Nouvelle Série — XXXVII® Année — 1907 BULLETIN DE LA • r attudes soi D’ANGERS SIÈGE SOCIAL : Ancienne Cour d’ Appel , place des Halles «sf * ISr * iÈr * ^ ANGERS GERMAIN à G. GRASSIN, IMPRIMEURS-ÉDITEURS 40, rue du Cornet et rue Saint-Laud 1908 Les Membres de la Société d’Études Scientifiques d’Angers qui désireraient compléter la collection des Bulletins sont prévenus qu’il reste encore quelques exemplaires des volumes ci-après, aux prix réduits de : Première Série. 1871 (lre année) . 1872 . 1874-75 1 » 2 » 2 » 1890 . 1891 . 1892 . 1893 . » > » B 1876-1877 (deux fascicules) 3 50 1894 . )) 1878-79 2 50 1895 . )) 1880 (deux fascicules) . 3 50 1896 . » 1881-82 . 5 » 1897 . . 4 » 1883 . 3 » 1898 . B 1884 . 6 » 1899 . » Supplément de 1884 . 1 50 1900 . B 1901 . B Deuxième Série. 1902 . )) 1885 . 4 » 1903 . . 5 B 1886 . 4 » 1904 . . 5 B 1887 . 6 » 1905 . . 5 )) 1888 . 4 » 1906 . . 5 » 1889 . 6 » 1907 . . . 3 )) I : La collection complète des Bulletins (1871 à 1907 inclus), sauf le volume de 1873, épuisé, pourra être fournie aux nouveaux socié¬ taires au prix réduit de 95 francs. i . ' J’ ‘ ■ , . : - ‘41 I ■ -;r r ", '?J:_ ' : •_ ' • > •. / 1 '' ; ^ ' ‘ --r' •' ' 'A'-. ' a" ü| : j I BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES D’ANGERS Les opinions émises dans le Bulletin sont exclusive¬ ment propres à leurs auteurs. La Société nentend nullement en assumer la responsabilité . Nouvelle Série — XXXVIIe Année — 1907 BULLETIN DE LA d'Étodes Scientifiques DANGERS SIÈGE SOCIAL : Ancienne Cour d’ Appel , place des Halles ^ • b • i* • ^ ANGERS GERMAIN BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES d’angers Séance du 10 janvier 1907 Présidence de M. Préaubert Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président lit une communication du Muséum d’ Histoire Naturelle de Paris, informant que les professeurs de cet établis¬ sement ont l’intention d’élever une statue au savant naturaliste Lamarck, le véritable créateur de la théorie du Transformisme. Ils demandent à notre Société de prendre part à la souscription ouverte à cet effet. L’assemblée décide de s’inscrire pour une somme de 20 francs qui sera versée à M. Bouvet, représentant, à Angers, du Comité d’organisation. M. le Président donne la nomenclature des ouvrages et publi¬ cations reçus depuis la dernière réunion. M. Pyat. Un champignon non encore signalé en Anjou. M. le capitaine Pyat rapporte que M. Bouvet lui a communiqué des racines de Vitis cinerea provenant du Jardin des Plantes sur lesquelles existe un minuscule champignon se présentant sous l’aspect de petits réceptacles dont les plus gros ne dépassent pas 7 à 8% et dont la forme est celle de massues droites ou recour¬ bées. M. Pyat avait reconnu dans ce champignon le Rœsleria hypogea , Thum , et cette détermination a été confirmée par M. Boudier. M. Pyat lit alors une page de l’ouvrage de M. Prilleux : « Mala¬ dies des plantes agricoles », sur ledit Rœsleria hypogea ou Pour- ridié de la vigne. M. Abot. Note sur A pus productus. De la part de M. Abot, empêché, M. Préaubert lit une note sur XXII A pus productus , Bosc. La note de M. Abot sera insérée dans le prochain Bulletin de la Société. M. Préaubert. Les écrans colorés en photographie. M. Préaubert, en voulant photographier des plantes, a remar¬ qué que certains détails des fleurs viennent mal ou ne viennent pas du tout par les moyens ordinaires. En employant des plaques orthochromatiques, il a obtenu des résultats qui, pour être meilleurs, ne sont pas encore suffisants. Par divers essais, M. Préaubert a trouvé que ce qui devait convenir le mieux dans la circonstance, c'est l'emploi d’écrans colorés rouge, jaune, bleu, ou mieux, rouge, violet, bleu verdâtre violacé. Ces écrans sont constitués par deux lames de verre séparées par une couche de couleur d'aniline. M. Préaubert montre le dispositif qui permet de mettre ces écrans en place immédiatement derrière l'objectif, de les substituer l’un à l'autre après le temps de pose voulu, de façon que les trois impressions coïncident rigoureuse¬ ment. Il se propose de photographier, par ce procédé, des plantes à fleurs de couleurs variées, des champignons, des planches coloriées, etc., et il promet de tenir la Société au courant des résultats obtenus. M. Surrault. Résumé météorologique du mois de décembre. M. Surrault fait connaître la physionomie météorologique du mois de décembre. La moyenne de la température 3°7 est une des plus basses des quinze dernières années, ce qui est dû à la période de froid du 20 au 30 dont la moyenne est sensiblement égale à 0. Il est tombé 62% de pluie, ce qui est une quantité normale. M. Surrault fait remarquer que, malgré la sécheresse des mois de juin, juillet, août, septembre, au cours desquels le pluviomètre n'a enregistré que 80% de pluie, la hauteur d’eau tombée en 1906, 616%, est supérieure à la normale, 580%. Répondant à une question de M. Bellanger sur le mode de formation des glaçons dans les rivières, et sur l’origine de leur couronne de glace neigeuse, M. Préaubert dit que dans une rivière, grâce au mouvement continuel de l'eau, la température du fond doit être voisine de celle de la surface. Dans ces conditions, la glace doit pouvoir prendre naissance à une certaine profondeur, de préférence autour des racines de saules, comme l'ont, du reste, remarqué les riverains. Détachés par le courant, ces glaçons viendraient flotter à la surface et, dans leur mouvement, dépla¬ ceraient l'eau à la manière d’un bateau. Le gel de cette eau peut expliquer les boursouflures d'aspect neigeux que l'on voit sur les contours de ces glaçons. M. Gasnault fait part des observations qu’il a faites sur les mouvements oscillatoires de l’eau de la Maine au moment des crues. Ces oscillations, dont l’amplitude atteint de 25 à 30 centi¬ mètres, se produisent sur des masses d’eau considérables qui peuvent comprendre le bassin de la Maine d'un pont à l'autre. , XXIII M. Grard, contrôleur des mines, présenté à la dernière séance, est admis à faire partie de la Société à titre de membre titulaire. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Pour le secrétaire empêché : Th. Surrault. Séance du 14 février 4907 Le procès-verbal de la séance du 10 janvier est lu et adopté. , M. le Président donne communication de la correspondance reçue depuis la dernière séance. A noter une lettre de M. le Ministre de l’Instruction publique annonçant que le prochain Congrès des Sociétés savantes se tiendra au mois d’août prochain à Montpellier. M. le capitaine Domin communique le résultat des recherches qu’il a faites dans la forêts de Fontevrault, au voisinage d’un cromlech. Il a recueilli divers silex portant des traces d’un tra¬ vail préhistorique et deux pointes de flèche en silex, très inté¬ ressantes. Il présente, en même temps, un bel échantillon d ’hippurite du senonien provenant du même endroit. M. le Trésorier rend compte de la situation financière au 31 décembre 1906. En caisse le 31 décembre 1905 . 1.202 35 Recettes en 1906 . 1.463 85 Total en caisse . 2.666 20 Dépenses en 1906 . 1.404 60 Reste en caisse le 31 décembre 1906 . 1.261 60 L’assemblée vot-e des félicitations à son toujours dévoué tré¬ sorier. — M. Gasnault donne communication d’un travail sur « Les nouveaux phénomènes d’ oxydation. » — M. Mufîang fait connaître le résultat de ses recherches au sujet de la craniométrie angevine : Le travail de M. Mufîang sera inséré au prochain Bulletin. — M. Préaubert présente un certain nombre de fossiles du calcaire d’eau douce rapportés d’une excursion à Baugé. Il fait en outre circuler deux cartes de la mer falunienne en Anjou, tracées par M. Coufïon. — M. Surrault donne lecture des observations météorolo¬ giques du mois de janvier 1907. Température moyenne = 4°7. Pluie = 16 %. XXIV — — M. Bouvet présente une hache rapportée de la Nouvelle- Calédonie, type des haches fabriquées actuellement encore par les sauvages de ce pays : Hache canaque, en serpentine. Tribu des Ouébia (Nouvelle-Calédonie). Ces haches sont fixées à l’aide d’une corde en poils de roussette dont M. Bouvet montre un échantillon. — M. Préaubert présente, à titre de membre correspondant : M. Barillier Joseph, président de la Commission du Musée de Baugé. L’ordre du jour étant épuisé, la séance est levée. Le Secrétaire , V. Leroy. Séance du 7 mars 1907 Présidence de M. Préaubert En l’absence de M. Leroy, secrétaire, M. le Président lit le procès-verbal de la dernière séance. Le procès-verbal est adopté. Après discussion, l’assemblée décide d’accepter l’échange de son Bulletin contre les publications de la Revista del Ministerio de obras publicas y fomento de Bogota (République de la Colom- bie). M. le Président donne lecture d’une circulaire informant que le troisième Congrès préhistorique de France se tiendra en 1907 à Autun (Saône-et-Loire), du 13 au 18 août, et il invite les membres de la Société qui voudraient participer à ce Congrès à se faire inscrire le plus tôt possible. M. le Président donne lecture de la série des publications et ouvrages reçus depuis la dernière séance. M. Surrault : Crustacés d'eau douce de la région. M. Surrault présente une petite collection de crustacés de l’Anjou parmi lesquels V écrevisse commune, la crevette dés ruis¬ seaux et plusieurs cloportes appartiennent aux malacostracés. Les autres espèces sont des entomostracés de formes très variables, tels que les branchipes avec leurs onze paires de pattes foliacées, les apus, dont le corps est protégé par un large bouclier et dont l’aspect général rappelle un peu celui de nos tribolites des terrains primaires, les daphnies , les polyphèmes , les lyncèes , les cypris , les cyclops que l’on ne peut voir distinctement qu’à la loupe. Il montre également quelques types de crustacés marins, cre- XXV vette rose, crevette grise, talitre , lygie, ainsi que des poissons con¬ servés dans un mélange de 90 % d'eau et 10 % de la solution de formol à 40 % du commerce et quelques autres échantillons dans l'alcool pour établir l’avantage du formol sur l'alcool pour la conservation des pièces anatomiques de collection, à condition . _ X — . V v^N!%,'vÆ J? Wj _v > x Vftÿfen »'. i gih \ vîniÿïc ~ Jlgfajpl \ '•J , . • / ;. / — '• - . n <à rtvJbvoJ L vs/fjrtaiK * 3 Le Bartonien supérieur (Marinésien) EN ANJOU Par O. Couffon, membre correspondant Pendant PEocène supérieur, le département de Maine-et- Loire était complètement émergé, aucun dépôt marin ne s’y est formé, mais un grand lac couvrait tout l’est du département, laissant comme preuves de son existence des dépôts lacustres : ensemble de marnes, parfois avec silex nectique, de calcaires marneux et de calcaires durs, en plaquettes, passant souvent à la meulière. Etendue et situation. — Le calcaire d’eau douce se montre en Anjou sur les deux rives de la Loire : Rive gauche : Au sud, le dépôt de Ghampigny-le-Sec, commune de Souzay, entre Souzay et Saint-Cyr-en-Bourg ; ce dépôt atteint environ 3 kilom. 200 sur 1 . 500 mètres, son altitude varie de 81 à 86 mètres ; on y rencontre un certain nombre de carrières : La Noue, Le Chailloux, La Paleine. A l’est de Saumur, à Nantilly, se trouvent deux petits gisements de faible étendue. Plus à l’ouest, au Moulin des Cordeaux, on voit un petit gise¬ ment de 1.500 mètres sur 600 mètres. En se dirigeant toujours à l’ouest, on trouve le gisement de Chênehutte-les-Tuffeaux ; ce gisement atteint dans ses plus grands diamètres 8 kilomètres sur 5 kilom. 500. Ce gisement est à une altitude variant entre 83 mètres et 90 mètres. Il est exploité au Boucherel et àBau- cheron, ainsi qu’à Clames, Milly et la Blordrie. Le gisement s’arrête à 600 mètres environ à l’ouest de Chênehutte-les- Tuffeaux, sur la route de Gennes, et au sud-ouest, à la Verronne- rie. Un autre dépôt a été signalé par M. Louis Bureau en 1901, sur le plateau de Saint Georges-des-Sept-Voies, en un point très limité, à 3 kilomètres à l’ouest de Gennes, près le dolmen de la Pagerie ou du Bois-Gilbert ; nous n’avons pas visité ce gise¬ ment. Les dépôts les plus occidentaux, au sud de la Loire, sont ceux du Moulin-Préau (ait. : 91m), du Bois-Mozé (ait. : 93m) et — 38 - de Frédelin (ait. : 91m). Le dépôt du Moulin-Préau repose sur les grès à Sabalites, tous les autres reposent directement sur le Sénonien. Rive droite : Au nord de la Loire, le calcaire lacustre prend un assez grand développement par Savigné-sous-le-Lude, Genne- teil, Chigné, Broc, Chalonnes et Meigné. Des carrières nom¬ breuses y sont ouvertes pour la construction et aussi pour la fabrication de la chaux grasse (Broc). Ce gisement atteint la ville de Baugé et recouvre une superficie de 7 kilomètres sur 6 kilomètres. Il est recouvert au nord par des terrains de trans¬ port et au centre par le dépôt falunien de Pontigné, Chavaignes, Auverse et Noyant ; c'est, d'ailleurs, également au Falunien que l'on doit rapporter les dépôts indiqués sur la feuille d’Angers à la limite est du département, comme appartenant aux sables de l'Orléanais (m1) et que nous considérons comme des couches décalcifiées identiques à celles que l’on peut observer autour du gisement falunien fossilifère des Pierres-Blanches, près Cha¬ lonnes (m3). L'altitude du dépôt du Baugeois est de 78 à 87 au sud, 90 à 103 au centre, pour redescendre à 69 et même 65 au nord. Son épaisseur est très variable, mais atteint en certains points 20 mètres. Dans une grande partie de son étendue, le calcaire d'eau douce du Baugeois repose sur les grès à Sabalites, mais, près de Baugé, sur la rive gauche du Couasnon, le calcaire d'eau douce repose sur un banc d’argile verte de 2m50 de puissance (ferme des Grands-Ormeaux, à l'est de Pontigné). A la base du calcaire d’eau douce du Baugeois, on trouve parfois des bancs gréseux provenant du remaniement du substratum. A l'ouest du plateau, le calcaire lacustre couronne