| s * à ss Ÿ" + 4" l à & LOT RL RE UT w LA DT (TS 17 PL” in & ALU 8. L | a" ALT p V 4 W AL VU AA à ” 4 + rs >, ue Tiat ré te À |” «4 RUE MES CR FSC ."ù ‘ A. CLS AP [TU | tp : L Ù AN à om vu “te ah AU QU va Ar \ls put CNE A AR EE y (LES ‘nv ave | at, sy vw. SW LORS en Li ù : %} y AT DE ,, à Au LL Lu, FORME RAA AP PT TP LL ‘ot: ad. a À \ # POP RE NOS, _. 1 Mann Ty LL à: on My. DOTE ER END CRE PE Le. 3 ÂlE A CLUUU \4 L CL&ree LL LS PES TA . JR TE ANT val te s TA LE EAU] TT à =: 4= RRLIRE NE AE SN Ü NET \a* A, AU A CNT an À : .e dé d LIT A | À RPAY 84: $ , ME CR AD AT LA‘ Auot dt rad || | A ven Este es) LE TITRES avis CPE Les TU x UK * y d Vs PURPLE 11 PTT SE ne ro en LA LM 131 44 AP “y U ,, | da, 3 | y RL 1° =? # LL MDTS b | ke 7 248. | / ph: LAD Le LL À LI v & | ë \ L P) s 1 LV 4 us z Lan Ë A ” A AT T Le \ a D ILV » UP | À A. | 4} SA Ps » ap 11: til mis T M |! L EN 4 ke à A pret Ne LIN x \ d'ELLITÉSST MAUALH A LAS. L LE LT >| RPITEL er LL 4 n. Lt , Ci PME °4 Vi af? ï Pa TU 1 LE v 44 de À : PT LL LL À fn s 4. | 1 | i 4 ) ! dd LU | nr Apig PM Ass, sen ill LI VAI Te - LD ef LE ‘4 ; “PRE LL À | | | AIT AU pe AA LE LL A TON à | CCE LE LL = — M nantes EME TE AHITTUTT AUUSEL Hill aË (TE Malin 20" DST L'NAN [LT II TI MAT APT { PTT NS t “ test gp. OS ee ARTS DT si VIS vate _ 4 RS "ANR : AUAn: AL | fl Lo MAC SNL) LS COR er ee 0 NS a RS UM see “apr anans ui h ch UT 5€ ATELIERS PP EP 5 { % ; "+ . LAS s TTT te LAN ur A RE RP AUTI SPL ARE N A LIT) Al a AATTVEE NL lé as ir j NY : "t | NS NN a | NE, | | sax RAA A RON PROPEET EN | MR | | MIN À HA ANT Co 4 MALO ESA ee, PIN AN 1 Lan ŒLes #4 pe 1% >» ar” dé ° À PL Je en FAI h " pe 3 au LL | h AL TNT ru DCS HAN NA “" PET Zu , tél ve ‘+ Any - NV pan" UN DÈS AS GE NA LEE LS PT LA LU] Tete | Le AT AIS LAATTMHR | Ë ADP DR | PR F UMR TT ER RERRRA AAA AIT Lu PL [PAM Vs, AURA a TNLLATET T1 de. 1 TMS Es É _#i + ë Ld |. w Tu ne Eu TDR qe lire SEM SADINAANEN NN LAS Le" "ve, 4 L "° dj DA er semi, ALT rh Ur EE DA AN, ». NL, "h d DR LL IEERE PL PEUR MR PAST" FC, Moses eut "M. à LT AA 2, REPARER A A CET ss. APM &UL, | Re y: ALUNE PLAN br de A EN CRRRREEE HU D PT 1 PORT DURS) | " urins LATTES PRE RES HER LULU La LT || LEE € TITLE ag LUS ar Li Fa CNRC | OEST | ALT CEE PE A UM Aie Cd | 1 S - | < € | LULAE ; À 11 AACHANTES NERAMIRENNENNENR DA I nt qusreprdlinnen LEE I REETUT ue N | ot, OS > 4 DS RE bat ES 4 VV N HER (ss v SRE LE = a | | | CA | LA à | È LR Le os PÉOAITE UN à D ou TRES TT D s PO EN ARNO Enr w 4 > ee) | FT | + g * | e \ 4 | } | y L VE y NS = AIT Hi DES PFYA La AMEN Lies PE LP “y PT NY Te ‘| v y Ji N'ÉT ol + RDA NRA À, VA A RAM ÎT É NT HIT A, AN LEES CES 5 sie CE D LA DA, PA 0 on: « | [LL re Det re Sega TT 4 LR | PTS RAA ARR AAA on tn. [ERRRRE kde EN LERLIE FL | Du LITE LE en WT. “> PP re HOT TU Il Rs) | Paie À DANS Su lt LL | & | | sant er A AA TT | LIL IT | pes sr LUTTE | \r CR = AAA mt \p LEP AT CDR N nat DT Ou | FFE w Mons” a, AP S 1 RL OTRRRAEENRR À y Ç vw L DARIEFTÉE A ve ù HN INTMAMMA Ai | RL AO TNE LPC MES NÉE || PEL ..° UT 4 Ê LE ; | . .v" = { * : ww: TS A Ed A HO | | TT TE lise AU COR" LIRE AR DT AA NP MEL et 4m 1 LP ù | L L Ce Ce © CREME Là A LE ; LR | E CN OR AE ù (OS TOR DC HE ee. ET MC mn UE RTE SEE te RL de US De" V ÿ LAN ww" hd 1 , PA, Se Ÿ L/ ve, A 1 ts st, Le 4 PRE vtt > v à Ps L x? RS LL" UAX A h' A | A2 “y ê U ue SEE RARES | M "47e © Eine V7 CAE NT TA r de Ce M | PL LE (A ARIEUR “ Vu. AULT AN : A QE ARE CT, Di EAU du x ein sal: L PR Hi? RL MOI LENS ” nee AA TT TNT th : .:° = À & ; È È AIT). / >: Le APE 4 - | RS: N NEA "+ ÿ ttes re 4“ LRU LTTTE , us s 1 LRU dd fr " AT : vs | RAY vu V w.- 4). AA REP RTL ALICE CAE ATTIEMITTIT PR. | di 4 pi AIT. di 2. ROA PAUL CT PLATE M MAA'A Edit LL LM | | - ui IL A natif | ÿF 2" HR LR LHTTTULUAN 7 PL pri AU QU nn ptit” PORC UIR y | | D ST voi WE su rl TT ILE Pt LA LL 21 ML, y RU RC PYNS-N fe | 1 LAPS AL A LA: PTE vv! ë ‘yut 2h E te CL ALT 211111) 1] LLPSSPPERSERS Vegy.: v° vw AT" TT 1 | LLATTOSS CL sb * + j | , À TN k & \ » . . . Le | 1 [ (FAN LA ut À An RER w YISIUSES i on (Ent SOCIÉTÉ E NATURELLE le 13 Août 1866 XLIX. À puce eh Er > à 17 TRIMESTRE TOULOUSE IMPRIMERIE V'YE BONNET 2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 1921 17, rue de Rémusat. SOMMAIRE Composition du Bureau de la Société.......... NC es En se DNUER 5 Liste des Membres. ........... RU Pa A A D RU. ‘à 4) ANSE L. MENGAUD. — Recherches géologiques dans la Région canta- brique (dentième : partie) has. 3000 ae AN Va D LEO sine ù H. GaussEeN. — Etude de quelques stations de végétaux méridio- haux dans les Pyrénées. ..21.550 SENS AR er Edo SR PP A ... 14 G. ASTRE. — Sur la nature physique de la causée qui, dans les dunes maritimes, régit l’ascension des Mollusques le long des tiges à + 02 faible feuillage. .................... sd Nes A EU EVER ses Pour la correspondance scientifique, et pour tout ce qui à trait à la publication du Bulletin s'adresser au Secrétaire général : R. DESPAX Préparateur à ‘la Faculté des Sciences Avenue de Muret, 30, Toulouse. Les Membres de la Société sont instamment priés de faire connaître leur changement d'adresse au Secrétaire général. Tous les envois d'argent doivent être faits au Trésorier : M. LACOMME Conservateur technique au Musée d'Histoire Naturelle Allée Saint-Michel, Toulquse LIENS le 1e ! \ j i D'HISTOIRI : SET: Ç DE TOULOUSE f N $ à | SOCIÉTÉ ‘ [ISTOIRE NATURELLE _ DE TOULOUSE = * LE ; TOME XLIX. — 1921 à | ï _ D $ TOULOUSE IMPRIMERIE Veuve BONNET : 2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 102% o ER Re | : MEMBRES BIENFAITEURS k FLOTTE: Fe : Dominique CLOS. * MEMBRES MORTS POUR LA PA BOUTINES. BOYER. BRUNET. DUCOS. ce _ COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour L'ANNÉE 1921 PNA... 5... 12... M. R. JEANNEL. Miée "Drésidents:..:.:.... MM. RIBAUT et ALOY. Secrétaire général... .!... M. DESPAXx. Décretatre: UAJOtnt........ M. ASTRE. MRÉSDITERE N iU ot o M. LACOMME. Bibliothécaire-archiviste.. M. DE LaASTic. Conseil d'administration. MM. TESSIER et CHALANDE, Comité de publication. MM. ABELOUS, MENGAUD, Dop et JAMMES. M. le Préfet du département de la Haute- He ENS & pe Fe M. le Maire de Toulouse. ai MUSC Le LISTE DES MEMBRES AU 15 AV : 19 6 7} My ART Ge NOV 26 19°: MEMBRES-NÉS M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 1900. 1903. 1917. 1921. 1904. 1920. MEMBRES TITULAIRES MM. D' ABELOUS, #, © I, Doyen de la Faculté de Médecine, allée des : nn 4 bis, Toulouse. D' ALoy, & I, professeur à la Faculté de Médecine, allée des Demoiselles, 30, Toulouse. ASTRE (Gaston), préparateur de géologie à la Faculté des Scien- ces, assistant au Museum, place des Carmes, 4, Toulouse. AUBERTOT (Valéry), étudiant en médecine et ès-sciences, rue des Régans, 15, Toulouse. AUDIGÉ, #, $ A, #, maître de conférences de Zoologie à la Faculté des Sciences de Caen. BARTHE, directeur des « Miscellanea entomologica », rue d’Alaïis, 23, à Uzès (Gard). x, as, 2] NS N L A1: A2 NE 0 ". LE Ne en A MSP A NET ENT LAS en PR UE 0 ) RS FR M A LEE : Ne PL LISTE DES MEMBRES . . D’ BayLac, #, $& I, professeur à la Faculté de Médecine, rue de la Pomme, 79, Toulouse. . BERNARDBEIG, prosecteur à la Faculté de Médecine, Toulouse. . BERNIÉS, avocat, rue Tolosane, 16, Toulouse. US \ . BiGou, vérificateur des poids et mesures, en retraite, avenue de Muret, 2 bis, Toulouse. . BOLIVAR Y PIELTAIN (C.), docteur ès sciences, # A, Museo na- cional de Ciencias naturales, Hippodromo, Madrid (Es- pagne). . BONNET, rue Romiguièéres, 2, Toulouse. . BOUISSET, moniteur à la Faculté de Médecine, boulevard de Strasbourg, 39, Toulouse. . D' BoYER, rue Montaudran, 64 bis, Toulouse. . BROLEMANN, # I, Pau (Basses-P yrénées). . BRUSTIER, préparateur chargé de travaux pratiques à la Faculté de Médecine, 6, rue Alsace-Lorraine, Toulouse. . CAMPARDOU, préparateur à la Faculté des Sciences, allée Saint- Etienne, 46, Toulouse. . CANAL, licencié ès-sciences, rue Pasteur, 33, Bois - Colombes (Seine). . CARALP, $& I, professeur de Minéralogie à la Faculté des Scien- ces, rue des Trente-Six-Ponts, 44, Toulouse. CARTAILHAC (Emile), O %#, %# I, correspondant de l’Institut, conservateur au Museum, rue de la Chaîne, 5, Toulouse. . CHALANDE (Jules), # A, rue des Paradoux, 28, Toulouse. . CLERMONT, rue Jeanne-d’Arc prolongée, 162, Paris XIIT. . COMÈRE, # À, quai de Tounis, 60, Toulouse. . D' CUGUILLÈRE, villa des Roses, rue des Chalets, 19, Toulouse. . DAGUIN, professeur au Lycée de Montpellier (Hérault). | . D' DELAS, préparateur à la Faculté de Médecine, Toulouse. . D' DELHERM (Louis), #, conseiller général et maire d’Auzeville, radiologiste en chef de l’Hôpital de la Pitié, rue de Vienne, 2, Paris VIIF. DELMAS, préparateur à la Faculté des Sciences, boulevard d’Ar- cole, 5, Toulouse. . DESPAX, préparateur à la Faculté des Sciences, avenue de Muret, 30, Toulouse. . DEUMIÉ, &%, professeur à l'Ecole d’agriculture d’Ondes, rue de Metz, 28, Toulouse. . Dop, # I, chargé de cours de dique à la Faculté des Scien- ces, rue Jonquières, 26, Toulouse. . D' DorE, © A, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Toulouse. . DUFAUT (M.), Larroque-Neuve, Miremont (Haute-Garonne). . D' DURAND, radiologiste à l’Hôtel-Dieu, Toulouse. . DURAND, chargé de cours à la Faculté des Sciences, Toulouse. . ESTANOVE, rue Pargaminières, 66, Toulouse. . FABRE (Charles), $# I, #, professeur à la Faculté des Sciences, directeur de la station agronomique, rue Pénal 18, Toulouse, 1920. 1919. 1902. 1920. 1920. 1919. 1921. 1919. 1890. 1913. 1920. 1913. 1889. 1908. 1914. 1921. 1900. É919, 1913. 1914. 1897. 1911. 1913. LISTE DES MEMBRES 4 FAGNIEZ (C.), château de La Bonde, par La Motte-d’Aygues (Vau- cluse). D' FAURE, chef des travaux d’histologie à la Faculté de Méde- cine, rue Lamarck, 9, Toulouse. | FEUGA (Paul), #, & I, conseiller général et maire de Toulouse, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. FOURNIER, préparateur adjoint à la Faculté des Sciences, Tou- louse. GALIBERT, Polar des Lices, Castres-sur-Agout (Tarn). GAUSSEN, professeur au Lycée. Les Bruilhols, Foix (Ariège). GENIEYS, assistant au bureau d’entomologie agricole du dépar- tement d’agriculture des Etats-Unis, allée des Soupirs, 35, Toulouse, et villa Penaflore, avenue Sambre-et-Meuse, Auch. D' GERBER, # I, professeur de Botanique à la Faculté de Méde- cine de Toulouse. GÈZE (Jean- -Baptiste), 8, rue du Cannau, Montpellier (Hérault). GIRARD, #, %, professeur à l'Ecole Vétérinaire, allée Jean- Jaurès, 41, Toulouse. HOLLANDE, docteur en pharmacie, villa des Magnolias, plateau de l’Observatoire, Toulouse. JACOB, & I, professeur de Géologie à la Faculté des Sciences de Toulouse, en congé, directeur du Service géologique de l’'Indo-Chine, Hanoï (Tonkin). D' JAMMES, # I, professeur de Zoologie appliquée à la Faculté des Sciences, directeur de la Station d’hydrobiologie et de pisciculture, place Sainte-Scarbes, 4, Toulouse. D' JEANNEL (René), $# I, sous-directeur de l’Institut de Spéo- _ logie, Cluj (Roumanie). JULIEN, licencié ès-sciences, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). KOLLMANN, maitre de conférences de zoologie à la Faculté des Sciences, Toulouse. D' LABORDE, $ I, professeur à la Faculté de Pharmacie de Strasbourg. LACOMME, # A, conservateur technique des collections au Mu- seum Genie naturelle, rue de Fleurance-Montplaisir, louse. LAFON, #, %, professeur à l’Ecole Vétérinaire, rue du ne 3 3, Toulouse. - LARROQUE, directeur de École primaire supérieure à Beaumont- de-Lomagne (Tarn-et-Garonne). DE LASTIC, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. LÉCAILLON, #, #, professeur de zoologie à la Faculté des Scien- ces, administrateur du Museum d'histoire naturelle, rue Mondran, 1, Toulouse. - LECLEC DU SABLON, À I, Corrcspondant de l'Institut, Doyen ho- noraire de la Faculté des Sciences Toulouse, Vene- jan (Gard). LISTE DES MEMBRES . LEMOINE (Paul), $& I, professeur de Géologie au Museum FT d’histoire naturelle, rue de Buffon, 61, Paris Ve. . D’ LEVRAT, rue Duranti, 9, Toulouse. É ; . LOUTREL (Gaston), collaborateur auxiliaire au service de la carte géologique de la France, maison Périer, rue Pasteur, Cor- meilles-en-Parisis (Seine-et-Oise). . MARTIN, professeur d'histoire naturelle à l’Ecole Vétérinaire, Toulouse. . MARTIN-SANS, chef des travaux de Micrographie à la Faculté de Médecine, allée Saint-Michel, 21, Toulouse. . D' MARTY, # A, rue de Metz, 46, Toulouse. . D' MAURIN, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, allée Saint-Etienne, 12, Toulouse. . MENGAUD, #, chargé du cours de Géologie à la Faculté des Scien- ces, conservateur au Museum d'histoire naturelle, rue La- kanal, 7, Toulouse. . MOQUIN-TANDON, #, & I, professeur honoraire de zoologie à Faculté des Sciences, allée Saint-Etienne, 2, Toulouse. . D' MoucHET, à Gimont (Gers). . MOURHÉ, secrétaire du Museum d'histoire ne chemin de l’'Espinet, 12, Toulouse. . NicOLAS, #, professeur à l’Ecole vétérinaire d’Alfort (Seine). . NicoLASs, chargé de cours de Botanique à la Faculté des Scien- ces de Toulouse. . PRUNET, #, & I, #, professeur de Botanique appliquée à la Fa- culté des Sciences, directeur de l’Institut agricole, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. . D' DE REY-PAILHADE, $ A, ingénieur, rue Saint-Jacques, 18, Toulouse. . D' RIBAUT, #, $ I, professeur à la Faculté de Médecine, rue Lafayette, 18, Toulouse. . ROCHEFORT (Louis), industriel, allée 1 Jaurès, 57, Toulouse. . SAINT-HILAIRE (A.), homme de lettres, rue Montaudran, 48, Tou- louse. . SALOZ, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. . SEMEILHON, préparateur de Botanique à la Faculté de Médecine, Toulouse. . SOUVILLE (Georges), à l’Isle-en-Dodon (Haute-Garonne). . TESSIER, #, conservateur des Eaux et Forêts, rue Peyras, 13 Toulouse. . THoMAS (Jean), rue Saint-Etienne, 10, Toulouse. . VALLOIS, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, Toulouse. . VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue PAS 1: Toulouse. . VÉZIAN, château de Loubers, à Saint-Agne, près Toulouse. . VINCENS, ancien préparateur à la Faculté des Sciences de Tou- louse. 0: LUS AL RECHERCHES GÉOLOGIQUES à DANS LA RÉGION CANTABRIQUE Par L. MENGAUD DEUXIÈME PARTIE NUMMULITIQUE HISTORIQUE C'est de VERNEUIL [6]. qui, le 12 mai 1849, dans une lettre adressée le D aline des environs de San Vicente de la Barquera et de | Colombres et le sépara du Crétacé avec lequel Schulz [1 et 3], Buvi- - gnier [2] et Paillette [4] l’avaient confondu. La description est courte et rapide, mais exacte; elle le reste dans _ses traits essentiels : « De San Vicente à Colombres, sur une étendue de trois lieues, le « 1 ee nummulitique prend un grand développement et il est .« souvent argileux comme dans les Alpes. 4 « À Colombres, c’est le beau idéal des Nummulites. Il y en a de +. « toutes les tailles, depuis la grosseur d’une petite lentille jusqu’à _ « plusieurs pouces de diamètre. Malheureusement ces géants sont très « difficiles à extraire de la roche, mais je vous en rapporte dont le __ « diamètre dépasse 2 pouces. Avec ces Nummulites j’ai trouvé le Cono- ee clypeus conoideus, l'Ostrea latissima ou tone de Crimée et la € Serpula spirulæa. De de... be groupe. nummulitique est en contact avec les calcaires __« à Spatangues..... : _ « :.... Avant d’arriver à San Vicente de la Barquera nous avions _ « observé dans les falaises qui bordent la mer une série de conglo-. « mérats, de grès et de calcaires argileux avec quelques petites Num- « mulites et des Orbitoides ? comme à Biarritz. Ces couches doivent 1 être supérieures au calcaire He tARE proprement dit. Dans son « Histoire des progrès de la Géologie », t. IT, 1850, pp. 12 20413, d’ARCHIAC résume la note précédente et donne la liste des fos- siles qui lui ont été soumis par de Verneuil. Il ajoute ensuite : _« Les bancs nummulitiques -sont ici en contact avec des calcaires « de la craie, remplis de Micraster cor-anguinum Agassiz, et qui les séparent des assises inférieures de la même formation. Ce sont de …_ soc D’HIST. NAT. 1921 (T. xLIX) 2 10 _ RÉGION CANTABRIQUE « grandes Orbitolites trouvées dans ces dernières, et prises pour des « Nummulites, qui avaient fait dire que ces foraminifères se trou- « vaient dans la craie... SE « ... Dans les Asturies (les couches tertiaires) ne se présentent _« d’ailleurs que par lambeaux, et elles ont subi les mêmes boule- « versements que la formation crétacée. €... Sur le versant méridional de (à Haine cantabrique, dans la « province de Léon, les Nummulites n’ont pas encore été signalées, et « les couches crétacées y sont recouvertes par un vaste dépôt de « poudingue tertiaire plus récent. à Dans le même volume (pp. 225 à 304, tableau de la faune nummu- litique), d’Archiac indique les gisements — principalement San Vi-. cente de la Barquera et Colombres — se rapportant aux provinces de Santander et des Asturies. F4 Amalio MAESTRE [21], en 1864, æonsacre les pages 74 et 75 au Num- mulitique de la province de Santander, et donne une figure représen- ”. tant les « couches voisines de l'embouchure du rio Deya ». | Le dessin, pris non loin du village de San Pedro de las Vaeras, per- met de voir en second plan la petite gorge nummulitique entre Mol- à leda et Unquera et la tranche des assises éocènes regardant vers le ce et plongeant au N. En arrière on distingue bien les deux « Sierras planas » (190 à 200 m. d’altitude) de Pimiango, à gauche, et de: Pechon, à droite, formées de grès paléozoïques; elles encadrent « Tina : Mayor », embouchure du rio Deva. Maestro signale pour la première fois le bassin nummulitique de San Roman, de 6 km. de long et 2 de large (manchon oriental). Il dési- gne le synclinal de San Vicente de la Barquera sous le nom de « man- chon occidental » et lui attribue environ 10 km. de one sur 3 de large. | Les deux bassins sont identiques, dit Maestre, et il donné alors” une brève description du « manchon » de San Roman. On y observe, de bas en haut, depuis la craie : s 1° Marnes sableuses bleuâtres avec une infinité de Fucoïdes, Spatan- gues, et un grand nombre d’autres fossiles. ° Grès calcaire grossier de couleur jaunâtre ou rougeâtre sans fos- siles. Gr 3° Calcaire bleu foncé, compact et propre à la construction avec Nummulites disséminées dans sa masse. | | 4° Calcaire sableux blanchâtre parâäissant provenir de la décompo- sition du précédent. Grande quantité de Nummulites, en général | de petite taille. Fe ir L'ONU Fr. GASCUÉ donne, en 1877, sa « Nota acerca del grupo numulitico de San Vicente de la Barquera, en la provincia de Santander » ST | C’est un travail consciencieux accompagné de 3 coupes et d’une ose a esquisse géologique au 1 : 100.000", en couleur. Les coupes sont orientées N. — $. et Gascué les étudie successi- ; A Vétude du Gréte que pour celle du Nummulitique. La première - : passe un peu à l'E. de la vallée du rio Deva et va de la Peña de Buelles: Da la mer par Molleda, Unquera et l’Alto del Calvario de Pechon. On 4 w voit nettement la série des assises crétacées et nummulitiques plon- * geant au N. et en contact par faille avec les grès dévoniens de l’Alto 4 del Calvario, lesquels sont séparés de la mer par des calcaires spathi- u ques à Encrines appartenant au Carbonifère. Le Nummulitique se développe du village de Molleda à des « grès _jaune-rougeâtre d’aspect semblable à celui des grès crétacés » en PL contact anormal avec le Paléozoïque. Il comprend les couches dési- - gnées par les lettres : F, G, H, I, J. (FF) Est un calcaire semi-cristallin, en concordance avec le Crétacé | et renfermant des Nummulites et autres fossiles mal conservés, diffi- . ciles à arracher de la roche. ._ (G) Grès passant rapidement à un conglomérat à galets siliceux et is atteignant la taille d’un œuf de pigeon. Epaisseur : 100 à 150 m. (H) Calcaire nummulitique riche en Nummulites de plus: ue - taille que celle de (F), quelques-unes atteignant 30 mm. de diamètre. … Gascué donne ensuite la liste des Nummulites citées par d’Archiac. () Marnes siliceuses blanc-grisâtre, que l’on peut bien étudier entre Pesues et Unquera. Peu de fossiles. _ (J) Calcaire siliceux, fendillé, avec Nummulites plus ou moins abon- dantes et quelques Serpula spirulæa. Puissance : 150 1. Avec ces dernières couches se termine le Nummulitique. EM Faisant abstraction des assises (J) qu’il n’a pas rencontré dans les YA autres coupes, Gascué partage le groupe nummulitique en deux étages : 4° Etage inférieur ou des calcaires avec quelques bancs de conglo- mérat et des Nummulites très abondantes. re Etage supérieur ou des marnes dans lequel les Nummulites son beaucoup plus rares. _ Crétacé et Nummulitique en concordañce et de stratification très régulière. Direction moyenne N. W. — S$S. E., inclinaison moyenne 85 à 40° avec pendange vers le N. La coupe 2 passe par la Florida, Labarces, Barcenal et le « Cueto . de Saria » (colline connue plutôt dans le pays sous les noms de « Peña Saria » ou « Peña Candil »). | : : De Barcenal à Peña Saria, le Nummulitique, d’après Gascué, est _ constitué par les couches inférieures: calcaires ou gréseuses qu’il a _ décrites dans la coupe 1. L’étage supérieur .marneux manque, au- _ dessus des calcaires s'étend un conglomérat sur l’âge duquel on ne peut dire autre chose, sinon qu’il est postérieur au Nummulitique. 4 | D’après cette coupe, le Nummulitique de Peña Saria buterait contre - le Crétacé, par faille plongeant au S., près du quartier d’Argüedes de … Lamadrid, Plus au N. les couches crétacées s’étendraient fort loin ve FE n. vers la mer, Se . 12 GR AA RÉGION | CANTABRIQUE La coupe 3 va du hameau de la Acebosa au « Cueto de Rambatlo > », au « Convento » (ancien couvent), à l’église de San Vicente, au ta 2 meau de Borias et à la mer. Elle met en évidence deux failles, l’une oser vers le S. qui met Fan en contact anormal le conglomérat post-nummulitique, que l’on trouve à 400 m. au N. de la Acebosa, avec des couches formant la masse prin- cipale du Cueto de Ramonillo et que l’auteur considère comme cré- tacées; l’autre entre le rocher de l’église de San Vicente et un lambeau de Trias compris entre les calcaires nummulitiques et le Crétacé: du « Convento ». Gascué signale dans les calcaires Re (couche. (G) coupe 3), sur lesquels sont bâtis l’église, le vieux château et la partie haute de San Vicente, la présence de nombreux fossiles parmi lesquels Serpula spirulæa et des Nummulites. En 1881, dans sa thèse, CAREZ [50] réserve les pages 237 à 240 au Tertiaire de la province de Santander. ve Pressé par le temps, il n’a pas visité le bassin nummulitique de San Roman. : | À San Vicente de la Barquera il observe que la ville est bâtie sur 50 m. de calcaire gris à Alveolina subpyrenaica et Num. exponens Sow. L’extrême pointe de la passe est Eocène (sans doute est-il question de la « Punta del Castillo de la Barquera »). Le rocher de San Vicente est entouré de trois côtés par l’eau et repose au S. sur le Néocomien avant les derntères maisons. Mais ce Crétacé est de faible étendue et bientôt, en direction d’Estrada, une faille fait apparaître les calcaires nummulitiques. Ceux-ci s'étendent vers l’W. en direction de Colom- bres. L’auteur donne alors une coupe N. — $. au 8”° km. de la route de San Vicente à Colombres (village d’Estrada). “ For — 60 m. de calcaires à Alveolina subpyrenaica à la base. — Au-dessus, calcaires d’abord sans fossiles, puis chargés de nom- breux Pectens. — Couche à Num. perforata. — Au-dessus, marnes bleues contenant à la base Num. complanata et Cidaris subularts. Ces marnes se terminent au contact de calcaires d'apparence an- cienne qui se continuent jusqu'à la mer. En résumé, le terrain nummulitique d. la province de antiee. forme une longue bande dirigée de l'E. à l’W. et se prolongeant un SA peu dans la province d’Oviedo. io de strates vers le Ne, composition très uniforme. Cette bande, large de 3 km. environ, est séparée de la mer par : une bande très étroite d’un calcaire considéré comme carbonifère. Le rocher de San Vicente avec sa prolongation vers l’W., Rae isolé de la bande principale. La puissance totale de l’Eocène de la province de Saniandee ne.» dépasse pas 60 m., bien inférieure à l’épaisseur considérable du Ter- tinire en Aragon ” en Catalogne. Cette DoponAnse réduction ju. “ < suivante : ie. — Calcaire crétacé ; 2. — Calcaire à Alvéolines ; 3. — Calcaire à Nummulites perforata ; 4, — Marnes à Num. complanata ; 5. — Marnes bleues ; Fe Faille ; 6. — Calcaire carbonifère (s étendant jusqu’ à la mer). : Ajoutons que M. Carez signale (p. 105) la découverte d’une « grande à | Orbitolite très renflée au centre » non loin du pont de la Fabia entre _ Comillas et San Vicente. M. H. Douvillé a reconnu que cette € Orbi- tolite » était une Lépidocycline; j'ai pu ensuite retrouver le gisement de M. Carez, puis en découvrir de nouveaux, à l'E. et à l’W. du cap Orfambre, au hameau de Repuente et dans les landes qui s’étendent . _entre la route de San Vicente à Comillas et le cap Oriambre. -_ Une-note de QuIROGA ([57], 2 Ds 220); en 1887 donne quelques - détails sur le « Nummulitique du château de la Barquera » (rive W. de _ l'entrée de la ria de San Vicente) et du « cap Oriambre ». _ Les premiers faits, encore inédits, touchant l'existence du Num- mulitique en ces deux points sont dus à Gonzalez Linares.... Castillo de la Barquera. — Le Nummulitique débute au voisinage de Ja route de Pesues et se prolonge parallèlement à la ria formant le coteau sur lequel sont l’ermitage et le château en ruines de la Bar- _quera. Une dépression le sépare de la hauteur (cerro) sur laquelle est” le phare, et là, les prés, des jardins et la végétation empêchent de voir le contact avec le Crétacé. Forme d’un coin dont la tête est à la Barquera et la pointe à côté du pont de Pesues. Par cette extrémité il repose en stratification discordante sur les calcaires marneux séno- _niens pétris de Micraster coranguinum qu’il y a sur le bord de la ria. Contact difficile à voir vers la Barquera. Ce Nummulitique, de direction E. N. E. — W. S. W., est presque _vertical, avec un léger plongement N: W. ou N° N. W:et-il présente, de bas en haut : (a). — Calcaires argilo-sableux, avec peu de Nummulites, quelques vertèbres de poissons et Xanthopsis Dufouri Milne Edwards (déter- , miné par Mallada), crustacé très bien conservé. Nodules de limonite. ER (b). — Calcaires marneux, avec des Nummulites très abondantes, Pecten et beaucoup de restes d’ Echinodermes. _ (c). — Calcaires vitreux, très fissurés, avec peu de Nummulites, ces _ dernières paraissant comme fondues dans la masse. (d). —_Calcaires vitreux, fissurés, sans fossiles, avec surfaces glis- santes. Cap Oriambre. — Le Nummulitique, après avoir formé le massif ” du promontoire (51 m. d’alt.), s'étend le long de la côte en une bande _ de 50 m. de large à peu près jusqu’au N. E. du village de Oriambre et 14 RÉGION CANTABRIQUE Ë près de lanse de la Rabia. Il repose sur le Sénonien (sic), € au contact. duquel un ruisseau s’est ouvert un passage. ; Calcaire gris, riche en grandes Nummulites au sommet du pro- montoire qui avance dans la mer. Ce calcaire est d'aspect cristallin et plus pauvre en fossiles dans la cime plus élevée placée en arrière. Quiroga signale Xanthopsis Dufouri dans la partie inférieure de ces calcaires qui donnent sur la plage. Il rattache le Nummulitique du cap Oriambre à la bande de San Vicente de la Barquera, Prellezo et Santillan (hameau entre San Vicente et Prellezo). Il ajoute que Peña Candil forme une partie de la bande Nummuli- tique méridionale avec direction N. W. — S. E. qui s’unit à la précé- dente entre Prellezo et Munñnorrodero pour constituer l’Alto de Molled:A et entrer dans les Asturies par Unquera et Molleda et former le Num- mulitique de Colombres. En résumé, Quiroga fait connaître le Numuliton du cap ‘Oriam- bre, encore inédit, et donne un aperçu de celui du Castillo de la Barquera rapidement signalé déjà par Carez (1881). IL attribue au Crétacé les terrains voisins du cap Oriambre, insistant principalement là-dessus dans une note publiée quelques pages avant celle que j’ana-: lyse (v. [57], 2°, p. 217) et qui renferme le « profil d’une petite por- tion de la côte entre la Braña et le cap Oriambre ». Or c’est justement dans ces falaises, à l'E. de San Vicente, le long de la « playa del Sable Meron », que se développent les conglomérats oligocènes considérés par de Verneuil comme post-nummulitiques, dès 1849 (v. ci-dessus). MazLLADA, en 1907 ([E.], t. VI, Eocène, Oligocène, et Miocène), donne un résumé des connaissances acquises sur l’Eocène des provinces d’Oviedo (Asturies) et Santander. L’Eocène marin forme une petite bande allant de Colombres (Asturies), à San Vicente de la Barquera (Santander) et se compose des quatre horizons suivants : 1. — Calcaire à Alvéolines ; 4 2. — Calcaire blanchâtre à Nummulites perforata ; 3. — Marnes cendrées à Num. complanata; 4, — Marnes bleues sans fossiles. Les couches en concordance avec le Crétacé plongent de 80° ai N. à Colombres, et se pin en synclinal entre Colombres et San Vicente. ; Mallada donne ensuite une liste de fossiles d’après de Verneuil et d’Archiac (v. ci-dessus), puis il résume la note de Gascué sur le Num- mulitique de San Vicente de la Barquera et les pages de Carez con- cernant la province de Santander. Il ajoute (p. 21) que Sullivan et O’Reilly, qui avaient déjà délimité l’Eocène de cette région dans leur carte de 1863 [20], ont trouvé Hemipneustes radiatus Agassiz dans les calcaires nummulitiques inférieurs de Peña Candil, près de Roïz. J’ai publié quelques notes sur le Tertiaire de la province de San- tander en 1908 [78], 1910 [81, 84], 1911 [87] et fait connaître en particulier l’existence de l’Oligocène à Lépidocyclines dans la région # ’ € x DRE DT LL AMRE E4E En EOCÈNE INFÉRIEUR a 15 comprise entre la ria de San Vicente, le cap Oriambre, la ria de la Rabia et le village de la Revilla. DivisioN DU NUMMULITIQUE. Je distingue dans la province de Santander : OLIGOCÈNE (Néonummulitique) supérieur — PRIABONIEN. no moyen (CUISIEN (YPRÉSIEN) + Lu- TÉTIEN). inférieur (MONTIEN? + THANÉTIEN + SPARNACIEN). (Eo. et Mésonummulitique) LL — EOCÈNE INFÉRIEUR Les niveaux inférieurs de l’Eocène sont peu connus jusqu’à présent dans la région cantabrique, où l’on n’a guère signalé que la présence de « calcaires à Alvéolines » sans plus. (V. ci-dessus. Historique, Carez, Mallada). » Je les ai spécialement étudiés : 1° Près du village de Roïiz (quartier ou « barrio » de las - Cuevas) et en particulier le long de la voie ferrée du chemin de fer de Santander à Llanes, aux environs de la station de Roïz, puis, plus à l’W. dans les pentes S. de la haute colline désignée dans le pays sous les noms de « Peña Saria » ou « Peña Candil ». Cette crête domine au S. la ria de San Vicente de la Barquera et atteint 325 m. d'altitude. 2° À la gorge de Barcenal, creusée par le rio Escudo dans le chaîinon nummulitique de Peña Saria. C’est une bonne coupe naturelle et les tranchées.et tunnels du chemin de fer Cantabri- que (section comprise entre Roiz et San Vicente de la Barquera) facilitent encore l’étude géologique de ce point. 3° À la « Sierra de Lleno », où l’Eocène inférieur se pré- sente comme un lambeau de faible étendue conservé dans un pli synclinal au sommet du Campanien. Altitude environ 600 m. Je vais exposer successivement le résultat de mes études sur le terrain, en ces points placés au S. du synclinal nummulitique de San Vicente de la Barquera. 16 RÉGION CANTABRIQUE FRA E Environs de Roiz Peña Saria (Peña Candil). Gorge de Barcenal. Les pentes S. de Peña Saria permettent d'observer une bonne succession des couches inférieures du Tertiaire qui paraissent v atteindre une puissance voisine de 300 m. Vers l’W., elles s’amin- cissent rapidement, ainsi qu’on peut le voir à la gorge de Bar- cenal et sur la route de San Vicente à Labarces; enfin, dans les Asturies (environs de Colombres et de Tresgrandas), elles se réduisent à une faible épaisseur de grès ou de marnes sableuses sans fossiles et de calcaire à Alvéolines. Substratum crétacé. — Il est constitué par des grès glauconieux gris ou verdâtres, ne renfermant guère que des débris d’Echi- nides et d’Ostracés indéterminables. Dans les bancs élevés sur- tout, les concrétions siliceuses sont fréquentes. C’est dans ces couches que le torrent appelé rio Escudo a creusé sa vallée, très tortueuse, à l’W. de Ia station de Roïiz sous la partie culminante du chaîinon nummulitique de Peña Saria. - | Les derniers fossiles recueillis à 50 m. environ au- “dessous du poudingue de base du Tertiaire sont : 1° Des Echinides : Pyrina petrocoriensis Desmoulins assez abondante, accompagnée de quelques réguliers : Typocidaris, Sa- | lenia, faune à caractère campanien d’après J. Lambert. 2° Rhynchonella difformis d'Orb.; Rhynch. Eudesi Coq. fré- quente et identique aux échantillons des Petites Pyrénées, prove- nant du Campanien du Piquon de Roquefort, niveau immédia- tement inférieur au calcaire nankin de Leymerie. 8° Exogyra Matheroni d’Orb., représentée surtout par des for- mes épineuses et de petite taille, comme Exog. spinosa Matheron des Martigues. Ces grès campaniens reposent sur les grès et marnes dans les- quels. abondent WMicraster corbaricus Lambert et formes voisines, en sorte que la succession que l’on peut relever dans la vallée du rio Escudo, sous Peña Saria et un peu à l’W. de la station de Roiz, est la suivante: 2 A) Marnes et grès santoniens à Micraster corbaricus. B) Grès glauconieux campaniens à Pyrina petrocoriensis et Rhynchonella Eudesi. C) Brèche et conglomérats de as du Tertiaire. “(xoutouwufor — psoynuvib puipissy ‘snyoynuvjd *N] ‘Sn9190D ‘um € U9ISIN’)) EIIUS VU94 9P JOUUMOS np SaU2Nn07) — ‘(/ ‘U9ISIN") NP 9SU4 EI E S921$ J9 ONSUIPNOJ ‘« S09FEIP 8 SOUCI » — ‘(9 "SOUI[O9A[Y J9 WMIUUMUJOUJIT LR DABO[T) — ‘(G ‘JOUIUIOS NB 79 9SE4 EI E XN9S91$ Sa 2948 (SN919D]D ‘WnN ‘Doinuallidqns ‘a]y) SOUIJO9AIY & 91LB9I) — ‘(y ‘XN9S915 SOUCE 9294 ‘SOPIJOIIN U 9IIU9I87D) — ‘(£ ‘SOAIBAIG 9P 39 SopodO19JSUn 9p So[NOUr no SII{9P SoiUI oue[q DIICOLET) — ‘(G "SP[BOIOAUI S9I$ 9Pp SJUEX }9 SOU9QI 9P SAUCE 99AE ANOIIDJUI 9U990H,[ 9P 2SE4 9P JUIHUWIOFUOT) — ‘(I ‘IUOIOUJDW DAborY ‘isopn4 Dijauoyouhñiyy ‘sisuorrooo1jod puirfiq e “‘Xnoruoone$ ‘sinp soi ‘uoruedue) — ‘(4 : ‘SNILIDGIOD J9]SDI91JY R S9I$ 9 SOSIIS SOUIUN ‘UOIUORUES — ‘(Y C(ZIOH 9p SUOITAU9S So] suëp ostid orqdeisojzoud oun soide.q) ‘(l1PUD}) DU?) ‘DIIDS, DU24 ‘UObINf 2P 0214 ‘OU9]TT 2P DIIIIS D] 9P JWOIX — “Yp ‘OM EOCÈNE INFÉRIEUR ini (5° Ar) 99 OUaIT 9P viiote 3; O su SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) DA € Vas - RÉGION CANTABRIQUE Niveaux de l’'Eocène inférieur. Ils débutent par une formation grossièrement détritique ravi- nant le Campanien sans discordance appréciable, puis viennent des dépôts calcaires avec intercalations gréseuses plus « ou moins s importantes. On peut y distinguer : 1. — Brèches, conglomérats et grès formés d’éléments em- “ À] > ie N Le ED Le) Escudo F.C Cantabrico Voie ferrée É--_Rio Fic. 45, — Eocène inférieur de Pena Saria. (Profil d’après une photographie) - (Légende dans le texte.) pruntés aux bancs sous- -jacents: leur épaisseur varie de 2à 5m, suivant les points. 2. — 25 à 30 m. d’un calcaire blanc ou de couleur très claire, à grain fin, carié par places, de cassure esquilleuse. Il est très peu fossilifère dans les points où je l’ai examiné et je me suis long- temps demandé si ce n’était pas un calcaire lacustre. J’y ai trouvé ensuite des moules de Gastéropodes indéterminables et une em- preinte reconnaissable de Cérithidé. Cette dernière, et un moule que je ne puis guère attribuer qu’à un Cardium, s’opposent à une origine d’eau douce pour ce calcaire. Quoiqu'il en soit, la rareté des organismes empêche de lui assigner un âge précis. 3. — Calcaire à Miliolites. 50 à 60 m. de calcaires à Foramini- : fères, dans lesquels dominent les Miliolidés : Biloculina, Trilocu. 388 COS EURE EOCÈNE el RreUR ER , 19 E “ina, Quinqueloculina, Pentellina. Les Textularia y sont fré- _ quents et l’on y voit aussi Orbitolites complanatus de petite taille “et à test épais. Latéralement, il passe à des formations gréseuses, he argileuses ou marneuses, sans fossiles ou, du moins, très pau- _ vres en organismes. J'emploie le terme de calcaire à Miliolites pour marquer son __ analogie avec le « calcaire à miliolites » de Leymerie, qui repré- % sente le niveau inférieur de l’'Eocène dans les Petites Pyrénées. 4. — Calcaire à Alvéolines. Sa première observation dans la ré- gion cantabrique est due à M. Carez (V. ci-dessus). : Sur les pentes S. de Peña Saria, ces couches atteignent une puissance de 160 à 180 m. ét débutent par des bancs gréseux pau- .. vres en fossiles pour devenir ensuite plus calcaires et très riches - en Alvéolines. Les Miliolidés y sont communs et, enfin, on y ren- * contre des Nummulites d'autant plus abondantes, que l’on se rap- proche davantage de la partie supérieure de cette série. Le calcaire‘à Alvéolines ne m’a donné que des Foraminifères pare lesquels je signalerai : : | A lveolina oblonga, d’'Orb. Alveolina ina Leymerie et sa var. globosa. _ Flosculines, surtout abondantes dans la gorge de Barcenal 10 _ creusée du S. au N. par le rio Escudo dans le chaînon de Peña Saria, à l'W. du point culminant. : Operculina cf. canalifera d Archiac et CRRAS Sp. È 5 Orbitolites complanatus Lam. * Nummulites atacicus Leym. _ . - Et le couple Num. globulus Leym. (forme B). LR ACSR _ Num. Guettardi d’Arch. (forme A). Vers sa partie supérieure, le calcaire à Alvéolines se charge de grains de quartz et devient plus gréseux. 5.— Enfin, il se termine par 20 à 30 m. d’un calcaire dur, blanc 4 ou très clair, riche en Lithothamnium et Lithophyllum (M P. Le- SI moine) et qui s’accuse dans la topographie par une barre blanche ou un ressaut très net. ‘+ _ Les Alvéolines et Flosculines précédemment citées y sont com- …__ ‘munes et j'y ai vu aussi quelques petites Nummulites lenticu- - _Jaires du groupe de N. globulus Leym. | à Vers l’W., les faciès de ces termes inférieurs du Tertiaire chan- . gent rapidement et la faune devient très pauvre. : 90 RÉGION CANTABRIQUE Ainsi, à 2 ou 3 km. de Roiz, à l’entrée de la gorge et près du moulin de Barcenal, les termes inférieurs de l’Eocène se rédui- sent aux dépôts suivants | 1° Argiles et marnes grises dans lesquelles je n'ai pas recueilli de fossiles et qui PÉRpIReenEe les niveaux 1, 2, 3 de la base S. de Peña Saria. : | 2° Grès calcaires sans fossiles couronnés par des calcaires compacts esquilleux à Lithothamnium. Ils sont l'équivalent des couches (4) et (5) ci-dessus. Dans tous les cas, ils sont surmontés Moulin de F1G. 46. — Coupe au moulin de Barcenal: B. — Grès glauconieux campaniens. 1, 2, 3. — Argiles et marnes grises. 4, — Grès calcaires. ” 5. — Calcaire à Lithothamnium. 6 7 . — Bancs à dragées. . — Calcaire à Num. atacicus, N. planulatus; Alvéolines. (Cuisien). L À immédiatement par les « bancs à dragées » de la base de l'Ypré- sien. | FA Le calcaire à Lithothamnium doit se terminer en biseau dans | les landes voisines des villages d’Estrada et de Serdio, car je n’en ai plus trouvé trace à l’W. de ces localités. | J’ai retrouvé ce calcaire à Alvéolines, bien réduit en épaisseur, sous le « banc à dragées » dans la vallée du rio Cabra, près du village de Tresgrandas (Asturies). Il n’était séparé des calcaires aptiens (chevauchés par le Paléozoïque de la Sierra plana de la Borbolla) que par rs mètres de marnes et argiles grises sans fossiles. Cette région paraît très proche de la terminaison occidentale du bassin nummulitique de San Vicente dè la Barquera. À do: MEL EOCÈNE INFÉRIEUR Aa Sierra de Lleno. C’est une hauteur bien visible des alentours de la station de Roiz dont le sommet, en forme de plateau, peu étendu, dessine nettement un fond de bateau. Elle se place au N. de la crête et .de la mine de la Florida et à l’W. du village de Labarces. Son altitude, d’après les indications du PAROLE altimétrique, est FR voisine de 600 m. La route de Labarces à Bielva passe au N. de la Sierra de Léo par un col de 300 m. d’altitude environ, et l’on peut observer entre ce col et la partie la plus élevée, la succession suivante : S 9 S o BT N RENAN ent GRADE) Toni Et 5 : = 5 a. v o — V A Sn Ss (2) 4) nf be die) T's CZ LED ne 224 L'PTT À CLÉS Fi. 47. — Coupe du sommet de la Sierra-de Lleno. (Légende dans le texte.) | - (A). — Santonien. Grès et marnes gris à Micraster corbaricus et M. coranguinum très abondants, avec Echinocorys vulgaris et _ Inoceramus, sur lesquels reposent 60 à 80 m. de grès plus com- pacts, à miches, sans fossiles. (B). — Campanien. Grès durs, glauconieux, gris-verdâtre en profondeur, jaunâtres en surface par altération, renfermant des débris d'organismes indéterminables. Ils sont du même type que les grès campaniens de Roïiz précé- demment. décrits. (1,2, 3). — Ces grès sont ravinés et recouverts en concordance | par un banc de poudingue (P.) qui est la base de grès blancs sans _ fossiles. L'ensemble de ces couches atteint une épaisseur d’en- 22: | RÉGION CANTABRIQUE viron 90 m. Le poudingue renferme des galets quartzeux roulés dont la Po N peut atteindre celle d’une pomme. (4). — Enfin, couronnant la hauteur et avec l’aîlure d'un fond. de synclinal peu incurvé, on trouve 30 à 40 m. de calcaires durs à Foraminifères, parmi lesquels dominent les Alvéolines. Ces der-_ nières sont des formes courtes et renflées à TAPPEORE de F4/0, subpyrenaica et de sa variété globosa. : On peut encore y observer des Flosculines, de nombreux Mi- liolidés (Biloculina, Triloculina, Quinqueloculina). Un échantil- lon poli montre deux sections de Nummulites de 2 à 3 mm. de dia- mètre, dont l’une est”une forme mégasphérique du type de N. Guettardi. Mais les Nummulites sont peu abondantes dans cette roche et ne sont représentées que par de petites formes. Quelques sections d’Orbitolites complanatus, de petite taille, peuvent encore y être notées. : | Le tout est réuni par un ciment calcaire à structure oolitique. J’estime que les niveaux 1, 2, 3, sont comparables au poudingue de base, au calcaire blanc et au calcaire à Miliolites de Peña Saria et que le niveau (4) est l’équivalent du calcaire à Alvéolines ei Lithothamnium (niveaux 4 et 5). | FAUNE DU THANÉTIEN ET DU SPARNACIEN DES ENVIRONS DE ROIZ. ET DES PENTES SUD DE PENA SARIA.. Comme on a pu le voir par les énumérations précédentes, les cou- ches inférieures de l’'Eocène ne m'ont fourni que des Foraminifères. Mallada ([E.], t. V, Infracretaceo y Cretaceo, p. 62) cite Hemipneus- tes radiatus Agass. comme trouvé vers 1863 Fa les niveaux infé- rieurs de Peña Candil (Peña Saria) par Sullivan et O’Reïlly (1), et il en conclut à la présence du Danien sur les confins des. EDUIEeS ÀÈ Santander et des Asturies. (1) Voici le texte de Mallada : « Danés (Danien). — Senales de esta edad debe haber en los confines de « esta provincia con Asturias, a juzgar por el hallazgo del "Hemipneustes « radiatus hecho por Sullivan y O’Reilly, quienes consideran este yacimiento « como la base del terciario (v. Bibliographie [20]). Este especie caracte- « ristica se encuentra en el cerro eña Candil, a una legua de San Vicente « de la Barquera en una caliza suavemente. inclinada al N., sobrepuesta a « una arenisca blanquecina que en sus capas inferiores contiene guijas « CUarTZOSAaS Y passa à un conglomerado, base de la formacion, sobrepuesto. « a las margas con Micraster coranguinum. Sobre esa caliza yacen unas « arcillas muy plasticas, rojizas, blancas y azuladas, alternantes con una « pudinga de cantos de cuarzo y cemento calizo con lechos de caliza y con « otros de marga carbonosa que deben ser de la misma edad. » EOCÈNE INFÉRIEUR 23 5 J'ai beaucoup cherché, malheureusement sans succès, à retrouver DE da faune danienrie; je dois ajouter que je n’ai pas trouvé davantage de faune montienne. Orbitolites complanatus Lamarck 1801. Cette espèce bien connue du calcaire grossier parisien est repré- Ne pre de Roïz dans le niveau 3 (calcaire à Miliolites) et surtout dans le niveau 4 (calcaire à Alvéolines). Elle apparaît assez bas dans la série, et se montre, sur toutes les sections où je l’ai observée, de petite taille et de test épais, comme encroûté. x ALVEOLINA Le Les calcaïres à Alvéolines renferment côte à côte l’Alv. oblonga d’Orb. du Soissonnais et l’Alv. subpyrenaica Leym. avec sa var. globosa de la Montagne Noire, des Corbières et des Petites Pyrénées. Alveolina oblonga d’Orbigny 1825 (Prodrome, 24° étage, n° 691, t. IL, 2 _P. 336) est une espèce du Cuisien du Soissonnais et de Couiza (Aude) FE figuré correctement, en 1838, par Potiez et Michaud (Galerie des Mol- lusques du Muséum de Douai, t. [°, p. 42, pi. 10, fig. 9, 10). __ Je l’ai trouvée un peu plus grande que le type mais bien caractérisée | _ par sa forme cylindrique et ses bouts arrondis, dans la partie $. de la | _ gorge de Barcenal. Elle se trouve là dans un calcaire tendre, crayeux, - _ à Orbitolites complanatus. Un certain nombre de sections sur les faces - polies des roches que j’ai examinées doivent aussi lui être rapportées. Alveolina subpyrenaiea Leymerie 1846 (Mém. sur le terrain à Num- mul. des Corbières et de la Montagne Noire. Mém. S. Géol. Fr., [2], t. L*, p. 359, pl. 13, fig. 9 a, b, c). La variété globosa est représentée _ (fig. 10, a, b, c). Ces deux formes à profil elliptique, se montrent dans toutes les surfaces polies ou les lames minces des calcaires à Alvéolines de Roiz et Peña Saria. Se _ Les Alvéolines présentent fréquemment la « flosculinisation » en particulier dans le niveau supérieur (calcaire à Lithothamnium). e S OPERCULINA _Operculina cf canalifera d’Archiac enogs. 1853, p. 182, pl 12; Be f5.1 à b, co). É | L'O. _canalifera figurée par d’Archiac est, dise son. texte, une. - espèce de 10 à 12 mm. de diamètre, qui offre des caractères intermé- : diaires entre les O. ammonea et O. granulosa Leym. Le cordon spiral . est assez saillant. L'espèce est citée de l’Inde et des Corbières. D c7--Mes échantillons d’Operculines du calcaire à Alvéolines de Peña ._ Saria, ont de très grandes analogies avec les figures de d’Archiac, mais ‘ 24 RÉGION CANTABRIQUE leur taille est plus grande et la croissance des tours est plus rapide. Leur état incomplet ne me permet pas de conclure à l'identité. Operculina sp. Sections d’Operculines (dont une mégasphérique) vues sur des surfaces polies de calcaire à Alvéolines. Ces formes à cordon spiral plus fin que l’O. canalifera me paraissent se rapprocher davan-, tage de l’O. ammonea Leym., mais je ne peux leur donner, avec certi- tude, aucun nom spécifique. NUMMULITES (1). Nummulites atacicus Leymerie 1846 (loc. cit. }, p. 398, pl. B (13), fig. 13). D’excellentes descriptions et figures de cette espèce de là on de l’Aude (Atax) ont été plus récemment données. Boussac. Pal. Num. alp., 1911, pp. 28 à 32, pl. 2, fig. 26; pl. 8, fig. 15; pl. 5, fig. 14. : Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pp. 38 à 41, pl. 3, fig. 1 à 6. Num. atacicus, de petite ou moyenne taille (diamètre inférieur à 10 mm. en général), est commune dans le niveau 4 (cale. à Alvéolines) de l’Eocène inférieur des environs de Roiz. Les échantillons, usés natu- rellement, montrent la disposition tourbillonnante typique des filets. Les autres caractères vus sur des sections ne laissent aucun doute sur l'identification des exemplaires de Peña Saria avec ceux des Corbières et de la Montagne Noire, en particulier avec des échantillons prove- nant de Moussoulens près Montolieu (Aude). Il est à peu près certain que Num. subatacicus H. Douvillé 1919, forme À (mégasphérique), doit accompagner N. atacicus, forme B (mi- crosphérique); je n’ai pas rencontré d’échantillons présentant des caractères assez nets pour la citer. Nummulites globulus Leymerie 1846 (forme B). Nummulites Guettardi d’Archiac et Haime 1853 (forme A). Num. globulus Leymerie 1846 (loc. cit.), p. 359, pl. B (13), fig. 14. Num. Guettardi d’Archiac et Haime 1853. Monogr., p. 150, OS PORTE fig. 18, 19. Descriptions et figures les plus récentes de ces formes couplées dans : Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pp. 54 à 58, pl. 1 fig. 1aà 17. Je rapporterai à ce couple de nombreuses sections de Nummulites lenticulaires dont le diamètre n’excède pas 2 à 3 mm., qui présentent un bouton blanc médian (caractère que l’on trouve aussi dans les jeunes de N. atacicus) et dont les filets, d’abord droits, Hobia légèrement falciformes à la périphérie. N. globulus et Guettardi accompagnent.N. atacicus dans de niveau 4 se à Alvéolines). (1) Pour les abréviations dans les indications bibliographiques wv. ci- dessus, p. 20. EOCÈNE INFÉRIEUR 25 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS. La série que je viens de décrire et dont la puissance peut atteindre 250 à 300 m. sur le flanc S. de Peña Saria, renferme une faune de Foraminifères que l’on connaît dans les COUCHES - INFÉRIEURES DE GAN (Num. atacicus, N. globulus, Alveolina oblonga), mais les Nummulites granuleuses du groupe de N. Lu- cast, paraissent.y faire défaut. De même le couple Assilina granu- losa — Leymeriei ne s’est pas encore montré à ce niveau dans la région cantabrique. < _ On connaît encore la même faune sur le versant S. de la Mon- tagne Noire : couches à-Num. atacicus, N. globulus, Alveolina subpyrenaica entre Montolieu et Moussoulens, toujours dans les _ niveaux inférieurs de l’Eocène. Enfin, dès le début, j'ai été frappé des analogies que l’Eocène inférieur cantabrique présentait avec celui des Petites Pyrénées de la Haute-Garonne, à part quelques différences de faciès à carac- tère local. Dans les deux régions, on trouve des dépôts néritiques sublittoraux à Foraminifères (Miliolidés, Alvéolines) et algues calcaires, ce qui accentue les ressemblances. Mais tandis que dans les Petites Pyrénées il y a passage insensible du Crétacé au Ter- tiaire par des dépôts montiens bien caractérisés, je n’ai rien vu de semblable dans la province de Santander où je n’ai à faire valoir aucun argument pour ou contre l’existence du Montien. Comme je l’exposerai avec quelque détail un peu plus loin, le Cuisien cantabrique est caractérisé, en particulier, par la pré- sence de Num planulatus, bien connue dans le Cuisien du bassin de Paris. N. planulatus a été également retrouvé dans les cou- ches supérieures de Gan (Basses-Pyrénées), en compagnie de N. atacicus et du couple Assilina granulosa — Leymertei; une _ faune identique existe au-dessus des « bancs à dragées ».(cou- ches 6) dans les couches du sommet de Peña Saria (couches 7). Les niveaux 1 à 5 de Pena Saria, du poudingue de base au calcaire à Lithothamnium inclus, correspondent donc aux trois étages -Montien ?, Thanétien, Sparnacien de l’Eonummulitique. Le Mon- Lien étant douteux, peut-être n’y faut-il voir que l’équivalent du Thanétien et du Sparnacien. ÉTAGES RÉGION CANTABRIQUE : GAN Montien ? | Niveaux Thanétien 1288 Sparnacien 26 RÉGION CANTABRIQUE Quoiqu'il en soit, ce complexe se divise assez naturellement en deux séries : - ; 1° Niveaux 1, 2, 3 : poudingue, calcaire blanc, calcaire à Mi- liolites, le tout passant latéralement vers l’W. à des marnes ou argiles sans fossiles. ve - 2° Niveaux 4 et 5 : calcaire à Alvéolines, avec bancs gréseux, couronné par le calcaire à Lithothamnium. Le premier se pré- sente à peu près constamment au S. du bassin nummulitique de . San Vicente, mais très réduit en épaisseur dans sa partie occi- dentale (environs de Colombres et de Tresgrandas). Le second, d'importance variable d’ailleurs et qui peut n'être qu’un faciès local, ne se retrouve plus à l’W. de Serdio et d’Estrada. sie Voici comment je comprends le synchronisme avec les régions connues de l’Aquitaine et la concordance avec les étages classi- ques du bassin anglo-parisien. re N Niveaux 1 à 5 du S. de Peña Saria = (Montien ?), Thanétien, Sparnacien. ; y de la Haute-Garonne Poudingue et grès J'passentlatérale-| Couches : à mentv.l'Waädesl. +, . Calcaire blanc argiles et marnes inférieu Niveaux Calcaire et grès à Alvéolines … 4, 5 | Calcaire à Lithothamnium Les couches inférieures reposent tantôt sur le Campanien (S. de Peña Saria, Sierra de Lleno) ; tantôt sur le Santonien à Micraster corbaricus (vallée du rio Deva près de Molleda); tantôt sur les calcaires à Rudistes aptiens (vallée du rio Cabra entre la Franca et Tresgrandas). | Le lambeau isolé de la Sierra de Lleno est un témoin méridional de l’'Eonummulitique. L'absence de témoins analogues pour le Cuisien et le Lutétien me paraît correspondre pour ces derniers à : une extension différente. De plus, l'existence d’assises détritiques, parfois assez grossières (niveau 6 — bancs à dragées) au-dessus du calcaire à Alvéolines, marque une coupure importante entre PETITES PYRÉNÉES Calcaire à Miliolidés | sans fossiles). res | Calcaire à Miliolites. Couches | Calcaire à Echinanthus. || {moyen | Marnes à Ostrea uncifera || nes et Velates Schmideli. re RAA ln Ce EOCÈNE MOYEN 27 Es * de * ; 1 _ le Sparnacien et le Cuisien. Ce dernier étage s’allie étroitement au Lutétien, disposition que M. Doncieux a signalée déjà dans les Corbières orientales (1). IL — EOCÈNE MOYEN (Cuisien et Lutétien.) Une nouvelle série de couches, débutant par’un poudingue de base, que je désigne sous le nom de « bancs à dragées », recou- vre les dépôts de l’Eocène inférieur et se présente en bande continue depuis la route de Roiz à Vallines, à l'E, jusqu’au village de Tresgrandas, à PW., dans les Asturies, en passant par _ Colombres. Bien développée et ne on la partie méridionale du bassin tertiaire de San Vicente de la Barquera, elle peut atteindre 3 à 400 m. de puissance et représente la masse principale du Nummulitique, celle qui a été signalée par de Verneuil, puis étudiée par Gascué et M. Carez. Les calcaires y dominent et sont littéralement pétris de Nummulites et d’Assilines dans certains Hancs — | | La succession que jy ai relevée est la suivante, en allant de la base au sommet; le numérotage suivant celui de l’'Eocène in- … férieur : : _6. — Bancs à dragées. 7. — Couches du sommet de Peña Saria, ou niveau à Num. ata- cicus, N. planulatus, Assilina granulosa, Ass. Leymertei. 8. — Couches à grandes Assilines (Ass. granulosa passant à À. exponens), à grandes Alvéolines (Alv. elongata); Num. urontensis Arnold Heim. 9. —— «Couches de Colombres, ou niveau à Num. aturicus, dans la | partie supérieure duquel vont abonder les grandes Num- mulites : N. millecaput Boubée (— complanatus). 10. — Grès de la Acebosa. *p al étudié cette série en allant de l'E. à a VW. ie Sur la petite route qui va de la station de Rofzi au village de Vallines. () DoxcIEUx. Monogr. géol. et paléont. des Corbières orientales, Annales Univers. Lyon, fase. 11, 1903, p. 186. F { à -21U201A uDS 2p uounys D] J9 PS0q29Y, D] ID omuowvy 2p 0J0n”) 2] 19 106IOH 21JU9 uoñout 2U290 2p 94n09 —"6ÿ ‘OM ï : e PR en an PS ET O L Pas oo PL ERS EUR ba eo L as) Qu "y UE: « 10} o4 © es tn - DU si TES ® ÿ A $ = a 7 A , re ‘e@ & tr ae N A & : a S & c ù < à Fe 2.2 ae : | à AE A ee CE O 9 ® P al RU A Z o = « : Z Cér 3° Ly ‘y ‘$ÿ sor anod onb opuoa$2 oW9J{) ‘OJJIUOWMHM 2p 0J0n) ND OU9JT 2p DAIIS D] 0P 2407) — ‘gp ‘OM Ke “ ti = = : [de RSS 7 « _ “N ff] 6 [È S > DR Lin 5 a : EM AS 6 5 9 vk mn : 3 O a, © ‘ 5 * : à \ \ + s- £ © æ ‘ <£ ï ' ie 5 FF eue ; Se a NE 2. mU'e ï Le! à GÉNIE AT D < Pa ' Se P'AIILG 2P Sr ne 8 " 5 En Lo A NW ?2:: a À = oc 5 SU A æ % cs 3 3 He .à € Le] Be LS # à 4 C 28 EOCÈNE MOYEN 29 4 Sur la partie culminante de la crête de Peña Saria et ses pentes D Net W. | 74 Dans la gorge de Barcenal, principalement entre les kilomètres … 62 et 64 de la voie ferrée. - Sur le plateau entre les hameaux de la Acebosa et de Hortigal (routes de San Vicente de la Barquera à Labarces et à Estrada). à Fig. 49. — Coupe de l'Eocène moyen entre Hortigal et le Cueto de Ramonillo par la Acebosa et la station de San Vicente. 2 4). — Calcaires à Alvéolines, sous le hameau d’Hortigal (Sparnacien). & 5). — Calcaire à Lithothamnium avec Alvéolines-et Flosculines. Fe 6). — Bancs à dragées. Poudingue de base du Cuisien. 71). — Couches du sommet de Peña Saria, à faune'cuisienne : Num. planu- ’ latus, N. Atacicus, Assilina granulosa, À. Leymertei. _ÉE "7b..— Banc tendre à Foraminifères détachés. 8). — Niveau à grandes Assilines et grandes Alvéolines : Assil. exponens bts Alv. elongata. a). — Grandes Assilines, formés de passage de l’Ass. granulosa à l’Ass. spira, accompagnées de l’Ass. mamillata (forme A). b). — Calcaire compact à Alveolina elongata, Num. urontensis. ©). — Banc décomposé à grandes Assilines détachéés (A. exponens). 9). — Couches de Colombres : calcaires à Num. aturicus (perforatus), N Rouaulti (forme A). Lutétien. - -m). — Bancs à Num. millecaput (complanatus) variété géante. 10). — Grès de la Acebosa. a). — Grès durs à petites Operculines, Orthophragmina, Crabes (Har- E- pactocarcinus Jacquoti). D b). — Grès tendres et argiles sableuses gris clair, sans fossiles, de la station de San Vicente de la Barquera (à 2 km. au S. du village). . 11). — Conglomérats rutilants et grès du Cueto de Ramonillo (Oligocène). 2 L 7 Détail des niveaux. (Fig. 49.) 6). — Bancs à dragées. — Ce sont des poudingues et des grès d’épaisseur variable — 10 à 40 m. suivant les points —— peu cohé- _rents et assez décomposés en surface pour qu’on puisse les uti- _liser directement comme sable et gravier de constuetion et oe empierrement. On y trouve des galets de quartz très roulés, blancs ou roses, parfois de la grosseur d’une pelote basque, mais, le plus souvent, - ressemblant à des dragées par leur forme, leur taille et leur cou- leur, d’où le nom que j’ai tout de suite donné sur le terrain à cette formation. : | Le niveau « à dragées » est traversé par la petite route de pésn | 2£: RE RO A ST EE PE TO CO RNA IE SE SEC nt » AND D EURE RARE ES FE pe RE RE: Fe + PAU PRE M LE 30 RÉGION CANTABRIQUE Ho à Vallines, non loin d’un accident qui met en contact anor- mal le Nummulitique, orienté W. — E. et le Cénomanien supé- rieur, orienté N. — S. On le suit vers l’W. sur les pentes S. de la crête de Peña Saria, où sont ouvertes quelques sablières; à l’entrée S. de la gorge de Barcenal, près du moulin, où il pré- sente une stratification en brouette et où les bancs supérieurs sont les plus grossiers. On le retrouve ensuite vers l’W,, le long de la route de San Vicente de la Barquera à Labarces, non loin du hameau d’'Hortigal, puis entre les villages de Serdio et d’Es- trada. Je l’ai revu non loin de Molleda (vallée du rio Deva), au S. de Colombres et, enfin, dans la vallée du rio Cabra, entre la Franca et Tresgrandas (Asturies). En ce dernier point les banes de la base, immédiatement au-dessus du calcaire à Alvéolines, sont très grossiers. Comme on le voit, ce niveau est très constant et comme place et comme composition. 7). — Couches du sommet de Pena Saria ou niveau à Nummu- lites atacicus et N. planulatus, Assilina granulosa — Leymeriei (Cuisien). ’ , 1° Route de Roïiz (station) à Vallines. — Au-dessus aes bancs à dragées on trouve un calcaire à Alveolina oblonga et subpyre- naica associé à Num. atacicus, relativement pauvre en fossiles surtout à la base. Ce calcaire, peu épais, est surmonté d’un banc argilo-gréseux stérile puis vient enfin, au-dessus, un important dépôt calcaire très riche en Nummulites, _Assilines, etc, que l'on trouve toutes détachées dans un banc tendre à la partie supérieure. | Voici une liste de la faune que j'ai reconnue dans ce niveau : Alveolina oblonga d’Orb. Alveolina subpyrenaica Leym. Assilina granulosa d’Arch. Assilina Leymerieit d’Arch. Nummulites atacicus Leym. Nummulites planulatus Lam. Nummulites Lucasi d’Arch. a Orthophragmina cf. Pratti Michelin. Plesiolampas (Oriolampas) Michelini Cotteau sp. Spondylus cf. hispanicus Doncieux. Ces bancs se dirigent vers l’W. et forment la crête de Peña #4 EOCÈNE MOYEN EE 31 pe Saria, d’où le nom que j'ai adopté; ils passent ensuite au tunnel | voisin du moulin de Barcenal et on les retrouve au $S. du hameau 4 de la Acebosa et vers Estrada. à Une section polie de la roche du sommet de Peña Saria montre - à côté de Nummulites présentant les caractères typiques de N. % atacicus, d’autres individus avec quelques granules autour du _ bouton blanc axial. Il y a certainement là des formes de peseaer entre. N. atacicus et N. granifer H. Douvillé. : . 2° Route de San Vicente à Labarces. S. de la Acebosa. — Ici on 2 trouve à la base un banc dur à Num. atacicus associé à de petites 2 Alvéolines (A. oblonga, subpyrenaica) dont la partie supérieure, _ altérée, renferme de très nombreuses N. atacicus détachées. Ces _. dernières sont des formes épaisses, à bords arrondis et filets È méandriformes comme certaines variétés de la Montagne Noire © (coll. Ecole des Mines. Echantillon donné par Leymerie). _ De nouvelles couches dures se terminent également par des bancs décomposés très riches en Foraminifères; ce sont les mêmes que ceux déjà cités ci-dessus. En particulier c’est ici: . qu’abondent N. planulatus (type de Bos d’Arros) et N. aquita- nicus Benoist. Cette dernière espèce, dont le type provient des _ sondages du Bordelais, n’est qu’une forme granuleuse de N. pla- _nulatus. 1 Je pense que c’est à ce niveau qu ‘appartient le « calcaire à _ Alvéolines » signalé par M. Carez un peu plus à l’W., vers Es- ee auquel il assigne 60 m. d'épaisseur, et qu’il place au- dessous des couches à N. aturicus (perforatus). (V. ci-dessus : Historique. je | | Cette faune est la même que celle des couches de Gan (v. H . Douvillé. Eocène inf. A quitaine 1919, p. 17) et des « sables à | rie » des sondages du Bordelais. Num. planulatus est une forme bien connue du Cuisien du bassin de Paris et l’ensem- ble « bancs à dragées » + couches à Num. atacicus, N. planulatus, Assilina granulosa — Leymeriei représente le Cuisien (ou Ypré- 3 sien) “ei la région cantabrique. sr à Se : 8), — Couches à do rnde Assilines. — La présence d’Assilines _ détachées de grande taille (certaines atteignent 30 mm. de dia- à mètre), m'a fait désigner ainsi des couches comprises entre ce à niveau à Num. planulatus et le niveau à N. perforatus, le long de 22 : RÉGION CANTABRIQUE la route de San Vicente à Labarces. J’ai également dhsetss com- munément des sections de ces Assilines dans les calcaires de la gorge de Barcenal, entre les kilomètres 62 et 64 de la voie ferrée de Santander à Llanes et Oviedo ( F. C. Cantabrico). | Ces Assilines, dont quelques-unes ont beaucoup de ressem- blance avec celles que d’Archiac a figurées sous le nom d’A. €expo- nens, ont toujours comme compagne mégasphérique l’Assilina mamillata d’Arch. En examinant un certain nombre d’échantil- Jlons on peut constater que l’on a des formes de passage entre l’Ass. granulosa et l’Ass. spira Roissy sp. Au $. de la Acebosa, le long et près de la route de Labarces, ces couches sont particulièrement riches; j’y ai distingué trois subdivisions : a). — Bancs à grandes Assilines détachées à la base, parmi les- quelles un certain nombre d’Ass. granulosa. « b). — Calcaires de couleur gris clair à grandes Alvéolines (A. elongata d’'Orb. — A. larva Defr.) et Nummulites granu- leuses (N. aturicus Var. uranensis de la HApee — N. uro- niensis Arnold Heim 1908). c). — Nouveau banc à grandes Assilines détachées. C’est lui qui m'a fourni les échantillons de plus grande taille se rappro- chant d’Ass. exponens et d’Ass. spira. Le calcaire à Alveolina elongata a l'intérêt de montrer pour la première fois ce type de grande Alvéoline, puis de renfermer des Nummulites # piliers que j'avais d’abord considérées comme N. aturicus (perforatus) (1). Mais M. H. Douvillé m’a montré qu’en réalité ces Nummulites présentent le caractère de muta- tions de granuleuses du groupe de N. Lucasi, tout à fait sembla- bles à celles qui ont été abondamment figurées par Arnold Heim 1908 (Nummul. Flysch, pl. 1, 2, 3) sous le nom de Num. uronten- | sis (de la Harpe). Ces dernières, dont le type a été pris au SisikOn, proviennent des couches les plus basses du NH alpin suisse. : : Dans ce niveau on peut voir l’évolution de la faune cuisienne (yprésienne) en particulier pour les Assilines et les Nummulites, et l’on y rencontre des formes de passage aux types lutétiens. (1) Boussac, Pal. Num. Alp., 1911, p. 73, comprend N. uroniensis (de la Harpe) Arnold Heim comme une variété de N. perforatus (aturicus). ” EX SET TRES BE LE + el € EOCÈNE MOYEN. 35 9). — Couches de Colombres à Nummulites aturicus (— per- foratus). — Ce sont les dernières que l’on rencontre sur le pla- teau, d'environ 100 m. d'altitude moyenne, en allant de Labarces sur la Acebosa, avant de prendre la descente qui passe par ce hameau et aboutit à la station de San Vicente de la Barquera. Elles sont constituées par des calcaires durs, parfois un peu gréseux et glauconieux, tantôt blancs ou très clairs, tantôf® jau- nâtres en surface, gris-bleu en profondeur, comme on pouvait bien le voir. dans les travaux récents de la route et les carrières . ouvertes pour l’empierrement. _J’ai pu observer ces couches en allant de VE. à rw. QUE les versants N. et N. W. de Peña Saria, — Au débouché sur la ria de San Vicente de la gorge de Bar- cenal (tranchées de la voie ferrée vers le kilomètre 64), — Au S. de la Acebosa (bord N. du plateau nummulitique cou- vert de landes), — Près de la station de Pesues, — Près de la station de Unquera (premier passage à niveau à l'E. de la station), — Enfin entre Unquera et Colombres au voisinage et le long de la route des Asturies. C’est la partie du Nummulitique qui a été le mieux vue par mes devanciers, à commencer par de Verneuil. Les échantillons qu’il en a rapportés se trouvent à l'Ecole des Mines et ils ont été en partie étudiés par d’Archiac qui a donné une première liste des espèces de cette faune en 1850 ([17], t. IIT, p. 12 et 13). D’Archiac cite souvent Colombres (qu'avec de Verneuil il ortho- graphie phonétiquement : « Columbres ») dans sa « Monographie des Nummulites ». Il me paraît donc tout indiqué d’appeler « cou- ches de Colombres » les calcaires caractérisés par la présence de Num. aturicus Joly et Leym. et N. millecaput Boubée du flanc $S. du synclinal nummulitique de San Vicente de la Barquera. La première de ces Nummulites y est bien représentée dès la base, ainsi que sa compagne mégasphérique N. Rouaulti d’Arch. et des variétés en particulier N. spissa Defrance (coll. de Ver- neuil, Ecole des Mines). On y observe encore de petites formes à bouton blanc médian et filets falciformes, du groupe de N. globulus. | | A Les bancs de Ia partie supérieure, que l’on peut bien observer -au premier tournant de la route, au S. de la Acebosa, renferment, SOC. D'HIST. NAT 1921 (T, XLIX). 4 34 RÉGION CANTABRIQUE à côté de nombreux échantillons siliceux de N. aturicus, Num. millecaput Boubée (— complanatus auct.). Cette dernière, au kilomètre 64 et à Colombres, est surtout représentée par une variété géante, dont le diamètre atteint près de 80 mm. et n’est dépassé que par celui d’une variété de l'île de Crète atteignant 107 mm. de diamètre. Voici la faune que j'ai relevée dans les or de Colombres. Miliolidés. Assilina exponens J. de C. Se sp. 1840. Nummulites aturicus Joly et Leymerie 1848 ee perfora- ‘+ Aus añet) Num. millecaput Boubée 1832 (— complantis els Orthophragmina Bartolomei Schlumberger. Orthophragmina sp. Conoclypeus Cotteaui Lambert, Conoclypeus sp. ’ Opissaster (Hemiaster) nux Desor. Linthia sp. Schizaster cantaber Lambert. Schizaster sp. Serpula spirulæa Lam. Terebratula cf. montolearensis Leym. 1846. Trochus sp. Gisortia Sp. - Pecten Sp. Ostrea medianensis Carez 1881. Dans une note récente, M. H. Douvillé (Le nn inférieur dans le bassin de l’Adour, C. R. Som. S. Géol. Fr., séance du 19 janvier 1920) a signalé la présence de Num. uroniensis, à la base du Lutétien de Saint-Barthélemy (Landes), non loin de Bayonne. Au-dessus se présentent :. bancs à N. aturicus, Ortho- phragmina Bartolomei. | 10). — Grès de la Acebosa. — Au-dessus des couches de Co- lombres et en concordance avec elles, on voit des grès sur les- quels est bâti le hameau de la Acebosa (ayuntamiento de San Vi- cente de la Barquera), d’où le nom sous lequel je les désigne. On peut y distinguer deux termes : ; a) Grès durs, formant les pentes N. du plateau nummulitique ; EOCÈNE MOYEN 4 pris AN. aturicus qui domine la dépression suivie par la voie ferrée entre la sortie de la gorge de Barcenal, la station de San Vicente . . et la station de Pesues. Ces grès, souvent glauconieux, gris ou roussâtres, ne m'ont donné que peu de restes organiques. Entre les kilomètres 64 et 67, de la gorge de Barcenal à la station de San Vicente, j'y ai recueilli : : _ Operculina sp. 8 échantillons seulement de petites formes 5e | ne dépassant guère 5 mm. de diamètre. Pas de gra- D nules, cloisons et cordon spiral fins. Il m'est difficile de leur assigner un nom d’espèce. Orthophragmina sp. Petites formes à mamelon médian bien marqué, rappelant l'O. Pratti figuré par Schlum- berger (B. S. Géol. Fr. [4], t. IL, 1903, pl. 8, fig. 2). Nummulites radiées de petite taille ne permettant aucune détermination précise. Nautilus sp. Gros échantillon, fruste, indéterminable spé- re . cifiquement. Harpactocarcinus Jacquoti Milne-Edwards. Crabe identi- que à des exemplaires du Mouligna (Biarritz). b) Grès tendres, parfois argiles sableuses, de couleur gris _ clair ou gris de cendre, bien visibles à la station de San Vicente, puis dans les tranchées du chemin de fer cantabrique vers Pesues et près de la station de Colombres. Malgré des recherches longues et répétées, je n’y ai pas découvert le moindre fossile. Ces grès tendres forment la base de la petite colline qui do- mine au N. la station de San Vicente et qui porte le nom de « Cueto de Ramonillo ». Ils sont recouverts par des conglomérats et des grès rutilants dont une grande partie des éléments est empruntée à l’'Eocène sous-jacent. Je les avais d’abord considérés comme bartoniens, maïs j’ai remarqué ensuite qu’ils étaient iden- tiques aux grès et conglomérats des falaises de Repuente et de la Casa de los Picos, que j'ai retrouvés un peu plus tard aux environs de la Revilla et de Lamadrid. La formation détritique rouge brique du Ramonillo n’est que le prolongement occidental de celle de la partie orientale de la ria de San Vicente. Or, dans les falaises, cette série rutilante contient une faune nettement oligocène : Num. intermedius — Fichteli, N. vascus — Boucheri, etc. Les poudingues du Ramonillo et des petites collines qui 36 RÉGION CANTABRIQUE suivent dans la direction de Pesues, y compris la hauteur en face de la Venta de Mal abrigo, doivent donc être rapportés à l’Oli- gocène. CARACTÈRES DE L'EOCÈNE MOYEN DE LA PARTIE S. DU BASSIN NUMMULITIQUE DE SAN VICENTE — COLOMBRES. En résumé, immédiatement au-dessus des bancs à dragées, on trouve là faune des couches supérieures de Gan (Douvillé Eocène inf. Aquitaine, p. 17) : Num. atacicus, N. planulatus, N. Lucasi, Assilina granulosa, À. Leymeriei. Il convient donc d’attribuer au Cuisien les « couches du sommet de Peña Saria ». Les « couches de Colombres » renferment des Nummulites lutétiennes : Num. aturicus (perforatus), N. millécaput (compla- natus), auxquelles s’ajoute un Conoclypeus apparenté au C. co- noideus Leske sp. du Kressenberg, lequel appartient à la partie inférieure du Lutétien alpin. Le niveau à « grandes Assilines et grandes Alvéolines » pré- sente des caractères intermédiaires assez curieux. On y voit la faune cuisienne de Foraminifères évoluer vers la faune luté- tienne et donner des formes de passage qui rendent souvent bien- difficiles des attributions spécifiques précises, surtout lorsqu'on examine des séries un peu nombreuses d'échantillons. L’analogie est étroite entre le Nummulitique cantabrique et celui du bassin de l’Adour. Les « couches du sommet de Penña Saria » sont l’équivalent des couches supérieures de Gan; le ni- veau à Num. uroniensis a été signalé par M. H. Douvillé (19 jan- vier 1920, v. ci-dessus) aux environs de Saint-Barthélemy, sur la rive droite du Louer, à Bastennes (ici avec Alveolina elongata). Les « couches de Colombres » à N. aturicus sont depuis long- temps connues dans la région aturienne à Saint-Barthélemy et à la base du Nummulitique de Biarritz. Le Quant aux « grès de la Acebosa », la présence constatée d’Or- thophragmina me les fait ranger dans l'Eocène. Mais la faune, bien pauvre, ne me paraît pas assez caractéristique pour me dé- cider à les placer plutôt dans l’Auversien que dans le Lutétien supérieur. | . AVR she se EP ETS EOCÈNE MOYEN , | 37 EOCÈNE MOYEN DU FLANC N. DU SYNCLINAL NUMMULITIQUE DE SAN VICENTE. Le flanc N. du synclinal nummulitique de San Vicente de la Barquera est loin d’avoir la régularité du flanc S. Il se présente en lambeaux discontinus portant l’empreinte d’une poussée appa- rente N. W. — $. E. et séparés par l’érosion marine ou sub- aérienne. Mais l’étude de leur faune de Foraminiféres et leur constitution pétrographique montre bien que l’on se trouve en présence cé dépôts de même âge. De l'E. à l'W. on trouve les témoins Suivants : — Le cap Oriambre ; —— La « Punta del Castillo de la Barquera », les deux îlots rocheux de Penñna Menor et de Peña Mayor, à l’entrée W. de la ria de San Vicente et le quartier de « la Barquera » (quai d’em- barquement de minerais de la C R° Asturienne et chapelle voi- sine) ; — Le rocher sur lequel se trouve la partie élevée de San VE cente (église, vieux quartier, vieux château) ; — Le lambeau nummulitique de la route des Asturies, 2 km. environ à vol d’oiseau à l’W. de San Vicente, près de la Venta de Mal abrigo. Enfin des affleurements peu étendus près du village de Prellezo et des rias de Tina Menor et Tina Mayor. Le Nummulitique y est chevauché par le Paléozoïque de la Sierra de Pimiango. Je terminerai par la description de la partie occidentale de la cuvette nummulitique dans la vallée du rio Cabra près du Jia de Tresgrandas (Asturies),. Cap Oriambre. Ce cap bien connu, allongeant sa masse grise au profil de caiman quand on le voit de San Vicente, dessine un saillant bien marqué sur la côte. À l’W. se trouve le grand rentrant de la « Playa del sable Meron ou de « Salmeron », qui étend ses sa- bles et ses falaises rougeâtres sur près de 3 km. de long jusqu’à la ria de San Vicente de la Barquera. À l'E. on voit le rentrant _ moins marqué de la plage et de la ria de la Rabia au delà de la- 29 ue RÉGION CANTABRIQUE EL quelle commencent les falaises crétacées de Comillas (V. pl. vu.) “Cest Quiroga ([57], 3°) qui a publié les premiers détails sur le Nummulitique du cap Oriambre. Dans l’ensemble, les banes, très redressés, plongent un peu vers le $. Ils présentent une certaine torsion et, vers la pointe orientale qui domine la plage de la Rabia, ils passent à la verti- cale puis à un léger plongement au N. Voici la succession que j’y ai relevée :, ) GX Ée (50-55" NE. re : | UD SU Mer Cantabrique ee FiG. 50. — Profil-coupe des falaises du cap Oriambre. 1). — Caleaise à Alvéolines, Num. atacicus, N. globulus. 2). — Grès et bancs calcaires à Num. atacicus, N. globulus, N. Lucasi, ee lina granulosa — Leymeriet. 3). — Calcaire compact avec même faune que 2), mais sections se rapportant probablement à Num. planulatus ou N. aquitanicus. 4). — Lumachelle de Nummulites, Assilines, Orthophragmina, avec N. ata- cicus, N. irregularis, Assilina exponens, À. mamillata. 5). — Grès tendre gris clair sans fossiles. 6). — Calcaire gréseux jaunâtre à Num. aturicus — Rouaulti. 7). — Conglomérats, grès et marnes rouges de l’Oligocène. 1). — Les assises inférieures sont au N. au bord de la mer et for- ment une côte hérissée de brisants. Elles sont constituées par un cal- caire dur à Alvéolines et Nummulites (N. atacicus, N. globulus). Qui- roga y a signalé Xanthopsis Dufouri 1 M. Edw., que je n’ai pas retrouvé. 2). — Grès calcaire de couleur gris-jaunâtre, peu épais, avec bancs plus calcaires intercalés, désagrégé par le ruissellement en certains _ points et où Jj’ai recueilli : Num. atacicus Leym. N. globulus Leym. et N. Guettardi d’Arch. N. Lucasi d’Arch. Assilina granulosa et À. Leymeriet d’Arch. Orthophragmina (cf. Archiaci, Bartolomei, Pratti), d'après Schlumberger. 3). — Calcaire compact formant la partie la plus élevée du cap EOCÈNE MOYEN | 39 (50- 55 m. d’alt.). Nombreuses sections d’Alvéolines dans la roche qui ne m'a pas fourni d'individus isolés. Nüm. atacicus, N. Lucasi, N. globulus. F Assilina granulosa peu abondante. _ Alveolina oblonga d’Orb. et À. subpyrenaica Leym. Sections se rapportant très probablement à Num. planulatus et à N. aquitanicus (formes plates sans piliers ou avec quelques piliers dans la région médiane). 4). — Calcaire gréseux glauconieux à grandes Nummulites et Assi- lines. I1 forme la pointe W. du cap, la plus rongée et la plus déchi- quetée par les vagues. Les Assilines et les Nummulites y sont tellement abondantes que la roche est une vraie lumachelle de ces Foramini- fères. Ce sont les mêmes couches riches que celles de la pointe occi- dentale de la ria de San Vicente (Punta del Castillo de la Barquera), dont il sera question un peu plus loin, et des deux rochers qui la prolongent dans la mer en direction N. E. (Peña Mayor, ou « Isla del Callo », et Peña Menor). : Ne atacicus atteint ici une taille assez grande : un des échantil- lons mesure 24 mm. de diamètre. Elle est accompagnée de N. pustu- losus H. Douvillé 1919, qui n’en diffère que par la présence d’une pus- tule et de quelques granules dans la partie médiane. Avec elles on trouve encore : N. globulus Leym. N. irregularis Desh. Assilina granulosa d’Arch. et formes du type d’Ass. exponens J de C. Sowerby. _ Assilina mamillata d’Arch. _ Orthophragmina sp. _Serpula spirulæa Lam. 5). — Grès de couleur gris clair, tendres, sans fossiles. A la Bar- quera, sur la rive occidentale de la ria, entre le village de San Vi- cente et la Punta del Castillo, j’ai vu quelques rares petites Nummulites radiées; au cap Oriambre cette formation ne m’a jamais rien donné. 6). — Calcaire gréseux jaunâtre à N. aturicus (= perforatus) au som- met des grès précédents. Un banc est littéralement pétri de Nummu- lites, mais je n’ai pu guère distinguer que N. aturicus, dont une bonne section atteint 20 mm. de diamètre et 7 mm. d'épaisseur, et un grand nombre de petites Nummulites à piliers, les unes étant des jeunes de N. perforätus, les autres sa compagne mégasphérique (N. Rouaulti d’Arch.). | : Orthophragmina formes ayant l'aspect de VO. Archiaci. Vient ensuite la série des marnes et grès rouges de l’Oligocène à Num. intermedius — Fichteli. La faune du Nummulitique du cap Oriambre est celle des cou- ches du sommet de Peña Saria; nous retrouvons ici les types des niveaux supérieurs de Bos d’Arros, c’est-à-dire le Cuisien de la 40 RÉGION CANTABRIQUE £ La région aturienne. Les « couches de Colombres » sont représen- tées par des bancs plus gréseux et plus pauvres, datés nettement cependant par un niveau riche en N. aturicus. La concordance des niveaux s’établit de la manière suivante : CuisiEN : Couches du sommet de Peña Saria = couches 1, 2, 3, 4 du cap Oriambre. LUTÉTIEN : Couches de Colombres = couches 5, 6 du cap Oriambre. Je n’ai rien observé de comparable aux « grès de la Acebosa ». L’Oligocène rutilant, du type des poudingues et grès. du Cueto de: Ramonillo, est, au cap Oriambre, directement superposé au ni- veau à N. aturicus. Punta del Castillo de la Barquera. (VSpL vareL'ar) L'intérêt de l'extrémité occidentale de la ria de San Vicente, au lieu dit « Punta del Castillo », est de montrer les relations du Nummulitique avec le Crétacé. Les dernières couches fossi- lifères sont des grès tendres, gris-verdâtres, très chargés de glauconie, que l’on voit bien dans la tranchée de la Dette route du phare. | On y trouve des Echinides : Echinocorys vulgaris Breyn. et E. gibbus Lam., de belle taille. Tout à fait à la partie terminale, dans une roche plus calcaire et plus blanche, j'ai recueilli deux exemplaires de Clypeolampas Leskei Goldf. sp. dis de la craie maestrichtienne de Royan. Puis se présentent, en bancs presque verticaux, comme les grès glauconieux précédents, des calcaires spathiques très durs, sans fossiles, dans lesquels est aménagé le vivier pour PARUS et langoustes qui appartient au señor Velarde. | Contre ce calcaire spathique on trouve un calcaire blanc, dur, à cassure esquilleuse, ayant l’aspect d’un calcaire lacustre, mais dans lequel je n’ai rien trouvé. Au contact des calcaires à Alvéo- lines, il est broyé et forme une brèche d’origine mécanique qui repose par des surfaces de glissement polies sur le calcaire à Alvéolines. Les bancs de brèches eux-mêmes présentent des sur- faces de glissement et quelques-uns de ces bancs ont une > dis- position en coin. 41 EOCÈNE MOYEN | *‘Œ 21IV9IV9 ‘Sn]q0]5 *N 9P 9dno4$ np S29IpUI SOJI[NUIUINN SOIUI ‘SOFISSOY U9 9IANUA S91} ‘OAJUSLIS S9AN — *(G “(OrqueriO deu) np (f 9I[PUBuNT =) ‘279 ‘SOUI[ISSY ‘SOJI[NUIUNN ® -O[[OHOUUNT — *(F *“IOIUJ9p 99 anod onb 951pao p soxouwunmu souwugu So ojdopef 1onbinod 359,9 ‘oiquerno de) np (g souonoo So Suep onb ounez ou9J{ "SOUITO9AIY & 91H81) — ‘(g ; "SAUI[O9AIY E 9IIUI[U9 np ouyouei} vu ans queusodoi (aq) onbruvoout ouiS$r1io p ouoaiq ü9 SJUWAIOJSUCIY JUOS SOU SOI JUOP ‘OUCIG ‘INP 91897) — *(Q *Sorissoz suvs onbiqjeds 91189187 — ‘(9 ‘(U9rnuornsouny + uorueduven) 197s27 sodumjoadfij"} juvwaoquor ‘orte[o snjd Ano[no9 9p Jo ortvoçeo snjd ouëq un 1ed JUEUIUIIOY 9S ‘S99SSIOIY Si} Souyonor) ‘(snqqib ‘siimbna ‘H) SÂIOJOU1Y9H SOI1$ 39 SoUoIU % ‘KNOIUOINEIS ‘SOIPUO} SA — ‘(I ‘:104/0y" buiidn”) e ajuo9rA ueS op oieuyd np sorteoen — ‘(y (io£eIX enoq op osruid orgder$ojoud oun sarde,q) ‘DIONDIDY D] 2P 0]]11$07) ]J9P PJungJ D] 2P Said SonbijijnulIunmu J9 $S299D]919 Say9n09 S2P uo17150dS1(] — ‘JC ‘OI . h 4 je 4 = a SX ‘ & “ 1 SA U © © ! ra) RS : @ 2 tn a = à RER os J 3 F - © M bp à Eu Es: 3 Ve ee ne Pare US FR fa Sue = ET ai © r Le" Ê 42 RÉGION CANTABRIQUE ‘à rs L'ensemble des strates nummulitiques est aussi presque ver- tical, avec léger plongement vers le N. W.; on voit très bien la trace d’une poussée énergique du N. W. vers le S. E. Les bancs nummulitiques sont froissés et affectés de cassures de même di- rection, légèrement incurvés, donnant à la pointe même la fausse impression d’un petit pli anticlinal. La « Punta del Castillo » montre trois niveaux nummulitiques correspondant aux niveaux déjà cités du cap Oriambre : l 1). — Calcaire compact à Alvéolines. 2). — Lumachelle à Num. atacicus, N. Arc Assilina gra- nulosa — Leymertei. 3). — Grès pauvres en restes organiques. 1). — Le calcaire compact à Alvéolines se voit tout contre le: cal- caire blanc sans fossiles et en partie recouvert par la brèche méca- . nique dont il est question ci-dessus. C’est lui aussi qui forme les cou- ches les plus basses de Peña Mayor (Isla del Callo) qui est, avec Peña Menor le prolongement, isolé par l’érosion marine, de la Punta del Castillo. Même calcaire sous la chapelle (ermita) de la Barquera et à lembarcadère de minerai de la C'° R'" Asturienne. À Peña Mayor, des échantillons m’ont permis de reconnaître, sous forme de sections sur des surfaces polies : Alveolina subpyrenaica Leym. ou des formes très voisines, mais de plus grandes dimensions. Num. aquitanicus Benoist et N. uroniensis Arnold Heim; c'’est- à-dire les Nummulites du sommet de Peña Saria. Assilina granulosa d’Arch. Orthophragmina sp. À la « Punta del Castillo », en dehors des Alvéolines, ce calcaire ne m’a rien offert de en intéressant. 2 2). — La lumachelle, pétrie de Nummulites, Assilina, Orthophrag- mina, etc, a comme ciment un grès calcaire renfermant de nom- breux grains de glauconie, J’y ai retrouvé en échantillons détachés : Num. atacicus Leym. Num. irregularis Desh. Num. pustulosus H. Douv. Num. granifer H. Douv. Num. Lucasi Defr. Assilina granulosa — A. Leymeriei d’Arch. Orthophragmina cf. Pratti Mich. et Bartolomei Schlumb. C’est la même faune que celle des couches 4 du cap Oriambre du sommet de Peña Saria et des CCS supérieures de Gan et Bos d’Arros. à 3). — Grès de couleur grisâtre, pauvres en fossiles, que j’assimi-. lerai aux couches (5) du cap Oriambre. Petites Nummulites radiées du type N. globulus. EOCÈNE MOYEN 43 Rocher de San Vicente de la Barquera. D’allure très pittoresque, il se présente sous la forme d’un pro- à \ . . 4% . | 7? « montoire rocheux entre deux rias d’inégale importance, relié à la terre ferme par un isthme assez étroit et formé d’abord de marnes rouges gypsifères du Keuper plongeant sous le Num- mulitique. Le vieux San Vicente, ruiné en grande partie, et son antique église occupent l’arête inégale, longue de 5 à 600 m., du rocher. _ Les bancs très redressés plongent un peu vers le N. W. comme ceux de la Punta del Castillo de la Barquera. Au $. ils reposent 32 CE d'14 NE. 4 NW | na Fic. 52. — Rocher de San Vicente de la Barquera. W. — Grès et argiles pyriteuses à lignites du Wealdien. Couches très frois- | sées plongeant au N. tr. — Marnes rouges gypsifères du Keuper. Dépression entre le rocher de San Vicente et la petite colline contre laquelle s’adossent les ruines du Convento. Ce trias est manifestement chevauché par le Nummuliti- que en série renversée. (res 4). — Lumachelle à Nummulites (— couches 4 du Cap Oriambre et de la - Punta del Castillo). 3. — Calcaire à Alvéolines (— couches 3 du Cap Oriambre). Sén. — Marnes et grès sénoniens à Micraster corbaricus (Santonien). sur le Trias, disposition signalée par Gascué [37]; au N. W. et N., au delà de la ria, on ne trouve que les grès et marnes à Wi- craster corbaricus du Santonien. À cause de cela, de Verneuil ‘91 avait conclu à l’existence d’une faille entre le Nummulitique el le Sénonien.-En réalité, le creusement de la ria s’est fait là dans la zone de laminage et d’étirement qui s’indiquait déjà à la Punta del Castillo et dans laquelle finissent en biseau les cal- caires blancs sans fossiles, les calcaires spathiques, les bancs à Clypeolampas Leskei et les grès tendres glauconieux à Echino- corys vulgaris et gibbus. 