eau souterraine, c'est-à-dire une aug- mentation soudaine de Îa quantité d’eau, se propage aussi vite à peu près que le courant ; si nous faisons la même supposition relativement à une diminution soudaine, il se passera trois mois avant qu’un courant animé d’une vitesse de 10 mètres ne puisse reprendre léquilibre à 1 kilomètre en aval du puits. Il est de pratique courante que l’obser- vateur, en considérant l’abaissement du niveau de l'eau autour du puits d'épuisement, fait des comparaisons avec un forage se trouvant en dehors de ce rayon. Si au bout de quelques semaines d’épuisement, lorsque l’observateur commence à désirer en voir la fin, il se trouve que le niveau de l’eau à la limite de dépression locale baisse lente- ment et que le même abaissement s’observe dans le forage, ce dernier abaissement est souvent attribué à une variation périodique du niveau de l’eau et l’on en tire la conclusion inexacte que l’abaissement relatif soit — 0. Dans un courant artésien, le nouvel état d'équilibre se pro- duit bien plus vite, car les variations de masses d’eau véritables ne se produisent que dans la partie supérieure du courant qui a une surface d’eau libre (fig. 44). La méthode de caleul ci-dessus décrite peut donc être appliquée de deux façons différentes : 4° Le débit de la nappe est calculé au moyen de l'observation de l’abaissement local du niveau de l’eau autour du puits d’épuisement, c'est-à-dire l'influence du puits dans le sens horizontal ; on trouve alors ‘qu'il met à contribution une certaine partie de la largeur du courant; 2» Le débit de la nappe est calculé par lobservation de l’abaisse- ment général en aval du puits, c’est-à-dire de l’influence du puits dans le sens vertical; on trouve alors qu'il met à contribution soit une certaine partie de la profondeur du courant, ou bien une partie de la 288 J-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUEDE. différence de niveau entre le niveau de l’eau du courant et celui du récipient. Aueune de ces méthodes ne donne un résultat certain si l’épuise- ment est arrêté Lrop tôt, c’est-à-dire avant qu'un nouvel état d’équi- libre n’ait pu se produire, non seulement dans la région d’abaissement local du puits, mais encore dans la partie du courant où se produit un abaissement général. Cet abaissement général peut, dans certains cas, se faire si lente- ment que l’étude doit, pour des raisons d'économie de temps et de frais, être interrompue avant que se produise l’état d'équilibre. Il est néanmoins du devoir de l'hydrologue de bien se persuader qu’un abaissement général continu doit réellement se produire et ensuite, non seulement tenir compte dans ses calculs de ce fait, mais encore de l’éventualité que le débit de la nappe peut, dans l'avenir, diminuer encore plus par l’action d’autres puits. La première application est utilisable lorsque l’abaissement général est peu important comparativement à la profondeur du courant, ou lorsqu'il est difficile à déterminer, comme par exemple lorsque le puits est établi dans le voisinage de l'embouchure du courant et que la sur- face de l’eau se trouve, par conséquent, à une hauteur peu considé- rable au-dessus du récipient. La difliculté est, comme il a été dit précédemment (page 277), de déterminer la vraie valeur de R, c’est-à- dire la largeur du courant qui est évaluée comme fournissant l’eau du puits et décider si la partie de courant située en dehors de la limite d’abaissement peut être supposée contribuer d’une quantité d’eau aussi grande par mètre de largeur du courant. L'autre application est utilisable lorsque l’abaissement général est facile à déterminer, par conséquent lorsque la surface de l’eau souter- raine a une forte inclinaison et se trouve à une hauteur considérable au-dessus du récipient. Il importe de choisir un point convenable pour l’observation de la valeur S à introduire dans les équations (54, 31, 39). Plus loin en aval du puits d’épuisement, nous observerons l’abaisse- ment, et plus égale sera sa distribution sur toute la largeur du courant et plus sûr sera le calcul; mais, d’autre part, il est évident que l’état d'équilibre s’y produit plus tard qu’à proximité du puits. Dans la limite d’abaissement du puits ou immédiatement en aval, S est plus grand que dans les autres points de la même coupe transversale, et l’on se place du côté le plus sûr si la valeur maxima obtenue ainsi est prise comme abaissement moyen de la coupe transversale. Dans les courants ÉvEr J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 289 très larges, il est bon d’épuiser deux puits dans la même coupe trans- versale. Cette méthode est excellente pour l’étude des courants artésiens, où l’état d'équilibre se produit comparativement vite, ainsi que pour les courants étroits à forte pente comme ceux qui coulent dans les oses à pierres roulées de Suède. Pour ce qui est de la sûreté, elle est préfé- rable à la méthode précédente. Même si les différentes parties du courant ont un débit différent, ces différences s’égalisent en aval du puits. Si, par exemple, la partie du courant qui se trouve en dehors de la limite d’abaissement du puits à un débit moindre, l’abaissement général sera plus grand que si toute la coupe transversale était pleine- ment homogène. Le calcul ne se base pas sur les variations qui se produisent à l’intérieur d’une petite partie du courant, mais sur celles qui se produisent dans le courant entier. Dans tous les cas, il est prudent, après avoir achevé linstallation permanente d’eau souterraine, de garder une série de tuyaux d’obser- vation pour le contrôle du niveau de l’eau. On constatera alors en règle générale un abaissement continuel, c’est-à-dire une diminution continue du débit, et l’on pourra prévoir à temps un manque d’eau éventuel et y remédier. Calcul du débit par l’observation de l'élévation de l’eau lors d’une infiltration artificielle. L'infiltration artificielle peut servir non seulement pour augmenter d'une façon permanente la puissance naturelle d’un courant souter- rain, mais encore à évaluer son débit. De même que l'épuisement amène un abaissement de niveau correspondant à la grandeur du débit, l’infiltration à pour résultat une élévation du niveau correspon- dant à la grandeur du débit. Il y à des cas où les circonstances sont fort peu favorables à un épuisement d’essai. Si le sable est fin, il devient difficile d'empêcher l'envasement des puits, et chaque puits fournit une quantité si petite que l’épuisement doit se faire simultanément dans un grand nombre de puits à la fois, reliés par un long conduit d'aspiration. Si en même temps le niveau de l'eau souterraine se trouve profondément sous le sol, 1! faut enfoncer la pompe et le conduit d'aspiration dans le sol. Dans ces cas, on peut avec avantage résoudre la question de quantité” 290 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. par l’infiltraiion de l’eau de surface; pour déterminer la qualité, il est naturellement nécessaire de pomper, mais on peut le faire sur une moindre échelle et en un autre endroit. Nous pouvons infiltrer l’eau superficielle par une irrigation libre (fig. 42), par un bassin curable (fig. 45, 44) ou par un puits (fig. 45). L’eau est purifiée par l’infiltration ou traverse d’abord un filtre provi- soire (fig. 45). Nous voulons étudier l'effet produit par un puits d'infiltration sur le niveau de l’eau avoisinante et posons, à ce sujet, les mêmes hypo- thèses que lorsque nous avons évalué l’abaissement du niveau d’eau par le moyen de l'épuisement (p. 262). La masse d’eau qg s'écoule dans le sous-sol par un puits complet J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 291 ayant un rayon de r mètres; la vitesse du courant, la perte de charge et la profondeur de l’eau diminuent avec la distance du puits. La sur- face de l’eau devient concave et touche la surface naturelle à la limite se nu . 2e nes _ CRE pe fé . Se CRÉES B 4 Soie see D és - . = LE Re «= LL : de l'élévation qui se trouve à R mètres du puits. La profondeur de l’eau est — d et s'élève dans le puits de S mètres, par conséquent à d+ S — D. À une distance de x mètres du puits, la profondeur du courant est — y, l’aire de sa section transversale — 2rxy, sa pente — 2 la vitesse — v,. Lorsque x augmente, y diminue. Par conséquent, 292 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Pour D LR y D + d re (D D? — d? : 9 cie Qu qh ta InR—tl.n.r Lin R = den Si l’on pose —4}, 2 el D—d=s, on obtient 2Tk RE ES EP ci Sil.n.R. — {.n.r. est supposé être à peu près constant, on pourra poser 2Tk 5 In.R—l.nrT el TUE (28) L’équation (27) est identique à l'équation (8). L'équation (28) est identique à l'équation (9). La méthode d'évaluation sera donc la même que lorsque le niveau du puits est abaissé. Les équations 10, 12, 13 peuvent être employées sans modification. La capacité totale du courant souterrain peut être évaluée par l'observation de l'élévation locale du niveau autour du puits d'infiltration ou par l’observation de l’élévation générale du niveau d’eau. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 293 Selon la première méthode d'évaluation (fig. 47), nous appliquons ‘équation (16) o 82 2R La seconde méthode est appliquée à diverses espèces de courants souterrains, SAVOIF : Nappe libre indépendante du récipient. ET Fig. 48. En amont du puits, on suppose que l’élévation s'étend jusqu'à b1. Là le débit est invariablement — Q, la profondeur de l’eau — d, la pente — [et la vitesse — V. En aval du puits, l'élévation locale s'étend jusqu’en & ; en b;, on suppose que le niveau de l’eau souterraine est à peu près horizontal dans toute la coupe transversale. Le débit a monté à Q + gq, la pro- fondeur de l’eau d + S — D. La pente est toujours parallèle au cou- rant, soit — 1, et la vitesse, par conséquent, toujours — V. Nous appliquons alors l'équation (18) : ENCRES) et l’équation (19) : DC où c — le débit spécifique de la nappe dans la coupe b;, ou la quantité qui correspond à une élévation (ou un abaissement) de 1 mètre du niveau de l’eau. Nappe libre endiguée par le récipient. En amont du puits, la nappe n’est plus endiguée par le récipient, mais bien plus par le niveau surélevé de l’eau souterraine dans la Coupe transversale du puits. L’élévation locale s'arrête en b4, l'éléva- tion générale s'étend à toute la région endiguée. 294 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. En aval du puits, l'élévation locale s’arrête en b9. En b;, l’élévation générale est à peu près constante dans toute la section. Le débit a augmenté à Q + q, la profondeur à d + S = D, la hauteur de la sur- face de l’eau au-dessus du niveau du récipient à k + S = H. Si H est peu important en comparaison de d, nous aurons, confor- mément aux équations (21,292) : ju tC 1 Dr): où c— le débit spécifique de la nappe dans la coupe transversale b. Nappe artésienne. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 995 En amont de b,4, Q et T ne varient pas. En b, le débit de la nappe a augmenté à Q + qg, la hauteur de la surface d’eau au-dessus du récipient à À + S — H. Conformément aux équations (23, 24), on aura où c — le débit spécifique de la nappe dans la coupe transversale bo. Cette méthode est d’ailleurs très opportune pour les cas où l’on sait déjà d'avance que le débit devra, dans l'avenir, être augmenté artifi- ciellement. Il importe alors de constater que la couche aquifère peut réellement livrer passage à une masse d’eau plus considérable, et que la qualité de l’eau ne sera pas empirée par le fait que le niveau de l’eau s'élèvera jusqu’à imprégner des couches du sol qui, précédemment, étaient à sec, ou bien en amenant de l’eau nouvelle. Par le filtrage de l’eau superficielle et son écoulement lent à travers les cavités du sous-sol, ses qualités physiques, chimiques et biologiques sont modi- fiées, mais ces changements demandent un long temps; l’eau doit couler sur un certain parcours avant d’être suffisamment amendée. Ces variations successives doivent être souvent examinées en diverses distances de l'endroit d'infiltration. Nous y reviendrons plus en détail dans le chapitre suivant. Création d’eaux souterraines artificielles. Trop souvent l'exploration hydrologique donne un résultat négatif. Ou bien le débit de l’eau souterraine est insuffisant, ou bien il est si faible que l’on ne peut, eu égard à l’incertitude des méthodes d’explo- ration et aux nombreux facteurs qui peuvent faire sentir leur influence dans l’avenir, conseiller de bonne foi de faire les frais d’une installation définitive et coûteuse. On a alors à choisir entre deux expédients : soit de construire des bassins de filtrage pour la purification de l’eau super- ficielle, ou d'augmenter artificiellement le débit du courant d’eau souter- raine. La principale condition de la formation d’eau souterraine artificielle est que la couche aquifère soit assez profonde et poreuse pour pouvoir livrer passage aussi à l’eau de surface infiltrée, et ait une étendue suffi- sante pour que cette eau ait le temps d’être suffisamment amendée avant d’être de nouveau ramenée à la lumière du jour. 296 J.-Uü. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. Déjà avant que les principes fondamentaux de l’hydrologie ne fussent connus, et au temps où, par conséquent, on ne se doutait pas de l’exis- tence de véritables courants souterrains, diverses installations de distribution d’eau ont été basées sur le filtrage naturel (fig. 5). On installait le long des rives d’un fleuve une galerie collectrice, on y abaissait le niveau d’eau au-dessous du niveau du fleuve et l’on croyait que l’on obtiendrait de cette façon de l’eau du fleuve, purifiée par le filtre naturel entre le bord et la galerie. La plupart de ces installations n’ont pas réussi, 1l est vrai, mais en les exécutant suivant un plan bien calculé et en les entretenant convenablement, la méthode peut être utilisée pour le but qu’on à en vue. Dans ces derniers temps, on a essayé d’une autre méthode, qui à déjà été citée en connexion avec l’étude hydrologique, savoir l’infiltra- lion dans le sens vertical. L'eau superficielle est dirigée vers un champ d'irrigation, où elle coule librement sur toute sa surface ou bien dans des fossés peu profonds (fig. 42), ou bien dans un bassin d'infiltration enfoncé en dessous du niveau de l’eau souterraine (fig. 43) ou qui est placé au-dessus de celle-ci (fig. 44) ou, enfin, dans un puits d'infiltra- lion (fig. 45). ‘ Un bel exemple de filtrage naturel nous est fourni par l'usine de distribution d’eau souterraine de la ville de Schweinfurt. La ville est située près du fleuve Main, qui y est barré par un ancien barrage (Hg. 51). Un courant continu va du Main dans la rive en amont du barrage et s'écoule dans le fleuve en aval de celui-ci. A l'étude qui précéda l'installation des puits indiqués dans l’esquisse, on pouvait, dans les tuyaux d'observation, observer clairement la métamorphose successive de l’eau du fleuve en eau souterraine. Comme le barrage a plusieurs centaines d'années d’existence, il faut en conclure de toute évidence que la rapidité du fleuve suffit pour garder le lit libre de dépôts. La couche de filtrage naturelle doit toujours pouvoir être en état de fonc- éRiE J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. _. 297 tionner, en supposant qu'elle ne soit pas trop fatiguée par le débit augmenté des puits. Le premier hydrologue qui soumit le filtrage naturel à une étude scientifique fut A. Tniem. Îl fit une étude approfondie d’un conduit collecteur établi le long de la Ruhr, qui fournissait d’eau la ville d’Essen et dont la capacité avait beaucoup diminué. IT constata alors que l’afflux avait complètement cessé sur une partie du parcours du conduit, mais restait le même sur une autre. Dans la première partie, la surface avait été abaissée trop profondément, ce qui avait amené un afflux trop fort de l’eau du fleuve; la vitesse d'infiltration fut trop grande, les vases purent pénétrer trop profondément et, enfin, les pores du lit du fleuve furent obstrués. Entre le fleuve et le conduit, la surface de l’eau avait baissé, de sorte qu’au lieu d’une surface convexe, elle en formait une concave (tig. 52). Sur la seconde distance, en revanche, l’abaissement était moindre, l'infiltration avait lieu plus lentement, les vases restaient au fond du fleuve et étaient emportées par le courant. THiEMm réussit à fixer la différence de hauteur convenable entre le fleuve et le conduit, c’est- à-dire la valeur de la pente T à introduire dans l'équation (4) pour donner une valeur convenable à la vitesse V. C'est là, sans aucun doute, la juste méthode. Le débit ne peut être calculé sans plus à l’aide de formules théoriques, et doit être déter- miné par voie expérimentale, au moyen de longs essais sur une grande échelle. La condition principale est, comme il a été dit, que l’infiltration ne soit pas trop rapide : les vases ne doivent pas descendre trop profon- dément afin de pouvoir être emportées par le fleuve. Probablement ce eurage ne se produit pas d'une façon continue, mais seulement pendant les périodes des hautes eaux, alors que les grains de sable sont 298 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE “ arrachés et déplacés de façon que toute la surface de filtrage se trouve renouvelée. Sur les rives des lacs à fonds bas, on obtient le même effet par l’action de la glace et des vagues, et, par conséquent, un lac peut aussi présenter une infiltration continue. L'irrigation a été essayée dans quelques installations de nature plu- tôt provisoire. La méthode est peu sûre et difficile à contrôler, et puis, complètement inutilisable dans un pays doté d’un climat comme celui de la Suède. Aussi nous n’en parlons ici qu’en passant. Le bassin d'infiltration, creusé dans le terrain aquifère (fig. 43) ou placé au-dessus du niveau de l’eau souterraine (fig. 44), est utilisable lorsque la couche aquifère communique directement avec la surface du sol. Le fond est recouvert d’une couche de sable à filtrer fin. Une aire d'infiltration minime est suffisante pour former un grand courant d’eau souterraine. Avec une vitesse d'infiltration de 4"50 par vingt-quatre heures, le bassin peut, pendant une année, livrer passage à une colonne d’eau de 500 mètres de hauteur, c’est-à-dire mille fois plus que la quantité d’eau infiltrée naturellement. Avec un bassin mesurant 1 hectare, on peut doubler la masse d’eau naturellement infiltrée sur une surface sablonneuse mesurant 10 kilomètres carrés. Le problème d'infiltration est d'ordinaire très facile à résoudre. Quant à savoir si l’on réussira par ce moyen à obtenir une eau sou- terraine véritable, c’est là une chose qui dépend de la possibilité de diriger l’eau assez loin dans le sens horizontal, de façon à permettre à l’eau de s’amender. La figure 33 montre comment l’infiltration élève le niveau de l'eau entre le bassin et puits. Le niveau de l’eau souterraine en aval des J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 299 puits est supposé par avance avoir été abaissé au niveau du récipient. Les puits recueillent, par conséquent, aussi bien le débit naturel de Ja nappe À que la quantité infiltrée q. Le bassin d'infiltration ne peut évidemment pas être placé à une trop grande distance des puits, car alors son niveau d’eau se trouverait trop élevé par rapport au sol. Si cette distance est suffisante pour l'amendement de l’eau, l'installation peut être considérée comme réussie, au point de vue de la quantité et de la qualité; dans le cas contraire, on aura à choisir entre une infiltration moindre ou une eau moins bonne. Étudions de plus près la façon dont se fait l'infiltration de l’eau et sa course souterraine | Le bassin d'infiltration agit tout à fait comme un filtre ordinaire. L'eau descend lentement par le fond du bassin, et les vases et les microbes se déposent à la surface et dans la partie supérieure de la couche de sable. Au commencement d’une période de filtrage, la résis- tance à la pénétration de l’eau est minime et la différence de niveau entre la surface de l’eau dans le filtre et la surface de l’eau dans un puits d'observation voisin (fig. 54) n’est que de quelques centimètres. À mesure que se produit l’infiltration, le dépôt des vases augmente, la résistance aussi, et la surface de l’eau dans le bassin s'élève de plus en plus au-dessus de la surface de l’eau du puits. Lorsque cette différence de hauteur a atteint une certaine limite, par exemple 1 mètre, le moment est venu de curer le bassin. On arrête l’afflux, la surface de l’eau descend sous celle du fond du bassin, que l’on cure comme un filtre ordinaire. ue 0722224 SL NE LEFT _ Fig. 54. L'eau qui est de cette façon introduite dans le sous-sol est de l’eau de surface filtrée qui, déjà immédiatement sous le fond du bassin, est utilisable comme eau potable et entièrement comparable à celle qui est fournie par une installation de filtrage ordinaire. Le nombre des microbes est réduit à quelques dizaines par centimètre cube, Îles 300 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. matières organiques ont subi certaines modifications. La température de l’eau est encore la même, ainsi que son goût fade. Pendant le temps qui s'écoule entre l’infiltration de l’eau et son afflux dans Îes puits, sa nature est de plus en plus modifiée. Les derniers microbes disparaissent, les matières organiques forment d’autres com- binaisons entièrement inoffensives, de nouvelles matières entrent dans sa composition. La température est élevée pendant l’hiver, descend pendant l’été. Comme résultat on à une eau stérile, cristalline, d’une température presque constante et d’un goût frais. L’eau de surface a été améliorée en eau souterraine. Cette eau souterraine artificielle est, au point de vue physique et bio- logique, équivalente à l’eau souterraine naturelle. Elle s’en distingue à un point de vue : elle contient moins de composés chimiques ou, plus exactement, moins d’impuretés. Car celles-ci sont fonctions du temps pendant lequel l’eau à été en contact avec Île sol, et de sa contenance en acide carbonique. L’âge de l’eau souterraine artificielle se compte par semaines, celui de l’eau naturelle par années. Lors de l’infiltration dans un bassin, l’eau se combine à très peu d’acide carbonique, mais l’eau pluviale qui parcourt le sol lentement en prend des quantités considérables. On a reproché à cette méthode principalement deux défauts, dans les deux cas également à tort, savoir : 1” Que le sous-sol serait avec le temps complètement obstrué par les vases ; 2° Que l’eau infiltrée pourrait se perdre dans le sous-sol. 4° Le risque de l’envasement n’est pas plus grand que pour un bassin de filtrage ordinaire bien entretenu, c’est-à-dire qu'il est nul. La couche supérieure de sable, où se fait le filtrage principal, se com- pose en effet de sable fin ordinaire. Dans la supposition d’une vitesse de filtrage basse et constante, les vases se déposeront à la surface du sable, d’où elles sont éloignées lors du curage du bassin. Il est possible qu'après quelques années le fond ait besoin d’être enlevé et remplacé par du sable neuf, mais on n’a pas encore senti ce besoin dans les bassins installés jusqu’à ce jour en Suède, parmi lesquels ceux, par exemple, de Gothembourg ont été en service constamment pendant douze ans. 2 Si la surface de l’eau en aval des puits est tenue au même niveau que le récipient (fig. 53), cela est une preuve que les puits coupent le débit. Si la surface de l’eau monte en aval des puits (fig. 55), une = nisénis ne J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 301 partie de l’eau souterraine continue à s’écouler dans le fleuve: si elle baisse (fig. 56), le fleuve délivre une certaine quantité d’eau dans les puits. En observant le niveau de la nappe en aval des puits, on peut donc contrôler el régler [a quantité d’eau infiltrée. . Ainsi, par exemple, on a disposé à Gothembourg, en aval des puits d’épuisement, un puits où l’on observe fréquemment le niveau de l’eau qui est ici à 5 mètres au-dessus de la mer; le débit spécifique du cou- rant est de5litres par seconde. Qu'un seul litre par seconde s’infiltre en plus ou en moins, le niveau de l’eau s'élève ou s’abaisse dans le puits d'observation de 0"2. On ne peut, avec un bassin de filtrage ordinaire, obtenir un réglage plus exact et plus délicat. Dans certains cas, on peut obtenir un réglage complet du débit et du niveau d’eau. On peut combiner l’infiltration et le filtrage naturel (fig. 56) ou empêcher la pénétration de l’eau du fleuve (fig. 55). | 4910. MÉM. 20 302 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Dans une vallée large, où le niveau de l’eau se trouve de peu de chose au-dessus du niveau du fleuve, une ville peut, indépendamment de tous les autres puits communaux ou privés, installer dans un district limité une « fabrique d’eau souterraine » complète, où la fabrication est exactement calculée sur la commande (tig. 57). Fig. 57. P, — pompe pour élévation de l’eau du fleuve dans les bassins. P: — pour élévation de l’eau souterraine dans la ville. Dans le chapitre précédent, nous avons montré que lorsqu'une cer- taine quantité d’eau est infiltrée, cela produit, d’une part, une élévation locale du niveau d’eau autour du puits ou du bassin, d’autre part, une élévation générale du niveau de tout le courant. En mesurant l’éléva- tion générale en aval de la région d’élévation locale, on peut évaluer le débit naturel du courant (p. 289). Fig. 58. _ À l’aide de la même méthode d'évaluation, nous pouvons, au eas où Q est connu d’avance, évaluer l’élévation générale qui se Patte par L infiltration d’une certaine quantité d’eau q. | PR + J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 303 Si, par exemple, un bassin d'infiltration est installé à L mètres en amont des puits dans la figure 58, les modifications suivantes se produisent : Le débit du courant est augmenté de . . . . . QaàaQ+a Papente du Courant est augmentée de. … : … TIàl, La profondeur moyenne du courant est augmentée de D à D, Si la largeur du courant est de B, on aura, selon l’équation (5) : D BD -Kx-1 Q+g=BD;.k.I, Q + D, I ess (29) H = 1I,.L A cette élévation générale vient s'ajouter, d’une part, l'élévation locale autour du bassin, d'autre part, l'élévation à l’intérieur du bassin nécessaire pour surmonter la perte de charge dans le filtre (fig. 59). Fig. 59. Afin de fixer définitivement la position du bassin selon Île calcul précédent, on doit faire un essai de contrôle à la plus grande échelle possible. Lorsque la couche supérieure du sol est imperméable, ou lorsque la nappe est artésienne, le bassin d'infiltration doit être remplacé par un puits d'infiltration. Dans ce cas, il y a évidemment quelque risque d’envasement du sous-sol. Mais si l’eau a d’abord été filtrée avec soin, le dépôt des vases ne peut pas être important. Si l’on voit des signes d’envasement, on peut y remédier par un lavage au moyen d’un jet d’eau, ou soit élever, soit abaisser le puits. 304 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. Nous avons, dans ce qui précède, maintes fois fait ressortir que la capacité d’une installation d'eaux souterraines peut diminuer par suite de l’abaissement général du niveau d’eau qui est la conséquence natu- relle d’une augmentation de l'épuisement dans les autres puits situés sur le même courant. Un seul puits peut abaisser le niveau de l’eau de plusieurs mètres dans une région d’une dizaine de kilomètres carrés. Il sera difficile, pour ne pas dire impossible, de prévenir par des achats de terrain ou par des restrictions et des interdictions, un abaissement général, lent mais sûr, comme celui qui pendant les dix dernières années à éveillé de si grandes inquiétudes en plusieurs pays, par exemple dans les Pays-Bas. Mais il y a un moyen par lequel le niveau de la nappe peut à nouveau étre élevé à sa hauteur primordiale, et ce moyen est l’infiltration artifi- cielle. Partout où un puits produit un abaissement général du niveau de l’eau, un bassin d'infiltration peut amener une élévation générale. L’aptitude des couches filtrantes naturelles à fournir à nos com- munes une eau bonne et saine peut ainsi en bien des cas être aug- mentée dans une mesure presque illimitée. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 30 CHAPITRE IT. EXEMPLES DE DISTRIBUTIONS D'EAU. Dans ce chapitre, nous voulons rendre compte de quelques explora- tions hydrologiques exécutées en Suède et en même temps chercher à expliquer l’âge et la nature géologiques des terrains aquifères. Gothembourg. En 1893, Gothembourg avait deux services de distribution d’eau potable. Le premier, installé en 1871, est fourni par la gravitation de l’eau prise au lac de Delsjô et a un débit annuel de 5,65 millions de mètres cubes, correspondant à une consommation moyenne par Jour de 10000 mètres cubes et une consommation maxima de 14 000 mètres cubes. En 1895, on acheva un nouveau service avec usine de pompage au bord du fleuve Gôta Elf, à 7 kilomètres en amont de la ville. L’eau était purifiée dans deux bassins de filtrage, chacun destiné à une quan- tté d’eau de 2 600 mètres cubes par jour. Avant la construction de ces filtres, on avait, pendant les années 1889-1890, entrepris des explorations hydrologiques dans la vallée du Gôta Elf. Sous l’argile bleue qu’on y rencontre en règle générale et dans laquelle le fleuve a creusé son lit, on rencontra une couche de sable aquifère. L'eau était claire et d’un goût agréable, mais fut trouvée contenir beaucoup de chlore, soit en moyenne 150 milligrammes par litre, et de l’ammoniaque, en moyenne 21, En ce temps, on était encore soumis au préjugé que la valeur hygié- nique de l’eau devait être évaluée uniquement d’après sa composition chimique. Selon les « valeurs limites » en cours, une bonne eau potahle ne devait contenir qu’au plus 50 milligrammes de chlore par litre et seulement des « traces » d’ammoniaque. Le chimiste de la ville, l’auteur et un spécialiste allemand consulté furent d'accord pour déclarer l’eau souterraine inutilisable, 306 J. G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Mais les temps changent et nous avec eux. Au commencement de la dixième décade du XIX° siècle, d'autres opinions commencèrent à se faire jour. On n’appréciait plus l’eau superficielle et l’eau souterraine d'après les mêmes principes (p. 250). Une forte teneur en chlore est suspecte dans l’eau superficielle où l’on peut la soupçonner d’être un indice d’impuretés excrémentitielles, mais point dans un courant d’eau souterraine coulant profondément dans le sol, où elle indique seule- ment qu’il reste encore des traces des dépôts de sel d’une mer arctique ayant existé il y a des milliers d'années. L’ammoniaque dans l’eau superficielle indique de l'urine, tandis que sous une couche d'argile imperméable, elle n’est qu’un produit de réactions chimiques inoffen- Sives. En 1892, le Prot' Lang approuvait l’eau artésienne dans les environs de Malmô, eau qui contenait 148 milligrammes de chlore et 0"s'8 d’am- moniaque, et il en préconisa l'emploi pour le nouveau service d’eau de Malmô (p. 314). En 1893, le Proff Almquist déclara que l’eau souterraine d’Arboga « convenait parfaitement » à être employée comme eau potable pour la ville, bien que la teneur en chlore se montt à 105, et la teneur en ammoniaque à 1"#7; et plus tard encore des autorités allemandes avaient agréé l’eau artésienne obtenue par des forages profonds dans les environs de Brême, eau qui montra une teneur en ammoniaque allant jusqu’à 45 milligrammes. P — Station de pompage. F, Fo — Bassins de filtrage. S — Sablière. — Géôéte -Aif Fig. 60. Cette opinion ainsi modifiée eut pour résultat qu’en 1895-1896 de nouvelles explorations relatives aux eaux souterraines furent entre- prises. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE, 307 . La figure 60 montre un plan du terrain entre la ville et l'usine du service d’eau au bord du Gôta Elf. jp . Les figures 61 et 62 montrent des coupes schématiques transversales et longitudinales de la vallée du Gôta Elf. Fig. 61. — COUPE TRANSVERSALE. Fig. 62. — COUPE LONGITUDINALE. L’argile est bleu-gris, maigre, non plastique. Le sable est pur, en partie mêlé de gravier plus gros. Dans la sablière, dont une coupe transversale est montrée dans la figure 61, le fond se compose de sable, les parties supérieures sont formées par des moraines. Nous voulons maintenant essayer d’expliquer la formation géolo- gique de la vallée du Gôta EIf. La roche dans laquelle la vallée s’est formée par érosion se compose de gneiss et appartient, par conséquent, à la formation de la roche archéenne. Pendant les périodes algonkienne, cambrienne et silurienne, la roche primitive se recouvrit de couches sédimentaires, lesquelles néanmoins, pendant les périodes suivantes, lorsque le sol se trouvait au-dessus de la surface de la mer, disparurent par l’effet de la désagrégation et de l'érosion. Pendant la période tertiaire, la vallée actuelle était déjà 308 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE.. ciselée dans le massif primitif. Son fond se trouvait au-dessus de la mer et était probablement en partie rempli de couches fluviatiles de sable et de gravier. L'eau superficielle était drainée par un fleuve, l’eau souterraine par un courant libre, tous deux ayant leur débouché dans la mer. Au commencement de la grande période glaciaire, le débit du fleuve augmenta par l’appoint de l’eau provenant de la fonte des glaciers qui s’avançaient, et du sable préglacial se déposa sur le sable tertiaire. Ensuite, le « landis » pénétra dans la vallée, balaya toutes les couches de sable plus anciennes et déchargea ses moraines, qui furent en partie assorties et stratifiées par le fleuve du glacier. Pendant la fonte de la glace, le débit augmenta et la plus grande partie des moraines fut déchargée dans la mer; seuls des restes persistèrent çà et là à l'abri de rochers saillants. Pendant la période interglaciaire, du sable interglaciaire fut déposé. Pendant la seconde période glaciaire, la vallée s’enfonça de plus en plus en dessous du niveau de la mer, et alors se forma le sable de la mer glaciale inférieur. Pendant l’abaissement de la fin de la période glaciaire, lorsque non seulement la vallée, mais encore les montagnes environnantes étaient au fond de la mer, se déposa l’argile de la mer glaciale. Plus tard le continent recommença à s'élever; la vitesse de l’eau augmenta, du sable de la mer glaciale supérieur se déposa sur l’argile dont les couches supérieures commencèrent à s’éroder. À mesure que se produisit l'élévation de la fin de l’époque glaciaire, le fleuve creusa son lit plus profondément. Enfin, aussi bien l'argile de. la mer glaciale que le sable de la mer glaciale supérieur avaient été complètement érodés, et le lit du fleuve se trouva dans le sable de la mer glaciale inférieur. J -G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 309 Pendant l’abaissement postglaciaire se déposèrent d’abord le sable de la mer du Nord et l'argile de la mer du Nord. Pendant la période de relèvement postglaciaire se forma de nouveau du sable de la mer du Nord, dont seuls des restes épars subsistent. Le fleuve s’enfonça davantage daus l'argile de la mer du Nord qui forme son lit actuel (fig. 65). Comme produit final de l’action de ces forces géologiques reste donc une couche puissante d'argile de la mer du Nord qui remplit la vallée à une profondeur de 30 à 40 mètres (!). La sablonnière de la figure 61 est une vieille moraine qui, sous l'argile, se confond avec du sable de la mer du Nord, du sable de la mer glaciale inférieur et du sable interglaciaire. Conditions hydrologiques. Dans les premières explorations (1889-1890), une couple de forages avaient été pratiqués au bord du Gôta Elf, l’un à l’embouchure de la rivière de Lerje, l’autre sur la rive opposée du fleuve. Dans les deux puits, l’eau souterraine monta au même niveau : 5"5 au-dessus du niveau moyen de la mer. Le sol était à À mètre et l’eau se trouvait donc sous pression arlésienne. Comme les échantillons d’eau examinés furent considérés comme inutlisables (p. 505), on ne fit aucune éva- luation du débit du courant. On avait néanmoins fait une observation intéressante. Dans la sablière ci-dessus nommée (fig. 61), le sable avait été enlevé au niveau de l’eau souterraine. Ce niveau était, à quelques décimètres près, le même que la hauteur piézométrique de la montée de l’eau dans les puits artésiens. Lorsque l’eau s’écoula hors des puits, la surface de l’eau descendit dans la sablière. Il fut ainsi prouvé que la sablière était en communication directe avec le sable aquifère qui se trouvait sous l'argile. Lors des explorations subséquentes (en 1895-1896), il s’agit avant tout de se rendre compte de la nature du courant souterrain au point de vue de la quantité et de la qualité. Il était clair, de prime abord, qu'on ne pouvait compter sur un débit considérable. La vallée du Gôta EIf se compose, pour la plus grande partie, de roche et d'argile sur (t) Plus bas vers l'embouchure, où l'argile a une profondeur de plus de 100 mètres, ses couches inférieures consistent probablement en argile de la mer glaciale. 