^^H 1 ^^H ■ ■ ■ 1 1 1 m WKÊ H 1 B 1 1 'wÊ K ^ 2 »;(;;>. ' T;"îi!H?i«r; M 1 H n m 1 1 ^^^1 ^^H a!;;iiij!:i";i;i;: BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ LINNÉËNNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt reconnue irnlililé pnbliijiie par décret du 'i'J avril 1863 ô"^ SÉRIE. — 9^ VOLUME AIVIVKK 1005 CAEN E. LANIER, Imprimeur Hue Guillaume-le-Conquérant, 1 ?i 3 1906 Les opinions émisps dans les publicntions de la Société sont exclusivement propres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité ( art. 23 du règlement intérieur ). La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue éta- bUssement d'uliUlé publique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU ET DE LA COMMISSION D'IMPRESSION pour 1^ Année 1905 Président MM. Moutier (D'). Vice-Président .... Barette (D""). Secrétaire Bigot. Vice-Secrétaire. . . . Tison. Trésorier Ghevrel. Bibliothécaire .... Gatois (D'). Vice -Bibliothécaire . Le Bey. Archiviste Ravenel. MEMBRES DE LA COMMISSION D'IMPRESSION : Sortant en 1906 : MM. Brasil, Noury (D""), Lignier. Sortant en 1907 : MM. Gallier, Noël Bernard, OSMONT (D""). :^m%^ PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCKS SEANCE OU 0 JANVIER 1005 Présidence de M. le D' Osmont, puis de M. le D' MOUTIER. La séance est ouverte à 8 heures et demie. Sont présents : MM. Antoine, Bigot, Rrasil , D-- Gatois, Ghevrel, D-- Gidon, Le Bey, Le Ghippey, Mazetier, D"" Moutier, D"^ Osmont, Séguin, Tison. Le procès-verbal de la séance de décembre 1904 est lu et adopté. Le Président fait part du décès de M, Michalski, géologue en chef du Gomité géologique de Russie, membre honoraire depuis 1900, et exprime les regrets de la Société. M. Gallier s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. Les ouvrages reçus depuis le mois de décembre sont déposés sur le bureau. Le Secrétaire fait connaître qu'à la suite d'explica- tions qu'il a fournies à M. Liégard sur l'origine de la subvention donnée par la Ville à la Société Linnéenne, M. Liégard a fait rétablir cette subvention au profit de notre Société dans le budget de 1905. Il demande que des remerciements soient adressés à M. Liégard pour son intervention. Il en est ainsi décidé. Il est procédé au vote sur l'admission de deux can- — VIII — didats présentés dans la dernière séance. A la suite de ce vote sont proclamés : Membre résidant : M. Skubniewski, surveillant général au Lycée de Gaen. Membre correspondant : M. Delaunay-Larivière, pharmacien à Mortain. Avant qu'il soit procédé aux élections pour le renouvellement du bureau, le Secrétaire donne com- munication d'une lettre de M. Lignier, que l'état de sa santé tient momentanément éloigné de Caen. Gomme il est d'usage de porter à la présidence le vice-président de l'année écoulée, M. Lignier demande qu'on veuille bien faire exception cette année, et choisir un autre président. Il est alors procédé aux élections des Membres du Bureau et des Membres sortants de la Gommission d'impression (voir la composition du Bureau et de la Gommission d'impression p III). MM. Brasil et D'' Gidon, chargés d'examiner les comptes du Trésorier, les reconnaissent parfaitement exacts et proposent de voter des remerciements à M. Ghevrel pour sa gestion et son dévouement aux intérêts de la Société. Adopté. M. le D' Gatois présente un petit silex recueilli à 4 m. de profondeur dans les limons quaternaires sur l'emplacement de la nouvelle maison d'arrêt de la Maladrerie. M. Bigot n'est pas persuadé que ce silex soit taillé. M. Le Bey présente trois haches polies provenant d'Echauffour et de Sainte-Gauburge (Orne). — IX — M. Bigot fait remarquer que la grande hache d'Echauffour est en silex lacustre tertiaire, probable- ment de l'âge du calcaire de Beauce (Aquilanien) ; sur une cassure, on voit très distinctement une graine de Chara. M. Bigot présente une pointe de javelot en silex, torme néolithique de la période dite des dolmens, qu'il a acquise chez un antiquaire de Gaen. La prove- nance n'est pas connue; elle a été achetée par l'anti- quaire à Argentan ; il n'est pas improbable qu'elle provienne des environs de cette ville. M. Bigot fait une communication sur la géologie de trois régions de la feuille « La Flèche» : 1° Région jurassique et tertiaire de la vallée de la Vègre ; — 2" Région crétacée et tertiaire des environs de Ghâ- teauneuf-sur-Sarthe (Maine-et-Loire); 3" Synclinal silurien de Segré aux environs de Ghampigné (Maine- et-Loire). M. Bigot annonce qu'avec M. Matte il a découvert sur la feuille Laval à l'O. de Fougères, un lambeau de faluns miocènes, à faciès Savignéen, en partie sili- cifié, Ge lambeau est vers la cote 100, près du hameau de la Boyère, à Saint-Hilaire-des-Landes. A 10 heures, la séance est levée. SEANCE DU 6 FÉVRIER 1905 Présidence de M. le D"" Moutier, Président. La séance est ouverte à 8 heures et demie. Sont présents : MM. Noël Bernard, Bigot, Brasil, Mazetier, D^ Moutier, Ravenel, Séguin, Tison. Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et adopté sans observation. La correspondance comprend une lettre de M. le D"" Barette remerciant la Société de l'avoir nommé vice-président pour 1905 ; — une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique relative au Congrès des Sociétés savantes de 1905 qui se tiendra en Algérie, Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. M. Noël Bernard fait une communication sur un fait de mutation dans une pomme de terre {Solamim Commersonii) du Chili (voir 2^ partie du Bulletin). M. Bigot signale la présence de graviers à Ostrea aquila avec concrétions ferrugineuses au-dessous du Cénomanien, dans la vallée de la Galonné à Bonne- ville-la-Louvet. Laglauconie de base du Cénomanien repose directement sur les sables sans intercalation — XI — du Gault, développé cependant plus à l'ouest, vers Trou ville et Saint-Martin-de-la- Lieue. Un petit niveau d'eau existe à la base de ces graviers ; il est déter- miné par les argiles jurassiques qui forment le fond de la vallée de la Galonné. Il est difficile de préciser l'âge de ces argiles, soit Argiles de Ronfleur, c'est- à-dire Kiméridgien supérieur, soit plutôt argiles de Villerville, c'est-à-dire Séquanien vaseux. M. Brasil fait une communication sur la résorption phagocytaire des éléments reproducteurs dans les vésicules séminales des Lombrics. A 10 heures la séance est levée. SEANCE DU 5 MARS 1905 Présidence de M. le D"' Moutiep, Président. La séance est ouverte à 8 heures et demie. Sont présents : MM. Antoine, Bernard, Bigot, Brasii, D"- Gidon, Mazelier, D' Moutier, Séguin, Tison. Le procès-verbal de la séance de février est lu et adopté sans observations. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. A propos d'une note de M. le D'' Hamy, sur des instruments en pierre de l'Afrique occidentale (1), M. Bigot signale que les collections ethnographiques du musée de Caen renferment une hache en limonite de forme plate et une grande hache polie, du même type que celles décrites par M. Hamy. La grande hache polie du musée de Caen a été recueillie en 1887 dans le Haut-Fleuve, près de Seno-Debou, par un médecin de l'infanterie de marine, le D' Perquis, aujourd'hui décédé, qui l'avait donnée à M. Bigot. (1) E. T. Hamy, Sur une hache en limonite trouvée aux environs de Konakry. Guinée Française (Bull. Mus. Hist. nal. t. X. 1904, p. 427). — XIII — M. Bigot analyse un article de M. Joubin (1) qui vient d'organiser, dans son laboratoire du Muséum, une salle Lamarck, où il a réuni tous les types des descriptions de Lamarck qu'il a été possible de re- trouver dans les divers services du Muséum. M. Bigot profite de cette occasion pour annoncer qu'il a rassemblé, en une série spéciale, tous les types de Lamarck qui font partie de la collection Defrance, déposée, comme on sait, au musée de Gaen. Ce sont les documents mêmes sur lesquels Lamarck a établi les descriptions des coquilles des environs de Paris, publiées dans les Annales du Muséum ; ils portent les étiquettes de la main de Lamarck et il a été facile, dans un grand nombre de cas, de retrouver l'échan- tillon figuré par cet auteur. M. Bigot a commencé le Catalogue critique de cette série (2). La collection Defrance devient ainsi de plus en plus précieuse, puisqu'elle contient les types décrits par ce collection- neur dans le Dictionnaire des Sciences naturelles^ ceux des Coquilles fossiles de Lamarck, quelques types du premierouvragede Deshayessur le bassin de Paris, des types de Bélemnites de de Blainville, et de VIconographic zoophytologique de Michelin, etc. M, Antoine fait une communication sur la présence, à May-sur-Orne, d'un nouvel horizon bajocien à faciès de récif (voir 2^ partie du Bulletin). A 9 heures et demie la séance est levée. (1) L. JouiîiN, La collection Lamarck (Bull. Mus. Hist. nat., t. X, 1904, p. 459). (2) Un premier article est inséré dans le présent Bulletin, 2° partie, pp. 30 à 40. Réunion générale annuelle à Argentan Les 25 et 26 Juin 1905 Ont pris part à cette réunion : MM. Adel, Balle, Noël Bernard, Bigot, Canivet, Ghevrel, Gupif, Drouet, Camille Fouquet, Godard, Hébert, Hommey père, Hommey fils, Husnot, Leboucher, Le Ghippey, Lemée, Le Sénéchal, abbé Letacq, D"" Moutier, Savouré, Thouin, Tison. Après le déjeuner, à l'hôtel des Trois-Marie, déjeuner auquel assistait M, Boschet, maire d'Argen- tan, la Société a visité la ville et ses différents monu- ments. Le soir à 8 h. 1/2, M. Bigot, secrétaire, a fait au Théâtre une conférence, illustrée de projections, sur les éruptions de la Montagne-Pelée. La journée du lundi 26 a été consacrée à une excursion dans la région située au N. d'Argentan. Les géologues et les botanistes se sont retrouvés à Ghambois pour l'heure du déjeuner. Par une délicate attention de notre confrère, M. Ganivel, maire de Ghambois, nous avons trouvé cette petite ville pavoisée en notre honneur, et l'excellent menu, pré- paré par notre hôtesse, M""^ Feuillet, corsé d'excel- lents vins, offerts par M. Canivet. — XV — Après le déjeuner, nous avons fait une visite rapide du cliâteau de Ghambois, revu le fameux poirier d'espalier, et sans avoir le temps d'examiner suffi- samment les richesses artistiques et documentaires qu'il a accumulées dans sa propriété, nous avons dû prendre congé de notre aimable hôte, pour continuer nos excursions. Compte rendu de l'excursion ^éolo^ique PAR M. A. BiaOT Faisaient partie du groupe des Géologues : MM Bigot, directeur de l'excursion, Gupif, Drouet, Camille Fouquet, Godard, Le Ghippey, Le Sénéchal, Thouin. Partis en voiture le matin à 7 heures, nous avons suivi la route de Chambois, traversant d'abord la plaine de calcaires bradfordiens sur laquelle est bâtie la ville d'Argentan. Ces calcaires se continuent jusqu'à Grenues; les maisons de ce hameau reposent sur des calcaires sans fossiles, à stratification entre- croisée, présentant le faciès de l'oolilhe miliaire ; ces calcaires forment le. soubassement des buttes de Gouffern. Ces calcaires sont recouverts par des argilesappar- tenant au Callovien ; elles ont été autrefois exploitées pour une tuilerie aujourd'hui abandonnée. E.-E. Des- longchamps a donné jadis (1) de ces carrières une coupe dont l'étude n'est plus possible. En continuant de monter le chemin, on rencontre dans les talus les glauconies de la base du Génoma- nien, déterminant au-dessus d'elles un niveau d'eau (1) Noie sur le Callovien des environs d' Argentan et de divers points du Calvados (Bull. Soc. Linn. Norm. t. IV, 1859, p. 216). XV fl marqué par des suintements et une ligne de peupliers. Au-dessus, sont des calcaires rognonneux, avec silex, contenant quelques empreintes de fossiles (Janira, AcanLiioceras ManteUi). Cette craie cénomanienne est fortement altérée à la surface, transformée en argile à silex. L'argile à silex a été recouverte par des sables et des grès qui ne sont plus représentés aujourd'hui que par des blocs tabulaires, renfermant des traces de racines de plantes contemporaines du dépôt, et des rognons calcédonieux ; les blocs sont surtout abondants au voisinage de la route de Sainte-Eugénie à Silli-en-Gouffern que nous suivrons à la fin de la journée pour rentrer à Argentan. Ces formations sableuses représentent un des témoins d'une traînée de grès semblables que l'on suit de proche en proche par les bois de Peley à la Gochère, la dépression de Mieuxcé au S. d'Alençon jusqu'à Fyé, où ils con- tiennent la flore classique des grès à Sabalites Ande- gavensis décrite par M. Crié dans sa thèse (1). Cette traînée de grès éocènes allait rejoindre la vallée de la Loire par celle de la Sarthe ; elle était distincte de celle que jalonnent les lambeaux de la vallée de la Mayenne (2). Le lavage de l'argile à silex et des dépôts sableux a donné des limons exploités pour la fabrication de la brique et de la tuile. Ces dépôts calloviens, crétacés et tertiaires consti- (1) L. Crié, Reclierclies sur la Végélaiion de VO. de la France à l'Époque tertiaire. (2) Cf. C. R. Coll. Carte Géol. [jour 1905, Feuilles Cherbourg et Rennes au 320^- ooo- — XVIU — tuent le sous-sol de la forêt de Gouffern, plateau ondulé, couvert de taillis, dont la partie limitée par l'affleurement du sommet de la glauconie forme le bassin d'infiltration et d'alimentation de sources qui naissent à la base de la craie cénomanienne. La ville d'Argentan se prépare à capter pour son alimentation en eau potable deux de ces sources, à Silli-en-Goufïern et à Sévigny. En descendant sur Bon-Mesnil nous retrouvons dans l'ordre inverse les assises que nous venons de traverser, d'abord dessables calcaires jaunâtres, avec petites Oslrea conica, qui sont exploités dans une petite carrière à gauche de la route, puis les argiles calloviennes, et enfin, vers Bon-Mesnil, les calcaires hathoniens. Le long du chemin, ces calcaires batho- niens sont très fissurés; ils forment des puisards naturels dans lesquels sont absorbées les eaux de ruissellement amenées par les fossés de la route. A l'Est, notamment dans le vallon de la Morellière, les petits ruisseaux alimentés par la nappe de la craie cénomanienne sont également absorbés quand, ayant dépassé la zone d'affleurement des argiles callo- viennes, ils arrivent sur les calcaires bathoniens. Il est vraisemblable que ces eaux forment une nappe importante au contact du Bathonien et des terrains anciens; cette nappe se déverse en partie dans les affluents de la Dives, mais il est probable qu'au- dessous de la vallée de cette rivière il existe, logée dans les calcaires, au-dessus de la pénéplaine pri- maire, une réserve d'eau importante. Cette pénéplaine primaire est constituée par le prolongement souterrain du massif de Montabard. — XIX — Une des saillies de cette pénéplaine est exploitée sous le Balhonien près de l'Eglise des Trois-Villages. Elle est formée par les couches terminales du grès armoricain ; ce sont des grès grisâtres, en petits bancs, séparés par des lits de schistes noirs ou ver- dàtres, qui plongent faiblement à l'Est. Certains de ces bancs présentent à leur surface des Ripple-marks ; ils sont traversés par des tubulures serrées les unes contre les autres, plus ou moins régulières, cylindriques ou cylindro-coniques, termi- nées en entonnoir à leur extrémité supérieure et moulées par les schistes noirs intercalés entre les grès. Ces tubulures ont été décrites par M. Stanislas Meunier sous le nom de Psanunoceras CIoczi{\); elles représentent le moulage de trous d'Annélides, compa- rables aux Tigillites, comme je l'ai montré en 1885(2). Depuis j'ai retrouvé ces tubulures au même niveau dans un grand nombre de points, notamment dans les bancs supérieurs du grès armoricain de Dom- front et dans le Massif de Montabard, au Sud de l'Aunay, sur la route de Montabard à Merri. Les grès armoricains sont recouverts par le Batho- nien. Celui-ci est formé de calcaires sableux, peu fossilifères, et de calcaires durs, à grain fin. On y a recueilli quelques fossiles : TerpbratuJa interwcdia (Sow.) et maxiUala (Sow.) Hhi/nchonella obsoJcla (Sow.) Prœconia {Hippopodiwn) Liieicnsis (d'Orb.) Pinnigena nodosa (Lycett). Au contact des grès les calcaires renferment quelques galets. (1) Dans le Naturaliste n" 395 (15 août 1903). (2) Quelques mots sur les Tigillites, Bull. Soc. Linn. Norrn. 3' s. t. X,p. 161. — XX — Le Bathonien constitue la plaine de Ghambois et contient à Fel un niveau exploité comme pierre de taille; au N. de Ghambois commence le talus du Pays d'Auge à l'étude duquel est consacrée l'excur- sion de l'après-midi. Ici, comme à Gouffern, les observations sont deve- nues difficiles par suite de l'abandon des carrières et tuileries et de l'envahissement des talus par la végétation. En quittant Ghambois par la route de Goudehard, on passe ti'ès vite du Bathonien au Gallo- vien, dont l'affleurement est indiqué par la nature humide du sol et l'apparition des prairies, rempla- çant les labours de la plaine bathonienne. La Butte de l'Egreffin est couronnée par la craie cénomanienne. Le chemin creux, entamant le revers sud de la butte, est creusé dans des calcaires rognon- neux, légèrement glauconieux, sans silex, avec parties tendres dont certains niveaux sont très fossilifères. Deslongchamps père y a recueilli jadis de nombreux Brachiopodes (Terebralula bipUcata, Sow., Bhyn- chonella compressa d'Orb., Rh. Grasiana d'Orb.), des Oursins (Discoïdea subuculus (Leske), Salenia personata Agass., Cidaris vesicidosa Goldf., He- miaster bufo. Desor.), Inoceramus striatus Mantell., Janira qninquecostata d'Orb,, Ostrea coiiica d'Orb., O. carinala Lamk.,et Acanthoceras MantelH (Sow.), qui fixe l'horizon de cette craie. Le sommet de la Butte de l'Egreffin portait jadis, à l'altitude de 262 m., un télégraphe aérien. G'est un poi?ii de vue géographique qui nous permet de saisir les caractères et le§ contrastes des régions naturelles environnantes. A nos pieds s'étend la XXI plaine du Trunois (1), creusée par la Dives jusqu'aux calcaires bathoniens par enlèvement de la craie céno manienne et des argiles calloviennes ; des lignes de peupliers y indiquent le cours de la Dives et des affluents que lui fournit la forêt de Gouffern, le massif de Montabard et le Pays-d'Auge, entre lesquels le Trunois s'enfonce jusqu'à Fel. Cette plaine s'appuie d'abord sur les buttes de Gouffern, puis contre le massif de Montabard, le long desquels elle se relève depuis la Dives (91m à Saint-Lambert, 155™ à Bon-Mesnil, à 4 kilomètres au S. ; — 79™ à Fonlaine-les-Bassets, 150'" au S. de Roc, à 3 kilomètres). La saillie du massif ancien de Montabard se tra- duit par des croupes boisées et des landes dénudées ou avec bois de sapins. Plus loin sont les buttes de sable oolithique des Monts d'Eraines (2) aux ver- sants assombris par des bois de sapins. Au Nord, l'œil suit le talus d'argiles oxfordiennes et callo- viennes du Pays-d'Auge, fortement incisé par de nombreuses vallées partant de la crête céjioma- nienne et le long duquel s'arrête la plaine batho- nienne du Nord de Falaise. Le lUesmois (3) dont fait (1) Je ne suis pas certain (jiie cette appellation soit conforme aux traditions historiques ou populaires ; mais elle |)eut être employée pour définir la réj^ion naturelle formée par le coin de calcaires jurassiques que traverse la Dives entre le massif de Montabard, les Buttes de Gouffern et le Hiesmois. (2) Les anciennes formes Arènes dans une charte de l'abbaye de Vignals en 1239, Arène ou Harenœ, en 1217, d'après Hippeau (Dict. Top. du Calvados, 1883, p. 106), rappellent la nature sableuse de ces buttes. (2) Le Pays d'Exmes, ou Hiesmois des historiens, ne correspond pas à une région naturelle par suite de l'adjonction à ce district du — XXII — partie la Butte de l'Egreffm relie ce Pays-d'Auge aux buttes de Goufïern. Au Sud, l'horizon est borné par les hauteurs du Massif silurien de la Forêt d'Ecouves, séparé de la Forêt de Goutïern par la plaine d'Argen- tan, formée de calcaires bathoniens. Le retour à Argentan s'est effectué par Sainte- Eugénie et Silli, et nous avons repris, à 7 heures du soir, le train pour Caen. diocèse de Sées des territoires voisins de l'ancien Paqus Oximensis (Le Prévost, Anciennes divisions territoriales de la Norn.andie (Mém. Soc. Antiq. de Norm. 2* s., t. I, p. 1). Exciii*.«iioii Botanique de la Société 3^ B SI née une de IVorniandie sV Cliîinii>ois (Orne), le âO jnin 1005 PAR L'ABBÉ A.-L. LETACQ Chambois est une localité classique pour les bota- nistes : une vaste plaine formée par la grande oolithe s'étend sur Fel, Sainte-Eugénie et Aubry-en-Exmes, jusqu'à la forêt d'Argentan ; l'arête de grès silurien des Vaux d'Obin, sur les flancs de laquelle s'est déposée la grande oolithe, vient se terminer à Sainte- Eugénie, où elle est exploitée en plusieurs carrières. Cette diversité de terrains ne suffit pas pour expliquer la richesse de la flore ; ce qui a fait, jusqu'à ces temps derniers, la fortune botanique de Chambois, c'étaient, çà et là dans la plaine, des landes pierreuses, arides, vierges de toute culture, sur lesquelles nos espèces calcicoles les plus rares trouvaient un asile assuré. Depuis quelques années, une partie de ces friches a été mise en labour; l'autre, jugée sans doute trop rebelle au soc de la charrue, est maintenant plantée de conifères. Les plantes.annuelles se voient toujours dans les cultures, mais devant ces conditions nou- velles, les espèces vivaces disparaissent peu à peu et, dans quelque temps, elles ne seront plus qu'un souvenir. B* — XXIV — Parmi les espèces intéressantes de la plaine de Chambois, il y en avait quatre, qui n'ont été recueil- lies que là en Normandie : Rauunculiis graiDineu.-; L , Ononis striaLa Gouan, 0. minutissima L., Buplc- vrum ranunculo'ides L, VOnonis minutissima, ré- pandu surtout dans la région méditerranéenne, n'a été, je crois, observé qu'une seule fois et sur un seul point. Je ne l'y ai jamais vu, mais j'ai récolté les autres plusieurs fois avec Duhamel. Le Buplevi^iun ranunciiloïdes, qui appartient à la flore des mon- tagnes, n'a jamais compté plus de 4 à 5 pieds ; le Banimciilus gramiiieiis et VOnonis striala, plantes du midi de la France, ne dépassant pas la Loire dans l'Ouest, se voyaient à deux ou trois endroits très limités. N'est-ce pas ainsi que se comportent les plantes simplement acclimatées ? En outre, la pré- sence dans une même localité et dans des conditions identiques d'espèces de la région méridionale et de la région alpine, paraît peu conforme aux lois de la géographie botanique. Aussi j'avoue que leur indi- génat m'a toujours laissé sceptique ; je les crois d'introduction peu ancienne. Je viens de nommer Duhamel ; c'est à lui, en efTet, et à son ami le D' Perrier, qu'est due la connaissance de cette végétation Leurs herborisations les plus fructueuses furent faites de 1854 à 1858 et les résul- tats ont été insérés dans les Mémoires et les Bulletins de notre Société (1). M. deRrébisson qui, vers cette époque, préparait la troisième édition de sa Flore, (1) A.-L. Letacq. Notice sur la vie el les travaux de P. -M. Duliamel, de Camembert, botaniste. Revue de Botanique, mai 1890, tir. à part, Toulouse, Vialelle, 1890, in-8% 7 p. — XXV — vint plusieurs fois explorer cette intéressante localité de Ghanibois. La Société Linnéenne s'y est déjà réunie deux fois, le 14 juillet 1872 et le 4 juillet 1885; j'assistais à l'excursion de 1885 ; guidés par notre confrère M. Lecœur, de Vimoutiers, qui, de longue main, nous avait préparé la voie, nous pûmes en quelques heures garnir nos boîtes des plantes les plus rares. Notre excursion de cette année avait été un peu trop improvisée pour être aussi fructueuse ; aucun de nous n'avait pu s'y rendre à l'avance. Moi-même, n'ayant pas, par suite d'un changement de résidence, herborisé à Chambois depuis IG à 17 ans, je n'avais plus une connaissance assez exacte de la topographie pour servir de guide à mes confrères. Je [.laide ici quelques circonstances atténuantes, pour ceux qui, en lisant ce compte rendu, s'étonneraient des récoltes assez maigres faites par les Linnéens dans cette riche station. La section de botanique comprenait MM. Emile Balle, Noël Bernard, Ghevrel, Hébert, Hommey père, Lemée, Lemercier, Lelacq, Savouré et Tison. Parties de la gare d'Argentan vers 9 heures, les voitures nous emportent d'un trait jusqu'à Grennes, à la lisière de la forêt, où nous mettons pied à terre. Près de là une prairie artificielle est couverte d'Orni- thogaluni pyrenalcum L. ; sur les talus de la route, Trïfoliam médium L. abonde, et danr, les haies quelques roses, par le bel épanouissement de leurs fleurs, attirent noire attention : Roui slijlosa var. virginea Gutt., R. sepiitm Thuill., R. urbica Lém., R. tomentosa var. subglobosa Gar. — XXVI — Dans la forêt, nous recueillons Melittis înelisso- pht/llum L., Neotlia nidus avis L. ; la saison est déjà trop avancée pour VAnemone Hepatica h-, qui fut découvert en 1850 non loin de Grenues par le D' Pré- vost. Sur les chênes et les hêtres, les bryologues observent Orthotrichum crispum Hedw. et 0. Bru- chii Vils, et à la base des pins Lejeimea mimitis- siiiia Su. L'argile à silex qui forme le sommet de la colline sur laquelle repose la forêt d'Argentan est recouverte, en plusieurs endroits, de limons jaunâtres utilisés pour la confection de la brique. Près d'une brique- terie non loin de la route de Ghambois, nous recueil- lons au bord des mares et dans les taillis les plantes suivantes, pour la plupart vulgaires : Nasturthim amphilium R. Br., Lotus iiliginosus Schkr., Vicia gracilis Lois., Spirœa iilmaria L., Ailnanthe fistu- losa L., M. Phellandriiim Lam., Lycopus eiiropœns L., Mentha aqiiatica L., Scutellaria galericulata L., Alisrna plantagu L., Listera ovata R. Br., Pota- mogeton crispas L., Typha angastifolia L., Spar- ganiam ramosam Huds., Scirpas lacustvis L., Carex /Ederi Ehrh., Air a c/i'spitosa L. Ges stations assez fréquentes dans le Nord-Est du département sur l'argile à silex, ont en général une flore très pauvre : la petite quantité de carbonate de chaux en dissolu- tion dans l'eau en exclut les sphaignes et les espèces de nos sols tourbeux, mais elle est insuffisante pour nourrir nos plantes calciphiles les [jUis décidées, telles que PaniassiapalustrisL., Bartrainia calcarea B. E., Hypnuni commutatum B. E., etc. Une demi-heure plus tard, nos voitures arrivent — XXVII — dans la plaine ; le coup d'œil est splendide : à l'hori- zon, la butte de l'Egrefin (230'" d'altitude) où s'élevait autrefois un télégraphe aérien, correspondant avec ceux de Tournay et de Grandval (commune de Mar- dilly); au pied de TEgrefin, le vieux bourg de Cham- bois et son célèbre donjon, l'un des plus curieux spécimens de l'architecture militaire du xiF siècle ; de chaque côté, une plaine qui s'étend à perte de vue, à l'Ouest sur Fel, Omméel et Viilebadin et à lEst sur Aubry-en-Exmes, Saint-Lambert et Tournay. Mais pour des botanistes, la flore ne perd jamais ses droits, et, malgré l'allure assez, rapide des chevaux, nos yeux exercés aperçoivent sur les talus Aslrcu/aliis glycy- phyllos L. et Veronica Teucrium L., nous indiquant, avec non moins d'exactitude que nos confrères les géologues, que nous sommes maintenant sur la grande oolithe. Il est 11 heures quand les Linnéens arrivent à Ghambois. Notre confrère, M. Ganivet, conseiller général de l'Orne, nous reçoit avec sa bonne grâce habituelle, en nous invitant à profiter de quelques moments libres pour visiter le vieux donjon, dont il est le propriétaire, et qui, grâce à son intelligente initiative, vient d'être classé et restauré. Les vastes proportions du monument, ses contreforts couronnés de guérites en pierre, sa galerie crénelée et saillante, sa vaste cheminée dont le manteau est couvert de moulures en losange, excitent l'intérêt et l'admira- tion des visiteurs, mais il ne saurait leur faire ou- blier l'Histoire naturelle. Pendant que les géologues reconnaissent dans les pierres de construction l'ooli- the miliaire extraite des carrières voisines de Fel, les — XXVIII — botanistes observent sur les murs plusieurs touffes de Clieiranthus Cheiri h., &' Anthiiriniun majiis, et, sur le sol humide que nous foulons aux pieds à l'in- térieur du donjon, un beau tapis de Marchantia polymorpha L. Je suis heureux de rappeler ici que le premier qui ait donné de ce monument, dont le pays est fier, une description fidèle et une interprétation exacte, est l'un des membres fondateurs de la Société Linnéenne, Arcisse de Gaumont. Près du château moderne, bâti à l'ombre du donjon et résidence de M. Ganivet, notre guide nous montre un cadran solaire, gravé au trait sur l'ardoise, avec la date de 1696 et des dessins figurant les quatre saisons ; dans le potager, un poirier en espalier re- couvrant une superficie de 90"' carrés, et tout couvert de fruits malgré son âge respectable, 250 ans ! — parmi les arbres exotiques du verger, plusieurs atteignant de belles proportions, un conifère Abies pinsapo et un sapindacée Kelreutera paniculata, avec son feuillage ailé et ses panicules de fleurs d'un jaune vert. Je n'oublie pas la bibliothèque, riche surtout en volumes et gravures intéressant l'His- toire et lArchéologie ornaises, sur laquelle nous ne pouvons jeter qu'un rapide coup d'œil. A midi, déjeuner à l'hôtel Feuillet : gaieté, cordia- lité, entrain des conversations, joie surtout pour les travailleurs isolés de revoir leurs confrères; toasts à M. Ganivet pour sa réception si aimable, — à notre doyen M. Hommey, modèle d'assiduité à nos réunions, — à M. Bigot, notre dévoué secrétaire, l'âme de la Société, le si digne successeur des Morière et des — XXIX — Deslongchamps : les bonnes traditions se continuent à la Linnéenne. L'heure du départ est arrivée; il faut nous arracher à ces causeries intimes pour explorer le sol et la flore de Gliambois. Les géologues montent à l'Egrefin, les botanistes se dirigent vers la plaine. Dans les friches, où les conifères n'ont pas encore assez grandi pour étouffer la végétation herbacée nous trouvons : Thalictrum minus L. Medicago fal- cala L., Ajuga gcnevensis L., Teucriiim Botrys L., Brunella alba Pall., Thymus hitmifusus Bernh., Thesium humifusum D. C, Orohanche cruenta var., d/r//mCoss.etGerm.,sur les racines de VHippocrepis comosa L., Fissidens decipiens De Not., Cylindro- thecium concinnum B. E., Thyidmm abielinum B. E.^ Hypmiim chrysophylhim Brid. Un petit marécage donnant naissance à un ruisseau qui se jette dans la Dives à Chambois nous présente: Pedicularh palustris L., Epipactis palustris Cr., Brynm bimum Schreb., Rypnum falcatum Brid,, H. fUicinum L. Sur les bords d'une carrière de grès silurien en partie recouvert par l'oolithe croissent Trifolium scabrum L., Phlnim Bœhmeri Wibel. et Festuca rigida Kunth. Dans les cultures, entre Aubry et Sainte-Eugénie, abondent Adonis œstivaUs L., Papavpv dubium L., P. Argemone L., Fumaria mcdia Loisel., F. densi- floraY). G., F. V(n/lantiiLo\se\., F.parviflora Lamk., Caiicalis daucoides L., Galium tricorne With., Spe- cularia spéculum D. G., S. Hy brida D. G. Parmi les variétés de roses recueillies à Ghambois, — XXX — je citerai/?, dumalis Bechst., R. sepùunNS,v., virgiil- torum Gutt. et /?. rubiginosa L. La plupart des Ronces observées dans cette plaine calcaire appartiennent à la section des Discoloi'es, mais le'^r floraison assez tardive ne permet pas encore de les déterminer d'une façon certaine. A 6 heures, nous étions de retour à Argentan : heureux des instants passés ensemble, les Linnéens se quittent en se donnant pour Tannée prochaine rendez-vous dans une autre ville de la Normandie. SÉANCE DU 13 NOVEMBRE 1905 Présidence de M. le D' Moutier, président La séance est ouverte à 8 heures et demie. Sont présents: MM. Bigot, Brasil, D'Catois, Gallier, D' Gidon, Godard, Le Ghippey, Lignier, Mazetier, D"" Moutier, Séguin, Tison. Le procès-verbal de la réunion à Argentan est lu et adopté. Le Président fait connaître que plusieurs membres de laSociété sont décédés depuis la dernière réunion: M. Dewalque, professeur de Géologie à l'Université de Liège, membre honoraire de la Société depuis 1857, décédé le 3 novembre 1905 dans sa 80* année. M. Dewalque avait encore adressé à la Société pen- dant les vacances une note sur un précurseur oublié, ignoré des chercheurs de houille dans le Limbourg ^ — M. Eugène Niel, ancien président de la Société des sciences naturelles de Rouen, membre correspondant de la Société depuis 1894, décédé à Saint-Aubin-le- Vertueux (Eure), le 17 mai 1905, à l'âge de 69 ans. — M. le D"" Pierre, décédé à Briouze-Saint-Gervais (Orne) ; M. Pierre était membre de la Société depuis 1892. La correspondance comprend: une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique accompagnant l'envoi du programme du 44« Congrès des Sociétés — XXXII — savantes qui s'ouvrira à la Sorbonne le mardi 17 avril 1906. L'Académie de Mâcon avait adressé une invitation à prendre part aux fêtes du centenaire de sa fonda- tion ; cette invitation étant arrivée pendant les vacances il n'a pu y être donné suite, aussi le Secrétaire est chargé de témoigner, en même temps que les regrets de la Société, tous les vœux qu'elle forme pour la prospérité d'une Académie avec laquelle elle entre- tient depuis longtemps d'excellents rapports. Les nombreux ouvrages arrivés pendant les vacances sont déposés sur le bureau. Parmi ces ouvrages, le Secrétaire signale un mémoire offert par l'auteur, M. Gallier, et qui est intitulé: Une épizootie de morve au XV 111' siècle dans la Gené?'alité de Caen. Il est procédé au vote sur l'admission comme membres correspondants des candidats suivants, présentés lors de la réunion d'Argentan : MM. H. Saintange-Savouré, receveur buraliste à Nonant-Ie-Pin (Orne), par MM. Le Sénéchal et Bigot ; Di" Perdreau, au Merlerault, par MM. Hommey père et fils ; D"" Bagourd, à Argentan, par MM. J. Hommey et Bigot ; Lemercier, pharmacien à Argentan , par M M . Le- boucher et Bigot ; CupiF, chef de poste des contributions indi- rectes à Argentan, par MM. J. Hommey et Bigot ; — XXXIII — M. DuREL, professeur au Collège d'Avranches, par MM. Ghevrel et Bigot. Ces Messieurs sont admis. M. Lignier donne lecture de trois lettres qu'il a reçues de M, A. Chevalier, au cours du voyage que celui-ci vient de faire dans l'Afrique occidentale française. La Société remercie M. Lignier de cette intéressante communication et charge le Secrétaire d'écrire à M. Chevalier pour le féliciter du succès de son nouveau voyage. M. Lignier donne également lecture d'un passage d'une lettre de M. C.-Eg. Bertrand, dans laquelle le botaniste de Lille explique les conceptions de M. Po- tonié sur l'origine de la houille. M, Bigot présente quelques observations au sujet de la théorie de l'origine de la houille par accumula- tion et fermentation de matières végétales sur place à la manière de ce qui se passe dans certaines tour- bières. Sans en contester la réalité pour les combus- tibles spécialement étudiés par M. Bertrand, c'est- à-dire les Bogheads, Gannel Coals, Torbanites , Kherosene Shales, cette théorie est inapplicable aux bassins houillers. Ceux-ci sont constitués par des formations de charriage et de transport; dès 1899, M. Haug avait annoncé que ces formations se sont souvent déposées dans des bassins de sédimentation marine, et que les accumulations de houille y repré- sentent une alluvion végétale analogue aux dépôts de végétaux charriés par le Mississipi au fond du golfe — XXXIV — du Mexique (1). Cette idée a été singulièrement forti- fiée par des observations récentes de M. Gh. Barrois sur la présence de Spirorbis sur des feuilles de Nevropteris du bassin houiller du Nord (2) et de M. Douvillé sur l'existence de Goniatites associées à des végétaux dans les coal-balls du Yorkshire (3). Il faut en conclure que tout au moins les houilles franco-belges et celles des Iles Britanniques se sont constituées par charriage et dépôt sur un fond delà mer. M. Bigot fait une communication sur les terrains de la zone bocaine dans les environs de Torigni- sur- Vire et de Campeaiix. Dans cette région, le faciès des schistes rouges et des calcaires magnésiens qui surmontent les conglo- mérats et les grès de la base du Cambrien a disparu ; les schistes de Cam peaux (4) correspondent à la fois à cet horizon des schistes et marbres et à l'horizon des schistes de la Mousse de la région de Glécy (5), sans les intercalations arénacées des grès de Cau- mont-sur-Orne. Le grand synclinal de la zone bocaine est parcouru (1) Grande Encyclopédie, article Permo-carbonifère. (2) Ch. Barrois. Sur des Spirorbes du terrain houiller de Bruay (Pas-de-Calais). (Ami. Soc. Géol. Nord, t. XXXllI, 1906, pp. 50-75, pi. II). (3) Henri Douvillé. Les « Coal-balls » du Yorkshire ^Bull. Soc. Géol. Fr., 4» s., t. V, 1905, pp. 154-156, pi. VI). (4) Archéen et Cambrien dans le nord du massif Brton, 1890, p. 63. (5) Cf. A. Bigot, Bull. Soc. Liun. Norm., o* série, t. V, 1902, p. XLII. — XXXV — par des failles sub-parallèles à l'axe du pli. L'une d'elles commence à l'est de Jurques ; elle forme presque partout le bord nord du synclinal, en sup- primant les poudingues pourprés, de sorte que les schistes de Saint-Lo verticaux buttent au S. contre les schistes de Gampeaux faiblement inclinés au N. D'autre part, la bordure du synclinal estaccldentée par deux grandes saillies, dont l'axe est aligné N.O.- S.E., et dont le contour est formé par les poudingues pourprés correspondant aux buttes de Placy-Mon- laigu et aux buttes de Troisgots. M. Bigot résume une note sur l'âge du granité de Vire (1). L'examen des relations et des contacts du petit massif granitique de Guinnefougère, près Falaise, permet d'établir que ce granité est postérieur au silurien dont les grès sont injectés à son contact. Le granité de Vire de Normandie est du même âge que le granité de Fougères et de Hédé en Bretagne, c'est- à-dire postérieur au carbonifère inférieur, A 10 heures la séance est levée. (1) G. R. Ac. se, 6 novembre 1905. ^«>. < SEANCE DU 4 DECEMBRE 1905 Présidence de M. Ravenel, doyen d'âge La séance est ouverte à 8 heures et demie. Sont présents : MM. Noël Bernard, Bigot, Chevrel, Galiier, Mazetier, Ravenel, Tison. Le procès-verbal de la séance de novemlore est lu et adopté sans observations. Le Président fait part de la mort de ^L Gustave Lennier, directeur du Muséum du Havre, président fondateur de la Société Géologique de Normandie, membre honoraire de notre Société depuis 1860, décédé le 19 novembre à l'âge de 70 ans. M. Lennier a pris une telle part au mouvement scientifique de la province depuis 50 ans, qu'il est désirable qu'une notice perpétue le souvenir de notre regretté confrère. Le Président annonce également la mort préma- turée, à l'âge de 39 ans, d'un de nos membres rési- dants, M. Le Bey, décédé à la Garneille (Orne), le 15 novembre 1905. M. Lignier a rappelé sur la tombe de notre confrère les services qu'il a rendus dans les fonctions de conservateur de l'herbier du Jardin des Plantes de Gaen. La Société s'associe aux regrets qu'a suscités la mort de nos deux confrères. — XXXVII — Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. La correspondance comprend des lettres de MM. Le- mercier, Gupif, Saintange-Savouré, qui remercient la Société de les avoir nommés membres correspon- dants. Est présenté pour faire partie de la Société comme membre correspondant : M. le Général Jourdy, commandant la 5^ division d'infanterie, à Rouen, par M.M. Bigot et D' Moutier. Le Secrétaire dépose sur le bureau le compte- rendu de l'excursion botanique de la Société aux environs de Chambois le lundi 26 juin. Il est donné lecture d'une note de M. l'Abbé Letacq su?- les Vertébrés disparus de la Faune de rOr/ie (voir 2^ partie du Bulletin). A 10 heures, la séance est levée. TRAVAUX ORIGINAUX 3 — Catalog,-ue criticiiie de la Collection Defraiice, conservée an Mnsée iriilstoire naturelle île Caen (1). Troisième partie : PÉLÉCYPODES décrits et figurés par Lamarck d'après des échantillons de cette collection Par M. A. Bigot Les types de Lamarck constituent une importante portion de. la collection Defrance. Un passage de Vln- troduction aux Mémoires sur les fossiles des envi- rons de Paris (2) nous apprend comment les collec- tions réunies par Defrance devinrent une mine précieuse pour la connaissance des espèces tertiaires du Bassin de Paris. « Dans le canton de Grignon, petite commune à environ sept lieues (près de trois myriamètres de Paris), du côté de Versailles, le citoyen Defrance, amateur éclairé de cette partie de la nature, et infatigable dans la recherche de ses pro- (1) Voir Bull. Soc. Linn. Norm. [5], t. VI, 1902, pp. 152-185 ; t. VII (1903), pp. 243-268; t. VIII (1904), pp. 251-273. C-i; Ami. du Muséum, t. I, 1802, p. 30o. _ 4 — ductions, a recueilli au moins cinq cents espèces de coquilles fossiles, dont plus des trois quarts n'ont encore été décrites dans aucun ouvrage d'histoire naturelle. « Les professeurs du Muséum, voulant favoriser le zèle du citoyen Defrance et contribuer à fixer la con- naissance de tant d'objets intéressants, en attendant qu'une description suffisante en soit donnée au public, ont consenti à faire peindre, dans la collection précieuse des vélins du Muséum, toutes les espèces de coquillages fossiles recueillis à Grignon. Cette belle entreprise, exécutée avec les plus grands soins par deux artistes très distingués, les citoyens Maré- chal et Oudinot, est maintenant fort avancée. « Les échantillons communiqués à Lamarck par Defrance ont été soigneusement conservés par celui-ci. Ils sont généralement collés sur des cartons gris bleu, au dos desquels a été collée l'étiquette de la main de Lamarck, et Defrance a inscrit dans l'angle du carton le renvoi à la figure des vélins dil Muséum. Les échantillons trop gros pour être placés sur car- ton portent soit l'étiquette de Lamarck, soit une indication écrite par celui-ci sur l'échantillon même. Grâce à ces circonstances, il nous a été possible de retrouver les véritables types de Lamarck, et souvent l'échantillon même figuré dans les Annales du Mu- séum. Il ne m'a pas été possible de comparer les échantillons aux dessins des vélins du Muséum. La plupart des espèces de Lamarck sont parfaite- ment connues par suite de la révision qu'en ont faite successivement Deshayes et M. Maurice Goss- mann j'ai pu dès lors réduire considérablement les observations auxquelles donnait lieu l'examen de ces types. Les espèces ont été rangées par ordre alphabétique ; j'ai donné d'abord le nom de l'espèce, suivi du nom du genre dans lequel elle a été placée par Lamarck, avec le renvoi au volume des Annales du Muséum ou des Animaux sans vertèbres dans lequel se trouve la description ; j'ai fait suivre cette indication du nom sous lequel l'espèce est aujour- d'hui connue ; pour les espèces tertiaires du Bassin de Paris, le nom actuel est celui que leur attribue M. Cossmann dans son Catalogue illustré des Co- quilles éocènes des environs de Paris ; vient ensuite l'indication des échantillons que renferme la collec- tion Defrance. AGUTIGOSTA (Vexericardia) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 57, n° 4, et t. IX, pi. 32, flg. 1 (sous le nom de y. imhricata par erreur). « C.ourtagnon, Gab. de M. Defrance ». = Cardita ( Venericardia) acuticostata Lamk. (Cossm., Cat. IL p. 91). Coll. Defrance : Trois échantillons du Lu- técien de Ghaumont; sur l'un V . angusticostata de la main de Lamarck, nom manuscrit appli- qué par Deshayes à une autre espèce. ALBELLA (Lucina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 240 et t. XII, pi. 42, fig. 6'ib- « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = Lucina [Bentilacina^ albella Lamk. (Cossm. Cat. II, p. 42). — 6 — Coll. Defrance : Pas d'échantillons de la forme type ; deux cartons de Grignon, portant des échantillons de la var. p avec l'étiquette de Lamarck : « L. albcUa junior ». AMPULLARIA (Fistulana) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 248 «Grignon et I}eynes,Cab. de M. Defrance ». ■^ Rocellaria a mp lUlan' a [Ijdiink.) (Cossm.,Cat. I, p. 11). Coll. Defrance : Fragments indétermi- nables. ANATINA (Cohbila) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, 1806, p. 468 (( Grignon, mon cabinet et celui de M. De- france ». = Corbida anatina Lamk. (Cossm., Cat. I, p. 35). Coll. Defrance : 7 échantillons de Grignon avec étiquette de Lamarck. ANGULATA (Corbula) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, 1806, p. 468 « Crépy, Cabinet de M. Defrance ». = Corbula [Cuneocorbula] angulata Lamk (Cossm., Cat. I, p. 37). Coll. Defrance : 8 échantillons de Crépy- en-Valois, avec étiquette de Lamarck. ANGUSTA (Arca) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 220, 1806, et t. IX, pi. XIX, fig. 4'*-''" « Grignon, mon cabinet et celui de M. Defrance ». = Arca [Plagiarca] angusta, Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 140). Coll. Defrance : 7 échantillons de Grignon avec l'étiquette de Lamarck. — 7 — ANGUSTIGOSTATUS (Pectunculus) Lamk. Ann. INIus., t. VI, 1806, p. 216 et t. IX, pi. 18, fig. 7. « Cabinet de M. Defrance, Grignon ». = Accinœa angusticostata Lamk. Coll. Defrance : Trois échantillons du Stampien de Pontchartrain, et non de l'EocèBe de Grignon, avec l'étiquette de Lamarck. APPENDIGULATUS (Solen) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 228 et t. XII, pi. XLIII, fig. 4 « Grignon, cab. de M. Defrance ». = Soletellina appendiculata (Lamk) (Gossm., Cat., I, p. 78). Coll. Defrance : Sept échantillons de Gri- gnon avec étiquette de Lamarck. ARGENTEA (Corbula) Lamk. Ann. du Mus., t. VIH, 1806, p. 467 (( Parnes, cabinet de M. Defrance ». = Neœropomya argentea (Lamk.) (Gossm. Gai. I, p. 46). Coll. Defrance : 9 échantillons de Parnes avec étiquette de Lamarck. ASPERA (Gaudita) Lamk. Ann. du Mus., t. VI, 1805, p. 340, n° 1 et t. IX, pi. XIX, fig. 5. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = Cardita aspera, Lamk (Gossm. Cat. II, p. 101 et Palceont. Univ., i""^ série, 3^ livr. n° 48). Coll. Defrance : 4 échantillons de Grignon avec l'étiquette de Lamarck. ASPERULUM (Cardium) Lamk. Ann. du Mus., t. VI, 1805, p. 343, et t. IX, pi. XIX, fig. 7. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». — 8 — = Carditun {T rachy car d'un)}) asperuluin Lamk. (Gossm., Cat. II, p. 155). Coll. Defrance : 5 échantillons de Grignon avec l'étiquette de Lamarck. AVIGULARIA (Cardium) Lamk. Ann.Mus.,t. VI, 1805, p. 340 et t. IX, pi. XIX, fig. 6 a. b. « Grignon, mon cabinet et celui de M. Defrance ». = Lithocarcliuni aviculare (Lamk.) (Gossm., Gat. I, p. 166). Coll. Defrance : Un carton de 3 échantil- lons venant de Beynes et Grignon, un autre de 13 éch. venant de Beynes; pas d'étiquette de La- marck ; le type figuré dans les Annales du Muséum n'est pas dans la collection. BARBATULA (Akga) Lamk. Ann. du Mus., t. VI, 1805, p. 219 et t. IX, pi. XIX, fig. 3 (sans le nom de scn- puUna par erreur). = Arca [Barbât la) ùarba(i( la L de Lamarck, avec étiquette de cet auteur. Deshayes a fait la Corbula radlata pour la variété p de Lamarck ; il a eu certainement en main réchanlillon de la collection Defrance; or, celui-ci est le Cus- pidarid coclilearella (Deshayes), dans Coq, foss., p. 58, pi. IX, fig. 6-8. GARDISSOIDES (Tuigonia) Lamk. An. s. vert, t. VI, p. 65. « Fossile de ? Cab. de M. Defrance ». = Opis cardissoides Defrance ; voir 1'''^ partie, Pélécypodes n''64 (B. S. L. N., 5* série, 6*^ volume, p. 172). CARINULATA (Tellina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 232. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = Arcopagia carinulata (Lamk.) (Gossm., Gat. I, p. 71). Coll. Defrance : 4 échantillons sans éti- quette de Lamarck ; le plus grand, de Grignon^ — il — a les côtes concentriques moins serrées que l'é- chantillon figuré [)ar MM. Cossinann et Pissano dans l'Iconographie. CIRCINARIA (LiiciNA) Lamk. Anu. Mus., t. VII, 1806, p. 238. « Grigiion, Courlagnon, Caltinet de M. De- france et le mien ». Coll. Defrance : a) Sept échantillons de Grignon, dont 5 de la taille de celui ligure dans le nom de L. saxoriim par Deshayes(Coq. foss., t. I, p. 100, pi. XV, fig.5-6); étiquette de La- marck b) Trois échantillons de la var. [B avec éti- quette de Lamarck, venant de Parnes. Deux sont hien la Liicida elegans Def. de Deshayes (p. 101, pi. XIV, fig. 10-11), et de M. Gossmann {Pal. Univ, n" 49). c) Deux échantillons du Bartonien d'Essan- ville, avec étiquette de Lamarck : « Luclna cir- cinaria Specim. jiinins », qui sont des Lucina saxorum. GOGHLEABIA (Ostuea) Lamk. Ann. du Mus , t, VIII, iSÛ7, p. 1G2. (( Iloqueiicourt. Cabinet de M. De- france )). = Ostrca cjjafhula, Lamk. var. ;i, Deshayes. Coll. Defrance : Holotijpe de Deshayes , Coq. foss. t. I, pi. LXII, 11g. 3. COMPLANATA (Lucina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, ISuG, p. 241. (( Grignon, Cab. de M. Defrance ». Coll. Defrance : Trois valves de Grignon avec l'étiquette de Lamarck. Deux sont bien de 12 jeunes Lncina elcgans Defrance, comme l'a. dit Desliayes ; mais la troisième plus transverse est probablement la Liicina bipartUn\)eh'Q,ncQ. COMPRESSA (Crassatella) Lamk. Ann. Mus., t. VI, 1805, p. 410 et t. IX, pi. XX, fig. 5. « Cabinet de M. De- france, Grignon ». = Crassatella co/iiprcssa, Gossm.,Gat. fuse. II, p, 86. Coll. Defrance : a) Six écliantillons de Grignon, avec l'étiquette de Lamarck ; parmi eux, Vholotypc de la figure des Annales. b) 12 échantillons dont 11 de Grignon et 1 de Fontenai avec étiquette de Lamarck (« jeu- nes individus »). GONCENTRICA (Lucina) Lamk. Ann. du Mus., t. VII, p. 238, 1806 et t. XII, p. 42, fig. 4. « Grignon, Cab. de M. Defrance et le mien ». = Lucina [Dentilucina) conc^ntrica , Cossm. (Cat. II, p. 37). CoLL Defrance : 4 valves de Grignon avec l'étiquette de Lamarck, et bien conformes à la figure de cet auteur. COR AVIUM (Venekicardia) Lamk. Ann. du Mus., t. VII, 1806, p. 58. « Essanville, Cab. de M. Defrance ». Coll. Defrance : Cinq échantillons, dont l'un bivalve, d'Essanville, les autres de Mont- mirail ; c'est bien Cardita {Venericardià) sul- cata Solander. CORBULINA (Gytherea) Lamk. Ann. du Mus., t. VII, 1806, p. 136. «Grignon, Cab. de M. Defrance ». (Voir Cossmann, Cat. I, p. 104). — 13 — Coll. Defrance : Trois échantillons de Gri- gnon, avec étiquette de Lamarck, il y avait sur le même carton un 4'' échantillon qui est perdu. La description et la figure de Desliayes (Coq. foss. t. I, p. 138, pi. XXIII, fig. 20-21), sont établies d'après les échantillons du « Cabinet de M. Defrance » ; la dimension de l'échantil- lon figuré ne répond à celle d'aucun des échan- tillons de la collection ; cela explique peut-être pourquoi la figure, faite sans doute d'après l'échantillon disparu, ne ressemble pas aux échantillons qui sont encore dans la collection. CORDATA (iModiola) Lamk. Ann. Mus., t. IX, 1807, p. 117. = Lit hodoimis cordât us (Lamk.) (Cossm., Cat. II, p. 156). Coll. Defrance : Deux échantillons de Gri- gnon sans l'étiquette de Lamarck ; c'est bien l'espèce figurée sous ce nom par Deshayes. CORNEOLA (Tellina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 224. « Grignon, Cab. de M. Defrance). =^TeUina{Peronœa}corneol a [Cossm., Cal. l,Y>.Qi). Coll. Defrance : a) 3 échantillons de Gri- giion, avec l'étiquette de Lamarck. 6) 3 échantillons de Grignon, appartenant à la variété ^ de Lamarck, avec l'étiquette de cet auteur. — Distinguée du type par sa forme plus allongée et ses stries plus fines. CRASSA (Gardita), Lamk. Ann. Mus., t. VI, 1805, p. 27. Connue par l'échantillon de la collection De- france, non retrouvé, qui est figuré par Des- — 14 — hayes (Coq. foss., t. I, pi. XXX, fig. 17-18) ; espèce bien connue de Miocène. GRASSATELLINA (Tkigonia) Lamk. An. s. vert., t. VI, p. 65. « Foss. de ? Galj. de M. Defrance ». Type non retrouvé. CRENULATA (Ostrea), Lamk. Ann. Mus., t. VIII, 1806, p. 163 (( Houdan, Cabinet de M. Defrance ». Coll. Defrance : Trois valves de Houdan, usées et indéterminables : peut-êti-e 0. cymbula Lamk., bien que Deshayes suppose l'identité 0. crenulala et 0. elegans (p. 361). CYATHULA (Ostrea) Lamk. Ann. Mus., t. \III, 1806, p. 163 et t. XIV, pi. XXI, fig. 2. «Longjumeau, Cab. de M. Defrance. » Coll. Defrance : 4 échantillons de Longju- meau, dont Vholotype de la lig. 2" des Annales. CYMBULA (Ostrea) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, 1806, p. 165, et t. XIV, pl. XXIII, fig. 2. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = 0. cymbula, Cossm., Cat. II, p, 198. Coll. Defrance : Trois échantillons de Gri- gnon, dont un bivalve avec étiquette de La- marck ; hololypcs des figures des Annales. CYMBULARE (Cardium) Lamk. Anim. s. vert, t. VI, p. 19. Coll. Defrance : Un échantillon du Goten- tin déjà signalé par nous dans Bull. Soc. Linn. Norm. (5), t. VI, p. 159, et figuré par MJVl.Goss- mann et Pissarro dans Bull. Soc. géol, Norm., t. XXIII, pl. X, fig. 1. — 15 — DEGUSSATA (Venericardia) Lamk. Ann. Mus., t. VII, 1806, p. 59, et t. IX, pi. XXXII, lig. G a. h. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». =^ Cardita [Miodo))) deci(ssataCossn\(i,\\n, Cat. II, p. 97. Coll. Defrance : Deux cartons portant l'un 8 échantillons, l'autre 7 échantillons provenant de Grignon, avec l'étiquette de Lamarck. DEFORMIS (Ostrea) Lamk. Ann. du Mus., t. VIII, 1806, p. 164 et t. XXXIV, pi. XX, fig. 2. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = Ostrea flabeUala,\. de M. Defrance », et t. XII, pi. XLII, fig. T^h-. — 31 — Coll. Defrance : 5 échantillons de Meudon, mutilés, avec étiquette de Lamarck. Ces échantillons ressemblent beaucoup plus à celui figuré par Deshayes sous le nom de vemdata dans son premier ouvrage (pi. XV, fig. 3-4) qH'au Uiplodonta renuhila du second ouvrage (pi. -46, lig. 25-24). Par suite la Luciiia reiiulala Lam. = L. remdata Desh. 1833. = L. decipiens Desh. 1860, mais non L. remi- lala Desh. 1860. RETUSA (DoNAx) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 137. «Parnes, près Pontoise, communiquée par M. de Jussieu ». = Donax retusa, Lamk. (Cossm., Cat. 1, p. 88). Coll. Defrance : Quatre échantillons dont trois indiqués comme de provenance inconnue le quatrième venant d'Acy; étiquette de La- marck. ROSTRALIS (Tellina) Lamk. Ann. Mus., t. Vn, p. 234. « Grignon, Cab. de M. Defrance et le mien », et t. XII, pi. XLI, fig. 10. a. h. = Tellina rostralis, Lamk. (Cossm., Cat. I, p. 57). Coll. Defrance : Douze échantillons de Parnes avec étiquette de Lamarck; le plus grand est probablement Vhololype figuré. ROSTRATA (Cgkbula) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, p. 468. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». ^=: Sphenia rostrata (Lamk.). (Cossm, , Cat. I, p. 28). Coll. Defrance : Dix échantillons de Gri- gnon avec étiquette de Lamarck. — 32 — RUDIS (Tellina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 224. « Gri- gnon, Cal), de M. Defrance », et t. XII, pi. XLII, fig. 1«'^". = Gari fudis (Lamk.). (Cos.sm., Cat. I, p. 80). Coll. Defrance : Deux échantillons pour les- quels Defrance donne comme provenance la localité de Retz ; un d'eux porte à l'intérieur le nom de riidi^ écrit par Lamarck et parait être Vholotype figuré. RUGOSA (Gohbula) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, p. 467. (( Grignon, mon cal)inet et celui de M. Defrance ». Coll. Defrance : a) Un carton portant 11 éch. de Grignon, avec étiquette de Lamarck. b) Un carton de 9 éch. représentant la var. [3 avec étiquette de Lamarck. c) Un carton de 10 échantillons et un autre de 0, provenant de Pontchartrain, étiquetés par Lamarck comme var. y. = (Type et var. [3). Corbula riigosa Lamk. (Gossm. Cat. I, p. 36). — La variété y appartient à une autre espèce Oligocène. RUGOSA (Tkigonia) Lamk. An. s. vert., t. VI, p. 65. « Foss. env. de Gaen, Cab. de M. Defrance ». Coll. Defrance : Fragment indéterminable d'un Trigonie costée de l'oolithe ferrugineuse bajocienne. SCALARINA (Ostrea) Lamk. An. s. vert., t. VI, p. 218. « Foss. de ? Cab. de M. Dufresne et Defrance ». Coll. Defrance : Types non retrouvés. — 33 — SGALAROIDES (Tellina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 233. « Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. XII, pi. XLI, fig. l^-^-. = Tellina [Macaliopsis] scalaroides, Lamk. (Cossm., Cat. I, p. 6i). Coll. Defrance : Deux échantillons de Gri- gnon, dont l'un, avec étiquette de Lamarck, est rholotype des Annales. SCAPULINA (Arca) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 221. « Gri- gnon, Cab. de M. Defrance », et t. IX, pi. XVIII, fig. 10 a. b. = Arca {Anadara) scapuUna, Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 142). Coll. Defrance : Onze échantillons de Gri- gnon, avec étiquette de Lamarck. SGOBINELLATA (Venus) Lamk. Ann, Mus., t. VII, p. 132. (( Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. IX, pi. XXXII, flg. 8 a. b. ^=Venics{Textivenus) scobinellat a, ha-ml^. {Cossm ., Cat. I, p. 98). Coll. Defrance : 4 échantillons de Grignon et l de Fontenai-Saint-Pères avec étiquette de Lamarck. SGUTELLARIA (Cythehea) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 133. « Les environs de Beauvais, Cab. de M. Defrance ». = Cyprina scutellaria (Lamk.). (Cossm., Cat. I, p. 151). Coll. Defrance : Deux échantillons de Beau- vais avec étiquette de Lamarck. SEMILUNULARIS (Plagiostoma) Lamk. An. s. vert., t. VI, p. 160. (( Foss, de Carentan, dép. du Calvados [sic], Cab. de M. Defrance et le mien ». 3 — 34 — Coll. Defrance : Les types de cette espèce n'ont pas été retrouvés. Defrance (Dict., t. XLI, 1826, p. 200) place avec doute le nom de La- marck en synonyme du Plagiostuma giganlea Sow. SEMISULGATA (Cythrrea) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 133 « Grignon, mon cab. et celui de M. Defrance », et t. XII, pi. XL, %. 3 a. b. = Sunetta scrnisulcata (Lamk.). (Cossm., Cat. I, p. 113). Coll. Defrance : Sept échantillons de Gri- gnon et Fontenai-Saint-Pères, avec étiquette de Lamarck, SEMISULGATA (Mactra) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 412. « Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. IX, pi. XX, fig. 3 a. b. Coll. Defrance : a) Carton avec les valves de Grignon étiquetées par Lamarck. b) Carton portant 3 valves plus petites de la même espèce, provenant de Grignon. c) Carton portant 6 échantillons sous le nom de var. p par Lamarck; deux de Parnes sont des Mactra semisulcata ; les quatres autres de Bartonien de Villiers appartiennent à une autre espèce. SINUATA (Telliina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 233. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». Coll. Defrance : Types non retrouvés. SINUOSA (Trigonia) Lamk. An. s. vert., t. VI, p. 65 « Fos- sile de ? Cab. de M. Defrance. » - 35 — Coll. Defrance : Echantillon assez bien conservé de Trigonia du groupe des Flectse, provenant d'un grès un peu ferrugineux. C'est probablement la 7V. V.-Costata Lycett du Bajocien inférieur. (Lycett, Brit. foss. Trigonise, p. 66, pi. XIII, fig. 5 et pi. XV, fig. 1-4, spécia- lement f]g. 1). SPATHULATA (Lima) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 463. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». = Ixadula spathulata (Lamk.). (Gossm. (Gat., p. 176). Coll. Defrance : Six échantillons de Gri- gnon avec étiquette de Lamarck. SPATULATA (Ostrea) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, p. 463. « Sceaux,Gab. de M. Defrance », et t.XIV, pi. XXII, fig. 4^-t". = Ostrea spatulata, Desh. Goq. foss. env. Paris, t. I, p. 353, pi. LVII, fig. 6 à 9. Coll. Defrance : HoloUjpe de Sceaux figuré dans les Annales. SQUAMOSA (LuciNA) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 241. « Longjumeau, Gab. de M. Defrance ». =^ Lucina squaynosa, Deshayes, Coq. foss. env. Paris, t. I, p. 106, pi. XVII. fig. 12-14. Coll. Defrance : 8 échantillons de Longju- meau et I de Thorigné (Maine-et-Loire) ; éti- quette de Lamarck. SQUAMOSA (Venericaudia) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 58. « Grignon, Cab. de M. Defrance », et. t. IX, pi. XXXII, fig. 4, a. b. = Cardita [Yenericardia) squamosa , Lamk. (Gossm., Cat. II, p. 94). — 36 — Coll. Defrance : a) Dix échantillons de Gri- gnon, avec étiquette de Lamarck. b) Cinq échantillons de la même localité, dis- tingués par Defrance comme variété ^. SQUAMULA (Pecten) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 354. (( Parues, Cab. de M. Defrance ». ^^ Aviussium squamula (Lamk.). (Gossm.,Gat.II, p. 188). Coll. Defrance : Cinq échantillons de Gri- gnon, avec étiquette de Lamarck. STRIATA (Corbula) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, p. 467. « Cal», de M. Defrance, Grignou et Courtagnon pour le type ; Longjumeau pour la variété P ; Bor- deaux pour la variété y ». Forme type ^= Corbula Lamai-chi, Cossm. (Cat. I, p. 35). Coll. Defrance : Dix échantillons avec éti- quette de Lamarck, indiqués de Grignon ; une valve droite qui porte à l'intérieur A. 262, pro- vient peut-être du Cotcntin. STRIATA (Nucula) Lamk. Ann. Mus., t. VI. « Cabinet de M. Defrance », et t. IX, pi. XVIII, flg. 4. = Nuculana striât a (Lamk.). (Cossm. Cat. II, p. 114). Coll. Defrance : 8 échantillons de Parnes, Grignon, Monlmirail, avec l'étiquette de La- marck. STRIGILLATUS (Solen) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 428. (( Grignon, Cab. de M. Defrance et le mien ». = Soleciirtus Leshayesi, Desm. (Cossm. Cat. I, p. 22). — 37 — Coll. Defrance : Deux échantillons, l'un de Parnes, l'autre de Grignon, avec étiquette de Lamarck. L'un d'eux est à peu près certaine- ment Vholotype de la figure des Annales. SUBGARINATA (Modiola) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 122. « iSIori cabinet et celui de M. Defrance », et t. IX, pi. XVII, fig. 10, a. b. = Modiola [Amygdalurn) siihcarinala ^ Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 153). Coll. Defrance : Deux échantillons de Gri- gnon, dont un est Vholotype des Annales ; étiquette de Lamarck. SULGATA (Cbassatella) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 409. (( Les environs de Beauvais, mon cabinet et celui de M. Defrance ». = Crassatella hellovacensis, Lamk. em. (Cossm., Cat. IL p. 86). Coll. Defrance : Quatre échantillons de Braclieux, sans étiquette de Lamarck, mais avec renvoi au vélin 28, fig. 12. SULGATA (Lucina) Lamk, Ann. Mus., t. VII, p. 240. « Cab, de M. Defrance, Chaumont ; Grignon pour la var. p », et t. XII, pi. XXXII, fig. 9 a. b. = Lucina [Cavilucina] snlcafa, Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 35). Coll. Defrance : 5 échantillons de la forme type avec étiquette de Lamarck, provenant de Chaumont. SULGATA (Modiola) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 123. « Cabinet de M. Defrance », et t. IX, pi. XVII, fig. IL a. hi — 38 — ^Mûdîola [Plardmodiola) sulcata, Lamk. (Cossm. Cat. Il, p. 159). Coll. Defrance : a) Deux échantillons de Grignon avec étiquette de Lamarck. b) Deux échantillons d'une var. p avec éti- quette de Lamarck, provenant d'Abbecourt. TELLINARIA (Gytherea) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 135. (c Grignon, Cab. do M. Defrance ». Coll. Defrance : Types non retrouvés. TELLINELLA (Donax) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 138. « Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. XII, pi. XLI, fig. 2^-^-. = Tellina {Elliptotellina) fellinella, Lamk. (Cossm., Cat. I, p. 58, pi. IV, fig. 5 et (i). Coll. Defrance: Douze échantillons de Gri- gnon avec l'étiquette de Lamarck. TEXTA (Venus) Lamk. Ann. Mus., t. VII,p. 130. «Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. XII, pi. XL, fig. l^-^-. =■ Venus iTextivenus) texta, Lamk. (Cossm. Cat.I. p. 97). Coll. Defrance : Onze échantillons avec éti- quette de Lamarck. TIBIALIS (Fistulana) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 428. « Grignon, Cab. de M. Defrance ». Types disparus. TRANSLUGIDA (Erycixa) Lamk. Ann. Mus., t. VL p. 414,' t. IX, pi. XXXI, fig. 4. Coll. Defrance : Types non retrouvés. — 39 — TRIGONA (Erycina) Lamlc. Ann. Mus., t. VI, p. 414. (( Pontchartrain, Cab. de M. Deirance ». Coll. Defrance : 8 échantillons de Pont- chartrain avec étiquette de Lamarck. TRIANGULARIS (Cuassatella) Lamk. Ann. Mus., t. .VI, p. 411. (( Grignon, Cab. de M. Defrance et le mien », et t. IX, pi. XX, fig. e^'"-. = C)as$atella trigonata, Lamk. (Cossm., Cat. II, p.89). Coll. Defrance : a) Sept écliantillons de Grignon, dont l'un est probablement Vholotype figuré ; étiquette de Lamarck. b) Sept échantillons de Grignon, étiquette de Lamarck : « CrassateUa triangularis junior. » TUaiIDA (Crassatella) Lamk. Ann. Mus., t. VI, p. 408. Représentée dans la collection Defrance par 3 échantillons de Crassatella dUatata Deshayes (Cossm., Cat. II, p. 87), sous l'étiquette de La- marck « Crassatella tumida ? jeunes individus ». UNGINATA (Ostkea) Lamk. Ann. INIus., t. VIH, p. 164. (( Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. XIV, pi. XXII. fig. 2, a. b. c. = OsfrertMwciwttifa, Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 199). Coll. Defrance : Douze échantillons de Gri- gnon, dont les Jiolotypes des Annales. UNDULATA (Erycina) Lamk. Ann. Mus., t. VIII, p. 53. (( Grignon, Cab. de M. Defrance », et t. IX, pi. XXXI, flg. 5 a. b. = Kellia [Planihellia) imdnlata, Lamk. (Cossm., Cat. II, p. 74, pi. IV, flg. 4-5). 40 Coll. Defrance : Deux échantillons de Gri- gnon, avec étiquette de Lamarck ; l'un parait être l'holotypedes Annales. UNDULATA (Lucina) Lamk. Ann. Mus., t. VII, p. 241. (( Grignon, Gat. de M. Defrance ». ^= Lucina undulata, Lamk. in Desh., Coq. foss., t. I, p. 632, pi. XLVIII, flg. 1-3. Coll. Defrance : Trois échantillons avec étiquette de Lamarck ; la provenance Grignon est donnée comme douteuse. Les échantillons n'ont que la moitié de la taille de celui figuré par Deshayes; il y a à l'intérieur de l'un d'eux du sable qui permet d'affirmer que cet échan- tillon ne provient pas des faluns de Grignon. VAGINA (Solen) Lamk. Ann. Mu.s., t. VII. « Grignon, mon cabinet et celui de M. Defrance », et t. XII, pi. XLIII, flg. 3. = Solen vaginalis, Cossm. (Cai. fasc. I, p. 18). Coll. Defrance : Un échantillons bivalve, provenant de Grignon, sans l'étiquette de La- marck. VESIGULARIS (Ostrea) Lamk. Ann. Mus., t. VIIL p. 160. Meudon, mon cabinet et celui de M. Defrance », et t. XIV, pi. XXII, flg. 3. = Pijcnodonta vesicularis, Lamk. Coll. Defrance : Deux échantillons du Sé- nonien de Meudon, sans étiquette de Lamarck; le type figuré n'est pas un de ces échantillons. Laboratoire de Géologie de V Université de Caen. Octobre 1905. _ 41 Lettres de M. Aug. Chevalier à M. Lignier Timbo (Ecouta Djalon), le 25/4 1905. Cher Monsieur Lignier, J'ai parcouru le Foula dans tous les sens. A moins de 40 kilomètres à vol d'oiseau du Haut-Konkouré oti viendra le chemin de fer dans trois ans et où l'on trouve les plus beaux représentants guinéens de la flore équatoriale... j'ai trouvé la partie culminante du Fouta et peut-être de toute l'Afrique occidentale française. Les instruments altimétriques nous ont r^onné 1.400 mètres. C'est peu et c'est beaucoup en Afrique. Vous ne sauriez croire combien cette altitude a de l'influence sur la végétation. J'ai trouvé là toute une flore que je n'avais encore jamais vue; d'abord des fougères g\ga.n[.esques : Alsophila el Marattia; tous les troncs sont moussus (quelles belles récoltes pour Corbière!) et couverts d'épiphytes (Orchidées, Hyménophyllées, Pipéracées). Mais ce qu'il y a de curieux, c'est la coexistence avec les types tropicaux de plantes appartenant à la flore d'Europe, cons- tituant ce que M. Engler a appelé les survivants des périodes froides de l'époque quaternaire. J'ai récolté — 42 — ainsi une partie de nos fougères de France (mêmes espèces), un Rubus très voisin de notie framboisier, des Ombelliféres appartenant à des genres d'Europe, (Bupleunim, Hydrocotijle), des Araliacées arbores- centes (Cussonia), un Hypericum, etc. ; et cela est mêlé à des Palmiers, à des lianes, à des Mimosées arborescentes. Nous sommes en ce moment à la saison la plus déprimante (commencement des pluies) et nous avons eu froid trois nuits de suite. Une brise agréable soufflait le matin et le soir ; à part la chaleur de 11 heures à 3 heures, on £-e croyait vrai- ment en Normandie. Je m'empresse d'ajouter que la région dont il s'agit (Diaguissa et Orédioli) n'est pas un pic, mais constitue toute une série de plateaux étages en amphithéâtre et dont l'altitude varie de 1.150"» à 1.450"\ L'ensemble est grand comme la presqu'île du Gotentin. Le pays est habité par des Foulas très doux. Environ la moitié de la surface de ces pays est cultivée par les indigènes (riz de mon- tagne, bananiers, orangers)... On trouve en assez grande quantité les Landolpliia oivaricnsis et L. Ileu- deloti, les grands producteurs de caoutchouc de l'Afrique. Tout un versant de ces plateaux appartient au bassin du Haut-Konkouré. ... Dans ce voyage, j'ai recueilli encore de nom- breux documents nouveaux sur le caoutchouc et ma conviction la plus intime est que, si on n'y prend garde, toute cette richesse africaine en Landolphia donnant lieu, pour l'Afrique occidentale française seulement, à un commerce de plus de 30 millions de francs par an, sera bientôt épuisée... — 43 — Sur le Bonny, en face Axim (Gold Coast), 3 juillet 1905. Cher Monsieur Lignier, Je viens de consacrer un mois à parcourir la Côte- d'Ivoire, A la vérité je ne me suis guère éloigné des lagunes, sortes de lacs littoraux peu à peu conquis sur la mer où l'on rencontre ces étranges paysages de palétuviers (Mangroves). Les Rhizophoracées ne sont pas les seules plantes qui donnent au paysage son cachet le plus spécial le long des lagunes. Voici d'abord le palmier Elœis dont les élégants panaches jalonnent toute la forêt et ne s'arrêteront qu'au bord du marais fangeux, là où commence la végétation des Mangroves. Ces ELvis sont le trait caractéristique de l'Ouest africain. Il en sont la richesse. Des possessions anglaises, françaises et allemandes il s'exporte par an pour plus de 60 à 70 millions de francs en huile de palme et en noix palmistes (lisez graines). Ce végétal si précieux, si apparent qu'il a frappé les premiers navigateurs venus à la côte dès le xv« siècle devrait être archi- connu. Or, jusqu'à ces derniers temps on n'en savait pas plus long que Linné qui a nommé ce palmier : Elœis giiinpensis. Preuss et Grimer ont découvert dernièrement des tas de formes, peut-être des espèces distinctes. Je viens d'en trouver d'autres à la Côte d'Ivoire. Cette constatation a une assez grande importance, car d'une forme à l'autre le fruit varie du simple au double et les rendements en huile ^ 44 -~ sont aussi très différents. Le jour où on voudra planter des Elasis — et il faudra bien en arriver là, car cette richesse forestière est menacée de dispa- raître, non seulement du fait de l'exploitation des fruits, mais aussi du fait des incisions pratiquées près du sommet végétatif du palmier pour faire écouler la sève qui, fermentée, devient un vin de palme très alcoolique, — on aura le plus grand intérêt à connaître les meilleures variétés. Malheu- reusement je rencontre des choses déconcertantes, impossibles pour moi à élucider. 7\u dire des indi- gènes ces formes ne seraient pas héréditaires. De fait je n'ai pu trouver de caractères distinctifs dans la forme, la taille et la coloration des fruits mûrs. Les indigènes, au contraire, me montrent dans la forêt des palmiers qu'ils n'ont jamais vus et dont, du plus loin qu'ils les aperçoivent, ils me disent : c'est telle variété. Après tout nos bûcherons normands distinguent des variétés de chênes qu'aucun botaniste n'a décrites. Parmi ces formes (ïElœis, deux ou trois seraient communes, les autres sont très rares, les indigènes n'y touchent jamais, disant qu'ils sont fétiches; ils n'en cueillent pas les fruits, disant qu'ils mourraient s'ils les mangeaient ; ils n'en recueillent pas la sève, prétendant qu'elle leur procurerait des ivresses terri- bles. Des formes aussi bien protégées devraient être fréquentes, alors qu'elles sont presque introuvables. a C'est le féticheur, me dit-on, qui les a semées à travers la forêt pour nous tenter ». Pour moi il n'est pas douteux que ces formes poussent bien naturelle- ment, mais je me demande si ce sont des formes plus — 45 — ou moins aberrantes, résultant d'un excès dénutrition ou de ces néoespèces en train de se créer par muta- tion comme ces OEnothcra décrits par M. de Vries. La proximité des lagunes et les bas-fonds maré- cageux est bien, en Afrique, le lieu de prédilection recherché par les palmiers. Là croissent aussi en brousse compacte trois espèces de Raphia (dont le fameux /?. vinifera ou palmier bambou, donnant un vin qui dépasse en qualité tous les pipi (bières de Sorghos) dégustés jadis au Cliari. Puis ce sont les palmiers grimpants (rotins) dont la tige plus frêle qu'un roseau s'élève jusqu'à 20 mètres de haut. Entre tous se distingue le Calaniu^ Barteri, le plus traître des végétaux que je connaisse en Afrique. Le racliis de ses feuilles se termine par un long flagel- lum noir atteignant jusqu'à 8 mètres, grêle comme un fil et muni de distance en distance de hameçons recourbés et terribles (folioles modifiées). Malheur à l'imprudent qui s'avanture là-dedans! On avance en écartant les fils qui pendent; cela va bien pendant quelque temps. Puis tout à coup on se sent arrêté par le pan de la culotte. Dans le mouvement qu'on fait pour se retourner dix autres tlagellums vous arrêtent, pénètrent dans les vêtements, s'enfoncent dans la chair. On est, suivant l'expression imagée des noirs « captif du palmier ». Si on veut sortir de là sans laisser une partie de ses vêtements en gue- nilles et par-dessus le marché du sang et des morceaux de peau, le mieux est de ne pas s'emballer. — D'abord, en Afrique, « il ne faut jamais s'emballer, ça donne des accès de fièvre », c'est un mot de M. de Brazza qui est toujours prodigieusement vrai; il l'est surtout — 46 — pour les récolteurs de plantes. — Donc, il faut s'arrêter, éviter tout mouvement, sortir un couteau ou mieux des ciseaux et couper un à un tous les fils du rotin qui pendent autour de vous. Puis quand la place est dégagée, on enlève patiemment, une à une, chaque épine enfoncée dans la peau, et quand cette besogne est terminée le mieux est de faire demi-tour. Aussi bien, il n'y a rien à récolter sous ces palmiers piquants. Cela tient sans doute à ce que les mammi- fères (surtout les singes) et les oiseaux (surtout les perroquets) grands disséminateurs de graines, n'osent pas s'aventurer dans ces fourrés où ils risquent de laisser partie de leurs poils ou de leurs plumes. Le Calcnnus Barteri est en définitive un misophyte qui veut vivre seul à l'abri des grands arbres aux dépens de l'humus de la forêt. Une formation du littoral, tout aussi curieuse et tout aussi impénétrable, est celle que constitue le Pandamis Candelabrum qui forme d'importants îlots dans les vases au bord des eaux saumâtres. Il vit dans la même station que les mangroves auxquels il dispute la place mais ne leur est jamais mélangé. Il se défend par ses feuilles munies d'épines sur les bords et sur les nervures. J'ai poussé une pointe de 40 kilomètres dans la grande forêt en suivant la trouée faite par le tracé du futur chemin de fer de Kong. Je suis resté quelques jours au point terminus des travaux, là oi^i on abat des arbres et j'ai fait d'assez bonnes récoltes qu'il serait impossible de réunir ailleurs — car il est extrêmement difficile de récolter des rameaux fleuris d'arbres qui ont communément 2 mètres et 3 mètres — 47 - comme diamètre d'un tronc qui s'élève jusqu'à 25 mètres sans branches et dont la cime ne s'arrête qu'à 40 mètres ou 50 mètres de hauteur. Ces abattages de bois m'ont même semblé une si bonne aubaine pour la botanique que j"ai laissé pour trois mois mon préparateur indigène (lisez secteur de plantes) avec les sous-ofliciers du génie qui dirigent ces abattages. Il a pour mission de mettre en herbier et de sécher des rameaux de tous les arbres qui tomberont. Je verrai ce que cela donnera. Cette grande forêt vierge africaine que je voyais pour la seconde fois, m'a encore produit le même saisissement qu'au Congo. A la Côte d'Ivoire, elle me semble plus épaisse, plus haute et plus impénétrable que dans le bas Oubangui. C'est à la fois grandiose et effrayant. Je l'ai vue dans tout son épanouissement en pleine saisons de pluies (il est tombé 1 mètre d'eau en 3 semaines), en un mot dans toute sa sale beauté. Passez-moi ces deux mots accolés qui sont le meilleur qualificatif qu'on puisse trouver pour l'appliquer à la forêt en cette saison. Cela est en effet laid et ma- jestueux. Le sol est détrempé comme une éponge ; on avance à travers la boue, les flaques d'eau, les feuilles pourries en train de devenir humus A tou^ instant on trouve devant soi d'énormes troncs en décomposition, envahis par les mousses, les cham- pignons... et les insectes. On marche dans une demi- obscurité, cette clarlé des forêts tropicales que Loti appelle d'un nioi heureux : la nuit verte. De temps en temps à i! avers une découpure dans le dôme des arbres on aperçoit un coin de ciel gris, brumeux et à travers la trouée on contemple des avalanches de — 48 — plantes volubiles et de lianes qui dégringolent de la cime des arbres. Sur les troncs moussus croissent des épiphytes en grand nombre : Fougères grim- pantes, Orchidées qui fleurissent rarement, Mélas- tomacées gracieuses et des Plalycerium, ces Fougères paradoxales dont certaines frondes sont collées sur le tronc support tandis que les autres pendent comme des oreilles d'éléphants. Quant à la variété de coloris des feuilles des arbres, à la diversité des essences d'arbres qui composent la forêt, elles sont presque infinies. Un seul fait vous prouvera combien est grande notre ignorance de la forêt tropicale africaine. L'acajou d'Afrique, un des principaux ornements de la forêt qui donne lieu à un commerce annuel d'en- viron 10 millions, était botaniquement inconnu jus- qu'à ces derniers temps. Il y a 4 ans seulement, M. Pierre reçut les premiers échantillons fleuris qui lui permirent de reconnaître une Méliacée qu'il nomma Khaya Klainei! Sil eu est ainsi pour un des géants les plus communs de la forêt, combien doivent être plus ignorés les végétaux modestes qui se cachent sous le couvert des grands bois ! Plusieurs générations de botanistes suftirontàpeine à classer toute cette flore . Roça S.-Miguel (San-Thomé), 15 sept. 1905 (arrivée le 12 oct.). Cher Monsieur Lignier, Mon voyage tire à sa fin. Le 28 prochain je m'em- barque pour le Portugal. Je serai à Lisbonne vers le 49 10 octobre où j'attendrai le prochain paquebot des Messageries maritimes pour rentrer par Bordeaux. A l'exception de deux lettres de Courtet et Perrot qui sont venues à San-Thomé, je ne sais comment, je suis sans nouvelles de France depuis plus de deux mois. Depuis ma dernière lettre de Sekondi, je n'ai, pour ainsi dire, pas eu un instant : trois arrêts; toujours sur les paquebots et toujours en excursions et visites. Visite des jardins botaniques et champs d'essai, des plantations indigènes et des entreprises européennes, enfin des sanatoriums à la Gold-Coast, au Lagos, au Nigeria, au Cameroun, enfin à San-Thomé où je suis depuis le 13 août. Je n'ai pas besoin de vous dire que j'ai observé énormément de choses dans tous ces pays déjà à demi organisés et qui ont presque tous un climat propre, des cultures spéciales, une orientation diffé- rente dans les systèmes de colonisation, enfin des flores très variées. A San-Thomé les Portugais ont accompli des elïorts magnifiques. Ce petit pays, grand comme le dépar- tement de la Seine, exporte actuellement pour 15 millions de fruits de cacao et pour plusieurs millions de café par an. Les entreprises occupant 500 à 1.800 ouvriers agricoles, sont nombreuses. J'ai visité les principales et j'ai reçu dans toutes ces plantations une hospitalité aussi aimable que dans les colonies anglaises. J'ai pu aussi consacrer quelques moments à la bo- tanique pure et, dans le but de faire une comparaison avec la flore du Haut-Plateau de la Guinée, je suis 4 — 50 — monté au sommet du pic éruptif de San-Thomé (2.050 mètres). J'avais un baromètre altimétrique et j'ai pu de 20 mètres en 20 mètres noter les change- ments dans la végétation. De 1200 à 1500 mètres, j'ai retrouvé presque toutes les espèces vues sur les pics du Fouta-Djalon à la même altitude : là aussi, fougères, mousses épi- phytes pullulent. Cela ne tient pas tant aux pluies (qui sont moins abondantes qu'à la côte) qu'à Tétat constamment humide de l'atmosphère. La montagne est presque toujours enveloppée par des nuages (ou du brouillard). On ne voit pas à 20 mètres devant soi. Constamment Teau ruisselle sur les feuilles des arbres. Les plantes vivent comme dans une éponge imbibée d'eau et l'explorateur lui-même au bout d'une heure s'aperçoit qu'il est trempé jusqu'aux os sans pourtant avoir reçu de pluie. Naturellement en Guinée le phénomène est moins accusé par suite de l'absence de grande forêt à sa base et par l'existence (la situation) au voisinage du climat soudanais. De 1500 à 9000 mètres j'ai trouvé des Rosacées, Caryophyllées, Ombellifères, notre vulgaire Lycopo- dium clavalum. Enfin au sommet même, de 1950 à 2050 mètres, une bruyère : Ericinella Mannii Hook. f. et une conifère : Podocarpus Mannii Hook. L, types que Gustave Mann avait précédemment découverts sur les sommets des pics du Cameroun et de Fernando-Pô. Ici je viens de trouver une fronde anormale d'un Polijpodiiun vivant sous un ombrage épais au bord de la mer, qui vous intéresserait car elle reproduit un mode de dissémination que vous avez étudié chez 51 les Paléoptéridophytes. Sur cette fronde des spores ont germé dans le sporange et donné des prothalles dont les uns paraissent encore vierges et dont les autres ont déjà été fécondés, car il en sort une petite fougère. Ces prothalles insérés sous la fronde au milieu des sporanges normaux, tombent dès qu'on touche à la fronde-mère. La fronde nouvelle émet alors seulement des racines et s'enracine dans la terre humide comme l'embryon d'une graine de Phanérogame entrant en germination. Gi-inclus quelques-uns de ces prothalles détachés de la fronde-mère pour que vous puissiez les examiner. — 52 — A.-L. Letacq. — Sur les Maiiiuiilère^, les Oiseaux et les Poissons disparus ou en voie de disparition de la faune de rOrne. Si depuis un siècle la fréquence des relations internalionales a enrichi la faune française de quelques espèces exoliques, c'est un fait non moins bien constaté que plusieurs de nos vertébrés ont fui à l'approche de Thomme, et lui ont abandonné la possession du sol sur lequel il s"est établi. Gomme le remarque le D' Godron, au fur et à mesure que la population s'accroit, que les forêts séculaires tombent sous la cognée du bûcheron, que des voies nouvelles sont ouvertes, que les cultures s'étendent, les bêtes sauvages resserrées dans leurs derniers retranche- ments, restreintes de plus en plus dans leurs moyens d'existf^nce, finissent par succomber sous les attaques incessantes de l'iiomme ou déserJ^ent 1er. régions, dans lesquelles elles ne peuvent plus habiter ni se reproduire en paix. Notre érudit confrère, M. Le Sénéchal, a montré jadis, dans des articles très appréciés, qu'au temps de César et jusqu'au Moyen-Age le Renne, l'Elan, l'Aurochs et l'Urus (Bubalns de Grégoire de Tours et de Forlunat, Uos primigeniiis de Bojanus) habi- 53 taient les forêts de l'Europe centrale. L'Urus, qui vivait encore au xvi* siècle dans les forêts de la Lithuanie, est aujourd'hui une espèce éteinte. Le dernier asile de l'Aurochs est la forêt de Bialowisca, en Russie, et des ordres très sévères ont été donnés pour empêcher la destruction de ces animaux. Le Renne et l'Elan chassés de leur domaine par les progrès de la civilisation se sont réfugiés dans l'extrême nord, où ils sont aujourd'hui confinés (l). Ces grandes espèces ont-elles aussi habité notre pays? Pouvons-nous les compter parmi les disparues? Les vastes forêts qui, au début de l'époque méro- vingienne couvraient encore la majeure partie de la Basse-Normandie, du Perche et du Maine, recelaient- elles quelques-uns de ces animaux ? Pour l'Urus du moins, le fait nous paraît certain. L'auteur de la Vie de S. Calais le signale dans les forêts du Maine, vers le milieu du vi^ siècle. Il raconte que le roi ChiUlebert, fils de Glovis. étant venu avec la reine Ullrogothe passer quelque temps dans la ferme royale de Matowal, non loin du monastère bâti par Calais, pour s'y livrera ses exercices favoris, lâchasse, la pèche et la natation, on le prévint qu'un buffie (Urus) se trouvait dans le désert voisin. Aussitôt il ordonne à ses piqueurs de préparer tout ce qui était nécessaire pour la poursuite de cette (1) R. Le Sénéchal, Noies pour servir à VHistoire de la Faune européenne dans les temps préhistoriques. B. S. L. N. 4' série, 1" vol., tir. à part, Caeii, Delesques, 1887, in-8°, 20 p. — D.-A. GoDRO.N, Recherches sur les Animaux sauvages qui habi- taient autrefois la chaîne des Vosr/es. Nancy, V" Railiois, 1866, in-8°, 41 p. Extraits des Mémoires de l'Académie Stanifilas. 