44 ee RÉGION CANTABRIQUE Le rocher de San Vicente ne m’a montré que deux des ni- veaux de la Punta del Castillo : | a) Calcaire à Alvéolines et Assilines bien visible dans des car- rières ouvertes sur le flanc N. du rocher, entre l’église et la ria; M. Carez [50] l’y a signalé. b) Grès calcaire riche en Nummulites et Assilines. C’est identiquement la même faune qu’au cap Oriambre et à la Punta del Castillo : Num. atacicus, N. cf. aquitanicus, couple Assilina granulosa — Leymeriei, etc. Nous sommes toujours dans le Cuisien (ou Yprésien) des couches (3) et (4) du cap Oriambre. Lambeau nummulitique de la route des Asturies entre San Vicente et Pesues. Il y a là, contre des grès et marnes santoniens à Micraster, un affleurement de Nummulitique placé dans le prolongement du rocher de San Vicente dont il est distant de 2 km. environ, il renferme d’ailleurs la même faune. Ce Nummulitique se voit à 110 m. d’altitude en haut de la côte qui débute après le petit pont (Puente nuevo) de San Vi- cente, avant d'arriver à la Venta de Mal abrigo. Parmi les échantillons détachés je signalerai Assilina granu- losa — Leymeriei et Num. aquitanicus. Cette dernière est une forme intéressante des sondages du Parc Bordelais qui établit la transition de Num. atacicus à N. lævigatus et se présente comme un précurseur de cette dernière. Nummulitique dans la région des chevauchements de la Sierra de Pimiango et de la Sierra de la Borbolla, A l’W. de la Venta de Mal abrigo, près du village de Prellezo et sur le versant S. de l’Alto de Prellezo, aux alentours de Pesues (ria de Tina Menor) et près de Unquera (ria de Tina Mayor), on retrouve des affleurements nummulitiques. Ils présentent tous cette particularité d’être dominés ou chevauchés par les grès dévoniens (« grès de Cué » du Dévonien supérieur, d’après M. Ch. Barrois), qui constituent, dans cette région, la nappe que M. Léon Bertrand et moi avons appelée nappe 1 [94-95], et que je désigne 45 GT EOCÈNE MOYEN PART) % ? UP PORTANT TIR UP "S2JI[NUIUINN 79 SOUITOPAIY % 9118989 SInd ‘oseq eJ 8 Sax) "onbr}TnuuEnN — ‘wnN "(U9IUORUES) 12/SDI91J{ R SIIS SOUIBUI }9 S9IN) ‘U9SIUOU9S — ‘U9S - ‘01}USSNOI AIN9[N09 9P | (I0Q) S29StHIWOrop sormied 9948 (UOIUOSIN S91987 8 U91JdY) INOLIQJUI 998919. NP S9SIPNY & SOIIUIIED) — ‘[OQ 3 f s "CIOP) So9St}uojop sortie ‘Sooerd ed Zyaenb 9p xne}s1H1) “Sourou p S2[9 -IHe sonbjont ‘souelq joquey ‘oouoz s11$ Jo SsouloA joque} soiqivur op J2ods8,] JUELE SUOTUEUIP SOIUOED) — y “opJOoris unp J20dse,J qUeÂE 911e98n04x DATUIIEO UP QUIUBI SQ1} JUOUIOIESD UE 30 ‘99SUI99 ‘OQUIUIE, 9[[IMOU 9Pp SJI[ 20AU SOSSIOI SI} S9JSIUOS — CU (29832179 4 (p) Sais , 2AJU9 FNOHINS 99A19${O) ‘Squoouf-snoS SUIEII9} SOP XN99 J9 SIOI[NSQI SOUE S0S 91JU9 (P) S91$ np 9JIUO[LIY — “[Éu "(SION ‘UD ‘NN saide,p ‘uoruuowez — oSuerwiq 9p 39 on op s91$) sonbrozoored SINP SQI) — ‘P 4 ‘02011014 2P 07VA 2P 24n079 — ‘gg ‘9N {oct} 029][84{ 2P OILPAE) LP °1[Y 46 = . RÉGION CANTABRIQUE aussi sous le nom de « nappe des Sierras planas ». (V. plus loin : Tectonique.) Il n’est donc pas surprenant, étant donné pareille disposition tectonique, que le flanc N. du synclinal nummulitique se présente souvent incomplet, ses couches renversées étant plus ou moins étirées, laminées ou broyées. L2 »- 1° Région entre la Venta de Mal abrigo, le versant S. de l’Alto de Prellezo, la route des Asturies et Tina Menor. Elle a l'intérêt de montrer un Nummulitique réduit en épais- seur, mais plongeant au S. et à peu près complet. La coupe ci-contre montre les grès dévoniens de l’Alto de Prel- lezo (extrémité orientale de la Sierra de Pimiango) en contact anormal avec les calcaires dinantiens de la côte, puis avec le Crétacé. | Au N., entre les grès dévoniens et le Dinantien, on voit s’inter- caler un lambeau, très froissé et très écrasé, constitué par des calcaires rouges ayant l’aspect de griottes et surtout par des schistes et des grès avec bancs de houiïlle. Des recherches ont été faites en vue de se rendre compte de l'importance de cet affleu- rement; le charbon est trop laminé et trop mince pour avoir un intérêt industriel. Les fouilles m’ont permis de constater l’exis- tence de ce lambeau intercalé, difficile à voir au milieu des bruyères et des ajoncs serrés qui couvrent le terrain. (V. ei- dessus : Carbonifère, p. 40.) : : Au voisinage de la surface de charriage, les grès dévoniens sont fortement rubéfiés et mylonitisés. ; Plus au $S., on voit ces mêmes grès reposer sur les calcaires à Rudistes, les dolomies de l’Aptien et enfin sur les marnes et grès du Santonien. Ce dernier étage se montre riche en Echi- nides, près de là, au hameau de Santillan, entre Prellezo et San Vicente. | C’est au-dessus de ce Sénonien, heu au S., que l’on voit les dépôts nummulitiques comprenant les principaux niveaux connus à Peña Saria, mais avec une épaisseur très réduite. Voici comment j’établis l’équivalence | Eocène inférieur : Grès. . (couches du versant S. de Calcaire à Miliolidés. | Pena Saria. Calcaire à Lithothamnium. D | EOCÈNE MOYEN | es 47 Eocène moyen : ! Bancs à dragées. (couches du sommet de \ Calcaires à Alvéolines et Num. atacicus. Pena Saria, couches de “e 5 _Colombres, grés de la # N. aturicus. Acebosa). Grès clairs sans fossiles. Enfin, ici, le centre du synclinal est occupé par des conglomé- rats oligocènes rutilants qui prolongent ceux du Cueto de Ra- monillo. Ils dessinent une croupe allongée E. — W. que j'ai pu bien observer au S. de la Venta de Mal abrigo. 2° Entre Unquera et Pechon (rive E. de Tina Mayor). Ici le synclinal Nummulitique, très rétréci, est couché au S. et l’on a l'impression que la nappe I a été poussée N. — $. Lorsqu'on suit le chemin de Unquera à Pechon, en longeant la € £ 2 “PNESR < à N. Ë Spas S FOR E ES os N 11 > : N f _ Fac. 54. — Chevauchement du Nummulitique par le Paléozotque de l’Alto de Pechon. di re. durs paléozoïques sans fossiles (grès de Cué — Famennien d’après Ch. Barrois). myl. — Mylonite. - f: — Ligne de chevauchement. N. — Calcaires nummulitiques exploités pour l’empierrement. Num. aturicus 3 N. Rouaulti très abondants. all. — Alluvions et dépôts récents de la « marisma » de Tina Mayor repo- sant sur la partie tendre des grès de la Acebosa (N”), que l’on peut «! voir reparaître un peu plus à l’E. en allant vers Pesues. _. N°. — Calcaires nummulitiques (couches de Colombres) des environs de la station de Unquera, à Num. millecaput. .. rive droite de Tina Mayor, on peut observer les bancs nummu- _litiques sur une centaine de mètres environ, grâce aux carrières que l’on y a ouvertes pour l’empierrement de la route. Ces bancs, froissés, épais de 15 à 20 m. plongent au N. d’environ 50° sous « 48 RÉGION CANTABRIQUE la masse des grès dévoniens de la Sierra de Pechon — Prellezo. Le Nummulitique est constitué par des calcaires à Num. atu- ricus — Rouaulti accompagnés de nombreuses Assilines du type d’A. exponens associée peut-être à quelques À. spira. Il appartient donc aux « couches de Colombres » que l’on re- trouve ensuite le long de la voie ferrée, près de Unquera, mais formant ici le flanc S. du synclinal, tandis que le Nummulitique : des carrières appartient au flanc N. Dans la dépression qui sépare ces carrières des hauteurs nummulitiques dominant le chemin de fer entre Unquera et Pesues, on trouve, en effet, les grès ten- dres stériles de la station de San Vicente, c’est-à-dire le niveau supérieur des « grès de la Acebosa ». Ils représentent dans cette région les assises les plus récentes qui occupent l’axe du syn- clinal. On ne voit bien ces grès qu’en s’écartant vers l'E. ou vers l’'W. de la ria de Tina Mayor parce que dans son voisinage ils sont dissimulés par des alluvions récentes. 3° Environs de Tresgrandas, vallée du rio Gabra (Asturies). . Au N. de Colombres, les grès paléozoïques de la Sierra de Pi-. miango sont séparés du Nummulitique par les bancs froissés et, laminés de l’Aptien (j'y ai trouvé quelques PSCHIMORROSEE dé- formées). Entre la plage de la Franca et le village de Tresgrandas, à lW de Colombres, M. Léon Bertrand et moi avons remarqué que le Nummulitique présentait des traces d’écrasement mécanique en relation avec la mise en place de la nappe I ([95], p. 513). Si l’on continue de marcher vers Tresgrandas, en suivant la vallée du rio Cabra, on voit se relever les bords de la cuvette nummulitique au $S. W. et à l'W., et les couches tourner progres-. sivement pour venir se raccorder au flanc $S. du synclinal. La coupe suivante (fig. 55), orientée N. W. — $. E., montre les calcaires à Rudistes nettement chevauchés par les grès dé- voniens de la Sierra plana de la Borbolla. Sur ces calcaires aptiens on trouve, entre le rio Cabra et la route, des marnes grises sans fossiles puis le calcaire gréseux à Alvéolines (niveau du versant S. de Peña Saria — Sparnacien). Ce dernier supporte les « bancs à dragées » (dont la partie inférieure est constituée par un poudingue grossier), lesquels, à leur tour, portent l’ensemble EOCÈNE MOYEN 49 _ des couches du sommet de Peña Saria et de Colombres, que je n'ai pas cherché à subdiviser. | Les marnes M. se sont montrées un peu plus loin, au cimetière _ de Tresgrandas, intercalées entre les grès sénoniens à Micraster et le calcaire à Alvéolines, tout comme au S. de Colombres. ñ £ 0 D = NW. des TE { pa) LA e) A 2. © Lu] (1 à Æ. Fic. 55. — Coupe dans les environs de Tresgrandas (Asturies). d. — Grès dévoniens (Famennien) de la Sierra plana de la Borbolla, che- vauchant les calcaires à Rudistes (U) du Crétacé. M. — Argiles grises, sableuses, sans fossiles. Au cimetière de Tresgrandas on voit ces marnes sur les grès et marnes santoniens à Micraster corbaricus. Alv. — Grès calcaire à Alvéolines. Dr. — Bancs à dragées avec niveau de poudingue grossier à la base. N. — Nummulitique riche (couches du sommet de Peua Saria et de Colom- bres — Cuisien + Lutétien). FAUNE DE L'EOCÈNE MOYEN (CUISIEN, LUTÉTIEN) (1). Alveolina elongata d’Orbigny 1825 (= Alv. larva Defrance 1816). Espèce citée par Defrance en 1816 (Alveolites larva) des environs de Valognes et reprise par d’Orbigny, en 1825, sous le nom d’A. elon- gata. Dans son Prodrome (25° étage, n° 1314, t. II, p. 407) d’Orbigny la définit « espèce très allongée, lisse ». On trouve l’espèce figurée dans Terquem : Les Foraminifères des - environs de Paris, Mém. S. Géol. Fr. [3], t. IL, 1882, p. 50, pl. 2, fig. 31, et j’ai comparé mes échantillons (sections) à ceux de la collection de Foraminifères de l’Ecole des Mines; ils sont très analogues à des échantillons détachés du Bois Gouët. Certains de mes exemplaires dépassent 15 mm. de long et 7 mm. de diamètre. Couches à grandes Assilines et grandes Alvéolines (niveau 8, fig. 49). Citée à Bastennes (Landes) avec Num. Murchisont (H. Douvillé. ‘Le Lutétien inf. dans le bassin de l’Adour, C. R. somm. S. Géol. Fr., 19 janvier 1920). (1) Les abréviations bibliographiques sont expliquées p. 20. 500 D'HIST. NAT, 1921 (T, XEÏIX) Hi] 50 RÉGION CANTABRIQUE Assilina granulosa d'Archiac in Rouault 1850. (Description des foss. du terrain éocène des environs de Pau, Mém. S. Géol. Fr. Fais L IL, p. 465 (Nummulina granulosa d’Arch.), pl. 14, fig. 10 a.) Assilina Leymeriei d’Archiac 1853 (Monogr., pl. 11, fig. 9 à 12). Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pp. 72 à 75, pl. 4, fig. 15 à 17. Ces deux formes couplées sont abondantes dans les couches de Bos d’Arros, et les niveaux inférieurs des sondages du Bordelais (v. H. Douvillé, loc. cit. passim). Elles sont également abondantes au-dessus des « bancs à dragées », près de Roiz (Peña Saria, route de Vallines) et au S. de la Acebosa, sur la route de Labarces, non loin du hameau d’Hortigal. Sur le flanc : N. du synclinal nummulitique de San Vicente, je les ai retrouvées au cap Oriambre, à la Punta del Castillo de la Barquera, dans le rocher qui supporte la partie haute de San Vicente. Recueillies : par de Verneuil, elles se trouvent aussi dans les coll. de l’Ecole des Mines : 21 échantillons d’Ass. granulosa et 19 d’Ass, Leymeriei sont indiqués comme provenant de San Vicente de la Barquera. . Assilina exponensJ. de C. Sowerby sp. 1840 (Nummularia exponens). Trans. Geol. Soc. of London, vol. 5, pl. 61, fig. 14. Espèce bien figurée par d’Archiac, Monogr., 1853, p. 148, pl. 10, fig. 1 à 10. Assilina exponens, comme l’ont fait remarquer J. Boussac et H. Dou-- villé, ne peut être nettement séparée d’Ass. granulosa avec laquelle elle présente tous les intermédiaires; on pre la considérer comme la forme la plus évoluée. Mes échantillons d’Ass. exponens se montrent surtout dans les ours à grandes Assilines, au-dessus des couches à granulosa (exemplaires - détachés) puis dans les couches de Colomibres (coll. de Verneuil, Ecole des Mines), et en sections au kilomètre 64. Assilina mamillata d'Archiac 1850. | Descrip. des fossiles du gr. Nummulit. des environs de Bayonne et de Dax, Mém.S. Géol. Fr. [21, t. II, p. 417, pl. 9, fig. 18. Bien figurée aussi : d’Archiac, Monogr., 1853, p. 154, pl. 11, fig. 6, 7, 8. PE Forme mégasphérique de 8 à 10 mm. de diamètre, qui accompagne les grands exemplaires microsphériques de 30 mm. de diamètre que je rapporte à l’Ass. exponens. Comme dans cette dernière espèce, mes échantillons cantabriques ont un épaississement ou umbo dans la région médiane et l’on ne voit pas les tours de spire. En grandissant cet umbo se creuse d’un ombilic. Niveau un peu inférieur à N. atacicus, sur la route de San Vicente à Labarces. Citée par M. H. Douvillé aux environs de Saint-Barthélemy, pes Bayonne. . LT EOCÈNE MOYEN 51 NUMMULITES, Nummulites atacicus Leymerie, (V, faune de l’Eocène inférieur, p. 224). Les échantillons du Cuisien cantabrique se présentent dans les assises que j’ai observées à Peña Saria et au S. de la Acebosa avec les caractères suivants : Formes renflées (5-6 mm. d’épaisseur au centre) à bords arrondis. Diamètre atteignant 16 mm. Filets souvent méandriformes comme dans l’échantillon de la Montagne Noire donné par Leymerie à l'Ecole des Mines et figuré par Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pl 3, fig 6. Très commun dans les bancs qui surmontent le poudingue à dra- gées, N. atacicus et 2 échantillons de N. subatacicus des couches de _Colombres se trouvent dans la coli. de Verneuil (Ecole des Mines). nnulites pustulosus H. Douvillé 1919. (Eocene inf. Aquitaine. p. 44, ni Ho, 1 à4), Cette espèce, du groupe de N. atacicus et très voisine de N. granifer H. Douvillé 1919, a été créée pour des échantillons de 9 mm. de diamètre environ provenant des couches inférieures de Gan. Elle présente une pustule médiane saillante et des granules seulement au voisinage du bouton médian (N. granifer typique a des granules “placés sur les filets et distribués à toute la surface). Les échantillons provenant du cap Oriambre, couche 4, ont un diamètre qui varie de 8 à 24 mm. Filets tourbillonnants du type de N. atacicus, difficilement visibles sur certains échantillons trop cris- tallins. Les surfaces unie ou les sections médianes montrent des carac- tères qui se rapportent tantôt à N. atacicus type (formes non granu- leuses avec simple bouton blanc axial) tantôt à N. pustulosus (pustule médiane entourée de quelques granules), tantôt, enfin, à des formes qui tendent à N. granifer (des granules plus ou moins nombreux apparaissant sur les filets). Nummulites granifer H. Douvillé 1919. (Eocène inf. Aquitaine, p. 45, pl. 1, fig. 39 à 41; pL. 2, fig. 5 à 8.) Cette forme, qui existe peut-être dans la Ilumachelle (couche 4) du cap Oriambre, se montre nettement parmi les échantillons recueillis _dans la lumachelle de la Punta del Castillo de la Barquera (couche 2 de la coupe, fig. 51). Pour M. H. Douvillé, cette espèce est une forme granuleuse de Num. atacicus et un précurseur de N. aturicus (perfo- ratus). Citée récemment (19 janvier 1920) par M. Douvillé dans les. couches du Lutétien inférieur de Saint-Barthélemy, près Bayonne. _Nummulites planulatus Pne 1804. Figurée par d’Archiac, Monogr., 1853, p. 142, pl. 9, fig. 5 à 10, 02 RÉGION CANTABRIQUE Pour détails plus complets, je renvoie aux deux mémoires suivants : Boussac. Pal. Num. alp., 1911, pp. 13 à 25 pL: 1, fe LE 698 ol 2 115.123 ..4 25; Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pp. 46 à 49; pl. 4, fig. f à 12, Mes échantillons atteignent, au maximum, 12 mm. de diamètre pour une épaisseur de 1,5 à 3 mm. Bords minces, filets tourbillonnants, comme dans N. atacicus, mais à dessin plus irrégulier, un peu tremblé vers les bords. Ils sont identiques aux N. planulatus de Bos d’Arros. Nummulites aquitanicus Benoist 1888. Voir, pour la description, la figuration et la au de cette _ espèce : Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, pl. 4, fig. 13; pl. 5, fig. 1 à 8. La route de San Vicente à Labarces traverse le gisement à N. planu- latus, N. aquitanicus, Assilina granulosa, Leymeriei, etc…., entre Jes hameaux de la Acebosa et de Hortigal. Num. aquitanicus, qui est une espèce voisine de N. planulatus et de N. lævigatus, ressemble beaucoup par sa taille, sa forme et ses filets à N. planulatus. Mais lorsqu'on l’use on voit que la’ partie mé- diane est granuleuse et que, dans cette région, les filets sont anasto- mosés. Vers la périphérie les filets sont libres et ils présentent souvent les franges ou denticulations bien connues dans N. planulatus et N. lævigatus (« trabécules transverses » de Boussac). , En France, cette dernière espèce est connue à Gan, à Ogenne près de Navarrenx, enfin dans les sondages du Parc bordelais entre 378 et 446 m. de profondeur, en compagnie de N. planulatus. Nummulites Lucasi Defrance in d’Archiac et Haime 1853. (Num. Lu- casana Defrance, p. 124, pl. 7, fig. 5 à 12.) Fit Nummulites Lutasanus Defrance in d’Archiac : Boussac. Pal. Num. alp;, 19114; p. 52%: DE 2 4e, 14:15. Nummulites Lucasi d’Arch : Douvillé. Eocène tnf. Aquitaine, 1919, - pp. 59 à 62, pl. 1, fig. 18 à 38. Cette espèce, que M. H. Douvillé considère comme un type gra- nuleux du groupe de N. globulus, se montre, dans la région $S. du synclinal nummulitique de San Vicente, au-dessus des « banes à dragées » dans les calcaires à Num. atacicus, Assilina granulosa — Leymeriei. Elle y est commune et tout à fait identique au type de. Bos d’Arros. M. Douvillé l’a citée récemment dans le Lutétien infé- rieur -de Saint-Barthélemy, près de Bayonne. Le diamètre de mes échantillons varie de 2 à 6 ou 7 mm. Quant aux granules, ils sont tantôt abondants et couvrent la plus grande partie de la surface, tantôt moins nombreux et concentrés au centre; ils sont placés presque exclusivement sur les filets. Num. Lucasi, espèce bien définie, avec ses formes A et B, ne doit pas être confondu avec la forme À (N. Rouaulti) de Num. aturicus (perforatus) qui lui ressemble beaucoup mais n'existe qu’à partir d’un niveau plus élevé (Lutétien). # — EOCÈNE MOYEN 53 Nummylites uroniensis Arnold Heim 1908. Nummul. Flysch., p. 226, Di 2 à he. 1 à 11. . —= Num. perforatus var. uranensis de à Harpe (Ejfude des Nummul. de la Suisse, Mém. Soc. Paléont. Suisse, 1883, pl. 3, fig. 1 à 3). J. Boussac les considère comme de simples variétés, de N. perfo- ratus. Ce sont des formes renflées très granuleuses à filets rappelant la disposition tourbillonnante de N. atacicus, mais en partie anas- tomosés, avec granules sur les filets. On peut les considérer comme des mutations des granuleuses des couches inférieures (N. Lucasi) et des précurseurs de N. aturicus. Elles se montrent pour la première fois dans les calcaires à grandes Alvéolines (À. elongata). Leurs sections médianes, de contour ellip- tique, correspondent à des formes épaisses à bords arrondis avec de nombreux piliers. -Gisements : Couches coupées par la route de Roiz à Vallines; som- met de Peña Saria; S. de la Acebosa. Elles sont mélangées à quelques N. planulatus-près de la route de Roiz à Vallines. Lutétien inférieur de Saint-Barthélemy près Bayonne, et sur la . rive droite du Louer. (H. Douvillé, C. R. somm. S. Géol. Fr., 19 jan- - vier 1920, p. 15.) | Nummulites aturieusJoly et Leymerie 1848 (— N. perforatus auct.). (Mémoire sur ies Nummulites, etc.…., Mém. Ac. Sc. de Toulouse, 1848, p. 218, pl. 2, fig. 9 et 10.) Le type de Joly et Leymerie provient de la Fontaine de Ia Médaille, près de Montfort (Landes) : c’est une espèce bien déterminée du bassin de l’Adour. Sa forme A est N. Rouaulti d’'Arch. 1853. (Monogr., p. 121, pl. 6, fig. 14), que l’on trouve dans le même gisement. La synonymie, la description, la figuration et la critique de cette espèce sont bien exposés dans Boussac. Pal. Num. qive 1911, pp. 66 AM Dl-3, 45.1 à 7; 13, 14 16: _ Les couches de Colombres renferment abondamment cette espèce à filets anastomosés (réticulés) très granuleux avec granules placés sur- tout entre les filets. A côté de la forme type on voit quelques variétés : N. spissa De- france 1825, N. crassa Boubée 1833, représentées dans la coll. de = Verneuil à l'Ecole des Mines et provenant de Colombres. Leur compa- gne mégasphérique, N. Rouaulti, est naturellement dans les mêmes bancs. Près de la Acebosa et de Unquera, 16e N. aturicus atteignent 30 mm. de diamètre et 6 mm. d'épaisseur; elles sont partiellement ou totale- ment silicifiées. Ê Nummulites lævigatus Bruguière sp. 1792. 1804. Lamarck : Mém. sur les foss. des env. de Paris, Ann. du Mu- seum, t. V, p. 241, vélin n° 47, fig. 21. 1902. Num. lævigatus Lamarck (H. Douvillé : Etude sur les Num- mulites, B. S. Géol, Fr, [4], t. II, pp. 207-213, pl. 5). 54 _ RÉGION CANTABRIQUE Boussac. Pal. Num. alp, 1911, pp. 58 à G6, pl. 2, fig. 1 à 9, 12, _. 13, 16 à. 22. Je rapporterai à cette espèce, ou, du moins, j’en rapprocherai un échantillon de 20 mm. de diamètre trouvé dans un calcaire blane près de la station de Unquera. Extérieurement lisse, il s’est montré, en l’usant, un peu granuleux avec des filets d’allure compliquée, s’anastomosant au voisinage de la partie centrale. D’Archiac [171 cite N. lævigatus à Colombres. Mais, à cette époque (1850), il a pu désigner sous ce nom les formes que l’on fait rentrer aujourd’hui dans N. aqui- tanicus Benoist. En réalité, j’ai trouvé rarement le vrai N. lævigatus dans l’Eocène cantabrique. Nummulites millecaput Boubée 1832 (= complanatus auct.). Y. pour la figuration de cette espèce d’Archiac. Monogr., 1853, p. 87, pl. 1, fig. 1, 2, 3; Boussac. Pal. Num. alp, 1911, p: 9-60 mer Fe pl. 4; fig. 15° pl. 5, g.:9;-10, Les grands individus des Asturies, des Landes, de la Suisse, du Vi- centin ont un diamètre de 75 à 80 mm.; ceux de Crète atteignent 107 mm. pour 3 mm. d’épaisseur seulement. D’Archiac ([17], t. III, p. 12), analysant la lettre de M. de Ver- neuil [6], cite dans la liste des fossiles trouvés entre San Vicente et Colombres, Num. complanata var. maxima, et il ajoute en note: « Nous avions cru d’abord pouvoir distinguer cette Nummulite sous « le nom de Columbresiana, mais une étude plus approfondie est « encore nécessaire pour qu’on la sépare décidément de N. complu- « nata. Elle atteint jusqu’à 8 cm. de diamètre et son épaisseur n’est « que de 6 mm. et demi; on y compte trente couches complètes et « les individus jeunes sont comparativement plus renflés. Les cloi- « sons, assez rapprochées, sont fort obliques, et les tours de spire, « étroits, sont fort nombreux. » 2 Plus tard, dans sa « Monographie », il n’a pas maintenu cette variété. Gisement. — J’ai recueilli 25 échantillons, de 40 à 70 mm. de diam. us au kilomètre 64. La collection de Verneuil, à l'Ecole des Mines, desène 4° échantil- lons de 60 à 78 mm. de diamètre et 6 de 28 à 50 mm., provenant de Colombres. Nummulites irregularis Deshayes 1838 (Descr.des coquilles recueillies en Crimée par M. de Verneuil, Mém. S. Géol. Fr., t. IL, p. 67, pl. 5, Ho 19, 16.) A consulter : | z Boussac. Pal. Num. alp., 1911, p. 18, pl. 1, fig. 17, 21, 22. Douvillé. Eocène inf. Aquitaine, 1919, p. 68, pl. 5, fig. 22 à 29; pl 6, fig. 4 et pl. 7, fig 1, 2). Les exemplaires du cap Oriambre, souvent très cristallins, sont plats, ondulés, à spire irrégulière; ils dépassent quelquefois 30 mm. de diamètre. EOCÈNE MOYEN 55 N. irregularis appartient au groupe de N. Murchisoni Brunner in _ Rütimeyer 1850; elle s'apparente étroitement à N. distans et N. poly- gyratus Deshayes. Ces deux dernières accompagnent N. irregularis dans les gisements de Crimée. En France, N. irregularis existe à Saint-Barthélemÿ, près Bayonne, et à Bos d’Arros (couches supé- _rieures de Gan). _ Gisement. -— Cap Oriambre, Punta del Castillo de la Barquera: _ Plesiolampas (Ortolainpas) Michelini Cotteau sp. 1856. Pal. fr. Eocène, Hchumes 2°}; p.501, pl. 133: Voir, à propos de cette espèce et de son attribution au g. Plesio- lampas, J. Lambert, Note sur quelques Echinides de la Haute-Garonne, _B. S. Géol. Fr. [4], t. VIII, 1908, p. 364. C’est une forme caractéristique des niveaux inférieurs de l’Eocène - _ des Petites Pyrénées; M. Lambert l’a recueillie lui-même au Fréchet, ANS LA: - tt _ et M. Bazerque, instituteur à Boussens, en a trouvé dans le lit de la Garonne, à Boussens. Le type figuré par Cotteau provient du pont de Loutz, près de Louer (Landes). L’exemplaire unique, dont la face supérieure est en excel- lent état, que j'ai récolté près de la route de Roiïiz à Vallines, sur le versant E. de Peña Saria, est identique :à cette figure. IL provient des couches riches en Num. atacicus (var. renflée à filets méandri- formes), que lon trouve immédiatement au-dessus des « bancs à dragées », donc de la partie inférieure du Cuisien. Un fragment de la même espèce, reconnaissable à la disposition d’une de ses zones ambulacraires, à la forme et l’ornementation des plaques du test, provient du versant N. de Penña Saria, non loin de la crête. Il appar- tient à des bancs du Cuisien un peu plus élevés. Conoclypeus Sp: Coll. de Verneuil, Ecole des Mines. Provenance indiquée : Colom- _ bres. Diamètre de la face inférieure : 150 mm. Hauteur : 60 mm. D’Archiac ([17],.t. IIT, p. 13, note infrapaginale) le cite et ajoute : « Ce Conoclypeus est plus déprimé et plus ellipsoïdal que le C. co- « noideus du Kressenberg, ses ambulacres sont aussi plus larges. CN « Celui des couches nummulitiques de la Crimée est moins élevé que À celui du Kressenberg et plus piriforme au sommet; enfin le C. Bordæ de Dax est moins conique. » CN Voici la liste d’un certain nombre d’Echinides dont je dois la déter- mination à l’obligeance de M. J. Lambert : Conoclypeus Cotteaui Lambert. Diamètre de la face inférieure : 107 mm. Hauteur : 55 mm. Un échantillon trouvé au kilomètre 64 et portant des Num. aturicus _ fixées sur son test. J’ai également recueilli des fragments de la même espèce sur le . versant N. de Peña Saria (même niveau) et près de San Pedro del « 56 RÉGION CANTABRIQUE Mar, dans le petit bassin nummulitique de San Roman, à PW. de Santander. Opissaster nux Desor (Hemiaster). (1 échant. en bon état, plusieurs de même forme, indéterminables.) Linthia sp. (1 échant.). Schizaster cantaber Lambert (1 échant.)... Schizaster sp. (2 échantillons de ma collection et 2 échantillons indé:- terminables spécifiquement, provenant de Colombres; dans la coll. de Verneuil, Ecole des Mines.) D'une manière générale, les Echinides sont peu abondants et assez mal conservés. Pecten : Valve inférieure, indéterminable spécifiquement, C’est pro- bablement un banc particulièrement riche en Pectinidés de ce genre que M. Carez a rencontré non loin d’Estrada sous les couches à Num... perforatus (aturicus) ([50], pp. 238-239). Kilomètre 64. Gisortia sp. Un exemplaire reconnaissable mais très fruste. Kilo- mètre 64. | Ostrea medianensis Carez 1881. (Et. des terr. crét. et tert. du N. de VEspagne, p. 308, pl. 5, 6 et 8, fig. 1.) Le type est pris à Medianos (prov. de Huesca) dans des marnes à Num. complanatus (= millecaput). Il a 15 cm. de long sur 11 de large; sa surface ligamentâaire est très développée, son crochet est énorme. de Ce sont les caractères même de l’unique exemplaire que j'ai récolté sur le versant N. de Penña Saria. C’est très probablement cette espèce que de Verneuil a trouvée près de Colombres, en 1849 [6], et qu’il désigne sous le nom d’O. latissima ou gigantea. Pour M. Carez, O. Me- dianensis représente dans l’Eocène l'O. crassissima de lHelvétien. : Spondylus cf. hispanicus Doncieux 1911. (Catal. descr. des foss. num. de l’Aude et de l'Hérault, Ann. Univ. Lyon, fasc. 30, p. 37, pl. 6, fig. 12, 13). L’original provient du Lutétien inférieur de la Pobla de : _Roda (Aragon); il est voisin de Sp. eocenus Leymerie. Mon exemplaire, peu épineux et assez mal conservé, se rapproche, par l’ornementation, du type de M. Doncieux. | Gisement. — $S. de la Acebosa, niveau à Num. planulatus. à Nautilus sp. — Un échantillon, fruste, de 23 cm. de diamètre et 9 cm. î d'épaisseur a été trouvé dans les grès de la Acebosa, entre la gorge de Barcenal et la station de San Vicente (tranchées du F. C. Can- - tabrico). Il rappelle Naut. Rollandi Leym. de l’Eocène du versant $. À de la Montagne Noire, mais sa mauvaise conservation ne permet pas de lui donner un nom d’espèce. Harpactocareinus Jacquoti Milne Edwards. — De Bouillé (Paléont. Biarritz, Pau, 1873) cite cette espèce dans le vallon de Mouligna, gise- ; É f Ed 2. é 2 / 5 FÉES ” PE PER PRE À j NUMMULITIQUE DE SAN ROMAN 57 ment déjà décrit par Jacquot (Descr. géol. des falaises de Biarritz, Actes Soc. Lin. Bordeaux, t. XXV, p. 27, 1864). La Faculté des Sciences de Toulouse possède un certain nombre de Crabes du Mouligna (Mou- lin de Larralde) recueillis et donnés par M. Daguin, de Bayonne, _ identiques à l'échantillon que j'ai trouvé dans les grès de la Acebosa, _ non loin du Nautile, ci-dessus mentionné. Bassin nummulitique de San Roman. Ce petit bassin, situé à quelques kilomètres à l’'W. de Santan- der, a la forme d’une cuvette synclinale elliptique. Le grand axe de l’ellipse, dirigé N. E. — $S. W. peut être estimé à 6 km. Mais le tiers N. de la cuvette est sous la mer et la côte est formée de roches nummulitiques depuis la Punta del Bergazo de Monte, jusqu’à la « Cala de San Juan del Canal » sur une longueur approximative de 5 km. On peut étudier la succession des assises en suivant les falaises à l’W. du grand phare de Cabo Mayor et du Sémaphore. | Le dernier niveau crétacé fossilifère est celui des « couches du Sémaphore » à faune maestrichtienne bien caractérisée (v. ci- dessus, p. 198). Après un « panteon » (tombeau) abandonné, construit presque au bord des falaises, le relief s’abaisse et l’on trouve la côte déchiquetée du « Cabo de Lata ». La roche, dans laquelle je n’ai vu aucun fossile, est un calcaire spathique, jau- nâtre, un peu gréseux, d'aspect assez semblable au « calcaire nankin » de Leymerie, bien connu dans les Petites Pyrénées. Au-dessus se présente un calcaire blanc, à grain fin, à cassure esquilleuse, sublithographique, à faune bien pauvre : rares débris de Lithothamnium et quelques Miliolidés. Deux crêtes en saillie se montrent et tournent vers le S. puis vers le S. W. et l’W. dans l’intérieur des terres; sur la côte, on les nomme « Bergazos » (v. la première coupe, fig. 56). Le « Bergazo de Cueto », petite colline sur le prolongement de laquelle se trouve, plus au S$. le village de Cueto, est surtout formé par un calcaire assez riche èn Lithothamnium placé immé- diatement au-dessus du calcaire pauvre précédent. En dehors de débris d’algues calcaires, des surfaces polies de la roche du Bergazo de Cueto ont simplement montré quelques fragments de Bryozoaires et de petits Orthophragmina indéterminables. Le « Bergazo de Monte », situé un peu plus à P’W., est aussi BE" L 7 La 08 RÉGION CANTABRIQUE L2 Î 35 s LL = = Jane ; £& W. ; vw 9 7 js 5 52 > © CRE » € 2 = — & © * = ii : 5 de ae © ® — 7 bi ee He S a re Ÿ v CE ° 7 5m © A‘ È TT (2 nn en Ensénada ù ù À) er N. Ero : : ce mi 10 = s#O 3 3] v SES TV —— Lo L sien ne O sable SE. © 35 N.W 5 4 One , en où "LH He ee F1G. 56. — Coupes dans le synclinal nummulitique de San Roman. (Légende commune aux trois coupes.) Cén. — Cénomanien supérieur. Sén. — Sénonien (Santonien + Campanien). ô - Maes. — Maestrichtien du. sémaphore de Santander. 1. — Couches du Cabo de Lata. Calcaire spathique, jaunâtre, sans fossiles, rappelant le « calcaire nankin »; je ne l’ai pas observé près de. Soto la Marina. 2. — Calcaire blanc, à grain fin, pauvre en fossiles. Quelques Miliolidés rares débris de Lithothämnium. ” 3. — Calcaire à Operculines à la base, avec banc Pnfercalé: riche en Litho- thamnium. À la partie supérieure calcaires un peu gréseux à Num. globulus, Guettardi, atacicus; Alv. oblonga, stp era Floscu- lines; Conoclypeus Cotteaui. 4. — Grès à Schizaster. NUMMULITIQUE DE SAN ROMAN a 59 en partie formé par ce calcaire à Lithothamnium. Mais dans la - dépression qui le sépare du Bergazo de Cueto, j’ai noté la pré- | sence de quelques bancs très riches en Operculines. _ Deux types d’Operculines s’y trouvent : ke 1 Une Operculine à cordon spiral bien saillant qui a quelque affinité avec Op. canalifera d’Arch., mais encore plus avec Op. Thouini d'Orb., dont les types (coll. Ecole des Mines) provien- nent des environs de Montolieu (Aude). (D'Orbigny — Prodrome, étage 24, n° 686, t. IT, p. 336 — les caractérise de la manière suivante : « Espèce pourvue de bourrelets extérieurs, Couiza, Montolieu ».) | _ 2° L'autre Operculine, beaucoup plus abondante, de petite - taille, représentée surtout par des formes mégasphériques, doit être rapprochée d’Op. ammonea Leym., mais ne me paraît pas tout à fait identique; je l’appellerai Operculina cf. ammonea Leym. - | Le sommet et les pentes W. et S. W. du Bergazo de Monte sont constitués par un calcaire dur, esquilleux, un peu gréseux, renfermant quelques beaux Conoclypeus, en particulier C. Cot- teaui Lambert. J'ai retrouvé ce même calcaire plus loin, sous À: l’église même du village de San Roman. Sur des parties polies _ de la roche, car je ne possède pas d'échantillons détachés, j’ai _ reconnu : è Nummulites globulus Leym. — Guettardi d’Arch. Petites formes lenticulaires avec bouton axial; 2 mm. d’épais- seur, 3 à o mm. de diamètre. La forme B est la plus fréquente, mais on trouve aussi la forme À (N. Guet- tardi). Num atacicus Leym. Petites formes à filets tourbillonnants _ à peine plus grandes que les précédentes. Assilina sp. Formes encore de petite taille auxquelles je ne puis assigner de nom d’espèéce. ; Alveolina oblonga d’Orb.; Alv. subpyrenaica Leym. et nombreuses « Flosculines ». C’est, en somme, la même faune que celle du « calcaire à Alvéo- lines » de la sierra de Lleno et du versant S. de Peña Saria. _ Les couches les plus jeunes du bassin de San Roman sont des grès blancs ou gris clair, que j’ai appelés « Grès à Schizaster », parce que j'ai recueilli un assez grand nombre de ces Echinides Sur la côte au N. du village de San Roman. 60 RÉGION CANTABRIQUE Ces grès, calcaires, souvent pauvres en organismes, forment le petit coteau sur lequel est placé le- cimetière de Ciriego (grand cimetière de Santander). Il domine la mer vers laquelle plongent faiblement les strates. Les rognons de silex et les concrétions de limonite abondent dans certains bancs et couvrent le sol suivant leurs affleurements. Ces mêmes grès à Schizaster reposent sur les calcaires nummulitiques du Bergazo de Monte à San Pedro del Mar. | A l’W. l’arrangement du Nummulitique en cuvette synclinale est encore mieux marqué, et l’extrémité occidentale des grès blancs montre une disposition tournante des couches bien visi- ble près de l’ilot dans lequel est construite la petite chapelle (Ermita) de N. S. del Mar. | Ces grès renferment : Schizaster cantaber Lambert 1919. 1 échantillon identique à celui de Peña Saria déterminé par M. Lambert lui- même. 7 échantillons très déformés auxquels on ne peut rigoureusement donner de nom spécifique, mais qui sont probablement le S. cantaber. Brissoides aragonensis Cotteau (Maretia), déterminé par M. Lambert. Serpula spirulæa Lamarck. 5 ou 6 échantillons. _Nummulites atacicus Leymerie. Filets tourbillonnants ty- piques. Diamètre, 7 à 12 mm.; épaisseur, 3 mm. Operculina cf. ammonea Leymerie. Très abondante dans certains bancs, en particulier près de San Pedro del | Mar. : Orthophragmina. Petites formes indéterminables spécifi- quement. Résumé. Cette faune n’a rien de bien caractéristique et je n’y ai pas observé les types de Nummulites et Assilines qui sont si abon- dants dans la région de San Vicente. Néanmoins, les Foraminifères ne me donnant aucune préci- sion, je rattacherai les grès à Schizaster à l’Eocène moyen, | Sch. cantaber, étant une espèce du versant N. de Peña Saria qui appartient à cette série. . A 2 Le Heu t I EOCÈNE SUPÉRIEUR 61 L’Eocène inférieur est représenté par l’ensemble : Calcaires à Lithothamnium et Operculines. Calcaires à Num. atacicus, globulus, Guettardi. Alv. oblonga et subpyrenaica. Flosculines. En quelques mots, on peut établir le synchronisme comme suit : Eocène inférieur : (Montien ?) + Thanétien Le Sparna- cien — couches (2) + (3). Eocène moyen : Cuisien + Lutétien = couches (4). Ceci comme première DEC EIRE à ét sous bénéfice de confir- mation ultérieure. EOCÈNE SUPÉRIEUR (PRIABONIEN) CALCAIRE ROSE A POLYPIERS. Les dépôts que l’on rencontre dans le N. du bassin de San Vicente de la Barquera, au-dessus du niveau à Num. aturicus et dans le S., au-dessus des grès de la Acebosa, ont un caractère détritique et certains bancs sont formés d'éléments très grossiers. -Je les avais d’abord attribués, en partie, à l’Auversien et au Bartonien, Num. vascus ayant été prise pour N. striatus. En réalité, un examen plus approfondi de la faune de Nummu- lites de ces couches a permis d’y reconnaître les couples N. vas- cus — Boucheri et N. intermedius —— Fichteli. C’est donc bien de l’Oligocène; c’est l'équivalent des couches gréseuses de Biarritz débutant à la villa Belza et au Port-Vieux pour s'étendre ensuite jusqu’au phare et à la Chambre d'Amour. Cependant j'avais observé dans les conglomérats oligocènes, toujours de couleur rouge brique dominante, la présence de gros Polypiers massifs (Astréidés, Méandrinidés, etc...), plus ou moins roulés, de Polypiers branchus brisés, de fragments d’un calcaire fin à Lithothamnium de couleur rouge rosé ou saumon. Ce dernier empâtait souvent des débris de Zoanthaires et renfermait des petites Nummulites radiées et des Orthophragmina. Je le désignai sous le nom de « Calcaire rose à Polypiers » et j'avoue qu’au début il membarrassait quelque peu, car je ne savais autre chose de lui sinon qu’il était antérieur aux conglomérats et emballé 62 RÉGION CANTABRIQUE dans leur masse. J’eus des renseignements un peu plus précis sur leur compte en étudiant la région comprise entré Peña Saria, la ria de San Vicente, la ria de la Rabia, et la côte du cap Oriam- bre. Là, j’ai pu voir le « Calcaire rose » en place sur le Crétacé et recouvert à son tour par les poudingues oligocènes. . C’est ainsi qu'aux alentours du hameau de la Revilla, où l’on a ouvert des carrières pour l’empierrement des routes, on peut voir la superposition suivante : =, Calcaire rose compact — — C8 0 Breche La \ : -Apten F1G. 57. — Priabonien (calcaire rose à Polypiers) sur és près de la Revilla. 1° Calcaire à Rudistes (Aptien), avec sections nombreuses de Pseudotoucasia ou de Polyconites, raviné à la partie supérieure. 2° Brèche formée de débris du calcaire précédent, cimentés par du calcaire rose à grain fin. 3° Bancs compacts de calcaire, couleur brique rose, de quel- ques mètres d'épaisseur. Ils sont pétris de Lithothamnium, de Polypiers de toute aille, d’'Orthophragmina (parmi lesquelles des espèces étoilées), des Nummulites (dont quelques formes renflées rappelant la variété spissa de N. aturicus),. autant que j’ai pu en juger par l’étude des surfaces polies de ce calcaire. Une disposition analogue se présente autour de Lamadrid (fig. 58), mais ici le calcaire rose est directement recouvert par les brèches et conglomérats oligocènes dans lesquels on le trouve en fragments mêlés à des éléments crétacés et des galets siliceux. Quelques témoins d'importance moindre sont disséminés entre Lamadrid, la Revilla, el Tejo (1); on le voit aussi non loin du ha- meau d’Oriambre et sur la côte entre la ria de San Vicente et () Sur la carte géologique hors texte, à la fin du volume, j'ai indiqué l’existence de ces témoins par un pointillé jaune (teinte de m) recouvrant les terrains sous-jacents. EOCÈNE SUPÉRIEUR +11 4403 celle de la Rabia. Un banc peu épais et disioqué se montre à l'extrémité de la falaise de Repuente très près de l’éperon de . brèche cénomanienne; en ce point aussi il est directement recou- vert par les conglomérats oligocènes (v. fig. 61). _ Au point de vue de l’âge, les « calcaires roses à Polypiers » sont postérieurs au Lutétien à N. aturicus et antérieurs à l’Oli- gocène. De plus, la présence d’Orthophragmina, dont quelques formes étoilées, plaide encore pour leur attribution à l’Eocène supérieur (Priabonien). Mais, contrairement à ce qui se passe à Biarritz, où les mêmes pu re qd — re ES s ÿ CS q NS Ge tE © x @ — Ÿ ue ee Rx = un & s me £ 2 = % N. 2 She 1e ÉlRe Se À F1G. 58. — Coupe par Pena Saria et Lamadrid. 6. — Bancs à dragées. e 7. — Couches du sommet de Peña Saria. 8, 9. — Couches de Colombres. 10. — Grès de la Acebosa. A. — Santonien à Micraster en contact ànormal (f f) avec les grès de la Acebosa qu’ils chevauchent. U. — Calcaire crétacé à Rudistes. C. R. — Calcaire rose à Polypiers (Eocène supérieur), sur le Crétacé raviné. OI. — Poudingues et grès rouge brique ravinant le calcaire rose à Polypiers. bancs de la côte des Basques indiquent, pour le Priabonien infé- rieur du moins, une mer assez profonde, ici nous trouvons une formation coralligène que je crois comparable à un récif fran- geant. se te La répartition des témoins de « calcaire rose priabonien » et sa superposition directe à l’Aptien raviné, avec brèche à la base, montre que des mouvements importants s'étaient produits dans la région cantabrique après le dépôt des couches à Num. aturicus. GATE RÉGION CANTABRIQUE OLIGOCÈNE 3 Composé de brèches, conglomérats, grès et marnes générale- ment rutilants, il peut être bien étudié dans les falaises qui s’éten- dent depuis les dunes de la partie E. de la ria de San Vicente jusqu’au $. du cap Oriambre. Sur 2 à 3 km. on a une coupe natu- relle, souvent très oblique aux couches, mais où l’on peut facile- ment relever la succession et recueillir la faune. Une grande plage de sable fin s'étend au bas de la falaise : c’est le « sable Meron » des indigènes, la « Playa de Salmeron » de la carte de Coello. De Verneuil, en 1849 [6], avait déjà recueilli quelques fossiles sur cette côte; on peut les voir dans les coll. de l'Ecole des Mines avec l’indication de provenance : « Plage à l'E. de San Vicente. » Ces grès et conglomérats avaient été négligés depuis ou con- fondus avec du Crétacé supérieur. La confusion avec le Sénonien s'explique, car on avait recueilli (Quiroga [57-3°]) des Huîtres prises pour l’O. vesicularis du Sénonien, alors que c’étaient des Pycrodonta oligocènes, ressemblant beaucoup aux premières. Les Foraminifères avaient été laissés de côté (sauf par de Verneuil qui avait recueilli des Num. intermedius) et ils jouent un rôle capital dans ces couches. Contrairement à ce que j'avais écrit tout d’abord [81, 84, 87], il n’y a pas d’Aquitanien caractérisé par la présence de Lépido- cyclines et l’absence de Nummulites. Des fragments de roches provenant des environs de Repuente, où se trouvent les assises lies plus récentes de l’Oligocène, renferment Lep. dilatata en abondance mais avec elles de petites Nummulites souvent adhé- rentes à des Lépidocyclines. Ce sont des formes minces, plates, ressemblant à des Operculines, c’est-à-dire des Num. Tournoueri de la Harpe comme il en existe dans l’Oligocène de la falaise. _ J’adopterai l’ordre suivant pour l’exposé de mes observations : 1° Falaise de la Braña ; 2° Falaise de la « casa de los Pices » : 3° Falaise de Repuente. 65 À OLIGOCÈNE . * (21897800) S2INOI XNOTITE9 49 SOIEES no) é ‘(10dnoy) xnoiqy osd48 9p SYII 2948 S9910 HE SOUIUN — ‘1 -UOIPIVIA np xnouuoqiego ‘Xno}ri4d S918 39 SOLS — ‘M ‘D9pP109S1P — DO pLOU09 ‘1011410 2 S9YSIPAU & SINP S9I18987) — ‘A. *(2PEIUUWIET) op JUIauuOf#U09 np 247) SUDIUBUIOUYI SJUIQUIO[SUOD J9 S2U29I4 — ‘U9) *(nor1odns 99904) S1IdATOY € 9S0I 21189[89 9P Jueg — ‘YH | : -onbuiq o8no1 souseut Jo soi8 ‘sonsurpnod : 2909908110 — ‘I0O FL *(U9H9n7T 19 USM) Snounn ‘un e (snpout) oueq nenbsnf ‘1querO des np onbrtpnuumnN.— ‘9 ‘€ ‘ÿ ‘€ TEA : (UOISI 9I4US IP UAEId) ‘21QUID11Q dD9 9] 19 DII D} 91jU9 DINbINY D] 0D 2]U291A UDS 9p ‘Hd N S9SIPIPA — *6C ‘OI F3 CEE © : os SG > ‘ £ Û K Lr 4 _. ® 25 û ® ss = nds (ESS , So a. à ES ten o) AMEL ra ce e KE BAT Lie CE — À ® < geo CALE n 7 E, CC & 1e ARTS CE SN en x ENS Ur + — = 3 w Cire Oo = ÿ CE A © Nr Eat ? 2 à M 32 2 em é Le : ch = Po set fs a C ©. nr DASAL 2 SA As? tuseee QE ae" E ? se Bb +, : O 44 Ne à £ 5 0 = : a'N e D — ® e oop(nvaiureuy ] 3 Iquivii O _ aaqtu ‘ SOC. D'HIST NAT 1921 (T. XLIX) © 66 RÉGION CANTABRIQUE 1° Falaise de la Brana. Elle tire son nom du hameau de la Braña, qu’elle supporte, et celui-ci doit $a dénomination à la fréquence, dans ses alentours, de landes d’ajones et de bruyères, appelés « brañas » dans le pays. ae | | | La pointe orientale de la ria de San Vicente de la Barquera est formée par un cordon littoral, dont on voit parfois les cail- loux roulés à marée basse, recouvert de sables et de petites dunes. Une modeste « casa de baños » s’est établie dans cette partie de la plage, qui convient assez aux baigneurs. La falaise débute en face d’un rocher isolé qui a reçu, à cause de sa forme, le nom bien caractéristique de « zapato » (soulier). .On y voit (OI, fig. 59 et 60) des bancs de poudingues, de grès grossiers, de grès fins et même des marnes, le tout de teinte rouge brique, d’âge oligocène. Direction des bancs E. 10° N. à W. 10° S., avec pendage au N. W. d'environ /0°; on a à l'impres- -Sion qu'ils sont presque verticaux. Les éléments de cette formation détritique sont les suivants à Grains de sable. : Cristaux de quartz, parfois bipyramidés roulés. Ils proviennent + Ÿ 4 PUE De UE v : Av £ E, PE HA RE W, £ - A a ne Cr © © AD ASS 5 vE SÈ Bus Fa he ; 6 1 — ! " ’ Lire RUE O1: un 1 dune Se À \ Lt à ES L- Fig. 60. — Falaise de la Brana. * (Explications dans le texte.) Re des marnes bariolées gypsifères du Keuper, qui en renferment beaucoup dans la région. de | | “0 Débris d’Ostracés et de Pectinidés. (TE Baguettes d’Echinides. En RATES Débris de Polypiers et D roulés. Foraminifères roulés; Orbitolines séparées ou dans des galets OLIGOCÈNE 67 : calcaires (Orb. conoidea et discoidea) ; : Orthophragmina, Num- muülites (en partieulier petites formes radiées). Serpula spirulæa roulées. ; Fragments roulés ou anguleux de grès ferrugineux wealdiens, de limonite, de dolomies rousses et de calcaires aptiens à Ru- distes. | On y trouve aussi des fragments de calcaire rosé à Polypiers et des Polypiers massifs, du groupe des Astréidés, quelques-uns ‘de si grande taille, qu’un homme pourrait à peine les déplacer. Le « zapato » est sur le prolongement d’un banc de conglo- mérat et j'ai pu y reconnaitre des blocs de calcaire rosé. On peut évaluer à une centaine de mètres l’épaisseur de ces poudingues, grès et marnes. Ils sont immédiatement au contact des marnes bariolées rouges et grises (tr.), très froissées, de stratification confuse avec filon- nets de gypse fibreux, tels qu’on en voit dans les nombreux affleurements du Keuper de la région (Polanco, Cabezon de la Sal, Treceño, Pozo Salado de Monte Corona, près Cabiedes, etc..). Vu du « zapato », à marée basse, cet affleurement des marres gypsifères se présente sous l’aspect d’un noyau anticlinal en forme d'A incliné assez fortement vers l’W. Le long de la plage, l’écartement des branches de PA .est d’environ 100 à 120 m., la pointe un peu émoussée se perd au sommet de la falaise sous la végétation. : Ces marnes que, pour des raisons d’analogie, j'attribue au Trias supérieur ou Keuper, sont recouvertes à l'E. par des bancs d” argiles et de grès pyriteux, micacés, renfermant de minces lits de lignite; c’est le faciès des dépôts wealdiens (W.). Je n’ai rien trouvé dans ces grès, mais le fils de M. Bolivar, le savant entomologiste de Madrid, m’a dit y avoir recueilli des Unios reconnaissables. D'ailleurs, j’ai retrouvé également des . Unios dans le prolongement S. W. de cet anticlinal près du grand pont de la Maza, toujours dans des grès ferrugineux recouvrant un noyau anticlinal de marnes triasiques. Conglomérat cénomanien. . Ce Wealdien est, à son tour, surmonté par une brèche et un ar très grossier (Cén.) ayant en gros, même plongement, mais d’allure très désor- donnée (v. ci-dessus, p. 173). : A la limite des deux formations est un niveau aquifère qui donne une excellente fontaine, à mi- pente de la falaise. Les 68 . RÉGION CANTABRIQUE habitants du hameau de la Braña l'utilisent pour eux et leur bétail et j'ai été souvent heureux de la rencontrer sur ma route : il n’y a guère d’eau potable sur cette côte. : À La brèche et le conglomérat, formés à la fois de blocs les uns roulés, les, autres anguleux, ont l’aspect de matériaux accumulés aux pieds de falaises où se mélangent des éboulis et des galets arrondis par les vagues. Les éléments en sont empruntés au Cré- tacé antérieur au Cénomanien : grès wealdiens ferrugineux : calcaires aptiens construits avec Polypiers, Pseudotoucasia, Poly- conites, Orbitolina conoidea et discoidea; dolomies saccharoïdes minéralisées de l’Aptien supérieur; calcaires spathiques du Vra- connien, inférieurs aux bancs à Caprina Choffati, ete... Sous l’amas confus de ces matériaux, les vagues ont RTE, Vers le Cap ES onde nte Pa 4 À ; ® "O alaise de epuéñte NE. Le Ne =) P SW, Couches froissees Fic. 61. — Conglomérät cénomanien et Oligocène entre La falaise de Repuente et le cap Oriambre. Cén. — Brèches et conglomérats cénomaniens, formés d'éléments crétacés et renfermant des Orbitol. concava, non usées et non roulées, dans le ciment. (Cénomanien supérieur.) Re C. R. — Banc quelque peu disloqué de « calcaire rose à polypiers » (Priabo- nien), dans le petit ravin immédiatement à l’W. de l’éperon céno- manien. OI et (7). — Poudingues, grès et marnes oligocènes. a) Poudingue et grès grossier fossilifère : Num. intermedius, Fichteli, vascus, Boucheri, Tournoueri, miocontortus; Lepidocycl. dilatata. Foraminifères lutétiens plus ou moins roulés, mélangés aux précédents. b) Marnes sans fossiles. c) Grès à Nummulites et Lépidocyclines (même faune que a). d) Alternances de grès et marnes avec même ue que. a) et c). Couches. froissées. L 1 en quelques endroits, des bancs pétris d’Orbitolines aptiennes (O. conoidea) qui paraissent en place et dont la direction est 4 très sensiblement E. N° E, — W.S. W:avec-un plongement de--- 80° S. E. environ (U fig. 59 et 60). Le conglomérat repose sur la tranche dé ces bancs et il donne, dans la mer, une traînée de rochers. À marée basse on peut se rendre compte qu'il doit se -OLIGOCÈNE 69 raccorder à un autre éperon rocheux formé d’un poudingue du même type, situé à l'extrémité de la falaise de Repuente, près du cap Oriambre et distant d'environ 2 km. de la pointe de la Braña (v. fig. 61). C’est sur cet éperon que j'ai découvert des Orbitolina concava dans le ciment qui unit les éléments dispa- rates, mais tous antérieurs au Cénomanien supérieur, qui entrent dans la composition du conglomérat pl iv, fig. 2;pl. vur et pl: B; fig. #). | Je ne connais rien de semblable à cela si ce n’est le « con- slomérat de Camarade » (1) et le « poudingue de Posada » (Asturies) de M. Barrois; pour ma part je crois que ces forma- tions détritiques sont comparables et doivent être synchronisées. J’attribuerai donc au Cénomanien supérieur les poudingues et brèches dont il est question et des couches bréchoïdes identiques, de même position stratigraphique, que l’on rencontre : | 1° Sur la rive E. de la ria de San Pipenies au N. et près du puente de la Maza ; 2° Au « Convento » de San Vicente ; 3° Sur le flanc N. du « Cueto de Ramonillo ». En dehors de ces points le Cénomanien cantabrique a un faciès bien différent : c’est un calcaire gréseux, de couleur ocre, en gros bancs réguliers. Le poudingue de la punta de la Braña est recouvert à l'E. par des grès fins et des marnes rougeâtres renfermant quelques petites Nummulites radiées, des Cristellaires et des fragments de Pentacrines. C’est de l’Oligocène (O1) qui va se développer et se - montrer bien fossilifère dans la falaise de la « Casa de los Picos ». Cette dernière est séparée de la falaise de la Braña par un large vallon où sont les prés marécageux du « Llaos » ou de « Canta- ranas » (chante-grenouille). Un ruisseau (Arroyo de Meron) leur sert d’émissaire et débouche sur la plage. Dans l’ensemble, la falaise de la Braña se présente avec l’allure d’un antichinal d’axe N. E. + $S. W. en gros, à noyau triasique, sectionné obliquement par la côte. Cet anticlinal déjeté a son flanc W. étiré et incomplet : on y voit les conglomérats rutilants (1) On sait qu'Henri MAGNAN a donné ce nom à des brèches et conglomé- rats du Cénomanien, particulièrement développés dans les Pyrénées, près du village de Camarade, au N. de Saint-Girons. (Note sur une deuxième coupe des Petites Pyrénées de l'Ariège. B. S. Géol. Fr. [2], t. XXV, p. 709, 1868, V. en particulier p. 714.) 70 RÉGION CANTABRIQUE | Rarre res :l de l’Oligocène au contact immédiat des marnes bariolées gypsi- fèeres du Keuper. Le flanc E. montre, comme cela est fréquent dans la région de San Vicente de la Barquera, le Trias recouvert par les argiles sableuses micacées et les grès pyriteux .et char- = bonneux du Wealdien. Ces derniers supportent les calcaires à Rudistes et Orbitolina conoidea-discoidea de lAptien, sur lesquels on voit une brèche et un conglomérat grossiers, d’âge cénomanien supérieur. Je n’ai observé ce faciès spécial du Cénomanien QUÉAUX: : 08 environs de San Vicente de la Barquera, entre la ria de la Rabia et Tina Menor. Il est toujours en relation avec des accidents en écailles dans lesquels on voit réapparaître le Trias gypseux. FAUNE DE L'OLIGOCÈNE DE LA FALAISE DE LA BRANA. - Nummulites vascus Joly et de — Boucheri de la Harpe. Polypiers branchus (Stylina ?) Polypiers libres (Turbinolia). Serpula spirulæa Lamarck. : Radioles et plaques de Cidaris. Pentacrinus (fragments de tiges). Chlamys biarritzensis d’Archiac et nombreux fragments indé- terminables de Pectinidés. RS 20 Falaise de la « Casa de los Picos ». A l'E. du hameau de la Braña, passé le vallon du Llaos (Can- taranas, arroyo de Meron), on retrouve une nouvelle croupe qui porte des landes, des prés et une maison isolée à murs crénelés, connue dans le pays sous le nom de « Casa de los Picos ». Cette maison domine une falaise où se montrent des bancs importants de conglomérats rutilants plongeant vers le S. E.;°ces conglo- mérats passent vers l'E. à des marnes rougeâtres correspondant à une nouvelle dépression dans laquelle coule le‘ruisseau dit « Arroyo de Bederna ». J’appellerai « falaise de la Casa de los Picos », la partie comprise entre les deux ruisseaux de Meron ct de Bederna. | Après quelques bancs marneux, à faune pauvre, sur la rive orientale de l’'Arroyo de Meron, on rencontre des alternances de grès et de conglomérats grossiers, toujours rutilants, faisant sur la plage une longue traînée rocheuse (v. pl. A, fig. 4). Les élé- ments de cette formation détritique sont principalement des abondants, parfois de grande ile (Priabonien). Les débris d'Echi- D 5 Puis ich des assises fee grOs- fragments de roches Re c’est la _ partie inférieure des couches à Lépi- it : on est dans l'Olisocène 1 5 inférieurs de l’Oligocène. — Marnes rouges du même type que celles qui terminent vers l'E. la falaise e Le la Braña. La dépression dans la- _ quelle coule l’arroyo de Meron mesure - environ 200 m. et, sur la rive orientale, 6 es vents d’W. ont accumulé le sable Û sous forme de petites dunes. Après ces : 0 etes les produits de lévigation. J'y ai recueilli ou observé : massifs ou branchus. Débris de Pectinidés, de Spon- . dylidés. Nombreux débris de Poe Uo19W so sol} 2P vCSr)I LAEE'ETS > ep oAOd1Y saunp Ss231)24"7 “ ‘ep oAOA1Y 1 FiG. 62. — Falaise de la Casa de los Picos. (Explications dans le texte.) 72 RÉGION CANTABRIQUE Gastéropodes : Scalaria, Cerithium. Num. intermedius (formes A et B). Nummulites lutétiennes roulées. 1:40 On voit ensuite des grès fins, puis des alternances de grès, ; marnes et conglomérats. Les grès sont jaunâtres ou rouge brique $ clair, les marnes sont d’un rouge plus foncé. Sur la plage on. rencontre de gros blocs de calcaire rosé à Polypiers (Priabonien) « avec de volumineux Astréidés et Méandrinidés (couches 2). Le dernier bane de conglomérat est très grossier et renferme toujours de nombreux galets roulés de calcaire corallien rose, de. calcaires crétacés à Rudistes et Orbitolines, mêlés à quelques galets de grès et quelques silex. | = Cette série se termine par des marnes rouges ébouleuses, riches: en Polypiers isolés (Flabellum, Ceratotrochus; etc..), très analo- gues à des types connus dans le Nummulitique supérieur du Vicentin (Castel Gomberto, Montecchio Maggiore) et en Num. intermedius — Num. Fichteli (couches 3). Oligocène supérieur. — I1 débute par un banc épais de 3 à 4 m. d’un conglomérat très grossier, dont les éléments les plus petits sont de la taille d’une tête humaine et sont formés surtout de grès et de calcaires crétacés mêlés à des fragments des conglo- mérats précédents. Puis viennent des alternances de grès, marnes et conglomérats, toujours rutilants, dans lesquels on trouve. encore Num. intermedius, mais associée à des Lépidocyclines (L. sp. et L. dilatata). J'Y ai observé, par places, des fragments de lignite (couches 4 et 5). | , Un dernier banc de conglomérat fait saillie sur la côte et ren<+ ferme : 3 1° Galets roulés, dont quelques-uns impressionnés à silex, grès crétacés, calcaires à Rudistes et Orbitolines, 2° Débris anguleux : calcaire rose priabonien (qui joue un si grand rôle dans les sédiments détritiques post-lutétiens du bassin. de San Vicente) et fragments des conglomérats antérieurs. ? La falaise de la « Casa de los Picos » s’achève à VE. en s ’abais-. sant vers le vallon de l’arroyo de Bederna. Les dernières couches. sont des marnes grises à faune pauvre (couches 6). . ; Une coupe N. — S., passant par la Casa de los Picos, montrer les conglomérats oligocènes reposant sur lAptien à RU (U)" près de la Revilla (v. fig. 63). 4 ; | ae LHARS PRE : SERRE CRT Le POTTER Mb au S. de Biarritz. À cette formation se superposaient 1 m. à 1 m. 50 de cailloux roulés ayant l’aspect d’alluvions torrentielles. : OLIGOCÈNE LEE _ Le lit de l’arroyo de Bederna est creusé dans des bancs ligni- teux horizontaux, sur lesquels je ne puis rien dire de précis, mais que je crois d'âge assez récent. Après les pluies torren- tielles des 7, 8, 9 et 10 septembre 1909, le ruisseau avait fortement ‘raviné son embouchure et chassé les sables de la plage. On v voyait des bancs de marnes gris foncé et de lignites qui me rappelaient les couches charbonneuses du moulin de Chabiague « Rapidement les vents d’W. et N. W. ont tout recouvert par le _ sable et il n’a plus été possible de renouveler les observations. Z Casa de los Picos e— . La Revilla F1G. 63. — Coupe N. — $S. par la Casa de los Picos. (Explications dans le texte.) FAUNE DE LA FALAISE DE LA « CASA DE LOS PICoOS ». Nummulites intermedius d’Arch. Nummulites vascus Joly et Leym. Num. Boucheri de la Harpe. Lepidocycl. dilatata Michelotti. Lepidocyclina sp. Flabellum calcar d’Arch. Flabellum Dufrénoyi d’Arch. Ceratotrochus. Cyathoseris pseudomæandra Reuss. Dimorphastræa. Latimæandra. Heliastræa. … Stylocænia. Bourgueticrinus Thorenti d’Arch. _Pentacrinus. Psammechinus cf. Hispaniæ Lamb. . Radioles et plaques de Cidaridés. Pecten arcuatus Brocchi. Chlamys biarritzensis d’Arch. Fragments indéterminables de Pectinidés. Spondylus bifrons Münster. Pycnodonta Brongniarti Bronn. Pycnodonta sp. Dentalium Archiaci Tournouér. Limopsis striatus AI. Rouault. Cerithium insolitum Desbh. Bittium cf. lapurdense Boussac. Turritella biarritzensis Boussac. Turritella trempina Carez. Solarium lucidum Oppenheim. -Solarium plicatum Lam. Scalaria Pellati de Raincourt et Munièr-Chalmas. Scalar. subpyrenaica Tournouër. Pleurotoma acutangularis Desh. Pleurotoma cf. subcarinata Al. . Rouault. 74 RÉGION CANTABRIQUE 3 Falaise de Repuente. ER + Je désigne ainsi la portion de la côte, longue d'environ 11 à 1.200 m., comprise entre l’arroyo de Bederna et l’éperon ro- cheux de conglomérat cénomanien qui borne au S. W. la petite anse occidentale du cap Oriambre. Le hameau de Repuente, à 500 m. dans l’intérieur des terres, occupant à peu près le centre. de cette zone, me paraît qualifié pour lui donner son nom. Sa plus grande longueur, du vallon de Bederna à un petit ravin voisin d’une ancre échouée sur la plage (ancre du vaisseau allemand Westfalia », dont on voit aux plus basses mers, une épave A 200 m. au large), est occupée par des marnes grises et rougeâtres avec intercalations de minces bancs de grès fins. Les fossiles y sont rares et j'y ai découvert seulement quelques Pycnodonta, qué certains observateurs, Quiroga en particulier [57], ont con- fondu avec Ostrea vesicularis du Crétacé, confusion facile car la ressemblance est très grande. J’ai recueill? Num. intermedius et des Lepidocyclines à PW. de la falaise de Repuente, tout près de l’arroyo de Bederna, et la même faune dans le ravin le plus près de l’ancre échouée. Les bancs plongeant de plus en plus faiblement vers le S. E,, arrivent à l'horizontale puis plongent nettement vers le S. W. au voisinage de l'ancre. On est là tout près de la partie centrale du synclinal Oligocène (v. ci-dessus fig. 59 et 61). FAUNE DE LA FALAISE DE REPUENTE. Nummulites intermedius d’Archb. Foraminifères de l'Eocène in- N. Fichteli Michelotti. férieur et moyen, plus ou N. vascus Joly et Leymerie. moins roulés, mélangés aux N. Boucheri de la Harpe. espèces: précédentes. N. Tournouert de la Harpe. Lunulites punctata Leymerie. N. miocontortus Tellini. Serpula spirulæa Lamarck. Lepidocyclina dilatata Michelotti Bourgueticrinus Thorenti d’Arch. et variétés. Pentacrinus (fragments). L. præmarginata R. Douvillé. Dentalium Archiaci Tournouéër. Scalpellum. ; Dentalium Sp. , “à Turritella trempina Care. # OLIGOCÈNE 75 FAUNE DE L'OLIGOCÈNE. pu Le la Braña, de la « Can de los Picos » et de « Repuente »; falaises à l'E. du cap Oriambre vers la Rabia; hameaux d He bre, de Repuente, environs de la Revilla. © Nummulites ARTE d'Archiac 1850 $ £ Descr. des fossiles les env. de Bayonne, Mém. S. Géol. Fr. [2}, Houes Éirés le N. termedits (forme B) et de N. Fichteli Mi- chelotti (forme A) dans d’Archiac. Monogr., 1853, pp. 99-101, pl. 3, ‘ñe net Ù, 1: M Boussac. Pal. Num. alp., 1911, pp. 84 à 88, pl. 1, fig. 4 et 5, pL 3, eg. 12 et pl. 4, fig. 3, a donné la synonymie, décrit et figuré cette _espèce avec se L. de soin. de an Vicente. » Re J'ai récolté les deux formes dans les falaises de la Casa de los “ Picos et dé Repuente, qui correspondent certainement à la partie _explorée par de Verneuil, en 1849; puis entre le dernier éperon de - conglomérat cénomanien et le banc à N. aturicus, au S. E. du cap Oriambre; enfin, près du hameau d’Oriambre. La forme B est plus _ fréquente que la forme A. N. intermedius apparaît à Biarritz dans ie Lattorfen des rochers de la villa Belza, du Port-Vieux et de l’Atalaye, “et se trouve encore dans les niveaux supérieurs (Rupélien, Chattien?) | du phare et de la Chambre d'Amour (Boussac. Pal. Biarritz, 1911). _Nummulites Tournoueri de la Harpe 1879 (Descr. des Num. de la -zone supér. des falaises de Biarritz, Bull. Soc. Borda de Dax, 4° année, p. 143, pl. 1, fig. 11 (1 à 7). Le type provient du Rocher de la Vierge et du Port-Vieux. … Petite forme plate et mince, ressemblant beaucoup à une Oper- culine. Mes échantillons proviennent de la falaise de Repuente, près du pointement de conglomérat cénomanien. Je la possède aussi dans des fragments de grès à Lépidocyclines des environs du hameau ‘de Repuente. ï “æ FE 4 "+ _ Nummulites vaseus Joly et Leymerie 1848 (forme B), Mém. sur les Nummul., Mém. Ac. Sc. Toulouse, p. 186, pl. 1, fig. 15, 16, 17, Nummulites Boucheri de la Harpe 1879 (forme A), Nummulites de Biarritz, Bull. Soc. Borda de Dax (Landes), 4° année, 1879, p. 146, pL 1, fig. 1v, 1 à 10. _ V. Boussac. Pal. Num. tp, AE D: 35 et pl. 3, fig. 17, 18. Ce dernier fait rentrer (p. 37) N. miocontortus Tellini dans N. UAsCUS. "Ce couple, bien connu dans lOligocène de Biarritz (v. Boussac. 76 RÉGION CANTABRIQUE Pal. Biarritz, 1911), se rencontre avec N. intermedius = Pichteli près du hameau d’Oriambre, dans la falaise de la « Casa de los Picos », dans la falaise de Repuente et dans les couches rutilantes. comprises entre le conglomérat cénomanien et le calcaire à N. atu- ricus au S. du cap Oriambre. C’est dans ce dernier gisément que. je l’avais confondu avec le couple N. contortus — striatus, en 1910. [81, 84, 87], ce qui m'avait fait indiquer de l’Auversien en ce point. Comme je l’ai dit ci-dessus, c’est une opinion à rectifier : l’Auversien. n'existe pas là et le faciès détritique rouge brique, renfermant. d’ailleurs N. intermedius, est bien de l’Oligocène. | Parmi les échantillons recueillis dans le gisement à N. vascus, on. voit des Nummulites de plus grande taille, à filets tourbillonnants, rappelant les formes citées par Robert Douvillé, dans le sommet. du Nummulitique italien (B. S. Géol. Fr. [4], t. VIH, 1908, pp. 88-95, pl. 2), en particulier N. Rosai Tellini et N. miocontortus Tellini. D’après leur taille, car il est difficile de se prononcer sur l’examen des filets seuls, ces échantillons sont beaucoup plus près de N. mio- contortus que du N. COQUE typique de Faudon, commune d'A celle (Hautes-Alpes). Lepidocyelina dilatata Michelotti sp. 1861 et var. V. Paul Lemoine et Robert Douvillé : Sur le genre Lepidocyclina Gümbel, Mém. S. Géol. Fr. (Paléont., n° 32), 1904, p. 12; pl. 1, fig. 2% DE:2, fe" 8; 21; pl:3;fg8; 10:15; | | Cette grande forme, qui dépasse 24 mm. de diamètre, est de beau- coup la plus commune. Parmi mes échantillons, certains appartien- nent à l'espèce type, qui possède de vrais piliers, d’autres plus nombreux font passage à Lep. Raulini. On n’y distingue plus de vrais piliers, mais, dans le mamelon médian, les parois des loges devien- nent très épaisses, caractère que P. Lemoine et R. Douvillé men- tionnent comme important chez L. Raulini. Gisements : Falaise et alentours du hameau de Répuente:; côté E. du cap Oriambre, route de Comillas à San Vicente, entre le deuxième pont de la Rabia (en venant de Comillas) et le petit village de la Revilla; Casa de los Picos (dans la roche). Lepidoeyelina Raulini P. Lemoine et R. Douvillé 1904 (loc. city p: pl 2153); - Quelques échantillons du hameau de. Repuente présentent tous les caractères de la forme de Saint-Géours-de-Maremne (Landes) à la- quelle je me réfère. Ils ont une taille analogue (plus de 20 mm. de diamètre) et un mamelon médian fort net avec apparence de gros. filets séparés. D’après la description des auteurs, c’est la fig. 10, pl. 2, qui doit. être considérée comme LÉDROAR EAN le vrai type de Lep. Raulini. Lepidocyclina præmarginata Robert Douvillé 1908. (Observ. s. les faunes à Foramin. du sommet du Numm. italien, B. S. Géol. Fr. [4], t. VIIL pp. 91-92; fig. 1, 2, 4.) ù cé F ENT OLIGOCÈNE | (ri + Fai recueilli cette petite forme, peu commune d’ailleurs, dans la falaise de Repuente, près d’un petit ravin, entre l’ancre échouée et Je conglomérat cénomanien. _ Le type décrit et figuré par R. Douvillé provient du Stampien de Dego (Piémont) où on le trouve en compagnie de Lep. dilatata et de pr intermedius. D douce Sp. Je réunis ainsi des échantillons sénoraleent de moyenne taille Dunete inférieur à 15 mm.) de la falaise de Repuente, des falaises de la Rabia, immédiatement à l'E. du cap Oriambre. Ils présentent des caractères intermédiaires entre Lep. dilatata Michelotti sp. et Lep. lormosa Schlumberger 1902; cette dernière est une forme de Bornéo. Lunulites punetata Leymerie 1846, Mém. sur le terrain à Num. des Corbières, etc, Mém. S. Géol. Fr. [2], t. I, p. 358, pl. B (13), fig. 4. Bien connu à Biarritz, Côte des Basques (v. de Bouillé, Paléont. de Biarritz, Congrès scient. de Pau, 1873, p. 468, pl. 8, fig. 9 et 10). _ Quelques échantillons de la falaise de Repuente. Flabellum calcar d’Archiac 1846 (Turbinolia). Flabellum Dufrénovyi d’Archiac 1846 (Zurbinolia). Descr. des fossiles des environs de Bayonne, Mém. $S. Géol, Fr. 121, t IL D 192 Di. 9, fle.-t, 2,.3, 4, 5. Ces espèces de Turbinolidés de la Côte des Basques sont commu- nes dans les divers gisements oligocènes cantabriques surtout dans les falaises de la Casa de los Picos et de Repuente. Elles sont accom- -pagnées de Ceratotrochus Milne-Edwards et Haime, que je n’ai pas déterminés spécifiquement, et de nombreux débris de Polypiers bran- chus appartenant aux familles des Styloporidés et des Oculinidés. … De nombreux fragments de Polypiers massifs se trouvent dans les couches à Num. intermedius et ce sont les types mêmes de l’Oligo- .cène du Vicentin (Castel-Gomberto, Montecchio Maggiore) décrits par Reuss (Denkschr. des K. Akad. Wissench. Wien, vol. 28, 1868). _ J'ai reconnu parmi eux : | Cyathoseris pseudomæandra Reuss. Dimorphastræa cf. irradians Reuss (loc. cit. pl. 13, fig. 2). _ Latimæandra cf. dædalea Reuss. Heliastræa sp. : Shylocænia Sp. Bourguetierinus Thorenti d'Archiac 1850 ‘Mém. S. Géol. Fr [2], t IH, D. 418, pl. 96, fig. 27 à 32). Pentaerinus, fragments de tiges. Psammechinus cf. Hispaniæ Lambert 1902 (Echinides foss. de la prov. de Barcelone, Mém. S. Géol. FT. (Paléont. n° 24) D::37-pl:-2; 71e. 16 à 19). 78 ____ RÉGION CANTABRIQUE C’est une forme voisine de Psam. biarritzensis Cottéan he Eutétiens de la Gourèpe, que Boussac, Pal. Biarritz, 1911, p. 17, dit se 1 à Gassino dans la colline de Turin. Elle se rapproche aussi de Psam. dubius Agass. du Miocène suissel ét de Cucuron (Vaucluse). (V. Lambert : Descr. des terr. néogènes du bassin du Rhône, Mém. Soc. Paléont. suisse, 1911). Mon échan-. : tillon unique de la falaise de la Çasa de los Picos ressemble beaucoup. au type catalan figuré par M. Lambert. Radioles et plaques de Cidaridés. Serpula spirulæa Lamarck. Assez fréquent. Pectinidés : Nombreux fragments, malheureusement trop incom- plets le plus souvent pour permettre une détermination. Parmi eux je citerai les deux formes suivantes : Pecten areuatus Brocchi, reconnaissable à son ornementation (Bous- sac. Pal. Biarritz, 1911, pl. 10, fig. 4). Chlamys biarritzensis d’Archiac 1816, et sa mutalion bellicostala Wood. (Boussac. Pal. Biarritz, 1911, p. 81, pl. 21, fig. 6). $ à Spondylus bifrons Münster in Goldfuss 1840 (Petref. Germ., pl. 106, fig. 10). : Quelques fragments dont le plus important montre une ornemen- tation identique à l’échantillon figuré par Boussac, Pal. Num. api AOL DIS RARES; Pyenodonta Brongniarti Bronn 1831 ( Gryphæa). Boussac, Pal. Num alp., 1911, p. 181 et pl. 9, fig. 13 et 17 J’ai attribué à cette espèce six exemplaires, dont l'aile latérale es peu développée, récoltés vers le milieu de la falaise de Repuente, dans des marnes rougeâtres et grises, avec intercalation de minces. bancs de grès. L’un de mes échantillons est à peu près identique à celui figuré par Tournouër in de Bouillé, Paléont. de Biarritz, Pau, 1873, pl. 7, fig. 1, et qui provient du phare et de la Chambre d'Amour Ces Ostréidés ressemblent beaucoup à l’Ostr. vesicularis Lamarck. Ceci explique pourquoi Quiroja cite cette dernière espèce sur la côte, à VE. de San Vicente, et fait du Crétacé supérieur des couches dans lesquelles il l’a trouvée. : Boussac (loc. cit, p. 181) considère Pyén. Brongniarti comme. l'aboutissement de l’évolution de l’O. vesicularis dans le Priabonien et l’Oligocène. Entre la pointe de conglomérat cénomanien et les assises. à Fi - aturicus, j'ai recueilli, dans les grès rougeâtres, une belle valve de Pycnodonta d'assez grande taille (110 mm. de longueur, 100 de large), très probablement de la même espèce. Tournouër (loc. cit. p. le à) cite un échantillon complet de CE taille trouvé par de Dorilé à la Chambre d'Amour. . Dans la falaise de la Casa de los Picos, j'ai trouvé aussi une valves NC OLIGOCÈNE 79 ; inférieure (125 mm. de lon 80 de Thrae) très épaisse, à crochet en partie brisé, à région ligamentaire rappelant celle de PO. longi- _ rostris Lam. que je rapprocherai de Pycn. Brongniarti à cause de sa “+ grande analogie avec le type figuré par Oppenheim (Priabonaschich- ten, Palæontographica, t. XLVII, 1900-1901, pl. 7, fig. 1), et qui pro- _ vient du Val di Lonte. Pyenodonta sp. — Petite forme dont j'ai recueilli quelques exem- plaires dans les couches de la base des falaises de la « Casa de los Picos ». Dentalium Archiaci Tournouër in de Bouillé 1873, Paléont. de Biar- _ritz, Congrès scientifique de Pau, p. 465, pl. 6, fig. 10. Forme commune parmi les Dentales que m’a donné l’Oligocène; elle est, d’ailleurs, bien connue à Biarritz. Limopsis striatus Al. Rouault 1860 (Trigonocælia). Descr. des foss. du terr. éocène des env. de Pau, Mém. S. Géol. Fr. 2}, t IL, p. 469, pl. 14, fig. 19. Un seul échantillon de la falaise de la Casa de los Picos. Le type de Rouault est de Bos d’Arros, mais Boussac, Pal. Biarritz, 1911, p. 41, la cite commune à la Côte des Basques et Oppenheim l'indique dans les couches de Priabona. Cerithium insolitum Deshayes 1866. (= Potamides subcinctus A. d’Orbigny (Cerithium). Descript. anim. s. vert. bassin de Paris, t. IL, p. 139, pl. 80, fig. 13. C’est à ce type, voisin de C. conjunctum Desh., du Stampien de Jeures et de Gaas, que je rapporte un échantillon incomplet ayant même ornementation et trouvé dans la falaise de la Casa de los Picos. Cerithium sp. — Echantillon unique d’un petit Cérithe de 9 mm. de long, de forme allongée et d’angle apical aigu, qui, par son orne- _ mentation, se place dans le groupe de Cer. conjunctum Desh. Bittium cf. lapurdense Boussac 1911 (Pal. Biarritz, p. 50, pl. 11, Poe 67,8) Mes douze échantillons de la Casa de los Picos sont très voisins de _ Bit. semigranulosum Lamarck, mais ils en diffèrent par une orne- mentation plus vigoureuse. C’est également cette ornementation plus accentuée qui les différencie de Bittium lapurdense de la Côte des Basques et les rapproche de Cerithium subfragile Rouault, de Bos d’Arros. Turritella biarritzensis Banssac ni (Pal. Biaodes D 63, pDLs2#, fig. 10 à 13). Turritella trempina Carez 1881 ((50], p. 312, pl. 4, fig. 8 à 12). Quelques échantillons de la Casa de los Picos sans différence appré- -: 80 ; RÉGION CANTABRIQUE ciable avec le type catalan de Figols de Tremp, décrit et figuré par M. Carez. Trois.autres échantillons de forme identique, mais usés et roulés, ont été recueillis dans la falaise de Repuente. Solarium lucidum Oppenheim. Solarium plicatum Lamarck. Ces deux espèces ont été récemment figurées par Boussac, Pal. Biarritz, 1911, pl. 11, fig. 18 et 23; î8. 19, 20. Scalaria Pellati de Raincourt et Munier- Ci 1863 nee Pal. Biarritz, 1911, p. 83, pl. 21, fig. 14, 16, 17). Un échantillon unique de la « Casa de los Picos », est identique à la jolie espèce de la Chambre d'Amour, figurée par Bouscue, et qui est connue également dans lOli- gocène de Cassinelle (Piémont). Scalaria subpyrenaica Tournouér in de Bouillé 1876. De Bouïillé, Paléont. de Biarritz, Bull. Soc. Sc. Lettres et Arts de Pau, 1876, p. 44, pl. 3, fig. 2. Les exemplaires que je possède, et dont l bouche est mal conser- vée, se rapportent à l’espèce de l’Oligocène de Biarritz (Roche Ronde en face l’ancienne villa Eugénie). ‘ Un seul d’entre eux, par sa forme plus effilée, se rapprocherait plutôt de l’échantillon de la Côte des Basques, décrit par Tournouër (1873), sous le nom de Seal. Yseultæ. Turritella (Fusimitra) biarritzensis Boussac 1911, Pal. Biarritz, p. 55, pl. 12, fig. 15. : - Mitrolumna (?) bartoniana Boussac 1911, Pal. Biarritz, p. 56, pl. 12, hg5." 17, 46. Pleurotoma acutangularis Deshayes 1866. Description des coquilles fossiles des environs de Paris, t. IL. Mol- lusques, 1824, p. 459. Atlas (1837), pl. 64, fig. 24-25. Lutétien (calcaire grossier) de Chaumont et Parnes. Cité et figuré par Tournouër in de Bouillé (Paléont. de Piatni te, 1873), pl. 5, fig. 8, et indiqué par lui comme existant à Bos d’Arros et à la Côte des Basques. Deux exemplaires un peu incomplets. Deux fragments (pointes) bien reconnaissables, Casa de los Picos. Pleurotoma cf. subecarinata Al Rouault 1850 (Descript. des foss. du terr. éocène des environs de Pau, Mém. S. Géol. Fr. [2], t. II, 1850, p. 484, pl. 16, fig. 23). Je rapporte à cette espèce un fragment _pré- sentant la même forme et le même type d’ornementation que celui de Bos d’Arros figuré par Rouault. Casa de los Picos. PAS LEE ea RASE UMR UE LS e RÉSUMÉ DU NUMMULITIQUE 81 RSS ; RÉSUMÉ DE L'OLIGOCÈNE. Bien caractérisé par sa faune de Nummulites (N. intermedius — fichteli, vascus = Boucherti, ete..), l'Oligocène des environs de San Vicente de la Barquera s'apparente à celui de Biarritz. Il en diffère par sa couleur rouge et son caractère Dhs grossier (fréquence des conglomérats). _ Sa faune présente un curieux mélange d'espèces du Priabonien de la Côte des Basques (Biarritz) et de formes trouvées jusque dans les couches supérieures de l’Oligocène, à la Chambre- d'Amour, par exemple. : . La nature des sédiments indique de grandes variations dans les conditions des dépôts : des bancs de poudingues à gros élé- ments font place à des lits marneux renfermant des Polypiers libres qui vivent à 50 ou 60 m. de profondeur. Il se divise nette- ment en une partie inférieure à Num. intermedius sans Lépido- cyclines et un niveau supérieur dans lequel les LPO ycines s'associent aux Nummulites. L'Oligocène de San Vicente de la Barquera, plissé avec les terrains plus anciens, n’est pas recouvert par du Néogène hori- zontal et discordant, comme la chose se passe dans le bassin d'Aquitaine. On ne trouve au-dessus que des sables, des graviers, des galets dont l’âge est impossible à fixer étant donné que, jusqu’à présent, ils n’ont pas livré de restes organiques. A Borias, Oriambre (environs de San Vicente), la nappe d’allu- vions la plus élevée se montre vers 100 à 110 m. d'altitude, avec l’allure de lambeaux de graviers des plateaux. RÉSUMÉ DU NUMMULITIQUE Le Tertiaire, localisé dans les deux bassins de San Roman, près Santander, et San Vicente de la Barquera, voisin des Asturies, ne comprend comme dépôts fossilifères que du Nummulitique. _ Dans le bassin de San Roman on voit, entre le Maestrichtien et le Nummulitique, des couches intermédiaires :je n’y ai pas trouvé de fossiles. SOC. D'HIST NAT. 1921 (T x11x) 4 82 RÉGION CANTABRIQUE La série la plus nette s "observe dans la région de Roiz = Peña Saria au S. de San Vicente. Calcaire à Poudingue de base à éléments crétacés. . Calcaire blanc à débris de ue téropodés. Miliolidés. Alvéolines. Lithothamnium. à! Calcaire à Calcaire à Bancs à. dragées (conglomérat tendre à galets quartzeux). Couches du sommet de Peña Sa- ria (Num. planulatus, N. ata- cicus, Assilina granulosa — Leymeriei,. Niveau à grandes Assilines et grandes Alvéolines avec cal- caire à Alv. elongata et Num. urontensis (couches de pas-. sage du Cuisien au Lutétien). Couches de Colombres, à Num. aturicus (— perforatus), N. millecaput et Assilines de grande taille. Grès de la Acebosa (pauvres : Orthophragmina, Crabes). | Priabonien. Calcaire rose à Po- lypiers et Orthophragmina. Falaises à l'E. de San Vicente de la Le Eonummulitique (Eocène 9. inférieur). (Montien? — Thanétien — Sparna- 3 ee 4. 2. Fra b: Fa | re ee 8. Mésonummulitique. (Ypré- sien ou Cuisien + Luté- tien). | Priabonien distinct et de faciès spécial, coralli- 9 gène. : |? 10. EPL Néonummulitique. (Oligocène.) Barquera : Conglomérats, marnes et grès rutilants. Niveau à Num. intermedius sans Lépidocyclines. Niveau à Num. intermedius et Lépidocyclines. À B. QUATERNAIRE à Les cavernes cantabriques, nombreuses, fort belles parfois, souvent - riches en restes d’industrie humaine, peintures et dessins pariétaux, _ ont fait l’objet de remarquables travaux [G, H, 1] superbement édités, sous les auspices de $. A. S. Albert I‘, Prince de Monaco. : ra _ Les dépôts quaternaires ne sont guère mentionnés ou décrits que _ dans les deux publications suivantes : À #, _— Une courte note de Quiroga ([57], 2°) sur le « diluvium gla- ciaire des environs de San Vicente de la Barquera ». - — Un mémoire d’Obermaier [105]. Ce dernier est une excellente étude des phénomènes glaciaires dans les « Picos de Europa ». _ Pour ma part, je ne possède, sur le Quaternaire, qu’un certain | nombre d'observations isolées “4 fragmentaires que je vais exposer ri _sommairement. | À # & ÿ a Graviers des plateaux. _ Je désignerai ainsi des lambeaux d’alluvions anciennes observés surtout aux environs de San Vicente de la Barquera et qui ne se relient à aucun système de terrasses. ‘ ru Trois d’entre eux sont tout près de la mer qu’ils dominent de _ 100 à 110 m. 1° Sous le hameau de Borias (N. W. de San ot) (v. fig. 36) ; "LÉ Près de Santillan de San Vicente (au S. W. du précédent) ; . 3° Sous le hameau d’Oriambre et aux environs (S. du cap Oriam- bre). _ Les deux premiers ont été remarqués en 1887 par Quiroja (loc. cit.. Ces dépôts sont formés de graviers et surtout de fragments de grès très roulés, patinés, couleur croûte de pain brûlée. La taille de ces derniers dépasse souvent celle d’une tête humaine. Des galets de même nature mais encore plus volumineux se retrou- vent dans la vallée du Rio Nansa, près de la route de Pesues à Puente … Nansa. Ils reposent sur des calcaires à Rudistes gargasiens ravinés, . altitude est supérieure de 100 à 120 m. à celle du rio Nansa. ; entre le village de Luey et le lieu dit « Peña de Calentura ». Leur 84 RÉGION CANTABRIQUE Il est difficile de classer le diluvium de la falaise de Repuente, | décrit par Quiroja (loc. cit.) comme glaciaire. Je l’ai retrouvé à l'E. - du cap Oriambre, non loin de l’entrée de la ria de la Rabia. On voit - plusieurs mètres de sable et de graviers quartzeux, sans stratification nette, reposant sur les grès et marnes oligocènes redressés de la | falaise. Auéun argument ne me paraît plaider en faveur de lori- gine glaciaire de ce dépôt, élevé à peine de 5 à 6 m. au-dessus de la plage. Peut-être y a-t-il un mélange de produits éoliens et de » produits de ruissellement ou de simples dépôts de pentes. ê Terrasses d’alluvions. Souvent les rivières torrentielles de la région cantabrique cou- lent dans un lit étroit, sur le vieux fond et l’on ne voit pas de dépôts ; alluviaux conservés. En revanche, dans des couches tendres (argiles wealdiennes, marnes triasiques), les vallées s’élargissent et l’on a des plaines d’alluvions parfois riches et fertiles, connues sous le nom de « vegas ». Tel est le cas de la plaine de Torrelavega, cette petite : ville tirant son nom de sa situation dans une « vega » bien cultivée. Je vais examiner successivement les diverses vallées en allant de PW. vers VE. et donner les faits que j'ai notés. Vallée du rio Nansa. — Des fragments généralement peu étendus : de terrasses se montrent aux environs immédiats de Puente Nansa et de Celis. | ns Wh PEtA Près de Puente Nansa on voit des alluvions torrentielles avec gros . blocs roulés, de près de un demi mètre cube. Sur la route du Valle. de Lamason, par Obeso, ces alluvions montent à 50 m. au-dessus du lit actuel du Nansa; elles reposent sur les poudingues permo-… triasiques. % Plus en aval du « Puente de las Herrerias », près de Celis, le Nansa est encaissé dans les calcaires dinantiens et coule 20 m. au-. dessous d’une petite plaine alluviale, représentant une basse ter- rasse. Au voisinage, on voit des lambeaux d’une terrasse plus an- cienne, 50 m. au-dessus de la précédente et 70 m. au-dessus du cours actuel du rio. Vallée du rio Saja. — Entre Valle de Cabuérniga et la « Hoz de Santa Lucia » (gorge étroite dans les grès rouges permo-triasiques de l'Escudo de Cabuérniga), j’ai observé deux niveaux d’alluvions repo- sant sur les grès wealdiens. S 54 Basse terrasse, environ 10 m. au-dessus du Saja, au pont de Barce-4 nillas (altitude approximative : 240 Die Haute terrasse, sous le village de la Miña, à 70- 80 m. au-dessus de - la basse terrasse, c’est-à-dire dominant de 80-90 m. le cours actuel. É | À la sortie de la Hoz de Santa Lucia, le rio Saja divague dans une … assez grande plaine de cailloux roulés et il se divise en plusieurs LOTS 4e QUATERNAIRE 85 bras : c'est Ja plaine de Santibañez, Mazcuerras, Hontoria, Cabezon de la Sal. à Plus en aval, près de Casar de Periedo, Carranceja, Golbardo, jai … revu bien nets les deux niveaux observés au Puente de Barcenillas. ii y a toujours la basse terrasse (8-10 m.); la haute terrasse (70- 80 m.) forme un plateau au S. W. de Carranceja (v. fig. 10 ci-dessus) puis … se trouve en lambeaux sur l’autre rive : route de Golbardo à Novales - et environs de Cerrazo. | Vallée du rio Besaya. — Entre los Corrales et Caldas de Besaya, . j'ai constaté lexistence de deux niveaux : la basse plaine et un pla- _ teau alluvial plus élevé d’une quarantaine de mètres, sur la rive droite à San Felices de Buelna. Ce dernier est bien visible lorsqu'on - suit la route de Caldas à Puente Viesgo. …_ La « vega » de Torrelavega offre également un système de ter- “ rasses fort net. Les cailloutis s’y présentent avec une stratification - assez irrégulière. On voit tantôt des limons, des sables et des graviers assez fins, tantôt des galets énormes de grès ou poudingues permo- À iasiques ou de grès wealdiens. Le rio Besaya coule sur son vieux _ fond «et ses terrasses sont localisées presque entièrement sur la rive _ droite. , En face du pont de Santiago de Cartes (v. fig. 64) une coupe DE W. montre : Rio Besaya. W. | j Fic. 64 — Terrasses du rio Besaya au pont de Santiago de Cartes. ne 1° Une basse terrasse sur laquelle est installée la laverie de la - mine de Mercadal, environ 10 m. au-dessus du rio Besaya. 2° Une terrasse moyenne, passant sous le village de Viernoles IN. W. 20 m CHA {! EN | à / îe Torrelavega F1G. 65. — Alluvions du rio Besaya entre Torrelavega et la « Estacion del Norte ». (station du chemin de fer de Santander à Madrid), dominant la pré- . cédente d’une quinzaine de mètres. … 3° Une haute terrasse, 10 m. plus haut que la terrasse moyenne, + soit 35 m. au-dessus du rio Besaya. AE & 4 | » f k 2 Dire & SA ss È £ f À Me 4 RE A : er Fans FC 2 RER S DRE # LA g € D ie 86 RÉGION CANTABRIQUE Ces trois niveaux se retrouvent aux environs immédiats de Torre 1 lavega (fig. 65). Au N. de cette ville, avant de se perdre dans la ria w de Suances, le rio Besaya s’unit au rio Saja. En aval de leur confluent, je n’ai observé que deux niveaux d’alluvions. 4 I. — Une basse terrasse élevée seulement de quelques iétres au- « dessus du cours actuel. Elle renferme toujours de très gros galets dont. L: quelques-uns dépassent 50 em. comme plus grande dimension. Près : de la station de Requejada, elle repose sur les calcaires cénomaniens : ravinés de la rive droite de la ria (v. pl 1v, fig. 1). Sur la rive anche À il n’y a guère que de petits lambeaux de cette terrasse. L’un d’eux, « près du chemin de Cortiguera, est voisin d’un banc d’huitres sub-. fossiles (Ostrea edulis) de 1.à 2m. d'épaisseur 1)" II. — Une terrasse surélevée de 20 à 25 m. au-dessus du cours. actuel, bien visible rive gauche au S. d’Inogedo, et coupée par ui route de Torrelavega à Suances. 4 { Vallée du rio Pas et de son affluent le rio Pisueña. — La haute vallée du rio Pas, située dans les grès wealdiens est à peu près tota-« lement déboisée, aussi ce fleuve torrentiel est-il sujet à des CTuesw subites et terribles, à juste titre redoutées. 4 Dans la basse vallée seulement j’ai observé deux terrasses nettes. En aval de Puente Viesgo, près du village de Presillas, sur la route dé Torrelavega, le niveau supérieur se trouve vers 70 m. d'altitude et le niveau inférieur à peu près 15 m. plus bas. Le rio Pas coule. sur un fond de grès rouges permo-triasiques, puis d’ophites, à Vargas, de calcaires jurassiques, au confluent du rio Pisueña, enfin sur less argiles et grès wealdiens jusqu’au $S. de Puente Arce. É: De Vargas à Renedo, en descendant le cours de la rivière, la vallée, d assez large dans le Wealdien, montre toujours deux terrasses super-. posées Cv. fig. 66). À Puente Arce, la basse plaine de cailloux ro Route de Rio Pas Puente Arce die À Eu) \ MR LE T Fic. 66. — Coupe de la vallée du rio Pas, près de Quijano, entre Vargas et Renedo. À Rss s PE ra be sur la rive gauche à quelques mètres au-dessus du niveau de l’eau. Sur la rive droite, près de la route, les calcaires aptiens, ravinés, supportent des cailloutis surélevés d’une trentaine de mètres par rapport aux précédents (v. fig. 67). On peut suivre cette haute” (1) Un autre banc d'hiitres se trouve dans la ria de San Vicente de 138 Barquera dans une partie colmatée de la rive droite, non loin d’une perte ferme. a QUATERNAIRE rrasse sur la même “rive, plus en aval, reposant successivement sur le Cénomanien puis sur lé Sénonien jusqu’à la voie ferrée de San- ie à Llanes Œ. C. eo au S. du Torio de Boo. Tout près Rte EH F de ere 67. — Alluvions du rio Pas près de Puente de Arce. “ de rio Pcuéña, aux environs de Villacarriedo, présente aussi deux 10e es toujours à très gros éléments. Les alluvions anciennes FÉELR forment un plateau dominant de 40 m. la rive gauche de la rivière; Pi elles reposent sur du Trias gypseux et de l’ophite (v. fig. 5 ci-dessus : 5 Jurassique).… Fe La basse terrasse, à peine élevée 1e quelques mètres, forme Ja petite ue Lo elles est bâtie Villacarriedo. 