310 J..G, RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. lesquelles l’eau s'écoule vers le fleuve, et les surfaces d'infiltration propre sont limitées à quelques collines de moraines perçant à travers . l’argile et de même nature que la sablière de Lerjeholm. : Mais déjà au commencement il était clair que le débit naturel pour- rait être augmenté artificiellement par infiltration de l’eau du Gôta EIF. His | Le but des explorations était donc de déterminer : 1° La quantité et la nature de l’eau souterraine naturelle; 2 L’aptitude de la sablière au rôle de bassin d'infiltration. L’eau souterraine naturelle. La planche 1 montre une esquisse du plan du terrain exploré, avec l'usine du service d’eau construite en 1893. P est la station de pom- page, F, et F, sont deux bassins de filtrage couverts. Entre l'usine et la rivière de Lerje on exécuta cinquante-quatre forages. Les puits avaient 50 millimètres de diamètre et avaient été forés au moyen d’un jet d’eau. La profondeur de l'argile et du sable était très variable, comme le montre le profil des forages planche 2, pris par les puits a entre la sablière S et le fleuve. La partie, de sable supérieure isolée est probablement du sable déposé au cours du relèvement post-glaciaire. La nature géologique de l'argile et du sable sis plus profondément a été indiquée précédemment. si On épuisa les puits b situés au bord du fleuve en laissant l’eau s’écouler librement à la surface du sol pendant la période du 28 no- vembre 1895 au 4 juin 1896. Le débit avait, au début de janvier, dimi- nué à 816 à la seconde et resta constant pendant les cinq mois subséquents. Le niveau de l’eau dans le puits d'observation c était, avant l'épuisement, + 5.1, pendant janvier-juin, 3.6. La hauteur piézométrique du courant artésien en aval des puits avait donc diminué de 1"5 pour un épuisement de 8.6 sl. Nous appliquerons alors l’équation (25) et posons | 0 Ci lo d’où nous tirons € = 5.7. | Le débit spécifique du courant dans une section transversale dans le puits c est donc 5.7 ou, en chiffres ronds, 5 litres à la seconde, et son débit total est obtenu par l’équation (24) : Q—=5 x 541, ou, en chiffres ronds, 25 litres à la seconde. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 311 La teneur en chlore déterminée dans tous les puits fut trouvée varier entre 50 et 400 milligrammes. Le puits d, foré près de l’usine où le sable était formé de grains très fins, fit exception. L'eau y était impro- pre à la boisson, avec une teneur en sel dépassant certainement 1 °/.. La raison de ce phénomène était probablement que le mouvement de l’eau y était trop minime pour que le sel: de mer, enfermé lorsque le sable se déposa, eût pu être emporté (p. 250). La teneur en ammoniaque variait entre O"85 et 5 milligrammes. La teneur en fer se limita aux puits e des deux côtés de la rivière Lerje. Le premier contenait 2 milligrammes, le second 05, de fer pur. L’eau de ces deux puits avait un goût et une odeur marqués de fer et laissait à la sortie un dépôt d'ocre. Les autres puits pouvaient être considérés comme libres de fer, l’eau étant entièrement claire et sans goût. Enfin il est à noter que l’eau examinée au point de vue bactériolo- gique fut trouvée complètement stérile, que sa température était de 9 C. et que quelques puits émettaient une odeur marquée d’acide sulfhydrique. : Le résultat de cette première série d’explorations était done peu favorable. Dans une des plus grandes vallées de la Suède, le courant souterrain ne débite à la seconde que 25 litres d’eau, contenant jus- qu'à 400 miliigrammes de chlore et 5 milligrammes d’ammoniaque. L’aire de la coupe transversale du courant peut être estimée à 20 000 mètres carrés, dont 20 °/, ou 4 000 mètres carrés représentant la somme des ouvertures par lesquelles coule l’eau. La vitesse véritable du cou- rant (p. 259) sera alors de 0"5 par vingt-quatre: heures, c’est-à-dire qu'une particule d’eau mettra six ans à parcourir 1 kilomètre. L'infiltration dans lu sablière commença le 5 juin 1896 et se continua sans interruption pendant deux mois. L’eau fut introduite par la gravi- tation d’un étang de moulin dans la rivière de Lerje (pl. 1). Pendant les premiers jours, lorsque la surface de l’eau souterraine se trouvait encore sous le fond de la sablière, l’infiltration fut de 14 500 mètres cubes par vingt-quatre heures, mais après que la surface de l’eau dans la sablière fût montée au niveau le plus bas du sol environnant, — 7, le sol ne put plus recevoir qu’une masse d’eau constante, s’élevant à 1 360 mètres cubes par vingt-quatre heures. De cette quantité une par- tie s’écoula par les puits artésiens, une autre partie s’écoula dans le sens naturel du courant. Pendant l’état de débit constant, les puits fournirent une masse d’eau constante de 19.1 litres au lieu de 8.6 litres 312 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. pendant la première période d'exploration, et le niveau de l’eau dans les puits d'observation était également constant — 4.3 ou 07 plus élevé. Le débit des puits avait augmenté de, PNR 10,5 litres. Celui du sourant de. … . …. + . + 07, 000 L'augmentation totale était de . .. "NU 0 ou 1 250 mètres cubes par vingt-quatre heures, soit seulement 8°/, de moins que la quantité infiltrée, ce qui peut être considéré comme concordant assez bien. Lors de l’infiltration de 1 360 mètres cubes, l’eau se répandait sur une surface de 65 mètres carrés. La vitesse d'infiltration était alors 1 36 65 = 20 mètres par vingt-quatre heures. La surface de l’eau dans un puits tubulaire dans la sablière était à 65, soit 0"5 sous le niveau de l’eau au-dessus du sable. À une vitesse d'infiltration de 4 mètre par vingt-quatre heures correspond alors une hauteur de pression de 0,5 DD 0095. A la fin de la période d'infiltration, la température de l’eau était : Dans la sablière 8 9 AMEN E ON PASS Dans le puits tubulaire près de la carrière . . . . + 155 » Dans un puits tubulaire à 150 mètres de la carrière . + 145 » La quantité d’eau constamment infiltrée — 1 360 mètres cubes par vingt-quatre heures — s'était dans le sous-sol répandue de divers côtés el l’on ne pouvait par conséquent évaluer exactement le rapport entre la vitesse du courant et sa pente. Néanmoins on jugea convenable, en vue d’une installation définitive, de placer les puits à environ 200 mètres de distance de la carrière, ce qui, eu égard à la profondeur de la couche de sable (pl. I), devait suf- fire à l'amendement de l’eau infiltrée. Le résultat le plus important de l'exploration fut celui qui fut acquis au commencement de la période d'infiltration, savoir qu’une grande quantité d’eau avait pu s’infiltrer avec une faible perte de charge. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 313 La fabrique d’eau souterraine. Celle-ci fut installée pendant les années 1897-1898. Ses dispositions générales apparaissent dans la planche IF. Les bassins d'infiltration 1, et 1 ont une surface de sable totale de 5 600 mètres carrés. L’eau est puisée au Gôta EIf par le même conduit [4 qui alimente les deux bassins de filtrage anciens F, et F,. Le niveau d’eau le plus élevé dans ces deux derniers bassins est en moyenne à 7 mètres; dans les premiers il est, par suite de pertes de charge, de 0"5 plus bas ou à 6"5. Le fond des bassins d'infiltration est à 55 et se compose, à une profondeur de 05, de sable fin. Les puits B4, au nombre de vingt (*), sont reliés à un conduit collecteur Lo, par lequel l’eau coule par la gravitation vers le puits d’épuisement P,. L'eau est débarrassée de l’acide sulfhydrique par aération et est ensuite mêlée à l’eau de F, et F,. | Pendant les premières années, deux des puits fournirent de l’ea ferrugineuse qui ne fut pas admise dans le conduit collecteur, mais fut éloignée par un égout disposé le long du collecteur. La teneur en fer à néanmoins diminué avec les années, et maintenant ces puits sont éga- lement admis dans le conduit collecteur. Les puits fournissent un débit constant de 6 000 mètres cubes par vingt-quatre heures (70 Is). Le niveau de l’eau dans un forage entre les bassins se trouve en moyenne en + 6, le niveau de l’eau entre les puits en + 4, dans les puits en + 2, dans le puits d’épuisement P, en + 1. Les bassins sont curés un à un, et pendant ce temps l’autre bassin fonctionne toujours, bien qu'avec un niveau d’eau plus bas. L’eau passe des bassins aux puits au bout d'environ trois mois avec une vitesse (véritable) de 22 en vingt-quatre heures. Le résultat qualificatif ressort du tableau comparatif suivant : Güta Elf a mn ab. dan P, Température. Degrés. 0 à 20 | 9 8-11 GR 2 Miller. »,1-1,1 30-400 36-45 ME" » 0 0,5-5 0-0,3 EMI » 0,1-0,3 0,1-2 0,1-0,2 Bactéries par centim;. 900 à 8,000 0 0 (*) Deux puits ont depuis été abandonnés et un puits neuf plus grand les a remplacés. 314 -J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. L'eau est cristalline et a un goût frais, et elle est à tous points de . vue meilleure que l’eau du fleuve purifiée par les filtres F, et Fo. Et, eu égard au fait relaté précédemment, que la teneur en fer de certains puits a disparu peu à peu, il est aussi indiscutable que infiltration a . amélioré l’eau souterraine naturelle. Vu ce résultat favorable, la ville a décidé dE encore la : « fabrique » pour une capacité quotidienne de 8600 mètres cubes (100 s1.). Il n’y a plus de place pour de nouveaux bassins d'infiltration dans la sablière, les deux bassins anciens occupant toute la surface de son fond. L’auteur à pour cette raison élaboré un projet de construc- tion de deux bassins de filtrage F; et F, avec quatre-vingts puits d'infiltration B (pl. 3). Les bassins sont situés dans le voisinage des anciens bassins F, et F, et sont fournis d’eau du fleuve provenant de la conduite L,. L’eau filtrée est dirigée par la conduite à pression naturelle L; au puits B2, est infiltrée dans le sol, sort de nouveau par les puits B;, s'écoule par le conduit à pression naturelle L, vers le puits d’épuisement P, et ensuite elle est pompée vers l'usine. Après l’achèvement de cet ouvrage, commencé en 1909, on calcule que le système d’eaux souterraines se présentera à peu près comme l'indique la coupe transversale schématique de la vallée ci-dessous. Malmô. En 1888, M. J. Jônsson commença une série de forages profonds dans les environs de Malmô. Au cours de ces forages, on étudia aussi un grand nombre de puits tubulaires enfoncés pour des fabriques J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 315 et des fermes. Les couches meubles furent constatées être des moraines, des couches de sables et d’argile de profondeur et de nature très variables. Le fond de calcaire, qui, dans le voisinage de la ville, se trouve environ au niveau de la mer, est traversé dans le sens Sud-Ouest au Nord-Est par un couloir profond de plusieurs kilomètres de largeur, dont l’étendue approximative, indiquée par Jônsson, est représentée sur la planche 4. La plupart des puits forés fournissaient de l’eau sous pression artésienne. En 1890, l’auteur fut chargé de faire des explo- rations définitives sous la direction de l’hydrologue connu A. Thiem, et ces explorations donnèrent les résultats suivants. CONDITIONS GÉOLOGIQUES. Les premiers forages furent exécutés à Bulltofta (pl. 4), dans le voi- sinage de l’ancienne usine pour le service d’eau de la ville, laquelle fournissait de l’eau filtrée prise aux rivières de Sege et de Bulltofta. … Cinq puits furent creusés jusqu’à la roche calcaire, que l’on rencontra à environ 15 mètres sous la surface du sol. Le premier puits ne traversa que des moraines ; dans les autres, on rencontra une couche de sable intermédiaire. Dans cinq puits à Arlôf, un peu plus profonds que les précédents, on ne trouva que des matériaux de moraines. Tous ces puits ne fournirent de l’eau que dans la roche calcaire et en faible quantité. ù Enfin, on creusa à Akarp neuf puits profonds et fournissant une eau abondante. La nature du terrain est indiquée planche 5. Tout en haut, on rencontra une couche de moraine profonde de 10 à 20 mètres çà et là intercalée de sable ou d'argile. Ensuite vinrent des couches de sable pur et d'argile plastique brune, mêlées de-e1 de-là du gravier de moraine, ensuite du sable fin en couches profondes et, enfin, une mince couche de sable gros ou de gravier reposant sur la roche calcaire. Pendant le forage, on recueillit de nombreux fragments de lignite et d’ambre jaune. Le gravier du fond se composait en grande partie de ‘morceaux de silex. | IL est à remarquer que seule la couche de sable plus profonde fut rencontrée dans tous les puits. Toutes les couches de sable et d’argile situées plus haut se présentaient très irrégulièrement à des profondeurs variées et en couches de puissance diverse. La planche 6 montre un profil longitudinal abrégé, passant par les puits de Bulltofta, Arlôf, Akarp, et une coupe schématique par la vallée souterraine, prise en æ-y sur la carte (pl. 4). 316 J -G. RICIIERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. Nous essaierons maintenant de faire comprendre, à l’aide de ces explorations, comment on pourrait se figurer le procédé de la RER tion géologique du sous-sol. Le fond de calcaire se forma pendant la période crétacée et fut sou- levé pendant la période tertiaire au-dessus du niveau de la mer. Le détroit d'Oresund et les Belts n'étaient pas encore formés à cette époque, et le fleuve puissant qui coulait dans la vallée de la mer Bal- tique actuelle (p. 229) devait, à mesure que le sol s'élevait, creuser davantage ses embouchures dans la mer. Une de ces embouchures s'ouvrait sur un bras de mer en passant par l’Allemagne du Nord actuelle, mais en même temps se creusèrent les failles traversant la Scanie méridionale et ainst se forma de ce côté une large vallée fluviale qui, de son orifice d'entrée dans les environs de la ville d’Ystad, s’étendait dans le Nord-Ouest vers Âkarp où elle avait sa sortie. C’est cette vallée d’érosion tertiaire dont nous voyons un plan sur la planche 4 et une coupe transversale sur la planche 6. Là coulait un fleuve énorme, sur le fond duquel se déposa le gros gra- vier bien lavé qui fut rencontré dans tous les puits d'Âkarp. Pendant cette période, ainsi que pendant la période quaternaire, le fond de calcaire de Scanie s’éleva et s’abaissa alternativement à maintes reprises. Après le dépôt du gravier de fond se produisit un affaissement du sol, la profondeur de l’eau dans le chenal augmenta, la vitesse du courant diminua, du sable et de l'argile se déposèrent. Un relèvement subséquent du sol comprit du terrain au Nord de Romele Klint, laquelle chaîne de hauteurs marque une ligne de failles extraordinairement caractéristiques ; la partie méridionale de la Scanie resta à un niveau plus bas; les couches tertiaires du chenal scanien ne furent pas soumises à une érosion considérable et restèrent relative- ment intactes. Il est cependant évident que toutes les tentatives d’inter- prétation, quant à ces formations anciennes et jusqu’à présent peu connues, doivent être assez incertaines. Vint la période glaciaire, au cours de laquelle la contrée au Nord de Romele Klint se trouvait beaucoup plus haut que maintenant. Le « landis » s’avança vers le Sud, dépassa Romele Klint et traversa la vallée dont les couches supérieures furent arrachées et plus tard en partie remplacées par des moraines. Ensuite vint une période intergla- ciaire pendant laquelle la couche de moraine fut recouverte de sable interglacial, et, enfin, le courant de glace baltique qui, tout en ayant une hauteur moindre que le précédent, suivit en revanche le chenal J. G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 317 dans sa longueur, par suite de quoi son effet érodant fut considérable- ment augmenté. Les couches de sable interglaciaire furent bouleversées, comme aussi la couche de moraine ancienne et l'argile tertiaire. Lorsque, enfin, la moraine supérieure se déposa, elle était mélangée avec tous les restes anciens qui avaient été transportés à l’état congelé et, de cette façon, avaient en partie conservé leur stratification et leur nature primordiale. | | _ Nous supposons donc que le courant de glace baltique a creusé son lit jusqu’au point indiqué par les lignes pointillées (pl. 5), que les masses de sable et d'argile qui se trouvent au-dessus de cette limite sont des fragments de couches tertiaires et interglaciaires arrachées par la glace et déposées à nouveau, et que les couches de sable et de gravier se trouvant en dessous sont des formations tertiaires intactes,. Enfin citons un forage exécuté dans la carrière de craie de Kvarnby après l’achèvement de l’exploration principale, au cours duquel on trouva que la craie ne repose pas sur la roche calcaire directement, mais sur une couche de gravier de moraine intermédiaire. La montagne de craie est donc tout simplement un rocher erratique qui a suivi le courant de glace baltique venant des formations crétacées de la Scanie du Sud-Est et qui est un témoignage frappant de l’immense puissance d'érosion de la glace. CONDITIONS HYDROLOGIQUES. Dans ce qui précède, il a été dit que les forages de Bulltofta et d’Arlôf donnèrent des résultats peu satisfaisants. Dans les cinq puits de Bulltofta, répartis sur la surface d’un triangle ayant 500 mètres de hau- teur et 300 mètres de base, le niveau de l’eau se trouvait en moyenne à 5 mètres au-dessus de la mer, et en épuisant de 3!'8 à la seconde, le niveau de l’eau baissa de 1 mètre dans un puits d'observation voisin. Les puits d’Arlôf donnèrent un résultat encore plus mauvais. Les puits d’Akarp étaient au nombre de neuf, disposés le long de la ligne de chemin de fer de Malmü-Lund. La nature géologique du sous- sol apparaît dans la planche 5. Le terrain monte de + 5 près du puits M à + 10.5 en U. L'eau provenant du gros gravier du fond monta dans tous les puits au-dessus du niveau du sol. Le niveau piézométrique en M était de + 11.75, en U de + 11.68, soit environ le même dans les deux puits extrêmes. On peut poser comme valeur moyenne pour tous les puits + 12.1. La direction principale du courant était donc perpendiculaire au chemin 1910. MEN 21 318 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. de fer. En O, il y eut un affaissement autour du puits que l’on fut obligé de combler. Les puits se composaient de tuyaux en fer galvanisé ordinaire de 75 millimètres de diamètre et ayant en moyenne une profondeur de 76 mètres. Dans la période du 7 novembre au 13 décembre 1891, on observa le niveau dans tous les puits : à partir de ce dernier jour jusqu'au 16 fé- vrier 4892, on épuisa l’eau des puits M. P, R et T; le 17 février, on épuisa également N, Q, S et U. Du 29 mai au 13 juillet, on tit des expériences pour calculer le débit spécifique de chaque puits, après quoi on observa encore le niveau piézométrique le 45 octobre 1892. La planche 7 donne un aperçu graphique des variations du niveau et du débit dans les puits S et T. La ligne supérieure indique le niveau piézométrique, la ligne moyenne le débit, la ligne inférieure le niveau de la mer qui n’a exercé aucune influence appréciable. L'évaluation du débit que l’on peut obtenir entre M et U était basée sur le raisonnement suivant, approximalivement juste. Si tous les puits sont considérés comme un système de puits ou comme un seul puits avec plusieurs ouvertures de sortie, on peut, sur ce système, appliquer la même loi qui régit un seul puits, savoir que leur débit total augmente proportionnellement à l’abaissement du niveau dans le système. Fig. Go. Si, par conséquent, le niveau entre M et U est abaissé en moyenne de S mètres, le débit qu’on pourra obtenir entre M et Ü sera Cr: où € — le débit spécifique du système de puits. Plus on aura de puits neufs, épuisés entre M et N, c’est-à-dire plus on aura d'ouvertures de sortie en activité, plus S et Q augmenteront. J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 319 Le débit de chaque puits augmente en proportion de la hauteur du niveau abaissé de l’eau au-dessus du niveau d'afflux du puits (fig. 66), et on l’évalue selon l'équation 4 —=0.S5, où b — le débit spécifique du puits. Le niveau d’afflux se trouve à k mètres au-dessus du niveau d’écou- lenient, c'est-à-dire du niveau de l’eau dans le tuyau; À représente par conséquent la perte de charge lors de l’écoulement de l’eau par le tuyau. MED END UMP MLD GEULD CEYIP CMEY CEWY CID CLIS ZE ELLLD MELVIS SIND RE UE CEE © Fig. 66. Le niveau de l'écoulement du puits ou le niveau de l’eau dans le tuyau peut être réglé à l’aide de la soupape v sur le tube de sortie. Si la soupape est entièrement ouverte, le niveau de l’eau ne se trouve au-dessus de l’ouverture qu’autant qu’il est nécessaire pour donner à l’eau sa vitesse d'écoulement; si la soupape est en partie ouverte, comme l'indique la figure 67, le débit diminuera et l’eau montera à un niveau un peu plus élevé; enfin, si la soupape est entièrement fermée, l’eau montera au niveau qui prévaut dans tout le système, c’est-à-dire un niveau qui se trouve à S mètres au-dessous du niveau piézométrique . original. Si un puits, qui pendant un long temps a fourni une quantité d’eau constante g, est subitement fermé, l’eau montera donc dans le tube H — h+ s mètres. Pour calculer le débit spécifique b du puits on ne peut se servir de la différence du niveau observée H, mais on est obligé d’en tirer la perte de charge h; la différence s—H—h est l’abaissement véritable du niveau de la nappe artésienne, lequel doit être introduit dans l'équation JUS, 320 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÊDE. Nous relaterons d’abord les expériences faites pour évaluer le débit spécifique de chaque puits à part. De chaque puits on épuisa l’eau dard trois périodes, et le niveau d'écoulement fut réglé à l’aide de la soupape v. Lorsqu'on eut trouvé q constant, la soupape fut fermée et la surface de l’eau fut observée après quelques heures lorsqu'elle avait fini de monter. De la valeur observée de H on üra alors la valeur de h, évaluée selon la formule connue : h— fitusm:) _ d} 2g où u — le coefficient de contraction de l’afflux de l’eau dans le puits, qu'on peut poser 101 — 0.5. m — le coefficient de friction pour l'écoulement de l’eau par le puits, calculé selon la formule de Darcy : m — 0,01989 + DAMEUTE | — longueur du tube; d— diamètre. Ainsi il a été trouvé que lorsque le puits S eut été fermé, après avoir fourni pendant douze heures un débit constant de 3.5 Îs., le niveau de l’eau dans le tube monta de 1"09. La profondeur du puits était de 742, son diamètre — 0075. Le calcul donna h — 0m79 "5 = 109 — (0m79 = (m3. Le débit spécifique du puits fut tiré de l’équation Te Mb AUS. Lors de l’essai suivant, Gi — OS H — 9m09 h 14,19 s fut donc comme dans le cas précédent e S = On LD 03 e TE — 10,115: Ces deux résultats divers ne parurent donc pas fournir de preuve convaincante de la justesse du principe souvent énoncé, que le débit J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 321 d’un puits artésien augmente proportionnellement à l’abaissement de la surface de l’eau. | | Dans la troisième expérience, on trouva JDN? H — 258 M2 51 =. s —(),01 6 D SE “ et b GI 600 Is Il apparut ainsi avec certitude que le calcul de À a donné de trop grandes valeurs, et que par suite s avait été évalué trop bas et b trop haut. Pour le contrôle de la formule employée, on fit alors des expériences, au cours desquelles dans chaque puits on vissa un tube de 58 millimè- tres, lequel fut enfoncé jusqu’au fond du tube extérieur et ensuite ser- vit de puits d’essai (fig. 67). Par une branche également vissée, on observa le niveau de l’eau dans le tube extérieur, et en comparant son niveau avec celui de l’eau dans le tube intérieur, c’est-à-dire le puits d’essai, on trouva la valeur de h correspondant à la perte de charge dans un puits de 38 millimètres de diamètre. Fig. 67. En comparant les valeurs de h calculées selon la formule de Darcy, on trouva, comme résultat moyen de vingt essais dans divers puits, que la valeur véritable de À n’était que de 55 °/ de la valeur calculée. 322 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Les chiffres obtenus pour le puits S furent alors corrigés de la façon suivante : Pourg—33ls et H — 1m09 h=0,55 x 0,79—0m43 s—1,09 - 0,43 — 066 DyDS LUS D— 0,66 — DS. Pour 9 —5ls et H— 2m09 h= 0,55 x 1,79 — 0m99 s — 9,09 - 0,99 — 1m 5) b— 1,1 —= 4,55 Is. Pour g9—6sl et H— 92m58 h — 0,55 x 2,97 = 1n41 s— 9,58 - 1,41 — 1m{7 6 — 5,13 ls. Comme valeur moyenne de ces résultats assez concordants, on trouva pour le puits S b—49 ls. De la même façon on évalua la capacité spécifique des autres puits et l’on obtint comme valeur moyenne générale DIS: Dans le dernier mois de la période 13 décembre 1891-16 février 1892, on avait pris aux puits M, P, R et T une quantité d’eau con- stante de 16.7 sl en tout. Le niveau dans les autres puits avait en moyenne diminué de + 12.1 à + 10.95, soit de 115. Le débit spécifique du système de puits était donc 16,7 143 — 414 Dis Vers la fin de la période 17 février-29 mai 1892, on puisa à tous les puits une quantité constante de 24.6 sl. L’abaissement du niveau de la nappe entre M et U fut calculé ainsi que pour chaque puits spé- cial on détermina les valeurs À et s correspondant au débit g et au débit spécifique b, c’est-à-dire la différence de hauteur H entre le J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. 323 niveau l’écoulement du puits et le niveau d’eau souterraine abaissé, lequel fut trouvé être en moyenne + 10.19. L’abaissement avait alors été de 19m1 — 10m19 — 1m91 et la capacité spécifique du système de puits fut de 94,6 — — 19,9 sl. JL Si par précaution on suppose que la capacité du système de puits est de 12 sl, on obtient, au cas où la surface de l’eau entre M et U s’abaisse au niveau de la mer, ou en chiffres ronds de 12 mètres, un débit de 19 X 19 — 144 litres à la seconde ou environ 12,400 mètres cubes par vingt-quatre heures. L'installation définitive ne fut pourtant pas faite à Âkarp, mais le long de la rivière de Torreberga (pl. 4), où le niveau piézométrique s'élevait Jusqu'à + 24. L'eau est recueillie par des puits artésiens de 100 millimètres de diamètre et s'écoule sous pression naturelle vers l'usine de Bulltofta, où elle est aérée et filtrée et ainsi débarrassée du fer et de l’acide sulfhydrique. Dans l'avenir, le niveau de l’eau peut s’abaisser par épuisement aussi profondément qu’à Akarp, c’est-à-dire au niveau de la mer. L'installation, achevée en 1900, à fonctionné d’une façon parfaite, avec une consommation journalière maximum de 11 000 mètres cubes. Au point de vue de la qualité, l’eau présente certaines ressemblances avec l’eau artésienne de Gothembourg, mais contient une plus grande proportion de chaux et de fer. Le degré de dureté est — 14, la teneur en chlore environ 150 milligrammes, la teneur en ammoniaque Os à Om#r8, la teneur en fer (carbonate d’oxydule de fer) 40 milli- grammes, la température + 9° C. Après purification, il ne reste que des traces de fer et l’eau est excellente tant pour les besoins domesti- ques que pour ceux de l’industrie. Upsala. En 1875 fut établie la distribution d’eau potable d’Upsala, d'après les plans de feu le colonel J.-G. Richert. Son eau, qui est renommée pour sa pureté extraordinaire, est prise à des sources qui sourdent au 324 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUEDE, pied du géant « ose » d’Upsala, et une chute d’eau dans la rivière de Fyris, au centre de la ville, actionne la machine à pomper qui relève l’eau de source vers le réservoir placé au haut de |” « ose ». Aucun service d’eaux potables suédois n’a été installé dans des conditions techniques et hygiéniques plus favorables. | Pendant les premières années de ce service, on ne mit à contribu- tion que la source de Saint-Erik (E sur le plan, pl. 8), dont l’eau était dirigée sous pression naturelle vers la station de pompage P située en aval du barrage D. Ensuite la prise d’eau fut étendue à la Sandkällan, S, source qui sourd à environ 500 mètres au Nord des limites de la ville. Lorsque ces deux sources ne furent plus suffisantes pour satis- faire aux besoins d’eau potable, on établit une conduite d'aspiration aux puits tubulaires A. En 1902, on fonça, après une exploration conduite par l’auteur, un nouveau puits en B. Toutes ces sources et ces puits appartiennent à un courant d’eau souterraine coulant le long de l” « ose » d’'Upsala. L’cse d’Upsala est un des plus grands oses à pierres roulées de la Suède. Il se compose de couches de sable et de gravier dont les grains lisses et arrondis témoignent clairement qu'ils ont été jadis travaillés et roulés par de l’eau courante. L’ose s’est formé par le dépôt du gravier provenant d’un fleuve de glacier, lequel a coulé sous la nappe de glace fondante, et plus tard ses flancs ont été en partie recouverts d'argile de la fin de la période glaciaire et de la période post-glaciaire. Après que la contrée s’est soulevée au-dessus de la mer, du sable post-glacial du sommet de l'ose a été lavé et charrié sur la couche d’ar- gile avoisinante (fig. 68). FF QUU MOEE LS UMNEATE SE TANTS Fig. 68. Un ose à pierres roulées de ce genre, s’enfonçant à plus de 100 mètres de profondeur en dessous du niveau du sol environnant (p. 325), agit comme un drain immense, dans lequel convergent les sit mc ici J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. 329 filets d’eau souterraine de la contrée, en un courant collecteur coulant dans le sens de l’ose. Le niveau de l’eau dans l’ose est avant tout déterminé par le niveau de l’embouchure qui forme le point le plus haut du courant. Plus on remonte le courant et plus s'élève le niveau de l’eau souterraine dont la pente dépend de la vitesse du cou- rant et de la porosité du sable. Si la surface de l’eau souterraine surmonte en un point quelconque la couverture d'argile environnante, il se forme une source (a sur la fig. 68). Souvent le sable n’est pas bien homogène, et par-ci par-là 1l se trouve des couches minces de sable fin et argileux, et de cette façon il se forme un « étage supérieur » avec de petites sources en b. L’ose d’Upsala apparaît fort au-dessus du niveau du sol sur la rive Est de la rivière Fyris, passe ensuite en dessous de la couche d'argile et reparaît de nouveau à l'Ouest de la rivière (pl. 8), d’abord comme un banc de sable étendu et ensuite comme une hauteur dominante que l’on peut suivre jusqu’à Ultuna, où elle disparaît de nouveau sous la rivière. On peut se faire une idée de sa puissance en comparant le sommet de l’ose à F, qui se trouve à 41 mètres au-dessus de la surface de la rivière en aval du barrage, avec le puits foré c près de la station de pompage, où le flanc de l’ose à été rencontré sous une couche d'argile de 100 mètres de profondeur. La hauteur totale de lose serait au moins de 150 metres. A Ultuna, où la rivière Fvyris ne gèle Jamais, l’eau souterraine se déverse évidemment dans la rivière. Près de l’hôpital d’Upsala (H sur pl. 8), une source apparaît dont la surface libre se trouve à 25 au-dessus de la rivière. Dans le puits foré c, le niveau de l’eau est à + 56, et au même niveau se trouve la surface libre de l’eau de la source Saint-Erik. La surface libre de l’eau de la source de Sandkällan se trouve à + 49 au-dessus de la Fvyris. Le courant d’eau souterraine à une surface libre entre son embou- chure et la source de Sandkällan, et probablement aussi à l'Est de la Fyris, mais 1l est sous pression artésienne au croisement de la rivière. Les conditions hydrologiques sont indiquées par des profils longitudi- naux sur la planche 9. Les sources de Sandkällan, de Saint-Erik et de l'Hôpital appar- tiennent toutes au type a et forment, par conséquent, des déversoirs du courant principal de l’ose. En même temps apparaissent à l’inté- rieur et en dehors de la ville une foule de petites sources du type b, dont le débit est variable et peut, en certaines saisons, descendre à 0. 3926 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÈDE. Lors de l'exploration entreprise en 1902, on ne fit aucun épuisement d'essai et cela pour les raisons suivantes : L'extension du service des eaux avait en vue une consommation quotidienne de 5 000 mètres cubes d’eau. Les sources et puits dont disposait le service à cette époque fournissaient 3 500 mètres cubes, et de la source de l'Hôpital venaient 1 409 mètres cubes. Si donc le niveau de l’eau souterraine était, par l'épuisement du nouveau puits B, abaissé au point que la source de l'Hôpital cessât de couler, la capacité journalière du service d’eau augmenterait à 4 900 mètres cubes ou de près de la quantité nécessaire. Mais cette source, de même que les deux autres, n’est, selon ce qui précède, qu'un déversoir partiel d’un Courant souterrain évidemment de très grande puissance. Et d’ailleurs, il y avait ici un fait d’une grande importance, savoir la possibilité d'augmenter artificiellement le débit du courant. Le niveau de la nappe, au croisement de l’ose et de la Fyris en amont de la ville, est actuelle- ment plus élevé que le niveau de l’eau de la rivière, de sorte que l’eau de la source de Sandkällan peut avoir une sortie libre avec une chute de 2 mètres. Si, dans l’avenir, le débit naturel de l’ose est capté entiè- rement, de sorte que le niveau de l’eau de Sandkällan s'abaisse au niveau de l’embouchure à Ultuna, c’est à dire à — 0, elle se trouvera en revanche sous la surface de l’eau de la Fyris, en amont du barrage, et l'eau de la rivière pourra étre dirigée dans l’ose. En installant des bassins : d'infiltration, on peut, de cette façon, s'assurer un débit suffisant à Jamais; et une eau de rivière, introduite dans une couche filtrante profonde de 100 mètres à une distance de 1 000 mètres de la station de pompage, ne peut manquer d’être entièrement amendée. Le puits B fut donc enfoncé sans épuisement d'essai préalable et fournit, à une profondeur de 6 mètres, 60 litres par seconde, grâce à quoi il suffit seul aux besoins de la ville. Selon les renseignements fournis, on n’a pu remarquer aucun abaissement du niveau de l’eau souterraine dans l’ose. L’eau est stérile, non ferrugineuse et de qualité supérieure. GCrefle. En 1895, on abandonna le vieux service d’eaux de Gefle à la rivière de Gafle, et l’on installa une usine nouvelle avec des puits près de la rivière de Testebo (pl. 10). L'eau provient de l’ose de Sätra, un ose de pierres roulées relativement peu important, ayant 200 à J:-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUEDE. 327 300 mètres de largeur et une profondeur d’eau de 5 à 20 mètres. Le service d’eau fut projeté pour 8 000 mètres cubes par Jour. L’ose s'étend dans la direction du Sud-Ouest au Nord-Est, et est traversé près de la ville par les rivières de Gafle et de Testebo. La première a été barrée à une hauteur de 10 mètres en aval du croise- ment de l’ose, la seconde est au niveau de la mer. Au point de vue géologique, il n’y a rien de spécialement intéres- sant. L’ose de Sûtra est un ose à pierres roulées typique, déposé sur une moraine et ensuite en partie recouvert d'argile post-glaciale (fig. 69). .” ae : 2 HR eg hr OO: TIETERELX LEE ZE 7 RRQ RME SES TITLE FL, > De E A TLC RES AE 2 CCE re CRE Co # @ ES A PME NET | PASS ds e “ Line . ee As . dt > OU ONE Das : ; ÿ : » ° Que à € e ww ° Fig. 69. La pente du courant d'eau souterraine est indiquée par le profil longitudinal de la planche 11. Au croisement de la rivière de Gafle, le niveau de l’eau souterraine se trouve à 6 mètres en dessous du niveau de la rivière et à 3 mètres au-dessous de son fond. Lorsque le puits foré au bord de la rivière fut descendu à quelques décimètres dans l’eau souterraine, on procéda à quelques heures de pompage ; après, la température de l’eau fut trouvée mesurer + 45° C., tandis que la température de la rivière était + 23° C. Après que le puits eût été descendu à 3 mètres de plus, on obtint une eau ayant une température de + 9. Cette circonstance semble indiquer que l’eau souterraine reçoit ici un afflux venant de la rivière. Le fond de la rivière est situé à plusieurs mètres au-dessus du niveau de l’eau souterraine, par suite de quoi aucune communication hydraulique directe n'existe, mais l’eau de la rivière s'écoule par les pores du fond et va rejoindre sous forme de filets la nappe souterraine. Par suite de la nature du gravier, en partie formé de très gros grains, cette infiltration se fait très rapidement et, par suite, les couches supérieures de l’eau souterraine montraient une température notablement élevée. En hiver, c’est probablement le con- 328 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. traire qui à lieu, en ce sens que l’eau froide de la rivière produit un refroidissement de l’eau souterraine. Dans quelle mesure cette infiltration agit sur le débit du courant d’eau souterraine est une chose difficile à déterminer sans des obser- vations demandant beaucoup de temps. Probablement la quantité d’eau infiltrée varie-t-elle avec la nature du fond, laquelle change à la suite de dragages, etc., souvent répétés. Dans le voisinage du forage déjà mentionné, on creusa un puits de planches dans lequel on fit un épuisement d’essai pendant seize jours. Le niveau de l'eau du puits descendit de 2“7, et le puits fournit, après quelques jours, un débit constant de 30 Is. Dans un forage à 10 mètres du puits, le niveau de l’eau baissa de 01; à 20 mètres du puits, le niveau de l’eau ne fut pas modifié. Si l’on suppose que la limite d'abaissement se trouvait à 145 mètres du puits, 30 Is. mettraient à contribution une largeur de courant de 30 mètres, et le débit de la nappe serait donc de 1 ls. par mètre de largeur du courant, ou, en tout, au moins 200 Îs. | Un nouvel épuisement d’essai fut fait dans un puits en planches à quelques mètres de la rivière de Testebo. Le but de ce voisinage était d'étudier la tendance de l’eau de la rivière à traverser la couche de gravier. Pendant l'épuisement, lorsque le niveau de l’eau dans le puits des- cendit de 15, l’eau pénétra en jets énergiques à travers les ouvertures entre les planches. On pouvait alors observer la différence entre l'afflux venant probablement de la rivière et celui provenant certainement de l’eau souterraine. Le premier jour on mesura la température de l’eau venant du côté de la rivière qui fut trouvée être de + 14%, tandis que l’eau de la rivière donna + 1595; la température de l’afflux venant du côté Ouest du puits n’était que de + 7°. Lorsque je visitai cet endroit, le 1* septembre, jour où le pompage fut poussé à 70 Is. avec une dépression dans Île puits de 1"7, la température aux quatre coins du puits fut : du côté de la rivière respectivement de 9° et 10°5 et du côté opposé 7°. | Ce résultat démontre clairement que l’infiltration de la rivière avait déjà commencé à diminuer et permet de conclure qu'après un temps” assez long d’épuisement ininterrompu, le fond de la rivière serait rendu tellement imperméable, qu'aucune goutte d'eau de la rivière ne pourra pénétrer dans le puits. | Le résultat concorde d’ailleurs entièrement avec l’expérience qu’on a acquise dans un grand nombre de villes qui ont basé leur service J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËDE. 329 d’eau sur le filtrage dit naturel. Seulement dans des cas très rares, on a pu, pendant un temps plus long, utiliser l’eau d’une rivière par le moyen de puits creusés le long de la rivière. En règle générale, le lit de la rivière a été complètement obstrué par des vases défiltrées de l’eau, après quoi les puits n’ont fourni que de l’eau souterraine. À cela on pourrait peut-être répliquer que puisque l’eau impure de la rivière Gafle, comme on en a la preuve, pénètre. dans lose, il est à craindre que la même chose ne se produise aussi à la rivière de Testebo, ce qui rendrait plutôt illusoire le bénéfice de l'installation de l’usine d’eau en ce dernier point. Mais la rivière Gafle coule avec une vitesse considérable et débarrasse ainsi assez régulièrement son lit des dépôts de vase. La rivière de Testebo communique, au contraire, directement avec la mer et coule, en général, très lentement, par suite de quoi son fond ne peut, à la longue, être libre de dépôts. Le fait que l’eau souterraine traverse sans obstacle le lit de la rivière ne doit pas être considéré comme une preuve que ce lit laisse également l’eau de la rivière passer en sens inverse. L’eau souterraine est absolument pure et sa vitesse d'écoulement est suffisante pour soulever et entraîner les particules de vase retombées au fond de la rivière. Mais dès que la direction du courant change, c’est-à-dire descend de la rivière à travers la couche de gravier, celle-ci agit comme un filtre ordinaire pour l’eau impure et partage bientôt le sort de tous les filtres qui, au bout d’un certain temps, cessent de fonctionner à moins d’être curés. Pour cette raison, il était évident que même un puits creusé dans le voisinage de la rivière de Testebo devait, au bout d’un temps relative- ment court, fournir uniquement de l’eau souterraine, et point, comme on aurait pu le craindre, de l’eau filtrée de la rivière de Testebo. P’ailleurs, il doit être remarqué ici que tant que les besoins de la ville sont inférieurs à la capacité du courant d’eau souterraine, la rivière continuera, même après l'installation du service d’eau, à recevoir de l’eau souterraine, bien que naturellement une quantité moindre que précédemment. Si le puits ou les puits sont disposés assez loin du rivage pour que la dépression ne s’étende pas jusqu’à la rivière, le Courant d'eau souterraine qui se trouve en aval de la limite de dépres- sion doit continuer, bien qu'avec une vitesse réduite, à s’avancer vers la rivière et à remonter à travers son lit. L’épuisement d’essai donna les résultats suivants : Au bout de neuf jours de pompage ininterrompu, la surface de l’eau dans le puits baissa de 1"5 pour un débit d’eau épuisé de 45 litres par seconde. À 20 mètres du puits, le niveau de l’eau resta invariable. 