BULLETIN DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE. tluatrieBBte S^ri«?. TOME I mi\I MISSION CENTRALE. COMP'OSITION DU BUREAU. (Election du 4 Janvier i85i.) President. M. Jomard. Vice-Presidents. MM. d'Avbzac et Isambert. Secretaire general. M. »B LA Roqiette. Section de Correspondance. MM. A. d'Abbadie. MM. Meissas. Rajot. C. Moieau. Callier. Noel -De* vergers. Coehelet. D'Orbigiiy. Guigniaut, Poulaiu de Rossay. Lafond. Texier. Lebas. Section de Publi cation. MM. Alberl-Montemont. MM. A. Maury. C»rtambert. de Santarem. Dussieux. Sedillot. de Froberville. Teruaux-Compans. Gay. Vivien de Saint-Martin. Imbert des Mottelettes. Walrkenaer. Section de Comptabilite. MM. Le rolonel Coraboeuf. MM. Jacobs. Daussy. de Lovenstern. EJ. de Rrimont. Tboinassy. Coniile charge de la redaction et de la publication du Bulletin. MM. de la R' qnt-tt.', STretaire g'-neral MM. Daussy. d.- l.i Comm'-sion centtale, re- Sedillot. dactiiii en chef. de Froberville. Alfred Maury, secretaire adjoint. M. Meigoeo, notaire, tresorier de la Societe, rue Saint-Honore , 379. M. Noin.t, agent general et bibliolbecaire de la Societe. rue de flTuiver tits, a3. LISTE DES RECOMPENSES DECERNEES PAR LA SOCIETE DE GEOGRAPIliE DEPUIS SON ORJGINF. I. RECOMPENSES D1VERSE5. NOMS des LAI'HEATS. 1823 1 825 j 1R2G , 1827 I / 1828 < \ 182!) ' 1830 1831 el 1852 1854 OBJET DES PRIX et DES MEDAILLES. MOMTANT dej PG1X nil des MEDAIELES. Bruguioro De l;i iliieclion des chalries de mon- Ingnes de l'Eurupe et de icnrs »ami fitalidns CMsen } Remarques sur In connexion d,cs hau- \ Bredsdopff. j tears de I'Enrope t Pacini i Voyage dans la Cyre'nai'que I Bruguiure | Orographic de f'Europe | Perrat. . • • • • • . ) llincraire de Paris an Havre (prix par- ] Vaysse de Villiers .) laqe' 1 Marc Jodnt . Marc Jodot , Lepcudry. l.'abbc Manet. . . Fabre Rene C.iillic. . . . Lepeudry Capilaine Dupaix. D'llombres-Firmas. Rafincsque .... Description ct nivellcmcnt de la valle'e i de la Wcnse ) Nivcllcment de la valle'e de I'Oise. . . | Memoire sur la riviere el la valle'e de j la Somme { De Petal nncien et de 1'e'lat aclnel de ) la baiedu mont Saint-Michel. . . . ( Essai sur la description du bassin du \ Cher i Journal d'un voyage a Tembnuclou ct I a' Jenne I Memoire sur la vallee de 1'Aisne et ( nivellemeut de celte riviere * GOO fr. eoo nooo 1 soo 501) soo 100 100 100 400 100 0 000 100 Description des monuments de Pa- \ „, , Ienque jMcnt. honor Nivellemcnl baiometrique des Ce'- ) „ venues .... j nle"1- honor. Supple'menl a ce memoire | 1 00 fr. Memoire sur l'origine des ncgres as'ia. » liques ( ""' Marc Jodot i Nivellemcut de la Vesle. ....'..' | 100 II. 1T.IX ANNUEL I . l. \ HKCOUVERTE L\ PLUS IMPORTANTE EM GEOGRAPHIE. *OMS DES LAUREATS. 1831 I83i 1 333 el 1835 1836 1837 1838 is".: i 1810 1827 1848 1829 1830 Capit. John Franklin. u.nic CatUie Mi; ii Laing Capitaine Graah . . . M ..ii ill.- . -, j Capitaine John Ross. '. 1 1 ipilaine Biscoe . . . Alcide d'Orbigujs. . . 83J ' AIm. Bumes , Arthur Cunolly. . ' Capitaine CoIHer. Colonel Galiudo . Baradere . 1833 Lord ICiiigsborough.. Waldeck. ^Curroy . . 1835 is'.i; 1837 1841 IM- tsr Is. I Capitaine Back. . . . Dub. tie Montpereux. Ch. Toner Combes <-t Tamisier . Colonel Galindo . . . C. amiral d'Urville. . I Colonel Codazzi . . / Dea*e et Simpson . 1839 Schoroburgk .... V Ant. d'Ahhadie. . . 1810 ! Capit. J. Clarke Ross. nimaire de Hell. (, I D'Aiuaud 184 1840 I HIT 1851 ,u . , ' llaude »».iv. ... t r errel el Galiuier D.ocleurRek#. . . t L ifehvre . OBJKT DU VOYAGE. MOIST A NT deft PRIX ou des MEDAILLES. .u,, i Docleur Leichardt. . IOW i Rochet d'Hericourt. . IHi7 Autuiiie d'A Uli.nl ie >'i \i ti.ii i d'Abbadie . . Capitaine Lyucb. . . Voyage uux ten es polaires. . Voyage a Tembouctou. . . . Vuyage a la cole orientate du i > i i it'll l.i 'el Voyage uu Congo et (hi us 1'A- fricjue e'quinuxiale Decouvcrles dans lea mers polaires Voyage bus mers untarctiq. , Voyages dans I'Ame'rique me- ridi >uale Voyage sur Pludus et a Buu- khura Voyage au nord de l'lnde. . v., ages en Orient ' Voyages a Pulenque el autres lieux de 1'Ainerique ceutr. Pour I'ouvrage : Sur les an* tiquite's mexicaines . . . Pom- I'ouvrage intitule : An- tifjuies of Mexico Pour sesdessius de Palenque. Pour ses communications sur Palenque' Voyage dans les regions arct.. Voyage daus les regions du Caucase Voyage daus PAsie Miueure. I Voyage en Abvssiuie ; Me mo ire sur la geographic de PAme'rique centrale . . DeVouverte des terres Louis- Philippe et Ade'Iie Histoire et geographie de Ve- nezuela pe'couverles duns les mers oxctiques Explorations dans la Guyane anglaise Voyages eu Ahysstnie . . . . Decouvertes dans les mors diitar cliques Voyage a la mer Caspicnnc. . . . Voyage uux sour- ces du Nil Blanc. Voyages ;iu Chili. . ■ eu Abyss. Voyage en Abyss.. ) Voyageen Austral. ( Prix Voyage an Choa. . i partage Voyage en Abyssinie. . . . Prix partage*. j Prix ) partage. Voyage en Abvss.. J Prix partage'. 1848 j P. rrc'maui Frauds de Casteluau, i 1 0110 fr. 900 500 500 I 000 1 IIDO Med. de bronze. 1 000 fr. Med. d'argent. Med.de bronze. 1 000 fr . Med. d'argent. Med. d'argent. Med. d'argent. Med. de bi ouzo . Sled, de bronze. I 000 fr. 1 01)0 Me'd. d'argent. Med. uy'ergonl . Med. d'arge nt. j 1 000 fr. ' M d. d'argent. iMed. d'argent. Med. d'argent. Med. d'argeul. 1 000 fr. | 500 ( son l sou \ 500 j 500 ( 500 ( 500 \ 500 J 1 000 ■ a la mer Moile et au Jourdaiii Vnj ige .>>i S Ian oi ieutal. . \ uyage dans les parlies con- liales de I'Amerit]. du Sud. | Med. d'argent, i Me'd. d'argeul. Med. d'argent, HI. PRIX D'ORLfcANS POUR LA DECOUVEKTE LA PLUS UTILE A L'AGRICULTURE , a l'industrie ou a l'iiumanitS. 1841 1843 184G NGMS des LAUREATS. Perrutet. De Morineuu Hellert . . . MOTIF DE LA RECOMPENSE. Pour ses importations duos les colonies franchises et pour ses utiles recliei- clie> butuuiques dans les hides orien- tals Pour sou importation en France de la vannerie indleuue Pour l'importatiou de plaules anlive- ne'ueuses et la decouverle il'uu cu- quilluge fouruissaut uue belle cou- leur pourpre Itier | Pouri1 ill) porta lion de planles textiles, Scrapkiii Lallier . . Pour L'importaliuu de plaules autive- nenenses. . Rochet d'He'ricourt . Pour ['importation d'uue pUnte qui a la proprie'te d'expulser le tenia ou ver sutitnirc Hedde ( Pour ses lei llei dies sill 1'industrie se- ricule el les soieries en Chine. . . . Ilaussemanii :Pour ses rechercbes sur 1'industrie du tnenie pays concernant les eludes de colon Pom ses recheiches sur 1'industrie iu- dienue ayaut rappoi t a la fabrication des articles de luxe Pour ses recheiches sur I'indnstris in - dienne dans la preparation et la coll- t'ecliou de* laines MONTA.NT dtl PRIX. 1847/ Renard Kondot Ment. huuor, Med. d'arg. ftle'dailles d'eucourae. Medaillen d'encourag. BULLETIN DK LA r r SOCIETE DE GEOGRAPHIE M. DE LA KOQUETTE SECRETAIRE GENERAL DE LA COMMISSION CENTRALE R^da clour en chef QUATRlfcME SERIE. — TOME PREMIER ANNfiE 1851 .IANVIER — JUIN PARIS, CHEZ ARTHUS-BERTRAM>, L1BRAIRE DE LA SOCuSte" DE G]£ OG R A. P HIE , RUE HAUrEFEUILT.E, K° 2 3. 1851. BUREAU DE LA SOCIETE. (Elections du 21 decembre 1849.) President. Vice-Presidents. Scrtitatenrs. Secretaire. M. Dumas, ministrc de 1'agricullure et du commerct. MM. ISAMBERT et TeRNAUX-CoMI-ANS. MM. Albert-Montemont et Sedillot. M. Je FrOBERVILLK. Lisle des Presidents honoraires de la Societe depttis son origins. MM. De Latlacs. De Pastoret. De Chateaubriand. Chabrol de Volvic. Becquey. Alex, de Humboldt. Chabrol de Cruusoi.. CuvlER. Hyde de Neuville . De Doudeauvii.i.e. MM. J.-B. Eyries. L'amiral de Riony. DuMONT d'UrVII.LE. Decazes. De MONTALIVET. De Barante. Le general Pelrt. Guizot. De Salyandy. TuNNIER. MM. De Las Cases. Villemain. CuNIN GRIDAIIfE. L'amiral Roussin. L'amiral de Mackau. Le vice-amir;il Halgan. Walckenaer. Mole. Jomard. Correspondants etrangers dans I'ordre de leur nomination. MM. H. S. Tanner, a Philadelphia W. Woodbridge, a Boston. Le ll-rol. Howard Sabine, a Londres. MM. Le doeteur Kriegk, a Francluit. Adolphe Krman, a Berlin. Le doeteur Wap-i-aus , a Goettingue. Le colonel Poinsett, a Georgetown , Le colonel Jackson , a Londres Caroline meridionale. Le doeteur Reinganum, a Berlin. Le doeteur Richardson, a Londres. Le professeur R.\fn, a Cnpeuliague. Ainsworth, a Edimhourg. Le colonel Long, a Louisville. Ky. Le capitaine Maconochie, a Sydney. Le conseiller de Macedo, a Lishonne. Le prince de G * litzin , a St-Petersbourg . Ferdinand de Luca, a Naples. Le doeteur Ludde, a Magdebourg. Le doeteur Barufpi, a Turin. Le general Semino, a Teheran. Le lieut.-col. Fr. Coei.lo, a Madrid. Le professeur Mdsch, a Chrisliania. Le gen. Albert de la Marmora, a Turin. Le professeur Karl Ritter, a Berlin. Fulgeuce Fresnel, a Mossoul. Le cap. John Washington, a Londres. Ch. Schefer, a Constantinople. P. de Angelis , a Buenos-Ayres. Correspondants perpetuels dans I'ordre de leur nomination. MM. Le capit. sir J. Franklin, a Londres. Le capitaine Graas, a Copeuhague. L« ctpitame sir Joan Ross, a Londres. MM. Le capitaine G. Back. Le capit. James Clark Ross, a Londres. Le doeteur Leichardt. PABI5. — IUPIUMLKIK bE L. MAW MM t n* MlfO«a, 3. BULLETIN I)B ti SOCIETE DE GEOGRAPHIE. JANVIER 1851. AU LECTEUR. Nous commencons, avec l'annee 1851, une nouvelle serie du Bulletin de la Societe de geographic En me chargeant de la direction generate de ce recueil, et en m'autorisant a choisir xnes collabora- teurs (1), la Commission centiale m'a donne un temoi- gnage de confiance dont je suis on ne peut plus recon- naissant, et que je m'eflbrcerai de justifier par mon zMe. Quelques changements seront apportes a la forme du journal , qui comprendra cinq divisions : 1° Memoires, notices, documents originaux, etc.; 2° Analyses, extraits d'ouvrages, etc.; 3° Nouvelles geographiques ; 4° Actes de la Societe, proces-verbaux cles seances (i) Ces collaboraieurs sont : MM. Alfred Maury, secretaire adjoint ; Daussy ; Sedillot; Je Froberville. (6) de Ja Commission centrale et des assemblies gene- rales, indication des ouvrages offerls, etc.; 5° Bibliograpliie geograpliique : elle fera connaitre tous les trois mois, dans un ordre m^tbodique, les principaux ouvrages geograpbiques , cartes, etc., qui auront paru en France pendant le cours de chaque trimestre, et, autant que possible, dans les differentes parties du globe. Si les ressources de la Sociele" le permettent, si le concours eclaire de ses membres soutient nos con- stants efforts, nous agrandirons le cadre de ce Bul- letin et nous l'accompagnerons frequemrnent de cartes pr^sentant l'etat des dernieres decouvertes geograpbi- ques et les points determines d'une maniere positive. Le secretaire general de la Commission centrale, ridacteur en chef du bulletin, De la Roquette. (7 ) Ifemoires, Notices, Documents origluuuv. VOYAGE EN CHINE DE THEODORE ISAKOVITCH BAIKOFF, CHARGE PAR LE TSAR ALEXIS MIKHAILOVITCH DE SE RENDRE EN AMBASSADE A PEKIN EN 1654 ; REDIGE , d'aPRES LA RELATION ORIGIISALE DE l'epoqvje en langvje russe. Par M. le prince EMMANUEL GAL1TZIN, Membre correspondant de la Societe. Depart ff. Aspect de Pekin; logement assigne a l'ambassade : Baikoff recoit la visite de commissaires depecbes par le tribunal imperial; quel etait leur but; remise des presents auxdils commissaires. Cinq mois se passent sans reponse. Nouvelle visite des commissaires chinois; Baikoff refuse de souscrire aux conditions qu'on lui fait; il quitte Pekin. Con-igne severe donnee aux soldats de I'escorte. Details sur Pekin; marchandise? que Ton y debile. Details historiques; details de mceurs; costumes, aliments, honneurs rendus aux mandarins Amhassadeurs holl unlais a Pi kin ; poini d'ioterprete. Halle dans le voisinage de la ville de Kapka; expres envoye dans la capitate, pour taeher de renouer les rela- tions; arrivee dun courrier chinois; il dresse proces-vi rbal des dires de Baikoff. Le courrier repart pour Pekin; il vienl derechef trouvei Baikoff; refus definiiif d'admeitie celui-ci en presence de I'etnpereur; motif allegue. Retour • Tobolsk. ( 8) DE TOBOLSK A LA FHONTIERE CHISOISE. Conformeuient aux ordres du tsar et grand-prince (1) Alexis Mikhailovitch, Theodore Isakovitch Baikoff (2) partit de Tobolsk, pour se rendre en Chine, charge d'y remplir une mission. II employa trois jours pour gagner le ravin connu sous le nom de fosse de Yer- mak (3), qui se trouve situe du cole droit de lTrtiche. (i) Suivant quelques uns, ce fat Oleg, tuteur d'fgor, qui prit le premier le titie de grand -prince en 879; d'autres disent que e'est fiurik qui, lorgqu'il transporta sa residence de Starai'a-Ladoga a Nov- gorod, etablit dans les autres villes des gouverneurs revetus du ritre de princes, et, pour se distingucr deux, prit lui-meme celui de grand-prince. Quoi qu'il en soil, ce litre s'est conserve jusque dans le xvi* siecle; car, quoique Alexis Comnene, dans une lettre ecrite au grand prince de Kieff, Vladimir II, lui donnat le litre de tsar ( Ba■ longee qui les avait conduits au bord du canal, y e'tablirent le bi- >i vouac. Or Yermak dormait dans sa tente, entoure de ses plus fideles « soldats; vers I'heure de minuit, et tandis que tons reposaient, les » infames Tartares, qui se tenaient aux aguets, fondirent surle camp » et passerent tout le monde au HI de Tepee : tin seul soldat parvint » a s'echapper; quant au hrave Yermak, il demeura au nombre des •> morts! » M. Spasky observe en outre que Yermak, se trouvant con- tinuellement aux prises avec les populalions qu'il venait soumettre, n aurait point pu etitreprendre les vastes travaux de terrassement , dune utilite contestable, qu« beaucoup de personne* lui patent. ( 10 ) Heme. agnaient sur ses terres, et il lui assigna pour habitation plusieurs maisonnettes, construites en terre glaise. Ensuite il lui fit delivrer 30 kops (1) d'orge et de froment et 5 hops de farine de froment. A travers les cbamps environnanls coule la petite riviere de Karbougba : elle prend sa source dans une montagne rocbeuse, pour deboucber dans l'lr- i ; Kop est le nom que l'on donne, meme dans certaines provinces de la Russie, a ties excroissances arrondies qui naissent sur le tronc des bouieaux ; et ce nieine mot est ensuite employe pom designer i >i - taincs ecuelles, fabriquees avec lesdites exeroissances : e'est de ces ecuelles, tonjours faconnees sur le meme modele, que lea Kalmoukes font usage pour le oiesurage des grains; tar ces noniades les venduit a la oicsure. et jamais au poids. ( *5 ) tiche, du cMe droit : les moulins que cette riviere met en mouvement ne fonctionnent qu'au prinlemps. Le 27 du meme mois, Ablai envoya son frere, Bada- Taicha, vers Theodore lsakovitch, pour examiner les presents que l'ambassadeur lui apportait de la part de S. M. le tsar. Theodore Baikoff quitta son habitation le 17 Janvier, pour se rendre dans Toulouse d' Ablai -Taicha, a l'effet de lui remettre lesdits presents; il y arriva le meme jour. Toutefois la remise des presents n'eut lieu que le 28 du mois, a la suite de quoi l'envoye clu tsar passa encore deux autres jours dans Vou/ouse. II le quitta le 30 du mois, et s'en retourna babiter parmi les Bou- khares cultivateurs. Theodore lsakovitch y demeura sans bouger pendant tout l'hiver, et n'en repartit que le 3 avril, accompagne par Ablai -Taicha en personne. Apres un trajet de neuf jours, les voyageurs arrive- rent au bord de la petite riviere de Tsoumou-Doune; ce tut le J 2 avril. Cette riviere descend de montagnes rocheuses, et tombe dans l'lrtiche du cote droit, lis demeurerent trois semaines en ce lieu, et en reparti- rent vers la fin du mois. De la riviere Tsoumou-Doune jusqu'a la petite ri- viere de Tchotchouliak, il y a une journee de roule. Cette riviere, qui sort d'un rocher et a son embou- chure dans l'lrtiche, est garnie sur ses bords de bou- quets de saule. Du Tchotchouliak jusqu'au rocher de Kolma, il y a deux journees de cheinin. Ablai -Taicha y etablit son campement, et fit en ce lieu une halle de quatre jours. Du rocher de Rolma jusqu'a la petite riviere deTcliora, on demeura deux jours en route; mais, avant d'y ar- ( 1« ) river, Ablai y lit une halte d'un jour. La Tcliora soil fl'un rocher, et va se jeter dans l'lrliche : ses bords sont garnis de bouleaux, de boursaults et de cerisiers a grappes; son eau est melangee de glaise , an prin- temps tout comme en ete. On y sejourna douze jours, et le camp Cut leve le 18 mai. De la riviere Tchora a !a riviere Becbka, il y a trois journees de marcbe. Ablai etablit son campement enlro elles; puis les voyageurs, s'etant remis en route, atteignirent la riviere Becbka le 21 mai. Celle-ci sort d'un rocber, et va rejoindre l'lrticbe. Ablai-Taicba est actuellcment en train de fonder une ville sur ses bords ; mais il serait difficile, pour l'instanl, de dire si les con- structions seront en pierre ou bien en bois (1) : seule- ment Tbeodore Baikoff vit la une grande quantity de bois de construction , prets a etre mis en ceuvre : e'etaient des troncs de pins, fort minces, semblables a ceux que Ion emploie en Bussie pour former des clotures dans les villages. L'etablissement projete sera situe au milieu de montagnes pierreuses. Pour cxe- cuter les constructions, Ablai a fait venir des ouvrior^ (t) Le critique deju cite observe qu'il ne s'agil point ici d'linc ville (gorod), mais bien d'un monastere boudhique, destine a des lamas, et renrermant dans son enceinte plusieurs pagodes. Les mines de la lamaserie, pour la construction de laquelic on avail reuni des mat(;rianx lors du passage de Bai'koff, sont connuis sous le nom tYJbla'iU-Dom (la demeure d'Ablai). Klles sont situees sur la rive gauche de I Irtiche, a ro verstes de la forteresse, ei-dessus citee, d'Oust-Kainc:niij;oisk, au pied de hautes montagnes de granil, dans une belle plaine ouverte du cdlc du sud, et traversee par la rivieie AblaT-Kidky. Deut vastes portes donnaieut entice dans I'enceinte de la lamaserie, oil deux principales pagodes, en briques. nttiratent les regards par leurs proportions. ( '7 ) tie 1'empire chinois. Les voyageurs deme.urer.ent cam- pes au bord du Beclika durant cinq semaines el cinq jours. UE LA FRONTIERS A PEKIN. Ablai-Tairha fit traverser la t'rontiere ties possessions ebinoises a Theodore Baikoff le 29 join 163 (7163); et des Boukliares cultivaleurs , chez lesquels Baikotl avait hiverne, jusqu'a la riviere Beclika , on comple dix journees de inarch''. Les vo\ageurs ilcmeurerrnt pendant deux jours [ires du Tarane, pour attendre que les Kalmoukos et les Boukliares de la caravane dis- sent rejoint. Du Tarane jusqu'a la riviere de Temer-Tchiourga , ou Ablai-Taicha lit haile, dans t -fallen lion d'y hiverner, il y a deux journees de route; cette riviere sort dune moulagne, el va se jeter dans i'lrliehe; sesbords, garnis de peupliers blancs, sont habiles par des Boukliares cultivaleurs de la tribu de Kontaicba : ils cultivent le froment et l'orge, et sement des pois et du millet. Leur avoir en betail de difl'erentes especes est considerable. Le passage de ladite riviere par la caravane s'executa sur li ois points. Du Temer-Tchiourga jusqu'a la riviere de Karakoutcbir, on corapte une journee de route. C'est sur ses bords qu'babile Conslaiilin, (ils de Senkei- Taicba : elle est tribulaire de l'lrticbe. Le terrain en- vironnant est degarni de bois. Theodore Isakovilcb y sejourna pendant un jour. 11 y a un jour de marche a partir de la riviere Ka- rakoutcbir jusqu'aux monlagnes : idles sont couvertes de neiges epaisses, qui, au dire des Kalmoukes, ne fondent jamais. De ces monlagnes jusqu'a la ville I, JANVIER. 2. 2 de koi.taicliinu , la distance est de Irois journees de marche [1). Cette villo se compose de maisonnettes ,iiiii re glaise, panni lesquelles s'elevent deux pagodes boukbares en briques. Elle est babilee par des lamas et des Boukbares cultivateurs. Apr&s avoir depass^ telle \ille, on voyage pendanl deux jours, pour gagner une autre cbainc de monta- gnes : une demi - join nee suilil ensuile pour les tra- verser. Plus loin, s'elend un sleppe , oil croissenl dis- sembles quelques arbres d'une espece parliculiere , greles, rabougris, dont le bois est pesant. Les no- mades donnenl a cet arbre le nom de seskoul : il bride avec aulanl de difficult^ que le cbenc. De ces monta- gnes, ii y a pies de vingt verstes jusqu'a un lac, dont 1'etendue esl a pen pres egale a celle du lac de Peres- lall (buit verstes en dianielre). Les Kalmoukes disent qu il renlerine beaucoup de poisson. Lean en est douce, et a un reflet vetdaire. De ce lac a la parlie de llrtielie qui avoisine ses sources, il y a une demi- journee de marcbe. La caravane traversa le lleuve dans un endroit remarquable par 1'epaisseur de l'berbe, sur laquelle croissent des buissons a la surface de vasles prairies. Les voyageurs longerent le haul Irticlie (i) \ Kontaicnine, du Knon-Taidgy, residait it cetie epoque un fils du celebre Kdraltbuly -Taichy, renomme pour ses richesses et sa pui sauce. A pres avoir range sous sa domination un grand nomine de princes kalmoukes, Ta'icby prit le litre .» pee lie Tobolsk, parle evidemment iii du pays 011 etait siiui->- s.i \ ille nai.de : .1 ce pi opos, nous Ferons observer rjue lo litre ilc fits (/<• boyard, ijin lui est domic- an debut de la relation, etait alois un litre honorifique accorde de temps eu temps a ceui des C<>- ■aqui - de la Siberie qui nvaienl fail preuve d'un mn iie particulier. (21 ) Ladite ville cle Koknkotane est habitee par des Tlm- betains. Ces gens font usage de la langue mongole, et ils sont gouvernes par deux voievodes envoyes de Ran- balik(l). Theodore Isakovilch, se trouvant a Abouga, expedia dans la ville chinoise de Kokokotane les nommes Pierre Mainline et Jean Baikalovsky, accompngnes du Bon- khare Babr-Sloubobaeff, pour y requerir des provi- sions de bouche et des chariots; mais les voievodes de ladite cite se refuserent a obtemperer a sa demande , alleguanl pour motif que, sans un ordre imperial, ils ne pourraient y (aire droit; ils ajoulerent qu'ils n'avaient point engage Baikoff a visiter leur ville, et lui firent conseillei?, dans tons les cas , de se dinger vers la ville frontiere de Kapka (2). Durant ce temps, Theodore Baikoff quittait Abouga, avec les presenis destines a 1'empereur de la Chine, le 22 decembre de l'annee 164 (7104), en se dirigeant vers Kokokotane. Ce trajet s'opera en dix jours. Arrive dans ladite ville, il lui fallut y sojourner pendant huit jours, a cause du manque de guides : les voievodes fini- rent cependant par lui en accorder deux, qui furent charges de l'accompagner jusqu'a destination. Theodore Isakovitch quitta Kokokotane le 2 1 jam ier. Cetle ville, qui est batie en terre glaise, est situee dans une vallee basse et vaste, entouree de montagnes ro- cheuses et baignee par une petite riviere qui coide du cole du couchant. On y voit beaucoup cle champs cul- (i) Khan-Balgade, ou Kanbalik par corruption, signifie en langue mongole la ville du souverain; c'est I'ekm. (a) Son vrai nom est Koo-Pe-Ko; Kapka voulant siuiplement dire barriere. ( tl ) tives. Pour sa defense, elle a M6 flanquee tie six tours en briques : chaeune d'olles n deux portes, garnies de battants en bois de chene barde de lames de fer. D'ail- leurs cos lours ne portenl ni pieces de canon, ni fusils rle rcmporls. Pes pagodes existent en grand nombre, tant dans l'enceinte de la ville qu'au debors : elles sont en briques cuites, et ont pour couverture dos Utiles emaillees. Le bazar est spacieux, et se compose de ran* gdes de boutiques couvertes, derriere lesquelles sont les habitations des marchands : toute celte butisse est en pierre. On y debite des etoffes a dessins varies ot de toutes les couleurs, qui sont de fabrication cbinoise; de la soie leinte de diverses nuances, comme aussi beaucoup de fer et de cuivre. Le foin et le bois de ch a ullage sont apportes stir des chariots. Le pays pro- duit du millet, du froment, de l'orge, de l'avoine, du lin , du clianvre, differenls legumes, des fruits et des noix. Les habitants se livrent a Fextraclion de l'huile de grains. On y trouve toute espece de bois, tels que chene, bouleau, pin, cedre, tilleul et sapin. Tandis que la caravane cheminait, apres avoir quitte Kokokotane, il se mit a tomber une si grande quanlite de neige, que le sol en fut bientot convert a la hauteur d'une domi-archine (3 decimetres |) : en meme temps la gel6e se fit sentir forlement, tandis qu'auparavant il n'avail point gele. On compte dou/.e jours de route de Kokokotane a la ville frontiere de Kapka. Dans l'inlervalle qui les separe habitenl des Mongols non sedentaires , qui ont emigre des lieux qu'ils liahitaient, pour vivre sous le sceptre riques enduiles de platre; elles n'ont point de fenetres, et sont garnies, a la partie superieure, de creneaux. On n'a apercu sur lesttiUs tours, non plus que sur les nuns d'eneeinte, ni canons, ni fusils de remparts. Les porles des villes sont gardees par des soldats, occupant des corps de garde : ils out pour at mes iles arquebuses a mecbe tres-courte, assemblies par trois sur un ineine support; de petits canons de fer de la longueur dune archine, et des piques. Mulle part les voyageurs n'ont vu de canons de fort calibre. Des pouts en pierre sont etablis en travers des ri- vieres; ils sont consiruils avec beaucoup d'art, quoique les cours d'eau ne soient pas considerables. Dans les porles qui donnent entree dans ces villes soul men ages dei detours, et ces detours sont au nombre de deux et de trois. Quand un des voievodes se rend d'un en droit de la ville dans un autre, il est poi teen palanquin par quatre ou six porteurs : en a\ant, marchent des boinmes amies de grands parasols, fabriques en papier jaune; enfin, a droite et a gauche du palanquin, cheiuinent ( 25 ) d'autreshommes, tenant a la main des batons a pomme doree : tout en marchant, ils Client de certaines pa- roles don! le sens n'a pu etre compris. s£jour a p£kin. Theodore BaikofF arriva a Kanbalik ( Pekin ) le 3 mars. A une demi-verslc de la ville, il trouva dix fonclionnaiies chinois, qui avaienl ete envoyes a sa rencontre. La existe un edifice, en pierre, badigeonne en rouge, a l'interieur duquel sont placees des idoles : les divers bailments dont il se compose sont vastes, et ils out pour couverture des tuiles emaillees en jaune, bleu, vert et or. Le lout est habite par des lamas ou religieux. On assure que eel edifice fill cnnslruit jadis pour l'arrivee de Dalai-Lama, considere par les Chi- nois couime un dieu , a i'epoque ou il vinl ici de Bo- ron Tal (1). Silot quo les fonctionnaires chinois se lurent i-encon- tres avec Theodore BaikolT, ils lui intimerenl l'ordre de descendre de cheval, pour executor des genuflexions devanl les idoles placees a la porle du lemple. « En te prosternant , » lui dircnl-ils, « ce sera deja Tint liner devanl notre souveraiu ! » Mais Theodore s'y relusa, et repondit : « Ces sortes de proslernemenls ne sont point usiles dans noire pays, el Ton n'y adrosse point de salutations au monarque hors de sa presence. Lors- qu il nous arrive d'etre admis devanl lui, nous nous decouvrons le chef, et le saluons dobout. » (i) Ne s'ngirait-il pns lie Rour.iiifj-Dal, ville tliilietaine de la pro- vince de Ngari, et chef-lieu d'ua petit £tnt (ributaire du Dalai-Lama? ( 2* ) Surces enlrefaites, on servit du thebouilli, avec du bcurre et du lait (1), on prerenant quo c'etait do la part de l'empereur. Theodore Isakovitch refusa d'en boire, en s'excusant sur co que c'otait alors temps de carfenae, suivant los prcceptes do la foi chrotienne. « Si tu ne peux boire de ce the , » lui re"pondirent les en- \<>ves cbinois, fais-nous au moins la grace, ambassa- deur du puissant tsar, de recevoir cettc tasse dans la main. » Pour no point les desobliger, Theodore prit done la tasse de th6 qui lui elait olTerte, et la passa immediatement a un bomme do service, sans que les Cbinois fissent mine de le desapprouver. En francbissant la porte qui donne entree dans la ville, Theodore UaikolT apercut, du cole1 droit, trois petits canons de bronze, longs d'une archine et demie, et quatre autres canons semblables au sommot de la tour qui pro'lege cotte porte. Ensuite il lui fallut cbe- miner, avec sa nombreuse suite , a travers les rues de Kanbalik (Pekin), dans tin espace d'environ trois verstes (ou kilometres). La maison qui lui fut assignee (1) Les fabricants de the de la Chin<> prrparent un «cnre de the particulier, forme de feuilles do rebut, qu'ils entassent dans un tnoule cte la tonne et de la grandeur dune mile. Sortie solide de re moule, l.i plaque de the regoit sur ses deux faces line inscription chinnise sur papier ordinairement rouge. C'est dans cet elat quVlle est livree au commerce, pour I'usage d un grand nomine de Domades, de Kal- moukes et de Bnuknares. qui s'en servent pour preparer mie sorte de putage, en faisani bouillir une suffisante quantiie de re tbe avec du lieurre et du lait : dans le commerce russe, il porte, a cause our t'y prosterncr, suivant l'usage de cet empire! Et cependant, deja tin emoye de ta nation, du nom de larichine, a visile celle capitale; et celui-la n'a fait aueune de ces dilli- culles, quoiqu'on assurat que c'etait un personnage considerable. En outre, il convient que tu saches que tous les ambassadeurs des con trees environnanles qui sonl envoy es vers nous se soumellent sans exception a ce qu'on exige deux : aucun de ces envoyes n'est ad- mis en presence de l'empereur; et, qui plus est, nous- memes ne l'apercevons jamais! II n'y a par mi les notres que les ouvanes, ou premiers dignitaires de la couronne, qui jouissent de cette insigne faveur ! » RliTOUR \ TOBOLSK. Comme consequence de la restitution des presents, Theodore Jsakovilch quilla Kanbalik ( Pekin) le ll sep- tembie de l'annee 165 (7105), emportant avec lui, et ces presents, et la lettre adressee par le tsar a l'einpe- reur. Aucun honneur ue lui fut rendu a sa sortie de la ville, et les autoriles chinoises ne lui fournirent point ( m ) tie moyens ile transport ; seulemenl elies hrent distri- buer queiques provisions de bouclie pour 1'usage, tant de Baikoff, que de sa suite, ses gens et les marchands russes et boukhares de la caravane. Pour l'accompa- gner en dehors de la ville, ce ne furent point des jeunes gens appartenant aux families principales qui s'ae- quilterenl de ce soin, inais les nommes Yaroulehei et Tchindama, avec trente soldats. Arrivee chez un taicha (chef) mongol, la caravane recut une escorle de cent homines, chargee de la con- duire jusqu'au poste militaire prochain. Pendant que les voyageurs cheminaient a travers les rues des villes et des villages echelonnes sur la route, les soldats de cette escorle veillaient avec soin a ce qu'ils ne commu- niquassent pas avec les habitants, pour leur acheter des denrees. La rigueur de la consigne etait meme si grande, que ces soldats ne permeltaient point que Ton echangeat celles des montures (chevaux et chameaux) qui etaient epuisees de fatigue, contre des betes fral- ches ; aussi arrivait-il souvent d'en voir qui s'abattaient sous leur charge. De dire si la ville de Kanbalik (Pekin) est tres- grande, c'est sur quoi il serait malaise de prononcer, par la raison que les personnes de l'ambassade furent retenues prisonnieres dans leur logis pendant toute la duree du sejour. Toutes les fois qu'il leur arrivait d'avoir besoin de quelque marchandise, des houtiquiers mandes du ba- zar venaient trouver Theodore Baikoff en son logis : toutes se dehitent a des prix infiniment plus eleves qu'en Russie. Lorsqu'il se fut agi de vendre queiques chevaux et chameaux, ils furent paves en monnaie ( « ) d'argent dn pa\s, monnaie qui contient nn alliago do |)I(M])I) el de cuivre, incorpore en si grande quantity, que c'est tout ;iko- vilcli par lesdits marohanda do bazar rcnfermaient egalement beaucoup d'alliage. Les perles s'y vendent deux lois plus rlier qu'en Ru.->sie : a part < ela, les \o\a- geurs n'apercurent point de holies pierres precieuses. Les pelleteries russes apportees par les inarchands de la raravane, a 1'exceplion de I'hermine et du renard polaire, n'y Irouvenl point de debit : c'est que les mai ires-zibelines, les peaux de renard, de inai Ire, de ligre meme, s'y vendent en quanlile; et cependant les personnes de l'ambassade ne furent point autorisees a en acbeter. Les differentes pagodes que la capitate renferme sont construites en pierre de roclie, el les niurs en sont charges de figures peinles : il est d'usage en ce pays de decorer de toute sorle de figures, non-seulement les velemenls, mais encore les ustensiles de menage. On pent se procurer, lant a Kanbalik que dans les autres villes visitees par les voyageurs, toute espece de fruits, tels que raisin, pommes, poires, cerises, prunes, noix et noisettes, melons et pasteques. Les legumes n'y sont pas moins abondanls; quelques-uns sont inconnus en Russie; par mi les autres, il convient de ciler 1'oignon, Tail, la carotle, le concomhie, la rave, le raifort, la raeine de mainram et les pois : ils y marissent, les uos plus tot, les autres plus lard. Le gingembre y croit. Quant aux epices, on en trouve a achetcr : les principales sont la noix de muscade, les ( 33 ) clous degerofle et lacannelle. Le pays produit quantity de miel et de cire. II se fait un grand debit de sucre ordinaire et de snore candi, a in si que do badiane ou anis de la Cliine. En fail de grains, la contree fournit aux habitants du froment, de 1'orge, du millet, de l'avoine, etc. On fait de ces grains deux recoltes par an. Quant au seigle, on n'en a point vu. Les ornges, avec accompagnement d'eclairs et de coups de lonnerre, sont tres-frequents en Chine; les pluies y sont fort abondanles. En fait d'etoffes de soie, on debile a Kanbalik. (Pe- kin) des velours unis el faconnes, dcs damas et de la moire. 11 n'a pas ele possible de savoir le lieu oil les- dites etoffes sont fabriquees. Le the, produit du pays, y croit sur un arbrisseau. Les rues de la ville sont pavees avec regularile et bordees de chaque cole par un fosse profond, destine a porter les eaux sales dans les ruisseaux avoisinants, et de la dans un lac. Grace a ces fosses, Unites lesfois qu'il lombe de l'eau, la pluie enleve et entraine les immondices, laissant la chaussee a sec. Dans la cour de chaque maison , on a eu soin d'elablir une con- duite, egalement destinee a l'ecoulement des eaux; elle aboulit au fosse qui, de ce cole-la, horde la rue. Aucune grande riuere tie iraverse, a ce qu'il parait, celte capilale, et l'eau dont les habitants sunt reduits a faire usage passe pour elre malsaine. Dans l'espace compris entre la cour d'une habitation et le corps de logis, il est d'usage d'etablir un jardin. Le bogda ou souverain actuellement regnant, qui reside a Ranbahk (Pekin), ebt de race mongalej avant lui regnait un euipereur de race chinoise, du noin de I. JANVIER, o. 3 ( M Daha ; or, quand lea Mongols parvinrenl a s'eniparei du potivoir souverain en Chine, la raison du nio- narquc tlelrone s'egara. Un i'lls en has age qu'il avait fut same, grace au devourment de quclques sujets licKles, qui l'emmenerent ilans Its montagnes. Cette conquete de la Chine par lcs Mongols est un fait qui remonte seulement a treize ans. A cetle heure, le sou- verain a de frequents comhats a livrer au fds de l'an- cien empereur (Daha), et ses armees sont continuel- lement en campagne (1). Le nomhre des Mongols ^i) Le ilaba de notre voyageur nous parail etre Tchun-Sing, prince de Tan;;. Tchun-'Sitig et Lou, tous deux de la dynastic des Ming, travaillaient, dans la partie orientale du Tche-Kiang, a se frayer un cheinin vers le trone. Le premier, ayant attire dans son parti le chef de pirates Tcliin-Tclii-Long, pril le litre tl empereur. Lou, qui avait pris celui de protevteur, lui ayant envove un ambassadettr en i64*>5 Tchun-Sing le tit perir. Aussitot le chef de SOD aimee, Tcliin-Tchi- Long, qui avait ele intimement lie avee cet ambassadeur, passa dans le parti oppose, attaqua Tchnn-Sing a la tete des troupes de Lou, et lui ayant coupe la retraite, le forca a se noyer. Cet eveneinent tut lieu aussi en i64'i- A la suite d'uue pareille victoire, les provinces de Fokien et de Kianft-Si tomlieient entre les mains des Tartares, dont la domination s'etendil de plus en plus. Tchun-Sing laissait un frere, prince de Tchu-i'oune-G.io, qui fut proclame empereur par lis Cliinois reunis a Kuan-Tcliou. Durant ce temps, le vice-roi de Huang-Si fit de son cote proclainer souverain TYliu-i'ou -Tsy, petit-fils de I'empereur Ching-Tong : niais Tchu-iiou- T-\ refusa, ct se conteuta du litre tie prince de Kouei. Alms le prince de Tcbu-ioune-Gao lui declara la guerre : d'abord son artnee fut de faite; mais plus laid, cependant, le vieeroi de Kuang-Sy ayant, en 1647, remporte une victoire sur les Tartares:, le prince de Kouei re- piit a son tour le dessus. I'.u 164$)} Tchun-Tcui, premier souverain de la dynastic Tsing (tartare matrtcfaoue , monta surletr&ne: il eut .i combaltre les pro- gii i se soul occupes de I'liistoire de la Chine; reslerait aussi a expliquer comment ces memos ecrivains n'auraient point fait mention du fils, en has age, qu'avait Daba a l'epoque oil il perdil la couronne. Nous ne pretendons point resoudre ces difficulties bistoriques , qui exigent une eonnaissance plus approfondie de I'liisloire si compliquee du Celeste-Kmpire, que nous n'avons pu la puiser dans les queiques ou- vrages place's sous notre main. Notre unique objet, en redigeant cette note, a ele d'altirer ['attention du lecteur sur ces def.iuts de concor- dance, en hasardant quelques suppositions qui, apies tout, pour- raient fort bien etre reconnues mal fondees plus lard par une critique une u» renseignee que la notre. ( 36 ) i ironies cuinoises no sonl pas plus grands que des p'.eds d'enfants ; elles portent des robes courles, et se coiffent en chevenN. Quant aux femmes mongoles, elles onl des picds de grandeur ordinaire , caches le plus souvenl par les rubes qu'elies portent, el qui descendent jusqu'a lerre; elles tressent leurs clieveux, et en torment une queue, qu'elies disposent aulour de la tele; parfois aussi elles nouent sur leur tele un inorceau d'etoffe de couleur noire. Homines et femmes ne portent pas d'habits de couleurs vo\ antes; lous leurs velements sunt de cou- leur sombre. Dans la capil.de, comme dans les villes precedem- ment visitees, il est d' usage, toules les fois qu'il arrive a un otivane (1) de sortir, de (aire marcher en avant des porleurs de parasols, et de faire escorter son pa- lanquin par des homines armes de batons a pommes dorees, qui, au nombre de sept a neuf, marchenl a droite et a gauche du porsonnage : ces batons out pres d'une sagene et demie de longueur (3 metres \). Les Chinois se rasent tons la tete, en ne lais.^-ant au sommet du crane qu'une toufle de clieveux, des- tinee a etre disposee en maniere de queue. En hiver, ils se couvrenl le chef dun bonnet de couleur noire, de forme basse, orne au milieu d'une longue liouppe de soie rouge. Ce bonnet est remplace, dans la belle saison , par de petits chapeaux tresses en roseau, et (l) Ouvanc, dont par corruption on a fail Kouane, est, coniuic on sail, le li Ire par lequel les Chinois designe.nl ceux qui sonl employes au service de "empire. Ce sonl les Portugal qui leur ont dnnne le nom, aciueUemeal geiieralemeut usite en Europe, de tnandarins on commandants. ( 37 ) decores d'une houppe analogue a celle de la coiffure d'hiver. Les Chinois emploient pour se nourrir, et sans dis- tinction , loute espece d'ordures : par exemple, ils mangent du chien , et Ton voit vendre puhliquement, dans des echoppes, de la chair de chien houillie. Ils vont meme jusqu'a manger de la chair des animaux morts. En ce qui concerne les denrees convenahles et de bonne qualite, elles se vendent fort cher a Ran- balik(Pekin). Beaucoup d'etrangers, dont les ancetres sont venus en Chine a une epoque reculee, y vivent lihresdepra- tiquerleur religion : s'ils l'ont en general conservee, d'autre part c'est a peine s'ds ont garde souvenance deleur idiome national : a les en croire, leurs aieux seraient passes en Cliine a la suite de Temir-Arsak ; et bien qu'aucun monument ecrit ne confirme leur dire, il s'accorde neanmoins avec la tradition. Pendant le sejour de Theodore Isakovilch a Kan- balik (Pekin) , des ambassadeurs hollandais, arrives le 7 juillet de l'annee precedente IGli (7 16/i) , y residaient aussi. Ils ctaient venus de leur pays par mer; mais on n'a pu apprendre a quelle distance de la ville leurs vaisseaux avaient pris terre. Bien qu'il eilt el^ fait defense de laisser ces Hollandais communiquer avec les Russes, cependant ils y parvinrent; mais, faule d'un idiome commun, ils ne purent se comprendre : les Hollandais s'enquirent s'il n'y avait pas dans la suite de Baikoff quelqu'un qui entendit la langue la- tine , pour servir de iruchement : malheureuseinent pas un n'avait connaissance de cetle langue. Alois lesdils amhassadeurs prirent le parti de rediger une ( 38) leltre, qui ful remise a Baikoff, convenablement sctdlee, avec recommandation de 1'emporler en Russie. Les ambasSadeul'S bollandais continuerent a resider a Kanbaiik (Pekin) apres !e depart de Tln'odore. Enlre Kanbaiik (Pekin) et la ville frontiere de Kapka, les voyageurs aperrurent a huil reprises la muraille deja signale'e : elle s'etend, a travers des mon- tagnes el des rochers, a une distance qu'il n'est point possible de preciser. Apres avoir quilte Kanbaiik , Tbe'odore BaikofT voyagea pendant neuf jours, et ayant depasse la ville de Baiane- Soumou, il fit halle, pour passer la nuil. Le lendemain, il se remit en cbemin, et etant arrive a une distance d'unc demi-journee de route, en deca de la ville frontiere de Kapka, il fit parlir Tulak, le Kacbevar (1) de Bartia -Martieff, marchand indien, pour Kanbaiik (Pekin), et le cbargea de se presenter aux membres du tribunal imperial : il s'a^issait de leur dire que, si, conformement aux ordres que BaikofT avait recus a Tobolsk, il s'etait refuse de se conformer a l'etiquelle de la cour cbinoise, actuelle- mcnt il se d^clarait dispose a s'y soumettre; que, con- s^quemment, il s'engageait a leur remettre la lettre du tsar; qu'il n'exigeait plus d'etre admis en presence de l'empereur; en un mot, qu'il observerait en toules cboses la coutume du pays (2). Cet expres se mit en (1) Kachrvar, dotriestiquc charge' as sur les observations mauiiLliijiies; il nous suflit de dire que les instruments dont on se sert ont tile inventus ou perfeclionnes par MM. Lloyd, Weber, Kiddle, etc, (Jn a vu que les Iravaux topograpbiques et bydro- grapbicjues etaient ratlacbcs a la triangulation de se- cond ct de troisieme ordre; ces travaux sont diriges d'apres les procedis connus. On a adopte pour les traces le sjsteme Lebman , avec quelques modilica- tions de detail. L'ecbelle des feuilles originales est de 7U^ ou 6 I Pouces anglais par mille ; elle est de ^ho ou 3 p. I pour les bavres ou les ports, ct de 8U„0U ou '- de pouee pour les carles generates : c'est l'ecbelle de la grande carle lopograpbique de France. La publi- cation a lieu a Washington, sous la surveillance du ca- pilaine A, A. Humlreys. Le rapport annuel que M. Bacbe a presente en 18Zi9 indique Ires- exactemenl l'elal actuel de l'enlreprise. Notre savant collegue M. Daussy doit en rend re compte dans un des piocbains cabiers de ce journal. Les avantages que la science et l'indu.->trie ont re- tires des travaux du Cuast Survey sont tres-nombreux. C'est d'abord la deeouverle dun nouveau cbenal au dela do la barre du port de New -York, el I 'indication d'importanls cbangements dans la nature du sol pros de Sandy -Hook, par suile de l'accumulation des sa- bles : la Cbambre du Commerce de la premiere de ces villes a pu coustaler que, sur ce point, la ligne oil s'ur- retent aujourd'bui les marees offrait en lb3(i uue pro- iondeur de 40 pieds. ( 49 ) Dans la baie de Delaware , on a trouve un chenal Ires-heureusement dispose contre les vents de bouline et les glaces flollanles, et Ton a ete oblige de refaire enlierement les anciens plans. On a ouvert plusieurs passages au milieu des ecueils du cap May et des Ober- Falls. Le sund de Long-Island, les baies de Buzzard, Che- sapeake et Massachusetts ont ete egalement explorees avec succes; rien n'a ete neglige de ce qui pouvait eclairer et faciliter la navigation. Les routes marines que Ton doit suivre de preference ont ete signalees, aussi bien que les clangers caches sous les eaux de l'Ocean. Dans le sund de Long-Island, un rocher, qui se trouve a 13 pieds et demi seulemenl de la surface, sur le bas-fond Cerberus, a ete reconnu par le brick Washington en septembre 18Z|5 ; et cette meme annee, trois autres ecueils ont ete decouverls dans la partie la plus frequentee de la baie de Buzzard par le Gal- latin. Le Phenix, en lSli7, a remarque des changements d'une haute importance, survenus par des causes na- turelles, clans le chenal d'entree de la baie de Mohile. Les bas-fonds de Nantucket ont aussi attire I'atten- tion du surintendanl ; loule la cote a ete relevee, et les compagnios d 'assurance de New -York et de Boston ont rendu publiquement hommage au zele des inge- nieurs, qui ont admirablement servi par lcurs travaux le commerce de 1'Eui'ope avec New-York et de l'lmie occidentalc avec les Etats de 1'Est. L'exploralion du Guff -Stream a ete poursuivie sans internq>lion , en 18/15 et en 18/16, par le brick Washington el par le lieutenant Geo. M. Bache, dont la science deplore aujourd'hui la perte; la sonde est des- I. J4NVIUR. k. !\ ( N cendue jusqu'a 7 800 pieds, el i'on a communique i • fait curieux, que le couranl d'eau chaude qui exisle a la profondeur de ZiSO brasses se divise en deux bran- ches princi pales, separees par une masse considerable d'eau froide qui, d'apres les observations faitcs sur la temperature des diverses couches, semble former une muraille presque perpcndiculaire, legerement in- clinee vers l'Est au sornmet. Les employes du Coast Survey etudient la question des marees dans lous ses details : des tables tres- exactes indiquent l'heure de la pleine mer dans les ports et sur tous les points de la cote ; Faction des forces altraclives du soleil et de la lime, les declinai- sons des deux astres, leurs distances a la terre, sont calculees avec la plus grande precision; on lient ega- lemenl compte des variations produites par l'influence locale des vents parliculiers au pays, de 1'effet general des cbangements qui ont lieu dans la pression de 1'at- tnosphere, des ouragans qui apparaissent a cerlaines epoques de l'annee, de la rencontre de la maree mon- tante avec les cours d'eau venant de l'interieur des terres, etc. Mais ce qui inleresse surlout le geologue, c'est la determination exacte de l'elal actuel des ports. On aura, pour l'avenir, un point de comparaison qui permettra de reconnaitre immedialement les cbange- ments quis'opercront, soit a rcmbouchure des fleuves, soit a l'enlree des jctees ou des bassins. Les cartes du Coast Survey ofi'rent, autanl que possible, le tableau topdgra] tuque du loud de l'Ocean. On forme des col- lections des maleiiaux qui le composcnt, dans l'ordre natuiel de lour formation ; en meme iomps que ces ( M ) matenaux fournissenl des indications utiles nu pilots et au navigateur, ils presentent, sounds au microscope do naluraliste, des sujets d'observation du plus haut interet. Les sondes qui traversent les profondcurs de la mer, examinees par le professeur I. W. Bailey, de West-Point, se sonl trouvees remplies de pelits corps organiques qui appartiennent notammenl au Polytha- lamia calcaire, et dont on coropte des millions dans tin pouce cubique. En 18/|7, le professeur L. Agassiz, de Cambridge, ay ant accompagne une des commissions cbargees des travaux bydrograpbiques, a pu s 'assurer du nombre considerable d'animaux qui vivent dans des demeurcs rarement accessibles, et qui constituent, non seule- ment de nouvelles especes, mais encore de nouveaux genres a ajouter aux listes connues. L'embryologie rc- cevra de ces recbercbes un lustre plus eclatant, et i'on pourra determiner les lois de la distribution geogra- plnque des aniinaux, en demontrant que des families lout a fait distinctes existent aux differents degres de profondeur de l'Ocean, aussi bien que dans les diverses coucbes terrestres. En parlant des eminents services rendus par le Coast Survey a la science et a 1'butnanite, nous ne faisons connaitre qu'une bien faible parlie des resultats de celte admirable entreprise. Dirigee dans loutes ses brandies avec zele et activite, elle ne peut manquer d'ajouler cbaque annee a la consideration donl elle est entouree, non-seulement aux Etats-Lnis, mais encore dans tous les pays ou la science et ses applications aux arts de la vie sont justement appreciees. L. Am. Slil)lM,OT, ( 52 ) ASCENSION DE L'ARARAT. Communique par M. D. Longuinoff, membre tic In Society • o jraphique de Saint-Pelersbonrrj. Depuis qu'en l'annee 3160 du monde la famille du patriarche ronovaleur du genre humain foula le sora- met de l'Ararat, et le sanctifia par le premier holo- causle, olTert en reconnaissance de sa merveilleuse conservation , l'histoirc des siecles passes ne nous a iransmis le souvenir d'aucun effort fait par les homines pour s'^lcver vers le berceau de leurs aieux. Je me trompe, une tradition legendaire, respectable comme tout ce qui porte le cachet de 1'antiquite, raconte qu'aux premiers siecles, apres l'introduclion du chris- tianisme en Armenie, un pauvre moine essaya par trois fois d'aller prior sur le mont sacre, ful trois fois roporle par les anges a son point de depart, et recut l'ordre de batir la une chapelle, detruile, avec le vil- lage d'Acoihi, lors de la catastrophe du 20juin 1840. Depuis lors, les populations chretiennes de ces con- trees commencerent a regardei' comme impie, comme impossible, toute tentative ayant pour but ce que les anges avaient, dit-on , cxpressement defendu de rei- terer. On conduit qu'il n'est pas necessaire de disculer de semblables croyances. Les hauteurs ont un immense atlrait pour l'homme; les obstacles qui les defendent contre son audace ne font que stimuler et redoubler son ardour. Sur une frele nacelle, jouet de courants invisibles, il faut qu'il aillc etudier, an sein des nuages, les phenomenes at- ( 53 ) mospheriques, agenls puissants tie la vie et de la des- truction. Maintenant, il est vrai, il est encore entraine au hasard par une force qui le domine; mais le temps viendra ou celle force rebelle aura cede et subi l'as- cendant d'une savante Industrie. A l'heure qu'il est, les plus hautes cimes du nionde connu ont recu l'empreinte des pas de l'liorarae. Le Chimborazo, l'Himalaya, le Mont-Perdu, la Jungfrau, le Mont-Blanc, rappellent l'audace heureuse des Hum- boldt, des Ramond, des Saussure et des plus beaux ge- nies des temps modernes. Et dans le Cauease, a cote des noms, illustres a d'autres lilies, du general Em- manuel, du marechal prince de Varsovie, comle Pas- kevitch d'Lrivan, etdu prince de Worontsoff, la science signalera ccux de MM. Kupffer et Lenz, Parrot, Kole- nati et Abich, que d'borribles difficultes n'ont pas em- pecbes d'aller execuler leurs operations scientifiques sur l'Elbourz, sur le Kazbek et sur l'Ararat. Pour ne parler que de cette derniere monlagne, elle occupe la seconde place, dans l'ordre de hauteur, dans toule la lieutenance du Cauease, car elle s'eleve a 16 953 pieds anglais (5 1(57 metres) (1); l'Elbourz, au conlraire, a 18 493 pieds anglais (5(336 metres); etle Kazbek, 16523 (5036 metres) (2). Tournefort, au xvme siecle, ne put arriver qu'aux deux tiers de 1' Ararat. M. Parrot, professeur de Dorpal, en gravit les pentes sans succes, les 12 et 18 septembre 1829, et en alteignit enfin le pic le plus eleve le 27 sep- tembre de la meme annee. Mus par une noble curio- (i) Le pied anglais = ora,3o47<)- (:>) Kavkaski Kaienilari, i84^, p. 4^i 4^, ■*' partie-. ( 5A ) site, M. Spasski AWonomofl" s'y porta, sur ses traces, le 5 aout 188A; et M. Karl Behrens, lea 20 juillet et 0 aout 1835 (avant ce dernier, mais A une cpoque in' certaine, un M. PonlilulT avail fait une tentative, dont les details no sont pas connus); dix ans plus tard , le 29 juillet 18/j5, M. Ahich , apres trois cssais restes in- fructucux en 184A, reussi.ssail enfin a renouveler et A completer, sur la cimc orienlalc, les observations de son savant predecesseur Parrot. Enfin, en 18/|8, un Anglais, M. Seymour, accomplit, en escaladanlle mont sacie, une fantaisie de touristc. Jusqu'ici c'etaient de simples particuliers qui avaient tente , avec leurs seules ressources , l'ascension de 1'Ararat, soit en vue dc faire faire quelques progres aux sciences physiques, soit uniquement pour leur satisfaction. On conlesta longtemps la verile des r^cils de M. Parrot, bien qu'altestee par de nombreux t£- moins, ses compagnons, gens d'bonneur et incapables d'un mensonge; bien que la croix plan tee par lui ait ete relrouvee par M. Behrens. Des denegations, fon- dees sur un prejuge, mais refutees par des faits, sem- blaient ne pouvoir persister ; cependanl M. Abich ne s'en garantit pas entierement, et, pour y repondre d'une maniere victorieuse, il dut se munir de deux certificate, cette fois signes par six personnes appar- tenant au synode arm£nien, sur la foi du serment de ses guides et de son interprele, tous enfants de l'Ar- menie. Aujourd'hui soixante. personnes ont concouru A l'expedition , concue sur un vasle plan, ayant pour but, ainsi que M. Abich en avail formellement exprime le desir, de s'ctablir pour un plus long temps a la cime ( 55 ) de l'Ararat, afin d'y executer Jes operations Jes plus delicates de la science moderne, au moyen d'instru- ments de precision. II s'agissait, avant tout, de com- pleter, aulant que possible, la triangulation de la Transcaucasie. Ce travail gigantesque, commence de- puis six ans par M. le colonel Kliodzko, vient done d'etre par lui conduit a bonne fin. Ceux qui connais- sent l'energie , la capacile, les sentiments d'honneur et de religion dont est anime le chef de cette belle entreprise, ne revoqueront en doute que celles de ses indications qui peuvent dissimuler son merile. Quant a ses compagnons, MM. N. Khan\koff, Alexandroff, Tokareff, et autres, leur zele et leu is talents sont Imp connus, trop bien apprecies, pour qu'on ne doive pas esperer de leur cooperation une riche moisson de pre- cieux resultats. En attendant les details , voici la rela- tion oflicielle et sommaire de cette savanle cam- pagne (1) : « Un projet special, approuve par le commandant en chef du corps du Caucase , avail arrete d'avance l'ensemble des travaux trigonomelriques qui devaient etre executes, dans le courant de l'annee 1850, sur le terriloire de la Transcaucasie. Conformement a ce projet, il fut decide d'effecluer 1'ascension du grand (i) Nou.i joigoons ici l'indication des sources imrnimees relative* aux diverges ascensions de 1 Ararat : Parrot, Reise zum Ararat, Berlin, l834,2Vol. in-8° ; et lancienne Gazette fusse de Tiflis, 1829, i83o. — M. Avtonomoff, Magazin fur die liltcratur des Auslands, 1 835, 11° 34- — M. Beh r ens, Gazette russc de i Academie , i838, nos 21, 23. — M. Abich, journal le Caucase, 1 ti -+*->, a" 1, 5, 7. On trouvera dans le dernier numeio une feuille de certificate en armenien et en russe. — L expedition de M. Khodzko, journal le Caucase, i85o, n" 80. C'est |p morceaU dont nou? donnuns ici la traduction. ( 66) Ararat, aim de determiner de la, a L'aide d'inslru- ments de geodesie, les angles verticaux des points les plus essentiels du reseau trigonoraetrique. En conse- quence, le conseiller d'Etat KhanikoiT, designe, avec l'approbalion du prince WoronlzolT, pour faire paiiie de l'expedition, se rendit, le 9 juillet, a Aralikb, quar- ter de l'etat- major d'un regiment de Cosaques du Don , oil il comptait se reunir au colonel Khodzko, dirigeant la Iriangulation des provinces transcauca- siennes, et se porter avec lui au lieu de leur commune destination. » M. Khodzko se trouva, le l/i, au rendez-vous; mais 1'urgenle necessite de faire quelques observations a a Kbor-Virab, localite ou Ton avail eleve des signaux, empecha l'expedition d'alleindre, avant le 19 juillet, l'endroit clioisi pour sa premiere balte : c'elait la source de Sardar-Boulak) situee entre le grand et le petit Ararat. Le detachemenl y sejourna jusqu'au 29. De la fut entreprise, le 25, l'asccnsion du petit Ararat. Celle balte permit aussi do recueillir une serie d'ob- servations meteorologiques et geodesiques, lesquelles, sans mil doute, conlribueront puissamment a com- pleter et a rectifier les notions que Ton possede actuel- lement sur le col entre les deux colosses de la Trans- caucasie. Enfin, a l'epoque de la nouvelle lunc, qui donnait l'expectative d'un temps serein, ['expedition se mil en devoir de poursuivre le but principal de son entreprise. Les instruments supplementaires indispen- sables lui fuient founds par M. Morilz , directeur de l'obsi'i \atoiii' magnetique et meteorologique de Tiflis, qui arriva sur ces entrefaites, suivi de M. Alexandroff, capitaine en second au corps des topographes. f 57 ) » Le 29 du mois, on alia camper sur le grand Ararat, a 7 verstes (1) de distance du Sardar-Boulak, et a proximite de la region des neiges, dont les limites s'elaient singulierement abaissees celte annee. Apres avoir recu un dernier transport de cbarbon ei de vi- vres, le colonel Kbodzko se decida a commencer sa marcbe le ler aout. » La journee, s'elant annoncee par un temps inagni- fique, on proceda sans retard a remballage des instru- ments. Les bagages des pcrsonnes qui devaienl prendre part a 1'ascension lurent cbarges a dos de cbeval, et le camp leve a six beures du matin. Au debut, les betes de somme avancerenl sans peine sur la neige qui cou- vrait le sol; mais bienlot 1'escarpement extraordinaire des pentes les fit broncber et s'abaltrc sous leurs cbarges, de maniere que Ton se vit oblige de les aban- donner. Les effets lurent aussitot places sur qualre traineaux, prepares a l'avance dans la prevision de l'incident. Les soldats du detachement s'y attelerenl, et se mirent a les tirer a bras. lis conlinuerent ainsi leur route, en s'egayant muluellement et sexcilant a la besogne par de joyeux quolibels et des epigrammes lancees aux malencontreux camarades qui perdaient pied et se laissaient cboir. Le colonel Kbodzko, malgre les diflicultes de la situation, se ten ait constamment aupres des traineaux, tandis que les membres inoc- cupes de l'expedition cotoyaient les rocbers qui bor- dent la gauche du ravin, dont on suivait la direction. En lete de la colonne marcbait un nomine Simon , Armenien, qui, en 1845, avail servi de guide aM. Abicb. (i) La verste =c ik'luo,-,o668. ( 58) II portait line croix, peinte en noir, et longue d'en- viron une sagene (1), qu'on se proposait d'arborer au sommet de l'Ararat. Souvent contraint a des retards forces, par la lenteur avec Jaquelle s'operait le trans- port des bagages, le detachement parvint cependant, vers les deux heures dc l'apres-midi , a la premiere breche qu'offre de ee cole la crele rocailleuse dr la rnontagne. A trois heures, il franchit le ravin, en se porlant sur sa droite, on il Put rejoint par M. Kliodzko. II atteicnit encore au dela, a ime hauteur de qualte cents sagenes, et fit halte sous I'enorme rochcr de Tastt- Kelessi, qui constitue, en quelque sorto, le gradin inferieur de la cinie. Ici la duclivite prononcee du sol, et le peu do place qui s'y trouvait a l'abri des neiges, rendirent l'elablissement d'uu camp fort malaise. Neanmoins, grace au zele des soldats, le terrain Fat deblaye, et la petite troupe put disposer sa couchee. Elle attendit le lever du soleil avec d'autant plus d'im- patience , que des nuages s'dtaient amonceles a I'en- tour du sommet et des aretes aigues du Tasct-Kelessi, et que le bruit du tonncrre, joint a la lueur des eclairs, troublait incessamment le repos de la nuit. » Le 2 aotit, a six heures du matin, le detachement se remit en mouvement; mais les obstacles se multi- pliaient sous ses pas. U gagna la crete rocbeuse qui longe la gauche du ravin, et s'eleva peu a peu aux re- gions superieures. Le ciel, assez pur au matin, se bdli' vrit de nuages; vers midi , il survint un vent d'ouest qui suscita des tourbillons de neige glacce et de gresil. Ce changement dc temps obligea le colonel kliodzko a I La sapene — l",l33 ( 59 ) faire debarrasser les traineaux de tout ce qu'ils conte- naient, a 1'exception seulement dcs instruments. Les Cosaques employes alors au service du transport, sti- mulus par l'exemple de leur chef, n'en reprirent pas moins gaiement leur penible tache, avec l'audace, l'in- souciance et 1'energie qui caracterisent le soldat russe. » Vers une heme, ils parvinrent a l'extreinite nord- est de la chaine de rocbers qui, plus au loin, se perd dans un terrain compose de menus debris pierreux , et traverse, de cote et d'autre , par des couches de neige et de glace. Cette localite s'etend jusqu'au pied du dernier escarpement de la cime , pres duquel Tut retrouvee, dehout et fortement attachee au sol, la croix qu'y avait plantee, en 18/15, l'un des serviteurs de M. Abich. Sur ce point, les voyageurs firent une courte halte, dans 1'esperance que la temperature se calme- rait. Leur attente fut vaine. Comme a deux heures et demie le vent augmenta de violence, et que, de plus, un gros brouillard enveloppa, en s'epaississant, le sommet de la monlagne, ils resolurent de pousser en avant, afin de se mettre , parmi les l'ocbers de l'es- carpement , a couvert de l'orage qui se preparait. Ils gravirent la pente jusqu'a moitie de sa hauteur; mais, Mrives la, ils se convainquirent de l'impossibilite de passer outre le meme jour. Les hommes de l'exp^di- tion etaienl harasses et transis; la neige leur fouettait le visage et les aveuglait ; enfin, des coups de vent con- tinued genaient le passage des traineaux, alourdis par les instruments, dont deux ne pesaienl pas moins de 7 et de 5 pouds (1). Trouver un refuge semblait toutetois li) Le pond = i6k,lt,»,3;2 ( 60 ) difficile. Les roches abruples s'entassaionl a des inter- valles si rapproch£s, que nolle part elles n'oITraient de recoil) assez spacieux pour s'y etablir. M. Kliodzko se decida, faute de mieux, a congedier, a cinq hcures, une par tie de ses gens, auxquels il enjoignit de re- tourner au camp de Taset-Kelessi, oil Ton avail, par precaution, laisse une tente. Puis, avcc tous les offi- ciers du detachemcnt et drux soldats, il occupa, lui sixieme, un petit plateau ouvert a tous les vents et qui n'avait que 3 pas de long sur 1 pas el deini de large. On lit ainsi quelques preparatifs pour la nuit. Le co- lonel et ses compagnons se pelotonncrent tant bien que mal les uns pres les autres, et se couvrirent d'un tapis et d'une peau qui servait a garantir les instru- ments de la pluie. lis se rcsignerent a garder celte singulicrc position jusqu'au lendemain. » Cependant la fureur du vent croissait toujours. Declarant parfois l'epais mantcau de nuages qui cei- gnail de toules parts la montagne, il decouvrait subi- tement, a la pale clarte de la lune, tan lot un coin de la vallee de l'Araxe , ou les contours du petit Ararat, don I la cime s'abaissait deja sous les pieds des spec- latcurs; tantol les sombres precipices qui environ- naienl leur asile inhospitalier, situe a une hauteur de heaucoup plus considerable que celle du Mont-Blanc. Pour comble de contre- temps , sur les dix heures du soir eclata un violent orage : par la vivacite des eclairs et la force du tonnerre, les \oyap;eurs acquirent bien lot la certitude qu'ils se trouveraient pris au sein meme des nuees eleclriques. A cbaque explosion, l'electricile ne brillait point dans les airs en zigzag , comme a l'or- dinaire, maisemplissait instanlanement l'espace d'uDC ( til ) lueur eblouissante, nuancee de reflels verts, rouges el blancs. Les coups de tonnerre suivaient presque imme- diatemenl le passage des eclairs; ses puissants roule- menls elaient longtemps et distinctement repeles par les echos des innombrables gorges de la monlagne. Vers minuit, l'orage s'apaisa, mais la neige continua de tomber par flocons; ceux d'entre les voyageurs qui n'avaient pas change de place en furent recouverts a une 6paisseur de 8 et h ponces. Eufin, le jour vint a poindre; il ne repondit pas au gre de leurs desirs. Les cimes s'elaienl l)ien de'gagees de leur enveloppe nebu- leuse, mais, en revanche, les flancs du petit Ararat et toute la region basse accessible a l'ceil disparaissaient sous un rideau impenetrable de nuages, qui, vus d'en haul, ressemblaient a une mer ondoyante et glacee. A mesure que le soleil montait a 1 'horizon, il se d£ga- geait de c: milieu des vapeurs, legeres au commence- ment, et qui avaient l'apparerice de la fumee, mais qui plus tard se condenserenl en brouillards epais et nei- geux. Vers trois heures, le ciel s'eclaircit un peu, mais le vent ne perdit rien de son impetuosity. La situation de la compagnie devint tellement insupportable, qu'on resolut de conlinuer ['ascension, dans l'espoir de d£- couvrir, au dela des rochers, un terrain uni, une sorle de plaleau qu'on savait etre conligu au sommet. » A quatre heures , les voyageurs quilterent leur halte; mais ce ne hit qu'apres avoir depasse une Iroi- sieme chaine de rochers qu'ils deboucherent sur le plaleau. II presents une penle inclinee de 50 degres au moius, el il est jonche de pj riles peu volumineuses, qui exhalent une odeur de soufre insoutenable. A droite, s'etend le ravin qui louche au Taset-Kelessi et ( M about! t a la cimej sur la gauche, il en apparait un autre, attenanl au glacier de Makinsk, et tout aussi rude et aussi cscarpe que le premier. Parvenuc an centre du plateau, la compagnie ful forcee de s'arreter a deux cents pas sculement du sommet : la fatigue et le vent lui inlerdirent tout mouveinent ulterieur. Apres des efforts incroyables, on pnrvint a fixer deux lentes sur un terrain moins incline qu'ailleurs; il offrait, cepen- dant, une penle de 30 degres, et raeme de liQ a l'en- droit oil campaienl les gens. Le detachement conserva ce posle pendant trois nuits et deux jours, du 3 au 5 aout, pendant lesquels le vent, accompagne de neige, de gresil et de grele , se soutint presque sans inter- mission. » Le coucher du soleil , au 5 aout, fit presager de Forage. En effet, le 6, des le matin, le vent s'affaissa completement; toutes les gorges du grand et du petit Ararat s'eclaircirent; il ne resta plus a l'liorizon qu'une mince rangee de nuages, qui couronnerent les cimes lointaines du Rarabagh et les gigantesques terrasses du Savalan, dont la silhouette se dessinail disiincte- ment a l'est. » M. Rhodzko resolut d'employer la matinee a l'ex- ploration des sommets, ainsi qu'a la recherche d'un emplacement avantageux pour 1'elablissement de sos instruments et de son camp. A huit heures trois quarts, il se mit en marche avec les Cosaques, et un quart d'hcure plus tard, il alteignit la plate-forme superieure de la montagne. A neuf heures trois quarts, M.M. Rha- n\koff, Tokareff et le capitaine d'etat-major Ouslar y arriverent : MM. Moritz et Alexandroff etaient restes au camp, ou ils s'oceupaient d'observations baro- ttt) metriquos. Le plaieau , mogure le jour suivani pas M. Rhanykoff, pr£sente uno longueur de H32 pas (1). Trois hauteurs le dominent. Sur deux d'entre elles, on apercut des eminences pvramidalcs, formees de debris pierreux et surmonlees de pieux indicateurs : elles avaient ete erigees par quelques soldats, qui, un niois auparavant, avaient entrepris volontairement I'ascen- sion de 1 'Ararat sous la conduite d'un nomme Tchou- gounkoff, et qui avaient penetre, le 12 juillet, dans ces solitudes. Les voyageurs gravirent rapidement le sovnmct le plus rapproche, et franchirent ensuile le second, qu'avait visile Abich en 18Z|5. Mais grande fut leur surprise lorsque, parvenus a la cime du rocher, ils virent se dresser devant eux un troisieme sommet, incomparablement plus eleve que les deux autres, et separe de ceux-ci par une large excavation. Les de- bords escarpes de cet enfoncement , qui descend a pic a une prol'ondeur d'environ une sagene et demie, ren- dirent le passage difficile. Neanmoins cet obstacle fut vaincu avec le secours des soldals, et, a dix heures du matin ( c'etait le jour de la Transfiguration), MM. Khodzko, Rhanjkoff et leurs compagnons s'in- stallerent sur le point culminant du grand Ararat. Jusque-la, Parrot et Spasski avaient seuls reussi a l'at- teindre : ils avaient suivi le versant oppose de la mon- tagne. » On proceda tout d'abord a l'erection de la croix. En l'absence du guide Simon, et notamment aux endroils les plus rudes de la montee , elle avait ele confiee au Cosaque Dokhnoff. Arrive au lieu iudique, (l) On peut evaluer ce pas en moyenne k i p. 4 fran9ai», ouom,8i. 84 cet homme tomba a genoux, se proslerna par trois fois devant le signe de la redemption, el se mit aussitot a l'ceiivre pour le fixer dans le sol. Cola fait, les assistants se groupcrent aulour du symbole chretien, qu'ils ve- naient d'arborer sur le faile du moot biblique, et ter- rninerent par une fervcnte priere la ceremonie, a la- quelle ful present un musulman , Noourouz-Ali , sujet persan , venu le jour meme do camp inferieur. Le co- lonel Kliod/.ko disposa ensuile le depart, dans rap- prehension que le vent, qui surgissait derechef avcc violence, ne rendit trop perilleux le sejour de la mon- tagne. La descentc des hauteurs de 1' Ararat cxposa les hardis explorateurs a de graves dangers, surlout a cause de la pente rapidc et glissanle qui avoisine le sommet de la monlagnc : au moindre faux pas, ils ris- quaient d'etre abimes dans les neiges du ravin de Taset -helessi. Toutefois, a l'aide du baton ferre des ^Ipes, ils surent eviler los accidents, et regagnerent Jeur gite vers inidi. Ici MM. Ouslar et Tokareff les quilterent. M\\. Kbanjkoff, Moritz et Alexandroff, au con tr aire, demeurerent aupres du colonel Khodzko, dans linlenlion dc; visiter de nouveau la cime de la rnontagne, d'y passer la nuit, et d'y rccueillir, au moyen du thermometre , du barometre et de l'liygro- melre, une serie d'observa lions boraires et diurnes. L'etal favorable de L'atmosphere leur permit de nioii- ler, le 7 aout, au sommet ; ils y retrouverenl leur lente, dressee a 10 sagenes de distance de la croix , a demi enfouie dans la neige. Apres avoir accompli les Iravaux indiques, MM. Rhanykoffet Moritz effecluerent, le 8, leur descente. Une marc he de cinq beures et demie les ramena au camp inferieur; de la ils se rendirent, le 9, (65) a Sardar-Boulak, ou ils etabbrenl de nouvelies obser* vations correspondantes a celles que faisait simultan^- mentM. Kbodzko sue le sommet de l'Ararat, et, Je 11, ils arriverent enfin a Aralikli. Un accueil cordial les altendait dans la maison du colonel Khrestcbatitsky, qui avait seconde l'expedition de lout son pouvoir. Peu de lemps apres, le capitaine Alexandroff tomba malade; M. Kbodzko tut oblige de faire partir cet oQi- cier distingue, et ronvoya en meme temps une partie des instruments. II sejouina encore sur la cime jus- qu'au 12 aout, et ne l'abandonna que lorsqu'd eut enlierement acbeve les operations de mesurage proje- tees. A trois beures de l'apres-inidi, il descendit a son lour, avec le detacbement et linterprete Scbaroyan, qui l'avait assisle avec zele dans les observations me- teorologiqu<.js. Le 111, il entrait a Aralikb. » Avant de quiller la cime de la montague, M. Kbodzko fit elever, sur l'emplacement ineme des travaux, une pyramidc de neige baute d'une sagene, et sur Jaquelle i'ut planlee la croix avec une plancbe de cuivre poi'tant l'inscriplion suivante : l'aNNEE 1851), LE 6 = 18 AOUT, SOUSLE REGNE FORTUNE DE l'eMPEREUK NICOLAS l", LE PlUNCE WOIIOM'SOFF liTANT LIEUTENANT DU CAUCASE, A EU LIEU l/ ASCENSION DU Gil AND ARARAT PAR LE COLONEL KHODZKO, DIR1GEANT LA TR1ANGULATION, N. KHA- NYKOFF, J. ALEXANDROFF, A. MO- RITZ , J. SCHAROYAN , ET SOIXANTE SOLDATS. » I. JANVIKR. 5. (66 j HAUTEUHS ABSOUi - Dl SYSTEME DE L'ARARAT ET DBS PATS ENVIBON WANTS (I). tettre de At. .-jbich a M. de la Roquette, secretaire yhilral de la Commission centrale. Monsieur, Conformement a votre desir d'avoir de moi quel- ques renseignements sur les hauteurs absolues du groupe de montagnes du systeme de l'Ararat et de celui des pays cmironnants , cnpables de (aire ressorlir les trails principaux du relief, je m'empresse de mettre a votre disposition une se>ie de mesures hypsomelriques faites par moi pendant mes voyages en Armenie en 4844 et 4845. Les observations barometriques corres- pondantes, necessaires pour ces determinations, ont £le faites a Erivan par le maitre de l'ecole du district, M. Ivanof, qui fit des observations meleorologiques regulieres cinq a six fois par jour, de juin 1844 a oc- tobre 4S45. [/expedition de M. le colonel Kbodzko ayant suivi la metne route, pratiquee par moi cinq annecs auparavant, la sevde qui pent conduire a la cime de l'Ararat sans difliculles extraordinaires , les stations sur la pente de la montagnc, dont ina liste (i) Une Vue &i Qfitad Ararat et .')i pieds, et au petit, ijjji, 'luuies res mesures partem d'une hauteur moyeane de la plaine de I'Araxe de • 7^9 pieds : mes mesures out trouve la deroiere de a4'i2- ''•"' '•' triaugulation execatee an Caucase en 1848 et 1849, la hauteur absolve de l'Ararat a ete trouvee 15912. La difference de kauteur enlre le grand et le pelit Aiarat est, d'apres M. Feilorov, 3 838; d'apres moi, 3 8.'«8. ( 69 ) Pie.l« de Fr.mce. Saint-Jacques, ou fin inferioure du glacier qui descend ici sur des gradins tres-escar- pes de la cime de l'Ararat 8 620 13. Entree d'une gorge sur le versant meri- dional du grand Ararat, opposee a la vallee de Saint-Jacques. Cettefente, dans le massif du grand cone de l'Ararat, parait corres- pondre a la depression entre les deux cimes de la montagne. Cette hauteur (2 juillet 1844) correspondait a pen pres a la limite des neiges sur le versant meridional de l'Ararat, vers Bajazed 11200 14. Le village armenien d'Argouri, le seul en- droit habile" qui existat jadis sur le versant de l'Ararat, Florissant de temps immemo- rial a l'entree de la haute \allee de Saint- Jacques , fut completement aneanli le 19 juin 1S40, vers le coucher du soleil, par des eboulements qui eurent lieu dans l'interieur de ladite vallee, par suite de l'un des plus forts tr emblements de terre qui aient visile l'Armenie depuis les temps his- toriques. Plus tie onze cents habitants d'Ar- gouri pe'rirent en quelques secondes dans cette catastrophe terrible. (Voyez, pour les details de cet evenement, ma lettre a M. de Humboldt, inseree clans les Fphemerides de la Societe gcographique de Berlin, t. II, p. 28.) La hauteur absolue de 1'emplace- ment de cet endroit est dc 5 146 15. L'elevation absolue des celebres vignobles ( 70) Piriil •J* Franca. d'Argouri, dont la tradition armenienne at- tribue la plantation a iNoe, est de /] 013 Les torrents boucux, les transports de de- bris de rocbes ct de glaces (masses de gla- ciers), pbenomenes qui s'unirent, au bout de trois i'ois vingt-quatre beures, dans une succes- sion necessaire aux elTets produits par l'ebou- lement cite plus haut, attcignirent la majeure ])artie de ces vignobles, en delruisant les ca- naux qui servaient a l'irrigation. b. Hauteurs qui se rapportent aux alentours des deux Ararat. Pied! da France. 10. Aralikb, cantonnement de Kosakes et vil- lage talare au milieu de la plainede l'Araxe, au pied septentrional de l'Ararat, cxpri- mant la bauteur nioyenne de la plaine. . . 2 4/V2 17. Le pont de Bourdacbir, au milieu d'une plaine, an pied meridional de l'Ararat, entre Bajazed et Makou. Cette localite exprime la bauteur moyenne de cette plaine, dans le meridien de l'Ararat 4 553 18. La ville de Bajazed; bauteur prise immc- diatemenl au-dessous du cbateau 5 738 19. La ville de Makou, au sud-est du petit Ararat 3 014 20. Col entre Bajazed et Dyadin , formant la division des eaux du Rlouradtcbai et de l'Araxe 0 392 21. Les eaux chatides sullureuses de Al" Reau- ( n ) Pieda :;ra|>hiqiic«. M. Bonpland. — Lnvoyageur americain, qui a visile il y a quelques mois le Bresil et les provinces de Buenos- Ayres, nous communique los nouvelles suivantes : « Jo viens d'avoir le bonheur de rencontrer a San- Borja (1) M. Bonpland, l'ami, le compagnon et le col- laborator de l'illustre Humboldt : il se rendait par l'Uruguav a Montevideo, pour y toucher la pension qui lui a ete allouee par le gouvernement franoais; nous nvons fait route ensemble. M. Bonpland, quoique ayant atteint sa soixante-dix-hnilieme annee, est toujours plein de vigueur et conserve toutes ses facultes. Sa con- versation est auimee et on ne pent plus interessante. On croirait, a l'cntendre parler de ses projels pour l'avenir, qu'il est encore a la fleur de son age. II entre- lient une correspondance suivie avec M. de Humboldt, et manifesto 1'intention de passer le roste de ses jours dans l'obscurite. Bonpland occupe une maisonnette pros du ullage retire de San-Borja, el il cultive lui-ineme les terres qui en dependent. Marie a une Indienne, dont il a plusieurs cnfants auxquels il est extrememenl attache; il continue ses recherches bo- taniqucs, et , pendant notre excursion de San-Borja a Montevideo, il a recueilli et decrit plus do deux cents (i) Quoique bade entre l'Uruguay et d'iramenses marais, le climat de cede petite ville, situee au 28" 4''de latitude, dans IT' tat de I'fiqua- teur, departemenl d'Assuay, est delicieux, suivant M. Bonpland; elle c-i tres-saine et exempte d'affections morbides, contafjieuses et epi- demiques. ( 87 ) pi antes nouvelles. Ses collections sont iminenses, ct sans tloule d'une grande valeur ; mais, selon toute ap- parenee, il est a craindre qu'elles soient perdues pour la science, car il parait fermement resolu a ne plus revenir en France (1) . Sa longue residence dans l'Ame- rique meridionale (il y demeure depuis 1817), en y comprenant une detention de neuf ans dans le Para- guay, Font lelleraent habitue a la vie rude et simple des naturels, que rien ne pourrait le decider a changer sa maniere actuelle de vivre. » — M. Jules Coutin, attache au ministere des travaux publics, est envoye par le gouvernement aux litats- Unis pour y etudier l'exploitation des chemins de fer. Charge de missions semblables en Angleterre pendant ces dernieres annees, M. Jules Coutin s'en est acquitte avec un plein succes. Nous ne doutons pas qu'il ne trouve aux Elats-Unis un accueil bienveillant et que son voyage n'ait les resultats les plus avantageux. Une serie de questions qui interessent a un Ires-haut degre la science geographique a ete remise a M. Jules Coutin par la Societe. (i) Voici ce que M. Bunpland ecrlVait a M. Arngo, de Montevideo, le 2 icnso dans le prochain numero » ) 01 VRAGES OFFERTS 1M>S LKS STANCES DKS 3 LT 17 JANVIER 1851 TITOKS. DONATEUR3. EUROPE. OCVIUGKS. Topograpkie iler VII and XIII Comuni, etc., etc. ( Topographie des sept et treize Communes dans les Aljies Veniticnnrs. Piocb. de ^1 pag , par Joseph Bergmann ). Geographische Skizze, etc. C Esqnisse geogra- phinne du Voralberg. Broch. de i 5 pages, par le lueinc. Viennc, i85o. in-8). CAR IKS. Karte dei Schweiz, etc. (Carle de la Suisse, des- sinee et m-ave'e par J. H. Bachofen. Zurich, l84S. 1 I. 'mlli. AFRIQUE. CARTES. Carte des routes comraerciales de l'Algerie au pays des Nous, dressee par M. Prax, ancien officier de la marine de I'Etal. Paris, i8:>o. 1 feuule. AMERIQUE. OTJVRVOES. Documents >m la question des deu% huts, p.\r M G. Lafond. Paris, i85r>. MELANGE*. Journal des missions evangeliques De"cemhre i85o. Paris, 1 85 1. Vnnuaire de la propagation de la foi. Janvier i85i Paris, i85i. Revue dc l'Orient. Decembre i85o Paris, i85 MM. Jose|ib Bergmann. P.arbofen <;. 