29 3 Re CH RTE ùf F s°») FAR EME 24 7 RÉSUMÉ STRATIGRAPHIQUE GÉNÉRAL Primaire. — Le Dévonien n’est guère représenté dans la région que j'ai étudiée que par un affleurement très réduit, près de Caldas de Besaya. Aux limites des Asturies on le rencontre sous la forme du « grès de Cué » (Famennien de M. Barroiïis), dans une nappe charriée (nappe I [94, 95]) chevauchant le Secondaire et le Nummulitique. à : : Le Carbonifère est le plus ancien terrain portant une couver- ture régulière. Le Dinantien (calcaire des cañons de-M. Barrois) se voit de Puente Viesgo à Caldas de Besaya, puis à l’'W. de Carmona, formant l’imposante masse des « Picos de Europa ». C’est un calcaire dur, marmoréen, parfois dolomitique et miné- ralisé, sans stratification nette. Débris de Crinoïdes et, RrSS de la Hermida, couche noire à Polypiers. Le Carbonifère supérieur, avec lits de houille, ne se montre qu’en lambeaux écrasés, peu étendus, en particulier près de Tina Mayor et dans un sondage voisin de Puente Viesgo. Secondaire. — Une puissante série de grès rouges et de pou- dingues recouvre directement le Dinantien. Avec M. Léon Ber- trand, je les considère comme Permo-Trias, admettant qu'ils équivalent à l’ensemble : Permien supérieur + Trias inférieur. Le Trias supérieur, avec marnes bariolées, gypse, sel gemme, ophite, vient au-dessus des grès précédents. Il en est souvent indépendant et ses contacts avec les terrains avoisinants témoi- gnent d’énergiques poussées aboutissant à des charriages. Le Jurassique, à faciès bathyal, existe sous forme de calcaires et de marnes à Céphalopodes. Sa faune le classe dans le Las, le Bajocien, le Bathonien et le Callovien inférieur (Kilian). Me. RÉSUMÉ STRATIGRAPHIQUE GÉNÉRAL 89 HI est recouvert et débordé par une épaisse série détritique D parfois directement sur le Trias), avec brèche et con- - 1 à la base, grès et argiles sableuses, pyrite et lignite. _ Une faune d’eau douce (Unios, Paludines, Glauconies) de ca- ” ractère wealdien, a été rencontrée en plusieurs points. + Avec l’ Aptien seulement apparaît le régime marin (couches à - Orbitolina conoidea — discoidea). Il persiste ensuite en donnant, _ sans discordance apparente, tous les dépôts du reste du Crétacé dont le caractère est néritique ou sublittoral. Peut-être courts épisodes continentaux (grès charbonneux à stratification entre- _ croisée en quelques endroits à la base du Cénomanien). _ L’Aptien renferme des marnes à Plicatula placunea et Ammo- nites du Bedoulien supérieur (Kilian), maïs les calcaires à faciès urgonien y sont particulièrement développés, surtout dans le Gargasien. L’Albien et le Vraconnien suivent, concordants. Les grès pyri- teux, ligniteux, les lumachelles à Ostracés prédominent. Les cal- caires à Rudistes (Polyconites, Caprina) se rencontrent encore mais avec une importance bien moindre que dans l’Aptien. Au Cénomanien, régime analogue, mais dépôts plus réguliè- rement calcaires, passé les couches inférieures. Orbitolines de grande taille abondantes. Episode zoogène localisé (calcaire à Ichthyosarcolithes). Les niveaux supérieurs renferment À cantho- ceras rhotomagense et formes voisines. … Des couches glauconieuses et des grès stériles font la transition au Sénonien et représentent le Turonien. Localement (la Rabia) cette formation a donné des Mammites turoniens. Le Sénonien est surtout gréseux et riche en Echinides. Nom- breux Micraster dans le Santonien, Pyrina dans le Campanien. Maestrichtien bien développé et bien caractérisé au Sémaphore de Santander. Faune du Danien non retrouvée. Entre Maestrichtien et Num- mulitique du N. W. de Santander on observe des niveaux inter- médiaires : je n’y ai pas recueilli de fossiles. Tertiaire. —— Nummulitique riche en Foraminifères, surtout dans le bassin de San Vicente de la Barquera. _ Les termes inférieurs (Montien ? Thanétien, Sparnacien), 2 avec niveau détritique à la base sont constitués par des calcaires à Miliolidés, à Alvéolines, à Lithothamniunt. RÉ y “a ve #, ANT RE EE sé & Ke Le Ë : à à ; Net PE A si % : : Y- pre 3 à ét TR L 90 “e cu RÉGION CANTABRIQUE D os Nouveau banc de conglomérat au début d’une série Pi NunL' È mulites abondantes et qui embrasse le Cuisien et le Lutétien [cou- : ches à Num. planulatus, couches à N. aturicus (= perforatus)]. 1 Le Priabonien se présente avec un faciès coralligène curieux et : une distribution différente de celle des précédents. étages. a | repose,-en particulier, sur des calcaires construits crétacés avec : surface ravinée et rubéfiée à la base. La roche est un calcaire ‘% rosé, à fragments de quartz peu roulés, Orthophragmina,: mais 4 surtout Lithothamnium et Pope de toute taille triturés ou … intacts. ; _ L'Oligocène termine la série sédimentaire plissée. C'est un 4 complexe de conglomérats, grès et marnes rutilants contenant à Num. intermedius et des Lépidocyclines. | 4 Aucun dépôt marin ou lacustre ne sé montre au- -dessus de l'Oligocène. | ESQUISSE DE L'HISTOIRE DU MOUVEMENT DE ES MERS DANS LA RÉGION CANTABRIQUE du Dinantien à la fin du Nummulitique. Le Dévonien supérieur est le terrain le plus ancien qui existe _ dans la région que j’ai étudiée. D’après M. Barroïs, il est repré- senté par des grès et quartzites (grès de Cué) qui, dans les Astu- ries, sont recouverts par des griottes à Goniatites crenistria et des calcaires dinantiens concordants. Dans la province de San- _tander ces « sres de Cué ».'ne se montrent que sous la forme de masses exotiques recouvrant indifféremment les calcaires car- bonifères et le Nummulitique : c’est la nappe I de M. Léon Bertrand et moi [94, 95], que je nommerai volontiers aussi « nappe des Sierras planas ». Le Dinantien (calcaire des cañons de M. Barroiïs) He la masse principale des Picos de Europa et affleure sur de larges surfaces. Ainsi qu’on le verra plus loin, il est en recouvrement sur des terrains plus récents et constitue la base de la nappe II où « nappe des Picos ». Ce Dinantien est marin, comme celui des Pyrénées, mais il est entièrement calcaire (Crinoïdes, Polypiers) : c’est le faciès asturien. | En dehors des « Picos », le Westphalien et le Stéphanien _schisto-gréseux avec charbon ne se montrent pour ainsi dire pas. _ J’ai signalé cependant ci-dessus (Carbonifère, p. 41) trois petits lambeaux conservés, l’un à l’Alto de Prellezo, l’autre au hameau _d’Arenas, près de Celis (vallée du rio Nansa), et le troisième à 92 RÉGION CANTABRIQUE Puente Viesgo. La fin du Carbonifère correspond à un régime d’émersion pour la région cantabrique. Les dépôts gréseux rouges du Permo-Trias, avec poudingue de base renfermant des débris de Dinantien, sont tout à fait analogues à ceux que l’on observe dans les Pyrénées, et c’est pour cette raison d’analogie que je les range avec M. Léon Ber- trand dans le Permo-Trias. Aucun document paléontologique ne permet jusqu’à présent d’en faire uniquement soit du Permien, soit du Trias; je les compare avec la région la plus proche, les D. occidentales, où la création d’une série permo-triasique a quelque raison d’être. Dans tous les cas, à l’émersion post- An ue fait suite un régime continental qui débute soit avec le Permien supérieur, soit avec le Trias inférieur. ” Le Trias supérieur (Keuper), marno-gypseux avec “ie et roches basiques (ophites), se montre surtout dans l’aire qui s’étend de Treceño à la vallée du rio Miera. Il me paraît lié à la région que je désigne sous le nom « d’aire d'Udias-Santander ». IL repose quelquefois sur les grès rouges permo-triasiques; plus souvent son substratum est invisible. Il apparaît fréquemment pincé dans des accidents et forme des noyaux anticlinaux (Ca= : bezon de la Sal), ou des « boutonnières », où « hernies » (Po- lanco). Enfin, je l’ai observé en petite fenétre tectonique au « Regato de San Martin », près de Puente Viesgo, entourée de tous côtés par les grès rouges permo-triasiques. D’après ce que j'ai pu observer, mais ces observations sont incomplètes, la masse crétacée de Monte Cabarga, au S. de la baie de Santander, est entourée à l'E. et au S. par les marnes du Kéuper. Je mentionnerai, en passant, que les ophites ou roches basi- ques deviennent beaucoup plus abondantes dans le Trias supé- rieur quand on le suit de l’W. à l'E. Je n’en connais pas d’affleu- rement important jusqu’à la vallée du rio Besaya; au contraire, à Vargas (vallée du rio Pas), aux environs de Villacarriedo, près de Solares et d’Entrambas aguas, ces roches deviennent domi- nantes. Après la Hoz de Cayon, l’anticlinal de la Sierra del Caballar subit un fort abaissement d’axe vers l'E. et ses grès rouges permo-triasiques disparaissent sous un manteau d’ophite. Enfin, plus à l'E, dans la Biscaye, les roches basiques accom- pagnant le Trias gypseux sont extrêmement fréquentes. Ceci me paraît en rapport avec l’approfondissement progressif de x TECTONIQUE 93 l’aire géosynclinale de l’Ebre en allant des Asturies vers la Biscaye où devait se trouver le maximum de profondeur. Le Trias supérieur est à faciès lagunaire comme dans les Pyré- nées françaises et espagnoles. Je n’ai pas rencontré de Rhétien ni de Lias inférieur carac- térisés, mais avec le Lias moyen, transgressif, s'établit nettement le régime géosynclinal. À Santander (affleurement au $S. dés Arè- nes) ce Lias moyen est riche en Brachiopodes (Rhynchonella bidens Phil.). Mais au S. du grand accident E. — W. marqué par la crête de l'Escudo de Cabuérniga, les dépôts jurassiques, sous forme de marnes noires ou de calcaires marneux à Céphalopodes, prennent un cachet plus bathyal. D’après la faune que jy ai recueillie et qui a été étudiée par M. Kilian, ce régime géosyn- clinal persiste, régulier, jusqu’au Callovien inférieur inclusive- ment. Les termes supérieurs du Jurassique paraissent manquer et il est probable que la région a été de nouveau émergée, comme la chose s’est PAOTE dans les Pyrénées à peu près à la même époque. Sur le versant N. des Pyrénées l'invasion marine se fait à _l’Aptien qu’une couche rubéfiée et un niveau de bauxite sépare _des dolomies noires jurassiques. La région cantabrique a connu un régime un peu différent : les argiles et grès wealdiens v sont bien développés et parfois très puissants, au moins jusqu’à la vallée du Nansa. Ces faciès continentaux ou d’eau douce sont communs aux provinces de Teruel, Soria, Logrono, Burgos, c’est- _à-dire aux bords N. E. de la Meseta ibérique. Comme dans les Pyrénées, le régime marin ne S établit qu’à _lPAptien (premier niveau à Orbitolines), mais désormais il va per- sister avec des faciès néritiques. Les marnes schisteuses noires de l’Albien de Biscaye — d’uhe si srande analogie avec l’Albien noir pyrénéen — correspondent _ à des dépôts formés dans les parties profondes du géosynelinal de l’Ebre. Il n’en est pas de même dans la province de Santander, _et principalement à l’'W., où les sédiments du même âge ont souvent un caractère sublittoral marqué : grès à lignites et luma- chelles à Ostracés. Mais cette région n’avait pas de stabilité et tantôt un approfondissement temporaire permettait des dépôts . marneux (couches à Cnemiceras), tantôt, au contraire, une exon- dation, au moins partielle, était en rapport avec des formations presque continentales comme les grès à lignites. 0 vie 94 RÉGION CANTABRIQUE Avec le Cénomanien et le Sénonien on a toujours des dépôts néritiques à Echinides, Brachiopodes, où les grès et les calcaires gréseux et glauconieux dominent. Les Ammonites sont rares et localisées. Le Nummulitique me paraît s'être déposé dans le petit bassin de San Roman, sans qu’il y ait de discontinuité avec le Crétacé. A San Vicente de la Barquera, il y a une lacune entre le Cam- panien et le terme inférieur du Nummulitique. Les dépôts con- servent leur caractère néritique : ce sont des grès ou des caleaires gréseux à Foraminifères. Un mouvement s’est produit avant l'Yprésien qui débute par un conglomérat (bancs à dragées) ; puis un régime de mer plus profonde s'établit au Lutétien (cal- caires à Nummulites). © Le Priabonien se présente sous forme d’un calcaire rose coral- ligène (algues calcaires, polypiers), reposant sur les calcaires crétacés. Quant à l’Oligocène il est grossièrement détritique à la base pour devenir plus gréseux et marneux au sommet avec Polypiers isolés, l’ensemble ayant toujours une couleur rouge caractéris- tique. Ce faciès est analogue à celui qu’Adan de Yarza [54] si- gnale dans la province d’Alava où les calcaires nummulitiques sont recouverts par des conglomérats rutilants plissés avec eux et antérieurs aux calcaires lacustres du plateau castillan. n < TT 4 dr ir. be ts nie + à 2 Le 6) AA EU CS 2 td an SG D ae Er CADRE TARN Aie 708 /ÉSteN RE dc | ESQUISSE DE LA TECTONIQUE QE LA RÉGION CANTABRIQUE _ Un petit nombre de travaux ont été publiés sur cette question. nu. MACPHERSON, en 1879 [47], conclut, d’une étude faite dans le a bassin du rio Saja, que la Cordillère cantabrique paraît être le résultat de deux failles principales. En 1900 [72], il publia un _ mémoire plus étendu dont s’est inspiré en partie D. Ed. PAcHECO, Le” 1912 [96]. Ce dernier, en dehors de cette œuvre de synthèse, La publié une courte note fort intéressante, en 1913 [99], sur des D once de recouvrement qu’il a observés dans les Asturies _ et l’a accompagnée d’une photographie qui met en évidence une - boutonnière de grès triasiques recouverts par les calcaires di- _ nantiens. : : __ CazpERoN [36, 53], Puic et SancHez [58], ont étudié la struc- ture de la région de l’Escudo de Cabuérniga et de Cabezon de la Sal. | + En 1905 [75], M. TERMIER émettait, pour la première fois, 4 l'opinion que « la région de Santander était un pays de nappes ». Dès le début de mes recherches (1908-1909), je fus frappé des nombreuses torsions-des couches, de la fréquence des étirements - ou des suppressions de certaines d’entre elles, phénomènes qui ne pouvaient guère s’expliquer que par des actions mécaniques. . Dans leurs nombreux affleurements, les marnes bariolées gypsi- : fères avaient souvent une allure un peu surprenante et ne corres- . pondaient pas à des superpositions normales. Le chevauchement _ des grès paléozoïques de la sierra de Pimiango sur le Crétacé et. 2 le Nummulitique fut d’abord l’objet d’une. petite note [93]. En 2e 1912, M; Léon BERTRAND et moi, avons étudié avec soin la vallée 96 RÉGION CANTABRIQUE du rio Deva en aval de Potes et le pays entre San Vicente de la Barquera et Llanes. Nous avons publié les résultats de nos obser- vations [94, 95]. Depuis cette époque, j'ai observé quelques détails nouveaux et j’ai parcouru la région de Rivadesella, Ar- riondas et Infiesto [104] désirant rattacher la tectonique de la province de Santander à celle des Asturies. L’interruption causée dans mes explorations par la guerre m'a empêché de bien revoir les environs de Santander et d’étudier le prolongement vers l'E. des accidents constatés. Il en résulte que je ne donne, ici, qu’une simple ébauche de la structure de la Cordillère cantabrique, en rapport avec les observations incom- plètes que j’ai faites. | Récemment, M. TERMIER [109], a publié une « Contribution à la connaissance des Asturies », qui m'a été fort précieuse. PIcos DE EUROPA. VALLÉE DU RIO DEVA. Placée à la limite des Asturies et de Santander, cette région fut d’abord visitée par M. Léon Bertrand et moi; plus tard, j'ai complété nos premières observations. | De Potes à Panes. — Partons du bassin de Potes. La petite ville est bâtie à 300 m. d’altitude environ, dans un vallon schis- teux, bien cultivé (vignes de Liébana), dont les formes topogra- phiques sont assez adoucies. Les schistes, tendres, de couleur ocre foncé, sont marqués dans la carte géologique espagnole comme appartenant au Carbonifère supérieur. D. Ed. Pacheco ([99], p. 145), rattache au Culm (dont il fait l’équivalent du Westphalien) cétte série schisteuse de la haute vallée du rio . Deva (1) et, en effet, elle me parait absolument semblable à celle que l’on observe plus à AW: dans les Asturies. 4 Lorsqu'on s’élève par ue (450 m.), ] Mogrovejo (700 m.) vers les « Puertos de Aliva » « Campo Mayor », on voit la (1) « Al marmol griotte (dans lequel a été trouvé Goniatites crenistria, « ainsi que d. E. Pacheco le signale un peu avant, d’après M. Barrois), se « superpone la ‘caliza carbonifera, Ilamada de montaña que integra la in- « gente mole de los Picos de Europa, y que se extiende ademas en varias « ramificaciones derivadas por Asturias, Palencia y Léon. El culm, con « grandes espesores de centenares de metros, se extienda por otras muchas « partes, y a veces se intercala en la caliza de. montaña, y: por si solo da | « lugar a gran numero de montañas de la region, especialmente”en la cuenca * « alta del Deva. » é NEVER) - seux et de bancs charbonneux, tous violemment contournés. TECTONIQUE 97 grande masse calcaire des « Picos » qui repose comme une gigantesque calotte sur les schistes de Potes. Le contact se fait entre 1.400 et 1.500 m. d’altitude, et l’on n’a pas l'impression que les calcaires dinantiens dessinent un synclinal rempli des schistes du Carbonifère supérieur, mais bien celle d’une masse _ chevauchante poussée au sud (fig. 68). Au-dessus de Mogrovejo, les schistes de Potes montrent ss. des alternances de bancs gré- LINE ne D LA RAT “ - Calcaires dinantiens DEA 7 N PR on “ L des Picos A I y a plus. Entre la Her- mida et Potes, M. Léon Ber- trand et moi avions observé Fic. 68. — Contact des calcaires di- l'existence de la fenêtre de -_ nantiens des Picos et des schistes Taha [94 95] éà Hd ar de Potes, en montant de Potes aux , , 7 s : : Puertos de Aliva. nes schisteuses noires, tres différentes des schistes de Potes, apparaissent en voûte, entourée de tous côtés par les cal- caires dinantiens (v. pl. xiv). Or, j'ai retrouvé les mêmes marnes schisteuses noires aux « Puertos de Aliva » et à « Campo Mayor », sous le chalet de chasse du roi Alphonse XIIL, vers 1.740 m. d’alti- tude. Cette nouvelle fenétre est entourée de tous côtés par des S. .. : Peña Vicja (2.640 m.) Pa rl PNR -Châlet de REA ve 7 Klippe: So RES GENRES cn roi Alphonse: XIIT AS — - ar ires et sc GAS lENSES ( 1 pee re Cr T (type de Lebenña Fi. 69. — Fenêtre tectonique de Campo Mayor. cimes calcaires; elle est dominée, en particulier, à l’W: par les crêtes imposantes de « Peña Vieja » (2.640 m.). Le contact des cal- caires dinantiens et des marnes se fait par l’intermédiaire d’une mylonite qui n’est autre que le « conglomérat calcaire », signalé depuis 1876 par Sanchez Blanco [31] près des baraques de Aliva, à 1.582 m. d'altitude, un peu au N. des points où je l’ai observé. On voit même une petite crête calcaire isolée au milieu de ces SOC. D'HIST. NAT 1921 (T. XLIX) 8 Le À RE 08... RÉGION CANTABRIQUE marnes noires : c’est tout simplement une klippe, à la base de liquelle la mylonite est bien développée (fig. 69). Quelle est la nature de ces marnes noires de Lebeña et de Campo Mayor ? Nous avons signalé, avec M. Léon Bertrand, leur grande ressemblance avec les marnes noires des environs de Bilbao. Faute de documents paléontologiques qui trancheraient la question, je dois me borner à indiquer les analogies lithologi- ques. À ce point de vue, en dehors des marnes schisteuses noires de Biscaye (très probablement albiennes), je ne vois que des marnes schisteuses du Lias (environs de Villacarriedo) qui aient. à peu près même aspect que celles de Lebeña et Campo Mayor. Dans tous les cas rien d’analogue dans les dépôts anté-dinantiens. Je conclus donc, comme en 1912, que la masse calcaire des Picos de Europa appartient à une nappe qui repose nettement sur des marnes d'âge secondaire indéterminé, apparaissant en fenêtres tectoniques à Lebeña et Campo Mayor, et qui chevauche aussi les schistes du carbonifère supérieur du valle de Liebana. À signaler. la richesse de minéralisation des calcaires des Pieos (mines de calamine et blende de la Lloroza, des Puertos de Aliva, de la Andara, etc...). Si l’on descend le cours du Deva vers Panes, sitôt passé la fenêtre de Lebeña, on entre dans les défilés sauvages et splen- dides, véritable cañon du Deva, de 12 à 15 km. de long (Desfila- ollada de la Hoz it Te de La Hermi( D NII On Br REP RURS LP Te 717 (650 m.) AU RrnrLinares . Se 000 i 2 -mida RE rer Ed AP Bains de la Hermic al | À Reis U, 7 | | Pifcres. {4 re é F1. 70. — Synclinal de la Hermida — Valle de Lamason. -deros ou garganta de la Hermida). Près de cette petite station balnéaire (sources chaudes à la limite du Permo-Trias et du Dinantien) on voit nettement un synclinal de grès rouges permo- triasiques. Il se termine rapidement en pointe à petite distance à l’'W. de la Hermida (entre la Hermida et Tresviso), mais LL: _s’élargit, au contraire, vers l'E. On peut le constater en allant de nn Me LPO Le k HR È Le 17 DES S LIÈSE "TES ia AGE TECTONIQUE 99 Hermida à Valle de Peñarubia (vallée des roches rouges), par a « collada de la Hoz » (environ 650 m. d’altitude) (fig. 70 et pl. 1x). : La on s’apercoit que lé massif des calcaires dinantiens du Monte Arria, dans lequel se trouve la gorge du Deva au N. de la Hermida, a une allure anticlinale et que le synclinal de Peñarubia, _ d’abord très étroit et presque droit, tend à s'ouvrir largement hr VE. et à montrer des dépôts de plus en plus récents jusqu’ au _Wealdien inclusivement. L’axe anticlinal du Monte de Arria, s’abaisse rapidement vers LE. Les calcaires carboñnifères plongent après la traversée du À: rio Nansa entre Puente et Celis et la voûte de grès permo- _ triasiques les recouvre complètement à l'E. de Cueto formazo (crête de l’Escudo de Cabuérniga). Mais en même temps on voit cet anticlinal se coucher au S. avec étirement et même suppres- sion du flanc commun au synclinal de Peñarubia —— Lamason. _ Entre Carmona (vallée du rio Nansa) et Ruente (vallée du rio Saja), on voit nettement les grès rouges permo-triasiques de . l’'Escudo chevaucher les grès wealdiens et les calcaires jurassi- É ques. C'est là une des failles observées par Macpherson, puis par . Calderon, Sanchez et Puig (v. ci- a Dp: 79,18, 19-et fig. 9 Det pue De Panes à Tina Mayor. —— A la sortie N. du cañon de la Hermida on trouve la couverture normale (flanc N.) de Monte | Arria. Entre Panes et Merodio j'ai observé les calcaires aptiens fossi- . lifères avec Orbitolines et belles Pseudotoucasia. Dans le vallon de Panes, ces couches sont contournées et, de plus, elles sont & chevauchées par un nouvel anticlinal dinantien, celui de la Sierra de Cuera, dont la branche géographique orientale porte le nom de « Pico de la Jana », et paraît barrer au N. la petite plaine _alluviale de Panes. Le flanc S. de ce pic montre le Crétacé infé- . rieur (Wealdien + Aptien) disposé en plis assez serrés couchés : au S. et un petit synclinal très net de Cénomanien couché au S. _ également. Ce dernier repli se termine en biseau et, vers l'E. le FA Dinantien chevauche une série crétacée concordante, allant jus- se qu au Cénomanien inclus (v. pl. de coupes n° 1 et pl. XL): # Au N. du Pico de la Jana (entre Andinas et Colombres, sur la _ rive gauche du rio Deva et entre Buelles et Unquera sur la rive 100 RÉGION CANTABRIQUE droite), on trouve une couverture crétacée régulière, mais où le >| Wealdien parait manquer. Les calcaires aptiens à Rudistes repo- sent directement sur le Dinantien du flanc N. de l’anticlinal de la Sierra de Cuera avec dolomies minéralisées à la base. M. Barrois * a déjà observé une pareille superposition à Llanes [46] et je - l'ai signalée également ci-dessus près du village de Prellezo, au N. W. de San Vicente de la Barquera. | L’axe de l’anticlinal de la Sierra de Cuera plonge rapidement À à l'E. le pli se redresse et bientôt (vallée du rio Nansa) il n’est - plus marqué que par une voûte, un peu déjetée au S. de calcaires gargasiens. (V. pl. de coupes, n° 2.) A Colombres et au S. de Unquera, le Crétacé supporte le Num- mulitique, l’ensemble des couches plongeant au N. On voit en- suite apparaître un nouvel accident : la masse des grès dévoniens de Cuëé — Pimiango repose, par l'intermédiaire d’une mylonite, | sur le Dinantien, le Crétacé et le Nummulitique. On est en … présence d’une masse exotique constituant la « nappe I » de M. Léon Bertrand et moi. Je l’appellerai « nappe des Sierras : planas », car c’est elle qui forme les sierras planas de la Bor- … bolla, de Puron, de Cué, de San Antolin, aux environs de Llanes. (V. carte géologique, pl. de coupes : n°* 1 et 2, pl. x et ci-dessus - fig. 53, 54, 55.) | | Résumé. -— Si l’on résume l’ensemble des observations faîtes le long de la vallée du rio Deva, de Potes à Tina Mayor, on peut . mettre en évidence une série d'accidents dont nous étudierons ensuite le PPORSEEMe vers l’W. d’abord, vers l'E. ensuite. Nappe des Picos. — Les calcaires dinantiens qui Toinent la ; partie élevée des « Picos de Europa » chevauchent nettement les schistes du valle de Liébana. Ils ont l’allure d’une nappe dans laquelle apparaissent, en fenêtres tectoniques, les marnes 4 schisteuses noires de Lebeña et de Campo Mayor. | Entre la Hermida et la côte on voit, dans cette nappe des Picos, une série de plis à peu près parallèles et de direction générale E. — W., parfois légèrement S. E,, c’est-à-dire de direc- tion pyrénéenne. | : Voici les principaux : 1° Synclinal de la Hermida — Peñarubia — Valle. de Lama- son. — Très étroit à la Hermida, il s’élargit à l’E., en même temps « TECTONIQUE es 101 “que son axe s’abaisse. Il renferme des dépôts qui vont des grès rouges permo-triasiques aux argiles et grès wealdiens. Ce syncli- nal, à peu près droit au début, a son flanc N. qui tend de plus -en plus à se coucher vers le S., à s’étirer, puis à disparaitre. | … 2° Anticlinal de Monte Arria — Monte Hozalba. —,I se pour- Suit aussi vers l'E. et forme un des traits les plus caractéristiques de la province de Santander. Il est limité par une des « failles » observées par Macpherson et qui correspond à son contact anor- mal au S. où il est couché sur le Jurassique et le Wealdien. - Son axe subit des ondulations. Plongeant rapidement à l'E. du rio Nansa, la voûte dinantienne ne reparaît, par une nouvelle élévation d’axe, qu'entre Caldas de Besaya et Puente Viesgo. Elle s'enfonce ensuite de nouveau sous sa couverture de Permo- Trias, de Trias ophitique, de Jurassique et de Crétacé. 3° Synclinal de Panes — Merodio — Cabanzon — Sierra de Lleno. — On y observe surtout du Crétacé et un peu de Nummu- litique conservé au sommet de la Sierra de Lleno. Etroit vers l’W. (il paraît se terminer en coin au delà de Peña PMellera) il s’élargit vers l’E., toujours avec abaissement d’axe. 4° Anticlinal de la Sierra de Cuera. — Fortement couché au S., il chevauche le synclinal de Panes. Il se redresse ensuite vers l'E, mais son axe plonge très rapidement et passe entre la Sierra de Lieno et le pico de Jurgon où la disposition anticli- £ nale des couches santoniennes à Micraster est des plus nettes. : Auparavant (vallée du rio Nansa) il marquait sa présence par une voûte gargasienne très apparente. L’anticlinal, pincé et - parfois écrasé de Trias marneux salifère de Cabezon de la Sal — - Treceño est sensiblement dans le prolongement de la Sierra de Cuera. Peut-être n’en est-il que la continuation avec suréléva- tion de l’axe mais leurs relations me paraissent encore obscures. 9° Synclinal de Colombres — San Vicente de la Barquera. — I] - renferme des sédiments crétacés et tertiaires jusqu’à l’Oligocène - inclusivement (conglomérats, grès et marnes à Nummulites in- termedius). IL est recouvert au N. par la nappe des « Sierras planas » et porte l'empreinte des poussées énergiques qui ont disloqué et en partie couché au $. son flanc N. De plus, il s’y est développé une structure imbriquée assez complexe, PP IE RE 102 RÉGION CANTABRIQUE | | HE RÉGION A L’W. DE LA VALLÉE DU RIO DEVA. (Partie ortrentale des Asturies.) De Llanes à Rivadesella, la te côtière est formée par les À calcaires dinantiens, sur lesquels sont posées les « Sierras pis: 4 nas ». Après la Sierra de Pimiango, les témoins gréseux de la nappe Ï se multiplient et sont beaucoup plus étendus; ils con- servent toujours le profil trapézoidal et la surface horizontale terminale qui leur donnent leur aspect caractéristique. Telles sont : les Sierras planas de la Borbolla, de Cué, de Puron. Cette. dernière se continue vers P'W., affectant l’allure d’un synclinard pincé dans un pli assez aigu de calcaire carbonifère au N. de la: Sierra de Cuera. L PERS a de Mu be se du Sn à A l’'W. de Llanes, un témoin important de la nappe des Sierras : planas est la Sierra de San Antolin, entre les stations de Posada et de Nueva. Coupée par la vallée du rio Bedon près de la côte, cette sierra montre une fenêtre tectonique de Dinantien traversée d’ailleurs par la voie ferrée. Après le village de Nueva, la nappe F gréseuse se dirige vers le S. W. et prend une DAS syncli- « nale derrière la crête des « Cuetos negros ». 4 Aux environs de Rivadesella les calcaires carbonifères, substra- tum de la nappe morcelée des Sierras planas, se montrent à leur » tour en recouvrement sur des terrains plus récents. D. Ed. Pa-4 checo: a, le premier, signalé, en 1913 [991%e chevauchement - | du Dinantien sur le Trias (1) et le Jurassique. Je suis allé moi- + même étudier la région au printemps de 1914 et j’ai bien vu la petite voûte photographiée par le savant géologue madrilène. Elle À est située sur la voie ferrée de Rivadesella à Oviedo, à 500 ru: environ de la station de Rivadesella (v. fig. 71). Elle n’est d’ailleurs A pas isolée et j’ai trouvé une seconde voûte de grès rouges permo- 1 triasiques un peu plus loin, à l’entrée d’un tunnel, et une troi- È sième, à .. des précédentes, vers la halte de Camango. | 1 à 2 (1) Voici le texte de l’auteur (B. S. . Hist. Nat., p. 147, 1913) : À :« En el extremo oriental de los depositos mesozoïcos, en Ribadesella, + « hemos reconocido la existencia de fenomenos de cabalgamiento, mon- i « tando las calizas de montana carboniferas sobre el triasico, segun se « aprecia en la adjunta fotografia (fig. 2, lam. 3), y el jurasico en contacto 4 « anormal, aplastado y plegado contra la caliza de a carbonifera. Los 4 « empujes parecen haber obrado en direccion S. a N. TECTONIQUE 103 Enfin, j'ai pu voir les schistes houillers se présenter également Bren.fenétres et servir de substratum aux calcaires dinantiens, dans lesquels j’ai recueilli un Productus cf. Rai non loin de Rivadesella. | Notre nappe II, ou « nappe des Picos », recouvre indifférem- ment, ici, le Houiller, le Permo-Trias ou le Jurassique. La nappe I, ou « nappe des Sierras planas », se présente avec un beau développement sur la route de Gijon, à l’'W. de Riva- desella. J’y ai vu les grès de Cué — Pimiango (Famennien de _ M. Barrois) en bancs très redressés, mylonitisés à la base, sur- montant des schistes houillers très froissés ou des grès rouges _ permo-triasiques. Ils forment d’abord les hauteurs de la Casigosa Falaise à l'E, de la Guia Fa é : ë NE N Calcaires dinantiens de la plaine côtière S. iN, Cimetière. entre Rivadesella ct Llanes (nappe des Picos ?) Rivadesella. * = 7 Voûtes de grès rouges 7 h) Schistes jurassiques noirs. (1) = voûte de Pachéco Vote de houiller très froisses Fic. 71. — Calcaires dinantiens (h,) de Rivadesella chevauchant les schistes houillers (h, ), les grès rouges permo-triasiques (rt) et les schistes noirs jurassiques. puis, prenant une direction S. W., ils se continuent sur 15 ou 16 km. de long par la Sierra del Fito et atteignent la vallée du rio Piloña, entre Villamayor et Borines. Leur prolongement naturel, après une étroite dépression crétacée (qui a l’apparence d’une fenêtre), est la Sierra del Pino, toujours formée des mêmes grès et qui domine, au N. de 400 m. environ, le bourg d’Infiesto. Tout près de là, dans les tranchées de la voie ferrée, à faible distance de la station, puis dans le lit même du rio Piloña, j'ai constaté la présence d’un poudingue à gros éléments calcaires et ciment rougeâtre qui plonge doucement sous les grès paléozoi- ques. Il renferme des fragments de roches du Crétacé supérieur et des galets de calcaire à Alvéolines. C’est donc un poudingue tertiaire qui me semble tout à fait comparable aux poudingues de la base de l’Oligocène des environs dé San Vicente de la _Barquera. Dans tous les cas son âge ne peut être plus ancien _ que le Lutétien et c’est peut-être l’équivalent du poudingue de _Palassou. J’ai signalé l'existence de ce poudingue d’Infiesto pour 104 RÉGION CANTABRIQUE la première fois, en 1914 [104], et il a quelque intérêt, car il fixe l’âge maximum de la mise en place de la nappe des Sierras planas dans les Asturies. Dans la Sierra de Pimiango, nous avons vu qu'elle recouvrait les calcaires à Num. aturicus (per- foratus). : Ce poudingue d’Infiesto n’est pas exclusivement localisé à l’affleurement restreint dans lequel je le signale. Je l’ai retrouvé bien plus développé entre la halte de Pintueles et le col de Erias sur la route de Villaviciosa, par 320 — 330 m. d’altitude, envi- ron 120 — 130 m. plus haut que dans le lit du rio Piloña. Plon- geant au N. N. W. de 10 à 12°, il repose sur les calcaires gréseux crétacés à Orbitolina concava. J’y ai observé les éléments sui- S. Grès quartzites (dév.) ma | N: & Infiesto FP Fic. 72. — Coupe entre Infiesto et Erias. rt. — Grès rouges permo-triasiques. P. — Poudingue d’Infiesto (galets de calcaire à Alvéolines). À vants : grès crétacés; calcaires gréseux à Orb. concava (et sa variété aperta du Sardinero), calcaires à Hippurites, calcaires à Alvéolines. Les bancs de poudingues alternent avec des grès plus fins, assez tendres, de couleur rougeâtre ou jaunâtre. : # Massif du Puerto Sueve. Dans le massif du Puerto Sueve, situé entre Infiesto et Riva- desella, au N. W. d’Arriondas, j'ai pu me rendre compte des relations de la nappe I avec les terrains environnants. Les grès famenniens de la Sierra del Fito montent à plus de 1.000 m. d'altitude et reposent, avec intercalation d’une belle mylonite, sur les bancs froissés, contournés, écrasés, de grès rouges et de poudingues permo-triasiques, particulièrement nets au village de- Cofino. Les grès des Sierras del Fito et del Pino se rattachent manifestement à d’autres masses gréseuses identiques, appa- raissant vers l'E. et le S. E., avec une allure synclinale, et laissant voir entre elles des bandes de terrains plus récents : Dinantien, 105 ‘SIDIIMOU SQ18 19 S23SI49S — y : “SUOTJUEUIP Sorteore) — *}q ‘on op Sa — ‘Ép Nes : ù | -oaonS OJION4J 2] 12 O0) INd UOPIDAI] D SVPUOIIIY P 24n07) — ‘ÿyZ ‘9IA “ d” Tu Zc te Te AN Cire ge | 1 S See - É LME à Hit Fa ESS = SAS : vu s Des de, RER OR TE, Re man earg uoe | a | js > “+ RUN LD Di ENS Tree - Fe ; (Ur QG); SEPUOUIV 11107) OUTFOT) < D J' 1 /HOLSS ours D € | le eo | LUS VOA PSS Se EE Pimopieqii | J : Dre) Fe ie Le AVE SET À ©: a Ù < 9A9NS OJ12n se | > AS AN CH D Pre ie ne LR es en oZudlg 091 MN RE © ‘4 ‘S 5 ro 13 Fa ; (e) — O Se , * É -9 ‘8y ‘1 ‘Id ‘[9I] 88 ZINoS ‘n dvd ‘oaons oplonqg np odn09 D] 9P UO1]9npOIday — ‘EL ‘DIA ù L Ÿ CCE À 22 aÙ - PACA À F4 7 (fy )saiahuoqino saipuar s2]849S", L = + CRE TA VA S UE Mdr Le IN u esun[07) PAST e = S2IBAON IPUGIIUT) pee OUOT) £ AN RUBENS BUBAOPA07 0914 > D (14) a1aJruoquoo o1102f9/ sons ouenq ; | : Eur; 0 NU HE - eu ; - S SET OZUDIA 014 N° = : F D A un istiuhe | * soie VITE A al AS st ka RQ So TOO RARES TUE AM ec L »} et HR BY 106 RÉGION CANTABRIQUE Houïiller, Crétacé. Tout cet ensemble décrit un are de cercle et 1 passe de la direction E. — W. à N. —S. à peu près. On voit appa-* raître la curieuse disposition tournante que M. Barrois [51] au depuis longtemps signalée dans les Asturies. Maïs à leur tour les“ grès et quartzites dévoniens de la Sierra del Fito plongent SOUS s la masse imposante des calcaires dinantiens du « Puerto Sueve 1 dont l’aspect singulier avait déjà frappé G. Schulz, en 1858 [16 |:. ce géologue en a donné une bonne description et une coupe. On voit, en effet, les calcaires carbonifères, avec griottes rouges à. la base, atteindre 1.240 m. d'altitude au Pico Pienzo, à 6 ou 7 km... de la côte, et dessiner fort nettement un synelinal qui repose au N. W. sur les schistes houillers du bassin de Libardon, tandis qu’au S. E. il touche tantôt les grès dévoniens, tantôt une étroite. bande des schistes et poudingues houillers pincés en biseau entre: les deux formations (fig. 73' et 74). ; Il n’est pas douteux que les calcaires du‘Puerto Sueve soient : en recouvrement indépendamment de la nappe I; ils en sont, d’ailleurs, la couverture normale, d’après M. Barrois, dans les : points où l’on peut observer une succession régulière. Donc, on aurait dans la région de Puerté Sueve, en plus des grès dévo- niens de la nappe des Sierras planas, leur couverture de griottes * et de calcaires dinantiens, à peine détachée de la masse sous- à Jacente et appartenant à là même unité tectonique. Il me paraît intéressant de signaler le prolongement dans les à Asturies des charriages pyrénéens post-lutétiens, dont l’exis- î tence. s’était manifestée dans l'étude de la vallée du rio Deva. En 1918, M. Termier [109] a eu l’occasion de visiter la région d’Arnao et il a donné sur les Asturies de remarquables vues d'ensemble qui éclairent la question de la tectonique de la pro-. vince de Santander. La région asturienne porte la trace de char- riages antéstéphaniens (Mylonites d’ Arnao), de plissements her- cyniens de direction N. E. près de la côte, passant à la direction W. N. W. dans la haute région, de charriages post-nummuli- tiques (nappe I ou nappe des « Sierras planas »), enfin de plis- sements pyrénéens de direction E. ou E. S. E. postérieurs à ces charriages. Enfin, M. Termier a vu dans la région au S. des Picos … de Europa (vallée du rio Pisuerga) la bande crétacée reparaître mais violemment plissée et plongeant au N. sous le Paléozoïque. Il ajoute : « 11 semble donc que le pays paléozoïque tout entier … « soit poussé, du N. au S., sur le Crétacé de cette bande et sur bell su 4 FAN DATE SE MRC 4 7 à ne EE dre CON AT NET 2 ce le 9 OS UE TE RL OR PR TT SORT PS Ce SN SE SEE PEN AE ni NE Es re 2 citer LEX PPT PSE LATE LR TR VAUT DA TECTONIQUE 107 « les plateaux de Castille... L’amplitude du charriage du N. au S. serait donc, dans le profil Potes — Cervera (de rio Pisuerga), ‘4 « d’au moins 40 km. » RÉGION A L’E. DE LA VALLÉE DU RIO DEVA. (De la limite des Asturies au méridien de Santander.) : Prolongation de l’anticlinal du Monte Arria. n. Un grand accident HA versa observé par mes devanciers, . s'impose tout d’abord à l'attention : c’est l’anticlinal de Monte Arria — Monte Hozalba décrit ci-dessus entre les vallées du Deva et du Nansa. 2. _ Aïnsique je l’ai dit, sa direction est très sensiblement W. — E,, ; à __et à la traversée de la vallée du Nansa il a l'aspect d’un anticlinal régulier dont le flanc S, est vertical. Rapidement, vers Carmona, -on voit la voûte dinantienne se terminer en pointe en plongeant vers l'E. (V. pl. de coupes n°° 2 et 3.) | Au N. de Puente Nansa, le Dinantien, avant de disparaître en plongeant à l'E. sous les grès permo-triasiques du Cueto formazo, _ présente un repli synclinal dans lequel est conservé un peu de _ carbonifère supérieur (conglomérats violacés et schistes d’Are- nas). Mais, bientôt, les calcaires carbonifères disparaissent com- plètement, le flanc S. de l’anticlinal s’effile et s’évanouit à son tour et à l'E. de Carmona les grès rouges de l’Escudo de Ca- buérniga, représentant le flanc N. de l’anticlinal, chevauchent manifestement le Jurassique et le Wealdien. Dans la vallée du ‘4 Saja, près de Ruente, le contact anormal se voit fort bien : c’est l’une des failles de Macpherson. (V. pl. de coupes n° 4.) L’axe de l’anticlinal se relève vers la vallée du rio Besaya et de Caldas à Puente Viesgo reparaissent les calcaires dinantiens w à débris d’encrines et cristaux de quartz, par places dolomi- tisés et minéralisés. Ces calcaires dinantiens, très redressés et . légèrement couchés au $S., se montrent en contact avec le Weal- - dien, le Trias marno-gypseux (près de Hijas) et le Jurassique + _ (vallée du Pas). (V. pl de coupes n 85 et :6:) Le Hanc.-N: de ‘+ ‘ l’anticlinal, seul conservé, forme la crête gréseuse du Monte Do- 4 _bra (620 m.). TaMoes ya 4 "H#È) » £ à % 4 & on dés nette 0 CN TON DE S Fe (oquopasoid 8] 8 2087 JI87 o1n$H 9309 ‘O[IIISUD vue op Jouwos np 2SHd on A) | ni. | ‘ofsoiA oquong 2p ‘Hd D ‘N]PQN!) 12p DIS Dj 2p (ji) onbispit-Owod NO — ‘91 ON a Et , ; : 1 EUV21 601107) a) Re 5 Fa UOHUDUI 7 ff à L 7RE S 2: k ER & NT u[[ruod WU , ur Pre k LR ‘ é | F \ © ET LYS “ SEE se Pre Re MES = 5»; es a : 5 É S IU[[UUD 19P BAHOIS < À : ne En | “: Z : { / md: & (OSSOIA 9Uon4 9p ‘AI U SIN9NEU S9p 9s11d 9nA) É Z ‘OBSa14 Juan 9P ‘MA D 12 S ND SDILL-OULI94{:}0 219/1U0qI07) — ‘OL ‘DTA \ | 6 > 2 3 OBSAIA 9109 St 2p U80A 1 wpouvJu() 8 08S01A JUN 9P 2100] ra ae ne | ; Se A NN ne snbiu0y201 a17au94. MEIQUEI) JMOH NS uonueulQ | s ee CORRE ER AU NS ter Homes \ , È x : ë mere A À 24 OESNER AN 1 È D 7 =suonue SR NCUX Re | Se _ Se Lane 7 4 3 : Es gpon£nf UT D Cu O6) CIHSEO EU°d = 5 | a = S N 5 TECTONIQUE 109 Deux petites fenêtres tectoniques se sont montrées dans cet anticlinal couché. La première fut observée par M. Léon Bertrand et moi près de Puente Viesgo, entre la « Peña Castillo » et la « Juyuela ». A la surface du sol on voit un petit affleurement de schistes ayant l’apparence du houiller. Un sondage pratiqué dans cet endroit a rencontré, en effet, un lit assez mince de houïlle très écrasée et, en dessous, des schistes marneux très noirs, tout à fait semblables aux marnes noires. liasiques des environs du hameau de Hijas, au S. de ce point (fig. 75 et [95], p. 509, fig. 7). | J'ai observé, plus tard, la seconde fenêtre, sous forme d’un affleurement de marnes rouges gypsifères du Trias supérieur, au fond d’un ravin (regato de San Martin) au N. de Puente Viesgo. Ces marnes sont surmontées et entourées par les grès rouges permo-triasiques et leur situation est complètement différente du Trias gypseux (accompagné d’ophite) de Vargas, situé un peu plus au N. Ce dernier a tout à fait l’apparence d’une couverture régulière du Permo-Trias et, dans tous les cas, il est placé entre ce dernier et le Jurassique de Socovio. à ; A l'E. de la vallée du rio Pas, l’axe de l’anticlinal s’abaisse de nouveau et la voûte permo-triasique, parfaitement nette, se com- _ plète dans la Sierra del Caballar (fig. 76). Mais le plongement d’axe est rapide, et, à leur tour, les grès rouges disparaissent sous les ophites et les marnes du Keuper, à l'E. de la vallée du rio Pisueña, près de la « Hoz de Cayon ». Ici l’axe anticlinal paraît -se bifurquer. L’une des branches prend une direction $. $. E. É: (direction de Selaya) et passe à l’W. de Villacarriedo; l’autre, un peu E. S. E., passe par le village de Llerana. Toutes deux _ plongent sous le Wealdien qui disparaît à son tour sous la masse puissante des calcaires urgo-aptiens de la vallée du rio Miera. Synclinal de la Hermida — Penarubia — Lamason. - Il s’élargit beaucoup et dans les limites où je l’ai étudié, son axe paraît prendre la direction S. E. en s’abaissant vers l’aire géosynclinale de l’Ebre. Accidenté de plis secondaires, il m'a . montré dans la vallée du rio Saja, en allant de l’amont vers l'aval : | 110 RÉGION CANTABRIQUE 1° Un synclinal un peu ondulé renfermant des grès et argiles wealdiens avec poudingues de base, la formation étant puis- sante de plusieurs centaines de mètres. 2° La voûte jurassique entre Selores et valle de Cabuérniga. ‘3° Le synclinal wealdien chevauché par la crête de l’'Escudo et dont le fond se relève près de Ruente, où apparaît le sique plongeant au S. W. Dans la vallée du rio Besaya, le Wealdien supporte l’'Aptien et l’Albien de San Felices de Buelna qui se présentent comme appar- tenant à une petite cuvette synclinale. Enfin, dans la vallée du rio Pas, les ondulations du Jurassi- que et du Wealdien affectent des directions à peu près parallèles à celles des plis de l'extrémité plongeante de la Sierra del Ca- ballar, ainsi que j’ai pu m'en rendre compte entre Ontaneda et Villacarriedo. Les axes des plis ne conservent pas une direction rectiligne et paraissent s’incurver en se dirigeant vers la province de Burgos. e Région côtière au nord de l’anticlinal Monte Arria — Sierra del Caballar. Cette région est d’allure assez complexe et je ne puis songer à donner de sa structure qu’une simple ébauche. Elle exigerait des levés géologiques détaillés, précis, et il manque, en ce moment, la base topographique nécessaire; enfin, certains points n’ont pes : encore été suffisamment étudiés. Pour la commodité de l’exposition, je diviserai cette étude en deux paragraphes : A) Aire synclinale de San Vicente de la Barquera. B) Aire synclinale qui s'étend de Udias à Santander. A) Aire synclinale de San Vicente de la Barquera. Elle correspond à l’ensemble sommairement décrit ci-dessus : Synclinal de Panes ; | Anticlinal de la Sierra de Cuera ; Synclinal de Colombres — San Vicente. TECTONIQUE 111 le synclinal de Panes et la Sierra de Cuera. Toutefois, le Weal- “dien y est peu développé, tandis que l’Aptien, l’Albien, le Céno- 45 et le Sénonien, jusqu’au Campanien inclus, sont bien caractérisés et renferment une faune assez riche. Le Nummu- litique est remarquablement riche en Foraminifères jusqu’au « Lutétien (couches à Num. aturicus). L’Eocène supérieur, indé- pendant, se présente sous le curieux faciès d’un calcaire rose à . Lithothamnium, Polypiers,. Orthophragmina et l’Oligocène est formé de conglomérats grès et marnes rutilants à faune très analogue à celle de Biarritz (Num. intermedius — Fichteli, N. | vAsCus — Boucheri). Je n’y connais pas de Trias gypseux à sa place normale et je n’ai vu aucun affleurement jurassique à l'E. - du Deva dans cette zone. … Dans sa partie occidentale. (environs de Colombres, région des _ Tinas) on observe, entre la Sierra de Cuera et la Sierra de Pi- - miango, une succession assez régulière. Sur le Dinantien de la Sierra de Cuera se développe l'Aptien à Rudistes, la lumachelle _albienne, le Cénomanien à Orbitolina concava et le Sénonien à Micraster; le Nummulitique, jusqu’au Lutétien, se voit ensuite, l’ensemble plongeant vers le N. Dans la vallée du rio Cabra, près de Tresgrandas, le Crétacé entoure presque totalement les - dépôts tertiaires : on est vers l’extrémité occidentale du synclinal, dont le flanc S. est normal. Ainsi que je l’ai dit ci-dessus et que M. Léon Bertrand et moi l'avons écrit, il n’en est plus de même du flanc N. qui est tantôt replié, tantôt complètement enfoui pos la nappe des Sierras planas. Des témoins du Crétacé (cal- à “caires aptiens à Rudistes, marnes à Myacés, calcaires gréseux TE très écrasés et étirés se montrent près de Co- - lombres et de Pimiango, attestant l’action mécanique qui a dis- _ loqué ce flanc N. _ On a une bonne impression d'ensemble de la partie méridio- « nale de cette série en se plaçant sur les hauteurs à l'E. de Panes et faisant face à la région qui domine à l'E. la.vallée du rio -Nansa. Le profil ci-contre (fig. 77), dessiné des environs du village -de Merodio, montre avec une netteté presque schématique la disposition des strates entre le Dinantien de Celis et le Nummu- _litique de la Sierra de Lleno. On voit nettement les crêtes gré- _seuses permo-triasiques de Cueto formazo et du Cueto de Boo, a 112 l’Aptien zoogène, avec dolomies métallifères de la Florida, l’Al- ÿ bien, puis le Cénomanien de Caviña,. Cucto formazo (900 m.) La Florida (650 m.) Sierra de Lleno AY / A pt. Puente de Arudo RÉGION CANTABRIQUE Fic.-77. — Profil de la région à l'E. du rio Nansa, de Cueto formazo au N. de la Sierra de Lleno. qui dessinent le synelinal de la Sierra de Lleno, et, plus au N., un anticlinal à noyau aptien, enfin le Sénonien et le Nummulitique inférieur de la Sierra de Lleno. Aux environs immédiats de San Vi- cente de la Barquera, la structure devient plus compliquée. Pour nous en rendre compte, suivons la route - qui va de la station de San Vicente au village. (V. pl. de coupes n° 3.) La station est dans les grès tendres … gris, partie supérieure des grès de la. Acebosa (v. Nummulitique). Elle est immédiatement dominée au N. par. une petite hauteur : le Cueto de Ra- ; monillo, en grande partie couvert de. landes et où la végétation gêne beau-. coup le géologue. D’après ce que j'ai pu voir dans les tranchées de la route et quelques carrières ouvertes pour. l’empierrement, le Cueto de Ramonillo_ montre d’abord la superposition di- recte des conglomérats rouges oligo-. cènes aux grès de la Acebosa (v. pL. A, fig. 3). J’y ai trouvé, en effet, comme. sur la côte, des fragments de calcaires nummulitiques roulés et des débris de. calcaires roses à polypiers. Mais au N. du Ramonillo, là où la ria s’élargit,. le conglomérat oligocène disparaît sous la brèche, à fragments très volu-. mineux, que j'ai rapportée au Céno-. manien. Les grès wealdiens, les cal-" caires à Rudistes et Orbitolines, les. dolomies gargasiennes en sont les élé-" ments. Tout cet ensemble des couches du Ramonillo plonge au + N. sous des marnes rouges triasiques à cristaux de quartz. L’élar-" er " ; D ILE + PTE | TECTONIQUE SU à gissement de la ria correspond à ces couches tendres, visibles _ uniquement dans les tranchées de la route et presque partout couvertes de prés. | : Un peu plus au N., on voit ces marnes rouges disparaître sous des grès et des bancs argileux wealdiens remplis d’Unios et de __ Paludines, souvent aplatis et écrasés. De nouveau reparaissent les marnes rouges à cristaux de quartz puis une nouvelle série crétacée, très froissée et contour- née. Elle forme la petite colline sur laquelle est un couvent en ruines (Convento). Il est difficile, dans cet ensemble très brouillé, de donner une superposition précise, d'autant que des bois, des prés et un parc recouvrent l’ensemble. Dans les tranchées de la route j’ai pu reconnaitre les calcaires et les dolomies du Gar- _ gasien, des marnes à Myacés, Orbitolina subconcava, et un bon fragment de Sonneratia cf. Cleon (fréquence de beaux cristaux de gypse de néoformation dans ces marnes), enfin la brèche céno- manienne. Au N. dans le village de San Vicente, ce complexe du Convento se montre recouvert nettenient par des grès ligni- teux et pyriteux du Wealdien et des marnes rouges triasiques, ces dernières observées par Gascué, en 1877 [37]. Le tout plonge vers le N. W. et disparaît sous le rocher nummulitique de San Vicente. Région au N. W. de San Vicente. Colline de Borias. — La ria occidentale empêche de voir comment se fait, au N. W. du rocher de San Vicente, le contact du Nummulitique et des couches à Micraster. Mais on peut s’en rendre compte en étudiant le Num- mulitique de la Barquera, de la « Punta del Castillo », et en sui- vant la route des Asturies dans la direction de la « Venta de Mal abrigo » et de « Pesues ». Il y a là une zone d’étirement entre le Crétacé de la colline de Borias — Santa Catalina et les témoins conservés du Num- mulitique. +. : Sur la route des Asturies et près de la Barquera, le Santonien à Micraster est en contact direct avec le Nummulitique. Entre la Barquera, le phare et la Punta del Castillo, on voit disparaître _les grès et marnes à Micraster qui sont remplacés par des grès tendres glauconieux à gros Echinocorys (E. gibbus) dans la tranchée de la petite route du phare. Mais on voit s’intercaler, en biseau, entre les bancs à Echinocorys et le Nummulitique, des SOC. D’HIST. NAT 1921 (Tr. xLIx) 9 _ 114 RÉGION CANTABRIQUE De ie calcaires marneux à Clypeolampas Leskei (Maestrichtien) et un calcaire blanc esquilleux, sans fossiles. Ce dernier, dans les fa- laises, chevauche nettement des calcaires à Alvéolines avec inter- position de brèche d’origine mécanique et surfaces lisses de frot- tement. ur A Cette zone d’étirement, incurvée, affecte une direction IN Dans la colline de Borias — Santa Catalina et sur les côtes de la Liñera — le Cuegle jusqu’au village de Prellezo, on voit que les strates crétacées prennent l’allure d’un anticlinal dont le flanc N. plonge doucement (8 à 10°) vers le N. W. Le flanc S. très redressé, se couche sur le Nummulitique (Punta del Castillo), puis il s’étire et disparaît jusqu’à la Venta de Mal abrigo. | A lJ’W. de ce point, vers Prellezo, on a une série à peu près normale (sauf l’absence du Cénomanien) entre l’Aptien et le Nummulitique. J'ai pu constater le chevauchement de lextré- _mité orientale de la Sierra de Pimiango sur l’Aptien et le Séno- nien. La série crétacée se lamine ensuite et tend à disparaître, comme je l’ai dit ci-dessus, dans la région des Tinas. Sur la rive droite (E.) de la ria de San Vicente on trouve encore des plis dirigés N. E., c’est-à-dire, selon la remarque de M. Ter- n |" NO À LE SRE) 9O' © 2 1 9 £ SW N. E. LS EE << CS Te hameau de Ja Braña TS ne DEN er) — © ee) es, 2 1 Fic. 78. — Petite voüte. anticlinale voisine de l’extrémité E. du Puente de la Maza (San Vicente). 1 tr. — Marnes gypsifères triasiques. 2. — Grès wealdiens à Unios. 3. — Brèche cénomanienne. 4. — Conglomérats rutilants oligocènes. miér, suivant la direction des plis hercyniens de la côte astu- rienne. Ce sont là des plis posthumes qui affectent tous les ter- rains depuis le Trias gypseux jusqu’à l’Oligocène dans le syn- clinal de San Vicente. Un premier pli se montre entre le Puente de la Maza et la falaise de la Braña (fig. 78). C’est une voûte de marnes bariolées a oeal it LÉ at À Mn pe ne De de ITR Fr ES GRR CS AP RIRE PA EN n il £ ES Rats DL TENT DER. ya z ruse nee De TECTONIQUE | 115 | cette Hpothéce pour essayer d’ re les faits que j'ai er. e vés près de San Vicente. _ Quoiqu'il en soit, le petit anticlinal de la falaise de la Braña se perd dans la mer mais, d’après sa direction, il pique vers la - falaise de Repuente, un peu au S. du cap Oriambre. Il y a là un éperon de ce même conglomérat cénomanien (avec Orbitolina concava dans le ciment sableux) qui me paraît être l'extrémité effilée du pli en question. Il se termine dans les couches froissées et brouillées des conglomérats oligocènes et on né le retrouve plus sur la côte entre le cap Oriambre et la Rabia. . Rive droite de la ria de San Vicente : région de Lamadrid, la - Revilla. — La coupe ci-contre N. — S., de la côte à Peña Saria, donne une idée un peu schématique mais assez exacte de la _ disposition des couches sur la rive droite de la ria de San Vicente. Num. 8, 9, 10. de Faite 20 SA 0 = ee gypseux # Fac. 719. — Coupe Échératisee de la région à l'E. de San Vicente, entre Pena Saria et la mer. Bb. fa série nummulitique régulière du versant N. de Peña Saria _ porte les grès pauvres de la Acebosa, le tout plongeant au N. d'environ 20°. On peut ensuite observer une disposition: imbri- & £ Le Le -* 7 quée, toujours couchée au S., qui-comprend la série suivante : AE £ …_ 1° Du Sénonien (Santonien à Wicraster), bien fossilifère sous … Lamadrid, surmonté d’un banc de calcaire rose à Polypiers, puis 116 RÉGION CANTABRIQUE des conglomérats rutilants oligocènes, le tout formant un pres mier paquet au-dessus des grès de la Acebosa. C’est ce premiers lambeau d’Oligocène qui se retrouve au Cueto de Nu et dans les collines, plus à l’W.,, HS en face de la ue de, Mal abrigo. 2° Ce premier ensemble est en contact anormal (on peut l'observer en suivant les bords de la ria) avec un anticlinal cou ché au S., d’axe triasique marno-gypseux et dont les flanes sont. formés de grès wealdiens et de en aptiens à Rudistes et. Orbitolines. | : 3° Les calcaires aptiens ravinés portent des bancs de calcaires. roses à polypiers (Priabonien) sur lesquels reposent, pliés en synclinal, les conglomérats oligocènes auxquels font suite les grès et les marnes. E Ce petit synclinal oligocène se termine rapidement à VE. dans les falaises entre le cap Oriambre et la Rabia. Vers l’W., 4 disparaît contre le petit anticlinal de la Braña dont le conglo- mérat oligocène forme la couverture. Ces petits accidents en plis. serrés, souvent écrasés, se perdent dans la ria qui doit son exis- tence au creusement facile dans les couches disloquées reposant sur les marnes tendres du Trias. + Terminaison vers l'E. de l'aire synclinale de San Vicente de la. Barquera. — Elle se fait brusquement, par contact anormal, suivant une ligne sinueuse jalonnée par des marnes-: gypsifères et salifères du Keuper sur la plus grande partie de son parcours. Des hauteurs voisines de la Florida, on voit très nettement les calcaires et dolomies minéralisées de l’Aptien tourner près du hameau de Bustriguado, et changer leur direction E., en une direction à peu près N. A l’intérieur de l’Aptien, le Cénomanien. puis le Sénonien dessinent des courbes concentriques:; les bancs deviennent à peu près verticaux et ils se laminent : les couches” tendres disparaissent et les couches dures s’amincissent. Cette allure est parfaitement visible jusqu'aux environs du village. de Cabiedes. La voie ferrée coupe perpendiculairement cette série. entre les stations de Roiz et de Treceño et le petit tunnel d'El Mazo traverse, sur 100 à 150 m., un peu de Nummulitique et. tout le Crétacé réduit en épaisseur. Tout de suite après la sortie. du tunnel, vers l'E. (côté de Treceño), on rencontre les marnes. gypso-salifères dans lesquelles ont été pratiqués des sondages. TECTONIQUÉ 117 On est en présence d’un anticlinal dont l'axe est perpendiculaire au Crétacé qui l’interrompt brusquement. Un peu plus au N, vers le petit village de Vaillines, on voit le Nummulitique de - Peña Saria s’abaisser beaucoup vers l'E. et se trouver successi- . vement en contact avec le Sénonien à Micraster, puis le Céno- “ manien à Turrilites costatus et Acanthoceras rhotomagense. Il pe même he légèrement sous le Crétacé. Accident du « Pozo Salado ».1==" De: nouveau cette Série cré- D est coupée brusquemenñt par un petit accident qui lui est COPIES et qui est parallèle à l’anticlinal de Treceño. “ Au milieu des landes, et difficilement à cause de la végétation, _on peut suivre un anticlinal de marnes triasiques salifères — un puits sert à leur exploitation (v. ci-dessus, p. 45) —— recouvert sur les deux flancs de minces couches de grès wealdien, de cal- _ caires aptiens (avec dolomies), le tout aminci, froissé et écrasé FN Tour ruinée N. (100 m. d’alt.) (AE LA Latime 09° Marnes rouges de Pozo salado , Trias gypseux DC - Fi. 80. — Coupe N. — $S. aux environs du « Pozo Salado ». _ W?. — Argiles et grès wealdiens réduits, froissés. Fi O!, O2, O5. — Bancs à Orbitolines aptiennes. L Me. { - (fig. 80). Ces couches butent par la tranche contre les précédentes qui paraissent les coiffer. A l’W. de cette espèce de digitation “ anticlinale, de direction générale légèrement S. E., on ne voit … plus que des calcaires cénomaniens rejetés sur les bancs à Micras- ter de Lamadrid qu'ils arrivent à déborder et recouvrir un peu. Au N. de « Pozo Salado », je n’ai rencontré que des calcaires “ aptiens à Rudistes recouverts par places de lambeaux de cal- _ caires roses priaboniens. Aux environs du village del Tejo et dans les hauteurs dominant la ria de la Rabia, on retrouve une . série régulière se dirigeant vers le N. E. (vers Comillas) et com- … prenant tous les termes du Crétacé de l’Aptien au Campanien. 118 RÉGION CANTABRIQUE | : | s Sur la côte, entre la Rabia et Comillas, j'ai pu étudier cette succession d'autant plus intéressante que les couches sont fossi- * lifères. Mais je n’ai pu jalonner la ligne de contact anormal qui. doit se trouver entre le village de la Revilla et la Rabia. Cela » m'a été d'autant plus difficile que le pays est couvert de végé-" tation et que la carte de Coello est très insuffisante en cet endroit." Un fait important à signaler est l’existence d’une bande de” marnes triasiques que j’ai suivie de Pozo Salado au S. de Co-4 millas, toujours pincée entre l’Aptien de l'aire synclinale dci San Vicente et la grande masse de grès wealdiens de Monte Co:« rona et des alentours de Ruiseñada. Cette bande de Trias se î termine en biseau et l’on trouve dans la région de Ruiloba une. ligne de contact anormal le long de laquelle on observe : a) Au N., le Crétacé de Comillas, contourné et faillé, avec \ Albien développé, dont les couches tordues plongent en gros \ vers le N. b) Au S., l’Aptien d’Udias dont les bancs plongent vers l'E. ousie SE, Cette ligne de contact anormal se termine à la côte non loin. de la venta de Trasmalon. 4 Le ms ST A ÉEr re à ni A sssterus En résumé, l'aire synclinale de San Vicente de la Barquera î doit être considérée comme la couverture crétacée et tertiaire de. la nappe des Picos. La zone à structure imbriquée qui s'étend sur la partie la plus large de la ria, entre le Cueto de Ramo-. nillo et le rocher de San Vicente me paraît une boutonnière … laissant voir le substratum de cette nappe. L'apparition du Trias” gypseux et d’une brèche cénomanienne d’un faciès tout à fait. spécial montre que l’on est en présence d’une masse exotique sur le pourtour de laquelle, d’ailleurs, je n’ai observé guère que des contacts anormaux. Les terrains de cette boutonnière se rattachent, à mon avis, à l’aire d'Udias — Santander, où le. Trias gypseux est si fréquent. L’allure compliquée provient dev $ la juxtaposition de deux directions de plis, plis posthumes her-" cyniens de direction N. E. et plis pyrénéens de direction E. ou. S. E. De plus, la mise en place de la nappe des Sierras planas a contribué à plisser fortement son substratum. La superpo sition de trois unités tectoniques différentes, auprès de San Vi-# cente de la Barquera, me paraît l’hypothèse qui permet le mieux w oE expliquer la complexité des accidents et les contacts anormaux | que lon y observe. 1 TECTONIQUE Fe ue 119 _B) Aire synclinale Udias — Santander. 7 Plus vaste que la précédente, elle ést, en apparence, moins 1e tectoniquement. . Les marnes gypsifères et salifères triasiques s’y montrent dans Ee. des anticlinaux ou des boutonnières parfois surmontées de cal- #3 14 caires jurassiques. On y trouve toute la série crétacée jusqu’au _ Maestrichtien, puis le Nummulitique, jusqu’au Lutétien, dans le petit bassin de San ue Etudions de l’W. à l'E. cette région. Nous avons vu qu’elle est en contact anormal dans sa partie la plus occidentale avec l'aire de San Vicente de la Barquera. Au $S. W., entre Treceño et Cabezon de la Sal, elle est bordée par l’anticlinal à noyau triasique, décrit depuis longtemps (en _ particulier par Sanchez et Puig [58]), près de Cabezon de la Sal. Cet anticlinal est, d’ailleurs, pincé, étiré et tordu; il porte _ la trace de refoulements énergiques. Son contact par le bord S. _ est tout à fait irrégulier. Les calcaires du Lias et les grès du < À Wealdien qui le touchent sont broyés, froissés, brouillés et pré- sentent l’apparence d’une brèche mécanique, ainsi qu’on peut le voir entre Roïiz et Treceño. D’ ailleurs, le lambeau de Wealdien (fig. 81), couronné de quel- x CRE AT FILLE: UE P} : : “ X à (A er A à: . 1 ‘#4 San Vicente del Monte Fi. 81. — Lambeau wealdien de San Vicente del Monte interprété comme apparaissant grâce à une fenêtre tectonique dans les grès permo-triasi- - ques (rt) de l’Escudo de Cabuérniga. ques mètres de calcaires à Orbitolines de San Vicente del Monte, _ et l’affleurement lenticulaire de calcaire jurassique de Santi- _. bañez, ont tout à fait l’allure de petites fenêtres tectoniques, ouvertes au milieu de la masse des grès rouges permo-triasiques. 120 _ RÉGION CANTABRIQUE Le massif aptien d’'Udias et son substratum wealdièn de Monte. Corona ont un aspect plus régulier, malgré la faille NoNape S. S. W. de Toporias (« falla mayor » de la mine d'Udias). On peut distinguer un certain nombre de plis anticlinaux et syncli- naux, dirigés N. E., qui déterminent une série d’ondulations entre Udias et Santander. 1 1° Synclinal de Cobreces — Toñanes ; 2° Anticlinal de Udias — Novales — Oreña == Ubiarco ; : 3° Cuvette synclinale de Santillana del Mar ; 4° Anticlinal de Miengo ; 5° Synclinal de Mogro — Mortera — San Roman : 6° Anticlinal de la baie de Santander. ; 1° Synclinal de Cobreces — Toñanes. — D'allure régulière, il comprend, au-dessus de lAptien à Rudistes, la lumachelle: albienne et le Cénomanien à Orbitolina concava. La disposition synclinale des couches est presque schématique. 2° Anticlinal de Udias — Novales — Oreña — Ubiarco. — C’est. .une grande voûte coupée dé cassures secondaires (faïlle de Topo- rias en particulier) et où la dolomitisation et la minéralisation sont très développées. Près de la Punta de Calderon un noyau de marnes gypsifères triasiques recouvertes de grès nee appa- _raît dans l’axe de l’anticlinal. Au N. E. d’'Ubiarco, le flanc S. E: de cet anticlinal s’étire et disparaît par déversement du pli et finalement on n’a plus que le flanc N. W. conservé (Cénomanien, Turonien, Sénonien). La ligne de contact anormal, qui passe entre Tagle et lAta- laya de Santa Justa, au « Pas du Chat », est particulièrement visible dans les falaises. C’est très probablement elle qui reparaît en pli très aigu dans les marnes noirâtres du Cénomanien infé- rieur, entre Suances et la Punta del Dichoso. 8° Cuvette synclinale de Santillana del Mar. — La dispo- sition en cuvette est particulièrement nette à la colline de « Vis- pieres » (altitude environ 200 m.) et à la « Meseta de Corti- guera »; elle a frappé ceux qui m'ont précédé, entre autres Carez [50]. LeS calcaires cénomaniens bien lités, avec bancs à Ichthyosarcolithes près d’Altamira, couvrent de larges surfaces et servent de substratum aux deux hauteurs précitées. L’étage le 5 à plus récent que j'y ai observé est le Santonien. %@ Le -4 RP MONT CAPE à RIRE PNR RTE LP Honda Li TECTONIQUE 121 4° Anticlinal de Miengo. — Cet accident, peu étendu, n’est io guère visible que sur la côte entre le rio Pas et la ria de Suances." ë Le noyau de l’anticlinal est formé de marnes triasiques avec 3 & gypse exploité dans les falaises (yesera). 4 >° Synclinal de Mogro — Mortera — San Roman. — Il à l’in- _térêt de renfermer du Maestrichtien fossilifère (couche du Séma- | phore) et le Nummulitique de San Roman. C’est une cuvette’ synclinalé elliptique d’axe S. W. — N. E. dont l'allure des couches est très claire quand on l’examine du haut de la colline dite « Torio de Boo » (250 m. )» formée par des grès campaniens : à Pyrines. | 3 Le flanc S. E. de cette cuvette synclinale montre la série cré- _tacée Fe réduite en épaisseur, au moins pour les termes sue rieurs à l’Aptien. : 6° Anticlinal de la baie de Santander. — Cet anticlinal a été signalé par de Verneuil, en 1852, et Maestre, en 1864. Aux portes même de Santander, près des Arènes, on voit dans l’axe de l’anti- _ clinak un affleurement de Lias moyen à Brachiopodes Heu _bidens) très fossilifère. Ne D’après Maestre, on aurait trouvé, jadis, du gypse à la « Isla del Oleo », un peu au S. du pointement liasique ‘en question. Cette Isla del Oleo n’existe plus; la baie a complètement changé “d' aspect dans cette partie et les terrains du voisinage sont recou- _‘ verts par des hauts fourneaux et des déblaïs. J'aurai terminé la description de l’aire synclinale « Udias —— - Santander », en indiquant deux accidents qui ne me semblent avoir aucun rapport avec les précédents. a) Boutonnière triasique de Polanco. — Les marnes bariolées _ salifères affleurent entourées de tous côtés par les grès et argiles du Wealdien. Les bancs sont froissés, irréguliers, et les sondages de la Société Solvay ont trouvé plusieurs lentilles de sel entre 80 et 450 m. A la surface, on trouve un peu de gypse et un grand nombre de Deus cristaux de quartz bipyramidés. _ b) Lambeau d’Aptien de la mine de Mercadai (1). — Il se pré- sente au s. de Reocin, avec une allure tres RATE en sorte WU V: oies p.296: SR RER ETES RE KES TT NT CEE de? ÉRS ES oz s gs" g. 4 is 1 122 RÉGION CANTABRIQUE que l’on a deux fois la même succession : Wealdien, couches à Orbitolines, premier niveau à Rudistes, marnes à Ostrea agüitl (Exog. latissima Lam.); deuxième niveau à Rudistes avec dolo- « mies minéralisées exploitées. Les marnes à Osf. aquila sont iden- * tiques à celles de Reocin mais elles n’ont pas donné d’Ammonites. " Entre Mercadal et Reocin, je n’ai pas remarqué de traces _d’actions mécaniques ni clairement observé de ligne de contact anormal. Cependant le lambeau (ou l'écaille) de Mercadal pré- : sente, en plan, une disposition en croissant : il débute à l'E. au bord du rio Besaya et se termine en biseau à l’W. dans les landes des Campos de Estrada. Peut-être est-il en rapport avec le repli qui accidente les calcaires jurassiques près du village de Ibio, entre les Campos de Estrada et le rio Saja. (V. coupe du Wealdien au $S. de Casar de Periedo, fig. 10.) ne Fr Etui Brachyanticlinal de Gibaja. Gorge de Carranza. à ER tas Au cours d’une excursion dans les vallées du rio Ason et du rio Carranza, j'ai observé quelques faits que je vais résumer ici. Ce sont de simples notes.sur une région que je comptais revoir. plus à loisir et étudier avec plus de détail; je les accompagne des deux coupes ci-dessous, dont le texte fournira l’explication. | NU LME Te RE Es Per ; # "à Trias gyps cux Fic. 82. — Coupe N. E. — S. W. du brachyanticlinal de Gibaja. I. — Rasines. Gibaja. — On voit nettement un brachyanticli-. nal, remarqué déjà par mes devanciers, dans le centre duquel. affleurent les marnes du Keuper. Ce Trias gypseux est recouvert par des calcaires marneux très foncés (Jur.) dans lesquels j'ai constaté la présence d’Hildoceras bifrons Brug. à Rasines, et recueilli un Pseudopecten æquivalvis Sow. près de Gibaja. Un banc de cargneules (C) se place entre le Trias et le Jurassique. 14 Je n’ai pas récolté de fossiles indiquant des niveaux supérieurs M au Lias. % Fe RE OL A D EC NT SE 123 Lies hauteurs environnantes et renferme des dolomies minéra- _ lisées dans les environs de Gibaja. L'ensemble plonge péricli- re Aement. SA EE - Gorge de- -Carranza. — Après Gibaja, la route et le che- D min de fer de Bilbao s’engagent dans un étroit défilé dominé par s de puissantes murailles urgoniennes (1). Dans la partie la plus rétrécie de la gorge, on voit les marno-calcaires jurassiques re- couverts par le Wealdien. Ce dernier est en bancs ployés, puis très contournés, présentant dans le bas l’apparence d’une mylo- _ nite. Des tranchées, profondes de plus de 20 m., ne montrent 2 pas de couches régulièrement disposées : on est dans une zone _ broyée. AS Fig 83. — Coupe E. — W. de l'entrée de la gorge de Carranza, en venant de Termos de Molinar à Gibaja. Un banc de grès foncé (O) à Orbitolines (O0. conoïidea) est à Ja base de l’Aptien, dont la masse, d’abord presque horizontale, _se replie et plonge verticalement dans la vallée à la « Venta de: la Perra ». Brusquement, à l'E. de ces grandes murailles, les calcaires urgoniens disparaissent et l’on se trouve dans des . marnes et calcaires noirs identiques à ceux que lon voit entre ‘4 _ Bilbao et Aränguren, et très analogues à ceux de Lebeña et de “ Campo Mayor (Picos de Europa). C'est tout à fait le type de (1) On trouvera une description fidèle et colorée et deux belles photo- typies des défilés de Carranza et des grottes de la Venta de la Perra dans - Pouvrage sur les. cavernes de la région CAHASTARE CHE pp. L'a-9, PI. I et HE) | Les collections du P. Sierra, au collège de Limpias, renferment un certain . nombre de fossiles provenant de Rasines et des environs de Gibaja. ne °1924 RÉGION CANTABRIQUE | l’Albien noir pyrénéen tel qu’on le connaît dans l'Aude à Rodome et Axat. Ces marno-calcaires, dont les bancs plongent douce- ment vers l'E. sont manifestement chevauchés par l’ensemble des couches de la gorge de Carranza, dont l’allure est celle d’une tête de pli couché. A petite distance de là se trouvent les sources thermales de « Termas de Molinar de Carranza ». Ur RÉSUMÉ. Entre le méridien d’Infiesto (Asturies) et celui de Santander, sur une longueur d’environ 130 km., on peut distinguer les unités tectoniques suivantes. ur 1° La nappe des « Sierras planas » (ou nappe 1) surtout for- mée de quartzites et grès du Dévonien supérieur, mais dont la couverture dinantienne est très probablement le massif du Puerto Sueve, à l’'W. d’Arriondas. FEES Dans les Asturies, cette nappe se montre sous la forme de bandes concentriques de direction N. E., tournant à l'E, entre Rivadesella et Llanes. Ces bandes ont l’allure paradoxale de syn- clinaux assez aigus, pincés dans le Dinantien de la nappe II ou, comme au Puerto Sueve, d’un lambeau synclinal reposant sur les schistes et grès du carbonifère supérieur. Entre Rivadesella et San Vicente, les témoins de cette nappe forment les « Sierras planas »; celle de Pimiango chevauche nettement le Crétacé et le Nnuttque à Num. aturicus. 2° La nappe des « Picos de Europa » (nappe II). Elle com- prend une très importante masse de calcaires dinantiens, la- quelle chevauche le Carbonifère supérieur, le Lias, et laisse voir en boutonnières ou fenêtres tectoniques les grès permo-triasiques et les marnes probablement albiennes de Lebeña et Campo Mayor. Couvrant une large surface et fortement plissée, elle se prolonge à VE. par l’anticlinal Monte Arria — Escudo de Cabuérniga —. Monte Dobra — Sierra del Caballar, dont l’axe s’abaisse dans l'aire d’ennoyage que représente le géosynclinal de lEbre. Sa couverture crétacée et tertiaire forme l’aire synclinale de Saa Vicente de la Barquera, dans laquelle le Trias SYPESIE et le. Jurassique paraissent faire défaut. TA TECTONIQUE 125 ._ 3° L’aire synclinale comprise entre Udias et Santander, au N. 1, de l’anticlinal de l’'Escudo de Cabuérniga, est en partie che- _ vauchée par la nappe des Picos. C’est le cas, selon mon opinion, 7 _ d’abord dans la ria de San Vicente de la Barquera, ensuite près de Treceño et de Puente Viesgo. Cette région se distingue par la présence du Jurassique et surtout du Trias gypso-salifère parfois accompagné d’Ophite, surtout dans sa partie orientale. Elle est affectée de plis dont les axes sont dirigés N. E. (plis hercyniens posthumes de la côte asturienne, d’après M. Termier), et qui lui donnent l'apparence d’un pays de dômes et de cuvettes elliptiques. Peut-être l’aire Udïas — Santander n'est-elle que le prolongement vers l'E. des dépôts secondaires -asturiens (envi- rons de Villaviciosa) cachés sous les nappes I et II entre Riva- desella et San Vicente de la Barquera. _ La région cantabrique m’apparaît comme appartenant au bord occidental du géosynclinal de l’'Ebre, dont elle a suivi les vicissi- tudes. Si l’on peut, avec Ed. Pacheco [96], l’unir à la Biscaye pour en faire une région naturelle (région « vasco-cantabrica »), 11 faut la rattacher aux Pyrénées par sa tectonique. Elle est affectée de plis de direction et d'âge pyrénéens et les charriages post- nummulitiques S'y constatent nettement. L'influence de ces mou- vements pyrénéens a d’ailleurs été observée par M. Termier [109] jusque dans les Asturies. La région « vasco-cantabrique » de Pacheco est une aire _d’ennoyage des plis pyrénéens, dont les axes se relèvent beau- coup d’une part dans les Pyrénées basques, d’autre part dans les Asturies. C’est à la traversée de cette aire d’ennoyage qu'est due la diminution d’altitude de la Cordillère cantabrique. Les axes des plis, orientés en gros E. — W. subissent, en outre, des ondulations qui créent, dans une partie de la région cantabrique, une apparence de structure en cuvettes et en dômes. Ces ondulations sont dues à des plis posthumes épousant la di- rection N. E. des plis hercyniens de la côte asturtienne. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE qi! Resserrée entre la bordure N. de la Meseta ibérique et ss la région cantabrique se montre très tourmentée et très pitto- resque. Elle est accidentée de plis d’âge pyrénéen dirigés en gros E. — W. et qui affectent tous les terrains y compris l’Oligocène. Dans cette bande, de 80 km. de large environ, l’altitude atteint 2.600 m. (Picos de Europa); elle est voisine de 900 m. en moyenne sur le rebord du plateau castillan (environs de Reinosa), pour tomber ensuite à zéro. Aussi tous les cours d’eaux qui la traversent : rios Deva, Nansa, Saja, Besaya, Pas, Miera, ete... ont-ils un caractère torrentiel et se sont-ils creusés des cluses profondes à la traversée des plis E. — W. qu’ils coupent à peu près perpendiculairement. L'un des résultats curieux de l'érosion régressive est d'entamer la partie du bassin de l'Ebre qui se trouve dans les marnes gypsifères du Keuper, aux environs de Reinosa; l’on peut prévoir, dans un délai relativement court, la capture, à quelques kilomètres de sa source, de l'Ebre supérieur par le rio Besaya, si aucun obstacle n’est apporté au jeu naturel ‘ de l’érosion. ! Les terrains anciens de la Meseta ne se montrent pas dans la région que j'ai étudiée; ils sont situés au S. W. et à l’W. Le Dévonien supérieur et le Carbonifère que j’ai observés ont été repris dans des mouvements pyrénéens et ils appartiennent à des nappes charriées [93, 94, 95, 104 et ci-dessus] dont je ne. connais pas la région des racines. Le sens général des chevau- chements et des déversements est, en gros, vers le S:, et les pois: _sées apparentes viennent du N. ou du N. W. ù Les terrains secondaires et tertiaires se montrent plissés et il, me paraît commode de distinguer la partie méridionale de la Y _- : 208 4 Li + F. g. er. À à +2 En “2 à d x. à Hi & r° “à Ro î 4 a de Fr ARC EP QU TES ER AE QE à ARRETE. ERREN D GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 127 P ovince de la région côtière, leur allure étant quelque peu pr et leur séparation bien marquée par la grande crête + n a vu plus haut ie cette crête marquait le lo aectont vers VE. de l’anticlinal, à noyau dinantien, de Monte Arria. _ La partie méridionale de la province, autant que j'ai pu en juger par quelques courses et par l’examen de la carte géologique espagnole au 1: 400.000", paraît de constitution assez simple. Le Trias, ophitique et marno-gypseux, le Jurassique et le Crétacé _ inférieur, à faciès wealdien, sont affectés de plis dans deux di- rections conjuguées, l’une E. — W. (pyrénéenne), l’autre à peu - près S. W. — N. E. (hercynienne, plis posthumes) ; il en résulte À l'apparence d’une structure en dômes et en cuvettes synclinales. Les ophites ou les marnes rouges du Keuper se montrent dans le centre des premiers, le Wealdien au centre des secondes, sauf dans le Valle de. San Felices de Buelna, entre le rio Besaya et le . rio Pas où l’on voit les calcaires à Rudistes de Hornos de la Peña, supportant la lumachelle albienne. | _ La côte, que j’ai parcourue avec quelque soin, est beaucoup plus tourmentée. On y retrouve les mêmes directions de plis que dans la partie méridionale et la structure en parait analogue, mais les torsions, les étirements de couches, les contacts anor- maux y sont fréquents. J'ai exposé avec quelques détails dans le _ chapitre précédent l’esquisse tectonique de cette zone côtière. Ainsi que l’a écrit M. Termier [76], cette région est un pays : de nappes. | LA 4 & à “ De #4 Ki +. ss F. Er. PHYSIONOMIE GÉNÉRALE DU PAYS. L. Région montueuse aux profondes vallées torrentielles qui creu- _ sent les strates dures de gorges ou de cañons; côte aux falaises souvent grandioses, très découpée, avec de petites baies (ense- > nadas) ou des « rias » profondes et capricieuses; ciel brumeux ou chargé de nuages, température d’étuve humide en été dans les parties abritées des brises du large : tels sont les caractères pre j'ai observés pendant plusieurs séjours successifs dans la _ province de Nes J'ai de plus en Die aimé ce Da à F, LL affection. 4 Un jeune savant anglais, Sir Miles Burkitt, qui étudiait les 128 | RÉGION CANTABRIQUE grottes de cette contrée, la qualifiait d’ « Ecosse cha@de », à cause de ses ciels nuageux et de ses pluies fréquentes même " en été. ( | | M. de Martonne, examinant un certain nombre de photogra- “ phies que je lui présentais, trouvait beaucoup de ressemblance 1 entre la côte cantabrique et la côte armoricaine. Enfin, M. Ch. Barroiïs, qui connaît bien les Asturies, me les définissait une « Bretagne grandiose ». Ces deux mots me paraissent un rac- courci saisissant de l’ensemble du tableau que présente le pays. La région santandérine, « la Montaña », comme l’appellent les indigènes et leurs voisins les Castillans, les Biscayens et les Asturiens, prend une physionomie particulière quand, par le chemin de fer de Bilbao à Santander, on passe le col de Trasla- via et que l’on descend vers le défilé de Carranza. s Venant de Bilbao par Zaramillo, Sodupe, etc...’ on passe au S. de Somorrostro, la contrée du fer. Jusqu'à Aranguren les noms des villages sont, pour la plupart, d’origine basque. Cela change. après Traslavina, comme le paysage, et les noms de lieu tels que Villaverde, Carranza, etc.., ont une sonorité castillane. Depuis Aranguren, la montée sur Traslavina — la Hervosa se fait dans une série puissante d’argiles schisteuses contour-. à nées alternant avec des grès en grandes dalles de couleur grise, jaune ou noire, où la pyrite, la limonite et les veinules de lignite sont fréquentes. Cette série est post-aptienne et englobe, au” moins en partie, le Cénomanien. Elle donne des montagnes arrondies, couvertes de pâturages ou de landes de couleur some bre. A la descente, sur la petite station balnéaire de « Termas. de Molinar », on se rend compte que l’on est aux portes d'un. 4 nr di PRESS < à. Des Are Re pdnihididhils F dE. 1 pays différent, où les formations argilo-gréseuses jouent un rôle. moins important : on quitte la Biscaye pour entrer dans la- Montana ». Régions où dominent les calcaires aptiens et Ads + Les calcaires construits de l’Aptien jouent un grand rôle dans. la topographie de la côte et de la chaîne cantabrique et tous” ceux qui m'ont précédé, à commencer par de Verneuil, ont été, frappés de ce rôle. R.0 Comme je viens de le dire, c’est à la gorge de Carranza que. l’on prend contact avec les paysages où les calcaires à Ru: distes mettent leur note particulière. Les barres rocheuses, très | 1 ee à PR . __ GÉOGRAPHIE PHYSIQUE | 129 … analogues aux barres urgoniennes dauphinoises ou pyrénéennes, ? les sommets blancs et dénudés, tels que le « Pico de San Vi- cente », près de Ramales, dominent et profilent leurs lignes _heurtées sur le ciel. _ La vallée de Ramales, Gibaja, jusqu’à Santoña, est sauvage et pittoresque. Le port de Santonña, abrité derrière son rocher qui s’élève de 400 m. environ au-dessus de la mer cantabrique, a même reçu le nom de Gibraltar du N. de l'Espagne. Il faut reconnaître qu’il a belle allure. Monte Cabarga domine fièrement de 500 m. le $. de la baie de Santander et les masses urgoniennes : de la vallée du rio Miera, nues, râpées et dentelées, se voient bien par temps clair, soit des quais de Santander, soit du haut de la colline de la Alta. Plus modestes, mais avec l'aspect de-la Clape de Narbonne, : apparaissent les bandes urgo-aptiennes des environs de Puente de Arce, de Reocin, de Mercadal, de la crête de Sopeñia (350 m.) et de la région de Golbardo, Rudagüera, Carranceja. ‘Tout le pays, connu sous le nom d’Alfoz de Lloredo, entre Udias et Novales, en majeure partie formé de calcaires à Ru- distes et de dolomies minéralisées, paraît, de loin, un immense lapiez blanchissant au soleil avec de rares taches vertes et de _ plus nombreuses taches brunes. Ces dernières sont dues à des parties dolomitisées et c’est dans la plus importante d’entre elles que sont pratiqués les travaux de la mine de calamine d’Udias. Lorsque de là on gagne les hauteurs qui dominent la côte des environs de Comillas et le riant vallon de Novales, abrité du terrible vent de N. W. et où fleurissent en pleine terre les oran- sers et les citronniers, on se trouve dans une région désolée, au milieu des lapiez et d’un dédale de dolines et d’entonnoirs. Les dolomies, toujours bizarrement découpées, mettent des ta- ches ocre plus ou moins foncé sur le blanc des calcaires aptiens. Ceux-ci font parfois des taches blanches sur une masse sombre plus importante de dolomies. L’une des plus vastes dolines, d'aspect d’ailleurs sinistre à la tombée de la nuit, est celle de Pilurgo, tout près de la mine d’Udias. (PL L, fig. 2.) La crête de la Florida reproduit les aspects d’'Udias, mais sur une bande plus étroite, à cause de la moindre épaisseur des bancs qui plongent de 40 à 50° sous les dépôts albiens et cénomaniens. SOC. D'HIST. NAT 1921 (T. xLix) | 10 130 © RÉGION CANTABRIQOUE Les calcaires dinantiens massifs, sans stratification nette, sou- vent transformés en véritable marbre blane ou gris, donnent. au pays qu’ils occupent une physionomie très analogue à celle des calcaires crétacés. Mais, portés à des altitudes plus élevées, les paysages qu’ils forment sont encore plus sauvages et gran-. dioses. Je ne décrirai pas les « Picos de Europa » qui font l'admiration de leurs visiteurs et ont été souvent l’objet d’arti- cles de la part d’alpinistes ou de géographes [63, 64, 69]. Parmi ces articles, ceux de MM. de Saint-Saud et Labrouche comptent au nombre des plus remarquables et des plus intéressants. Dans la vallée du rio Nansa, entre Puente Nansa et Celis, les calcaires carbonifères ne sont plus que le noyau d’un anti- clinal déversé au S. et orienté W. — E. Par suite d’un abais- sement d’axe, le Dinantien disparaît sous sa couverture permo- ” _ triasique pour ne plus reparaître que de Caldas de Besaya à Puente Viesgo. Mais partout il donne des falaises ou des erêtes dénudées, des lapiez criblés d’avens, de grottes et de dolines. La plupart des grottes, si remarquables par les dessins de leur. _paroïi, ou comme gisements préhistoriques, sont creusées dans … des calcaires d’âge aptien ou dinantien (1). Je ne puis mieux faire que de renvoyer aux _ splendides ou- vrages de MM. Alcade del Rio, Breuil, Cartailhac, etc, sur les cavernes cantabriques [G., H., 1.]. Leur illustration très abon- dante et-très soignée contient des documents photographiques dont une bonne partie est d’un grand intérêt pour la géographie physique. Rivière souterraine d’Udias. — Le massif de calcaire aptien : d’Udias renferme une curieuse et belle rivière souterraine. D. Rafaël Lecuna, capataz de la R. C. Asturiana, l’a explorée, en a levé le plan et lui a consacré un article [108]. Je vais adapter et résumer ici, d’après lui, l'historique de la découverte. Le 1* février 1912, dans une galerie de recherches, on ren- contra une cheminée naturelle (aven), non ouverte à l'extérieur, (1) Sauf la grotte d’Altamira de Santillana, la plus belle au point de vue des peintures murales, qui est creusée dans des calcaires cénomaniens à Ichthyosarcolithes. de À A PUS Pret ds "7 à ap D SU pee re Ro T Ne À EAN SE e RASE Qe ER 4 SP Dr< SN CESSER GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 131 onnant un fort courant d'air. na des jeunes aides « mucha- ) », qui accompagnait d. Ra- , laissa tomber sa ceinture AU / à 8 à , . 4 TN * dans une fente étroite. Il descen- g È LS : S -dit pour la chercher et remonta &e ù IN < ee É ee FE AI sant qu'il avait entendu de - À = N E TH © : NN : Ÿ À, È RE Ne : IN puits. L’aven ne mesurait pas à 3 moins de 75 m. de profondeur et NeRS g. . 4 7e. .e « % NE il aboutissait à une caverne spa- re KIRS cieuse de 40 m. de haut sur 35 Nr ee Se de large, au fond de laquelle | : RE coulait le «Rio de Cobijon ». NS IN Ce ne fut pas sans étonnement NS Ÿ CT JE EST TND L pe ; É 1e € et sans émotion que d. Rafaei | - et ses compagnons descendirent N É:-° ; NN È | | vière coulant au fond de la et le plan relevé ; la direction _ moyenne est N. 30° E. . Avec d. R. Lecuna j'ai visité e puits naturel et la rivière outerraine d’Udias, le 7 septem- a re 1912. La descente dans l’aven : Fig. 84. —— Grotte et rivière souterraine d'Udias, d’après le plan levé par d. Rafael Lecuna, en 1912. "4 £ à Re Lee NN LE grotte, qui avait attiré l’attention 8 KR pe. : . 5. QT LR du « muchacho » qui cherchait 8 N N'R 53 DNA ë ‘ c N . sa ceinture tombée. La grotte fut 5 À IR D £ TR Suivie pendant quelque temps, NE TR . mais à 300 m. environ du point. = 12 ; _ < 3) S 2 _ de descente, l’élargissement de 3 IR: 2 sÉex . u : ; © la rivière obligea à construire £ 8 GR À Z. _ Se +: 8 a & … une petite barque avec laquelle v = À £ on put continuer l’exploration. LS S - En 1916, 1.200 mètres du trajet | À E . … L e NX a de la rivière étaient reconnus e4 Ÿ À & 2 Ÿ = = © © È S NRA 10 20 30 40 ÿ TTL Tr 132 | RÉGION CANTABRIQUE | à is (grieto, soplado), parfois très étroit, se faisait au moyen d’un système d’échelles. En temps ordinaire, l’infiltration superficielle» amène dans l’aven un filet d’eau constant : on descend sous la douche. En période de pluie c’est une abondante cascade qui coule là dedans. En bas du puits on trouve la rivière; elle n’est autre que le prolongement d’un gros ruisseau qui se perd près” du hameau du Cobijon. Le parcours souterrain est de 3 à 4 km. et la récurrence se voit au fond d’un vallon près de Novales.