les buttes de Brion, Fontaine-Guérin, Fontaine-Milon, La Chausumière. Un gise¬ ment isolé de calcaire lacustre a été signalé par M. Welsch à Goise, entre Seiches et Jarzé (1904) ; d’après cet auteur, ce gise¬ ment reposerait en discordance transgressive sur le Crétacé. Ce gisement est probablement le même que celui indiqué àMarcé par Millet et qui fournit au Dr Ouvrard des fruits de Chara signalés dans la Paléontologie de Maine-et-Loire par Millet. Le gisement le plus occidental s'observe sur la rive gauche de la Sarthe, à l'ouest de Daumeray ; ce gisement est assez étendu et est exploité aux carrières des Braudières et de la ferme du château de Daumeray ; il est limité à l'est par une faille, de sorte qu'on peut observer le calcaire lacustre en contact avec le Cénomanien à Daumeray et au carrefour du chemin de Juigné à la Cerclerie. Les calcaires lacustres qui couronnent ainsi les hauts plateaux du Baugeois sont reliés à ceux du Saumurois par un petit nombre de gisements couronnant quelques mamelons entre Baugé, Beaufort et Angers ; c'est ainsi qu'au sud de Courléon, à l’altitude de 121 et 126 mètres, on trouve un gisement d’envi¬ ron 3 kilomètres de long sur 2 de arge ; au nord-est d’Allonnes, à la Breille, à la cote 103 et 104, un autre gisement de même — 39 — étendue ; à l’ouest du grand étang du Bellai, un troisième gise¬ ment d’un kilomètre carré environ, à l’altitude de 108 mètres ; enfin, à la Baraudière, un dernier gisement de un kilomètre sur 300 mètres, à l’altitude de 98 mètres. Aspect des roches qui composent les gisements. — Les roches qui entrent dans la composition des gisements sont très variées : tantôt c’est une roche dure, compacte, lacuneuse, d’un blanc sale, à cassure lisse, comme à Champigny-le-Sec, au Bouchel et à Baucheron (dans ces deux dernières localités, on observe des Dendrites), à la carrière de Rablon, près Méon, à Pontigné, où elle est parfois jaune paille, et à Chaloché; tantôt c’est un cal¬ caire marneux, accompagné de marne blanche, comme à Clames près Chênehutte-les-Tufîeaux, aux Roches près Milly, à l’ouest de Chaloché et sur les confins des communes de Chaumont, de Corzé et de Marcé, à Brion, où l’on y trouve des silex nectiques, et à la carrière des Braudières. Dans d’autres cas, ce sont des meulières, comme au nord du Bouchel, sur le plateau situé entre la route de Denezé à Milly et celle de Verrie à Milly, à Meigné, à Auverse, à la Chanterie (commune de Jarzé), à la ferme du ch⬠teau de Daumeray et surtout sur la commune de Marcé, à la métairie de la Minoterie et fermes voisines de celles-ci. Enfin, ce sont parfois des silex cimentés ou non par une pâte siliceuse : tel est le cas à Cuon, au château de Monet au sud de Fontaine- Guérin, à Fon(,aine-Milon, au bois de la Varry au sud de Jarzé, entre Pontigné et Lasse, au bois de Bareil, à Broc, où les silex sont volumineux et très nombreux, entre Denezé et Chalonnes- sous-le-Lude, à Auverse, au château du Frêne, à droite de l’ave¬ nue, où nous les avons trouvés, M. Bouvet et moi, mélangés à la meulière fossilifère. Fossiles. — Millet signale dans le calcaire d’eau douce, et sur¬ tout dans la meulière, un certain nombre d’espèces ; nous en donnons ici la liste, sous toutes réserves, car les échantillons recueillis par cet auteur semblent n’avoir pas été dans un état de conservation très satisfaisant et, de plus, ils n’existent pas dans la partie de sa collection déposée au Musée Paléontolo- gique d’Angers : Lymnæa longiscata. Brong. Champigny-le-Sec, Bouchette. Planorbis . (à l’état de moule externe) : à Bouchette et à Baucheron. Paludina ventricosa. Millet. Bouchette et Baucheron (ni décrite, ni figurée). Cyclostoma Mumia. Lamarck. Silex meulier d’ Auverse. Melania granulocostata. Millet. Silex meulier d’ Auverse (ni décrite, ni figurée). Potamides terebellatus. Millet. Silex meulier d’ Auverse, Bou¬ chette et Baucheron (non décrite ni figurée). Cyclas Baucheron, Bouchette. Cyclas Baucheron, Bouchette. — 40 — Dreissena assimilata. Millet. Silex meulier d'Auverse (ni décrite, ni figurée). Une portion d' Astérie : Champigny-le-Sec (collection de la Gennevraye) (?). Graines de Chara : Marcé (collection du Dr Ouvrard). Les géologues qui se sont succédé depuis en Anjou ne signalent plus de fossiles dans les calcaires d'eau douce. MM. Welsch et L. Bureau, dans leurs minutieuses recherches pour la confection de la carte géologique de Saumur et d'Angers, n'y trouvent pas de fossiles. En 1904, après de longues recherches, nous avons fini par récolter, à Ghampigny, deux échantillons de Limnæa longiscata Brongniart (1). Nous considérions donc les fossiles du calcaire d’eau douce de Maine-et-Loire comme d’une très grande rareté, lorsque M. Préaubert fit à la Société d'Etudes scientifiques d'Angers [séance du 7 mars 1907] une première communication sur les fossiles qu'il avait trouvés dans le cal¬ caire d’eau douce de Baugé. Notre dévoué Président voulut bien nous conduire lui-même à l'endroit qu’il avait découvert et qù’il considérait, avec juste raison, comme très fossilifère. Ce gisement est situé à droite et à mi-chemin de la route de Baugé à Pontigné, à quelques distances de la Pierre-Couverte, c’est-à- dire par 2 gr. 66' 85" de longitude ouest et 52 gr. 83’ 30" de lati¬ tude, à la limite des grès et du calcaire lacustre. A cet endroit, on trouve un certain nombre de blocs inégalement fossilifères : certains sont tellement pétris de fossiles qu’il est malaisé de les séparer ; d'autres, au contraire, n'en présentent qu'à la surface. M. G. Dollfus a bien voulu étudier les échantillons rapportés et voici, d'après les déterminations de ce savant géologue, la liste des fossiles qu'il a pu identifier : Limnæa longiscata Brong. Sandberg Land. u. Suss. conch. Vow. PL XV, fig. 18, p. 270. Limnæa pseudopyramidalis G. D. 1906, C.-R. Coll, carte géol. Fr. N° 110, p. 24. Représentée par Sandberg L. u. Suss. conch. Vow. PL XV, fig. 17, sous le nom de Limnæa fusiformis. Limnæa sp. Espèce plus courte et plus ventrue. Bithinella pyramidalis Sandberg L. u. conch. Vow. PL XV fig. 9, p. 266. Bithinella sp. Espèce très courte. Nystia microstoma Desh. Sandb L. u. conch. Vow. PL XV, fig. 10, p. 266. Megalostoma ( Dissotoma ) Mumia Lamarck sp. Var. Alberti Dujardin, 1837. Var. gracilis G. Doll., 1897. Chara sp. (1) Au cours de l’impression, M. le capitaine Domin a bien voulu me communiquer un échantillon de calcaire d’eau douce provenant de Champi¬ gny-le-Sec et renfermant Limnæa longiscata Brgt et des myriades de Nystia microstoma Desh très reconnaissable à son bourrelet labial et différant de N. Duchasteli Nyst qui est un peu plissotté à la suture et plus fort comme taille. — 41 — L’étude de ces fossiles est des plus intéressantes ; en effet, l’âge de ces calcaires lacustres a toujours été sujet à discussion : Brongniart rapportait les calcaires lacustres de l’Ouest au Miocène; Triger et Guéranger au calcaire de Beauce; Millet au Tortonien; d’Archiac au calcaire supérieur ; Hébert, le premier, les considère comme équivalents du calcaire de Saint-Ouen. En 1880, M. Dollfus se range à cette opinion (Bull. Soc. Géol. de Normandie, VI, 1879. Extension des terrains tertiaires, p. 595) ; mais cette opinion est combattue par Guillier, qui les place au niveau du calcaire de Provins. En 1888, M. Kilian ( Carte Géol. dét. Feuille de Tours, n° 107) distingue : 1° le calcaire de Brie, dans lequel il range les calcaires du sud de la Loire et ceux situés au nord, à l’ouest de Meaulne, jusqu’à Pernay, Ambillou, formant aux environs de Rillé et d’ Hommes le substratum des sables et faluns miocènes, cela d’après M. Vasseur, qui rapproche des espèces du calcaire de Brie des Paludines, Planorbes, Bithi- nies et Limnées trouvées à Saint-Cyr, Pernay, Ambillou et Mettray. La partie la plus orientale du grand gisement du Baugeois se trouve donc ainsi classée au niveau du calcaire de Brie ; 2° le calcaire lacustre éocène synchronique du calcaire de Saint-Aubin (Sarthe) (niveau de Saint-Ouen), qui forme sur la feuille de Tours une série d’affleurements autour de Chemillé, de Neuvv, de Neuillé-Pont-Pierre et de Louestault. M. Kilian y signale Limnæa Içngiscata , Cyclostoma mumia , au four-à-chaux de Marthe, près Dissay sous-Courcillon. En 1902 (C. R., coll. Carte Géol. Fr., 1901, p. 6), M. Dollfus les range à nouveau dans le Bartonien. M. Welsch (G. R., coll. Carte Géol. n° 105, t. XVI, 1904-1905, p. 26) suppose, par analogie, qu’ils sont de l’âge du calcaire grossier supérieur ; cet auteur écrit, en effet : « Je n’ai pas rencontré de fossiles dans cette formation, je suppose qu’elle est de l’âge du calcaire grossier supérieur, car on connaît dans la Sarthe du lacustre avec Potamides lapidum et Cyclostoma mumia ; cet étage correspond aux assises 6 P2 et 7 P de Triger et Guillier. Je conserve, en réalité, l’indication d’âge donnée par Triger et Guillier, indication suivie pour la partie nord de la feuille de Tours. On a indiqué du calcaire lacustre niveau de Brie. » En 1906 (G. R. coll., Carte Géol. n° 110, p. 18), M. Dollfus les rapporte à nouveau au niveau de Saint-Ouen. Cependant, sur la nouvelle carte géologique de France au millionième (1906), les lambeaux de la rive gauche de la Loire sont indiqués comme Lutécien et ceux de la rive droite comme Sannoisien. A cette même époque, M. de Lapparent, dans la cinquième édition de son Traité de Géologie, les range dansde Bartonien moyen, Travertin inférieur des auteurs, Audœnien (et non Œdonien) de M. Dollfus. La faune, la position stratigraphique sont semblables en Anjou des deux côtés de la Loire et il faut classer tous les gisements de calcaire lacustre qu’on y observe dans le Bartonien supérieur, étage Marinésien (type à Marines, Oise) de M. Dollfus, avec les calcaires de Saint Aubin, près du [Mans, de la 'Bosse, Duneau près de Nogent-le-Rotrou. — 42 - M. de Lapparent ( loc . cit.) considère ces formations comme déposées dans des lagunes, indiquant que le bassin de Paris possédait, vers l’ouest, avec l’Atlantique, des communications plus ou moins faciles. Cette hypothèse est certainement très séduisante, mais l’étude des fossiles ci-dessus nommés ne permet guère qu’on s’y arrête : en effet, les Limnées les Bithinelles et les Nystia sont des coquilles d’eau douce ; quant aux Megalos- tomes , ce sont des formes qui, tout en cherchant l’humidité, sont terrestres. Pour nous, les calcaires lacustres de l’Anjou se sont déposés dans un grand lac occupant tout l’est du département, au nord d’une ligne allant d’Angers à Loudun, et une grande partie de la Sarthe. Cette opinion a déjà été émise par M. Dollfus en 1880 ( Bul . Soc. Géol. Norm., t. VI, p. 595) ; mais, pour la partie sud qui nous occupe ici, nous apportons quelques modi¬ fications au tracé de cet auteur. En effet, au lieu de faire passer la ligne de rivage à l’ouest d’Ange s, nous la traçons à l’est, considérant que les eaux du lac venaient seulement baigner le pied des schistes redressés dans toute la partie sud-ouest. De même, la présence du gisement de Tassé, au nord de Mali- corne, gisement inconnu de M. Dollfus, nous a amené à élargir la communication entre la partie nord et la partie sud du lac. UN GISEMENT DE SILEX TAILLÉS A FONTEVRAULT Par L. DoMiy, membre titulaire En novembre 1906, je faisais des recherches géologiques dans les landes et bois, au nord-ouest de Fontevrault, au lieu dit l'Alouette, lorsque je fus frappé par la disposition symétrique d'un amoncellement de blocs siliceux. L'emplacement déterminé par le quadrillage transparent, si pratique, de notre président, M. Préaubert, a pour coordonnées géographiques : Lg. O., 2 g. 57’99" Lt. N., 52 g. 43'75" Il se trouve sur le chemin de grande communication de Fon¬ tevrault à Saumur, à 2 kilom. 300 de Fontevrault et à 10 kil. 900 de Saumur, ou encore à 3 kilom. 500 au S.-E. de Champigny-le- Sec. On y accède dudit chemin par une sablière et une plantation de sapins appartenant à l'Ecole de réforme pénitentiaire de Saint-Hilaire. Son altitude relative est assez forte (95 mètres environ, alors que la Loire est à 30 mètres) et sa situation sur l’éperon qui part de la cote 100 pour aller jusqu'auprès de Montsoreau lui donne des vues étendues, surtout vers l’est. En dehors des silex taillés dont je vais donner plus loin la description, on peut y remarquer, en commençant par le nord- est : 1° Une pierre pyramidale de un mètre de hauteur, en grès siliceux brillant, équarrie sur trois faces. ; elle est entourée de dalles siliceuses en place sur l'argile et de petits blocs rapportés, mais non taillés. 2° Un alignement de sept pierres de la grosseur d’un fort pavé, à la distance réciproque de un mètre environ, sauf un vide après la cinquième. — 44 — 3° Un petit atelier de nn mètre carré environ, bordé par deux blocs en place, entaillés à angle droit et bien verticalement, et par deux autres petits blocs rapportés. Avant mes fouilles, il y avait là une excavation de un à deux décimètres et c'est ce qui les a déterminées. 4° De ce point jusqu'au nord-ouest, quatre ou cinq blocs sim¬ plement écorcés ; le silex en est fragile et ne pouvait donner que des pièces médiocres — je n’ai, d'aillleurs, rien trouvé autour. Il y a, dans les environs, un grand nombre de blocs en place ou rapportés, une quarantaine. 5° A l'ouest, une pierre équarrie de 2 mètres de long environ sur un mètre ou moins dans les autres dimensions. Le silex en est brisant comme celui de la première ; on ne s’explique pas bien un travail assez considérable pour obtenir des pièces plus mé¬ diocres à l’usage, à moins de faire intervenir la facilité de ce travail. 