1. .it. .11. I ..... cditeui - Idem I • I • in. ( 5)9 ) T1TRES. DONATEURS. MELANGES. Bulletin de la Societe geologique de France, avec une carte. De'cembre i85o. Paris, i85i. Elements de cosmographie; texte par M. Cortam- bert. Paris, I 85 1 . l vol. in- 12. Tableaux de population, de culture, de com- merce et de navigation, fonnanl, pour I'annee 1846, la suite des tableaux inseres dans les notices statistiques sur les colonies franchises. Paiis, 1 8 jo. 1 vol. in-8° de 194 pages. Manuel de chronologic universelle, etc. 2e part., par M. Sedillot. Paris, i85o. 1 vol. in-18. Annuaire des cinq departements de l'ancienne Normandie, publie par l'Associalion not- mande. C.ien, 1 85 1 . I vol. in-8". Annuaire de llnstitut des provinces et des Con- gres scientiKques. Caen, 1 85 1 . 1 vol. in-12. Bulletin bibliographique des Societes savantes des departements. Paris, i85o. 1" numero. in-8°. Seances et travaux de l'Academie de Beims. Jan- vier, fevrier el mars l85o. Reims, l85o. Extrait des travaux de la Societe centrale d'agri- culture ilu departement de la Seine-lnt'erieure. Rouen, i85o. L' Investigates, journal de l'Institut historique. Novembre et decembre i85o. Paris, t85o. Itulli'iin special de I'institulrice. Janvier i85i. Paris, 1 85 1 . MM. Les editeurs. Cortambert. Le ministre de la mai ine. Sedillot. De Caumont. Le meme. Le meme. Les editeurs. Idem. Idem. Idem. PI. AN CUE Vue du mont Ararat (Armeiiie) BULLETIN DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE. FEVIUER 1851. Memoires, Notices, Documents <»ri£;iiiaiix. etc. EXPLORATION DU RIO GRANDE ou RIO GRANDE DEL NORTE, Par M. LOVE, Capitaine dans I'orme'e Jes Elats-Unis d'Anie'ri<|ue. II existe en Amerique un assez grand nomine de fleuves porlant le nora de Rio Grande (1), ou grande riviere. Celui dont nous nous occupons ici, et qui vient d'etre explore par les officiers de 1'armee des tlats- Unis, appcle autrefois Rio Bravo ou Rio Bravo del Norte, (i) Ce sont, outre celui qui fait le sujet de cet article, savoir : au Mexique, le Rio Grande, Tololotlan ou San-Yago; au Bresil, le Rio Grande do Norte, autrefois Potenyi, le Rio Grande de Belinonte et le Rio Grande de San-Pedro ou do Sul; dans 1'Amerique centrale, le Rio Grande; dans la l.olivie, le Rio Grande; et entin, dans la confede- ration du Rio de la Plata, le Rio Grande ou Vermejo, el IcRio Grande de Jujuy ou San-Salvador. I). L. R. I. FEVRIER. 1. 8 Lp2 porte aujourd'hui le nom tantot tic Rio del Norte. ! , tantot dc Rio Grande del NortB} ou do Rio Grande (2). II prend sa source dans les mqnlagnes Rocbeoses par environ Zll° dc latitude ribfrd , .so dirige du nord-ouest au sud-est, et forme la limile entre lc Mexique et le nouvel Etat du Texas , detache reccmment de la confederation mexicaine, et reuni aux Elats-Lnis. Apros avoir recu a sa droite le Conchas, la Sabina, le San- Juan, etc.; a sa gauche, le Puerco, et traverse une contree habilee par plusieurs tribus d'Apaches et de Coinanches, il se jette dans le golfe du Mexique vers le 26* dc latitude nord. La longueur entiere de son cours est evaluee de 2 200 a 2 500 kilometres. Le 11 mars 1850, le capilaine H. Love, d'apres les ordres qu'il avait recus du major W. W. Chapman, residant alors a Brasos Santiago, dans le Texas, de remonter aussi loin que possible le Rio Grande, partit de Ringgold-Barracks, situe dans cet Etat par 2(5° 15' de latitude, presque en face du fort mexicain Camargo, avec le petit navire [keel-boat) le Major- Babbit, monte de douze hommes, et bicn pourvu de provisions de toute espece, d'armes et de munitions. A l'epoque ou commenca cette exploration, les eaux du Rio Grande etant plus basses qu'elles no l'avaient ete depuis plusieurs annees, l'occasion no pouvait elre plus favdrable pour s'assurer de !a navigabilite de cette riviere en quelquc saison que ce fut. (i) Dans la carte du major Emory. (3; Dans le rapport dont je doniie i contient les cotes de la Louisiane et du Texas. Enfin, la dixieme contient les cotes des Etats-Lnis sur l'ocean Pacilique. Les operations dans chacune de ces sections sont ainsi divisees : ( 1« ) 1° Reconnaissance generale, d'apres laquelle le plan du travail est deliniiivemenl arrets et les points ou Ton doiL t'aire les stations choisis. 2° Triangulalions de differenls ordres , afin de de- terminer les positions relatives des stations secon- dares. Par la Iriangulation du premier ordre, les po- sitions prineipales sont determinees avec une grande precision ; par les triangulalions du ileuxiemo et du troisieme ordre, us grand nombre de points sont fixes par des methodes un peu rnoins precises, niais cepen- dant suflisammenl exactes. 3° Observations astronoiniques , par le moyen dcs- quelles on obtient les coordonnees gcograpbiques des points les plus iinportants. h° Travaux topograpbiques, par lesquels le trace de la cole, la position des points remarquables, la nature du sol et les voies de communication, sont determines, afin de pouvoir les indiquer sur les cartes. 5° Travaux bydrograpbiques, consistant dans la de- termination des sondes et des qualites du fond, et dans les observations de la maree et des courants. 6° Observations magnetiques, pour determiner la variation du compas. Lorsque les travaux sont termines sur les lieux, ils sont transmis au bureau, ou les calculs sont verifies, et d'autres indepcndunls des premiers sont executes, pour obtenir une verilieation; eniin, les levees sont reunies, reduites a 1'ecbelle de la publication, les cartes dessinees, gravees, imprimees el publiees. A mesure que le travail avancc dans cbacune des sections, les resuitats en sonl reunis et publies, cbaque centre d'operations se trouvant egalement pourvu de ( 149 ) tons les moyens de preparer les cartes, et les leves s'executant d'apres tin plan uniforme et des uiethodes semblables dans toutes les sections; en sorte que la reunion de toutes les publications donnera le leve de toutes les cotes des Etats-Unis, et qu'avant cela cbaque centre peut fournir en son temps les donnees scienti- fiques necessaires pour la construction des cartes. En outre, des travaux pour le leve et la triangulation, les calculs necessaires pour etablir la difference de longitudes des points oil Ton a fait des observations, avec les divers observatoires de l'Europc, ont ete en- trepris. Le but principal que l'oh se proposait etait : 1° de faire pour le leve des cotes une collection aussi etendue que possible de toutes les observations astro- noiniques desquelles on peut deduire la longitude; 2° d'elablir dans tons les calculs de reductions une metbode parfailement uniforme; 3° de donner, dans des raj)ports annuels, les donnees les plus exactes pour les longitudes des points principaux; h" de conserver tous les calculs et d'etablir des equations de conditions au moyen desquelles on puisse facilement faire toutes les modifications necessaires d'apres les nouvelles ob- servations que Ton pourrait avoir. La determination de la longitude d'un point central pour le leve des cotes au moyen de la comparaison des observations faites aux Etals Unis avec les observations corrcspondantes en Europe, et dans la limite de la precision exigee pour les travaux geodesiques, est un travail d'une grande dilficulte : on a cberche ;'i reunir un asscz grand nombre de donnees pour que loute nouvelle observation ne puisse apportcr dans la moyenne oblenue aucun cnangemenl sensible. L'im- i. fAvuier, /i. 11 150 portance de ce resultat sera Lien comprise par tous ceux qui savent quelles difficulty on a toujours eprou- vees lorsqu'on a voulu determiner, dans les autres operations de ce genre, la position gcograpbique du ineridien central. La melbode des culminations lunaires a etc employee avec beaucoup de succes pour obtenir la longitude; on trouve mem e dans le rapport sur les travaux tie 1849 que 393 observations des deux hords de la lune ont donne une correction de 4*,00 a faire a la longitude de Washington, deduite des occullations. Les resultats de ces calculs ont ete exposes dans un memoire presente par M. Gillis a la Societe pbilosopliique americaine, qui en a ordonne la publication dans ses Transactions. On peut done esperer que Ton aura ainsi une determi- nation precise de la longitude de ce point de depart de tous les travaux executes en Amerique, et par conse- quent celle de tous les autres points principaux dont la liaison entre eux ne presente plus guere d incertitude ; car on trouve dans le memo rapport de 1849 que les differences de longitudes entre Cambridge, New-York, Philadelphie , Washington el Hudson, deduiles des occultations el des culminations lunaires, s'accordent tres-bien avec les resultats qui ont ete oblenus an nioyen du telegraplie electrique. Le nombre de personnes employees a cette grande operation etait, en 18A9, de Zi5, savoir : 1 Surintendant. 26 Assistants. 3 Capilaines du corps des ingenieurs topographes. 10 Lieutenants commandants de la marine nalio- nale. 151 ) 2 Lieutenants de la marine nationals. 1 Major de l'armee de terre. 2 Professeurs. La defense a successivement augmente depuis 1 844, a mesure qu'on a etendu le travail sur un plus grand nombre d'Etats; elle avait ele estimee devoir etre, en 1850, de 216000 dollars (environ 1150000 francs), sans y comprendre la solde des officiers de l'armee et de la marine, ainsi que celle des matelols employes aux travaux hydrographiques. Pour donner une idee de l'etat ou se trouvait cette grande entreprise, nous allons exlraire du rapport fait parM. Bache.surinlendant, aumoisde novembrel8A9, le resume suivant : « Dans la premiere section (Maine, New-Hampshire, Massachusetts et Rhode-Island), la triangulation du premier ordre , ainsi que les observations aslronomi- ques et autres qui s'y raltachent, ont ele faites jusqu'a Portland (Maine); la reconnaissance de details s'etend jusqu'a Kennebeck, et la reconnaissance generale jus- qu'a Penboscot. Le detacb.em.ent qui s'occupe sans interruption de ce travail l'aura acheve dans deux sai- sons ou deuxsaisonsetdemie. Une base de verification a ete mesuree sur le chemin de fer de Boston a Provi- dence. La triangulation secondaire a atteint le New- Hampshire , et la disposition des signaux s'etend jus- qu'au Rennebunk, dans le Maine. La topographic est i'aile jusqu'au cap Sainte-Anne, a l'exceplion d'un in- tervalle sur la cole Est du Massachusetts, en Ire Harwich et Sciluate. Lhydrographie de la cote sud du Massa- chusetts est complete jusqu'au sund de Nantucket; elle embrasse presque tous los bancs tie Nantucket, et ( 152 ) a ete compile par la reconnaissance des rivieres Hyannis et Bass, du porl de refuge de Wellflect et du port et des alterrages de Boston. Le resle du travail de cette section est complet, a 1' exception de la topogra- phie et de l'hydrographie d'une parlie de la baie de Narragansett. Les observations pour obtenir, par le moyen de cbronomelres , la difference de longitude entre les observatoires d'Europe et celui de Cambridge sont en cours d'execulion. Les carles de New-Bed fort, de Holmc's-Hole, de l'anse de Tarpaulin et des ports d'Edgartovvn et de Nantucket sont publiecs ; celle de Hyannis est gravee. La carte generale de la cote com- prise entre la baie de Narragansett et Cutty hunk est a. la gravure ; celles du port de Boston, du canal iMus- keget, et la seconde feuiile de la carte des cotes, sont enlre les mains des dessinateurs. Deux carles manu- scrites a une grande ecbelle, du port de Boston et de ses abords, ont ete dressces pour l'Etat de Massachu- setts et la ville de Boston. Enfin, il a ete publie des notices sur les dangers reconnus par le Coast Survey et sur tout ce qui peut faciliter la navigalion. » La totalite du travail de leve est en general fait dans la seconde section (Connecticut, New-^oik, New- Jersey, Pensylvanie et Delaware). Quelques parties seulement exigent des travaux addilionnels , el quel- ques autresdes verifications, ce qui se fait aussitot qu'il y a des detachements disponibles. Le principal deve- loppement de cetle section consiste dans les travaux de dessin et de gravure. Deux cartes de la baie de New- York et de son port, en six feuilles, et une en une seulc feuiile, ont ete publiecs. In atlas des polls du golfe de Long Island, est presquo acheve ; les carles des ( m ) ports de New-London, New-Haven, Black-Rock el Bridge-Port, des baies Oyster et Huntington, des lies de Cawkin et Sheffield, des lies Captain's de Test et de l'ouesl, el du passage des iles Fisher, ont aussi ete pu- bliees. La carte de Sachem's-Head est gravee; il reste seulement a graver l'embouchure du Connecticut, les mouillages des iles Hart et Lety et peut-etre une carte supplemental. La feuille de Test de la carte generale du golfe de Long-Island a ete publiee, celle du milieu est gravee, et celle de l'ouest est a la gravure. La feuille de l'ouest de la carte de la cote meridionale de Long- Island est gravee; les deux autres qui doivent la com- pleter sont dessinees. La carte d'atlerrages, qui com- prend les cotes du Connecticut, de New -York et de New- Jersey, depuis Block -Island jusqu'aux caps de l'entree de la Delaware, est dessinee et presque en- tierement gravee. On a dresse une carle du passage silu6 entre East-River et le golfe de Long-Island, connu sous le nom de Hell -Gate. Le canal de Butter-Milk, dans le port de New -York, a de nouveau ete leve, et une carle en a ete publiee; la carte de Little -Egg, qui est un port de refuge, a aussi ete publiee. On a, au moyen de l'electrolypie, tire des copies de plusieurs de ces planches gravees; copies qui sont des facsimile de l'original. » Dans la troisieme section (Delaware, Maryland et Virginie) , la triangulation du premier ordre et la trian- gulation sccondaire qui y est jointe seront terminees avant trois ans; elles ont deja atteint le Rappahannock, en allant vers la Chesapeake. La triangulation sccon- daire executee le long de la cote est aussi tres-avancee. La triangulation qui doit joindre la chalne principale avec Washington n'a plus bcsoin que d'une settle sta- tion pour elre complete. I ne base de verification a ete mesuree sur l'ile Kent. De la station Beaton a Was- hington, M. Bachc espere joindre lous les prineipaux points de la cote on posse le telegraphc electrique, et determiner ainsi les differences de longitude avec une precision qui n'a pas encore ete atteinte jusqu'ici. Washington, Philadelphia, New -York , Cambridge et Cincinnati ont ete ainsi lies entre eux, et les observa- tions astronomiques du college Western -Reserve ont ete rendues immediatement applicables aux travaux du Const Survey par le moyen de la liaison de ce point a Philadelphie par le telegraphe. La topographie, sur les deux bords de la Chesapeake et sur les cotes de l'Ocean, a suivi, autant que possible, la triangulation. L'liydrographie de la Chesapeake a ete plus lentemenl que le travail a terre; celle de l'exterieur le suit dou- cement. L'cmploi d'un bailment a vapeur serait bien a desirer pour celte partie du travail; sans cela, la vaste etendue de la Chesapeake, la grande quantite de sondes a faire, tant a l'exterieur qu'a 1'interieur, feront que l'liydrographie ne pourra pas suivre le meme progres que le restc de l'ouvrage. Avec an vapeur qui pourrait, pendant la saison favorable, avoir cent jours de travail en mer, l'liydrographie de celle section pourrait etre terminee en cinq ans, et prohablement la depense ne serait pas beaucoup j)lus forte qu'elle ne l'esl maintenant. Une carte du port d'Annapolis et une autre de 1'embouchure de la riviere Chester ont ete publiees. Une carle de Palapsco et du port de Bal- timore, en deux feuilles, est presque enli6rement gratee. La feuille du fond de la baie de la Cliesapeake ( 155 ) a etc clessinee et est a la gravure; le dessin d'une se- conde feuille est en cours d'execulion; les materiaux pour une troisieme feuille ont du etre obtenus a la fin de l'annee 18A9. Dans la quatrieme section (Virginia et Caroline du Nord), la triangulation principale et la triangulation secondaire du sund d'Albermarle, ainsi que la trian- gulation tertiaire des rivieres qui s'y jettent, et la to- pograpbie de la cole, ont ete completees. La triangu- lation des sunds Croalan et Roanoke, ainsi que la topograpbie de leurs coles, est presque acbevee. Une base a ete mesuree sur Tile Bodie. La triangulation du sund de Currituck est en cours d'execution, et celle du sund tie Pamlico est commencee. On execute une pelite triangulation le long des cotes de l'Ocean jusqu'au cap Hatteras. L'bydrograpbie du sund d'Al- bermarle est faite aux deux tiers. On a reconnu les diverses entrees qui se trouvent enlre Nag's -Head et la passe Hatteras. On s'occupe de la redaction d'une carte du sund d'Albermarle. La carte de la riviere Pas- quotank a ete clessinee, et la gravure en sera bienlot acbevee. Cette section est celle des neuf sur l'Ocean et le golfe du Mexique qui a la moindre etendue de cotes : le travail de terre, pendant ces trois ou quatre dernieres annees, represente a peu pres le tiers de la tolalite. Si le vapeur Jefferson avait repondu a ce qu'on en attendait, on aurait probablement pu dire la meme cbose du travail bydrograpb'ujue. Dans la cinquieme section ( Caroline du Sud et Georgie ), la reconnaissance gen^rale de la cole a ete laile, alin de decider le plan du travail et de se former une idee des didicultes que pouvaient presenter les ( 1&6 ) differentcs localitos. Cetle section est une des plus re- cemmcnt entreprises : on n'a commence ;'i s'en occu- per que dans 1'hiver . Idem. — 5. 7. Idem. 6. Echelle. I 80000 30000 ( 160 ) F.ch.ll*. N° 8. Cole sud de Long-Island, feuille n° 1. . . ^^r^-r 0. Carle cle la baie el de la riviere de Dela- ware, feuille n° I 10t 2 I "kuo"0O 11. — 3 12. Port de New-Bedford i oooo 13. Port cle New-London ^i^ 14. Sund de l'ile Fisher TTSFoo 15. Port de Holme's - Hole et anse de Tar- Paulin Toko I 30000 17. Port de Little-Egg ^ i 1 60000 19. Port de New-Haven soToo i ■soooo 21. Ports de Black-Rock et de Bridge-Port, ^i^ 22. Baie Huntington ^^ 23. Port de Nantucket ^i^ Ik. Ports dc Sheffield et des lies Cawkin . . i0000 16. Baie Oyster ou Syosset. 18. Port d'Annapolis 20. Port d'Edgartown. 25. Embouchure de la riviere Chester. . . ~ 26. Ports oriental et occidental des lies du Capitaine 0000 _1 10000 27. Golfe de Long-Island, feuille n° 3. . . j 28. Idem. 2. . . J n^ 29. Esquisse des bancs de Nantucket. . . . J73-V0 30. Esquisse du cbenal Buttermilk (port de New -York) 31. Esquisse de I'anse du cap Hatteras. . 32. Esquisse de I'entree du cap Hatteras. 33. Esquisse du port de la baie de Bull . 3U0000 _1 40000 i 10000 1 4000* ( 161 ) Cartes a la grai'itre. Echelle. N° 1. Carte des cotes comprises entre la pointe Judith et le cap Henlopen jtoVoo 2. Carte de la baio et du port de Boston . . r^hrz 1 -1 u u u u 3. Cartes des cotes orientales de la pointe Judith au chenal de Nantucket, feuille n° 1 , — *— h. Carte du port Hyannis et de ses ahords. jofoo 5. Golfe de Long-Island, feuille n° 1 . . . . ^f^j 6. Portde Sachem's-Head el port de Hart, t-^thtk 7. Riviere Patapsco et ses environs .... 6Up00 8. Carte de la baie de Chesapeake FoToT 9. Carle de la riviere Pasquotank TooTo 10. Carte du port de Pile Cat et du port de l'«e Ship ^ 11. Nouvelle edition de la feuille du has de la carle de la baie et de la riviere de Delaware — - — La Societe" de geographie a recu en 1850 les cartes n" 2, 3, h, 5, 6, 7, 9, 10, 11, 15, J 6, 17, 20, 21, 22, 24, 25, 26, 29, 31, 32 et 9 des cartes a la gravure; elle espere bien obtenir celles qui lui manquenl en- core. L'inspection de celles qu'elle a reguessuflit pour faire voir tout le soin avec lequel ces travaux ont ete executes, et fait vivemenl desirer de voir publier promptement la suite de cetle belle operation, qui ne peul manquer de faire connailre avec une grande exactitude lout le littoral des Ktats-Lnis; mais on doit ( iot> desirer aussi que les resultats de la triangulation qui sert de base a ces cartes soient I'objct d'une publica- tion speciale, qui donnerait en outre toutes les obser- vations astronomiques et physiques qui ont ete faites dans le memo but. P. Daussy. ELEMENTS DE COSMOGRAPHIE, Par M. E. CORTAMBEItT (i). On a pu remarquer depuis quelques annees les nombreuses ameliorations inlroduites dans 1'ensei- gnement de nos ecoles; sans abaisser le niveau des Etudes litteraires, on a fait a la science une part beau- coup plus large, el Ton a su tenir comple, dans une juste mesure, des exigences de l'opinion. La cosmo- grapbic no devait pas 6tre oubliee; on a coinpris que nos jeunes eleves ne recevraient qu'une instruction incomplete s'ils quittaienl le college sans avoir une idee exacte des grandes verites astronomiques, sans connaitre le merveilleux mccanisme de l'univers. A cct enseignement nouveau il fallait un programme: plttsieura auteurs se sont mis a l'ceuvrc; d'excellcnts traites ontele publies, et celuide M. Cortambertne sera pas l'un des moins apprecies. I ne exposition clairc, une methode rigoureuse, tin plan bien onlonne, ou tout s'enchaine naturellement, telles sont les qualites qui distinguent cet ouvrage et lui assureront un surces (l) Paris. 1 8/»i . I vol. in- 1 ft ( 163 ) merite. Le soul regret que nous puissions exprimer, c'est que M. Gortambert n'ait pas donne plus de deve- loppement a la partie historique de son livre. Je sais bien que son excuse est dans le litre ineme de ces ele- meats destines a 1 'instruction de la jeunesse; mais lui- meinc a prevu le reproche qui pouvait lui etre adresse, en tracant une esquisse des progres de l'astronomie depuis les temps Jes plus anciens. Cette esquisse, re- digee avec un jugement droit, aurait beaucoup gagne a des explications un peu plus etendues et en rapport avec l'elat actuel de nos connaissances. Je me bornerai a quelques citations : 1° « Les Ciiinois et les Indiens, dit l'auteur, p. 132, » sont peut-elre les premiers peuples qui se soient » occupes d'asti onomie ; mais on ne sait rien de precis » sur lours travaux dans cette noble elude. » II est constant aujourd'hui que les Cbinois n'ont jamais eu d'astronomie proprement elite ; tout ce que Souciet et Gaubil out Irouve d'interessant dans leurs ecrits leur venait des Grecs et des Arabes, et ils n'ont pas meme eu le merite de faire une application inlel- ligente des principes qui leur elaient transmis. Sous la dynaslie des Sang, du xc au xine siecle de l'ere cbre- tienne, ils relorment seize fois leur calendrier, sans parvenir a un resultat satislaisanl; a l'arrivee de nos missionnaires (1579), ils ne savent pas calculer une eclipse. Pour les temps anciens, c'est bien autre cbose. Les seules notions aslronomiques qui remontent a une epoque reculee se reduisent a cinq : deux observations de solstices, qu'on a reconnu avoir ete faites aprescoup; l'eclipse de 2155 a\ant J.-C, tlont on ne peut aujour- d'bui relrouver la trace; une longueur meridienne du ( 16* ) Gnomon, detenninee, non pas 1100 ans avant notre ere, mais plus de cent ans apres; et de pretendues in- dicalions d'etoiles dans des texles apocryplies. Freret avait mis ces divers fails en relief, et il avait vainement cbercbe a les coordonner; ses idees, plus ingenieuses que solides, avaienl ete complelement abandonnees, lorsque, dans ces dernieres annees, on a lente de les faiie ivviuv, en les dela)ant : efforts steriles qui out revele une Ibis de plus tout ee que I'esprit de system e pent produire de contradiclions et d'eneurs. Quant auxlndiens, ils ont ete egalemcnt tribulaires de l'Occident, et ce n'est qu'a parfir du \° siecle de noire ere qu'ils ont traduit les livres donl les Neslo- riens persecutes leur apportaient ['explication. On a pu croire que leurs ecrits avaient conserve intacte la science ehaldeenne, mais celle science, connue et ap- preeiee des mathemaliciens de l'ecole d'Alexandrie, se composait tic faits elenientaires; et si les Iraites indiens laissent poindre ca et la quelques vues origi- nales , il faut en reporter l'honneur a I'esprit subtil el inventit' des Grecs , les premiers geomelrcs du monde (1). 2° M. Cortamberl, en parlant (p. 134) des travaux astronomiques des Arabes du ixc au xvc siecle, cite le khalife Almamoun, Ebn-Jounis, Omer-Cliegan (Omar- Keiam), qui florissait au xic siecle et non au xnc, et Oloug-Beg. Ces noms indiqucnt quatrc epoques dis- tincles : l'ecole scientifique de Bagdad , fondee par Almamoun, nous offre pendant deux cents ans une (i) Voyei, ;i ce snj t. le loine II de nos Materiaux pour servlf a I'hisloire compare? des set nces malh^maliijue$ chez les Grecs et lis ' ',2622, la meme precisement que cell. ■ de nos laities modernes. Deux siecles plus lard (1'260), les astronomes de Bagdad, a la tele desquels etait Nassir-Eddin-Thousi, obtenaient de l'empereur mogol , Houlagou-Kban, la fondation de l'observaloii e de Meragab, et transpor- taienl a la Cliine, avec Rublai, les sciences de l'Occi- denl. Plus tard , le pctil-fds deTamerlan, Oloug-Beg ( J 43G ) , ordonnail la revision des Tables d'Ebn- Jounis et de Nassir-Eddin , et so montrait lc glorieux et dernier soulien de l'ecole arabe. A ce rapide expose j'ajouterai encore une observa- tion. On a coutuine de voir dans les signes par les- quels on represenle les planetes (1) les atlribuls des dhinites mytliologiques, et Wlnnuaire (lit Bureau des longitudes (1851, p. 305) semble confirmer cette in- terpretation. Mais e'est aux Arabes du raoyen age que nous avons emprunte les signes affecles aux sept pla- netes des anciens (2); le lieu des planeles etail alors indiqu£ par la derniere letlre de leur nom , et cette derniere letlre, barree ou surmontee d'un trait, es! de venue, ainsi que 1'attestenl les pa a miser its orienlaux de la Bibliotb6quc nalionale, les signes qui sont repro- duits dans nos almanacbs. S£dijxot. (i) M. Cortambert, en parlanl (p. 16) des notivelles planetes, at- tribue par erreur la de'couveite de Hebe a M. Hind, el <■■ He cle Flore a M. Hencke. Voici dans quel ordre ces di verses planetes doivent etre placees : i" Astree (Hencke), 8 juillet 18 j5; 2° Neptune (Levecrier), 1846 (Galle), 23 sepiewbie; 6" Flore (Hind), 1 8 octohre 1847; 4" Hebe (Henoke), 1" juillel j84;; 5° Ins (Hind), i3 aodt 1847; 6" Metis (Graham), 1848; 70 Hygie (de Gasparis), 1849 ; 8" PartEe- nope (de Gasparis), i85o; 90 Victoiia Hind), i85o. (2) Vdyez Oloug-Beg, Prolfyomenes, p um.vii. ( it*'/" ) LONGITUDE, LATITUDE; PREMIERS MliRIDIENS. Tout ce qui concerne la question des longitudes et des premiers meridiens geograpbiques est pour nous d'un grand inleret, et dans un article de la Revue des Deux- Monties (1), consacre a I'analjse dc la traduction de la Geographic d'Aboulfeda, par M. Reinaud , de lTnstitut, nous trouvons les indications suivantes, que nous nous empressons de reproduire. L'auteur, M. Ed. Dulaurier s'exprime ainsi : « A l'hmtalion des Grecs, les Arabes se servirent du terme de longitude pour designer 1'etendue de la terre de l'ouest a Test, et du terme de latitude pour caraclenser 1'espace qui s'elend du midi au nord. Ces deux denominations , encore usilees parmi nous , ont perdu le sens quelles avaient jadis, lorsque les limites du monde connu occupuient, de l'oceidenta I orient * plus du double de celles qui s'etendent de 1'equaleur au pole arctique. Plolem^e avail, en ellet, etabli en tbeorie que la parlie babitee du monde se prolon- geait de l'ouest a Test sur un espace de 180 degres, e'est-a-dire la moitie de la circont'erence du globe, et du sud au nord sur un intervalle de 66 degres. Ce fut par suite de celte maniere de voir que, dans les tables geograpbiques, les longitudes furent toujours dispo- sees avant les latitudes. » Le savant astronome d'Alexandrie placa son pre- mier m^ridien aux lieux qui elaient regardes , de son (i) Des sciences arabes au tnoyen age, nuinero du i5 fevrler, p. 63o-66o. W ) temps, corame I'extreinite oecideniale flu monde , les iles Fortunecs. Chez les A rakes, les unS adoptorent ce point rle depart; d'autrcs, tels qu'Aboulfeda , fixe- fent le premier meridien sur la cote do con linen t africain , e'est-a-dire 10 degres |)lus a l'ouest. Plus laid , un troisieme svsteme se produisil. II fut em- prunte aux Indicns par les Arabes, qui en transpor- terent la connaissanee et l' usage en Occident. Ce svs- teme fut ad a pic ensuile aux doctrines de Piolemee , et, aprfes avoir jotuS un grand role dans les recberches de Chrislophe Culomb, pour arrivor a la decouverte d'un nouveau monde, il fi;;it par tomber dans I'oubli le plus profond. Suivanl l'opinion des Indiens, la pe- ninsule qu'ils occupent I Lent le milieu du monde et en forme la moilleurc pari. Voubmt avoir un premier meridien, ils le lirent passer au-dessus de leur tele. Celle ligne, apres avoir quitte le pole sud, traversait 1'ile de Lanka on Cevlan, oil ils supposaienl que s'elail operee, a I'origine du monde, la conjonction des sept planetes; elle se prolongeait par les liens les plus celebres dans leurs traditions mv thologiques, notam- nient par la ville d'Odje-vn , capitale du Malva , qui lot pendant longleinps le centre lillcraire de la peninsulc indienne , et ou lurcnt failes boaucoup d'obsenalions astronomiqucs: elle allait du pole nord aboulir a une monlagne imaginaire, le mont Merou , que rappellent si frequemment les legendes de la cosmogonic des Indiens. Celle ligne porlait egalement la denomina- tion de meridien de Lanka ou dOljcvn. » Quand les livros indiens eoinmcncerent a dire interi reles en arabe dans le vinc siecle, celle nou- ve!l< 'onnt'e frappn \iv nx r.l lec esprits. On n'avail ( ieg ) encore qu'une connaissance vague cle i'Asie oriental*, et cependant on s'elait apercti dejai qu'il y avait bien des erreurs a rectifier dans les travaux de Ptolemee. L'liypotliese dun meridien central fut considered comme devant fournir une base solidc aux recber- chos geograpliiques. Le lieu que cette Hgne coupait, Odjeyn, recut le nom de coupole de la terre on conpole d'drine, c'csl-h- dire de point central, et consacre par une sorte de suprematie. Ce point se trouvait, en effet, sous 1'equaleur, entre 1'occident et l'orient, a une egale distance des iles elernelles (Fortunees) et des limiles orientales de la Gliine. Cependant les as- tronomes arabes ne tarderent pas a remarquer que I'lnde n'etait pas reellement au milieu du monde alors connu, et ils crurent devoir modifier le meridien cen- tral dans le sens suggere parPtolemee. Ils le place-rent au milieu meme cle la partie babitee du globe, telle que l'avait divisee ce celebre geographe , e'est-a-dire au point d'inlersection qui la parlage en deux por- tions de 90 degres cliacune. » Le plus ancien temoignage de l'existence du me- ridien central d'origine indienne, e'est-a-dire du me- ridien ou coupole d'Arine, a ete relrouve dans Alba- tegnius par M. Reinaud , qui en a aussi decouvert la mention dans les Tables astronomiques d'Arzakbel , composees a Tolede vers Tan 1070. Ce fut de cette maniere, par le canal des Arabes, que la notion de ce meridien passa en Occident , et le meme savant en a suivi la tres-curieuse filiation dans les Tables Alphon- sines , qui soul du xinc sieclc ; — dans YOpus ma jus de Roger Bacon, qui date de la fin de ce meme siecle ; — clans Vintage trtttrtdi du cardinal Pierre d'Ailly, qui ( 170 ) ecrivait yers 1/|10; el enfin dans deux fragments des lcttres de Christophe Colomb. » Cet expose appelle rjuelques observations de notre part. L'altention du monde savant sur la coupole d'Arine fut eveillee par la publication du traite d'astronomie d'Aboul- Hassan , donl nous avons donne en 1834 le premier volume. M. de Humboldt recueillit les pas- sages de X Imago mundi de P. d'Ailly, des Tobies Al- phousiucs et des Memoires de Colomb, tandis que M. Rei- naud rassemblait, de son cote, des lemoignnges arabes. Nous occupant de la meme question , nous fimes pa- raitreen 1842 un travail assez considerable (I), ou nous elablissions que les Arabes avaient adopte le meridien de la coupole d'Arine dans 1'enoncialion des longitudes, pour coordonner plus aisement les modifications pro- j'ondes apportees par eux aux Tables de Ptolemee. La coupole de la terre ou d'Arine, umbilicus ter/w, etait le point d'intersection de l'equaleur et du meridien de _Sjlus ou d'dracia, que le geograpbe grec place a 90° des iles Forttmces, a lest de Socotora ; et quand on considere la distance que les Arabes supposaient entre ce meridien el les villes du littoral de 1'Espagne et de l'Afrique a partir de Sala, Tanger, Cadix, elc, on re- connait qu'ils avaient corrige avant nous l'erreur de 400 lieues que Ptolemee assignait en trop a l'etendue de la Mediterranee. (i ) Me'mnire sur les sjstemes ge'ograpliiques des Grecs et ties Arabes, et varticulihrement sur la coupole poles, en sorle que la unit nYmpiete pas sur la duree » du jour, ni le jour sur la duree de la nuit. » II est done inutile de chercher a ce mot une autre accep- tion. M. Dulaurier dit qu'Aboulfeda fixa son premier me- ridien, non pas aux iles Fortune'es, mais sur la cole du continent africain, e'est-a-dire 10' plus a I' ouest. C'est a Test qu'il faot lire. M. le professeur Lelewel a e\ile cette erreur dans son bel ouvrage sur la Geographic du moyen age, dont il sera rendu compte dans ce Bul- letin. S£dillot. ( 173 ."%©u velles geogragBhiffgucs. L.VC N GAMI. Observation. — La Societe de geographic a fait con- naitre aux lecterns de son Bulletin (1) la decouverte du lac N'gamidans linterieur de rAfrique auslrale.d'apres le recueil de la Societe des missions evangeliques; au- jourd'hui elle recoit, de la meme Societe des missions, par l'intermediaire de son direcleur, M. le pasteur Grandpierre, une lettre recente de la main du docteur David Livingston, celui a qui on doit cette importante decouverte. Sa lettre complete les notions deja pu- bliees, et nous nous empressons de la metlre sous les yeux du public; elle repond aux questions que lui avait adressees son collegue, M. Fredoux, en ce moment a Motito, pres de Lattakou. Jqma.ro. Kiiiait d'une lettre de M. David Livingston a M. Fredoux. Koloben.", 29 aout i85o. Des qu'il tut constant que les Boers empecheraient la predication parmi les tribus orien- tales, jc jugeai necessaire de tenter et d'ouvrir ailleurs un nouveau champ d'instruction ; c'est cette tentative qui a procure la decouverte du lac N'gami. Comme vous avez desire quelques parliculariles pour vos amis de Paris, je vous adresse bien volontiers les details qui m'ont paru les plus capables de vous interesser. 1) Voye* Bulletin, t. XIII, p. i6j. ( 174 ) La barriere <]ui s'est opposee jusqu'iei aux progros des Europecns esl ce qn'on appelle lo desert de Kala- hari; le lieu inerite ce nam, a cause de la rarete de l'eau ; il est d'ailleurs fourni de gazons, de huissons et d'arbres, et renferme beaucoup d'habitants et aussi d'animaux. On y voit un grand nombre de di(Te rentes especes de ces derniers, parn)i lesquelles Yeiland (sorle d'antilope) est la plus inlcressanle; car clle pent alley plusieurs mois sans boire une goutte d'eau : c'esl le plus grand animal de la fainille des anlilopos. II devient tres-gros, et il pent etie atteint aisement a la course par un bon cheval. J'en ai vu d'aussi grands que les plus grands bceul's. La direction generate que nous avons suivie etant connue, je dois me borner aux points dont il n'a pas &l£ question dans les relations publiees. La hauleur de Kolobeng au-dessus du niveau de la mer est d'environ 4 000 pieds, et celle du lac N'gami n'est que de 2000 pieds. Consequcmment, le lac peut elre considere comme etant dans un enfoncement. Tout le pays, au nord des hauteurs de B< rmeingwato, est plat, entrecoupe ca et fa par les lits d'anciennes ri- vieres, dans lesquelles l'eau a depuis longtemps cesse" de couler. C'est dans ces parlies creuses qu'on trouve l'eau ordinairement. Les Bakalahari enfoncent dans le sable un roseau , au bout duquel est altachee une toiuTe d'herbage, pour faire fonction de fillre; ils ap- pliquent la bouche a l'extremile libre, et ils en lirent asscz d'eau pour salisfaire a leurs besoins. Ils n'ouvrent point de puils, comme nous Favons fait, de peur que les b6les fauves epuisent leur provision d'eau. Quaud nous ouvrimes des puils, ces gens disaient que nous ( 175 ) ne pourrions pas percer un stratum tres-dur qui est au fond, assurant que, si nous faisions ainsi, Veau se per- drait. Ces Bakalabari ont beaucoup de peine a se pro- curer les choses n^cessaires a la vie. Les enfanls ont generalernent un ventre gros et saillant, des bras et des jarnbes greles; leurs yeux denotentde la souffrance et montrent qu'ils ignorent les plaisirs de leur age. Les Busbmen abondent dans ce desert : c'est l'espece la plus degradee de la fainille humaine. II y a encore une tribu appelde Bollelli , vivant sur le Zonga , qui posse- dait, il y a environ douze ans, de grands Iroupeaux de besliaux. Ces gens avaient, pour moi , toute l'appa- rence de vrais Bubsmen. Leur langage est entitlement different de celui qu'on parle plus avanl dans le midi; on y remarque cependant une sorte de cliquelis. Les vrais Busbmen abondent de tons les cotes du lac et de la riviere; ils sunt en tres- grand nornbre, et comme ils se procurent aisement le poisson et le gibier, ils sont beaucoup plus forts et plus vaillants que ceux qui vivent dans le d«§sert. Le lac N'gami n'est autre cbose que I'excedant des eaux d'un lac, ou marais, beaucoup plus grand, situe plus au nord et renfermant des lies; cela resulle du t^moignage des naturels. Personne n'a jamais vu le pays qui peut exister au dela du N'gami. Le Te'o-ge, riviere qui tombe dans le lac a son extremity nord, emporte , dans son cours, des arbres et meme des antilopes, qu'on voit tour- noyer dans les tourbillons de ces eaux rapides, et qui sont transports jusqu'au lac. Le Tamunakle est aussi une riviure a courant rapide. D'apres cela, nous sup- posons que le pays d'ou descendent ces rivieres est ( *7G ) eleve, el qu'il est plus salubre que la con tree du lac. Je me suis Irompe, Pannio derniere , en disant que la maladie dont nous avons enlendu parler elait la pneumonic. II y a incontestablemenl plus de ma- ladies de poitrine pies de ces grands amas d'eau que pres de Knlobeng; mais celles que nous avons obser- vers celle annee elaient de veritubles fievres de ma- rais, qui se montraient sous diffe rentes formes : chez quelques-uns, ce n'etait (|u'une simple fievre intcr- miltenle; chez d'aulres, e'etait la fievre remiltente, ou la fievre continue. Nous avons observe chez les natu- rels, en general, une simple fievre bilieuse : ils etaient gueris immediatement par une evacuation de bile, Spontanea ou piovoquee. Chez un individu, le sysleinc vasculaire de 1'abdomeri fut giandement affecle et de la facon la plus grave; clans un autre, nous obscrvames des douletirs musculaires et une diminution rapide dans les forces. La tete, chez un troisieme, ctait la partie la plus affectee; il avail; des rechutes el une prostration complete : on le placa sur un lit, et, quand sa faiblesse cut diminue et qu'il eut ete transports k j)lus de AOO milles du lac, il essuya plusieurs acces severes de fievre inlermittenle. Dans beaucoup de cas, 1'unique symplomc elait la douleur de lite, qu'une dose de quinine sufiisait pour faire disparailre. La fievre revieht annuellemenl; elle precede la crue periodique des eaux, lesquelles descendent du nord. Les pluies n'infiuent jamais sur la hauteur a laquelle s'elevent le lac et les rivieres ; quand il est renipli a une cerlaine hauteur, les rivieres cessent de couler. Avant la crue annuelle, le Zonga offre l'apparencc d'une succession d'otangs, entiemeles de parties a sec. f 177 ) Je n'ai jamais rencontre un indigene, qui put rendre compte de la crue annuelle des eaux, excepte par des fables. On a dit que les habitants d'un de ces cantons fermaient Tissue du lac en cerlaines saisons, avec des pierres, et l'ouvraient dans d'aulres, et cela pour pre- lever une laxe imposee aux gens qui habiient au midi. Quoiquc les Bakhoba soienl certainement plus cu- rieux que les Bechuanas, je n'cn ai jamais rencontre un seul qui cut entendu parlor de la mcr. Cola est une trisle perspective pour nous ; car si nous reslons dans celte region , sans avoir un passage vers la nier, soit a la cole de Test, soil a la cote de l'ouest, ce sora contme si nous habitions une sorte de cul-de-sac. Ces gens ont entendu parlor d'bommes Wanes, que nous conjecturons elrc les Portugais; mais personr.e ne les avail jamais apercus. Nous avons vu un ancien habit, que nous croyons de manufacture portugaise. Le Zonga nc sort pas du lac; ses eaux \iennent du Tamunakle; 1'evaporation semble etre la seule voie par laquelle le lac perd les eaux de sa crue annuelle. Sebetoane, 1'un des Manlatees qui ont «'te battus vis-a-vis de notre maison , habile, depuis longtemps, une des iles qui sont dans le lac superieur oil marais. C'est lui qui a sauve la vie a Socbele, de Kolobeng. Nous esperons que ce pays sera trouve plus salubre que celui qui est autour du lac N'gami. 11 y a, sur les rives du Zonga, une nouvelle variete d'antilope appelee Lechuee; elle est plus grande que le Pallab, et d'une couleur brune tirant sur le jaune ; ses habitudes sont celles du Water -Buck (1). U y a f i) E IS2 | ile W'lone, mi apcnoit a gauche les nmnls Iganini, au-dessus de Padoue, et a dioite les cotes de Vicence. De Vicence a Palma-Nova , on rencontre de grandes zones de cailloux routes, ayant sousent 1 kilometre de largeur sur 7 a 8 de longueur; et les rivieres, en pas- sant sur ces zones, perdent une quantite notable de leurs eaux, qui ne trouvent d'issue qu'a une distance considerable des coles. S'appuyant de cette observation , M. Degousee s'esl engage a donner a Venise 1800 metres cubes d'eau par jour, en creusant de nomeau des puils artesiens. II a parfaitement reussi dans son entreprise, et aujourd'hui dix fontaines donncnt la quantite u'eau stipulee. Elles proviennent des sondages de Sabbioni, Santa-Marga- rita, San- Leonardo, San-Polo, San-Stejano, Jiudecca, Santi-Apostoli, Santa-Maria formosa , San- Francesco, Ca-di-Dio. Glaciers du Rhone et de la vallee d'Aoste. — MM. Marlins et Gaslaldi out communique les faits sui- vants a la Soeiete geologique. Le glacier de la vallee d'Aoste etait le plus grand de tous ceux qui debou- cbaient dans la plaine du P6. II forme le pendant du glacier du Rbone, le plus puissant de ceux qui s'eten- daient entre les Alpes et le Jura. Tous deux procedent a la fois du Mont-Blanc et du Monl-Rose; mais le pre- mier, celui de la vallee d'Aoste, provient du Mont- Blanc, et recoit les affluents du Mont-Rose, du mont Cervin et des montagnes de Cogne; le second descend du Mont-Rose, et recoit les affluents du Saint Gotbard, ilu Monl-Blanc et des Alpes bcrnoises. Ln simple coup d'ceil jete sur une carte montro que le glacier du ( 183 ) Rhone, issu ties quatre massifs les plus eleves dse Alpes, Je Monl-ltose, le Saint-Gothard, les Alpes ber- noises et ie Mont-Blanc, devait dire plus etendu que celui de la vallee d'Aosle. [/observation verifie cette induction. Dans la plaine Suisse, a l'epoque de sa plus grande extension, le glacier du Rhone couvrait tout 1'intervalle compris entre les Alpes el le Jura, depuis le fort de l'licluse jusqu'a Zoffingen , sur une longueur de 20myriametres, tandisque, dans la plaine du Po, la plus grande largeur du glacier de la vallee d'Aosle, entre Strambinello et Saluzzola, n'excede pas 27 kilometres. II serait facile d'etablir un parallele entre les anciens glaciers des deux versants de la chain e des Alpes, entre celui de la vallee de Suze et celui de la Maurienne; celui du val Anzasca, et celui de la vallee de Saas, en Yalais. Des deux cotes des Alpes, les phe- nomenes et leur cause sont idenliques. FORET SOUTERRAINF. DECOUVERTR EN FrAISCE. M. lid. de Rrimont a fait connaitre a la Societe geologique de France qu'on avait decouvert en 1850 une foiet sou- terraine pres de Villeneuve-sur-Yonne. Des ouvriers, en faisant une tranchee, ont mis a jour une immense quanlite, ou plulol un banc forme de chataigniers et de sapins empiles les uns sur les autres. La par lie in- ferieure de ce banc est passe a l'elat de lignite , et la partie superieure se trouve tellement bien conservee, que les arbres sont enlierement intacts et le bois propre a fetre Iravaille comme le bois ordinaire. Exploration de la chaIne des monts Oitrals. — ■ On sait qu'en 1847 la Societe geographique de Russie I 134 ) citargealL le eoloncl Hoffmann d explorer cettecbaine, et Ton n'ignore pas non plus que sa premiere explora- tion lui a valu la medaille du grand-due Constantin. IMais )e inondc savant apprendra avec une \ive satisfac- tion que cct habile et inlrepide oflicier a complete au- jourd'liui ses travaux; qu'a la fin de 1850 il elait de retour a Saint Pelcrsbourg, et qu'il s'occupe en ce mo- ment de coordonner les nombreux materiaux qu'il a rapportes, et qui ne tarderont probablement pas a etre rendus publics, f Voir dans ce nnm£ro du bulletin nux \lcmoircs\ etC-) NoLvr.i.i.K-Zi.MHi.]. — M. P. de Krusenstern , capi- taine de fregatc, fils du celebre amiral de ce n'om, a commence l'exploralion de la Nouvclle-Zemble; il la continucra celte annec, el tout fait esperer qu'a son retour on connallra exactement cetle ile reculee du grand Ocean Glacial Arctique. (Voir dans le prochain numero du Bulletin.) AnCIEKKE EXPLORATION Dr.S LACSl)EL'AMl':niQi;r. sr.PTPX- trionai.Iv. — Parmi les manuscrits sauves du pillage du college des Jesuites, a Quebec, il en est un qui contient la relation des voyages du pere Marquette, entre les annees 1673 et 1675; et indique tres-claire- menlla reconnaissance du Mississipi. On ne peutdouter que Thevenot ne s'en soil servi dans ses publications, qui remontent a 1681 ; mais I'abrege qu'il en a donne est tout a fait insuffisant. Le pere Marquette avait dresse lui-meme une carte du Mississipi beaucoup plus exacte que celle de Tbevenol; cetle carle se irouve dans le ( &5 ) manuscrit , et pennetlra clc rectifier cerlaines erreurs que conlient l'bistoire des Etats-Lnis de Bancroft. Cartes de la California. — -M. lecapitaine Ringgold, de la marine americaine, dresse en ce moment une serie de cartes du plus haut interet : elles compren- dront le havre et la baie de San-Francisco, avec les Ferralones ; la baie de San-Pablo et Suisan , avec les detroits de Carquials, Napa-Bay, Vallejo, la nouvelle capitale, Benicia, et autres villes; le Sacramento et le San-Joaquim. Ces cartes seraient admirables d'execu- tion , si Ton s'en rapporte au dire des personnes qui ont pu juger de I'exaclitude des details, sous le rapport hydrograpbique et lopographique. Iles Fidji et Nouvelles-Hebrides. — On lit dans le Church missionary Intelligencer de 1849 .' Le groupe des Ficlji est situe a sept jours de navigation du cap nord de la Nouvelle-Zelande. Les deux iles principales sont aussi etendues que le Devonshire, avec de hautes mon- tagnes et de belles rivieres. Leur population pent etre de 150 000 Ames; les autres iles en contiennent a peu pros aulant. La divine providence semble avoir re- pandu ses benedictions sur ces contrees, qui ofTVent en abondance loules les ressources necessaires a la subsistance de l'bomme. L'Eyangile commence a pe- nelrer dans les iles Fidji , et combat avec succes les babitudes de cannibalisme de ces penples encore sau- vages. 11 n'en est pas de meme des Nouvelles -Hebrides : la ferocile desnaturels semble crol'tre cbaque jour; ils ont voue aux blancs une baine implacable, et n'epar- gnent pers^nnc. A Errbmanga . ou le reverend John ( J86 J \\ illiams a etc" massacre, /' Elisabeth, capilaine Brown, chargee de hois de Sandal, s'est perdue dans la baie de Dillon, ct rimx qui avaient echappe a la fureur tie la mer (>nt peri sons le tomahawk d. clc la &©oi6te. Proces-verlmux «les seances, ©uvrages ofTerts, etc. Presidence de M. Jomard. Seance du 7 fevrier 1851. Le proems -verbal de la derniere seance est lu et adopte. M. le prince Galilzin donne, dans sa lettre ecrite de Saint-Petersbourg, le h = 16 Janvier, des renseigne- ments sur la decouverte qui vient d'etre faite par les Russes, dans le centre de la mer d'Aral , de plusieiirs iles restees jusqu'a ce moment completement incon- nues. — Remerciements et envoi au comile du Bul- letin. M. le general Semino, nomme recemment corres- pondant de la Sociele en Perse , adresse, de Teheran (24 decembre 1850), ses remerciements a la Societe. M. le general Aupick, ministre de France a Con- stantinople, annonce , dans une lettre particuliere (15 Janvier), adressee a M. de la Roquette , qu'on s'oceupe de faire parvenir a M. Semino le brevet et les Bulletins destines a cet officier general. M. Richardson, libraire de Londres, et commission- naire de l'editeur du Journal of the Indian Archipelago, ropond, sous la date du 20 Janvier, a la lettre que le secretaire general lui avail ecrite, pour lui annoncer la decision de la Societe, autorisant l'envoi , a M. Lo- [ MB gajij des Bulletins ;'t parlir du commencement tie la 3e scric. M. Richardson oil re en memi: t< nips, an nom des editcurs, deux numcros du journal ci-dessus et un cahier du Journal of the Bombay, branch of the Royal Asiatic Society. — Des rcmerciemenls out ele adresses par le secretaire general, qui a fait parvenir, a Lon- dres, les Bulletins destines a M. Logan. M.Tliomassv s'excuse, dans tine leltre qu'il a adressee dc Rime, a M. Jomard, de n'avoir pu s'occuper de la redaction du Bulletin du mois de novembre dernier. 11 donne ensuite quelques details au sujet des cartes execulees sur les niurs des gaieties du Vatican. A cette occasion, le president de la Commission centrale rappelle les grandes carles peintes qui ornent le nalais ducal a Yenise , dans les salles voisines de la bibliotlieque de Saint- Marc, et qui representent les voyages de Marco-Polo et des ire res Zeni, la Moree, I'islhme dc Corinlhe, et d'autres contrees, theatre des \o\oges et desconqueles desV eniliens. II lit ensuite une courle note sur les cartes peintes au troisiemeelage du Vatican, el cite plusieurs opuscules ou il a traile des cartes nouvelles, peintes sur la toile ou sur divers en- duits, comine propres a exciter et a developper le gout de la geographic et des voyages. M. tie la Boquelle communique des nouvelles re- gues d'Amerique sur M. Bonpland, l'ami, le compa- gnon et le collabOraleur de niluslre baron de Hum- boldt. — Renvoi nu comile du Bulletin. Le memo membre donne lecture d'un rapport adresse a M. le professeur Bache, surinlendant du Coast' Smvry, par M. le lieutenant commandant Mac- Arthur, de la marine des Elats-Lnis, pour lui trans- [ *®> I niettre la description des lies et rivieres situees entre le port de Monterey et l'embouchure de la riviere de Colombia. — Renvoi au comite du Bulletin. Le secretaire general lit la liste des ouvrages ofl'erls; il adressera des remerciements aux donaleurs au nom de la Societe. Sont nommes au scrutin : ■1° Membres de la commission du prix annuel : MM. Jomard, Walckenaer, Daussy, de Froberville el d'Avezac. 2° Correspondant elranger : M. Charles Schefer, drogman de France a Constantinople. 3° Secretaire adjoint do la Commission centrale : M. Alfred Maury, sous-bibliolhecaire de l'lnstitut. M. d'Escayrac de Laulure , voyageur francais , est nomme membre de la Societe , sur la presentation de MM. Jomard et de la Roquette. Le secretaire general de la Commission centrale , redacteur en chef du Bulletin, fait connaitre les noms des membres qui doivent former avec lui le comite du Bulletin : ce sont MM. Alfred Maury, secretaire adjoint de la Commission centrale; Daussy, Sedillot et de Froberville. M. le professeur Abich, attache au service de Russie, connu du monde savant par d'impoi tants travaux geo- logiques (1), present a la seance, donne communica- tion a la Societe des resultats de ses explorations de (l) l" Obserifan, ei donne connaissance de ses observa- tions sur le climal du Desert. 11 est prie de rediger une note pour le coniite du Bulletin. ( 195 ) OLVRAGES OFFEUTS DASS LES STANCES DES 7 ET 21 FEVRIER 1851. TITRES. EUROPE. CARTES. Fceroerne, etc., etc. (Carte ties iles Fcero). I feuille. Slesvig, etc , etc. (Carte du Slesvig au temps de Valdemar). I feuille. Dincesis slesvicensis, etc., etc. (Carte (hi diocese de Sles\i{; vers I'annee i523). I fVuille. Antiqvarisk Kort, etc., etc. (Carte ancienne d'une panie de I'Anj'eln). Afrids af Slien, etc., etc. (Plan de Slien et de ses fortifications au commencement du xve siecle). I feuille. AFRIQUE. OUVRAGES. Rapport adresse a M. le president de la Repu- blicjue. par !e ministre de la guerre, snr le gou- veriieinent et ('administration de 1'Alge'rie. Paris, l85o.In-8°de 90 pages. AMERIQUE. ODVRAGES. Lettres sur I'Amerique, par X. Marmier. 1 85 1 . Arlhus-Berlrand. 2 vol. in-12. Pat CARTES. General Chart exhibiting, etc., etc. (Carte gene rale sur les decouvertes dcs Scandmaves dans les regions arctiques et en Amerique, par Ch. Rafn. i837). 1 feuille. A Map of Vinland, etc., etc. (Carte du Vinland, etc., etc., par le meine\ 1 feuille. DONATEURS. MM. Societe royale des antiquaires du Nerd* Idem. Idem. Idem. Idem. Le ministre de la guerre. Arth. Bertrand. Societe royale des aotiquaire* du Nord. Idem, lye i T1THKS. DONATECRS. MM. Kort over Griuilauds Ostrebygd, etc., etc. (Carte de la partie orientale ilu Groenland, par le ineme). I feuillc. Societe' royale des autiquaires du Word. m£largrs. Alias de la geographic du moyen age, par Joa- chim Lelewel. Brnxelles, i8m>. J. Lelewel. nocuments sur le commerce exterieur. Pari*. Octobre i85o. In-',". Hevue de I'Orient. Paris. Janvier i85l. Nouvelles Annales des Voyages. T. IV tin i85o. I.c ministre du commerce. Les editecu i. Idem. Journal des missions eVangeliques. Jinv i85i. Idem. Journal of the Indian Arcliipelago, etc. (Journal de I'archipel indien et de I'Asie orientale. Oc- tobre l84g. novrmhre I 85(). Singapore, i S "J • i - l85o) Journal of the Bombay branch. (Journal do Bom- Idem. Idem. bay, section de la Societe royale asiatiipie. N" XIII. Janvier i85o. Vol III. Antiquarisk Tidski'ift, etc., etc. (Journal de la Societe des antiquuires du Nord. T. I, iSj i- i845; t. II, .846-1848.) Journal d'edueation populaire. Novembre ct de- cemhre i85o. Bulletin S[»:cial de I'instilUtrice. Fe'vrier l85l. Programme de I'Acadcmie des sciences de Turin. Societe royale des ntuiquaires du Noid. I.es r (lileurs. Idem. Acad, des sciences de Turin. ERRATUM m nru.j-TiN di; Janvier 1851, Page 86, note. An lieu de : dans I'Etat de I'Kquateur, departenieul d'Assuay, lisel : par 6(J" de longitude ouest, dans lea missions poi- tugaises, sur la liuiite du Paraguay. BULLETIN DK I. A SOCIETE DE GEOGRAPHIE. MARS 1851. Memoires, Notices, Documents origfnaiix, etc. APPEL AUX GOL'VERNEMENTS DES PRINCIPAUX ETATS DE L'EUROPE ET DE L'AMftRIQUE POLR L'ADOPTION d'uN PREMIER MERIDIEN COMMUN DANS LENONCIATION DES LONGITUDES TERRESTRES. Chaque annee les feuilles publiques annoncent qu'on a ouvert des negotiations pour engager les chefs des grands Etats a s'entendre sur le choix d'un premier meridien unique dans l'enoncialion des distances geographiques, et cependant cet important probleme n'est point resolu. Lorsqu'un sinistre maritime vien<. epouvanter les esprils, et qu'on est oblige d'en cber- cber la cause clans des erreurs de calcul auxquelles la reduction des tables de longitudes n'expose que trop souvent les navigateurs , on s'emeut pendant quelque temps, on rappellc les efforts vainement tenles pour remedier a un etal de cboses aussi deplo- \, MARS. J. ill ( t»s ) rahle; puis ['attention se porte sur d'aulres objets, et la question so trouve encore une fois ajournee. On est d'accord sur la necessile de prendre une determination definitive (1), et cependant on n'avance point; non- seulement cbaque pays conserve son premier meridien particulier, mais il n'est pas rare de voir le meme peuple se rogler sur deux meridiens diflerents, connne les Anglais, qui, clans leurs tables, comptent les lon- gitudes, tanlot de la Tour de Londres, lantot de l'ob- servaloire de Greenwich. C'cst la. un vice profond qu'il importe de faire disparallre. On concoit en effet l'ernbarras'ou se trouve le marin qui consulte des cartes dressees d'apres des meridiens diflerents; il est force de comparer les evaluations, de constater les divergences, et de faire, la plume a la main, un travail de reduction. Une seule crreur de cbiflre peut lui faire faire fausse route et le jeter sur (i) En 182- (ter juin), M. de la Roquette, en rendant compte dans le Bulletin ( l. VII, irc serie, p. 284) du Tratado completo de cos- moqrafia e de qeografia de M. Casado Giraldez, lemoigaait le regret de ce que les savants de toutes les nations n av.uent pas encore pu s'accorder pour l'adoption d'un seul et meme premier meridien. Dix-sept ans plus tard, en iSJ.|i -^- I>oux de Roelielle a lu, dans une seance du 4 octolire, un Memoire sur la fixation d'un premier meridien (3* serie, t. Ill, p. 145)5 memoire dans lequcl il appuie les motifs qu'avaient eus les amicus pour attribuer la pi ei nun. nee au meridien de Pile de Fer. « Ces considerations, dit-il, sont encore les memes : le temps, V usage de plusieurs grandes nations leg out con- sacrees; et cette autorite du temps ne peut blesser aucuiie Suscepti- bilile, car elle n'emploie pas la force pour prevaloir; die ne s'appuie que sur t'opinion : elle a pour base 1'utiLte ((immune, et il ne s'agil point ici dune question de jalousie et de prefei 1 oce iiationale. » Anterieurement a ML Rous, M. Joinaid, en trailant en mime temps d'auires questions egalemenl importantes, avail public dans le Jiul- ( 199 ) des ecueils. Les exemples de semblables meprises ne sont pas rares , et il faut empecber qu'elles ne se re- nouvellent. Pour cela, il est indispensable qu'un sys- teme uniforme preside a la confection des tables. Le plus grand obstacle a surmonter est le sentiment d'amour-propre national qui porte les gouvernements a vouloir imposer leur premier meridien aux aulres htats. L'Angleterre ofTre celui de Greenwich; l'Es- pagne , celui de Cadix; la Russie, l'observaloire de Pulkowa; les fitats-Unis, le capitole de Washington; Dans aucun de ces pays, on ne veut faire usage du meridien de Paris; et les Francais, de leur cote, n'ont aucun motif de preferer Londres a Berlin ou Vienne a Saint-Pelersbourg. La solution du probleme depend done completement du cboixd'un meridien qui n'eveil- lerait aucune susceptibilile nalionale. Sousce rapport, on a songe a l'ile de Fer, une des Canaries. On s'en est servi autrefois pour 1'enonciation des longitudes, en letin de 1840 (2e serie, t. XIV, p. 42) sa Notation hjpsometrique ou Nouvelle maniere de noler les altitudes; et enfin, en 1847 (3° serie, t. VII, p. 25 1, et p. 6 du tirage a part), VExtrait d'un m<;moire sur I'uniformiteit introduire dans les notations geographixju.es ; et, meme serie, t. VIII, p. 81, VExtrait dune leltre du colonel Jackson, dans lequel on lisait rette phrase : « Je crains fort qu'on ne trouve un obstacle insurmontaLile pour la realisation de ce vceu [premier meri- dien general) dans la tenacile des prc'juges absurdes de vanite 11a- tionale. » 11 faut examiner aussi les articles publies dans les journaux fran- cais en l85o; VAlltenteum du 14 de'ceinbre l85o, page i3l?.,ou Ton propose pour premier meridien universe! Jerusalem, ou la limite des possessions anglaises et russes dans l'Americiue septenlrionale; et les communications a l'Academie des sciences de M. 1'abbe Randon, qui donne la prefe'rence au detroit de Behring. (Comptes rendus du 1*' semestre 1 8?>o, p. 1 83 et 5;3, etc.) ( B@0 ) lidentiliant avee les lies Fortunees ties Grccs d Alexan- drie. L'aulorite tie M. Jnmard dans uno seuiblublc qucslion aurait dii iairc pencber la balance en faveur tie ce premier meridiem Puurquai done no l'a-t-on pas adopte ? Un seul inolif, ce nous seiuble, a pu laire rejeler une proposition aussi sage. Les Canaries appartiennent actuellement, a la verite, aux Bspagnols, qui se main* lienncnt an rang ties puissances neutres. Mais de grands mouveuaents politiques peuveni survenir, el modifier cette situation. Que 1'ile deFer se trouve entre les mains d'un peuple rival de la France on de FAngleterre, la dilliculte que nous cbercbons a detruire ne reparai- trait-elle pas'.1 Ft d'ailleurs, l'Amerique voudru-t-elle jamais employer un premier meridien emprunte a l'ancien continent ? La solution, a notre avis, la j)lus convenable, serait de tracer une ligne imaginaire au milieu de l'Ocean, tie la designer par quelque terme syslematique, accep- lable par tons, et de rallier ainsi l'Furope et le nou- veau monde dans une communaute tie vues et d'inte- rels complckmcnt en dehors de toute preoccupation nationale. Celle idee n'a rien qui doive surpi entire. Les anciens Font eue avanl nous. Les iles Fortunees, oil certains cosmograpbes plaeaient le paradis lerrestre , n'exis- taienl point en realite. Les uns, il est vrai, les ont identiliees a\ec les Canaries; les autres , avec les Acores, on meme avec les iles du cap Vert. Mais ces opinions si diverses ne servent qu'a confirmer ce fait, a nos jeux demontre, que les iles Fortunees etaienl un point imaginaire. Lorsque les Arabes, qui rendirent ( 201 ) de si eminents services a la science geograpbiquc, sup- poserent que ces lies n'etaient autres que les Canaries, ils reconnurent bien vite que cette hypolhese ne pou- vait se concilier avec leurs tables de longitudes : ils transporterent leur premier meridien au centre des terres babitables, et appelerent l'endroit oil il coupait l'equaleur, dans la rner des Indes , coupole de la terre ou (V Arine. Nous n'avons point a revenir ici sur l'histoire de cette coupole, que nous avons exposee dans un iu6- moire special (1). II nous suffit de dire que la cou- pole d'Arine, mise en lumiere par notre publication d'Aboul -Hassan, vulgarisec par M. de Humboldt, est un terme systematique applicable a tout meridien quelconque; et qu'en le transportant de la mer des Indes dans l'ocean Atlantique, nous pouvons en faire la base du nouveau point de depart dont nous propo- sons 1'adoplion pour l'enonciation des longitudes. Lorsque les Espagnols , apres la grande decouverte de Cbrislopbe Colomb, furent devenus rivaux des Por- tugais, la limite de leui's possessions respectives fut fixee par la cour de Rome au moyen d'une ligne ima- ginaire tiree d'un pole a 1 'autre, a cent lieues des Acores (2). Cette ligne se rattachait a la ligne magne- (l) Voyez notre Memoire sur la systemes geographiques des Grecs et des Arabes, et en particulier su>- la coupole d'Arine, servant, chez les Orientaux, a determiner la position du premier meriditn dans l'enon- ciation des longitudes, i"-4'\ 1842 (reimprime dans le tome II de nos Materiaux pou> seruir 73. ( 203 ) Nous fixons done notre premier meridien a 36° 15' ouest de Paris, a 33° 54' 36'' ouest de Greenwich, a 64° 4' 16" ouest de Saint-Petersbourg, a 43° 7' 22" est de Washington; nous appelons le point de son intersec- tion avec 1'equaleur coupole de la terre ou d'Jrine; et en empruntant ce nora aux Arabes, non-seulement nous associons a notre idee les populations musulmanes, mais nous ne faisons pas pour les pays Chretiens une chose insolite; les lermes de zenith, de nadir, cYazi- inut, etc., qui se renconlrent clans notre nomenclature aslronomique, ont une semblable origine. Arine, chez les Arabes, signifiait un lieu de proportion moyenne, d'une temperature egale, un juste milieu parfaitement exact, et le meridien de la coupole d'Arine pourraitetre accepte generalement sans soulever la moindre opposition. Voici dans quel ordre se trouveraient classees les diflerentes capitales ou villes principales des deux he- mispheres : Longitudes prises du meridien f/'Arine. Lisbonne 24° 46' 15" E. Maroc 26° IS' 36" E. Madrid 30° 12' 45" E. Greenwich 33° 54' 36" E. Paris 36' 15' E. La Haye 38° 16' 46" E. Bruxelles 38° 17' E. Berne 41° 21' 17" E. Turin 41" 36' 12" E. Carslruhe 42° 15' 30" E. Hanovre 43° 39' 9" E. 204 ) Tunis 44° (5' 0"E. Christiania 44° 38' 7" E. Florence 45° 10' 6" E. Munich 45° 29' 18" E. Rome 4G°21'50"E. Copenhague 46° 29' 20" E. Berlin 47° 18' 30" E. Naples 48° 9'57"E. Vienne 50° 17' 22" E. Stockholm 51° 58' 20" E. Alhenes 57° 38' 30" E. Constantinople .... 62° 53' 35" E. Alexandre 63° 47' 35" E. Saint-Petersbourg. . . 64° 14' 16" E. Moscou 71° 32' 30" E. Teheran 85° 17' 35" E. Samarcande 102° 45' 0" E. Calcutta 122° 0' 3" E. Canton 147° 11' 30" E. Pekin 1 50° 23' 30" E. Jedo 173° 54' 45" E. Fernamhouc 0° 57' 4" O. Bahia 4° 3(5' 20" O. Rio-Janeiro 9° 15' O. Paramaribo 21° 18' O. Montevideo 22° 18' 25" O. L'Assomption 23" 46' O. Buenos-Ayres 24° 29' 12" O. Chuquisaca 30° 29' 24" O. Caracas 33° O. ( 205 ) Saint-Domingue. ... 35° 57' 39" 0. Quebec 37° '21' 24" 0. Valparaiso 37° h& 39" O. Bogota 40' 17' 38" O. Washington A30 7'22"0. Lima /j3° 12' £5" 0. Quito 44° 50' 30" 0. Panama 45° 35' 22" O. Nicaragua 48° ZiS' 7"0. Guatemala ...... 56° 58' 15" 0. Mexico 65° 10' 30" 0. Noukahiva 106° 15' 15" 0. Sidney 174° 51' 26" 0. Hobart-Town 178° kh' 38" 0. On voit par cette table que le meridien d'Arine tra- verserait aux antipodes, l'ocean Pacifique, a la pointe nord de Torres, dans les lies Mariannes, entre le Japon et l'extremite orientale de l'Australie. Tous les points intermediates prendraient naturellement leur place d'apres un systeme uniforme. Une seule table rectifiee servirait a tout l'linivers, et ce serait un grand honneur pour la Societe de geographie de Paris d'avoir offert aux gouvernements de l'Europe et de l'Amerique un moyen tres-simple de resoudre cette importante ques- tion , qui interesse non-seulement la science, mais l'bumanite tout enliere, et que de vainessusccptibilites nationales semblaient devoir eternise!'. SiDlLLOT, ( 206 ) LETTRE DE M. JOMARD A M. DE LA ROQIETTK, Secretaire general de la Commission eeolrale sleriles , jusqu'u ce que l'univers parle une seule et » meme langue el possede un seul sysleme monetaire.» C'est nous rejeter bien loin ! Quoi qu'il en soit, nous devons raisonnerici comme si la possibility de rendre la notation uniforme etait univei'sellement reconnue, et qu'il ne s'aglt plus que du choix du mode le plus paifait. Puisque Wwnntage d'un changement n'est conteste par personne, puisque tout le monde s'accorde sur ce point essentiel , com- ment ne pas accueillir l'idee d'un appel mix gouvcrne- ments des puissances civilisees P Main tenant est-il pi'e- ferable de compter les longitudes d'un point pris en pleine mer, ou d'un point choisi sur une lie ou un continent quelconque? C'est a cela que semble se re- duire la question actuelle, d'apres les reflexions qui precedent. Ainsi que je l'ai dit plus baut, un meridien passant a quelques degres ouest des Acores semble remplir la condition de ne traverser aucunc possession des puis- sances de I 'Europe ou de l'Amerique; par consequent, il ne cboquerait aucune pretention nationale : cepeu- dant le meme cercle meridien, considere aux anti- podes, passe a travers l'Australie, veritable possession anglaise, et a travers la Siberie, possession russe, deux grandes nations marilimcs dont les territoires sont en contact, en Amerique et bieoldt en Asie. L'Amerique, la France, el les autres j>uissances maritimes, seront- ellcs satisfaitcs par ce cboix? Gette remarque n'est pas une objection centre la proposition prccedente; ellc monlre seuleinent qu'il est difficile de trouver un meridien qui ne traverse pas quelque possession des ( 209 ) peuples rju'il s'agit do concilier, et d'amener a uno resolution commune. L'ecueil auqucl il faut ecbapper est la pretention que s'arrogerait une eapitale quol- conque d'obliger toules les nations do la terre a compter les intervalles a partir de son propre observatoire ; c'est un observatoire neulre, s'il est possible, qu'il faudra s'altacber a trouver : or il exisle un territoire qui reunit les conditions du probleme dans sa gen6- ralile. Co n'est pas le lieu d'exposer cetle solution : l'impoitant est de s'accorder, d'abord, sur le principe m erne de la reforme el sur le moyen de elioisir des a present, non pas le premier meridien (ce qui est peut- etre premature), mais le parti a prendre, pour arriver a une discussion complete, impartiale, et a un resultat durable. Ce moyen ne peut elre qu'un congres scien- lifique, assemble dans une ville quelconque de 1'Eu- rope, comme Berlin, Berne ou Bruxelles, n'eveillant aucune susceplibilite. Toutefois, comme on ne peut pas multiplier beaucoup ces suites de reunions solen- nelles, il serait a desirer qu'on pro fi tat de l'occasion pour elablir runilormite dans les autres notations geograpbiques, ainsi que le colonel Jackson le deman- tlail jadis avec moi (1). Agreez, monsieur, l'assurance de mes sentimenls d'estime et de consideration. Jomard. (l) Je n'ai qu'une seule reinarque a faire, c'est que le premier meridien d'Arine e'tant pris sur I'equateur, il peut sans inconvenient passer auk antipodes par un coin de t'Australie ou de la Siberie, et que, d'un autre <:6te, le territoire neutre dont parle M. Jomard ne conviendrait peut-etre pas aussi bien que celui d'Arine aux peuples utusulmans, qui couvrent la moitic du globe. >>. •2IU LETTKE DE M. ANTOINE DABBADIE A M. DE I. A nOQUETTE, Secretaire general de la Comnii-siou central? de la Socie'tc' de ge'ogrophie , SCR LE MEME SCJET (MERIDIEN L'MVERSEU). MoN CnER COLLEGUE, Les critiques faites par le savant M. Sedillot contre la diversile des premiers meridiens sont tres-fomlees. Je crois me rappeler que Laplace avail propose de prendre pour premier meridien le plan qui resulte de je ne sais plus quel phenomene astronomique. Mais cela suppose que Ton connait les differences de longitude de plus d'un endroit du globe, tandis qu'il y en a fori peu, meme aujourd'hui, dont les distances, mesurees sur l'equateur, soient connues a moins de quinze secondes en arc. Je n'oserais meme affirmer que Ton sache a moins de six secondes la difference de longitude enlre Paris el Greenwich, ou Ton possedc les observatoires les plus anciens et les plus celebres. Avant de prendre pour premier meridien celui ou la declinaison de l'aiguille aimantee est nulle, il faudrait d'abord savoir tres-rigoureusement si cette declinaison n'y varierait pas dans la suite des siecles, ce que l'etat imparfait des theories magncliques ne nous permet pas de faire encore. 11 y aurait ensuite a determiner avec la derniere precision les differences de longitude enlre ce grand cercle et les meridiens de Paris ou de Greenwich. Enfin, il faudrait un signal quelconque sur ce premier meiidien, chose difficile, puisque, par hypolhese , il passe principalement au milieu des mcrs. ( 211 ) Comme le grand nombre d'observatoires dans Ian- cien continent permet, en vertu de ces principes de majorile qui nous regissent, de s'en tenir au vole des savants de l'Europe, je prefererais le Mont-Blanc, qui est le point le plus eleve de nos contrees, ou bien Je- rusalem, contre lequel les chretiens de 1'Amerique ne peuvent avoir aucune objection, et dont la position de longitude pourrait elre determinee par plusieurs voyages chronomelriques et par une tres-courle trian- gulation; ces deux points onl au surplus ete deja pro- poses. Mais le Ires- grand nombre d'interets et de prejuges auxquels les pouples el memo les savants obeissent ne nous permetlra pas de realiser bienlot celte pierre pbilosopbale de la geographie, c'est-a-dire, un premier merklien accepte par loutes les nations. Je ne suis peut-etre pas plus exempt de ces prejuges que bien d aulres novateurs, et je crains meme que le desir d'exprimer une opinion opposee a celle de M. Se- dillot ne soit entre pour quelque chose dans mon era- pressement a donner mon avis. Je voudrais au moins pallier mon dissenliment par cet axiome : Du choc des opinions jaillit la verite (1). Votre devoue confrere, Antoine d'Abbadik. (i) M. d'Abbadielimite la question aux gouvernements de l'Europe; il exclut les Etats de 1'Amerique, de l'Asie, de l'Afrique, et en general tons les peuples qui professent l'islatnisme. Ce n'est done plus dun premier meiiJien universel qui! s'agit. 11 faudrait, selon nous, qu'un congies ou seraieut representees TEurope etl'Auierique prill initiative* et ordonnal la re'impression , avec les caracteres de to us les idiomes connus, de la Table des positions geugraphicjues ties principaux lieux du globe, que M. Daussy fail parailre dans la t'onnaissance des temps, en citant ses autorites, ou celle que M, le lieutenant H. Raper a jointe 242 ; LETTRE 1)1 PRINCE EMMANUEL GALITZIN, Corrcspoildant de la Sociclc dc geographic lie Paris, A M. DB LA ROQUETTE, Secretaire ge'ue'ial dc la Commission cculrale, SIR LA I1RRNIKRE EXPLORATION DE LA REGION DK [/ALTAI. Saint-Pe'tersbourg, I, j8 fevrier= 12 mnrs 1 85 1 . aloNSIKUR ET H0N0RA1SI.E COLLKGUi:, Par ma lctlre du 6 = 18 Janvier dernier, j'ai en l'avanlage do vous faire part, en qualite de nieinbre correspondant de la Societe de geographic de Paris, des decouvertes faites dans la nicr d'Aral. Aujourd'hui je reprends la plume pour unc nouvelle communica- tion, que je crois de nature a inletesser la Societe , bien qu'il s'agisse cette lois d'un objet qui n'est pas purement geographique. Je vais, en effet, vous entrc- tenir des explorations accomplies en 18/|9 dans la region de I' Altai, pour la recherche de giseincnts me- .1 son excellent onvrage The practice of navigation (.')' edition ), com- pletees et reduites a un premier meridien syatematique; en adoptant celui d'Ariur, on no lencontrerait aucune opposition de la part des Etats musulmans, et l'application de ce premier meridien universel conduit ail insensiblement a l'unile de mesures cluz tons les penples. — Quant a la ligne uiagnciiquc, e'est justeinent parce fjnc la science n'a pas dit a ce sujet son dernier mol, qtt'il conviendrait d'y ratlacher le premier meridien geographique :ceseraitle meilleur mojen d'attirer l'attention sur ce probleme *-i important de la physique du globe, et Ton pounait signaler les variations de la ligne magnetiqae sans decli- naison a i'e'gard dun point fixe, cctte 1 oupole d'Arine, qui n'esi autre que ['umbilicus terns, fhfUftJlbf Oa'/.xsjr,.- de I'antiquite el du moyen age. S. i 2i3 ) lalliferes : elles ont eu pour resullal Ja decouverle im- portante de plusieurs riches depots de minerai d'ar- gent. Les details que vous allez lire ont ete puises par moi dans un compte rendu de ces explorations, publie tout recemment par l'administralion des mines de l'empire. Une expedition speciale, partagee en trois divisions, a ete dirigee en 18/19 vers 1'Altai, par l'administration superieure des mines, pour recberclier des gisements auriferes que Ton supposait devoir y existor. La pre- miere fut cbargee d'explorer les ravins et les petits cours d'eau qui deboucbent dans le Soenkas et dans 1'Alzas, ainsi que les affluents de la riviere Taidona, qui rejoignent le Tom du cote droit. La secondc dut s'occuper a reconnaitre les lils des differents cours d'eau qui se jettent dans l'Ousa, a une petite distance de ses sources. L'Ousa est un autre affluent du Tom. Cette seconde division devait commencer ses recber- ches a parlir des petites rivieres dont les sources cora- muniquent avec la Popoutnaia. Des exploralions faite.s precedemtnent , dans le lit de cette derniere riviere, avaient procure la decouverle de sables auriferes tres- ricbes. Enfin , la troisieme division eut pour sa pari a s'occuper d'explorer les divers affluents de la Pestcbanaia : c'est le long de cette riviere-ci que se trouvent les exploitations auriferes elites de 1 'Altai , abandonnees depuis quelque temps. La division dut inspecler les lieux, pour s'assurer s'il ne conviendrait pas d'y entreprendre derecbef des travaux. M. le lieutenant Safonofl' fut mis a la lete de la pre- miere division; M. le lieutenant Pouzanoll", a la tete de la seconde; et M. le lioulenant Tatarine. ;'i la tele de la i. M*r«s. 2. IT) ( m troisi^me. Cos trois officiers, ainsi que ccux dont il sera fait mention plus loin . apparthmnent tons au corps des ingenieurs des mines. Les petites rivieres de Soenzas, de Baenzas et d'Azas ont leur point de depart dans les parties elevees des monts Allataou. Celui de leurs versants le long du- quel ces cours d'eau descendent vers le Taidone se compose principalement de calcaire , qui, plus haul, fait place au granit, a la syenite et au porphyre vert. Outre ces differentes roches, on y rencontre encore du porphyre noir (melaphyre), qui, en certains endroits, forme a lui seul des pitons remarquables par leur ele- vation, qui dominent les alentours. M. Safonoff a opere des sondages dans les Jits de dix-huit petites rivieres ou sources. Parmi les premieres, il s'est assure que les sables de la Vodopadnaia renfermaient de 24 a 56 parties d'or sur 100 pouds (a raison de 16k,l,37 par poud ) de sable. Ceci n'a pas ele une decouverle , car on savait auparavanl meme qu'il existait de Tor dans le lit de celte rhiere, qui debouche du cote gauche dans le Bornzas, apres avoir traverse les terrains cal- caires et schisto-argileux recelant Tor. La couche au- rifere repose a une profondeur de 2 et 3 sagenes (a raison de 2U,,13 par sagenu), et elle a une epaisseur de 1 a 2 archines (a raison de 0m,71 par archine). L'ine- galite qui a preside au depot des parcelles d'or dans les sables est cause qu'on n'a pu en apprecier conve- nablement la richesse. M. Pouzanoff a pratique des sondages vers les sources de l'Ousa, de la petite riviere de Bazane, son tribu- taire, et de trois ruisseaux qui s'y jettcnt. 