1865. — 54 — bête, parce qu'il voulait dès le jour suivant en faire la chasse (1). Les circonstances merveilleuses, dont l'écrivain fait suivre ce récit, tiennent, il est vrai, plus de la légende que de l'histoire, mais pour la présence de TUrus dans le Maine à cette époque, nous n'avons aucun motif de la révoquer en doute ; il était encore répandu dans la majeure partie de l'Europe moyenne (2). L'Urus ne persista guère sans doute dans nos forêts au-delà du vu® siècle; ces solitudes furent en eiïet troublées par l'établissement de nombreux monastères, autour desquels les populations venaient se grouper pour défricher les bois, y établir des cultures et créer de nouveaux villages. Le Moyen -Age et la Renaissance ne nous ont laissé que peu de détails sur la faune; on relève, il est vrai, dans les écrits de ce temps-là, les noms de quelques animaux nuisibles ou de chasse : loup, renard (goupil), cerf, chevreuil, sanglier, aigle (ce nom générique désigne plusieurs rapaces diurnes), ou encore des croyances populaires sur des espèces très répandues, telles que le rouge-gorge, le roite- let, l'hirondelle, la huppe, la chouette, le chathuant, etc., mais ces indications n'ont guère d'importance au point de vue scientifique. (1) Cfr. Doni Piolis, Illsloire de l'Eglise du Mans (1851), t. I, p. 88. (2) Cfr. GoniîON, loc. cit., p. 9, 26 et 27. — G. Cuvier {Recher- ches sur les Ossemenls fossiles, édit. IV, t. VI, p. 282 à 288), sou- tient que rUrus et l'Aurochs sont deux espèces différentes et son opinion, bien que contredite par un savant zoologiste, Paul Gervais {Hist. des Mamnifères, II, p. 177), paraît avoir rallié la plupart des auteurs (jui ont traité la (juestion. — SS- II faut arriver jusqu'au milieu du xviii* siècle pour trouver, dans les relations écrites par les chas- seurs, quelques documeutg sur les mammifères et les oiseaux, et leur quantité de dispersion dans les pays. Les souvenirs de nos vieux forestiers, acceptés avec prudence et contrôlés avec soin, peuvent aussi nous fournir des renseignements utiles. Il n'est que temps, d'ailleurs, de les mettre à profit pour recueil- lir les dernières pages de Thistoire des vieux habi- tants de notre sol. Depuis 60 à 80 ans plusieurs espèces sont disparues et quelques-unes à peu près oul)liées ; d'autres sont menacées de disparaître dans un avenir prochain. Depuis ce temps-là, du reste, les causes d'appau- vrissement de la faune, que j'ai précédemment indi- quées, n'ont fait que s'accentuer ; partout les voies ferrées, les routes ou les simples chemins ouverts pour l'exploitation du bois sillonnent nos forêts; certains cantons des moins connus, il y a un siècle, sont maintenant fréquentés presque journellement ; les endroits solitaires retirés n'existent plus; aussi les espèces, qui les recherchent, ont fini par dispa- raître par le fait du malaise de tous les individus. Il faut dire encore que les chasseurs munis, depuis un demi-siècle, d'armes plus perfectionnées et à plus longue portée, ont poursuivi les espèces nuisibles avec plus de succès ; le poison a fait le reste. L'animal, qui paraît avoir disparu le plus ancien- nement du pays, et n'a laissé que des souvenirs — 56 — assez vagues, est le Chat sauvage {Felis sylvestris Briss.) Il se rencontrait autrefois dans toute la France, mais il n'habite plus guère aujourd'hui que les grands massifs montagneux et quelques forêts du Midi et du Centre. A quelle époque a-t-il disparu de nos régions? Pas un seul exemplaire ne se trouve dans nos collections. Doit-on, d'accord avec la tradition, voir une preuve de sa présence chez nous dans les noms populaires donnés au Moyen-Age à certains cantons de nos forêts, le Buisson-au-Chat en Ecouves, la Roche-aii- Chat dans les bois de Roche-Elie, le Nid-au-Chat dans la forêt de Bourse? Ces dénominations ne sont- elles pas comme Fosse-Louvière, Fontaine-Cervière en Ecouves, la Vallée-aux-Corbins en Perseigne, la Roche-mix-Loups en Andaine, etc., empruntées à un animal, qui alors habitait ces forêts? On serait tenté de le croire ; j'ai d'ailleurs un témoi- gnage plus précis. Un ancien garde de la Trappe, Boulay, affirme, dans une lettre adressée le 19 jan- vier 1788 à Magné de MaroUes, avoir capturé vers 1760 un chat sauvage mâle dans un terrier au milieu de la forêt du Perche. Il le décrit même assez longue- ment, et les détails, qu'il donne sur sa taille, son pelage plus foncé en dessus qu'en dessous et marbré de bandes noirâtres , et ses habitudes carnassières sont bien caractéristiques de l'espèce ; cependant, au dire de Boulay, il manquait à cette bête la barre noire dorsale, qui est aussi une des ses notes distinc- tives. Mais un chat ayant toutes les habitudes du chat sauvage_, et à peu près tous ses caractères — 57 — spécifiques, ne pouvait être qu'un métis du chat sauvage et du chat domestique, et alors il faut recon- naître que l'espèce type existait encore vers le milieu du xvni« siècle dans la forêt du Perche (l). Le Loup, cet autre carnassier, plus fort, plus auda- cieux et beaucoup plus redoutable que le chat sau- vage , n'existe non plus chez nous qu'à l'état de souvenir, mais ce souvenir date d'hier. Voici quel- ques notes recueillies sur son histoire. Aux xiv^ et xv^ siècles les campagnes normandes furent continuellement infectées par des bandes de loups. Une imposition particulière fut établie sur les paysans pour la tlestruction de ces terribles ani- maux (2). C'est à cette époque que Louis XI créa un grand iouvetier de France et des officiers de louve- terie, qui étaient placés sous ses ordres. Au xviii" siècle le loup était encore l'hôte le plus commun de nos forêts, dont il avait à peu près chassé le cerf, le chevreuil et le sanglier. D'après le Verrier de la Gonterie il fourmillait dans les forêts d'Ecouves et d'Andaine et prélevait par ses ravages un impôt considérable sur les fermiers des alen- tours (3). (1) A.-L. Letacq, Le Chat sauvage [Felis sijlvesiris Briss.) exis- tait-il encore au XV1II° siècle dans la forêt du Perche ? Bull. Soc. des Amis des Se. uat. de PiOiien, 1903, p. 139 ; Recherches hislotnques sur le Chat sauvage dans le département de l'Orne, Bull. Soc. d'Hort. de l'Orne, 1903, 2- semestre, p. 92. Tir. à part, Alençon, imp. Alençonnaise, 1903, in-S", 6 p. (2) L. Delisle, Etudes sur les condictinns de la classe agricole et l'état de l'agriculture en Normandie au Moyen-Age, p. 114. (3j Le Verrier de la Gonterie, L'Ecole de la Chasse aux chiens courants, Paris, impr. Tinterlin, 1858, in-S" , 231 p. ; nouvelle — 58 — Gérard des Rivières, de Carrouges, député à la Convention, qui avait acquis, en 1790, le prieuré du Gast et ses dépendances sur Tanvilie, la Ferrière- Béchet, Fontenay-les-Louvets, se i)laint des dégâts commis par les loups autour d'Ecouves et demande à l'Assemblée des mesures énergiques pour les détruire. Plusieurs rapports conservés aux Archives de l'Orne, datant du commencement du xix^ siècle, se plaignent des ravages incessants des loups au voisinage des forêts de Bellême et du Perche et insistent auprès des autorités pour mettre fin par des chasses et des battues aux préjudices considé- rables causés à l'agriculture. Les victimes ordinaires du loup sont, en effet, nos animaux domestiques, chiens, veaux, moutons, oies, dindons, jeunes chevaux. Il n'y a pas encore cinquante ans, on parquait les moutons dans les champs pour améliorer la terre, mais afin de protéger leur troupeau contre les loups, les bergers étaient obligés de coucher tout près de là dans une petite loge à bois sur roues. En temps de famine, on a vu, dans nos pays, le loup se jeter sur des chiens de forte taille, des bœufs et des chevaux, et même, au témoignage de Le Verrier de la Conterie, sur des femmes et des enfants. édit. publiée par le Journal de.s chasseurs; la première avait paru en 1163. L'auteur, né à St-Brice-sous-R;\ues (Orne), en 1718, est mort à Amip^ny (Manche), en 1783. — Pour cette note sur l'histoire du loup dans l'Orne, j'ai reçu des indications de MM. Pi- chon et Gallot-Lavallée, d'Argentan ; Génu , d'Urou-et-Crennes ; Maillard, de Bellême; l'abbé Mesnii, curé de Vingt-Hanaps ; l'abbé Dubois, curé de Dompierre. — 59 — Dans nos forêts il poursuit le cerf, le chevreuil, le lièvre et les marcassins. Ce ne fut même qu'après une diminution considérable des loups qu'un riche propriétaire du pays réussit à acclimater, en Ecouves et en Perseigne, des cerfs provenant de la forêt de Marly, où les princes d'Orléans avaient Importé des cerfs allemands pour les croiser avec ceux du pays (1). Les sangliers abondent dans nos forêts, surtout depuis la guerre de 1870 ; chassés par les armées du Nord et de l'Est de la France, ces animaux se réfugièrent dans l'Orne où s'arrêta l'invasion, mais si malgré les battues ils sont encore aujourd'hui si multipliés, c'est par suite de la disparition des loups. Les loups font, en effet, aux marcassins une guerre acharnée et ariôtent la multiplication de ces ravageurs de nos cultures. Les petits chevaux employés pour porter le mi'- nerai et le charbon aux hauts-fourneaux autrefois si nombreux dans le pays, et qu'on laissait ensuite errer en liberté dans les forêts, étaient une précieuse ressource pour les loups, malgré toutes les mesures prises pour les en éloigner. « Du côté des forêts « d'Andeine et d'Alençon (Ecouvesj, aux environs « desquelles il y a beaucoup de grosses forges, con- « séquemment quantité de chevaux de sac, dit Le « Verrier de la Gonterie, les voituriers leur mettent « des clairons (grelots) au cou, des guirlandes de « paille à la gueue et des vieilles pièces de toile (1) A.-L. Letago, Le Cerf en Ecouves et en Perseigne, Bull. Soc. d'Hoit. de l'Orne, 1" semestre 1905, p. 46. — 60 — « souffrées sur le dos, mais cet équipage bizarre n'em- « pêche pas les loups de manger leurs chevaux. » Les primes accordées par le Conseil général de l'Orne aux destructeurs de loups, et les battues orga- nisées par les louvetiers ont fini parfaire disparaître ce véritable fléau des riverains de nos forêts. Parmi les louvetiers, celui qui a laissé chez nous la plus grande réputation et dont le nom mérite d'être rappelé ici, est Jules de la Sicotière, décédé à Damigny le 11 no- vembre 1896, à l'âge de 84 ans. Veneur consommé, d'une taille colossale et d'une force prodigieuse, d'une frugalité et d'une endurance à toute épreuve, il évo- quait, comme on l'a dit, cette race puissante des pionniers canadiens dont Fenimore Gooper a décrit les silhouettes. Pendant près de trois quarts de siècle, il parcourut les forêts de la région, Ecouves, Perseigne, Sillé et Pail à la poursuite des animaux nuisibles, surtout des loups. C'est par centaines que se comptent ses captures. Lié d'amitié avec Isidore Geofîroy-Saint-Hilaire, il lui envoya un jour trois jeunes loups noirs pris en Ecouves, qui furent long- temps conservés à la ménagerie du Muséum (1). Le loup noir, qui n'est pour la plupart des auteurs qu'un cas de mélanisme, se voit de temps à autre dans nos forêts. Le Verrier de la Gonterie l'avait (1) Cfr. V" DE Beauvais de Saint-Paul, Souvenirs d'un vieux lou- vetier. Revue des provinces de l'Ouest, Vannes, imp. Lafolye, 1891. — Chap. VII, Loiivetier d'Alençon : M. Jules de la Sicolière, n° d'avril, p. 324. Almanach de l'Oigne, pour 1898, p. 110. — Le successeur de M. de la Sicotière comme lieutenant de louveterie, dans le département, a été M. le comte de Tertre, qui a achevé de détruire les loups. — 61 — déjà cité ; en 1867 un loup noir fut abattu dans la forêt de Saint Evioult ; vers 1876 une bande, proba- blement une portée, de loups noirs, fut signalée dans les bois de Saint-André à la limite de TOrne et du Calvados ; elle y commit de grands ravages, et sur la demande de paysans on organisa des battues; une louve noire de 40 kil. fat tuée par M. L. Pichon, d'Argentan, qui en a conservé la peau. Ce poids ds 40 kil. est rarement atteint par notre loup indigène ; les individus, à leur croissance défi- nitive, c'est-à-dire au bout de la troisième année ne dépassent guère 35 kil. Cependant on a tué près d'Andaine, en 1870, des sujets arrivés au poids énorme de 50 kil., mais cette grosseur extraordinaire était due à un excès d'alimentation : M. Gévelot avait, en efïet, installé l'année précédente, non loin de son exploitation agricole de Dieufit, un abattoir, où les loups faisaient de fréquentes visites. La louve entre en chaleur au mois de février et après une gestation d'un peu plus de trois mois met bas de 5 à 7 louveteaux, rarement davantage; on en a par exception trouvé des portées de 10 et 11 dans les bois de la Motte-Fouquet et de Magny-le-Désert. Le liteau toujours placé dans un épais fourreau fond d'un bois ou d'une for'èt est assez difficile à découvrir, d'au- tant que la louve, pour dépister les visiteurs indis- crets, exerce toujours au loin ses déprédations. Le proverbe de nos pays « jamais renard n'a chassé sur son terrain » peut aussi bien s'appliquer au loup (1). (1) Butf'on, Frédéric Cuvier et Flourens ont fait, ;iu Jardin des Pliiiitcs, sur le croisement du loup et du chien, une série d'expé- — 62 - Le jeune loup s'apprivoise facilement. M. Jules de la Sicolière, M. Piclion, en ont ainsi conservé pendant plusieurs années qui montraient pour leur maître un véritable attachement. Les adultes même, qui sont tombés dans une fosse peuvent aussi, moyen- nant quelques précautions, être réduits en domes- ticité. Le loup, très audacieux en liberté, devient d'une couardise étonnante quand il est pris dans ces sortes de pièges (1). Celte disposition était autrefois mise à profit par les meneurs de loups, qu'on voyait rienccs qui ont prouvé que ces espèces pouvaient, en c;i]itivilô, pro- duire ensemble. En est-il de même à l'état sauvage ? F. Cuvier l'af- firme, mais il appuie son assertion sur des récits peu dignes dd contiance. On ne s'explique guère, d'ailleurs, comment la haine instinctive du chien et du loup pourrait disparaître un instant devant le besoin de s'accoupler. Cependant, le fait aurait été constaté, vers 1850, à Cbampcerie (Orne), non loin des bois de Rabodanges, et il eut pour témoin M. de la Fresnaye, de Falaise, dont le nom est bien connu des naturalistes. On trouvera sur cette observation un assez long article publié dans le Journal des Chasseurs, 1862, p. 264, par Pelvey, lieutenant de louveteric, à Neuvy-cn-Houlme. Un naturaliste sarthois, Anjubaut, assure également avoir vu à Ancinnes de jeunes métis de chien et de loup, pris aux abords de la forêt de Perseigne, et un juge très compétent, M. Jules de la Sico- lière, aurait de visu confirmé l'origine hybride de ces animaux {Le Messager de la Sarthe, n° du 12 septembre 186S). Ai-jc besoin de dire que je donne ces indications sans en garantir le moins du monde la véracité ? J'en dois la l'econnaissance à mes amis MM. Gallot-Lavallée et Gentil. (1) La fosse avait environ 3 mètres de profondeur sur 2 de lai- geur à l'orilice, mais elle était plus large au fond, de faron (pie l'animal, une fois tombé, ne puisse s'échapiicr. L'ouverture était mas(iuée par une claie construite en branchages et tenue en équi- libre, en sorte que si le loup venait à passer dessus elle se retour- nait et il tombait dans la fosse. Sur la claie on jdaçait de la viande corrompue, dont l'odeur attirait de loin les loups. 63 encore dans nos pays, il y a 80 ans. Ces gens, très redoutés dans les campagnes, allaient de ferme en ferme, de village en village, traînant à la chaîne un ou plusieurs loups et la crainte qu'ils inspiraient aux paysans se traduisait par des ar.mônes. Il y avait, paraît-il, un certain nombre de meneurs de loups à Saint-Nicolas-des-Bois, Gandelain, La Pvoche-Mabile, Ravigny , Champ Frémont, c'esl à-dire dans cette étroite région qui est comme encadrée entre les forêts d'EcouveS; de Monnaye, de Pail et de Multonne, Le loup n'a guère reparu dans l'Orne depuis vingt- cinq ans ; en 1880, une dizaine furent tués dans les forêts dEcouves, d'Andaine, de Silly-en-GoufTern et de Saint-Evroult ; l'année suivante deux captures seulement, faites en Andaine, un loup et une louve; en 1882, deux loups pris l'un en Andaine, l'autre en Ecouves (l). Durant l'hiver 1883-84, plusieurs se montrèrent dans la forêt de Ghaumont près Gacé et commirent des dégâts aux environs, au Sap, à Monnai, à Heu- gon et au Sap-André ; des battues furent faites, et depuis lors aucun loup n'a reparu dans la contrée. Les dernières captures de loup dans l'Orne furent (l) Un des derniers loups d'Ecouves a joui, pendanl plusieurs années, d'un certain renom à Fontenay-les-Louvets. C'était un tiès gros animal, autiuel les gens du pays avaient donné le nom de Pataud parce qu'il avait laissé une patte dans un piège. Les longs dé])lacements lui étant dès lors interdits, Pataud s'était cantonné dans la région du Carrefour à Madame, du [loclier-Blanc, des Arcis, et ne (luiltait guère la forêt. Ayant appris à ses dépens ([ue la prudence est la mère de la sùielé, il n'osait plus s'aventurer dans les fermes du voisinage; aussi durant cette dernière période, les cultivateurs n'eurent aucun reproche à lui adresser, 11 mourut em- poisonné près du Chêne au Verdier. 64 celles d'un louveteau du poids de 5 kil., pris le Icr mars 1888 dans la forêt du Perche, et d'une louve pesant 40 kil., prise le 22 décembre de la même année sur la butte Ghaumont, près d'Alençon. Vers la même époque, le dernier loup, qui ait vécu en Perseigne, fut tué dans les fonds de Groix-Gra- velle. C'était un très beau mâle adulte mesurant 1 mètre 10 de longueur et pesant 42 kilog. Il a été préparé, avec beaucoup de soin, et est aujourd'hui conservé au châttau de Montigny (1). Pendant l'hiver 1895-96, un loup traversa les forêts de Perseigne, de Bellême et du Perche, mais c'était un animal errant, qui n'y séjourna pas II venait de la forêt de Sillé-le-Guillaume, qui, jusqu'à cet^.e époque là du moins, en avait encore conservé quelques-uns. II J'arrive aux Oiseaux, la classe la plus intéressante de l'embranchement des vertébrés par le nombre et la variété des espèces, et le rôle important qu'elle joue dans l'économie de la nature. Si chez nous comme ailleurs les auxiliaires diminuent d'une façon inquiétante pour l'agriculture, nous n'avons du moins à constater encore de disparition complète que chez les espèces nuisibles. Ce sont l'Aigle Jean- le-Blanc [Aquila (/(lUica L), le Milan royal {Milvus regalh Briss.), et le Grand Gorbeau (Corvi/s corax L.). L'Aigle Jean-le-Blanc était autrefois commun en (1) A.-L. Letacq, Notes zoologiques sur la forêt de Perseigne (Sarthe),BM. Soc. d'Agr., Sciences et Aris de la Sartlie, 1905-06, 2"" fasc. — 65 — France; il n'y a guère de villageois, disait Belon, qui ne le connaissent et ne le redoutent à cause de leurs poules ; ce sont eux qui lui donnèrent le nom de Jean-le-Blanc, parce que le mâle est remarquable par la blancheur du ventre, du dessous des ailes et de la queue. Cette dénomination, non encore oubliée des paysans, montre bien que le Jean-le-Blanc fut autre- fois connu dans nos campagnes ; les oiseaux de passage accidentel n'ont pas de nom vulgaire. Du reste cet aigle est encore aujourd'hui sédentaire, bien que rare, dans des régions assez peu éloignées de la nôtre, l'Anjou, le Berry, le Poitou. Peut-on préciser l'époque de sa disparition ? Vers 1815 un couple se maintint pendant trois ou q'^atre ans sur un haut plateau couvert de broussailles, large de plus de cent hectares, nommé les Bruyères de la Houssmje, situé à l'Hermitière, canton du Tlieil (1). Je n'ai pas d'autre fait témoignant depuis lors de la résidence prolongée du Jean-le-Blanc dans le pays. Plusieurs exemplaires de passage accidentel ont été capturés dans l'Orne depuis une vingtaine d'années; cet oiseau a même niché récemment en Andaine non loin de l'Ermitage, et en Perseigne près de la Croix-Samson. Il doit se montrer plus fréquem- ment dans la forêt de Saint-Evroult, car on l'aperçoit et on le tue de temps en temps aux mois de juillet et (l)A.-L. Letacq, Notes sur quelques Oiseaux du département de rOrne rédigées d'après la collection et les manuscrits de M. Abel Martin, de Bellême. B. S. L. N., 1903, p. 72-94. 5 66 d'août, dans les plaines entre Saint-Nicolas-des-Let- tiers, Villers en Ouche et Bocquencé. Le Milan royal fut toujours peu commun dans nos forêts, mais on l'y voyait encore, il y a soixante ans, et il nichait ; un de ces oiseaux, pris jeune, fut long- temps conservé à l'hôtel du Grand-Cerf, à Alençon. Nos forestiers n'en ont pas perdu le souvenir; ils lui avaient donné le nom significatif de Buse à queue fourchue ; la queue longue et profondément échan- crée, est en elïet, un des caractères qui distinguent le genre milan des autres groupes de la famille des Falconidés. Le milan royal n'était pas sédentaire chez nous ; il y passait comme dans le centre de la France en mars et en octobre, mais alors des couples, en assez grand nombre, s'arrêtaient pour y nicher. Aujour- d'hui il n'est plus qu'accidentel et très rare ; je n'en connais que trois captures depuis 30 ans, à la Ferté- Fresnel, à Saint-Sulpice-sur-Rille et à la Bellière. Le grand corbeau est d'une taille égale à celle de Taigle Jean-le Blanc (0'"67), mais il est peut-être plus fort, plus audacieux et plus vorace. Les fermes atte- nantes aux forêts avaient, là aussi, un voisin des plus dangereux. Cet oiseau, répandu dans les régions septentrio- nales et sur les hautes montagnes de l'Europe et de l'Asie, paraît avoir toujours été rare dans nos climats. Dès le temps de notre vieil auteur. Magné de Marolles, dont les observations remontent à la fin du xviiF siècle, c'était un événement pour les chasseurs de tuer un corbeau « parce que, dit-il, l'espèce en est « peu multipliée et par cette raison que, lorsqu'il « s'en trouve une paire dans quelque bois de haute — 67 — « futaie, qui accompagne un château, on s'attache à « les y conserver comme une sorte d'ornement. » Le Grand Corbeau vit et se reproduit dans les endroits les plus retirés et les plus sauvages des forêts et même il ne soufïre pas qu'un couple de son espèce vienne s'établir dans le voisinage ; il lui faut un vaste périmètre pour prendre ses ébats. Ainsi dans notre grande forêt d'Ecouves, il n'y en avait que deux couples qui nichaient presque aux deux extrémités, l'un dans les parages du Ghéneau-Verdier, sur Saint-Nicolas-des-Bois et Fontenay-les-Louvets, l'autre vers le carrefour du Bois-Mallet, entre Tan- ville et Saint-Didier (1). On peut fixer vers le milieu du siècle dernier l'époque de sa disparition de nos forêts. Cependant, quelques couples s'y montrent de temps en temps. Ainsi, le Grand Corbeau a niché en Perseigne en 1879, mais comme le Jean-le-Blanc et le Milan royal, il n'é- tait que de passage accidentel et n'a pas séjourné (2). Le Grand Corbeau, l'Aigle Jean-le-Blanc et le Milan .royal n'ont guère que le sort qu'ils méritent; les quelques services rendus à l'agriculture par la des- truction d'animaux nuisibles sont loin de compenser les méfaits commis ; il me reste à parler d'une espèce (1) A.-L. Letacq, Le Grand Corbeau dans la forêt d'Ecouves {Orne), Bull. Soc. des Amis des Se. naturelles de Rouen, 1905, séance du 6 avril. — Les riverains de la forêt, en particulier à Saint- Nicolas et au Froust, élevaient souvent des corbeaux en cage ; ils y vivaient quelquefois jusqu'à trente ans. 2) A.-L. Letacq, Le Grand Corbeau dans la forêt de Perseigne (Sarlhe), liuU. de la Soc. d'Agr., Sciences et Arts de la Sarthe, 1903, p. 200. — 68 — qui, au contraire, avait tout droit d être protégée : c'est la Perdrix rouge {Pcrcâx rnbra Briss.), l'un des plus jolis oiseaux de France, comme le dit Toussenel. Au commencement du xix'= siècle, la perdrix rouge se voyait sur toute la surface du département de l'Orne, moins fréquente que la grise toutefois dans la partie septentrionale, à la limite de l'Eure et du Calvados. Suivant les observations de Bureau de la Malle, elle formait en 1810, aux environs de Mor- tagne, le tiers de ce genre de gallinacés. C'est à partir de 1820 que la perdrix rouge commence à diminuer progressivement du nord au sud dans notre pays, et après l'hiver légendaire de 1830, on ne la vit plus que d'une façon très irrégulière aux envi- rons de Laigle, Vimoutiers et la Ferté-Fresnel (1). Elle s'est maintenue un peu plus longtemps dans le centre du département, à Mortagne, Sées et Ar- gentan : au nord de Mortagne les dernières furent tuées vers 1855 entre Autheuil et Tourouvre, non loin du vieux logis de Bellegarde, où le terrain boisé et très accidenté leur offrait une station des plus favo-_ râbles. Il faut attribuer aux mêmes causes la persistance jusque vers 1860 de la perdrix rouge dans la partie de la Basse-Normandie, appelée le Bocage. C'est au sud de la forêt d'Andaine qu'elle habitait de préfé- rence; elle se plaisait sur le flanc des collines expo- (1) L'iiivor de 1789, non moins rigoureux ([ue celui de 1830, fut également très f;ilal à la perdrix rouge dans notre pays. Gfr. A.-L. Letacq, Noies sur la faune des environs de Mamers au XVIII' siècle, Bull. Soc. d'Agr., Sciences et Arts de la Sarthe, 1903-04 3' fasc. p. 263. — 69 — sées au midi, dans les friches, près des accidents rocheux, sous le couvert des bruyères et des ajoncs. Aux environs d'Alençon , les chasseurs rencon- traient encore la perdrix rouge en 1865 dans les bois de Saint-Germain-du-Corbèis, d'Hesloup, les bruyères de Gesnes, les taillis de Saint-Evroult entre Bérus et Bethon; elle en a disparu depuis longtemps et même presque entièrement des cantons de la Sarthe, qui nous avoisinent, Fresnayet Saint-Paterne. La contrée du département de l'Orne où, par suite d'une température plus élevée, les perdrix rouges sont encore assez nombreuses, est la portion sud de l'arrondissement de Mortagne , comprise entre la Sarthe et l'Eure-et-Loir et qui s'avance par Géton jusqu'à 10 kil. du Loir-et-Cher. Elles séjournent dans plusieurs localités des environs de Bellême et du Theil, mais en général elles ne dépassent guère une ligne partant de Nogent-le-Rotrou et se continuant par Noce et Bellême jusqu'à Mamers. L'extinction presque complète de la perdrix rouge est due à la poursuite incessante des chasseurs et au défrichement des landes et des taillis, ses remises favorites. Si elle s'est conservée sur quelques points, ce n'est que dans les localités oii elles était plus abondante par suite d'un climat plus chaud et des conditions de séjour particulièrement favorables , mais là aussi, elle devient chaque année de moins en moins fréquente, et on peut prévoir sa dispari- tion à bref délai (1). (1) A.-L. Letacq, La Perdrix rouge (Perdrix rl:bra Briss.), son histoire, ses stations datis le département de l'Orne (Bull. Soc. — 70 — Avant de quitter les oiseaux signalons deux espèces : le Vanneau huppé {Vanellus cristatus Briss.) et la. Bécassine (Scolopax galïinago L.), qui par horreur des exploitations agricoles ont cessé de nicher chez nous. Chaque année quelques couples s'arrêtaient dans les marais de Briouze, du Grais et des environs de Domfront pour s'y reproduire^ mais depuis qu'une partie notable de ces landes a été mise en culture, ces échassiers n'y font plus au printemps et à l'automne qu'un séjour de deux ou trois semaines. III Les Poissons diminuent de nombre et de grosseur dans nos rivières et nos plus humbles cours d'eau; c'est un fait bien constaté. Le Rat d'eau et la Musa- raigne d'eau détruisent le frai, les jeunes alevins et les petits poissons ; la Loutre et le Vison se tiennent en permanence au bord des rivières et des étangs faisant aux poissons, petits et grands, une guerre sans trêve ni merci. Ces causes d'appauvrissemnt de nos eaux sont de tout temps; il y en a de plus récentes et non moins funestes : déjection des usines établies sur les rivières et produisant sur leurs habi- tants des effets désastreux ; curage trop souvent des amis des Sciences naturelles de Rouen), 1897, p. 27 ; Obser- vations de Bureau de la Malle sur la Perdrix rouge aux envi- rons de Mortagne, Ihid. id., p. 37 ; Limites septentrionales de la Perdrix rouge dans l'Orne, la Sarthe et la Mayenne, Ibid. id. p. 87. — Ces articles ont été reproduits à peu près in-exlenso par M. H. Gadeau de Kerville dans la Faune de Normandie, fuse. II, p. 554. 71 prescrit par l'administration, enlevant les herbes aquatiques et avec les herbes une masse de frai et une quantité énorme de mollusques, de vers, de crustacés servant à l'alimentation des poissons ; et enfin le braconnage devenu plus fréquent, plus meurtrier, et peut-être la raison principale du dépeu- plement de nos cours d'eau (1). Aussi, les pêcheurs à la ligne, après de longues heures passées au bord des rivières, reviennent le plus souvent sans avoir rien pris ou ne rapportant que carpes, truites, brèmes ou chevaines plus ou moins étiques. Une truite de 1 kil. est aujourd'hui considérée comme un beau poisson, mais autrefois on en prenait souvent de 2à3 kil. ; d'ordinaire, la perche ne dépasse guère 5 à 600 gr., tandis qu'il y a trente ans les sujets de 12 à 1500 gr. n'étaient pas rares ; les chevaines, les brèmes, les brochets sont encore assez communs dans la Sarthe à Alençon, mais ils n'attei- gnent plus de grandes dimensions ; les causes de destruction sont maintenant trop nuiitipliées pour laisser aux poissons le temps de vieillir. Cependant, malgré cet appauvrissement général, nous n'avons subi aucune perte parmi nos espèces sédentaires; on a même réussi à acclimater la Truite Arc-en-Ciel [Salmo widcus Gibb.), dans quelques- unes de nos rivières, entre autres la Thouanne et la Gommanche ; il semble aussi , d'après des expé- (1) A.-L. Letacq, La Loutre et le Vison dans le département de rO/72e (Journal d'Alenr-oii, trdes 30 novembre et 2 déeemlire 1901) ; Zoologie agricole du département de l'Orne. Vertébrés. Annuaire Normand, 1905, p. 53-130 ; tir. à part, Caen, A. Delesques, 1905, in-8% 100 p. — 72 — riences récentes faites à l'étang de Radon, que le Poisson -Chat {Amiuriis albidus), originaire de l'Amérique du Nord, comme l'Arc-en-Ciel, soit ap- pelé au succès (1). Mais les espèces migratrices, le Saumon (Salmo salar L.) et l'Alose {Alosa commutiis Guv.), obligées pour se reproduire de remonter de la mer aux tleuves et aux rivières, rencontrent aujourd'hui trop d'obs- l'.icles pour pénétrer dans nos eaux ; aussi n'y appa- raissent-elles plus qu'à des intervalles irréguliers, favorisées par des circonstances exceptionnelles. L'alose, qui chaque année fait son apparition au printemps dans les cours d'eau et se porte à d'énormes distances des côtes, venait autrefois dans l'Orne jusqu'à Putanges; on n'en prend plus depuis 40 ou 50 ans. Il en est de même de la Sarthe qu'elle remontait jusqu'à Fresnay et Saint-Léonard-des- Bois. Les barrages établis au voisinage des usines et des moulins empêchent la montée de ce poisson. En 1880 pourtant une alose fut prise à Argentan à la suite d'une très forte crue d'eau, mais malgré cette capture tout à fait accidentelle, on doit considérer l'alose comme une espèce disparue. Il y a vingt ans d'assez nombreux sujets de sau- mon, malgré les barrages des usines, remontaient (1) A.-L. Letacq, Sur une Truite Arc-en-Ciel {Salmo irideus Gibb.) capturée dans la Tkouanne à Tanville. «Bull. Soc. des Amis des Sciences nat. de Rouen », 1899, p. 145 ; La Truite Arc-en-Ciel dam, la Thouanne et la Commanche, « Almanach de l'Orne », 1905, p. 59 ; Sur un essai d'acclimatation du Poisson-Chat fait dans l'étang de Radon (Orne). « Bull. Soc. des Amis des Se. nal. de Rouen, 1905 », séance du 9 novembre. — 73 — l'Orne jusqu'à Saint-Philbert et au-delà; d'aucuns naênne s'engageaient dans ses affluents, le Noireau, la Rouvre et même l'Udon qui se jette dans l'Orne près d'Ecouché ; les exemplaires de 5 à 6 kil. qui faisaient la fortune des pêcheurs n'étaient pas rares. Aujourd'hui c'est un fait tout à fait extraordinaire que la capture d'un saumon. Depuis l'établissement des barrages de Vaucelles à Gaen, les saumons ne viennent presque plus chez nous; une crue d'eau au moment de la montée leur est nécessaire pour fran- chir l'obstacle (1). (1) A.-L. Letacq, Coup d'oeil sur la Faune des Vertébrés du département de l'Orne. B. S. L. N., 5* série, 3° vol., 1899, p. 66-79 ; Les Poisso?is du déparlement de l'Orne, Cataloque analytique et descriptif, Alençon, Manier, 1901, in-S", 40 p. — 74 — H. Saintange Savouré. — Contril>utioii à la Flore du clcparteiueiit de l'Orne. La présente note a pour but de faire connaître le résultat des observations et des recherches que nous avons faites pendant cinq ans dans l'arrondissement de Domfront, et de celles que nous poursuivons depuis deux années dans celui d'Argentan, deux régions voisines, mais très distinctes au point de vue botanique, en raison même de la différence de leur constitution géologique. Les grès et les schistes siluriens, entrecoupés de diabases et de granités, occupent la presque totalité de l'arrondisseinent de Domfront, à l'exception d'un petit îlot de calcaire d'eau douce, de quelques hectares de superficie, qui s'étend sous la Métairie, les Fosses- de-Boire et les Petits-Mortiers, commune de Géaucé. La flore des grès et des schistes est purement sili- cicole ; celle des granités est silicicole aussi, mais on y remarque quelques espèces calciphiles, et ces espèces sont plus nombreuses sur les filons de dia- base. Enfin la flore de l'îlot calcaire des Fosses-de- Boire-Petits-Mortiers, est nettement calcicole. La partie de l'arrondissement d'Argentan, vue par nous, appartient aux étages Gallovien et Bathonien 75 du système oolithique ; les hauteurs sont ordinaire- ment recouvertes de sables glauconieux. La flore du Gallovien et du Bathonien est calcicole; celle des sables verts est une flore mixte. OUVRAGES CONSULTES Boreau, Flore du Centre de la France, 3^ éd., 1857. Brébisson (A. de). Flore de Normandie, 2* éd., 1849 et 4«éd., 18G9. Chevalier (Auguste), Catalogue des Plantes vasculaires de l'arrondissement de Domfront, Bull. Soc. Linn. de Nor- mandie, 4^ sér., 1^ vol., 1893. — Quelques plantes nouvelles pour la Normandie. Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4^ sér., 9' vol., 2" fasc, 1895. — Herborisations en 1895 a Argentan et aux environs. Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4^ sér., 9« vol.,2« fasc, 1895. — La Flore adventice des ruines du Ch.\teau féodal de Domfront. Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Nor- mandie, 5^ sér., !«■• vol., 1" fasc, 1897. — Recherches et observations sur la Flore deVarron- dissement de Domfront (Orne). Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 5* sér., 1" vol., 1" fasc, 1897. Corbière (L.), Nouvelle Flore de Normandie, 1893. — Additions et rectifications a la Nouvelle Floue de Nor- mandie. Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Normandie, 4« sér., 9^ vol., 2« fasc, 1895. 76 — Deuxième supplément a la Nouvelle Flore de Nor- mandie. Tirage à part, Bull. Soc. Linn. de Normandie. 5« sér., 1" vol., 2« fasc, 1898. Fouillade (A.), Note sur quelques Violettes hybrides. Tirage à part, Bull. Soc. Bot. des Deux-Sèvres, 1902. Gentil (Amb.), Histoire des Roses indigènes de la Sarthe, 1897. Grenier et Godron, Flore de France, 1847-1855. Husnot (T.), Flore analytique et descriptive des Mousses du Nord-Ouest, 2^ éd., 1882. — Graminées, 189G-1899. — Cypéracées, 1905. Letacq (A.), Recherches sur la distribution géographique des Muscinées dans le département de l'Orne et Cata- logue MÉTHODIQUE DES ESPÈCES RÉCOLTÉES DANS CETTE REGION. Tirage à part, Revue de Botanique, 1885. Rouy, Foucaud et E.-G. Camus, Flore de France, tomes I à IX, 1893-1905. ARRONDISSEMENT DE DOMFRONT CLrEMATIS Tourn. C. Vitalba L. — Niil ou introdîiit sur les terrains pure- ment siliceux ; à rechercher sur le granité et la dia- base. Spontané sur le calcaire à Céaucé : la Métairie, les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. — 77 — FICARIA Dill. F. verna Huds. — Très polymorphe à Domfront, où l'on rencontre les formes suivantes : a) Forma divergens F. Schultz; F. ramtncidoides Bor. b) Forma incumbens F. Schultz; F. ambigua Bor. c) Forma dentata ; à feuilles fortement sinuées den- tées ; à pétales non contigus, inégaux ou avortés. Toutes ces formes sont reliées entre elles par des inter- médiaires et chacune d'elles peut en outre présenter des fleurs très grandes ou très petites, des feuilles toutes sans tache, ou toutes maculées de noir, de gris ou de blanc. RA]\U]\CUL.US Tourn. R. arvensis L. — Accidentel dans les moissons des ter- rains siluriens ; spontané à Loré : champs entre les Fosses-de-Boire et la Verderie et à Céaugé : moissons des Fosses-de-Boire, de la Métairie et des Petits- Mortiers. R. Lingua L. — Céaugé : les Fosses-de-Boire. R. parviflorus L. — Domfront : chemin des Cent-Marches. BATKACHIUM S. F. Gray. Race B. lutarium Revel. — La Haute-Chapelle : « Fosses- à-pots » de la Goulande, (anciennes carrières d'argile à poterie). B. heterophyllum Fries. — La Haute-Chapelle : « Fosses- à-pots » du Bois-de-Landelle, de la Goulande, de l'Aunay et du Frêne. Saint-Gilles-dee-Marais : mares de la Teillardière et fossés, au bord du sentier de Saint-Gilles à l'Aunay. Céaugé : anciennes carrières d'argile des Fosses-de-Boire et des Petits-Mortiers. Race B. truncatum Dumort. — Domfront : dans la Va- renne, entre Notre-Dame et la Batterie. La Haute- 78 Chapelle : dans l'Egrenne, près du pont Viel. Lonlay- l' Abbaye : dans l'Egrenne , entre le pont Viel et la Verderie. HEL,L.EBORUS Tourn. H. occidentalis Reut. — Domfront : dans une haie, près du hameau de Courmareau, spontanéité douteuse. CÉAucÉ : les Petits-Mortiers, dans un petit bois, sur une éminence argilo-calcaire, dite « Butte-de-Routelay », semble bien spontané. IVYMPII.-EA Tourn. N. alba L. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. Var. minor Besl. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. PAPAVER Tourn. P. Argemone L. — Le Chatellier : accidentel sur le mur de l'ancien cimetière. CORVDAL.IS DC. G. claviculata DC. — Domiront : le Val-Nicole. FUMARIA Tourn. F. officinalis L. — La Haute-Chapelle : la Trappe, dans les champs, au pied du tertre S'*-Anne, spontanéilé incertaine. BARBARE A R Br. B. vulgarisR. Br. — Domfront : chemin des Cent-Marches, . accidentel. Race B. rivularis Martr.-Don.; B. stricta Bor , non Andrz. — La Haute-Chapelle : hameau du Pont-de-Caen, acco- - tements et fossés de la route de Caen, adventice. B. intermedia Bor. var. recurva Corbière. — Domfront : le Gué-Thibout ; chemin des abattoirs ; chemin de • S' Front à Avrilly ; bords de la route, entre les Tan- neries et le Pissot. Céaucé: chemin de Cignô.. — 79 — Var. fallax Lor. et Barr. ; R. et F. — Domfront : chemin de S'-Front à Avrilly; talus de la route de Caen, sous le Val-Nicole. La Haute-Chapelle : le Moulin-Plein ; la Trappe, champs sous le tertre S'^-Anne. Céaucé : bords du chemin de Lorô ; hameau de l'Aunay-Boudin ; talus du chemin de Cigné, entre l'Epine et la Hairie. B. prœcox R. Br. — Domfront : le Gué-Thibout; talus de la route de Caen, sous le Val-Nicole. Céaucé : lieux incultes, près de l'Aunay-Boudin; Lords du chemin de Cigné, entre la Pérelle et la Hairie; accotements de la route de Saint-Fraimbault-sur-Pisse, près de la gare; bords des routes de Loré et de Sept-Forges. Sept- FoBGES : talus de la route de Loré. Loré : Cheviers ; sentier de la Bansardière à la Piquennière. L'Eplnay- LE-CoMTE : bords de la rivière. KASTURTIUM R. Br. N. amphibium R. Br. — Céaucé : les Fosses-de-Boire, (argilo-calcaire). cahdamixe: l. G. pratensis L. var. debilis DC. ; C. fragilis Degl. ap. Lloyd. — Loré : fossés de la route de Sept-Forges. G. silvatica Link. — Domfront : rochers humides, entre les Tanneries et le Pissot ; bords de l'Andainette, près de Riantée. La Haute-Chapelle et Lonlay-l' Abbaye : bords de TEgrenne, près du pont Viel. DRABA L. Sous-esp. D. majuscula R. et F. ; Ero^thila majuscula Jord. — Domfront : le Pavé. La Haute-Chapelle : rocher du Moulin-Plein. Sous-esp. D, lanceolata Neilr. ; E. stenocarpa Jord. — Domfront : le Pavé; la Ratterie ; les Jugeries. Race D. dentata R. et F.; E. dentata Jord. — Domfront : la Bulte-à-Cruchet, murailles. — 80 ~ Sous-esp. D. vulgaris R. et F.; E. vulgaris DC. — Dom- FRONT : le Pavé ; rue de Notre-Dame ; les Jugeries. La Haute-Chapelle : rocher du Moulin-Plein. Sous-esp. D. praecox Stev. var. genuina R. et F. ; E. hra- chycarpa Jord. — Domfront : ruines du Donjon et rue de Notre-Dame, sur un vieux mur. THL.ASP1 DiU. T. arvense L. — Domfront : sur les décombres, près de la Croix-des-Landes, accidentel. LrEPIDlUM Tourn. L. campestre R. Br. — Céaucé : talus de la route de Loré, prés de l'Aunay-Boudin ; haies de la route de Clgné, prés de la Pérelle. COROIVOPUS Haller; Senebiera Poir. C. procumbens Gilib. ; S. Coronupus Poir. — Domfront : la Roulette ; Notre-Dame. CAPSEL.L,A Mœnch. C. Bursa-pastoris Mœnch. var. praecox R. et F. ; C.prœcox Jord. — La Haute-Chapelle: hameau du Pont-de-Caen, accotements et fossés de la route de Caen. Var. macrocarpa Albert. — Domfront : accotements de la route de Caen, près du Pissot. Sous-esp. C. rubella Reut. — Domfront : accotements de la route, au-dessus de la Turbine et des Tanneries, dans la gorge de la Varenne. Hameau du Pont-de-Caen, de chaque côté du pont, sur les communes de Domfront et de La Haute-Chapelle. X G. gracilisGren.; C. Bursa-pastoris -\-nibella. — Mêmes stations que ci-dessus, au milieu des parents. Ici comme aux environs de Mayenne, le X C- Q^f^- cilis ne se rencontre que sur les points où les C. Bursa- pastoris et C. rubella croissent côte à côte. — 81 — VIOLA Tomn. Sous-esp. V. Riviniana Reiclib. var. iatermedia Le Grand. — DoMFaoNT: bois des Volées, sur la diabase. Var. ericetorum Corbière ; non Reichb. — Domfront : la Butte-à-Cruchet, bords de la route de la Ferté-Macé. Perrou : bruyères, au bord de la route de Chamj)secret. Sous-esp. V. Reichenbachiana Jord. — Céaucé : au pied de la Bulte-de-Routelay, près de la ferme des Petits- Mortiers. V. canina (L.) ; Fries ; Corb. var. genuina R. et F. — Domfront : la Groix-des-Landes ; la Butte-à-Gruchet et le Grès, au bord de la roule de la Ferté-Macé. Géaucé : les Fosses-de-Boire. Var. ericetorum Reichb. ; R. et F. ; non Gorb. — Dom- front : la Butte-à-Gruchet, bords de la route de la Ferté-Macé ; la Groix-des-Landes. Var. sabulosa Reichb. — Domfront : la Croix-des-Landes ; bords de la route de la Ferté-Macé, près de la Butte- à-Gruchet. X V. recensita G. Gamus, PL hyb. de la fl. europ., in Morot, Journ. bot. p. 267(1898); A. Fouillade, Note sur quelq. Violettes hybrides, Bull. soc. Bot. Deux- Sèvres (1902) ; X y- Chevalieri LévL, in Bull. Acad. int. géogr. bot. (1899); Yiola neglecta Murr., in Herb. Bœnitz, non Schmidt Fl. Bohem. (1794) ; V. canina -\- Riviniana. — Domfront: bords do la route de la Ferté-Macé, près de la Butte-à-Gruchet. V. hirta L. — Domfront : ligne de faîte du bois des Volées à hauteur du Rocher, sur la diabase. Céaucé : la Mé- tairie, les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers, sur le calcaire. V. palustris L. — Le Ghatellier : prés humides, prés du chemin de fer. Rouelle : marais. Race V. saxatilis Schmidt ; R. et F. var. meduanensis Corb. ; R. et F. ; Y. meduanensis Bor. — Domfront : le 6 — 8'i — Grès et la Croix-des-Landes. Loré : Clieviers. Perrou : champs cultivés. Deux autres Pensées peu notables, variétés ou formes se rattachant à la race saxatalis R. et F., habitent aussi les environs de Dorn front. Nous les rapportons avec doute aux Y. contempla et peregrina Jord. Var contempla R. et F.; V. conteynpta Jord. — Dom- FRONT : la Croix-des-Landes. La Haute-Chapelle : le Moulin-Plein, champs. Le Chatellier : dans une car- rière. S'-BûMER : l'Ermitage, champs. Forme peregrina; sous-var. peregrina R. et F. ; Y. ^jere- grina Jord. — Domfroxt : la Croix-des-Landes et la Butte-à-Cruchet. La Haute-Chapelle : le Moulin-Plein, chami)s sablonneux. Race V. arvensis Alurr. var. gracilescens DC. ; Y. graci- lesccns Jord. — Do.mkront : la Butle-à-Cruchet, cliamps sablonneux, LVClirVIS Tom-n. L. Goronaria Lamk. — Domfront : rochers, près du che- min des Cent-Marches, échappé des jardins ! GYPSOPHILA L. G. muralis L. — Céaucé : la Pérelle, fossés du chemin de Cigné. CERASTIUM L. G. semidecandrum L. var. genuinum R. et F. — Domfront : ruines du chdleau, vieux murs ; rue Montgommery, sur un rocher. Var. pellucidum R. et F. ; C. jJe/iucidum Chaub. — Dom- front : rue Montgommery, rochers et murailles. HIŒIVCHIA Ehili. M. quaternella Elu'h. — Domfront : la Croix-des-Landes. Perrou : accotements du chemin de Champsecret ; che- min de l'Etoile. — 83 — ARCIVARIA L. Race A. leptoclados Guss. fornui minutiflora; A.minu- tiflora Loscos. — Domfuont : les Jugeries, champs sa- blonneux. SAOïrVA L. S. apetala L. — La Haute-Cuapfxle : rocher du Moulin- Plein, sur le grès de May. Domfront : rue des Fossés- Plisson, trottoirs et parois des vieux murs. Gare de Céaucé. Sous-esp. S. ciliata (Fries); Corb. var. patula Corbière ; .S', ijahiia Jord.