6° Devant une large dalle du sud-ouest, dalle qui a lm20 de relief, un pavage de un mètre carré environ, qui est constitué de grès rouillés sableux, peu consistants, mais ayant la supériorité sur les silex de ne pas éclater au feu. Ces grès ont dù être appor¬ tés de l'endroit où se trouve maintenant la sablière, soit 200 mètres. Je ne signale que pour mémoire cet endroit, dont l'antiquité a paru fort douteuse aux personnes compétentes. 7° Enfin, au sud, deux dalles entaillées en ligne droite, don¬ nant à première vue l’impression de tables ; j'ai trouvé sur l’une d'elles un assez gros noyau (nucléus) encore en place pour le travail et dans les intervalles les pièces les plus finies de la collec¬ tion. Ce serait le deuxième atelier ou essai d’atelier. Au point de vue géographique, on a de sérieuses raisons de croire à la présence de l'homme préhistorique et même mous- térien dans les environs : la Loire est à 3 kilom. 500, le Thouet à 7 kilomètres et la Vienne à 6 kilom. 500 (Saint-Germain) ; tout le plateau était boisé et probablement beaucoup mieux que de nos jours. En outre, le tuffeau permettait le creusement d'abris sous roches, même avec des outils aussi grossiers que les coups de poing trouvés en cet endroit. M. Préaubert pense même que le ou les ouvriers auteurs de ces pièces paléolithiques ont dû habiter les environs de Turquant. Une étude approfondie de l'immense quantité de blocs siliceux, souvent à spongiaires, qui couvrent tout le plateau montre qu’en somme assez peu sont favorables à la taille ; il était impos¬ sible de tirer de là les belles pièces du Grand- Pressigny. La géologie ne peut malheureusement pas nous fournir un ren¬ seignement sur l’âge du gisement ; aucun os n'a été trouvé ni là ni dans les environs. L'ensemble repose nettement sur ces 40 argiles tantôt blanches, tantôt ferrugineuses que M. Welsch, auteur de la carte géologique détaillée, a qualifiées de sénoniennes ; de fait, les remaniements d’époque quaternaire sont situés beau¬ coup plus bas vers l’ouest, direction du Thouet, du poteau de l’Arrée à Saint-Cyr et à Chacé. C’est là qu’il faudrait trouver des silex analogues à ceux de l’Alouette, en même temps que des ossements en relation stra- tigraphique avec eux, pour obtenir une date certaine. On peut, néanmoins, définir, à l’aide de la géologie, la matière pre¬ mière, le silex. C’est un conglomérat dont les noyaux ne sont autres que des spongiaires ou débris de spongiaires jaspoïdes, des bryozoaires ou fragments de bryozoaires agatisés et dont le ciment a le grain fin du « grès à Sabals », mais plus brillant. Les blocs fragiles sont ceux qui sont presque entièrement de ciment, avec peu de noyaux. Ce conglomérat contient quelques fossiles en dehors des spon¬ giaires ou bryozaires : Rhynchonella Baugasii , Terebratella , Janira et un Pecten douteux. Les pièces que j’ai trouvées ont été réparties : trente-cinq au musée d’Angers, vingt-deux au musée de Saumur ; j’ai, en outre, conservé beaucoup d’éclats dont le classement a donné lieu à des discussions. Il y a lieu de remarquer, avant de passer à leur description détaillée : 1° Que la plupart présentent une face plane, quoique restée rugueuse ; 2° Que, malgré leur apparence rugueuse, ils sont bien en main et de dimensions courantes ; 3° Que, s’ils sont inachevés, ils ont pu être finis dans la station de la tribu ; 4° Que les lames enlevées sont plus fréquentes que les points de frappe ou conchoïdes de percussion. J’ai bien essayé de les classer et même de les numéroter d’après le musée préhistorique de M. de Mortillet, mais j’ai dû y renoncer, par suite des différences trop considérables qu’ils présentent avec les types classiques. MUSÉE D’ANGERS A) Outil général, dit coup de poing Un coup de poing de 223mm X 96*11111 ; la pointe forme un angle ouvert avec bords rectilignes ; le bout opposé présente trois pointes. Sa forme, son poids et son tranchant donnent l’impres¬ sion d’une arme redoutable. Un coup de poing de 102mm X 67mm, dont la pointe s’applique exactement sur celle de la première. Des traces de lamelles déta¬ chées sont visibles vers la pointe. \ Un coup de poing de 205mm X 120mm, d’un modèle plus clas¬ sique, mais à pointe bien moins bonne. Une face est bien plane et l’autre présente le bulbe caractéristique à l’opposé de la pointe. Les retouches sont surtout visibles auprès du bulbe. Un coup de poing de 126mm X 82mm, intéressant surtout parce qu'il est de même dessin que le précédent ; ainsi, ces quatre pièces doivent être examinées deux par deux. Un coup de poing, 115mm X 102mm ; face supérieure avec croûte naturelle ; pointe peu nette à bords latéraux arrondis. Un coup de poing, 130mm X 95mm, à pointe effilée ; une lame enlevée sur la face inférieure. Le bord opposé à la pointe est remanié. Un outil ovoïde difficile à définir ; il est intremédiaire entre lè coup de poing et la pointe moustérienne double. B) Pointes dites moustériennes , de dimensions moyennes Une pointe double, dont deux bords sont à section nette. Dimensions : 95mm X 52mm. Cette pièce est exactement conforme au n° 81 du musée préhistorique de M. de Mortillet. C’est un modèle nettement moustérien. Une pointe simple plus petite, 50mm X 38mm. La place du pouce est marquée, une lamelle a été détachée ; on voit aussi des éraillures. Une pointe trièdre, avec fines retouches sur les bords. Une ébauche de pointe moustérienne présentant le bord de préhension arrondi et bien classique. C) Petites pointes moustériennes Six petites pièces de 3 centimètres de longueur environ, dont la pointe fine est cassée. D) Perçairs Six pièces originales, surtout celle qui a pour dimensions 55mm X 47mm et qui est peut-être la pièce la plus nette de l’ensemble Les perçoirs ont une pointe de 4 à 7 millimètres, présentant de trois à cinq pans et qui se raccorde par deux lignes droites avec les bords latéraux. E) Lames à bout tranchant Six pièces de petite dimension (3 à 6 centimètres sur 2 à 3), très coupantes. F) Lames ordinaires Ce serait plutôt des éclats pouvant servir de lames. — 47 — G) Divers Un râcloir, un percuteur? avec de longues lamelles détachées ; un nucléus en grès siliceux, sans noyaux spongiaires, et deux éclats ressemblant à des grattoirs. MUSÉE DE SAUMUR A) Coups de poing Un coup de poing triangulaire se rapprochant du n° 59 du musée préhistorique de M. de Mortillet, qui a signalé cette forme comme très rare et plutôt moustérienne. Sous sa forme grossière, c’est une pièce bien en main. La pointe est aiguë et, en dehors de la section droite, on remarque auprès la trace d’une lamelle de 5 centimètres. Dimensions : lOo111111 X 108mm. Un coup de poing de 115mm x 90mm ; la préhension est pré¬ parée pour l’index allongé et l’arête opposée à la pointe est abattue en ligne droite ; les points de frappe et conchoïdes sont nombreux. Un coup de poing de 80mm X 64mm, symétrique du précédent. Un coup de poing de forme inusitée. Dimensions : 143mm X 82mm. Remplit complètement la main. La pointe est remplacée par un tranchant de 3 centimètres. Un petit coup de poing de 75mm X 62mm. Le bord opposé à la pointe est bien arrondi. B) Pointes moustériennes Une pointe moustérienne de 92mm x ôô111111. En dehors de la pointe proprement dite, cette pièce présente à l’opposé un per- çoir voulu et un bord adjacent pouvant servir de râcloir. Ce serait un des premiers essais d’outils à usage multiple. Deux pointes moustériennes de 3 centimètres de longueur, dont l’une avec place pour le pouce. Trois pointes moustériennes forme longue de 4 à 5 centimètres sur 2^ Sept petites pointes moustériennes se rapprochant des pointes de flèche. Une pièce curieuse montrant quatre coins arrondis en saillant et la place d’une pointe cassée. C) Lame Une lame de 5 centimètres, tranchante d’un seul côté. D) Râcloir s Deux pièces. I LE MIOCÈNE EN ANJOU ( Supplément ) Par O. Couffon, membre correspondant Le bienveillant accueil réservé à notre note sur le Miocène en Anjou et les encouragements que nous avons reçus nous font un devoir de compléter et d’améliorer cette première ébauche au fur et à mesure que les documents nous parviennent. C’est pour¬ quoi nous publions ce supplément, entièrement dû à des échan¬ tillons récoltés par nous aux mois de septembre et octobre 1907 et avril 1908, dans les différents gisements de Maine-et-Loire. M. A. Cheux, le bienveillant et aimable collectionneur angevin, a bien voulu se dessaisir en notre faveur de précieux échantillons déterminés par Millet de la Turtaudière et provenant de la collection du naturaliste Béraud, son grand-père. Qu’il veuille bien accepter ici le témoignage de ma respectueuse reconnais¬ sance. Enfin, les matériaux que nous avons reçus du tertiaire de Vienne et du Piémont et nos études constantes nous ont permis de compléter dans une large part la troisième partie de notre première note traitant de la synonymie de quelques espèces de Millet. L’ordre suivi dans ce supplément est celui de la note déjà parue. N’ayant rien à ajouter à l’étude et à la distribution des terrains et des faciès à ce que nous avons écrit il y a un an ; dans une première partie, nous donnerons une liste supplémen¬ taire (1) de fossiles recueillisdans le Pontelivien et une seconde pour le Savignéen ; dans une deuxième partie, nous compléte¬ rons la liste des fossiles redoniens ; enfin, dans une troisième partie, nous examinerons la synonvmie de quelques espèces de Millet. O. COUFFON. Membre de la Commission du Musée d’ Histoire naturelle d’Angers. Vice-secrétaire de la Société géologique de France. (1) Les espèces non encore signalées sont précédées d’une *. Les autres ae sont indiquées que comme localités nouvelles. — 50 - ERRATA AU MIOCÈNE EN ANJOU. ANGERS 1907 Bulletin de la Société d’ Études Scientifiques d’Angers (Nouvelle série, XXXVIe année, 1906, pages 157-196) P. 164 (1), Tarbonilla tornatella , lire : Turbonilla. P. 167, Bail de foin, lire : Breil de foin. P. 168, Columbella oblunga , lire : C. oblonga. P. 171, Clypeus pinnatus ! lire : Clypeus sinuatus ! (2) P. 176, Contigné (le Grand-Trouvé), lire : Pontigné (le Grand- Trouvé). P. 178, Siant-Clément, lire : Saint-Clément. P. 183, Soliarum , lire : Solarium . P. 186, Clathurella crassivaricosïa, lire : C . crassivaricosa. P. 186, N assa Rosthoni , lire : N. Rosthorni. (1) La page 164 du Bulletin correspond à la page 10 du tirage à part. (2) Nos études actuelles nous ont permis de constater que ce fossile pro¬ vient du substratum remanié et doit donc être suprimé de la liste des fossiles Savignéens. — 51 ÉTAGE FALUNIEN, d'Orbigny Faciès Pontilevien G. Dollfus Faune de la Beurelière et de Reneauleau Rayonnés Psammechinus monilis Desmar., La Beurelière. * Echinocyamus Lebesconti Bazin, La Beurelière. * Fibularia piriformis Agassiz, La Beurelière. Proto zoaires Foraminifères : * Amphistegina , La Beurelière. Mollusques Pélécypodes : * Amphidonta sp., La Beurelière. * Ostrea frondosa Marcel de Serres, La Beurelière. * Pecten aduncus Eichw., Reneauleau. * Area Hermitei Bardin, La Beurelière. * Area subhelbingii d'Orb., La Beurelière. Cardita ( V enericardia) senilis d’Orb., Reneauleau. * Cardita rudista Lmk., La Beurelière. * Astarte striatula Desh., var. non dentelée, Reneauleau. * Crassatella provincialis Tournouer, La Beurelière. * Cytherea Chione Linné, La Beurelière. Venus Dujardini H ornes, La Beurelière. Venus Basteroti Desh. La Beurelière. * Venus spadicea Renieri, La Beurelière. * Donax lucidus Eichw., La Beurelière. * Donax transversa Desh., La Beurelière. Tellina crassa Pennant, La Beurelière. * Tellina ventricosa M. de Serres, La Beurelière Fragilia abbreviata Duj., La Beurelière. * Diplodonta rotundata Montagu, La Beurelière. Pholas callosa Lmk., La Beurelière. Gastropodes : *tEmarginula Milletii Defr., Reneauleau (C'est une variété aplatie d ’ Emarginula squamata Grat.) Capulus sulcatus Desh., La Beurelière. * Capulus hungaricus Linné, La Beurelière. * Turritella turris Bast., Reneauleau. Rissoina Burdigalensis d'Orb., Reneauleau. * Rissoina decussata d’Orb., Reneauleau. * Siphonaria sp ., La Beurelière. * Turbonilla intermedia Grat., Reneauleau. — 52 — Ringicula Bourgeoisi L. Mor., variété, La Beurelière. Ringicula marginata Desh., La Beurelière. * Tornatella sp., La Beurelière. * Actaeon Dargelasi Bast., La Beurelière. * Scaphander lignarius Grat., La Beurelière. * Trochus ziziphinus Linné, Reneauleau. * Natica redempta Michelotti, La Beurelière, Reneauleau. * Cancellaria spinifera Grat., Reneauleau. * Cerithium bilineatum H ornes, Reneauleau. * Cerithium Bronni H ornes, Reneauleau. * Cerithium Schwartzi H ornes, Reneauleau. * Euthria sp., La Beurelière. Fasciolaria nodifera Duj., Reneauleau. * Pirula sp ., La Beurelière. * Murex sublavatus Bast., La Beurelière. * Murex quinquedentatus Millet, La Beurelière. Pleurotoma Gastqldii Bellardi. L'unique échantillon que nous ayons récolté à La Beurelière présente un dernier tour plus déprimé que la figure type de Bellardi. * Pleurotoma calcarata H ornes, La Beurelière. Pleurotoma ornata Defr., La Beurelière, * Pleurotoma subulata Grat., La Beurelière. Drillia obeliscus Desmoulins, Reneauleau. * Drillia oblonga Renier, La Beurelière. * Clavatula Cabrierensis Fischer et Tournouer, JLa Beurelière. Clathurella crassivaricosa Bellardi Reneauleau. Nassa Dujardini Desh., Reneauleau. * Nassa callosa Desh., La Beurelière. * Nassa ( Cyllene ) Desnoyersi Bast., La Beurelière. Oliva clamla Lmk., Reneauleau. * Marginella Hoernesi Brus., La Beurelière. * Cypræa leporina Gratt., La Beurelière. Mitra pyramidella H ornes, Reneauleau. Poissons * Gadus (otolithes) La Beurelière. Mammifères * Palæocherus aurelianensis Stehlin, La Beurelière. * Listriodon Lockharti Pomel, La Beurelière. * Procervulus cf. aurelaniensis. Espèce identique à une espèce du Muséum de Paris, provenant de l'Orléanais, espèce non décrite. FACIES SAVIGNÉEN, G. Dollfus Faune des gisements Savignéens Rayonnés * Coptechinus Bardini Cotteau, Saint-Georges-Châtelaison * Toxopneustes Bourgi Cotteau, Doué. — 53 — Echinolampas elongatula Millet , Doué . Cotteau a décrit cette espèce et a figuré l'échantillon type de Millet, qui était, à cette époque, entre les mains de l’abbé Bardin (1), sous le nom d ’ Echinolampas elegantula Millet, par suite d’une étiquette défectueuse probablement. * Echinolampas Dumasi Cotteau, Le Grand-Trouvé, commune de Pontigné (et non Montigné). (Collection Dumas. Echan¬ tillon type.) Echinocyamus Lebesconti Bazin, Le Haguineau, Noyant. * Scutella trnncata Valenciennes, Doué. Collection Deshayes. (Nous signalons cette espèce d’après Agassiz, car nous n’avons pu retrouver le type.) * Scutella Faujasii Defr., Doué. * Scutella propinqua Agassiz, Saint-Georges-Châtelaison. * Scutellina cf. obovata Agassiz, Auverse. * Amphiope bioculata Agassiz, Martigné- Briand. * Antedon nov. sp., L’Orchère. Mollusques Bryozoaires : Cupularia Cuvieri d’Orb., Linière (commune d’Ambillou). Brachiopodes : Thecidea mediterranea Risso var. testudinaria Mich., L’Orchère. Pélécypodes : * Ostrea sp ., Pouancé (La Prévière). * Ostrea ungulata Nyst., Aubigné. * Ostrea cochlear Poli, Aubigné. Chlamys Aldrovandi Defr., Sceaux, Saint-Laurent-des-Mortiers. Chamys Nolani Bardin, Sceaux. Pecten ventilabrum Goldf., Chavagnes. * Pecten subarcuatus Tournouer, Doué. * Pecten Benedictus Lamarck, Doué, Chazé-Henry. Pectunculus glycimeris Lmk., Beaulieu. Gastropodes : Cypræa Pisolina Lmk., Aubigné. * Patella'nov. sp ., Contigné. M. G. Dollfus a bien voulu se char¬ ger de l’étude de cette intéressante espèce. Décapodes * Titanocarcinus pulchellus A. Milne Edwards, Thouarcé, Doué, (1) Voir au sujet de l’histoire de la collection Millet : Desmazières, la Géologie, la Minéralogie et la Paléontologie du Musée d*Histoire naturelle d’Angers, 1897. Poissons Myliobatis sp ., Auverse. Aetobatis arcuatus Agassiz, La Prévière. Odontaspis cuspidata Agassiz, La Prévière. * Odontaspis acutissima Agassiz, Noyant, Le Haguineau, Pon- tigné, Lasse. Oxyrhina hastalis Agassiz, La Prévière. Oxyrhina retroflexa Agassiz, La Prévière. Oxyrhina sp ., La Prévière, Lasse, Noyant. Carcharodon megalodon Agassiz, La Prévière, Lasse. * Carcharias ( Aprionodon ), Auverse. * ^ Dents de Carchariidés , Noyant. Sphyrna prisca Agassiz, Auverse. * Chrysophrys (molaire), Contigné. * Sparidés (molaires), La Prévière, Contigné, Noyant, Le Hagui¬ neau. * Sparidés (canines), Noyant. Sauriens Crocodilus ind., Contigné, Noyant. (Une dent et un écusson dermique.) Cheloniens * Trionyx (plaques), Noyant. * Plaque neurale de tortue, Noyant, Le Haguineau. Mammifères * Palaeomeryx (troisième molaire inférieure droite, remar¬ quable par l'élévation du fût), Contigné. ETAGE REDONIEN, Dollfus Faune des gisements Redoniens Coelentérés *{ Cryptangia stellatissima Millet, Saint-Clément. Turbinolia Bouveti Coufïon, Saint-Clément. Mollusques Bryozoaires : * H ornera ramulosa , Millet, Sceaux. * Lichenopora Armorica, Michelin, Saint-Clément. * Tubulipora fungicula Michelin, Saint-Clément. — 55 — Pélécypodes : * Ostrea sp., Les Pierres-Blanches. * Ostrea cubitoidea Millet, Sceaux. * Pecten Nolani Bardin, Sceaux. * Pecten multistriatus Poli., Thorigné. * Pecten modestus Millet, Sceaux. Spondylus crassicosta Lmk., Saint-Michel, Thorigné. * Pectunculus textus Duj., Saint-Michel. Cardita Partschi Gold., Sceaux. * Cardita crassicosta Lmk., Thorigné. * Cardita imbricatella Millet, Thorigné. Coripia exigua Duj., Saint-Michel. Crassatella concentrica var. subrotunda Millet, Thorigné. * Lucina tenuistriata Nyst., Sceaux. * Lucina exigua Eichw., Sceaux. * Chama inversa Mill., Sceaux. (Collect. Béraud.) * Chama luteola Defr., Sceaux. Chama laminosa Millet, Les Pierres- Blanches. * V enericardia scabra Millet ! Saint-Clément. * Cytherea polita Lmk ?, Sceaux, Thorigné. Venus plicata Gmel., Les Pierres- Blanches. Venus clathrata Duj., Saint-Clément, Thorigné, Les Pierres- Blanches. * Venus fallax Millet, Sceaux, Les Pierres- Blanches, Saint- Clément. * Tellina striatella Brocchi, Sceaux * Lutraria oblonga Chemnitz, Sceaux. Gastropodes : * Dentalium entalis Linné, Sceaux. * Fissurella græca Linné, Saint-Clément, Les Pierres-Blanches. * Fissurella costaria Bast. in Wood, Thorigné. * Fissurella Turonensis Defr., Sceaux. (Coll. Béraud.) Emarginula clathrata Grat., var., Sceaux. * Pattella vulgata Linné, Sceaux. Pileopsis sulcosus Brocchi, Les Pierres- Blanches. * Acmœa virginea Muller, Thorigné. * Crepidula unguiformis Lmk., Sceaux, Thorigné. Calyptræa sinensis Linné, Les Pierres-Blanches. Serpulorbis carinatus H ornes, Saint-Michel. * Spirorbis tricarinatus des Moulins, Sceaux. * Turritella Archimedis Dubois, Saint-Michel, Thorigné. * Turritella duplicata Brocchi, pl. VI, fig. 18, Saint-Clément. * Rissoina decussata d'Orb., Saint-Michel. * Rissoa Clotho H ornes, Sceaux. * Rissoa Moidinsii d'Orb., Saint-Clément. * Rissoa Partschi H ornes, Saint-Clément. * Rissoa Mariæ Dujardin, Saint-Clément. * Rissoa Zetlandica Mont., Saint-Clément. - 56 — * Tiirbonüla intermedia Grat., Saint-Clément, Sceaux. * Acteon sp., Thorigné. * T ornatella sulcata Bast., Sceaux. * Turbo carinatus Borson, Sceaux. * Turbo fimbriatus Borson, Sceaux, Saint-Clément. Delphinula radiata Millet, Thorigné. Trochus patulus Broc., Thorigné. Trochus heliciformis Millet, Thorigné. Trochus monodontoides Millet, Sceaux. Trochus depressus Millet, Thorigné. Monodonta Araonis Basterot, Saint-Michel. Natica Josephinia Risso, Sceaux. Natica redempta Michelotti, Thorigné. * Cancellaria contorta H ornes, Thorigné. * Cancellaria auriculoides Millet var. raricostata , Thorigné. * Cerithium bilineatum H ornes, Saint-Clément. * Cerithium Scheuchzeri Defr., Thorigné. Cerithium petitianum Millet, Les Pierres- Blanches. * Triforis sp ., Saint-Clément. Fusus clavatus Brocchi, Thorigné. * Fusus intortus Bors., Thorigné. * Euthria minor Bellardi, Thorigné. * Euthria nodosa Bellardi, Thorigné. * Euthria intermedia Michelotti, Sceaux. * Murex Guettardi, Sceaux. * Murex contabulatus Lmk., var., Thorigné. * Typhis fistulosus H ornes, Thorigné. * Pleur otoma coronata Bell., Sceaux» * Pleur otoma plicata Lmk., var. octospiralis Millet, Thorigné. * Raphitoma vulpecula Bellardi var., Thorigné. * Pleur otoma subulata Gratt., Sceaux. * Genota Mayeri Bellardi, Saint-Michel. * Clathurella nov. sp., Thorigné. * Clathurella nov. sp., Thorigné. * Clathurella nov. sp., Thorigné. Conus Dujardini Desh., Saint-Clément, Saint-Michel. * Conus T arbellianensis Gratt., Thorigné. * Conus virginalis Brocchi, Thorigné, Sceaux. * Nassa striata , Saint-Michel. * Nassa angulata Bast., Sceaux. * Oliva clavula Lmk., Thorigné. * Cypræa physis Brocc., Sceaux. * Cypræa sanguinolenta Gmelin, Saint-Clément. * Columbella acuta Bellardi, Thorigné, Sceaux. * Mitra pyramidella H ornes, Thorigné. Mitra ebenus Lmk. On trouve deux variétés de cette espèce à Thorigné. Mitra ebenus Lmk., Saint-Michel. Mitra hybrida Millet, Thorigné. * Voluta Lamberti Sow., Sceaux, Thorigné, Saint-Michel. — 57 — Décapodes Scylla Michelini A. Mil., Sceaux. Poissons * Canine de Sparidè , Saint-Clément. * Otolithes de Sciæna, Sceaux. Algues * Nullipora florea-brassica Millet, Saint-Clément. Synonymie de quelques espèces décrites par Millet de la Turtaudière Clavageïla tibialis Millet, non Lamarck, syn. Clavageïla turonica Desh. Mactra oblonga Millet, syn. : Eastonia rugosa Chemnitz. Cardita gibbosa Millet, syn. : Cardita calyculata Linné. Cardita proxima Millet, syn. : Cardita alternans Dujardin. Cardita obliqua Millet, syn. : Cardita trapezia Linné. Leda venustula Millet, syn. : Leda pella Linné. Leda sulcatella Millet, syn. : Leda fragilis Chemn. Pinna Dovaei Millet, syn. : Pinna Brochii d’Orbigny. = Pinna nobilis Brocch. non Linné. Spondylus muricatus Millet, in parte syn. : Spondylus cisalpinus Michelotti. Ostrea variabilis Millet, in parte syn. * Ostrea cochlear Poli. Ostrea affinis Millet, in parte syn. : Ostrea frondosa Mar. de Serres. Pattella alternata Millet, syn. : Pattella mlgata Linné (1). Capulus corrugatus Millet, syn. : Pileopsis dispar Bon., Brocchia sinuosa Brocchi. Acteon clathratus Millet, syn. : Acteon Grateloupi d’Orb. Phasianella Delphinuloides Millet, syn. : Phasianella Basteroti Bronn ex-Hoernes. Melania costellinata Millet, in parte syn. : Turbonilla intermedia Grat. Trochus sagus Millet non Defrance, syn. Trochus fanulum Gmelin. Trochus umbella Millet, syn. : Trochus conulus Linné. Trochus planospirus Millet, syn. : Trochus Ziziphinus Linné. Trochus graciosus Millet, syn. : Trochus millegranus Philippi. Turbo calcar Millet, in parte syn. : Turbo fimbriatus Borson. Turbo trochleatus Millet, in parte syn. : Turbo tuberculatus Serres. (1) C’est par erreur que dans notre travail le Miocène en Anjou, nous avons signalé cette espèce dans le Savignéen ; c’est dans le Redonien qu’elle doit être mise. — 58 - Turbo trochleatus Millet, in parte syn. : Trochus rugosus Linné. Turbo mamillaris Millet, non Lich, in parte syn. : Turbo carinatus Borson. Delphinula radiata Millet, syn. : Trochus quadristriatus Dubois. Delphinula carinata Millet, syn. : Delphinula pyramidata Gra- teloup. C’est par erreur que, dans notre travail sur le gisement des Pierres- Blanches, l’explication de la planche porte, au n° 19 : Delphinula carinata, c’est : Turbo calcar très jeune qu’il faut lire. Natica callosa Millet, syn. : Natica redempta Michelotti. Pitonellus trochiformis Millet, syn. : Trochus patulus Linné. Cerithium inconditum Millet, syn. : Cerithium Bronni H ornes. Fusus rostratus Millet, in parte syn. : Fusus clavatus Brocchi. Fusus rostratus Millet, in parte syn. : Fusus inæquicostatus Bell. Fusus vicinus Millet, syn. : Fusus V alenciennesi Grat. Fusus lepidus, Millet, syn. : Fusus crispus H ornes. Fusus omphale Millet, syn. : Fasciolaria nodifera Dujardin, = F. Michelotii Bellardi. Murex asper Millet, syn. : Murex rudis Borson. Murex lineatus Millet, syn. : Murex absonus Lmk., var. mutica. Murex subconglobatus Millet, syn. : Murex conglobatus Miche¬ lotti. Ranella alata Millet, syn. : Ranella Popelacki H ornes. Murex scalarinus Millet, syn. : Murex scalarioides Blainv, = Murex distinctus H ornes. Murex staminatus Millet, syn. : Murex absonus .Jan. Pleurotoma obeliscoides Millet, syn. : Drillia obeliscus Des Moulins. Pleurotoma raphana Millet, syn. : Clavatula Blesensis Mayer. Pleurotoma gradata Millet, syn. : Drillia Geslini Desm. Pleurotoma subcostellata Millet, non d’Orb., syn. : Raphitoma turgida d’Orb. Pleurotoma plicata Millet, syn. : Raphitoma plicatella Bellardi. Pleurotoma Aldrovandi Millet, syn. : Homotoma Leufroyi Mi¬ chelotti. Pleurotoma subcostellata Millet, in parte syn. : Raphitoma his- pidula Bellardi. Nassa variabilis Bellardi in Millet, syn. : Nassa prismatica Brocchi. Buccinum pungens Millet, in parte syn. : Columbella acuta Bellardi. Buccinum inflatulum Millet, syn. Columbella curta Bellardi, var. inflatula Millet. Columbella inflata Millet, syn. Columbella curta Bellardi. Columbella oblunga Millet, syn. : Columbella curta Bellardi. Mitra plicatula Millet, in parte : Mitra pyramidella H ornes. Terebra rugosula Millet, syn. : Terebra acuminata Borson. Cupularia crenulata TJ/illet, syn. : Cupularia Cuvieri d’Orbigny. L’EXPOSITION DE CHAMPIGNONS du Jardin des Plantes d’Angers en 190 7 Par M. F. Pyat, Membre de la Société Mycologique de France Les automnes de 1905 et 1906 ayant été très peu favorables au développement de la végétation fongique, il était permis d’espérer que celui de 1907 nous apporterait une légère compen¬ sation, aussi terminions-nous, Fan dernier, notre compte-rendu de l’Exposition de champignons en souhaitant à tous les ama¬ teurs mycophiles une saison des plus riches en espèces comes¬ tibles. Nos vœux restèrent malheureusement stériles car l’année 1907, au lieu de nous dédommager, fut encore plus pauvre que ses devancières. Si en 1905 et 1906 la sécheresse persistante avait fait tout le mal, cette année la cause fut toute différente, car ce fut au con¬ traire la trop grande humidité. Aussitôt après les premières pluies des derniers jours de sep¬ tembre, quelques espèces communes firent bien immédiatement leur apparition laissant ainsi espérer d’abondantes poussées pour la deuxième quinzaine d’octobre, c’est-à-dire pour l’époque qui, d’ordinaire en Anjou, est la plus favorable au développement des champignons supérieurs et principalement des Agaricinés. L’espoir fut vain, car les pluies persistèrent abondantes pen¬ dant tout le mois d’octobre, devenant même de plus en plus froides à mesure que la saison s’avançait ; les terres furent litté¬ ralement noyées et les larges plaques blanches de mycélium que l’on apercevait presque à chaque pas dans les bois restaient pour la plupart stériles. Seuls quelques rares , échantillons, rapide¬ ment pourris par un excès d’humidité, se montraient çà et là. Après plus de quinze jours d’hésitation, la Société d’Etudes Scientifiques se décida pourtant à organiser son Exposition annuelle. M. Bouvet, le sympathique directeur du Jardin des Plante? et Conservateur de l’Herbier Lloyd, toujours tout dévoué à tout ce — 60 — qui se rattache à l’histoire naturelle de l’Anjou, se chargea, comme en 1906, de l’aménagement de la salle principale de l’ancienne chapelle Saint-Samson au Jardin des Plantes. Mêmes tables, mêmes décors, mêmes pancartes que l’année précédente. M. Ventrou, sous-inspecteur du service sanitaire à l’Abattoir, nous prêta obligeamment une superbe série d’aquarelles exécu¬ tées par lui et représentant la plupart des espèces comestibles et vénéneuses les plus répandues en Maine-et-Loire et qui sont le plus fréquemment soumises à sa vérification. — Ces aquarelles firent, durant toute l’Exposition, l’admiration des nombreux visiteurs, autant par leur cachet artistique que par leur exacti¬ tude scientifique. Quelques excursions faites aux environs immédiats d’Angers par M. Préaubert, président de la