11 a reconnu que les montagnes qui encaissenl le Bazane sont for- ( 215 ) mees de syenite, de pierre verle (zeleny-kamene), et de calcaire siliceux. Mais d'ailieurs les rechcrches auxqueljes cet ingenieur s'est livre n'ont amene que la rencontre d'indices accusant la presence de lor. Le premier affluent remarquable que 1 Ob recoit du cote gaucbe, apres la formation du fleuve par la reu- nion de la Bia et de la Katouma, est la Pestcbanaia. Cette riviere prend sa source dans la cbaine de nion- tagnes connues sous le nom de monts Bacbalaksk et Anouisk, qui se dressent sur la rive droite de la Tcha- richa. Plusieurs cours d'eau, du cote droit, comme du cote gaucbe, portent leur tribut a la Pestcbanaia. Parmi eux, il en est un, la Malaia-Tikbaia, dans le lit duquel il a ete decouvert en 1833 un ricbe depot au- rifere, immediatement mis en ceuvre , et abandonne plus tard apres epuisement suppose. G'est la 1'exploi- tation designee dans le pays sous le nom de lavages de V Altai, que les detacbements explorateurs de 18-49 devaient soumettre a de nouvelles investigations. Dillerentes especes de porphyres, meles a la syenite et an granit, tapissent les rives de la Malaia-Tikbaia du cole de ses sources. Les intervalles entre ces diverses rocbes sont remplis par du calcaire gris lonce, qui plus bas fait place an scbiste argileux, et, plus bas encore, au scbisle lalqueux. Au dela les calcaires font reapparition. La coucbe aurilere observed dans le lit de la Malaia-Tikbaia a son point de depart a trois verstes de lemboucbure de cette riviere, et s'etend en amont l'espace d'une versle. Elle renl'erme, sur une etendue de trois cents sagenes, au dela de deux zolot- niks (a raison de Asr,26 par zolotnik) d'or par poud de sable. "It. Des courses do reclicrche ont aussi eu lieu en J8/1U dans les environs des lavages deja en cours d'exploi- tatioo. Elles ont ainene la decouverte de trois depots auriferes distincts; a savoir : le long de la riviere Koza, tributaire de la Teha, qui, du cote gauche, va se jeter dans le Tom; le long de la riviere Bolchaia, qui de- bouche dans la Mrassa, du cote gauche; et enfin, a petite distance de 1'exploitalion aurilere de Yegoriefsk, dans la riviere de Souengha : ce dernier gisement re- pose sous une couche lorinidahle de tori", ce qui oppo- sera sans douto des difticulles serieuses a l'extraction. Les explorations qui ont eu lieu a portee des lavages dits d'Ouspensk viennent clore la liste des Iravaux ac- complis par les divers detachemenls, en 1849, pour ce qui concerne l'industrie aurilere. Ces dernieres inves- tigations ont conduit a la decouverte d'un depot de sable aurilere, occupant une etendue de 300 sagenes sur une epaisseur de plus d'une archine, qui repose le long de la Bolchaia -Salaria et de la Malaia -Salaria , deux rivieres de la contree. II me reste a vous parler, monsieur et honorahle collegue, des tentatives qui ont ete faites dans le cou- rant de la campagne de 18/i9, pour rechercher des giscinents miniers proprement dits; tentatives signa- lees par la belle decouverte, due a M. lingenieur Po- retsky, qui, com roe vous le verrez bientot, a eu la bonne fortune de meltre la main sur tin riche lilon de mineral argentifere. Parmi les ingenieurs specialement charges d'explo- rer la contree, a Teffet d'y rechercher des gisements de nn'tanx imtri'S que lor. M. Boulitrh dot diriger sps ( »7 ) investigations le long tie la rive gauche tie 1'Ouba, a parlir de l'endroit mi la Tchernaia-Ouba se reunit a la Belaia-Ouba, et jusqu'au point ou 1'Oubienka s'y jelte. En meme lemps il dut s'apphquer a soumettre a des rechercbes nouvelles le gisement metallifere, reconnu en J 8^8, au bord de la petite riviere de Sakmarikb. L'espace ou cet ingenieur executa ses courses d'inves- tigation est couipris entie le Tigbirensk et le Kor- gbousk, deux formidables montagnes de granit, dont les cimes elevees sont couvertes de neiges eternelles. M. le lieutenant Boulilch reconnut que le gisement rencontre en 1848 se compose d'ocres renfermant un peu moins d'un zolotnik d'argent par poud de minerai, qu'il prend son point de depart a une soixantaine de sagenes au-dessus de l'emboucbure du Sakmarikh, et que son epaisseur est de trois quarts de sagene. A part ca, le detachement dirige par lui n'a decouvert aucun gisement nouveau. M. 1 'ingenieur Vlangbal eut pour sa part a explorer les parties du steppe des Kirgbises, limitropbes de la contree elite de Zmeinogorsk. II se mit en route, a la tete d'un detacbement de mineurs, dans les premiers jours du inois de juillet 1849. Grace a 1'activite de l'ofTicier commandant, le detachement est venu a bout d'accomplir l'exploration de toute la region situee le long de l'lrticbe, depuis la frontiere cbinoise (e'est-a- dire a parlir du point on le ^aricb deboucbe dans Y\v- ticbe) jusqu'a la ville d'Oust-Kamenogorsk. La portion du pays parcourue a pour bornes : l'lrticbe a l'e*^ et au nonl, la route de Kokbektinsk a Oust-Kamenogorsk a Youest, et la plaine a tea vers laquelle le Bokop coule vers lMrtiobr> au s/ir/. Beaucoup de gisements de sables ( 218 aurit'eres et quelques indices de mines de cuivre out ele les resullals obtenus par ces courses prolonged; en outre, M. \ langhal a rnpporle" une carte de la con- tree, qu'il a eu soin de dresser chemin faisant. Parmi les difle rents ingenieurs qui se sonl occupeg, pendant la oampagne de 1849, a recherclier des gise- menls metallilcres aux environs des lavages d'or en exploitation, c'est M. le lieutenant Poretsky, deja cile\ qui a <>n la meilleure chance. C'est dans l'arrondisse- ment Zmeinogorsk , non loin de l'exploitation de S6- m\A\\ cite. ( 221 ) Zemble, deux lies bien distinctes; el une petite partie de la cote orientale de l'lle au nord du detroit. En 1807, un autre pilote, norame Pospeloff, et, en 1819, le lieu- tenant Lazareff, explorent la coto sud-ouest. Mais ces descriptions, qui n'embrassaient qu'une petite etendue des cotes, elaient en meme temps peu exactes. L'ex- pedition du capitaine Liitke , de 1821 a 1825, fut la premiere qui donna une juste connaissance de la cole occidental; cette cote, depuis le detroit au sud , ap- pele Karskia-Vorota ( portes de Kara), Jusqu'au cap Nassau, au nord, fut decrite avec precision. En 1832 et 1833, une expedition, entreprise par des particu- liers , Brandt et Klokoff, et commandee par le sous- lieutenanl Pachtoussoff, fit une description de la cote orientale de l'lle jusqu'au detroit de Matoschkine- Schar. En 1834 et 1835, le meme Pachtoussoff con- tinua , par ordre du gouvernement , le leve et la description de la cote orientale jusqu'a la pointe sep- lentrionale de Pile de Pachtoussoff, situee sous le 7/i° 24' 18" de latitude nord. De la on fixa de visit, au nord- est, la situation de quelques lies et des principaux promontoires ; le cap le plus eloigne, a /i0 verstes de Pile de Pachtoussoff , fut nominee Miss Dalniy (cap eloigne). Les excursions des enseignes Tzivolka et Moisseieff n'ont servi (1837 a 1839) <|ii'a explorer en detail la cote occidentale de la Nouvelle -Zemble. La cote septentrionaje, a Pesl du cap Nassau, n'est connue jusqu'a present que par le voyage de Barentz, qui fait continuer cette cote a une distance de 5 degres a Pest du cap Nassau. Selon Barenlz, elle tourne au sud-est a partir du cap Jelania; et au cap Flissing, elle se dirige vers le sud-ouest. Quant a la cole orientale, nos con- ( 222 ) naissances so burnetii aux notions fouinies par PaebtoussofT, c'est- a-dite qu'elles s'arretent an cap Dainty. Cependant, en 1835, le inarchand Issakofl', etant arrive avec son batiment aux iles Pankratieff, qui se trouvenl non loin du cap Nassau (1), au sud-ouest; el ayant trouve la mer libre de glace (au raois d'aout), conlinua sa route au nurd-ost, a plus de cent verstes des lies susmentionnees : « A cette distance, disait-il, la cote tuurne brusquement vers le sud-ouest (2), el Ion voit a Test beaucoup de petites iles. » Par consequent, si Ton s'en rapporle a la version d'lssakotf, il laut ad- mettre : ou bien qu'il a atteint le cap Jelania, et dans ce cas ledit cap doit elre bien plus rapproebe des iles Pankratieff que ne le presenle la carte de Lutke, basee sur les assertions de Barentz; ou bien que la parlie septentrionale de la Nouvelle-Zeinble, au dela du cap Nassau, est traversee par de larges bras de mer. Dans l'une et l'autre supposition, la region nord-est de 1'lle reste enigmatique (3). (i) D'apres la carte dela Nouvelle-Zemble de Zivolska, les iles Pankratieff sembleraient etre a \ degres environ du cap Nassau. (a) La carle citee dans la note precedente semble donner une autre direction a cette partie de la cote. (3) En 1 83H, M. le professeur von Baer, tnembre Pendant les premiers jours, uncalme et la faiblessc du vent retarderent ma marche; mais.en atteignant les Trois-Iles, je rencontrai un vent contraire violent. Le 30 juillet, je doublai le cap Kanine, connu , chez les marins de Mezene , sous le nom de Tonkiii-Nose (cap etroit). » Le 9 aout, j'entrai, non sans difficulte, dans l'em- bouchure de l'lndiga, qui est separe de la mer par une barre, comme celle de la Dwina. Apres avoir leve le plan de l'embouehure et fait des observations sur la maree, le 12 aout, je remontai l'lndiga, pour alter a la recbercbe de quelque nouvelle communication entre cette riviere et la Soinia , un des affluents de la Pelchora. » La saison avancee ne permit pas de rester, pass6 le 20 aout, dans la Toundra Timansk.iia, qu'arrose l'ln- diga; le 22, j'arrivai a bord du scbooner, et consacrai plusieurs jours aux Iravaux de sondage et de levee que je terminal le28au soir, me proposant de lever l'ancre le lendemain matin, a l'heure de la maree montante. Mais le vent d'esl, qui soufflait alors, se cbangea pen- dant la nuit en une veritable tempcle, et sauta au sud- est, puis an nord-ouest, et la bourrasquccontinua jus- qu'au 16 seplembre, accompagnee de grele el de neige ; le tbrrmometre lomba au-dessous de zero. » Apres un calme de vingt-quatre beures, il s'eleva un leger vent favorable ; je levai l'ancre aussitot ; mais j'avais a peine fait un mille (d'ltalie), que le vent sauta derechef au sud-ouest, et que me trouvant encore au- dedans de la barre, je fus oblige de jeter l'ancre. Le vent fralcbit de nouveau, passant au nord-ouest. Les gelees devenaient plus intenses, el des glacons netar- derent pas a se monlrer sur la riviere. L'Indiga fut enlierement prise par les glaces, au-dessus de son em- boucbure, le 20 septembre; et comme le vent soul'flait conslamment du nord, il fallait penser a riiivernage. Le 8 oclobre, lorsque la glace se fut tout a fait raffer- mie, je quittai l'lndiga, et apres un voyage de deux semaines a traversla Toundra, j'arrivai le 25 a Mezene, d'ou je parlis pour Arkbangel. Tandis que je traversais la Toundra, j'avais eu constamment des gelees de 16 & 18 degres. » On voit que, dans cette premiere expedition, M. de Krusenstern s'est borne a explorer les parages de l'ln- diga, riviere qui debouclie dans la mer Glaciate. Dans l'ete de 1851 , eel ofiicier doit reprendre le cours de son voyage, ou plutot commencer son exploration de la Nouvelle-Zemble , dont son expedition actuelle n'est (jue le prelude; toul fait esperer qu'a son retour il sera possible de dresser une carte exacle de celte ile et de ses environs. Nous nous empresserons de publier les resultats qu'aura obtenus M. de Krusenstern ; nous avons l'as- surance qu'ils nous leront communiques, comme ceux (pie nous donnons en ce moment, par M. Dm. Lon- ( ">2H ) uuinoff. au nom de la Societe imperiale russe de geo- graphic, dont nous avons a reconnaltre de nouveau la bienveillante confraternity. De la Roquettk. SUR LES DETERMINATIONS D'ARCS DL MKRIDIEN TERRESTRE ET LES MESURES DE SUPERFICIE DES ARABES. Lettre de M. Sedillot a M. de la Roquette, secretaire general de la Commission centrale. MoNSlEUB, Dans votre article sur les mesures d'arcs de meri- dien (1) [Bulletin de la Societe, novembre 1850, p. 363), vous rappelez les determinations d'Aristote, d'Lra- tosthene et de Posidonius, cpui donnaient a la terre (i) J'ai donne, il est vrai, 1'idc'e et le canevas de cet article et j'ai coopere a sa redaction; inais je dois declarer, pour rendic hommage a la ve'rite, qu'une partie des recherches et de la redaction est due a un membre foit instruit de la Commission centrale, qui a desire que son nom ne fi'it pas cite. S'il y a des erreurs ou des lacunes, elles sont tres-probabbnient de mon fail jj'en accepte la responsabilite. Je dtrai a cette occasion que je suis pret, comme je le serai toujours, dans des cas semblables, a faire t'onnaitre a nos lecteurs les critiques et les rectifications qui me seraient adressces, de quelque part qu'elles vien- nent, et meme que je les appelle. Ce principe d'impartialitesans limiic est egalement adopte par mes colle(;ues ilu Bulletin. D« I A R. ( m ) 400 000, 252 000 et 240 000 stades d'etendue; M. le docteur Ludw. Ottinger, dans un recent opuscule dont nous devons la communication a M. le professeur Chasles [Die Vorstellungen der alien Griechen unci Romer iiber die Erde als Himmels-Korper, Freiburg, 1850), confirme vos deux premieres evaluations, mais il reduit la troisieme a 180 000 stades... 180 000^^ = 4 492 milles allemands. C'est la mesure adoptee, du reste , par Ptolemee; celle que M. Ottinger attribue a Archi- mede est de 300 000 stades (1). Quant aux Arabes, quelques observations sont n6- cessaires : le Khalife Almamoun avait ordonne, en effet, qu'en l'annee 830, un degre du meridien fut mesure avec plus de precision que ne l'avaient fait les anciens (2). En consequence, Send-ben-Ali et Khaled- ben-Abdal-Melekserendirentdans laplaine de Singiar, accompagnes d'Ali-ben-Isa et d'Ali-ben-Albabtari; et tandis que ceux-ci se dirigeaient vers le sud, ils mar- cherent de leur cote vers le nord , jusqu'a ce que la hauteur du pole eut varie d'un degre; les uns trouve- rent pour la valeur du degre terrestre 57 milles, les autres 56 milles un quart, chaque mille contenant 4000 coudees noires; mais celte mesure offre la meme incertitude que celle d'Eratosthene , relative- ment a la longueur du module dont on fit usage. Laplace (3) trouve 200 500 coudees noires : on doit porter ce nombre a 228 000, si Ton adopte la mesure (i) Cf. Letronne, Recherclies sur les fragments d'Hdron (CAlexan- drie. Paris, i85i, p. 14. (2) Golius in Alferganum, p. 72. — About -Pharape, Hist. Dyn.t p. 164. (3) Pr^ris de I'histoire de I'astronomie, p. 57. , a»8 ) de Send-ben-Ali el tie Khaled , on 225 000, si Ton adopte celle d'Ali-ben-Isa el d'Albablari. Montucla, en donnant pour resullal 56 inilles ct 56 milles deux tiers, discute d'une maniere fort judicieuse quel de- gre de confiance on doit accorder a cette determina- tion (1). La question principale est de savoir ce qu'il faul entendre par coudee noire ct quelle etait la valeur exacte du mille arabe. Vous faites connaitre a ce sujet, Monsieur, les di verses opinions de nos devancicrs [Bulletin de la Societe , septeinbrc 1S50, p. 213); j'ajouterai seulement a voire expose que V Annuaire dn Bureau des longitudes (1851, p. 73) fixe en kilometres a 196A le mille des Aiabes. Vous dites qu'il existait chez eux trois especes de cqudees differentes; on s'ac- corde , en eftet, a distinguer celle qu'on appellc la coudee a la main ou la main juste de 'l!\ doigts, la coudee malekite ou hascbemite de 32 doigts, et enlin Ja coudee noire de 27 doigls, prise sur Je bras d'un eunuque noir attache a la personne d'Almamoun. Cependant nous trouvons dans le manuscrit arabe de la Bibliotbeque nalionale , n° 1106, ancien fonds, di- vers renseignemenls que nous ne devons pas negliger ; 1'auteur compte huh especes de coudees, au lieu de trois admises ju.squ'a present (2). 1° La coudee a la main ou coudee FedhiaH, appelee aussi coudee du Dawer, de 2/i doigls, dont l'usage fut (i) Histoiie ties mathhnatiques, t. 1, ]>. U/ij. — Voyez aussi noire Introduction aux Tables d "Olouy-Iiei/, p. /(8; et Delambre, Astro- nomic du moyen age, p. 2. (2) Voyf-zM. Remand, Introduction it la Geographic d'Aboulfcda, p. cci.xiv. et suiv. — Lelewel, Cartes de (jropraphie du moyen aye, 1. 1, p. 17. ( 229 ) introduil, au temps de Raschid, par lc cadhi Ebn-AI>i- Lt-yola, et dont on se servait a Kelwadza, ville de la Babylonie. 2° La coudee lousefiah, employee pour la premiere fois a Bagdad par le cadhi Abou-Iousef (plus petite que la coudee noire des f du seplieme). 3° La coudee Saourld, ou coudee noire, attribute par les uns a Raschid et a Almanzor; selon les autres, a Almamoun, et que Ton fait, tantot de 27 doigts, tantot de 25 doigts f, c'est-a-dire d'un doigt et deux tiers de doigt plus longue que la coudee a la main. h La coudee Haschemiali, ou petite coudee Hasche- mite, qui elait plus longue que la coudee Saoudd de 2 doigts et * de doigt. 5° La coudee Belaliah, semblablc a la precedente, et employee par les habitants de Bassora : elle avail el6 proposed par Belal-ben-Abi-Ziadeh. 6° La coudee Meleki , coudee royale ou AlHas- cIiemiah-al-K hodra, grande coudee Haschemite, qu'Al- manzor avait ainsi dehommee, et qui avail 5 doigts | de plus que la coudee noire, c'est-a-dire 32 doigts |, en supposant que celle-ci en eut 27 : on l'appelait Meleki du temps d'Abdelmelek-ben-Merwan, et elle elait en usage sous le nom de coudee Ziad'iafi. 7° La coudee Omariah, dont on se servait au temps des khalifes Omar-ben-Khetab et Olhman-ben-Hali", successeurs d'Aboubekre, el qui etait d'environ (5 Cab- dhahs ou poignees; en somme, de 2/j doigts. 8° Enfin , la coudee Mizan'tah, qui comprenait 12 Cabdhahs ou poignees, c'est-a-dire AS doigts, et qu'on rapporte au regne d'Ahnamoun. Aboubekre-al-Raredji, le calculaleur, disait que la i. Mins. 3. !f> "M) ) cornice llaschenudli conlenait 8 poignees (iii ( abdkahs . que la poign.ee (Hail de h doigts, et le doigt de 6 grains d'orge : il parlait evidemment de la grande coudee Hasc/wni/te, ou coudee royale. Dans les mesures de supcrfici'e, on comptait un bab ou un casbah (percbe, roseau) pour six coudees; un aschel (corde, scha>num), pour 10 babs ou 60 coudees; un djerib, pour 10 aschel ou GOO coudees : 100 babs va- laient done un djerib. La inaniere d'employer la cou- dee consistait a la marquer sur la canne ou le roseau d'un trait noir a ses deux extremites; on prenait anssi un ascliir pour 1 bab, et un cafiz pour 10 babs. On mesurait avec Yaschel dans le Dicubehir. On voit par ce qui precede qu'il est bien difficile, au milieu des divergences des Arabes eux-memes, d'etablir une appreciation parfaitenaent exacte de la mesure e la terre , ordonnee par le kbalife Alma- rnoun. Ajoutcz a cela les erreurs d'interpretation aux- quelles donne lieu si frequemment. la lecture des ma- nuscrits orientaux : ainsi on trouve dans Masoudi (1) quo Send-ben-Ali et Rbaled fircnt leurs observations entreRacca et Tadmor, tandis que M.Caussin a nomine, d'apres Ebn-Jounis (2), Tadmor et // am (a, qu'il croit etre Apamee ; niais la ville dont il s'agit devait se trouver sur le meridien de Tadmor, a un degre de distance au nord ou au sud ; et Apamee de Syrie. se trouve a pres de deux elegies a l'ouesl de Tadmor. En raisonnanl d'apres rorlbograpbe du mot, au lieu de consulter la position geograpbique du lieu, on s'expose a des me- (i) Notices et extreits det manmcritf, t, I. p, "> i el 52, • i Kin linirti*;. |i. Rf>. ( 23 J ) prises inevitables ; le nom est d'ailleurs ectil de telle sorte qu'on peut lire // aset, lieu proche de Racca, qui satisfait aux conditions exigees. SfiDILLOT. R£SUM£ SUCCINCT VOYAGE EN AFRIQUE DE M. DESCAYRAC, MEMBRE DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE. Arrive depuis peu de jours du Soudan oriental, j'ai l'honneur de soumettre a la Societe de geographie le resume succinct de mon dernier voyage en Afrique. Ayant quitte le Caire dans les premiers jours d'oc- tobre 18i9, je me rondis par barque, en un mois el demi, a Wadi-Halfa, oil je fis l'acquisilion des droma- daires (1) de selle et de bat dont j'avais besoin pour continuer ma route. M'ecartant alors un peu du Nil, je suivis, a quelque distance, la rive droite de ce fleuve, que je traversal apres douze journees de marche, pour descendre a Dongola (2), ville dont la fondation est peu ancienne, cbef-lieu actuel de la moudherie si vaste de Dongola et Berber, qui fait partie du gouvemement general dont le siege est a Khartoum. (i) Les Kuropeens, en Egypte, donnent le noni de dromadnire au dromadaire dresse pouretre uionte (hadjin) ; mais, dans son acceptjop veritable, le mot dromadaire indique le chameau a tine bosse, le seul qui enisle en Afriqne, le Camelus Droinedariits, L. (2) On ne doit pas eonfondre cede ville avee Dongolg el-Adjoni, qui n'oflre plus qn'un amas de mines peu intcressaiites. et est pl.o . i SUi la rive droite du Hcuve. nit slid ile la nonvelle rite Apres un sejoor de deux mois environ a Dongola, je quiltai celle ville a la tele d'une caravane de deux cents chameaux et de ceul quatre-vingls liomiues, qui se ilirigeait sur le Kordofan, pour y ^changer, contre des osclaves, de l'ivoire et de la gomme, Ies produits ma- nufactures de I'Europe el de I'Fgypte. Je m'arretai aux puits de Om-Bellila, Ouay, Djebel-ahd-el-Hadi (Djebcl- Haraza), au lac de Kay mar, an ullage de Bara, suivis quelquc temps , pendant ce voyage , par une troupe (goum) des Arabes Beni -Djerar. Nous ne fumes ce- pendant pas attaqnes. Moins heureux que nous, il y a deux ans, une caravane, qui complait deux cents homines, fut taillee en pieces an puits de Ouay par des Arabes venus du Dar-Four. In danger non moins grand nous menaca cependant a ce puits : nous n'y trou- vames d'eau que la quantity que nous consommions dans une journec, et le puils du Djebel-ahd-el-Hadi etait a cinq jours de marche. 11 n'y avait pas de temps a perdre. Je reduisis les rations de moitie, et, triom- plianl de la fatigue des chameaux, j'eus le bonheur d'atleindre, apres une marche de soixante heures, l'etape que la soil* nous faisait lant desirer. Dix-huit jours de marche m'avaient conduit a Lo- beid [1). J'y passai qnelques semaines, et je fis une excursion a Dar-Hammar, sur la fron iere du Dar-Four et aux montagncs de Taggele. L'arm^e faisait une r'azia sur les Arahes Baggara , qui depuis longtemps refu- saient l'iinpot. (l) Dans le divan, les employes ecrivent Lbbeid (A^-j j). Ce mol ne siguitie rien. El-Obeid et Kl-Abeid gignifieraienl le petit blanc et le petit esc.lave. Bir-el-Abei.l, le puits du petit esrlaue ( decouvert par le petit e-rlave). ( "233 ) Le voyage rises sur cette opinion dans son intercssant rapport (1). S£dillot. (i) Get article paraitra, avec quelques developpemenis nautiques, dans les .Innales hyilroyraphiques, ;iuxquelles nous ('avons commu- nique, avec le rapport original de M. Mac-Arthur. De i a li. ( ''-37 ) OBSERVATIONS DE M. ANTOINE D'ABBADIE SUR DES COMMUNICATIONS FAITES PAR LI? SECRETAIRE GENERAL DE LA COMMISSION CENTRALE DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE, A LA SEANCE DU 7 MARS 1851, ET RELATIVES AD COURS DU NIL ET AUX LACS DE L'AFRIQLE CENTRALE. Dans la seance du 7 mars 1851 , M. de la Roquette, ayant mis sous les yeux de la Commission centrale quelques informations publiees dans les journaux anglais, et relatives aux explorations en Afrique du reverend pere Knobleeber et du reverend docteur Li- vingston, dont nous donnons ei-apres la traduction texludle, des observations verbales ont ete faites sur ces communications par MM. Jomard et Antoine d'Ab- badie. La premiere de ces communications est la lettre ci- apres, traduite de l'allemand dans le Times, et repro- duite dans d'autres journaux anglais. Vienne, 9 fevriei1 i85i. « Comnie tout ce qui concerne les sources du Nil doit etre interessant pour le public anglais, je dois vous dire que j'ai eu aujourd'bui une enlrevue avec le docteur Knoblecber, vicaire general du pape dans I 'Afrique centrale, lequel, apres avoir passe quelques annees cbez les Maroniles, au monl Liban, a fonde un elablissement a Kbartoum, ville ou le Nil se divise en lleuve Bleu el en fleuve Blanc. Le reverend docteur ( 238 Voyagea sur ce dernier fleuve jusqu'au A0 9' tant de sominites de 1'Abyssinie. Les montagnes du Simen soul trappi- ques, un niur de basalte forme I'a'xe de I'ileTana, dansle lac du me me nom, et compose, a 2i00 metres d'allitude, tout le plateau moyen du Gojjam et celui du Rare. II se niontre aussi, en In aria, a cote du ter- rain rouge, qui prend la encore plusde developpement qu'en Gojjam, et doit sa coulcur au for bydroxyde, qu'on cxploilo en tant de lieux de l'Afrique, au sud du Grand Desert. Le gres blanc reparalt dans la cbaine de Baby a, au sud d'Inaria, et se continue, je crois, en Kaffa, oil le granit n'existe, a Benga, (pie sous forme de blocs erratiques et superficiels. Qiiand le gres blanc n'est pas recouvert de terrain rouge, sa surface est ordinairement borizonlale ou legerement ondulee, el il afTtcte la forme de plateaux donl les creux doivent emprisonner sans issue loules les eaui pluviales voi- sines. La secberessc du clinial africain, ou l'evapora- lion est ou nulle ou compensee par les pluies pendant ( 2A5 ) neuf ou dix rnois de l'annee , favorisc encore cetle tendance des eaux africaines a se rassembler dans des bassins interieurs, dont l'exislence isolee, toujours possible, et souvent inconnue, ajoute tant de diffi- cultes aux raisonnernents qu'on voudrait faire sur les lieux probables des sources de grands fleuves tels que Je Mil et le Zaire. Les situations relatives des origines de ces grands courants peuvent, en effet, se compli- quer de la presence d'un ou plusieurs lacs interme- diaires, et ne sauraient, quant a present, etre elablies, metne approximativement , par des considerations tbeoriques basees sur revaluation des surfaces dont ces fleuves seraienl les deversoirs. » Avant de finir, je voudrais ajouter quelques con- siderations a ce que M. Jomard vient de nous dire sur les montagnes du Simen, qui sont depourvues de neiges perpetuellos, et dont le point culminant serait par 4 330 metres d'allilude (1). Je crois me rappeler que, dans 1' Annuaive da Bureau des longitudes pour 18ZI6, il est dit qu'il y a constamment des neiges pres du som- met de ces montagnes, tan tot sur le versant septen- trional, tantot sur le versant oppose, et cola suivanl Jes saisons. Je ne sais quel est le rapport des saisons dont on parle, mais je puis afliimer qu'en decembre 1842 et dans le inois suivant il n'y avait pas de neige sur le versant meridional des montagnes du Simen, et qu'en loutes saisons les neiges qui tombent sur la pente opposee n'y persistent pas au dela de quelques jours. Quant a l'altitude de ces montagnes, son cbidre est liopfaible : l'annuaire deja cite lapoite a lx 600 me- (i) Comptes rendim, l85l, n° 7, t. XXXII. p. ■,>->!. I. MARS. 'l. 17 '/j6 tp-s. ' apres une observation barometriquo faite par MM. Galihier et Ferret (1) : j'ai observe au meme point, nnn pas le baromelre, mais l'bypsometre, et j'ai ob- tenu Z160O metres pour cette sommite do mont Dajan, marquee / dans mon panorama de ces montagnos, fait a Aksum. D'apres mes observations au tbeodolite, le poinl culminant de ces sommiles, mon point e du meme profit aurait plus de h 800 metres, et depasse peut-elre la hauteur da Mont-Blanc. Je dis peut-etre, car mes observations, faites d'ailleurs avec le j)lus grand soin, ne se preterit pas a un ealcul rigoureux dans lous ses details, a cause de deux elements d 'incertitude : le premier vient de la fluctuation possible dans le zero du Ibennomelre qui sort a mesurer la temperature de la vapeur d'eau bouillante; la seconds cause d'erreur influe sur les observations barometriques, memo dans le cas oil Ton s'est pourvu d'observations barometri- ques content poraines a une station inferieure dont l'al- titude est bien delerminee. Orcelle station doit d'abord etre pres de la mer, et, pour l'Abyssinie, dans la basse plainedu Sambar, dont les saisonssontdiametralement opposees acelles des bauts plateaux; circonstance qui, selon Ramond, rend impossible la comparaison des deux baromelres observes. Enfin, la formule barome- trique de Laplace renferme un coefficient, determine par l'experience, etmodifie bientot apres par Ramond, d'apres ses observations au pic du uiitli de Bigorre, dont il Biipposait la hauteur connue par une operation qui renfermail plus de mille coups de niveau. Sans (i) Annuaire du Bureau des longitudes pour i R 4 * » • Itapporl <1«- VI. \i;i;;o, |p. 55o. m'arreter a taire remarquer que cette altitude pom-rail etre modifiee , si Ton recommencait cette operation avec les niveaux perfectionnes qu'on possede aujoiir- d'hui, je ferai observer seulement que le coefficient de Ramond est base, par experience, sur une humidile tuoyenne de l'atmospbere europeenne, tandis qu'en Abyssinie l'air est tres-sec, et par consequent la theorie s'oppose a ce qu'on n'y tienne pas coinpte de l'bygrometrie, ainsi que Bessel a taehe de le faire par une metbode savante, mais qui a encore besoin d'etre perfeclionnee. Ces modifications ne pourraient se de- terminer, pour l'Abyssinie, qu'apres avoir foil sur le bord du plateau Tigray el clans le Samhar une serie d'observations barometriques, accompagnees de dis- tances zenitbales simultanees , et comparees en oulrc a un nivellement soigne. En attendant, il faudra imiler la prudente reserve de M. Arago, qui, en rendant compte du voyage de MM. Galinier et Ferret, a sage- ment supprime les deux derniers cbitfres significatifs de leurs altitudes delerminees en Abyssinie. » Quoi qu'il en soit , il y a, selon les Abyssins, six points de leur pays qui sont assez eleves pour que la neige y persiste plusieurs jours de suite sans fondre : ce sont les sommites du Simen, celles du Coqe, mont Guna, en Bagemidr; montWara Zahay, en Lasta; les munis qui bornent le Wadla a l'esl, et le mont Adcli- Doa , pres de l'lndarta. Le point culminant du Coqe est une butle innomee qui a ZilOO metres d'altitude. J'espere que la discussion de mes angles pris au tbeo- dolite pourra donner au moins une altitude aj>procbee des monts Guna et Wara Zahay. Quant au mont Addi- Doa, un de ses voisins m'a assure que la neige y csl ats perp&uelle. J'ni vu ceii< montagne (ies tlaiu-s ilu mom Dojan : je n'avais ni eau ni bois pour observer l'hvpso- metre, et les nuages qui enlouraient mnn horizon me forcerent de renoncer a etablir l'allitude par des an- gles de position appuyees sur les sommiles connues du Tigray. Au travers flu brouillard qui m'entourait, je n'oserais a (firmer qu'il n'y eut pas de neige sur Addi-Doa, dont je recommande l'etude au zele des vovageurs a venir. » Analytic*. Extraits 59 } juurd'hui il ne subsiste plus aucune trace des etablis- semenls formes a diverses epoques dans ces parages par les chercheurs d'or, et la mine de la colonie de Cana a ete un triste episode de ces lultes sanglantes. Ce n'est done point la qu'il faut chercher une voie de communication, qui nous est ouverte naturellement par l'Atrato et le Naipi. M. Fitz-Roy ne dit que quelques mots de la route de terre qu'une compagnie franchise songe en ce moment a etablir dans l'Etat de Costa-Rica, entre la lagune de Cbiriqui et le golfe Dulce, a l'ouest de Panama. Les renseignements suivants feront mieux connaitre cette entreprise. Par un decret, en date du 16 octobre 1849, le gouvernement a donne a M. G. La- fond, consul general de la republique en France, et a scs coassocies, douze lieues de terres labourables, depuis le Lord de la me?-, dans la bale du golfe Dulce, sur le Pacifique, jusqu'a P interieur, ay ant pour limiles Punta- Gorda el la riviere Chiriqui; puis, par actes des 16 avril et 15 juin 1850, M. Lafond a obtenu les terrains neces- saires a l'ouverture d'une route entre les deux oceans, jusqu'a Boca del Toro. D'apres les rapports d'un voyageur francais, M. Louis Cberon, «le golfe Dulce se diuse en deux parties, donl la premiere peut s'appeler la rade, et la seconde, moins etendue , le port. L'entree est large de k a 5 lieues, et son interieur a 10 a 12 lieues d'une rive a 1'autre ; le passage de la rade dans le port presente une largeur de 2 a 3 lieues, et il y a 11 brasses d'eau tout pres de terre. » Tant que le chemin de fer de Panama et le canal de Cupica ne seront pas acheves, la route du golfe Dulce ( aftti . pourrait bien fttre une des rueilleures \oies do commu- nication entre les deux oceans; il 1'aul attendrc cepen- dant que le pays ait ele explore plus soigneusenient avant de so prononcer d'une maniere affirmative (1). S&DILLOT. (i) Cette question i une telle importance, et taut de peraonoes, par ties molifs interesses, cherchent a imluire le public en erreur au moven de publicaiions plus ou moins exnrtes, que j'ai ciu devoir traduire in r.xienso le rapport ofiieiel de M. Squicr, aiusi que le me- moire de M. le eapitaine Filz-Roy, rites tous deux en teie de cet ar- ticle, afin de porter plus tard res remaiqnables documents a la con- naissanre des lecteurs du Bulletin. Lc premier se tnontre, comme on a pu le voir, partisan d'un canal par le lac de Nicaragua: le eapitaine Fit/.-ltoy, qui jouit a juste litre d'une grande reputation rommc geographc habile et consciencieux, qui a eerit postcrieurement a M. Squier, ct a eu connaissance de la province de Fub-Kien (Fob- Kien), par des missionnaires d'Amoy, prouvent qu'on y esl iiiuins severe qu'au Paraguay, line petite jonque Jes cut bientot porles dans le lit de la riviere, qu'ils avaient a remonter l'espace de 50 niilles. I, 'aspect du pays, qui d'abord n'offrail que roebers et cotes ste- riles, ne tarda pas a cbanger ; nos voyageurs enlrerent dans unc vallee superbe, ricbement cultivee, el a tra- vel's laquelle le fleuve promenait, de la maniere la plus piltoresque, ses ondes aux reflets brillants. Plus ils avancaient, plus le pay sage s'embcllissait : c'elaienl de toujtes pails des fermes a demi cacbees sous I'ombrage des bananiers, des villages et des villes jeles grariense- nient an pied des colcaux, d'immenses rizieres ou des cbamps ^e ca nnes a sucre qui annoncaient a la fois le travail de ['Industrie et l'espoir d'une abondante re- colle; enfin, a L'borizon, on apercevail one vaste cein- ture de collines aux couleurs et aux contours varies. En approcbant de Tebang-Ghao, les villages devieri- nent plus nombreux el moins agrestes ; puis on arrive en vue dun ponl forme d'immenses blocs de pierre, s'elaneant bardiraent de pile en pile; cbacunc de ces piles soulienl une ou plusieurs maisons : e'est le pont inferieur de Tebarig- Cbao et lendroit oil Ton de- barque. La presence des deux ctrangcrs ne produisit aucune emotion ; a pi ine quelques curieux, tous tres-discrets et tres-polis, s'anelaient-ils pour les voir passer. Apres avoir traverse les faubourgs, qui sont tres-e tendus , sans rencontrei d'obslacles, ils parvinrenl au inur de la ville, et le francbirent par-dessous et en bateau. L'auberge oil leur guide les conduisit romptait line vingtaine de yoyageurs, qui leurfirent I'accueiJ le pins empresse. Du sommet du mur d'enceinte, horde d'un large senlier et d'un beau gazon, on decouvre toute la ville, qui a environ une Jieue de tour. Les rues sont passa- blement larges pour des rues chinoises, mais elles semblent moins animees que celles de Canton ou d'Amoy. La population est d'environ 300 000 ames ; un air de prosperite el d'aisance regno dans la place, el Tchang-Cbao parail elre, pour toute la province de Foh-Kien, le centre le plus actif du commerce et de la civilisation. Les deux missionnairesresterenl plusieurs jours dans la ville sans etre inquietes; on leur proposa meme de prendre unemaison a bail a un prix tres-modere; c'est la un fait important, et qui nous donne les plusgrandes esperances pour le succes du voyage que vient d'entre- prendre M. Arthur Smith, sous les auspices du gou- vernement francais. Si le Churclt missionnaij Intelligencer contxeni peu de details geographiques sur l'elat du Celeste-Empire; s'il se borne a nous donner lagravure du port de Hong- Kong et a dire quelques mots des etablissements an- glais formes dans celte lie, a 1'entree de la riviere de Canton et a Cbangbai, situe a 12 milles de 1'embou- cbure du Wousung, en revanche il nous fournil les renseignements les plus interessants sur les autres par- ties du globe. — La c'est un itineraire cle Quebec a la riviere Rouge, qui nous transporte dans l'Amerique septentrionale; une bonne carte montre les contrees qui s'elendent entre 70° et 100" longitude ouest du ( 266 ) meridien de Greenwich (1), 50° et 60° latitude nord , jusqu'a la florissante station de Saskatchewan, dans le Cumberland, au milieu d'un charmant paysage re- produit par la gravure. — Ici nous pouvons suivre le progres des missions de l'AIVique centrale et meridio- nale. Independamment des nombreux articles qui ex- posent l'etat actuel des colonies de Sierra-Leone, de Benin, du cap de Bonne-Esperance , et des pavsages ou se trouvent encadrees les stations de Badagry et de Free -Town, des cartes nous font connatlre le Bornou du 10e au "20" degre" de longitude est, et du 10* au 15e degre de latitude nord ; la cote occidenlale, entre 10° et 1 5° longitude ouest, 8° 36' et 10° 50' latitude nord, et les \astes lerritoires sur lesquels MM. Livingston, K.rapf et Rebmann viennent de repandrc une si vive lumiere, du 29' au hke degre de longitude est, et de 1° de latitude nord jusqu'a 10° de latitude sud. Le grand probleme dont nous appelions nous-ineme la solution naguere encore (2) fixe aujourd'hui tous les regards, et nous pouvons enlin esperer que l'intdrieur de l'Afrique ne reslera pas loujours inaccessible aux enlreprises bardies des Europeens. L'altention vigilante des Anglais se dirige aussi vers 1'Oceanie; la mission de la Nouvelle-Zedande se fait i) Ajnutez 2" 3o' a4" pour avoir le meridian de Paris, ou refran- chez-les (\c< longitudes oriental's : on yoit a chatjue pas combirn Ni'init neressaire un premier rnr'ridien cummin a toutes les nations ■ In globe. '■?.) Notice sur un voyage an Darfour el tur les tentatives faites pour yenetrer dans iiutr'iieur de isifrique mc'i idionale, p. ", 8, etc. Paris. 1*46. ( 267 ) reinarquer par son zele et son activite ; une carte spe- ciale et assez complete a £te dressee du 173e au 178* degr6 de longilude est, et du 34° au hie degre dc lati- tude sud. Plusieurs vues permettent de se faire une id6e exacte de ces terres lointaines : deux de ces vues sont prises sur le fleuve Wangaini, qui, apres un cours de 200 milles, se jette dans l'Ocean, par 30° 57' 19" de latitude sud ; deux autres represented le lac de Taupo et le volcan de Tongariro, eleve de 6 200 pieds au- dessus du niveau de la raer. Mais c'est dans l'lnde et l'Asie centrale, sans con- tredil, qu'ont lieu les travaux les plus importants. L'lle de Ceylan est exploree dans toutes ses parties ; des notices, que Ion peut considerer comme de veritables memoires, retracent I'histoire de ses habitants, l'intro- duction du bouddhisme parmi eux, les ressources que presente leur pays; des gravures reproduisent les £ta- blissements formes dans la conlree montagneuse qui avoisine Randy, et ce figuier celebre, objet d'un culte particulier pour les bouddhistes, plante, d'apres la tradition, en l'annee 307 avant Jesus-Christ, par Ma- hindo, petit-fils de Chandragupta ou Sandrocottus. Plus loin, nous trouvons une carte de^Fravancore et de l'extremite meridionale de la cote de Malabar; la representation d'une idole singuliere du district de Tinnevelly, dans la presidence de Madras; le plan de l'eglise deSecandra, pres d'Agra; des details geogra- pbiques d'un grand inleret sur le Sinde, qui est a 1 'Indus ce que l'Egyple est au Nil, et sur les postes si importants de Sbikarpour, pres du defile des Bolans (branche du Caucase indien), et de Kuracliee, qu'une gravure nous oflre, awe un gcoup.e 'le Sindiens, pres dun Fakir hindou. Une carte generate dePAsifi centralc trace 1 'itinera ire qui joint Teheran a Caboul et a La- hore par le Pendjab, avec le cours de 1 'Indus, depuis sa source jusqu'a son emboucburc, enlre 24° et 35° la- titude nord, 56° et 68° longitude est. D'un aulre cole, nous voyons, dans une suite de des- sins remarquables , la station de Kabastanga, dans le dblrirt de Krisnaghur, qui depend de la presidence de Calcutta, le pays d'Assam, Pile si pitloresque d'Ona- mund, et quelques portraits des Nagas des montagnes. Lne carte d'Assam embrasse tout le bassin superieur du Brahmapoutra, par 91° et 96° longitude est, 25° 30' et 28° 30' latitude nord, ainsi que la chaine de l'Hima- laya, qui le separe du Thibet el de la Tartarie chi- noise. Ces montagnes, qui bornent l'Assam au nord et au nord-ost, sont presque a pic, et d'une hauteur de 5 a (3 000 pieds. Des tribus deBouteas, de Dupldas, d'Abors et de Mishmis les habitent ; a l'ouest est le Bengale ; au sud et au sud-est, une autre chaine, occupee par les Cossyahs, les Kacharis et les Nagas. Le Brahmapoutra , un des plus grands fleuy.es du monde, parait prendre sa source dans un bassin cir- culaire, forme au milieu des neiges, a l'exlremite orien- tale de lavallee; il precipite son cours sur d'iminenses blocs de pier re , qui produisent une longue suile de cascades, et recoil du nord, par 95° 30' longitude est, et 27° hh' latitude nord, le Dihing, qui vient de la i'ron- tierc chinoise, et separe les Abors des Mishmis ; puis le Dihong, que Ton l attache au Tsan-Pu , fleuve de Tar- tarie, qui passe aLhassa else dirige vers Test. Le Dihong coule dans un lit tres-resserre ct tres-profond ; il est I 3§9 ) sujet a des crues subites et excessives. Independam- tnent de ces deux affluents principaux, on en compte cinquante-huit raoins considerables, qui viennent gros- sir le Brahmapoutra , trente-quatre au nord et vingt- quatre au midi. L'Assam inferieur ou Kamrup a pour capilale Gouhatty, ou Ton remarque les traces d'an- ciennes fortifications; on admire, un peu j)lus loin, l'ile d'Onamund. La parlie cenlrale comprend les deux grandes divisions de Durrung et de Nowgung. Le Bur- ning s'etend vers le nord; il a pour ville principale Tezpou, a 1 mille du confluent du Mora-Barelli et du Brahmapoutra; le Nowgung, situe au sud, avec une ville de meme nom, est separe par les monts Mikirs de 1'Assam superieur, ou Ton distingue les provinces de Sibpur, Lakinipur, Sudiya ou Muttuk. La se trouvent les ruinesdeGbergaon, ancienne residence des Ahoms, remplacee par Rungpur, Jorbatb, et Dibroogbur, pres de laquelle on a etabli, en 1839, le poste inililaire de Saikwab. Les Aboms, sortis du pays des Sbans, avaient envabi 1'Assam au xme siecle de notre ere; ils furent subjugues par les musulmans vers 1560. — Une secte parliculiere , celle des Muamarias, desole par ses de- predations le district de Lakimpur. En quitlant 1 'Assam et en nous avancantvers l'occi- dent, nous traversons le royaume de Nepaul, qui domine au nord les possessions anglaises; nous atteignons, vers le 79e degre de longitude est , les sources du Gange (Gangotlni), et nous nous rapproclions de la contree qu'arrose le Sulledj, un des affluents de l'lndus. A 1'ouest, cette contree est bornee par la vallee de Caschmir et par le royaume de Lahore; au sud, par Rampour et Simla. A 18 milles au-dessous de Ram- ( 270 pour, et a 40 milles environ de Simla, est la station de Koighur, situee gar la penle du Whartu ou Hattu, par 77° 29' 30" de longitude est, et 31° 18' 30" de latitude nord, a 3 500 pieds environ au-dessus du Sutledj, et a deux heures de marche de cette riviere, qui se trouve elle-meme a une elevation de 3 000 pieds. L'aspect de celte station a quelque chose d'imposant; le dessin qui en a et6 donne laisse apercevoir, a h millos de distance, les montagnes de l'Himalaya, couvertes de neiges eter- nelles. Le Sutledj forme unedes principals lignes de com- munication de I'liindostan et de la Tartaric; il sort des lacs Rawan-Hrad et Manasarovar, sur le terriloire chinois, atteint la frontiere a Shipke, grand village, eleve de 10 597 pieds au-dessus du niveau de la iner, par 78° £8' de longitude est, et 31° 48' de latitude nord, passe a Kanaswur, puis longe une chaine de mon- tagnes dont la hauteur varie de 20 000 a 12 000 pieds, et qui le separent du Byas, un de ses principaux affluents. Ces pays, hahites par les SikVis, sont ouverts aujour- d'hui a l'influence anglnise, et Ton se preoccupe en ce moment de tracer des routes pralicahles jusqu'aux frontieres de la Chine. Les trihus qui liabitent ces regions lointaines, au milieu de riches mines d'or et d'argent, manquent des clioses les plus necessaires a la vie; il s'agit de t'aire de Simla un vasle entrepot com- mercial ou Ton puisse airiver de toutes les parlies du Thibet et de la Tartaric. Garoo (Gartos ou Yoogar), dans le district de Gnari, dependant de Lassa , devionl au mois de juillet une Poire considerable, aliiufnlee par les Russes, (pii tra- ( 271 ) versent Bokhara , Kaschgar, Yarkand , Ladhak ; de Nijni, leur marche le plus proche, a Bokhara on compte trois mois de marche. On peut done leur faire une con- currence avantageuse en elablissant de nouvelles voies de communication, qui ouvriront un important de- bouche aux marchandises anglaises : e'est ce que lord Dalhousie a parfaitement compris. On a commence les travaux. De Kalka, qui se trouve au pied des monta- gnes, et qui est a 55 milles de Simla, la route est deja faite sur une elendue de 21 milles jusqu'a Dugshaie. De Simla a Garoo, la distance est de 380 milles; 270 milles et demi appartiennent au territoire chinois: il ne reste done que 110 milles a la charge du gouver- nement britannique. Un emhranchement conduit de Chungruzing a Ladhak, et quand les chemins auront ete rendus faciles, le commerce prendra necessaire- ment de ce cote un developpement immense. Ladhak forme aujourd'hui un filat considerable, dont la capitale, Leh, est traversee par 1'Indus superieur. Pendant l'automne de 1849, M. Prochnow a cherche, vers le nord, une route plus directe de Kotghur a Ladhak, et son excursion a ete couronnee d'un plein succes. Apres avoir passe le Sutledj, et franchi le Ja- louri-Jot, qui a 11 600 pieds au-dessus du niveau de la iner, il remonte le Byas, laisse a gauche Mandi, gagne Bajoura, reconnait le cours du Parbatti et la char- mante vallee de ce nom, alleint Sultanpur, capitale du Kulu, et, continuant d'avancer le long du Byas, visite Naggar, l'ancienne residence du souverain de ces con- trees, Juggut-Sukh, que sa position admirable a fait surnommer les delices du niotide, les sources sulfureuses dc Behistu, el s'arrete ;'i Burua, sur la rive droite dela I *72 ) riviere; 1 ascension clu Ralangka-Jol, eleve de 13(500 pieds au-dessus du niveau do l'Ocean, le conduit bien- tot aux sources du Byas , au-dessus de Sera-Singhs- Koti. La se trouve un passage qui inene au Lahoul . province fronliere du royaume de Rulu, habitee par les Tartares, et d'oii l'on se rend aisetnent a Ladhak. (Voyez les cartes jointes a ce ntimero du Bulletin. SfeDILLOT. ( m ) ftlouvelles geographiques. F.UROPK. Mesurk d'un arc du meridien. — La mesure de Tare rlu mkridien, entreprisc par la Russie sous la direclion de M. le conseiller d'Etat Slriive, dirocteur de l'ohser- vatoirede Pulkowa, depuis Ismail, pros de lamer Noire, sous le A5e degre20 minutes de latitude environ, jusqu'a Tornea, situe par 65° 50', est heureusement terminee en ce qui concerne la cooperation de la Norvege. Cela resulte cl'une notice que M. le capilaine du genie Vibe a adressee de Christiania, le 20 Janvier dernier, a M. de la Roquetle. Cette notice fait suite a celle qui a ete publiee dans le Bulletin de In Sociite de geogmphie du mois de novembre 1850, t. XIV, p. 289 et suiv. ; elle sera traduite, et paraitra dans l'un des plus pro- cbains Bulletins. On a eu a regrelter la perte de M. Lysander, ne en Courlande, qui remplissait roffice d'aide-mecanicien ; it a succombe aux fatigues et a la rigueur du climat. HlSTOIRE NATURELLE DES MERS BRITANNIQUES , ET AME- LIORATION des PHAnKS d'Anglkterre. — ■ L' Institution royale, de Londres, presidee par le due de Northum- berland, a recu, dans sa seance du \.h fevrier dernier, deux communications interessantes, I'une de M. le professeur E. Forbes, sur V Histoire naturelle des mers britatiniques, aver le classement metbodique des ani- ( %H j maux et dea ptanles dans une serie de /ones ou regions sous-marines; l'autre, de M. le prol'esseur Cow per, Sui- tes shares, et les ameliorations clont ils sont suscepti- bles. Le phare d'Eddy stone, situe a 9 ou 10 milks de Plymouth; celui de Bell -Rock, sur la cote orientale de l'Ecosse; et celui de Skerrevore, sont construils en pierre ; quelques-uns, plus recenls, sont de fonte ; d'autres, comme les phares de Maplin et Chapman, a l'emhouchure de la Tamise, et ceux de Flelwood et Belfast, sont eleves sur des piles de fer fixees dans le sable au moyen d'une espece de vis, de l'invention de iM. Mitchell. Quant au mode d'eclairage, c'est loujours le systeme de Fresnel qu'on applique avec le plus de succes. ASIE. AnTIQUITES DECOUVERTES PRES DES RIVES DE l'EuPHRATJJ. — La Societe asiatique de Londres a re^u communi- cation d'un memoire du capitaine B. Lynch sur les anliquites decouvertes pies des rives de l'Euphrate, d'Ethdeheen et d'Ashaiali. A 15 milles d'Elhdeheen, on Irouve parmi les mines de Resaphe (Sergiopolis, residence des chreliens de Syrie) la partie inlerieure d'une magniiique eglise parfaitement conservee. Vers Je promontoire de Phuusa, a 88 milles d'Alep, l'auleur croit reconnaitre 1'ancienne Thapsaque. Plus has, sur la rive droile du fleuve, se trouve lielihi, environuee de touibeaux lemarquables. Avant d'atteindre Asharah, on rencontre Rahahah, batie sur des rochers, a 2 milles environ de l'Eu- phrate. Le chateau i'ut construct, dit-on, par Rahah ( f» ) 1'Amalecite, anterieurement a l'ere de Mahomet. Lne tribu d'Arabes, qui pretend nescendre de ce chef, ha- bile dans le voisinage. Aucune inscription de quelque valeur n'a ete decouverte dans les diverses localites. CaUTK DE LANCIENNE VILLli d'AnURAJA-Pi)RA ( ILK DK Ceylan). — Inscriptions babylonien.nes. — A la seance de la Societe asiatique de Londres, du 15 fevrier der- nier, on a lu une communication du capitaine Chap- man, a 1'occasion de la carte dressee par le major Skinner, d'une paiiie de l'ancienne ville d'dnumja- Puta (a Ceylan). Puis le colonel Rawlinson a rendu compte de quelques inscriptions babyloniennes en- voyees par le colonel Williams, et dues aux recherches de M. Loflus; M. Rawlinson a dechiffre les noms de Nabopollassar, Nabokodrossor, Mabonidus, Cyrus el Camhyse. Expedition scientifique au Kamtschatka. — M. de Helmersen ecrit de Saint-Petersbourg, 2=rlZi mars 1851, que la Societe geographique de Russie prepare une expedition scientifique pour le Kamtschatka. On s'occupe en ce moment de la redaction du programme et du cboix des savants qui devront faire partie decette expedition. Au moisdemai, un jennegeologue etpaleontologue, tres-instruit et plein de zele , M. Ditmar, deDorpat, partira aussi pour le Kamtschatka, independamment de l'expedition de la Societe geographique. •»7C ) H ACHES DB P1BBBB KT POINTES Dh I.ANCES TROUVEKS A Java. — Le docteur Swaving a envoys recemment, aux editeurs du Journal of the Indian archipelago, la copie d'une notice interessante, publiee deja dans le Natuur- kundig Tijdschnft voor Nederlandsch Indie, sur des instruments et des arines de pierre qu'on trouve de temps en temps dans l'lle de Java. Toutes les anti- quites de cette espece ont une valeur ethnographique, et leur abondance dans celte ile ajoute a la preuve fournie par la lungue qu'elle elait, a une epoque re- cuiee, peuplee par des tribus d'origine africaine ou indo-africaine , de meme que les autres lies de I'ar- chipel indien. Le docteur Swaving fait allusion a l'usage des armes de pierre dont, en ce moment encore, on se sert dans la Nouvelle-Zelande. On les trouve plus pres de -lava, dans les mains des Auslraheus, dont les pointes de lance de pierre ressemblent exactement aux dessins joints a la notice du docteur Swaving. D 'autres dessins, publies par le meme savant, paraissent repre- sentor des fragments de baches de pierre semblables a cedes qu'on a quelquefois decouvcrtcs dans la pres- qu'ile de Malacca, ou les Malais, de meme que les Javanais, pensent que ce sont des foudres. Suivant le docteur Siebold , les Japonais conservent avec soin et adressent une sorte de culte a d'anciens outils de pierre comme des reliques des dieux qui ont habile autrefois le Japon , et dont ils descendent. AFRIQOE. Mines d'or ul Senegal. — On lit dans la tievue de IH 'rient : « Le Senegal est, apres Alger, la plus voisine ( *>77 ) do nos colonies; on pent s'y rendre en huit jonrs , et il n'est pas de pays plus riche en mines d'or que le Bambouk, traverse par tous les affluents du fleuve. La plus considerable de ces mines se trouve au centre du royaume, entre les villages de Kilimane et de Na- katou , a 30 lieues de la riviere Faleme et a h0 de l'ancien fort Saint -Pierre, situe a Kaiarouro. Trois autres onl ete decouvertes a Semayala, Nambie et Kombadyrie. En suivanl le cours du Coler, qui arrose la plaine de Nakatou, on rencontre, a 14 lieues de la, Semayala, non loin du grand village de Forbana. A Test du Coler, appcle aussi Rio d'Oro, dans une vallee de la chaine orientale des inontagnes du Tambouara, se trouve Kombadyrie, dont le ruisseau roule de Tor; mais les naturels preferent Tor de Nambie, qui est plus malleable, et c'est a Nambie que se rendent de preference les Mauris du desert de Sahara. L'entre- prise de l'exploitation des mines du Bambouk mar- querait dans l'histoire de notre richesse nationale. » VMER1QUE. Yoyaoedansl'AmeriqueduSud et kvx iles Sandwich. — M. Plant, conservaleur du Musee d'hisloire natu- relle de Leicester, est au moment de partir pour l'Am'£- rique du Sud et les iles Sandwich. II a le projet de visiter le Rio Grande, la Plata, le Paraguay ; de passer de la au Chili, et de remonter au nord, en explorant le versant occidental des Andes de cette contree ct du Perou ; puis de se rendre aux lies Sandwich, dont il i. mars. 6. 10 278 • propose d'etudicr a fond Ihistoire naturejle; enlin. apres avoir port*' ses observations sur I'llc dc Quadra et Vancouver et la partie adjaeente de l'Arnerique sep- tentrionide , d'effectuer son retour en Europe par la voie de l'archipel Indien. Route de l'istiimk de Tehuantepec. — On a recu, a Washington, le traite entrelc Mexique et los Elats-Unis touchant l'ouverture de la route de Tehuantepec, de- puis l'Allantique juequ'a la mer Pacifique : toutes les difficulles ont ete r6solu.es, et aujourd'hui le Mexique consent a. toutes les garanlies qu'on lui a demandees. L'exploration de la route avance beaucoup, et sera bientot terminee. Ainsi, celle route sera praticable a une epoque prochaine, et sera la ligne preferee, non- seulement entre les deux niers, mais cntre l'Europe et l'Asie(l). Nouvelle-Orleaus, 5 fevrier. Nous avons recu de M. Andrews, secretaire de l'exp<- dilion de Tehuantepec, les nouvelles suivantes de la tnarche des operations dans 1'isthme. Les hydrogra- phes , sous le commandement du lieutenant Temple, ont lermine le plan el l'examen detaille du cours de la riviere jusqu'a 60 milles environ au-dessus de Mina- titlan (2). Le 27 Janvier, ils ont entrepris la traversee (1) Beaucoup d'hommes comprieuN ne partagent pas cette opi- nion (voir p. 2.(9 et suiv.). H faul attendre. De U It. (2) Latitude d'environ I 70 55', a environ 19 mille* de I'emhouchiu 1 de la riviere, dans le fjolfe du Mexique. J — r>. c /A./A-ffsi ,/f /•' J'.'-fr/,- ,/,- /,'w/ /,,/////,- f/,ts;r /&>/ ( -27V) ) de la montagne jusqu'a la mer Pacilique? et commence a faire un examen detaille de toutes les baies, porls et havres , dans l'etendue des lieux compris dans leur mission. La commission de M. William est occupee du ni- vellementdepuis le Barrio jusqu'aux laguneset augolfe de Teljuantepec. La commission tie M. Avery est em- ployee entre Boca del Monte el El-Barrio. Le major Barnard marche en avant de ces differentes commis- sions, occupe des arrangements pour les transports. NOUVELLES CARTES DEl'AmERJQUE CENTRALE. LACS DE Nicaragua et de Managua ou Leon, beaucoup plus grands qu'lls ne sont generalement representes, etc. — jnous Irouvons, dans le compte rendu dune seance de la Societe americaine d'ellmologie (15 fevrier), les ren- seignements suivants sur plusieurs nouvelles carles de l'Amerique cenlrale : « La Carte de l'isthme de Panama, par le docteur E. L. Autenrieth, est oiTerte a la Sociele par M. Lu- dewig, qui donne en ces termes l'liistorique de ce travail : ((Pendant son sejour a Panama, le docteur Autenrieth renconlra M. Tiedemann, autrefois in- genieur topographe en Prusse, qui, apres avoir passe pres d'un an a i\ew-York, s'etait dirige vers la Oali- fornie, mais n'avait pu depasser Panama. Tiedemann, bon dessinateur, lut employe par le docteur a la re- daction d'une carte de l'isthme, a la levee d'un plan de la ville de Panama et au trace d'une carte du che- min de ler projete a Iravers l'isthme. En ineme temps lo doclcur consul tail loules les carles espagnoles inn nusrrites on a litres (ju'il pouvait se procurer a Panama. Depuis son relour a New -York, ce travail a ete corrige d'apres les meilleures cartes terrestres et marines nou- vellement parues. Le doctenr Autenrietlt a I'intention tie publier separement ses irois Cartes do l'istlime, de la ville de Panama et du chemin de fer. Cette derniere sera accompagnee d'nne notice destinee a scrvir de guide aux personnes qui traversent l'istlime. » » M. Squier, president de la Societe etbnologique, fait, an sujet de cette communication, quelques obser- vations critiques : « Le graveur de la carte du docteur Antenrielb, dit-il, a inlroduit en supplement sur cette planehc la partie de l'Amerique centrale qui comprend la riviere de San-Juan, lc lac Nicaragua, etc. Ceci a ele copie des carles impnrfaites publiees jusqu'a ce jour, el contient consequcmment les memes erreurs. Toutes ccs cartes donnenl au lac Managua on lac de Leon (comme on 1'appelle aussi, mais incorrectement ) une etendue beaucoup trop pelite : elles le font six fdis moins grand que le lac de Nicaragua, tandis qu'il a en reality pres de la moitie de la supcrficie de cc dernier lac (1). Le golfe de Fonseca est aussi trop petit sur ces carles; de plus, sa latitude esl trop baute. Son extremitc infe- rieuro se rapprocbe davantage du lac Managua, et i Dans un rapport official presente au secretaire d'litat ositifs sur les con- trees qu'il avait parcourues. II disait que les 300 milles dont il venait de prendre connaissance etaient un des plus beaux pays du monde cntier. 11 ajoutail que l'ex- { 284 ) pedibon qu'il alluil lenter clans l'interieur ties terres lui semblait lellement chanceuse, que les probabilities n'etaient pas pour son retour. II ne voulait done pas laisser se perdre les details et les renseignements dont il s'etait rendu maitre. Puis il est reparti plein de cou- rage et de gaiete, et il n'a plus ete question de lui. Deja plusieurs expeditions du meme genre , entre au- ires celles de Kennedy, ont completement manque. ( 2s;> j %<•««** cle la Soei6t£. Proees-verbatix des seances, Outrages oflerts, etc. PrESIDENCE DE M. JoMARD. Seance du 7 mars 1851. Le proces- verbal de la derniere seance est lu et adopte. M. le general Dauinas, chef du service de l'Algerie au ministere do la guerre, annonce au secretaire ge- neral de la Commission centrale , par sa letlre du 3 mars courant, en reponse a celle qui lui avail ete adressee, pour exprimer le desir d'obtenir de lemps a autre communication par extraits des inemoires des officiers qui signaleraient quelques progres dans la geographie de l'Algerie et qui seraient dc nature a interesser le monde savant, que tous les travaux de cette nature sont centralises au depot de la guerre. M. le general Morin, chef du service du depot de la guerre, ecrit, sous la date du 5 mars , que, s'il recoit des officiers de l'arinee d'Afrique quelque memoiro ofl'rant de l'interet pour la geographie de l'Algerie, il s'empressera d'en donner communication a la So- ciete. M. le ministre de l'instruction publique informe le president de la Commission centrale, par su leltre du ( 286 ) 25 fevrier dernier, que , suivant le desir qui lui en a ete expiime\ il accorde a la Society do gt'-ograpbie un exemplaire des Archives des missions seientifiques et litteraires, publiees sous les auspices de son departe- raent. M. Tr^maux, arclntecte laur^at, remercie la Societe d'avoir bien voulu I'admettre au nombre de ses mem- bres. II temoigne en m&mc temps le desir de voir la demande qu'il a adressee a M. le ministre de l'inte- rieur appuy^e par la Sociele. M. Tre^naux, n'entrant dans aucune explication sur les motifs qu'il a dii faire valoir et sur l'etendue de cettc demande, sera invito a en transmettre une copie au bureau de la Commission centrale. M. Jomard lit par extrait une lettre particuliere de M. Hermann E. Ludewig, de New -York, faisant hom- mage a la Sociele de deux cartes toutes nouvelles rela- tives a l'istbme de Panama. II donne des nouvelles du docteur >Yislizenus, auteur d'un voyage a l'ouest des Rocky-Mountains, et qui est aujourd'lmi de retour aux Etats-Lnis apres un voyage a Constantinople. La carte de l'istbme de Panama et de Darien est I'ouvrage du docteur Autenrietli, qui a reside longtemps a Panama, et qui s'est fait aider par un jeune ingenieur prussien, M. Tiedetnann , lequel a donne un plan de la ville et du cbemin de fer projete et en cours d'exticution. La carte generale de l'islbme , commencee a Panama , a £te acbevee a New -York avec tout ce qu'on y possede de documents autbentiques. Le secretaire general donne lecture de la liste des ouvrages offerts. — Des remerciements seront adress^s aux donateurs. ( 287 ) M. Malte-Brun ( Victor-Adolpbe), second fils du ce- lebre g6ographe de ce nora, pr£sente par MM. Jomard et Dussieux, est elu membre de la Societe. A cette occasion, M. le pi'esident de la Commission centrale rappelle, en quelques paroles bien senties, les travaux de feu Malte-Brun, Tun des fondateurs de la Societe, et les services signals qu'il a rendus aux sciences geographiques; il ajoute que M. Malte-Brun fils, qui a consacre plusieurs annees a l'etude de la geograpbie, s'occupe depuis quelque temps a preparer une nou- velle edition du Precis de la geographie public par son pere, et qui ne tardera pas a paraitre. Le secretaire general rappelle que, aux termes de la decision prise sur sa proposition, le 5 avril 1850, par la section de comptabilite, concurremment avec le bureau de la Commission centrale, et approuvee par ladite Commission , convoquee extraordinairement a cet effet (voir Bulletin de mai, t. XIII, p. 327), le compte general des recetteset desdepenses effectuees pendant chaque annee , et clos le 31 decembre , doit etre soumis, avec toutes les pieces a l'appui, a la sec- tion de comptabilite , et verifie , apres son examen prealable, par deux membres de la Commission cen- trale designes conformement aux dispositions de l'ar- ticle 25 du reglement, et qu'apres avoir ete approuve par ladite Commission, leur rapport doit 6tre mis sous les yeux de l'assemblee generale dans la premiere seance de l'annee suivante, pour etre ensuite imprime dans le Bulletin, avec le budget et le compte des re- cettes et des depenses effectuees. II propose, en conse- quence, que le president de la section de comptabilite snit invile a fairc les dispositions necessaires pour •2hb j ('execution de la decision precitee en ce qui conccine le comple general de 1850 et le budget de l'annee 1851. — Cette proposition est adoptee. Sur la demande qui lui est faite par M. le president de la Commission centrale, le secretaire general an- nonce que, pour ne pas retarder la jusle impatience des membres de la Societe, quoique ses travaux aient ele fort multiplies depuis le mois de Janvier 1850, il se preparera pour presenter le 11 avril prochain , a l'assemblee generale, le rapport annuel, qui doit com- prendre, cette fois, deux annees. II espere que ses collegues, appreciant les circonslances dans lesquelles il s'est trouve, voudront bien lui accorder leur indul gence : il declare d'avance qu'il en aura grandement besoin. M. le president de la Commission centrale, avant demande a M. Bacliofen, officier du genie Suisse, s'il ne pourrait pas lire dans la seance generale une notice sur les travaux de la Carte de la Confederation , dont il est l'un des collaborateurs, cet officier lemoigne ses regrets de l'impossibilite dans laquelle il se trouve, parce qu'il ne sera probablement pas a Paris a l'epoque qui vient d'etre lixee pour la seance generale. M. de la Roquette ajoute que, d'ailleurs, apres s'etre concerte avec M. Bacliofen, leurs idees se sont etendues, et qu'au lieu d'une simple note sur la carte actuelle de la Suisse , qui se publie sous l'babile direction de M. le general Dufour, qui est fort avancee, mais non encore terminee, ils sont convenus qu'il serait plus inleres- sant d'offrir au monde savant un bistorique raisonne des progres de la cartograpbio de la Suisse depuis les temps les plus recules juscju'a nos jours, en indiquapt ( 289 ) en memo temps, aulant que possible, le mode suivi pour la confection de chacune de ces cartes ou series de cartes. Pour atteindre ce but, M. de la Roquelte s'occupe de reunir a Paris tous les materiaux qu'il pourra se procurer, soil dans nos bibliotheques, soit aupres des savants (Yancais ; et deja M. Jomard a bien voulu lui en fournir quelques-uns sur les plus an- ciennes cartes de la Suisse ; soit aupres de M. le general Morin, chef du service du depot de la guerre, en ce qui concerne les travaux executes sur la Suisse par les ingenieurs geographes francais , etc., etc. Deja M. le general Morin a eu la bonte de lui faire donner des notes a ce sujet. De son cote, M. Bachofen fera, d'une maniere plus habile et probablement plus fructueuse, de semblables investigations en Suisse. Lorsque leurs recherches respectives seront terminees, en les fon- dant ensemble, apres comparaison et verification, la notice pourra etre tracee. Le secretaire general met sous les yeux de la Com* mission centrale quelques informations qu'il a puisees dans les journaux anglais, et qui sont relatives aux explorations en Afrique du reverend pere Knoblecher el du reverend docleur Livingston. Des observations verbales sont failes a ce sujet par M. Anloine d'Abbadie et par M. Jomard. Celles du premier de ces membreS etant fort etendues, il est invite a les metlre par ecril. (Voir p. 237.) Seance du 21 mars 1851 . Le proces- verbal de la derni^re stance est hi et adopte. ( 290 ) M. Longuinoil, membre etleclit de la Societe ^eogra- pbique de Saint-Pelersbourg, transmet, au nom de la- dite Societe, trois documents important^ sur les explo- rations eflectuees par les Russes dans 1'Oural, dans la Nouvelle-Zemble et dans la mer d'Aral. — Des remer- ciements ont ele adresses a M. Longuinoil, et les docu- ments annonces sont renvoyes au comile du Bul- letin. M. le docleur J. H. Hugel, consul des ttats-lnis a Leipzig, adresse a la Societe, avec sa lettre du 29 Jan- vier, deux rapports de M. Jiache, surinlendant du Coast Survey, pour les annees 1848 et 1849, et un troisieme rapport, du meme surintendant , intitule : Un an ap- plication of the galvanic circuit, etc. (De 1 'application du circuit gulvaniyue a une horloge aslronornique el a 1'indicateur telegrapbique pour la determination des differences de longitudes, et generalement dans les observations astronomiques). Les deux premiers do- cuments ayant deja ele euvoyes a la Societe de geo- grapbie, la Commission centrale decide, sur la pro- position du secretaire general, que les doubles seront olTerts a M. le ministre de la marine, pour le depot hydrograpbique. Le ministre de l'inslruction j>ublique, par sa lettre du 20 mars, adressee au president de la Commission centrale, annonce qu'il vient de faire ordounancer, au nom de M. Meigncn, tresorier de la Societe de geogra- pbie, la somme de 570 bancs, represenlanl le premier trimestre de la subvention accordee a cette Sociele pour l'annee 1851. M. Jomard communique une lettre parliculiere que lui ecrit de New -York, sous la date du 14 t'evrier, f 291 ) M. Hermann E. Ludewig, transmettant les remercie- ments de M. Sqnier pour l'atlenlion que la Societe a donnee a ses Rccherches sur les antiquites americaines. L'ouvrage de ce savant voyageur sur le Culte du serpent paraitra bientot. M. le president de la Commission centrale, apres s'etre entendu avec le secretaire general, fixe le jour de la seance generale au 11 avril pro chain, et annonce I'ordre du jour de cette seance, qui se composera : D'un Discours du president de la Societe ; Du Rapport du secretaire general sur les travaux de la Societe et les progres des sciences geograpbiques pendant 1849 et 1850; D'un Rapport sur le prix annuel ; D'un Rapport sur la comptabilile de la Societe ; D'une Notice de M. d'Escayrac sur son voyage dans la Nubie superieure. M. de la Roquette fait observer que, dans le Bulletin du mois de Janvier dernier, en donnant exactement la latitude de San-Borja, cette ville a ete placee par inad- verlance dans le departement de l'equateur, tandis qu'elle se trouve dans les missions portugaises, sur la limite du Paraguay; il ajoule qu'un erratum reclifi- catif a ete mis dans le numero suivant du Bulletin. Le meme membre lit la liste des ouvrages offerts a la Societe, qui vote des remerciements aux donateurs ; il donne ensuite communication d'une note transmise par M. Rafn , professeur de Copenhague et correspon- dant de la Societe en Danemark, sur l'assemblee gene- rale de la Societe royale des antiquaires du Nord , tenue le 15 fevrier dernier sous la presidence du roi. ...,o VI. CoHambert parlo avec elogcs ties instruments cesmographiques de M. Robert , et propose d'auto- riser cet inventeur a mettie ses machines sous les \eux de la Commission centrale. Celle proposition est adoptee. 29 01 \ RAGES OFFERTS DANS LF.S SEANCES DES 7 ET 21 MARS 1851. TITRF.S. DOKATECRS. EUROPE. CARTES. Carte elhnologique et geographique de la Gaule au n" siecle avant J.-C par M. L. Dussieus, avec les etymologies eeltiques, par M Alfred Kfanrj. Paris, i 85 1 - i feuill-. AFRIQUE OL'\ r.»CE- Voyage en Abvs-inie. dans les provinces du Tigre, du Samen et de 1'Amhara ; par MM. Ferret et Galinier, caprtaines au corps national d'etat- inajor. Paris, 1 847 - ^ vo'- {Tran^ '"-8° et un atlas in-fol. MLL.OOLi. Archives des. missions scienlinques et.litteraires. Annee 1800. 12 pumeros. Paris, i85o. Documents sur le commerce exterieur. Decembre i85o. Paris, i85o. Bulletin de la Societe geologique de France. Fe- vri- r 1 85 1. Paris, i85l. Journal des missions e'vangeliques. >"ume'ro de fe'vriei l 85 l - Journal asiatique Anne'p i85o. Paris, i85o. I vol. it.-8°. Bulletin de la Societe industrielle d Angers et du department de Maine-et-Loire. Anders, l85o. i vol. in-8°. Zrit-i hnti der Deutschen morgenlaudischen Ges- sellscfaaft. (Journal de la Societe' orientale al- lemande. t. V, i"cahier. i85t.) Revue de I'Oiient. Gainer de fevrier i85i. I. MARS. 7. MM. L. Dus«ieu». F rret H Galinitt Le ministre de Instruction puLlique. Le minislre de I'agricuhure et du commerce. Societe' geologique. Les editeurs Socie'te asiatiqu> Societe industrielle de Mdine-et-Loin . Societe' orientale allemande. I • - i diten - 20 ( 295 ) TITRES. DONATEURS. Bulletin special de 1'institutrice. Mars i85i. Philosophical transactions, etc., etc. (Transac- tions philosophiques de la Societe royale de Londres pour I'annee i 85o, part. II. Londres, l85o. i vol. in-8°.) Observations on Days of unusual magnetic dis- turbance, etc., etc. (Observations sur les jours de perturbations magnetiques extraordiuaires, failes dans les observatoires magnetiques 1842, 1843, 1844. Londres, 1 85 1 . t vol. in 4".) The Report, etc., etc. (Rapport de i'assoeiation britannique pour le proyres des sciences pen- dant i843. Londres, 1844. 1 vol. in-8°.) Traite du calendrier arabe, ei-traitdu Manuel de chronologie universelle; parM. Se'dillot. Paris, 1 85 1 . Broch. in-18. Memoire surTacclimatation du Psoraba esculenta (Picqtiotiana). Paris, 3 exemplaires. Reports, etc., etc. (Rapports de M. Bache, sur- intendant du Coast Survey, 1 pour 1848 et i84, il se renditau Senegal, pour y dinger un grand etablis- sement motlelc et d'encouiagement, tlonl le gouverne- mont venait d'ordonner la creation dans cctte colonie. Le ministere approuva lesessais d'agricullure auxquels il s'elait livre, et les vues d'amelioralions qu'nne etude approfondie du pays lui avail suggcrees (1). Pour lui donner plus de inoyens tie les appliquer, on le nomine en 1821 commandant et adininislratcur tin Senegal et tie ses tlependances. 11 y resta jusqu'en 1827, qu'af- faibli par la maladie , il se vit force de demander un successeur, apres avoir pendant cinq ans tenle les plus honorables efforts dont la colonie conserve encore le souvenir, pour creer des elablissements agricoles dans un pays oil nous n'avions jamais eu auparavanl qu'un simple comptoir. Rentre dans la yie privee, dont il ne sortit que pour faire bonneur a la confiance de ses conciloyens qui l'avaient elu depute, Pioger mit la derniere main aux divers ouvrages qu'il avait composes, et publia suc- cessivemenl un Bepueil de fables senegalq^ses en vers liancais; le rouian de hc/cdor, dont le but etait d'ap- peler l'interet public sur les noirs et surtoul tie faire (i) C.i i elablissemenl ou jardin d'acclimatation etabli a Saint-Louis, et destine a y acclimaler diffe'rentes plantes d'Europe el d'autres contrees, poi tail le dotri °. Dans les dernicres annees de sa vie surlout, Cordier, enlre dans la Soeiete de geographie en 1827, etait tort exact aux seances de la Commission centrale et prenait part a ses discussions. A sa mort, arrivee le 13 juin 1849, Cordier etait represenlant du peuple pour le departemenl du Jura, qui depuis 1847 l'avait conslamment elu aux Cham- bres legislatives. 11 n'avait jamais ete marie. Einile Desages, ancien chef de la direction politique du ininislere des affaires etrangeres, ne a Paris le 7 juillet 1793, entia des l'age de seize ans dans ce de- partment, oil .son pere oecupait un • niploi eleve. Attache un instant a I'ambassade de M. de Pradt en Pologne, il rentra ensuite dans I'interieur du minis- ( 315 ) tire; et quand le general Guilleminot tut nomine aiu- bassadeur a Constantinople, Desages tut place aupres de lui comme premier secretaire d'ambassade. II oc- cupait ce poste el etait en conge a Paris, lorsqu'au mois d'octobre 1839 la Societe de geographic l'admit au nombre de ses membres. Au mois de novembre 1830, le general Sebastiani, alors ministre des affaires elran- geres, coniia a Desages la direction politique, qu'il conserva jusqu'a la nouvelle revolution de 1848. A celte epoque, il se retira des affaires, et ce i'ut vaine- ment qu'ou le sollicita de continuer a occuper un poste que peu de personnes auraient pu si bien rem- plir. II i'ut done admis a la relraite, et il elail dans cetle position lorsqu'il cessa de vivre, le 25 novembre 1850. Ge iut aussi cette meme annee que nous avons pei du le docteur Begis, liomu.e instruit, modesle etbienlai- sant, membre de la Societe depuis 1827. II est un homme, a) ant oceupe dans notre pays le rang supreme, un geographe, un voyageur distingue, un de vos membres donaleurs , qui a termine son exis- tence en 1850 , dont , a toutes sortes de litres, je duis encore vous entrelenir; il clora la lisle des Francois ayant fait par tie de votre Societe : je veux parler de Louis-Plnlippe, qui fut roi des Francais. Vous n'atlendez, pas, messieurs, que je vous trace la vie politique on meme privee de eel eminent person- nage. Nous forinons une compagnie purement scieu- tifique, et nous nous sommes fait, nous devious nous faire une loi de ne parler que de la science que nous cultivons et de ceux qui la cultivent ou qui Font cul- tivee comme nous. Je passerai done sous silence et le prince et le roi; assez d'autres, d'ailleurs , s'en sonl ..JO uccupes et sVn uccuperont encore : c'esl s$ulemeni tlu geograpbe et du voyageur que je vais essayer d'es- quisser les traits les plus saillants. Tout le moncle sait que Louis-Philippe, ne < n 1773, lecut une solidc et brtllante education cl qu'il en pro- litn. Force, en 1793, de chercher un asile dans le pays des Grisons, et voulanl pourvoir a son existence par son propre travail , il concourul sous un noin em- prunte pour line place de professeur de geograpbie, vacante au college de la petite ville de Reicbenau. II l'emporta sur ses concurrents, et pendant six niois il exerca , a la satisfaction generate, ces modestes fonc- tions. Vers le milieu de 1 7i)/i, il se rendit a Hambourg, parcourut ensuite, presque toujours a pied , le Dane- mark, la Norvege, la Laponie, ou Ton m'a assure que les vieux pecheurs parlent encore de lui avee enthou- siasme : ils ignoraient completemenl ce qu'il etait, ce qu'il avait ete. 11 gravit le cap Nord, cetle extremite septenlrionale de L'Europe , et revint a Hambourg en passant par la Suede. L'annee suivanle (1795), Louis- Pbilippe se rendit aux htals-lnis d'Amerique , dont il visita d'abord la partie septentrionale ; il descendit ensuite l'Obio , puis le Mississipi jusqu'a la Nouvelle- Orleans , qu'il quilla pour explorer les lies de Cuba, de la Providence, et la ISouvelle-Kcosse, d'ou il re- tourna en Europe. II etait, en 1800, en Angleterre ; quelques annees plus tard , en Espagne ; en 1807, a Malte; l'annee suivanle, en Sicile, oil il epousa la prin- cesse Amelie, fdle du roi Ferdinand IV. On le retrouve en Espagne en 1810; puis il re o Ire en France : on tail le reste.. .. C'esl en Angleterre qu'il est inort le 26 aout de l'annee qui vient de finir. ( 317 ) Nous trouvnns dans nos archives que le due d'Or- leans, son fils aln6, dont la mort Tut si funeste, se fit recevoir, le h juin 1830, membre donateur de la Societe, en demandant que sa souscription fut portee a six cents francs, somnie double de la souscription ordinaire, et qu'il fonda, quelques annees plus tard, un prix de deux inille francs. Nous y voyons aussi que Louis-Philippe ne se bornait pas a nous accueillir avec distinction, a causer farailierement sur la geographie avec les mem- bres de nos deputations admises aupres de lui, mais qu'inscrit en 1830, d'apres le desir qu'il en avait te- moigne (7 octobre), pour une souscription annuelle de six cents francs, il la lit porter, en IShh, a mille francs, qui ont toujours ete exactement verses dans notre caisse jusques et y compris l'annee 18/17. Je dois ajouter que Louis-Philippe a donne lui-meme des instructions a Dumont d'Urville pour le voyage au pole sud, corame avait fait Louis XVI pour I'expedition de Lapeyrouse, et qu'on lui attribue raeme la premiere idee de ce voyage aux mers antarctiques. II m'a semble qu'il etait digne de la Societe de payer son tribut de souvenir et de reconnaissance au prince, ou plulot an geograpbe, au voyageur qui lui a pour ainsi dire appartenu , dont les sympathies lui etaient acquises, et que la mort, contre toule attente, a frappe dans 1'exil : je ne serai, j'en ai l'intime conviction, des- avoue par aucun de vous. Deux etrangcrs de distinction , membres ordinaires de la Societe , ont 6galemont termine leur carriere dans le cours des deux annees qui nous occupent. Le premier, M. le baron G. A. P. van i!er Capellen, ne a Utrecht le 15 decembre J 778, aprcs> avoir fait d'excellontos etudes a I'Uhiversile de Gottingue>, fut S18 j nonimo, a son retour en 1803, secretaire du departe- ment des finances dans la province d'ltrecht. 