330 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. L'épuisement avant cessé, la surface de l’eau souterraine remonta en quelques minutes à son niveau originel. Cependant il ne faut pas oublier ici que le puits ne fournissait pas encore uniquement de l’eau souterraine, mais qu’une partie d’eau de la rivière y pénétrait toujours. À l’aide des données de température, on peut de la façon suivante se rendre compte de la composition de l’eau du puits : La température de la rivière, au dernier jour d’épuisement, était + 145. Pendant la première journée d'observation, lorsque l’eau de la rivière pouvait encore presque sans résistance pénétrer dans le puits, sa température baissa pendant cette infiltration de 1°5. Si l’on suppose que le même refroidissement avait lieu continuellement, l’eau de la rivière arriverait au dernier jour au puits à une température de 145 — 45 — 15°. L'eau souterraine indiquait toujours 7° et l’eau puisée au puits 85, et, par conséquent, st le débit de l’eau souterraine est dési- #né par æ, x.T + (45 — x) 13 — 45 X 8,5 d’où on üre L' = 9001, ce qui, en supposant la largeur active du courant 35 mètres, corres- pond ici aussi à 1 1. par mètre de largeur du courant ou, en tout, envi- ron 200 Is. Au point de vue de la quantité, ce résultat ne laisse rien à désirer. Le débit peut être considéré comme entièrement suffisant, même pour les besoins accrus d’un lointain avenir. Si d’ailleurs, par suite de circonstances que l’on ne peut guère prévoir en ce moment, le débit naturel de l'ose allait devenir insuffisant, on aurait un moyen efficace de l’augmenter artificiellement. J'ai en vue ici la grande sablière creusée dans l’ose près de la rivière Gafle (S sur la pl. 10). Son fond peut, à peu de frais, être aplani à un niveau se trouvant à plusieurs mètres au-dessus de l'eau souterraine, mais en même temps inférieur à la rivière Gafle. Si l’on introduit dans cette tranchée de l’eau de la rivière, on aura un filtre excellent dont la capacité ne peut guère être inférieure au besoin total de la ville; et comme en outre ce filtre se trouve à plus d’un kilomètre de l’usine, 1l est évident que l’eau aura le temps dans ce parcours d’être entièrement débarrassée de toutes les impuretés et acquérir la même température égale et toutes les autres excellentes # J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUËÉDE. 391 qualités qui caractérisent l’eau souterraine naturellement infiltrée de l'ose de Satra. L'installation définitive se compose d'un puits d’épuisement B de 5 mètres, à fond ouvert (voir pl. 40), ainsi que de quelques puits tubu- laires de 0"15 de diamètre. En pompant 110 Îs., le niveau de l’eau dans le puits d’épuisement baisse au plus de 2 mètres. La température de l’eau est de + 7° C. et ses autres excellentes qualités n’ont pas changé. Les installations ci-dessus décrites offrent des exemples typiques des conditions diverses dans lesquelles les villes suédoises se fournissent d'eau souterraine. L'auteur à exécuté des explorations hydrologiques pour trente-trois villes suédoises, dont vingt-six ont été fournies d’eau souterraine. Orebro, Boräs, Halmstad, Vesteräs, Sôderhamn, Falun, Sôdertelje, Luleä, Sala, Lidkôping, Hudiksvall et Karlshamn reçoivent leur eau d’oses à pierres roulées ou de moraines frontales semblables à des oses. À Helsingborg, Oscarshamn, Hjo, Ulricehamn, Linkôping, Falken- berg et Engelholm, les couches aquifères se composent de sable post- glaciaire; à Skara, Kalmar, Alingsäs, Landskrona, Vestervik, Vim- merby, de sable de la fin de l’époque glaciaire; à Lund, Trelleborg et Ystad, «le sable de la fin de l’époque glaciaire reposant sur roche calcaire. À Visby, qui est la seule ville où l’eau souterraine se trouve uniquement dans la roche calcaire, les explorations ne sont pas achevées. A Luleä et Karlshamn, le débit de l’eau souterraine est augmenté par « filtrage naturel »; à Sala et Falun, on a recours à des bassins d’infil- tration. À Orebro, Boräs, Vesteräs, Karlshamn, Helsingborg, Oscars- hamn et Linkôping, on aura probablement, dans un avenir peu éloigné, besoin de bassins de ce genre. Malgré les conditions géologiques défavorables régnant, en général, dans la Suède, on a donc réussi à fournir d’eau souterraine la plupart des villes grandes et moyennes. Ceci à été possible en premier lieu, naturellement grâce à ce fait que la population des villes est relative- ment petite, mais en partie aussi à ce que le besoin, cette « mère des inventions », à fait paraître sur une assez vaste échelle l'application de la méthode ci-dessus décrite, d'augmenter par infiltration artificielle le debit des courants d’eau souterraine. —— pe Si 14 > L ï 1e Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Tome XXIV, pl. VI à XVI. FLE LERJEROL/I Sa 3 NOTE Gneis 100 30 o 100 Zoo Mer i lénga EE —_ lo 5 g lo 2o Mer. r hôjd Gruncvattneks stighéje en £8 Novernber /895 Lu Gofa SF A En N— PL.3. \ — .. Kvarndomm \ VE = [te 6 rh PAS. e tt Fa | :s Ê a RAS AEDIEoE É ] 3 } ‘ ' J Te : DT nl SET EIRE À nee ch us -cis NES ru ñù pro D Dei né mérite ce A SA Bullioffa AU! / / Ho. CEE ï x AD QE CD CRUE CMD CMD QUE CU ŒUME CE (HSE 4S//NC OI-G Fe PE PE EE TE © nn Core ME m2 FA SE =: cr etes D D LEA sm … M TE) Noa ENS NS ASS EEE +. } L N k : : Ë : . È 2 " d = ï , " ni \ f Le ? " “ = 5 Pr : - : ! | j Î : À : AE : 5 S , 5 2, = : > É LS De & E . = : ; A ‘ ; ; : … : ee \ : + J ST gs à | É É À | 4 L D “ LS { Ls Û = : 1 h = : > | 1 = : 1 > 1 # Ÿ & : . = x | . ‘ cé | ; ï : a - N : : I : = . ï : « ‘ L | = a xl : A ï F E È = ‘ £ ‘ Fu à 7 . : A ( ï : à È L = 4 > ü ë = MS = | Û « S Da = - ï > 1j Le h = + | à ” ÿ = V ai É . a: ». LS ne \ : u # y For ? Qu , À 1 É - f- — fx ‘ “1 : # c s “ È } : kr € F " 5 … x 1 ë « É Ï ps »- : * ‘ = . L 3 5 ? as 2 + U f 2 Ve 2 ï x \ a _- ‘ : 2 Da ; k £ [ h . Ê : : + à ; = J d = ; EST 2 7-8 Juillet Eoex moyennes dons le mer: O© 12: si Lau d'écoulement-9 23 9-/0Zur/l/er. /5 Ocr./892. N è n Ÿ N $ ;: AN æ LAN #3 CFPSAL/ FL.9 eo PS % ere ere Fe + tt pi à Eco AS rs si sirpepreess He = Re nr ns PE pic: . ï PL.IO. Ÿ D RL IE = No\s\5n Testebo-0n . -- Hillesjon — Mârdànas-sjon : TABLE DES MATIÈRES AVANT-PROPOS. . . . . INTRODUCTION . Origine des eaux souterraines Division du mémoire . CHAPITRE PREMIER. Formation géologique de la Suède. Aspect topographique. Histoire géologique No UT Dislocation de l’écorce; décomposition de la surface La Suède à l'époque tertiaire Eremière période glaciaire . . . . . . . . . Période interglaciaire. DCR Seconde période glaciaire. Mer à Yoldia . Exhaussement post-glaciaire. Période à Ancylus. Affaissement post-glaciaire. Période à Littorina . Dernier relèvement récent . re de Répartition des roches et des couches en Suêde. Valeur des diverses formations au point de vue hydrologique. CHAPITRE IT. Hydrologie. STSONC ORNE Formation de l’eau souterraine. Différentes sortes de courants souterrains. Nature des eaux souterraines Explorations hydrologiques . Exploration préliminaire. 4910. MÉM. 22 Pages, 291 293 293 294 249 245 246 249 259 253 334 J.-G. RICHERT. — LES EAUX SOUTERRAINES DE LA SUÉDE. Explorations définitives . CE Étude de la direction et de la section d’un courant . Mesure du débit Mesure de la vitesse . RU te oo Évaluation de la vitesse . Calcul du débit par l’observation de l’abaissement du niveau de l’eau à un épuisement d’essai. Nappe libre indépendante du récipient Nappe libre, endiguée par le récipient Nappe artésienne . Calcul du débit par l’observation de l’élévation de l’eau lors d’une de artificielle tt. 2 CSN CR TE Création d’eaux souterraines artificielles . CHAPITRE III. Exemples de distributions d'eau. Gothembourg . Conditions hydrologiques . L'eau souterraine naturelle La fabrique d’eau souterraine. Malmô Conditions géologiques Conditions hydrologiques . Upsala . PP ES ER Gelée. 45.6: 0 5 MR MON EE 255 255 : 258 258 260 276 219 282 283 289 295 305 309 310 313 314 319 317 323 326 LE DILUVIUM DE LESCAUT PAR le D' J. LORIÉ, Docteur ès sciences, Privatdocent à l’Université d'Utrecht, PLANCHES XVII ET XVIII PRÉFACE Les connaissances au sujet du Pleistocène belge sont dans un état un peu chaotique. Les causes n’en sont connues que de peu de per- sonnes; j'aime à les passer sous silence et préfère y remédier en partie en donnant un aperçu de mes études et observations personnelles. Afin de faciliter l'étude de mon travail, je l'ai accompagné de deux planches et d’une bibliographie des différents travaux cités dans le texte, et je l’ai divisé en chapitres, dont le dernier fournit les conclu- sions auxquelles je suis arrivé. Celui-ci peut être utile aux personnes qui veulent avoir une idée du travail en peu de temps et à celles qui veulent en posséder un résumé avant de le lire à tête reposée. CHAPITRES PREMIÈRE PARTIE À Pages IASPAPERGU HISTORIQUE . 0 . + . + + . « + e + + + 390 II. — HAUTEURS ATTEINTES PAR LE FLANDRIEN PRÉTENDU MARIN «+ . . . 341 III. — SONDAGES DANS LES VALLÉES . . . .… + . Et 343 IV. — RETRAIT FINAL DE LA PRÉTENDUE MER FLANDRIENNE. NT UE DE LA VADLÉECCANTOISE 02 Mere ns en Où 0 TR 1300 V. — LES ENCHAÎNEMENTS DANS LE MONDE ... DES FAUSSES HYPOTHÈSES . . 9313 VI. — AUTRES DÉPÔTS D'EAU DOUCE PLEISTOCÈNES .« « «+ + + + + . + 309 SECONDE PARTIE VII. — LE DiILUVIUM DE L'ESCAUT . . . : sn EU 25005 VIII. — RÉPARTITION VERTICALE DU PLEISTOCÈNE EN de CR RE 5 IX. ROATUE * CONCLUSIONS e ° ° ° ° e ° . !: e e° e e e e e e . 407 EE BIBLIOGRAPHIE. RÉCENTE. à + . «+ ee + + + . + ee... . MÙ 336 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. PREMIÈRE PARTIE CHAPITRE 1e. Aperçu historique. En 1839, le Diluvium actuel fut distingué pour la première fois en Belgique par A. H. Dumont (1) (1), toutefois, comme terme récent de l'échelle tertiaire. Il en dit, page 481 : « Le système campinien est composé principalement de sable pur. Dans certaines parties de la Campine, il existe des dépôts caillouteux considérables; il est à remarquer que ces blocs et ces cailloux sont pour la plupart formés par des roches quartzeuses, semblables à celles du terrain ardoisier des Ardennes. » Le système campinien oceupe la région au Nord du Démer, la plus grande partie de la province d'Anvers et la partie septentrionale des Flandres. La plus grande partie est dépourvue de fossiles; on peut y rapporter certains dépôts des environs d'Anvers, qui se distinguent des sables glauconifères diestiens par leur composition et leurs débris organiques. » Dix ans plus tard seulement, Dumont (2) introduisit le terme de « Quaternaire ». « Les terrains quaternaires ont été formés à la suite d’une révolution qui donna à nos côtes une direction du Sud-Ouest au Nord-Est. Je les divise en deux systèmes, que je nomme « Diluvien » et « Moderne ». Le système diluvien offre, à sa base, vers la Meuse et le Rhin, un dépôt caillouteux et des blocs erratiques venant de l’Ardenne, du Condroz, du Hundsrück, etc., mais à des niveaux que les deux fleuves n'’atteignent plus actuellement. A mesure qu’on s'éloigne de ces rives diluviennes, les cailloux perdent de leur gros- seur, leur dépôt diminue d'épaisseur et finit par disparaître. » La partie supérieure occupe une étendue considérable et se com- pose de deux roches principales, limon hesbayen et sable campinien. (1) Les nombres entre parenthèses renvoient aux nombres correspondants de la Bibliographie. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 337 La seconde est une formation marine horizontale, produite au détri- ment de diverses roches tertiaires par le balancement des eaux. » La majeure partie du Pleistocène est donc reconnue comme d’origine fluviale, la moindre partie est considérée comme ayant une origine marine. Pourtant tout argument un peu concluant en faveur de cette hypothèse marine est négligé, il est dit seulement : « il en est ainsi ». Nous trouvons le motif probable de cette opinion dans une note de d'Omalius d'Halloy (5, p. 548) : « Je trouvais qu'il est contraire aux lois de l’hydrostatique d'admettre que ces eaux avaient déposé du limon dans une partie moins avancée de leur cours, en même temps que, plus loin, elles déposaient du sable, d'autant plus que Dumont n'appuyait son opinion (1!) que sur la liaison qui existe entre ces deux dépôts, le long de la limite qui sépare les contrées qu’ils recouvrent. Maintenant, je dois avouer que mon objection se trouve ébranlée, depuis que M. Staring à émis l’opinion que les sables campiniens, qu'il range dans son Zanddiluvium, sont dus à un phénomène différent de celui qui a transporté les cailloux ardennais. » Je pense que Dumont a également senti le besoin d'expliquer par un phénomène différent le synchronisme prétendu entre le limon hes- baven et le sable campinien et qu'il a eru pouvoir résoudre la difficulté en supposant — assez logiquement — une origine marine pour le sable campinien. D'Omalius d’'Halloy (5) n’accepta le terme de Quaternaire qu’en 4862. À ses yeux, la partie inférieure, le Diluvium, s'étend non seule- ment dans les vallées de la Meuse et de ses confluents de | Ardenne (4), mais aussi sur les portions peu élevées des plateaux qui bordent ces vallées, notamment sur les parties orientales de la Hesbaye et de la Campine (B). Il se continue plus loin même, car (loc. cit., pp. 547 et 548) « dans la Campine et dans une partie de la Flandre, le dépôt caillouteux est accompagné, et souvent recouvert, par des sables désignés par Dumont par l’épithète de campiniens ». Il y ajoute finalement (C) les cailloux qui se trouvent plus à l'Ouest (de la Hesbaye) sur le Tertiaire, quoique ce soient principalement des silex non mêlés à des roches ardennaises. Ces dépôts sont peu nom- breux et souvent interrompus. Dewalque (6) arrive à des conclusions semblables et distingue, dans le Diluvium, trois termes d'âge assez égal. (4) Du synchronisme du limon hesbayen et du sable eampinien. 338 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. À (p. 258). Le silex et cailloux ou Diluvium de Dumont s’observe fré- quemment sur les flancs des vallées, à une hauteur bien supérieure à celle de nos plus fortes inondations. Sur les rives de la Meuse, cette assise caillouteuse est formée par le Diluvium à cailloux roulés ardennais. B (p. 259). « Au Nord de Maestricht, ce Diluvium s'étend dans le Limbourg, sous le sol de la Campine, où 1l se montre au jour dans cette série de collines qui séparent le bassin de la Meuse de celui de l’Escaut, et s'étendent, de Lanaeken, d’une part à Beverloo, de l’autre à Neeroeteren et Brée, limitant la vallée de la Meuse. Ce Diluvium caillouteux (p. 245) passe sous le sable campinien, et nous considérons les graviers et cailloux plus volumineux, ordinairement des silex à l'Ouest, qu’on trouve dans les dépressions (sous ce sable campinien) comme le prolongement, dans la partie occidentale de notre pays, de cette formation (p. 250). » C (p. 245). « Les silex roulés, de la grosseur d’une noix à celle d'un œuf, irrégulièrement stratifiés et alternant avec des couches, également irrégulières, de sables plus ou moins grossiers. Ces ceail- loux ne figurent pas sur la carte (de Dumont), puisqu'ils sont recouverts de limon. Nous les plaçons néanmoins au même niveau, avec les cailloux sur lesquels repose le sable campinien. » Chez Dumont, on ne voit rien d’une bipartition du Pleistocène de la Campine; d'Omalius en parle en passant, Dewalque émet des idées plus nettes (loc. cit., p. 241-5). « Le sable campinien de Dumont est formé de sables divers; il ne renferme, sur les parties unies, que des graviers de petits cailloux roulés de quartz blanc ou de silex noirûâtre, qui dépassent rarement le volume d’un pois, mais, dans les dépres- sions, on trouve des cailloux roulés plus volumineux. Nous considérons (p. 250) le dépôt campinien, sables et cailloux, comme l’atténuation des cailloux et des sables que l’on rencontre sous le limon de la Hesbaye. » Cette bipartition trouva peu à peu accès dans la science, mais les explications théoriques de cette division nous paraissent actuellement parfois assez curieuses. Une hypothèse éolienne pour la partie supérieure n’eut qu’une existence éphémère. Elle fut émise en 1866 par Godwin-Austen (4), acceptée par MM. van den Broeck et Cogels (8) pour les sables supé- rieurs, non stratifiés, visibles en 1877 dans les travaux du Fort de Merxem, au Nord d'Anvers. Elle fut combattue avec raison par Winkler (40) en 1878, qui considérait ces dépôts comme marins. Cette dernière hypothèse fut appliquée en 1879 par MM. van den J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 339 Broeck et Cogels (12) pour la partie inférieure. Ils se basèrent princi- palement sur les dimensions des cailloux, en comparaison de ceux de la Meuse. Winkler (loc. cit.) considéra cette partie avec raison (p. 35) « comme un lit de diluvium méridional, apporté jadis par des rivières, et dont il faut chercher l’origine dans l’Ardenne et le Condroz ». Cette manière de voir explique suffisamment les dimensions différentes, plus considérables en amont qu’en aval. En 1881 (26), MM. Rutot et van den Broeck dirent « qu’en Bel- gique, il est acquis que les dépôts quaternaires peuvent se diviser en trois groupes » : 4° « Le Diluvium ancien, qui s’est formé avant le creusement et l’approfondissement des vallées » ; 2° Le limon hesbayen ; 5° Les sables et argiles de la Campine (système campinien de M. Mourlon). « Ce dépôt, d’origine marine, se compose de sables stratifiés vers le bas, non stratifiés vers le haut, la base du système étant nettement indiquée par une ligne de ravinement avec graviers et galets de nature et d’origine très variées. » L'année suivante, en 1882, M. van den Broeck (27) exprima « sur l’origine marine du Campinien inférieur des doutes qui résultèrent de la présence, en plusieurs points, de coquilles terrestres et d’eau douce, de l'aspect et de la nature des cailloux et graviers, ainsi que des débris divers remaniés qui en constituent la base. Il croit, en conséquence, que la thèse d’une sédimentation marine ne peut plus se soutenir et qu'elle devra faire place à celle d’un alluvionnement d’eau douce. » Il garda cette manière de voir en 1883 (28, p. 6) dans ces mots : « Dans les Flandres, le Campinien, en tant que formation marine, devra sans doute également faire place, au moins en grande partie, à des alluvions fluviales. » Et, page 4 : « Ce Diluvium caillouteux ancien de la Meuse ne peut être séparé, ni comme âge ni comme ori- gine, du sable meuble campinien, entre les zones duquel ces amas caillouteux sont d’ailleurs parfaitement visiblement mtercalés. Le tout, cailloux et sables campiniens, représente, et cela dans une aire immense en Campine, l’alluvion ancienne de la Meuse, antérieure à la dernière phase du creusement des cours d’eau. » C’est l’ancienne manière de voir de d’'Omalius et Dewalque, toujours vraie et qui n’eût pas dû être oubliée en Belgique. En 1885 (38), la spécialisation des dépôts pleistocènes fit un nouveau pas en avant. MM. Rutot et van den Broeck distinguèrent Qf l’ancien Diluvium de Dumont, Q2 le limon hesbayen, Q3 l’ancien Campinien 340 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. de Dumont. et dans ces trois étages les assises suivantes, dont Je vais m'occuper. Q1a. Un dépôt ancien, à peine connu, d’origine plus ou moins problématique, mais plutôt marine, qui à été signalé aux environs d'Anvers par MM. van Ertborn et Cogels. Q1c. « L’alluvion ancienne des vallées et de la plaine du Nord. Nous considérons (p. 5) comme définitivement acquis que les dépôts sableux et caillouteux de la région orientale de la Campine, ceux qui s'étendent largement à gauche du cours inférieur de la Meuse, se rattachent latéralement au Diluvium ancien des grandes vallées. » Je n’ai pas d'objection à y faire. - Q5. « Quant au prétendu sable campinien des Flandres et de la Campine anversoise, qui partout repose soit sur des sables, soit sur des limons grisâtres appartenant à notre nouvelle « assise campinienne », nous en formons une assise nouvelle et bien distincte, l’assise flan- drienne. Le principal résultat de nos levés des dernières années consiste dans la distinction nette de deux horizons d’âges différents dans la masse des sables de la Campine. Le sable meuble des Flandres et de la Campine anversoise, resté confondu Jusqu'ici avec les dépôts précités et généralement considéré comme d’origine marine, n’est autre chose qu’une alluvion fluviale sableuse. » Le terme de « Campinien », devenant libre, est maintenant appliqué pour remplacer le terme suranné (pourquoi?) et inexact de « Dilu- vium ». Il résulte de ce qui précède que l'hypothèse marine est abandonnée (passagèrement, hélas!)}, que, dans la Campine anver- soise, l’existence de deux dépôts sableux (et graveleux) est de nouveau reconnue, dont le plus ancien vient à la surface dans la Campine limbourgeoise et se poursuit sur les hautes terrasses de la Meuse, à Liége, Namur, etc., sous le nom d” « assise campinienne ». Ce point de vue, représenté comme nouveau, est assez exactement celui qu'avait soutenu Dewalque déjà avant 1868 (6), quoique les deux auteurs n’en disent rien. En 1897 (49, p. 2), M. Rutot répéta ces idées sur la bipartition de l’ancien Campinien, et, en 1900 (55), M. Mourlon s’exprima dans le même sens : « À la base du sable supérieur (près de Ryckevorsel), épais de 0"50 à 1"50, se trouve un peu de gravier de quartz blanc et noir, accompagné de cailloux arrondis et plats, de forme bizarre, rappelant certains silex du Moséen continental, avec blocs aplatis. Ces derniers forment un lit de 050 à 1 mètre et s’observent ici pour la première fois, allant de l’Ouest à l'Est. Ils prennent de plus en plus J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 341 de développement vers l'Est, jusqu’au point de former les gravières et les ballastières de la Campine limbourgeoise. » En 1896 (47) fut introduit un nouveau terme pleistocène, le Moséen ‘01, dont je ne m’occuperai point ici. La conséquence en fut que le Campinien reçut l’annotation (2, le Hesbayen Q5, le Flandrien Q4, dont un facies marin fut distingué par la formule Q%m, « Sable à gravier assez gros. Argile coquillière et graviers à la base ». La troisième édition de la Légende de la Carte officielle (54) n’apporta que des modifications insignifiantes; l’année suivante (1901, 56), M. Rutot en avait présenté une quatrième et un nouveau terme, superflu aux yeux de beaucoup de géologues. C’était le Brabantien ou limon éolien, probablement un simple facies du limon hesbayen. Le « cailloutis fluvial des ballastières de la Campine » fut aussi transporté - du Campinien Q2 dans le Moséen Q1, ce qui, à mes yeux, est déci- dément incorrect. Heureusement, cette légende proposée ne figure pas sur la Carte géologique et je crois done pouvoir la passer sous silence. La bipartilion du Pleistocène dans la Campine étant admise, je passe à une discussion détaillée de l'hypothèse de lorigine marine du Flan- drien, défendue dans le principal travail de M. Rutot sur le Pleistocène belge de 1897 49). CHAPITRE IF. Hauteurs atteintes par le Flandrien prétendu marin. L'hypothèse d’un terme pleistocène d’origine marine avait été abandonnée en 1885 (38); elle fut reprise en 1897 par M. Rutot dans son principal travail sur le Pleistocène (49), qui est accompagné d’une carte sur laquelle les données n’ont malheureusement rapport qu’au niveau du sol, très variable, ce qui cause une impression inexacte. M. Briquet (60, p. 76) en a donné une autre en 1906, mais sur une échelle beaucoup trop petite, de sorte que j'ai préféré en dresser une moi-même, sur laquelle toutes les localités du texte sont indiquées, ainsi que les hauteurs et les profondeurs par rapport à un seul niveau constant, celui d'Ostende, et qui à été exécutée à une échelle sufii- sante pour être claire. De l’avis de M. Rutot, le Flandrien est d’origine marine et a une étendue considérable, tant dans le sens horizontal que dans le sens 342 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. vertical. Je compte m'occuper d’abord de ce dernier dans les deux chapitres suivants. Au lieu de suivre l’ordre adopté par M. Rutot, je préfère introduire un nouvel arrangement allant du Nord au Sud et de l'Ouest à l'Est. A. Au Nord du canal de Bruges à Gand : 1. Maldegem, 18 mètres; 2. Adegem, 18 mètres; 3. Oedelem, 18 mètres; 4. Knesselaere, 20 mètres; 5. Ursel, 20 mètres; 6. Somer- gem, 15 mètres. B. Au Sud du canal de Bruges à Gand : 7. Saint-Georges, 25 mètres; 8. Côté Nord des collines entre Thourout et Thielt, 20-25 mètres; 9. Ichtegem, 37 mètres; 10. Entre Thourout et Thielt, 46 mètres; 11. Aerseele, 538 mètres; 12. Vynckt, 21 mètres; 13. Dixmude, 30 mètres; 14. Clercken, 40 mètres: 15. Staden, 42 mètres; 16. Roulers, 37 mètres; 17. Wacken, 35 métres; 18. Poperinghe, 34 mètres; 19. Zonnebeke et Passchen- daele, 30 mètres; 20. Près d’Ypres, 45 mètres. C. Sur la ligne de faîte entre la Lys et l’Escaut : 21. Gavere, 40 mètres; 22, Audenarde, 45 mètres; 23. Avelgem, 30 mètres. D. Dans la vallée du Démer, le Flandrien marin (?) dépasse Diest et atteint 50 mètres. L’argument de la limite en ce point est bien singulier, c'est... une courbe de niveau. Nous lisons (49, p. 45) : « L’invasion marine a, du reste, pénétré plus loin que Diest, car la courbe de niveau de 50 mètres englobe le confluent des deux Gettes et du Démer. Dans la Grande Gette, les influences marines ont dû pousser jusque bien près de Tirlemont. » J'espère qu’on voudra bien me pardonner de ne pas être convaincu par un argument aussi insignifiant, d'autant plus que M. Rutot dit, dans le même travail (p. 57) : « À Diest, où M. van den Broeck fait monter le Flandrien jusqu’à la cote 35, le soulèvement aurait atteint 50 mètres. Toutefois, il reste à savoir si, dans cette région, les sédi- ments flandriens sont purement marins ou si ce ne sont pas des dépôts de crue fluviale. » (Je mets en italique ce que Je crois être vrai!) A ceci se Joint ce que M. Rutot écrit (loc. cit., p. 43) : « Notre collègue M. Mourlon a levé les feuilles de Putte et de Heyst-op-den-Berg, mais avant que les présentes idées se soient révélées. Sur la colline de J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 343 Beersel, M. Mourlon indique du Flandrien jusqu’au sommet, c'est- à-dire jusqu’à 50 mètres, mais sur celle de Heyst-op-den-Berg, Île Flandrien ne dépasse pas 25 mètres. Je crois que là est la vérité. Pour la colline de Beersel, il y a eu probablement confusion entre les sables flandriens et les sables du Campinien. » C'est, à mon avis, le nœud de la question. Confusion permanente entre sable et sable, qu'il est impossible de distinguer et de classer géologiquement (en règle générale du moins). On voit par tous ces chiffres que les plus petits se trouvent au Nord, du côté de la plaine maritime et des vallées, grandes et petites, et qu’ils augmentent à mesure qu’on s’avance vers le Sud. C’est ce qui à attiré aussi l'attention de M. Rutot (loc. cit., p. 29) : « Comme pour les collines de Thourout et de Thielt, en général, les altitudes supé- rieures se montrent surtout vers le Sud. » C’est fort naturel, à mon avis, car c’est la pente naturelle du sol qui a été découpé en collines par l'érosion fluviale et qui n’a rien à faire avec une inondation marine purement illusoire. CHAPITRE HT. Sondages dans les vallées. Je passe à l’autre point plus compliqué de la distribution du Flan- drien, prétendu marin, et veux donner un aperçu des sondages Impor- tants représentés sur la planche XVIT. La majeure partie des chiffres des profondeurs à été empruntée à la Carte géologique au 40 000, un nombre restreint à des publications, indiquées par un numéro d'ordre qu'on retrouvera dans le chapitre X (Bibliographie). Cette même carte m'a procuré aussi les cotes, qui ne seront peut-être pas toutes exactes, mais ma méthode de réunir les sondages en groupes, par rapport à la profondeur, fera probablement disparaître ou du moins atténuera cet inconvénient. Dans la liste, j'ai réuni les sondages également en groupes aussi naturels que possible. Ceux le long de la côte et dans les principales vallées relativement étroites se retrouveront facilement. La vallée du Rupel préhistorique offre quelque difficulté par sa largeur exception- nelle; la vallée gantoise, encore plus considérable, que j'ai divisée pour cette raison en trois zones longitudinales, en offre davantage. J'avais réuni d’abord trois cent dix-sept sondages, mais, pour ne pas 344 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. encombrer la carte, j'ai réduit ce nombre à cent soixante-huit, environ la moitié, qui suffira sans doute et sera trouvé peut-être trop grand encore. En règle générale, j'ai laissé de côté les sondages qui n’ont pas atteint le sous-sol du Pleistocène, toutefois en me permettant des exceptions, si elles me paraissaient motivées, par exemple, si la pro- fondeur était considérable ou s’il n’y avait pas de meilleur sondage dans le voisinage. [. — SONDAGES LE LONG DE LA CÔTE, DE CALAIS À LA VALLÉE GANTOISE. A. — Sondages en France. 4. Calais (49, p. 9) : 45 à 245, remanié; 2748 à — 1785, 04, contenant des coquilles. Landenien (1). 2. Saint-Pierre-lez-Calais (49, p. 10) : 415 à — 985, couches de galets; —9"85 à — 1855, Moderne; — 18"55 à — 31"85, 94, cail- loux à la base. Landenien. D’après M. Briquet, ces données sont inexactes, du moins en partie, €ar 1l n’y aurait pas 44 mètres de galets. 8. Dunkerque (49, p. 10) : a. Terrain rapporté (ou remanié?) : 515 à — 150. b. Sable fluide : —1"50 à —8"15. c. Sable avec coquilles, analogues à celles vulgairement connues sous le nom de Saint-Jacques (Pecten Jacobaeus), et renfermant des veines très minces de limon vaseux : — 8415 à — 1550. d. Sable mouvant de couleur noïrâtre : —15"50 à —20"50. e. Sable mouvant jaunâtre, mélangé de coquilles brisées : —20"50 à —25"65. f. Sable noirâtre, aussi mêlé de coquilles brisées : —25"65 à — 30"85. Ypresien. M. Rutot fait commencer Q4% à —1"50, mais n’en donne aucune preuve; aucun nom spécifique n’est donné. Il me semble plus probable et en accord avec d’autres sondages (2 et 7) de placer la limite entre le Moderne et le Flandrien à —20"50. (4) M. Briquet a eu la bonté de me donner les cotes aux orifices des sondages français par rapport au zéro français. Or, d’après la comparaison aux repères de jonction des nouveaux réseaux de nivellement de précision, ce zéro est de Om15 au-dessus du zéro d’Ostende (information particulière de M. Ch. Lallemand, directeur du service du nivellement général de la France). J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’'ESCAUT. 345 B. — Sondages en Belgique. A. Feuille 19, Furnes, pl. 2 (1). 4. Furnes (49, p. 14) : 6 mètres à — 3"50, remanié et Moderne; — 3"50 à — 2170, 94 (?) avec de nombreuses coquilles et du sable graveleux à la base. Ypresien. B. Feuille 12, Ostende, pl. 1. 5. Petit-Crocodile (48, p. 674; 49, p. 12) : 4 mètres à — 9"50, Moderne, argile et sable; — 9®50 à — 10"80, argile sableuse coquil- lière, ne contenant que Cardium edule. En tout cas, cette couche n'appartient pas à Q4, comme le veut M. Rutot. —-10"80 à —17"50, Q4m, Flandrien. Sable coquillier, coquilles récentes et pliocènes remaniées, cailloux roulés à la base. Buccinum undatum, Ostrea edulis, Pecten opercularis, Cardium edule, Donax anatina, Solen ensis, Mactra subtruncata, Échinocyamus pusillus. Ypresien. Je mets encore en doute si cette couche-ci, entre —10"80 et — 1750, appartient au Flandrien; je serais porté à la rapporter encore au Moderne et à considérer que le Flandrien (Q4m) fait défaut. 6. Leffinghe (48, p. 675; 49, p. 12) : 3 mètres à —9"20, Moderne; — 9720 à —21"30, Dm. Sable, cailloux roulés de silex. Nassa reticu- lata, Nassa pygmea, Purpura lapillus, Cerithium reticulatum, Trochus cinerarius, Saxicava rugosa, Lucina divaricata, Syndosmya alba. Ypresien. | On voit au premier abord la différence notable entre les faunes de Petit-Crocodile et de Leffinghe, ce qui rend peu probable qu’à Petit- Crocodile entre — 10"80 et -— 17"50 et à Leffinghe entre — 9°20 et — 21"50 on ait affaire au même étage géologique. Aussi, à Leffinghe on n'avait conservé qu'un seul échantillon, entre — 9"20 et — 21"30, de sorte qu'un contrôle est actuellement impossible. (1) Les premiers chiffres (19, 12, etc.) ont rapport aux feuilles de la Carte topogra- phique au 40 000e, dont chacune embrasse quatre feuilles de la Carte géologique à la même échelle. Les derniers chiffres (1 à 4) ont rapport à ces dernières. 346 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 7. OUstende-ville, datant de 1859 (32, 45, 49) : 5"60 à 3"70, ter- rain remanié; 3"70 à 0"50, limon et sable avec Cardium edule, Tellina baltica, Mytilus edulis, Cylichna mamillata, Hydrobia ulvae : 050 à - 085, tourbe; — 0"85 à — 12 mètres, argile avec Cardium edule et Scrobicularia piperata ; — 12 mètres à — 16"85, limon un peu micacé; — 1685 à — 20"40, sable avec Scrobicularia piperata : — 20%40 à —27"90, sable gris avec coquilles et galets roulés. Ypresien. C'est dans cette dernière couche que se rencontrent les coquilles typiques du Flandrien marin, entre autres Nassa reticulata, Trochus cinerarius, Venus gallina (Tapes aureus, var. Eemiensis?) et Corbicula fluminalis. Les coquilles, jusqu'à — 20"40, appartiennent à la faune appauvrie de la côte actuelle; ce n’est qu’en dessous de ce niveau que commence la véritable faune pleistocène. Il n’y a donc aucune raison pour placer la limite supérieure du Flandrien aussi haut (— 3"55) que le fait M. Rutot. Évidemment, les couches d’Ostende, entre — 2040 et — 2790, et de Leffinghe, entre — 920 (?) et — 2130, se ressemblent bien davan- tage que celle de Petit-Crocodile, entre — 10"80 et — 17"50. En 1901 (58), van Erthorn a décrit le sondage du Royal Palace Hôtel d’Ostende, exécuté en 1899, dans lequel la base du Pleistocène se trouve à 24"30 sous le niveau d’Ostende. Les chiffres des deux sondages s'accordent donc assez bien. c. Feuille 12, Ostende, pl. 2. 