— Domfront : chemin du Val-Nicole aux Jugeries. La Haute-Chapellk : carrière du Moulin-Plein. Var. ambigua Corbière ; S. ambigua Lloyd. — DomfrOxNT : rue des Fossés-Plisson, au pied des murs. SPERGULARIA Pers. S. rubraPers. var. stipularisBoiss. ap. Foucaud in Bull. Assoc. fr. de bot. (1901), p. 141. —La Haute-Chapelle: le Pont-de-Caen. ALpTH.KA L. A. officinalis L. — Cé.vucé : les Petits-Mortiers; ec/i«;:i^^é des jardins. HYFERICUM Touin. H. hirsutum L.— Bois du Rocher, à la limite des communes de Domfront, Avrilli et LucÉ; sur l'arène diabasique. H. perforatum L. var. lineolatum Corbière ; H. lineolatutn Jord. — Domfront : Champ-au-Gué. La Haute-Chapelle: bords de la route de Rouelle. Var. microphyllum Corbière; //. nncrophf/Uum Jord. — CÉAUCÉ : les Fosses-de-Boire (L. Corbière et Savouré). HELODES Spacli. H. palustris Spach. — Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. — 84 GERAIVIUM L. 6. columbinum L. — Domfront : gorge de la Varenne, près de la Turbine, adventice. Céaucé : bords du che- min de Cigné, entre l'Epine et la Pérelle, spontané. G. pusillum L. — Domfront : le Pavé et le Pissot, chemins. IMPATIErVS L. I, glanduligera Royle. — Domfront : rue de Notre-Dame, échappé des jardins! GEIXISTA Tourn. G. tinctoria L. — Saint-Bômkr : en face de la Forge-Neuve, spontanéité très douteuse. Cèaucé : spontaiié dans les prés des Fosses-de-Boire et des Petits-Mortiers. MEDICAOO Tourn. M. arabica Ail. — Domfront : gorge de la Varenne, au bas des Cent-Marclies et bords de la route, près des carrières ; hameau des Tanneries ; Notre-Dame, sentier des Tanneries. TRIGOXIi:L,L,A L. T. ornithopodioides DC. — La Haute-Chapelle : rocher du Moulin-Plein, grès de May. THIPOLIUM Tourn. T. médium L. — Ligne de faite du bois des Volées, sur la diabase, a la limite des communes de Domfhont, d'ARViLLi et de Lucé. Loré : haies et talus de la route de Sept-Forges. Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers, sur le calcaire. S'-Gilles-des-Marais : Itords du sentier de l'Aunay, alluvions anciennes. T. striatum L. — Domfront : les Cent-Marches. T. fragiferum L. — Céaucé : la Métairie, les Fosses-de- Boire et les Pelits-Mortiers, sur le calcaire. — 85 — T. glomeratum L. — La Haute-Chapelle : rocher du Moulin-Plein. LOTUS L. L. angustissimus L. — La Haute-Chapelle : rocher du Moulin-Plein. liUBUS Tourn. Sous-esp. R. plicatus W. et N. — Saint-Gilles-des-Marais. R. rusticanus Merc. var. obovatus Corbière. — Domfront: Notre-Dame. La Haute-Chapelle : bords de la roule de Mortain ; le Frêne. Var. ellipticus Corbière. — Domfront : Notre-Dame. La Haute-Chapelle : bords de la route de Mortain et le Frêne. COMARUM L. C. palustre L. — La Haute-Chapelle : anciennes carrières d'argile à poterie du Frêne et de TAunay. Céaugé: anciennes carrières d'argile des Fosses-de-Boire, prés marécageux. POTEIVTIL.L.A L. X P- italica Lehm. ; P. erecta -\- reptans. — Céaugé : les Fosses-de-Boire, lieux incultes, en société des parents ! KOSA Tourn. R. arvensis Huds. var. vulgaris Ser., ap. DC. — C. Var. major Coste. — Domfront : S' Front, bords de la roule d'Avrilli. La Haute-Chapelle : la Goulande. R. stylosa Desv. var. systyla Baker; Corbière; R. et Camus; R. systyla Bast. — Loré : bords du chemin delà Jottière àlaRogerie. Céaugé : les Fosses-de-Boire. Var. fastigiata CorJjière ; sous-var. fastigiata R. et Camus ; R. fastigiata Bast. — Loré : au bord d'un sentier, près de la Verderie. Céaucé : talus du chemin de Cigné, près de la Pérelle. — 86 — Var. chlorantha Corbière. Add. et rect. à la N. FI. de Norm. (Bull. soc. Linn. de Norm. 4" sér., 9^ vol., p. 92) : R. et Camus; R. chlofa/) t ha Sa,uzé et Maill. — Céaucé ; haies près de la gare, au bord de la route de Saint- Fraimbault-sur-Pisse. Lork : haies du chemin de Sur- tanches à la Jottière. Var. parvula Corbière ; R. et Camus; R. parvula Sauzé et Maill. — Saint-Gilles-des-Marais : le Grand-Boudet, haies au bord du chemin de Domfront. La Haute-Cha- pelle: la Goulande, haies du chemin du Bois-de-Lan- delle au Frêne. Céaucé : la Pérelle ; la Métairie ; les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. Rouelle : le marais. Var. virginea Corbière ; R. et Camus; R. virginea Rip. — Céaucé : buissons au bord d'une carrière, entre l'Epine et la Pérelle. Marais de Rouelle. Var. rusticana Corbière ; var. immitis R. et Camus. — Salnt-Gilles-des-Marais : le Grand-Boudet, bords du chemin de Domfront; haies du sentier de la Teillar- dière au Frêne. R. canina L. var. lutetiana Corbière. — AC. Var. dumalis Corl)ière ; R. dumalisBechst. — TC. Var. andegavensis Corbière ; R. andegavensis Bast. — Domfront : dans une haie, près du stand de la caserne ; Champ-au-Gué ; bords du chemin du Pissot au Val- Nicole. La Haute-Chapelle : la Goulande. LeChatellieu. Var. verticillacantha Corbière; R.verticillacantha Mérat. Domfront : bords d'un cliemin, sur la ligne de faîte des Volées ; Champ-au-Gué. La Haute-Chapelle : la Gou- lande et haies, entre la Goulande et l'Auvraire. Céaucé : les Fosses-de-Boire. Race R, dumetorumTliuill. — Domfront : Champ-du-Gué ; haies de la route d'Avrilli ; ligne de faîte des Volées. La Haute-Chapelle : chemin de Saint-Bômer, près du Moidin-Plein. Céaucé : les P'osses-de-Boire. — 87 — Forme obtusifolia ; R. obtusifolia Desv. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. Var. tomentella Amb. Gentil, Hist. Roses indig. de la Sarthe, p. 115: 7?. tomentella Lém. — La Hàute-Cha- PELLE : haies de l'Aunay. Sous-esp. R. micranthà Sm. — DoMtROiXT : ruines du château. Bois des Volées et du Rocher, sur la diabase, à la limite des communes de Domfront, Avrilli et LucÉ. CÉAUCÉ : bords du chemin de Gigné ; les Fosses- de-Boire et les Petits-Mortiers. Marais de Rouelle. LoRÉ : bords du sentier de la Piquennière à Sur- tanches. R. tomentosa Sm. — Domkront : Saint-Front ; Daligny; la Longue-Raie ; Champ-au-Gué. Bords d'un chemin, sur la ligne de faîte des Volées et du Rocher, k la limite de DoMFROXT, Avrilli et LucÉ. La Haute-Chapelle : talus et haies de la route de Fiers, près du Pont-de-Caen. Marais de Rouelle. Céaucé : les Fosses-de-Boire. Loré : haies, au bord du chemin de Surtanches à la Jottière. Sept-Forges. AGI<1I%]0.\'IA Tourn. A. Eupatoria L. — Céaucé : chemin de Cigné, entre le bourg de Céaucé et la Pérelle; la Métairie ; les Fosses- de-Boire ; les Petits-Mortiers. Race A. odorata Mill. — Domfront : chemin du Lude. La Haute-Chapelle : l'Aunay. Torchamp : la Galachère. li:PIL,Ot{IUM L. E. parviflorum Reichard. — Céaucé : la Métairie; les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. E. montanum L. var. dubium Lévl. — Saint-Bomer : vallon de la ]Mégrairc, en face la Verdière. Sous-esp. E. lanceolatum Sél). et ^L var. tramitum Lévl. — Domfront : Notre-Dame. Céaucé : talus do la route de Cigné (H. Léveillé et Savouré). — 88 — E. roseum Roth. — Céaucé : la Métairie (H. Léveillé et Savouré); les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. E. palustre L. — Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits- Mortiers. Sous-esp. E. adnatum Griseb. — Céaucé : la Métairie; les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers, sur le calcaire. X E. brachiatum Celak.; R. et Camus; E. ohscururii -\-roseuin. — Céaucé : la Métairie, avec les parents. X E. limosum Scliur ; R. et Camus; E. 'inontanum -\-par- vi/loruni. — Céaucé : les Petits-Mortiers, au milieu des parents. ISrVARDlA L. I. palustris L.; Liulwigia palustris Elliott. — Céaucé: les Petits-Mortiers et les Fosses-de-Boire. IL.L cinerea. Deux for- mes : a) Chatons à ovaires tous, ou la plupart biloculaires. b) Chatons tous, ou la plupart androgynes; Domfront : bords de la roule de la Ferté-Macé, bois, près de la Ferme-Ecole du Saut-Gauthier. S. repens L. var. arenaria Corb. ; S. arenaria L. — Forêt d'Andaine : bords du chemin de Perrou à l'Etoile. X S ambigua Ehrh. ; GG. ; S. aurito-repens Wimm. — Forêt d'Andaine : bords du chemin de Perrou à l'Etoile et du chemin de l'Etoile à Domfront. AL.INMA L. A. Plantago L. var. lanceolatum Bréb. ; A. lanceolatiim Witli. — Géaucé : les Fosses-de-Boire. A. ranunculoides L. — Les Fosses-de-Boire. 7 — 98 — TRIGL,OCHIX L. T. palustre L. Céaucé : les Fosses-de-Boire (Chenu et Savouré). POTAMOGETOOIV Touni. P. pusillus L. — CÉ/vucÉ : marft de la Pérelle, au bord de la route de Gigné. IVEOTTIA L. N. Nidus-avis Rich. — Bois de la ligne de faîte des Volées du Roclier et de l'Aunay, à la limite de Dom- FRONT, LUCÉ et AVRILLI. SriRAIVTIIES Rich. S. aututnnalis Rich. — Céaucé : les Petits-Mortiers. ORCHIS Touni. 0. purpurea Huds. — Céaucé : les Petits-Mortiers, sur une éminence argilo-calcaire dite « Bulte-de-Rou- telay ». GYM:\AI>E1VIA R. Dr. G. conopsea R. Br. — Céaucé : les Petits-Mortiers, prés. OPHRV^ L. 0. apifera Huds. — Céaucé : les Fosses de-Boire. IVARCISSUS L. N. incomparabilis Mill. — Domfkont : la Batterie, natu- ralisé dans un pré. PARIS Touni. P. quadrifolia L. — Céaucé : les Petits-Mortiers, Butte- de-Routelay. MUSCARl Tourn. M. Lelievrii Bor. — Domfroxt : pelouses du square et ruines du château ; chemin des Cent-Marches, adven- tice I — 99 — AL,L,IUM L. A. ursinnm L. — Céaucé : les Petits-Mortiers, sur la Butte-de-Routelay. JCJjVCUS Tourn. J. glaucus Ehrh. — Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. TYPIIA Tourn. T. latifolia L. — La Haute-Chapelle : « fosses-à-pots » de l'Aunay. T. angustifolia L. — Saint-Gilles-des-Marais : mare près de l'école. CVPERUS Tourn. G. fuscus L. — CÉAUCÉ : les Fosses-de-Boire (L. Corijière et Savouré). G. flavescens L. — Les Fosses-de-Boire (L. Corbière et Savouré). ERIOPHORUM L. E. latifolium Floppe. — Céaucé : les Petits-Mortiers, prés humides. CAREX Mich. G. paludosa Good. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. Var. Kochiana Corb. ; C. Kochiaua DC. — Les Fosses- de-Boire. G. hirta L. — Les Fosses-de-Boire. C. silvatica Huds. — Ligne de faîte des Volées et du Rocher, sur Domfront, Lucé et Avrilli. Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. G. strigosa Huds. — Céaucé : fossés du chemin de la Métairie à la Petite-Bretonnière (L. Corbière et Sa- vouré); \Qè Petits-Mortiers, lieux humides au pied de la Butle-de-Routelay. — 100 — C. Œderi Elirh. forma elongata Corb. ; C. flava h. var. p intermedia GG. FI. Par. éd. 1, p. 602 ; C.fiava L. ^- patula Pers., Syn. II, p. 542; C. i^atula Host., Gram., p. 48, t. 6i ; C. lepiûocarpa Aug. Chevalier, olim., non Tauscli. — Céaucé : les Fosses-de-Bolre. Var. Chenui Lévl. — Les Fosses-de-Boire. C. vulpina L. — Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits- Mortiers. C. muricata L. — Domfront. e:ciii]vochl.oa pb. E. Grus-Galli PB. — Domfront : fossés de la route d'Alen- çon entre l'avenue de Collières et Beauregard ; bord d'une mare de la ferme de Chaponnais, sur le chemin de Torchamp. La Haute-Chapelle : bords des anciennes « fosses-à-pots » du Bois-de-Landelle, de la Goulande, de l'Aunay et du Frêne. Forme aristata ; var. aristata Reichb. — Avec le type. l'HItAGMlTES Tiin. P. communis Trin. — Céaucé : les Petits-Mortiers et les Fosses-de-Boire. CAL.AMAGUOST1S Adans. C. Epigeios Rotli. — Les Petits-Mortiers. AlliA L. A. caryophyllea L. — AC. Var. divaricata Husnot; A. divaricata 'Lois. \ A. pat u- lipes Jord. — Loré : Chevriers, sous une futaie. Race A. multiculmis Dumort. — AC. DESCIIAIIIPSIA PB. D. caespitosa PB. var. parviflora Corb. ; Aira parviflora Thuill. — Le Chatellier : prés humides au bord du chemin de fer. Céaucé : les Fosses-de-Boire. — 101 — D. flexuosa Gris, forma Legei Corb. : Aira Legei Bor. — DoMFRONT : Champ-au-Gué, chemin de Ghamp-Passais. FESTUCA L. F. duriuscula L. Saint-Gtlles-des-Marais : talus du chemin de Domfront. F. gigantea Vill. ; Bronius giganteus L. — Céaucé : les Fosses-de-Boire et les Petits-Mortiers. BROMU-S L. B. asper Murr. — Céaucé : les Petits-Mortiers, au pied de la Butte-de-Routelay. B. maximus Desf. — Domfro.\t : square du château; rue du Pavé ; rochers de la rue Montgommery, adven- tice. B. mollis L. var. compactus Bréb. — Domfront : le Pavé et les Tanneries. SCLEROPOA Griseb. S. rigida Griseb. — Gare de Céaucé. POA L. P. pratensis L. var. latifolia Reichb. ; Husnot. — Dom- front : le Pavé, chemins et murailles. Perrou : acco- lements du chemin de Champsecret. P. nemoralis L. var. coarctata Gaud. — Domfront : vieux murs de l'ancien cimetière de Notre-Dame. GAUDirVIA PB. G. fragilis PB. — Céaucé : les Fosses-de-Boire (Chenu et Savouré). EttUISETUM Tourn. E. maximum Lamk. — Céaucé : les Petits-Mortiers, au pied de la Butte-de-Routelay. — 102 — BLECHIIVUM (L.j; Sw. B. Spicant Rolh. forma furcata. — La Haute-Chapelle: coteau du Moulia-Plein. Saint-Bômer : vallon de la Mégraire, en face la Verdière (ou Huardière, carte de , la Guerre). SCOL,OI»EXDIiIUM Sm. S. vulgare Symons forma crispum; S. crispum Moore.— DoMFRONT : fontaine de Champ-au-Gué. AHIMOIITM R. Bi. A. aculeatum Sw. — Domfkont : Bois-Hàlé, dans une haie, à l'entrée du chemin de Saint-Front. Race A. angulare Kit. — Domfront : Bois-Hàlé; Pré-au- Foin et Champ-au-Gué, haies au bord du chemin de Champ-Passais à Saint-Front. La Haute-Chapelle : la Goulande, fossés du chemin du Bois-de-Landelle à l'Aunay. I»OL,VSTICIIUM Roth. P. Filix-raas Roth. var. abbreviatum GG. ; P. abbrevia- tum DC. — DoMFuoNT : la Batterie. OSlWUrVDA Touni. 0. regalis L. — La Haute-Chapelle : bords de l'Egrenne, près du pont Viel. OI»HIOGI^OSSlTM Touin. 0. vulgatum L. — Céaucé : les Petits-Mortiers, au pied delà Butte-de-Routelay. CHARAGÉES Ricli. ClIAItA Vaill. G. hispida L. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. G. fœtida A. Br. var. vulgaris CG. — Céaucé : les Petits- Mortiers, fossés, dans les prés. G. fragilis Desv. — Céaucé : les Fosses-de-Boire. — 103 - MUSGINÉES PTERIGOPIIYCL-Um Brid. P. lucens Brid. — La Haute-Chapelle : bords de l'Egrenne, près du pont Vie). FOIVTIIVAL,IS L. F. squamosa L. — La Haute-(îhapelle : dans la rivière Egrenne, près du pont Viel. POLVTRICHUIII F.. P. commune L. — La Haute-Chapelle : bords du chemin de Domfront à Saint-Gilles-des-INlarais. SCAPAI\IA Dura. S. compacta Dam. — Domfront : la Croix- des-Landes, fossés de la route de la Ferté-Macé. II ARRONDISSEMENT D'ARGENTAN ADOiVIH Dill. A. autumnalis L. — Le Bourg-Salnt-Léonard : Fougy, moissons. MYOSritUS Dill. M. minimus L. — Nonant : les Terres-Noires. Le Mer- LERAULT : champs sablonneux. HArVlTiVCULiUS Tourn. Race R. Steveni Andrz. — AC. Race R. Frieseanus Jord. — Nonant : les Terres-Noires. Race R. Borœanus Jord. — C. — 104 — R. sceleratus L. — Nonant : dans une mare, près du Plessis et dans un chemin creux et humide près de la Brosse. BATRACHIUλ! S. F. Gray. B. heterophyllum Pries. — AC. B. diversifolium Hiern. — Nonant: dans une mare, près des Terres-Noires. B. trichophyllumF. SchuUz. — Le Merlerault et Nonant v Mares. HE:L,L.E:IK0KUS Toum. H. occidentalis Reut. — Nonant : garenne de Montaigu. PAPAVEIt Tourn. P. Argemone L. — Argentan. Le Chateau-d'Almenèches : gare de Surdon. FUiVIAKIA Tourn. F. Vaillantii Lois. — Nonant: lieux cultivés. Sous-esp. F. parviflora Lamk. — Nonant : les Terres- Noires et champs au bord des carrières, vers le Mer- lerault. BAIiBAREA R. Br. B. vulgaris R. Br. — Lieux cultivés; AC. DIPCOTAXIS DG. Race D. intermedia Scliur. — Le Chateau-d'Almenèches : gare de Surdon, adventice! THLiASPI Dill. T. perfoliatum L. ; T. erraticum Jord. — Gare de Nonant- LE-PiN, adventice. CAP8E:I^L.A Mrench. C. Bursa-pastoris Mœnch var. sabulosa R. et F. ; C. sabu- losa Jord. — Le Chateau-d'Almenèches : gare de Surdon. — 105 — llli:LIAi\TIICMlTiVl Touin. H. vulgare Gœrtn. — Echauffour : la Géruisière. Le Bourg- Saint-Léonard : bords de la route de Chambois et car- rières de Fougy. Commun à Chambois et Aubry-en-Exmes. VIOLA Tourn. Sous-esp. V. Riviniana Reichb. — TC. Sous-esp. V. Reichenbachiana Jord. — Nonant : fossés et talus du chemin d'Almenèches : fossés de la route de Granville. Saint-Germain-de-Clairefeuille : talus de la route de Rouen, au-dessus de la Boutonnière. V. canina (L.) ; Fr. Corb. var. genuina R. et F. — Nonant : dans une lande, au bord de l'étang de Montécot. V. odorata L. var. subcarnea Parlât.; V. subcarnea Jord. — Nonant : bords de la route d'Almenèches. V. hirta L. — C. POL,VGAL.A Tourn. P. serpyllacea Weihe. — Nonant : chemin du Panval à Bonnevent. P. calcarea F. Schultz. — Nonant : chemin du Panval à Bonnevent. Le Merlerault : talus de la route de Cour- tomer (R. Lesénéchal et Savouré). MAL,ACHIUM Fr. M. aquaticum Fr. — Nonant. CERASTIUM L. C. semidecandrumL. var. genuinum R. et F. — Le Chateau- d'Almenèches : gare de Surdon. MAL,V^A Tourn. M. Alcea L. — Champaubert : la Sagerie , bords des chemins. M. moschata L. var. laciniata GG. — Le Bourg-Saint- Léonard : bords de la route de Chambois. — 106 — HYPEKICUM Tourn. H. hirsutum L. — AC. GEIVISTA Tourn. 6. tiactoria L — AC. G. sagittalis L. — Le Merlerault : prés secs (R. Lesé- néchal et Savouré). OIVOIVI.S Tourn. Race 0. campestris Koch et Ziz. — Nonant : herbages ; bords des chemins. 0. striata Gouan. — Fel : anciennes carrières. AI\TI1VL. lato, prœbens. Spora3 18-22 \x longae et 14-18 [j- latae, exosporio 2-4 [j. crasso. — 131 — — var. STELLARE Hue ; Collema stellare Pers. Lich. in Gaudich. Bolan. apud de Freycin. Voijag. aut. monde sur VUran. et la Phijsc. 1826, p. 203, secundum spécimen archetypum et corticolam ab ipso Gaudicliaud, in ins. Marianis, n. 104, lectum in lierb. Mus. Paris. Thallus pallide fuliginosus^ orbicularis, parum crassus, opacus et laciniatus ; lacinite 2-3 mill. lata>, e centro ad peripheriam radiantes, mox dila- tatœ et in apice integrœ aut sat profunde bifidaB ; in ambitu rotunda? et vulgo sinuatcu atque interdum ramulum brevem lateraliter efficientes ; in superficie minutissime rugulosœ rugis rete maculis quam mi- nimis efficientibus, subtus atratœ rhizinisque conco- loribus aut albido atris munita'. Dispositio interna fere sicut in P. Boryano ; cortex superior vix brun- neolus et hydrate kalico non mutatus, 10-12, raro 15 (j. latus ; in eo hyphœ 2 [j. crassa:, horizontales, ramosœ ramis varie directis, articulatic articulis brevibus, pariete tenui, stricte coahtte ; intus hyphse 1,5 — 2 \x crassa:, sub cortice verticales, non incras- sata:^, interdum 2-3 fasciculatte, parvas casas minores ac in P. Boryano prœbentes. Gonidia pallide Cce- rulea, nostocacea, 3-4 [x lata, in longis monilibus aggregata; eoruni gelatina iodo vinose rubens; (inter- dum horum vagina, 10-30 \x lata paginam superam versus optime distincta). Cortex inferior 10-12 latus ex hyphis turgidioribus et intricatis constans ; rhi- zina5 4-5 jx crassœ', articulatœ et pariete sat tenui. Apothecia 1-3 mill. lata, supra lacinulas sparsa, ses- silia, plana, rotunda, in basi constricta, excipulo thallo concolore et ruguloso, margine sat tenui, parum 132 prominente, integro et interdum parvis sorediis sphse- ricis, albis vel ccesiis ornalo atque disco obscure rufo, piano nudoque ornala. In excipulo structura sicut in thallo. Perithecii ex toto rufi zona inferior 80-90 \x crassa ; in ea hypha? verticales, indistincta^, articu- lata:' articulis brevibus, lumine sursum 3-7 et in duo- bus trientibus inferioribus, 2-3 [j. lato; zona superior, 10-20 [x lata et vix ab infera distincta ; stratum latérale 50-60 |j. crassum et ex utraque zona compositum ; ejus hyphte angustœ et flabellatœ. Paraphyses hyalinœ et sursum rufte, 130-140 [j. altte, 7-8 [jl crassse, articu- latie articulis longis cum septis tenuibus et lumine 2 — 2,5 [j. lato, in apice corymbose ramosœ et iodo cseruleœ. Sporœ octonas, hyalinœ, simplices, exos- porio 3-4 [Jl crasso circumdatte, 18-20 [j. longa? et 14 \). lalœ, interdum in una extremitate paulum acumi- natse (absque exosporio 14 (j. longœ et 9 [j. lata?, vel diam. 12 [x metientes). Persoon, à la lin de sa diagnose, reconnaît que ce Collema « a de l'affinité avec le précédent, dont il a aussi la couleur (fuligineuse), mais la forme est plus régulière. » Les quelques diflërences qui existent entre ces deux Lichens ne m'ont pas paru assez impor- tantes pour les séparer spécifiquement. 5, Physma byrsinum Mull. Arg. Lich. Comor. in Lich. Beit7\ n. 987 in Flora iS8^; Co lie ?n a byrsinum Ach. Lichenogr. iiniv. (1810) p. 642 et Synops. Lich. p. 319 et Nyl. Synops. method. Lich. I. p. 113 ; Dicho- diuni byrsinum Nyl. A'', explor. Lich. N. Caled. in F/om 1867, p. 193 et S.y??ojo.s- Lich. N. Caled. p. 5; Parmelia byrsœa Ach. Method. Lich. (1803) p. 222. Thallus nunc ex toto pallide plumbeus, nunc par- — 133 — tim sic tinctus, nunc et stcpius cinerescens et pas- sim cinerescenti rufescens, satis crassus, orbicularis et rosas 7-17 cent, latas formans, opacus et lacinia- tus ; laciniaB e centro ad peripheriam radiantes, adpressa?, 3-5 mil!, latpe, apicem versus dilatatre et 7-10 mill. metientes, ac profunde crenata? crenis rotundis, intferdum suljacutis aut truncatis ; laterali- ter aut contigute aut imbricat;c et semper connexœ ; in superficie tequata?, passim costataî costis sat ele- vatis, hemispbsericis, parura longis, simplicibus aut rarissime paucis ramis lerminatte, atque ubique ruguIoscP rugis minutissimis, anastomosantibus rete- que maculis perminimis efficientes ; subtus albidtc vel cinerescentes ac rbizinis concoloribus aut parum atratis munitre. Hyphre et gonidia sicut in P. Boryano (Pers.), sed casa3 proindeque crenula? sa^pe minores ac 3045 [JL metientes. Cortex superior 8-10 \x latus ; in 60 hypha? similiter horizontales, constricte septata3 cellulasque sphccricas 4-6 [j. crassas, lumine 2-3 ij. lato, formantes. Gelatina gonidialis iodo non tincta, sed in specimine ex ins. Noukahiva pallide rubens. In cortice inferiore incolorato, 6-10 [j. crasso, hyphte etiam cellulas sphœricas pra^bentes. Apothecia 1-3 mill. lata, supra thallum planum vel super rugas enata, concava, nunc dispersa et rotunda, nunc contigua et etiam conferta atque tune interdum oblonga, in basi optime constricta, excipulo thallo concolore et similiter ruguloso rugis paulo validio- ribus, margine satis crasso, elevato, ruguloso, pas- sim spbrerice sulcato sulco unico, hic et illic vage crenulato atque disco obscure rufo, piano et nudo ornata. Excipulum thallo simile. Perithecium superne — 134 — tantum rufescens ; in zona infera incolorata 110-140 [x crassa, hyphœ verticales, indistincto^, crasste, articu- latae articulis longis, interdum 14-24 |j. metientibus cum septis parum crassis et lumine 2-4 jjl lato, sur- sum seu prope zonam superiorem, articulis latiori- bus, oblongis et lumine 6-7 [ji lato ; in zona supera 40-80 |j. crassa hyphœ horizontales, raraosaî, articu- lat.T, lumine parvulo et stricte coalita? ; utraque zona lateraliter ascendens marginemque 90-110 [x cras- sam formans et in ea hyphœ sursum flabellatœ. Para- physes hyalinee et sursum rufte, 140 [x alt;o, 6-8 |j. crasso:^, rectfp, arcte agglutinato?, articulat.T articulis 12-15, et in apice 8-10 p. longis cum sepimenlis cras- sis et lumine 2 — 2,5 [x lato, hic et illic in apice unico articulo furcatœ ac iodo CiTrulefc. Spora? octonte, aliquando sen;o, sicut in P. Bomjano disposita% in specimine n. l, 17-24 \x longa3 et 14-15 \x lata:^ ; in n. 2, 22-26 i>. longa:> et 18-20 [x latœ ; in n. 3, 18-24 [x longue et 12-14 \x latœ ; in n. 4, 16-20 \x longœ et 14-16 \x \dX[v ; exosporio semper 2-4 [x crasso ; paucae sursum breviter apiculatœ. Spermogonia in thallo inclusa et ostiolo denigrato supra denotata ; intus incoloria et hyphis extus horizontalibus remoteque septatis et intus crebre articulatis articulis parvis et fere sphœricis atque stratum 20 [x latum efficienlibus circumdata. Spermatia cylindrica, recta, in apicibus truncata, 2, 5-3 |j.longa et 0,5-0,6 jj. crassa. Sterigmata 40-50 \x longa, 3-4 \x lata et arliculata articulis qua- drangularibus. CeUe diagnose provient de quatre cchantillons choisis parmi ceux de i'iierbier du Muséum de Paris, (jui ont été les premiers déter- minés par M. Nylander et nommés par lui Collema h>/rsi?iîon ou — 135 — C. Boryanum, ces deux noms étant synonymes pour cet auteur. Le premier a été récolté dans l'île de Noukahiva, des îles Marquises, (trois exemplaires sont placés sur la môme ligne dans l'herbier du Muséum ; je n'ai fait l'anatomie que de celui du milieu ; celui de gauche paraît lui ressembler, tandis que celui de droite est composé de lanières rayonnantes, écartées les unes des autres et couvertes de petits tubercules qui finissent par se changer en un isidium grossier et ramifié) ; le second a été i apporté de l'île Taïti, par Yesco en 1847 ; le troisième de la même île, par J. Lépine, n. 45; enfin le qua- trième appartient à l'île de Java et provient de l'herbier Junghuhn. Les caractères tant extérieurs qu'intérieurs concordant parfaitement dans ces quatre exemplaires, on doit en conclure qu'ils appartiennent à une seule espèce et à celle désignée par M, Nylander. De plus, tous et principalement celui de Noukahiva paraissent convenir à la dia- gnose d'Acharîus et par conséquent nous sommes certainement en présence du C. byrsinum Ach. Je ne me suis pas arrêté à la diffé- rence de réaction que présente la gélatine gonidiale du premier des échantillons cités, ni à ce que quelques-unes de ses paraphyses présentent les trois derniers articles longs de S-10 \t- avec une cavité large de S [■«■. Ceci n'est probablement qu'une anomalie, tandis que la couleur rougeâtre produite par l'iode n'étant accompagnée d'au- cun autre caractèi'e, si ce n'est la teinte un peu plus plombée du thalle, doit être seulement signalée, sans pouvoir donner lieu à une forme ou à une variété. Le Collema plumbeum Schœr. apud Moritz. Verzeickn. der v. Zolling., 1846, p. 129, d'après Zolling. Plant, javan. n. 837, dans l'herbier du Muséum de Paris, appartient à celte espèce. Les carac- tères anatomifiues du C. plumbeum concordent parfaitement avec ceux du C. byrsinum Ach. A l'extérieur, le thalle du premier pré- sente une teinte plus plombée et les rhizines sont tantôt blanches, tantôt d'un noir bleuâtre. Enfin l'iode donne à la gélatine gonidiale une teinte vineuse plus prononcée ; il faut donc noter que dans cette espèce, la réaction par l'iode est d'autant plus apparente que le thalle est plus plombé. Les spores mesurent en longueur 15-24 !■«• et en largeur 9-14 [J-, quelques-unes ayant 22 sur 10-14 [-'■ ; l'exos- pore est épais de 2-4 \^, et comme dans les échantillons examinés ci-dessus, quelijues spores sont brièvement apiculées à une extré- mité. — 136 — 6. Physma PLiCATUM Hue ; Collema plicatum Pers. Lich. in Gaudich. Botanique apud de Frey- cinet Voyag. (tut. inonde sur VUran. et la Phj/sc, 1826, p. 203, secundum spécimen archetypuin a cl. Gaudicliaud in ins. Moluccis (Rawak) n. 49 corticolam lectum, in herlj. Mus. paris. Thallus niger aut brunneo atratus, plagam 7 cent, lalam formans, rigidus, opacus et laciniatus ; laciniœ 5-6 mill. iata:" et in peripheria angustiores ; in super- ficie tenuiter et longiLudinaliter rugoscc , parum visibiles, tuberculis 1 — 1,5 mill. altis, granulato ra- mosis, rugosis et stope in apice albido pulverulentis onustœ ; subtus caeruleo nigricantes et arboris cortici parvis rhizinis affixa'. In tenui lamina, sub micros- copio, paulum crenulatus et in zona angusta flavidus ac hydrate kalico magis flavens ; hyphte 1,5 — 2 mill. crassœ, remote ramosœ, longe articulattC, multum laxaj et paginam superiorem versus in zona 110-120 [x lata verticales; alicC 2-3 fasciculat;e et casas inleriores crenulasque exteriores formantes ; ali;e non turgi- diores, sed magis ramosie ramis anastomosantibus ; cortex superior nunc 6 [j. crassus et ex hypliis hori- zontalibus et articulatis sed non constricte, constans ; nunc 10-12 [j. metiens et parvis articulis superne oneratus ; interdum inter crenas spatium 14-20 jj. latum et hyphis breviler articulatis articulis oblongis et parum strictis repletum. Gonidia nostocacea, pallide cajrulea, 3-4 [x lata, sph;erica et passim oblonga longaque monilia ofï'erentia ; eorum gelatina iodo non tincta. Cortex inferior Cieruleo nigrum, 20-30 \x crassum ex hyphis intricatis constans. Apothecia 1,5 — 5 mill. lata, in summis tuberculis enata, sessilia, — 137 — satis elevala, rotunda, primum concava et demum plana, in basi constricta, excipulo thallo concolore et verticaliter salcato snlcis sat profundis cum dorso tenui, l'nargine similiter sulcato, et albide asperso atque disco obscure rufo et piano nudoque prœdita. Inexcipulo crasso,sed minus cvassoSiC in P. Bo7'i/ano, structura sicut in thallo, sed hyph;e fasciculatœ sœpe longiores. Perithecii zona inferior incolorata in junioribus apotheciis in basi 150, et lateraliter 60 [j., in adullis in basi 240, et lateraliter 140-150 p. lata ; in ea hyphœ verticales, indistinctio, articulalœ articulis nunc sphtericis, nunc oblongis, lumine in prioribus 8-10 ;j-, in posterioribus 2-10 ;j. lato et in bis hic et illic usque 22 [j. longo ; zona superior rufescens 20-30 [J. crassa et ex hyphis horizonlalibus, angustis, ramosis, articulatis, stricte agglulinatis et usque ad summum marginem ascendentibus composita Para- physes hyalintC et sursum rufîo, 140-180 [j. altce, 7-8 [x crassœ, rectae, arcte cohœrentes, articulata3 articulis sat brevibus, cum septis parum crassis et lumine 2—2,5 ;jL lato, in apice furcata:' ac iodo ca^rulecC. Sportc octonte, hyalin;e, simplices, distichèo, 14-20 {j. longa^ et 9-13 [JL lalœ, exosporio 2 \j. crasso, cum aliis 16 [x longis et 8 [j. latis. A cette remarquable espèce, qui est demeurée méconnue depuis sa publication par Gaudicbaud, appartient Pliysma pulvinaliim Hue Lich. extra-europœi in A'. Avcfi. Mus., 3° sér., t. X, 1898, p. 221, n. 20, et Lich. reçoit. Java, par M. Massarl, in Annal. Jard. bot. Builenzorg, t. II, p. 171. Sa structure est celle du P. plicalum (Pars.), si ce n'est que dans le milieu du péritlièce les hyplics sont souvent dirigés en différents sens et ont une lumière plus étroite. Les spores ont en longueur 18-22 [xel en largeur 12-14 [x ; elles sont entourées d'un exospore épais de 4 jx, que j'avais pris pour un balo. A N — 138 — PJLAGYNTHIUM unum e familige Gollemacearum generibus morphologice et anatomice DESCRIPSIT A. HUE Genus PLACYNTHIUM Gray Natiir. arrang. Brit. plants (1821), p. 395, Mass. Me m. lichenograf. p. 118, Arn. Lichenenfl. Mïoi- chen (1891), p. 40 et Harm. Hch. Finance, p. 18 ; Collema {secï. Placynlhium) Ach. Lichenogr. univ. (1810), p. 628 ; LecotJtecium Trevis. Sulla supposita idenlila spccifica dei Lich. riuniti dallo Scliœr. sotto il nome di Lecidea microphylla in Annal, scienz. natur, Bologna 1851, p. 464, Mass. Ricei^ch. Lich. crostos., p. 109, Kœrb. System. Lich.German. p. 398 et Parerg. lichenolog., p. 403 ac Mudd Ma- nual Brit. Lich. p. 174 ; Racoblenna Mass. Ricerch. Lich. crostos. (1852), p. 139, Stizenb. Beit7\ Flech- tensystem. p. 142, in Bericht Thdtigh. S^-Gallisch. natnrw. Gesellsch. 1861 et Schwend. Algentyp. Flechtcngonid. p. 22, tab. I, fig. 11-18, ac tab. II, fig. 1-3 ; Callolechia Mass. Geneacœn. Lich. (1854), p. 6 ; Pannaria Nyl. Essai noiiv. classif. Lich., second Mém. in Mém. Soc. scienc. nat. Cherbourg, t. III, 1855, p. 176 pr. p., Prodrom. Lichenogr. Gall. — 139 — el Alger, in Ad. Soc. Linn. Bordeaux, t. XXI, 1857, p. 132, pr. p., Emnn. génér. Lich. in Mém. Soc. scienc. nat. Cherbourg, t. V, 1857 (seors. impress, 1858), p. 109, pr, p., Lich. Scmid. p. 122, pr. p. in Notis. Saellsk.pro Faima et Flor. fennica fœrhancll. 1861, et Sg?iops!. Lich. II, p. 27, pr. p. ; P. (Lecothe- cium) Tuck. Gêner. Lich. (1872), p. 53 et Synops. North Americ. Lich. I, p. 126, pr. p. ; PateUaria (Biatorina) Miill. Arg. Princip. classif. Lich. etEnum. Lich. Genève, p. 56, pro unica spec. in Mém. Soc. Physiq. et Hist. nat. Genève, t. XVI ; Pannularia Nyl. apud Stizenb. Lich. helvet. p. 82, n. 355, in Jahresb. S^-Gall. naturwiss. Gesellsch. 1880-1882 et apud Hue Lich. exot. n. 1078 in A^. Arch. Mus., 3" sér., t. III, 1891 ; ParmcHella Miill. Arg. Consp. System. Lich. N.-Zeland., p. 43, n. 243, in Bull. Herb. Boissier, Append. I, 1894. Thallus niger, atratus, fuscus, CiTrulescens, cine- reus vel griseus,parvulis squamulis vei granuliscrus- tam formantibusconstitutus ac in pluribus speciebus in hypothailo nigro pannum efficiente impositus ; in tus homœomericus, liyphis gonidiisque lotam amplitudinem squamularam occupantibus et extus cortice circumscriptus. In squamulis bene evolutis cortex sursum plectenchymaticus (I) e cellulis in duobusvel tribus seriebus disposilis constans, atque (1) Hoc iiomen pleclenchyma, loco verbi vulgo usitati pseudo- parenctiymatis, a cl. Liudau, Beilr. Kennln. Gall. Gyrophora, p. 28, in Festsckrifl fur Schwendener, 1901, nierito proiiositiim fuit, nam melius exprimit quo modo efformalurLichenum contextus, ijui nen solum e\ liypliis semper in eodem sensu scplatis, sed etiani ex eisdein et earum ramis arcte conglutinatis oritur. — 140 — lateraliter et inferne, œque ac in squamulis juveni- libusramulisqueunicam hypham septalam prfobens. Gonidia phycochromate colorata et ad tria Algarum gênera, scilicet Scytoncma Ag., Nostoc Vauch. et Glœocapsam Kûtz, pertinentia; inter eorum glome- rulos vaginatos liyphse septatœ et s.nepe in septo constricUc. Hypothalliis pannosus extra thalli peri- pheriam aliquando prolatus. Apothecia parva, cupu- liformia, supra tliallum dispersa vel contigua, in basi constricta, unico integumento seu perithecio ex hyphis thalli medullaribus formate, thallo con- colore aut discolore, circumdata atque margine intègre, non prominulo et disco atrato, fusco seu rufo instructa. Perithecium incoloratum vel pig- mento nigro fuscove tinctum duplicem hypharum zonam superpositam et usque ad summas para- physes ascendentem preebens ; in inferiore hyphœ dilatatre, articulatfo et vel cellulas verticaliter seriatas vel stratum plectenchymaticum formantes et in mar- gine flabellatfe et angustiores; in.superiore hyphœ vix aut paulum turgidœ, articulat?e, similiter arcte coalitse ac summum marginem attingentes. (Huic zonse superiori nomen hypothecium vulgo datum retinere non potui, nam sub thecio non solum viget sed illud insuper circumdat). Gonidia in medio peri- thecio nulla, sed plura inter ejus zonro inferioris hyphas aliquando vigentia. Paraphyses superne colo- ratse, rectœ vel flexuosœ, arcte coalitœ, articulatœ et interdum ramosœ, Sporœ octonre, hyalinro, distichœ, aut oblongte aut ellipsoidefr, aut simplices aut pluri- septatœ. Spermogonia in paucis speciebus observata, in thallo immersa, in apice denigrata et intus inco- 141 loria atque strato plectenchymatico circumdata ; spermatia cylindrica et parva ; sterigmata simplicia. 4. — Gonidia scytonemea. 1. Plagyntiiium nigrum Gray Natiir. arrang. Brit. Plants (iSli), p. 395, Arn. Lichen, frânkisch. Jura (1885), p. 73 in Flora 1884 et Lichenenfl. Mïmchen p 40 in Bericht bayer, bot. Geselhch., 1891, Reinke Abhandl. Flecht. p 229 in Pringsh. Jahrb. ivlssensclt . Botan., Band XXVIII, 1895, atque Harm. Lich. France, p. 21 ; Lichen niger Huds. Flor. Angl. éd. 2, t. II, 1778, p. 524 ; Lecidea nigra Acli. Methocl. Lich. (1803) p. 76; Collema nigrum DG. Flor. fr. t. II (1805) p. 381, Ach. Lichenogr. iiniv. p. 628 et Synops. Lich. p. 308 (exclus, synonym. Hoffm.) ac Tulasne Méni. Lich. tab. VI, fig. 13-14 ; Lecothecium nigrum Mass. Bicerch. Lich. crostos. (1852) p. 109; Pannaria triptophylla var. îiigralSyl. Essai nouv. classif. Lich., 2'' Mém., 1855, p 176, Prodr. Lichenogr. Gall. et Alg. p. 67, atque Bornet Becherch. gonid. Lich. p. 42, tab. XIV, fig. 1-7 in Annal, scienc. nat., Botan., b" sér. t. XVIII, 1873 et Deuxième note gonid. Lich. p. 2, in eisd. collect. t. XIX, 1874 ; Pannaria nigra Nyl. Lich. Scand. (1861) p. 126, tab. I, fig 2^ et Si/iiop. Lich. II, p. 36, tab. IX, fig. 24-26 ; P. (Lecothecium) nigra Tuck. Synops. North Americ. Lich. (1882) p. 127 ; Pannu- laria nigra Nyl. apud Stizenb. Lich. lielvet. (1882) p. 82 et apud Hue Addend. Lichenogi . europ. p. 61 in Bévue de Botanique, t. V ac Lich. exot. n. 1078, Gromb. Monogr. Lich. Brit. p. 342 et fig. 56 atque — 142 - Harm. Calai. Lich. Lorraine p. 249, tab. XV, lig. 15 in Bull. Soc. scienc, Nancy, 1897 ; Parmeliella nigra MûU. Argov .Consp. system. Lich. N. Zeland. (1894), p. 44 ; Lecidea microphylla ^. corallinoides Schter. Lich. helvet. spicileg., sect. III, 1828, p. 112, non Stereocaiilon corallinoides Hoffm. (conf. Wain Notul. Synonym. Lich. p. 23) ; L. triptophylla s corallinoides Schœr. Enimi. critic. Lich. europ (1850) p. 99 ; Lecolheciiim corallinoides Trevis. in Annal, scienz. nat. Bologna, 1851, p. 464, Kœrb Syste?n. Lich. German. (1855) p. 398 et Schwend Untersuch. Flechtenth. 1862 p. 25, et 1868, p. 75 tab. XIII, fig. 10-13, in G. Na-geli Beilr. ivissenssch Botan. ; Patellaria (Diatorina) corallinoides Mûil Arg. Princip. classif. Lich. (1862) p. 58. Exsiccata in herb. Mus. paris, et in meo : Lecidea microphylla l. corallinoides Schfer. Lich. helvet. exsicc. n.226; Biatora corallinoides Rabenh., Hepp Flecht. Europ. n. 9 ; Placynthiuni nigruni Gray, Arn. Lich. monac. exsicc. n. 147 ; Pannaria tripto- phylla var. nigra Nyl., Malbr. Lich. Nor?nand.,i\.21; P. nigra var. t.riseptata Nyl., Oliv. Herb. Lich. Orne n. 174 et Flag. Lich. Franche-Comté n. 309 ; Pannu- /«rmm"^;'«Nyl., Flag. Lich. algériens, exsicc. n.217, Harm. Lich. Lothar. n. 426 et Johns. NortJi Engl. Lich. -lier b. n. 254. ïhallus fusco niger yel nigricans, rarius obscure cinereus, opacus et squamulosus ; squamula? parvulto, in ambitu crebre crenala-, crenis sa-pe corailoideis, in peripheria aut dispersa?, aut radiantes et plagam fere orbicularem, 4-5 cent, latam prcebentes ; in centro plures superpositte, alise aliis adha^rentes aut — 143 — hyphis religatœ crustamque granulosam seu coral- loideam, nunc tenuem, nunc satis crassam rimo- samque efficientes ; intus albidaj vel superne leviter rufescentes et sub apotheciis sa?pe rubricosa'; subtus cœruleo nigricantes et hypothallo concolore, plus minusve crasso et coactili impositse. Hyphœ hypo- thallinte inter squamulas peripheria3 dispersas visi- biles atque totum thallum vel magnam ejus partem zona cœruleo-nigra, 1-2 mill. lata, circumdantes. Squamula3 cortice demum plectenchymatico, superne albido et inferne ccerulescente circumdata^ ; in juve- nilibus squamulis cortex ille ex unica hypha articu- lata et in vetustioribus e duobus vel tribus constans et tum 8-12 [x latus cum cellularum lumine 4-6 [j. lato. Gonidia scytonemea, vel pallide cierulescentia vel stcpius griseo-viridia et superne non raro brunneo- flaventia, 6-8 \>. lata, in monilibus plus minusve longis vaginatis, interdum brevibus, verticaliter directis, non raro flexuosis aggregata et totam interiorem squamulam occupantia ; inter haec monilia hyphee superficiel perpendiculares vel obliquœ, septatœ articulosque 6-7 [jl latos, pariete tenui, prasbentes. In squamulisvetustioribus, sub juvenilibussitse, gonidia rarescentia vel deficientia atque hyphte numerosiores et plectenchymatice junctœ ; aliquando illœ squamula3 toUe cellulosse. Hyphœ corticis inferioris continuatte, 7-8 [j. crassfe, septatse, primum verticales et mox superficiel parallelre ramosieque et stratum crassum formantes atque inferne albidae et non septatae evadentes ac in saxum vel in lignum pénétrantes ; (superficies saxi calcarii, hyphis hypothallinis amotis, cserulea apparens, atque in fragmento tenui ope — 144 — acidi azotici dissoluto hypolhallum 1-5 mill. crassum repertum). Apolhecia 0,4 - 1 mill. lata, supra squa- mulas dlspsrsa vel et non raro conferla, sessilia, perithecio thallo concolore et Ifcvi, margine integro, primum parum prominulo et demum excluso atque disco fusco vel nigro, in origine piano et dein convexo instructa. Perithecii zona inferior in margine 40, et subtus 80 jj. crassa, extus in strato angusto cœrulescens vel nigricans, intus raro ex toto albida, sœpius pigmento nigro vel fusco tincta, hydrale kalico inter- dum violascens et plectenchymatica; in eo hyphœ verticales cellulasque oblongas, lumine 4-8 [x lato et pariete tenui efficientes et in marginse flabellatœ cum cellulis minoribus. Pars seu zona superior vel obscure rufa, vel pallide rufescens et in basi intensius colorata aut adhuc vix colorata ex hyphis horizontalibus, cellu- losis, stricte coalitis et lateraliter ascendentibus mar- ginemque angustissimam formantibus constitula ; inter utramque zonam nulla gonidia. Paraphyses hyalinaî et sursum truncatse et cserulese vel cseruleo- nigrescentes aut pallide rufescentes, 40-60 [j alise, 4-5 [x crassse rectœ aut paucœ flexuosse, arcte cohse- rentes, articulatse arliculis 10-12, et in apice 6-7, 5 \j. longis cum septis crassis et lumine 1, 5-2 [j. lato atque iodo cœrulescentes. Thec?e 40 ij. longœ et 20 ix latœ ; sporse octonce, hyalina3, raro simplices, sœpius 1-2-3 septatse in eodem apothecio, in utroque apice leviter attenuata3, 12-18 et etiam 20 [x longœ et 5-6 vel 7 [x lalœ. Spermogonia in tliallo immersa, intus incoloria et cor- tice 15 [X crasso et minute celluloso circumdata ; sper- matia cylindrica, recta, 4 [x longa et 1 \x crassa ; sterig- mata circiter 20 ;j. longa, simplicia et arcte adglutinata. — 145 — Aiumadvertendum est goiiidia CHprulescenlia in longis monilibus juiicta, qualia in parte sinistra majoiis squamul;* a D" Bornet, Re- cherch. gonid. Lich., in tab. XIV, lig. 1, delineata fuerunf, in solis exomplaribus viventibus observari posse. In eis quœ in herbariis asservantur gonidia sine ordine et, non raro, sicut in parte dextra ejusdem figura; disposita. Illa gonidia, teste D''" Bornet, Deuxième note gonid. Lich. p. 2, ad Algarum speciem Scytonema Kurziîi- gianum^^g. (nunc S. ocellatam Lynbye) pertinent. Haec species ad saxa pra'sertim calcaria et rarius ad ligna obser- vata fuit in Asia (Japonia, Lecothecium nigrum Mass., Miill. Arg. Lich. ïalab., p. 194) ; in Africa (Algeria et promontorio Bona; Spei) ; in America arctica et septentrionali ; in Oceania (Nova ZelanJia) ; in Europa tota. — f. 1. FUSCUM Hue ; Biatora corallinoides p. fusca Hepp Fleclit. Europ. (1853) n" 10 ; Panmdaria nigra f. fmca Stizenb. Lich. helvet. (1882-1883), p. 83 ; Lecothecium corallinoides 8. fiiscnm MûU. Aig. ab ipso in monte Salève prope Genevam ad rupem calcariam lectum, in herb. meo. Thallus omnino fuscus etsquamulosus; squamulse in am bitucoralloideo dissectœ crustamque sat tenuem et rimoso areolatam formantes atque in hypothallo totam crustam late cingente iiTipositœ. Ejus structura sicut in forma genuina ; gonidia scytonemea, viridi- ceerulea et 6-8 [t. lata; hyphte hypothallinœ 6-7, vel 8-9 [X crassce, scepius cœrulescentes, aliquoties albidce et raro septatse. Apothecia 0,5—0,6 mill. lata, fusco-nigra et tenuiter marginata. Perithecii zona inferior inco- lorata, superior vero pallide rufescens ; paraphyses hyalinee et sursum ca3rulescentes, 3-6 \x crassas, arti- culatse et iodo cœrulescentes. Sporse octonae, hyalina3, in utroque apice subrotundœ, saepe 1, rarius 2-3 seplalte, 12-15 [x longœ et 4-5 [j. latœ, immixtis 14 -j. 10 — 146 — longis et 5-C ;j. latis atque 13 |x longis et 7 [;. latis ; in specimine a D'" MûUer Arg. collecto sporœ cunctœ visae l-septalse, 12-15 \j. longae et 5-7 |j. latte. Caetera? not;c ciim cis forma; genuinœ ad amussini concordant proindequc iiiter utram(|ue discrimcn prs'cipuum e thalli colore oritur. In Helvetia tantum observata videtur haec forma saxicola. — f. 2. C/ESiUM Hue ; Lecidea cœsia Duf. in herb. pr. p., teste Nylander (altéra pars est Placyntliium cœsitium (Nyl.) infra n. 3) ; Lecidea triptophylla ^. cœsia Schœr. Enum. critic. Licli. Eiirop. (1850), p. 99 pr. p. ; Lecothecium corallinoides p. cœsiwn Trevis. in Annal, scienz. nat. Bologna (1851) p. 464 pr. p., teste Massalongo ; Racoblcuna cœsia Mass. Ricerch. Lich. crostos. (1852) p. 140 et fig. 275 (sporse 1-septatœ); Pannaria Irlptophylla var. cœsia Nyl. Prodrom. lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 67 et Herb. Lich. Paris, r\.