« Finalement cette petite rivière, désormais à ciel ouvert, va ses jeter dans la mer à petite distance de Cobreces. En 1912, d. Rafaël i avait levé le plan sur environ 700 m. de long; en 1916, comme je | l’ai dit plus haut, 1.200 m. étaient explorés: bien des parties. sont encore inconnues. | ; | Par endroits on a des voûtes grandioses correspondant à des ; avens (soplados) qui se montrent en surface très nombreux, ja- lonnant le cours de la rivière. Celle-ci recoit des affluents dans. sa partie souterraine, son cours est assez capricieux et son. exploration, comme cela arrive souvent en pareil cas, n’est pas. partout commode. La grotte est creusée tantôt dans des cal- caires compacts, riches en Miliolidés, tantôt dans les dolomies. calaminifères. On ne voit guère de belles stalactites, mais par ses vastes proportions cette grotte est imposante et fort belle. (V. fig. 84.) SES Diet ii Ltd S a ca r) Av Régions des grès, des argiles et des marnes. - Bien difté- rent des régions calcaires est le pays des grès rouges permo- triasiques. Ces grès se dressent, pliés en anticlinal, dont le flane. S. déversé est souvent incomplet, en une longue crête accidentée, de 7 à 900 m. d'altitude, qui va, de la Hoz de Cayon, au N. de. Villacarriedo, jusqu’au Cueto formazo au $. de la Florida (vallée du rio Nansa). : 4 De loin en loin se montrent les bancs rouges souvent exploités comme pierre de construction (Riocorvo, près de Cartes; Santi- bañez, au N. de l’'Escudo de Cabuérniga), mais le plus souvent la masse apparaît sombre, complètement recouverte par la végéta- tion : pâturages ou landes de bruyères (brañas). £ Ces landes de bruyères se montrent aussi fréquemment sur les argiles et grès ferrugineux du Wealdien, mais ici avec les formes beaucoup plus molles de collines arrondies, se prêtant à la culture, au moins en partie. Quelquefois, comme à Monte : GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 133 Corona, les grès wealdiens sont recouverts de bois et de fourrés d’ajoncs difficilement pénétrables. à _ Les marnes bariolées du Keuper, à Polanco, Cabezon de la Sal, 4 Treceño, sont couvertes de prés et de cultures. | Moins riches, mais encore assez cultivés, avec des parties À laissées en landes, sont les calcaires et les grès du Crétacé moyen 4 et supérieur. Le Sénonien, constitué par des grès et marnes inter- . calés, donne, par inversion du relief, la colline du Cueto de Mogro Donne 160 m. environ), formée de Santonien à Micraster, la « Meseta de Cortiguera », entre la route de Suances et le rio Saja, 1 colline de Vispieres, près de Santillana del Mar. Mais un des ercples les plus remarquables d’inversion du relief est donné par Ja Sierra de Lleno, au N. de la Florida, qui porte à 600 m. | atte à quelques kilomètres de la mer, un lambeau synclinal _d'Eocène inférieur (grès et calcaires à Alvéolines) reposant sur du Campanien. sx RES ex ne Régions des calcaires nummulitiques. — Dans la petite cuvette synclinale de San Roman, les calcaires gréseux supportent quel- ques maigres champs ou prés que leurs propriétaires entourent … de murs de pierres sèches, parfois hauts de deux mètres, pour les abriter des vents du large. On chemine dans un vrai laby- rinthe formé par ces murs qui s’écroulent facilement lorsqu’ou essaie de les franchir. Les grès blancs du N. du cimetière de _ Ciriego et du village de San Roman donnent une côte basse, _ déchiquetée, recouverte de sable et de rognons de silex provenant de la désagrégation de la roche. Dans l’aire synclinale de San Vicente de la Barquera, les hau- teurs de Peña Saria et le plateau de la Acebosa, Estrada, Serdio, * etc. portent des pâturages et surtout des « brañas » ou landes _ solitaires et tristes, dans lesquelles des surfaces de roche nue _ mettent des taches blanches où, de place en place, on voit la disposition et le plongement des bancs. (V. pl. vx, fig. 2.) Le cap Oriambre est une avancée rocheuse désolée et environnée d’écueils. Les marnes et ‘conglomérats rutilants olisocènes fournissent le plus souvent d’assez bonne terre végétale. On y trouve des : champs de maïs dans les parties abritées, des prés dans les . bas-fonds et quelques landes —— pâturages dans les parties les _ plus pauvres, fréquentes, interrompues seulement par les embouchures des ri- ques dans le centre desquels apparaissent les marnes du Trias M * supérieur. La baie de Santander est sur un anticlinal depuis ; ARLES UE 134 ; ‘ _ RÉGION CANTABRIQUE La COTE. LES RIAS. La côte est généralement d'aspect farouche et sévère. (V. pl 4 fig. 1; pl. u, pl 1, pl v, fig. 1; pl. vu, fig. 1; pl vw, “Re Xi plixr re pl. À, fig. 1, 2 et pl. B, fig. 1,3) k De Santander à San Vicente de la Barquera, elle est formée # de falaises crétacées et tertiaires, les premières beaucoup plus à vières. Ces embouchures sont des estuaires capricieusement dé- coupés, pénétrant profondément dans les terres, et souvent sans ‘4 aucun rapport avec l’importance du cours d’eau qui y aboutit. | Ce sont les « Rias », ainsi dénommées par les indigènes et dési- gnées par ce nom sur les cartes du pays (plan du Service hydro- graphique, cartes de Coello, etc...) (1). Les rias cantabriques sont modestes à côté des rias de Galice et n’ont ni leurs vastes proportions, ni la même origine, Elles ne sont point dans le sens des axes des plis mais, au contraire, perpendiculaires ou légèrement obliques. Deux des plus impor- tantes de la région occidentale, la baie de Santander et la grande ria de San Vicente, sont en relation avec des accidents géologi- longtemps signalé (de Verneuil [9] et Maestre [21], p. 63). La « ria de San Vicente est particulièrement large dans la partie où à affleurent les marnes rouges triasiques qui forment les noyaux 4 anticlinaux d’écailles imbriquées renfermant du Crétacé disloqué. … Le fond de ces rias présente souvent une allure très irrégu- 4 lière. Si l’on examine les plans à grande échelle du Service hydro- ; graphique, on constate que, même dans les passes, souvent étroi- 4 tes, la profondeur est faible, aux plus basses mers; le profil du ‘4 fond présente des ombilics (ria de Suances, de San Vicente); | l'entrée est encombrée de sables mouvants (ria de Suances). C'est justement cette invasion des limons et des sables quiern- « traîne la mort des rias; elles formeraient sans cela d'excellents « (1) Le nom de « Tia » 4 d’origine assez ancienne. V. à ce sujet : E E. BEzLoc. Les rias de la côte occidentale d’Ibérie. Extrait du Bull. dela 2 Sectton de Géographie, Paris. Imp. Nat. 1913, pp. 13 (92) et suiv. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 135 is Cabreras ne. Punta del Cuerno. ue Punta de a Umbrera* ! _ Punta del Dichoso . Playa del)Patrocinio de la Barra 1 #4 La 3 :mobiles: Cuchia e Suances Cortisuera — Cortiguera\ : Fig. 85. — Croquis au 1 : 50.000" de la ria de Suances. Topographie empruntée à un carton de Fr. Coello qui figure en marge de la carte de la prov. de Santander au 1 : 200.000"° (1861). II a été dessiné d'après le « Plano de Ia Direccion Hidrografia » (Reese de 1:::25.000%€ _ environ), dressé en 1831. _ Sables mobiles », déplacés par les courants et les marées à l'entrée de la ria. _ Les sables et vases découvrant à marée basse sont indiqués en pointillé. Le trait interrompu suit la courbe de 3 m. de profondeur environ aux basses ; , mers d’équinoxe; elle passe par les points cotés 10 pieds castillans dans le _ l'allure de courbes fermées que présente cette ligne, l’existence d’ombi- nr Lies. Certaines parties ont des profondeurs ANCIENS à 6 et 7 m., alors | nue d'autres m’atteignent pas 3 m. carton de Coello, c’est-à-dire exactement 2 m. 786. On voit clairement, par . 136 RÉGION CANTABRIQUE ports sur cette côte si terriblement battue par les vents du N. W. (vendaval des marins de Santander). En premier lieu il y a l’apport abondant des matériaux par les torrents qui débouchent dans les rias. La baie de Santander ne se maintient comme port que grâce à d'importants dragages. La ria ou baie de Santoña a vu d’abord combler, à PE, le port de Laredo, et les atterissements sont particulièrement impor- tants, entre Maron, Limpias, Colindres et Santoña. La ria de San Martin de la Arena (ou de Suances), encombrée de sable à son entrée, exige des travaux. Celle de San Vicente est très colmatée, surtout au débouché de la gorge de Barcenal dans sa branche principale; sa branche secondaire (occidentale) est aux trois quarts comblée (v. pl. A. fig. 2). On voit apparaître d’abord des « marismas » (marécages) qui se transforment ensuite en prés. En ménageant des canaux convenables, la culture arrive à s'emparer de ces anciennes marismas et les utilise (S. de la baie de Santander vers Maliaño, ria de San Vicente, etc….). Ici l’homme suit le travail de la nature et il peut en tirer quelquefois un heureux parti. ea 0 | s. 22 10 æ à “44 x 1 | ac) we “& : 4 SF anans he RARE Les crues formidables des torrents cantabriques dans ces pays « à fortes pentes, presque totalement déboisés, amènent dans les rias un cube considérable de matériaux. Septembre est un des mois particulièrement redoutés. Suivant un proverbe local : Setiembre, o seca las fuentes, o lleva los puentes. » S'il eût tendance à « tarir les fontaines » pendant l’été fort chaud de 1911, septembre m’a plus souvent montré sa capacité « d'enlever les ponts ». En 1909, du 6 au 10 septembre, j'ai compté, à San Vicente de la Barquera, quatre-vingt-quatre heures « de pluie à peu près sans répit. Les inondations ravagèrent toute. la région. La mer fut plusieurs jours durant troublée par les: apports de la crue et la ria était un large torrent boueux rou- geâtre, sur lequel flottaient des arbres, des broussailles et toutes sortes d’épaves arrachées par le rio Escudo à ses rives. On peut juger des dépôts laissés par une pareille crue quand elle prend : fin. J’ai vu la chose se répéter après de fortes pluies mais avec. beaucoup moins d'intensité toutefois. Quoiqu’ il en soit, les tor-. EN Dr nu RESTE à ” & EP RTS 7 rents ou rivières torrentielles qui débouchent dans les rias tra- #« vaillent activement à les combler, d'autant que > précipitations $ { de net. -# + 4 4 à 4 4 1 ER z is GÉOGRAPHIE PHYSIQUE « | 137 sont abondantes sur la côte cantabrique où elles atteignent et 4 peuvent dépasser 1 m. 50 annuellement. Liencres. ESA N £FE Fes Et RÉ dé cibles re re A / =Allotde Grandes dunes Petites dunes Re — TR Fic. 86. — Croquis de l'embouchure du rio Pas (ria de Mogro) pris du «e Cueto de Mogro ». - En bas de ia figure, profil suivant AB de la passe et des dunes de Valdearenas. Echelle voisine de 1 : 50.000, Epis et dunes. — Un autre phénomène, celui-ci d’origine ma- rine, contribue à resserrer l'entrée des rias en créant d’abord une barre, puis un épi, sur la pointe orientale. La barre, puis - l’épi prennent appui sur la berge E., et s’étendent ensuite de l'E Pas (ria de Mogro), à une dizaine de kilomètres à l’'W. de San- z 138 RÉGION CANTABRIQUE vers l’W. Ces épis se recouvrent de sable que les vents fréquents 4 du N. W. disposent en dunes plus ou moins élevées. | La ria de la Rabia n’a guère qu’une barre ensablée, appuyée 1 contre l’extrémité assez basse de petites falaises de grès cam-. e paniens. À San Vicente de la Barquera, par les basses mers 3 d’équinoxe, j’ai pu voir l’épi formé de galets roulés; il est main- tenant surmonté de petites dunes de quelques mètres de hauteur, et de sables fins au voisinage de l’établissement de bains. Ces : sables gagnent vers l’W. et leur pointe atteint presque l'ilot rocheux de Peña Mayor. (V. pl. vu.) s Dans la partie orientale de la baie de Santander s’étale une 4 longue plage monotone de 5 à 6 km. de long (Arenal del Puntal), # derrière laquelle l'embouchure du rio de Cubas (1) est réjetée de plus en plus vers l’W. Mais c’est surtout à l'embouchure du rio = tander, que la formation, l’extension de l’épi et les dunes sont particulièrement nets et développés. Le croquis ci-dessus, fig. 86, : pris sur les lieux, permettra de s’en rendre compte. Contre la rive E. de la ria de Mogro, au pied des hauteurs de l’Alto de Liencres (grès campaniens), l’épi est large et recouvert. de dunes qui atteignent de 20 à 30 m. de hauteur. Orienté N. E. S. W., cet épi s’effile ensuite et ne porte plus que de Re petites dunes. Enfin, il se termine par une langue sablonneuse prolongeant la « playa de Valdearenas », recouverte à marée haute. Derrière cette barre sablonneuse, le rio Pas décrit des méandres et son embouchure ne constitue qu’une passe étroite rejetée contre des calcaires à Rudistes de l’Aptien, qui forment l’extrémité occidentale de la ria. sw és déni dti » SE K LES « SIERRAS PLANAS », LES « TINAS ». À l’'W. de San Vicente de la Barquera, du village de Prellezo à celui de Pendueles (Asturies), la côte est formée de calcaires | carbonifères, durs, marmoréens, en bancs très redressés, donnant des falaises superbes, mais sombres et sévères. Ces falaises sont immédiatement surmontées par une longue colline, de profil en travers trapézoïdal, dont la surface supérieure est remarqua- blement nivelée et se maintient entre 190 et 200 m. d’altitude. L CONTRAT TE (1) Nom donné au cours inférieur du rio Miera. 139 Re de . Borbolla », É « Sierra . Cué », la « Sierra de San Antolin », etc. Nous sommes dans Ia région des « Sierras pla- nas » qui donnent aux paysages de la côte asturienne, entre Phivadesela et San Vicente, une physionomie si particulière. (V. pl. xIIL et bE B;fig..1.) . zoiques, que M. Barrois appelle « grès de Cué », et rapporte au dévonien supérieur (Famennien) [51]. Leur aspect a d’ailleurs %: été fort bien décrit dans le remarquable travail de cet auteur sur - les Asturies et la Galice. } QE niens reposent sur des terrains plus récents (calcaire carbo- ._ nifère, Crétacé inférieur et supérieur, Nummulitique) qui appa- . d'eux [95]. Ils constituent notre « nappe I » ou « nappe des … Sierras planas ». | embouchures qui l’ont traversée. Le creusement dans les grès . durs dévoniens et dans les calcaires carbonifères a été particu- - lièrement laborieux et l’on a trois rias à bouche très étroite et partie arrière élargie que l’on désigne dans le pays sous le nom » de « Tinas » (1) (c’est-à-dire « cruche » ou « cuve »). | Telles sont, de l'E. à l’W., Tina Menor, embouchure du rio Picos de Europa, Tina de Santiuste o de la Franca, embouchure du rio Cabra, qui descend de la Sierra de Cuera. ne, 4 4 . 2e € LR er CARACTÈRE DES VALLÉES. A la traversée des accidents transversaux, dans lesquels appa- - raissent les calcaires dinantiens et les grès rouges permo-triasi- . ques, les rivières ont creusé des gorges étroites et profondes. k (1) On trouvera une excellente description des « Tinas », dans un ouvrage . qui n’a rien de scientifique : « Cuarenta leguas por Cantabria », de Perez Galdos, Madrid, 1895, Biblioteca de Viajes, t. I. Le chapitre 7, p. 33, est consacré aux Tinas et, en quelques pages, le célèbre écrivain en donne un tableau très vivant et très exact. Malgré la tendance de l’auteur à pousser . quelquefois le trait à la caricature (Santillana del Mar, San Vicente de la 2 _ Barquera), la région cantabrique est décrite avec beaucoup de vigueur et de - pittoresque. Ceux qui lisent le castillan seront dans l’original la langue de: oiurée et savoureuse de Perez Galdos. “ MT Es CE _ Ces « Sierras planas » sont constituées par des grès durs paléo- M. Léon Bertrand et moi avons observé que ces grès dévo- raissent souvent en « fenêtres tectoniques » au-dessous La Sierra de Pimiango donne un aspect tout spécial aux trois Nansa, Tina Mayor, embouchure du rio Deva, qui descend des 140 RÉGION CANTABRIQUE La plus remarquable, un véritable cañon, sauvage, son 4 et parfois grandiose, est la gorge du rio Deva, entre Potes et Panes. La partie la plus belle est dans le calcaire dinantien, entre la Hermida et Panes. Ce calcaire, dur, marmoréen, de cou- leur claire, à stratification confuse, souvent piqué de cristaux. de ‘quartz, mérite bien le nom de « Calcaire des cañons » jque lui a donné M. Baïrois. Le célèbre défilé de la Hermida n'a pas moins de 12 à 13 km. Une cluse beaucoup moins étendue se voit à la traversée de l’anticlinal déversé vers le S. de la Sierra de Cuera, entre - Buelles et San Pedro de las Vaeras. L’on en trouve encore une de proportions tout à fait modestes à la traversée du Nummu- litique (couches de Colombres) entre Molleda et Unquera. C’est, enfin, une cluse que l'embouchure étroite de Tina Mayor dont j'ai parlé ci-dessus. Le rio Nansa traverse également, dans des gorges aussi étroi- tes mais beaucoup moins belles, l’anticlinal carbonifère et permo- triasique entre Puente Nansa et Celis. Son affluent de gauche, le rio Tanea, s’est creusé un cañon dans les calcaires dinantiens du flanc N. de Monte Arria. De Helguera à Pesues et à la-mer, par Tina Menor, la vallée de cette rivière ressemble beaucoup à celle du rio Deva; comme cette dernière, elle coupe les mêmes # plis des couches crétacées et tertiaires. Le rio Escudo, qui débouche dans la ria de San Vicente de la Barquera, est un torrent capricieux de quelques kilome- tres de long, qui naît des pentes N. de J’Escudo de Cabuérniga. C’est un cours d’eau conséquent qui coule S. — N., suivant le sens de plongement des. grès permo-triasiques et des dépôts crétacés jusqu’au hameau de « Cuevas de Roïiz », où se trouve * actuellement la station du chemin de fer. Là, ïl se fraie un lit tortueux dans les grès campaniens, presque à la limite du Tertiaire, en prenant une direction W. N. W. Finalement, il reprend la direction S. — N. pour couper le Nummulitique de Peña Saria à la gorge de Barcenal, puis aboutir à la ria de # San Vicente. Draînant une région de terres rouges, 1l donne cette couleur à la ria en temps de crue. D’après son allure, le rio Escudo doit avoir été capté dans son cours inférieur. : Les grès rouges durs du Permo-Trias sont traversés par des ri-. À vières importantes dans des gorges désignées dans le pays SOUS le nom de « Garganta » ou de « Hoz », ce Poe nom ayant | D dogs om 4 ds big du Fe D sé Se j a d'prreras EST % - #2 RE SE UE Este PU ET RS | GÉOGRAPHIE PHYSIQUE 141 un caractère particulièrement local. Sans avoir l’ampleur des ; sorges de la Hermida, quelques-unes sont belles mais toujours d'un aspect assez sombre, Telles sont la « Hoz de Santa Lucia », entre Ruente et Santibañez, parcourue par le rio Saja; la « Gar- ganta de las Caldas de Besaya », traversée par le rio Besaya; la « Hoz de Cayon », au N. de Villacarriedo, dans laquelle court 4 le rio Pisuena. Le rio Pas a un lit à forte pente et possède un gros débit qui lui permet de rouler d'énormes galets. en temps de crue. - Sa vallée se rétrécit notablement à la traversée des calcaires carbonifères et des grès permo-triasiques de Puente Viesgo, + mais on ne voit pas de véritable gorge. Je pense que la cause en D. peut être attribuée à la torsion et à l’abaissement d’axe que présente, en ce point, l’anticlinal E. — W. qui prolonge l’'Escudo de Cabuérniga; ces circonstances ont facilité le déblaiement de - la vallée et l’adoucissement des versants. ELA “ets, +” A eee PAR ES 2 NE ae AE ie ' Es Les « Vegas ». — Tandis que les parties rétrécies du cours des rivières portent les noms de « desfiladero, garganta, hoz », les Montañeses appellent « Vegas » les parties élargies des vallées où s’étalent des plaines alluviales bien cultivées. Tel est le cas . pour la petite ville de Torrelavega, à 17 km. au S. W. de San- tander, qui doit son nom à la fertile vega qui l'entoure. Je citerai encore la Vega de Carriedo (plaine de Villacarriedo) et Vega de Pas, bourg situé dans une partie élargie et couverte de cultures de la haute vallée du rio Pas. CAPTURE PROCHAINE DE L’EBRE. Les géographes admettent que l’Ebre naît de la belle source vauclusienne de Fontibre, dans les calcaires du Lias, à 4 ou 5 km. à l’W. de Reinosa, vers 900 m. d'altitude. Le jeune fleuve _ est d’ailleurs grossi immédiatement au-dessous de Reinosa par | le rio Hijar qui draîne les eaux de la haute vallée enserrée entre les Sierras de Isar et Cueto Cordel (2.150 m.) au N. Peña Labra à l'W. la Sierra de Hijar au S. C’est le pays de Campoo et des Campurianos décrit par D. L. Hoyos y Sainz [60]. +‘ L’Ebre se dirige ensuite vers le $S. E. jusqu’à las Rozas, puis vers le S, jusqu’à Valderredible, où il tourne à l'E. et entre dans la province de Burgos. 142 ee RÉGION CANTABRIQUE Entre Reinosa et Requeja, l’Ebre coule paresseusement en. décrivant des méandres dans une région à peu près plane, formée 7 de marnes bariolées gypsifères du Keuper. Un seuil absokument * insignifiant sépare l’Ebre des sources du rio Besaya qui, coulant … droit au N., va se jeter dans l'Atlantique, à 80 km. de là. Cette » disposition a frappé Elisée Reclus (Géographie universelle, Eu- rope méridionale, p. 877), qui Done la petite carte du « Col de . Reinosa » et écrit : « En cet endroit, un seuil presque imperceptible sépare es ; plateaux de l’espèce d’escalier qui descend vers la côte can- ‘ $ N. : 0 1 À 3 4 5 km SR N ÉRE SSRC PR PEL DE & . Ps ve de Isar a. f°670 m Cueto Cordel e 5 \ —— GA 50 m.) Puerto + Palombert - nu SNS EE As 990 m. t ? \ Des " à /Peñas Pardas o > Afdueso —: er Requejo Fic. 87. — Carte de la vallée de l’'Ebre et de la haute vallée du rio PESaU aux environs de Reinosa. « tabre, il suffirait de creuser un canal de 2 km. de long sur « une profondeur de 18 m., pour jeter les eaux de l’Ebre dans la « rivière de Besaya qui les porterait dans l'Atlantique, au port « de San Martin de Suances. » ni La nature se chargera elle- même de creuser ce canal, si l’homme ne s’y oppose par de sérieux travaux de défense. Le rio Besaya a déjà bien dépassé la ligne de faîte des calcaires jurassiques qui va du Puerto de Palombera aux Peñas Pardas. La carte de Coello montre l’existence d’un bassin de réception dont les limites paraissent à 500 m. environ du cours de l’'Ebre | et qui renferme les villages de ee Cañeda et Aldueso. (V. fig. 87.) L’érosion [esreelte peut progresser rapidement : dans les mar-. 4 a D ol D GB 6 D a MR ns A eds ses péri Re LS os ” ps di ÿ I E———— ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES M AE ÉTUDE DE QUELQUES STATIONS DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES Par H. GAUSSEN, Agrégé de l’Université. L’aptitude à supporter des sécheresses prolongées paraît être une des dispositions les plus importantes pour déterminer la végé- tation méridionale en certains points des Pyrénées. En dehors de la région purement méditerranéenne, on voit les stations méridionales s’égréner vers l’'W. en avant-postes dans les coins plus particulièrement secs. Les conditions essentielles d’une grande sécheresse sont : une pluviosité estivale faible, une exposition ensoleillée sur un versant abrupt, plutôt dans les ter- rains calcaires. Plus on s'éloigne de la Méditerranée, plus il est nécessaire que ces conditions soient réalisées toutes à la fois pour voir s'installer la végétation méridionale en un point. On peut considérer divers stades de dégradation de la végé- tation méditerranéenne de l'E. vers l’W., l’un d’eux est repré- senté par des stations isolées de Chêne vert (Quercus Ilex L.) que nous allons étudier ici. L'étude de la pluviosité estivale m'a montré que Q. Ilex L. ne se trouve pas dans les régions où, durant les quatre mois secs (juillet, août, septembre, octobre), la chute de pluie dépasse 250" pour les parties calcaires et 200°* pour les parties sili- ceuses. Ceci ne s'applique d’ailleurs qu’au versant français. On ne peut pas, en effet, parler du versant espagnol où la pluviosité est mal connue. Voyons rapidement comment se vérifie cette loi sur le versant français : Dans les Pyrénées-Orientales, la majeure partie du départe- ment est franchement méditerranéenne et le chène vert abonde sous une pluviosité estivale faible. Dans l’Aude, la région W. des Corbières, en majeure partie non calcaire, a plus de 200*" de pluie; le chêne vert n’y vient pas, sur- tout dans les parties élevées. Le long de la vallée calcaire de l'Aude, la courbe de 250"” de pluie estivale remonte en amont d'Axat dans les gorges (Gesse, 246). Sur le versant exposé au SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) 11 N'ES HD TT NE TE Ni 7-0 jee Al ET NS 1 Ps = MA) NÉ QR E E US à Fe RTE AVS # + 146 H. GAUSSEN Midi, le chène vert tapisse les rochers en amont des gorges de Saint-Georges faisant face au sapin qui couvre le versant exposé au N. A l’W. de l’Aude, la ligne de 250"”" laisse au N. les villages de Puivert et Rivel, et passe près de. Bélesta. On trouve Q. Ilex en îlots isolés au N. de Puivert, au S. de Rivel sur les rochers du. Plantaurel. On atteint ainsi le département de l’Ariège sur les rochers qui dominent Bélesta. Dans l’Ariège, les stations se trouvent tout le long du Plan- taurel, sur les pentes calcaires ensoleillées : Pereille, Roquefort, L’Herm, Saint-Jean-de-Verges, Loubens, Aigues-Juntes, Mas-d’Azil (Mas- d’Azil, 285°"). À Foix, une station importante s’abrite dans les calcaires rocailleux du Pech et surtout du Saint-Sauveur mieux abrité (Foix, 255"). En remontant la vallée de l’Ariège, on trouve un remarquable minimum de pluviosité estivale à Tarascon-sur- Ariège (1). Ce minimum s'étend autour de Tarascon (226) jus- qu’à Capoulet dans la vallée du Vicdessos (251"”), et dans la vallée de l’Ariège à Ussat-les-Bains et jusque près des Cabannes (265""). Aux environs, la pluviosité croît rapidement : Prat-Com- munal, dans la commune de Saurat (439"”), Ax-les-Thermes (324"*). Le chêne vert se cantonne précisément aux environs de Tarascon, il remonte la vallée calcaire du Vicdessos jusqu’à Ca- poulet, et n’atteint pas les Cabannes, sur les calcaires ensoleillés et rapides de l’Ariège. Dans la Haute-Garonne, les chênes verts se trouvent pour la partie montagneuse à Galié, Bagiry, Siradan (Hautes-Pyrénées) et Marignac, dans une situation un peu analogue à celle de Ta- rascon. Le peuplement de Galié est même de fort belle venue sur un massif calcaire exposé au Midi. Plus à l’W. les vallées d’Aure, du gave de Pau, du gave d’Olo- ron présentent des minima pluviométriques, mais dans aucune « d’elles il ne tombe, durant les quatre mois secs, moins de 250”" * d’eau. Le chêne vert spontané ne s’y trouve pas. Je vais étudier diverses stations de Q. 1lex en recherchant les conditions biologiques de chacune d’elles. La comparaison des FSI (1) Des minima analogues se rencontrent dans les autres vallées pyré- néennes à orientation N. S. : Quillan (Aude), Tarascon (Ariège), Seix (Salat), sans doute Saint-Béat (Garonne), Luz (Gave de Pau), Urdos (Gave d’Oloron). ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 147 13 - listes de plantes qu’elles possèdent permettra d'étudier la dégra- dation des influences méditerranéennes ainsi que la question de - | « association de Q. Ilex ». | A. — LES STATIONS DE QUERCUS ILEX L. - Pour mieux faire apparaître le cachet méridional qu’apportent - les stations de chêne vert dans les Pyrénées, j'indiquerai les traits … principaux des paysages végétaux qui les encadrent. Ceci 4 LA « m’amène à étudier rapidement les montagnes qui possèdent sur / : Oo HA Ds a - leurs flancs les stations de Q. Ilex. I. Le Quié dé Lujat au S.-E. d’'Ussat-les-Baïins dans la vallée de l’Ariège. - Le Quié de Lujat est la montagne qui forme les beaux escar- pements que l’on voit sur la rive droite de l’Ariège entre Ussat et les Cabannes. 1° Géographie physique. 1° GÉOLOGIE, EXPOSITION. — Cette montagne, dans la partie qui nous intéresse, est formée du flanc supérieur et du noyau d’un _ nous intéresse, est formée du flanc supérieur et du noyau d’un anticlinal couché appartenant à la nappe A de M. Léon Bertrand. Cet anticlinal, de direction N. W. — $. E., est fortement couché vers le N. L’Ariège l’a creusé sur son flanc; aussi la forte pente qui domine la rivière en amont d’Ussat, présente une coupe dans les terrains qui le forment. On trouve au sommet une falaise de calcaires .urgoniens dont les rochers se continuent à leur base par des dolomies jJurassiques. À mi-hauteur, on voit le noyau de las calcaire, accompagné d’un banc de lias marneux. La base de la montagne est recouverte d’éboulis calcaires descendus de la falaise; ils cachent en partie les alluvions siliceuses apportées par l’Ariège ou par son glacier, dans le fond de la vallée. : ._ Au N. la montagne présente une pente assez rapide, formée par les calcaires urgoniens de la falaise. À cette pente fait suite . une dépression creusée dans les schistes albiens. Dans cette dé- pression coulent le ruisseau qui passe à Ia ferme de Lujat et celui Ed 148 . H. GAUSSEN PLANCHE I TATION. TENUE x Sans LOC Fest LÉO) LEE ES HI ES É ) A Sous -one Îe et cultures 7 Zone Î] Ehee : 4 cr 4. ri NEETT Zone 1 500 Ô Tin | Verdun 2}, Stnbrse Guencus He L Les aùt } WA COUPE GEOLOGIQUE XY des | d'aprés 1 Bertrand è Me eZ Cabannes LD O2 ÿ Ps léveau de ia Mer. À GAUSSEN. Le Quié de Lujat, près d’Ussat-les-Bains. DE He Ve 0 ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 149 É qui prend sa source au N. de la chapelle de Lujat et descend vers Ornolac. Cette dépression est orientée N. W. — $. E. Au N. E. la mon- “ fagne présente une nouvelle crête, formée de caleaires secon- - daires métamorphiques, dont le versant N. E. descend en pente - raide vers la vallée d’Arnave. Les terrains appartiennent à la nappe B de M. Léon Bertrand. Une coupe schématique et une carte rendent compte de cette à disposition. En résumé : pour le botaniste, le quié de Lujat se compose de deux arètes calcaires tombant l’une vers le S., l’autre vers le N. E. par des pentes escarpées. Entre elles court une dépression de marnes schisteuses. Les considérations de géologie et d’exposition nous amènent à distinguer les zones suivantes : _— Le versant méridional calcaire qui domine la vallée de l'Ariège. — La partie schisteuse. . — Les versants N. calcaires (versant N. de la crète $. et versant N. E. de Ia crète N. E.). 20 CLIMAT. — Les données sur le climat d’Ussat sont ra- res, alors qu'il les faudrait très précises dans une étude de géo- graphie botanique. Température. — Le D' Guitard cite une température moyenne annuelle mais n’indique pas comment il l’a calculée ni combien . d’années d’observation elle résume. Il est donc bien difficile de comparer avec Foix qui est la seule station ariégeoise où l’on ait des données précises sur la température. Voici les chiffres indiqués : Ussat (D' Guitard) Moyenne annuelle 20 Maximum moyen (1) + 36° Minimum moyen — 12° Foix (Ecole Normale) Moyenne annuelle vraie (2) 11°14 5 Maximum moyen (3) 39 °12 Minimum moyen — 8°3 (1) Guitard n'indique pas ce qu’il appelle maximum et minimum moyens. (2) Annales du Bureau Central Météorologique de France, 1903, Mémoires Paris, 1907. (3) Je calcule ce maximum moyen en prenant la moyenne des maxima dr chaque année. Cette moyenne se rapporte à 13 années d’observations à l’Ecole normale, publiées par la Commission météorologique de l’Ariège. y 6 ‘= RE GT MER Er me Ur: D a VE PE ON LLOAE LE 5Y Eu Rey ASUS TR NE rs Rire me" 150 H. GAUSSEN On ne peut rien déduire de ces chiffres, car ils ne sont sans « doute pas comparables. | Au printemps, les pluies abondantes ralentissent l'élévation 1 de température. | L’été est très chaud à Ussat, la vallée étroite aux paroïs cal- caires et dénudées est une vraie fournaise. C’est sans doute là 4 une condition favorable à l'installation d’une végétation méridio- « nale. Les formes vivaces peuvent être bien « aoutées » donc ca- * pables &e supporter les hivers rigoureux. ; L'automne est la belle saison dans la vallée de l’Ariège, malgré « un mois d'octobre souvent troublé. Il offre aux végétaux à feuilles « persistantes de longues heures de forte et chaude insolation. L'hiver est assez tiède, Aux vagues de froid succèdent des : coups de vent d’Espagne qui adoucissent Ia température. La « moyenne (Guitard) est + 5°. Bien des hivers se passent sans 4 froids inférieurs à — 5°. La fréquence des belles journées con- | serve une chaleur importante sur les parois calcaires perpendi- 4 culaires aux rayons du soleil. La neige ne reste, en général, pas « longtemps sur le sol. Pluviosité. — Voici, par mois et par saisons, les moyennes des précipitations pour les stations voisines d’Ussat qui sont : Tarascon-sur-Ariège, à 3 km. en val. Altitude 476 m. Les Cabannes, à 8 km. en amont. Altitude 536 m. Larcat. Rive gauche de l’Ariège au S. E. des Cabannes, à 3 km. « à vol d'oiseau. Altitude 830 m. Ax-les-Thermes sur l'Ariège, à 20 km. en amont. sus É: 720 m. 4 Saurat (Prat communal), à 11 km. à l’W. N. W. de Tarascon. 4 sur un affluent de l’Ariège. Altitude 950 m. | 3 FIM|IAÏ|MI|3J|31|AaAl|s1|ol!nN!| D Pr. /|Eté.|Aut.|Hiv. 4 mois en 63| 61| 64! 87! 91| 85! 53) 54! 56| 63! 64! 611263/163/188/188| 226 none) 73| 74! 76/1061110/107| 58| 62] 67| 78| 76| 69132311871223)223| 265 Larcat....| 71| 68] 76110811151108| 65| 67| 68! 81! 81| 691331,200/231,215| 281 Ax....,...| 91] 88| 96113111201117| 67] 74| 7811051103] 851368,219/291/275| 324 Saurat....1129[128/145/183/19811861110/100/115/134114111531567:325/428|402| 439 La région d’Ussat nous apparaît comme une enclave sèche au milieu de vallées plus humides. | ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 151 Le printemps est la saison Ia plus pluvieuse, les mois de mai et juin plus particulièrement. En été, au coniraire, la pluie est relativement rare, cela favorise évidemment les plantes à aptitudes xérophiles. J’ai signalé plus haut que les environs d’Ussat présentent pour les quatre mois de juillet, août, “septembre, octobre, un minimum pluviométrique remarquable par rapport aux régions environnantes. Il n’y a qu’à comparer Tarascon et les Cabannes qui sont presque à la même altitude, et Larcat, Ax et Prat-Communal tous trois à des alti- tudes analogues. L'automne, parfois humide en octobre, est, en général, sec en novembre et décembre. | La sécheresse se prolonge souvent à travers l’hiver. Le nombre de jours de pluie possède à peu près les mêmes caractères que leur hauteur. Les éléments d'appréciation sont d’ailleurs insuffisants. | Vent. — Il n’est pas inutile, pour la question de la propagation des graines par le vent, de constater que les vents dominants sont ceux du N. W. et du S. S. E. Ce dernier plus fréquent que l’autre est le plus important en été et en automne au moment de la ma- turité des graines. 3° ALTITUDE. — Les conditions climatiques que nous venons d'étudier s’appliquent au fond de la vallée. L'influence de l'altitude vient les modifier quand on s’élève sur ses flancs, mais beaucoup moins qu’on ne pourrait le supposer. Ainsi Larcat, à 830 m., a presque même climat que les Cabannes à 300 m. plus bas dans la vallée. Même les stations les plus méridionales ne sont pas néces- “sairement les plus basses : ce sont les calcaires exposés au Midi et à flanc de montagne. Ils sont plus secs et plus ensoleillés que ceux du fond de la vallée. Sur la partie calcaire du quié de Lujat, exposée au midi, la différence entre la base à 500 m. d’altitude et les falaises qui cul- minent à 1.450 m. n’est pas très sensible. Cependant le chêne vert ne monte guère au-dessus de 1.100 m.; d’autre part, Androsace villosa L. et d’autres plantes montagnardes croissent sur les fa- laises de 1.200 à 1.450 m. Il y a donc lieu de distinguer deux sous zones. 1 Sous zone I ab dans laquelle croît Q. Ilex. | Sous zone I d de végétation rupicole et montagnarde. + PSS “4 Ê à Job Tv È8, CURE List FU jus MSA D D dE se 152 H. GAUSSEN Sur la partie schisteuse, l'exposition, la pente, PARUS nous amènent à distinguer deux zones : Sous zone I c correspondant aux fortes pentes bien exposées, donc assez sèches, jusqu’à 800 et même 1.000 m. d’altitude, la végétation y est assez méridionale. Zone II. Ce sont les parties mal exposées, dès 800 m. et jus- qu’au sommet à 1.300 m. L’humidité est assez grande, il n’y a plus de végétation à caractères méridionaux. Sur les versants N. calcaires l'influence de l'exposition prime toute autre. IfIs constitueront la Zone III. 4 CONCLUSION. — Les données géographiques et géologiques que nous venons d'exposer permettent de prévoir que les diffé- rents types de végétation se répartissent en trois groupes. I. — Végétation calcicole sèche qui, nous le verrons, présente. des caractères nettement méridionaux. II. — Végétation de terrains meubles souvent à faible pente, d'altitude assez élevée. Nous pouvons y prévoir des cultures mon- tagnardes et des pelouses. Quelques bois se cantonnent dans les pentes exposées au N. et N. W. IIT. — Végétation sur les calcaires des flancs N. et N. E. Dans l’Ariège cela suffit pour indiquer des bois de Chênes (Quercus pu- bescens Willd., en général) jusqu’à 700 m. d’altitude environ, auxquels succède le Hêtre (Fagus silvatica L.), avec sous-bois de Buis (Buxus sempervirens L.). + 20 La flore et la végétation 1° BIBLIOGRAPHIE. — La région d’Ussat a été remarquée depuis longtemps par les botanistes. Des listes complètes sont fournies par Guitard, mais elles ne contiennent pas d'indications phyto-géographiques. LORET. — Bull. Soc. Bot. France, t. IN, pp. 13 et seq., 1857. D' CLos. — Revue Soc. Savantes. Esquisse de la végétation d’Ussat, 11 juillet 1862. D' GuirrarD. — Guide à Ussat-les-Bains, pp. 94-123, Toulouse, 1861. — Bull. Soc. Hist. Nat. Toulouse, t. I, 1867. Essai sur la flore d’'Ussat. : CONTÉJEAN. — Bull, Soc. Bot. France, t. XII, p. 217, 1865. LAZERGES. — Bull. Soc. Sc. Phys. et Nat. Toulouse, t. LI, 1875-76. Ca-. talogue des plantes récoltées dans le département de l’Ariège. “ ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 153 . GIRAUDIAS. — Bull. Soc. Etudes Sc. Angers, 1888-89-90. Notes critiques sur la flore ariégeoise. LECLERC Du SABLON. — Bull, Soc, Hist. Nat. Toulouse, pp. 55-56, 1914. 9 LA FLORE. — Nous allons l’étudier dans chacune des zones que les considérations de géographie physique nous ont fait déterminer. ZONE I A CARACTÈRES MÉRIDIONAUX Lorsqu'on fait l’ascension de la montagne pour aboutir à la ferme de Lujat en partant d’Ornolac, on rencontre d’abord la sous zone Ic dont nous allons analyser les caractères. SOUS ZONE Ï €. — Les schistes marneux sont couverts d’une maigre garrigue qui emprunte quelque cachet méridional à la pré- sence de Genista Scorpius DC. et de Lavandula pyrenaica DC. Les arbustes autres que le genêt sont des Rosiers, Prunelliers, etc, sans intérêt particulier. À partir de 600 m. d’altitude le buis vient se mêler à ces arbustes, ainsi que Coronilla Emerus L. et Juniperus communis L. Les herbacées méridionales vivaces ou annuelles que j’ai ren- contrées dans cette station sont : Helianthemum serpyllifolium £$ Centaurea calcarea Jord. hirsutum Rouy. Campanula speciosa Pourr. H. montanum Vis. Echium pyrenaicum L. Linum strictum « cymosum Gr. Linaria origanifolia DC. et G. Teucrium pyrenaicum L. Anthyllis Denis, Schultes. Plantago Cynops L. Galium vernum Scop. Les calcicoles sont abondantes. En dehors de celles déjà com- prises dans la liste ci-dessus on peut indiquer : Helianthemum polifolium DC. Carduncellus mitissimus DC. : Fumana procumbens Gr. et G. Filago spathulata Presl. Linum tenuifolium L. ; Teucrium Chamaedrys L. Astragalus monspessulanus L. T, montanum L. Coronilla minima L. Globularia vulgaris E. _Ononis striata Gouan. Thesium humifusum DC. Asperula cynanchica L. Buxus sempervirens LE. Quelques plantes manifestent l'influence montagnarde : Amelanchier vulgaris Mœnch. Gentiana Kochiana Perr. et S. Scabiosa pyrenaica All. Digitalis lutea L. _ Knautia silvatica Duby. Thymus chamaedrys Fries. Campanula rotundifolia L. Pinus silvestris L. Ÿ 154 H. GAUSSEN Il faut ajouter à ces listes l’Aphyllanthes Monspeliensis L., trouvé à plus de 1.000 m. d’altitude près de la ferme de Lujat, et mentionner que Lavadula pyrenaica DC. atteint 1.200 m. sur le même flanc de montagne exposé au S. W. Néanmoins la Sous zone I c que nous venons d'étudier est plus méridionale dans son aspect que dans sa flore. SOUS ZONES I AB ET I D. — Il n’en est pas de même pour les sous zones I ab et Id qui couvrent les rocailles calcaires expo- sées au midi. Jusqu'à une altitude considérable elles nous pré- sentent une garrigue rocheuse fort intéressante, maïs parfois peu accessible. Dans cette garrigue, nous avons distingué deux par- ties : la partie inférieure I ab de 500 à 1.000 m., caractérisée par des bouquets de chêne vert, et la partie supérieure I d où les fa- laises sont peuplées de plantes rupicoles et montagnardes. Dans les listes ci-dessous, j'ai séparé les plantes par l'indication de l’altitude où je les ai cueillies pour celles que j’ai récoltées moi-même, et par une astérisque devant les plantes monta- gnardes. Liste a : Arbustes méridionaux : Acer monspessulanum L. 600-1480 Lonicera etrusca Santi 800 Rhamnus Alaternus L. 500 Jasminum fruticans L. 600 R. saxatilis L. (ap. Bourdette). Lavandula Pyrenaica Pistacia Terebinthus L. 600 DC. 600 à 1200 Genista Scorpius DC. 500 à 1100 Osyris alba L. 1080 Spartium junceum L. à Ussat 500 Quercus Ilex L. 550 à 1100 Astragalus purpureus Lamk. 1080 Q. pubescens Willd. 809 Liste b : Herbacées méridionales vivaces ou annuelles : A. stricta Huds. 600 Coronilla Scorpioides Koch. 600 * Erysimum ochroleucum DC. Sedum altissimum Poir. 700 (ap. Lazerges). Galium vernum Scop. 600 Cardamine latifolia Vahl. 600 * Centranthus ruber Lecoqii Helianthemum serpyllifolium £ Jord. 990 hirsutum Rouy. 600 Asteriscus spinosus G. G. 600 * H. vineale à alpinum Rouy. 1450 * Centaurea calcarea Jord. 1000. Linum strictum « cymosum Gr. * Crepis albida Vill. 1450 PERRET 40 Pipe Rs M RÉ she el C. 550 Helichrysum Staechas Gaertn. 1000 “ Silene Saxifraga viscidula _ Leucanthemum corymbiferum Giraud. 1450 G tenuifolium Led. 1450 Saponaria ocymoides L. 1080 Silybum Marianum L. 600 Anthyllis Dillenii Schultes. 600 Campanula Erinus L. 700. * A, montana L. 1450 * C. speciosa Pourr. 700 K a à: , “4 et tx, #. rs à ER RE en No NS St U - Plantago Cynops L. Me Fe PRÉ A es Le sé Nr à Fa : SSSR dé FL A 207 HE. LATE DA as LPS Ge Echium pyrenaicum L. 609 Antirrhinum majus L. 600 Linaria origanifolia DC. 609 Scrofular'a canina L. 500 Phlomis Lychnitis L. (ap. Clos, cultivé ?). 600 ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 155 Globularia nana Lamk. 1450 Passerina dioica All. 800 Ephedra nebrodensis Gus. (ap. Guillon). Kœæleria Valesiaca Gaud. 600 K. phleoides Pers. 600 Bromus squarrosus L. DOÙ Liste c : Plantes spéciales aux Pyrénées : Æthionema pyrenaicum Bout. Alyssum montanum diffusum Ten. Biscutella flexuosa 8 scabrida Rouy. 1000 1450 700 Diplotaxis brassicoides Rouy. (ap. Giraudias). Iberis Forestieri Jord. (ap. Loret). Gypsophila repens erectiuscula Jord. et Fourr. Sempervivum Boutignyanum Bill. et Gren. 1450 1450 Bupleurum angulosum L. (ap. Guitard). B. falcatum petiolare Lap. Scabiosa columbaria Guitardi Rouy. Sideritis pyrenaica Poir. 1450 600 1450 Liste d : Plantes calcicoles en dehors de celles qui sont com- prises dans les listes précédentes : * Anemone Hepatica L. 1080 * “ Ranunculus Thora L. (ap. Guitard). Sinapis arvensis L. 600 Fumana procumbens Gr. et G. 650 - Helianthemum Œlandicum DC. H. polifolium DC. Polygala calcarea Schultz. (ap. 1080 600 Lazerges),. Linum tenuifolium L. 650 Astragalus monspessulanus LE 600 à 1030 Coronilla Emerus L. 650 Conoima IL. . 650 à 1450 Lathyrus Aphaca L. 600 Ononis striata Gouan. 550 Potentilla verna L. 800 Rubus cœsius L. (ap. Guitard). Caucalis daucoides L. 700 Laserpitium Siler L. 1450 Forilis helvetica Gmel. 600 Trinia vulgaris DC. 1080. à 1450 Asperula cynanchica L. 990 Carduncellus mitissimus DC. 600 Filago spathulata Presl. 650 Lactuca perennis L. 1080 Campanula rapunculoides L. 1000 C. glomerata L. 700 à 1300 Phyteuma orbiculare 5 lan- ceolatum DC. 1400 " Androsace villosa L. _1450 Samolus Valerandi L. 700 * Erinus alpinus L. 1450 Linaria supina Desf. 600 Brunella grandiflora Jacq. 650 Stachys recta L. 650 Feucrium Chamaedrys L. 550 à 145Ù F, montanum L. 650 Globularia vulgaris L. 600 Gnudicaulis 1450 Ruiex scutatus L. 550 Thesium humifusum DC. | 650 à 10890 Euphorbia Cyparissias L. 600 à 1459 Buxus sempervirens L. 1450 Carex humilis Leyss. 650 Asplenium Ruta-muraria L. 550 156 H. GAUSSEN Liste e : Plantes montagnardes en dehors de celles mention- nées dans les listes ci-dessus : * Arabis Turrita L. 609 _ * À. alpina L. (ap. Guitard). * Alsine fasciculata Mert. et K. 550 “ Dianthus Monspessulanus L. 900 * Lathyrus luteus Peterm. 900 “ Amelanchier vulgaris Moœnch. 600 à 1000 “ Saxifraga Aizoon Jacq. 1080 * Laserpitium latifolium L. 609 * Ptychotis heterophylla Koch. (ap. Clos). * Seseli Libanotis Koch, 500 * Achillea Millefolium alpi- cola Heim. 1450 * Aster alpinus L. 1450 * Carlina acaulis L. 1080 * Crepis grandiflora Tausch. (ap. Guitard). * Campanula persicifolia L. 700 * Arbutus Uva-Ursi L. 800 à 1450 * Gentiana Kochiana Perr. et Liste f : Plantes sans caractère spécial : Helleborus fœtidus L. 650 H. viridis L. 1200 Ranunculus arvensis L. 600 R. bulbosus L. 600 Chelidonium majus L. 600 Papaver Dodonei Timb (ap. Giraudias). Alyssum calycinum L. 600 Arabis sagittata DC. 1450 Erucastrum obtusangulum Rchb. 600 Hutchinsia petraea R. Br. 600 Iberis amara L. 600 Sisymbrium Alliaria Scop. 600 S. Irio L. (ap. Giraudias). Reseda Phyteuma L. 600 Polygala vulgaris L. 650 Alsine tenuifolia Crantz. 600 Arenaria leptoclados Guss. (ap. Lazerges). A. serpyllifolia L. 990 Cerastium brachypetalum D. 550 Dianthus prolifer L. 600 Lychnis vespertina Sibth. 600 Silene inflata Sm. 609 Linum angustifolium Huds. 550 L. catharticum L. 600 Malva moschata L. 600 M. rotundifolia L. 600 M. silvestris. L. 1030 Song. 1450 * Euphrasia Salisburgensis Funk, 600 Erodium cicutarium L’Herit. 600 Geranium dissectum L. 600 G. molle L. 600 G. Robertianum E. 550 Hypericum perforatum L. 600 Fraxinus excelsior L. 550 Astragalus glycyphyllos L. 650 Genista pilosa L. 700 Lathyrus pratensis L. 600 Lotus corniculatus EL. 600 Medicago Lupulina L. 600 Melilotus arvensis Wall. 5950 Onobrychis sativa Lamk. 650 Ononis repens L. 650 Pisum arvense L. 600 Tetragonolobus siliquosus Roth. 650 Trifolium campestre Schreb. 600 T. ochroleucum Huds (ap. Guitard). T. pratense L. 559 Vicia sepium L. 6590 Geum urbanum L. 550 Poterium dictyocarpum Spach. 650 P. muricatum Spach. (ap. Guitard). Prunus spinosa L. 990 Rosa arvensis Huds. 5950 R. canina L. 990 ÉTÉ % % Rubus fruticosus L. Sedum acre L. 550 à S. album L. S. dasyphyllum L. 600 à S. reflexum L. Umbilicus pendulinus DC. Saxifraga granulata L. Chaerophyllum temulum L. Pimpinella Saxifraga L. Sambucus Ebulus L. Asperula arvensis L. Galium Aparine L. G. cruciata Scop. G. Mollugo L. G. verum L. Rubia peregrina L. Sherardia- arvensis L. Valerianella Auricula DC. - Achillea Millefolium L. Anthemis Cotula L. Artemisia campestris L. Bellis perennis L. Carduus nutans L. C. tenuiflorus Curt. Centaurea calcitrapa L. C. Cyanus L. C. Jacea L. C. pratensis Thuill. Cirsium arvense Scop. C. acaule All. Crepis fœtida L. C. taraxacifolia Thuill. C. virens L. Erigeron acris L. Inula Conyza DC. I. graveolens Desf. _ Lampsana communis L. Leontodon hispidus L. Matricaria Chamomilla L. Picris hieracioïdes L. Sonchus oleraceus L. Guitard). Campanula Trachelium L. Phyteuma spicatum L. Anagallis phœnicea Lamk. Primula officinalis Jacq. Vincetoxicum officinale Mœæœnch. (ap. ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 550 1450 990 1450 600 600 600 990 600 1050 650 950 650 550 1450 600 600 950 600 650 550 600 650 650 600 1050 600 600 600 650 990 990 650 600 600 600 990 650 600 600 950 650 650 1450 600 650 157 V. contiguum G. G. (ap. Gui- tard). Chlora perfoliata L. 600 Convolvulus arvensis L. 650 Cuscuta Epithymum Murr. 650 Asperugo procumbens L. (ap. Lazerges). Cynoglossum officinale L. 600 Echium vulgare L. 600 Lithospermum arvense L.: 550 L. officinale L. 650 Verbascum Lychnitis L. 1000 -V. Thapsus L. 1000 Antirrhinum Oruntium L. 600 Euphrasia officinalis L. 600 Linaria minor Desf. (ap. Gui- tard). L. spuria Mill. (ap. Clos). L. striata Mill. 500 à 1450 Odontites verna Reich. 590 Scrofularia nodosa L. 990 Veronica agrestis L. 550 V. persica Poir. - 600 Ajuga reptans L. 600 Ballota nigra L. 550 Brunella vulgaris L. 600 Calamintha Ascendens Jord. (ap. Guitard). C. Acinos Clairv. 550 Galeopsis Ladanum L. 650 Marrubium vulgare L. 600 Mentha rotundifolia L. 600 Origanum vulgare L. 650 Salvia Verbenaca L. 600 Thymus Serpyllum L. 550 Verbena officinalis L. 550 Plantago lanceolata L. PmAalon LE: 550 P. media L. 1450 Chenopodium album L,. 600 Polygonum aviculare L. 990 P. Convolvulus L. 600 Rumex pulcher L. 500 Euphorbia Lathyris L. 600 Parietaria diffusa Mert. et K. 600 Ficus carica L. 990 Corylus Avellana L. 600 Quercus sessiliflora Salisb. 550 158 Re H. GAUSSEN Juglans regia L. - 550 Brachypodium pinnatum P. Juniperus communis L. 650 à 1080 Beau. 650 Allium sphaerocephälum L. 550 Briza media L. 650 Anthericum Liliago L. 1080 Bromus secalinus L.: 550 Muscari comosum Mill. 650 Festuca duriuscula glauca Ruscus Aculeatus L. 500 (ap. Guitard). Cephalanthera rubra Rich. Kœæleria cristata Pers. 600 (ap. Lazerges). Lolium perenne LE. 600 Epipactis atrorubens Schult. 600 Melica ciliata L. . 50 Ophrys aranifera Huds. 700 Poa nemoralis L. 600 O. montana Schmidt. 654 Scleropoa rigida Griseb. 590 Orchis ustulata L. 1089 Vulpia myuros Gm. 990 Agrostis vulgaris With. (ap. Asplenium Trichomanes L. 550 Guitard). Ceterach officinarum Sw. 990. Anthoxanthum odoratum L. 600 Polypodium vulgare L. 600 Avena pubescens Huds. 600 | ZONE II DES TERRAINS MEUBLES, ÉLEVÉS, A FAIBLE PENTE. Cette zone n’est étudiée ici que pour montrer le contraste qu’elle offre avec la Zone I. Quand on monte à la ferme de Lujat, on rencontre un bois de hêtres exposé au N. W., à une altitude de 800 m. environ. Le sous bois est essentiellement formé par : Erucastrum obtusangulum Reich. Valeriana officinalis L. “ Dianthus monspessulanus « bar- * Campanula persicifolia L. batus Car. et Saint-Lager. Lactuca muralis Fries. Gypsophila muralis L. Leucanthenum vulgare Lamk. Silene inflata Sm. * Prenauthes purpurea L. Malva moschata L. * Gentiana Kochiana Perr. et Song. Coronilla Emerus L. Verbascum Thapsus L. Onobrychis sativa Lamk. Cephalanthera rubra Rich. Vicia Cracca L. Listera ovata R. Br. * Epilobium montanum L. Orchis coriophora L. Cornus sanguinea L. Avena pubescens L. Viburnum Lantana L. * Festuca varia Haenke. Asperula odorata L. Melica ciliata L. Galium Aparine L. es Cette liste qui comprend déjà des plantes montagnardes, ne fait guère prévoir qu’en montant encore, quand on arrive à la chapelle de Lujat, à la limite de notre Zone I, on va voir appa- ralire : | Helichrysum Staechas Gaertn. Lavandula Pyrenaica DC. Aphyllanthes monspeliensis L. e Ho. D rt die 1e thbqE Lame ir ee D. PUR ane se AE goes a aie CES Es PR TU Re MO SUD UE AO NO bre: ce PE: UE MR ot LRNEEe SES Fu PE CASA CE RUES GE) sk Ÿ 4 —. ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 159 - La Zone II présente aussi des prairies arrosées par le ruisseau … de Lujat. On y rencontre, au mois d’août : : | Epilobium parviflorum Schreb. 4 * Astrantia major L. | E. * Laserpitium latifolium L.. o * Orchis incarnata L. Re ZONE III DES VERSANTS N. L La Zone III est formée de bois de hêtres à sous bois de buis. Entre 1.100 et 1.400 m. d'altitude, on y trouve les ligneux et les - herbacées suivants : # _ Anemone hepatica L. FPsecinda 1: Aquilegia vulgaris L. * Arbutus Uva-Ursi L. * Meconopsis Cambrica Vig. Primula elatior Jacq. * Dentaria pinnata Lamk. Ajuga reptans L. Rhamnus cathartica L. Stachys alpina L. R. Frangula L. Daphne Laureola L. Lathyrus pratensis L. * D. Mezereum L. Potentilla micrantha Ram. * Euphorbia hiberna L. * Sorbus Aria L. Mercurialis perennis L. “ Ribes alpinum L. Salix Caprea L. Saxifraga Tridactylites L. Cephalanthera rubra Rich. Lonicera Xylosteum L. | * Festuca varia Haenke. * Sambucus racemosa L. __ Aspidium aculeatum Sw. Asperula odorata L. * Asplenium fontanum Bernh. * Valeriana montana L. * Cystopteris fragilis Bernh. Pirola minor L. 3 LA VÉGÉTATION. — Les zones que nous avons distinguées sont essentiellement des zones de végétation, mais nous venons de voir que leurs caractères floraux sont aussi nettement tranchés. Les principales formations qu’on peut y distinguer sont les _ suivantes : : ZONE I. — Sous zone I a — Cette sous zone sera formée, pour nous, des stations de chêne vert. C’est une formation d’ar- bustes méridionaux à feuilles persistantes. Un géographe pour- rait l'appeler : « maquis dégradé ». Nous verrons plus tard si un pareil terme a des raisons d’être adopté en phytogéographie. - La Sous zone I b sera formée par une lande à arbrisseaux et sous arbrisseaux méridionaux. Le Genêt Scorpion et la Lavande 160 H. GAUSSEN lui donnent son caractère. Le mot « garrigue » est très employé « dans la région. Il ne désigne pas toujours les paysages de ce genre. Bien des métairies s'appellent Garrigou ou la Garrigue qui sont dans des formations bien moins méridionales que celle qui nous occupe (1). Ce sera pour nous un « échelon de dégradation de la 1 garrigue » en définissant celle-ci dans la région méditerranéenne. La Sous zone I c est une lande pierreuse à herbacées vivaces plutôt xerophiles. Le caractère méridional est peu marqué et les arbrisseaux sont plus souvent le Buis, le Génevrier, le Prunellier. le Rosier que le Genêt Scorpion et la Lavande. C’est une « garri- que très dégradée ». : La Sous zone I d sera formée des stations de plantes rupicoles. Les falaises urgoniens, les dolomies jurassiques et le lias cal- caire présentent de nombreuses stations de ce genre. Dans les listes c’est surtout à l’altitude de 1.450 im. que sont signalées les plantes cueillies au sommet des grandes falaises urgoniennes. ZONE II. — La formation caractéristique de la zone IT est une. prairie sèche et rase semi-montagnarde et possédant des arbris- seaux disséminés comme le Buis et le Génevrier. Cest sur la croupe de Lujat et dans la longue pelouse qui s'étend vers l'E. entre deux forêts de Hêtres, que cette formation apparaît le plus nettement. : Elle se modifie sur les pentes un peu humides pour donner aux versant N. la forêt. Forêt de feuillus, à sous bois abondant d’ar- brisseaux et d’herbacées. Dans les vallons franchement humides, elle donne la prairie fauchable comme celle qu’arrose le ruisseau de Lujat au-dessus de la métairie. L’exagération de l’humidité en certains points arrive presque à former des tourbières comme en témoignent les Linaigrettes que l’on trouve à 700 m. au N. W. de la chapelle ruinée de Lujat. . ZONE III. — La zone III est nettement de vocation forestière. Le déboisement n’est pas venu la modifier; aussi est-elle partout ’ (1) Ce n’est pas le lieu de discuter l’étymologie du mot garrigue ou l’em- ploi que peut en faire le géographe (cf. Sorre : Les Pyrénées méditerrannéen- nes, Colin, 1913, p. 153), mais je puis pourtant faire remarquer que dans le patois ariégeois le mot « garric » désigne le Chène rouvre ou pubescent. Ces chênes se trouvent d’ailleurs abondants surtout sur les terrains calcaires. APN TES UV ÉTUDE DE VÉGÉTAUX MÉRIDIONAUX DANS LES PYRÉNÉES 161 recouverte d’une forêt de Hêtres à sous bois de Buis comme les autres forêts des terrains calcaires environnants. La forêt, parfois très épaisse, n’a pour ainsi dire pas de sous bois herbacé : l’hiver est rude, la neige reste longtemps et l’ombre est trop forte en été. Aux endroits plus éclairés, le Buis forme de vrais fourrés avec les Lauriers des bois, les Raisins d’Ours, les Génevriers. A la lisière du bois de Lujat, au-dessus des grandes falaises urgoniennes, le Raisin d’Ours fait un tapis comparable aux champs de Rhododendrons des montagnes plus élevées. C’est une formation qui correspond à une crête où la forêt ne peut pas prospérer, où l'altitude est trop grande et l’insolation trop faible pour permettre à une garrigue de s'installer. 4 CONCLUSION. — L'étude rapide des zones II et III qui s’op- posent à la zone I montre que la végétation de la montagne de Lujat est essentiellement déterminée par l’exposition. Elle provoque des contrastes très vifs et son influence prime celle de l'altitude. Les zones que nous avons distinguées se retrouvent dans toute la région calcaire du confluent de l’Ariège et du Vicdessos. Sur l'Ariège on les suit de Verdun jusqu’en aval de Tarascon à la montagne de Soudour, et sur le Vicdessos depuis le château de Miglos. Dans ce petit domaine, le Chêne vert croit assez abon- damment et son aire coincide curieusement avec la courbe de 250"" de pluie pendant les quatre mois de juillet, août, septem- bre, octobre. La flore y est sensiblement la même qu’à la montagne de Lujat. On peut pourtant ajouter aux listes que nous avons signalées, quelques plantes qui vont les compléter. J'utilise ici les listes de Bourdette, Clos, Contejean, Guitard, Lazerges, Loret, qui présen- tent certainement quelques erreurs. J’ai marqué d’un point d’in- terrogation les plantes qui me paraissent les plus douteuses. Les plantes ont été cueillies dans divers terrains. Celles que j’ai trou- vées au château de Miglos sont marquées d’une croix. (À suivre.) SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) 12 162 G. ASTRE SUR LA NATURE PHYSIQUE DE LA CAUSE QUI, DANS LES DUNES MARITIMES, RÉGIT L’ASCENSION DES MOLLUSQUES LE LONG DES TIGES | À FAIBLE FEUILLAGE, . Par G. ASTRE, Préparateur à la Faculté des Sciences de Toulouse. \ Au cours d’un mémoire antérieur (1), nous avons signalé, dans les dunes maritimes, l’abondance particulièrement remarquable, le long des frêles tiges de Graminées, de Mollusques xérophiles blottis pendant de longues journées et brutalement exposés aux excès d’une température estivale. C’est d’ailleurs un fait qui est loin d’être localisé au bord de la mer. Tout le monde, en effet, a observé, d’une manière banale, des « escargots » partout immo- biles en plein soleil, fixés à l’extrémité d’un mince brin d’herbe dont le feuillage pratiquement inexistant ne saurait leur fournir le moindre ombrage. Il n’est guère de personne qui né se soit demandé par quel mécanisme se trouvaient, dans une position aussi défavorablement ensoleillée, ces animaux pour l’existence desquels l’humidité semble être l’agent extérieur le plus utile. Nous avons montré comment ce phénomène était, pour les espèces le mieux adaptées à l’anhydrobiose, en relation directe avec la diminution progressive de température des couches d’air ensoleillées, à mesure qu’on s'éloigne du voisinage du sol. L’as- cension des Mollusques au sommet des tiges dénudées est donc pour ces animaux, malgré l’absence d’un feuillage susceptible de leur servir d’écran, un moyen qui leur permet de vivre dans des couches d’air plus éloignées et moins chaudes que celles au contact du sol. Les conditions extérieures de dessiceation sont donc partiellement réduites et ces Mollusques peuvent ainsi vivre plus facilement dans des régions à sécheresse intense. Quelle que soit l’explication, finaliste ou physico-chimique, que l’on veuille trouver au fond d’un tel phénomène, le fait n’en reste pas moins évident; il y a relation très nette entre la pré- sence des Mollusques au sommet dune tige ensoleillée et la tem- pérature moins élevée des couches d’air qu’ils atteignent ainsi. Le facteur externe qui détermine cette ascension est donc de D FT abs et (1) GASTON AsTRE. Biologie des Mollusques dans les dunes maritimes fran- çaises et ses rapports avec la géographie botanique, 1920. Thèse Doct. Pharm., Toulouse, 158 pages. 163 son action, en étudiant ses diverses variations. Le phénomène étant alors aussi clair, nous n’avons pas cru … utile d’en faire la preuve négative, c’est-à-dire de montrer la nul- lité pratique d'action des autres facteurs, en particulier du milieu . pivant. Mais certains malacologistes, un peu trop spécialisés, ont _ pu croire et même objecter pendant quelque temps, que l’ascen- sion des Mollusques sur les tiges de Graminées avait notamment pour but de soustraire ces animaux à l’attaque des autres êtres vivants, en particulier des Insectes. Aussi sommes-nous amenés _à dire quelques mots de précision à propos de la non-action du milieu vivant sur le mécanisme de ce phénomène. _ Le milieu vivant ne pourrait guère entrer comme cause déter- minante de l’ascension des Mollusques au sommet des végétaux ensoleillés que sous deux formes principales, concurrence vitale directe ou recherche de la nourriture ? mé 1° Serait-ce pour échapper à la poursuite des autres animaux que les Mollusques se blottiraient au sommet des tiges & feuil- lage peu épais ? C’est l'opinion que, sans grande réflexion, cer- lains malacologistes ont pu adopter. . Ce n’est guère que vis-à-vis des Coléoptères carnassiers qu’un . tel procédé pourrait avoir quelque efficacité. Or l’observation _ nous montre que cette ascension ne met nullement les Mol- . lusques à l’abri des mandibules des Silphides, des Staphylini- des et de beaucoup d’autres insectes. Les travaux d’entomo- logie regorgent d’observations absolument probantes. Pour ne citer qu’un exemple, J.-H. Fabre écrivait en 1913 sur Le ver - luisant : « Avant de s’en repaître, le ver luisant anesthésie . sa victime; il la chloroformise, émule, en cela, de notre merveil- ieuse chirurgie, qui rend son sujet insensible à la douleur avant de l’opérer. Le gibier habituel est un escargot de médiocre vo- lume atteignant à peine celui d’une cerise. Telle est l’hélice va- riable (Helix variabilis Drap.) qui, l'été, au bord des chemins, HS s’assemble en grappes sur les chaumes de fortes graminées et autres longues tiges sèches, et, là, profondément, médite, immo- bile, tant que durent les torridités estivales. C’est en pareille station que, bien des fois, il m’a été donné de surprendre le _ lampyre attablé à la pièce qu’il venait d’immobiliser sur le trem- blant appui au moyen de sa tactique chirurgicale. » | Nous avons nous-même fait des expériences directes sur À blat- . taria laevigata Fabr., dans les environs de Toulouse. Ce Silphide PRE £: + = + LA dus. Ai ot QUE È CARRE A7. pMOApIT EE 164 G. ASTRE se nourrit ordinairement avec Helix variabilis Drap., H. ericeto- rum Müll., H. neglecta Drap. et autres espèces xérophiles, dont il fait une large consommation parmi les groupes qui stationnent à l’extrémité des hautes herbes desséchées. e. Le stationnement des Hélices au sommet des tiges de graminées « ne soustrait pas ces animaux à l’attaque des insectes carnassiers. 2° Serait-ce alors pour chercher leur nourriture que les Mollus- ques procèderaient à cette ascension ? Il ne faut pas une longue recherche pour voir la fausseté de cette hypothèse : trois observa- tons démonstratives peuvent, en effet, être faites à cet égard. a) On remarque très souvent les Hélices blotties à l'extrémité soit de végétaux morts, soit d'obstacles artificiels : la nature vi- vante du substratum importe peu. « b) Même quand c’est à l’extrémité de plantes vivantes que ces, animaux sont montés, ces végétaux sont souvent de ceux dont les Mollusques ne peuvent faire leur nourriture, soit à cause de leur peu de feuillage, soit à cause des défenses naturelles qu’ils possè- dent, tanin, sèves acides, substances amères, comme l’a montré W.-C. Worsdell, ou bien spicules minéraux, chez beaucoup de graminées par exemple, ou encore présence d’une cuticule très très épaisse, caractère le plus répandu dans cette flore xérophile, chez Eryngium maritimum en particulier. Cette observation ne saurait, bien entendu, s'appliquer aux espèces qui ne sont pas xérophiles et qui montent dans les arbustes à feuillage épais pour y chercher l’ombre et la nourriture. c) Enfin une dernière observation venant à l’appui des précé- dente, c’est que les Hélices sont souvent blotties les unes sur les autres en plusieurs rangs superposés. Pour une rangée concen- trique qui est au contact de la tige, il y a parfois, comme nous avons pu l’observer sur un Eryngium desséché, quatre ou cinq rangs d'animaux imbriqués en manchons concentriques les uns sur les autres, et auxquels il serait par conséquent impossible Jet, 5 ER A Ur de toucher le végétal. Ces quelques remarques nous permettent donc de ne pas attri- buer à la défense contre les insectes carnassiers ni à la recherche de la nourriture l’ascension des Mollusques xérophiles le long des tiges sèches, phénomène qui est, au contraire, sous la dépendance d’une cause de nature physique, la résistance au dessèchement.. PET ANS 2 PER RCI US 4 _ SOCIÉTÉ . OIRE NATURELLE DE TOULOUSE Fondée le 15 Août 1866 2e A he n al M use Ë TOULOUSE IMPRIMERIE WVE BONNET Pur PE Ù 2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 a é 1921 À Siège de la Société : 17, rue de Rémusat. Paru le 20 BR en s Sociétés correspondantes sont prices d'envoyer D 00 à l’adresse suivante : . 7 SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE. ii ë èque de “ Fasuts de Medecine, AN Saint- Miel Toulouse. à a x SOMMAIRE LL due. CS EL MR ICE ECS ee SEP RG cer CU CEE RE Li OR H.-W. BROLEMANN. — Description. d une race francaise de Schoo Fe | phyllum Moreleti (Lucas) et d’une anomalie de la race typique. à R. Despax. — Note au sujet des glandes « rudimentaires » du cloaque des Tritons femelHes ns nmeete 018 5 20 0e orel es 66 ue 076 else eee UNION La À PE ’ Rte Pour la correspondance scientifique, et pour tout ce qui a trait à la publication du Bulletin s'adresser au Secrétaire FERA E R. DESPAX Préparateur à la Faculté des Sciences Avenue de Muret, 30, Toulouse. * Les Membres de la Société sont instamment priés de faire. connaître leur changement d'adresse au Secrétaire général. Tous les envois ee doivent être faits au T résorier ni M. LACOMME Conservateur technique au Musée d'HiStoie Naturelle Allée Saint-Michel, Toulouse. ES DES EE 72 1 1 *- é 5 Re dde ed DR TS US CSS CSS dd dé ue jus de. Sin es aie ic né de nn qu fe Rs A1 à Men EU gb id à RE As 1 re A + lacet à * LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 165 LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ie ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE Par le D' R. JEANNEL, Sous-directeur de l’Institut de Spéologie de Cluj (Roumanie). Depuis la « Faune entomologique française » de L. FAIRMAIRE et À. LABOULBÈNE (1858), aucun ouvrage d'ensemble ne traite des Carabidae des Pyrénées. Je crois donc faire œuvre utile en publiant ici un tableau de détermination, suivi du catalogue raisonné des T'rechus de toute la chaîne pyrénéenne et canta- brique. Ce petit travail vient après un « Tableau des Geotrechus pyrénéens » et sera suivi d’une étude similaire des Aphaenops de la même région. Je me suis efforcé de lui donner le plus de concision possible-et je ne crois pas qu’il fasse double emploi avec l’importante et très utile « Faune franco-rhénane » de notre collègue M. E. BARTHE, dont les Carabidae sont en cours de publi- cation dans les Miscellanea entomologica. L'ouvrage-dé M RORpE BARTHE ne traite pas des espèces de la faune Espagne, É . d’autre part, il donne pour les espèces françaises des descriptions détaillées répondant à d’autres besoins que mon imodeste «JFh-19: bleau de détermination ». \ à: & & \° à Eu \à . TR | N2$ LE es "14 15 LA % Ï. — TABLEAU DE DÉTERMINATION DES Trechus DES RU ne ET DES MONTS CANTABRIQUES. 1. Dent du menton simple. Labre carré, aussi long que large, non échancré. Languette anguleuse, munie de 10 soies (2 mé- dianes et 4 petites latérales de chaque côté). Avant-corps étroit, aussi long que l’arrière-corps qui est renflé, ovataire. (Gen. Zberotrechus Jeann.). — Espèce oculée, pig- mentée, à pronotum très étroit, cordiforme, à élytres très ie ONG 67H... eu. 2. ES Bolivari Jeann. — Dent du menton bifide. Labre transverse, échancré. Lan-: guette arrondie, munie de 8 soies (2 médianes et 3 petites latérales de chaque côté). Avant-corps bien plus court que Pere Corps. (Gen. Trechus Clairv).544%4......1, 2. 2, Tibias antérieurs sans sillon longitudinal sur la face externe ou seulement avec des traces de ce sillon.......4:.... ed SOC. D'HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) 13 166 | R. JEANNEL ES : — Tibias antérieurs avec un sillon longitudinal bien tracé sur toute la face externe MATTER CEE 6. 3. Lignes orbitaires (1) convergentes en avant. Pronotum trans- verse à angles postérieurs très effacés; pas de fossettes basa- les nettes. Elytres à épaules très saillantes, à stries externes* complètement effacées; les 4 stries internes seules sont net- tes, mais superficielles etlisses: 22.60 CORRE 4, — Lignes orbitaires divergentes en avant. Pronotum au plus un peu plus large que long, avec des fossettes basales bien nettes. Elytres à épaules arrondies, effacées, à stries entières, ponctuées; les siries externes bien visiDIeS 6. 4, Macroptère. Coloration pâle. Yeux cinq fois aussi longs que les tempes (2). Elvtres allongés, parallèles. Oedeagus à pointe mousse ; pièces du sac interne longues et droi- LOS us raie Lost e CI At jo d'OS CS quadristriatus Schrank. " — Brachyptère où aptère, très rarement macroptère. Colora- 3 tion foncée, bruñ de poix brillant. Yeux au plus quatre fois aussi longs que les tempes. Elytres à côtés arrondis. Oedea- gus à pointe longue; pièces du sac interne courtes et pacs repliées :: use 2158 AN eve Pi die RME D) Dent du menton grande, à pointes largement déhiscentes. î Elytres amples, larges, arrondis. Long. 3 à 4,5 mm... obtusus Er. « — Dent du menton à pointes courtes et contigués. Elytres 1 étroits, parallèles. Eong#5 mm ft tre cise tes asturicus, n. Sp. 6. Angles postérieurs du pronotum vifs, saillants. Elytres pa- rallèles, allongés. Le pore sétigère apical des élytres se trouve à sa position normale, c’est-à-dire sur la crosse décrite par la partie apicale de la 2° strie. Long. 4 mm... Kricheldorffi Wagn. —— Angles postérieurs du pronotum arrondis ou émoussés. Ely- tres ovales, déprimés, très amples, plus de deux fois aussi larges que le pronotum qui est petit, carré ou subcearré. Le pore apical des élytres se trouve loin du sommeë, près de la 2e strie, mais bien avant sa crosse; le pore est, par suite, bien plus rapproché de la suture que du bord apical (3)... 7. 7. Angles postérieurs du pronotum obtus, émoussés. Fosset- tes basales profondes. Elytres à stries plus fines, moins nettement ponctuées, à interstries presque plans. Long. 4,2, IS AR EPS RER NE AA SRE PER EE bigerricus, n, Sp. _ Angles postérieurs du pronotum arrondis. Fossettes basales larges et superficielles. Elytres à stries a fortes, ponctuées, : à interstries convexes. Long. 4 à 4,5 mm.... Kiesenwetteri Pand. « FR EN RSR ER Er À ess RES es (1) Lignes imaginaires définies par les deux pores orbitaires, antérieur et postérieur, de chaque côté. Suivant l’écartement plus ou moins grand des pores postérieurs, dont la position est variable, ces lignes divergent ou con- vergent en avant. -% (2) Espace mesuré sur la face latérale de la tête, entre le bord postérieur de l’œil et le sillon frontal. 4 (3) Ce caractère très exceptionnel ne se rencontre que chez T. bigerricus« et T. Kiesenwetterti. N : Le neo Le É . LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 167 8. Tibias antérieurs bisillonnés sur leur face externe; en avant du sillon habituel se trouve un deuxième sillon parallèle, net, quoique moins marqué. — Yeux volumineux, deux fois aussi longs que les tempes; lignes orbitaires parallèles. Pronotum transverse, à base rectiligne. Elytres oblongs, lar- ges, à épaules saillantes, à stries externes effacées. Long. D ee .. on, distigma Kiesenw. — Tibias antérieurs avec un seul sillon profond, en coup de souse, sur toute l’étendue-de la. face externe::....,:..... 9? 9. Angles postérieurs du pronotum émoussés, arrondis. Colo- ration testacée. Forme générale allongée, étroite, déprimée. La gouttière marginale des élytres commence à la base au niveau de la racine de la 4° strie. Lignes orbitaires diver- “eutes Promotüm à base ‘saillante. 454105), ri... 10. — — Angles postérieurs du pronotum vifs. La gouttière mar- set are re dd dit UE ginale des élytres commence à la base au niveau de la racine TS DR AU le D Lio à Do een ce eos TS à 4 11 10. Long. 2,5 à 2,8 mm. Elytres en ovale court, à stries nette- ment 'poneinees. Oedeagus, grêle ..:.:............, Abeillei Pand. — Long. 3 à 3,8 mm. Elytres elliptiques, allongés, à stries super- ficiellement ponctuées. Oedeagus court et épais. angusticollis Kiesw. a. Epaules tout à fait arrondies; antennes à article 11 aussi long que le 1v. subsp. distinctus Fairm. b. Epaules anguleuses; antennes à article 11 plus COUR RTE re IVe... 2, Ar. à FO HUE LU ED. LC A 11. Côtés du pronotum fortement rétrécis et sinués dans leur cinquième basal; base rectiligne. Lignes orbitaires diver- gentes. Stries lisses. Grande taille (de 5 à 6,5 mm.)......... 12. __ Côtés du pronotum non sinués en arrière ou avec une petite sinuosité qui n’occupe guère que le dixième basal du COMENT LEE RAS SR AE ee ART Re Rene to: 12. Coloration noir brillant irisé. Forme trapue. Yeux saillants, plus longs que les tempes. Pronotum aussi long que large. bivires courts. Long. 5,5 à 6'mm:........... Bonvouloiri Pand. — Coloration brunâtre plus ou moins pâle. Forme allongée. Yeux plus courts que les tempes. Antennes atteignant le tiers basal des élytres. Pronotum aussi long que large. Elytres elliptiques, allongés. Long. 5,5 à 6 mm........ + 4-"pordenPever. — Coloration testacé rougeâtre. Forme robuste. Yeux très pe- tits, ponctiformes. Antennes atteignant le milieu des élytres. Pronotum plus long que large. Elytres ovales, amples, à stries bioiontes. Long. 6.410,5, mmm..............,.... navarieus Vuill. 13. Stries externes des élytres aussi profondément tracées que les stries internes; ponctuation des stries très grosse et pro- fonde. Coloration testacée. Forme allongée, étroite. Li- gnes orbitaires divergentes. Base du pronotum rectiligne... 14. 168 | R. JEANNEL Hi, — Stries externes des élytres effacées ou tout au moins plus superficielles que les stries internes; ponctuation des stries fine ou absente (profonde chez T. saxicola dont les stries. externes Sont trés'effacées) 10000 00 +, RD 15. 14. Pronotum plus ou moins transverse. Des yeux fonctionnels. _ Elytres à épaules saillantes, à deuxième pore discal situé | après le milieu... RENE fulvus Dej.. a Pronotum à peine transverse, pas plus large À à la base qu’au sommet; yeux convexes, un peu plus longs que les tempes. Long. 5 à 5,2 FAT one ne ER UE l6rma TypEcae b. Pronotum très transverse, à base plus large que le sommet; yeux plans, plus courts que les tempes. Forme très robuste. Long. 5,6 à 9,8 MmM...:..::.*SUbSD, vas CORTE HSM — Pronotum étroit, parallèle, carré ou allongé. Yeux très pe- tits. Elytres à épaules arrondies, à deuxième pore discal si- tué vers le milieu (Delhermi Saulcy). — Yeux formés de 50 facettes environ. Pronotum aussi long que large. Long. ; D TU Ve Sn DO Delhermi (4) subsp. Daygremi Sauleys : 15. Angles postérieurs du pronotum vifs, aigus, saillants en arrière. Antennes courtes, noueuses. Stries très superficielles, à grosse ponctuation, les externes effacées. Coloration tes- tacée. Yeux ponciiformes.. Longs. 372 42 3.540072 saxicola Putz.s — Angles postérieurs du pronotum au plus droits, non sail- lants ‘enrarriére St eue CARRE RE Re er NA 16. 16. Yeux atrophiés, réduits à l’état d’une cicatricule blanchài- tre. Forme grêle, allongée, elliptique. Antennes atteignant le milieu des élytres; ceux-ci longs et étroits, régulièrement ovales. Intervalle entre le 4° et le 3° pores de la série ombili- quée deux fois plus grand que celui qui sépare le 3° du 2°. Lignes orbitaires divergentes. Base du pronotum rectiligne. 4 Stries externes des élytres nettes. Long. 5,5 mm.... Escalerai Ab — Des yeux pigmentés. Antennes n’atteignant pas le milieu ‘| des élytres. Intervalles entre les pores de la. série ombi- _ liquée égaux. ur En Hs al OR PR NN a El Te 17. Base du pronotum rectiligne. Yeux à peu près aussi longs que les tempes. Fossettes basales du pronotum réduites. Stries-externes des élyires trés effacées. 0.02 18. — Base du pronotum saillante au milieu, obliquement tron-. quée latéralement.....:.............. 1. 02 20. 18. Long. 4 à 5 mm. Côtés du pronotum très arrondis. Elytres ovales. Lignes orbitaires divergentes. Antennes allongées, fines, à articles cylindriques. Deuxième pore discal des élytres situé vers le milieu. Brun de poix avec la base des ÉIVITes pale”: oser re TR DS D Sharpi, n. sp. © Chez la forme typique les yeux ont env. 20 ou 30 facettes, le pronotum | est allongé, la taille est plus petite (4,5 mm.). - 4 LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE Long. 3 à 3,5 mm. Côtés du pronotum peu arrondis. Lignes orbitaires parallèles. Deuxième pore discal des élytres situé après le milieu. Brun de poix brillant avec la suture et la mm des élyitres rougeatres............22.....,1...... 19. Antennes courtes, noueuses, à articles moyens ovoides. Ely- tres ovales allongés, convexes; les deux premières stries — Antennes plus longues, à articles moyens cylindriques. Ely- tres peu convexes, très élargis après le milieu; les trois pre- 20. Petite taille (moins de 3,5 mm.). Article 11 des antennes RE IV... di... . en... _— Grande taille (plus de 4 mm.). Article 11 des antennes aussi D es ou plus court que-le 1vV.,.......:.4..4......4. 0. HT fre: oi ns wi 21. Antennes courtes, noueuses, à articles moyens ovoïdes. Veux deux fois aussi longs que les tempes. Lignes orbitaires convergentes. Stries des élytres à POREAR superficielle. at — Antennes plus longues, à articles moyens cylindriques. Lignes a Yeux à peine plus longs que les tempes. Pas de striole D teutaere Pronotum petit, bien rétréci à la base. Long.3 mm. he SPF subsp. aranensis, nov. b. Yeux gros, deux fois aussi longs que les tempes. Striole juxtascutellaire nette. Pro- notum fortement transverse, à côtés bien arrondis ; élytres amples, convexes. Long. De M nue ac die subsp. pingquis Kiesenw. c. Yeux gros; striole juxtascutellaire nette. Pro- _ 10 notum moins transverse, à côtés peu arqués; 1 élytres étroits. Long. 3,5 mm... forma typica. va Lignes orbitaires convergentes. Yeux bien plus longs que D ou: Tam ut un. AR Ro RP “ __ Lignes orbitaires divergentes. Yeux plus courts ou aussi longs /que les tempes. Stries externes bien tracées......... . 23. Fossettes basales du pronotum obsolètes. Elytres non élar- gis en arrière, à stries externes très effacées; stries internes a, DE: 2e 7 TEE pa à NÉ. ' Le % Ë & LS 3 PT . —_ Fossettes basales du pronotum nettes. Elytres élargis après le milieu, à stries externes bien tracées; stries internes pro- fondes,. ponctuées; interstries convexes. Lignes orbitaires 24. Coloration testacée des troglobies. Yeux pigmentés, mais très petits, ponctiformes. Antennes atteignant le tiers basal M des élytres. Forme gréle, dépriméé..\,.................. __ Coloration brun de poix des lucicoles. Yeux plus gros, fonc- f 169 19. Due prorondes. Eongs..3 à 3,2 mm............., suturalis Putz. mières stries sont profondes. Long. 3,5 mm..... gallaecus, n. Sp. one PE A0 DIM, |. , ...., .. .... NA PARA RS re pyrenaeus Dei, orbitaires parallèles. Stries des élytres lisses. latebricola Kiesenw. 23. 24, fines, lisses; interstries plans. Long. 4 à 4,5 mm. Barnevillei Pand. presque parallèles. Long. 4,6 mm............. lusitanieus, n. sp. 170 R. JEANNEL tionnels. Antennes ne dépassant pas le quart basal des ély- tres. Forme "convexe. fm. SR OR OR 26. 25. Long. 4 à 4,5 mm. Forme proportionnellement plus courte. Pronotum moins large, moins rétréci à la base... Pieltaini Jeann. — Long. 5,2 mm. Forme proportionnellement plus allongée. Pronotum ample, à côtés très arqués, très rétrécis à la bases ER ns. NON RSR RE Beusti Schauf. 26. Forme générale oblongue, allongée; élytres très longs, acu- minés. Pronotum à base plus étroite que le sommet. Yeux aussi longs que les tempes. Stries fines, DHVENSRTRES plans. Long.”"4 à 4,8 mm.:(1)..: 087.070. 0e Brucki Fairm. — Forme plus trapue, plus convexe; élyires courts. Yeux plus courts qüe lés tempes.. "tt ROIS 21. 27. Pronotum transverse, non rétréci à la base, celle-ci aussi large que le sommet. Stries des élytres profondes, à ponctua- tion forte; interstries convexes. Coloration brunâtre foncé. Long.-4,5 à 5,95 MM:....1:..-2...k0 CRÉES Grenieri Pand. —— Pronotum subcordiforme, nettement rétréci à la base, celle- ci plus étroite que le sommet. Stries des élytres superficielles, finement ponctuées; interstries plarfs = 28. 28. Noir de poix. Pronotum très rétréci à la base. Article x des antennes plus court que le 1v. Yeux petits, aussi longs que les: deux tiers des tempes, Lons:.43:mm.... 107% Bepmalei, n. Sp. — Brunâtre plus ou moins pâle. Pronotum moins rétréci à la base. Article 11 des antennes aussi long que le 1v. Yeux plus grands, aussi longs que les trois-quarts des tempes. Long. 4,5 à 48 mms "Part ARS UTP ARE Uhagoni Crotch. II. — CATALOGUE DES ESPÈCES. Gen. Iberotrechus Jeannel. (Jeannel, 1920, Bull. Soc. ent. Fr., p. 154; type : Trechus Boli- vari Jeann.). T.Bolivari Jeannel, 1913, Bull. Soc. ent. Fr., p. Fe type-: cueva del Pis. Chaine cantabrique. Prov. de Santander : cueva del Pis, près de Puente-Viesgo (Breuil, Alluaud, C. Bolivar). Dans les graviers des rives d’une rivière souterraine. (1) Chez la plupart des espèces lucicoles des Pyrénées, les femelles sont | bien plus petites que les mâles. eV “34 n. Li pos F Æ LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 171 | Gen. Trechus Clairville. (Jeannel, 1920, Bull. Soc. ent. Fr., p. 152, char. emend.) 1.T. quadristriatus Schrank, 1791, Enum. Ins. Austr., p. 218; type : Autriche. — nigriceps Sturm, 1826, Catal., p. 203; type : France mér. — piciventris Graells, 1858, Mem. Com. Map. geol. Esp., 1855, p. 39; type : Madrid. — tempestivus Panzer, 1801, Faun. Ins. Germ., p. 73, p. 6; type : France (1). Répandu dans les vallées des deux versants de la chaîne pyré- néenne. Commun dans toute l’Europe tempérée, l'Afrique du Nord, les iles méditerranéennes, le Caucase, le Turkestan, l’Asie mineure, la Perse, la Syrie et la Palestine. | 2. T. obtusus Erichson, 1837, Käf. Mark. Brandenb., I, p. 122: type : Brandenburg. — castanopterus Heer, 1840, Käf. Schweiz, II, p. 46; type : Suisse. — laevis Stephens, 1832, IIL Brit. Ent., V, p. 384; type : Angleterre. — st oStephens: 1830, Il. Brit. Ent. I, p.170; type : London. T. obtusus est, en général, considéré comme la forme aptère du T7. quadristriatus Schrank. En réalité, il est une espèce bien distincte, composée d’individus aïlés, brachyptères ou aptères, possédant des caractères très spéciaux de lorgane copulateur mâle et occupant une aire de distribution particulière. Les indi- vidus ailés ont tout à fait l’aspect des T. quadristriatus et ne peu- vent guère être déterminés que par l’examen de l’oedeagus; ils sont d’ailleurs rares. Les individus brachyptères ou aptères sont toujours plus fortement colorés, plus brillants que les T. qua- dristriatus, leurs yeux sont plus petits, ieur pronotum est plus ample, plus grand; les élytres sont plus courts, plus arrondis sur les côtés; le métasternum est plus court. Tous ces caractères varient d’ailleurs beaucoup ecorrélativement avec lPatrophie plus ou moins prononcée des ailes. (1) A cette espèce appartiennent encore les T1. amaurocephalus Kolenati 1845, T. capitatus Fourcroy 1785, T. fuscipennis Stephens 1830, T. Rumeralis Oeskay 1837, T. minutus Fabricius 1792, T. politus Faldermann 1837, T. ru- bens Clairville 1806, T. syriacus Putzeys 1870. 172 R. JEANNEL L’oedeagus du T. obtusus est profondément différent de celui ù du T. quadristriatus. Sa pointe se prolonge en un long bec aplati et étroit, alors qu’elle est mousse, courte et épaisse chez T'. qua- dristriatus. Le sac interne porte deux pièces courtes, épaisses, repliées, irrégulières, dont l’une est plus grande, l’autre, à gau- che, plus petite et terminée par une palette arrondie; chez T'. qua- dristriatus ces deux pièces sont longues, étroites, minces, recti- lignes, égales et parallèles. T'. obtusus est répandu seulement en Europe occidentale jus- que dans les régions arctiques (îles Fär-Oer) et, d’autre part, au Maroc, en Algérie, en Tunisie. Les Trechus cités sous le nom d’obtusus de Sibérie, de Transcaucasie, de Syrie ou de Chypre, n’appartiennent pas à l’espèce qui nous occupe ici. T. obtusus se prend dans les Pyrénées jusqu’à une altitude assez élevée. Pyrénées-Orientales : forêt de Sorède !, forêt de Fontromeu! (alt. 1.700 m.). 3. T. asturicus, n. sp.; type : Picos de Europa. Long. 3 mm. Aptère. Noir de poix avec les épaules roussâtres, les pattes testacées, les antennes brunes. Faciès du T. obtusus. Il en diffère par ses yeux très grands, trois fois aussi longs que les tempes, mais très peu saillants, par l’article 11 des an- tennes plus long que le 1v, la dent du menton à pointes courtes et contiguës alors qu’elles sont longues et déhiscentes chez T. obtusus. Les angles postérieurs du pronotum sont plus effacés encore que chez T. obtusus; la gouttière marginale des élytres est excessivement étroite. Les élytres sont courts, ovales, convexes; leur cinquième strie est mieux marquée. Les carac- tères chétotaxiques et sexuels sont les mêmes que chez T. obtusus. Chaîne cantabrique : Lloroza, dans les régions alpines des Picos de Europa (Ch. Alluaud). 4. T. Kricheldorffi (1), Wagner, 1913, Ent. Mittheil., II, p. 19; type : La Liebana. | Chaine cantabrique, Picos de Europa : valle de la Liebana, 2.000 m., versant est (Kricheldorff); Andara (H. Hoppe). e : (1) A côté de cette espèce se place le T. planipennis Rosenh. (= compla- natus Putz.), de la sierra Nevada; ses tibias antérieurs ne sont pas sillonnés comme ceux du T. Kricheldorfji et V’oedeagus est du même type. ins Te dise Ai ee one UE à Se dé. 7 Laine, ‘pl RS OL 0 RC F LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 173 5. T. bigerricus, n. sp.; type : pic du Midi de Bigorre. Long. 4,2 mm. Déprimé, avec le pronotum très petit, les élytres très larges, plans et ovales comme ceux du T. Kiesenwetteri. Brun de poix assez foncé, avec les antennes, les pièces buccales et les pattes rougeâtres. Tête petite, à sillons frontaux écartés, à yeux peu saillants, un peu plus courts que les tempes; antennes longues, à article 11 aussi long que le 1v. Pronotum petit, carré, à côtés peu arqués et base aussi large que le sommet; angles anté- rieurs saillants, angles postérieurs anguleux, émoussés mais non arrondis. Gouttière latérale assez large; fossettes basales plus profondes que chez T. Kiesenwetteri. Elytres larges, déprimés, ovales, à stries toutes visibles, plus fines et moins nettement ponctuées que chez T. Kiesenwetteri. Pattes grêles; tibias anté- rieurs sans sillon longitudinal externe. Chétotaxie. — Mêmes caractères que chez T. Kiesenwetteri. Lignes orbitaires divergentes; premier pore discal de lélytre au _ tiers antérieur de la 3° strie, 2° pore discal un peu après le milieu; pore apical sur le 3° interstrie, bien avant la crosse de la 2° strie. Oedeagus épais, court, arqué, à sommet brusquement effilé, comme chez T. Kiesenwetteri. Le sac interne est armé de deux pièces, l’une dorsale, en forme de cuilleron, l’autre ventrale, ser- rulée, formée de grosses dents accolées. Pyrénées occidentales : pic du Midi de Bigorre, alt. 2.500 n. (Hustache). 6. T. Kiesenwetteri Pandellé, 1867. ap. Grenier Cat. Col. Fr , Mat. p. 140; type : Marboré. —— mutatus Bedel, 1876, Ann. SOC. ent. Fr., Bull., p. 124 (4). Pyrénées occidentales, mont Perdu : massif du Marboré, au- * dessus de Gavarnie, à la limite des neiges (Pandellé, fypes, in coll. Jeannel). (1) Le nom de Kiesenwetteri Pandellé avait été changé en mutatus par Bedel parce que le genre Anophthalmus avait été réuni aux Trechus et qu’il existait un Anophthalmus Kieseniwetteri Schaum 1860, plus ancien. Mais cette réunion fut faite à tort. D’autre part, l'espèce de Schaum fut décrite comme Anophthalmus et appartient maintenant au genre Typhlotrechus. Le Trechus Kiesenwetteri Pandellé n’est donc en aucune façon un de ces homo- nymes visés par l’article 6 du Code de nomenclature zoologique et doit être remis en vigueur. | 174 R. JEANNEL 7. T. distigma Kiesenwetter, 1851, Ann. Soc. ent. Fr., p. 388; type : lac de Gaube. Pyrénées occidentales, Hautes-Pyrénées : Cauterets (A. Grou- -velle ); Eaux-Bonnes (Hustache); Gavarnie (Clermont). Basses- Pyrénées : feuilles mortes à l’entrée des grottes de Malarode!, à. Arudy, d’Istaurdy!, Compagnaga lecia!, Lecenoby!, Aichkiuneco lecia , dans la forêt des Arbaïlles, d’Astuté au-dessus de Saint- Jean-Pied-de-Port . —— Chaine cantabrique, Guipuzcoa : peña Aratz, près de la cueva de San Adrian (C. Bolivar). Santander : - Reinosa (coll. Sharp, Brit. Mus.). Espèce subalpine, abondante dans les feuilles mortes en forêt ou les débris organiques aux entrées des grottes. 