BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Et reconnue d'utilité publique par décret du 22 avril 1863 5e série. 3e volume AVIVEE 1899 CAEN E. LANIER, Imprimeur Hue Guillaumk-le-Conquérant, 1 fi' 'à 1899 Les opinions émises dans les publications de la Société sont exclusivement propres à ' leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité ( art. 23 du règlement intérieur ). La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue éto- blissemcnt d'utilité pubïiqur, par décret en date du *2'2 avril 18(13, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIETE Pour l'année 1899 Président MM. Moutier (Dr)- Vice -Président. . . Lignier. Secrétaire Bigot Vice-Secrétaire. . . Matte. Trésorier honoraire S. Beaujour. Trésorier Chevrel. Bibliothécaire . . . Gatois (Dr). Vice-Bibliothécaire. Vaullegeard. Archiviste Huet (Dr L.). Sont Membres de la Commission d'impression pour l'année 1899 : MM. les Membres du Bureau ; Fayel (Dr), Demelle, Léger, sortant en 1901 ; DUFOUR DE LA THUILLERIE, BRASIL, MARIE, sortant en 1900. £0^34- Liste générale des Membres de la Société AU 15 AOUT 1899 MEMBRES HONORAIRES (1) Date de la nomination. MM. Barrois (Ch.), professeur à la Faculté des Sciences de Lille (Nord) ...... 1892 Boreux , ingénieur en chef des Ponts et ihaussées, rue des Écoles, 42, à Paris 1875 C a pellini, professeur de géologie à l'Université de Bologne (Italie) 1878 Dewalque (Gustave), professeur de minéralogie, géologie et paléontologie à l'Université de Liège (Belgique) 1857 5 Douvillé , professeur de paléontologie à l'École des Mines, boulevard Saint-Germain, 207, à Paris . . 1883 Guillouard , professeur à la Faculté de Droit de Caen ■ . 1890 Hérert ( l'abbé ) , ancien curé de Chausey , à Fécamp 1889 Le Jolis , président de la Société des Sciences natu- relles de Cherbourg 1860 Lennier , président de la Société Géologique de Normandie, au Havre 1860 (1) Les Sociétaires dont le nom est précédé d'un * sont ceux qui ont demandé à recevoir le Bulletin par fascicules trimestriels ; les Membres correspondants dont le nom est précédé d'une m sont ceux qui ont demandé à recevoir les Mémoires. — VI — Date de la nomination 10 MM. Liais (Emmanuel), ancien directeur de l'Obser- vatoire de Rio-de-Janeiro Brésil), maire de Cher- bourg 1874 Moeller (de) , professeur de paléontologie à l'Ins- titut des mines à Saint-Pétersbourg (Russie) . . . 1878 OKhlert (D.-P.), directeur du Musée de Laval. . . 1897 "Sauvage (Dr), directeur du Musée d'Histoire naturelle, à Boulogne-sur-Mer 1883 Toutain, ancien maire de Caen 1898 15 Vatin, ancien préfet du Calvados 1898 *Villeks (Georges de), secrétaire de la Société Acadé- mique de Bayeux 1845 MEMBRES RESIDANTS MM. Adel (Auguste), préparateur de géologie à la Faculté des Sciences, rue des Carmes 1888 Baretïe (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine, place de la République 1890 Beaujouu (Sophronyme), notaire honoraire, trésorier honoraire, rue des Chanoines, 10 187:2 Bellrt, pharmacien, rue Ecujère 1899 "i Bigot (A.), professeur à la Faculté des Sciences, secrétaire, rue de Geôle, 28 1S81 Blandin, répétiteur au Lycée 1897 Bourienne (Dr), rue dr Geôle, 70 1891 Brasil (Louis), préparateur a la Faculté des Sciences^ rue Gémare, 4 1893 Caillot, pharmacien des hôpitaux 1899 10 'Catois (Br), licencié es sciences, professeur à l'Ecole de Médecine, hihliolhécaire, rue Écuyère, 14 . . 1S79 CHEVRBL . docteur es sciences 11,1 hii'elles, chef de> travaux de zoologie à la Faculté des Sciences . professeur a l'Ecole de Médecine, trésorier, rue du Tour-de-Terre, 2 1892 — VII — Date de la nomination MM. Demelle, pharmacien de 1" clisse, boulevard du Théâtre 1880 Drouet, propriétaire, rue Jean-Romain, 23. . . . 1891 "Ditour de la f htillerie, avenue de Courseulles. . 1895 15 Duval (Ach.), propriétaire, rue de Bretagne . . . 1898 Fauvel (Albert), avocat, rue d'Auge, 14 1859 Fayel (Dr), professeur à l'École de Médecine, bou- levard du Théâtre, 6 1859 Frémond (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine, rue de Geôle 1898 Gaixier, vétérinaire, rue Leroy ....... 1899 20 GiDON(Dr), licencié es sciences naturelles, rue Saint- Pierre, 118 1895 Gosselin (Dr), professeur à l'École de Médecine, rue des Carmes, 10 1878 Guillht (Dr), professeur à l'École de Médecine, rue des Carmélites, 28 1891 Hamon (Dr) père, rue des Chanoines, 17 1891 Hécart, commis des douanes 1899 25 Huet (Dr Lucien), professeur adjoint à la Faculté des Sciences, archiviste, rue Grusse 1885 Isoakd, place des Petites-Boucheries 1894 * Joyeux-La ffcie (Dr). professeur de zoologie à la Faculté des Sciences, rue Saint-Jean, 135. . . . 1887 Mm' Joyeux-Laffiie, rue Saint-Jean, 135 1891 MM. Lanier, imprimeur, rue Guillaume-le-Conquérant, 1 . 1892 30 Leboeuf, rue Froide 1879 Ledard (Raoul), rue de Lisieux 1895 * Léger (L. -Jules) , docteur es sciences naturelles, chargé de conférences à la Faculté des Sciences, place Saint-Martin, 18 1887 *Lignier (Octave) , professeur de botanique à la Faculté des Sciences, vice-président pour 1S99, rue Basse, 70 1887 Marie (Almyre) , ancien pharmacien, rue de Bre- tagne, 98 1882 — vnr — Date de la nomination 35 MM. Matte, répétiteur au Lycée,, vice-secrétaire . . . 1898 Moûtœr (Dr), professeur à l'École de Médecine, pré- sident pour 1899, rue Jean-RomaiD 1870 Moutiek (F.), étudiant, rue Jean-Romain .... 1899 Mullois, pharmacien, rue Saint-Pierre, 41. . . . 1882 Noury (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine; rue de l'Arquette 189G 40 Osmont (Dr) , professeur à l'École de Médecine, rue Jean-Romain, 40 ' 1896 Petit-Jean, rue de l'Arquette, 70 1897 Raye.nel ; Jules), propriétaire, rue des Carmé- lites, 18 1875 Rknémesml (P. de), chef dr division à la Mairie, rue de l'Église-SaintrJulien, 12 1870 Sauvage, préparateur à la Faculté des Sciences . . 1898 45 Tison, préparateur de botanique a la Faculté des Sciences, place Saint-Sauveur. 32 1895 Vaullege.mu) (Ach.) , licencié es sciences physiques et naturelles, vice-bibliothécaire, rue aux Juifs . 1891 MEMBRES CORRESPONDANTS MM. Anfray (abbé), curé de Saint-Cyr, près Montebourg (Manche) 1895 ■"•Appert ( Jules ) , membre de plusieurs S.n-iétrs savantes, à Fiers (Orne) 1887 'Balle ( Emile ), place Saint-Thomas, 14, à Vire (Cahados 1891 Bansard des Cois, député, maire <\f Bellême Orne). 1888 5 Barbé (Charles . médecin a Alençon 1888 Barré Edmond), docteur-médecin, rue de Saint- Pétersbourg, T.. Paris 1S77 Beai mont (Félix-Elie de), ancien procureur 'le la République, Il bis, rue Jean Migault , Niort Deux-Sèvres) 1877 Hi/ii, c lucteur principal des Ponts et Chaussées, a Bellème Orne 1885 — IX — Date de la nomination MM. Blieh (Paul . professeur au Lycée de Coutances (Manche) 1880 10 m Bonnechose (de), rue Franche, 13, à Bayeux Calvados) 1891 Boudier (Emile), pharmacien, rue de Grétry, 20, à Montmorency (Seine-et-Oise) 1816 Bougon, docteur-médecin , 45 , rue du faubourg Montmartre, à Paris 1872 Boutillier, géologue, à Bonclierolles, par Darnétal (Seine-Inférieure) 1866 'Bureau (Ed.), professeur au Muséum, quai de Béthune, 24, à Paris 1858 15 Butel, pharmacien, conseiller général, à Honfleur (Calvados) 1892 Canivet, conseiller général de l'Orne, maire de Chambois, 11, boulevard Magenta, Paris. . . . 1872 Cakdine, pharmacien à Courseulles 1875 Chedeau, avoué à Mayenne 1894 Chédeville. ingénieur de la Compagnie de l'Ouest à Gisors 1896 20 Chevalier, membre de la Commission d'exploration du Soudan français 1894 "Contades (comte de), au château de Saint-Maurice, par La Ferté-Macé (Orne) 1892 '"*' Corbière, professeur au Lycée, rue Asselin, à Cher- bourg (Manche) 1887 Cousin, propriétaire, à Domfront 1897 Créances (J.-B.i, principal du Collège Paul-Bert, à Auxerre [Yonne) 18S6 25 "Daxcearu, professeur à la Faculté des Sciences de Poitiers (Vienne) • . . 1883 Delaunày (Ernest), conseiller général de la Seine- Inférieure, a Fécamp (Seine-Inférieure) .... 1890 Delavionb, pharmacien de lr0 classe, au Mans. . . 1894 Demagny, négociant, maire d'Isigny (Calvados) . . 1882 * Duvet (l'abbé Félix . curé d'Urou et Crennes, par Argentan (Orne) 1879 — X — Date de la nomination 30 MM. Dollfis (Gustave), ancien président de la Société géologique de France, rue de Chabrol, 45, à Paris. 1873 m* Duboscq (Dr), clii'f de travaux à la Faculté des Sciences de Grenoble 1894 Duqubsne, pharmacien à Saint-Philbert, par Montfoirt- sur-Risle (Eure) 1873 Doret, professeur à la Faculté libre de Médecine de Lille (Nord) 1870 m Dutot, greffier du Tribunal de Commerce à Cher- bourg (Manche.) 1883 35 Fauvel ; notaire à Lessay (Manche) 1896 m* Fauvel (P.), docteur es sciences naturelles, professeur- adjoint à l'Université, 15, rue Gutenberg, Angers. 1894 Fleiriot (Dr), conseiller général du Calvados, à Lisieux (Calvados) iS7:i Fontaine, naturaliste, a la Chapelle-Gauthier, par Broglie (Eure) •..•••• 1881 m Fortin (Raoul), rue du Pré, 24, à Rouen (Seine- Inférieure) 1874 40 Foucher, rue de la Véga, 17 e1 19, à Paris. . . . 1871 Fhkbet (l'abbé), professeur au Pelit-Séminaire de la Ferté-Macé (Orne) 1881 * Cadeau de Ker ville, homme de sciences, rue Dupont, 7, a Rouen (Seine-Inférieure) .... 1888 Gaiikhy, receveur municipal à Lisieux (Calvados). . 1864 Gervais , secrétaire de l'Inspection académique à Evreux (Eure) 1875 45 Gossari) (Emile), professeur a la Faculté des Sciences dr Bordeaux 1887 b,*Guérin Charles), propriétaire, à Mesnil-Thébàult, par [signy-le-Bual (Manche 1890 Gi brpel (de), au château dr Plainville, par Mézidon (Calvados) lS'.ii Guttih l'abbé curé de Saint-Didier-des-Bois, par La Haye-Malherbe (Eure) 1892 » * ll\i vii.i.k (Emile), ingénieur civil, l« adjoinl au maire de Condé-sur-Noireau (Calvados) .... 1893 — XI — Date de la nomination 50 MM. Homme y, médecio, conseiller générai, à Séea (Orne). 1858 Hommey (Joseph), docteuMnédecin, à Sées (Orne). . 1881 Hosghedé, il Giverny, par Vernon (Eure) 1896 Houel, ingénieur des Arts et Manufactures, à Condé- sur-Noireau, (Calvados) 1890 Hue (l'abbé), 104, rue de Cormeilles, à Levallois- Perret (Seine) 1894 55 Huet (Dr), rue Jacob, 21, à Paris 1879 m Husnot, botaniste, à Caban, par Athis (Orne). . . 1804 Jouan, capitaine de vaisseau en retraite, 18, rue Bondor, à Cherbourg (Manche) 1874 Jouvin, pharmacien, à Condé-sur-Noireau (Calva- dos) 1875 Lac.ulle, naturaliste, membre de plusieurs Sociétés savantes, à Bolbec (Seine-Inférieure) 1869 60 Langlaïs, professeur départemental d'Agriculture, à Alençon (Orne) 1883 Leboucher, pharmacien, 91, Grande-Rue, à Alençon (Orne) 1886 m Le Canu, pharmacien, à Carentan (Manche) . . . 1889 Leclerc (Dr), rue du Château, 1, à Saint-Lo . . . 1883 "Lecoeur, pharmacien à Vimoutiers (Orne) . . . . 1880 65 M°" Lecoeur, à Vimoutiers 1891 MM. Lecointe, professeur à l'Ecole normale d'Evreux. . 1892 Le Covec, directeur des postes et télégraphes, à Rennes (llle-et-Vilaine) 1873 Lemarchasd (Augustin), négociant, rue des Chartreux. ci Petit-Quevilly (Seine-Inférieure) 1888 Lemarchand, médecin principal de l'armée, en retraite, à Àmélie-les-Bains (Pyrénées-Orientales). 1866 70 Le MeulaiS, professeur ;iu collège de Sillé-)e-Guil- launàe (Sarthe) 1892 LeméE, bibliothécaire de la Société d'horticulture a Alençon 1890 Lepetit (Jules), pharmacien à Carentan 1893 m * Letacq abbé Arthur), aumônier des Petites Sœurs des Pauvres, rue du Mans, 105 bis, à Alençon (Orne) 1877 — XII — Bute de lu nomination MM. Levavasseur, ancien pharmacien, à Bures (Calvados). 1875 75 Lodin, professeur à l'Ecole des Mines, avenue du Trocadéro, ï. à Paris 1875 ■"Loriol i>F , géologue, à Frontenex, près Genève (Suisse) . 1869 Loutreuil, Prentchintska, 17. Moscou 1897 Macé (Adrien), négociant, rue de la Durliée, 28, à Cherbourg (Manche) 1884 Malinvaud (E.), secrétaire général de la Société botanique de France 1864 80 Marchand (Léon), professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie, docteur en médecine et es sciences na- relles, à Thiais, par Ghoisy (Seine) 1868 Ma rlé, propriétaire, rue Blomet, 166, à Paris . . . 1881 Martel, directeur de l'École primaire supérieure et professionnelle, rue Saint-Lô, 22, à Rouen (Seine- Inférieure) 1891 "Martin (Auguste), commis principal des sen administratifs de la marine, 14, rue Notre-Dame, à Cherbourg 1895 *M\n>riT. pharmacien, à Valognes (Manche) . . . 1891 85 Ménager (Raphaël), industriel, à Beaufai, par Aube fOrne) 1889 'Michel, agent-voyer, à Evrecj (Calvados) .... 1887 Milne-Edwaros Alph.), membre de l'Institut, dii leur du Muséum d'histoire naturelle, rue Cuvier, 57, à Paris 1864 Moisy, avocat, boulevard de Pont-1'Evêque, àLisieux. 1896 Mouton, pharmacien, à May-sur-Orne (Calvados) , 1896 90 Niel, botaniste, rue Herbièn . 2:'.. a Iiouen . . . 1894 Pellerin (Alberl . ancien magistrat, a Cintheaux, pai Bretteville-sur-Laize (Calyados) 1887 Pelvet, docteur-médecin, à Vire 1883 Perrier Henri . propriétaire, à Champosoult Orne). 1879 Pierri D" . à Briouzc Orne; 1892 95 'PiMJBT, professeur au Collège de Bayeux (Calvados). 1887 I'iinti s, négociant, rue Louis XVI, Cherbourg . . 1889 — XIII — Date de la nomination MM. Porquet (Dr), à Vire 1897 Potier de Lavarde (Robert), au château de Lez- Eaux, par Saint-Pair (Manche] 1895 Renault (Bernard . aide-naturaliste au Muséum, pro- fesseur de Paléontologie végétale, rue de la Collé- giale, 1. à Paris 1885 100 Renault, professeur de Sciences physiques et natu- relles au Collège de Fiers 1881 Renémesïsil (G. de), professeur au Collège Stanislas, rue Notre-Dame-des-Champs, 66, à Paris. . . . 1882 Retout, professeur au Collège de Domfront (Orne) . 1871 Richer (l'abbé), curé de la Rouge, par le Theil (Orne) 1881 Sohier, pharmacien, à Lisieux 1898 105 Tétrel, inspecteur de l'enregistrement en retraite, à Louviers 1896 Thiré (Ath.), ingénieur des mines, Capella nova do Betim, Minas Gcraes (Brésil) 1877 Toussalnt (l'abbé), curé de Bois-Jérôme , par Vernon (Eure) 1890 m Tranchand , professeur au Collège de Lisieux (Calvados) 1887 Turgis (Dr), sénateur, conseiller généial', à Falaise (Calvados) 1886 110 Vai llegearo (Dr), à Condé-sur-Noireau (Calvados). 1893 Zurcher, ingénieur des Ponts et Chaussées, boulevard Sainte-Hélène, 85, au Mourillon , à Toulon (Var) . 1893 Nota. — Prière à MM. les correspondants de rectifier, s'il y a lieu, la date de leur nomination et leur adresse. LISTE DES SOCIETES SAVANTES ET ETABLISSEMENTS AVEC LESQUELS LA SOCIÉTÉ FAIT DES ECHANGES DE PUBLICATIONS =-oo^§cxx> France 1. Alpes-Maritimes. Marseille. — Musée colonial. 2. Aube. Troyes. — Société académique d'Agricul- ture, Sciences et Arts de l'Aube. 3. Calvados. Caen.. — Année Médicale de Gaen. 4. id. Caen. — Académie des Sciences, Ai'ts et Belles-Lettres. 5. id. Caen. — Société d'Horticulture. 6. Côte-d Or. Dijon. — Académie des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Dijon. 7. id. Seinur. — Société des Sciences histo- riques et naturelles de Semur. -S. Creuse. Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse. 9. Deux-Sèvres. Pamproux. — Société Botanique des Deux-Sèvres. 10. Eure. Évreux. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de l'Eure. 11. Gard. Nîmes. — Société d'étude des Sciences natu- relles de Nîmes. 12. Garonne (Haute-). Toulouse. — Académie des Sciences , Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. — XVI — 13. Garonne ( Haute- ). Toulouse. — Société des Sciences physiques et naturelles de Toulouse. 14. id. Toulouse. — Société française de bota- nique. 15. Gironde. Bordeaux. — Société Linnéenne de Bor- deaux. 16. id. Bordeaux. — Société des Sciences phy- siques et naturelles de Bordeaux. 17. Hérault. Béziers. — Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. 18. id. Montpellier. — Académie des Sciences et des Lettres de Montpellier. 19. Ille-et-Vilaine. Rennes. — Société scientifique et médicale de l'Ouest. 20. Isère. Grenoble. — Société de Statistique, des Sciences naturelles et des Arts de l'Isère. 21. Loire-Inférieure, Nantes. — Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France. 22. Maine-et-Loire. Angers — Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. 23. id. Angers. — Société d'Etudes scientifiques d'Angers. 24. id. Angers. — Société Industrielle d'Angers. 25. Manche. Cherbourg. — Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg. 26. Marne. Reims. — Société d'étude des Sciences naturelles. 27. id. Vitry-le-François. — Société des Sciences ei Arts de Vitry-le-François. — XVII — 28. Meurthe-et-Moselle. Nancy. — Société des Sciences de Nancy (Ancienne Société des Sciences naturelles de Strasbourg). 20. Meuse. Verdun. — Société Philouiatique de Ver- dun. 30. Nord. Lille. — Société Géologique du Nord. 31. Orne. Alençon. — Société Historique et Archéolo- gique de l'Orne. 32. Pyrénées ( Hautes- ). Bagnères-de-Bigorre. — So- ciété Ramond. 33. Pyrénées-Orientales. Perpignan. — Société Agri- cole , Scientifique et Littéraire des Pyrénées-Orientales. 34. Rhône. Lyon. - — Société d'Agriculture , Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon. 35. id. Lyon. — Académie des Sciences, Arts et Relies-Lettres de Lyon. 36. id. Lyon. — Comité des Annales de l'Uni- versité de Lyon (Bibliothèque Univer- sitaire, quai Claude Bernard). 37. id. Lyon. — Société Linnéenne de Lyon. 38. Saône-et-Loire. Maçon. — Académie de Mâcon. 39. id. Autun. — Société d'Histoire naturelle d'Autun. 40. Sarthe. Le Mans. — Société d'Agriculture, Scien- ces et Arts de la Sarthe. 41. Seine. Paris. — Société Zoologique de France (7, rue des Grands-Augustins). 42. id. Paris. — Société Botanique de France (84, rue de Grenelle). B 44. id. 45. id. 46. id. 47. id. .48. id. — XVIII — 43. Seine. Paris. — Société Géologique de France (7, rue des Grands-Augustins). Paris. — École Polytechnique. Paris. — Ecole des Mines. Paris. — Société Philomatique de Paris (7, rue des Grands-Augustins). Paris. — La Feuille des Jeunes Natura- listes (35, rue Pierre-Charron). Paris. — Revue des Sciences naturelles de l'Ouest (14 , boulevard Saint -Ger- main). 49. id. Paris. — Muséum d'histoire naturelle. 50. id. Paris. — Ministère de l'Instruction pu- blique. — Revue des travaux scienti- fiques. 51. id. Paris. — Ministère de l'Instruction pu- blique. — Bulletin des Bibliothèques et des Archives. Paris. — Bulletin Scientifique de France et de Belgique (l'i, rue Stanislas). Seine-Inférieure, Le Havre. — Société Géolo- gique de Normandie. Rouen. — Académie des Sciences, Belles- Lettres ei Arts de Rouen. Rouen. — Société centrale d'Agriculture de la Seine-Inférieure. Rouen. — Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. Elbeuf. — Société d'étude des Sciences naturelles d'Elbeuf. 58. Sommb. Amiens. — Société Linnéenne du Nord de la France. 52. id. 53. Seini 54. id. 55. id. 56. id. 57. id. — XIX 59. Vienne (Haute-). Limoges. — Revue scientifique du Limousin (dir. M. Le Gendre). 60. Vosges, Saint-Dié. — Société Philomatique Vos- gienne. 61. Yonne. Auxerre. — Société des Sciences histo- riques et naturelles de l'Yonne. Tunisie 62. Tunis. Institut de Carthage. Alsace-Lorraine 63. Strasbourg. Botanische Zeitung (Dir. Dr Solms Laubach). 64. Metz. Académie de Metz. 65. id. Société d'Histoire naturelle de Metz (25, rue de l'Evêché). Allemagne 66. Berlin. Berliner entomologische Zeitschrift. 67. id. Neues Jahrbuch fur Géologie und Miné- ralogie, Johachimsthalerstrasse, 11, Ber- lin W. (Dir. M. W. Dames). 68. id. K. Preussische Akademie der Wissen- schaften. 69. id. Deutsche Geologische Gesellschaft, Invali- denstrasse, 44. 70. id. Musée de Zoologie. 71. BbÊMK. Natuiwisscnschaftlicher Verein zuBremen. — XX — 72. CAssEL.Botanisches.Gentralblatt(Dir.Drd'Uhlworm). 73. Francfort-sur-Mein. Senckenbergische Naturfor- schende Gesellscliafi. 74. Francfort-s-Odkis. Natm-wisseiiscliallliclicr Verein fur den Regierungsbezirk Francfurt a. Oder. 75. Fribourg-en-Brisgau (G D. de Bade). Naturfor- sehende Gesellschaft. 76. Fhiedxau (bei Berlin). Just's botanische Jahresbe- richte, Saarstrasse D' E. Koebne, dir.). 77. Giessen. Oberhessiscbe Gesellschaft fur Natur-und Heilkunde. 78. Hambourg. Naturwissenschaftlicher Verein zu Hamburg. 79. Iexa. Ienaiscbe Zeitschrift fur Naturwissenschaft. 80. Kœnigsberg. K. physikalisch - ôkonomische Ge- sellschafl zu Kônigsberg. 81. Leipzig. Zoologische Anzeiger (Dir. D1' Carus . 82. Munich. K. Bayerische Akademie der Wissen- schaften zu Mùnchen. 83. id. Bayerische boiauisebe Gesellschaft. 84 Munster. Westfâlischer Provinzialv*!rein fùrWis- senschaft und Kunst. 85. Stuttgart. Verein fur vaterlandische Naturkunde in Wurtemberg. Australie 86. Ain i V.ÏDE. Royal Society of South Australia. 87. Sidney. Départaient o'f Mines. 88. id. Linnean Society of New South Wales. — XXI — Autriche-Hongrie 89. Brûnn. Naturforschender Vereih in Brunn. 00. Budapest. Iv. Ungarische geologische Anstalt. 91. PiîA(;ue. K. Bôhmische Gessellschaft der Wis- senschaften. 92. Vienne. Iv. K. Akademie der Wissenschaften. 93. id. K. Iv. Naturhistorisches Hofmuseum. 94. id. K. Iv. Geologische Reichsanstalt. 95. id. K. Iv. Zoologisch-botanische Gesellschaf in Wien, Wollzeile, 12. 96. Belgique Bruxelles. Académie R. des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique . Société R. de Botanique de Belgique. Société R. Malacologique de Belgique. Société Entomologique de Belgique. Société belge de Microscopie. Société belge de Géologie , Hydrologie et Paléontologie. Dodonea. Société Géologique de Belgique. Société R. des Sciences de Liège. 97. id. 98. id. 99. id. 100. id. 101. id. 102. Gand. 103. Liège, 104. id. Brésil 105. Paha. Muséum d'Histoire naturelle. Caixa do Correio 399. 100. Rio-de-Janeiho. La Escola de Minas de Ouro- Preto. Muséum nacional do Rio de- Janeiro. — XXFI — Canada 107. Halifax. NovaScotianInstituteofScienr.es. Chili 108. Santiago. Société Scientifique du Chili (Casilla 12 D). Espagne 109. Madrid. Sociedad espanola de Historia nalural. 110. id. Real Academia de Ciencias exactas fici- cas y naturales. États-Unis 111. Buffalo. Society of natural Sciences. 112. Boston (Mass.). Society of natural History. 113. id. American Acadeiny of Arts and Sciences. 114. Cambhidck ( Mass. ). Muséum of comparative Zoology at Harward collège. 115. Ghapki.-Hill (North Garolina). Elisha Mitchel scientific Society. 110. New-Haven. Connecticut Academy of Arts and Sciences. 117. New- York. The New-York Academy of Sciences. 118. Philadelphie. The Academy of natural Sciences of Philadelphia. 119. id. The Wagner Free Institute of Sciences. 120. RociiESTKit. Rochester Academy of Sciences. — XXIII — 121. St-Louis du Missouri. The Academy of Sciences of St-Louis. 122. id. Missouri botanical Garden. 123. San-Francisco. Galifornia Academy of Sciences. 124. Topeka (Kansas). Kansas Academy of Sciences. 125. Trenton. The Trenton natural History Society. 126. Washington. Smithsonian Institution. 127. id. United States Geological Survey. 128. id. Bureau of American Ethnology. 129. id. National Muséum of Natural history. 130. id. Département of Agriculture. Hollande 131. Amsterdam. Académie des Sciences d'Amsterdam (Koninkligde Akademie van Weten- schappen). 132. id. Nederlandsche entomologische Vereeni- ging. 133. Nimègue. Nederlandsche Botanische Vereeniging. Iles-Britanniques 134. Dublin. Royal geological Society of Ireland. 135. Edimbourg. Royal physical Society of Edin- burgh. 136. Glascow. Geological Society ofGlascow. 137. Londres. Linnean Society of London. 138. id. Entomological Society of London. 139. id. Geological Society of London (Burling- ton House, Piccadilly, London, W). — XXIV — 140. Londres. Zoological Society of London (Librarian <>f). .'! Hanover Square, London W. 141. id. Royal Society, Burlington Ilouse, Lon- don W. 142. id. Geôlogist's Association, St-Martin's pul>li c Library, St-Martin's Lane, London W.C. 143. Manchester. The Manchester litterary and philo • sophical Society. 144. id. Manchester Geological Society. Indes Anglaises 145. Calcutta. Geological Survey oflndia. 146. id. Asiatie Society of Bengal. Italie 147. Bologne. R. Academia délie Scienze dell' Istituto di Bologna. 148. Flokence. Societa Entomologica Italiana. 149. id. Societa Botanica Italiana. 150. id. Bibliotheca nazionale centrale di Firenze (Bolletino délie publicazioni italiani). 151. Gênes. Museo civico di Storia nalurale di Ge- nova. 152. id. Malpighia (0. Penzig, à l'Université). 15.'}. Paume. Nuova Notarisia (de Toni, au Jardin bota nique de l'Université). 154. Rome. R. Instituto botanico di Roma. 155. id. Societa romana per gli Studi Zoologici. 15G. id. R. Gomitato Geologico d'Italia. 157. id. Reale Académie dei Lincei. — XXV — Japon 15S. Tokio. Université. Luxembourg 159. Luxemboubg. Institut Grand-Ducal de Luxem bourg. 160. id. Société de Botanique du Grand-Duché de Luxembourg. Mexique 161. Mexico. Sociedad cientifica Antonio Alzate. 162. id. Observatorio meteorologico central. 163. id. Instituto geologico. Portugal • 164. Coïmbke. Socieda a Brotënaria. 165. Lisbonne. Commisao dos trabalhos geologicos de Portugal. 166. Pobto. Annaes de Sciencias naturaes (dir. M. Aug. Nobre). Russie 167. IIelsingfobs. Société des Sciences de Finlande (Finska Vetenskaps Societeten) 168. id. Societas pro Fauna et Flora fennicae. 169. Kiew. Société des Naturalistes de Kiew. 170. Moscou. Société impériale des Naturalistes de Moscou. 171. Odessa. Société des Naturalistes de la Nouvelle- Russie. — XXVI — 172. Saint - Pétersrourc. Académie impériale des Sciences. 173. id. Comité géologique. 174. id. Société entomologique russe. Suède et Norwège 175. Christiania. Université. 176. Lund. Universitas Lundensis. 177. id. Botaniska Notiser (Dr Nordstedt). 178. Stockolm. Kœngliga Svenska Akademien. 179. id. Entomologiska Fôreningen (94 , Drott ninggatan). 180. Upsal. Societas Scientiarum Upsalensis ( K. YVetenskaps Societet). 181. id. Université. Suisse 182. Berne. Schweiz. Naturforschende Gesellschalt. 183. id. Société entomologique Suisse. 184. Chamisézy. (près Genève). Herbier Boissier (M. Autran, conservateur). 185. Genève. Société de Physique et d'Histoire natu- relle. 186. id. Jardin Botanique. 187. Lausane. Société vaudoise des Sciences naturelles. 188. Neufchatel. Société des Sciences naturelles de Neufchâtel. Urugay 189. Montevideo. Museo nacional (Dir. Arechavaleta). PROCES-VERBAUX DES SÉANCES SEANCE DU 9 JANVIER 1899 Présidence de M. Demelle, puis de M. Moutier A 8 heures la séance est ouverte. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil,D1- Catois, Demelle, Dr Gidon, Léger, Marie, D1' Moutier, Mou- tier fils, Matte, D1' Noury,Dr Osmont, Ravenel, Tison, Vaullegeard. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Communication est donnée de la correspondance qui comprend des lettres de remerciement de MM. le D1" Gollignon et Jardin, précédemment élus membres correspondants. MM. Thériot et 0. Leroy adressent leur démission de membres correspondants. M. Drouet s'excuse de ne pouvoir assister à la séance par suite d'un grave empêchement. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Ils comprenneut, offert par l'auteur : A. Le Jolis, Protestation contre le Gênera plan- tarum 111. M. Bigot attire l'attention sur un travail de M Gh. D. Walcott intitulé Fossil Médusas, publié dans le Vol. XXX des Monographs oftheU. St.Geo- tof/ical Survey. — XXX — Le secrétaire fait part des décisions de la Commis- sion d'impression relatives à des demandes d'échange. L'échange du Bulletin est accordé avec les publications du Jardin botanique de Genève; — on décidera plus tard l'échange demandé par la Société Grayloise d'émulation. L'ordre du jour appelle le rapport du trésorier, mais M. Drouet ne pouvant assister à la séance d'aujourd'hui remettra ce rapport en février. MM. Caillot, pharmacien des hôpitaux, Bellet, pharmacien rue Ecuyère, sont élus membres rési- dants. On procède au renouvellement du bureau : MM. Drouet trésorier et Dr Gidon, secrétaire, ont prié de ne pas leur renouveler leurs fonctions (voir le résultat du scrutin p. III). M. Lecovec annonce qu'il a recueilli VAvicula con- torta à Osmanville (Calvados). — Il signale aussi la présence ftlnula helenium à Sainte-Marie-du-Mont (Manche) et celle du Psalliota anmopJiila à Boche- banne près Paramé ; il pense que ce champignon pourra être un jour rencontré dans la partie Nor- mande de la baie du Mont-Saint-Michel. A 9 h. 1/2 la séance est levée. SEANCE DU 6 FEVRIER 1899 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Brasil,Dr Catois, Matte, Dr Moutier, . Moutier fils, de la Thuillerie, Tison, Vaullegeard. Le procès-verbal de la séance de Janvier est lu et adopté. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Le secrétaire signale parmi ces ouvrages un exemplaire, offert par l'auteur M. Gadeau de Kerville, de la relation de son 2me voyage de recherches zoologiques dans la région de Grandcamp- les-Bainsetaux Iles Saint-Marcouf. M. Drouet qui n'avait pu rendre ses comptes de gestion pour l'année 1898 clans la séance de janvier communique la situation financière de la Société au 1er février 1899. Une commission composée de MM. le Dr Catois et de la Thuillerie examine les comptes du Trésorier qui sont reconnus parfaitement exacts. Sur la proposition du Président, des remer- ciements sont adressés au Trésorier, et la Société regrette que M. Drouet ne puisse, par suite de son éloignement de Gaen, continuer à s'occuper des finances. — XXXII — Sont présentés, pour taire partie de la Société comme membres résidants : MM. Hécaht, commis de douanes à Caen, par MM. Bigot et Adel. Gallier, vétérinaire à Caen, par MM. Demelle et D1 Gatois. M. le D1 Moutier annonce qu'il a recueilli, le 15 janvier, au Mont Targis, près Grévecœur, les Primula nfficinalis et acaulis en pleine floraison. M. Bigot commence l'exposé de récents travaux sur la Graie du Bassin de Paris {voir 2e partie de ce Bulletin). A 9 h. 1/2 la séance est levée. SEANCE DU 6 MARS 1899 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Adel, Bigot, Brasil, Dr Fayel, Dr Gidon, Lignier, Matte, Dr Moutier, Moutier fils, Dr Noury, Ravenel, Tison, Vaullegeard. Le procès verbal de la séance précédente est lu et adopté. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Le Président fait part du décès de M. le Dr Vauclin, Conseiller général de l'Orne, correspondant de la Société depuis 1896, décédé à Courtomer le 15 jan- vier ; les regrets de la Société seront consignés au procès- verbal. Le Président annonce que le Professeur Marsh, membre honoraire de la Société vient d'être élu cor- respondant de l'Académie des sciences dans la sec- tion de zoologie. MM. Hécart, commis des douanes, et Gallier, vétérinaire, sont élus membres résidants. M. Lignier donne communication des passages sui. vants, d'une lettre de notre confrère, M. Aug. Che- valier, membre de la Commission d'exploration du Soudan Français. C XXXIV — « Je me suis arrêté une demi-journée à l'établisse- ment des Pères de Thiès. Leur jardin est sans con- tredit le plus beau que j'aie vu jusqu'à présent dans toute l'Afrique. Il y a des avenues de toute beauté,de Manguiers, Papayers, Goyaviers, Ficus à caoutchouc, etc. C'est là aussi qu'existent les plus beaux Baobabs du monde. J'en ai mesuré un ayant 18 mètres de cir- conférence. Ils viennent de perdre leurs feuilles et leurs gros fruits ovoïdes ou plutôtoblongs pendent sur leurs rameaux dénudés. La vue en place du Baobab qu'on a nommé le Boi de la végétation a été pour moi une désillusion complète. Au lieu de trouver l'arbre majestueux que je pensais, je n'ai vu que des arbres rachitiques, plus croulants encore que nos vieux ifs. Même à l'état jeune, le Baobab prend un air de vétusté à la suite des tornades qui brisent ses rameaux, ne laissant que la charpente de l'arbre sur laquelle se développent seulement quelques petits rameaux portant des feuilles à la saison des pluies. Ces tornades me paraissent pas avoir une influence considérable sur la végétation du pays. Tous les végétaux me semblent adaptés à ces vents, les arbres par leur port trapu, leur feuillage donnant peu de prise au vent, leurs racines puissantes faisant sou- vent saillie d'un mètre à la base des troncs, parfois des racines adventives tombant des rameaux latéraux et venant s'enraciner dans plusieurs espèces de Ficus. Beaucoup de grains ou de fruits sont eux-mêmes adaptés de façon à pouvoir être facilement transportés par le vent. Malgré cette adaptation, la brousse est couverte de troncs d'arbres renversés et les bords du fleuve Sénégal en sont jalonnés, ces arbres ayant élé — XXXV — charriés par les courants d'eau à la saison des pluies. « Au contraire, les arbres introduits des autres par- ties du monde luttent difficilement contre le vent. Les Eucalyptus plantés le long de la voie de Dakar à Saint-Louis sent très beaux, mais lorsqu'ils ont atteint une hauteur de 7 mètres, ds sont presque toujours étêtés par les tornades et leur végétation se ralentit.» M. Bigot continue l'exposé des récents travaux sur la Craie du Bassin de Pa,vis(voir 2e partie du bulletin). A 10 heures la séance est levée. SEANCE DU 10 AVRIL 1899 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Brasil, Dr Catois, Gallier, Hécart, L.-J. Léger, Matte, Dr Moutier, Moutier fils, Tison, Vaullegeard. Le procès-verbal de la séance de mars est lu et adopté. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. On s'occupe du projet d'excursion annuelle; le choix de Lisieux semble favorablement accueilli et une décision définitive sera prise dans une séance ultérieure. M. Bigot lit une lettre adressée au Directeur du Muséum d'histoire naturelle par notre collègue Aug. Chevalier, et publiée dans le Bulletin du Muséum. Le Secrétaire communique un travail de M. B. Le Sénéchal, intitulé : Catalof/ar des Coléoptères de la fdini Ih- des Carabiques recueillis dans ]<< départe- ment de l'Orne (publié dans Ia2e partie du Bulletin). M. Brasil signale un affleurement de Bajocien visible en ce moment sur la commune de Fontenay- le-Pesnel, dans le fond du fossé de clôture de l'her- — XXXVII — bage situé à l'angle des routes de Fontenay à Tilly- sur-Seulles et de Fontenay à Gristot. Tout l'étage bajocien est mis à découvert. C'est le type des environs de Bayeux en ce sens que : 1° Le Bajocien inférieur est représenté par des calcaires avec rognons siliceux et fossiles rares (Pecten barhatus. Terebratala Eudesi). 