8. Oudenbourg (49, p. 26) : 5 mètres à — 3"80, 94. Paniselien. D. Feuille 12, Ostende, pl. 4. 9. Snelleghem (49) : 11 mètres à 5"80, 04. Paniselien. E. Feuille 13, Bruges, pl. 1. 10. Bruges, Porte de Gand (49, p. 28) : 5 mètres à — 5"20, sable sans coquilles marines, peut-être continental; —3"20 à — 5"30, sable grossier avec débris de coquilles marines; — 5°30 à — 7"30, sable sans coquilles. Tous ces sables sont rapportés par M. Rutot au Flandrien (Q4m), sans qu’on apprenne un seul nom spécifique qui puisse prouver le bien fondé de cette manière de voir. Paniselien. J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 947 11. Bruges-Bassin (49, p. 28) : 5 mètres à — 1"10, Sable sans coquilles; — 1"10 à — 2 mètres, sable très grossier avec nombreux Cardium edule et autres coquilles; — 2 mètres à — 4 mètres, sable sans coquilles ; — 4 mètres à — 4"40, sable avec beaucoup de Cardium edule, Solen, Mactra, Tellina, etc. M. Rutot classe ces couches dans le Flandrien (Q4). Pour moi, 1l n’y a aucune preuve qu’elles ne soient pas modernes. Paniselien. 12. Coolkerke (49, p. 14; 69, p. xxv) : 5 mètres à 3"50, rem- blai; 550 à — 1"75, sable; — 1"75 à — 2"15, argile tourbeuse ; — 2%15 à — 10"40, sable avec Scrobicularia piperata, Cardium edule, Rissoa, etc. ; — 10"40 à — 14"75, sable gris, en partie avec des débris de coquilles roulés et indéterminables ; — 1475 à —— 1740, sable avec des débris roulés de grès paniseliens; —- 17"40 à — 19755, sable avec des débris de Cardium edule roulés, quelques petits fragments anguleux de silex. M. Rutot omet les noms des coquilles, donnés par van Ertborn, et trace la limite supérieure de Q% à — 2"15. Pour moi, toute la série est moderne. ; F. Feuille 4, Blankenberghe, pl. 4. 13. Blankenberghe (41, p. 260; 45, p. 49) : 5 mêtres à - 1 mètre, Moderne; — 1 mètre à - 3 mètres, tourbe pure; -- 5 mêtres à -— 3"90, sable argileux et argile; — 3"90 à — 25 mètres, sable gris avec lit coquillier vers — 13 mètres. En dessous de 16 mètres de profondeur, soit 43 mètres sous le niveau d’Ostende, le sondage a été conduit à courant d’eau, de sorte que les échantillons ont peu de valeur scienti- fique. Néanmoins M. Rutot fait commencer Q4m à — 6"50 et terminer à — 33 mètres. À — 13 mètres ont été rencontrés entre autres Cerithium reticulatum, Trochus cinerarius, Venus ovata, Pholas candida, Lucina divaricata, de sorte que pour moi la présence du Flandrien (à ce niveau?) est hors de doute. La limite supérieure de — 6"50 me paraît trop élevée. G. Feuille 13, Bruges, pl. 4. 14. Groote Burkel, coin Nord-Ouest : 10 mètres à 6"50, 04; 650 à 6 mètres, tourbe ; 6 mètres à 4"80, Q4m. Sous-sol inconnu. 15. Groote Burkel, Nord-Est : 9 mètres à 7 mètres, 04; 7 mètres à 6"90, tourbe ; 6"90 à 5"90, Q4m. Sous-sol inconnu. 348 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’'ESCAUT. Il. — SONDAGES DE LA VALLÉE DE LA Lys. A. — Sondages en France. 16. Armentières (49, p. 21) : 1715 à 9"65, remanié et Moderne : 965 à 0"15, 04. Ypresien. 17. Warneton (49, p. 21) : 21%45 à 16"65, 04; 1665 à 165, 05. Ypresien. 18. Comines (49, p. 22) : 14"15 à 1215, remanié ; 1215 à 015, (04. Ypresien. BP. — Sondages en Belgique. A. Feuille 28, Ypres, pl. 4. 19. Sainte-Marguerite, près Comines (49, p. 23) : 15 mètres à 7 mètres, 04. Ypresien. 20. Menin (49, p. 24) : 15"50 à 550, 04; 5"30 à — 6"70, 05. Ypresien. Même sondage (39, p. 23) : 17 mètres à 9 mètres, 94; 9 mètres à — 3 mètres, (2. B. Feuille 29, Courtrai, pl. 1. 21. Nederbeek, près Courtrai : 15 mètres à — 8 mètres, Q. Ypresien. 22. Nederbeek, autre sondage : 19 mètres à 10*10, Q. Ypresien. c. Feuille 28, Ypres, pl. 2. 23. Moorseele (68) : 22 mètres à — 3 mètres, Q. Entre 17 et 16 mètres de cailloux de silex. D. Feuille 29, Courtrai, pl. 1. 24. Ce 20 mètres à — 6"80, Q. Ypresien. 25. Cuerne : 12 mètres à — 11"20, Moderne? Ypresien. 26. Deerlyck : 17 mètres à 1 mètre, Q. Ypresien. 27. Desselgem : 16 mètres à — 2"50, Q. Ypresien. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 349 E. Feuille 21, Thielt, pl. 4. 28. ZLulte-sur-Lys : 13 mètres à — 10"50, Q. Ypresien. 29. Château de Zulte : 10 mètres à — 10 mètres, Q. Ypresien. Fr. Feuille 21, Thielt, pl. 5. 30. Wacken (68) : 16 mètres à — 2 mètres, Q. Ypresien. G. Feuille 21, Thielt, pl. 4. 31. Brasserie au Nord-Ouest de Dentergem (68, p. 30) : 13 mètres à — 20 mètres, Q ; gravier à la base. Ypresien. 32. Kasteelhoek, près d’Olsene sur Lys (68, hameau de Plaets) : 12270 — 11"50, Q. Ypresien. 33. Brasserie de Machelen-sur-Lys (68) : 12 mètres à — 950, 0, avec des cailloux et du gravier à la base. Ypresien. 34. Gare de Machelen : 1280 à — 6"70, Q. Ypresien. 35. Petegem-sur-Lys : 8 mètres à — 16 mètres, Moderne? Ypresien. 86. Gare de Deynze-sur-Lys (68) : 8"50 à — 16"50, Q. Ypresien. 4. Feuille 21, Thielt, pl. 2. 37. Château d’Oydonck, près de Maria-Leerne (49) : 7250 à — 1050, 04. Ypresien. III. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE L’'ESCAUT. A. Feuille 37, Tournai, pl. 2. 388. Pecq : 15 mètres à 4 mètres, Q. Ypresien. 39. Helchin : 15 mètres à —6 mètres, Q. Ypresien, B. Feuille 29, Courtrai, pl. 4. 392. Elsegem, au Sud-Ouest de Courtrai (32), 1855, près du clocher d'Elsegem : 18 mètres à — 8"60, remanié, alluvions sableuses et 1910. MÉM. 23 300 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’'ESCAUT. argileuses ; — 8"60 à —- 12"20, sable avec coquilles fluviatiles ; — 1220 à — 12"30, sable grossier, gravier, cailloux. AO. Audenarde, gare, 1874 (52, p. 51; 58, p. 187) : 13"50 à — 2"25, limon et sable; —2"25 à — 660, gravier. IV. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE LA DENDRE. A. Feuille 30, Grammont, pl. 4. 41. Idegem : 19"50 à 450, 05. Ypresien. B. Feuille 50, Grammont, pl. 2. 42. Ninove (39) : 20 mètres à 3 mètres, Q, gravier à la base. Ypre- sien. c. Feuille 22, Gand, pl. 4. 43. Alost, usine des tresses à lacets (63, p. 504) : 15 mètres à 13 mètres, remanié; 13 mètres à 5 mètres, 05; 5 mètres à —6 mètres, @2, petits graviers, débris de silex, graviers de quartz et de silex roulés. Ypresien. D. Feuille 23, Malines, pl. 3. 44. Kruysabeel : 10 mètres à 4 mètres, 03. Paniselien. 45. Molenstraat : 10 mètres à O mètre, 02. Paniselien. E. Feuille 22, Gand, pl. 4. 46. Gysegem : 5 mètres à —13 mètres, Q. Paniselien. F. Feuille 25, Malines, pl. 1. 4". Driesch : 5 mètres à 3 mètres, 94; 3 mètres à — 12 mètres, (05. Inconnu. + 48. Moerstraat : 5 mètres à 1"40, Q. Ledien. 49. Au Papillon : 5 mètres à — 27 mètres, 04 et 02. Ledien. 50. Termonde, caserne de la gendarmerie (63, p. 508) : 5 mètres à — 310, remanié et Moderne; — 5"10 à —10"80, (2. Gravier de quartz, petits cailloux de silex et de quartz. Ledien. J. LORIÉ — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 301 50%. Termonde, rue Lindanus (48, p. 679). A la surface se trouve de la tourbe, probablement moderne, dans la vallée de la Dendre, reposant sur le Flandrien (0%). À 1%"10 sous la surface (— 8 mètres environ), on a trouvé Corbicula fluminalis, Valvata piscinalis, Bythinia Leachi (?), Bythinia tentaculata (?), une graine de Chara, des Ostra- codes. M. Mourlon nous dit que c’est ici le point le plus à l’intérieur où il ait trouvé un sable coquillier. Le fait me semble être peu remar- quable, puisqu'on a affaire à un assemblage assez rare de coquilles d’eau douce, fait qui est resté inaperçu. V. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE LA SENNE. A. Feuille 51, Bruxelles, pl. 3. 51. Aa : 32 mètres à 2 mètres, 03. Sous-sol inconnu. B. Feuille 31, Bruxelles, pl. 2. 52. Cureghem, rue des Goujons, usine de Lom de Berg, 1885 (57, p. 207) : 18 mètres à 4"80, remanié, Moderne et Q, contenant du sable avec cailloux, dont quelques-uns très gros, de roches cambriennes. Ypresien. 53. Nouvel abattoir, 1889 (57, p. 166) : 17 mètres à 410, Moderne et Q. Ypresien. 54. Chaussée d'Anvers, 84. Construction industrielle, 1885 (57, p. 175) : 17 mètres à 050, remanié, Moderne et Q. Ypresien. 55. Laeken, rue Herry (62, p. 489) : 16 mètres à 3"10, Moderne et 02. Graviers de quartz, cailloux de silex et grès rougeûtres roulés. Ypresten. 56. Machelen, gare (9) : 15 mètres à 2"25, Moderne et Q2. Ypre- sien. c. Feuille 35, Malines, pl. 4. 5'7. Trois-Fontaines, usine Lannoy (9) : 12"50 à 9"20, Moderne; 9290 à — 590, Diluvium caillouteux. Idem (selon la Carte géologique) : 12"50 à — 250, Moderne et Q2; — 950 à — 5"90, Bolderien. Ypresien. 392 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 58. Vilvorde, gare Est, Villa Hautermann (9) : 15 mètres à 44 mètres, Moderne; 14 mètres à —15 mètres, Diluvium caillouteux (02). Ypresien. 59. Château de Diependaal : 10 mètres à 440, 05 ; 4740 à — 1"10, 92. Wemmelien. 60. Hofstade : 10 mètres à 2 mètres, 95. Asschien. 61. Sempst : 9 mètres à 7 mètres, Moderne; 7 mètres à —5 mètres, 93. Asschien. D. Feuille 23, Malines, pl. 4. 62. Bois d’Aa : 11 mètres à —6 mètres, 9. Ledien. 63. Hipvoorde : 13 mètres à 4"20, 03. Ledien. 64. Hof ten Bosch : 11 mètres à —8 mètres, Q. Wemmelien. E. Feuille 23, Malines, pl. 2. 65. Vinneken : 9 mètres à —0"50, 94 et 95. Asschien. 66. Willebroeck, village : 4 mêtres à —1 mètre, Q. Rupelien. VI. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE LA DYLE. A. Feuille 32, Louvain, pl. 1. 67. Wilsele, Van Mechelen-Kennis (9) : 15 mètres à 4 mètres, Moderne et Q. Bolderien. B. Feuille 24, Aerschot, pl. à. 68. Haecht : 10 mètres à 0"30, 94 et 93; 0"30 à —- 170, 02. Asschien. 69. Rymenam : 9 mètres à 3 mètres, 04. Rupelien. c. Feuille 25, Malines, pl. 2. 0. Muysen : 5 mètres à 2"60, 035. Asschien. 1. Malines, Marché aux Poissons : 6 mètres à — 3 mètres, 95. Asschien. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 303 72. Château de Cauwendal : 5 mètres à — 0"20, Q. Inconnu. 3. Duffelstraat : 6 mètres à 4 mètres, Q. Rupelien. 74. Waelhem : 4 mètres à O mètre, 04; O mètre à — 8 mètres, 03. Rupelien VIT. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE L’ANCIENNE NÈTHE OU DÉMER. A. Feuille 24, Aerschot, pl. 2. 42. Westerloo. Château du comte de Mérode-Westerloo (70) : a. 12 mètres à 11 mètres, sable; b. 11 mètres à 10"65, sable tourbeux, morceaux de bois; c. 10"65 à 8"30, sable ; d. 8"30 à 775, sable plus grossier ; e. 7"75 à 650, sable très grossier, cailloux de 2 à 3 centi- mètres, de quartz, quartzite, grès, chert, silex; f. 6"30 à 1"45, sable grossier, cailloux de grès noir; g. 1"45 à 0"40, sable moins grossier ; h. 0°40 à — 0"55, sable très grossier, cailloux de 1 à 51}, centimètres, surtout de quartz et de chert, rarement de silex. Diestien. 5. Vaerenwinckel, au Sud de Hersselt : 45 mètres à 4"70, (04; 470 à 450, 02. Bolderien. 76. Prinsenbosschen : 12"90 à 6"90, 04; 6"90 à — 2"60, 02. Rupelien. B. Feuille 24, Aerschot, pl. 1. "7. Goor : 12 mètres à 8 mètres, 0%; 8 mètres à — 2"80, 05; — 2°80 à — 3"80, (02. Rupelien. 8. Grootloo : 10 mètres à — 1"70, 94; — 1770 à — 2"70, 02. Rupelien. ‘79. Loozenhoek : 12 mètres à 450, 04; 450 à — 3"30, 05. Rupelien. VIIT. — SONDAGES SUR LA RIVE DROITE DE L’ESCAUT ACTUEL, EN AVAL DE RUPELMONDE, A. Feuille 15, Anvers, pl. 4. 80. Hoboken, chantier Cockerill : 5 mètres à 2"60, 04. Rupelien. 394 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. B. Feuille 145, Anvers, pl. 2. 81. Portugeezenhoek : 5 mètres à 3"40, 0%. Rupelien. 82. Polder des Seigneurs : 3 mètres à 1"50, Moderne; 1"50 à — 1 mètre, 0%. Bolderien. 83. Berchem-Est, gare : 7 mètres à 6 mètres, remanié; 6 mètres à 4 mètres, 92. Bolderien. 84. Prison cellulaire : 8 mètres à 1"70, Q4;.1"70 à — 3"70, O2. Bolderien. 85. Chemin de fer d’Esschen, borne 56 : 1 mètre à — 0720, Moderne. Poederlien. 86. Polder d’Eeckeren : 2 mètres à — 0"50, Moderne. Poederlien. 8'7. Roode Weel : 2 mètres à — 3"20, Moderne. Poederlien. 88. Ferme Bleue : 2 mètres à — 1"80, Moderne. Poederlien. IX. — SONDAGES SUR LA RIVE GAUCHE DE L'ESCAUT ACTUEL, EN AVAL DE RUPELMONDE. A. Feuille 15, Anvers, pl. 4. 89. Cruybeke : 5 mètres à — 6 mètres, 04. Rupelien. B. Feuille 145, Anvers, pl. 1. 90. Melsele : 7 mètres à 4 mètres, 04. Poederlien. c. Feuille 15, Anvers, pl. 2. 91. Borne 3, sur le chemin de fer d'Anvers à Gand : 3 mètres à 0*90, Moderne; 0®90 à — 240, 04. Inconnu. 92. Pipe de Tabac : 4 mètre à — 4"20, Moderne. Inconnu. D. Feuille 15, Anvers, pl. 1. 93. Calloo-sur-l’Escaut : 2 mètres à — 150, Moderne. Poederlien. 94. Fort Verrebroeck : 3 mètres à — 1 mètre. Moderne. Poe- derlien. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 399 E. Feuille 7, Cappellen, pl. 5. 95. Kieldrecht (49) : 4"80 à — 4"40, 04. Poederlien. 952. Autre sondage (48, p. 681) : 3 mètres à — 0"80, sable O4 ; — 080 à — 1"10, sable tourbeux; — 1"10 à — 580, sable Q4. Poederlien. 96. Doel-sur-l’Escaut : 3 mètres à — 6"30, Moderne. Poederlien. X. — SONDAGES DANS LA VALLÉE DE L'ANCIEN RUPEL. A. Feuille 25, Malines, pl. 2. 9'7. Boom, rive : 4 mètres à 2 mètres, Moderne. Rupelien. B. Feuille 25, Malines, pl. 1. 98. Eykvliet : 4 mètres à — 1080, Q. Rupelien. c. Feuille 15, Anvers, pl. 3. 99. Wintham-sur-Rupel : 4 mètres à — 6 mètres, Q%. Rupelien. 100. Hingene : 5 mètres à 050, Q%. Inconnu. 101. Den Notelaar : 1 mètre à 0"10, Moderne; 0"10 à — 4"50, O4. Inconnu. 102. Tamise, rive gauche : 2 mètres à —— 1"60, Moderne. Rupe- lien. 103. Tamise, rive droite : 3 mètres à 0"60, Moderne; 0"60 à — 9050, 04. Inconnu. D. Feuille 25, Malines, pl. 1. 104. Oppuers (49) : 5 mètres à — 31 mètres, Q. Asschien. Je doute de l’épaisseur aussi anormale du Pleistocène ! 105. Saint-Amand : 650 à 2 mètres, O4; 2 mètres à — 2"50, 05. Asschien. 106. Buggenhout : 8 mètres à 4 mètres, Q4 et O3. Asschien. 10'7. Casteele : 5 mètres à — 12 mètres. Q. Asschien. C’est probablement le sondage de Baesrode dans 49. 390 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. E. Feuille 45, Anvers, pl. 5. 108. Hamme, Amidonnerie (64, p. 518) : 5 mètres à 1 mètre, Remanié; À mètre à — 11 mètres, Q4, dans lequel des « petits gra- viers de quartz roulés ». Rupelien ou Asschien. 109. Waesmunstier : 5 mètres à — 3 mètres, Q%. Inconnu. F. Feuille 23, Malines, pl. 1. 110. Zogge : 5 mètres à — 10 mètres, 04 et 03. Asschien. XI. — SONDAGES DANS LA VALLÉE GANTOISE. À. — Zone occidentale. A. Feuille 22, Gand, pl. 1. 111. Zwynaerde : 8 mètres à 3 mètres, 0%. Paniselien. 112. Laethem-Saint-Martin : 7°50 à 3 mètres, 04. Ypresien. 113. Tronchiennes : 8 mètres à 070, Q. Paniselien. 114. Gand-Nord, brasserie Dupont, Fossé-Courbe : 9 mètres à 0"50, Q. Paniselien. 115. Mont-Saint-Amand lez-Gand : 7 mètres à — 8"60, (. Paniselien. | 116. Mariakerke : 8 mètres à 0"70, Q. Paniselien. 117. Wondelgem : 8 mètres à — 17 mètres, Q. Paniselien. 118. Meulestede : 5 mètres à — 15 mètres, 94 et 02. Inconnu. Delvaux (29) a donné quelques coupes peu profondes dans l’agglo- mération de Gand. 1° Coupe de la tranchée de la rue du Gouvernement, levée en septembre 1875. a. Sable vaseux et sable argileux . . 780 à 6m55 b. Sable argileux avec des pilotis en chêne, ie. par des traverses horizontales . . : . 6m55à 875 c. Couche de charbon de bois, avec ce de mammifères actuels : Equus caballus, Sus fami- liaris, Sus scrofa, Cervus elaphus, Bos taurus, Ovis aries. Capra hircus, Canis familiartis. Tous ces ossements constituaient un amoncellement de rejets de cuisine, postérieurs à l’occupation romaine (Delvaux) .: … 2. . 0. 4 RONA Een d. Sable jaunâtre et sable gris . . . . . . . Ow55à 4230 LES J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 301 2° Coupe du pont de Gendbrugge : HSReTAlT CeMANEs et SSL. 2° mp0 a 51 b. Argile brun noirâtre, avec coquilles actuelles d’eau douce : Anodonta, Unio, Planorbis, Dreissensia, très abondantes. Ossements brisés de mammi- fères : Equus, Bos, Ovis, Sus, Canis, etc. . . 5"00à 4m70 cms able blanc sale ne io or 4m710 à 4m90 d. Nombreux galets de quartz assez volumineux, cail- loux roulés de silex, moyens et petits, éclats de silex, grès paniseliens et gravier fin, où domi- nent les quartzites ©. 0, 1... 490 à. Am e. Sable glauconifère paniselien. 3° Coupe du canal de Terneuzen, à 180 mètres Nord du pont du chemin de fer. Les travaux d’approfondissement ne sont pas sortis des alluvions ; les dragages ont entamé les alluvions sableuses à — 3 mètres, les caissons ont atteint la cote — 5"50, a. Limon brun noirâtre . . . . . . …. . Km00ù 4»60 b. Tourbe imparfaite avec nombreuses coquilles d’eau douce, Planorbis, Lymnea, Succinea, Cyclas, PIS RAM à - 4795 c. Argile et sable . . . . . . . . . . . Am95 à - Om40 d. Sable avec coquilles éocènes brisées. . . . —040 à —5"30 4 Coupe de l’écluse de la Porte d'Anvers : a. Remblaïi, vieux. sol, anciens lits de ruisseaux, Anodonta cygnea de grande taille . . . . 8m30 à 4m30 bSable Alluvial 4m30 à 9m45 c. Tourbe, avec des troncs de chêne, des feuilles de tilleul, des noisettes en très grande quantité, des pommes de pin . . . Le nm OnIS a EtmO0 d. Sable renfermant à sa partie moyenne une grande quantité de coquilles d’eau douce, bivalves : Unio, Cyclas, Pisidium, Bythinia . . . . . 190 à — 0»30 e. Gaïlloux roulés, galets de quartz et gravier. . . -0"30 à —1"00 Paniselien. On voit dans ces différentes coupes que les preuves de la présence d’eau douce, tourbe, coquilles fluviatiles, se trouvent entre — 0"30 et 8°30 et qu’il n'existe aucune preuve directe de la présence d’eau de mer. 398 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. B. Feuille 14, Lokeren, pl. 5. 119. Venhoute : 8 mètres à — 13 mètres, 94 et 02. Ledien. 120. Weegsche : 7 mètres à — 17 mètres, 04 et 92. Ledien. 121. Wippelghem : 7 mètres à — 17 mètres, 04. Asschien. c. Feuille 13, Bruges, pl. 4. 122. Waerschoot (49) : 8 mètres à -- 14 mètres, 94. Asschien. D. Feuille 143,- Bruges, pl. 2. 123. Eecloo (49, 68, p. 8) : 8 mètres à —1"10, sable Q4!; — 110 à — 1"60, Q41, limon avec quelques petites coquilles; — 160 à — 7 mètres, Q4m; —7 mètres à — 11 mètres, Q4m, sable tourbeux avec débris de coquilles; — 11 mètres à —13"40, sable; — 15"40 à — 1580, Q2m, Campinien. Gravier de silex roulés, quartz, coquilles marines et d’eau douce, Cardium edule très nombreux. Asschien. E. Feuille 14, Lokeren, pl. 1. 124. Bassevelde (44, p. 252) : 4 mètres à —18"90, 0%. Asschien. F. Feuille 6, Watervliet. 125. Watervliet (44, p. 253; 49) : 4 mètres à O mètre, remblai et Moderne; O mètre à — 150, O4; —1"50 à —3"50, Q4m, sable tourbeux ; — 3750 à — 13"05, Qim; — 13"05 à — 13"50, sable avec petits cailloux, débris de coquilles marines et dents de poissons; — 15"30 à — 1480, O4! et Q4m; —14"80 à —15"30, sable avec petits cailloux et coquilles marines; —15"30 à —15"80, tourbe; — 15780 à —17 mètres, sable; —17 mètres à —18"50, gravier, coquilles marines, débris d’ossements; —18"50 à —1975, sable avec gros cailloux, Q4m. Asschien. B. — Zone moyenne. A. Feuille 22, Gand, pl. 1. 126. Melle : 5 mètres à 2 mètres, Q. Paniselien. J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 309 B. Feuille 22, Gand, pl. 2. 1217. Overbeke : 8 mètres à 270, 0%. Paniselien. 128. Voorde, Poudrerie : 5 mètres à —3 mètres, Q. Paniselien. 129. Wetteren : 3 mètres à — 5"20, (04. Paniselien. c. Feuille 22, Gand, pl. 1. 130. Heusden : 10 mètres à —1"50, Q; — 1"50 à — 340, tourbe; — 3%10 à -— 760, 02. Paniselien. D. Feuille 22, Gand, pl. 2. 131. Kerkstraet lez-Laerne (48, p. 679) : 6 mètres à —17"40, 04. Epaisse couche de cailloux à la base. Wemmelien. 132. Rivierstraet lez-Laerne. « In de Kroon » : 6 mètres à — 17 mètres, Q4. Inconnu. E. Feuille 22, Gand, pl. 1. 133. Destelbergen. « In de Pauwken » : 5 mètres à — 7 mètres, Moderne. Paniselien. 134. Eenbeek-Eynde : 5 mètres à —15 mètres, 04 et 02. Inconnu. 135. Voorde : 7 mètres à —11"60, Q. Ledien. 136. Lichtelaere : 7 mètres à — 3 mètres, 9%; — 3 mètres à — 4 mètres, tourbe; — 4 mètres à — 11"70, 02. Ledien. F. Feuille 14, Lokeren, pl. 5. 137. Loochristy : 7 mètres à — 17 mètres, 04. Ledien. G. Feuille 22, Gand, pl. 2. 138. Beirvelde (48, p. 677 ; 49) : 7 mètres à 0"80, sable Q4; 0"80 à — 2 mètres, quelques traces de coquilles, Cardium; —3 mètres à — 4"30, sable coquillier ; — 510 à —8"80, sable coquillier ; — 8"80 à — 10 mètres, sable très coquillier, Cardium; — 11 mètres à — 1190, coquilles. Wemmelien. 360 J. LORIÉ — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 1382. Auberge « In de Kroon », au Sud de Beirvelde (48, p. 679) : 7 mètres à —16 mètres, 04, sable avec gravier et cailloux. À —6"80 une couche tourbeuse avec fragments de bois. H. Feuille 14, Lokeren, pl. 5. 139. Oostacker : 6 mètres à — 650, 94; — 650 à —11%10, 04. Ledien. 140. Desteldonck : 5 mètres à —13"50, 9%. Asschien. 1. Feuille 14, Lokeren, pl. 4. 141. Zeveneeken : 6 mètres à — 9 mètres, 94. Asschien. 3. Feuille 14, Lokeren, pl. 5. 142. Mendonck (49, p. 34) : 5 mètres à — 7 mètres, 04. Asschien. K. Feuille 44, Lokeren, pl. 4. 143. Château de Puyen, entre Wachtebeke et Saffelaere : 4 mètres à 4 mètre, Moderne; 1 mètre à — 8 mètres, 94. Asschien. L. Feuille 144, Lokeren, pl. 3. 144. Leegavrye : 5 mètres à —13"50, (9. Asschien. 145. Ertvelde : 7 mètres à — 14 mètres, 94. Asschien. M. Feuille 44, Lokeren, pl. 2. 146. Vieruitersten (44, p. 251) : 5 mètres à — 10"70, 04. Coquilles marines en dessous de —6 mètres. 147. Assenede (44, p. 252) : 3 mètres à 2 mètres, Moderne; 2 mètres à — 18"50, (04. Coquilles en bas de — 12 mètres. Asschien. 148. Bouchaute (44, p. 252) : 3 mètres à — 450, remblai 94; — 4250 à — 550, limon tourbeux; — 5"50 à —9 mètres, sable Q4m ; — 9 mètres à —-15 mètres, sable avec coquilles et cailloux. Rupelien. N. Feuille 6, Watervliet. 149. Angelina-Polder (68) : 2 mètres à — 16 mètres, Q. Rupelien. J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 361 C. — Zone orientale. A. Feuille 22, Gand, pl. 2. 150. Bruysken : 8 mètres à 5 mètres, Q. Paniselien. 151. Berlaere : 4 mètres à — 19 mètres, 0%. Paniselien. 152. Kamiershoek : 3 mètres à — 17"40, 0%. Paniselien. 153. Overmeire (49) : 5 mètres à — 4 mètres, Q4. Wemmelien. 154. Kauter, au Sud-Ouest de Zele : 6 mètres à — 9"30, Q. Ledien. 155. Zele, village (68, p. 11), 1895 : 6 mètres à — 8"50, 0%. En bas de — 4 mètres, un sable gris avec de la tourbe. Ledien. 156. Zele, gare : 5 mètres à — 11 mètres, Q4. Asschien. B. Feuille 14, Lokeren, pl. 4. 15'7. Sainte-Anne (44, p. 247) : 5 mètres à — 1"10, Q4; — 1710 à — 5"50, Q4m; — 550 à — 720, Q4m, sable grossier, rares petits cailloux, débris de coquilles et quelques nummulites. Rupelien. 158. Lokeren : 5 mètres à — 17 mètres, Moderne et Q. Asschien. 159. Mille-Pommes (49) : 13 mètres à — 5 mètres, Q. Rupelien. 160. Sinay (44, p. 249; 49) : 6 mètres à — 2"50, 0%. Cailloux à la base. Rupelien. c. Feuille 14, Lokeren, pl. 3. 161. Puivelde (44, p. 248 ; 49) : 6 mètres à 4"70, 04. Rupelien. 162. Moerbeke : 5 mètres à — 1"50, 04. Rupelien. D. Feuille 14, Lokeren, pl. 2. 163. Zwarten Ruiter (44, p. 250) : 5 mètres à — 2"50, 0%; — 250 à — 9 mètres, Q4m, sable, petits fragments de coquilles marines; — 9 mètres à — 10"75, Qfm, graviers, gros cailloux, débris de dents et d’ossements. Rupelien. 164. Zwartenberg (44, p. 250; 49) : 5 mètres à — 6"50, 0%; — 6"50 à -- 7 mètres, Q4m, gravier, débris de coquilles et cailloux. 165. Stekene : 7 mètres à 4"50, 94; 450 à 4 mètres, O4. Rupelien. 362 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. E. Feuille 15, Anvers, pl. 1. 166. Grauwensteen : 6 mètres à 2"90, 04. Rupelien. 167. Kemsekestraat : 5 mètres à 1°70, Q4. Rupelien. F. Feuille 14, Lokeren, pl. 2. 168. Kapellebrug : 5 mètres à — 7"70, 04. Poederlien. 169. La Clinge (48, p. 680) : 5 mètres à — 050, O4; — 050 à — 1"70, sable tourbeux; — 1"70 à — 670, sable; — 6"70 à — 7*70, Qim, sable avec traces de coquilles marines. Poederlien. Grâce à l’obligeance de M. Mourlon, j'ai pu examiner plusieurs échantillons de ces sondages, dont voici les résultats : 4 (425). Watervliet : — 17 mètres à — 1850. Sable grossier, cailloux et galets de silex et de quartz, fragments d'os de baleine et de septaria. Coquilles pliocènes, Astarte Omali et Astarte spec., Pecten, Turritella, Cyprina, Corbula gibba, Lingula, roulés et endommagés. Ce mélange rappelle vivement Qf, le Diluvium le plus ancien de Hoboken. Pourtant, une quantité de débris de Cardium edule me fait penser que ce n'est que Q1, remanié par les vagues d’une mer plus récente. Une petite Cyclostoma y a été amenée par l’eau douce. 2 (125). Watervliet : — 14°80 à — 15"30. Principalement des débris de Cardium edule, avec quelques Hydrobia ulvae. Deux coquilles d’eau douce, un couvercle de Bythinia tentacu- lata et un exemplaire très bien conservé de Neritina fluviatilis, avec des couleurs originales. 5 (147). Assenede : — 12 mètres à — 18"50, comprenant trois couches coquillières et une couche de sable sans fossiles : a. — 16"25 à — 1850. Cailloux de silex et de quartz, jusqu’à 45. Beaucoup de débris de Cardium edule, petit fragment de Mytilus edulis et deux d’une Tapes, peut-être Tapes aureus. b. — 15 mètres à — 16"25. Débris de bois, comme les vagues en jettent sur la plage, galets de silex et de quartz, une dent de poisson. Débris de coquilles, principalement Cardium edule, quelques individus de Hydrobia ulvae, deux fragments ayant appartenu probablement à une Tapes. 9 (146). Vieruitersien : — 6 mètres à — 1070. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 303 Sable grossier avec quelques fragments de coquilles, surtout de Cardium edule, une petite Planorbis. 10 (157). Sainte-Anne : — 5"50 à — 720. Sable grossier avec traces méconnaissables de coquilles. 45 (165). Zwarten Ruiter : — 2"50 à — 9 mètres. Sable grossier avec cailloux isolés de quartz et de silex, traces de débris de coquitles, aucun Cardium reconnaissable. Les échantillons de : 5 (147). Assenede : — 12 mètres à — 13"25; — 16"25 à — 1850 ; 7 (148). Bouchaute : — 9 mètres à — 15 mètres, s'étaient malheu- reusement mêlés par suite de la brisure des flacons. Le mélange contenait des galets bien roulés de silex noir et de quartz blanc jusqu’à 4 centimètre et des cailloux subangulaires de silex jusqu’à 2 centimètres. Ensuite des fragments, en grande majorité de Cardium edule, quelques Hydrobia ulvae, une petite Mfactra solida. Ensuite une petite Nassa (reticulata?), la charnière d’une Tapes. Résumant les trouvailles dans les échantillons de ces sondages, je constate : 4° Qu’à Sainte-Anne, le plus à l’intérieur, je n’ai pu distinguer que des traces méconnaissables de coquilles ; 2 Des fragments reconnaissables et des coquilles entières de Car- dium edule dans la majorité des autres sondages. C'était toujours la variété d’eau saumätre, à test mince et de petite taille, jamais la forme normale de la mer ouverte; 3° Plusieurs petites coquilles d’eau douce; 4 Quelques fragments d’une Nassa (reticulata?) et probablement de Tapes, qui se retrouvent dans la faune caractéristique eemienne de la Néerlande et de la partie profonde du sondage d’Ostende. Ces fragments sont cependant trop insignifiants pour paralléliser la faune entière à l'Eemien; ils peuvent avoir été remaniés, d’autant plus que 5° J’ai constaté dans quelques sondages la présence de coquilles pliocènes bien reconnaissables, qui ont été remaniées sans aucun doute, comme les fragments de septaria et d’os de baleine, oligocènes et pliocènes et même ceux de quelques coquilles et nummulites éocènes. En résumé, les coquilles marines, ou leurs débris reconnaissables, ont été trouvées dans les sondages suivants : 123. Eecloo : — 13"40 à — 15"80. Coquilles marines, Cardium edule très nombreux. 125. Watervliet : — 13 mètres à — 1350. Sable avec débris de 364 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. coquilles marines; — 14"80 à — 15"30. Sable avec Cardium edule, Hydrobiae ulvae ; — 17 mètres à — 18"50. Cardium edule. 158. Beirvelde : — 3 mètres à — 430. Sable coquillier; — 510 à — 880. Sable coquillier; — 8"80 à — 10 mètres. Sable très coquillier, Cardium; — 11 mètres à — 11"90. Coquilles. 146. Vieruitersten : — 6 mètres à — 10"70. Cardium edule. 147. Assenede : — 12 mètres à — 18"50. Cardium edule, Mytilus edulis. 148. Bouchaute : — 9 mètres à — 15 mètres. Sable avec coquilles. 157. Sainte-Anne : — 5"50 à — 7"20. Débris méconnaissables. 163. Zwarten Ruiter : — 2°50 à — 9 mètres, petits fragments de coquilles marines, Cardium edule. 164. Zwartenberg : — 650 à — 7 mètres, débris de coquilles. Les coquilles, plus ou moins distinctes, se trouvent donc aux profondeurs suivantes : 4 (495) Watervliet . . . . . . —17m00 à — 18m50 9 _ . . … « à —144n80 à — 1530 3 (493) Eecloo |. . . . . . . — 13m40 à — 15m80 4 (195). Watervliet . . ._. + — 143005 à — 13230 5 (447). Assenede . . . . . . —19m00 à — 18m50 6 (138). Beirvelde . . . . . . —11m00 à — 11m90 1 (148). Bouchaute . . . . . . — 9m00 à — 15m00 8 (138). Beirvelde . . . . . . — 8m80 à — 1000 9 (146). Vieruitersten . . . . . —- 6m00 à — 10m70 10 (138). Beïrvelde . . . . . . — 5mi0) à — 8m80 41 _ + + à — 8m00 à — 4m30 19 (463). Zwarten Ruiter. . . . . — 9mÿO à — 9m On voit par ce tableau que les traces distinctes de l’influence de la mer se trouvent entre — 250 (à Zwarten Ruiter) et — 1850 (Water- vliet et Assenede), et je crois peu probable qu’il y en ait eu encore plus haut, attendu que le sable y est toujours noyé dans la nappe phréatique. Autant que j'ai pu voir, il n’est question que de la faune marine actuelle, non de la faune flandrienne assez différente, ce qui s'accorde fort bien avec les résultats du sondage d’Ostende. Il en est de même de ceux de plusieurs sondages exécutés en 1909, aux deux extrémités du canal de Zuid-Beveland, non loin de la ville de Goes. La tourbe n’y monte jamais au-dessus de + 1 mètre (niveau d’Ostende), et ne descend jamais plus bas que — 2"20. Elle est, en général, couverte d'argile, parfois mêlée de sable. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 360 Sous la tourbe on rencontre de nouveau de l'argile, qui est, vers la … profondeur, de plus en plus remplacée par du sable; elle ne va pas en dessous de — 6"50. Ce sable est généralement fin et très fin, par- fois mêlé d’un peu de petit gravier qui n’atteint qu'exceptionnellement 7 millimètres. Il se compose de silex, quartz, lydite, calcaire gris. Je regarde ce gravier non pas comme Diluvium en place, mais comme du Diluvium remanié par les vagues, attendu qu’il repose sur du sable avec des coquilles récentes. On l’a rencontré entre — 18 mètres et — 21 mètres. A — 31 mètres encore, on a rencontré les coquilles de la faune actuelle,’ des Ostrea edulis à test épais, des Mytilus edulis, Cardium edule, Scrobicularia piperata, Tapes pullastra, Hydrobia ulvae, Risoa sp. Nulle trace de la faune eemienne. En dessous de 31 mètres commence le Pliocène bien reconnaissable. L'étude de la carte (pl. XVIT) montre un assemblage de grandes profondeurs (earrés et triangles ouverts) au Nord de Gand, un second, de moindre importance, vers l'Est, vers l’ancien Rupel. Des groupes de sondages, qui ont atteint le sous-sol au-dessus du zéro (points), indiquant le voisinage du rivage, s’observent au Sud-Est de Gand, de même qu'au Nord de Mille-Pommes et de la colline de Saint-Nicolas. Le contraste entre cette « vallée gantoise », ancienne embouchure, avec des profondeurs vers 20 mètres et davantage, et l'embouchure actuelle, dont les profondeurs ne dépassent que très _exceptionnellement 10 mètres, saute également aux yeux. Vers l’intérieur, la vallée gantoise se prolonge donc principalement vers l'Est, dans la vallée de l’ancien Rupel. Même à Oppuers, le Pleistocène descend encore jusqu'à — 31 mètres (s’il est exact, ce dont je doute!) Du reste, il y aurait à Vilvorde une profondeur de — 15 mètres. Les parties inférieures de la Lys et de la Dendre ont également le Pleistocène descendant très bas, et il pourrait bien en être de même de l’Escaut en amont de Gand, mais nous manquons de données à ce sujet. Il paraît ensuite résulter de ces sondages que la basse Senne, en aval de Vilvorde, ne coulait pas directement vers le Nord, comme elle le fait aujourd’hui, mais plutôt vers l'Ouest, ensuite vers le Nord, pour rejoindre le Rupel à Boom. Entre le Démer et la Grande-Nèthe se trouvait également une rivière qui à totalement disparu (sondages 76-79), si ce n’est pas cette dernière qui en soit résultée. 1910. MEM. 24 366 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. CHAPITRE LV. Retrait final de la prétendue mer flandrienne. Fermeture de la vallée gantoise. J'appelle « vallée gantoise » la région basse près de Gand, où le Pleistocène atteint la grande épaisseur de 20 mètres et au delà, et où il y à eu une embouchure de l’Escaut pleistocène. Je donne ce nom par analogie avec la vallée gueldroise, sur la limite des provinces d'Utrecht et de Gueldre, où le Rhin a eu une embouchure analogue dans la mer du Nord. J'en parlerai dans un chapitre suivant (VIN). Dans son grand travail (49), M. Rutot consacre un chapitre spécial ([V) à la Formation du régime fluvial du bassin de l'Escaut, auquel l’inondation marine aurait cédé sa place. Voici un résumé de ses idées. | La cause unique du retrait de la mer flandrienne est la hausse du sol, qui amena les rivières à retrouver et à recreuser leurs vallées que la mer avait érodées d’abord et remplies ensuite de sables flandriens. Le passage direct vers le Nord, exutoire le plus naturel, aurait été barré par des banes de sable, dont l’auteur voit encore les traces dans « une ligne nette de faibles altitudes, dépassant celle de la plaine : environnante, commençant à l'Ouest, à la colline de Somergem, et suivant une direction Ouest-Est, pour se souder, vers Wachtebeke (1), au haut-fond du pays de Waes ». Une autre circonstance fut l’inégalité de ce soulèvement du sol plus fort à l'Ouest et à l’Est qu’au milieu, « les points les plus bas s'étant localisés dans les environs d'Anvers ». Il va de soi que la Dendre fut la première à proliter de cette circonstance, ensuite l’Escaut, finale- ment la Lys. Les difficultés qu'éprouvèrent ces deux dernières rivières, à atteindre la nouvelle voie, furent la cause des grands méandres qu’elles décrivent. Dans les détails, des variantes sont possibles. Diverses raisons (qui ne sont pas citées) portent M. Rutot à croire que la Lys, à partir de l (4) Plutôt Saint-Paul, non loin de Saint-Nicolas ; Wachtebeke est encore tout au milieu de la basse plaine. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT, 367 Deynze, a suivi d’abord la vallée de la vieille Caele, contournant Gand au Nord. Elle forma un lac entre Mendonck et Stekene, remonta dans la vallée d’un ruisseau qui se jetait dans ce lac, déborda vers le Sud, et ainsi fut créé le cours de la Durme actuelle vers la Dendre et l’'Escaut actuel. [Il serait toutefois permis de voir dans la Caele-Durme la conti- nuation directe de la Mandel, qui descend des hauteurs à l'Ouest, fait un coude brusque à Marckegem et se Jette actuellement dans la Lys à Zulte. Tout d’abord, la Mandel se serait prolongée vers la Durme actuelle; plus tard, elle aurait rejoint la Lys à Deynze, ensuite plus en amont à Gottem, finalement à Zulte. L’Escaut aurait éprouvé des difficultés analogues, formé un lac à Destelbergen et les « immenses méandres de Calcken et de Wichelen », avant d’avoir creusé un lit utilisable jusqu'à la Dendre. Avant d'aller plus loin, je voudrais faire plusieurs observations : 4° M. Rutot ne nous dit pas de quelle manière s'est formée la dépression, causant le lac entre Mendonck et Stekene. J’y vois an lit de rivière, ensablé en aval de ce village. 2 La Mandel utilise entre Marckegem et Zulte un ancien méandre de la Lys, qui se continue jusqu’à Gottem. D'ici à Deynze, on en voit un second. Évidemment, la Caele n’est donc qu'une branche de la Lys, devenue indépendante et utilisée actuellement par une véritable rivière latérale, la Mandel. La vallée de la Caele-Durme à donc été creusée par l’eau de la Lys, non par celle de la Mandel, qui n’a fait que l'utiliser. 3° Le lac de Destelbergen. M. Rutot ne nous dit pas l’origine de la dépression de ce lac, mais parle dans le même passage des « immenses méandres de Calcken et de Wichelen ». Pour moi, le lac de Destelbergen n’est qu'un méandre à son tour; sur la Carte au 40 000, on voit parfaitement au centre une petite hauteur de 6 mètres, au milieu de prairies. Évidemment, ce n’est que la presqu’ile, contournée par le méandre, qui fut coupée plus tard par le nouveau lit de l'Escaut. M. Rutot (49, p. 62) ne fait mention que tout en passant des « nom- breuses hypothèses, fondées presque uniquement sur des documents anciens ou sur des observations géographiques, émises depuis plus d’un siècle par les auteurs qui ont cherché à connaître les cours anciens de nos rivières ». La matière me paraît suffisamment intéres- sante pour en dire davantage, principalement la question de savoir si l’Escaut à eu, dans les tem:s historiques, une communication directe avec la mer au Nord de Gand. 368 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. Les deux derniers auteurs qui se sont occupés de cette question sont M. A.