11 de- vint, deux ans apres, conseiller des finances, et, en 1807, assesseur du landrost ou gouverneur de la pro- vince. Deux ans plus lard, il elait alors landrost de la province d'Est-Frise (1) (1809) , le roi Louis-Napoldon, qui le eonsiderait cornme un veritable ami, et qui avail su apprecier ses talents et ses qualites , 1'appela an posle eminent de ministre de l'interieur et des cultes, qu'il conserva jusqu'en 1810, epoque de l'abdi- cation du roi et de Incorporation de la Hollande a l'empire francais. A ce moment, le baron de Capellen rcfusa d'exercer aucun emploi, et alia demeurer a Gralz, en Styrie, sur l'invitation qui lui lut faile par le roi Louis-Napoleon. En 1811, il retourna dans sa pa- trie, ct s'etablit an village de Maarsen ; mais, comme on voulait l'incorporer dans la garde nationale, il ne tarda pas a quitter sa nouvelle residence, et meme la Hollande, pour se fixer a Manheim. Apres les evene- ments de 1813, le baron de Capellen revit de nouveau son pays, ou le prince d'Orange le nomma d'abord commissaire g6neral du departement du Zuiderzee , et. le (5 avril 1814, secretaire d'Etat pour les colonies. Avant meme d'etre installe dans ces dernieres fonc- tions, il ent a remplir le poste de commissaire general pres le gouvcrncment provisoire de la Belfjique, et, au mois de septembre 1814, il lut un des commissaires generaux charges de retablir I'aulorile neerlandaise dans les colonies, dont il devail devenir plus tard gou- verneur general. Avant de se leiulre a son poste , il 'i) L'E>t-Fri-r \t)'o$l • Vfieslh'n'd) faisail a dettfe r'|>o<|iie partir tin inyinme nV Hollande; '-Mr ip •artiinl maintenant a r^liii Ae Ha- ( 310 ) remplil une mission diplomatique aupr&s du eongres de Vienne. A l'inauguration de Guillaume Ier comme roi des l'ays-Bas , Jo baron de Capelleo f'nt confirme comme ministre d'Etat le 21 septembre 1815. Le rnois suivant (18 octobre), il partrt pour ITnde, et lorsque, le 16 Janvier 1819, la commission dont il faisait parlie eut declare que sa mission etait terminee , il resta a Batavia comme gouverneur general des possessions neerlandaises aux Indes orientales , et se demit de ce poste au mois de Janvier 1826, pour repasser en Eu- rope. En 1829, le roi le nomma president curateur de l'Universite d'Utrecht; mais il refusa , 1'annee sui- vante, le poste de gouverneur general du grand-duche de Luxembourg, ainsi que l'ambassade a Saint-Peters- bourg, et ne voulut meme pas entrer dans la premiere cbambre des etats generaux. II se rendit, en 1838, en Angletcrre, pour assister, en qualite d'ambassadeur extraordinaire, au couronnemenl de la rcine Victoria, et devint grand rbambellan a son relour. Depuis 1846, le baron de Capellen passait tous les hivers a Paris; il e'y trouvait a l'epoque de la revolution de 1848, lors- que, le 24 fevrier, mettant la tete a la fenetre , une pierre lancee par un miserable vint le irappcr, et lui lit a la tete une blessure Ires-grave. Apres avoir regu les premiers soins, on le transporta presque mou- rant en Hollande, oil il ne tarda pas a succomber, le 10 avril suivant, triste victime de nos discoides civiles. Quoi(jue cct bomme d'Etat fut done d'une vaste instruction, qu'il apparlint a un grand nombre de so- sietes savantes, et qu'il enlrclint une coiicspondanc(! tres-elendue en divers pays, il ne parafl pas qu'il ait rien puldie. M. le baron de Capellen n'a point laisse d'enfants -20 ) tie son manage avec Jacqueline-Elisabeth, nee baronnc van Tuyl van Serooskcrken ; il etait grand'eroix tie lordre du Lion neerlandais, grand oflicier de la Legion d'honneur, de Lord re russe de Sainle-Anne, de pre- miere classe, etc., etc. La Societe de geographic le comptait au nombre de ses membres depuis le 20 avril 1827. Jean de Carvalbo Martens Ferron , chevalier de (lastello-Branco, savant portugais, appartenant a nne iliustre famille de ce royaume, ct meinbre de voire Societe, mort subitement, et encore jeune, a Paris, on il residait depuis quelque temps, au mois de Jan- vier 1849, etait ne a Porlo vers 1807. Passionn6 pour I' etude des langues et de la lillerature orientales, Cas- tello-Branco s'etait de bonne hcure rendu familiers l'arabe, lc persan, l'hebreu et le syriaque , etc., et il possedait anssi une partie des langues niodernes de l'Europe. On concoit qu'avec ces connaissances en linguistique et un esprit curieux et observateur, il dut rccueillir beaucoup d'enseignements pendant le cours de ses nombreux voyages. L'Angleteri'e , la France, la Hollande, la Belgique, l'ltalie, une grande partie de la Russic, jusqu'aux fronlieres de l'Asie, avaient ete successivement parcourues par Castello- Branco, et parlout il s'elait mis en rapport avec les savants les plus distingues, que ses profondes con- naissances clonnaient, el qui n'admiraient pas moins son excessive niodestie. 11 etait membre des Societes asiatiques de Paris, de Londres et de plusieurs au- tres Societes savantcs, et a laisse en manuscrit des travaux considerables sur la philologie et la littcrature orientales, donl nous devons esperer que son oncle M. le vicomte de Santarem) i'era jouir le monde sa- ( 321 ) vant, comme nous Savons qu'il doit donner de la pu- blicity a un mtimoire d'un haut interet que Castello- Branco a redige sur les texles et les cartes arabes des manuscrits d'lbn-Wardy. La grande fortune de Castello-Branco lui avail permis de former une des plus precieuses collections de manuscrits orientaux qui existent peut-etre en Europe, nolamment depuis l'acquisition qu'il avait faite de la plus grande partie de celle de noire celebre orientaliste Sylvestre de Sacy. Castello-Branco avail epouse a Paris, en 1838, mademoiselle de Saldanha , niece de noire collegue M. de Santarem , et appartenant , comme son mari et son oncle, aux plus anciennes maisons de Por- tugal et d'Espagne. Mais e'etait la un de ses moindres avantages : le veritable, a nos yeux, et le seul qui lui donne une place un peu elendue dans celle revue necrologique, ce sont ses voyages et ses travaux scien- tifiques. A la fin de 1850, la Societe de geographie a perdu un de ses correspondants etrangers les plus distin- gues, Sclmmacber, aslronome celebre el directeur de l'observatoire d'Altona, decede dans cctte ville a 1'age de soixante-dix ans, et dont je vais essayer d'esquisser les principaux Iravaux. Henri -Chretien Schumacher, lils du conseiller de conference Andreas Schumacher, ne le 3 septembre 1780, a Bramsledt, bourg du duche de llolstein, regut sa premiere education dans la maison palernelle , el la conlinua a Allona, ou sa mere, devenue veuve en 1790, s'elait retiree. II eludia ensuite la jurisprudence a rilniversite de Kiel, et fut plus lard re^u docteur en droilaGbttinjuie, maisilabandonnacotte carriere pour &eg ) lcs inatliematiques, qu'il apprit a Gopenbague et a Gbt- tingue sous les auspices du Celeb re Gauss. En 1S07, il sc trouvait a Dorpat, occupe d'obscrvations astrono- miques; et a la fin de la memo annee, a Altona, \ille qu'il n'apresque plus quitlee jusqu'a sa inort. Comme sa fortune etait mediocre, il s'occupa d'abord, pour ameliorer son existence, d'ouvrages de lillerature et de traductions : la premiere qu'on lui attribue est celle de la Geometric de position, que Carnot avait fait paraitre a Paris en 1803 (1). Quoique elu en 1810 prolesseur d'astronomie de llniversite de Copen- bague, Scbumacber ne continua pas moins de passer la plupart du lemps a Ahona. Nomme, en 1813, directeur de l'observatoire de Manbcim, il y resta peu d'annees, et a la raort de M. Bugge, arrivee en 1818, il Lui succeda comme pro- lesseur extraordinaire d'astronouiie de I'L nivorsite de Gopenbague. G'est vers cette epoque qu'il fut cbarge de faire le leve trigonenaelrique du lerritoire de Ham- bourg et des ducbes de Ilolslein et de Lauenbourg, et qu'il mesura, dit-on, par ordre du gouvernement da- nois, l'arc du ineridien entre Gopenbague et I'extre- mite occidcnlale du Jutland, ainsi que les degres de latitude depuis Skagen , cap le plus septentrional de cette province danoise, jusqu'aux frontieres du royaume de Ilanovre, oil ce travail a ete continue depuis par le conseiller aulique Gauss. Voici ce que mandait Schumacber an sujet de ses (ij [)nns Particle consacre it Carnot, dans le supplement i ; M. Albert -Montemont vous a communique des fragments dun Forage fait en Cali- fornie par M. Houssmann , ex-attache a I'ainbasaade ( 333 ) franchise en Chine ; et M. Ferry, 1'un cle vos collegues, vous a offert un resume" succinct , substantial et exact de lout ce qui a ete publie sur cetle interessante por- tion de l'Amerique septenlrionale , auquel il a joint une bonne carte dressee d'apres les meilleures et les plus recentes autorites. Enfin, j'ai moi-meme exlrait de rapports officiels americains et accompagne d'ob- servations critiques, une Notice sur des explorations des cotes de l'Oregon et de la Californie. M. Jomard vous a fait connaitre les mines decou- vertes pres de Tunja, dans l'Amerique centrale, par Mi le colonel Acosta, et le menie membre a concouru avec M. de Froberville a donner de la publicite a la decouverte d'aulres antiquites de la inline partie de l'Amerique, que M. Squier a trouv^es sur les iles du lac de Nicaragua. Je terminerai ['enumeration des informations sur l'Amerique, communiquees a la Commission centrale, et porlees a la connaissance des lecteurs de votre Bulletin, par la Notice que j'ai publiee sur L tali, nou- veau territoire des Etals-Lnis, situe pres du grand lac Sale, et qui est colonise depuis peu de temps par les Mormons. Je serais ingrat si je ne reconnaissais ici que j'ai puise les elements de ce travail dans des ou- vrages et des journaux americains , que M. le docleur Robert Walsh, consul des Elats-Unis a Paris, avail eu la bonte de metlre a ma disposition; ce n'est pas la seulc fois que j'ai eu a me louer de son extreme obli- geance, et pour la Sociele de geographic en general et pour moi en parliculier. Je lui dois aussi le sujet d'une notice abregee, qa'ori Lrouve egalcment dans votre /»'///- Irtin, s.ur une fc.rpfora'ron r/e V ' ./t/nrili(jnc, par son fits. ( 334 ) lieutenant dans la marine nationale des Flats- Fnis, dont j'ai cm devoir communiquer le rapport original au depot de la marine, a cause des details hydrogra- phiques qu'il contient, et a l'Arademie des sciences, paree qu'il renferme des observations sur la physique du globe qui m'ont paru devoir offrir quelque interfit a ce corps savant. Au nomine des autres communications qui ont ete faitcs a la Society, je mentionnerai trois rapports officiels sur des expeditions commandees par les capi- taines sir James Ross, sir John Ilichardson et Collin- son, et envoyees dans les mers polaires a la recherche du capitaine sir John Franklin, l'un de vos correspon- dants elrangers, au sort duquel toutle monde civilise prend un si vif inter6t. Ces rapports ont et6 traduits on analyses par M. Daussy. M. d'Avezac vous a pre- serve un savant travail sur un Atlas hydrbgraphiqtie, mhfiuscrlt execute a 1 enise dans le xv° Steele, qu'il a pu , pendant une excursion qu'il a faite a Londres, etudier au Musee brilanique, ou il est aujourd'hui conserve. M. Eugene de Froberville a fait l'analyse, et rendu compte r« votre Commission cenlrale, d'un »& rnnire sue la deuxieme ecritttre Cuneiforms de Persepolis, dont I'auteur est un voyageur erudit , M. Isidore Lowensiern , membre de CPlto meme Commission; et M. Jomai'd a fait un travail semblable sur un Atlas en relief, destine aux eroles, et qui' M. Augusle Raven- stein a public a FrancFort en 1849. J'ai insere, de mon cole, dans le Bulletin, une note developpee el comparative sur les differ en ted especes de Mil les employes depuis les temps les plus recules, ainsi qu'un Expose sur la part prise par la Nttrvkge ( 335 ) dans la mesure d'uu arc du meridien commence par la Russie, et qui doit s'etemlre d'Ismail a l'extreme fron- tiere nord de la Scandinavie. J'avaist raduit en fran- cais cet expose, demnnde par moi a mon ami M. le capitaine du genie Vibe, et qui elalt ecrit en langue norvegienne. Pour completer ce travail , j'ai cru de- voir le faire suivre, de concert avec un de mes col- legues qui a voulu garder l'anonyme, de l'hisloriqua de toutes les autres mesures d'arcs du meridien, effec- luees dans tous les pays, en remontant aux epoques les plus anciennes et en le poursuivant jusqu'a nos jours. A ces communications, faites dans le sein de la Commission centrale, ou inscrites dans votre Bulletin, je doisnjoutcr les nombreux ouvrages et recueils con- sacres, en tout ou en parlie , aux sciences geogra- pbiques, ainsi que les cartes offertes a la Societe, depuis le 1" Janvier 1849, et que ce n'est point le moment d'enumerer ici. Presque tous nos ministeres, les dilTerentes Societes geographiques de Berlin, de Londres, de Saint-Petersbourg, de Bombay, etc., la plupart des Academies du globe, plusieurs gouver- nements etrangers , en tete desquels je dois placer celui des Ltats-Lnis, et une multitude de parlicu- liers francais et strangers, ont enricbi votre biblio- tbeque par leurs dons genereux. Elle s'est augmentee aussi par des eclianges avec votre Bulletin, systeme qui ne pent etre que reciproquement avantageux, et auquel nous avons resolu de donner la plus grande extension, comme nous avons le projet bien arrete de rendre aussi exaclement que possible un comple de- taille dans le Bulletin de tous les ouvrages geograpbi- ques el de toutes les cartes qui nous paraltraient offrir n ■ mi grand iuteret, outre le comple souimaire de clia- que inois pour les ouvrages donl il vous est fait lioin- mage. En 18A9, votre Commission du prix. annuel vous a fait connaitre, par l'organe dc M. Jomard, son savant rapporteur, les motifs qui ne permettaient pas de I'accorder pour cette annee, motifs qu'il a resumes en res termes : <( Les voyages qui se rapportcnt a l'annee du pre- sent concours se partagent en deux categories : les uns, tout utiles qu'ils ont ete pour l'avancemenl de certaines parties des connaissances geographiques , n'ont pas fait faire a la geographic un assez grandpas pour appeler la recompense solcnnelle que vous de- cerncz annuellement; les autres se sont prolonges en 1847, et meme en 1848. Deux motifs nous engagent done a vous proposer de suspendrc toute decision a l'egard de ces derniers : l'un, dans l'interet des explo- rateurs, e'est qu'ils ne perdront rien a ce retard; 1' autre, dans l'interet de la science, e'est (pic la So- ciete aura le temps de recevoir des documents plus complets et authentiques, publics ou manuscrits, qui lui pcrmettront de mieux balancer tous les droits. Ces documents auront d'autant plus de valeur et d'auto- rite a ses yeux, qu'ils seront accompagnes d'itineraires detaill^s et precis, et, s'il est possible, de carles re- presentant avec exactitude la marche des voyageurs; la Commission reserve specialement les droits dc MM. d'Abbadie au concours de 18A7. » Mais, en 1850, les motifs qui avaient determine la Commission dc 1849 a nc point decerner de prix ne subsistanl plus, la grande medaille a etc" accordee. I<=> ( 337 ) 26 juillet, a MM. S iiloine et Arnaud d'Abbadie pour les progres qu'ils onl fait faire a la geographie par leurs voyages en Abyssinic , commences en 1837 et termines en 1848 , sur 1'expose de M. Daussy, rappor- teur do la Commission, composee de MM. Walckenaer, -lomard, de Froberville, de moi et de M. Daussy, qui a eu sous les yeux tous les manuscrits et les cartes des voyageurs. A cette occasion, je dois rappeler 1'offre genercuse faite par M. Antoine d'Abbadie a votre Commission centrale, et acceptee par elle, de contribuer pour plus de 500 francs aux frais d'une medaille d'or, dont la valeur serait ulterieurement fixee, a accorder au voya- geurqiii aura naviguesur le Nil, on qui, du nioins, en aura reconnu le coins 120 milles geographiijues en amont du 4° 9' de latitude, point extreme atteint par le reve- rend pcre Knoblecher, et aura joint a sa narration des mesures servant a determiner les debits exacts du fleuve Blanc, du fleuve Bleu, du Saubat et du Keilak; et de donner 200 francs pour les frais de deux medailles de 100 francs cbacune a accorder aux voyageurs qui au- raientfait connaitre, soit le debit des deux /leaves a Khar- toum, soit les volumes du Saubat et du Keilak. Jusqu'a present , aucune suite serieuse n'a ete donnee a cette genercuse proposition , quoique M. Jomard ait offert de contribuer personnellcment aux frais de la premiere medaille proposee par M. d'Abbadie, et que d'autres membres aient fait la meme offre. La commission cen- trale , qui aurait desire que la Societe y conlribuat sur se.s funds parliculiers, a pense que , vu le peu de ressouices dont elle pout disposer, il ne lui etait pas possible d'en detourner en ce moment la moindir ( 338 j parcelle pour line semblable destination ; mais elle ne tardera probablement pas a ouvrir une souscription a laqtiellc elle appellera non-seulenient ses membres, mais tons ceux qui prennent quelque inleret a la so- lution d'un si beau probleme geographiqua. Cequeje viens de vous dire, messieurs, doit dejavous faire presume? que lesressources dela Soeiete sunt fort reslreintes. An surplus, le comple des recettes et des depenses au 31 decembre 1850, qui va etre mis sous vos yeuxavec le rapport de voire commission de comp- tabilite et le budget pour 1'annee 1851, vous prouve- ront que la plus severe economie nous est commandee; et cependant il est de ces depenses que nous ne pou- vons pas ne pas i'aire, sous peine de perdre le rang que nous tenons et que nous devons tcnir a conserver parmi les autres societes geograpbiques, loutes fondees a pros la noire. Plus favorisees par leurs gouverne- mcnls, qui leur allouenl souvent des sommes conside- rables (1); ayant un plus grand nombre de membres, dont la majeure parlie verse non-seulemcnt avec exac- titude la souscription fixee, mais souvent au dela , ces societes out les may ens de donner de frequents encou- ragements aux vovageurs, de leur lournir des instru- ments pour fait e des observations, et, a leur retour, de leur accorder dds prix et des medaiiles ; elles peuvent publier, en lout ou en partie, a leurs frais, les relations des voyages qu 'elles out frequemment provoques, et joindre un grand nombre de carles geograpbiques, (i) Le j;oin m iicini n! russe i mis dernierement a la disposition de In Soci('io imperiale de geographie 'le Saint-Petersbourg une sonime r\r 23'>on doubles | >• m i" I'aidei a mener ;i l>onne fii> une ehtreprite '|»'p||p (ivail inniinriiri'i ( 339 ) si utiles au progres de la science, a leurs publications ordinaires. Que notre situation est differenle ! La So- ciety de geographiede France se soutientcependant par l'energique Constance de quelques-unsdc sesmembres; elle se soutiendra encore, etlongtemps, je l'espere; j'ose meme predire qu'elle progressera, parce qu'il me pa- rail impossible que le gouvernement , dont quelques- uns desmembresviennentanotre aide, je dois le recon- naitre, par exemple tons les minislres qui se sonl suc- cedeauxd^partementsde ragriculture et du commerce et de 1'instruction publique, ne finisse pas par com- prendre an jour l'utilite qu'il peut tirer d'une sern- blable institution , dont les relations se developpent de plus en plus et s'etendent deja sur presque tous les points du globe. Pendant l'annee J 850 principalement, des relations intimes se sont etablies entre votre Societe et celle de Russie, dont j'aurai plus tard a vous parler d'une ma- nure plus developpee; relations que je me fais gloire d'avoir contiibue a cimenter. Vous vous etes lies aussi plus etroilement avec les fitats-Unis de 1'Amerique seplentrionale par l'intervention toute bienveillante et si active de M. le docteur Walsh, consul de cette re- publique a Paris , et grace aux soins empresses de M. Poinsett, votre correspondanl a Charlestown. Ces deux vastes et puissants Etats olTrent un champ fort etendu aux recherches et aux decouvertes geographi- ques; ce sont deux mines quVm vous permet d'ex- ploiter , ou plutot , grace a 1'activite et au desir du progres qui se manifeste en Russie et aux Etats-Lnis, ce sont deux mines qu'on veut bien exploiter en vous faisant participer a leurs |>roduils. I Me ) Les autres parties de 1'extreme nord et du audi de l'Europe vous ouvrcnt aussi, grace a une correspon- dance incessante, lours trcsors scientifiques, dont la richesse n'est pas encore bien connue. Les nouveaux redacleurs de voire Bulletin, que voire Commission centrale a juge convenable de modifier, y puiseront, en ne negligeant pas les autres sources connues que leur offre l'eruditc et laborieuse Allemagne el surloutl'An- gleterre etsessi nombreuses et si importanles colonies, pour vous presenter un journal qui vous lienne con- stamment au courant des progres de la science. lis feront du moins tous leurs efforts pour que ce but soit atteint; et ils ratteindront si, a tous ces moyens de reussite, les voyageurs, les geographes , les simples amateurs de cetle science, qui ofTre en elle-meme tant d'utilit^ et tant d'attrait, nous font connaitre ce qu'ils ont vu, ce qu'ils ont appris, el les resultats de leurs lectures. JNous ne faillirons pas, de notre cote, a ce que nous consiilerons comme un dc nos premiers, de nos plus importanls devoirs, i'extension du nombre de nos correspondanls officieux; et nous aurons soin d'indi- qucr, dans l'occasion, a votre cboix, les correspondanls officiels qui nous paraitront necessaires, el qui, ne nous offrant pas seulement des noms, temoigneront la vo- lonle' et le desir de vous etre recllement utiles. S'ils tiennent leurs promesses, peu de fails importants en geographic nous (kdiappeiont alors, et les inembres de la Societe, aussi bien que les autres lecteurs de votre Bulletin, possederont un veritable journal geogra- pbique tel que nous le concevons, surtoul si quelques- udb des ininislies qui ne nous accordent pas de sub- vention nous pretext an uioins leur contours et leur ( 3/.I ) puissant appui. .It1 ne doispas laisser echapp'er I'occa sion de temoigner ici a MM. les generuux Da u mas el Morin, chefs des sections de l'AIgerie et tin depot tie la guerre, au departement de la guerre, la reconnais- sance de la Sociele de geographic, pour les documents et les informations d'un tres-haut interel que je dois a leur extreme obligoance, et dont j'ai fail usage dans mon rapport. La comptabilit^ a, pendant le cours de l'annee 1850, attire particulieremenl voire attention; loot nous fail esperer que les changements introduits produiront d'utiles resultals, et qu'il en sera de memo de quelques autres ameliorations que nous nous proposons tie sou- mettre a votre Commission cenlrale; parmi ces ame- liorations figure la publication du catalogue des ou- vrages, cartes, etc., appai tenant a la Societe, tlonl nous avons deja entretenu la Commission. A ce sujet, je dois vous informer, et c'est par la que je teruiinerai mon trop long expose, qui n'est cependant que Y introduction de mon Rapport, qu'un de vos correspondanls etran- gers, M. le prince Emmanuel Galilzin, le meme dont j'ai signale plus baut les nombreuses communications, non content d'avoir pave plus que le triple de la con- tribution que doivent verser les membres donateurs , vienl de nous donner un nouveau temoignage de sa liberality. Connaissanl nos besoins et le desir manifeste par nous d'agrandir le cadre tie noire Bulletin, de le rendre enfin plus complet que parle passe, il a pense que cette extension, qu'il juge comme nous indispen- sable, entrainera necessairement de nouveaux frais, si nous voult>ns surtout mettre quelquefois , souvent s'il esl possible, sous les yeui tie nos lecteurs, des cartes [ 34? ) exactes et qui puissent un jour st'ivir de modole ; M. le prince Galilzin a offerl cle participer a ces frais. C'est une noble maniere d'etnployer une brillante fortune. Puisse 1'exemple donne par un grand sei- gneur russe, trouver des iuiitateurs, en France, du moinsl RAPPORT SUR LE CONCOURS AU PRIX ANNUEL POUR 1.K DECOUVERTE LA PLUS JMPORTANTK EN GEOGRAPHIE (Commissaires : MM. Walckesaer, Daissy, d'Avezac, DE FltOBEKYILLE et JOMARD.) La Sociele de geograpbie de Paris decerne periodi- quement un grand piix pour cnuronner la decouverte la plus irnportante de 1'annee qui a precede de deux ans celle ou b> prix se dislribue : cet usage est f'onde sur la necessite de connailre avec quelque exactitude les expeditions, les entreprises, ou le resultat des tra- vaux geograpbiques correspondanls a l'epoque du con- cours; c'est done pour 1'annee 1848 que nous avons a passer en revue les voyages qui ont ete accomplis par les explorateurs. Cette annee a ete peu feconde en grandes explora- tions; si des publications iinporlantes ont ele failes, elles se rapporlenl a des travaux antericurs. Les annees 1849 et 1850, au contraire, out \u executer ou coin- mencer des voyages d'un baut inleret; inais la limite a laquelle votre Commission doit s'arreter lui permet seulement de les annoncer et de taire entrevoir les progres recenls que la science vient de faire. fl convienl de remonier un pen plus haul que 1848 pour montrer l'encbainement des deeouvertes et 1 'in- fluence qu'exeree toil jour's vine premiere tentative , pour peu qu'elle ait reussi a ouvrir la voie ; nous en tirerons celte consequence que, tout en eclairant par la critique la marche des voyageurs, il importe de ne pas decourager, et merae d'accueillir avec bienveil- lance ceux qui ont fait les premiers pas, a travers mille dangers, sacrifiant on exposant tous les jours lcur sante, leur fortune, ou leur vie. C'est ainsi que les voyages de M. d'Arnaud sur le Nil Blanc, et son excursion jusqu'a h" UZ' de latitude nord , ont amene sur ses pas de savants naturalistes, qui ont fail de riches moissons, le baron de Muller, M. Parkyns, et des collecteurs inlelligenls, comme M. Thibaut, M. Lafargue et d'autres encore, et, tout recemment, le reverend pine Rnoblecher, qui est parvenu a un point encore plus recule. C'est ainsi que la circumnavigation de l'Americain Lynch sur la mer Morle vient d'appeler sur le meme theatre noire compatriole M. de Saulcy, comme le capitaine Lynch lui-meme y avait ete appele par Texempledu voyageur anglais Molyneux, qui n'avait pu reussir enlierement, et qui meme avait succombe dans cette tentative bardie. D'autres Iravaux, anle- rieurs d'un an, ne meritent pas moins d'etre rappeles a la memoire et a la reconnaissance des amis de la geographic et des decouvertes : pour l'Amerique, les voyages et les publications du colonel Fremont sur les pays a i'est des Elats-Unis jusqu'au grand Ocean; les excursions du colonel Abert, du lieutenant Emory, du docleur Wislizenus, etc.; les recherches et les ecrils du doctcur Squier sur les antiquites de la vallee de ( Ult ) I 'Ohio, et, plus lard, tie listbme do Nicaragua; sur- tout le voyage de M. de Castelnau a travers (out. l'Am£rique du Stul : pour les regions polaires arcti- ques, le voyage du docleur Rae et les aulres expeditions a la recherche tie sir John Franklin, sur lesquelles nous passons rap'ulement , puisque nous tlevons nous renfermer principalemeot dans le cercle de 1848. En Asie, nous remarquons d'abord, d'apres la vaste correspondance de la Societe" gcographicpie de Lon- dres, d'inleressantes relations du docleur Gutzlafl'sur la conlree de Laos, le sud-ouest de Yun-nan et les fron- tieres du Birman (en partie puisees dans les memoires de Du Halde). On sait que eelte race des Laos defend avec un singulier courage son independance a la fois contre les Chinois et con Ire les Birmans; leur Ihnite nord est situee vers le "22° degre de latitude; au deh't , les trihus laos sonl sous l'obeissance de la Chine, mais nominalemenl. Le pays est eleve, froid et bnise ; il produit des aibres magniliques, et il est riche en bestiaux. Ces trihus sont d'un caraclere fier et cntre- prenant, et le gouvernement est patriarcal. Jusqu'ici toules les tentalives des peoples voisins pour subjuguer les Laos ont echoue; toutel'ois le sol ne produit pas assez de riz pour la consommation, et il manque de sel. En revanche, il possede de belles mines d'or et d'argent, d'etain, de plomh et de soufre. La rivalite des Birmans et des Chinois a laisse les Laos en posses- sion des precieuscs mines qu'ils lui cnvienl. Vers le moia d'aottt 18&8 , le docteur Charles Thompson, aide-chirurgicn de l'armee hritannique, traversa la chalne tie Karakorum entre Ladakh et Varkand', depend aoce de la Chine. I ne lettre de ce ( 345 ) voyageur naturaliste, en date de kachmir, 8 octobre, apprend comment il a traverse la vallee de Nubra. Le 11 aout, il atteignit l'extremite de la vallee, a 15 000 pieds anglais de hauteur; le 13, apres avoir traverse la passe de Sassar, ou il campa a 15 500 pieds, il descendit dans la vallee de Schayok. Ce passage est occupe par un immense glacier dont il estima la hau- teur a un pen moins de 18000 pieds. M. Thompson arriva ensuite a une plaine de 8 a 10 milles d'etendue et de la meme elevation, qu'il regarde comme la plus haute plaine du globe; enfin, il parvint a une sommite dont il mesura la hauteur a 18604 pieds. Pendant ce voyage de deux mois, il a fait une collection botanique : sa principale moisson de plantes a ete recueillie entre les vallees de Nubra et de Schayok. La chaine court de l'est-sud-est a l'ouest-nord-ouest ; le voyageur estime que les pics neigeux de la chaine ont au moins 24 000 pieds. II n'y a pas le moindre vestige de vege- tation, meme cryptogame, a la passe de Karakorum. II en est ainsi jusqu'a 500 pieds plus bas. Le docteur est arrive a Kachmir le 5 octobre. Cette excursion de M. Thompson est l'accomplisse- ment d'une partie de l'entreprise ordonnee par le gouvernement de l'lnde pour 1'exploration des con- trees au nord de 1'Himalaya et des frontleres de la Tartaric chinoise. L'expedition , composee du capi- taine des ingenieurs Cunningham , du lieutenant Strachey et du docteur, etait partie de Simla l'anne> precedente. M. Strachey, cbarge d'explorer le Sampoo, et de s'asstirer s'il s'ecoule dans le Bramahputra ou dansl'Irawadi, avail alteint, des 1846, le lac dit Rakas- Tal ou Cho-Lagan, et le lac de Manasarowara ou Clio- i. ivnii.. h. "?.'\ ( 340 ) Mapan, source, croit-on, du Sullej et du Sampoo. II a traverse l'llimalava, et reeonnu que cea lacs sont elevi-s de 15 250 pieds. Le capiloine Cunningham avail pour mission d'aller de Kliotan a Lassa, et de pcnelier dans le Celeste-Empire. Rien ne inanquait a ces messieurs pour I'aire de bonnes observations d'aslronomie et pour etendre les conuaissanccs geogiaphiques. Le capitaine Cunnin- gbam a visite Kaclnnir et ses temples remarquables par l'^legance et la solidity, et il a decouvert le site de l'ancienne capitate; il a relrouve aRanigat la position d'^omos des auteurs grecs; il identifie l'ancienne con- tree de Bolor avec le pays de Balti, K- petit Thibet. Sur la demande de la Sociele geographique de Russie, le tresor imperial a liberalement pourvu une expedition commandee par le colonel Ilofl'mann , et chargee d'explorer l'Oural septentrional jusqu'a l'o- cean Arctique. Le point de depart etait Tscherdyn , par 62° nord; elle devait suivre l'Obi jusqu'a son em- bouchure, puisl'lssa et la Petschora, ensuite la Kohva etlaWyschera jusqu'a Rogoslonsk. PartiedeTscherdvn en 1847, elle a continue l'exploration pendant les annees suivantes; on a peu de details sur les resultats acquis jusqu'a ce jour. La mer d'Aral et sa depression ont etc ohservees pendant le cours de l'annee qui nous occupe. On a decouvert une ile an milieu; elle renferme, ainsi que les bords de la mer, ainsi que les steppes au nord et a l'est et les rives de l'laxartes , de nombreux restes Ibssiles qui prouveul que ce lac, a une epoquc tres- recul6e au dela de la periode historiquc, occupait une etendne heaaooup plus grande qu'a present, (les ob- ( m ; s^rvations sont dues en partie n ten VI. LehrnaTftiij qui est alle d'Orenbourg a Bokhara ct Samarcand, voyage, que le colonel Helmersen a ele charge de puhlier. Nous ne reviendrons pas sur un voyage du savant observateur M. Tchihatcheil en Asie Mineure, deja mentionne dans le rapport precedent. Une contree de l'Asie plus rapprochee de nous, mais du plus haut interet hislorique, appelle mainte- nant notre attention : c'est la Palestine. Que de ques- tions agitees, que d'ecrits, que de controverses sur la mer Morte, sur la nature du pays, sur les villes dont parle l'Ecriture sainte, sur les traditions! Un Ame- ricain, M. W. Lynch, a voulu, a son tour, explorer la Palestine, principalement le cours du Jourdain el le fameux lac Asphaltile, dont la grand e depression, longteinps revoquee en doule, est aujourd'hui un fait generalemenl admis. Honneur a cette jeune nation americaine qui, apres un pelil nomhre d'annees, s'esi placee au niveau des plus anciennes et d^s plus civili- sees de l'Europe ! Pour ne parler que de la earriere des voyages scientifiques, des travaux hydrographiques et des observations celestes, elle peul en eflet citer l'ex- ploration du pole sud parM.W ilkes, les releves des coles par ses hydrographes etlobservatoire de Washington ; aujourd'hui, c'est la circumnavigation entiere de la mer Morte, acconiplie pour la premiere t'ois par le ca- pitaine W. Lynch. Les lecteurs du recueil periodique de la Societe y out lu , il y a deux ans, les premiers details parvenus en France sur ce difficile et hardi voyage, qui n'avait encore ete fait en entier par personne. L'expedi- tion fut ordonnee par le gouvernement de Washington, sur la proposition de ML Lynch. On la pourvut de deux ( 545 \ barques, unr colonne semblable a une tour, et formee d'une rocbe » de sel. » L'opinion vulgaire est qu'aucune creature vivante n'babite la conlree de la mer Morte : e'est une erreur qu'il faut rejeler. II existe des oiseaux et des insectes :>m les eaux et sur les rivages du lar: mais on ne trouve ( m ) des poissons que dans les ruisseaux qui s'y ecoulent. Les cbangements d'aspect y sont soudains et fails pour etonner : on se croirait lour a lour, tantot sur les bords, tantot sur la surface d'une cbaudiere bouillanle. La plus grande profondeur trouvee par la sonde est de 1 308 pieds. Telle est l'excursion bardie projetee el accomplie avec succes par M. Lyncb, aujourd'bui bien connue du monde savant par la publication qu'on a faite en Amerique et en Angleterre. En Afrique, peu de voyages sont a citer, la plupart des decouvertes y datent de l'annee 1849; cependant cette parlie du monde, qui occupe si vivement les geo- graphes, et meme le public le moins curieux des pro- gres de la science , sera encore mentionnee cette to is dans notre rapport annuel. Un jeune laureat de l'lnstitul de France, M. Tre- inaux, a penetre dans un lieu qui n'avait pas encore ete parcouru par un Europeen. Depuis que le gouver- nement dgyptien a porle son attention sur les sables auriferes du haut Nil, a Fazoqlo et a Fazangoro, et meme (en remontant a une epoque plus reculee) de- puis la conquete du Kordofan par Ismayl-Pacba (le deuxieme fils du dernier vice-roi d'Egypte), 1'attention generale s'esl portee de ce cote; des troupes ont ete poslees a Sennar et a Kbartoum , et la voie a ete ou- verte vers les contrees qui separent les deux Nils. En 1821, M. Frederic Cailliaud , qui accompagnait l'ex- pedition d'lsmayl-Pacba, y avail penetre jusqu'a Sin- gue, au 10' degre 20 minutes de latitude nord; raais il s'etait peu eoarte du Balir-el-Azraq , le fleuvc Bleu. M. Tr^maux a piofite de lVxpedilion que le \ic«-r«'»i 360 ) envovait an dela du Fa/.oqlo pour lexploilation des sables charges d'or : ce dernier Iravai! etait conlie a M. Kovalewski, qui devait v etablir les appareils servant en Kussie. M. Tremaux fut adjoint a rexpediiinn ; il s'elait donne la mission de dessiner les anciens monu- ments le long dn Nil, et de tracer sa route a travers les lieux pen mi point connus. Tl s'est avance an dela du 10' degre nord, et assez loin a l'ouest du Hoove Bleu, c'est-a-diro autour du 82* meridien est de Paris. La il a releve a la boussole les positions respectives d'un grand nombre de sominites, en s'elevant assez pour apefeevoir u£s points d'une grande distance , et il a dessine avec aulant d'intelligence que de soin tout le terrain , de maniere a former line sorte de reseau et un bon plan lopographiquc exprimant les cours d'eau, les montagnes elevees comnio les simples collines. Par la il a ete a menie de reconnaitre la ligne de ])artage qui separo les.eaux allant dans le Babr-el-Azraq ( fleuve Bleu) de cellos qui s'ecoulent dans le fleuve Blanc. A ce travail geograpbiquo , qui s'ele'hd do Fa-ronia vers le llc degre, jusqu'au sml du 10' au dela de Fa-doungo, el tmil le long de la riviere de Toumat ; a ce travail, di- sons-noiis, M. Tremaux a joint de bonnes observations sur les Berlba et los autres peuplades qui babitent ces regions, sur les animaux domestiques et sauvages, sur les prineipaux vegelaux, enlin sur le caractere physio- nomi(|iio des habitants. Ce u 'est pas sans de grandes fatigues, sans millo dangers, qu'il a reussi dans son enln prise, on allant quelquefois seul , cxocuter ses operations, traoer sos Curicn-K dessins, s-ins ai mos, sans osoorlo, au milieu do populations qu'irritont los pro- eodes violenis .<• in p loves p,,r lV'l9, nous devons nous bornor a dire que le docteur Hooker, I'intoepide vwyageur naluraliste , a decouvert un nou\eau passage an Thibet, dans l'est de la chaine ili lllimalava , a 23 000 pieds de hauteur, an lieu dit Dmikiah-Lah ; on sail que le Kincliin-Junga, point culminant de cette chaine, depasse 28 000 pieds. Son voyage est aussi curieux que hardi; il a recueilli a 10 000 pieds uiu: plante du genre lichen, d'un rouge orange [Leva no in miniattt), la ninno plante qui a ete observee sur les roches de l'ile Cockburn, a 64° lati- tude sud, la meme encore (pi'on trouve dans les Alpes scandinaves; de maniere (pie cette plante, la plus an- laiclique que Ion connaisse, Be Voit aux deux extre- miles dti globe. Dans cette ineme annee, M. Prax penetrait a Tou- gourt , el en determinait la position. C'est encore a cette annee que se rapportent les observations de M. Rrapf, en Alrique; (pic M. Rehmann apercevait le mont Rilhnandjaro, convert de neiges perpetuelles, sous le parallele de Mombas, par h degres latitude sud. et , un peu plus lard, le mont Renia, egalcinent nei- u«'ux, a 3 degres plus au nord ; enlin, que M. Livingston, en DOttJpagnie de M. Oswell, decouvrait le lac N'ganii, par '20 degres et demi de latitude ineridionale. Kn 18A9 et l'annee suivanle, !,• iv\eivud Rnoblecher na- viguait sur le Ml lilanc; il panenail a /|° 9', trente- Irois milles geographiques plus bant que fa. d'Arnaud. uravissail la irmnlaune de Logwek* et apercevait (lis- ( 1,55 ) (.inclement I a uue grande distance, le cours ulterieur de ce grand fleuve. Ces importantes decouvertes ne peuvent manquer d'amener bientot la solution du grand probleme de la direelion des eaux de l'Afrique centrale, probleme qui occupe les geographes depuis des siecles; le jour n'est pas loin ou le voile sera dechire. II n'est pas non plus tres-eloigne le jour oil les deux grands isthmes du globe, l'isthine qui separe les deux Ameriques, el celui qui separe l'Asie de l'Afrique, seront traverses, soil par la grande navigation, soit par des voies rapides qui mettront en communication facile l'Orient et l'Occident du monde. Cest la Geo- graphic qui pourra s'bonorer d'avoir amene ce grand resullatsocial.veritablebienfaitpourrespecebiimaine, et cela par 1'elude assidue qu'elle a faite de ces deux poinls, par l'oxploration des lieux ou seront pratiques ces voies et ces canaux. Grace a la science, on verra done un jour, d'uncote, l'Espagne et la France envoyer leurs vaisseaux de Barcelone et de Marseille aux Phi- lippines directement par Test, et, de 1 'autre, Cadix et Bordeaux expedier leurs navires vers la Chine par l'Occident; alors ces deux contrees seront adranchies des immenses detours auxquels oblige la navigalion acluclle, forcee de doublet' le cap Horn et le cap de Bonne -Esperance : difference incalculable pour le commerce et avantage immense pour le progress de la civilisation! A la science geograpbique la gloire d'a\oir prepare cetle revolution ! En conclusion, la Commission a juge que, si aucun des vn\ages executes clans le cours de l'annee 1848 ne merilait le grand prix reserve a I'une de ces decou- 356 ) vertes eclatantes qui revelenl un pays encore incx- plore, et qui ont une haute importance scientifiquc , il en etait deux, cepcntlant, qui ont ete termines dans cette periode et qui sont dignes d'une recompense : le premier est l'exploration du Jourdain et de la mer Morte; et le second, l'excursion au Soudan oriental, entre les deux Nils. En consequence , une premiere medaille d'argent sera decernee a M. le capitaine Lynch, de la marine nalionale americaine; et une deuxieme medaille d'argent a M. Louis Tremaux, lau- reat de l'lnstitut de France. Ici nous avons a rappeler en quelques mots un voyage important qui, par des circonstances particu- lieres, et surlout par la rigueur de nos usages, se trouve aujourd'hui prive d'une distinction qu'il merite. M. de Castelnau a heureusement accompli un voyage dans les parties centrales de l'Amerique du Sud, de Rio de Janeiro a Lima, et tie Lima au Para, pendant les an- nees 1843 a 1847. Dans le rapport fait, il y a deux ans, ses droits avaient ete reserves; mais, lors du concours suivant , le prix a du etre decerne a un grand voyage en Afrique, d'une duree encore plus considerable que celui de M. de Castelnau. II ne scrait pas juste que la Societe de geographic laissat echapper l'occasion de donner une marque d'estime au chef de l'expedition a travers les Pampas : c'est pourquoi la Commission centrale de la Societe, derogeant pour cette fois a la regie etahlie, a decide qu'une medaille hors ligne serait decernee a M. Francis de Castelnau. Jom&rd, rapporteur. ii *\ nl i8Sr . ( 357 ) NOTICE SLR LE KORDOFAN (nubie sup£rieure). hue's rasse«iblee(;enerale dela Socicte degeographiedu 1 1 avril i85l, par M. d'Escayrac de Lauiure. Le 17* parallele, qui marque, pour la partie sep- tenlrionale de l'Afrique, la limite extreme des pluies estiva les, forme la frontiere naturelle du Desert et du Soudan. Au nord de cette ligne , et jusqu'a une faible distance de la Mediterranee, l'ceil fatigue du voyageur n'apercoit que d'immenses plaines de sable des ghoud ( r'oud ) sans cesse agites par le vent, de vastes plateaux ou la roche se montre a decouvert, senile de debris scbisteux aux couleurs sombres («nr), Toute vegeta- tion semble avoir fui cette terre desolee, pour se refu- gier dans quelques vallees profondes, sur les bords d'un grand fleuve comme le Nil ou le Niger, ou autour de ces sources saumatres qui donnent naissance aux oasis. Mais a peine, se dirigeant vers le sud, a-t-on passe le 17* degre , que l'aspect de la nature n'est deja plus le mdme. Quelques arbustes rabougris et epineux in- terrompent d'abord la monotonic du tableau; le sol se montre bientot couvert d'herbes epaisses, l'borizon disparait cacbe de tous cotes par une foret d'acacias et de gommiers que coupent 9a et la de vastes clairieres : cette foret, c'est le Soudan. C'est au milieu de son inextricable reseau d'epines qu'errent la girafe et l'au- truche, que l'Arabe vient pattre ses troupeaux, l'es- clave chercher la gomme que son inaitre livre an com- merce. C'est enfin dans res clairieres, bumides encore ( 3.YS apres les pluies, que lo cultivateur seme le grain dont il fait sa nourrilurc habituelle. Le dattier se retrouve encore autour de quelques villages du Soudan, cultive jusque sous le 13c degre ; il y donne deux recoltes an- nuelles. C'est a Bam que se trouve sa limite, dans le Kordofan, el c'est a ce point que commence le baobab (Jdansonia digitala), appele par les indigenes 1'nbal- dieh. Geant de la \egetation africaine, il est l'arbre par excellence du Soudan, corame le dattier eelui de l'oasis. On donne aujourd'hui le nom de Kordofan a cette province dependante du gouvernement general de Khartoum, et qui a Lobeid (1) pour capitale; mais ce nom est d'un usage recent (2) , et, selon le fakir Lsma/l, l'homme le plus eclaire et le plus influent du pays, il neremonterait qu'a I'epoque de la conquete fourienne, et serait une allusion aux cris aigus pousses par les Sennarais pour epouvanter leurs ennemis ll\or-eI~ Fanfi) {Far)]. Quoiqu'il ensoit, cette contree etait autrefois connue sous le nom de Dar-Aouba LoJ .ta (paya des Nouba), denomination qui comprenait aussi les gens de Tag- geleh, iLsJ , gouvern^s aujourd'hui par le sultan Nassr. La nation noire des Noubas constitue, en efTet, la race des aborigenes du Kordofan. Aulour d'elle sont venues se grouper, a une epoque posterieure a la revelation musulmane, quelques tribus (1) On e'crit dans les divans Jioi, et nun Ohiid. (2) Pies de Lobeid se trouve le Djebel-Kordofan, <|ui serait peut- etre le thdatie de net eve'nenient. (i) I'rononciation yieieuSQ fre'quenie daus le Soudan. ( 359 ) arabes qiu- les traditions locales ivpresontent comme arrives dans le pays sous la conduile d' Abou - Zeit ; enlin, un nombre considerable d'esclaves noirs pro- venanl de toules les contrees situees enlre le Nil Blanc et les frontieies meridionales du Waday . les enfants nes de parents captifs, les affrancbis ct leurs descen- dants, forment le troisieme element de la population kordofanaise. J'ajoute , en passant , que beaucoup d'etrangers sont venus s'etablir dans le pays, ou ils occupent des villages entiers. On sait en effet que le Kordofan , apres avoir fait longtemps partie du royaume de Senriar, avait ete con- quis par les princes fouriens, et etait gouverne, au nom du sultban Mobammed-ibn-Fadel, par le magdouui Msallem, un de ses eunuques, lorsque l'armee egyp- tienne, ayant penetre dans le pays par les deciles du Djebel-Haraza, remporta aupres de Barn, sur les Nouba et les Fouriens reunis, une victoire dont le resultat fut la prise de possession de tout le pays au nom de Mo- hammed-Ali. Cette triple domination du Sennar, du Dar-Four et de 1'Egypte a amene I'elablissement dans les villages nouba de beaucoup de Fouriens, de Sennarais et de Darwgla, dont la plupart s'adonnent au commerce. J'ajouterai que le gouvernement maintient aujour- d'hui a Lobeid, a Bara, a hours/, a Abou-Haras, quel- ques employes turcs, egyptiens, ou coptes, dont le nombre est d'aulant plus laible que la conscription, ayant ete etablie dans tout le Soudan, il ne s'y trouve plus que des troupes noires, cornposees en general d'esclaves, que les Nouba ofl'rent a l'Ftat pour se ra- cbeter de la servitude militaire. Je lie m'occtiperai dans ce travail que des Nouba*, des Arabes et des esclaves : chacune cle ces races con- serve assez bien son type primitif. Les alliances mixtes sont rares , surlout en ce qui concerne les Arabes, remplis de mepris pour le Nouba , qu'ils traitent do paysan {fellah), et qui preferent, avec raison , les lilies bronzees du Desert aux esclaves de peu de valeur que leur fournit la gbazwab [razzia) ou que leur ame- nent les caravan es. Ces peuples professent la religion niusuhnane et suivent, pour les pratiques exterieures , le rite de l'imam Malck. Toutefois l'instruction religieuse est en- core peu repandue dans le pays ; la plupart des Arabes et des iNoubas ne connaissent pas la priere, et le Kor- dofan ne possede que deux mosquees. J'ajouterai ce- pendant que cbaque village est pourvu d'un fakir, qui enseigne la lecture et l'ecriture aux en fan Is, el rem- plit les fonetions d'arbilre ou de cadi dans toutes les contestations d'une importance secondaire. Nouba. — La pbysionomie des Nouba ne manque pas d'intelligence el exprime tine grande douceur; leurs traits, assez reguliers, presentent beaucoup de rapports avec ceux des Fouriens el des Sennarais. A la verite, le front commence a sc relrecir et l'occiput a s'allonger ; mais les levres et le nez different peu de ceux des Nubiens, les cheveux sont frises sans £tre crepus, la barbe enfin n'est pas plus clair-semee que cbez les Arabes, et on peul considerer les Nouba comme l'anneau intermediahe qui ratlacbe la famille nubienne aux peuplades abruties du Soudan equa- torial. Chacune des fractions de ce people, cbacun de ses ( $M ) villages, possede mi dialecte qui lui est propre; mais celte diversite de langage, occasionnce par l'etat de guerre perpetuel qui accompagne la barbarie , aura bienlot fait place a l'usage de la langue arabe, exclu- sivement employee par les autorites nouvelles. On sait que les Nubiens habitent d'ordinaire des cabanes en paille d'une forme carree , dont la loiture plate el mince suffil a les garantir des ardeurs du so- leil , mais n'offrirait pas un abri tres-sur contre les pluies torrentielles du Soudan; aussi ces habitations, appelees en arabe rekouba, et qui se retrouvent dans tous les villages du Kordofan, ne servent aux Nonbas que pendant la saison secbe : ils passent le temps des pluies sous des hultes de forme circulaire, auxquelles ils donnent le nom de tukkoli. La muraille de ces tuk- kolis, construite avec du sable bumecte ou avec les materiaux que fournit 1' excavation des puits, s'eleve de trois ou quatre pieds seulement au-dessus du sol, et supporte un toit conique fort allonge, recouvert d'un chaumo gras qui facilite 1'ecoulement des eaux. Le costume des Noubas se compose, comme celui des Nubiens, de deux pieces de cotonnade ecrue [damour), fabriquee le plus souvent a Dongolab, et dont I'une est serree autour des reins , tandis que l'autre est drapee sur les epaules. Ils ont d'ordinaire la tele nue, et peu d'entre eux poss6dent des sandales. Ils portent suspendues au coude droit quelques amu- lettes renfermees dans de pelits cylindres de cuir, tan- dis qu'au coude gauche est attacbe leur couteau. Les lilies ont pour lout costume la ceinture a langueites de cuir appelee rahad. La nourriture de ce pen pie est des plus frugales : I, AVRIL. 5. *25 ( 362 ) le lait, le fromage, la bouillie appelee melau, le pain amer et indigeste fait avec le doklm, tels sont ses ali- ments habiluels. Les riches seuls mangent chaque jour de la viande, et leur maniere de l'appreter ne peut donner qu'une triste idee dc leurs festins. Le mets qu'ils estiment le plus est en effet la inarara, qui se fait en arrosant de fiel et de piment rouge (chetteta) le cceur, le foie, les inlestins crus et encore ehauds dune brebis ou d'une chamelle. Lorsqu'apres avoir reduit le dokbn en farine, en le broyant entre deux pierres, on a soin de l'humecter et de le secher au soleil plusieurs lois de suite, il perd sa coloration jaune et son amertume; on l'einploie alors a faire la sida, sorte de pate blanche peu eonsis- tanle que Ton sert au milieu dun bouillon de viande et de bamieh (gombo). La sicla fourienne est assez agreable , et doit a sa blancheur d'etre appelee sida- djir, j^- ( chaux , pi atre ) . On prepare la merissa en faisant bouillir pendant une nuit, et laissant fermenter ensuile, des grains de dokhn, qu'on avait abamlonnes a un commencement de germination sur les fcuilles de l'ocbeur {Asdepias gigantea). On en connait plusieurs suites : les princi- pals sont le bulbul [omrn-el-bulbul) (1), qui conlienl beaucoup d'alcool ; le gceurres et le baganich, qui n'ont subi qu'un commencement de fermentation, et dont les fakirs el les musulmans scrupuleux font usage. Toules ces boissons sont soporifiques, anli- aphrodisiaques, et tres-nourrissanles. On sail que la bousa du Caire se fail avec de lorge, et celle de ISub'n' avec du dourah. i l.illi'ralci.H'iil /.( ttinr du roSiijnoi, i-'e-,!-ii-ilirr • tfui dispoie a chanter ( m LesNoubass adunnent principalement a ia recbercbe de la gomme el a la culture du dokhn. Red nits, cum me les Arabes, au plus all'reux denument par la rapacite de leurs nouveaux m ait res, mal nuurris, exposes fre- quemment au plus temble de tous les fleaux, la soil'; n'ayant pour se cuuvrir qu'une etoffe mince qui ne les protege ni tie la fraicbeur des nuits d'biver ni de Par* deur d'un soleil brulant, ils sont exposes a toutes les maladies qu'engendrent la inisere el l'epuisement ; leur constitution alteree ne reagit plus contre l'in- fluence morbide, et ils y succombent rapidement sans lutte, sans crise. Arabes. — Les Arabes du Soudan se distinguent eux-memes par la qualification & Arab Abon-Zelt. D'apres la tradition universellement admise dans les pays que j'ai parcourus, a une epoque j)osterieure a l'islamisine, et tandis peul-etre qu'Amr lbn-As s'em- parait d'Alexandrie, une ou plusieurs tribus quitterent l'Yemen sous la conduite d'Abou-Zelt ( le beros de cette his to ire merveilleuse, qui i'ait, avec celle d'Antar, les delices des Orieulaux); ayant traverse la mer Rouge en un point inconnu, probahlement au Bab el- Mandeb, et suivi une route dont la trace semble etre perdue, ils arriverent sur les bords du fleuve Blanc; les eaux de ce fleuve etaient basses, ils le passerent a un gue qui porte encore le nom de gue d'Jbou-Zett (Maadiat-Abou-Zett). C'est de la qu'ils se repandirent dans tout le Soudan. Les Arabes du Bornou, du Waday, du Dar-Four, les Oulad-Racbid, et les Salamat (1), par exemple, n'ont pas d'autre origine. Enfin, ceux d'entre les compagnons d'Abou-Zelt qui (l) Jc Lobeul : ce soul les Heicynt it les UenUElbm, S0A sV Lablirent dans le Kordofan, onl forme les tribus sui- \antes : Les Kubabich (singulier Rubbacui) (1), litteralement les pasteurs de moutons. Cost la tribu la plus iinpor- tante du Kordofan ; elle comprend plus de vingt ferkah (2), dont la plus considerable, el Nourab, a pour cbeikli actuel Fadharalla-Ouad iOulad) Salem, qui commaade a toute la tribu. Les Kubabich occupent tout le pays situe entre Don- golah et Lobeid ; ils condiment les caravanes et loucnt leurs cbameaux aux Gellabs , pour le transport de I'ivoire, du tamarin, et surtout de la gomme. Ils paissent des cbameaux, des moutons ordinaires et des medjigri, ou moutons a poil du Fezzan, et deux especes de chevres. Les Hassani£. Ils sont tres-pauvres ; on fail circuler sur lour compte, dans le Kordofan, une fable ridicule d'apres laquelle leurs femmes auraient un jour sur quatre a donner a leurs amanis ou aux voyageurs : c'est ce qu'on appelle le roub\ p—Jj (quart). Les B£ni-Djerar (3), tribu puissante dont la plus grande partie babile le Dar-Four. Ils sont guerriers et (') NB, _i,LlT> v'ent done de ,iLS, pluriel de , £*S (mouton*. La tonne de son pluriel, ji~-jLo, est d'un frequent usage dans le Soudan, oil Ton dit generalement ,*01.Xa., au lieu de ,^|j.a»« pluriel de Jj^.- (a)Ce sont les Nourab-a-Tor-el-Khadra, les Ghalayfln, les Ataouia, les Kebevehab, les Barara, les Gheiat, les Amer, les Oul.ul-Oqba, les Oulad-Matto, les Suradj ab, les Chenabla, les Fazala, les Raouali, les Sawalma, les Ghazaia, les Hedousa, les Refaia, les Debaina, les Oulad- Abroafet lei Aourab, dont qaelques-uns sont euliivateurs (3) Ferkahs. Les Ijelli, cheikh Nibawi, qui commande a toute la irib". Ouad Khalifa li. Husxein. [lamed, Knurina. Oulad-Gaiout. Hahib. ( 305 ) pillards; on u sans cease a redouter leurs incursions sur les terres des Kubabich, avec lesquels ils sont en guerre. Les Hababin (1), allies des Beni-Djerar, ct non tnoins redoutables qu'eux. Les Djewama. Les Medjanin, les Oulah-Bahar, les Bidja, sur la frontiere du Dar-Four. Les Baggara (de ,h , bceuf), litteralement les bou- viers. Ils sont tres-nombreux , ont peu de cbameaux, et emploient des bceufs pour tous leurs transports; ils s'en servent egalcment comme de monlures, et les conduisent au moyen d'un anneau en fer passe dans le nez et auquel s'atlache la bride. Ils n'occupaient autrefois que les rives du fleuvo Blanc; mais la pre- sence d'un taon appele yati, dont les piqures etaient mortelles pour leurs bestiaux, les ont obliges a des migrations periodiques ou a de nouveaux etablisse- ments. Tous ces Arabes sont de la couleur des gens de Dongolab et de Berber. A peine cuivres au moment de leur naissance, leur exposition presque continuelle au soleil donne graduellement a leur peau toules les teintes comprises entre 1'acajou et l'ebene. Leurs traits sont fins et leur d-marche noble. Les cheikbs, qui font un grand usage de la merissa, ont presque tous un embonpoint qui les distinguerait au besoin du vul- gaire. La barbe de ces homines est rude et clair-semee; Oinara, Moussa-el-Djenana, Ahmed-Ouiarl- Mansour, Moussa-Ibu- ijelli. (i) Gheikfa-el -Kebir, Toumsa- ei-Dumbadda, L« plus cdlebir agUld on illpf (|r K;||ir|». Dj< "l u n,i t-f I-1>.| ml',liM,l, 1 |ip u tiien aux pasleurs arabes du Kordofan, qui ont adopte a cet egard tons les usages du pays. Leurs tentes brunes, tissues avec la laine de leurs cbameaux, alTectent une forme allongee. On \ penetre en soulcvant une portiere composee de lanieres de cuir et placee a une des extremiles. Ces tentes ont sou- vent dans leur voisinage une vekouba de paille ou de cuir, qui r&pond an gourbi de nos Algeriens, et une £ ) se forin.nt au sein de diverses tribus pour alter porter au loin la devastation et le pillag<\ reduire en esclavage quelques peupladesnoires ou arreter uno caravane chargee des marchandises du Rif. L'arme des guerriers du Soudan est la lance (har-bek, toys*), qu'on appelle miizrag, (Jfyj^j. dans le Sahara, lis y ajoutent une epee droite, large et longue, a poignee en croix, el dont le pommeau est bouvent orne d'uue boule de metal [abou-thouni) (1). I.eur anno defensive est un boudier ovale, de h pieds environ de longueur, fait en peau d'anlilope. Quelques chefs ont des cottcs de maillos, qui leur viennenl, je crois, de Syrie. M ,J, ,iil: ;il>on-tiimuu . (i trie 'fail ( lill'-l alelue Hi le ficic tie Inl). 308 Le son dune sorte tie tambour [nogara] annonce en temps de paix unc communication du chcikli on un deplacement. En temps de guerre, il fait connaitre l'approche de l'ennemi et appelle la tribu aux armes. Tels sont les Arabes du Soudan, enfanls d'Abou- Zett. Leurs moeurs sont aujourd'bui ce qu'elles elaient sous les tentes des patriarcbes. La profession de foi d'Abrabam est toute leur tbeologie, et l'islamisme lui- meme n'a jamais eu sur eux assez d'empire pour obliger leurs femmes a se voiler, faire tomber sous le rasoir cette cbevelure graisseuse dont ils sont liers, et regulariser parmi eux, en restreignant le divorce, le mariage, qui est encore la, comme avant le propbete, un rapprocbement facultatif {nikiat-cl-niuthaha). L'Arabe d'Algerie, drape dans son burnous, arme d'un fusil a pierre, n'est plus l'Arabe des anciens jours; il en est de meme de celui de Syrie, de celui de I'liedjaz, qui vend au pelerin la securite sur les routes lc crane est retreci el allonge, la chetelure laineuse, la barbe rare, les pommdttes marquees-; le rien corn- prime, les narines largos, l'oreille \olumineuse , les levres epaisses ot pendantesj leurs bras soul allonges, fears membres inferieurs greles, leurs pieds longs et aplatis. J'ajouterai que, commo ccla a lieu pour toutes les peii|)lades sauvages , une marque, un lalouage parti- colier. est le signe de ralliemonl auquel se reconnalt cbaque peuplauc, cbaque tillage. C'est ainsi que l'ab- scnce de deux incisives a la macboire inferieure fait reconnaitre le Gi.nt.aoui du Djebei.-Aouuch, tandis que le Febtit, plus ingenieux, inonlre loules ses dents li- mees en pointe, et qui imitent la macboire du requin. Le Df.nka, cnfin, porle un signe grave stir son front a l'aide d'un for rougi an feu. Ce genre tie tatouage est le plus commuii en AfriqUe : il suffit de citer les tribus cafres des Imumkams et des Macouas, si connues dans notre colonic de Bourbon. Ces peupiades ne connaissent aueuu vetemenl; niais la graisse et le beurre, dont ils out soiu de se trotter tout le corps, le garantissent suflisamment de la pi- qo.ro des insoctes et des variations trop brusques de la temperature. Je reinarque. en passant, que la plu- part des mal .dies qui frappent les nouveaux esclavcs n'ont pas d'aulre cause que la suppression complete de cette onctinn liyglefiique, qu'on pourrait appcler avt-c justesse le velouient de la nudite. Le Taggeleh, ainsi que Unite la region situee au sud du Kordofan, ft partir do 1.1° parallele, presente l'as- pert d'un vaste plateau du milieu duqucl surgissent ca et la des collines (rum' mediocre elevation, a pentcs ftbruptes, codvertes quelquefois d'&rbus'tes epineux, ( 371 ) ma is denudes le plus souvonl do toule vegetation. Cha- cune de ces collines constitue une commune, un dis- trict, quolquefois un royaume separe. L'importance d'un Elat so mesure au nombre de ses montagnes. On dit, par exemple, en parlant du Taggeleb, et pour en donner une baute idee, qu'il n'en compte pas moins de tpiatre-vingt-dix-neuf. En effet, ces malheureuses peuplades, sans cesse divisees par la guerre, sans cesse menacees du pillage par les Arabes ou les Kgypliens , ont profite des rem- parls que lour offrait la nature, et groupe leurs mise- rables chaumieres sur des sommets Sieves, des rocs inaccessibles d'ou la vue pouvait interroger au loin le Desert, et dont l'escarpement presontait un obstacle serieux aux enlreprises de leurs ennemis. Un souter- rain creuse dans le roc recoit leurs provisions, et leur sert au-besoin de dernier refuge. Ingenieux dans le crime, lis soldats de Mobammed- Ali avaient trouve le moyen de les en faire sorlir en jetant a l'enlree de ces cavernes quelques poiguees de piment rouge sur lesquelles ils tiraient un coup de fusil. Les malbeureux noirs, sufifoques par cette poussiere hrulanle, venaient se jeter d'eux-memos entre les mains de leurs perse- cuteurs. Quelquetois une source qui s'ecbappe des flancs de la montagne, des citernes faclices ou des baobabs contenant une abondante provision d'eau, permettent aux villages de supporter un blocus , de resister a un siege; mais le plus sou vent les puits se trouvent dans la vallee, ct c'est la *> 36 >. 47.'i » S00 «' 3oo .. ■"On t 73 214 630 50 2 000 888 575 55 I 938 58 L [ 500 I 310 \ 29 50 i 40 J 5 4 JO no 39 50 Total. 9 872 04 " Le prince Gulilzin avail de'js'i paye en 1849 cinq rents t'rancv. Total des de'penses de l'annee I 85o 9 1 5f) fr. .r>2 1 . SoJde formant le reslant en caisse au 3l de- cembre i85o 712 5a Total des recetles de Tannee i85o 9872 04 Sommeegale y 872 fr. i>4 p. CERTIFY CCHNFORME AUX fcCRITUREii. Paris, la 1" fevrier 1851. Le tre'sorier de la Societe" de gdographie, MaI&NKN. ( 37o ) DE LA SOCIF.TK 1)1. OROUHAI'HIK l'aniule i8.5o. D E P E N S 15 S. o- B - DESIGNATION des CHAPITHES. I. . Personnel. ■a 2 f.M ,,.f. Fraisdelogement. "!• I Frnis de bureau. . 5 6 7 8 9 10 II 1-2 13 IV. < Materiel ( 14 , Publicat. du Bul- • I letin el des Me- VI. j Placement de ca- pilaux. VII. J De'penses general. J 15 16 17 18 19 20 21 2-2 23 24 2b 26 27 28 •2' I NATURE DES DEPF.NSES. Trailement .... Agent. I Droits de recette. . Travaux exlraord. Lover du local de la Sbciete. Contributions Cha'uffaee Eclairage Service des saltes Depenses diverses Ports de lettres et affranch. Impression Je circul., etc. Entretien du moTnlier. . . S* Port de livres el de journaux . . Af'lianchiss. de livres, etc. . . / Acbatde liv.,elc. \ Frais de reliure. / Arriere (nov. el I dec. 1849 ). . . Bulletin. I Lmp,re1sVap;,,* i Pol I et afhuiich. f Grav. d«: cartes. \Tira»e, do. . . . iA.rrie't e Impress, pap Purl el aliranrh. Grav. de carles. Til-age, do, . . . Achat de rentes sur l'Elal. Prix annuel Depenses impreVues. . . . 38 30 165 25 441 75 2 704 65 173 45 243 62 203 15 I 560 1 526 35 151 50 227 55 3 766 62 1 105 85 821 65 j 1 105 83 821 65 Total. (1) Les de'pcuses pour rimpressiou du Bulletin penduut le roois de dvcerabr« u'out poinl ele payees; elles seront porte'es sur l'exercice 1851. RAPPORT SDR LA VERIFICATION DU COMPTE DES RECETTES ET DES DEPENSES DE LA SOCIETE DE GEOGRAPillE, PENDANT LANNEE 1850, PRESENTE PAR M. DE BRIMONT, Prcsi'lenl dp hi section uY comptabilile, Messieurs, Vous avez charge voire section tie comptabilite d'examiner les comptes de recettes el de depenses afferentes a l'exercice de J 850 ; c'esl le resullal de cet examen que j'ai 1'honneur de vous soumettre en son nora. RECETTE. La recelte presuraee pour 1850 etait de 8 961 fr. 50 c. Elles'esteleveea 9 872 Oh La difference en plus est de 910 fr. 5Zi c. Cetle difference provient de plusieurs articles que nous allons examiner successivement. ^ I. Produits ordinaires des receptions. Art. 1, 2, 3. Cotisatious. — La rentree des cotisa- tions offre chaque annee de nomhreuscs diflicultes. La somine de 3 960 IV., prevue an budget de 1850, n'a pas ete atteinte, et la difference en moins est de 72 fr. La somme rentree. qui est 3 888 fr., ne represente pas exact ement le nombrc des membres inscrits sur ( 377 j les registreg de la Soci^le de geographic. Beaucoup v iigurent, et cela depuis un assez grand nombre d'an- nees, sans avoir jamais acquitle letir colisalion an- nuelle. II faut esperer que M. Je tresorier parviendra cetle annee a faire rentier 1'arriere, el aregulariser ainsi la position des membres dont les noms figurcnt en vain sur les regislres de la Societe de geographic C'est alors settlement que le president de la section de compta- bilite pourra fournir l'elat reel des membres eompo- sanl la Sociele. § II. Produits ordinaires des receptions. Arl. /i. Dipjoines. — Le nombre des admissions pre- sumeos etail evalue au budget a 8, soil 200 t'r. ; mais le nombre ayant ete plus considerable (J 9 membres), la recelle s'est evaluee a /|75 fr. Difference en plus de 275 fr. Art. 5. Cotisalions unejois payees, - La recelle pour les cotisalions une fois payees a ete de 1 100 fr. Cetle somme a ete placee en rentes 5 pour J 00 sur 1'fitat. §111. Produits des publications, Arl. 6 et 7. — La vente du Bulletin s'esl elevee en 1850 a. 724 fr. 55 c. L'evaluation elait de 450 » Difference en plus 275 fr. 55 c. Celle des memoires, evaluee a 100 » A ete en 1850 de 214 » Dillercnce en plus ll/jfr. » i. Avuir. 0. 2d , §78 La Sociele a le droit d'espeVer, d'apres la nmivelle direction donnee au bulletin, que ce produit ne fera qu'augmenler annuellcmenl. L'avnnlage pecuniaire qui en rcsullerait pourrait elre consacre a la fondation de medailles destinees a encourager le zele des voyageurs. § IV. Recettes dh'erses. Art. S. Arremges de rentes sur I'Etat. — La somme prevue etait de (52*2 IV. II y a une augmentation de 8 fr. 60 c, provenant du placement des colisalions a vie dunl il a etc parle plus liaut. Art. 10, 11, 12. — Les reccltes exlraordinaires rela- tives au Bulletin ont ete de 2S10 fr. /j9 c. Dans ce lolal figure une allocation de 2 000 fr. , accordee par M. le miuislrc du commerce, et une de 500 fr. , due a M. le minislre de l'inslruclion publiquc. Ces deux hauls fonetionnaircs, comprenant l'ulilile de nos iravaux, onl voulu les encourager; nous les prions i!e vouluir agreer i'expression de noire reconnais- sance. En definitive, la recette totale effective est de 9 872IY. 04 c La recclte presumee etait de 8 901 50 La difference en plus est de 910 fr. 54 c. DEPENSK. § I. Personnel. Art. 1, 2, 3, — Les trois premiers articles (|(. la de- I 379 j pense sont ltlatil's an personnel et aux travaiix auxi - liaires. lis ne pouvaient, par consequent, subir aucuno variation. $ n. il en est rle meme des n0i 4, 5 et 8, concernant le loyer, les contributions et le service des salles. Art. 6 el 7. — L'article du chauflage et de I'eclairage presenle une augmentation de depense de 5 IV. 80 c. S HI. 11 y a eu, sur les depenses diverses, une diminution de 34 fr. 05 c. Et sur les ports de lettres, une autre de . 2 45 Quant a l'arl. 11, concernant I'impres- sion des avis, circulates, elc, il offre une augmentation de 38 » g IV. Materiel. Dans ce paragraphs se trouvent compris l'entrelien du mobilier, qui n'a occasionne qu'une depense de 24 fr. ; puis le port des ouvrages envoy es a la Societe de geographic, et les reliures de livres el de cartfs. L'ensemble de ces dernieres depenses presenle una augmentation de 47 fr. 55 c. sur les 180 fr. qui avaienl ete alloues par le budget. § V. Publications diverses, Une somme de 2 800 fr. avait ete accorded pour ia publication du Bulletin de la Societe de geogi aj.hie. ( 380 j Elle a ete presque cntierement employee. A cette occa- sion, je dois dire qn'il est facbeux que les ressources dc la Societe ne lui aient point permis de consacrer a cet objel one plus forte sonnnc, car le Bulletin est l'ame de la Societe. II importe (Je reserver a l'avenir, pour cette publication, la plus large part de nos recettes; i est le moyen le plus surdenous atlirer de nouveaus mcmbres et d' assurer d'une manierc durable les bases de 1' existence et de la prosperite croissant? de la So- ciete. ,^ \ 1. Placement des capitaiu . Art. 27. — La depense de 1 105 IV. 85 c, portee a I'article 27, represenle le placement des ti'ois cotisa- tions a vie, dontj'ai parle a I'article 5 de la recette. Art. 28. — Cet article n'a qu'un seul objet, celui de I'aire face aux frais d'une medaille donnee comme prix annuel a celui qui aura fail la decouverte la plus im- portant en geograpbio. Une sommc de 1000 francs avait 6te" votee par la Commission centrale pour l'exercice 1850; le cout de cette medaille a ete de 821 fr. 65 c. En resultat, la depense effectuee a ete de 9 150 fr. 52 c. La defense presumee elait de 8961 50 Excedant 198 fr. 02 c. Balance : La recette totale pour 1850 a ete de. . 9 872 fr. 04 c. La depense — de. . 9159 52 11 reste en caisse a reporter an budget de 1851 712 fr. 52 c. ( 381 Tels sont, messieurs, les resultats auxquels nous sommes arrives. Comme nousavonseu 1'honneurde vous le dire dans le cours de ce compte rendu, nous ne pourrons que l'annde prochaine vous faire connaitre d'une maniere exacte le nombre des membres faisant reellement partie de la Societe de geograpbie, c'est-a-dire de ceux sur la cotisation desquels on peul compter exactement. Nous parlerons aussi, dans le procliain rapport, de la comptabilite en matiere qui laisse beaucoup a desirer. Aceteflet, un compte detaille du Bulletin, des rne- moires, cartes, etc., existant en magasin, sera elabli et mis sous les yeux de la Commission centrale, et, comme consequence de ce travail important, il sera propose a la sanction de cette Commission un projet concernant la bibliolbeque et l'archiviste , projet du reste qui rentrera dans les exigences du reglemenl de la Societe. J'espere que, grace aux efforts des bonorables mem- bres qui font partie de la Commission centrale et de l'babile secretaire general, sous la direction duquel se trouve place" le Bulletin de la Societe, un nombre plus considerable d'amaleurs de sciences geograpbiques seront jaloux de cooperer a des travaux aussi interes- sants que les notres, et viendront prendre place dans le sein de la Societe. Esperons aussi que legouvernement,apprecianttout l'avantage qui doit resulter, soit pour le commerce, soil pour les decouverles en general, du dcvcloppemcnt des sciences geograpbiques, nous viendra en aide par des encouragements pecuniaires, C'est alors que la So- m ! (Motii CiintuiiiciM u nuuciu'i dans lu voie do prospenle nu pile riait ii s a quelques annoes. Qup:la devise dc la Sociele de geographic soil, ninsi que celie do la Societe geologique , tiavail et pi ogres, pi die ne ppurra que prosperer. Pans, l« i" mars i 85 1. Le president de In section de comptabilite, hD. DK RmMO.NT. BUDGET /)ES RECETTES. tf) - i* w - 00 H « — K' 3 "3 (J - -J. - 3 u - s s- - * :»: - — u •_ - ■ "S s Ml si; ■f 1 i / an nee cour. iS ' ' Cotisations ' .w\\\. prec. . r> 060 » r, 8*8 » 4 000 • i-eci'iBis. J r> 1 \ uuticipeefi. . $ ll. ' ™ i c\lr del 1 PC'"pl ions. i |ii|»lomc- Culisat. nne ft.is pttje'es. 200 » 47.S . 400 > .'i 1 100 • i too » 50(1 . S II'. W.P.Iu.ti iles publications. \ Veule ! Menii'ii'.-s .... (Catirs .'.'.() .» 72 i SS 600 » ( 100 i 211 » 2i ill i s » . ■ v 2J ■ n f Ar'rri nges dc i entes ! -ut 1 6:2 » oio so 6:.0 'M 1 10 i Allocation dc M. te mi < IV. H-cetles ' ' nislie tin C'tiinui i '■ 2000 . 2 000 > > .. . d verges. " AllntMllMIl dc M. If nn- nMic (!<• I'lii-ti 'iiclinii soo ■ Mill I 3 280 > 13 Rccelles impitfvnes . . . I • siu *n :.i i • ,s,,l.i 1 i 8 0r.2 > 'i 812 st des mmplei de l*M. , Reliqual eo i Tola! de l.i rcceti* VU le'canibrq e pour 1«! 1IM». . . - - ■■-■-- 712 52 1 f>3 02 ( 383 ) BUDGET Des Depenses a fa ire par la Saciele de aiogvaphte pc in In nt !' a ii nr'c i 85 t . ■ ■" to PESIGNAT. o — B 9<6 Id lll . ■w - NATURE DES DEPENSES. it ; = X Z - » u f de hi DEPENsE. -3 •a is » o. r _ 'W — S ° — s. ' 1 1 ?no » 1 200 » i ?on > § I. Tei sou- c, Agenl. j Tiavaiix exliaoniiii. ( i>iu t. ile ll'cel e. . . 2(10 >. 200 • 2 0» nd. , " i •-'••; iS liid ii Mil) » S 11. Fiais ij « i 1 000 ■ 1 2 .-.a ICO » 1 000 » 1 1 ■> 53 1 000 b 1 1 > 55 100 B Climilfage logvmeuu 7 1 is » 1 42 80 14(1 ii I 8 ' Service des *«i1Im 100 » 100 » ion » ! $ III. Fiais / 9 / 110 » 75 !<5 1 I U >. : 1 'U ) Piirls (1.* Leliiei ft iifTi anrhis- ile bu:e;iu. ) II | 20 » 17 55 20 .. IniprrsMons d'uvis , On' II l.l.- , \ I'C.S, etc 30 » 58 « -o .. t 12 / /" M-hili.-r 50 .» 24 » \-m » 1.-, 1 Poi t de li vi as, |oin- § IV. Male- 1 50 » 58 50 40 b lie). 1 " i BibliolhJl AflVuiiclmtfem d9. » » ii ii 1. B IB j Arlial lie Itvr.. etc. » » II B B B * Hi ' * Kel lines , tr nchu 1 150 » 105 25 150 » 17 / Illip ■«—.. j -MM .■■. Bulletin. (r^-eU'- <" " ■*" >. » 2 800 » 4 41 75 2 704 G5 •'4 OCA i 1 IS 100 .i 245 02 500 » , § V. Pnl.li- ' 2D j Tr..^'«r 100 » 205 15 5(,0 i. cations. \ Port el nffranchis*. 150 » 175 45 200 B j 21 v / Impre-s., : ap., etc. )> » » b B B 1 22 Memoir, j tiruvnre de cartes. » i) .i i> 40 ■ 25 )Ti uge.l- \ Purl el affram hiss » h » i» 20 » » 24 » » i> » » B § VI. Plarc- ) ' \< hal de lenlcii snr I'Klal. mcni ile 25 ( Placement des culisuliDiis caj.ilanx. § VII. De- penses gen. j 1 ) 2fi i 27 1 200 -i 1 000 .. 105 70 1 105 85 821 65 11 B I r.oo > 220 » 50 » 1 L Tolal de la depensc. . . 8 9GI 50 9 159 52 9 199 55 RKSLTTAT GENERAL: Ln reoftlc r'l.iiil de 9 lp3 02 El In depen.se ar la section de eomplabilit^. i'.nif. Ic I" mm s 1851. /..- president de {a section. Ho. de Bniuog 1 . ( 38'. il£inoires, Notices. Documents orlgfnaiix, et©. GENEALOGIE DL TAMINGONG DE MLAR (SUA SILA DATOH TAMVNGONG MI'Ar) (1). Ce qui suit est la genealogie du peuple qui s'etablit d'abord dans le pays de Muar (2). Auparavant, ce pays etait occupe par les Jakuns et les Benuas. Les productions etaient, a cette epoque, rivoire, le ghar- roo, le rotan battu, le rotan sagah, le dammar battu, l'huile, la cire, le benjoin, le guliga, l'ebene, \ejag- gree, le camphre et Tor. II n'y eut ni Rajab ni Pun- ghulu avant l'annee 919 (3) (A. D. 150/i), que le sultan (i) Ce morceau, qu'on trouveia, ecrit en langtic malaie, a la fin de Particle, a etc communique par M. F. L. Baumgarten a IVdileui du Journal of the Indian archipelago, qui n'a lien change a l'ortho- graphe. (2) Les limites du Muar sont, suivant ISewbold, la riviere Scrutiny, quile separe du Pahang, Parrit-Siput du Pahang, n Marabaw-Saratus du Johore. La riviere Muar est navigable a une grande dislance, tt separe'e de la riviere Pahang seulement par une laogue de terra d'environ une rentaine de brasses (fathom). Un voyageur indigene raconte que les commercants Iranspoilent souvent leurs bateaux \>n\ terre de la riviere Muar, et les lanceui dans le I'.diang pour auiem i leurs marcliandises au pays de ce nom. L'c'taiii dc Seri-Menante etait aussi porte autrefois a Malacca an moycn de la ii\iere Muar; mais les droits enormes imposes par les rajahs d'Ana empecherent dr se servir plus longtemps «lc rclte riviere pour ce transport. (3) L«- Sejom-Malnyn plat e lYtablisseinent du Muar a une period* ( 385 ) Mahmoud-Chah kit vaincu pour la premiere fois paries Portugais, et se rcfugia dans le Muar avec tous ses su- jets. II passa de la dans le Pahang, et du Pahang dans le Johore ; mais quelques-uns de ses sujets resterent dans le Muar, formerent un 6tablissement a Segamat, et devinrent ilorissants : les norm des villages etaient Pagoh, Sungie-Riang et Sungie-Terab (1). Quatre an- ciens administraient les villages. lis deliberercnt en- semble sur les affaires publiques jusqu'en 1109 (A. D. 1704 ). A cette epoque , Tun des mantris ou ministres du sultan Abdul-Jalil-Cbab, r^sidant a Jobore , dont le nom 6taitSama-di-rajab, et qui lirait son origine de la noblesse de Jobore, mais non de race royale, pria le Sultan Abdul-Jalil-Cbab de lui accorder lc Muar, desirant y resider el gouverner le peuple de cetle con- hee. Le sultan accueillit sa supplique, et en conse- quence il se rendit dans le Muar, et s'elablit a Pantay- Laiang, sur la riviere Muar, et gouverna le peuple de Muar jusqu'a l'annee il/»5 (A. D. 1730). II laissa a sa plus reculee; — il est fait men l ion tlans cet ouvra^e d'un mantride Seri-lscandar-Cliab, sultan de Singapore, laisse par ce monarque dans 1'interieur du Muar, lorsqu'il s'enfuit dans ce paysapres la prise de sa capitale {city) par lc bitara de Majapab.it, vers lc milieu du xme sieele . Mais on ne fait plus mention du Muar dans cet ouvrage jusqu'a la retraite des Siamois de Malacca pendant le regne sc- deux his, Fsirtad <-t Deris. — Ismail est mainienant a Segamat; ma is on assure (jue, i Pause de ses penchants vicienx, le peup'e de Muar pnii eili lenii ineni a son election, ce qui donna le tempi a Tunku-A Hi . sultan de Johore.de propose* son neveu, liU de Tunku-Jalil; ('injustice tru'eh aurail epronvee la ta- mille do dernier tamongong rendu le peuple contraire a cellc numi- nation. Le dernier tamungong avail demande qne Deib fnl investi du tamungonq-iltip : mais, par la ineme rai»on qu'oa tient de men- tinnner, on n'eut pas *fqu*tp. (In rrpanrl mamtenant I 887 ) ^ 1 85 ! ; le bruit qu'Ismai'l a ete cntin installe et qnr, snivaut I'lisa^e, il doit recevoir l'inves liture du sultan de Johore ;et si flip est refusre. commc on s'y attend, par dps motifs itlleresses, il est probable qu'Is- jnail aura recuurs au sultan de Linga, comme ce'a sp faisait autrefois. De la Roquette. Void le texte de la genealogie da Tamungong de Muar. en langne malaie. Inila perturnnan bermula mula asal orang iang membuka tana Muar. Telkala dabulunia Muar itu dibuka oleh Jaknn dan Brnna. Adaptin iang dikfduarkannia dagangan dari lam pal itu periama lama gading dan kayu gahrn dan rotan batu dan rotan sagah dan damar batu dan minia' dan lilin dan kamunian dan gnligadan kavu arang danguta tapa'dan kapttr barns dan mas — ituladagansan iangkaluar pada tampat itu pada masa itu , tiada ia berraja dan tiada ia ber- punghnlu di tampat itu hinga sampri kapada sanat 919 (A. D. 1504) taikala Sultan Mabmood Shan yang pertama-tama dilangar oleb Pharingy. Maka alab dia maka laiilab ia ka Muar dangan sagala raiat lantrania dari sitnla lain ka Pabang dan deri Pabang lalulih ia ka Johore Maka adalab raiat Sultan itu iangmaninL'al di Muar mambuka tampat kumdian dari pada itti bet baikla ia di Sagamat nama tampatnia, dan di Pagoli nama kamponir, etc. » De ces premiers et naifs cnseignemenls, l'auteur de la nouvelle geographie passe a la description des pays occidentaux. Nous cilerons cotnme specimen ce qui est relalif a I'Europe. « L'Europe, dit il, est situee a rexlremile nord-est de l'Asie, dont elle est separee par les inonlagnes de l'Oural , et dont elle n'a que le quart de la grandeur.., Avanl la dynastic Hen (2/i09 avant J.-C), les habi- tants de ce continent vivaie.nl de la cbasse et s'habil- la:C£il de la peau des animaux qu'ils avaient tues, comme e'est encore l'babilude des Mongols. Mais, \ers le milieu de la meme dynastie ('2 000 ans avant J.-C), la civilisation, F agriculture et les arts commencerent dans les Ltals de la Grece, silues a 1'extremite orientale du continent, etc. » Suit im resume tr6s-succmct de 1'elablissemcnt et de la < iiule de I'empiro romain, de la nais.sance du inabomelisme. des coriquetes de Tainerlan ; puis la ( 392 ) description particuhere de chaque htat, de sea iv- venus, tie son armee, de sa marine , « tonics cboses , dit l'ecrivain, dont les auteurs font des recils differents qui empechent d'etre bien exacts, car les errcurssont necessairoment norob-reuses la ou les preuves man* quent. *> On reconnait la sogacile de l'homme d'Etat dans ^appreciation suivante des dettes nalionales, dont Sett-he- YH a, aussi bien qu'-il I'a pu, explique le meca- nisme : « Ainsi l'inleret annuel de 1'argent emprnnte est seul pave, tandis que la dette continue a s'accroitre, parce que les revcnus de chaque annee ne suflisent pas aux besoins des gouvcrnenients. Mors de nouveaux impots sont mis sur les peuples, ce qui les inile et les rend rebelles, tandis que les gouvernements s'affai- blissent et s'en vont en decadence. La moitie do I'Eu- rope est aujourd'hui dans cette situation. » Du reslc, le noble et loyal leltre rend justice a la superiority des occidentaux. « Le pays, continue t-il en parlant de l'Europe, est tres-fer'.ile , et ses productions sont abondantes. Les habitants sont d'un caracle-re doux et prudent ; tres- sages pour concevoir des plans et encore plus babiles pour les executcr. lis fabriquent, ave"c le hois et les metaux, des onvrages d'une forme exquise et ou Ton n'apercoit pas ie inoindie dofaut. lis sont aussi eton- nammcnl adroils dans les usages qu'ils tirent du leu et de 1'eau. lis font aussi admirablement bien les agres ct tout cc qui concerne les vaisseaux, et ils nie- surent la mer sans se tromper d'un pied ou ineiue d'un pouce. C'est ainsi (ju'ils arrivenl en Chine, sans s'egarer el en Ires-peu de letups , quoiqu'il \ ait ]>lus de 70000 /' de distance. » ( m ) L'Amerique du Novel est encore mieux tvaitee que l'Euvope (1). Lc portrait historique que notre auteur fait de Washington est caractevistique. « Quant a ce Washington, dit-il, ce n'elait certainc- ment pas un lionnne ordinaire. II vainquit les ennemis plus rapidement que Slung • et Ktvang, et avait plus de courage que Tsaou et Lo//(noms celebres dans This- toire chinoise). Saisissant l'epee a double tranchant de trois coudees de long, il ouvrit le pays sur une lon- gueur de 10000 li. Apresquoi ; il refusa de recevoirun litre ou d'en assurer un a sa posterite, preferant eta- blir un gouvernement elcclif, patriotisme qu'il faut Jouer sous lc ciel de tous les pays. .. Enevitant la guerre, il rend/it son pays stiperieur a toutes les mitres nations. » (Test ici que doivent se terminer les emprunts fails par moi an Journal des missions evangeliqnes, qui m'a fourni tout ce que je viens de dire de la geographic fort curieuse du chinois Sen A'e-Yu. Je ne pavlerai pas de l'expose que fait l'auleur des diverses religions du monde et en parliculier du christianisme, parce qu'il m'a semble que les missionnaircs protestants qui lui ont fourni des informations a cc sujet, et qui ne lui ont sans doute pas ete inutiles pour traiter la partie scientifique de son ouvrage, ont atlrrbue au protestan- iisme en general une trop belle part aux depens du catholicisme, qui ne doit elre, au surplus, ni attaquee ni defendu dans notre journal , d'ou nous nous sommes fait la loi de bannir toute controverse reli- gieuse. (l) On iloit peu s'en etonner, puisqu'il avait puise ses lenseiyne- ments, ainsi qu'on l'a vu plus haut, aupies d'un missionnaire aine- ricain. Hit li W. i. vr.n.. 7. 