Société d’Études Scientifiques et par M. Bouvet, aidé de M. Touchet, jardinier-chef du Jardin des Plantes, permirent de rassembler environ une centaine d’espèces diverses et d’ouvrir au public les portes de l’Exposition dans l’après-midi du 22 octobre. Dès le lendemain, les apports de quelques fervents amateurs de champignons vinrent s’ajouter à ces premières récoltes et la presse angevine voulut bien, comme chaque année, nous apporter son précieux concours de publicité. Que tous nos collaborateurs qui, par leurs envois, nous ont permis de renouveler les échantillons et ont, par cela même, contribué au succès de l’Exposition, reçoivent ici tous nos remer¬ ciements. Nous ne citerons, pour mémoire, que les envois les plus nombreux et les plus intéressants de : Mlle Amédée Combes, Mme de Lacretelle, MM. Chaillou, com¬ mandant Duvaux, abbé Hy, Dr Labesse, Mallet, Marchand, Pineau, Thézée, pharmacien ; Ventrou ; Viau, pharmacien ; Châtelain, de Saumur ; Cousin et Gendrot, pharmaciens à Vihiers ; Legris de la Pommeraye ; Lepage de la Pouëze ; Pavis, instituteur à Rablay ; Poilâne, huissier à Montrevault ; Rabouin, pharmacien à Doué-la-Fontaine, etc., etc. La classification adoptée fut la même que celle de toutes les Expositions précédentes, mais les étiquettes aux diverses cou¬ leurs portant le nom de chaque espèce exposée furent complétées autant que possible par l’énumération succincte des principaux caractères de cette espèce et par les ressemblances qui peuvent la faire confondre avec les espèces voisines. La détermination des espèces fut particulièrement difficile, car très peu d’échantillons offraient les caractères des types des auteurs. L’abondance et la persistance des pluies avaient amené presque toujours une décoloration partielle ou totale du chapeau, beaucoup de spécimens étaient mal venus et la majeure partie des envois, souvent fort beaux, arrivèrent en piteux état. Les échantillons les meilleurs étaient souvent complètement pourris au bout de quelques jours ou devenaient alors méconnaissables par les moisissures qui les envahissaient. Peut-être même ne serait-il pas exagéré de mettre au compte — 61 — du mauvais état général des champignons récoltés et de la déco¬ loration presque constante de la cuticule du chapeau quelques- uns des empoisonnements signalés par la presse au cours de cet automne. Quelques échantillons à! Amanita muscaria ou Fausse oronge apportés à l’Exposition étaient tellement lavés et décolorés par les pluies que, non seulement ils avaient perdu tous débris de volve sur le chapeau, mais que leur teinte était presque celle d ’Amanita junquillea, espèce reconnue comestible. De même quelques Amanites panthère ( Amanita patifherina ), espèce des plus vénéneuses, ont très bien pu être confondues avec des Ama¬ nites rougeâtres décolorées ( Amanita rubescens ), espèce comes¬ tible et récoltée assez communément. Malgré de fréquentes et lointaines excursions faites par MM. Préaubert et Bouvet, et malgré les bonnes volontés réunies de tous nos collaborateurs, les récoltes de plus d’un mois ne nous ont guère donné qu’un total de 247 espèces ou variétés, alors que 1906 en avait donné 270 et que 1901, en une seule semaine, en avait offert 249. Ces 247 espèces peuvent se répartir ainsi : 30 vénéneuses, 46 suspectes, 100 comestibles, 39 indifférentes et 32 parasites. Bien que la liste complète de toutes ces espèces n’offre rien de particulier, nous la donnerons cependant afin de pouvoir retrou¬ ver plus tard quelles sont les espèces qui ont fait complètement défaut telle ou telle année et rechercher si cette absence totale n’était pas due à des causes qui nous échappent encore actuelle¬ ment, mais qui peuvent nous être révélées par une longue suite d’observations. Voici donc l’énumération complète de toutes les espèces ou variétés que nous avons pu déterminer : Amanita aspera, citrina et ses variétés alba et mappa; jun¬ quillea, muscaria et sa variété puella, ovoidea, pantherina, phalloides, rubescens, vaginata et ses variétés cinerea, fulva et plumbea. Lepiota acutesquamosa, amiantina, aspera, cristata, excoria ta, gracilenta, procera, pudica, rhacodes. Armillaria mellea. Tricholoma acerbum, album, aggregatum, amarum colum- betta, equestre, melaleucum, nudum, personatum, pessunda- tum, portentosum, rutilans, saponaceum, sulfureum, terreum. Clitocybe cyathiformis, dealbata, flaccida, geotropa, infundibuli- formis, inversa, maxima, nebularis, rivulosa, suaveolens, viridis. Laccaria laccata et ses diverses variétés. Collybia butyracea, dryophila, erythropus, fusipes, longipes, maculata, platyphylla, radicata, tuberosa, velutipes. Mycena corticola, epipterygia, galerie ulata. polygramma, pura et sa variété rosea. Omphalia fibula et umbellifera. — 62 — Pleurotus Ervngii et ostreatus avec sa variété désignée sous le nom de glandulosus. H y grophorus coccineus, coni us, eburneus, limacinus, praten- sis, psittacinus, virgineus. Lactarius acris, controversus, deliciosus, rufus, subdulcis, theiogalus, torminosus, turpis, vellereus, zonarius. Russula cyanoxantha, delica, emetica, lutea, lepida, nigricans, ochroleuca, Queletii, rubra, virescens. Marasmius androsaceus, graminum, oreades, ramealis, rotula, urens. P anus stipticus. Lentinus tigrinus. Schizophyllum commune. Cantharellus aurantiacus, cibarius, cupulatus, tubæformis. Dictyolus muscigenus. Lenzites flaccida, tricolor. Volvaria gloiocephala. Entoloma lividum. Leptonia sericellum. Clitopilus orcella. Nolanea mammosa, pascua* Claudopus variabilis. Pholiota ægerita, aurea, caperata, destruens, dura. Cortinarius albo-violaceus, collinitus, elatior, violaceus. Hebeloma crustuliniformis. Crepidotus mollis. Paxillus involutus, lamellirugus. Psalliota arvensis, augusta, campestris et ses nombreuses variétés, flavescens, hæmorrhoidaria, pratensis, sylvatica, xan- thoderma. Stropharia æruginosa, coronilla, semi-globata. Hypholoma fasciculare et sublateritium. Psathyra spadiceo-grisea. Panæolus campanulatus, papilionaceus et retirugis. Coprinus atramentarius, comatus, fimetarius, micaceus, pica- ceus. Boletus æreus, badius, bovinus, calopus, chrysenteron avec sa variété versicolor, edulis et sa variété blanche, granulatus, luri- dus, luteus, piperatus, scaber et ses variétés grisea et aurantiacus, tuberosus. Fistulina hepatica. Poria medulla panis. Polyporus acanthoides, adustus, betulinus, hirsutus, ignarius intybaceus, lucidus, perennis, stipticus, versicolor. Dædalea quercina. Trametes biennis. M erulius tremellosus.^ Hydnum coralloides, erinaceum, repandum, zonatum. Radulum quercinum. Telephora terrestris. Stereum ferrugineum, hirsutum. Corticium quercinum, roseum. S par assis crispa. Clavaria cinerea, coralloides, flaccida, formosa, inæqualis, pistillaris, rugosa. Calocera viscosa. Ulocolla saccharina. Cyathus crucibulum, sericeus, stercoreus. Tulostoma brumale, fîmbriatum. Lycoperdon echinatum, excipuliforme, gemmatum, nigrescens, pratense, piriforme, umbrinum. Scleroderma verrucosum, vulgare. Aleuria vesiculosa. Otidea onotica. Peziza aurantia. Ascobolus purpuraceus. Bulgaria inquinans. Hypoxylon coccineum, multiforme. Xylaria hypoxylon, polymorpha. Daldinia concentrica. Nectria cinnabarina. Roséllinia aquila. Hypomyces chrysospermus. Lycogala miniata. Comme raretés ou beaux échantillons, nous n'avons guère à citer qu’un superbe fragment d’Hydne Coralloïde , offert par M. l’abbé Hy et un magnifique Polypore acanthoïde envoyé à M. Bouvet par M. Pichery. Malgré la pauvreté de la saison, l’Exposition eut quand même de nombreux visiteurs. — Les amateurs semblent augmenter chaque année ; beaucoup d’entre eux demandent maintenant aux organisateurs des renseignements complémentaires sur telle ou telle espèce et consignent ces renseignements sur une feuille de leur carnet ; ceux-là seront certainement des collaborateurs pour l’avenir et probablemnet feront des adeptes parmi leurs amis. Ces expositions annuelles qui durent tout un mois ont, en effet, l’avantage de permettre au public de voir presque toutes les espèces les plus communes, comestibles ou vénéneuses, qui poussent en automne ; il peut les examiner à loisir sous des aspects différents : à l’état jeune, ^adulte ou avancé, se rendre compte de leur variation de formes et parfois de couleurs ; il peut récolter lui-même des échantillons et venir les comparer aux types qu’il a vus. Déjà l’Ecole Normale d’instituteurs et l’École primaire supé¬ rieure y envoient leurs élèves sous la conduite d’un professeur et, cette année, des groupes de soldats y sont venus, accompa¬ gnés par leurs officiers. — 64 — Peut-être en automne 1908, avec le concours toujours acquis de la Société d’ Études Scientifiques d’Angers et des membres de la Société Mycologique de France résidant en Maine-et-Loire (1) qui voudront bien se joindre à nous, essaierons-nous d’organiser quelques excursions dans les environs immédiats de la ville. — La récolte sur place des espèces complétera utilement les ensei¬ gnements donnés jusque-là par les Expositions annuelles. F. Pyat. (1) La Société Mycologique de France, dont le siège est à Paris, 84, rue de Grenelle, est représentée en Maine-et-Loire par 15 membres titulaires, sur un total d’environ 450 que compte actuellement cette société. Ce sont à Angers même : MM. Ghevreul et Mesfrey, pharmaciens ; le Dr Dezanneau, l’abbé Hy, Dr Labesse, Tabuteau, Thézée, professeurs à l’Ecole de Médecine et de phar¬ macie ; Pyat, capitaine du génie ; et dans le département : MM. Gauvain, pharmacien au Lion-d’ Angers ; Parcade, juge au Tribunal de Saumur ; Rabouan pharmacien à Doué-la- Fontaine ; de Romain, maire de La Possonnière. Enfin, l’Herbier Lloyd et la Société d’Etudes Scientifiques sont abonnés à son impor¬ tant Bulletin trimestriel. EXCURSION DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES à Montrevault et à Saint-Pierre-Montlimart 10 octobre 1907 La visite des mines d’or de la Bellière, à Saint-Pierre-Montli- mart (Maine-et-Loire), fut décidée en principe au cours de l’excursion de Montreuil-Bellay. On dut en reculer la date jus¬ qu’au 10 octobre, afin de permettre aux sociétaires membres de l’enseignement d’y assister. M. Préaubert engagea aussitôt des pourparlers avec M. Bla- vier, administrateur, afin d’obtenir l’autorisation nécessaire. La demande de notre Président fut agréée avec la plus grande affabilité ; M. Blavier nous permettra de lui adresser ici nos plus vifs remerciements, car nous savons que cette permission est très rarement accordée. Le traitement des quartz aurifères est encore actuellement sujet à des mécomptes ; il a donné lieu, à la Bellière, à de nombreux tâtonnements, et ce n’est qu’après des essais multiples que M. Blavier est parvenu à découvrir des procédés d’extraction définitifs qui doivent être maintenus secrets dans une certaine mesure. Notre Président, qui avait assumé la lourde tâche d’organi¬ sateur, fit alors un voyage de préparation afin de se concerter avec M. Blavier et de régler avec lui les moindres détails de la visite. Il dut, en outre, s’entendre avec les Compagnies de che¬ min de fer d’Anjou et d’Orléans afin d’obtenir une réduction sur les tarifs. Le 10 octobre, malgré une pluie torrentielle, 25 excursionnistes se trouvaient réunis. Au sortir de la gare de Montrevault, nous nous dirigeons vers le tumulus de Saint-Antoine dont M. Préau¬ bert nous retraçait les origines. La structure de ce tumulus n’est connue que depuis les fouilles que M. Blavier y fit pratiquer dernièrement. Célestin Port n’y voyait qu’une simple motte féodale formée en partie de terre et de moellons de schiste. M. Blavier pratiqua des fouilles horizontales dans plusieurs directions et découvrit une sorte d’autel de forme cylindrique, entouré d’un trottoir circulaire et creusé d’une niche demi- cylindrique. Une piscine, à laquelle on accède par trois marches, se trouve en contrebas du trottoir. 