-K. Van Werveke (45), en faveur, et M. E. Cambier (65), en : défaveur; ce dernier donne une liste des combattants. Les avocats de la communication directe sont : Vredius, Des Roches, Vifquain, David, Marchal, Van Raemdonck, Verstraete, Van Overloop, Heins et Van Werveke (43). Les antagonistes sont : De Bast, Belpaire, le général Renard, Wauwermans et Cambier (65). A l’exception du dernier, qui est plutôt géographe, 1! n’y à aucun véritable géologue parmi les combattants. La conséquence en est que leurs arguments nous paraissent souvent bien singuliers. | Ils n’ont aucune idée de perspective chronologique et confondent les événements d’un passé bien lointain avec ceux des derniers siècles. Les principaux arguments en faveur de la thèse sont les suivants : 1° L’Escaut à été très longtemps la limite entre deux pays voisins, du temps des Romains, des Mérovingiens, des Carlovingiens, encore au traité de Verdun, en 843. A parür de Gand, cette limite se continue vers le Nord, au lieu de suivre l’Escaut vers l'Est. On en üre la conclu- sion qu'il aurait changé son cours vers le X° siècle. Je rappelle ici un passage de M. Cornet (59, p. 274). « Dans les problèmes touchant à l’histoire des vallées, les considérations morpho- logiques ne peuvent rien prouver; elles ne sont qu'un point de départ, elles soulèvent des questions, elles peuvent faire pressentir la solution, mais la preuve décisive est toujours le dépôt alluvial, trouvé dans des conditions qui ne laissent aucun doute sur son origine et son âge. » On n’à qu'à changer l’adjecuf « morphologiques » en archéologiques pour rendre la phrase applicable à notre cas particulier. Le fait invoqué est remarquable sans doute, mais il ne saurait jamais prouver la pré- sence d’une rivière, à défaut de la moindre preuve géologique. 2 Gand était port de mer du temps de Charlemagne ; les Normands y ont hiverné en 879, 880 et 881. L’objection qu'on ne voit aucune trace de cette communication vers le Nord est réfutée par les défen- seurs de la thèse, par la comparaison avec Damme, dont il est histori- quement établi que c'était un port de mer important au XII siècle, après Bruges et avant L'Écluse. Une objection contre cette réfutation est que l’argile, dépôt incontestable de la mer, vient jusqu'à Damme, mais reste à une distance notable de Gand, dépassant à peine la fron- tière néerlandaise. Quant aux Normands, il est connu qu'ils ont hiverné aussi à Cour- trai, Louvain, Elsloo lez-Maestricht, où ils ne pouvaient arriver qu’en remontant les rivières actuelles. J LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 369 Aujourd’hui on voit des bateaux à vapeur traverser la mer du Nord et remonter le Rhin jusqu’à Cologne, qui se trouve bien plus loin à l’intérieur que Gand en suivant l’Escaut actuel. M. Van Werveke, qui traite la chose en détail, guidé par de nom- breux actes du moyen âge, figure entre Gand, Stekene et Bouchaute tout un réseau de bras de l’Escaut-Lys, liés entre eux par des bras transversaux. Le tout rappelle vivement le réseau semblable des pro- vinces de la Hollande méridionale et de la Zélande, qui s’est tant appauvri et simplifié dans les cinq derniers siècles. En réalité, 11 y a toute une échelle d'importance dans les bras de ce réseau belge. Il y en a qui sont utilisés de nos jours pour la navi- gation, comme l’Escaut, la Lys et la Durme. D’autres ne servent qu’au drainage de la contrée environnante, une troisième catégorie est presque tombée en décadence, de sorte que souvent on ne saurait dire si l’on a affaire à une rigole creusée ou bien à la dernière trace d’un cours d’eau naturel. Cette circonstance nous conduirait à admettre leur plus haute antiquité et serait défavorable à l'hypothèse de la communication directe de Gand vers le Nord dans les temps historiques, puisque ce sont principalement les rigoles qui vont de Langerbrugge (Gand) à Bouchaute, Assenede et Sas-de-Gand. Parmi ces rigoles, il y en a une qui m'intéresse spécialement : c’est l’Oudenbosch-Leede (Leedebeek), qui paraît relier la Durme à Lokeren el l’Escaut à Gendbrugge. M. Van Werveke, en la visitant, fut surpris de voir que ce n’est pas un cours d’eau continu, mais qu’il y en à deux sans communication, séparés à Loobosch (Loobsel de la carte). La partie orientale, de beaucoup la plus importante, à une largeur de 5 mètres environ et est en communication ouverte avec la Durme. La marée y entre librement. La partie occidentale, au contraire, n’est qu’un misérable fossé dont la largeur descend parfois au-dessous de 1 mètre et qui ne sert qu’au drainage local. Comme M. Van Werveke (loc. cit., p. 55) le remarque, « le Bas-Escaut n’y refoule Jamais l’eau ». | Malgré cela, il est pour moi hors de doute que ces deux moitiés, si inégales, sont les restes d’un véritable bras naturel de l'Escaut. Proba- blemen, il se bifurquait à Lokeren, une branche allant au Nord vers Stekene, etc., une autre à l'Est. De même que dans de nombreux cas analogues, certains bras de ce réseau sont tombés en décadence, entre autres l’Oudenbosch-Leede ; la partie inférieure restait en communi- cation avec la Durme et a été bien entretenue par l’homme, la partie 370 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. supérieure devenait un ruisseau latéral de l’Escaut, qui érodait son lit de plus en plus. La West-Leede nous offre un cas semblable, mais plus avancé; la partie supérieure, entre Meerhoutstraat et Muide (Gand), à disparu totalement. La Zuid-Leede (Zwarte Gracht) et la Noord-Leede (Moervaart) sont à mes yeux des canaux artificiels. La dépression intermédiaire (lac de M. Ruiot), entre Wachtebeke et Exaerde, est le lit de rivière naturel, qu’on voit encore se continuer Jusqu'à Stekene. En septembre 1910, j'ai fait une excursion entre Hulst et Stekene pour suivre les traces du bras de rivière sus-nommé. En amont de ce village, la vallée en est bien marquée, sur la carte au 20 000°, par des prairies et des fossés, entourés de la courbe de niveau de 4 mètres. Le canal de Stekene, qui les draine, se poursuit vers le Nord-Ouest, le Nord et le Nord-Est, prend le nom de Gentsche Vaart et indique, à grands traits, la continuation de la vallée. La rive droite ou du Sud-Est en est fort distincte à Stekene, où elle atteint une hauteur de 10 mètres, et le long de la chaussée vers Dry-Schouwen (Saint-Gilles), qui est à 8 mètres. La chaussée d’ier à La Trompe (Hulst) descend visiblement vers la vallée. Cette colline de Stekene m'a paru être la surface origi- nale, un témoin, plutôt qu'un sable mobile aplani. La rive gauche ou du Nord-Ouest est, en général, au niveau de 6 mètres et porte les hameaux de Terlink, Heikant, Prekershof et Hellestraat. La vallée elle-même se trouve à 4 mètres environ (M. Cambier [65, p. 73] parle d’une dépression de 420) et est très distincte : 4° au point où la chaussée de Terlink à Stekene tourne de l'Est au Sud-Est; 2 à l'Est du hameau de Heikant, dans les prairies, où un combat s’est livré en 14705 ; 3° entre les hameaux de Prekershof et de Kiekenhaage, où les prairies sont traversées par le canal. Elle décrit plusieurs méandres autour de péninsules que le canal, plus droit, coupe, entre autres, tout près et à l’Est de Terlink (5 à 6 mètres) et entre Heïkant et Kiekenhaage (6 à 7 mètres). La vallée se perd un peu au Sud de La Trompe; je suis convaincu qu’elle s’est continuée jadis vers le Nord- Est, comme l’indiquent les courbes de 4 et de 3 mètres. La Gentsche Vaart se courbe ici du Nord-Est au Nord-Nord-Est et se termine contre un petit chemin de sable entre la douane belge et l’ancien fort Saint- Jean, dont les fossés ne sont en communication, ni avec le canal pré- cité, qui draine vers le Sud, ni avec le fossé, qui draine vers le Nord, vers Hulst et qui porte également le nom de Gentsche Vaart. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 371 Je n’attache pas beaucoup d'importance à l’observation de M. Cam- bier (65, p. 75) qu'il n’y a, dans cette contrée, aucune trace d’une ancienne crique de l’Escaut. Ces traces se sont oblitérées probablement et, du reste, on voit encore une crique bien visible, jusqu’à mi-chemin entre Hulst et Saint-Jan-Steen, pénétrer dans le terrain sableux. Le bras de rivière de Stekene, que je viens de décrire, s'étant encombré, le courant de l’eau de la Lys fut probablement renversé et dirigé vers Lokeren et l’Escaut. Ensuite, la dépression au Sud-Ouest de Stekene se remplissait de tourbe, qui fut enlevée plus tard, et l’homme, pour le drainage local et pour la navigation, à probablement creusé deux canaux, l’un ayant pour bord la rive septentrionale (Noord- Leede ou Moervaart), l’autre la rive méridionale (Zuid-Leede — Zwarte Gracht). Chaque canal n'a donc qu’une seule digue (en général). Voyant comment les parties supérieures de lOudenbosch-Leede et de la West-Leede sont devenues presque méconnaissables, Je erois très possible que les fossés ou rigoles, au Nord et au Nord-Est de Langer- brugge, soient aussi des bras naturels de la Lys, comme le veut M. Van Werveke. Cependant l'allure générale de l’appauvrissement du delta était que les bras septentrionaux disparaissaient aux dépens des orientaux, et Je crois tout à fait impossible qu’ils aient pu être utilisés par la navi- gation. Comme M. Cambier (65) le dit, les commerçants auront simple- ment remonté l’Escaut actuel pour arriver à Gand, dont la prospérité est plus ancienne que celle d'Anvers (1). Il ne nous dit pas pourquoi Gand est devenu un centre de commerce. Je crois l'explication de ce fait assez simple : Gand est l'endroit le plus à l’intérieur qui pouvait être atteint par les navires d'un certain tonnage, puisque l’Escaut en aval de Gand se forme par la réunion de deux rivières à peu près égales, l’Escaut et la Lys. Probablement au Ville siècle, l’Escaut occidental n'existait pas encore, de sorte que les navires arrivaient soit par l’Eseaut ‘oriental, soit par l’embouchure du Rhin-Meuse et par l’Eendracht. Plus tard, Anvers l’a emporté sur Gand, parce que le tonnage des vaisseaux de mer devint plus considérable et la communication avec Tamer plus facile par la destruction progressive de la tourbe zélan- daise. (1) Gand est mentionné la première fois au Vile siècle, Anvers au VIII, et était port de commerce déjà au X° siècle. Pendant les croisades, Anvers était la ville la plus riche des Flandres, après Gand et Bruges. 312 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. Le canal de Gand à Sas-de-Gand existait déjà en 1323; il fut recreusé de 4547 à 1551 et de nouveau, sous le règne de Guillaume I, en 1827. M. Van Werveke (45, pp. 19 et 20) en dit : « Le canal n’était qu’une anciénne rivière canalisée, un bras de la Durme rendu à la navigation », sans toutefois en donner une preuve convaincante pour le géologue. Or, celui-ci, consultant une carte topographique munie de courbes de niveau (au 20 000°), voit immédiatement qu’il y a une très grande exagération dans cette assertion. I y a d’abord un méandre assez allongé de la Lys, partant de la station du Rabot, rebroussant à Meulestede, par le Béguinage à l'Escaut, et caractérisé par les prairies le long de la Vieille-Lieve et du Rietgracht. Il ne paraît pourtant pas que le canal marin en a beaucoup profité, il a été creusé plutôt dans la presqu’ile que contourne ce méandre. Ensuite le canal traverse le dos entre ce méandre (Lys) et la Vieille-Caele et profite, en effet, de la vallée de cette dernière. D'abord on a voulu l’atteindre aussi vite que possible, pour la suivre aussi loin que possible : de là la courbe au Sud de Langerbrugge, qui a été coupée plus tard. Le canal suit la vallée jusqu’à l'arrêt du chemin de fer entre Langerbrugge et Terdonck et a été creusé plus loin dans la pente natu- relle du sol, très peu accidenté. Toutes les traces d'anciens cours d’eau ou de vallées bien reconnais- sables au Nord de Gand vont done de l’Ouest-Sud-Ouest à l’Est-Nord- Est; celles qui sont dirigées directement au Nord sont très sujettes à grave Caulion. Un argument contre l'hypothèse mérite un instant notre attention. Il a été émis par le général Renard (43, p. 15) sous cette forme : « Une chaîne de hauteurs passant par Selzaete, Stekene, Saint-Gilles et la Tête-de-Flandre constitue une barrière qui, quelque faible qu’elle paraisse, n’a pu être franchie par les eaux réunies de la Lys et de l’Escaut. » Pour moi, cet argument est de peu de valeur; visitant la contrée, j'y ai observé bon nombre de sables mobiles, surtout le long de la vallée tourbeuse du Moervaart. [ls ont pu prendre naissance en tout temps, être plus récentes que la prétendue rivière. La raison de leur présence me paraît assez simple aussi. Il y a une crête peu importante (barre de M. Rutot), produite par l’inter- section de deux pentes, à savoir : 1° la pente naturelle vers le Nord; 2° une pente plus récente vers le Sud, produite par le ruissellement vers la vallée de l’Escaut, se creusant de plus en plus. J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 313 Je ne doute nullement (pas plus que M. Rutot) que les eaux réunies de la Lys et de l’Escaut n’aient coulé jadis à un niveau plus élevé au-dessus des faibles crêtes qui les séparent actuellement. Comme Je l’ai esquissé en 1895 déjà (46, pp. 75 et 76), le delta était plus com- pliqué à l’origine, la Caele-Durme ne formant qu’une simple branche de la Lys. Creusement et simplification suivirent ensemble, la Caele ‘se sépara de la Lys, plusieurs branches secondaires s’éteignirent, les septentrionales d’abord, les orientales ensuite, et ainsi se formait graduellement le simple réseau d'aujourd'hui. C'est ainsi que je me représente la « fermeture de la vallée gantoise », uniquement par action fluviale. CHAPITRE V. Les enchaînements dans le monde des fausses hypothèses. A On ne saurait nier que le Flandrien a son facies marin démontré par la présence de véritables coquilles marines dans plusieurs sondages, mais, malheureusement, l'extension en a été énormément exagérée par M. van Ertborn dans ses levés de 1880 et des années suivantes et par M. Rutot dans son grand travail de 1897 (49) et plusieurs publications postérieures. M. van Frtborn, décédé en 1909, supposa que la transgression marine flandrienne s'était étendue au delà d’Aerschot sur le Démer et avait couvert des collines qui atteignent actuellement 55 et mème 57 mètres. C’est joli, sans doute ! Pourtant, 1l à appuyé sa manière de voir de quelques arguments que VOICI : | | | 1° (13) Il a calculé sur la planchette au 20 000° de Boisschot (24, Aerschot, pl. 3) le nombre de sondages qui ont atteint du gravier dans le sable, et en a donné le petit tableau suivant : Sondages. Parallèle (1). Pourcentage. Épaisseur moyenne du sable. 1-7 D105/ 17 1n93 8-14 0104 20 1m692 15-21 9103’ 15 1047 22-98 0109’ DT 1m79 29-35 9101’ 87 2m06 (1) Notation du réseau décimal. 374 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. On voit au premier abord que le sable augmente en épaisseur et en teneur en gravier du Nord au Sud, d’où il tire la conclusion exacte (loc. cit., p. 9) « que les courants qui ont amené les dépôts campi- niens ne sont pas venus du Nord, comme le croient certains géo- logues » (lesquels?) ; « dans ce cas, en effet, les éléments grossiers auraient été plus abondants dans cette direction. Ces chiffres sont presque identiques à ceux de Heyst-op-den-Berg (24, Aerschot, pl. 2) et de Putte (24, Aerschot, pl. 1), situés sur les mêmes parallèles. » On voit que la conclusion est assez négative, stérile par conséquent, et qu’il n’osa pas se prononcer pour une origine méridionale (Dyle ou Gette) que je crois être à portée de la main. 2° Un autre moyen pour arriver à une conclusion sur le point d’origine des sables et graviers, est développé dans 17. Il se base sur la topographie. « La forme allongée de ces collines (autour d’Aerschot), dans la direction de l’Ouest-Sud-Ouest à l'Est-Nord-Est, indique clairement que les courants qui ont donné à la contrée son relief actuel venaient de l’Ouest-Sud-Ouest. Le fait n’est pas acci- dentel, car tous les reliefs du sol de la province d'Anvers et du Lim- bourg sont orientés de la même manière. » Je tiens seulement à observer que la conclusion de l’auteur me paraît fort arbitraire et que les courants peuvent aussi être venus de l’Est-Nord-Est, des sources de la Nèthe, du Démer, etc., qui coulent de nos Jours vers l’Ouest-Sud-Ouest. 3° L'auteur compare la carte topographique de cette contrée à une carte hydrographique de la Manche et de la mer du Nord et voit une très grande ressemblance, surtout dans les soi-disant fausses passes, vallées qui sont le plus élevées au milieu et descendent des deux côtés vers une autre vallée. [l en décrit spécialement une qui est en relation avec le Démer. Cette petite rivière reçoit à Aerschot un confluent, la Motte, dont la vallée monte à l’Est, au Sud (par Rillaer), au Sud-Ouest et au Sud. De cette dernière direction descend aussi la Winghe ou Winkelbeek, qui se tourne vers l'Ouest, pour se jeter également dans le Démer à Werchter, bien en aval (10 kilomètres) d’Aerschot. O. van Erthorn voit dans cette curieuse vallée continue, utilisée actuel- lement par deux confluents du Démer coulant en sens inverse, un produit de l’érosion marine. Pour moi, le phénomène que j'ai observé plusieurs fois n’a rien à faire avec cette force naturelle, mais est tout simplement la consé- quence de l’appauvrissement graduel du régime hydrographique. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 319 Déjà en 1895 (46, pp. 75 et 76), je me suis exprimé comme suit : « En somme, tout cela est uniquement l’œuvre de l’eau courante. Sous son premier régime, celui des eaux sauvages, l’eau courante édifia un vaste cône de déjection, s’aplatissant graduellement du centre vers le pourtour. Les débuts de l'érosion se manifestèrent au pourtour du cône, où le courant était le plus faible et où l’eau ne pouvait donc plus s’écouler sans suivre des chenaux déterminés. L’érosion progressa de bas en haut, allant de la circonférence au centre, et la vaste nappe des eaux sauvages se transforma peu à peu en un réseau, en un delta compliqué, formé de nombreux bras, très larges en comparaison de leur profondeur. » À mesure que le climat s’améliorait et devenait moins humide, ces chenaux furent successivement abandonnés. Cet abandon fut tantôt rapide, tantôt si graduel, que le chenal pouvait se convertir en une vallée ordinaire, assez profondément érodée pour concentrer l’eau souterraine des environs, qui y alimenta de la sorte une rivière locale. » Ainsi l’origine de la Winghe, coulant dans le même sens que son collecteur le Démer, est facile à concevoir. Mais il s’établissait aussi une pente en sens inverse, du point le plus élevé de la vallée aban- donnée vers celle du Démer, qui s’approfondissait. I s'y établissait un petit ruisseau torrentiel, qui se rongeait une vallée vers l’amont et faisait ainsi naître le ruisseau de la Motte. On voit précisément la même chose à Waterscheid, près d’Asch, où le Boschbeek coule vers la Meuse, le Winterslagbeek vers le Démer, et je suis convaincu que personne ne songera jamais à invoquer les courants marins sur le haut plateau du Limbourg. J'ai observé et décrit à plusieurs reprises des vallées analogues, notamment en 1899 (51,p. 165). Entre Toul-sur-Moselle et Pagny-sur- Meuse se trouve une vallée continue, dans laquelle coule le ruisseau de Pagny vers la Meuse, dont la basse terrasse se trouve à 245 mètres, et l’Ingressin vers la Moselle, qui à une basse terrasse à 205 mètres. Le Val-de-l’Ane est situé à 250 mètres sur la ligne de séparation de ces deux ruisseaux, et pour moi 1} est évident que (une branche de) la Moselle à autrefois coulé dans cette vallée vers la Meuse. La première n’a érodé sa vallée de basse terrasse que de 5 mètres, la dernière de 45 mètres, ce qui a été la cause de la plus grande longueur de l’Ingressin, quoiqu'il coule en sens inverse de la Moselle d'autrefois. Je crois donc avoir démontré que van Erthorn, dont j'estime les tentatives d'appuyer son opinion par des arguments, n’a pas réussi à prouver l’extension marine jusqu’au voisinage d’Aerschot. Ses trois 316 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. principaux arguments permettent une explication plus simple et plus naturelle. B J'ai maintenant à m'occuper du grand travail (49 de 1897) de M. Rutot, qui donne à la prétendue mer flandrienne une extension plus considérable encore, jusqu'à Turnhout, Hasselt, Saint-Trond, Tirlemont, Louvain, Hal en amont de Bruxelles, Grammont sur la Dendre, Condé sur l’Escaut, bien en amont de Comines, etc. Les arguments invoqués par M. Rutot en faveur de son hypothèse marine sont les suivants (49) : 1° (p. 53) « Les dépôts (du Flandrien) sont constitués par des sables meubles, assez régulièrement stratifiés, sans l’apparence tour- mentée, sans les stratifications obliques si fréquentes dans les sédi- ments fluviaux proprement dits. » Je réponds à cela : Les sables marins actuels sont déposés à haute marée par une nappe étendue, les sables dans les vallées citées (Lys, Escaut, Senne, Dyle, Démer, Nèthes) l'ont été, à mon avis, également par une nappe étendue d'inondation. Quand il n’y a pas de remaniements postérieurs qui produisent les effets cités par M. Rutot, il est assez naturel qu’une nappe d’eau douce dépose le sable de la même manière qu’une nappe d’eau salée. 2 M. Rutot relève à la même page que : « A la base de ces dépôts, nous trouvons un cailloutis plus ou moins épais, constitué par des fragments plus ou moins roulés des roches dures affleurant le long des rives du haut cours de la rivière. Ce cailloutis représente ce qui reste des véritables alluvions anciennes des rivières, dont les parties meubles ont été remaniées lors de l'entrée dans les vallées de la mer flandrienne, etc. » Je voudrais d'abord demander comment M. Rutot se représente une pareille érosion marine, qui est pour moi assez obscure. En Néerlande, on à vu des destructions étendues de la tourbe par les invasions de la mer, et aussi des pertes locales, mais rien qui ressemble aux phéno- mènes invoqués par M. Rutot. Bien au contraire, des vallées existantes se remplissent de sable, puis d’argile. M. Rutot admet aussi la présence d’une alluvion ancienne fluviale avant l’entrée de la mer. Actuellement nous voyons couler une rivière dont M. Rutot admet le pouvoir érodant; reste à prouver que, dans l'intervalle entre la rivière ancienne et l’actuelle, il y ait eu un bras de J LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 311 mer. Simplex sigillum verae, disent les Latins ; je trouve beaucoup plus simple qu’il y ait toujours eu une rivière qui à alternativement déposé ses sédiments et érodé, comme cela se produisait généralement dans le Pleistocène. 5° (Loc. cit., p. 56). M. Rutot consacre son chapitre IT au « Soulè- vement du sol ayant mis fin à la période flandrienne ». On y lit: « Pour amener lirruption de la mer flandrienne jusqu'aux frontières du Limbourg, il a fallu admettre un affaissement du sol d’au moins 45 à 20 mètres; pour amener le départ de la mer flandrienne, il à fallu, au minimum, un ensablement gigantesque (1!) de toute la région envahie, accompagné ou non d’un soulèvement du sol. » (Loc. cit., p. 57). « Nous constatons que le Flandrien monte, au Sud de la Flandre occidentale, jusqu’à l'altitude de 50 mètres; c’est que cette région s’est soulevée de 45 mètres. De même, au Nord de la Flandre occidentale, nous voyons que la région s’est soulevée de 15 mètres. C'est ainsi que nous pouvons évaluer à 55 mètres l’ampli- tude du soulèvement vers Ternath, à 25 mètres celui relatif à Bruxelles, probablement à 20 mètres celui relatif à Louvain. En continuant vers l'Est, le mouvement semble avoir repris d'amplitude, car, vers Aerschot, le soulèvement semble être compris entre 20 et 25 mètres, et . à Diest, le soulèvement aurait atteint 50 mètres (p. 58). Ce qu'il faut retenir du présent chapitre, c’est done que le départ de la mer flan- drienne doit être attribué à un soulèvement important du sol, mais inégal, beaucoup plus ample sur tout le pourtour du bassin qu’au centre. » Je crois avoir le droit d'exiger de cette hypothèse auxiliaire une preuve directe qui me parait impossible à donner. 4° (Loc. cit., p. 44). « Au point de vue de l’origine marine du dépôt, la constance du facies sableux, régulièrement stratifié, est d’abord un argument satisfaisant. » A mon avis, celte « constance du facies sableux » est la conséquence de ce que les sédiments fluviaux ne sont que des sables marins tertiaires remaniés. C’est donc, en réalité, du _ sable marin éocène devenu sable fluvial pleistocène. 9° (Idem). « D'autre part, les documents paléontologiques sont généralement suffisants partout où les sédiments flandriens dépassent l'épaisseur de 10 à 15 mètres. » Cette assertion est diamétralement en contradiction avec les faits. Les preuves paléontologiques marines n’existent qu'à une certaine (!) Je mets en italique ce qui me convient. 318 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. distance de la côte, elles font absolument défaut dans les vallées de la Lys, de l’Escaut, de la Dendre et de la Senne, où l’épaisseur des prétendus sables marins dépasse 10-15 mètres. Et encore là où elles sont présentes, on n’a affaire qu’à des coquilles d’eau saumdtre (Cardium edule, à test mince et de petite taille), mêlées parfois de coquilles d’eau douce. Je renvoie le lecteur au chapitre HT : Sondages dans les vallées (pp. 362 à 565). Il peut se convaincre que ces coquilles ne prouvent rien du tout en faveur de l'hypothèse d’une hausse du sol, mais s'accordent très bien avec celle d’une baisse séculaire assez récente, qu’on connaît en une foule d’autres endroits. 6° C’est cette baisse qui est bien établie aussi en Belgique, comme le prouvent les dépôts de tourbe, de sable tourbeux et de coquilles fluviatiles dans plusieurs sondages, dont voiei l'aperçu : 14, Groote Burkel.. .. ..._. :*. , 4 +/6m50 2 cu0b 45. Groote Burkel, bis . :. + ur) 1,2. -Nm00 4 PRE 504. Termonde. Rue Lindanus. Coquilles d’eau douce . SPRL RES .. . . — 8m00 952. Kieldrecht. Sable tourbeux. . . . . — Om80 à — 1m{0 + Dm00 à + 4m70 | + 460 à + 4n95 AT82, GARE. Rte | sloptaono) + 4m90 à — 030 193. Eecloo. Sable tourbeux. . . . . . — ‘m00 à —11m00 493<. Ziedelinge. . du 495.. Watervliet. Sable tourbeux . . . . — Am50 à — 3m50 _ Tourbe . . . . . . . —145m30 à —15m80 130)" Heusden + ee ._ + + «+ — 1050 à — 3m10 134. Eenbeek-Eynde . . . . . . . . — ‘7m00 à — 9m50 136.-Lichtelsere 0m .. + — 3000 à — 4m00 138+. In de Kroon, au Sud de Beirvelde. Couche tourbeuse, bois . Un EN LI EN ES NOTEU 148. Bouchaute. Limon tourbeux . . . — 4050 à — 5m5f) 155. Zele. Sable et tourbe. . . .. . . — 4m00 à — 850 169. La Clinge. Sable tourbeux . . . . . — Omÿ0 à — 1m70 La tourbe (sable ou limon tourbeux, coquilles d’eau douce) descend donc jusqu'aux profondeurs suivantes : 4: Groote. Burkel. A ORDER EE A0 9, Groote Burkel SO En M EU 2: Gandi. HU at On SEMESTRE CREME ES een) J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 319 HG PRE REA MIE RSS ns 6 4e m9 DAGANU MERE OL O7: 0409) GRATIN LI 22,410 012100) AGAIN RS LAURE LES (90 DGeIUrÉCA AE AMAMSLNEOUT L E i() RDS RES EL Le 2. ou 1m70 IUMHeuSdene, à 2 à à 7 où . + — 3m) APE NAIL IIeR NS OR RE, Le 5 0 — 8050 ADS bichtelaere em Un nn. 0 0. . — n00 19-n de Kroon en es, © 4 — 6080 diPermonde. | 5... à Je. — 8m HN Lele CMS CURE, ES, in 74 =, 850 16. Eenbeek-Eynde . . . . . . . . . — 9m5 AMBMRECIOO en M ue ln à à 2 nu ee din00 LOMANAIGTIEL, 0e 0 OS 145080 Il me semble avoir suffisamment démontré que le phénomène tecto- nique le plus récent est une baisse séculaire du sol. L’inondation flandrienne, imaginée par M. Rutot, exige une hausse du sol « ayant mis fin à la mer flandrienne », qu'il est impossible de prouver directe- ment. [| s'ensuit que toute cette inondation peut être renvoyée à l'empire des chimères. C Une particularité, en Belgique, au Nord de la Sambre-Meuse, a frappé plusieurs géologues : c’est le contraste entre la direction des petites rivières. M. J. Cornet en parle à plusieurs reprises dans son important travail de 1904 (59). D'abord, il explique lorientation remarquable des racines méridionales de l’Eseaut comme suit (p. 262) : « Il faut admettre que l'orientation commune de tous ces cours d’eau (Lys — Haut-Démer) est bien, en effet, un héritage du passé, et on peut avancer, a priori, qu'elle est conforme à la direction qu'ont prise ces rivières lors de l’émersion qui à suivi la dernière grande transgression marine qu'a subie le pays et à laquelle aucune région du bassin actuel de l’Escaut ne semble avoir échappé. » En d’autres termes, la direction actuelle des rivières du bassin de l’Escaut dérive de celle des cours d’eau conséquents qui se sont déve- loppés à mesure du retrait de la mer du Pliocène diestien. » 380 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. Plus loin (p. 467), il s'occupe du contraste que j'ai en vue, dans les termes suivants : Fr « À partir de la ligne qui passe par Gand, Termonde, Malines, Diest et Hasselt, la direction conséquente de la Lys, de l’Escaut, de la Dendre (de la Senne), de la Dyle, de la Gette et du haut Démer est brusquement interrompue et remplacée par un écoulement PETITES et Ouest-Est. Le Rupel, prolongé par la Dyle, puis par le Démer, de même que l’Escaut, de Gand à Termonde, et que la Durme, jouent le rôle de cours d’eau subséquents. D'autre part, les affluents septentrionaux du tronc Rupel- -Dyle-Démer coulent d’une façon générale vers le Sud- Ouest, c’est-à-dire presque à l’encontre des rivières au Sud de ce tronc. | Ce drainage est en désaccord avec le sens de l’inclinaison des sédi- ments pliocènes les plus récents (amstélo-moséens) et, par conséquent, avec la direction du retrait de la dernière mer pliocène qui ait séjourné dans le Nord du pays. » HI s’agit d'expliquer comment 1l se fait que toutes les rivières du Nord de la Sambre-Meuse jnterrompent brusquement leur cours conséquent vers le Nord-Nord-Ëst et se réunissent pour former le fleuve qui passe devant Anvers. » Il me semble que la difficulté à résoudre git plutôt dans le contraste entre les deux groupes de racines et que M. Cornet est dans la bonne voie en exigeant pour toutes une cause commune. L'hypothèse des racines à cours conséquent n’a du reste pas été imaginée par M. J. Cornet, mais avant 1872 par feu son père et M. Briart (7), qui se fondent sur les mêmes faits incontestables. Il m'a semblé pourtant qu'ils se sont prononcés avec plus de réserve (loc. eil., pp. 254-257) : « En se retirant de nos contrées, la mer pliocène x peut-étre enlevé . une partie des couches qu'elle avait déposées. Des cours d’eau se sont sans nul doute établis sur le sol émergé, en suivant les sillons produits par le retrait de la mer et ont probablement approfondi les sillons. » Nous sommes donc d’avis que la grande érosion de nos couches tertiaires n'a pu commencer que vers la tin de l’époque pliocène. » De ces diverses circonstances, nous pouvons conclure que... la dénudation n’a pas été assez importante pendant la période pliocène, pour enlever les couches jusqu’au niveau des lignes de partage actuelles. Le creusement s’est continué pendant la période quaternaire. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 381 Le creusement du bassin de la Haine s’est donc opéré à partir d’un certain moment de la période quaternaire. | ». Pour résumer, nous dirons : Le creusement du bassin de la Haine, en dessous du niveau des lignes de faîte actuelles, a commencé à s’opérer pendant la période quaternaire. » On voit donc par ces citations, dont J'ai souligné une partie, que M. Cornet père était moins positif que M. Cornet fils et semblait douter de l'érosion pliocène en pratique. IL à fallu longtemps avant que les autres géologues belges se soient hasardés aussi loin que M. J. Cornet. En 1830 (21, p. 284), M. Mourlon écrivit : « Les relations intimes des cailloux roulés avec les limites des vallées et la configuration de celles-ci démontrent qu'elles ont été, sinon totalement creusées, au moins façonnées en grande partie à l’époque quaternaire. » En 1881 (26, p. 86), MM. Rutot et van den Broeck s’exprimèrent comme suit : « Le Diluvium ancien (système diluvien de M. Mourlon). Ce dépôt, visible surtout au sommet des plateaux, s’est formé avant le creusement et l’approfondissement des vallées. » Ce n’est pas équi- voque ! | En 1883 (31, p. 136), M. van den Broeck écrivit : « L’érosion, à l’époque quaternaire, de la plaine primitive, dont les hauteurs séparant nos vallées actuelles représentent les vestiges ou témoins, à donné naissance, elc. » En 1885 (37), M. Rutot mentionna un terme du Pleistocène Qfc! « qui a été déposé avant ou durant le grand creusement des vallées. Vers l'Ouest il ne constitue que des lambeaux isolés, qui se soudent, vers l’Est, à la grande plaine de la Campine limbourgeoise, » En 1899 également, M. Rutot était encore partisan de l'érosion principalement pleistocène, en démontrant (52, p. 96) que la vallée de la Lys fut creusée jusqu’au niveau de — 15 mètres dans la première moitié de la période campinienne. Dans sa note (53) de la même année, l’auteur répète que Le Campinien occupe toujours la position la plus basse dans les vallées. Puis, bon nombre de géologues belges, sur leur carte géologique au 40 000°, indiquent le Campinien Q2 tout aussi bien sur les hauteurs (hautes terrasses entre autres) entre les vallées que dans le vif fond de celles-ci. L’explication de cette contradiction apparente me paraît très admissible : le Campinien à d’abord couvert la vallée de haute terrasse el ses bords voisins, puis est venue l'érosion qui a enlevé les parties 49140. NÉN. 25 389 J. LORIÉ,. —- LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. fines, sable et argile, et a fait descendre verticalement les matériaux plus grossiers, pierres et cailloux. Le temps du Campinien embrasse- rait donc un temps de sédimentation, suivi d’un autre d’érosion. En effet, on peut séparer ces deux dépôts, ce qui serait plus logique, mais on peut aussi les tenir réunis pour ne pas trop multiplier les termes stratigraphiques. Je veux maintenant tenter d'expliquer les contradictions signalées par M. Cornet, et reviens à mon travail de 1895 (46), dans lequel je me suis déjà occupé de l’Escaut, davantage de la Meuse en Néerlande (pl. ID). J'y ai décrit (p. 70) de quelle manière, à mon avis, la Meuse pleistocène a édifié, dans l'angle Nord-Est de la Belgique, un vaste cône de déjection, dont la pente devenait plus douce vers le contour, de sorte que l’eau s’v écoulait de plus en plus difficilement. La consé- quence en était que l'érosion commença, progressant d’aval en amont, à mesure que la quantité d’eau diminuait, par suite de l’amélioration du climat. La nappe continue des eaux sauvages fut ainsi convertie en une série de ramifications (comme les branches d’un arbre) qui furent graduellement abandonnées par l’eau de la Meuse et utilisées pour le drainage local. Ainsi prit naissance, au niveau de 82 mètres, le Molen- beek, qui coule par Meeuwen et Ellicum. Ensuite le Dommel, au niveau de 75 mètres, le Tongelreep, le chenal dans lequel s’est formé plus tard la haute tourbière de Luiksgestel, près de la frontière belge, et qui se continue par le ruisseau de la Beerze vers Bois-le-Duc. En 1895, je me suis arrêté là, mais dernièrement, je me suis demandé : « pourquoi ? » Î[l y à encore d’autres petites rivières qui prennent naissance sur cet immense cône de déjection, et maintenant je ne vois aucune raison pour les traiter différemment. Il n’y a pas de doute que les sables et graviers le long du haut cours des deux Nèthes n'aient été déposés par la Meuse. L'eau de cette rivière y a coulé vers l’Ouest ; pourquoi donc hésiter à considérer ces deux rivières comme des branches abandonnées de la Meuse, de même que le Démer en aval de Munsterbilsen? Déjà en 1883, M. van den Broeck (31, p. 150} a fait une observation qui eût pu le conduire dans cette voie. « Au Nord du Démer, à partir de Munsterbilsen.. le sol campinien est formé par un sable meuble... et sa base contient une certaine proportion de graviers et de cailloux de quartzite... Il existe parfois des amas de cailloux de quartzite, paraissant localisés vers les hauteurs, comme la carte les montre au Nord de Heesveld, ainsi que dans l’angle Nord-Est de la feuille (Bilsen).… André Dumont eroyait que la vallée du Démer J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT, 383 marquait la limite du dépôt campinien. En réalité, ce sable se retrouve bien caractérisé au Sud du dépôt d’alluvions modernes qui s'étend entre Munsterbilsen et Beverst. » Malheureusement, M. van den Broeck n'a pas tiré de cette obser- vation importante la conclusion, qui est presque immédiate, que le Démer s’est creusé une vallée dans ce sable à cailloux de quartzite, qui n’est qu'un dépôt de la Meuse pleistocène. M. Cornet aussi eût pu trouver la solution du contraste en visitant les cours supérieurs des deux Nèthes, etc., et appliquer ainsi ses propres paroles rappelées déjà plus haut (59, p. 274) : « Dans les problèmes touchant à l’histoire des vallées, les considérations morphologiques ne peuvent rien prouver; elles ne sont qu'un point de départ; elles soulèvent des questions ; elles peuvent faire pressentir la solution, mais la preuve décisive est toujours le dépôt alluvial trouvé dans des con- ditions qui ne laissent aucun doute sur son origine et son dge. » Le fait que la rivière en aval et en amont de Munsterbilsen porte le nom de Démer ne doit pas nous faire abandonner la bonne voie. Ces noms ont été donnés, 11 y a bien longtemps, par des hommes qui ne se souciaient nullement de géologie. Actuellement, Je n’appellerais pas « Démer » la partie au Sud de Munsterbilsen, mais plutôt le plus important des ruisseaux qui Île continuent vers l’Est-Nord-Est, le Muasterbeek. La plus grande partie du Molenbeek de Herck-Saint-Lambert est dans le même cas. Sa partie supérieure et celle du Démer, qui viennent du Sud, ne sont que des affluents comparables aux deux Gette, etc. Poursuivant le raisonnement dans ce même sens, je considère le Rupel comme la continuation directe de ce bras de la Meuse, qui est devenu plus tard indépendant, en érodant son lit de plus en plus. Mais la vallée du Rupel se continue plus loin vers l’Ouest, le long de l’'Escaut actuel vers Gand et même au delà, dans la vallée naturelle qu’emploie le canal de Gand à Bruges et dont personne n’a essayé de donner une explication. Actuellement, cette vallée est à un niveau un peu supérieur à celui de la vallée de l'Escaut à Gand, ce qui s'explique facilement par l'hypothèse que l'embouchure de Bruges ait été abandonnée par la rivière avant la fin du creusement, de même que celle de Gand a été abandonnée au profit de celle d'Anvers. Ce n’est qu’une succession de faits analogues. 