8. T. pyrenaeus Dejean, 1831, Spec. V, p. 21; type : Montlouis. Pyrénées orientales. Montlouis, 1.500 m.!; mont Canigou : Le Vernet (Delarouzée!, À. Grouvelle!) (1). Espèce alpine, répandue. de 1.200 m. à 2.400 m. d’alt. 9. T. latebricola Kiesenwetter, 1850, Stett. ent. Ztg., p. 218; type: Prats-de-Mollo. | b. subsp. pinquis Kiesenwetter, 1850, I. c., p. 218; type : lac d’Oo. C.. SUDSp. ATANeEmsts, NOV: a. forma typica. — Pyrénées orientales : La Preste, sur le versant méridional du Canigou, 1.200 m. (Hustache 1); col de Puymaurens, au-dessus de ’Hospitalet, 1.931 m. (A. Grouvelle !); environs d’Ax-les-Thermes (A. Grouvelle !) b. subsp. pinguis Kiesenw. — Pyrénées centrales : envi- rons de Bagnères-de-Luchon (A. Grouvelle !. ce. subsp. aranensis Jeann. — Pyrénées centrales : envi- rons de Lez, dans le val d’Aran, Espagne (frère Hilaire !). Espèce subalpine répandue dans les feuilles en forêts, dans toutes les Pyrénées orientales et centrales. (1) T. pyrenaeus est encore cité du mont Carlitte, du col de Puymaurens, du val d’Andorre, mais je ne suis pas sûr qu’il s’agisse bien de cette espèce et-non du T. latebricola avec lequel on la confond souvent. 1 Kat * A LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 175 10. T. angusticollis Kiesenwetter, 1850, Stett. ent. Ztg., p. 218; s type : pic Quairat. b. subsp. distinctus Fairmaire et Laboulbène, 1854, Faeent. Franc: I, p. 149; type: Hautes-Pyrénées. a. forma typica.— Pyrénées centrales : massif de la Ma- ladetta (Pandellé); port d’Oo, pic Quairat, au-dessus du lac d’Oo (Kiesenwetter), autour des flaques de neige. — Pyrénées occi- dentales. Aragon : plateau du Collarada, au-dessus de Canfranc, sur les bords des dolines pleines de neige (sept. 1905). b. subsp. distinctus Fairm. — Pyrénées occidentales. Pie du Midi de Bigorre : lac Bleu (A. Grouvelle!), lac de Peyralade (A. Grouvelle!). Env. de Cauterets : lac Noir, sur le versant nord du pic de Nets (coll. Grenier!); lac de Gaube (coll. Grenier!). Vignemale : pic d’Araillé (A. Grouvelle!). | Espèce alpine, vivant à la limite des neiges entre 2.000 et 2.500 m. d’alt. (surtout juin et juillet). 11. T. Abeillei Pandellé, 1872, ap. Sauley, Et. Col. cavern., p. 13; type : pic.de Bentaillou. Pyrénées centrales. Ariège : pic de Bentaillou, 1.590 m., au- dessus de Castillon (Abeïlle, Bonvouloir), à la limite des neiges, en juin (1). Lac du Garbet, env. 1.600 m., au-dessus d’Aulus (coll. Grenier!, coll. Saulcy!). Espèce alpine se trouvant, comme la précédente, autour des flaques de neïge. 12.T. Barnevillei Pandellé, 1867, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Mat. p. 156; type : Reinosa. Chaine cantabrique. Guipuzcoa : Irun!, Vitoria : peña de Gorbea, dans les feuilles (C. Bolivar!). Santander : cueva de Cullalvera, à Ramales, sous les bouses de vache dans les pre- mières salles (Breuil!); cueva Cascaras, à Canales (C. Bolivar!). Oviedo: cueva de Viernes, à Llanes (Alluaud!). Coruña: env. de la Coruña (C. Bolivar!). (1) C’est par erreur qu’une deuxième édition de la description de cette espèce (Ann. Soc. ent. Fr., 1872, Bull., p. 18) l’indique comme prise dans la « grotte de Bentayou ». C’est « pic de Bentaïillou » qu’il faut lire. 176 R. JEANNEL Espèce subalpine, se trouvant dans les feuilles mortes en forêt et aux entrées des grottes dans toute la chaîne cantabrique. 13. T. lusitanicus, n. sp.; type : Portugal (Brit. Mus.). Long. 4,6 mm. Déprimé, aptère. Coloration brun testacé uni- forme, les antennes et les pattes pâles. Voisin du 7. Barnevillei, ayant comme lui de gros veux quatre fois aussi longs que les tempes, le pronotum transverse un peu retréci à la base, les pattes courtes et robustes, l’oedeagus petit, du même type. Il en diffère cependant par les fossettes basales du pronotum allon- gées, nettes, alors qu’elles font défaut chez T. Barnevillei et par les stries externes des élytres entières et bien marquées. Les lignes orbitaires sont parallèles. | Ce Trechus n’a certainement rien de commun avec le T. Schau- fussi Puizeys, de la sierra de Estrella, qui est une race géogra- phique du T. Pandellei Putzeys. Ses affinités avec le .T. Barne- villei font supposer qu’il habite peut-être le Nord du Portugal. L'exemplaire unique qui m’a été communiqué par le British Museum porte pour toute indication « Lusitania, coll. Thomson ». 14. T. Uhagoni Crotch, 1869, Pet. Nouv. entom., n° du 15 août: type : cueva de Orobe. Pyrénées occidentales. Navarra : cueva de Orobe, près Alsasua (C. Bolivar et R. Jeannel), abondant dans les feuilles accumulées au fond de la doline dans laquelle s’ouvre la grotte. Espèce non cavernicole. 15. T. Bepmalei, n. sp.; type : val d’Espingo (coll. Jeannel)._ Long. 4,3 mm. (mâle). Forme générale du T7. Grenieri, mais plus grêle et plus petit (le mâle de 7°. Grenieri mesure 5,5 mm.). Coloration noir de poix, avec la marge des élytres brunâtre. Tête et antennes comme chez T. Grenäeri. Pronotum subcordiforme; côtés très arqués, un peu sinués et très rétrécis à la base; celle-ci saillante, aussi large que les trois-quarts du sommet environ. Angles postérieurs du pronotum petits, presque droits, non sail- lants; disque peu convexe; fossettes basales profondes. Elytres courts, convexes, tronqués à la base et au sommet; gouttière latérale large; stries toutes visibles, superficielles et finement LHALES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 177 F. ponctuées; interstries plans. Pattes robustes; tibias antérieurs sillonnés. Aptère. | Chétotaxie. — Lignes orbitaires parallèles. Premier pore diseal de l’élytre vers le tiers antérieur de la 3° strie; deuxième pore d# | ; Oedeagus du même type que celui de T. Uhagoni, grand, épais, à pointe comprimée, déviée à gauche, et terminée par une sorte de gros hamecon dorsal. Le sac interne porte une pièce en gout- tière et un paquet d’épines; celles-ci sont beaucoup plus nom- breuses que chez T. Uhagoni. L 4 1 24 À 4 discal vers le milieu. L. Cest avec T. Uhagoni que cette nouvelle espèce a le plus d’affinités. Elle s’en distingue surtout par ses caractères sexuels, sa petite taille, son pronotum plus rétréci à la base, à angles postérieurs non saillants, ses yeux plus petits. Pyrénées centrales. Haute-Garonne : val d’Espingo, au-dessus du lac d’Oo, 1.800 m. env., un seul mâle recueilli par M. J. Bep- male. Fo éd e Ph _ 16. T: Grenieri Pandellé, 1867, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Mat. ; p. 147; type : Gazost (coll. Jeannel). D APurenees occidentales. Hautes-Pyrénées : env. de Gazost (Pan- dellé!) à 1.200 m. d’alt., dans les feuilles, près d’un ruisseau. Espèce très rare. 17. T. Brucki Fairmaire, 1862, Ann. Soc. ent. Fr. p. 548; type : Eaux-Bonnes. — oblongus Schaum, 1862, Cat. Col. Eur. éd. II, Suppl., p. 119; type : Pyr . occ. — politus Fair- | maire, 1861, Ann. Soc. ent. Fr, p. 578; type : Eaux- : Bonnes (nec politus Brullé, 1842). — planiusculus Fair- . maire, 1861, Ann. Soc. ent. Fr., p. 57/8; type : Eaux- : Bonnes (nec planiusculus Costa, 1858). Pyrénées occidentales. Basses-Pyrénées : Eaux-Bonnes (vom Bruck); pic Montagnoü, dans la vallée d’Ossau (Masearaux!). | Hautes-Pyrénées (Pandellé!. 1 Alpin, entre 2.000 et 2.400 m. autour des flaques de neige, en juin et juillet (Pandellé). 178 R. JEANNEL 18. T. Pieltaini Jeannel, 1920, Bull. Soc. ent. Fr., p. 155; Pipe cueva de Mairuelegorreta. Chaine cantabrique : cueva de Mairuelegorreta, : dans la peña de Gorbea, prov. de Vitoria (L. von Heyden!, C. Bolivar et KR. Jeannel!). 19. T. Beusti Schaufuss, 1863, Sitz. Isis Dresden, 1862, p. 149 (Anophthalmus); type : cueva de San Adrian. Chaîne cantabrique : cueva de San Adrian, au-dessus de Ce- gama, dans la peña Aratz, prov. de Guipuzcoa (Ch. Alluaud). 4 À 20.T. Escalerai Abeille, 1903, Bull. Soc. ent. Fr., p. 299 (Anoph- } thalmus); type : ? cueva de la Armioña (en réalité è le type provient de la cueva de la Loja). : È Chaine cantabrique. Picos de Europa : cueva de la Loja, près : £ de Panes (Breuil!) ; cueva del Sell, près de Llanes (Breuil!) ; petite # grotte dans la peña Mellera (Breuil!). Littoral : cueva del Pindal, 1 à Pimiango, sous le phare de Tina-Mavyor (Breuil!). Toutes ces Ë grottes se trouvent dans la prov. de Oviedo. 4 3 3 21. T. Bonvouloiri Pandellé, 1867, ap. Grenier, Cat. Col. Fr., Mat. p. 148: types : pic de Montaigu (coll. Jeannel). : Pyrénées occidentales. Hautes-Pyrénées : pie de Montaigu, au : nord-ouest du massif du pie du Midi de Bigorre (Pandellé!). Un type est étiqueté « val de Gazost », probablement sur le flanc M nord du pic de Montaigu. Entre 1.500 et 2.000 m., sous les pierres près des ruisseaux, de juin à octobre. + 22. T. Bordei Peyerimhoff, 1909, Bull. Soc. ent. Fr., p. 206: ; type : grotte d’Astuté. Ê $ Pyrénées occidentales. Basses-Pyrénées : grotte d’Astuté, 870 m. alt., (Biospeol., n° 645), au-dessus de Saint- Jean-Pied- de-Port 4 (R. de Borde, Ch. Fagniez et Jeannel). | À Commun, avec T. distigma Kiesw., sous les pierres reposant dans le fumier de vache détrempé, à l'entrée de la grotte. L’es- pèce paraît localisée dans cette unique station. CAE LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET DE LA CHAINE CANTABRIQUE 179 23. T. navaricus Vuillefroy (1), 1869, Ann. Soc. ent. Fr., p. 49; type : grotte de Sare. Pyrénées occidentales. Basses-Pyrénées : grotte de Sare, 220 m. alt, au pied du pic Atchuria (Vuillefroy, Fauvel!, L. Bleuse!). Cavernicole, autrefois assez abondant à 150 m. de l'entrée où on le trouvait en général par couples, sous les pierres. Mais la grotte est aujourd’hui aménagée, éclairée, vidée de son argile et du guano, transformée même en partie én un lac souterrain où les visiteurs circulent en bateau; toute faune troglobie y sem- ble détruite. | 24. T. Sharpi, n. sp.; type : Poblacion. 0 Long. 4 à 5 mm. Forme allongée, épaisse, convexe. Brunâtre. brillant avec la tête et la base des élytres plus claires, les anten- nes et les pattes testacées. Tête aussi longue que large, à sillons frontaux anguleux, à yeux saillants, aussi longs que les tempes; antennes épaisses, à article 11 aussi long que le 1v, à articles moyens environ une fois et demie aussi longs que larges. Pro- notum grand, ample, peu transverse, à côtés très arrondis, non sinués en arrière; angles postérieurs petits, légèrement redres- sés, droits; base rectiligne; disque convexe, à impression trans- verse postérieure profonde; fossettes petites. Elytres oblongs, convexes, à base tronquée; la gouttière marginale ne forme pas de crosse sur la base, l’origine de la 5° strie se trouvant à l’épaule. Stries fines, les externes effacées comme chez T'. Barnevillei; in- terstries plans. Pattes robustes; tibias antérieurs à sillon longi- tudinal externe net. (1) T. Bonvouloiri, T. Bordei et T. navaricus sont trois espèces très voisi- _nes et différant entre elles seulement par des caractères adaptatifs; T. Bon- vouloiri, lucicole, doit être considéré comme la forme souche d’où sont issues les deux cavernicoles, 1. Bordei et T. navaricus, le premier ne se dis- tinguant du second que parce qu’il est beaucoup moins évolué. Pendant le glaciaire T. Bonvouloiri a dû occuper une aire de distribution assez vaste, s'étendant à basse altitude. A la fin du glaciaïre, à cause du changement de climat, l’espèce a émigré, son hygrophilie la poussant à suivre les glaciers dans leur retrait, vers les sommets où elle se trouve confinée aujourd’hui. Mais pendant cette migration elle a laissé sur son chemin des relictes ca- vernicoles, véritables jalons de l’ancienne aire de distribution. La grotte de Sare qui se trouve à basse altitude a été colonisée la première, bien avant celle d’Astuté qui se trouve relativement haut située; il est donc na- turel que la colonie cavernicole de la grotte de Sare se trouve à un stade évolutif bien plus avancé que celle qui habite la grotte d’Astuté. 180 | R. JEANNEL Chétotaxie. — Lignes orbitaires divergentes en avant: le pre-. mier pore discal de l’élytre se trouve au cinquième basal de la 3° strie; le deuxième pore discal vers le milieu. | Oedeagus très grand, asymétrique, étroitement étranglé vers le L tiers basal par une constriction annulaire en avant de laquelle « il est au contraire dilaté fortement en ampoule. La pointe est grêle et se termine par un épaississement triangulaire transverse. - Cette forme extraordinaire de l’oedeagus n’a rien | de similaire & chez les autres espèces. / É Les mâles sont nettement plus grands (5 mm.) que les fe- Ê melles (4 mm.). 4 Chaîne cantabrique. Prov. de Santander : Poblacion, village * dans le monte Hijedo au sud-est de Reinosa (coll. Sharp, pris $ Mus.). Se 25. T. suturalis Putzeys, 1870, Stett. ent. Ztg., XXXI, p. 156; type : Reïinosa. cms né tie Ed Chaine cantabrique. Prov. de Santander : Reinosa, endroits élevés (Vuillefroy; coll. Sharp, Brit. Mus.); Poblacion, dans le « monte Hijedo, au sud-est de Reinosa (coll. Sharp, Brit. Mus.). | Prov. d'Oviedo : puertos de Pajares (coll. Saulcy) (1). ÉAkS EN FA 20:%E; gallaecus. n. Sp. Long. 3,5 mm. Aptère. Déprimé, très élargi en arrière. Brun de « poix foncé brillant avec les épipleures, le bord et la suture des “ élytres rougeâtres, la base des antennes et les pattes testacées, les antennes brunâtres à partir de l’article 1v. Sillons frontaux peu - arqués; yeux peu saillants, un peu plus longs que les tempes; antennes peu épaisses, à article 11 aussi long que le 1v, à articles « moyens cylindriques, deux fois aussi longs que larges. Pronotum transverse, peu rétréci à la base, à côtés bien arrondis, non sinués 3 en arrière; angles postérieurs vifs, saillants en dehors; base recti-. ligne; disque peu convexe et fossettes basales petites et pro-… fondes. Elytres amples, déprimés, très élargis après le milieu; « épaules saillantes. La gouttière marginale fait une crosse sur « (1) L’exemplaire de cette localité est une femelle, différant de celles des. 4 environs de Reinosa par sa taille un peu plus grande, sa forme plus convexe, ses stries plus profondes. > FR 5 LES TRECHUS DES PYRÉNÉES ET.DE LA CHAINE CANTABRIQUE 181 . l’épaule pour atteindre la racine de la 5° strie. Les trois stries in- . ternes sont nettes, les autres effacées. Tibias antérieurs avec un . sillon longitudinal net. | . Chétotaxie. — Lignes orbitaires parallèles; premier pore discai au quart basal de la 8° strie; deuxième pore après le milieu. Mâle inconnu. Sa) Chaine cantabrique. Prov. de Leon : Caboalles, au pied du ver- -sant sud du pico de Leitariegos (Paganetti-Hümmler). 27. T. saxicola Putzeys, 1870, Stett. ent. Ztg., XXXI, p. 27; type: puertos de Pajares. Chaîne cantabrique. Prov. d’Oviedo : petite grotte près des puertos de Pajares (La Brülerie). 28. T. fulvus Dejean, 1831, Spec. V, p. 10; type : Espagne. — | Jeannel, 1920, Trab. Mus. nac. Cienc. nat. Madrid, Zool., : n° 41, p. 1. — Synon. : cephalotes Putzeys, 1870; Pyrén. ; orient. — Perezi Crotch, 1869; Alsasua. bo Subsp. vasconicus Jeannel, 1920, L c., p. 15; type : cueva de Landarbaso. dformatnpied. Pyrénées orientales : Banyuls; cap Cer- bère (Jeannel). — Pyrénées occidentales : grotte de Sare (L. Bleuse!, Fauvel!). — Chaîne cantabrique : Alsasua, dans la prov. de Navarra (Perez-Arcas): Vilaboa, dans la prov. de La Coruña (C. Bolivar). Répandu dans la péninsule ibérique, sauf en Andalousie, et sur les côtes maritimes de la Manche française, des îles Britan- niques, des îles Fär-Oer, du Sud de la Norwège. Il est remplacé en Andalousie et dans le Nord de l’Afrique par la subsp. Lallie- manti Fairm. En Espagne, il a donné un certain nombre de. races cavernicoles (Jeannel, I. c.). | b. subsp. vasconicus Jeann. — Pyrénées occidentales. 4 Guipuzcoa : cueva de Landarbaso, près de Renteria (Breuil!): - cueva del Kursaal, à Alza, près San Sebastian (Breuil!). 99. T. Delhermi subsp. Dayremi Sauley, 1906, Bull. Soc. ent. Fr., p. 188; type : Lectoure. \ \ 7 Sud-Ouest de la France : dans les détritus d'inondation du SOC. D'HIST. NAT. 1921 (T. xLIx). 14 + # kg MES æ, Br M Ra AS al Lx one M peus pra RE RE, 2 run se VAR Ci FF ae RS D ANSE RD U is or + ; A) r 7 Vé EP ES A 182 H.-W. BROLEMANN Gers, à Lectoure (Dayrem!) ou de la Garonne, à Bordeaux {J:4 Clermont !). 4 La forme typique est cavernicole, dans le département du Lot (grotte du Robinet, près de Marcillac-sur-Lot). | | DESCRIPTION D’UNE RACE FRANCAISE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI (Lucas) ET D’'UNE ANOMALIE D'UN MALE DE LA RACE TYPIQUE. [MYRIAPODES - DIPLOPODES. | . | £ Fi r 8 Par H.-W. BROLEMANN, Pau. Schizophyllum Moreleti (Lucas, 1860), subsp. Lienharti, n. subsp. La description suivante est établie par comparaison avec un * couple d'individus de Madère, que M. G. Severin, l’obligeant conservateur du Musée Royal d'Histoire Naturelle de Belgique, a bien voulu nous abandonner. w': long., 46 mm.; diam., 3,74 mm.; 50 segments; 89 paires de pattes; 2 segments apodes. Adulte. | d* long., 53 mm.; diam., 4,38 mm.; 48 segments; 85 paires de pattes; 2 segments apodes. Adulte. ne A RENE LP TER EE RE AH : long., — ? —; diam., 3,73 mm.; 47 segments; 85 paires de païtes. 2 segments apodes. Adulte. | î : long., — ? —; diam., 5,67 mm.; 52 segments; 97 paires de pattes; « 1 segment apode. Adulte. | É : long., 45 mm.; diam., 4,60 mm.; 51 segments; 93 paires de pattes; 2 segments apodes. Adulte. | : : long., 39 mm.; diam., 3,80 mm.; 50 segments; 91 paires de pattes; … 2 segments apodes. Immature. | : long., 37 mm.; diam., 3,55 mm.; 49 segments; 89 paires de païtes;. 2 segments apodes. Immature. OF IOIe 210 ON O) " RES rom à ENT sil LS SOUS D ONE NS La taille des individus français est beaucoup plus forte, puis- . que les mâles de Madère de 46 segments n’ont pas plus de 4 2,57 mm. de diamètre et que-le diamètre maximum des femelles 4 183 3 Due: même provenance est 5,15 mm. Les plaire tuer. | décrits par VERHOEFF, en 1892 (Zool. Anz., 1892, n°° 403-404), sous le nom de Zulus Karschi, auraient des dimensions intermé- | diaires, car l’auteur indique 2,50 à 3,33 mm. de diamètre pour 4 les mâles et 4 à 4,25 mm. pour les femelles. 1 Fic. 1. Peltogonopode gauche FIG. 2. Peltogonopode gauche de la race Lienharti, face du type de Madère, face postérieure. : postérieure. Les peltogonopodes sont plus larges par rapport à leur lon- » gueur (fig. 1 et 2); leur angle apical interne, au lieu d’être tron- é qué obliquement, est, au contraire, prolongé, rabattu en arrière - et continué par le crochet usuel qui est robuste; ce crochet se trouve donc placé dans le prolongement de l’arète interne du . membre, au lieu de prendre naissance loin de cette arète comme le montre la figure 2. Dans les gonopodes, l'extrémité du mésomérite est bifurquée; on voit en k, figures 3 et 5, une pointe qui n’a pas son équivalent sur la figure 4, empruntée au type. Le prolongement du solé- . nomérite prend naissance plus haut que chez les individus de 184 | H.-W. BROLEMANN | Madère. Enfin on remarque dans le coxite que la dent du thon | convexe (interne) fait complètement défaut et qu'il existe, par | contre, une pointe (l) entre la grande dent inférieure du rebord } F1G. 35. Gonopode gauche de la race F1G. 4. Gonopode droit du type Madère, Lienhärti, face antérieure. k — pointe face antérieure. préapicale du mésomérite, et ! — dent e supplémentaire du coxite qui man- quent à la race typique. externe et la saillie dentiforme externe constituée par la cour- | bure préapicale de l’organe. . Il existe encore d’autres différences de moindre importance | dans les organes copulateurs : mais ils sont difficiles à préciser . et nous pensons que ceux qui pret caractérisent suffisam- mant la race nouvelle. 2 La femelle du S. Moreleti typique n'ayant jamais été décrite, 4 nous devons ouvrir ici une parenthèse pour combler cette lacune.” de Re UE die tn one | Me ne PEL { , DESCRIPTION D’UNE RACE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI 189 2 - Le sternite de la deuxième paire de pattes est presque entière- + ment membraneux: il est réduit à une étroite lame recouvrant “à lépaississement en chevron qui relie les poches trachéennes. Ces _ poches sont grêles et longues, fai- | _ blement convergentes au débul, arquées à moitié de leur longueur et réfléchies en arrière et en dehors dans leur moitié apicale (fig. 6). La région évasée des hanches est médioerement développée dans les côtés «et très courte. Les hanches et les articles qui la surmontent sont relativement grêles. Les invagina- tions vulvaires sont distinctes, peu profondes. Elles dissimulent com- * plètement les vulves qui, au repos, - sont placées obliquement; leurs _ grands axes convergent vers l’ar- - rière sous un angle très ouvert; elles sont disposées perpendiculai- remient, c’est-à-dire que l’opercule est tourné vers l’orifice de l’invagi- nation, la bourse se trouvant au fond de celle-ci et l’oviducte faisant face en. dehors. L’opercule est très développé (fig. 6 et 7). IL est bombé jusqu’à F1G. 5. Gonopode gauche de la race son sommet où il est même gib- Lienharti, face postérieure. (Mêmes indices que figure 3). beux; en même temps il est un peu comprimé latéralement de façon à présenter une région interne séparée d’une région externe par une arête médiane obtuse; il est plus haut et plus volumineux que la bourse. Sa région laté- rale externe est plus chitinisée que le reste de sa surface et porte 7 ou 8 macrochètes. Sa région latérale interne est déprimée et glabre. Son bord apical est arrondi, épaissi et séparé de la région gibbeuse par une légère dépression. La charnière interne des fourches est distincte, mais accompagnée d’une tache à contours flous et à pigmentation brun-rouge qui paraît être accidentelle (?) bien qu’elle se retrouve sur les deux vulves. La charnière externe (f) paraît manquer et être remplacée par une plage mal déli- À ARR VITRO 2 LAN ce 1 Dyoss MUR: NN TENUE Me 186 : H.-W. BROLEMANN mitée, criblée de petits pores, qui relie la base de l’opercule à \ | celle de la bourse. La bourse est basse, élargie à la base; elle a approximative- ment la forme d’une moitié de cône. Ses parois sont bien chiti- nisées. Nous n’y avons pas distingué les deux divisions postéro- latérales qui séparent habi- tuellement les deux valves de la plage impaiïre postérieure; ces trois pièces semblent sou- dées entre elles. Le cimier est, comme de coutume, ceint d’un épaississement fortement est déprimé. La gouttière, qui n’est pas bien visible, mais elle se manifeste à l’extrémité postérieure du cimier par l’existence de deux diverti- cules apodématiques en tubes subégaux (d) médiocrement longs (en comparaison des formations similaires connues F1G. 6. Base des pattes de la 2° paire d’une chez les autres espèces de femelle de Madère, face postérieure, avec Schizophyllum). L'un fait enr D Do Sue à La gouttière et l'autre Hoi oteioidicie qui se détache latéralement de la base du premier, est L légèrement claviforme. La vulve de S. Moreleti est donc, dans son ensemble, assez diffé rente de celle de ses congénères. Par comparaison avec ces organes, nous voyons que, chez la race Lienharti, l'opercule est peut-être plus volumineux encore et à profil beaucoup plus arrondi (fig. 8 et 9); son bord apical n’est pas spécialement épaissi ni distinct du reste de l’organe; cepen- dant une légère dépression court parallèlement à l’arête médiane antérieure et au bord postérieur, tant intérieurement qu’extérieu- rement. Pas plus que chez le type on ne trouve de soies intérieu- rement; on n’en voit que sur le profil externe. Ici aussi la bourse chitinisé en fer à cheval; il semble large et peu profonde, I Te ES LE . est basse, en moitié de cône. Le bourrelet en fer à cheval est bien …._ distinct. Ce qui différencie la race française (si la structure est È à k. 4 Fr £ ‘4 A À pe à de. constante), c’est que le diverticule qui forme la continuation de « la gouttière est de moitié moins long que l’autre; c’est presque - un simple cul-de-sac, SE F1G. 7. Vulve gauche de la femelle de Madère, 3/4 postéro-externe. (Mèmes in- dices que figure 6, et en plus f == fourches; d — diverticules apodéma- tiques.) Cette nouvelle race a été recueillie à Arcachon (Gironde) par _M. le professeur Cuénot, en fin septembre, aux environs d’Arca- chon (baie de la Teste), et par M. le D' Lienhart, le 4 octobre, à Arcachon même (ville d'hiver). Ces deux savants ont observé que cette espèce se tient volontiers sur les rameaux des buissons à 50 ou 60 centimètres du sol. Une partie des individus a été recueillie par M. le D’ Lienhart sur des Cistes. En cela, le S. Moreleti- Lienharti ressemble à bon nombre de ses congénères. D’après les renseignements que nous possédons, les mâles de Madère sont semblables à ceux des Azores et ne paraissent pas DESCRIPTION D’UNE RACE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI 187. NOTA is BROLEMANN ne PE { " : > - 189 L- er de ceux décr its par Verhoeïf, du Portugal. La race 4 Lienharti est donc jusqu'ici spéciale au littoral français. L’espèce _ de Lucas à été également signalée de Saint-Vincent-des-Bermudes, B inais les gonopodes de ces individus ne sont pas connus. | DESGRIPHON D’ ENE RACE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI. { ; Description d’un mâle anormal. _ Dans le lot de Schizophyllum Moreleti recueillis par le dis- “ tingué conservateur du Musée d'Histoire Naturelle de Madère, A M. J. de Gouveia Barret et dont M. Severin nous a confié l'examen, s’est trouvé un individu présentant une malformation qu'il est intéressant de décrire. SO 4 : 1 F1G. 10. Face ventrale des segments 7° et 8° d’un mâle 4 monstrueux de $S. Moreleli, montrant les membres 4 en place. P — peltogonopodes ; C, M, S — coxite, Ê mésomérite et solénomérite des gonopodes ; S = ster- 4 nite des membres de la 10° paire; h —= saillie du F sternite accompagnant la poche trachéenne droite; $ ask c — hanche. É Il s’agit d’un mâle mesurant 19 mm. de longueur, 1,83 mm. h de diamètre, 44 segments dont 3 apodes et 75 (73) paires de È pattes. Ces dimensions sont peut-être un peu plus faibles que ; celles d'individus normaux, car un autre mâle de 44 segments, JTE en LE nrRT TE et SE de diamètre. EU . plus haut. L’anomalie porte sur les membres du 8° segment, dont 4 ceux du 7° segment. PAL ENT CRE En AE rs ru s: à Ro s Fr F4 ; LEE 0 k me » $ # + à a AA 0 SRE 190 H.-W. BROLEMANN PA 1 nee “4 La protubérance des joues, les pattes de la première paire 4 métamorphosées en crochets, le pénis et les membres transfor-. Fi. 11. Membres de la 10° paire du mâle monstrueux, face antérieure. (Mêmes indices que figure 10.) més du 7° segment sont normalement conformés. Ces derniers, « notamment, ne se distinguent pas des figures 2 et 4 reproduites la moitié droite est peu ou à peine modifiée, tandis que la moitié gauche est imparfaitement transformée en organes analogues à MEMBRES DE LA 10° PAIRE (antérieure du 8° segment) (fig. 11). à — Le sternite est beaucoup plus large que long. Son bord latérai 1 2 DESCRIPTION D'UNE RACE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI 191 droit est tronqué-arrondi et soudé par son angle basal au bord du segment et à un étroit prolongement du diaphragme antérieur du segment; ce prolongement, qui est un débris de bride phrag- matique, fusionne avec la base du sternite. À gauche le sternite . est développé latéralement; son bord externe est oblique et forme avec la base un angle aigu à pointe arrondie; sa région latérale forme un bourrelet rabattu sur la face postérieure. La pointe médiane du bord apical est peu chitinisée, mal conformée et un peu inclinée vers la droite. L’emplacement des orifices stigma- tiques est distinct des deux côtés; mais tandis qu’à gauche Pori- fice s'ouvre librement dans la déclivité externe du sternite, à droite, il est accompagné d’un tubercule arrondi (h) et se trouve placé plus près que l’autre du sommet du sternite. Seul le coxite droit est un peu modifié; l’article est étranglé en son milieu et sa base, visible dans l’encoche correspondante du sternite, est carrée et accompagnée d’une saillie anguleuse externe. Le télo- podite n’est pas modifié et on y retrouve les soles usuelles sous le tibia et sous le tarse. Le membre gauche est atrophié et représenté seulement par une pièce coxale, plus évasée à la base que la hanche voisine el plus grêle au-dessus. Le sommet est irrégulièrement tronqué et présente une pigmentation qui semble provenir d’une cicatrice; il serait donc possible qu’il y ait eu là un vestige d’un télopodite perdu par accident du vivant de l’animal. La poche trachéenne qui correspond à ce membre a une conformation qui se rappro- che de celle des poches trachéennes des peltogonopodes; elle est beaucoup plus développée que son homologue du côté droit. MEMBRES DE LA 11° PAIRE (postérieure du 8° segment) (fig. 12- 13). — Le sternite a disparu, en tant que sclérite impair tout au moins; à sa place il n’existe qu’une membrane souple. A droite nous trouvons une patte ambulatoire beaucoup moins bien déve- loppée que celle de la 10° paire; la longueur du télopodite est à peine supérieure aux deux tiers de celle du télopodite précédent. Les articles ont encore des proportions presque normales, mais sont relativement plus courts. Il y a ici aussi des soles sous Île tibia et sous le tarse. Cependant on remarque, de-ci, de-là, des plis ou des encoches qui témoignent du peu de consistence du membre. La hanche (c) est proportionnellement plus longue que les hanches des pattes ambulatoires normales; elle est aussi plus VAS n RAGE EL EN 17 à F7 192 H.-W. BROLEMANN. Se grêle, subcylindrique EL coupée d’un pli trans vel à “motlié de. sa hauteur. Son extrémité proximale se continue par un épaissis- | sement fortement chitinisé redressé verticalement en avant eten dehors, atteignant à moitié de la hanche et auquel fait suite un \ lequel on reconnaît aisément le tubercule arrondi observé dans dices que figure 10.) èmes in A (M térieure FiG 12. Membres de la ri° paire, face an tronçon de poche trachéenne (p) plongeant verticalement dans 4 le corps et parallèlement à l’axe de la hanche. Ce tronçon est | relié à l’épaississement chitineux par un coude arrondi (R) dans & le sternite de la 10° paie DESCRIPTION D'UNÉ RACE DE SGHIZOPHYLLUM MORELETI 193 Le membre gauche est un gonopode. On y retrouve tous les éléments de cet organe; mais ces éléments sont plus désunis, comme étalés, et présentent des proportions différentes. Le méso- L mérite (M) occupe la position habituelle médiane, mais il est 4 fortement arqué au-dessus de sa base; l'épanouissement qui suc- - cède à cette courbure est plus élargi, on y reconnaît néanmoins SE L RAT FiG. 13. Membres de la 11° paire, face postérieure. (Mêmes indices que figure 10.) ‘les saïllies dentiformes normales; à l’épanouissement fait suite la partie usuelle ({m) qui est byaline et seulement un peu plus étroite et plus rectiligne. Inférieurement le mésomérite se pour- suit, sans solution de continuité, par l’angle interne du sommet de la poche trachéenne qui a exactement la forme de l’organe similaire d’un gonopode normal. Mais tandis que, dans le gono- _pode normal, le mésomérite est placé verticalement dans l’axe de la poche trachéenne, ici cette dernière occupe une position externe et oblique par rapport à la direction habituelle. Son sommet, qui est tronqué, est donc libre en majeure partie et se continue par une région semi-membraneuse qui le relie à la base du coxite. 194 H.-W, BROLEMANN Celui-ci (C) n’est guère différent de ce que nous le voyons dans « la figure 5. Sa base est un peu moins évasée, il est vrai; il manque la dentelure de la convexite interne qui correspond au pli obli- que de la face postérieure, et naturellement aussi la dent / qui est spéciale à la race française; l’organe est moins allongé, plus trapu. Mais les trois grandes pointes de la moitié apicale existent aussi développées. Le coxite est bien chitinisé, mais moins forte- ment que la partie moyenne du mésomérite et que la poche tra- .chéenne.. . | | RÉ Mrs Au niveau et à l’intérieur du coxite et en arrière du mésomérite se place un solénomérite {/S) à peine chitinisé et proportionnelle- ment plus réduit que les autres parties. La saillie principale, qui porte la rainure, n’est guère plus longue que la saillie lamellaire en raquette; cette dernière n’est pas élargie et ses bords sont presque parallèles; enfin le prolongement antérieur du soléno- mérite est réduit à une petite pointe. L’ampoule séminale (a) est grande et étayée à la base de la face interne du membre par les épaississements chitineux connus. Cette monstruosité est certainement très rare; depuis plus de 30 ans que nous étudions les Myriapodes, il ne nous était jamais encore tombé un cas semblable sous les yeux. Elle est aussi extré- mement intéressante au point de vue de l’homologie des pièces ‘qui entrent dans la composition des gonopodes. À ce point de vue la comparaison des membres gauches des 10° et 11° paires est très instructive. Dans l’une comme dans l’autre, la poche tra-, chéenne est conformée de même; la troncature du sommet de celle de P. 11 représente l’orifice stigmatique de celle de P. 10. Dans l’une comme dans l’autre, l’angle interne du sommet de la poche trachéenne est en contact immédiat avec l’angle externe de la base de la hanche, avec cette seule différence qu'il y a fusion intime dans la P. 11. Si ce rapprochement est exaet (et nous ne voyons pas ce qui pourrait le contredire), le mésomérite des Iuloïdes ne serait pas, comme le veut Verhoeff, un télopodite soudé à la poche trachéenne après expulsion de la hanche. Il aurait son homologue dans la partie cylindrique de la hanche d’une patte ambulatoire; ses différenciations ne seraient que des différenciations coxales et ce n’est que dans certains cas qu’on rencontrerait une trace du télopodite (comme, dans le cas pré- sent, pourrait l’être la partie apicale m du mésomérite). DESCRIPTION D’'UNE RACE DE SCHIZOPHYLLUM MORELETI 12195 | Que serait alors la pièce dénommée « coxite » par Verhoeff (C)? 11 y a probablement lieu de la tenir pour une partie détachée de la hanche, tant en raison de la musculature qu’y a reconnue _ Verhoeff, que par suite de ses rapports avec le solénomérite. _ Quant à ce dernier, son origine nous paraît très évidente. Le _ solénomérite est l’homologue d’un sac coxal évaginé et diffé- rencié ; c’est une formation analogue à celles dont les Chordeu- _moïdes nous offrent de si remarquables exemples. So D En terminant, nous prions nos généreux collègues de trouver ici l’expression de notre vive gratitude pour nous avoir mis à même d'étudier d'aussi intéressants matériaux. * | Pau, 18 janvier 1921. PTT 196 R. DESPAX NOTE AU SUJET DES GLANDES. « RUDIMENTAIRES » DU CLOAQUE DES TRITONS FEMELLES Par R. DESPAX, Préparateur à la Faculté des Sciences de Toulouse. En 1890, HEIDENHAIN découvrit, chez certains Tritons femelles, des formations glandulaires, tubuleuses, situées dans l’épaisseur des parois du cloaque. Ces glandes sont en relation par l’une de « leurs extrémités avec des papilles épidermiques placées en arrière de la commissure des lèvres du cloaque, en dehors de Ia cavité cloacale. HEIDENHAIN constate leur extrême variabilité : leur nombre: varie suivant les individus, de même la largeur de la lumière du tube glandulaire ; cette lumière peut même disparaître, alors le tube se transforme en un cordon épithélial plein. Le canal excré- teur de ces glandes est toujours représenté par un cordon épi- thélial plein, sans pore excréteur discernable, elles sont donc dépourvues de communication avec l’extérieur. En raison de ces particularités, HEIDENHAIN admet que ces glandes ne sont pas fonctionnelles, que ce sont des organes rudimentaires, homo- iogues des glandes « abdominales » (Bauchdrüse) du cloaque des Tritons mâles; il leur assigne une origine ectodermique. | STIEDA (1891), n’ayant pas retrouvé ces formations chez Triton taeniatus, met la découverte de HEIDENHAIN en question. Celui-ci (1892) maintient ses dires à l’encontre des critiques de STIEDA; cette controverse provoque les recherches de A. v. ZUR MUHLEN (1893); elles confirment les données de HEIDENHAIN. DAUEN (1897) entreprend une étude détaillée de ces formations. ses résultats concordent avec ceux de HEIDENHAIN et y ajoutent certaines précisions. Il affirme de nouveau que ces glandes ne communiquent pas avec l’extérieur (p. 382), en conséquence, il lui paraît impossible d'admettre que, pendant la vie, les cellules de la paroï du tubule produisent une sécrétion particulière : elle ; ne pourrait trouver aucune issue (p. 388). Toutefois, en raison à. LANDES RUDIMENTAIRES DU CLOAQUE DLS TRITONS FEMELLES 197 éme ‘de l’extrême variabilité de ces glandes, cet auteur envisage la possibilité de trouver, dans l’avenir, chez des espèces exotiques de semblables glandes en communication avec l'extérieur (p. 382). Frappé par la variabilité du nombre de ces glandes, il dit expressément : « Diese sehr wechselnden Zahlenverhältnisse « zeigen mit grosser Deutlichkeït, das wir hier in der That ein « rüdimentäres Organ vor uns haben, welches von keinerlei « Bedeutung für den Organismus des weiblichen Kôrpers ist. » OPPEL (1904) résume les travaux précédents, mais rendant compte de ses recherches personnelles sur T'. alpestris, cet auteur mentionne des ouvertures de canaux excréteurs appartenant à ces glandes. J’ai retrouvé, chez la femelle de Triton (s. sg. Euproctus) asper Dugès, les formations glandulaires de HEIDENHAIN, mais elles présentent ici des caractères spéciaux qui méritent de retenir. l’attention. Le mamelon cloacal de la femelle d’E. asper diffère, par la forme, de celui des Tritons vrais; la forme générale du mamelon est celle d’un cône tronqué, sa base antérieure se place dans la région pelvienne ventrale, près de l’insertion des membres posté- rieurs; son sommet, dirigé vers l’arrière est tronqué; il porte l’ou- verture cloacale qui est très réduite comparée à celle des Tritons vrais. Des plis papilliformes s'élèvent sur les bords de l’ouverture, ils se continuent, en s’atténuant, sur les téguments externes du mamelon. La cavité cloacale forme un canal traversant le cône suivant son axe; sa portion terminale ne forme pas de véritable vestibule ou atrium cloacal, à l’inverse de ce qui a lieu chez les Tritons vrais. | Sur deux sujets fixés au Bouin, la région cloacale tout entière a été débitée en coupes sériées qui ont été colorées par l’hémalum- éosine, l’hémalum-éosine-bleu de méthyle, le van Gieson, l’héma- toxyline au fer de Benda, le mucicarmin de Mayer. La masse principale du mamelon cloacal est formée de plu- sieurs couches de tissus, riches en fibres musculaires lisses, inter- calées entre l’épithélium du canal cloacal et les téguments exter- nes; c’est dans l’épaisseur de ces tissus que se placent les glandes « rudimentaires ». Au nombre de quatre paires chez l’un des sujets, de deux paires chez l’autre, ces glandes sont disposées latéralement et symétri- _quement de part et d’autre du canal cloacal. | SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIx) 15 198 6 R. DESPAX Chaque glande est formée par un tube flexueux, terminé en cui _de sac dans la région antérieure basilaire du mamelon: de ce point, le tube glandulaire se dirige vers l’arrière, au voisinage de l’ouverture cloäcale il se rétrécit en un véritable canal excréteur qui traverse la peau et débouche, en dehors de la cavité cloacale, sur l’un des plis ridant les téguments externes. Le diamètre extérieur des tubes est de 125 à 200 # pour la partie glandulaire proprement dite et de 50 “ environ pour le canal excréteur, entre les deux se place une courte région inter- médiaire, le collet glandulaire, en raccord conique, mesurant de - 80 à 55 “ de diamètre extérieur. Le diamètre de la lumière du tube est de 60 à 110 # pour la portion glandulaire, de 25 à 15 # pour le collet et de 10 # environ pour le canal excréteur. La paroi du tube est formée de deux couches cellulaires, l’une interne épithéliale, l’autre externe conjonctive (fig. 1). L’épithé- lium glandulaire (E. g.) est du type cubique ou cylindrique très bas au voisinage du cul de sac antérieur, plus en arrière il devient nettement cylindrique. Ses cellules présentent à leur base un gros noyau ovoide, fortement granuleux; leur cytoplasme est très fine- ment réticulé, l’hématoxyline au fer de Benda permet d’y déceler la présence de très petites granulations brunâtres, plus abon- dantes à la partie supérieure de la cellule qu’à sa base. Dans la région du collet, les cellules épithéliales redeviennent cubiques et lé noyau o£cupe la majeure partie du corps cellulaire, dans le canal excréteur l’épithélium interne est plat. L’enveloppe externe du tube, recouvrant l’épithélium glandulaire est formé par une couche conjonctive, dont les noyaux, très aplatis (N. c.), sont placés au voisinage immédiat de la base des cellules épithé- liales internes. Des amas de pigment (P.) sont fréquents à la périphérie de l’enveloppe conjonctive. | La présence de granulations dans le cytoplasme dés cellules glandulaires paraît indiquer une activité sécrétoire propre, cepen- dant la glande est généralement vide, par places on observe dans la lumière du tube des amas, colorés en rose par l’éosine, qui peuvent être regardés comme un produit de sécrétion peu abon- dant. Le mucicarmin de Mayer ne colore électivement ni les cellules ni leur produit. La description ci-dessus, faite d’après l’un des nids con- corde, dans son ensemble, avec les données de DAUEN (1897), sauf _GLANDES RUDIMENTAIRES DU CLOAQUE DES TRITONS FEMELLES 199 _ en ce qui concerne le canal excréteur. La comparaison de la | figure 10 de cet auteur avec notre figure 1 ne montre que des - différences de détail, telles que la différence de hauteur des cellu- les de l’épithélium glandulaire. | . Les glandes du second individu, fixé en pleine période de rut et immédiatement après un accouplement, montrent d’impor- tantes particularités nouvelles. Les tubes sont de calibre plus irrégulier, leur constitution histologique reste la même; mais, par places, soit dans la région voisine du eul de sac (fig. 2), soit dans celle qui précède le collet (fig. 3) quelques cellules de l’épithélium 4 glandulaire prennent des dimensions considérables (C. s.), bien supérieures à celles de leurs voisines qui conservent les carac- _tères histologiques mentionnés plus haut. Dans les points où le tube glandulaire est d’un diamètre restreint, par exemple au voisinage du collet, l’augmentation de taille de ces cellules en- traîne l’excentricité de la lumière du tube (fig. 3, L.). | Ce remarquable accroissement de taille est dû à l'accumulation dans le cytoplasme de ces cellules d’un abondant produit de sécrétion qui les remplit entièrement. Ce produit, dans des coupes traitées par l’hémalun-bleu de méthyle-éosine, prend très vive- ET hrs ment l’éosine, il se conduit, à cet égard, comme le fait, dans les mêmes coupes, le produit de sécrétion des cellules des glandes à venin cutanées; dans les deux sortes de glandes l'aspect du produit sécrété est identique, dans toutes deux la masse du pro- duit. bourrant la cellule présente la même tendance à se frag- menter sous l’action du rasoir. | _ I semble donc possible de rapprocher ces grosses cellules sécrétrices des cellules géantes (Riesenzellen) ds glandes à venin cutanées. Ce rapprochement, inspiré par la similitude des pro- duits sécrétés, est d’autant plus intéressant qu’il vient corro- borer, en l’absence de toute étude sur le développement, l’opinion de HEIDENHAIN assignant aux glandes « rudimentaires » une ori- gine ectodermique. Malgré la variabilité du nombre de ces glandes, qui s’observe chez E. asper comme chez les autres Tritons européens, il semble que, chez cette espèce, ces formations soient restées fonction- nelles (au moins chez quelques individus). La présence de cel- lules sécrétrices parfaitement caractérisées, celle du canal excré- teur l’indiquent clairement. Le terme de glandes « rudimen- daires » employé par HEIDENHAIN ne leur convient donc plus, Fi .. 200. : CE R. DESPAX celui de glandes « accessoires » qui sert déjà à désigdér. leurs. homologues du cloaque des mâles doit lui être préféré. Index Bibliographique. 1897. DAUEN (J.). — Ueber eine rudimentäre Drüse beim weiblichen 1 Triton. Morph. Arbeiten, Bd. VII p. 366. + | 1890. HEIDENHAIN (M.). — Beiträge zur Kenntniss der Topographie se und Histologie der Kloaka und: ihrer drüsigen Adnexa bel den einheimischen Tritonen. Arch. f. mikro. Anat., Bd ns p.172 1892. HEIDENHAIN (M.). — Notiz betreffend eine rudimentäre Drüse bei den Weibchen der einheimischen Tritonen. Anat. Anz., Bd. VIII, p. 432. 1904. OPPEL (A.). — Léhrbuch der vergleichenden mikro. Anal. der Wirbelthiere, Theïl IV, p. 41. G. Fischer, lena. se 1891. SrrEpA (A.). — Ueber die Kloake und das Receptaculum seminis der weiblichen Tritonen. Thèse (Médecine) Kônigsberg. 1893. Zur MUHLEN (A. von). — Untersuchungen über den Urogenital- apparat der Urodelen. Thèse (Médecine), Jurjew (Dorpat). BE AO 2 Da SCT RE 5 ee Sn EE ; , à FA ns à < = FE Die ESS DS ES Glandes accessoires du cloaque chez la femelle de Triton (S. g. Euproctus) asper Dugés. — Coupes transversales des tubules glandulaires. Fi6. 1. coupe passant par la portion moyenne d’un tubule, l’épithelium glandu- laire présente l’aspect le plus fréquemment observé. — FiG. 2. portion d’un tu- bule voisine du cul de sac antérieur. — FiG 3, portion d’un tubule au voisinage du collet glandulaire, ces deux coupes montrent de grosses cellules gonflées par le produit de sécrétion. — C.s grandes cellules sécrétrices ; E. g. épithe- lium glandulaire ; L. lumière des tubules ; N. c. noyaux de l’enveloppe conjonctive de [a glande ; P. pigment. NEPAL ET A % le 15 Août 1866 ‘ <. TRIMESTRE. “ae RUE. ROMIGUIÈRES, 2 G. ASTRE. — Recherches sur les Mollusques er! su EE: RiBaur. — Notes sur ie Hemiptères- He e op} — L'armement des oi chez les Lithobies. Préparateur à la Faculté des Science V4 À ré à Les Me mbres de la Société sont : instammien 4 RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 201 _ RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE . : |. Aperçu sur la biologie des Mollusques dans les dunes de la rive gauche de l’Adour. — II. Considérations synthétiques sur la bio-géographie des dunes maritimes. —.III. L’accouplement de la Limace cendrée. — IV. In- fluence du séjour des navires en eaux saumâtres sur la navigation mari- time. — V. Planorbis lemnarum, nouvelle espèce de Pulmoné des eaux douces de France. — VI. Catalogue des Mollusques. recueillis. dans la région du confluent de l’Oise et de la Seine. — VII. La série de types conchyliologiques établie par l’abbé Dupuy pour le Museum de Tou- louse. — VIII. Recherches critiques sur Digyreidum Bourguignati Pal. Par Gaston ASTRE, Docteur en pharmacie, Licencié ès-sciences, Préparateur à la Faculté des Sciences, Assistant au Museum d'histoire naturelle de Toulouse. Aperçu sur la biologie des Mollusques dans les dunes de la rive gauche de l’Adour. L'importante série de dunes maritimes qui longe le littoral du golfe de Gascogne et dont le développement atteint une impor- tance si considérable dans les départements de la Gironde et des Landes, se termine sur le territoire de celui des Basses-Pyrénées, _à trois ou quatre kilomètres à peine au sud de l’embouchure de l'Adour. Elle est arrêtée en ce point par les affleurements des rochers du Nummulitique de Biarritz. Plus au sud, en effet, la côte est exclusivement rocheuse; car jusqu’à la frontière espa- gnole, on ne retrouve plus que de très rares monticules sableux isolés, par exemple à 1.500 mètres N. de Bidart, mais ce ne sont alors que de toutes petites formations locales ne participant plus au grand faciès dunaire du golfe de Gascogne. Les derniers témoins les plus méridionaux de cette si longue succession des dunes gasconnes se trouvent donc aux abords immédiats du sud de l'embouchure de l’Adour. Is y recouvrent SOC D'HIST. NAT. 1921 (T. xLIX) 16 202 G. ASTRE une sorte de quadrilatère, de deux à quatre kilomètres de côté. énviron, suivant le cas, et compris entre la côte de l'Atlantique et le coude que l’Adour dessine vers le nord, en aval de Bayonne, avant de se jeter dans l'Océan. | | À l’est, cette aire sableuse est limitée par la rive gauche de ce Matiquon (9 és Castillon CL! Falatsés de! fer E PidibN\ Pie & Chambre d'ARCUtf +0 hs SERRE PIARRITZ FiG. 1, — Limite méridionale des grandes dunes de Gascogne par la rive gauche de lAdour. v fleuve, dans la partie où il coule sud-nord; elle y commence en un point situé approximativement au tiers du chemin entre Bayonne et La Barre, au lieu dénommé Terroir de Blanc-Pignon. Au nord, c’est toujours le fleuve qui la longe, après le changement de direction est-ouest qu’il subit en face du Boucau-Neuf et qui le fait déboucher dans l'Océan perpendiculairement à la côte, en sens opposé aux courants du large, action à laquelle est dùû le phénomène de La Barre qui rend assez délicate l’entrée des navi- res voulant remonter le cours d’eau. À l’ouest, c’est la côte 1 ilomètres depuis La Barre de l’Adour jusqu’au début du littoral - rocheux, c’est-à-dire, jusqu’au commencement N.-E. des falaises de la Chambre-d’'Amour, situées elles-mêmes au N.-E. de la … Pointe Saint-Martin et du Phare de Biarritz. Les rochers qui en - ce point limitent les dunes appartiennent aux termes les plus - supérieurs du Nummulitique, Oligocène inférieur et Eocère tout à fait supérieur. Enfin au sud, ce quadrilatère grossier n’est plus 3 bordé, comme sur ses trois autres côtés, par une barrière hydro- » graphique naturelle; en effet, les dunes s'arrêtent sur leur bor- - dure méridionale suivant une ligne assez exactement dirigée ouest-est et qui part du commencement N. des falaises de la 4 - Chambre-d’Amour (aux environs du Moulin de Barbot et de Bour- . deiïlle) pour rejoindre, à quatre kilomètres à l’est, la rive gauche . de lPAdour, en passant à peu près dans le voisinage des lieux ei SR NT SP NOR ET SUN BE. ci ét Ci pb db RS Pr ea … dénommés Le Refuge, Portes, Roland, Harlio et Moulin-Neuf. Au sud de cette ligne, les dunes disparaissent et laissent la place « . à un sable formé de grains arrondis de quartz hyalin ou blanc, avec quelques paillettes de mica et une certaine proportion d'oxyde de fer; c’est le sable des Landes, considéré comme d’âge pléistocene. L’aire couverte par ces dunes gasconnes forme, en somme, ‘entre la boucle de l’Adour et l'Atlantique, une large presqu'ile, dont la ligne de tramways électriques Bayonne-Biarritz, par La | Barre, suit à peu près toute la périphérie, sauf du côté qui n’est pas limité par les eaux. Les seuls terrains avec lesquels ces ultimes dunes soient au contact ne se montrent donc que sur la limite sud de ces der- nières : grès calcaro-sableux et poudingues nummulitiques sur le littoral, sables pléistocènes des Landes dans l'intérieur des terres, et enfin, une toute petite terrasse d’alluvions récentes sur la rive gauche de l’Adour. Les dunes sont elles-mêmes formées * d’un sable quartzeux à grains soit hyalins soit blancs, avec une notable quantité de paillettes de mica et du fer, sous forme oxy- .. dée, comme dans le sable'des Landes; et aussi sous forme de traces de fayalite (2 Fe O, Si O2). Au point de vue géologique, elles repo- sent très probableñent sur un sous-sol formé par ces mêmes grès calcaro-sableux, avec intercalations de poudingues, qui forment les termes supérieurs du Nummulitique de Biarritz. En effet, l’affleu- rement de ces terrains éogènes, qui est au contact même de ces 204 ; dunes aux falaises de la Chambre-d’Amour, reparait localement 4 d’abord sur la rive droite de l’Adour au Boucau, ensuite, cinq ou . six kilomètres plus au nord, dans le voisinage de l’étang de Gar- 4 ros, à Ondres, près du château de La Roque, enfin, plus au nord « encore auprès des étangs d’Yrieux et d’Orx. Ils forment done des strates continues au-dessous des dunes maritimes modernes. S'il y a entre ces dernières et ces roches nummulitiques une for- : mation intercalée, celle-ci ne peut-être constituée que par une couche assez mince du sable pléistocène dit « des Landes ». Mais on comprend qu’il soit pratiquement assez délicat de dis- tinguer cette assise sous les dunes maritimes, d’abord, parce que les éboulis, qui se produisent constamment sur les tranchées qu’on peut faire dans un terrain aussi meuble, mêlent les deux formations, et ensuite parce que, même si on avait une section du sol bien nette, la grande similitude de ces deux séries de sables rend assez minutieux le tracé de leur niveau de démarcation. Les grandes dunes du golfe de Gascogne ont déjà été l’objet de nos recherches (1) au point de vue de la biogéographie en géné- « ral et de la biologie des Mollusques en particulier. Pour cette j étude nous avions choisi comme centre d’excursions la région où elles atteignent leur développement le plus normal et leur extension maximum, celle d'Arcachon. Nous avons voulu aug- menter encore plus le degré de précision de nos conclusions et voir les modalités que peuvent prendre, suivant les lieux, les quelques règles que nous avions déduites de nos observations dans la région arcachonnaise. Aussi, pour avoir une idée com- plète sur l’ensemble des dunes gasconnes, avons-nous été lon- guement examiner sur place les conditions du milieu et les consé- quences biologiques qui en découlent, non plus dans les contrées où ces dunes atteignent leur plus grande importance et se trou- vent dans le centre même de leur répartition, mais au contraire, « dans celles qui sont sur l'extrême périphérie de leur surface d’extension. Ce sont justement celles de la rive gauche de l’Adour que nous avons choisies dans ce but. L Toutes nos remarques antérieurement effectuées dans les dunes d'Arcachon s’appliquent exactement à celles de la rive gauche de l’Adour. Il n’y a à cela rien qui doive étonner, pu $ E (1) ous (Gaston). Biologie des Mollusques dans les dunes maritimes fran- çaises et ses rapports avec la géographie botanique, 1920. Thèse Doct. Pharm., Toulouse, 158 pages. G. ASTRE A TE mn Mn RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 205 qu’on connaît la grande uniformité de ce faciès géographique du - littoral gascon. Ce n’est d’ailleurs que l'application du principe : à causes sensiblement constantes, effets sensiblement constants. - Aussi n’aurons-nous pas à nous appesantir sur des observations - déjà formulées : renvoyant pour l’ensemble des conditions biolo- giques à notre mémoire de 1920, nous signalerons seulement les . quelques faits qui nous ont paru fournir de nouveaux rensei- RAR Le CL one EE, _ gnements. Comme pour la région arcachonnaise, les dunes du sud de La - Barre de l’Adour relèvent, au point de vue de la biogéographie des Mollusques et également des végétaux, du type de sériation que nous avons appelé parallèle. Les zones abiotique, oligobio- . tique, mésobiotique et pléistobiotique sont, dans leur ensemble, . disposées parallèlement à la ligne de rivage. La sériation parallèle . des aires biologiques est donc, pour toute l'étendue des dunes gas- . connes, une règle générale que viennent seulement déranger, par endroits, quelques accidents locaux. C’est ainsi que la main de _ l’homme, par ses constructions ou ses travaux, a causé, en cer- _ tains lieux, des perturbations dont la conséquence ordinaire est . de fragmenter cette sériation parallèle en une sériation vague- ment concentrique : les zones biologiques sont dans ce cas plus ou moins disposées autour d’un centre de végétation ou d’un lieu plus humide. Sur la rive gauche de l’Adour, les principales loca- hités où cette sériation parallèle a une tendance à passer au type concentrique sont les environs nord de l’'Hippodrome et du Séma- . phore, à cause des remaniements artificiels que les sables ont eu . à y subir, toute la région en bordure de l’Adour, à cause des usines . et des habitations et, enfin, la limite sud de ces dunes, à cause . des maisons et des cultures qui commencent à s’y établir. C'était _ là, au reste, une conséquence facile à prévoir a priori; la régu- _ larité et le parallélisme fondamentaux des zones biologiques dans les dunes de Gascogne commencent à s’atténuer dans les régions où ces dernières perdent leur originalité et leur individualité, là où elles touchent à leur fin. : _ Pour ce que nous avons nommé le premier corollaire de l’anhy- drobiose caractéristique du milieu dunaire, la lutte des Mollus- ques contre le dessèchement, la région au sud de l’Adour nous à . confirmé en tous points le mécanisme de ce‘besoin de s’élever que . présentent les espèces xérophiles de Gastéropodes (1). Les Helix (1) ASTRE (Gaston). Sur la nature physique de la cause qui, dans les dunes # l’avons observé dans les autres régions chaudes et sèches (1). AS £ 206 G. ASTRE des sous-genres Xerophila, Cochlicella, etc., se biotisaget au som-. met des tiges de Graminées ou autres végétaux, comme nous. Mais il se produit dans ces dunes un fait plus curieux, qui: vient étayer fortement les observations antérieures sur la ten:4 dance qu'ont ces Mollusques à s’éloigner du sol. En effet, à côté du Sémaphore situé au sud de l'embouchure _ de l’Adour, à proxi- | mité de La Barre, court sur le sable une voie ferrée remontant le“ bord du fleuve. Cette voie n’a pas un grand usage et dans le“ voisinage immédiat de l'Océan l’action des agents marins l'as mise dans un très mau- vais état. Or, sur ce rail, . on trouve des Helix baär- bara L. montés les uns sur les autres, générale- * ment au nombre de 2, quelquefois de 3. Nous $ n'avons pas remarqué : def fait analogue sur le sable . voisin. Le fait se com- à F1G. 2. — Ascension des Helix xérophiles les prend de lui-même: mal- L. uns au-dessus des autres, sur le rail métalli- gré la température éle-« | ue situé en aval du sémaphore, prés de vée que peut atteindre le 2 l'embouchure de l'Adour. É: Gr. ! sable sous-une vive inso- . lation, elle est toujours moins forte que celle d’un rail métallique insolé ou, tout au moins,“ comme le rail possède-une conductibilité calorique considérable- » maritimes, régit l’ascension des Mollusques le long des tiges à faible feuil- lage, 1921. Bull. Soc. Hist. nat, Toulouse, t. XLIX, pp. 162-164. 4 () Nous croyons utile de signaler, bien qu’il sorte du cadre de cette note, « un lieu où ce phénomène semble particulièrement visible, quoiqu'il ne diffère des cas communément observés que par le plus grand nombre d’indi- vidus qui y prennent part et par la plus grande régularité de cette ascen-« sion. C’est un peu en amont de Toulouse, entre les deux ponts d’Empalot établis pour le service de la Poudrerie sur les deux bras de la Garonne. La route qui, au milieu de cet établissement, traverse les deux ponts et qui va rejoindre la route d'Espagne un peu avant Braqueville est bordée, sur son « côté sud, d’une clôture formée d’un grillage métallique de plus de 2 mètres de haut supporté par une série de piliers en ciment. Pour peu que le temps soit frais, le très maigre gazon qui est au pied de la barrière en bordure de la route est littéralement rempli d’ « escargots »; que le temps devienne un « peu chaud et sec, on n’en trouve plus un seul sur le sol; ils sont tous groupés en innombrables grappes entre 1 m. et 2 m. de haut sur les minces mailles du grillage ou sur les piliers, au niveau des couches d’air plus renouve- lables et moins chaudes. EC é; 5: NC RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 207 ment plus grande que celle du sable, la couche d’air qui est immé- diatement à son contact atteint une température beaucoup plus élevée qu’au dessus du sable. On voit donc très bien comment Helix barbara a davantage besoin de s’éloigner de la couche d’air inférieure surchauffée et du sol également surchauffé dans le cas du rail d’acier que dans celui de la dune simple. Nous avons même observé et fait observer par des témoins, au cours du mois d'août 1921, un cas extrême qui nous a vivement frappé : sur ce rail, devant le Sémaphore, à 150 m. de La Barre, une pyramide ou petite co- lonne de six Helix, dont deux H. bar- | bara L. et quatre H. de la série Xerophila, | superposés les uns sur les autres et fixés | l’un sur l’autre par un épiphragme mem- braneux. Le besoin de s'éloigner du sol surchauffé ne peut être mis mieux en évidence que par cette observation, plus probante encore que toutes celles que nous avions pu faire. F1G. 3. — Helix barbara L. Pour ce que nous avons appelé le second corollaire de l’anhy- drobiose, le peuplement des dunes par les Gastéropodes xéro- philes, les dunes de la rive gauche de l’Adour confirment | pleinement nos con- | clusions antérieu- res, puisque les élé- ments les plus mar- quants de la faune malacologique de cette région sont les mêmes que dans la contrée arcachon- naise: Helix pisana Fic. 4. — Helix pisara Müll. Müll., H. barbara L.,;° 1. palavasensis Germ. et diverses formes de la série Xero- phila. En résumé, les observations effectuées dans l'extrême limite sud des grandes dunes maritimes de Gascogne sont entièrement d'accord avec les quelques généralités que nous avions pu dégager de la biologie malacologique de ces régions pseudo-désertiques 208 G. ASTRE dans les alentours du bassin d'Arcachon (1). Ces dunes du Sud- Ouest de la France possèdent, quant à la répartition des zones biologiques, une sériation parallèle, qui commence seulement à s’atténuer par endroits sur leur partie tout à fait frontière, pour 2 se morceler et passer un peu au type concentrique. Au point de vue de la lutte des espèces xérophiles con- tre le dessèchement, le cas des Helix observés sur le rail métallique voisin du sémaphore semble confir- variabilis submaritima palavasensis Mer: EAP plus la nature Drap. Lu TUE de la cause qui pousse les F1G. 5. — Helix du groupe Xerophila. Mollusques à s'éloigner du sol surchauffé. L’ascension de ces animaux soit le long des frêles tiges de Graminées, soit les uns sur les autres, paraît un procédé efficace pour leur permettre de moins subir la dessication; c’est quelque chose qui peut vague- ment évoquer l’idée d’un instinct ou d’une habitude acquise, nous ne disons pas d’un tropisme, car, comme la plupart des instincts, il peut exceptionnellement présenter des aberrations. Il Considérations synthétiques sur la bio-géographie des dunes maritimes. F Les études auxquelles nous nous sommes antérieurement adonné sur la biologie des Mollusques dans les dunes maritimes nous ont montré la disposition parallèle des zones biologiques sur les dunes de Gascogne, leur disposition concentrique sur celles des Flandres et, enfin, leuf disposition fragmentée ou chaotique sur celles du littoral méditerranéen du golfe du Lion. Les trois aspects ainsi présentés séparément par la biogéographie de cha- : (1) Une nouvelle série d’excursions dans la région arcachonnaise en sep- tembre 1921 ne nous a permis que de confirmer avec encore plus de rigueur les caractéristiques générales que nous avions formulées pour la biologie des dunes du golfe de Gascogne, à la suite de nos recherches de 1919. Ê NE. * L à } ” £ DR I ot Re _ RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 209 cune de ces contrées, parallélisme, concentricité et fragmentation, sont loin d’être des faits isolés et sans rapports les uns avec les autres. Leur rapprochement permet, au contraire, de formuler - quelques considérations synthétiques; celles-ci ne sauraient tou- . jours avoir dans les minimes détails une rigueur mathématique, parce qu’il faut tenir compte qu’en biologie les causes les plus | faibles peuvent déterminer une action perturbatrice non négli- geable; mais elles n’en sont pas moins évidentes lorsqu’on exa- . mine une dune un peu étendue et a fortiori un ensemble de dunes. : Ce sont ces conceptions seules qu’une longue étude sur le terrain permet de formuler et ce sont également elles seules qui per- . mettent de se reconnaître dans la complexité de ce milieu spécial. - De tous les facteurs physiques sous la dépendance desquels - sont les dunes, ceux qui intéressent principalement la, biogéo- graphie forment deux séries très distinctes, les uns sont d’édifi- . cation et d’homogénéisation, les autres sont de démolition et de fragmentation. Facteurs d’édification et d’homogénéisation viennent surtout - du côté de la mer, vents du large et amplitude de la zone de balancement des marées. Plus la surface découverte deux fois par jour par le mouvement des marées sera vaste, plus sera srande la quantité de sable desséché dans l'intervalle et plus les dunes limitrophes auront alors de chances d’atteindre un impor- _ tant développement. Ce sont, en effet, les vents marins q'ii pous- seront vers l’intérieur des terres le sable des plages. Dans les régions où ces vents sont de grande amplitude et de persistance régulière, les chaînes sableuses dont ils constituent le véhicule auront nécessairement une topographie assez homogène et une disposition quelque peu parallèle à la côte. Ce n’est que lorsque les vents marins soufflent en tourbillons que leur action n’a plus . la même constance. PR MTS PRE RES MERE nr de à Te - Facteurs de démolition et de fragmentation viennent, au con- - traire, généralement du côté de la terre. Sans compter l’action directe de l’homme qui, par ses constructions, ses cultures et ses grands travaux arrive à prendre pied dans ces lieux initialement presque désertiques, la principale cause perturbatrice doit être - attribuée aux vents continentaux dont l’action est antagoniste . de celle des vents marins. Pour les dunes qui n’ont qu’une très - légère hauteur et dont l’alimentation en sable est très faible par # suite du peu d'amplitude des marées, les fortes vagues des mo- 210 G. ASTRE ments de tempête peuvent parfois aussi contribuer à leur démo- ; lition. Mais, en général, malgré quelques petites actions secon- Ÿ daires, on peut dire avec assez d’approximation que les facteurs . marins sont des facteurs d’édification de la dune et les facteurs ! 3 continentaux sont ceux de démolition. “, Toute la biogéographie résulte de l’antagonisme de ces deux. séries de causes. Si, en effet, la topographie des dunes est une. conséquence essentiellement dynamique de cette opposition, la répartition des zones biologiques évolue suivant une progression dynamique analogue. | Les quatre zones élémentaires que nous avons dénommées abio-. tique, oligobiotique, mésobiotique et pléistobiotique ne se distri- buent pas de la même manière sur toute la surface des sables maritimes français. Ces divisions, que nous avons établies pour la répartition des Mollusques terrestres et qui s’appliquent, avec en somme peu de changement, à celle des végétaux, présentent, suivant les lieux, une disposition dont le hasard ne saurait être rendu responsable. 1) Dans les régions où les facteurs marins sont dominants et où les facteurs perturbateurs continentaux sont de très faible « importance, les chaînes de dunes présentent une morphologie peu tourmentée, la sériation des zones biologiques affecte une disposition plus ou moins parallèle à la côte. C’est ce que nous avons nommé une sériation parallèle, essentiellement caractérisée par ce fait que toute zone biologique, faisant partie d’une succes- sion régulière, est précédée du côté de la mer par une zone moins biotique et suivie du côté du contirient fertile par une plus bio-. tique. C’est le cas des parties les moins tourmentées des dunes de Gascogne (1-2). Si les éléments perturbateurs ee ou endogènes commen- cent à faire sentir leur présence, la dune est légèrement remaniée. et le parallélisme des zones biologiques devient moins net, il tend à se fragmenter; c’est ce qu’on peut observer sur la péri- FS, age for pad au Pare de Nr tie CHE dt: céTstidertét ut ' ua à PR Te ES Lee DUT CA. A A CE SUN (1) ASTRE (Gaston). Biologie des Mollusques dans les dunes maritimes » françaises et ses rapports avec la géographie botanique, 1920. Toulouse, . 158 pages. Thèse Doct. Pharm. (2) AgsTRE (Gaston). Sur la biologie des Mollusques dans les dbnés mari- | times françaises et ses rapports avec la géographie botanique, 1920. Comptes « rendus hebdomadaires des séances de l’Académie 1e serre IL pp. 678- 680 (11 octobre 1920). I NN SEE 2 7] > ot "rs -(sopnuop sajqes) opre no onbuoiqe auoz = SI9AIP SO] JUESTNEWIUIS sonbrioo} S2ANSIA 9 ‘914 *SAJIPUL S2P JUOUIAIUE]EG 2P 207 Le *sopruny suolsoy ‘onbrnoiqgoysiaid euo7 RER + — DRE UE eo S a a *u01}2]9$94 9p soujuer) “onbroiqosaut ou0z RE $ EN MER UE A NN ‘SASIRDUEIF SOUWIIJIIBU SOUNP S2[ SUEP m z . Ô ROUEN ES Ca | Fi = eJaiuiard ep no ‘uolje}9$9A ep Sejuao sop sinoquore Sap no ‘onbljo1qoft[o au07 A SonDISO[O9BIUU-OIŒ SaU0Z S2P UOTETI9S 9p SodA} & 4 ee e) < AR \ “ogquauBbvi] Uor]P119S ‘III *anb11JU90uU09 UO1JD1IOS ‘II "22110104 UO1DI9S :T LPS CRE] ‘y RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D 212 G. ASTRE phérie des dunes maritimes de la rive gauche de l’Adour (1). 2) Si ces éléments perturbateurs continentaux prennent de : ru plus en plus de vigueur, l’action des facteurs régulateurs marins produit des effets moins homogènes; les zones biologiques se disposent suivant une sériation concentrique, caractérisée par ce fait que toute zone moyennement biotique est entourée par une zone moins biotique et entoure elle-même une qui l’est davan- tage. Les grandes dunes maritimes de la Mer du Nord appartien- nent à cette catégorie (2). Il n’est pas difficile de se rendre compte que cette concentricité provient d’une rupture du parallélisme initial des zones; les causes de démolition endogènes ou terrestres ont fragmenté les bandes parallèles fondamentales en une série de tronçons, autour desquels la nature vivante a recommencé sa lutte patiente pour la conquête du sable, par l’irradiation progressive de son aire d'extension autour de ces tronçons élémentaires. D'ailleurs, à l’appui de cette manière de voir, on peut trouver toutes les étapes intermédiaires qui la confirment. 3) Enfin, si l'importance des facteurs marins réguliers diminue en même temps que celle des facteurs perturbateurs continen- taux augmente, l’homogénéité initiale est détruite. Les zones biologiques ne sont plus alors en apparence disposées suivant une progression régulière; c’est ce que nous avons nommé séria- tion fragmentée ou chaotique, individualisée par ce fait qu’une zone biotique peut ne pas se trouver encadrée par les zones dont le degré biotique est immédiatement voisin du sien et en ce que la progression régulière d'intensité croissante de vie n’est plus respectée. C’est la dernière étape de perturbation que puisse présenter la bio-géographie de ces régions littorales. Les petites dunes médi- terranéennes du golfe du Lion (3) en sont le meilleur exemple. Leurs causes d’accroissement sont très faibles, puisque la Médi- (1) ASTRE (Gaston). Recherches sur les Mollusques terrestres et. d’eau douce. — I. Aperçu sur la biologie des Mollusques dans les dunes de la rive gauche de l’Adour, 1921. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Tou- louse, t. XLIX, p. 201-208. (Note précédente.) (2) Cf. les deux travaux mentionnés à propos des dunes de Gascogne. (3) AsrRE (Gaston). Contribution à l’étude de la répartition des zones bio- logiques sur les dunes méditerranéennes du golfe du Lion, 1921. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences, t. 172, pp. 1120- 1123 (2 mai 1921). 4 Î 2 à 4 É # RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 213 À 4 , Û 1 , » ° . terranée, pratiquement sans marées, ne découvre deux fois par jour qu’une plage peu étendue et le sable que le vent pourrait ainsi arracher ne saurait, dans ces conditions, permettre l’édifi- cation de formations sableuses notables. Les causes de pertur- bation sont, au contraire, très fortes, à cause de la violence des vents de terre et aussi beaucoup plus rarement des fortes vagues qui, à cause du peu d’élévation des dunes, peuvent arriver à enta- . mer ces monticules par endroits. Cette sériation fragmentée ou chaotique qui, au premier abord, semble n’être que l’expression d’un chaos, représente en réalité le dernier terme de dégradation de la régularité des zones biolo- giques. Au reste, tous les intermédiaires existent entre le mode concentrique et le mode fragmenté. Mais il n’est pas indispen- sable d’avoir sous les yeux toutes les étapes de transition pour retrouver dans les îlots bio-géographiques fragmentaires les té- moins d’une ancienne sériation concentrique. Par exemple, dans le cas représenté par la figure 6 (se rapportant à un terme chao- tique moyen), les deux parties mésobiotiques du centre appar- tenaient manifestement à une même zone mésobiotique; celle-ci était entourée par une zone oligobiotique, dont le morcellement a laissé subsister les trois îlots oligobiotiques disposés plus ou moins en cercle autour des deux îlots mésobiotiques. La concep- tion qui fait dériver la sériation fragmentée de la sériation concentrique est non seulement la seule qui permette de se recon- naître dans la complexité de ce milieu particulier, mais c’est -encore la seule qui soit généralement conforme à la réalité. En résumé, les quelques considérations précédentes laissent deviner le caractère essentiellement dynamique de la biologie des dunes maritimes. Dans ces régions, où le facteur physique prohi- bitif est surtout la sécheresse, avec l’anhydrobiose (1) qu’elle entraîne comme conséquence dans le domaine biologique, la complexité des relations organisme X milieu est particulièrement intense; mais celle-ci peut se ramener à deux séries dynamiques, qui sont toutes les deux presque exclusivement en relation directe avec l’anhydrobiose. (1) ASTRE (Gaston). Sur la nature physique de la cause qui, dans les dunes maritimes, régit l’ascension des Mollusques le long des tiges à faible feuil- lage, 1921. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, t. XLIX, _ pp. 162-164. 214 G. ASTRÉ | à rot D'une part, ainsi que nous l’avons vu dans un travail antérieur, 2 les êtres vivants s’y répartissent en quatre zenes, abiotique, oli- gobiotique, mésobiotique et pléistobiotique, 2n ‘Jlant des lieux vraiment désertiques et desséchés à ceux où la vie rencontre, au contraire, les conditions d'humidité et de nourriture les plus favo- | rables à la majorité des organismes. De plus, en faisant pour le moment abstraction des causes externes de perturbation, chaque zone tend à s’accroître dans une certaine mesure vers la partie aride et à passer à un degré de densité biologique plus grand, ne serait-ce que par l’accumulation des débris végélaux qui, à la longue, peuvent recouvrir le sable d’une mince couche d’humus et faire ainsi disparaître le caractère désertique du lieu. De la sorte, une zone oligobiotique aura tendance à devenir mésobiotique, une zone mésobiotique aura, à son tour, tendance à devenir pléisto- biotique, à supposer pour l'instant que l’action des êtres vivants soit seule à considérer. C’est là une première progression dyna- mique, correspondant sensiblement à ce que certains auteurs nomment phases de consolidation de la dune. se Fr 1 Mais, d’autre part, il n’y a pas que le côté organique à consi- ; dérer dans le complexe; le milieu physique s’oppose ici pour une $ grande part à la libre extension des êtres vivants, c’est lui qui « régit directement la disposition des zones biologiques, et les quel- À ques considérations exposées sur cette répartition ont eu préci- à sément pour but de montrer la progression dynamique qui relie l la zonation parallèle à la zonation chaotique. La sériation des zones biologiques est d'autant plus parallèle et homogène que” l'intensité des facteurs régulateurs marins est plus grande et celle î des facteurs perturbateurs terrestres plus négligeable. Elle com-. mence à être morcelée et passe par le stade concentrique sur les 2 littoraux où l’action des premiers diminue et celle des derniers Ë augmente. Elle est, enfin, d'autant plus fragmentée et chaotique que les premiers continuent à perdre de leur importance et que ce È sont les derniers aui deviennent dominants. Il y a entre l’afjai- blissement de l’action des éléments régulateurs marins par rapport à celle des éléments perturbateurs terrestres d’une part, et la fragmentation plus complète des zones biologiques une pro- gression croissante des plus nettes. Il n’est d’ailleurs pas difficile de se rendre compte que cette hétérogénéité progressive de la bio- géographie des dunes ne fait, en somme, que suivre de près l'augmentation de complexité du relief physique, qui est ayant ro te nes the RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 215 tout, et plus que tout, sous la dépendance directe des facteurs climatiques littoraux. Ces deux progressions dynamiques sont celles qui rendent manifeste VJimportance de la dessication et de lanhydrobiose, comme élément physique primordial de la biologie des dunes. . Rappelons simplement pour mémoire, ainsi que nous l’avons SOL A _ antérieurement indiqué, que: 1° les modes d’adaptation des êtres vivants et 2° la composition de la faune y sont des corollaires immédiats de cette anhydrobiose. Enfin, en se remémorant l’ac- tion de quelques facteurs physiques accessoires, moins impor- tants que la facilité de dessication (luminosité, salinité, etc.…), on aura traté les grands traits de la biologie des Gastéropodes terrestres sur les dunes maritimes. = III L’accouplement de la Limace cendrée. « La direction générale imprimée depuis longtemps à l’étude « des Mollusques terrestres et fluviatiles n’est guère propre à perfectionner la connaissance de leur vie. Draparnaud se plai- « gnait des conchyliologistes ses contemporains, qui s’arrêtaient « à l'enveloppe, sans daigner jeter les yeux sur l’habitant. A « combien de naturalistes de nos jours, même distingués, ne pourrait-on pas adresser le même reproche? « Il est sans doute important de rassembler des coquilles, de (es décrire des formes, de compter des tours de spire, de mesurer « des ombilics, de louper des stries, des écailles et des poils... « Il est utile, très utile de circonscrire les espèces, de formuler a leurs diagnoses, de comparer leurs têts, de les rapprocher ou 2m CS Cl CN « de les éloigner, de les grouper en familles, en genres, en « sections; de distinguer leurs variétés, leurs sous-variétés, voire « même leurs monstruosités..... Mais, je le demande, doit-on faire « consister toute la malacologie dans ces recherches si souvent « minutieuses, dans ces études d’enveloppe? Cette science n’offre- « t-elle rien de plus compliqué, de plus instructif, de moins sec, « de plus élevé, de plus philosophique? Les coquilles ne sont- « elles pas une simple partie de la peau de l’animal, et cet animal « n'a-t-il pas un admirable organisme, des besoins plus ou moins TR € 216 . G. ASTRE « vifs, des passions plus ou moins fortes, des mœurs particu- « lières? Ne joue-t-il pas un rôle déterminé dans l’écon !‘e de « la nature? » e- k Ces reproches, que l’on pourrait croire formulés de : :s der- “ nières années, datent cependant de 1855. C’est, en effel en ces termes que, dans l’Introduction de son Histoire natur le des È Mollusques terrestres et fluviatiles de France, A. MOQUIN !'ANDON se plaignait des préoccupations trop exclusivement conch yliolo- giques des naturalistes de son temps. DRAPARNAUD et MoQuiN-TANDON sont passés, et l’éthologie des Mollusques est encore loin d’être connue avec le ere de pré- cision qu’ils lui avaient souhaité. L'observation de l’accouplement des Gastéropodes non testacés, en plus de l'intérêt intrinsèque qu’elle présente par conséquent pour la connaissance des mœurs des Mollusques, encore si imparfaitement étudiées, est, en outre, susceptible d’apporter quelque lumière sur les familles des Arionidés et des Limacidés, qui sont complètement à reviser sous le rapport de la classi- fication. Il est probable que, dans un groupe actuellement aussi confus, des caractères éthologiques peuvent venir contribuer à éclaircir le jugement sur les validité ou non-validité des nom- breuses divisions taxonomiques qu’on a malheureusement fon- dées trop souvent sur des particularités fugaces. Le genre Arion, si voisin du genre Limax, et dont l’autonomie a été si longtemps contestée, n’aurait-il pas, par exemple, en plus des caractères anatomiques d’absence de limacelle et de carène dorsale, de présence d’un pore muqueux caudal, de position antérieure du pneumostome, etc, un caractère éthologique permettant de trouver dans l’acte de l’accouplement un argument de plus en faveur de cette séparation naturelle? On sait que de telles études de mœurs peuvent, dans quelques cas, fournir de bons renseignements sur les affinités de certains êtres vivants. L’entomologiste Léon Dufour ne s’émerveillait-il pas devant la perspicacité du Cerceris bupresticide, qui choisit ses victimes uniquement parmi les Coléoptères appartenant aux espèces du vieux genre Bupreste? « Quel prix Latreille n’auraïit-il pas attaché au suffrage de ce Cerceris en faveur de la méthode naturelle! » | Nous avons eu l’occasion d'observer l’accouplement de la grande Limace cendrée : Limax cellarius D’Argenville = Limax NT Er ADR k PL SAN Ve UE IÉRCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 217 _ maxi pus Linné — Limax cinereus Müller, chez des individus appartènant à la variété à cuirasse tachetée : Limax cinereus var. 7 /fuüller = Limax maximus var. B Noulet — Limax maximus . var. cælarius passant à var. serpentinus Moquin-Tandon. . Ce mollusque est la Grande Limace ou Limace cendrée ou _ encor Ja Grande Loche grise, commune dans la région toulou- Fe saine,-sous les pierres des puits, dans les lieux humides ou le long des murs. Le Jardin des Plantes, le Calvaire, Pech-David, Lafouguette, Braqueville, Clairfont et Bourrassol sont quelques- uns des points où il est le plus aisé de la rencontrer à Toulouse. C’est une des espèces les plus répandues de l’Europe, où elle se trouve depuis la Norwège, la Suède et même l'Islande jusqu’en Espagne et en Italie. Elle est même naturalisée en Amérique, dans la région du Texas. Les recherches de M. BourTaN ont établi tout récemment que cette grande Limace cendrée est, contrairement à l’opinion vul- gaire qui fait de toutes les « Limaces » des animaux nuisibles à l’agriculture, un animal carnassier, nullement végétarien, atta- quant même les autres espèces de Limaces et d’Arions. C’est, par conséquent, un Mollusque qui, s’il a quelques rapports avec l’éco- nomie humaine, doit être rangé dans la catégorie des auxiliaires plus ou moins indirects de l’homme. Notre observation a été faite sur des animaux de forte taille, ayant une douzaine de centimètres de longueur au moment de leur extension. Elle a été effectuée dans la banlieue de Toulouse, à Lafourguette, sur un mur exposé au Nord-Est, à environ 75 cen- timètres d’élévation au-dessus du sol, le vendredi 10 septem- bre 1920, par temps orageux, mais un peu frais, car il était tombé quelque pluie dans la nuit précédente. D’après le cas que nous avons observé, la réalisation de l’acte de la reproduction se fait suivant cinq phases successives. 1° PÉRIODE DE RECHERCHES, pouvant durer plus d’une demi- journée et pendant laquelle les deux animaux rampent dans le voisinage l’un de l’autre, se rapprochant, mais sans prendre réellement contact. Il est probable que la longueur de cette phase est essentiellement variable et qu’elle peut même devenir extré- _mement courte. 2° PÉRIODE DES EXCITATIONS PRÉCOPULATRICES, pendant la- quelle se manifestent les vraies caresses de l’amour, s’il est permis d'employer ce mot en parlant de ces animaux. Elle dure environ SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIx). 1 218 2ù | 6. ASTRÉ tinctes : a) Phase de l’enroulement en tn" double, les deux Mollusques s’enlaçant l’un autour de l’autre, pendant qu’ils commencent leurs caresses; b) Phase de la descente en spiraleramiPerire mité d’un cordon muqueux, pendant laquelle se mani- festent les véritables excitations spasmodiques. C’est alors que la vitalité atteint son plus grand débordement. 