\\b (non Nyl. in herb. Mus. Paris, ubi est Placynlhium cœsitium); Pannularia cœsia Nyl. Lich. envir. de Paris (1896) p. 44 ; Placyntliium cœsium iallsiSylloge Lich. italic. (1900) p. 38 (exclus, synonym. Racoblenna Garovaglii Mass. et Callo- lechia cœsia Mass.); Lecidea nigrocœsia Nyl. Col- lect. lichenolog. in Gall. merid. p. 11, in Nya botanisk. Notiser, 1-853. Thallus niger et plus minusve pruina Ccesia obtec- tus, nunc squamulosus sqaamulis parvulis crenalo dissectis vel coralloideis et crassus, nunc granulatus granulis contiguis et tune tenuis, crustanique hypo- thallo cseruleo-nigro circumdatam formans. Casterse notse tum externœ, tum internée cum iis formée — 147 — genuinœ omnino congruunt ; sporas simplices, in utroque apiceattenuatas, 11-12 [j. longas et 5-6 ;-«. lalas lanlum vidi, sed affirmante Nyl. CoUect. Lichenol. p. 11, ilke occurrunt etiam 1-septatœ, 12-13 [x longae et 6,5-7 \i. lalas. nia forma a PI. nirjro typico non dilTert nisi tluillo plus niinusve ct'sio atque minus cwsio quam in P. cœsitio quocum sœpissime commixta fuit. Viget «axicola in Algeria, Italia et in Gallia pi'recipae meridionali, sed lecta fuit a celeb. Nylander in Moret in regione parisicnse et a cl. Tonglet in Belgio. — f. 3. psoTiNUM (Ach.) Hue(l) ; Pannaria nigra f. psotina Nyl. Lich. Scand. (1861) p. 126 et Si/nops. Lich. II, p. 37 atque tab. IX, fig. Ib'^ ; Pannaria psotina Nyl. in Flora 1876, p. 239 et Leight. Lich.- Flora Great Brit. éd. 3% p. 156; Pannularia psotina Nyl. apud Hue Addend. lichenogr. eiirop. p. 61 in Revue Botan. t. V, 1886-1887, Cromb. Monogr. Lich. Brit. p. 343 atque Johns. Nortli Engl. Lich.-Herb. n's 30 et 255. Thallus in exsicc. Johns. cinerescens vel niger, e squamulis coralloideo dissectis composilus atque hypolhallo cœt^uleo-nigro iimitatus. Ca'ter;e notée externœ anatomicaeque velut in forma genuina, sed perithecii zona superior in apolheciis juvenilibus omnino incolorata et inadultis pallide rufescens. In prioribus zona inferior 70 [j. lata in tota crassitudine gonidia continens atque in posterioribus eis destituta, Paraphyses 120 [i altœ, 3-4 [x crassœ et articulatse. (1) Aftirmavit D' Nylander hoc specificum nonien in Aeharii her- bario legisse, sed cui geneiico nomini junctum fuit non dixit. — 148 — Sporee 8"*, hyalinœ, simplices, uni et triseptalas, 12-18 [X latae et 4-6 -j. latœ. Vix a forma typioa dislinguenda videtur ; in M.ijore-Biilannia, in Suecia ac etiani in Gallia (in Vogesis, Harm. Lich. France, p. 22), observata fuit. — f. 4. TRisEPTATUM Hue; P an ïicu'ia 7iif/r a [Ends.) f. triseptata Nyl. (teste ipso), legit cl. O.G. Blomberg in Suecia, in parocia Gotlilunda, prope pagum Djomo ad lapides in flumine primo, anno 1865, in herb. meo. Thallus fuscus, passim nigricans, e squamulis parvis inciso crenatis^ raro coralloideis, contiguisaut imbricatis, in peripheria subradiantibus et in centro superpositis crustamque satis crassam et rimosam praebentibus compositus atque hy[»othallo fusco vel cseruleo-nigrescente, lenui laloque circumdatus. Squamulae ex toto plectenchymaticoe, superne fuscae et strato amorpho, 6-8 \s. crasso obteclee, in tus cal lulas 3-10 [j. latas, angulato-sphaîricas oblongasve, pariete tenui, offerentes ; subtus nigrescentes seu cserulescentes atque hyphis 4-9 crassis, albidis vel cœruleis verticalibusque saxo affixœ. Gonidia pallide caerulea, scytonemea, moniliformiter juncta, in glo- merulis aggregata vel in unica et longa série dis- posita, inter cellulas locata et in ambitu squamulœ corticem 10-12 [/. crassum relinquentia. Apothecia 0, 5-1 mill, lata, supra crustam sparsa, perithecio thallo concolore et lœvi, margine integro atque disco fusco-atro, piano et demum convexo nudoque ins- tructa. Perithecium albidum et in ambitu cseruleum, lateraliter 120, et subtus 130-180 [j. latum et plecten- — 149 — chymaticum ; in eo cellulœ 8-10 {x crassœ, pariete tenui, in dimedio infero gonidia admittentes et sursum pallide fuscescentes, 120 jj. altse, 4-5 [j. crassœ, rectae, arcte cohserentes, articulatce articulis 5-12 p. longis cum dissepimentis crassis et lumine 2 jj. lato atque iodo cœrulescentes, Sporœ octonœ, hyalinse, uniseriatœ, triseptatsî, in utroque apice rotundatae vel in uno attenuatae, 14-18 ;x longse et 6-8, 5 [j. latge, immixtis in eadem theca 15-16 |x longis et 6-7 jj. latis. Forma omnibus squamulis intua omnino plectenchymaticis et sporis omnibus triseptatis facile distincta; attamen a forma genuina separari naquit, nam in hac qusedam squamulce prorsus plecten- chymaticœ et qusdam sporae triseptats conspiciuntur. Videtur esse Pannaria nigra f. triseplala Nyl. Licli. Scand. p. 126, nam aftir- manle cl. Bomberg, specimina supra dcfinita a cel. Nylander visa fuerunt. De ejus forma* distributione geographica nihil certi aflirmari valet, nam specimina a variis auctoribus sub hoc nomine allata studio anatomico danda sunl. 2. Pl. tremniacum Jatta Sylloge Lich. italic. (1900) p. 38 ; Racoblenna tremniaca Mass. Bkcrch. Lich. crostos. (1852) p. 140 (exclus, diagnosi) et fig. 276 atque Memor. lichenograf. p. 134, Schwend. Unter- sucli. Flechtenthall. (1868) p. 74 ; Lecothecmm trem- niacum Kœrb. Pareg. Uchcnolog. (1865) p. 404 ; Pannidaria nigra f. Ircmniaca Stizenb. Lich. helvet. (1882-83) p. 83. Thallusin specimineauthenticoab ipso Massalongo lecto, in herb. Mus. paris., fuscoviridulus maculam parvam et nullo bypothallo limitatam formans, satis crassus, rimoso-areolatus ac squamulis parvis super- positis, in pulvino aggregatis atque superne coral- — 150 — loideis compositus. Squamulse superiores 1-2 hyphis septatis circumdatse et gonidiis, inter quœ etiam hyphge septatse, tota3 repleLœ; inferiores vero tolœ plectenchymalica3 cum cellulis oblongis vel angulato- oblongis 4-7 [x. latis, superiie albida3, sicut priores, lateraliter et pricsertim inferne in zona 20 [t. lala nigro-cîcrulescentes atque aut pauca gonidia conti- nentes aut eis destitutœ. Sub his squamulis hyphse verticaliter continuatae, 6-8 jj. crassae, ssepius fascicu- latee nigro-ccerulescentes, septalaî et in sepimenlo constrictpe vel non atque demum borizontales, intri- calae, albidee et saxo adbœrentes. Gonidia scytonemea, 5-7 ij. lata, in squamulis superioribus brunneo-flavida et in caeteris viridi-cœrulescentia, in fiiamentis plus minusve longis, ssepe flexuosis vaginatisque aggre- gata. Stérile. Foisan a P. nigro spécifiée liaud differt et ejus varietas tantuin haberi débet, sed apotheciis deficientibus iiihil certum affirmare licet. Teste cl. Koerber Parevg. lickenol. p. 404, ab ea specie hypo- thallo déficiente apotheciorum disco pluno et semper niaiLànato, jjerithecio sursum ol)scuriorc et liyinenio brunnco differt. Apud Mas- salongo Memor. lichenograf. p. 134, spor» 1-scptata' 9-12 [>■ loiigie et 5 — 6 [J. lala\ Lichen ille Bavariir, Helveti;c et Italia? proinius videtur. 3. PI. c.î:sitium Hue; Lecidea cxsilia Nyl. in berb. Moug. et Prodrof)i. lichenogr. Gall. et Alger, p. 115 in Act. Soc. Linn. Bordeaux, t. XXI, 1857 et Eniim. génér. Lich. in Mém. Soc. scienc. nat. Cherbourg., t. V, 1857, p. 122 ; Bacidia (Scoliciosporuni) caBsitia Jatta Sylloge Lich. Italie. (1900) p. 421 ; Lecidea cœsia Duf. in herb, pr. p. (altéra pars est Placyn- thiiun iiigrum f. cœsiiim (Nyl.) supra p. 14(5) ; — 151 — Lecidea triptophylla "Q. cœsia Schaer. Enum. critic. Lich. europ. (1850) p. 99 pr. p. ; Lecothecium coraUinoides [B. cœsium Trevis. in Annal, scienz. natuv. Bologna (1851), p. 464, teste Hepp ; Biatora cœsia Na?g. in Hepp Flecht. Europ. (1853) n. 22 ; Callolcchia cœsia Mass. Gcneag. Lich. (1854) p. 7 (exclus, synon. Massalongo), Kœrb, System. Lich. German. p. 397 et Parerg. Uchenolog. p. 403, Arn. Lichenolog . Aiisfliige in Tirol, IV, p 50, XIII, p. 42 (f. breviuscula) et XIV, p. 47, in VerhandL zoolog.- botan. Gesellsch. in Wien; Patellaria (Biatorina) cœsia Mûll. Arg. Princip. classif. Lich. (1862) p. 61 ; Pannnlaria nigra var. cœsia Flag. Catal. Lich. Alger, p. 22 pr. p. et Lich. algériens exsicc. n. 218 in herb, jneo ; Racoblenna Garovaglii Mass. Mem. lichenograf. (1853) p. 134 (exclus, synonym. Massa- longo). Thallus cinerescens, raiius nigrescens, pruina csesia intense obtectus, granulatusgranulisaggregatis et superpositis, nunc contiguis crustamque rimosam prœbentibus, nunc discretis et hypothallo cseruleo- nigro separatis atque eodem hypothallo 1-2 mille lato circumscripta. Notse thalli anatomicœ sicut in PI. nigro (Huds.) Gray : granuli superiores gonidiis repleti et paucis hypliis septatis atque eisdem hyphis superne albidis et inferne cœrulescentibus circum- dati ; granuli inferiores rubricosi et plus minusve aut prorsus plectenchymaticai. Gonidia scytonemea,6-8[jL lata, superne bruneo-flavida et inferne viridi-cœrules- centia et in monilibus plus minusve longis et seepe flexuosis congregata. Sub granulis hyphœ albidœ et in 152 hypothallo caerulescentes, 4-8 [jl crassse et raro sep- tatee. Apothecia 0,5-1 mill. lata, supra crustam sparsa sessiliaque, perithecio et margine elevato nigris et interdum albo suffusis atque disco piano et nigro prœdita. Perithecii pars inferior in margine 90, late- raliter et subtus 60 [x lata, plectenchymatica cum cellularum lumine 5-9 (j. lato, pigmento nigro aut fusco nigro obsita ; in latere hyphœ sœpe contiiiualge et Algas varias admittentes; zona superior rufa vel rubricosa et minute cellulosa. Paraphyses byalinae, sursum pallide cœruleœ, 120 [x altœ, 4-6 [j. crassae, rectse, arcte coadunatse, articulatas articulis 8-iO [x longis, ultimo 5 [x meliente, cum sepimentis crassis et lumine 1,5-2 [x lato, passim connexo ramosse et iodo ca3ruleœ. Thecas in apice incrassatse et inferne caudatae, 54-70 [jl longae et 15 \x latae ; sporse senœ vel octonse, hyalinte, raro rectae, sa?pius curvulœ aut flexuosœ, 3-4 septataî, in exsicc. Hepp n. 22, 30-36 j;. longge et 4-5 \x latte, in exsicc. Flag. n. 218, 3-sep- tatœ, 28-36 |ji longse et 5-6 [j. Iat03;apud Nyl. Prodrom. p. 115, 25-48 !■«. longée et 4-5 \x latas; apud Arnold Lichenolog. Ans/l. IV, p. 50, 6-7 septatœ 45-48 [x longae et 5-6 [x latœet XIV, p. 47, 36-38 [jl longse et 5 jj. latse; in ejus îormo. breviuscida, 5-septata3, 18-23 \x longae et 4-5 [j. latce. Spermogonia in Ihallo immersa et cortice plectenchymatico cœruleo-nigro circum- data ; spermatia cylindrica, recta, 5-6 \x longa et 1 \x lata ; sterigmata simplicia e cellulis in pluribus seriebus dispositis orta. Algœ Glœocapsse a cl. Hepp n. 22, fig. 1 delineat;r ad Liche- nem nuUo modo pertinent, sed iiiter ejus lijphas inferiorcs seu ad saxum adhérentes, sicut varia' alla' AlgcC, libéra' virent et non - 153 — solutn duas sed octo aut decem vel numerosiores cellulas in quavis vagina gelatinosa conspicere est. Csterum inter liyphas omnium Liciienum saxicolarum vari;ic species ad Aiganim geneva. Scytonema, Siigonema, Glœocapsam, etc.,attinentia,abs(iue ulla cum liis liyphis relatione fréquentes vigent. Habitat sa\icola in Geimania, Hclvctia, Italia et Gallia meridio- nali atque in duabus posterioiibus regionibus al) auctoribus cum Placynthio nigro f. caesio (Duf.) Hue Sctpe commixta fuit; ab ea tliallo magis Ctesio et sporis multo longioribus difFert tantum. 4. Pl. Tantaleum Hue ; Biatora corallinoides y- Tantalea Hepp Flecht. Europ. (1857) n. 276; Pamui- laria iiigra f. Tantalea Stizenb. Lich. helvet. (1882- 1883) p. 83 ; Lecotheciimi corallinoides^. Tantaleum Mûll. Arg., ad ripas Arvœ prope Genefam ab ipso coliectum in herb. meo. Thallus niger aut fusconiger, plagulam orbicu- larem et 1 cent, latam formans, tenuissimus, granu- latus, granulis 0^2-0,5 mill. latis, vel dispersis, vel in parvis glomeruUs aggregatis compositus atque in peripheria hypothallo 1 mill. lato, albido et passim caerulescente limilatus. In specimine a celeb. Mûll. Arg. collecto, plagulœ forma indeterminata, glome- ruli granulorum majores et hypothallus hinc inde tantum inter glomerulos apparens. Structura thalli interna eadem ac in Pl. nigro Gray : granuli unica vel duobus hyphis septatis circumdati et in poste- riore casu cortex 5-6 \x crassus, vel lotus albidus vel inferne cœruleo-niger ; inter gonidia hyphse vel sim- pliciter articulatae vel plectenchymatice coadunatse cum cellulissphœricisaut ob!ongis,lumine3-7 u lato; gonidia scytonemea, 8-10 [x lata, superne brunneo-fla- vida et inferne pallide viridia in filamentis vaginatis aggregata, totam granuli crassitudinem occupantia — 154 — et minus numerosa quando hyphse pleclenchy- matice coalitse ; subtus hyphee vel albidse vel cseruleo- nigrescentes, 3-5 [x crassœ, non septatse et saxo ad h, -ic rentes, Apothecia 0,5-0,6 mill. lata, supra gra- nula dispersa sessiliaque, in basi constricta, margine nigro primum elevato et dein fere excluso et disco piano ornata. Perithecii zona inferior in margine 50, lateraliter 30, et subtus 70 p. lata, plectenchy- matica ex hyphis lateraliter radianlibus et in basi verticalibus, septatis cellulasque formantibus cons- tans, pro parte aut ex toto pigmento ca3ruleo-nigro obtecta ac tandem lateraliter in granulis thallinis innixa ; pars superior albida vel pallide rufescens et vix ab inferiore distincta ; inter utramque nuUa gonidia. Paraphyses hyalinœ et sursum ca^.ruleœ, 90- 100 [j. altse, 4-5 [j. crassœ, rectœ, arcte coalitœ, articu- latœ articulis 7,5-12,5 ;j. longis, ultimo 6 [j. metiente, cum septis crassis et lumine 1,5-2 |j. lato, passim connexo ramosœ et iodo cserulese. Thecœ 60 [j. longae et 20 iJ. latte, superne incrassatœ et inferne caudatce; sporoeoctona5, hyalina3,distichœ, 1-septatœ, lateellip- soida3, in uno apolhecio 10-12 i>. longte et 8-10 jj. latœ cum 13 [A longis et 9 [t. latis ; in altero 10-11 ix longse et 7-8 [x latse, Species illa miniitis lluilli granulis et pra'serlim siioraiiim forma distincta viJetur. Ad rupes imnicrsas in sola Helvetia observala fuit. 5. Pl. FLumsEVTATmiXrn. Lichenoloff. Ausfliig. in TirolXXlY, 1889, p. 17 in Verhandl. h. k. Zoolog. botaii. Geselhch. in Wien et LicJi. exsicc. n. 1219; Lecothecium pluriseplatiim Arn. Lich. ans Kraiii und Kûslenland m eod. diario, 1870, p. 446. 155 Thallus ater, plagulas 3-5 mill. latas et indetermi- iiatas formans, valde tennis et -e squamulis parvulis inter se junctis, crenatis aut dissectis compositus atque nullo liypothallo limitatus. Squamula:' totte hyphis septatis corticemque plectenchymaticum, al- bidum superne 20, lateraliter et inferne 8-10 [.;. latum cum cellulis parvis formantibus circumdatie ; hinc inde cortex intus irregularis et latior. Gonidia in summis squamulis brunnea, in mediis cœrulescentia, scytonemea, 8-10 [j. lata et in seriebus stepe elongatis et flexuosis aggregata vaginataque; inter hos glome- rulos hyph;e seplata\ Sub squamulis byphaî 4-6 |jl crassa?, remote septata^ albida? et interdum nigres- centes atque variis Algis puris immixta?. Apothecia 0,5-0,6 mill. lata, supra crustam sparsa et sessilia, peri- thecio kcvi et margine integro, thallo concoloribus atque disco nigro primum piano et demum convexe nudoque ornata. Perithecii zona superior fusconigra, lateraliter 60 et subtus 50 |j. lata, plectencbymatica cam oblongis cellulis, lumine 4-6 |xlato, et pigmente fasco-nigro sa^pe obtectis ; zona superior ab inferiore non distincta. Parapbyses hyalina^ et superne cae- rulea^, 120 ij. altœ, 3-4 [j^ crassœ, rectal, arctœ coha3- rentes, articulata3 et iodo cœruleae. Sporœ octonœ, hyalinai, rectie vel leviter curvuke, in dimidio infero paulum attenuatse, 3-5 septatas, 32-40 jji. longse et 5-6 (j. lataî; apud Arnold in une loco 4-6-8 loculares, 34-40 [j. longœ ac 4-5 [x latœ ; in allero 5-7 septatae, o0-33 [j. longas et 4 [x lat^c indicantur. Spermogonia in tliallo immersa et cortice plectenchymatico circum- scripla ; spermatia cylindrica, recta, 4 [j. longa et 1 \j. lata ; sterigmata 25-30 [). alta, et non articulata. 156 Affirmante D" Nylander apuJ Arnold Fléchi, aus. Krain p. 447 a Pannaria dolichotera Nyl. Lich. Scand. p. 127 et tab. T, fig. 3 sporis et paraphysibus paulo crassioribus secernitiir atque ejus varietas aut subspecies habetur. Illam P. dolicholeram non vidi proindeque ejus structuram ignorans nihil certum judicare licet. Niliilominus Placynthium pluriseptalum a vicinis speciebus squamularum thalli minutie, hypothallinis byphis deficientibus, excipulo squanmlas sublus non adniittente alque sporis magnis et pluriseptatis facile removetur. Non alibi lecta fuit haec species nisi in Austria (Garniola etTyrolia). 6. Pl, subradiatum Arn. Lich. frânkisch. Jura p. 24 in Flora 1884 ; Pannaria subradiata Nyl Prodr. lichenogr. Gall. et Alger. (1857) p. 68 Pterygiiun subradiatum Stizenb. Lich. helvet (1882-83) p. 4; Lecothecium ? radiosuni Anzi Manip Lich. rarior. vel nov. Langobardix et Etrurise p 4 in Comment. Soc. crittogam. Ital.^ 1862; Wilmsia radiosa Kœrb. Parerg. lichenol. (1865) p. 406 Placynthium radiosum Jatta Sijlloge Lich. italic (1900) p. 39 ; Lecothecium ? controversum Anzi SgmboL Lich. rarior. vel novor. Italiœ super, p. 4 in Comment. Soc. crittog. Ital., 1864, Exsiccata in hei'b. Mus, paris, et in meo ; Placyn- thium subradiatum Arn. Lich. exsicc. n. 159, a, b; Lecothecium ? controversum Anzi Lich. rarior. Langob. exsicc. n. 442; L. radiosum Anzi ibid. n. 476. Thallus in bis exsiccatis fusco vel olivaceo-niger, tennis vel tenuissimus, opacus, plagulas parvas et indeterminatas formans, e squamulis val irregu- lariter diffraclis, vel passim et prsesertim in peri- pheria radiosis radiis filiformibus, contiguis et in apice crenatis formatas. Squamuke superiores 1-2 — 157 — hyphis septatis circumdatce et totœ repletœ gonidiis inter quœ hyphœ septatcC ; in exsiccato n. 442 hyphse fasciculalte et spatia subquadrangula et gonidiis repleta circumscribentes ; inferiores vero plecten- chymalicaB ex hyphis albidis, verticalibus, raro inferne subhorizontahbus, septatis cellulasque 7-8 \t. latas et subrotundatas formantibus, sursum strato amorpho 7-8 [x crasso obtectis atque lateraliter et inferne in zona 10-25 [j. lala cœruleo-nigricantibus vel fuscis constans ; inhis squamulisgonidiasuperne numerosa et inferne rara. Sub squamuhs hyphas nigro-ca?ruleœ vel fuscte, septatœ et in sepimento constrictae vel non, 6-7 jj. crassœ et inferne albida3 atqae saxo adhérentes. Gonidia scylonemea, viridi cœrulescentia, 3-8 [x lata, in monilibus plus minusve longis et non raro flexuosis vaginatisque aggregata. Cuncta hœc specimina sterilia. Apud Nylander Proc?/'. lichenogr. Gall. et Alger, p. 68, sporte simplices vel l-septatse, 14-15 ;x longœ et 6-7 [x latae atque perithe- cium incoloratum. Etsi sterilis illa species a caeteris hujus generis thallo pro parte disperse et pro parte radioso facile secernitur. la Gallia meridionaii, Helvelia, Germania et Italia observata fuit. mis speciebus addendum est PL majus Harm. Lich. France, 1905, p. 20, quod a PI. nigro Gray divisionibus thalli coralloideis turgidioribus (diam. 0/17 mill. metientibus) et longioribus (0,7 mill. attin- gentibus) et hypothallo colorato déficiente abauctore secernitur. Hcec species sterilis a loco vulgo dicte Aubenas (Ardèche) provenit. — 158 — 2. — Gonidia nostocacea. 7. Pl. chilense Hue, sp. nov. ; Pannaria inicro- phylla Lechler Plant, cliilens. n. 3016, in lierb. Mus. paris, et in meo. Tliallus pailide casruleus, tenuissimus, opacus et squamulosus ; squamulœ vix 0,5 mill. ialaî, super- positrc et crustam tenuein formantes, in ambitu profunde rainosaj ramis teretibus 0,12-0,14 mill. crassis et eliam ramulosis ramulis brevibus et 0,06- 0,08 mill. crassis; subtus fusac et in hypothallo fusco aut atrato et parum crasso impositte. SquamulfP supe- riores inferne ac lateraliter hypha septata et superne cortice plectencbymatico circumscripla' et ex tolo gonidiis et liyphis septalis repleto' ; inferiores omnino cellulosaj et in eis pauca aut nuUa gonidia; ilhc squamuke nunc simpliciter superposita;, nuncpaucis hyphis religatœ. Gonidia violacea, nostocacea, 4-6 \x lata in parvis glomerulis hyphis circumdatis agglo- merata. HypliEe hypothallinos 3,75-4 \t. crassa^ et articulata?, sed non constricte. Apothecia 0,4-1 mill. lata, supra crustam nunc dispersa, nunc pauca con- ligua et etiam aggregata, perithecio flaviuoet kevi, margine integerrimo atque non prominulo ac disco rufo, piano et demum convexo nudoque prtedita. Perithecii zona inferior GO-110 \i. lata, albida et plec- tencliymatica ; in ea hypha' marginis flabellatto et celluhp sat angusta.' ; in basicellulo'irregulares, nunc 12-16 [j. longa» et 4 6 [j. lata:', nunc breviores et latiores ; hyphœ basales et rarius marginales continuake et squamulis thallinis adha-rentes; zona superior vitel- lina et hydrate kalico intensius tincta, crassa, ex — 159 — hyphis intricatis et lateraliter in margine ascenden- tibus constituta ; inter utramque iiulla gonidia.Para- physes hyalinœ et sursum flavidulcP, 100-115 [jl alla?, 4-5 [JL crassœ, recta:' et flexuosa:', arcte coadunata?, artiGulata3 articulis 8-12 et sursum 4-5 \j. longis cum sepimentis parum crassis et lumine 1,25-1,75 et in apice 2,5 jx lato, passim connexo ramosœ et iodo ca?rulescentes. Sporœ octonte, hyalinte, simplices, disticha\ in utroque apice subrotundatœ, 14-21 [j. longif et G-8 [x latœ. Species prope P. r/riseum et P. lucluosum disponenda et ab eis tlialli colore facile separata. 8. Pl. griseum Hue, sp. nov. In Asia : in Japonia supra Muscos humidos legit R. P. Faurie in ins. Nippon, in monte Osorezan, n. 5409, 11 octobris 1904. Thallusgriseus, Muscos etarboris ramulos dejectos vestiens, opacus et squamulosus; squamula^ passim 1-1,5 mill. lake, sœpius minores, tenuissimœ, in- terdum superpositœ crustamque tenuem et ina^qua- tam formantes, laceratula^ lacinulis 0,1-0,15 mill. crassis, ramulosis ramulis 0,05-0,06 mill. crassis teretibus et in apice acutis; subtus superiores conco- lores et inferiores albide rufœ Muscorumque ramulis hyphis albidis adhœrentes ac hypothallo destitutaî. Squamuhe in toto ambitu corticatœ, sursum cortice 25 [X lato, plectenchymatico cum 2-3 cellulis sphai'- ricis et angulatis 10-12 [^. latis et pariete tenui atque unica vel duobus hyphis septatis in reliquo ambitu circumdalrc ; superiores vel ramuli sœpe liis hyphis circumscripti et inferiores omnino cellulosa?. Gonidia — 160 — pallide violacea, nostocacea, 5-10 [j. lata, sphterica vel oblonga, in glomerulis oblongiset vaginatis disposita et totam squamula^ amplitudinem occupantia ; inter ea hyphœ septatse. Apolhecia 1-2 mill. lata, aut dispersa, aut contigua et demum confluentia et lo- bulataet5-6 mill. lata, perithecio albide rufo^ margine integro et vix prominulo atque disco obscure ruto, piano et demum leviter convexo nudoque insLructa. Perithecii zona inferior 160 (x lata, albida plectenchy- matica cellulasque obiongas et multum impares (16-22 IX. longas et 10 i^. latas et 12, 24, 30 longas et 10, 12 et 10 [Ji latas) pro^bens ; zona superior incolorata ex hyphis angastis, horizontalibus, lateraliter ascenden- tibus et sursum ab hyphis zomc inferioris non distinc- tis constituta; inter utramque nuUa gonidia,sed inter hyphas inferioris verticales pauci eoram glomeruli intrusi. Paraphyses hyalinœ, sursum rufœ, 160[j.altae, 4-6 p. crassse, rectœ, arcte cohferentes, articulatœ arti- culis 16-18 et apicem versus 6-7 «j. longis cum disse- pimentis parum crassis et lumine 1,75-3 et in apice 3,50-4 IX lato, passim connexo ramosa? atque iodo cserulescentes et deinde rubentes. Sporœ octonaî, hyalinœ, simplices, distichte , in uno apice siepe attenuatse, 20-25 [x longœ et 10-11 ;x lalœ, immixtis 22 [j. longis et 8 jx latis. Affinis P. albido a quo thalli colore et npotheciorum forma facile separatur. 9. Pl. luctuosum Hue, sp. nov. In Asia : in Japonia, supra Muscos ligna vel corticem arboris vetustum vestienteslegit R. P. Faurie in Ins. Nippon, in Kanita, n. 5300, 5302 et 5304, septembri 1902. — 161 — Thallus niger vel passim in ora atratus, tenuis- simus, opacus et squamulosus ; squamuke minimœ et vix sub lente discernendte, subteretes et circiter 0,1 millim. crassœ, plus minusve longte, fréquenter ramosse et repetito ramulosa:>, ramis et ramulis 0,02-3 et 0,010-0,015 mill. crassis, intricatœ crustamque tenuem et intequatam formantes, Squamuke supe- riores unica vel superne duabus hyphis articulatis corticem vel 7-10 [x, vel sursum 15-16 [x lato efficien- tibus circumdatœ ac gonidiis et byphis septatis repleta? ; inferioresex toto plectenchymaticai'et vulgo gonidiis orbaltc atque superioribus bypharum albi- darum et fasciculatarum ope religata?. Gonidia obscure virescentia vel violacea, nostococea, 3-5 [j. lata, in parvulis glomerulis hyphis circumdatis aggregata. Apothecia 0,7-1,5 mill. lata, supra crustam dispersa, rotunda, perithecio obscure flavido et kevi, margine integerrimo et non prominulo atque disco sordide rufo, piano et mox convexo nudoque instructa. Peri- thecii pars inferior incolorata in apotheciis juveni- libus 140, in vetustis lateraliter 160 et inferne 300 \x lata et plectencbymatica ; in prioribus cellukc parvae et satis regulares ac nulla gonidia ; in posterioribus hyphte marginis flabellata? et celluke 3-4 [a lata?, partis vero verticalis cellulœ valde insequales, 10-18 [j. longse et 4-6 ;/. latte, et basin versus gonidia admit- tentes ; pars superior incolorata, crassa, ex hyphis intricatis, stricte coalitis, lateraliter horizontalibus et mox cum inferiore confusis composita. Paraphyses hyalinœ et superne pallide rufescentes, 120-160 [x altcT, 4-5 [x crasste. rectce et flexuoste, stricte coalitîe articulatœ articulis 10-12 et in apice 5-6 [x longis cum 11 — 162 — sepimentis parum crassis etlumine 1,5-2 [j. lato, non ramosse et iodo caTulea^. Spora? octonte, hyalina^, simplices, paucœ bene evolutae, 18,25-22,50 [i. longae et 11,25-8,75 jj. lata>, alia^ ellipsoidea^ in eadem Iheca. AlTinis P. griseo, scil S(|uaimil;L- minores, color tlialli el forma ajiotheciorum alla. 3. — Gonidia glœocapsea. 10. Pl. albidum Hue, sp. nov. ; Lecanora bfunnra, L. micropliyUciy super terram in Vire (Calvados) lectasine collectons nomine in herb. Montagne (1). Thallus cinereus, opacus et squamulosus; squa- mulîe minimae, ascendentes, superpositae, brevissime divisîo crustamque tenuem, rimosam et in superficie rugosam vel tenuiter granulosam formantes ; subtus albida^ vel pallide fuscescentes, liyphis albidis terrte adhserentes et hypothallo orbalaj. Cortex totam squa- mulam circumdans, nunc e 1-2 hyphis 2 2,5 [x crassis et septatis constans, nunc in parte superiorecrassior eu m cellulis 5-0 \x latis, parlete tenui ; inferne hyphœ continualœ et inde squamulse aliœ aliis religalas. Gonidia in squamulis summis brunnea, in inferio- ribus pallide ca?rulescentia, e génère Algarum Glœocapsa orta, 5-6 [j. lata, 2-3 vel plura in glome- rulis aggregata et totam squamula' crassitudinem occupantia ; inter hos glomerulos hypha- septata:'. Apothecia 1 mill. lata, dispersa vel pauca contigua, (1) In hiijus Licheiiis schedula cel. Montagne scripsit : u Je ne crois pas que ce soit le Psoroma brunnea de Pries, il se rapproche, selon moi, du Pannelii microplujlla n. 158, fasc. de Pries VI. — 163 — rotunda, in crusta immersa, margine non prominulo et parvulis granulis thallinis ornato atquedisco rufo, primum piano et démuni convexo nudoque ornata. Perithecii pars inferior albida, 60 [>. lata, plecten- chymatica e cellulis mediocribus composita et mox inter eas cellulas gonidia admittens ; pars superior albida, angusta ex hyphis horizontalibus, angustis, ramosis et stricte coalilis, lateraliter ascendentibus marginemque angustam efficientibus composita ; in- ter utramque nuUa gonidia. Paraphyses hyalinœ et sursum obscure rufœ ac granula continentes, 120 [x altœ, 3 4 [j. crassœ, recttt', arcte coha:^rentes, arti- culata? articulis 7-12, et in apice 4-5 [j. longis cum septis tenuibus et lumine 1,5-2 [j. lato, passim superne furcatcC atque iodo cterulescentes. Sporte octonsc, hyalinee, simplices, uniseriatœ, in utroque apice sub- rotundatte vel in uno leviter altenualœ, 13-18 [j. longée et 7-8 [X latœ. Species minutis squamulis, cruske aspectu gonidiisque omnino diversis a csteris facile reniovenda. 164 — A. Tison. — Ilemarques sur la chute des l>our^eoiis terniiuaux de cer- tains arbres. On rencontre quelquefois chez les arbres une rami- fication des tiges dite sympodique hélicoïdale consé- cutive de la chute du bourgeon terminal. Les pousses d'ordre divers se développent d'abord normalement jusqu'à ce qu'elles aient atteint leur taille définitive ; mais, vers la fin de l'évolution des dites pousses, les bourgeons terminaux tombent prématurément au lieu de rester dormants jusqu'à la végétation suivante. Puis, le bourgeon axillaire de la dernière feuille formée, c'est-à-dire de la feuille terminale de chaque pousse, remplace au sommet de cette dernière le bourgeon terminal tombé. C'est alors, dans beaucoup de cas, car nous verrons plus loin qu'il n'en est pas toujours ainsi, ce bourgeon axillaire qui se développe l'année suivante pour continuer la pousse de l'année précédente. Une telle caducité des bourgeons terminaux des pousses s'observe par exemple chez les Tilia^ les Utmus, les Sa lix ; chez Carpiniis Betuhts, Bobinia hispida et Pseudo-Acacia, Kœlreutei'ia paiiiciilata, Gyimiocladus canadensis, Coryhis Avellana, Cla- drastis tinctona.Ptelea trifoliata, Plataniis occiden- 165 talis et orientalis, Planera Richardi, Celtis occiden- talis, Cercis siliquastrum et canadense, Morus alba, Myrica Gale, Ailanthus glandulosa, Broussonetia papyrifera, Gleditschia triacanthos, Sophorajapo- îiica, etc. M'étant occupé déjà d'une façon spéciale du méca- nisme de la chute des feuilles (l), j'ai pensé qu'il y avait lieu de rechercher s'il n'existait pas quelques rapports entre le mode de détachement de ces der- nières et celui des bourgeons terminaux des plantes énoncées ci-dessus. Le présent travail a pour but d'exposer le résultat de mes recherches dans cette direction et de développer les conclusions que j'ai résumées dans une note récente à l'Académie des Sciences (2), en les faisant accompagner de quelques figures. I. — Chez un certain nombre d'espèces, la partie terminale des pousses qui se détache est réduite au bourgeon terminal (Sa/^a; (fig. 1, pi. I), Myrica Gale, Betula alba (fig. 3, pi. 1), Carpimis Betulus, Ulmus campestiis, Celtis occidentalis, Platamis occiden- talis (fig. 8, pi. I), etc.). Chez d'autres espèces au contraire, la partie caduque est plus importante et comprend, outre le bourgeon terminal, un ou plu- sieurs entre-nœuds avec une ou plusieurs petites feuilles arrêtées dans leur développement {Ailanthus (1) Tison (A.). Recherches sur la chute des feuilles chez les Dicotylédones (Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, 1900, t. XX, p. 121). (2) Tison (A.). Sur le mécanisme de la chute de certains bour* geons terminaux (G. R. de l'Acad. des Se., 22 janvier 1906). — 166 — Glandiilosa (fig. 18, pi. I), Ptelea trifoUata (fig. 10), Broussonetia papyrifera, Gymnocladus canadensis (fig. 20), Sophora japonica (fig. 11), Cercis sili- qtiastrum (fig. 9), Morus alba, Tilia eurupxa (fig. 4), etc. Dans une espèce déterminée, l'importance de la partie caduque dépend de celle des pousses qu'elle termine ; elle est toujours moindre sur les petites que sur les grandes. Chez chacune des espèces men- tionnées plus haut dont la partie caduque comprend d'ordinaire, outre le bourgeon terminal, une ou plusieurs petites feuilles, la réduction sur les petites pousses porte sur le nombre et la taille de ces feuilles (fig. 12 et 13, fig. 19 et 21, pi. I). Le seul indice extérieur de la chute prochaine des sommités des pousses réside dans leur décoloration. La progression de cette décoloration est difficile à observer chez les plantes où seul le bourgeon ter- minal est caduc, elle est au contraire facile chez les autres. Chez ces dernières, pendant que la dernière feuille normale se développe encore et que son bour- geon axillaire s'accroissant diamétralement, repousse sur le côté la portion caduque, on voit celle-ci perdre sa coloration verte. C'est un peu au-dessus du bour- geon axillaire, à partir d'une ligne circulaire qui devient de plus en plus nette, qu'on voit la coloration verte disparaître. Cette ligne de démarcation s'établit à des distances variables du bourgeon axillaire, le plus souvent à un ou deux millimètres de ce bour- geon. Sur les figures 1, 3, 4, 8 à 13, 10, 18 à 21 de la planche I, je l'ai indiquée par un trait transversal à la base des partie cçiduques. — 167 — II. — La ligne de démarcation, à partir de laquelle la décoloration progresse vers le sommet des parties caduques, indique extérieurement le niveau de for- mation d'une couche séparatrice qui traverse toute la base de la partie caduque. Cette couche est cons- tituée, de même que la couche séparatrice automnale des feuilles, par quelques assises de cellules " qui dérivent le plus souvent d'un recloisonnement cellu- laire et présentent le protoplasme dense elles noyaux volumineux des cellules en végétation active (fig. 4, pi. II). De même encore on remarque au-dessus et contre cette couche, une légère lignification des tissus de la partie caduque; lignification portant sur une moyenne de cinq à sept assises cellulaires et diminuant d'intensité de bas en haut. Le fonctionnement des couches séparatrices établies à la base des sommités caduques est le même que celui des couches séparatrices automnales des feuilles, Je ne ferai que le rappeler rapidement en priant le lecteur de se reporter, pour de plus amples explica- tions, à la description que j'en ai donnée (1). Un décollement se produit entre les deux assises supé- rieures de la couche (fig. 5, pi. II). Les cellules bor- dant la fente de déhiscence s'accroissent en sens inverse et déterminent une traction qui finit par briser les éléments résistants, tubes criblés et vais- seaux. La rupture de ces derniers est en outre souvent aidée par la pénétration à leur intérieur de thylles dont l'accroissement les disloque (fig. 4, pi. IL) Lorsque les derniers éléments sont rompus, la portion (l) A. Tison, loc. cit. — 168 — caduque, n'ayant plus aucun lien avec la portion sous-jacente, tombe d'elle-même. Chez les espèces mentionnées plus haut, c'est pendant tout le mois de juin que les bourgeons ter- minaux des pousses tombent ainsi, et cela, d'abord sur les pousses latérales à évolution plus rapides, et, en dernier lieu, sur les pousses principales. En général le résultat du fonctionnement de la couche séparatrice des bourgeons caducs est beau- coup plus tardif que celui des couches séparatrices automnales des feuilles. Le plus grand obstacle opposé à la déhiscence est, dans les deux cas, la pré- sence des éléments inertes que n'a pas traversé la couche séparatrice, c'est-à-dire les tubes criblés et surtout les fibres et les vaisseaux. En ce qui concerne les feuilles, la rupture de ces éléments est presque toujours, en automne, brusquée par l'action du poids des feuilles, par celle du vent qui a une grande prise sur leurs surfaces, et par celle des alternatives de gel et de dégel. Ce sont alors ces différents agents étrangers, qui bien plus que l'accroissement en sens inverse de cellules en bordure de la fente de déhiscence, provoquent la rupture définitive des éléments résistants. Or, en ce qui concerne la chute des sommités des pousses, deux de ces agents, le poids de l'organe et la gelée, font défaut ; le vent seul peut seconder la couche sépara- trice pour la rupture des éléments inertes et encore son aide est-elle réduite étant donné le peu de surface que les parties caduques offrent à son action. Aussi, bien que les couches séparatrices s'établissent dans une région le plus souvent encore à l'état primaire. — 169 — dans laquelle les éléments résistants sont peu nom- breux, n'est-il pas rare de constater que leur action mécanique n'est pas couronnée d'un succès immé- diat. Beaucoup de bourgeons, presqu'entièremenl séparés, se dessèchent et restent longtemps en place, surtout quand les stipules de la feuille voisine les soutiennent (Platanus occidentalis, Ulmiis campes- tris, Celtis occidentalis, Corylus Avellana, etc.). HT. _ Chez les espèces dont la partie caduque comprend, outre le bourgeon terminal, un ou plusieurs entre-nœuds plus ou moins courts avec de petites feuilles, on observe ordinairement que, sur ces parties caduques, des chutes partielles peuvent se produire aux dépens des divers appendices ; ces chutes partielles progressent dans le même sens que la décoloration, c'est-à-dire de bas en haut. Ce fait eet facile à observer chez les plantes dont la partie caduque porte souvent au moins deux feuilles (Robinia hispida (fig. 12, pi. I), Allant hus glandu- losa (fig. 18), Gleditschia triacanthos, Sophorajapo- nica, Kœlreuteria panicidala, etc.). 11 apparaît dans la base de ces petites feuilles, d'abord dans les infé- rieures, puis, successivement dans les plus élevées, des couches séparatrices dont la formation précède le plus souvent celle de la couche séparatrice du rameau caduc tout entier. Leur fonctionnement mécanique provoque souvent la chute de ces pe- tites feuilles avant celle du rameau qui les porte (Kœlreuteria panicidata, fig. 19, pi. I, Robinia hispida, Sophora japonica, etc ). Quand lesdites feuilles sont composées et que les folioles sont bien — 170 — étalées, d'autres couches séparatrices, s'établissent dans la base de ces folioles et les détachent tout d'abord, en totalité ou en partie, et successivement de bas en haut avant la chute de la feuille entière (Robinia hispida, fig. 12, pi. I, Sophora japonica^ etc.). Lorsque la portion caduque est de moindre impor- tance, les couches séparatrices dont je viens de parler n'agissent pas toujours suffisamment pour déterminer la chute des appendices avant celle de la sommité de pousse qui les porte ; souvent même elles n'existent qu'à l'état d'ébauche. On peut observer ces degrés sur le même arbre, suivant qu'on examine les sommités de pousses de vigueur variable. Même quand la partie caduque est réduite au bourgeon terminal, on observe fréquemment des ébauches de couches séparatrices à la base des feuilles extérieures des dits bourgeons. Il résulte de ces observations que dans ces parties terminales caduques des pousses il y a tendance à rétablissement de couches séparatrices à la base des divers appendices. L'apparition de ces couches se produit suivant le même ordre que dans les pousses entières au moment de la défoliation automnale. Il faut toutefois noter que, dans ces dernières, le phéno- mène est général et s'observe pour toutes les pousses de l'arbre, tandis qu'au contraire, dans le cas actuel, le phénomène est localisé seulement à l'extrémité des pousses alors que le reste est encore en végétation active. Pour ce qui concerne les causes de la chute de ces parties terminales des pousses, mes recherches ne — 171 — m'ont fourni aucune indication. Des coupes en séries faites aux diverses époques de la végétation, ne m'ont révélé aucune modification visible dans le contenu cellulaire an moment oii la couche séparatrice apparaît. Le protoplasme et les noyaux du sommet végétatif et des parties sous-jacentes des sommités caduques ne présentent aucune altération. Ce n'est donc pas en définitive une dégénérescence ou un avortement de ces parties qui détermine au-dessous d'elle l'apparition d'une couche séparatrice. Dans le système conducteur non plus, on ne découvre rien qui puisse faire présager et expliquer le phénomène. Quand des thylles pénètrent dans les vaisseaux, c'est après la formation de la couche séparatrice qu'elles le font et seulement au niveau de cette dernière. Il est probable que la cause principale et peut-être unique de la chute réside dans une modification locale de la nutrition spéciale aux plantes qui perdent ainsi leurs bourgeons terminaux, modification qui n'est pas révélable par les procédés hislologiques ordinaires. IV. — Les couches cicatricielles de la plaie pro- duite par la chute des sommités caduques des pousses rappellent en tous points celles des plaies produites par la chute des feuilles. Elles n'apparaissent jamais avant la formation de la couche séparatrice comme cela se produit souvent pour ces dernières, et, excepté quand le bourgeon en partie détaché se dessèche avant de tomber définitivement, elles ne se produisent qu'après la chute de l'organe. Les cicatrices sont généralement de forme ovale ou circu- — 172 — laire, elles présentent le plus souvent un coussinet assez court. On les distingue facilement à la base du bourgeon axillaire voisin devenu terminal du côté opposé à la dernière feuille (GB, fig. 2, 7, 12, pi. I), ou à sa cicatrice quand on examine l'extrémité de la pousse en hiver (GB, fig. 5, 15). Chez les espèces dont la base du pétiole recouvre entièrement le bourgeon axillaire unique (Platamis occidentalis et orientalisj, ou les multiples bourgeons axillaires (Ptelea trifoliata, Gleditschia triacanthos, Cla- drnstis lincloria (fig. 16 et 17, pi. I), Sophora japo- nica, etc.), après la chute de l'extrémité de la pousse, c'est la dernière feuille qui semble terminer cette pousse. V, — Parmi les espèces qui perdent ainsi périodi- quement leur bourgeon terminal, un certain nombre présente la ramification sympodique hélicoïdale, puisque c'est le bourgeon axillaire de la dernière feuille qui, remplaçant au sommet des pousses le bourgeon terminal tombé, se développe pour conti- nuer directement la pousse de l'année précédente. Chez d'autres espèces, il se produit un autre genre de ramification qui résulte de la mort prématurée et du dessèchement d'un certain nombre d'entre- nœuds au-dessous du bourgeon axillaire devenu ter- minal. Le nombre des entre-nœuds qui meurent ainsi, soit pendant l'hiver, soit au début de la végéta- tion suivante, est variable avec les espèces et même avec les différentes pousses d'une même espèce; il est en moyenne de deux ou trois. D'autres fois (Myrica Gale, Celtis occidentalis, par exemple) le — 173 — dessèchement peut gagner presque tons les entre- nœuds des pousses et ne respecter que les plus infé- rieurs. Dans tous ces cas, la ramification n'est plus sympodique, c'est en effet le bourgeon latéral le plus voisin de la base de la partie morte qui se développe en pousse et continue la ramification principale. Les pousses latérales ainsi produites ne tardent pas à dépasser l'extrémité morte des pousses de l'année précédente, et il en résulte une ramification plus ou moins buissonnante (fig. 1). FiG. 1. — Schéma de la ramification du Broussonetia papyrifera. (Les parties couvertes de hachures sont les parties mortes). — 174 — Chez Broussonetiapapyrifera, Morus alba, Myrica Gale, Cehis occidentalis et orienlalis, Kœlrenteria jOrt/i?V?