27 Ce traits me parait la plus sanglante critique qui puisse etre laite des theories mises au jour depths quelquos annees sur los prelendueg s< ivnceg des Chi- nois; on admettra diflicdemcnt qu'un peuple aussi prolondemenl ignorant ait pu jamais avoir des astro- nomes et des mathematiciens de quelque merite. On croit pouvoir afiirmer que les habitants de l'Empire du Milieu, qui appellent les Europeens des barbares, ont ^le de lout temps incapables de speculations scicntifi- ques, el j'ai l'espoir que mes savanls collaborateuiPs Irouveront plus d'une occasion de retablir a eel egard la verile de l'hisloire. Je crois devoir faire remarquer qu'a la fin de 18/19 il existait en Chine plusieurs trades generaux de geo- graphic en langue chinoise : Fun, redige d'aj res les meilleurs outrages allemands et anglais, publie en vingl volumes, par ordre du fameux mandarin Lin; et un autre, compose d'apres les ouvrages francais les plus recenls, publie a Canton en six volumes par Jose Marques. J ajouterai que le missionnaire allemand Gulzlall a fait paraitre, egalemenl en langue chinoise, un abrege de geographie generate, dans un journal mensuel dont le gouvernement chinois arreta la publication. Dli LA ROQUETTE. 30 j EUROPE. — Population du royatime ihs, Pays Bus an ic 'Janvier i8.rio (ij. provinces (2) in 1-?; 15 1 10- 15 11 Brabant sept. ( Nuurdbra - bunt ). . . . Gueldrr(Gel< Hollnmle me- rid.(Znidbol lull ij J . . . , Hollande spp- lenl. ( Nurd bulluud). . . Zelnnde (Zee< laud) . . . , lilrecht. . . . Frise ( Friei- laiid) . . . . Overyssel (O- verijssel). . Groniiigne (Gl ninilgell ) Dr.iiihe . . . I.iinbniirg (Limbure,). . Tola ux gen. Population lutale nil l«i juiiviri 1X50. . . NOMBRE .les E i S 3 391 107 85 S3 o 59 1 5 50 30 5 120 87 1 m POPULATION lies 3 ai s « --^—' > 80 27,5 99 062 291 392 302 162 47 898 71 235 61 487 42 656 55 695 15 4I« 49 296 1 09:. 5V, 1 U8I 027 5 05G36I 316 610 271 468 267 962 ; : — ft b 9 a POPULATION dffs villc-s |n ini-ipalps de chaque province. NOMS DES V1I.LES. ' Rerg-np-Zoom ( Rcrgcn- ip-Z..oiii Bie.la 396845 . Bo.s-le-Duc ('s Heilo- f genliosch) Tilbm g / A i nliein 570 560 N'njcgii^Nijmegei.). . • 1 ill mi Thiel ' Znli'beii / D.lfi | Diinlrecllt I t.oiknm (Gin inihcm ). ] l-oud.i 562 354 < Leyde ( Ley.len ). . . . I l.ii Il.iye 'i Gruven- I huge) RutUrdiira VSih.cl.iiii ! Alkmaa , „ „,. ' Amsl i da ni 4 503 4.6 66o . H..,l,.ni Haarlem). . . \ Sind.iiii (Zu.iidani). . . /Goes \ Middelbonrg ( Mi.Me!- 160 075 lung j J FlessmgiiH (Vlissiiigcn). \ Ziet ikz-'H 149 347!;V""':f"rl ) Utrecht / Fianekir 246 967* "'"''"S-n j l.i eiiw..rdeii { Sni-. k / Oei enter . . . 216 274 K.impeii (Zwoll (Zwulle) 112 175 78 114 185 480 173 618 155 1 1 1 69 811 156 135 188 800 Griming. le(Griiningen). 85 269 Assen " ( Muesli ichl (Maastricht). 205 431 \ RiirriiiuiideiRnei 111011J) ( Vei.lo I 961 027 1 5 056 591 8 51S 14 689 21 782 14 642 15 Ii7l 2< -J7--' 5 925 12 53i is 4o7 20 s7S 8 7s0 13 791 55 954 72 467, 8S 812 12 754 10 I 48 224 25;'ij 25 7781 11 "til 5 296 I 15 954 9 770 7 091 1-2 31 ill 47 9.7 5 288 8 59 1 1 24 -:.05 7 75 1 1 4 578 10 599 17 679 55 6'i5 4 39S 25 241 7 172 7 GiO (1) F.xir. .In Slants Cimranl. gazelle n(Tn ielledu myaiiine des Pays ! . 1 1 - , . 1 1 1 lOa'vr'il ItSSI. (2) J'ai cm di'vnir ii.eitii: tonjmirs la ileiinininalioii holtnndaisc .1 1 o e ilu doiii frimcais, soil des provinces, suit des villus, l.nsqu'il r\istc enli c enx que I que .lill. 1 ence dans I'll;.;; gen era lenient adoptc. (■^) Le lexte linllandais poi le stetlcll, tpic j*ai 1 1 adii it par I'illes ; il ailrai! lie pent-ell e p 1 11 s exact de metiic communes urbaines, el les niots iinllunduis gemeenten ten jituti? hnritte, rendus par communes rtirates, signilient tiller ..leinenl ctlftipagnes ou commnnti rln pint pays, P, I,, R, ; M)6 ) GlMBTIEBH fiREC EI PIKHRFS TUMULAIRES DECOIVERTS dans i.es champs de Marathon. — Unc decouverte du plus haul inleret vient d'etre faite a Scrkom, village de 1'Attique, silue a environ trente kilometres d'Athenes, dans les champs de Marathon. En creusant un canal d'irrigation , a environ six metres de profondeur, on a trouve les traces d'un cimetiere grec qui rcmonte a la plus liaule anliquile. On a extrait plusieurs pierres lumulaires recouvertos d'inscriplions assoz hien con- scrvees, qui ont ele soumisos a l'apprecialion des sa- vants, el on a acquis la certitude que ces tombes avaient ete erigees en l'honneur des guerriers de MH- liade, morls dans la celcbrc halaille que le general al'nenien livra a l'armee des Parses, commandee par Darius, l'an /j90 avant Jesus Christ. Cette decouverte, due au hasard, va acquerir une plusgrande importance par suite des nouvelles fouilles que vienl de faire pratiquer en eel endroit un archeo- loguc francais, M. Dupevron, auquel on doit deja de nombreuses communications. On sail que Miltiade, apres sa vicloire, campa sur le champ de halaille, dont il resla le maitre lout le lemps necessaire pour faire reposer son armee , qui avail eprouve des pertes nombreuses, ct pour rendre les derniers devoirs a ses morts. En meme temps il envoja a Athenes les noms des guerriers qui avaient succombe, el ils furent inscrits sur des tables de marine, dont nous possedons un fragment. Les champs de Marathon sunt occupes en partie par des marais qui ont ete des- seches et defriches. C'est en lerminant les travaux ne- cessaires pour arriver a ce dernier resultat que la de- couverte dont nous parlous a ete faite. ( 397 ) ASIL. Nouveau traite de geoguaphie , imprime en Chine. — On a publie a la fin de 1849 , dans la ville de Foh- Chow Foh, un ouvrage fort curieux intitule : De la Geographie et de F His toil e ties nations elrangeres, com- pose dedix volumes qui, a eux dix, n'^quivalent guere qu'a l'un de nos volumes ordinaires. Lne mappe- monde et des cartes geographiques, chef-d'oeuvre, dit-on, de patience et d'habilele, si Ton a £gard au peu de ressources qu'offre le pays sous ce rapport, accompagnent ce traite, precede d'une introduction dont l'auteur, fait tres-remarquable, est le gouver- neur de la province. (Voir, pour plus de details, a la section : Analyses, Ejctraits tVoiwrages, etc.) AFRIQUE. Renseignementssur Jacques Compagnon, ancien voya- geur frakcais, etc., etc. — Ln savant hongrois, M. de Gaysa, qui voyage dans ce moment dans l'interieur de l'Afrique occidenlale, vient de faire a la Societe impe- riale de Vienne une communication pleine d'interet pour la France. II a relrouve chez les Kommcnis, petite peuplade Iributaire du royaume d'Oulli, dans la Senegambie , les traces de Jacques Compagnon , voyageur francais qui, charge par M. de Choiseul, vers le milieu du siocle dernier, d'un voyage d'exploration dans rinterieur de l'Afri(jue, disparul, vers 17o0, sans qu'on ait jamais pu avoir de ses nuuvelles. 398 A onlaiit completer lcs decouvertes qu'avait failes son frere, quelques ann&es avant, Jacques Compa- nion parlit du Senega] vers la I'm de 1758, et apres avoir visile loulcs lcs peuplades qui sont an nord ct a 1'ost de la Senegaunbie, il peneira jusque dans le de- sert boise de Simboni, point tres-curieux pour la science ge'ographique. On cessa d'avoir de ses nou- velles an mois de mars 17(50. Le gouverneur de Saint- Louis fit fa ire d'inuliles recherches pour le decouvrir. Les Kommenis forment line peuplade assez civi- lisee. lis onl des notions religieuses qui se rapprochcnl de la tradition chrelienne. lis ne sont pas enlieremenl ignorants dans les sciences et dans l'industrie; ils ont une langue, un alphabet et une ecriture. M. de Gaysa a decouvert, dans une de leurs principales bourgades, un petit monument en pierre de forme conique, assez eleve et recouvert d'inscriplions nombreuses en letlres qui ont 1'apparence de caracleres hieroglvphiques. Apres avoir ctudie longtemps celte construction cu- rieuse, apres avoir inlerroge les vieillards du pays et la tradition populaire de ses habitants, il s'est convaincu que ce monument etait le tombeau de Jacques Com- p.ignon, qui. apres avoir ele retenu par les Kommenis, avail vecu longtemps au milieu d'eux, leur avait en- seigne les principes de tous les arts utiles, el etait raort iters 1775, laissant parrni eux la reputation veneree d'un sage on d'un bon genie. Mais la crovance de M. de Gaysa s'est changee en certitude lnrsque le chef de la peuplade lui cut inontre diffe rents objets ayant appartenu a un Europeen, et qui sont conserves de pere en fils comme des objets sacres, et dnnt il n'a voulu se defaire a aucun prix. Parmi c.ijs objets •« { 39i> j trouve tin quart de ccrcle qui parte en toules lottres le noin de Jacques Cornpagnon. M. de Gaysa, quia deja fait de noinbreux travaux, n'est parvenu qu'au tiers de son voyage, qui durera encore plusieurs an- nees. Ilk de Matacong. — Les renseignements suivants vienneut d'etre fournis, sur celte petite He, par le ca- pitaine francais Lecomte, du trois-mats le General- Ber/rand. Matacong, He plate de la cote occidentale d'Jfrique, siluee au 0° 15' de latitude et au 15° 45' de longitude (P. 0.) a 49 milles environ au nord de Sierra-Leone, est facile a reconnaitre, meme de loin, par son aspect verdoyant et par une grande quanlite d'arbres ; con- trast remarquable avec i'aspeet sterile, assez general, des coles voisines. Celte ile, d'envirun 15 milles decirconference, quoi- qtie restee a peu pres inculte jusqu'a ce moment, est susceptible de produire loutes les denrees coloniales de la cote d'Afriqtie. Ses prairies nournssent de nom- breux Iroupeaux, dont la chair forme une partie de la nourriture des habitants. Le palmiste, dont les negres recoltent les fruits en assez grande abondance, est l'arbre le plus commun des parties boisees de l'lle, qui n'est accessible que d'unseulcote, reconnaissablo par un arbre d'une hau- teur el d'un volume prodigieux, qui domine l'lle. On pent s'ecarler de la basse mer jusqu'a une distance de 3 milles sur un navire calant 15 pieds, et mouiller par quatre brasses sur un fond de vase ; a la rigueur, un navire pourrail charger a cette distance de la terre. ( 'jOO ) La population est d'envirou 400 habitants des deux sexes, gouvernes par un individu norami Isaac, qui ]>ara!t Europeen, qu'on dit meuie Anglais (4850), et qui serait sounds au roi de Malecori, avec lequel il est en rapports intimes, et Iraitc des affaires dc commerce, auxquelles prennent part les rois voisins. Les Francais, qui coramercent avec les habitants, leur fournissenl du tabac, de l'cau-de-vie, du vin, des liqueurs, tous les articlesdemercerie, ou, a defaut de pacotille, de l'argent; ils rec,oivent en echange des ara- chides, noix de palme, et autres produits de la cote, qui viennent des noirs de l'interieur. En 1849, le gouverneur annoncait avoir charge dix- huit navires ; il se fait payer pour tous frais 50 francs par navire, laissant a chacun le droit de faire del'eau, qui est excellente, ou du bois a brulcr, sans prelever aucune taxe. On coupe le bois soi-meme. On trouve chez lui tous les approvisionnements des navires a des prix moderes. L'lle est saine au large, et le peu de roches qui l'avoisinent sont pres de terre ; les brisants qui en re- sultent se voient d'assez loin pour qu'il soil facile de les e\iter. Dans tous les cas, ils ne tont pas dans la di- rection dc la passe. IMERIQUE. Cahtu du Mlxiqle. — M. Suarez vient d'etre charge par le gouvcrnemcnt mexicain dc faire graver a New- York la belle Carte de la republique, levee par les soins du general Almonte el d'autres ofliciers mexicains. II y a quinzc ans que le travail a etc commence. ( m ) Cuemiis de Ftp, du Panama. — Le Panama-Star an- uonce qu'on espere que, Je premier juillet prochain (1851), le chemin de fer, en ce moment en voie de construction, pourra servir au transport des voyageurs et des marchandises de la baie de Lemon, sur l'At- lanlique, a un point situe sur la riviere Chagres, entre Palanquilla et Gorgona, c'est-a-dire a environ dix heures de voyage de cet endroit. Ltats-L.ms. — Statistique. — D'apres un rapport du Sanitary Commission of Massachusetts, 1850, la vie moyenne a Boston, qui etait, de 1810 a 1820, de 27ans,85, avait decru, de 1S40 a 18A5, a 21ans,£3. A Philadelphia, la vie moyenne, de 1810 a 1820, etait de 26au\45; — de 1840 a 1844, elle n'etait plus que de 22ans,01. Sur 5 031 enfants nes a Boston en 1849, 3149 (ou 62 pour 100) appartenaient a des etrangers. — La maison de correction avait recu, dans les cinq der- nieres annees , 3 727 condamnes . dont 03 pour 100 etaienl des elrangers. OCEAiNlE. Phetendue decouverte d'un groupe d'Ilots au ivohd DES iLES DES NaVIGATEURS , PAR UN CAP1TAINE FUANCAIS. — <( Pendant ma campagne haleiniere, » dil dans son rapport le capitaine Guesdon, commandant le balei- nier francais la Salamandre , entre au Havre en avril 1851 , « le 4 Janvier 1850, j'ai pris connaissance d'un archipel qui n'est point porte sur les routiers. II git i m par lis 172° 50', a l'< we I du meri lion In P,,r's. et les 9" 38' de latitude sud. 11 esl forme de vingt-eins a trenle ilols, donl liois out quelque elenduej tons soul converts tie cucotiero. Le meme jour, je prenaia connaissance de l'ile Clarence. » Ces Tails ont ete contestes dans la lettre suivante, ecrile le 28 avril 1851 au redacteur en chef du Mom- teur, par M. \ ineendon-Dumoulin , ingenieur-bydro- graplie de la marine. « Monsieur le redaeleur, » Dans l'inleret des marins qui I'requentent le grand Ocean, je crois important de rectifier l'erreur dans laquelle est lombe le capitaine baleinier Guesdon, dont le rapport a etc publie en abrege par le Journal des Dcbats du 24 avril , et reproduit dans le Moniteur du 25. » Ce navigateur croit avoir decouverl, par 172° 56', a l'ouest du meridian de Paris, et 9° 52' de latitude sud, un arcliipel de 25 a 30 ilots, voisin do l'ile Clarence , donl il a pris connaissance ; arcbipel, dit-il , qui n'est point porte sur les routiers. » L 'arcbipel dont il esl question est celui des iles Fa- kaafo, compose, en effet, d'environ trente dots, cou- verts d'une riche vegetation, el situe a /j0 milles en- viron a Test de l'ile du due de Clarence. » La longilude que le capitaine baleinier assigne a sa pretendue decouvertc est trop laible, il esl vrai, inais il n'y a point de doute possible sur son identite avec ces iles. » Or les ilots Fakaafa, ainsi nominees par ses babi- tants, ont ete decouvertes en 1840 par 1'nn des bat*- ( 408 ) men Is aux ordres clu lieutenant Wilkes. Avant que cet ollicier americain eut public ses travaux , le capitainc Francois .Morvnn , commandant le navire du commerce V Adalpke, du port de Morlaix, signalait egalement ces lies comme une decouverle, dans mi rapport adresse au ministre de la marine, en date du mois de no- vembre lSlih, rapport qui est publie dans les Annales man times. » Depuis cette epoque , les lies Fakaafo figurent sur tous les routiers publies par le depot general de la marine. » Veuillez agreer, etc. » m ) Icies tie la Sociele. I'roces-verbaiix »!♦•«. muiicch, Outrages oflerts, ete. PlltSIDENCE DE M. JoMAllD. Seance du k ai'Hl 1851. Le proces- verbal de la derniere seance est lu ct adopte. M. Alexandre Vattemare annonce , par sa lettre du 21 mars dernier, que, parmi les ouvrages et les cartes que le gouvernement des Etats-Lnis d'Anaerique lui a confies pour des ecbanges internationaux, le secre- taire general de la Sociele de geographie en a clioisi un certain nombre dont il s'empresse de faire bom- mage a la Sociele. Sur la proposition de M. de la Ro- quelte, la Commission centrale decide : qu'elle oHYira en ecbange son Bulletin a partir du commencement de la 3° serie, ainsi que les numeros qui paraitront succcssivemcnt aux edileurs : 1° De Y American journal of science and arts, dirige par MM. Silliman et Dona; 2° De 1' American quarterly Register and Magazine, dirige par M. Stnkcr; Et que les Bulletins scront Iransmis, par I'inlcrinc- diaire de M. Vattemare, auqucl il sera adresse des rc- merciments. La Commission centrale espere que les edileurs des deux estimables recueils ci-desstis desi- gnes voudronl bien envoyer exactement a la Sociele de geograpbie les numeros qui paraitront a l'uvenir, au lui et u mesure de leur publication. M. de la Roquetle depose sur le bureau une notice sur feu M. le baron Roger, que le frere de ce dernier l'a charge d'offrir a la Societe. M. Jomard annonce qu'on a recu des nouvelles de M. de Saulcy , membre de l'lnslitut, qui voyage en ce moment en Palestine. La derniere lettre de ce savant est datee du 7 mars dernier. II a aclieve le tour de la tner Norte par terre, et en a leve la carte, bien que con- trarie par une pluie continuolle. De la pointe nord, il est alle a Naplouse , a gravi le sommet du mont Gari- zim , a visite le temple dcs Samaritains , ot reconnu l'exislence d'une grande ville voisine , qu'ii croit etre Sichem ; il a remarque une colonnade de pres d'un quart de lieue de longueur. iVI. de Saulcy s'est rendu aussi a Samarie (Sebasle), a Tabergeh , a l'embou- cbure du Jourdain, dans le lac de Genezareth, a l'an- cienne Paneas; et de l'Anti-Liban il est arrive a Damas, d'ou il ecrit. 11 se prepare a partir pour Balbek; il ira ensuile a Beyrout, et rcviendra en France. M. de Saulcy assure avoir retrouve a Jerusalem les tombeaux des rois, des proplietes etdos juges ; il a leve les plans et les dessins. Le meme membre lit une lettre de M. Lemoyne, consul de France au Caire (10 mars), annoncant que M. Mariette , charge d'une mission par le gouver- nement , a fait d'interessantes decouverles clans la plaine de Sacarah. Le terrain de Memphis a ete de- blaye par lui autour du Serapium; une allee de Sphinx y aboutissait. O n a trouve deux magnifiques lions en pierre, une serie de onze statues rangees en hemicycle, plusieurs groupes qui, par la nouveaute et retrangele de leurs formes, seront dun grand interet pour 1'etude <1ps antiquity's egyptienties, M. Jomard depose ensuite sur le bureau un rapport imprime, adresse au secretaire d'Elat des Etals-lnis parM. Squier, anc'nn charge d'affaires dans I'Amerique cenlrale, el conlenant des observations pleines d'in- teret sur la direction du canal qui doit traverser l'islbme de Nicaragua, ainsi que sur les ressources, le climat, etc., des pays qu'il a visitcs. — Renvoye au co- mile du Bulletin, qui en deja rendu comple ci-dessus, p. 249. Le meme membre offre a la Societe , de la part de M. Eugene de Balbi, un ouvrage intitule : Nuovi Ele- menti dt geographia. M. Jomard fait un rapport verbal au nom de la Commission speciale du prix annuel , dont il est le ra- porteur, et annonce dans son resume que deux me- dailles d'argent sont accordees, Tune a M. le capitaine Lynch pour son Exploration du Jourdain et de In mer iVorte, et l'aulre a M. Louis Tremaux pour son Excur- sion au Soudan oriental, fiitre les deux Ails. M. de la Roquette fait observer, a cette occasion, qu'il resulte d'un concours de circonslances facheuses, mais complelement independanles de la volonle des membres de la Commission du prix annuel, que AI. Francis de Castelnau n'a recu jusqu'a present aucuu temoignage de la haute satisfaction de la Societe. On lui doit cependanl un des voyages les plus imporlants qui aient peul-elre ele faits dcpuis trenle ans, dans les parties centrales de I'Amerique, qu'il a successive- ment traversers de Test a l'ouesl el do l'ouesl a l'est, de Rio- Janeiro a Lima et dcLima au Para. Les sallesde noire Museum d'hifitoire nalui • IK: out ele, il y a quel- (jues annees, pour ainsi dire, encombrees par les pro- duits de toute nature que M. de Castelnau a rapport. -^ U07 ) de son exploration, et qui ont excite l'admiration pu- blique ; M. de la Roquette ajoute que trois volumes de la relation du voyage sont deja publics , que les autres ne larderont pas a parailre avec les atlas qui doivent l'accompagner , el il dcmande s'il ne serait pas possible , en s'ecarlant de la lellre du reglement , de faire tine exception envers M. de Caslelnau. M. J a perdus pendant le rours des deux dernieres annees, et parmi lesquels figure Louis-Philippe, qui ful roi des Francais. L'heure avancee, et 1'importance des com-' munications qui devaient suivre sa lecture ne lui onl pas permis de la terminer et d'exposer les progres des sciences geographiques pendant les annees 1849 et 1850; celte notice historique sera imprimee dans le Bulletin. M. Jomard , president de la Commission centrale, fail ensuite, au nom d'une commission, composee de MM. Walckenaer, Daussy, d'Avezac, de Frober\ille et de lui, u n rapport sur le concours relatif au prix an- nuel pour la decouvertc la plus importante en geo- graphie faile dans le coins de IS/iS. 11 fait connaitre dans son resume qu'une premiere medaille d'argenl est accordee a M. le capilaine Lynch, de la marine nationale des Etats-Unis, pour son exploration du Jourdain et de la mer Morte , et une deuxieme a M. Louis Tremaux, laureat do l'lnstitut, pour son excursion au Soudan oriental , entre les deux Nils. M. Jomard annonce enfin que la Commission centrale, derogcant pour cette fois a la regie etablie, a decide qu'une medaille d'or hors ligne serait decerned k M. Francis de Castelnau pour le voyage qu'il a heureu* semenl accompli dans les parties centrales de l'Ame- rique du Sud . de Rio-Janeiro a Lima et de Lima au ouvrage fait d'apres les observation* de I Academic de Sainl-Peten- bourg, adaple" aux ye'oqrapliies les plus modernes; par les siettrs Au~ celin et le Grand, associes a Moscou. 1793. Format petit in-fol., relit' en maroquin rouge et dore sur tranclie. On rendr.i dan's le llitlletiii tie la S'o< icfc- mi compte particulier Jt eel atlas. I) I.. R. I. A.VR1L. S. 28 ( M" i Para, pendant les anneos 1843 a 184", et dont les premiers volumes de la relation viennent s^ulcment de paraltre. M. d'Escayrac de Lauture, membre de la Societe, a lu une interessanle notice sur son vovaee dans le Kor- dofan , l'ancienne Nubie superieure (voir p. 357), et M. Carbuccia, colonel du 2° regiment de la legion etrangere, a entretcnu la Societe de ses travaux d 'ex- ploration en Algerie. M. Carbuccia a mis sous les yeux de l'assemblco une carte de la subdivision de Batna, dont il etait commandant superieur, et qui depend de la province de Constantine (ancienne Numidie). Cette carte, levee pendant les anneos 1848, 18/|9 el 1850, et dessinee a lecb' lie du cent millieme , a plus de 2 metres de long sur 1 metre { de large. On y a exprime" toutes les formes du terrain, 1'allilude des monlagnes, les cours d'eau et la ligne de parlage entre ceux qui s'ecoulent vers le Sahara el vers la M^diler- ranee. Le colonel Carbuccia a aussi marque sur la carte les possessions romaines, les villes et posies for- tifies, surlout les homes milliaires des voies anliqnos, trouvees encore en place , el decouvertes au nombre de quaranto. On a fail des fouilles, parlout ou il etait ne- cessaire, pour meltre au jour les anciens monuments. C'est ainsi qu'on a constate l'existence de plus de qua- rante villes romaines. Plusieurs plans topograpbiques onl ele leves a la plancbotte, et Ton a fait sur plusieurs points des operations triiu>nometiiques. On a '!essin£ toutes les ruines et tons les vestiges d'antiquile, ainsi que les inscriptions. Les voies romaines onl ele l'objet d'un travail suivi et tres alien tif de la part du colonel Carbuccia et des ofliciers de sa legion . entre Rebeua , m Constantine , St'tit', Laml aesa et Biskra, it il e'si p«l:* venu , en tracant ces voies sur sa rat to, a identifier les ruines decouvertes avec toutos Jes anciennes vijles on positions marquees par 1'ilineraire il'Anlonin et la table de Peutinger. M. Carbuccia enfin, en faisant inesurer avec le plus de soin possible les distances entre les dif- fercntes bornes milliaires qu'il a pu decouvrir, a con- state par la comparaison que le mille roniain avail nne longueur d'environ 1 480 metres. M. le colonel Carbuccia a constamment captive Vat- lention de l'assemblee par la maniere a la fois savante, lucide et pittoresque, avec laquelle il a presenle l'bis- lorique, et expose les details des differentes operations auxquelles il s'est livre, ainsi que les resullats obtenus par lui, et qu'il reconnait devoir en partie au zele et a ('intelligence des ofliciers, sous -ofliciers et soldats qu'il employail. Son travail , sounds a I'Academie des in- scriptions par le minislre de la guerre , a obtenu Tap- probation de ce corps savant, qui en a demande la publication. En l'absence du Iresorier, le secretaire general pre- senle le oompte-rendu des recettes et des depenses de la Societe pendant l'annee 1850, et le president de la section de comptabilite lit son rapport sur la verifica- tion de ce compte-renclu. II met ensuite sous les yeux de l'assemblee le budget de l'exercice 1851 (I). L'assemblee avait a proceder a l'election do deux membres de la Commission oentralo et au renouvelle- ment de son bureau. Elle n nomine a deux places va- cantos, dans la Commission ecntiale , MM. Constant i Ces aifteivnts documents seront impriines darn le Bulletin. 119 Provost el Fleulelol ; el elu mercrbres du bureau pour J'annee 1851 , savoir : i M. le le contre-amiral Mathieu, direc- President. \ , , , . . . , , , \ teur general du depot de la marine. / M. Constant Prevos^membrede l'Aca- V/ce-presidentsA demie des sciences. \ M. Francois Delcsserl. \ M. Meissas. Srruta tears. \ ,, , . . r ( M. Isidore Lowenstern. Secretaire. j M. Sedillot. f.a seance a ele levee a di\ heures. Seance du 25 avril 1851. Le proces-verbal t\c la derniere seance est In et adople. M. le ministre de l'agricullure el du commerce fait don a la Societe de geographic d'un rapport de M. le capilaine Guillain, commandant le brick de l'Llat le Ducouedic, et d'un autre rapport doM. Loarer, capilaine au long cours, qui out explore, par ordre des ministres de la murine et du commerce, les cotes orien- tals d'Afrique , depuis le cap Guardafui au nord, jus- qu'au cap Corrientes au sud; a ces rapports esl an- nexee une carle de ces monies cotes, dont le ministre fait egalement don a la Societe. Ces documents seront remis au comite du Bulletin, el des remerciments sc- ront adresses a M. le minisire du commerce. M. le contre-amiral Mathieu, directeur general du depot des cartes et plans de la marine lemoigne sa re- connaissance pour le choix que la Societe a fait de lui pour son president. II fera Ions ses efforls pour appe- m ) lev la bienvaillancc clu gouvernemenl sur ses impor- tants travaux. Le raeme amiral accuse reception des deux rapports de M. A. Bache, surintendant du Coast Surrey, pour chacune des annees 18/18 et 1859, que la Society de geographic a offerts au depot de la marine, et adresse a ce sujet des remerciments. M. Nousret Efendy, major de la garde imperiale du sultan, remercie la Societe d'avoir bien voulu l'ad- mettre au nombre de ses membres. M. le colonel Long, correspondant de la Societe aux Etats-Unis d'Amerique, transmet un rapport du corps des ingenieurs topograpbes sur les inondations clu bas Mississipi. L'Academie des sciences de Madrid envoie le pros- pectus des prix institues par elle. M. C. Scbeffer annonce au secretaire general de la Commission centrale, dans une letlreparticuliere qu'il lui ecrit de Constantinople sous la dale du 2/i mars dernier , qu'il lui transmettra incessamment deux cartes qui viennent d'etre publiees en Turquie, el qu'il lui avait demandees. II repondra bientot aussi aux diflferentes questions que M. de la Roquellc lui a adressees. M. Norton Shaw , secretaire de la Societe geogra- pbique de Londres , Iransmet au secretaire general de la Commission centrale , la deuxieme partie du tome XX du journal de cette Societe, ainsi que les numeros de mars et d'avril du Journal oj (lie C/utrch Missionary Intelligencer. M. le president de la Commission centrale donne communication d'unc lettre qui lui a ele ecrile par 414 | M, Lollm c!c Laval, au sujet de set Iravaux archeolo- giques recents, et de tres-riches mines de cuivre qu'il a decouverles a Ouady-Magara , aux environs d'Akaba. (Voir aux NouvbIUs geogmphiques.) Le meine donne aussi communication de deux lellres qu'il a rccues d'Egypte, en reponsc a sa d-- marche personnels a up res du gouvernement egvptien, relativement a un troisieme voyage de decouverles sur le Baiir-el-Abyad. Dans I'une de ses lellres, ecriles du Caire, le consul de France dans cette residence partage le desir general de voir ce projet s'accomplir; mais il craint (pie les circonstances actuelles ne soient pas lavorables , et que le vice-roi nc soit empeche par des preoccupations politiques. Dans la seconde lettre , Edbem-Pacha lui ecrit que, apres avoir lu sa requite, il l'a recommandee au vice-roi, et que celui-ci, com- prenant 1'imporlance de ce projet, n'y avail pas re- nonce, et esperait un jour pouvoirle mettre a execution. Le minis tre egvptien ajoute que, parmi les produits industrials envoyes par son pays a ['exposition univer- selle de Londres, Jigure une traduction en lure du Mesnavi, imprimee en caractere taalite, d'tme grande perfection. Le Bulletin tie la Societe ayant reeu depuis quelque temps ])lus d'extension , et devant contenif un plus grand noinbre de carles geograpliiques, etc., que par le passe, M. de la Roquelte propose d'en fixer a l'ave- nirle prix a \ingl-cinq francs par an. Cette proposition est renvoyec a la section de Complabilite, qui est invi- tee a presenter a ce sujet un rapport a la Commission centrale. ( 415 ) 01) VR AGES OFFERTS DANS LES STANCES DES 4 ET 25 AVRIL 1851 ET DANS LA SEANCE DE l'aSSEMBLEE ANNUELLE DU 11 DU MEME MOIS. TITRES. EUROPE, OCV RAGES. Notes pour seivir a la topographic eta I'histoire des communes tin department de 1 Em e an uioyen age, par Augnste Le Prevost. l " Ijvrai son. Bion, traduit dn suedois par le docteur Norton Shaw. Broch. in-8°. Londres, 1848. CARTES. Caite ge'nerale de la France et des pajs liini- trophes, par le baron Walckenaer. 1 feuille. Paris, l85l, Carte physique de la Fiance etdes pays voisins, iudiquant l'inclinaison et les iiiegalitc's du sol, les divisions en regions, zones el bassins, par le baron Walckenaer. 1 feuille. Paris, I 85 1 Cartes hydrograpliiques. N" 1244? Oarte des atterrages des cotes mendio- DONATEURS. MM. Aug. Le Prevost. A. Keith Johnston. Gand. Ba:on Walckenaer. Idem. Depot de la niarin< ( 4*6 ) TITHES. DONATEliRS. nales de France, partie comprise entre le cap Saint-Sebastien (Espague) et le cap Couronne ; N° I2.|5, Carte des atterrages des cotes meridio- nales de France, partie comprise cntre le cap Couronne et le pbarc ile Villefranclie ; — I24'i, Plan du mouillage de Vado, cotes de Toscane (Italic); — 1247: P'an de Porto -Longone [ ile d'Klbe, Toscane) ; — 1248, Carte particnliere des cotes d'Espagne (Catalogue), partie comprise entre le cap de Creux et les iles des Medes ; — I24'l, Plan du mouillage des iles des Medes (las Medas), cotes de Catalngne Espagnc); — 1256, Plan du port d' Augusta (cote est de la Sicile); — 1257, Plan du port et des fortifications de la Valette, dans l'ile de Malte ; — 1258, Carte des golfes d'Athenes et de Nau- plie; — i25o, Carte ilea debouquements ile Syra et des ties Andros, Tinos , Mvkoni, Delos, Zea , etc., compris entre le golfe d'Athenes et Naxos. ASIE OVJVRAGES. Report of tlie secretary of tlie navy with a report made by lieut. W.F. Lynch on an examination of the Dead Sea. (Rapport du secretaire de la marine, avec 1111 rapport fail par le lieutenant Lynch sur son exploration de la mer Morte.) Broch. in-8°. Washington, 1 8 4 * J • Ca rtes lijdro.' feuille), cote orientate de Cochiiu hine ; AFR1QUE. OUVRAGES. Address of the managers ol the american colon i zation Society.. .. [Adresse des direcleurs de la MM. Depot de la marine. Elats-lnis p. 11 I'intermediaire de M. A. Vatemare. Deput de Id marine. Etats-t nis pai lint. de M. A Vatemare 417 TITRES. DONATEURS. Societe de colonisation ainericaine au peuple des Etats -Unis.) Broch. in-8° dc 16 pages Washington, i832. Sketches of Liberia (Esquisses sur Liberia, comprenant une notice succincte de la ge'o graphie, du cliraat , des productions et des maladies de la re'publique de Liberia), par J W. Lugenbeel. Broch. in-8" de 43 pag. Was hington, i85o. Bemarks on the colonisation of the western coast of Africa... (Bemarques sur la colonisation de la cote occidentale d'Afrique par les negres libres des Etats-Unis, et ses re'sultats sur la ci vilisation de l'Afrique et la suppression de la traite des esclaves.) Broch. in-8° de 67 pages. New-York, i85o. Thirty third annual report of the american colo- nisation Society... (Trente-troisieme rapport de la Societe de colonisation americaine, avec les actes du corps des directeurs, et la reunion annuelle, i5 Janvier i85o). Broch. in-8". Washington, i85o. Exploration de la cote orientale d'Afrique, exe'- cutee par M. Guillain, capitaine de fre'gate, commandant Ic brick le Ducouedic, en 1 846, 1847, 1848 1849. Bapport autographic, en i85i, de ii5 pages in-4°, avec une carte de l'Afrique orientale. Bapport commercial sur la cote orientale d'Afri- que, par M Loarer, capitaine au long cours, delegue du ministre de l' agriculture et du com- merce dans ['exploration du capitaine Guil- lain. In-4" de 247 pages, autographie en 1 85 1 . Cartes hydrographiques. N° 1241, Plan des environs de Tunis et du mouil- lage de la Goulette; — 1242, Presqu'ile d'Hhafoun (cote orientale d'Afrique) ; AMEBIQUE. OUVHAGES. Beport of the exploring expedition to the locky mountains (Bapport de I'exploration des MM. Etats-Unis par 1 intermediaire de M. A. Vatemare. hit lde Le ministre de 1'agriculture et du commerce. Idem. Idem. De'pot lie la marine. Etats-Unis par Pint. deM. A. Vatemare. ( 418 ) TITHES. montagnes rocheuses en 1842, de TOregon et de la Californie septentrionale, pendant les annees i843-i844i |>ar 'e capilaine J.-C. Fre« inont, du corns regon and California..: f Hisioire de I'Orcgon el de la Californie, et de.s auires ten nones surla cole nord-ouest de I 'Awei ique sepieiitrionale, accompngne'e dune vue g<"0* grapnique, d'une cane de res contrees, el ■ ' e plusieurs documents comme preuves el 1 clair* cissementH de I'histoire, par rVobeit'Giei nhow,) 1 \ol. in-8" de ji)» pages. Boston, iiS^5. Geographical memoir upon upper Caliloruia ( Meiiioiregeographique Mir la haute Californie pour servir d'eclaircissement a la carle de TOregon el de la Califoruie, par .1. C. Fremont.) Brocli. iu-8° de 67 pages, avec one cane. Was bington 1848. Report of the secretary ol ■' war (Rapport < I u secretaire de la guerre eommuiiiquant un rap- port el nne carle sur le ^Souveau-Mexiqne. fail par le lieuirnain .1. \V . Ahert , rlu corps topo- graphique.) Bioc h. in-8° de i3> p;ige>. ^ is- hington, 1 8 \8. Repoit of hon. T. Butler King..... (-Rapport de l'honorahle T. Butler King sur la Californie.-) Brocli. in-8" i.) Partie 1", Europe. 1 vol. in, 18 de i53 pages. Turin, ■ 85 . Dell acqua (De I'eau potable a Turin, pai M. G.-F. BarufK.) Brocli. m ta <\i- 7 pages. Tu.in, 1 85 1 . Notice necrologique sur Jacques-FrangQis, h iron Roger,, du Loiret. par K. Saint-Mam ici t.i- bany. Broch. in 8°, avec portra t. I'ai i-. i85o. Extraii des tr.ivaux de 1 1 Socie'te cenlrale d'agri* culture du department de la Sri uvlnlVi ii ure. 4* trimestrede I'annee i85n. MM. Le prince Emmanuel Gahttin. Le ministre de I'aer. et du coinnieice. Les edileurs. Idem. Idem. Idem. Etats-Unis par riuteriueduiiic de M. A. V ait-mare. Silliman et Dana. par 1 intei uie liaire de M. A. Valeniai e. Les edileurs. Adiien Balbi. Idem Kuijei l.i - edileurs. m TITRES. Sur les nouveaux engrais concentres ilu com- merce Rouen, 1 8 5 i . Magnetical and meteorological observations (Observations magnetiques et mete'orologiques faites a Washington d'apres les ordres de I ho- norable secre'taire d'Etat de la marine, par le lieutenant J. -M. Gilliss.de (a marine desEtats- Unis.) i yeLin-8°. Washington, 1845. Astronomical observations... . (Observations as- troiiomiqlies faites a l'Observatoire naval de Washington, d'apres les ordres de 1'hoTiq- ralile secretaire de la marine, par le lieute- nant J. M. Gilliss, de la marine des Etats- Unis.) 1 vol. in-8". Washington. 1 S 4 ( ' - Determination of the latitude [Determination de la latitude (u>ti/i zenith and eijual altitude Telescope.)] Rroch. in~4° de 1 5 pages. Was- hington, 1848. Abstract Log.... (Tables nantiques abrege'es a 1'usage des navigateurs amerieains. preparees sous la direction du commodore Lewis War- ington, (lief ilu bureau (bureau of ordonnance) et d'hydi ographie , d'apres les ordres de I'ho- noraLle John Y. Masson, secretaire de la ma- rine, par le lieutenant M. F. Maury.) Broch. in-40. Washington, 1848. Notice to mariners (Notice pour les marins, par le lieutenant M -F Maury, de la marine des Efats-Unis, a I'Observnt'jire national a Washington.) Broch. in-ij". Washington, 1 8^8 Documents iuedits sur I lustoiw de Fiance. — Pa- piers d'Etat du cardinal Granvelle, t. VIII, 1 vol. in-4°. Paris, i8.5o. — Coirespoiulance administrative sous le regne de Louis XIV, t. II, 1 vol in-4°. Paris, i85i. — Recueil des monuments de I'histoire du Tiers-Ltat, t. I, I vol. in-4° Paris, 1 85o. — Cartulaire de l'eglisc de Nolre-Dame de Paris, t. I, II, III, IV. 4 vol.in-40. Pans, i85o. Journal of the royal geographical Society of London, llc pat lie du tome XX 1 85 1 . Journal of the Church Missionary Intelligencer, numeios de mars et avril 1 8 5 I . DONATEURS. MM. Les editeurs. Etats-TJnis par linleimediaire de M. A Valemare. Ide Ide Idei Idem. Le ministre de {'instruction puhltque. Les editein j. Idem. ( kU ) ERRATA Dli BULLETIN DK MABS I&5I. Pagea4°5 "°'P? I'll'"' '5. ./'( //cm de Orabauis-Town , Use: Grahams- Town. Page i?>~, ligne a. Au licit tie il ille)t Ic seul encore public, forme une brochure de 133 pages grand in-8°; elles temoignenl la grande erudition el l'immense per- severance de rauleur, qui n'a neglige aucun soin pour etendre le plus possible ses recherches. Dans celte ceuvre de patience et d'erudilion , digne des anciens benedictins, et ayant une cerlainc importance au point de vue geographique, M. le Provost recherche l'origine et la position lopographiqiic du moindre hameau, chateau, village; il les suit pendant les sieclcs histo- riques , en indiquant leurs cliangemenls dc nom, de juridiclion, etc.; il entre meme dans iles details de con- figuration du sol el d'archeologie. On assure que 1 au- teur a deja prepare son introduction, dans laquellc il fait sans doule connaitrc le plan qu'il a adoptc; inais, quel que suit ce plan, a en juger par ce qui csl fait, il sera tellement gigantcsque, qu'il est fort a craindre que la vie d'un hoznmc puisse sufiire a lc remplir com- pletement. Statisti(jue generate de la I ranee (induslrie), rinn- posoe d'apres les ordres et aux frais du ministcrc dc l'agriculture et du commerce. Lc lioisicnie volume a ete public en 1850, format in-fol., et je sais que le quali ieme etait en coins d'impression a la iin de ladite annee. ('.'est mi resume des documents officiols sur l'ctat de la France, reunis ol classes dans cc departe- ment. ( 439 ) Un autre ouvrage sur le meme sujet, reste encore en manuscrit, etdii a un parliculier, est la Statist/ 'que gene- rale methodique de la France comparee aux autres grundes puissances de VEurope, dont l'auleur, M. Scbnitzler, connu par d'importants travaux sur l'empire russe , a oblenu le prix de 18/17, accorde en 1850 par 1'In- stitut. Histoire des gra rides Jorets de la Gaule et de Vancienne France, precedee de recherches sur l'bistoire des forels de l'Angletcrre, de l'Allemagne et de l'ltalie, et de con- siderations sur le caractere des forels des diverses par- lies dn globe; par M. Alfred Maury, sous-bibliotbeeaire de rinslitut. Paris, Leleux, 1850. 1 vol. in-8°. Get ouvrage est, suivant le Journal des savants ( pullet 1850, p. 4/|5), la reproduction d'un premier travail qui avail paru sous le titre de Reclicrches historiques et geogra- phiqucs sur les grandes jorets de la Gaule et de Van- cienne France, auquel l'Academie des inscriptions el belles-lettres accorda en 4 8/i9 une nienlion hono- rable, mais qui a ete considerablemcnt augmenle et ameliore. Description geologique du littoral de la France, par M. Constant Prevost. Cost plulot 1'annonce d'un grand ouvrage, dit 1'auteur lui-meme, depuis longtemps pre- pare, mais qui reste a metlre en ceuvre, qu'un memoii e definitif qu'il soumet a l'Academie. II contienl VUude des cotes depuis 1'emboucbure de la Somme jusqu'a la pointc nord du Golentin. J'ignore s'il a ete public; il est annonce dans les Comptes rendus de I'- 'Academic des sciences, Geographie physique, politique, /listorique, archeolo- giquc, agricolc, eornmerciale et industriclle du departe- ( 440 ) merit dc la C/iarente, precede e d'un precis de I'/iistoire de I'Angoumois, par M. Marvaud, professeur. Angouleme, 1850. In-12 de 252 pages. Forage arckeologique dans 1'Orleanais, fait en 1849 et 1850, parM. Auguste-Jean-Marie, baron rle laPylaie, membre des Socieles des an tiqu aires de France, de geograpbie, etc., avec plancbes et cartes executccs par l'auteur. Cet ouvrage, qui est encore en manuscrit, formera un fort volume in-8°, et sera accompagne" de vues, de plans, etc. L'auteur, dont les connaissances sont lres-vari6es et le zele infatigable, a deja publie il y a quelques annees, en 1 vol. in-8°, des Etudes ar- cheologiqv.es, melees d * observations et de notices diverse* , accompagnc d'une carte arcbeologique presenlant la partie occidentale de la Gaule Celtique et la partic nord de l'Angleterre , etc., et d'un grand nombre de plancbes, de caracteres et de vues pittoresques. II a ete public en 1850 quelques voyages dans les Pyrenees; mais ils ne me semblent pas meriter une mention speciale. Annua ire meteorologique de la France pour 1849, avec notes scientifiques et series met^orologiques; par MM. Hatgbens, Ch. Martins etBe"rigny; avec des notes scientifiques de MM. A Bravais, J. Delcros , etc., etc. Cost en 1849 que cet annuaire, si intdressant pour la France, a commence d'etre publie a Paris, en 1 vol. grand in-8°, avec des cartes. II a ete continue en 1850 par les memes savants et sous le meme format. Dans l'une des cartes jointes a 1' Annuaire pour 1850, M. Mar- lins a trace les six regions climalologiques dc la France, et a publie ensuite a part cc qui concerne les climats sous ce litre : Des climats de la France et de leur influence ( 441 ) sin- son agriculture et le genie tie ses habitants-. Paris, 1850. In-8°. Annua ires des posies pour 1849 et pour 1850. Paris, in-1 '2. Quoique cet ouvrage soit annuel et en apparence de peu d'interet, il est d'une importance reelle paries details officiels relatifs a la popuation , au syslteme administratif, aux routes, etc. ANGLETERRE. NliCROLOGIE. Parmi les geographes et les voyageurs eminenlsque le Royaume-Uni a perdus dans le cours des annees 1849 et 1850, et dont les noms sont parvenus a ma connaissance, je citerai E. B. Kennedy, voyageur in- trepide, qui, en 1850, a ete assassine dans l'Australie, qu'il avait visitee en explorateur experiments ; etle ca- pitaine de la marine royale, Owen-Stanley, connu par de lions travaux hydrographiques. C'est l'annee precedente (1849) qu'est mort un autre voyageur anglais, le reverend Rae Wilson , qui a par- couru et decrit tour a tour la Palestine, la Russie , la Norvege. RENSEIGNEMENTS GENEHAUX. De meme qu'en France, deux institutions du gou- vernement, V Hydrographical- Office (bureau hydrogra- phique) et V Ordnance ou Government -Survey, sont chargees officiellement, dans les royaumes nuis de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, de lever, l'une, les cotes. maritimes de cet Etat, el l'autre ses parties inle- rieutes, et loutcs deux d'en dresser el d'en publier des carles. Leurs travaux sonl executes avec la perfection i. mai. 2. 30 ( 442 ) qu'on est en droit d'allendre d'officiers habiles et liien dirigcs, ay ant dc puissanls moyena a leur dispo- sition. L' Hydrograplucal -Office, place sous les ordres des lords de 1'amiraute , n'ayant pas, comme en France, un corps special d'ingenieurs-livdrograplies, fait ex6- cuter les travaux qui lui sont confi^s principalement par des officiers de marine; il est en ce moment sous la surintendance de l'amiial sir Francis Beaufort, hy- drography royal. Et de memo qu'en France, c'est sous l'inspeclion de X Hydrographical-Oj sur les possessions anglaises el sur les autres pays silues dans les autres parties du monde. TRAVAUX ET CARTES HYDROGnAPHIQlES. Quoiquc I'liydrographie de l'Angleterre propremenl dite et de l'lrlaiule n'ait pas etc negligee pendant les deux dernieres annees par les olliciers de la marine royale, c'est principalement des coles d'Ecossc que ( m ) le bureau hydrographique du Royaume-Uni s'cst oe- eupe. Un des resultals du travail du capitaine Bulloch sur la cote d'Anglelerre, rle 1844 a 1849, a ele une feuille de la Carte de la Tainise, qui a paru en 1850; et c'est l'annee precedenle qu'a ele publiee la dixieme feuille de la Carte occitlentale d' Angletcrre, de Formby a Fleetwood, due an capitaine Belcher, qui explore ces parages depuis dix ans (1837-1847). Le capitaine Sheringham a fait des explorations a l'ouesl de l'ile de Wight et dans le voisinage des dan- gers de Saint-Alhan Head; le commander Williams , sur la cole de Cornouailles ; et enfin les commanders Frazer, Church, Bedford ctR. Becchey, ont ele charges, en 1849 et 1850, de l'examen des coles d'Irlande. II ne parait pas que les cartes, resultat de leurs travaux, aient encore ele publiees. Quant aux coles d'Ecosse , on possede onze feuilles publiees pendanl les deux annees ci-dessus, par les soins des commanders Oiler. Bohinson et Calvor, savoir : Sur la Cote septentrioualc, les Carles de Tnrso an cap Wrath, levee en 1844 par le premier de ces officiers; du Firth de S&lway an Loch-Riau ; Et sur la Cote occidcntale, celle dn Firth de la Clyde, ces deux dernieres levees en 1846 par le commander Bobinscn ; les Cartes du Lochltwer et Loch-Roe, du Loch- Aline, de File Lewis cl du port de Stormvay, levees en 1840, 1847 et 1848 par le commander Otter; rle l'ile de Sunda, de la baie. de Kirkudbright et dc l'ile d' sir- ran, avec leport de Lamlash, prepares, de 1840 a 1848, par le commander Bohinson ; ( 444 ) Enfin , sur la Cote orientate, les Cartes S lertiuis trouvtSronl un compte rendu (lt'tailli- dans l*un des prochains Bulletins, lis v tr6uveroril aussi la traduction de 1 1 nfttice danl je viens de parler, sinou en lolaiitd, m les aulres p-iys ou l<-> gouvernemenls ont Fait lane il< s I eve's et pubMd, d'apreS ces lev as, 'Irs cartel de leurs ter- tiloires. II existe peut-etic, mats je ne le oonnais pas. ( hhl ) distribution geographique de leurs eaux interieures. YA Ton doit a M. Black un Atlas des comtes de l'Ecosse {County Atlas of Scotland) , qui a egalemenl paru en 18/19. Les cartes a grands points de I' Ordnance-Survey ont mis le corps savant clirige par sir Henry de la Beche en etat d'entrepi-endre le leve geologique de la Grande* Bretagne et de l'lrlande. Le rapport annuel fait en 1850 a la Societe geographique de Londres, apres avoir fait 1'eloge des deux cartes de M. Pelermann , que je viens de citer, donne sur les progres du leve geologique, execute sous la direction de M. de la Beche, des infor- mations qui auraient aujourd'hui hesoin d'etre com- pletees. VOYAGES ET OUVRAGliS GJiOGRAPHIQUES. Parmi les ouvrages geographiques publies depuis le \™ Janvier 18/19 sur les royaumes unis de la Grande- Bretagne el de l'lrlande, je cilerai seuleinent, faute de renseignements suffisants : The geography... (Geographic de la Grande-Bre- tagne), par MM. George Long et G. R. Porter. La premiere partie contenant l'Angleterre et le pays de Galles, formant un vol. in-8°, a seule paru en 1850. M. Hyde Clarke y ajoute un releve statistique, qui est critique dans YAthcna>uin, dont les jugements se font en general remarquer par leur exactitude et leur im- partialile. Get ouvrage fait partie de la serie de publi- cations de la Societe pour la propagation des connais- sances utiles. England... (L'Angleterre en 1850), examen poll- ( 4A8 ) titjue, induslricl et social, par W. Johnstone. Londres, Murray, 1850, post S°. Report on the Geology... (Rapport sur la geologic da Cornouailles, du Devon et du Soimncrset occidental), par Henry T. de la Bcclie. Lonclrcs, 1849. 1 vol. in-8", avee 13 cartes et coupes colorices. Le nom dc 1'auteur suflil pour garantir la bonle de l'ouvrage. L'lrlande et le pays de Galles, par Amedec Pichot. Paris, Guillaumin, 1850. Vol. in-8°. L' Athena-urn en rend compte. Cet outrage contienl quelques informa- tions exactes; mais il en est peu qui ne fussent deja connucs, et il ne me paralt pas avoir fait faire de grands progres a la geographic du pays visile par l'autcur. Les dvux ouvrages sui\ants, qui traitenl aussi dc l'lrlande, n'augmenteront guere non plus nos connais- sanccs geographiques sur cetle portion du Royaume- Lni. Le premier, intitule Gleanings... (Glanures do l'ouest de l'lrlande), dont 1'auteur est le reverend Sidney G. Osborne, ecclesiastique; et le second, com- pose par une dame americaine (Asenath Nicholson), sous le litre de Lumieres et ombres dc l'lrlande, s'occu- pent tous deux plulot de peindre les tristes resullats de l'horrible famine qui a dernierement fait tant de ra- vages dans ce malheureux pays, et l'admirable courage des victimes du fleau, que de decrire la contree qu'ellos habilaicnt. Les rcclicrches sur l'evidence de 1'existencc de races primitives en Ecosse anlerieurcment aux Celles, de M. D. "Wilson , offrent un interet plus geogiaphique. La discussion qui a suivi la lecture du memoire que ce sa\ant a redige a ce sujet, faile a 1' Association britan- niquepour les progres des sciences, a prouve que les in- ( 449 ) vestigations de l'auteur, qu'on a generalement consi- der^es Com me les premiers pas dans une nouvelle carrierc de travaux scientifiques, meritaient les plus grands eloges. C'est a l'occasion de ce memoire qu'un anonyme a insere dans YAihenceum une lettre pour prouver l'existence d'une ancicnne population ibo- riennc, r6pandue sur divers poinls de l'Europe, el dont il s'etonne que M. Wilson ne fasse pas mention. Je terminerai cette espece de revue, fort incomplete sans doute, en citant des observations etbnologiques suggdrees a M. le profcsseur P. A. Munch, notre cor- respondant en Norvege, par les caracteres philologiques d'une remarquable inscription anglo-saxone runique, qu'il a decouvcrle a Rutbvvell Galloway. Ce memoire, compose pendant un voyage fait dans la Grande- Bre- lagne, a etc lu par M. Munch en 1850 au vingtieme congrcs de X Association britannique pour Uavancemcnt des sciences. Nous parlerons, a leur place geographique, des autres travaux ex^cut^s par les Anglais, soit clans leurs vastes et nombreuses colonies, soit ailleurs, ainsi que des alias, dictionnaires geograpbiques du globe on aulres ouvrages generaux dont ils sont les auteurs. J'ignore s'il a paru , depuis le 1" Janvier 1849, quelque ouvrage ou quelque carte remarquables sur les colonics ou les dependances de l'Angleterre en Eu- rope ; je ne trouve que l'indication d'un Voyage dan's les iles Ioniennes (en allemand), par F. Ziebetrut. Hambourg, 1850 (xvi-440 pages); et celle d'une petite brocbure sur l'ile d'Heligoland , publico par la fille d'un officier, et encore le re lacteur de YAt/ie/ucu/n, ( 450 ) qui lui a consacre un article » assurc-l-il qu'il n'y a aucun profit a rciirer cle sa lecture. ROYAUMK DES PAYS-HAS 01" .NKEllLASDE. NtCROLOGIIi. Parmi les voyageurs et geographes que le rovaume des Pays-Bas a perdus depuis le ler Janvier 18/jO jusqu'a la fin de 1850, jc mc bornerai a citer le vice- amiral Machielscn , auquel on doit de grands ct nora- breux Iravaux hydrographiqucs. Jean-Pierre Machielscn , nc le 30 mars 1782 a Mid- delbourg, province de Zelande, debula en 4 791 dans la marine marchandc, oil il con tin u a de servir jusqu'en 1795, qu'il fut successivement employe dans la marine de la republiquc batave, dans la marine royale sous le roi Louis Napoleon, et apres l'incorporation do la Hoi- Innde a l'empire francais , dans la marine imperiale, qui reprit, apr6s les evenements de 1813, la denomi- nation de royale. D'abord mousse, puis matelot, Macbieiscn se fit lellcinenl dislinguer, qu'il finit par atleindre le baut grade de vice-amiral. Les travaux hvdrographiques, qui out fait surtout sa reputation , nc (latent que de l'armee 183*2; il avait a cette epo- que cinquante ans , et etait capitaine de la marine royale. Charge par le gouvernement des Indes neer- landaises de drtruire les pirates qui avaient leur re- traile a l'entn.e de la giande riviere de Sambie, sur Ja cole orientale de Sumatra, alors a peu pres inconnue, Machielsen, qui avail recu le commandement de la corvette fAptpkitrite et de six chaloupes canonnieres, crut que, pour obtenir quelquc fruit d'une semblable ( m ) expedition, il I'allait commencer par bien connaltre les lieux. En consequence, et sur sa proposition, le gouveniement de Batavia l'autorisa a faire un releve" des cotes et rivieres de Sambie, Rete et Indragin, et de toute la cote sud-est de Sumatra, en mettant de plus sous ses ordrcs le brick colonial Sanas, commando par le lieutenant de marine Langenberg - Korl , et deux auties chaloupes canonnieres. L'annee 1832 n'etait pas encore expiree que sept carles bydrographiques elaient dressdes (1) , et que Macbielsen , apres s'Slre avance vingt lieues dans les lerres , avait detruit les repaires des pirates, et decouvert les ruines d'une an- cienne loge de la ci-dcvant Compagnie des Indes. L'annee suivante, le detroit entre le fori Orange et 1'lle de IMadure, au nordest de Java, furent releves; on en diessa la carle, ainsi que celle de 1'ile Kangeang, et les parages mariliiues des environs, tres-peu connus jus- qu'alors, de meme que la rade de BeUiling et Tebenkos. Pendant que Macbielsen croisait dans les mers de l'ar- cbipel des Indes ( 1832-1835), differents points restes douteux ou incerlains furent exactement fixes; et de 1842 a 1SZ|5 le gouvernemenl , pour recompenser ses services, le nomma succcssivement contre-amiral , (ij Voici les tilres lie ces cartes : i° Rivieres de Sambie, Jaba , Rete et Indragin, Ranc de la riviere Sambie et de la riviere de Logan ; 2° Le Kwalla-Nior et riviere de Saba, en 2 fenilles ; 3" Le Kwalla-Satue, branclie de la riviere Sambie; 4" Le Kwalla-Ponga, brainhe de la riviere Rete; 5" Le Kualla-Ladjoini, emboucbure de la riviere Indragin; 6" Le Kwalla-Parboueng, branclie de 1'Indragin; 70 Reconnaissance et releve de la cote occidcnlalc de 1'ile Linga, j>ar le capitaine Langenberg Korl. t m ) ucc-amiral, cnfin commandant et inspcclcur do la marine royale clans l'archipel dcs Indcs, el presi- dent de la commission creee pour l'amelioralion des cartes hydrographiques de l'lnde neerlandaise. On dressa alors par son ordre la Carte des parages maritime* entre Sumatra et Borneo (1), et Ton fit des releves de Tapanoly a Sinhel, sur la cote nord-ouest de Sumatra, executes par le lieutenant de marine Yie- \vog et le pilote en chef Scclermer, et de Padang a hidrapora par les soins d'autres officiers de la marine royale. Commc on avait l'intenlion de creer un nouvel ela- Ijlissement maritime a Sourabaya, Machielsen fit exc- culer en I8/1/1 un releve trigonomctrique d'Ocd/ong a Soi/rauaya , par le lieutenant de marine M. H. Janscn et les cadets de Jong et Moeth. Ce fut aussi sous sa direction que son adjudant, le lieutenant de marine F. A. A. Gregory, secretaire de la commission pour la correction des cartes de l'ar- chipel des Indes, dressa : 1° une carte etenduc des iles Moluques et des mers environnantes, accompagnec d'unc feuille ou se trouvent les plans dcs differcntcs baies et rades de l'archipel des Moluques, dont il com- menca la descriplion carto-hydrographique, qui n'etait pas encore enliercment terminee a la fin de 1850 ; (1) Elle formait 3 feuilles, dont la premiere romprcnait les parages de Rioux, Linga, etc.; la seconde, la paitie meridionale ile la mer de Chine, les iles Anambas, Natuna, etc., et la cote oeeidentale de Borneo, par le baron Melville de Carnbee; et la troisieme, les iles Banka, Macclesfield, Id detroits de Clement et StoUe : a cette der- nierc ri.iit joint tin me'inoire pour les navijjateur.s, par lo lieutenant de in nine- II. I), A. Smith. ( 453 ) 2° la carle d'unc partie de la cole occidental dc Cele- bes, a laquelle il joignil une description. Par les prdres encore de Machielsen, les lieutenanls de marine Smidts et de Aaes dresserent en 1844 la carte ou releve trigonometrique de la rade de Llnga (cole est de Sumatra); les commandants et autres officiers de marine furent cbai-gSs d'ameliorer les con- naissances bydrograpbiques del'archipel Indien, d'en- voyer les resultals de leurs relevemenls, et invites a metlre de l'ensemble dans les travaux a executer. Parmi les resultats obtenus, je citerai deux cartes relevees et dressees par le lieutenant de marine P. F. Iblenbeek, i'une des iles au sud-ouest de Saleyer, et la seconde de la baie Sapic , de la baie Kangeang, ainsi que de l'emboucliure de la riviere Koeli. La riviere Goeti ou Koeli, 1'embouchure de la riviere Pallier, furent aussi relevees; differents autres points encore incertains fu- rent definitivement fixes, et le depot de Batavia recut une multitude de documents importants. Pendant la duree d'un conge que Macbielsen avaitoblenu en 18/15, le contre-amiral van den Boscb exerca par interim, le commandement supericur, que le premier reprit a son retour en 1848. II le conserva jusqu'a l'epoque de sa mort, arrivee a Batavia le 15 novembre 1849. Quclques mois auparavant, on avait recu aux Indes l'ordre de supprimer la commission etablie dans cette ville pour l'avancement de Thydrograpbie , et de transferer en Neerlandele bureau bydrograpbique. Macbielsen s'y opposafortement; ildeinontra l'inopportunile de cetle mesure, prouva la necessile de conserver, dans la capi- lale des colonies neerlandaises, 1'institution qui lui de- vait sa prosperite, et a laquelle jl attacbait sa gloire, et ( A5A ) demanda que les Iravaux y fusscnt continues sur nnc plus grande echelle. Toutes ses propositions furent adoptees. Les services rendus par le vicc-amiral Machielsen pour l'avancement des connaissances geo-hydrogra- phiques dans l'archipel Indicn sont tellement emi- nents, et ses Iravaux sont si nombreux, que ses com- patriotes n'hesilent pas a le placer immediatement apres les Cook, les Laperouse, et un petit nombre do navigaleurs qui se sont signales par des decouvertes ties-iinporlanles. L'amiral Machielsen a laisse de son manage avec mademoiselle Elis. van Eys unc idle et quatre fds, dont les trois survivants sont oflicicrs de marine. IIENSEIGNEME.NTS GENEIUIX. C'est principalemcnt dans leu is belles colonies des Indes orientales, dans celles de l'Amerique et en quel- ques parties de l'Asie, que les Hollandais onl rendu depuis le 1" Janvier J8/j9 ;'i la geographic d'itnpor- tants services , dont nous parlerons lorsquc nous traiteronsde cespays. Usn'ont cependanl point neglige completement leurs possessions d'Europe, leur iiuto patrie, dont l'etendue et la population sont compara- tivement si infericures a leurs elablisscmenls d'outic- raer, CAUTES IIYDhOGRAPMQUl.S. Nous n'avons a en ciler qu'unc seule, et encore n'est-elle point bornee aux coles des Pays-Bas : c'est la Carle de la mcr du Nord (Kaart van da Noord Zee), de Jacob Swart el Vankculen, qui a paru en 18/ii>. ( 455 ) CARTES GEOGIUPHIQUES, ETC. Parmi les atlas et cartes geographiques, embrassant soit la totalite du royaume , soit quelques-unes rle ses provinces, nous incliquerons : L'Allas du royaume des Pays-Bas [Atlas van het Koningrijk der Nederlantleu), que J. Sanger a public- en 1849 a Groningen, en 13 cartes, dont l'ecbelle n'est point indiquee, et qui paraissent bien dressees. Nouvelle Carte du royaume des Pays-Bas (Nieuwe Kaart, etc.), dressee en 1849 a l'ecbelle du 200Voi"' aL' bureau topograpbique du ministere tie la guerre, en 6 feuilles in- fob Nouvelle Carte generale du royaume des Pays- Bas (hieiiwe general kaart van het Koningrijk der Nederlanden), publiee par L. Halle, qu'on dit elre un ingcnieur neerlandais, en 1850, a Utrecbl , en 8 feuilles, a l'ecbelle du ,, u 0'0 u u ; clle est accoinpagnee d'un texle in-8° de 7 pages. Cetle carle, dressee, a ce (ju'il par-ait, d'apres les releves les plus nouveaux et les plus exacts et de nouvelles observations , passe pour la meilleure qu'on | ossede sur les Pays-Bas, et Ton assure qu'elle est plus d^taillee que la precedentc. C'est probablement par errcur que les journaux alle- mands indiqucnt une carte porlant absolumeul le memo titre en bollandais, comme ayant paru egale- ment en 8 feuilles et la meme annee (1S50), a Wol- fenbutel. Topographische Kaart... Carte lopograpbique du royaume des Pays-Bas , dressee par les officios de l'elat-majov du ministere de la guerre, a l'echelle du ToTuu' selon la projection de Flamsteed. ( 456 ) D'apres le Staats-Courant , gazette officielle , du (3 juillet 1850, cetle carte se composera de 6"2 feuilles, et chaque 1'cuiJle aura une longueur de 80 centime- tres sur 50 centimetres de large; lorsqu'elle sera ter- minee, elle sera inconlestablement la meilleure du royaume, puisqu'elle offrira la reduction des grandes cartes provinciales dressees d'apres le cadastre. Au mois de septembre 1850, la feuille n° 40, qui reprt:- sente une partic dc la Gueldre, etait seule terminee. Cetle feuille est d'une belle execution et bien lilbo- grapbiee ; elle promet beaucoup pour celles qui pa- raitront plus tard ; mais il est a ciaindre qu'il ne s'ecoule plusieurs annees avant que cet ouvrage soil complet. Comme cbaque province doit avoir une carte ofli- cielle d'apres les nouveaux releves du cadastre, je crois devoir mentionner celles qui ont paru jusqu'a ce jour. Carle de la province de la Hollande meridionale [Kaart nan de Provincie zuid Holland), dressee, par l'ordre des Ltats provinciaux, en 9 feuilles, a l'echelle de 50000" Nouvel Atlas de la province de Frise ( Nieawe Adas der Provincie Friesland), diesse , sur les releves topographiques et du cadastre , d'apres le decret des Elats provinciaux, a l'ecliellc de i-6l000, doit sc compo- ser de 30 feuilles; mais il n'avait paru en 1850 que A feuilles de cet atlas, commence en 1847. Carte de la province d'Utiecht {Kaart van de pro- vinvie Utrecht), dressee, sur l'ordre des Elats provin- ciaux, par J. -II. Kips, ingenieur verificatcur du ca- dastre, en 4 feuilles, a l'echelle de j^^. 1850. Carte lopographique de la province de Gueldre ( 457 ) [Topograpliische Kaart van de provineie Gnelderland), dressee, sur l'ordre desEtals provinciaux, par W. Kuyk Jan'szoon , ingenieur verificateur du cadastre, en 15 feuilles, a l'^chellc de -gy^. Le titre de la carte porte 1843, mais elle n'a ete" reellement terminee qu'en 18A9. II existe encore une carte de la Hollande mdridio- nale (Zuid Holland), que l'auteur, appele Longenveg, a fait paraitre a Dordrecht en 1850, et qui se compose de 2 feuilles. On pretend que cette carle est un chef- d'oeuvre de trace et de gravure , et que rien de remar- quable n'y est oublie, a ce point qu'on y a meme in- dique la route ferree de Rotterdam a Utrecht, qui n'est encore que projetee. II parailrait qu'il existe aussi des cartes des pro- vinces de la Nord-Hollande, de Groningue et d'Over- Yssel; mais je n'ai point vu ces cartes, et je n'ai recu aucune information a leur sujet de personnes qui les aient examinees. OUVHAGES GiOGRAPHIQUES, Je ne trouve a citer que deux ouvrages geograpbiques sur le royaume des Pays-Bas : l'un est le voyage dans les Pays-Bas [Reisen in den JMederlanden), que J. G. Kohl a publie a Leipzig en 1850, en 2 vol. in-8° de xxxxn- 687 p. , dontla JFestminster and 'foreign Review a donne un compte rendu avantageux au mois de juillct der- nier; et 1' autre, un Dictionnaire geographique des Pays- Bas, entrepris par M. A.J. van der Aa, avec la coope- ration de plusieurs autres savants. Commence en 1839, cet ouvrage doit former 13 volumes grand in-8°, avec un atlas in-A0; 12 volumes sont deja publies, et la I. mai. 3. 31 ( 458 ) 4* liviaison clu loine XIII, qui en aura 7, a paru en 1850; l'allas est entre les mains ties graveurs. Ce dic- tionnaire, si voliunineux, traite non-seulement du ter- riloire europeen, mais encore des colonies du royaume dans la Malaisie et aux Indes occidentals. Le gouverncment ncerlandais a fait fa ire derniere- ment le releve ofliciel de la population des habitants de ce royaume. On a trouve que leur nombre total s'elevait en Europe, au 1" Janvier 1850, a 3056 561, et la population d'Amsterdam , sa principale ville, a 224235 antes. BELGIQUE. HYDROGRAPHIE. La Belgiquo n'a produit, a ma connaissance, depuis le 1" Janvier 1849, aucune carle pi ouvrage hydrogra- phiques. CARTES GEOGRAPHIQUES, PLANS, ETC. Outre quelqucs travaux cartographiques faits en Belgique sur l'Espagne et sur l'Amerique centrale, ct dont il sera parle ulterieurement , son contingent se compose d'abord de deux grandes cartes, de quelques aulres d'une importance secondaire, et de quelques ou- vrages ou memoires que j'enumererai successivement. La premiere carte a citer est intitule : Nouvelle carte topograpkique de la Belgique. Elle est en 25 feuilles , a 1 echelle de f&ffi, et construite sous la direction de M. P. Gerard , inspecteur du ca- dastre de la Flandre orienlale, charge specialement, sous l'ancien gouvernement, de la direction des recon" ( 459 ) naissances militaires, des calculs geodesiques, el do la construction des carles topographiques. J'annuncais a la lin de 1842 que, sur les vingt-cinq feuilles dont devail se composer celte carte, publiee a Bruxelles dans l'etablissement de M. van der Maelen, qualre avaient deja paru, et qu'il elait probable que qualre aulres, tennmees en parlie, paraitraient dans les premiers mois de 1843. Ce travail a fail des pio- gres, et a la lin de l'aiinee derniere le nonibre des feuilles publiees s'elevait a '18, dont 4 representanl Ypres, Gund , Titte et Hasselt 1'onl ete de 1849 a 1850. M. Van der Maelen m'assurail, le 30 Janvier 1851, que le trait et les ecriluies des 7 aulres, qui doivent com- pleter la carte, sont acbeves, et qu'il ne reste plus que les mouvements des terrains a graver. La tren-graiule Carte tojjograp/u'que de la Belgique, que conslruit M. van der Maelen , a l'eclielle du ^^ , d'apres les plans parcellaires du cadastre et les leves topograplnques fails par M. F. de Keyser, dessinateur topogiaphe, se composera de 260 feuilles. Sur ce nonibre, on en a deja fail paraitre 130, dont 89 out ete terminees et publiees de 1849 a . 850 inclusivement (1) . On m'assure que 28 sont en outre en voie d'execulion el que lea minutes de tout l'ouvrage sont dessinees. Lne ceuvre aussi colossale, et que d'ordinaire il n'ap- (l) Titr'e lies cartes qui out paiu de 1 849 '' 14^° : Esschen , Uooystracten, Bar-le-Duc, Puppel, Suutvlict, Brecht, Tumliout, Areudunck, Custtrlee, Jieliiy, Ache I, Gltisleiles, ilerentliaU, Gluel, Brec, J'urnes, Di.xmude, Jfuers, Duffel, lessenderloo, JXuro- pleren, Haetjht, Aerschot, Diest, '/.older, Geuck, Mtchelen, Biheu, Frasnes-les-Gosselics, Conde, Mans, [Viherics, Dour, Blunktrbercjhe, Uejst, Capellen, Stalhille, Bruges, Capiycke, Hulst, Santhovert, ( 400 ) partienl qu'aux gouvernements d'entreprendre, fait le plus grand honncur a M. van der Maelen, ct tenioignc de son zele ardent pour les progres de la geographic Carte generate con figurative de la Belgique. Cettc carte, qu'on doit a M. le general Niclon, se publie a Bruxelles a l'echelle de^^. Elle doit etre en 72 feuilles, dont les suivantcs ont seules paru : Bruxelles, Louvain, Malines, Ostende, Anvcrs, IVavre, Termonde, Mons, Bruges et Tournay. La Carte speciale du niveUement general du royaume de Belgique, que M. le ministre des travaux publics a fait publier par Sano, en 9 feuilles, a l'echelle de tjuVoo » a etc terminer en 1850. Elle doit inspirer quelque confiance par la sanction otficielle qu'elle a deja regue. Carte generate du royaurne de Belgique et des b'Aats limit rophes, avec l'indication des canaux et chemins de fer, routes et relais de poste, et dressee par Gerard, en 1850, en 1 feuille colombier. Carte geologique de la Belgique, en 9 feuilles, execute de 1849 a 1850 par ordre du gouvernement, sous les auspices de l'Acadeunie royale des sciences, par M. An- dre Dumont, niembre de cette Academic, et dont les leves topographiques sont dus a M. J. F. de Keyser. Le meme geologue a public, coniine une suite et un Waerschoot , Zelzaete, Saint-Nicolas, Lierre , Heyst-op-den-Berg Westerloo, Ypres, Hasselt, Courtray, Tidamont, Lcau, Saint -Trond, Tonares, Ilt'ron, VKclusc, Maldegem, Sas-de-Gand, Jabekke, Oost- camp, Eecloo, Ruysselcde, Deinze, Cruijshantem, sllost, Glabbeck, Budingen, Menin, Ninove, Jodoigne, Genappe, Perwez, Huy, Dun- kerke, Thourout, Wingene, Meckcm, Routers, Thielt, Poperinge, Passchendaele, Iscghem, Reningheht, Warnelon, Avelghem, Sichem, Waterloo, Nivelles. ( m ) complement de la carle precedente, une Carte geolo- gique du sous-sol de la Belgique, qui lui sert d'assem- blage, avee une brochure in-8°, qui en donne l'expli- cation. De tous les plans qui ont paru en Belgique clans ces derniers temps, je me bornerai a mentionner le Plan geometrique parcellaire de la -ville d'Arwers, dresse en 1846, a l'echelle de j^t Par l'inspecteur du cadastre F. A. Losson, publie en 18/18 par ordre du ministre de l'interieur, avec l'approbation du ministre des finances; il est lithographic par D. Avanzo. OUVRAGES GEOGRAPHIQIJES. II a paru sur la Belgique peu d'ouvrages importants ayant quelques rapports a la geographic. Je n'ai a men- tionner que la Description geographique, industrielle et administrative, de la Belgique, par M. E. Soudan, pu- blic a Gand en 1 volume petit in-8° de 148 pages, et les deux memoires ci-apres inserts ou annonces en 1850 dans le Bulletin de V dcademie royale des sciences de Bruxelles, n03 10 et 8. Observations sur un passage de Pli/ie VAncien relatif a la geographie de la Belgique, clans lesquelles l'auteur etablit que le lexte de Pline confond ou substitue les Toxandres aux Tongriens (lib. IV, c. xxxi, § 17) ; De Vorigine, de la langue et, de la civilisation des peu- pies qui habitaient la Belgique actuelle a Varrivee de Cesar. L'auteur de ces deux memoires est M. J. Roulez. DAISEMARK. Malgre sa faible population et la mediocrile de ses ( A62 ) revenus, etquoique les derniers evenements politiques aient du absorber l'attention du gouvernement et des parliculiers, le Danemark n'a pas entiorement neglige la culture des sciences geograpliiques. Ce pays ne pent oublier qu'il a donne naissance a Malte-Brun et a d'autres gdograpbes emincnls. Nous verrons a leur place geograpbique que plusieurs voyages ont ete" executes bors d'Europe par lcsDanois; mais, il faut le reconnaitre, la majeure partie des ouvrages relatifs a la g£ographie et les cartes qu'ils ont publics sur le Da- nemark et ses colonies europeennes sont , en general, el^mentaires et destines uniquement aux ecoles. NiCROI.OGIE. Deux hommes distingues, que la g^ograpbie re- vendique a juste litre, et qui peuvent tons deux etre considered comme apparlonant au Dancmark , sont morts pendant l'annee 1849. Le premier et le plus celebre est l'astronome Scbumacher, n6 dans le Holstein, auquel j'ai deja consacre une notice dans la premiere partie de ce rapport ; et le lieutenant-colonel O. N. Olsen, attache" a l'etat-major general, connu par de beaux travaux topograpbiques, enlre autres par la Carte du royaume de Dunemark et du ducliede Schlesvig, que l'Academie des sciences de Copenbague a publiee en 1841, et sur laquelle j'ai donne quelquos details dans mon rapport de 1842, par la direction de toutes les operations relatives aux triangulations ainsi qu'a la confection des cartes conliees a l'etat-major g6n6- ral, et par le bel Atlas de I'Istande, dont je vais bien- tot vous parler. ( 463 ) HYDROGRAPHIE. Cette partie si importante de la geographie, pour un pays surtout qui possede des cotes assez etendues sur la uier du Nord et sur la Baltique, et des colonies eloi- gnees, dont j'aurai plus tard a vous entretenir, n'a pas ete negligee par M. Zahrtmann, l'elevede Schumacher, qui depuis plusieurs annees dirige avec heaucoup de zele et de talent le Soe hart Jrchiv (archives ou depot des cartes hydrographiques). De 1845 a 1851, cet etablis- sement a public" quelques nouvelles cartes hydrogra- phiques et un assez grand nomhre d'autres rectifiees des cotes ou des parages du Danemark. Je me hornerai a citer parmi les plus recentes la carte du Sund et des Belts, avec une portion de la mer Baltique jusqii 'a Oland, qui a paru en 18A8 ; celle du Sund depuis Kullen jus- qua Stevens, publiee en 1849; enfin, la carte du Petit Belt, Middelf'art et des detroits de Fcerd et d'/Eroe, et celle des Goljes de Liimfjord, de Manager el de Randers, qui ont paru en 1850. Je dois ajouter que toutes ces cartes, dont l'exactitude est reconnue par les naviga- teurs, sont accompagnees de descriptions nautiques qui en facilitent l'etude. Le Soe Kart Archiv a fait aussi publier en 1850 une edition corrigee de la Description hydrographique des parages danois , qui avait paru d'abord en 1843. CARTES GEOGRAPHIQUES, ETC. On a vu dans le Rapport annuel de l'annee 1842 qu'il avait ete question de confondre les Iravaux de I'etat-major general danois avec ceux de l'Acadeinie des sciences de Copenhague , et du professeur Schu- ( m ) macber, ct que le plus important resultat dc cette concentration devait etre unc Noiwelle Carte du royaume en 70 jeuilles, drcssee par les officiers de l'etat-major eux-memes. Lcs differcntes informations que j'ai re- cues a ce sujel de Copcnbague ne m'ont point mis en elat de connaitre d'une manierc suffisamment claire si cc projet a re^u un commencement d'execution. Je sais seulement que quelques parlies d'une Carte topo- graphique du royaume de Dancmarh ont ete publiees des 18/16 par l'etat-major general. Plusieurs autres cartes generates du memo royaume, dont peu scmblent offrir des garanlies scientifiqucs , et qui selon l'usage pratique en beaucoup d'autres pays ne sont pour la plupart que des copies les unes des autres, ontparu en 18/i9 et en 1S50. En voici les titres. Danmark med... (le Dancmark avec les ducbes de Slesvig, Holstein ct Lauenbourg, et les lies d'Islande et de Fcero), par P. C. Friedenreicb, gravee par Bull, en 1 feuille in-fol. Copcnbague, 1S49. Post og Veilcengde Kort... (Carte de poste, ct des cbemins du Dancmark ct des ducbes), publiee a Co- penbague en 1849, et dont lcs auteurs ne font con- naitre leurs noms que par lcs iniliales S. H. et L. Specie/ Kort... (Carte specialc du royaume de Dane- mark), avec 16 plans, par J. H. Mansa : la carte nc porte pas de dale ; mais le dernier plan, celui de Born- bolra, a du etre public a Copcnbague en 1850. Vienl ensuite une autre carte generale destined aux ecoles, en l\ feuilles in-fol., publiee a Odense en 18/19, par C. C. Bcerlbelsen. Parmi les cartes particulieres, je signalcrai : Karte von den Hcrzogthumcr Holstein... (Carte des ( 465 ) duches de Holslein et Lauenbourg* par Schumacher, publiee par le depot des cartes hydrographiques. Co- penhague, 1848. Hertugdommerne... (Duches de Slesvig, Holstein et Lauenbourg) , par H. Bull, publiee en 1848, en 1 feuille in-fol., lithogr. Als... (Carte de 1'ile d'Als, avec les environs), par Sundervitt; lithogr. Copenhague, 1849. Kort over... (Carte de YJmtde Veile), par Jensen Tusch; in-fol. Fredericia, 1846. Croquis af Egnen nord og sud... (Croquis de la con- tree au nord et au sud de Flensbourg), dressee au 6 0 0'0 0 0 , par le commissariat de la guerre. Copenhague, mai 1850. (N'est pas dans le commerce.) Karl over Frediricia... (Carte de Frediricia et des environs), par le major von Caroc , de 1'etat-major general; lithogr. au jofoo- (N'est pas dans le com- merce.) En 1846, on a fait paraitre a Copenhague un plan de cette capitale et de ses faubourgs, en 1 feuille in-fol.; lithogr., par Bcerentzen. Un certain nombre de petiles cartes de differentes parties du Danemark, et surtout des duches, ont ete dressers par suite de la guerre de 1848 et 1849. VJn- tiqvarisk -Tidsskkrift, public par la Societe" des anti- quaires du Nord, en contient aussi quelques-unes, qui accompagnenl des memoires publics dans ce recueil de 1847 a 1849. Une des cartes les plus remarquables qui aient paru en 1849 a Copenhague est, sans contredit, celle de File d'Islande, que je considere ici comme une colonie europeenne du Danemark; elle porte pour litre en is- ( 466 ) landais I ppdrattr- Island, et se compose de 4 feuilles coloriees; a etc executee, de 1844 a 1849, an Jgn'60y, sous la direction du lieutenant-colonel 0. N. Olsen , et publiee par la Sociele litteraire d'Islande. line autre carte generale de la meme ile, en 1 seule feuille coloriee, a ete executee Sous la meme direction, au YfoWa* d'apres les leves faits par Bjorn-Gunnlausson, et egalemenl publiee, comme la premiere, a Gopen- hague, 1'annee 1849; ct M. le professeur C. Rafn a donne une nouvelle edition de la carte de l'ancienne Islande, comprenant l'espace de temps de 934 a 1000, publiee primilivement (1837) dans ses Anliquitates Americana?. Je ne crois pas qu'il ait paru de cartes re- centes des lies Fcero. OUVRAGES GKOGRAPIIIQUES. Une nouvelle edition de la Description du Danemark d'Auguste Baggesen, dont il est fait mention dans le Rapport de 1842, a ete publiee a Copenhague de 1845 a 1847, en 2 vol. grand in -8°, en langue allemande; et M. le professeur Ad. F. Bergsoe poursuit la publica- tion de sa Statistique de l'htat danois ( Dm danske Stats Statislik), dont la premiere livraison avait paru en 1842. Get important ouvrage doit se composer de 4 volumes in- 8°, divises en 19 livraisons on cabiers, dont 14 sont enlre les mains du public. II ne restait plus a trailer a la fin de 1850 que l'lslande, le Groen- land , les lies Fcero et les lies des Indes occidentales. Tout porte a croire que les dernieres livraisons parai- tront dans le couranl de 1851. Lin babitant des lies Fcero a communique a la So- ciete des antiquaires du Nord, et elle a fait inserer en ( 467 ) 1849, dans YAntiqvarisk-Tidsskrift, des souvenirs d'un voyage fait par lui dans ces lies de 1747 a 1748 sous le titre de Meddelelser fra en Beise pan Foetoerne. Vous pourrez bientot en lire la traduction dans l'un des plus prochains bulletins. On trouvera quelques renseigneraents sur le Dane- mark, et les autres portions de la Scandinavie, dans le premier volume des Voyages et poesies, publics a Paris en 1850 par M. J. J. Ampere. M. J. C. Schytbe a publie a Copenbague , en 1847, en 1 vol. in -8°, sous le titre A'Hecla og dels sidste Udbrud, les observations qu'il a faites sur la derniere eruption de l'Hecla, dont il a ete temoin dans le voyage execute par lui en 1845, dans celte colonie danoise, par ordre de son gouvernement ; et Ton doit a M. P. A. Schleisner la relation d'un autre voyage fait egalement en Islande, surtout sous le rapport statistique medical, intitule Island undersogt fra et videnskabeligt Stand- pnnctet. Copenbague , 1849. 