384 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. En vérité, cette vallée remplit (à mes yeux) un vœu de M. Dollfuss (35, p. 10) : « Tous ces débris dénotent la présence d’un fleuve d’une certaine importance, se jetant anciennement dans la mer au voisinage d'Ostende. Ce fleuve, sans analogie avec le petit cours d’eau actuel, devait avoir un cours ressemblant à celui de l’Escaut dans sa partie inférieure et comme aurait été celui de cette rivière si elle eût continué sa direction première du Sud-Est au Nord-Ouest, au lieu de tourner brusquement au Nord-Est comme elle le fait à Espierres. » Notre vallée est aussi assez bien dans le prolongement de l’ancien Zwyn, le port de Bruges du temps de sa grande prospérité. A mon avis, ce n’est pas une chose accidentelle. Le Zwyn doit probablement son origine aux irruptions de la mer dans la vaste couche de tourbe, dont une grande partie a été détruite. En ce point elle aura trouvé accès facile par une petite rivière, prolongement de la Waerdamme inférieure et de la vallée dont je viens de parler. Cette rivière aura tenu ouvert un canal à travers la tourbe dans la mer, qui en à profité pour commencer ses dévastations pendant une période d’abaissement séculaire. Pour moi, il en est précisément de même de la concordance de la vallée gantoise et du Braakman, large crique, envasée en grande partie, qui divise en deux la Flandre zélandaise. A mes yeux, les Deux-Nèthes et le Démer sont tout aussi bien des rivières conséquentes que les racines de l’Escaut, de la Lys à la Gette, toutés suivent la pente naturelle du sol. Pour les racines méridionales, c'est le fond de la mer diestienne venu à sec; pour les racines septentrionales, c’est le cône de déjection de la Meuse pleistocène (campinienne); pour la Meuse elle-même, la haute terrasse Dee Namur, etc.), prolongation directe de ce cône. Or, le creusement de ces racines-ei et de la Meuse elle-même est évidemment postérieur à l'édification du cône et de la haute terrasse et la conséquence de l’appauvrissement des eaux sauvages. Cependant le raisonnement ingénieux de M. Cornet (59, p. 275) parait très acceptable : « On peut dire que, pour la Belgique presque tout entière, le retrait de la mer diestienne a été le commencement du régime continental sous lequel nous vivons aujourd’hui. La régression est donc le vrai point de départ de l’origine de nos cours d’eau. » La première affirmation me paraît presque un axiome, mais, dans Ja seconde, je voudrais ajouter un adjectif et écrire : « point de départ théorique ». Quant au point de départ pratique, c'est autre chose et 1l me semble que dans la confusion de ces deux se trouve l’origine de la contradiction. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT, 389 Pour creuser une vallée, il faut de l’eau courante; l’époque pleis- tocène la donnait en abondance, mais quant à la pliocène, nous n’en savons rien! Aussi M. Cornet dit lui-même (59, p. 427) : « Jusqu'à la fin de l’Amstelien l'érosion continentale ne devait présenter qu’une activité trés modérée sur la surface de la plaine côtière en pente douce qui constituait notre pays. » Évidemment, il y a eu de la pluie, autrement les vies végétale et animale eussent été impossibles, mais, quant à la quantité annuelle et à la répartition dans les saisons, nous n’en savons rien! Je ne veux pas fabriquer des hypothèses gra- tuites à mon tour, mais Je puis très bien me représenter des pluies suffisantes, mais très modérées et réparties également durant toute l’année, incapables de causer pratiquement une érosion sensible. En somme, je crois préférable de « revenir à mes (anciens) mou- tons » et d'admettre que le creusement pratique de toutes les vallées en Belgique ait eu lieu simultanément à l’époque pleistocène. De cette manière, l’unité se rétablit et on pourra se mettre à la tâche de faire disparaître de la littérature toutes ces inondations colossales, préconi- sées par M. Rutot. Dans un chapitre suivant (VI), je déerirai un Diluvium escautien, venu du Sud et déposé au Nord du Rupel. Évidemment ce dépôt est impossible si l’on n’admet pas la postériorité du creusement Est-Ouest, qui entraine à son tour le creusement Sud-Nord des racines actuelles de l’Escaut. On voit donc qu'il n’est pas trop difficile de faire tomber les hypothèses de l’érosion pliocène et de la transgression marine pleistocène, auxquelles se sont enchainées d’autres fausses hypothèses. CHAPITRE VE. Autres dépôts d’eau douce pleistocènes. Dans ses nombreuses publications sur le Pleistocène, van Ertborn distinguait un étage fossilifère ou tourbeux d'âge plus reculé que le Flandrien actuel, auquel 1l donna le nom de « Quaternaire fluviatile ». Je veux conserver provisoirement cette dénomination et l'appliquer à la série des dépôts suivants, qui n’ont nullement un caractère diluvial, mais ressemblent davantage aux dépôts actuels. Je commencerai par les coupes plus étendues, pour passer aux sondages, qui ne les ont constatés que sur un point limité. 386 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. A. — Coupes. 1. Bassin de Batelage à Anvers (11 et 14). Il se trouve dans l’agglomération au Nord de la gare du Sud. La coupe en a été étudiée par MM. van den Broeck et van Ertborn en 1879. La base du dépôt est constituée par le Bolderien recouvert du Quaternaire ancien, dont Je m'occuperai plus tard. Le premier est raviné localement par notre dépôt, qui se compose, en bas, de sable blanc stratifié obliquement. Il contient d'innombrables coquilles terrestres et d’eau douce, des genres : Helix, Pupa, Limnea, Succinea Planorbis, Valvata, Pisidium, Cyclas, etc., appartenant (11) à des espèces actuelles, mais à des variétés éteintes. Ce sable est recouvert d’une argile grise contenant un plus petit nombre des mêmes coquilles. À différents niveaux se trouvent des couches de tourbe, renfermant parfois du bois, parfois des mousses et des sphaignes très bien conservées, ainsi que des Limnea palustris de très grande taille, des Planorbis nautileus et d’autres coquilles, preuves d’une eau tranquille. Plus au Sud, le sable jaune flandrien recouvre le tout; plus au Nord, il est remplacé par des dépôts modernes. Les deux auteurs, avec M. Rutot, y voient le lit d’une rivière pleistocène; je ne vois pas de danger à préciser davantage et à dire : « c'est l’Escaut ». | 2. Marais de Lierre (3, 20). En 1860 fut creusé, à Lierre, un canal de dérivation de la Nèthe, . l’ancien fossé de la forteresse de 1406. Entre les portes d'Anvers et de Malines et à 150 mètres de distance de celle-ci, les ouvriers trouvèrent un grand nombre d’ossements et des dents, qui furent attribués par le docteur Scohy aux espèces : Elephas primigenius, Rhinoceros megarhinus, Rhinoceros sp., Equus fossilis, Cervus primigentus et Canis famiharis. De Koninck (3, p. 411), dans son rapport à l'Académie des Sciences, hésite à décider entre les espèces Rhinoceros megarhinus et Rhinoceros Schleiermacheri, préfère l’Equus plicidens à l'Equus fossilis, et rejette le Canis familiaris en proposant une nouvelle espèce Canis Liranus. Van Beneden (3, p. 413) rejette également le Canis familiaris, mais défend le Rhinoceros megarhinus. | D’après Scohy, le gisement d’os fossiles était presque à découvert (dans la tranchée). C'était une couche très épaisse, de 13 à 25 mètres d'épaisseur, commençant directement sous le sol végétal (épais de 0"35) J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 387 et se composant d'un sable glauconifère grossier avec de petits cailloux de quartz de la grandeur d’une graine de chanvre, qu’il considère comme du sable diestien remanié et qui ne contenait aucune coquille ni caillou plus gros dans une masse de 4 000 mètres cubes. Durant le travail, on était à 10-11 mètres sous la surface, soit à 2 mètres environ sous le niveau d’Ostende. Le sondage 23 de van Ertborn (20) a été exécuté au même endroit, à 150 mètres au Sud-Sud-Ouest du pont de la porte d'Anvers, du côté droit du canal de dérivation ; le niveau du sol v est à la cote 7. Il y distingua : 1. 7 mètres à 1°70, Flandrien (Campinien d'alors), basse terrasse de la Petite-Nèthe, composé de leem bigarré et de sables de différentes couleurs. 2. 170 à 0"10, Quaternaire fluviatile, se composant de : a. De1»70 à Am06, tourbe et sable tourbeux ; b. De 1m00 à 040, sable glauconifère; c. De 040 à Om10, sable glauconifère graveleux. 3. Bolderien. Or, le squelette de Mammouth a été trouvé dans la couche a, par conséquent à environ 1"50 au-dessus du niveau d’Ostende. Il me parait donc que Scohy a simplement évalué les épaisseurs des couches, au lieu de les mesurer. M. van den Broeck (40) a refait le sondage jusqu’à 8"25 de profon- deur. Il elasse la majeure partie des 5"30 supérieurs dans le Quater- naire fluviatile, ainsi que le soi-disant Bolderien. 8. Gisement du fort de Lierre (40). Fn 1880, l’État a fait construire un fort à peu de distance au Sud- Sud-Fst de Lierre. Les travaux furent visités à plusieurs reprises par M. van den Broeck, qui découvrit, surtout dans la tranchée Nord- Ouest, des traces de plusieurs cours d’eau disparus, probablement des bras de la Grande-Nèthe. Il y distingua quatre horizons géologiques, à savoir : 4° Bolderien du sous-sol ; 2 Couche sableuse, dans laquelle il put séparer : a. Une couche de coquilles miocènes brisées et triturées, des cail- loux irréguliers de silex noir ou bleuâtre, parfois très abondants. Manque parfois ; 388 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. b. Un sable tourbeux, glauconieux, parfois brun, contenant quelques cailloux de silex dispersés. Diestien remanié. D’après la gangue, adhé- rant aux ossements de Rhinoceros tichorinus, Elephas primigenius, Bos europaeus, Bos taurus, Equus caballus, Cervus tarandus et megaceros, Ursus arctos, 11S proviennent très probablement de cette couche-ci. Plusieurs « étaient d’une grande fraicheur comme état de conserva- tion »; 3° Les érosions fluviales, descendant parfois jusqu'à 2 mètres sous le zéro d’Ostende, autre preuve de la baisse du sol. Elles constituent le « Quaternaire fluviatile » de van Erthorn. a. Une masse de coquilles miocènes, brisées et triturées avec des cailloux de silex noir ou blond, parfois dans un sable à stratification entrecroisée. Quelques coquilles d’eau douce des genres Cyclas et Limnea. Quelques os, mal conservés, d’Elephas, Rhinoceros et Cervus ; b. Un sable plus fin, de l'argile ou du limon noir. Dans une coupe, un sable verdâtre avec une grande quantité de coquilles terrestres et d’eau douce des espèces suivantes : Helix his- pida L., Succinea oblonga Drap., Lymnea palustris Drap., Lymnea limosa L., Lymnea truncatula Müll., Planorbis complanatus L., Pla- norbis rotundatus Poir., Planorbis vortex L., Valvata piscinalis Müll., Valvata cristata Müll., Cyclas cornea L., Pisidium amnicum Müll. Une circonstance remarquable est sans doute la grande fraicheur, l’état moderne de ces coquilles ; l’épiderme est souvent conservé avec sa couleur. Surtout les Cyclas sont souvent bivalves et ont conservé leur épiderme membraneux et coloré. Aussi (d’après van den Broeck) leur aspect ne rappelle en rien celui des coquilles analogues, mais à test épais et plus minéralisé, que l’on rencontre dans les limons et dans les dépôts pleistocènes de l’alluvion ancienne. Ces circonstances ont conduit M. van den Broeck à considérer ce dépôt intéressant comme moderne, ainsi que les dépôts semblables des cales sèches et du bassin du Kattendijk d'Anvers (11). | Toutefois ces derniers sont couverts de dépôts incontestablement modernes, argile et tourbe, bien différents de ceux du fort de Lierre, comme nous allons le voir ; c. Seconde couche grossière, manquant parfois. De nouveau des coquilles miocènes brisées et triturées, parfois un sable grossier, gra- veleux, quelques coquilles d’eau douce, un os fragmentaire de Cervus, des dents d’Arvicola ; | d. Seconde couche fine, manquant parfois. Alternance de sable e 48 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 389 d'argile, limon noir avec des mousses, des sphaignes, quelques coquilles d’eau douce, surtout vais piscinalis et Cyclas cornea ; 4° Couche sableuse qui recouvre à la fois des dépôts 2 et 3. Épaisse d'environ 80 centimètres, sable jaune ou rougeûtre avec un peu de gravier de silex et de quartzite. C’est cette couche que j'ai eue en vue tout à l’heure et qui me parait être un grand obstacle à considérer les poches comme modernes. M. van Erthorn l’a considérée comme campinienne (Flandrien d'aujourd'hui), ce qui est aussi mon avis et actuellement celui de M. van den Broeck, qui hésite toutefois à se prononcer avec pleine conviction. J’assigne, par conséquent, aux érosions fluviales le même âge qu’au marais de Lierre. Le dépôt 2 serait peut-être campinien. La surface atteint la cote 5. La même année, van Ertborn et Cogels (30) revinrent au travail précité pour maintenir leur manière de voir. Ils admirent la présence de leur « Quaternaire fluviatile » dans les fossés du fort de Lierre, ce qui est pour moi le point capital. Ils en mirent la base toutefois à la cote + 2 ou + 2,5, tandis que M. van den Broeck donne le chiffre de — 2 mètres. Probablement y a-t- il ici un malentendu ou une inadvertance. Gisement du Kiel (14). Le Kiel se trouve au Sud de la gare du Sud à Anvers. Le sous-sol y est le curieux Quaternaire inférieur sur lequel repose le Quaternaire fluviatile, une couche de sable gris verdâtre avec de minces couches d'argile et des débris de coquilles. Ensuite on voit une argile grisâtre ou brunâtre avec des coquilles d’eau douce, des élytres de Coléoptères et des restes végétaux. Le tout est couvert ùr Flandrien, un sable gris ou jaunâtre sans fossiles, avec un gravier à la base et des débris de coquilles presque méconnaissables. La surface se trouve entre 5 et 10 mètres, le dépôt est situé sous la basse terrasse de l’Escaut. 5. Gisement au Sud d'Anvers, entre la route de Boom et l'Escaut (16). M. van Ertborn y observa deux counes. Dans la première se trouvent, sous 21 décimètres de Flandrien, 8 décimètres de son Quaternaire fluviatile, soit du sable argileux passant à une argile grise avec Planorbis, soit du sable grisâtre avec beaucoup de coquilles brisées. 300 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. Dans la seconde coupe, l’épaisseur du Flandrien n’est pas donnée, celle du Quaternaire fluviatile est de 15 décimètres. C’est un sable grisatre, avec des zones argileuses et des coquilles de Helix et de Succinea, et un sable gris pâle avec des coquilles triturées. Le sous-sol est de nouveau le Bolderien. 6. Briqueterie de Steenackers près de Burght, sur la rive gauche de l’Escaut (11, 14). Le profil montre le Rupelien et le Bolderien ravinés par une crique ou un ruisseau, qui s’est rempli ensuite de couches alternantes de gravier, de sable bolderien remanié et d’argile, qui contient des coquilles d’eau douce. Le Bolderien et le Quaternaire fluviatile sont couverts de sable et d'argile flandriens, basse terrasse de l’Escaut, qui atteignent la cote 8. Le Quaternaire fluviatile se trouve entre les cotes 2,7 et 4,6. 7. Fort de Cruybeke, sur la rive gauche de l’Escaut (16). Ce profil a beaucoup de ressemblance avec le précédent; on voit une poche, résultat du remplissage d’un lit de ruisseau, que M. van Ertborn « a pu suivre sur une certaine longueur, grâce aux travaux en exécution ». | La coupe se trouvait près de la contrescarpe, côté Sud-Ouest du fort, et est tellement curieuse qu’elle eût bien mérité une explication de l’auteur. Ce sont d’abord, allant de bas en haut et du contour au centre : 4° un sable gris rude avec quelques graviers épars; 2° un sable vert argileux; 3° un sable ferrugineux; 4° un sable blanc, poin- üllé de glauconie. Il m'a paru que 5° n’est qu’un produit de décom- position de 4°, sinon l’arrangement est impossible, 3° entourant 4° presque entièrement. En partie, 4° et 2 sont disposés verticalement, ce qui me paraît improbable aussi. Le reste du ravinement est rempli par 5° un sable blanc, bigarré de brun. Rupelien et Quaternaire fluviatile sont couverts de Flandrien, qui atteint la cote 9 et n’est de nouveau autre chose que la basse terrasse de l’Escaut. 8. À une petite distance, sur l’angle Nord-Ouest du fort, M. van Ertborn a levé la coupe suivante : 10 mètres à 780, Flandrien, sables argileux et ferrugineux avec des graviers à la base; 7°80 à 7"30, Quaternaire fluviatile, sable argi- leux, noir, tourbeux en haut, sable verdâtre grossier, graviers en bas: Bolderien. dis cata J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 391 9. Coupe du fort de Merxem lez-Anvers (15), décrite par Cogels et van Ertborn, en 1880 : 4. Sable humifère, avec quelques graviers à la base. Campinien (Flandrien d'aujourd'hui) ; 2. Sable limoniteux, sable tourbeux, 50 centimètres. À une distance de 5 mètres, le ravinement a une double profondeur, est rempli de morceaux de limonite, de leem bigarré et de limon noir ; 8. Leem bigarré, Campinien inférieur (Campinien Q2 d'aujourd'hui). Je passe aux sondages et laisse de côté ceux qui ne disent rien. Une première catégorie embrasse les sondages dans la basse terrasse d’une rivière. B. — SONDAGES DANS LA BASSE TERRASSE D'UNE RIVIÈRE. 10. Feuille de Lierre (20), sondage 15, longitude 0°11/ Est, latitude 91°9/, cote 9, basse terrasse de la Petite-Nèthe, près d'Emblehem et à 1,600 mètres au Nord-Ouest-Nord de la gare de Lierre : 9 mètres à 7 mètres, Flandrien, sable jaune et vert; 7 mètres à 9"30, tourbe et argile tourbeuse; 5"30 à — 5 mètres, Bolderien. M. van den Broeck toutefois, en refaisant le sondage jusqu’à 8"25, arrive à des conclusions différentes : 9 mètres à 7 mètres, argile sableuse, gravier à la base; 7 mètres à ? mètres, sable vert avec de minces couches d'argile; ? mètres à 6"60, sable grossier; 660 à 6"10, tourbe noire, sableuse vers le bas; 6"10 à 4"90, sable glauconieux; 4"90 à 3"50, tourbe, troncs d'arbres, changés en tourbe xyloïde; 3°50 à 2"75, sable glauconieux ; 2°75 à 0"75, etc., sable vert fluide, non miocène. Il üre aussi de ce sondage la conclusion que l’épaisseur du marais de Lierre est bien plus grande. 11. Sondage 20, longitude 0°16/ Est, latitude 51°9/, cote 7, basse terrasse de la Petite-Nèthe. Hameau de Suiker-Thoren, village de Kessel, près Lierre : 7 mètres à 5"45, Flandrien, sable et argile; 9745 à 4%40, Quaternaire fluviatile, vase noire et sable glauconifère ; Diestien. Conception de M. van den Broeck (40) : 7 mètres à 5"45, comme M. van Erthorn; 5°45 à ? mètres, dépôt sableux fétide, passant à une masse noire, éminemment moderne; ? mètres à 440, sable glauconi- fère, graviers à la base. Glauconie sableuse, Bolderien. DID J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 12. Sondage 22, longitude 0'11/ Est, latitude 51°8/, cote 7, basse terrasse, rive gauche de la Petite-Nèthe, près de Lierre : 7 mètres à 5"75, Flandrien, argile; 5"75 à 4"30, argile sur argile tourbeuse. Bolderien. C. — SONDAGES DANS LA BASSE TERRASSE D'UN RUISSEAU. 13. Feuille de Tamise (15), sondage 11, longitude 0°7! Ouest, latitude 51°10’, cote 10, localité Basele, vallée du « Barbiersbeek », tout près du ruisseau : 10 mètres à 7"75, Flandrien, composé de sable et de leem bigarré, graviers à la base ; 775 à 470, Quaternaire fluviauile, composé de : 1° sable avec graviers; 2 argile noire tour: beuse; 5° sable tourbeux avec graviers; 4° sable gris foncé, argileux, non percé. 14. Feuille de Putte (19), sondage 29, longitude 0°11/ Est, lati- tude 51°1/, cote 7, à quelque distance du ruisseau dit « Zwartwater- beek » : 7 mètres à 6"40, Flandrien; 640 à 2"75, Quaternaire fluvia- ile, composé de : 1° sable tourbeux avec débris de végétaux ; 2 sable et débris de végétaux ; 3° sable grossier, graveleux. Wemmelien. Ce troisième terme me semble être un reste de l’érosion, plutôt qu'un nouveau dépôt. 15. Feuille de Lille (23), sondage 3, longitude 0°27/ Est, latitude 51°16' Nord, cote 16,5, tout près de la vallée du « Vischbeek » : 16"50 à 13"85, Flandrien; 13"85 à 15"40, Quaternaire fluviatile, sable tourbeux et argile tourbeuse. Moergrond — terre de marais. Scal- disien. 16. Même feuille, sondage 18, longitude 02950” Est, latitude 51°4' Nord, cote 14, tout près de la vallée de l’Aa : 14 mètres à 12°20, Flandrien; 12"20 à 1160, Quaternaire fluviatile, sable tourbeux et argile tourbeuse, Moergrond. Scaldisien. 17. Feuille de Kermpt (25), sondage 27 près de Curange, longitude 0°57’ Est, latitude 50°57’ Nord, cote 29,50 dans la basse terrasse du Démer : 2950 à 2820, Flandrien; 28"20 à 26"85, argile tourbeuse, Quaternaire fluviatile. Bolderien. rs J. LORIÉ — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 393 18. Feuille de Casterlé (24), sondage 5, longitude 0°35/ Est, lati- tude 51°16/ Nord, cote 48, dans la basse terrasse du « Kleine Beek » : 18 mètres à 14"60, Moderne et Flandrien; 14"60 à 1435, argile tourbeuse, Quaternaire fluviatile. Scaldisien. D. — SONDAGES DANS LA PENTE VERS UNE VALLÉE. Dans les coupes suivantes, le sable flandrien, qui repose sur le Quaternaire fluviatile, me paraît être amené plutôt par le lavage de cette pente et non par une inondation marine. C’est de cette manière, _ toujours à mes yeux, qu’il faut expliquer la présence de ce terme stratigraphique à des hauteurs fort différentes. En tout cas, on peut déduire de la présence de ces dépôts fossilifères qu’il y a eu un temps où ce lavage à été beaucoup moins fort, -interrompu même, ce qui correspond au Quaternaire fluviatile. Plus tard, ce lavage aura repris d'intensité et aura déposé le sable flandrien. 19. Feuille de Contich (14), sondage 21, longitude 0°10’ Est, lati- tude 51°9/, cote 11, pente vers la vallée de la Petite-Nèthe, près de Lierre : 41 mètres à 8"70, Flandrien, sable et argile; 8"70 à 6"10, Quaternaire fluviatile, argile notre, argile et sable verts. Bolderien. 20. Même feuille, sondage 47, longitude 0°5/38" Est, latitude 51°6/52/, cote 14,5. Au Sud-Est de Contich, dans une espèce de cirque, près de la source du ruisseau de Bautersem : 14"50 à 1170, Flandrien; 41"70 à 1140, Quaternaire fluviaule, argile noire tour- beuse. Bolderien. 21. Même feuille, sondage 72, longitude 0°9/34” Est, latitude 51°7/54/!, cote 21, bord oriental de la feuille, pente de la vallée de la Nèthe : 8 mètres à 5 mètres, Flandrien ; 5 mètres à 3"30, Quaternaire fluviatile, sable tourbeux noirâtre avec débris de végétaux et sable jau- nâtre grossier. 22. Feuille de Heyst-op-den-Berg (18), sondage 1, longitude 0°18/ Est, latitude 51°5/, cote 14, hameau de Heykant, commune de Berlaer, pente vers la Grande-Nèthe : 14 mètres à 12 mètres, Flandrien; 12 mètres à 10"50, Quaternaire fluviatile, contenant une argile noire, tourbeuse, non percée. 394 J. LORIE. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 28. Feuille de Lille, sondage 6, longitude 0°29/58/' Est, latitude 51°16/10/, cote 20,4. Près de Gierle et entre les vallées de |” « Ouden- dijkbeek » et de l’Aa : 20"40 à 16"60, Flandrien; 1660 à 14"90, Quaternaire fluviatile, sable fin, noirâtre, tourbeux, argile tourbeuse. Scaldisien. 24. Même feuille, sondage 27, longitude 0°27’ Est, latitude 510419, cote 13, pente vers la vallée de l’Aa : 13 mètres à 11°05, Flandrien ; 11%05 à 10"75, Quaternaire fluviatile, argile tourbeuse. Scaldisien. E. — Q1(c) ne M. Ruror. Je crois pouvoir joindre à ces coupes quelques-unes de celles publiées par M. Rutot pendant l’ancien levé géologique. Il distingue entre autres un étage O3, le Flandrien d'aujourd'hui, et un @fc, argile avec coquilles terrestres et d’eau douce, recouverte par le Flandrien et occupant une position tout à fait analogue à celle du Quaternaire fluviatile de van Ertborn. 25. Feuille de Thourout (35, p. 28). Au commencement de la ligne de Lichtervelde-Thielt, après la séparation de la ligne de Roulers, le talus, un trou creusé et un petit sondage donnèrent le profil suivant : 31 mètres à 29 mètres, Flandrien ; 29 mètres à 2650, Quaternaire fluviatile, argile avec Helix et Succinea. 26. Feuille de Roulers (36, p. 5). La colline au Nord-Ouest de Roulers atteint la cote 50 ; sur sa pente septentrionale trois chemins se rencontrent à la cote 37 ; un sondage y donna la coupe suivante : 37 mêtres à 35 mètres, Flandrien, 03 ; 55 mètres à 32"80, argile avec Helix et Planorbis. Quaternaire fluviatile. 2'7 (36, p. 15). Dans la plaine au Nord de Roulers, on trouve, sous environ 4 mètres de Flandrien, souvent une argile contenant des Helix, des Succinea, etc. C’est avec un certain doute que Je joins aux dépôts que je viens d’énumérer, d’autres dont parle M. van den Broeck (31). Les hauteurs . qui séparent les vallées actuelles sont les restes de la plaine primitive et ont été séparées par les érosions pleistocènes, jusqu’au niveau J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 39N notablement plus bas que l'actuel. Ensuite le fond à été rehaussé par des dépôts argileux, parfois tourbeux, d’une épaisseur qui peut atteindre une vinglaine de mètres, recouverts, plus tard encore, de sables et cailloux qui servent de base aux alluvions actuelles. D’après l’auteur, ces alluvions anciennes, appelées « leem » el indiquées par l’annotation Qc, se poursuivent dans les vallées du Démer, de la Dyle, de la Nèthe, du Rupel et de l’Escaut, jusque dans la Campine anversoise, où l'argile bleue atteint jusqu'à 80 mètres d'épaisseur, et en Néerlande. (J’ai grande envie de mettre ici un point d'interrogation.) Quoi qu'il en soit, on est conduit à admettre 11 : 4° Un creusement de la vallée du Démer, descendant notablement plus bas que la vallée actuelle ; 2 Le remplissage par une couche de limon et de tourbe jusqu’à une épaisseur de 20 mètres ; 3" Le dépôt de sables et graviers. Pour moi, les phénomènes 1° et 2° sont bien différents de 3°, mais les données du travail susmentionné sont trop confuses et isolées pour se prononcer avec quelque conviction. Je dois me borner à relever la grande analogie des phénomènes. La conclusion de tous ceux qui auront lu ce chapitre sera sans doute que les « preuves paléontologiques » ne font nullement défaut dans la basse Belgique, mais en défaveur de la transgression marine flandrienne. CHAPITRE VU Le Diluvium de l’Escaut. Tout le monde sait que la Meuse pleistocène, coulant à un plus haut niveau qu'aujourd'hui (différence 104 — 45 — 60 mètres), a édifié un grand cône de déjection dans le coin Nord-Est de la Belgique, se continuant dans la Néerlande et connu sous le nom de « Plateau de Genck ». Pourtant, 1l y a encore des amas de Diluvium mosan, plus ou moins isolés, séparés par le « Zanddiluvium » ou « sable flandrien », dont je veux traiter les plus occidentaux, pour décrire ensuite les amas beaucoup moins distincts qui ont été négligés jusqu'ici et que j'attribue à l’Escaut. Voici la liste des localités visitées, que je nommerai de temps à autre. 396 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. LOCALITÉS VISITÉES EN NÉERLANDE ET UN PEU AU DELA DE LA: FRONTIÈRE BELGE, OÙ S'OBSERVENT LES DILUVIA MOSAN ET ESCAUTIEN. A. — Environs de la gare d’Alphen, entre Tilbourg et Turnhout. Ferme de « Klein-Bedaf ». Ferme de « Prinsenhoef », près de la gare d'Alphen. Village d’Alphen. | Ferme de « Goeden Tijd », au Nord-Ouest d’Alphen. 5. Sablière abandonnée du chemin de fer, entre les gares d’Alphen et de Riel, dans |” « Alphen-Oosterwijksche-Heide ». 6. « Brakelsche Akkers », un peu plus au Nord-Est. ESA RE B. — Environs de la gare de Gilze-Ryen, entre Tilbourg et Breda. 7. Briqueterie au Sud du village de Gilze. 8. Tout près et à l'Ouest de la gare. 9. Hameau de Steenoven, entre Ryen et Dongen. 10. Briqueterie « Van den Heuvel », sur le chemin de fer. 11. Argilières de M. Oomen, dans le hameau de Seters, au Nord de la halte de Dorst, plus près de Breda. 12. Champs entre Seters et le village d'Oosterhout. 43. Village d’Oosterhout. | C. — Environs de la gare d'Etten-Leur, entre Breda et Rosendaal. 14. Briqueterie de Bremberg, entre Liesbosch et Etten. 15. Argilière à l'Est d’Etten. 16. Argilière à l'Ouest d’Etten. D. — Angle entre les chemins de fer de Rosendaal à Breda el à Anvers. 17. Grand'route de Breda à Rosendaal, borne hectométrique 18,8. Côté Nord. 18. Idem. Côté Sud. 19. Briqueterie abandonnée à l'Ouest du village de Rucfen, plus au Sud. 20. Briqueterie au Sud du hameau de Schijf et environs, borne de frontière 258, colonie d’ « Oud-en-Zoek », un peu à l'Est. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’'ESCAUT. 397 21. Ferme d’ « Oude Heïhoef », hameaux de Lavybosch, Nieuw- moer et Hoogemoer, entre Lavybosch et la gare de Wildert, entre Esschen et Anvers. 22. Hameau d’Agterbroek, à l’Est de la gare de Calmpthout. E. — Environs de Bergen-op-Zoom. 25. Briqueterie de « Nieuwe-Dorp », au Sud de la gare de Wouw. 24. Près et à l'Ouest de la gare de Wouw, entre Rosendaal et Bergen-op-Zoom. 25. Ferme de « Kijkuit », au Nord-Ouest de Halsteren. 26. Briqueterie au Sud-Est du village de Halsteren, au Nord-Nord- Ouest de Bergen-op-Zoom. 27. Asile chrétien d’aliénés « Vrederust », au Sud-Est de Halsteren et de 26. 28. Briqueterie près et à l'Est de l'auberge « Gouden Appel », entre Halsteren et Bergen-op-Zoom. 29. Sable dragué du Zoom, tout près de Bergen-op-Zoom (1). F. — Environs de Hoogerheide, au Sud de Bergen-op-Zoom, sur la grand'route d'Anvers. 30. Grande briqueterie de M. Daverveldt, près de la borne kilomé- trique 5. 51. Argilière près de la borne hectométrique 5.2. 82. Grande briqueterie au « Vinkenberg », borne hectométrique 6,1. 33. Sablière du côté Nord d’un vallon à Hoogerheide. 34. Briqueterie du côté Sud de ce vallon. G. — Environs d'Ossendrecht, plus loin au Sud, prés de la frontière belge. 35. Colline dite « De Berg » ou « Peeberg », tout près et au Nord- Ouest d’Ossendrecht. 56. Briqueterie abandonnée au « Moleneind », à l'Est d’'Ossendrecht. (1) « Bergen » signifie « monts », à cause d’une quantité de collines de sable mobile. « Zoom » signifie « bord »; c’est la pente très lostensible qui descend du Diluvium aux polders de l’Escaut et s'étend du hameau de Lepelstraat, au Nord de Halsteren, au delà d’Ossendrecht. Je suis porté à croire qu’il y a là une faille. Plus tard, on a donné à tort le nom de « Zoom » à un petit canal venant des tourbières épuisées à l’Ouest d’Esschen et conduisant actuellement de l’eau à Bergen-op-Zoom. 4910. MÉM. 26 398 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. Pendant une promenade de la gare néerlandaise de Baarle-Nassau (entre Turnhout et Tilbourg) à Tilbourg, je remarquai le premier erratique servant de boute-roue, près de la ferme de « Drie Huizen » (trois maisons), dans le hameau de Klein Bedaf (n° 1), entre les gares de Baarle-Nassau et d’Alphen. C'était un gneiss de 4 décimètres. Un peu plus loin, près de la ferme de Pineind, j'en vis un second, un granite gris de 4 décimètres, et un troisième de quartzite bleu clair de 5 déei- mètres. Évidemment les deux premiers ont été amenés d’assez loin, le troisième vient peut-être d’un dépôt de Diluvium mosan moins éloigné. Le premier gravier authentique s’observa à la ferme de Prinsenhoef, tout près de la gare d’Alphen (n° 2), à environ 2 kilomètres en dehors de la limite méridionale du Diluvium mosan que donne Staring sur sa carte géologique. J'y vis des cailloux de quartz blanc, généralement de 4 à 3 centimètres (deux atteignaient 7 centimètres), du quartzite à pyrite du Revinien des Ardennes, un quartzite bleu clair, un grès, donc le véritable Diluvium mosan, très sableux, mais aussi quelques éclats roulés de silex. Les localités 14-16 forment groupe; le Diluvium de la Meuse y est reconnaissable sans difficulté. Pourtant les cailloux et les erratiques ne viennent qu'exceptionnellement à la surface (6, 11, parfois dans 10); généralement ils sont couverts d’une couche de sable sans cailloux, épaisse de 4 mètre en moyenne. En règle générale, 1ls sont dispersés dans le sable, plus ou moins sporadiques, comme un gravier dilué, de sorte qu'on peut admettre pour tous le transport dans des glaçons. Exceptionnellement (10) j'ai observé une petite couche ou traînée de gravier, qui donne l’impression d'un transport direct par l’eau courante. De véritables erratiques s’observent dans les villages d’Alphen et d'Oosterhout, ainsi qu'aux localités 5, 10, 114 et 14; ils peuvent atteindre un diamètre de 4 décimètres, mais sont généralement plus petits. On voit le gravier directement sur une étendue considérable dans 6, 9, 41 et 12. | Les cailloux et erratiques sont des roches peu variées, dont voici l'aperçu : Ï. — Quartzite bleu clair, parfois grisätre. Localités : 1, erratique de 0"50; 2, cailloux; 3, plusieurs erra- tiques; 8, cailloux dispersés dans le sable; 9, erratique de 0"50 près de l’auberge « De Keten » ; 10, quelques erratiques; 11 ; 14, un couple de petits erratiques. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 399 ÎT. — Quartzite gris foncé bleuûtre à pyrite, du Revinien des Ardennes. 2; 5, petits erratiques ; 8 ; 11, jusqu’à 2 décimètres. [IL — Grès. 2; 9, petits erratiques ; 8, gris clair et brun clair jusqu’à 4 centi- mètres; 11, plusieurs brun rouge jusqu’à 1 décimètre. IV. — Guartz blanc. 2, la plupart de 4 à 5 centimètres, quelques-uns de 7 centimètres ; 4, des cailloux dispersés dans le sable, beaucoup sont de petits galets de 3 et 4 centimètres; 5, quelques erratiques jusqu’à 1 décimètre, beaucoup de cailloux. Comme toujours, la quantité proportionnelle du quartz blanc augmente à mesure que la taille diminue, à cause de la plus grande dureté; 6, un couple de 4 décimètre ; 8, plusieurs beaux petits galets: 11, quelques erratiques de 3 décimètres, beaucoup de cailloux à la surface; 10, un erratique de 4 x 4 x 4 décimètres ; J'évalue à 80 °/, la quantité de quartz blanc parmi les petits cailloux. V. — Silex. 2, des esquilles émoussées ; à, idem jaunes; 6, quelques galets bleu clair dérivés du Diestien belge; 8, très peu de ces galets; 11, un galet bleu; ces galets sont plus rares et plus petits qu’à l'Ouest de Breda ; 14, un couple de petits erratiques. VI. — Varia. 11. Grauwacke gris clair verdâtre rare. Conglomérat rouge à cailloux de lydite. Conglomérat anguleux rouge clair grisâtre, contenant des cailloux de quartz, de quartzite et de lydite. 16. Calcaire bleu clair, pesant 510 grammes, ressemblant, d’après M. Lohest, à certains calcaires du Frasnien ou Givetien. Dans le terrain occidental, qui a été formé, d’après moi, principale- ment par l’Escaut, j'ai trouvé les roches suivantes : 400 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. À. — Gravier de silex et de quartz blanc. Les cailloux sont généralement bien arrondis, dispersés dans une quantité beaucoup plus grande de sable. J’ai aussi trouvé des cailloux de silex angulaires et émoussés. La quantité proportionnelle de quartz est très inégale. Les cailloux atteignent 1, rarement 2 centimètres, la limite d'avec les erratiques est assez arbitraire (14, 17, 19, 20, 23, 24, 97 29: 50 39, 5561 aU) | B. — Cailloux de silex. Généralement ce sont des fragments à arêtes émoussées, remplis quelquefois de bryozoaires; parfois des galets bien arrondis, originaires du Diestien, rarement à surface pustuleuse, mêlés à d’autres de quartz et de quartzite. [ls atteignent 3 et 4 centimètres (11, 17, 19, 20, 23, 30, 32 et 33). C. — Quartz blanc, erratiques et cailloux. 20 (64, 105 et 184 grammes) ; 23 (295 grammes) ; 26 (210 grammes); 33 (169 grammes). D. — Quartzites blancs, gris clair et bleu clair. 