BULLETIN SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt leconuiie d'iililil.! piil»li(ine par décret du 'i'i avril c^:z>^;^^::S>^^^ 6^ SERIE. — 1'^'^ VOLUME AIXIXEE loo-y CAEN E. LANIER, Imprimeur 31, Boulevard Bertrand, 31 1909 Les opinions ém; rs dans les publications de la Société sont exclusivement |iropres à leurs auteurs ; la Société n'entend nullement en assumer la responsabilité ( art. 23 du règlement intérieur). La Société Linnéenne de Normandie ayant été reconnue éta- blissement d'utilité publique, par décret en date du 22 avril 1863, a qualité pour accepter les dons et legs dont elle serait gratifiée. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ Pour raiiiiée iOO'? Président MM Vice-Président ... Secrétaire Vice-Secrétaire. . . Trésorier Bibliothécaire . . . Vice-Bibliothécaire. Archiviste Noël Bernard. Gatois (Y)'). Bigot. Tison. Chevrel LORTET. SÉGUIN. RAVENHfc. Sont Membres de la Commission d'impression pour l'année 1907 : MM. les Membres du Bureau ; LiGNiER, Brasil, Godard, sortant en 1908. D^ Moutier, D"- Osmont, Gallier, sortant en 1909 ; 30539 ,-(^^ ^ .VxoO- "o PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES SEANCE OU /JANVIER 190/ Présidence de M. Noël Bernard La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Antoine, Bernard, Bigot, D'' Gatois, Douvillé, D"" Lebailly, Lignier, Lortet, Mazetier, D"" Moutier, D"" Osmont, Seguin, Tison. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observations. Le Président fait part de la récente nomination de M. Ravenel, archiviste de la Société, au grade d'officier d'Académie. Il pense que la Société tout entière sera heureuse dune distinction, sans doute tardive, mais bien méritée par notre confrère qui, depuis un grand nombre d'années, joue un rôle actif dans les Sociétés savantes locales. Le Secrétaire est chargé de transmettre à M. Ravenel les félicitations de la Société. Le Président annonce la démission de MM. Adel, Ganel et Tétrel; ces démissions sont acceptées. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Il est procédé aux élections pour le renouvellement du bureau et de la commission d'impression (Voir p. III). Est admis comme membre résidant, à la suite d'un scrutin, M. Robert Douvillé, préparateur de géologie à l'Université de Gaen, présenté par MM. Bigot et D'" Moiitier. Sont présentés pour faire partie de la Société comme membres résidants : MM. Egret, conducteur des ponts et chaussées, 157, rue Gaponière; Erret fils, étudiant, présentés l'un et l'autre par MM. Lignier et Brasil. Le Secrétaire donne lecture d'un projet de conven- tion entre l'Université et la Société Linnéenne, fixant les conditions de dépôt de notre bibliothèque dans les locaux de la Bibliothèque universitaire. Ce projet de traité sera soumis à l'Administration uni- versitaire et deviendra définitif s'il est accepté par elle sans modification. M. Lignier fait une communication sur des bois fossiles recueillis en Normandie. Ce travail constitue la 4*^ partie des études de notre confrère sur les Végétaux fossiles de Normandie; il sera, comme les précédents, inséré dans les Mémoires de la Société. A 10 heures la séance est levée. SEANCE DU 4 FEVRIER 1007 Présidence de M. Noël Bernard, Président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Antoine, Noël Bernard, Bigot, D'' Gatois, Douvillé, D'' Lebailly, Lignier, Lortet, Mazetier, Seguin. M. Glievrel se fait excuser. Le procès-verbal de la séance de janvier est lu et adopté sans observations. Il est donné communication de la correspondance: M. le Ministre de l'Instruction publique fait connaître que le 45^ Congrès des Sociétés savantes s'ouvrira à Montpellier le mardi 2 avril prochain et fixe les conditions auxquelles les délégués de la Société pourront profiter des réductions de prix de transport sur les lignes de chemin de fer. — Le Comité d'organi- sation du 7« Congrès zoologique international, qui se tiendra à Boston (Etats-Unis) du 19 au 23 août pro- chain, adresse une invitation à là Société Linnéenne pour qu'elle s'y fasse représenter par des délégués. — L'Université d'Upsal demande également à la Lin- néenne de se faire représenter aux fêtes du deuxième centenaire de Linné que cette Université célébrera le 23 mars prochain. — La Société belge de géologie, hydrologie et paléontologie annoncequ'elle décernera. — xir — dans une séance solennelle, le 16 février 1907, le titre de secrétaire général honoraire à M. Van den Broeck, secrétaire de la Société depuis sa fondation. La Linnéenne adressera à ce sujet une lettre de félicita- tions à M. Van den Broeck, Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue. Le Président fait part à la Société de l'état des pourparlers engagés avec l'Université pour le dépôt de la bibliothèque de la SoL'ièté à la Bibliothèque universitaire. Il propose que le projet de contrat contienne les clauses suivantes : 1° Droit de résiliation au bout de vingt années, à la volonté de l'une des parties qui devrait, dans ce cas, faire connaître son intention un an avant l'expiration du délai; 2° Le dépôt de périodiques spéciaux dans les labo- ratoires serait autorisé seulement après avis conforme de la Commission de la Bibliothèque et de la Commis- sion de la Société ; 3° Le contrat mentionnerait qu'une salle de TUni- versité serait mise à la disposition de la Société le 1" lundi de chaque mois pour la tenue de ses séances. Il est entendu que le Secrétaire de la Société fera accepter ces conditions dans \r. séance du Conseil de l'Université où le Recteur présentera le projet de convention à l'approbation du Conseil. A la suite des présentations faites dans la dernière séance sont admis comme membres résidants : MM. Egret, l'ère, conducteur des ponts et chaus- sées à Caen; Egret, fils. Est présenté pour faire partie de la Société comme membre résidant M. Valory, professeur à l'Ecole normale d'instituteurs, par MM. Noël Bernard et Bigot. M. Antoine présente à la Société une série de beaux fossiles provenant des couches bajociennes du récit de May. A 10 heures la séance est levée. ^ VS '. L  SEANCE DU 4 IURS 1907 Présidence de M. Noël Bernard, Président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Bernard, Bigot, D'' Gatois, Ghevrel, Douvillé, D'' Gidon, Lortet, Lignier, D-- Mou- tier, Tison. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Il est donné communication de la correspondance qui comprend : Une lettre du Comité géologique de Bussie annonçant la mort de M. Nicolas Sokolov, géologue en chef de ce service. - Une lettre du Gomité fondé pour honorer le troisième centenaire de la mort d'Aldrovandi qui ser'a célébré le 12 juin prochain; la Société décide qu'elle s'associera par l'envoi d'une adresse à cette manifestation — Une carte de remerciements de M. Van den Broeck remerciant la Société de sa participation à la fête jubilaire du 16 février 1907, dans laquelle M. Van den Broeckaété nommé secrétaire général honoraire de la Société belge de géologie. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Le Secrétaire annonce que dans sa dernière séance le Gonseil de l'Université a approuvé un projet de convention entre le Recteur de l'Université et la Société Linnéenne au sujet du dépôt de nos livres à la Bibliothèque Universitaire. Cette convention est acceptée par la Société. Le Secrétaire rappelle que les propositions pour le lieu de la réunion annuelle doivent être formulées dans la séance d'avril, mais que cette séance devant être reportée au 3"= lundi après Pâques on pourrait s'occuper dès maintenant du choix du lieu d'excur- sion. Plusieurs membres proposent Bellême ; on demande que la journée du dimanche soit consacrée à une excursion, au lieu d'être occupée par une séance. Le Secrétaire s'occupera d'examiner s'il est possible de donner suite à ces deux propositions. Le Trésorier, absent de Caen au moment des séan- ces de janvier et février, communique la situation financière; MM. D>- Moutier et D'^ Gidon examinent les comptes du Trésorier, qui sont reconnus exacts ; ils sont approuvés par la Société qui adresse à M. Ghevrel des remerciements pour son dévouement et sa bonne gestion. Sur la proposition du bureau sont proclamés mem- bres honoraires : MM. Nathorst, professeur à l'Académie de Stockholm (Suède); Jouan, capitaine de vaisseau en retraite, membre correspondant de la Société depuis 1874. Est ensuite élu comme membre résidant : M. Vallory, professeur à l'Ecole Normale d'insti- tuteurs. Est présenté pour faire partie de la Société comme membre résidant : XVI M. Leclerc, étudiant à la Faculté des Sciences, par MM. Ghevrel et Bigot. M. Lignier fait une communication sur un Palmier fossile du Lias {travail inséré dans les Mémoires). M. Ghevrel signale la présence de PinnoLhères dans les cœcums de VAsterïas rubens. A 9 h. 3/4 la séance est levée. SEANCE DU 8 AVRIL 19 07 Présidence de M. Noël Bernard, Président La séance est ouverte à 8 hi. 1/2 du soir. Sont présents : MM. Noël Bernard, Bigot, Egret père, D"" Gidon, D-'Lebailly, Lignier, Lortet, Mazetier, Ravenel, Tison, Valory. Le procès-verbal de la séance de mars est lu et adopté sans observations : MM. H. Jouan et Nathorst adressent leurs remer- ciements à la Société pour leur nomination comme membres honoraires. M. Ravenel remercie la Société des félicitations qu'elle lui a adressées à l'occasion de sa nomination comme Officier d'Académie. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Le Secrétaire fait connaître que le déménagemeut de la Bibliothèque a été effectué pendant les vacances de i-âques et que nos livres sont maintenant déposés à la Bibliothèque Universitaire où leur classementva être commencé. Le Président donne connaissance de la délibération du Conseil de rUniversité, approuvée par le Ministre, qui fixe les conditions du dépôt de nos livres à la Bibliothèque Universitaire, et de la Convention entre B le Bibliothécaire de l'Université et le Président de la Société, réglant les détails de cet arrangement. Ces documents seront annexés au procès-verbal et impri- més dans le Bulletin. UNIVERSITÉ DE CAEN Séance du 1" mars 1907 L'ordre du jour appelle en deuxième délibération le projet de juxtaposition de la Bibliothèque de la Société Linnéenne de Normandie à la Bibliothèque Universitaire de Caen. M. le Président expose que M. Noël Bernard, prési- dent de la Société Linnéenne de Normandie, agissant au nom de cette Société, offre à l'Université de rece- voir dans les locaux de la nouvelle Bibliothèque Universitaire les ouvrages, au nombre de 10.000 environ, composant la Bibliothèque de la Société. Ces ouvrages, et ceux qui seront déposés dans les différents laboratoires, resteraient la propriété de la Société Linnéenne. La Société Linnéenne demande en échange de ce dépôt : 1° Le droit pour ses membres, d'user de la Bibliothèque universitaire; 2" Le droit de tenir ses réunions, le premier lundi de chaque mois, à 8 h. 1/2 du soir, dans une des salles de l'Université. — XIX — Après un échange d'observations entre tous les membres de la réunion, le Conseil de l'Université prend la délibération suivante : « Le Conseil de l'Université de Caen, « Considérant l'intérêt qu'il y aurait à réunir à la « Bibliothèque Universitaire agrandie des collections « très importantes, et qui ne peuvent que s'augmen- « ter chaqu.: jour pardons reçus ou par échange ; « Considérant l'intérêt non moins évident de res- « serrer les liens entre l'Université et l'une des « sociétés scientifiques les plus importantes de la « région ; « Considérant enfin que le dépôt et les droits pro- « visoirement accordés à la Société Linnéenne, ces- « seraient, ipso facto, si les besoins généraux de « l'Université l'exigeaient; « Décide, à l'unanimité, qu'il y a lieu d accueillir « les offres de la Société Linnéenne, et dit que la « présente délibération sera soumise à l'approbation « de M. le Ministre de l'instruction publique. » Fait à Caen, le l"' mars 1907. Pour copie conforme : Le Secrétaire, GiLLET. Vu : De Recteur, Président, E. Zevort. Entre M. Bonnet, bibliothécaire de l'Université de Caen et M. Bernard, président de la Société Lin- néenne de Normandie, agissant au nom de cette Société, il a été convenu ce qui suit, pour compléter la délibération du Conseil de l'Université en date du 1" mars 1907. Pendant la durée de la convention passée entre le Président du Conseil de l'Université et le Président de la Société Linnéenne, telle qu'elle est établie par la délibération sus-visée] Le Bibliothécaire de l'Université cataloguera et classera les ouvrages que la Société reçoit à titre de don ou d'échange avec ses publications. Les membres fie la Société seront soumis au règle- ment de la R li .othèque dont un exemplaire est joint à la présenic convention et assimilés à cet égard aux membres de la Société des Amis de l'Université. Le dépôt de collections et d'ouvrages spéciaux à une branche de l'Histoire naturelle, dans les labora- toires de la Faculté des Sciences, pourra être autorisé par avis conforme de la Commission de la Biblio- thèque et du Conseil de la Société. Ces dépôts seront soumis au même régime que le dépôt d'ouvrages appartenant à l'Université, qui est faitau Laboratoire de Botanique de la Faculté des Sciences. Une somme de deux cent cinquante francs sera versée annuellement au Bibliothécaire de l'Université par le Trésorier de la Société Linnéenne. La Société mettra, également, chaque année, à la disposition du Bibliothécaire, une somme de vingt francs pour achat de fiches, boites à fiches, registres nécessaires à l'établissement d'un catalogue de la Bibliothèque qui restera la propriété de la Société. — XXI — Disposition transitoire La Société Linnéenne fera à ses frais le déménage- ment de la Bibliothèque; elle versera une gratifica- tion de 50 francs au personnel de la Bibliothèque de l'Université pour participation à ce déménagement. Caen, le 23 mars 1907. Le Bibliothécaire de l'Université, D. Bonnet. Le Président de la Société Linnéenne, L.-N. Beknahd. Il y aura lieu de réviser les articles du règlement intérieur relatifs à la Bibliothèque. Le Secrétaire propose de tenir à Mamers et à Bellême les réunions annuelles de 1907; il indique un programme préliminaire d'excursions et présen- tera un programme définitif à la réunion de mai. Le Secrétaire annonce que l'impression du travail de M. LiGNiER sur les Végétaux fossiles de Nor- mandie est achevée; on pourra brocher le t. XXII des Mémoires qui sera mis incessamment en distri- bution. M. Leclerc, étudiant à la Faculté des sciences, présenté dans la dernière séance, est élu membre résidant. Le Secrétaire communique un travail de M. Matte sur la Géologie du Bassin silurique de Mortain, qui sera imprimé dans le Bulletin. M. Lignier donne de nouveaux détails sur les fougères fossiles trouvées aux Monts d'Eraines. Il a vu au château d'Ailly cinq des échantillons recueillis par le Baron de Vauquelin de la Fresnaye et signalé dans les Mémoires de la Société Linnéenne de Nor- mandie, t. IV, 1828, p. 403. D'après les renseigne- ments que lui a donnés M. de Vigneral ces échantil- lons furent trouvés dans un champ, aujourd'hui transformé en herbage, situé au N.de l'avenue d'Ailly à Saint-Anne-d'Entremont, au pied du 7 de la cote 74 de la carte de l'Etat-major. Des échantillons auraient été envoyés au Musée de Saint-Germain. M. Noël Bernard appelle l'attention des membres de la Société sur une muscinée très rare le Buxbaumia aphylla, dont il désirerait posséder des exemplaires pour en étudier les conditions de la végétation. Il indique les caractères de cette espèce, les stations où elle a été trouvée et l'intérêt que présenterait son étude. A dix heures la séance est levée. SEANCE DU 6 MAI 1907 Présidence de M. Lignier, ancien Président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Antoine, Bigot, Egret père, Egret fils, D^ Gidon, Le Bailly, Leclère, Lignier, Lortet, Mazetier, Séguin, Vallory. Le procès-verbal de la séance du 8 avril est lu et adopté sans observations. Il est donné communication de la correspondance qui comprend : 1'' Des accusés de réception des publi- cations adressées à diverses sociétés savantes. — 2' Des deman(ies d'achat de publications auxquelles il a été donné la suite nécessaire. — 3° Une demande de la Société des sciences naturelles et mathémati- ques de Cherbourg relative à des lacunes dans sa collection de nos publications, lacunes que nous comblerons dans la mesure du possible. — 4° Une communication du Directeur du Muséum de Para annonçant qu'il est nommé Directeur honoraire de cet établissement. —5" Une invitation de l'Académie de New-York à l'inauguration d'un pont destiné à commémorer le deuxième centenaire de Linné; une adresse sera envoyée à l'Académie au nom de la Lin- néenne. — 6° Une invitation au centenaire de la Société Géologique de Londres qui sera célébré les 26-28 septembre prochain; MM. Bigot et Antoine — XXIV — sont chargés de représenter la Société aux fêtes de ce centenaire. — 7° Une demande de souscription du comité fondé pour élever une statue à Lamarck; la Société décide, à titre toutàfait exceptionnel, d'adres- ser une souscription de 20 francs. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. Le Secrétaire appelle l'atten- tion sur un certain nombre de travaux contenus dans ces publications. M. Lignier propose d'adresser des félicitations au bureau pour la persévérance et l'activité qu'il a mon- trées pour faire aboutir rapidement le déménagement de notre Bibliothèque; il demande qu'il soit adressé des remerciements au Bibliothécaire de l'Université, M. Bonnet, pour le zèle qu'il déploie à mettre rapide- ment nos collections en état d'être consultées avec fruit. Le Secrétaire présente le t. XXII des Mémoires de la Société Linnéenne de Normandie qui va pouvoir maintenant être distribué aux souscripteurs des sociétés correspondantes. On décide de renvoyer à une séance ultérieure le projet de modification du règlement intérieur. Le Secrétaire donne communication d'un pro- gramme de la réunion que la Société Linnéenne doit tenir les 9 et 10 juin à Mamers et Bellême; ce pro- gramme est approuvé. Sont présentés pour faire partie de la .Société : Comme membre résidant, M. le D"' Téchoueyres, licencié ès-sciences naturelles, médecin-major au 36= d'infanterie, par MM. D-" Ferdinand Gidon et D"" Osmont. XXV Gomme membre correspondant : M. Gerbault, juge dp paix à Fresnay-sur-Sarthe, par MM. Ghevrel et Bigot. M. le D'Le Bailly fait une communication accom- pagnée de présentation de pièces et préparations microscopiques Sur un cas de syphilis héréditaire. M. Antoine présente une série d'échantillons de Cirrhus et Hamusina provenant du Bajocien inférieur du récif des carrières de May. M. Bigot fait une commnnication sur la présence du Doiivilleiceras mamillare à Villerville et sur le Gault du Calvados.. A 10 heures la séance est levée. SEANCE DU 1" JUILLET 1907 Présidence de M. le D'' Moutier, ancien Président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Bigot, Brasil, Chevrel, Egret père, Egret fils, D^Gidon, D^ Lebailly, Lignier, Marie, D"- Moutier, D- Osmont, Seguin, Tison, Valory. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance du 6 mai, qui est adopté sans observations. Le Président fait part de la mort de M. le comman- dant Jouan, membre honoraire de la Société à laquelle il appartenait depuis 1874. Tant que sa santé le lui a permis, le commandant Jouan était un des membres les plus assidus à nos réunions annuelles, auxquelles il apportait, avec sa bonne humeur et son entrain demeurés très jeunes, l'attrait d'intéres- santes communications scientifiques et de souvenirs recueillis au cours de sa longue carrière maritime. Le commandant Jouan, devenu aveugle depuis plu- sieurs années, est mort à Cherbourg le 16juin dernier dans sa 87'' année. Il est décidé qu'une lettre, conte- nant l'extrait du procès-verbal, sera adressée à la famille pour lui faire parvenir l'expression des sym- pathiques regrets qu'éprouve la Société. La correspondance comprend: 1° Plusieurs accusés de réception des publications de la Société adressés par des Sociétés correspondantes. — 2° Une lettre de M. le Préfet du Calvados demandant des renseigne- ments sur la situation de la Société en vue de l'attri- bution de la subvention que le Conseil général accorde à la Société; il a été fait en temps utile une réponse à cette demande. — 3° Une lettre du Comité géologique italien annonçant la mort du commandant Nicolas Pellati, directeur du service de la carte géologique; une lettre de condoléances sera envoyée au Comité. — 4° Une adresse de remerciements de l'Université d'Upsal pour la participation de la Société aux fêtes du 2^ centenaire de Linné. — 5" Une lettre du Comité du 3'^ centenaire d'Aldrovandi, contenant, avec les remerciements du Comité pour la participation de la Société aux fêtes de ce centenaire, les remercie- ments de M. Capellini que la Société avait chargé de la représenter. Les ouvrages arrivés depuis la séance de mai sont déposés sur le bureau. 11 est procédé au vote sur l'admission des candi- dats suivants, présentés dans la dernière séance de la Société : Comme membre résidant : M le D'' Téchoueyres, licencié ès-sciences naturelles, médecin-major au 36*^ régiment d'infanterie. Comme membre correspondant, M. GERBAULT,iuge de paix à Fresnfiy-sur-Sarthe. * Ces Messieurs sont admis. Sont présentés pour faire partie de la Société : Comme membre résidant : M. Danjou, D'' en phar- macie, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et Pharmacie, présenté par MM. D"- Moutier et Bigot. Gomme membre correspondant : M. l'abbé Réchin, professeur au Collège de Mamers, présenté par MM. Lignier et Lesénéchal. M. Bigot annonce que M. le 1 '' Hommey a récem- ment trouvé près de l'église de la Ferrière-Béchet (Orne) un lambeau de calcaires balhoniens non signalé jusqu'ici. Ces calcaires reposent directement sur les ampélites gothlandieivues ; ils renferment quelques fossiles marins. Le Secrétaire présente des échantillons qu'il a recueillisle 10 juin avec M. leD'Hommey; ce sont un rameau de conifère et un fragment d'empreinte de feuilles de fougère; les calcaires de ce gisement ren- ferment aussi des fragments de bois; il est probable qu'on y trouvera d'autres échantillons de la flore batho- nienne^dont la localité de Mamers a fourni dès 1825 de nombreux échantillons décrits par Desnoyers. Au sujet de cette communication, M. Lignier annonce que M. l'abbé Réchin, professeur au Collège de Mamers, lui a montré dans la collection de cet établissement de belles empreintes végétales prove- nant du Bathonien des environs de Mamers. M. l'abbé Réchin doitcommuniquercesempreintesà M. Lignier et surveiller l'exploitation des carrières pour s'en procurer de nouvelles. M. le D"" Gidon communique des observations sur des stations de Doronicinn planlagineum et D. par- dalianches qu'il a rencontrées au voisinage d'anciens mottes et châteaux féodaux. La persistance de ces espèces est un exemple de la persistance de natura- lisation puisqu'elle est antérieure au xir siècle. La séance est levée à 9 h. 1/2. SEANCE DU 4 NOVEMBRE 1907 Présidence de M. Lignier, ancien président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Antoine, Bigot, Brasil, D-" Gatois, D"" Lebailly, Le Ghippey, Leclerc, Lignier, Lortet, Marie, Mazetier, Séguin, Tison, Valory. Le procès-verbal de la séance de juillet est lu et adopté sans observations. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau; le Secrétaire signale un cer- tain nombre de travaux contenus dans les nombreux périodiques récemment adressés à la Société. La correspondance comprend : 1" Une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique annonçant que le 46« Congrès des sociétés savantes s'ouvrira à la Sorbonne le mardi 21 avril 1908; cette circulaire est accompagnée du programme de ce Congrès; il est donné connaissance des questions qui intéressent les études de la Société. — Une circulaire du Comité d'organisation du 4<' Congrès des Assises scientifiques, littéraires et artistiques fondées par M. de Caumont, qui se tiendra à Rouen au mois de juillet 1908. — 3' Une lettre de la Société géologique de Belgique faisant part du décès de son Secrétaire général, M. E. Forir; il est décidé qu'une lettre de condo- — XXX — léances sera adressée à la Société géologique de Bel- gique au nom de la Société Linnéenne. — 4° Divers accusés de réception des publications de la Société. — 5" Des réclamations relatives au service des échanges qui seront examinées par le Bibliothécaire. Il est procédé à l'élection des candidats présentés dans la précédente séance. Comme membre résidant: M. Danjou, docteur en pharmacie, professeur suppléant à l'i^cole de Médecine, présenté par MM.D"" Moutier et Bigot. Gomme membre correspondant : M, l'abbé Réchin, professeur au Collège de Mamers, présenté par MM. Lignier et R, Le Sénéchal. Ces Messieurs sont admis. M. Lignier fait connaître qu'il a reçu de M. l'abbé Réchin un certain nombre d'empreintes de plantes provenant du Bathonien des environs de Mamers. M. Lignier analyse un travail de MM. Newell Arber et Parkin sur l'Origine des Angiospermes paru dans le Linnsean Soc, Journal, Botany, n° 263. M. Bigot résume une excursion qu'il a faite dans le Sud du Derbyshire, avant le centenaire de la Société géologique de Londres pour étudier les for- mations volcaniques carl)onifères de cette région, et présente les échantillons qu'il a recueillis dans ce voyage. A 9 h. 3/4 la séance est levée. SEANCE DU 2 DECEMBRE 1907 Présidence de M. le D'' Noury, ancien président La séance est ouverte à 8 h. 1/2. Sont présents : MM. Antoine, Bigot, Ghevrel, D"" Gidon, D'Lebailly, Leclerc, Lignier, Lortet, Marie, Mazetier, D'' Noury, Tison, Vaiory. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observations. Il est donné communication de la correspondance qui ne comprend que des accusés de réception des publications adressées par la Société aux sociétés correspondantes. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont passés en revue; le Secrétaire appelle l'attention de la Société sur une lettre du fils de Lamarck, publiée dans le Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1907, p. 378, et qui donne d'intéressants détails sur le caractère et la vie de ce savant. Sont présentés pour faire partie de la Société. Gomme membres honoraires par la Commission d'impression : Sir Archibald Geikie, directeur général du Service géologique de Grande-Bretagne et d'Irlande, prési- dent de la Société géologique de Londres. M. SoLLAS, professeur de Géologie à l'Université ^: d'Oxford, vice-président de la Société géologique de Londres. M. MiERS, professeur de Minéralogie à l'Uni- versité d'Oxford, vice-président de la Société géolo- gique de Londres. M. Arthur Smith Woodward, Conservateur des collections paléontologiques du British Muséum (Natural history). Gomme membre résidant : M. ToLMER, étudiant à la Faculté des Sciences, par MM. D'' Lebailly et Antoine. Comme membre correspondant : M. le D'' Madelaine, à St-Pierre-sur-Dives, pré- senté par MM. D'' Gidon et D'' Osmont. M. le D'' F. Gidon fait une communication sio' la répartition du Bleuet aux environs de Caen et de plantes diverses de la Flore de Hardouin, Renoir et Leclerc. M. Bigot signale que le bleuet existe abondamment près de l'Eglise de Périers-sur-le-Dan. M. Chevrel explique que la dissémination du bleuet peut être retardée par l'absence d'aigrettes à la graine de cette plante. M. Noury fait remarquer que le bleuet est caracté- ristique des terres légères, de celles que les paysans appellent les petites terres. M. Lignier fait une communication sur un inouïe litigieux de Williamsonia gigas. Ce moule inscrit au Muséum sous le n" 2406 repré- sente bien le sommet d'un fruit de W. gigas ainsi que l'auteur l'avait déjà indiqué en 1903 et non la face interne de la base de la collerette staminale comme l'avait indiqué Wieland dans ses American fossil Lycads. Il est vraisemblable que les crêtes en roues de sa surface représentent Its traces de compression opé- rées par les staminophylles sur la surface du sommet du fruit. M. le D"" Lebailly signale l'échouage à Ver-sur-Mer d'un hurus cornubicus sur lequel il donne d'intéres- sants détails et dont il présente des photographies et de vues stéréoscopiques. jMM. Lignier et Lortet présentent : Un rapport "annuel sur les collections botaniques du Jardin des Plantes de Caen; la suite du catalogue de l'herbier Lenormand. M. Lignier a expérimenté le procédé de moulage au collodion imaginé par Nathorst pour l'étude des empreintes végétales et sur lequel notre confrère, M. Balher a appelé récemment l'attention dans la Geological Magazine. M. Lignier a obtenu des résultats d'une netteté surprenante Ce procédé mérite d'être vulgarisé. A 10 heures la siance est levée. TRAVAUX ORIGINAUX O Lignier. — Sur un uioule litigieux de Villliaiusoiiia slgafs (L. et H.) Carr. Dans son magnifique ouvrage sur les Gycadées fossiles (1) WiELAND reproduit, fig. 76, p. 152, le dessin que j'avais donné (2) d'un moule fossile ins- crit au Muséum de Paris, sous le n° 2406 (n° 100 de la collection Yates) (3) mais en lui donnant une interprétation différente de la mienne. Ayant été de ce fait amené à examiner de nouveau les faits du litige, je crois pouvoir affirmer que la rectification de Wieland n'est pas justifiée. D'autre part, j'ai pu constater que les belles observations de ce botaniste sur les inflorescences des Bennettitées américaines jetaient un jour précieux sur certaines particularités de l'échantillon du Muséum. Aussi à ce double titre il m'a paru utile de rédiger la pré- sente note complémentaire. (1) Wieland G. R., Atnerican Fossil Cycads (Carnegie Institu- tion of Washington, août 1906). (2) Lignier 0., Le fruit du Williamsonia gigas Carr. et les Bennellitales (Mém. Soc. Linn. de NormaDdie, t. xxi, Caen, 1903). (3) De Saporta, dans ses Plantes Jurassiques, décrit et figure (pi. 246, flg. 4) un échantillon du Muséum de Paris qui aurait, lui aussi, porté le n° 2406 et qui est nettement différent du mien. Il est donc vraisemblable qu'il s'est glissé là une erreur dans le cata- logue du Muséum. Pour faciliter les explications qui vont suivre, je laisserai de côté le moule original, que je n'ai d'ail- leurs plus sous les yeux, pour ne m'occuper que de son moulage dont j'ai fait et possède un certain nom- bre d'exemplaires assez réussis. Il est évident en effet qu'un tel moulage reproduit la surface du fruit fossile telle qu'elle était au moment de son empâte- ment dans la gangue du moule, et que, par suite, il se montre d'une compréhension plus facile que le moule lui-même. Exposé des faits. Ce moulage figure la moitié d'un disque de 2 % de diamètre dont la surface se relève assez brusque- ment en une colonnette axiale, haute de 5 % et large de 3 % 5. Le bord du disque, vu de profil, s'infléchit vers le bas par une courbe faible mais croissante. En un pointde la périphérie de ce disque où le moulage se prolonge un peu plus bas, on constate que le profil de cette courbure est brusquement interrompu par une sorte de cassure qui, faisant sur lui un angle aigu, s'enfonce sous le disque, et qui, probablement, s'étendait circulairement sous toute sa périphérie. La surface de la « cassure » inférieure est striée radialement et son aspect rappelle celui de la tranche de la couche séminifère sur un grand nombre d'em- preintes du Williamsonia gigas. Le bord de la face supérieure du disque, dans sa région de courbure croissante, c'est-à-dire contre la « cassure », est comme chagriné. Il porte un grand nombre de petits mamelons qui ne sont sépa- — 5 — rés les uns des autres que par d'étroits sillons. Les plus larges d'entre ces mamelons ont à peu près3/4de milliin. de diamètre ; tous ont une hauteur qui est d'un peu plus d'un quart de millim.. A partir de cette région marginalechagrinée et en allant vers le centre du disque, les mamelons modi- fient leur forme et deviennent de plus en plus allon- gés radialement en même temps que de moins en moins saillants, de moins en moins nettement déli- mités. Aussi la surface du disque n'offre-t-elle bien- tôt plus que des crêlea radiales à peine distinctes, puis même devient-elle complètement intie, même avant de se redresser le long de la colonnette axiale. En outre de l'ornementation ci-dessus, la surface du disque porte encore d'autres crêtes également rad.ales, mais beaucoup plus fortes que les précé- dentes, et s'étendant à la façon des rayons d'une roue depuis le bord du disque jusqu'au sommet de la colonnette. Distantes les unes des autres d'environ 3 % à la périphérie du disque, elle ne le sont plus, au sommet de la colonnette que d'environ 0 % 65. Leur nombre total (sur le disque supposé complet) devait être d'environ 20 à 2L Quelques-unes paraissent ne pas s'étendre tout à fait jusqu'au bord du disque, mais prendre naissance un peu plus intérieurement, sur de gros « mamelons » de la région « chagrinée » qu'elles prolongeraient vers l'intérieur. La colonnette axiale se termine par une cicatrice oblique dans laquelle il y a lieu de distinguer une partie centrale, large de 2 % qui se prolonge en une pointe conique hd^Mie ^q 2 % environ, et une partie' périphérique formant ressaut autour de la — 6 — première. Sur cette dernière, en 1903, j'avais indiqué l'existence « par places de cicatricules de faisceaux »• Aujourd'hui je crois' devoir ajouter que ces cicatri- cules sont nombreuses, plus nombreuses que je ne lavais cru à cette époque et que toutes rangées en couronne contre le bord interne du ressaut, à son contact avec le petit cône central, elles se prolongent par places sur la surface de ce dernier par de fuies stries longitudinales. Ma précédente explication. D'après l'explication que j'ai donnée en 1903, cet échantillon représenterait la partie supérieure d'une fructification du Williamsonia gigas. L'aspect ce chagriné » du bord du disque correspondrait à la surface de l'extrémité supérieure du manchon sémi- nifère que porte la réceptacle conique de lafrucLifica- tion, les « mamelons » y représentant les sommets hypertrophiés des écailles interséminales stériles. La ce cassure » striée située en dessous du disque serait la tranche de ce manchon séminifère mise à nu par la chute, d'ailleurs habituelle à maturité, de toute sa partie inférieure. Quant à la partie de la surface du disque sur laquelle les mamelons se transforment insensible- ment en« crêtes radiales » de moins en moins accen- tuées, jusqu'à ce que finalement elle devienne com- plètement « unie » avant de se relever le long de la «colonnette axiale », elle correspondraità l'extrémité supérieure stérile du manchon. Son aspect serait dû à ce que les écailles interséminales y cessant d'être — 7 — ainsi que plus bas perpendiculaires à la surface du réceptacle, cessant également d'hypertrophier leurs extrémités libres, s'inclinaient progressivement, puis s'allongeaient sur le sommet de ce réceptacle. La ter- minaison supérieure de ce dernier aurait été elle- même représentée par la « petite pointe conique ». Quant au petit « ressaut » qui entoure la base de cette pointe conique, il ne serait autre que le bord d'une cicatrice produite par la chute « d'un organe termi- nal probablement normalement caduc », désigné antérieurement sous le nom de « carpellary dise » par WiLLiAMSON (1) et qui recouvrait complètement le sommet du réceptacle. Du reste, pour moi, ce (( carpellary dise » que j'appelais appareil infimdi- buliforme en raison de sa forme en entormoir , n'avait jamais porté de graines (2) ainsi que le croyait WiLLiAMSON. Il servait simplement à protéger la fructi- fication à la façon d'un parapluie et était constitué par la coalescence de 20 à 21 des bractées stériles supé- rieures du manchon séminifère ; c'était la nervure médiane de leurs bases qu'auraient représentée les (( crêtes en roue » signalées plus haut. Opinion de Wieland. D'après l'interprétation de Wieland le moule n" 2406 ne se serait pas formé sur l'extrémité supé- (i) WiLLiAMSON W. C. Contribution to Ihe hislory of Zamia gigasL. andH. (Trans. of theLin t. Soc.of London, Vol. xxvi, )870). (2) J'ai en effet montré que, dans la fructification du W. gigas, le manchon circumréceptaculaire queTon considérait habituellement comme appareil mâle, était en réalité séminifère. C'est donc laque se trouvaient les graines. rieure du fruit du W. gigas mais à sa base.W repré- senterait la face interne de la collerette staminale qu'on sait maintenant après les belles observations de AViELAND lui-même, avoir entouré la base de la plu- part des fruits de Bennettilées. Il correspondrait, par suite, à la face interne du « carpellary dise » lui- même, p'iisque, d'après Wieland, celui-ci ne serait autre chose que la collerette staminale. Discussion. a). Ainsi que je l'ai dit en commençant, je ne crois pas qu'il soit possible d'accepter l'opinion émise par Wieland, opinion d'après laquelle le moule \\° 2406 se serait produit à la base du fruit du Ti'. gigas. Je ne crois d'ailleurs pas que Wieland lui-même à qui j'ai eu le plaisir de montrer mes moulages depuis la publication de son volume, soit disposé à persister dans son opinion. Dans cette hypothèse, en effet, il faudrait admettre que le pédonculede la fructification n'avait que2 % de diamètre et même moins, puisque la fine striation superficielle que j'ai signalée sur la « pointe conique» et qui semble bien y représenter une* couronne vasculaire» arrive à n'avoir plus, au sommet de cette pointe, que 1 % de diamètre. Or, d'une part, cette étroitesse est en contradiction avec tous les faits signalés jusqu'ici ; d'autre part, on se représente difficilement comment la petite cou- ronne de ces cordons vasculaires si ténus aurait pu desservir le puissant fruit du \V gigas. Enfin dans cette même hypothèse je ne vois pas comment on peut expliquer l'existence des « crêtes radiales», pas - 9 — plus d'ailleurs que celle de la « cassure » striée située sous le « disque ». Ma précédente hypothèse d'après laquelle le moule se serait formé an commet du fruit permet au con- traire d'expliquer facilement chacune de ces parti- cularités. b). Il me semble cependant que mon explication de 1903 doit être rectifiée et complétée sur un point secondaire. Depuis que Wieland a démontré possible l'exis- tence d'un verticille mâle autour du cône femelle et si admirablement montré la façon dont la moitié supérieure de ses staminophylles se re- ploie contre la surface du cône femelle, il devient très vraisemblable d'admettre que les « crêtes en roue » de l'échantillon n° 2406 sont dues à la com- pression exercée sur le sommet du fruit par les staminophylles ainsi reployés et qu'elles correspon- dent aux lignes de contact de leurs rachis. Elle ne représenteraient donc pas, comme je l'avais cru, la base des bractées constituantes du disque infun- dibuliforme c). Mais, puisque cette explication simple des «crêtes en roue» supprime l'un de mes arguments en faveur de l'existence d'un « appareil infundibulifor- me », au sommet du fruit du IF. gigas , doit-on en conclure que cet appareil n'a jamais existé ? Je ne le pense pas, car cet argument n'était pas le seul. Il reste, en effet, certain que l'extrémité supérieure de la fructification (échantillon n° 2406) présente — 10 — une « cicatrice M composée delà « pointe conique » et de son « ressaut » basilaire,et à peu près certain que cette cicatrice porte l'empreinte d'une « couronne vasculaire » comportant un grand nombre de petits cordons. Il ne semble donc pas possible de nier que cette extrémité ait supporté un appareil terminal actuellement tombé. J'ajoute que cetorgane devait être d'assez grande taille puisque sa base est bien vascu- larisée. Peut-être cet appareil était-il ce que Williamson a dénommé «corona». Mais peut-être, plutôt, était- il plus grand et infundibuliforme, tel, on un mot, que je l'ai supposé ? Je sais bien que Wieland, a donné de sérieux arguments pour démontrer que certains des « cas- pellary disk » de Williamson auxquels j'avais assimilé mon appareil infundibuliforme n'étaient problablement en réalité qu'une collerette staminale et que par suite ils n'étaient pas insérés au sommet du cône femelle mais à sa base. Il ne faut cependant pas oublier que, d'autre part, de Saporta dans ses Plantes Jurassiques, vol. IV, a figuré sous le n° 2 de la PI. 246 un réceptacle conique de fruit du W. (llffas et qu'à son sommet celui-ci porte la base ai' un appareil terminal dilaté au- dessus d'un étranglement qui marque la limite supérieure d'un manchon séminifère. En outre, parmi les « appareils infundibuliformes » décrits et figurés parDESAPORTA comme ayant été trouvés avec les fruits du W.gigas, ceux de lafig.3, PI. 246, et des fig. 1 et 2, PI. 247 ont des cicatrices d'attache très étroi- tes. Or, pour les raisons déjà invoquées à propos de — 11 — l'échantillon n° 2406, je pense que cette étroitesse ne permet pas de supposer qu'ils ont été traversés par le pédoncule du fruit (1). Ils représentent donc autre chose qu'une collerette staminale. J'ajoute que la terminaison supérieure de leurs lobes, bien visible surtout dans la figure 3, PI. 246, est très différente de celle des collerettes staminales décrites par WiELAND. Au contraire leur fine et abondante nervation correspond plutôt à une organisation en rapport avec celle de la a couronne vasculaire » terminale de l'échantillon n° 2406. Je crois donc encore aujourd'hui que le sommet du fruit du W. gigas a porté un appareil plus ou moins dilaté. Toutefois il se peut que parmi les appareils con- sidérés comme organes infundibuliformes et rapportés au W. g'ujcis, il y en ait de deux sortes, les uns, à cicatrice d'attache plus large, représentant des colle- rettes staminales sous-jacentes au cône femelle, les autres qui bien réellement auraient été des appareils portés à son sommet. rf) Enfin, il semble probable que parmi les empreintes rapportées au W. gigas, il y en a qui appartiennent à d'autres espèces. Peut-être même serait-ce le cas de l'échantillon n° 2406 dont les« mamelons» de la région « chagrinée» paraissent être plus larges que ne le sont d'ordinaire les sommets des écailles inter- (1) C'est ce que m'a également permis de constater ua nouvel examen que j'ai fait des « carpellary dise » déposas au Muséum de Paris. Toujours leur cicatrice d'attache est réellement très étroite. — 12 ~ séminales à la surface du manchon séminifère chez le W. gigas type. RÉSUMÉ 1. Ainsi que je l'avais déjà admis précédemment, le moule fossile inscrit au Muséum de Paris sous le n° 2406 (n° 100 de la Collection Yates) reproduit la surface de l'extrémité 5«/)eVz. — 18 — Cytisus Schipkœnsis, Dieck., — Elwagmis umbel- lala, Thbg., — Genliana cruciata, Gill., — Gen- tiana Tibetica, King., — Horminum pyrenaiciiin, Lin., — Iiicarvillea DeUwayi, Bur. et Franck, — Jamiinimi hn/nile, L., — Jasminum officinale, Lin , Kœlreuteria paiiiculata, Laxm., — Maziis pumiiio, R. Br., — Medicago arborea. Lin., — Michauxia campanuloides, L'Hérit., — Pentslemon lœvigatiis, Ait., — Philadelphiis tomenlus, Wall., — Philadel- phus undulalus, K. Koch., — Polygnnum Auberli, L. Harvey, — Ribes a/pimnn, Lin., — Saxifraga sarmentosa. Lin., — Sediim populifolium, Sims., — Sedum spurium, Bieb, — Teiicrium poliiim, Dcne., — Veronica Lyallii, Hosk., — Withania somni- fera, Dun., etc. Enfin M. L. Corbière nous a donné Saxe-gothea conspiciia et Fitz Roy a palagonica. Il subsiste cependant encore des vides dans nos plates-bandes. Les combler, sera l'objet de nos etTorts pendant les années [prochaines. Les Filicinées ont été changées de place. Jusqu'à présent, là où elles se trouvaient, l'ombre dont elles ont besoin en été leur avait été donnée au moyen d'une haie de Tamarïx. Malheureusement, la végé- tation de cet arbuste étant trop tardive, beaucoup de Fougères souffraient visiblement de la trop grande radiation solaire et de la dessiccation qui en était la conséquence. Pour remédier à cet inconvénient, nous nous 'sommes résolu à les transporter dans le talus situé à l'ouest de l'Ecole, sous les grands arbres qui la sépa- — 19 - rent du parc. Bien que cette transplantation ne date que du printemps dernier, il est déjà visible que les conditions nouvelles sont meilleures que les précé- dentes. La végétation des plantes y a été plus vigou- reuse et plus abondanîe. Quant à la plate-bande restée libre de ce fait, elle permettra d'accroître la surface accordée aux Coni- fères, surface qui, d'année en année, se montre plus insuffisante. HI^RBIER DU JARDIN Afin de faciliter la révision annuelle des plantes de l'Ecole, et en général le service de la Conservation des Colleclions vivantes, nous avons commencé à établir un Herbier spécial ne devant comprendre que les espèces cultivées au Jardin des Plantes. Jusqu'à présent, seules, un certain nombre d'espèces cultivées dans l'Ecole y ont pris place, mais ultérieuremen^t, cet herbier sera complété progressivement par l'in- tercalation, non seulement des autres espèces de l'Ecole Botanique, mais encore de celles du Parc, et même des Serres. PLANTES D'ORNEMENT Par une innovation qui date de trois ans , il a été établi une nouvelle plate-bande, spécialement réservée à des plantes ornementales, et dans laquelle les étiquettes portent, à côté du nom scientifique, le nom vulgaire français. Le but de cette sorte d'exposition permanente est de rendre service au grand public, en lui per- — 20 — mettant d'arriver facilement à la connaissance des plantes habituellement utilisées sous ses yeux dans les jardins de la Ville, ou dans les jardins particuliers. L'intérêt qu'a suscité cette innovation nous a engagé à la perfectionner, et dès l'année prochaine, nous comptons rendre l'exposition ornementale beaucoup plus complète. Nous songeons non seule- ment à y introduire une plus grande quantité des plantes cultivées dans les jardins de la Ville, mais aussi quelques autres espèces intéressantes et que l'on n'emploie pas habituellement dans notre région. ACCLIMATATION Le désir que nous avons d'être utile à nos con- citoyens nous a encore poussé à entreprendre l'accli- matation de certaines plantes intéressantes à des titres divers. Nos premiers essais ont porté sur les espèces suivantes: Eucalyptus urnigera, coccifera, robnsta; — PittosporiDJi lobira ; — Schinits molle ; — Callitris quadrivalvis. Ils seront poursuivis et étendus pendant les autres années. SERRES ET PARC La révision, l'étiquetage et le cataloguenient des plantes que renferment le Parc et les Serres, méri- teraient un effort considérable, mais obligé de limiter méthodiquement notre action, nous avons dû laisser provisoirement de côté celte partie de notre service. Toutefois, nous avons pu augmenter de quelques 21 unités nouvelles les Collections des Serres En parti- culier nous avons obtenu de semis 16 espèces d'Eiica- li/ptus , et 12 espèces d'Acacia ; d'autre part, le "Muséum de Paris nous a envoyé : Sapindus sene- gaJensU. COLLECTIONS SÈCHES HERBIERS L'énumération des Herbiers que renfermait la Galerie Botanique en 1901, et l'indication des con- ditions dans lesquelles ils s'y trouvaient à cette époque, ont été indiquées succinctement en décembre 1901, par M. Lignier, dans son Introduction au Catalogue de l'Herbier Lenormand (1). Depuis cette époque, deux nouveaux herbiers sont venus s'ajouter au précédents. Ce sont : 1" l'Herbier Bertot, dû à la générosité des enfants du botaniste bayeusain : M. Jean Bertot, et Mme Mazaud ; 2" l'Herbier de M. Joret, membre de l'Institut, gracieusement ofîert par son auteur. Le premier comprend, outre une partie phanéro- gamique importante, une partie algologique précieuse, parce qu'elle est régionale et qu'elle a presque tout entière été recueillie par M Bertot, l'un des algo- logues qui ont le mieux connu la flore marine de nos côtes. (l) Bull. Soc. Linn. de Normandie, o* série, .o* vol. 1901, p. 132. — 22 — Le deuxième est plus spécialement phanérogamique et régional ; il a déjà servi à Hardouin, Renou et Le Clerc, pour 1 établissement de leur Calaloguc des Plantes Vasculaires du Ca/vados (\), et tire de ce fait un intérêt tout spécial. En outre M. Peschard, avocat à Caen, a donné, en 1904, quelques cartons de plantes de la Nouvelle- Zélande. Enfin M. Joret vient de nous informer tout der- nièrement qu'il se propose de nous donner encore son Herbier Cryptogamiqiie de Nortuandie , composé par M. Renou et par lui-même. Dès maintenant, le catalogue par fiches est com- plètement terminé pour toutes les Phanérogames de l'herbier Lenormand, sauf cependant ce qui concerne le numérotage des feuilles, dont il reste encore une petite partie à terminer. Ce catalogue sur fiches est également très avancé pour les Cryptogames Vasculaires du même Herbier, et commencé pour l'Herbier régional de Brébisson. Enfin.pour toutes les plan tes obtenues par échanges, et qui sont entrées dans la composition du Supplé- ment à V Herbier Général [voir plus loin), les fiches ont été faites à mesure de leur entrée. Concurremment au classement et au cataloguement précédents, il a été procédé à l'empoisonnement des échantillons. Pour cela, la méthode définitivement adoptée a été, malgré sa lenteur, celle au bichlorure de mercure, parce que seule elle est durable, et sans grand inconvénient pour les plantes. . (1) a. Hardel, 2, rue Fioide, Caen, 1849. — 23 — Cette opération, un peu moins avancée que les précédentes, n'a encore porté, en ce qui concerne l'Herbier Lenormand, que sur les familles comprises dans la partie imprimée du Catalogue (1) et sur un petit nombre d'autres familles, plus spécialement attaquables par les insectes. Mais elle sera certaine- ment terminée avant la fin de l'année 1908, au moins pour toute la partie phanérogamique. L'herbier Joret, le dernier reçu et tous les échan- tillons du Supplément de V Herbier général ont été empoisonnés à mesure de leur entrée, comme d'ail- leurs le seront désormais tous ceux qui entreront dans la Galerie botanique, à moins que nous n'avions acquis la certitude d'un empoisonnement préalable. Quant à l'herbier Bertot, il avait été empoisonné par son auteur. PRÊTS Les herbiers de notre Galerie sont toujours très appréciés du monde savant, aussi avons-nous reçu un assez grand nombre de demandes de renseigne- ments ou d'emprunts. Notons plus particulièrement, dans les derniers temps, les demandes de M. Van Tieghem, professeur au Muséum de Paris, relatives aux Loranthacées d'abord, puis, plus tard, aux Kalanophorées de l'her- bier Vieillard (Nouvelle-Calédonie); celles de M. Otto Stapf et de M. T. -A. Sprague, de Kew, rela- tives aux Ilugonia et aux Dubouzetia du même (1) Bull. Soc. Linn. de .Normandie, 5* série, voL V, 1901, p. 132 ; - VI, 1902, p. 359 ; — VII, 1903, p. 138 ; — VIII, 1904, p. 191 ; — X, 1906, p. 10. 24 herbier; celle de M. Perrot, de TEcole supérieure de pharmacie, relative aux Chloranthacées en géné- ral ; enfin celle de M. Marshal Howe, de New- York, relative à diverses espèces de l'herbier Lamouroux ECHANGES Un service d'échanges de plantes d'herbier avait été inauguré en 1901 . Depuis, il a été continué chaque année, et rien que pendant Tannée 1906, 500 espèces ont été offertes. Les unes, au nombre de 290 et en plusieurs exemplaires, ont été prises dans les doubles de l'herbier Lenormand ; les autres, au nombre de 210 et en exemplaire unique, l'ont été dans l'herbier Vieillard, ces dernières spécialement destinées à M. Maïden, de Sydney, et en échange d'un nombre égal de plantes rares ou intéressantes d'Australie. En contre-échanges, nous avons reçu divers envois qui ont été entrés dans le Supplément de /'Herbier général : De M. Magnus, professeur à l'Universilé de Berlin, 60 espèces de champignons inférieurs ; De M. LiNDMAN, diercteur du Musée de Stockholm, 119 espèces des régions polaires ; De M. Henriques, directeur du Jardin botanique de Coimbra, 196 espèces du Portugal ; De M. Camus, pharmacien à Paris, 3 espèces inté- ressantes de Salix qui manquaient à notre collection, et le Roiiya polygarna. COLLECTIONS SÈCHES DIVERSES Les autres collections sèches de la galerie bota- nique mériteraient d'être revisées, de même d'ailleurs 25 que l'ordonnancement des vitrines elles-mêmes. Mais c'est là un travail de longue haleine qui ne pourra être entamé qu'ultérieurement. Jusqu'à présent, les graines seules ont été l'objet de quelques modifications. Un nouveau catalogue a été commencé, et un certain nombre de graines nouvelles ont été ajoutées à celles déjà existantes. Nous ne voudrions pas clore ce premier rapport annuel, sans adresser nos remerciements aux per- sonnes qui, s'intéressant à nos travaux, nous ont facilité notre tâche. D'abord à M. Lignier, professeur de botanique, directeur du Jardin des Plantes, dont la direction toute de bienveillance a rendu notre tâche si agréable et à qui nous tenons à adresser un témoignage par- ticulier de notre bien vive gratitud-^. A MM. Bernard, maître de conférences à la Faculté des Sciences ; Tison, chef des travaux à la Faculté des Sciences, dont les encouragements et les conseils ne nous ont jamais fait défaut. A MM. HusNOT, Corbière et Ghevrel, dont l'aide nous a élé si précieusement utile, dans quelques cas difficiles. A M. AuGis, chef des cultures, dont les conseils pratiques nous ont été d'un si grand secours. A toutes les personnes enfin qui, par le concours qu'elles nous ont apporté, nous ont permis de pou- voir, dès cette année, rédiger notre premier rapport annuel, nous sommes heuteux d'apporter ici le témoignage de notre vive reconnaissance. Le Conservateur, M. LORTET. - 26 - O. Lignier et M. Lortet. — Liste des Plantes vaseulaîres que renier me l'Herbier général de l'Université et de la Ville de Caen (suite). (1). HERBIER LENORMAND DICOTYLEDONES POLYPKTAL^ Ordo LIV. — AMPELIDACE^ Tribus I. Aiupclideae dlsï 1358. Vitis 20. abyssinica. — Aljyssi- nie, Schimper. 