1 vol. in-8°. J'ajouterai que, dans le 2e volume de l'bistoire du Voyage en Islande el an Groenland, fait par ordre du gouvernement francais, et qui a ete publiee en 1850, on a insere, sous le titre de Statistique, Particle sur l'lslande que j'avais fait paraltre dans le Bulletin de la Societe de geograp/iie. On m'a cite, il est vrai; mais il est a regretter que les epreuves nouvelles ne m'aient pas ete soumises, car j'auraisreetifie cette notice en quel- ques points, et je l'aurais en meme temps completee avec des renseignements recemment regus du Dane- mark concernant cette ile, dont un savant islandais, M. John Sigurdson, se propose de donner une descrip- tion statistique, etc., etc., dans un grand ouvrage pour ( 468 ) lequel il reunit depuis plusieurs annees des mate- riaux. La Societe territoriale {Landhushohlnings Selskab) a public la description de quelqucsflMite ou prefectures; et une commission royale, placed sous les ovdres du ministre de l'interieur, fait paraitre des tableaux inte1- ressants sur les differentes branches de la statistique du Danemark. Les discussions qui se sont elevees dernierement entre lc Danemark et les duches de Holstein et du Schleswig ont donne naissance , tant en Allemagne qu'en Danemark, a un grand nombre d'ecrits qu'il serail trop long d'enumerer, ou Ton peut puiser quel- ques bonnes informations, non-seulement sur I'his- toire, mais sur la geographic ancienne de ces duches, et dont plusieurs sonl accompagnes de cartes. Enfin, le Bulletin de V Academie royale des sciences de Belgique a fait mention en 1850 , sous le n° 8, d'un curieux memoire dc M. Gachard sur une colonic beige etablie en 1652 dans Vile de Nordstrand, au duche de Schleswig. Ce fait geographiquc ne paratt avoir ete mentionne par aucun geographe. SUEDIi. Dans le rapport que je presentai il y a huit ans, a la Societe, je m'ctonnais que la Suede, classce jadis parmi les pays ou la geographic elait cultivee avec succes, et si distinguce de nos jours par ses progres dans les sciences naturelles, n'eOt produit en 1842 ni remarquable voyage, ni grands travaux, ni cartes, ni ouvrages geographiques de quelque importance. On ( 409 ) yerra , lorsque j'aurai a parler de l'Ame>ique, qu'en 1849 du moins deux voyages scienlifiques ont et<§ exe- cutes dans le nouveau continent par des Suedois sous la direction et aux frais de leur gouvernement; j'ajou- lerai qu'il a ele" fait quelque chose sur la Suede pen- dant la periode actuelle. HVDROGRAI»niE. On sail qu'en Suede il n'existe point, comme en France, en Angleterre, en Russie, en Espagne, en Danemark, etc., d'etablissement public specialement charge de 1'hydrographie des cotes du royaume. On sail aussi que ce fut pendant de longues annees l'ami- ral Klinl qui s'occupa d'en faire confectionner des cartes hydrographiques, mais a ses frais et pour son compte particulier, et qu'a la mort de cet amiral l'en- treprise fut conlinuee par M. Gustave Klint, son fds. Je n'ai point appris que de nouvellos cartes hydrogra- phiques relatives a la Suede aient ete construites en 1849 ou 1850, meme par M. Gustavo Klint : seulement, en 1843, cet oflicier de marine termina ou fit terminer une carte du d^troit de Kalmar, avec Tile d'Oland LKarta ojver Kalmar Sund med Gland), qui a paru en 1844. Des observations sur le niveau de la mer pres des cotes de Suede sont, a ce qu'il parait, commencees par ordre du d^partement de la marine aux phares et a plusieurs stations de canaux; et d'autres observa- tions climatologiques, ins6r£es dans les Memoires de l'Academie des sciences de Stockholm , se font aussi sur plusieurs points du royaume. Si le gouvernement suedois a cru devoir laisser aux ( A70 ) >oins dun pat liculier I'execulion et la publication des cartes hydrographiques, il n'a point neglige tout a fait d'autres parties irnportantes de 1'hydrographie dc la Suede; on peut citer pour exeinple les travaux effec- tues aux ports de Landskruna, Carlshamn, Weftterfifl et en particulier a ceiui de Lidkiiping, ou il a pro- longe, dans ces dernieres annees, par deux jetees pa- rallels de pierre, reposant sur des fascines, d'une longueur tolale de 9 00U pieds (1) (27o2 metres en- viron) le cours du lleuve Lidan , donl rembouchure estparfois inaccesbible, a cause du niveau Ires-variable des eaux du lac \\ enern (2). La reconstruction du canal de Stromsholru, qui doit, au moyen du cours d'eau de liamnas et de plu- sieurs lacs relies enlre eux, laire coinmuniquer Smed- jebacken, en Dalecarlie, avec le lac Melar, ouvrage d'une baute importance pour l'exportation du Per des districts des mines de l'ouest, doit etre cilee en pre- miere ligne parmi les travaux d'hydrographie inte- rieure. Cette communication par eau , executee en parlie de 1777 a 1795, mais refaile en ce moment, aura une longueur de 13 milles geographiques, avec une profondeur de 5 pieds sur une largeur de 18 au moms : les travaux, conlies a une compagnie particu- late, seront termines en 1856. C'est le colonel M. Ericsson, connu par les derniers travaux du canal de Trollbatta , qui a dirige les nou- velles ecluses conslruites aupres de Stockholm, entre ( i ; Le pied de Suede = om,2969 ; c'est cette espece de pied uue j'at toujouis cite en parlant de ce pa} s, (2) La difference entre le niveau le plus haul et le plus bas est de io pieds (aD,97). ( 471 ) la Baltique et le lac Melar, dont les eaux s'elevent uu peu au-dessus du niveau de celle mer. Ces ecluses, de 32 pieds de large sur une prot'ondeur de 12 pieds au- dessous du niveau le plus bas de la Baltique, connnen- cees en 18/|G, ont ele a peu pies terminees en 1850. Enfin, le gouvernemeut suedois a, pendant ces der- nieres annees, chercbe a completer son sysleme de communications par ses rivieres et ses canaux, au moyen de chemins de fer, dont deux lignes sont deja avancees : l'une, celle de Frykstad, entre les lacs de Fryken et le Klar-Elf; et la seconde, entre Rrisline- hamn, pres du lac Wenern etSjoandan, lieu de de- chargement. CARTES GfcOGRAPHIQUES, TOPOGRAPHIQUliS, ETC. Parmi les cartes g^ograpbiques de la Sukle en ge- neral et de quelques-unes de ses provinces en parti- culier qui ont ete dressees depuis un petit nombre d'annees, je vais indiquer cedes qui paraissent etre lea plus r-emarquables et sur lesquelles il m'a ete possible d'obtenir des informations. Je parlerai d'abord de la grande Carle geograpbique et stalistique de la Suede cenlrale [Store geograjisk statistisk karta djvermediersta Sver/ge) , dressee et gravee a l'ecbelle du ;,uu'uuu, aux irais du prince royal, par le capilaine llabr.Cetle carte, qui se compose de lx leuilles, quoique terminee, ne sera livree au commerce que dans le courant de l'annee 1851. File doit etre suivie d'une autre Carle de la Suede meridionale, tgalement en U leuilles el a la meme ecbelle. Les materiaux reunis pour une Iroisieme carte, consacree a la Suede ( hTl ) seplentrionale , ne permoitent de dresser celle-ci qu'a l'echelle de 7oofooo5 elle n'auraque deux feuilles. Voici les tilres des autres cartes : Karta ofver svenska Armeens Indelning och jbrlag- ni/ig... (Carte dormant la division et la repartition dans le pays, de l'armee suedoise sur le pied de paix, dressee en 18/18 par C. Grill, lieutenant dans le regi- ment d'artillerie de Gbla. La partic meridionale, en 2 feuilles, a l'echelle de 720'0Q0 , a ete lithographiee a Copenhague, mais n'a point encore paru. On ne me dit pas si les autres parties sont avancees. Anterieurement (en 18Zi/i), on avait public a Stock- holm une Carte de Suede et de Norvege, dressde en h feuilles a l'echelle du i ,2 5 „ 0 0 u , par la Societe de l'in- struction publique, sous le litre de Karta op/'er Svetige och Norrige utgifven af ' Sals k ape t for Vexe/undervisiu'n- gens beframjande. Cette carte, lithographiee a l'etat- major general, passe pour exacte ; elle est fort nette et fort claire, parce qu'on ne l'a pas surchargee de noms de lieux insignifiants, que Ton entasse quelquefois avec une exactitude exageree sur les carles topogra- phiques construiles dans la Scandinavie. Des cartes des gouvernements de Carlskrona ou Ble- kingue et d'Upsala, dressees et gravees au ,, u *0 „ u , par le corps topographique , la premiere , lerminee en 18A8, a seule ele publiee; la seconde a ete finie en 1850. Les plans des villes qui les accompagnent sont fails au iu000. Trois autres cartes, l'une de l'Helsingland, province dependant du gouvernement de Gefleborg, qu'on doit a P. H. Widinark, premier arpenleur de la province, a ete gravee au TouWo' et ^a seconde, du gouverne- menl de Jemlland, dont l'auteur est le sous-lieutenant J. F. "Weslrell [Landmatare] , lithographiee au ,. 0 0'0 u u , sont toutes terminees, mais ne paraitront que dans le courant de 4851; quant a la troisieme, representant le gouvernement de Wisby, elle a paru a Stockholm en 1849, a l'echelle du ^oI^(^oo'• L 'Jthenamm a annonce le 111 decembre 1850, dans son n° 1207, que plusieurs Cartes physico-geographi- ques de la Suede, executees par le prince royal de Suede et de Norvege, Gliarles-Louis-Eugene, avaient ete" of- ferles a la Societe geographique de Londres. C'est la seule information qui me soit parvenue a ce sujet. II est facbeux que je n'aie pu parvenir a me procurer l'ensemble et le detail des travaux du corps topogra- pbique de Suede depuis 18Z|2. OTJVBAGKS GjfeoGRAPHlQUES. Apres avoir eu, des 1774, cinq editions cons^cutives, la Geographic de la Suede, par Eric Tuneld, compilation justementconsideree, quinesecomposaitdans l'origine que d'unseul volume in-12, qui avait eu ua tres-grand nombre d'editions, elait, il faut le reconnaitre, trop concise ; aussi fut-elle successivement considerable- ment augmentee. Une description plus developpee de ce royaume eut en quelques annees dix-sept editions. La dix-huitieme, que j'ai sous les yeux, dont le 1" volume a paru en 1827, etait loin d'etre complete en 1833, que fut publie le 4° volume. La lacune qui existe n'etait point encore remplie, lorsque M. Willi. Tliam, aujour- d'hui lecteur a l'ecole militaire de Carlsherg, entreprit une nouvelle Description du royauirje de Suede (Bes~ krifning q/i'er Sueriges Hike), dont quatrc livraisons, I. MAI. h. 32 ( 474 ) coniprenant les gouverneinenls (Lan) d'Orebro, de Westeras ct d'lpsala, ont ete publiees en 1840 el 1S50. M. I\hr Benjamin Skoldberg, lectern a l'ecole royale de Djurgarden, a donne a Stockliolm , en 1846, en 1 vol. in-8° de 375 pages, nnc description de la Suede et de la Norvege, topographique , slalislique et histo- rique, succincle, mais qui, aulant que je puis en juger, m'a paru complete et cxaete, sous le litre de Beskri/ning ofver Skandinayiska llal/on, i tnpogia/iskt, statistisktoch hiitoiiskl Hanseende; et en 1849 on a imprime a Wes- terns, en 1 volume in-S°, doe Geographic de la Suede et de la Norvege. Des descriptions topographiques et slatisliques (To- pographiska och statistiska Uppgif'ter...) des gouverne- ments de Carlskrona, d'l psala el de la province d'Hel- singland, dont j'ai deja signale les cartes, ont ele publiees a Stockholm , in-8°, la premiere ct la troi- sieme en 1849, el la seconde en 1850. Le district des mines de Tunaberg, clans le Sbder- manland, a ete decrit en 1849 par M. Axel-Erdmann , dans un Memoire (Geognostisk Beskri filing, ofver Tu- nabergs Bergslug) insere dans les Actes de l'Academie des sciences de Stockholm; et Ton a publie, dans la meme \ille, un Tableau de la situation induslrielle de la Suede en 1847 [Konungariket Sveriges induslrielle Tillstand ar 1847), formant 304 pages in-8°, redige en langue danoise par M. le conseiller d'Llat Rawed, dont la traduction en suedois a ete publiee a Stockholm en 1849. Ln Danois, M. Molbecb, a publie a Copenhague, en 1844, en 1 vol. in-8°, des Souvenirs d'un voyage en Suede , sous le litre de Lund, Lpsalu et Stockholm en ( 475 J 1842. On y Irouve, m'assurent des personnes dont j'apprecie le savoir ct l'opinion, car je n'ai pu voir l'ouvrage, des observations pleines d'inleret sur les habitants, les institutions el le degre de developpe- ment intellectuel de ces trois villes importanles de la Suede. Enfin il a paru a Berlin, en 1850, un Manuel pour un voyage en Suede et en Norvege, de 224 pages, avoc une carte, dont l'auteur est M. Freese. II est un autre ouvrage , a pen pres officiel , que je ne dois pas omettre de mentionncr , et qui a paru a Stockholm en 1850 (70 pages), sur les voies de com- munication par terre et par eau, de 1840 a 1850, dont l'auteur est M. Otto-Modig, chef du bureau dans le departement charge de ces sortesdc travaux. II a pour litre : Anleckiiingar om Almanna Pilg-och I attenbyg- gads-Arbeten I svevige /rein 1840 till 1850. Je lerminerai ce qui concerne la Suede en disant que le gouvernement de ce royaume a decide que le pays prendrait aussi part a la mesure de Tare de me- ridien commencee par la Piussie; les travaux des Sue- dois doivent s'etendre, dit-on, de Tornea aux fron- tieres de la Norvege. On se propose de profiter de l'occasion pour determiner d'une maniere positive la difference de niveau entre le golfe de Botnie et la mer Glaciale. NORVEGE. Si depuis longtemps les habitants de cette portion de la presqu'lle scandinave n'ont execute aucun grand voyage, fait qui doit au surplus peu surprendre , ses savants et son gouvernement n'ont point neglige pour cela les differentes branches de la geograpbie. ( 476 ) HYDRorauriiiK. J'annonrais, clans raon rapport de 18/i2, que la der- niere carle bydrograpbique des cotes de Norvege , la douzierne de cellcs qui ont ele publiees depuis 1785, ct la cinquieme depuis l'union de la Norvege a la Su6de, comprenait l'espace qui s'etend du 68° 9' au 69° 16' de lalitude nord, et renfermait la portion des iles Lofoten qu'il restait a decrire, les Vcsteraalen et une pavlie du continent situe a Test. Depuis, cinq autres cartes hy- drographiques des memes parages, la portion la plus diflicile de l'ceuvre , a cause des obstacles nombreux que la nature du pays et son rude climat presentaient a cbaque pas, ont successivement paru, accompagnees de leurs descriptions nautiques respectives, dues a M. le professeur Hansteen et a M. le capitaine de genie Vibe. La dernieredeces cartes (n09 6 a 10) s'etend jus- qu'a la Laponie russe (1) . Toutc la ccinlure des cotes de Norvege est done representee aujourd'hui scientifique- (i) Voici les titres de ces cartes: N" 6. Carte de la c6te de Norvege depuis Ando ct Gisund jusqu'a Kvalo [Karlct over den Norskc Kyst fra Ando og Gisund til Kvalo), ou depuis le 68° 1 4' jusqu'au 70° 2 1 ' de latitude nord. N° 7. Carte, etc., depuis Kvalo etGiotsund jusqu'a Soruen ( Kent, etc , fra Kvalo og Grdtsund til Sdroen), ou depuis le 690 10' jusqu'au 70° 52' de latitude nord, et depuis le I90 22' jusqu'au 22° 34' de longitude est de Greenwich (du 17" 01' 36" au 200 i3' 36" de Paris ). N° 8. Carte, etc., depuis Soioen jusqu'au cap Nord (Kart, etc., fra SorOen til Nord Kap), ou depuis le 69" 53' au 71" 1 1' de latitude nord, et depuis le 220 26' jusqu'au 25° 44' de longitude est du nie'ri- dien de Greenwich (190 45' 36" au a3" i3' 36" de PaiisJ. N° 9. Carte, etc., depuis le cap Nord jusqu'au Tanahorn (Itarf, etc., ft a Nord Kap til Tanahorn), <>u du 7o°o' au 710 1 11 de latitude nord, ( 477 ) ment, et Ton ne peut qu'adresser des felicitations au gou- vernemenl norvegien, aux habiles et intrepides officicrs qu'il a employes; a M. lc professeur Hansteen , qui a dirige le travail, et a M. le capitaine Vibe, qui y a con- couru, et a en outre dresse et dessine les differcntes cartes particulieres, ainsi que les deux cartes gendralcs de toute la cote septentrionale du pays, c'est-a-dire du Nordland et du Finmark , ces regions extremes de 1 'Europe arctique (1). Pour rendre complet ce beau travail , il n'y aura plus qu'a faire sur les sept pre- mieres carles levees et publiees avant 1814 les rectifi- er du 25° 38' au 280 5o' de longitude est du meridien de Greenwich (du23° 17' 36" au 26" 29' 3G"de Paris). N" 10. Carte, etc., depuis Tanahorn jusqu'a la frontiere de la La- ponie russe (Kart, etc., fra Tanahorn til Grcensen mod russisk La- pland), ou du 690 37' au 700 52' de latitude nord, et du 280 36' au3i° 12' de longitude est du meridien de Greenwich (du 260 1 5' 36" au 280 5i'36"de Paris). Les leves ou mesures trigonometriques et les observations astrono- miques ont ete verifies, savoir : pour les cartes n"9 6 et 7, par MM. Due et Hagerup, capitaines-lientenants de la marine royale, et par M. Ryn- ning, lieutenant d'infanterie; pour les cartes n08 8 et 9, par les metnes officiers etparM. Klouman, lieutenant de cavalerie, et enfin, pour la carte n° 10, par MM. Due, Hagerup, Klouman et Noeser, officier de cavalerie. Ces cinq cartes, dressees et dessinees par M. le capitaine du genie Vibe, ont ete lithographiees a Christiania et publiees en 1842, 1844, '845, 1847 ct 1848. (1) Carte de la cote de Norvege depuis le chcnal de Trondhjew jus- qu'a Tromsti (Kart over den norske Kyst fra Trondhjems Leden (il Tromsb) , dressee, par ordre du departement des finances et sous l'in- spection de la direction du cadastre, dessinee par M. Vibe, capi- taine du ge'nie, et publie'e a Christiania en 1846, en 1 feuille. Carte, etc., depuis Tromso jusqua la frontiere russc (Kart, etc., Fra Tromso til Grdendsen mod Rusland), par le meme officier, publie'e a Christiania en i84;), en 1 feuille. ( 478 ) cations dont on les a reconnues susceptibles. Depuis que ces lignes elaient ecrites, j'ai appris que M. le capitaine Vibe, dont j'ai deja eu et dont j'aurai sou- vent occasion de parler. a commence une serie des cartes liydrographiques des cotes du sud de la Nor- vege, lesquelles, lorsqu'elles seront terminees et pu- bliees, rendront completement superflues celles dont je desirais la rectification. CARTES GEOGRAPIIIQUES, ETC. Le gouvernement norvegien nc s'est pas borne a faire visiter les cotes de son pays par des ofliciers et a en faire lever des cartes hydrographiques, son atten- tion s'est egalement portee surl'interieur du royaume. Les leves terreslres du bureau topograpbique se sont etendus, dans les dernieres annees, sur les stif'ts (pro- vinces ou grandes prefectures) d'Jgershuus, nomine aujourd'bui officiellemcnt , par ordre du gouverne- ment, sti/'tdc Christiania, du nom de son chef-lieu, qui est en meme temps, comme on sait, la capitale du royaume, et sur le stijt de Cbrisliansand. Tout le stift de Cbristiania est completement termine, c'est-a-dire que les travaux trigonomelriques et de detail, ainsi que les calculs et les verifications, sont acheves, et qu'il ne reste par consequent plus rien a faire, soit sur le ter- rain, soil dans le cabinet, a l'exception de la gravure des cartes et de leur publication. Quant au stijt de Cbrisliansand , los points les plus remarquables ont ete calculus par les trigonome- tres (1), et une grande partie des details sont aussi (i) Je crois devoir faire remorquer a eette occasion que tous les points dotal la position esl constatee p r \e$ triangles calculus el vc- ( 479 ) prepares; mais il reste encore a faire aux cunts ( ou prefectures) de Stavanger et de Mandal. Jusqu'en 1845, on n'avait publie que les cartes des «/«^deSmaalenenes (1 feuille) .d'Akershuus (1 feuille), de Hedemark (3 feuilles), dc Jarlsberg et Laurvig (1 feuille), et 1 feuille de Ymnt de Christian , qui doit en comprendre 3. La seconde vient de paraitre; elle renferme la portion de cet amt situe entre le 60° 50' et le 61° ZiO'. La troisieme, qui est a la veille d'etre achevee par le graveur, s'etend entre le 61° 40' et le stiff de Trondhjem , qu'en suivant une vieille routine nos geographes ecrivent encore Dronthcfm. Le capitaine d'artillerie Gjessing, qui execute le ^essin de ces cartes, a deja acheve celle de Y afrit de Buskerud, en 2 feuilles, et il a commence la feuille ineridionale de Yamt de Bratsberg, qui en aura egale- ment 2. Ces differentes cartes, qui comprennent toute la partie orientals des montagnes les plus elevees et les glaciers de la contree, sont remarquables par leur mi- nutieuse et tres-elegante orographie. Parmi les autres carles geographiques de la Norvege qui ont paru depuis!8Zi2, je dois ciler celle que M. Carl B. Boosen, capilaine du genie, a publiee a Cbristiania et fait graver a Paris en 18/15, sur la Norvege septen- trionale, dont il a donne une nouvelle edition en ISA 8; et la Carte de la Norvege meridionale, gravee egale- menl a Paris, qu'il a publiee cette derniere annee. La Carte de la Norvege a l'usage des ecoles, lilho- rifies sunt notes selon leur distance du meridien de Konysvinyer et de id perpendiculaire sur ce meridien ( 6o° ii 53" lat., 9" 40' 5-" longit. est de Paris ). ( 480 ) graphiee cl publiec en 1845 a Clnistiania en 1 feuille, par M. le professeur P. A. Munch; cclle tic la Norvege meridionale, et cello de la parlie septenlrionalc du Nordland et du Finmark, du memo gcographc, litlio- graphiec et publiec egalemcnl a Clnistiania , la pre- miere en 1845 et la seconde en 1848. Les deux dcr- nieres surlout passent generalement pour les plus exactes et les plus completes qui aient para jusqu'a ce jour sur cetle portion de la presqu'ile scandinave. Quant a la partie meridionale du Nordland el du Fin- mark, dont M. Munch s'occupe en ce moment, elle est fort avancee et dans les mains du graveur. J'ai deja dit en 1842 que M. le professeur Keilhau avait joint a la premiere partie de la Gaea norvegica, qui avait para en 1838, une carte geoldgique des envi- rons de Christiania (Leber gangs Territorium von Chris- tiania), en 1 grande feuille coloriee : les deuxieme et troisieme livraisons de ce savant recueil , publiees en 1844 et 1849, renferment une Carte geognostique de toute la Norvege en 2 parties composees de 3 feuilles (Geognostischen Karte von Norwegen in zivei BIdltern). 11 parait que cetle carte orographique et geologique de la parlie meridionale etprincipale dcla Norvege, joinle a la Iroisieme livraison de la Gaea norvegica (voy. aux ouvrages geographiques) , a etc dressec par M. le profes- seur P. A. Munch, aussi bien que cclle du Nordland et du Finmark, qui accompagne la deuxieme livraison du meme recueil. M. le professeur Keilhau a trace les limites des different terrains geologiqucs, el en a dispose les couleurs ; mais e'est M. Munch qui a trace les cotes montranl 1'tMevation du pays, une a 500 pieds ( norvd'giens), la seconde a 1 000 pieds, la troisieme a ( 481 ) 2 000 piecls, la quatrieme a 3 000 pieds au-dessus du niveau de la mer, etc., etc. Je terminerai ce chapitre par la mention d'un joli plan lithographie en une feuille de la ville de Chris- tiania et de ses environs; il me parait fort exact et doit l'etre, puisque MM. Vibe et Irgens, oflieiers du genie, l'ont dresse et dessine sur les materiaux les plus re- cents et les plus aulhenliques, el d'apres leurs propres observations, et que M. le professeur Hanstecn en a acceple la dedicace, nouvelle garantie d'cxactitude. II a pour litre : Kart over Christiania med en Kvadratmiil ofOnwgn, et a paru en 1S44. OUVRAG15S GliOGlUl'IIIQUES. Dans sa Description historico-geographique de la Norvege pendant le moyen age (Hislorisk-geogrctphisk Beskrivelse over Kongeriget ISorge {Noregsveldi) i Mid- delalderem) , publiee a Cbristiania en 18/i9, en 1 vol. in-8" (xxi-256 pages), M. le professeur P. A. Munch, que j'ai deja mentionne, a reuni une masse d'infor- mations autlientiques sur l'ancienne geographie de ce royaume, qui laissait encore beaucoup a desirer. Uexislaitdepuislongtempsunevolumineuseetfortin- t<^ressanle statistique de la Norvege, commencee en 1820 el terminee en 1835, que j'ai eu occasion de citer avec eloge ; mais eel ouvrage consciencieux de M. Jens Kraft, compose de morceaux detaches, auquel il manquait a la fois une introduction pour en saisir l'ensemble et une table des matieres, n'etait plus d'ailleurs au courant de la situation d'un pays qui a fait beaucoup deprogresde- puis 181A. M. le professeur Schweigaard a commence en I8/16 une nouvelle statistique; quoiqu'elle fut sur ( 482 ) uno eehelle beaucoup moins vaste, il est a regretter que d'autres occupations n'aient point permis a ce savanl et judicieux ecrivain do la terminer. Deux autres geographes, M. Brawn -Tvelhe et M. Anion - Schjoth , s'aidanl des travaiix de leurs pivdecesscurs et des do- cuments plus recents quils sonl parvenus a recueillir, ont traite de nouveau et avec talent eel important sujet. Le premier, dans sa Norges Statietisk, donlla premiere partie a paru a Christiania en lS'iS, et la seconde en 1849, in-S°; et M. Schjoth, danssa Geographisk Beskri- velse over Kongejriget Norge^ publico egalement a Chris- tiania en 1849, en 1 vol. in-'J2, dont un excellent re- cueil periodique, le A orsk Tiilskrift for I uiaiskab og Litteratur, a fait un grand eloge, et ou j'ai amplement puise, dans une Notice geographico-historique que j'ai consacree depuis a la Norvege. Sous le litre allcmand de Beschreibwis imd Laee (lev Universilat.s-Stcntwaite, M. le professeur Hanstcen a donne en 1849, en 1 vol. in-4°, une description com- plete dc robservaUme dc Christiania, et fait connaitre les travaux dont cet elablissement est pour ainsi dire le centre, et qui conlribuent aux progres de la geogra- phie. Dc savants Norvegiens ont, comme les annees precedentes, explore quelques parlies dc leur pays. Un • cclesiastique , M. Sars, docteur m philosophic, a, pendant 1'ete de 1849, visile les lies Lofoten et le Fin- mark, dont il a plus specialcmcnt etudie la zoologie ; et un jeunc medecin, M. J. Norman, a, comme bola- nislc, paicouru en 1849 le Gudbrandsdal. Les me- moires qu'ils ont publics a leur relour sont inseres dans le i\yt Magazin for Natur Videnskaberne, qui conlient aussi des rechcrches magnetiques qu'un autre savant ( 483 ) norvegien, M. Chr. Langberg, a faites pendant un voyage execute par lui dans l'ele de 18^8 dans le stift de Christiansand. La premiere de ces relations a pour titre : Beretning om en i Sommeren 18ZJ9 foretoken Zoo- logisk Reise i Lofoten og Finmarken ; la deuxierne : Be- retning om en i Gudbrandsdalen foretagen botanisk Reise; et la troisieme : Magnetiske Jagtagelser paa en Reise i Chrisliansands stift i Sommeren 18Zi8. Une classe d'individus, un peuple si Ton veut, disse- mine dans presque toutes les parlies du globe, ou il parle a peu pres la meme langue, ou il a recu tant de noms differents, et qui est connu en France sous celui de Bohemiens, existe aussi en Norvege, ou on 1'appelle Fante. En 18^7, M. Eilert Lund , dont ces Fante ou Fantcr avaient fixe l'attention, recueillit quelques in- formations sur ces etranges individus, pendant un voyage qu'il fit dans quelques conlrees du royaume , uniquement pour etuclier leur caractere ot leui*s moeurs. L'annee suivante, le gouverncment norvegien lui donna a ce sujet une mission speciale, et, en 1850, il a publie a Christiania, aux frais de l'Etat, sous le titre de Beretning om Fante eller Landstryger folket i Norge, en 1 vol. in-12 ( iv-vi-394 pages), une curieuse relation contenant le resullat de ses investigations. Les renseignements donnes dans cet ouvrage sur ce singu- lierpeuple, sur les lieuxhabites par lui, sur ses moeurs, ses coutumes, sa langue, off rent de l'interet au pbilo- sopbe comme au geographe , et c'est par ces motifs qu'il m'a paru utile de le citer. La Gaea /lorvegica, recueil publie a Christiania en langue allemande, dont M. Reilbau, professeur de mi- neralogie et de geologie a l'Univei'site de Christiania, ( l\SU ) est l'editeur, et dans lequel plusieurs savants norve- giens inserent, ainsi que lui, des morceaux d'un haul interet, est connu de la Societu de geographic Depuis la publication de la premiere partic de ce recueil, dont j'ai eu l'occasion de l'entretenir, deux autres parties ont para, Tune en 1847 ct la troisieme en 1850. Parmi les memoires contenus dans la Gaea norvegica qui se rattachent plus particulieremcnl a la geogra- phic, et qu'il me parait, par ce motif, utile de porter a voire connaissance , j'indiquerai : celui qu'on doit a M. le capitainc de genie Vibe Sur les mesures des montagnes dc la Norvege ; celui de M. le professeur Reilbau Sur la structure de la masse rocheuse de Norvege; et enlin, le Coup d'ceil sur {'orographic de la Norvege, dont l'auteur est M. le professeur P. A. Munch. Aux deux derniers memoires sont jointes des carles dont il a ete fait mention plus haut. Deux Francais, MM. le docteur Eugene Robert et Durocher, ingenieur des mines, se sont aussi occupes de la Norvege, le premier en 1849 dans ses Recherches geologiques sur les dernieres traces que la mer a laissees a la surface des contiuctits dans V hemisphere du J\ord, notamment en Europe; et M. Durocher, en 1850, dans ses Recherches sur la structure des montagnes de la Scan- dinavie , et sur les phenomenes de soulhvement qui les ont protluites. Ces deux memoires, dont l'Academie des sciences a rendu un comple avantageux, sont, jc crois, resles incdils. La Norvege a fixe enfin l'attention dc quelques An- glais. MM. Thomas Forrester et le lieutenant d'artillcric Biddulph ont publie a Londres, en 1850, les impres- sions de leur voyage dans ce pays, en 1 volume in-8°, ( 485 ) accompagne de cartes et de vugs, sous le litre de Norway in 1848 and 1 849 ; et M. Ross a fait paraitre a Londres, en 1849, la deuxieme edition d'un Yacht voyage en Norvege, Suede et Danemark. J'ai rendu compte dans un des numeros de voire Bulletin (1), d'apres un expose de M. le capitaine de genie Vibe, des premiers travaux executes par des ofli- ciers norvegiens, pour concourir, avec la Russie et la Suede, sous la direction de M. Struve, direcleur de l'observatoire de Pulkowa , a la mesure d'un nouvel arc du meridiem Cette belle operation est aujourd'bui terminer, et sous peu de temps je publierai dans voire Bulletin la traduction des derniers travaux des officiers norvegiens. En contribuant aux frais necessites par cette operation, le gouvernement norvegien a monlre sa liberalite et a prouve que, malgre les faibles res- sources de son budget, il n'besitait pas a y puiser pour assurer le progres des sciences geograpbiques. RUSSIE. Les contrees dont se compose l'empire du czar sont si nombreuses, elles occupent un si vaste espace sur le globe, le climat d'une portion d'entte elles est si rude et leur exploration offre parfois tant de difficulte, qu'il n'est pas surprenant que plusieurs soient restees encore imparfaitement connues. De grands progres out cependant ^te faits depuis quelques annees, specialement en 1849 et 1850; etces progres sont prcsque tout entiers dus a des habitants de laRussie.asesSocietes savantes,anim^esde l'amour (i) 3* serie, t. XIV, novembre i85o, p. 289 et suiv. ( 486 ) cle la science et d'un zele patriotiquc ; a la Society geo- grapbique principalement , ou Ton voit figurer parmi les membres actil's , l'elite des voyageurs, des geogra- phes, iles bommes instruits et influents de la Russie, et dont le grand-due Constantin s'bonore d'etre le pre- sident perpetucl. Le gouverncnicnt a contribute, de son cote, a ces progres, en encourageant et en secon- dant les efforts individuels, et la judicieuse liheralile qu'il ne cesse de montrer a etc imitee par des |>orticu- liers, qui consacrent tine partie tie leur fortune et de leur temps au deVir d'ajouler quelques pages a la gloire de leur patric. Grace aux communications de M. le prince Emma- nuel Galitzin, notre correspondant en Russie, et sur- tout a l'obligeance extreme de la Socicle geograpbique de Saint-Petersbourg, a M. Raflalowitcb, connu par un voyage dans la basse Egypte, qu'cllc avait bien voulu cbarger de correspondre avec moi et de me fournir des notes, et a MM. Al. Guicrs ct Dom. Longuinoll", tous qualre membres effidifs de cetle Sociele, j'ai eu sous la main de nombrcuscs informa- tions sur les travaux geograpbiques executes ou pro- jetes en Russie ct sur la Russie pendant la periodc de temps dont j'ai a vous entretenir. Les documents que j'ai recus sont telleincnl abon- dants, que la difficulty qui m'arrete est de faire un cboix, ne pouvant les employer tous dans le resume que je dois vous presenter aujourd'bui, mais que j'etendrai plus tard. Pendant que des corps a la fois militaires ct savants, tels que le corps des ingenieurs-geograpbes, celui des arpenteurs, l'etat-major general, etc., faisaient ex6- ( 487 ) cuter dans Vinterieur de /'empire des travaux geodesi- ques et astronomiques, et des leves lopographiques et trigonomelriques , le departement hydrographique faisait faire des sondages, des leves des coles exterieures, des mers interieures , des lacs et des grands cours d'eau; et deux institutions scientifiques , l'Academie des sciences de Saint-Petersbourg et la Sociele geogra- pliique russe, entreprenaient des travaux semblahles, soil concurremnient avec le couverncment et a l'aide de subventions, soit individucllement et a leurs frais. HVDUOGRAPDIi:. OUVRAGKS ET CARTIiS. Les sciences geograpbiques n'ayant beureusement fait en Russie aucune perte remarquable depuis le 1" Janvier 18Zi9, je n'ai a presenter aucune notice necrologique, et jo m'en l'elicite. Le departement qui s'occupe specialement de l'hy- drographie en Russie, et qui forme, de meme qu'en France, une des dependances du minislere de la ma- rine, execute cette nature de travaux dont les resultats sont consignes clans les Memoires du departement hy- dmgniphiqite ( Zapiski bidrografiscbeskabo Departa- menla), oil se trouvent les listes completes des cartes publiees cbaque annee. Deja depuis 1832 sept volumes de ce recucil ont paru ; le buitieme, qui doit contenir les publications de l'annee 1849, etait encore sous presse lorsque les derniercs informations me sont parvenues de Saint-Petersbourg; aussi ne puis-je vous en offrir qu'un apercu Ires-sommaire et mal beureusement incomplet. II est fort a regretter qu'on m'ail seulement annonce de Saint-Petersbourg qu'il existait un catalogue imprime des cartes hydro- ( 488 ) graphiques publiecs par le ministere de la marine, et quo je n'aie pu m'cn procurer un excmplairc, ou j'au- rais sans doute trouve les tilres des cartes ayant paru jusqu'a la fin de 1850. On pourra voir dans le tome MI des Mempires ci-dessus designes quelle etait la nature des travaux en voie d" execution. Parmi ceux qu'on a continues en 1849, et qui peuvent, jusqu'a un certain point, s'appliquer a la Russie d'Europe , je me bor- nerai a citer les leves des cotes et les sondages de la merBallique, continues sans interruption depuis 1833, et poursuivis en 18A9 sur les memos bases par deux detacliements separes, dont l'un, dit celui du Nord , est place sous le commandement de l'amiral Rcineke, et l' autre, le detachement du Sud, sous les ordres du colonel Wrangel, du corps des pilotes. Les loves s'exe- cutent a l'aide du roseau trigonometrique du general Schubert, et en choisissant dans les tcrrcs des objels eleves, visibles de la mer; des cbaloupes font les son- dages le long des cotes, entre des bouecs munies de perches et de pavilions, placees dans des endroits de- termines; les sondages au milieu du golfe sont effec- tues par desbatiments a voiles; enfin, pros des ports principaux, on a aussi enlrcpris quelquos sondages en hiver, au moyen d'ouverlures faites dans les glaces. Le detachement de l'amiral Rcineke, compose de deux bricks, d'un yacht, d'un transport, et de vingt-cinq cbaloupes, a fait des leves et des sondages multiplies au sud des schcres (1) de la Finlandc, sur les cotes de l'Esthonie et au milieu du golfe , depuis Ilogland jus- qu'au milieu de Revel. Le detachement du baron (i) Ecuejls. ( 489 ) Wrangel , compost d'un schooner, d'un lougre, et de vingl chaloupes, a explore le Mousund cntre Dago, Osel et Mou. Ces travaux ont du etre continues en 1850 par les inemes detachements. Dans la mer Blanche , on a de nouveau soigneuse- nient sonde les deux passes principales de la Dwina septenlrionale, pour reconnaitre les changements sur- venus dans le chenal depuis son exploration generate en 1832. Dans le meme but, l'embouchure principale du Volga a ete sondee, et ses rives ont ete levies depuis Astrakan jusqu'a la mer Caspienne. Dans la mer Noire , on a explore et releve les cotes de l'Anatolie et de la Roumelie, pour verifier et com- pleter les travaux executes sur les memes cotes, de 1828 a 1838, par le capitaine Manganari aine; son frere cadet a termine les leves et les sondages de la mer de Marmara, et une carte de ce marin, qu'on dit excellente, se grave en ce moment a Saint-Petersbourg sous les yeux de l'auteur. Je regrette de ne pouvoir indiquer, meme par leur litre, aucune des cartes hydrographiques de la Russie d'Europe, qui ont du necessairement etre pubises dans cet empire depuis le ler Janvier 1849, et je ne sache pas que la France ou l'Angletcrrc en aient fait paraitre recemment sur ces memes cotes. Je dirai ailleurs en quoi la Compagnie russe ame- ricaine a concouru aux progres de l'hydrographie ; mais je mentionnerai ici deux ouvrages importants. Le premier a ete publie par M. Stuckenberg en langue allemande a Saint-Pelersbourg, de lSlik a 1849, en 6 vo- lumes in-8°, sous le litre d' Hydwgraphie de Vempire. de i. mai. 5. 33 ( 490 ) liiiss/c; l'auteur ne se borne pas a parler des cotes de la iner, mais il donne aussi une description geogra- phique, statistiquc et technique des rivieres, lacs, etc. Le tome III , qui a para en 1849, traite du bassin de la mer Noire. Le second ouvrage, publie egalement en 1849, a Saint-Petersbourg, en langue alleraande, par M. Struve, en 1 vol. in-4° de 400 pages, et accora- pagn6 d'une carte lilhochromique et d'une planche, se compose de renseignements recueillis pendant les ann6es 1836 et 1837 par MM. G. Fuss, A. Sawitsch et G. Sabler, sur les mesures prises pour determiner la difference de niveau entre la mer Noire et la mer Cas- pienne. On trouve exposee avec beaucoup de clarle dans cet ouvrage la methode adoptee par les trois sa- vants tie l'expedition , pour mesurer les distances ho- rizontales entre les points a niveler, situ6s dans des steppes de 700 verstes (1) (747 kil. environ) d'etendue, inhabitees, manquant de bois, et dans lesquelles la construction du canevas trigonometrique, a et6 extre- mement difficile, quelquefois meme impossible. TRAVAUX ET CARTES GEOGRAPHIQUES, TOPOGRAPHIQUES, ETC. L'etat-major general poursuit les travaux geodesi- ques et astronomiques qu'il a commences sur la Russie depuis un grand nombre d'annees; mais a partir de 1844, il a laisse de cote les parties interieures, pour concentier ses efforts dans les provinces de l'ouest, afin d'arriver plus promptement a relier ses lev^s lo- pograpbiques et trigonometriques avec les operations ( i) Le verste, divise en fnio sagenes, — ikl,,,o67. ( 491. ) analogues entrepriscs en Prusse el en Aulriche. La marche graduelle et les re"sultats dc ces operations doivent, sous plus d'un rapport, interesser les sciences geographiques, ne fut-ce, par exemple, que par l'6tendue des surfaces soumises aux operations, et qui se prolongent de la mer Noire et de la mer Caspienne aux bords de la mer Glaciale. Le but qu'on s'etait propose parait aujourd'hui alteint en partie, puisque les leves geographiques sont maintenant ported succes- sivement vers les gouvernemenls situes plus a Test. II est necessaire d'ajouter que l'echelle adoptee pour ces lev^s topographiques militaires est d'un pouce pour 500 sagenes, ou 1 versle (1), ^~ environ. Dc graves imperfections ayant ete signalees dans l'ensemble des atlas geographiques des divers gouver- nements, dont la construction se poursuit depuis plus de quatre-vingts ans, et qui ont fourni les materiaux pour une grande partie de la Carte de Russie en 60 feuilles, la Societe geographique de Saint-P6ters- bourg en deinanda la rectification , et, sur sa propo- sition, cette operation fut commenced et accomplie en 18A7, au nom de cette Societe, par deux de ses mem- bres effectifs, MM. Vrontchenko et Draschoussoff, dans les cinqgonvernements de Vladimir, Tamboff, Riazan, Voronege etOrel; lenombre des points fixes a etede70. Les travaux ont et6 pouss^s avec vigueur dans le cou- rant de 18/19; ils se continuent sous la direction du lieutenant general Mourawieff, directeur en chef du corps des arpenteurs, et avec la cooperation de quel- ques officiers distingue^ du corps de l'etal-major ge- (i) La sagenp««2,",i3356. ( 492 ) neral. Deja l'atlas du gouvernement do Twer, qu'on considere en Russie comme un monument cartogra- phique des plus remarquables, est tcrmine a l'echelle d'un pouce pour 2 verstes (577^ environ), et les 93 feuilles de 17 ponces do longueur sur 12 de largeur, dont il se compose, et qui contiennent la carte de toute la province, vont etre chromo-lithographiees a Moscou, sous la surveillance du general Mendt. On publiera ensuitc un second atlas de 154 feuilles, con- tenant les cartes separees de chaque district ; et Ton fera paraitre, de plus, la Carte du gouvernement de Tver, en h feuilles, a l'echelle d'un pouce pour 8 verstes ( 3 3 b'u 0 u ) . Le redressement des cartes d'ar- pentage doit etre accompagne de descriptions statis- tiques des provinces, ou le leve du plan est acheve. Une partie des operations geodesiques et astronomi- ques, concernant l'Atlas du gouvernement de Riasan, sont faites, et l'empereur a decide qu'elles seraient successivement etendues aux autres gouvcrnements, au nombre de dix, silues a Test du meridien de Mos- cou (1), de maniere que leurs atlas respectifs soient completement termines en 1859. En 1847, M. le baron de Meyendorff avait propose a la Societe geographique , dont il est membre , de soumettre a une vaste exploration la region & humus ou terre vegetale de la Russie d'Europe, en examinant particulierement la chaine des elevations qui la tra- verse, el qui divise les eaux et les pentes de la Desna, du Don et des affluents de l'Oka. Diverses causes retar- (1) Ce sont les gouvernements de Vladimir, Yaroslaw, Tamhuff, Woroneie, Penza, Nijni-Nowgorod, Simbirsk, Saratoff et Kasan. ( 493 ) derent l'execution de cette importante entreprise, ct vu les depenses considerables qu'elle devait entrainer, la Societe" se chargea seulement d'en faire executer a ses frais la partie g^ographique, et notamment la me- sure des hauteurs qui forraent la limite seplentrionale de la zone, et la determination exacte de l'axe du gres rouge ancien (systeme devonien) (1), qui passe par ces hauteurs. Les recherches devant s'etendre sur une ligned'environ 1 200 verstes (1 280 kil. environ) et etre termin^es dans l'espace de deux ans, dont la premiere consacree a l'exploration de la partie nord-est de cette ligne de hauteurs, depuis le gouvernement de Witebsk jusqu'aux rives du Don , et la seconde a celle de la partie orientale, depuis le Don jusqu'au Wolga, pour determiner plus exactement l'elevation de la zone d£- vonienne (1) , on se proposait de remplacer les mesures barometriques par des nivellements geodesiques, au moyen des appareils perfectionne\s [distanzer-messer) de Stampfer. La Societe a fait en consequence acheter a Vienne ces instruments ingenieux, lesquels, apres une soigneuse verification, ont ete mis a la disposition de M. Helmersen, colonel du corps des mines, chef de l'expedition projetee , qui a ete enfin commencee a la fin du mois de mai 1850 par cet officier superieur, qui s'est dirige d'abord vers la partie meridionale du gou- vernement de Livonie, ou la principale region devo- nienne en Russie detache d'elle-meme une bande dans la direction du sud-est jusqu'a Voronege. Cette bande fut traversed six fois en ete par l'infatigable voyageur, (i) On sait que le systeme devonien est la premiere des trois grandes divisions etablies par les Anglais dans les terrains infe- rieurs a la grande formation houillere. ( h9h ) et nommement de Yelije a Mohileff, de Mohiletl a Do- rogoboujo, de Dorogoboujc aRosslavl, d'Orcl aTchern, d'EfremofT a Voronege , et de Voronege a Toula. Je me bornerai a citer, parmi les resultats de cetle expe- dition, deux cents observations baroinetriques, con- cernant les hauteurs de certains points, et une curieuse decouverle, resultat des premieres operations de ce sa- vant observateur, e'est que les elevations devoniennes des gouvernements d'Orel et de Voroneze ne servent point, comme on l'avait cru jusqu'ici, de limites ou d'appui a la region de terre tranche de l'interieur de la Iiussie ; mais que ce sont au contraire les couches de cette terre qui gravissent ccs elevations et conti- nuenl jusqu'a leur base soptentrionale , en finissant dans les environs de Toula. La Carte ethnographique du gouvernement de Saint- Petersbourg, construite par M. P. Koppen sur les 60 feuilles de la Carte speciale de la Russie occiden- tale, et sur les /|0 feuilles de la Carte detaillee de la Russie, est un nouveau service rendu par ce savant a la geographic de l'empire russe. L'Academie des sciences de Saint-Petersbourg, qui avait donne l'ordre de construire cette carte, l'a fait publier en 1849, en une feuille tres-grand format, a l'echelle d'un pouce pour 15 verstes {t^-,) (1). M. Koppen est egalement l'auteurd'une autre Carte, ( i) ML Koppen a public en allemand, en i85o, a Poccasion de cette carte, des observations sous le titre de Ueber die Deutsrhen in Saint- Petersbunjiscken gouvernements mil einem Vorsvorte iibrr die Ethno- rjrafisk Kartc de genaunlen gouvernement von Saint-Petersburg, e'est- a-dire : Les Allrm.inds dans le fjouvernement de Saint-Petersbourg, aVeC des observations sur la Carte ethnographique de ce gouverne- ment. ( 495 ) egalement ethnographique, tie la Russie d'Europe, en 4 feuilles , a l'echelle d'un pouce pour 75 verstes ( '3 1 s o o o o ) > 1ue lauleur a reclifiee et completee d'apres les derniers leves marilimes et topograpbiques, ce qui doit la faire preferer, sans qu'il soit rneme besoin d'invoquer le talent consciencieux de Koppen , aux cartes generales du meme format. La Societe geogra- phique de Russie a bien voulu m'envoyer pour mon usage particulier les deux premieres feuilles formant la partie orientale, et me promettre les deux autres qui paraitront incessamment (1). M. Kiepert a publie a Weimar, en 1849, en 2 feuilles colombier, une Carte de la Pologne, de la Russie occi- dentale , jusqu'au Dnieper, etc., etc., accompagnee d'une notice de 2 pages en allemand. La carte speciale que M. Stuckenberg a propose en 1849 a la Societe geograpbique d'executer, propo- sition qui a ete acceptee avec reconnaissance, offrira, lorsqu'elle sera publiee, un bien puissant interet. Elle doit en effet faire connaitre l'exlension progressive de l'empire russe depuis 1650 jusqu'a la paix d'Andri- nople , ainsi que les lignes de defense successivement etablies dans cet espace de temps contre les ennemis exterieurs. L'indicateur des sources de la geograpbie, de la sta- (i) Les noms etant ecrits en russe sur cette carte, M. V.-A. Malte- Brun, fils de notre celebre geograplie, a eu, sur ma demande, la com- plaisance de faire un caique en blanc des deux premieres feuilles ; il en fera autant pour les deux autres Iorsqu'elles seront parvenues a Paris, et je me propose de faire alors mettre les noms en caracteres latins. M. Malte-Brun fera ensuite, s'il y a lieu, une reduction de la carte entiere, qui pourra figuret dans le Bulletin, avec quelques explications que j'ai demandees. ( 496 ) tistiquc, ilc la cartographic et de l'elhnographic dc la Russie, que prepare depuis longtemps le memo ecri- vain , sei'a d'une grande ulilite pour ceux qui s'occu- pent de ces differentes branches de la geographic lis attendront avec autant d'impalience la publication de la description detaillee des Nogai, nomades du gouver- nement de Stavropol, dont M. ArchipolT, merabre de la Societegeographique de Saint-Petersbourg, s'occupe depuis longtemps, et dans laquelle il doit donner un apercu statistique et ethnographique de celte famille de Tatares. OUVRAGES GEOGRAPIIIQUES, VOYAGES. Dans le desir de perfeclionner la geographic de la Russie, l'Academie des sciences de Saint-Petersbourg, qui semble rivaliser d'efl'orts avec la Societe geogra- phique, fait imprimer a ses frais une description de cet empire et des pays voisins en Asie, dont elle a confie la redaction a MM. K. E. de Bar et Gr. d'Helmersen. Les tomes XIV et XV de ce recueil, commence en 1839, ont paru a Saint-Petersbourg en 1849. Ce recueil, sur lequel j'aurais desire pouvoir vous fournir de plus am- ples informations, n'est point encore termine et so continue. Pendant que le gouvernement ellesSocietessavanles s'occupaicnt avec activitc de i'airc micux connailre la Russie , des savants et des voyageurs inslruils cher- chaient a conlribuer a l'amelioration de cette ceuvre palriotique par des explorations en differentes parties de l'empire russe, dont ils donnaient ensuile les rela- tions, ou par la publication d'ouvrages descriptifs. C'est ainsi que M. L. G. Stuckenberg, dont j'ai deja eu ( hV7 ) occasion de mentionncr les Iravaux, a fait paraitre un ouvrage fort remarquable, dont la premiere partie, dans laquelle on trouve beaucoup de renseignements nouveaux et d'une grande utilite, a ete iinprimee a Saint-Petersbourg en 1849, et contient des cartes, des plans et des monographies. Son titre est : Essai de bi- bliographic ancienne et moderne de la geographie , topo- graphie, ethnographic et statistique de V empire russe ( Versuch eines Qvellen-anzeigers alter und neuer Zeit fur das Studiura der Geographie, etc.). La seconde partie est sous presse. Les ouvrages suivants sur la Russie, dont la plupart sont dus a des nationaux, ne semblent pas devoir etre passes sous silence. Coup a" ceil sur la statistique economique de la Russie (Obozrenie economitcheskoi Statistiki Rossii), par le professeur Gorloff. Saint-Petersbourg, 1849. 1 vol. in-8° de 333 pages. Revue statistique du commerce exterieur de la Russie (Statitcheskoe Obozrenie' wnechney targowli Rossii), par M. G. Nebolsine. Saint-Petersbourg, 1850. 2 vol. in-8° de 417 et 495 pages. Tableau du gouverncment d' Arkhangel ( Otcherki ar- khanguelskoi Goubernii), par M. "Werechtchaguine. Saint-Petersbourg. 1 vol. in-12 de 409 pages. Position geographiquc de Viatha ( Opredelenie geo- grafischeskabo pologenia Viatki), par M. Jouceff. Ka- san, 1850. Broch. de 41 pages in-8D. Esquisse geologique de la route de Saint-Petersbourg a la chute de Vlmatra (Otchcrk dorogi k vodopadou Ima- tri), par M. le professeur Koutorga. Saint-Pelersbourg, 1849. Broch. de 34 pages in-8°. ( 498 ) Semi-Russien, par A. Biulcus. Leipzig, 1849. In-8* (xvm-716 pages). 2° edit, (allem.). Voyage dans le nord-est de la Russie d' Europe par les fundrens des Samoyedes , par A. G. Sclirenk. Saint- Petersbourg, 1850. 1" partie (xlix-730 pages), 2 pi. Voyage dans /'empire de Russie, par C. O. L. d'Ar- nim. 2 vol. (xv-569 pages). La 16c et derniere livraison des planches du Voyage dans la Russie meridionale et la Crimee, par la Hongrie, la Valachie et la Moldavie, execute en 1837 sous la direction de M. Anatole Demidofl", ayant paru en 1849, j'ai cru devoir citer ce voyage. On sail qu'il forme un volume in-iol., que les auteurs et dessinateurs sont MM. de Sainson, le Play, Huot, Leveille, de Nord- mann, Rousseau et du Ponceau. Excursion pittoresque et arc/ieologique en Russie, exe- cutee egalement sous la direction de M. Anatole Demidoff, par M. Andre Durand. 1849. 4° livraison de planches in-folio. On a pu lire dans le numero du Bulletin du mois dernier quelques lignes sur l'exploration faite par M. le capitaine de frigate P. de Krusenstern, des parages de la Petchora et de l'lndiga, rivieres qui debouchent dans la mer Glaciale. Esperons que le projet congu par cet officier russe, et dont sa prerniere exploration n'est que le prelude, s'accomplira cette annee, et que nous au- rons bientot une bonne description, ainsi qu'une carte exacte et rectifiee de la Nouvelle-Zemble, qu'il a an- nonce l'intention de visiter. (Test en traitant de l'Asie que je pai'lerai des travaux de MM. Castren sur la Siberie; Tcbihatcheff, sur l'Al- tai ; Kanikoff, Abich, PigorolT; du prince G. Gagarine; ( A99 ) et du comte Stackelberg, sur le Caucase; du prince Soltikoff, sur la Perse; du professeur B6r6sine, sur le Daghestan et la Transcaucasie ; de MM. Ouinanents et Tchihatcheff, sur l'Asie Mineure; du colonel Hoffmann, sur les monts Ourals. Je renverrai a l'Afrique ce qu'il peut y avoir a dire sur les voyages dans cette partie du monde executes par MM. Kovalevski, Zenkowski, Raf- falovitch et Bogdanowitch; a l'Amerique, les travaux hydrographiques de la Compagnie russe americaine; et enfin, a l'Oceanie, quelques details sur l'Atlas d'une portion de l'ocean Pacifique, dont le departement hy- drographique a entrepris la publication. (La suite au prochain numero.) ( 500 j II 01110 ires. notices, Documents originaiix, etc. VOYAGE EN BATEAU DE SINGAPORE A PINANG, PAR J. R. LOGAN. Traduit Uc l'anglais. Le voyage dont jc donne ici quelques noles rapides fut entrepris dans le bul principal de remonter le Salangor ou 1'une des rivieres adjacentes, de traverser de la les Etats de Manangkabau, et de descendre le Moai'j afin de reconnaitre , avec autant de soin que possible, la geographie de l'interieur et le noinbre, ainsi que les limites, des tribus Benua. Si le vent m'^tait favorable, je comptais toucher a Pinang avant de remonter le Salangor. Je me rendis en effet a Pi- nang; et comme le vent continuait a souffler du sud, je me decidai a changer mon plan primitif et a porter mes recherches sur les tribus du nord. Dans ce but, je visitai Kidah et la riviere de Krian. A Pinang meme, je recueillis quelques donnees elhnographiques im- porlantes, que je n'avais pu oblenir a Singapore; et je considerai 1'occasion qui m'elait offertc d'observer les traits physiques des Birmans et des Siamois, races que Ton n'a pas bien distinguees entre elles, comme unc compensation sulfisanle du sacrifice momentane" que je faisais de mon projet de voyage vers le sud. Les ( 501 ) notes suivantes ont peu de valeur par elles-memes; mais quand d'autres materiaux auront 6t. '»4 ( 50u alteindre I'cmbou- ahure du Birnam; a dix lieures, comme nous pre- \ti\ions un autre grain , le Panglima , accompagne de trois bommes, alia dans le sampan a la decouverte de cede enlice. Pen de temps apres son depart, le grain se declara, mais il fut moins violent que celui de la nuit precedente; nos ancres liurenl bon.Le sampaune reviot que le lendemain matin; ses bommes avaient ete obliges, par la force ties lames qui roulaient sur ( 511 ) le hanc , de chercher tin refuge clans un jirmal (cslacade de peche). — Ce matin, nous voyons le Kwalla -Birnam tout pres de nous, au nord-est. II forme une baie large et profonde. Tout le pays est parfaitemenl plat jusqu'au pied des montagnes; nous n'y decouvrons pas une seule colline. La chalne prin- cipale commence derriere l'extremite nord du Kwalla, et s'etend au sud-est vers le point le plus meridional que l'ceil atteigne d'ici. La partie nord, derriere le Kwalla (nord-nord-est demi-est au nord-est), a une silhouette partiellement dentelee. La partie du milieu est plus haute, plus massive et plus arrondie ; mais les courbures les plus marquees sont de'coupees et den- telecs. La parlie la plus haute, celle dont le sommet est arrondi, reste au nord-est quart est. La portion meridionale de la chalne a aussi une crete dechiree. Elle se termine vers Test quart nord est. L'intervallc qui la separe de la chaine suivante est occupe par queh|ues pics peu eleves. Gunung-Bubo, haute mon- lagne a sommet poinlu, situee dans Pera, est presquc au nord. La premiere pointe du cote du nord est par le nord-ouest quart nord. Au-dessus de la pointe situee au nord-nord-ouest , on voit une courte rangee de collines peu 6levees, et a peu pres au nord-ouest, un des Samhilans. — A dix heures du matin, nous avions passe Sungi-Rungkup , frontiere de Salangor et de Perak. Quand nous fumes a la hauteur de la pointe sud de Kwalla-Pera, la chaine de Buho, au nord, avail beau- coup grandi, el celle du sud avait perdu de son ele- vation. Entre celle-ci et Bubo, on voit une petite chaine ( 512 ) isolee. Bubo, isole comme Jereii el Pinang, est majes- lueuscmcnt elcve. Pointe sud de Kwalla-Pera . . . E. Bubo n. ; N E. Pointe nord dc la chalne .... N. E. ~ N. Point culminant E. N. E. Grand Sambilan 0. Sambilan du sud O.S.O.'O. Collines au dela dcPankor . . . N. 40. Pankarlant (pointe en mer). . . N. 0. \ N. — (pointe vers la terre). N.N. 0. La premiere pointe suivanle est un groupe dc col- lines. Pule-Jara n'est connu de l'equipage que sous le nom de Pulo-Tambora. Nous en Irons dans le detroit de Dinding, et nous mms arretons pour faire dc l'cau. Dinding est one chalne basse de collines boisees, qui ressemblent exactement a l'uno des chaines meridionalcs de Pi- nang. Le roc se compose d'un granil a gros grains, qui, comme la plupnrt des granits, produit un sol favorable a la croissancc des jongles naturels. L'ai- guade est dans la premiere crique en entrant dans le detroit. Un sender conduit a travers Ic jongle, sur le penchant ) succede les uns aux autrcs dans line periode, scion toute probability tres-longue. L'effet combine dc ccs pbenomenes a produit clans le grand Ararat one mon- taene qui affecte dans sa panic superieure la forme d'un segment tie cone legerement courbc. Cc cone, creuse au milieu, et tronque vers le N. E., s'ouvre du cotedelaplainedel'Araxe, en faisant voir la profonde vallee de Saint-Jacques sous forme d'une cavile dc cratere immense (I). L'Ararat, vn du cote de l'Araxe, presente un dos dc montagne qui impose par sa largeuret paries grands et sauvagos trails de 1'enfoncement crateriforme qu'il renferme. Cette vue de la montagne en face contrasle singulieremcnt avec la forme rcguliere d'un cone pointu et fcrme de tons coles, telle que la vue de la montagne en profil la fait saisir, de la mani6re la plus satisfai- sante, de la cime du petit Ararat. La vallee de Saint-Jacques imprimc au grand Ararat le typo d'un magnifique crateie de soulcvement. La structure interne dela montagne y est mise a nu, et les rocbes tracbytiques pe tries de pyrites, que Ton y trouve tantot disposees en coucbes irregulieres, tantot en massifs de conglomerals grossiers, ne laissent pas dc doule sur la nalure purement volcanique du mont celeljre de Noe. Toutefois ce n'est pas dans la valk'o de Saint-Jacques qu'il faut cbercber de veritablos coulees de laves ou des cones de scories et de cendres, commc ceux qui berissent le fond et les parois dc la eclcbre vallee del fioi'c, sur l'Etna. (i) La nomem lature tatare a bien saisi les trails physiques carac- leristiqucs de I'Araratj en lappelant Agri-dag, e'est-a-dire montantic rourbce. ( 517 ) Dans loule l'etendue du Maranco d'Argouri jusqu'au pied du glacier qui occuj)e le fond de la Caldera [8 620 pieds (2 800 metres) n° 12], immedialeincnt au-dessous de la cime neigeuse de l'Ararat, rien n'af- fleure au jour qui rappelle un volcan de noire epoque. Les pbenomenes eruptifs sur l'Ararat, qui se distin- guent par leur grandeur et leur analogie avec ceux de nos jours, sont lous posterieurs a la formation des massifs et des conglomerats tracbytiques du noyau de la montagne; leur apparition remonte evidemment a. 1'epoque des derniers mouvements de dislocation qui s'exercerent sur la partie centrale du systeme entier (y compris le petit Ararat), et lui rendirent sa forme actuelle de cralere. Les eruptions modernes, qui ont couverl l'Ararat d'une formation bien recente de coulees de laves tra- cbytiques et doleri.liqucs, se sont fait jour par prefe- rence sur une bande qui traverse le systeme dans la di- rection de son axe longitudinal. Par cette disposition geologique, deux grandes regions eruptives, rune diametralement opposee a l'autre, se sont etablies sur les versants septentrional et meridional de l'Ararat; celle qui est au nord embrasse une montagne coniquo tres-surbaissee et reguliere, tellement adossee a la par- tie centrale de l'Ararat, qu'elle fait partie essentiellc du systeme entier. Toule cette portion laterale de l'Ararat, qui portc le liom de Kipgoell, parait etre un produit d'eruplions laviques successives. Elle se ter- mine en plaine , doucement bombee , d'une hauteur absolue de 10 000 pieds ( 3 2Z|8 metres) environ. La regularite de cette plaine, couverte en majeure partie de gazon, avec une riche (lore alpine, est inter rem - ( 51S ) puc parlesresultats d'une immense eruption de laves, qui eut lieu au milieu de la plaine. Des rcmparls gi- gaulcsques tie laves et de scories entourent le point d'emission de cette grande coulee de lave tracliytique, qui resta suspendue sur le versant oriental de la mon- tagne au deuxieme tiers de sa hauteur. Deux vasles cavites crateriformes, tout pres du point d'emission de cette lave, paraisseut resuller d'enfoncemenls enormes, qui onl eu lieu dans la voiite du Kipgoell. lis meltent a nu, en prolil nature], uue succession de grosses couches de laves compactes, allernanles avec des masses scorifiees et boursouflees. Ces deux craleres remarquables se trouvent pcut-etre dans line dependance necessaire de l'eruption susdite, comme d'une autre qui lit sortir tl'une large crevasse, dans le flanc septentrional du Kipgoell, la grandc coulee de lave qui presenle aujourd'hui les amasborses de blocs giganlesques de trachxle du Gorgan , faisant saillie, sous fornn' d'un promonloirc allonge, au pied du Kipgoell. Deux aulres cavites crateriformes, egalement adossees a la base de ladile montagne, trahissenl unc intime relation avec I'origine de tous ces monticules et coulees de lave doleritique, qui se sont repandus vers le N. E. et avances ties -loin dans la plaine de l'Araxe. La region eruptive sur la penle meiidionale de l'Ararat est cclle (jue la vue represeule. L'activite eruptive a ouverl ici , dans les (lanes du grand Ararat, une large crevasse, une lente d'eruption qui commence immedialemeot au-dessous de la ciine, en poursuivant sa direction vers le S. E. Dans la partie superieure du cone de l'Ararat, cette lente a ( 510 ) laisse sos traces dans Line sorlo d'enfoncement sous Jbrme d\ine niche alien gee et croissantc en largeur, en parlant de lacimevers la base. A la basedecelle niche, le pied du cone fait insensiblemenl passage sur une sorte de plaine doucemcnt inclinee, qui forme lavoute d'nn grand terrain boinbe, comparable, sous plusieurs raj>ports, an plateau du Kipgoell et pourvu egalement d'un enfoncement craleriforme considerable. Une j>ro- longalion laterale de ce terrain bombe, dont le noyau consiste en trachyte a gros crislaux de feldspath vi- treux, affecte la nature d'une immense coulee dont les extremites lombent a pic el font voir des parois de trachyte compacte, donees d'une structure grossiere- mcnt prismalique. Les points designes sous les n03 5 et h, sur la liste des hauteurs, se rapporlent a ce pro- montoire trachytique et delerminent son inclinaison. l^endroit du campement superieur, sous le n° 3, se Irouve au pied de l'extremile inferieure de ces masses do trachyte, qui sonl enclavees des dcus. cotes par des coulees de laves qui premienl leur origine dans des hau- teurs beaucoup plus considerables, sur les flancs du grand cone. Une longue serie de cones d'eruplion s'esl etablie sur la bande eruptive qui communique avec la niche d'enfoncement susdile. Plusieurs de ces cones font voir \ ears cm teres reguliers, qui ont voini de lon- gues coulees de laves : ce sont de veritables cones de cendres , de scories , et de rajji/Iis, et le pheuomene du mouvement de la lave coulanle y parait fixe, encore aujourd'hui, dans les masses contournees et scoriliees avec une clarte et une fraicheur elonnantes. D'autres monticules coniques, qui font partie de ce groupe al- longe de produits eruptifs, se composent puremenl de ( 520 ) masses scorifiees ct bowsouflees, en imitant exactt'incnl, sut une echelle |>lus vaste, la disposition de cones ear une ligne, coinnie ils sc trouvcnt figures sur la table 1" de mes T'ues iUusirativ&s, qui fixenl un des etats ephe- meras sur le plateau du eraterc du Yesuve en 183Z|. Tous ces cones el ces monticules sent les diets contem- porains d'une eruption lalerale giganlesque, dans le sens d'une crevasse d'une longueur de plusieurs milles geographiques, dont rextremiteinlericureest marquee par la position du grand cone de scories ct de cendres nomine Karnyaryck (n° 11), qui n'esl plus visible dans la vue en question. Les grandes trainees de lave qui sillonnent les flancs du cone de l'Ararat, a droite de la vue, appartiennent toutes a des eruptions laterales contemporainesqui sc inanifesterent independamment de l'aclivite des cones alignes a gauche, et suivant une autre direction dans la region la plus elevee de la montagne. Ln point d'eruption principal, le meme qui est indique sous le n° 7 de la liste des hauteurs, se trouve visible en face sur la vue. G'est un cone d'eruption tres-caracte- rislique, dont les masses dechirees et noires font sail- lie a travers les neiges perpetuelles. Les coulees de laves, sorties de ce point comme des autrcs, qui restent cachees sous la calotte tie neige et de glace, en face de la plaine de l'Araxe, se presentenl comme des digues gigantcsques (|uidescendenl de laciuic de l'Ararat vers la plaine. Pourvues d'une tlepression canaliforme dans le sens tie leurs axes longitutlinaux, ces tligues se di- visent en [)lusicurs ramifications qui se touchenl mu- tuellemenl, el se repandent en s'elargissanl sur les pontes i nfe rieu res ct moins escarj)ees de la inonlagne. ( 521 ) La ligne rouge ponctuee correspond a la route que j'ai prise a differenles reprises dans mes excursions vers la cime de 1'Ararat. C'est la meme route qui a ete suivie par le colonel Chodzko, en 1850. Toute cette partie de la pente qui se trouve au mi- lieu des deux grandes regions eruptives ci-mention- n6es offre un terrain plus uni, moins couvert d'inega- lites , et facile a elre traverse a cheval jusqu'au point n° 3. D'ici on fait inieux de monter sur le dos du grand promontoire Irachytique que de traverser, d'une maniere tres-penible, les aretes tranchantes et aigues des enormes coulees de lave, de trachyte resinite noir, a gauche, pour ar river au point n° 5. Deux routes se presentent a ce dernier point pour gagner la cime du cone; elles correspondent aux deux bordsde la grande niche d'cnfoncement mentionnee plus haul et bien visible a la vue (1). Repousse, dans ma premiere tentative pour monter a 1'Ararat, le 16 aout ISM, a Irois heures de l'apres- midi, au point du bord droit de cette niche n° 8, par un deces orages momentanes qui s'engendrent si fr£- quemment, et par preference, sur le versant meridional du systeme de 1'Ararat, j'aieu le meme sort, pendant la nuit du 23 aout ISlik, dans ma seconde tentative, a 1'endroit du bord gauche que la vue indique, a une hauteur plus considerable que celle du petit Ararat. La violence de Forage, qui commenca vers minuit, s'unissait aux phenomenes electriques les plus imme- (i) Ces deux bords se dessinent sur la neijje comme deux tongues trainees noires divergentes qui partent de la cime de 1'Ararat; its re- presented un alignement d'enormes blors de trachy*porphyre re'si- nite noir, qu'il faut escalader pour arriver au point 8. I. MAI. 7. 35 ( 5'22 ) dials et lcs plus intonses, durant lesquels l'eeharttre, entre 1'eleclricite atmospherique et cclle dc tons lcs corps voisins, etail tellement foil, que des Incurs electriques, sous forme do pctites flammes phospho- rcscentes, furent longtemps observecs, sortant desex- tremitesde plusieurs instruments metalliqucs, et volti- geant au-dessus dcs pointcs des batons ferres, aussilul qu'on leur donnait la position verticals. Une forte averse de neige, qui se continua pendant loute la nuil jusqu'a dix heures du matin, couvrit le cone enticr tie la montagne d'unc couchc de neige ctde gresil de plus d'unpied d'epaisseur. La route que Ton avail prise pour traverser lcs blocs aigus de la lave trachj lique resineuse noire de l'arete susdile fut rendue tellement imprati- cable, qu'il fallut descendre, en glissanl sur les pentes escarpees et noigeuses des talus de terrain meuble qui conduisentdelabauteur des bords de la niche indiquee, dans le vaste espace de son interieur, herisse dc pelils glaciers. Latroisieme tentative pour parvenir a la cime du grand Ararat, en prenant, lc 3 septembre JS/iZi, la route du Kipgocll, surle \ersant septentrional du grand cone, avant manque a cause de la declivite des pentes arrondies, couverles de glace, je revins pour la qua- trieme foissur mespas, en dressant, le soirdu 28 juillet 1845, mon camp a peu j)res au point n° 7 de la vtie. Ln massif trachvtique, sous forme d'un immense lilon, fait ici saillie. II est traverse par plusieurs fentes et crevasseslongitudinales, a l'aide desquelles on parvient a une partie plus elevee de la pentc du cone, oii Ton recommence a renconlrer, au lieu de rochers en place, un terrain xncuble, conqiose de debris de roclies tres- alleres par les effols dc la decomposition. ( 523 ) Des roches tres-semblahles a cellos qui f'orment la partiecentrale de l'Ararat afllcurenldans celte localite, comrae dans l'interieur de la grande niclie d'enfonce- mentsusdile. G'est evidemment la frequence du pyrite (fer sulfure) dans cette roche, dont la decomposition agit sur la destruction de la derniere, et influe parces elTets sur l'absence de laneige dans cctle hauteur. Les exhalaisons sulfureuses que Ton ressent dans cette localite sont des phenomenes collateraux, et des suites naturelies de cette me me decomposition, dont les effels destructifs peuvent etre examines dansl'interieur de la vallee de Saint-Jacques dans toute leur puissance. Apres avoir traverse en sixheuresla distance entiere cl 11 point n° 7 jusqu'a la cime de l'Araral, j'atteignis le point n° 9, le 29 juillet 18A5, a midi. La cime de l'Ararat , comme il a ete deja dit [)lus haut, correspond a la parlie la plus elev^e du bord occidental du grand cratere de soulevement. Ce bord a le caractere d'un dos a surface doucement arrondie el ondulee , muni d'une serie de plusieurs collines Ires-basses, dontl'une toucbe immediatemcnt a l'autre, et qui se trouvent alignees sur un plan com- mun , peu incline vers le N. 0. Les deux collines qui occupent une place moyenne sur ce dos indique, et qui sont, par leur hauteur absoluc, les plus propres a representor la veritable cime de l'Ararat, sont tres visibles. Ces deux points, dont celui qui est a gauche fut visile par Parrot, se disputent tellement le rang de la veritable etderniere ciniode l'Ararat, qu'apres les excellenlcs operations de M. Fedorow, compagnon de voyage de M. Parrot, on a renonce a la tache do fixer ( 524 ) rigoureusemcnt une difference de hauleur cnlrc les deux collines, que l'ceil, place en faccde la montagne, n'est }>as a uiemc d'apprecier (1). Le col qui separe le cone du grand Ararat de celui du petit, represenle sous le n° 2, forme un dos extre- mement plat, qui renferme une plaine parfaitement horizontale, dontle diametre est d'un demi-kilometre a peu pres. Les ecueils qui font saillie sur l'avant-fond de la vue appartiennent a la rochc centrale du petit Ararat, tres- analogueal'andesile des Andes de 1'Amerique meridio- nale. Les debris pierreux qui abondent sur la cime du petit Araralproviennentdu delabrementdecette roche, qui s'opere continuellement sous rinfluence des agents atmospberiques. L'arriere-fond du dessin fait voir, a gauche du grand cone, le gradin superieur de la plaine de Bajazid, tra- versed en partie par les laves doleriliques du systeme volcanique du Tantoureck des Armeniens, a l'O. de la ville de Bajazid; on remarque plus loin la chaine de col- lines porpliyriques qui separe les bassins de 1'Eu- phrate et de l'Araxc. Le systeme trachytique de l'Agli- dagh domine, au dela de cette chaine, la large vallee duMouradlchaiavec leseaux chaudes dun" 21. Imme- diatcment au cote gauche du cone du grand Ararat se presenlent, l'un apres l'autre, les magnifiquescrateres desoule\emcnttracbytiquesduSordaghcl de l'Aslanly- dagh, au dela dcsquels la vue est limitee par les hauteurs volcaniquesarrondies du Synak et du )>arlydagh,n°27, (i) Voyc/ llci. Paris, Ducrocq, l85o. ( 527 ) cipe. L'echellc ties temps, avanl et apres l'ere chre- lienne, formait comme l'axe du tableau; les lieux et les pen pies en formaient les cadres, sur des lignes pa- rallels : de la les synchrcmism.es , condition sans la- rjuelle l'histoire n'a pas toute son utilite. C'est cette meme pensee qui a dirige M. L. Am. Se- dillot, l'auteur d'un Traite de chronologic unwerselle, qui vient de paraitre, comme complement de son Ma- nuel de chronologie, manuel dont le mdrite et l'utilite ont ele constates par quatre editions successives. Dans ce nouvel ouvrage , M. Sedillol est venu a bout d'une difliculte reelle. Un tableau presente d'un seul coup d'ceil tons les syncbronismes reunis, comment obtenir un resultat equivalent dans un volume in-18? Mais, dira-t-on, pourquoi ne pas donner des tableaux? Cette objection tombe devant un mot : son livre est destine aux colleges, ou les grands tableaux dont nous parlons ne sont pas admis. II s'y est pris d'nne maniere ing6- nieuse pour resoudre le probleme : il a cboisi cinq grands peoples, dont il a deroule les annales succes- sivement; puis il y a rattacbe, page par page, les fails relatils aux autres nations. Ces cinq nations sont les Hribreux, lesPerses, les Grecs, lesRomains et les Fran- cais. De la quatre grandes epoques : la premiere, de la creation dumonde al'an 526 av. J. -C, findela caplivite de Babylone; la deuxieme, de 526 a l'an 323 ou a la mortd 'Alexandre; la troisieme, de la mort d'Alexandre a l'an 676 de l'ere cbretienne, date de la cbute de 1'em- pire d'occident; la quatrieme, de l'an 476 a l'epoque presente. Par ce procede extremement simple, qui justifie parfaitement le but qu'il se proposail, l'auteur est ( 5-2S ) parvenu a mcllre en presence les evenemcnls content - porains priricipaux, de maniere a frapper a la fois l'csprit et les yeux, a graver les faits clans la memoire. La plupart du temps, les auleurs etaicnt obliges de sclnder les fails relatifs a une meme nation, et cela pour toutes les nations; M. Sedillot, pour cinq grands peuples ou quatre an moins, evite ce grand defaul : il s'est procure cet avantage par la coupurc des epoqucs qu'il a choisies heureusement el non arbitrairement. En effet, e'est surtout apres l'edit dc Cyrus, qui met un terme a la captivity de Babylone, que les Perses jellent un grand eclat et bientot apres les Grecs; et e'est apres la mort d 'Alexandre que les Romains, le peuple roi, occupent le premier plan sur le theatre de l'liistoire. Enfin , e'est apres la cbute de l5 empire re- main d'Occident que commence reellement la periode francaise, a laquelle on peut legitiinemcnt rattacber toute l'liistoire modcrne depuis le v" siecle : d'abord parce qu'a eelte epoque la mem archie des Francs com- mence , pour continucr sans interruption jusqu'a la revolution francaise, e'est-a-dire pendant plus dc treize siecles; ensuile, parce que la France n'est reslee etran- gere a aucun des grands evenemcnls qui sont arrives dans le inonde pendant cc long espacc de lemps; elle y a pris meme autant ou jdus dc part qu'aucune autre nation dc l'Europe. Cet artifice d'exposilion historique a done, outre son avantage manifeste, le merite d'etre justifie par l'liistoire elle-meme. Ce n'est pas qu'on no rencontre qii el la des irrrgularites , des anomalies dans l'appli- cation de la metbode; mais e'est un defaul inherent au sujet : e'est deja heaucoup que dc fournir a la jea- ( 5^y ) nesse, a quiconque etudie l'liistoire, un lil eonducteur ot un guide sur. Qui n'a pas desire souvent un flam- beau a travers ces tenebres, un secours pour sa me- moire ? Ce secours, ce point d'nppui , M. Sedillot nous parait l'avoir trouve , en rapportant loutes les histoires, non pas a unc scule, mais a qualre, a partir du moment oil chacune d'elles domine toutes les autres. Le volume d'environ ZiOO pages que nous analysons est rempli, pour les trois quarts, par la Table syncbronique ci-dessus, oil les evenemenls sont suc- cinctement, mais clairement racontes. II renferme un autre morceau d'un interet different, mais ici tres-ulile, aujouid'hui que nous possedons une grande contree de rAfriquc, oil le calendrier des musulmans est le seul en usage parmi les babitants, Arabcs, Juifs, Kabyles, Berberes et autres indigenes; aujourd'bui qu'on imprime en Algerie un journal arabe , avec la date de Yhegire comme on a fait en Egypte depuis que ce pays est enlre dans les voies de la civilisation. Un trail 'e du calendrier arabe n'est done pas , dans cet ouvrage , un luxe d'erudition inu- tile; cbacun sera bien aise de l'y trouver, d'autant plus qu'ii la suite est une table de concordance des annees de l'hegire depuis son origine en 622 jusqu'a l'annec 1900 de l'ere chretienne. Dans ce petit traite, qui complete les notions donnees dans le premier vo- lume, l'auteur a rassemble tout ce qu'il est necessaire de savoir pour connaitre l'origine et comprendie lc systeme du calendrier arabe, Intercalation , la signi- fication des noms des mois, les jours de la semaine, les fetes mabometanes, la maniere de determiner les annees embolismiques ( ou bissextiles), e'est-a-dire ( 530 ) relies nil lo dei nier mois a un jour do plus. Personne n'ignore que l'annee arabe est une annee lunairo, cl (jne ses douse mois out allernativemenl 30 et 29 jours; elle a done 35/i jours , excopte onzc lois par cycle, uu periode de 30 annees; dans ces onze annees, le der- nier mois etant de 30 jours, au lieu de 29, le nombre des jours est de 355. M. Sedillot, d'apres les astro- numes arabes, donne les regies pour counaitre le jour initial d'unc annee donnee, ou d'un mois quelconque, et pour savoir si une annee est embolismique ou non. II imporle de faire remarquer que les Turcs, dans leur maniere de compter le temps, avancenl d'un jour sur les Arabes, el cela parce qu'ils ont place le premier jour de l'begire au vendredi 16 juillet 622; les Arabes, au jeudi 15 juillet. Les aulies articles quicomposentce volume sont une (able des inventions les plus interessantes dans les sciences, les arts, Industrie, et des decouvertes geo- urapbiques ; une table svnebronique des personnages les plus celebres ranges parsiecle : enfin , une table de i oncordancc du calendricr republican! avec le calen- dricr grcgorien, de 1792 a 1806. Nous remarquerons, dans la premiere de ces tables , quelques legeres omissions , entre autres pour les annees 1849 et 1850, cellc du moot Renia , montagne neigeusc (|iii n'est qu'a un degre sud de l'equateur , aperrue par le doclcur Rebmann, comme le Rilimandjaro, (jui est a qualie degree sud. Le lac N'gami a ete \u pour la premiere lois en 18/|9, non en 1850. .Nous Mgiialcruus encore quelques lacunes : le voyage de Vancouver dans les mers du Sud et a la Nouvelle- llollandc, 1790; le voyage de d Enlrecasleaux, 1791, ( 531 ) a la recherche de Lapeyrouse; le voyage de Poron aux terres australes, 1801 (et non 1800), doit porter le nom de Baudin, chef de l'expedition; le voyage de Kotzehue et le voyage de Rrusenstern en 1803 ; le pre- mier voyage de d'Urville a la recherche des debris de l'expedition de Lapeyrouse, voyage couronne d'un plein succes, annee 1820; le voyage de du Petit- Thouars aTaiti, a ia Nouvelle-Zelande, 1836. Ajou- tons, pour en finir avec ces pelites remarques, que la determination du pole magnetique par d'Urville, lors de son voyage aux mers antarctiques, en 1837, merite d'etre mentionnec , avec la decouverte de la terre cl'Ad^lie. Le voyage de Rene Caillie est de l'annee 182A, et non de 1828; mais cc sont la des omissions faciles a reparer. — Puisque l'auteur a cru pouvoir donner le nom de siecle des Ptolemccs au me siecle avant l'erc chrelienne, pourquoi n'aurait-il pas donne le nom d'Hipparque au siecle suivant? II ne lui aurait pas ete non plus tres-diflicile de donner un nom aux rr, in0, :v°, ve et vi° sieclcs de J.