14, 23 et 27 (235 à 240 grammes); 17 et 26 (180 grammes); 23 (84 grammes); 28 (131 grammes) ; 32 (375 grammes). E. — Erratiques subangulaires de silex. Des erratiques assez petits dans 11, 17, 19, 20 et 32. De plus gros dans 14 (190 et 275 grammes) ; 17 (130 et 240 grammes); 20 (100 et 120 grammes); 23 (100, 110 et 120 grammes); 26 (370, 440 et 460 grammes) ; 34 (345 et 720 grammes, le plus lourd que j'aie vu). BELGIQUE. En 1908, j'ai publié mon travail sur les argiles de la Campine (67), dans lequel j'ai fait mention de graviers très sableux, cailloux et erra- tiques tout à fait semblables, dans le Nord de la province d'Anvers, le J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. | 401 long du canal de la Campine, généralement à l'Ouest de Turnhout. Je crois ne pouvoir mieux faire que de copier une partie de la page 546. : « Je distingue : » 1° Gravier et cailloux de petite taille (5, 40, 41, 19, 25, 26, 29, 51, 36, 39); » 2° Silex plus gros, jusqu’à 2, 5, 4, même 5 centimètres (45, 17, 21, 25, 24, 25, 26, 56, 40, 42 et 45). » Les plus gros sont des rognons de 3 X 3 x 7 centimètres dans 41 ; de 3 X 5 x 7 centimètres dans 9 ; de 7 X 9 X 15 centimètres dans 48; de 5 x 10 x 17 centimètres dans 19 et de 6 X 10 X 20 centimètres dans 25, donc de véritables erratiques ; » 3° Quartzites dans 24, 25, 37, 43, 45 et 46, atteignant 6, 8 et même 15 centimètres ; » 4° Quartz blancs, jusqu’à 4, même 10 centimètres, dans 26, 42 et 46 ; | » 5° Quartz rose de 5 x 5 X 8 centimètres dans 9: » 6° Grauwackes vert grisâtre clair dans 42 et 44, les plus orien- tales. » | Les numéros derrière les erratiques indiquent les argilières (loc. cit., p. 545) ; 11 à 21 se trouvent le long du canal à l'Ouest de la route d'Oostmalle à Ryckevorsel; 22 à 40 entre cette route et Turnhout ; 41 à 46 au Nord-Est de Turnhout. J'y joins les trois grands cailloux de silex trouvés dans le Keien-Ven (loc. cit., p. 558), non loin de Brasschaet. On voit que la ressemblance de ces trouvailles et de celles du Brabant septentrional est si grande qu'il faut bien les considérer comme formant un ensemble. Je ne veux pas dire que tous les silex, sans exception, ont été amenés par l’Escaut : je suis convaincu qu'il y en a aussi qui viennent de la Meuse, surtout les orientaux. Mais les autres, qui ne sont presque accompagnés que de quartz blancs et surtout les graviers de silex (et de quartz), sont, à mes yeux, un véritable Diluvium escaulien, d'âge campinien, tout à fait le pendant (plus faible en vérité) de celui du plateau de Genck, édifié par la Meuse. Celle-ci, beaucoup plus forte que l’Escaut dans notre temps, l'était probablement aussi à l’époque pleistocène, ce qui explique en partie qu'il est resté si longtemps inaperçu, d'autant plus que généralement il n’affleure pas, mais est caché sous quelques décimètres de sable sans cailloux, peut- être d’âge flandrien. 402 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. La plupart des excavations précitées sont des briqueteries, et dans plusieurs la ressemblance avec les argiles de la Campine est telle qu’il faut bien les considérer comme un même dépôt. Cette argile pré- sente les particularités suivantes : 7. Argile presque blanche, parfois gris foncé bleuâtre. Épaisseur visible : 4 mètres, sous 050 de sable. 9. Argile bleu clair grisâtre sous 1 mètre de sable, qui ravine un peu. 10. 4 à 5 mètres d'argile jaune et gris clair assez plastique, reposant sur » mètres de sable grossier. 11. Argile feuilletée, un peu sableuse. Sont visibles : 2 décimètres d'argile gris elair Jaunâtre sur 1 mètre d'argile gris foncé. 14. Argile gris-bleu clair et brune sous 0"50 à 0"75 de sable. 15. Argile gris clair sous 0"50 de sable. 17. 1 mètre d'argile visible, 1 décimètre supérieur brun de des couches brunes, noires et gris elair. Plus sableuse que celle de Tegelen. 20. 1"50 visible, surface ravinée par le sable. Argile douce et grasse, gris foncé en haut, gris clair ou jJaunâtre en bas, alternance de couches de différentes couleurs, épaisses de 4 à 2 décimèêtres. Point de stratification fine. 23. 2"50 d'argile grasse, 0"50 d'argile gris clair, 2 à 3 décimètres d'argile noire, humifère, identique à celle de Tegelen, d’après M. Clé- ment Reid; la majeure partie inférieure est gris clair avec des taches noires. 24. Argile grasse, gris foncé, très peu feuilletée. 26. Véritable argile de la Campine, gris clair et foncé, grasse, point de sable blanc. 28. Argile gris clair, un peu bleuâtre, brune, feuilletée. 30. Argile bleu clair en bas, contenant des taches ferrugineuses. Elle peut atteindre, au dire du propriétaire, M. Daverveldt, jusqu’à 9 mètres, mais est parfois remplacée brusquement par du sable fin, blanc (soi-disant « sable de Moll »). Les relations entre ces deux roches sont parfois aussi bizarres que dans la Campine; c’est pourquoi j’en donne quelques profils. (Voir planche XVIIT.) 51. Argile grasse, finement stratifiée, gris bleuâtre. Sous 1°2% de cette argile, on voit une couche très brune de 4 centimètres. 52. Argile finement stratifiée comme à Tegelen, en partie noire. L'inférieure est plus grasse. La surface monte vers le Nord, couverte de 2 mètres de sable. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 403 34. 1 mêtre de sable sur l'argile qui est plus sableuse que celle de la Campine. 86. 0°50 à 0"75 de sable sur 1"95 d'argile visible. Bien stratifiée, brun jaunâtre en haut, noire en bas. Contient un peu de bois et de petites concrétions limoniteuses qui se sont formées autour de racines. CHAPITRE VII. Répartition verticale du Pleistocène en Néerlande. A plusieurs reprises, j'ai défendu la thèse qu’une bonne description du Pleistocène belge ne saurait être faite sans comparaison avec les pays voisins, où cette formation est mieux développée. C’est pour cette raison que je crois utile de résumer quelques faits et les conclusions auxquelles je suis arrivé, afin d’aboutir à construire un parallélisme rationnel entre nos deux pays. Dans les exposés suivants, j’admets, avec le grand glacialiste, le Profï Penck, de Berlin, quatre épisodes glaciaires, dont je nomme le plus ancien G', le plus récent G1. [ls sont séparés par des épisodes interglaciaires J’, J!/' et J'/', La succession en est donc, s’approchant des temps modernes, G’, J', G!!,J!, G!/",J'/", GW. Tous les géologues néerlandais sont actuellement d'accord que la plus grande partie de la Néerlande a été envahie par la glace scandi- nave pleistocène, dont le dépôt immédiat, l’argile à blocaux, constitue une bonne partie de la surface. Or, dans l'Allemagne du Nord, on connaît deux moraines profondes, l’une au-dessus de l’autre, jusque dans la bruyère de Lunebourg, un peu à l'Ouest de l'Elbe, mais plus loin on n’en connaît qu’une seule. Ensuite, dans les Alpes, des deux glaciations les mieux connues, la dernière est en étroite connexion avec les basses terrasses, l’avant- dernière, la plus étendue, avec les hautes terrasses. La Néerlande, étant située sur le bord extrême du terrain glaciaire, n’a done probablement eu affaire qu'avec celle-ci, d'autant plus que les graviers rhénans de la Gueldre, de l’Overyssel, etc., que recouvre l’argile à blocaux, sont en continuité directe avec la haute terrasse du Rhin. Il est vrai que, dans ces dernières années, quelques géologues se sont demandé si 1° ce ne serait pas la dernière glaciation qui aurait recouvert la Néerlande, ou bien si 2 le pays n'aurait pas eu affaire à deux glaciations différentes. Pour moi, il n’en est point ainsi. 404 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. Voyons d’abord ce qu'il y a de plus récent que notre repère, l’argile à blocaux. Dans le n° 61 de la bibliographie, j'ai décrit la soi-disant « vallée gueldroise », contrée basse, traversée par la limite entre les provinces d'Utrecht et de Gueldre. A l'Ouest, elle est bordée par une série de collines que je considère comme une moraine frontale. A l'Est se trouvent également des collines, dans la province de Gueldre, portant le nom d'ensemble de « la Veluwe ». Le sous-sol est connu par une série de sondages qui montrent les étages suivants, allant de bas en haut : 1° du Pliocène ; 2 une centaine de mètres de sables et graviers rhénans ; 5° l’argile à blocaux, située, en général, entre 20 et 36 mètres — A. P. (zéro d'Amsterdam — 2"10 au-dessus de celui d’Ostende); 4° un sable grossier, coquillier, appelé par Harting « système eemien »; »° une couche d'argile marine; 6° une couche de tourbe ; 7° du sable qui affleure. Je crois devoir admettre une interruption entre le dépôt des termes 3 et 4, puisque la faune coquillière n’a nullement un caractère arctique ou même boréal, comme on pourrait l’attendre si la mer avait pris possession de la surface immédiatement après la fonte de la glace. L’argile à blocaux à probablement été à sec durant un temps assez long, avant de descendre sous le niveau de la mer. Le dépôt du sable grossier coquillier haussait la surface de 1 mètre ; celui de l'argile marine, de 5 mètres en moyenne. La couche de tourbe 6 est située partout sous le niveau de la mer, de sorte qu'une nouvelle baisse du sol est hors de doute. Quant au sable 7, les sondages ne nous en apprennent pas beaucoup, mais, pendänt des courses à la surface, on observe une ligne de rivage plus ou moins escarpée, haute de 1 à 2 mètres, qui sépare une basse terrasse d’une large vallée. Or, cette terrasse n’est pas un phénomène local, mais en continuité directe avec celles du Rhin et de la Meuse, que je crois être édifiées dans le dernier épisode glaciaire (G"). Il s'ensuit que les couches coquillière, d'argile et de tourbe sont inter- glaciaires (J//'). Tout ceci paraît assez simple, mais il se présente une complication, puisque absolument la même faune a été trouvée dans une série de sondages sous la Hollande septentrionale, sous les dunes, etc., comme en Flandre. Cinq de ces sondages ont fait connaître l'argile à blocaux (G/!') à des profondeurs variant de 30 à 70 mètres — A. P., et sur elle repose la couche coquillière, comme dans la vallée gueldroise. Dans J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 405 six des sondages que j'ai examinés se trouvent des erratiques sous les coquilles, ce qui n'offre pas de difficulté. Dans cinq sondages, en partie les mêmes, il s’en trouve aussi parmi les coquilles, ce qui a fait croire à M. Dubois qu'il y avait un rapport intime entre les deux. Pour moi, il n’en est pas ainsi et j'admets que ces erratiques ont été remaniés par des glaçons dans quelques hivers rigoureux, phénomène qui se passe encore de nos Jours (1890-1891. par exemple), comme sur les plages des îles d'Ameland et de Schiermonnikoog. Il est vrai que ces erratiques ont été dispersés en plus grande profusion parmi les coquilles eemiennes, mais ceci me paraît tout à fait naturel, puisque les dépôts glaciaires, la source de ces erratiques remaniés, ont été enveloppés graduellement par du sable fin marin pendant la descente séculaire du sol. Les glaçons n’en trouvent donc pas aussi facilement à l’époque actuelle. La couche coquillière se trouve aux profondeurs de 23 à 33 mètres — À. P. et est recouverte par du sable marin avec la faune actuelle : 1° immédiatement; 2 après une couche de transition; 3° après une couche sans coquilles. Il s'ensuit qu’on a toute raison de considérer la faune eemienne (flandrienne) comme précédant immédiatement la faune actuelle, quand on ne considère que les sondages occidentaux, dans les provinces de la Hollande septentrionale et de la Flandre occidentale. Il en est bien autrement pour les sondages orientaux dans la vallée gueldroise, mais la concordance entre les deux faunes est tellement grande qu'il est fort improbable qu’elle soit interglaciaire dans un cas, post-glaciaire dans l’autre. Comment sortir de cette nouvelle impasse ? Je trouve, comme solution la plus admissible, lhypothèse que, près de la côte, 1l y a une lacune dans la série et que des remaniements y ont eu lieu, dont on n’aperçoit rien si l’on n’examine que des sondages, mais dont on aurait peut-être trouvé la preuve dans une bonne coupe. Voyons maintenant ce qu’il y a en dessous de notre repère, l'argile à blocaux (G//'). J'ai fait le premier pas vers le classement de ces dépôts en 1889, en étudiant les échantillons des sondages d’Utrecht et en écrivant (42, p. 443) : « La première partie (pleistocène) du forage embrasse des terrains beaucoup plus grossiers que la partie suivante »; (p. 444): « On peut réunir les dépôts entre 30 et 70 mètres — A. P. et les appeler zone de sable fin et d'argile » ; (p. 446): « La troisième partie 406 J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. du Quaternaire, de 70 à 150 mètres — A. P., est de nouveau plus grossière. » En 1907 (66, p. 454), dans un aperçu général, J'appelai ces trois étages « grossier supérieur «, moyen fin 8 et grossier inférieur 7 », je réunis une série de sondages en groupes et donnai les limites moyennes de ces étages en dessous de A. P. comme suit : Groupe I, Utrecht et environs, six sondages; groupe Il, Amsterdam, cinq sondages ; groupe ÎIT, Harlem, neuf sondages; groupe IV, Rotterdam, quatre sondages. Groupe ME NE 4. 32 - 10 745% EE | AR 44 034 55 MMA = AM SRI 48 56 86 MEN NO PAEETR 180028 La comparaison de ces chiffres, surtout des colonnes 1 et 4, fait très bien ressortir la pente générale du sol vers le Nord-Ouest. Résumé. Premièrement, 1l n’est pas question de dépôts marins antérieurs à G!/! : l’ensemble des couches mentionnées est franchement fluvial ou fluvio-glacraire. | Ensuite, je continue à croire qu'il faut rattacher « à l'argile à blocaux, done à l'épisode glaciaire G// — Rissien, et y à l'épisode glaciaire G’ — Mindelien. Il s'ensuit que 8 est interglaciaire J/'. Pour la province du Limbourg, je renvoie au n° 67, page 570, où je suis arrivé à un bon raccordement avec les provinces moyennes. En somme, je crois pouvoir distinguer dans la Néerlande les étages pleistocènes suivants : 1. Post-glaciaire. Érosion de la vallée gueldroise, de celles du Rhin, de l’Ysel, de la Meuse, séparation des basses terrasses. 3. Quatrième glaciaire GY, Wurmien. Sédimentation des plaines de la vallée gueldroise, etc., dont sera coupée plus tard la basse terrasse. 3. Troisième interglaciaire J//. Couche coquillière du système eemien de la vallée gueldroise, des provinces de la Hollande septen- trionale et de la Flandre occidentale. Couches recouvrantes d'argile et de tourbe. 4. Troisième glaciaire G//”, Rissien. Argile à blocaux de la Néer- lande, Diluvium entremélé, hautes terrasses du Rhin et de la Meuse, a des sondages. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 407 5. Second interglaciaire J’’. Étage 6 des sondages, argiles exploitées du Limbourg et de la Campine. 6. Second glaciaire G/’, Mindelien. Étage + des sondages, graviers ou matériaux grossiers entre les argiles. 7. Premier interglaciaire J’. Argile inférieure du Limbourg et de la Campine. 8. Premier glaciaire G/. Gunzien, Graviers inférieurs, connus excep- tionnellement dans le Limbourg. Matériaux grossiers sous les argiles de la Campine belge. CHAPITRE IX. Conclusions. Je crois avoir démontré dans le présent travail qu’il y a deux prin- cipales causes à la grande confusion qui règne dans le Pleistocène belge. Ce sont : 1° La fausse hypothèse (chapitre V) que le creusement des vallées belges ait atteint un degré important dans le Pliocène. A mon avis, ce creusement pliocène a été pratiquement autant que nul, 1l s’est effectué presque totalement durant le Pleistocène ; 2° La fausse hypothèse de la transgression marine pleistocène. Cette transgression à été énormément exagérée. Ce n’est que dans la partie inférieure de la vallée gantoise qu’il en existe des preuves, et encore là on n’a trouvé que des coquilles d’eau saumätre. Le reste, la majo- rité écrasante des documents paléontologiques du Pleistocène supérieur, sont des dépôts d’eau douce (chapitres IV, V et VI); 5° L'hypothèse de la transgression marine entraine une hypothèse auxiliaire, à savoir celle d’une hausse du sol comme dernier phénomène tectonique de la basse Belgique. Je crois avoir démontré qu'il est impossible de prouver directement cette hausse. Bien au contraire, ce dernier phénomène est une baisse du sol, tout comme en Néerlande et dans l'Allemagne du Nord, prouvée directement par les couches de iourbe superposées (chapitre V); 4 La présence d’un Diluvium escautien bien reconnaissable, quoique maigre. [l forme dans les parties occidentales de la Campine 408 | J, LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. belge et du Brabant septentrional un pendant du Diluvium mosan, comme celui-ci du Diluvium rhénan. Ce Diluvium escautien est le plus ancien dont je me suis occupé actuellement; je le considère comme datant de l’avant-dernier épisode glaciaire G//” auquel correspond le Campinien des géologues belges ; 5° L’Escaut, qui a édifié cette partie occidentale du grand cône de déjection, a coulé dans la direction Sud-Nord. Plus tard, 1l a été dévié vers la direction Est-Ouest par une branche de la Meuse RIePPOEENE coulant dans la direction Hasselt-Bruges ; 6° À cet épisode glaciaire G//’ a succédé le dernier épisode inter- glaciaire J’/’, durant lequel le climat était notablement meilleur. Les rivières étaient moins puissantes, la sédimentation faisait place à l'érosion. Cette érosion faisait disparaître la majorité des hautes terrasses dans le bassin de l’Escaut, le sable fut entraîné, les cailloux descendirent verticalement vers le vif-fond des vallées. Ce ne fut que le Diluvium escautien du Nord qui fut épargné par suite du détour- nement de l’Escaut, précisément comme le Diluvium fort ancien du Sundygau (Haute-Alsace) est resté intact jusqu’à nos jours, par suite du détournement du Rhin à Bâle, de l'Ouest au Nord; 7° Cette érosion creusait la vallée du « Démer-Rupel-Escaut-canal de Gand à Bruges » avec des ramifications vers le Nord à Gand et à Anvers. L’embouchure de Bruges fut abandonnée la première, ensuite celle de Gand, probablement par suite d’un mouvement de baisse du sol, plus intense dans le voisinage d'Anvers. Il me paraît impossible d'expliquer l’embouchure actuelle d'Anvers autrement qu’en admettant une simultanéité passagère de ces trois embouchures; 8° Une communication historique directe de Gand avec la mer du Nord est une chimère, les traces d’un régime fluvial antérieur à l’actuel pointent plutôt vers le Nord-Est que vers le Nord (chapitre IV); 9 Après le creusement des vallées, il s’y formait un nombre de dépôts d’eau douce interglaciaires (J//’) énumérés dans le chapitre VI; Maintenant quelques complications et difficultés. 10° Les vallées gantoise et gueldroise présentent une très grande analogie. Quand on n’a en vue que la stratigraphie, on arrive à la « J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. 409 conclusion que le sable de la surface est d’âge identique et a été déposé pendant G!", le dernier glaciaire. Mais, quand on a en vue la paléon- tologie, on hésite. Les coquilles du fond de la vallée gueldroise forment un ensemble qui, en Belgique, trouve son analogie dans la faune pleistocène de la partie inférieure des sondages de la côte, type Ostende. La faune saumâtre du fond de la vallée gantoise, au contraire (chapitre IE, dernière partie), est la faune de la partie supérieure de ces sondages. [l y a là une contradiction que je ne sais résoudre pour le moment et que je lègue tranquillement à l'avenir. Sans ce contraste, « tout serait pour le mieux dans le meilleur des mondes ». En tout cas, 1l y a deux causes qui peuvent conduire au remplissage d’une vallée. Ce sont : 1° Le retour d’un épisode glaciaire, ou pluvieux du moins ; _ 2° La baisse du sol ou la hausse du niveau de la mer ou de base. Beaucoup de géologues ont, hélas! négligé l’une pour l’autre, au lieu de comprendre que l’une n’exelut pas l’autre, et il me semble qu'on pourra chercher la solution de la contradiction en admettant que la première cause est davantage en Jeu pour la vallée gueldroise, la seconde, pour la vallée gantoise, où la pente est extraordinairement faible. En somme, la question est encore assez obscure, mais je crois bien faire de fixer sur elle l'attention. 10 | J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. CHAPITRE X. Bibliographie récente. [. — Liste des périodiques dans lesquels se trouvent les travaux de la liste IT. set — Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique. Bruxelles. — Quarterly Journal of the Geological Society. London. — Annales de la Société royale malacologique de Belgique. Bruxelles. — Annales de la Société géologique du Nord. Lille. — Archives du Musée Teyler. Harlem. — Texte explicatif du levé géologique de la planchette de . . . . Bruxelles. — Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. Service de la Carte géologique du Royaume. Explication de la feuille de. . . . . Bruxelles. H. — Annales de la Société géologique de Belgique. Liége. I. — Bulletin de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d’Hydrologie. Bruxelles. J. — Bulletin de la Société royale belge de Géographie. Bruxelles. K. — Mededeelingen der Commissie voor het geologisch onderzoek. Verhandelingen der Koninklijke Akademie van Wetenschappen. Afdeeling natuurkunde Amster- dam. L. — Tijdschrift van het Koninklijk Nederlandsch Aardrijkskundig Genootschap. Leiden. nAImSAS IL. — Liste des travaux dans lesquels se trouvent les écrits cités dans le travail précédent. (La maiuscule placée avant — a rapport à la liste [E.) 1. 1839. A. — VI. A. H. Dumonr, Rapport sur les travaux de la Carte seolomique du Royaume pendant l’année 1839. 2. 1848. À. — XVI. Idem. 1848. 8. 1860. A. — XXIX. Page 436. Dr F. Scouny, Sur des ossements fossiles découverts à Lierre, le 28 février 1860. Page 405. Rapport de M. Nyst. Page 411. Rapport de M. De Koninck. Page 413. Rapport de M. Van Beneden. . 4866. B. — GopwiIN AUSTEN, On the Kaïnozoïc Formations of Belgium. . 1868. — J. J. »'OmaLius D'HALLOY, Précis élémentaire de géologie. . G. DEWALQUE, Prodrome d’une description géologique de la Belgique. . 14879. — F. L. CoRNET et A. BRIART, L'homme de l’âge du Mammouth dans la pro- vince de Hainaut. Congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhis= toriques. Compte rendu de la sixième session. Bruxelles. d OO O1 à J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 41 . 4877. G. — XII. Bulletin des séances. E. VAN DEN BRoECK et P. CoGELs, Observa- tions sur les couches quaternaires et pliocènes de Merxem, près d'Anvers. - 1877-1878. H. — V. O. van ERTBORN, Relevé des sondages exécutés dans le Brabant. . 1878. E. — V. T. C. WinkLer, Considérations géologiques sur l’origine du Zand- diluvium, du sable campinien et des dunes maritimes des Pays-Bas. . 1879. C. — XIV. E. van DEN BRoEcx, Compte rendu de l’excursion faite à Anvers, les 27 et 28 Juillet 1879. . Idem. E. VAN DEN BROECK et P. CoGELs, Diluvium et Campinien. Réponse à M. le Dr Winkler. . 1880. F. — 0. van ERTBORN et P. COGELS, Planchette de Boisschot. . Idem. Hoboken et Contich. . Idem. Tamise. . Idem Anvers. . Idem. Aerschot. . Idem. Heyst-op-den-Berg. . Idem. Putten. . Idem. Lierre. . M. MourLon, Géologie de la Belgique. Bruxelles. . CG. — XV. P. CoGELs et 0. vAN ERTBORN, Nouvelles observations sur les couches quaternaires et pliocènes de Merxem. . 1881. F. — O0. van ERTBORN et P. COGELSs, Lille. . Idem. Casterlé. . Idem. Kermpt. . D. — VIIL. A. RuTor et E. VAN DEN BROECK, Les éléments du terrain quaternaire “en Belgique. . 4882. C. — XVII. P. CoGELS et 0. vAN ERTBORN, De l’âge des couches d’argile quaternaire de la Campine. . 4883. D. — IX. E. van DEN BROECK, Nouvelles observations faites dans la C3m- pine en 1883, comprenant la découverte d’un bloc erratique scandinave. . CG. — XVIIL. E. DELVAUX, Coup d’œil sur la constitution géologique de la colline Saint-Pierre et sur les alluvions qui forment le substratum de la ville de Gand. . Idem. — 0. van ERTBORN et P. COGELS, Observations sur le iravail de MM. van den Broeck et Rutot relatif à leurs levés géologiques. . G. — E. vAN DEN BROECK, Feuille de Bilsen. . 1883-1884. H. — XI. Mémoires. E. DELVAUX, Les puits artésiens de la Flandre. . 1884. C. — XIX. Mémoires. G. DoLLruss, Le terrain quaternaire d’Ostende et la Corbicula fluminalis. . Idem. — 0. van ERTBORN, Communication sur le sondage de Coolkerke. . 4885. G. — À. RuTor, Feuille de Thourout. . Idem. Roulers. . Idem. Wacken. 419 38. 839. 40. 41. 42. 43. 44. 45 46. 4'7. 48. 49. 50. 51. 52. 53 54. 55. 56. 5'7. 58. 59. 60. 61. _d. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L’ESCAUT. CG. — XX. Bulletin. A. RuTor et E. van DEN BroEcx, Note sur la nouvelle classi- fication du terrain quaternaire dans la basse et dans la moyenne Belgique. 1887. I. — I. À Ruror, Note sur l'allure souterraine des couches ertre la Lys et la Senne. | H. — XIII. Mémoires. E. vAN DEN BROECK, Sur la constitution géologique des dépôts tertiaires, quaternaires et modernes de la région de Lierre. 1888. I. — II. Mémoires. A. RuTor, Le puits artésien de Blankenberghe. 1889. I. — III. Mémoires. J. Lorié, Les deux derniers forages d'Amsterdam. 1899. J. — XVI. A. K. VAN WERVEKE, Étude sur le cours de l’Escaut et de la Lys- Durme au moyen âge à Gand et en aval. 1895. H. — XXII. Mémoires. M. MourLon, Sur l’âge des sables qui, entre Aerschot et Watervliet, au Nord d’Eecloo, séparent l'argile de Boom (Oligocène moyen) de l’argile sous-jacente à ces sables. I. — IX. Mémoires. A. Ruror, Note sur quelques points nouveaux de la géologie des Flandres. Idem. — J. LoriÉ, Les métamorphoses de l’Escaut et de la Meuse. 1896. I. — X. Légende de la Carte géologique de la Belgique à l'échelle du 40 000e, dressée par ordre du Gouvernement. A. — XXII. Bulletins. M. MourLon, Les mers quaternaires en Belgique. I. — XI. Mémoires. A. Ruror, Les origines du Quaternaire de la Belgique. 1898-1899. H. — XXVI. Mémoires. G. VELGE et 0. van ErTBoRN, Le Pi artésien de Westerloo. 1899. I. — XIIT. Mémoires. J. LoRIÉ, Observations supplémentaires sur le Quater- naire de la Lorraine et des Vosges. Idem. Procès-verbaux. A. RuTor, Sur le creusement de la vallée de la Lys. Idem. Idem. Distribution des couches quaternaires dans les vallées de la Belgique. « 1900. I. — XIV. Légende, etc., comme 417. I. — XIV. M. MourLon, Compte rendu de l’excursion géologique en Campine, 23, 24 et 25 septembre 1900. 49014. T. — XV. Procès-verbaux. A. Ruror, Nouvelles observations sur le Quater- naire de la Belgique. Échelle stratigraphique et projet de légende du sites naire. Idem. — Mémoires. O0. vAN ERTBORN, Matériaux destinés à l'établissement de la topographie souterraine du sous-sol de l’agglomération bruxelloise. Idem. — 0. van ERTBORN, Puits artésien d’Ostende. Puits artésien d’Audenarde. Les puits artésiens de Droogenbosch, Forest et Uccle. 4904. H. — XXXI. Mémoires. J. CoRNET, Études sur l’évolution des rivières belges. 1906. T. — XX. A. BRIQUET, Contribution à l'étude des origines du réseau hydro- graphique du Nord de la Belgique. K. — 35. J. Lorié, De geologische bouw der Geldersche Vallei, benevens beschri]- ving van eenige nieuwe grondboringen VII. LU Pre 62. 63. 64. 665. 66. 6'7. 68. 69. J. LORIÉ. — LE DILUVIUM DE L'ESCAUT. 413 4907. 1. — XXI. F. HALET, Coupes géologiques de quelques sondages profonds exécutés depuis 1900. Idem. Idem. Coupes géologiques de quelques puits nouveaux exécutés sur le territoire des planchettes de Termonde et d’Alost. Idem. Idem. Le puits artésien de l’amidonnerie de Hamme lez-Saint-Nicolas. J. — E. CAMBIER, Études sur les transformations de l’Escaut et de ses affluents au Nord de Gand pendant la période historique. L. — XXIV. J. Lorié, Het interglacialisme in Nederland. 1908. I. — XXI. J. Lorié, La stratigraphie des argiles de la Campine belge et du Limbourg néerlandais. Idem. XXII. F. HaLeT, Coupes géologiques de quelques sondages profonds trouvés dans la collection de feu le capitaine E. Delvaux. Supplément. Supplément. 1884. C. — XIX. O0. van ERTBORN, Communication sur le sondage de Coolkerke. 2 CLS j ï 1 DERAS ve à (1 : A : | | ‘ eu o ‘ : } | À Ve 10 0 di PP TE 0 FOR a PAPE M es vs Fe 4 T. XXIV pe XVII ÊTU RNHOUT Se-bnele a 6 # ÉS ider d'Eeckeren Î Chemin de Fer IS. À o Merxem RUE ST (27 NVERS . re Prison Cfluisire 3 à HURe B gperchem ses ON der des Seigneurs . igeezeñnhoek [ken Emblehem 0 tichf% LIERREZ NA °“Ssel ES M. D 5 K— . î 7 N Ÿ S FER Pie op \ Berg) NET 73 Duffelstraet REC) DE & Puffelstrae > Ÿ GRAN \ 74 ele Le Le CS Bebrsel cBoisschot He es 728 Cauwendal EPutte A76: el DMALINES n TIQN 7 77aGoor PrSenbosachér < . 78 À Grootioc Vaerenwinkel 75 : ES PR LE 2er Den 79 À Loozenhoek € CLS or DE Fu pan Bois d'A À BHofstade D NES? hker PERSTAR - D À SIN Semps HaechtA 68 Ÿe erc + RO À: ne 2 ss 7 À Diependa el a MTS RE HARAS LE ose Nuysen QE eorde MER ELLES —— 2THE rc | Ÿ PETITE NE Re ” ; \ L ISHE ñ : ( Viivorde Ÿ ce annees ones HÉROS PAR À Rillaer® Wiisele /&Machelen te N Ée d'Anvers Eoir Im TABLEAU D'ASSEMBLAGE DES SONDAGES ÉNUMÉRÉS DANS LE TEXTE e la base du pleistocène se Érouve entre le zéro d Ostende eb Sm. au dessus À “ ” " » ” et 5m. au dessous = ” mo » ». S e£ 70m. au dessous duzero d ‘Ostende A 7 ” ” ” 70 el 15 rm. … 7 # a . n 7 plus bas que 15m. ” ” “ Re .…. Courbe de nivesu de 20 m. au-dessus du zero d'Ostende | 1% 21; Soc. belge de Géologie etc. T.XXIV pl. XVII Angelina Polder [=) Watervliet ee 0125 —— STURNHOUT BLANKENBERGHE HULST, Akieldrecht à: > oBouchaute AXEL | Galles, (terre Bic Éider d'Eeckeren & Damme AY / Hapellebrug À 3A #5Chemin de Fer C 2 g Verrébroeck £oolkerke "168 D ° Merxem Bassevelde à Gand 7 lomeeResr rat Melle, Pi 2 & 24 ost-Gil ee BRUGES Maldegam ÿ Zwartenberg16! 16 sÉGiles . Borne 347 LS) 10 GrooteBurkel °Adegem IVisruitersten LEE DR ISLE ei Crocodile a es 14e EECLOO 6 Pau cruybféolff ses Poler des Seigneurs | CSL 06 Bleffinghe Gudenburg E —_ = 0123 MER Pvele co di ae COPA ressens , Snelleghem Oedeler® + +220Waerschoot re À m8 Hoboken Z ? #Puye! 2 a) 8 112 67e D Ë S. ere 166, Su lamme} = FURNES É ra DES velde Zele mgs 122099€ au o Duffelstraer | QEUE LÉenbeekeynde Overmeire !5*mkauter HBaelhem C2 Daeracti DENON E DIXMUDE HA lrs en 728 Gauwenda A76E. PE È S ALINES 77aGoor Prinsenbosscheñ + RMONDE aVinneken 0 PE ; &mauPspillon SBuggenhout 76S sen 78AGrootioo Vaerenwinkel75 = & 42 48e Moerstr: 64 Hof-ten-Bos y Clercken : £ FA Res \elle av Passchendaele ua 1 £ À spesselghem. ce l PR. # oZonnebeke > 27 & 4 aperingbé ce Es LES æ oYPRES 45 2eDeerbenkrr: füerne AUDENARDEN TABLEAU D'ASSEMBLAGE DES SONDAGES ÉNUMÉRÉS DANS LE TEXTE La base du pleïstocène se trouve entre le zéro d Ostende et 5m. au dessus ñ ” E » D et 5m. au dessous | #18 . Gomines 0 A L] A o “ " 0 » S eË 70 m.su dessous auzero d'Ostende L n » " » 10 et 15m. . “ “ “ n ” plusbasque15m. * ” ” ; +... Courbe de nivesu de 20m. au-dessus du zero d'Ostende AESARMENTIÈRES ÉCHELLE : 500 000 0 5 10 15 20 25 Kilom. Lirisitiititiis. é : 1) « L ï 1 Hi i \ FEUX . 7 ï ‘ À ï r . à ? E # 1 “ 5 | ! ï fr # v \ , | ( j j ë ’ ; : \ l J CAT) » } Ed 1 ñ | ; a i \ ï ï ‘ = ! L # €. (l r ; | ù à \ { ' L ï jeté belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie. Tome XXIV, pl. XVIII. Echelle VYS500000 7 10 K NE > Lumsarsrer acer P \_qurrcesruaans ur —| PLATEAU DE GENCK ET ORIGINE DE DIFFÉRENTES PETITES RIVIÈRES. Ligne pointillée — courbe de niveau de 60 mètres. ] ÊtRQUES cOUPES DANS L'ARGILE DE LA CAMPINE, PRÈS DE BERGEN-0P-200M. (CHAPITRE VII.) R ÉcLOIER /500000 a SP DER | a 4 1 11om “ - oxcet M6. 7. — Coupe horizontale de la paroi de la briqueterie de M. Daverveldt, n° 30, entre Bergen-op-Zoom et Hoogerheide (p. 492). Échelle : ‘/4 00: une vor 3615. Coupes verticales, dirigées du Nord au Sud. — Fig. 2. Idem, dirigée de l'Ouest à l'Est. enLsourc ren a Mlle humifère, — b. Petites couches de sable blanc (pseudo-Moll) dans l'argile de Tegelen c. sonze fsoscuonat ,, WE te JR TOMEMALOE PEAN ‘'E TITUTION., AVEC COTES DU FOND EURS, DES RIVERES DANS LES D VAE ACALAIRES. D'ANVERS. Far Georges fasse ....Jrgce des Lassins Let I :... /roce des rivières | .Jrace des gouffres. . lerrains res£es en plece au milieu du courant [és ,E,G,LletJ.... £rnpla céement dES coupes .géc/og/ques cilees. ... Chënes rebrouves en place au béora des r/vières. A - D. / . is | 1m Il 50/7 PC de 72500 fo LEE Bulletin de la Société belge de Géologie T. XXIV, PLXX ee : RECONSTITUTION, AVEC COTES DU FOND ET LARGEURS, DES RIVERES DANS LES BASS/INS /NTERCALAIRES D'ANVERS. Far Georges Masse Polder de — Jrace des bassins Let Il Trace des rivières Steenborgerweert Tracé des gouffres. Éses Terrains res£es en place av : milieu du courant A,B,C,DE,F GHlekJ. Enplacement des coupes géclogiques citées @ Chénes retrouves en place au burd des rivières. . Lchelle-ae 17/2500 T.XXIV, PLXXT PLAN II MONDES SCHIUNS RECONSTITUE ANVERS PAR LA GÉOLOGIE ET LES ANCIENS PLANS Par Georges Masse @ Sa al: / #4 CO ® C 73 pas | O Sr HR el ti | LS pa | \ PU | à P W LÈNS Willebrord 9 EX. | N D | j---"" EN Fncersnte | C7 Th PAC n 2 ae 7860 2\$ Vi LAS \ LS : \ \Ÿ | \ I \ A “ IS ASS L ., ANS \ he) \ Cle 0) ADS Cas al 22700 \ 7150 aus i} æ i æ \ 1 mr } \ / 1 ! ; / real AIG BEEN ie Zurenborg TS, SAME Nr tr. Groenenhoek { H 1! le [BY ES ASS 15 VA Ro A 7. 11 4 ns Se CS D) A Berchem? , £7 CES) Pl Er à int 1, PS 2T ÆToalT eu [A NN TS AS ï SEA (A (a } \ 1} DU SJ Echelle de / 30000 " à t # = î fl P \ ; ! \ ] { ‘ , Bulletin de la Société belge de Géologie [ É Oorderen h ; h 4 1 [4 ÿ SAME fe£, Greet” rent ; CN Wilmarsdenck se DECO TS fruisschansk” NE LES te ES TE { Meey Mertens Wee/ (1650). Us >? va 52 névooré Wee/ Folder Er = d'Oorderen CSS ee chohgps PeSprau DER Shin êcke TA65e) ESS Polder De 1 do Austruwee/ DS ie \, DA \ tp N \ ‘ At Ë rt S-Pfilippe 5 Calloo 1 Bassin-Genal. 8 Bassin aux Bois. 2,3et4 Darses. 9 Bassin Asa. Bassin America. 10 Bass/n de /2 Camprne. \ CR De 1 À f . \ i| e" 7 00 A £ 1] ; cr © .""Polder de Borgerweeré T. XXIV, PLXXT Polder d'Eeckeren : PLAN II LE COURS DES SCHIINS RECONSTITUE Polder A ANVERS PAR LA GÉOLOGIE ET d PE LES ANCIENS PLANS Par Georges Hasse Merxem Stezr baryerweerb \Ænceinte ou he os » NY s/ècle Ÿ 11 D AR ANNÈRE À | "14 Wee/ Der. RNA Téle de Flan) D RE or Wee/ 1500) Groenenhoek Bassin Lefèbrre 7 Bassin du Kaktendijk. iet12 Grand et Petit Bassins. 13 Bassins de Batte/age Fncerntes Fortiliées successives. Tracé grâce aux coupes géolog/ques. Tracé d'après d'anciens plans. /ndication de coupes géologiques. Groot Burghtsen ee/ _ 4 AN | È Echelle de 1/30000 Bull. de la Soc. bL[V, pl. XXIT. : 4 UN LM 1 À : < è r 1 E : Î ê Û l ñ . l f| 4 + { Q … i TT 4 ( n i ee ‘ ‘ e # # ñ : W AN AR ï de | 1 ’ ii ï î ( { Pr û \ ÿ ; 1. DA 10, \ | À "a tp " : F TI * 4 1 À * n fat ù Bull de la Soc. belge de Géologie. etc Tome XXIV, pl. XXII. COLLECTIONS DE PÉRIODIQUES existant à la Bibliothèque au 51 décembre 1910 EP UD BI IC AT IONS DES ACADÉMIES, INSTITUTS, SOCIETES SAVANTES, MUSBES, REVUES, JOURNAUX, ETC. EN RELATIONS D'ÉCHANGE AVEC LA Société belge de Géologie, de Paléontologie et d' Hydrologie (Le numéro initial est celui de l'inscription du périodique à la Bibliothèque. AFRIQUE. 2406 Cape-Fown. Departement of Agriculture. Geological Commission (Annual | Report). 1896-1908. 4309 — Geological Commission. South African Museum (Annals). 1903- 1908. 4309bis — Geological Maps. 1907-1910. 4494 sohannesburg. Société géologique (Transactions). 1903-1909. Le Caire. Service géologique (Publications séparées). 1905-1910. 4613 — Proceedings. 1994-1909. 3687 Pietermaritzburg. 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Ne parait plus.) 1879-1899. . 3140 — British Museum (Natural History) (Catalogue). 1896-1906 ; 1910. 4573 — Mineralogical Society (Mineralogical Magazine and Journal) (en don). 1895-1910. Newcastle. North of England Institute of Mining and Mechanical Engineers. 2665 — Transactions. 1887-1910. 2666 — Annual Report. 1891-1910. 4505 Norwich. Norfolk and Norwich Naturalists’ Society (Transactions). 1899-1910. 2040 Piymouth. Marine Biological Association of United Kingdom (Journal). 1888-1910. ITALIE. MOT Aeireale. Accademia di Scienze de gli Zelanti (Afti e Rendiconti). 1896-1905. 4106 Catane. Rivista Italiana di Paleontologia. 1902-1910. — Accademia Gioenia di Scienze Naturali. 2026 — Atti. 1889-1909. 2289 — Bollettino. 1895-1909. 4492 &@ènes. Giornale di Geologia pratica. 1903-1940. Milan. Societa italiana di Scienze naturali e Museo civico di storia naturale in Milano. 1989 — Atti. 1881-1910. 1989b — Memorie. 1897-1901. Naples. Società reale di Napoli (Reale Accademia di Scienze fisiche e mate- matiche). 2042 — Atti. 1888-1908. 2011 — Rendiconto. 1895-1909. 831 —— Società africana d'Italia (Bollettino). 1888-1910. COLLECTIONS DE PÉRIODIQUES. XXX VII 4827 Padoue. Accademia scientifica Veneto-Trentino-Istriana (Atti). 1904-1909. 5114 Parme, Bullettino di Paletnologia italiana. 1906. 4503 bpavie. Rivista di Fisica, Matematica et Scienze naturali. 1904-1910. mise, Societa toscana di Scienze naturali, 2054 — Procès-verbaux. 1894-1919, 2055 — Mémoires. 1888-1909. 343 Rome. Carte géologique d'Italie. 1885-1900 ; 1909; 19140. 319 — Office météorologique (Bulletin). 1887-1889 ; 1896-1909. 9293 — Reale Comitato Geologico d'Italia (Bollettino). 1886-1910, -- Pontificia Accademia dei Nuovi Lincei. 3086 — Memorie. 1887-1909. 3087 — Atti. 1871-1910. 2954 — Società geologica italiana (Bollettino). 1896-1940. 4574 — Société géographique italienne (Bollettino). 1897-1910. 1797 tome et modène., Società sismologica d'Italia (Bollettino). 1895-1910. 4611 Sienne. Rivista italiana di Scienze naturali. 1903-1907. 4612 — Bollettino del Naturalista. 1903-1907. 9955 Turin. Accademia delle Scienza di Torino (Atti). 1888-1910. 4672 wdine. Circolo speleologico ed idrologico Friulano (Mondo Sotterraneo). 1904- 1910. NÉERLANDE. Amsterdam, Koninklijke Akademie van Wetenschappen. 2037 — Verhandelingen. 1892-1907. 2038 — Verslagen. 1893-1910. 2039 _ Jaarboek. 1894-1909. 994 Haarlem. Musée Teyler (Archives). 1863-1868; 1876; 1878; 1881; 1900-1910. 2024 Leide. Geolog. Leide Museum (Sammlung) in-8°. 1881-1889 ; 1902-1907. 9024bis — — — — in-40, 1887-1910. 0224 — École polytechnique de Delft (Annales). 1884-1897. (Ne paraissent plus.) NORVÈGE. Bergen. Bergens Museum. 92987 — Aarbog. 1889-1910. 2967 — Mémoires. 1878; 1883 ; 1885 ; 1889; 1894 ; 1905. 3288 — Aarsberetning. 1900-1909. XXXVIIT COLLECTIONS DE PÉRIODIQUES. 4996 930 4545 9399 9415 : 4160 PORTUGAL. Coïmbre. Academia polytechnica (Annaes scientificos). 1905-1910. Lisbonne, Commissào do Servico Geologico de Portugal (Communicagües). 1885-1909. — Sociedade de Geographia (Boletim). 