^/rt/rt ce dessèchement des extrémités se produit réguhèrement chaque année et sur toutes les pousses. Chez d'autres espèces {TUia grandifoUa, Robinia Iiispida, Ailanthiis glandulosa, Plalamis occklen- talis et orientalls, etc.), il se produit seulement sur un certain nombre d'entre elles, et, dans c^ cas, on» peut dire que la ramification est mixte. J'ai fait remarquer plus haut que les bourgeons tombés laissaient des coussinets plus ou moins proé- minents. Quand la ramification n'est pas sympodique hélicoïdale, ces coussinets n'ont pas d'évolution propre puisqu'ils se dessèchent ainsi que les entre- nœuds sous-jacents. Dans le cas contraire, leur proé- minence disparait peu à peu avec l'âge (fig. 6 et 14, pi. I), sous l'action de l'accroissement diamétral de la tige. Chacun d'eux subit le même sort que les coussinets foliaires, c'est-à-dire qu'ils se fendillent et qu'au bout de quatre ou cinq ans, on en reconnaît difficilement les traces sur les branches. VI. — On sait que le système libéro-ligneux de tout bourgeon axillaire s'insère sur celui de la tige autour d'un rayon médullaire correspondant à ce bourgeon. Chez les espèces précitées à ramification sympodique hélicoïdale, quand le bourgeon axillaire prend, au sommet de la tige, la place du bourgeon terminal tombé, son système libéro-ligneux se met facilement dans le prolongement de celui de l'entre- nœud inférieur ; de même sa moelle se met en corres- pondance avec celle de cet entre-nœud par Tinter- 175 médiaire du rayon médullaire d'insertion élargi. Toutefois, la continuité des deux systèmes libéro- ligneux n'est pas parfaite. Il existe en effet, du côté de la cicatrice du bourgeon terminal rejeté latéra- lement, une interruption due à la présence de la petite portion restante du cylindre central de ce bourgeon (fig. 7, G B, pi. I). Pour que, par la suite, les couches de bois et de liber soient en continuité parfaite sur tout le pourtour de la pousse (fig. 3, pi. II), il faudra que le cambium du bourgeon axillaire devenu terminal et celui de l'entre-nœud inférieur arrivent à se relier à travers le bois et la moelle du cylindre central du bourgeon tombé (fig. 2, pi. II). L'extension du cambium à travers le bois et la moelle du bourgeon terminal tombé, se produit plus ou moins tôt suivant l'importance que prend l'accrois- sement diamétral dans cette région postérieurement à la chute du dit bourgeon. Dans la majorité des cas cet accroissement diamétral est presque nul jusqu'à la végétation suivante et c'est seulement au moment de la reprise de la végétation, quand la base du bour- geon axillaire se développant en pousse, augmente de diamètre, que le cambium traverse le cylindre central du bourgeon tombé. Chez quelques espèces seule- ment (Platamis occidentalis Qi orientalis, Cladrastis tinctoria, Tilia grandifoUa, Gijmnocladiis cana- densis), chez lesquelles le bourgeon axillaire devenu terminal acquiert une grande taille à sa base, l'ex- tension du cambium se produit avant l'hiver. Mais, dans ce cas, ce cambium ne produit pas de tissus secondaires avant la reprise de la végétation (fig. 6, — 176 — pi. II), excepté toutefois chez Cladrastis tinctoria, où il s'en forme un peu (fig. 7, pi. II). L'extension du cambium à travers le bois et la moelle du cylindre central du bourgeon tombé com- mence sur le pourtour de ce cylindre et gagne peu à peu jusqu'au centre de la moelle ; elle se produit par reclois^nnement de tous les cléments vivants des régions traversées. La traversée du bois y rappelle ce que j'ai déjà signalé pour celle du bois des traces foliaires par le cambium caulinaire après la chute des feuilles (1). Les éléments encore vivants de ce bois prennent part à la constitution du cambium qui, par son développement étire et disloque les vaisseaux. La prolifération entre les parties disloquées des vais- seaux des cellules du cambium en formation, permet l'établissement de sa continuité. Quand chez 7ï//a grandifolia il se trouve une poche secrétrice sur le trajet du cambium en train de s'étendre à travers le cylindre central du bourgeon tombé, le cambium en fait le tour si la poche est de grande taille, il la traverse par prolifération et étran- glement si elle e^ étroite. La portion de cambium qui traverse le cylindre central en question est formée par recloisement de cellules courtes ; aussi donne-t-elle par la suite, pendant très longtemps, des éléments secondaires ligneux et libériens également courts (fig. 7, pi. II). Chez le Robinia hispida, on remarque une particu- larité relative au mode d'extension du cambium à (1) Tison (A.). Sur Le mode d'accroissement de la tige en face des faisceaux foliaires après la cliule des feuilles (Mém. de la Soc. Linn. de Normandie, t. XXI, 1902, p. 7). — 177 — travers le cylindre central du bourgeon tombé. Gomme la moelle de ce dernier est toujours plus ou moins sclérifiée, souvent même jusqu'au niveau de la cicatrice du bourgeon, l'extension du cambium ne peut se faire à travers ce tissu scléreux et mort. Aussi les couches annuelles successives continuent-elles à le contourner latéralement ; puis, lorsqu'elles sont Fio. 2, Robinia/dspida. — Schéma d'une coupe longitudinale d'une tige de 5 ans au niveau de la cicatrice C d'un bourgeon terminal tombé — B, bois; Z, cambium; LI, liber; E, parenchyme cortical; L, liège ; M, moelle sclérifiée du cylindre central du bourgeon tombé. Gr. ^. arrivées au niveau de l'extrémité de la région sclé- rifiée, s'il reste encore entre elle et le tissu cicatriciel 12 — 178 — une partie de moelle parenchymateuse, le cambium en profite pour s'étendre à ses dépens et fermer l'ouverture ; dans le cas contraire (fig. 2), la conti- nuité des tissus secondaires, rappelle le cas de recouvrement d'une branche coupée, c'est-à-dire qu'elle s'établit par prolifération débordante du bois au-delà de la moelle formant obstacle entre elle et le liège de cicatrisation du bourgeon tombé. Laboratoire de Botanique de VUniversilé de Caen. Janvier 1906. EXPLICATION DE LA PLANCHE I Lettres communes à toutes les figures : T, extrémité de la pousse, P, base du pétiole de la dernière feuille, C partie caduque, CB cicatrice du bourgeon terminal. Fio-. 1, Snli.v viminalis — Extrémité d'une pousse avant la chute du bourgeon terminal. Gr. environ }. Fig. 3, Bctula alba — Fig. 4, Tilia grandifolin — Fig. 8, Platanus occidentalis — Fig. 9, Cercis siliqiias- tritni — Fig. 10, Plelea trifohata — Fig. 11, Sophora iaponica ; même chose. Gr. environ {. Fig. 12, Robinia liispida (idem) — pousse vigoureuse. Fig. 13 (idem) (idem) — pousse moyenne. Fig. 16, C/adrastis tinctoria (idem) Fig. 18, AilantJius g/andulosa ibidem) F\g. 19, Kœlrenteria paniculata [idem) — pousse vi- Bull. Soc. Linn. IS'orm., 5' Série, t. FX, pi. I. '^ 20 Tison del. 2 ] Ut 22 Fernique se. — 179 — goureuse ; les petites feuilles qui garnissaient la partie caduque sont en partie tombées. F'ig. 21 (idem) — petite pousse. Fig. 20, Gyninocladus canadensis (idem). Fig. 2, Salix i'iiuinalis — Extrémité de pousse après la chute du bourgeon terminal. Gr. |. Fig. 5, T'ilia grandlfolia (idem) en hiver, après la chute des feuilles : CF, cicatrice foliaire, B A bourgeon axillaire de la dernière feuille. Gr. |. Fig. 6 (idem) — Portion d'une tige de 2 ans au niveau d'une cicatrice de bourgeon terminal. Fig. 7 (idem) — Schéma d une coupe longitudinale de l'extrémité d'une pousse après la chute du bourgeon ter- minal : BA, bourgeon axillaire devenu terminal. Gr. \. Fig. 14, Robinia liispida — Portion d'une tige de 2 ans au niveau d'une cicatrice de bourgeon terminal. Gr. f. Fig. 15, Cladvastis tinctoria — Extrémité d'une pousse en hiver : GF, cicatrice foliaire. Gr. |. Fig. 17 (idem) — Schéma d'une coupe longitudinale de l'extrémité d'une pousse après la chute du bourgeon terminal. Gr. ^j^. Fig. 22, Kœlreuleria paniculata — Extrémité de pousse après la chute du bourgeon terminal. Gr. |. EXPLICATION DE LA PLANCHE II Fis 1, Kœlreuteria paniculata — Schéma d'une coupe longitudinale de l'échantillon de la fig. 10, pi. I : — 180 — es, couche séparatrice ; CI, cicatrices des petites feuilles tombées ; BA, bourgeon axillaire de la dernière feuille. Gr. f . Fig. 2, Plalnnus occidentalis — Schéma d'une coupe longitudinale de l'extrémité d'une pousse en hiver : GB, cicatrice du bourgeon terminal tombé ; BA, une portion du bourgeon axillaire devenu terminal ; B, bois ; Z, cambium marqué par un trait épais ; LI, liber ; E, parenchyme cortical; L, liège ; M, moelle. Gr. ^. Fig, 3, Platanus occidentalis — Schéma d'une coupe longitudinale d'une tige de 2 ans au niveau de la cicatrice d'un bourgeon terminal : mêmes lettres que dans la figure précédente ; BP, bois primaire ; BS,, bois secondaire de première année \ BS,, bois de seconde année. Gr. ^. Fig. 4, Kœlrculeria pnniculala — Portion d'une coupe longitudinale d'un bourgeon terminal au niveau de la couche séparatrice GS. Gr. ^. Fig. 5 (idem) — (idem), au moment delà déhiscence. Gr. ^. Fig. G, Tilia grandifolia — Portion d'une coupe longitudinale de l'extrémité d'une pousse en hiver, montrant l'extension du cambium Z à travers la moelle du bourgeon tombé. Gr. ^. Fig. 7, Cladrastis tinctoria — (idem) : BS, éléments ligneux secondaires courts formés par le cambium ; MS, moelle sclérifiée vers le centre de la tige ; M, moelle restée parenchymateuse. Gr. J-p. Bull. Soc. Linn. Nurm.. 5' Seiie, t. I\. pi. IJ. 2 BA ^ ^„^ 3 LI... BS (Mm )ic-. Tison de I l.HNIOllh se. — 181 — O. Lignier. — I\otes sur l'accroisse- ment radial tles Troncs INTRODUCTION « Si l'on avait des observalions... faites en divers lieux, sur un très grand nombre d'individus de la même espèce, on pourrait établir pour chaque espèce d'arbre une formule approximative de son accroissement, de telle sorte, qu'étant donnée la circonférence, on pour- rait ne pas s'écarter beaucoup en essayant de deviner l'â^e de l'arbre. Les données actuelles ne suffisent pas pour montrer la variabilité des cas particuliers » (1). Il m'a semblé que ce desideratum, présenté il y a déjà soixante-quatorze ans par Aug.-Pyr. de Candolle, méritait encore d'être pris en considération. C'est pour- quoi je me suis décidé à étudier, à ce point de vue, quelques troncs de la Collection botanique de Caen, qui me paraissaient présenter un intérêt plus particulier, et à rédiger les résultats de cette étude. Dans cette exposition, l'épaisseur des couches an- nuelles sera toujours, sauf indication contraire, l'épais- seur radiale c'est-à-dire prise sur le rayon, non l'épais- seur diamétrale. (1) Aug.-Pyr. DE Candolle, P/iysiologie uéf/élale, p. 978, Paris, 1832. 182 Enfin, à la description des faits spécialement intéres- sants pour la connaissance des troncs dans leurs rap- ports avec 1 âge, j'ai cru devoir ajouter celle de quelques autres rencontrés chemin faisant, et qui m'ont paru présenter quelque intérêt : par exemple, lenglobement ou l'encastrement des rameaux morts, à l'intérieur des tissus ligneux secondaires. Puis.si- la lecture de ces documents inspirer à ceux qui en auraient l'occasion, l'idée d'étudier de la même façon quelques-uns des beaux arbres centenaires, si nombreux en Basse-Normandie. QUERCUS PEDUNCULATA Elirb. Tronc provenant de la ferme d'Hirouvilie, com- mune de Litteau, canton de Balleroy (Calvados); déraciné par une tempête de mars 1807. — Déposé dans la Galerie botanique de Gaen ; don de M. Per- rotte^ maire de Gaen, 1900. D'après la bille déposée dans la Galerie botanique et qui est d'une grande régularité de croissance bien qu'un peu excentrique, ce chêne devait être de superbe venue. Cette bille, dont l'épaisseur est d'environ 40 %, n'est pas absolument cylindrique, mais un peu conique, probablement parce qu'elle n'a pas été prise tout à fait assez haut. J'estime cependant que sa face supé- rieure doit être considérée comme s'étanl trouvée à peu près à 1"' du sol. C'est, bien entendu, cette face qui fera l'objet de la présente étude. — 183 — La circonférence est de 4'"32, ce qui donne 1"' 40 comme longueur du diamètre moyen. Le nombre des couches annuelles y est de 178. L'écorce a une épaisseur radiale de 3>m5 et com- prend visiblement, à l'œil nu, deux régions concen- triques assez bien délimitées l'une de l'autre, l'une intérieure, compacte, épaisse d'environ 8 à 10%, l'autre externe, plus ou moins crevassée extérieure- ment, d'aspect moins homogène et qui atteint jusqu'à 2%5. Si du diamètre total du tronc on déduit l'épaisseur diamétrale (c'est-à-dire S^^^SX^) de l'écorce, on obtient la longueur de 1 "\33 qui représente la valeur diamétrale du cylindre ligneux. Cette longueur divisée par le nombre des couches annuelles attribue à ces dernières une épaisseur diamétrale moyenne de 7%47 (1), c'est-à-dire une épaisseur radiale de 3%73. (1) Cette mo3'enne est notablement supérieure à celle donnée par Gadeac nE Ker VILLE dans ses Vieux wbres de la Normandie, p. 212 (Bull, de la Soc. des Amis des Se. nat. de Rouen, 1900J, puisque, d'après lui, la moyenne diamétrale pendant les 200 premières années du Q. pedunculata ne serait que de S"", ce qui ne met sa moyenne radiale qu'à 2 ""5. Il semble possible que cette dilférence tienne à une confusion entre le Q. sessiliflora et le Q. pedimculala. Gadeau de Kerville dit en etïet que pour établir ses moyennes il a utilisé les documents de la Conservation des Forêts dans lesquels « il n'y a pas de distinc- tion entre » les deux espèces. Or, les tableaux de mensurations donnés par Aug.-Pyr. de Candolle dans sa Physiologie végétale (Paris, 1882), p. 978 et suiv., semblent démontrei' d'une fai;on péiemptoire que l'accroissement des troncs est infiniment moindie cliez le Q. sessiliflora que cbez le Q. pedun- culata. D'après lui l'accroissement radial d'un tronc (b) de ce dernier âgé de 130 ans avait été en moyenne d'un peu plus de 2"° 5 — 184 — Mais ce sont là des évaluations grossières. Aussi m'a-t-il semblé bon d'examiner d'un peu plus près les conditions dans lesquelles s'était fait l'accrois- sement diamétral du tronc. Ce sont les résultats de ces observations que je vais présenter maintenant. Pendant les six premières années, la croissance radiale de ce tronc semble avoir été pénible, les couches annuelles ayant assez régulièrement une épaisseur de 2% environ. Une blessure importante survenue du côté opposé au secteur étudié et qui mit 3 ans à se guérir, fit acquérir tout d'un coup, par compensation, aux couches de notre secteur une épaisseur anormale de 8 et 9%. La cicatrisation de la blessure opérée, les couclies redevinrent normales. Elles offrent dès lors une épaisseur annuelle plus faible mais qui va en s'accroissant cliaqiic année : à 23 ans, elle est rede- venue de plus de 8%. Mais à partir de ce moment, l'épaisseur annuelle des couches va diminuer pro- gressivement avec plus ou moins de régularité. De 24 à 40 ans, la moyenne annuelle est encore de 5%70. A partir de 41 ans, la diminution de la crois- sance annuelle est plus marquée. De 41 à 73 ans, la moyenne n'est plus en effet que de 4%27 ; de 74 à 120 ans, elle descend à 3%36 : enfin, de 121 ans à 178, elle se réduit à 2%52. De cette étude, il résulte avec évidence que le par an, tandis que celui d'un tronc (c) de Q. seisiliflora âgé de 210 ans n'aurait été, pour ses 150 premières années, que de 1""35, nombre très notablement inférieur. — 185 — tronc du Qucrciis pedunculata de la ferme d'Hirou- ville, date d'à peu près 1719, Ses débuts ont été difficiles ainsi que l'attestent les couches minces des six premières années et la blessure qui leur a succédé. Mais à partir de dix ans, sa croissance s'est au con- traire faite avec la plus grande régularité tout autour de sa circonférence. Considérée au point de vue général, la croissance radiale du tronc présente nettement deux périodes très inégales : La première qui ne s'étend que du début jusqu'à la 23^ année, est caractérisée par une exaltation constante de l'accroissement diamétral annuel ; je la dénommerai période d'accélération de la crois- sance (l); La deuxième qui s'étend de la fin de la première à la mort de l'arbre et qui est par suite la plus longue des deux, est caractérisée, au contraire, par une diminution progressive de l'épaisseur annuelle des couches; je l'appellerai période de ralentissement. Il y a lieu de remarquer en outre qu'au début de la période de ralentissement, la valeur de l'épaisseur annuelle des couches semble pendant quelques temps rester presque invariable (de 24 ans à 60 ans) ; de telle sorte qu'on pourrait, dans une certaine mesure, admettre une période intermédiaire caractérisée par (1) Le tableau donne par de CUnuolle [loc. cit. p. 978 et suiv.), pour un tronc de Q. pedunculata semble montrer (|ue I;i période d'accélération s'y était prolongée jusque vers 40 ans et qu'elle avait même eu un retour important vers 60-70 ans; toutefois, en raison de la méthode d'étude emjiloyée (par décades), il y a lieu de faire quelques réserves au sujet de cette interprétation des faits. — 186 — son peu de variabilité : ce serait la période inter?né- didire ou de constance. La comparaison des deux tableaux ci-dessous, tous deux concernant le chêne d'IIirouville; permet de juger la valeur des deux méthodes qui ont servi à les établir et de constater la supériorité de la méthode par périodes naturelles qui oQre beaucoup plus de précision. Celle par périodes de dix années permet encore, il est vrai, de reconnaître les deux phases d'accélération et de ralentissement, mais la première paraît s'y prolonger jusque vers la 40^ année, ce qui, je l'ai montré, n'est pas d'accord avec la réalité des faits. Cependant, le dernier tableau a du moins l'avantage de faciliter la comparaison des données fournies par le tronc de la ferme d'Hirouville avec celles déjà présentées par de Candolle d'après son Quercus B {Q. pedunculala). TABLEAU RECAPITULATIF DETAILLE donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles par périodes naturelles. 1 AGE DATES Epaisseur radiale des AGE nATES Epaisseur radiale des couches cuuclies eu mill. en mill. l à 6 1710-1725 2«..n 24 a 40 1743-1759 5-70 \ 7 à 9 1720-1728 7„. 41 à 73 1760-1792 4„„27 i 10 à 19 1729-1738 4»"7 74 à 120 1793-1839 3'""3G 20 à 22 1739-1741 7"-33 121 à 178 1840-1897 2''"o2 23 1742 8"-25 — 187 — .2 -2 s - 3 -= 1 ?: ^-^ o> -^ oo C3 x> a — ' C3 !0 C-5 ( ' -¥ Q5 fi a a 1 a « ■a CO co co CO Cl c ■^ 11) ;— t=> ^ O) co TC vo ■— •t' a a B g B UJ 3 (M lO 20 CO -* • ïii O M ï :« := <= O . — ■ <35 O CM n -* !0 CO <: ■n •r; -rï ■t: •rt •rt ^ , ^^ .^ ._, _ .^ CN co ^ LT " = 2- j ^ £ o S r o a> — ^ -^ = 2 ^ o o; ^ " oj 3 " 3 S ■= 5 3 -a "^ C3 -J !« '5 c s s "S •" 3 a» "^ "t^ ^ -0) a^ î:; O ï "S I o. — 188 — CASTANEA VULGARIS L. Abattu en 1880 à Vaudry, près Vire (Calvados) ; conservé dans la Galerie botanique de Gaen. La section de ce tronc a 5 '"40 de tour et ne semble guère avoir été faite au-dessus de 0'"50 du sol. Elle est assez excentrique, sa moelle se trouvant à G '"65 de l'un de ses bords et à l'"15 de l'autre. Son con- tour oboval est côtelé sur le bord le plus éloigné du centre. Les mesures qui ont été utilisées pour cette note ont été prises dans une direction perpendiculaire au plan d'excentricité de façon à éviter les causes d'erreur dues à l'excentricité. Le rayon, ainsi mesuré, était de 78 X^ pour le bois et de 3 % pour l'écorce. Ce tronc renferme 214 couches annuelles ; il date donc probablement de l'année 1666. Son écorce se divise en deux zones, dont l'interne a environ 8 % d'épaisseur et dont l'externe, visiblement crevassée, mesure plus de 2Jjî^. La moelle est relativement large (7% ). La première couche annuelle a 5 % d'épaisseur (1) et il en est à peu près de même pour les couches suivantes jusqu'à 18 ans (moyenne, 4% 5); mais alors elles acquièrent brusquement 7 et 8 % pendant 4 ans et même 8% 5 à 23 ans. A partir de cette époque, l'épaisseur des couches annuelles va aller constamment en décroissant et ce n'est que tout à fait exceptionnellement qu'elles atteindront de nouveau 8 % à 43 et 44 ans. En effet, (1) Comptée sur le rayon, non sur le diamètre. — 189 — de 24 à 42 ans, l'épaisseur moyenne des couches est de 5 % 5 et cette moyenne se retrouve encore, après les deux années exceptionnelles, de 45 à 67. Ultérieu- rement cette moyenne tombe, de 68 à 86 ans, à 4% 5 et même, de 87 à 97 ans, à 3%, mais pour se relever encore, de G8 à 110 ans, à 5% 5. On peut donc dire que dans cette longue série (de 24 à 110 ans) l'épais- seur des couches annuelles a été presque uniformé- ment de 5% 5 et que les réductions à 4% 5 et même à 3% constatées de 68 à 97 ans, y constituent un acci- dent ; ou, peut-être mieux en raison de la longueur et de la progression régulièrement décroissante de cette période accidentelle, dire qu'à l'âge de 98 ans notre châtaignier à subi, pour des causes qui nous sont inconnues, un regain de vitalité, un rajeunisse- ment de 20 ans. A partir de 111 ans il se produit un ralentissement brusque de la croissance, et ce ralentissement se continue progressivement jusqu'au jour de l'abatage. De 111 ans à 131, l'épaisseur des couches n'est plus que de 3 % 3 ; de 132 à 169 ans, que de 2 % 7 ; de 172 à 214 ans (date de l'abatage) que de 1%26. Les dernières couches sont même régulièrement del%. En résumé, nous retrouvons dans ce tronc de Castanea vulgaris les deux périodes successives d'accélération et de ralentissement de la croissance annuelle dont nous avions déjà constaté l'existence chez le Q. pedtinculata. Cependant ces deux phases sont ici moins nettement délimitées. En effet, 1° la régularité progressive de la première — 190 — période du Q. pedunculata est remplacée par deux phases distinctes, séparées par un cliangement brusque, la première de 1 à 18 ans, la deuxième, de 19 à 23 ans ; 2" la période de ralentissement débute par une longue suite d'années (de 24 à 110 ans), pendant lesquelles les couches continuent, tout en présentant des exceptions plus ou moins longues, à avoir sensiblement 5% 5 d'épaisseur, c'est-à-dire, en somme, débute par une vraie et longue phase de constance. Mais, par contre, la longueur de la phase de ralen- tissement qui succède à cette phase de constance et qui, après avoir duré 182 ans, aboutit à des couches annuelles de 1 %, permet, malgré encore quelques irrégularités, de constater ce ralentissement bien mieux que chez la plupart des autres troncs dont il est question dans cette note. TABLEAU RÉCAPITULATIF DÉTAILLÉ donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles par périodes naturelles. AGE DATES Epaisseur- dés couches en mill. AGE DATES Epaisseur couclies en mlll. 1 à 18 1666-1684 4-»3 68 à 86 1734-1752 4°»5 19 à 22 16854688 6 à 8"° 87 à 97 1753-1763 3°° 23 1689 8-"'5 98 à 110 1764-1776 5°°5 24 à 42 169C-1708 5"°o m à 131 1777-1797 3„„3 43 à 4i no9-nio 8"° 132 h 169 1798-1835 2""7 45 à 07 1711-1733 5"'"5 170 à 212 1836-1880 1°"26 — 191 — TABLEAU donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles, étudiées par périodes de 10 années F.paisSL'ur Epaisseur Epaisseur AOE moyenne AGE moyenne AGE moyenne iMi mill. en mill. en mill. 1 à 10 4-20 81 à 90 3»"'45 161 à 170 2""30 11 à 20 5°-30 91 à 100 3-70 171 à 180 l°-55 21 à 30 6°-05 101 à 110 5""50 181 à 190 1-20 31 à 40 5""40 111 à 120 3"°10 191 a 200 1"»05 41 à 50 5-90 121 à 130 3"°30 201 à 210 i"°ir. 51 à 60 o—So 131 à 140 2-80 211 à 214 i-io 61 à 70 5""15 141 à 150 2""75 71 à 80 4""65 151 à 160 2—90 SOPHORA JAPONICA L. Ce Ironc provient du Jardin des Plantes de Gaen. Il se trouvait dans l'angle sud-ouest de l'ancienne École botanique et a été abattu en 1905, lors du pro- longement de la rue du XX-^ Siècle ; il a été depuis placé dans la Galerie botanique (l). Il se divisait en deux branches à environ l'"20 du sol. La section étudiée est assez régulièrement circu- laire et mesure 3'"80 de circonférence. Bien qu'ayant été faite à 80 ^^ du sol afin d'éviter la bifurcation des deux branches, elle montre, en son centre, deux moelles situées à 7 J^' l'une de l'autre. En raison de ce dernier fait, les mesures ont été prises à partir de l'une des deux moelles dans une direction perpendi- culaire au plan des deux branches. (1) Le bois du S. japonica exhale pendant longtemps, après (ju'il a été coupé, une odeur très forte que je ne saurais mieux comparer qu'à celle de l'urine de cliat. — 192 — Les couches annuelles, très bien caractérisées, sont au nombre de 71, ce qui fait dater ce tronc de 1834. La moelle prise pour centre a 2%5 de diamètre. L'épaisseur de la première couche annuelle est de 7 %; celle des suivantes s'accroît progressivement et rapidement jusqu'à la neuvième année, pour laquelle elle atteint 14%. Au-delà, commence de suite la diminution qui est également progressive quoique un peu irrégulière par places. Pour les sept premières années de décroissance annuelle (de la 10' à la 15"), les couches présentent respectivement les épaisseurs suivantes : 11,9,8,8,8, et 7%. Puis vient une période de huit années pendant laquelle la croissance moyenne annuelle n'est que de 4% 3. Après cette courte période exceptionnelle, l'épaississement moyen annuel redevient de 6%6 pendant 15 ans; pendant les seize années suivantes, il descend à 6%; enfin, il n'est plus que de 5% pendant les dix-sept dernières années. Ce cylindre ligneux est recouvert par une écorce épaisse d'environ 28% dans laquelle on peut facile- ment reconnaître deux zones, l'une intérieure assez régulière d'aspect mais dont l'épaisseur varie entre 5 et 9%, l'autre extérieure qui est plus ou moins crevassée. En résumé la croissance de ce tronc de Sophora jnponica a été remarquablement rapide surtout pendant les 15 premières années (1). (1) Il se peut cependant que dans la région centrale du tronc l'épaisseur des couches annuelles ait été exagérée par la bifurcation dont il a été ])arlé plus haut. — 193 — L'étude de cette croissance permet d'y distinguer nettement les deux phases iiabituelles : l'une d'accé- lération progressive, l'autre de ralentissement égale- ment progressif. La première est courte ; elle ne dure que 9 années, mais offre une très grande régularité et une très grande intensité d'action. La deuxième, qui s'étend depuis la 10' année jusqu'à la fin, c'est-à- dire jusqu'à 71 ans, a une action plus lente et moins régulière ; elle présente quelques perturbations dont la plus remarquable se trouve entre 15 et 23 ans et est caractérisée par une réduction notable de l'accrois- sement (1). TABLEAU RÉCAPITULATIF donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles par périodes naturelles Epaisseur Epaisseur AGE DATES dos couches eu mill. AGE DATES des couches en mill. accoler. 1 à 9 ans 1834-1843 progr. de 7 à 14 raient. 24 à 38 ans 1858-1872 6""6 10 à 15 » 1844-1849 progr. de 11 à 7 39 à 54 » 1873-1888 6-- 16 ;i 23 » 1850-1837 4"-3 55 à 71 .) 1889-1905 o"" (1) 11 existe encore dans l'ancienne École botanique et non loin du lieu où se trouvait le précédent, un autre Sophora japonica. Celui-ci a un tronc simple et d'une belle venue, qui, à 1°'30 du sol, mesure 3°'20 de circonférence. A première vue ce dernier semble donc un peu moins gros que le précédent; mais, en réalité, ils sont probablement de la même époque. Il est en effet très probable que la différence en faveur du précédent est simplement due à l'existence de la bifurcation du tronc. 13 — 194 — TABLEAU donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles, étudiées par périodes de 10 années AGE Epaisseur moyenne en millimètre? AGE Epaisseur moyenne en millimclres AGE Epaisseur' moyenne 'en miUimèlr-. 1 à 10 ans 11 à 20 )) 21 à 30 )) ll--3,-i 0t;""40 G -"45 31 ;i 40 41 à 50 51 à 60 5 — 85 6-10 5""'25 01 à 70 71 5-"20 5- TAXUS BACCATA L. L'arbre qui va faire l'objet de celte étude a vécu dans le Jardin des Plantes de Gaen. Il s'y trouvait auprès du Sophora japonica dont il vient d'être question, dans l'angle S.-O. de l'ancienne École bota- nique. Gomme lui, il fut abattu en 1905, lors du prolongement de la rue du XX"" Siècle ; il ne pré- sentait encore aucune trace de décrépitude. De même que le sont d'ordinaire les gros ifs, celui- ci était fortement et irrégulièrement côtelé ou portait des nodosités provoquées par le développement de brindilles Aussi, les deux sections qui en ont été faites, l'une à environ 50% du sol, l'autre à 1"', offrent-elles un contour irrégulièreme.it sinueux. On peut cependant dire que le diamètre de ces deux sections est, en moyenne, respectivement de 65% et de 50%. Partout l'écorce est excessivement mince ; elle n'a guère que '1%5 d'épaisseur. L'âge de ce tronc, k \^ du sol, est au 7noins de 162 ans. Je me propose de l'étudier à plusieurs points de — 195 — vue : 1° relativement à la façon dont de nombreux rameaux ont été englobés à l'intérieur du bois à mesure de sa croissance et àrinfluencequecet englo- bement a exercé sur l'arrangement des couches annuelles; 2" relativement à l'accroissement diamétral du tronc sur la section supérieure, dans ses rapports avec l'âge ; 3° relativement aux différences qu'offre l'accroissement radial dans la comparaison de nos deux sections. A. EngJohement des rameaux. — Sur la section faite à 1"% les couches annuelles ne sont à peu près régulièrement concentriques que pendant les 25 ou 30 premières années. Ultérieurement, elles com- mencent à présenter des ondulations qui vont en s'accentuant les années suivantes et dont l'irrégularité sera ultérieurement accrue, grâce à l'englobementde rameaux ou de ramilles de plus en plus nombreux. Les branches ainsi englobées sont de taille essentiel- lement variable : l'une d'elle a 43 ans ; un grand nombre ont de 5 à 25 ans ; les brindilles abondent. Parmi les branches, les unes étaient encore vivantes au moment de l'englobement — c'est le plus grand nombre — , les autres étaient déjà mortes. La façon dont s'est fait l'englobement de ces rameaux et les conséquences de ces englobements sont du reste absolument variables suivant que les rameaux étaient vivants ou morts. Dans le premier cas, il y a eu englobement proprement dit, dans le second simplement encastrement. Voici d'ailleurs la façon dont les faits m'ont paru s'être passés. a. Englobement des rameaux vivants. — Lorsque le rameau est vivant et continue, par suite, à former — 190 — des couches annuelles, celles-ci continuent à se raccorder vers le bas avec celles du tronc. Par suite l'englobement du rameau se fait progressivement de bas en haut à mesure que les couches du tronc arrivent au contact de la face interne du rameau. Il en résulte que, sur une section transversale du tronc faite à un niveau déterminé de ce rameau vivant, l'ensemble des couches concentriques du rameau produites antérieurement à l'englobement à ce niveau, semblent s'intercaler dans une couche A. Englohement d'un rameau vivant ; ;•, couches annuelles du rameau, antérieures à l'englobement ; a, première couche du tronc englobant le rameau ; b, couches englobantes ultérieures. — B. Encas- trement d'un rameau mort ; r, comme en A ; c, couches du tronc qui encastrent le rameau ; br, bourrelet extérieur formé par les mêmes couches ; e, pellicule noire formée par les écorces écrasées du tronc et du rameau ; e', son prolongement aux dépens des écorces des bourrelets. — C. mêmes explications qu'en A et en B. annuelle du tronc, en un point où celle-ci, a, fig. A, forme un repli presque circulaire qui enveloppe le rameau et constitue autour de lui sa couche annuelle correspondante. Les couches suivantes du tronc con- tournent de même le cylindre ligneux du rameau, mais comme, d'habitude, elles sont beaucoup plus minces contre lui (en b) que, de chaque côté, autour du tronc, la saillie résultant de l'englobement du — 197 — rameau diminue peu à peu ; elle arrive même à dis- paraître au bout d'un nombre d'années variable avec le diamètre du rameau et avec l'épaisseur des cou- ches annuelles du tronc au point de Tenglobement — pour un rameau âgé de 14 ans situé prés du centre du tronc, l'englobement s'est montré complet en 9 années ; pour un autre de 4 années seulement, mais situé à la périphérie du tronc (là où les couches sont beaucoup plus minces), l'englobement a de même nécessité 9 années. Il y a lieu cependant de noter que souvent l'englo- bement d'un rameau un peu gros détermine pour quelque temps, à la surface du tronc, un anticlinal de croissance (1). b. Encastrement de rameaux morts. — Lorsque le rameau est mort, la méthode employée par les couches annuelles du tronc pour l'envelopper et les conséquences de cette méthode sont bien différentes des précédentes. Alors, en effet, les couches du tronc ne pouvant plus se mettre en rapport avec celles du rameau, puisque ces dernières ne se produisent plus, con- tinuent à se former en arrière de lui, c, fig. B. Mais tandis que, de chaque côté du rameau, au moins au début, ces couches annuelles ne cessent pas d'avoir l'épaisseur normale, en arrière de lui elles deviennent excessivement minces : on dirait que le rameau, agissant par compression, les empêche de s'y déve- lopper normalement et cette formation de couches (1) C'est-à-dire une région radiale dans laquelle toutes les couches forment succcessivenicnt un pli convexe vers l'extérieur. — 198 — minces en arrière du rameau peut, ainsi que je le montrerai dans un instant, persister pendant de nom- breuses années. Mais, d'autre part et par une sorte de compensation rapidement établie, les couches annuelles, ainsi localement comprimées, subissent, de chaque côté, un gonflement d'année en année plus accentué. Les gonflements compensateurs, ainsi constitués, tendent donc à former sur les côtés du rameau mort des bourrelets, br., qui en accélèrent le contournement par les couches du tronc. Puis ces bourrelets viennent finalement au contact l'un de l'autre sur la face extérieure du rameau et, dès lors, celui-ci se trouve encastré, y compris son écorce, si elle existait encore, e, fig. B (1), à l'intérieur des replis formés par les couches du tronc. Cela n'em- pêche pas cependant les bourrelets de continuer à croître séparément, car ils sont encore isolés l'un de l'autre par leurs propres tissus corticaux e" . La méthode d'encastrement que je viens de décrire ne se produit du reste pas seulement au niveau étudié et de Vintérieur vers l'extérieur, mais encore, extérieurement au rameau, de bas en haut, et aussi, finalement, par dessus le sommet du moignon mort, de haut en bas. Il arrive donc, pour chaque niveau, un moment où les deux replis latéraux, simplement accolés, sont finalement recouverts par une couche du tronc qui traverse la section transversale sans se replier en arrière du rameau. Dès lors, à ce niveau (1) Les faits sont ici très semblables à ceu\ que l'on observe dans la cicatrisation des blessures (lui intéressent la zone cambiale (voir Hartig, Traité des maladies des arbres, p. 231 et suiv., traduc- tion Gerschel ut Henry, Paris, 1891). — 199 — du moins, l'encastrement fait place à un véritable englobement, et désormais toutes les couches nou- velles se formeront extérieurement sans se replier. Des faits semblables se produisant sur toute la longueur du moignon mort, celui-ci finit par dispa- raître à l'intérieur des couches du tronc. Bien entendu, à chaque niveau, le temps nécessaire pour que se produisent l'encastrement d'abord, l'en- globement total ensuite, est variable : il l'est avec l'épaisseur des couches annuelles du tronc, avec le diamètre du rameau et aussi avec la longueur du moignon. C'est ainsi que pour les brindilles quelques années suffisent, tandis que dans le cas du rameau de 45 ans, dont il est question plus haut, ce n'est qu'au bout de 99 ans que, sur notre section, les couches ont cessé de se plisser; à ce moment, les bouri'elets formés avaient, radialement, plus de 18 ^i^ de long, dont 9 extérieurement au rameau. Ajoutons encore que, suivant les circonstances, les deux bourrelets peuvent ne se développer que très inégalement, l'un par rapport à l'autre. On vient de voir que la méthode d'encastrement d'un rameau mort produisait, grâce à la formation des bourrelets compensateurs, un renflement de la surface du tronc et que ce renflement, d'importance variable, pouvait quelquefois être considérable. Or, il est intéressant de constater que très .souvent ce renflement, au lieu de satlénuer ultérieurement, persiste au contraire une fois l'englobement terminé, et même qu'il s'accentue encore de façon à consti- tuer un anticlinal de croissance comme si, en ce point, l'accroissement radial du tronc utilisait la — 200 — vitesse acquise d'une sorte de dérivation du courant séveux. c. Cas intermédiaire. — L'examen des deux sec- tions du tronc de Taxus semble, à première vue, indi- quer qu'il se produit un troisième cas d'englobement des rameaux, fig. G. On remarque en effet que certains d'entre eux sont tout d'abord, pendant un certain temps, englobés comme dans le premier cas (comparer les fig. A et G). Puis tout d'un coup les couches annuelles cessant d'être continues et de recouvrir les rameaux jusque sur leur face externe, donnent naissance à deux petits bourrelets extérieurs qui, eux, semblent appartenir au deuxième type, celui de la fig. B. En réalité nous avons ici affaire à un rameau qui est mort en cours d'englobement, ou mieux à la région de transition entre la partie inférieure vivante englobée comme dans le premier cas et la partie supérieure morte et encastrée commo dans le deuxième. Aussi, si partant du niveau dessiné, fig. G, nous descendions le long du rameau, nous verrions les bourrelets diminuer peu à peu d'importance et de nombre, puis disparaître pour laisser place à la disposition de la figure A. Si, au contraire, nous montions, nous verrions diminuer puis disparaître le nombre des couches annuelles du tronc qui s'étendent autour du rameau, chacune d'elles venant successivement grossir par l'intérieur le nombre de celles qui forment les bourrelets. En même temps que le reploiement de la face intérieure des bour- relets irait s'accentuant,on verrait se reformer autour de la face intérieure du rameau le plissement des couches qui est si caractérisé sur la fig. B. — 201 — En résumé, sauf dans sa région centrale, notre tronc d'If présente des couches annuelles excessi- vement ondulées et d'épaisseur très variable, parti- cularité qui semble résulter, au moins en très grande partie, de ce qu'un grand nombre de rameaux et de ramilles ont été enfermés dans les couches de crois- sance. L'emprisonnement de ces rameaux et de ces ramilles s'est fait, suivant les cas, de deux façons différentes. Lorsque le rameau était vivant, il a été simplement englobé dans la série des couches annuelles du tronc et le renflement superficiel qui en est momenta- nément résulté, a généralement disparu au bout de quelques années. Lorsque le rameau était mort, il a été d'abord encastré entre deux bourrelets formés par les couches annuelles plissées latéralement puis, seulement à la fin et quelquefois même très tardivement, englobé par les couches redevenues régulières. Le renflement superficiel ainsi provoqué a été relativement plus important que dans le cas précédent et, souvent il est arrivé qu'au lieu de disparaître pendant les années suivantes, il s'est au contraire accentué en donnant naissance à un anticlinal de croissance. B. L'accroissement radial dans ses rapports avec l'âge. — Pour obtenir des renseignements sur les conditions dans lesquelles s'est fait l'accroissement diamétral du tronc à ses divers âges, j'ai cru devoir faire mes mensurations dans trois directions aussi divergentes que possible et choisir ces dernières dans des conditions très sjjécialcs que je vais expliquer un peu plus loin. 2C2 Cette étude se présente en effet ici avec des diffi- cultés bien plus grandes que pour aucun des troncs précédents. Car s'il est vrai que dans la région médiane les couches annuelles montrent encore quelque régularité (nous verrons que même cette régularilé cache une cause d'erreur), celle-ci disparaît plus ou moins rapidement à mesure qu'on s'éloigne du centre du tronc. En outre, l'irrégularité des couches, quelle qu'en soit la cause, ne s'y montre pas seulement le long d'un même rayon, mais encore et surtout elle est excessivement différente d'un rayon à l'autre, souvent même s'ils sont voisins. Sur les sections transversales du tronc il est facile de reconnaître, ainsi que je l'ai déjà indiqué, l'exis- tence de bandes radiales de croissance anticlinale qui circulent en ondulant entre les accidents du cylindre ligneux (dus à des englobements de rameaux, à des encastrements, à des empâtements à la base des brindilles, etc.). Dans ces bandes de croissance anti- clinale, la succession des couches se fait avec une régularité relative, de telle sorte qu'on peut les consi- dérer, dans une certaine mesure, comme des régions de croissance moyenne dans lesquelles les accidents voisins ne se font sentir que d'une façon atténuée. C'est à trois de ces bandes que se sont adressées mes recherches. Le remplacement d'un rayon mathématique (recti- hgne) par un de ces anticlinaux de croissance a cer- tainement, ainsi que je viens de le montrer, l'avan- tage d'éviter une grande partie des causes d'erreurs provenant des variations locales accidentelles, puis- qu'il les évite, tandis que le premier les rencontrerait — 203 — infailliblement. D'autre part, l'étude simultanée de trois anticlinaux choisis dans trois directions diver- gentes et leur comparaison entre eux, permet d'éli- miner plus complètement encore les causes d'erreurs locales et de reconnaître avec plus de certitude les variations gcnérales de la croissance qu'a pu pré- senter le tronc. Mais il faut reconnaître cependant que par le fait qu'ils suivent une direction un peu ondulée, ces anti- clinaux sont nécessairement un peu plus allongés que les rayons mathématiques, et que, par suite, les résultats obtenus, en ce qui concerne la mensuration de l'épaisseur des couches annuelles, devront être un peu trop forts. Toutefois l'erreur, de ce fait, est faible ; elle n'égale certainement pas la limite des variations que l'on peut observer par la comparaison d'individus de la même espèce. Je pense donc qu'il n'y a pas lieu d'en tenir un compte trop rigoureux. Anticlinal a. — Dans celle direction, le tronc montre 162 couches annuelles (1). Les premières sont minces : moyenne 2% 25 ; la septième et la huitième n'ont exceptionnellement que 0%50 et 1%25; puis vient une série de trois couches de plus de 6% chacune. A partir de ce moment, c'est-à-dire à partir de (1) La notation des couclies annuelles a été faite avec le plus grand soin. La section du tronc avait été au préalable bien polie, puis yernie. Les couches s'y distinguaient avec une netteté admi- rable, et toutes les recherches ci-contre ont été faites à la loupe. Je crois donc avoir certainement évité de confondre les vraies couches annuelles avec certaines couches supplémentaires qui parfois se pro- duisent en cours de saison. — 204 — 12 ans, l'épaisseur des couches annuelles va aller en diminuant d'une façon plus ou moins régulière. De 12 à 32 ans, elle est, en moyenne, de 3%20. De 33 à 81, s'étend une zone de croissance plus faible quoique encore assez régulière dont la moyenne est de 1%55 par an; cependant, on y observe trois phases pendant lesquelles la croissance tombe à 1% : l'une de 35 à 38 ans, la seconde de 43 à 48 ans, et la troisième de 51 à 61 ans. De 82 ans à 106, s'intercale une nouvelle période de faible croissance pendant laquelle l'épais- seur moyenne des couches n'est plus que de 0% 75 et même pour trois d'entre elles (de 92 à 95 ans), que de 0%16. Mais ensuite cette moyenne remonte à 1% 45 de 107 à 144 ans. A partir de 145 ans, il se pro- duit brusquement une diminution considérable dans la croissance radiale de l'anticlinal et pendant les dix-sept dernières années, la moyenne annuelle tombe à 0%50, sans qu'il soit possible d'attribuer une cause locale à une telle diminution ; et cependant celle-ci s'observe, non seulement dans l'anticlinal lui-même, mais encore de chaque côté de lui. Suivant cet anticlinal, la moyenne d'épaisseur radiale des couches annuelles pendant la vie totale du tronc, est 1% 62. Anticlinal b. — Le long de cet anticlinal, j'ai compté 159 (1) couches annuelles. La première est (1) On peut remarquer que le nombre des couches de cet anti- clinal est inférieur à celui du précédent ; il sera encore plus res- treint pour l'anticlinal c. Je donnerai plus loin l'explication de ce fait, mais il est un point sur lequel je veux dès maintenant attirer l'attention du lecteur, c'est que, en raison môme de cette explication, les calculs relatifs à l'épaisseur moyenne des couches annuelles, — 205 — épaisse de 5% et chacune des deux suivantes de 3'^ ; puis vient une petite série, d'apparence accidentelle, comprenant cinq années pendant lesquelles la moyenne n'est que de 1%. La neuvième couche est la plus large de toutes avec 7%. C'est à partir de cet endroit que commence la dimi- nution d'épaisseur des couches. La dixième mesure encore 5%, mais celles de 11 à 15 ans n'ont plus que 3% 5; celles de 16 à 21 ans, 2%5; les dix suivantes, de 22 à 31 ans, 2% 10 seulement. De 31 à 51 ans, l'épaisseur des couches diminue encore ; elle n'est plus en moyenne que de 1%22. Vient alors une période plus favorable de 20 ans, pendant laquelle la croissance quoique un peu variable, peut être con- sidérée comme ayant une moyenne de 1%70; mais elle est suivie, entre 72 et 81 ans, par une nouvelle période de faible croissance avec moyenne de 1%. Entre 82 et 94, c'est-à-dire pendant 13 ans, cette moyenne tombe mêmeà0%35, fournissant ainsi une réduction tout à fait exceptionnelle. Au-delà de 94 ans et jusqu'à 141 ans, la série des couches annuelles est particulièrement régulière et correspond à un accrois- sement annuel de 2%. Mais ensuite, de nouveau, les couches redeviennent brusquement minces jusqu'à l'époque de l'abatage de l'arbre; de 142 à 145 ans, elles le sont même d'une façon tout à fait anormale devront toujours faire intervenir, non pas le nombre des couches visibles dans l'anticlinal en question, mais bien celui qui devinait s'y trouver d'après l'âge du tronc. Or, d'après l'anticlinal le plus favorisé, c'est-à-dire l'anticlinal a. ce nombre est 162, et il indique l'âge minimal du tronc. C'est donc le nombre 162 qui devra servir de base à tous les calculs. 206 avecO%30 seulement d'épaisseur annuelle; de 146 ans à 159, celte épaisseur est de 1%35. Suivant l'anticlinal b, la moyenne de croissance radiale annuelle des couches pendant la vie totale du tronc est de 1%69. Anticlinal c. — Dans cette direction, le nombre des couches annuelles est de 150. Les cinq premières ont en moyenne 1%8 d'épaisseur; puis viennent successivement deux couches minces de 0%65 chacune et trois couches épaisses ayant respecti- vement 2% 5, 6%5 et 9%5. A partir de la onzième année, les couches annuelles commencent à diminuer d'épaisseur jusqu'à la seizième année, leur moyenne étant encore de 4%65 ; puis, sauf une période de neuf années, de 17 à 25 ans, pendant laquelle elle n'est que de 2%45, celle-ci reste encore d'environ 2%9 jusqu'à lâge de 54 ans. Ulté- rieurement elle diminue notablement : de 55 à 67 ans, elle n'est plus que de 1%9 et, de G8 à 85, de 1%4; elle tombe même brusquement à 0%5 entre 86 et 111 ans. Il est vrai que cette dernière période se montre comme une sorte d'anomalie et qu'ultérieu- rement la moyenne se relève un peu, avec une épais- seur de l%85enlrell2etll9ans.Mais la diminution réapparaît bien vite : entre 120 et 132 ans, l'épaisseur moyenne n'est plus que de 0%60; entre 133 et 144 ans, de 0%90; enfin, à partir de 145 ans, jusqu'à la fin, elle est de 0% 60. La moyenne de croissance radiale des couches pendant la vie totale du tronc est, suivant l'anti- clinal c, de 1%57. La comparaison de ces anticlinaux entre eux permet de faire plusieurs constatations : 207 1° Pendant les premières années les couches annuelles sont de plus en plus épaisses, et il en est ainsi jusque vers la 10^ année — nous verrons plus loin qu'en raison de rengiobement de deux petites branches au voisinage du centre, il y a là très proba- blement une erreur, non de principe, mais d'appli- cation ; 2" Le tableau II (voir plus loin), qui est établi par dizaines d'années, c'est-à-dire ainsi qu'on le fait d'habitude, donne des moyennes qui semblent repor- ter jusqu'à la 30" année la fin de la période d'accélé- ration. C'est là une erreur qui prouve l'insuffisance de la méthode de l'étude par dizaines; l'étude doit être faite en tenant un compte direct des séries que présente le tronc et de leur allure ; 3" D'une façon générale, à partir de la il'' année l'épaisseur des couches annuelles commence à dimi- nuer lentement d'abord, puis plus rapidement, la progression étant irrégularisée par des zones acciden- telles plus ou moins importantes. Les moyennes maxi- males et minimales de croissance sont ainsi pour les trois anticlinaux : a de 3% 70 de 10 à 20 ans et de 0%50 pendant les 10 dernières années. b de 3% de 10 à 20 ans et del%35 pendant les 10 dernières années. c de 3%80 de 10 à 20 ans et de 0%60 pendant les 10 dernières années. Ce qui fait en résumé : _ 3.70+ 3 +3.80 =3^50 de 10 à 20 ans et _0-50 + 1-^35 + 0,60 _ q % 81 pen- dant les dix dernières années ; — 208 — 4" La progression de l'accéléralion et celle du ralentissement de la croissance des couches annuelles subissent des irrégularités. Les unes sont locales, c'est-à-dire ne se retrouvent que sur l'un des anti- clinaux et sont certainement dues à des particularités locales, les autres sont générales, c'est-à-dire se retrouvent plus ou moins nettement sur les trois anticlinaux. Ces dernières sont probablement dues à des causes générales soit spéciales à la plante (Ex : éla- gation de la tête de l'arbre, etc.), soit extérieures à la plante (Ex : variations climatériques, traversée d'un sol de qualité nutritive variable, disparition de végétaux voisins gênants, etc.). Malgré ses défectuosités signalées ci-dessus, le tableau II, montre très bien que l'arbre a présenté une période de ralentissement général à une époque comprise à peu près entre 80 et 100. L'examen direct des séries naturelles (tableau I) nous l'a montrée placée exactement entre 82 et 106 dans la direction a, entre 82 et 94 ans dans la direction b, entre 80 et 111 ans dans le direction c; 5° On est surpris de constater que sur une même section transversale du tronc, le nombre des couches annuelles (cependant compté à la loupe et avec le plus grand soin) n'est pas le même dans toutes les directions : il est de 162 suivant l'anticlinal a, de 159 suivant l'anticlinal b et de 150 seulement suivant l'anticlinal c. Tout d'abord, en effet, je crus à une erreur d'obser- vation, mais après vérification je dus me rendre à l'évidence : le nombre des couches était certainement différent. — 209 — J'en recherchai la cause et je pus alors, en suivant les couches sur toute la périphérie du tronc, constater que certaines d'entre elles, parmi les plus minces, pouvaient être absolument nettes en certains points et disparaître en d' autres par fusionnement avec la précédente. Je ne pus, il est vrai, le constater de visu que pour deux couches qui appartenaient à la zone des couches minces signalée au § 4° entre 80 et 100 ans. Mais il est très vraisemblable que d'autres fusions analogues existaient dans la région périphé- rique du tronc, là où les couches deviennent norma- lement très minces. Si je n'ai pu y constater leur pré- sence, c'est qu'en réalité, gêné par les nombreux accidents locaux que présente cette région, je n'ai pu y suivre les couches annuelles sur toute la circonfé- rence. La région ainsi inexplorée s'étendait de la 120" année à la fin. La disparition locale de certaines couches annuelles constitue un fait très intéressant puisqu'il permet d'affirmer, qu'au moins chez le Taxas baccata, il ne faut pas se fier absolument au nombre des couches reconnaissables pour déterminer l'âge du tronc, cet âge pouvant _ surtout si le tronc est très âgé^ c'est- à-dire les couches très minces, être supérieur à celui du nombre des couches annuelles visibles ; 6" Comparés aux données fournies parAug.-Pyr. DE Gandolle, les résultats ci-dessus présentent quelques différences intéressantes. L'éminent bota- niste dit en effet : « J'ai compté 71 couches dans un tronçon d'environ un demi-pied d'épaisseur (1) ; (1) C'esl-à-dire 71 couches pour environ 16'", soit par couche, 2°'"23 suivant le diamètre et 1°"°12 suivant le rayon. 14 — 210 — Œhlafeu en a compté 150 dans un tronc de 13 pou- ces (1), et Vieillard 280 sur une tranche de 20 pouces de diamètre (2) ». Or j'ai montré que calculée par rapport à l'ensemble des couches du tronc de Caen, la moyenne radiale des couches était notablement plus forte ; elle était de 1%62 suivant l'anticlinal a, 1%69 suivant l'anti- clinal b et 1%57 suivant l'anticlinal c, c'est-à-dire en moyenne générale de 1%62. Et cependant l'épaisseur radiale des couches vers 150 ans n'est plus, en moyenne, que 0%81, c'est- à-dire plus faible que celle indiquée par P. de Gan- DOLLE : un peu moins d'une demi ligne (environ 1%). Tout cela semble indiquer que le tronc de Caen, après avoir eu une croissance exceptionnellement rapide à l'origine; a éprouvé ensuite un ralentis- sement également exceptionnel. Je dois ajouter que sur des fragments de bois, pris à au moins 1 "^ du sol et à la périphérie d'un énorme tronc d'If du cimetière de Mesnil-Auzouf (Calvados), j'ai pu constater l'existence d'une croissance radiale notablement plus rapide que celle du tronc de Caen, et même que celle signalée par de Gandolle : la plupart des couches y présentaient 2% d'épaisseur ; l'une d'elle avait même 3 %. G. La comparaison de celle des sections de notre tronc de T. baccala qui a été pratiquée à 50^^^ du sol, (1) C'est-à-dire 35'"I0, soit par couche, 2"°34 en diamètre et 1°°17 en rayon. (2) C'est-à-dire de 54"' de diamètre, soit par couche, 1"°"92 en diamètre et 0"^'"9t) en rayon. — 211 — avec la précédente, permet de constater les faits suivants : a. Le nombre des couches annuelles est partout supérieur sur la section inférieure^ il est de : 166 suivant la direction a au lieu de 161, d'oij 5 en plus. 162 suivant la direction b au lieu de 159, d'où 3 en plus. 156 suivant la direction c au lieu de 150, d'oi^i 6 en plus. b. On peut, sur la section inférieure comme sur la section supérieure, reconnaître facilement l'existence d'une période initiale pendant laquelle l'épaisseur des couches va en croissant d'une année à l'autre, puis une deuxième pendant laquelle elle va au con- traire en décroissant. En effet : Direction a. — A partir de la moelle, l'épaisseur des couches croît régulièrement de 1 à 7%, épais- seur qu'elle atteint pendant la 22« année. Jusque vers 30 ans, elle reste à peu près stationnaire avec 5% de moyenne, puis la diminution commence, et elle se continue jusqu'à la fin avec un peu plus de régularité que sur la section supérieure. Mais ce qui distingue surtout les couches de la période décroissante sur la section inférieure, c'est qu'elles y sont en général plus épaisses ; leur moyenne est en effet de 1 % 49, tandis qu'elle n'était que de 1 % 07 sur la section supérieure. Direction b. — La comparaison du rayon b sur les deux sections fournit des résultats très semblables à ceux du rayon a. Sur la section inférieure, les couches progressent 212 de 1 à 5%, atteignant cette dernière épaisseur à 20 ans; elles restent ensuite à peu près stationnaires jusqu'à 30 ans. La décroissance commence ensuite et elle se fait de telle sorte que de 31 ans à 159, l'épais- seur moyenne des couches annuelles soit de 1% 74 au lieu de 1%50 que montrait la section supérieure. Direction c. — Les résultats sont encore les mêmes dans la direction c, mais avec des nombres un peu différents. L'accélération du début rappelle celle du rayon b, mais la période de constance dure jusqu'à 42 ans avec une épaisseur annuelle moyenne de 3%55. Pendant la période de ralentissement qui dure de 42 à 150 ans, l'épaisseur moyenne des couches est de 1%61 au lieu de 1%15 dans la section supérieure. En résumé, la comparaison des deux sections montre que la vie du tronc doit être divisée en deux périodes, l'une d'accélération de la croissance, et l'autre de ralentissement. Mais, tandis que, dans la section supérieure, la limite entre elles est vers 10 ans, dans l'inférieure, elle est vers 20 ans (1). En général, Vcpaisseurdcs coiicJies est notablement pins grande sur la section inférieure que sur la section supérieure et c'est à peu près uniquement à cette particularité qu'est due la supériorité diamé- trale de cette section inférieure. (1) Il est vraisemblable que cette différence entre les deux sec- tions provient uniquement de l'englobement de deux petites brandies dans la région centrale de la section supérieure. Et dés lors il y aurait lieu d'admettre qu'en ce (jui concerne les 20 ou 25 premières années, la disposition constatée sur la section inférieure se rapproche plus de la normale que celle de la section supérieure. TABLEAU I, récapitulatif, donnant l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles par périodes naturelles 2 '^ _2 £ = -ï S < a AGE DATE m" AGE DATE Epaiss annu en mil 1 à 6 1744-1749 Oc '-25 33 à 81 1776-1824 1""55 7 1750 0 50 82 à 106 1825-1849 0 75 8 1751 1 25 107 à 144 1850-1887 1 45 9 à 11 1752-1754 6 » 145 à 162 1888-1905 0 50 12 à 32 1755-1775 3 20 h 1 1744 5° " » 32 à 51 1775-1794 1""22 2 et 3 1745-1746 3 » 52 à 71 1795-1814 1 70 4 à 8 1747-1751 1 » 72 à 81 1815-1824 (1) 1 » 9 1752 7 )> 82 à 94 1825-1837 0 35 10 1753 5 » 95 à 141 1838-1884 2 » 11 à 15 1754-1758 3 50 142 à 145 1885-1888 0 30 16 à 21 1759-1764 0 50 146 à 159 1889-1902 1 35 22 à 31 1765-1774 2 10 c 1 à 5 1741-1748 1" "80 55 à 67 1798-1810 1-90 6 à 7 1749-1750 0 65 68 à 85 1811-1828 (1) 1 40 8 1751 0 50 86 à 111 1829-1854 0 50 9 1752 6 50 112 à 119 1855-1862 1 85 10 1753 9 50 120 à 132 1863-1875 0 60 Il à 16 1754-1759 4 65 133 à 144 1876-1887 G 90 17 à 25 1760-1768 9 45 145 à 150 1888-1893 0 60 26 à 54 1767-1797 2 90 TABLEAU II, comparatif de l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles, suivant les trois anticlinaux a, b, c de 10 en 10 ans et en millimètres. ^ o -3 .ri 2.90 ?^5 5^g _ T3 — — ' o T3 -œ = 2 25 2§ T3 •■- s « o -33 a =" 1.62 a 2.80 3.70 2. ). 1.50 1.20 1.75 l . 45 0.80 0.55 1.35 1.60 1.40 1.25 0.80 0.50 b 2.85 3. » 2.20 1.4( 1.10 1.60 1.95 1.10 0.30 1. » l . 40 2. » 2.65 2.55 0.85 1.4.5 1.69 c 2 85 3.80 2.90 2.85 2.60 2.20 1.85 1.40 0.75 0.40 0.55 1.30 0.70 0.70 0.70 1.50 (1) A partir de cette date, le tableau renferme certainement ((uekiues erreurs, eu rap- port à la réduction du nombre des couches annuelles que présente chacun des anticlinaux 6 et c (voir à ce sujet le § 5°, p. 208). (2) Même observation que pour le tableau I. TABLEAU III comparatif de l'épaisseur radiale moyenne des couches annuelles sur les deux sections H (supérieure) et B (inférieure), de 10 en 10 ans et en millimètres. s ca a [o "3 ans 1739 à 1848 11-20 ans 1749 à 1758 21-30 ans 1739 à 1768 31-40 ans 1769 à 1778 41-50 ans 1779 à 1788 51-60 ans 1789 à 1798 61-70 ans 1799 à 1808 71-80 ans 1809 a 1818 81-90 ans 1819 à 1828 a ! H 1.20 3.20 3.70 2.60 1.80 1.20 1.40 1.65 1.13 (1)1 B 1.75 3.65 5.05 2.80 1.95 1.50 0.75 1.50 1 10 1.20 2.40 2.50 1.80 1.20 1.35 1.85 1.40 0.70 1.95 3.95 4.70 2.80 1.90 1.10 1.70 1.90 0.80 r 5 » 1.60 4.20 2.70 3.40 2.73 2.40 1.85 1.70 1.15 " 1 B 1.50 3.13 3.90 3.30 2.75 2.75 1.83 1 . 55 1.15 TABLEAU III (suite) a C •< 91-100 , ans 1829 a 1838 101-110 ans 1839 à 1848 111-120 ans 1849 il 1858 121-130 ans 1859 il 1868 131-140 ans 1869 il 1878 141-150 ans 1879 à 1888 151-160 y 1889 ii\898| 101-170 ans 1899 il 1903 Moyennes par anticlinaux Moyennes générales par sections „ < " 0.63 0.75 1.45 1.80 1.23 1.20 0.30 0.38 1.02 '' 1 B 0.33 1.80 1.25 1.35 2.40 1.43 0.70 0.65 1.83 H— 1.02 "il] 0.40 1.30 2.00 2.10 2.70 1.45 1.35 1 » 1.69 0.70 1,80 2.45 3.40 2 30 0.80 0.73 1.98 C= 1.71 ' S 0.43 0.30 0.90 1.15 0.53 0.85 0.53 1.37 0.73 0.93 1.83 2.05 1.00 1 » 0.40 1.82 (1) Dans ce tableau, les années sont calculées suivant les trois directions a, b, r, d'après le plus grand nombre de coucbes annuelles constaté sur cliacune des sectiuns, c'est-à-dire d'après 106 pour la section du bas, B et d'après 162 pour la section du baut, H (voir note, p. 203). Par suite, la première série de 1 à 10, ne comprend que cinq années de la section du haut — C'est ce qui explique les différences de moyenne * que l'on peut observer entre ce taLleau et le tableau II. — De cette façon, les com- paraisons annuelles sont ii peu près certaines pour les 80 premières années (voir p. 207) et leur incertitude pour les années suivantes n'excède probablement pas 3 ou 4 ans. 21J Conclusions. — Pour conclure, en ce qui concerne rif du Jardin des Plantes de Caen, je dirai : 1° Qu'il était âgé d'au moins 166 ans au moment où il fut abattu en 1905, c'est-à-dire qu'il datait au moins de l'année 1739. Il est donc vraisemblable qu'il fut mis en place soit dès le début de la plantation du Jardin, lors de la première collaboration de Marescot et de Sébastien Blot, en 1839-40, soit lors du retour de ce dernier, en 1844 (1). La place qu'il occupait contre le mur sud de l'an- cienne Ecole botanique, semble en outre indiquer qu'il n'a jamais appartenu aux plates-bandes de cette Ecole, mais bien au petit massif qui se trouvait situé sur le côté de la salle verte de démonstration, entre elle et le petit édicule d'angle (voir le plan II, loc. cit.) (2) ; 2° Que, de même que pour tous les troncs pré- cédents, on peut y reconnaître deux périodes de croissance, l'une d'accélération, l'autre de ralentis- sement. La première se fait sentir jusque vers20ans, la seconde de cette date à la mort de la plante, avec une sorte de période de transition entre 20 et 40 ans; 3° Les couches annuelles les plus épaisses ont de 5 à 7% suivant le rayon, elles sont peu nombreuses et appartiennent soit à la fin de la période d'accélé- (1) Voir LiGiNiER (0.), Essai sur l'/tistoire du Jardin des Plantes de Caen, p. 60 à 04 (Bull. Soc. Linii. do Noniiandie, 5" sér., t. 8, 1904). (2) Sur la section faite à 50'" du sol les couclies annuelles 2, 3 et surtout 4 et o sont d'une minceur anormale. Peut-être corres- pondent-elles au^ années qui ont suivi la plantation et pendant les(iuelles l'if aurait eu qiieliiue peine à reprendre ? 216 ration, soit au début de celle de ralentissement. D'ordinaire les couches sont notablement moins épaisses. Vers 150 ans ce n'est plus qu'exception- nellement qu'elles ont encore 1%; d'ordinaire leur épaisseur est moindre. Si donc l'on admet que ce tronc présente une croissance normale, on peut formuler les données pratiques suivantes qui devront servir à faire recon- naître i âge d'un tronc d'if, d'après sa circonférence à l^SO du sol. Les 13 premiers centimètres du rayon représentent une quarantaine d'années, les 15 suivants environ 110 ans, soit en somme 28 % pour les 150 premières années. Au-delà de 150 ans l'épaisseur des couches descend à une moyenne d'environ 0% 70 (1). (1) Ce dernier nombre concorde presque absolument avec ceux donnés par A. nu Breuil (Quelques noies sur l'accroissement des arbres exogènes, Mém. de l'Inst. des Provinces de France, Se, t. 1, 1847) pour les couches formées postérieurement à la 200° année, couches pour lesquelles il a constaté, de visu, une croissance radiale annuelle de O'^^TS et de 0"°S0. Par contre, en ce qui concerne les 200 premières années, du Brei:il a donné un nombre beaucoup plus élevé que le mien (l'°°'62, voir tableau III), celui de 2°'"'60. Pour l'établir il s'est adressé à deux troncs dont il ne donne pas l'âge, mais qui devaient être relativement jeunes, et il est vraisemblable (lue c'est de là que provient l'élévation de la moyenne en question. Il est en effet facile de constater, sur mon tableau III, que cette même valeur de 2°°60 serait obtenue pour le tronc de Caen, si l'on ne faisait entrer en ligne de compte que les 50 premières couches annuelles. Mes nombres sont, au contraire, assez discordants avec ceux donnés par DE Candolle [lac. cil., p. 1001) pour trois troncs différents. L'un étudié par Vieillard et ayant 280 couches annuelles, mesurait 20 pouces (45'° 12) de diamètre, soit 22 °" 56 de rayon ; ce qui cor- — 217 — 3° Pendant certaines années à faible croissance, il s'est formé des couches amii/clles partielles, c'est-à- dire qui n'intéressaient qu'une partie de la circonfé- rence du tronc. DIVERS Il existe à Mortain (Manche) quelques beaux arbres exotiques dont la date de plantation est connue et qui vont, par suite, pouvoir nous donner quelques renseignements utiles (1). a. Dans le jardin du Palais de Justice se dresse un Séquoia gigantea qui fut planté en 1875, c'est-à-dire 29 ans avant l'époque où les observations dont il va être question ont été prises (été 1904) (l). Si l'on respond à une croissance radiale annuelle de O^^SO. Le deuxième, étudié par OEulafeu ne comptait que 150 couches et mesurait 13 pouces (29"°33) de diamètre; ce qui correspond à une croissance radiale annuelle de0°'"97. Enfin le troisième, étudié par de Candolle lui-même, n'était âgé que de 70 ans et atteignait environ 1/2 pied (16"" 23) de diamètre avec une croissance radiale annuelle de 1""16. Il y a lieu de remarquer que les nombres précédents fournis par DE Canuolle sont, en général, moitié moins forts que les miens. Cependant, les conclusions fournies par ce botaniste atténuent un peu cette différence puisqu'il admet que le diamètie des ifs présente « environ une ligne (2°"2o6) d'accroissement annuel pendant 150 ans et un peu moins d'une ligne après ce terme », c'est-à-dire en rame- nant le tout au rayon, environ 1"°12 et un peu moins de 1°"12. Eu résumé, à part une différence facilement explicable, mes consta- tations confirment celles de du Buel'ii,, et diffèrent au contraire un peu de celles des autours signalés par de Candodle. Aussi peut-on se demander si ces différences ne coïncideraient pas avec des varia- tions climatériques régionales. (1) Toutes les observations relatées dans ce paragraphe ont été faites lors de la réunion annuelle de la Société Linnéenne de Nor- — 218 — tient compte de ce fait qu'au moment de sa planta- tion il devait avoir de 6 à 7 ans, on peut dire qu'au moment de mes obervations son tronc avait environ 3G ans. A 1^30 du sol (non compris le cône de débris de feuilles qui s'est formé autour de sa base et qui peut avoir 60 à 10^^. de haut), il mesurait 3'"42 de circon- férence. Son diamètre à ce niveau était donc de r"09, dont probablement .5,'"„i environ pour l'écorce, ce qui laisse l "'04 pour le cylindi'e ligneux. Si l'on accepte l'âge de 36 ans pour la plante et si l'on admet en outre que sa tige principale n'a pu atteindre le niveau de l'"30au dessus du sol qu'au bout d'environ 5 ans, on est amené à penser que ce diamètre de 1"'05 a été acquis en 31 ans environ, ce qui correspond à une croissance diamétrale moyenne de 33% 87 ou encore à la formation de couches annuelles épaisses, en moyenne de 17%, chiffre vraiment énorme. b. Dans le jardin public en terrasse de cette môme ville, il existe un autre Scquoia (/'u/antea qui a été planté dans les premiers jours de septembre 18G8, et avait par conséquent, en 1904 et en suivant le même raisonnement que ci-dessus, 36 + G = 42 ans. Il est en généi'al de moins belle venue que le premier. iiiaiidie. J'ai pris inoi-mèoie la plupart des mesures utilisées dans rulte note. Mais j'ai ensuite prié M. Jamont, secrétaire de la mairie de Mortuin, de bien vouloir les vérifier et les compléter. Je lui adresse à ce sujet mes bien sincères remerciements, ainsi que pour tous les renseignements (ju'il a bien voulu, avec une extrême obli- geance, me fournir sur les dates et les conditions de plantation des arbres en ([uestion. — 210 — Sa circonférence, à 'l'"30 du sol, atteint 3 '"76 et son diamètre y est par conséquent de l'"19, dont 1'" 19^0,05 (écorce) = 1,14 pour le bois. Si nous admettons encore, toujours d'après les données pré- cédentes, que le tronc avait à ce niveau, 42 — 5=^37 ans, nous sommes conduits à dire que sa croissance diamétrale moyenne a été de 30%'81 et l'épaisseur des couches annuelles del5%40. Ce chiffre bien qu'un peu moins fort que le précé- dent est encore considérable. c. Dans le même jardin public se trouvent égale- ment un Cedrus Deodora et un Araucaria imbri- cata, tous deux sains et bien vigoureux, le premier avec 2 ""02 de circonférence(àl '"30 du sol), c'est-à-dire avec 64,\i26 de diamètre, le second avec l'n41 de circonférence, c'est-à-dire 44 •'m'OO de diamètre. Ces deux arbres ayant été plantés en même temps que le Séquoia, j'admettrai que l'âge de leur tronc, au niveau étudié, était également de 37 ans. J'en déduis que la croissance diamétrale moyenne du tronc ligneux du C. Deodora. a été environ de ^i^^^r|_z:ll!= i6"'/02 et celle de V Araucaria imbricata d'environ — — "g~ " ^ ' =11 %59. Par suite l'épaisseur moyenne de leurs couches annuelles, sur le rayon, serait respectivement de 8%01 pour le C. Deodora et de 5%79 pour V Araucaria inihricala. 11 est à noter que d'après les observations précé- dentes, il semble vraisemblable que ces quatre arbres (1) J'ai pu constater sur la section d'un Araucaria imbricata de 12 ans qui se trouve dans la galerie botanique de Gaen, que l'épais- seur radiale de l'écorce est d'environ 1'°. — 220 — de Mortain n'en étaient encore qu'à la période d'accé- lération de la croissance ; tout au plus pouvaient-ils avoir commencé la période de décroissance ou plutôt la phase de transition. C'est ce qui explique les chiffres élevés de leur croissance dian^étrale. TABLEAU RÉCAPITULATIF (U 0 0) _^ S t 3 t. ■a X = 0 niJJ l-i ESPÈCE STATION S >.c p B c il = ÇJ ^ c5 -^ O 3- ■a -rt ■2 0 -7= "" Séquoia fiigautca. . Palais de Justice 3-42 1°04 31 34"" 17- S. ijiganlra . . Jardin j)iii)lic 3-76 1-19 37 30--81 15"" 40 Ccdnis Ikmloni . . id. 2°02 0-64 37 16-02 8-01 Araucariii imhricala. id. 1°41 0-45 37 ll-"o9 5"-79 CONCLUSIONS GENERALES 1" L'épaisseur des couches annuelles d'un tronc varie avec l'âge. Sous ce rapport la vie de la plante se divise en deux périodes qui sont de longueur variable avec les es[)èces : une première pendant laquelle l'épaisseur des couches va en augrnenlant d'année en année, c'est la période cV accélération de la crois- sance; une seconde qui, succédant immédiatement à la précédente, s'étend jusqu'à la mort, et pendant laquelle l'épaisseur des couches diminue progressi- vement, c'est la période de ralentissement de la croissance. — 221 — Peut-être, dans cette dernière, y a-t-il lieu de dis- tinguer trois phases : la première avec ralentisse- ment à peine sensible ou phase inlennédiaire, phase de constance ; la deuxième à ralentissement évident ou phase de ralentissement proprement dite ; la troi- sième pendant laquelle le ralentissement redevient à peine sensible, même presque nul et qu'on pourrait appeler la phase finale ; 2° Il résulte de la notion de ces variations que pour obtenir l'âge d'un tronc chez une espèce déterminée, il est indispensable d'en tenir compte. 11 ne suffit donc pas, comme on le fait habituellement, après avoir pris la circonférence du tronc et obtenu son diamètre ou son rayon, de diviser la longueur de ce dernier par une moyenne de croissance annuelle unique, spéciale à l'espèce. Une telle méthode ne peut donner que des résultats erronés, surtout tant que le tronc n'a pas dépassé un âge déjà assez avancé; en effet, à mesure que le tronc vieillit, l'erreur va en s'atténuant parce qu'elle se répartit sur un nombre d'années de plus en plus grand. Pour pouvoir tenir compte de ces variations, il faudra considérer séparément : l°/e5 couches à crois- sance variable, c'est-à dire celles de la période d'accé- lération et des deux premières phases de la période de ralentissement ; 2° celles à croissance à peu près constante, c'est-à-dire celles de la phase finale et c'est seulement dans l'étude de ces dernières que l'on pourra utiliser une constante de croissance annuelle. En ce qui concerne les premières, seul un barème établi pour chaque espèce et basé sur de nombreuses observations, pourra donner une solution acceptable. — 222 — Malheureusement je ne sache pas que de tels harêmes aient encore été établis. C'est ce qui m'engage à grou- per, à titre de premiers documents, les renseigne- ments suivants qui m'ont été fournis par l'étude des troncs décrits au cours du présent travail. Ces ren- seignements devront d'ailleurs être contrôlés et com- plétés ultérieurement par l'étude d'un grand nombre d'échantillons pris dans des régions et des conditions de vie diverses. QUERCUS PEDUNCULATA Age Longueur du ravon Age Longueur du rayon Age Longueur du rayon Âge Longueur du rayon Age 3 v S 3 3° O " Age Lontfuour du rayon 10 3'"6 iO 20-7 ■70 35'° 10 100 45 '"10 130 55 '"3 160 62'» 6 20 8 6 50 25 3 80 39 » 110 48 50 140 57 9 no 65 1 30 14 6 60 30 3 90 42 20 120 52 30 150 60 2 180 67 3 Le début de la phase finale est peut-être à 141 ans; le rayon à déduire serait alors hl ^^d et la moyenne annuelle de la phase finale 2% 36. CASTANEA VULGARIS Age Longueur du rayon Age Lontrueur' du rayon Age Longueur du rayon Age Longueur' du r'ayon Age Longueur du rayon Age Longueur du r-ayon 10 4'" 2 50 26'" 8 90 45- 4 130 6r»10 170 71'" 9 210 76'" 9 20 9 5 60 32 10 100 49 1 140 63 9 180 73 3 220 78 » 30 15 5 70 37 30 110 55 » 150 66 7 190 74 7 40 20 9 80 41 90 120 57 80 160 69 6 200 75 7 Le début de la phase finale est probablement à 191 ans; le rayon à déduire est donc 74,''m7 et la moyenne annuelle de la phase finale 1%10. — 223 — SOPHORA JAPONICA t. -, •— „ 7 -■ ?. 5 2 ? s p S 5 AGE i C- AGE ?ni^' AGE fr? AGE 3 ^ J^ J- i-â 10 lO'-S 30 23 '" 3 50 35 '"SO 70 45'- 9 20 16 9 40 29 2 GO 40 60 Ce tronc était probablement encore assez éloigné de sa phase finale. TAXUS BACCATA (1) AGE Longueur du rayon AGE s. £ AGE 3 S eu F ic £ AGE il tri :^ AGE Longueur du rayon 10 2"° 9 40 11-2 70 1G'°6 100 19- 1 130 23'° 4 20 6 3 50 13 )) SO 17 8 110 20 3 140 25 1 30 9 1 60 14 6 90 18 4 120 21 8 150 25 6 Le début de la phase finale était peut-être vers 151 ans ; le rayon à déduire serait donc de 25,'^ni6 et la moyenne annuelle de la phase finale 0% 74 ; 3° La longueur du rayon, calculée d'après la cir- conférence d'un tronc vivant, comprend Vépaisseiir de Vécorce. Or, j'ai montré que si cette épaisseur est quelquefois négligeable comme chez le Taxus, elle ne l'est nullement chez d'autres espèces comme le (1) Les nombres de ce tal>leau rejnésentent des moyennes obtenues pai- la comparaison des rayons a, b, c, de la section supérieure. — 224 — Qiiercus, le Castanea et le Sophora. Il y aura donc lieu, avant d'employer les données précédentes, qui ne s'appliquent qu'au cylindre ligneux, de déduire tout d'abord l'épaisseur de cette écorce de la longueur calculée du rayon ; Ar Les mensurations de la circonférence devront, autant que possible, être faites à J '''30 du sol ; 5° L'étude des couches annuelles, sur les sections des troncs, devra être faite non seulement par décades mais aussi ^pSiV 2:>ér iodes naturelles, celles-ci donnant des renseignements plus précis, celles-là permettant mieux les comparaisons ; 6° Il peut arriver, au moins chez le Taxus, que certaines couches ne s'étendent pas sur toute la cir- conférence, surtout là où les couches sont très minces. C'est là un fait dont il faut tenir compte dans l'évaluation de l'âge d'un tronc d'après le nombre des couches annuelles (1) ; 7° Chez le Taxus l'accroissement du tronc amène l'emprisonnement de nombreux rameaux de toutes tailles, et cet emprisonnement se fait de façons diffé- rentes, suivant qu'ils sont vivants ou morts. Dans le premier cas, il y a englobeinent, dans le second, encastrement. (Instilut botanique de Caen, le il mai 1906). (1) Pour pouvoir facilement étudier les couches annuelles d'un tronc, il est indispensable de faire polir et vernir la section, puis de l'étudier à la loupe. J'ai aussi trouvé grand profit dans l'emploi de bandes de papier (jue je plaçais sur la section suivant le rayon choisi et sur lesquelles je reportais à la loupe la position exacte des couches, afin de les y étudier ensuite plus facilement. — 225 Feuille « r^iWA^Xv » de la Carte géologique détaillée de la France NOTICE EXPLICATIVE INTRODUCTION La feuille de Laval est entièrement occupée par des dépôts sédimentaires et des massifs éruptifs d'âge paléozoïque, supportant quelques petits lam- beaux de terrains tertiaires Elle est traversée du N. O. au S. E. par le grand géosynclinal siluro-car- bonifère de Laval à Brest, d'abord très resserré du côté de l'Ouest, puis s'ouvrant graduellement vers l'Est. Ce faisceau d'assises siluriennes, dévoniennes et carbonifères se divise, à l'Ouest, en deux plis bien distincts, séparés par l'anticlinal de schistes précam- briens de la forêt de Sévailles. Le pli Nord (pli de Gahard) est caractérisé par ses dépôts dévoniens ; ceux-ci manquent dans le pli Sud (pli de Liffré), mais, en revanche, ce dernier, en s'élargissant vers l'Ouest (feuille de Rennes), contiendra des dépôts variés d'âge carbonifère. L'existence de ces deux 15 — 226 — plis, moins nettement distincts vers l'Est, est cepen- dant indiquée par le massif granitique de Balazé ; Tanticlinal ordovicien de La Chapelle- Erbrée ; le dôme gothlandien du bois de Misedon séparant les deux cuvettes carbonifères de la Baconnière, au Nord, et de Saint-Pierre-la-Cour, au Sud ; enfin, par la crête de grès dévoniens des Chênes Secs et de Changé. Le géosynclinal de Brest-Laval est compris, sur la feuille de Laval, entre deux régions de scliistes pré- cambriens : celle du Sud continue le plateau de Rohan ; celle du Nord, bien que très nettement homogène, est plus accidentée, particulièrement au voisinage des massifs granitiques. Le géosynclinal est limité au Sud par une ligne de faille, à allure assez irrégulière et le long de laquelle disparait par place une partie des assises ordoviciennes inférieures. La limite Nord, qui, comme celle du Sud, ne présente pas de trace de Cambrien, est formée par une crête gréseuse de grès armoricain, dont le tracé très sinueux ou brusquement interrompu donne nais- sance à une série de décrochements, échelonnés le long de son parcours, et dont les plus importants sont l'éperon de Vieuxvy et ceux qui existent sur les deux flancs du périsynclinal de la forêt de Mayenne. La région comprise dans la limite de la feuille est arrosée par de nombreux cours d'eau, affluents de la Vilaine et du Couesnon, qui y prennent leur source, ainsi que par la Mayenne ; la direction de ces divers cours d'eau ne montre plus que des relations assez éloignées avec les particularités structurales de la région. — 227 — DESCRIPTION SOMMAIRE DES TERRAINS a* AlluvioES modernes. Occupant le fond des vallées, généralement peu développées, leur impor- tance étant en rapport avec celle des nombreuses vallées qui sillonnent la surface du pays et qui sont ordinairement étroites. A signaler toutefois l'impor- tance de ces dépôts dans le bas-fond de Saint-Fierre- des-Landes et dans la plaine où coulent le Couesnon et ses affluents au sud de Fougères. a"'» AlluvioDS anciennes. Se montrent sur les bords de la Seicbe et de la Vilaine, en aval de Vitré. Près de Châteaubourg, elles contiennent à leur base de gros blocs de diabase, des grès noirs du Gothlan- dien. Sur les deux rives de la Mayenne, en aval du massif granitique de Sacé, on constate l'existence de deux niveaux dans les alluvions anciennes. On a noté a''' des dépôts limoneux, avec galets de quartz, répartis au fond des vallées contournant l'extrémité N, E. de la forêt de Mayenne ; ainsi que des limons et des argiles parfois très puissants qui couvrent sur une grande étendue la région de Saint-Pierre-des- Landes, cachant entièrement les schistes précam- briens qui n'apparaissent que par place. Ces limons, provenant de l'altération et du remaniement de couches disparues, se sont accumulés dans cette cuvette qui a servi de bassin de décantation. Des dépôts analogues existent sur de grandes surfaces entre Fougères et le pointement granitique de Dom- pierre. a''' Limon des plateaux. On a rapporté à cette formation des argiles qui paraissent résulter de la — 228 — décomposition sur place, soit de roches sous-jacentes, soit de l'altération des dépôts tertiaires qui ont dû s'étendre autrefois sur une partie de la région. Sur les schistes précambriens elles renferment de nom- breux fragments de quartz résultant de la démolition des filonnets contenus dans la roche sous-jacente. p' Les sables et graviers de l'Ille-et-Vilaine forment à l'Ouest de la feuille des lambeaux très disséminés et peu étendus(Saint-Sauveur-de3-Landes, Vieuxvy, Gahard, Gosné, Saint-Aubin-du-Gormier, Nord de Ghampeaux), qui pourraient représenter le résultat de la décalcification des faluns redoniens. Dans les angles N. E. et S. E. de la feuille, des sables rouges et surtout des graviers à galets de quartz blanc, souvent très épais, couronnent les hauteurs et ne sont plus que les témoins de dépôts que l'érosion a largement fait disparaître dans les vallées. On con- sidère ceux-ci comme d'âge pliocène. m' L'Helvétien offre plusieurs gisements de faciès savignéen : à Saint-Sauveur-des-Landes, près de la ferme de la Boyère (altitude 100 mètres), faluns silicifiés reposant sur le granité ; à Gahard (La Cheillerais) et Bois-Roux, mélange de bryozoaires brisés et de sable graveleux, qui a été exploité pour le marnage. Ces faluns ont été signalés à Sens-de- Bretagne (La Bouxière) et dans la forêt du Pertre. On a assimilé à ce même niveau m' de petits lambeaux de graviers, situés près de la bordure S. E. de la feuille, ceux-ci paraissant se rattacher aux sables fossilifères de Beaulieu et à des dépôts qui prennent de l'importance plus au Sud (feuille de Ghâteau- Gontier). — 229 — Gi L'Éocène est représenté à la base par des argiles provenant de l'altération des schistes carbo- nifères sous-jacents (La Goconnière près Laval) ; ces argiles sont surmontées par des sables sans fossiles (eu), sur lesquels reposent en un point (Thévalles) des argiles et des marnes avec calcaire concrétionné (cicj, renfermant une faune analogue à celle de Lan- déan (Bithinia, Limnea, Planorbis, graines de Chara). La présence de blocs et de fragments de grès, identiques aux grès à Sabalites, permet de supposer que l'Éocène a existé dans la région située au Sud du filon de quartz calcédonieux de Fontaine- Daniel (limite Est de la feuille). h' Le terrain houiller est représenté à Saint- Pierre-la-Gour par deux bassins principaux, actuel- lement séparés par suite de dénivellations et d'éro- sions. Le bassin Sud, dit des Eff retais, a été exploité de 1830 à 1880; les couches y plongent concentri- quement sur un point situé au Nord des affleure- ments; elles butent par faille, avec rebroussement, contre le calcaire carbonifère (h.vab). L'ensemble de ce dépôt est composé par une alternance de pou- dingues, de schistes, de grès et de couches de houille, celles-ci au nombre de 17. Dans le bassin Nord, dit de La Balorais, les couches forment une cuvette complète avec des alternances de couches de houille comme dans le bassin Sud ; à TOuest et à l'Est il existe, vers la base, des poudingues à gros galets de grès, céphaliques, avec tigillites, provenant vrai- semblablement de la crête armoricaine du bois de Chatenay. C'est ce faciès qu'on retrouve dans le petit lambeau de Ghambord et de la Soûlerie. Des affleu- — 230 — rements de schistes violacés, indiquant des dépôts très puissants, caractérisent la région de Rougefeux. La flore de ces deux bassins est assez riche ; elle est caractéristique du Stéphanien moyen : Calamités Siickowi Brong. , AstcrophylUtes equisetiformis Schlot., Aiinulana stcUata Schlot., Sphenophyllinn oblongifolium Gerni., Sp. angusiifolium Gerra., Sp. Th'imii Germ., Odontopteris minor Brong., Pecopteris arguta Sternb., Caulopteris patria Gr. Eury, C. Baylei Zeill., Sigillaria Brardi Bvong, Sig. spimdosa Germ., etc. h,v-;,b comprend trois assises distinctes : à la base, des grauwackes à éch inides, puis des calcaires gris ou rosés, parfois à structure noduleuse rappelant le faciès griotte, enfin des schistes dont la puissance est exagérée par des plis, principalement aux environs de Laval ; ces schistes, dans l'angle S. E. de la feuille, sont altérés par silicification. Cet ensemble occupe le centre du synclinal carbonifère entre Changé et Laval ; on le retrouve, sauf les schistes supérieurs, qui diminuent d'importance, entre les deux bassins houillers de Saint-Pierre-la-Cour, où les calcaires sont largement exploités, et aussi le long d'une étroite traînée, parfois discontinue, qui côtoyé le bord oriental du bassin de la Balorais, remonte jusqu'à Ville-Étable, pour s'étendre à l'Ouest vers Bourgon et à l'Est jusqu'à La Feurardière. h,v Le bassin de La Baconnière, jadis exploité (1834 à 1869), occupe une cuvette nettement délimitée par des grès (d''^), laissant apparaître par place les schistes et calcaires (d^'») qui leur sont subordonnés. La régu- larité dans le plongement des couches de cette — 231 — cuvette synclinale est altérée par la présence d'un anticlinal disposé suivant le grand axe du bassin. hv Calcaire noir, compacte, à Productus gigan- te.us, parfois utilisé comme marbre (Louverné), n'existe que sur le flanc Nord du synclinal de Laval. On le retrouve côtoyant le Sud du bassin de la Bacon- nière, formant une bande encaissée d'une façon anor- male au milieu du Dévonien inférieur d'^ d'^, entre Saint-Ouen et le Bourgneuf. Sa présence n'est souvent décelée que par des exploitations récentes ou anciennes ; ces dernières n'indiquant plus que par quelques rares débris l'existence de cette bande très étroite, parfois complètement cachée. La base du carbonifère hy, est généralement indi- quée par la présence de la Blaviérite, roche porphy- roïde, à pâle sériciteuse, dans laquelle abondent par- fois de nombreux grains de quartz bipyramidés. Cette roche, ordinairement schisteuse, est parfois bré- choïde ; elle prend, sur certains points, un aspect cristallin par suite de l'abondance des grains de quartz ; le long de cette bande, qui forme la base du carbonifère, on doit signaler, sur certains points, une roche éruptive microgranulitique (Nord de Gliangé, Bourg-Nouveau, Ouest de Laval) La blaviérite est surmontée par des poudingaes, avec galets de grés et de calcaire, siluriens et dévoniens, auxquels sont associés des galets de blaviérite ; puis viennent des schistes avec couche d'anthracite (Le Genest, Lhuis- serie-Montigné), auxquels succèdent des alternances de schistes et de grès bréchoïdes •«caractéristiques du faciès Gulm. Le mode de distribution de ces dépôts indique qu'ils correspondent à une transgres- — 232 — sion, qui, n'étant plus circonscrite à la partie centrale du synclinal, a dépassé les limites du Dévonien et même du Silurien. Nous citerons, à cet égard, la longue et très étroite traînée de Gulm entre Argentré- du-Plessis et Brielles (Le Haut-Gharil). Les arkoses de Brielles, avec lits discontinus de schistes à débris charbonneux, reposent sur la granulite du Pertre (Le Grand Rocher), à laquelle elles ont emprunté leurs éléments et dont elles contiennent quelques galets. A Argentré, elles reposent sur des poudingues à pâte argileuse, dont les galets, généralement petits, sont formés de microgranulites et de schistes silicifiés ; au-dessous, on trouve ces mêmes microgranulites à structure fluidale, avec parties bréchiformes et petits bancs de scliistes blaviériteux qui ont silicifié les schistes précambriens avec lesquels elles sont en contact; tout cet ensemble butte au S. 0. par faille contre le Précambrien. d°b Schistes et Calcaires à Phacops Potieri (Eifélien). Au-dessus de l'horizon de Néhou, Lebes- conte a signalé à Gahard, notamment entre la Lézais et la Thébaudais, des schistes à nodules siliceux, avec lentilles de calcaire fossilifère, contenant dans les couches supérieures Anarcestes cf. siibnantilinus Schloth. (Sch. de Porsguen) et dans les couches infé- rieures An. lateseptntus Beyr., Phacops Potieri Bayle (schistes du Fret). A Izé, entre la Hubaudière et l'Essort, au-dessus des calcaires de Vilpic, M. Barrois a trouvé An. cf. siibnauliUnus dans des schistes fins, argileux, rougeâtres, à nodules siliceux. Au Nord de Laval, la base du Dévonien moyen existe également au Sud de Saint-Germain-Ie-Fouil- 233 loux et de Saint-Jean-sur-Mayenne, au centre d'un synclinal de schistes du d.'"». Les fossiles les plus caractéristiques sont : Phacopa Potieri, Wilsonia Orbigmjana, Nucleospira lens, Bifida lepida, etc. d'=» Schistes et Calcaires à Athyris undata. Représentés par des schistes avec petits bancs de grès et de grauwackes fossilifères, ils sont développés surtout dans l'éperon de Vieuxvy dont ils forment l'axe synclinal ; près de la Bécassière, ils renferment quelques lits calcaires. Un petit lambeau de grau- wackes fossilifères s'observe près du moulin de Graffard, au Nord d'Ercé. Les schistes de la Louvrais et de l'Évenais, près de Livré, ont fourni des fossiles de ce niveau ; des bancs calcaires ont été exploités à Vilpic et à La Motte-Saint-Gervais. De là, il faut aller vers la limite Est de la feuille pour retrouver le même niveau. Les schistes et calcaires dévoniens, très fos- silifères, forment une mince ceinture autour du bassin carbonifère de la Baconnière ; puis ils se relient par une bande, — épargnée par l'érosion au fond d'un étroit synclinal de grès à 0. Moiiîiieri, — à la région située au Sud de Saint-Germain-le-Fouil- loux et de Saint-Jean-sur-Mayenne, où les couches, souvent riches en fossiles, prennent une importance topographique, principalement due à des plis secon- daires. Il est à remarquer que, sur le flanc Sud du synclinal de Laval, les assises du d"-' disparaissent sous les dépôts du Gulm qui s'appuient directement sur les grès à 0. Monnieri. Les schistes d*=» existent au centre du synclinal de la forêt de Mayenne ; peut- être même s'y trouve-t-il quelques petites lentilles cal- caires, qui auraient été jadis exploitées pour la chaux. — 234 — d-'b Grès à Orthis Monnieri. Cet horizon est formé par une assise de grès blancs ou ferrugineux contenant surtout des Lamellibranches. A l'Ouest de la feuille, il est cantonné, comme les assises 'dévo- niennes précédentes, dans le pli Nord du synclinal, notamment dans l'éperon de Vieuxvy (crête de Ga- hard) ; il forme une traînée discontinue au centre du pli passant au Nord d'Ercé, les landes de Livré, le Plessis-des-Fosses et le bois de Beaufeu. Ces mêmes grès se retrouvent au-delà de la région précambrienne de Saint-M'Hervé ; ils constituent une étroite crête de Bourgon au Haut-Feu, entourent par une série de hauteurs le bassin de La Baconnière qui occupe le fond d'une cuvette synclinale, et accompagnent, sous forme de collines, parfois sableuses, toutes les bandes de schistes et calcaires d"" et les lambeaux de Gulm hv, ; enfin, ces mêmes grès forment une zone qui dessine la limite sinueuse du bassin carbonifère du Genest, Saint-Isle et Lhuisserie-Montigné. Au centre de la forêt de Mayenne, les grès d'*^ existent au S. 0. de Placé. d.''' La base du Dévonien est caractérisée par une alternance de schistes argileux, très fissiles, au milieu desquels s'intercalent de petits bancs bien calibrés de quartzites noirs. Ce faciès, qu'on retrouve presque identiquement au sommet du Silurien (s^), rend impossible le tracé d'une limite entre ces deux étages, d'autant pins que les indications paléontolo- giques font défaut. Aussi, dans la région correspon- dant au département d'Ille-et-Vilaine, on a réuni, sous une même teinte, avec l'indication d'» s* les schistes et quartzites de la base du Dévonien et ceux 235 du sommet du Silurien supérieur. Ces assises, dans la moitié occidentale de la feuille, sont enserrées dans des synclinaux ordoviciens, ou limitées par des failles qui rendent les contacts anormaux. Dans la Mayenne, leur distribution paraît plus régulière, les schistes et quartzites accompagnant toujours les grès à O. Mon- nieri dont ils suivent les allures. On a essayé d'y tracer une limite fictive, pour indiquer la séparation probable entre le Silurien et le Dévonien. s* Dans la Mayenne, les schistes et quartzites du Silurien supérieur se confondent à leur sommet avec les couches, analogues comme faciès, de la base du Dévonien, mais acquièrent, vers leur base, des caractères spéciaux qui les font distinguer nettement de ces derniers ; ce sont des schistes à graptolithes, ampéliteux, s'altérant facilement et donnant naissance à une argile noire, violacée, ou même blanche ; on y rencontre des sphéroïdes ren- fermant les fossiles caractéristiques du Silurien supé- rieur. On peut aussi signaler dans les schistes du s*, non pas des filons, mais des pointements de diabases, souvent très altérées, qui paraissent localisés dans cette assise. Ces schistes et quartzites sont très développés suivant l'axe des deux plis de Gahard et de Litîré. Les ampélites à Graptolites et les nodules à Orthocères existent à la base de la puissante série qui forme la dépression de Ghevré, dans l'axe du pli de Lilïré (Dourdain, La ViUe-Anfray-en-Izé, etc.). Dans le pli Nord, les ampélites et nodules sont connus sur un grand nombre de points. On y a distingué deux horizons, celui de Prince, à Monograptus colonus Bsirv., M. Nilssoni Barr. et Cardiola inter- — 236 - rupta Sow., équivalent de Ludlow, et celui de Sens- de-Bretagne (La Ménardais) à Monograplus Riccar- tonensis Lapworth, M. dubhis Suess, équivalent du Wenlock. Vers l'Est, on les retrouve, avec leur faciès ampélitique et leurs tossiles caractéristiques, entre Prince et La Groixille, au Nord de La Baconnière, dans la forêt de Mayenne ; au Sud d'Andouillé et au Nord de Louverné, la bande d'argile noire qui indique la présence de ce niveau a fait croire à l'existence de charbon, que les travaux de recherches n'ont natu- rellement pas justifiée. Ces schistes prennent un grand développement dans le bois de Misedon et à l'Ouest de La Brulatle ; ils sont fossilifères à La Lucette, près de Glermont, au Port-Brillet, et accom- pagnent la bande ordovicienne du flanc Sud du syn- clinal de Laval. s' Le Grès Gothlandien (grès culminant) forme en général à la base des schistes précédents un hori- son net de quartzites noirs, devenant gris ou blancs par décoloration, souvent lardés de filonnets de quartz. Il affleure en une bande à peu près continue au flanc Nord du pli de Gahard entre Sens-de-Bre- tagne et la Croixille ; dans cette dernière localité, il est développé sous son aspect typique de quartzites noirs ; dans le pli de Liffré, il est beaucoup plus dis- continu et morcelé, mais il est cependant très recon- naissable sur beaucoup de points, par exemple à la Bouexière (carr. de Trapeau), Izé, Landavran, La Ghapelle-Erbrée (Le Viceulle, La Foucaudière). Ge grès prend un développement important à Prince et La Groixille, puis, suivant toutes les sinuosités des couches siluriennes du flanc Nord du synclinal de — 237 - Laval, et participant à tous leurs accidents, il s'y montre toujours très net, formant une crête parallèle à celle du grès armoricain, mais moins élevée que cette dernière. Au centre du synclinal de Lava', il apparaît, au centre du dôme de Glermont (entre Port- Brillet et Le Genest), autour duquel s'étalent si large- ment les schistes et quartzites du Silurien supé- rieur et du Dévonien inférieur. Sur le flanc Sud, ces grès perdent de leur importance, disparaissent même parfois, ou ne sont plus représentés que par quelques bancs qui peuvent échapper à l'observation, d'autant plus que leur rôle topographique est complètement effacé. s«abc Ces trois termes ordoviciens, compris entre le grès gothlandien et le grès armoricain, corres- pondent aux Schistes à Trinucleus Pongerardi (s*"=), Grès de Saint-Germaia-sur-Ille (s*'') et Schistes à Galymènes (s*''). Dans l'Ille-et-Vilaine, les deux niveaux supérieurs sont représentés par des grès gris, zones, bien visibles surtout dans le pli de Lifïré (lande de Beaugée, La Bouexière, Ghampeaux, Bas-Pont, près Vitré). Ces grès contiennent Calyme- nella Bayani (de Trom.), Trinucleus Seunesi Ker- forne, Adranaria Tromelitii Mun.-Ch., Orthis Ber- thoisi Rouault. L'assise inférieure est toujours schis- teuse, assez fossilifère ; à Ghampeaux, au contact des grès, elle se termine par un horizon à Placopa- ria Tourneniinei Rou. (= sch. de Morgat) ; elle est bien développée autour de Vitré, où elle a donné lieu à des exploitations pour ardoises et dalles. — Dans le bassin de Laval proprement dit, l'assise la plus inté- rieure, c'est-à-dire celle des schistes à Galymènes — 238 — (s''''), est toujours très nette, caractérisée par des schistes noirs ardoisiers, avec gisements de fossiles caractéristiques ; elle est accolée au grès armoricain qu'elle surmonte directement et n'échappe à l'ohser- vation que par suite d'éhoulis du grès sous-jacent. A l'Ouest d'Andouillé, un niveau spécial à Trinu- cleiis Bureaui occupe le sommet de cette assise. Les deux autres assises (s'^'^) se présentent dans le flanc Nord avec un faciès différent de celui du flanc Sud ; au Nord, elles sont principalement caractérisées par des grès psammitiques gris jaunâtre, au milieu des- quels le niveau gréseux (s''^ , correspondant au grès à Calymeru'lla, n'est qu'à peine indiqué ; au Sud, au contraire, le faciès gréseux est très développé, de telle sorte qu'au point de vue topographique les crêtes correspondant au grès s' et au grès s"^ qui n'existent pas sur ce flanc, sont remplacées par celle du s""^. Ces couches forment des plis secondaires entre Ahuillé et la forêt de Concise, et le long de la bordure Sud du synclinal, elles dépassent parfois la verticale et sont souvent déversées vers le Nord, mais cette allure s'atténue et disparaît en profondeur. s"* Le grès armoricain repose toujours direc- tement sur les schistes précambriens, sans intercala- tion de couches cambriennes ; il est tbrmé de gros bancs de quartzite et de grès blancs Ans à Tigillites, plus rarement de quartzites à gros i^rains. Ses affleu- rements suivent une ligne disloquée, mais presque continue, au bord Nord du synclinal, d'abord dans l'éperon de Vieuxvy, puis entre la forêt de Haute-Sève et Juvigny, ils forment une ceinture à peu près inin- terrompue autour de l'anticlinal de la forêt de — 239 — Sévailles. Son allure est beaucoup plus irrégulière autour de l'anticlinal de Saint-M'hervé ; une bande borde le granité au Sud de Taillis ; elle est prolongée à l'Ouest par les lambeaux isolés du moulin de Quin- campoix, au Nord de Balazé, et du rocber des Regrel- tis, au Nord de Saint-M'hervé ; ce grès forme un massif étendu au Nord de Montreuil-sous-Pérouse (Les Molières), puis disparaît au Sud de l'anticlinal jusqu'aux rochers des Bois-Mallet, près de Bourgon. Dans le pli méridional, le grès armoricain n'existe que près de l'Épinay, à l'extrémité Est de l'anticlinal précambrien de Paintourteau, au Sud de Juvigné, le long de la longue bande formant la limite Nord du synclinal de Laval ; on en voit un tronçon dont l'ex- trémité bulle par faille contre le massif granitique de Saint-Hilaire ; le long de cette faille un lambeau, détaché de la bande principale, s'applique, avec les schistes à Galymènes, fossilifères, contre le granité. Au Nord de la Baconnière, le grès armoricain réap- paraît, constituant une bande, sinon continue, du moins dessinant d'une façon précise la limite Nord du synclinal de Laval. Sur le flanc Sud, il paraît être absent par faille, ou tout au moins, dans certains cas, son faciès gréseux n'y étant plus représenté que par quelques petits bancs peu importants, il dispa- raît sous la couche arable et perd entièrement le rôle qu'il joue dans le relief de la région. X Les schistes précambriens se présentent dans le Nord de la feuille avec le faciès des schistes de Saint-Lo, c"est-à-i!ire de phyllades avec lits plus ou moins épais de grès argileux fins, le tout de cou- leur généralement foncée ; au voisinage du synclinal. — 240 — et surtout au Sud, ils sont plus argileux, verdâtres, jaunâtres ou rosés, parfois ardoisiers, c'est-à-dire avec l'aspect des schistes de Rennes. Ils contiennent quelquefois des bancs de poudingues (Nord de Saint- M'hervé) ou des lits de grès pisaires (Servon). Au voisinage des massifs granitiques de Fougères et de Balazé, ils sont transformés en schistes pseudo-mâ- clifères (xyi). Tel est aussi le cas dans toute la région comprise entre le massif granitique de Larchony et celui de Saint-Hilaire, ainsi que dans les lambeaux compris entre le massif d'Alexain et les grès armori- cains de la forêt de Mayenne et d'Andouillé. Au sud, ces schistes, éloignés de tout contact avec le granité, ne sont jamais métamorphisés. 71, Un faisceau de fiions de porphyre à quartz globulaire, se dirigeant vers le N. E. et coupant presque à angle droit les filons de diabase quartzi- fère, sillonne le massif granitique d'Alexain, ainsi que les schistes précambriens d'Andouillé et de Montflours. A signaler également un petit massif d'une roche analogue, à la limite S. E. de la feuille. — Les filons de la forêt du Pertre se rattachent peut- être aux coulées qui forment la base du Culm d'Ar- gentré, et qui ont silicifié les schistes précambriens. Les microg'raiiulites à structure fLuidale de ces coulées sont surmontées par des conglomérats du Culm auxquels elles ont fourni une partie de leurs galets. C'est à la même place stratigraphique que se trouve le porphyre de structure analogue, de Bourg- Nouveau, à l'Ouest de Laval. y' Quelques filons de microg-ranulite dans les schistes précambriens et dans le granité. Les petits — %ll - pointemenls de Montbelleux et de Villeray, près de Parce, conliennent de l'étain et sont analogues à l'Elvan de Gornouailles. e' Les diabases andésitiques qui pointent au milieu des schistes et quartzites s* sont souvent à structure ophitique ; facilement altérables, on y voit la chlorite et la calcite remplacer les bisilicates. Les schistes qui avoisinent ces pointements de diabase sont altérés, durcis et parfois vacuolaires. La pré sence de ce faciès dans les schistes du s* indique toujours l'existence d'un pointement affleurant ou voisin de la surface du sol. s De nombreux filons de diabases quartzifères traversent le massif granitique de Saint-Denis-de- Gastines et celui d'Alexain, en se dirigeant vers le N. 0. On les retrouve avec une direction difl'érente dans le granité de Fougères et dans les schistes pré- cambriens du Sud de la feuille. On ne les voit pas pénétrer dans les couches siluriennes. y' La granulite forme un massif important au- tour du Pertre, où elle se présente avec ses caractères typiques. Le massif est limité au Sud par une faille, mais, du côté du Nord, où le contact paraît nor- mal, les schistes précambriens ne sont pas modifiés. Cette granulite est anté-carbonifère ; elle a fourni des galets aux arkoses du Gulm qui la recouvrent à son bord Sud. Des filons de granulite aplitique et tourmalinifère traversent le granité de Fougères. Un de ces filons est en relation avec le filon de quartz du gîte de la Touche (voir ci-dessous). Yi Granité. Les massifs granitiques de cette feuille appartiennent au type de Vire. Sur leur pour- 16 — 242 — tour, les schistes précambriens sont les seules couches qui paraissent avoir été modifiées. Q Quartz. Le Précambrien et le granité sont traversés par des filons de quartz intéressants, soit par leur nature, soit par leur développement en lon- gueur, soit par les minéraux qui les accompagnent. Les uns, dirigés vers le N. 0., sont des filons de quartz laiteux formant aux environs d'Alexain, de Chailland, de Dompierre, des traînées de huit à dix kilomètres ; ils paraissent être les plus anciens ; ceux-ci, Vieuxvy-sur-Couesnon, exploités à la Tou- che, sont associés à des granulites et renferment blende, pyrite et galène ; à Montbelleux et à Villeray, le quartz a un aspect gras ; les filons coupent les pointements de microgranulite et contiennent Wol- fram, Gassitérite, Molybdénite, Chalcopyrite, Bismu- thine, etc. — A la Lucette, près Le Genest, les filons paraissent peu étendus en longueur et affecter la forme de lentilles; ils contiennent de la Stibine; l'un d'eux a en outre, or natif, tellurure d'or et mispickel aurifère abondant. Il semble qu'il y ait des relations entre ces filons et les venues de diabases andésitiques du silurien supérieur. — On a marqué comme filon de quartz une étroite bande venant de Fontaine- Daniel (feuille de Mayenne) et pénétrant dans l'angle N. E. de la feuille Laval, jusqu'aux Viardières. Cette zone peut être considérée comme le résultat d'une silification intense des schistes du x, avec parties exclusivement siliceuses et calcédonieuses. - 243 — REMARQUES STRATIGRAPHIQUES La compression intense subie par le géosynclinal de Brest-Laval, depuis le massif de Menez-Bel-Air jusqu'au Nord de Rennes, diminue beaucoup d'im- portance en s'avançant vers l'Est; les couches s'éven- taillent, et par suite leur allure et les accidents qui les nfïectent sont différents. Sur la feuille de Laval, le géosynclinal est divisé en deux plis secondaires, séparés par un anticlinal de schistes du x, lequel se traduit topographiquement par une dépression ; cette division disparaît bientôt par la jonction de la bande de grès armoricain de Gosné et de celle qui limite au Sud la forêt de Sévailles : ces deux bandes se réunissant au Nord de Dourdain par la crête armori- caine des Pruniers et celle de Villeneuve. Au delà, on voit, noyés au milieu d'un grand développement de schistes et quartzites s* d'% des lambeaux de schistes et de grès ordoviciens interrompus par des massifs granitiques ou par des régions précam- briennes, qui par leurs contacts anormaux et leurs contours plus ou moins géométriques, ont nécessité le tracé de failles. — Dans la Mayenne, si ces failles sont moins nombreuses, c'est que le géosynclinal s'ouvre de plus en plus, laissant plus de place aux assises qui s'y trouvent entassées. Toutefois, on peut encore y constater l'effet produit sui les couches par les pressions tangentielles et la présence de failles avec rejets, — lorsque des massifs résistants sont venus entraver la marche des couches redressées, — ou de plis-failles ayant amené la disparition de cer- tains termes qui manquent dans quelques syncli- _ 244 — naux. La flexion verticale des axes des plis a aussi contribué, aidée par l'érosion, à donner des formes plus ou moins digitées à certains tracés, ou à dessi- ner des contours elliptiques correspondant à des dômes ou à des cuvettes synclinales. — Les princi- paux mouvements du sol à signaler sont d'abord ceux qui ont amené la transgression du grès armori- cain ; ceux qui, dès le début du Carbonifère, se sont manifestés par un envahissement des dépôts du Culm, débordant au-delà des limites que le Dévonien leur avait tracées; mouvements d'oscillations qui ont apporté des changements dans l'emplacement nor- mal des calcaires Lm et h, ; et enfin la discordance du bassin de Saint-Pierre-la-Cour, indiquant que l'ère des grands plissements était terminée lorsque les couches de houille se sont déposées. CULTURES Dans les régions granitiques, le sol est favorable à la culture des céréales ; les étroites vallées y sont parcourues par des ruisseaux qui entretiennent une fraîcheur continue favorisant le développement des herbages et permettant des irrigations. — Les schistes du X, jadis peu fertiles, ont été améliorés par les amendements calcaires et donnent actuellement de belles récoltes. Il faut toutefois en excepter certaines régions où se sont accumulés des limons argileux (a'*), généralement stériles, et qui justifient le terme de Landes ajouté au nom des communes. Sur les niveaux gréseux de l'Ordovicien {s'^ s^^) on trouve en général des landes ou des forêts ; le grès armori- — 245 — cain est ordinairement caractérisé par des bois de sapins qui le font reconnaître à l'horizon. Toute la région des schistes et' quartziles (s* d*») correspond à un sol argileux compact, où les labours deviennent parfois impossibles après les périodes de sécheresse ou d'humidité prolongée ; la culture du pommier y est toujours faite avec succès. Les schistes et cal- caires dévoniens sont favorables à la culture ; le Gulm, au contraire, donne naissance à un sol ingrat ; les schistes et calcaires carbonifères ont une valeur agricole réelle. Les graviers pliocènes, si développés dans l'angle N. E. de la feuille, coïncident avec des landes. DOCUMENTS ET TRAVAUX CONSULTÉS Travaux géologiques et minéralogiques de MM. Bar- rois, Bézier, Bigot, Blavier, Bureau, Delage, Dollfus, Dorlhac, Dufrénoy, Durocher, Gaudry, Guéranger, Jannetaz, Julien, Kerforne, Lebesconte, Massieu, Maupillé, Michel-Lévy, Munier-Chalmas, Nicholson, Œhlert, Ogée, Pellegrin, Rouault, Saminn, Seunes, Toulmouche, Triger, de Tromelin. Carte géologique du département d'Ille-et-Vi- laine, par M. Toulmouche (1835); Carte géologiqiic du département de la Mayenne, par M. Blavier, ingénieur des Mines (1837) ; Carte géologique géné- rale de la France, par Dufrénoy et Elie de Beaumont (1842) ; Carte géologique du département d'Ille-et- Vilaine, dressée par M. Massieu, ingénieur des Mines, d'après les documents recueillis par M. Lo- rieux, inspecteur général des Mines, et M, Durocher, ingénieur en chef des Mines (1865) ; Cartes géolo- — 246 — giqiies du département d'I Ile-et-Vilaine, par M. Mé- déric Delage (1877); Cartes géologiques des bassins de Saint-Pierre-la Cour et de la Baconnière, par M. Dorlhac (1881) ; Carte géologique de V arrondisse- ment de Laval, par M. Triger (1828-1867), éditée par M. Œhlert en 1882 ; Carte géologique du Bassin du Menez-Bélair, par M. Gh. Barrois (1895). Les explorations et les tracés géologiques ont été faits de 1896 à 1904, par M. Œhlert, correspondant de l'Institut, conservateur du Musée de Laval, pour la partie comprise dans le département de la Mayenne ; par M. Bigot, professeur à l'Université de Gaen, pour la partie du synclinal siluro-dévonien comprise dans rille-et-Vilaine ; par M. Matte, professeur au Lycée de Rennes, pour les régions de l'IUe-et-Vilaine situées au S. et au N. de ce synclinal. D. P. Œhlert et A. Bigot. M. Antoine. — Sur une couche bajo- cîeiiue à faciès de récif trouvée à May-sur-Orne. Au cours de nombreuses excursions géologiques aux environs de May-sur-Orne, nous avons eu l'oc- casion d'étudier, entre autres choses intéressantes, une couche bajocienne sous un faciès de récif. En 1866, Eugène Deslongchamps décrivit (1) quel- ques gastéropodes nouveaux provenant de la même localité : Delphinula rostrata, Pleiiroto7naria spira- tissima, Brachy tréma labiosa. Les types de Deslongchamps provenaient certaine- ment de la couche que nous avons étudiée et oîi nous avons retrouvé, en nombre, ces trois espèces. D'ail- leurs, MM. Brasil, Mazetier et Bigot, ont également recueilli des fossiles dans cette couche dont l'âge exact n'avait pu être déterminé. Cette couche est extrêmement fossilifère, le faciès de la roche, ses relations, la répartition des fossiles (1) Eugène Deslongchamps. — Note sur les Leptomaria et Cryp- tœnia démembrés du genre Pleurolomaria et sur quelques espèces nouvelles appartenant à ces trois genres (Bull. Soc. Linn. Nor- mandie, l"vol., 1867, pp. 221-242, pi. VI et VU et Notes pale'on- iologiques, juin 1866, pp. 66-86, pi. VI- VII.) Eugène Deslongchamps. — Note sur plusieurs espèces de gasté- ropodes provenant de la couche à Ammonites Sauzei (Bull. Soc. Linn. Norm. (2) 1" vol., 1867, pp. 247-255, pi. Mil et Notes paléon- iologiqueSy I, pp. 87-94, pi. VIII.) — 248 — qu'elle renferme rappellent beaucoup les couches à gastéropodes de la même localité. Les gastéropodes sont particulièrement abondants. Il n'y pas moins de soixante-dix à quatre-vingts formes. Parmi celles-ci se trouvent de nombreux Pleurotomaires, dont la plupart sont identiques aux espèces de l'oolithe de Bayeux ou en sont au moins très voisines. Parmi les espèces que nous avons déterminées, nous citerons : Alaria Lorieri, 7nyurus ; Cerithiiim contortuin , papillosiim ; Ampullina bajocensis; Amherleya Orbignyana; Trochxisbiarmatus, dwpli- catits ; Straparolhfs piilchelhis . Les autres formes appartiennent surtout aux genres : Trochotoma, Tur- ritella (?), Monodonta, Delphinula, Cirrus, Sola- rium, Pileoliis, Pseudomelania, Patella, Piinchi- rella, Fissurella, E7narginula. Signalons également la présence d'un Chiton\ ce genre n'avait pas encore été rencontré dans le Bajocien de France et d'Angle- terre. Les Pélécypodes sont également abondants, mais leurs espèces moins nombreuses. Nous citerons de nombreux Opis : Lorieri, afflnis, lunulala, mira- bilis, depressa, ponderosa, siinilis, des Astarte : cordiformis, Tliisbe, Typha et les genres : Avicula, Hippopodium, Nuciila, Arca, Ciicullœa, Pecten, Hinnites, Lima, Plicatula, Gervillia, Ostrea, Cypri- cardia, Gastrochena. Les Céphalopodes sont très rares, mal conservés le plus souvent, et de taille petite. Les Brachiopodes sont un peu plus abondants : Terebratula Phillipsi, Rhynchonellaplicatella, The- cidea. 'ii'J La liste sommaire de celte faune sera complétée par i'énumération de quelques Bryozoaires, Échino- dermes, débris de Crustacés et de Poissons. Nous donnerons d'ailleurs la liste complète de cette faune quand nous en aurons terminé Tétude. La roche est formée d'un calcaire blanc grisâtre de dureté variable. Les parties les plus dures, avec quelques fines oolithes ferrugineuses, contiennent de nombreux fossiles, surtout des Pélécypodes et de taille plutôt médiocre. Les parties plus tendres, sans oolithes ferrugineuses, renferment généralement des fossiles assez volumineux^ Des dendrites de manga- nèse sont fréquentes enfin, tant dans les fisGures de la roche que sur les fossiles. L'âge exact de cette couche ne peut être direc- tement établi par ses relations statigraphiques. On sait d'ailleurs qu'il en est de même pour les autres niveaux à May. En tous les points où nous l'avons examinée, nous l'avons trouvée immédiatement recouverte par l'oo- lithe blanche (couches k Stomechimis bigranularis). D'un autre côté, nous la connaissons superposée, soit : 1° Au grès ; 2° Au Charmouthien ; 3" Au Toarcien ; nous rapportons ici au Toarcien, malgré l'absence de fossiles caractéristiques, une petite couche très mince et pétrie de débris de Crinoides (hocrinits, etc.) ; 4° A la zone à Bradfortensis du bajocien inférieur. Les Céphalopodes vont nous donner des rensei- 16* - 250 — gnements plus précis. Le caractère de la faune des Céphalopodes nous est fourni par la présence de Lissoceras oolithicum Oppelia subradiata (1) et des genres : Parkinsonia, Sphœroceras, Cosmo- ceras. ' Bien que les échantillons recueillis appartiennent à des individus de petite taille, leur détermination est suffisamment précise. Les deux espèces signalées appartiennent aux couches de l'oolithe ferrugineuse de Bayeux, et le genre Parkinsonia apparaît pour la première fois à ce niveau. Les éléments d'appréciation que nous avons recueillis nous permettent donc de considérer cette couche comme un représentant de récif de l'horizon ferrugineux du Bajocien supérieur. Laboratoire de Géologie, S mars 1905. (1) La détermination de ces deux espèces a été aimablement vérifiée par M. Louis Brasil. Noël Bernard. — Sur un cas de dégé- nérescence de plantes à tuber- cules. M. A. Chevalier, au retour de la mission Ciiari-lac Tchad, avait envoyé au Jardin des plantes de Gaen quelques tubercules de deux Coleus (C. Coppini et C. Daso). Ces tubercules furent plantés par M. R, le Bey soit en pleine terre dans le Jardin des Plantes, soit dans les serres tempérées. Les plantes des deux espèces, aussi bien dans l'une que dans l'autre condi- tion, n'ont pas donné de tubercules. En vérité, celles qui avaient été cultivées en plein air étaient restées chétives, mais celles, au contraire, qui étaient en pots dans les serres avaient développé des tiges nom- breuses et abondamment ramifiées, sans cependant arriver à fleurir. Cette observation mérite, à mon sens, d'être rapportée. On sait que la plupart des plantes à tuber- cules cultivées communément dans nos pays dégé- nèrent quand on les transporte dans les régions tropicales. Ainsi la pomme de terre transportée au Sénégal ou au Soudan ne donne plus en général dès la première génération que des tubercules rudimen- taires, et souvent même n'en donne plus du tout. On serait évidemment tenté de rapporter la dégénéres- cence dans ce cas au changement des conditions 252 climatériques.Mais on voit que pour les Coleiis dont il est question ici, le transport dans les régions tempérées amène un résultat identique à celui qui se produit pour la pomme de terre et pour d'autres plantes par le transport dans les régions tropicales. Il semble, en un mot, que la dégénérescence en pareil cas soit entraînée plutôt par le changement de lieu que par le changement de climat; ce qui se comprendrait aisément si la tubérisation est bien due, comme je l'ai suggéré, à l'action du certains parasites. Noël Bernard. - A i>ropos irun fait de « mutation » chez une pomme de terre. J'ai le plaisir de présenter à la Société Linnéenne des tubercules du Solanum Commersoni type, et en même temps des tubercules d'une variété nouvelle de cette plante, obtenue récemment par M. Laber- gerie (1). Je dois les uns et les autres à l'amabilité du professeur Ed. Heckel. Les tubercules du Solanum Com7nerso?ii sont ridés grisâtres et de saveur amère. Au contraire, ceux de la variété nouvelle ont la peau lisse, rougeâtre et ils sont parfaits au goût. Cette variété nouvelle est apparue brusquement dans une culture faite à Verrières avec des tubercules du type. Un seul pied a présenté les caractères nou- veaux, mais tous les tubercules qu'il a fournis ont donné naissance à des plantes semblables, sans retour à la forme primitive. La variété nouvelle, comme la plante type, prospère facilement dans les terrains humides ou marécageux très défavorables à la culture du Solanum tuberosum ; à cause de cette particularité, la culture de cette variété pourra sans (1) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, 12 décembre 1904. — 254 — doute avantageusement suppléer, dans certains cas, la culture de nos variétés de pommes de terre accli- matées depuis plus longtemps. Au point de vue théorique, l'observation de M. La- bergerie offre un grand intérêt. L'apparition brusque d'une variété, dont les caractères restent stables dès le début et dans les cultures successives, rentre dans la catégorie des phénomènes de variation brusque pour lesquels H. de Vries a récemment remis en honneur le nom de « mutation ». Mais il y a ceci de tout spécial dans le cas actuel, que la mutation s'est produite sans passage par la graine, les cultures ayant élé faites à partir de tubercules, c'est-à-dire par propagation sexuelle de la plante. M. Labergerie remarque sans y insister que la variété nouvelle s'est distinguée dès son apparition par l'immunité qu'elle a présentée envers l'attaque par le Phytophtora infestans: tandis que la maladie bien connue due à ce parasite prenait dans les cul- tures du Solanwn Commersoni une grande exten- sion, si bien qu'aucun pied n'en restait indemne, la variété nouvelle au contraire n'était nullement atteinte. Il est, à mon sens, fort intéressant de remar- quer que cette immunité vis-à-vis d'un parasite se rencontre parmi les caractères nouveaux brusquement apparus; on peut se demander si la variété nouvelle n'a pas de même une manière particulière de se comporter vis-à-vis d'autres parasites, tels que par exemple les champignons endophytes des racines. Une étude attentive de cette question pourrait prendre de l'intérêt. En effet, l'existence de mutations brusques est aujourd'hui bien constatée, mais les — 255 — conditions précises où ces mutations se produisent nous restent inconnues. Il n'est au moins pas logi- quement impossible que l'atteinte d'une espèce par un parasite nouveau pour elle où que la disparition d'un parasite qu'elle héberge ordinairement puissent être des conditions capables d'entraîner une brusqua transformation. TABLE DES MATIÈRES Composition du Bureau et de la Commission d'impression pour l'année 1905 m PROCÈS VERBAUX DES SÉANCES SÉANCE DU 9 Janvier 1905. — D"" Catois : Silex trouvé à la Maladrerie. — Le Bey: Haches polies trouvées à Echauffour et Sainte-Gau- burge. — A. Bigot: Pointe de javelot en sile«. A. Bigot : Géologie de la feuille « La Flè- che ». — A. Bigot et Matte : Miocène de Saint-Hilaire-des-Landes (lUe- et- Vilaine) . vu Séance du 6 Février 1905. — Noël Bernard : Mutation dans une pomme de terre. — A. Bigot : Graviers à Osirea aqidla dans la vallée de la Galonné, — Brasil : Résorption phagocytaire des éléments reproducteurs dans les vésicules séminales des Lombrics . x Séance du 5 Mars. — A. Bigot : Hache en limonite et hache en pierre polie provenant de l'Afrique occidentale Française, apparte- nant au Musée de Caen. — A. Bigot : Pré- sence de types de Lainarck dans la collection Defrance. — M. Antoine : Présence à May- sur-Orne d'un nouvel horizon bajocien à faciès de récif xii - 258 — Réunion générale a Argentan, les 25 et 26 Juin 1906 xiv Compte rendu de l'excursion géologique, par M. A. Bigot xvi Excursion botanique de la Société Linnéenne de Normandie, à Ghambois (Orne), le 26 juin 1905, par l'abbé A.-L. Letacq xxiii SÉANCKDU 13 Novembre 1905. — A. Chevalier : Lettres adressées d'Afrique à M. Lignier. — A. Bigot : Origine de la houille par trans- port. — A. Bigot : La zone bocaine dans les environs de Torigni-sur- Vire et Carapeaux. — A. Bigot : Sur l'âge du granité de Vire, xxxiv SÉANCE DU 4 Décembre 1905. — A.-L. Letacq: Sur les Vertébrés disparus de la faune de l'Orne xxxvi TRAVAUX ORIGINAUX A. Bigot. — Catalogue critique de la collec- tion Defrance conservée au Musée d'histoire naturelle de Gaen. — 3* partie : Pélécypodes décrits et figurés par Laraarck, d'après des échantillons de cette collection 3 Aug. Chevalier.— Lettres de M... à M. Lignier 41 A.-L. Letacq. — Sur les Mammifères, les Oiseaux et les Poissons disparus ou en voie de disparition de la Faune de l'Orne. . . 52 H. Saintange-Savouré. — Contribution à la Flore du département de l'Orne 74 — 259 — A. Hue. — Physma, unum e familiae Gollema- cearum generibus, raorphologice et anatomice descripsit 138 A. Hue. — Placynthium^ unum e familiae Golle- macearura generibus, raorphologice et anato- mice descripsit 119 A. Tison. — Remarques sur la chute des bour- geons terminaux de certains arbres. . . . 164 0. LiGNiER. — Notes sur l'accroissement radial des troncs 181 D.-P. Œhleut et A. Bigot. — Feuille « La- val », de la Carte géologique détaillée de la France. — Notice explicative 225 M. Antoine. — Sur une couche bajocienne à faciès de récif trouvée à May-sur-Orne . . 247 Noël Bernard. — Sur un cas de dégénéres- cence de plantes à tubercules 251 Noël Bernard. — A propos d'un fait de « mu- tation » chez une pomme de terre .... 253 LISTE DES COMMUNICATIONS PAR NOMS D'AUTEURS Antoine (M.). — Sur- une couche bajocienne à faciès de récif trouvée à May-sur-Orne. xiii et 247 Bernard (Noël), — Sur un cas de dégénéres- cence des plantes à tubercules. . . 251 — A propos d'un fait de mutation chez une pomme de terre 253- — 260 — Bigot (A.). — Présentation d'une pointe de javelot en silex ix — Géologie de la Feuille « La Flèche ». . ix — Graviers à Ostren aqiiita dans la vallée de la Galonné x — Hache en limonite et hache en pierre polie, provenant de l'Afrique occiden- tale française, appartenant au Musée de Gaen xii — Présence de types de Lamarck dans la collection Defrance xiii — Compte rendu de l'excursion géologique à Argentan xvi — Origine de la houille par transport. . xxxiii — La zone bocaine dans les environs de Torigni-sur-Vire et de Gampeaux . . xxxiv — Sur l'âge du granité de Vire .... xxxv — Catalogue critique de la collection De- france conservée au Musée d'histoire naturelle de Gaen. — 3« partie : Pélé- cypodes décrits et figurés par Lamarck d'après des échantillons de cette col- lection 3 — et H. Ma iTE. — Faluns miocènes à Saint- Hilaire-des-Landes (lUe-et-Vilaine) . ix — et D.-P. Œhleiit. — (V. D.-P. Œhlert). Brasil(L.). — Résorption phagocytaire des élé- ments reproducteurs dans les vésicules sémi- nales des lambrics (lilre seul) xi Catois (D').— Silex trouvé à la Maladrerie . . viii Chevalier (A.).— Lettres à M. Lignier. . . 41 — 261 — Huii (abbé A.). — Physma, unum e familiae Col- lemacearum generibus, niorphologice et anatomice descripsit 119 — Placynlhiura, unum e familiae Gollema- cearum generibus, moiphologice et anatomice descripsit 138 Le Bky. — Présentation de haches polies pro- venant des environs d Echaufibur et Sainte- Gauburge (Orne) vin Letacq (abbé A.-L.). — Excursion botanique de la Société Linnéenne de Normandie à Chambois (Orne), le 26 juin 1905 . . xxiii — Sur les Mammifères, les Oiseaux et les Poissons disparus ou en voie de dis- parition de la Faune de 1 Orne, xxxvii et 52 LiGNiER (0,). — Notes sur l'accroissement radial des troncs 181 Matte (H.j. — Voir A. Bigot. Œhlert (D.-P.) et Bigot (A.). — Feuille « Laval » de la carte géologique détaillée de la France. Notice explicative 225 Saintange-Savouhé (H.). — Contribution à la Flore du département de l'Orne 74 Tison (A.). — Remarques sur la chute des bourgeons terminaux de certains arbres . . 164 Gaen — Imprimerie E. Lanier, 1 et 3, rue Guillaume — 9810 BULLETIN DE LA '^"^M O W\l m DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Et roconniic il'iilililii |Miljli(|m' pi'ir liériel ilii "l'I avril lSfi;-> c^ ;$>.:^î>-=' — ^-^ 5'^ SÉRIE. — 9^ VOLUME AXi\ÉK 1»05 î^iNE ''' '^ / FONDÉE CAEN E. LANIER, Imprimeur Hue GuillaUiMe-le-Conqlérant, I tl- 3 1906 ■^ PaiMi le »5 Xoveiul»i>c i906. Avis relatif aux tirages cà part Les Ailleurs peuvcnl faire faire un tirage à part de leurs conimunicalioiis à leurs frais et aux conditions suivantes. L'Auteur devra en faire la demande expresse et par écrit soit en tête de son manuscrit, soit en lête du pre- mier placard, soit par une lettre spéciale qu'il adressera en même temps que le premier placard. Tout tirage à part devra porter la mention « E.iiraii lin Diillelin de la Sociélé Linnéennc de Noriiuindie » suivie de l'indication du volume. Les tirages à part seront payés directement à l Impri- meur conformément au tarif ci-après : >0MBIIK DK FI:L'ILI>KS 11,' 10 paLTS, satinaiic, liro- , iiliaiic romiiiis t>n 12 ., 8 1 tViiill eh; 2/3 .. 1/2 ■> 1 'i i> » i 1) Coiivi'itiiii' impi'imi'i' » sans iin|)i('Ssioii .NUMIiHK I) E.XK.MI'LAUiES \m :;, |o.2:; i.50|5.7li 2.75 3. :iO 2.30 ;i. 2.;iu 2.7;; 0.40 (1.70 4.7."i 3.7;; 3.;;o 1. 11 y. 7,0 7.2;; 3.50 5.;;o 21 18 14 9 10 ;;.;3o Conqiosition et impression d un faux tili'e, 2 fr. 50. Changement de folios, 0 fr. 40 par feuille de IG pages. Nouvelle mise en pages pour une feuille de 1(3 pages, 3 fr. 25 ; pour une fraction quelconque de feuille, 2 fr. Nouvelle correction : 0,!)0 llieurc. Pour toute communication dont 1 importance sei'a de plusieurs feuilles, liuqirimeur de la Société s'engage à faire une diminution sur le tarif ci-dessus. Cette dimi- nution sera proportionnée au noml)re de feuilles de la comnmnicalion. Les auteurs sont priés de s'entendre directement avec linqu'imeur de la Sociélé. INTERCALATION DE PLANCHES Cliai|iK' i>laiii-liij coUiMi on avec oiiL;k't ri'])lié » avec oiif;lot ajouté i Cliaciui- pli en sus ;jO KXE.MI'L. 100 EXKMl'l,. 1. 0.00 1. 1.7;; 1. Le papier employé pour les tirages à part sera le même que celui du Bulletin. Pour les tirages de luxe et les changemenls de papier ou de format, les prix en seront donnés à l'avance sur la demande de l'Auteur. *^^' ^% Sommaire des derniers volumes de Mrmoires : T. XVll. — IIOVKI^ACillTIî; M., I',fcliciTli,-s sur le Lepido- (iendi-iiii splri/iiio'iiles StiM'iih. (Iti.") p. , (H tiu. , 7 jil.). — I^KTIi:i^l^lKIC Aiig-., F.ss.ii d.' st;itii|ii.' vr-éUile. — J.a l'.iciiic (•(iiisiiliiiM' rrmiini' un cmiis |ii'S;iiit et llcxililo ;8',) ]>., 10 fiii. . — ItICiOT A., Cuiitiiliiitiiiii ;i l'étude de lii Ijiiuk^ iiii;issi(|iir di' MuiiiiMiidir. — 1"' Miiiioiic : sur 1rs Tiiiioiiics (SU ji., 10 pi.). T. .Wlll. — I^ICil^lKH O.. Vr-rh.U\ fossiles de .Nuiuiiiudie. — SIlueliiie id .illiMités ilu lipiii'l I ili's Morieici, S.ip. et, Mav. (TS p.. c. pi.). — l>l'ltOSl'Q <>., l.,i i;l;iude sciiiiiuMised.' l.i Seuh^p.'ndic il p.. 10 lifi.». — I^MiA'IKIt O., Yé.a-ét.iux l'iis>iles de >'iniiiiindie. — II. (loidiiluitiuii ;i l;i floii' liiisiipie de S,iinti'-ll(iiinriue-l,i-Guill,iuuie, Orne ^i:l p., (i liu., i pl.). — A. ItKàOT, ("iiuiti-JlHitiou ;ï l'élnde de la fauni' juiassiipie de .Ndiinandie. — i' .Mrnmirc : sur les Opis {'.]'.} p., :i lii^.. 2 pi.;. — l.OIV, K.ssai sur rorgauisalion générale et le ilé- veloppeineiil de l'appareil conducteur dans la tine et dans la feuille des ^jelaginées (120 p., 6 pi.'). — A. TISOrV, liocher- ehes sur la cliule des feuilles eliez les Dicotvléduucs (1(18 p. ,.5 pl.\ — <>. I^Ki.VIKie. Végétauv fossiles de Normandie, 111. l'.tudr analomiipii' du Ci/cadoidea ni;ic)'omyela Jlor. 'ti5 p., 1 pl.\ l'ri\ di' cliac lin de ces v(duiiies 20 fr. m w) l,a Snrict.' pn>S('di' .■neipir de son Itilllelill : elle Irs mid I" Skiui:. Touh 1. 1 8:i:;-:i(> i fr. II. 1 8:i(i-;i7 4 111. 1 s:i7-:;8 (très rare 1 IV. IS.'IS-.".!) (très raie'i 7 V. is:;',( c.o (très rare 10 VI. is(i()-(;i frare'» . (i VII. 1 SOI -02 rarr . 1 VIII. 1 SG2-(i:i 'l.iiisé'') IX. i8(;;i-oi •puisé; X. ISC.l-li.'i (i t'r. ■2' Si: IlIK. i. i86;j-()ii 8 fr. H. 1867 . 7 111. 18G8 . 6 IV, 1 SC.S-O'.I 6 ' en mai:asin un ecilain iiouilin n veiiliï auv pri\ suivants : Tumr V. lS(i!)-70 . » VI. 1870-72 . .. Vil. 1872-7;] . .. VIII, 1873-71 . .. IX. 1871-7:; (rar( X. ts7.';-7i; '. '.i" Skiiii:. ■f.ime I. 1870-77 (rare) . II. 1877-78 (liés ran III, 1878-70 . . . IV, 187il-80 . . . V. 1880-81 (rare) . ., VI. 1881-82 . . . ,) Vil. 1882-8;i . . . » VIII. 188:i-8i . . . » IX, 188i-S.'3 . . » X. i88:;-so ilim^> 0 fr. i; s 7 7 •pUlsr 0 fr, 10 ■puisej 10 fr. Les volumes des 4« et 5' Skiues sont vendus eliaeun . 10 fr. Pour toute demande d'aeliat , s'adresser â M. Bkiot. secrétaire, rue de Geôle, 28, ;i Caen (1). (1) Afin de permettre à ses Membres de compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. V^-.. é '^, .-'â''^^ MBL WHOI LIBRARY IjJH lôNlil R