3° PÉRIODE D’ACCOUPLEMENT PROPREMENT DITE, durant une di- zaine de minutes; les organes génitaux font saillie et la fécon- « dation a lieu. 4° PÉRIODE DES EXCITATIONS POST-COPULATRICES, persistant à peine une minute, mais pendant laquelle les agacements sexuels, qui s'étaient très fortement apaisés au moment de l’accouple- ment proprement dit, reprennent une vivacité éphémère. Le cou- ple se détache, l'acte de la génération est fini. 5° PÉRIODE DE SÉPARATION : les deux Mollusques s’éloignent l’un de l’autre, mais avant de partir l’un des deux dévore le cordon muqueux qui avait servi à leur suspension. Le C’est depuis le matin que les deux Limaces semblaient se rechercher, marchant l’une à la suite de l’autre, mais à quelque distance, se rencontrant parfois, s’éloignant par instants, puis revenant mais sans jamais prendre réellement contact. A peine se contentaient-elles de suivre par intermittence la trace laissée : par chacune d’elles, flairant et léchant ce mucus par intervalles. D'ailleurs leur sécrétion de mucus était très abondante, ce qui a lieu chez tous les Limaciens au moment de leur rut. Peu à peu cependant elles finirent par se rapprocher dans leurs déplace- ments et le cercle de leurs évolutions se rétrécit de plus en plus. Ce n’est qu’assez tard, dans l’après-midi, que la plus bas placée arrive à rejoindre l’autre qui, à ce moment, se déplace vertica- lement le long du mur. Elle vient appliquer sa bouche contre la partie postérieure de la première, sur le côté droit, en dessous de la carène caudale, tout près de l’extrémité, et reste quelques instants à la lécher ou peut-être même à la mordiller. Dès le début de ces tous premiers préliminaires, les deux animaux ont leur pneumostome ou orifice respiratoire très largement ouvert, envi- ron 4 mm. de diamètre. cinq minutes et comprend deux phases successives bien dis-. Fe ei ss ÉD R L . ER RE RE Lg A LE AR RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 219 A partir de ce moment les deux Mollusques s’arrêtent dans leurs déplacements, et la PREMIÈRE PHASE DES EXCITATIONS PRÉ- COPULATRICES Va commencer. La première Limace, peu de temps après que l’autre a rejoint son extrémité caudale, se retourne en arc de cercle, vient appliquer sa tête au- près du cou de l’autre en constituant ainsi une sorte d’anneau. L’anneau vivani formé par la première Limace se soulève alors dans sa partie médiane, en arrière de Ia cuirasse: la deuxième profite du pont ainsi formé pour s’y glisser aussitôt en dessous, en avançant légèrement, puis se re- tourne autour du corps de la première, rappro- che sa tête de sa partie caudale pour consti- tuer un deuxième an- neau pris dans le pre- HT. IL en résulte la for- mation d’un DOUBLE ANNEAU, réalisé par les deux Limaces enrou- lées l’une dans l’autre F1G. 7. Premières phases des excitations précopu- latrices. De I à VI enlacement en anneau double, De VII à IX enlacement en spire. et rapprochées surtout par leurs parties caudales qui sont con- tigués. C’est alors, après ces premiers enlacements, que les ExCITA- TIONS VIOLENTES vont commencer. C’est maintenant, en effet, que débute la véritable période spasmodique, celle qui va se traduire par une DESCENTE EN SPIRALE. Les deux animaux en- roulés se retournent trois ou quatre fois sur eux-mêmes, en glissant l’un autour de l’autre, d’abord lentement, puis vite, sans ee SRE DT 270 AO M AN ER 220 G: ASTRE abandonner pour cela la disposition en anneau et sans quitter le mur contre lequel les retiennent seules leurs extrémités cau- dales juxtaposées. La sécrétion de mucus devient des plus abon- dantes; c’est alors un liquide visqueux, mais assez fluide et transparent. Les extrémités postérieures restant toujours réunies et appli- quées contre le mur, chacune des deux Limaces s’enroule une deuxième fois autour de l’autre, et le double anneau initial se transforme en une double vrille ou double spirale de deux tours entiers, à enroulement sénestre, de droite à gauche par conséquent en approchant de la tête. Ainsi étroitement enlacées, elles se laissent choir la tête en bas au milieu des mouvements d’étreinte les plus intimes, puis abandonnant le contact du mur tombent dans le vide. Mais à ce moment on voit apparaître à ieurs extrémités postérieures jointes un gros cordon de mucus qui les retient au mur par la base et qui se déroule au fur et à mesure que les animaux s’abaissent; il semble même que la vitesse de chute soit réglée uniquement par la vitesse de dérou- lement de ce cordon mucique. En sept ou huit secondes à peine, « cet organe éphémère de fixation atteint 28 cm. de longueur. à Le cordon muqueux ainsi constitué possède donc, lorsqu'il a É tout son développement, une longueur de 280 mm. et un diamè- « tre de 2 mm. Fixé au mur par un empâtement basal très mince, de 2 à 5 cm. de largeur suivant les divers axes, il présente à son autre extrémité, au contact des corps des Limaces, un gros épais- sissement et une plus forte opacité, rappelant le globule muqueux . des Arions. Chacun des deux animaux sécrète une partie du cordon, mais en raison de la juxtaposition intime de leurs extrémités posté- rieures les deux cordons se réunissent immédiatement en un Vpn LT EE LE cordon unique plus épais. La sécrétion de ce mucus spécial est un des problèmes les plus embarrassants à expliquer des diverses phases de l’accouplement. Tout se passe, en effet, comme si ces Limaces avaient une glande mucipare caudale comme les Arions. Le déroulement presque instantané d’un épais cordon de quelques décimètres de longueur fait immédiatement songer à une cavité ou glande spéciale qui renfermerait une certaine réserve de mucus. De plus, ce mucus ne ressemble guère à celui qui, en ce moment précis, est sécrété en abondance sur les téguments mêmes du corps : sa couleur est, + ess Fe La RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 221 en effet, jaune-ambrée assez foncée, sa consistance ferme, tandis que le mucus de glissement produit pendant cet enlacement précopulateur a presque la transparence de l’eau et possède une fluidité notable. Enfin, lorsque ce cordon est arrivé à la fin de son dévidement, il se termine par une masse muqueuse beaucoup plus grosse, solide, opaque et de couleur foncée, évoquant immé- diatement l’idée d’un globule muqueux. Ces trois faits feraient évidemment soupconner l'existence d’une glande muqueuse caudale, si l’on ne savait que cet organe spécial, si typique à la partie supérieure de la queue des Arions, fait défaut chez les Limaces. Il n’est guère possible non plus d’invoquer le rôle du système mucipare pédieux de Kleeberg, observé à la feis chez les Arions et chez les Limaces, d’abord en raison de la position infrabuccale de son orifice, ensuite à cause de son insuffisance. Il ne reste donc plus à envisager, comme ayant une importance probable dans la genèse de ce fila- ment, que les cryptes mucipares tégumentaires répandues sur la plus grande partie du corps et qui sécrètent le mucus de glisse- ment hyalin auquel nous avons déjà fait allusion. On est donc forcé d'admettre que les deux Limaces enlacées glissent à l’inté- rieur de leur gaine de mucus, leurs deux gaines hyalines se réunissant à leur extrémité caudale en un cordon unique, pre- nant une consistance plus épaisse et une coloration plus foncée. Mais cette explication ne saurait satisfaire entièrement l'esprit et il est probable qu’il y a dans la sécrétion de ce filament mu- queux un mécanisme insoupconné. La présence du système muqueux caudal des Arions avait amené Cuvier à songer que cette disposition physiologique était destinée à permettre à ces Mollusques de se suspendre aux divers corps. Or la réciproque ne serait-elle pas vraie? Cette faculté de suspension a été, en effet, rencontrée depuis lors chez de nombreux Limaciens, et l’obser- vation présente en montre une utilisation tout à fait spéciale. Puisque Limax cellarius en particulier possède la propriété de se suspendre dans quelques circonstances par un filament mu- queux aussi différencié, ne semble-t-il pas qu’il doive y avoir une disposition spéciale corrélative de cette particularité physiolo- gique ? Quoi qu’il en soit de l’origine de cette sécrétion, les deux Mol- lusques enlacés descendent, suspendus à leur cordon qui se dé- roule, une longueur de près de trente centimètres. C’est pendant | 292 G. ASTRE cette chute que se produit la véritable PÉRIODE D’EXCITATION SPASMODIQUE, avec une vivacité qui dérouterait les esprits les « plus avertis et que l’on n’oserait jamais soupconner chez des animaux en apparence aussi apathiques. Tout en restant intime- ment entrelacés, les corps glissent l’un dans l’autre, dans un véritable état convulsif, en décrivant chacun une spirale enroulée . dans la spirale de l’autre; ils vont jusqu’à se tordre sur eux- mêmes. La descente des deux animaux accouplés s’effectue donc suivant une spire régulière. Seules les têtes s’écartent de quelques millimètres pour se rapprocher ensuite, se mordiller, se lécher, se palper et se retirer à nouveau, puis recommencer leur manège. Les tentacules sont à demi rétractés. La cuirasse qui, chez ces animaux ne reste soudée au corps que dans sa partie postérieure, du côté du pneumostome, se détache du dos dans toute sa partie antérieure, se transforme en une lame plus ou moins hôrizon- tale, à bords ondulants, véritable aigrette ou panache doué dans l’air des mouvements les plus vifs et les plus rapides, donnant à l’animal un aspect des plus étranges, tel un peplum antique … flottant aux caprices du vent. L’orifice respiratoire reste toujours très largement ouvert, comme ïil semble convenir en un tel « moment, où l’exubérance de la vie entraîne nécessairement une « augmentation considérable des combustions intra-cellulaires. La sécrétion du mucus transparent atteint également son maximum : et facilite au plus haut point le glissement et le frottement dans : l’étreinte qui précède l’accouplement. Pendant que les deux Limaces descendent ainsi dans un sur- croît de vie exubérante une double spirale d’une trentaine de centimètres, le cordon muqueux qui les retient se déroule et, lorsqu'il est arrivé à sa fin, le couple s’arrête dans ses ébats. Le couple s’arrête-t-il lorsque la sécrétion du mucus est épui- sée, ou bien, au contraire, est-ce l’arrêt des deux animaux qui met fin à l’allongement d’un cordon susceptible d'atteindre de plus grandes dimensions? C’est ce qu’on ne peut nettement éta- blir. Mais il est probable que la descente cesse au moment où la sécrétion du mucus spécial est terminée, car la capacité sécrétrice n’est pas indéfinie; la production de mucus devient, en effet, extrêmement faible à la fin de l’accouplement, ce qui n’a rien qui doive nous étonner, en raison de la dépense considérable quien-a/éte faite Les corps toujours entrelacés, les deux animaux passent deux RE a RE MNT On ur nT DV D ET CUS: D _ RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 223 ou trois secondes à se flairer ou à se palper le cou; puis les têtes . s’écartent d'environ un centimètre, le mamelon génital commence à sortir. La période d’excitation est terminée, les corps restent Le immobiles, entrelacés, les têtes écartées. L’ACCOUPLEMENT PROPREMENT DIT Commence immédiatement. Chaque orifice génital, situé sur le côté droit du cou, en dessous et _en arrière de la base du tentacule supérieur droit, un peu avant la Fi. 8. Sortie des organes génitaux. cl - I. Position du pneumostome à la partie postérieure de la cuirasse et dila- 1 tation du pore génital sur le côté droit du cou, au moment de l’appa- | rition du mamelon génital. II. Premier contact des deux organes. IT à V. Etalement de l’organe génital en lame mince à crête ondulante. cuirasse, laisse émerger l’organe génital sous forme d’un mame- Jon blanchâtre, qui met environ cinq secondes à se dérouler en un organe cylindrique et flexueux de six centimètres de longueur. Arrivés à celte dimension, les deux organes battent l'air très rapidement en se cherchant, s’enroulent l’un sur l’autre, par leur - extrémité, de droite à gauche, c’est-à-dire dans l’enroulement . sénestre de même sens que celui qu'ont adopté les corps pour _ s’entrelacer. Sitôt au contact l’un de l’autre, les deux organes copulateurs - prennent un aspect spécial. Tandis que leur partie basilaire reste "+ PL LL PTE LATE PS Vie CS FE de UR ne 224 G. ASTRE cylindrique, leur extrémité s’épanouit en une lame mince terminée sur un ? de ses côtés par une sorte de crête ondulante ; l’organe ainsi développé atteint huit centimètres de longueur à partir de l’orifice génital. Ce sont “ les deux lames ondulantes qui entrent en rapport, s’enlacent en spirale sui-" vant deux ou trois tours, d’une ma-" nière si rapide et si intime qu’il est impossible d’en saisir le mécanisme" exact. Il semble, toutefois, que, sitôt } | qu’elles sont enlacées, les deux crêtes # | ondulantes continuent encore à s’ac- ; croitre pour permettre leur enroule- 3 ment plus prononcé, et la longueur 2 de l’appareïil génital externe doit être à ce moment de dimensions relative- ment considérables. : Le complexe génital externe ainsi 5 formé de deux organes semblables, ; suspendu au dessous des corps entre- lacés des Limaces, comprend done à deux parties cylindriques basales, « provenant chacune d’un orifice gé- nital, ayant environ une longueur de 20 mm. pour un diamètre de 5, et une partie commune sous-jacente, disposée suivant deux ou trois tours de spire aplatis, formée par la juxta-* position intime des crêtes ondulantes. Le tout est d’une coloration blanchä- tre nettement hyaline. A Aa SE ë À Pendant toute la durée de laccou- plement, les corps des Mollusques “ restent sensiblement immobiles. Seu- les les têtes bougent un peu, s’allon- | gent et se raccourcissent périodi-« quement; les bouches font des mou- 4 | vements d'absorption et de déglu- Ë Fig. 9. Accouplement proprement dit, tition. Malgré ce que dit Duverney. etes ni Res PE X À 1 &: & à RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 225 dans ses observations de 1708, nous n’avons pu, dans cette espèce, apercevoir d’ondulation marquée à travers les tégu- ments du cou : à peine apercoit-on un frémissement un peu rythmé, qui n’est assurément que la traduction interne des mou- vements effectués par la bouche. Les mouvements spasmodi- ques se produisent seulement dans la portion commune des crêtes ondulantes réunies; la spirale qu’elles forment se contracte et se relache dans ses diverses parties, suivant une sorte de vibration ondulatoire qui semble se propager le long de l’axe de la spire. On dirait un léger frémissement qui se transmet de proche en proche, successivement dans les deux sens. En même temps, les divers tours de spire se resserrent et se relachent périodi- quement, mais dans des limites assez faibles. Le véritable accouplement a duré dix minutes. Dans des espè- ces voisines, d’autres auteurs lui ont assigné une valeur de près de demi-heure. Âu bout de ces dix minutes, les deux Limaces reprennent leur vivacité pour se livrer à une DERNIÈRE EXCITATION, en se léchant et en se mordillant, pendant que la partie cylin- drique basale des organes copulateurs se rétracte. Puis quand les parties lamelleuses, toujours réunies, sont remontées par cette rétraction au niveau des orifices génitaux, elles se déroulent, se disjoignent, et une minute plus tard sont rentrées dans le corps des Limaces. Seul un mamelon génital persiste à faire au dehors une légère saillie de 3 mm. à l’extérieur du pore génital. Il est à remarquer que, tandis que ce mamelon n’était apparu qu’au moment précis de l’acte copulateur, il met quelque temps à ren- irer après que cet acte a été consommé. Une minute plus tard, les corps, toujours enlacés en spirale, commencent à se dérouler, pendant que les Limaces se font les _ dernières caresses, se flairent et se lèchent. Elles finissent par se séparer en deux anses, qui ne sont plus juxtaposées que par leur extrémité caudale. Les EXCITATIONS SEXUELLES POST-COPULATRICES sont terminées : elles avaient duré le temps nécessaire à la séparation. des# organes génitaux et à la disjonction de l’enla- cement des Limaces. Enfin, au bout de deux ou trois minutes, le complexe se sépare entièrement. L’un des deux animaux part. L'autre, qui était resté hé au cordon de mucus, en plaque l’extrémité contre le mur, s’en détache et part à son tour. Pendant toutes ces phases le pneumos- tome est toujours très fortement dilaté. UNE A PTE LE HR 226 G. ASTRE Quelques instants après, l’une des deux Limaces, qui s’était M déjà éloignée de quelques centimètres, revient sur le cordon muqueux fixé au mur, le suit sur toute sa longueur jusqu’à son « sommet de fixation, puis le parcourt en sens inverse en le dévo- rant. Cette absorption a duré un quart d'heure pour un cordon d’une longueur de 28 cm. La plus grosse portion du globule ter- minal seule persiste en amas, le Mollusque s’y attaque, puis l’abandonne, y revient à nouveau pendant quelques secondes, le quitte définitivement pour refaire sur le mur le trajet de l’ancien cordon et se diriger enfin vers le sol. La sécrétion de mucus est alors extrêmement faible, ce qui est facile à comprendre après la dépense qui en a été faite. Rappelons simplement que la ponte qui, dans cette espèce, se produit à la fin de l’été et au début de l’automne, a lieu à l’inté- rieur du sol dans une sorte de petite cavité. Les œufs, au nombre de 30 à 50, sont assez volumineux et ont un peu plus d’un demi- centimètre de grand diamètre : ovoides et jaunacés clairs, ils sont réunis en chapelet les uns à la suite des autres par leur enveloppe externe. Moquin-Tandon en a une fois rencontré qui étaient distincts. Les petits éclosent environ un mois après la ponte et sont adultes au bout de la première année. Redi, le fondateur de la parasitologie et, d’après lui, Lister à la fin du dix-septième siècle; Duverney, en 1708; Werlich, dans l’Isis d’Ocken en 1819 et, d’après lui, Férussac; Bouchard-Chante- reaux en 1838-1839 et, enfin, beaucoup plus tard, Guiart, sont les principaux auteurs qui aient publié quelques détails sur l’accouplement de certains Arions et Limaces. C’est à leurs tra- vaux qu’il faut s'adresser si l’on veut comparer notre observation actuelle sur la Limace cendrée avec ce qui se passe dans certaines espèces voisines. Mais à l'exception de l’étude très consciencieuse « de Guiart sur l’Arion rufus, les renseignements qu’on trouve à ces diverses sources se bornent, le plus souvent, à quelques lignes; même dans ce cas, ils sont très peu précis, très incom- lets, quand ïils ne renferment pas des inexactitudes et des contradictions et, parfois même, ils ne se rapportent qu'à des formes non identifiées. Aussi l’observation de l’accouplement est- elle entièrement à faire pour chaque espèce de Limaciens, si « l’on veut tirer l’éthologie malacologique de Fine dans laquelle elle est plongée. disais mé ROUTE en Vi mb je MARNE Ds Ce RE dep SQL Es 6 Ce SO ENTRE ve 2 En ne ON DANS Guy ATP EN RECHÈRCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 227 IV Influence du séjour des navires en eaux saumâtres sur la navigation maritime. Le commandant Vaquier, Lieutenant de vaisseau, dont les recherches ont enrichi depuis longtemps les Galeries zoologiques du Museum d'histoire naturelle de Toulouse d’un grand nombre de pièces très rares, nous a signalé, d’après son journal de route et ses souvenirs, un fait dont il fut le témoin en 1883 dans les mers de Chine et qui montre clairement l'influence qu’a sur la navigation la fixation d'animaux marins le long des carènes des navires. Aucune remarque de ce genre ne se rapporte à un cas aussi typique que celui dont nous avons pu préciser les cir- “constances à la suite des indications de cet officier de marine. Le service de la ligne de navigation d’Extrême-Orient de Îa Compagnie des Messageries maritimes fut longtemps assuré par des paquebots postaux partant régulièrement tous les quatorze jours de Marseille et ayant comme point terminus Chang-Hai, où ils stationnaient environ quinze jours. Deux paquebots annexes de la même Compagnie, ayant pour port d'attache Yokohama, venaient à Hong-Kong assurer la correspondance de la ligne principale Marseille-Chang-Haï avec le Japon; les itiné- raires étaient combinés pour que l’un des annexes se trouvât à Hong-Kong en même temps que le grand courrier rentrant à Mar- seille et celui qui en arrivait, les deux services, celui de retour et celui d’aller, passant à un jour d'intervalle dans ce dernier port, quand ils ne s’y rencontraient pas. Les paquebots de la ligne principale, à l’aller, après le station- nement à Hong-Kong et le transhbordement de la correspondance pour le Japon, laissaient cette possession anglaise de Hong-Kong, située à l'Est et bien au large au niveau de la rivière de Canton ou Tchu-Kiang, quittaient la mer de Chine méridionale en tra- versant le détroit de Fou-Kien entre l’île de Formose et les côtes de Chine pour pénétrer plus au Nord dans la mer de Chine orien- tale qu’il faut parcourir pour atteindre Chang-Hai. Tandis que Hong-Kong est situé en mer, Chang-Haï est sur un fleuve. En effet, à son embouchure dans la mer de Chine orien- 228 G. ASTRE tale, le Yang-Tsé-Kiang est encombré en son milieu par une série - d'îles qui le divisent en un canal du Nord et un canal du Sud; TU | HAN HE HFH FH MER DE CHINE ORIENTALE 7 [Tounc-Hai] À ! OCEAN PACIFIQUE MER DE CHINE MERIDIONALE [van- HAr] 0 LRU FLE EL de es | a hu | de . RP AE LEE RSI mi! F1G. 10. — Carte schématique des mers de Chine. 4 k À 4 à EM c’est sur ce canal du Sud, non loin de l’embouchure même, que vient se jeter, au niveau de Pao-Chan et de Wusung, en face des îles Bush, Middle et Small, le Hoang-Phu-Kiang, plus connu sur les cartes anglaises sous le nom de Wang-Poo, et qui est le fleuve + PPS EMA AT RER EE » ù: = Ré ie Li # FRET ANS - RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 929 . sur la rive gauche duquel est situé le port de Chang-Haï, à une vingtaine de kilomètres de son confluent avec le Yang-Tsé. * Hong-Kong se trouve donc dans des régions méridionales chau- des, en mer, tandis que Chang-Haï, sur une latitude plus élevée, est baigné par des eaux saumâtres et souvent à peu près douces à marée basse. C’est dans les conditions précédentes qu’en 1883 fonctionnait - le service, au moment des opérations navales, conduites par le - vice-amiral Courbet, qui n’avaient apporté aucun trouble dans la marche de nos paquebots. Pourtant, et c’était à l’occasion d’une _ action de l’Amiral sur l’archipel des Pescadores, qui se trouve à l’entrée du Canal de Formose, le « Sydney » arrivant de France . reçut l’ordre de ne pas continuer sur Chang-Haï et de terminer son voyage à Hong-Kong. Les réparations et le nettoyage qu’on avait l'habitude de faire à Chang-Haï furent effectuées à Hong-Kong où les ressources étaient d’ailleurs plus variées. Le navire resta donc dans les eaux de cette rade pendant les quinze jours d'attente réglementaire, plus le temps qui aurait été nécessaire pour aller à Chang-Haïi et en revenir, soit, au total, un peu plus d’une vingtaine de jours : il dut, notamment, supporter en rade un violent typhon, contre lequel il eut de la peine à lutter, ses machines étant alors dé- montées. Quand on appareïlla pour le retour, la vitesse devait être de 12 5 à 15 nœuds, mais il sembla que le navire se trainait un peu. On crût, au début, à une illusion, puisque tout était en parfait état à bord. Il fallut cependant se rendre bientôt à l’évidence; et, comme au départ de Hong-Kong les paquebots ont à passer entre de nombreuses îles, il fut facile, par repérage, de déter- miner exactement la vitesse : elle n’était plus que de 11 à 12 nœuds. I y avait donc un ralentissement de 1 nœud à 1 nœud et _ demi, en tenant compte, bien entendu, des causes perturbatrices des courants marins. On proïita, en mer, d’un calme plat, pour examiner l’hélice par l'extérieur, car on pouvait supposer que.la diminution de vitesse était due à ce que des filets de pêcheurs s’y étaient engagés, comme cela arrive fréquemment. On constata seulement que l’hélice de bronze avait perdu son poli et présentait de véritables incrustations. Arrivé à Saigon, le « Sydney » fut à nouveau sommairement MAUR AE DE Pa LES PEUR TE RENE EEE ACROSS n Hg 7 LT RTS RON 02 M NC MEN SE Hé: ee re 6e 2 RAS 230 G. ASTRE visité. La carène était complètement rugueuse à la main, toute 4 iapissée de petits coquillages et de divers animaux marins de : très faible taille qui y étaient intimément appliqués. On gratta l’hélice, mais on ne put gratter la carène; il n’y avait d’ailleurs pas à Saïgon à ce moment-là de bassin suffisant pour les grands navires. | Comme les officiers de marine les plus avertis savaient qu’à « Syngapour des plongeurs malais s’employaient à gratter les co- « ques des petits navires cotiers, on songea à eux pour voir s'ils ne pourraient pas remédier, au moins en partie, au retard du paquebot. On en commanda d’avance une équipe, et lorsque le « Sydney » pénétra dans le port de Syngapour, sur l’appontement se tenaient prêts un certain nombre de plongeurs malais munis de « Noix de Coco » coupées en deux et qui leur servaient | d’écuelle pour gratter. Ils firent immédiatement une installation de cordes pour descendre jusqu’à la quille, et après s’être fermé _les narines en se les pinçant avec un morceau de bois fendu par le milieu ils plongèrent-et procédèrent à leur travail de nettoyage. Le « Sydney » resta vingt-quatre heures à Syngapour. Quand il en partit, on crut que la vitesse était un peu moins ralentie, mais on s’aperçut bien vite qu’on avait pris ses désirs pour des 4 réalités; l’amélioration de vitesse, s’il y en avait une, était inap- préciable et n’était guère que de l’ordre de 1/10° de nœud. Le procédé des plongeurs de Syngapour ne pouvait avoir d’efficacité pratique que pour de petits vapeurs côtiers : le grattage était tout à fait insuffisant pour les gros navires. L'arrivée à Marseille ne se fit qu'avec un retard considérable et c’est alors seulement que le « Sydney », comme après chaque « voyage, passa au bassin pour le nettoyage complet de la carène. Tout ce ralentissement provenait de ce que le stationnement prolongé du paquebot avait eu lieu à Hong-Kong, au lieu de Chang-Haï : les conditions biologiques de ces deux ports n’étaient pas du tout les mêmes. Un séjour de deux semaines à Chang-Haï, au point de vue de la propreté de la carène, équivalait presque, et sans qu’on y pensât, à un passage au bassin : les quinze jours d’immobilité dans ce port plus septentrional et situé sur un fleuve ne permettaient pas le développement de la faune d’eau de mer. Et même, non seulement la faune marine ne pouvait s’y déve- lopper, mais encore elle était tuée en grande partie par la nature saumâtre, et même presque douce, des eaux de ce port. — Au Ë tar RÉCHÉRCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 231 contraire, les vingt et un jours de stationnement dans les eaux marines chaudes de Hong-Kong ne pouvaient qu’aggraver l’en- . vahissement de la carène et laisser les parasites dans les meil- _ leures conditions de développement possibles. Trois semaines avaient suffi à rendre les tôles immergées rugueuses, par suite de cette abondance d'êtres vivants, au point d'augmenter consi- dérablement le frottement de l’eau et de ralentir sensiblement Ja vitesse quand le navire se remettrait en marche. En résumé, cette observation nous montre : 1° La rapidité de prolifération de la faune marine dans les . mers chaudes, puisque peu de temps suffit pour que la carène soit entièrement recouverte d’êtres vivants, lorsque le navire reste immobile à Hong-Kong. $ _ 2° Le ralentissement considérable de vitesse qui en résulte pour - Le paquebot, lorsque la carène, au lieu d’être polie et lisse, est tapissée de coquillages et autres animaux marins. 3° L’utilité indirecte du séjour des navires dans les ports fluviaux dont les eaux douces ou au moins saumâtres s’opposent d’abord au développement de la faune marine et tuent ensuite celle qui était déjà appliquée contre le vaisseau et qui s’en déta- che alors en grande partie. Il y a ainsi disparition de toute la partie de la faune marine qui n’est pas pourvue d’une euryha- linité très considérable. Le stationnement des paquebots ou des transports dans des eaux non marines peut donc, dans certains cas, équivaloir presque à un passage au bassin. C’est une consi- dération qui est susceptible de présenter quelque utilité au point de vue des applications du génie maritime. re de FERA QU RE À OP CT MO ES 2» 2 pi V Planorbis lemnarum — nouvelle espèce de Pulmoné des eaux douces de France. Au cours de recherches dans la région parisienne, nous avons eu l’avantage de récolter des exemplaires de Planorbes présentant des caractères tels qu’il nous a paru difficile de les faire entrer dans une quelconque des espèces conchyliologiques de ce genre déjà signalées. De plus, les différences offertes par cette forme étant vraiment beaucoup plus nettes et beaucoup plus impor- 232 G. ASTRÉ tantes que celles attribuées ordinairement, comme ofdre de gran- « deur, aux variétés ou races locales, il nous a semblé juste de leur accorder une valeur spécifique. Ces coquilles, en effet, se distin- guent trop à première vue de toutes leurs voisines pour que l’on puisse commettre de confusion. C’est dans ces conditions que nous soumettons aux malacologistes la création d’une espèce nouvelle pour laquelle nôus proposons la dénomination de Plu- norbis lemnarum. | Nous ne voulons point donner ici au mot espèce le sens dogma- tique que certains nomenclateurs veulent lui imposer. Nous con- sidérons seulement cette nouvelle forme comme ayant taxonomi- quement la même importance que celles décrites comme espèces par la plupart des auteurs dans le genre étudié. On peut, en effet, la comprendre dans le groupe des formes se rattachant à l’espèce Planorbis umbilicatus Müll. À A. Diagnosis PLANORBIS LEMNARUM. — NC. sp. Testa sat magna, complanata, sed comparate elatissima, cujus altitudo tertiam diametri partem fere adaequat, supra concava et subtus; anfractibus quinque-septem, leñte progressiveque cres- centibus inter Planorbem umbilicatum Müller et vorticem Linné mediam tenentibus viam, inflatis, in superiori parte quam in infe- riori multo convexioribus; carinä inferiori valde, angulatä, quae. dilatato peristomate circa aperturam ad inframediam occupan- dam partem propensa videtur. Ultimus mediocris anfractus, ver- tricosus, cujus labrum laterale super carinam fere verticaliter erigitur, non vero obliquiter proximarum specierum modo, in finem dilatatus. Apertura obliqua, ovato-rotundata, super. cari- nam vix compressa. Peristoma simple, acutum, rectum et subcon- tinuum. Cornea, solidula, striata, clari coloris et perlucida. Animal nigrum, tentaculis infra ut aurantiü mali dicitur colo- ris, in medio nigris et in extrema parte subnigris. Long. : 3-4 mm. Diam. : 10-15 mm. Circa Pontesium (Seine-et-Oise), in tranquillis Isarae et Se- quanae vallium aquis invenitur. $ ÿ Fr * La ë FA & # D - 2e ru EE SAS Mers ERe à PAPA EE PH dt SE no EU APE Pc pe En AE cg ES re < 2 EÉSER + A LL dud T RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 233 Planorbe des lentilles d’eau. — Esp. nouv. Coquille assez grande, aplatie, mais comparativement fres _ élevée, d’une hauteur presque égale au tiers du diamètre, concave en dessus et en dessous. Cinq-sept tours, à croissance lente et pro- gressive intermédiaire entre celle du Planorbis umbilicatus Müiler et celle du vortex Linné, bombés, beaucoup plus convexes à la partie supérieure qu’à l’inférieure, présentant une carène extré- mement basale, saillante et que la dilatation du péristome fait apparaître comme ayant des tendances à devenir inframédiane au niveau de l’ouverture. Dernier tour moyen, ventru, dont le bord latéral se dresse presque verticalement au dessus de la ca- rène et non très obliquement comme dans les espèces voisines, élargi à son extrémité. Ouverture oblique, ovalaire-arrondie, légè- rement comprimée au-dessus de la carène. Péristome simple, aigu, droit et subcontinu. Test corné, assez solide, strié, de couleur claire et translucide. Animal noir, à tentacules orangé à la base, noirs en leur milieu et grisâtres à leur extrémité. Longueur : 3-4 mm. Diamètre : 10-13 mm. Habite les environs de Pontoise (Seine-et-Oise), dans les eaux calmes des vallées de l’Oise et de la Seine. (Dans la figure, il va de soi que les proportions relatives des différentes coquilles n’ont pas été respectées en ce qui concerne les dessins du péristome et du galbe de chacune d’elles. On les à ramenées aux mêmes dimensions afin de faciliter le travail de comparaison.) B. Position systématique. Rapports et différences. Cette nouvelle espèce appartient au sous-genre Tropidiscus (Stein. 1850) qui comprend les Planorbes possédant une co- quille carénée, assez grande, sans ornements spéciaux ni ouver- ture en forme de cœur, et à croissance progressive. Mais elle doit être classée à la fin de ce sous-genre, immédiatement avant le s. g. Diplodiscus. Car si ses tours de spire croissent progressi- SOC. D’HIST. NAT. 1921 (T. XLIx). 18 234 vement, comme Tropidiscus, ils ont un enroulement assez lent, comme Diplodiscus, ce qui place notre coquille entre le PL. (Tro- pidiscus) umbilicatus Müll. d’une part, et le PI. Pos vortex L. d'autre part. G. ASTRE Le PI. vortex LA est cependant trop * rs eo différent, tant par, la nature de son test que par la fai-. ble hauteur de sa. Le coquille et la régu-s dE Es larité de sa spires-: | .cence, — et par la même trop connu … de tous — pour qu'il soit utile d’in- « sister à son égard. 1 Ce A Nous nous borne- 1 rons donc à exami- « ner le s. g. Tropi- discus dans lequel, après revision, on es ét. admet actuellement trois espèces pour L la faune dulcicole 1 Plarorbis (Troprdiseus) Carinatus Juiller française : nl es S um bilecals — Pl. carinatus Müll. Ji lemnarunt Aste » umbilicatus Müll. à v in ( Dip lodiscus ) re Dr ) Arnouldi Germain. F1G. 11. Principales espèces de Tropidiscus et Diplo- Le PI. Arnouldi | discus de la faune francaise. Germ. appartient Se au groupe de l’um- « bilicatus, dont il diffère par la dilatation de son dernier tour et 3 surtout par une ornementation spéciale de son ouverture. Aussi « cette dernière particularité le met-elle nettement à part. Et 1 ne : nous reste plus à considérer, pour les différences et ressemblances 4 de notre nouvelle espèce, que le carinatus et l’umbilicatus. | Le PI. carinatus Müll. possède des caractères qui peuvent, en somme, se résumer en la présence d’une carène saillante médiane Re DD MURAT OS AMEN SR, SE EE NT CE, de RAI Î RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 235 . et en la subconcavité de sa face supérieure et de sa face inférieure. Le PI. umbilicatus Müll., au contraire, présente une carène saïl- lañte basale et ses deux faces, l’une subconcave, l’autre sensi- _ blement plane. Le PI. lemnarum sp. nov. est, sous ce rapport, intermédiaire entre les deux, se rapproche cependant davantage de l’umbili- catus. Il en a la carène basale, marque essentielle, et emprunte seulement au carinatus la concavité de ses deux faces. Mais, comme nous l’avons vu, le caractère spécial des tours de spire du planorbe des lentilles d’eau, intermédiaire à son tour entre celui de l’umbilicatus et dû vortex, c’est-à-dire des deux sous-genres Tropidiscus et Diplodiscus, l'emporte sur le précé- dent par son importance et reporte au-delà de PI. umbilicatus et en decà de PI. vortex la place que la position de la carène et la subconcavité des faces lui avaient faite entre PI. carinatus et PI. umbilicatus. | | EN Pramen Critique des caractères spécifiques. Des six caractères principaux qui individualisent le PI. lem- narum, nous venons d'examiner précédemment les deux qui lui marquent le plus rapidement sa place dans la classification. Par le seul fait qu’ils peuvent être comparés immédiatement à ceux des autres espèces et indiquer de la sorte les rapports naturels qui les unissent entre elles, ils ne s’en écartent que par une diffé- rence de degré, bien moins sensible que pour les quatre autres caractères que nous examinerons à leur suite. 1) La concavité des faces, bien qu’extrèmement marquée dans l’immense majorité des cas, n’est pas absolument constante; et l’on peut récolter quelques rares exemplaires où la face inférieure devient très peu subconcave. Il est dès lors difficile de distinguer dans cette variété cette subconcavité de la planitude présentée par l'umbilicatus. D'ailleurs il est vrai de reconnaître que le PI. umbi- licatus Müll. est très variable sur toute l’étendue de son aire de répartition géographique, tant en France et dans la majeure partie de l'Europe que dans tout le reste de la région paléarc- tique, puisqu'il arrive presque jusqu’au milieu de lAsie. La concavité des faces a été observée par Westerlund, qui s’en est servi pour fonder une espèce à laquelle il a donné le nom de catinus (in Malakoz. Blätter, 1875). On ne doit donc accorder à 236 G. ASTRE | cette disposition du galbe qu’une valeur d'indication complémen- taire. 2) Il en est autrement de la croissance lente et progressive des tours de spire, qui est absolument constante chez tous les indi- vidus récoltés et qui, à notre avis, constitue le caractère essentiel et primordial de l’espèce. Maïs pour se rendre compte exactement de son importance, il faut avoir en même temps sous les yeux l’umbilicatus et le vortex et procéder par comparaison. C’est pour cela que nous l’avons compris dans la catégorie des caractères qui ne paraissent pas évidents au premier abord. Car, si l’on n’agit pas par rapprochement ou si l’on n’a pas une figure bien nette, l'expression de croissance lente et progressive peut être interprétée de diverses manières par des malocologistes différents et par là même prêter à confusion. Cela tient moins à la réalité de Ia chose qu’à l’imperfection de notre langage. Malgré le polymorphisme dont sont susceptibles les Planorbes du sous-genre T'ropidiscus, les deux indices précédents suffiraient pour ne pas permettre de confondre, après quelques instants d'attention, cette nouvelle espèce avec l’umbilicatus en parti- culier. Ce sont d’ailleurs ceux qui nous ont permis de situer rapi- dement ces Planorbes dans la classification. Les quatre autres caractères, peut-être moins importants que celui de la croissance des tours de spire sous le rapport de la taxonomie, sont toujours présents et faciles à reconnaitre au premier examen. 3) D'abord la coquille est très élevée. Les deux dimensions élémentaires sont entre elles moins disproportionnées que chez les autres Tropidiscus. Le PI. lemnarum a le diamètre moyen des échantillons du carinatus et de l’umbilicatus qu’on rencontre communément, tout en n’atteignant pas les 18 ou 20 millimètres que peuvent présenter les plus gros exemplaires de ces derniers. Il est toutefois bien plus grand que le vortex. Comme hauteur, au contraire, il est beaucoup moins aplati que n’importe laquelle de ces coquilles. 4) La carène est extrêmement basale, bien plus que chez l’um- bilicatus, de telle sorte que lorsque le Planorbe est posé sur sa face inférieure il sembie toucher le sol par le pourtour de sa carène et même être légèrement surélevé grâce à elle. Comme dans l’umbilicatus, elle est bordée d’un filet carénant nettement marqué. op er EE tige AS de Fi Fe hé g' RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 237 5). En outre, le bord latéral du dernier tour de spire se dresse presque verticalement au-dessus de la ligne carénale. Alors que chez les espèces voisines le galbe décrit en cet endroit une oblique qui fait avec l'horizontale du diamètre un angle plus ou moins aigu et même, dans quelques cas, assez voisin de 45 degrés, chez PI, lemnarum il n’en est rien et la silhouette de cette partie de l’enveloppe testacée a un peu la forme du quart de circonfé- rence. L’angle décrit par une horizontale passant par la carène dans le sens de la largeur, d’une part, et la tangente à la coquille au niveau de la carène, d’autre part, est assez voisin de 90 degrés. 6) Enfin, la disposition particulière de l'ouverture constitue un excellent caractère. Ovalaire-allongée avec quelques modifications individuelles chez le carinatus, l’umbilicatus et le vortex, elle devient arrondie chez le lemnarum, où son diamètre et sa hauteur sont sensiblement égaux. La forme arrondie du bord externe du péristome est tout juste dérangée dans son ensemble pour per- iettre 4 la cafène de se faire sentir; il en résulte une légère compression dans la région médiane. L'ouverture est légèrement aiguë dans sa partie supérieure interne, ce qui lui donne une allure un peu piriforme. Sous le rapport de ce dernier caractère il est intéressant de rechercher ses relations avec les espèces voisines. L’extrême poly- morphisme du Planorbe ombiliqué a fait signaler aux auteurs sous le même nom des types très différents; dans la série con- tinue des variations individuelles ils n’ont pas choisi la même valeur moyenne. La forme qui se rapproche le plus de notre lemnarum est incontestablement celle décrite par l’abbé Dupuy dans son Histoire naturelle des Mollusques (p. 445), sous le vocable : PI. complanatus Stud. in Coxe, 1789 : « Coquille dextre, un peu concave en dessus et plane en des- « sous, très finement striée : ouverture transversalement ovale, € à peine anguleuse vers la carène : péristome subcontinu, droit, « tranchant et presque simple : il est quelquefois bordé de blanc « intérieurement; 5-6 tours de spire convexes en dessus, aplatis « en dessous, séparés par une suture superficielle et entourés, à _« la partie inférieure des tours, d’un filet carénant qui paraît « quelquefois en dessous, le long de la suture de l'avant dernier tour. « Assez solide, cornée fauve et presque luisante, souvent salie « de limon. < Hauteur 2 5-4. « Diameëtre 12 - 20. » SA Las 238 G. ASTRE En regardant la figure qui accompagne cette diagnose (Dupuy, L Hist. nat. Moll., pl. XXI, fig. 5, a, b, c), on remarque une ouverture beaucoup moins aiguë et ovoïde que chez les types considérés par les autres auteurs. Il suffit de la comparer, par exemple, avec le dessin donné par M. Louis Germain (Pulm. et Pros. terr. el {tuv., p. 252, fig. 294) pour voir tout l’écart qui sépare ces deux formes. La valeur moyenne adoptée par ce dernier naturaliste se rapproche, en effet, davantage de celle que Moquin-Tandon avait choisie pour l’Atlas de son Histoire naturelle des Mollusques de France (pl. XXX, fig. 22). Malgré cela, la différence essentielle entre le complanatus d’après Dupuy et notre lemnarum réside principalement dans une ouverture bien plus arrondie chez le dernier. Nous ne parlons pas de la croissance de la spire, qui reste toujours, bien entendu, plus rapide que chez l’umbilicatus. D. Subordination des caractères. Chez le PI. lemnarum elle paraît être la suivante : 1° Enroulement lent, mais progressif de la spire; 2° ouverture presque arrondie; 3° carène extrêmement basale; 4° bord latéral du galbe presque vertical au-dessus de la carène; élévation de la coquille; concavité des faces supérieure et inférieure. La conséquénce immédiate de cette subordination des caraete- res est d'établir ainsi qu’il suit le tableau des relations existant entre les Planorbes voisins du PI. lemnarum, tableau qui, en outre, énumère les diverses espèces dans l’ordre de la régularité croissante de l’enroulement de leur coquille : A. Enroulement progressif des tours de spire...... S.G. Tropidiscus | MÉMATC EN RE meet demo nait carinalus Müller. Carène ! sans ornement umbilicatus Müller. | asale. Ouverture/ ovalaire ; ; ps | LE Lee ornement Arnouldi Germain. presque arrondie... lemnarum Astre. B. Enroulement régulier des tours de spire....... . S. G Diplodiscus. Sue eu Ne See vortex Linné. E. Habitat. Le Planorbis lemnarum habite l’étang de La Frette, près de Sartrouville (Seine-et-Oise). Cette zone marécageuse, de forme je = End énDri pi €. sis L JS. RER OS Se BR A OO rl D DES DE PSE RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 239 É. allongée, située sur la rive droite de la Seine, n’a plus de commu- A nication avec le fleuve. Elle n’en est vraisemblablement qu’un . ancien bras ou méandre isolé, comme l’indique du reste le nom de “4 Bras-Paris, sous lequel on la connaît. Elle a même été partielle- - ment comblée en face de la ferme dite de Saint-Nicolas. La mince n. bande de terre qui la sépare du fleuve est submergée toutes les fois que le niveau est très élevé au-dessus de létiage, et la jonc- tion avec les eaux fluviales est alors rétablie. Les eaux stagnantes, . et pourtant assez pures, y entretiennent une flore variée, recou- : vertes de grandes nappes de lentilles d’eau. C’est dans la vase ou - le long des plantes aquatiques qu’on y rencontre cette nouvelle espèce. Elle y vit en compagnie du Planorbis vortex L. et des Linnaea palustris Muüll. et stagnalis L. Cest là que nous l'avons rencontrée pour la première fois et c’est là que nous avons pris nos exemplaires typiques. À l’état de coquilles charriées par le courant, on peut récolter ce Planorbe dans les alluvions de la Seine, un peu en aval de l'étang, sur la rive droite du fleuve, en face le village de La Frette. IL doit vraisemblablement y passer au moment des crues ou des fortes pluies. | Dans la même région, on peut également le rencontrer, à l’état vivant, quelques kilomètres en amont de Pontoise, dans la vallée de la Viosne, sur le territoire de la commune d’Osny. Il y peuple en abondance divers fossés voisins de la voie ferrée qui se dirige sur Gisors. Les conditions biologiques dans lesquelles on le trouve ici sont sensiblement les mêmes qu’à La Frette. _ Cette espèce vit d’ailleurs dans de très nombreuses localités de France; les échantillons qui en ont déjà été récoltés n’ont pas attiré l’attention des chercheurs et ont été rattachés à l’umbi- licatus Müll. Nous en avons ainsi rencontré quelques-uns pro- venant d'origines diverses et catalogués sous ce vocable dans cer- taines collections scientifiques. C’est une forme de l’umbilicatus, qui mérite d’en être isolée spécifiquement, puisqu'elle diffère du type de l’espèce plus que d’autres formes dont on a fait des espèces autonomes. Nous lui avons donné le nom de Planorbis lemnarum, voulant ainsi rappeler, en faisant allusion aux Lemna qui cachent de leurs taches vertes la surface de l’eau, quelle est la nature du milieu dans lequel on la trouve. Pa ét: À PART vel! 240 G. ASTRE VI Catalogue des Mollusques recueillis dans la région du confluent de l’Oise et de la Seine. L’insuffisance relative qui règne dans la connaissance malaco- logique de la région parisienne est un fait quelque peu paradoxal. Les travaux effectués sur les Mollusques de la partie centrale du bassin séquanien sont ou anciens, et ne sont, par conséquent, pas au courant de la science actuelle ni des modifications qui ont pu survenir dans la composition de la faune, ou bien ils sont incom- plets, aucun ne saurait alors donner une idée précise sur l’ensem- ble des animaux qui y vivent. IL suffit, pour s’en apercevoir, d’exa- miner les publications de GEOFFROY, BRARD, MABILLE, JOUS- SEAUME, LOCARD, et de bien d’autres; on trouvera une bibliogra- phie suffisamment détaillée dans les ouvrages de LocaRp et de M. Louis GERMAIN. Il y a, par conséquent, à faire toute une recherche d’ensemble sur les Mollusques des environs de Paris, et c’est là un travail d'assez longue haleine, susceptible de tenter un naturaliste. Telle n’est pas notre intention; nous fournissons simplement ici des matériaux pouvant servir ultérieurement à l’édification de ce travail, pensant qu’ils pourront être plus tard de quelque utilité. Nos excursions ont, en effet, été faites d’une manière très suivie et continue dans un rayon très faible autour de Pontoise (Seine- et-Oise) et nous avons pu, dans ces conditions, au bout de cinq mois de recherches opiniâtres, arriver à une connaissance un peu approfondie du monde malacologique vivant particulièrement dans ce canton de la région parisienne. M. Gaston Loutrel, qui habite cette région et qui, depuis notre départ, parcourt seul et continue encore à parcourir cette contrée avec le plus grand soin et en toute saison, n’a découvert, en plus de trois ans, qu’une seule espèce à ajouter à celles que nous avions récoltées; on la trouvera aussi mentionnée dans notre catalogue. à CT PES EE ET et SSL v< D eee ot 4 # ee 0 ie MR SRE PE = NÉ este ne LES Ag Se et 6 La contrée parcourue présente une certaine unité dans sa constitution géologique en ce sens qu’elle n'offre pas d’affleure- ment remontant au delà de la base du tertiaire. Mais à l’intérieur de cette limite règne une grande variété de faciès : ainsi sont mis RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 24i à Jour des terrains très divers par leur nature et par l’étage auquel ils appartiennent, marnes, argiles, calcaires, niveaux sableux, du tertiaire inférieur et moyen, Sannoisien, Aquitanien et autres, affleurant en bandes d’épaisseur différente, et dont l'inégalité d’affleurement communique au pays une certaine va- riété faunistique et culturaie. Les collines et buttes prennent dans leur ensemble une direction Est Sud-Est — Ouest Nord- Ouest, absolument conforme en ce point à celle des ondulations synclinales et anticlinales de toute la partie occidentale du bassin de Paris. Deux grandes vallées principales parcourent cette ré- gion, celle de l’Oïise, depuis quelques kilomètres en amont de Pontoise jusqu’à sa rencontre avec la Seine à Fin-d’Oise, en face de Conflans-Sainte-Honorine, et celle de la Seine, sur un parcours de plusieurs kilomètres en amont et en aval de ce confluent. Ce territoire, situé tout entier dans le département de Seine-et-Oise, constitue en quelque sorte l’extrémité de la grande banlieue de Paris. VALLÉE DE L'OIsE. — En aval de Pontoise, l'Oise dessine un important méandre, qui délimite à l'Est, au Sud et à l'Ouest, un plateau triangulaire à pointe tournée vers le bas et dont le centre est sensiblement placé entre les points dénommés Le Bridoir et Les Loris. Le centre de ce triangle est occupé, au point de vue géologique, par les caillasses du calcaire grossier, qui constituent les couches supérieures de l’ensemble des calcaires grossiers du bassin de Paris. Tout ce terrain est occupé par des cultures telles que blé, seigle, pommes de terre, trèfle et asperges. Quelques arbres isolés viennent très rarement égayer de leur verdure l’uni- formité de cette campagne. On n’a à y mentionner qu’un seul bois, celui de Cergy, situé à l’extrême Sud et longeant la rivière. Une dénivellation de trois à douze mètres de hauteur sépare, d’une manière générale, la région précédente de celle qui borde le cours d’eau. Marquées sur leur plus grande partie par un affleurement de roche calcaro-marneuse dont Ia portion anté- rieure est creusée d’excavations, artificielles d’abord par exploi- tation, naturelles ensuite par effondrement partiel des voûtes, les pentes plus fraîches, beaucoup plus verdoyantes, sont cachées par les bois suffisamment touffus de Saint-Martin, plus au Sud par la fraction inférieure de ceux de Cergy. Des bosquets espacés viennent y jalonner les intervalles. Le seul village de Cergy se 242 j G. ASTRE trouve sur le penchant au Sud-Ouest. Le bord même de la rivière présente une végétation bien fournie. Le sol de ces pentes qui surplombent l'Oise est constitué par du calcaire grossier; ce sont les couches moyennes et inférieures du calcaire grossier parisien. AUVERS Jaint-Ouen so l'Aumone Pois Foie Cero gs Pierrelaye Eragny Beauchamp Jouy Bots de Doiss Neuville le Moutier ; à Proud de Chennencres Conflans ST Honorine Din DE. ne Andresy Moniony V4 FORET CORMEILLES DE 5 EN PARISIS /] JAINT-GERMAIN À 2 La Frette [ Z ACHERES 7. F1G. 12. — Carte schématique de la région du confluent de l'Oise et de la Seine. Sur la rive gauche, du côté des villages d’Eragny et de Neuville, nous retrouvons une disposition analogue, les pentes du coteau qui domine le cours d’eau étant les plus boisées et les plus riches autant sous le rapport des animaux que sous celui des végétaux. Quant à la rivière elle-même, elle est barrée à quelques cen- taines de mètres en dessous de la ville par une sorte de large écluse ou barrage. Ses eaux, relativement pures, entretiennent sur ses bords une flore aquatique variée : la faune est surtout abon- dante dans la partie située en amont et celle immédiatement en LT Lie “RS LRU © rs ee RECRUE Dir D -te AÉBRE TARTU à s L: + RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 243 . aval de ce barrage. Plus loin, dans la boucle Sud du méandre, les espèces sont plus clairsemées. Par contre, au delà de Cergy, on peut faire d'excellentes récoltes. VALLÉE DE LA SEINE. — La partie de la vallée de la Seine par- courue appartient à la vaste boucle que décrit le fleuve autour de la forêt de Saint-Germain : elle en occupe la portion Nord-Est. Une colline très boisée, couronnée par le fort de Cormeilles, do- mine cette région : la commune de Cormeilles-en-Parisis s’étend sur son penchant méridional. En continuant à descendre on arrive sur les bords de la Seine au niveau des villages de Sar- trouville et de La Frette. Les passages de transition entre les divers niveaux dénudent de vastes parois de calcaire et de gypse, que leur exposition vers le Midi rend plus favorables encore au développement des espèces calcicoles dont la réunion forme l’association faunistique d’'Hélices, de Cyclostomes, etc…., si fré- quente chaque fois qu’on se trouve dans des conditions analo- gues. De véritables bois de lilas bordent les chemins et recouvrent les pentes. Contrée très fertile, offrant surtout la culture des asperges, des vergers et potagers. Quant à ce qui concerne les eaux douces, la rive droite Fe la Seine est encombrée par la vase, par une vase riche en matières putréfiées, où l’on rencontre dans les alluvions un bon nombre de coquilles roulées. En amont et en aval, l’eau semble moins souillée. On peut, en outre, explorer un étang de forme allongée, à rives très marécageuses et qui s'étend sur la rive droite de la Seine entre La Frette et Sartrouville. Il porte le nom de Bras- Paris, indiquant par là son origine (ancien bras du fleuve isolé). _ Partiellement comblé par la main de l’homme, il se confond avec le fleuve à chaque très forte crue. On y trouve un milieu biolo- gique assez riche. Quant aux fossés qu’on voit sur le plateau, ils sont à sec la plus grande partie de l’année; nous avons seule- ment observé quelques Limnaea limosa L. dans les flaques rési- duelles d’un fossé presque entièrement desséché sur la route de Cormeilles, un peu après avoir dépassé le pont du chemin de fer. On sait que les malacologistes, en particulier À. LocarD et L. GERMAIN, dans un travail très conseciencieux, paru en 1905, ont étudié avec soin un cas de migration moderne dû pour la la plus grande part aux moyens de transport de l’homme et qui 244 G. ASTRE a pour résultat de constituer autour des grandes villes, centres 1 de communications, une faunule malacologique d’origine méri- . | dionale caractérisée surtout par des Xerophila. Ce fait a été jus-” qu'ici principalement constaté pour Paris, Angers et Lyon. Cet” acchmatement devient définitif, l’area de répartition de ces espè- ces fait tache d'huile et s’élargit de plus en plus. Nous avons | recherché avec quelque attention si la propagation de la faunule 1 ainsi constituée autour de Paris avait atteint la région de Pon- toise. C’est à peine si nous avons rencontré, en très grande abon- « dance il est vrai, les espèces les moins caractéristiques de ce courant migrateur méridional. Mais nous n'avons pas pu y récolter les multiples formes qui individualisent réellement cette association biologique, telles que Helix palavasensis Germ. H. Xalonica Serv., H. Grannonnensis Bourg., H. fera Let., H. su- beris Bourg., etc, pas même Helix mendranopsis Loc. qui a pourtant été signalée à Argenteuil, à quelques kilomètres à peine de la région que nous avons parcourue. Par contre, les groupes faunistiques de migration anciennes, « soit d’origine méridionale, soit d’origine oriento-danubienne, y 1 sont bien marqués selon que l’on examine les calcaires chaude- ment exposés au Sud ou les sous-bois accidentés. Quelques Mol- lusques du dernier groupe sont très fortement localisés et il ÿ aurait lieu de rechercher avec précision la cause de cette dispo- sition, par exemple Eulota fruticum Müll. et Helix arbustorum L. La présence notamment de ces deux espèces, que l’on retrouve en abondance dans les montagnes ou sur les plateaux de l'Est fran- çais (bien qu’elles n’y soient pas spéciales) ne pourrait-elle pas nous laisser trouver un peu moins étonnante la récolte que nous avons faite d’un seul échantillon de Buliminus montanus Drap. dans ce secteur central du bassin de Paris? Mais il s’agit là pro- bablement d’un transport accidentel qui n’a rien à voir avec la faune de la région. Cependant la rencontre simultanée dans la région de Pontoise de ces trois formes, plus orientales et plus montagnardes que celles au milieu desquelles elles vivent, est pour le moins surpre- nante, car elle permet d’entrevoir un problème des plus impor- tants au point de vue de la succession des groupes zoologiques. A l’époque quaternaire, en effet, la faune parisienne était carac- térisée par une Hélice de l'Allemagne du Sud (Helix bidens), par une série de Lartetia (petites Hydrobies) et, enfin, par quel-. w RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 245 ques espèces « actuellement non parisiennes », au nombre des- quelles se trouvent précisément Eulota fruticum Müll et Bulimi- . nus montanus Drap. Or, nous avons retrouvé ces dernières, à un très grand état de rareté, il est vrai, et très localisées, dans les environs du confluent de l’Oise et de la Seine. Peut-être est-il permis de penser que ces formes, communes au quaternaire, n’ont pas encore entièrement disparu, mais qu’elles sont en voie de disparition. Leurs habitats actuels seraient alors des témoins résiduels d’une ancienne aire de répartition beaucoup plus étendue. C’est une explication qui pourrait être plausible; car, vu la minutie des recherches nécessaires pour retrouver ces mol- lusques, et encore à un degré de rareté inoui et de localisation très resserrée, il se pourrait fort bien que ces espèces aient _ échappé, jusqu’à présent, aux recherches des malacologistes. Il faudrait des études suivies et très minutieuses pour élucider cette question, pour savoir si la présence de ces formes est réelle- ment due à des introductions récentes plus ou moins acciden- telles ou si elle n’est que la persistance des derniers témoins d’une faune quaternaire. Le problème valait toujours la peine d’être énoncé, ne serait-ce que pour provoquer les recherches nécessaires à son éclaircissement. Il nous est agréable de reconnaître que M. Gaston LOUTREL, malacologiste, collaborateur au Service de ia Carte géologique détaillée de la France, a été à notre égard un compagnon de route aussi entendu que dévoué pour la partie de nos excursions effec- tuée sur le territoire de Cormeilles-en-Parisis. Arion rufus L.— Très commun, partout dans les lieux frais et humides. — tenellus Müll!— Peu commun, de préférence le long des arbres. _— hortensis De Fér. — Commun dans les bois, Saint-Martin, Cergy. Limax flavus L. — Dans les lieux extrêmement humides, sous les substances en putréfaction, dans les puits. Assez rare. — cellarius D’Argenv. — Lieux humides de la basse vallée de l’Gise, en aval de Pontoise. Agriolimax agrestis L.— Dans les bosquets, au pied des murs, le long des sentiers. Vitrina pellueida Müll.— Sous le terreau humide, vallées de la Viosne et de l'Oise. Hyalinia lueida Drap. — Sous-bois, prairies humides du bord des eaux; très souvent coquille roulée dans les alluvions. — cellaria Müll. — Ça et là, avec la précédente. Le SE hu: EN es Fe HEC Re QE ; 246 G. ASTRE Hyalinia -nitida Müll. — Très répandue : bord des rivières, sous les À mousses, près des arbres. * — nitida Müll, var. parisiaca Mab. — Distincte du type par un plus grand ombilic et un test plus brillant, se trouve parfois sur les - rives de l'Oise et de la Seine et moins fréquemment dans les « autres endroits humides. 1 — crystallina Müll. — Montigny-les-Cormeilles; légèrement enfon- « cée sous la mousse en compagnie des Caecilioides, au dessus des marnes vertes qui couronnent le niveau gypseux, à la “ limite du Sannoisien, sommet, des plâtrières de Montigny. # Euconulus fulvus Müll. — Sous les mousses et les détritus en putréfac- 4 tion : un peu partout, surtout les bois aux environs d'Eragny | et de Neuville. Pyramidula rotundata Müll. — Commun, sous les pierres, les branches : mortes, etc Vallées de l’Oise, de la Seine. Sentiers voisins de la Viosne. vi — _rotundata Müll var. omalisma Bourg. — Sous les obstacles de nature diverse, sur les rives des cours d’eau, principale- ment bords de la Seine : dans les alluvions. Les coquilles de cette variété récoltées à Montigny ont leur dernier tour à peine vaguement subcaréné, alors qu’on décrit le dernier tour comme étant caréné. La carène devient plus saillante dans les échantillons des environs de La Frette. 4 Sphyradium edentuium Drap. — Assez peu commun, à l’ouest de Cergy, ou sur les faluns fossilifères constituant la falaise sableuse qui s’étend entre le val de La Frette et Herblay. | Eulota frutieum Müll. — Assez rare et localisée. Le long des tiges. Vallée L de la Seine. Helix variabilis Drap. — Très commune, surtout sur les pentes calcai- res dominant la Seine, Cormeilles-en-Parisis, La Frette, Fran- conville "etc. — ericetorum Müll. — Au milieu des terres cultivées, environs de Cergy. Bosquets de lilas de La Frette. ? 4 — Carthusiana Müll. — De beaucoup la plus commune dus les envi- rons de Pontoise, surtout à la lisière des bois et sur les talus. — incarnata Müll. — Par endroits avec la précédente : peu com- mune. — hispida L. — À peu près partout, Saint-Martin, Cergy, Saint- Duel l'Aumône, La Frette, etc. — hispida L. var. à bourrelet interne blanc. — Bois de Saint- Martin, : environs de Pontoise. L — pulchella Müll. — Commune, près des cours d’eau, dans tous les bas-fonds humides. — costata Müll. — Commune, avec la précédente. Prairies humides de la vallée de la Seine. — arbustorum L. — Très abondante dans le sous-bois RE les 4 touffes d'orties en agglomération auprès des fossés) et à l’ouest de Cergy, près du coude de l'Oise, où elle offre de magni- RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 247 fiques cas de mélanisme. Présente une forte vivacité de cou- leurs et un grand polymorphisme sous le rapport de la hau- teur de la coquille. Semble fortement localisée en ce lieu : je ne l’ai jamais rencontrée ailleurs dans les environs de Pon- E- toise, et M. Loutrel, malgré ses patientes recherches, n’a ja- mais pu la trouver aux alentours de Cormeilles. Ce méla- ; lisme doit être probablement attribuable à la très forte humi- ; dité qui règne dans les véritables fourrés d’orties où on ré- colte cette espèce. Ce facteur tératogénique a été déjà signalé pour les Arion des régions tempérées et les faunes insulaires À des régions tropicales; il semble fournir ici une preuve presque palpable de son action, puisque les échantillons les ‘ plus mélaniques sont ceux qui rampent sur la terre boueuse du bord des fossés pleins d’eau traversant ces fourrés, alors qu'il n’y a rien de semblable dans la portion de ces fossés située en amont et en aval de cet emplacement, c’est-à-dire là où il n’y a pas une végétation touffue et enchevêtrée sufli- sante pour concentrer et maintenir constante cette atmos- phère surchargée d'humidité. Ce fait montre encore qu’en l’occurence ce mélanisme n’est pas dû principalement à un $ élément chimique en dissolution dans l’eau. Helix nemoralis L — Aussi abondante du côté de la vallée de la Seine qu’elle l’est peu dans celle de l'Oise entre Pontoise et Cergy Les bois, les haies, les pentes, etc. — hortensis Müll. — La fréquence de l’Hélice jardinière est l’inverse de celle de la Némorale. Très commune dans les environs de Pontoise, bois de Saint-Martin et massifs de feuillage lon- seant l’Oise : jusque sur la Pariétaire des murailles. Domine dans toutes les zones touffues, de même qu’. carthusiana domine sur le bord des champs et des chemins. — aspersa Müll. — Le long des murs, les haies, les bois. Pontoise, Cormeilles. Très commune. * — pomatia L. — Bois de Saint-Martin. Bosquets voisins de lOise. Sous les lilas et autres arbustes à Cormeilles et La Frette. Buliminus montanus Drap. — Très rare : je n’en ai récolté qu’un seu! échantillon dans le bois de Saint-Martin, près de l’Oise. La présence de cette espèce est paradoxale, puisqu'on l’observe de préférence dans les régions montagneuses. Il est probable que l’exemplaire recueilli provenait d’un transport acciden- tel, et dans ces conditions ce cas ne saurait suflire à faire entrer ce gastéropode dans la faune de Pontoise. = obseurus Müll. — Peu commun, dans les sous-bois, grimpant aux arbres à une assez grande hauteur (trois ou quatre mè- tres). Oreula doliolum Brug. — Un peu partout, fentes des vieux murs humi- | des, mousses, débris divers. Pontoise, Cormeilles (au Martroy). - Pupilla simplex Loc. — Assez commun. Sous les mousses et les pierres, F sur les pentes calcaires dominant la Seine entre Cormeilles et La Frette. É 3 bi” ES 0 fe ” 248 | G. ASTRÉ Pupilla muscorum Müll. — Commun, avec le précédent. 4 — bigranata Rossm. — Peu commun, même habitat que les deux w précédents. À Vertigo antivertigo Drap. — Très peu commun, sous la mousse à Cor- meilles, quartier du Martroy (Loutrel). Clausilia parvula Stud. — En abondance après les pluies, le long des murailles ou rampant aux arbres. Presque partout. Vallées de la Seine et de l’Oise. — ventricosa Drap. — Assez rare : dans les troncs d’arbres pour- : ris. Bois d’Eragny, rive gauche de l’Oise en aval de Pontoise. Zua subeylindriea L. — Lieux fortement humides, près des cours d’eau, en aval de Pontoise. Caecilioides acicula Müll.— Les Caecilioides, malgré qu’elles soient très communes et qu’elles aient été étudiées par une multitude d'auteurs, mériteraient d’être examinées de près; car on en a séparé par des caractères tout à fait fugaces, manquant de précision et offrant tous les intermédiaires, des genres voisins absolument inadmissibles; une sérieuse revision s’impose, qui aboutirait très vraisemblablement à une réduction du nombre des genres et des espèces de ce groupe de Ferussaciidae. Nous avons recueilli des quantités d’exemplaires parfaitement hya- lins et en place sur les pentes de gypse et de marnes calcaires dominant la Seine entre La Frette et Cormeilles et nettement exposées au Midi : la récolte de l’animal vivant est, au con- mn traire, des plus difficiles. Nous avons pu, cependant, en ré- colter un assez grand nombre de parfaitement vivants, et même en faire l’élevage. Ce gastéropode qui semble plus spé- cialement calcicole, vit sous les mousses et à peine enfoncé dans le sol, en association faunistique avec Pupilla simplex Loc., P. muscorum Müll. et P. bigranata Rossm. Il présente, en cet endroit, des caractères intermédiaires entre C. acicula Müll. et la var. aglena Bourg. de la C. Liesvillei Bourg. — Liesvillei Bourg. — Rare. Sous les mousses. Pentes de la vallée de la Viosne entre Osny et Pontoise. Le corps de l’ani- mal vivant est, comme celui de C. acicula Müll., de couleur opalescente hyaline dans sa partie musculaire et de couleur 1 1 jaunacée claire dans sa partie viscérale. — Liesvillei Bourg. var. aglena Bourg. — Avec les autres Férus- saciidées à La Frette. On observe entre cette var. et la Caecil- acicula un grand nombre d’exemplaires intermédiaires qu’il est fort difficile de ramener avec certitude à l’une ou l’autre de ces deux formes. — eburnea Risso. — Un exemplaire récolté entre Cormeilles et « La Frette, avec les autres Caecilioides. Succinea oblonga Drap. — Coquille roulée des alluvions de l'Oise. Rare. — putris L. — Très commune, près de la surface de l’eau, sur les plantes aquatiques, jones, roseaux, etc…., et sur la terre Jante de la rive. Partout. : ; dentes. = — limosa L. — Gastéropode fluviatile de beaucoup le plus ré- à pandu. Sur les tiges et les feuilles immergées, sur la vase, etc... 5 — palustris Müll. — On ne peut pas dire de cette espèce qu’elle ‘ n’est pas commune, mais on ne la trouve pas des plus fré- re _quemment. Mares, fossés et cours inférieur de la basse vallée k de l'Oise. De préférence dans les endroits où le courant ne sa se fait pas trop violemment sentir. n — truncatula Müll. — Commune dans l’Oise, surtout aux environs > du barrage établi sur cette rivière quelques centaines de mè- : tres après Pontoise. : Physa fontinalis L. — Assez commune, dans les parties où l’eau est ; calme et vive, sur les Potamogeton en aval de Pontoise et à La Frette. | “ — fontinalis L. var. fanior semblable à Physa ruscinonensis Loutr. 4 _ adulte. — Simple variété de galbe se retrouvant partout avec & l'espèce fontinalis L. “ — acuta Drap. — Lieux où la végétation aquatique est bien déve- loppée. Rivières, sources, eaux limpides. Très souvent allu- _vions de la Seine. Planorbis corneus L. — Commun, dans l’Oise et dans la Seine. — carinatus Müll. — Commun, dans les rivières, les mares. La Seine, l'Oise, la Viosne, etc. * — umbilieatus Müll. — Très commun, partout. ÿ — Jemnarum Astr. — Nous avons déjà dit ailleurs que cette nou- _ RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 249 Succinea. Pfeifferi Rossm. — Commune, avec la précédente. debilis Mor. — Rare, avec les deux précédentes. Bords de l’Oise en aval de Cergy, de la Viosne à Osny. : Limnaea stagnalis L. - Commune et assez polymorphe. L’Oise, la Seine. Sur les potamots et la végétation d’eau douce. _auriculäria L. — Extrémement commune partout, rampant prin- cipalement sur la vase et le fond. auricularia L var. Hartmanni Stud. — Dans cette variété l’ou- verture arrive au niveau du sommet de la coquille. Fréquente partout, surtout en aval de Pontoise. auricularia L. var Monnardi Hartm.— L'ouverture dépasse le ni- veau du sommet. Assez commune, moins que les deux précé- velle espèce se distingue de l’umbilicatus par sa spirescence croissant plus régulièrement et surtout son ouverture beau- coup plus arrondie. Bras Paris entre La Frette et Sartrou- ville. Fossés de la vallée de la Viosre, à Osny, près de la voie ferrée. Coquilles roulées dans les alluvions de la Seine. Vit à la surface de la vase et le long des plantes aquatiques. (Voir: Plan. lemnarum, nouv. esp. de Pulmoné des eaux douces de France, V.) vortex L. — Très commun à peu près partout, sur les plantes immergées (et les débris de toute nature. D Soc. p'Hisr. NAT. 1921 (T. xLIX). 19 Lo 2 d 250 G. ASTREÉ Planorbis contortus L. — Alluvions et débris de charriage de Ja Seine. Fossés à eaux claires. | — albus Müll. — Assez répandu, avec les précédents. à — fontanus Lightf. — Peu commun, eaux fraîches et assez vives « de la vallée de la Seine. : Ancylus simplex Buc’hoz. — Commun; eaux vives. En abondance dans la vasque d’une source très fraîche, jaillissant du sable sur la rive droite de l’Oise, à quelques mètres à peine de la ri-« vière, à l’ouest de Cergy. L’Oise, la Viosne. — strictus Morel. - Très rare, sur les feuilles immergées, non loin $ du barrage situé sur l’Oise un peu en aval de Pontoise. La « présence ici de cette espèce, signalée en Bretagne et généra- L lement dans l’Ouest, est pour le moins curieuse. Carychium tridentatum Risso.— Sous les mousses, dans les bois de Saint- $ Martin. Peu commun. Habitat assez peu fréquent, car contrai- ; rement à lhabitude il est éloigné du bord des eaux (lOise) d’au moins 150 mètres: il est vrai de dire que le sous-bois offre une notable humidité. — tridentatum Risso var. striolata Bourg. — Rare, avec. l'espèce type. Cyelostoma elegans Müll.— Extrêmement abondant sur le calcaire exposé au Midi, le long des pentes dominant la vallée de la Seine, à Cormeilles et La Frette. à = 2 & Vivipara contecta Millet. — Commune, au milieu de la flore d’eau douce et sur la vase. La Seine, l’Oise. — fasciata Müll. — Cette espèce, qui a les mêmes mœurs que la précédente, est plus commune qu’elle dans l'Oise. On 1a trouve aussi, mais moins souvent, dans la Seine. Bythinia tentaculata L. — Très commune partout. Très polymorphes quant à la hauteur de la spire. Coquille généralement très. encrassée de limon. Valvata contorta Müll. — Dans la Seine. On la récolte plus facilement dans les alluvions. : — cristataMüll. — Avec la précédente, à La Fret, mais plus. commune. | Theodoxia fluviatilis L — Très commune, surtout dans l'Oise en aval de Pontoise, sur la vase et les pierres. Coquille presque toujours encrassée de limon. Très polymorphe. 14 CyclasrivicolaLeach. — Bivalve assez commun dans les ne de la Seine. — cornea I. — Très commun, tant dans la vallée de l’Oise que dans celle de la Seine. Anodonta eygnea L. — Sur les bords de l'Oise, peu rare, dans la vase et contre les pierres immergées. — anatina Lmk. = Commune. L’Oise au dessous de Pontoise, : dans les lieux où l’eau est un peu vive. — complanata Gray. — Alluvions de la Seine à La Frette. Dreissensia polymorpha van Bened - La moule d’eau douce se récolte : fréquemment dans l’Oise, où elle est fixée par son byssus aux corps étrangers, pierres, débris de bois, etc. Très commune. RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 251 1 do . VII La série de types conchyliologiques établie par l’abbé Dupuy 4 : pour le Muséum de Toulouse. Il est superflu d'exposer l'utilité des collections où les natura- listes ont réuni les types des espèces qu’ils ont admises. On sait même, en malacologie en particulier, que la comparaison seule avec des individus déjà sûrement déterminés peut permettre la solution de multiples hésitations, et nombreux sont les catalogues parus en ce sens pour faciliter les recherches. À cet avantage technique, ces catalogues joignent aussi celui, purement histo- rique, de concrétiser l’œuvre d’un savant, de la soustraire davan- tage à l’oubli, et de diminuer les chances d’émiettement de la collection qui a constitué la meilleure partie de son outillage de travail. Le Museum d'histoire naturelle de Toulouse possède à cet égard une série de valeur, dont la présence y est totalement inconnue des spécialistes : elle avait même été, à une certaine époque. égarée et on avait perdu la notion des tiroirs dans lesquels elle était conservée. Les savants à qui cette collection a été signalée ont tous été unanimes à en déclarer l’importance, et c’est d’après leurs conseils mêmes que ce catalogue est publié; car il permettra de savoir quelles sont les formes représentées dans cette série originale et évitera ainsi de fausses recherches. Le nom seul du donateur de cette collection y marque l’em- preinte de l’autorité; nous voulons désigner le célèbre auteur de l” « Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d’eau douce qui vivent en France », l’abbé Dupuy. On sait toute l'importance qu’il attachait au « type spécifique », fût-il même théorique et livresque, cas pour lequel Moquin-Tandon éleva le premier d’éner- giques protestations. Toujours est-il que, pour le fait qui nous intéresse, cette mentalité scientifique de l’abbé Dupuy nous fait attacher un plus grand prix encore aux types qu’il a choisis pour concrétiser les descriptions de son gros ouvrage. La série qui se trouve au Museum de Toulouse est une série de « types des espèces et variétés décrites dans l'Hist. nat. des Moil. terr. et d’eau douce qui vivent en France, par labbé Dupuy, 252 | G. ASTRE secrétaire général de la Société d’Agriculture du Gers, professeur au séminaire d’Auch, chevalier de la Légion d’honneur, etc... ». Les archives du Museum nous ont révélé, d’une part, les démar- _ches de NouLET, alors directeur de l’établissement, à la demande duquel Dupuy établit cette collection spéciale, — d’autre part, ies malheurs qui s’abattirent sur la famille de Dupuy, la maladie de ce dernier, sa retraite, son déménagement d’Auch à Lectoure, autant de circonstances qui en retardèrent l’achèvement. Cette collection est parvenue au Museum de Toulouse en trois lots, au fur et à mesure de sa préparation par l’abbé Dupuy : Premier envoi et don, le 16 juillet 1879; deuxième envoi et don, le 23 juillet 1880; troisième et dernier envoi et don, le 23 jan- vier 1881. Le premier envoi fut de beaucoup le plus important, puisqu'il comprenait à lui seul les genres Testacella, Vitrina, Succinea, Helix, Pupa, Clausilia, Cyclostoma, Pomatias et Acme. Disposition matérielle : la presque totalité des échantillons est en tubes, même les Helix de taille moyenne, tels que le limbata par exemple. Seules les très grosses coquilles, Helix aspersa ou pomatia, Planorbis corneus, etc..., ne sont pas sous verre. A l’in- térieur du tube ou dans l’ouverture des coquilles non en tube est placée l'étiquette manuscrite de l’abbé Dupuy. Quant aux tubes ou aux gros exemplaires eux-mêmes, ils reposent sur du sable de Paris contenu dans de petites euvettes de carton. | Située dans la galerie Picot de Lapeyrouse, cette série fut pri- mitivement exposée dans des vitrines au public, puis en fut reti- rée en 1904 par suite du besoin de place nécessaire tant à la col- lection générale des Moïilusques qu’aux cartons d’entomologie biologique et fut placée dans les tiroirs 1, 2, 3, 4 et d) de cette salle : | Tiroir 1 : Du n° 1 au n° 87. — Tiroir 2 : Du n° 88 au n° 183. — Tiroir 3 : Du n° 184 au n° 278. — Tiroir 4 : Du n° 279 au n° 369. — Tiroir 5 : Du n° 370 au n° 406. Son rangement dans les tiroirs est assez logique, car à cause de sa disposition en tubes elle n’est pas commode à examiner et ne présente pas beaucoup d'intérêt dans les vitrines bijoutières pour le grand publie : les spécialistes qui désirent la consulter l’observent plus aisément dans les tiroirs. | Comme on s’en rendra compte par l’énumération, on verra qu’il n’y a pas correspondance exacte entre le livre de l’auteur | Ne. ‘4 4 RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 253 et la série qu’il a dressée. Celle-ci comprend 406 cartons repré- sentant 249 espèces : les gros bivalves (Anodonta, Unio, Dreis- sena) n’y figurent pas. Le tableau suivant indiquera en A le nombre d’espèces inscrites dans l’ouvrage de Dupuy, en B celui des espèces se trouvant dans la collection : l’ordre suivi est celui qui a été adopté par l’auteur, et qui se ramène à la classification Pulmobranches inoperculés : (A) PRO ee Ne JU siuihiien Rae » MIT TEON NSAEE SRU REn ee » D D OQ EN Rise Lier 3 EDITÉ NI Rte RM EE EE en D AUOT NET NE NRNESA EE E n 5 ANNEE D A Leu ARE DER PR LE 100 BARS Li iii din “AUS | fl ÉRRRRA L L Se i u ou 2, 1 A PO ER EN Er de pat ee M ee 2 PR RC ete ns ni 3 LUS ITA CR PO SR REA RS 20 PDO ER M dl RAS 37 COOL A Le à id de Dete te de es e 1 Ale... RE ee RO eee UN a » PROPOS CRE Te a 15 ATOS nn Cie x à) PRE NM VIS a Lu 11 pDhipeDIdeM dun... Ÿ » RAS eue à ete een cale ee à te dre 0) 7 222 Pulmobranches operculés : MCE LEE LR RER Le 2 DD Sn Los à alien mine soie 7 AUDE ECRIRE RTS Te 3 12 Pectinibranches : HAACAt EN En IN nr, PU n 1 DD OR ANNE rem Er, 1 2 Patudina 1"; AE 2 PE ca M à 2 RP ROD ECS 20 A UE nn Ou nie 5 à 18 ADO OEM RATE RARE Re RE 4 DC RÉCRAO ED Que ane eue ivre e ve 2 29 du Nomenclator zoologicus d’Agassiz quelque peu modifiée. (B) » 2 3 254 G. ASTRE Acéphales : | (A) (B) ATLOTONEC 2. ER 0 ES OE Fe 20 » MarJartiana. 2} 2 FRE NPNRREERE 1 » Unto. 56: SE SSP EN MERSAEREE 22 » Cycles 2... REPOS RER ONNEN ECS 10 6 Pisidiunr' is, es MR RS EEE Se 13.26 12 Dreétssend 5 2830 eee NRC 1 HAS 67 18 Totalisénér ral este De lc 249 Le catalogue est dressé dans l’ordre de la collection. La pre- mière colonne indique le numéro d’ordre de la cuvette de carton, la deuxième porte exactement les indications de l’étiquette ma- nuscrite de l’abbé Dupuy (nom scientifique, quelquefois les syno- nymes, provenance et, parfois, les initiales de l’auteur D. D. en « paraphe), enfin la troisième colonne donne le nombre d’exem- 1 plaires de chaque espèce ou variété. On se rendra compte par le libellé des étiquettes que beaucoup parmi les coquilles de la série possèdent la valeur d’être de précieux « typus ex auctore ». Cette liste est purement énumérative et ne constitue qu'un moyen de travail, la discussion des espèces admises par Duruyx et leur com- paraison ayant été souvent faites : qu’il suffise à cet égard de renvoyer au mémoire d'A. DE SAINT-SIMON : Notice sur les tra- « vaux de M. l’abbé Dupuy, in Bulletin Soc. Hist. nat. Toulouse, 1887-1889. 1. Testacella haliotidea F. B. Aveyron... RO 1 AUCH: : 2. 105. 4 4 2 — bisulcata Risso. Grasse en 2 4 3. .Vitrina-subalobosa Mich "Auch re ee 2 MES 2 4, — müjor" Fer. Belfort::7. ee eee HR 2 9. —— Baudoniana: Delaunay.: Cherbourg. a 1 6. Succinea arenaria -Bouch. BIarriz.:e ne “ 2 7 — oblonga Drap. Montpellier..:.:..4 20) $ 3 8. —— oblonga Drap. var. conspurcata. Ile Cazeaux.... 2 SE — Pfeiffert Rossm.-Lombez: 7.10 4 10. — Pfeifferi Rossm. var. maxima. Le Mas-d’Agenais. + 11. — longiscata-Moôr. Bayonne. ........,.1 00 2 12. — Baudoni Drouet. Houdainville....... Dior Li 2 13. — Charpentieri Dum. et Mort. Jura.....:.2. 0. 4 14. — élegans, Grasse..." LOL SENERENrE de 3 15. — humilis Drouet. Remiremont.......... TOR à 97: 38. 39. 40. 41. 49 43. 44. 45. 46. 47. RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 16. ‘ex 18. 19: 20. 21. 22. 23. 24. 29. 26. 27. 28. 29. 30. 31. 32. 39. 34. : 30. 36. 48. 49. 90. oi. 92. 93. 04. 99. 96. 51. 98. - 09. Helix aperta Born Succinea putris L. (sp.). Nord de la France. Joinville... RUES (SD) Var. HautiR BEN. 2. .....12 autris LE (sp.) var. olivula. Bayonne... .... DRE Mere elerelrerleretiene celle Je-lenere elle 613P eo lle eee l'etlefiet es} e sue) le lo melanostoma Drap FE PUERTO 0) 0 RER RES LE te Re melanostoma Drap. Cum epiphragmat. Toulon ti LS ANVéyTOn: 520 0 MR EE un eee pomatia L. Cum epiphragmate. Aveyron.......... HAE EN RUE MAUTC RES PS PRE lee de et ee Mai à HsporsMull var. Grasse... CARERENTS IS eue Te aspersa Müll. var. unicolor. Grasse pérniculaie Mull: Marseille... 1 im ne — var. :[Nainel# Perpignan: :..... —— var. major. Pyrénées-Orientales.. ——- MAR UEOUlONRERE NT En A, — var. (grisea, fere unicolor). Perpi- nero este telet se ee teie) eheleitrlenee, 67010 ce pis Fe,ee selle ele ;./et es je eee vote à — Vas Perpignan. eu 02e lactea Müll. var. apalolena Bourg. Perpignan...... serpentina Fer. (H. Magnettii Cantr.). Saint-Cyr (Var) muralis Lamk. var. orgonensis (H. undulata Mich.). Onsou, fentes des rochers... .:..,............; HrORenSts ere Var. GTASSeE 1.0... use Pen... niciensis Fer. Nice....... RTE ANS RE dE Hem er.) Var. Grasse. ann. ue Suérdida Drap: Monipellier ::542..2.. tue splendida Drap. var. rosea. Port-Vendres.......... Shiendida Drap var Toulon..." nt ns nn DOMERS IS EN UIRR ANENTON ESS LAN nt ni ne tee Te — var. robustissima. Aulus (Ariège)... — var. pellucido-fasciata. Jura........ — var. H, fusca Poir. Environs de Paris — Var ÆINatnele eur A AL RE — var. [Naine]. Villers-Cotterets...... HOMO OL LA CAMVONEONM. 2 se Ro TR A et r nemoriis 1 4vans GrASSe ts ire. MNT EE Te GLORIA ES SAP ATP Rene RTS RS déprime. Be Grande Chartreuse. 1.2. sylvatica Drap. var. alpina. Grande-Chartreuse.... —- VAE Jura... 7 ES D OR RE ee — War Lorétide Lente (Drôme). — var. Forêt de Lente (Drôme)...... candidissima Drap. Not.-Dame de la Garde Marseille — Cum epiphragmata. Bandol (Var) _— Not.-Dame de la Garde Marseille — DOMINENT RE — Ne PR NE MR M ee RaieU à 299 LL D NN) D OT ei el NO ND DC à 1 © (SE) DL D D DD © Qt ND D D 8 DD DEN DE D D de ei à © ND ND IS D ND be IC 100. 101. 102. 103. 104. 105. 106. 107. Helix Fontenilit Mich. Grande-Chartreuse Desmolinsii Far. Pyrénées-Orientales G. ASTREÉ var. unicolor. For. de Lente (Drôwe) var. Montagnes de la Drôme...... carascalensis Fer. Pic du Midi Gavarnie var. minor. Lac de Gaube pyrenaica Drap. La Preste Pratx de Mollo quimperiana Fer. Environs de Brest Hendaye cornea Drap. (Typus). Montpellier + AVEYTON. PI ETES ERRERNS lapicida L. Cauterets... — Lectoure .…. Aulus (Ariège) var. albina. Aulus var. Pyrénées-Orientales pulchella Müll. Toulouse costata Müll. Aveyron... obvoluta Müll. Auch.... fulva Müll. Marignan... depilata Drap. Lente (Drôme) Telonensis Mittre. Toulon jusca Mont. Dax personata Lamk. Jura... sericea Müll. Gisors.... plebeia Drap. Drôme... hispida L. Marsolan .... Marsolan .... villosa Drap. Jura, près Saint-Amour......:....... ponentina Mor: Le Croisies.:.:. Msn :'Lombez #7: CCC ne, se ee ile she late se pt os ere sie rs ns °,e de els ee etre e ahetntahedete ares hs CCC ss c'e ad e%s) cie se ee tete 5 + © + 0 01e ‘© 0e © ee 5 0 c'e) re Un 5 alt natae nn CR CC ss e © ec, 0e + © 0e 6 0 eye, "50e ere ler Isle lolo CCC nn e ee ele sels te “ele n ele lola tie tole trip ns se ot otre 6e lose e sin leds sels lei var. dépilata Jura. TR rufescens Penn. Nord... strigella Drap. Aveyron ss : var. La Préste VOS: fruticum Müll. Mâcon .. sn — BEHOPE 30h Re — var. ruja. Hamonville:e 70e ru — Vars MOLZ 2.070 LR Re ER RES el pe Xatartii Far. Au-dessus de La Preste Œyr. OPUS Galloprovinetalts Dup. Orgon.. US Ree carthusiana Müll. Lectoure :..::.. mere À Grasse 9 R Pt mi © NO 0 NO mi mi 0 À 10 © I Où NN ND 5 MN ND R I 19 I I Où & M hi D & ND D GR D 2% DE RE DD ET ; PS = a a | 108. 109. 110. 111. L12. FL: 114. 115. 141. 142. 143. RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 257 Helix carthusiana Müll. var. Minor (H. rufilabris Jeffr.). MArSO nee eee TE 4 Ménedrnata: Müll. Jura, Saint-Amour...........:... 2 — Var: -MontimOôrenCve errant Le 2 D Drap AUCH. in RL ue à — Bagnères-de-Bigorre ............... 4 — var. fusca. Bagnèéres-Adour +. ...:... 6) — var. non limbata. Marais de Pouzac (Haütes-Pyrénées).%::..7...4.1.4 2 ciliata : Venetz. Sainte-Beaume.................... 2 dertento Muütl: Montpellier... :.1.:.1...,2...:,..20., 3 Hat Mult.: Chatel-Censôir,. 11... 1.4... 10 8 — MAL DALDO ARS. PR er de 9 olivetorum Müll. Florence (Italie) (pour comparer).. 1 incerta/Draäp: var. marima: Bayonne. 1.0... 2 ace MU Grasse x. ia den Mi ire 2 er MO AN VEON 20 he Se Ni is er LS 4 RASE D MOlOTL. den TT Ernie de de care 3 luérda.Drap.-Podensac (Gironde) :.....1%..,.401.. 2 PA NRC EC LOLPE A ee sin Ba tnn ae ee etre a 8 2e 4 —— NORME 2e CP En DUT ARTS RTS NS 2 rodraenlies id SaimtBéat.. ee UE Li ne nue. 1 hydatina Dup. (4. pseudo-hydatina Bourg). Mont- DEEE En RUN PR GR RS 4 Me EMNenOs (Van) NS LR MTL ii es 2 — RER DÉBERAIR er ER EE SR LS LA 2 Prend Per-Colioure. -.s "244 in, 4 — CHASSE PR VAN NAS Mar aNr Re SE NS 2 Consirietd Boubeée.:Bayohne. ….......:..1;.4.,.: 2 — OUEST ME AR Se MA RER Ne 2 PL NU LE ARRETE UN LANTA SN ee 9 Rangiana Desh. Collioure, à Consolation........... 2 en nan M OA G ae de pe en AR et et cie 5 — COTES Oo RE RE RE fe re UE 12 Écoysioitiiue Mu. Montpellier, 904.4... 2 natal ele NOontpDellier.2: Tu NT RE NN Eee 2 DES AD rADÉ AUCUN ER Cr et 18 — var. depressa (H. trochilus Poir. ?) N.-D. de la Garde, à Marseille.... 3 éochoides Poir. var. Sainte-Nazarie..:::..1.1.1.22; à) —- CH comca Drap). Toulon: À Praostuscula Mich: Grasse: . 4004 EN 3 POLICE BARS OUION 72. 0. 0. Ne Mean do 4 comspuredida Drap. Narbonne... MUR u 3 — OURIORA RE CRE EUR SR US IE J striata Drap. Cherbourg..... dE MR ed ae A D AN 3 intersecta Mich. (H. ignota Mab.). Marignan........ À — CE ranota Mab.). Lourdes... 4 LL 258 152. 153. 154. 155. 156. 157. 158. 159. 160. 161. 162. 163. 164. 165. 166. 167. »,,168. 169. 170. d71! 172. 173: 174. 175. 176. 177. 270: 179. 180. 181. 182. 183. 184. 185. 186. 187. 188. 189. 190. 191. 192. 193. 194. 195. 196. Helix G. ASTRE Terverit Mich: Hyères (Fervér dedit) 220000 cespitum Drap.:Grasse te st MIO — var. arigonis Rossm. Céret (P.-0.).. — var. arigonis Rossm. Hendaye...... — var. Mont-Faron, près Toulon..... pisana Müll. (Rhodostoma). Lectoure............. — var. Sardou: Antibes: 2 rer — var: .pell: Be CroisIC- SPORE — ‘var. Nantes 545 RSS RS ericetorüm Müll. Lectoure....L.2 4270400000 — var. minor. Pouzac CH. RU De Mu — var. minor Puycasquier Tee —— var: Gerde (HPLC Re eee — Var. Foix... 50 RU — var. Aveyron: 1% —— Var. AVEVTON. : LUC PRE RCE — var Baudean: | Eee — var. Bagnères-de-Bigorre......... neglecta Drap. Marsolan!:. 4425: MERS: — var. Grasse. [Variété naïine.]...... arenosa Rossm, in Dup. Biarritz Ne re ee submaritimaRossm. Garaizon (H.-P.):., 0... variabilis Drap. var. Marsolan 7. ete maritima Drap. Montpellier. 25 CRE —- Cette sui, a RSR conoïidea Drap. Grasse. "4552 ARR Re Gigaxi Charp. (H. candidula var. ?). Grasse........ -— (var. de 7. striata Drap.). Lectoure.. alliaria Ald:-AÀd Garumnam: is RER Re simulata. Fer, Basses-Alpes:.. 2 Re glacialis Thom. Lans-le-Bourg (Alpes) CCC pseudohydatina Bourg. (H. hydatina Dup. non Rossm.)."Saint-Palaisee. 07e Pt nubigena Charp. 3000 m. Néouvieille. montana Stud. JOUER EN RENE CRE CCC CCC incerta Drap. (H. olivetorum Auct. PIÉRURRES Non Mül). : Lectoure.:15 204, 0e SRE Bulimus decollatus Müll. Montferrand (Gers).....-....... — quadridens, Drap. Cadterets .. 1 eee — — Dr. sp. Pyr-Orientales 50 — — var. Niso. Gerde (H.-P.)....... — tridens Drap. DD. Alpes... Lee — — Saint-Marcelkhn 2082262 Clausilia laminata Mont. D. D. Perigord Languieu......... — — Turt, D..D:-Oise, bois de Burn — — Mont. var. phalerata D. D. Grande-Char- (reuse ir scie te ARE — olida Drap. D. D. Saint-Marcellin 2 1 à 1° 2 4 4 2 : 4 24 2 | 4 ‘4 4 3 5 4 6 4 4 . 3 4 5 + 3:14 nue 7 ) 4 D OO D æ & D mm OUI Qt D ‘© Ù D NN mi BR 0 BR CT IN RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE D 107. “ 198. | 199. 200. 201. 202. 203. D 204. - 205. | 206. 207. 208. De 209. 210. 211. 212. 213. 241. 242. — _ + CAP BAM PP RE punctata Mich. D. D. Saignon gta dan. LOULOT LE 1.26 ee, parvula Stud. D. D. Lectoure — — 5 TON MÉTÉO RS Re — var. rupestris. Colomé, près Lectoure... rugosa Drap. D. D. Montpellier CCC + ee + ee — — — var. Valencrennes.. ..:.":.. — — ST GRAS S COPA SUR M ANS NE Os — —- Sn PIATTILTAZ SP ER En Re Eee nigricans Jeffr. D. D. Bagnères-de-Bigorre. Vieux ADDEBS A MAN Te — — AU CMP RL ee Mie en — — — Bagnères-de-Bigorre ...... — — var. Bagnères-de-Bigorre. Sur les vieux murs.. “ER ue EN AL OS AIR PATATE — RE VON DOM AP iris LEE its —— : var. Saint-Béat........... —— — — var. (CI. gracilis?) Foix... dubia Drap. Saint-Marcellin (Isère) .. — — Saint-Marcellin (Isère)............ — = Var. SAVOIE... :...2..., Men er — — D. D. var. CI. gallica Bourg. Barèges. -— — D. D. var. CI gallica Bourg. Cauterets #Holphit each. D. D: Marignan..............., abietra Düp.. CGauterets (H.=P).....4...4.4,1.2., Denaaicos Drap. D; D. -Melz...1. 0. ir — — — Valence (Drôme)........ cola Hleld Bionviliest.s EL En biplicata Leach. D. D. Valenciennes............ heboudii DüpD. D: Saint-Marcellin:........... Dicuabrap- DÉDEBeHORt.:.r 0... Ur, ss. pircatuineDrap. Valenciennes 0. eee — —. var. D. D. Hongsbourg...…....... —- — var. D. D. Saint-Marcellin (Isère) Dapillaris Drap: DD Gette ir... LR ere perexilis Bourg; D: D. Foix, vieux murs....:.... PAUREN Ab SD D Ba vOnnens 1. LR ANRT secte Drap: D: D: Belfort: .....,..... RTS Pipe EL variabilis Drap. D. D. Environs de Toulon........ —— — — Lypus. Montpellier..." — —— Phvar: EMbrun. tatin, tumentunmtoDrap. Ds). "Belfort: .:..."Me nr. he. Praunti Fossm: Fréchet, près Arrau- 514.050. — DDASS Ant-Sauveur (HP) Ce Partioti Saint-Simon. D. D. Saint-Sauveur (H.-P.).... 259 mi ND © ND C9 Co 2 CC ID Ce Co bi IUIR HN NRDE N ND 9 I FR # O NN ND CO O1 © mi ND EH ND © D D ND D M NN O1 et Or 260 243. 244. 245. 246. 247. 248. 249. 290. 291. 292. 253. 254. 299. 256. 291. 298. 259. 260. 261. 262. 263. 264. 265. 266. 267. 268. 269. 270. 2171. 272. 273. 274. 279. 276. 2771. 278. 279. 280. 281. 282. 283. 284. 289. 286. 287. .288. 289. 