5 — 66 — Faut-il la considérer comme un récipient d’eau lustrale ou comme un vase destiné aux ablutions? Nous posons la question sans la résoudre. M. Préaubert fit circuler un croquis qui nous permit de recons¬ tituer, par la pensée, cet autel aujourd’hui couvert de déblais- Par dessus l’autel se trouve une couche de terre recouverte d’une couche d’ossements humains complètement incinérés de 15 à 20 centimètres d’épaisseur. Le tout est recouvert d’un revête¬ ment de terre et de pierres. Ce tumulus n’est donc qu’un vaste ossuaire contenant vraisemblablement les corps calcinés des mineurs gallo-romains ainsi que nous le verrons d’autre part. Nous quittons le tumulus pour visiter rapidement, sous une pluie battante, le viaduc récemment construit par la Compagnie de l’Anjou, un vieux pont connu dans le pays sous le nom de pont romain, bien que les ogives qui le soutiennent ne paraissent guère remonter au-delà du xne siècle, le château élevé au xie siècle par Foulques Nerra et baptisé par lui Mons Rebellis, la boucle de l’Evre, etc. Après le déjeuner commença la visite des mines d’or, sous la conduite de M. Blavier. Nous vîmes d’abord des coupes faites dans les déblais romains, l’ouverture des puits d’extraction et nous assistâmes au transport du minerai, au concassage, triage, bocardage du quartz. Puis ce fut la visite des diverses phases de la métallurgie de l’or : l’amalgamation sur les tables de cuivre amalgamé, le triage des schlèmes par les caisses à bouts pointus et les tables à secousses, enfin la cyanuration. Des échantillons d’amalgame et des lingots d’or provenant de la cyanuration nous furent enfin présentés. Ajoutons pour terminer que l’usine de la Bellière ne se con¬ tente pas d’extraire de l’or ; elle utilise aussi un des sous produits des plus importants : par le grillage du mispickel, elle obtient l’acide arsénieux qui est expédié en Amérique. Après la visite de la mine, M. Préaubert fit, dans un des salons du château du Verger, devant un nombreux auditoire, une inté¬ ressante conférence sur les origines probables de la mine. Grâce à des recherches personnelles et aux documents récoltés par M. Blavier au cours de ses fouilles, M. Préaubert a pu faire un essai de reconstitution des différentes étapes de l’exploitation romaine. Il nous a montré comment l’armée de César, toujours accompagnée de savants, d’ingénieurs, de prospecteurs chargés de mettre en valeur les différentes ressources du pays conquis, avait découvert les quartz aurifères de Montlimart, dont le nom Metallon Martis (mines dédiées à Mars) indique suffisamment l’ancienneté. L’exploitation commencée dès l’occupation romaine prit rapidement une grande extension, ainsi qu’en témoigne l’importance des déblais et des galeries souterraines encore visibles. Cette ère de prospérité fut probablement interrompue vers l’an 270, par la révolte des paysans gaulois, connus sous le nom de Bagaudes, qui massacrèrent les romains, détruisirent la mine et firent disparaitre jusqu’aux moindres vestiges de l’exploita¬ tion romaine. Le tumulus de Saint-Antoine est formé, en grande partie, par les ossements des mineurs gallo-romains qui exploi¬ taient la mine à cette époque. Cette rapide analyse de la conférence de M. Préaubert ne peut donner qu’une idée imparfaite de ses travaux, qui seront déve¬ loppés dans un ouvrage qu’il doit publier plus tard. La conférence fut suivie d’un lunch, gracieusement offert par Mme Blavier aux membres de la Société d’ Études scientifiques, qui emporteront de cette charmante hospitalité et de cette inté¬ ressante visite le meilleur souvenir. En cours d’excursion, MM. Poilâne et Versillé ont présenté : le premier, des instruments néolithiques provenant des environs de Montrevault, le second, des instruments paléolithiques (chelléens), provenant des environs de Gonnord, le tout appar¬ tenant au pays des Mauges. H. Humbert. LA PHOTOGRAPHIE DES COULEURS (Procédé Lumière ) Conférence faite par M. PRÉAU BERT PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D’ÉTUDES SCIENTIFIQUES à l’Hôtel de Ville d Angers, le 24 juin 1908 Mercredi dernier, 24 juin 1908, devant une salle comble, M. Préaubert a fait une conférence sur la photographie des cou¬ leurs. Nous allons, certain d’être agréable à ceux qui n’ont pu entendre le savant conférencier, l’analyser rapidement. M. Préaubert commence par expliquer le point de départ de la conférence actuelle, organisée sous les auspices de la Ligue de l’Enseignement et de la Société d’Etudes scientifiques d’Angers. Pendant la séance de Pâques dernier de la Société de Physique de Paris, il s’est abouché avec les représentants de la maison Lumière, de Lyon, leur exprimant son désir de les voir venir exposer devant le public angevin les résultats de la merveilleuse découverte de MM. Louis et Antoine Lumière. Après échange de correspondance, la date du 24 juin a été fixée pour Angers et du 26 juin pour Saumur. M. Préaubert rappelle que la Ligue de l’Enseignement a constamment, et dans son temps, maintenu le public angevin au courant des nouveautés scientifiques passionnantes : rayons X, radium, air liquide, etc. Le clou de l’année scientifique est, actuellement, la photographie des couleurs par les plaques autochromes Lumière. Après avoir adressé ses plus vifs remerciements en son nom personnel et au nom du public angevin à MM. Lumière, qui ont bien voulu accéder à la demande qu’il avait formulée, il remercie à leur tour les diverses personnes qui ont bien voulu le seconder dans l’organisation de la conférence de ce jour, M. l’Ingénieur et le personnel des Ponts et Chaussées, M. l’Administrateur de la Compagnie d’électricité, et tout par¬ ticulièrement M. Ponsolle, ingénieur électricien, si dévoué aux intérêts de la Ligue de l’Enseignement et qui a gracieusement mis en œuvre son matériel et son personnel pour la dérivation d’un courant électrique suffisamment puissant pour alimenter la lanterne à projection. Il passe en revue rapidement les diverses phases de la question de la photographie des couleurs. En 1810, Seebeck, d’Iéna, en 1835, Daguerre, en 1848, Edmond Becquerel étudient certaines - 70 — substances qui ont la propriété curieuse de se colorer de la même teinte que la lumière qui les a frappées et qui, par conséquent, employées sur plaques impressionnables, peuvent reproduire le coloris des objets. Malheureusement, les résultats sont peu accusés. Le procédé de M. Lippmann, qui date d'une quinzaine d’an¬ nées, est basé sur un tout autre principe, celui des interférences. Lorsqu’une bulle de savon est soufflée depuis un certain temps, ses parois s’amincissent sous l’action de la pesanteur et de l’évaporation et des colorations très vives apparaisent ; elles sont dues à l’interférence des rayons réfléchis sur les deux faces de la lame mince ; chaque couleur correspond à une épaisseur différente de cette lame. En appliquant contre une lame sensible transparente une couche de mercure faisant miroir, les rayons incidents et réfléchis, en interférant, provoqueront dans son épaisseur des stratifications d’argent réduit dont les intervalles seront en relation avec la couleur qui les a provoquées et qui, réciproquement, réfléchiront cette couleur à l’exclusion des autres. Par réflexion, comme dans le daguerréotype, la couleur des objets est reproduite avec une grande vivacité. Malheureu¬ sement, les difficultés pratiques sont considérables. On arrive, en dernier lieu, à la méthode trichrome de Charles Ducros et Ducos de Hauron, méthode empruntée elle-même à la pratique de la peinture. On sait, en effet, dans cet art, que trois couleurs élémentaires suffisent pour obtenir toutes les autres par leur mélange judicieux. En conséquence, on prendra trois clichés successifs d’un même objet, en interposant sur le trajet des rayons respectivement un écran rouge, un écran jaune, un écran bleu. Les épreuves obtenues, après report sur pierre, seront encrées respectivement en rouge, jaune et bleu, et ces trois monochromes, reportés sur un même support, donneront une épreuve composite devant présenter toute la gamme des teintes. Ce procédé est employé couramment dans la reproduc¬ tion des couleurs par impression. Il ne donne pas complètement satisfaction, pour des raisons diverses qui sont expliquées. Ces imperfections avaient été reconnues par l’auteur lui-même, qui a indiqué comme remède l’emploi d’un écran unique consti¬ tué par une multitude de petits écrans élémentaires trichromes, devant provoquer d’un seul coup la sélection des couleurs dans la plaque sensible. La difficulté d’exécution l’a empêché de mener son idée à bonne fin. C’est cette idée qui a été reprise par MM. Lumière, dont la patience et l’ingéniosité sont parvenues à surmonter tous les obstacles. Les petits écrans élémentaires sont alors constitués par des grains de fécule de pomme de terre tamisés de façon à présenter un diamètre sensiblement constant de un centième de millimètre. Ces grains sont partagés en trois lots et teints respectivement en orangé, en vert et en violet, puis mélangés en proportions convenables et intimement, de façon à ce qu’au¬ cune des trois couleurs ne prédomine On saupoudre avec ce mélange une plaque de verre recouverte d’un enduit visqueux. Les grains colorés viennent se juxtaposer et se fixer en une sorte de mosaïque trichrome ; les intervalles des grains sont bouchés par de la poudre de charbon extra-fine ; la couche colorée est ensuite laminée et vernie ; enfin, elle est recouverte d’une émul¬ sion sensible à toutes les couleurs. Toutes ces opérations ont présenté les plus grandes difficultés pour leur mise au point pratique. Cette sorte de crible tri- chrome permettra l’obtention non seulement des couleurs élé¬ mentaires, choisies par l’obturation subséquente de deux sortes d’écrans élémentaires sur trois, (ainsi l’obturation des écrans orange et violet donnera une coloration générale verte), mais encore des couleurs intermédiaires par l’obturation d’une seule catégorie d’écrans élémentaires (ainsi, l’obturation du vert seul donnera une coloration générale rouge, provenant du rouge et du violet) et complémentaire du vert supprimé. Toutes les cou¬ leurs pourront donc ainsi être obtenues. Proposons-nous, par exemple, de photographier un rosier en fleurs avec une plaque autochrome, en ayant soin de mettre le côté sensible en arrière, pour que la lumière traverse d’abord le crible trichrome et, en corrigeant la mise au point de l’épaisseur de la plaque. Il est éga¬ lement nécessaire d’interposer devant l’objectif un écran jaune pour tempérer la trop grande activité naturelle des rayons vio¬ lets, qui, sans cela, noieraient les autres couleurs. Les rayons rouges émis par la fleur passeront seulement par les écrans élé¬ mentaires orangés et violets, qui donnent le rouge par leur combinaison, et l’argent sera noirci, après révélation, derrière ces écrans ; par conséquent, la rose apparaîtra verte. Les rayons verts émis par le feuillage du végétal passeront seulement par les écrans verts et ces derniers seront, après développement, bouchés par l’argent réduit derrière eux ; le feuillage appa¬ raîtra donc rouge. Donc, en résumé, le rosier apparaîtra en cou¬ leurs complémentaires. Pour rétablir le coloris normal, il suffira d’inverser l’épreuve obtenue. Pour cela, on dissout l’argent réduit dans un bain au permanganate acide de potassium, ce qui rouvre les écrans élémentaires d’abord condamnés, et l’on condamne ceux qui étaient ouverts en noircissant les parties de la plaque qui avaient été préservées par une exposition à la lumière du jour et le développement chimique. Dès lors, le rosier se montrera avec des fleurs rouges et un feuillage vert, conformément à la nature. On voit ainsi que les opérations sont extrêmement simples. Il suffit, pour réussir, de se conformer scrupuleusement aux pres¬ criptions des inventeurs, et tout le monde peut faire de la pho¬ tographie en couleur. Tous ces développements ont été appuyés par de nombreuses projections démonstratives. Ensuite, devant les spectateurs émerveillés a défilé une longue série de clichés en couleurs, démontrant les services que rend déjà la nouvelle découverte dans les diverses branches des connaissances humaines. Météorologie : effets de nuages et couchers de soleil ; Minéralogie : roche vue à la lumière polarisée ; Zoologie : insectes et papillons ; Botanique : fleurs diverses, massifs variés, célèbre roseraie de i'Ay ; Médecine : une dissection, bactériacées ; Arts décoratifs : vases, émaux, tentures, bijoux, chapeaux de dames, reproduction de tableaux. Le paysage a été représenté par quarante-cinq projections qui, toutes, sont de vraies merveilles récoltées dans les pays l'es plus divers, la Méditerranée, la Savoie, le Mont-Blanc, l'Auvergne, lac de Genève, environs de Paris, etc., etc. Le portrait a fourni également des clichés charmants de per¬ sonnes isolées ou groupées, groupes d'enfants, etc., etc. Enfin, en dernier lieu, on a projeté des clichés fort intéressants obtenus par deux Angevins, M. de Farcy (Angers et ses environs) et M. Cauville (intérieurs, vitraux de la cathédrale). Telle est, brièvement résumée, la conférence de M. Préaubert. Mais, ce que la plume ne saurait rendre, c'est la bonhomie et le charme communicatifs qui se dégagent de ses paroles. Le savant professeur possède au plus haut degré l’art du conférencier. Avec lui, les idées les plus abstraites apparaissent clairement et cette théorie de la photographie des couleurs, qui semble incom¬ préhensible dans les traités spéciaux, devient, sous ses lèvres aussi lumineuse et aussi colorée que les clichés qui se succédaient devant nous. Une longue salve d'applaudissements couvrit la péroraison de M. Préaubert, qui, insoucieux de la fatigue, devait partir le lendemain pour développer devant le public saumurois la découverte des frères Lumière. NOTE SUT! DEUX INSECTES RARES Pour la Faune de l’Anjou J’ai à adresser mes félicitations à M. Préaubert, notre dévoué Président, et à M. Bouvet, notre sympathique collègue, qui ont bien voulu dernièrement faire trêve à leurs recherches botaniques pour pénétrer dans le domaine entomologique en capturant, à mon intention, à Juigné-sur-Loire, deux insectes peu répandus dans nos contrées : Phyllomorpha laciniata Vill. et Mantispa pagana F. 1. Phyllomorpha laciniata Vill., hémiptère de la famille de§ Coréides. Thyllomorpba. lacmiata VtU. .Manli spa. pavana. F. Cet insecte, si curieux par ses expansions foliacées et ses nom¬ breuses épines, dont il est garni, se tient l’hiver enterré au pied des murs, des roches ou des arbres, et en été, on le rencontre principalement sur les plantes basses et les arbrisseaux des coteaux incultes exposés au midi. Les individus, présentés aujourd’hui, portent leurs œufs fixés entre les épines de la région dorsale, les mâles comme les femelles en sont chargés, et ils leur donnent, avec la même sollicitude, les soins nécessaires à leur éclosion et à leur parfait développement. - 74 — Je possédais dans mes collections un exemplaire de cethémip- tère, trouvé l’année dernière à Angers, sur le Mail, par Mlle Marie Delahaye qui avait eu l’amabilité de me l’offrir, mais, person¬ nellement, je n’ai pu encore le capturer. Extrêmement rare dans la région parisienne, cette espèce,, assez répandue dans le Midi, ne se rencontre guère au-dessus de la Loire. 