2° La zone à Sphœroceras Sauzei est présente. 3° L'oolithe ferrugineuse se décompose facilement comme à Sully en 4 horizons différents : à) Niveau de Cœloceras Blagdeni. — b) Niveau de Cosmoceras subfurcatum. — c) Niveau de Parkinsonia rarecos- tata. — d) Niveau de Cadomoceras cadomense. L'oolithe hlanche surmonte le tout. Malheureusement, le contact du Bajocien et du Toarcien n'est pas visible. Comme l'âge des Calcaires à silex n'est surtout établi que par leur interposition entre les couches à Ammonites opalinus et le Bajocien moyen à Sphseroceras Sauzei sans qu'on puisse déterminer exactement le ou les niveaux représentés, comme d'autre part, en tous les points du Bessin où le Toarcien peut être étudié, les couches supérieures sont décalcifiées, on comprendra tout l'intérêt que présenterait une coupe où les relations des deux étages pourraient être observées dans des conditions normales. On y rencontrerait peut-être des couches interposées qui permettraient de donner aux Calcaires à silex une signification plus précise que celle de Bajocien inférieur. M. Bigot fait une communication sur le Bathonien supérieur des environs de Caen. — XXXVIII — L'oolithe miliaire quand elle est très développée (arrondissement de Falaise et département de l'Orne) correspond probablement par sa base au sommet du Vésulien et par son sommet à la partie inférieure du Bradfordien. Aux abords de Caen, le faciès de l'oolithe miliaire est très réduit et on trouve à une très faible distance au-dessus du Calcaire de Caen (tranchée de Monde- ville) les brachiopodes caractéristiques du Bradfor- dien (Eudesia cardium Lamarck, Zeilleria Ranvil- liana E. Desl.). Une partie des couches rapportées à l'oolithe miliaire estbradfordienne. Ainsi, au-dessous de la pierre de taille de Ranville, se rencontre déjà à Blainvilleun premier niveau à Hcligmus polytypus Desl., avec Oppelia aspidoïdes Oppel et Eudesia cardium Lamk. Le faciès caillasse ne correspond pas à une distance plus grande du rivage ou à des conditions de profon- deur différentes de celles de la pierre blanche, mais à une modification dans la force des courants qui n'est pas localisée à la base du Bradfordien et se reproduite plusieurs niveaux; d'ailleurs, un banc argileux à faciès de caillasse peut se transformer latéralement et à faible distance en bancs calcaires à stratification oblique (faciès de charriage). Le banc de caillasse typique qui a fourni dans les carrières de Ranville de nombreux fossiles, notam- ment des Céphalopodes, a été fortement raviné par la couche suivante et n'existe plus que dans les par- ties basses de la surface ondulée de la pierre de taille. Le niveau à Heligmus du Maresquet est indépen- — XXXIX — dant du niveau des caillasses des carrières de Ran- ville. Il renferme Teretratvla circumdata E. Desl., Zeilleria Ranvilliana E Desl. plus abondants qu'ail- leurs, et une variété de Zeilleria digona spéciale à ce niveau. M. Gallier cite l'observation qu'il a faite d'un Taenia (Cssnurus) socialis, dans la cuisse et près du fémur d'un lapin de garenne. A 9 h. 1/2 la séance est levée. SEANCE DU 1er MAI 1899 Présidence de M. S. Beaujour, ancien président. La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. S. Beaujour, Bigot, Brasil, Dr Catois, DrGidon, L.-J. Léger, Bavenel. Le procès-verbal de la séance d'avril est lu et adopté. Le président fait part de la mort de MM. Nylander, membre honoraire, et Charles Brongniart, membre correspondant. Les regrets de la Société seront con- signés au procès- verbal. Le Président annonce que notre vice-bibliothécaire M. Vaullegeard vient de soutenir avec succès au- jourd'hui même en Sorbonne, ses thèses pour le doctorat ès-sciences naturelles. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Ils comprennent plusieurs brochures sur l'histoire naturelle des fourmis, offertes par l'au- teur M. Janet. M. le Dr Gidon signale l'existence des plantes sui- vantes aux environs de Caen : Doronicum plantagi- neum L., à la Motte des Olivets, dans la forêt de Grimbosq ; Nardosmia fragrans et Al Hun) ursinum L., sur les bords de l'Odon, au bas de Venoix. — XLI — M. Brasil fait remarquer l'abondance extrême à Luc cette année du Cucùmaria pentactes ; beau- coup d'espèces pendant longtemps rares, deviennent ainsi très abondantes pour disparaître de nouveau comme s'il y avait migration. Gomme fait analogue, M. le Dr Gidon signale les migrations du Pieris cratœgi observées en Hongrie. M. Bigot présente les espèces suivantes, nouvelles ou peu connues de Gastropodes du Bajocien de Nor- mandie : 1° Des couches à Witchellia de May: Alaria sublœ- vigata Lycett ; 2° Capulus à sommet bien conservé, non décrit; 3° Brachytrema également nouveau du groupe du B. Wrighti Gotteau; 4° des Turbinidès, rappelant les Plenratella, et rapportés à Ataphriis lu- cidus, Hudl. (non Thorent). — De l'oolithe ferrugi- neuse de Sully: Purpurina très ombiliquée à décrire; Brachytrema très épineux. A 9 h. 1/2 la séance est levée. SÉANCE DU 5 JUIN 1899 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Brasil, D' Gidon, Hé- cart, Léger, D1' Moutier, Vaullegeard, Tison. Le procès- verbal de la séance de Mai est lu et adopté. Il est donné lecture d'une lettre du Comité du Congrès géologique international de 1900, invitant la Société Linnéenne à ce Congrès et lui demandant de lui désigner un délégué ; la Société désigne M. Brasil et remet à une autre séance la délibération relative à la collaboration linancière de la Linnéenne à ce Congrès. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Il est décidé que si la réunion à Lisieux ne peut s'organiser, le Président et le Secrétaire seront chargés d'organiser une réunion à Trouville. M Brasil communique une Noie sur le Bajocien des arrondissements de Caen el de Bayeux (impri- mée dans la 2e partie de ce Bulletin). M. L. .1. Léger fait une communication sur la per- foration des racines vivantes par des rhizomes de graminées (imprimée dans la 2e partie de ce Bulletin). — xliii — M. leD1' Gidon annonce qu'il demandera l'impres- sion dans les Mémoires d'un travail sur les Nycta- ginées. Au nom de M. Izoard, M. le D1' Gidon annonce que celui-ci a recueilli à Maltot Anémone nemvrosa Var. Nielii, Gorb., et à Ghicheboville un Plantago média à épis bifides. M. le D'' Gidon t'ait connaître que des Scolopen- drium vulgare bifides qu'il a cultivés sont devenus plus bifides que jamais. M. Chevalier, botaniste de la mission d'exploration du Soudan français, a adressé à M. Lignier la lettre suivante : « Je voudrais vous tenir plus souvent au courant de mes trouvailles, mais, outre qu'il est rare que je passe par un poste desservi par la poste, j'ai à peine le temps matériel en chaque chef- lieu de cercle de mettre mes collections en ordre pour les faire expé- dier à Kayes et de rédiger le rapport mensuel qui m'est demandé par la Colonie. «■ Je suis enfin arrivé à Kan-Kan, en plein pays de Samory, et je me propose de gagner Tombouctou en traversant dans toute leur largeur les anciens élats de Samory et de Thiéba, puis remontant la Volta. « J'atteindrai Tombouctou dans les premiers jours de Juillet. C'est une traversée assez dure, dans une région où l'on fait colonne encore actuellement; mais j'ai mon revolver et une escorte de quelques tirailleurs ; je ne crains rien de ce côté. Les grands — XLIV — animaux de la brousse sont peu redoutables égale- ment, bien qu'un pauvre sergent européen ait encore été étranglé dans sa case dernièrement, à 4 jours d'ici, par une panthère. Les maladies inhérentes à la colonie, la bilieuse bématurique surtout, sont plus terribles. La série noire annuelle vient de commen- cer. J'apprends tous les jours à Kan-Kan, la mort de quelque fonctionnaire ou commerçant, que j'avais connu, il y a deux mois, bien portant. f\vei. indiquent les espèces — Lxxxin — qui ont été rencontrées avec des fleurs ou des fruits. Les espèces signalées, sans autre mention, comme complètement ou normalement développées ont été marquées nd. Renonculacées : Thalictrum tlavum L., nd. Ranuneulus acer L. R. repens L. Papavéracées : Chelidonium majus L., c. Crucifères : Capsella bursa pastoris L., c. Violacées : Viola tricolor L., c, fl., fr., nd. Silénées : Melandryum album Gcke. Alsinées : Stellaria graminea L. St. média Vill., c. Cerastium arvense L. Geraniées : Géranium molle L. G. Robertianum L OXALIDÉES : Oxalis stricta L. Rhamnées : Rhamnus calhartica L. Frangula alnus Mill. , nd. Papilionacées : Trifolïum repens L. Vicia cracca L. — LXXXIV — Rosacées : Ritbits caesius L. (?) nd. R. idaeus L. Fragaria vesca L. POMACÉES : Pirus aucuparia Giirtn, nd. Onagrariées : Epilobuon angustifolium L.,c, //., fr Grossulariées : Rîbes rubrum L., nd. OMBELLIFÈRES : Pinpinella saxitraga L. Sium latifolium L. (?). AntJiriscus silvestris Hoffm, c. Chaeroplu/Uiim temulum L. Gaprifoliacées : Sambticus nigra L., c, nd-. Lonicera tatarica L. Rubiacées : Gallium verum L. G. palustre L. Valeriana offècinalis L. Composées : Erigeron canadensis L., c. Artemisia campestris L., c. Achillea Millefoliun L., c. Senecio vulgaris L. S. paludosus L. Carduus crispas U, //. , fr Cirsium palustre L. G. acaule L. — LXXXV Leontodon auctumnale L., c, fl., fr Taraxacum officinale Schrk., c. Lactuca scariola L., c. Lactuca muralis L. (sur un bouleau). Campanulacées : Campanula rotundifolia L., fl. SOLANÉES : Solànum nigrum L. S. dulcamara L., c, nd. SCROPHULARIÉES : Linaria valgaris L., c. Veronica scutellata L., fr. Alectorolophus major L. Labiées : Mentha aquatica L., nd. Nepeta Glechoma Benth., c, nd. Lamium album L., c. Scutellaria galericulata L., fl., fr., nd. Teucrium Scordium L. Plantaginées : Plant ago major L. Primulacées : Lysimachia Nummularia L. POLYGONACÉES : Rumex Acetosella L., c, nd. Polygonum Convolvulus L. EUPHORBIAGÉES : Euphorbia Cyparissias L , c, nd. Urticacées : Urtica nrens L., c. — LXXXYI - Ulmacées : Ulmus campestris L. V. pedunculata Foug. Betulacées : Betirfaverrucosa Ehrh., c. Alnus glutinosa Gàrtn . Graminées : Triticwn repens L., c. Equisetacées r Equisetum arvense L.c. M. Bigot, en présentant la minute de la feuille des Pieux aujourd'hui terminée, fait une communication sur les terrains de cette feuille et sur leur tectonique. M. Bigot signale sur le rivage d'Omonville-la- Bogue, un peu à l'O. de la Foireuse, une station de Crambè maritima. Il est probable que cette espèce a été apportée de Gatteville par des chalands qui pour les travaux du port de Cherbourg enlevaient les galets de Gattemare et de l'anse Saint-Martin. A 9 h. 3/4, la séance est levée. SÉANCE DU 4 DÉCEMBRE 1899 Présidence de M. le Dr Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures. Sont présents : MM. Bigot, Brasil, Hécart, Léger, Lignier, Matte, Dr Moutier, Moutier fils, Ravenel, Vaullegeard, Tison. Le procès-verDal de la séance de novembre est lu et adopté. La correspondance comprend une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique avisant qu'un espace sera réservé aux publications des Sociétés savantes dans les locaux affectés à la classe 3 (Ensei- gnement supérieur) à l'Exposition Universelle; la Société Linné enne enverra les Bulletins et Mémoires parus depuis 1889. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue ; ils comprennent, offerts par les auteurs : H. Gadeàu de Kerville : Les vieux arbres de la Normandie, fasc. IV. — Notes extraites du Bulletin de la Société Entomologique de France 1899, n° 4. — Sur un jeune lapin monstrueux du genre Acé- phale. L. A. Martin : Une excursion à Jersey. R. Fortin : Sur les véritables instruments usuels de Vâge de la pierre. — Réunion à Rouen de la — LXXXVI1I — Société Normande d'études préhistoriques. — Extrait des procès-verbaux du comité de Géologie de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen. — Notf sur quelques découvertes d'objets mérovingiens et gallo-romains en Normandie. Husnot : Les graminées. Sont élus comme membres correspondants : MM. Henri Chéron, maire de Lisieux. Sohier, manufacturier à Lisieux. Sont présentés par MM. Matte et Adel pour faire partie de la Société comme membres résidants : MM. Behuet et Follain, maîtres répétiteurs au Lycée. M. Lignier fait une communication accompagnée de présentation d'échantillons sur des implantations de gui sur Pin sylvestre qu'il a observées à Sierre, (Valais) (Imprimé dans la 2e partie de ce bulletin). M. le Dr Moutier a observé une tige de gui très rabougrie sur un jeune érable à Brocottes (Calvados). M. Brasil signale les poissons suivants, observés pour la première fois à Luc, l'an dernier : Siphonos- toma typhle, Blennius ocellaris, Serranus cabrilla. A 9 h. 1/2, la séance est levée. TRAVAUX ORIGINAUX Raoul Le Sénéchal, docteur en droit, licencié ès-sciences naturelles. — Catalogue des Coléoptères tle la famille ries i ara- l>fques recueillis dans le riéparte- iiient «le rOnie. (*) La faune des Carabiques de l'Orne offre de grandes analogies avec la faune des Carabiques du Bassin de la Seine telle que l'a présentée le savant Directeur de V Abeille, L. Bedel. Il faut observer toutefois que parmi les espèces qui figurent dans les Carnwora de l'auteur précité, il en est qui n'ont pas encore été observées chez nous et que d'autres n'y sont pas réparties de la même façon que dans le Bassin de la Seine proprement dit. Je remercie sincèrement MM. de Bauchesne, Leboucher et Dupont auxquels je dois une bonne part des matériaux de ce travail qui, je l'espère, trou- vera des imitateurs car le champ est trop vaste pour un seul. En terminant ce court préambule, je demande l'indulgence pour un essai sans précédent au point de vue spécial où je me place mais que le temps et le concours de ceux qui s'intéressent à l'entomologie dans notre département m'aideront à compléter. * Travail présenté à la séance du 10 avril ; manuscrit remis le même jour ; épreuves corrigées parvenues au Secrétariat le 26 dé- cembre 1899. — 4 — Ordre des Coléoptères.— Famille des Gicindélètes. Genre Gicindela Linné G. campestris. L. — Coteaux arides, endroits sablon- neux, sentiers des bois. Printemps, été. Très commune. Toute la France. La variété «connata * à tache discoïdale réunie à la marginale se prend parfois dans nos environs avec des passages au type ; Le Sénéchal. G. hybrida. L. — Très rare. Longny, sur le sable, en été; Leboucher. Presque tout le bassin de la Seine; L. Bedel (1). Très commune sur les bords de l'Allier à Vichy ; Le Sén. Toute la France ; Fairmaire et Laboulbène (2). G. germanica. L. — Rare. Forêt d'Ecouves, en été, sur les routes ; de Baachesne. Environs de Sées, château d'Alinénèches; Dupont. Assez commune dans le bassin de la Seine;L. Bed. Toute la France, sauf le littoral de la Méditerranée; Fairm.et Lab. Famille des Carabiques. — Sous-Famille Carabidœ. Tribu Carabini. — Genre Cychrus Fabricius G. caraboides. L. — Très rare. Forêt d'Ecouves (Bois l'Evêque), en automne, sous la mousse au pied des chênes ; Le Sén. Diffère du type par des traces très apparentes de lignes élevées sur les élytres. Grands bois et forêts du bassin de la Seine (1) Faune des Coléoptères du Bassin de la Seine. Carnivora par L. Bedel. (2) Faune entomologique française par Fairmaire <'t Laboulbène. — 5 — où il est très rare également; L. Bed. Commun clans les Alpes; F air m. et Lab. G. attenuatus. — Très rare, Forêt d'Ecouves ; Fau- vel (1), de Bauchesne , Leboucher. Forêt du Perche, dans une vieille souche au mois d'octobre ; Le Sén. Grands bois et forêts du bassin de la Seine où il est très rare comme le précédent; L. Bed. Plus commun dans les montagnes (Alpes, Vosges, Plateau central); Fairm. et Lab. Genre Garabus l. G. (Procustes) Bonelli. copiaceus L. — Dans les champs, les prés, les jardins, sur la lisière des bois, mais assez rare partout. Environs d'Alençon; de Bauch. Le boue h. Giral, Saint-Maurice, château d'Almenèches; Dup. Plaine d'Argentan, Le Mer- lerault, Forêts du Perche, de Saint-Evroult ; Le Sén. Les élytres de quelques individus offrent trois lignes de plus gros points réunis par des chaînons visibles. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France centrale et septen- trionale, rare dans le Midi Fairm. et Lab. G. (chœtocarabus) Thomson, intricatus. L. — Rare. Forêt de Bagnoles. Leveillé (1). Massif d'Ecouves, Radon, Vingt-Hanaps, Bois de l'Evê- que, Giral, Saint-Maurice ; de Bauch., Lebouch. Dup., Le Sén. Sous la mousse au pied des chênes, sous les écorces humides, dans lesvieilles souches en décomposition. Bois et forêts du bassin de la (1) In Dedel. Carnivora. (2) In Bedel Carnivora. 6 Seine où il est rare; L. lied. Commun dans les montagnes de l'Est et dn Centre ; Fairm. <>t Lab. G.(megodontus) Solier.puRPUKESCENS F.— Répandu partout dans les champs et les prés sous les pierres, le foin nouvellement coupé, mais particu- lièrement commun sous la mousse au pied des chênes dans les forêts Cette espèce offre parfois des passages très nets à la variété " fulgens " des Pyrénées. J'ai pu du reste constater l'existence de ces passages sur des individus de provenances très diverses. Toute la France; Fairm. et Lab. C. (meg) catenulatus. Scopoli. — Assez commun en Écouves sous la mousse, au pied des chênes, de Bauch. Lebouch. Le Sén. Plus rare dans la forêt du Perche, Le Sén.. Toute l'année. Cette der- nière remarque peuts'appliquer àtoutes les espèces de Carabes qui vivent dans notre pays. Selon L. Bedel, il est assez commun dans le bassin de la Seine, sauf sur les terrains crétacés et je dois faire observer à ce propos que la forêt du Perche est située sur des sables supra crétacés, tout au voisi- nage du crétacé lui-même Commun dans toutes les forêts montagneuses de la France; Fairm et Lab. C (chrysocarabus) Thom. auronitens F. — Cette espèce n'est pas très rare dans la forêt d'Écouves sous la mousse au pied des chênes; de liauch., Lebouch., Le Sén. Environs de Sées ; Fattv. Toute Tannée, niais surtout en hiver et au printemps. Certains individus ont la tête et le pronotum vert doré avec les élytres d'un vert métallique très brillant; d'autres, la tête et le pronotum rouge feu avec les élytres d'un vert doré un peu rougeâtre presque obscur. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Commun dans les montagnes de l'Est et dans les Alpes ; Fai?'m. et Lab. C. (autocarabus) Seidl. auratus. L. — Très com- mun partout, sauf dans quelques localités, prés, champs et jardins au printemps et au commence- ment de l'été surtout II existe une variété à pattes brunâtres, plus rare que le type. Toute la France; Fairm. et Lab. G. (EUCARABUs)Géhin. cancellatus. Illiger. — Rare, Cirai, Saint-Maurice; Dup. Saint-Denis-sur-Sar- thon ; Lebonch. Saint-Hilaire, Reaufay ; Levil- lain(\).Le Merlerault; Le Sén. La Ferté-Macé ; Lev. (2). Prés et champs sur les formations les plus diverses ; parfois sous la mousse au pied des arbres ou dans les vieilles souches au printemps; Cirai, Dup. Rare dans le bassin de Paris ; L. Bed. Toute la France, très commun dans les Pyrénées ; Fairm. et Lab. C. (entelocarabus). Géh. arvensis. Fab. — Très rare. Forêts de Saint-Evroult, du Perche, sous la mousse, au pied des arbres, parfois courant au so- leil. Été, automne; Le Sén. je possède un individu de couleur violette qui me paraît très voisin de la variété pomeranus. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Alsace, Pyrénées ; Fairm et Lab. (1) Je dois les exemplaires qui me viennent de cette localité à mon excellent ami M. Levillain qui a d'ailleurs enrichi m* collec- tion de beaucoup d'autres espèces intéressantes. (2) in Bedel, Carnivora. — 8 — C (morphocarabus). Gèh. monilis. F. — Rare. Moulins-la-Marche, prés et champs, l'été ; Lev. C. monilis var. consitus Panz. — Cette variété est de même qu'aux environs de Paris, beaucoup plus commune que le type dans l'Orne et se rencontre sur toutes les formations pendant la belle saison. Le C. monilis var. consitus offre généralement chez nous une teinte bronzée plus ou moins foncée, plus ou moins mélangée de vert, très rarement une teinte noire violacée. Les deux formes parais- sent habiter toute la France. C (LiMNOCARARUs)Géh. granulatus. L. — Commun à Cirai; Dup. Assez commun aux environs d'Alen- çon. Bords de la Sarthe ; de Bauch. Valframbert; Lebouch. L'Home; L. Bed. La Ferté-Macé ; Lev. Rare dans la région du Merlerault et dans le Per- che. Habite les prés humides au pied des arbres et dans les vieilles souches. Toute la belle saison ; Hiverne. Rare dans le bassin de Paris. Plus com- mun dans le Nord de la France et dans les Alpes ; Fairm. et Lab C (TRACHYCARABUS) Géh. NEMORALIS. Mul. — Très commun à Cirai; Dup. Assez commun partout ailleurs Alençon; de Bauch. Lebouch. Messei, Briouze, plaine d'Argentan, Gacé, Le Merlerault, Moulins-la-Marche, etc. ; Le Sén. Sous les pierres les mottes, au pied des arbres dans les champs et les prairies et même dans les jardins pendant la belle saison. Hiverne, mais s'enterre peu profon- dément ; Dup. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. C. (oreocarabus) Géh. convexus. Fab. — Dans les endroits secs, sous les pierres, les mottes, sur les terrains ancien s pendant la belle saison mais sur- tout au printemps ; Cirai; Dup.Bed. LaFerté-Macé; L^.î.Domfront; Fatw. sur les formations calcaires; Moulins -la- Marche ; Lev. Plaine de Nonant ; Le Sén. Mais il n'est commun nulle part sauf à Cirai ; Dup. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France ; Fairm. et Lab. Pour compléter la liste des Carabes de l'Orne, je dois mentionner encore les C. auronitens variété Putzeizi et glabratus trouvés, le premier, par de Brébisson dans la forêt d'Écouves, le second, par de Brébisson et Vautier dans la forêt de Bellême, il y a de longues années. (1). Genre Calosoma. Web. C. inquisitor. L. — Bare dans l'Orne, Au pied des chênes, sous la mousse, dans les endroits sablon- neux, sur les taillis de coudriers. Hiver et prin- temps, Cirai ; Dup. Forêt d'Ecouves ; de Beauch. Lebouch, Letacg, Le Sén. Pris une fois la rare variété bleue dans la forêt du Perche ; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Pres- que toute la France ; Fairm. et Lab. (1). Je ne connais pas le type de la collection Brébisson, mais je suis très porté à croire qu'il s'agit non pas de la variété « Pulzeizi » m lis bien de la variété « cupreonitens » rencontrée par MM. Fauvel d'abord, Mazelier ensuite dans la forêt de Gerisy. Je tiens d'ailleurs de M. Bedel, le savant auteur de la faune coléoptérologique du bassin de la Seine, que Carabus auronitens var. Pulzeizi n'existe pas en Normandie. 10 C. (callipara) Motsch sycophanta L. — Très rare. Sous la mousse au pied des chênes. Forêt d'Ecou- ves; Lebouch. Courant au soleil sur le tronc et les branches des arbres Cirai; Dup. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Sous-famille Nebriid.e. — Tribu Nebriidle Genre Nebria Latr. N. cursor Mull. — Partout dans les endroits frais et même humides. La variété à élytres roussâtres est beaucoup moins commune. Toute la France ; Fairm et Lab. Genre Leistus Frôlich L. spinibarbis. Fab. — Commun aux environs d'Alençon; de Bauch. Lebouch. Assez rare ailleurs Cirai ; Dup. Plaine d'Argentan, Gacé, le Merle- rault, Moulins-la-Marche, etc., au pied des arbres, dans les endroits frais, sous les écorces, sous les pierres dans les champs cultivés; Le Scn. Très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. L. Fulvibarbis. Dej. — N'a été rencontré qu'à Cirai sous les pierres et les écorces humides par M. l'abbé Dupont Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bedel ; dans toute la France ; Fairm. et Lab. L. FERRUGINEUS. L. — Assez commun dans la foré d'Écouves sous les fagots ; de Bauch.. A Cirai, au pied des arbres, sous les écorces ; Dup. Plus rare — 11 — ailleurs : Forêts de Saint-Evroult, du Perche, Bois de Pelay, du Merlerault, etc. ; Le Sén. En hiver et au premier printemps surtout. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France ; F air m. et Lab. L. rufescens Fabr. — Très rare. Une fois en juin au bord de l'un des étangs de la Trappe ; Le Sén. Très rare partout ; Fairm. et Lab. Tribu Notiophilini. — Genre Notiophilus. Dumer. N. rufipes. Gurt. — Signalé aux environs d'Alençon par M. de Bauchesne. Sous la mousse, les pierres. Encore inconnu ailleurs. Assez commun dans le bassin de la Seine : L. Bed. Pyrénées ; Fairm. et Lab. N. bigutattus. Fabr.— Très commun sous la mousse les pierres, les feuilles mortes, dans les endroits secs et sablonneux, dans les sentiers des bois. Cirai ; Dup. Alençon ; de Bauch. Lebouch. Bois de la Pelay, sables du Perche. Forêt de Saint-Evroult; Le Sén. Toute la belle saison. Très commun en France ; Fairm. et Lab. N. quadripunctatus. Dej . — Rare. Château d'Alme- nèches; Dup. L'Home ; L Bed. Lonlay-l'Abbaye, • Cbamposout ; Fauv. Surtout dans les bois, sous les mousses et les pierres. Rare dans le bassin de la Seine; L. Bed Presque toute la France; Fairm. et Lab. N. substriatus. Waterh. — Cirai, au bord des eaux sous les feuilles mortes pendant la belle saison ; Dup. L'Home; L. Bed. Fosse-Artour près Domfront; — 12 — Fanv. Bare dans le bassin de la Seine ;L Bcd. Presque toute la France ; Fairm. et Lab. N. aquaticus. L. — Un peu partout. Champs culti- vés, endroits sablonneux et frais, dès le premier printemps. Assez commun. Presque tout le bassin de la Seine ; L. Bcd. France septentrionale, Pyré- nées ; Farnn. et Lab. N. palustris. Duft. — Gomme le précédent. Sous Famille Bembiida. — Tribu Elaphrini Genre Blethisa Bon. B. multipunctata. L. — Très rare. Au bord des étangs de la Trappe de Soligny en été (juin, juillet); Le Sén. Très rare également dans le bassin de la Seine; L. Bcd. Presque toute la France; Fairm. et Lab. (1). Genre Elaphrus Fabr. E. uliginosus. Fab. — Rare. Etangs de la Trappe, de Montmerrey, prairies marécageuses du Merle- rault, de la Genevraye, des Authieux, mai-juillet ; Le Sén. Bare dans le bassin de la Seine. France septentrionale et orientale, montagnes de la Savoie Fairm. et Lab. E. cupreus. Duft. — Assez commun sur le bord des étangs cités plus haut ; Le Sén. Bare ailleurs. (1). Je n'ai rencontré cette rare espèce qu'une seule fois en 1893, on h sécheresse fui telle que les étangs de la Trappe avaient diminué de moitié el où sur les grèves laissées à découvert pullulaien- Dlelliisu multipunctata, Chlœnius Irislis et d'autres bonnes est péces. — 13 — Forêt d'Ecouves, endroits vaseux ; de Bauch. ; rives des petits cours d'eau. Cirai ; Dup. Toute la belle saison. Presque tout le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et centrale ; Fairm. et Lab. E. riparius. L. — Très commun au bord des étangs du Perche, de Montmerrey ; Le Sén., des Rabelais; Lebouch. Toute la belle saison. N'a pas encore été signalé sur d'autres points de notre département. Habite toute la France au bord des étangs et des cours d'eau; Fairm. et Lab. Tribu Bembidiini Genre Tachypus. Castel. G. flavipes. L. — Très commun sous les pierres aux environs d'Alençon ; de Bauch. Bords des étangs du Perche, rare : Le Sén. Cirai, rare : Dup. Prin- temps, été. Très commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Genre Bembidion. Latr. B. striatum. Fab. — Commun au bord des eaux pendant la belle saison à Château d'Almenèches ; Dup. N'a pas encore été signalé sur d'autres points Très rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Rare en France ; Fairm. et Lab. sauf sur les bords de l'Allier à Vichy ; Le Sén. B. punctulatum. Drap. — Rare. Cirai, sous les dé- bris végétaux, dans les endroits secs et sablonneux; Dup. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. — 14 — B. adustum. Schaum. — Environs d'Alençon. Rare ; de Banch. N'a pas encore été signalé en Nor- mandie ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. B. dentellum. Thumb. — Commun au bord des eaux pendant la belle saison. Tout le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. B. lampros. Herbst. — Très commun partout dans les endroits secs, aussi bien qu'au bord des eaux. Tout le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. B. articulatum, Panz. — Environs d'Alençon, au bord des eaux. Assez commun, de Baueh. Château d'Almenèches; Dup. Le Merlerault; Le Sert. Tout le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France Fairm. et Lab. B. quadrimaculatum. L. — Environs d'Alençon, très commun au bord des eaux ; de Bauch. Etangs du Perche, Le Merlerault, assez commun; Le Sén. Presque tout le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. B. quadripustulatum. Serv. — Environs d'Alençon commun ; de Bauch. Cirai, très commun en été ; Dup. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. B. quadhiguttatum. Fab. — Environs d'Alençon, commun ; de Bauch. Château d'Almenèches; rare ; Dup. Etangs du Perche, Le Merlerault, au bord des eaux, en été, peu commun ; Le Sén. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed Toute la France ; Fairm. et Lab. — 15 — B. nitidulum. March. — Environs d'Alençon, com- mun ; de Baach. Commun dans tout le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, Fairm. et Lab. B. ustulatum. L. — Commun au bord des eaux pen- dant la belle saison, très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed.Toute la France; Fairm. et Lab. B. testaceum. Duft. — Trouvé une fois en nombre au milieu de débris d'inondation en février ; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France méridionale : Fairm. et Lab. B. Obtusum. Serv. — Environs d'Alençon, très com- mun au bord des eaux ; de Baach. Etangs du Per- che, Le Merlerault assez commun ; Le Sén. Tout le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, Fairm. et Lab. B. Guttula. Fabr. — Endroits humides et froids aux environs d'Alençon, assez rare; de Baach Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, Fairm. et Lab. B. biguttatum. Fab. — Très commun par endroits; environs d'Alençon ;de Bauch., plus rare ailleurs. Bords de la Charentonne, des étangs de la Trappe, du ruisseau Saint-Martin (Le Merlerault), etc.; Le Sén. Assez commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. B. harpaloides. Serv. — Forêt d'Ecouves, sous les pierres, assez rare ; de Baach. Assez rare dans le bassin de la Seine; L.Bed. Presque toute la France; Fairm. et Lab. — 16 — Genre Taghys. Steph. T. ARANUsGyll. — Cirai, assez rare; Château d'Alme- nèche, commun par endroits, lieux secs et élevés, sous les feuilles mortes ; Du p. Ça et là dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. T. bistriatus. Duft. — Très commun aux environs d'Alençon,vit sous les pierres; de Bauch. Commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France; Fairm. et Lab. '■> Genre Trechus. Clairv. T. ANiCROS.Herbrt. — Environs d'Alençon, Damigny, au pied des peupliers dans les débris d'inondation. Très rare ; de Bauch. Très rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Rare partout ; Fairm. et Lab. T. quadristriatus. — N'estpas rare sous les pierres aux environs d'Alençon ; de Bauch. Le Merlerault, au pied des pommiers, peu commun; Le Sén. Très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed, Toute la France; Fairm. et Lab. Tribu Broscini — Genre Broscus. Panz. B. cephalotes. L. — Remblais de la ligne ferrée de Soligny à la Trappe; Le Sén. (1). Environs de Sées; Fauv. très rare. Bassin de la Seine, rare, L. Bed. Presque toute la France ; Fairm. et Lab. l Ce remblai est ;'i pen près uniquement constitué par du sable, milieu où se plail tout particulièrement le />'. cephalotes. — 17 — Sous-Famille Scaritid.-e. — Tribu Clivinini Genre Clivina. Latr. C. fossor. L. — Partout dans les endroits frais et même très humides. La variété « sanguinea » se prend parfois à Château d'Alrnenèches ; Dup. Toute la France ; Fairm. et Lab. G. gollaris. Herbst. — Même habitat mais beaucoup plus rare. Environs d'Alençon; de Bauch. Le Mer- lerault, Bocanie,laTrappe; Le .SY/*. Toute la France; Fairm. et Lab. G. Dyschirius. Bon. D. globosus. Herbrt. — Giral, Château d'Alrnenè- ches ; Dup. Bords de la. Sarthe près Alençon ; de Bauch. Très commune dans ces divers endroits cette espèce ne paraît pas exister dans la région du Merlerault où elle est remplacée par la suivante. Toute la France ; Fairm. et Lab. D .eneus. Dej. — Le Merlerault et environs, courant sur la vase au bord des eaux pendant la belle saison, assez commun; Le Sén. Toute la France ; Fairm. et Lab. Sous Famille Lorocerid^e Genre Lorocera. Latr. L. pilicornis. Fabr. — Un peu partout dans les en- droits frais et même très humides mais nulle part commun. Toute l'année, surtout en été. Presque 18 tout le bassin de la Seine; L. Bed. France septen- trionale, montagnes; Fairm. et Lab. Sous-Famille Harpalid.e. — Tribu Panagœini Genre Panagœus. Latr. P. crux major. L. — Dans les prés humides, au pied des arbres, sous les écorces, dans les vieilles souches, toute l'année ; Cirai, assez commun; Ihip. Environs d'Alençon, assez rare ; de Bauch. Forêt du Perche, Bois de la Ferté-Fresnel, Surdon, Le Merlerault, rare ; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Habite toute la France; Fairm. et Lab. P. bipustulatus. — Rare. Endroits secs et sablon- neux. Cirai, Saint-Maurice; Dup Rare dans le bas- sin de la Seine; L. Bed. Presque toute la France ; Fairm. et Lab. Tribu Oodini. — Genre Oodes. Bon. 0. helopioides. Fab. — Commun sur les bords de la Sarthe aux environs d'Alençon; de Bauch. Rare ailleurs, Brezolettes, la Trappe, Saint-Evoult,i\Iont- merrey, prairies marécageuses, bords des étangs ; l.r Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale et occidentale ; Fairm. et Lab. Tribu Chlœniini. — Genre Callistus. Bon. G. lunatus. B'ab. — Rare dans l'Orne. Environs d'Alençon ; de Bauch., Lebouch. Cirai ; Dup. — 19 — Plaines de la Ferté-Fresnel et de Nonant ; Le Sén. Sous les pierres, dès le premier printemps, enterré au pied des arbres, l'hiver. Çà et là dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Genre Ghlœnius. Bon. Gh. viridi punctatus. Gœze. — Très commun pen- dant la belle saison au bord des étangs du Perche et des étangs de Montmerrey; Le Sén. ; rareailleurs Saint-Léonard-des-Bois ; de Bauch. Cirai, Ghâteau- d'Almenèches ; Dup. Le Merlerault ; Le Sén. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France excepté dans le Nord ; Fairm. et Lab. Gh. nitidulus. Schrank. — Environs d'Alençon, assez commun; de Bauch., Lebouch. Etangs du Perche, étangs de Montmerrey, bords de la Rille, de la Charentonne, du Don, de l'Orne, etc., peu commun ; Le Sén. On le rencontre aussi parfois sous les pierres, dans les champs des terrains cal- caires, plaine de Nonant; Le Sén. Toute la belle saison. Hiverne au pied des arbres sous les tas de pierres. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Ch. nigricornis. Fab. — Surtout au bord des eaux comme le précédent. Environs d'Alençon, rare ; de Bauch. Cirai, Chàteau-d'Almenèches ; Dup. Etangs du Perche, étangs de Montmerrey, le Mer- lerault, rare ; Le Sén. Pendant la belle saison; hiverne au pied des arbres; Dup. Assez commun — 20 — dans le bassin de la Seine L. Bed.Touie la France ; Fairm. et Lab. Gh. nigricornis. Fab. — Var. melanocornis Dej. — rare, étangs du Perche, le Merlerault ; Le Sen. Bassin de la Seine ; L. Bed. Ch. tristis. — Très rare, étangs du Perche, étangs de Montmerrey, aux mois de juin et juillet; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France ; Fairm. et Lab. Tribu Licinini. — Genre Badister B. unipustulatus. Bon. — Environs d'Alençon, les Aulnais, sous les pierres, rare ; de Bauch. Le Mer- lerault, La Trappe, Bocancé, printemps, été, rare ; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, mais rare partout; Fairm. et Lab. B. bipustulatus. Fab. — Commun partout sous les pierres, au pied des arbres, dans les endroits secs aussi bien que dans les endroits frais. Hiver prin- temps. Toute la France ; Fairm. et Lab. (1). Tribu harpalini. — Genre Garterus C. fulvipes. Latr. — Très rare, pris une fois sur le remblais de la ligne ferrée de Soligny à la Trappe (1). Ici doit se placer le genre Amblystomus. Ericli. représenté par l' Amblystomus niger Heer que M. de Baucliesne a signalé aux enviions d'Alençon où il est rare. L. Bedel le regarde comme très rare dans le bassin de ta Seine. Fairmaire et Laboulbène l'in- diquent de la France méridionale. — 21 — au mois d'avril Le Sén. Très rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Carter us fulvipes est l'une des rares formes essentiellement méridionnales qui remontent jusque dans le Nord de la France. Genre Anirodactylus. Dej. A. binotatus. Fab. — Commun pendant toute la belle saison au bord des étangs et des cours d'eau, parfois dans les endroits secs et sablonneux. La variété spurcationis est plus rare. Très commun dans le bassin de la Seine; L.Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. A. signatus. Panz. — Très rare. Bords des étangs de la Trappe, de mai à octobre ; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Dans toute la France ; Fairm. et Lab. G. Diachromus. Erich. D. germanus. L. — Assez rare dans l'Orne. Cirai, St-Maurice ; Dup. Alençon ; de Bauch., Lebouch. La Trappe, Le Merlerault; Le Sén: Printemps, été, dans les prairies humides, au bord des étangs et cours d'eau sous les pierres. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, plus commun dans le Midi; Fairm. et Lab. Genre Scybalicus. Schum. S. oblongiusculus. Dej. — Très rare. Environs d' Alençon, Lebouch., de Bauch. Très rare dans le 22 bassin de la Seine ; L. Bed. Scybalicus obton- giuscus est comme Carieras fulvipes une forme méridionale un peu moins accentuée toutefois. Genre Ophonus 0. sabulicola. Panz. - Rare dans l'Orne, sous les pierres, dans les endroits secs et arides, dans les champs cultivés, l'été. Cirai, Saint-Gristophe-le- Jajolet, Chàteau-d'Almenèches ; Jhip. Dieufit ; Le Sén. Moulins-la- Marche; I evil., Le Sén . Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Habite une grande partie de la France ; Fairm. et Lab. 0. azureus. Fab. — Se trouve un peu partout mais n'est commun nulle part. Dès le premier printemps Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. 0. rupicola. Sturm. — Sous les pierres, dans les champs cultivés, rare. Alençon ; de Bauch. Chà- teau-d'Almenèches; Dup. Le Merlerault; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France centrale et méridionale; Fairm. et Lab. 0. rufibarbis. Fab. — Endroits frais, au pied des haies, le long des fossés, sous les pierres, les mous- ses, très rare. Cirai. Dup. Rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. O. PUNCTICOLLIS. Payk. — Comme le précédent, plus commun toutefois, abondant même sur cer- tains points. Cirai; Ihip. Assez commun aux envi- rons d'AIençon ; de Bauch Rare au Merlerault; — 23 — Le Sén. Très commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. 0. cordatus. Duft. — Dans les champs cultivés, sous les pierres. Très rare; Le Sén. Très rare éga- lement dans le bassin de la Seine ; L. Bed. 0. cor- datus, si j'interprète bien L. Bedel et Fairmaire, serait une forme à la fois méridionale et orientale. 0. maculicornis. Duft. — Sous les pierres, aux en- virons d'Alençon. Assez commun ; de Bquch. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. France méridionale et orientale; Fairm. et Lab. 0. ruficôrnis. — Très commun toute l'année par- tout. Toute la France ; Fairm. et Lab. Genre Harpalus. Latr. H. œneus. Fab. — Champset prairies. Très commun partout sous les pierres, les débris végétaux, dans le sable, etc. La variété « confusus » à pattes brunes n'est pas rare par endroits. Environs d'Alençon; de Bauch. Le Merlerault ; Le Sén. Toute la France; Fairm. et Lab. H. honestus. Duft. — Commun aux environs d'Alen- çon ; de Bauch. Lebouch. Assez rare dans beau- coup d'endroits, La Ferté-Fresnel, Moulins-la- Marche. Gourtomer, Le Merlerault, Nonant, Exmes, etc. Sous les pierres penddnt la belle saison Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. H. latus. Fab. — Commun à Cirai pendant la belle saison, sous les pierres dans les champs et sur les 24 chemins; hxp. Il existe également clans la forêt d'Andaines où il est rare; de Bauch. Je ne le con- nais pas ailleurs. Tout le bassin de la Seine; L.Bed. Presque toute la France; Fairm. et Lab. H. rubripes. — Commun aux environs d'Alençon ; de Bauch. Rare à Cirai et à Chàteau-d'Almenèches /)///). Rare également dans le reste de notre dépar- tement sous les pierres pendant la belle saison. La variété « sobrinus » se prend parfois dans nos environs. Presque tout le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France, peu commun ; Fairm. et Lab. H. dimidiatus. Rossi. — Très commnn par endroits dès le premier printemps sous les pierres dans les champs cultivés. Cirai; Dùp. Dieufit, Messei, Le Merlerault, Moulins-la-Marche ; Le Sén. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. France tempé- rée ; Fairm. et Lab. H. serripes. — Très commun à Cirai dans les en- droits élevés et sablonneux pendant la belle sai- son : Ihip. Je ne le connais pas ailleurs. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France Fairm. ri Lab. EL litigiosus. Dej. — Très rare. Cirai; Dup. Cette espèce que l'ouvrage de Fairmaire et Laboulbène indique comme propreà la France méridonale ne figure pas dans la faune du bassin de la Seine de /.. Bedel. Il sitlphuripes. Germ. — Environs d'Alençon, très rare; >/<■ Bauch. Je ne le connais pas ailleurs. Très 25 rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France méridionale; Fairm. et Lab. H. autumnalis. Duft. — Environs d'Alençon, peu commun ; de Bauch. Encore inconnu sur d'autres points. Rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale ; Fairm. et Lab. H. rufimanus. — Peu commun dans l'Orne. Forêt de Bellême ; de Bauch. Forêt du Perche, bois de la Pelay; Le Sén. Très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Genre Bradycellus. Erich. B. verbasci. Duf. — Peu commun. Environs d'Alen- çon ; de Bauch., Lebouch. Le Merlerault, prai- raies humides, au pied des arbres, La Trappe, au bord des étangs pendant la belle saison ; Le Sén. Assez commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. France méridionale; Fairm. et Lab. B. iiarpalinus. Serv. — Commun aux environs d'Alençon ; de Bauch (1). Commun dans le bassin de la Seine; L./W. Toute la France; Fairm. et Lab. B. collaris. Payk. — Très rare. Pris une fois dans les bruyères des bois de la Pelay au mois de juin ; Le Sén. Très rare dans le bassin de la Seine éga- lement ; L. Bed.; France septentrionale; Fairm. et Lab. B. similis. Dej. — Très rare. Belle saison, sous les pierres et les débris végétaux. Cirai ; Dup. Bois de (1) Cirai, Dup. /f — 26 — laPelay: Le Sén. Très rare également dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septrionale et orientale, rare; Fairm. et Lab. Genre Stenolophus Latr. S. teutonus. Schrank. — Assez rare partout. Envi- rons d'Alençon; dé Bauch. Leboùch. Forêts du Perche et de St-Evroult, bois de la Pelay, du Mer- lerault etc. ; Le Sén. Dès le premier printemps. Très commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. S. mixtus. Herbst. — Assez commun pendant la belle saison sur les bords des étangs du Perche : Le Sén. Presque tout le bassin de la Seine mais assez rare;L. Bed. Toute la France, plus commun dans le Midi; Fairm. et Lab. S exiguus. Dej. — Assez rare à Cirai ; Dup. Plus commun aux environs d'Alençon; de Bauch. En- droits humides, sous les pierres et les débris végé- taux. Très commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, assez commun; Fairm. et Lab. Les variétés « luridus » et « flavicollis » se prennent avec le type aux environs d'Alençon ; de Bauch. S. BRCNNIPES-, Sturm. — Commun aux environs d'Alençon; de Bauch. Lebouch. Assez commun dans lapins grande partie du bassin delà Seine; L. Bed. Toute la France, plus commun dans le Midi ; Fairm. et Lab. 27 S. meridianus. Lin. — Commun aux environs d'Alençon; de Bauch. Lebouch. Très commun à Château-d'Almenèches ; Dup. Printemps, été, sous les pierres, dans les jardins, sur la terre fraî- chement remuée. Très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed Toute la France; Fairm. et Lab. S. dorsalis. Fab. — Commun aux environs d'Alen- çon ; de Bauch. Endroits humides, sous les pierres. Assez rare dans le bassin de la Seine. Paraît habi- ter les plus grandes parties de la France, mais est rare partout ; Fairm. et Lab. Tribu Zabrini. — Genre Zabrus. Clairv. Z. tenebrioides. Goeze. — Sous les pierres, dans les champs cultivés. Rare. Environs d'Alençon ; de Bauch. du Merlerault, d'Argentan; Le Sén. Dès le premier printemps. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Tribu Pterostichini. — Genre amara. Bonelli A. fulvipes.— Rare. Château d'Almenèches ; Dup. Condé-sur-Sarthe ; de Bauch. sous les pierres, dans les endroits frais. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. France méridionale ; Fairm. et Lab. A. tricuspidata. Dej. — Très rare. Saïnt-Germain- du-Corbéis ; de Bauch, Sous les pierres, dans les endroits frais. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France, rare; Fairm. et Lab. — 28 — A. ovata. Fab. — Commun partout dans les champs cultivés, sous les pierres dès le premier printemps. Commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Presque toute la France; Fairm. et Lab. Asimilata. Gyll. — Rare. Château d'Almenèches, Cirai ; Dup. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. A. familiaris. Duft. — Partout sous les pierres, sur les chemins pendant la belle saison. Toute la France ; Fairm. et Lab. A. lucida. Duft. — Rare. Château d'Almenèches ; Dup. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et centrale; Fairm . et Lab. A. œnea. Dej. — Comme la précédente. A. eurynota. Panz. — Assez commun sous les pierres aux environs d'Alençon ; de Baitch. Pres- que tout le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et orientale. Rare dans le Midi ; Fairm. et Lab. A. nitida. Sturm. — Très rare. Débris d'inondation aux environs d'Alençon ; de Baitch. L'Home; L. Bed. Très rare également dans le bassin delà Seine Indiquée par Fairmaire et Laboulbène comme provenant du Reaujolais et du Mont-Pi lat. A. lunicollis. Schiodta. — Commune aux environs d'Alençon ; de Baitch. Le Merlerault, Nonantsur la lisière des bois ; Le Sén. ( 1) Assez, rare dans le (1) Très commun à Chàteau-d'Almenèches, Dup. — 29 — bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale; Fairm. et Lab. A. convexior. Steph. - Environs d'Alençon dans les débris d'inondation; de Bauch. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France. Fairm. et Lab. A. communis. Panz. Très commun à Cirai, plus rare à Château-d'Almenèches ; Dup. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. A. consularis. Duft. — Assez commun aux environs d'Alençon ; de Bauch, comme dans le bassin de la Seine ; L. Bed.Toute la France; Fairm. et Lab. (1). A. glarrata. Dej . — Très rare. Château d'Almenè- ches, sous les pierres ; Dup. très rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. rare partout ; Fairm. et Lab. Je dois citer encore les Amara montana et rufipes de Cirai et de Château-d'Almenèches Dup. espèces méridionales d'après Fairmaire et Laboulbène et que ne mentionne pas Bedel dans sa faune du bas- sin de la Seine. Genre Arax Bonelli A. ovalis. Duft. — Dans les bois, sous la mousse, au pied des arbres, sous les pierres, les feuilles mor- (1) Elle existe aussi dans les environs du Merlereault dans les champs cultivés sous les pierres, Le .Sert. 30 tes. Assez commun. Forêt d'Ecouves ; de Bauch. Lebouch. Le Sc'n. ; Forêts du Perche, de Saint- Evroult, bois de la Pelay ; Le Sén. Toute la belle saison. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale, montagnes; Fairm. et Lab. A. parallelus Duft — Gomme le précédent. A. ater. — Beaucoup plus répandu que les précé- dents, VAbax ater se trouve un peu partout dans les bois sous la mousse et les feuilles mortes, dans les endroits frais, sous les pierres, au pied des arbres. Mais c'est aussi un insecte des pays septentrionaux et montagneux. Commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France centrale et sep- tentrionale, montagnes; Fairm. et Lab. Genre Molops. Bon. M. piceus. Panz. — Assez rare. Environs d'Alençon; de Bauch. Lebouch. Château d'Almenèches ; Dup. Moulins-la-Marche, Le Merlerault; Le Sén. en été sous les pierres les feuilles, dans les sentiers des bois. Assez commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale et orientale; Fairm. et Lab. Genre Plerosticiius. Bonelli P. (steropus Steph.) madidus. F. — Commun par- tout dès le premier printemps, sous les pierres dans les champs, au pied des arbres, sous les feuilles, la mousse dans les bois. La variété « con- — 31 — cinnus » est par endroits plus commune que le type. Celui-ci paraît localisé dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. P. (pterostichus). Bon. cristatus. Dufour. — Rare Saint-Denis-sur-Sarthon ; de Bauch. ; Cirai; Dup. Forêt du Perche, Bois du Merlerault, bois de la Pelay; Le Sén. sous les pierres, la mousse, les feuilles. Printemps, été. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et orientale montagnes ; Fairm. et Lab. P. (Platysma) Bon. oblongo punctata. F. — Assez commun dans les forêts et les grands bois au prin- temps et en été. Hiverne au pied des arbres et sous les grosses pierres. Forêt d'Ecouves ; de Bauch., Lebouch., Letacg, Le Sén. Forêt du Perche, bois de la Pelay ; Le è>é?i. sous les pierres, les feuilles, la mousse (1). Assez commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale ; Fairm. et Lab. P. (lyperosomus). Mots, aterrimus. Herbst. — Très rare. Forêt d'Ecouves; de Bauch. Très rare éga- lement dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et orientale, rare; Fairm. et Lab. P. (melanius). Bon. niger Schal. — Commun aux environs d'Alençon (Saint-Denis-sur-Sarthon) ; de Bauch. Assez commun à Cirai sous les pierres et dans les vieilles souches surtout en hiver; Dup. Forêtdu Perche(étangs deBrézolettes, delà Trappe, en été , rare ; bois de la Pelay, rare; Le Sénéch. (1) Existe aussi a Chàte.iu-dAlnienèches, Dup. — 32 — Assez rare dans Je bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et montagnes ; Fairm. et Lab. P. (mel). mélanarius. Illiger. — Très commun par- tout dans les endroits frais. Il en est de même dans toute la France. P. (mel) nigritus. Fabr. — Commun dans tous les endroits frais et même humides, bords des étangs, des cours d'eau, prairies marécageuses, etc. sous les pierres, les débris végétaux, au pied des arbres; Printemps, été. Très commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, rare dans le Midi; Fairm. et Lab. P. (mel) anthracinus. 111. — Comme le précédent, sauf qu'il serait plus commun dans le Midi que dans le Nord d'après Fairm. et Lab. P. (mel) gracilis. Dej. — Rare. Environs d'Alençon; de Bauch. Bords des étangs du Perche sous les pierres en été; Le Sén. Rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale, rare; Fairm. et Lab. P. (mel) amiinor. Gyll. — Se rencontre aux environs d'Alençon, mais assez rarement; de Bauch. Il existe également à Cirai ; Dup. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septen- trionale et orientale ; Fairm. et Lab. P. (argutor) Steph. interstinctus. Sturm. — Envi- rons d'Alençon, assez commun; de Bauch. Le- bouch. Bords des étangs du Perche, le Merle- rault dans les prairies marécageuses, bois de la — 33 — Pelay ; rare; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine; L.Bed. France septentrionale et orientale; Fairm. et Lab. P. (ar) strenuus. Panz. — Comme le précédent. En- virons dAlençon ; de Bauch. Lebouch. Château d'Almenèches ; Dup. Etangs du Perche, bois de la Pelay, Le Merlerault ; Le Sén. Genre Adelosia. Steph. A. macra. Marsh. — Environs d'Alençon, très rare; Lebouch. Encore inconnu ailleurs. Très rare égale- ment dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et orientale, assez rare ; Fairm. et Lab. Genre Pœcilus P. cupreus. Lin. — Très commun partout. La colo- ration de cet insecte varie beaucoup passant du bronzé obscur au vert métallique doré avec toutes les nuances intermédiaires. Toute la France; Fairm. et Lab. P. ccerulescens. Lin. — Assez rare dans l'Orne ; L'Home; L. Bed. La Ferté-Macé ; Lév. Environs d'Alençon; de Beauch. Assez rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. P. dimidiatus. Oliv. — Rare; Environs d'Alençon (Condé-sur-Sarthe) ; de Bauch. Cirai; Dup. Mou- lins-la-Marche ; Levil. La Trappe, Le Merlerault ; Le Sén. Printemps, été, sous les pierres; courant au soleil, au pied des arbres. Assez rare dans le 3 — 34 — bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France, plus commun dans le Midi ; Fairm. et Lab. P. lepidus. Fabr. — Très rare. Soligny, Le Merle- raull, dans les champs cultivés, l'été; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. lied. Commun dans les parties froides et montagneuses de la France ; Fairm. et Lab. Genre Pedius. Motsch. P. ixequalis. March. — Très rare. Le Merlerault, débris d'inondation; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine; L.Bed. France septentrionale et orien- tale. Assez rare; Fairm. et Lab. Genre Lagarus. Chaud. L. vernalis. — Commun partout dès le premier printemps dans les endroits frais et même humi- des. Toute la France; Fairm. et Lab. Genre Stomis. Clairv. St. iMMicATi's. — Rare. Prairies marécageuses du Merlerault, bords îles étangs de la Trappe, sous les I lierres et les débris végétaux en été ; Le Sén. M. Leboucher l'a également trouvé aux environs d'Alençon etM. l'abbé Dupont à Château-d'Alme- tiéches où il esl assez commun. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France Fairm. et l.nl>. — 35 — Tribu Sphodhini. — Genre Sphodrus. Glairv. S. leucophtalmus. Lin. — Rare. Alençon, dans les caves; de Bauch. Lebouch. Je ne le connais pas ailleurs. Rare également dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France ; Fair. et Lab. Genre Lœmostenus. Ron. L. terricola. Herbst. — Assez rare. Environs d'Alençon ; de Bauch. Lebouch. Cirai, Saint-Mau- rice ; Dup. La Trappe, Le Merlerault ; Le Sèn. Dans les bois et les champs, sous la mousse, les pierres, les débris végétaux. Assez commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. Genre Platyderus. Steph. P. rufficollis. March. — Rare. Environs d'Alençon; Lebouch. Cirai ; Dup. Sous les débris végétaux, au pied des arbres. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France, commun dans les parties montagneuses; Fairm. et Lab. Genre Calathus. Ron. C fuscipes. Gœze. — Très commun partout dans les endroits secs dès le premier printemps. Toute la France sauf l'extrême Midi; Fairm. et Lab. — 36 - G. ambiguus. Payk. — Assez commun à Cirai ; Dup. Sous les pierres, courant au soleil en été; enterré dans les galeries des fourmillières en hiver. Toute la France, commun , Fairm. et Lab. G. melanocephàlus. Lin. — Très commun partout dans les endroits secs, sous les pierres pendant la belle saison. Même habitat que le précédent en hiver; Dup. Toute la France; Fairm. et Lab. Genre Synuchus. Gyll. S. nivalis. — Panz. — Rare. Environs d'Alençon ; de Baiich. Sous les pierres. Assez commun dans la plus grande partie du bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale, Anjou, Pyrénées ; Fairm. et Lab. Genre Platynus. Bon. P. assimilis. Payk (1). — Rare. Bords des étangs de la Trappe, Le Merlerault, dans les prés humides; Le Sén. Printemps, été. Assez commun dans la plus grande partie du bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. P. (agonum). Bon. marginatus. L. — Elang du moulin de la Lacelle, rare; Dup. Commun sur les bords des étangs de la Trappe et de Montmerrey ; Le Sén. Sous les pierres ou courant au soleil pen- dant la belle saison. Assez commun dans le bassin ({) s.<;. Likodrohus. Motsh. — 37 — de la_ Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. P. (ag). sexpunctatus. Lin. — Cirai, Château - d'Almenèches, rare ; Dup. Forêt d'Ecouves, dans les endroits humides ; de Bauch. Bords des étangs du Perche, assez commun en juin et juillet sous les pierres ; Le Sén. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France ; Fairm. et Lab. P. (ag.) mulleri. Herbst. Très commun dans l'Orne dès le premier printemps. Toute la France; Fairm. et Lab. P. (ag ) viridicupreus. Gœze. — Très rare. Bords des étangs de la Trappe en juin et juillet ; Le Sén, Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Presque toute la France, peu commun ; Fair. et Lab. La variété « austriacus » existe aux environs d'Alençon ; de Bauch. P. (ag.) viduus. — La variété « mœstus » à élytres complètement noires et beaucoup plus commune que le type qui offre des reflets bronzés plus ou moins vifs. L'on rencontre aussi parfois sur les bords des étangs du Perche, la variété « emargina- tus » à épaules relevées occasionnant une dépres- sion accentuée de la base des élytres. Printemps, été, dans les endroits frais ou humides. Le Sén. France septentrionale et orientale ; Fairm. et Lab. P. (ag.) atratus. Duft. — Environs d'Alençon, assez commun ; de Bauch. Assez commun également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Assez rare dans le Nord, plus commun dans le Midi; Fairm. et Lab . — 38 — P. (bàtenus) Motsh. livens. Gyll. — Très rare. Chà- teau-d'Almenèches, sous la mousse; Dup. Très rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed France septentrionale, montagnes lyonnaises. Bordeaux; Fairm. ri Lab. P. (europhilus) Chaud, fuliginosus. Panz. — En- virons d'Alençon, assez commun ; de Bauch. Commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et centrale, peu commun ; Fairm. et Lab. P. (eur.) micans. Nicol. — Bords de la Sarthe aux environs d'Alençon, assez commun ; de Bauch. La Ferté-Macé ; Lev. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale ; Fairm . et Lab. P. (groupe v.) dorsalis. — Très commun partout sous les pierres, au pied des arbres même dans les endroits très secs ; vit presque toujours par troupes, souvent en compagnie de Bràchinus, de Ca lai //as, de Callistus etc ; dès le premier prin- temps. Toute la France ; Fairm. et Lab. P. (anchomenus) Bon. obscurus. Herbst. — Assez rare. Cirai, dans les prés humides sous les débris végétaux; Dup. Bords des étangs du Perche et de Montmerrey, sous les pierres; bois de la Pelay, sous les feuilles humides; LeSén.\ plus commun aux enviions d'Alençon; de Bauch. Lebouch. Eté. Assez rare dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. — 39 — P. (auch.) ruficornis. Gœze.— Très commun par- tout dans les endroits humides pendant la belle saison. Toute la France ; Fairm. et Lab. (1). Genre Olisthopus. Dej. 0. rotundatus. Payk. — Rare. Sous la mousse toute l'année mais surtout en hiver; Dup. Assez commun dans le bassin delà Seine; L Bed. Toute la France; Fairm. et Lab . Tribu Leriini. — Genre Lebia. Latr. L. clorocephala. Hoff. — Rare. Forêt d'Ecouves, sous les fagots ; de Bauch. sous les pierres, sur un ajonc en fleurs, Le Merlerault ; Le S en. Eté. Assez rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale ; Fairm. et Lab. L. marginata. Fourc. — Rare. Forêt d'Ecouves, sous les fagots ; de Bauch. Assez commun dans le bassin de la Seine; L.Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. L. crux minor. Lin. — Très rare ; Le Merlerault, au printemps sur les genêts; Le Sén. Rare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et centrale ; Fairm. et Lab. (1). Je dois placer ici I'Agonum gracile signalé de la Motte-Fou- quet près Bagnoles par M. de Bauchêne et qui n'est pas indiqué par Bedol dans sa faune du bassin de la Seine — à moins qu'il ne s'agisse du « gracilipes. — 40 — Genre Gymindis. Latr. G. HUMERALis. Fourc. — Très rare. Saint-Denis-sur- Sarthon près Alençon, coteaux pierreux; de Bauch. Très rare également dans le bassin de la Seine ; L. lied, surtout parties montagneuses mais rare partout; i^Vw.^Laô. M. l'abbéDupont aégalement recueilli cette rare espèce sur le mont Souprat, près la Lacelle. Genre Demetrias. Bon. D. atricapillus. Lin. — Commun aux environs d'Alençon ; de Bauch. Leboueh. Plus rare ailleurs haies, fagots, souvent sous les écorces. Toute la France ; Fairm. et Lab. D. imperialis. Germ. — Rare. Sur les prèles aux environs d'Alençon; rare également dans le bassin de la Seine; L. Bed. France septentrionale, rare ; Fairm. et Lab. Genre Dromius. Bon. D. linearis. Oliv. — Très commun aux environs d'Alençon sur les haies et sous les écorces; de Bauch. Cirai, sous les feuilles tombées, les débris végétaux, rare ; Ihip. Le Merlerault, Gacé, La Trappe, Moulins-la-Marche, etc., rare : Le Sén. Très commun dans le bassin de la Seine; L. Bed. Toute la France, commun; Fairm. et Lab. — 41 — D. agilis. Fab. — Assez rare. Forêt d'Ecouves, Saint- Denis, sous les écorces de pommiers principale- ment; de Baiich. Rare à Cirai, très commun à Château-d'Almenèches surtout au pied des chênes en automne et en hiver ; Dup. commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France septentrionale et orientale; Fairm.et Lab. La variété« fenestra- tus » se rencontre à Cirai et à Château-d'Almenè- ches. Elle est presque aussi commune que le type dans cette dernière localité ; Dup. D. QUADRiMACULATUS.mLin.-- Commun partout sous les écorces, même en hiver. Toute la France ; Fairm. et Lab. D. quadrinotatus. Panz. — Moins commun que le précédent. Même habitat. Paraît habiter à peu près toute la France ; Fairm. et Lab. D. bifasciatus. Dej. — Rare ; les Aulnais, près Alençon, sous les écorces; rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France méridionale Lyon, Metz, Paris ; rare ; Fairm. et Lab. D melanocephalus. — Très commun aux environs d'Alençon ; de Bauch. plus rare ailleurs. Même habitat que les précédents. Commun dans le bassin de la Seine ; L. Bed. France surtout septen- trionale; Fairm. et Lab. Genre Metabletus. Schmidt. G. M. troncatellus. Lin. — Très rare, Cirai ; Dup. Très rare également dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Toute la France; Fairm. et Lab. — 42 — M. odsguroguttatus. Duft. — Assez commun sous les mousses aux environs d'Alençon ; deBàuch. Le Merlerault parfois dans les débris d'inondation Le Sr/i. lîare dans le bassin de la Seine ; L. Bed. Fiance septentrionale et orientale, Anjou ; Fairm. et Lab. M. foveola. Gyll. — Condé-sur-Sarthe, près Alençon; de Bauch. Sous les mousses comme le précédent. Toute la France, commun ; Fairm. et Lab M. minutulus. — Assez commun aux environs d'Alençon; de Bauch. Lebouçh. Très commun dans la région du Merlerault au pied des pommiers dans les débris d'inondation même en hiver; Le Sén.Toute la France, très, commun; Fairm. et Lab. Sous-Famille Brachynidœ. Genre Brachinus. Weber B. crepitans. Lin. — Commun dans les endroits secs au pied des arbres, des baies, sous les pierres. La variété à élytres d'un bleu presque noir est beaucoup plus rare que le type. Toute la France sauf l'extrème-Nord ; Fairm. et Lab. B. explodens. Duft. — Moins commun que le pré- cédent et se prend avec lui dès le premier prin- temps. Toute la France; Fairm. et Lab. D'après ce qui précède, le nombre des espèces de carabiques actuellement connus dans l'Orne ou va- — 43 — riétés bien caractérisées s'élève à environ deuxcents. Il augmentera nécessairement lorsque tous les points de notre territoire auront été minutieusement explo- rés par les entomologistes. Sans nul doute aussi, beaucoup d'espèces qui paraissent localisées aujour- d'hui se retrouveront dans des localités autres que celles où on les a signalées. L'habitat, ai-je dit, en commençant, détermine l'espèce dans bien des cas. 44 M. H. Jouan — La Baleine «le ftiier- «I lie ville (Baltenoptera. iiiii»iMi!u- Fleming Cuvier, etc*., B*Ioi'oI»Isiï»-iiî» oommiiiiia Escli- l'iclit, 1*1 1 >«.:«! si s ;inl i<|u<>i-iiiii Gi*»y)'. Le jeudi 17 novembre 1898, dans l'après-midi, le patron de pêche Joret, et un autre marin, rentrant en rade de Cherbourg par la passe de l'ouest, aper- çurent un grand Cétacé se débattant au milieu des gros blocs qui forment un enrochement artificiel autour du fort de Chavaignac. N'ayant pas assez de place pour se retourner, l'animal avait continué à aller droit devant lui, espérant, sans doute, trouver une issue pour sortir de la fâcheuse position où il se trouvait engagé, mais cette manœuvre n'avait eu, au contraire, pour résultat que de le faire s'empêtrer de plus en plus, de le coincer entre deux blocs. Les pêcheurs s'approchèrent assez pour lui jeter un nœud coulant autour de la queue, mais, à eux deux, ils n'étaient pas assez forts pour le retirer de là. De son côté, le cétacé, haletant, soufflant bruyamment, s'épuisait, se consumait en efforts d'autant plus inu- tiles que la mer baissant allait le laisser à sec ; il ex- ' Travail présenté a la Béance 'lu 2:ijuillet 1899 ; manuscrit remis le même jour. 45 pirait après une agonie de deux heures ou deux heures et demie. Ce ne fut que le lendemain matin, à la marée haute, qu'on put le retirer et l'amener dans le petit port de Querqueville. Dès que — dans l'après-midi du vendredi 18 — j'eus connaissance de ces faits, je m'empressai de me rendre sur les lieux. La pleine mer avait permis d'échouer l'animal presque au haut de la cale de dé- barquement, et, grâce à l'aide des soldats casernes dans le fort de Querqueville, il avait été halé complè- tement à sec. Il était couché moitié sur le dos, moi- tié sur le côté gauche, par conséquent dans une po- sition très commode pour en embrasser d'un coup d'œil la forme et les principaux caractères extérieurs. A la première vue, les plis occupant la partie infé- rieure du corps, et s'étendant longitudinalement de- puis la symphyse du menton jusqu'à l'ombilic, dé- notent un Rorqual ; de plus, le corps peu massif, allongé, en « forme de cigare », le museau pointu, l'absence de gros tubercules autour de la lèvre supé- rieure, les nageoires pectorales courtes et étroites, une nageoire dorsale falciforme, le corps s'amincis- sant, s'ef filant, pour ainsi dire, à partir du milieu de sa longueur indiquent qu'on a affaire à une Balénop- tère (Finback des baleiniers), et, très probablement, à un individu de l'espèce Balœnoptera musculus Fleming, F. Cuvier, etc., celle des espèces de l'atlan- tique-Nord, qu'on voit le plus fréquemment sur les côtes de l'Europe, soit vivante, soit à l'état de cadavre rejeté par les vagues et les courants sur le rivage, pénétrant dans les mers intérieures, peut-être — et même très probablement — le seul Balénide que 46 connussent les riverains de la Méditerranée dans l'Antiquité (1). Si l'on admet l'identification avec la BaJrrnoptera miisculus, comme cette espèce est ichthyophage, se nourrissant de petits poissons, sardines, harengs, il esta présumer que c'est en poursuivant quelque banc de ces derniers qui, à cette époque de Tannée, apparaissent souvent très nombreux dans notre voi- sinage, que cet individu est venu chez nous. Il est « bien en chair», ne paraît nas avoir du tout souf- fert de la faim. Un examen plus attentif, la comparaison avec les trois autres espèces de Balénoptères qui habitent l'Atlautique-Nord, //. rostrata, B. èoreaHs, B. Sià- baldii (2), permettent de croire à la justesse de cette détermination. C'est un mâle (3), long de 10 m. 50, qui, par con- (1) D'où les appellations : Pterobulœna communia Eschricht, Physalus Antiquorum Gray. (2) P. ,1. Van Baneden, dans sa notice sur les Daleinopt'eres du iln S'ord de l'Atlantique (Bulletin de l'Acad. Roy. de Belgique-, 2' série, t. XXVII, n* 4, 1869 ', el dans l'Histoire naturelle des Balénoptères (t. XLl des Mémoires couronnés el autres Mémoires publics par L'Académie (loyale de Belgique, IS87),ne reconnaît que ces quatre espèces dans l'Atlantique-Nord; d'autres cétologues, John Edward Gray entre autres, en signalent un plus grand nombre, quelques unes constituant même des rypesde genres, mais ces distinctions n'ont-elles pas été établfes, dans bien