-C; le vne appartient de droit a Mahomet, la plus grande figure historique de cette epoque; le xme, a Louis IX; le xive, au Dante; le xv6, a Christophe Colomb ; le xmiic, a Voltaire; le xixe, a Napoleon. Quant aux inventions, nous nous permet- trons encore quelques ldgeres observations. L'inven- lion de la machine a calculer et de la brouelte par Pascal, 1658, est omise dans la liste : il en est de meine de celle des crayons de mine artiliciollt: j^ar Conte, en 179A, qui a fait epoque; la premiere voilure a vapeur estcelle de Cugnol, presentee a TAcademie des sciences par le general Bonaparte en 1798. Le bateau a vapeur de Fulton a ete precede par celui de M. Jouffroy. ( 532 ) M. Niepee doil etre associe a M. Daguerre pour le da- guerreotype. Enfin, le doctcur Young avait commence a dechiffrer les bieroghphes des 1815, ou peut-etre avant. L'ingenicur Le Bon merite aussi d'etre mon- tionne pour la decouverte du gaz eclairant, des l'annee 1797 ou 1798; quant a la geometrie descriptive, Mongc l'enseignait en 1793 a Paris, et, ;i Metz, vers 1780. Mais je m'arrele, car ces minutieuses remarques sont hicn loin dc rien oter du merite et de l'utilile du Ma* nuel dc chronologic universelle, qui vient de paraitre, et qui forme une deuxieme pai*tie du Manuel classique dc chronologic. Nous rccommandons ce livre aux lecteurs, comme un excellent ouvragc portatif, propre a rendrc plus facile et plus commode l'elude de l'histoirc ge- nerale. Jomahd. DOCLMEiNTS SLR LE COMMERCE EXTERIEUR, IMPRIMES SOUS LES AUSPICES DE M. LE MINISTRE UU COMMERCE ET DE L'AGRICULTUUE. AOUT. — DECF.MBRE 1 85o. RUSS1E. ASIJi CliNTRALE. — AKYA1J. — SUEZ. PORTS DE L'AMEIUQUE. On peut jugcr de l'interet que presenle celte j)ubli- calion par les extraits qui vont suivre. Nous avons deja fail rcmarqucr combicn les pro- gresde l'influencc britannique au pied dc l'Himalaya portaient de prejudice au commerce des Russes avee l'Asic orientate; les details qui nous sont transmis ( 533 ) sur la foire de Nijny-Novgorod en sont unc preuve irrefutable : Nijny-Novgorod, situee sur la rive droite du Volga, au confluent d'une riviere appelee Oka, a khO kilome- tres au nord-est de Moscou, est le chef-lieu d'un gou- vernement auquel elle a donne son nom. II ne faut pas confondre Nijny-Novgorod (Novgorod inferieure) avec l'ancienne republique de Novgorod-la-Grande (Veliki- Novgorod), au sud et a peu de distance de Saint-Pe- lersboui'g. Nijny-Novgorod, dont la population fixe est lout au plus de 20 000 ames, reunit, a l'epoquc de la foire, 200000, 300 000, etjusqu'a 500 000 individus curo- peens et asiatiques, russes , armeniens, tatars, bou- khares, persans, kirghis, etc. Depuis son origine jusqu'a ces dernieres annees , la foire, tour a tour appelee de Kasan , de Makarieff et de Nijny-Novgorod , a pu etre considered comme un marche etabli entre le commerce de l'Europe et celui del'Asie. C'etaitun vasle bazar temporaire oiivenaient, chaque annee, periodiquement se nouer les relations commerciales de l'empire russe avec l'Asie ; mais depuis une vmgtaine d'annees elle perd graduellement ce caraclere essenliel, el devient de plus en plus un marche du commerce interieur consacre aux echanges des divers prodoits de l'industrie nationale. L'en- semble des transactions du commerce russe avec l'Asie s'elevait autrefois a la moitie de la valeur tolale du mouvcmenlde la foire; ce rapport n'est plus aujour- d'bui que d'un tiers , et moins encore. Les causes de ce changement sont faciles a indiquer. En premier lieu, des maisons armeniennes venues ( 534 ) cle Teheran ct de Tauris se sonl etablies a Moscou, et entretiennent regulicrement avoc les diverges contrecs asiatiques les rapports de commerce qui, jadis, se Ibrmaienl liansiloirement a Makarieft* on a Nijny- Novgorod. En second lieu, le commerce, en Russie comme parlout, Bubitld loi universale du cbangement , il Se deplace. L'Asie cenlrale importait autrefois des mar- chandises manufacturees en Russie ; aujourd'bui ce deboucbe a eonsiderablement diminue; on pent dire meme qu'il est perdu au profit du commerce que les Anglais enlreliennent avec la Perse el la Boukharie, Trebizonde, Tauris el Caboul. Les marcbands de Khiva, ceux de la Boukbarie, el lesPersans, vienncnt encore a Nijny-Novgorod; mais c'est surtoul pour y ecbanger les produits de leur propre pays conlre des especes monnayees. Leur commerce d'acbnl et d'ecbange n'est que le tiers el meme lc quart de la somme a laquelle s'eleve la venle de lcurs produits. Aussi la consommalion ties articles russes a beau- coup diminue dans les contrees asiatiques, et il lend a tombcr de plus en plus, tandis que la consommalion des matieres premieres que la Russie demande aux peuplcs de l'Asie centralc augmente cbaque antiee en proportion du developpement de 1'induslrie manulac- luriere dans toule l'etenduc de l'empire. Iln'estpasaisedeconnaitie la valeurdes transactions commerciales qui ont lieu cbaque annec a la foire de Nijny-Novgorod , el le gouvcrnemcnt lui-meme n'a pas toujoursles moycnsd'en apprecicrlcs result Is exacts ; les inarcbands sont prudents et discrels, et gardonl ordinairement lc silence sur les operations qu'ils on I ( 535 ) faites avec les marchands au detail. En outre, les ventes s'y font souvent a terme, et il arrive plus d'une fois que les marchands ne retrouvent plus a cc rendez-vous commercial leurs acheteurs de l'annee precedente. En rendant compte du Church missionary intcUi- iicncer (1), nous avons monlre quelle concurrence active les Anglais faisaient a la Russie dans les contrees traversees par le Sutledj ; les documents que nous venons de rapporter confirment completcment notre premiere indication. Si Ton considere la nature des marehnndises asialiques importees a Nijny-Novgorod , on reconnait que le the venant par la voie de Kiakhla est la branche la phis considerable de cc commerce; on en debite chaque annee 00 000 caisses, qui, a rai- son de 500 fr. chacune, representent une valcur de 30 millions de francs; quant aux divers produits de l'Asie centrale, de laBoukharie et de la Perse, trans- ports par des caravanes qui traversent les steppes des Kirghises, de Boukhara, de Khiva et de Tasclikend, leurvaleur ne depasse pas aujourd'hui h millions. Nous venons de parler du devcloppement commer- cial des Anglais de l'Asie centrale; nous allons les relrouver dans l'Arracan. Les nombreux chargements de riz qui, pendant le- dernieres annees , ont ete expedies de ce pays (Indes orientales anglaises) pour l'Europe , l'Ainerique , la Chine et l'Archipel d'Asie, ont donne une grande im- portance au port d'Akyab. C'est le seul point d'ou sc font les exportations; le port off're un excellent mouillage par une profondeur de S brasses et demie (i) Bulletin de la Socicte", mars i8f>r. ( 530 ) a 5 brasses et demie. L'entree en est peut-etre un peu difficile pour un otranger; mais des qu'on y est venu une seule ibis , on peut se dispenser de prendre un pilote. Tous les ecueils se trouvent au-dessus de 1'eau , et la passe est suffisamment large pour les eviler. Le district d'Arracan est coupe par de nonibreuses rivieres et par des canaux naturels d'eau salee asscz profonds pour perniettre aux batiments de 800 a hOO tonneaux de remonler jusqu'a 25 et 30 milles au-dessus d'Akyab. II y a ordinairemenl, pendant la saison , dans le port, dans la riviere et dans les canaux qui en dependent, de 100 a 200 navires en cbarge a la fois. C'est ordi- naircment vers la fin de novembre qu'on commence arecolter le riz de Larong ou llongphroo ; celui de La- tooree murit ensuite, et la moisson se termine au mois de fevrier par la recolte du riz de Nacrensee, qui forme a lui seul la part la plus considerable de la produc- tion du pays. De 1839 a 18/i9 il a ete exporte de l'Ar- racan, par Akyab , pour une valeur moyenne d'en- viron 2/j millions de francs de riz. Les navires destines pour le port d'Akyab, pendant la mousson de sud-ouest , doivent gouverner sur la pointe sud de Western Bolongo, par 19° 50' de latitude nord , et 93° 3' de longitude est, puis courir le long de la cote a une distance de 5 a 6 milles du mage, jusqu'a ce qu'ils apercoivent le feu fixe sur Great- Savage, a l'enlree de la riviere d'Arracan. lis feront route alors de maniere a ramener ce feu au nord un quart nord-est ou nord-nord-est, el s'ils ont l'inten- tion d'enlrer pendant la nuit, ils passeront la barre en tenant l'un ou l'aulre de ces relevemenls a l'en- hoit le plus profond, e'est-a-dire par 3 brasses d'eau ( 537 ) dans les basses mers ties grandes marees. Aussitot que Ton trouvera plus de fond , il faudra venir un peu vers le nord-nord-ouest , selon l'etat de la mar^e et la grosseur de la mer, assez a temps pour eviter les Western-Rocks (au-dessus de l'eau), qui restent dans le sud-ouest demi-sud du feu , distance d'environ un demi-mille; le flot porte dessus en entrant. Quand le feu restera a Test , par une profondeur de 6 a 9 brasses d'eau, sur l'accoredu plateau qui est situe a l'ouest, on doit se dinger de nouveau vers le nord-nord-est ou nord-est un quart nord, et lorsque ce feu restera au sud-est un quart sud, un huitieme sud, on sera en de- dans de Passage-Rocks, qui est eleve de 6 a 7 pieds au-dessus de l'eau , et git au nord-ouest demi-nord du feu de Savage, distance d'un quart de mille. On gou- vernera au nord-est quelques degres est, pour eviter les roches qui se projettent au large de Faqueer- Point, jusqu'a un mille d'etendue au sud; on a place une bouee rouge au large de Faqueer- Point, dans la passe du sud, par 9 brasses d'eau, et en y faisant un peu d'attention on peut l'apercevoir par une nuit claire sans lune. On devramouiller aussitot que la pointe de Faqueer restera nord-ouest un quart nord ou nord- ouest. On vient de construire sur Faqueer-Point un petit phare dont le feu, d'un rouge fonce, pourra s'aperce- voir de 6 milles au large de la barre, et qui servira de marque pour eviter les If estem-Rocks , en le tenant un peu ouverta l'ouest de Savage- Light, soiten entrant, soit en sortant, et pour indiquer aussi quand le bati- ment sera en dedans durecif de Faqueer-Point. Quand on releve le feu au nord-ouest ou au nord-ouest un I. mai. 8. 36 ( 538 ) quait nord, on est parfuilement abrite du cote de la nier, el le fond est excellent. In etranger ne doit jamais essayer d'entrer pendant la nuit, surtout dans la saison despluies, a moinsque ce ne soit au moment de haute et basse mer, parce que le jusant court rapidement en formant de forts remous sur le dangereux plateau situe a l'ouest, et le Hot pousse aussi en violenls tourbillons sur lesrochers. Pendant la mousson de nord-est, les navires destines pour Akyab, venant du nord, devront s'ellorcer de prendre connaissance du Table-land de Western lio- longo, par 20° 1' latitude nord, et gouverneront alors juste a Test; ils evileront aiusi YUyster-tiock, situe par 20° 3' de latitude nord, et 92° UO' longitude est, a 15 milles de distance du feu de Savage, dans l'ouest corrige. Cette route est particulierement recomman- dee, parce que, bien qu'on puisse, pendant un temps favorable, apercevoir le feu de Savage en dehors des rochers, par lb' ou 17 brasses d'eau, la profondeur diminue si rapidement qu'on pourrait, si le temps etait un peu brumeux, ou que la pluie empechat de voir ce feu, tomber subitement, en courant plus au nord, et avant de l'avoir apercu, sur i'Ojster-liock. Dans aucun cas un etranger ne doit passer par lc chenal en dedans de ce rocher. ISous trouv ons dans le meme recueil des details inte- ressants sur la ville de Suez, dont les Anglais ont fait une station de premier ordre et la clef deleurs relations avec l'Orient. Situe sur le littoral au milieu du desert, a 120 ki- lometres de toute terre cultivee, Suez u'a d'autre industrie que la construction de petits batiments desti- ( 539 ) nes au cabotage entre ce port et Djeddah ; mais grace a sa position a l'extrcmite du golfe Arabique,cette pe- tite ville, qui compte a peine 5 000 habitants, recoit chaque annee pour 8 a 10 milJions de francs de mar- chandises venant d'Europe, des Indes ou de l'Arabie, et 10 000 voyageurs, amenes ies uns par le transit de la malle anglaise , les autres par le pelerinage de la Mecque. La navigation de la mer Rouge est encore aujour- d'hui ce qu'elle etait au moyen age. La plupart des barques qui vont de Suez a Djeddah ne sont pas pon- tees et partent toujours surchargees de marchandises. Munies d'une voile ou deux, dirigeespar des pilotes arabes, qui n'ont point d'instrumentsde marine, elles voyageut de cap en cap, sans perdre la terre de vue, s'arretent le soil* et passent la nuit dans une baie; le plus souvent elles arrivent en quinze ou vingt jours a lour destination; ruais pour le retour, la duree du trajet est beaucoup plus longue, en raison des vents, qui soufflent ordinairement du nord. Les expediteurs de l'lnde songent a ne plus envoyer leurs denrees a Djeddah; ils les expedieraient avec plus d'avantage directement a Suez, par des goelettes sous pavilion anglais. Les relations de Suez et de la Syrie sont assez ac- tives; dans l'annee 1848-18/19, 52 caravanes, parties des divers points de la Syrie (1), avec 2000 chameaux environ, ont transports pour plus d'un million de marchandises. De Suez au Gaire les communications (i) 3 de Damas, 3 de Naplouse, 4 de Jerusalem, 6 d'Hebron et 36 de Gaza. ( 540 ) sont tres-frequentes ; les caravanes franchissent en trois jours la distance qui est de 133 kilometres; le poids porte par les cbamcaux varie entre 270 et 360 ki- logrammes, divises en 2 colis. De Suez au Caire, cba- cun de ces animaux coute 6 fr. 25 c. ; mais du Caire a Suez on les paye a raison de 10 fr. Le releve annuel approximatif des caravanes de Suez donne, pour le nombre des animaux employes, 70 000, au prix de 594 000 fr.; dans ce nombre figurent 12 OOOcbameaux pour les pelerin.s allant a la Mecque, et 4 000 seulement pour ceux qui en reviennent. Si maintenant nous nous transportons au nord de l'Amerique, nous voyons les cotes baign^es par l'ocean Pacifique devenir l'objet d'une attention toute particuliere. Le premier port que Ton rencontre en venant de l'Est est celui de Punta-Arenas, lieu de debarquement des inarcbandises a destination de San-Jose etde tout l'Etat de Costa-Rica. Punta-Arenas est un port franc. On se rend ensuite a Realejo, port de l'Etat de Nica- ragua, puis a la rade de d'Acajutla , qui correspond avec les villes de Sansonate, San-Salvador, Santa- Anna, etc. A 18 lieues de la se trouve le mouillage d'Istapa ou de Guatemala; la barre est plus difficile a Istapa qu'a Acajutla, parce que le rivage, quoique sa- blonneux, est plus accore. Au centre du golfe de Fonseca, considere par beau- coup de personnes comme la clef du commerce ma- ritime de l'Amerique centrale, entre les Etalsde Nicara- gua, de Honduras etde Costa-Rica, est l'lledu Tigre, pres de laquelle le mouillage est excellent. Depuis deux ans cette lie a ete ouverte au commerce ; son port, nomme ( m ) Amapala, a ete declare pour dix ans franc de tous droits, tant pour les navires que pour les habitants. On projette d'y etablir un depot de charbon pour les batiments a vapeur de la ligne dePanama en Californie. San-Francisco continue d'attirer les emigrants de toutes les nations, et l'ocean Pacifique est sillonne par un grand nombre de navires qui ont tous la meme destination; 14 bateaux a vapeur font le Irajet dePa- nama en Californie ; le Chili entretient des commu- nications tres-actives avec le nouvel Eldorado, et, en moins de trois mois, il est entre dans le port de Val- paraiso 22 navires de commerce, dont \ 5 venant direc- tement de France. Aux filats-Unis on cherche a ouvrir des routes par terre moins dispendieuses ; au Texas , des capitalists de New-York ont monte un service de voitures publiques allant de Port-Lavacca, sur la baie de Matagorda, a San-Francisco, et le premier convoi, compose d'environ 300 personnes, est heureusement parvenu a destination. La compagnie vous transporte de New-York a San-Francisco, par cette nouvelle voie, pour 200 dollars (1 070 fr.), tous frais compris. Le gouvernement mexicain ayant perdu la baie de San-Francisco sur l'ocean Pacifique, l'a remplacee par le port de Huatulco, qu'une nouvelle loi vient d'ouvrir au commerce etranger. La rade de Huatulco est belle, vaste, et peut offrir un abri sur a 60 navires d'un fort tonnage. Le chemin qui conduit de Oaxaca a la cole dd sud est d'environ 250 kilometres. On y trouve, de distance en distance, plusieurs villages, et, jusqu'au bourg de Mehuatlan, la route est totalement terminee. Les tra- vaux se continuenl jusqu'a la mer, demaniere que les ( 542 ) transports, qui se font a dos dcmulet, pourronts'effec- Iner desormais par des ventures; et coinme on s'oc- cupe en ce moment de prolongcr, de Oaxaca a Tebua- can , la belle route qui existe deja de cette derniere ville a la Vera-Cruz, on ne tardera pas a possdder une bonne voie de communication entre la Vera-Cruz et Hualulco. Ces deux places deviendront deux points importants d'entrepot entre l'Europe, les ttats-Unis et l'Oceanie. On a calcule qu'un roulage accelere et les diligences pourraient faire le trajet de la Vera-Cruz a Huatulco en sept jours. Toutefois cette route ne sera jamais com- parable a celle deTebuantepec, qui sera termin6e dans quelques mois. La Vera-Cruz estbien decbue de son ancienne splen- deur; ce n'est plus qu'une simple £chelle ou Ton de- pose les ricbes chargements destines a 1'interieur et principalement a Mexico. Situee par 19° 11' 57" de lati- tude nord, et 08° 29' de longitude ouest du mdridien de Paris, la Vera-Cruz se trouve a 93 lieues de la capitale, avec laquelle elle communique par une route tres- malentretenue, qui passe parlesvillesdeZalapa,Perote et Puebla. Une diligence, partant tous les jours, trans- porte les voyageurs et les lettres ; elle met de trois a quatre jours a faire le trajet. On court risque, dans ce voyage, d'etre maltraite , blesse et m6me hie" par les bandits, et il ne faul pas moins d'un fort detacbement de cavalerie avec du canon pour assurer la securite des passagers et proteger les valeurs considerables en nu- meraire qui arrivent cbaque mois a la Vera-Cruz. Les alentours de la ville sont trislcs, depouillds de tout oinbrage et de toute vegetation ; on n'apercoit que ( 543 ) des sables et l'on se croirait au milieu des deserts de l'Afrique; les dunes sontassez elevens pour intercepter la circulation de 1'air du cote de la terre; de rnai a septembre les chaleurs sont excessives, etsi, durant les autres mois de l'annee, l'air est rafraichi par les vents du nord particuliers a cette contree , ils sont quelquefois si violents qu'ils mettent en danger les navires a l'ancre, et enveloppent la ville d'une atmo- sphere de sable qui aveugle dans les rues et qui est tres- incommode dans les maisons. Le seul courant d'eau est un ruisseau bourbeux, appele Tenoya, qui coule au sud-est de la ville, a deux cents pas des murailles. Les navires menaces par les vents du nord, n'onl pour abri qu'un ilot a fleur d'eau , ou se trouve con- struit le fort de San-Juan de Ulua , avec un phare a feu tournant, varie par des Eclats de seconde en seconde ; les approches sont herissees de nombreux £cueils, et Ton ne peut guere entrer sans pilote. Lesbatiments de guerre Strangers trouvent un bon mouillage a l'ile de Sacrificios, a environ 2 rnilles et demi du port de la Vera-Cruz, dont l'entr^e leur est interdite. Le beau pic d'Oritava, constamment couvert de neige, et le coffre de Perote , qui s'apercoivent de AO lieues en mer, servent de points de reconnaissance aux navi- gateurs. Le courant se dirige toujours selon le vent qui regne. La Vera-Cruz contient actuellement 8500 habi- tants, en comptant 1 250 etrangers, dont 475 Espagnols et 183 Francais. On voit par ce qui precede de quelle utilite" peuvent etre les documents commerciaux publies par le gou- vernement frangais ; les seules remarques critiques qu'il soit permis de faire portent uniquement sur des ( 544 ) fautea d'impression faciles a corriger, les Boukmares pour les Boukhares, la Gar gone pour la Go/gone (Gor- gona), elc. Nous nous somnies attache a extraire du journal ofliciel ce qui concernait specialement la geo- graphic; quant auxobjets de Commerce et au meilleur choix de Merchandises a faire pour telle ou telle desti- nation, nous renvoyons au recueil meme, qui donne a cet egard les renseignements les plus exacts. SiDILLOT. ( 545 ) OZ< •^H H > O EP = S c aQ E" =' CO*.Q0-*ICO-*CO.b.©© ~*0JO1©.b.tSO1ib.CO.*l ft» r.t r .1 f.t in it> i--« _^ i .o ici — *> I s ■* «• IW 01 01 01 ■*■ © CO -»■ IS **■ "*• *- •*■ 1* OI 01 to — . co ►* £» — *« 00 O IS IS 01 00 01 01 •^W«0*"ieCT!*.(0*4 CO COISO-*«OCiC0IOC*O oi oj oi oi is is w -J is is is *- *- is *> is -a © ■ © ox -i is — — ;* ©01CO©lS©0000>b.OI co 0* .fa- ** *>• 01 isco-4toco©*J04co or. ~ c P £ D » 1 C » © Oi CO is ►*• oi -J is oi IS 01 oi -^ -1 IS <* »- l - - oi«j*jisoi©is is «*>»»• o © © oi *» *» co oi is $> oi £» **. is -i (jl W O IS »* O CO X ■* Ol *b- © CO — -4 IS ©■ 01 -J © QC © .b« — 00 COO — O0"*-J.b.00"*01 01 19 OI 01 t& Q C^ O CC t^» O O U «» 01 C3 Js O! 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CO © OI ib. 01 00 -J 00 01 IS OI -4 IS OI CO — frS ib- © ~4 ISCO-4 0I^ICO©©00© — ib. IS OI <*. t ^ © CO ** OI ^ ^ ib. **■ OI 0'. 01 01 -4 CO © CO -J © — 01 *--*> IS -4 © M>oocre©oOifc.»-*oi^ih*C2*4COk* -4 OI Oi — © C! CO OI CO OI © 00 IS OI 0C©O101O1©-^-400CO©CO — ib. V. 00 IS © ** 01 — — IS IS 01 01 CO -^ © is ib. «j ©©©is *• cooo-joco; — © — 1*0010 © © 01 — 01 wl Superficie eu millescarrei illciuiiii'i b-S --=;^ 5 |_a §fs S3 a. S'.N !? -! ."= D'S D << ■/-'.irj.i^-;i-ii ^i -4 ii, — *- r -.1 ^ •. 1 rf.-- _- — "xr i- -' WWKffit4W-IWCO»WpC 5S999S!5S9SfiSSS oooooooooooooc Population (1). ( 540 ) MARIXS RISSES QUI OXT FAIT LE TOCR DU MOXDE DE 1803 A 18.'|8. CAPITAINES. mrniENTS. V^NKES. I. Krusenstern. Nade'jda. i8o3 — 1806 2. Lissiansky. Neva. i8o3 — 1806 3. Gagemeister. Ne'va. i8o3 — 1807 4. Golovnine. Diane. 1807 — 1809 5. Lazareff. Souvoroff. i8i3 — 1R16 6. Kotzebue. Rurik. 8i5 - 1818 7- Gagemeister. Koutouzoff. 1816 — 1819 8. Ponafidine. Souvoroff. 1816 — 1819 9- Golovnine. Kamchatka. ■ 81; - 18.9 10. Ponafidine. Borodino. [819 — 1821 1 1. Lazareff. Orient. s.0 - 1821 12. Bellingshausen. Pacitique. .8.9 - 1821 13. Wassilieff. Detouverte. 1819 - 1822 »4 Schishmareff. Bienveillant. 819 — 1822 i5. Dochtouroff. Koutouzoff. 1820 — 182a 16. Keotschscoff. Ru.ik 1821 'T- KisIako>vsky. Elisabeth. 1821 IS. Touloubieff el Chroustrhoff. Apollon. i 821 — i8»4 '<)• Filatotff. Ajax. 1 821 (per dta.) 20. Lazareff. Croiseur. 822 - 1825 21. Lazareff. Ladoga. 1822 — 1824 22. Kotzebue. Entreprise. 823 — 1826 23. Dochtouroff. Le TraiKiuille. [824 •4- Tschistiakoff et Mouravieff. Helene. 1824 — 1826 25. Wrangel. Le Doux. [825 — 1827 36. Stanukowitch. Moller. 1 826 — 1829 a7. Liitke. Seniavine. ] 826 — 1829 28. Cbromtehenko. Helene. 1 828 — i83o *9- Gagemeister. Le Doux. 828 — i83o 3o Chromtcbenko. Amerique. 1 83. — 1 833 3i. Schantz. Amerique. 1 834 — 1 836 3a. Tebenkoff. Helene. 1 835 33. Bahrens. Nicolas. 1 837 — ,839 34. Kadnikoff et Voevodsky. Nicolas. 1 839 - 1 841 35. Zaremba. Alexandre. 1 840 36. Junker. Abo. 1 840 — 1842 37. Vonliarliarsky. Irtisch. 1 843 — 1845 38. Nevelskoy. Baikall. 1 848 — ♦ i85o ( 547 ) Ancienne population iberienne re>andue dans tou- tes les parties de i/Europe. — Un anonyme, qui ne Test probablement pas pour les redacteurs de YAthe- rxenm, a exprime" dernierement dans ce recueil son etonnement de ce que M. Wilson, dans une commu- nication fort interessante qu'il a faite a 1' Association britannique pour le progres des sciences, sur les an- cienshabitantsdesiles diiRoyaume-Uni,nementionne pas l'existence d'une ancienne population iberienne, repandue dans toutes les parties de l'Europe. Les faits semblent la prouver, car comment pourrait-on expliquer autrement la distribution geographique des Iberiens? Qu'ils se soient distribues eux-memes, en emigrant dans une contree qu'ils auraient en- vahie, ou par des entreprises maritimes, cela semble tout a fait impossible et en opposition avec le ca- ractere de ce peuple et son etat de civilisation, tel qu'il est universellement represented par les anciens auteurs. D'un autre cote, si nous considerons quel aurait etc l'effet sur une population clair-semee et adonnee a la chasse, car "c'est ainsi que les Iberiens doivent efre considered , de l'invasion d'un peuple plus condense et plus energique, tel que celui qui habitait les regions de la Mer Noire, chaque phe- nomene de leur position geographique semble §tre completement explique. Ainsi , par les progres de la race envahissante, les Iberiens de la Russie sep- tentrionale et des cotes orientales de la Baltique au- raient ete pousses plus au nord. Nous trouvons aussi en Finlande une race qui parle encore une langue alliee au basque, le descendant reconnu de l'ancien iberien. Mais le grand corps de la race ibe- ( 548 ) rienne se serait retire devant les envahisseurs a tra- vers la Germanie, la Gaule , et finalement en Es- pagne ; el la nous Irouvons effeclivement la lo- cality principale de ce peuple. Ceux qui habitaient les pdninsules de la Grece et de l'ltalie, auraient ete separes, battus, disperses et refoules plus au sud. Dans la Grece, les montagnes de l'Arcadie auraient forme naturellement leur derniere retraite. De l'ltalie, ils pouvaient passer aisement en Sicile , et nous sommes informes qu'ils ont autrefois possede entie- rement cette lie, quoiqu'ils aient ete plus tard con- fines a l'extremite occidentale. Des cotes de la Gaule ceux qui les poursuivaient les ont suivis dans la Grande- Bretagne, ou ils auraient occupe d'abord le midi et les portions meridionales de la cote occidentale. De la en s'etendant, les Iberiens du midi de l'Angleterre au- raient ete finalement forces de chercber un refuge dans le pays de Galles, comme les Celtes le furent plus tard dans des circonstances semblables. Ceux qui habitaient le nord de l'Angleterre et les basses terres (lowlands) de l'Ecosse auraient traverse le detroit, pourse rendre dans le nord de l'lrlande. En continuant de lessuivre, on doit esperer les trouverdans la partie meridionalc de cette ile, ainsi que cela existe en fait. Je sais qu'on dit ordinairement que les Iberiens des Iles-Britanniquesviennentde l'Espagne ; mais une co- lonisation si etendue me semble, a une telle distance, tout a fait inconciliable avec le caractere d'un peuple place si bas dans l'echelle de la civilisation , qui ne s'est jamais applique aux affaires maritimes, et parti- culierement impropre pour des mesures agressives ; et, de plus, il parait tout a fait absurde de supposer ( 549 ) qu'apres avoir fait un si long trajet, ils auraientpris possession des parties arides et montagneuses du pays, qui sont universellement le refuge des plus an- ciens habitants. L'idee d'une colonisation espagnole dans cette partie de la Grande-Bretagne paraissait aux anciens qui l'ont concue beaucoup moins impro- bable, a cause de leur etrange meprise sur la position relative des deux pays. Je ne suis point certain que les particularity con- cernant les Iberiens soient les memes que celles de l'une des races que M. Wilson croit avoir d£couvertes. Je pense qu'ils ont quelque ressemblance avec la plus ancienne des deux, d'apres la petitesse de la main et la forme de la tete. AMERIQUE. Volcan du grand Lac salL — Ce volcan est , sui- vant le Buffalo commercial Advertiser, dans une plaine sur les bords de celac; il est compost de boue (mud), et couvre plusieurs acres de terrain. La vapeur et l'eau s'en echappent par un grand nombre d'ou- vertures. La boue s'eleve en cones, dont le plus haut n'a pas plus de cinq pieds a partir de la surface. Ils sont termines par des tubes , dont quelques-uns durcis et melanges avec des cristauxde soufre et d'au- tres substances. L'un des cones lance a dix ou quinze peds en l'air de la vapeur et de l'eau, qui s'echap- pent rapidement et avec un bruit semblable a celui que produit une petite machine a vapeur; l'eau qu'il ejetle est , a courts intervalles, chaude et froide, et re- tombe dans une espece de chaudiere naturelle de ( 550 ) h pieds do diamelre, ou eJle bouljusqu'a ce qu'elle deborde, pour s'all'aisser eusuile de quelques pieds et puis de-border de nouveau. Ou n'apergoit autre cbose qu'uue umsse d'ecuine; l'eau est lortenient hnpre- gu6e de sel aaimoniacal. II y a d'autres cbaudieres de dix a douze pieds de diauietre , retuplies de trois a quatre pieds de boue bouillaute,qui est occasiouneileuienllancee dans toutes les directions. A environ un ruille plus loin existe une autre collection de cones boueux, et sur le cote oppose une ile de rocbers volcaniquess'elevea une bauteurde cinquante pieds. A sabase, on trouve du sel enl'euilles forlexnent inipregue de sel aininoniacal. Celui du lac est pur et employe par les Californiens. I\ous vimes dans le voisinage du volcan plusieurs rocbers couverts depierre ponce; nous en rencontrames egalement en beaucoup d'autres endroits. ( 551 ) Actes de la Societe. Proces-verbaiix ties seances, Outrages o fleets, etc. Presidence de M. Jomard. Seance du 2 mai 1851. Le proems -verbal de la derniere seance est lu et adopte. M. Paul Ghaix ecrit de Geneve (27 mai's), au secre- taire general de la Commission centrale, pour lui transmettre des renseignements sur les publications cartographiques relatives a la Suisse , et lui offrir de 1 'aider a remplir la lacune qui existe pour les quatre- vingls dernieres annees. — Des reuaerciments seront adresses a M. Paul Chaix. M. le docteur Robert Walsh, consul des Etats-Unis a Paris, accuse reception (27 avril) de la medaille decernee par la Societe a M. le capitaine Lynch, pour son exploration de la mer Morte. M. de la Porte, consul de France au Caire, confirtne, par sa lettre du 17 mars, les decouverles de M. Marielte en Egypte, que M. Lemoyne , consul general dans ce pays, avait annoncees, le 10 du meme mois, a M. Jomard. M. de la Roquelte communique une lettre ecrite au mois dernier de la Jamaique, et contenant des ren- seignements sur l'isthme de Panama. Le meme , apres avoir donne lecture de la liste des ouvrages offerts, annonce, d'apres le journal anglais YAthenceum, du 26 avril, que, dans la seance de la Societe geographique de Londres, du 14 dudit mois, M. le colonel Rawlinson a lu un memoire Sur I'identili- ( 552 ) cation des tulles bibliques (V 'Assyrie , et Sur la geo- graphic du bas Tigre. A l'occasion de cc memoire, sir R. J. Murchison a pris la parole, et a donne , sur l'invitation qui lui en a ete faite par le president, son opinion sur les allusions geologiques dont M. le colonel Rawlinson avail entretenu la Societe. C'est dans cette memo seance que M. Rawlinson a lu des extrails de lettres recues par lui de personnes en rapport avec la Commission turque de limites, main- tenant a Suze, qui font connaitre des decouvcrtes im- portantes, surtout pour l'arcbeologie , qui viennent d'etre faites en Perse pres du monument connu sous le nom de Tombeau de Daniel. MM. le comte d'Herculais et Yel de Castelnau (Charles-Louis), presentes, savoir : le premier par MM. Antoine d'Abbadie et de la Roquette, et le second par MM. le contre-amiral Matbieu et Daussy, sont ad- mis au nombre des membres de la Societe. M. Fleutelot, professeur d'bistoire, elu depuis peu membre de la Commission centrale, off re ses services pour les traductions de l'aliemand dont la Societe pourrait avoir besoin. M. de la Pioqueltc, secretaire general de la Commission, accepte avec reconnaissance cette proposition; il aura quelquet'ois recours a l'obli- geance de son collegue en ce qui concerne le Bulletin. M. A. dAbbadie informe la Commission qu'il a recu une letlre d'bgypte qui lui annoncel'arrhee procbaine en France de M. Vaudey, consul sarde a kbartoum. Ce voyageur vient d'explorer une partie du fleuve Blanc, en compagnie de M. Laffargue. Seance du 16 mai 1851. Leprr,ct'S-Vfii-liaMi'larlornit''i-osf''annePStluetadoplt'-. ( 553 ) Lc secretaire perpetuel do la Sociele pbilotecbnique transmet, au president de la Commission centrale, quatre billets pour la seance publique que cette So- ciele doit tenir le 18 de ce mois dans la salle fieri, rue de la Victoire. M. Jomard offre, de la part de M. de Froberville , plusieurs dessins de cranes de negres de la cote orien- tal d'Afrique , etc.; et, au nom de M. Eugene Balbi , une Note sur feu M. Adrien Balbi, son pere, et sur ses ouvrages. Le me me donne de nouveaux renseignements sur les decouvertes archeologiques que M. Mariette vient le faire en Egypte ; il les avait deja annoncees dans la >eance du A avril dernier. M. de la Roquette met sous les yeux de la Commis- sion centrale un releve officiel de la population du oyaume des Pays-Bas au 1" Janvier 1850, que M. le jaron de Derfelden de Hinderstein lui a envoye ; et il mnonce que ce document sera insere dans le Bulletin I'avril, qui nc tardera pas a paraitre. Le meme membre donne lecture du proces-verbal le la derniere assemblee generale , tenue le 11 avril lernier, sous la presidence de M. Dumas. Le meme membre depose ensuile sur le bureau : 1° Au nom de M. Francis de Gastelnau, le he volume le la Relation de I 'expedition dans les parties centrales le VAmerique du Sud, dont M. P. Bertrand est editeur ; 2° Au nom de M. le lieutenant Maury, son ouvrage ntitule Investigations on the winds and currents of the ea, etc., et une carte portant poiir litre : Trade wind hart of the Atlantic Ocean. A cette occasion , M. Jomard fait connaltre a la So- iele le compte qui a etc rendu, dans un numero de I. MAI. i». 37 ( 554 ) la Gazette de Bombay, des travaux de ce savanl effioftei cl astronoine amerieain. Ce dernier membre communique une leltre que .M. Bellot, enseigne de vaisseau de la marine francaise. lui a ccrite de Rochel'ort, le 5 mai courant, pour lui annoncer qu'il vient de recevoir l'aulorisation de se joindre a l'expedilion qui va a la recberche de sir Jolm Franklin. Cette expedition, devant parlir le 1/j du port d'Aberdeen, en Lcosse, il n'a que le temps d 'in former qu'il se met aux ordres de la Societe de geograpbie, et qu'il recevra avec reconnaissance les instructions qu'elle voudra bien lui donner, en faisant observer qu'il devra sans doute se renfermer dans le cercle de ses attributions special es d'officier de marine. II espere neanmoins se trouver dans le cas de faire, dans cette campagne tout exceptionnelle , des obser- vations qui peuvent n'etre pas entierement sans interet. Des la reception de cette lettre, M. Jomard s'est em- presse d'ecrire a M. le contre-amiral Matbieu , direc- teur general du depot de la marine, president de la Societe, dont il communique egalement la reponse, portant la dale du 8. Dans cette reponse, le president de la Societe temoigne ses regrets de ne pouvoir satis- faire aux desirs temoignes par i\l. Bellot, puisqu'il laudrait que les instructions demandees j)ar lui fussent preles dans la journee, pour pouvoir lui parvenir a temps. Or M. Daussy et lui doivent assister a plusicurs commissions ; ils ignorent completcment tous deux la nature des details de la mission qui part d'Aberdeen , el, pour tracer une instruction tres-rapide, tres-laco- nique d'une campagne polaire, et des observations ge- n era les qu'on doit t'aire, il laudrait un temps morale- rnent necessaire. II est faobeux que M. Bellot n'ait pas ( 555 ) prevenu plus tot de la demarche qu'il faisait. M. Jomard, ayant prevu d'avance ce qui arrive, a du se bonier a engager M. Bellot a donner le plus frequemment pos- sible , a la Societe de geographie , des nouvelles de l'expedition a laquelle il prend part , en la tenant au eourant des travaux et des recherches auxquels on se livrera. M. de la Roquette fait part a la Commission centrale des nouvelles qui viennent d'etre revues a Londres sur l'expedition commandee par le commander Pullen , envoye a la recherche du capitaine sir John Francklin. Des depeches du commodore Pullen, datees du fort Simpson, 29 octobre 1850, qui devait se rendre du cap Bathurst au nord de la terre de Banks, annoncent que l'expedition a completement echoue. Lesglaces etaienl en masses si considerables et si elevees , qu'il a etc impossible d'atteindre meme le cap Bathurst. Apres avoir attendu pendant plusieurs jours aux environs de ce cap, dans l'espoir que quelque chance favo- rable lui permettrait d'avancer, le commodore Pullen s'est vu dans la penible necessite de retourner sur ses pas. Ainsi une portion des regions arctiques qui semblait promettre un heureux resultat, restera inexploree, a moins que le capitaine Austin ou le com- mandant de l'expedition americaine ne la fassent vi- siter, ce qui est fort douteux, car, ne recevant pendant le coins de cet ete aucun renseignement sur les obsta- cles rencontres par le commodore Pullen et sur son retour, ils supposeront qu'il occupe le terrain. Le secretaire general communique ensuite des infor- mations du mois de mars dernier, venues de la Ja- maique, relatives a l'isthme de Panama. Elles font suite a celles qu'il a deja fait connaltre a la Commis- ( 55G ) .sion dans la seance precedente. II so propose ile doonei un extrait des uns et des aulrcs dans le Bulletin. Le meme membre annonceque la belle Vue du monl Ararat, dessinee d'apres nature par M. Abicb, que ce celebre geologue a bien voulu, sur sa demande, lui envoyer de Coblentz , le 25 mars , et qui a ete inise sous les yeux des membres de l'assetnblee generate , est en ce moment lithograpbiee. En en deposant une epreuve sur le bureau , M. de la Roquette informe la Commission que cette Vue paraitra dans le Bulletin du mois de mai, avec la Notice explicative qui I'accom- pagne , et qui lui etait parvenue posterieurement ( 3 mai ). U ajoute que, d'apres les desirs de M. Abich, cette Notice a ete communiquee, ainsi que la Vue, a la Societe geologique de France, qui les fera insurer ^galement dans son Bulletin. Ces deux documents pa- raitront done en meme temps dans les recueils des deux Societes. II a ete convenu que cbacunc partici- perait aux frais dans une egale proportion. Ne voulant pas augmenter les depenses deja si considerables de la Societe, le secretaire general s'est borne a faire tirer, au compte de cette Societe, les exemplaires du dessin sur papier ordinaire qui doivent etre joints au Bulletin, et il fera personnellement les frais de quelques Vues tirees sur tres-beau papier; il aura l'honneur d'en offrir des exemplaires a la Societe et a d'autres elablis- sements scientifiques. La liste des ouvrages otferts a la Societe, dans les seances des 2 et 16 mai 1851, sera publiee dans le nu- mero procbain. Pi-anche. ■ — Vue du cone de TArarat , dessinee d'apres nature par M. Abicb. I ■ - ■ BULLETIN DE I. A SOCIETE DE GEOGRAPHIE. juiji 1851. NOTICE ANNUELLE 1>ES PROGRES DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES ET DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE Pendant les annees 1849 et 1850, PAR M. DE LA ROQUETTE, Serielairn general de la Commission cenlrale. SUITE ET FIN DK LA DEUXIKMK PARTII'. ALLEMAGNE. L'Allemagne occupe loujours un des premiers rangs parmi les contrees oil les sciences geograpliiques sont cultivees avec le plus d'ardeur et d'intelligence , quoi- qu'on puisse remarquer assez souvent l'absence de methode et de clarte dans les savants ouvrages que produisent ses laborieux habitants. Le noinbie con- siderable de centres geograpliiques que renferrae celle grande confederation, foyers d'emulation, en meme temps que points de controle, offie un immense avan- tnge pour la diffusion de la science. Je vais d'abord passer rapidemenl en revue los prin- i. «jin. 1, 3$ ( 55S ) cipaux travaux executes pendant les deux annees qui \iennent de s'ecouler sur chacune des contrees dont se compose l'Allemagne; je parlerai ensuite de ceux qui concernent l'Allemagne prise en general. PRDSSE. La Prusse, la patrie des Humboldt, des Ritter, et de tant d'autres geographes et voyageurs ^minents, est toujours a l'avant- garde, depuis un certain nombre d'annees, sous le rapport de la culture des sciences geograpbiques ; c'esl par l'examen des etudes dont elle a ete l'objet que je commencerai. HYDROGRAPHIE. — CARTES HYDROGRAPHIQUES. \J Atlas maritime de la Prusse, commence a Berlin en 1840, sur unc reconnaissance bydrograpbique des cotes, ayant pour base les operations trigonometriques et topograpbiques executees de 1833 a 1839 par I'etat- majur general , et annonce dans le Rapport annuel de 18/|2, a etc termine en J8Z|9. II se compose de 2 cartes generales a l'ecbelle du 100 000', de 7 cartes particulieres , formant en tout 22 feuilles imperial, in-fol., gravees en taille-douce , el d'un cabier conte- nant 1 (euille pour les pbares, et 15 feuilles de vues des coles. OUVRAGES nYDHOGRAPHJQUI'S. L'liistoire des Leves des cotes de In Prusse et leurs rapports avec la base de Berlin , executes par la division trigonometrique de Petal-major royal, a ete publiee a Berlin en 1849 par Bayer. II forme un volume in-/j° de xx-f)S7 pages, et est accompagne de 3 plans et d'une carte geograpbique grand in-fol. ( 559 ) CARTES GEOGRAPHIQUES. L'etat-major prussien continue la publication de la Carte topographique de la monarchic prussienne, dressee a l'echelle du 100 000e, et commencee en 1843. Plu- sieurs districts des provinces de Westphalie et de Bran- debourg ont paru a Berlin en 1SZ|9 et 1850; la totalite des feuilles publiees jusqu'a ce jour s'eleve, pour la premiere, a 55, et, pour le Brandebourg, a 3/i. Je crois devoir faire observer que les feuilles du Brande- bourg sont seules au 100 000e, landis que celles de la Westphalie , qui doivent comprendre aussi les pro- vinces rhenanes, sont au 80 000e. La Carte generale des Etats prussiens (General karte vom Preussischen Staat mit den Gi anzen der Regierungs Bezirke und landrathlichen Kreise, etc.), commencee depuis plusieurs annees par M. J. B. Engelhardt, a ete terminee parluieri 18/i9; elle se compose de 23 feuilles. La carte d'assemblage , composee de 2 feuilles impe- rial, in-fol., accompagne l'ouvrage, intitule Nivelle- ments plane von den Eisenbahnen des Preussischen Staats (Plans de nivellement des chemins de fer de Prusse). M. H. Kiepert a fait paraltre a Weimar, en 1850, une Carte de la province prussienne de Pomeranie (Pom- mern), en une feuille , qui conlient les environs de Stettin; l'annec precedente (1849), une Carte des pro- vinces prussiennes du Rhin (Rheinland) et de Westphalie a ete publiee a Darmstadt par M. Ravcnstcin, en une feuille imperial, in-fol. L'n ingenieur-geographe, M. Wolf, a donne en 1850 la Carte de la regence de Potzdam, avec l'indication des hauteurs, de la division du sol, au point de vue agricole, et du trace des che- ( 5<5u ) mins do fer; et une Carte rmirale du comte de GlatZ (Silesie) et de ses environs (Wand-Karte von der Graf- schafl Glatz und den angranzender Landern), due a M. F. V.L. (Lilienstern), l'avait ete egalement en 1850. Cette meme annee ont paru, savoir : A Berlin , en une feuille colombier, la Carte topo- graphique des environs de Berlin et de Potzdam (Topogr. Karte der Lmgegend von Berlin und Potzdam), de MM. C. Fatting et L. Kraatz; la 2e edition de la Carte geognostique des environs de Berlin, par M. R. V. Be- migsen, formant une feuille in-lbl., lilbograpbiec , accompagnee d'un texte explicalif de /jo' pages in-/i°; et la Carte mctallograpliique des environs de Berlin (Metallographische Karte der Gegend um Berlin), en U f'euilles, a l'echelle du ¥^. A Halle, tin Nouveau plan de Berlin, de M. de Mbllendorf , en une feuille jesus, avec un texte; la Carte geognostique des environs de cette ville, dont l'auleur est le docteur Carl Justus Andrae; et M. J. J. Hackhausen a donne cette meme annee, h Coblenlz, un Plan de la ville de Cologne (Coin); enfin, M. Pfeffel a communique en 1850, a la Sociele g^ographique de Berlin, une Carte hydrome- trique de la Vistule et du Nogat (branche oricntale de Ja Vistule). OUVRACKS CJiOCRAPHIQUES. J'ai deja parle de l'ouvrage sur les cbemins de fer de Prusse qui accompagne la carle d'assemblage de M. Engelhardt; jo n'en dirai pas davantage, et me bornerai a inentionner succinclement les ouvrages suivants, qui traitent de la geograpbie de la Prusse, ct ont paru en1850 : ( m ) 1° Le liojaume de Prusse, par E. Hubn , imprime" a Neustadt, sur l'Orla, dont les trois premiers cahiers conliennenl la description du departement de Franc- fort-sur-1'Oder, en 87 pages; du departement de Mag- debourg, en 100 pages; et du departement d'Aix-la- Chapelle (Aachen), en 66 pages; 2° Le Catalogue alphabet ique de tons les districts des Etats de Prasse (Alphabetisches Verzeichniss samtlicher Ortschaflen des Preussischen Staals), servant de sup- plement au Manuel topographique et statistique de la Prasse, que M. Messow a publie a Magdebourg. Je terminerai ce que j'ai a dire sur la Prusse par la citation d'un memoire Sur I' aecroissement de la popu- lation de la Prusse, d'apres V aecroissement de sa super- ficie en milles carres allemands, par Dieterici. Ce der- nier memoire est mentionne dans les Comptes rendus de VAcademie de Berlin pour I'annee 1850. EMPIRE D'AUTEUCHE. — REPUBLIQUE DE CRACOYIE. EMPIRE D'AUTRICHE. Pendant les deux annees qui viennent de finir, la geographie de l'empire d'Autricbe, en Allemagne, a fait des progres par la publication de quelques nou- veaux documents. CARTES GEOGnAPHIQUES. Un geograpbe de Vienne, M. F. Fried, a publie" dans cette ville, en 1849, une Carte generale de V empire d'Autriche , en h feuilles imperial, in -fob, et des Cartes (speciales) de V arcliiduche d'Antric/ie, de la Mo- ravic et de la Bolieme; ces trois dernieres cbacune en 1 feuille imperial, in-I'ol. MM. C. Hennig et F. Temsky ( »2 ) ont aussi fait paraitre, la derniere annee, une Carte (In royaume de Boheme ( Orientirungs-Karle in der neuen gerichtlichen und politischen Eintheilnng des Konigreichs Bohmcn), en une feuille grand in-fol., et on a tertnine, en 1850, a 1'echelle de fffcftt quelques portions de la carte de ce meme royaume, dont la Iriangulation et le leve occupent depuis plusieurs an- nees, sous la direction de l'ancien colonel, aujour- d'hui general, Schribanech, l'etat-major autrichien et l'institut militaire imperial de Yienne. M. J, deLipzky a donne a Pestli, en 1849, une Carte generate da ray name de Hongrie (Mappa generalis regni Hungarian), composee de 9 feuilles grand in-fol., gra- vees en taille-douce. On doit a M. F. Fried, que j'ai deja nomine, une Carte generate de la Hongrie et de la Transylt'an/e, qui a paru a Vienne en 1849, en une feuille imperial, in-fol., gravee en taille-douce; et la 2e edition d'une carte portant 1c meme titre, et ayant ele publico la meme annee dans la meme ville, est l'ouvrage de MM. L. do Scbcdius et S. Blascbnek; elle forme 9 feuilles imperial, in-fol., a 1'echelle de l UC 469472* Une Carte geognostique de V empire d'Autriche, que M. J. Scheda avait commencee en 1847, a ete terminee en 1849, en 1 feuille imprimee en couleurs; et MM. II. Berghauss, Haufter et Frblicb ont public tous trois en 1849, le premier a Glogau, le second a Pestli (2° edition), et le troisieme a \ ienne, des Cartes ethno- graphiques de V empire d ' Aulriche , la derniere ac- compagnee d'un texle explicalif de 66 pages in-8°; M. Czornig nous en promet une qualrieme, qui n'a point encore paru, mais qui a servi a rediger, dans la ( 503 ) Gazette dAugsbourg, line Notice statist ique et ethnogra- phique de Uempire d'Aufriche. OUVRAGES GEOGIUl'HIQUES. Une seconde edition du Dictionnaire geographique de Vempire d" ' Autriche (Allgemeines geographisches Lexi- con des Oesterreichisches Kaiserstaates), de M. Franz Raffelsberg, se publie en ce moment a Vienne sous le format in-8°; les Ve et VI* volumes ont paru en 18A9 ; et c'est a Darmstadt qu'ont ete publiees, en 1849 et 1850, quatre livraisons, numeros 72 a 75, composees de 9 gravures et de 2'j pages de texte in 8°, de la Des- cription historique et topograp/iique de Vempire d' Au- triche (d;is Kaiserthum Oeslerreich histor. lopogr. dargestellt), dontl'auteur est M. Carl. Aug. Schimme. On doit a M. E. Dulles une 3" edition, qui a paru a Leipzig en 1849, des Pays du Danube, en 2 vol. in-8°, illustree de 60 gravures; a M. J. Wagener, Klagenfurt et ses environs, 1 vol. grand in-16, de 160 pages, avec une carte; et la Vallee de Lawn, dans le duche de Ca- rinthie, 1 vol. grand in-16 de 1/|1 pages; Klagenfurt, 1849. MM. Quilzmann et sir John Paget ont fait paraitre tous les deux des secondes editions de leurs Relations de voyages en Hongrie et en Transyh'anie, l'un en alle- mand , en un vol. in- 8° de vm-572 pages; Stuttgart, 1849; l'autre en anglais, en 2 vol. in -8°, avec des cartes et des gravures, imprime a Londres en 1850. M. J. G. Sommer continue sa Description du royaume de Boheme. Le XVIe volume, in-8°, qu'il a fail paraitre a Prague en 1849, conlient le ceicle de Be- raun (vi-346 pages); et MM. E. Hennig et F. Tempsky ( 50/i ) ont public a Prague, en J 850, plusieurs nouvelles li- vraisons do leur Statistisch-topogr. Compendium dcr neuen polit. and gerichtl. Eintheilung des Konigr. Boh- men, in alphabetisch-tabellar Ordn. Deja en J 845 M. Kreil avait public, dans les Me- moire.1! de V Academic de Prague, un grand inemoire sur les positions magnetiques et geographiques de lieux reraarquables de la Boheme. En 1849 et 1850, il a fail paraltre a Prague, avec MM. Frilch, les lomes I*' et IIe de ses Observations magn6tiqu.es et geographiques, /kites dans V empire d 'Autriche (Magnelische und geogra- pbische Ortsbeslimmungen im Oesterreichischen Kai- serstaat), qui doivent former h volumes. En rendant comple de cet ouvrage dans le tome XIV* des Archiv fur Mathematik und Phjrsik, M. Grunert assure qu'il est d'une baule imporlance pour les sciences pbysico- geograpbiques. Un ecrivain anglais, sir Gardner Wilkinson, a fait paraitre a Londres en 1849, en 2 vol. in-8°, 1c recit de ses Voyages en Dalmatic >. et dans le Montenegro, ouvrage accompagne de giavures en taille-douce. Je mentionnerai en lerminant une courte descrip- tion du cercle de \ orarlberg, que M. Joseph Bergmann a d'abord inseree dans Zeitschrift Jiir die oesterreischen Gymnasien, el qu'il a publiee ensuite a part sous le litre de Gcographische Skizze iion Vorarlberg; Vienne, 1850; in -8°. Bergmann evalue a 46 05/000" de milles carres allemands la superficie du \ orarlberg, et la populalion a 100 000 babilanls, ce qui donnerait en- viron 2 300 babilanls par mille carre. ( 565 ) REPl'BLIQUE DE CRAC0VIE. On a public a Cracovie, sans nom d'auteur, en 1851, une brochure in-8°, intitulee : La Republique de Cra- covie, de ml 22 pages, que je cite, quoique je ne l'aie point vue, parce que c'est le seul ouvrage, sur cette petite r^publique, dont j'ai trouve la mention. SAXE. CARTES. On a vu, dans le rapport de 1842, que le gouverne- rnent saxon avait termine des 1805 la triangulation et le leve du royaume, et l'emploi qu'il avait fait de ces elements. On sait qu'ils ont aussi servi a dresser Y Atlas topograpKique du royautne de Saxe (Topogra- phischer Atlas des Konigreichs Sachsen ), dont M. le lieutenant-colonel , aujourd'hui general Oberreit, a continue d'avoir la direction. Ce bel ouvrage, dont la premiere livraison, composee de 7 feuilles, a ete publiee en 1821, a vu paraitre a Leipzig, en 1850, sa troisieme livraison, form ant h feuilles, toutes a l'echelle du — i— Outre sa Carte geologique, due a l'ecole des mines de Freiberg, qui a deja paru depuis longtemps, accom- pagnee d'un texte dont h volumes avaient ete publics en 18/j5, la Saxe possede une Carte topographico- orographique speciale ( Topogiapbisch-orographische special Karle des Konigreichs Sachsen) . M. Otto Andree, son auteur, a donne a Dresde, de 1849 a 1850, les neuf feuilles imperial, in-lol., dont cette carte devail etre composee; elle est done aujourd'hui complete. ( 566 ) OUVRAGES GEOGRAPH1QUES. M. W. Richter a commence de publier a Freiberg , en 1849, une Description du royaume de Saxe. BAVIERE. CARTES. La Carte ou Atlas topographique de la Bai'iere, en 103 feuilles, levee par 1'etat-major general, a l'ecbelle du 50 000% et commencee en 1818, dont j'ai parle dans mon rapport de 1842, n'elait pas encore terminee en 1850. C'esl la seule carle de Baviere que j'aie a men- tionner; on sait qu'il en exisle plusieurs autres de cet Ktat, mais publiees il y a pres de dix ans. OUVRAGES GEOGRAPH1QUES. Les Annates de Vobservatoire de Munich contiennent les deux memoires suivants de M. J. Lamont, qui ont paru dans cette ville, savoir : en 1849, Liste des prin- cipales hauteurs mesurees dans le royaume de Baviere (Verzeicbniss der vorziiglicbsten im Konigreicb Bayern vermessenen Hbben); et, en 1850, Sur I' etat climatolo' gique de la Baviere (Leber die Temperatur-verbalnilsse von Bayern). Et M. H. J. "Wbiting a publie a Londres en 1850, en 2 vol. in -8°, ses Tableaux de Nurem- berg, etc. (Pictures of Nuremberg, and Ramble in the Hills and Valleys of Franconia) . WTRTEMNERG (Rovaime de). CARTES GEOGRAPU1QUES. La grande Carte topographique du royaiirne de Wiir- ( 567 ) temberg, dressee par le bureau statistieo-topogra- phique de ce royaume, fort avancee en 18/i2, ainsi qu'on l'a vu a cette epoque, est terming depuis 1850. Elle se compose de 62 feuilles in-folio , lilhographiees a l'echelle du j^W^, et a ele publiee a Stuttgard. line autre Carte du Wiirlemberg et de la principaute deHohenzollern, etc. (Das Konigreich Wiirtemberg und die Hohenzollernscben Furstentbiimer mit einer Hohen Karte, und mit Durcbscbnillen des Bodensees nach den Ergebnissen der Landes Vermessung), dressee d'apres les travaux du bureau statistico- topogra- phique, a ele publiee par Paul us, en une feuille co- lombier, d'abord en 18/11, et de nouveau , avec des ameliorations, en 1850. M. Ravenstein a aussi fait parallre, lilhographiee a Darmstadt en 1849, une Carte en relief du royaume de Wiirtemberg el du, grand-duche de Bade , en une feuille in-fol.; de plus, Stuttgart et ses environs (Stutt- gart und seine umgebungen) ont ete representee par Bach en une Carte topographique et geognostique , executee a Stuttgart en 1850, et formant une grande feuille imperial, in-fol., a l'echelle du stbo" BADE (Grand-dichJs de). L'Jt/as topographique du grand-duche de Bade (Topographischer Atlas des Gross-Herzogthum Ba- den), execute par le bureau topographique mili- taire du grand-duche, et dont la publication avail commence en 1838, a ete termine en 1849. II se compose de 55 feuilles jesus carre , lithograpbiees, dressees a l'echelle du g-^e , et dont la derniere ( o68 ) a paru bo 1849. Cost un beau travail, qui fait bon- ueur aux iflgenieurs et aux graveurs badcis. Le docleur J. E. Woerl a fail paraitre a Fribourg , en 1850, une Carle de Fribourg en Brisgau et agne , que deux descriptions des anciens royaumes de Galice et de Grenade sont annoncees, mais qu'on ne sait rien encore sur l'epoque de leur publication. PORTUGAL. Je suis fori embarrasse pour parler de ce royaume, jadis si cel6bre par les progres que ses habitants ont fait faire aux sciences geographiques. C'est vainemenl que j'ai chercbe a decouvrir quelques travaux ayanl rapport a la geographie, executes en Portugal depuis l'annee 18/|9. Pas un seul ouvrage, pas une seule carte remarquables , ne paraissent avoir ete consacres a la description de cetle parlie de la Peninsule, qui, sous ce rapport, a peu occupe l'attention des etrangers et celle des Porlugais eux-inemcs. Malgre tons mes efforts, je n'ai pu decouvrir qu'une Statistique dn Portugal (Staiistica del Portogallo), ouvrage public- a Turin en 1850, en langue ilalienne, par M. le senaleur piemon- tais L. Cibrario, envove on 1 8 'i f> aupres dn roi de Sar- ( 611 ) daigne, Cliarles-Albert, retire alors a Porto; et un Plan topographique de la inlle de Co'imbre et de ses environs (Planta topograpbica da Cidade e Arrabaldes de Coim- bra), reste encore man user it, qui a ete leve" el dessine enl8#5 par un jeunePortugais natif de Goa, M. Isidoro- Emilio-Baptisla, a l'ecbelle du j—' Les marges de ce plan, qui est tres-bicn execute, renferment des ren- seignements statistiques , bistoriques et raeteorologi- ques, offrant de l'interet. Vers 1835, pendant la regence de don Pedro, line commission avait ete cbargee de faire la triangulation du Portugal. Elle avait commence ses operations sous la direction du docteur Pbilippe Folque, professeur dc matbemaliqucs, qu'on represenle comme un bomme babile et plein de zele. Deja un certain nombre de si- gnaux en maconnei'ie, destines a servir de points a la triangulation et a l'orograpbie, claient olev^s. Quel- ques-unes des hauteurs principalis du pays etaienl mesurees, et Ton avait construit le premier reseau tri- gonometrique, depose en ce moment a l'observatoire de la faculte de matbematiques de l'Universite de Coimbre; mais les circonstances politiques, sans doute, n'ont pas permis de donner une suite a ces travaux. C'est probablement a la meme cause qu'il faut attri- buer la suspension des operations de la commission bydrograpbique etablie en 18Z|5 pour lever la barre du port de Lisbonne, et dont faisaient partie deux jeunes ofiiciers de marine dont on signale le talent et l'activite. ITAL1E. Les sciences geograpuiques n'ont fait pour ainsi dire aucun progres en Italic dej)uis le I01 Janvier 18/|9; 612 il n'est pas besoiu d en signaler la cause. Neanmoins quelques Iravaux uliles, remarquables inenie, ont ete executes dans plusieurs de ses Etats, malgre les evene- ments politiques. ROYADME DE SARDAIGNE. Depuis mi petit nombre d'annees, 1'araour des etudes geograpbiques , reduiles jusqu'alors aux ele- ments de la science, commence a se developper dans les Etats du roi de Sardaigne. On a introduit ces etudes dans l'enseignement secondaire. Les freres des ecoles chreliennes montrent un grand zele pour la propaga- tion des connaissances geographiques par la publica- tion de differents traites et en faisant copier des cartes a leurs eleves; et l'Universite ro\ale de Turin vient de se decider a etablir une chaire de geograpbie, qu'clle ne possedait pas encore; les opinions du conseil su- perieur universitaire sont divisees sur le programme a adopter. D'un autre cote, le gouvernement sarde avait arrete qu'un voyage autour du monde , a) ant principalement pour but l'utilite commercialc el la determination des licux les plus propres a etablir des consulats, serail effectue, et que quelques naturalistes en f'eraient par tie; inais la cbambre des deputes n'a pas cru que, dans l'etat acluel du pa\s, on put faire les depenses qu'entrainerait une semblablc expedi- tion, el le projet a ete abandonne pour le moment. II paraitrait que le gouvernement auliicbien a trouve bon le projet sarde, puisqu'il s'en est empare, si Ton en juge d'apres la publication qu'il vient de faire d'un programme de voyage autour du monde absolument semblable a celui qui avait ete congu a Turin. : 613 ) CARTES nUOGRAl'lllQUES, ETC. Les plus importanls travaux cartograpbiques execu- tes pendant les deux dernieres annees sur le royaume de Sardaigne sont dus a 1'etat-major general. Ainsi la grande Carte tapograpkique des Etats dtt rot de Sar- daigne en terre ferine (Carta topografica degli stati del Re di Sardegna in terra ferine), dressee, comme on sait, au 250 000°, doit etre en ce moment terminee , car la cinquieme feuille a ete publiec a Turin en 18/19, et la sixieme et derniere etait, au commencement de 1850, en voie d'exeeulion et fort avancee. L'elat-major general a fait paraitre en outre plu- sieurs autres carles qui merit en t aussi des eloges; ce sont : La Carte des Etats du roi de Sardaigne en terre ferine (Carta, etc.), en une feuille, a I'echelle du 500 0006; La Carte ou plan ge'ontetrique du pare royal et de la ville de Racconigi (Carta, etc.), a I'echelle du 5 000e ; La Carle corographique des A I pes de la Mediterranee a V Adriatique (Carta corografica delle Alpi, etc.), di- visee en h feuilles, dressees a I'echelle du inro'oiro » avec trois proiils, en h feuilles, de la chain e des Alpes el de leur elevation, faisant ensemble partie d'un atlas qui doit etre joint a un ouvrago intitule les Alpes, etc., dont je parlerai bientol. On m'annonce qu'en 1851 le corps royal d'etat- major publiera une carle des environs de Turin en h feuilles, a I'echelle du 25 000°. La nouvelle edition d'une autre Carte corographique des Etats sardes, qui se compose de 7 feuilles, a ete donnee en 1850 par M. G. B. Maggi , et ce meme cartographe est lauteur ( (VIA ) d'une Carte semblable, en une feuille, et d'une Carte statistique et routiere des memos Etats. Deux Genevois distingues se sonl aussi occupes re- cemnuni de la cartographic des Etats sardes : l'un, ||. Paul Ghais, qui avait deja public il y a quelques annees une ( arte de la Savoie et des vallees qai I'aveU sine nt, vient dVn donner en 1850 une nouvclle edition, avec des additions et des collections devenues neccs- saires; et l'aulrc, M. le professeur Alpbouse Fabre, est sur le point de livrer a la gravure une Carte de la Sa- voie comprise en/re le Palais et le lac d'Annecy. Celle belle carte est destinee a elrc coloriee geologiquement, pour accompagner et illustrer les travaux dont ce sa- vant s'occupe depuis plusieurs annees sur ce pays. OUVRAGKS GEOGRAPHIQUES. J'ai annonce , en parlant d'une carte corograpbique des Alpes, que l'atlas dont cette carte fait partie de- vait accompagner un ouvrage special. Get ouvrage , dont voici le litre oomplet : les Alpes qui ceignent ritalie, considerees militairement, aussi bien dans les temps anciens que dans les temps moderties, a para a Turin en 18/|0, en 1 vol. in-8°. Le pere V. Anguis a public a Turin en 1850 la Corograpkie, Vhistoire et la statistique de la Sardaigne (Gorograiia, sloria c statislica della Sardegna), en J vol. in-8°. C'est un manuel geogra- pbique de cette ilo qui fait partie du Dictionnaire geo- grapkique, historique ei statist /que des Etats sardes (Dizionario geografico , etc.), dont l'abbe Gasalis a donne, en 1S/|9, le tome XVIII, dans lequcl on re- marque les articles Saergio , San- Bernardo, San-Cot- ( 615 ) tardo, etc.; et, en 1850, le lome XIX, ou se trouvcnl Sarzana, Sassari, Savigliano, Savona. LaSardaigneaete egalementdecriteparM. J.W.Tyn- dale, voyageur anglais, qui apublie a Londres, enl8/i9, la relation de son voyage, formant hois volumes in-8°, sous ce titre : I'lle de Sardaigne, avec la peinture des mceurs et des coutumes de ses habitants , et des notes sur ses antiquites et les objcts Ics plus frappants des temps actuels (The Island of Sardinia; including pictures of the manners, etc.). M. Tyndale donne dans ses trois volumes, quimanquent mallieureusement d'une table, des details statistiques et topographiques fort interes- sants sur cette ile, que Nelson representait en ISO/i comme d'une valour inestimable par sa position dans la Mediterranee, ses excellents ports et ses ressources de toute espece. Je signalerai encore un Voyage a la chaine da Mont- Blanc (Viaggio alia Catena del Monte-Bianclio), exe- cute en 18^9 , et publie a Florence en 1850 , par M. Filippo Parlatore, professeur de botanique. C'est pr'mcipalemcnt comme bolanisteque l'auteura voyage, et je sais qu'il a l'intention de Iraduirc lui-meme son ouvrage en frangais. Un Rapport sur les etudes des chemins de fer de Chain- bery a Turin, et de la machine proposee pour cxecuter le tunnel des Alpes, entre Modane et Eardonncche, a paru a Turin en 1850. Get interessant rapport, formant un vol. in-A°, qui est accompagne de cartes, de planches et de dessins, et dont I'auteur est M. Maus, est suivi d'un autre rapport, redige au nom de la commission chargee de rexamen de ces eludes, par M. Paleocapa, ingenieur venilien, inspectcur honoraire du genie civil ( m ) en PKMi.o.it , pt qui occupait a Turn. , en juillet 1850, Jo poste de minislre dcs travaux publics. Lc tunnel dont U s'agit n'osl pas encore commence; forme par le per- cemenl des Upes de Chamber? a Turin, ce serait un ouvrage gigantesque, qui permettrait d'ctablir un cbe- nnn de fer entre ces deux villes. ROYAUME LOMBARDO-VEHITIEN. HYDBOGBAEHIB. Je ne trouve a ciler qu'une carte hydrographique dune portion de la mer Adrialique, le golfe de Quar- nero et le canal de l'Arsa {Adriatic sea, Gulf of Quar- tern, etc.), levee en 1848 par M. Welli-Roberts, offi- cer de la marine anglaise, et publiee a Londres en 1849; et la reimpression faito la meme annee dansles Annates hydro gmphiques, tome II, pages 32-121 des Rapports sur les rades, ports et mouillages de la cote orientate du golfe de Fenise, v/sites en 1803, 1808 et 1809 par ordre de I'Empereur, par G. F. Beaulemps- Beaupre, a cotte epoque bydrograpbe, sous-cbef du depot des carles et plans de la marine f'rancaise. CABTES ET OtVRAGliS GBOGBAPHIQUES. Je parlerai, en traitant de l'ltalie en general, d'une grande oeuvre cartographique executee dans le royaume Lombardo -Venitien, sur lequel je n'ai a menlionner qu'une Carte topograpkiqae du royaume venitien (Carta topografica del regno Veneto), fade d'apres la grande carte topographique du royaume venitien, a I 'usage du ministre de la guerre, par G. Bonelli, ingedieur lombard, et publiee a Turin en 1849; el un Menioire sur la topographs des sept et des ( <)17 J treize communes dans les Alpes venitiennes (Topogra- phic der VII und XIII Comuni in den Venetianischen Alpen), dont l'auleur est M. Joseph Bergmann. Cet interessant Memoir e, extrait du recueil de PAcademie imperiale des sciences de Vienne pour 1849, est ac- compagne de 2 cartes et de 3 petits plans. TOSCANE. CARTES HYDROGRAPHIQUES. Je ne connais que deux plans hydrograpliiques re- latifs u la Toscane qui aient ele publies depuis le ler Janvier 1849; ils sont dus tons deux a des inge- nieurs-hydrographcs francais; chacun en une demi- feuille; ils ont paru a Paris en 1850. Ce sont : le Plan de Porto-Longone (ile d'Elbe), leve par MM. le Bour- guignon-Duperre, Begat, Boulroux, Ploix et Halphen; et le Plan du mouillage de Vado (cotes de Toscane), qu'on doit a MM. le Bourguignon -Duperre , Begat, Boutroux et Ploix. CARTIiS GiOGRAPHIQUES, ETC. 11 a paru une Carte cbfographique de la Toscane (Carta corografica della Toscana) : c'est une nouvelle edition, que M. G. B. Maggi a donneo a Turin en 1850. OTJVRAGES GEOGRAPniQUES. Le seul ouvrage a raenlionner est une Statistique du grand-duche de Toscane (Statistica del gran ducato di Toscana), dont M. Attilio Zuccagni-Orlandini, chef de la section de statistique au ministere des finances, est l'auteur, et dont le lcr volume, in-Zi0, a ete impriine en 1850 a t'imprimerie grand-ducale. I 615 ) l-.l \iv ROMAINS". CARTES ITYDROGRAPHIQUES. In CrOquis du port Hercule, leve parM. Lugrol, capi- taine de vaisseau de la marine francaise, en 18/i9, a ete publie la merae annee dans les Annates hydrographi- aues, t. II, p. 378. CARTTS ET PLANS. Les derniers ev^nements mililaires survenus dans les Etats romains ont donne naissance a la publica- tion, en 18ZI9 et en 1850, d'un assez grand nombre de plans de la ville de Rome, plans du siege, plans des environs de Rome, etc. , et dont aucun no pres< nle autant d'exactitude et de nettete que celui de notre compatriole M. Lelarouilly. Une Carte des environs de Rome, avec un supplement pour les altaques de cette capitale, a ete insere dans le Spectateur mililaire j elle a £te i'aite sur des materiaux qui meritent loute con- liance. M. Kiepert a publie aussi a Weimar, en 1850, une Carte des environs de Home, pour i'etude de Vhistoire an- cienne des Romains: e'est une carte a l' usage des ecoles. OUTRAGES GKOGRAPHIQUES. Le Quarter!}- Journal of the geological review a pu- blic, en IS50, un Memoire sur les anciennes roches vol- caniques des Etats du pape et des parties voisincs de I'ltalie (On the earlier volcanic rocks of Ihe papal Slates and the adjacent parts of Italy) , dont 1'autour est sir R. G. Murchisbn ; a ce memoire d'un savant aussi distingud se trouve jointe une Carte des terrains volcnniques des environs de Rome. On pent voir a ce ( m ) sujet Particle que nous avons donne sur la zone volca- nique de l'ltalie dans mi de nos derniers numeros. ROYATJME DES DEtJX-SlCILES; HYDROGRAPHIE. La Carte de la baie de TSaples, en 1/2 feuille, clress£e en 1850 au depot general de la marine de France, d'apres des officiers napolitains, est la seule dont j'aie pu avoir l'indication. Je n'ai pu rien apprendre sur les travaux du Bureau topographique de Naples, charge aussi de l'hydrogra- phie, avant la morl du general Visconti, qui en etait le directeur ; on n'avait point encore publie la notice qui doit les faire connaitre , lorsque les renseignements que j'avais demandes a Naples et en d'autres pays de l'ltalie me sont parvenus. CARTES GEOGRAPHIQUES, ETC. [/observation que je viens de faire relativement aux travaux hydrograpliiques du Bureau topographique de Naples s'applique aux autres travaux cartographiques du raeme bureau pendant les annees 1849 et 1850. II parail qu'un Atlas geographique du royaume des Deux-Siciles (Atlante geographico del regno delle Due- Sicilie), compose de llx cartes, d'environ 0m,53 sur 0m,54, a ete publie a Naples (on ne me dit point l'annee) , par M. Gabriele do Santis , et ii est certain qu'en Allemagne le docteur Friedlander a fait paraltre en 1850 une Carte sou/here de la Sicilc. On me parle bien d'un Atlas geographique (Atlante geographico), lithographic, qui doit avoir 30 cartes de 2>jh de metre en Carre, dont J'auteui serait AI. Bene- ( 620 ) >ittta Marzolla, employe au bureau topographique j mais rien ne m'indique si c'est un alias general , ce que je croirais, ou un alias specialement con- sacre a la description da royaume ; je ferai la meme remarque relativement aux cartes de M. Giuseppe Iia- dini , employe au ministere de I'agricultore el du commerce, qu'on dit parfaites , mais dont on ne me donne ni les titres, ni la dale de publication. OUTRAGES GUOGUAPIIIQIES. II a paru a Naples beaucoup de dictionn aires sur le royaume. Je puis en ciler trois , quoique je ne sacbe pour aucun quelle a ete la dale precise de la publica- tion, que je suppose toutefois etre posterieure a 18/i8. Ce sont : Le Dictionnaire geographique , historique , elc. , du royaume des Deux-Siciles (Dizionario , elc.), dont l'auteur est M. Raffale Mastriani, et qui est en cours tie publication ; le Dictionnaire geographique du royaume des Deux-Sieiles, qu'on doit a M. Gabriele de Santis, el qui parait egalemcnt en cours d'execulion; enfin un Dictionnaire. statistique du mime royaume, par l'auteur cite precedemment. M. Tenore a fait paraitre une Geographic physique et description botanique du royaume de Naples (Geogra- pbica pbysica e descrizione botanica, etc.); et M. Sal- \atore de Renzi, une Topographie medicate du meme royaume. Un savant Allemand , le baron de Wallersbaugen , qui s'est elabli pendant sept annecs sur l'Etua, a pen- dant cet espace do temps compose une monograpbie de ce premier vdlcan de l'Europe. Le travail de M. de ( 621 ) Waltershaugen eontient la mesure dune base , une triangulalion qui ceint lo volcan de trenle-dcux triangles , et s'etend de Jaormia a Nojo. 11 comprend de plus la Carte topographique de l'Etna en 100 pe- tiles feuilles, et le texte g^ologique en 12 grandes feuilles. La geologic et la geognosie de la montagne , la mineralogie , l'histoire des eruptions, et la partie physico-malhematique du volcan ou le magnetisms terrestre, offrent plusieurs importanls phenomenes. L'Academie des sciences de Naples, qui s'etait bornee d'abord , dans son compte rendu , a une simple an- nonce de travaux du baron de Waltershaugen, les a enfin publies dans un supplement a la premiere partie du 5e volume dc ses actes, d'apres un rapport tres-ela- bore de ses commissaires. Le marquis d'Ormonde a publie a Dublin en 1850, en un volume grand in-8°, de 264 pages, avec carte et figures , le recil de son exploration de la Sicile : Un automne en Sicile, ou Description des principaux testes (Vantiquites existant dans cette He , etc. (An au- tumn in Sicily ; being an account of the principal Remains of Antiquity existing in that Island, with short sketches of its ancient and modern history). ITALIE EN GENERAL. J'ai deja dit que les sciences geographiques avaient fait peu de progres en Italie pendant les deux der- nieres annees. - — On a vu quels sont les travaux rela- tifs a chacun des Ltats principaux de cetle contree de l'Europe. Je vais dire maintenant quelques mots de ceux qui concernent I'ensemble du pays. i. juin. 5. . l\'l ( aw ) CAIlTliS cfcOGIUPHIOlE*. La grande Carte topograpkique de l'ltalie centrale (gran Carta topografica dell' Italia centrale), dressee par \o corps imperial-royal d'elat-major auliichien , etabli d'abord a ^ enise et transports depuis a Yienne, est le monument cartographique le plus remarquable consacre a l'ltalie. Cetle carte, qui doit se composer de l\8 feuilles, a l'echelle du ^-\-^ , n'est point encore terminee; mais son execution se poursuit depuis quelque temps avec une grande activite. Plusieurs feuilles ont paru en 1849 et 1850; et il parait qu'une Carte de l'ltalie en 27 grandes feuilles , a l'echelle du t a 84u 0 u , a ete terminee en 1850, par l'lnstilut de Yienne, et qu'elle a ete vue a l'exposition de Londres. D'autres cartes generates de l'ltalie ont ete publiees, a Paris, a "\\ eimar, a Munich, etc., mais aucune n'offre de caractere remarquable d'originalite; presque toutes hont des copies quelquefois d'autres copies. EUROPE EN GENERAL. Maintenant que j'ai fait connailre aussi exactement et aussi completement que cela m'a ete possible les principaux travaux geographiques executes ou projetes dans le cuius des annecs 18A9 et 1850, sur les diile- rentes parties de rEurope considerees isolement, je vais examiner ceux qui sont relatifs a cette partie du monde prise dans son ensemble, ou qui n'ont pu dtre classees speeialenunt dans aucune de ses subdivi- sions. ( t>23 ) HYDR0GRAP1HK. C'esl ici qu'auraient peut-etre diifigurer les travaux bydrograpbiques de noire depot de la marine sur les coles de la Mediterranee, donl j'ai parle en traitant de la France et de 1'Espagne ; mais une classification rigoureuse n'est pas loujours aisee a etablir, et le choix est souvent difficile. ATLAS, CARTES GEOGRAPHIQUES ET AUTUES. Pendant les annees 1849 et 1850, on a publie en plusieurs contrees de l'Europe des cartes generates ou semi-generales de cette partie du monde. Celles de MM. Riepert a Weimar, Piatt a Magdebourg, Dufour a Paris, peuvent etre consullees avec fruit, quoique au- cune d'elles ne puisse elre citee comme ayant con- tribue a faire faire des progres sensibles a la geogra- pbie de l'Europe. Parmi les cartes g^ograpbiques qui sans etre gene- rales comprennent plusieurs parties de l'Europe, j'ai remarque une Carte physique, hydro graphique et rou- tierc de la Pologne dans ses anciennes limites et scs par- tages successifs, embrassant les pays limitrophes entre la mer Baltique et la mer Noire, qui a paru a Paris en 1850. Dressee par MM. A. H. Dufour et F. Wrotnowski, cette carte forme 2 feuilles colombier ; et une Carte murale de France, Belgique, Suisse et Etats limilrojjhes, com- posee de 9 feuilles et dressee a Paris en 1850, par MM. Morin et Engelmann. On a publie a Paris, en 1849, cbez M. Andrivaux- Goujon, en 1 feuille grand-monde, la Carte generale des chemins de fer et des principales voies navi gables de I «24 ) V Europe, d'apres les itinei aires les plus recents et les do- cuments fournis par le ministre des travaux publics; et Ton (Joit a M. F. Bou (lard une Carte du bassin dc la Medi- terranee indiquant les services ii vapeur de chaque na- tion, en une grande feuille, dress6e en 1850, pour ac- compagner un Memoire de M. Subtil sur le commerce des pays d' Europe a\'ec lesechelles du Levant. Ces deux dcrnieres carles ne sont guere rcmarquables que par leur ulilite, avanlage susceptible de diminuer au fur el a mesure que de nouvellcs ligncs seront elablies, on qu'on apportera des modifications dans les an- ciennes. Cest en 18/|9 que M. lmbert des Motlelelles a ler- mine son Alias pour servir it /'etude de I'histoire mo- dern e de V 'Europe de 1515 a 1815 ; ouvrage conscien- cieux , a la fois geographique et historique, comine X Atlas de Vhistoire dc V Europe t d'Alison (The Alias to the history of Europe, etc.), publie a hdimbourg en 1850, que M. A. Keith Johnston a construit et dis- pose sous la direction de laiiteiir. Si j'en juge d'apres les renscigncments qui me sont parvenus, la Carte ethnographique de U Europe, du pro- I'esseur Srezniewski, sur laquellc sont marques les espaces occupes j)ar chaque famille de langues euro- peennes, est terminec et au moment de paraltre, avec une Esquisse ethnographiqne de /'Europe, qu'il a du mellre sous prcsse en 1850. VOYAGES ET AUTRES DOCUMENTS GEOGIUPHIQUES, ETC. Un Anglais, M. William Edward Baxter, a publie a Londres, en 1850, des Impressions sur /'Europe centrale et meridionale, pendant les excursions successivement ( r,2o ) faites par lui en Allemagne, en Aulriche, en Italie, en Suisse et clans le Levant (Impressions of central and southern Europa, etc.); nous les citons, quoiqu'il soit fort douteux que cetlc production ait fait faire de grands progres a la geographic, des pays visiles. Je lui adjoindraile recit sous forme de lettres, du voyage fait par M. Ernst. Ant. Quitzraann en Hongrie, dans le Ba- nat, etc., qu'il a publie en 1849, a Stuttgard, en 1 vol. in-8° de viii-576 pages, sous le litre de : Reisebrie/e aut Ungarn, dem Banat Siebenbiirgen , dem Donau fursten- thumer, dem Europaischen Turkey and Greeclicnland. On doit : a M. Dureau de la Malle , la Climatologie comparee de Vltalie et de U dndalousie ancienhes et mo- dernes, qui a paru a Paris en 1849 en 1 vol. in-8°; eta M. Talvi, des Vues historiques sur les langues et la I literature des nations slaves (Historical views of, etc. ) , ouvrage publie en 1850, a New-York, en 1 vol. in-8°, accompagne d'une preface de M. Edward Robinson. Le docteur Lalhan, si connu par ses travaux ethno- graphiques, a lu, au vingtieuie congres de l'Associalion britannique pour l'avancement des sciences (1850), un memoire Sur la distribution des tribus germaniques , lithuaniennes et slavones au commencement de la periode historique; et M. Neigebaur a publie a Breslau, en 1850, dans le Neues Jahrbiicher fur Philologie und Pedagogik , deux memoires elhnographiques intitules : les Getes, les Daces et les Normands , sont un seul et meme peuple; et Recherches sur les Daces et les Goths et sur I'ancienne Dacie. Enfin, unSuedois, M. L. Weslerberg, a fail paraitre a Stockholm, en 18/J9, un ouvrage Sur les ma-urs et les coutumes des peuples de f Europe ( Europeiska na- ( 626 ) tionerna, deras seder och kladedragter, etc.), avec des dessins lithographies, par M. C. A. Dahlstrom. Ln memoire d'un genre different, Sur la densite moraine de la cliaine dcs Pyrenees et sur la latitude de V Observatoire de Toulouse, a ete communique en 1849 a l'Acadcmie des sciences par M. Petit. L'auteur trouve que l'altraction des Pyrenees est negative , puisque au lieu d'etre plus petite que la latitude as- tronoinique (de Toulouse), 43° 36' 45" 44, la lati- tude geodesique serait plus grande, etant de 43° 36' 46" 35. ( 627 ) SSciiioIres, Notices, Documents original!*, etc. COUP D'OFJL SUR LA PART PRISE PAR LA NORVEGE DANS LA MESURE DUN ARC DU MERIDIEN COMMENCEE PAR LA RUSSIE, PAR M. VIBE, Capilaine tie genie ; TRADUIT DU NORVEGIF.N PAR M. DE LA ROQUETTE , Secretaire ge'ucral de la Commission centrale de la Socie'te de ge'ogrnphie. SUITE ET FIN. Au mois de novembre de l'annee 1 850, j'ai fait con nail re dans le Bulletin de la Societe de geographie (1), d'apres M. le capitaine de genie Vibe, la part qu'avait prise la Norvege dans la mesure d'un arc de meridien qui, partant d'Isuiail, pres de la mer Noire, situe sous le 45° 20' environ de latitude, s'etendait deja jusqu'a Tornea, place au 65° 50'. On a vu que les operations , un instant suspendues par suite des grands evenements de 1848, avaient ete reprises en 1849, avec 1'espoir qu'elles seraient termi- nees en 1850. C'est la conclusion de ces operations dont je vais, ou plutot donl M. Vibe va presenter I'ex- pose\ (l) 3f Serie, t. XIV, novembre i85«, p. a8() et suiv. ( 628 ) Lo lieutenant norvegien Klounian ot le docleur sue- dois Lindbagen , partis pour lo Fin mark au mois de juin 1850, avaient a faire des observations astronomi- ques au cap Fuglences, a naesurer une base et a la lier avec le reseau de triangles. L'ele du Finmark etant court et variable, il etait fort important de ne pas pcrdre un seul instant. Le petit obscrvaloirc a etablir snr le Fuglences devait elre con- struit pendant qu'on s'occuperait de mesurer une base pres de l'embouchure du golfe d'Alten [Altenfjord). En consequence, le docteur Lindbagen et le lieutenant Rlouman se rendirent direclement a Hammerfest et au Fuglences, brent immediatement toules les disposi- tions necessaires, et apres avoir passe un jour et demi pour ineltre les operateurs a rouvrage, partirent pour A lten. La, ils se mirent de suite au travail; ils visitereut soigneusement le terrain , le mesurerent en divers sens, pour s'assurer des moyens de determiner une base, et se convainquirent bientot qu'il etait possible d'obtenir sur deux points cette ligne fondamentale, soit sur un dos de collinc [Hoideryg], qui s'etend de Sandfaldet a Kongshavnfjeld ( montagne de Kongs- havn), prfes de Bosekop, soit sur la grande plaine qui se developpe en avant d'J/tengaard, vers la ferine de Bugten [Gaarden-Bugten). (Voir la carte hydro- grapbique de Vibe, n° 8.) Cliacune de ces deux lignes presentait des avantages el des inconvenients. La premiere pcrmettait une plus facile liaison avec le grand reseau de triangles, et pouvait ofl'rir une lon- gueur un peu plus grande ; l'autre oflrait un terrain plus convenable pour le mesurage , un deblaiement ( 62>> ) beaucoup moins couteux, et exigeait moins de temps que la premiere. Apres avoir compare avec soin cba- cune des deux lignes, on reconnut que la seconde presentait plus d'avantages; elle fut definitivement choisie, et on s'occupa du trace. Voici quelle fut la direction de la base adoptee. Son extremite orientale se trouvait a la limite la plus septentrionale du village des Kwcencs [Kwccnlands- byen) (1), a la ferme d'Elvebakken et tout pres du bord occidental de la riviere d'Alten, d'ou elle se dirigeait presque directement a l'ouest, au-dessus de la grande plaine ouverte en avant de la ferme d'Alten , et en- suite a travel's le bois qui se trouve enlre ladite ferme d'Alten et Amtmandsnostet ; elle coupait ensuite l'in- terieur de la baie situee a l'ouest, et s'eloigne peu a peu de la mer, jusqu'a ce qu'elle finisse a une col- line placee a moitie cbemin entre Amtmandsnostet et la ferme de Bugten, ou la pente considerable du ter- rain s'oppose a ce qu'elle soit continuee. Apres que cette direction a suivre eut ete etablie, on s'occupa immediatement de debarrasser et d'aplanir le terrain, de disposer les appareils de comparaison de la base; et lorsque tout cela fut termine , on com- menca la mesure de cette base. Cette operation em- ploya, y compris les interruptions causees par un temps pluvieux, en tout 8 jours, du 5 au 12 juillet, sans que dans l'intervalle il fut survenu aucun acci- dent. La mesure de la base fuL faite avec l'appareil conslruit a Pulkowa. On trouva en totalite 577 \ per- (i) Les Kvvcenes sont des habitants originaires de la Finlaude, qui sont veuus s'elablir dans le Finmark. ( 880 j cites (1) slang), et la longueur dfi la ligne londamen- tale mesuree s'eleva ainsi a environ 7 000 pieds norve- giens (2). La direction du cadastre ayant desire que les points extremes de la ligne fussent marques d'une maniere durable, afin qu'on put les retrouver apres un long espace de temps, on enterra a chacun de ces points extremes une masse de granit d'une dimension con- siderable, de facon que la superficie de la pierre ne depassat le terrain que de quelques pouces. Un trou fut creuse au milieu de cbacune de ces pierres, et on y souda un boulon en fer dont le centre est pourvu d'un petit trou, avec une aiguille verticale, qui sert de point extreme pour le mesurage. Ces boulons furent bien graisses avec du suif, couverts d'un fourreau dc bois et ensuite avec des pierres, et en outre preserves par un mur construit avec du machefer [slagsteen) (3). Apres que la base eut ete mesuree et qu'on eut ter- mine les nouvelles comparaisons des apparoils dont on avail fait usage, on s'occupa de la mesure de l'arc a Hammerfest et au Fuglences ; le docteur Lindbagen commenca sur ce dernier point des observations astro- nomiques, et le lieutenant Rlouman s'assura de 1'etat des signaux places sur les anciens points trigonome- triques; le temps etant serein , il put en informer son collaborateur, ce qu'il n'avait pu faire precedeinment, a cause de l'etal bruineux de 1'almosphere. Le lieute- nant Klouman se rendit ensuite de nouveau a Alien pour (i) Le slanq ou perche de t'appareil de la base a environ ia pieds. (2) Le pied norvegien =om,3i376. (3) Slag, slagsteen, c'est la masse qui coule et s'erhappe des usines de fer ou de cuivre, et qui devieut ensuite dure ronime de la pierre. ( *>H1 ) faire les operations Irigonomelriques necessaires, alin de Her la base avec les anciens triangles. Pour operer cette liaison, on dut, par suite rles dispositions locales, et parce que le signal sur le point de triangulation de Haldi avait e\& renverse, se raltacher au cote de triangle Lodizhjokki-Nupii'arre. On choisit pour cela huit points intermediaires, savoir : Raiisttsvarre , lYiosgoh'arre, Peskoi'arre, Store-Reipas, Skuaddevaire, Lille-Reipas (1), Kongsluwufjehl et Rafsholmen ; mais de tons ces points ceux de Peskovarre et de Lille-Reipas doivent seuls 6tre considered comme faisant partie du reseau de triangles. Les triangles formes avec ces poinls ne sont pas seulement bons en eux-memes, mais ils sont aussi lies l'un avec l'autre, en sorte que la longueur du cote principal devient determinee de plusieurs manieres. Vers la fin du mois d'aout, le lieutenant Rlouman avait acbeve les observations sur tous les points , a l'exception du troisieme, sur la base elle-meme, au point qui, avec celle-ei , forme le premier triangle, savoir Rafsholmen. Dans ces stations, ou les cotes des triangles sont proportionnellement fort courts, il etait naturellement de la derniere importance qu'une veri- fication exacte fut faite par les deux operateurs reunis ; en consequence, le docteur Lindbagen se rendit a Alten , et, de concert avec le lieutenant Klouinan, on lermina les travaux trigonometriques qui restaient a faire, ainsi que les determinations bypsometriques et les observations de niveau necessaires. Par suite du temps pluvieux , brumeux et fro id qui (i) Presque tous ces noms sont Hnnois ou lapons. Lc mot Vatrc sipnifie uiie moiitafjuc. ( 632 ) regna dm Finmark pendant l'ete do 1850, et qui rendil insupportable au plus haul degre lc sojour dans lea contrees montagneuses , les travaux geodesiques exi- gercnt inliniment jilus dc lemps qu'on ne l'avail d'abord calcule. Ces circonslances exercerent aussi une influence facheuse sur les observations astronomiques. Pendant un sejour de six semaines a Hammerfest ct au Fuglences, le docteur Lindbagen ne compla pas autant de beaux jours clairs que de semaines, et con- sequemment le nombre des observations faites par lui ne Tut pas aussi grand qu'il l'avait espere et qu'il le croyait indispensable pour atteindrele but qu'on s'etait propose. 11 se determina, en consequence, a retourner au Fuglences, pour attendre un temps plus favorable; Klouman, au conlraire, qui avail pu terminer toutes les operations geodesiques, se disposa a retourner a Chris tiania. La resolution tie Lindbagen tut couronnee par le plus beureux succes; le lemps elant devenu meilleur au mois de septembre, il obtint dans l'espace de trois semaines, et avant le dernier depart du bateau a va- peur, le nombre suflisant d'observations necessaires de hauteurs du pole et de determinations azimutales Avant de quitter Hammerfest , il s'assura de l'ex6- cution de ce qui avail etc determine auparavant rela- tiveraent aux points extremes de la base, ainsi qu'a la construction du tnur impenetrable a l'eau qui devait preserver les boulons de fer places aux points de sta- tion sur le Fuglences. Ainsi fut termindc completement la mesure de 1'arc de meridien du cote de la Norvege; tout ce que l'ex- pedition avait annonce fut obtenu , et, comme on est ( ti33 ) ionde a 1 esperer, avec les meilleurs resultats, quoique le temps le plus defavorable ait retard^ le travail et augmente les depenses. Commc Lindhagen ne retourna pas a Cbrisliania avant le commencement du mois de novembre, toutes les observations faites avec les instru- ments provenant de Pulkowa furent, a cause de l'ar- riere -saison , deposees d'abord a Cbrisliania sous la garde et l'inspeclion de la direction du cadaslre. Les calculs de cette mesure dare de meridien sont main- tenant confies a MM. Klouman et Lindbagen. Ainsi qu'on l'a fait remarquer, les points extremes de la base et les points de station au FuglenaBS sont preserves, pendant un long temps, par un mur qui les protege. 11 est naturellement d'un grand interet que ces points soient exactement connus; et afin que cette intention ne faille pas, le gouvernement, sur la pro- position de la direction du cadastre, a pris une reso- lution pour placer les constructions preservatrices ci- dessus sous la sauvegarde et l'inspection des autorites publiques du Finmark , avec ordre de pourvoir aux petiles reparations qui par la suite des temps pour- raient devenir necessaires. Le docteur Lindbagen et le mecanicien Lysander sont retournes a Pulkowa au mois de novembre, en passant par Copenbague et en suivant ensuite les cotes meridionales de la Baltique, la direction de quaran- taine suedoisc n'ayant point voulu leur permetlre de prendre le chemin le plus court, par Slockbolm. L'ouvrage etait beureusement arrive a sa fin, quand un triste evenement vint arreter dans sa carriere le mecanicien Lysander, Courlandais de naissance, dont on a vn le nom figurer parmi les membres de l'exp^- { 63/i dition. Kprouve par le rude elimal du Finmark , il gagna pendant le voyage nn ret'roidissemonl dont il ne put guerir; apres pen de jours do maladic, il est mort a Kbnigsberg. Le docteur Lindhogen etait heurcuse- ment de retour a Pulkowa au mois de decenibre 1850. ( 68§ ) Analyses, Ex traits (I. Cotes de Maryland el.de Delaware. . . . sooWo* La liste des cartes a la gravure se compose ainsi qu'il suit : l.chcllc. 1. Carte generalc de la cote TooWo* 2. Golfe de Long-Island, n° 1 sTooo- 3. Baie de Chesapeake, n° 1 ?ooFu* /i. Cote sud de Long-Island, n° 1 soooo- 5, — n 4 »u«ou' ( 641 ) EchelK 6. Cotes de l'Est, n° 1 ^oioo* 7. Port de Boston Toio^* 8. Cap et lie de Sachem ToWo et iWoo* 9. Chenal Muskeget iToToo- 10. Entree de Mobile TFooo- 11. Hell-Gate -^>n. 12.-18. Esquisses pour le rapport annuel de 1850 a diverses echelles. Nous ne nous arreterons pas a ce qui est relatif aux travaux interieurs de calcul, de dessin et de gravure, executes au bureau du Coast Survey ; mais nous croyons devoir signaler ici ce qui concerne l'emploi que Ton a fait de 1'electrotypie pour la reproduction de plusieurs planches; voici ce que dit M. Bache a ce sujet : Electrotypie; Sous l'habile direction de Mathiot , 22 planches ont ete reproduites et 3 a deux fois. Dans le rapport du major Stevens, on trouve les remarques suivanles sur le procede de M. Mathiot : « Cette methode a tres-bien reussi; elle consiste a laver la plaque avec une dissolution alcoolique d'io- dure, et de 1'exposer a Taction d'une lumiere tres-vive avant de la placer dans la batterie. Dans aucun cas, il n'est reste de marque d'adh^sion entre le cuivre de- pose par le procede de 1'electrotypie el la planclie ori- ginale. La carte de la par tie inferieure de la Delaware, qui avait ete perdue en 1848 par suite de l'adherence du metal, et qui avait ete regravee en quatre parties, a ete en avril dernier reproduite en entier avec un succes complet. » Le moyen adopte a cet effel consiste a fixer dans leurs positions respectives les quatre parties de ( 6A2 ) la carte, sur une planche de cuivre, au moyen de vis, en romplissant avec de la limaille de cuivre les inter- valles, que l'on avait eu soin de rendre aussi petils que possible. Le metal reproduit dtait egalement bon par- tout, et il ne Pallait au graveur que quelques jours pour reunir tout le travail; on avait ainsi deux planches, dont Tunc pouvait servir pour l'impression. » A la suite du rapport de M. Bache se trouvent trente- neuf pieces ou appendix qui presentent des notices interessantes sur clivers points du travail, extraitcs de la correspondance de M. Bache avec les differentes personnes placees sous ses ordres. Nous citerons enlre autres l'appendix n° 2, dans lequel le lieutenant Bar- lett donne une description succincte de l'aspect de la cole depuis la riviere Columbia jusqu'a la Californie; le n" 8, sur les envahissements de la mcr sur la cote sud de Long-Island, exlrait d'un rapporl de M. le pro- fesseur Pendleton; le n° 23, qui donne la description de la poinle de la Floride et de toules les cayes et recifs qui Fenvironnent, extraile d'une lettre de M. Gerdes. Nous croyons devoir citer ici textuellement l'ap- pendix n° 6, qui est l'extrait d'un rapport de M. W. C. Bond, directeur de l'observatoire de Cambridge (Mas- sachusetts), au surintendant du Coast Survey, sur la determination de la longitude de l'observatoire de Cambridge. Ce rapport signale une difference qui se serait manibstee presque conslainment dans les resul- lats obtenus pour cclte longitude, au moyen des chro- nometres, en allant de Test a l'ouest et de l'ouest a Test; ce fait m'a paru meriter d'etre signale. Cambridge, a8 octobre 18.I0. Mon cher monsieur, J'ai remis a M. Sears, C. Walkers assistant, la copie de toutes les observations, eomparaisons ct calculs, qui resultent des operations quo j'ai faites pour deter- miner chronomelriquement la difference do longitude entre l'observatoire de Greenwich et celui-ci pendant les annees 1849 et 1850. Je n'occuperai pas votre temps en recapitulant ici les details d'un travail qui est acluellement a voire disposition. II me suffira de dire que la longitude moyenne finale, qui se deduit de l'observation de cent soixante-quinze chronometres, en ayant egard aux er- reui's probables et a la valeur comparative de cbaque resultat partiel, a ete trouvee = lih hhm 30s 1; on peut considerer certainement que 1'erreur n'est pas d'une seconde. Mais en examinant un grand nombre de traversers allee et retour, j'ai trouve que les traversees en allant vers l'Est donnent une difference de longitude plus elevee que celles en allant a l'Ouest, et ce fait est trop constant pour qu'il puisse etre regarde comine le re- sultat d'erreurs accidentelles des chronometres. Afin de t'aire apprecier cette discordance , je choi- sirai cent dix-neut' cas parliculiers, qui donnent les resultats suivants : 1 7 De Liv. a Camb. 4,,44"1 2i>'%9° 38 — » » 29 ,74 a.r) — » » 27 ,48 3f) — » " 27 ,83 17 DeCaiiib. aLiv. 3os,6'i moy.3os,25 17 — 3o,3i — 29,92 9.5 — 33 ,32 — 3o ,40 3g — 33,98 — 30,90 Moy. en raison du poids 28s, -h 3as,59 3o5,48 t>Vi ) Les equations personnelles de M. Harlnup (directeur de 1'observatoire de Liverpool) et les miennes out ete trouvees, par des observations suflisamment exactes, ne pas s'elever a plus d'un dixiemc de seconde. Je suis extremement curieux de poursuivre celte recherche, el je ne doule pas que la source de cette difference ne puisse etre reconnue ; mais il est necessaire, pour une semblable investigation, de n'employer dans les com- paraisons que les chronometres Irs plus parfaits, et de les faire accompagner par quelqu'un qui connaisse parfaitement leur construction et les changements qu'ils sont susceptibles d'eprouver. Je suis, etc. W. C. Bond. Cette difference cntre les resultats obtenus en allant de Test a 1'ouest et de l'ouest a Test s'explique, en admettant que la marche d'un chronnmetre est alteree pendant le transport; e'est-a-dire qu'elle n'est pas la moyenne entre les marches observees au depart et a l'arrivee. Si les chronometres dans les deux observa- loires ont ete observes a lerre, le mouvement du bail- ment doit certainement produire un changement dans leur marche, et lors meme qu'ils fussent restes con- stamment a bord, il est evident que le mouvement du batiment est tout autre pendant la traversec que dans les ports de New -York et de Liverpool; on pcut d'ail- leurs s'assurer de cela en deduisant la marche movenne de deux traversers , allee et retour, par la comparaison des observations faites au meme point; il n'est pas douteux que Ton trouvera ainsi une marche qui diffe- rcra dc celle qu'on aurait deduite des observations dans les deux ports : mais la difficulty est de recon- ( m ) naitre si cette alteration do marche se fail dans tous les chronometres dans le raeme sens : iei il faudrait sup- poser un retard. Dansd'autres observations de ce genre que j'ai calculees, j'avais el6 porl6 aussi a admettre ce fait d'une action constante sur tous les chronometres d'un bailment; mais j'avais ete arrote" en remarquant que, dans certains cas, je trouvais que la marche avait subi une acceleration, et dans d'aulres un retard; le nombre des chronometres observes <§tait, il est vrai , trop petit pour que Ton put conclure quelque regie generate : c'etaient d'ailleurs des bailments a voiles, et l'effet est fans doute different sur les batiments a va- peur. Peut-etre la position occupee par les chronome- tres dans le batiment influe-t-elle sur cet efl'et. Dans tous les cas, la question est tres-inleressante a exa- miner, et il est a desirer que ces observations soient continuees. Enfin , nous donnerons aussi en enlier ['appendix n° 31, qui contient l'expose des Iravaux faits sur la cote ouest d'Amerique. Rapport, accompagnant une carte de la cote ouest des Etais-Unis, depuis Monterey, en Calif ornie, Jusqu'd V embouchure de la riviere Columbia {Oregon), par le lieutenant commandant IV. P. Mac-Arthur, U. S. N. as- sistant du Coast Survey, a M. Bache, surintendant (1) . A Lord du schooner Ewing, baie de San-Francisco, le 25 septembre l 85o. Monsieur, En vous presentant notre carte de la reconnaissance (i) Voyez, meme se'rie et meme tome, page 235, 1'analyse d'un rapport de M. Mac-Arthur sur les ilr-s Farallones. ( 0/|6 ) de la cole nord-ouest, qui donne l'espace compris entre les paralleled dc 36" 36' nord et 46° 17'nord, ou entre Monterey et l'embouchure de la Columbia, je vous de- manderai de vous faire connaitre comment cette recon- naissance a ete faile. Admettant comme exartes les longitudes de San- Francisco et de 1'emboucbure de la Columbia, deter- miners par le capitaine Cliarles Wilkes, et apres avoir determine avec precision les marcbes de aos cbrono- metres, nous partimes de cette baie le 3 a\ril der- nier. Les instructions que Ton devait suivre elaient eel les- ci : 1" Le bailment sera tenu aussi pres de la cote que sa surcte le pourra permcttre, et on mouillera au cou- cber clu soleil lorsque le temps sera beau ; 2° Des embarcations seront envoyees pour visiter les caps et les lies, et des releveinenls seront soigneuse- ment observes avec mi compas az'unulal; 3° On sondera frequemment , et la profondeur de l'eau , ainsi que la qualile du loud, seront soigneuse- ment notees ; h" La position clu batiment devra elre determinee et marquee sur la carte de qunlre bcures en quatre beures, et plus souvent si cela etait necessaiie; des relevements cruises seront observes sur lous les caps, iles, baies , rivieres, elc, et tons les cbangements de position seront soigneusement indiques pendant tout le jour; 5° La direction etla vitesse du courant seront obser- vers toules les fois que le batiment sera a l'ancre; 6° La variation de I'aiguille aimantee devra elre cal- ( W ) culee toutes les t'ois qu'on pourra avoir de bonnes observations ; 7° La temperature de la mer a la surface , celle de l'air, et la hauteur du barometre, seront observes de quatre heures en quatre heures de jour et de nuit; 8° On prendra des vues des principaux caps. Ces instructions ont etc* suivies aussi exactetnent que les circonstances l'ont permis. Apres avoir quitte San-Francisco , nous commen- Qames le travail le long de la cote, en remontant vers le nord, et en trois jours de tics-beau temps nous con- duisimes nos operations d'une maniere tres-satisfai- sante jusqu'au fort Ross [ ancien etablissement russe, par 38° 33' de latitude nord et 123° 17' longitude ouest (deGreenwich)]. Le lempsetant devenubrumeux, nous nous e'loignames de la terre, et limes route vers le nord sous petiles voiles. Le temps conlinua a etre defavo- rable, jusqu'a ce que nous fussions arrives a peu pres par la latitude du cap Mendocino. II redevinl beau alors, et nous pumes determiner avec exactitude la latitude et la longitude de ce grand promontoire, an nord duquel nous continuames la reconnaissance de la cote. Entre le cap Mendocino et la pointe de la Trinite, on decouvrit deux rivieres : la premiere, qui tut nominee Eel-River, a 9 pieds (2m,7) sur sa barre et 150 yards (137 metres) de largeur : son cours s'elend dans une belle vallee qui parait venir du sud et de Test; 1'aulre entree, qui est plus import ante, a ete d^- couverte par le capitaine Oltinger; le cours d'eau sort d'un lac de 18 milles de longueur; l'emboucbure elle- uieme a un demi-mille de large, avec 3 brasses d'oau ( fiAS ) (bm,b) sur la bane. Le capitainc Ottinger lui a donne le nom de havre Humboldt. Apres avoir observe les couranls, nous nous por- tames vers la pointe de la Trinite, ou nous mouillamcs, afin d'en determiner la latitude et la longitude. Des sondages furent fails tout le long de la cote. A pros avoir quitte la pointe de la Trinite , nous recilmes un coup de vent qui nous forca a nous eloigner de la cote, et nous ne la revlmes plus qu'en arrivant a la riviere Columbia. Nous quittames la Columbia le 7 aout, et reprimes la suite de noire reconnaissance. Le vent etait foible et variable , le temps clair et la mer belle. Nous croi- sames devant la cote , a la distance de 1 a 3 milles , et notre carte fera connaitre les latitudes et longitudes des pointes, caps, rivieres, recifs, et des sondes, que nous avons observes a mesure que nous avancions vers le sud. On trouvera a la suite de ce rapport une table de toutes ces positions. Nous pumes ainsi conduire noire travail jusqu'a la pointe de la Trinite, ou notre reconnaissance s'etait arretee, en venant du sud au nord. Nous conlinuaines vers le sud; mais nous fumes eloignes de la cote a en- viron 20 milles au sud du cap Mendocino. Le lende- main, vers le midi, nous ralliames la lerre, et nous parvinines a rejoindre notre travail au fort Ross : vous pouvez voir par la que toute la cote depuis Monterey jusqu'a la Columbia a etc exploree, a l'exception d'une trentaine tie milles, situes entre le fort Ross et le cap Mendocino. En considerant attenlivcment tout ce qui a rapport a celte reconnaissance , je n'hesile pas a dire que la ( ti/,y ) limitedeserreursquipeuventexister sur tousles points import ants et sur presque toute la cote ne doit pas de- passer un mille pour la longitude et un demi-mille pour la latitude. J'ai l'honneur d'etre, etc. Wm. P. Mac-Arthur. Table des latitudes et longitudes des ports, rivieres, lies, reclfs, caps, etc., depuls Monterey jusquli la riviere Columbia . Latitude. Long O.deParit. Monterey, pointe Pinos 36° 3-]' - r>4° 18' - Pointe Santa-Cruz 36 56 124 27 Pointe Ano-Nuevo 3~ 12 12^ {3 i Pointe San-Pedro 37 34 124 48 f Pointe Lobos 37 46 i 124 47 i Fort-Pointe (entree de San-Francisco) . . . 37 48 1 24 48 - Pointe Roneta 37 5o » » Farrallon du sud . . . .' 37 3" 125 20 - Farrallon du nord-ouest 37 45 125 28 - Pointe de Los-Reies 38 1 ■'- 125 23 Pointe Tomales 38 l5 125 23 Cap Rodega et mouillage 38 19 125 25 ' Fort Ross 38 33 ia5 37 RecifRlunt (au large du cap Mendocino). . 4° 27 '26 5o Cap Mendocino 4o 27 126 .47 Faux Mendocino 4o 3i 126 46 Riviere Eel (l'entre'e) 4o 39 ; 126 37 Falaise de la Table 4° 44 126 33 Havre Humboldt (entree) 4° 5i 126 28 Raie de la Tiinite (mouillage) 4i 5 i 126 25 LaTrinite(ville) , . . . 4l 6 126 25 North -Turtle, au large de la pointe de la Trinite 4i 12 126 33 Ci'iqui; Redwood 4' I S - 126 27 - Roche de Redding ( hauteur, 200 pieds), a ( 060 ) Latitude. I ...nf .' i ,d< I'., i 6 milles de la cbie 4J 23 126 36 Hiviere Klamath 41 34 126 22 Port Saint-George (le motiillage) 4 ' 43 126 24 Cap Saint-George 41 47 l26 27 Extremite nord-ouest du re'eif Saint-George ou ilets 41 5 1 126 33 Baie Pelican (mouillage du village indien). 4' 55 126 24 Riviere de Rogues 42 2^ a la^ 4' Recifdela rivieredeRogues (extremite sud). 42° 2/' I2^° 4^' Havre Ewing (mouillage) 42 44 ,2^ 41 Cap Oxford 011 Blanco 42 55 126 47 Extremite du reeif Oxford ou ilotsde roches. 42 49 I2G *>2 Riviere Coquille 43 ' 2 v 126 36 Cap Arago 4^ 27 126 37 Riviere Kowes (Ten tree) 43 28 126 3o Riviere et cap Umpqua 43 4t 126 29 Cap Perpetua (falaise sud) 44 ' ' •*€ 2I — ( falaise nordj 44 *® 1 I2^ 21 Extremite desilots du. cap Foul weather, . . 44 42 7 1 26 20 Cap Foulweather 44 45 • 26 17 Riviere Nekas( Ten tide) 44 ^7 126 i3 Riviere Yaquinna (l'entre'e) 45 6 126 1 4 Cap Lookout 45 23 126 16 Riviere Killamook 45 32 126 1 3 Faux cap Killamook 45 4^ ? I2^ '9 Cap Killamook 45 54 12G 19 Pointe Adams 4^ i3 126 18 Cap Hancock ou Disappointement 46 '6 126 22 Signe : Washington A. Barlett, lieutenant. ( AM ) RAPPORT SLR LES APPAREILS COSMOGRAPHIQUES DE M. HENRI ROBERT, PAR M. CORTAMBERT. Messieurs, Charge par notre venerable president de vous faire un rapport sur les apparcils cosmographiques de M. Henri Robert, je viens m'acquitter de cette tache. Vous avez vu, messieurs, dans une de nos stances par- ticulieres , et dans la dernierc seance generale, ces machines ingEnieuses ; vous avez remarque qu'elles sont deslinees a faire comprendre les principaux phe- nomenes du mouvement de la terre autour du soleil , du mouvement de la lune autour de la terre, et enfin, du mouvement d'une planete quelconque autour du soleil. Elles sont au nombre de cinq : La premiere represente la marche de la terre dans l'ecliptique : au moyen d'un parallelogramme ties- ingenieusement forme de regies articulees , la terre y tourne dans un plan dont le soleil occupe le centre, et ou cependant l'auleur est parvenu a faire saisir une difference appreciable entre la position de l'aphelie et celle du perihelie, du moins entre notre plus grande distance du soleil au solstice d'ete , et notre plus grande proximite ou solstice d'hiver ; l'axc y con- serve une direction parfaitement parallele ; les Equi- noxes, les solstices, les saisons. s'y expliquent avec la plus grande facility. La seconde est propre a demonlrer les eclipses tie soleil et de lime , l'obliquile de 1'orbite lunaire sur Je plan de l'ecliptique , et le mouvement de cette orbite comparativement a la translation de la terre. C'est peut-etre le plus indispensable des appareils de M. Robert pour l'enscignemenl de la cosmograpbie; il est presque impossible, sans son secours , de donner aux eleves line idee claire des nceuds de la lune et de la cause pour laquellc il n'y a pas eclipse tons les mois ; l'auteur, par un mecanisme tres interessanl, a eu l'babilele de faire tourner d'ellc-meme la lune au- tour de la terre, en meme temps qu'on fait mouvoir la terre autour du soleil, et il a combine ces mouvements de inaniere qu'on peut saisir meme le deplacement graduel des nceuds et leurretourau meme point, apres une periode de dix-buil ans et deini. Le troisieme appareil represente encore la revolu- tion de la lune, mais seulcmcnt pour la description des pbases de cet astre , et pour monlrer I 'id en tile de son mouvementde translation et de rotation, ainsi que ses longs jours et seslongues nuits d'un demi-mois. Le quatrieme est relalif a la precession des equi- noxes : au moyen de plans de l'equateur et de 1'eclip- tique mobiles l'un sur l'autre, el par une comparaison bien comprise des axes de ces deux cercles, 1 'instru- ment fait voir que la terre nc parcourt pas une circon- ference enliere dans son ecliptique entre deux relours a un meme equinoxe ; cependant, quelque ingenieux qu'il soit, nous ne pouvons cacber qu'il offre moins de simplicite que les aulrcs ; il faul avoir recours , pour en bien saisir le but, a des suppositions que ne demandent pas les appareils precedents , images tres ( 053 ) claires, et aussi parfaites que pent l'etre une simple machine, decesmerveilleux et inimilables mouvements de la nature. Le cinquieme appareil ne sera pas peut-etre le plus frequemment employe, parcequ'il s'adresse a un phe- nomene d'un ordre moins elementaire ; mais c'est a coup sur le plus curieux, celui qui respire la concep- tion la plus neuve : il tend a expliquer ces stations et ces relrogradations des planetes qui ont si longlemps cmbarrasse les cosmographes ; il montre comment, par suite du mouvement de la terre autour du soleil, on voil une planele, Jupiter, par exemple, passer vis- a-vis des differents points du ciel, et comment elle semble tour-a-lour avancer, rester stationnairc et re- tiograder, en conservantcependant toujours sa marche progressive et reguliere ; rien n'est plus ingenieux que cette disposition, rien ne prouve mieux la translation de la terre autour du soleil. J'ai examine, messieurs, ces appareils avec toute l'attention que me commandait la mission qui m'etait confiee, avec tout l'int^ret que m'inspire la cosmogra- phie, celte noble sceur de la geographic Je vous pro- pose d'accorder le precieux encouragement de voire approbation au savant et rnodeste inventeur , qui a montre dans ces travaux une grande sagacile, une connaissance approfondie des mouvements du systeme solaire, et qui a rendu un service incontestable a I'en- seignement de la jeunesse. i. jui>. 7, hh ( 654 ) NOTICE SUR LA NOUVELLE GRAMMAIRE SIAMOISE DE L'EVEQtJE PALLEGOIX (i), IWR LE REVEREND J. TAYLOR JONES J TRADU1T DF. L'ANGLAIS PAR M. DE LA nOQUETTE. M. Pallegoix , missionnaire catholique et eveque de Malla, a publie, en 1850, dans la ville de Bankok, line grammaire siamoise , en langue latine , dont voici le litre, que nous croyons devoir donner en entier et lilteralement : Grammatica Linguce Thai; Auctore D. J. Bapt. Pallegoix, Episcopo Mallensi V icario Apos- tolico Siamensi. Ex typographic. Collcgii Assumptionis B. M. V. in civitate regia Krung Theph ma/ia nakhon si Ayuthaya , vn/go Bangkok. Anno Domini 1850. Cette grammaire, composee de 246 pages in-4, fori bien imprimee et publiee dans une langue connue de tout le monde litteraire, fournira les moyens d'ap- peler, infiniment mieux qu'aucun des ouvrages qui (i) Quuicjiic l'ouvrage, ilont nous donnons le compte rendu dans notre Bulletin, paraisse au premier aspect un pen etraoger aux ma- tures traitees habiluellement dans ce journal, si l'on fait neanmoins attention aux informations qu'il contienl sur un pays encore incom- pletement etudie et sur l'histoire et les usages de ses habitants, on reconnaitra au'on ne doit pas le considerer comme une simple gram- maire; et d'ailleurs ['etbnologie n'est-elle point une brancbe de la i igrapbie ( 055 ) ant paru anterieurcmenl, I'aUention sur la languepar- ticuliere de ce pays. La gramtnaire du colonel Low, publico il y a plu- sieurs annees aux frais de l'bonorable Compagnie des Indes-Orientales , avait ete compilee dans des circon- stances tres defavorables, et les fautes typograpbiques qui la defiguraient etaient si nombreuses qu'elles de- vaient inevitablement egarer ceux qui se fiaient a elle comme representant exactement le langage employe dans la capilale. Celle de l'eveque Pallegoix a ete pre- paree avec presque tous les avantages possibles. Ce prelat a reside en effet pendant environ vingt ans a Siam, et pendant cet espace de temps il a ete en rela- tions constantes et de toute nature avec diverses classes d'babitants. Joignant a l'babitude d'etudes seiieuses un rare esprit d'observation , il a eu en outre l'avan- tage de pouvoir consulter les recbercbes l'aites par ses devanciers pendant les deux derniers siecles. Plusieurs de ceux-ci etaient des homines pleins de sagacite' et qui, a differentes epoques, s'etaient specialement oc- cupes de la litterature du royaume de Siam; il faut ajouter en outre que l'eveque francais a surveille lui- meme l'impression de sagrammaire. Letype siamois, dont on a fait usage, doit sa nettete et son exactitude aux soins el a l'habilele de M. J. H. Cbandler, fondeur en caracteres, lie avec la mission baptiste, de Bankok. L'ouvrage traite de l'origine et du genie dela langue siamoise, des differentes especes de letlres, de leurs combinaisons, des accents, de la classification el de toutes les modifications qu'ils eprouvent avec les re- gies simples de syntaxe qu'exige le langage, et des eclaircissements sur les idiomes, sur le style, el enfin ( 05ii ) sur tons les autres sujets qui appartiennent propre- ment a la gram ma ire. Dans une languc, sous beau- coup de rapports, aussi remarquablement simple que le siamois, ces sujets sont necessairement traites avec une grand c brie-veto. Mais il v a une srande classe dc sujets, essentiels pour comprendre une langue, qui demandent a etre traites d'une certaine maniere qui ne rcntre naturellemenl dans aucune classification lexicograpbique on graniniaticalc. On desire en avoir quclque connaissance a la fin de ses etudes, comme lc seul moycn de donner de la clarte a ses idees. Parmi ceux-ci sonl les designations de temps, de monnaies, depoids, de mesures, etc., reduiles en tableaux, et la chronologic, la litterature et la religion, qui modifient toutes les idees ct consequemment toutes les ramifi- cations du sens des differents termes de la langue. On trouve dans le Siam , comme dans le Birman (Burma/i) et autres contrees de l'Orient, une enorme difference dans les termes employes pour s'exprimer, soit en ecrivant, soil en parlant, suivant le rang et la condition de celui qui ecrit ou qui parle, relativement a la personne a laquelle ces termes ou expressions sont adresses. Cela provient de I'impression qu'on a recue qu'il cxisle une immense difference naturelle ou innec cntre les malieres dont les etres humains sont com- poses. Les uns elant lellcmcnt superieurs qu'on seuible justifie en s'adressant a eux , ou en en parlant comme d'etros divins, tandis qu'on s'est imagine que les autres sont formes d'elements tellement grossiers, qu'on est autorise a leur parler ou a en parler comme s'ils n'etaient que de la maliere brute. Cette particularite prevaut d'une maniere plus ou moins elendue dans ( 657 ) toutes lcs eontrees monarchiques , mais non pas a un degre aussi marque. Ici elle arrive presque a former deux langages distincts. Les actes les plus simples des diverses classes sont designespardes mols entierement diflerents, comme par exemple quand ils'agitde man- ger, de boire, de se promener, de dormir; les parties du corps ne doivent pas etre appelees du meme nom. L'usage approprie ou l'application de ces termes se- raient proprement ou convenablement d^signes dans un dictionnaire, mais dans un dictionnaire on ne pour- rait les chercher qu'avec beaucoup de difficulte. Pour les chercher, d'ailleurs, il faut supposer qu'on les con- nait deja en parlie. lis ont ete sagement introduits dans cet ouvrage sous les designations indigenes de « Sapha- narn » (noms parliculiers) etde « Raja Sapli » (lermes d'usage royal). Les huit ou dix pages consacrees a la chronologie donnent un r^cit historique de l'ancienne histoire du Siam, plus clair et pius exact qu'on ne pourrait le trouver dans quelque autre ouvrage que ce soit, mis jusqu'ici sous les yeux du public europeen. Mais si quelqu'un, qui n'entend pas le siamois, essaye de le Iraduire en Anglais, il doit etre sur ses gardes en ce qui concerne l'emploi de Irois letlres qui se repr^sen- tent souvent, savoir: X comme initiale,/et V. Le son du Vwg se presenle pas dans le siamois. Mais le manque d'un W dans le francais, qui est la representation exacle du siamois, a amene a l'emploi uniforme du V. De la Fieng doit etre prononce TFieng, et La vek doit etre lu comme s'il y avait La wek (1), etc. X est em- (i) On pourrait alurs, ce me semble, rendre en frano.iis ce v, qui ( 658 ) plo\6 pour eh aspire; raais corame presque toules les personnes se servant de la langue anglaise, dont l'at- tention n'a pas ete dirigee sur ce sujet, aspirent natu- rellement le eh en lisant ou en parlant, il n'est pas besoin pour elles d'une marque distincte d'aspiralion. Ainsi, dans tous les cas , Xiang sera Chiang', Xang- phuek, Changpkuek , etc. Alors aussi , comme on ne trouve pas dans le siamois le son du / anglais, on de- vra, partout ou il se rencontre, le lire comme un y initial. Ainsi Juthia sera rendu par Yuthia, etc. Dans ce mot aussi, il est necessairc dc remarquer que th est seulement le t aspire et non l'anglais th comme dans this, theory, aucun de ces mots ne pouvant etre pro- nonce par des Siamois. Le catalogue des livrcs siamois, quoique loin d'etre complet, servira cependant a montrer que la lilterature siamoise n'est pas aussi insignifiante qu'on l'a quelque- fois suppose. La liste des melanges conlient les titres d'environ 150 ouvrages differents sur la grammaire', l'arilbmetique, l'astronomie, l'aslrologie et l'histoire. II y en a plusieurs consacres a la poesie, et les romans abondent. Les divers romans guerriers de la Cbine, qui ont ete fulelement et completement traduits, sont tres-populaires. Ces ouvrages speciaux varient gran- dement dans leurs dimensions. Un petit nombre n'est compose que d'un seul volume; d'autres ont 2, h, 5 et 10 volumes; dans beaucoup le nombre de volumes s'eleve a 20, 30, 50, 80 et a 00. La traduction des An- nates du Pegu forme 20 volumes ; VHistoire des Archives a le alement dans le Siam , le Birman , le Laos et le Camboge. II ne differe que tres-peu de celui qui est adopte dans l'ile de Ceylan, mais il est bien loin de celui qui prevaut en Chine, dans le Tibet et le Nepaul. Dans le Siam aussi, il s'est eleve, dans le cours des quinze on vingt dernieres annees, une secte de lettres qui rejetle tout ee qui est miracvleux dans les repre- sentations bouddhistes, et qui adhere seulement aux enseignements moraux de Bouddha. Presque la moitie des mots de la langue empruntcnt une forme on une signification particulierc de leur connexion avec le Bouddhisme. Lin apercu general et un pen exact de ce sysleme est en consequence ossenliel pour pouvoir bien connaltrc la languo. Sans cela, un etudiant n'ob- • it..) lien I quedesconnaissancesapproximatiyes, ets'eloigne souvcnt du veritable sens cles tennes. L'emploi de la langue latine donnc a l'ouvrage un aspect plus scientifique. Neanmoins nous ne pouvons nous empecber de regrelter que l'eveque n'ait pas fait usage du franeais, sa propre langue maternelle. Le latin employe est generalement suffisannnent clair; inais, depuis le long temps qu'il est devenu une langue morte, il ofl're necessairernent de grandes lacunes, relativement a tousles mots d'art el de decouverte re- cents, et, consequemment, il manque de la flexibilite qui le rendrait un intermediaire convcnable pour l'usage des temps moderncs, a moins qu'il ne soit en- richi par de nombreux barbarismes qui lui donnent une apparence fort etrangc, et qui le rendraicnt en- tierement inintelligiblc pour les Ciceron et les Tacite. On doit regrelter qu'il regne tant d'irregularites dans l'emploi des capilales, quoique ce soit un defaut se- condare. Ainsi nous trouvons mdia au lieu de India, Sanscrit au lieu de Sanscrit, /opbaburipourLopbaburi, /enasserim pour Tenasserim, warlaban pour Marta- ban, etc. (1). L'ouvrage de l'eveque Pallegoix petit et doit nean- moins etre recommande corarac la plus precieuse introduction a la langue et a la literature siamoises qui ait ete encore mise sous les yeuxdu public, et nous sommes beureux d'apprendre que l'auteur sc propose de commencerbientot la publication d'un dictionnaire siamois, qui est un grand desideratum. (i) Les regies de noire typographic different essentiellement, quant a I'emnloi des capitaJes surtout, de celles qui sont adoptees en An- fdeterre et dans d'autre* pays. De L\ R. ( 061 ) Nouvelles geograpliiques. AFRIQUE. Renseignement sur le royaume de Biafra. — Le commandant de notre station navale des cotes occi- dentals d'Afrique vient de signer une convention avec le roi de Biafra, pays situe au fond du golfe de ce nou) , et avec les chefs du pays des Galbongos. Ces conlrees, qui forment plusieurs Etats separes, sont arrosees par la riviere San-Benito, sur les bords de laquelle poussent d'excellents bois pour la teinture et pour la construction, et qui abonde en hippopotames et en poissons d'une qualite superieure. Un negociant francais a fonde, avec l'aide de plusieurs Laptots qu'il a engages a Saint-Louis, et sous la protection de nos forces, un petit comptoir a Corisca, ile siluee dans la baie de Saint-Jean et qui depend de ces Etats. Les ob- jets qu'il a apportes ont acquis de sui!e une grande faveur parmi les noirs indigenes, et tout permet de penser que eel endroit deviendra un lieu d'echango et de troc tres avantageux. Deja plusieurs conventions de ce genre ont ele faitcs par le chef de notre station navale, nolamment avec les rois de Dahommey et de B6nin , et ces actes nous donnent chaque jour une grande preponderance parmi les peuplesdela cote d'Afrique. C'estaussi le meilleur moyen qu'on puisse employer pour la destruction du commerce de la traite, but final de nos efforts. ( 662 ) AMEIUt^l I. Communications entre les deix Oceans par le grand isthme «E l'Amerique centrale. — Dans une leltre ecrile de Paris au president de la commission centrale de la Societe de geographic, sous la dale du 6 juin 1851 , et lue a la seance dudit jour, M. Hippolyte Sou- lin, capitaine de vaisseau , ancien minis tre de la repu- blique de Costa -Rica, fail observer, au sujet d'une note que M. de la Roquette a inseree dans le Bulletin de la Societe da mois de mars dernier, t. I de la /ie se- rie, p. 260, et qui est relative a l'importante question de la communication entre les deux Oceans par le grand isthme de l'Amerique centrale, que, « s'il con- » vient d'etre en garde contre des productions qui, » u'olTrant pas les garanties qu'on a le droit d'exiger, » peuvent se considerer commc suspectes, il convient » aussi de rester dans tine sage reserve pour ne pas » tomher dans un exces de prudence contraire aux » interets hicn enlendus. » M. Soulin ajoute « qu'il est » juste en meme temps de xv. pas porter un jugemi.nt » DECISIF SUR DES MVTIERES DOUTEUSES, AVANT DE POUVOIR » I.'aPPL'YER SUR DES FAITS DEMONTRES OU SUR DES REN- )) SEIGNEMENTS INCONTEST ACLES. )) Et supposant que M. de la Roquette, « adoptant pour » base de son raisonnement ce qu'exposo II. Fitz-Roy, » au sujet de la resistance que les indigenes du Darien » opposent ou sont susceptibles d'opposer aux etran- » gers qui voudraient explorer leur pays, ainsi que des » inconvenients que presenle l'insalubrite de ces lieux, » en appliquant ces Dii-i'icii.TKS a la route j)i -KJelee de » Boca de Toro a Goefo Diece, comme il le fait, en ( 665 ) » y ajoutant encore celles que ne peuvent manquer » de faire nailre la frequence et la duree des pluies, » enfin en se fixanl sur les inondations du Mexique, » d'apres Humboldt, et sur ce qu'on £prouve au Choco » et au Darlen , il semble prononcer en dernier rcs- » sort sur toute l'etendue de ces contrees , puisqu'il » n'etablit aucune difference entre elles et les confond » dans une seule et meme categorie. » Apres cet expose de ce que M. Soulin suppose etre » l'opinion et le raisonnement de M. de la Roquette, » il dit « qu'un court examen suffira pour mettre en » evidence que si ces suppositions sont fondees, a un » certain degre seulement, pour ce qui a trait a l'etat » sanitaire, il n'en est pas de meme pour ce qui a » rapport a l'identite de caractere des indigenes, en » sorte que ce qui est vrai pour ceux du Darien cesse » de l'etre pour d'autres. » II entre ensuite dans de longs et interessants details pour prouver que toutes les observations faites relati- vement au territoirc du Darien et a ses habitants sont « completement inapplicables au terriloire de Costa- » Rica et aux indigenes qui 1'habitent; » et il conclut en disant « qu'il croit avoir constate que ni les indi- » genes, ni l'insalubrite du climat, ni les j)luies, ne » s'opposenta l'exploration, qu'on pout l'entreprendre » quand on voudra, sans avoir a s'entendreou a traiter » avec les naturels, sans danger de lour part, sans » rencontrer d'autres obstacles que ceux que pourront » presenter les localites , sans aulres inconvenients » enfin que les peines et les fatigues inseparables de » toutes les excursions lointaines. » Sur les lacs Managua et Nicaragua, sur la route DE San-JiA.\ 1)11. Sin, Sin LE LBYB TRIGOIVOMETRIQUE DE l'jstiime de Tkjiuantepec, etc. — Les renseignements sous ces divers titres ont ele donnes dans le procfes- verbal de la seance du 20 juin 1851, auquel nous renvoyonsle lecteur. J'ajouterai toutefoisque M. Squicr evalue la longueur du Nicaragua a 120 milles aumoins, ct sa largeur de 48 a 50 milles, tandis qu'il ne donne qu'environ GO milles de long sur 25 a 30 de large au lac Managua. Le paragrapbe suivant de sa lettre nous parait devoir etre cite en cntier : « Je presume que vous savez la nouvelle de la mort du docteur Paul G. Morion , l'auteur du Omnia Ame- ricana, etc. II est mort a Philadelphie le \lx de ce mois. Cette perte sera difficile a reparer. C'etait, je pense , le plus profond eVudit de l'Amerique, homme d'une exactitude merveilleuse pour rassembler les fails, autant que doue d'un excellent esprit philosophique pour les rappiocher et les combiner. Au moment de sa mort, il s'occupait des squelettes recueillis par l'expe- dition d'exploration des Etats-Unis (au pole Anlarc- tique), objels que le gouvernement lui avait confies. Je crois qu'il a laisse un ou deux ouvrages en train. Son Museum est depose dans les batiments de l'Academie des sciences naturelles; il rcstera comme un monu- ment frappant de son devouement aux sciences. » Je dois renvoyer au meme proc6s-verbal les infor- mations conlenues dans la lettre adressee par M. Her- mann Ludewig a M. Jomard relativement a la publica- tion des premiers VOLUMES dks Rechcrclies sur les Indicns des Etats-Unis, de M. Schoolcrakf ; a la carte du Yucatan, dont la rarete est extreme; a la REPRODUC- TION AUxEtATS-LmS, SANS AMELIORATIONS, DE LA CAnTE ( 6fi5 ) de l'Amerique centrai.e de Wyld; enfin, a la nouvelle CARTE DU MeXIQUE , Qu'ON PREPARE EN AmERIQUK. « La carte du Mexique dont je viens de parler, dit M. II. Lu- devvig, qui sera publiee peut-etre dans le cours de cette annee, sera tres-interessante ; messieurs lescom- missaires charges de sa publication sont testes pen- dant quelques mois a New-^ork, ou elle a ete com- munique en manuscrit aux Societes historique et ethnologique. » Volcan de Popocatepel. — Un jeune savant luxern- bourgeois vient de descendre dans le cratere du volcan mexicain de Popocatepel. II paraitrait qu'il est le pre- mier qui ait execute celte descente. En attendant le rapport qu'il se propose d'adresser a l'Academie des sciences de Bruxelles, sur les observations qu'il a recueillies dans ce goufTre, el qui sont, dit-il, curieux et effrayants, voici ce qu'il ajoule dans une lettre qu'on a recue de lui : « Imaginez-vous un trou de trois quarts de licue de circonference, avec un rempart de neiges, et de 500 me- tres de profondeur; au fond, un bruit d'enfer, quel- que chose comme le mugissement de la mer ou le sif- flement de cent machines a vapeur ; une jolie place au milieu comme une place d'armes, unie, avec des ruisseaux d'eau chaude, et tout autour d'enormes colonnes de fumees blanches, sou frees, hautes de 2 a 300 metres, sortant avec fureur comme si le feu de l'enfer les poussait. » Tout autour de ces bouches infernales, des ruis- seaux et des lacs de soufre, de sels, d'eaux acides, de boue brulante. C'est la le produit qu'on vcut exploi- ter. » ( 666 ) Actes tie la Soclete. Proces-verfoaux ties seances, Ouvragea oflerts, etc. PflESIDENCE DE M. JoMARD. Seance du 6 juin 1851. Le proems -verbal de la derniere stance est lu et adople. M. de Montigny, consul de France a Shang-hai et Ning-po (Chine) adresse, sous la date du 17 mars, au president de la Commission centrale, une liste des graines envoye'es par lui a la Societe de geographic , avec priere de les partager entre toules les Societes d'hurticullure de France, d'Algerie et de Corse (1). (i) Liste des graines envoyees de Chine par M. de Montigny : I. Graine de coton du Kiang-nan. a. — de chanvre de Leaotong ( Mandchourie). 3. — d'un grand arbre a larges feuilles, duTchekiang. 4- Seys, grand tubercule, de la longueur du bras,du Kiang-nan, du gout de la pomme de terre. 5. Riz sec rouge de Hai-men, poussant sans eau. G. — blanc — — 7. Graine de chanvre du Changtong. 8. — de canne a sucre du nord de la Chine. 9. — de p£che plate de Shang-hai'. 10. Indigo du Kiang-si. I I. Choux de Mongolie, atteignant le poids de 3o a ^o livres. 1 a. Indigo du Changtong. l3. Grande aubergine blanche de Tcha-rou-pan. ( 667 ) M. tie la Roquette fait observer a cette occasion qu'ayant appris que la caisse renfermant ces graines etait deposee au lninistere de l'instruction publique, il s'est empresse d'en informer M. le president de la Commission centrale, et M. Jomard annonce que, malgre ses demarches, il n'a pu obtenir jusqu'a pre- sent la remise de la caisse. Aussitot qu'elle sera en sa possession , il s'empressera de satisfaire aux vceux exprimes par M. de Montigny. M. de Montigny fait connaitre dans la meme lettre le desir manifeste par M. Rulberford-Alcock , consul d'Anglelerre a Shang- hai, d'etre nomme membre de la Societe. (Voir a la fin du proces-verbal.) M. Laine, editeur de V Histoireet description des voies de communication aux Etats- Unis, par Michel Chevalier, communique (Paris, 23 mai) un exemplaire de la table qui complete cet ouvrage, que la Societe a recu du ministere de l'instruction publique, et qui n'est pas destinee, comme lui, a etre delivree gratuitement. 1 4- Pasteque rouge du Kiang-nan. 1 5. — jaune — 16. Clioux de Tartarie. 17. Chanvre de Hai'-men. 18. Indigo du Kiang-nan. 19. Graine de camphrier du Kiang-nan. 20. — de melon chinois — 21. Cryptomeria japonica. 22. Potiron vert, d'une grosseur extraordinaire, du Kiang-nan. 23. Pamplemous, d'une grosseur extraordinaire, du TVlie-Kiang. 24. Differents bois de la province de Chen-si, envoyes sans notes indi. catives, a5. Racines medicinales du Chen-si, envoyees egalement sans notes indicatives. [ 668 11 demande si la Societe vcut en faire l'acquisition. La Societe , n'ayant que des ressources extremement restreintes, et aucun fond n'etant fait au budget pour ces sorles de depenses, la Commission centrale eprouve le regret dc ne pouvoir accueillir la proposition de M. Lalne. M. le colonel Soulin, ancien ministre de la repu- blique de Costa-Rica , adressc de Paris , sous la date du b' juin 1851 , des observations au president de la Commission centrale relativcmenl a une note insrn-i: au Bulletin du mois de mars dernier (ie serie, t. I, p. 260), par le secretaire general, sur 1'importante question des communications entre les deux oceans par le grand islhme de l'Amerique centrale. II pensc, tout en adoptant pour base de son raisonnement l'ex- pose de M. le capitaine Fitz-Roy au sujet de la resis- tance que les indigenes du Darien opposent ou sont susceptibles d'opposer aux Strangers qui voudraient explorer leur pays, des inconvenients que prescnle l'insalubrite de ces lieux, de la frequence et de la duree des pluies, que M. de la Roquette a trop generalise, et semble appliquer toutes ces diflicultes a la route projetee de Boca de Toro au golfe Dulce, siluee dans la republique de Costa-Rica, dont les indigenes ac- cueillent au conlraire parfaitement les etrangers, et dont le cliinat est extremement sain, etc., etc. M. de la Roquette fait observer qu'il s'esl borne & traduire litt^ralemcnt un passage du memoire du capitaine Fitz-Roy, en ayant soin de le placer entre deux guillemets, et sans pretendre porter un jugement quelconquc. Ce n'est done point le secretaire general de la Commission centrale qui parle d'une manierc ( 669 ) generale, mais l'oflicier anglais lorsqu'il dit : Whatever may be the physical obstacles to either a canal or a rail- road between any places in centhal America, it appears to be indisputable that the insalubrity of the climate, and the excessive quantity, as well as frequency and duration of rain, are the impediments most permanently formi- dable. La letlre de M. Soulin est renvoyee au comite du Bulletin. M. C. Rupffer, directeur dc l'observatoire physique central de Saint-Petersbourg, accuse reception , par sa lettre du 1 = 13 mai 1851 du Bulletin de la Sociele, 3e serie, t. XIV. M. Alex. Guiers, ancien secretaire de la Societe geographique de Russie, annonce a M. de la Roquelte, dans une lettre particuliere, ecrite de Sainl-Peters- bourg, le 15 = 25 avril dernier, qu'il est charge, par le conseil de la Sociele, de lui faire parvenir la refuta- tion de deux articles de M. Tremaux sur le voyage tie M. le colonel Rovalevsky vers les sources du Toumate, publies dans les livraisons du Bulletin de decembre 18ZI9 et avril 1850. Le conseil espere que dans l'interet de la science et de la verite, 1'inseriion, ou du moms une mention delaillee de cette refutation, ne sera pas refusee dans un des prochains numeros du journal qui a recu les articles de M. Tremaux. M. de la Roquette pense que la demanile du conseil de la Societe geographique russe ne saurait elever la moindre objection ; on a admis 1'aLlaque, on doit ad- mettre la defense, bien entendu, en passant sous si- lence tout ce qui est purement personnel et s'ecartc d'une discussion scientifique. Le secr»Maire general i. juin. 8. /|5 ( 670 ) regrette settlement qu'une communication aussi im- portante, lue a la Societe geograpbique de Russie, le 20 octobre lbJO, et insereo au journal de Saint-Pelers- bourg, le k Janvier 1S51, suit parvenue si tardivement. Cependanl, avant d'inserer dans le Bulletin cette refu- lalion, en lout ou en parlie, un prelimiuaire ayant paru indispensable , celui de la porter a la connaissance de M. Treniaux, qui n'est point en ce moment a Paris; il lui a adresse l'un des exeniplaires envoyes par II, de Guiers, en iinvilant a y repondre. La Commission centrale approuve ce qui a ele fait par son secretaire general , et decide qu'elle attendra la reponse de M. Treniaux avant de donner lecture en seance de la refutation de M. Kovalevsky, qui a ete comniuniquee , au surplus, mais individueilenient , a plusieurs des membres de la Commission. M. le lieutenant colonel Francisco Coello , corres- pondanl de la Societe en Espagne, annonce dans une ktlre purliculiere, adressee par lui a M. de la Roquette, d'Aranjuez, 27 mai dernier, qu une longue maladie a retarde la publication de son Atlas de l'Espagne , qu'il a pu l'aire paraitre cependant les feuilles des posses- sions espagnolesd'Afrique, de Puerlo-Rico etde Girone, et qu'il s'occupe maintenant a l'aire les corrections aux Cartes des Baleares, de Cuba, de Logrono et de Caslel- lon, quiseront tres-procbainement rendues publiqucs. iM. J. M. Ricbardson, librairc de Londres, transmet, par sa lettre du 22 mai dernier, la reponse de M. II. J. Carter, editcur du Journal of the Bombay Branch Hoyal Asiatic Society, a la proposition d ecbange de ce journal avec le Bulletin, i'aite par le secretaire general de la Commission cenlrale de la Societe de geograpbie. ( 871 ) La Soriete de Bombay accepte avec grand plaisir celte proposition ; elle s'einpressera de faire parvenir a Paris, par l'intermediaire dc M. Richardson , lcs numerosde son journal qui pourraient manquer, et lcs numeros qui paraitront au fur el a mesure do leur publication. M. le professeur P. A. Munch ecrit de Chrisliania, sous la date du 19 mars 1851 , pour remcrcier la So- ciete de geographic de l'avoir elu membre correspon- dant, et accuse reception du diplome qui lui a ete en- voye. 11 fera tout cc qui dependra de lui pour juslifier le choix qu'on a bien voulu faire de lui. M. de la Roquette met sous les yeux de la Commis- sion l'Analyse, redigee en francais par M. le prince Emmanuel Galitzin, d'apres la relation origin ale pu- bliee en langue russe par la Societe geographique de Sainl-Pelersbourg, du journal tenu pendant V expedition dirigee en 1836 vers les bonis orientaux de la mer Cas- pienne. Co voyage, communique par M. le prince Em- manuel Galitzin , dont l'heure avancee ne permet pas dedonner lecture, sera imprime dans Tun desplus pro- chains Bulletins; et des remerciments seront adresses au donateur, correspondant aussi zele que judicieux. Le secretaire general lit la liste des ouvrages offerts a la Societe. M. d'Avezac fait hommage, au nom de M. Fremery, de deux memoiresmentionnes avec les autres ouvrages offerts. MM. Rutherford Alcock, consul d'Angleterre a Shank- hai , et Ch. Renouard, sonl nommes membres de la Societe, le premier sur la presentation de MM. de Montigny et Jomard, et le second sur la presentation de MM. de la Roquette et Jomard. ( 85 .Sen/uc (In '20 jinn 1851. Le proces -verbal tie la derniere seance est lu et adopto. M. le president de la Sociele d'agrieulture, sciences et arts de i'arrondissement de Valenciennes, propose a la Societe de geograpbie d'ouvrir une souscription pour conlribucr au monument qui va etre eleve a Va- lenciennes au celebre cbruniqucurFroissard, 1'une des gloirea de la France. Tout en rcudant bommage a la haute convenance d'un projet aussi patiiolique , la Commission cenlrale regrelte que son reglement et l'usnge constamment suivi par olio depuis la i'ondation de la Sociele, ne lui permeilcnt pas d'adopter la me- suie proposee.Tous ses niembrcs, tant en France qu'a l'etianger, la connailronl , au surplus, par la lecture du Bulletin, et pourront s'y associer, s'ils le jugent convenable. M. F. Bialloblolzkv ecril de Beyroul , sous la dale du 22 a\ril dernier, au president de la Commission cen- lrale , pour lui ("aire connaitre les causes auxquelles il atlribue la non-reussite de son projet d'exploralion de l'Afrique cenlrale. II se propose d'en enlreprendre une nouvelle, et il espere que les amis de la geograpbie ne le laisseront pas sans secours et sans conseils. II s'es- timerail beureux s'il pouvail obtenir la favour de so joindre a une expedition patronnee par la Societe de geograpbie et executee avec ses ressources. II sera reponduaM. Bialloblolzkv que les moyenspecuniaires de la Societe ne lui permeltent pas de faire entre- prendrc des expeditions loinlaines, qu'elle Tail lout ce qui depend d'elle en donnant des instructions aux ( Art ) voyageurs qui lui en demandeut, apres lui avoir fait connaitro leur plan et leurs moyens de reussite , et en encourageant ceux qui ont reussi par des medailles qu'elle leur accordc annuellement. M. le president de la Commission centrale commu- nique deux lettres qu'il a recues de New-York , toutes deux sous la date du 30 mai 1851. La premiere, de M. George Squier, est accoinpagnee d'un ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de : The Serpent Symbol and the worship of the reciprocal principles of nature in America , qu'il a cru devoir dedier a M. Jomard , et dont il off re un exemplaire a la Societe. M. Squier donne dans la meme lellre, sur les dimensions des lacs Managua et Nicaragua, des renseignemenls qu'il completera dans son pro- chain ouvrage , sur le lit de ce dernier lac. II pense qu'au milieu de jinn les bateaux a vapeur de l'Ocean commenceront leurs courses regulieres entre ce port et Saint-Jean de Nicaragua, ainsi que sur la mer Pacifique. M. Squier a 1'intention de parlir au mois d'aout pour visiter tous les Etats de 1'Amerique cen- trale, et de revenir aux Elats-Lnis par Cbiapa , Vera- Paz , le lac Tcten et le Yucatan. 11 annonce que le leve geomelrique de 1'islhme de Tehuantepec vient d'etre termine d'une maniere tres-sulisfaisante ; mais il pense que si la riviere San-Juan etait rendue na- vigable pour les bateaux a vapeur, la route de transit par Nicaragua i'emporterail sur toutes les autres. On apprend , par la meme lettre de M. Squier, la perte recente du docteur Paul G. Morton, auteur de l'ou- vrage intitule : Crania Americana , el le plus prol'ond ( 674 ) eruditde l'Amerique, mort a Philadelphie le l/i cle cc mois. La secondc des lettres recues par M. Jomard est de M. Hermann Ludewig; elle contient des informa- tions interessantes sur la publication du premier volume des Recherches sur les Indiens des Etats-bnis, par RI. Schoolcraft, sur les dispositions prises par RI. Squier pour son prochain voyage au Nicaragua et a Guatemala; sur la difficult^ de se procurer une carte du Yucatan, et sur la prochaine publication dune carle du Mexique. RI. Ludewig entretient aussi M. Jomard des recherches ethnologiques que RI. Alexandre Cotheal s'est propose de faire pendant le voyage qu'il a dernierement entrepris a Rlozam- bique et sur la cote orientale d'Afrique. Apresavoir termineces communications, RI. Jomard annonce que RI. Hodgson, l'un des membres les plus zeles de la Societe de geographie , qui a bien voulu se charger des lettres de RIM. Squier et Lu- dewig , est present a la seance. RI. Tremaux ecrit , le 8 juin , de Charcey, pres Chalons-sur-Saone, au secretaire general de la Com- mission centrale, pour lui annoncer qu'il ne sera pas dillicile de repondre a la note imprimee de MM. Ko- valevsky et Baer, qu'il lui a communiquee ; il se rendra sous peu de jours a Paris, et s'empressera d'aller le voir a ce sujet. RI. Aug. Yiquesnel communique a Rl. de laRoquette les renseignements qu'il lui avail demandes sur les resullats de ses derniers vo)ages en Turquie. Le secretaire donnc lecture de la liste des ouvrages ollerts. ( <575 ) II entretient ensuite la Commission tin comptc rendu do la seance generale de la Societe geogra- phique de Londres, d'apres le journal YJtlas, que M. Norton Shaw a bien voulu lui envoyer. Le meme membre appelle l'attention de la Com- mission sur des details fort curieux , contenus dans les journaux anglais sur le globe colossal de M. Wyld, dont ils font un tres-grand eloge. II se rappelle qu'il y a pres de vingt ans qu'un globe semblable a etd imagine et construit en France par M. Delanglart, et que plus de dix se sont ecoules depuis qu'un autre globe, construit d'apres les memes peincipes, fut, sous le nom de Georama, expose a Paris par M. Guerin. M. Jomard prend la parole et rappelle toutes les circonstances de l'invention de M. Delanglart. C'est en 1822 que M. Delanglart a imagine le premier de representer la terre sur une sphere crease, de tres grande dimension , de telle sorte que le spectateur place au centre puisse apercevoir la totalite de la sur- face terrestre. II a soumis a cette epoquc a la Societe ses dessins et son memoire ; ce globe a ete execute sur une circonference de 40 metres, et des 1825, les ama- teurs de geographic, le public, les ecoles ont ete ad- mis a visiter ce bel etablissement, patronne par plu- sieurs savants et particulierement par le baron de Humboldt. Le globe etait eclaire par la lumiere du dehors et tout le relief £lait exprime" d'une maniere saillante par ' Telle t des ombres et des couleurs. L'avantage d'une telle representation etait surtout de monlrer un vaste ensemble sansdiscontinuite, ce que ne peuvent realiser ni les planispheres, ni les mappe- mondes hemispheriques. L'echelle du millionieme ( 676 ) elail bien choice pour read re les details sensibles. Des cours onl etc ctablis dans Je georama. En 1828, M. Dclanglart se rendit en Angleterrc et fit connaltre son invention. L'annee suivante, le colonel Bonne l'annonca, et la conclusion de son rapport sur le me- moire et suv le globe, est que le georama oflrc le seul moyen de se former une idee exacte des rapporls d'etendue et de situation des parlies du globe. En 1829, par suite de la position critique de l'inventeur, le georama l'ut menace d'etre detruit. A sa mort et sur les instances de sa veuve, la Societe autorisa des de- marcbes tendant a sa conservation, mais rien ne put arreter la ruine de l'etablissement. Ce ne fut que douze ans apres que M. Guerin fit construire a son tour, aux Cbamps-Elysees, un georama qui, malbeu- reusement, n'a pas eu plus de succes. ( »)77 ) OUVRAGES OFFERTS DAKS LES STANCES DES 2 ET 16 MAI, 6 ET 20 JUIN 1851. TITRES. EUROPE. OUYItAGES. Histoire de Saint-Martiu du Tilleul, par uu ha- liitnnt tie cette commune (Auguste Leprevost). Paris, 1848, 1 vol. grand in-8° de 124 pages, avee une carte et des armoiries. Dictionnaire des communes , hameanx , ecarts , chateaux, lermes, chapelles et autres lieux babites on batis qiulconques, portanl un tiom particulier (depaitement de l'Eure). Evreux , 1837. 1 vol. in- 1 2 de 1 54 pages. Observations metcorologiques faites a jNijnc- Taguilsk (nionts Oural), gouvernement de Perm. Annees 1848 ct 1849. Paris, i85o. 2 brocn. grand in-8° de 52 et 5i pages. MELANGES. Documents sur le commerce exterieur. Fevrier 1861, n° 25g. Annales du commerce exterieur, nns 534 3 53"]. Mars et avril 1 85 1 . 2 caliier grand in-8°. Journal des missions evangeliques, 4e livraison. Avril et mai 1 85 1 . L'Invesligateur, journal de 1'Institut historique. Mars et avril i85t . Revue de I'Orient, de l'Algerie et des colonies. Avril et mai 1 85 1 . Paris. Annales de la propagation de la r'oi. Mars et mai 1 85 1, n° 1 35 et 1 36. Journal d' education populaire. Fev. et Mars et avril 1 85 1. Bulletin de la Societe geologique de France du 25 aout au icr septembre i85<>. Paris, mai ■ 85i. Revue colonialc Avril 1 85 1 . Proceedings ol thearnericnn antiquarian Society. DONATEtRS. MM. Leprevost. Idem. Demidoff. Le minislre du commerce, etc. Idem. Les editeuis. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. Idem. ( 678 J TITRES. Annual meet in;;, at antiquarian Hall in Wor- cester, October ^3, 1846- 2 brochures. (Cam- bridge el Worcester, 1 85o, in-8°, 32 p. cr 1 8 p.) Arch.-eologia americana-transactions and collec- tions of (he american antiquarian S ciety, vol. Ill, part. 1. Cambridge, i85o, in-8" (cxxxviu-107 pages). Lieut. Maury's Investigations on the Winds and Currents of the Sea... (Recherches -ur lis vents et les com. ints de la mer [extrnit de I'Ap- pendix aux Observations astro nomiques faites ;i Washington en 1846]), publices par ordre de l'honor. W. A. Graham, secretaire de la marine, et du commodore Lewis Warrington, chef du bureau de l'artillerie et de I'hydro- graphie. Washington, t85t. In .'i°, 126 pages, avec inn' curie des courants, etc. American archaeological Researches, u° 1 . — The Serpent Symbol, and the worship of the reci- procal principles of nature in America , avec plusieurs vues et dessins Ry K. G. Squier, New-York, i85t. 1 vol. in-8**, detlie a M. Jo- mard. Travaux (\r I'Academie de Reims. Trimestre d'oc- tobre 1 85o. Extrait des seances de la Societe d'agriculture el de commerce de Caen. Annee i85o. Memoiies de la Societe nationale des sciences, de 1'agriculture et des arts de Lille. 1 vol. in-8". Lille, i85o. De Tor, de son etat dans la nature, de son exploi tation , de sa metaUurgie.de son usage, et de son influence en economic politique ; par M. Landrin, ingenieur civil des mines. 1 vol. in-12. Paris, Frank, 1 85 1 . Bulletin special de linslitutrice. Mai et juin 1 85 l . Paris. The church missionary intelligencer, a Monthly journal of missionary information. Juin 1 85 ■ - London. ASIE. Voyages d'lhn Baloutah dans I'Asie mineure, traduits de I'arabe et ace pagnes de nolo DOXATKURS. MM. Pes editeurs. It. Walsh. Squier, I ,es editeut .«. Idem. Idem. Idem. Gaud. De Fi emery. ( 670 ) TITRES. historiques et ge'ographiques, par M. de Fre- mery, membre du conseil de la Societe asia- tique. Paris, Thunot, i 85 1 , in-8°, 96 pages. Fragments de geqgraphes et d'historiens arabes et persahs inedits, relatifs aux anciens peuples du Caucase et de la Russie meridionale , tra- duits et accompagnes de notes critiques; par M. de Fremery. Impr. nationale, 1849, in 8°, 216 pages. AFRIQUE. Reponsesdes Falasha, dits juit's d'Abyssinie, aux questions faites par M. Luzzato, orientaliste de Padoue, a M. S. Munk, membre de la So- ciete asiatique. AMERIQUE. Expedition dans les parties centrales de l'Ame- rique du Sud, de Rio de Janeiro a Lima, et de Lima au Para; executee par ordre du gouver- nement francais, pendant les annees 1 843 a 1847, sous la direction de M. Francis de Cas telnau. — Histoire du voyage, t. IV, in-8" Paris, P. Bertrand, i85l. DONATEURS. MM. de Fremery. Ant. d'Abbadie L'editeur. ( «80 ) TABLE DES MATIERES CONTENCES DANS LE TOME 1" DE LA k" SERIE. NM 1 a 6. (Janvier a Juin i85l.) Pogej Avis an Icctair 5 Assemblee generale. Discours prononce par M. Dumas, mem- brc de I'Academie des sciences, president de la Societe. . . 207 Notice annuelle des progres des sciences geographiques et des travaux de la Societe de geographic pendant les annees 1 8 4 ' ) et l85o, par M. de la Roquette, secretaire general de la Com- mission centrale 299, 4 '5, 56g Premiere parlie. — Necrologie, 3oi; travaux particuliers de la Societe , 327 Deuxieme parlie. — Europe, fa5 ; France, 436; Anglctcrre, f i ■ ; Pays-Ras, 45o; Relgique, 458; Danemark, 461; Suede, 468; Norvege, 4j5 ; Russie, 485 ; Allemagne, 507; Suisse , 575 ; Turquie d'Europe, 585; Grece, 591; Espagne, 5g3; Portu- gal, 610; Italic, 6li; Europe en general. Rapport sur le concours an prix annuel pour la decouvcrte la plus impoi tante en ge'ographie 3/p Notice sur le Kordot'au, par M. d'Escayrac de Lauture 357 Compte rendu des recettes et des depenses de la Sociele de geographic pendant I'annee t85o 3~ \ Rapporl de M. de Rrimont sur la verification des comptcs de la Sociele, pendant I'annee 18.I0 376 Rudget i\c> recettes et depenses pour I'annee 1 85 1 38a MEHOIRES, NOTICES, DOCUMENTS ORIGIN A UX. Voyage en Cliiue, traduit du russe par M. le prince Emmanuel Galitzin / Notice historique sur le < 'oast Sut vi > des Etals Unis, par M. Se- dillot 4' Ascension de I Ararat, < ominuniqui nai M Longuinoff ii I «ai ) Hauteurs absolues du systeme de I'Aiarat et des pays environ- nants, par M. Abich (56 Lettre du prince Emmanuel Galitzin a M. de la Roquette sin des iles deeouvertes par les llusses dans le centre de la nier d'Aral 73 Exploration du Rio Grande de M. Love, par M. de la Roquette. lot Notice sur le pays de Kedah de M. Topping, par M. Maury. . 1 15 Notice sur le Grand Chaco, extraite du voyage de M. Weddel, parM. de la Roquette 122 Exploration de la chaine des monts Ourals, par le meme. . . 1 36 Appel aux gouvernements des Etals de l'Europe et de l'Ame- rique pour l'adoption d'uu premier meridien commun dans l'enonciation des longitudes terrestres, par M. Sedillot. ... iqi Observations sur le meme sujet, par MM. Jomard, Antoine d'Abbadie et Sedillot 206, 209, 210 et 21 i Lettre du prince Emmanuel Galitzin a M. de la Roquette sur la derniere exploration de I 'Altai 212 Sur les explorations de la Nouvelle-Zemble, par M. de la Ro- quette 220 Lettre de M. Sedillot a M. de la Roquette sur les determina- tions d'arcs du meridien terrestre et les mesures de super- ficie des Arabes 226 Resume succinct du voyage en Afrique de M. d'Escayrac. . . . 23l Les iles Farrallones et la cote de Calif'ornie, par M. Sedillot. . 235 Observations de M. d'Abbadie sur le cours du Nil et les lacs de l'Afrique centrale 237 Gene'alogie du Tamungong de Muar (presqu'ile de Malacca), traduit de l'anglais par M. de la Roquelle 38.{ Voyage en bateau de Singapore a Pinang, par J.-B. Logan. . . 5oo Note explicative d'une vue du c6ne de l' Ararat, prise d'apres nature et dessine'e par M. Abich 5 1 5 Coup d'osil sur la part prise par la Norvege dans la mesure d'uu are du meridien commence par la Russie, par M. Vibe, ca- pitaine du genie, traduit du norvegien par M. de la Ro- quette. Suite et fin 627 ANALYSES, EXTRAITS DOUVUAGES, ETC. Diffe'rences dans l'aspect physique du Nresil et de la Bolivie, extraits du voyage de M. de Castelnau ; par M. de la Roquette. 77 Reconnaissance des cotes des Etats Unis, par M. Daussy. . . . 146 Elements de cosmographie, de M. Cortambert, par M. Sedillot. 162 Longitude, latitude; premiers meridiens, par M. Sedillot . . . . 167 Di's travaux entrepris sur l'islhme de Panama, par M. Sedillot. 2^<) ( 68-2 ) P.«6««. Des services rendns I: la geographic par tes taissionnaires tYan- cais er anglais-, par M; Sedillot 261 Nouvean Trait.; de geographic public en Chine par un liaut fonctionnaire chinois 38q Notice sur le manuel de chronologic de M. Sedillot , par M. Jo- mard S26 Documents sur le commerce exterieur, Russie, Asie centrale, Akial), Suez, ports de TAmerique, par M. Sedillot 53a Kxtrait du Rapport de M. Bache, surintendant du Coast Survey (Etats-Unis), par M. Daussy 635 Rapport sur les appareils cosmographiques de M. Henri Ro- bert, par M. Cortambert 65 1 Gompte rendu d'une nouvelle grammaire siamoise de l'cveque franeais Pallegoix, par le n'ver. J. Taylor Jones, traduit de 1'anglais par M. de la Roquette 654 NOIVELLES UEOGKAPHIQUES. Europe. — Puits artesiens a Venise, 181; Glaciers du Rhone et de la vallee d'Aoste, 182; Foiet souterraine deeouverte en France, i83; Exploration de la chaine des monts Ourals, 1 83; Mesure d'un arc du meridien, 273 ; Mers brilanniques, 273; Phares d'Angleterre, 278; Population du royaume des Pays- Bas au l" Janvier i85o, 3g5 ; Cimctieres grecs et pierres luinulaires decouvertes dans les champs de Marathon, 3go; Population et superficie des cantons suisses en 1840, 545; Antienne population iberienne repandue en Europe, 546; Marins russes qui ont fait le tour du mondc, de i8o3 a 1 848 546 Asie. — M. Abich, 88; Mer d'Aral, 89; Cartes de la Turquie asiatiquc, 89 ; INouvelle-Zemble, i84; Antiquites sur les rives de I'Euphrate, 274 5 Carte d'Anuraja-Pura 'vilede Ceylan),275; Inscriptions babyloniennes, 275; Kamtschatka, 275; Hacbes en pierre et fcrs de lance trouves a Java, 279 ; JSouveau traite de geographic imprime en Chine 397 Afriouk. — Lac de IS'gami, 89, 173; Operations geodesiques et Camp romain en Algetic, 179; Ville d'Ouargla, 180; Syenite rouge d'Egypte , 180; Mines d'or du Senegal, 276 ; Renseignements sur F. Compagnon , 397; lies Malacones, 399; Renseignements sur le royaume de Biafra 6(il Am£riQVB. — M. JSoinpl.ind, 86; M. P, Coutin, 87 ; M. Weddell, 88 ; M. Remy, 89; Lacs de I'Anferique septentrionale , 184 ; Cartes dela Calitornie, 1 85 ; Anciennes cartes geographiques, 186; Voyage dans I'Ame'rique du Sod el aux ilas Sandwich, ( (583 ) 277 ; Route de 1'isthme i)e Tehuanteper , 278; Nouvelles cartes de I'Amerique eentrale, 279; Lais Nicaragua et do Managua, 279; Navigation tin lac tie Nicaragua, 282; Carte tie l'Etat tie New-York, 282; Lac supc'rieur, 283; Carte tlu Mexique, 4°°; Chemin de fer de Panama, 4°'; Statistique des Etats-Unis 4oi Volcan du Grand lac Sale 54q Communications eulre les deux Oceans par le grand isllime de I'Amerique eentrale 662 Lac Managua et Nicaragua; Sur la route de ce dernier lac au port de San Juan del Sur; Sur le leve trigonometrique de l'istlime de Tehuantepec; et publication du premier volume des Rechercb.es sur leslndiens desEtats-TTnis, pai-M. Scliool- vraft; Carte du Yucatan, carte de lAmerique eentrale de Wyld ; Nouvelle carte du Mexique; Mort du docteur Paul G. Morton 662 Ockanie. — lies Fid j i et Nouvelles-Hebrides, 1 85 ; Leichardt, ,>83; Pretendue decouverte dun groupe d'ilots au nord des iles des Navigateurs, par un capitaine francais 4°i Actes de la Societe. Proces-verbaux de la commission een- trale 90, 187, 285, 4o4) 56i Ouvrages offerts a la Societe 97, ig5, 2g3, 4' 5, 567 Errata 196, 295, 4^4 CARTES. Isthme de Panama (grand istlime tie TAmerique eentrale). . . 260 Vue du cone de l'Ararat 566 FIN TIE LA TABLE DU l" VOLUME. ( 6W ) ERRATA DU BULLETIN DE JANVIER 1851. Page 32. Au lieu de la phrase conimencanl par ces mots : Les pplle- leries russes... el se terminant a I'alinea par ces mots : A en ache- ter, lisez : « Les pelleteries russes apportees par les marchands de la cara- vane, a I'exception de lhermine et du renard polaire, n'y trouven nt point de debit. Les marlres-zibeline> , les peaiu de renard, de martres, de tigre meme, s'y vendent en quautile; et cependant les personnes de I'ambassade ne furent point autorise'es a en acheter. » BULLETIN DE FliVRIER. Page i3y, lignes 6 et 22; page 108, lignes 2, 8 el i4;page 14, ligne 33; page i4', ligne i5. Au lieu de M. Kowalesky, lisez M. Kovalevsky. Page 1 38, ligne 26. Au lieu de Kvosm-Nyar, lisez Kvoms-Nior. Page 142, ligne 3. Au lieu de le COmte Krontchenko, lisez le comte Vrontchenko. BULLETIN DE MAI. Page 4-58, lignes 25 et suiv. At. Gerard n'est auteur <|ue de la patrie trigonometrique de la carte au 7^^; lout le reste de l'ouvrage a eie fait sous la direction de M. Vandermaclen. Pages 4^9 et 460 (note). Au lieu de Hoogslracten, Santvlict, Caster- lee, Turtles, Nuropteren, Frasnes-les-Gosselics, Wiherics, Leau, Deinze et Poperinge, lisez Boogstraeten, Santvliet, Casterld, Furnes, Neerveteren, Frasnes-lez-Gosselies , Wiheries, Le'au , Deynze et Poperinghe. Page 460, ligne 1 2. Au lieu de ,„',„■, lisez ,„','„■ Meme page, ligne 20 et suiv. : La partie topograpliique de la carte geologique a e'te faite a l'etablissement de M. Vandermaelen , sous ,j direction et en grande partie par M. Dekeyser. 1 '•'.'/. ^ Paris. -- tmpritnerip «fi c^'Mnyi^H. ijue ct bdtel Mignon, ■•■. . . -^9