2. Mantispa pagana F. qui, à première vue, rappelle un peu la forme des Mantes (Orthoptères), est un insecte névroptère de la tribu des Hemerobiidi. On le rencontre çà et là, mais plu& particulièrement dans le Midi. Le sujet, présenté aujourd’hui, n’est pas adulte, il n’est pas encore pourvu de ses quatre ailes ; il y aurait donc lieu de recher¬ cher dans les mêmes parages de Juigné-sur-Loire, l’insecte par¬ fait, dont le présent spécimen n’est que l’image, non arrivé à complet développement. Sans reprendre les diagnoses de ces espèces consignées dans les ouvrages entomologiques, je me suis borné à reproduire les dessins que je vous soumets présentement et qui donneront mieux l’aspect général de ces intéressants insectes, faisant partie de notre faune Angevine. Je prie MM. Préaubert et Bouvet de bien vouloir agréer ici tous mes meilleurs remerciements. Gustave Abot. Membre titulaire . EXCURSION DE LD SOCIÉTÉ D’ÉTDDES SCIENTIFIQUES à Saumur et à Gennes Le Dimanche 14 Juin. ISOS ARCHÉOLOGIE TOURISME M. Humbert, membre titulaire, rapporteur La Société d’Études Scientifiques avait organisé, le 14 juin, sous la conduite de M. Préaubert, son président, une excursion à Gennes. Cette excursion avait pour but la visite de la tour de Trêves, des ruines du prieuré de Saint-Macé, de l’église de Cunault, des ruines de Saint-Maxentiol, de Saint-Eusèbe, des bains et du cirque romain, du dolmen de la Madeleine. Les excursions organisées par M. Préaubert sont toujours très suivies par les membres de la Société qui savent que, dans son programme, le savant professeur ne laisse rien à l’imprévu et qu’il établit toujours son itinéraire de façon à le rendre aussi complet que possible. Aussi, malgré l’incertitude du temps, une vingtaine de voya¬ geurs se trouvaient-ils réunis, le matin, à la gare. Des dames, vêtues de toilettes claires, regardaient avec inquiétude les « nimbus, cumulus, et cirrus» qui sillonnaient le ciel de façon menaçante. Mais M. Préaubert veillait au grain ; en sa qualité de membre du bureau météorologique, il commanda quelque peu aux éléments. Il prit un arrêté contre les nuages, et chacun se rassura. M. le chanoine Urseau, dont la haute compétence en matière archéologique n’est égalée que par une complaisance sans borne, avait bien voulu interrompre un instant ses travaux pour guider les excursionnistes dans l’étude de ces monuments qui n’ont plus de secrets pour lui. Les touristes s’engouffrent joyeusement dans le train, et, à 8 heures, la vapeur, esclave docile, les dépose à Saumur. Là, une surprise les attend. Le programme, déjà chargé, vient encore s’allonger. M. le Dr Peton, maire de Saumur, dont on ne saurait assez louer la complaisance, les attend à la gare, avec M. Valotaire, conservateur du Musée, et tient à leur faire lui-même les hon¬ neurs de l’Hôtel de Ville. — 76 — Après avoir contemplé la façade et la cour intérieure de ce bel édifice, ils admirent les richesses archéologiques classées avec un soin qui fait le plus grand honneur au goût et à l’érudition du savant conservateur. Grâce à lui, les dames peuvent examiner en connaisseuses de curieuses bagues d’abbesses, trouvées en de moyenâgeux tom¬ beaux, et chacun peut s’extasier devant la fameuse tuba, unique en France, croyons-nous, et l’un des plus rares spécimens de l’occupation romaine. M. le Dr Peton invite la Société à revenir bientôt pour visiter, sous sa conduite, le château, l’école de cavalerie, les églises, chapelles et édifices qui font de Saumur une ville particulière¬ ment intéressante. Mais le temps passe : les touristes s’entassent dans un vaste omnibus qui, au trot rapide de ses trois chevaux, les emmène vers Trèves-Cunault. Le paysage est merveilleux : à gauche, s’élèvent des coteaux boisés, à droite s’étend la Loire avec ses îlots sablonneux couverts de saules. Précédés d’une harka de cyclistes, ils font une entrée triomphale à Trêves et, sous la conduite de M. le chanoine Urseau visitent ce curieux spécimen de la féodalité. Puis on passe à la visite du prieuré de Saint-Macé, si joli, si pittoresque dans son cadre de verdure. La nature, qui, toujours, finit par reprendre ses droits, y a semé des graines qui ont dis¬ joint les pierres et les ont noyées d’une couronne de fleurs. L’in¬ carnat des œillets et des adonis se mire au mauve des cymba- laires, au jaune éclatant de la rue et des sedum. Pendant que le docte M. Urseau nous montre avec quelle adresse ces anciens moines savaient pasticher et contrefaire les constructions romaines, en intercalant dans leurs murs des stratifications de briques, pendant que, dans l’abside, il nous fait admirer un Christ en majesté entouré des quatre figures symboliques, il me semble voir dans leur chœur, somnolant sur leurs miséricordes, les anciens maîtres du prieuré, ces bons moines au teint fleuri, au bedon joyeux, qui ont condensé les principes de leur douce philosophie dans ces vers qui contiennent pour leurs successeurs l’indication de la voie qu’ils doivent suivre : . fuimusque quod estis ; Viximus , edimus , bibimus ; bene , non sed inique Lusimus. . . et sic mutavimus ædes. . . Vos quoque nunc editis , bibitis. . . L’église de Cunault forme la troisième étape. A remarquer, la curieuse litière funéraire, un droit du sei¬ gneur généralement ignoré. Mais rien ne creuse l’estomac comme l’archéologie et la lecture des vers des moines de Saint-Macé. Chacun se précipite vers l’hôtel de la Loire, où attendaient déjà une quinzaine de socié¬ taires venus par Les Rosiers. — 77 — M. Préaubert préside le repas champêtre, servi sous des tilleuls et chacun cause d'archéologie, de botanique, de géologie, d’en¬ tomologie et. . . de quibusdam aliis. Après une harangue du président, M. Cauville braque son objectif sur le groupe et les sociétaires se divisent en quatre sections : botanique sous la direction de M. Bouvet ; archéologie sous celle de M. le chanoine Urseau ; géologique du capitaine Domin ; entomologique de M. Abot. Les archéologues vont visiter Saint-Eusèbe, les bains romains et le dolmen de la Madeleine. Le soir, les voyageurs, harassés, regagnaient Angers, avec la satisfaction d’avoir bien rempli leur journée et avec le désir de recommencer. Remarqué dans l’assistance, outre M. Préaubert, président de la Société d’Études Scentifiques, et M. le chanoine Urseau, MM. Bouvet, le savant directeur du Jardin des Plantes ; Bellan- ger, l’aimable directeur de l’école de l’impasse des Cordeliers ; Dumas, Ballu, M. et Mme Gasnault, M. et Mme Dupouy, le docteur et Mme Launay, M. et Mme Tourneux, M. et Mlle Abot, le Dr Papin, MM. Humbert, Mesfray, Pavis, Bédier, Cauville, l’excellent photographe du boulevard de Saumur, capitaines Domin et Pvat, Valotaire, Yerchaly père et fds, David, Rous¬ seau, Lorin, juge de paix à Gennes, Lambert, Guittonneau, Lorin négociant à Angers, Bretault, négociant à Gennes, Papin, Godin, David fils, Rousseau fils. BOTANIQUE M. Bouvet, membre titulaire, rapporteur Pendant que le groupe des touristes faisait, en voiture, le trajet de Saumur à Gennes et prêtait toute son attention à la visite des vieux monuments semés comme à plaisir sur la rive gauche de la Loire (1), quelques botanistes s’étaient rendus dès le matin dans cette dernière localité, avec l’intention d’explorer plus particulièrement les environs du château de la Boussinière. Cette herborisation, sans être aussi fructueuse qu’on pouvait l’espérer, ne fut cependant pas dépourvue d’intérêt. Voici, du reste, la liste des plantes observées : Route de Coutures, dans les bois à gauche, sur le turonien. Neottia Nidus-Avis. Millium effusum. Hieracium. . . nombreuses variétés. Oidium quercinum , très abondant cette année sur les chênes, dont il recouvre les jeunes pousses comme d’une couche de farine ; (1) Dianthus Caryophyllus et Ruta graveo!ens se maintiennent à Trêves sur les ruines du prieuré de Saint-Macé. 78 — Sur les talus : Ophrys aranifera , — myodes ; Champs sableux, sur le plateau (sénonien) : Silene conica, Arnoseris pusilla , Herniaria hirsuta ; Bois de la Boussinière, au-dessous des grès à Sabalites : Sorbus torminalis , Anthriscus silvestris ; Au-delà du château, dans les déclivités boisées, dominant à pic la route du Thoureil (turonien) : Neottia ovata , Orchis simia , — purpurea , tous deux en immense quantité et leur hy¬ bride, O. hybrida , très abondant. Epipactis... non fleuri (E. microphylla ?). Après déjeûner, une visite à la vieille église de Saint-Eusèbe permit de recueillir : Sur les ruines : Centranthus ruber , Dianthus Caryophyllus, Diplotaxis muralis ; Sur les pelouses : Salvia Verbenaca. Au pied des murs : Cylindrothecium concinnmn , très rare en Anjou; Dans les endroits ombragés en suivant le sentier qui descend à la Loire : Eurhynchium piliferum ; et, tout à fait au pied du coteau, à rentrée des caves creusées dans le turonien : Leptobryum pirijorme. Dans la soirée, MM. Préaubert et Pavis observaient, au-delà du camp romain, sur la rive droite du ruisseau d’Avor : Sanicula europæa , ursinum ; et, tout près d’un petit étang, peut-être d’origine romaine : Inula Helenium. Nous-même, en regagnant la gare, pouvions constater, à la sortie du bourg des Rosiers : Rubus Linkianus, depuis longtemps déjà signalé dans cette localité, et dans la gare même, sur la voie ferrée : Lepidium virginicum , d’introduction récente et encore peu répandu chez nous. Tel fut, à peu près, le bilan de cette journée dont tous, bota¬ nistes, géologues et touristes garderont le meilleur souvenir. G. Bouvet. - 79 — ENTOMOLOGIE M. Abot, membre titulaire, rapporteur Dans l'excursion organisée par la Société d’Études Scienti¬ fiques d'Angers, le dimanche 14 juin 1908, sur les coteaux de la Loire, de Saumur à Gennes et dont j'ai eu le plaisir de faire partie comme membre de cette Société, je me suis occupé spé¬ cialement de la partie entomologique, concernant les environs «de Gennes. Je viens donc rendre compte ici des captures et des observations qu'il m'a été donné de faire sur cette contrée parti¬ culièrement intéressante au point de vue du monde des insectes. Quoique la saison fut absolument propice pour ces recherches, la journée, dès le matin, s’annonçait sous d'assez mauvaises conditions. Le ciel, obscurci par de gros nuages, laissait voir que le soleil serait avare de ses rayons, et faisait craindre quelques averses. Ces craintes, heureusement, se dissipèrent à mon arrivée en gare des Rosiers-sur-Loire, mais un vent assez fort s'étant élevé de l'Ouest devait cependant venir contrarier un peu la récolte projetée. Sans perdre courage cependant, je gagnai la localité si pitto¬ resque de Gennes, et je gravis le coteau en contournant sa vieille église. Je commençai ensuite à battre les buissons dans les alen¬ tours du dolmen de la Madeleine et vers les roches de Milly pour en faire sortir leurs habitants ailés. Le sol de cette contrée, tantôt siliceux, tantôt calcaire, fournit ainsi une faune plus variée, et, si le vent n'avait pas empêché l’usage du filet-fauchoir, il est certain que la moisson eut été plus abondante. Les champs de luzerne, de sainfoin, les chaumes, les haies, les écorces des arbres de diverses essences, les pierres, les friches, furent tour à tour l'objet de mes investigations, et mes flacons de cyanure et de benzine se garnissaient peu à peu de maintes bestioles, dont j'établis ci-après la nomenclature des espèces. En plus du vent, j'eus encore à lutter contre des concurrents sur lesquels je ne comptais pas. Je veux parler de ces rapides martinets qui, rasant le sol, profitaient de mes battues pour happer vivement les lépidoptères qui s’échappaient, effarés, des buissons. Ces malheureux papillons n'évitaient mon filet et mon foudroyant flacon de cyanure que pour finir dans le gosier de ces oiseaux qui en paraissaient très friands. Après avoir ainsi, par mon intervention, satisfait au déjeûner de ces oiseaux, je songeai, moi aussi, l'heure s’avançant, à gagner la table, où j'étais convié. En redescendant à Gennes, tout en traversant une jachère de hautes herbes, j'eus encore une surprise : celle de voir se dérouler un reptile à mes pieds. Sans l'examiner longtemps, je l’arrêtai d’un coup de mon bâton, et je pus reconnaître une belle cou¬ leuvre d'Esculape. Elle avait lra10 de longueur. Après avoir rallié les membres et les invités de la Société à — 80 — F Hôtel de la Loire, le déjeûner nous fut servi dehors dans un cadre superbe de verdure, où chacun put se réconforter. J’abandonnai ensuite cette aimable assistance pour repartir d’un autre côté, vers la route de Louerre et le ruisseau de la fontaine d’Avor. Quelques éclaircies étant enfin survenues, le soleil fit voler les papillons diurnes, ce qui me permit d’en prendre plus que dans la matinée. Mais les insectes des autres ordres, gênés par le vent qui ne cessait pas, ne montaient pas aux graminées et rendaient leur recherche difficile à terre, au pied des plantes et dans les mousses. La chasse terminée, le train me ramena le soir, à l’heure où les papillons nocturnes commencent à butiner, heureux d’avoir employé si agréablement cette journée, car l’étude des insectes n’est pas seulement l’occupation captivante d’analyses souvent difficiles ; c’est encore une bonne et saine distraction qui, en nécessitant de longues promenades à la campagne, fournit tou¬ jours une diversion agréable et pleine d’attraits pour ceux qui s’y livrent. Voici la liste des Lépidoptères rencontrés dans cette excur¬ sion : Pieris N api L. ab. Napææ Esp. Leptidia S inapis L. Colias Edusa F. Limenitis Camilla Schiff. — Sibylla L. Pyrameis Atalanta L. — Cardui L. Vanessa Io L. — Urticæ L. — polychloros L. — Antiopa L. Polygonia C. album L. Melitæa cinxia L. — Phœbe Knoch . — didymaO. — Athalia Rott. — Parthenie Bkh. Argynnis Selene Schiff. " — Dia L. — Lathonia L. — Aglaja L. — Adippe L. — Paphia L. Melanargia Galathea L. Satyrus Hermione Schiff. — Briseis L. — semele L. — Arethusa Esp. Satyrus Statilinus Hufn. Pararge Ægeria L. — Megæra L. — Mæra L. — Achine Sc. Ent. Carn. Aphantopus Hyperanthus L. Epinephele Jurtina L. — Tithonus L. Cœnonympha Arcania L. — Pamphilus L. Thecla Ilicis Esp. — — - ab.CerriHb. Chrysophanus Phlæas L. Lycæna Argyrognomon Brgstr. — astrarche Brgstr. — Icarus Rott. — — ab.cœruleaFuchs . — Arion L. Cyaniris Argiolus L. Heteropterus Morpheus P ail. Adopæa Thaumas Hufn. — actæon Rott. Augiades comma L. — sylvanus Esp. Thanaos T âges L. Chærocampa Elpenor L. Macroglossa stellatarum L. Phalera Bucephala L. 81 — Euproctis chrysorrhæa L. Porthesia similis Fuessl. Lymantria dispar L. Demas Coryli L. Agrotis Janthina Esp. — linogrisea Schiff. — pronuba L. — cornes Hb. — exclamationis L. — segetum Schiff. Mamestra Trifolii Rott. Miana strigilis Cl. — bicoloria Vill. ab. furun- cula Hb. Bryophila muralis Forst. Hadefia ochroleuca Esp. Leucania L. album L. Heliothis dipsacea L. Acontia lucida Hb. — luctuosa Esp. Porthymnia viridaria Cl. Emmelia trabealis Sc. Ent. Carn. Scoliopteryx lihatrix L. Plusia gamma L. Euclidia glyphica L. Grammodes algira L. Catocala nupta L. .4 plasta ononaria Fuessl. Pseudoterpna pruinata Hufn. — coronillaria Hb. Euchloris pustulata Hufn. Thalera lactearia L. Acidalia ochrata Sc. Ent. Carn. — rufaria Hb. — virgularia Hb. — rusticata Schiff. — humiliata Hufn. — aversata L. - — immorata L. var. tes- sellaria B. — marginepunctata Gôze. — ornata Scop. Ephyra punctaria L. Timandra arnata L. Lytliria. purpurcuria L. Ortholitha plumbaria F. — peribolata Hb. — bipunctaria Schiff. Minoa murinata Sc. Ent. Carn. Anaitis plagiata L. Larentia picota Hb. Tephroclystia pusillata F. rectangulata L. Phibalapteryx tersata Schiff. Abraxas grossulariata L. — marginata L. Semiothisa notata L. Boarmia gemmaria Brahm . Fidonia famula Esp. Ematurga atomaria L. Thamnonoma contaminaria Hb • Phasiane petraria H&. — clathrata L. Eubolia murinaria (S. V.) F. Aspilates gïlvaria (S. V.) F. — ochrearia Rossi. Perconia strigillaria Hb. Dysauxes ancilla L. Diacrisia Sanio L. Arctia Caja L. Callimorpha dominula L. — quatripunctariaPoda . Coscinea striata L. Endrosia irrorella Cl. Œnistis quadra L. Zygæna Trifolii Esp. — Filipendulæ L. Crambus tristellus (S. V.) — chrysonuchellus Sc. Ent. Carn. — craterellus Sc. Ent . — Carn. Salebria semirubella Sc. Ent. Carn. Endotriclia flammealis Schiff. Cleodobia angustalis Schiff. S coparia dubitalis Hb. — cratægella Hb. Sylepta ruralis Sc. Ent. carn. Nomophila noctuella Schiff. Plilyctænodes verticalis L. Pyrausta cespitalis Schiff. — falcatalis Gn. — purpuralis L. — aurata Sc. Ent. Carn. Oxyptilius Hieracii Z. Pteropliorus monodactylus L. AcaUa contaminana, Hb. — — var. Cilia- na Hb. 6 82 — Cacœcia unifasciana Dup. Tortrix viridana L. Cnephasia W ahlbomiana L. Conchylis ambiguella Hb. Euxanthis Hamana L. Olethr eûtes variegana H b. — profundana F. — urticana Hb. SteganoptychatrimaculanaDon. Grapholitha succedana (S. V.), Fall. — var. ulicetana Hw. Yponomeutha egregiellus Dup. — cognatellus Hb. Rhinosia formosella Hb. Les Coléoptères rencontrés en cette journée sont : Cicindela hybrida L. — campestris L. Car abus violaceus L. var. pur¬ puras cens F. Ophonus pubescens Müll. Harpalus æneus F. — distinguendus Duft. — serripes Quens. Diachroinus germanus L. Anisodactylus binotatus F Amara ænea Degeer. Pterostichus cupreus L. — vulgaris L. — anthracinus Illig. Calathus fuscipes Gôze. — melanocephalus L. Agonurn ruficorne Gôze. Lebia marginata Geoff. Brachinus crepitans L. — sclopeta F. Oxyporus rufus L. Staphylinus cæsareus Cederh. — olens Müll. Creophilus maxillosus L. T achyporus hypnorum F. Silpha obscura L. — granulata Thunb. Ablattaria lævigata F. Phosphuga atrata L. Iiister 4 - maculatus L. — — var. gaga tes III. Cantharis rustica Fall. — livida L. — pallida Gôze. Rhagonycha fulva Scop. Malachius æneus L. marginellus F. — bipustulatus L. Dasytes griseus Küst. — plumbeus Müll. Psilothrix cyaneus Oliv. Trichodes apiarius L. — alvearius F. Meligethes viridescens F. Triplax russica L. Phalacrus fimetarius F. Olibrus affinis Strm. Epilachna Argus Fourcr. Subcoccinella 2k -punctata L. Adonia variegata Gôze , ab. Car- pini Geoff r. Adalia bipunctata L. — — var. 6 - pus tulata L — — var. 4 - ma- culataScop. Coccinella 7 - punctata L. — conglobata L. Thea 22 - punctata L. Calvia 10 -guttata L. Chilocorus bipustulatus L. Exochomus flavipes Thumb. Rhizobius litura F. Brachylacon murinus L. Selatosomus latus F. Agriotes sputator L. Limonius pilosus Leske. Athous niger L. — hæmorrhoidalis F. Anobium striatum Oliv. Ædemera nobilis Scop. — lurida Marsh. Zonabris variabilis P allas. Lytta vesicatoria L. Gonodera murina L. Omophlus lepturoides F. Opatrum sabulosum L. - 83 — Crypticus quisquilius. L. Helops lanipes L. — lævioctostriatus Gôze. Leptura livida F. — fulva Deg. — cor digéra Füssl. — maculala Poda. — melanura L. — bifasciata Müll. Stenopterus rufus L. Phymatodes testaceus L. Hylotrupes bajulus L. Clytus arietis L. Clytanthus sartor F. Dorcadion fuliginator L. var. navaricum Muls. Labidostomis longimana L. Clytra quadripunctata L. Cryptocephalus bipunctatus L. — sericeus L. — vittatus F. Gastroidea viridula Deg . Timarcha tenebricosa F. — coriara Laich. Chrysomela hæmoptera L. — gæüingensis L. — sanguinolenta F. — menthastri Suffr. Phytodecta olivaceus Forst. — — var. liturus F. Phyllodecta vulgatissimus L. Plagiodera versicolor Laich . Melasoma populi L. Agelastica Alni L. Lochmæa Capreæ L. Galerucella luteola , Müll. Galeruca Tanaceti L. — Pomonæ Scop. Crepidodera transversa Marsh. Arrhenocœla lineata Rossi. Haltica pusilla Duft. Phyllotreta undulata Kutsch. — procera Rettb. Aphtona cœrulea Fourcr. Sphæroderma testaceum F. Laria atomaria L. Peritelus sphœroides Germ. Phyllobuis Urticæ Degeer. — oblongus L. Polydrosus mollis Strœm. — sericeus Schall. Strophosomus rufipes Steph. Sitona lineatus L. Leucosomus pedestris Poda. Coniocleonus excoriatus Gyll. Cleonus piger Scop. Lixus algirus L. Larinus planas F. Minyops carinatus L. var. va- riolosus F. Hylobius Abietis L. Phytonomus variabilis Herbst. Ralaninus venosus Grav. Orchestes quercus L. Apion Pomonæ F. Rhynchites Bacchus L. Lucanus Cervus L. — var. Capreo- lus Fuessl. Dorcus parallelippipedus. L. Trox perlatus Gôze. Aphodius subterraneus L. — fimetarius L. — contaminatus Herbst. Geotrupes mutator Marsh. — stercorarius L. Onthophagus taurus Schreber. — cœnobita Herbst. — Vacca L. Melolontha MelolonthaF. Hoplia cærulea Drury. Anomala junii Duft. — ænea Degeer. Phyllopertha horticola L. — segetum Herbst. Anisoplia agricola Poda. V aigus hemipterus L. Tropinota hirta Poda. Oxythyrea funesta Poda. Cetonia aurata L. — 84 — Hémiptères capturés dans la même tournée : Odontarsus grammicus L. Eurygaster maura L. Graphosoma lineatum L. Brachypelta aterrima F œrst. Dyroderes umbraculatus F. Ælia acuminata L. N eottiglossa leporina H. -S. Carpocoris purpuripennis Deg. Doly coris baccarum L. Palomena prasina Fall. Piezodorus lituratus F. Rhaphigaster nebulosa Poda. Eurydema oleraceum L. Enoplops scapha F. Syromastes marginatus L. Camptopus lateralis Germ. Therapha Hyoscyami L. Corizus crassicornis L. — parumpunctatus Schill. Lygæus albomaculatus Gôze. Nysius punctipennis H. -S. Pterotmetus staphylinoides Bur. Aphanus vulgaris Schill. Beosus maritimus Scop. Pyrrhocoris apterus L. Pirates hybridus Scop. Nabis apterus F. — lativentris Boh. — férus L. Miris lævigatus L. — — var. vires cens Fall. Megaloceræa erratica L. Leptoterna ferrugata Fall. Lopus sulcatus Fieb. Phytocoris Ulmi L. Adelphocoris seticornis F. — lineolatus Gôze. Calocoris bipunctatus F. Lygus pratensis F. Camptobrochis lutescens Schill. Rhopalotomus ater L. Penthimia nigra Gôze. Gargara Genistæ F. Triecphora vulnerata Germ. — mactata Germ. Lepyronia coleoptrata L. Aphrophora Alni Fall. Ptyelus spumarius L. Issus coleoptratus F. J’ai négligé les autres ordres d’insectes, tels que Orthoptères, Névroptères, Hyménoptères, etc..., ne les connaissant pas suffisamment. GÉOLOGIE Durant la course du 14 juin 1908, tout en herborisant ou en admirant les vestiges archéologiques de cette riante région, les membres de la Société d’Études Scientifiques ont pu vérifier un certain nombre d’observations relatives au terrain Turonien en Anjou communiquées par M. O. Coufïon, dans la séance de mai (1). Ne quittant pas, faute de temps, la route de Saumur à Gennes qui suit la rive gauche de la Loire, les excursionnistes n’ont pu parcourir le plateau et examiner les différentes assises du crétacé qui y affleurent. Ils ont dû s’en tenir à la seule for¬ mation Turonienne, formation intéressante non seulement au (1) Le Crétacé en Anjou avec cartes et coupes (pour paraître dans le Bulletin de la Société de 1908). — 85 — point de vue géologique, mais encore au point de vue écono¬ mique puisque le calcaire dont elle se compose constitue, sous le nom de tuffeau, la principale, pour ne pas dire unique pierre de construction du pays. Le Turonien (assises ligériennes) qui constitue tout le coteau au pied duquel se déroule la route suivie par l’excursion affleure ici à des altitudes très variables variant de 36 à 90 mètres avec une épaisseur de moins en moins considérable au fur et à mesure que l’on se dirige vers l’Ouest, mais qu’on peut évaluer en moyenne à environ 30 mètres. En observant les ouvertures des carrières qui sont toutes pratiquées dans le même banc, puisque la voûte est constituée par le niveau à Ammonites et qui cependant présentent de grandes variations dans le niveau de leurs ouvertures au dessus du chemin qui longe la rivière (différence atteignant 20 mètres entre Saint- Hilaire et Gennes), les excursionnistes ont pu se rendre compte que les couches Turoniennes s’abaissent de Saumur jusqu’au Thoureil. Dans les galeries d’extraction ou caves de Chênehutte, les excursionnistes ont pu examiner le tuffeau qui, une fois débité en billes, sera transporté par bateaux jusqu’à Angers. C’est une craie tendre, grenue, légèrement sableuse, à ciment siliceux, constituée en grande partie par des débris de polypiers, il est légèrement grisâtre à Chênehutte, parsemé de mica et blanchit à l’air en perdant son eau de carrière. Au clocher Saint-Eusèbe, à Gennes, les excursionnistes ont pu constater en place les grès Eocènes qui affleurent au pied même du clocher. Cette constatation déjà faite dans la séance de mai par MM. Dominet O. Couffon montre qu’au Sud de la Loire l’extension des grès est un peu plus grande que ne le com¬ porte la carte géologique. ESSAIS D'ÉIECTROCULTURE TENTÉS A ANGERS en 1903 Par le lieutenant Basty, du 135e Régiment d’infanterie au Jardin « Bertholon » (École Victor- Hugo) But En créant, à Angers (École Victor Hugo) un jardin d'essais d'électroculture, nous avions, comme double but : 1° De faire connaître et toucher du doigt aux militaires du 135e Régiment d’infanterie qui avaient assisté à nos conférences sur l’Électricité appliquée à V agriculture, et aux agriculteurs angevins que ces expériences pouvaient intéresser, les bienfaits de l'électricité appliquée, d’abord à la germination des graines , puis ensuite au développement de la plante , à la précocité des récoltes , à leur abondance et à leur qualité ; 2° De prouver, une fois de plus, l'efficacité des appareils les plus connus : A) Appareils Paulin, Narkéwitsch-Yodko, appareil Spechnew modifié par Schtchawinsky (utilisant l’électricité atmosphé¬ rique) ; B) Appareil Spechnew (utilisant l’électricité dynamique) ; C) Et ceux que nous avons inventés récemment : a) Paratonnerre capteur de l’électricité atmosphérique ; b) Dynamo-Condensateur utilisant à la fois l’électricité dyna¬ mique et l'électricité atmosphérique. Disons de suite que les résultats obtenus au cours de cette année d'expériences (1908), nous ont permis d'atteindre ce double but : — 88 — Traitement suivi et conditions dans lesquelles furent faites les expériences Relativement au traitement électrique suivi, les plantes (grains, noyaux ou tubercules) peuvent être divisées en quatre catégories : 1° Plantes électrisées avant les semailles et semées dans un terrain soumis à V influence d’un appareil ; 2° Plantes électrisées avant les semailles et semées dans un terrain exempt de toute influence électrique ; 3° Plantes non électrisées avant les semailles et semées dans un terrain influencé ; 4° Plantes non électrisées avant les semailles et semées dans un terrain exempt de l’influence électrique. Ce sont nos plantes — témoins (1) : 1° Par graines électrisées avant les semailles, nous entendons celles qui furent soumises à un courant continu de 6 volts, d’une intensité de 4 /10 d’ampère, soit de 2 watts 4 ; 2° Par terrain influencé, nous entendons celui qui fut soumis à l’un ou à l’autre des appareils énumérés plus haut. Les expériences (2) portèrent sur 30 espèces ou variétés de graines, plantes, noyaux ou tubercules : avoine, betteraves roses et blanches, blé de printemps, blé vieux, carottes nantaises, chanvre, choux, dattes, épinards, fraisiers, haricots rouges, laitue, zinnias, lentilles, lin, lupuline, mâche, maïs, moutarde blanche, oignons, orge, petits pois, pommes de terre (Early rose et Madeleine jaune), radis roses, reines-marguerites, sainfoin, soissons, trèfle. Nous présentons, dans ce résumé succinct, celles qui nous ont paru les plus intéressantes ou qui nous ont donné les meilleurs résultats. (1) Les graines « témoins » avaient la même provenance et furent semées dans un terrain scrupuleusement égal au terrain influencé, orienté de la même manière et d’une composition identique. (2) Les expériences commencèrent le 21 mars, elles furent présidées par les colonels Mayran et Pentel, du 135e, assistés de notre dévoué et cher président M. Préaubert et de M. Jouteau, directeur de l’Ecole Victor-Hugo. 89 — Le tableau suivant indique les Plantes choisies comme exemples , Y appareil auquel elles furent soumises, les dates des semailles , de germination, de maturité ; leur développement au 20 juillet , le poids de la récolte, le rapport de surproduction comparé à une récolte de 100 kilogs provenant de plantes témoins et, enfin, leur qualité. DÉSIGNATION § a B £ V)