12. œstivalis. — A\h\oxï, M. T. Kumlien; S'«-Ca- roliiia, Curlis. 22. amurensis. — Mand- chourie, (ex Herb. Acad. Petrop.). 27. — Sumatra, (ex Herb. Lugduno-Batavo). 25. Baiidiniana. — (Muel- 1er) ; (Bot. Mus. of. Melbourne). 10. Caribœa. — Cuba. N°- du class' 26. clemaiidia. — Glarence River, Mueller. 24. Cumingii. — Philippi- nes, Cuming. 28. dichotoma. — Java, (ex Herb. Lugduno Bata- vo). 29. discolor. — Java, (ex Herb. Lugduno-Bata- vo). 29. discolor, ? sessilis. — Java, (ex Herb. Lug- duno-Batavo). 19. erythrodes. — Abyssi- nie, Schimper. (1) Voir le début de cette publication dans les vol. V, 1901, p. 13', vol. VI, 1902, p. 359, vol. VII, 1903, p. 138, vol. VIII, 1904, p. 191, et vol. X. p. 10. N" du class' 6-23. ficifoUa. — (Herb. Hance) ; Java, (ex Herb. Lugduno-Bata- vo) ; Jard. de Gand, Kicky. 5. flexuosa. — Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 31. geniculata. — Sumatra, (ex Herb. Lugduno- Batavo). 9. heterophylla. — (Herl). Hance) ; Japon, Kic- ky ; (ex Herb. Bot an. Petrop.). 9. heterophylla 'p laci- niata. — Japon, Kic- ky. 32. japonica. — Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 11. Lahrusca. — Hort. Ca- dom., Chauvin ; (Pen- sylvanie) ; Delavvare, Camby; N. Auiorica. A. Curlis ; St-Louis du Missouri, Riehl. 7. lanatiis. — Bengal, (ex Herb. Ind. Or.). 34. Pterisantha. — Java, (ex Herb. Lugduno- Batavo). 35. pubiflora,vtépapillosa. — Java, (ex Herb. Lugduno-Batavo). N°* du class' 15. riparia. — Si-Louis du Missouri, Riehl ; Wis- consin, Camby ; (Pilts- burg) ; (Hort. Paris). 16 rotundifolia. — S'^-Ca- rolina, Curtis ; Texas, Harvey; St-Louis du Missouri, Engelmann. 18. rupestris. — Texas, En- gelmann. 21. Schimperiana. — Abys- sinie, Schimper. 8. Thumbergii. — Japon, (ex Hert). Hort. Bot. Petrop.). 36. thyrsiflora, v^é major. — (Ex Herb. Lugdu- no-Batavo). 4. vint fera. — (Boreau, Delise, Duret, Le Frou). 4. vinifera,vté. — Culta, Dubourg. 17. virginiana. — Culta, Thuret. 13. vuljnna. — (Hort. Pa- ris) ; Texas, Engel- mann ; M a r y 1 a n d , Camby. 2. sp. n Corinthe Blanc ï>. — Culta, Le Frou. 3. sp. « Le Meunier, v^é Teinturier. » — Culta, Le Frou. 14. sp. — (Thuret). 28 N°' du class' 27. sp. — Sumatra, (ex Herb. Lugduno -Ba- tavo). 30. sp. — India, Syme. 33. sp. — Sumatra, (ex Herb. Lugduno -Ba- tavo). 37, sp. — Khasia, (ex Herb. Ind, Or.). 1365. Ampélopsis 5. hipinnata. — (De Lim- mingh); ( H a r vey ) ; (Hort. Paris). 1. cordata. — Kentucky, A. Curlis ; St-Louis du Missouri, Riehl ; Gulta, Thuret. 2. hederacea . — Culla, Disigny. 7. heterophylla. — Japon, (ex Herb. Lugduno- Batavo). 3. quinquefolia. — Dela- ware, Camby ; S'^ Ca- rolina, Curtis; Amé- rique Sept'", (ex Herb. Delise). 6. tricuspidata. — Japon. Kicky, (exHerb.Hort. Bot. Petrop.). 4. sp . — (Hort. Paris), Neumann. 1367. Cissus 26. acida. — St-Thomas, N" du class' Duchassaing ; Brésil, Trévisan. 42. adenantha. — Abyssi- nie, Schimper. 51. adenocauUs. — Abys- sinie, Schimper. 1. adnata. — Philippines, Cuming; (ex Herb. Lugduno-Batavo) ; Ceylan, Thwaites; Ja- va, de Franqueville; T. Canara, Hohenac- ker; (Syme). 2. adnata., vté gldbra. — (Ex Herb. Lugduno- Batavo). 58. angulata. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 31. angusdfolia. — (Ex Herb. Ind. Or.). 12. antarctica. — (Hort. Paris, Decaisne). 19. arthropoda. — Sainte- Marie, Boivin. 47. brachypetala. — Abys- sinie, Schimper. .36. hracteolata. — India, Syme. 13. capensis. — Le Cap, Drège. 27. carnosa. — Ceylan, Hooker. 67. cirrhiflora. — Le Gap, Drège. 24. cù'sco^or. —Khasia, (ex. Herb. Ind. Or.). 29 N- du class' 34. Diinrteana.— De Lim- minghe. 64. ferruginea. — Le Cap, Ecklon, Drège. 51. Gardne?-ii. — Ceylan Thwaites, Hooker. 61. glabra. — Le Cap, Drège 3. glauca. — Mayotte, Boivin. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 60. glyptocarpa. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 35. inœquilatera. — Le Cap, Drège. 21. javanica. — Java, Zol- linger. 40. lanceolaria. —WNWa,- giri, Hohenaker. 43. lonchiphylla. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 15. madagascariensis . — Madagascar,Giraudy. 18. mucronata. — Nossi- Bé, Boivin. 56. muricata. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 16. nodosa. — Java, Zol- linger. 4. nudata. — Coromandel, (ex. Herb. Mus. Paris). 53. o/"iertto? Buckinger, Ho- henacker. 54. qiiadrangula.— Ceylan, Hooker. 45. qulnquefolia. — Bahia, Salzman. — Rio- Ja- neiro, Guillerain. 6. repens. — Malabar, Bory. — Ceylan, Thwaites, Hooker.— Indes Orient , Hohe- nacker. 44. Schimperi. — Abyssi- nie, Schimper. 63. sericea. — Le Cap,_ Ecklon. 46. serpens. — Abyssinie, Schimper. 57. setosa. — Ceylan, Hoo- ker. 33. spectabilis. — Buckin- ger. 50. subdiaphana. — Abys- sinie, Schimper. 10. sycioides.— S\.-Thoma,s, Guadeloupe, Duchas- saing. 32. thyrsifiorus. — Java, Zollinger. — 30 N" du class' 65. tridentata. — Le Cap, Drège. 59. trilobata. — Ceylan, Hooker. 52. triternata. — '^oss\-Bé, Boivin. 68. viticifolia. — Japon, (ex Herb. Hort. Petrop). 14. vitifolia.— Perse A\isir, Kotschy. 8. vitiginea. — MaiXigalor, Hohenacker. 5. sp. — Coromandel, (ex. Mus. Paris). 7. sp. — Mercara, Hohe- nacker. 9. sp. — 11. sp. — La Havane, Des- préaux. 20. sp. — Cuba. 22. sp. - (Syme). 23. sp. — (Syme). 25. sp. — Malabar, (ex. Herb. Ind. Orient.). 30. sp. — India, Syme. 30. sp. — Nepaul, Babing- ton. 38. sp. — Sikkim,(ex.Herb. Ind. Or.). 39, sp. — Khasia, (ex Herb. Ind. Or.). 41. sp. — Khasia, (ex Herb Ind. Or.). 48. sp. — India, Syme. N" du class' 4H bis. sp. — India. Syme. 62. sp. — Le Cap, Ecklon. Tribus II. — Leese 1368. Leea 6. acideata. — Java, (ex Herb. Lugduno-Bata- vo) ; Philippines, Cu- ming. 2. crispa. — India, Syme. 5. javanica. — Java, (ex Herb. Lugduno -Bata- vo). 4. rubra. — Java, (ex Herb. Lugduno-Bata- vo). I. sambuctna. — (Boivin); Ile Bourbon, de Lim- minglie, (ex Herb. Mus. Paris); Ile de France, (ex Herb. Mus Paris) ; India, Harvey; Java, (ex Herb. Lugduno -Ba- tavo). 9. sanguinea. — Mayotte, deLimminghe; Nos- si-Bé, Boivin. 8. speciosa. — Indes, Gi- raudy. II. staphylea. — Ceylan, Thwaites; Khasia, (ex Herb. Ind. -Or.); Man- galor, (ex Herb. Ind. Or.). :u N- (lu class' 12. siindaica. — Java, (ex Herb. Lugduno-Bata- vo). 3. sp. — Java, (ex Herb. Lugduno-Batavo). iV du class' 7. sp. — Bengal, Babing- ton. sp. — Singapore, Ba bington. sp. — sp. — India, Syme. Ordo LV. — SAPINDAGE^ 24. 10. Tribus I. — Paullinieie Subtribus I. — Eupaullinleae 1369. Serjania Cambessedeana Schld. — (Heuscnel). 26. ciematidifoliaCdi\nh. — 6. commun /«Camb.— Rio- Janeiro, Riédel. 14-16. corrugataWdiôXki. — Brésil, Heuschel, Rié- del. cuspidata Radlkf. — Brésil, Hooker, Vieil- lard. dentata Radlkf. — Rio- Janeiro, Vieillard. diffusa Radlfk. — La recaja, Mandon. 8-17. diversifolia Radlkf. — Cuba, don Ramon de la Paz; (de Fran- queville). 7. dunicolaB.aiù\\d. — Bré- sil, Claussen ; Lare- caja, Mandon. erecta Radlkf. — Brésil, Claussen. 12. 4-5. 25. 21 a bra ta Kunth . — Fer- nambouc, Hooker. 20. grandifoUa Sagot. — Guyane F^%Sagot. 13. Larnotleana Radlkf. — Brésil, Hooker. 2. lucida. — Saint-Tho- mas, de Limminghe, Duchassaing. 19. ynarginata Radlkf. — Brésil, Riédel. I. ossana. — Cuba, de Franqueville. 10. paucidentata DG. - - Surinam,Hohenacker. 15. pedicellaris Radlkf. — Guyane F", Sagot. II. racemosa Schr. — Ori- zaba, Muller. 9. Schiedeana Radlkf. — Bahia, Salzrnann. 22-23. subdentata Juss. — Cuba, don Ramon de la Paz; (Savoniers). 3. tridentata. — Cuba. 32 — ^:' <^^ 1370. PauUinia class 19. cordata Schl. — Oaxa- ca, Buchinger. 8. dasygoniam Rich. — Guyane F^% Sagot. 14. elegans A. St-Hil. — Bahia, Salzmann. 4. fnscescens Kunth. — Surinam, Kicky. 3. me/!/œ/bZ/aJuss.— Bré- sil, Hooker. 10-11-12-13-17. pinnata L. — Fernambouc , Chau _ vin ; Surinam, Kicky Hohenacker ; Mayotte, de Limminghe ; Gu- yane F'% Sagot. 5. Plumieri. — Guade- loupe, de Limminghe. 15. rubigiJiosa Camb. — Brésil, Hooker. 1. Senegalensis. — Séné- gal, Perrotet. 6. thalictrifoUa Juss. — Rio- Janeiro, Vauthier. 16-18, tomentosa Jacq. — Oaxaca, Buckinger. 9. trigonia — Penha, de Limminghe. 2. triternata. — Bahia, Salzmann. 7. W einma^inicefolia Mart. — Fernambouc, Chauvin. 1371. Uroillea 4. glahra Camb. —Brésil, Riédel. N" du class' 3. rufescens Gamb. — Rio- Janeiro, Riédel. 2. stipitata'Rd,([\k^[. — Bré- sil, Riédel. 1. villosa M. — Brésil, Claussen. 1372. Cardiospermum 7. clematideuyn. — Abys- sinie,de Franqueville. 8-9-10. corindumh. — La- recaja, Mandon ; Bré- sil, Hooker ; Bahia, Salzmann. 5. grandi florum. — (Hort, Paris). 1. sp. — N"*-Calédonie, Vieillard ; Laghouat, Cosson ; Guadeloupe, Duchassaing ; Guya- ne F'*, Deplanche ; Texas , Engelmann , ( Schimper) ; Nubie, Kotschy; Paramaribo, Hohenacker ; Nouka- hiva, E. Jardin; Culta, Despréaux, Le Frou ; Arabie-Pétrée, Trévi- san. 3. ryiicrocarpum — Saint- Thomas, Duchas- saing ; le Cap, Drège. 4. moZ^e. — (Andersen). 6. truncatum. — Abys- sinie, de Franque- ville. 83 - N°" du class' 2. sp. — Abyssinie Schimper. Tribus II. — Thonliilete 1378. Thouinia Hol- 2. australis. — N' lande. I. spectabilis. - Mada- gascar, Delise. 1379. Allophylus 10. abyssiniens. — Abys- sinie, Schimper. 22. acuniinatus. — Ceylan, Thwaites, Hooker. II. colubrinus. — Philip- pines, Cuming. 26 6/S-Î7-28-34. cominiaSw. — Cuba, de Franque- ville. 15. decipiens. — Afrique Austr., Sonder; le Cap, Drège. 31. edulis'RAAWil.—BvésW, Moricand. 30. edtilis, vté gracilis Radllcf. — Brésil, Hoo- ker. 8. glabra. — Khasia, (ex Herb. Ind. Or.). 21. hispidus. — Ceylan, Thwaites. 1. integrifolius. — Ile Bourbon, Giraudy, (Commerson). N" du class' 12-23. javensis. — Philip- pines, Cuming; Java, (ex Herb. Lugduno- Batavo). 26. ligustrimus. — Suma- tra, (ex Herb. Lug- duno-Batavo). 32. lœvigaiiis. — Bahia, Salzmann. 5. melai7ocarpa. — Le Cap, Drège. 3. panigera. — (Deplan- che). 10. pentaphyllus. — Phi- lippines, Cuming. 29. jMiolulatus. — Rio-Ja- neiro, Delessert. 9. Rhed. — M' Nilghiri, (ex. Herb. Ind. Or.). 17. ruhifolius. — Abyssi- nie, Schimper. 18. scandens. — Philippi- nes, Cuming. 33. ser/cei^s Radlkf. — Bré- sil, Claussen. 2. serratus. — Coroman- del, (ex Herb. Mus. Paris) ; M' Nilghiri, ex Herb. Ind. Or. ; (de Franqueville). 25. sumntranus. — Suma- tra, (ex Herb. Lug- duno-Batavo). 24. timorensis. — Timor ^ (ex Herb. Lugduno- Batavo). 3 34 N°' du class' 7. undulatus. — Le Cap, Diège, Boivin. 20. varians . — Ceylan, Thwaites, Hooker. 6. Yantafiiensis. — Phi- lippines, Cuming. 4. sp. — Pondichéry, de Limminghe. 13. sp. — (Ex Herb. Ind. Or.). 14. sp. — Le Cap, Drège. 19. sp. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 31 bis. sp. — Tribus III. Sai>liides« 1380. Atalaya 1. australis. — (Alaeller). 1382. TouUcia I. guianensis. — Guyane F^% Sagot. 1384. Sapindus 5. nrborescetis. — Suri- nam, Hohenacker. II. cultratus.? — Philippi- nes, Cuming. 8. emarginatus. — (An- dersen) ; Ceylan, Thwaites. 4. /orsy^Au. —Philippines, Cuming. 7. laiirifolius. — Ceylan, Hooker ; Java, ZoUin- ger, de Franqueville; Canara, Hohenacker. N" du class' 1. marginatus. — Texas, Lindheimer. 13. niicrocarpus. — Cana- ra. Hohenacker, Nou- ka-hiva, E. Jardin. 12. Muhorossi. — Japon, (ex Herb. Lugduno- Batavo ; (ex Herb. Hort. Bot. Petrop.). 9. rugibinosus. — 2-14. saponaria. — Ile de France, Guépin ; Bré- sil, Claussen. (3. senegalensis. — Séné- gal, Delessert, Perro- tel. 3. sp. — Ceylan, Thwaites; N"« Calédonie , Vieil- lard. 10. sp. — Java, (ex. Herb. Lugduno-Batavo) . T> ibus IV. Aphanieee 1387. Erioglossum 1. fdule. — Philippines , Cuming; Java, Bornéo, (ex Herb. Lugduno- Batavo). 1388. Aphania 1. sp. — Java, de Fran- queville. Tribus V. Lcpisantheae 1393. Lepisanthes 2. canescet? s. —Ceylan, Thwaites. N" du class' 1. montana. — Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 3. trichocarpa. — Ceylan, Ilooker, Thwaites. Tiibus VI. Mellcoece«ï 1404. Melicocca 1. bifiiga. — Saint- Tho- mas, Duchassaing. 2. diversifolia. — (de Jus- sieu); Ile Bourbon, Monin, (ex Herb. Mus. Paris) ; lie Maurice, Boivin. 3. glotnerulifiora . — Ile de-France, (ex Herb. Mus. Paris). 4. sp. — Nossi-Bé, de Franqueville. 1405. Talisia 1. hemidasya Radlkf. — Surinam, Hohenacher. 2. prœalta, Radlkf. — Guyane franç'^, Sagot. 3-4. esculenta Radlkf. — Fernambouc,Hooker ; Brésil, Claussen. 5. pedicellaris Radlkf. — Guyane franc**, Sagot. 6. pilosuIaSag. — Guyane française, Sagot. 1406. 6/ennica 1. zeilanica. — Ceylan, Thwaites. N" du class' 2. zeilanicavté'i. -Ceylan, Thwaites. Tribus VII. Nchleicliercae 1413. Schleichera 2. reyo^ifa — Philippines, Guming. 1. trijuga. — Ceylan' Hooker ; Western, In- dia, Harvey; Mercara, Hohenacker ; Timor, ex Herb. Lugduno- Batavo. 1419. Litchi 1. verticillata. — (Babing- ton. 2. sp. — T.Canara, Hohe- nacker. 1420. Xerospermum 1. Java (ex Herb. Lugduno- Batavo). 1421. f/epfielium 9. attenuatutn. — (Ex- Herb. Ind. Or.). 5. hifoliolatum. — Ceylan, Thw^aites, Hooker. 3. erectum . — Ceylan, Thw^aites, Hooker. 10. Gardneri. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 12. lappaceum. — Java, Zollinger, (ex Herb. Lugduno - Batavo ) ; Philippines, Guming, — 3G — N- du class' 1. sp. — Java, (ex Herb., Lugduno-Balavo). 6. sp. — 7. Longanuyyi. — Java, (ex Herb.Lugduno-Ba- tavo) ; Ceylan, Thwai- les, Hooker; Concan, (exHerbIncl.Or.)-,(Le- sible). 2. mutabile. — Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 13. pinnaturn.— Nouvelle- Calédonie, Vieillard. 4. simplicifolium.— Cey- lan, Thwaites. 8. sp. — Philippines, Cu- ming. Il s/».— Rockingham Bay, Sonder. ^4 sp_— Nouvelle-Calédo- nie, Vieillard. ^5 5^. —Nouvelle Calédo- nie, Vieillard. 1422. Pometia 2. exirnia. — Ceylan, Thwaites, Hooker. 1. glabra. — Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 1423. Alectryon 1. nephelioides. — Has- tings, Mueller. 2. (omewiosa.— (Mueller). N"' du class' 1427. Stadmannia 1. australis. — Culla. Tril)us IX . Cupanlese Subtrihus I. Cupanleœ loiiiatorrliîz»e 1428. Cupania 5. alternifolia. — lie Bourbon, Richard. 8. aiiacardioides. — N"^- Hollande, de Limmin- ghe, (Mueller). il. apetala. — N"^-Calédo- nie. Vieillard. 7. Auhlelii. — Surinam, Kicky, Hohenacker. 9. canescens. — Austro. Calédonie, Webb. 18. emarginata Camb. — Rio -Janeiro, Deles- sert. 3. glabra. — Cuba, de Franqueville. 4. lœvis. — lie Maurice, Perrolet, Boivin. 10. laniiginosa Sagot. — Guyane-F^S Sagot. 20-21-22-23-24. 7nacrophylla Rich. — Cuba, de Franqueville, Par- reyss, Despréaux. 29. ohlongifolia Mart. — Rio-Janeiro, de Lim- minghe. 37 N" du class' 26. paniculata Camb. — Brésil, Claussen. 15. pseudo-Rhus. — (Ex Bot. Mus. of Mel- hourne). 27. racemosaRa.(i\ki. — Rio- Janeiro, Riébel. 17. regularis. — Sumatra, Bornéo, Java, (ex Herb. Lugduno-Ba- tavo). 28. rigida Radlkf. - (Mo- cand). 29 30-31. scrohiculnta Rich. — Surinam, Hohe- nacker, Kicky ; Guya- ne-F^®, Deplanche. 2. tomentosa. — (De Liin- minghe) ; Guadeloupe, de Franqueville. 3?. vernalis Camb. — Bré- sil, Claussen. 16. villosa. — N"«-Calédo- nie, Vieillard. 14. xylocarpa. — (Mueller). 1. sp. — Coromandel, (ex Herb. Mus. Paris). 6. sp. — (Commerson). 10. sp. — Concan, (ex Herb. Ind. Or.). 12. sp. — N"*-Calédonie, Vieillard, Deplanche. 13. sp. — 1433. Matayba 3. apetala Radlkf. — Cu- ba, de Franqueville. N°- du cluss' 2. arborescens Radlkf. — Bahia, de Limminghe. 1-4-7. (iuianensis Ambl. — Brésil, Hooker, Rié- del. 5. lœvigafa, Miq. — Suri- nam, Hohenacker. 6. silvatica, Radlkf. — (Riédel). 1440. Blighea 1. a f ricana. — Cuba. 1443. Guioa 1. glauca. — N"^-Calédo- nie, Vieillard, Deplan- che. 2. sp. — N"^-Calédonie, Vieillard. 1458. Ar^fiera 3. divaricata. — Austra- lie, Mueller. 1. rufescens. — Philippi- nes, Cuming. 4. semiglauca. — Has- tings, Mueller. 2. sp. — Mangalor, Hohe- nacker. 1459. Mischocarpus 1. sp. — Java, (ex Herb. Lugduno-Batavo). 1461. Lepidopetalum 1. glabrum. — Philippi- nes, Cuming. 38 N" du class' Tribus X Kœlreiiterleîe 1463. Kœlreuteria 1. panicidata. — Japon, (ex Herb. Lugduno- Batavo);(Le Frou). 1465. Erythrophysa 1. undulata. — Le Cap, Drège. Tribus XI. Cossis-iiilete 1466. Cossignia 1. Borbonica. — Ile Mau- rice, Perrotet, Boivin; Ile Bourbon, (ex Herb. Mus. Paris). 1468. Llagunoa 3. glandulosa. — Chili, A. de Jussieu. 1. nitida.— (Hort. Paris), Decaisne. 2. sp. — Chili. Bertero. Tribus XII. Dotlonœese 1471. Dodonœa 11. ara6?ca. — Arabie Heu- reuse, Abyssinie, Schimper. 2. Burmanniana. — Cey- lan, Thwaites. — Hi- malaya , (ex Herb. Ind. Or.).— M'Nil- ghiri, Hohenacker. 14. cuneata. — Australie, Chauvin. N-" du class' 32. discolor. — Hobart, Town, Verreaux. 29. hirtella. — Australie, Sonder. 18. illita. — N"*-Hollande, Mueller. 25. linearis. — Le Cap, Drège. 10. tnncrocarpa. — Buckin- ger. 3. microcarpa. — lie Mau- rice, de Franqueville. — Ile Bourbon, Monin, — Ile de France, Gué- pin. 24. pallida. — M' Nilagiri. Hohenacker. 30. procunibens. — Austra- lie, Sonder. 6. salicifolia. — Ile Mau- rice, Boivin. 33- salsoliœfolia. — Tas- manie, (ex Herb.Hoo- ker.) 23. Tlmmbergii.— Xiv\{\\]ie Austr., Sonder. — Le Cap, Drège. 13- 17 . f /ng?. crassse, arcte cohaerentes, articulatse cum septis parum crassis et lumine 1,5 [x lato atque iodo primum ceeruleae etdein - 74 - totee vinose rubentes. Spora? in thecis numerosœ, hyalinee, simplices, sphsericae, diametro 3-5 a melien- tes. Spermogonia non visa. Proxiraa H. torhiosse Nyl., sed cjus thallus obscurius colorutu?, laciniae minons, mcduHa fasciculaia minus conspicua et guiiidia omnino diversa. 3. Heterina clavata Krempelh. Lich.brasiliens., p. 8, in Flora 1876, p. 56, teste Wain. ; Heppia (sect. Heterina) clavata Wain., Etud. classif. et morphol. Lich. ^/-ei//,! (1890), p. 214 eiLkJi. brasiliens. exsicc, n. 210. Thallus in hoc exsiccato, ater vel obscure virenti olivaceus, satis crassus, opacus et tul)erculosus aut subsquamosus; tubercula 0,5-2 mill. alla et 0,4-1,5 mil!, crassa, vulgo teretia, erecta, simplicia et in apice clavata, interdum dilatata, procumbentia et squamiformia ; in superficie leevia aut parce isidioso granulosa; intus albida; in basi paucis hyphis, inter quas numerosa Scylonematis puri fragmenta, saxo adhaerentia. Cortex ex toto tuberculum circum- dans, in zona externa obscure olivaceus vel fusces- centi flavidus et hydrate kalico flaventior, 40-60 [j. crassus et pleclenchymaticus; in eo cellul8e6-8fj.lat8e, pariete crasso, et in zona inferna, horizontaliter oblongae. Gonidia virenti caerulescentia, scytonemea, 5-8 |x lata, 1-2 vel plura in glomerulis vaginatis et ssepe oblongis aggregata, inter cellulas corticis vigf^ntia et usque ad ejus ultimam celiulam ascen- dentia. Hyphaî ineduUares 2-4 \i. crassa?, pariete sat tenui, articulatae, ramosae, interdum 2-3 fasciculatae et permaximos meatus praebentes; passim inter eas — 75 — et prope corticem pauca gonidia conspicua; in summo tubercule liyphae meduUares fere stricte coadunatœ, atque in parte clavata liypliœ corticis verticales, arliculatee articulis brevibus et inter eas apothecium iniens. Sterilis etiam in exemplari archetypo, quod non vidi. Ad saxa maritima in Brasilia vigens. 4. Heterina boletiformis Hue ; sp. nov. Thallus niger vel cinereus ; squamse 0,6-4 mill. latae, sphœricae, in ambitu intégrai aut interdum lobulatae ; subtus atree et substrato pedicelli ope sœpe affixse. Cortex squamas et pedicella omnino vestiens exhyphisfastigiatiscompositus. Gonidia scytonemea. Hyphge meduliares meatus prgebentes et sub cortice saepesphseroideo inflatse. Apotheciain thalloimmersa et puncto nigro indicata. Thecae polysporse ; sporœ sphsericee, 3-4 [j. diametro metientes. Spermatia 1,5-2 (i. longa et 1-1,5 ;j. lata. Cette espèc2 a été récoltée par M. A. Chevalier sur les rochers i Paroua (Afi ique) ; la diagnose complète sera publiée avec les autres récoltfts de cet explorateur. Tribus IL - POLYCAULIONEiE. Genus II. — POLYCAULIONA Hue Lie/}., 1908. p. 8 (nomen nudum), in Eipédilion antarctique française, 1903-1905, commandée par le D^ Jean Charcot , Botan. ; genus Placodium, sectio Thamnonoma Tuck., Lichens of Califurnia, — 76 — Oregon and Ihe Rocky mountains, 1866, p. 18, in notula^ Gêner. Lich., 1872, p. 107, et Synops. Nortli Americ. Lich., 1, 1882, p. 169 ; Placodium, subgenus Thamnonoma Wain., Lich., 1903, p. 23, in Résultats du voyage du « S. Y. Belgica » en J 897- i 8 99, sous le co7nmandement de A. de Gucrlache de Gomery, Botan. ; genus Lecanora, sectio Cladodium Tuck , locis citât., pp. 18, 111 et 181. Tliallus nunc flavus aurantiacusve, nunc ochro- leucus vel pallide stramineus, spadiceus aut alutaceus et fraticulosus; slipites erecti autrariusdecumbentes, brèves aut satis élevât i, vulgo cylindrici, raro appla- nati, saltem apicem versus ramosi, undique coriicati, plerumque simul aggregati csespilesque plus minusve latos efficientes ; intus symmetrici. Cortex slipitem ejusque ramos omnino vestiens ex hyphis axi per- pendicularibus ac fastigiatis (in unica specie n. 1 decompositis) formatus. Gonidia protococcoidea, in specie n. 11 pleurococcoidea et in n. 7 cyslococcoi- dea, sub cortice vel passim inter hyphas meduUares vigentia. Axis solidus, rarius fistulosus; ineohyphae verticales et plerumque stricte coadunatse. Apothecia stipites aut eorum ramos ssepissime terminantia, duplici integumento, scilicet excipulo perithecioque atque disco flavo, aurantiaco, carneo rufove instructa, Excipuli cortex e thalli cortice formatus et ei similis. Perithecium incoloratum ex hypbis Ihalli nr.eduUa- ribus provenions ; inter utrumque gonidia et byphse medullares vigentia. Paraphyses hyalinœ ac in apice coloratae, laxe vel stricte cohserentes et semper arti- culatae. Spora:î octonee, hyalinae vel in unica specie n. 12 nigrescentes, simplices aut polariloculares, médiocres seu parvse. Spermogonia iii thallo inclu?a et sœpe terininalia, in paucis speciebus cognita ; sper- matia cylindrica, recta curvatave ; slerigmata sim- plicia vel raro ramosa ac non articulata, rare bis terve articulata. In duas sectiones ex indole sporarum desumptas deducitur illud novum genus, scilicet prima : Sporgs simplices et secunda : Sporœ polariloculares. Son nom est tiré des deux mots grecs ttoX'jc, beaucoup, etxauÀfov, petite tige. Je crois, enelfef, qu'entre toutes les espèces des fia Jiées, ce sont celles de ce genre qui en présentent le plus grand nombre. Quelques-unes offrent une particularisé assez singulière, car les petites tiges en s'unlssa it étroitement dans la plus grande partie de leur hauteur, donnrnt à la surface du thalle une apparence crus- taci^e. Au lieu de ci'éer un nom générique nouveau, j'aurais voulu utiliser une des deuï secions de Tuckerman citées pins haut, mais l'un ou l'autre de ces noms employés génériquement, auraient fait une tiutologie avec un des noms spéciGques de cet auteur: Tham- nonoma thamnitis, Cladodium cladodes. J'ai formé une tribu, qui devra se placer près des Ramalinées et je ne l'ai pas définie, parce que ;e crois qu'elle compren Ira d'autres genres, par exemple le Lecanora esculenta Eversm., et*'., qui rfprendra alors un de ses anciens noms génériques. Cî nouveau genre renferme en ce moment 13 espèces dont 10 son saxicoles, 2 terricolcs et une Scule lignicole ; 4 appartiennent aux rétions antarctiques, 1 à la Sibéiie, 6 à l'Amérique septentrionple, L aux Antilles et la dernière à la Tjsmanie. Je n'ai pas compris dans ce gcre le sous-genre Tliamnolecania Wain. Lich., 1903 p. 16, in Résultats du voyage du S. Y. Belgica en 1897-1899, Botan.,que cet auteur a placé dans le genre Lecanora Ach., parce que les deux espèces qui le compoient, Lecanora Brial- montii Wain. et L. Gerlachei Wain., toutes deux des terres antarc- tiques, sont décrites comme dépourvues de cortex. Gomme dans cts deux genres, PolycauUona et Leca?iom, le thalle est toujours muni d'un cortex et que les apothécies sont toujours entourées d'une euve- 78 loppe extérieure formée par le Lhalle, ces deux cspè-es, dans ma clifsification, nj peivont appartenir ni à l'un ni à l'autre de ces genres. Seclio 1. — Sporœ simplices. 5. POLYCAULIONA RHOPALOIDES Hue; Sp. IlOV, Thallus pallide alutaceus et passim albicans, fruti- culosus et nitidus ; stipites 0,6-1 mill. alli, erecti ac interdum apicem versus decumbentes, teretes, 0,1-0,2 mill. crassi, isidiiformes, nunc simplices, nunc furcati, Iseves, interdum nodulosi, apice ple- rumque clavati et albidi, basi aggregati, plagam indeterminatam formantes ac hydrate kalico immu- tati. Cortex totum stipitem circumdans, nudus et 30-50 [JL latus ; in eo hyphae axi perpendiculares, 5-6 [jl crassae, decompositœ, stricte conglutinatee, articulatee articulis satis brevibus cum sepimenLis crassis et lumine 1-1,5 \i. lato atque rele iTiaculis parvis et insequalibus efficientes. Gonidia viridia, protococ- coidea, 8-14 \x lata, membrana parum incrassala, ac stratum crassum sub toto cortice prsebentia; interea hyphae stricte coalitae.MeduUaaut nulla,autex hyphis verticalibuset strictecoadunatiscomposita.Apothecia 0,6-1 mill. lata, in apice stipitis incrassati enata, dispersa, basi contricta, excipulo sulcato sulcis pro- fundis cum dorsis sat latis et albidis et passim ramuio isidiiformi ornatis, margine prominente primum intègre et dein summis sulcorum dorsis crenato atque disco rufo, piano et nudo instructa. Excipuli cortex sursum et lateraliter 20, et inferne 30-40 (j. latus, sicut thalli cortex formatus, sed in margine retis macu'œ minores et hyphrarum lumen majus dum in basi maculse majores et lumen minus. Peri- thecium incoloratum, in margine 20 et subtus 80-100 \j crassum ; in eo hyphae horizontales, ramosse reteque maculis magnis et inter ramos meatus prae- bentes ac lateraliter verticales et paraphysibus similes, sed brevius articulatce. Paraphyses hyalinee, superne rufe, rotundatgeet cuticula hyalina 10-12 [x lataobtec- tae, 50 [i. altse, 2-3 u crassae, rectse, parum arcte cohae- rentes, articulatœ articulis 4-10 [j. longis cum disse- pimentis crassis et lumine 1,5-2 |j. lato atque iodo caeruleœ. Sporse octonœ, hyalinœ, simplices, distichœ, 8-12 [X loBga? et 1,5-2 [i latœ. Spermogonia non visa. Cette très petite espèce, la plus petite du genre, a été récoltée par le R. P. Duss sur du bois en putréfaction, dans les hauteurs de Case-Pilote, dans l'île de la Martinique, n. 81, en '.901. Par son aspect extérieur, elle se distingue facilement de toutes celles que nous allons examiner, car son thalle ressemble à une croûte complètement isidiée. Miis en réalité il est formé de petits stijies isidiiformes, reliés à 'eur base ; ar des hyphes serrés et n'admettant aucune gooidie. Sous une apofhécie adulte, on retrouye, au milieu des rameaux isidiiformes qui sont partis de son excipule, le slipe primitif qui lui a donné naissance. Son cortex a formé celui de l'apothécie, ses hyphes médullaires et ses gonidies sont montées dans l'intérieur de cette apothécie pour en composer la médulle, la couche gonidiale et le périthê^e. Il e^t attaché par sa base à une couche d'hyphes horizontaux, épaisse de 50-60 y., laquplle s'est ramiliée inférieuremeot par des rameaux s'anastomosant et laissant entre eux de grands méats; finalement c s hyphes pénètrent entre les cellules du bois. Par conséquent, il n'y a point de thaHe hori- zontal, mais seulement des stipes v-iticaux, qui, pour se maintenir, s'unis?ent par leur base. Le nom spécifique est formé de l'adjectif grec poTTaXoeiCïiç, en forme de massue, allusion à la façon dont sont terminés la plupart des stipes. 80 6. PoLYCAULiONA Charcotii Hue, Lich., 1908, p. 11, in Expédit. antarct. française, 1903-1905, commandée par le D^ Jean C/iarcot,Boiai.n\qne. Thalle d'une couleur de datte pâle ou obscure, d'abord granulé, puis fruticuleux et formant de petites touffes peu compactes et entourées d'un hypothalle noir ; stipes hauts de 1,5-3 mill., dressés, arrondis ou un peu comprimés, minces et ramifiés vers le .haut par des rameaux granuliformes, insen- sibles à l'action de la potasse, excepté à la base teintée d'un roux bruni qui devient plus rougeâtre sous l'action de ce réactif. Cortex formé d'hyphes perpendiculaires à Taxe et fastigiés Gonidies pro- lococcoïdes. Hyphes de l'axe verticaux, étroitement unis et bleuissant par l'iode. Apothécies larges de 0,5-1,5 mill., naissant au sommet des granules; excipule concolore au thalle et lisse; marge d'abord entière, puis crénelée; disque d'un roux noirâtre, plan et nu. Cortex de l'excipule semblable à celui du thalle. Perithèce incolore. Paraphyses articulées. Spores simples et incolores, longues de 14-18 et larges de 7-9 [x. Spermaties atténuées aux extrémités, ayant en longueur 2,5-4 [x et en largeur à peine 1 [j. ; stérigmates présentant 2 ou 3 articles. Espèce antarctique et récoltée par M. le D' Tur(|uet sur les rochers de l'ile de Booth-Wande), dans l'expédition de M. le D' Jean Chaicot au [Ole Sud, 1903-190.^. 7. PoLYCAULiONA PHRYGANiTis Huc ; Lecaiwva phryganitis Tuck., Lich. Californ., 1866, p. 19 ; L. [sQCiio C\d.ào&\\im)phryganitisT\ick. Gêner. Lich, 1872, p. 112 et Synops. NorthAmeric. Lich., I, p. 182. — 81 — Thallus in speciminibus aulheiiticis, in herb. Mus. paris., o'jhroieucus, fruticulosas, opacus et hydrate kalico flavens ; stipiles teretes, erecti vel in peri- pheria interJuna decumbentes, 10-15 mill. alti et 1 mill. crassi, hinc inde breviter ramosi ca3spitesque densos, 30-60 mill. latos formantes; in superficie granulosi aut subtiliter insequati; in apice obtusi ac albido pnlverulenti ; intus albidi. Cortex totum stipitem circumdans, simul cum medulla corpusculis flavidis obnubilatus et 30-50, rarius 80 [j. latus ; in eo hyphse axi perpendiculares, fastigialse, 5-6 [ji crassœ, lumine 2 \j. lato, parum stricte coalitas et eliam parvos meatus prsebentes, parce ramosse atque arti- culatae articulis 4-5 [x longis cum septis crassis. Gonidia viridia, cystococcoidea, 8-10 jj. lata^ mem- brana parum incrassata, sub corlice stratum conti- nuum formanlia ; inter ea hyphse 4-5 tj. crassœ, septalaî, breviter ramosse et meatus prœbentes. Hypha3 meduUares axi parallelte, 4-6 [j. crassœ, pa- rielecrasso, septatse, ramosœet parum stricte coadu- natce. Apothecia 1,5-2 mill. lala, terminalia, in basi constricta, excipulo tliallo concolore et lœvi, margine tumido, parum prominente, inlegro et demum cre- nato atque disco carneo, piano et albo pulverulento ornata. Excipulum e thallo formatum ; perithecium incoloratum, in margine 40 et subtus 60 jj. crassum, ex hyphis horizontalibus, stricte conglutinatis, septatis, ramosis et in margine verticaliter ascendentibus constitutum ; gonidia in margine et sub hypothecio vigentia. Paraphyses hyalinae et supernecorpuscula flavida continentes, 80 |jl altse, '2-3 [i. crassse, rectse, parum arcte cohserentes, articulatse articulis bis aut G - 82 — ter longioribusquam latioribus, cum septis crassis et lumine 1,5 jj. lato, ramosse et iodo non tinctee, thecis perithecioque infero cœrulescentibus. Thecse 60 [jl longce, 14 M. latse, in apice paulum incrassatœ et in basi longe caudatse cauda 20 [j. longa; sporae octonae, hyalinse, sinfiplices, distichse, 11-14 [j. longes et 4,5-7 [jl latœ. Spermogonia lateralia, extus vix conspicua et aliquoties in thallo onmino immersa ; spermalia eu rvata, 11-16 [j. longa et 1 p. lata ; sterigmata 20-30 [x longa, 2 \x lata, simplicia et non articulata. Cette espèce a été récùltée en Californie par Bolander, avant 1866, et elle vil dans le? aufraeluosités des grès depuis la mission Doloiès jusqu'à :a côte de l'océan Pacilique. 8. PoLYCAULiONA THAMNiTis Hue; Lecaiiora tham- 7iitis Tuck., Lic/i. Califom., 1866, p. 20; L. (Clado- à'mm) thamnitis Tuck. Gêner. Lich., 1872, p. 112 et Synops. Nort/i Americ. Lich., I, p. 181. Thallus in specimine authentico in herb. Mus. paris., pallide stramineus, fruticulosus, opacus et hy- drate kalico niagis flavidus ; stipites erecti, teretes, 5-6 mill. alti, 1 mill. crassi, aggregati glomerulosque 10-15 mill. latos supra saxum formantes, apicem versus ramosi ramis brevibus et fastigiatis ; in super- ficie rugulosi et in apice albicantes. Cortex totum stipitem circumdans, corpusculis flavidis obsitus et 40-60, interdum 80 \x crassus ; in eo hyphse axi per- pendiculares, fastigiatœ, arcte coalitse, aiticulatœ articulis 3-4 ui longis, passim spheeroideis cum septis parum crassis et lumine 1-1,5 ja lato, plus minusve ramosae ramis anastomosantibus reteque maculis magnis efficientibus atque strato amorpho 10 ;jl lato — 83 — obtectœ. Gonidia viridia, protococcoidea, 8-16 [j. lala, membrana iiicrassata, iii gloinerulis sub corlice vigentia et inlerdum intra medullam penetrantia ; inler ea hyphae 2-3 [x crassœ, pariete tenui, arti- culalœ, ramosœ et magnos meatus pra3beiites. Hyphae medullares axi parallelae, 2-5 \>. crassae, pariete tenui, articulatse, ramosœ ac laxe coadunataî. Apothecia 1,5-3 mill. lata, terrninalia, in basi conslricta, exci- pulo tiiallo concolore et Isevi, margine vix prorni- nente, primum integro et dein sulcato crenatove atque disco carneo, piano et aibo pruinoso praedita. Excipukim e thallo proveniens. Perithecium incolo- ratum in margine 80 et subtus GO |x latum, ex hyphis medullaribus sub paraphysibus curvatis et contra eas verticaliter adscendentibus compositum; gonidia in margine tantum vigentia. Paraphyses hyalinse et sursum granula flavida ferentes, 80 [jl altse, 3-4 \k crassse, reclse, parum arcte cohœrentes, articulatce articuiis 5-10 p. longis cum septis tenuibus et lumine 2 [j. lato, apicem versus passim ramosas ac iodo fuga- citer caBrulescentes, thecarum apice persistenter tincto. Thecse 74 |jl longée, 18 ;j. latse, sursum paulum incrassatai et inferne longe caudatse ; sporse octonœ, hyçilinae, simplices, distichœ, 12-16 [j. longœ et 6-7 [x lalœ, immixtis il u longis et 7 [/. latis. Cette espè'e fut récoltée pour la première fois par Bolander sur des giès, collines Oakland et Saint-Bruno, sur le littoral de l'océan Pacifique, en Californie, avant 1866. Elle a été ensuite trouvée dans l'île Saint-Pa. 1 par M. William Palmer ; les neuf Lichens que celui-ci a rapportés d-i celle île ont été déterminés par M. W. Calkins el la liste en a été publiée dans le Jordan's Report on llie Fur Seals and Fur Seal Island of the Norlh Pacific, t. lU, 1889 (toir miss Clara Gummings, Lichens of Alaska, pp. 60 et 110). 84 9. PoLYGAULiONA BoLANDERi Hue ; Lecatiora (sect. Squamaria) Bolanderi Tuck. Observ. lichc- nolog., in Proceed. americ. Acad. arts and scienc, t. V, 1864, p. 206 ; L. (sect. Cladodium) Bolanderi Tuck., Lich. Californ., 1866, pp. 18 et 19, Gêner. Lich., p. 111, et Synops. North Americ. Lich , I, p. 181. Thallus in specimine authentico, in Mus. paris., ochroleucus, madefactus autem viridi stramineus, fruticulosus, opacus et hydrate kalico magis flavens; stipites erecti, teretes et simul nodosi, 5-10 mill. aiti, 1,5-2,5 [j. crassi, dichotome ramosi atque in apice obtnsi papillosique. Cortex totura slipitem circui^idans, nudus aut inlerdum corpusculis flavidis repletus ac 60-70 [ji crassus ; in eo hyphœ fastigialse, axi perpendiculares et paucse obliquse, 5-8 p. crassa3, lumine 1-1,5, raro 2 [j. lato, arcte coalilte, [)arum ramosse ac arliculataî articulis 3-6 m. longis cum sepimentis sat crassis. Gonidia viricia, protococ- coidea, 7-14 [x lala, niembrana incrassata, in glo- merulis magnis aggregata, sub cortice plerumque vigentia et passim intra medullam penetrantia; inter ea hyphse 4-5 p. crassa3, pariete parum crasso, articulatee, ramosœ ramis anastomosanlibus et inter eos magni meatus conspicui. Hyphse meduUares axi parallelee, 3-5 \x crassse, lumine 1-1,5 [j. lato, multum ramosse et arcte coalitœ. Apothecia 1-2,5 mill. lata, in stipitum vel ramorum apice terminalia, in basi constricta, excipulo thallo concolore et lœvi, margine tumido, parum prominente, intègre aut granuloso atque disco carneo llavente, piano et albo pruinoso instructa. Excipulum e thallo formatum. Perithecium — 85 — incolofaliiiu in margine 70 el, inferne 60 a latiiin, ex hypliis horizontalibus, sep(atis, ramosis, arcle congUilinatis et in marginem ascendentibus, superne lumine paulo majore, constans; gonidiain margineet snbexcipuli cortice latérale vigenlia. Paraphyses hya- linœ, sursLim rotundse accorpuscnlis flaviclis replelœ, 60 IX aitse, 3-4 \x. crassas, liimine 1,5-2 [j. lato, recla^, [laruin arcte cohserentes, articiilatse articulis ter aut quater longioribus ac lalioribus, passim apicem versus ramosse atque iodo non tinctse, thecis per- sistenter cœruleis. Thecaj 40 [j. longge et 20 jj. latœ ; sporae octonas, hyalinse, simplices, distichse, utroque apice rotundatse, 10-14 -j. longa? et 6-7 n lafge. Sper- mogoiiia lateralia, in thallo inclusa et extus ostiolo nigro denotata; spermatia curvula, 16-'20 pi longa et 0,5-0,6 p. lata; sterigmata 30 [j. longa, in dimidio supero 1,5 et in infero 4ij. crassa ac non articulata. Espèce propre à la Californie, récoltée avant 1864, par Bolander sur (les grès métamorphosés, dans le comté Marin, sur les côtes de l'océan Pacifique. 10. PoLYCAULiONA CONSTIPANS Hiie; PlacocUiim ro)tstipans Nyl. Lich. Nov. Zeland., 1888, p. 58, in notula. Thalle, d'après la description de l'auteur, orangé et fruticuleux; stipes dressés, dépassant à peine 10 mill. en hauteur, aplanis et larges de 0,5 mill. Apolhécies terminales et concolores au thalle. Spores simples, hyalines, longues de 10-14 [j. et larges de 4,5-6,5 [JL. Espèce ricollée j ar le D' Josua Liudalil, en 1886, dms llle FaraDonc, i rès do San-Francisco, dans la Californie. Sectio II. — Sporœ polaiiloculares. 11. POLYCAULIONA CORALLIGERA Hue, Licll., 1908, p. 10, in Eœpédit. a/itarct. française, 1903-1905, Botan. Thalle orangé, blanchâtre vers la base, composé de petites lanières longues de 3-5 mill., comprimées, larges de 0.2-0,5 mill., lisses, ramifiées et souvent flabellées vers le sommet, les divisions ultimes étant très tenues et souvent coralloïdes, formant de petites touffes larges de 5-8 mill, d'abord verticales, puis couchées sur les Lichens voisins. Cortex épais de 10-30 [x, rempli dans la zone extérieure de granula- tions orangées, qui se colorent en pourpre sous l'action de la potasse, composé d'hyphes perpendi- culaires à l'axe, fastigiés et peu ramifiés. Gonidies pleurococcoïdes, larges de 20-30 \i., dispersées ou formant de petits glomérules sous le cortex. Axe tantôt fistuleux, tantôt contenant des hyphes épais de 3-5 [j., laissant entre eux de grands méats. Stérile. Espèce antarctique recueillie sur les rochers de l'Ile Bootli-Wan- del par M. le D' Turquet, lors de l'expédition du Français au pôle Sud, 1903-1905, et souvent associé au P. regalis f. proslrata Hue, ci-dessous, n. 15. 12. POLYCAULIONA CLADODES Hue ; Placodiiim cladodes Tuck. Observ. lichenolog., in Proceed. americ. Acad. arts and scienc, t. VI, 1864, p. 265 ; PI i^eci.ThQ,mnoiiomd) cladodes Tuck., Lich. Cali- forn., 1866, p. 18, Gêner. Lich., 1872, p. 207, et Si/nops. North Aineric. Lich., l, p. 169. Thalle, d'après la description de l'auteur, d'un - 87 - jaune orangé au sommet, noirâtre à la base, fruti- culoux, composé de stipes courts, minces, dressés, solides, fastigiés, adhérents les uns aux autres en une touffe qui prend au sommet l'apparence d'une croûte papilleuse. Apothécies larges d'un mill. et sessiles ; disque fauve, plan, pulvérulent, bordé par une marge épaisse et crénelée. Spores solitaires dans chaque thèque, devenant brunes, polariloculaires, longues de 20-25, et larges de 15-20 ij.. Espèf-e propre à l'Araérique Reptentrionale tt récoltée par Hall, sur la terr-' dans les montagnes Rocheuses. 13. PoLYCAULiONA coRALLOiDES Hue ; Placodiu77i coralloides Tuck. Observ. lichenolog., 1864, p. 287; PI. (Thamnonoma) coralloides Tuck., Lich. Cali- forn., Gêner. Lich. et Synops., loc. citât. Thalle, d'après la description de l'auteur, d'un jaune orangé brillant, fruticuleux, mince, couché, à axe plein, à rameaux arrondis. Apothécies terminales et latérales, médiocres et stipitées ; disque d'un orangé foncé, plan, rugueux, entouré dune marge d'abord entière, puis souvent couronnée de petits granules pulvérulents. Spores polariloculaires, à lo- cules rapprochés, longues del0-15p. et larges de 5-6 ^. Cette espèce a été récoltée par Bolander, avant 1864, sur des roches maritimes près de San-Francisco, dans la Californie. Miss Clara Cummings, Lich. Alaska, p. 113, la cite avec le signe du dou\e, comme ayant été rapportée de l'ile Saint-Paul, par le pro- fesseur W. Trelease, à la fin du siècle dernier. 14. PoLYCAULioNA CRiBROSA Hus; sp. nov. ; Pla- coclium rugosiilum (rectius rugulosiim) Nyl., secun- dum spécimen in terra van Diemen, in Soulh-Fort, ad saxa, a cl. Ch. Stuart lectum, in herb. Mus. paris. ; non PL rugosulum Nyl. Addit. FI. chilens... in Annal, se. nat., Botan. 4^ sér., t. 111, 1855, p. 153, in Goquiinbo lectum. Thalli s luteus et aurantiaco variegatus, plagulas indeterminatas formans, fruticulosus et opacus; sti- pites 1-2 mill. crassi, tereles aut applanato cylindrici, in peripheria 4-5 mill longi, decumbentes, simplices aut dichotome irregulariterve ramosi ramis brevibus et in apicc obtusis, in centre verticales, 2 et 3 mill. alti et sa?pe in apice verrucosi verrucis rotundis aut parum lobatis atque in superficie cribrosi punctis spheericis et interdum rimiformibus. Cortex totum stipitem circumdans, albidus et in strato externo angusto granulis flavidis hydrate kalico purpureo dissolutis repletus et 30-80 i*. latus ; in zona externa 20-30 [X lata, hyphte axi perpendiculares, fastigiatse, indistinctœ, parum ramos8e,articulatcearticulis sphee- ricis vel sphseroideis cum septis parum crassis, lumine 2-2,5 [x lato et pariete tenui, ac prœsertim in facie antica strato 10 |jl crasso et cellulas collapsas continente obtectse ; in interna zona, interdum défi- ciente, hyphœ minus verticales, magis ramosae et eorum articuli sœpe oblongi. Gonidia protococcoidea, viridia, 10-16 p. lata, in longis glomerulis aggregata, passim sub cortice, passim in medulla vigentia; inter ea hyphse 3-4 jx crassae, pariete tenui, breviter ramosai etarticulat8e,laxe coalitee et meatus prseben- tes. Hypha3 medullares nudse, axi parallelse, 2-3 |x crassae, pariete tenui, breviter arliculatae et fréquenter ramosa? ramis anastomosantibus. Apothecia 1-2 mill. 89 lata, in apice stipitum verticalium enata, parum in basi constricta,excipuIoetmargine crassointegroque, thailo concoloribus et cribrosis atque disco concavo, aurantiaco et nudo ornata Excipuli cortex lateraliter 40-50 et subtus 100-110 li«iai Linné. 1758 Dclphimis dclphb Linné, N//i7. NcUniw, Edit. X , p. 77.' 1880 Eudelphiiins de/phis Van Beneden et Ger- vais, Ostéogr. des Calacr.s, p. GOO; pi. XXXIX, (Ig. L7; pi. XL, (ig. L24. 1881 Delphinus delphis B'ischer, Cétacés duS.-O. de la y^'r«;/ce, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 121; pi. IV, V, VI, fig. 1. 1884 — — Flower, On the Charact. andlHvis. ofthe Fam. Del- phinidcV, Proc. Zoo). Soc, London, 1883, p. 50U, fig. 9. 1889 — — True, .4 Revicw of the Fam. De/phinidœ, Bull. U. S. Nation. Mus,, n« 36, p. 45 et 160; pi. XI, fig. 1 (ori- ginale), fig. 2 et 3 (d'après Van Beneden et Gervais). 1900 — — Beddard, A liook of Whn- les, p. 255; pi. XIV (d'après Flower, Trans. Zool. Soc. London, XI, pi. I). C'est le Dauphin proprement dit, le Dauphin vul- gaire, répandu, il semble, dans toutes les mers du globe. Il est particulièrement abondant sur nos côtes sud-ouest et méditerranéennes, mais parait beaucoup 16G plus rare dans la Manche, à l'est du Cotentin. La capture ou l'échouement d'un Dauphin sur notre littoral est un événement peu fréquent (1). Les Anciens ont bien connu le Dauphin et en font souvent mention dans leurs œuvres. Peut-être l'ont- ils parfoiscependant confondu avec l'Orque et certains Squales. Quoi qu'il en soit, il fut le héros de nom- breuses fables, trop répandues pour que je les rap- porte ici. Je passe également sur son rôle héraldique. Adulte, le Dauphin peut dépasser deux mètres. Un individu mâle, des côtes de Bretagne, observé par Van Beneden, mesurait S-^SS. La coloration est très variable, aussi bien que l'allongement du rostre et le nombre des dents. L'instabilité de ces carac- tères a fait décrire beaucoup de formes dont la valeur spécifique est mise en doute par ceux-là mêmes qui, comme Fischer, ont fait du Dauphin une étude minu- tieuse. « Je pense, dit Fischer, que le Dauphin vul- « gaire, qui semble habiter presque toutes les mers a du globe, présente d'innombrables races ou varié- ce tés. Chaque bande de ces Cétacés constitue en a quelque sorte une famille, et les individus ayant (1) fie passage était rédigé quand parut un article sur les travaux effectués au laboratoire de Tatiliou, au cours de 1907 (Anthony, Le Laboratoire maritime du Muséum d'Histoire naturelle, Sainl- Vaast-la-Hougue, pendant l'année 1907. Ann. Se. nat., Zool. [ix]. . VII, p. 27), arlicie dans lequel l'auteur signale pour l'année 1907 seule, trois éclioueraents de Dauphins dms le voisinage du Labora- toire, poui- 190G l'échouement simuUtné de quatorze individus. J'aj tenu à conserver naon texte primitif pour montrer, en en rapprochant l'observation d'Anthony, combien nous sommes en général mal rtn- stignés sur tout ce qui touche la bi dogie des Cétacés, même les plus commune. - 1G7 — « une même provenance ont des caractères communs (( qui se perpétuent par la voie d'hérédité. Les carac- « tèresdistinctifsdecesbandesou familles sont fournis « parla coloration du corps, beaucoup plus variable c( chez les Dauphins qu'on ne l'adu et généralement, « par le plus ou moins de largeur du rostre et par le « nombre des dents », Les pécheurs du littoral du Calvados donnent au Dauphin le nom de a Religieuse», nom que je n'ai pas entendu employer sur d'autres côtes. Je le crois très étroitement localisé dans notre région. Delphimis dclphis est représenté dans les collec- tions du Musée de Gaen par un certain nombre de pièces : Peau bourrée (7639 du Catalogue actuel). Prove- nance inconnue. Longueur totale l'"70. Bien que cette peau, en assez mauvais état d'ailleurs, soit de- puis très longtemps dans nos collections, je ne la trouve pas mentionnée dans les anciens Catalogues. C'est cependant d'elle qu'il s'agit sans doute, dans une facture payée le 21 décembre 1830, par Eudes- Deslongchamps, à Ler.nier, marchand-naturaliste au Havre. Parmi d'autres articles du nrême ordre figure en effet le suivant: « Un Dauphin à empailler, 25 fr.». Squelelte complet (A. 2164 de l'ancien Catalogue, 7262 du Catalogue actuel). Calvados. Préparé et donné par Eudes-Deslonchamps. Longueur totale 1"'67 Longueur du crâne, 41 centimètres. Il se pour- rait que ce squelette eût appartenu au même individu que la peau précédente. Les dimensions des deux pièces concordent singulièrement. 168 Tête complète (A. 2165 de l'ancien Catalogue, 7698 du Catalogue actuel). Donnée par Eudes-Deslon- champs. Tête incomplète (88.917 du Registre provisoire, 7699 du Catalogue actuel). Manche. Têle incomplète sans mâchoire inférieure et privée de dents (88 928 du Registre provisoire, 7694 du Catalogue actuel) Provenance inconnue. Tête incomplète, sans mâchoire inférieure et privée de dents (88.924 du Registre provisoire, sous le nom inexact de Delphinus rostratu.s, 7702 du Cata- logue actuel). Provenance inconnue. Fœtus (f dans l'alcool (7370 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Je ne trouve, dans les anciens Catalogues, aucune inscription relative à ce fœtus. La nature de l'étiquette et la forme du bocal indi- quent, malgré cela, qu'il fait depuis longtemps partie de nos collections. Rien que l'étiquette porte seule- ment l'indication : « Fœtus de Dauphin », il semble qu'il s'agit bien du Delphinus delphis, comme on le reconnaîtra par la description sommaire qui suit. La longueur totale est de 273 millim. Notre sujet serait donc beaucoup plus jeune que ceux qu'a étudiés Fischer (1). Ceux-ci mesurent, en effet, le mâle 620 millim., la femelle 560. De là, sans doute, les différences qu'on relèvera en rapprochant les dessins. (1) Fischer, Actes Soc. Linn. rordei'ux, 1868, t. XXVIL p. 10, et 1881, t. XXXV, p. 131. — !69 — Dimensions du Fœtus du Musée de Caen Longueur totale 273 % Longueur de la pectorale 51 — Longueur de la dorsale à sa base .... 31 — Hauteur de la dorsale 22 — Largeur d'un lobe de la caudale à sa base . 31 — Envergure de la caudale 59 — Profondeur de l'échancrure interlobaire. . 4 — Diamètre de l'évent 9 — Distance entre le bout du rostre et sa base. 14 — Distance entre le bout du rostre et l'évent. 52 — Distance entre le bout du rostre et l'œil. . 51 — Distance entre le bout du rostre et la com- missure labiale 42 — Distance entre le bout du rostre et la pectorale 76 — Distance entre le bout du rostre et l'insertion du cordon ombilical 144 — Distance entre le bout du rostre et l'anus. . 200 — Distance entre l'anus et l'orifice du fourreau. 24 — La tête est très convexe en avant. Le rostre, bien que très accentué et nettement séparé de la bosse fronto-nasale par un sillon profond, est moins allongé que ne le figure Fischer. La mâchoire inférieure dépasse en avant la mâchoire supérieure de deux millim. et demi environ. La région postérieure du corps est aplatie latérale- ment. Elle est fortement carénée, à la fois sur la ligne médiane dorsale, à partir de l'aileron et sur la ligne médiane ventrale en arrière de l'anus. La situa- tion de ce dernier est remarquablement reculée. - 170 - La nageoire pectorale est acuminée à son extré- mité. Elle est plus falciforme que ne le dessine Fischer. Fœtus de Dauphin. Nageoire c;mdale X l et Région antérinire X v Les lobes de la nageoire caudale sont relativement larges, si bien que cette nageoire, dans son ensemble, n'a pas l'étroitesse qu'elle montre chez l'adulte. On pourra faire la même observation sur le dessin que donne Gray (E;T6?/s«n(/7>;ro;-, Zoo/., pl.XX VI, fig.2'i) de la nageoire caudale d'un fœtus qu'il rapporte égale- ment au Dauphin. Ce dessin concorde d'ailleurs» d'une façon remarquable, avec le mien. 171 La verge, sortie du fourreau, le dépasse d'environ 9 millim. Les poils des moustaches, durs et épais, sont au nombre de cinq à droite et de sept à gauche, exac- tement comme chez le fœtus mâle de Fischer. La coloration est actuellement d'un brun foncé uniforme. Il est bon de rappeler que la pièce a séjourné dans l'alcool pendant de nombreuses années. Tiirsiops tui-sio (Fabricius). 1780 Delphinus tursio Fabricius, Faiina Groenland., p. 49. 1789 — — Bonnaterre, Cétologie, p. 21. 1855 Tursiops tursio Gervais, Hist. nat. des Mam- mifères, t. II, p. 323. 1880 — — Van Beneden et Gervais, Os- téogr. des Cétacés, p. 589 ; pi. XXXIV, fig. 3-9 ; pi. XXXV. 1881 — — Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 153. 1884 — — Flower, On the Charact. and Divis. of the Fam. Delphi- nida^, Proc.Zool. Soc.Lon- don, 1883, p. 478, fig. 5. 1889 — — True, A Review of the Fam. Delphinidœ, Bull. U. S. Nation. Mus., n° 36, p. 32 et 158; pi. VIII, fig. 1 (ori- ginale), fig. 2 (d'après Van Beneden et Gervais). — 172 — 1900 Tiirsiops tnrsio Beddard, A Book of Whales, p. 275; pi. XVII (d'après Flower, Trans. Zool. Soc. London, XI, pi. I). Ce Delphinide que Gervais a pris pour type de son genre Tiu'Hops est le Deiphinus tursio de Bonnalerre, ainsi nommé parce qu'il fut supposé être le même que le Deiphinus tursio de Fabricius. Identification très douteuse, dit Flower qui nous apprend, d'après Reinhardt bien informé, que notre Tiwsiops tursio n'atteindrait pas au nord le Groenland et ne saurait être par conséquent le Dauphin de Fabricius. Malgré cela Flower conserve l'interprétation de L'onnalerre. Elle est d'ailleurs universellement adoptée. Du Tursiops tursio, le Musée de Caen conserve plusieurs pièces (1) : Tête (7697 du Catalogue actuel). Manche, Com- muniquée à Gervais et figurée dans VOstcographie (pi. XXXIV, fig. 7), figure reproduite par True (pi. VIII, fig. 2). Tête incomplète (7097^' du Catalogue actuel). Pro- venance inconnue. Mâchoire inférieure (7700 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Mâchoire inférieure (7700'' du Catalogue actuel). Cette. Don de la Faculté des Sciences de Montpellier. (1) Une tèle du Gap de Bonne-Espérance idenliliôe par Van Beneden et Gebvats au Tursiops aduneus Hemprich et Eltrenberg de la Mer Rouge faisait autrefois partie de nos collections. Celte pièce est figurée dans \'Ostéor,raphie (pi. XXXIV, fig. 1-2). Elle est mainleuant déposée dans les galeries d'Anatoinie comparée du Muséum d'Histoie tia'urelle de Paiis (A. 3082) (lui l'a acquise en 1882 par voie d'échange. 173 Mâchoire inféi-ieiire (770Û'' du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Ce Dauphin est conrimun sur toutes les côtes de France, moins, senihle-t-il cependant, sur celles de Normandie. Je n'ai trouvé dans la littérature qu'une seule mention de la capture certaine du Tursiops dans notre voisinage. C'est celle d'une femelle, longue de 3'"20, prise le 17 novemhre 1880, en face de Bré- vands, dans là rivière de Garenlan (1). Gadeau de Kerville, toujours si hien renseigné, ne donne dans sa Faune de Normandie aucun document relatif à l'échouement ou à la capture du Tursiops sur notre littoral. Le Tursiops est un beau Dauphin dont la lon- gueur, chez les sujets très adultes, peut atteindre un peu plus de 3 mètres, i ierre Belon le décrit et le figure sous le nom d'Oudre. Il put examiner une femelle pleine qui avait été capturée au. Tréport en mai 1551, puis apportée à Paris et envoyée à l'hôtel de Nevers. La bête avait 9 pieds 1/2 de long, elle pesait plus de 800 livres. La tête en fut donnée au garde des sceaux Bertrand i. Le fœtus mesurait 2 coudées. Ce Dauphin paraît avoir été très apprécié au Moyen- Age; Fischer, d'après 0'Reilly(///.s7. Bord., II, p. 303), cite, en effet, un autre Tursiops long de 8 pieds, présenté le 18 septembre 1578, à la reine Catherine de Médicis, lors de son entrée solennelle à Bordeaux. (1) H. JocAN, Apparition des Cétacés sur les côtes de France, Bull. Soc. Linn. Norm., 1892 (4), t. V, p. 1S9. — 174 - Ceplialorliyiuîhus Heavisiclii (Giay). 1828 Delphimis heavisidii Gray, Spic. ZooL, p 2. 1836 — cepJialorhyncJmii F. Guvier, Hist. Nat. des Cétacés, p. 158. 1873 0;'f<2 capensis Ya.nBeneden,Siir deux dessins de Cétacés du Cap de lionne - Espérance . Bull. Acad. roy. Belgique, (2), t. XXXVI, p. 32, pi. I. 1880 Cephalorhynchus heavisidii Van Beneden et Gervais, Ostéogr. des Céta- cés, p. 600; pi. XXXVI, fig. l'^^. 1884 — heavisidii Flower, On the Charact. andDivis. of the Fam. Delphinidœ, Proc. Zool. Soc. London, 1883, p. 473, fig. 4. 1889 — heavisidei True, A Revieio of theFam.Delphinidx,Bu\\. U. S. Nation. Mus., n" 36, p. 108 et 176 ; pi. XXXI, fig. 1 (d'après Van Bene- den) , fig. 2 (d'après Van Beneden et Gervais). 1900 — heavisidii Beddard. A Bookof l^/m/e5,p.278;pl.XVIII. Une tête complète (7695 du Catalogue actuel). Cap de Bonne-Espérance (1869). 175 Par leurs dimensions, leur forme générale, les Céphalorhynques rappellent beaucoup les Marsouins, cependant ils sont plus près des véritables Dauphins. Leur rostre (voir la figure donnée par Beddard), leurs dents coniques les placent en effet dans le voisinage de ces derniers, les éloignant des Mar- souins dont le profil est convexe et la couronne des dents aplatie. D'un autre côté, ils diffèrent des Dau- phins par le nombre réduit de leurs dents, 25/27 pour l'individu du Musée de Gaen (1). Flower et True sont d'accord pour rapporter au présent Delphinide le « Marsouin du Cap » de Guvier. Orca Diiliaiiieli (Lacépède). 180'i Delphimts Duhameli Lacépède, Hist. nat. des Cétacés, p. 314. 18G6 Orca Schlegeli Lilljeborg, On the Scand. Celacea, Ray Soc, Récent Mem. on the Getacea, p. 235. {1)« M. Eug. DeslOiNGC[iami>s, professeur à Caen, nous a prêté « plusieurs Céphalorhynques », disent les auteurs de VOsléographie (p. 600). Il s'agit sans doute de tûtes osseuses. Quoi qu'il en soit, le Musée de Caen ne possède à l'heure actuelle que la seule tète men- tionnée ci-dessus, et nous savons d'autre part, qu'il n'existe aui'une pièce céto!ogi(jue dans les colleclions particulières ayant appartenu aux deux Deslongchamps et conservées dans la famille. Comme la tète de Tursiops acluncus, les Gi^phalorhynques en question, sont peut-être devenus la propriété du Muséum d'Histoire naturelle de Pan's. — 176 — 1876 Orca Buliamelii Souverbie, Capture d'ini Orque en rade de Bor- deaux, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXI, p. 61; pi. 111. 1876 — gladiator Van Beneden et Gervais, Ostéogr.des Cétacés, p.b3S ; pl.XLVll, fig. 4;pl.XUX, lîg. 1-3. 1881 — Duhauieli Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn, Bordeaux, t. XXXV, p. 176. 1888 — — Gadeau de Kerville, Faune de Nortnandie, fasc. 1, p- 209. Un squelette presque complet provenant d'une jeune femelle échouée à Beuzeval dans la nuit du 10 au 11 janvier 1830 (A. 2190 de l'ancien Catalogue). Ce squelette, auquel il manque quelques vertèbres caudales, les membres antérieurs, le bassin, a été donné au Musée par M. de Magneville. Il a été pré- paré par Eudes-Deslongchamps, Les observations faites au moment de l'échoue- ment ont été résumées dans les lignes suivantes (Mém, Soc. Linn. Norm , t. Y, p. 4) : « Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1830, la mer a « jeté, >ur la côte de Beuzeval (Calvados), un Gétacé « du genre Dauphin, dont la longueur était de onze « pieds dix pouces, la circonférence de huit pieds — 177 — (( dans la partie la plus renflée du corps, et le poids « d'environ deux mille livres. (( Aux mâchoires courtes et fortes de l'animal, à (( ses dents coniques et un peu crochues, au nombre (( de vingt-deux à chaque mâchoire, à sa tête arron- c( die en dessus et à lapo'sition de sa nageoire dorsale, u M. Eudes-Deslongchamps reconnut le Dauphin « épaulard (Delphinus orca Lacép,). « En examinant les dents extraites de leurs alvéoles, (c M. Deslongchamps a pu constater que le Dauphin « échoué à Beuzeval navait point acquis tout son « accroissement, car la cavité de la dent était très (( grande encore; et l'on sait que, par les progrès de « l'âge, cette cavité tinit par s'oblitérer entière- u ment ». Le Musée possède encore en alcool (7273 du Cata- logue actuel) des bulbes dentaires provenant de 1 Orque de Beuzeval La longueur totale du squelette monté est de 3'"48, mais il faut remarquer qu'il manque quelques ver- tèbres (45 au lieu de 51-52). De son côté, la tête seule mesure 79 centimètres. Les côtes sont au nombre de 11, toutes rattachées au sternum. La dentition est 11/10, mais il se peut qu'il y ait eu une dent de plus de chaque côté à la mâchoire inférieure. Gomme pour beaucoup d'autres Cétacés, la dis- tinction des dilïérentes espèces est une question qui n'est pas au point. On en a décrit un nombre assez grand, Orca gladiator, 0. Duhatneli, 0. Schlegeli, 0. Ësc/mchti, 0. stenorhyncha^ 0. latirostr-is, etc., 12 [78 d'après ia forme de l'aileron, d'après certaines parti- cularités squelettiques, mais il se pourrait — et c'est l'opinion de beaucoup — que toutes dépendissent d'une seule espèce 0. r/ladialor, dont elles ne consti- tueraient que des variétés, des races locales, (juand elles ne sont pas établies, ainsi qu'il semble pour quelques-unes, sur des individus n'ayant pas encore acquis les caractères définitifs de l'adulte. Quoi qu'il en soit, la femelle de Beuzeval est de la forme Orca Dnhameli (Lacép.) = 0. Schlegeli Lillj =? 0 latirostris Gray, comme le mâle de 13or- deaux, décrit par Souverbie, comme l'individu trouvé mort au large du Tréport, en 1883, et dont Gadeau de Kerville a étudié la tète, cette forme ne représentant peut-être qu'une race relativement méridionale, ainsi que le suggère Fischer. En dehors de l'Orque de Beuzeval dont il vient d'être question, le Musée de Caen possède encore une tète incomplète, édentée et privée de la mandibule, remontée du fond par le chalut en face Port-en- Bessin (A. 2191 de l'ancien Catalogue). Ce crâne en très mauvais état provient d'un individu jeune. L'Orque est le plus grand des Delphinides. Il peut atteindre une dizaine de mètres. C'est aussi le mieux armé et, par suite, le plus féroce et le plus vorace. 11 paraît établi depuis longtemps que les Orques réunis attaquent les plus grandes Baleines, peuvent les tuer pour s'en repaître. Ils ne dédaignent pas d'ailleurs les proies plus petites. De l'estomac de l'un de ces Cétacés, Eschricht a pu extraire treize Mar- souins et quatorze Phoques plus ou moins digérés. Le qualificatif de Balcenarnni Phocarumque tyran- — 179 — îiiis que lui décernent les anciens naturalistes, le nom de Killer par lequel les pêcheurs anglais désignent l'Orque, sont donc des expressions amplement justi- fiées. Très anciennement connu, il semble que l'Orque soit encore VAries tyiariniis de Pline. Son nom vulgaire d'Epaulard ne serait, d'après Cuvier, qu'une altération de l'expression Poisson au lard, Peis au lard. Les écliouements ou les captures d'Orques sont des événements très peu fréquents sur toutes nos côtes. Si les apparitions du Gétacé dans les eaux de l'Europe méridionale sont maintenant plus rares, on pourrait trouver la raison de ce fait dans la disparition, la destruction presque totale de la Baleine des Basques qui venait autrefois visiter régulièrement notre lit- toral océanique amenant à sa suite son ennemi déclaré, l'Orque. L'hypothèse est de Fischer, elle mérite qu'on la retienne. Glokiceplialus luela^ (Traill). 1809 Delphinus mêlas Traill, Nicholson's Journ., vol. XXII, p. 81. 1812 — ylobiceps Cuvier, Rapport fait à la classe des Se. math, et phys. sw divers Cétacés pris sur les côtes de Fi ance, Ann. Mus. Hist. nat. Paris, t. XIX,p. 14;pLI,fig.2-3. 1820 — deductor Scoresby, An account of the Arct. Régions, vol. I, p. 496; pi. XIII, fig. 1. 180 1880 Globicephalus mêlas Van Beneden et Gervais, Ostéof/r. des Cétacés, p. 558; pi. LI-LII. 1881 — — Fischer, Cétacés du S. -0. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 185. 1888 — — Gadeau de Kerville, Faune de Normandie, Fasc. I, p. 210. 1889 — — True, A review of theFam. Delphinidœ, Bull. U. S. Nation. Mus., n° 36, p. 133 et 183 ; pi. XL, fig. 1 (d'après Mûrie), fig. 2 (d'après Gray). 1900 — — hQMaiV(\.,ABookof Whales, p. 280, pi. XIX (d'après Mûrie, Trans. Zool. Soc. London, 1873). Le Globicéphale est représenté au Musée par les pièces dont l'énumération suit. Tête complète (7701 du Catalogue actuel). Ouistre- ham. Donnée par Eudes-Deslonchamps. Tète incomplète sans mâchoire inférieure et privée de dents (A. 2196 de l'ancien Catalogue, 7703 du Cata- logue actuel). Ouistreliam ? Donnée par Eudes-Des- longchamps. Tête incomplète sans mâchoire inférieure et privée de dents (7703* du Catalogue actuel). Provenance inconnue. — 181 — Omoplate droite (A. 2197 de l'ancien Catalogue, 7274 du Catalogue actuel). Ouisireham. Donnée par Eudes-Deslongchamps. Omoplate gauche (A. 2198 de l'ancien Catalogue, 7274=' du Catalogue actuel). Ouistreham. Donnée par Eudes-Deslongchamps. Les Globicéphales sont des Cétacés éminemment sociables, vivant en games (1) généralement nom- breuses, composées souvent de plusieurs centaines d'individus, le gros de la colonne suivant comme cela se passe dans les troupeaux de moutons, les animaux de tête, d'où le nom de deduclor donné par Scoresby à l'espèce de nos mers. C'est cette par- ticularité de leurs mœurs qui fait que parfois les Globicéphales s'échouent simultanément en nombre. Ainsi le 7 janvier 1812, soixante-dix individus vivants atterrirent à la fois à Paimpol (Côtes-du-Nord) parmi lesquels douze petits étaient encore allaités. Il est bien probable que les individus qui en 1856 vinrent à la côte dans les environs du Havre (8 individus), dans l'esluaire de la Seine à Berville-sur-mer (6 individus), à Villers-sur-mer (1 individu), à Ouistreham (2 indivi- dus), à Hermanville(l individu) faisaient partie d'une même game. Les pièces 7701, 7274, 727 i --^ de nos collections viennent de lun des individus échoués à Ouistreham. La Faculté aurait pu acquérir là un squelette com- plet, mais Eudes-Deslongchamps prévenu seulement (1) Les Daleitiiers désignent ainsi les troupeaux de Cétacés. Jouan écrit game, Van Beneden, gamme. — 182 — un mois après l'échouement ne se trouva plus en présence que de cadavres mutilés sur lesquels il ne préleva, nous dit-il (1) qu'une tête, un appareil hyoïdien et deux nageoires. L'animal qui fournit ces pièces, sur le sexe duquel nous n'avons pas de ren- seignement, devait avoir environ 5 mètres d'après l'évaluation dEudes-Deslongchamps. Le plus grand individu de Paimpol, une femelle, mesurait 6'"i7, 6à 7 mètres est la largeur normale des Globicéphales bien adultes. C'est un Gétacé comtnun qui se montre fréquem- ment sur nos côtes. Il n'est guère d'années où nos pêcheurs ne nous en signalent la rencontre. Les « Baleines d'une taille gigantesque » qui, il y a une vingtaine d'années furent aperçues rôdant dans la rade du Havre et signalées ainsi dans la presse politique, n'étaient, d'après Lennier, que des Globi- céphales de grandeur normale. Les Globicéphales sont particulièrement abondants dans les mers de l'Europe septentrionale. Aux îles Féroë ils sont l'objet d'une pêche régulière. Lorsque les pêcheurs ont surpris une bande de Globicéphales, ils la cernent avec leurs bateaux et la poussent dans quelque fjord étroit oi^i les animaux sont tués à la lance. La chair est séchée ou salée, l'huile recueillie. A cause de sa couleur noire, les pêcheurs anglais donnent au Globicéphale le nom de Blach-fah. Il est connu aux Féroë sous celui de Grindehval. Je vois dans la. Faune de Normandie de Gadeau de Kerville, que Grinde serait un de ses noms locaux. Je n'ai (1) Rull. Soc. Linn. Norm., 1856, vol. I, p. 121. — 183 — jamais entendu employer cette expression. D'ailleurs les nombreux pêcheurs quej'ai interrogés à cet eflet n'ont pu me donner [)Our le Globicéphale aucune appellation spéciale. D'après Fischer, — et il semble bien que ce savant ait raison, — le « Chauderon » de Pierre Delon ne serait autre que noire Del[)hinide : « Il a le dessus de la teste rond comme un chau- « deroii renversé. Du règne de François de Valois, « en furent apportés deux à Paris, dont l'un lui fut « présenté à Saint-Germain-en-Laye, qu'il lit départir « à ses Suisses ; l'autre, qui était le plus gros fut (( distribué au peuple, il fut trouvé peser 900 livres, a Au demeurant, quant au cuir, os et parties inté- « rieures, ce poisson est du tout semblable à la a Balène, reste qu'il n'a aucune prétenture » (l). Prétenlure apparaît ici comme synonymedefanons : K Et ce qu'on appelle coste de la Balene et dont et mélancoliquement l'écrivain ajoute que « l'issiie en a esté différente ». Encore denx esturgeons le 19 mai 16i6, mais ceux-ci « niédiocrfs et moyens » sont servis au dîner des moines. Enfin le 25 mars 1647, des pêcheurs apportent un turbot de truis pieds de long, sur deux de large ; Thomas Le Koy le mesura lui-môme tt les moines enthousiasmés bien que les pêcheurs soient « assignez de leur apporter gratis les poissons à lard « tt aultres notables » donnent « trois livres et dix sols pour boire ». — 188 — Diamètre de l'évent 19 % Diamètre de l'œil 8 — Distance curviligne entre le bout du rostre et l'évent 112 — Distance curviligne entre le bout du rostre etlœil 76 — Distance curviligne entre le bout du rostre et la commissure labiale 60 — Distance curviligne entre le bout du rostre et la pectorale 118 — Dislance curviligne entre le bout du rostre et la dorsale , • • 295 — Distance rectiligne entre le bout du rostre et l'insertion du cordon ombilical . . . 240 — Distance rectiligne entre le bout du rostre et la vulve 330 — Distance rectiligne entre le bout du rostre et l'anus 350 — Dislance intermammaire 23 — Ainsi qu'on a pu s'en rendre compte à la lecture du tableau ci-dessus, le fœtus est du sexe femelle. La tête est très convexe en avant. L'évent est légèrement en retrait antre une bosse prénasale et une bosse frontale. Le rostre peu indiqué est court. La mâchoire inférieure bordée par une lèvre épaisse dépasse quelque peu en avant la mâchoire supérieure. Sur la mâchoire supérieure, de chaque côté, vers la base du rostre, suivant une ligne sensiblement droite quatre gros poils émergent isolément d'autant de follicules dont l'orifice est bordé d'un anneau sail- lant entourant la base du poil. Le plus grand de ces — 189 Fœtus de la Globicéphale ? PiégioQ antérieure X ^- Nageoire caudale X {■ Nageoire dorsale X f- — 190 — derniers mesure environ 3 millimètres de long, mais, comme ses congénères, paraît avoir perdu son extrémité. Tous les poils sont plus ou moins incur- vés. L'œil est relativement petit, allongé. La bouche décrit un arc gracieux; elle présente cette expression souriante déjà observée chez certains embryons de Cétacés. Les gencives montrent à l'extrémité anté- rieure des deux mâchoires une crête tranchante, crénelée par les germes dentaires. Ceux-ci, aplatis, pressés les uns contre les autres, augmentent pro- gressivement d'importance d'avant en arrière. A la pointe des mâchoires, ils sont difficilement discer- nables. La mâchoire supérieure paraît en posséder dix de chaque côté, la mâchoire inférieure seulement Imit. La langue est aplatie, carénée sur son pour- tour. Le corps est massif dans sa moitié antérieure. La plus grande hauteur est sous l'aileron dorsal. A la suite de cet aileron, le corps s'atténue avec rapidité ; il est alors très aplati latéralement avec une carène médiane dorsale et une carène médiane ventrale, toutes deux très accusées et se prolongeant en décroissant progressivement d'importance jusqu'à l'échancrure interlobaire de la caudale. La nageoire pectorale est longue, étroite, falci- forme, pointue à son extrémité, Llle est comprise entre le quart et le cinquième de la longueur totale du corps, plus près du cinquième. L'avant-bras, tota- lement dégagé du corps, mesure environ 15 milli- mètres. Les doigts, dont il est possible pour la plupart de compter nettement les articles par trans- parence, donnent les nombres suivants: — 191 — 1 . . . 4 "1 ' arlicles dont ? non ossifiés, 11 . . . 13 — — . ô — III. . . 8 — 3 IV. . . 3 — — 2 — — V . . . 2 2 L'ossification ne s'étend qu'à la région centrale des articles. Elle est de plus en plus réduite à mesure que l'on approche de l'extrémité de la nageoire. Comme on vient de le voir, les dernières phalanges sont entièrement cartilagineuses. Le deuxième et le troisième doigts sont accolés sur presque toute leur longueur, le deuxième formant seul l'extrémité de la nageoire. Le quatrième et le cinquième divei-gent dès leur base sous un angle accentué. L'aileron dorsal est relativement peu élevé, très échancréen arrière, son extrémité est arrondie. La coloration est d'un blanc jaunâtre uniforme. La peau du sujet a d'ailleurs beaucoup soulïert du long séjour dans un alcool affaibli L'épiderme a partout disparu. Évidemment, il ne s'agit pas d'un fœtus de Mar- souin. La moustache et la nageoire pectorale sont tout autres. Depuis Camper (1) et même depuis Belon jusqu'à Braun (2), les observateurs s'accordent pour n'attri- ij Camper, Obseroations anatoynlques sur la slructure des Cétacés, 1820. (2) M. Braun, Einiges uber Phocœna commimis Less., Zool. Anz., Bd. XXIX, 1906, p. 143. Braun attribue à Klein [Hist. pisciiim 1740) la découverte de la moustache du fœtus du Marsouin. Pierre Belon l'avait signa- — 192 — buer au fœtus de Marsouin que deux poils de chaque côté de la mâchoire supérieure. Fischer (1), sur un foetus conservé au Musée de Rochefort sous le nom de Phocœiia communis^ en a compté six « mais, dit-il, la détermination de l'espèce est proba- « blement inexacte ». La structure de la main est encore plus démons- trative. Chez le Marsouin, le deuxième et le troisième doigts possèdent sensiblement le même nombre de phalanges et bien que ces osselets puissent être plus nombreux chez le fœtus que chez l'adulte, ils n'atteignent pas le chiffre élevé qu'offre notre sujet. Van Beneden et Gervais (2) ont figuré le membre antérieur d'un fœtus de Marsouin de trente et quel- ques centimètres, les doigts II et III ont chacun cinq phalanges ossifiées. Grieg (3), qui a eu à sa dis- 16e et bien décrite près de deux cents ans auparavant {Histoire naturelle des étranges poissons marins, 1551, livre 2, p. 40). Je cite d'après Fischer : « Les petits ont une marque mémorable qui est un enseignement « de leurs sens d'odorer ; c'est que, aux deux côtés de la lèvre du « haut, assez près de l'extrémité du bec, ils ont des poils de barbe « qui sortent hors la peau, assez longuettes et durs comme soie de « cheval ; lesquels poils ne sont pas en l'un comme en l'autre, car « l'oudre (ce serait le Tursiops d'après Fischer) en à quatre de « chaque côté et le Marsouin n'en a que deux ». Sur la fonction des cryptes pilifères, Klein commet la même erreur, il les désigne sous le nom de S ares. (1) P. Fischer. Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, 1881, p. 176. (2) Van Beneden et Gervais, Ostéographie des Cétacés, Atlas 1863-1819, pi. XLIII, l'ig. 5-8. (3) James A. Grieo, Ueber die Tragzeit der'Phocœiia commu- nis Less., Jenaische Zeitsch. f. Naturwiss., Bd.XXV, 1891, p. 544. - W3 - position un grand nombre d'embryons et qui dans un tableau a su grouper de précieux renseignements, donne les chiffres suivants pour les sujets encadrant le nôtre par la longueur totale. SEXE LONGUEUR TOTALE LONGUEUR DE I.A PECTOHALE DOIGTS 9 527 inillim. 70 millim. 1,2; 11,7; III, 6 ; IV, 4 ; V,2. o^ 587 — 107 — I,2;II,7;III, 6;1V,4;V,2. ? 730 — 124 - 1,2;I1,7;1II,6;IV,4;V,2. 7 850 — I,2;II,8;III,6;IV,4;V,2. Le fœtus du Musée de Gaen qui mesure 554 millim. prend place dans ce tableau entre le premier individu et le deuxième. Sa nageoire pectorale de 116 millim. n'est comparable à celle de ces derniers, on le voit, ni par sa longueur, ni par le nombre de ses éléments. Donc, comme je l'ai dit plus haut, ce n'est pas un Marsouin. Ce n'est pas davantage un Géphalorhynque, le membre antérieur de ce dernier est, en efîet, très analogue à celui du Marsouin. Le rostre n'est pas assez accentué pour que l'on puisse s'arrêter aux Tursiops ou aux Delphinus. D'ailleurs chez ces Cétacés la main n'est pas aussi allongée, et chez les fœtus décrits le nombre des poils de la moustache oscille de chaque côté entre cinq et sept. Ce n'est pas non plus un Orque, toujours à cause de la longueur et de l'étroitesse de la pectorale. 13 Resieni k exa.minev GiYDnpu s eiGlobiceplialus, tous deux représentés dans les mers du Gap, le premier par Grampiis Richardsoni Gray que True (1) ne croit pas devoir séparer de Grampus griseiis (Guvier) des mers septentrionales et de la. Méditerranée, le deuxième par GJobicepJiahis mêlas (Traill) des eaux d'Europe et par Globicepliahis Edwardsii A, Smith, qui, pour la majorité des auteurs les plus compétents ne forment qu'une seule et môme espèce. Sur les caractères du fœtus de Grampus je ne suis pas renseigné. Je vois seulement que la très jeune femelle étudiée par Flower (2j n'avait de germes dentaires qu'à la mâchoire inférieure, trois à droite, quatre à gauche. Evidemment on ne peut tirer de conséquences définitives du fait de l'absence de germes dentaires à la mâchoire supérieure de ce jeune individu, alors qu'il s'en trouve chez notre sujet infiniment moins développé, ni du nombre plus réduit de ces mêmes organes sur la mandibule du Grampus de Flower. Il n'y aurait rien de surprenant, rien d'exceptionnel, à ce que la dentition fût mieux repré- sentée chez l'embryon que chez l'adulte ou l'adoles- cent. La comparaison de la moustache et de la pecto- rale donne des résultats plus affirmatifs. Chez la jeune femelle de Gra7npiis étudiée par Flower les poils de la moustache étaient disposés sur deux rangées superposées. Ils étaient de chaque (1) True, A Review of Ihe Fam. Delphinidœ, Bull. U. S. N'alion. Mus., n" 36, p. 129. (2) Flower, On Risso's Dolphin, Tvnïii. Zool. Soc. London, 1872, Mol. VIII, p. 17. côté au nombre total de huit. Disposition et nombre très difïérents de ce que nous trouvons. D'autre part, Flower, Fischer (1), True (2) ont donné pour la formule phalangienne de divers indi- vidus de Grampus: I u III IV V Flower. . . . 1 9 7 2 0 FiscnEu. . . . \ 1 7(8?) 7 5 (6?) 6 1 1 0 0 TlU'E 1 9 7 ■> ■} Ces nombres ne diiïèrent pas seulement par leur valeur absolue de ceux qui constituent la formule phalangienne du fœtus de Gaen (I, 4?; II, 13; III, 8; IV, 3 ; V, 2), mais encore — et c'est ce qui est le plus important — par lâs relations qui existent entre eux. La conclusion, c'est que la nageoire du Grampus et celle de notre sujet sont construites sur des plans totalement différents, que, par conséquent, ce dernier appartient à un autre genre. Nous arrivons aux Globicéphales. Là, tout va con- corder. Arrêtons-nous seulement aux deux caractères qui nous ont servi jusqu'ici, la moustache et la nageoire pectorale. ■ (1) p. Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, 1881, p. 202-203. (2) F, Tkle, Loc. cit., p. 128. — 196 - D'abord la moustache. Eschricht (1) qui affirme que le nombre de poils fœtaux est si constant qu'il fournit un bon moyen pour déterminer les fœtus de Delphinides, ne trouve, il est vrai, chez l'embryon de Globicéphale que trois poils de chaque côté, — notre sujet en montre quatre, — mais Fjelstrup (2), d'autre part, sur trois fœtus de la même espèce mesurant respectivement 38, 44 et 48 % 5, en compte 4, 4 et 5, ce qui concorde suffisamment, si l'on ajoute encore que Van Beneden (3) donne, lui aussi, le chiffre 4 pour le fœtus qu'il a étudié. Maintenant la pectorale, Eschricht et Van Bene- den (4) se sont plu à faire remarquer que chez l'em- bryon de Globicéphale le membre antérieur présente déjà la forme caractéristique qu'il revêt chez l'adulte. Or, d'après Fischer (5) et d'après Beddard (6), l'ex- trémité de ce membre chez l'adulte est constituée de la façon suivante : (1) Eschricht, Untersuchungen iiber die norcUschen Walthiere, Liepzig, 1849. (2) A. Fjelstrup, Ueber den Bail der Haut bei Globicephalus mêlas, Zool. km., M. XI, 1888, p. 14. (3) P.-J. Van Beneden, Recherches sur la faune littorale de Belgique, Cétacés, Nouv. Mém. Acad. loy. Belgique, 1861, t. XXXII, p. 1. (4) P. J. Van Beneden, Sur la distribution géographique de quelques Cétodontes, Bull. Acad. roy. Belgique, (2), t. XLV, p. 404. (5) P. Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 186. (6) F.-E. liEiJDARD, A Book of W haies, Londres, 1900, p. 280. — J97 I II m IV V 5 11 9 3 2 Fischer . . . . , ) 4 12 9 2 1 l * 12 9 4 1 Beddard 3-4 9-14 9-11 2-3 1-2 La formule phalangienne du fœtus du Musée de Gaen s'accorde bien, on en conviendra, avec celles-ci. Faut-il ajouter qu'Eschricht, sur l'embryon qu'il examina, reconnut la présence de dix germes den- taires sur cbaque branche de l'uneet l'autre mâchoire. Mais la coloration, dira-t-on. Cela a quelque impor- tance, en effet. Van Beneden a vu sous ce rapport le fœtus semblable à l'adulte, et le Globicephahis mêlas de nos mers, le Black-Fish des Anglais, est noir comme ces noms l'indiquent. Notre sujet est blanc. N'oublions pas qu'il a beaucoup soufïerl, que les couches superficielles de son tégument externe sont partout disparues. Et puis de la description impré- cise qu'a laissée A. Smith de son Globkephalus Edwardsii de l'Afrique australe, description faite d'après un dessin de Verreaux, ne semble-t-il pas résulter que cette forme est d'une autre coloration — plus claire — que G. mêlas (1). (l) 0 s r Andre-« Smith described Phocsena Edirardsii from a « drawiiig and description of E. Verreaux. The description is par- o tially tnade up of generic cliaraclers, and is abo in part contra- « dictory. For example, tlie sides are said to be blarii in one « sentence, and in tlie next, whilc >> (True, Loc. cit., p. 1S3). — 198 — PliocîK*na eoiiiiiniMÎs F. Cuvier. 1836 Phocœna comiminis F. Cuvier, Hist. mil. des Cétacés, p. 172. 1880 — — Van Beneden et Gervais, Ostéogr. des Cétacés p.blO ; pl.XLV;pI.XLYI, fig.5-12. 1881 — — Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 163; pi. VI, fig, 2. 1883 — — Gadeau de Kerville, Faune de Normandie, fasc. I, p. 206. 1889 — — True, A Revieiv of the Fam. Delphinidœ, Bull. U.S. Nation. Mus., n" 36, p. 119 et 179; pi. XXXV, fig. 1 (originale), fig. 2 (d'après Van Beneden et Gervais). 1900 — — Beddard, A Book of W ha- ies, p. 209. Peau bourrée provenant d'un individu du Gap de Bonne-Espérance (88 913 du Begistre provisoire, 7362 du Catalogue actuel). Donnée en 1866 (?) par Eudes-Deslongchamps. Longueur totale 1 mètre. Mal- gré sa provenance lointaine, ce Marsouin est en tout semblable à ceux de notre littoral. Sur son bord anté- rieur, la nageoire dorsale présente les tubercules caractéristiques au nombre d'une dizaine. — 4^99 — Squelette complet (88.933 du Registre provisoire, 7259 du Catalogue actuel). Calvados. Tête complète (88.911 du Registre provisoire, 7692 du Catalogue actuel). Calvados. Tête incomplète sans mâchoire inférieure, privée de dents (7691 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Région cervicale de la colonne vertébrale (88.931 du Registre provisoire, 7291 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Le Marsouin est le plus commun et, n'atteignant pas deux mètres, le plus petit des Cétacés de U\ Manche. Il s'y montre en toutes saisons, s'approchant très près du rivage, à la poursuite des poissons qui for- ment le principal de son alimentation C'est donc un animal nuisible et, dans les districts où il est parti- culièrement abondant, l'Etat a dû prendre des mesures pour l'écarter ou en diminuer autant que possible le nombre. Son nom vulgaire, qu'on le fasse dériver, soit de l'allemand « Meerschwein », soit du latin « Marinum siiein », signifie Cochon de mer. Les Anglais l'appel- lent « Porpoise ». C est à peu près la même chose, Porpoise représentant une contraction des deux mots français porc et poisson, ou des deux mots latins « porcus » et « pisccs ». La chair du Marsouin était autrefois très appréciée. Elle constituait un aliment considéré comme maigre et par conséquent d'une grande ressource en temps de carême. Aussi la pêche de ce Cétacé fut-elle prati- quée d'une façon très active sur les côtes de Nor- - 200 — mandie et dans l'estuaire de la Seine ; Noël de la Morinière, dans son Histoire générale des Pêches anciennes et modernes, dans les mers et les fleuves des deux con^//i6'?«/i, a rassemblé, concernant la pêche du Marsouin, un certain nombre de textes anciens dont quelques-uns nous intéressent tout particuliè- rement. C'est une « Convention passée en l'an 1098 <( on environ, entre l'Abbé de Saint-Etienne de « Caen, et celai de la Sainte-Trinité de, Fécamp, « qui régie la manière dont leurs vaisseaux respec- « tifs feront à Dive la pêche de l'esturgeon et du « marsouin » (document extrait du Chartrier de l'abbaye Saint-Etienne de Caen); puis un « Extrait « de Vétat des droits des barons noimands , dressé « sous Henri II, roi d'Angleterre et duc de Nonnan- (( die, en 1 1 55 ou environ, par forme d'enquête (( relative à la pêche du marsouin » (Biblioth. nat., Mss. de Notre-Dame, E. 8); enfin ce sont des nDispo- « sitions des lois d'Ethelred U, roi des anglo- « saxons, en 979, d'après lesquelles les bâtiments « de la ville de Rouen, qui portent du marsouin à «r Londres, sont exempts du droit de tonlicu », une « Chronique de l'abbaye de Jumièges, où l'auteur « fait ronarquer qu'on pêche dans la Seine des « poissons de cinq pieds de long, dont t'huile sert à « l'entretien des lampes de Vautel », un « Règle- « ment pour le marché de Rouen en 1363 ». Guillaume avait fait à l'abbaye Saint-Étienne de Caen la concession entière de la pêche du Marsouin qu'on prenait à Dives ; l'abbaye de Fécamp devait également avoir quelque droit, car c'est pour régler leurs prétentions respectives sur cette pêche que les — 201 — deux maisons religieuses établirent la convention citée ci-dessus. La pèche du Marsouin était, en effet, des plus productives; des filets à Marsouins étaient tendus sur toute la côte de Normandie, depuis le Tréport jusqu'à l'embouchure du Gouesnon, et les pécheurs, mal armés isolément, se constituaient en associations, Societates walmannonun. Maintenant, que le Marsouin ne paraît plus sur nos tables et que relativement bien moins abondant sur nos côtes, il n'offre pas un intérêt industriel suffisant, la pêche en est totalement abandonnée, au moins sur le littoral normand. S. Fam. DELPHLNAPTERIN^ Delpliiiiaptorii<( leiicas (Pallas). 1776 Delphinus leiicas Pallas, i?«°/sr in Russ. Reic/ies, t. III, p. 92; pi. LXXIX. 1804 DeJphinaplerus béluga Lacépède, Hist. nat. des Cétacés, p. 243. 1880 Béluga albkans Van Beneden et Gervais, Os- téogr. des Cétacés, p. 531 ; pl.XLII,fig.l-9; pl.XLIV, fig. 1-5; pi. LXIII, fig. 2. 1883 Delphinapterus leucas Flower, On the Charact. and Divis. of the Fam. Delphinklse , Froc. Zool. Soc. London, 1883, p.505. — 202 — 1889 Dclphmapterus leiicas True, A Review of the fam. Delp/tinid^p, Bull. U. S. Nation. Mus. ,n''36,p. 146 et 187, PI. XLVI, lig. 1 (originale), fig. 2 (d'après Van Beneden et Gervais). 1900 — leucas Beddard, A Book of W haies, p. 242. Une tête incomplète, en très mauvais état, privée de mâchoire inférieure et de dents (A. 2220 de l'ancien Catalogue). Provenance inconnue. Don de l'Administration du Muséum d Histoire naturelle de Paris. Delphinaptcrus leucas, le Béluga, est localisé dans les eaux boréales. Il ne semble pas s'aventurer, même accidentellement, dans les mers tempérées de l'Europe méridionale. MoiiOflon iiioiioceros Linné. 1766 Monodon monoceros, Linné, Syst. Naturx, Ed. XII, t. I, p. 105. 1880 — — Van Berueden et Gervais, Ostéogr. des Cétacés, p 523; pi. XLII, fig. 10-12 pl.XLIV,fig. l-4;pl.XLV 1883 — — Flower, On the Charact and Divis. of the Fam Delphïnidœ, Proc. Zool Soc. London, 1883, p. 504 '203 1889 Monodon monoceras True, A Revieiv of the Fam. Delphinidce, Bull. U. S. Nation. Mus., n° 36, p. 188; pi. LXVII, lîg. 1-2 (d'après Bell, Brit:Quad., 1874, p. 435 et 439). 1900 — monoceros Beddard, A Book of Wha- les, p. 216. Le Narval est représenté dans nos collections par une dent entière mesurant l'"64 de long (A. 2228 de l'ancien Catalogue, 7261 du Catalogue actuel). Cette dent a été donnée au Musée par Eudes-Deslong- champs qui l'aurait achetée dans une vente publique. Elle fit autrefois partie du Musée de Versailles et fut montée en pique en 1789. Monodon monoceros est, comme le Béluga, localisé dans les eaux arctiques. Les échouements observés sur les côtes septentrionales de la Grande-Bretagne sont extrêmement peu nombreux. On n'en connaît pas d'exemple sur le littoral de France. Fam. ZYPHIID/E. Hyperoodoiï rostratiitn (O.-F. Mùller). 1776 Balcena rostrata O.-F. MûUer, Zool. Dan. Pro- dromus, p. 7. 1804 Hyperoodon BidzkopfLaLcépède, Hist.nat. des Cétacés, p. 319. — 204 — 1842 Hyperoodon Butzkopf Eudes-Deslongchamps, Rem. zool. et anat. sur FHijperuodon, Mém. Soc. Linn. Norm., t. VII, p. 1 ; pi. I, fig. 1-9. 1866 — — Eiig. Deslongchamps, Obs. sur quelques Dau- phins appart. à la sec t. des Zyphidés..., Bull. Soc. Linn. Norm., t. X, p. 169. 1880 — rostratum Van Beneden et Ger- vais, Ostéogr. aes Cétacés^ p.356;pl.XVIII,fig.ll-16; pi. XIX,fig.l-4; pl.XLIIl, fig. 1-4. 1881 — rostralus F'ischev, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 100. 1882 — -- Flower, On the Whales of the Genus Hyperoodon, Proc. Zool. Soc. London, 1882, p. 722. 1882 — — D. Gray, Notes on the Charact. and Habits of the Bottlenose Whale, H ype roo don rostratus , Proc. Zool. Soc. London, 1882, p. 726. 1882 — — Bouvier, Obs. anat. sur Hyperoodon rostratus Lillj., Ann. Se nat,, Zool. (7), t. XIII, p. 259. '205 1900 Hijperooduii rostraliim Beddard, .4 Book of Whales, p. 233, pi. XII (d'après Gray), fig. 30 (idem). Les auteurs de VOstéographie ont attiré l'attention sur ce faitque les côtes du Calvados forment le point de la France où l'Hyperoodon se rencontre le plus fréquemment. La baie de la Seine est en efïet visitée par ce Cétacé d'une façon suivie, aussi les exemples d'échouements sont-ils nombreux et notre Musée particulièrement riche en débris d'Hyperoodons. Squelette complet d'un sujet mâle échoué le 13 novembre 1840 à Langrune (A. 2093 de l'ancien Catalogue). Longueur, '/'"50. C'est le sujet étudié par Eudes-Deslongchamps dans le mémoire de 1842. Présente ce caractère d'exagération des crêtes osseuses des maxillaires sur lequel J.E. Gray a établi Lagenocetus latifrons (1) créant non-seule- ment une espèce, mais un genre distinct, et que le capitaine baleinier D. Gray, qui a tué et fait découper un nombre très considérable d'individus, et par cela même bien renseigné, regarde simplement comme l'apanage des vieux mâles à'' Hyperoodon rostratum. C'est d'ailleurs l'opinion qu'avaient déjà émise Van Beneden et Gervais. Elle est aujourd'hui généralement adoptée. Squelette presque complet d'un sujet mâle échoué le 28 juillet 1894, à Houlgate. Longueur 6"^50. (1) J.-E. Gkay, Erebus and Terror, ZooL, 1846, p. 21 ; On Ihe arraiigemenl of Ihe Cetaceans, Proc. Zool. Soc. London, 1863, p. 200. — 20G — Squelette presque complet d'un sujet mâle échoué le 28 juillet 1894, à Houlgate. Longueur 6™30. Tête complète d'une femelle adulte, échouée anciennement à Honfleur. « C'est peut-être celle « d'un des individus observés par Baussard (1) », pense Eudes-Deslongchamps. Tête incomplète en mauvais état, sans doute celle que mentionne Eudes-Deslongchamps : c( Je possède c( moi-même une tête d'Hyperoodon, sans mâchoire « inférieure et en très mauvais état ; les parois du « crâne sont fracturées, ou plutôt usées sur l'un des « côtés, cette tête paraissant avoir séjourné long- ce temps sur le sable. Elle existait dans une collection a à Caen : elle me fut donnée par le propriétaire de « cette collection, qui en ignorait l'origine (2) », Grosse de l'aorte de l'individu de Langrune(A. 2101 de l'ancien Catalogue, 7251 du Catalogue actuel). Pièce préparée et donnée par Eudes-Deslongchamps. Une autre tête provenant d'un mâle (?) adulte qui vint à la côte à Bernières-sur-Mer en 1804 ou 1805 et qui fut ofïerte au Musée de Caen par M. de Touchet, a été donnée par la Ville, en 1872, à la demande de Gervais et par l'intermédiaire d'Eugène Deslong- champs, au Muséum d'Histoire naturelle de Paris. La saillie des crêtes maxillaires indique que cette tête a sans doute appartenu à un mâle. (1) Le 19 septembre 1788, échouèrent à Honfleur une mère et son petit, Baussard, ofQcier de marine en retraite lés étudia et en fit le sujet d'une Note qui parut en 1789 {Mémoire sur deux célacées échoués vers Honfleur, le 19 septembre ilSît, Journ. de Pbys., t. XXXIV, p. 201; pi. 1, fig. 1-3; pi. II, fig. 4). (2) Eudes-Deslongchamps, Remarques zoologiques el anatomi- qiies sur VHyperoodon, Mém. Soc. Linn. Norm , t. VU, p. 18. 207 Dans le tableau ci-dessous, on trouvera l'énuméra- tion des différents Hyperoodons venus à la côte dans nos parages et dont iéchouement a été enregistré. 1752 Dieppe, — Un individu de8"'25 environ. Collection des vélins du Muséum d'His- toire naturelle de Paris (Fischer, Actes Soc. Linn. Bordeaux, i.WW ,^.\m). 1765 Le Havre. — Un individu de 7 mètres environ, vu par l'abbé Dicquemarre (Baus- sard, Journ. de P/u/s., t. XXXIV, p. 201). 1788 19 septembre Honfleur. — Une femelle adulte de 7'"70 et son petit, 4 m. (Baussard, Journ. de Phys., t. XXXIV, p. 201). Tête de la femelle adulte au Musée de Gaen ? 1804? Bernières. — Un mâle(?) adulte ( Eudes- Deslongchamps , Mém. Soc. Linn. Norm., t. VII, p. 18). La tête au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. 1840 13 novembre Langrune. — Un mâle adulte de 7"'50 (Eudes-Deslong- champs, Mém. Soc. Linn. Norm., t. VII, p. 1). Le squelette complet au Mu- sée de Gaen. 208 1842 22 septembre Sallenelles. — Un mâle adulte, de 7 m. (Eudes Deslong- champs, yiétn. Soc. Li/i/i. Norm., t. X, p. 9). Le squelette complet au Mu- séum d'Histoire naturelle de Paris. 1852 Automne Isigny. — Un individu de 5 mètres (Eudes-Deslong- champs, Mém. Soc. Limi. Nonn., t.X, page 9) (1). (1) Je ne mentionne pas ici les deux échouemenls Langrune^ novembre 1S5I, et Cabourg, septembre 1S53, cités par Gadeau de Kerville {Faune de Normandie, Fasc. I, p. 219) d'après Eudes- Deslongcliamps (Mém. Soc. Linn. Noim., t. X, p. 9), puce que je crois qu'ils n'ont pas eu lieu et que leur introduction dms la 1 tté- lature cétologique est le résultat d'une simple erreur typographique. Voici fe que dit Eudes-Deslongchamps: «. ... C'e^t aussi le cas de « l'Hyperoodon échoué sur la côte de Langrune en novinibre IS51. « Un autre échoué, deux a7is après, en septembre, à Cabourg et « dont le squelette a été acquis par le Muséum d'Histoire naturelle « de Paris.... ». Or, le squelette conserré au Jardin des Piaules est celui de l'individu échoué entre Sallenelles et Cabourg, en septembre 18U2, deux ans après l'échouement du mâle venu à la côte à Langrune en novembre 1840. Que dans la phrase di- Deslongchamps, transcrite ci-dessus, on remplace 1851 par 1840, tout concorde. D'ailleurs quehjues lignes plus loin.pourmontrer queles Hyperoodons ne viennent qu'en automne dans nos parages, Deslongchamps cite les individus de 1840 (Langrune), 1842 (Cabourg), 1852 (Uigny), 1788 (Hoi.tloui). Il n'eut pas manqué de mentionner ceux de 1851 (Lan- grune, novembre), tt de 1853 (Cabourg, septembre), si ces Cétacés avaien'. réellement existé. 209 1858 G novembre 1886 19 août 1891 28 août 1891 29 août Grand Vey. -- Une femelle de 7 mètres signalée par Joseph Lafosse ( Eudes - Deslongcliamps, Bull. Soc. Linri. Nonn., t. IV, p. 10). St-Vaast-la-Hougue. — Deux femelles de 7'"90 et 7-"50 (Jouan, Bull. Soc. Linn. A^orm.,sér. 4, t. V, p. 153). Les deux squelettes au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. St-Vaast-la-Hougue. — Une femelle de 7"^20 (Bouvier, Anh. Se. Nal., ZooL, sér. 7, t. XIII, p. 259). Le squelette au Laboratoire de Tatihou. Gouiy. — Trois femelles de 7"^45, 7'"20 et 7'"05 (Jouan, Mém. Soc. Se. nat. et tnath. Cherbourg ,l.XX\ Il , P 281) (1). (I) Le môme jour, un dutie Hypcroodon s,> serait échoué à Quiué- ville. JooAN, qui signale l'événement, pense qu'il n'y aurait lien de surprenant à ce que les individus qui le 28 et le 29 août 1891 ont atleiri dans les trois localités voisines, Saint- Vaast-la-Hougue, Qui- néville, Goury eussent fait partie d'une même bmde (Mém. Soo. Se. nit. et Malh. Cherbouig, l. XXVIl, p. 287). 14 - 210 1894 28 juillet 1895 -1897 février 1906 Octobre Houlgate. — Deux mâles de 6"^50 et de e-^SO (Angot, LaA^a/m'e,t.XXII,p.255) Les deux squelettes au Musée de Gaen. Le Havre. — Un mâle de 6 mètres (Gadeau de Ker- ville, Faune de Norman- die, fasc. IV, p. 539). Le squelette au Musée du Havre. Merville. — Une femelle de 7"'50 (Bigot, Bull. Soc. Linn. Norm., sér. V, t. I, p. 53). Grand Vey. — Une femelle de# 3'"96 (Brasil, Bull. Soc. Linn. Norm., série V, t. X, p. 42). Le jeune, à la naissance, mesure un peu plus de 3 mètres. La longueur d'un fœtus mâle retiré de l'utérus maternel par le capitaine Gray (2) était de 10 pieds 11 pouces, mesures anglaises, soit3'"31. Les individus de 4 mètres sont donc très jeunes, ils accompagnent encore leur mère. C'était le cas par exemple de la jeune femelle de 4 mètres échouée en 1788 à Honfleur et de sa congénère de 4'"25 capturée le 29 octobre 1860 à Whitstable, Kent (1). La femelle (2) D. Gbay, Proc. Zool. Soc. LoadoD, 1882, p. 727. (1) Proc. Zjol. Soc. London, 1860, p. 3Ti. — 211 — de 3"'96 que nous avons vue au Gi-aïul Vey, en 1906, ne devait donc pas être isolée. Engagée à marée des- cendante dans les bancs de sable vaseux qui encom- brent la baie de Garentan, elle fut aperçue par des pêcheurs et tuée à coups de gaffe au moment où elle essayait de regagner les eaux plus profondes où sans doute s'était tenue sa mère. Mesoplotloii biciciis (Sowerby). 1806 Physefer bidens Sowerby, 7'A',.t. de P.iiis, t. III, p. 68, (2) Reddard est bien près d'une opinion quehiU'^ peu semiilable : « Tliiss(iccies {Mesopîodon eiiropœus) Is not lo be regardtd as « ceitainly distincl from the la.st (Mesopîodon bidens).» {A Book of Wliales, p. 218). (3) Dull. Soc. Linn. Norm., t. X, p HS. (4) Osté^gr. des Cétacés, p. 404. 220 — MESOPLODON MESOPLODON BIDENS EUROP.EUS de Sallcnelles i«— ^^--~--.^»^ — Vakui 0' Valeur 0/ absolue ,0 absolue , '0 Longueur totale de la tète sans la mâchoire inférieure. . . . 765 T 705 ■/- Distiiuce rectiiigne entre l'extré- mité du rostre et le bord anté- rieur de l'orifice supérieur des narine= 530 - 71.90 520 — 73.75 Distance rectiiigne entre l'extré- mité du rostre et la ligne joi- gnant les apophyses latérales antérieures dos maxillaires. . 430 - 56.20 450 - 63.82 Distance rectiiigne entre l'extré- mit'^. du rostre et la pointe des maxillaires entre les ptéry- goïdes 480 - 62.74 500 - 70.92 Distance rectiiigne entre l'eitré- mité du rostre et le point le plus avancé des palatins . . 370 - 48.36 38 0 — 54.60 Largeur du rostre à la hauteur de la suture palatine antérieure. 120 - 15.68 95 - !3.47 Epaisseur du lostre à la hauteur delà suture palatine antérieu'e. 77 - 10.06 58 - 8.'i2 Diamètre de l'orilire postérieur des nnrines immédiatement en ar- rière des lances iilérygoïdieunes 93 - 12.15 80 — 11.34 Diamètre maximum de l'orilice antérieur des naiines . . . 55 - 7.19 50 - 7.09 Largeur maxima de la tète. . 370 - 48.36 310 - 43.97 Longueur d'une branche de la mâchoire inférieure. 665 — 85 62 625 - 88.65 Longueur de la symphyse . . 125 - 16.33 180 — 25.24 Dislance entre l'extrémité anté- rieure de la symphyse et le boid antérieur de la dent. . 75 - 9.80 180 - 25.24 Ainsi que le montrent quelques-uns des chiiïres de ce tableau, le rostre de Mesoplodon cKropœus comparé à celui de Mesoplodon bidens est remar- quablement plus court et plus massif. La forme en est également différente. Le profil de :221 la l'ace supéi-ieure du rosli-e de Mcsoplodon bidi'us est incurvé régulièrement et d'une façon accentuée. Chez Mesoplodon europœus\e même profil est d'abord sensiblement rectiligne, il n'est courbé qu'à son extrémité antérieure et d'ailleurs très légèrement. Le profil de la face inférieure du rostre, concave dans presque toute son étendue chez Mesoplodon bidens, est au contraire fortement convexe dans les deux tiers proximaux chez Mesoplodon exiropseus. Le caractère massif du rostre de ce dernier est encore déterminé, d'une part, par sa plus grande épaisseur, de l'autre, par sa largeur plus considé- rable. L'augmentation de celte dernière est due surtout à la présence de chaque côté du rostre d'une crête accentuée qu'y forme le maxillaire. Il ne faut pas oublier toutefois que, d'après Forbes(l), le rostre chez Mesoplodon varie sensible- ment avec l'âge, peut-être même avec le sexe. Or si nous ne savons rien de précis sur le sexe des individus du Musée de Gaen, il nous est possible d'être renseignés au moins sur leurs âges relatifs L'axe osseux que Turner a désigné sous le nom d'os mésorostral (2) est complètement développé dans le rostre de Mesoplodon eiiropceus, il remplit toute la cavité qui sépare les prémaxillaires depuis le mésethmoide jusqu'à leur extrémité. L'animal était donc parfaitement adulte. Au contraire ce même os est absent chez notre Mesoplodon bidens; il était représenté par un cartilage qu'enleva Eudes-Deslong- ^1) Proo. Zool. Soc. Loiidon, 1893, p. 219. (2) Trans. Soc. roy. Edinburgh, vol. 26, p. 768. champs (1). L'individu semble par conséquentencore relativement jeune. il peutdonc ne pas avoir acquis ses caractères définitifs, particulièrement dans le rostre. De là résulteraient les différences observées. Il me paraît d'ailleurs exagéré de mettre celles-ci sur le compte d'une seule différence d'âge; équitablement cependant l'observation s'imposait. D'ailleurs d'au- tres caractères, étrangers ceux-là à la forme du rostre, séparent les deux espèces (2). Je signale rapidement les plus importants. La ligne qui chez Mesoplodon bidens unit latéra- lement le rostre au reste de la tête est fuyante, sans apophyses accentuées. Elle est au contraire chez Mesoplodon europœus rendue anguleuse parlasaillie que forment à leur base antérieurement les maxillai- res. Cette saillie à peine indiquée chez le premier est au contraire très marquée chez le second et son épais- seur fait relever en avant la surface supérieure de l'écaillé maxillaire. La pointe supérieure des frontaux est moins avancée chez Mesoplodon europœus. Les os nasaux sont plus volumineux. Les crêtes osseuses surplom- bant l'orifice antérieur des narines sont moins déve- loppées. Les ailes des ptérygoïdes sont plus rapprochées chez Mesoplodon europœus. Elles convergent sur une plus grande longueur et d'une façon plus accen- (1) Bull. Soc. Linn. de Norm., t X, p. 115. (2) Peut être considérée très vraisemblablement comme étant due à la différence d'âge, la disparition du vomer de la face infé- rieure du rostre de Mesoplodon europœus, alors que cet os est apparent au même endroit chez Mesoplodon bidens. tuée. Chez Mesoplodon bide/is elles sont presque parallèles. #. Mesoplodon europseus. dent droite X 1- Faces externe cl interne. Les condyles occipitaux sont plus saillants, plus détachés, chez Mesoplodon bidens. — 224 - La mâchoire inférieure et la dentition fournissent les caractères les plus démonstratifs. Mesoplodon bidem montre une mâchoire infé- rieure beaucoup plus grêle en avant. La symphyse est infiniment plus longue : en chiffres ronds 25 % de la longueur totale de la tête contre 16 % chez Mesoplodon enropœus. La forme et l'emplacement de la dent diffèrent essentiellement dans les deux espèces. Pour Mesoplodon enropœus la dent est moins haute, plus large, moins aiguë, franchement dirigée en avant par suite de la concavité de son bord anté- rieur qui se raccorde à la racine par l'intermédiaire d'un angle vif. D'autre part elle s'implante sur la mâchoire très près de son extrémité à 75 millimètres, — à 180 chez le Mesoplodon bidens de Sallenelles — . Elle est toute entière comprise dans la région sym- physée, tandis qu'au contraire elle est complètement en arrière de cette région chez Mesoplodon bidens. Encore un mot. Dans l'article sur les Ziphioïdec inséré dans son Histoire naturelle des Cétacés des mers d'Europe, P.-J. van Beneden écrit, page 407, à propos du Mesoplodon europœus du Musée de Gaen : « On a trouvé un Conchoderma (Otion) Cuvierii, « attaché à la dent de gauche; nous l'avons vu encore « en place. La présence de ce commensal n'est-ce « pas un indice que ce Gétacé est étranger à l'Eu- « rope ? » Il y a là une confusion et malheureuse- ment il en est beaucoup d'autres à déparer l'œuvre du cétologue belge. Ce n'est pas sur les dents de Meso- plodon europœus qu'il fut trouvé des Cirrhipèdes et, — 225 ~ en particulier, l'espèce citée, mais bien sur le Mesoplodon bidens de Sallenelles (voir ci-dessu-, p. 214), Et puis, en quoi la présence de Conchoderma (Otion) Cuvierii peut-elle être considérée par Van Beneden comme un indice d'exotisme, n'écrit-il pas quelques pages plus haut, page 363, pour Hyperoo- don rostratum, le moins exotique des Ziphioïdes : « On a trouvé comme commensal le Conchoderma « (Otion 1 Cuvierii qui semble hanter indistinctement « la coque des navires ou le corps de certains « cétacés », Fam. PHYSETERID/E. Pliyseter inacroceplialus Linné. 1766 PJujseter macrocephalus Linné, Si/st.Naturse, Ed. XII, t. I, p. 107. 1804 Catodon macrocephalus Lacépède, Hist. nat. des Cétacés, p. 201 ; pi. X-XIL 1880 Physeter macrocephalus Van Beneden et Ger- vais, Ostéogr. des Cétacés, p. 313;pl.XVni,fig. 5-9; pi. XX, fig. 4-8. 1881 — — Fischer, Cétacés du S.-O. ^ de la France, Actes Soc. Linn. Bordeaux, t. XXXV, p. 89.. 15 — 226 - 1890 Physeter macrocephalus PouchetetChaves,De5 formes extérieures du Ca- chalot, Journ. de l'Anat. et de laPhysiol., t. XXVI. p. 270; pi. IX. 4900 - — B&ààKvà,ABookofWha- les, p. 199; pi. XI (d'après Pouchet et Ghaves). Une mâchoire inférieure privée de dents (A. 2071 de l'ancien Catalogue). Provenance inconnue. Ache- tée au Havre, en mars 1846, pour la somme de 20 fr., par Eudes-Deslongchamps, à Lennier, marchand- naturaliste. 4 dents isolées (A. 2072 de l'ancien Catalogue, 7293 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. Données par Eudes-Deslongchamps, Le Cachalot paraît pénétrer bien rarement dans la Manche. Le 5 mars 1761 un mâle échoua dans les environs de Boulogne, un individu de sexe inconnu le 19 janvier 1769 dans la baie de la Somme, près de Saint-Valéry. Sur notre littoral océanique, le Cacha- lot est plus fréquemment rejeté par la mer. L'échoue- ment d'Audierne oi^i, le 14 mars 1789, trente-deux individus vinrent simultanément à la côte, est juste- ment célèbre. 227 II. MYSTICETI. Fam. BAL/ENOPTERID/E. Balseiioptera physalus Linné. 1766 Balxna physaliis h'\nx\é,Syst.Naturœ,Y.di.X\l, p. 106. 1780 — — Fabricius, Fauna Grœn- land., p. 35, 1830 — antiquorinn Fischer, Syn. Mamma- liiwi, p. 525. 1836 Rorquahts 7nusculus F. Guvier, Hist. nat. des Cétacés, p. 321. 1846 Balœnoptera physalus Gray, Erebus and Ter- roi', ZooL, p. 18. 1846 Physalus antiquorum Gray, Erebus and Ter- ror, ZooL, p. 50. 1857 Pterobalœna conuminis Van Beneden, Sur une Baleine prise près de Vile de Vlieland , Bull. Acad. roy. Belgique (2), t. I., p. 390. 1864 Physalus antiquorum Gray, On the Cetacea which hav^ been obs. in the Seas swround. the Brit.IsL, Proc. Zool. Soc. London, 1864, p. 216. — 228 — 1864 Physaltis antiqiionim Flower, Notes on the Skelet. of Wha/es in the princip. Mus. of Holland (ind Belgiiim Proc. Zool. Soc. London, 1864, p. 384. 1880 Balœnoptera musculus Van Beneden et Ger- vais, Ostéogr. des Cétacés, p. 167, pi. XII-XIII, fig. 11-24. i881 — — ^- Fischer, Cétacés du S. -0. de la France, Actes Soc. Linn, Bordeaux, t. XXXV, p. 68, pi. I,fig. 3; pi. II, fig. 4; pi. III, fig. 12-16. ^885 _ _ T)e\3ige, Hist.du Bal.înus- cultis échoué sur la plage de Langrune, Arch. Zool, exp. (2), t. III Us, p. 1, pi. I-XXI. 1899 — physalus True, On the Nomen- clature of the whalebone Whales of the tenth Edit. of Linnœuss Syst. Natu- rse. Proc. U. S. Nation. Mus., t. XXI, p. 621. 1900 — musculus Beddard, A Book of •-* Whales, p. 157. — 229 — 1904 Balxnoptera physalus True, The Whalebone W haies of the W. N. Atlantic, Smiths. Gontrib. toKnowl.,vol. XXXIIÏ, p. 107; pi. I-XII; pi. XLVIII, fig. 1. La synonymie de Balœiioptera phf/salus, le Balse- noptère commun plus connu en France sous le nom de Balcsnoptera miisculus est, comme on le voit, assez compliquée. Encore en ai-je passablement res- treint l'exposé. Le fait est général , pour tous les Balaenoptères. La détermination de ces animaux a longtemps en effet manqué de précision, tout le temps que les rapports des baleiniers ont servi de base principale à l'établissement des espèces. L'étude minutieuse des individus échoués, les observations faites sur les lieux de pèche mêmes par les natura- listes qui s'y sont rendus ont singulièrement éclairé la question. La spécification des Balaenoptères euro- péens parait à l'heure actuelle définitive, quelques hésitations subsistentseulement sur le nom qu'il con- vient d'appliquer à chacun d'eux. Le Systema Naturse enregistre l'existence dans les eaux européennes de qua'recc Balgena » : Balœna Mysticelus — Physalus — Boops — Muscuhis - 230 ^ Les dianjnoses en sont particulièrement impré- cises. On ne doit pas en être surpris. Ainsi que le dit justement True (l) la question se pose de savoir si Linné a vu lui-même les grands Cétacés dont il parle. En dehors d'un foetus, les Musées dont il avait l'accès ne semblent pas en avoir contenu. D'autre part ses descriptions sont simplement empruntées à des auteurs antérieurs, plus ou moins bien rensei- gnés, Rondelet (2), Martens (3), Willoughby (4), Ray (5), Artedi (6), les derniers ayant de leur côté largement puisé dans Sibbald (7). On comprend que d'une telle compilation, alors qu'il s'agissait précisé- ment d'animaux aussi mal connus que l'étaient à l'époque les Mysticètes, ne pouvait résulter d'œuvre définitive. C'est donc un problème insoluble que de chercher à appliquer avec certitude les déterminations lin- néennes aux espèces actuellement bien définies, aussi ces déterminations ont-elles été souvent employées dans des sens très différents. Cependant, à la longue, au moins pour deux espèces, l'accord semblait être définitivement établi. Accord basé sur l'usage d'ailleurs, plus que sur toute autre raison. Les déterminations spécifiques linnéennes Mysticetus et Musculua étaient réservées, la première à la Baleine (1) Tbue, Pror. U. S. Nation., Mas., 1899. (2) RoNDELKT, De Piscibus marinus, 1.554. (3) Marte.ns, Spilzbergische undGrœnlandische Reise , 1675. (4) Willoughby, Ilùtoria Piscium, 1686. (5) Ray, Synopsis melhodica Piscium, 1713. (6) Artedi, Gênera Piscium, 1738. (7) Sibbald, Phalainogia nova, 1642. 231 franche localisée dans les régions arctiques, la seconde au grand Balaenoptère commun, à celui qui visite le plus souvent le littoral méridional de l'Eu- rope et qui parait être le Mitscii/ns de Pline. Par contre, les deux autres expressions PJiysalus et Boops étaient abandonnées. True reprenant la question et ne s'en tenant pas aux diagnoses seules du Sy5/emaiV«/î^r<^, mais remon- tant aux sources où avait puisé Linné, arrive aux conclusions suivantes qu'il adopte et met en pra- tique : Balœna mysticetus L. peut désigner la Baleine franche strictement arctique. Donc, pour celle-ci rien de changé, Balœna physalus L., c'est le Balaenoptère commun généralement appelé Balœnoptera musculus. Balœna Boops esl unieune Balasnopto'aphi/salHs. Balxna musculus s'applique au grand Balaeno- ptère que Gray a nommé Balaenoptera Sibbaldi, détermination immédiatement employée par tous les auteurs. Évidemment il semble bien que True soit dans le vrai en ce qui concerne B. Physalus et il n'y a aucune raison de ne pas employer de préférence ce nom, plutôt que B. musculus pour désigner le Balaenoptère commun, mais la réforme, il me paraît, doit s'arrêter là. Remplacer Balœnoptera Sibbaldi, dont le sens précis n"a jamais varié, par Balœnoptera musculus qui jusqu à ces derniers temps était unanimement employé pour une espèce différente, serait courir le risque de créer de nouvelles confusions dont la - 232 — littérature rétologique si suffisamment embrouillée n'a vraiment pas besoin. Si l'on admet que le grand Balsenoptèie vu par Sibbald le 17 novembre 1690 et qui est le type de Balœna tniisculus L., est bien le Balœnoptera Sibbaldi de Gray — et cela n'est pas absolument établi — il ne faut pas oublier que d'un autre côté Linné en se référant à l'œuvre du vieux naturaliste, applique le nom de Balsena mysticetus à laBaleine dont parle Rondelet et celle-ci n'est autre que le Nordcaper, la Baleine des Basques, Balœna Biscayemis Eschr. := Balsena glacialis Bonnaterre d'après True, et vraiment pour cette raison, il ne viendra à personne l'idée de débaptiser la Baleine polaire (1) Les rectifications de nomenclature, si elles doivent être admises quand elles ont pour objet une erreur évidente, une flagrante injustice, quelque inconvé- nient qu'il puisse en résulter, ne sauraient par contre au nom de simples probabilités bouleverser un usage établi, consacré par un accord général, etc'est vraiment lecaspour/?ate/^o/;^eraS^66(2/(/^.«Itwillbeafortunate « day for zoology when the names of animal are « determined by comœon assent, without regard to « history or recourse to argument », dit True, et dans la circonstance nous le répétons volontiers après lui. Balœnoptera physalus est représenté au Musée de Gaen par un certain nombre de pièces. Je les énu- (1) Notons en ptssmt que si le Mysticetus d'Aristote est une Baleine et non un Bilisnoptère, ce ne peut Atre que Balsena Bisca- yensis. j ' — 233 — mère ci-dessous rapidement pour m'arrêter ensuite plus longtem[)s sur deux d'entre elles. Squelette complet de l'individu mâle échoué à Langrune dans la nuit du 13 au li janvier 1885. Longueur totale du squelette : 18"'26. Tête osseuse du jeune individu capturé (?) àlsigny le 24 septembre 1830. Longueur de l'animal : environ 28 pieds. Longueur totale rectiligne de la tête : 1""96. Sexe inconnu. Tète incomplète d'un grand individu de provenance et de sexe inconnus. Mâchoire inférieure d'un jeune individu de prove- nance et de sexe inconnus. Longueur curviligne d'une branche de cette mâchoire mesurée le long de la surface externe : 2'"63. Une telle dimension de la mandibule correspond à un animal d'une quinzaine de mètres environ. Caisse tympanique (A. 2278 de l'ancien Catalogue, 7300 du Catalogue actuel). Provenance inconnue. BaJgenoptère (Tlsigny. — Les circonstances de la capture de ce Balsenoptère nous seraient totalement inconnues si M. Bigot, Doyen de la Faculté des Sciences de Caen, ne m'avait obligeamment commu- niqué un projet de rapport sur l'événement, projet rédigé par Eudes-Deslongchamps et destiné au Préfet du Calvados. Le rapport d'Eudes-Deslongchamps est très inté- ressant Je le transcris ici presque complètement, en priant le lecteur d'en vouloir bien rapprocher les extraits de certains emprunts que je fais plus loin au mémoire que Delage a consacré au Balœnoptère de — 234 — Langrune. Les deux documents écrits à plus d'un demi-siècle d'intervalle soulignent les obstacles qu'une de nos principales Administrations oppose aux études des savants à chaque échouement de Gétacé. Alors que les Administrations civiles, Admi- nistration préfectorale, Administration des Douanes, Administrations municipales, rivalisent de zèle pour faciliter la tâche des observateurs, l'Administration de la Marine qui applique en despote sur tout le lit- toral ses règlements surannés, multiplie à plaisir et sans nécessité les plus gênantes entraves. Voici, en partie textuellement, en partie résumé, le projet de rapport de Deslongchamps : « Caen, le 3o Septembre i83o. '>. Ici Deslongchamps s'étonne que deux embarcations montées par quelques hommes simplement armés de 286 gaffes aient pu se rendre maître d'un Gétacé de 28 pieds et que l'animal tué le 24 répandit le 26, au dire de témoins, une infection intolérable (1). Il lui paraît naturel de conclure que les pêcheurs l'ont trouvé mort et « qu'ils ont prétendu s'en être emparé de « vive force pourdes raisons dont il ne veut pas s'oc- « cuper ». Le Lieutenant à qui ces réflexions sont com- muniquées, avoue partager cette manière de voir ajoutant qu'il ne pouvait, malgré cela, s'opposer à la décision prise par l'Administration de la Marine. Deslongchamps se t'ait alors conduire auprès des pêcheurs. « Nousnoustransporlâmes, le Lieulenantet moià leur « fonderie. Les débris qu'ils avaientauprèsd'euxétaient « les deux nageoires et les deux rangées de fanons. Ces « derniers me prouvaient que le Gétacé échoué élait une « espèce de la famille des Baleines. Je m'informai si elle « avait une nageoire sur le dos et des plis sous la gorge; « il me fut répondu qu'ilenétailainsi. LeCétacé rentrait « donc dans la section de ceux quelesNaturalistesnom- (1) La putréfaction rapide des Cétacés, en particulier des viscères, est cependantun fait. CeUerapidité psutê're attribuée, il me semble, au retard considérable qu'apporte à la déperditi'.'n de la chaleur du corps l'épaisse couche de lard sous-tégumentaire présente chez les mammifères marias. Trois jours après sa mort un Balaenoplera Sibbaldl donnait à Guldberg {Ueber die Korperlemperatur der Cetaceen, Nyt Mazin f. Naturvidenskb, Bd. 38, 1900, p. 65) 34* C. dans [■ s muscles et dans le sang. Un phoijue tué depuis 24 lieures et exposé à une température de 20* C, a les viscères encore tièdes (Piacovitza, Résultais du Voyage du S. Y. Belgica, Cétacés, 1903, p. 11). Ce sont là dos conlitions éminemment favorables au déve- loppement intensif des agents de li putréfaction. — 237 — « ment Rorquals ou Balénoptères et dont il existe plu- « sieurs espèces. Il avait JiSpieds delongetpouvaitpeser, « m'a-t-on dit, ii ou 12.000. Les os ont été jetés à la « rivière mais on peut repécher la tête, la seule partie « importante à recueillir, puisqu'on ne peut espérer « retrouver le squelette entier ». Mais lorsque le lendemain, Deslongchamps s'ap- prête avec l'aide d'ouvriers à la repêcher, les pêcheurs s'opposent à l'enlèvement de la tête « jugeant sans « doute de sa valeur au zèlequ'ilsvoyaientmettreàla « recueillir». Cependant dans la suite, dans la crainte d'un rapport que leur conscience vraisemblablement troublée leur montrait sous un jour désavantageux, ils abandonnent sans conditions cette tête et les fanons qu'ils en avaient détachés, priant seulement qu'on essaie de leur obtenir une légère indemnité, que d'ailleurs Deslongchamps demanda pour eux : « Bien que la conduite des pêcheurs n'ait point été ce « quelle aurait dû être, comme ils sont pauvres et mal- « heureux une légère indemnité de 50 ou 60 francs accor- « dée par la Ville ou le Département, les encouragerait « sans doute à mieux conserver ce qu'ils pourraient trou- « ver dans la suite ». Ainsi qu'on le voit, le Balaenoptère d'Isigny n'est pas déterminé spécifiquement dans ce document. Dans la suite la tête osseuse déposée au Musée de Caen ne fut l'objet de la part des Deslongchamps d'aucun travail imprimé. Elle est citée et rapportée 238 au Balœnoptera musculus (physalus) par Fischer (1), Gadeau de Kerville (2). J'ai longuement examiné cette tête. Elle présente des caractères très particuliers dûs sans nul doute à la grande jeunesse de l'animal, s'il s'agit de Balœ- noptera physalus. Le Balsenoptère, au dire des pêcheurs, plutôt enclins à exagérer les dimensions de leur capture mesurait 28 pieds, c'est-à-dire un peu plus de 9 mètres. Pour Balœnoptera physalus une telle longueur n'est celle en effet que d'un animal très jeune. Dans le tableau ci-contre, j'ai réuni les principales dimensions du squelette de la tète en valeur absolue et en valeur relative. Ce qui frappe de suite à l'examen de la pièce, c'est d'abord la faible longueur du rostre, 62,24 % de la longueur totale du crâne, ensuite la grande largeur à leur extrémité distale des expansions orbitaires des frontaux, 13,77 %, presque aussi larges sur ce point qu'à leur origine. Il y avait lieu m'a-t-il semblé, de se demander devant ces caractères, si on n'avait pas affaire à un Balœnoptera acuto-rostrala Lacép. En (1) Fischer, Cétacés duS.-O. de la France, Actes Soc. Linn. Bor- deaux, 1881, t. XXXV, p. 72. (2) Gadeau de Kerville [Faune de Normandie, fasc. I, p. 223), cile l'échouement à Isigny en 1830 de deux jeunes Balcenoptères et donne comme référence une Note d'Eudes Deslongchamps, où, incidemment, ce dernier publie en effet le renseignement [Note sur l'échouement de Delphinus mêlas (Bull. Soc. Linn. Normandie, 1857, t. I, p. 124). Je pense qu'il y a là un lapsus. Le rapport relaté ci-dessus ne mentionne qu'w/t individu et, sauf dans la note de 1857, nulle paît ailleurs il n'est question d'un second. — 239 — Dimensions de la tête du Balxnoplera physalus d' Isigny. VALEUR 0/0 .\BSOLUE Longueur totale rectiligne de la tête (ex- trémité du rostre-condylt's occipitaux) . 1-96 100 Longueur rectiligne du rostre. 1-22 62.24 Longueur rectiligne du maxillaire . . 1-31 66.83 Distance entre l'extiémité du rostre et le sommet de l'occipital 1-47 75 Distance entre l'extrémité du rostre et le bord supérieur du trou occipital par- dessus le crâne 2-02 103.06 Largeur max. de la tête (en arrière des apophyses orbitaires des frontaux). . 0-92 46.98 Largeur du rostre en son milieu. . . 0-38 19.38 Largeur du rostre à sa base .... 0-62 31.63 Largeur de la tête au niveau des projec- tions externes des maxillaires en ar- rière de la base du rostre .... 0-88 44.89 Largeur max. de l'occipital .... 0-68 34.69 Largeur de l'occipital en arrière de son sommet 0-23 0-18 0-06 11.73 9.18 3.06 Largeur max. entre les bords internes des maxillaires. ... Largeur entre les maxillaires à leur base. Longueur rectiligne du bord orbital du frontal ... . . 0-27 0-195 13.77 9.94 Largeur de l'orbite sous l'arcade frontale. Epaisseur max. de la tête sans lamàchoire inférieure 0-48 24.48 1 Longueur rectiligne . 1-88 95.91 j l Longueur curviligne ex- Mâchoire ) ^''''' l Hauteur au condyle . . inférieure j Hauteur àl'apophyse coro- f noide 1-98 0-18 0-24 101.02 9.18 12.24 ! Hauteur à la symphyse. 0-08 4.08 240 ce cas, étant donné sa longueur, l'indiviJu eut été parfaitement adulte. Turner (1) a précisément décrit et mesuré deux Balœnoptera acuto-rostrata qui sont dans cette condition et par conséquent émi- nemment propres à la comparaison, ce sont ceux qui ont échoué sur le littoral de l'Ecosse, l'un à Dunbar en 1871, l'autre à Granton en 1888. Le tableau ci- contre permet la comparaison. Les chiffres de ce tableau mettent en évi- dence l'effilement plus accentué du crâne d'Isigny vis- à-vis de ceux d'Ecosse. La différence à ce point de vue est importante. Elle eut été moins considérable en s'adressant à des Balœnoptera acuto-rostrata plus jeunes. Les mensurations dues à True (2) montrent qu'alors la largeur serait descendue jusqu'à près de 50 % de la longueur totale, sans toutefois dépasser ce nombre qui paraît pour cette dimension et pour l'espèce une limite inférieure, rarement atteinte d'ailleurs. Or chez le Balasnoptère d'Isigny la largeur du crâne est sensiblement au-dessous de la moitié de la longueur totale, exactement 46,98 %. Autre différence remarquable dans la longueur de la mandibule, beaucoup plus courte chez notre sujet. Les os propres du nez donnent un excellent carac- tère spécifique pour les BalaE-noptères, malheureuse- ment ils sont absents dans le crâne du Musée de Caen, mais la forme moins incurvée des prémaxillai- (1) TuKNER, The lesser Rorqual {Balaenoplera rostrata) in the Scottish Sens, wilh observations on ils Analomy, Proc. roy. Soc. EdiDburg, vol. XIX, p. 36. (2) Thue, The Whalebone Whales of Ihe Western North Atlantic Smiths. Contrib. to Knowledge, toI. XXXIII, 1904, p. 197. — 241 - Tableau comparatif des dimensions du Balaenoptère d'Isigm/ et de Balœnoplera acuto-rostrala UO)Ue.lO 8P V)VU)SOU-0]710V r))vu]sou-o]nov jCuâisi.p aj^-jdousiïfi uoiuEJ'j ap 7}}v.iisou-0]non 'g jequnQ ap - v]Dujsou-ojnov g îuSisi.p oja^douaBiïg +1 +1 os — -^ 3 ^ 5 ^ I i ! s 3 3 tD tlD bc IG 242 res et du bord interne des maxillaires dans la région nasale donne à l'orifice antérieure des narines un contour plus rapproché de ce que montre Balœnop- tera phy sains. Si au contraire nous comparons le crâne du Balae- noptèie d'Isigny à ceux de jeunes Balœnopleraphy- salus l'accord est plus complet; malheureusement je n'ai pas trouvé dans la littérature de mensurations précises de très jeunes sujets. Tous, même les moin- dres, les seuls que nous ayons à considérer, ont des dimensions bien supérieures au nôtre. C'est regret- table, car en général dans la première période de l'existence les caractères évoluent avec rapidité. Les faibles différences observées entre notre Balœnoptère et ceux que nous allons en rapprocher pouvant être mises précisément au compte d'une différence d'âge appréciable, il en résultequ'il appartient bien comme on l'a d'ailleurs pensé jusqu'ici, à l'espèce Balœ- noptera physahis. Le tableau suivant le démontr*^. Les chiffres de ce tableau appellent une remarque. L'un des caractères souvent invoqués pour séparer ZJate/to/j/era/^/ty.sa/^/.sdeses congénères estemprunté à la forme des expansions orbitaires des frontaux qui dans cette espèce sont étroites à leur extrémité dis- taie. Le tableau précédent montre que le caractère s'accentue avec l'âge (1). Il semble même ne pas (1) On aurait pu ajouter à ce tableau le jeune Balaenoptera phy- %alus d'Utrecht cité par Flower (Proc. Zoo'. Soc, London, 1864), et pour lequel il est dit, p. 410-411 : « The orbital plate of the « frontal ressembles in its gênerai form that of PhysaLus antiquorum, « but is ratherless narrowed externally» (11 '/o ^^ la longueur totale du crâne. Celle-ci est de 2-98). — 243 .vav3 aa agsniï XuSisi.p 9J9ldoiiasjvg • 2 CJ 05 ro r- a> CT> o 02 0^ •' 0 ci CD 02 ^' Ol" >0 — • CD É^ M M ; : ; ; •snj\! -uoniiM "S -n 6S091 sjiivsfiyd -g ^^ 100.» 65.2 47.» 19.4 11.3 7.2 -:nnnl (t98J 'HaAVOii) suoaSjns "iioo "^oy -sniv snivsfiyd g ^•? 'ioo".» 67.5 50.6 20.2 11.2 100 9 6.9 munW (a-iai) •peiiqd -IBM -os -oy (8do3 fU]so.(i]D9i a =) snjvsrtyd 'g IK 100.» 66.» 44.6 21.9 10.» 7.» 91.8 100 » 7.9 :l:Hn:n| •snw -uoiîEjj -s -n SÎ09^ snjvs/iyd 'g è^ 100.» 67.2 48.» 20.» 10.4 7.2 94.4 +i :::::: : : Il <= CD 1 SS ; ; M ; : ; ; Il Longueur totale de l'animal Longueur totale du crâne (rectiligne). . Longueur du rostre Largeur max. du crâne Largeur du rostre au milieu .... Largeur du l>ord orbitd des frontaux. . Largeur de l'orliile sous l'arcade frontale. Longueur de la mandibule (rectiligne) . Longueur de la mandiliule (curviligne à l'extrémité) ..-.•• Hauteur di la mandibule au milieu. . — 244 - exister chez les sujets très jeunes. Dans le Balaenop- tère d'Isigny, le plus petit et le plus jeune pour lequel nous ayons des chiffres à cet égard et qui avec ses 13,77 % fournit un maximum, les expansions laté- rales dés frontaux sont presque aussi larges à leur sommet qu'à leur base. Les bords antérieurs et pos- térieurs sont sensiblement parallèles, tous deux légèrement — à peine — rélrocurrents. Chez les sujets adultes la largeur des expansions laté- rales des frontaux tombe à leur bord externe à moins de 1*0 de la longueur totale du crâne. C'est chez eux seuls que le caractère d'étroitesse est bien apparent : Balœnoptère de Vlieland (22 m.) . 9.8 % — de Falmouth (21 m.) . 9.1 % — de Langrune (18-80) . 9.1 % Balœnoptère de Langrune. — J'emprunte à Delage (1) les lignes suivantes : « Dans la nuit du 13 au 14janvier 1885, un superbe « Balœnoptera jnusculus mâle de près de vingt « mètres de long vint s'échouer sur la plage de Lan- « grune, à quelques pas du ruisseau qui sépare cette « commune de celle de Luc-sur-Mer. « Averti par le douanier qui l'avait aperçu le pre- « mier, je me rendis aussitôt sur la plage, où je « trouvai le gigantesque Gétacé couché sur le dos et « encore ballotté par les vagues de la mer qui com- « mençait à se retirer. Un premier examen me (1) Arch. Zool. exp., 2* série, t. III bis, p. 1. — 245 — « permit de reconnaître que la mort devait remonter « à un certain temps, et que la i)utréfaction avait « commencé à envahir les viscères. Néanmoins l'état « de conservation était suffisant pour permettre de « recueillir la peau et le squelette, et sans doute de « faire d'intéressantes études splanchnologiques. « Mais pour cela il fallait se hâter. « Grâce au concours de M. Leroux, l'iulelligent « maire de Langrune, je pus placer quelques gardiens « autour de l'animal et faire éloigner à grand'peine « les paysans accourus en foule, qui déjà commen- « çaient à se tailler dans la peau du monstre des « souvenirs d'une si curieuse épave. « Rassuré de ce côté, je courus à Caen, croyant « accomplir en quelques heures toutes les formalités « nécessaires pour obtenir la possession de l'intéres- « sant'Cétacé qu'une bonne fortune inouïe venait de « faire échouer à quelques pas de mon Laboratoire « de Luc. « Mais j'avais compté sans mon hôte, et j'étais « loin de penser que huit jours entiers s'écouleraient « encore avant que l'Aministration de la Marine per- « mît de commencer un travail urgent. « La narration circonstanciée des diverses péripé- « ties de l'afTaire occuperait plusieurs pages. Pen- « dant cinq jours, ce fut un déluge de dépêches « contradictoires. J'en ferai grâce au lecteur. Qu'il « suffise de savoir que, malgré l'activité déployée « par M. Zevort, le Recteur de l'Académie, et par « M.Morière le Doyen de la Faculté des Sciences, qui, « l'un et l'autre, firent tout ce qu'il était humaine- « ment possible; malgré l'abandon que M. Pouchet — 246 — « fit gracieusement comme protesseur du Muséum, « malgré tout le bon vouloir du Directeur des Doua- « nés et les désirs formels du Ministère de l'Instruc- « tien publique, l'Administration de la Marine l'em- « porta, et décida que l'épave serait vendue aux « enchères après un délai de huit jours, et que huit « jours seulement seraient accordés pour l'enlève- « ment de l'animal. « Ces détails, pensera-t-on, ne sont guère à leur « place dans un mémoire scientifique « C'est une erreur ! Et je crois parler au nom des « vrais intérêts de la science en protestant contre la « législation qui rend possibles de pareils sacrilèges. « Pendant huit jours, dévorés d'impatience, nous « dûmes attendre le moment fixé pour la vente, et « assister, sans pouvoir intervenir, aux progrès rapi « des de la putréfaction; et lorsque nous pûmes enfin « ouvrir l'animal, ses viscères ne formaient plus « qu'une bouillie infecte qu'il fallut enlever à la « pelle. Toutes les études que l'on aurait pu faire sur « sa splan(;hnologie sont perdues pour la science. « Que la responsabilité en retombe sur qui le mérite. « Ce n'est pas tout. Lorsque nous pûmes enfin « nous mettre à l'œuvre, obligés de tout faire dans « les huit jours de délai que nous accordait l'Admi- « nistration de la Marine, de prendre des photogra- « phies, d'exécuter des moulages, d'enlever la peau, « de disséquer les organes conservés, de décharner « le squelette et de l'enlever à grand'peine par mor- « ceaux pesant plusieurs quintaux, obligés, dis-je, « de faire à la hâte un travail colossal, nous ne pûmes « lui accorder tous les soins nécessaires. Plusieurs — '247 — « fois nous dûmes nous contenter d'une dissection « grossière, d'un croquis rapide^ d'une note hâtive, « là où un examen approfondi eût été de toute « utilité. « Gela montre quels sont les procédés déplorables « de la mise en vente dans le cas particulier dont il « s'agit. Mais il faut envisager la question à un point « de vue plus général et voir à quoi peut nous con- « duire, le cas échéant, la législation qui régitactuel- « lement ces matières. « Dès qu'un Cétacé est signalé sur les côtes h'an- « çaises, le commissaire de la Marine le plus voisin « est naturellement le premier informé, et il a ordre « d'avertir simultanément par le télégraphe le « Ministre de la Marine et le professeur d'Anatomie « comparée du Muséum. « Tandis que le premier donne les ordres néces- « saires à la mise en vente, le second accourt sur les « lieux, et arrive à temps pour examiner l'animal « encore intact, le déterminer, juger de l'opportunité « de son acquisition et commencer même toutes les « études préliminaires que l'on peut faire sans porter « le couteau sur lui. Bientôt la vente est affichée, « publiée dans les journaux et, le jour venu, l'animal « est livré au plus offrant. Sur le prix de la vente (et « sans doute après que les frais inévitables ont été « prélevés), un tiers est accordé à celui qui a trouvé « l'épave et le reste est versé à la Caisse des Invalides « de la Marine. « Les avantages et les inconvénients de cette « manière de faire sont frappants. « Grâce à l'avertissement télégraphique envoyé au - 248 - « Muséum, il n'y a plus à craindre, ce qui arrivait « autrefois, ce qui arrive encore aujourd'hui dans « d'autres pays, qu'un animal intéressant soit vendu « à quelque industriel, ou à défaut d'acquéreurs, « pourrisse loin des hommes qui sauraient scientifi- « quemé^nt en tirer parti. 11 y a là un progrès sérieux. « Avertir est bon, avertir vite serait parfait, car « aujourd'hui, c'est surtout sur les parties que la « putréfaction peut endommager qu'il reste d'utiles « recherches à faire. Mais cette invitation platonique « à voir quelque chose à quoi l'on ne peut toucher « me paraît tout à fait insuffisante. Il faudrait aller « plus loin. Il faudrait supprimer la vente et livrer « le Gétacé aux hommes compétents, toutes les fois « que ceux-ci auraient jugé utile de le demander. « Cette vente aux enchères peut avoir les plus « funestes conséquences. Qu'un Gétacé, rare, unique, * nouveau peut-être et, par suite, d'une valeur scien- « tifique si grande qu'elle ne peut s'expliquer en « chiffres, vienne à échouer sur nos côtes, en verUi « de ï ordonnance de 1681 (!!!), l'Administration de « la Marine ordonne la mise en vente, et, quoi que « l'on fasse, la vente a lieu. Il se peut que les com- « pétiteurs scientifiques (qui ne disposent en génè- re rai que d'un budget très restreint), ne puissent « surenchérir aussi haut que les industriels, et la « pièce est perdue pour la science. — Mais,dira-t-on, « dans un pareil cas, le Ministre de l'Instruction « publique accordera toutes les sommes nécessaires « à l'acquisition de l'animal. — J'admets que l'on « puisse débouter ainsi les concurrents industriels « dont il est permis de prévoir l'offre maxima. Mais — 249 — « qu'il se présente un envoyé d'un Musée étranger, « du Bristish iMuseum, par exemple, armé secrète- « ment de tous les pouvoirs nécessaires pour acheter « l'animal à quelque prix que ce soit, la pièce lui sera « adjugée, et la France aura la douleur et la honte de « se voir ravir pour quelques milliers de francs une « pièce qui ira orner quelque musée étranger. « Certes une pareille éventualité est faite pour « donner à réfléchir à ceux qui sont chargés de revi- « ser nos lois. « La seule objection à faire à la proposition que je « mets en avant, c'est que l'on ne peut frustrer de « leurs droits au bénéfice de la vente, ni celui qui a « découvert l'épave, ni surtout les veuves de nos « marins. Cette objection a même été faite d'avance « par M. I^ouchet (I), qui proteste contre toute « atteinte aux droits de la Caisse des Invalides de la « Marine. C'est donner, à ce qu'il me semble, trop « d'importance à la chose. Personne ne songe à por- « ter atteinte à une institution aussi respectable. « Mais que l'on fasse l'addition des sommes entrées « dans la caisse des Invalides par la voie des Cétacés « vendus comme épaves, et que l'on divise cette « somme par le nombre des années et par celui des « pensionnés, et l'on verra si cela constitue à chacun « une grosse rente. Je n'ai pas les éléments pour « faire ce petit calcul; mais je sais que les Cétacés « échoués, sont, en somme, fort rares ; je sais aussi « qu'ils sont vendus presque toujours très bon mar- « ché, et je ne crois pas me tromper en disant que (i) C. R. AcaJ. S'. Paiis. Séauce du 2 lévrier 1885. 250 « la rente en question doit être au plus de quelques « centimes. « D'ailleurs, en réclamant l'abandon des Cétacés « aux savants, je ne demande pas que cet abandon « soit gratuit. Il serait facile, avec les documents que « possède l'Administration de la Marine, de faire un « tableau du prix moyen de vente des Cétacés « échoués, selon leur espèce et leur taille, et de ne « livrer l'animal aux savants qu'après versement de « la somme inscrite dans ce tableau pour lacalégorie « à laquelle il appartient. « Il y a là, je crois, un moyen simple, pratique, « d'éviter tous les inconvénients sans léser aucun « droit. « Reste maintenant la question de savoir à qui « serait livrée l'épavemême aux conditions énoncées. « Dans l'état actuel des choses, il semble que « l'acquéreur indiqué doit être le Professeur d'Ana- « tomie comparée du Muséum. Puisque c'est lui, et « lui seul, que l'on avertit de l'échouage, on recon- « naît implicitement que lui seul peut avoir des « prétentions à la possession de l'épave. Et, de fait, « il y a seulement vingt ans, on n'aurait pu élever « aucune objection contre ce choix. « Mais aujourd'hui les choses ont bien changé. « Peu à peu se sont élevés sur nos côtes des labo- « ratoires maritimes annexes des établissements « d'enseignement supérieur. Il y en a actuellement « neuf{i). tant sur la Méditerranée que sur l'Océan. (l) Le LOnibre des slations zoologiques édifiées sur le littoral français s'est encore acru depuis la publication du méii.oire de Déluge. — 251 — « Qu'un Cétacé intéressant vienne à s'échouer, « comme dans le cas actuel, à la porte d'un de ces « laboratoires, ne sera-ce pas imposer un bien dou- « leureux sacrifice au directeur de la station que de « le livrer soussesyeux auxanatomistesdu Muséum? « Il me semble que le Ministre de l'Instruction « publique serait seul bien placé pour décider, avec « toute la sagacité et le désintéressement nécessaires, « entre les différents compétiteurs, à qui sera livré « le Cétacé, en échange de la somme fixée d'avance ». Le Bakenoptère de Langrune fut donc mis en vente. Il ne pouvait échapper à M. Delage. Le Pro- fesseur d'Anatomie comparée du Muséum avait gracieusement abandonné ses droits, et d'autre part, le Ministre de l'Instruction publique autorisait l'acqui- sition sur les fonds de la Faculté des Sciences. Il ne fut pas nécessaire d'user de cette dernière mesure, le Maire de la Ville de Caen, alors M. Mériel, ayant obtenu du Conseil municipal le vote d'une somme de 5.000 francs destinée à l'achat de l'animal et aux premiers frais. L'épave fut adjugée l.lOl francs et livrée de suite à M. Delage et à ses aides. La peau qu'on avait d'abord songé à faire monter fut préparée e 1 conséquence, mais le projet dut être malheureu- sement abandonné dans la suite, faute d'argent. Le squelette eut un meilleur sort, si toutefois on peut ainsi qualifier les tristes conditions dans lesquelles il se trouve et que j'ai signalées au début de ce mémoire. — 252 — Il est complètement monté et occupe ainsi que je l'ai dit la partie centrale du chœur de l'ancienne église Saint-Sauveur. Jusqu'à présent la pièce n'a pas trop souffert. On peut encore la sauver. Il est bon de faire remarquer que la peau placée dans les mêmes conditions n'aurait pu résister et serait à l'heure actuelle dans un état misérable. Que ceci tempère les regrets causés par son abandon ! Du mémoire que Delage a consacré au Balaenop- tère de Langrune, et dont l'importance fait déplorer que le savant n'ait pu à son gré disposer de suite de l'épave, j'extrais quelques chiffres et quelques autres détails. Longueur totale de l'animal . 18 m. 80 Longueur totale du squelette ... 18 26 Longueur de la tête osseuse .... 4 63 Longueur totale du membreantérieur 2 32 Longueur du doigt II 0 57 Longueur du doigt III 0 88 Longueur du doigt IV 0 90 Longueur du doigt V 0 44 Formule vertébrale: G. 7 — D. 14 — L. 15 — G. 26 = 62 Formule phalangienne: I. 0 - II.3 — III. 6 _ IV. 6 - V.3 Les 5% 6« et 7« côtes droites ont été brisées du vivant de l'animal et se sont ressoudées. La 14« côte était luxée, «sa tête, au lieu de se portera la rencon- — 253 - « tre de l'apophyse transverse de la 14« vertèbre « dorsale était fortement déjetée en dehors ; la côte « ayant pivoté autour de son extrémité libre, s'était « placée horizontalement parallèlement à l'axe de « corps et en dehors des côtes précédentes qu'elle « croisait en les touchant presque.. .. Elle était plon- « gée à nu dans une énorme masse de sang caillé ». Une masse considérable de caillots représentant un volume de sang de plus d'un hectolitre occupait d'ailleurs le flanc droit en arrière de la pectorale. Il en fut trouvé sous la peau, dans le tissu conjonctif, entre les muscles, sous le périoste des côtes, et dans l'espace sous-pleural du côté dorsal. Extérieurement la peau ne représentait aucune trace de lésion ancienne ou récente. «Evidemment les fractures des « côtés et l'épanchement de sang provenaient d'un « même accident», choc contre un écueil, heurt d'un navire, suggère Delage. Les échoiiages et les captures de Balœnoptera physalus sur le littoral normand. — Van Beneden et Gervais (1880), Fischer (188i), Gadeau de Kerville (1888-1897) en leur temps en ont donné l'énuméra- tion. Je résume leurs renseignements avec les rectifications et les additions nécessaires. 1830 24 Septembre Isigny. — Un jeune individu de 9 m. 50 environ (Rap- port manuscrit d'Eudes- Deslongchamps). Le sque- lette de la tête au Musée de Gaen. — 254 1837 1847 Novembre 1869 20 Novembre 1885 13-14 Janvier 1893 21 Octobre Le Tréport. — Un individu adulte (Pennetier, Ann. Mus. Hist. Nat. Rouen, IX, p. 67). La mandibule et 3 vertèbres au Musée de Rouen. Saint-Vigor. — Un jeune indi- vidu de 13 m. 90 (Van Beneden et Gervais, Os- téogr. des Cétacés, p. 184), Le squelette et la peau au Muséum d'Histoire natu- relle de Paris. Le Havre. — Un mâle de 20 m. trouvé mort au large du Havre et remorqué à Ports- mouLh (Van Beneden,^t(//. Acad.roi/. Belgique, 'H^série, T. XXXIX, p. 321). Langrune. — Un mâle de 18 m. 80 (Delage Arch. Zool. exp., 2*^ série, T. III bis, p. 2). Le squelette au Musée de Caen. Cricquebœuf. — Un mâle de 10 m. 50 (Gadeau de Ker- ville, Faune de Norman- die, Fasc. IV, p. 541). — 255 - Fam. BAL;ENID/E Balîena australi^ Desmoulins 1822 Balœna amtralis Desmoulins, Dict. class. d'Hist. nat. T, II, p. 161. 1864 Eiihalœna australh Flower, Notes on the Ske- letons of Whales in the princ. Mus. of Holland and Belgiiini Proc. Zool. Soc. London, 1864, p. 390. 1880 Balœna australis Van Beneden et Gervais, Ostéogr. des Cétacés, p. 35 ; pi. MI. 1890 — — V>QMd.vù, A Bookof Whales, p. 133. Cette Baleine habite la région australe de l'Océan Atlantique. Elle fut souvent rencontrée en été dans les eaux du Gap. G'est une espèce si voisine du « Nordcaper », la Baleine franche noire oi. Baleine des Basques, Balxna Biscayeîisis Eschricht {Balœna g lacial is Bonnalerre, fide True) que plusieurs auteurs la considèrent comme constituant une simple race locale de cette dernière. De la Baleine australe, le Musée de Gaen possède les caisses tympaniques et les temporaux d'un même individu (A. 2276 et A. 2277 de l'ancien Catalogue, 7249 et 7275 du Gatalogée actuel). Provenance — 256 — Balsena mysticetus Linné 1766 Balœna mysticetus Linné, Syst. Natuvct', Edit. XII, p. 106. 1861 — — EschrichtetReinhardt, Om Nordhvalen. 1880 — — Van Beneden et Gervais, Ostéogr. des Cétacés,^. 54 ; pi. IV-VI. 1899 — — True, On the Nomenclature of the Whalebone Whales of the tenth Edit. of Lin- nœiis's Syst. Nature, Proc . U.S. Nation. Mus.T. XXXI, p. 619. 1900 _ — Beddard, A Book of Wha- les, p. 125. De la Baleine franche du Groenland le Musée de Gaen ne possède que quelques débris. Deux maxillaires inférieurs droits mesurant respec- tivement le long de leur bord externe4m 07et4m.0I. Provenance inconnue. Un arrière crâne en très mauvais état. Provenance inconnue. Un fanon (A. 2272 de l'ancien Catalogue). Mer de Behring. Don du Capitaine Morin. Longueur 1 m. 98. Un fanon. Mer de Behring. Don du Capitaine Dela- porte. Longueur 2 m. 65 (1). (1) D'une note de P.-J. Van Beneden j'extrais les lignes suivantes: « Nou5 avons vu, il y a quelques années, au Musée de Caen, un « morceau de peau de Baleine dont Eudes de Longcliamps [sic], ne — 257 — Les Baleines franches du Nord de l'Atlantique appartiennent, on lésait, à deux espèces bien distinc- tes, Balœna niysticelus Linné et Baixna biscay en- sis Eschriclit(=Ba/*/m ^/«c/rt//.s Bon naterre, d'après True) (1), cette dernière très voisine de Ba/œna ans- /m/« Desmoulins, si mêmeellenelui estpasidentique. Poursuivies sans trêve par les baleiniers, les Baleines franches arctiques sont devenues d'une rareté exces- sive (2). A leur défaut les pécheurs se sont rabattus sur les Balsenoptères et les Hyperoodons à leur tour bientôt exterminés, au moins dans l'hémisphère boréal Tandis que la première de ces Baleines, Baldena mysticetus s'est toujours confinée dans les régions polaires, Groenland, S[)itzberg, Mer de Behring, etc., la deuxième, Balœna 6/.sc«ye/isi5, descendait autre- fois dans les eaux tempérées de l'Atlantique et en particulier visitait régulièrement chaque année les côtes du golfe de Gascogne. Fischer (3) d'une part, « connaissait ni l'origine, ni la nature, et qui n"est probablenjent « pas autre cliose que le bonnet dont il est question ici. » (P.-J. Van Beneden, Sur le bonnet et quelques organes d'mi fœtus de Baleine de Groenland, Bull. Acad. roy. Belgique, 1868, 2' série, t. XXVI, p. 167). Cette pièce n'a pas été retrouvée. ({) True, Loc. cit., p. 633. (2) Dundee qui fut lors du la prospérité de l'industrie, le grand port d'attache des baleiniers écossais, arme encore trois ou quatre bateaux pour la pè'he au Groenland. Dans la dernière campagne aucune baleine franche n'aurait été rencontrée. L'année précédente il en fut capturé une. (3) Fischer, Cétacés du S.-O. de la France, Actes Soc. Linn, Bordeaux, t. XXXV, 1880, p. SO. 17 — 258 — Markham (1), de l'autre, ont rassemblé tous les docu- ments anciens que l'on possède sur la pêche de cette Baleine qu'exerçaient principalement les Basques. La Baleine des Basques s'est-elle aventurée dans la Manche? Je cite Fischer (2) : « Au moyen âge, quelques documents établissent « que des Baleines existaient en abondance dans les « mers d'Europe ; ainsi elles étaient pèchées sur les « côtes de Flandre, en 875, d'après le récit de la « translation et des miracles de saint Wast. Au « onzième siècle, une vie de saint Arnould parle de « la pêche à la Baleine au moyen du harpon (3). « Albert le Grand (4) et Vincent de Beauvais (5), « au treizième siècle, nous ont transmis le récit de « de la pêche aux Baleines par les habitants de la « Basse-Allemagne; on se servait de harpons lancés « à la main ou à l'aide de balistes, et les animaux « harponnés étaient achevés à coups de piques et « remorqués sur le rivage. Plusieurs barques étaient « employées à cette pêche; des marins faisaient un « grand bruit de timbales et autres instruments. « La Manche était visitée par des troupes de « Baleines; les chroniqueurs rapportent qu'en 1004 (1) Markham, On the Whale Fishery of the Basque Provinces of Spain, Proc. Zool. Soc. London. 1881, p. 969. (2) Fischer, Loc. cit., p. 23. (3) Noël de la Morinière, Hist. ffé?iérale des pèches anciennes et modernes, 1815. (4) Albeut le Grand, De animalibus. (5) Vincent de Beauvais, Spéculum univers., t. I. 259 « plusieurs navires choqués par des Baleines péri- « rent dans ces parages (1). « L'usage des fanons de Baleine comme panaches « de guerre, au treizième siècle, est attesté par deux « passages de Guillaume le Breton, le poète de la « bataille de Bouvines (2) qui décrit ainsi la coiffure « du comte de Boulogne : « Sur le haut de sa tète le « brillant cimier de son casque agite dans les airs « une double aigrette tirée des noires côtes que porte « au dessous de l'antre de sa gueule, la Baleine habi- « tante de la mer de Bretagne (3) ». « Ailleurs le comte de Boulogne, sur le point « d'être pris est obligé de jeter son casque qui eût « trahi sa fuite et qu'après le combat, Philippe et « toute son armée reconnurent sur le champ de « bataille à ses panaches de Baleine (4). « On pourrait ajouter une foule de documents « relatifs à la pêche de Cétacés, qualifiés de Baleines « sur les côtes de la Manche. Mais il semble qu'on « ait désigné sous les noms de Cete, Balœna ou <^ Crassus piscis, au moyen âge, aussi bien la Baleine « franche, que les Souffleurs et surtout le Marsouin. « Il est très difficile de démêler la vérité, et quelque « intérêt que présenterait cette étude, elle n'aurait « aucun caractère de probabilité ». (1) Mabillon, Acta sanct. ord. S. Bened.. Sect. VI, 40, (2) WiLLELM Brito, PhUipp. IX, 519 ; XI, 321. (3) Genuine e sublimi verlice fulgens Cornua conus agit, superasque educit in auras E costis assumpta nigris quas faucis in antro Branchia Balaeca Britici colit incola ponti. (4) A. Dbsmoulins, Dict. class. d'Bist. nat., t. III, p. 416. 17* — 260 — J'imiterai la sage réserve de Fischer, je citerai cependant encore un document parce qu'il intéresse directement un point de notre région, Bernières-sur- Mer, où, selon Gabriel du Moulin (1), une Baleine fut capturée : « SeuUe prenant sa source au mont de lancre, « laue le Chasteau de Tilly, a deux ponts de pierre, « le Vieux et Reviers, passe par le bourg de Creully, « au Chasteau de Courseuille et Bernières, sépare les « Vicontez de Caen et Bayeux, & fait un liaure en la « mer, où jadis fut prise une baleine d'une grandeur « admirable « A Bernières sur la mer « Fut prise la grande Baleine « De cinquante pieds de lay « La longueur n'est pas vilaine. » S'agit-il d'une véritable Baleine, et en ce cas de la Baleine des Basques, ou d'un Balsenoptère, comme semble plutôt l'indiquer la dimension, la question ne saurait être élucidée. (1) Gabriel du Moulin, Histoire générale de Normandie, 1631, p. 16. TA^BLE Avant-propos 157 Odontoceti 163 Delphinidae 163 Sténo rostratus 163 Delphinus delphis 165 Tursiops tursio 171 Cephalorhynchus Heavisidii 174 Orca Duharaeli 175 Globicephalus mêlas 179 Fœtus de Delphinide 186 Phocaena communis 198 Delphinapterus leucas 201 Monodon monoceros 202 ZiphiidaB 203 Hyperoodon roslratum 203 Mesoplodon bidens 211 — eiiropseus 216 Physeteridae 225 Physeter macrocephalus 225 Mysticeti 227 BalaBnopteridae 227 Bakenoptera physalus 227 Balsenidae 255 Baigna australis 255 — mvsticetus 256 Page 189, la première ligne dans la légende de la figure doit être ainsi rectifiée : Fœtus de Globicéphale ? TABLE DES MATIÈRES Composition du bureau de la Société pour l'année 1907 ........... PROCÈS-VERBAUX SÉANCE DU 7 Janvier. — Lignier : Sur des bois fossiles recueillis en Normandie Séance du 4 Février. — Antoine : Présentation de fossiles bajociens de May Séance du 4 Mars. — Lignier : Sur un pal- mier fossile du Lias. — Chevrel : Pinnothères dans les Cœcums d'Asterias rubens .... SÉANCE DU 8 Avril. — Convention entre V Uni- versité et la Société au sujet de la Bibliothèque. — Matte : Géologie du bassin silurique de Mortain. — LiGNiER : Végétaux fossiles des Monts d' Eraines. — Bernard : Buxbaumia apliylla SÉANCE DU 6 Mai. — Le Bailly : Syphilis héré- ditaire.— Antoine : Cirrhus et Haniusina de May. — Bigot : Gault du Calvados . . . SÉANCE DU 1" Juillet. — D''Hommey et Bigot : Gisement et plantes fossiles du Bathonien ci la Ferrière-Bécliet. — LiGNiER : Végétaux fossi- les de Maniers. — GiDON : Stations de Doro- nicum — 264 - SÉANCE DU 4 Novembre. — Lignier : Plantes bat/ioniennes de Mamers. — Bigot : Excursion dans le Derbyshire xxix SÉANCE DU 2 DÉCEMBRE. — F. GiDON : Répar- tition du bleuet aux environs de Caen tt de plantes diverses de la Flore de Hardouin, Renou et Leclerc. — Lignier : Sur un moule litigieux de Williamsonia gigas . — D''Lebailly : Echouage d'un Isurus cornubicus à Ver-sur-Mer. — Lignier et Lortet. — Rapport sur le Jar- din des Plantes ; Catalogue de l'herbier Lenormand. — Lignier : Moulages au Collo- dion XXXI TRAVAUX ORIGINAUX 0. Lignier. — Sur un moule litigieux de Wil- liamsonia gigas 3 M. Lortet. — Rapport annuel sur les collec- lions botaniques de Caen 14 0. Lignier et M. Lortet. — Liste des plantes vasculaires que renferme l'herbier général de rUniversité et de la Ville de Caen (suite). . 26 D"" F. GiDON. — Sur certaines variations loca- les de la flore spontanée et sur la distribution géographique de quelques plantes vasculaires de la région normande 53 A. Hue. — Quatuor Lichenum exoticorum gênera elaboravit 68 A. Bigot. — Feuilles Rennes et Cherbourg au 320.000e 103 - 265 - René Chévrel. — Etude histologique d'un Hv- groma du genou à grains riziformes (pi. A) L. Brasil. — Les Cétacés du Musée d'Histoire naturelle de Caen (pi. I et II) 115 157 LISTE DES COMMUNICATIONS PAR NOMS D'AUTEURS Antoine. — Présentation de fossiles bajociens de May. xni — Cirr/ius et Hannisina de May .... xxv Bernard. — Buxbaumia apliylla xxii Bigot (A.). — Gault du Calvados xxv — Excursion dans le Derbyshire. . . . xxx — Feuilles Renneset Cherbourg au 320.000e 103 — et J. HoMMEY. — Gisement et plantes fossiles du Bathonien de la Ferrière-Béchet, xxviii Brasil (L.). — Les Cétacés du Musée d'Histoire naturelle de Caen 157 Che^.^rel (René). — Pinnothères dans les cœ- cums d'Astcrias rubens xvi — Etude histologique d'un Hygroma du genou à grains riziformes 115 Gidon (D^ F.). — Répartition du bleuet aux environs de Caen et de plantes diver- ses de la Flore de Hardouin, Renou et Leclerc . . . , xxxii — Station de Doronicum xxvi — Sur certaines variations locales de la Flore spontanée et sur la distribution géogra- phique de quelques plantes vasculaires de la région normande 53 — 266 — HoMMEY (D^" J.) et Bigot. — Gisement et plantes fossiles du Bathonien de la Ferrière- Béchet (Orne) xxviii Hue (A.). — Quatuor Liclienum exoticorum gênera elaboravit 68 Lebailly (D""). — Sur un cas de syphilis héré- ditaire XXV — Eclîouage d'un Isunis cornubicus . . . xxxiii LiGNiER (0.). — Sur des bois fossiles recueillis en Normandie x — Sur un palmier fossile du Lias . . . XVi — Végétaux fossiles des Monts d'Eraines , xxii — Végétaux fossiles de Mamers . . xxvm et xxx — Sur un moule litigieux de Williamsonia sigas XXXII et 3 — Moulages au collodion xxxiii — et M. Lortet. — Liste des plantes vas- culaires que renferme l'herbier général de la Ville de Caen (suite) xxxiii et 26 Matte. — Sur la géologie du bassin silurique de Mortain xxi Lortet (M.). — Rapport annuel sur les collec- tions botaniques de Caen xxxiii et 14 Société. — Convention entre la Société et l'Université au sujet de la Bibliothèque. . . xviii TABLE DES MATIÈRES 263 L' Imprimeur-Gérant, E. LANIER. Caen — Imprimerie E. LANIER, 31, boulevard Bertrand Bull. Soc.Linn. Norm., 6" Série, T. I, Pl. A À. 0 ^pp^ FiG. 1. — X135 — Coupe de la paroi de rilygroma — CI, couche interne à iamielie abou- lissenl 2 vaisseaux — CM, couche moyenne, formée (le faisceaux conjonclifs. FiG. 5. — X9JÛ — Vaisseau de lu couche moyenne contenant au centre des liémalies. Des granulalions se voient sur ces hématies et sur la paroi interne du vaisseau — 1, leucocyte entouré de granulations — h, hématies entourées de granulalions ; l'inférieure porte un croissant de granu- lations fusionnées. Fii;. 4. — Xi'5IJ — Cellules de la couche interne que l'on retrouve dans la couche moyenne et même dans la couche externe. FiG.7. -X 40 — Grain riziforme entier, non en- core altéré, montrant les noyaux de ces cellules colorés par la tliionine. fir,. ti. — X135 — Coupe de la paroi Ji' l'Ilygromit — cm, couche moyenne — bn, bandelettes qécrosées, détachées de la cuiiche inlerne. l'iG. 2. — X380 —Coupe de la paroi de l'Iiygroma à un plus fort grossissement que la ligure 1 pour montrer les éléments constitutifs de la couche interne — ci, couche interne — cm, couche moyenne. FiG. 3. ^X300 — Coupe d'un grain riziforme. X 30 — Curps (inivpoule, 1 ,|el;„;l,r de la paroi inlerne i.'i cl li'.iili' par la Ihionine. airi riziforme de la ligure 7. urc des ileu\ corps est iden- R. Chevrel. — Hygroma du Genou. Bull. Soc. Linn. Norm., 6' Série, Vol. I. PI. I. MESOPLODON EUROP^US. Bull. Soc. Llnn. Norm., 6'' Sr'rïe, Vol. I. PI. II. MESOPLODON EUROP^US. W'F ^ \\ 'f/ II *^i BULLETIN SOCIETE LllMMi DE NORMANDIE FONDÉE EN 1823 Kt reconnue d'ulilité puhlicine par décret du '22 avril 1863 cr:i>*., 10 lig'.)- — I^IG^^^R O. , Végétaux fossilrs de Norni.indie. — II. Contribution à la flore li;isiiiue de fc;,iiiit.'-llnn,u-ine-l,i-r.uillaume, Orne (:J2 ji.. (i fiii., 1 pi.). — xV. lîKiOT, Contribution à l'étude dr i.i laïuie jurassi(iue de Noimandie. — ii" Mémoire : sur les Opis ('M p., o lig.. 2 pi.).— L.E:GKK L,.-Jiiles, r.erliriidirs sur l'appareil \égétalif ies Papavéracées, Juss. (432 p., MS lii:.. 10 pi.). T, XIX. — G. DOLil^FUS, Uliservations géologiques faites aux environs de Lnivieis, Vernon et Paey-snr-Kure (47 p., 12 iig., 1 pi.). — I^.^. I^EGEIl, Pieclierches sur l'origine et les trans- formations des éléments libériens, 1" Mémoire (lb2 p., 7 pi.).,— Acii. VAUL,L,EGEAItD, Kecben-lifs sur 1rs Tetrarliyn(pies (191 p., 9 pi.). T. XX. — F. GIDOIV, Essai sur l'organisalion générale et le dé- veloppement de l'appareil conducteur dans la tige et dans la feuille des Nyctaginées (l'20 p., 6 pi.). — A. TISOIV, Recher- ches sur la chute des feuilles chez les Dicotylédones (108 p., 5 pi.). — O. LIGIVIEli, Végétaux fossiles de Normandie, 111. Etude anatomicpie du Cycmloideu inycromijela Mor. (65 p., 1 pi.). T. XXI; 1" fascicule (108 p.. 4 pi.). — A. TISOIV, Sur le mode d'accroissement de la tige en face des faisceaux foliaires après la chute des feuilles chez les Dicotylédones. — O. LIGIVIER, Le fruit du Williamsonia Gif/as Carr. et les Benettitales. — A. TISOIV, Les traces foliaires des Conifères dans leurs rap- ports avec l'épaississement de la fige. — A. BIGOT et Li. BKASIL<, Contributions à l'étude de la faune .jurassique de Normandie ; 3"' mémoire : Description de la faune des sables jurassiques supérieurs du Cilvados (1" article). Le 2°° fascicule du t. XXI p,.railra ultérieiuement. T. XXH (333 p., 23 pi.). - H. MATTE, Reclierches sur l'ap- pareil libéro-ligneux des Cycadacées. — O. LIGIVIER, Végé- taux fossiles de- la Normandie — IV, Bois divers (1" série). Prix de chacun de ces volumes 20 fr. A. VI La Sori.ite lH,>srdc r de son Bulletin : elle le 1" Série. Tome I, ISg.'i-fUi . . II, 1856-57 . , .. m, 1857-58 (très i- .. IV, 18.58-59 (très r V, 1859-60 (très r VI, 1860-61 (rare) VU, 1861-152 VIII, 1862-63 IX, 1863-64 X, 1864-65 . 4 fr. . 4 ■1. 7 ■)• 1 ô- 10 . 6 . 7 (épuisé) (épuisé) . 6 fr. II, 1867 7 III, 1868 . IV, 1868-69 gasin un certain noinl te auv prix suivants : Tome V, 1869-70 . .. VI, 1870-72 . .. VII, 1872-73 . .. VIII, 1873-74 . » IX, 1874-75 (rs X, 1875-76 . 3e Siiiu I, 1876-77 (r; II, 1877-78 (fr III, 1878-79 . IV, 1879-80 . V, 1880-81 (r; VI, 1881-82 . VII, 1882-83 . VIII, 1883-84 . IX, 1884-85 . X, 1883-86 Toni e) . . 6 fr. . 6 . 8 . 7 . 7 (épuisé) . 6 fr. .). 10 . 7 (épuisé) . 10 fr. . 6 . 7 . 11 Les volumes des 4» et 5* Sékies sont vendus chacun . 10 fr. Pour toute demande d'achat , s'adresser à M. Bk.ot . secrétaiie , rue de Geôle, 28, à Caen (1). (1) Afin de permettre à ses Membres «le compléter leur collection, la Société leur accordera une réduction de 1/5 sur les prix ci-dessus. '€^.. S ; MBL WHOl LIBRAHV UH lôNX S