des cas, sur des différences douteuses, dues peut-être à des descriptions impar- faites, a l'âge, au sexe >\<> sujets, à des variations individuelles qui ne gonl pas rares chez le> Cétacés ? (1) \u premier abord, il était permis de se tromper du tout au tnut sur le gexe de l'animal, de le prendre pour une femelle, le pénis étant complètement caché, entièrement rentre dans sa gaine — 47 — séquent, ne serait encore parvenu qu'à la moitié de sa croissance, la taille moyenne des adultes étant de 20 mètres, quelques-uns atteignant même 23 et 24 mètres. La partie la plus volumineuse du corps est un peu en arrière des nageoires pectorales; à par- tir de là il s'amincit graduellement; les deux côtés de la queue sont de plus en plus comprimés de droite à gauche à mesure qu'on gagne la nageoire caudale, limités en dessus et en dessous, par une arête aiguë, pour ainsi dire tranchante: d'où le nom de Razor back que les marins anglais donnent à cette espèce. De chaque côté de la queue, à partir de la caudale, et comme sur le prolongement de celle-ci, part un renflement non caréné, mais arrondi, diminuant graduellement en hauteur et en largeur, ne faisant plus de saillie à quelque distance de la caudale : une section transversale au voisinage de cette nageoire affecterait à peu près la forme d'un rhombe dont deux angles opposés seraient émoussés. Le dessus de la tête et les parties supérieures du corps sont noirs et cette couleur empiète, depuis la tête jusqu'à quelque distance au-delà des pectorales, sur la région plissée qui s'étend depuis le menton jusqu'à l'ombilic, à la partie inférieure du corps, et qui est, en dedans de cet empiétement, blanche avec un très léger reflet bleuâtre. Ailleurs le noir du dos va en se dégradant en gagnant les flancs et les parties inférieures du corps jusqu'à devenir gris argenté. qui ne faisait pas de saillie, et dont il ne sortit qu'au bout de quelques jouis, le corps, principalement dans les parties inférieures, se ballonnant par suite de la putréfaction. — 48 — Sur le flanc droit — le seul visible — sont de grandes taches rougeâtres, de forme irrégulière, nuageuses, causées évidemment par le frottement de l'animal contre les rochers quand il essayait de se dégager. Il n'y avait pas de parasites sur les parties visibles, malheureusement, car ils sont de la plus grande uti- lité pour la détermination des espèces. Sur le flanc on remarque, en assez grand nombre, de petites taches blanches de forme ovale, pointues à chaque extrémité de leur grand axe long de 0 m. 05 à 0 m. 06. On racontait qu'on avait tiré du fort de Chavaignac, des coups de fusil et de revolver sur le cétacé, et ces taches, au milieu desquelles il y avait comme un petit trou, auraient marqué les endroits où les balles l'auraient atteint: n'est-il pas plutôt supposable qu'elles indiquaient des points occupés par des para- sites que des frottements — peut-être contre les blocs de l'enrochement — avaient détachés? Cette supposition est d'autant plus admissible que lorsque, quelques jours après, on enleva la couche de lard, on ne releva au travers aucune trace des trous que les projectiles auraient faits en y pénétrant (1). (i) J. H. Gr;iy signale quelque chose de semblable sur un l'hysa- lus Antiquorum (= Balœnoplera musculus) : « Scattered irregu- « larly over the back were greyish spots, thrce or four in a square « foot, resseiibling the appearance produced by touching the skin « witli a Blightly wbitened Gager. » (Cataloyue of Seuls and W haies in ///»■ British Muséum, 1866). — Dans cet ouvrage, Gray ne donne pas seulement les résultats «le ses propres observations. mais encore les nombreux renseignements fournis par d'autres observateurs. — 49 — Par rapport au volume de l'animal, les nageoires pectorales, noires sur leurs deux faces, sont courtes et étroites — longueur 1 m. 25 ; plus grande lar- geur aux deux tiers environ de leur longueur, à par- tir du point d'attache : de 0 m. 25 à 0 m. 30 — poin- tues à leur extrémité. Le contour postérieur de la caudale mesure 2 m. 40. La dorsale, située vers les trois quarts de la lon- gueur totale du corps à partir du museau, a la forme d'un triangle curviligne dont la base occupe une lon- gueur de 0 m. 40 sur la carène du dessus de la queue, laquelle n'est, en réalité, que le prolongement de cette base. Le bord antérieur de la nageoire, dont le contour mesure 0 m. 62, est recourbé vers l'arrière ; le bord postérieur est fortement excavé. Les plis longitudinaux de la partie inférieure du corps partent de la symphyse de la mâchoire infé- rieure et se dirigent en ligne droite vers l'ombilic, parallèlement les uns aux autres, sauf quelques si- nuosités dans ceux qui sont le plus éloignés de la ligne médiane, leur permettant de passer au dessous de l'attache des pectorales. Dans la partie moyenne du corps, les plis occupent l'espace compris entre ces nageoires. Plus en arrière, une ligne oblique, allant de l'aisselle à l'ombilic, limite la région plis- sée de chaque côté. Seuls, les plis les plus longs atteignent l'ombilic. Ces plis sont termes, recouvrant les sillons qui les séparent, serrés à tel point que ce n'est pas sans dif- ficulté qu'on peut introduire le doigt entre eux ; mais le lendemain, le corps commençant à se ballonner, — 50 — ils sont ouverts, laissant voir les sillons dont la sec- tion transversale est alors rectangulaire. Dans la par- tie du corps où la couleur noire du dos empiète sur les plis, ceux-ci sont noirs, l'intérieur des sillons également noir. Les sillons sont blancs là où les plis sont blancs, mais à mesure qu'ils se rapprochent de l'ombilic, ils prennent une teinte rosée (1). La tête est aplatie, à peine un peu renflée en des- sus. Le museau est étroit; la mâchoire inférieure déborde un peu en avant sur la supérieure. Du museau à la commissure des lèvres, la distance, mesurée sur le bord de la lèvre inférieure, est de 2 mètres, c'est-à-dire environ égale au cinquième de la longueur de l'animal. La bouche est fendue très sensiblement en ligne droite ; si cette direction de la lèvre supérieure se prolongeait, elle passerait au dessus de l'œil, mais, avant d'y arriver, elle s'infléchit (1) On trouve à peu près la même coloration signalée par Gray sur un Physalus Anliquorurti ,= Balaenoptera musculus) : « Where the bodj was black, the furïows and their interspaces « were black... Where the Mark of the body began to wash of/' " into the white of the lower parts, the furrows were black and « the interspaces pure white. On the lower surface, where the o colour was white, the plicae, when séparated, were lined with a m roBj epidermis >- .1. E. Gray. Catalogue of Seuls and Whales in the British Muséum, ISG6). Sur le Musculus mâle, long de 18 m. 80, éehoué mort sur la plage de Langrune (Calvados), dans la nuit du 13 au 14 janvier 1885, le fond dessillons eiait blanc rose au voisinage de l'ombilic plus en avanl noirs Yves Delage : Histoire du Balœnoptera nfus- culas échoué sur la plage de Langrune, Poitiers, 1886 . — Ce cé- tacé a fourni à M. Yves Delage, alors Professeui a ta Faculté des Sciences de Caen-, les matériaux d'un savanl nie-moire, des plus remarquables, accompagné de 21 belles planches. — 51 — de manière à passer au dessous. Le bord des lèvres est d'un noir brillant, comparable à du cuir verni. Après ce liseré noir règne, en s'élargissant depuis le museau jusque vers la partie postérieure de la tête, une bande rougeâtre, de la même teinte que les grandes taches signalées sur le flanc: cette coloration est-elle naturelle ou due à des frottements ? • La bouche, à demi ouverte, permet de voir parfaite- ment les deux rangées de fanons qui, par suite de l'aplatissement de la tête, sont peu développés en longueur ; les plus longs — ceux du milieu de la rangée — n'ont que 0m40 sur 0m15 à la base. Leur bord extérieur est noir, leurs faces sont d'une couleur ardoisée, à reflet violàtre, moins intense en gagnant le bord intérieur, et, au voisinage de la base, se changeant brusquement en blanc jaunâtre. Les stries longitudinales des faces sont bien visibles, mais on ne les sent pas au toucher. Les stries trans- versales, parallèles entre elles qui, à partir du bord intérieur, se relèvent en gagnant le bord externe, sont, en général, un peu, mais très peu saillantes, néanmoins sensibles au doigt, quelques unes d'une nuance un peu plus foncée. Les poils, qui garnissent le bord interne, sont blancs, un peu jaunâtres, soyeux, longs, en moyenne de 0m10. Les fanons auraient une grande valeur pour caractériser ies différentes espèces de Cétacés Mysticètes (P. J. Van Beneden). Cette assertion me paraît bien absolue, surtout pour la Bahv/toptera musculus chez laquelle on reconnaît des variations dans ces pièces, variations signalées par divers observateurs et que j'ai, moi même, reconnues sur — 52 — quelques exemplaires que j'ai eu l'occasion de voir. J'en citerai quelques-unes : « Les fanons sont couleur d'ardoise avec des stries « blanches près du bord interne, mais avec un petit « nombre de stries plus foncées près du bord « externe. » (The baleen is slate-coloured, with white streaks on the near orinnerside; black and with few darker streaks near the outer or straight side. Gray. « Catalogue of Seals and Whales, etc., 1886, page 148 » ). « Les fanons couleur bleuâtre, sale » (dirty bluish. id., id., page 149). « Les fanons sont noirs ? » (The baleen is black? id., id., page 152). « Les fanons sont noirs, mais le plus souvent striés de blanc. » (P. J. Van Beneden : Les Baleinop- tères du nord de V Atlantique, 1869). « Fanons verdâtres ou pâles, avec des lignes pâles dans toute leur longueur. » (P. J. Tan Beneden: Histoire naturelle des Balénoptères, 1887. p. 6). « La Bdlœnopt. musculus a toujours les fanons foncés avec des stries blanches. » (P. J. Van Beneden : id., p. 5:!). « Fanons gris-verdâtres, rayés de blanc » (id., id., « p. 72). — « Fanons d'un gris pâle, verdâtre, souvent parcourus dans leur longueur par des stries blanches. » (id., id., p. 75). 6 Les fanons n'ont jamais cette couleur noire de la a grande espèce ( Balcenoptera !Sibba/dii>, ni la a couleur jaune paille de la petite espèce (Balœnopt. « rostrata . el portent des stries cependant ils n'ont pas toujours 1» même couleur; l'individu — 53 — « échoué à Palavas avait les fanons blancs nuancés « de vert, teinte qui passait même au noir sur le bord « concave interne » (ici., id., p. 76). Le mâle échoué mort, à Langrune, en janvier 1885, a donné lieu aux observations suivantes de la part de M. Yves Delage : « La lèvre supérieure est noire à gauche dans toute la longueur, mais à droite elle est noire en arrière et blanche en avant (Hist. du Balœnoptera musculus échoué sur la plage de Langrune, p. 19). Dans la région où la lèvre est blanche, les fanons sont d'un blanc jaunâtre;, entremêlé ça et là de bandes longitu- dinales noires. Partout où la lèvre est noire, les fanons sont d'un noir bleuâtre, entremêlé ça et là de rares bandes longitudinales blanches. Ces variations s'observent surtout dans la zone de transition » (id., p. 19). « La couleur des fanons est variée. Toute la face en broussaille, tournée en dedans, est d'un jaune «aie et enduite d'une graisse épaisse extrêmement tenace. Les faces des fanons sont d'un noir bleuâtre dans la région où la lèvre est noire, jaunâtre dans celle où elle est blanche. C'est ainsi que les fanons de tout le côté gauche sont noirs, et ceux du côté droit sont blanchâtres. Mais il est à remarquer que la variation de teinte, qui est subite sur la lèvre, se fait sur les fanons par une transition très ménagée. Le bord externe se colore d'abord ; plus en arrière les faces se garnissent, de dehors en dedans, de bandes noires, qui deviennent de plus en plus nombreuses et finis- — 54 — sent, en se réunissant, par produire une teinte uniforme » (id., p. 20). Exposons rapidement quelques caractères des trois autres Finbacks habitant l' Atlantique-Nord, ce en quoi ils diffèrent du nôtre ou en quoi ils lui ressem- blent : 1°. — Le premier, Balœnoptera rostrala, doit être mis hors de cause. La taille de notre individu se rapporterait assez bien, il est vrai, à cette espèce naine qui dépasse rarement dix ou onze mètres en longueur, mais les fanons de cette dernière sont jaune-paille, ses pectorales sont barrées par une tache blanche (P. J. Van Beneden. Les Baleinoptères du nord de F Atlantique, 1869), caractères qu'on ne relève pas sur la Balénoptère de Querqueville. g°— Balœnoptera borealis. — Fanons noirs (P. J. Van Beneden. Les Baleinoptères du nord de l'At- lantique, 1869). — Fanons noirs avec les barbes blanches et soyeuses (P. J. Van Beneden. Histoire naturelle des Balénoptères, 1887, p. 53). — Fanons noirs, comme ceux de Balœnopt. Sibbaldii, mais, en dedans et en avant, jaune pâle ; les barbes extraor- dinairement fines et toutes blanches (id., id., p. 54). Le musée de Cherbourg possède quelques fanons qui ont été attribués à la Balœnopt. borealis par M. P. J. Van Beneden auquel j'en avais envoyé un. Ces fanons sont d'un noir brillant, sensiblement lisses sur leurs deux faces, avec des stries longitudinales plus foncées, nullement saillantes, et des stries trans- versales parallèles entre elles, dirigées obliquement du bord interne vers le bord externe en remontant vers ce dernier. Ces stries, de teinte plus foncée, ne — 55 — sont pas non plus saillantes, si ce n'est vers la base du fanon où elles sont un peu — mais très peu — sensibles au doigt. D'après J. E. Gray (loc. cit.), les fanons du Sibbal- dius borealis (= Balœnopt. borealis), sont noir- bleuâtre et blanc-jaunâtre (Baleen bluish black and yellowish lohitc). — « Les fanons frais ont une couleur jaunâtre (horngelb), dit Zaddach, mais, desséchés, ils sont en partie d'un gris bleuâtre et même noirs. » (P. J. Van Beneden. Hist. nat. des Balénoptères, p. 53). « Les individus qui échouent atteignent commu- nément de 30 à 40 pieds ; cette dernière longueur est même rarement atteinte (id., id., p. 52). Toutefois, on a signalé des individus plus longs (43-49 1/2 pieds), et même un long de 52 pieds » (id., id., p. 53). — La longueur moyenne des individus capturés pendant le mois de juin, sur les côtes du Finmark, en 1885, était de 45 pieds (id., id., p. 54). « La nageoire pectorale est noire à sa face externe, blanche à sa face interne, pointue. En 1885, on a observé que les nombreux individus pris sur les côtes du Finmark avaient les pectorales noires des des deux côtés » (id., id., p. 53). « Les flancs sont couverts de taches blanches (spotted with withte) (1) et le dessous blanc avec une légère teinte rougeâtre » (loith a faint reddish tinge). (1) S'agit-il ici de petites taches blanches comme celles qu'on remarque sur le Finback de Querqueville, ou de macules, plus ou moins étendues, comme on en voit quelquefois sur la robe des Balénides ? 3°. —Balœnoptera Sibbaldii. — P. J. Van Beneden a publié, en 1875 (Bulletin Acad. Roy. de Belgique, 2e série, T. XXXIX, n° 6, Juin 1875) une notice sur la « Grande Balénoptère du Nord » {Balœnoptera Sibbaldii I, d'après le Journal du Dr Otto Finsch, de Brème (1). La taille des adultes dépasse 80 pieds. Les fanons sont courts et très larges à leur base qui égale, et même dépasse quelque peu en largeur, la moitié de leur hauteur. Les barbes sont grosses et noires. — D'après Gray (loc. cit., p. 118J, leur couleur est noir foncé bleuâtre. La couleur du corps, d'après le D1' Finsch, est un gris uniforme avec une teinte bleuâtre (2), couleur d'ardoise. Les pectorales ont le bord antérieur blanc, ou, pour dire plus exactement, la couleur blanche de leur face interne empiète sur ce bord. Le ventre est d'une teinte un peu plus claire que le dos, la partie pâle étant séparée de l'autre par une ligne nettement tranchée. Tout cela, il faut en convenir, ne laisse pas d'être assez obscur, assez confus, assez embrouillé. Les contradictions n'y font pas défaut, souvent même chez le même auteur : il est peu facile de s'y reconnaître. Malgré les grands progrès de la Cétologie (1) Le l>' Finsch a examiné une d<> ces Balénoptères — le plus grand animal vivant de nos jours — au moment où elle venait d'être capturée, dans l'établissement de pèche du capitaine norvégien Foyn, a Vadsô, dans le Varengerfiord, un peu au delà de 70* de lalitude. [2) D'où le nom de Blaahval (Baleine bleue) que les pêcheurs norvégiens d< nnent .i cette esj >■. — 57 — depuis l'époque à laquelle G. Guvier écrivait le Règne animal, on peut encore — au moins dans une certaine mesure — dire comme le grand naturaliste : « qu'il n'y a pas de famille de Mammifères plus difficile à observer et dont les descriptions soient plus incom- plètes et la synonymie plus vacillante que celle des Cétacés » ; de là de l'hésitation pour une détermina- tion exacte. Dans leurs formes extérieures, les diverses espèces de Balénoptères ne présentent pas de bien grandes différences ; si on a recours aux squelettes pour constater les différences ou les res- semblances, les Cétologues ne sont pas toujours d'accord sur le nombre des vertèbres et des côtes de chacune d'elles ; le sternum seul, ayant une forme particulière dans chacune des quatre espèces de l'Atlantique-Nord, peut être regardé comme le guide le plus sûr. Il ne m'a pas été donné de voir celui de notre sujet, pas plus que ses vertèbres et les autres pièces de son squelette; il aurait fallu, pour cela, qu'il eût été dépecé méthodiquement, avec soin, sous la direction d'un spécialiste, ce qui n'a pas eu lieu (1). De plus on était pressé de se débarasserde ce gigantesque cadavre dont les émanations putrides auraient pu être nuisibles à la garnison du fort de Querqueville ; aussi quand on eut enlevé la couche de lard — très peu épaisse dans cette espèce — s'em- pressa-t-on de le tronçonner encinq ou six pièces qui (4) Il est bien regrettable que la ville de Cherbourg ait reculé devant la dépense — à vrai dire relativement forte —qu'auraient occasionné le dépècement méthodique et le montage du squelette. — 58 — furent jetées à la mer et remorquées au large. Néan- moins, sa forme allongée, ses nageoires, ses fanons, la conformation de sa queue, doivent, il me semblent, grandement suffire pour faire regarder la « Baleine de Querqueville » comme une Balœnoptera mttscuius. Cherbourg, 28 décembre 1898. 59 — L. J. Léger vivante (■i*aiiiiiiée. — Perforation de racines* pai* des* l'hizômes de I. — Au commencement du printemps de 1896, au cours d'une excursion dans la vallée de la Laize, je recueillis un pied fleuri de Pulmonaria angustifolia L. dont l'une des racines, de trois millimètres de dia- mètre, était traversée par deux rhizomes de Graminée. Cette racine, en bon état et en pleine végéta- tion au moment de la récolte, portait, à un même niveau, deux per- forations allongées en boutonnière suivant son axe, de trois à quatre millimètres de lon- gueur, à travers les- quelles cheminaient pa- rallèlement les deux rhizomes. * Travail présenté à la séance du 5 juin ; manuscrit remis le même jour. — 60 — A la hauteur des perforations, la racine se trouvait simplement distendue, sans traces extérieures d'al- tération. Les deux rhizomes, bien vigoureux comme la ra- cine et d'un diamètre d'un millimètre à un milli- mètre et demi, s'étendaient postérieurement à plu- sieurs centimètres de la racine et se montraient brisés par l'arrachage, tandis que, antérieurement, à deux centimètres et demi de leur sortie des perfora- tions, ils se redressaient en se terminant par un groupe de longues feuilles régulièrement confor- mées ; de plus, dans cette partie antérieure, au voi- sinage de la base des feuilles, ils donnaient insertion à des racines assez nombreuses. Les bractées foliacées des rhizomes, partant du nœud postérieur aux per- forations, étaient emprisonnées dans celles-ci. Lors de la récolte, les perforations étaient an- ciennes ; en effet, le volume des feuilles et des ra- cines des rhizomes était beaucoup trop considérable pour permettre leur passage par les boutonnières, sans rupture des tissus. Les feuilles et les racines ne se sont développées qu'après la traversée de la racine par les rhizomes. D'un autre côté, les fentes des racines sont nota- blement plus allongées que le diamètre des rhizomes et montrent par là que leur hauteur s'est accrue par suite du développement des éléments histologiques de la racine. En examinant attentivement la racine de Pulmo- naire, on pouvait encore remarquer, à une certaine distance des (\o\\x premières, deux autres perfora- tions, voisines l'une de l'autre, longitudinales et éti- — 61 — rées en boutonnière, plus petites que les précédentes, et, lors de l'observation, né donnant passage à au- cun corps étranger, bien que leur lumière fut com- plètement ouverte. II. — La racine en question possède, dans ses ré- gions normales, un tissu cortical homogène sur toute sa largeur, composé d'une vingtaine d'assises très irrégulières, de cellules à section arrondie ou obtusément polygonale. L'endoderme n'est pas re- cloisonné ; en quelques points, il est cellulosique, avec plissements subéreux marqués, tandis que, sur la plus grande partie de son étendue, il est légère- ment subérifié. Le cylindre central est large ; son diamètre est le tiers du diamètre total de la racine. Le faisceau est à sept pôles, avec un bois primaire composé de trois ou quatre vaisseaux à chaque pôle. Un vaste paren- chyme primitif occupe le centre du faisceau. Le bois secondaire est situé en dehors des pôles ligneux; il forme quelques ilôts de huit à dix éléments d'épais- seur. Le liber secondaire est moins développé que lui. III. — Le passage des rhizomes dans la racine n'amène que des modifications peu importantes dans les tissus de cette dernière. Les deux rhizomes ne sont nullement altérés dans leur structure. Ils ne présentent simplement qu'un léger aplatissement au niveau de la région incluse dans la racine, et leur structure interne, en ces points, est identique à celle des régions voisines. — 62 — Les deux perforations, transperçant la racine du Pulmonaire, cheminent parallèlement dans le tissu cortical de part et d'autre du cylindre central, à deux ou trois cellules de distance de celui-ci. Par suite, une section transversale de la racine, au ni- veau des perforations, isole deux croissants symé- triques de tissu cortical et une portion impaire, com- prenant le cylindre central et deux îlots corticaux. En considérant la portion impaire, on voit que les lèvres de la blessure, dans les régions périphériques de la racine, sont produites uniquement par déchi- rure ou destruction de cellules ; on ne remarque, en cette région, aucune modification de forme, de na- ture de paroi, aucun recloisonnement dans le tissu cortical, aucun écrasement, même chez les cellules directement lésées. Vers la région moyenne du tissu cortical, quelques rares recloisonnements, parallèles aux lèvres des perforations, commencent à se montrer et s'accen- tuent à peine dans ies régions plus rapprochées du cylindre central. Au niveau de celui-ci, sur une lon- gueur égalant tout au plus son diamètre, le liber, le péricambium, l'endoderme, se recloisonnent tangen- tiellement, en formant une couche peu épaisse de tissu à cellules étroites. La mince couche de cellules corticales, extérieure à l'endoderme, se recloisonne de même ou se mortifie par écrasement. L'endoderme recloisonné est irrégulièrement subé- rifié. Le bois, sur toute sa surface, de même que les autres tissus du cylindre central, non contigus aux deux blessures, ne subissent aucune modification. Les deux bandes en croissant du tissu cortical, — 63 — comprises extérieurement aux perforations, entre celles-ci et la périphérie de la racine, n'ont été modi- fiées en quoi que ce soit ; leur bord lésé a simple- ment l'aspect d'un tissu déchiré. IV. — Nous avons dit que la racine, à peu de dis- tance des perforations à rhizomes, portait deux per- forations vides, allongées en boutonnière, plus petites que les précédentes. L'une d'elles traverse le tissu cortical, en intéres- sant très légèrement le cylindre central : le péricam- bium a disparu. Le tissu cortical, sur les deux lèvres de la plaie, ne porte pas trace de recloisonnement, ses cellules sont uniquement déchirées. Dans le cylindre central, le liber secondaire est quelque peu recloisonné dans les régions voisines de la solution de continuité, et, dans les mêmes régions, le bois secondaire est nota- blement plus développé que sur les autres points du cylindre central. En somme, le tissu libéroligneux secondaire seul a subi une légère hypertrophie sous l'influence du voisinage de la blessure. La seconde perforation longe aussi le cylindre cen- tral, un peu plus extérieurement que la première. Les modifications histologiques qu'elle amène, aussi bien dans le cylindre central que dans la région cor- ticale, sont de même nature que dans le cas précé- dent, mais moins marquées. V. — Nous pouvons nous demander comment les rhizomes ont pu pénétrer dans la racine du Pulmo- naire. — 64 — Ces rhizomes, par un hasard bien singulier, ont- ils rencontré des ouvertures percées accidentelle- ment dans la racine ? De telles blessures ne sont pas habituelles sur des organes souterrains vivants. L'hypothèse paraît peu plausible. Elle peut se soute- nir pour les semis faits en terreau, chez lesquels des racines traversent fréquemment les brindilles de bois, mortes et déjà en commencement de décompo- sition, que contient l'humus. Ces brindilles portent des perforations, des déchirures dues à des causes multiples et particulièrement à l'altération des tissus et dans lesquelles les racines peuvent s'engager ; ce- pendant, même pour ce cas de bois en décomposi- tion, je suis convaincu, sans pouvoir le prouver péremptoirement, qu'il y a de la part des ra- cines, de véritables perforations des tissus des brin- dilles. Les rhizomes, en s'accroissant, sont-ils au contraire, arrivés au contact de la racine saine et l'ont ils perforée au lieu de se trouver rejetés latéralement ? La supposition parait plus probable. Mais alors, les rhizomes ont-ils dissocié mécanique- ment les tissus de la racine, pour se forer un passage ? Le fait est peut être peu certain. Quand, en effet, des grains de Maïs, de Blé, germant sur du papier buvard humide, perforent ce papier de leurs racines, on pense tout naturellement à la dissociation, qui est facile à produire mécaniquement, avec une pression faible, dans un corps peu tenace et détrempé par l'eau. Il n'en est plus de même pour une racine vivante, où les parois cellulaires sont résistantes et intimement liées cuire, elles. - 65 - Une autre opinion peut être émise : celle de la per- foration par action chimique. Depuis les travaux de MM. Van Tieghem et Douliot sur l'origine des radicelles, on sait que ces organes, naissant profondément dans le support, au voisinage des tissus libéroligneux, se frayent un passage vers l'extérieur, en digérant les tissus qu'ils rencontrent devant eux. Cette digestion s'opère par l'intermé- diaire d'une diastase sécrétée, soit par le point de végétation même de la radicelle, soit par une couche du tissu cortical du support, entourant ce point de végétation et devenant une poche digestive. Des sommets végétatifs, en dehors des tissus où ils prennent naissance, ne peuvent-ils pas, dans des conditions normales ou accidentelles, sécréter des sucs diastasiques, au contact des tissus végétaux vivants ou morts ? Dans le cas présent, les points de végétation des rhizomes auraient agi par dissolution sur les tissus de la racine, pour les perforer. L'aspect simplement déchiré des lèvres des blessures appuierait cette supposition. Je pense que cette dernière hypothèse et la plus acceptable, quoiqu'elle ne repose sur aucune obser- vation directe. Université de Caen. Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences. — 1899. — 66 Abbé A -L. Letacq — Coup d'œil sur la Faune des Vertébrés du dépar- tement de l'Orne. La faune de l'Orne est moins riche que celle des autres départements d3 la province. La plupart des classes y sont représentées par un nombre d'espèces plus restreint; beaucoup de groupes même nous t'ont complètement défaut. Cette .pauvreté relative dans la vie animale s'explique par "un climat plus froid, l'absence de cours d'eau un peu importants et surtout par l'éloignement dé la mer, qui prive notre territoire des espèces marines et de celles qui fréquentent le littoral. Ainsi pour le seul embran- chement des Vertébrés, les Mammifères, les Oiseaux et les Poissons sont beaucoup moins nombreux chez nous que dans les régions maritimes. Notre faune était jusque dans ces dernières années restée dans une obscurité presque complète. Grâce à des travaux de détails récemment exécutés sur les Vertébrés, nous pouvons jeter sur l'ensemble de ce groupe un rapide coup d'œil, qui permettra aux nal mal istes voisins d'établir des comparaisons utiles pour la dispersion et la distribution géographique de nos espèces normandes. — 67 — m \ >i h il b:ki:s Cet ordre compte dans l'Orne 45 espèces ainsi réparties : Chiroptères 13, Insectivores 5, Rongeurs 14, Carnivores 10, Ruminants 2, Porcins 1. Tous les Chiroptères normands se retrouvent dans l'Orne, mais leur degré de dispersion me semble, au moins chez quelques espèces, assez durèrent de celui qui est indiqué pour d'autres départements. Ainsi on doit ranger parmi nos espèces communes les deux Rhinolophes(/? femim-equinum Schreb. et H. hipposideros Rechst.), l'Oreillard (Plccotus auri- tus Geoffr.), la Pipistrelle (Vcsperugo pipistrelhis Schreb.), le Vespertilion échancré ( Vespcrtilio emar- ginatits Geoll'r.), le V. de Natterer (V. Nattereri Kuhl.), le Murin (V. mûrirais Schreb.) et le V. à moustaches (V. mystaçinus Leisl.); l'Oreillard et le Vespertilion de Natterer sont plutôt disséminés qu'abondants. La Sérotine ( Vcsperago serotinus Rlas.) et le Vespertilion de Daubenton (V. Dauben- tonii Leisl.) sont peu communs. La Noctule ( Vespe- rugo noctula Keys. et Rlas.), la Rarbastelle (B. communié Gray) et le Vespertilion de Rechstein (V. Bechsteinii Leisl.) doivent être regardées comme rarissimes ; je n'ai même observé chacune de ces deux espèces que dans une seule localité, la Rarbas- telle dans les carrières de Moutiers-Hubert (Calvados) à la limite de l'Orne, et le V. de Rechstein dans les souterrains de Pontillon à Rémalard. L'ordre des Insectivores se compose de 5 espèces : la Taupe (Talpa europœa L.), le Hérisson (Erinaceas europœus L.), la Musaraigne d'eau (Sorcx fodiens 68 Pall.), la Musaraigne vulgaire (S. vulgaris L.), le Grocidure aranivore (Crocidura araneus Schreb.); elles sont toutes communes ou assez communes. La Musaraigne Pygmée (S. Pygmœus Pall.), signalée près de nous dans la Manche et la Sarthe, est encore inconnue dans l'Orne. Les Rongeurs plus nombreux et en général plus répandus que les Insectivores comprennent : cinq espèces de Rats, le Surmulot (Mus decumanus Pall.), le Rat noir (M. rattus L.), la Souris (M. muscidus L.), le Mulot (M. sylvaticus L.), le Rat nain ou des moissons (M. musculus Pall.); quatre espèces de Campagnols, le roussâtre (Arvicola rutilus Pall.), l'amphibie (A. amphibius Pall.), le Campagnol des champs (.4. arvalis Pall.) et le Campagnol souterrain (A. subterraneus Sél ) ; deux Loirs (Myoxus nîtela Schreb.) et (M. avellanarius) , l'Ecureuil (Sciurus vulgaris L.), le Lièvre [Lepus timidus L.)et le Lapin (L. cuniciilus L.). Le Rat des Moissons, bien qu'habi- tant toutes les parties du département, est peu commun ; le Campagnol souterrain, qui fréquente les endroits humides, n'a encore été trouvé qu'aux environs d'Alençon, dans les prairies qui bordent la Sarthe ; le Loir lérot (M. nitela) m'a paru plus abon- dant dans le Pays d'Auge, aux environs de Yimou- liers que partout ailleurs. Les autres Rongeurs sont communs, plusieurs même beaucoup trop communs à cause des déprédations qu'ils commettent. Dans l'ordre des Carnivores, nous comptons le Loup {Lupus vulgaris L.) commun dans toutes nos forêts jusque vers 1850 et qui aujourd'hui n'est plus qu'une espèce accidentelle, le Renard (Vulpes vu/- — 69 — garis Briss.), le Blaireau (Mêles européens Desm.), la Marte des Pins (Martes abielum Bay), la Fouine (M. foina Gm.), le Putois (Mustela putorius L.), l'Hermine (M. herminea Briss.). la Belette (M. vul- garis Briss.), le Vison (M. lutreola L.) et la Loutre (Lutra vulgaris Erxl.) La Marte des Pins, qui habite, nos grandes forêts, est plus commune, notamment en Ecouves, qu'on ne l'avait cru tout d'abord. Le Vison, sur la station duquel Pucheran avait donné en 1861 une vague indication concernant le dépar- tement de l'Orne, a été dans ces dernières années observé aux environs d'Alençon, à Saint-Germain- du-Gorbéis et à Fontenay-les-Louvets, près de Mor- tagne à l'étang des Personnes, et dans un certain nombre de localités des vallées de la Touque, de la Vie et de la Dives au Pays d'Auge. Aucun des autres Carnivores n'est rare dans le département. La Genette, espèce du Midi et du Centre de la France, récemment capturée dans l'Eure et la Seine-Infé- rieure, existe peut-être chez nous. Deux de nos espèces seulement, le Cerf (Cervus elaphns L.) et le Chevreuil (C. capreoleus L.), appartiennent aux Buminants. Le Chevreuil est répandu dans toutes nos forêts. Le Cerf, très rare en Ecouves au commencement du siècle, y est devenu fort commun depuis 1845, grâce à des importations coûteuses faites d'Allemagne par le propriétaire du beau domaine de Vervaines, près d'Alençon. L'intro- duction du Daim (C. dama L.), tentée vers la même époque, n'eut aucun succès. Le Sanglier (Sus scrofa L.), seul représentant en France et même en Europe de l'ordre des Porcins, — 70 - est malheureusement beaucoup trop répandu dans nos forêts. Il y est devenu commun surtout depuis 1870. Chassés par les armées allemandes de l'Est et du Centre de la France, les Sangliers s'arrêteront dans l'Orne avec l'invasion; depuis lors ils se sont multipliés prodigieusement et, malgré de fréquentes battues, commettent chaque année des dégâts consi- dérables. OISEAUX Le nombre des Oiseaux observés dans le départe- ment de l'Orne est de 242, qui se répartissent ainsi : Rapaces nocturnes 6, diurnes 17; Grimpeurs 14; Passereaux 97 ; Pigeons 4 ; Gallinacées 6 ; Echas- siers 51 ; Palmipèdes 47. Considérés à un autre point de vue, on peut les diviser comme il suit (1) : I. OISEAUX NICHANT DANS L'ORNE 1° Espèces absolument sédentaires : 44. Asio otus L. Picus Viridis L. Strix flammea L. — major L. — aluco L. — rninor L. — passerina Gm. Alcedo hispida L. Falco linnunculus L. Sitla cœsia 1,. Accipiter astur l'ail. Certhia familiaris I.. — nisus Pull. Corriis corax !.. Buteo vulgaris SsJ.. — mon, ulula L. \) J'emprunte les principaux traits de Cette classification au bel ouvrage de mm. Martin m Rollinal sur les Vertébrés sauvages de l'Indre. Pari», Société d'Editions scientifiques, IX'.ii, io-8°. 