290. ne Baillensit Dup. D. D. Environs de Bay soie G. ASTRE Boileausiana Charp. All. de l’Aude — — var. D: D::Fofxe VO Pyraenearia Mich. Typus. D. D. Bagrères-de-Bigorre — — var. D. D. Lourdes mens — — var. D. D, Cauterets, — — . var: D: D'Saintheab ee, ringens Mich. Typus D. D. Bagnères-de-Bigorre..... — — var: D. D. Caulerets avenacea Brug. (sp.) D. D. Environs d’Auxerre.... — — — — . Var. -pyraeñaico. Foix. io ne er or Cete e Le SAS granum Drap. D. D. Grasse — — — var. Saint-Béat dolium Drap. D. D. Jura doliolum Drap. D. D. Valenciennes Bigoriensis Charp. var. maxima D. D. Gavarnie.. ——- — D. D. Bagnères-de-Bigorre...... Jumillensis Guir. var: D. D. Saint-Béat. 2.2 2 ee — Lourdes — — — Pyrénées-Orientales CR] CCC de. se Michelii Terv. in Dup. D. D. Toulon, fort Faron.... Farinesii Ch. des Moul. D. D. La Preste (P.-0.)...... megacheilos Crist. et Jan. D. D. La Preste (P.-0.).... 0 — — — var. pyraenaica. Saint-Béat.. dite da Rossm. D. D. Bagnères-de-Bigorre......... triplicata Stud. D. D. La Valette (Hérault)....... SE Pagodula Ch. des Moul. D. D. Grasse.............. umbilicata Drap. D. D. Barbotan......... ne te ANNEE Moulinsiana Dup. D. D. Mony-de-l’Oise..... RE ee muscorum Linn: D. D; Béliort:. men . bigranata Rossm. D. D. Aveyron. een polyodon Drap. Typus D.\D. Montpellier. .......... pusilla Müll. Aveyron 20580 SERRE ER pygmaea Drap; D: D: Auch: 7. RER ES _Venetzii-angustior Jeffr. D. D. Hautes-Alpes........ edentula: Drap. D.‘D: Bavai (Nord): 2e cinérea Drap. D: D: Toulon): PEL RE eee — var, fasciata Dup. D. D. Grasse... ... minutissima Hartm. Mézin......... ii PE E re + cylindrica Mich. D. D. La Preste (P.-0.).......... : | — — var. polyodon. Villefranche (P. DD: afinis Rossm,:D:D. La Preste (P£0) em 2 ringicula: Mich. :D::D; Carcassonne "et goniostoma Küst. D. D. La Preste (P.-0.)...... Re Psarolena Bourg. Saorgio (Alpes-Maritimes)........ Vergniesiana:Gharp:'D.:D."Aulus;:. re Mortilleti Stab:. D. D.:Hautes-Alpes.” . 20e ce rt bi D NN & EE D OO À il © NN ND NN À D D À À D D & BB © © © À À «I a 2 ed = dt ns A ND mm E D ER Li D © ND D OT UT Co À © ai bb RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 261 At eiliora Mor. Bayonne... 4 0. it.) 2 Du josoës Diap. Cette... Rae, ul. ue, 4 Gorekeamemtnimum Müll Auch...:...............7: (ù) Planorbis corneus Linn. var. major. Moulins (Allier).... 2 — contortus Linn. Moulins (Allier)............. 5 + . — — var. minor Podensac (Gironde) 12 D297. —— laevis Ald. Fontaine à Saint-Cyr (Var)......:.. 6 298. obus Mull: Moulins (Allier) +. .,20..2 3 f 299. — leucostoma Mich. Fontaine de l’Oby (Gers).... à) _ 300. ii Perezie Graëlls. Noailles (Oise)..:......,....: 1 à 301. — septemgyratus Rossm. Châtelcensoir........... 2 “ 302. vorter Müll, Peychaud (Gironde).............. 419 … 303. — carinatus Müll. Moulins (Allier)......:.:....... 2 _ 304. —— complanatus Müll. Peychaud (Gironde)........ 7 _ 305. et 'ormstatüs Drap. Estaing (Aveyron) :....:...:.. 2 2306. — AHADTIOQUUS DEAD, PAYONIRE. : 223 6m AL eu, di 4 * 307. — fontanus Lightf. AD OÉATR CARRE Er en ET Qi 3 11308. — aus Mull.- Auxerre 420 ae NU 2 … 309. — Sbinargimeaits Jan. Belfort... ..4...:... 2 0 isa jontinalis L. Auxerre..1............1............ > 0 acuia Drap. Peyeéhaud.....:.................... 8 20312, — — — var. thermalis Dup. Barbotan........ 2 813. — — NE CAO RS SE Et () n914. — te. var. Arselés-sur Mer." ..:....,. 1.7. 2 D : gibbosa Dup. ex Man. La Preste.........,......... 12 RU hyproruut L. var. Fréjus... ..................... 2 … 317. Amphipeplaea glutinosa Drap. Peychaud (Gironde)....... 3 D 10 Lémnaea glabra Müll: Aire (Landes).................... 8 2310. — MN On Een D. ie 10 + 320. — Dalustris Drap. Vic-de-Bigorre........1....... 4 D21 Se — — CS Pivarranur. Estang (Gers) 20.5. 1 322. — Connuss Cela Das ei PUR PAU ES he 1 … SRE RARES es var. minor. Moulins (Allier)....... 2. 324. MGM SN EL AMIE: 200 0er sm ie ns ere 2 n 9325. — —— var. minor. Peychaud (Gironde)..... 2 2320. — nomma MODES ECC UE Re SEA 6 n927. — —— Lamarck. Bagnères-de-Bigorre.......... b) D 326. — peregra Drap. var. roseolabiata. Estang........ 3 D 329. —— — Va GiomnAIHerE Are ve 2 330. — — _. var. minor. Bagnères-de-Bigorre.. 6 331. — — VRP MAIOL DOS. LIN LINE Ras 2 . 332. — _— MA ON IOLARSE ET Er et # 21533. _— ovata Drap. Bagnères-de-Bigorre...... PP Lee 5 _ 334. — —— Var. chermalis. Barbotan,,)..:.1... 3 D 390. — Jiaciahis -Dup. Lac de. Gaube.....:,1...0.0:.. 2 ; D oo thermalis Boubée. Bagnères, ruisseau de Salut... 2 D 337. En rntermedra Mich, Jura,.,,,.1.......4........... 1 ï 338. —— auricularia Linné. Moulins (Allier)............. 2 G. ASTRE Ancylus fluviatilis Müll. Auch.. Cyclostoma elegans Müll. AuCh ©. 0 COS — _— — . var. grisea. AuCh. 20 00e — — —, .: var. fasciata. Auch, 00e — — — var. Cauterets, 1.200 m. d'altit. — sulcatum Drap. Bandol (Var) 20e Vivipara vulgaris .Pup.: Carcassonne... PP Pomatias obscurus Drap. Typus. Chatel-Censoir — —— —,.Nar. dter. Palin _ — —.,.; Nar AUCH. 20 SRE RP —— crassilabris Dup. Bagnères (PR —- Nouleti Dup:: Foix... — Partioti Saint-Simon, Gavarmié nv —— maculatus Drap.:Auch:: 0 — — —;: NaT. SAVOIE HR CEE | ——— DRE Drap. Cap Brun, près Toulon 07 — — var. Gorges d’Ollioules.......... ae PE Fag. Grotte des Espélugues, Lourdes _— spelaeus Fag. (Crassilabris var.). Grottes du Bédat Acme lineata Harim. sp. SOS... 05.0 RER — cryptomena De Fol. et Bér. Bayonne Hydrobia\ abbreviata:Mich. Belert- "nn Bithinia simoniana Charp. (Moitessiera Sim., Bourg.). Car- CASSONRBE : . AL adet à BNC RTE — :" similis Drap.-Gette Le CPR — viridis Drap. Cherry-Chartrense 0e — . gibba Drap. Fontaine de Nîmes....... UE. _- brevis Drap. Marvéjols.: 2e —— saxatilis De Reyn. Montauban:.. 222 : -- Ferussina Des Moul. var. Servainiana Pal. Auch. — — — : var. Lourdes ete — bicarinata Des Moul. Cousc (Périgord). ......... — ventricosa Gray = Kicksii West. = Michaudii Duv. Bretagne. }..7,1, 43070 RER REP RR — Moutonit Dup. Dragwignan:.. "nee re —— euristoma Pal. Ganges (Hérault)......... AE ER —— : “Reyniesti. Dup. Aveyron.-,6;: 2. PP —— tentaculqgta L. Péychaud. (Gironde) 202 — — var. Draguignan; rRressere Valvata .piscinalis Mülk. Aire (Landes). Mens _— — var. Draguignan. Re — — Typus MOülins::.., ee — tolosana Saint-Simon. Carcassonne.............. — : cristataMiäil.. Montpellier 7-2: ee —— — = war.major. Belfort}, 660 REETeE Neritina fluviatihis.Müil: Metz... Dr — — var. Bahusiensis. Le Bahus (Lan- | des): 2, LC PP RES £ ni > N ND ©: © Où © mi D 7 ane LA ÉEoe poc P E TC SNR n Ae DTEu, CS Co DST SET à ai DR CC À DATI Te. JUN BE DER D OS D OM À M L | 263 soE 0 Neritena fontinalis Brard. Grasse... ............... HEAR 8 389. — — A PBaySe M ele J'NSERRUEE 5) 386. — thermalis Boubée. Bagnères-de-Bigorre, à Salut... 14 don Prsideunt obiusale Dr. Le Lin (Gers)...:......:.....1..: 2 388. — thermale Dup. Bagnères-de-Bigorre............. ) Dr, 589. — limosum Gass. Font. de Peyrusse............... 1 D 390. —- roseum Scholtz. Fontaine, près de Grasse....... 3 391. — amnicum Müll. Valenciennés...:.............. 4 392, .— rotundum De Gess. Marignan:..:......:...,... 2 393. —- DnpuuanummeNorme Barbotan. Mer ps re 2 394. — — Baudon. Garros, près d’Auch...... 1 395. —_ : Henslowianum Jenn. Typus. Arratz............ 1 396. — — ANNE inappendiculatum Baud:./Barbotan:5: 402. Î 397. — lenticulare-Norm. Barbotan, (Gers) . :. 0%... 2 398. — Baudonianum P. de Cess. Aveyron............. 2 Her 2 nitidum Jenn. Ruisseau de la Hotte (Gers)...... 5 400. — Casertanum Poli. — cinereum Ald. Auch....... 19 AU vOmclas ealhiculata Drap. Estang (Gers). :..0:,,:......,... 4 402. nr bavicoid am. Ea Moselle 4.5. 5, 0.4 ufr 3 403. —_ cobad- Norm:-L'Escaut. 2 ui. ie. 1 404. nn copmeusb. Pac de Lourdes :#:1.,1.,....1.1.%.., 3 405. DOS DTA D AA TEALZ. 15. LOU eee nue à den à cle 2 406. PTenermond Dup.; AUCR.:4.:0%2%... 11, 2, 7, 3 VIII Recherches critiques sur Digyreidum Bourguignati Paladilhe. (= Simple variété de Bythinia Leachi Sheppart.) Le milieu du dix-neuvième siècle marquait une date au point de vue de l’étude des Mollusques terrestres et fluviatiles de France, avec la publication des deux ouvrages importants de l’abbé Dupuy en 1847-1852 et de Moquin-Tandon en 1855. Le premier, s’occupant plus spécialement des coquilles, avait fixé d’une manière assez complète la faune de notre pays; le second, suivant une voie, sinon nouvelle, du moins presque inutilisée jusque-là, cherchait dans l’anatomie de ces animaux des carac- tères de classification. | C'était alors, sembiait-1il, le couronnement des efforts des mala- cologistes de la première moitié du siècle qui, après d’hésitantes et ingrates recherches, avaient lentement progressé dans la con- naissance de ces invertébrés; ce n’était, en effet, qu’en 1767 264 G. ASTRE qu'avait paru le premier travail, dû à Geoffroy, sur quelques Mol- 1 lusques du bassin de Paris. Mais la science malacologique fran- çaise n’avait commencé à s’organiser sur des bases solides qu’au début du dix-neuvième siècle, avec Draparnaud, dont les deux tra- vaux fondamentaux avaient été édités en 1801 et en 1805. A la suite de ce savant, la plupart des grands naturalistes de cette épo- que avaient apporté leur contribution à l’édifice commun, Cuvier, de Blainville, de Férussac, Lamarck, Michaud et bien d’autres, — sans oublier les auteurs plus modestes, et pourtant très utiles, des faunes locales, tels que Risso et Noulet. Les patients efforts de tous ces conchyliologistes — ils s’occupaient plutôt de conchy- liologie que d’anatomie malacologique — avaient ainsi abouti à une connaissance rationnelle de notre faune terrestre et fluviatile que le travail de l’abbé Dupuy synthétisait d'aussi bonne manière. Il eût semblé que l’ouvrage de Moquin-Tandon dût orienter les recherches du côté anatomique, considéré de second ordre par beaucoup de ses prédécesseurs. Il n’en fût rien, et c’est ici que peut se marquer une grande étape dans les progrès de cette science. Après la publication de ces deux ouvrages essentiels, on ne pouvait nullement prétendre avoir complètement déterminé la population malacologique de notre pays; 1l restait encore certai- nement de bonnes espèces à découvrir, comme cela se produit dans toutes les branches des sciences naturelles après la publi- cation des grandes monographies. Mais cet espoir ne justifiait point l’exagération dans laquelle est tombée la plupart des natu- ralistes de la seconde moitié du siècle qui, après avoir presque totalement négligé les caractères anatomiques, ont voulu considé- rer trop souvent de simples variations individuelles de la coquille comme suffisantes pour créer des espèces, voire même des genres nouveaux. C’est à cette tendance que peuvent se rattacher pour une certaine part les publications de Bourguignat, de Paladilhe, de Letourneux, de Locard et de tous ceux qui les ont suivis dans cette voie. L’un des principaux reproches que l’on peut en outre leur adresser, c’est celui de n’avoir pas toujours cherché à se rendre compte des conditions dans lesquelles vivaient la plupart des Mollusques qu’ils découvraient et des circonstances qui étaient susceptibles d'éclairer leur biologie. On est loin toutefois d’avoir le droit de croire que tout ce qu’ils ont fait soit à négliger et qu’il n’y ait une très grande part de bon dans leur œuvre. Ils . À TS TU nn Sa LUS pr Le BE PEN S TS D 0 Le DR re Sn F2 QE USE SE OR SOUS SD LS M ee ok 4 RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 265 . ont permis, en-effet, une connaissance approfondie de toutes nos variétés régionales et de la variabilité extrême des formes typi- ques, ils ont aussi contribué à augmenter les catalogues de Moli- lusques français d’espèces fort valables. C'est pourquoi on ne doit pas, non plus, perdre de vue, au milieu du courant de réaction qui circule actuellement parmi la plupart des malacologistes, que, si cette abondance inexpliquée de descriptions particulières rend des plus pénibles, même à un spécialiste, la tâche de se retrouver parmi cet excès de dénomina- tions quelquefois factices, on n’en doit pas moins passer un exa- men attentif de toutes les espèces qui ont été signalées, afin de discuter leur validité. Sinon, d’excellentes déterminations cour- raient le risque d’être rejetées en même temps que de simples synonymies. | | Nous examinerons plus spécialement dans cette note l’histoire d’une espèce de Bythinie que la tendance exagérée de la seconde moitié du dix-neuvième siècle avait érigée sans juste motif au rang de genre, mais dont beaucoup de malacologistes actuels ne veulent même pas, faute de spécimens authentiques, reconnaitre l'existence. Ce sera d’ailleurs un assez bon exemple pour montrer les tendances que nous venons de rappeler. Nous citerons les” textes mêmes des principaux auteurs caractérisant chacune de ces tendances, ñnon pour faire une bibliographie inutile, mais parc brochemen ne v instructive, ant arce que leur ra ochement a une valeur instructive, mettant 4 ES LA ÿ en évidence les conceptions systématiques de chaque école. Il s’agit de la Bythinie de Bourguignat, Bythinia Bourguignalt Paladilhe. su ES À. Historique de la Systématique. Les Bythinies sont des Gastéropodes d’eau douce à respiration branchiale qui avaient été primitivement confondus äâvec les Vivi- pares sous le nom général de Paludines. Une étude plus appro- fondie de ces Prosobranches montra qu'avec quelques différen- ces conchyliologiques le genre Paludine groupait en réalité deux catégories de Mollusques qu’un caractère physiologique très important séparait naturellement; c’est que les Vivipares sont ovo-vivipares, tandis que les Bythinies sont ovipares. Le genre Bythinia ainsi délimité n'a pas subi de démembrements, malgré Sue: p'Hisr, NAT. 1921 (T.: XLIx). 20 266 G. ASTREÉ les tentatives de plusieurs malacologistes, et en particulier celle L de Letourneux qui essaya vers 1879 de créer avec l’espèce qui nous intéresse ici le genre Digyreidum. Digyreidum Bourguignati Paladilhe est une forme dont la position en systématique a subi de nombreuses vicissitudes qu’on peut rattacher presque chronoïogiquement à quatre phases suc- cessives dans l’histoire de ce Mollusque. Signalé d'abord comme espèce, passant ensuite au rang de genre autonome, ramené à l’état de sous-genre, et enfin considéré problématiquement à l'heure actuelle comme une simple variété, ce représentant de la faune dulcicole roussillonnaise est en quelque sorte une énigme qui a attiré l'attention et les recherches de la plupart des malaco- logistes, mais sans résultat aucun; car, depuis la découverte originale qui en fut faite en 1869 aucun naturaliste n’a pu arri- ver à en voir un seul exemplaire. | C’est en 1869 que le D’ PALADILHE (1) donnait la diagnose et la figuration d’une espèce nouvelle découverte en Roussillon et qu’il décrivait pour la première fois sous le nom de Bythinia Bour- guignati. C’est là le point de départ et la première phase de lhis- toire de ce Mollusque. Au premier aspect la Bythinie de Bourguignat diffère de la Bythinie tentaculée (ou Paludine impuüre) si commune dans tou- tes les eaux douces d’abord par sa taille qui est bien plus petite, ensuite par sa suture très accentuée, enfin et surtout par une ornementation spéciale de l’opercule : chez l’espèce-type (tenta- culata) êu genre Bythinia, les stries de l’opercule sont concentri- ques, tandis que l’opereule de Bythinia Bourguignati a une stria- tion spirescente au centre et concentrique à la périphérie. Description originale de Paladilhe : « Coquille à fente ombilicale étroite, conique, ventrue, cornée, assez « solide, à stries d’accroissement bien apparentes à la loupe, plus ou « moins encroûtées d’un limon olivâtre : spire aiguë, à sommet petit; « — 5 tours assez convexes, croissant rapidement et séparés par une « suture bien marquée; dernier tour très grand, ventru, dépassant ia « moitié de la hauteur totale, remontant un peu vers l’ouverture à « l'insertion supérieure de son bord libre qui est un peu arqué et « faiblement projeté en avant. — Ouverture assez oblique, ovale sub- (4) Parapizne (D'). Description de quelques Paludinidées, Assimineidées et. Mélanidées nouvelles, 1869. Revue et magasin de Zoologie pure et appliquée, 2° série, XXI, p. 224, pl. 19, fig. 1-8; et Nouvelles Miscellanées Ra lao ans p- 101, pl. V, fig. 1-3. f D D ne D dt > PA et M0 25 2 L DER METEO FPS « RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 267 piriforme, anguleuse en haut; péristome simple, droit, à peine évasé; bord columellaire un peu réfléchi vers la fente ombilicale, bord externe médiocrement arqué. — Opercule ovale subpiriforme, affleu- rant le bord du péristome, blanchâtre, brillant, subnacré, assez solide, un peu concave sur sa face externe. À partir du nucleus qui est excentrique et plus rapproché du bord inférieur et interne, cet opercule présente tout d’abord un filet spiral de deux tours bien marqués, croissant rapidement et donnant naissance par sa concavité à des rayons divergents et subspirescents, ainsi qu’on l’observe sur l’opercule des espèces du genre Amnicola; puis vers la périphérie le mode d’accroissement change tout à coup et est remplacé par les stries concentriques qui caractérisent l’opercule des espèces du genre Bythinia « Hauteur 4 5-5 mm. Diamètre 3 3. « Cette intéressante espèce de Bythinie a été recueillie dans les bas- sins du jardin Picos, près de Perpignan (Pyrénées-Orientales) » (1). Cette note descriptive est suivie d’une note comparative rap- prochant cette espèce de la Bythinia Leachi et montrant les rapports qu’il y a, au point de vue de l’opercule, entre Ia nouvelle Bythinie et une espèce déjà récoltée dans la région du Nil moyen et trouvée aussi, paraît-il, aux environs de Bombay et au Bengale. Ce n’est pas Paladilhe qui a récolté lui-même ce gastéropode en Roussillon. Les types de sa nouvelle espèce, comme il le dé- clare personnellement dans son mémoire (page 101, note 1), lui ont été fournis par des matériaux d’étude que Bourguignat avait mis à sa disposition; ce dernier lui avait, en effet, confié 163 tubes, renfermant des espèces non dénommées, et portant seulement sur leurs étiquettes l’indication de la localité d’où elles prove- naient. C’est la première des espèces nouvelles observées par Paladilhe dans ces tubes que cet auteur dédia à Bourguignat sous le nom de B. Bourguignati. Au reste, comme on le verra plus loin, l'étiquette qui accompagne les échantillons de B. Bourguignati de la collection Paladilhe porte la mention : /nd. Bourg. d., ce qui veut dire que Bourguignat les lui a donnés sans détermination. C’est donc par Bourguignat que Paladilhe est entré en possession des exemplaires de cette espèce. La deuxième phase de l’histoire de ce Gastéropode est marquée par son élévation au rang générique. La particularité de l’orne- mentation spirescente de l’opercule, qui avait retenu l’attention de Paladilhe comme caractère spécifique seulement, poussa (1) PALADILHE. Loc. cit., p. 103. 268 G. ASTRÉ LETOURNEUX à ériger, vers 1879, la nouvelle espèce en un genre « nouveau pour lequel ce malacologiste proposa le nom de Digy- _reidum, dénomination qui fut acceptée un peu plus tard par LOCARD et par BOURGUIGNAT. Le nom de ce genre fut publié pour la première fois par A. LocaRD (1) en 1882, avec une faute d'orthographe, le nom étant imprimé Dygyreidum : "1 « Genre Dygyreidum Letourneux 1879 Mss. ee ee eh ne a ES « Le nouveau genre Dygyreidum proposé par M. Letourneux et « adopté par M. Bourguignat se rapporte à des Paludinées dont l’oper- « cule comprend deux modes d’enroulement, le mode spirescent et le « mode concentrique. Ce genre est plus particulièrement répandu « dans la partie sud de’ l’Europe orientale. : era « Dygyreidum Bourguignati (Paladilhe) € — Bythinia Bourguignati Paladilhe 1869. Nouv. Misc. malac., p. 101. € Dans les bassins du jardin Picos, au lieu dit Jardin de Saint- « « Jacques, près de Perpignan (Paladilhe, Massot). » € 6 Cela veut dire en l’espèce que la date 1879 mss. n’a aucune valeur; elle indique seulement l’année à laquelle la mention Digqy- reidum a apparu manuscrite soit in litteris soit en collections, mais sans être publiée. Cette dénomination fut ensuite acceptée par Bourguignat et probablement inscrite dans sa collection. C’est seulement en 1882 que ce genre prend régulièrement date par sa publication dans l’ouvrage de Locard. De plus, l’orthographe Dygyreidum implique étymologiquement une faute qui fut corrigée dès les mémoires suivants (Fischer, Letourneux) et c’est le terme Digyreidum, provenant de la rec- tification {emendat.) de l’erreur initiale, qui a ii été employé par tous les naturalistes. En 1887, Letourneux (2) publia lui-même une monographie du genre Digyreidum, où l’orthographe du nom est complètement rétablie : « Ce genre a été établi par nous, en 1879, et adopté immédiatement « par le savant malacologiste Locard, dans son Prodrome de la mala- (1) LocarD (Arnould). Prodrome de la Malacologie française. Catalogue général des Mollusques vivants de France. Moilusques terrestres, des eaux douces et des eaux saumâtres, 1882, Lyon et Paris, p. 224. (2) LETOURNEUX (A.). Aperçu monographique sur le genre Digyreidum. 1887. Bulletin de la Société malacologique de France, IV, p. 67-72. PR MAUR BRU RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 269 | À « cologie française (p. 224, 1882), et par notre ami Bourguignat, dans . « son Histoire malacologique de l’'Abyssinie (p. 30, 1883). » …—._ Il divise ce genre en deux séries, l’une à bord péristomal droit, … non évasé, l’autre à bord patulescent, parfois très évasé et même E subréfléchi, notamment vers la base, et c’est à la première série - qu'il rapporte D. Bourguignali : … « Digyreidum Bourguignati Letourneux, in Sched., 1879, et in Lo- + « card, Prodr. malac. franc., p. 224, 1881. — (Bythinia Bourguignati, . « Paladilhe, in Nouv. miscell. malac. [4° fasc., 1868]), p. 101, pl. V, NÉ) Ù : _« Bassins des jardins Picos, au lieu dit « Jardins de Saint-Jacques », « près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). » Les travaux postérieurs de malacologie ne nous donneront guère aucun détail nouveau sur Digyreidum: ils se contenteront de mettre mieux en opposition les différences indiquées par Pala- dilhe dans sa diagnose originale et ne feront que répéter sous une autre forme les caractères qui y sont déerits. En 1893, A. Locard (1) décrit et figure à nouveau ce mollusque; mais comme il n’en existe aucun exemplaire dans sa collection, actuellement déposée au Museum National d'histoire naturelle à Paris, on peut en induire que la rédaction de la diagnose et la figuration n’ont été effectuées par cet auteur que d’après le mé- moire original du D' Paladilhe. Quoiqu'il en soit de l’originalité de sa description, Arnould Locard est le seul auteur qui, après Paladilhe, ait donné à nouveau une diagnose complète et une figu- ration du Digyreidum. Les différences que ce malacologiste indique entre Bythinia. et SES ES … Digyreidum peuvent être aisément résumées : x … Genre Bythinia Gray. Genre Digyreidum Letourneux. 4 Coquille turbinée, conoïde; Coquille turbinée, conoïde, L & ; « r 0 °° Là ouverture ovale pyriforme, pé- très étroitement ombiliquée, 4 ristome mince, continu; oper- péristome continu ; opercule À cule calcaire, à stries concen- spirescent au centre, SROEÉ SET ‘+ triques; nucleus subcentral. centriquement à la périphérie. 4 dense Ro 4 Digyreidum Bourguignati Paladi- . Bythinia tentaculata Linné. lhe — Bythinia Bourguignati. HN à C 4 Galbe ovoïde, ventru, spire Galbe conique ventru, cinq fe peu haute; 5 à 6 tours assez | tours assez convexes, à Crois- convexes, le dernier grand, sance rapide, le dernier très (1) Locarp (A.). (Coquilles fluviatiles de France), 1893, p. 75, fig. 75-76. 270 G. ASTRE À or IS ere QT eee Fe moitié de la hauteur; suture . de la coquille; suture assez bien marquée; ouverture obli- profonde; ouverture subovale que, ovale subpiriforme; pé- oblique; péristome peu sail- ristome simple. Test mince, lant, continu, non réfléchi. assez solide, corné, plus ou Test mince, solide, luisant, moins encroûté. subtransparent, jaune corné. Hauteur 4 1/2 à 5 mm. Hauteur 9 à 11 mm. Diamètre 3 1/2 mm. Diamètre 4 1/2 à 7 mm. Très rare; environs de Per- C. presque partout. pignan. On peut toutefois se demander comment il se fait qu’un carac- tère aussi peu important que celui de l’ornementation de l’oper- cule ait suffi à la création d’un genre nouveau. Il est vrai qu’on était à ce moment-là, en malacologie, dans une véritable période jordanienne et que les naturalistes de l’école qui était alors en vogue cherchaient à multiplier à l’excès les divisions d’espèces. Aussi ne doit-on pas s’étonner outre mesure de la place attribuée à ce mollusque dont l’existence même dans les Pyrénées-Orien- tales était aussi énigmatique. La troisième phase de l’histoire de la Bythinie de Bourguignat ne succède pas tout à fait chronologiquement à la seconde, puis- que la tendance qui la caractérise apparaît avant les dernières manifestations de la seconde tendance. C’est FISCHER (1) en 1885 qui ramène Digyreidum du rang de genre à celui de sous-genre; c’est une conception déjà beaucoup plus rationnelle de ce que doit être une classification véritablement utile. Ce malacologiste ne mentionne pas précisément l'espèce D. Bourguignati, mais il fait du genre Digyreidum une simple division du genre Buythinia, un sous-genre, qu’il assimile d’ail- leurs au sous-genre Gabbia décrit par Tryon en 1865, à une date par conséquent antérieure à celle à laquelle Paladilhe avait dé- couvert sa Bythinie. Les divisions qu’il établit d’ailleurs à l’inté- rieur de ce genre sont des plus nettes : Genre Bithinia Gray 1821 — Elona Moquin-Tandon 1855. Verge bilobée; yeux sessiles; dent centrale de la radule avec plu- sieurs articulations basales. | (1) Fiscer (D' Paul). Manuel de Conchyliologie et de Paléontologie con- chyliologique, 1887, Paris, p. 731. — Le fascicule renfermant la-diagnose du genre Bythinia a paru en réalité le 29 janvier 1885 (fase. VIII, pp. 689-784). grand, ventru, dépassant la « un à ST Fa ARE PEAR pe EPA j Fi RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 271 A) Sous-genre Bithinia proprement dit. Coquille subperforée, tur- binée, ovale-conoïde, mince; ouverture ovale-piriforme; péristome . mince, continu, labre aigu; opercule placé à l’entrée de la coquille, calcaire, à éléments concentriques; nucleus subcentral. Distribution : Eaux douces de l’ancien Continent. B) Sous-genre Gabbia Tryon 1865 (Digyreidum Letourneux, em. 1882). Coquille perforée; opercule calcaire, d’abord spiral, puis con- centrique. Distribution : Australie, Haute-Egypte (B. australis Tryon). Le genre Neumayria Stefani a un opercule semblable à celui des 4 Gabbia (N. labiata Neumayr. Fossile de Transylvanie). Après Fischer, les auteurs ne mentionnent guère plus le Digy- reidum. Il faut dire qu’on n’en retrouve toujours pas le moindre exemplaire. D'un autre côté l'ignorance dans laquelle on est de l'endroit où sont conservés les types originaux de Paladilhe plonge complètement dans l’oubli la petite coquille du Roussil- lon. Il en résulte que, en l’absence totale des échantillons typi- ques, d’une part, et d'exemplaires nouvellement découverts, d'autre part, les malacologistes contemporains n’admettent plus l’existence de la Bythinie de Bourguignat et supposent qu’elle a été décrite par erreur, soit que Paladilhe ait considéré comme espèce nouvelle de jeunes individus de B. tentaculata L. ou de B. Leachi Shepp., soit qu’on ait affaire à une simple variété toute locale ou peut-être même à une monstruosité accidentelle. C’est là le quatrième et dernier stade que traverse l’histoire de ce Mol- lusque, dont l’existence même est mise en doute ou auquel on serait tout au plus disposé à accorder, problématiquement et jus- qu’à plus ample informé, un simple rang de variété. En 1907, en effet, M. Louis GERMAIN (1), après avoir passé en revue les diverses espèces du genre Buthinia, rappelle sommai- rement l’histoire de Bythinia Bourguignati, montre l’impossibilité dans laquelle on se trouve d’avoir une opinion ferme sur ce gasté- ropode, puisqu'on ne peut s’en faire une que d’après la descrip- tion initiale de Paladilhe. Mais cet auteur, discutant les termes mêmes de la diagnose et la figuration donnés par le D' Paladilhe, montre qu’il est « prudent de considérer actuellement le Bythinia Bourguignati comme se rattachant, à titre de variété si l’on veut, (1) GERMAIN (Louis). Revision des espèces françaises appartenant aux gen- res Vivipara et Bythinia, 1907. Feuille des Jeunes Naturalistes, IV® série, 37° année, pp. 57-61, 81-84, 105-108, 125-136, pl. I. sd dl a Een à {5 LE : A * 272 G. ASTRE | au Bythinia Leachi. On ne sera définitivement fixé sur sa valeur : | que par la découverte de nouveaux échantillons ». | 4 Dans son ouvrage général de 1913, M. Germain (1) ne fait .pas : mention de cette forme : à son tableau dichotomique de la famille 4 des Bythinellidae, il donne seulement au genre Bythinia un carac- tère qui englobe presque entièrement celui sur lequel Letourneux s’était fondé pour en isoler le genre Digyreidum : « Opercule affleurant le péristome et à nucleus subspiral. Enfin, en 1916, M. Germain nous confirmait, par lettre, son … opinion sur cette forme, en augmentant encore le degré d’impré- cision des probabilités que l’on peut inférer pour la nature de ce mollusque, puisqu'il admet la possibilité de le rattacher, non plus seulement à B. PPucte Sheppart, mais encore à B. tentaculata Linné : « Le vocable Digyreidum, employé pour désigner sous le nom « de D. Bourguignati, une petite coquille des environs de Per- « pignan, ne doit pas subsister. Le genre Digyr., très insuffisam- « ment décrit, n'avait que le seul caractère que vous rappelez, 4 « celui de l’opercule, caractère qui se retrouve, plus ou moins M « nettement, chez les jeunes Bythinies. « Donc Digyreidum = Bythinia. % « Celà est admis par tous les malacologistes. Il n’y a doute que. Î « pour l’espèce D. Bourguignati qu’il est difficile, en l’absence * « de tout échantillon-type, de rapporter à une espèce de Bythinia. « Il y a cependant de fortes présomptions en faveur de l’assimi- « lation à Bythinia tentaculata L. jeune. » % COR B. Historique des-recherches sure eR ri et étude du milieu. I1 suffit de rappeler que, depuis la publication originale du D' Paladilhe, personne n’a jamais retrouvé la Bythinie de Bour- | guignat. Les principaux systématiciens, mentionnés dans lhis- É torique précédent, n’ont fait que raisonner d’après la diagnose (1) GERMAIN (Louis). Mollusques de la France et des régions voisines, t. II. 4 Gastéropodes Pulmonés et Prosobranches terrestres et fluviatiles, 191$. Paris, + Encyclopédie scientifique. Lo _ RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 273 - initiale de 1869, et c’est ce qui explique pour une grande part les _ vicissitudes taxonomiques de ce Gastéropode. Mais à côté de ces malacologistes, dont les mémoires sont les seuls à consulter au point de vue exclusif de la classification, il en existe un certain nombre, pour la plupart naturalistes régio- naux, qui se sont surtout préoccupés de rechercher sur le terrrain le mollusque litigieux. Leurs efforts n’ont pas été couronnés de succès; mais ce sont leurs recherches directes qui, bien qu'’in- fructueuses, ont pu ou peuvent seules étayer quelque opinion sur la rareté et la biologie du Digyreidum. Avant Paladilhe, les malacologistes roussillonnais n’avaient rien remarqué de particulier dans les Bythinies du département des Pyrénées-Orientales, pas plus Michaud (1-2), pour lequel le Roussillon avait constitué un des principaux centres d’excur- _ sions, que Farines (3), Aleron (4-5) et le D' Penchinat. . Le D’ Louis Companyo lui-même n’a rien vu de bien spécial; et cependant le principal reproche qu’on ait pu lui faire, c’est celui d’avoir, comme d’ailleurs la plupart des naturalistes ses compatriotes, cherché à multiplier outre mesure les espèces en profitant des moindres variétés locales ou en signalant des formes qui n'existent pas réellement dans ces régions, la conséquence de cette mentalité étant l'attribution, à cette province particulière, d’une faune extrêmement riche, beaucoup plus qu’elle ne l’est en réalité. Aussi, bien qu’on ne puisse tirer argument de ce fait pour nier l’existence de la Bythinie de Bourguignat au moment des - recherches de Companyo, est-on amené à avoir quelques pré- - somptions dans ce sens par suite de l’absence de toute remarque : (1) MicHauD (A.-L.-G.). Description de plusieurs espèces nouvelles de Co- …. quilles vivantes, 1829. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. III, D p. 260, 1 pl. - (2) Micaup (A.-L.-G.). Complément à l’histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles de la France, par Draparnaud, 1831. Paris et Verdun. *. In-4°, 3 pl. par Terver. (3) FARINES (J.). Description de trois espèces de coquilles vivantes du dé- …_ partement des Pyrénées-Orientales, 1834. Perpignan. In-8°, 8 p., 1 pl. — et 3 1835, Bulletin de la Société Philomatique de Perpignan, t. I, p. 59, 1 pl. * (4) Rapport de MM. DEzocrEe et CoMpanyO sur un tableau contenant une ; collection de Mollusques terrestres et fluviatiles du département des Pyrénées- …—. Orientales, offert à la Société philomatique, par M. Aleron, 1837. Bulletin de _ la Société philomatique de Perpignan, t. III, 1'° partie, pp. 85-105. — Ce —_ tableau se trouve actuellement au Museum d'histoire naturelle de Perpignan. x (5) ALERON. Conchyliologie, 1842. 1n Henry, Guide du voyageur en Rous- D Sillon, pp. 327-333. 274 G. ASTRE à ce sujet dans son grand ouvrage (1) sur le Roussillon. Ce natu- raliste, après avoir sommairement décrit l'animal des Bythinies, passe à la diagnose de la coquille et dit seulement, de l’opercule, qu’il est placé à l’entrée de la coquille, mince, un peu concave et # très peu transparent; l'habitat qu’il assigne à la Bythinie tenta- culée ou Paludine impure est constitué par les fossés des envi- rons de l’étang de Salces, où elle est très commune, ainsi que par ceux qui aboutissent au Cagarell, près de Canet. à La découverte des échantillons de Bythinies qui devaient, en 1869, servir de types à Paladilhe pour décrire sa nouvelle espèce B. Bourguignati, n’est connue par aucun détail précis. Pour sa date, on peut simplement dire qu’elle se place dans les années qui précèdent 1869. Pour son auteur, on n’a aucun renseignement éxact, puisque Paladilhe ne l’indique pas; mais puisque ce natu- raliste a rencontré ses types spécifiques dans un lot d’échan-. tillons mis à sa disposition par Bourguignat, c’est par Bourgui- gnat ou, tout au moins, par un de ses correspondants, que ces coquilles ont été recueillies en Roussillon. Quant à Paladilhe, l’auteur de l’espèce, ce sont ces échantillons précédents aw’il s’est borné à décrire en 1869; il n’a pas recueilli lui-même B. Bourguignati dans les environs de Perpignan. Les seuls renseignements qu’il fournit sur l’habitat, dans sa descrip- tion originale, ne pouvaient être que ceux indiqués par Bourgui- gnat sur l'étiquette du tube que ce dernier lui avait remis : in bassins du Jardin Picos, près de Perpignan (Pyrénées- Orientales). » C’étaient là les premiers et les seuls renseigne- ments biologiques que l’on devait avoir sur cette forme. En 1872, Paul Massor (7) cite la Bythinie de Bourguignat et la mention qu’il en fait concerne l’habitat : « Environs de Perpi- gnan, dans les fossés du Jardin Picas, au lieu dit Jardins de Saint-Jacques. » A la lecture de son ouvrage, on pourrait croire que Massot a retrouvé quelques exemplaires de la forme qui avait été signalée à peine trois ans avant par Paladilhe. Mais il en est pour cet auteur comme nous avons vu qu'il en est pour Locard; pas plus que la collection Locard, la collection Massot (1) Compaxyo (D' L.). Histoire naturelle du département des Pyrénées- Orientales, 1863, 3 vol. — T. III, chap. V, p. 506. (2) Massor (D' Paul). Enumération des Mollusques terrestres et fluviatiles vivants du département des Pyrénées-Orientales, 1872. Bulletin de la So- ciété agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, t. XIX. — Tirés à part, 116 p., 1 pl. Raw re À # F4 à JE ns RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 275 “ ne renferme un seul exemplaire de B. Bourguignati; cette collec- 4 tion est actuellement conservée au Museum d'Histoire naturelle Es de Perpignan, dans le cabinet même du conservateur, sa dispo- … sition en tiroirs n'ayant pas permis de l’exposer dans les salles … ouvertes au public. Il est donc plus que probable que Massot n’a jamais rencontré l’espèce qui nous intéresse et qu’il Pa simple- « ment mentionnée dans son travail à cause de la découverte . récente de ce Mollusque dans la région qu’il étudiait. On peut même donner à cette probabilité la valeur d’une quasi certitude, en raison de ce fait que la collection Massot est très complète. — D'ailleurs, quand on voit que cet auteur n’a pas hésité à aug- menter d’un seul coup, la faune du Roussillon de toutes les espèe- ces de Férussacies et de Caecilianelles signalées dans la France toute entière, ne s'étant jamais soucié, contrairement à toute règle scientifique, de l'exactitude de ses dénominations, et avouant lui-même qu’il a pu faire erreur, on ne comprend pas le scrupule qui aurait pu l'empêcher, après Paladilhe et d’après le seul témoi- gnage de ce naturaliste, d'inscrire d'office B. Bourguignati dans la population malacologique des Pyrénées-Orientales. Massot n’a donc pas dû récolter lui-même cette espèce et il a dû simplement la citer pour compléter son travail. En 1879, Paul FAGoT (1), faisant l'historique des travaux mala- cologiques parus sur les Pyrénées du Roussillon, mentionne à sa date la publication originale de Paladilhe et se borne à citer l’es- pèce, les recherches qu’il s’était imposées dans ce travail étant purement historiques. Il veut simplement entre parenthèses rec- tifier une légère faute de nomenclature « Bythinia Bourguignati (ana) »; Car on sait que lorsque un nom d’espèce est formé à partir d’un nom de personne, ce nom est latinisé en le mettant au génitif (t) lorsqu'il s’agit de la personne qui a découvert l’espèce décrite par l’auteur, ou bien il est latinisé en l’adjectivant (ana), lorsqu'il s’agit d’une simple dédicace. Or, Paladilhe a dédié son espèce à Bourguignat et ne dit nullement que c’est Bourguignat qui l’a trouvée : le nom spécifique devrait donc être en toute rigueur Bourguignana ou Bourguignatiana, et non Bourguignatt. Cependant, comme c’est Bourguignat qui avait donné ce mollus- que à Paladilhe, il est probable que c’est Bourguignat qui Pa (1) Facor (Paul). — Histoire malacologique des Pyrénées françaises. — I. Pyrénées-Orientales, 1879. Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, t. XIII, pp. 82-122. 276 G. ASTRE découvert; Paladilhe le savait peut-être et, dans ce cas, cet auteur aurait eu raison de nommer son espèce B. Bourguignati. Mais, comme Paladilhe ne le mentionne pas et puisqu'il déclare for- mellement dédier cette Bythinie à celui qui la lui avait remise, à c'est l’adjectif, et non le génitif, formé à partir du mot Bour- 1 guignat, qui doit constituer le nom spécifique. Cependant, comme « cette rectification n’est pas bien importante et comme tout sem borne à une question de lettres, l’usage a prévalu de continuer à « dénommer cette forme B. Bourguignati. | | En 1895, G. COUTAGNE (1) mentionne l’insuccès des recherches qu'il avait entreprises sur ce mollusque dans les lieux mêmes où « Paladilhe lavait indiqué. L Aussi peu à peu cette Bithynie tombe entièrement dans l’oubli. 4 Ce n'est que vers 1913 que M. Gaston LOUTREL, à qui avait été M confiée la réorganisation des collections malacologiques du * Museum d'histoire naturelle de Perpignan, se met en devoir « d'approfondir l’histoire de ce mollusque; ses recherches n’eurent pas de résultat, mais elles lui permirent de découvrir une nouvelle petite Physe, à laquelle il a donné la dénomination de Physa rus- “ cinonensis. Voici en quels termes (2) M. Loutrel fait allusion à « son insuccès vis-à-vis de la Bythinie : * « J'étais allé, il y a quelques jours, excursionner aux environs de … « Château-Roussillon. J’espérais retrouver dans cette région un Mol-« « lusque d'autant plus intéressant pour nous qu’il n’a encore été M « découvert nulle part en dehors du Roussillon. Ici même sa présence M « est tellement rare que plusieurs auteurs modernes n’en font plus « mention, considérant cette espèce plutôt comme une monstruosité M « que comme un genre véritable. 4 « Connu antérieurement sous le nom de Bythinia Bourguignati, ce î « Mollusque est aujourd’hui mentionné par A. Locard, dans son ou- « vrage général sur les Mollusques de France, sous celui de Digyrei- M « dum Bourguignati (Paladilhe). « Le Digyreidum représente à lui seul un genre très voisin de celui « des Bythinies, dont il ne diffère d’ailleurs que par l’ornementation: ; « particulière de son opercule. Tandis que celui des Bythinies est M « strié concentriquement sur toute sa surface, avec simple nucleus M « subcentral, celui du Digyreidum est spirescent à la partie centrale M «et strié concentriquement à la périphérie seulement... "4 (1) CouraGxe (G.). Recherches sur le polymorphisme des Mollusques de É France, 1895. Soc. d’agricult., scienc. et industr. de Lyon. + (2) LOUTREL (Gaston). Contribution à l’étude de la Faune malacologique du Roussillon, 1914. Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan. " L -_ RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 277 « D’après les renseignements que nous a laissés Paul Massot, l’un … « de nos anciens présidents de la Société et l’un de nos plus savants … « malacologistes roussillonnais, ce Mollusque aurait été découvert — « dans les jardins de Saint-Jacques. Ce serait, d’après lui, dans un { « ruisseau d’eaux vives coulant à proximité des anciens jardins Picas Ë « qu’on l’aurait rencontré pour la première fois. “ « Plusieurs personnes m’ayant affirmé que ces jardins étaient situés - « au dessous du mas Anglade, j'avais cru, au premier abord, que le « ruisseau dont parle Paul Massot pourrait fort bien correspondre à “ « celui qui longe à l’ouest le parc du mas Codine. J’ai pu me rendre - « compte, depuis, que son origine n’est pas aussi éloignée. Ce dernier “ « ruisseau ou, pour mieux dire, ce fossé profond, alimenté par les - « infiltrations de la base des argiles pliocènes, est constamment rempli - « d’eaux vives et présente, par suite, des conditions très favorables à . « la vie des Mollusques aquatiques. « C’est en vue d’explorer, pour la troisième fois peut-être, le fossé « « en question, que j'avais pris ces jours derniers la direction du mas « Codine. Comme précédemment, mes recherches furent vaines en ce - « qui concerne le Digyreidum..... » “ Ainsi donc les recherches des malacologistes avaient été abso- - lument infructueuses sur le terrain. C’est à ce point qu’on en était lorsque nous fûmes nous-même obligé à faire dans la région. - perpignanaise un séjour d’un an, que devaient suivre plus tard . quelques autres séjours beaucoup plus courts. Aussi pûmes-nous - commencer dans le courant de l’été 1915 une nouvelle série de - recherches que nous continuâmes à peu près sans interruption . jusqu'au début de l'été suivant. Comme les précédentes, celles-ci - ne furent point couronnées de succès, mais elles nous permirent _ d'étudier assez complètement la région où le Digyreidum avait fait son apparition. Nous nous étendrons un peu longuement sur - les conditions biologiques de cette contrée, car elles peuvent . contribuer à élucider le problème. D Le point précis où Paladilhe indiqua sa nouvelle espèce est à situé dans la vallée de la Têt, en aval de Perpignan, dans la partie désignée d’une manière générale sous le nom de Salanque, par opposition à celle située en amont et qui est généralement connue sous le nom d’Aspre ou de Terre d’Aspre. Toute cette vallée de la Têt est, au point de vue géologique, extrêmement simple avec son terrain d’alluvions soit récentes soit anciennes et ses limons pliocènes. Sous le rapport de la zooiogie et de la botanique elle 1 appartient à cette zone inférieure qui est dans le Roussillon, le … premier niveau de répartition de la faune et de la flore, et dont 278 G. ASTRE | | on peut fixer ia limite supérieure à deux cents ou trois cents mètres environ. Dès lors, quelle peut-être, à priori, la nature du : monde malacologique d’une pareille contrée? On sait que, d’une ï manière générale, et tout au moins sous le rapport des anita1) qui nous intéressent, les pays à unique sous-sol géologique “4 une faune très monotone, bien que l’on n’ait pu encore établir la relation directe qu’il peut y avoir entre eux. C’est ce que d’ail-" leurs Noulet exprimait déjà très clairement, en 1834, dans son | étude du bassin sous-pyrénéen. Ce facteur biologique n’est vrai que dans l’intérieur d’une zone donnée et n’est que secondaire dans la distribution mondiale des espèces de Mollusques. Or, dans le cas qui nous occupe, le caractère tout à fait spécial # du climat du Roussillon est venu pallier, dans une certaine me- sure, au point de vue de la richesse de la faune, l’infériorité” géologique dont nous venons de parler. La plaine des Pyrénées- Orientales bénéficie, en effet, d’un régime climatique particulier. L'été y est extrêmement chaud, l’hiver est le plus souvent doux, et ce n’est que fort rarement qu’on y voit de la neige. Les vents sont presque constants et fréquemment violents; aussi assiste- t-on très souvent à des sécheresses continues qui durent parfois plus de la moitié de l’année. À d’autres instants, la chute des pluies se fait par torrents; les moindres ruisseaux débordent et les petites rivières peuvent causer de multiples dégâts; nous n’en citerons, pour exemple, que les ravages faits dans la ville de Per- pignan en automne 1915 par les inondations de la Basse. AjOu-M tons à cela un ciel généralement sans nuages et d’une grande limpidité;, nous aurons ainsi défini dans ses grandes. lignes le À climat du Roussillon. De telles conditions atmosphériques se traduisent quant à la flore par l’abondance de la vigne, de l’oran-« ger, de l'olivier et de végétaux de pays plus chauds tels ques palmiers, acacias de Constantinople ou Julibrisin, Opuntia, Euca-« lyptus, etc... En aval de Perpignan, la plaine de la Salanque est dominée au. Sud par une falaise assez abrupte, d’une vingtaine de mètres de. haut, qui commence à la sortie même de la ville, pour se terminer 3 non loin de la mer, au village de Canet. Sur le haut de ce ressaut, de terrain se déroule la route qui mène à Canet-plage; et, dans sam partie antérieure, celle qui domine les Jardins de Saint-Jacques, cette route longe, sur une assez grande distance, le bord extrême de la côte. Dans le pays, on connaît cette différence de niveau « D a PU NP ME PRO PERNT NT PCUPENNT EN 2 < D ‘“onbueyeS ve] op oure[d er 7e | 2 Se9ïq SuIpJef Sa] ‘sonboef-uires 9p surpief So AUIMOP mb astejey PI 2P JoI[OA NP UOreNU9998, e PUOdsSAL09 J9J, P[ 9P JuoWO)e[du,| 9p pns ne aonjis SUOU au0z eT *ODUBIIOJIPON EI 39 UBUSIdI94 91}U9 J9L EI 9P D9I[UA 9SSET — ‘ET ‘OI (ea) [e) = O £ OL }9977 E. nr. [e) tt < | ne | Lara = “ OP ee a le RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES RS TRE A EAN MAD NES Ps + Le MTS ANT PE PE COR RES EE potagers y sont nombreux et contribuent pour une grande part ÊT $ 280 : sous les noms de côte de Saint-Sauveur et côte de Châtea à Roussillon. Au sud dé la grande route se trouve une sorte de plateau battu par les vents et où la vigne croît très bien. Toute. cette partie surélevée est formée par un limon sablonneux ou | | argileux appartenant au pliocène d’eau douce (notation p° de. la carte géologique) recouvert par une couche d’alluvions an- 1 ciennes (Terrasse de 30 m. aa). k La rivière de la Têt suit au nord le pied de la falaise à une” distance variable, suivant les endroits, mais qui est toujours de : è l’ordre de plusieurs centaines de mètres; il s’étend donc dans. l'intervalle une surface de terrain assez vaste et très fertile, et c’est là que se trouvent les Jardins Picas. Au nord de la Tét s’étend la vaste plaine de la Salanque. Au point de vue géolo- gique, toute cette partie basse est recouverte par les alluvions« modernes (a°). | A peu près exactement en son milieu, la falaise dessine un saillant marqué vers le nord, ce qui le rapproche beaucoup de la Têt; elle forme un étranglement avec la côte de Château- Roussillon, et sépare ainsi en deux parties la zone qu’elle domine, l’une à l’ouest, la plus vaste et la plus fermée, l’autre à l’est, plus étroite et bien plus soumise aux influences marines. | Considérons donc maintenant la zone de l’ouest, celle qui est À la plus rapprochée de Perpignan. Le ressaut élevé qui la sur- plombe au sud la protège des vents du midi: la = oerienei | sur laquelle se dresse l’antique tour de Castel-Rossello arrête un peu à l’est ceux de la mer. Nous avons de la sorte une petite | plaine bien ensoleillée et soustraite dans une grande mesure à l’action des troubles atmosphériques; avee le terrain d’alluvion « qui forme exclusivement son sol, il n’en faut pas davantage pour L faire de cette contrée une terre excellente pour lagriculture. « Et, en effet, ce ne sont que jardins à végétation abondante, champs à productives récoltes et fruitiers bien entretenus. Les“ G. ASTRE à la renommée que les primeurs du Roussillon ont faite à cette région. Ce sont d’abord les jardins de Saint-Jacques, les plus À rapprochés de la ville, ensuite les jardins Picas et, enfin, de 4 nombreux mas, tels que le mas Llamby et le mas Codine. De 4 multiples chemins courent entre les haies de roseaux, bordés par des fossés qu’alimentent les nombreuses eaux vives prenant nais- sance au pied de la falaise. En réalité, ces eaux vives ne sont. | RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 281 que les eaux d'infiltration du plateau, qui se réunissent et for- ment un niveau aquifère au fond de la vallée, où se trouve leur - zone de résurgence. Les canaux d'irrigation jouent donc ici un double rôle : en même temps qu’ils alimentent les jardins situés - près de la rivière, ils assainissent par leur draïînage les prairies LA très marécageuses qui avoisinent le pied du coteau; les eaux s’y égouttent et prennent un écoulement lent vers les parties en aval. On eut quelque peine, au début, à trouver l’emplacement des jardins Picos ou Picas. M. Loutrel avait fini par acquérir la cer- titude qu'ils étaient situés au dessous du mas Anglade; et nous- même pûmes apprendre de M. Combes, le conservateur du Musée : de Perpignan, qu’ils comprenaient toute la partie des jardins de Saint-Jacques placée entre le mas Anglade et la rivière de la Têt.. On a pu se rendre compte de la différence d’orthographe donnée par Paladilhe et les naturalistes des Pyrénées-Orientales : Picos ou Picas. La dénemination Picos est inconnue; c’est Picas qu’il faut écrire, comme étant la seule visitée dans le pays. — D'ail- leurs l’orthographe Picos n’a été écrite que par les auteurs étran- gers au Roussillon; les naturalistes des Pyrénées-Orientales (Massot, Loutrel), ont toujours écrit Picas, et il n’y a pas à craindre qu’ils aient fait confusion, puisque le nom de Picos n’est pas connu dans l’endroit. Ces jardins enserrent done à l’ouest le mas Codine et arrivent près du mas Llamby. Les eaux vives y abondent, les ombrages sont assez épais et la faune est riche. Conime Mollusques, on y rencontre principalement des Valvées, des Planorbes, des Lim- nées, des Bulimes, l’Helix apalolena et l’H. conoïdea Drap., By- thinia tentaculata, des Ambrettes et le Zua subcylindrica, ce dernier très répandu dans les prairies. Je mentionnerai qu’en cet endroit M. Loutrel a découvert sa petite Physe de Ruscino : nous n’avons d’ailleurs jamais trouvé là d’autres physes. Com- panyo y indique Carychium minimum : nous ne l’avons rencon- tré, dans un lieu identique, qu’au bord de la Vieille-Basse, au sud de la métairie Saint-Charles, près d’Orles. Telle est la région que nous parcourûmes au cours de nos recherches du Digyreidum. Nous battimes en vain la plupart des fossés des bords des chemins et de nombreux petits canaux d’irri- gation traversant les champs; comme espèce intéressante, nous ne trouvions jamais dans toute la partie sud des jardins que la - Physa ruscinonensis dont le grand nombre d'individus et la SOC:/D'HIST. NAT. 1921 (T. xLIx). 21 289 &. ASTRE M. constance de forme sont remarquables. Dans l'ignorance où nous. étions de la valeur que Paladilhe avait accordée au terme spires-. cence, notre attention fut attirée à plusieurs reprises par de jeunes Bythinies tentaculées dont le nucleus très flou et légère-. ment excentrique nous laissait croire à une très vague amorce de. , spirescence. Nous les récoltions un peu avant d’arriver au mas. Codine, dans les eaux du fossé longeant à droite le chemin prin-" | cipal qui dessert les jardins de Saint-Jacques, à l’endroit où celui-ci vient rencontrer un canal d'irrigation ou ruisseau d’arro-. sage. Or, ces jeunes spécimens présentaient, au centre de leur. opercule, un faible début d’ornementation en spire; mais, pour « peu précis qu’il était, il n’en était pas moins incontestable. Not | croyons utile de les signaler pour montrer la limite extrême, à % notre avis, que l’on peut accorder comme variation au nucleus operculaire. Il ne nous est, en effet, jamais arrivé de rencontrer autre part des exemplaires analogues. Ce détail disparaît avec l’âge; car, chez les Bythinies adultes recueillies au même fossé, il n’a rien été trouvé de semblable. C’est à ce stade que peut s'appliquer parfaitement le caractère de nucleus subspiral donné î par M. L. Germain au genre Bythinia. 4 Nous continuâmes pendant plus d’un an nos recherches, et à. toutes les époques de l’année, mais sans obtenir aucun résultat Un malacologiste nous souleva l’objection que Paladilhe avait trouvé sa Bythinie dans les bassins du jardin Picas et que lés naturalistes roussillonnais l’avaient plutôt précédemment recher-\ chée dans les fossés d'eaux vives. Le terme bassins doit s’appliquer, à notre avis, à ces réservoir À alimentés le plus souvent par une noria et destinés à l’arrosage | des cultures maraïîchères. Nous ferons remarquer d’abord que nous cherchâmes nous-même un peu partout. Ensuite, dans le cas présent, cette différence n’a point d'intérêt : autant dans les bassins et viviers que dans les fossés des jardins de Saint-Jacques, ce sont des eaux vives très favorables à la vie des Mollusques, et. à le facteur biologique est le même dans les deux cas. Il nous fut donc impossible de retrouver un seul échantillon de la Bythinie. de Bourguignat. Toutes les considérations précédentes montrent donc bien que. personne, depuis la découverte originale mise à profit par Pala- dilhe, n’a pu retrouver un seul exemplaire de Bythinia Bour-" guignati. | 4 À $ RÉCHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 283 + YYX UP amen critique de l'espèce d’après la diagnose originale. On a pu voir, d’après les considérations précédentes, comment, en l’absence de tout échantillon, il n’avait été possible de se faire une idée sur B. Bourguignati que d’après le mémoire de Pala- dilhe. | Dans les travaux que nous avons d’abord examinés, les prin- cipaux systématiciens s'étaient préoccupés, d’après la diagnose originale, d’assigner à cette espèce sa place dans la classification. Les naturalistes dont nous avons rappelé en second lieu les recherches avaient, au contraire, dépensé leur activité à essayer de récolter eux-mêmes des spécimens de cette Bythinie problé- matique sur les lieux où elle avait été découverte. Il est une troisième catégorie de publications où les auteurs — souvent les mêmes que les précédents, mais dans des travaux différents — ont formulé, directement ou indirectement, des critiques sur cette forme qu'il leur était seulement permis de juger d’après la description et la figure initiales. Déjà, en 1885, Paul Fischer avait montré, comme nous l’avons vu, que le caractère de la spirescence centrale de l’opercule, sur lequel on s’était fondé pour faire passer B. Bourguignati dans le genre Digyreidum, n’était pas suffisant pour établir une coupe générique et cet auteur avait ramené ce genre à l’état de sous- genre. En 1892, J. Coutagne (1) avait remarqué la fréquence de cette ornementation operculaire chez les Bythinies communes. En 1894, Arnould Locard (2) était arrivé à des conclusions ana- _logues. Enfin, M. Louis Germain a montré, en 1907, dans sa « Revision des espèces françaises appartenant aux genres Vivi- para et Bythinia » comment les probabilités (3) amenaient à pen- ser que cette espèce devait tout au plus avoir un simple rang de variété; c’est le seul savant qui ait jusqu’à présent essayé de faire une revision un peu sérieuse et un peu complète de B. Bour- guignatt. (1) COUTAGNE (J.). Note sur les petites Bythinidées des environs d'Avignon, 1892. Annales de la Société d'agriculture, sciences et arts de Lyon, t. V, p. 366. (2) Locarp (Arnould). Les Bythinia du système européen, 1894. Revue suisse de zoologie et Annales du Musée d'histoire naturelle de Genève, EU D. 72 dé (3) Cf. l’histoire de la systématique. 284 G. ASTRE E La diagnose initiale attribue à cette Bythinie une suture bien … marquée, ce qui la rapproche immédiatement de Bythinia Leachi 4 Sheppart et c’est, en effet, avec cette dernière qu’elle offre mani- festement le plus de rapports. Quels sont, en réalité, les carac- 1 ; tères qui les distinguent réellement, ceux auquels peuvent, en dernière analyse, se ramener les diagnoses? Paladilhe le dit lui-même dans les commentaires qui accom- « pagnent la description originale (1): B. Bourguignati diffère prin- « cipalement de B. Leachi « par sa fente ombilicale plus petite, la partie supérieure de ses tours plus convexe et non aplatie comme elle l’est chez la B. Leachi, ce qui détache singulièrement les tours de celle-ci », ensuite par sa taille bien plus petite, enfin et surtout par l’ornementation spiralée du centre de l’opercule. Quelle opinion est-il loisible d'émettre sur la validité d’une telle espèce, dont on ne pouvait se faire une idée que par ces quatre caractéristiques presque théoriques, puisqu'on ne possédait au- cun échantillon authentique permettant de voir à quoi corres- pondaïient exactement les termes employés par l’auteur? L'existence d’une fente ombilicale plus petite ne saurait servir à établir une distinction spécifique. Ce n’est qu’une question de degré insensible, et chez beaucoup de Prosobranches voisins, par « exemple, une variation d’aussi faible amplitude n’a jamais permis aux malacologistes un peu prudents que d’établir des variétés. Il en est de même pour l'indice que Paladilhe voudrait tirer de la plus grande convexité de la partie supérieure des tours. Ici encore ce n’est qu’une question de degré tout à fait insuffisante : a priori, une telle distinction ne peut être que de l’ordre d’une. variété. Mais l’observation même nous montre que pour B. Leachi l’aplatissement de la partie supérieure des tours est loin d’être L. chose rigoureuse : on rencontre des exemplaires avec tours entiè- rement convexes et d’autres qui établissent toutes les transitions avec ceux à tours légèrement aplatis à leur partie supérieure. Quant à la faible taille de la coquille, elle ne peut permettre de créer qu’une variété naine : c’est une question trop évidente et trop couramment admise en malacologie pour qu’il soit utile d’insister. Reste enfin le caractère essentiel pour Paladilhe, celui de la (1) PALADILHE (D). Loc. cit., 1869, Revue et magasin de zoologie pure et appliquée, 2° série, t. XXI, p. 227. | EF ae RECHERCHES SUR LES MOLLUSQUES TERRESTRES ET D'EAU DOUCE 285 spirescence des stries que présente le centre de l’opercule. Il est, bien entendu autant a priori qu’a posteriori, trop peu important pour permettre la création du genre Digyreidum, qui repose exclusivement sur lui; un détail aussi minime et d’ailleurs aussi peu défini ne saurait, à lui seul, justifier une coupe générique et même spécifique : P. Fischer lui avait permis d’individualiser tout au plus un sous-genre. Mais les auteurs postérieurs, par des observations plus précises, ont même refusé à cette particularité une valeur spécifique. Coutagne et Locard en particulier, ont pu démontrer par des recherches un peu minutieuses que cette spirescence centrale des stries operculaires était un fait acci- dentel, local, monstrueux, pourrait-on dire, et qu’elle se trouvait fréquemment dans de nombreuses colonies de Bithynies com- munes. Des quatre caractères essentiels de B. Bourguignati, un examen un peu minutieux ne laisse donc pas subsister grand chose. L'absence de tout échantillon authentique ne saurait, il est vrai, permettre de porter un jugement définitif sur ce Prosobranche d’eau douce, mais toutes les probabilités que l’on peut inférer, en examinant d’un peu près la diagnose originale, amènent à pen- ser que cette forme, voisine de B. Leachi, a été l’objet d’une exa- gération manifeste quand les auteurs lui ont accordé une valeur spécifique. #% D'E 1—15 API RIRE er 3 — 15 dB 5,7 0e 1 — 15 INPI ES Le ANR ee 1 — 15 d'Aff:32 60e 1 — 14 DDC CES ARE 1 — 15 ADF RER 2 — 15 DORE Se Mes 1 — 15 AAF,. :: 3.00 1 — 14 DUR T a. ME TATE 1 —15 2 UN UN | 4 — 15 DE al Nr Sir DUCLASST CS A 1 — 15 DIR RENE 1 — 14 { + XX É Les limites de l’aire de dispersion des aiguillons variant indi- viduellement avec plus ou moins d'amplitude suivant l’aiguillon considéré et suivant l’espèce, et leur situation moyenne dépen- « dant souvent du stade de développement, il est bien évident que les faits caractéristiques d’une espèce ne peuvent être établis que d’après l’examen d’un nombre suffisant d'individus de même développement et de développement différent. Il en est de ce caractère comme de tous les autres. L'ARMEMENT DES PATTES CHEZ LES LITHOBIES 315 J’ai eu l’occasion d’examiner l’armement d’un très grand nom- bre d'individus de L. troglodytes Latz. de provenances et d’âges très différents. Je donne ici, à titre d’exemple, les réflexions que _ m'a inspirées cette étude. IL est à désirer que pour toutes les espè- ces un ensemble de règles du même ordre puisse être établi. Lithobius troglodytes Latz. A. LIMITE ANTÉRIEURE, -vmF, vmT, daF, daT. — Quelle que soit la provenance et quel que soit l’âge, au delà du stade agenitalis, la limite antérieure pour ces aiguillons est sur la patte 1. vaH. — La limite antérieure est assez variable pour cet aiguillon. Elle oscille entre 12 et 15. Il n’y a pas de relation nette entre sa situation et le développement ou la provenance. La situation la plus fréquente est 14. JL LR AMEN SERRE 2,3 % des individus examinés. : EE RON SRE NS 12,3 % Ee 1 | di PR PRE RS bi 7 LS MR de eue à 27,170 er vmt. — La limite antérieure est très variable et sans relation aves le développement et la provenance, elle oscille entre 10 et 14, avec maximum de fréquence en 13. DORE Ar 2,2 % des individus examinés. He Dre es A nu ou lun 31,6 % | — DONNEES AR 59,6 % cu HAE ur, ee 1,5 % ie _vaP. — La limite antérieure ne s’avance jamais jusqu’à la patte 1. Elle est très variable et dépend un peu du développement et surtout de la localité. Elle varie de 3 à 11 dans les stades prémature, pseudo- mature et adulte, de 10 à 12 pour le stade immature. vmP. — La limite antérieure est peu variable; elle est 1, 2 ou 3 (très exceptionnellement 4) et ne dépend ni du développement ni de la provenance. M a ds MA 74,0 % des individus examinés. 10 51070 MN APR 17,2 % == SR te (Hate 8,2 % = Ho dit. Me 0,6 % _ vpP. — La limite antérieure est influencée par le développement. Elle est 1 ou 2 dans les stades pseudomature et adulte, 1 à 7 dans le stade prémature, 3 à 10 dans le stade immature. F. — La limite antérieure est toujours 1 à partir du stade pseudo- mature, 1 à 4 chez les prématures et les immatures. vpF. — La limite antérieure est toujours 1 à partir du stade pseudo- 316 H: RIBAUT mature, 1 à 3 dans le stade prémature, 2 à 3 dans le stade immature À: 7 à 8 dans le stade immature II. vaT. — La limite antérieure est toujours 1 à partir du stade pseudo- mature, 1 à 5 dans le stade prémature, 3 à 6 dans les stades immatures. daH. — La limite antérieure est très variable et ne dépend ni de l’âge ni de la provenance. Elle oscille entre 9 et 15, avec un maximum de fréquence en 12. Dr ER ne 29 % des individus examinés. LOS ER LE Dale 44 % Le k LS me ee 15,4 % LA aEES AUS MOMEN IE 36,8 % do SR SE QE ee 31,6 % ie à PAR RAT AR ue 66 % Cv LES A PR ARR A A2 ARTS à daP. — La limite antérieure varie entre 1 et 10. s ENRGLRE FOMSREEN dE 3,1 % des individus examinés. AIRE PCIe dt 10 2e | DL SU SONT R Lou 11,8 % LEE REA Res nd RARE À A2 PE DPI ER PRE 4,7 % FRA Re DEL rues jo ris Let, Do SA TA 24,2 LE MR ARE DELA 3,9 % _… Ji RE ARR 7.85% ie 10 ER ae VUE 16 % Es Ce tableau révèle l’existence de trois maxima de fréquence corres- pendant aux limites 3, 7 et 9. Le chiffre 3 doit, vraisemblablement, se rapporter au stade adulte, le chiffre 7 aux stades pseudomature et prémature et le chiffre 9 aux stades immatures. La limite de cet aiguillon, pour un même individu, n’est jamais. située plus en arrière que celle de: vaP et jamais plus en avant que celle de dmP. dmP. — La limite antérieure varie entre 1 et 4. Chez les adultes, c’est toujours le chiffre 1 que l’on rencontre. Les chiffres 2, 3 et 4 se rencontrent indistinctement dans les différents stades jeunes. dpP. — La limite antérieure se trouve presque toujours sur 1, très rarement sur 2 (4,5 % des individus examinés). dpF. — La limite antérieure est tantôt sur 1 tantôt sur 2, sans qu’il y ait de relation entre ces chiffres et le développement ou la provenance. LR IG PL. 30,6 % des individus examinés. Di ARS ER ER 69,3 % — dpT. — La limite antérieure varie entre 2 et 5. Jamais le chiffre 1 n’a été observé. Le chiffre 5 ne s’est rencontré que chez des imma- tures ou des prématures. NAS SEM RSI Voie Ha ben À al A SN Sd æ por + ‘1 Cd LE, PE AE DM TRES x L'ARMEMENT DES PATTES CHEZ LES LITHOBIES 317 2. A SENS ARS 8,1 % des individus examinés. DU. HAN A à 34,6 % mn? 517 MONA MES ER 441 % se NN, cit 152% % A B. LIMITE POSTÉRIEURE. La limite postérieure est toujours la patte 15 pour tous les aiguil- lons, sauf vumT, daF, daT et dpT. vmT a toujours pour limite la patte 14. daF, da et dpT ont pour limite tantôt 14, tantôt 15. Les combi- naisons les plus fréquentes sont pour l’ensemble de ces trois aiguil- lons : SA LS rm 5 2 15. 14. 15 14. 14. 15 Chacune d’elles est généralement constante pour une même localité. On rencontre aussi, mais rarement, les deux combinaisons suivan- tes, terminées par 14. 14, qui paraissent être caractéristiques des indi- vidus provenant des Pyrénées occidentales (L. troglodytes rupicola Brôl.) : . 15. 14. 14 14. 14. 14 Par contre, les trois autres combinaisons possibles n’ont jamais été rencontrées; c’est-à-dire : 15. 15. 14 14. 15. 14 14. 15. 15 Ce sont des combinaisons se terminant par 15. 14 ou commençant par 14. 15, ce qui peut s'exprimer de la manière suivante : 1° La limite postérieure de daT n’est jamais plus postérieure que celle de dpT. C’est une règle qui paraît s'appliquer à toutes les espè- ces de Lithobies; 2° La limite postérieure de daT n’est jamais plus postérieure que celle de da. de. Comme on le voit, à l’inverse de ce qui a été fait Jusqu'ici, ma méthode consiste à considérer non pas l’armement total de quel- ques pattes ou même de chaque patte, mais l’étendue de la zone de dispersion de chaque aiguillon. De même que, dans l’ancienne manière, la formule de l’arme- ment des deux dernières pattes avait toujours paru bien plus significative que celle se rapportant aux autres pattes, de même, 318 - H. RIBAUT en considérant les limites de la zone de dispersion de chaque aiguillon, on s'aperçoit que la postérieure est bien plus caracté- ristique de l’espèce que l’antérieure, moins soumise aux varia- tions individuelles et plus indépendante de l’âge des individus. J’ai remarqué, en outre, que la spinulation du fémur et du tibia, à l’exception de vmF, qui existe toujours en 15, est bien plus variée, suivant l’espèce, dans ses limites postérieures que celle du préfémur, du trochanter et de la hanche. Je propose donc de caractériser les espèces par un symbole, destiné à remplacer les formules classiques de MEINERT et de LATZEL, constitué par quatre séries de deux chiffres indiquant, d’une part, la limite postérieure des aiguillons ventraux anté- rieur et postérieur du fémur, des aiguillons ventraux antérieur et médian du tibia et, d’autre part, celle des aiguillons dorsaux antérieurs et postérieurs de ces deux articles. Ces huit chiffres peuvent, si l’on veut, être disposés dans l’ordre suivant : var, vpF vaT, umMT —— daF, dpF — daT, dpr. Le chiffre 0 indiquera que l’aiguillon considéré n'existe sur aucune des pattes. Voici un certain nombre de formules spécifiques qu'il m'a été possible d'établir d’après mes observations personnelles : V d aF.pF — aT.mT —— aF.pF—aT.pT 114.14 — 13.14 Laos. IL Re 15 14 2% DS 14 He te Laudax beatersis Fee 15.144 — 14,14 "NS lt 9.14 — 11.13 12 102 14200 14.14 12. 14 | DL AaRlacopus ee ENS ME — me nn 15 . 14 1 Léa 11.14 — 12.13 11.14 — 12.14 | 10.14 — 11.13 DCRUSSIDES,. dE IL Ati Dis RAR 2 11.15 — 12.14 L'forjicatusee nec iere RS ke 15 24 L. forficatus (individus algériens). 15.15 — 14.15 — 12.15 — 13. 14 L. Ensigiis à LOL SEE 15,45 2 14.15 2 NE PLUS à RS nee Un a SN de L'ARMEMENT DES PATTES CHEZ LES LITHOBIES v aF.pF — aT.mT ie DR ME ONODS =... Rs _ Re 15. 14| Jo 14. PF hentonge. . :-.: D a 10 doit "107 LL 6 PONS SAR RER 15 1607216 D Diieurmis Dortae...,.... 15.14 — 15 2 Dilicornmis hetodus!...... 15.14. — 15 PE DIMERUICUSNE ere ee 15.15 — 15 D Hibauiine. li... 14.14 — 13 ue 15 . 15 14 HE ANIGHSDISS Sub... 15.14 É LAHIOlodmies. MD6019, 52154 L. troglodytes rupicola...... 15.15 — 15. 1545 14. PRIS en. Muse eue Mi PDOIAURS 2. nu de: 15e 15 — 15. 14 RTE si 14 14 . 14 . 14 14 14 319 d .pF —aT.pT .15 — 11.14 . 15 — 12. 14 15,12. 4d .. 19 — 13. 14 . 19 — 13. 14 .. 15 — 13. 14 . 15 — 14. 14 . 15 — 14. 15 .15 — 14.14 : 145 — 14.14 . 15 — 12.14 . 15 — 13. 14 .15 — 13. 14 109 =—"13 15 . 14 — 13.13 . 14 — 13.14 . 15 — 13. 14 . 15 — 13. 14 .15 — 14. (4 10 — LOL 45 . 19 — 14.15 .15 — 14.15 . 15 — 14. 14 . 15 — 14. 14 . 15 — 14. 14 15 — 14.14 Il me paraît bien inutile de démontrer la supériorité de ces formules sur celles employées jusqu'ici; elle est évidente. Qu'il me suffise de faire remarquer que de cette notation on peut dé- duire la partie de l’ancienne qui correspond au fémur et au ti- bia (1), tandis que l’inverse ne saurait avoir lieu. () En se rappelant que vumF existe toujours sur les pattes 14 et 15. H.-W. BROLEMANN UN NOUVEAU POLYDESME PYRÉNÉEN (Myr. Diplopode) Par H.-W. BROLEMANN, Pau. Polydesmus incisus n. sp. g'adulte..... Longueur 12, à 15,50 mm.; largeur 1,60 à 2,20 mm. © adulte..... » 13, A0 T6, SOUTE » 1,85 à 2,25 mm. Poullus vH?: » D" 2 10200: ». "1,00 8% ET An Pullus vr::.: » 7,20 à 8,50 mm.; » 1,15 à 1,40 mm. Pullus:v...:. REX 0, > tn; » 0,95 mm. Brun terreux uniforme, parfois un peu rosé, généralement pâle chez les individus capturés en automne. Corps faiblement atténué dans les extrémités, plus chez le mâle que chez la femelle. Tête parsemée de crins très courts assez nombreux. Antennes épaissies au 6” article. Ecusson collaire moins large que la tête (joues comprises). Bords antérieur et postérieur faiblement arqués, le second un Polydesmus incisus. E1G. 1. — Face dorsale des cinq premiers segments d’une © de Gèdre. ñ — 2, — Silhouette des carènes gauches des segments 13e et 14° de la même IPmelle: peu plus que le premier. Angles antérieurs arrondis. Bords laté- raux.un peu convergents en arrière avec une trace de dentelure au premier tiers. Angles postérieurs non émoussés, droits ou un UN NOUVEAU POLYDESME PYRÉNÉEN 21 peu plus ouverts que l’angle droit, très faiblement réfléchis. Sur- face mate, très finement chagrinée; sculpture faible, laissant reconnaitre une dépression longitudinale médiane aboutissant, au niveau du second tiers de l’écusson, à une dépression trans- versale un peu plus accusée. Cette dernière est limitée extérieu- rement par les rugosités les plus accentuées de l’écusson. Entre ces rugosités et le bord latéral correspondant se trouve encore une dépression oblique. Il existe trois rangées de très petites verrues généralement brillantes, portant une soie extrêmement courte; ces soies deviennent imperceptibles vers l’arrière sur les écussons du tronc. | Ecussons 2 à 6 graduellement plus larges; au delà, les écussons se maintiennent de la même largeur jusqu’au 17° segment envi- ron. Les carènes sont étalées horizontalement et le dos est plat, rappelant celui des jeunes P. complanatus. Deuxième écusson à carènes longues, carrées, à bords externes parallèles. Angle antérieur figuré par une petite dentelure aigue, suivie de deux dentelures émoussées. Angle postérieur droit. Ca- rènes des segments 2" et 3" plus courtes et à bords externes un peu convergents en arrière et interrompus par deux (acciden- tellement trois) dentelures émoussées. Vers l'arrière les téguments deviennent de moins en moins chagrinés, tout en restant mats. Les mamelons sont toujours bas et médiocrement délimités. Le gros mamelon de Ia base des Carènes est plus bombé chez le mâle que chez la femelle. Seul le premier sillon transversal et celui qui borde intérieurement les mamelons des carènes sont bien marqués. Les carènes sont plus longues que larges; l’épaulement antéro-interne est saillant et arrondi; le bord antérieur est à peu près rectiligne et un peu oblique en arrière; le bord externe est à peine arqué et porte entre les angles antérieur et postérieur soit deux (carènes non pori- fères), soit trois dentelures (carènes poriféres); les dentelures sont émoussées. L’angle postérieur commence à devenir aigu à partir du 5”° segment, par suite d’une-légère échancrure du bord postérieur; il ne fait franchement saillie sur ce bord qu’à partir du 13”° ou du 14"° segment. Dernier segment court, en cône tron- qué, à pointe faiblement inclinée vers le sol. Valves anales médio- crement bombées, marginées. Sternite préanal en trapèze, avec deux petites granulations saillantes. Impressions en croix des sternites nettes. Villosité des sternites assez abondante et courte. 322 H.-W. BROLEMANN g. Pattes épaissies à trochanter gibbeux dorsalement et plan® PC EC RER RME ren. | de soies dentées sur la face ventrale. Les trois derniers articles avec les verrues usuelles en dessous. Orifice gonopodial réniforme, très large, empiétant sur les deux LE D LME RIES ee Ÿ > 7 PSN) À e 3 / YN* \ Ar Polydesmus incisus. FiG. 3. — Télopodite du gonopode gauclie d'un © de Barèges; profil interne. — — Le même vu par la concavité (face postérieure). tiers du prozonite environ, arrondi dans les côtés dont les bords sont médiocrement saillants. Le bord postérieur se confond avec le sternite de la 9" paire de pattes qui est fortement comprimé d'avant en arrière. Télopodite des gonopodes fortement étranglé au-dessus du fémur et cintré en demi-cercle, puis modérément évasé jusqu’au niveau de la naissance du rameau secondaire. Les rameaux sont profondément divisés. Rameau secondaire arqué immédiatement , _ ÉEPRRN SRE RCE UN NOUVEAU POLYDESME PYRÉNÉEN = 323 au delà de son milieu, avec une dent crochue au bord externe de cette courbure. Ce rameau est graduellement et médiocrement atténué jusqu’à la dent externe; puis il est brusquement aminci et son tiers apical est grêle. Il se termine par une pointe recour- bée vers la concavité du membre et accompagnée d’une dent triangulaire robuste sur la convexité de sa base. Le rameau secon- daire est développé dans un plan faiblement oblique par rapport au plan sagittal et se présente en profil presque absolu lorsque l’animal est regardé de côté. Le rameau séminal est proportion- nellement long; il est sensiblement de même diamètre jusqu’au delà du pulvillum. II est surmonté d’une lamelle plane, tronquée obliquement et placée de telle sorte qu’elle est vue par la tranche lorsqu'on regarde l’organe de profil; cette lame se présente alors comme une tigelle grêle et, pour en reconnaître la forme, il est nécessaire de regarder le gonopode par sa face posté- rieure, concave. Rainure à trajet direct, comme chez les autres espèces du même genre. ©. La face ventrale du 3° segment est assez lon- gue, l’échancrure antérieure étant peu profonde. Le bord de l’échancrure est un peu proéminent ; son milieu s'accompagne d’une petite lame développée perpendi- culairement et faisant un peu saillie sur la face ven- trale. En arrière de l’échan- crure, de chaque côté, se dresse une verrue rugueuse. Polydesmus incisus. Le sternite de la 2°° paire Fic. 5. — Section postérieure du 3° segment de pattes est très court, FLE AR CEA mais longuement prolongé % 7 fe de pales dela x paire de dans les côtés. Les poches trachéennes sont courtes. Les hanches sont massives, courtes et larges, arrondies au sommet. On remarque sur la face antérieure une dépression semi-circulaire de chaque côté de la pointe mé- dy 1 324 H.-W. BROLEMANN diane du sternite. Sur la face postérieure, la base de chaque han- 1 che est fortement déprimée et prolongée inférieurement en forme de vasque par une sclérification de la membrane du vestibule 4 vulvaire. La dépression de la face postérieure se continue jus- qu’au rebord externe de l'organe, où elle détermine une échan- crure. Ni les hanches ni leurs prolongements ne sont fusionnés.!. : Les invaginations sont si peu développées qu’elles se confon- … " PAR EE EE Polydesmus incisus. FIG. 7. — Profil interne (et en dessus) de la vulve droite d’une © de Gèdre. o = oper- cule; g = gorgerin, ci — cimier, dont l'extrémité est turgescente. dent avec le vestibule vulvaire. Celui-ci est profond et abrite les deux vulves placées côte à côte. Au repos, l’opercule est tourné dorsalement, le cimier faisant face à la base des P. 2, comme lex : représente la figure 10, où le grand axe des vulves est approxi- mativement perpendiculaire à la face ventrale. La vulve est beaucoup plus longue que haute et que large. L’opercule est lenticulaire, plus bas que la bourse, avez une échancrure apicale et deux paires de longs macrochaetes. Les valves, qui sont bien chitinisées, sont subégales. Leur extrémité postérieure est arrondie. Elles portent des soies clairsemées dont les antéro-supérieures sont longues et fortes, Les valves laissent RE A D - À ë UN NOUVEAU POLYDESME PYRÉNÉEN 329 subsister entre elles un cimier large sur lequel on observe une rangée de saillies lamellaires le long du bord supérieur de cha- cune des valves. Ces lamelles sont orientées transversalement; elles sont très développées dans Ia moitié antérieure de chaque rangée et diminuent brusquement de taille pour s’évanouir rapt- dement dans la moitié postérieure. Ces rangées de saillies ne dépassent pas l’extrémité postérieure des valves. La gouttière _apodématique est pourvue de boursouflements alternés qui appa- _raissent, par transparence, comme autant d’anses arrondies (ou, l’organe étant vu par dessus, comme un serpentin); ces anses sont courtes et serrées en avant, plus. longues et plus dégagées vers l’arrière. Pas de diverticules caractérisés. Postérieurement le cimier est tronqué et fortement bossué. Sa face inférieure est rabattue sous la vulve où lui fait suite un gorgerin en « écu héraldique », long et large, tronqué postérieurement, arrondi extérieurement, et qui forme comme le plancher de la vulve. La longueur du gorgerin est presque la moitié de celle de la valve interne. | Dans des conditions qui paraissent être celles de demi-érec- tion, l’extrémité antérieure du cimier s’abaisse; l’opercule est alors tourné vers l’avant et le cimier se présente à l’échancrure du 3" segment; le grand axe des vulves se trouve ainsi à peu près parallèle à la face ventrale de l’animal. L’extrémité du cimier, qui était bossuée à l’état de repos, est ici complètement unie et fortement saillante en arrière, comme turgescente (fig. 7). Polydesmus incisus occidentalis, n. subsp. Cette espèce présente une race bien caractérisée, qui diffère essentiellement par la forme des rameaux des gonopodes. Le prolongement apical du rameau séminal est presque aussi long que le rameau lui-même; il est renflé à la base et plus épais à son origine que la partie du rameau qui le précède; il est ensuite rapidement atténué et acuminé; il est également élargi transversalement. Quant au rameau secondaire, sa partie ter- minale grêle est déviée vers l’intérieur et, dans les figures de profil, elle est vue en raccourci. Elle est aussi plus sinueuse et la dent préapicale est très réduite ou même peut totalement manquer. 396 H.-W. BROLEMANN La femelle ressemble à celle du type. Les verrues Lbétales 1 épineuses de la face ventrale du gme segment sont seulement beau- coup moins saillantes et presque pas apparentes. La vulve est conformée-de même. % Lee Cette espèce n’a encore été recueillie que dans les altitudes des Pyrénées où elle est commune. Le type habite la partie orientale = 4-2. Bree Crrss 2e: “ CALE tre 40 v, Un & D Polydesmus incisus occidentalis. F1G. 8. — Télopodite du gonopode gauche d’un G des Eaux-Chaudes; profil interne (même position que fig. 3). — gg. — Le même vu par la concavité (même position que fig. 4). et centrale de la chaîne; nous le possédons du Canigou (Pyrénées- Orientales) à 2.000 mètres, de la forêt de la Seoubo près Saint- Béat, de Fos (Haute-Garonne), de Barèges et de Gèdre (Hautes- Liens anna dits AC se RE K. 4 UN NOUVEAU POLYDESME PYRÉNÉEN 327 1.000 et 1.500 mètres; elle n’a pas encore été rencontrée au-des- Polydesmus incisus occidentalis. F1G. 10. — Base des pattes de la 2e paire d’une © du bois du Bouerzy près Eaux- Chaudes, face postérieure, avec les deux vulves en position de repos. La paroi membraneuse droite du vestibule vulvaire a été déchirée et écartée, Les vulves se présentent par leur face inférieure — Mêmes indices que figure 7, plus : ov = oviducte; st — branche latérale du sternite ; co — épanouissement basal du coxite. sous de 800 mètres (la « Coum-d’As », au-dessus des Eaux- Pyrénées). La race occidentalis, par contre, est propre aux Basses- DST H,-W, BROLEMANN Pyrénées (toute la vallée d’Ossau). Elle paraît se complaire entre Bonnes). La distribution de ces formes s’accorde exactement avec ce que nous savons de la répartition des faunes pyrénéennes; pour elles aussi le contact de leurs domaines respectifs doit se produire non loin de la coupure du haut gave de Pau et per à l’ouest de cette coupure. Le P. incisus ressemble tellement au P. complanatus L., qu’on ne les distingue au premier coup d’œil que grâce à la taille moin- dre du premier. C’est la même forme générale élargie et aplatie dorsalement; même les profils des gonopodes des deux espèces ont beaucoup d’analogies. Cependant dans les gonopodes de la nouvelle espèce la dilatation de la concavité du télopodite atteint son maximum avant la séparation des deux rameaux; la dilata- tion est beaucoup plus graduelle. Les rameaux sont plus profon- dément divisés et le rameau séminal est plus long. Enfin, le pro- iongement qui surmonte le rameau séminal a une forme élargie tout à fait spéciale et ne saurait être confondu avec le prolonge- ment en forme d’andouiller de l’espèce de Linné. — Les femelles d’incisus se reconnaissent de celles de complanatus, non seule- ment à la taille moindre, mais aussi à l'absence de ces curieux développements foliacés qui existent chez ce dernier de chaque côté de l’échancrure antérieure du 3° segment et à l’absence de tubercule conique au sommet des hanches des pattes de Ia 2”° paire. Dans les vulves, les différences sont peu sensibles (peut- être encore mal connues); la plus saillante est celle présentée par la forme du gorgerin, un peu plus court et surtout plus irré- gulier chez complanatus. Ces particularités indiquent évidemment que les deux espèces ont eu une souche commune. Incisus est à tenir pour moins « différencié que complanatus. SOCIÉTÉ VOIRE NATURELLE $ DE TOULOUSE Le 13 Août 1866 Fondée M lo 42 TRIMESTREN. TOULOUSE IMPRIMERIE WVE BONNET 2 RUE ROMIGUIÈRES, 2 M de ? 1921 Siège de la Société : 17, rue de Rémusat. Paru le 15 Avril 1922 } es Sociétés correspondantes sont priées d'envoyer x leurs publications à l'adresse suivante : SOCIÉTÉ D’ HISTOIRE NATURELLE de la Faculté de Médecine, Allée Saint-Michel Toulouse. ei "A DESPAx (R:). — Observations sur Ta faunute dt | rons de Foulouse:.5:.1.126,07,..111Re8228 7 a Dop (P.). — DétHbution ART aDi et affinités des Cler dron de l’Indo-Chine française. LR Le de M PR OR ASTRE (G.). — Sur la zone-limite Dour d'Aelie po MANET EE Re AE he 0 à M EE SE NE BROLEMANN (H.