1898-1910. — Société portugaise de Sciences naturelles (Bulletin). 1907-1910. — Jornal de Sciencias mathematicas, physicas e naturaes. 1889-1905. Porto. Sociedade Carlo Ribeiro (Revista de Sciencias naturaes e sociaes). 1889- 1897. ROUMANIE. Bucharest, Bureau géologique (Harta geologica generala). (43 feuilles.) — Museului de Geologia (Anuarult). (Publication ajournée.) 1895- 1896. — Institut météorologique de Roumanie (Annales). 1898-1902. 22 Institut géologique de Roumanie (Anuarul). 4907-1909. Jassy. Annales scientifiques de l’Université, 1900-1940. RUSSIE et FINLANDE. “elsingfors. Société de Géographie de Finlande (Bulletin). 1891-1909. — Commission géologique de la Finlande (Bulletin). 1898-1907. Kievwv. Société des Naturalistes (Mémoires). 1888-1910. Moscou. Société Impériale des Naturalistes. — Bulletin. 1829-1868 ; 1872-1909. — Nouveaux mémoires. 1898-1907. Nowo- Alexandria. Annuaire géologique et minéralogique de la Russie. 1896- 1910. Saint-Pétersbourg. Académie impériale des Sciences. D Bulletin. 1893-1910. — Mémoires. 1894-1908. — Musée géologique Pierre-le-Grand (Académie) (Travaux). 1907-1910. — Comité géologique de Russie. —— Bulletin. 1882-1909. — Bibliothèque géologique de la Russie (suppl. au Bull.). 1885-1897. Las Mémoires. 1883-1909. _ Russ.-kaiserl. mineralog. Gesellschaft (Verhandl ). 1866- 1908. 843 2192 990 990b 9939 9819 1970 1293 1924 1929 4403 4404 4405 6161 2092 688 4240 4997 4595 4556 2269 2093 COLLECTIONS DE PÉRIODIQUES XXXIX Saint-Pétersbourg. Matériaux pour servir à la géologie de la Russie. 1869- 1909. — Section géologique du Cabinet de S. M. l'Empereur (Travaux) 1895-1909. — Société impériale des Naturalistes de Saint-Pétersbourg. — Comptes rendus des séances. 1895-1906. — Section de géologie et de minéralogie. 1888-1906. — Explorations géologiques dans les régions aurifères de la Sibérie (avec cartes) 1900-1907. Varsovie. Société des Sciences (Sprawozxdania). 1908-1910. SUËDE. Lund. Universitas Lundensis (Acta). 1889-1904; 1906-1909. Stockholm. Konglig. svenska vetenskap Akademie. — Bihang. (Ne parait plus.) 1887-1903. — Ofversigt. (Ne paraît plus.) 1881-1899. — Handlingar. 1887-1906. — Arkiv für Zoologi. 1903-1910. — — PBotanik. 1903-1910. — — Kemni, Mineralagi och Geologi. 1903-1910. — Hydrografiska Byran (Meddelanden). 1910. upsal. University of Uppsala Geol. Inst. (Bulletin). 1892-1910. SUISSE. Berne, Société géologique suisse (Eclogae geol. Helv.) (Mittheil.). 1888-1898 ; 4901-1905 ; 1908-1910. Fribourg. Société des Sciences naturelles. — Mémoires. 1900-1909. — _ Comptes rendus. 1902-1909. Genève. Société de Physique et d'Histoire naturelle. — Comptes rendus, 1884-1909. — Mémoires, 1889-1909. Lausanne. Société vaudoise des Sciences naturelles (Bulletin) 1896-1910. Zurich. Naturforsch. Gesellschaft in Zurich (Vierteljahrsschritft). 1856-1910. OCÉANIE. AUSTRALIE OCCIDENTALE. Perth. Geological Survey. — Bulletin. 1898-1909. — Annual Report. 1908-1909. XL COLLECTIONS DE PÉRIODIQUES. JAVA. 4816 Weltevreden (Batavia). Koninklijke Natuurkundige Vereeniging in Neder- à lansch-Indië (Tijdschrift). 1897-1910. NOUVELLE-GALLES DU SUD. Sydney. Australian Museum. 1601 — Reports. 1891-1910. IOGL EE Records. 4892-1910. 982 — Departement of Mines and Agriculture (Ann. Report). 1886-1909. — Geological Survey of New South Wales. 649 — Records. 1889-1909. 983 — Memoirs. 1887-1910. 983b — Mineral Resources. 1899-1900. TASMANIE. 5534 Mobart. Progress of the mineral Industry. 1904-1910. D112 — Secretary for Mines (Report). 1904-1909. 9939 — Geological Survey (Bulletin). 1907-1909. QUEENSLAND. 4673 Brisbane, Geological Survey (Publications). 1902-1910. VICTORIA. 235 Melbourne. Secretary of Mines (Ann. Report). 1895-1910. 1438 — Loology of Victoria (Prodromus). 1890. — Geological Survey of Victoria. 2667 — Progress Report. 1898-1900. 2667bis — Records. 1902-1909. 2667ter — Memoirs. 1903-1910. 4971 — Bulletins. 1902-1910. 3330 — Royal Society of Victoria (Proceedings) 1899-1910. 2968 — Australian Mining Standard. 1897-1910. —— pee — dif es. Et INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCGALITÉS BEHLGES AU SUJET DESQUELLES LE TOME XXIV FOURNIT DES RENSEIGNEMENTS GÉOLOGIQUES, PALÉONTOLOGIQUES ET HYDROLOGIQUES DRESSÉ PAR L. DEVAIVRE Bibliothécaire de la Société, SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-verb. — Procès-verbaux ; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 = Terrain primaire; 2 = T. secondaire; 8 — T. tertiaire: 4 — T. quaternaire et moderne ; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien ; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. = Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. A . Adegem Mém. 342, 4, pl. Aerseele Mém. 349, 4, pl. Aisémont Pr.-verb. 255, 1, 1*. Alost Mém. 350, 8, 4, pl. Ampsin Pr.-verb. 251, 259, 1,.1*. Andenne Mém. 11, 1. Antoing Mém. 4-6, 8, 1, 1*. Anvers Mém. 340, 4; 386, 4, 4*, pl. Anvers (Kiel) Méim. 389, 4, pl. Anvers (région d’) Mém. 439-459, fig. 8*, 4, 4*, 6, pl. Pr.-verb. 254, 251-258, 259, 330, 1*; 263, 1; Meém. 18 1 1 Arquennes XLIL INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-verb. — Procès-verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; —T. secondaire; 8 —T. tertiaire; 4 = T. quaternaire et moderne; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. NOMS DES LOCALITÉS. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS FOURNIS PAR LE TEXTE. Asch Assenede Attre Audenarde Avelgem Aywaille (Nonceveux) Basel Bassevelde Beersel Beirvelde Belcele (Puivelde) Berchem Berlaer (Heykant) Berlaere Beverloo Bisseghem (Nederbeke) Blankenberghe Boisschot (Goor) Boom Bornhem Bossières (Vichenet) Bouchaute Braesschaet Brée Breendonck (Wüillebroek) Broechem Bruges Buggenhout Pr.-verb. 234, 1, 1*. Mém. 360, 3, 4; 3692, 363, 4, 4* ; 364, 4*, pl. Pr.-verb. 257-258; Mém. 6-8, 1, 1*. Mém. 349, 4, pl. Mém. 342, 4, pl. Pr.-verb. 142-156, fig. 1, 5, 6. B Mém. 399, 4, pl. Mém. 358, 8, 4, pl. Mém. 343, 4, pl. Mém. 359, 8. 4, 4*; 364, 4*, pl. Mém. 361, 3, 4, pl. Mém. 354, 3, 4, pl. Mém. 393, 4, pl. Mém. 361, 3, 4, pl. Mém. 338, 4, pl. Mém. 348, 3, 4, pl. Mém. 347, 4, 4*, pl. Mém. 353, 3, 4, pl. Mém. 355, 3, 4, pl. Pr.-verb. 9, 8, 4. Mém. 422, 1*. Mém. 360, 3, 4; 363, 364, 4* ; 3178, 5, pl. Pr.-verb. 8, 8, 4. Mém. 338, 4, pl. Pr.-verb. 11, 3, 4. Pr.-verb. 5-6, 3, 8*, 4; 403, 8, 4. Mém. 346-347, 8, 4, 4*, pl. Mém. 355, 8, 4, pl. INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. XLIII SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-verb. — Procès-verbaux, Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 4 = Terrain primaire ; 2 — T. secondaire ; 8 — T. tertiaire; 4 — T. quaternaire et moderne ; 5 — Phénomènes géologiques ; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE, C Calloo Mém. 354, 3, 4;'pl. Calmpthout (Calmpthoutskenhoek)\ Pr.-verb. 198-139, fig. 3, 4. Calonne Mém. 5-6, 1, 1*. ° Chercq Mém.5, 1, 1*. Clercken Mém. 342, 4, pl. Cluysen (Leegavrye) Mém. 360, 38, 4, pl. Comblain-au-Pont Pr.-verb. 156-157, fig. 1, 5, 6; 254, 1*. Coolkerken Mém. 347, 4, 4*, pl. Courtrai (Elsegem) Mém. 349-350, 4, pl. Couthuin Méim. 19, 1, 1*. Couvin Pr.-verb. 345, 349-350 ; Mém.. 196-208 : 214-220, 1, 1*. Cruybeke Mém. 354, 390, 3, 4, pl. Cuerne Mém. 348, 8, 4, pl. Cureghem Mém. 351, 8, 4, pl. D Deerlyck Mém. 348, 3, 4, pl. Denderbelle (Driesch) Mém. 350, 4, pl. Desselgem Mém. 348, 3, 4, pl. Destelbergen Mém. 359, 8, 4, pl. Destelbergen (Eenbeek-Eynde) Mém. 359, 4; 378, 5, pl. Desteldonck Mém. 360, 3, 4, pl. Deynze Mém. 349, 3, 4, pl. . Diest Méim. 342, 4, pl. Dilsen | Mém. 341, 2, pl. Dixmude Mém. 342, 4, pl. Doel Mém. 359, 8, 4, pl. XLIV INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-verb. — Procès-verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; & — T. secondaire; 8 =T. tertiaire ; 4 — T. quaternaire et moderne; 5 —= Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien ; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. E Ecaussines Mém. 7-8; 9; 34-35, 1, 1*; 43, 45, 46, fig. 4*, pl. Eecloo Mém. 358, 8, 4, 4*; 303, 364, 4*; 378, 319, 5, pl. Eecloo (Ziedelinge) Mém. 378, 379, 5, pl. Elewyt (Diependaal) Mém. 399, 8, 4, pl. Ertvelde Mém. 360, 8, 4, pl. Evergem (Venhoute) Mém. 358, 8, 4, pl. Evergem (Wippelghem) Mém. 358, 3, 4, pl. Eykevliet Mém. 359, 8, 4, pl. Eysden Pr.-verb. 235, 1, 1*; 291-999, 2, 8, 340-342, 2. F Feluy-Arquennes Pr.-verb. 91,1; Mém. 7,1; 98-39, 4,1*;: 49 4%)p). Ferrières : Pr.-verb. 344-354, 1, 1*. Flémalle-Haute Mém. 16-17, 1, 1*. Furnes Mém. 345, 8, 4, pl. G Gand Mém. 356-357, 8, 4, 4*; 378, 379, 5, pl. Gand (Meulestede) Mém 356 4, pl. Gavere Mém. 342, 4, pl. Gembloux Mém. 417, 1*, pl. Genck (Waterscheid) Mém. 379, 6, pl. Grammont Mém. 376, 4, pl. Grupont Mém. 195-196, 1, 1*; 198-200; 219-220, 1*. Gullegem : Mém. 348, 8, 4, pl. Gysegem Mém. 350, 8, 4, pl. INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. XLV SIGNES CONVENTIONNEILS : Pr.-verb. = Procès-verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 4 — Terrain primaire; 2 —T. secondaire; 3 — T. tertiaire; 4 — T. quaternaire et moderne; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. H Habay Pr.-verb. 212-943, fig. 2. Haecht Mém. 359, 8, 4, pi. Hal Mém. 376, 4, pl. Hamme lez-Termonde Mém. 356, 3, 4, pl. Hamme lez-Termonde (Zogge) Mém. 356, 3, 4, pl. Hasselt Mém. 316, 4, pl. Hastière Pr.-verb. 254, 258, 1*. Helchin Mém. 349, 8, 4, pl. Hersselt (Prinsenbosschen) Mém. 353, 8, 4, pl. Rersselt (Vaerenwinckel) Mém. 353, 8, 4, pl. Heusden Mém. 359, 8, 4; 318, 3179, 5, pl. Heyst-op-den-Berg Mém. 343, 4, pl. Hingene Mém. 355, 4, pl. Hingene (Notelaer) Mém. 359, 4, pl. Hoboken Mém. 353, 8, 4, pl. Hoboken (Portugeexenhoek) Mém. 354, 3, 4, pl. Hofstade Mém. 392, 3, 4, pl. Huy Mém. 16-17, 1, 1*. I Ichtegem Mém. 342, 4, pl. Idegem Mém. 350, 8, 4, pl. K Keerbergen (Grootloo) Mém. 353, 3, 4, pl. Keerbergen (Loozenhock) Mém. 353, 8, 4, pl. Kemseke Mém. 369, 3, 4, pl. Kessel (Lierre) Mém. 391, 3, 4, pl. Kieldrecht Mém. 355, 3, 4; 318, 319, 5, pl. Knesselaere Mém. 342, 4, pl. Koningshoykt Pr.-verb. 11-19, 8, 3*, 4. XLVI INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-verb. — Procès-verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 = Terrain primaire; 2 —T. secondaire; 8 — T. tertiaire; 4 —T. quaternaire et moderne ; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * “— Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. = Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. L La Clinge Mém. 362, 8, 4; 378, 319, 5, pl. Laeken Mém. 351, 8, 4, pl. Laerne (kerkstraet) Mém. 359, 8, 4, pl. Laerne (Rivierstraet) Mém. 359, 4, pl. Laethem-Saint-Martin Mém. 356, 8, 4, pl. Lanaeken Mém. 338, 4, pl. Landelies Pr.-verb. 255, 259 ; Mém. 13-15, 17, 1, 1*. Lanklaer Pr.-verb. 31, 2. Lebbeke (Molenstraat) Mém. 350, 3, 4, pl. Leffinghe Mém. 345, 8, 4, 4*, pl. Les Avins Pr.-verb. 210,1, 1*: Lessines Pr.-verb. 107, 5. Leuth Pr.-verb. 341, 2. Lierre Mém. 386-389; 391, 8, 4, 4*, pl. Liezele-Puers Pr.-verb. 9-11, 8, 4, 4*, Ligny Mém. 1-8, 9, 1, 1*. Lives Mém. 11, 1, 1*. Lokeren Mém. 361, 38, 4, pl. Loochristy Mém. 359, 3, 4, pl. Loochristy (Lichtelaere) Mém. 359, 8, 4; 3178, 3179, 5, pl. Loochristy (Vieruitersten) Mém. 360, 4; 362-364, 4*, pl. Louvain Mém. 376, 4, pl. M Machelen (Brabant) Mém. 351, 3, 4, pl. Machelen (F1. or.) Mém. 349, 3, 4, pl. Maffle Mém. 33-34, 1, 1*, pl. Maldegem Mém. 342, 4, pl. Maldeghem (Groote Burkel) | Mém. 347, 4; 378, 3179, 5, pl. INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES . XLVII SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-Verb. — Procès-Verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 = Terrain primaire; 2 — T. secondaire; 3 — T. tertiaire ; 4 -= T. quaternaire et moderne; 5 — Phénomènes géologiques ; 6 =: Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * == Renseignements paléontologiques, liste; fig. — Figure dans le texte; pl. = Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE LES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. Malines | Mém. 49-191, fig. 1,2,8, 8*, 4, 6, p.a.; 399, 8,4, pl. Malines (Battel) Mém. 79-82, 3, 3*, 4, 6, p. a, pl. Malonne Mém. 15-16, 1, 1*. Marche-les-Dames Mém. 9-11, 1, 1*. Mariakerke Mém. 356, 3, 4, pl. Massenhoven Pr.-verb. 6-7, 4, 403-404, 8, 4. Mechelen Pr.-verb. 3441, 2. Melle Mém. 358, 3, 4, pl. Melsele Mém. 304, 8, 4, pl. Mendonck Mém. 360, 8, 4, pl. Menin Mém. 348, 3, 4, pl. Merxem Mém. 338, 391, 4, pl. Mévergnies Pr.-verb. 257-958 ; Mém. 6-8, 1, 1*. Mévergnies (Attre) Mém. 27-39, 1, 1*; 42, 1*, pl. Meysse (Hiproorde) Mém. 352, 3, 4, pl. Middelkerke (Petit Crocodile) Mém. 345, 3, 4, 4*, pl. Mille-Pommes Méèm. 361, 3, 4, pl. Modave Pr.-verb. 270, 1, 1*. Moerbeke Mém. 361, 8, 4, pl. Moerbeke (Zwarten Ruiter) Mém. 361, 8, 4; 363, 4, 4*, pl. Moerseke (Casteele) Mém. 355, 3, 4, pl. Mont-Saint-Amand Mém. 356, 3, 4, pl. Moorsele Mém. 348, 4, pl. Muysen Mém. 352, 3, 4, pl. N Namèche Mém. 9-11, 1, 1*. Neckerspoel Mém. 68-70, 3, 8*, 4, 6, p. a, pl. Neeroeteren Mém. 338, 4, pl. Ninove Mém. 350, 3, 4, pl. XLVIIL INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-Verb. == Procès-Verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; 2 — T. secondaire; 8 — T. tertiaire; 4 —T. quaternaire et moderne ; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien ; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. : PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. O Oedelem Mém. 349, 4, pl. Oeleghem Pr.-verb. 7, 3, 3*, 4. Olsene (Kasteelhoek) Mém. 349, 8, 4, pl. Onoz Mém. 9, 1, 1*. Oostacker Mém. 360, 3, 4, pl. Oppuers Mém. 355, 3, 4; 365, 3, pl. Ostende Mém. 346, 3, 4, 4*; 363, 4*, pl. Oudenbourg Mém. 346, 8, 4, pl. Overmeire Mém. 361, 38, 4, pl. -P Passchendaele Mém. 342, 4, pl. Pecq Mém. 349, 3, 4, pl. Pesche Mém. 208-211, 1, 1*. Peteghem-sur-Lys Mém. 349, 8, 4, pl. Poperinghe Mém. 342, 4, pl. Q | Quenast Pr.-verb. 50-58, fig. 96, 97-108, 1, 1*, 5; 163, 3; 197-204, fig. 1, 8. R Ramsdonck (Hof-ten-Bosch) Mém. 352, 8, 4, pl. Ramsdonck (Vinneken) Mém. 352, 3, 4, pl. Renaix Pr.-verb. 194-127, 1, 1*, 2, 8, 4. Richelle Pr.-verb. 174476, 1. Roulers Mém. 342, 4, pl. Ryckevorsel Mém. 340-341, 4, pl. Rymenam Mém. 352, 3, 4, pl. Dé ee INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. XLIX SIGNES GONVENTIONNELS : Pr.-Verb. — Procès-Verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; 2 —T. secondaire; 8 — T. tertiaire, 4 — T. quaternaire et moderne ; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * -— Renseignéments paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le iravaii. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS. NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. S Saint-Amand Mém. 3595, 3, 4, pl. Saint-Georges Mém. 349, 4, pl. Saint-Gilles (Termonse) Mém. 350, 3, 4, pl. Saint-Hubert (Saint-Michel) Mém. 199-195, 1, 1*; 198-200, 1*. Saint-Maur (Pont-à-Rieux) Mém. 5-6, 8, 35-36, 1, 1*; 44, 45, fig. 1*. Saint Paul (Grauwensteen) Mém. 362, 3, 4, pl. Saint-Trond Mém. 316, 4, pl. Sainte-Marguerite Mém. 348, 8, 4, pl. Schellebelle (Bruysken) Mém. 361, 8. 4, pl. Sempst Mém. 359, 3, 4, pl. Sempst (Bois d’Aa) Mém. 351, 4; 359, 8, 4, pl. S’Gravenwezel Pr.-verb. 7-8, 38, 8*, 4. Sinay Mém. 361, 3, 4, pl. Snelleghem Mem. 346, 8, 4, pl. Soignies Mém. 1, 1; 33, 49, 1, 1*; 43, fig. 1*. Somergern Mém 3492, 4, pl. Spiennes Pr.-verb. 31, 4. Stabroek Pr.-verb. 5, 4. Staden Mém 349, 4, pl, Stekene Mém. 361, 3, 4, pl. Stekene (Zwarienbergq) Mém. 361, 8, 4, pl. Stockheim Pr.-verb. 341, 2. T EE Tamise Mém. 355, 3, 4, pl. Termonde Mém. 350, 351, 8, 4, 4*; 3178, 319, 5, pl Termonde (Le Papillon) Mém. 350, 3, 4, pl. Thielt Mém. 343, 4, pl. Thon (Samson) Pr.-verb. 284-285; Mém. 11, 1, 1*. L INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITES BELGES. SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-Verb. — Procès-Verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; 2 —- T. secondaire; 8 — T. tertiaire; 4 — T. quaternaire et moderne; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien ; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. D , PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS. NOMS DES LOCALITES. FOURNIS PAR LE TEXTE. Thourout Mém. 343, 4, pl. Tilly (Rigenée) Mém. 417, 1*, pl. Tirlemont Mém. 349, 576, 4, pl. Tournai Pr.-verb. 259, 1, 1*; Mém. 44, 45, fig. 1*, pl. Tournai (Allain) Mém. 4-6, 8, 1, 1*. Tournai (Vaux) Mém. 5, 8, 1, 1*. Tronchiennes Mém 356, 3, 4, pl. Turnhout Mém 316, 4, pl. U Ursel | Mém. 349. 4. pl. V Velaine (Namur) | Pr-verb. AT; 184 fs. 4,"2* Verrebroeck Mém. 354, 8, 4, pl. Vilvorde Mém. 352, 8, 4, pl. Vilvorde (Trois-Fontaines) Mém. 351, 8, 4, pl. Voorde Mém. 359, 3, 4, pl. Vynckt Mém. 349, 4, pl. W Wacken Mém. 349, 4; 349, 8, 4, pl. Waelhem Mém. 74, 8, 4, 6,p à.; 355, 8, 4, pl. Waerschoot Mém. 358, 8, 4, pl. Waesmunster Mém. 356, 8, 4, pl. Waesmunster (Sainte-Anne) Méim. 361, 3, 4, pl. Watervliet Mém. 358. 8, 4; 362, 363-304, 4*; 378, 319, 5, pl. Waulsort (Freyr) Pr.-verb. 158-163, fig. 5, 6. Wavre-Ste-Catherine (Pasbrug) Mém. 64-67, 3, 8*, 4, 6, p. a, pl. Wavre-Ste-Catherine (Duffelstraat)| Mém. 353, 8, 4, pl. INDEX ALPHABÉTIQUE DES LOCALITÉS BELGES. LI SIGNES CONVENTIONNELS : Pr.-Verb. — Procès-Verbaux; Mém. — Mémoires; Chiffres arabes — Pagination; 1 — Terrain primaire; 2 — T. secondaire; 8 = T. tertiaire; 4 —T. quaternaire et moderne; 5 — Phénomènes géologiques; 6 — Hydrologie; p. a. — Puits artésien; * — Renseignements paléontologiques, listes; fig. — Figure dans le texte; pl. — Planche dans le travail. PAGINATION ET NATURE DES RENSEIGNEMENTS. NOMS DES LOCALITÉS. FOURNIS PAR LE TEXTE. Westerloo Mém. 353, 8, 4, pl. Wetteren Mém. 359, 8, 4, pl. Wetteren (Overbeke) Mém. 359, 8, 4, pl. Willebroeck Mém. 352, 8, 4. pl. Wilmarsdonck (Roode Weel) Mém. 354, 8, 4, pl. Wilsele Mém. 352. 8, 4, pl. Wintham Mém. 355, 8, 4, pl. Wondelgem Mém. 356, 8, 4, pl. Wondelgem (Weegsche) Méim. 358, 8, 4, pl. Y Yvoir | Pr.-verb. 260; Mém. 27-32; 43, fig. 1, 1*. Z Lele Mém. 361, 8, 4; 318, 379, 5, pl. Lele (Kamershoek) Mém. 361, 8, 4, pl. Lele (Kauter) Mém. 361, 3, 4, pl. Leveneeken Mém. 360, 8, 4, pl. Lolder (Voort) Pr.-verb. 234-235, 1, 1*. Zonnebeke Mém. 342, 4, pl. Lulte-sur-Lys Mém. 349, 8, 4, pl. Zwvnaerde Mém. 356, 3, 4, pl. mu ENT DER EC ON] W TABLE DES MATIÈRES DES COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES DISPOSÉES SYSTÉMATIQUEMENT ET PAR ORDRE DE CHRONOLOGIE GÉOLOGIQUE PAR le baron I. GREINDEL Secrétaire général de la Société. Dans chaque rubrique, l'ordre suivi correspond aux subdivisions de l'Index des Tables détaillées des tomes ! à XX, I. — Cristallographie, minéralogie, étude des roches. Pr.-Vers. Mém. Pages. Pages. &. Cosyns. Note sur le gisement de calcite et d’anthracite du Caleaire viséen des carrières des fours à chaux de Richelle . . . . . . 174 X. Stainier, Sur quelques gisements de dolomies carbonifères . . . 176 X. Stainier. Mode de formation de la Grande brèche du Carbonifère . 188 II. — Géologie générale. E. Haug. Traité de Géologie (2e partie) . . . . . . . . . . 306 HAvennes Géol0Dte à LU y 2e SU io ali ile ne A4 E. Rahir, Les marmites du vallon du Ninglinspo, dala vallée de l’Ourthe et du ravin du Colebi . Mn nm iNtu ls er A) Général Berthaut, Topologie. Étude du terrain . . . . . . . 380 C. Van de wiele, Le Calcaire carbonifère et le Cuim . . 4e 10e AiiRutet. Glaciations et humanité. 4 4 2: 2 à . er, à 59 LIV TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES. Pr.-Vere. Mém. Pages. Pages. A. Rutot. Revision stratigraphique des ossements humains du Quater- naire de l’Europe. Première partie : Les crânes de Grenoble et de Clichy. D , E N. 3. Krischtafowitseh, Sur la deuxième période glaciaire en Europe et dans l’Amérique du Nord en rapport avec la question de la cause des périodes glaciairesten 2Énéral, DRE TROP PORN III. — Paléontologie générale et descriptive. 4. Salée. Nouvelles recherches sur les Polypiers du Calcaire carbo- nifère de la Belgique. Le genre Caninia. . + =. Mém.in-4. E.-T. Newton. Note supplémentaire relative aux débris fossiles de petits vertébrés trouvés dans les dépôts pliocènes de Tegelen-sur- Meuse." 0 a CN RE RS | &. Pohlig. Xylopsaronius. Les premières Filicinées caractérisées par : jaformation du bois: 00, 0, NN ER 1V. — Géologie et paléontologie régionales. E. Mathieu, Compte rendu sommaire de l’excursion du 24 avril 1910 aux carrières de Quenast . -. . . . RS, 0) F. Halet et €. flalaise, Coupe et résultats d’un nouveau puits artésien à Renaix . 3: , 41, LANNENNR AE e DORE NL F. Halet, Coupe géologique du puits de Calmpthoutskenhoeck près Esschen 210 ec, ARR TE AMOR ES EE F. Halet. Étude géologique et hydrologique des puits artésiens de la ville de Malines et de ses environs . . . .-. .\. : SÉMRe 49 €. Malaise. Les contacts du Silurien et de la porphyrite à Quenast. . 49 €. Malaise. Sur l’âge de la porphyrite à Quenast . . . . . . . 97 G. Cosyns. Présentation d'échantillons du contact de la porphyrite de Quenastet du'schiste encaissant 0. 2 LC De EN NEO €. Malaise. Sur l'opportunité d'adopter une nouvelle échelle du Silurien pour la carteséolosiquevtcielle CERN EN OR TE C. Malaise. Sur l’évolution de l’échelle stratigraphique du Siluro- Cambrien de Beloique 1... NP RNA NN SERRE 415 E. Maillieux. Remarques sur la faune et l'horizon stratigraphique de quelques aîtes fossilifères infra-dévoniens "Chi: 189 E. Maillieux. Observations sur la nomenclature stratigraphique adoptée en Belgique pour le Dévonien et conséquences qui en découlent . . 214 E. Maillieux, Note sur la faune des roches rouges de Winenne. . . 342 TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES. Pr.-Vers. G. belépine. Résumé et conclusions d’une étude sur le Calcaire carbo- nifère de Belgique : Hainaut et région de Namur. Comparaison avec le DMEDTESME Anoléterres , Su … , oo, ['L P. Grôber, Essai de comparaison des divisions du Caleaire carbonifère de la Belgique avec la division en zones à Polypiers adoptée en Angle- DER RS SN SO oo: G: belépine. Étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique (Note com- DAPEMARRE)E EN, 8 A H. de Dorlodot. Relations entre l'échelle stratigraphique du Calcaire carbonifère de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d’après les recherches récentes DOS Tor G. Schmitz et X. Stainier, La géologie de la Campine avant les puits de charbonnages (5e note). — Nouveaux niveaux marins du houiller CE la CAN ORNE RE A. Jérome et L. de Dorladot, Puissance et composition des marnes UuBBEUPErÆHibaye + à? . + à : … .. . . G. Schmitz ct X, Stainier. La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages (6° note). — Un nouveau facies du Montien en OO EE A A C0. nie M AL LEE RSS G. Hasse, Quelques notes géologiques sur les forts de Stabroeck, Broechem, Massenhove, Oeleghem, s’ Gravenwezel, Brasschaet, Born- hem, Liezele, Puers, Breendonck-Willebroeck, Koningshoykt . 4. Rutot. Les découvertes de M. le professeur Commont dans le Quater- naire des environs d'Amiens . A. Rutoé, Glaciations et Humanité. G. masse. Les cours primitifs des Schyns et de l’Escaut à Anvers . . 4. Rutot. Revision stratigraphique des ossements humains du Quater- naire de l’Europe. Première partie : Les crânes de Grenoble et de UC PRE UC, AUS. CHAN ex Den Hrorié. Le diluvium de l’Escaut. : . . e . … , . + . …. A, Rutot, Note complémentaire sur l'authenticité des ossements humains quaternaires de Grenoble et de Clichy . A. Rutot. Note sur les nouvelles trouvailles de squelettes humains HEC RANOS NET DR RP V. — Géologie appliquée. €. Van de Wiele, Les recherches houillères dans les Pays-Bas (d’après l'ouvrage de M. van Waterschoot van der Gracht) . . . . . . . A.-J.-WM. van Waterschoot van der Gracht et collaborateurs, Les recherches du service minier des Pays-Bas en 1909 . . . . . . Pages. 247 290 13 99 193 300 49 308 LV Mén. Pages. 25 439 335 LVI TABLE CHRONOLOGIQUE DES MATIÈRES R. d’Andrimont., Résumé des connaissances acquises sur la circulation des eaux dans le sol et le sous-sol. Application à la recherche et à l’utilisation des eaux souterraines pour l’alimentation . . . . . F. Halet, Étude géologique et hydrologique des puits artésiens de la ville de Malines et'de ses environs *+, . +: 1-0" ONE A.Poskin. Ta Rabdomancie = 0 VE CN UC TRE G. Richert, Les eaux souterraines de la Suède. + . . . .« . A. Rutot, E. Putzeys et F, Puizeys. Alimentalion en eau potable de la Basse-Belgique ets Ve OR NES E. van den Hroeck etE.-14. Martes, Hydrologie. Sur les conditions de filtrage efficace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires . 2. 1e LS ANNEE NAS MEME CRE L,. Marchadier. Effets de la sédimentation sur la limpidité et le titre bactérien dés-eaux de rivières "ON NT ER F. Halec. Un service géologique et cartographique au Katanga. Son utilité et son organisation . . . . NE LR ERRERRr Pe.-Vers. Mén. Pages. Pages. 311 49 163 221 318 411 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES DU TOME XXIV (1910) PROCÈÉS-VERBAUX DES SÉANCES. Séance mensuelle du 19 janvier 1910. Distinctions honorifiques . : : Approbation du procès-verbal de la séance de janvier Correspondance. Dons et envois reçus Présentation et élection de nouveaux membres G. Delépine. Résumé et conclusions d’une étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique : Hainaut et région de Namur. Comparaison avec le Sud-Ouest de l'ANCSHROSSE RER P. Grôüber. Essai de comparaison des divisions du Calcaire carbonifère de la Belgique avec la division en zones à Polvpiers adoptée en Angleterre. Première partie : Le Tournaisien. (Inséré aux Mémotres.). G. Hasse. Quelques notes géologiques sur les forts de Stabroeck, Broechem, Massenhove, Veleghem, ’s Gravenwezel, Brasschaet, Bornhem, Liezele-Puers, Breendonck-Willebroek, Koningshoykt . &. Rutot. Les découvertes de M. le Profr V. Commont dans le Quaternaire des environs d'Amiens . . . … Séance mensuelle du 15 février 1910. Décès de M. Ch. Lahaye fistinctüions honorifiques .- . . + . . . . Approbation du procès-verbal de la séance de janvier Section d'Hydrologie scientifique à l'Exposition de Bruxelles 1910. Section de Géologie à l'Exposition de Bruxelles 1910. Correspondance. Dons et envois reçus . . + CS © 13 39 39 39 36 38 38 38 LVII TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. €. Van de Wicle, Les recherches houillères dans les Pays-Bas (d’après l’ou- vrage de M. van Waterschoot van den Gracht) . €. Malaise, Les contacts du Silurien et de la porphyrite à Quenast . A. Rutot. Glaciations et Humanité . Séance mensuelle du 15 mars 1910. Décès. Neo Haut protectorat de S. M. le Roi. ét Ne Approbation du procès-verbal de la séance de février Correspondance. . . . Dons et envois reçus Présentation et élection d’un nouveau membre. L C. Malaise. Les contacts du Silurien et de la porphyrite de ne (Discussion) G. Basse, Les cours primitifs du Schyn à Anvers. (Inséré aux Mémoires.) . €. Malaise, Sur l’âge de la porphyrite de Quenast. . €. Van de Wiele. Le Calcaire carbonifère et le Culm . L. Marchadier, Effets de la sédimentation sur la limpidité et le titre bactérien des eaux de rivière . F. Halet et €. Malaise. Coupe et résultats d’un nouveau puits artésien à Renaix. F,. Halet, Coupe géologique du puits de Calmpthoutskenhoek, près Esschen F Halet Étude géologique et hydrologique des puits artésiens de la ville de Malines et de ses environs. (Inséré aux Mémoires.). 4. Rutot, Revision stratigraphique des ossements humains du Quaternaire de l'Europe. — Première partie : Les crânes de Grenelle et de Clichy. (Inséré aux Mémoires.). Séance mensuelle du 20 avril 1910. Distinctions honorifiques PA Approbation du procès-verbal de la séance de mars . Correspondance." eme NEA ENT Ile Congrès international d'hygiène alimentaire . Congrès pour le perfectionnement du matériel colonial, du 14 au 18 août 1940, à Bruxelles SUR ‘Congrès géologique international, à Stockholm . . Conférence agrogéologique internationale, IIe session, tas 1910 . Dons et envois reçus E. &ahir. Les Marmites du vallon du Ninglinspo, de la vallée de l’Ourthe et du ravin de Colebi | Discussion Pages 42 49 99 10483 133 139 159 135 136 137 138 438 140 142 162 Eat né: TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. 4. Poskin., La Rabdomancie. (Deuxième communication.) . G. Cosyns. Présentation d'échantillons du contaet de la porphyrite de Quenast et du schiste encaissant €. Malaise. Sur l'opportunité d'adopter une nouvelle échelle du Silurien pour la Carte géologique officielle . Discussion E. Maïllieux. Remarques sur la faune et l'horizon stratigraphique de quelques gîtes fossilifères infra-dévoniens. (Inséré aux Mémoires.) . Séance mensuelle du 17 mai 1910. Approbation du procès-verbal de la séance d’avril. Observation de M. Putzeys Érratum . Congrès scientifique international américain . Exposition internationale d'hygiène. Dresde, 1941 Correspondance. Dons et envois reçus . . . . Élection de nouveaux membres effectifs P. Grôüber. Résultats tectoniques d’un voyage en Asie centrale. (Paraîtra aux Mémoires.) BP, Grôber. Comparaison des zones du Carboniférien de la bande des Écaussines et de la région de Modave. (Paraîtra aux Mémoires.) . . . . . . . . G. Cosyns. Note sur le gisement de calcite et d’anthracite du Galcaire viséen des carrières des fours à chaux de Richelle. X. Stainier. Sur quelques gisements de dolomies carbonifères . X. Stainier. Mode de formation de la grande brèche du Carbonifère BÉCUS ON PAST n V0.. LORSO MER UN... ee | ANNEXE A LA SÉANCE. E. Mathieu. Compte rendu sommaire de l’exeursion du 24 avril 1910 aux Car- HénesidelQuenast … ... 4: , No ne Oo à Li à Séance mensuelle du 21 juin 1910. Participation de la Société à l'Exposition internationale d'Hygiène de Dresde CORRE ED MR As: ALI. Me se Protestation au sujet du Procès-verbal de la séance du 17 mai 1910 . . MES NONTANCEMN LS RS TA MMM US du Him ion di ls EME MENNDIS TEQUS, de 0. PR, 20, à Mer à pans LIiX l'ages. 163 164 164 165 165 165 168 168 169 AT4 172 173 173 173 174 176 188 196 1971 205 205 206 207 LX TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. Discussion des travaux présentés antérieurement : G. Delépine. Étude sur le Calcaire carbonifère de Belgique. (Note complémen- Lire.) en ne CSN RE CE SE H. de Dorlodot. Rectification à propos d’un travail du Dr Grôber . . Communications des membres : A. Jérome et L. de Dorlodot, Puissance et composition des marnes du Keuper, à Habav 502 6,0 NON MERE F. Maillieux, Observations sur la nomenclature stratigraphique adoptée, en Belgique, pour le Dévonien, et conséquences qui en découlent G. Richert, Les eaux souterraines de la Suède. (Inséré aux Mémoires.). E.-T., Newton. Note supplémentaire relative aux débris fossiles de petits vertébrés trouvés dans les dépôts pliocènes de Tegelen-sur-Meuse G. Schmitz, S. J., et X. Stainicr. La géologie de la Campine avant les puits de charbonnages. (Cinquième note préliminaire.). Séance mensuelle du 19 juillet 1910. Distinctions honorifiques Me RC Approbation du procès-verbal de la séance de juin Correspondance, "25 Ie RTE RE RER A Dons et ENVOIS recus MALE MN EN EN NON Élection de nouveaux membres . l'O MO ONE Communications des membres : 4. Salée. Nouvelles recherches sur les Polypiers du Calcaire carbonifère de la Belgique. Le genre Caninia. (Inséré aux Mémoires in-40.) . . H, de borlodot. Relations entre l'échelle stratigraphique du Caleaire carboni- fère de la Belgique et les zones paléontologiques d'Arthur Vaughan, d’après les-recherchesirécentes MCE NE RE 3. Lorié. Le Diluvium de l’Escaut. (Inséré aux Mémoires.) . . . . . . . G. Schmitz, S. 3., et X. Stainier. La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. (Sixième note préliminaires) "nee N.-J. Krisehtafowitseh. Sur la dernière période glaciaire en Europe et dans l’Amérique du Nord en rapport avec la question de la cause des périodes glaciaires-en général 535 2. 02e NE NN ENSEREeRe ANNEXES. E. Haug. Traité de géologie; tome II, fascicule 2. Système jurassique; système crétacé. (Gompte rendu bibliographique par V. d. W.). René d’Andrimont. Reproduction du panneau exposé à la Section d’hydrolo- gie scientifique de l'Exposition internationale de Bruxelles 1910 : « Résumé des connaissances acquises sur la circulation des eaux dans le sol et le sous-sol. Application à la recherche et à l’utilisation des eaux souterraines pour l'alimentation "NN ER CR 246 292 306 311 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. LXI Séance mensuelle du 18 octobre 1910. Pages Décès de M. W. Prinz et du Profr Z Consiglieri Peclioso. 329 Distinctions honorifiques . 329 Communication du Bureau . . Me: $ 329 Approbation du procès verbal de la séance de juillet : Rectification de M. de Dorlodot. . 330 Correspondance. . . . RL ni SAM RES + 991 DOnSREDENVOIS reeus . | © os 2 . à+ + . . . . 331 H, Pohlig. Xylopsaronius. Les premières Filicinées caractérisées par la forma- LIGUES EU NES ee" LT à unoat Ù lie 330 G. Schmitz, S. J., et X. Stainier, La géologie de la Campine avant les puits des charbonnages. (Note complémentaire à la sixième note prélimi- naire : Un nouveau facies du Montien en Campine.). . . . . . . . 340 E. Maillieux, Note sur la faune des roches rouges de Winenne . . . . . 342 Séance mensuelle du 16 novembre 1910. DÉeiDnSNOonOMmQUES Le Lo de is Le nine + 366 Approbation du procès-verbal de la séance d'octobre. . . . . . . . . 355 AIS DODUANCE ME Re Ne ce ile Le NS ie Let 2e HT, .. 35 Dons et envois reçus . . PT LOT De RE 309 A. Rutet, Note complémentaire sur l'authenticité des ossements humains quaternaires de Grenoble et de Clichy . . . . . +. . . . . 306 A. Rutot Note sur les nouvelles trouvailles de squelettes humains quater- DE ea si ne Dai nt merite, 903 COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE. A. Rutot, F. Putzeys et ÆE. Putzeys, Alimentation en eau potable de la BASSE BOIBIques PAU SN MON CN Are er SMS ne ras 315 Général Berthaut. Topologie. Étude du terrain . +. . . . . . . . 380 A.-J.-WM., van Waterschoot van der Gracht ct collaborateurs, Les recherches du Service minier des Pays-Bas en 1909. . . . . 388 Séance mensuelle du 20 décembre 1910. Approbation du procès-verbal de la séance mensuelle de décembre . . . . 395 DÉPRESDONANCR de nent en ele e Ci 0 ire. 399 DONSeMENMOIS TÉCUS) Le. 0 NS NO 4 ARS + os 396 Présentation et élection de nouveaux membres + A PR Ge 402 G. Hasse, Sables noirs dits miocenes bolderiens (4re note complémentaire). 409 F. Halet. Un Service géologique et cartographique au Katanga. Son utilité et son organisation . 405 LXII TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. REPRODUCTION. Pages E. van den fBBrocek €6 E.-4. Martel. Hydrologie. Sur les conditions de filtrage efficace des eaux souterraines dans certaines formations calcaires. . 441 COMPTE RENDU BIBLIOGRAPHIQUE. Jules Cornet, Géologie . 414 Assemblée générale annuelle de clôture de l'exercice 1910 | Discours du Président . 421 Exposé de la situation financière. 497 Budget pour 4914 :, = 2, 200 U ST Co CN 429 Programme d’excursions diverses. — Session extraordinaire 429 Élections. 430 MEMOIRES G. belépine. Étude sur le calcaire carborifère de Belgique (Hainaut et région de Namur). Comparaison avec le Sud-Ouest de l'Angleterre . 3 P. Grüher. Essai de comparaison entre les couches du calcaire carbonifère de : Belgique et celles de l’Angleterre caractérisées par des zones à Polypiers et à Brachiopodes — Première partie : Le Tournaisien. (Planches I à III.) . 25 F. Halet, Étude géologique et hydrologique des puits artésiens de la ville de 49 Malines et de ses environs. (Planches IV et V.). . . . . . . A. Rutot. Revision stratigraphique des ossements humains quaternaires de l’Europe. -— Première partie : Les ossements parisiens de Grenelle et de Clichy. 193 E. Maillieux. Remarques sur la faune et l'horizon stratigraphique de quelques gites fossilifères infradévoniens 189 J3.-G. michert. Les eaux souterraines de la Suède. (Planches VI à XVI.) . . 921 J. Lorié, Le Diluvium de l’Escaut. (Planches XVII et XVIIL.) . RP C. Malaise. Sur l’évolution de l’échelle stratigraphique du Siluro-cambrien de Belgique se SENS G. ttasse, Les Schyns et l’Escaut primitifs à Anvers. (Planches XIX à XXI.) . 439 ne 7 TABLE GÉNÉRALE DES MATIÈRES. LXIII INDEX ET TABLES Pages. Liste générale des membres pour 1910... . PR RL GTR" I Collections de périodiques existant à la Bibliothèque au 31 décembre 1910. . xxv Index alphabétique des localités belges au sujet desquelles le présent volume fournit des renseignements géologiques, paléontologiques et hydrologiques. xLI Table des matières des communications scientifiques, disposées systéma- tiquement et par ordre de chronologie géologique . . . . . . +. LI Table générale des matières du tome XXIV (1910). . . . . . . Lvn TABLE DES MATIÈRES Pages, ©. Malaise, Sur J’evolution de l'échelle stratigraphique du Siluro-cambrien de BOlSIqueE SR a EN SN, se CS Te TRES Gcorges tasse, Les Schijns et l’Escaut primitifs à Anvers (Planches XIX à XXI). 439 INDEX ET TABLES. Collections de périodiques existant à la Bibliothèque au 31 décembre 1910 xxv Index alphabétique des localités belges au sujet desquelles le présent volume fournit des renseignements géologiques, paléontologiques et hydrologiques - x1i Table des matières des communications scientifiques, disposées systéma- tiquement et par ordre de chrenotogie géologique. . . . . MAT RE Table générale des matières du tome XXIV (1910). ae FE NE ” L En 4: 4 AN HA RER De ! ie | D LR LE AA TR ANA ERA L É \ tee > ji È AAA de 1 __ UT SMITHSONIAN NSTITUTION LIBRARI Œ > ll 3 9088 01368 3941 | | | —_——