71 Pica caudata L. Garrulusglandarius Vieill. Tanins merala L. — viscivorus L. Troglodytes parvulus K och . Àccentor rhodularîs Bechst. Erythacus rubecula Magll. Anthus arborais Bechsl. Alanda arvensis L. — cris ta ta L. Paras major L. — cœruleùs L. — cristatus L. — pahistris L 2° Espèces nichant dan département l'hiver : 46. Cirais eyaneus L. — cineraceas Naum. — œruginosus Sarig. Buteo apivorus L. Ytma; torquilla L. Cuculus canorus L. Upupa epops L. Lanius rufus Briss. — collurio L. Oriolus galbula L. Saxicola rubetra Bochst. — rdbicola Mey et Wolf. Sylvia atricapilla Scop. — hortensis Lalli. — airruca Latli. — cinerea La th. CâîamôhêrpeturdoidêéBùië. Paras caudatus L. Emberîza citrinelld L. Frîngilla coslebs L. CoccothraustesvulgarisPéSi. Pyrrhula vulgaris Temra. Ligurinus chloris Koch. Passer domesticus Briss. — montantes Briss. Columba lima Briss. Perdix rubra L. — cmerazBrehm. Phasianus colchicus Gallinula chloropus Lath. Cygnus olor Vieill. s l'Orne mais quittant le Calamoherpe arundinacea Boie. — phragmitis Boie. — aquaticaBoie. — loaistellaBo'ie. Hippolais polyglotta Vieill. — icterina Gerbe. Phyllopneuste sibila trix Bonap. — trochilus Brehm. Erythacus luscinia Degl. Motacilla verria Briss. Anthus spinoletta L. Alàudabrachydactylaheis] Embefiza cirlus L. — mi lli aria L. — 72 — Emberiza hortulana L. — scliœniclKS L. Muscicapa grisola L. Hirundo domestica Briss. — urbica L. riparia L. ( 'ypselus apus Illig. Caprvmulgus europœics L. Columba turtur L. Cothurnix communis Bon- nat. Totem/s hypoleucos Temm. Rqllus crex L. .l/v/,7/ minuta L. Sterne, nigra L. 3° Espèces nichant dans l'Orne, et dont une petite partie des individus reste dans le département pen- dant l'hiver : 7. Phyllopneuste rufa Bonap. EryttocusphamicurusDegl- — titlu/s Degl. Motacilla cinerea Briss. .1 ut lins pratensis Bechst. Carduelis élegans Steph. Cannabina linota Gray. 4° Espèces dans lesquelles une partie des individus niche dans l'Orne, l'autre traversant le département à l'automne et au printemps : 17. Saxicola œnanthe Bechst. Erythacus cyanecula Degl. Motacilla lugubris Pall. Muscicapa nigra Briss. Colvtiiim œnas L. Perdix damascena Kl. ŒdicnemuscrepitansTemm. Charadrius m inor Boie. Totanus ochr&pus Temm. Rallus porzana Gmel. — Baillonii Vieill. Ardea stellaris L. Fulica atra L. .1 nas boschas L. — querquedula L. — rrecca L. Scolopax rusticula L. Quelques individus de ces quatre dernières espèces passent l'hiver dans l'Orne. 5° Espèces dans lesquelles une partie des individus — 73 - niche dans l'Orne, l'autre partie venant dans le dépar- ment en hiver : 9. Corvus corone L. — frugïlegus L. Lanius excubitor L. Sturnus vulgarish. Turdus musicus L. Regulus cristatus Briss. Alauda arborea L. Cohcmba palumbus L. Podiceps minor Lath. 6° Deux espèces ont niché accidentellement dans l'Orne : Asio scops L. Aquila gallica Gra. II. OISEAUX NE NICHANT PAS DANS L'ORNE 1° Espèces de passage régulier au printemps et à l'automne : 33. Aquila fluviatilis Sar. Falco peregrinus Briss. Falco subbuteo L — œsalon Briss. Turdus torquatus L. Anthus Richardi Vieill. Charadrius pluvialis L. — morinellus L. — hiaticula L. — cantianus Lath. Y anellus cristatus Briss. — helveticus Briss. Numenius arqua ta Lath. — pkœopus Lath. Limosa melanura Leisl. — rufa Briss. Scolopax gallinago L. Scolopax gallinula L. Tringa canutus L. M achetés pugnax Cuv. Totanus calidris Bechst. — ochropus Tei n m. — griseus Temm. — glareola Temm. Anser cinereus L. — sylvestris Briss. — albifrons Bechst. Anas clypeata L.. — strepera L. — penelope L. — acuta L. Fuligula cristata Bonap. — ferma Key s. et Bl as. — 74 2 Espèces de passage irrégulier au printemps et à l'automne : 17. Loxia curvirostra !.. Muscicapa collaris Bechst. Otix tetrax L. Tringa canutus L. — subarquata Temra. — minuta Leisl. — Temminckii Leisl. Rallies pusillus Pall. Ardea cinerea L. .1 /v/,v/ purpurea L. Ciconia alba Briss. .1 //.se/- leucopsis Bechst. — her n ici ii Temm. Cygnus férus Ray. Fuligula marila Bonap. — cl 'an g a fil L. — nigra L. 3° Espèces de passage régulier en hiver : 13. Asio accipitrinus L. Corr //s ciacci'lis L. Turdus pilaris \.. — iliacus L. Regulus ignicapillusHaxixa. Motacillasulphurea^echsï. Parus ater L. Limiria rufescens Vieil]. Carduelis spinus L. Fringilla montifringilla L. Lacas tridactylus Lath. — ridibundus L. Podiceps cris/a tus Lath. 4° Espèces de passage irrégulier en hiver : 21 Ai/a Ha alhicilla Briss. Alauda alpestris}L. Emberiaa nivalis L. .1 mpelis garrultts I.. Hœmatopus ostralegies !.. Recurvirostra avoceita L. Platalea leurocodia L. Phalacrocordxcarbo Seach. Media hirundo 1 1 La eus aci/cata/us l!riim. — can/is L. AruJs tadontia L. Mcci/us albellus L. — aerrator L. — iiicci/anscr L. Podiceps rubricollis Lath. Colymbus a retiens !.. — i/tacialis I,. — aeptentrioruilis L. i'catcccala a cet ira lïriss. .! fca torcia !.. — 75 5° Espèces de passage accidentel : 33. Ai/nilii pcnata Briss. lin hi) lagopus Brûm. Milvus regalis Briss. Picus canus Omni. — médius L. Coracias garrula L. Merops apiasterL. Tichodroma mur aria 111 i g. Nucifraga caryocatactes Teram, Pastorj-oseus Teram, Cinclus aquaticus fBechst. Parus biarmicus L. SerinusmeridionalisBon&ji Loxia bifasciatà De Sél. Passer prtronia Degl. SyrrhaptesparadoôcusLicht Otis tarda L. KEPTILKS Strepsilas collaris Temm. PTialaropus fuliçarius L. Grus cinerea Bechst. Ardea garzetta L. — cumula Bail. — nycticorax L. Ciconia nigra Bechst. Sula Bassana Briss. Diomedœa exulans L. Tha lassidroma pelagica Selb. Puf/înus anglorum Tmm. sic ma cantiaca Gm. La rus fuscus L. — marimis L. Podiceps auritus Lath. C/We/ //-o/A' Lath. Cette classe est représentée dans l'Orne par 11 espèces réparties en deux ordres, les Sauriens et les Ophidiens. Les Sauriens comprennent: le Lézard des murailles (Lacerla muralis Latr.) très commun partout, et qui se présente presque toujours sous la 'forme appelée par Bach mann val*, ftisca; le Lézard vivipare (7>. vivipara Jacq. assez répandu dans les marais; le Lézard des souches (L. stirpiltm Daud.) observé seulement à Bagnoles, Saint-Germain-des-Grois et près d'Alencon, mais dans la Sarthe à Fyé, au bois de Gouardon ; le Lézard vert (L. viridis Daud.) assez 76 commun au Midi des collines de Normandie, inconnu ailleurs; l'Orvet {A nguis fragïlis L.) très commun. Les Ophidiens comptent 6 espèces. Quatre sont inoffensives, la Couleuvre d'Esculape (Cohiber AËscu- lapii Host.), le plus grand de nos Serpents, dont certains exemplaires atteignent lm50 de longueur, particulièrement répandu sur le versant Sud des collines de Normandie ; la Couleuvre lisse {Coronella lœvis Lacép.) disséminée, sans être très commune, dans tout le département ; la Couleuvre à collier (Tropidonotus natrix Dura, et Bibr.) le plus com- mun de nos Ophidiens ; la Couleuvre vipérine {T. viperinus Dum. et Bibr.) observée seulement à l'étang du Mortier (Sarthe), à 1,500 mètres à peine de nos limites. Deux sont venimeuses, la Vipère Péliade ( Vipera berus L.) très commune et la Vipère Aspic (V. aspis L.) qui ne se voit qu'aux environs de Bellême et du Theil, dans la partie sud de l'arrondis- sement de Mortagne. Trois espèces, la Couleuvre d'Esculape, la Cou- leuvre Vipérine et la Vipère Aspic, n'ont été constatées en Normandie que dans le département de l'Orne. BATRACIENS Le nombre des Batraciens observés jusqu'à ce jour dans l'Orne est de 14 espèces dont voici l'énu- mération : la Rainette verte (Uj/hi arborea L.) assez commune ; la Grenouille verte (Rana esculenta L.), la rousse (H. temporaria L.), toutes deux très com- munes; la Grenouille agile (//. agilis Th.) un peu moins répandue que ses congénères ; le Crapaud — 77 — vulgaire (Bufo vulgaris Laur.) très commun, le Calamité (B. calamita Laur.) assez commun; le Pélobate brun (Pelobates fuscus Laur.) observé à Ticheville, Orville,le Bosc-Renout, Avernes-St-Gour- gon, Briouze, aux environs d'Alençon, et que des recherches très minutieuses permettraient sans doute de découvrir dans d'autres localités, car il n'est pas rare aux environs de Paris et dans certaines régions du Nord de la France ; le Sonneur (Bombi- natbr pachypus var. brevipes Blas.) rencontré à Ticheville, Orville, Bagnoles et près d'Alençon ; l'Alyte (Alytes obstetricans Laur.) très commun ; la Salamandre (Salamandra maculosa Laur.) égale- ment très répandue ; quatre espèces de Tritons {Triton cristatus Laur., T. alpestris Laur., T. vul- garis L., T. palmatus Schneid.) toutes communes ou assez communes. Il manque à notre faune deux espèces normandes, le Pélodyte ponctué (Pelodytes punctatus Daud.) et le Triton marbré (7'. marmoratiis Latr.). poissoxs Nous n'en possédons que 27 espèces, la plupart vulgaires, le sixième environ des Poissons de la faune normande. Les moins communs sont: l'Epinoche {Gasterosteus lettons Cuv.), la Loche de rivière (Cobitis tœnia L.), la Bouvière {Rhodeus amarus Agass.) et l'Ablette spirlin {Alburnits bipunctatus Heck.). La Perche goujonnière ou Grémille commune (Acerina ccrntta Sieb.), signalée dans la Sarthe près du Mans et — 78 — qui se trouve dans l'Huisne jusque vers la Ferté- Bernard (Sarthe), m'a été indiquée aux environs du Theil. Deux espèces migratrices, l'Alose et le Saumon, ont pour nous par leur rareté relative uneimporlance particulière. L'Alose (Alo&a vulgaris Cuv.) se péchait autrefois dans l'Orne jusque vers Putanges ; elle montait au printemps pour descendre en août et septembre. On ne la voit plus aujourd'hui ; un exemplaire pour- tant fut pris à Argentan en 1880, à la suite d'une forte crue d'eau. Le Saumon (Salmo salar L.) remontait périodi- quement, il y a peu d'années encore, quelques- unes de nos rivières, l'Orne jusqu'à Mesniglaise et Eco ne: hé ; un exemplaire même a été capturé dans Il Mon au-dessus de Vieux-Pont ; d'autres individus s'engageaient dans le Noireau à Pont -d'( hiilly et dans la Louvre à Saint-Philbert. Depuis que des barrages ont été établis à Vaucelles, les Saunions ne paraissent plus que d'une façon très accidentelle, et seulement quand de fortes crues d'eau leur permettent de franchir l'obstacle. Léo plus gros atteignent le poids de 11 et 12 kilogr. Dans la Sarthe les apparitions du Saumon sur notre département sont excessivement rares; cepen- dant il en vient parfois jusqu'àSaint-Généri-le-Géret; un individu pris, il y a quelques années, pesait (> kilogr. — 79 — Voici l'indication de quelques travaux récemment parus sur les Vertébrés de l'Orne : A.-L. Letacq. Matériaux pour servir à la Faune des Vertébrés du département de l'Orne (Annuaire Normand, 1896. p. 67-130.— Tir. à part, Caen,Deiesques, 1896, in-8°, 66 p.). — Les Mammifères du département dr l'Orne. Catalogue analytique et descriptif suivi d'indications détaillées sur les espèces utiles ou nuisibles (Bulletin de la ^Société d'Horti- culture de l'Orne, 1er semestre 1897, p. 44-95. — Tir. à part, Alençon, Renaut-de Broise, même pagination). — Les Oiseaux du département de l'Orne. Cata- logue analytique et descriptif (Ibid., 1er et 2e semestre 1898, 1er semestre 1899. — Tir. à part, Alençon, Renaut-de Broise, m-8°, 324 p.). — Les Reptiles du département de l'Orne. Cata- logue analytique et descriptif (Ibid., 2e semestre 1897. — Tir. à part, Alençon, Renaut-de Broise, in-8°, 31 p.). — Notes diverses parues dans les Bulletins de la Société Linnéenne de Normandie et de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. — 80 — O. Lignier, professeur à l'Université de Caen. — Dissémination et implantation «lit Viscum album sur le Pinus sylvestris. Ayant eu, au mois d'août 1899, l'occasion de m'ar- rêter quelques heures à Sierre (Valais), j'en profitai pour aller herboriser sur l'un des mamelons qui, en cet endroit, se dressent au fond de la vallée, non loin de la gare. Il s'y trouve quelques pins (Pin//* sylves- tris L.) d'aspect en général peu vigoureux et sur lesquels je ne tardai pas à remarquer la présence de touffes de Gui (Viscum album L.) dont la couleur un peu jaunâtre tranchait assez bien sur le feuillage plus foncé de leurs nourrices. Mon attention fut d'autant plus attirée sur ce fait que pour la première fois j'avais l'occasion de l'observer et que je savais le Gui rare sur les conifères. Mais ensuite mon étonnement fut grand lorsque je constatai l'extrême abondance du parasite ; sur certains pins en effet son feuillage semblait plus important que celui de la plante nourrice elle-même (1). Celle-ci en souffrait visible- ment et était plus ou moins rabougrie. A première vue les touffes de ce gui m'ont paru se distinguer de celles que nous avons l'habitude de voir en Normandie sur le pommier, par leurs tiges (1) M. le D* Bonne) a bien voulu me signaler depuis cette époque qu'une semblable abondance a déjà été observée à Barcclonnctte. - 81 — plus grêles et leurs feuilles plus petites. Assez fré- quemment même les tiges m'ont semblé pendantes et cet aspect se montrait non seulement pour les touffes situées à l'ombre mais aussi pour celles qui se trouvaient au soleil (1). Après avoir recueilli des échantillons pour herbier, je pensai à faire quelques observations sur le mode de dispersion des fruits et sur l'implantation des germinations. Je fus ainsi très vite amené à constater que les choses ne se passent nullement sur les pins de Sierre de la même façon qu'en Normandie sur le pommier. Voici d'ailleurs le résultat de mes recher- ches faites en moins d'une heure. Quand une touffe de Gui, située sur une branche supérieure d'un pin, a fructifié, ses baies tombent (probablement dans le courant de janvier ou de février) sur les branches inférieures et y sont arrêtés par les feuilles aciculaires. Elles glissent ensuite le long de ces dernières de façon à venir finalement au contact de la face supérieure de la tige. Là, mainte- nues entre la base des aiguilles, elles restent immo- bilisées au moins pendant un certain temps et il est probable qu'elles y attendent pour germer l'apparition de conditions climatériques convenables. Toutefois l'implantation de la graine sur la tige support ne semble pouvoir se produire qu'autant que le fruit (1) Nous savons d'ailleurs par les nombreuses observations do M. Guérin combien l'aspect des touffes du Gui est variable suivant la nature de sa plante nourricière et suivant d'autres conditions encore mal établies (Ch. Gléiun, No/es sur quelques particularités de l'histoire naturelle du (lai (Viscum album) in Bull, de la Soc. Linn. de Normandie, 4° série, t. 8, 1892). 6 — 82 — est venu tomber sur une écorce encore peu âgée. C'est ainsi que les germinations de l'année, dont l'implantation esl réussie, se, trouvent presque toutes à la face supérieure <\c* pousses d'un an ou, [dus rarement, sur celles de deux ans; elles sont quelque- fois seulement sur celles de trois ans ; jamais je n'en ai rencontré sur les tiges plus âgées. D'autre part les jeunes guis qu'on observe sur les luanches de deux ans ne sont pourvues que de deux feuilles et les autres sont d'autant plus gros qu'ils sont plus éloignés de l'extrémité de leur branche sup- port, c'est-à-dire qu'ils sont insérés sur une branche plus âgée. I>< 'cette comparaison minutieuse entre l'âge • les liges nourricières et l'âge des germinations, il résulte donc, comme de l'observation directe, que les graines de gui s'implantent d'habitude surles pousses les plus récentes et jamais sur les vieilles. Dès que je fus arrivé à ces conclusions je m'occupai d'en luire en quelque sorte la preuve en recherchant puni- les collectionnerdesgerminationsdeGui à divers âges, y compris celles de l'année, et en moins d'un quart-d'heure j'en eus recueilli une ample provision. Aussi donc il se peut qu'àSierre les graines du Gui soient quelquefois transportées par les oiseaux ainsi que cela se produit ordinairement ailleurs et en particulier en Normandie, comme la démontré M. Cli. Guérin, mais ce n'est certainement pas là le mode le plus habituel de dispersion de cette plante (I). ta dissémination se produit ordinaire' l Je puis ajoutei que bien qu'ayant rencontré de nombreuses germinations de l'année i«- n'ai pu trouver autoui d'aucunes d'-elles rien qui rappelai la présence antérieure de déjections d'oiseau. - 83 - ment grâce à la pesanteur qui fait tomber les baies mûres des branches supérieures sur les branches inférieures et probablement aussi grâce au vent qui les dévie plus ou moins de la verticale pendant leur chute. Quant à la fixation de la (/raina à la sur- face de la branclu; nourricière, elle est assurée par la présence et la disposition des bout/nets de feuilles aciculaires qui, aidées peut-être par la viscine, maintiennent les baies au contact de cetti; branche (1). Enfin V implantation des germinations ne réussit que sur les tiges jeunes, probablement parce que sur celles-ci les tissus protecteurs ne sont encore qu'insuffisamment développés. Les observations qui ont motivé cette dernière réflexion viennent à l'appui des expériences faites par Gaspard (2) et par M. Gh. Guérin (3), expériences d'après lesquelles l'implanta- tion du Gui peut se produire sur des branches âgées de griottier (sorte de cerisier) ou de pommier, mais à la condition qu'on ait la précaution de les dénuder d'une partie de leurs tissus superficiels avant d'y déposer la graine. (1) L'opinion émise par M. J. Chalon [Un mol sur la germination duGui, p. I, cité d'après M. Ch. Guérin) suivant laquelle « les baies de Gui qui tombent spontanémi ni sont perdues pour la reproduction » ne s'appliquerait donc pas au cas du Gui parasite sur le pin ni pro- bablement aussi Mir i.s autres conifères. (2) Gaspard, Mémoire physiologique sur le (ii/i, § LX1 (Journ. de l'livs. expér. et prat., t. Vil . 3) Ch. Guéhin, Observations biologiques sur le Gui (Bull, de la Soc. Linu. de Normandie, 5* série, t. Il, 1898). 84 L. Corbière, professeur de Sciences naturelles au Lycée de Cherbourg, membre correspondant de la Société. — Les landes de Lessay. Il y a vingt-cinq ans environ — comme le temps marche ! — je passais mes vacances dans l'Orne, presque aux bords de la forêt d'Andaine, en compagnie d'un de mes bons amis, qui s'est fait un nom célèbre dans la peinture, Gaston La Touche. Notre grand plaisir était de parcourir la forêt, lui à la recherche de quelque site pittoresque, moi de quelque plante rare. Chemin faisant, nous échangions nos impressions et nos idées ; et souvent la nuit était venue lorsque nous regagnions nos demeures, dans l'obscurité des grands arbres, le long des che- mins ou de simples sentiers qui n'avaient pas de secrets pour nous. Quel charme ont encore pour moi ces longues courses déjà lointaines et qui pourtant me semblent d'hier ! Dans l'une de ces promenades à travers bois, mon ami me procura un livre qui ce jour-là me fit délais- ser la botanique : c'était « l'Ensorcelée » de Barbey d'Aurevilly. Dès les premières pages je fus empoigné par cet auteur original et puissant, dont le nom m'était révélé pour la première fois. Je voyais, à mesure que s'avançait ma lecture, non seulement — 85 — s'agiter et vivre les personnages, surtout le terrible et mystérieux abbé de La Groix-Jugan et la pauvre Jeanne Le Hardouey ; mais encore le paysage lui- même s'animait, et, dans mon imagination je distinguais nettement le lieu du drame, cette lande de Lessay, morne, immense, impressionnante à tel point que les plus braves du pays ne la franchissaient, de nuit ou de jour, qu'avec crainte. Je ne me doutais guère alors qu'une dizaine d'années plus tard je verrais réellement « la sauvage et fameuse lande de Lessay. » La première fois que, en herborisant, je la parcourus, j'eus cette sensation de choses déjà vues, à tel point que je m'arrêtai soudain, et instinctivement je me pris à réfléchir : alors le livre de Barbey d'Aurevilly me revint à la mémoire, et je compris que le souvenir qui m'était resté n'était autre que celui de la description si fidèle que j'avais lue jadis. Pardonnez-moi, Messieurs, cette entrée en matière qui ressemble fort à une digression ; mais je suis heureux, en passant, d'apporter mon faible hommage à la mémoire de l'écrivain remarquable qui, né sur notre vieille terre normande, sut la peindre avec un rare talent et une vérité saisissante. Les landes de Lessay, situées vers le milieu du département de la Manche, entre la Haye-du-Puits et Coutances, s'étendent, sur une longueur de 12 à 15 kilomètres, depuis Saint-Germain-sur-Ay et Vesly, au delà de Lessay, jusqu'à Munneville-îe-Bingard et Montsurvent, et, sur une largeur presque égale, de Minières et la Feuillie jusqu'à la mer. La plus grande 86 partie se trouve sur les communes de Lessay, Créances, Pirou, la Feuillie et Minières. Le sol est à une altitude sensiblement uniforme, qui nulle part ne dépasse 30 mètres. Il y a cinquante ans, pas un arbre sur cette vaste étendue ne venait arrêter les regards ; rien « sinon une herbe rare et quelques bruyères, bientôt desséchées » (1). Depuis lors des plantations de pins en ont un peu modifié l'aspect général, sans lui faire perdre toutefois son caractère sauvage. Ces landes présentent ça et là des marécages et des mares, qui sont en voie rapide de dessèchement. Au commencement de ce siècle, deux mares surtout avaient une assez grande étendue: la « Mare Noire », au centre même de la lande, mais qui depuis a été coupée par la route de Lessay à Coutances et en grande partie asséchée, et celle de Pirou, située à la limite des dunes et des landes. Avec sa triste uniformité et ses marécages, le régime de ses eaux à peine régularisé, la lande de Lessay donne en petit l'impression de ces terres qui, comme la Finlande et la partie orientale de la Suède, sont sorties assez récemment du sein des eaux. Il ne me paraît pas douteux, en effet, que, postérieure- ment à l'époque glaciaire et dans des temps relative- mentproches,lamer,qui pénétrait par labaiedesVeys jusqu'au fond du marais de Gorges, communiquait de là avec le petit havre de Lessay. Le sol de la lande, qui est formé de grains de quartz arrondis provenant de la décomposition du sous-sol (grès feldspathique), et qui est à peine recouvert d'une légère couche (1) Barbey d'Aurevilly, loc. cit. p. 11. 87 d'humus, témoigne d'une érosion récente, d'un tra- vail de trituration et de nivellement qui n'ont pu être opérés que par l'action de la mer ou celle des glaciers et des torrents diluviens. De la sorte s'expliquerait, en particulier, la pré- sence, dans plusieurs fossés ou marécages des landes, de plantes calcicoles {Hottonia palustris, Hydro- charis Morsus-ranœ, etc.) sur un terrain absolument siliceux. L'influence de la mer ne saurait être ici en cause, vu sa distance et la nature du sol. 11 est, au contraire, très vraisemblable que, dans le travail de dénudation qui s'est produit à la suite de la débâcle glaciaire, les calcaires tertiaires du Cotentin, enlevés et entraînés par les eaux» se sont partiellement déposés dans quelques dépressions de la lande, sur- tout vers l'est. Jusqu'à présent, il est vrai, personne n'a signalé dans la région le moindre lambeau de ces calcaires ; mais ce n'est pas une preuve qu'il n'en existe aucune trace, et l'on sait que les végétaux peuvent puiser dans le sol ou dans les eaux certaines substances qui ne s'y trouvent qu'en très minime quantité. Quoi qu'il en soit, la présence de ces plantes calcicoles mérite de fixer l'attention des naturalistes. Faut-il m'excuser, Messieurs, de venir vous entre- tenir de landes et de terres arides, du a désert normand », comme l'appelle Barbey d'Aurevilly, dans cette riche cité de Lisieux, au milieu de la vallée d'Auge, l'une des plus fertiles de France ? Si ce pays-ci, comme tous ceux que le travail de l'homme a fécondés et transformés, est digne de toute notre admiration et doit nous inspirer une vive reconnaissance pour les générations qui nous ont — 88 — précédés et l'ont amené à ce haut degré de perfection culturale, ne croyez pas que les terrains incultes, déserts, sauvages, soient sans intérêt. Loin de là ! Et d'abord, « qui ne sait le charme des landes ? Il « n'y a peut-être que les paysages maritimes, la mer « et ses grèves, qui aient un caractère aussi expres- « sif et qui vous émeuvent davantage. Elles sont « comme les lambeaux, laissés sur le sol, d'une « poésie primitive et sauvage que la main et la herse « de l'homme ont déchirée... » (1). Puis les landes n'intéressent pas seulement l'artiste et le poète. Elles offrent au naturaliste, au botaniste, en particulier, un vaste champ d'investigations. Qui nous renseignera, par exemple, sur la végétation d'au- trefois de notre pays? Sera-ce l'étude de nos plaines et de nos prairies ? Assurément non. Dans nos champs et nos jardins, les vieilles habitantes du sol, tra- quées depuis des siècles, impitoyablement arrachées comme mauvaises herbes, souvent même réduites en cendres, ont dû céder la place à nos plantes utiles. Malgré leur résistance et leur ténacité, combien peu de ces parias échappent à une pareille guerre d'exter- mination ! Les mieux armées pour la lutte tiennent encore au bord des chemins et dans les haies ; mais pour combien detemps? car là même elles rencontrent souvent la concurrence d'étrangères, maintenant naturalisées, qui semblent vouloir joindre leurs efforts à ceux de l'homme pour étouffer les pauvres indigènes. 11 en est tout autrement dans les landes, les marécages et autres lieux que l'homme a respectés (1) Barbe; d'AureTilly, op. cit., p. 12. — 89 — jusqu'à ce jour. C'est dans ces stations privilégiées, de plus en plus rares, que le botaniste découvrira les espèces survivantes des végétations anciennes, les plantes véritablement autochthones. Alors que le vulgaire passe dédaigneux ou méprisant, le botaniste a pour les landes une véritable prédilection ; il en fouille, de son œil exercé, les moindres recoins, sachant bien que, souvent, quelque trouvaille inté- ressante sera le prix de ses recherches et de ses peines. Parmi les landes, aucune en Normandie ne peut être comparée, pour l'intérêt botanique, à celles de Lessay. Voici, pour terminer cette communication, les plantes les plus remarquables qu'on y rencontre, en laissant de côté celles qui appartiennent à la région des dunes et aussi les espèces calcicoles dont j'ai parlé plus haut. En première ligne, Carex Buxbaumii Wahlenb., qui n'était connu, en France, que dans la Sologne et les Hautes-Alpes ; Carex limosa L., Char a connivens Salzm. et Erucastrum Pollichii Spenn., qui n'existent que là en Normandie ; Puis, intéressantes à divers degrés : Ranunculus Lïngua L., Batrachium tripartitum Dum. et B. hololeiK uni Garcke, Sinapis Cheiranthm Koch. Viola lactea Sm. DroserarotundifoîiaL., D. longifolia L.,y^D. obo- vata M. et K., et D. intermedia Hayn. — 90 — Stellaria palustris Retz. Sagina subulata Presl et S nudosa Fenzl avec la var. glandulosa Gorb. Hypericum montanum L. Elodes palustris Sp. Trigonella ornithopodioides DG. Trifolium suffocation L. /?o.sa pimpinellifolia L. Comarum palustre L. Epilobium palustre L. Hippuris vulgaris L. Illecebrum verticillatum L. Herniaria hirsuta L. Tillœa muscosa L. Helosciadium inundatum K. Galium constrictum Chaub. Gnaphalium luteo-album L. Centaurea DuboisilBor. Lobelia urens L. £>/c« ciliaris L. Cicendia pusilla Griseb. Utricularia minor L. Pinguicula tusilanica L. Myrica Gale L. Potamogeton polygonifolhis Pourr. et sa var. submersa Gorb. Spiranthes œstivalis Rich. Orchis incarnata L. Platanthera bifolia Rchb. Cœloglossum viride Hartm. Nartheeiuin ossifragum Huds. Juncus squanosus L., J. TenageiaL. f., J.pyg- — 91 — masus Rich., J. capitatus Weig. et J. tenais Willd., Cladium Mariscus R. Br. Schœnas nigricans L. Rhynchospora alba Vahl et R. fusca R. et Sch. Eriophorum angustifolium Roth. Scirpus cœspitosus L. et S. pauciflorus Lightf. Eleocharis multicaulis Sm. Carex filiformis L., C- binervis Sm., C. Horns- chuchiana Hoppe, C. canescens L. et C. tere- tiuscula Good. Deschampsia setacea Richt. Pilularia globulifera L. Lycopodium inundatum L. Char a fragifera Dur. Nitella translucens Ag. et N. opaca Ag. Cette liste, déjà longue, n'est pas complète assuré- ment ; et nul doute que notre jeune et aimable collègue, M. Léon Fauvel, notaire et maire de Lessay, que j'ai eu la vive satisfaction d'avoir pour compagnon et pour guide dans plusieurs de mes excursions, nous fera connaître quelque jour prochain de nou- velles trouvailles sur ce domaine qu'il connaît bien et qui est à portée de sa main. 02 — F. Gidon (D). — Théorie anatomique de l'anomalie des tiges chez les Dicotylédones du groupe des Cy- clospermées. L'appareil libéro-ligneux caulinaire, typiquement unicoronal chez les Dicotylédones, devient, comme on le sait, fréquemment polycyclique, au cours du développement de la tige, dans les diverses familles du groupe des Cyclospermées. Les Caryophyllées elles-mêmes, presque toutes normales, comptent cependant quelques genres chez lesquels « l'ano- malie des Cyclospermées » se caractérise nettement. Dans les portions de tiges suffisamment jeunes, l'appareil libéro-ligneux possède la structure unico- ronale vulgaire, et n'offre qu'un unique cercle de cordons conducteurs. Mais, à partir d'une certaine époque, précoce ou tardive suivant les espèces et les familles, on voit de nouveaux cordons prendre nais- sance dans un tissu générateur sous cortical dont la distribution en zones plus ou moins distinctes et le renouvellement au cours de l'âge ont donné lieu déjà à de nombreuses descriptions. Dans la plupart des cas, ce même tissu générateur donne naissance, en outre, à des tissus centrifuges non vasculaires, mous ou scléreux, et contribue par là à l'accroissement en diamètre du cylindre central. Le tissu générateur actif demeure lui-même localisé au voisinage de — 93 - l'écorce, et les nouveaux cordons se montrent finale- ment disséminés, suivant leur âge, aux diverses profondeurs d'une zone parenchymateuse ou sclé- reuseplusou moins épaisse, née comme eux du tissu générateur sous cortical. Contrairement à une opinion encore courante ce tissu générateur ne se constitue pas dans un « péri- cycle », au sens précis que M. Morot a donné au mot dans son travail fondamental. Les Garyophyllées seules, parmi les Dicotylédones Gyclospermées, possèdent un péricycle, et il se trouve précisément que ce péricycle ne prend aucune part à la formation des cordons surnuméraires dans les genres où il s'en constitue. Le tissu générateur prend naissance, soit dans l'anneau procambial qui s'établitoriginairement dans la tige, soit dans les tissus qui en dérivent. Au dos des cordons déjà existants, il se constitue aux dépens d'éléments tantôt procambiaux, tantôt libé- riens, qu'ils aient ou non conservé jusqu'à cette époque leurs caractères spécifiques (1). Histologiquement, on peut toujours expliquer l'organisation définitive d'une section quelconque de la tige en recherchant le nombre, la forme, la disposition et le fonctionnement des arcs générateurs (1) V. Phylolaccacées : Kruch. Rieerche anat. ed istog. su' la Phylolacca dioica. (Ann. ciel R. Islituto Bol. di Roma. Anrio V. fasc. 3 1894). — Caryopky liées et Chénopodées : J. L. Léger. Recherches sur l'origine et les transformations des éléments libé- riens. (Mémoires de la Soc. Linnéenne de Normandie, XIX." vol. i" fasc. 1897). — Nyclayinées : F. Gidon. Essai anatomique sur la tige et la feuille des Nyctaginées (Ibidem, XX" vol., 1" fasc, 1900). 94 qui ont donné naissance aux tissus libéro-ligneux. Mais cette méthode n'apprend rien sur l'architecture réelle de la tige, c'est-à-dire sur la répartition et le mode d'association des courants libéro-ligneux qui, descendus de feuilles plus ou moins lointaines, viennent constituer tout l'appareil libéro-ligneux de la tige. Anatomiquement, on peut expliquer comme suit la structure différente de la tige chez les Dicotylédones ordinaires et chez les Gyclospermées anormales. Chez les Dicotylédones ordinaires, les courants libéro-ligneux qui descendent des feuilles supérieures et de leurs rameaux axillaires viennent tous passer, aux niveaux inférieurs, entre le bois et le liber des cordons déjà constitués, cordons propres à des feuilles moins élevées, et eux-mêmes disposés en couronne. Ainsi se trouve entretenue aussi longtemps que la plante s'accroît l'activité du recloisonnement interlibéro-ligneux, ainsi prennent naissance les couches secondaires des cordons, et la tige elle-même reste indéfiniment unicoronale. D'ailleurs, dans chaque système foliaire ou raméal, les courants libéro- ligneux les plus jeunes s'annexent eux-mêmes, dans la trace, aux courants anciens, en prenant part avec eux à la formation d'une couronne unique. L'anomalie des Cyclospermées résulte de ce que, au cours de leur différenciation descendante, certains courants libéro-ligneux relativement jeunes demeu- rent indépendants des cordons libéro-ligneux déjà constitués dans les entre-nœuds qu'ils traversent, ou, tout au moins, en deviennent indépendants à partir d'un certain niveau Au lieu :; cent, sur 48. Le Wathman à grain fin est un peu plus cher, on en fabrique de différents formats ; le format 61X50 se vend 35 centimes. On peut se servir aussi du papier Ganson, etc. Le papier couché est un papier très lisse recouvert d'une pâte blanche composée de blanc de zinc ou de sultate de baryte mélangé à une colle d'albumine et de gélatine. Il faut se servir d'une plume très douce et l'appuyer très légèrement ou elle s'enfonce dans l'enduit, s'encrasse, marque mal ou fait des traits trop gros; le bristol est préférable. Les planches 4 et 5 >ont tirées sur papier couché. LOUPE Une loupe large d'environ 5 cent, est utile pour tracer les petits détails des dessins soignés. (Voir au chapitre lithographie). GOMMES ET GRATTOIRS un efface les traits au crayon avec la mie de pain «m la gomme. Choisissez du pain brié, bien cuit et rassis : le frottement de la mie de pain est. très doux, elle n'entame pas le papier et il n'y a aucun danger — 119 — d'atténuer ou d'effacer les traits à l'encre. Prenez une gomme souple et molle, celles qui sont dures" ne valent rien; la gomme Hardtmuth ou gomme éléphant est très bonne, un morceau de grosseur moyenne (55 mill. sur 35) coûte 75 centimes. Il y a des gommes rugueuses pour effacer l'encre (gomme Faber, etc.) et on se sert souvent de grattoirs dont la forme est très variable. Il faut gratter légèrement de manière à ce que le papier soit atténué insensiblement et non marqué d'un sillon profond ; on lisse la place grattée en frottant avec un corps dur et poli, par exemple, le manche du grattoir. Si la nouvelle ligne doit être faite auprès de l'ancienne, il est préférable de la faire avant le grattage, on enlève ensuite ce qu'il y a de trop ; de cette façon il n'y a pas à craindre que le papier gratté boive l'encre et donne un trait irrégulier et trop larg3. Faites donc autant que possible les corrections avant le grattage. EXÉCUTION Si vous ne savez pas dessiner, essayez d'abord à calquer. Prenez du papier transparent dit papier végétal, il y en a de mince et mou et d'autre plus épais et ferme ayant l'aspect du parchemin ; calquez au crayon de bons dessins et repassez les lignes à l'encre. Quand vous serez arrivé à un résultat satis- faisant, vous vous exercerez à copier ces mêmes dessins sans les calquer. Ne faites d'abord que les principales lignes ; quand vous les ferez bien vous aborderez les détails, puis les ombres. Enfin vous ferez du dessin d'après nature, vous prendrez d'abord un objet facile, par exemple, une feuille. Vous la — 120 — poserez sur votre papier et vous suivrez légèrement avec un crayon ses contours avec ses sinuosités ; vous la déplacerez un peu en dehors des contours que vous venez de marquer et, l'ayant sous les yeux, vous repasserez le crayon sur ces contours en les accentuant et corrigeant les irrégularités que vous aurez pu commettre ; vous tèrez ensuite les nervures. S'il s'agit d'une plante entière vous procédez de même en ayant soin de la poser simplement sur le papier sans appuyer dessus, ce qui pourrait allonger les parties courbées et changer le port de la plante. En suivant avec le crayon les principaux contours vous êtes certain d'avoir la position exacte des diverses parties et leurs dimensions, vous corrigez cette esquisse et vous tracez ensuite les principaux détails; quant aux petits détails vous arriverez facilement à les faire du premier coup à la plume. Les dessins d'histoire naturelle doivent être très exacts, toutes les lignes bien marquées, il faut éviter avec soin les formes vagues et indécises qui pro- duisent de jolis effets dans les paysages ; ici tout doit être distinct. Vous pouvez tracer plus fortement les contours du bas et d'un côté, ce qui donne du relief à votre dessin ; on suppose généralement que la lumière arrive sous un angle de 45° à gauche et alors c'est le côté droit qui doit être tracé plus gros. Si vous ombrez votre dessin, l'ombre doit être assez légère pour ne pas cacher les détails. Les objets placés sur des plans différents sont ombrés d'aùtanl plus légèrement qu'ils sont plus éloignés. Daus une sphère ou un cylindre, l'ombre la plus forte n'est pas tout à lail au bord opposé à la lumière, mais un — 121 - peu en deçà ; sur les petits dessins il est difficile d'en tenir compte. Les ombres à la plume se font au moyen de traits, de hachures ou de points. Traits. — Ils doivent être fins, parallèles et d'autant plus rapprochés que l'ombre doit être plus forte ; pour les corps ronds les lignes devront être courbes. Si une partie doit être plus ombrée il faut mieux rapprocher beaucoup les traits fins que d'en faire de trop gros à moins que l'on ne veuille faire très noir ; on obtient ainsi facilement des tons gra- dués. Si les traits sont trop longs pour les faire d'un seul coup, il faut faire les raccords avec soin et les traits de longueur différentes pour que ces rac- cords ne se trouvent pas en face les uns des autres; ils seront moins visibles. Hachures. — On nomme ainsi les traits qui s'entre- croisent ; ceux qui s'entrecroisent obliquement produisent un meilleur effet que ceux qui s'entre- croisent en carré ; pour les corps ronds les hachures seront formées de lignes courbes. Pointillé. — Le pointillé est formé de points plus ou moins rapprochés ; avec le pointillé il est plus facile qu'avec les traits d'atténuer insensiblement les ombres et d'arriver au blanc sans transition brusque, mais c'est plus long. Les ombres peuvent être faites au lavis avec un pinceau et de l'encre de Chine délayée dans un godet. Pour les parties plus noires on passe plusieurs couches de moins en moins larges et on atténue les bords avec un pinceau pour que l'ombre diminue insensiblement? 122 c'est ainsi qu'il faut agir pour ombrer les sphères et les cylindres. Les dessins à la plume peuvent être facilement peints à l'aquarelle. Il faut avoir soin que l'encre soit indélébile et bien sèche au moment du lavis pour que le passage du pinceau n'en enlève pas une partie qui salirait les couleurs. Si les couleurs sont en tablettes, vous les frottez par un des bouts avec un peu d'eau dans un godet ou une soucoupe et vous les mélangez pour arriver à obtenir la nuance que vous désirez. La peinture à l'aquarelle est utile pour les oiseaux, les champignons, etc., mais dans d'autres cas elle est plus nuisible qu'utile parcequ'elle rend moins visibles des détails intéressants à connaître. CALQUE ET DÉCALQUE Si vous voulez placer sur la même feuille un certain nombre de dessins pour les faire reproduire par la lithographie ou la gravure, il faut d'abord les faire séparément en ne s'occupant que de leur exactitude sans chercher à les faire beaux puisqu'ils doivent être refaits. Vous prenez une feuille de papier à calquer et, avec un crayon demi-tendre, vous les calquez les uns après les autres en les groupant de la manière la plus convenable. Vous pouvez effacer à la mie de pain ou à la gomme ceux qui sont mal calqués ou mal placés et les recommencer. Si la feuille de papier- a calquer devient trop sale et se déchire, il ne Lui t pas la jeter, ce qui est fait vous servira. Prenez-en une autre de même grandeur et mettez dans la partie inférieure, à la place où vous l'auriez mis dans la première, ce qui vous reste à 123 faire. Quand vous aurez décalqué la première vous prendrez la seconde et vous aurez votre planche complète comme si tout avait été sur la môme feuille. Il n'y a plus qu'à les décalquer sur le bristol et pour cela il y a deux procédés : Le premier, consiste à barbouiller une feuille de papier assez mince avec de la mine de plomb en poudre ou avec un crayon noir et tendre frotté dans plusieurs sens. Vous placez votre feuille calquée sur le bristol et vous posez sur la partie supérieure un corps lourd pour qu'elle ne se dérange pas ; vous introduisez entre cette feuille et le bristol le papier noirci qui peut être moins grand, car il est facile de le déplacer et de le faire glisser sous chaque dessin à mesure que le travail avance. Vous passez sur tous les traits de votre calque une pointe fine et bien lisse pour ne pas déchirer le papier; la pression de cette pointe sur le papier noirci, posé au-dessous du calque la face noircie contre le bristol, reproduira sur ce dernier un dessin exactement pareil. Cette pointe peut être en métal, ivoire ou buis ; j'ai fabriqué celle dont je me sers avec un clou d'environ 5 cent, de long sur 1 mill. '/. d'épaisseur, je l'ai enfoncé par la pointe jusqu'aux trois quarts de sa longueur dans une tige de Gynérium, ensuite j'ai aiguisé l'autre extrémité (p. 116, fig.4) dont la tête avait été enlevée, avec une lime et j'ai adouci la pointe sur une pierre à rasoir. Au lieu de mine de plomb vous pouvez barbouiller votre papier avec de la sanguine, comme on le fait pour la lithographie, ou avec du bleu (par exemple le bleu d'outremer ou bleu des blanchis- seuses) que vous grattez au-dessus du papier et vous — 124 — frottez ensuite avec un petit chiffon ou du papier mou. Dans le second procédé on passe un crayon noir et mou, de la sanguine ou du bleu, sur les traits en dessous du calque ; en appuyant avec une pointe, comme-ci dessus, à la face supérieure, le dessin se trouve reproduit sur le bristol par l'empreinte des traits de la face inférieure. Le premier moyen est préférable pour deux motifs : le barbouillage de la face inférieure du calque rend les traits de ce calque moins visibles et plus difficiles à bien suivre ; il est moins expéditif puisque la feuille noircie, placée entre le calque et le papier peut servir un grand nombre de fois. Vous pouvez vous contenter de calquer les principales lignes, le reste sera fait du premier coup sur le bristol ; cela dépendra de votre plus ou moins grande habileté. Je me suis étendu assez longuement sur le calque et le décalque pour n'avoir pas besoin d'y revenir au chapitre Litho- graphie. Les dessins peuvent être reproduits de même grandeur sur le papier à calquer au moyen du pantographe, mais il faut se servir de papier assez ferme (V. ci-dessous Pantographe). RÉDUCTION ET AGRANDISSEMENT Je n'ai parlé jusqu'ici que des dessins de grandeur naturelle. Le naturaliste est souvent obligé de faire ■ 1rs dessins plus petits ou plus grands que les objets. Réduction. — Si l'objet n'est pas très grand, on peut le dessiner de grandeur naturelle et, avec ce dessin, en faire un second plus petit. Pour cette — 125 — réduction on peut procéder de diverses manières : 1° Diviser le dessin en carreaux par des traits au crayon et taire sur le papier des carreaux semblables mais plus petits., selon la réduction que l'on désire. 2° Tracer 2 ou 3 lignes en long et en travers comme points de repère et se servir du compas de réduction. 3° Au moyen du Pantographe. Le Pantographe. — C'est un instrument trèssimple et commode pour obtenir promptement la réduction d'un dessin. Il se compose de 4 règles en bois peu épaisses larges d'environ 15 mil. et ressemblant aux mètres en buis ; les deux plus grandes et égales portent à leur point de réunion un pivot muni d'une roulette sur laquelle glisse l'appareil, les deux autres, plus petites et inégales, portent à leur point de réunion un crayon ; elles glissent sur les deux autres par des doubles coulisses sur des échelles graduées ordinairement de 2 à 10 indiquant le chiffre de réduction. L'une des branches égales portent à son extrémité libre un pivot à vis que l'on enfonce dans la table à dessin pour fixer l'appareil ; l'extré- mité libre de l'autre porte une pointe d'ivoire. Si l'on veut reproduire le dessin 3 fois plus petit par exemple, on fait glisser les 4 règles dans les coulisses jusqu'aux 4 chiffres trois. On fixe le dessin à copier sur la planche à dessin avec des punaises et, plaçant la pointe en ivoire au milieu du dessin et le crayon au centre du papier (également fixé) sur lequel on veut dessiner, on fait suivre d'une main la pointe d'ivoire sur tous les contoursdu dessin, l'autre tenant le crayon et appuyant un peu pour qu'il marque distinctement, ce crayon suivra un trajet exactement semblable à — 126 - celui de la pointe d'ivoire et reproduira le dessin 3 fois plus petit. Vous repasserez tous les traits au crayon ou même à l'encre et vous effacez ceux du pantographe, votre dessin est propre. Une instruction accompagne chaque instrument, on apprend promp- tement à s'en servir. A ~ V Un pantographe de 35 cent, en bois blanc ne coûte que 2 fr., en poirier 3 fr. ; de 40 cent., en buis 5 fr. ; de 50 cent., 7 fr. 50, chez Sénée, c'est celui dont je me sers. Les dessins pour certaines photogravures ne devant être réduites que d'un tiers, il faut demander un 127 pantographe gradué à partir de 1 7,, souvent ils ne sont gradués qu'à partir de 2. Il y a des pantographes de précision plus com- pliqués que celui que j'indique et d'un prix beaucoup plus élevé. Celui de Gavard, construit par Doignon, rue Notre-Dame des Champs, 85, coûte de 125 à 280 francs suivant les modèles. Si l'objet est grand on prend les dimensions avec un mètre et on fait le dessin à une échelle de pro- portion comme on le ferait pour une maison ou pour un meuble, ou l'on se sert de la Chambre claire. Chambre claire. — La chambre claire (fig: 1 de grandeur naturelle) se compose d'un prisme de verre triangulaire enchâssé dans une monture métallique et porté en A sur une tige (non figurée sur mon dessin) que l'on fixe à la table par une vis de pression. Les plus commodes sont munies de coulisses et d'articulations qui permettent de les élever plus ou moins, de les incliner et les tourner à volonté. Pour vour servir de la chambre claire vous fixez la lige à la table de travail et, si elle est à coulisse ou à crémaillère, vous l'allongez de manière que le prisme soit à la hauteur de vos yeux, une des faces de l'angle droit tournée vers l'objet, l'autre face placée en dessus et la face oblique de votre côté. Vous placez ! 'objet à dessiner en face du prisme devant une fenêtre où rien ne gène la vue, car s'il y avait, par exemple, des arbres en face, la chambre claire donnerait en même temps leur image et il y aurait confusion ; vous fixez l'objet à une tige hori- zontale ou le suspendez simplement à une ficelle, 128 mais de manière à ce qu'il ne remue pas pendant le travail. Votre œil étant placé près d'une petite ouverture ménagée au milieu de l'angle du prisme qui se trouve de votre côté, vous voyez très distinctement l'image de l'objet sur le papier posé sous l'instrument et vous en suivez facilement les contours avec la pointe du crayon, c'est comme si vous calquiez un dessin ; il n'est personne qui ne soit émerveillé la première fois qu'il s'en sert. Plus l'objet est éclairé, plus l'image est nette, mais on voit moins bien la pointe du crayon; il faut alors que le papier soit moins éclairé et on met un écran devant. Les chambres claires sont souvent munies de un (fig. 1, V) ou plusieurs verres de couleurs que l'on rabat devant la face du prisme tournée vers l'objet, on voit mieux la pointe du crayon quand l'image est trop nette et le dessin est plus facile. Si l'objet est à la même distance du prisme que le papier, le dessin est de grandeur naturelle ; s'il est 2 ou 3 fois plus éloigné, le dessin est 2 ou 3 fois plus petit. Si l'objet était placé plus près du prisme que le papier, l'image serait agrandie au lieu d'être réduite : mais il est préférable, pour le grossissement dos petits objets, de se servir de la chambre claire construite pour la loupe ou le microscope. La figure ci-jointe a été dessinée à la chambre claire au tiers de grandeur en suspendant le rameau à une ticelle devant une lenêlre. Cel instrument, 1res commode pour le dessina- teur, se vend de 15 IV. à 100 fr. suivant que la mon- ture est plus «m moins compliquée ; on le trouve 126 — chez les opticiens et les fournisseurs de matériel de dessin. Agrandissement. — On a souvent, en histoire naturelle, à étudier des objets très petits dont les dessins doivent être plus ou moins agrandis. On obtient cet agrandissement de deux manières : on peut les mesurer en mil- limètres avec un décimètre si leurs dimensions sont suffisantes, ou en centièmes ou millièmes de millimè- tres avec un microscope et un micromètre s'il s'agit de très petits objets ; et alors on fait le dessin à l'échelle de proportion que l'on veut. Le second procédé est beaucoup plus commode et plus prompt, c'est celui de la chambre claire ; c'est principalement pour les dessins microscopiques qu'elle est fréquemment employée et rend de très grands services. La chambre claire de Nachet (page 126, fig. 2 de grandeur naturelle) est composée d'un prisme de verre à trois faces dont l'hypothénuse est recouverte d'une couche d'or pour augmenter la netteté de l'image ; sur cette hypotliénuse est fixé un autre prisme allongé à quatre faces dont celles des bouts ont la même inclinaison que celle de l'hypo- 9 — 130 — ténuse à laquelle il est fixé. Un verre bleu (V) placé au-dessous de la partie oblique, qui est en saillie à droite du tube du' microscope, augmente encore la netteté de l'image. La longueur totale de l'instrument est d'environ 6 cent. Elle est munie en dessous, au point A, d'un anneau (non figuré sur mon dessin) dans lequel on fait passer le tube du microscope pour la maintenir en place. On peut ne pas se servir de cet anneau et la poser tout simplement sur l'oculaire où elle tient suffisamment. Il y a des chambres claires spéciales pour loupes et doublets ; si on n'en a pas, on peut très bien se servir de celle que j'ai figurée (fig. 2) pour le microscope composé, il n'y a qu'à la poser sur les doublets ou la loupe et on obtient une image très nette. Plaçant l'œil au-dessus de l'ouverture circulaire ménagée dans la monture de la chambre claire suivant l'axe du microscope, on aperçoit en même temps, sur le papier posé à droite sur la table, l'image de l'objet et le crayon. On suit avec la pointe du crayon les contours et les détails comme si c'était sur l'objet lui-même. Il faut que l'objet soit très éclairé et que le papier le soit moins pour que l'on voie bien en même temps l'image et le crayon. Si l'image n'est pas assez visible, ce qui arrive pour les torts grossissements, on dessine sur papier gris ou l'on met, en avant du crayon, un écran sur le papier pour qu'il soit moins éclairé. Si l'image est trop visible, ce qui arrive avec les loupes et doublets, on tourne le verre bleu en dessous pour le placer sur la loupe Il faut que l'image ne soit ni trop nette ni trop peu visible pour que l'on aperçoive bien en — 131 — même temps l'image et le crayon. On s'habitue promptement à se servir d'un instrument si précieux qui rend les plus grands services aux naturalistes. Avec la chambre claire tout le monde peut dessiner, le dessin n'est plus qu'un calque. On lui a reproché de déformer les objets parce que le papier ne se trouve pas directement sous le prisme. Certaines chambres claires, au moins celle de Nachet, sont construites de manière à ce qi.e ce défaut n'existe pas. Il est facile de s'en rendre compte en traçant sur le papier l'image donnée par la chambre claire d'un objet grossi et en dessinant à côté géomé- triquement le même objet en prenant ses dimensions avec le micromètre et en les multipliant par le chiffre indiquant le grossissement de l'image donnée par la chambre claire. On verraqu'il n'y a pas de différences appréciables, ainsi que l'indiquent les figures 1, 3, 5 dessinées à la chambre claire au grossissement de 10, 100 et 500 diamètres et les figures 2, 4. 6 des mêmes objets faites d'après leur longueur et leur lar- geur prises vers le milieu. Si l'on craint une déforma- tion, il n'y a qu'à dessiner sur une planche inclinée. Les dessins à la chambre claire sont, à mon avis, bien préférables aux dessins faits à l'œil quf peuvent être plus ou moins inexacts et exigentune plus grande habitude. Avec la chambre claire les erreurs sont impossibles. Il est très facile de trouver le grossissement donné par la chambre claire. Enlevez l'objet que vous venez de dessiner et remplacez-le par un décimètre pour les faibles grossissements et par un micromètre pour les torts grossissements ; vous trace/ snr le — 132 papier l'image que vous donne la chambre claire des divisions du décimètre ou du micromètre, elle est évidemment du même grossissement que l'image de l'objet, vous la mesurez avec un décimètre et vous voyez ainsi quel est le grossissement; si, par exem- ple, l'image d'un [millimètre a sur le papier une longueur de 20 millimètres, le grossissement est de 20 t'ois. Le grossissement est d'autant plus fort que le papier est placé plus bas et il diminue à mesure qu'on l'é- lève, ce qui permet de varier le grossissement dans certaines limites sans rien changer au microscope. Vous calculez, une fois pour toutes les divers grossissements que vous donne la chambre claire avec chacune des combinaisons de vos objectifs et de 133 vos oculaires, avec le microscope allongé et le tube rentré, le papier posé sur la table et sur un ou plu- sieurs supports plus ou moins élevés. Vous faites de tous ces grossissements un tableau que vous suspen- dez à côté de votre table comme un calendrier, vous n'aurez plus qu'à y jeter un coup d'œil pour connaître le grossissement que vous avez ou pour savoir quel objectif et quel oculaire vous devez employer pour obtenir le grossissement que vous voulez. Le prix de la chambre claire de Nachet est de 30 francs, celle de Stiassnie est du même prix ; ce der- nier constructeur en fabrique une à angle variable qu'il vend 35 fr. La chambre claire construite pour loupe est beaucoup plus chère parce qu'il faut une monture spéciale en forme de porte-loupe ou de microscope simple, elle coûte environ 80 fr. Si l'on veut agrandir un dessin, on se sert des mêmes procédés que pour la réduction mais en sens inverse; avec le pantographe il n'y a qu'à changer de place la pointe d'ivoire et le crayon, le dessin et le papier pour agrandir au lieu de réduire. LITHOGRAPHIE La lithographie est, ainsi que l'indique son nom, l'art d'écrire ou de dessiner sur pierre. Avant de faire de la lithographie, il faut évidemment savoir dessiner sur papier. Les pierres lithographiques sont des pierres cal- caires composées presquentièrement de carbonate de chaux. Les meilleures sont les grises de Munich ; les pierres françaises du Jura, de l'Aube, de Château- — 134 — roux, du Vigan, etc., ne les valent pas. Il faut rejeter les pierres tendres chez lesquelles l'encre et le crayon pénétrant trop profondément ne permettent pas de faire des traits lins- et réguliers, celles qui présentent des fentes ou des cristallisations et celles qui ont le grain trop gros. En général les pierres blanches et les grises-roussàtres sont de mauvaise qualité. L'é- paisseur des pierres varie de 4 à 8 cent.; 5 à 6 cent, sont bien suffisants pour celles qui n'ont pas plus de 40 à 50 cent, sur leur plus grande dimension. Les grandes pierres étant plus lourdes sont plus difficiles à manier et, comme il faut les tourner souvent, c'est gênant ; elles ont l'inconvénient grave de rendre le travail pénible et difficile si l'on est obligé de travail- ler sur l'extrémité opposée ; celles dont je me sers ont 27 cent, sur 38. On peut dessiner jusqu'à 1 cent, du bord et imprimer sur Un papier plus grand que la pierre car il peut, sans inconvénient, dépasser d'au moins 1 cent, tout autour. Si vos planches sont petites, faites-en plusieurs sur la même pierre, vous économiserez, les frais de tirage; s'il y en a deux vous pouvez ne pas faire couper le papier, vous le pliez par le milieu et vous avez les deux planches en face l'une de l'autre. Une pierre de première qualité des dimensions indiquées ci-dessus coûte 7 à 8 l'r.. elle s'use Lies peu et peut servir un très grand nom- bre de luis. Si vous avez besoin de pierres priez votre imprimeur lithographique de vous les acheter chez son fournisseur, vous serez plus certain d'êtremieux servi. 11 y a trois sortes de lithographie : à la plume, au crayon et au burin ou gravure sur pierre, auxquelles on peut ajouter l'autographie. - 135 — Lithographie à la plume (Planche II) L'outillage se compose d'encre, porte-plumes, plumes, ciseaux, tire-ligne, pointe à décalquer, pinceau à épousseter, pierre à aiguiser, grattoir, loupe. ENCRE L'encre lithographique se vend en bâtons ressem- blant à une tablette de chocolat, longs d'environ 10 cent, et larges de 4, du prix de 1 fr. à 1 fr. 50. Un seul bâton peut suffire pour une année de travail, c'est donc là une dépense insignifiante. L'eau que l'on emploie doit être pure, celle qui provient du ciel ou d'une source est préférable à celle des puits. On la conserve dans un flacon dont le bouchon de liège est traversé par le tuyau d'une plume de poule, ce qui permet de la verser goutte à goutte. Pour préparer l'encre vous procédez de la manière suivante : vous frottez à sec dans une soucoupe bien lisse pour ne pas faire de grumeaux, vous versez dessus 6 à 8 gouttes d'eau et vous frottez doucement avec le doigt en tournant. L'encre se délaie d'abord en bouillie, vous y ajoutez 2 ou i\ gouttes d'eau, vous continuez à frotter et y ajoutez encore de l'eau si elle est trop épaisse. L'encre ne doit être ni trop claire, ni trop épaisse, elle doit avoir à peu près la consistance de l'huile d'olive. La confection de l'encre demande beaucoup de soin, il ne faut pas frotter le doigt trop fort, ce qui la ferait, mousser, et il faut frotter assez longtemps pour qu'elle soit bien délayée. Si l'encre était trop claire - 136 — elle ne résisterait pas à la préparation et les traits seraient altérés ; trop épaisse elle coule difficilement de la plume, pénètre mal dans la pierre et ne donne qu'un tirage maigre. On fait peu d'encre à la fois, 10 à 12 gouttes sont plus que suffisantes pour toute une journée; il faut avoir soin de faire de l'encre tous les matins et de bien nettoyer l'encrier, l'encre de la veilte est bien moins bonne, les traits sont irréguliers et le travail plus difficile. L'encre ne doit pas être laissée à l'air dans la sou- coupe, car elle se chargerait de poussière, épaissirait promptement et ne donnerait plus que des traits irréguliers. On fabrique un encrier avec un morceau de planche ayants ou 3 cent, d'épaisseur et environ 6 cent, de côté ; on fait, avec une mèche, un trou au centre et on y place un dé à coudre, voilà un encrier très simple et très commode. On verse le contenu de la soucoupe dans le dé sans chercher à l'égoutter trop complètement, le fonds n'étant pas toujours bien délayé : on y adapte un bouchon taillé de façon à ce qu'il s'enlève très facilement sans soulever en même temps le dé, ce qui pourrait verser l'encre sur la table ou sur la pierre. L'encrier doit être bien bouché chaque fois que l'on prend de l'encre pour éviter la poussière et la sécheresse. On pourrait aussi préparer l'encre de la même manière que l'encre de Chine en mettant un peu d'eau dans une soucoupe ou un godet avant de trotter le bâton ; Le frottement à sec est bien préférable. — 137 — PLUMES ET PORTE-PLUMES (page 1 16, fig. 1, 2, 3) La plume doit être plus fine pour dessiner sur pierre que pour dessiner sur papier. Il y en a de deux sortes : celles que l'ouvrier fabrique lui-même et celles que l'on trouve dans le commerce. Les lithographes fabriquent eux-mêmes leurs plu- mes avec des bandes d'acier laminées très minces, longues d'environ 50 cent, et larges de 3 à 4 cent., il y en a de quatre épaisseurs différentes ; on peut en acheter la longueur que l'on veut à raison de 0 fr. 30 le pouce. On coupe avec de petits ciseaux la bande d'acier en bandelettes d'environ 4 cent, de long sur 5 mill. de large en ayant bien soin de suivre le fil de l'acier; on pose cette bandelette dans une rainure pratiquée sur la table ou plus ordinairement sur la planchette servant d'appui au dessinateur et, avec un petit marteau spécial, l'anneau d'une clef ou des ciseaux ou un petit arrondissoir dont sont munis certains ciseaux, on frotte le morceau d'acier en long jusqu'à ce qu'il ait pris la forme arrondie d'une plume (page 116, fig. 3). Ces plumes sont trop minces et trop flexibles pour être placées dans un porte-plume ordinaire, on se sert d'un porte-plume spécial composé d'un tuyau de plume d'oie et d'un morceau de bois cylindrique et un peu conique de façon à ce qu'en l'enfonçant par le petit bout il arrive, lorsqu'il est enfoncé complète- ment, à serrer la lame d'acier contre le tuyau de plume d'oie dans lequel on l'a placéeet qu'elle dépasse d'une certaine longueur (fig. 3); au lieu de bois je me sers de la partie supérieure d'une tige de Gynerium, c'est plus léger. On peut acheter des porte-plumes. — 138 — La plume étant emmanchée , on l'appuie sur le médium, la face convexe en dessus et, maintenant le porte-plume entre le pouce et l'index, on fait, avec des ciseaux fins, une fente d'environ 4 mill. très exactement suivant le fil de Varier. Si la fente n'est pas suivant le fil de l'acier il est impossible d'arriver à avoir une pointe fine, quelque soin que l'on prenne il s'en détache obliquement de petites parcelles à l'extrémité. Pour que les ciseaux ne se ferment pas complètement, ce qui occasionnerait une déchirure au fond de la fente, on entortille un peu de gros fil autour de l'un des anneaux pour empêcher le rappro- chement complet. La fente étant faite et, tenant toujours la plume sur le médium, on l'évide à droite et à gauche par petits coups de ciseaux de manière à lui donner une taille courte et une pointe fine (fig. 3). Si la taille était allongée comme dans les plumes à dessin, l'encre lithographique coulerait trop difficilement. Quand la taille est finie la fente doit être réduite à 1 mm. 1/2 ou 2 mill. au plus et les deux pointes bien égales, ce dont on s'assure en la posant verticalement sur l'ongle ou mieux en l'examinant à la loupe les pointes un peu écartées. Si elles ne sont que peu inégales on ne se sert pas de ciseaux, on les égalise en frottant la plus longue sur la pierre à aiguiser ; il est souvent utile de frotter très légèrement la pointe en tenant la plume verticalement. Quand, après un certain temps d'usage, elle est devenue trop grosse, évitez, si elle est bonne, de la tailler de nouveau ; vous lui rendrez sa finesse en la frottant sur la pierre à aiguiser et vous pourrez répéter l'opération plusieurs lois de — 139 — façon à vous servir de la même plume pendant plu- sieurs jours sans la tailler. Si les deux branches chevauchent pendant la taille, on les remet en place en posant la plume sur la pierre et frappant sur la pointe à petits coups avec l'instrument qui a servi à la cintrer. Depuis quelques années les fabricants anglais livrent au commerce des plumes lithographiques toutes préparées et faites d'acier plus épais et plus ferme, ce qui permet de se servir d'un porte-plume ordinaire; on peut rendre la pointe un peu plus fine en frottant le dessus et les côtés sur la pierre à ai- guiser. Le plus difficile pour les débutants c'est la taille de la plume, je les engage à se servir d'abord des plumes du commerce, plus tard ils apprendront à les faire quand ils voudront exécuter des travaux plus lins ; si j'avais connu ces plumes à mes débuts, elles m'auraient économisé beaucoup de temps et évité bien des ennuis. La plume Brandauer n° 518 (fig. 1) est très commode, la plume n° 558 du même fabricant (fig. 2) est un peu plus fine et taillée diffé- remment avec des retraits et des fentes. La première coûte 1 fr. la douzaine chez Senée, rue de Savoie, 6, et chez Lorilleux, rue Suger, 16 ; je ne sais si la seconde se trouve à Paris (j'ai fait venir les miennes d'Angleterre), elle devrait se vendre environ 2 fr. la douzaine. PIERRES A AIGUISER On emploie la pierre du Levant ou la pierre d'Amé- rique, les pierres ordinaires à rasoir sont trop tendres. Une pierre du Levant ne coûte quel fr. tandis qu'une — 140 — pierre d'Amérique coûte 3, 4 ou 5 fr. On frotte les plumes et autres outils sur ces pierres avec un peu d'eau ou mieux quelques gouttes d'huile, mais il faut avoir soin de bien les essuyer car l'huile fait des taches sur les pierres lithographiques. grattoir (page 116, fig. 7) Le grattoir, dont on se sert généralement, se com- pose d'une tige d'acier formant une pyramide qua- drangulaire de 2 ou 3 mill. d'épaisseur, taillée très obliquement à la base pour se terminer à l'angle inférieur en pointe très fine (fig. 7), de cette façon on se sert pour gratter des deux côtés et de la pointe suivant les cas. On l'enfonce dans une tige de Gyne- rium jusqu'à 1 cent, environ de la base et l'on a un instrument léger et solide. On maintient la pointe très fine et les bords bien tranchants en frottant obliquement la base sur la pierre à aiguiser. LOUPE La loupe est d'un usage fréquent pour le dessina- teur naturaliste. La plus simple se compose d'un verre biconvexe enchâssé dans une monture en cuivre munie d'un manche, on la désigue sous le nom de loupe de graveur ; d'autres sont formées de deux verres plans-convexes placés à une certaine distance l'un au-dessus de l'autre dans un montant en corne; je préfère ces dernières, la vision est plus nette et elles fatiguent moins la vue. Les grandes loupes grossissent moins que les petites, je trouve qu'une largeur de 5 cent, est suffisante ; le prix des loupes de cette dimension varie de 1 fr. 50 (à un seul verre), à 5 ou 6 fr. (à deux verres). — 141 — Le tire-ligne et les compas sont les mêmes que ceux dont se servent les dessinateurs sur papier ; le tire-ligne s'use promptement, on le remet en état en frottant sur la pierre à aiguiser. Le naturaliste ne se sert pas ou très rarement de lire-ligne pour ses des- sins, tout est fait à la plume. J'ai indiqué (page 123) comment on fabrique une pointe à décalquer . Le pinceau sert pour épousseter la pierre. DRESSAGE ET POLISSAGE DE LA PIERRE Si la pierre est neuve elle a besoin d'être dressée, si elle a servi il faut faire disparaître l'encre. Dans l'un et l'autre cas on procède de la même manière : on répand sur la pierre du sable de grès tamisé fin, on le mouille et on place dessus une autre pierre de mêmes dimensions, que l'on promène de long, de travers et en rond dans tous les sens pour que le dressage soit bien fait. Le sable se réduit en boue et il faut ordinairement recommencer plusieurs fois; il doit être tamisé car, s'il s'y trouvait des grains trop gros, ils traceraient des sillons ou des cavités dans la pierre. Ensuite on lave la pierre et on frotte la surface avec un gros morceau de pierre-ponce bien dressé et imbibé d'eau ; ce ponçage donne un poli plus fin et la pierre, une fois lavée et sèche, est prête pour le travail. Il est préférable de laisser le soin du dressage et du polissage à son imprimeur qui vous renvoie les pierres prêtes à dessiner. TADLE, TASSEAUX, PLANCHETTES Le dessinateur choisit la table et la chaise de la hauteur la plus commode pour lui. La pierre litho- — 142 — graphique doit être maintenue dans un très grand état de propreté; éviter surtout le contact des corps gras et de la salive, ne jamais y poser les mains. On place de chaque côté de la pierre un tasseau en bois plus long qu'elle, variant de hauteur suivant l'épais- seur de la pierre qu'il doit dépasser un peu : Avec un chevron de bois blanc, exhaussé par une bande de carton ou une planche plus ou moins épaisse s'il est trop bas, on fabrique promptement un tasseau. Sur ces deux tasseaux on pose une planche épaisse d'en- viron 1 cent., présentant une entaille ovale du côté du corps et du côté opposé un bord atténué sur une largeur de 5 à 6 cent, de manière à ce que ce bord n'ait qu'une faible épaisseur pour rapprocher la main plus près de la pierre. Cette planche, qui sert d'appui pour les bras et les mains, doit être peu éloignée de la pierre pour rendre le travail plus commode, il suffit qu'elle n'y touche pas dans aucun sens ; on s'habitue promptement à dessiner dans celte position. On pourrait à la rigueur, pour les dessins à la plume ne demandant pas beaucoup de temps, se contenter de recouvrir la pierre d'une feuille de fort papier garnie en dessous d'une feuille de papier de soie et appuyer les mains dessus. Il est préférable de se servir des tasseaux et de la planchette qui sont indis- pensables pour le travail au crayon, car il tend à s'effacer plus facilement que l'encre. Il faut éviter les frottements durs sur la partie dessinée ; on fera bien de poser, sur des morceaux de carton placés sur les marges, les règles et équerres dont on se servira. On doit se placer pour travailler dans un apparte- ment m trop chaud ni trop froid pour que l'encre — 143 — coule facilement et pénètre bien dans la pierre; si la pierre est trop froide ou trop humide il faut la chauf- fer. Evitez les courants d'air qui dessécheraient l'encre sur la plume. Une bonne précaution pour que fhaleinene brouille pas le verre de la loupe et ne rende pas la pierre humide, c'est de se munir d'un disque de carton mince d'environ 10 cent, de diamètre, percé au cen- tre d'un trou dans lequel on enfonce une petite tige de bois ou de roseau que l'on tient entre les dents comme on tiendrait une pipe, ce n'est pas fatigant. Maintenez toujours votre pierre couverte d'une feuille de papier de soie sur toute la partie où vous ne tra- vaillez pas. Evitez avec soin de laisser tomber de la salive sur la pierre, elle fait des taches dont on ne s'aperçoit qu'au tirage. Ayez sous la main du papier buvard, servez-vous en immédiatement pour enlever les taches d'encre et de salive et donnez un coup de grattoir sur la place de ces taches. CALQUE ET DÉCALQUE Calquez vos dessins sur papier végétal (voir p. 122). Prenez un morceau de minerai de fer appelé san- guine ou ocre le plus coloré et le plus tendre que vous trouverez, grattez-le avec un couteau sur une feuille de papier mince, frottez dans tous les sens avec un petit chiffon ou un morceau de papier pour faire adhérer la sanguine au papier et secouez-le pour faire tomber ce qui n'est pas adhérent. On vend chez les papetiers des bâtons d'ocre servant à mar- quer les tissus, il est préférable de ne pas s'en servir, car ils pourraient contenir un corps gras qui ferait — 144 — des taches sur la pierre. Ordinairement les ouvriers fixent la feuille de papier calquée sur la pierre avec des pains à cacheter ou de la colle à bouche et, fai- sant glisser dessous le papier sanguine, ilsdécalquent toute la planche. Je procède autrement : je trace sur la pierre un cadre au crayon de mine de plomb (ce crayon n'apparaît pas au tirage, on peut s'en servir sans crainte) de la grandeur de ma planche ; je fais un cadre semblable sur le papier à calquer et, quand le calque est terminé, j'enlève aux 4 angles les marges sur 1 ou 2 cent, de long de manière que l'on puisse poser exactement ces 4 angles sur les 4 angles cor- respondants tracés sur la pierre. Je maintiens le papier végétal en place avec un corps lourd et, glis- sant dessous le papier sanguine, je décalque (voir p. 122) pour 2 ou 3 heures de travail ; il m'est très facile de replacer la feuille calquée sur les angles du cadre de la pierre et de continuer le décalque quand la première partie est terminée. Cette façon d'agir est préférable, car, si l'on décalque d'une seule fois pour un ou plusieurs jours de travail, la sanguine finit par s'effacer et certaines parties deviennent indistinctes. On peut ne calquer que les principales lignes d'un dessin et faire le reste directement, cela dépend de l'habileté du dessinateur. On peut procéder plus simplement : faire le calque avec de la sanguine ou un crayon noir et très mou, appliquer cette feuille sur la pierre du côté dessiné, puis frotter avec un couteau à papier ou un bouchon et les traits apparaissent sur la pierre plus ou moins nettement. Ce procédé ne doit être employé que pour des dessins peu compliqués. 145 Les dessins doivent être, autant que possible, au milieu de la pierre et d'équerre avec elle ; cependant, si le tirage doit être fait à la presse mécanique, la planche doit commencer d'un côté à environ 1 cent, du bord à cause des griffes de la machine. Il ne faut pas oublier que la lithographie renverse les dessins, ce qui est adroite sur le papier se trouve à gauche sur le tirage. Cette reproduction à l'envers est sans inconvénient pour les travaux d'histoire natu- relle puisqu'une plante ou un animal peuvent être vus indifféremment d'un côté ou de l'autre. Si vous avez une série de dessins sur une seule planche, placez les premiers à droite sur le calque pour qu'ils se trouvent à gauche au tirage. Vous pouvez juger de l'effet que produira le tirage en retournant votre feuille de pa- pier végétal et examinant les dessins à l'envers. Vous pouvez, si vous le préférez, calquer assez fortement vos dessins et, retournant la feuille le côté dessiné en dessous, vous passez la pointe à décalquer sur les traits que vous apercevez facilement à travers le papier transparent ; votre dessin apparaîtra alors au tirage tel que vous i'avez calqué, ce qui est à droite sur le calque sera à droite sur le tirage. EXÉCUTION Commencez par épousseter la pierre avec le pinceau pour enlever toute la sanguine qui n'y est pas fixée et qui, s'attachant au bec de la plume, pro- duirait des traits épais. Epoussetez de temps en temps pendant le travail. Pour faire les lettres et les chiffres on tourne la pierre pour mettre le haut du côté du dessinateur, de 10 — 146 — sorte que ce qui est à droite restera à droite sur le tirage, mais le bas sera en haut ; c'est beaucoup plus commode que si on les faisait sans retourner la pierre. Pour les dessins il est aussi assez souvent plus avantageux de la retourner, par exemple lorsqu'il s'agit de figures se terminant en pointe par le haut. Vous ne prenez de l'encre qu'au moment de vous en servir, car elle se coagule promptement et vous appuyez très légèrement en ne faisant chaque fois qu'un trait assez court pour qu'il soit bien régulier, vous faites bien attention que les raccords ne se voient pas. Il arrive fréquemment, lorsque vous interrompez votre travail un instant, que l'encre se fige à la pointe de la plume et ne coule plus, ap- puyez-la sur le bord de la pierre ou sur un morceau de papier, il s'y formera un petit pâté et celle qui restera à la plume sera plus liquide. Il faut prendre souvent de l'encre et bien essuyer sa plume avec un morceau d'étoffe de soie avant d'en prendre ; il est bon de la passer quelquefois doucement sur la pierre à aiguiser pour mieux la nettoyer quand même elle n'aurait pas besoin d'être aiguisée. Les traits doivent être très fins parce qu'ils s'élargissent un peu sous la pression de la machine. Les ombres se font sur pierre comme sur papier (voir p. 121): aux traits, aux hachures ou au pointillé. Avec le pointillé on obtient un très bon résultat, les ombres s'atténuent insensiblement, c'est ainsi que j'ai ombré les 125 planches de mon Muscologia con- tenant environ 6,000 figures ; c'est long, très long, voilà le seul inconvénient de ce procédé. — 147 — Quand vous avez des traits irréguliers ou des rac- cords mal faits, vous enlevez les irrégularités avec la pointe du grattoir. Si c'est une ligne à elïacer vous vous servez d'un des côtés du grattoir pour gratter à petits coups sur une certaine largeur et ne pas faire un sillon dans la pierre à la place du trait. Vous refaites le trait sur la partie grattée en appuyant très légèrement, car c'est un peu plus difficile de le faire bien que la première fois. Il est préférable, quand on le peut, de corriger d'abord et d'enlever ensuite ce qui est de trop ; la correction ainsi faite n'est pas apparente. S'il s'agit d'une partie importante à refaire on efface avec la pierre ponce. On peut tracer ce que l'on veut au crayon de mine de plomb, ces traits n'apparaissent pas au tirage. S'il y a des corrections à faire après le tirage des épreuves, il faut, avant de les exécuter, dégommer la pierre avec une petite éponge imbibée d'eau. La pierre dessinée doit subir une préparation pour que l'encre d'impression ne s'attache qu'aux traits et que les autres parties restent en blanc. Cette prépa- ration consiste à verser sur la pierre un mélange d'eau, d'acide nitrique et de gomme arabique, que l'on étend sur la pierre avec une petite éponge pour qu'elle soit bien couverte ; mais ceci est le travail de l'imprimeur, je m'arrête. Le naturaliste dessinateur n'a pas avantage à se faire imprimeur. Une presse à bras coûte au moins 500 fr.; il faut une certaine pratique pour bien net- toyer la pierre, enlever les taches qui se produisent, encrer convenablement et faire un bon tirage. On y mettra beaucoup plus de temps qu'un ouvrier qui — 148 — fait ce travail tous les jours, on perdra du papier et on fera un tirage moins bon. — Le tirage à 500 exem- plaires d'une pierre de 27 cent, sur 38 (le papier peut dépasser la pierre d'au moins 1 cent, tout autour) coûte environ 30 fr. y compris le prix du papier fort et de bonne qualité. Si, au lieu d'une grande planche vous en faites 2 ou 4 petites sur la même pierre, le prix est le même que pour une. Le tirage de la plan- che double (II et III) de cette brochure est de 40 fr. le mille. Si vous avez plusieurs planches dans le même livre faites-en tirer à la fois 2 ou 4 si elles sont petites, de sorte que cette feuille, pliée en 2 ou en 4, sera cousue comme les feuilles d'impression. Si les planches sont séparées il faudra les coller étroitement par le côté ou faire un onglet avec une bande de papier mince collée à la planche, ce qui demande un certain temps. Vous pouvez faire tirer chaque planche sur du papier ayant en largeur 1 cent, de plus que vous repliez en onglet, mais l'ensemble de ces onglets rend le volume plus gros au dos et, si c'est une brochure, ce bourrelet soulève la couverture. Quand on a tiré un nombre d'exemplaires suffi- sant, on peut conserver les pierres et reprendre le tirage plusieurs années après ; pour cela on les encre avec un encre spéciale dite de conservation et on les gomme ; elles doivent être déposées dans un endroit ni humide ni trop sec. L'achat des pierres est assez coûteux et elles sont encombrantes, je trouve qu'il faut mieux tirer plutôt un peu plus d'exemplaires que moins et effacer les dessins pour faire servir la pierre à un autre travail. — 149 — Vous ne manquerez pas d'imprimeur pour le tirage de vos planches ; les dessins d'histoire naturelle sont ennuyeux pour les ouvriers qui n'y comprennent rien, ils préfèrent un autre travail ; le patron aimera mieux ne faire que le tirage. Si vous n'habitez pas la même localité que l'imprimeur, vous enverrez vos pierres par le chemin de fer. J'ai fait des boites en bois ayant à l'intérieur une hauteur de 6 cent, et 1 à 2 cent, plus longues et plus larges que les pierres, les pierres indiquées comme étant de mêmes dimen- sions pouvant varier de quelques millimètres. Je place sur la face dessinée une feuille de papier mou que je colle sur les côtés de la pierre, je pose sur le fond de la boite du papier d'emballage, j'y dépose la pierre et je mets dessus la quantité de papier néces- saire pour qu'il n'y ait pas de vide sous le couvercle, je calle les côtés avec des rouleaux de papier; pour empêcher tout frottement sur les dessins je colle en dedans du couvercle des bandes de carton corres- pondant aux marges de la planche et c'est seulement sur ces marges que le couvercle appuie. J'expédie les boites par chemin de fer et les clefs par la poste, elles sont toujours arrivées en bon état et l'octroi de Caen n'a jamais demandé à vérifier le contenu. Achetez au moins deux pierres pour en avoir une pour continuer vos travaux pendant qu'on fera le tirage de l'autre. Votre imprimeur pourrait peut-être vous en prêter, mais vous ne serez pas certain d'en avoir quand vous en voudrez, achetez-en. — 150 — Lithographie au crayon (Planche II) Après les détails que je viens de donner sur la lithographie à la plume, je n'ai qu'à indiquer ce qui est spécial à la lithographie au crayon. GRAINAGE DE LA PIERRE Si la pierre était polie comme pour le travail à la plume le crayon ne résisterait pas à l'acidulation ; elle doit présenter à sa surface un grand nombre de petites aspérités, c'est ce qu'on appelle le grain. Pour faire le grainage on répand sur la pierre, préalablement bien dressée, du sable de grès très fin passé au tamis n° 80 ou 100, on le mouille, on pose dessus une pierre de même grandeur ou un peu plus petite et on la tourne en décrivant de petits cercles ; on renouvelle le sable 2 ou 3 fois et on maintient le dernier jusqu'à ce qu'il forme presque une bouillie; on lave, et la pierre une fois sèche, est prête pour le travail. Pour obtenir un grain régulier, les deux pierres doivent être de même nature ou la supérieure un peu plus dure. Le grainage est beaucoup plus difficile que le polissage ; le grain doit être régulier, fin et serré, ni trop gros ni trop plat ; trop gros les dessins fins sont plus difficiles à exécuter, trop plat le crayon résiste moins bien à l'acidulation et il ne donne qu'un tirage lourd. On charge ordinairement l'imprimeur du grainage, mais on doit savoir recon- naître si un grain est bon et pour cela on l'examine à la loupe. CRAYONS Le crayon devant pénétrer dans la pierre on ne doit se servir que de crayons gras. On les fabrique 151 avec un mélange de cire, de suif, de nitrate de potasse et de noir de fumée ; on y ajoute quelquefois de la gomme laque, de la térébentine, etc. On coule la pâte dans un moule pour en faire de petits cylindres ayant environ 6 centimètres de long et 6 mill. d'épaisseur. Ils sont de trois numéros, le n° 1 est le plus dur et le n° 3 le plus mou ; il y a un crayon plus dur que le n° 1, c'est le crayon copal. Le degré de dureté d'un même numéro varie peu d'une fabrique à l'autre. Ce sont le n° 1 et le crayon copal qui sont les plus em- ployés pour les traits fins, le n° 3 est trop mou. Les crayons se vendent par boîtes de 12, les nos 1, 2 et 3 60 centimes et le copal 80 cent. On les achète chez les marchands de produits lithographiques : Berjot, quai Montebello, 13; Lemercier, rue de Seine, 57; Faber, boulevard de Strasbourg, 55, etc. On les place dans un porte-crayon ordinaire (page 116, fig. 6), on les taille comme les autres avec un canif et on les appointit sur un morceau de papier verre n°0. Pour ne pas recommencer trop souvent, on en taille 5 ou 6 à la fois et on les met dans chaque porte- crayon qui peut en contenir un à chaque bout. EXÉCUTION La lithographie au crayon demande encore plus de propreté et de soin que la lithographie à la plume. Il faut d'abord que le décalque ne soit pas trop pro- noncé, l'excès de sanguine pourrait nuire à la péné- tration du crayon dans la pierre. Avoir soin de bien l'épousseter avant de commencer pour enlever la sanguine non adhérente et recommencer souvent pour qu'il ne séjourne pas de parcelles de crayon sur — 152 — la pierre, elles pourraient produire des taches. Ne pas y poser les mains et éviter les taches de salive, etc. La pierre ne doit être ni humide ni trop chaude ; il faut éviter les températures élevées parce que le crayon devient mou et le dessin s'alourdit. Le crayon glisse sur la pierre plus facilement que la plume, mais il ne faut pas aller trop vite pour qu'il touche bien tous les grains. Si la ligne n'est pas très bien marquée, repassez le crayon dans le même sens ou mieux en sens contraire, ce qui est facile sans tourner la pierre comme on serait obligé de le faire avec la plume. Le crayon, étant tenu oblique- ment, s'use plus promptement d'un côté que l'autre, on le tourne entre les doigts et on se sert de l'autre côté ; étant taillé long on l'aiguise plusieurs fois sur le papier verre sans avoir besoin de le tailler de nou- veau au canif. Quant aux ombres on ne doit pas essayer de les faire d'un seul coup, il faut passer et repasser le crayon plusieurs fois et dans plusieurs sens pour que le grain soit atteint de tous les côtés et arriver gra- duellement à la teinte que l'on désire, c'est le seul moyen que l'ombre résiste bien à l'acidulation. Sur la pierre grise les ombres paraissent plus foncées qu'elles ne le sont, il en résulte un tirage trop pâle, c'est ce qui m'est arrivé plusieurs fois ; il faut foncer la nuance d'autant plus que l'acidulation l'affaiblit toujours un peu. encre et crayon (Planche II) La lithographie au crayon présente quelque chose de moins dur, de plus moelleux que la lithographie à — 153 — la plume, mais les lignes sont plus grosses, moins nettes et moins distinctes, ce qui peut être un incon- vénient pour certains travaux d'histoire naturelle, mais elle convient très bien pour les champignons, les oiseaux, etc.; c'est pour ce motif que l'on emploie très souvent dans le même dessin la plume et le crayon. Les lignes les plus saillantes sont faites à l'encre et les autres ainsi que les ombres sont au crayon. Les lettres et les chiffres se font ordinaire- ment à l'encre. La pierre grainée prend facilement l'encre qui paraît s'étendre plus ou moins de chaque côté du trait comme sur du papier buvard, cet effet disparaît un instant après et le trait reste net mais moins fin que sur la pierre polie. Lorsque l'on a des noms à écrire à l'encre au-dessus ou au-dessous des dessins, on peut avoir des traits aussi fins que sur la pierre polie en enlevant le grain ; pour cela on frotte l'endroit avec un morceau de pierre ponce ou, s'il y a peu de place, on y répand de la pierre ponce en poudre et l'on frotte avec un petit morceau de bois. Obs. — Les dessins au crayon de la planche II sont faits le premier et le cinquième entièrement au crayon, tandis que dans les nos 2, 3 et 4, j'ai fait les traits à l'encre. CORRECTIONS Les corrections sont beaucoup plus difficiles à faire que pour la lithographie à la plume. La pierre étant grainée, le grattoir enlève facilement le grain et le crayon disparait, mais alors il faut refaire à l'encre la partie enlevée, ce qui lui donne un aspect différent, ou la regrainer en y répandant du sable fin — 154 — et frottant avec un morceau de verre, par exemple avec le bouchon d'une carafe. Si la partie à corriger n'a que peu d'étendue on peut enlever le crayon par petits coups de pointe de grattoir qui, s'enfonçant dans la pierre, forme un petit grain sur lequel on peut repasser le crayon ; c'est long et assez difficile pour bien réussir. Voici un procédé que je n'ai pas essayé : on fait dissoudre de la potasse caustique dans deux fois son volume d'eau, puis à l'aide d'un pinceau formé de charpie on l'étend, en frottant un peu, sur la partie à effacer en prenant soin de ne pas débor- der, une heure après on enlève la potasse avec une éponge humide ; il est souvent utile de recommencer l'opération, puis on lave à l'eau et on laisse sécher. Autre procédé : on fait mettre la pierre à l'encre de conservation, on enlève ensuite les parties à suppri- mer avec un tampon de linge ou un pinceau trempé dans l'essence, on lave et on y passe un mélange d'acide acétique et d'eau, on lave encore, on laisse sécher et on refait le dessin, puis on y répand de la gomme acidulée. Le meilleur procédé, quand on peut l'employer, c'est de faire les corrections avant le grat- tage et d'enlever ensuite ce qui est de trop. TIRAGE Le tirage des travaux au crayon n'est pas si facile que le tirage des travaux à la plume, on se sert ordi- nairement de papier non collé parce qu'il prend mieux l'encre d'impression. Dans toutes lithographies on travaille à la plume, mais le travail au crayon est devenu rare en province ; à Caen, par exemple, dans les lithographies les plus importantes, on ne — 155 - fait pas de crayon. Il en résulte que vous rencontrez beaucoup plus de difficultés pour faire tirer vos planches, les ouvriers n'ont pas l'habitude de ce tra- vail et ils se servent de la même encre d'impression que pour la plume, tandis qu'elle devrait être un peu différente. Pour ces divers motifs, vous obtenez un travail moins bon ; c'est ce qui a eu lieu pour les planches II et III contenant crayon, plume, gravure et autographie qui ont été tirées ensemble d'une seule fois sur la même pierre. GRAVURE SUR PIERRE Planche III) La gravure lithographique diffère de la lithogra- phie à la plume et de la lithographie au crayon en ce que les dessins sont gravés dans la pierre. CHOIX ET PRÉPARATION DE LA PIERRE On doit choisir une pierre grise, dure, homogène, sans fissures. Le dressage et le polissage doivent être parfaits sans grains ni rayures parce qu'elles laisse- raient des traces sur le tirage. On étend dessus à t l'aide d'une éponge ou d'un pinceau une dissolution d'acide nitrique marquant deux degrés à l'aréomètre de Baume, puis on la recouvre d'une couche de gomme arabique qui la rend imperméable aux corps gras, ensuite on la lave doucement avec une éponge imbibée d'eau. D'autres la préparent d'une seule fois en mélangeant l'acide nitrique et la gomme. Il faut que la couche de gomme soit légère pour pouvoir tracer facilement les lignes, si elle était trop épaisse les outils glisseraient au lieu d'entamer la pierre. — 156 — Quand elle est sèche on la colore en rouge avec de la sanguine ou en noir avec du noir de fumée en frot- tant doucement avec un tampon de coton ou avec la main. Pour le décalque on se sert de sanguine, comme pour la lithographie à la plume, si la pierre est colo- riée en noir, et de noir de fumée si elle est coloriée en rouge. EXECUTION Les graveurs se servent de burins fabriqués avec des broches d'acier que l'on aiguise à la lime ou sur une meule et que l'on passe ensuite sur la pierre ; on emploie aussi les aiguilles de tailleur. On vend des burins en diamant, ils ont l'avantage de bien entamer la pierre sans s'émousser. La pierre étant coloriée, les traits formés par le burin apparaissent en blanc, on a soin d'épousseter avec le pinceau pour enlever la poussière produite par l'action des outils. Les traits ne doivent pas être trop creusés, le papier ne pourrait pénétrer au fond et ils n'apparaîtraient pas au tirage ; les grosses lignes se font en y revenant plusieurs fois avec une pointe fine ou avec un burin plus gros. Il faut éviter de laisser tomber sur la pierre des corps gras car le travail serait plus difficile le burin pouvant glisser, ou de l'eau qui dissolverait la gomme, l'entraînerait dans les traits et les empêche- rait de prendre le noir. La pierre ne doit pas être plus froide que l'endroit où l'on travaille, car elle se couvrirait d'humidité qui dissoudrait la gomme. Avec la gravure, on obtient des traits plus fins qu'avec la plume, c'est en gravure sur pierre que sont faites — 157 — ordinairement les cartes de visite gravées dont les déliés sont si fins. La gravure est plus chère que le tra- vail à la plume. On fait quelquefois la gravure sur pierre à l'eau forte. On la recouvre du vernis de graveur et on trace le dessin à la pointe d'acier ou de diamant, en enle- vant le vernis sans entamer la pierre. On l'entoure ensuite d'une bordure en cire et on y répand de l'acide nitrique faible. CORRECTIONS Les corrections sont beaucoup plus difficiles à faire pour les dessins gravés que pour ceux exécutés à la plume. On efface avec un grattoir ou avec un morceau de pierre ponce taillé en pointe de manière à ce qu'il n'y ait pas de trou, mais une concavité peu appa- rente et insensiblement atténuée. Il faut ensuite aci- duler l'endroit gratté et le gommer, le noircir ou le rougir et refaire les traits supprimés. Si la gomme pénétrait dans les traits on y repasserait la pointe. ORSERVATIONS Si, au lieu d'exécuter vous-même le travail sur pierre à la plume, au crayon ou au burin, vous le faites faire par un ouvrier, vous pouvez faire sur le papier les ombres au crayon, ce qui est plus facile et beaucoup plus prompt. Quant aux principaux traits, je vous engage à les faire toujours à l'encre pour qu'ils soient très distincts. — 11 n'est pas possible d'indi- quer ce que peut coûter une planche en lithographie sans avoir vu le dessin ; le travail peut être beaucoup plus long pour l'une que pour l'autre de deux plan- ches de même grandeur. — 158 — ZINCOGRAPHIE La zincographie consiste à dessiner sur zinc au lieu de dessiner sur pierre. Le zinc étant préparé, on procède de la même manière que sur la pierre pour dessiner à l'encre, au crayon ou au burin. Si l'on veut faire d'abord une esquisse on emploie le crayon Conté ou la sanguine, jamais le crayon à mine de plomb. Pour le tirage, on fixe la feuille de zinc sur une pierre ou sur un bloc en fonte et on se sert des mêmes ma- chines que pour la lithographie. L'avantage du zinc est de coûter moins cher que la pierre et de n'être pas encombrant si on veut le conserver. Je n'ai pas travaillé sur zinc. La maison Monrocq, rue Suger, 3, vend du zinc tout préparé. AUTOGRAPHIE SUR PIERRE (Planche III) L'autographie consiste à dessiner sur du papier spécial (papier autographique) avec une encre spéciale (encre autographique), à décalquer sur une pierre lithographique et à faire le tirage comme pour la lithographie. Le papier autographique est un papier ordinaire dont une des faces est recouverte d'une couche de colle gélatineuse ou féculente. L'encre aatographique est composée des mêmes matières que l'encre lithographique, mais dans des proportions différentes. On augmente la quantité de gomme laque et de cire et on diminue celle du noir de fumée que l'on supprime quelquefois. L'écriture et le dessin se font sur papier autogra- — 159 — phique de la même manière que sur le papier ordi- naire, on ne dessine pas à l'envers comme pour la lithographie. Le dessin est d'abord esquissé au crayon à la sanguine, on répand ensuite sur le papier, avec un pinceau et aussi également que possible, une pe- tite quantité de sandaraque en poudre impalpable et on le secoue pour le débarrasser de ce qui n'y est pas adhérent. Evitez de poser les mains sur le papier autogra- phique, couvrez-le d'une feuille de papier pour servir de sous-main, n'employez jamais de plumes ayant servi à l'encre ordinaire, car l'encre autographique pourrait être décomposée. Pour les corrections, on efface à la gomme et on met un peu de sandaraque avant de refaire la partie enlevée. Le décalque sur pierre doit se faire le plus tôt pos- sible, dans le délai de deux jours en été et d'une semaine en hiver. Quant à l'exécution du décalque, la préparation de la pierre et le tirage, c'est l'affaire de l'imprimeur. Les planches en autographie sont moins nettes que celles qui ont été dessinées directement sur pierre par un lithographe de profession, mais elles coûtent beaucoup moins cher à l'auteur qui n'a à payer que le papier et le tirage. L'autographie, dont je viens de parler, est l'an- cienne autographie, on ne peut se servir que d'encre. Depuis quelques années on fait de l'autographie à l'encre lithographique et au crayon lithographique ou entièrement au crayon. Pour cela, on se sert d'un papier spécial graine, dont on fabrique 3 numéros, le n° 1 à grain très fin et le n° 3 à gros grain ; c'est du n° 2 dont je me suis servi pour dessiner, à l'encre — 160 — et au crayon lithographiques, l'autographie de la planche III ; il ressemble assez à l'échantillon n° 2 de la planche I, mais le grain est moins saillant et le papier moins épais pour faciliter le décalque. Avec le n° 1 le décalque se fait moins bien, avec le n° 3 il est plus difficile de faire des lignes fines. Le prix d'une feuille de 49 cent, sur 64 est de 2 fr. 50 chez Bran- cher et chez Pasque, ce dernier vend des demi- feuilles à 1 fr. 25. — H y a des papiers à carreaux et des papiers à lignes, le dessin est facile sur le graine, plus difficile sur le ligné. — On se sert quelquefois de papier transparent à grain (2 fr. la feuille chez Brancher), ce qui évite le décalque sur papier. Quoique l'on ait employé le crayon, le décalque peut se faire sur pierre polie; on mouille le dos du papier avec de l'eau chaude. Avec de bon papier on obtient un résultat presque aussi bon qu'en dessinant direc- tement sur pierre. AUTOGRAPHIES DIVERSES On a inventé un grand nombre d'appareils plus simples que l'autographie sur pierre et dont tout le monde peut se servir : Dans la presse Bagueneau la pierre est remplacée par une plaque métallique ; dans le polygraphe et le vélotygraphe, c'est une plaque gélatineuse ; dans l'autocopiste noir, un parchemin recouvert d'un en- duit spécial, etc. Les plumes et les crayons élec- triques tracent des traits formés d'une suite de petits trous très rapprochés, au travers desquels passe l'encre pour les reproduire sur une feuille placée 164 au-dessous, etc. — Tous ces appareils sont plus ou moins bons pour imprimer des étiquettes et des cir- culaires, car avec quelques-uns d'entre eux on peut tirer un grand nombre d'exemplaires ; ils sont infé- rieurs à l'autographie sur pierre pour ce qui concerne le dessin ; je crois que le meilleur est l'autocopiste noir. Tous sont accompagnés d'instructions indiquant la manière de s'en servir. REPORTS Ce serait ici que je devrais parler des reports, mais c'est le travail de l'imprimeur et non du dessinateur; je n'en dirai que quelques mots. Le report consiste à tirer sur papier spécial (papier de chine, etc.), une épreuve d'un dessin ou de caractères d'imprimerie et à les décalquer sur pierre ou sur zinc. L'imprimeur-lithographe fait souvent des reports pour réunir sur une même pierre des dessins faits sur plusieurs et ne faire qu'un seul tirage de tout ; la gravure de la planche III a été reportée pour la tirer en même temps que les autres lithographies. On emploie fréquemment les reports pour transporter sur pierre des gravures en creux parce que l'impres- sion lithographique est moins chère que l'impression en taille-douce. PHOTOGRAVURE Par le mot Photogravure on entend les divers pro- cédés qui consistent à photographier un dessin, à le reporter sur une plaque métallique et à le graver 11 — 162 — en relief ou en creux : Gillotage, Similigravure, Héliogravure, etc. La gravure en relief a l'immense avantage de pou- voir être tirée par tout imprimeur, soit en planches distinctes, soit intercalée dans le texte, tandis que la gravure en creux doit être tirée en taille-douce, mode d'impression qui coûte beaucoup plus cher et que l'on ne peut faire exécuter que dans quelques grandes villes, ou bien en faire un report et tirer en litho- graphie. Photogravure en relief La photogravure en relief a été inventée par Gillot père en 1867, il l'avait appelée gravure panicogra- phique, nom abandonné aujourd'hui pour celui de Gillotage qui rappelle l'inventeur. Ce n'est que depuis une vingtaine d'années qu'elle a été employée et elle a pris promptement une très grande extension. La photogravure en relief comprend le Gillotage (dessins sur papier ordinaire au trait ou au pointillé à l'encre et sur papier spécial au crayon avec demi- teintes) et la Similigravure (dessins divers et lavis). GILLOTAGE 1° Dessin au trait à V encre (Planche IV). — Il doit être exécuté sur du papier blanc bien collé et d'une pâte homogène ; il faut rejeter celui qui peluche ou boit aux endroits grattés, ce qui rendrait les correc- tions défectueuses ; c'est le bristol qu'on emploie généralement. On ne trouve souvent en province qu'un bristol mal collé à l'intérieur et qui devient pelucheux et buvard dès qu'on le gratte, ne vous en — 163 — servez pas. Le bon bristol (échantillon 1 , planche I) ne coûte que 20 centimes. Le papier à grain gros rend la photographie plus difficile. Le décalque se tait à la mine de plomb, à la sanguine ou au bleu. 11 faut avoir bien soin d'enlever la sanguine qui dépasserait les traits à l'encre, car la photographie l'indiquerait ; c'est très facile en frottant le dessin avec de la mie de pain pas trop frais; pour le bleu il n'y a rien à craindre. Les dessins sont faits entièrement à la plume et ne doivent consister qu'en traits, hachures ou pointillé ; les plumes doivent être très fines (voir p. 116) et l'encre de chine très noire formant des traits bien distincts. J'ai dit (page 121) que je préférais ordinai- rement pour les ombres fortes les lignes fines très rapprochées aux grosses lignes ; ici on devra faire les lignes plus grosses, car elles pourraient se confondre à la gravure si elles étaient trop rapprochées. Les différentes transformations que subit le dessin par la photographie, le report et l'encrage tendent à élaVgir les traits, ils doivent être très fins et bien marqués. Pour remédier à cet inconvénient, on fait les dessins une demie fois, une fois ou deux fois plus grands, le photograveur les réduit à la dimen- sion que vous lui indiquez et cela sans augmentation de prix. Avec un dessin plus grand on rend plus net- tement les petits détails et la réduction atténue les défauts des lignes; c'est là un précieux avantage que l'on ne peut obtenir qu'avec les procédés de repro- duction photographique. Lorsqu'il s'agit de dessins faits au microscope, il faut avoir soin de ne pas indi- quer le grossissement du dessin, mais celui que — 164 — reproduira la gravure réduite. Les dessins pour la photogravure exigent une très grande propreté, la photographie reproduisant fidèlement toutes les taches, mettez une feuille de papier sous votre main. Les corrections doivent être faites avec le plus grand soin, car le moindre défaut se trouve repro- duit et devient souvent plus apparent. Les grattoirs varient de forme depuis le petit grattoir du litho- graphe jusqu'à la lame allongée du grattoir ressem- blant à un scapel, chacun prendra l'outil dont il se servira le mieux. On finit avec la gomme et on lisse la place grattée en frottant avec un corps dur et poli, par exemple le manche du grattoir. Il est préférable, quand cela est possible, de corriger avant de' gratter, on efface ensuite ce qu'il y a de trop et on n'a pas à craindre les bavochures. Il y a trois manières de faire les corrections : 1° en grattant le dessin, ce qui est facile sur le bristol dont je donne un spécimen (Planche I, n° 1) puisqu'on peut le gratter presque impunément comme le prouve la figure 2 qui a été elïacée complètement et refaite au même endroit. — 2° en recouvrant le dessin mal fait d'une ou plusieurs couches de gouache (1) assez épaisses (1) On appelle gouache une peinture blanche délayée à l'eau %ommée, on la vend toute préparée dans de petits flacons de 50 centimes. — 165 — pour que les traits ne se voient plus ; la figure 3 a été refaite sur gouache. — 3° en redessinant la partie mauvaise sur un morceau de papier mince, que l'on gomme en dessous comme les timbres-postes et que l'on colle sur le dessin à remplacer ; on atténue les bords du papier avec le grattoir pour diminuer la saillie qui n'apparaîtra pas à la photo- graphie ; la figure 4 a été collée sur le bristol. Ue ces trois procédés, le second n'est pas à recom- mander parce que le dessin sur gouache est plus difficile que sur papier ; le premier est le plus expé- ditif quand il n'y a qu'une petite étendue à effacer, autrement c'est le troisième qu'il faut choisir. Vous voyez que les figures 2, 3 et 4 ne diffèrent pas ou très peu de la figure 1 qui n'a pas été corrigée et que, par conséquent, la photogravure permet de faire des corrections. Lorsque le dessin a été reporté sur zinc, le gra- veur creuse toutes les parties non dessinées en plon- geant la plaque, à plusieurs reprises, dans de l'acide nitrique faible et le dessin apparaît en relief et à rebours ; de cette manière, il se trouve sur le tirage dans le sens du modèle. La lame de zinc d'une épaisseur de 2 millimètres est montée sur une planche de bois de 21 millimètres pour être de même hauteur que les caractères d'im- primerie ou ordinairement un peu plus basse afin de pouvoir s'en servir dans le cas où ces caractères seraient un peu plus petits par usure ou autrement ; on l'élève exactement à leur niveau en posant dessous une feuille de papier plus ou moins épaisse. Il ne faut donc pas s'étonner si l'épreuve d'un cliché — 166 — intercalé dans le texte n'est pas bonne, car l'impri- meur ne le calera que pour le tirage. Je préfère ne pas tracer de cadre autour des plan- ches ; il en résulte une petite économie puisque la plaque gravée se paie au centimètre carré et qu'elle est coupée à 2 millimètres des bords du dessin et, si l'on veut les publier dans un autre ouvrage un peu plus petit ou un peu plus grand, elles paraissent différer moins de ces formats en diminuant ou en augmentant la grandeur des titres. Puisque les cli- chés se paient au centimètre carré et qu'il n'y a pas ou très peu de différence de prix entre un cliché clair et un cliché très chargé, il y a avantage à serrer les dessins sans toutefois arriver à la confusion, et à faire mettre par l'imprimeur, en caractères typogra- phiques, les titres et noms à placer au haut ou au bas du dessin. Le tirage des clichés obtenus par le gillotage peut être fait par tout imprimeur et sur toutes espèces de papier, soit intercalés dans le texte, soit en planches distinctes; le papier glacé et surtout le papier couché uni conviennent très bien pour ces planches. Si vous avez plusieurs planches, faites en tirer 2, 4 ou 8 à la fois sur la même feuille, que vous pliez ensuite comme une feuille de texte. Le prix des clichés a diminué beaucoup ; il y a 20 ans, on les payait 20 à 25 centimes le centimètre carré, aujourd'hui ils sont mieux faits et ne coûtent que 5 à 6 cent. (Fernique), 6 cent. (Ruckert), 6 à 8 cent. (Gillot). Le prix courant est de 6 cent, avec un minimum de 3 à 4 fr. suivant les maisons. Bar- bier et Paulin, à Nancy, n'ont demandé à M. Cardot — 167 — que 4 cent, pour un certain nombre de planches assez grandes à faire à la fois. — La photogravure sans demi-teintes est généralement bien faite. — En plus du spécimen de la planche IV, les ligures des pages 129 et 169 sont du gillotage à la plume. Le naturaliste n'a pas à craindre l'usure du cliché, les livres d'histoire naturelle n'étant pas ordinaire- ment tiré à un assez grand nombre d'exemplaires. Un de mes clichés a servi pour un tirage de 10,000 et il est encore bon. Le gillotage est le procédé le moins cher de tous si l'on n'est pas lithographe et il est toujours moins cher quand il s'agit de petits dessins ou d'un tirage nombreux. 2U Dessin à la plume ou au crayon, ombré au crayon (Planches IV et V). — Si vous ombrez au crayon sur du papier lisse les teintes légères dispa- raîtront au tirage, vous ne pouvez arriver qu'à avoir un à plat noir uniforme sur toute la surface en o%nbrant très fort. 11 faut, pour obtenir des demi- teintes, que le dessin soit interrompu par de petits intervalles de manière à produire un pointillé très serré ; on y arrive au moyen des papiers-procédés. Ce sont des papiers couchés et gaufrés, c'est-à-dire qu'ils sont recouverts d'un enduit et présentent d'un côté des saillies formées par des points allongés (papier graine, échantillon n" 2 de la planche I) ou des lignes (papiers lignés, éch. nos 3 et 4). Les uns sont blancs et les autres sont gris, de là la distinction en papiers-procédés blancs et en papiers-procédés gris. Les grains sont formés de lignes courtes et irrégulières. Les lignes sont rapprochées et parallèles, — 168 — toutes dans le même sens ou se croisant à angle droit ou obliquement. La teinte grise est obtenue par l'impression , perpendiculairement ou obliquement sur les saillies , de lignes noires ( papier ligné ) ou de points allongés (papier graine). — Ces papiers sont fabriqués par Gillot, rue Madame, 79; la collec- tion se compose de 8 nos dont 5 blancs et 3 gris ; le prix de la feuille de 56 cent, sur 38 est de 2 fr., il y a sur plusieurs numéros des marges inutilisables qui réduisent le format de 8 ou 10 cent, sur la longueur et de 5 ou 6 sur la largeur. Ces papiers permettent l'emploi de crayons à mine charbonneuse (crayons Conté et crayons Wolff) et à mine grasse (crayons lithographiques, voir p. 150) ; c'est là un avantage, les ombres se font plus facile- ment et plus promptement au crayon qu'à la plume ; on ne doit jamais employer les crayons à mine de plomb pour les dessins destinés à la photographie. Les Wolff marqués B, BB et BBB sont très bons, ils se vendent 30 et 40 cent, pièce ; ils sont moins fragiles que les crayons lithographiques, mais ils ont le grave inconvénient de s'effacer facilement et, lorsque l'ombre est noire, le moindre frottement en entraîne une partie en dehors du dessin et forme sur le papier un voile qu'il faut effacer avec soin ; c'est pour ce motif que je préfère les crayons lithogra- phiques. J'ai dit que l'on pouvait réduire plusieurs fois les dessins à la plume ; il n'en est pas de même des dessins au crayon sur papier-procédé, la réduction ne doit pas dépasser un tiers, comme le prouvent les figures ci-jointes. La figure 1 est réduite de un tiers 169 et la figure 2 de moitié ; vous voyez que dans cette dernière les ombres et les traits faibles ont en partie disparu, c'est très visible dans les feuilles supérieures. Le décalque se fait à la sanguine ou au bleu, la mine de plomb marque plus difficilement sur ces papiers; la photographie reproduisant la sanguine, il faut avoir soin de l'enlever avant d'ombrer, après le tracé à l'encre ou au crayon lithographique, en frottant le dessin légèrement avec de la mie de pain 170 ou de la gomme. Si l'on se sert du crayon Wolffon doit décalquer en bleu (la photographie ne le repro- duit pas) parce que la mie de pain l'effacerait en même temps que la sanguine et pourrait en entraîner dans les creux du papier, ce qui donnerait un mauvais cliché; le crayon lithographique, dans la composition duquel entrent des corps gras, adhère au papier et résiste à l'effaçage. Il est préférable de faire à la plume les traits ou au moins les principaux, les contours sont plus nets ; on ombre ensuite au crayon. Les traits se font facilement sur le papier graine blanc, mais ils sont plus difficiles à faire réguliers sur le papier ligné. Lorsque le trait coupe les lignes à angle droit il se compose d'une suite de petits zigzags, peu visibles si le dessin aété réduit etil estassez régulier;s'il lescoupe sous un angle peu ouvert, il est difficile de les traver- ser à l'endroit convenable, car la plume ou le crayon tendent à les suivre. On peut, si l'on a des blancs brusques à faire, commecela arrive dans les paysages, faire une teinte au crayon partout et ensuite enlever au grattoir ce qui doit être en blanc; c'est un procédé très prompt, le grattoir enlevant facilement l'enduit du papier. On ne doit pas employer l'estompe pour ombrer, le crayon pénétrerait dans les interstices et cela produirait le même effet que si c'était du papier uni. Les dessins sur papier-procédé gris se font de la même manière que sur le blanc, les blancs s'obtien- tiennent avec le grattoir ; on peut n'enlever qu'une partie du grisé et atténuer seulement la teinte ; le blanc des ligures 1 et 5 de la planche V a été obtenu — 171 — de cette manière ; on pourrait aussi employer la gouache. Un coup de grattoir pour former une étroite ligne blanche autour des figures les fait mieux res- sortir, c'est ce que j'ai fait à toutes les ligures de la planche V. Ces papiers gris conviennent surtout pour le paysage, le dessinateur peut en tirer un excellent parti, il y a des papiers à teintes dégradées pour les dessins du ciel ; avec un grattoir à dents de scie on peut faire des hachures en blanc, etc. Les corrections sont assez faciles si le dessin est fait au crayon Wolff, on peut l'effacer avec la mie de pain ou la gomme sans modifier le papier. Avec le crayon lithographique et avec l'encre on est obligé d'employer la gomme grattoir ou le grattoir qui en- lève plus ou moins le relief et l'on obtient plus qu'un mauvais résultat. On pourrait refaire les ombres à l'encre en pointillé, et avec des traits fins si le papier est gris. Le prix de la gravure d'un dessin sur papier pro- cédé est le même que celui de la gravure sur bristol ou seulement très peu plus élevé. Obs. — Les figures 1 et 2 sur papier graine blanc sont ombrées au crayon Wolff et les fïg. 3, 4 et 5 au crayon lithographique. — Les fig. 1 et 2 sur papier ligné gris sont ombrées au crayon lithographique et les fig. 3, 4, 5 au crayon Wolff. similigravure (Planche V) Dans le gillotage on ne peut pas employer le lavis parce qu'il ne donnerait qu'un à plat au tirage et pas de demi-teintes ; si l'on fait du lavis sur papier- procédé, l'encre pénètre dans les interstices et pro- — 172 — duit le même effet que sur papier uni ; il faut de petites solutions de continuité. Pour les obtenir, on a interposé entre le cliché photographique et la plaque de zinc une trame ou réseau qui forme sur toute la surface du zinc un pointillé gris. Le dessin doit être fait sur papier à grain fin, le graveur Dubray a.trouvéque le Wathman que j'avais employé constituait une difficulté de reproduction photographique à cause de son grain, qui cependant est assez fin mais plus gros que celui du bristol dont je donne un spécimen planche I. Le papier lisse et glacé convient bien pour la photogravure, mais les lavis y sont plus difficiles, servez-vous du bristol à grain fin. Pour le lavis, vous pouvez délayer dans un godet de l'encre de Chine en bâton ou tout sim- plement ajouter de l'eau à l'encre de Chine liquide, c'est ce que j'ai fait. — Les corrections se font comme pour le gillotage sur bristol. La gravure en simili peut présenter deux aspects très différents. Dans le premier procédé, le plus em- ployé parce qu'il est le moins cher, les figures d'une planche sont réunies par un fond grisé qui couvre la planche entière, les figures de même que les inter- valles qui les séparent, comme on le voit aux figures 2, 3 et 4. Dans le second procédé, le graveur dégage les figures de ce grisé, elles apparaissent alors plus nettes, tel est le cas de la figure 1. Le grisé couvrant tout le dessin, les teintes faibles tendent à se confondre avec lui et les blancs que le dessinateur indiquerait dans l'intérieur des figures seraient un grisé, comme cela a eu lieu pour la fig. 1 ; c'est là un inconvénient. On peut retoucher à l'outil — 173 — (après la plaque de zinc faite), m'écrit M. Dubray, pour obtenir les blancs que Ton désire ; il n'y a pas moyen de bien les indiquer au dessin, les explications de ce genre sont à faire en marge du dessin. Le prix du cliché, avec grisé autour des dessins, est de 12 centimes le cent, carré avec un minimum de 14 fr. (Dubray) ; le cliché contenant les figures 2, 3 et 4 m'a coûté 14 fr. Si le grisé est enlevé autour des dessins, le prix est de 16 centimes le cent, carré (Dubray) pour un dessin d'une certaine grandeur; le cliché de la figure 1 m'a coûté 8 fr. Le prix est de 15 à 20 centimes le cent, carré avec un minimum de 15 à 20 fr. (Gillot). Pour les petites figures, la simili- gravure est plus chère que la gravure sur bois. La similigravure est employée principalement pour la reproduction de photographies de monuments, etc., pour des catalogues et des journaux illustrés tirés à un assez grand nombre d'exemplaires, mais elle l'est beaucoup moins que la gravure sur bois. PHOTOGRAVURE EN CREUX La photogravure en creux, appelée souvent hélio- gravure, est d'un prix beaucoup plus élevé que le gillotage. Les dessins doivent être faits plus grands comme pour les autres procédés, les traits à l'encre de Chine et les ombres au pinceau également à l'encre de Chine ou au crayon. La maison Dujardin fait de beaux travaux en héliogravure ; le prix d'une planche du format de cette brochure serait de 75 fr. pour le cliché et 25 fr. pour le tirage à 1000 exemplaires. La photogravure en relief peut être tirée à part ou 174 intercalée dans le texte, ce qui est souvent un avan- tage précieux ; il n'en est pas de même de l'hélio- gravure en creux qui doit former des planches à part. Elle est employée pour l'illustration de certains ouvrages de prix, par exemple pour la reproduction des monuments d'après photographies. PHOTOLITHOGRAPHIE La photolithographie est très employée pour la reproduction de dessins de grande dimension : cartes géographiques et topographiques, plans, etc. Le des- sin est photographié puis reporté sur une pierre lithographique ou sur du zinc recouvert d'une subs- tance sensible à la lumière; c'est le zinc que l'on emploie ordinairement (photozincographie). Ce pro- cédé a un avantage sur la lithographie, c'est de per- mettre de faire les dessins plus grands, la photogra- phie les réduit à la grandeur voulue et les traits deviennent plus fins ; il coûte moins cher si l'auteur ne fait pas lui-même la lithographie. Le tirage se fait comme pour la lithographie et la zincographie dont j'ai parlé. C'est par la zincographie (p. 25) que l'on im- prime les cartes de l'état-major vendues au public à très bas prix. AUTOGRAVURE C'est la gravure sans photographie obtenue par le décalque d'un dessin sur pierre lithographique (V. autographie, p 158) et un report sur zinc de l'épreuve lithographique, ou plus simplement le 175 décalque direct du dessin sur zinc, gravé ensuite à l'acide nitrique. — Ce procédé est, je crois, peu usité, il doit coûter presque aussi cher que le gillo- tage et donner un résultat moins bon ; je n'en ai pas pas fait faire. PHOTOGOLLOGRAPHIE (Planche VI) La photocollographieest appelée aussi phototypie, héliotypie, autotypie, etc., je préfère le premier nom parce qu'il indique que c'est une impression sur colle. La photocollographie se rapproche beaucoup plus de la lithographie que de la photogravure. Le cliché n'est pas gravé, c'est une couche continue de gélatine bichromatée ; sous l'influence de la lumière elle acquiert la propriété de repousser l'eau, tandis que les parties non insolées la retiennent. Il en résulte que si on soumet un cliché mouillé à l'impression, les parties insolées, c'est-à-dire le dessin, retiendront l'encre et les parties mouillées correspondant aux blancs la repousseront. Les dessins doivent être faits plus grands, les traits à la plume et les ombres au pinceau ou au crayon. Je me suis servi d'un papier lisse et très blanc que m'a donné Bellotti, il convient très bien, dit-il, pour la photographie, mais si l'on avait des grattages à faire je le trouverais bien inférieur au bristol. Les planches en photocollographie ressemblent assez à des pnotographies, elles produisent un bel effet. Les figures sont entourées d'un grisé, ordinaire- ment léger; les teintes faibles et les demi-teintes se — 176 — confondent, du moins en partie, avec ce grisé, c'est là un inconvénient ; si l'on veut les faire ressortir le grisé devient plus foncé et le résultat n'est pas meilleur. Le grisé couvrant toute la planche, il ne peut y avoir de places complètement blanches, mais le grisé peut être très léger. Les clichés sont d'un prix très peu élevé, c'est le tirage qui est coûteux parcequ'il faut l'interrompre souvent pour mouiller le cliché avec de l'eau glycé- rinée. Bellotti prend 3 fr. pour un cliché du formai de cette brochure et 60 fr. pour le tirage de 1000 exemplaires ; Le Deley demande 70 fr. pour un tel travail et Longuet 120 fr. Ce dernier graveur fait aussi de magnifiques travaux en ce qu'il appelle de l'autotypie sur cuivre qui revient pour 1000 exem- plaires au même prix (le cliché 50 fr. et le tirage 70 fr.) Le tirage de la photocollographie de la planche VI n'a pas été fait très régulièrement, comme cela arrive lorsqu'on ne mouille pas assez souvent; tous les exemplaires ne sont pas semblables. Pour les petits dessins et les tirages nombreux la photocollographie est beaucoup plus chère que le gillotage, elle peut être aussi bon marché pour une grande planche et un tirage de 100 ou 200 exemplaires seulement. — Le tirage est fait avec des presses spéciales, par conséquent les gravures ne peuvent être intercalées dans le texte. Le tirage étant très cher, j'ai demandé à M. Longuet s'il ne serait pas possible de faire le report sur pierre et, pour les petites planches, faire plusieurs reports sur la même pierre afin de tirer lithographiquement plusieurs exemplaires à la fois, ce qui serait une & — 177 — grande économie. Voici la réponse que j'ai reçue de ce photocollograveur très connu : Le report sur pierre de la photocollographiea tenté de nombreuses personnes. Je crois en principe que le résultat ne sera jamais obtenu car la pierre a un grain physique et la gélatine un grain chimique, ces grains sont d'ordre différent et non compatibles. A mon avis il faudrait pour réussir donner un grain à la préparation de gélatine, ce qui en principe est possible, mais il faudrait aussi avoir d'excellents reporteurs et ils deviennent très rares. M. Longuet ajoute : Il est d'usage constant en photocollographie, surtout depuis quelques années, de tirer autant que possible en feuilles pleines, ce qui s'obtient pour les petites images en réunissant des sujets différents ou sem- blables suivant le cas. Gela s'obtient, comme vous le supposez, en faisant la juxtaposition sur une glace, avant l'insolation, des différents clichés à reproduire. M. Laynaud, dans la brochure la Phototypie pour tous qu'il vient de publier, prétend (p. 85) que le transport sur pierre est facile, mais alors il devrait être employé et le prix du tirage moins élevé ; il parle de retouche à faire sur la pierre, etc. C'est sur le principe de la photocollographie qu'est établi V autocopiste noir ; le parchemin, sur lequel on décalque l'écriture ou le dessin, a été recouvert d'une couche de gélatine bichromatée. Il est facile de se servir de cette presse, elle convient très bien pour l'impression des circulaires ; on peut imprimer 100 à 200 exemplaires et, au moyen de la poudre de report, toute copie fraîchement imprimée peut être transformée en un nouvel original qui 12 178 servira à d'autres tirages. Le prix varie de 25 à 135 fr. suivant la grandeur ; boulevard Poissonnière, 9, Paris. GRAVURE SUR MÉTAUX A L'EAU FORTE ET AU BURIN Le cuivre rouge et l'acier sont les métaux les plus employés. Les plaques de cuivre ont 2-3 millimètres d'épaisseur, le graveur les enduit d'un vernis, trace ledessin avec une pointe en enlevant le vernis jusqu'au cuivre, fait une bordure en cire autour de la planche et verse dessus de l'acide nitrique étendu d'eau qui creuse le cuivre partout où il a été mis à découvert par la pointe. Les ombres se font aux traits, aux hachures ou au pointillé. Quelquefois la gravure est tout entière au pointillé, tous les traits étant formés d'une suite de points très rapprochés, ce qui lui donne un aspect spécial. Je n'ai vu aucun ouvrage français gravé au pointillé, mais cette gravure était autrefois assez répandue en Angleterre, les planches du second volume des Graminées de Parnell ont été gravées au pointillé. Si, au lieu d'eau forte, on se sert d'un burin pour creuser les traits dans le cuivre, c'est la gravure au burin. Vous faites le dessin comme vous voulez pourvu que tout soit distinct, que le graveur voie bien ce qu'il faut faire. Le tirage en taille douce étant très cher, ordinaire- ment on ne le fait pas directement sur la plaque, on — 17!) — fait un report sur pierre pour tirer liihographique- ment ; on peut faire plusieurs reports sur la même pierre et, par conséquent, tirer plusieursexemplaires à la fois, ce qui est très économique pour les tirages nombreux. Autrefois on employait souvent la gravure à l'eau forte pour les ouvrages d'histoire naturelle, actuelle- ment on en fait peu ; la photogravure et la photo- collographie l'ont remplacée. Il y avait à Paris, il y a 30 ou 40 ans, deux graveurs bien connus des bota- nistes : Pierre et Picard ; j'ai fait faire, en 1869, de la gravure chez le second. Je ne sais quels sont aujour- d'hui les graveurs d'histoire naturelle. GRAVURE SUR BOIS (Planche VI) La gravure sur bois est connue depuis longtemps, on dit qu'elle était en usage chez les Chinois 300 ans avant l'ère chrétienne. Elle a été, jusqu'à l'invention de la photogravure, la seule gravure en relief pour l'illustration des livres, elle est encore très usitée au- jourd'hui et elle fournit de beaux travaux. Au trefois, on faisait toujours directement son dessin sur bois, actuellement on dessine souvent sur papier et on fait photographier le dessin sur le bois revêtu d'une substance sensible à la lumière. Cette dernière manière présente un avantage, c'est que votre dessin reste intact et qu'il est très facile de vérifier si le graveur l'a bien rendu, tandis que, si le dessin est fait directement sur bois, il ne reste aucun moyen de vérification; si le travail est mal fait, l'ouvrier vous — 180 — répondra qu'il a gravé exactement votre dessin et il vous sera impossible de lui prouver le contraire. Les bonnes maisons ne veulent pas de photogra- pbies sur bois ou ne s'en servent que dans des cas spéciaux. Ce n'est pas, m'écrit le graveur Dubray, le moyen de faire bien et ceci pour plusieurs raisons : La photo sur bois, par suite de la préparation spéciale du bois, vient enlever certains effets du dessin et pro- duit aussi dans le transport de la pellicule des défor- mations très sensibles. De plus, l'ouvrier éprouve beaucoup plus de difficultés dans son travail et fera toujours mieux d'après un bois dessiné que photo- graphié. Le buis est le meilleur de tous les bois pour la gravure, on se sert aussi du cormier, du poirier, etc. ; c'est l'Asie-Mineure qui fournit les buis de grandes dimensions ; souvent on réunit ensemble, au moyen de Chevilles à vis et à écrous, plusieurs morceaux de bois dont on unit et polit la surface comme si ce n'était qu'une seule planche ; l'ouvrier peut les dé- monter, les graver séparément et les remonter ensuite. Les planches de bois destinées à la gravure ont l'épaisseur des caractères d'imprimerie (23 mill.), elles reçoivent une préparation spéciale et une couche de blanc. Aujourd'hui, on grave le bois debout et non plus de fil comme autrefois. Il y a à Paris 3 ou 4 marchands de bois préparés pour la gravure, mais ordinairement le graveur se charge de vous le fournir tout préparé. Vous maintenez avec la main gauche le bois dans la position que vous voulez et vous dessinez avec la main droite appuyée sur le bois recouvert de papier — 181 — ou sur une planche de même hauteur placée à côté. Si vous avez besoin de vous servir de la loupe, ce qui arrive souvent au dessinateur naturaliste, vous ne pouvez plus tenir le bois et, s'il est petit, il remuera. Voici comment je procède dans ce cas: je prends une planche de bois blanc de 23 cent, de largeur, d'envi- ron 25 millimètres d'épaisseur (on en trouve de ces dimensions chez tous les marchands de bois). J'en scie 2 longueurs de 45 à 50 cent, chacune ; je fais, au milieu du côté de l'une, une entaille un peu plus grande que le bois à graver et je réunis les deux en clouant en-dessous en travers des bouts de plan- ches minces ou de voliges ; je place mon buis dans l'entaille en mettant dessous un morceau de carton de 1, 2 ou 3 mill. pour qu'il arrive au moins au niveau de la planche, je le cale avec des morceaux de bouchon de liège et je dessine aussi facilement que sur une table ; tout ce travail ne demande qu'un quart d'heure. La première condition pour bien des- siner, c'est d'être à son aise. Si l'on veut que le buis soit exactement au milieu de cette espèce de table, au lieu de faire l'entaille tout entière dans la même planche, on fait une demie entaille dans chacune. Le dessin doit être fait à l'envers (voyez au cha- pitre lithographie, p. 145), mais vous êtres libre de le faire comme vous voudrez, à la plume ou au crayon dur, ordinairement au crayon, avec les ombres à l'encre de Chine ou au crayon, de manière que le tout soit nettement indiqué pour que le graveur comprenne bien. Je me suis servi du crayon Koh-I-Noor marqué HB, dur et noir. Les corrections sont très difficiles parce que l'en- — 182 — duit blanc, dont le bois est recouvert, s'enlève trop facilement au moindre grattage ou même par le frottement de la mie de pain ou de la gomme. Si une ombre est trop forte, on peut la diminuer en donnant de petits coups de pointe du grattoir de lithographe, tenu presque perpendiculairement et sans le faire glisser. Autrefois, on tirait directement sur le bois gravé, aujourd'hui on fait pour le tirage des clichés galva- niques appelés galvanos ; le bois est conservé pour obtenir de nouveaux clichés quand les premiers sont usés, la même gravure peut servir ainsi indéfiniment. Les galvanos ne sont pas chers et un seul suffit pour un tirage d'au moins5,000exemplaires, celui qui aservi pour les figures de la planche VI m'a coûté 1 fr. 50 et j'ai payé 25 fr. pour la gravure y compris le buis. Les graveurs sur bois sont très nombreux à Paris, le prix de la gravure varie suivant le travail qu'elle nécessite et l'habileté de l'ouvrier. Les bons graveurs font de très beaux travaux. Gomme vous le voyez, la gravure sur bois bien faite coûte 8 ou 10 fois plus que le gillotage. Quand on a à tirer un grand nombre cFexemplaires, le prix du cliché est sans importance, aussi est-elle très employée pour les catalogues com- merciaux, souvent assez grossièrement faits. Les gravures sur bois présentent assez souvent un pointillé ressemblant au grisé de la similigravure, mais ce pointillé n'existe qu'aux endroits où il est utile, il n'occupe pas tout le dessin et ordinairement il n'est pas uniforme, c'est un des moyens de distin- guer ces deux sortes de gravures. — 18:-J — CONCLUSION Si vous dessinez convenablement et proprement, vous n'avez que l'embarras du choix pour illustrer vos publications; mais, si vous êtes maladroit et mal- propre ou si vous avez seulement l'un de ces défauts, vous ne devez pas songer aux procédés de reproduc- tion par l'intermédiaire de la photographie, car elle reproduit fidèlement toutes les irrégularités et toutes les saletés. Il ne faut pas cependant renoncer à pu- blier vos dessins; vous avez à votre disposition les procédés sans photographie et principalement la lithographie; l'ouvrier qui fera vos dessins sur pierre corrigera vos défauts et ne fera pas attention à vos taches, vous aurez un bon tirage. — Tout le monde peut illustrer ses livres. SPÉCIMENS DE PAPIERS i BRISTOL Marque A L PAPIER-PROCÉDÉ blanc graine PAPIER-PROCÉDÉ blanc ligné PAPIER-PROCÉDÉ gris ligné Le n° 1 provient de la maison Sénée ; les nos 2, 3 et 4 de la maison Gillot. M»'i|<|ii|U'V|ii'iiiiM uijiii LITHOGRAPHIES I! u rayon. Fluiû . ■•.•- ■ . 1 % I t ,, ,.« v ; ï'-r) m t, ym '•'■ I LITHOGRAPHIES G ravure Auto graphie. s , ■ I ' li i'ik 4 i A LA PLUME sur bristol GILLOTAGE AU CRAYON sur procédé blanc IV I Fernique se GILLOTAGE SIMILIGRAVURE AU CRAYON sur procédé gris 1 sans giisù autour 2, 3, 4 avec grisé autour ' ' : „ -■ *S&Ê 1 I - h Ferniquf S<\ |)l BU \ V SC. GRAVURE sur BOIS PHOTOCOLLOGRAPHIE Phototypie Dubray BELLOTTI SC. TABLE DES MATIÈRES Pages Composition du bureau de la Société pour l'an- née 1899 III Liste générale des Membres de la Société au 15 août 1899 , V Liste des Sociétés savantes et établissements avec lesquels la Société fait des échanges de publi- cations XV PROGÈSrVERBAUX DES SÉANCES Séance du 9 Janvier. — Lecovec : Avicula con- forta à Osmanville ; — Inula helenium à Sainte-Marie-du-Mont ; — Psalliota amnophila à Rochebanne XXIX Séance du 6 Février. — Dr Moutier : Floraison de Primula officinales et acaulis XXXI Séance du 6 mars. — Lettre de A. Chevalier . XXXIII Séance du 10 Avril. — R. Le Sénéchal: Cata- logue des Coléoptères de la famille des Cara- biques recueillis dans le département de £ Orne (voir page 3). — L. Brasil : Bajocien de Fon- t»nay-le-Pesnel . — A. Bigot : Bat/ionien supérieur des environs de Caen. — Gallier : Tœnia cœnurus XXXVII — -1«6 — Pages Séance du 1er mai. — Dr Gidon : Doronicum plantagineum dans la foret de Grimbosq ; Nar- dosmia fragrans et Allium ursinum à Venoix. L. Brasil : Cucumaria pentactes. — A. Bigot : Gastropodes bajociens XL Séance du 5 Juin. — L. Bhasil : Bajocien des environs de Caen et de Bayeux (titre seul). — L. LÉGER : Perforation des racines vivantes par des rhizomes de Graminées (voir page 59). — IzoaiîD : Anémone nemorosa var. Nielii à Chiclieboville ; Plantago média à épi bifide. — Lettre de A. Chevalier. — A. Bigot : Filon dans le grès de May à Feuguerolles .... XLII Séance du 5 Juillet. — Tison : Chute des feuilles et cicatrisation de la plaie. . — DE LA Thuillerie : Matricaria discoïdea à Caen ; Bixia natans. — Lignier : Elodea canadensis; effets de la décortication sur les arbres ; an- nonce du don d'un herbier au Jardin des Plan- tes par M. Corbière XLIX Beunion générale a Lisieux les 23 et 24 Juil- let.— Allocution du Président; Compte-rendu du Secrétaire. — JoUAN : Baleine de Querque- ville (voir page 44). — Lettres de A. Chevalier. — P. Bizet : Kaolin de la Trappe (titre seul). — Corbière : Flore des landes de Lessay (voir page 84). — Dr Hommey et Canel : Pré- sentation de la carte géologique du canton de Sées LII Compte-rendu des Excursions géologiqties à Or- — 187 — Pages biquet, f illerville et Troumlle, les 23 et 2'i juillet, par A. Bigot lxxi Séance du 6 Novembre. — Retout : Minerais de fer de l'Orne. — A. Barnewitz : Flore épiphyte des saules têtards dans la région de Brandebourg, analyse par M. Gidon. — A. Bigot : Présentation de la feuille des Pieux ; Crambe maritima à Oinonville-la-Rogue . . LXXVIII Séance du 4 Décembre. — Lignier : Implanta- tion de Gui sur Pin sylvestre (voir page 80). — Dr Moutier : Gui sur érable. — Brasil : Pois- sons observés à Luc LXXXVII TRAVAUX ORIGINAUX Raoul Le Sénéchal. — Catalogue des Coléop- tères de la famille des Carabiques recueillis dans le département de l'Orne 3 Henri Jouan. — La Baleine de Querqueville . 44 L.-J. Léger. — Perforation de racines vivantes par des rhizomes de Graminée 59 Abbé A.-L. Letacq. — Coup d'œil sur la faune des Vertébrés du département de l'Orne . . 66 0. Lignier. — Dissémination et implantation du l iscu/h album sur le Pinus sylveslris . . 80 L. Corbière. — Sur la flore des landes de Lessay 84 188 — Pages F. Gidon. — Théorie anatomique de 1 anomalie des tiges chez les Dicotylédones du groupe des Cyclospermées 92 René Ghevrel et Dr Poret. — Un singulier Pseudelminthe (Radules de Patelles) ... 98 T. Husnot. — Le dessin d'histoire naturelle pour l'illustration des livres 185 TABLE DES MATIÈRES 185 L Imprimeur-Gérant , E. LANIER. Caen. — Imprimerie E. LANIER, 1 et 3, rue Guillaume. — B. 1225 M&m£!.°' 'J8RAHY WH iflNu p