-W.). — cine de. condensation contre principe AR d'élongaion.s ir. RTE et Extrait des procès-verbaux, des séances. ..........:4:.0... on Rs, Date d'apparition des Dore des tomes XLVII et XLIX:. AN AE Éppala 0, Sr PU ARE et nee EnS A | Table des Matières pour l’année 1991. “RAIN UNS CEE . Te. dre ns Pour la correspondance scientifique, et pour tout ce quia trait à la publication du Bitlet s'adresser au Secrétaire général : R. DESPAX Préparateur à la Faculté des Sciences : Avenue de Muret, 80, Toulouse. des 1 Les Membres de la Societé sont instamment priés ide faire. connaître leur changement d'adresse au Secrétaire général. Tous les envois PATENT doivent être faits au Trésorier: M. LACOMME Conservateur technique au Musée d'Histoire Naturelle Allée Siret Toie RNA La Société d'Histoire naturelle de Toulouse, Sa y de 24 quelques exemplaires tirés à part de l’article du D'R. JEANNEL, sur € Les Trechus des Pyrénées et de la Chaine cantabrique » » ae : t XLIX, PP: 165-182). À LE =: La L We A À 0 LL 2 M % ns Lo e RER Une LL NL A RON LE SNS ST a &: 7 _ FAUNULE D'UNE MARE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 329 | OBSERVATIONS SUR LA FAUNULE D'UNE MARE DES ENVIRONS DE TOULOUSE | AVEC ADDITIONS AU CATALOGUE DES nn AQUATIQUES DE LA RÉGION TOULOUSAINE, Par FR. DESPAX, « Préparateur à la Faculté des Sciences. ! Au début de septembre 1921, j’ai rencontré, dans les environs immédiats de Toulouse, une localité particulièrement remar- quable par la richesse et la variété de sa faune aquatique. Parmi les nombreux Coléoptères que j’y ai recueillis, j’ai cons- taté la présence de plusieurs espèces que je n’avais jusqu'alors jamais trouvées dans cette région; certaines ne figurent pas dans le Catalogue des Coléoptères du Languedoc de MARQUET (1), d’au- tres, comprises par MARQUET dans son Catalogue, n’y sont pas signalées de Toulouse. H s’agit d’une très petite mare, située dans une prairie maré- cageusc*au bord du chemin allant de la route des Vitarelles à la route de Cugnaux, en longeant la lisière Sud-Ouest de la forêt de La Ramette. Cette mare est placée entre le canal de Saint-Martory et un petit ruisseau que la carte au 100.000"° du Ministère de l’In- térieur désigne sous le nom de Merdanson. Au moment où jy ai pêché, cette mare, à peu près rectangu- laire, ne mesurait que cinq mètres de côté environ; sa profondeur était très faible, son fond très vaseux et la recon aquatique _ était abondante. Dans cette mare, ou plutôt, dans cette flaque d’eau, j’ai eu la surprise de récolter les espèces suivantes : Haliplidae. Haliplus lineatocollis Marsh. Peltodytes rotundatus Aubé. — ruficollis de Géer. — caesus Duft. {1) M. MARQUET. Catalogue des Coléoptères du da rude Espèces obser- vées dans quelques régions de cette Province, notamment à Toulouse, Bé- _ziers, Cette, etc. Toulouse, Lagarde et Sébille, 1899. A été publié dans Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 31° année, 1897. SOC. D’HIST. NAT: 1921 (T. XLIX). | 24 Sicile R. DESPAX Dytiscidae. Se * Hydaticus seminiger de Géer. Bidessus geminus Fab. — transversalis Pontop. — unistriatus Al. Colymbetes fuscus L. Hyphydrus Aubei Gangl. Rantus punctatus Fourc. Hygrotus inaequalis Fab. * Ilybius ater de Géer. * Coelambus impresso- … Agabus bipustulatus L. | punctatus Schall. * Liopterus ruficollis Schall. Hydroporus palustris L. Noterus laevis Sturm. _— flavipes : OI. Laccophilus obscurus Panz. — angustatüs Sturm. — hyalinus de Géer. Dans l’énumération ci-dessus, les espèces marquées d’un asté- : risque n’ont jamais été signalées de Toulouse, à ma connaissance. du moins. À RARE à FA & Ilybius ater de Géer. = 1. fenestratus Payk. ne figure pas dans : le Catalogue de MARQUET qui ne signale que 1. fenestratus Fab. 4 et I. fuliginosus Fab.; V. MAYET (1) ne le comprend pas non plus $ parmi les Coléoptères de l'Hérault; pour DES Si (2), p. ue x cette espèce est absente des Pyrénées. = e + Coelambus impressopunctatus Schall. ne figure ni dans lé Ca- 4 talogue de MARQUET ni dans celui de V. Mayer. DES Gozis (1. c, p. 104) comprend dans son aïre de distribution presque toute la F4 région franco-rhénane, sauf les Pyrénées; mais la liste de loca- 1 lités donnée par cet auteur à propos de cette espèce, montre _ qu'elle est peu répandue dans le Sud-Ouest de la France, car il | ne la signale que de Dax, dans les Landes (DUVERGER) et de Car- À cassonne, à la Malepère (GAvoy) et cette dernière localité est suivie de la mention « peu commun ». Dans la petite mare de La Ramette, je l’ai capturé en nombre. Hydaticus seminiger de Géer. Cette espèce figure a au Catalogue + de MARQUET (p. 36), mais elle n’est signalée que de Béziers avec la mention rare; d’après V. MAYET elle se trouve aussi à Mont- pellier et y est également rare; selon DEs Gozis, cette espèce paraît manquer dans les Pyrénées. C’est une espèce à ajouter à . la faune toulousaine; elle semble, jusqu’à plus ample informé, y être très rare; la mare de La Ramette ne m'en a livré que trois ei ee art er (1) VALÉRY Mayer. Catalogue raisonné des Coléoptères de l'Hérault. Bull. Soc. d'Etudes scientifiques de l'Aude, t. XX, 1909, pp. 100 et suiv. (2) Des Gozis. Tableaux de détermination des Dytiscides, Notérides, Hy- phydrides, Hygrobiides et Hans de la faune franco- rhone Miscellanea entomologica, t. XVIII. " . FAUNULE D'UNE MARE DES ENVIRONS DE TOULOUSE 331 ndividus mélangés à de nombreux exemplaires de l'espèce voi- sine A. transversalis Pontop. s | _Liopterus (Gopelatus) ruficollis Schall. n'est pas davantage signalé de Toulouse par MARQUET qui ne l’a trouvé que dans les marais de Vias, où il est rare. V. MAYET (p. 106) l'indique dans les fossés et ruisseaux de Montpellier et de Béziers: il est com- pou dans l'Aude, d’après Gavoy, cité par Des Gozis (p. 80). Il était abondant à La Ramette. | : 4 À Les catalogues locaux se montrent trop souvent avares de ren- … seignements sur les conditions d'habitat des diverses espèces oui ils énumèrent, il ne me paraît donc pas inutile de faire remarquer ici que BEDEL (1), dans son admirable travail sur les _Coléoptères du bassin de la Seine, note que L. ruficollis se ren- A contre surtout dans les mares et étangs des bois. A La Ramette, les Hydrophilides étaient moins abondants que _les Run j'ai recueilli les espèces suivantes : \ + a à te ad Hydrophilidae. Hudcophilus pistaceus Castel. Philydrus quadripunctatus, Hydrocharis caraboides L. — minutus Fab. — ‘flavipes Stev. . Helophorus granularis L. rotin füscipes L. Berosus aÿjjinis Brull. Helochares lividus. Forst. mn Là LE pv a cp Toutes ces espèces sont communes dans notre région, exception faite pour Hydrocharis flavipes Stev. qui est assez peu répandu. _ Pour compléter le tableau de la faunule entomologique, il faut ajouter des Hémiptères assez nombreux : Notonecta glauca L,. - Plea minutissima Fab., Corixa Geoffroyi Leach., Arctocorisa Lin- nei Fieb., À. fossarum Leach., Naucoris cimicoides L., Nepa de4 ‘2e & sh <; her # j LS Lara cy LEE z LA e E cinerea et de très nombreux Ranatra linearis L. _ Les larves d'insectes étaient également fréquentes et, sans _ m’attacher à les recueillir, j'ai noté la présence de larves d’Odo- _ nates appartenant soit au groupe des Agrionides, soit aux genres _ Anax et Libelluta. Quelques énormes larves d’Hydrophilus pis- ; : _taceus, arrivées à complet développement, devaient trouver ample Ts aux dépens des innombrables Limnées, L. stagnalis et _ L. palustris qui pullulaient à leurs côtés, en compagnie de plu- ê sieurs espèces de Planorbes. dé. (1) L. BEDEL. Faune des Coléoptères du Bassin de la Seine: Annales de la & Soc. entom. France, volume hors série, t. [, 1881, p. 270. " SRE R. DESPAX Et les Vertébrés n’étaient pas absents de ce microcosme où < trouvait la Grenouille verte Rana esculenta L., tant adulte que têtards, et la Rainette Hyla arborea L., cette dernière à l’état de têtards seulement. Les Poissons eux-mêmes étaient représentés chaque coup de filet ramenait plusieurs jenees DT d’ Eupoi motis gibbosus. | See Je crois n’avoir jamais rencontré auparavant pareille accumus lation d'espèces et d’individus dans un espace aussi restreint L'explication de ce fait doit être cherchée dans les conditions météorologiques exceptionnelles de l’été 1921 : par suite. de la sécheresse prolongée de cet été, la mare de La Ramette formait, au moment où j'y ai fait mes recherches, une sorte de résidu! _d’évaporation concentrant toute une faunule dont les élément* devaient être normalement dispersés sur un territoire beaucou plus étendu; cela suffit à rendre compte de l’abondance des indi- vidus, mais le nombre et la variété des espèces paraissent dus, pour une bonne part, à la position même de la mare. ; Située, en effet, à la partie la plus déclive de la prairie qui l'entoure, la mare de La Ramette communique, sans doute possk ble, avec le Merdanson, à la moindre crue de ce ruisseau. Cette circonstance facilite l’apport d'éléments venus d’amont, que le retrait des eaux abandonne dans les fossés en relation avec la mare; les Eupomotis, par exemple, ne peuvent provenir qué de ce ruisseau, qui doit lui même les recevoir par les rigoles d’i irrigas tion dérivées du canal de Saint-Martory, où ce petit Centrarchidé américain est maintenant établi en grand nombre. À D'autre part, la situation de cette mare, en lisière de la forêt de La Ramette, sur un terrain que cette forêt, autrefois bien plus vaste, occupait certainement, explique avec vraisémblance la pré- sence d'espèces plus ou moins étroitement inféodées aux régions boisées : Liopterus ruficollis Schall., Hydroporus angustatus Sturm. (Cf. BEDEL, l. c., p. 269), et peut être aussi Coelambus impressopunctatus Schall. (Cf. Des Gozrs, I. c., p. 104). 4 Les grands bois, et surtout les grands boïs humides, sont de- venus chose rare dans nos environs et la petite mare de La Ra- mette paraît bien présenter les restes d’une faunule aquatique que les progrès du déboisement et de la culture ont à peu Pre détruite partout ailleurs dans la région toulousaine. ; 1 Travail du Laboratoire d'Hydrobiologie et de Pisciculture de l’Université de Toulouse. Le % Je à 4 \ 4 CLERODENDRON DE L’INDO-CHINE FRANÇAISE 339 DISTRIBUTION GÉOG GRAPHIQUE ET AFFINITÉS DES D 7 PEN DE L'INDO-CHINE FRANCAISE Par M. Paul Dop, chargé d’un cours de botanique à la Faculté des Sciences de Toulouse. - Le genre Clerodendron (Verbénacées-Viticées) rare dans le nou- _ veau monde, constitue un élément important des flores des régions chaudes de l’ancien monde, particulièrement dans la région Indo-Malaise. D’après les recherches que j'ai faites sur les ._ matériaux de l’herbier du Museum d'Histoire Naturelle de Paris, 30 espèces de ce genre existent en Indo-Chine. Toutes appartien- nent à la section Euclerodendron, à l'exception du CI. Siphonan- thus Br. du Sud de la Chine et de l’Indo-Chine. Parmi les Eucle- _rodendron J'ai décrit récemment 13 espèces nouvelles (1), dont certaines, ainsi d’ailleurs que quelques espèces déjà connues, se - rattachent nettement aux formes sino-japonaises ou indo- malaises. : es: Mais, en dehors de ces formes, l’ do Chine française renferme un certain nombre d'espèces propres qui peuvent se grouper en deux séries bien définies. La première série a comme espèce principale CI Godefroyi O0. Ktze, abondamment répandu en Cochinchine, à laquelle se rattachent étroitement : CL Liyodianum Craib du Siam, CL Hahnianum P. Dop et CI. Finetii P. Dop, ces deux dernières du . Siam, du Cambodge et de Cochinchine. Cette série, qui est carac- _térisée par ses inflorescences en grandes panicules dont les der- SES Re REP PAUUET nières ramifications sont en grappe et le calice herbacé, vert, glanduleux-puüubescent, accuse des affinités très étroites avec le - CI. scandens Beau. de l’Afrique tropicale (Guinée). L'espèce type de la série CI. Godefroyi O. Ktze paraît assez variable. Je pense : qu’elle à donné par ségrégation récente (fin du Pliocène?) uns _ forme dont on ne peut faire qu’une variété la var. insulare P. Dop, : spéciale à l’ile Poulo-Condor. (1) P. Dor. Clerodendron nouveaux de l’Indochine. Not. System., t. NES no _ pp. 7-14, 1920, 394 La deuxième série est aussi area localisée Le r Indo- Chine. Cette série que je rattache à la section Penduliflora Schauer, est essentiellement caractériséé par ses inflorescences en grappes, à fleurs pendantes, nues, à branches divariquées et. son calice glabre, coriace et rouge vif dans la fleur. - L’espèce la plus importante de cette série est CI. cochinchinense : P. Dop, très fréquent dans toute la Cochinchine et ayant comme 7 espèces affines : CI. Pierreanum P. Dop, de Cochinchine, CL. Has- tato-oblongum C. B. Clarke et CI. Schmidti C. R. Clarke du Siam, Cl. Rampotense P. Dop et CI. Geoffrayi P. Dop, du Cambodge. Ce groupe paraît avoir donné, lui aussi, une forme dérivée spéciale à - l’île Poulo-Condor, CI. Lanessanii P. Dop. Les affinités de cette deuxième série sont, d’une part, avec CI. penduliflorum Wall. (région indo-malaise) et Cl. macrostachyum Turez. CREME tempéré). 2 En résumé, des deux séries de Clerodendron indochinois que … je viens de décrire, une, la série du CL. Godefroyi O. Ktze, parait être de formation très ancienne, par suite de ses affinités avec PR En A SANT Al #7} js “assis une espèce de l’Afrique tropicale. Le genre Clerodendron est . d’ailleurs, comme on le sait, un genre gérontogéique. Quant à la seconde série, par sa double relation d’une part avec CI. penduliflorum Wall. (Birmanie, Tenasserim et Malaisie), de l’autre avec CI. macrostachyum Turez. (monts Khasia, Moul- … mein), elle paraît venir à l’appui de l’hypothèse émise par J. SCHUSTER (1) sur la flore fossile de Trinil (Java), hypothèse qui, d’après M'° CoLanr (2), pourrait expliquer l’origine des flores indochinoises et qui se résume en ceci : les flores indo- chinoises proviennent en partie de l'Himalaya tempéré, par une _ migration vers l’Est, effectuée au Pliocène supérieur. AS ODEUe side Die Pithecanthropus- Schichien auf Java) geologische und paläontologische Ergebnisse der Trinil-Expédition (1907-1908). (2) M''e CoLani. Essais sur les flores tertiaires du Tonkin. Bull. Serv. Géol, Indochine, vol. IV, f. 1, 1917. : | + | ZONF- LIMITE SEPTENTRIONALE D’HELIX PISANA MÜLLER 335 D HELIX PISA NA MÜLLER : A _ Par Gaston Aou FA À _ Helix pisana MüLLER est un de ces Pulmonés d’origine circa- méditerranéenne qui constituent la faunule littorale dont les malacologistes ont, depuis une date déjà ancienne, signalé l’as- cension le long dis côtes françaises de l’Atlantique et de la Man- che. Il en est un des types les plus représentatifs; c’est à ce titre . que son aire d'extension a toujours été notée avec quelque intérêt et que son déplacement vers le Nord a pu être depuis longtemps … défini. Toutefois, une courte note de M. A.-P. DUTERTRE, commu-. _ niquée en 1920 à la Société Linnéenne:de Bordeaux (1), nous a mis dans l'obligation absolue, pour éviter toute confusion, de 7 clairement la valeur à attacher aux stations septen- _trionales de cette Hélice dans les régions du Pas-de-Calais et, au _ besoin, des Flandres françaises. s id _Ce n’est pas ici le lieu de revenir en détail sur la répartition de cette forme, qui a été maintes fois indiquée en de multiples E: endroits; M. Louis GERMAIN (2) a, du reste, fort consciencieuse- 4 ment exposé, en 1908, quelle était la distribution de cette Hélice b : à la surface du globe. Nous rappellerons simplement que cette * espèce caractérise essentiellement la bordure de la Méditerranée; elle habite, en effet, les trois continents circa-méditerranéens dans les régions qui encerclent cette mer : Syrie, Agérie et Tu- nisie, Péninsue ibérique, France, Italie, etc. En France, elle a été signalée dans la plupart des départements méridionaux, depuis la frontière des Alpes jusqu'aux bords du Golfe de Gascogne, surtout abondante dans les régions où les facteurs marins exercent leur action. Cette espèce est là dans son aire d'extension normale : contrées méditerranéennes et à in- _fluences maritimes sensibles. (1) DéeniRe (A.-P.). Note sur « Helix Pisana », MÜLLER. Soc. L’ _ deaux. Procès-verbaux (séance du 7 juillet 1920). : Sa (2) GERMAIN (Louis). Etude sur les Mollusques terrestres et: cueillis par M. Henri een de Kerville pendant son vr mirie. 1908. 336 se G. ASTRE ® s En dehors de cette région qui constitue son habitat typique, l’'Hélice de Pise se rencontre en France dans un certain nombre de localités qu’il est facile de répartir en deux séries. je La première de ces séries relève du courant migrateur d’ori- gine méridionale qui longe les côtes de l’Océan et de la Manche et qui englobe un certain nombre d’espèces des sous-genres Xero- phila, Cochlicella, ete... En effet, à partir du bassin d'Aquitaine, _on observe, en bordure de l’Atlantique et de la Manche, un dépla- cement de formes d’origine méditerranéenne qui, par une mi- gration naturelle, ont constitué une faunule littorale d'autant moins riche en espèces et à aire d’extension d'autant moins large - qu’elle s’avance dans des régions plus septentrionales, Les Gasté- ropodes les plus sensibles aux modification du milieu dispa- raissent dans cette progression vers le Nord au fur et à mesure que les conditions leur deviennent défavorables; ce sont les espe- ces les plus résistantes qui parviennént seules dans les lieux les plus septentrionaux atteints par ce courant migrateur dont elles sont le dernier témoin. Les auteurs ont longuement insisté sur ce fait et nous-même, au cours de recherches sur la biologie des Mollusqües dans les dunes maritimes françaises (1), avons pr préciser l’état actuel de l’extension de certaines de ces formes dans les régions flamandes, en particulier pour les Helix de la série des Xerophila et pour Helix barbara LINNÉ (2). Helix pisana MuLL. est une de ces espèces entraînées dans cette migration naturelle; elle a été signalée de très nombreux endroits situés sur la bordure maritime, dont elle ne s’éloigne d’ailleurs (1) AsSTRE (Gaston). Biologie des Mollusques dans les dunes maritimes françaises et ses rapports avec la géographie botanique. 1920. Toulouse, in-8°, 158 p. (2) C’est cette espèce qui a été désignée par erreur, ‘autrefois par la plu- part des auteurs et maintenant encore par M. A.-P. -DUTERTRE dans sa note déjà citée, sous le nom de Cochlicella acuta MüLLER. Il a régné-autour de cette désignation une confusion dont tous les malacologistes connaissent bien l’histoire et que le traité classique de M. L. GERMAIN (Gastér. Pulm. et Prosobr. terr. et fluv., 1913, pp. 118-119), par exemple, ne permet pas de laisser subsister dans la nomenclature actuelle. Helix acuta MÜLLER corres- pond à Helix barbara de presque tous les auteurs, à l’exception de LINNÉ; c’est une forme surtout méditerranéenne, dont la coquille turriculée est assez large pour une espèce du sous-genre Cochlicella : 5-7 mm. de largeur pour une longueur de 8-10 mm. Au contraire, Helix Fe. de presque tous les auteurs, à l’exception de MüLLer, n’est qu'Helix barbara LiNNé; elle est plus allongée que la précédente, puisque pour une largeur de 4-6 mm., elle pos-. sède une longueur de 10-15 mm. C’est cette dernière espèce qui remonte le long de l'Océan et de la Manche dans le courant migrateur littoral d’ori- gine méridionale. à, D, “ep, ZONE-LIMITE SEPTENTRIONALE D’HELIX PISANA MÜLLER 397 4 _ jamais beaucoup, en particulier dans les contrées des Charentes et de la Loire-Inférieure, dans les Côtes-du-Nord. Elle ne paraît pas dépasser actuellement par ses propres moyens la région nor- - mande. Cet ensemble de localités au voisinage de nos côtes océa- niques constitue pour Helix pisana une aire d'extension naturelle, . dont cette espèce a pris possession par une migration naturelle et qui se relie, sans hiatus appréciable, à son aire d’extension normale circa-méditerranéenne dont elle n’est qu’un prolon- ! gement. Là La deuxième série de localités, au contraire, ne correspond È ; qu’à des stations tout à fait accidentelles, éparses, sporadiques, - fort éloignées les unes des autres et dues, le plus souvent, à l’ac- à tion de l’homme. Il s’agit là d’habitats artificiels qui relèvent de L- ces acclimatements de faunes méridionales que LocaARD (1) et £ GERMAIN (2) ont signalé, soit séparément, soït ensemble (3), au- : tour des principales grandes villes, comme Paris, Lyon et An- : _ gers. L'introduction d’Helix pisana dans ces conditions est due aux moyens de transport et souvent à l’épandage des résidus de marchés aux légumes. De cette manière cette espèce peut s’établir en certains lieux favorables et peut même essaimer légè- rement autour de sa colonie initiale. Mais son existence est par- fois assez précaire; en tout cas, si cette Hélice peut donner nais- sance à des colonies assez populeuses dans les stations tout à fait localisées où elle peut se maintenir, elle ne se répand jamais _ beaucoup et son acclimatement n’est pas suffisant pour modifier .le caractère fondamental de la faune malacologique indigène qui existait avant son introduction. Quoi qu’il en soit, cette deuxième série d’habitats, d’autant plus curieux qu’ils corres- LRRLEESE .. à APP ETAT EN NA RE ee - (1) Locarp (Arnould). Note sur les migrations malacologiques aux envi- rons de Lyon. 1878. Lyon, in-8°, 28 p. — Contribution IV. Sur la présence d’un certain nombre d’espèces méri- dionales dans la faune malacologique des environs de Lyon. 1882. Lyon, gr. in-8°, 24 p. — Notices conchyliologiques. XXXV. Une nouvelle station d’espèces -méri- dionales dans le Nord de la France. 1895. L’Echange, XI. (2). GERMAIN (Louis). Etude sur les Mollusques terrestres et flûviatilès vi- vants des environs d’Angers et du département de Maine-et-Loire. 1903-1904. Bull. Soc. sciences natur. de l'Ouest de la France, Nantes. ; — Mollusques de la France et des régions voisines. T. II. Gastéropodes Pulmonés et Prosobranches terrestres et fluviatiles. 1913. In-8°, Paris, En- cycl. scientif. (3) LocarD (A.) et GERMAIN (L.). Sur l’introduction d’espèces méridionales dans la faune malacologique des environs de Paris. 1905. Mém. Acad. Scien- ces et Arts de Lyon, VIII. 358 CRÉGÉAS PRESS LE NET RS pondent à des localités souvent soustraites par l'éloignement aux influences marines, correspond à une répartition artificielle et disséminée de cette Hélice dans des stations où $a présence on naturellement anormale. Or, en dehors de ces deux séries d’habitats autres que Vhapat méditerranéen, cette espèce est connue des régions littorales du Pas-de-Calais. Elle en était cependant totalement absente jus- qu’au début du vingtième siècle, ainsi que le montrent les ‘cata- logues de BOUCHARD-CHANTEREAUX (1) et de GrARD (2). De nos jours, au contraire, on l’y trouve, assez localisée toutefois, soit à Wimereux soit près de Calais. M. A.-P. DUTERTRE déclare que c’est Alfred GARD qui, vers 1905, Pavait introduite dans l’enclos _ du laboratoire de zoologie maritime de Wimereux (Pas-de-Calais). En raison de l’importance de la question, il n’aurait pas été cependant inutile d'indiquer les sources de ce renseignement, car il n’existe dans les œuvres de GIARD aucune note qui le men- tionne. Toujours est-il que cette Hélice s’est Haiteaue jusqu’à pré- sent dans l’enclos de Wimereux; elle est restée très localisée dans le lieu où elle a été introduite, puisqu'elle n’a presque pas essaimé autour de son emplacement initial. D’autre part, les en- virons de Calais en présentent également quelques exemplaires, au témoignage, en 1920, du D' VAN DER DEEP (3), professeur . Harlem (Hollande). A l’état vivant, on ne connait pas de localités septentrionales autres que celles-là. ” Seb De son côté, BouLY DE LESpAIN (4) a signalé, en 1912, un exem- plaire unique de cette forme dans les dunes pléistocènes ie Ghyvelde (Nord). Que faut-il penser de ces trois habitats prenne d'Helix pisana MuLz.? Situés au voisinage direct de la mer, il semblerait qu'ils doivent constituer le prolongement logique de l’aire Htto- . rale océanique sur laquelle s’étend naturellement cette espèce à (1) BoucHARD-CHANTEREAUX. Catalogue des Mollusques terrestres et fluvia- tiles observés jusqu’à ce jour à l’état vivant dans le département du Pas-de- Calais. 1837. Mém. Soc. Agricult. Sc. et Arts de Boulogne-sur-Mer. (2) Grarp. Coup d’œil sur la Faune du Boulonnaiïs, ue AFF; AS Bon logne et le Boulonnais. (3) D’après A.-P. DUuTERTRE. Loc. cit. Note infrapaginale 2. (4) Bouzy DE LEsDAIN (D'). Les dunes pléistocènes de Ghyvelde (Nord). 1912. Feuille des Jeunes naturalistes, Aux BANC AU | PAU PR CC AS SN Bb JE vraies El rente Vie n° # k Q RER die": CUS ge ne RE EE NEC é : “a Las AN re dy * ZONE- LIMITE SEPTENTRIONALE D'HELIX PISANA MULLER 339 hi de la région aquitaine. Or, ainsi que nous l’avons indiqué, : la province normande paraît être la dernière station atteinte _ spontanément par cette Hélice dans son déplacement vers le Nord. Bien au contraire, la présence de cette forme dans les ré- gions maritimes du Pas-de-Calais, — malgré les analogies de Li milieu qui rapprocheraient ées zones cotières de celles apparte- nant à la première série d’habitats, dus à une migration naturelle É dans les terres littorales de l'Ouest et du Nord-Ouest de la France 2 CE formant une aire de distribution géographique continue —-, relève certainement de la deuxième série d’habitats, celle qui est due aux introductions artificielles, à l’influence plus ou moins directe de l’homme et qui ne comprend que des stations spora- diques. ; Et peu à peu, étant donné que la limite naturelle de la mi- _ gration spontanée de cette forme ne dépasse pas la région nor- mande, on est amené à penser que la zone comprise entre lPEs- tuaire de la Seine et les Flandres françaises constitue, pour - Helix pisana MULLER, une zone-limite septentrionale. Sous le terme de zone-limite de cette espèce, nous voulons désigner toute zone limitrophe de son aire de répartition, dont les conditions physiques (probablement la température dans le cas actuel) ne sont plus suffisamment favorables pour lui permettre un déve- loppement spontané mais dont cependant certaines localités iso- lées particulièrement bien exposées ou bien protégées rappellent assez le milieu normal de cette espèce pour que, lorsqu'une inter- vention anormale (action de l’homme ou légère modification du climat) lui permet de les atteindre, elle puisse s’y établir et y constituer une colonie nettement localisée. 340 È H.-W. BROLEMANN | PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION Par H.-W. BROLEMANN, Pau. 2 Dès 1900 (1), analysant la découverte du D' VERHOEFF de mâles de Tachypodoiulus albipes C. KocH (2) ayant un dévelop- pement spécial, plus prolongé que celui des individus ordinaires, nous avons énoncé le principe que les formes à nombre restreint : de segments (que nous désignerons comme « paucisegmentées ») dérivent de formes affines à nombre plus élevé de segments (ou « multisegmentées »). Nous nous sommes basé sur ce fait que les Diplopodes des groupes des Spiroboles et des Spirostreptes, qui sont incontestablement moins évolués que nos Iuloïdes euro- péens, ont un développement à stades plus nombreux, plus pro- gressif que ces derniers. Nous en avons conclu que, si certains de nos Iuloïdes ont une croissance moins condensée que d’au- itres,'c’est qu'ils sont plus proches des formes ancestrales, par conséquent moins évolués. Les formes dont la croissance. est la plus progressive sont aussi celles qui présentent un nombre élevé à =” de segments. Par conséquent les multisegmentées à croissance, progressive sont à tenir pour d’apparition plus ancienne que les paucisegmentées à croissance condensée et les secondes DÉRERE des premières par élimination de segments. C’est ce principe que conteste le D' VERHOEFF qui soutient l'opinion diamétralement opposée. Pendant de nombreuses an- nées notre contradicteur n’a pas contesté notre raisonnement et n’a pas publié de réplique. On aurait pu croire qu’il s'était laissé convaincre. Il n’en est rien. Après un silence prolongé l’auteur, qui a persisté dans sa manière de voir et a accumulé les obser- vations semblables à celle qui a motivé notré controverse, a repris le même sujet dans un article paru dans la Zeitschrift für wis- senschaftliche Zoologie (CXVI, Heft 4, pp. 535-586) en 1916 (3) et (1) Bull. Soc. Zool. France, t. XXV, 1900, et Zool. Anz., t. XXIII, 1900. (2) Cette espèce doit aujourd’hui porter Je nom de Tachypodoiulus niger (NEWP.); mais pour ne pas engendrer de confusion inutile, nous lui conser- vons, dans ces pages, la dénomination employée précédemment. (3) Sous le titre : Abhängigkeit der Diplopoden und besonders der Iuliden- Schaltmänchen von äusseren Einflüssen. (84. Diplopoden-Aufsatz.) ‘* ta ab AD: à 1 AS TT re En A I "PAR say D À Ep dé à - . PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 341 dont les circonstances récentes ne nous ont permis de prendre connaissance que dernièrement. Il y a consigné diverses obser- vations fort intéressantes, qu’il serait trop long de passer ici en revue en détail. Mais il nous faut nous arrêter au dernier cha- pitre de ce travail : « Künstlich erzogene Schaltstadien von Poly- no ihre Bedeutung für die Beurteilung der Schaltsta- _ dien im allgemein » (pp. 574 et suiv.), qui se réfère essentielle- ment à la question soulevée en 1900. L’autéur commence par exposer l’origine de la de et par dégager le point essentiel. Chose curieuse, il se réfère à notre article du Bull. de la Soc. Zoologique, mais ne fait aucune men- tion de celui publié dans le Zool. Anzeiger, dans lequel nous avons précisé les raisons qui ont déterminé notre opinion. D’ail- leurs, il déclare préférer ne pas nous suivre sur le terrain où nous avons placé la question —— terrain général —, parce qu'il a reconnu que les variations observées sont le résultat d’influences du milieu et que sa manière d'aborder le point en litige aboutit à un résultat plus satisfaisant. … (pour lui, évidemment). Nous avouons ne pas bien saisir la distinction faite par l’au- teur entre le terrain général et celui sur lequel il prétend porter le débat. Nous avions jusqu'ici toujours considéré que l’évolu- tion des êtres depuis l'apparition de la vie sur le globe avait été constamment déterminée par l’action des agents extérieurs et que les formes actuelles étaient les résultantes des modifications _accamulées au cours des siècles du fait de l’action de ces agents _qu'invoque l’auteur. De même l’image cinématographique n’est que [a résultante d’un nombre considérable d’images instan- tanées. Il est certainement intéressant de saisir le passage d'une instantanée à l’autre, puis à une troisième, etc.., mais il est essen- tiel de savoir, au RER dans quel sens doivent se dérouler ces instantanées. À lire ce paragraphe, on serait donc tenté de s imaginer qu'il ne peut contester les arguments que nous avons apportés dans la discussion et qu'il cherche une autre voie pour en arriver à ces fins. Et cette autre voie il la trouve dans un élevage de Poly- desmus illyricus, qui lui fournit la « preuve directe » de ce qu’il avance. Les faits, d’un haut intérêt d’ailleurs, sont les suivants : Ayant recueilli une femelle de l’espèce en question aux envi- rons de Landeck (Nord-Tirol), il obtient d’elle une ponte le DUR, + A Al rare er ES à onde VS 342 .. H:-W. BROLEMANN rie 30 juillet 1914. 200 larves éclosent les 13-14 août; ces larves effec- | tuent leur croissance environ en une année et, vers la mi- juillet 1915, commencent à apparaître les premiers individus à 20 segments. : Les premiers adultes se sont trouvés être quatre mâles, remar- + quables par leurs faibles dimensions (1), ainsi que par leurs “À téguments moins profondément sculptés. Il désigne ‘ces mâles x sous le nom de « forma nana ». | : Parmi les autres individus ayant atteint 20 segments, il s’aper- çoit qu’il s’en trouve dont les gonopodes ne sont pas développés et présentent encore les bourgeons caractéristiques des stades lar- vaires. Il isole alors un certain nombre d'individus à 20 segments. Quelques-uns forment leur capsule et, le 12 septembre 1915, ouvrant l’une de ces capsules, il en retire un mâle de 21 segments et 32 paires de pattes ambulatoires, sortant de mue. L'animal : à avait donc un segment et deux paires de pattes.de plus que ceux qu’on trouve généralement dans la nature. En outre, étudiant la mue, il voit que le nouveau-né est issu d’un mâle à 20 segments 2 ayant eu, déjà à ce stade, des gonopodes normalement conformés, mais n'ayant pas encore acquis tous les caractères sexuels de l'adulte. | | Les gonopodes du nouveau-né à 21 segments étaient anormaux. Etant donné l’importance que VERHOEFF attache à leur structure, il semblerait naturel qu’il dut en donner une figure. Il est fâcheux qu’il n’en ait rien fait. De son texte il ressort que la hanche était . E non seulement plus grosse que de coutume, mais encore qu’elle e. portait une forte protubérance arrondie. Le crochet coxal était ee plus développé. Plus modifié encore était le télopodite; on y dis tinguait une base renflée, équivalant au fémorite des organes ; normaux, surmontée d’une tigelle simple graduellement atténuée : _et légèrement arquée. Le fait que cette tigelle était parcourue par 4 -une rainure indique qu’elle représentait le reste du tronc dd gonopode et le rameau séminal. Le rameau secondaire, cette longue pièce qui est aussi grande à elle seule que le reste de l'organe, faisait complètement défaut. On n’y voyait, en outre, ni la vésicule apicale de la rainure, ni le pulvillum qui la domine. SR Re HE de H KR Pa ct DE on RS & HR (1) Ces dimensions sont les mêmes que celles des dernières larves de la même espèce et sont inférieures d’un cinquième ou d'un huitième à celles d'adultes normaux. " © PRINGIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 343 Nous passons sous silence les détails qui suivent dans le texte ‘de L auteur et qui complètent ses explications. “e Ainsi s’est produit un phénomène qui, dans des conditions normales, ne se présente jamais, l'apparition des gonopodes mar- quant toujours la fin du développement du Diplopode. Ce phéno- _ mène est, pour l’auteur, la preuve (« Nachweïiss ») que cer- taines conditions peuvent éveiller l’activité | de la zone germinative, devenue latente, et en- _ traîner une élongation (« … die latent werdende Spros- | sungszone.. … zur Erzeugung einer Elongation geweckt werden kann »). L'auteur énumère cinq des conditions incriminées : 1° diffé- rence d'altitude (de 1.050 m., lieu d’origine de la femelle mère, à 520 m., résidence de l’auteur); 2° ébranlement du voyage; : ge élévation de la température résultant de la différence d’alti- tude et suppression de l’hivernage; 4° alimentation défectueuse _et 5° absence d’insolation. De ces conditions, la troisième et la quatrième lui paraissent les plus importantes et auraient déter- _ miné l’anomalie de croissance observée. | _ Suit l'interprétation du phénomène (1). Les conditions défectueuses ont déterminé une accéléra- tion du développement. Cette accélération a tout parti- culièrement affecté la zone germinative, dont l’activité a été _ réveillée. Il en est résulté qu’une partie des individus est devenue adulte avec 20 segments bien que n’ayant encore que les dimen- sions des dernières larves. Une autre partie a atteint 20 segments sans cependant devenir adulte. En d’autres rues le déve- ë loppement des glandes sexuelles. n’a pas pro- gressé « pari passu » avec le développement du reste du corps. | () Cette interprétation est tellement importante que nous croyons devoir _ en donner le texte original : « Die kümmerlichen Daseinsverhältnisse haben zu einer Beschleunigung der Entwicklung geführt, was um so eher geschehen _ kônnte, als diese Entwicklung auch während des Winters keine Unterbrechung _erfahren hat. Ganz besonders ist durch diese Verhältnisse die Sprossungszone beeinflusst worden, d. h. die Reihenfolge der von ihr erzeugten neuen Ringe ist beschleunigt worden. « Hierdurch wurde aber bewirkt, dass ein Teil der rdvidien zwar mit 20 Rumpfringen geschlechtsreif wurde, aber erst eine Grôsse besass, wie sie sonst älteren Larvenstufen zukommt. Der andere Teil der Individuen dagegen erreichte die Stufe mit 20 Rumpfringen ohne geschlechtsreif gewor- den zu sein, oder mit anderen Worten, die Entwicklung der Geschlechtsdrü- sen hielt mit der des übrigen Korpers nicht ‘gleichen Schritt. » u 344 | H.-W. BROLEMANN L'auteur développe enfin ce thème en l’adaptant aux divers cas qui se sont présentés et qui se résument en l’apparition, dans une couvée issue d’une femelle unique de Polydesmus Dites cus, de : A. Individus qui sont devenus adultes avec 20 segments, mais avec des dimensions et une sculpture faibles (forma nana). B. Individus qui ne sont pas adultes avec 20 segments et pré- sentent des caractères larvaires. Les adultes des deux sexes ont 21 segments (P. ilyricus CORRE he ces indi-_ vidus B, les uns : a) n’ont des gonopodes développés que lorsque l’animal a atteint 21 segments (For progressionis); et les autres : b) ont des gonopodes développés lorsque l’animal a atteint 20 segments, bien que les autres caractères sexuels soient encore à l’état larvaire. Les gono- podes du stade à 21 segments sont anormaux (forma regressionis). Nous bornons là l’analyse de ce travail. Aussi bien en avons nous dit assez pour faire apprécier l’esprit qui s’en dégage. Il importe maintenant de soupeser les termes employés par l’auteur et de contrôler la valeur des conclusions qu’il se croit en droit d'en tirer. ; L'idée fondamentale de sa conception, idée que l’auteur a pris soin de souligner dans son texte (p. 580, lignes 2-4), est que l'apparition de l’être à 21 segments est due à ce que le développe- ment du soma s’est continué au delà du moment o ù il aurait dû s’arrêter. Pour lui, la croissance du P. illyricus et l’acti- vité de la zone germinative ne doivent pas excéder la mue qui lui a donné son 20" segment avec ses gonopodes: c’est un terme fatal. Si, chez des individus déterminés, une mue intervient encore, c’est que, sous l’action d’un stimulant particulier, la croissance a repris anormalement son cours. L’expression em- ployée par lui, que l’activité de la zone germinative qui devient A latente (« latent werdende ») peut être éveillée à nouveau (« geweckt werden kann »), ne laisse subsister aucun doute à cet égard. È | _ Mais cette idée, si ae est conforme à la thèse qu'il soutient, ne se dégage pas des faits, elle n’en est qu’une explication sim- pliste qu’il importerait de démontrer. Fixer une limite à la crois- N PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 345 sance est non seulement arbitraire, mais c’est encore admettre implicitement que cette croissance n’a jamais été plus prolongée chez aucun des ancêtres du Polydesmus. Et c’est justement lé point qui est en discussion. Par conséquent l’auteur, voulant prouver que les formes miultisegmentées dérivent des formes paucisegmentées, n’est pas admis à considérer la forme à 20 seg- ments comme le terme fatal de la croissance de son Polydesmus; c'est précisément vouloir utiliser comme preuve ce qui fait l’objet de la contestation, ce qui est inadmissible. _ À cette idée nous sommes tout aussi bien en droit d’opposer. la nôtre, que le développement de l’être à 21 segments n’a subi ni accélération, ni temps d’arrêt, ni réveil consécutif; qu’il n'existe aucun terme défini, fatal, à la croissance; qu’il s’est pro- duit une maturation sexuelle exceptionnellement anticipée pour la forme A; qu’il s’en produit habituellement une moins précoce lorsque l’animal à acquis certaines dimensions avec ses 20 seg- ments chez le Polydesmus que nous recueillons dans la nature; et que, pour les individus à 21 segments, l’organisme a simple- ment continué à se développer normalement et conformément au mode de croissance de ses ancêtres. Qu'il se soit produit une maturation sexuelle anticipée pour les uns ou les autres des individus de l’élevage de VERHOEFF n’a rien dont on doive s’émer- veiller, puisque c’est un phénomène évolutif naturel qui se vérifie constamment chez d’autres Diplopodes (tels les Blaniulides, par exemple). Le seul fait anormal est que les gonopodes de l’indi- _vidu B b aient pu se développer par anticipation chez un être dont les glandes sexuelles n’étaient pas adultes. Maïs c’est un cas tératologique au même titre que celui, par exemple, où une partie des pattes du 8"° segment se transforme en gonopodes (1). Or, si un cas tératologique peut contenir des indications, celles- ci sont sujettes à caution. Elles ne peuvent en aucun cas servir de base à l’énonciation d’un principe général ou à sa justification. Æt ceci est encore plus évident lorsqu'il s’agit d’une anomalie obtenue d'élevage. Quoiqu’en veuille dire notre contradicteur, les conditions de vie réalisées dans la nature sont autrement nom- breuses et complexes qu’il ne l’expose. Nous sommes dans l’im- (1) BroLEManN. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, t. XLIX, 2% trim., 1991, p. 182. ee “ SOC. D’'HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) 25 346 H.-W. BROLEMANN possibilité de les connaître toutes et vouloir les énumérer sur 1. doigts de la main relève de la plus pure fantaisie. L'auteur semble, en outre, considérer la structure des gono- podes de son individu B b comme naturelle, puisqu’au cours de la description de ces organes, il qualifie leur structure de sim- plifiée (p. 577). Nous contestons absolument la légitimité de ce terme, à propos des gonopodes de l'individu B b; il ne tient à rien moins qu'à engendrer la confusion. Nous comprendrions qu’on puisse parler de simplification lorsque la structure de Porgane dérive d’un processus normal de croissance ou d’évo- lution et qu’elle est fixée de manière à se perpétuer semblable à. elle-même chez les lignées successives; ou, tout au moins, lorsque les diverses parties de l’organe primitif se trouvent représentées dans la formation nouvelle, avec élimination des seuls détails accessoires. Mais c’est abuser des mots que de parler de simplifi- cation dans un cas de traumatisme accidentel; et l’accident sur- venu dans l'élevage de VERHOEFF n’est pas autre chose. Nul ne peut dire ce qu’aurait engendré l'individu B b, ni même s’il était en mesure de se reproduire; et VERHOEFF lui-même semble in- cliner à penser que cet individu était condamné à la stérilité. Il est en tous cas infiniment improbable qu’il eut donné naissance à un être conformé comme lui et que sa lignée eut été dotée de gonopodes dépourvus de rameau secondaire et de vésicule sémi- nale. Dans ces conditions, un rapprochement avec Devillea tuber- culata, espèce_d’un groupe de Polydesmoïdes différent, dont la structure s’est fixée au cours des âges et qui se reproduit avec des caractères toujours semblables, ne peut avoir aucune significa- tion. Entre elle et le Polydesmus üllyricus monstrueux il n’existe aucune analogie, même lointaine. Ailleurs, en avançant (p. 580, lignes 22 et suiv.) que des condi- tions défectueuses ont entraîné une « accélération de développe- | ment » (Beschleunigung der Entwicklung), il énonce un fait qui n’est vrai qu’en apparence et il se sert d’une expression qui, ici encore, conduit à des conséquences erronées. IL importe tout d’abord de distinguer trois cas bien différents : celui des indi- vidus À, celui des individus usuels à 20 segments qu’on recueille dans la nature et celui des individus à 21 segments obtenus d'élevage. : : | Pour les individus À, on pourr ait croire qu'il y a eu le ration par comparaison avec les formes usuelles à 20 segments x 5 44 È Le ETS { à eù ? 5e SEE ICE M 7 ea EU RENE re D TI Ne TE Ne NV AT à. x LT ILAS Fe PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 347 : ne trouvées dans la nature. En réalité, c’est un mirage. On ne serait en droit de parler d'accélération que si l’être, mettant particu- . lièrement à profit la durée de sa vie larvaire écourtée, était arrivé . pendant ce temps relativement réduit à son plein déve- - _loppement, c’est-à-dire à ses. dimensions usuelles (plus grandes É. _ d’un 5" ou d’un 8") avec les caractères tégumentaires qu’on à # _ l'habitude de lui voir. Ce n’est pas le cas, comme on l’a vu. Ce qui » . s’est produit ici, c’est une anticipation de la maturation sexuelle, qui est survenue avant la fin habituelle du développement dont - elle a entraîné l'arrêt. Et ce qui le prouve c’est, d’une part, que ces individus sont devenus adultes les premiers. La durée de leur vie larvaire a donc été moindre que celle des autres. C’est, d'autre 4 part, — complément de ce qui précède, — que leurs dimensions . sont plus faibles, ce qui s explique naturellement par la réduction de leur vie larvaire (1). - Le terme d'accélération ne peut pas davantage s’appliquer aux . individus usuels, puisqu'ils représentent la forme habituellement < __ observée, le cadre morphologique moyen, pour ainsi dire, le type | _ de structure et de croissance qu’on adopte comme terme de com- paraison. Mais il est bon de remarquer que ce terme de compa- raison n’a aucune valeur réelle par lui-même; c’est une conven- tion, c’est un étalon choisi arbitrairement. En réalité, ces indi- :vidus à 20 segments sont, par rapport à ceux à 21 segments, dans les mêmes conditions que les individus À sont par rapport à eux. Par conséquent le même raisonnement que ci-dessus leur est applicable. I1 peut encore moins être question d’accélération pour le indi- 3 vidus B, à 21 segments. La durée de leur vie larvaire, plus pro- 3 longée de deux mois que celle des individus à 20 segments, s’oppose à cette conception. Parlera-t-on ici d’une prolongation _de croissance? Nullement, à moins que ce ne soit sous la réserve expresse que la croissance est prolongée par comparaison avec un mode de croissance plus abrégé. Les individus B ont, comme les individus A, le développement qui leur est propre el, si l’on veut établir un parallèle entre eux et les individus des” du AR Gr AT NE 27 VTT EL ST br De ; ? =. À () Ici s'impose une parenthèse. Puisque l’auteur reste inébranlablement E fidèle au principe d’élongation, comment se fait-il qu’il n’adopte- pas la 4 « forma nana » comme typique, puisque c’est la plus petite, la plus courte, la moins développée des trois formes connues ? Logiquement, la forme usuelle devrait être l’elongata et la forme à 21 segments l’elongatissima. 348 # -H.-W. BROLEMANN autres catégories, il faut s’en tenir à ce que nous avons écrit plus haut, à savoir qu'ils représentent la forme dont la croissance est la plus longue et que la croissance des individus trouvés dans la nature et celle des individus de la « forma nana A » sont de plus en plus abrégées. . - | Il n’en reste pas moins une question que les paragraphes précé- dents n’élucident pas, c’est pourquoi des êtres à 21 segments ont pu apparaître dans la couvée d’une lignée à 20 segments. Pour arriver à donner à ce fait sa signification exacte, il convient de l’envisager à un point de vue général et de se reporter aux idées admises en ce qui concerne l’évolution et spécialement à Ja théorie de la Tachygénèse. Cette théorie répond si bien à des constatations positives et ‘incontestables, qu’elle a été exprimée à diverses reprises et sous des formes diverses, notamment par PERRIER - et GRAVIER, par HAECKEL et par GIARD. PERRIER et GRAVIER (1) comprennent leur Tachygènèse (2) comme une « cause ou un ensemble de causes accélératrices des « phénomènes embryogéniques », comme « une force sans cesse « agissante, ayant déterminé à partir des Ontogénies patrogé- « niques, une série continue d’ontogénies de plus en plus accé- « lérées, dont les résultats, quels qu'ils soient, sont désignés « sous le nom de Tachygénies ». Plus explicite encore est le passage où les auteurs exposent que, « dans chaque Classe du « Règne animal, par exemple, on pourra déterminer une Onto- « génie cinotrophique présentant un maximum de lenteur, qui « se rencontrera, en général, dans les formes inférieures de la « Classe, sera la plus rapprochée de l’Ontogénie patrogénique « ou normale des formes primitives de même groupe, et à partir « de laquelle toutes les autres pourront être disposées suivant « l’ordre de rapidité croissante de formation des diverses par- « ties du corps ». ; (1) PERRIER et GRAVIER. La Tachygénèse où accélération embryologique, , Ann. Sc. nat., Zool. (8° série), t. XVI, 1902. | (2) Si nous donnons la préférence au mot « Tachygénèse », qui est de création plus récente que les autres, c’est que ces derniers exprimenbmdes modes particuliers d’ontogénie qui n’existent que par opposition à d’autres modes envisagés. La Tachygénèse est d'essence plus générale. C’est une ten- dance qui domine aussi bien les Ontogénies patrogéniques que les Ontogénies ré adaptatives ou Armazogénies, les Ontorénies palingénésiques que les Onto- génies cenogénésiques de HAEckEL, les Embryogénies dilatées que les Em- bryogénies condensées de GIrARD. \X NE. ARENA F3 PA NS NES 1 PSS Ar NE Lo ce > E à à + ve rs *: ASS OO NENE PTREUE DUMAS É F5. 4 à Ca FE 4 3 à RS D UE ET OI MP DA Le SA A do ONE OS RE | PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 349 ., Dans toutes les citations qui précèdent, il est parlé d’accélé- ration. Ce terme comporte seulement l’idée que les êtres envi- sagés, ayant parcouru le même chemin, atteignent au même point, l’un ayant fait la route dans un laps de temps plus court que l’autre. Dans l’un et dans l’autre cas, le trajet a même lon- gueur, Or cette conception ne nous paraît pas complète. Si l’un d'eux arrive à maturité avant l’autre, c’est non seulement parce qu’il a hâté le pas, parce qu’il a mis le temps mieux à profit, maïs c’est essentiellement aussi parce qu’il a rencontré le terme de sa course à un stade de son développement postembryonnaire que l’autre a | dépassé pour atteindre au sien. Le terme auquel aboutit l’un, c’est-à-dire son état adulte, n’est donc pas strictement comparable à celui atteint par l’autre. Toutefois, il est vraisem- blable que. l'accélération aboutit à la condensation, la proandrie et la néoténie n’étant que des conséquences de cette accélération. _ Pour éviter toute équivoque, nous recourrerons donc au terme de « contraction ». Nous admettons, par conséquent, que les caractères essentiels de la Tachygénèse sont l’accélération combinée à la contraction du développement. Moins accusées chez les formes primitives, archaïiques, l’une et l’autre vont en s’accentuant à mesure qu’on passe aux formes de plus en plus évoluées. Plus une forme est d'apparition récente, plus son développement est contracté. Comme corollaire, nous pouvons établir que, de deux indi- vidus d’un même groupe ayant des développements de durée et de contraction différentes, c’est celui qui a le développement le .moins condensé qui atteindra la plus grande taille; et si, comme chez certains Diplopodes, son corps est formé d’un nombre va- riable de segments, c’est lui qui en comptera le plus grand nom- bre. C’est lui aussi qui sera le moins évolué. Dans le même ordre d'idées, nous pourrions encore citer BERLESE qui avance l’affirmation suivante (1). « Il est désormais «certain que l’holométabolie qui, en fin de compte, ne dépend que d’une éclosion prématurée de la larve, ou, en d’autres (1) BERLESE. « Gli Insetti »; Il, p. 263. « E cosa certa quindi che la olo- metabolia, la quale da altro non dipende alla fine, se non da una prematura ‘schiusa della larve, o, inaltri termini, da un periodo embrionale accorciato, rappresenta una maniera secondaria di evoluzione,. dovuta a nuove esigenze di vita, mentre la tipica originaria è quella per emimeta- bolia. » JOUE. | H.-W. © BROLEMANN « termes, d’une vie embryonnaire condensée représente fie « mode secondaire d'évolution, déterininé par de nouvelles So. _« gences de vie, tandis que le mode typique d’ origine est le mode : « hémimétabolique. ) | ZE B. NEMEC, qui a consacré son attention à la structure anato- mique de la zone germinative des Diplopodes, aboutit aüx mêmes conclusions que nous (1). | Frs) C’est sur ces principes qu'est basée notre étude de 1918 (2), è dans laquelle nous allons trouver des éléments pes expliquer le. phénomène en discussion. ” Lorsqu'une lignée de Diplopodes se perpétue sans avoir à tra- verser de crise néoténique, les modifications qu’elle subit sont d'ordre direct, c’est-à-dire que ces modifications sont le résultat de variations insensibles, graduellement accumulées dans un où. dans plusieurs sens déterminés. Nous avons réservé à ces modi- fications les termes de « différenciations » ou « d’adaptations ». Il peut se produire, par exemple, isolément ou conjointement, soit une condensation ou une torsion du tronc des gonopodes, comme chez les Eviulisoma, soit une épanouissement démesuré. du col, comme chez les Cryptodesmus, soit un accroissement et une coalescence de certaines protubérances dorsales, comme chez les Doratodesmus, soit un épaississement de tout le squelette chi- tineux et un accroissement de taille, comme chez.les Platyrrha- cus, etc. L’accroissement de taille n’a rien à voir avec le principe s: d’élongation que nous nous efforcons de combattre. D’après ce dernier, l'allongement se produirait par addition de somites nou- veaux; et cette addition ne se vérifie pas, même chez les plus. grands Plathyrrhacus, qui ont toujours 20 segments, comme l'immense majorité des Polydesmiens. L’accroissement de taille n’est pas un indice d'évolution (au sens où nous la comprenons) ; c’est simplement une adaptation de plus en plus étroite à des. conditions déterminées, qui ne modifie pas essentiellement le. (1) B. NémEc. — Zur Philogenie einiger Diplopodenfamilien. Zoo! Anz.> t. XXIV, avril 1901, n° 641, pp. 201 et suiv. — Intéressante note que nous regrettons d’avoir laissé échapper lors de nos précédentes publications. (2) En. 1918 ( (Quelques indices d'évolution chez les Myriapodes. Travw. Inst. Univ. Montpellier, 2e sér., mém. 28, 1918), nous n’avions pas encore eu con- ‘naissance du mémoire de MM. PERRIER et GRAVIER sur la Tachygénèsé, au- quel nous.avons fait les emprunts précédents. Nous le regrettons d'autant plus que nous aurions eu plaisir à nous y référer et à nous appuyer nur cet important travail et sur l’autorité de ses auteurs. Le LE PRINCIPE DE CONTRACTION GONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION DO ie morphologique des êtres qui la subissent. Ces formes con- + servent la structure la plus rapprochée de celle de leurs ancêtres É _archaïques. Ainsi lorsqu'on se trouve en présence d’une espèce qui présente des dimensions plus fortes que ses congénères, tout en ayant le même nombre de segments, il existe de fortes pré- _ somptions pour que ce soit une espèce moins évoluée que les ‘autres, en. dépit de sa majeure adaptation. Or, c’est le cas du Polydesmus illyricus, qui est précisément l’une des plus grandes espèces européennes rangées dans le genre de LATREILLE, si ce _ n’est la plus grande. Ce serait donc la ne la plus archaïque de ce genre. _ À cela s’ajoute une particularité du développement de cette espèce, qui a été fort à propos rappelée par l’auteur allemand. C’est la seule espèce chez laquelle on ait jamais observé un dédou- blement du dernier stade larvaire, du stade à 19 segments. On AR RARE à Lie LA à je ? 4 sait que le développement de Polydesmus à 20 segments com- - porte 8 états, dont 7 états larvaires et un dernier état adulte. Au 3 _ 7° stade larvaire, le Polydesme a 19 segments et 29 paires de … pattes (1). Or, dès 1894 (2), VERHOEFF a observé que P. illyricus + : fait exception à la règle, bien qu'ayant 20 segments comme tous ses congénères. Le 7” stade larvaire est dédoublé en un stade 11. À et un stade vu. B, qui diffèrent essentiellement l’un de l’autre par les dimensions du corps. | _ La larve vir. À mâle mesure 15 à 17 mm.: _ La larve vrr. B mâle mesuré 20 à 21 mm. (3). . Sous le rapport de la croissance, P. illyricus est donc plus rap- proché qu'aucun de ses congénères des Diplopodes à développe- ment lent et progressif pris comme termes de comparaison, c’est- . à-dire des Spirostreptes et des Spiroboles. Nous retombons par È conséquent dans les conditions établies aux pages qui précèdent À et dans notre démonstration de 1900, que notre contradicteur n’a pas cru devoir contester. _ . (1) Chez le mâle, la 8° paire reste à l’état de bourgeons, qui se transfor- _ ment en pattes copulatrices avec la dernière mue, qui est la 7°. (2) Ein neues Ur ia bei Polydesmus. Pool Anz., n° 46i, Be 1894. _ (3) Les larves vil.A ont donc à peu près les mêmes HR que les individus de la « forma nana À », qui mesure 16 à 17 1/3 mm. Cette coïnci- dence donnerait à penser que les mâles de « nana » sont issus directement de larves Vil.A, sans passer par le stade vu.s. Malheureusement le texte de VERHOEFF ne nous renseigne pas sur ce point, ARTE Es » 352 H.=W: BROLEMANN * :. 7 : “Sfar Envisagé sous ce jour, le phénomène constaté dans l’élevage : de P. illyricus ne peut et ne doit s’expliquer que par la réappa- rition, dans des conditions particulières, d’un caractère archaïque e chez une forme, la moins évoluée de son groupe, encore insuffi- À samment fixée dans le cadre morphologique à 20 segments, que nous lui voyons habituellement, pour être complètement à l'abri d’un retour accidentel au cadre morphologique ancestral à 21: segments. Pour elle, la réduction néoténique à 20 segments es probablement de date relativement récente; cette réduction n’a pas fait disparaître le 8° stade larvaire. Tandis que, chez les autres Polydesmus européens (connus sous ce rapport), une autre crise néoténique a éliminé le 8” stade larvaire et a probablement . rendu impossible le retour au cadre morphologique ancestral à 21 segments. : Pour ce qui est de Devillea tuberculata des grottes des Alpes- 4 Maritimes, qui a normalement plus de 20 segments, et dans ; laquelle VERHOEFF voudrait voir une forme très évoluée, elle l’est au contraire moins que toute autre; elle n’a pas encore subi 4 les réductions néoténiques qui ont amené les Polydesmus à l’état où nous les voyons aujourd’hui. C’est une espèce qui, en raison de son habitat, s’est conservée dans son cadre morphologique ancestral; c’est un survivant des Polydesmiens archaïques dis- parus de la surface. R Notre conclusion.est que la preuve que VERHOEFF pense avoir ‘administrée est inexistante, parce que basée sur une interpré- tation erronée d’un fait. Ce fait, qui s’explique beaucoup plus naturellement par la théorie que nous avons soutenue à plu- sieurs reprises, nous autorise aujourd’hui à opposer au Principe. su dt A PR PERS SEE ES dre neR Rte S)Xk he ve PTE Pour terminer, qu’il nous soit permis de faire connaître un cas inédit de croissance d’un Polydesmus pyrénéen; ce cas, qui est É presque l’opposé de celui de VERHOEFF, et a sur ce dernier l’avan- à tage de s'être produit dans la nature, sans intervention de con L4 d’Elongation prôné par notre contradicteur un principe à effets diamétralement opposés; c’est le principe de la contraction, # qui est une conséquence de la Tachygénèse et qui est commun à tous les groupes de Diplopodes, comme probablement aussi à bien des groupes du Règne Animal. | “4 à: de | **% “#5 ME ES | De A D PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 3953 ditions factices, constitue un élément qui n’est pas négligeable dans la controverse en cours. I s’agit d’un pullus vi, à 18 segments, de Polydesmus incisus, subsp. occidentalis BROL., trouvé en état de mue aux Eaux- Chaudes (Basses-Pyrénées) sous une pierre enfoncée, dans un bois de hêtres, à environ 900 m. d’altitude, fin août 1918. Il mesure environ 9,50 mm. de long et 1,20 mm. de large au 13° segment. La longueur est exagérée par l’extension de l’animal en état de mue, extension qui entraîne le déboîtement des segments. Polydesmus incisus occidentalis BroL. Pullus vi au début de sa sixième mue. F1G. 1. : Extrémité postérieure du corps. Dans d’autres circonstances les dimensions sont de 7,20 à 8,50 mm. de longueur et de 1,15 à 1,40 mm. de largeur. L'animal est au début de sa sixième mue. L’ancien épiderme est en partie soulevé, notamment à l’extrémité postérieure du corps et, à travers le tégument décolé du segment terminal, on distingue le 18° segment et les pattes des 28*° et 29° paires qui vont caractériser le stade suivant (fig. 1). Les tésuments de la face ventrale du 7” segment sont égale- ment soulevés et forment une sorte de sac coiffant l’orifice gono- podial, développé transversalement et comprimé antéro-posté- rieurement. Juchées au sommet du sac sont les calottes hémis- phériques qui, habituellement, obstruent l’orifice gonopodiai 354 . Se BROLEMANN “Re 2: jusqu’: à la fin du stade pullus vn, c 'est-à-dire jusqu à Ja veille de. la 7°° mue. Ici, elles ont été soulevées par un processus interne de croissance, Ces calottes, à contours très Re portent quelques crins (fig. 3). | | D Polydesmus incisus occidentalis BRoL. pee Pullus vi au début de sa sixième mue. x F1G. 2 : Profil de la région ventrale du sp bème segment et “patle à la neuvième paire. — FIG. 3 : face antérieure de la même région. SEE 9 = P 9 : patte dela neuvième paire (ou sa hanche); ch : calotte co larvaires : co : coxite des ébauches gonopodiales ; pr : silhouette du prozonite; sc 1 : plage exuviale soulevée- du prozonite ; sc 2 : plage exuviale soulevée du MÉReARe sg : sac gonopodial saillant; T : télopodite des ébauches. Une macération du segment dans la glycérine a permis de voir par transparence du sac, une masse opaque ayant approxima- tivement la même forme que lui (fig. 2 et 3). En profil, on y: dis. tingue, de chaqüe côté de la base, un boursouflement formant une saillie apicale arrondie (co) dirigée obliquement en arrière et vers le sol et dont la pointe ne dépasse pas le tiers de Ra ue PRINCIPE DE CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 355 _ masse opaque. Entre les boursouflements est une masse centrale comprimée d'avant en arrière, formée d’une partie basale volu- _mineuse très bomhée et séparée d’une partie apicale arrondie _ beaucoup plus réduite par un profond sillon transversal. Une | ombre accusée divise longitudinalement cette masse en une | région postérieure et une région antérieure plus épaisse, à profil _ très sinueux. Vue par la face antérieure (fig. 3), la masse opaque à ” est profondément clivée, cette division HAUTS à un sillon longitudinal du sac. Tant en raison de sa topographie que par suite de sa ressem- _blance avec l’organe similaire observé chez un Brachydesme en mue (1), il ne peut y avoir de doute que cette masse opaque soit des ébauches de gonopodes. On y reconnaît d’ailleurs les élé- ments essentiels de ces membres. Le boursouflement latéral de la base correspond au coxite et la masse centrale profondément _clivée représente les télopodites. Le sillon de la face postérieure _est l’ébauche de la division en deux rameaux, dont les pointes ne sont pas encore formées. Ces organes sont moins différenciés que chez le Brachydesme d’Oxford, ce qui s’explique naturellement _ par le fait que ce dernier, ayant une croissance plus contractée, 4 _est à la veille de sa dernière mue, tandis que notre Polydesmus en a encore déux à franchir. mit faut avoir présent à l’esprit que la croissance de Brachy- desmus a subi une contraction néoténique par suite de laquelle l'animal acquiert la maturation sexuelle à un stade qui répond à celui de pullus vit de Polydesmus. L'accélération tachyg énésique a donc eu pour effet de précipiter la formation des organes copu- lateurs et le développement de ceux-ci doit par conséquent être en avance sur celui des mêmes organes de notre Polydesmus, . dont la croissance est moins contractée. Cette différence de la croissance suffit à expliquer que les organes n’en sont pas stric-. tement au même point de leur développement. En dépit de ces différences, les ébauches de l’un et de lPautre sont bien conformées de même dans leurs grandes lignes, bien - qu’elles soient destinées à se transformer en organes spécifique- ment dissemblables. Cette observation nous enseigne qu’il existe un gabarit commun à ces organes au cours de leur développe- pes ee dd à Pi D dal à afp Ve RL ds es NEC Sin Ut LA R 7 (1) Brachydesme d'Oxford. BROLEMANN. Ann. Mag. nat. Hist. (sér. 9), 1, avril 1918, p. 281, 356 “Re H. W. BROLEMANN | e ment postembryonnaire, gabarit dont ils ne s’écartent qu’au moment où survient la maturation définitive. C’est exactement ce que nous avons exprimé en 1918 (loc. cit., p. 7-8) en comparant des lignées affines en cours de développement à des voyageurs suivant le même grand chemin, avant de s’en écarter pour gagner chacun individuellement sa destination particulière. Et cette comparaison semble si bien répondre à l’idée que se font certains. auteurs de la marche de l’évolution, qu’en même temps que s’im- primait notre mémoire susvisé, un auteur américain connu, G. C. CRAMPTON, y recourrait (Anh. entom. Soc. Arerst x; n°4 p. 341) pour donner une forme concrète à ses vues sur le même € sujet; et la contemporanéité des deux publications exclut toute : possibilité de plagiat. | < IL est malheureusement impossible de dire ce que seraient « devenus les organes de notre Polydesmus si l’animal avait vécu; « toute affirmation à cet égard serait vaine. Il est cependant un point qui paraît indiscutable. Il est inadmissible que des organes aussi avancés disparaissent pour faire place à de nouveaux « bourgeons informes tels qu’on les connaît aux individus du stade $ suivant (pullus vr1). Tout ce qu’on peut imaginer c’est qu'ils £ restent stationnaires. Mais même en adoptant cette hypothèse, on à ne s’en trouve pas moins en présence d’un cas bien curieux, celui d’une larve de Polydesme présentant des ébauches de gonopodes. Ce serait alors un cas de perturbation de la croissance ana- logue à celui du P. illyricus B b, dont il a été parlé plus haut, « avec cette différence toutefois que rien ne fait supposer que la croissance de notre P. incisus doive se prolonger au delà de celle de ses congénères. : | | Une autre interprétation se présente encore à l’esprit. Y aurait- No il là peut-être une réapparition d’un mode de croissance an- cestral rappelant celui des Spirostreptes et des Spiroboles? On « sait que, chez ces Diplopodes, les gonopodes se développent gra- £ duellement et qu’ils sont déjà dégrossis au cours des derniers % stades larvaires, se rapprochant de la structure qu’ils doivent -4 avoir chez l’adulte. Nous envisageons cependant cette interpré- tation comme très peu probable, étant donné la distance qui sépare les Polydesmiens des Spirostreptes, distance qui n’est pourtant pas telle qu’on ne puisse reconnaître des affinités de structure entre les deux groupes. | | Etant donné le stade auquel se trouve le P. incisus, nous som- - \ PRINCIPE DE. CONTRACTION CONTRE PRINCIPE D'ÉLONGATION 357 mes beaucoup plus porté à voir dans cette apparition d’ébauches sonopodiales un phénomène tachygénésique de contraction, qui expliquerait parfaitement par quel processus s’effectue la trans- _ formation néoténique d’un Polydesme à 20 segments en un Bra- chydesme à 19 segments. Il suffirait, en effet, que la maturation des glandes sexuelles soit proportionnellement aussi avancée que celle des gonopodes pour déclancher un phénomène de néoténie. L'écart entre les ébauches de notre P. incisus et les organes adultes d’un Brachydesme n’est pas tel qu’il ne puisse être comblé d’un seul saut au cours d’une seule mue. La maturation des . gonopodes des Diplopodes s'effectue dans la majorité des cas par des transformations beaucoup plus radicales, notamment chez les Polydesmiens où les calottes hémisphériques informes du pullus vis sont remplacées par les organes compliqués qu’on # ET : connait au cours de la mue qui sépare ce stade de l’état adulte. Pau, 1° septembre 1921. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du 5 janvier 1921. Admissions : MM. DELHERM, SOUVILLE, KOLLMANN, THOMAS. COMMUNICATIONS M. ASTRE : Les terrasses pliocènes de la Garonne et les six terrasses à alluviales de ce fleuve. À . M. De Lasric : Observations botaniques aux environs de Toulouse: * l'auteur attire plus particulièrement l’attention sur la florule des quais de la Daurade à Toulouse, et signale l’abondance de Tribulus terrestris £ sur R 2 voie ferrée dans la région de Portet. Séance du 19 janvier 1921. Admissions : MM. DELMAS, DURAND. Il est procédé à l’élection d’un vice-président en Fcnpiice eus de M. LEMOINE, nommé professeur de Géologie au Museum national d'His- toire naturelle de Paris: M. RIBAUT est élu à l'unanimité. COMMUNICATIONS M. JAMMES : Organisation de l’Aquiculture dans le Bassin sous- _pyré- néen. L'auteur définit les buts très différents que peut se proposer l’Aquiculture : repeuplement public, élevage industriel, petit élevage annexé à la ferme ou à l’usine; il montre les efforts tentés dans ces dernières années pour atteindre ces divers buts : l’Université de Tou- louse, grâce à des dons généreux et à de dévoués concours, dispose d’une importante station, centre de recherches et d’enseignement, autour d’elle se groupent des centres locaux d'élevage dont le nombre ne cesse de croître dans la région pyrénéenne. L’auteur présente un. modèle réduit d’incubateur portatif particulièrement adapté aux ext gences de l’alevinage en montagne. » Séance du 2? février 1921. & G = Admissions : MM. BouIssET, BERNARBEIG. + EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DESs SÉANCES 359 20 j COMMUNICATIONS M. -DurAND : Effondrement en caisson avec fissuration consécutive du sol observé à Espéraza (Aude) en décembre 1920. L'auteur décrit - un Cas intéressant d’effondrement du sol avec production de failles profondes et déplacements latéraux du terrain; recherchant la cause _ probable du phénomène, l’auteur envisage plusieurs hypothèses plau- sibles : influence d’un tremblement de terre, assèchement d’une poche d’eau par suite des prélèvements d’une usine voisine ou bien disso- lution d’un amas gypseux du Danien sous-jacent aux terrains effon- _drés. : M. Nicoras : Action du Soufre sur les végétaux. L'auteur expose les résultats des recherches entreprises par divers auteurs et par lui- même sur l'emploi du Soufre en fleur comme engrais. Dans des sois non stérilisés, le Soufre en fleur employé à doses convenables, exerce. une action nettement favorable sur la végétation. Le Soufre agirait à la fois comme engrais catalytique en augmentant l’activité des Bac- iéries ammonisantes, et comme aliment direct par formation d’acide sulfurique sous l’action d’autres Bactéries. L'auteur estime que de nouvelles recherches seraient désirables pour déterminer, de facou précise, les doses à employer suivant les sols et les végétaux. D : Séance du 16 février 1921. Ho ee MM. GENIEYS, MARTIN, VALERY-AUBERTOT. à Une Commission composée de MM..FAURE, MARTIN-SANS, MAURIN, est chargée de la vérification des comptes du Trésorier, ainsi qu’il est prévu par le Règlement. % COMMUNICATIONS . M. Dop : Structure des noyaux des cellules géantes de l’'endosperme de Veronica: persica. Ces noyaux, mesurant jusqu’à 25 4, possè- _ dent un gros nucléole à écorce basophile et une chromatine, du type granulaire, nettement basophile, répartie à la périphérie du noyau. _ Quand les suçoirs fonctionnent comme appareils de digestion des tissus de l’ovule, la chromatine subit un lessivage qui correspond E.. l'apparition dans le cytoplasme d’un abondant appareil chromidial. ._ Peu après le noyau entre en dégénérescence; celle-ci est caractérisée _ par la vacuolisation du nucléole, dont la chromatine se répand dans le suc nucléaire où elle donne toute une série de produits de dégéné- : rescence, fortement colorables par l’hématoxyline au fer. ._ M. Fournier : Observations géologiques sur le versant méridional de la Montagne Noire. Après quelques légères rectifications stratigra- phiques, l’auteur insiste sur la division du grès d’Issel, dans sa partie occidentale en quatre niveaux successifs : sableaux, à gros éléments, alternativement sableux et argileux, et à grains fins. Il distingue deux niveaux dans la mollasse de Castelnaudary, l’un argileux, dans ja AA A à N S J 4 L ; = 360 EXTRAIT*DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES plaine; l’autre gréseux, sur les collines. En étudiant les conditions géologiques du puits artésien des Cheminières, l’auteur note une diffé- rence appréciable entre le degré géothermique de cette. région et le Fe degré géothermique moyen des auteurs. + Séance du 2 mars 1921. 4 COMMUNICATIONS M. ASTRE : L’accouplement chez la Limace cendrée (le travail, pre- senté par l’auteur, a été publié au Bulletin). 6 M. Tessier : La question du Châtaignier. L’auteur indique la répar- “2 tition géographique actuelle de l’espèce. A notre époque, le Châtai- gnier est en recul manifeste, sous l’influence de plusieurs facteurs : % abandon de sa culture pour des cultures, plus rémunératrices, dépé- à rissement par épuisement, maladie de l’encre, exploitation intensive 5 par suite du développement des industries d’extraits tanniques. La question du repeuplement en Châtaignier se pose; l’auteur montre les différences biologiques très importantes" qui séparent la culture de Châtaigniers pour les fruits et la culture en taillis; il estime que ce dernier mode de culture permet d’envisager la possibilité d’un repeu- plement susceptible de répondre aux besoins de l’industrie des extraits tanniques. M. DE Lasric : Remarques botaniques sur une tombe abandonnée. rad | Séance du 16 mars 1921. Admission : M. BRUSTIER. ie L'Assemblée adopte les conclusions du rapport de la Commission de vérification des comptes, constate la parfaite régularité de la ges- tion du Trésorier et ii adresse à la fois ses remerciements et ses féli-- citations. , COMMUNICATIONS M. MENGAUD : À propos des chapitres de la Géologie de l'Ariège, ré- digés dans un ancien manuscrit de 1805. L’auteur présente le manus- crit, propriété du comte Bégouen; c’est une sorte de Statistique du Département de l'Ariège, analogue à celles qui ont paru, vers la même .- époque, au sujet d’autres départements. En ce qui concerne la Géolo- gie, les renseignements du manuscrits sont le plus souvent exacts et non dépourvus d'intérêt; les passages relatifs aux mines de fer, ceux qui ont trait aux eaux minérales et tout particulièrement à l’exploi- tation des puits salés de Camarade, méritent de retenir l'attention; quelques lignes sont consacrées aux :sables aurifères de l’Ariège. 777 US dada nd mio nee all) dé ii don dé RE at > tac CRE à ’ EXTRAIT DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES 361 sa LA Séance du 6 avril 1921. Admission : M. VALLOIS. ® : COMMUNICATIONS . M. G. ASTRE : « Planorbis lemñarum », nouvelle espèce de Pulmoné des eaux douces de France (cette communication sera insérée au Bui- “letin). M. HOLLANDE : Occlusion d’un griffon thermal par la geysérite. L’au- teur signale l’occlusion du griffon de la source militaire d’Amélie-les- Bains par la calcite agglomérée par la geysérite; or, les eaux du griffon : ne renferment pas de calcaire; le mécanisme du phénomène paraît être le suivant : la source est encaissée dans des calcaires dévoniens fissurés, l’eau de ruissellement qui les traverse s’y charge de calcaire avant d'arriver à la cheminée du griffon, là elle rencontre des vapeurs chaudes, tenant en suspension des gouttelettes d’acide silicique hy- dratés une double réaction se produit : le calcaire de l’eau de ruis- sellement se précipite sous forme de calcite, tandis que la silice de l’eau thermale se dépose sous forme de geysérite agglomérant la cal- cite. Pour protéger le griffon, il suffit donc de soustraire à l’action de la pluie et du ruissellement, un périmètre suffisant des calcaires dé- . voniens avoisinants. Séance du 20 avril 1921. ie COMMUNICATIONS M. Jammes : Les Pyrénées du massif de Caillaouas. L'auteur, en s’aidant d’une très belle série de clichés de projection, décrit l’itiné- raire qui, par la vallée d’Aure, la vallée de la Neste et les gorges de Clarabide, mène au lac de Caillaouas et aux Gourgs blancs. L'auteur insiste spécialement sur les conditions biologiques du lac, sur sa faune et sur sa flore. Séance du 11 mai 1921. COMMUNICATIONS M. G. AsrRe : Sur la nature physique de la cause d’ascension des Mollusques dans les dunes maritimes, le long des végétaux à faible feuillage (cette communication a été insérée au Bulletin). M. Duran» : Observations faites dans les Corbières sur l’altération _ naturelle des Pyrites. ie - Séance du 18 mai 1921. COMMUNICATIONS M. VALLors : Essai de reconstitution de la musculature dorsale des Dinosauriens. Après un exposé critique des travaux récents sur le SOC. D'HIST. NAT. 1921 (T. XLIX) 26 362 ÉXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCÉS sujet, l’auteur expose le résultat de ses recherches sur la musculatüre dorsale des Iguanodons. Chez ces Reptiles la fossilisation a conservé les tendons des muscles dorsaux et leurs insertions sur les apophyses épineuses des vertèbres, cette particularité fournit une base solide pour une tentative de reconstitution; l’auteur décrit les divers plans musculaires et leurs rapports nb il établit la comparaison avec les dispositions observées par lui chez les Reptiles actuels. = M. LÉCAILLON : Les phénomènes de l’hérédité étudiés chez le Bom- byx du Murier. L'auteur montre que, chez cette espèce, depuis long temps domestiquée, on peut distinguer de nombreuses races caracté- risées soit par le nombre de générations annuelles, soit par des part:- cularités de coloration des larves ou des cocons. L’auteur poursuit, depuis plusieurs années, des expériences de croisements entre diver- ses races; il a constaté que, si dans certaines expériences, quelques caractères obéissent aux lois de Mendel, dans d’autres cas des mélar- ges de caractères apparaissent et leur transmission paraît échapper à ces lois. Séance du 1°” juin 1921. COMMUNICATIONS M. Boyer : Une excursion géologique au Dôme de la Grésigne, dans la région de Penne du Tarn. L'auteur montre le réel intérêt de !ñ région de Penne et de la forêt de la Grésigne aù double point de vue du touriste et du naturaliste; il décrit l'itinéraire de Brun'quel à Penne, énumère les divers terrains rencontrés dans le système anti- clinal qui constitue le dôme de la Grésigne, il montre que plusieurs détails de la carte de la région restent à préciser et il signale plusieurs gites fossilifères non indiqués sur Ja carte. Séance du 15 juin 1921. COMMUNICATIONS M. ALoY : Les phénomènes d’oxydation dans la cellule. Les recher- ches de M. ALoy, faites en collaboration avec MM. RoDIER et VAEDI- GUIER, montrent l’existence, chez les animaux (dans le lait, la salive, les viscères) et également chez les végétaux (pomme de terre, pois, haricot) d’agents susceptibles de produire des phénomènes d’oxydo- réduction par décomposition de l’eau, l’ion H se portant sur des substances réductibles, telles que le bleu de méthylène et l’oxyhéino- globine, l’ion OH sur des accepteurs d’oxygène tels que les leuco- maines et les aldéhydes. Un de ces ferments a pu être isolé du iait par saturation à l’aide du chlorure de sodium et précipitation rar le sulfate d’ammoniaque à demie saturation; c’est une phosphoproté de qui contient du fer. Le rôle de ces agents paraît être de faire dispa- raître, par oxydation, les premiers produits ose du dédouble- ment des albumines. ; M. DE Lasric : Anomalies sur des feuilles de Frêne. tt P x , DATA TOUT LS ee At SL ODT UT SE ne 1 EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES 363 Séance du 6 juillet 1921. Admissions : MM. RODIER, VALDIGUIER. COMMUNICATIONS M. DE Lasric: Le « Fraxinus oxyphylla » aux environs de Tou- louse. L'auteur signale la présence dans'le parc de Purpan du Fraxi- nus oxyphylla, espèce de Frêne peu répandue dans la région, mais qui avait été déjà signalée par NouLET sur la lisière de la forêt de Larramet. - M. VazLois : Disparition de la structure métamérique chez les Pois- sons. D’après l’auteur, il est inexact de dire, ainsi qu’on le fait sou- vent, que les Poissons ont conservé dans leur structure la segmenta- tion métamérique primitive; quand on examine la musculature d’un Téléostéen on constate que les myomères n’ont pas gardé, chez l'adulte, la disposition transversale qu’ils affectaient chez les em- bryons, ils se sont coudés en un zig-zag toujours très marqué, ces cou- dures ne correspondent pas à des cônes emboités, comme l’écrivent la plupart des auteurs, il y a transposition totale des insertions pro- fondies des myoseptes, d’où il résulte que chaque myomère corres- pond à plusieurs vertèbres; cette disposition s’accentue encore, chez les Sélaciens «et chez les Hypotrèmes la métamérisation musculaire devient méconnaissable. s’ M. ASTRE : Les Mollusques de l’Estang-Lliatt, lac DHseneen: d 2. 150 m. d'altitude. Séance du 20 juillet 1921. Admission : M. TOUZET. Ce COMMUNICATIONS M. GAUSSEN : Les forêts pyrénéennes. L'auteur distingue trois types de climat auxquels correspondent trois types de forêts; climat médi- terranéen avec Pin Laricio, Pin maritime, Chêne vert et Chêne liège; climat aquitanien avec le Chêne à feuilles caduques sous ses trois espèces; dans le domaine aquitanien on note, par places, des pénétra- tions de formes méditerranéennes ou, au contraire, de formes monta- gnardes; climat montagnard, dans le domaine duquel il convient de distinguer une zone de condensation (avec Hêtre sur les flancs nord) ‘et une zone plus sèche, en arrière de la précédente (avec Chêne sur les flancs nord), dans cette zone le Chêne vert pénètre par places; dans les hautes régions, les zones exposées au vent d'Ouest présen- tent le Hêtre et le Sapin en mélange, les zones abritées ne possédant que le Sapin et, dans les points les plus protégés, le Pin de montagne. Séance du 16 novembre 1921. Le Président fait part du décès de M. pe Lasric, bibliothécaire- archiviste de la Société, 364 EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES De CHENE l SEE 2e M. DEspax : Observations sur la faunule d'une mare des environs . de Toulouse (cette communication a été insérée au Bulletin). M. MENGaUD : Une ébauche de planche de l'Atlas des « Louies fossiles », de la main de Nourert. L'auteur présente une ébauche de la première planche de l’Atlas que NouLET destinait à illustrer son ou- vrage sur les « Coquilles fossiles », atlas qui n’a jamais paru. "ai M. Tessier : Un graphique des Hors de prix de l'hectare de taillis dans deux forêts de la Haute-Garonne. L’examen de ce tableau montre que l’accroissement de valeur du taillis suivant son âge, obéit à la loi désignée par les forestiers sous le nom de loi vésulienne, cette loi peut donc être appliquée aux forêts méridionales tout comme aux forêts de l’Est de la France. Séance du 7 décembre 1921. Le Président fait part du décès de M. CARTAILHAC, correspondant de Plnstitut, membre fondateur et ancien Président de la Société. Admission : M. A. LAFOURCADE. : ‘Il est procédé à l’élection du Bureau pour l’année 1922; aprés vote. conforme aux statuts, le Bureau pour l’année 1922 est ainsi constitué : Président M. TESSIER, vice-présidents MM. RiIBAUT et MARTIN, secré-, . taire général M. DESpaAx, secrétaire adjoint M. ASTRE, bibliothécaire MM. CHALANDE et ALOY; comité de publication MM. ABELOUS, MENGAUD, Dop et JAMMES. COMMUNICATIONS .M. GAUSSEN : La flore du port de Saleix (Ariège). Dans un travail, publié au Bulletin de 1920, l’auteur avait montré que plusieurs plantes de la flore occidentale des Pyrénées se répandaient vers l’Est jusqu’au col de Saleix, qui était leur limite orientale; les résultats d’une nou- velle herborisation confirment cette remarque et font apparaître l’im- portance géographique de cette région; l’auteur étudie chacune des plantes intéressantes et en particulier un Oxytropis pyrenaica qui Das # raît présenter une variation dans free | ! Séance du 21 décembre 1921. Admissions : MM. P. ASTRE, MORQUER, DAILLE, P. SARDA, L. Cu- GUILLÈRE, À. REY, R. ALoOY, comte O’GORMAN; M'° MURATET. : Le Musée d'Histoire naturelle de Toulouse s’abonne au Bulletin, COMMUNICATIONS M. Maur : Influence du Soufre sur les cultures de « Sinapis ni- : gra ». Les expériences ont été faites sur deux séries parallèles de CHE tures faites les unes PER le jardin de la Faculté de Médecine, les Date d'apgariton des fascieules des tomes XLVIL et XUX TPE ET Tome XLVIII, 1920, 1* trimestre (pp. 1-40) : 10 juillet 1920. — 2" trimestre (pp. 41-72) : 31 janvier 1921. — 9 ei 4°. .trimestres (pp. 18-2760) 7% mars 1921. : Tome XLIX, 1921, 1°” trimestre (pp. 1-164) : 15 juin 1921. -— 2° trimestre (pp. 165-200) : 29 septembre 1921. ; — 3° trimestre (pp. 201-328) : 10 décembre 1921.: — 4e trimestre (pp. 329-368) : {5 avril 1922. ERER AT A Tome XLVIII, page 18, ligne 11 par le D Au lieu de : Anglocotite, lire : Angiocoæxite. Tome XLVIII, page 19, ligne 8 par le haut : Au lieu de : cylindre chitineux, lire : sac. Tome XLIX, page 152, ligne 9 par le bas, lire : LoRET. -— Bull. Soc. Bot. France; t: IV, pp. 13 ‘et suiv., Fu Glanes d’un botaniste. Page 152, ligne 7 et 8 par le bas, lire : D' CLos. — Revue Soc. Savantes, 11 juillet 1862, pp. 313- 520. Esquisse de la végétation d’ Ussat. Page 152, ligne 3 par le bas, lire : CONTÉJEAN. — Bull. Soc. Bot. France, t. XII, p.217 1865. No- ‘tes sur quelques plantes rares ou critiques du Midi de. la France. Page 154, Liste b, au lieu de A. stricta Huds. lire : Arabis stricta Huds. Pages 327 «et 328 : Remplacer les trois lignes de la page 327 et les deux pre- mières lignes de la page 328 par le texte suivant : « Py- rénées). La race occidentalis, par contre, est propre aux Basses-Pyrénées (toute la vallée d’Ossau).. Elle paraît se complaire entre 1.000 et 1.500 mètres; elle n’a pas encore été rencontrée au-dessous de 800 mètres (la « Coum- d’As », au-dessus des Eaux-Bonnes). La distribution de ces formes s’accorde exactement, » La A r PRE * 0ep5, POST SDS CN CE Li irc s ie M EE OPEL PET ECS La} lets TE Fer 7% < TABLE DES MATIÈRES POUR L'ANNÉE 1991 (4 _ Liste des membres au 15 avril 1921.......... M M ie ee » Composition duBuréau, pour, l'année 1921..:..........,,... DÉXtraiis des proces-verbaux des séances. : ..:.....:......... Miechion du Bureau pour larnée 1922..::::..:...,.,..,.,.0. Date d’apparition des fascicules des tomes XLVIII et XLIX.... Errata des tomes XLVIII et XLIX........ LD RE Ve AE PP TRAVAUX SCIENTIFIQUES j : Zoologie. _ ASTRE (G.). — Sur la nature physique de la cause qui, dans les dunes maritimes, régit l’ascension des Mollusques le Le long des tiges: à faible feuillage. ......4....,...... — Recherches sur les Mollusques terrestres et d’eau douce. — Sur la zone-limite septentrionale d’Helix pisana Müller... BROLEMANN (H.-W.). — Description d’une race française de Schizophyllum Moreleti (Luc.) et d’une anomalie HÉAI PACEE EVpIQUE SE Et MN Ne lun En Le D Un nouveau Polydesme;pyrénéen. ,......, 4.1.4... — Principe de condensation contre principe d’élongation. Despax (R.). — Note au sujet des glandes « rudimentaires » du cloaque des Tritons femelles. ... LAURE NN SORT — Observations sur la faunule d’une mare des environs de HODIOUSE 12. REX Er PNR DER Me fe ae te n JEANNEL (R.). — Les Trechus des Pyrénées et de la chaine can- PORTE EU PS A AT RS SR R US PR El RiBaAuT (H.). — Notes sur les Hémiptères-Hétéroptères (suite). —: L’armement des pattes chez les Lithobies.............. + LA 162 29i 339 182 320 340 196 329 165 301 312 dendron de Pde- Chine Taie . . GAUSSEN (H.). — Etude de quelques stations de végétau < dionaux dans les Pyrénées... Fes NUE SAR | Géologie. FAN MENGAUD (L.). — Recherches géologiques dans la Région canta- a brique (deuxième partie).. dat De a. A É ’ ï 5 _ TouLouse — LuPRIMERIE Ps : Dry" rer è # re Lui ER (PAU HALL 4 ÿ) PISUR xt: { k } {6 “à LI TI CLP TERRE TN anAP amnn : « | | | ÿà & | aujabtA”- 22% RAA: AAA, 42 - ELA | S AP: nm; NTM | HEL pti ee R RS RS RRABPRENR LE apait | TCRAE 4: | n he Pt gran « 1xn-""@ne be ++ L* LI ans à TL P RIRE LA ORALE. Se {l au ny, al > PEPRCPERN LE ,nh44 TECLLILE ein Aa» "É PLr # à. patfiall Pare. TT NE TE DROIT TT pere AUTO TT Peau LL LASER ire! AT Cry, dr A. FA CU IN UER ik DEN Er al'oe “ ALORS ê8 ‘11 Lu n ” LA AMAR RARE, Pan ee Li a. Rx D 'AAARRR TT ERA A 0002 v+ tre LA A Les DA 4. Bain ri sÂA 2021, A4). ET TE AAA Vau, | An, IN Y À | 4 ñ à ASS FN A. - LA RARRA: æ À gutAse 4e œ A av. nr. Dem 9 Le ne Fe [ A à | 3 AD , ge « PRET ep 1 à SC | IS | À Qt e #3 A Min AT L< NE LAIT ADN apte ET COL PV PTT pra “ua Qrr ue RS il | 4 le 2. hs M ete | a 41m BA Len LATTES +: NS Vers ha TNA Caai | Doté VAR A passa Hi et 4H rte LEARN ARC PET SEC BP CS à si Atos REMARARIE CNT | NT PONENCEE LR A MER A De RL Le A ! AC men 1 --,4A a: ne 7 à \ v. | fan À pin 6e. : x {LA - à 4 UE « =, . me © = & à A ec 2 S : SION RA à L À es ob) SEE Re "RE et) bis DNRRPEEESEESSRIERNE RER Rad ARR CRE 11111: Ê ee 1: ke LIT CR RRERRIRERER Lx pion RURALE LAIT EE AP PRAAAI AD TVA f il Aa, \à- | Y4 SN LE, RENAN ARU EEE RE ER Es SET CET are PARENT RUES NOR RANOET NREETT Par ARR ana rm A CT Renan, 2 Fs Noam f er ALT AA; a RAA VU ines PAS , æ T1 A MANS ARE 2" J er | nl à 2 al Atl!lll | | ATTE Ras os \. ATe MA nan à UE PAPE NAT - A9. FL A LAON | + | | Dal À, Ne, Wa DPOPPT CLIS FT ET aLR RAR ni A Pad | A Any LT PP TE Lil EFS PE BE À AE eo AL TS | \8. Ann Pate sd - € Vo. 4 nEe n2 1 | | ARÉINLOS CV re. ‘4 ALTER LUN re ns MITA y Le She Ar vare Ag: LIT LIEU | RE fé LE url UN Er parban rh han aan ré ve F xp SN V VL PI Vs + REC VA Sn ee en NL É LUS SARNIA PA $ ‘ ds D L'AP | ï : LUN Tam, PUS Van AT f hd dal 1: AS MENT Le 11 : L'ONL EL Hrer à My AA ah pe \ ul! (14 | 2 Pre nn "+ FT 1% Ë : Re v At | 1 mn etes. 4: À AU UE À s Rare: L VAR in AT ML LI NN vf +. VA LE DATES FR F+ PS CR Ju CNE à 14:01 + | KL J | MTL LEP ge À L Se PSELT PT : CRI sf à LR. 68 CORSEE EC ENRECAER No See à R YO S : | (re sr. WPTNEEL L TE LUE | FT Î 1 Lt mere NP", M'A LA. laL 42 on À w sf 3 & v. L d 5 LI Lea DT ol " Ve AAARS A 1! DE Ladies ve ALL P)HRRMRe LUE | Tr Len # A RO LT an din vi AU MT PL $ a OCDE EEE EUNIRR [He ntiiiiiattil ° : \ LL Vtt, ®,) TELL IR LUS TILL Q PAQLE ù À LT AA AA LE pote v ul, (E TL LUE ÊT 4 1 NOTES. LE d = = Vip. "A2 à 4 ” CLP LA TS EAP FN \ “ 1 pets. 1 RD” LHDNT Sa , LE LS Ti TF1 aa «| Le + RON Cu vo hi 1 Me LEE Fay PR - event lag LLC LL À 5 JL ANT er .* nt A, et well j RU AAA AT Nes A ere 42. ; F A é Ur $ ni ‘4 LE AN CE » à L *% AR Mk DEP TILLA A AK ASLLRTES s@T CC 2 AA \ Je mt. %s L af ü area pe SAT “ét AAALATE "Pt dt M IPA, Vi Lu. sd Re | %-- Vs LË AV LL TT SN. LL MAELECE é TS y Ad, y: ‘de Va | À Hat + 1 A + A DANQUe TT V+- ” DA TN) AO A 4 bai à À “y LE TE ALAN Ê "My "y ETC L runs | d D. LT MIT . mx 7 7 : A HG #! PAUL Au L_ RTE ARR EN AIREON SE qrerregrdlinnen? PMLTL \ SEULE DST | LI SPLIT EL Ce PI « PT | CDHEUN 2! AOL 44 a NAMAT ONE à AE LL in M M rer agsqur UT FT TNA w°fe PPT 1 LILAAN nn Il CE ———— u E— 7e) L=—=— 0) EN = — 1: É—=* | | Et ce ne Ut msenes see y RE = a: » ON LtS ! en L « dr, « | = y) DA LL LATNNEE L pal CRCEENTT de up" CSL CT LS le \LUT au la L ER NNEC — on | (b . 4 LA NA >? 048, TÉTE a" Ar" L AN a EX nine dre VAR Or US HOT QU PL \ — ri M11à »« à TUE #4 . : ont Li (à #9 fe ÿ IL Fa NT Le ] at : RÛ RTS OL LI LT en UPVLICTEE \ AL CA 7] w à | AL OT SEPT OT ReeeP POELE DTA LT LU ce MORE we OL mate AA TL 5 ve : Oo, LT îa! 4 | CHAit nt aire TT ae NS. D AW À DL ie. 4 à Du e * " : as ‘re LT LADA PUR A - CA LULETT CEE LAATITLCS [IDlll Hit ML PE Ÿ+ c Vox | Ann A D pe « 7 P.° LETTY Los: AT M Ven —* PP ACT E DE An A un "FRE usa Frs PTE 4 ug LP jo - LL oitese" PL M & *s F de ARS PA ann. RTS ON f par NT ee . Sesgurs DU Ce me, RANK DE PAS Cere NS 0 RS & 4 3ù LT à 1 LE \Yy: Lan ed k à Ve Ba’ A NT \n à ES : Ù ve PL aude PA nm) AS "ve PC Vous Var HOT (W* as A LRU A" 2 1 | APE à PAPA 2 RREL E ef ail PAL RES AE T | LL PHPENRES N DCS AE || L 4 See ir +. La FT se À à ILE Sans PUS LE A4 : LR FT STUNT TE A A Ph TASS CTP NOR TT Sal LS Er | ‘ “ \: