DRELICESS #7 ° .— LOREE e LC ARTE ae Û Den PDP Es Te PROPRES SOCIÈTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. : … ‘ = 2e _ > = # à à = QE % : \ L À , $ < : te ee : ï ms à 4 CRE 9 ut NT à: +. é | Fy . E « À 1 È à: Û “Er ‘ 4 . BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE RONDÉE LE ATTUEN 1862 ce TOME SIXIÈME a OL BRUXELLES AT SIÉGE DE ELA SOCCER JARDIN BOTANIQUE 1867 RÉGLEMENT DE LA SOCIÈTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. ARTICLE PREMIER. La Société royale de Botanique de Belgique, dont le siège est fixé à Bruxelles, s'occupe de toutes les branches de l'histoire naturelle des végétaux. Son but est surtout de rassembler et d'étudier les ma- tériaux de la flore du pays. Elle forme à cet effet des col- lections de botanique et publie un Bulletin. AnT., 2: La Société se compose de membres effectifs et de membres associés. ART. 5. Les membres effectifs ont seul le droit de vote. Ils payent une cotisation annuelle de dix francs. Ve > & (A Cv) ART. 4. L'admission des membres effectifs a lieu par le conseil ; celle des membres associés, ainsi que tout ce qui touche aux intérêts de la Société, se décide en assemblée générale, à la majorité absolue des voix des membres présents. | ART. D: Les membres associés sont présentés par le conseil. Ils doivent être auteurs d'ouvrages importants sur la Botanique, ou avoir rendu des services éminents à la Société. Leur nombre ne peut excéder cinquante. ART 0: La direction de la Société est confiée à un conseil choisi parmi les membres effectifs et élu pour trois ans. Ce conseil se compose d’un président, de deux vice-pré- sidents, d’un secrétaire général, d’un secrétaire des publi- cations, d'un trésorier et de cinq conseillers. ART. 7. Le président représente la Société et dirige ses travaux. Il convoque les assemblées, règle l’ordre du jour et a la police des séances. En cas d'absence, il est remplacé par l’un des vice-pré- sidents, ou à défaut, par un membre du conseil. h. Re F (vi) Æe hs 3 ART. 8. AE Le secrétaire général est chargé de la tenue des procës- verbaux, de la correspondance ainsi que de tout ce qui la concerne, de la conservation des archives, de l'herbier et des collections de la Société. I signe avec le président les convocations, la corres- pondance extérieure et tous les actes qui engagent la Société. ART. 9. Le secrétaire des publications est chargé de la surveil- lance de la publication du Bulletin, et, à défaut d'analyses faites par d’autres membres, de l'analyse des ouvrages envoyés à la Société. L’étendue de ses attributions est fixée par le conseil. ART. 10. Le trésorier fait la recette et la dépense. Il rend ses comptes au conseil qui les approuve et les soumet à la ratification de l'assemblée générale. Arr: 11. En cas de démission d’un des secrétaires ou du tré- sorier, le conseil pourvoit d'office à son remplacement, jusqu’à la prochaine assemblée générale. D ti “4 ( vin ) ARr:.19: Le renouvellement du conseil se fait par tiers. Il à lieu, ainsi que la reddition des comptes, à la séance du mois de décembre. Les membres sortants sont rééligibles. La Société se réunit en séance ordinaire, à Bruxelles, au moins deux fois par an : le premier dimanche des mois de mai et de décembre. Outre ces deux réunions, elle tient une séance extraor- dinaire, dont le lieu et la date sont fixés dans la première réunion ordinaire de chaque année. Cette séance extraordinaire est suivie d'une herborisa- tion. Les membres présents à l'herborisation choisissent parmi eux la personne qui fera le rapport sur l'excursion scientifique. - ART. 14 Les mémoires et notices pour le Bulletin sont lus ou déposés en séance de la Société, et le président désigne, séance tenante, deux commissaires chargés de leur exa- men; plus, pour le cas de désaccord, un troisième commissaire. Si la majorité des commissaires est favorable à l'impres- sion, le mémoire est envoyé par le secrétaire général au Cix) secrétaire des publications. Si leur avis est défavorable, le conseil décide si l'impression aura lieu. Les mémoires déposés restent aux archives de la Société; les auteurs pourront en faire prendre copie sans déplacement. ART. 15. L'étude de la Botanique présentant des solutions diffé- rentes et des opinions diverses, la Société déclare laisser à chaque auteur la responsabilité des opinions scientifiques exprimées dans ses publications. ART. 10. Chaque membre effectif s'engage à concourir à la for- mation des collections, et à déposer à la bibliothèque de la Société les ouvrages de botanique dont il sera l’auteur. ART. 17. Tout membre effectif pourra obtenir en prêt, contre reçu signé, et sous sa responsabilité, les ouvrages de la bibliothèque. Le temps du prèt ne pourra excéder un mois que dans le cas où le livre n’est demandé par aucun autre membre. AnT. 18: Les démissions des membres et des titulaires sont adressées au conseil, qui en rend compte à l'assemblée générale. Elles doivent être données par éerit. (x) ART. 19. Tout membre effectif qui laisse passer deux années sans payer sa cotisation est censé démissionnaire. ART. 20: Aucune modification ne pourra être apportée au présent réglement que du consentement des deux tiers des mem- bres présents et sur la demande du conseil ou de quinze membres effectifs au moins. Délibéré et adopté par l'assemblée générale, le 5 mai 1867. Conseil d'administration de la Société pour l'année 1867. Président : M. B.-C. Du MorTir. Vice-Présidents. MM. Euc. CoEmaxs. — G.-D. WESTENDORPr. Secrétaire général. … Secrétaire des publications. M. J.-E. Bouxer. | M. F. CRérnn. Trésorier : M. L. Coomans. Conseillers. MM. A. Devos. MM. Éo. Mornen. J.-B. Fraxcoui. F,. Muzzer. J.-J. KiIckx. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. MEMBRES EFFECTIFS. Bagrens (E.), fabricant, à Lokeren. BaGuer (C.), avocat, à Louvain. Bawps (C.), étudiant, à Hasselt. Bauwens (L.), rue des Sables, 19, à Bruxelles. Beausran (R.), directeur de l’École moyenne, à Saint-Hubert. BEAUMARIAGE, étudiant en médecine et interne au Grand- Hospice, à Bruxelles. BELLEROCHE (J.), professeur, rue de l'Évêque, 68, à Anvers. BezLynck (A.), de la Compagnie de Jésus, professeur d'histoire naturelle au Collége N.-D. de la Paix, à Namur. BELVAL, ancien professeur de botanique, à Tournay. BLoxnrau, régent à l’École moyenne, à Thuin. Bopparrr (G.), docteur en médecine, rue basse des Champs, 67, à Gand. Boiceror, chapelain, à Champion-Cognelée. (XIN à Bomuer (J.-E.), conservateur des collections de la Société royale d’horticulture de Belgique (Jardin botanique), à Bruxelles. BrexarD (Ën.), à Rebecq-Rognon, près Braine-le-Comte. Broquer (B.), avocat et bourgmestre, à Ath. Bus (Cu.), Marché-aux-Herbes, 105, à Bruxelles. CHaLon (J.), docteurensciences naturelles, place Verte, à Namur. CaupioN (F.), à Vilvorde. Cannèze, professeur à l’Université, à Liége. CanNaRT-D'ITAMALE (DE), sénateur, à Malines. Caroy (l'abbé), docteur en sciences naturelles, à Louvain. CarRoN (G.), rue de l’Arbre, 11, à Bruxelles. Cerr (H.), rentière, rue des Champs-Élysées, 29, à Ixelles. CuagauT (Lupc.), régisseur, à Solre-sur-Sambre. Cuapuis, membre de l’Académie, à Verviers. CuarLier (Euc.), docteur en médecine, faubourg Saint-Gilles, 19, à Liége. Cozmans (l'abbé Euc.), professeur de paléontologie à l’Uni- versité de Louvain, place Saint-Pierre, à Gand. CoEnex (Aru.), hôtel de Lierre, à Visé. CoGniaux (A.), régent à l’École moyenne, à Philippeville. Covox, professeur à l’École forestière, à Bouillon. Crépin (F.), professeur de botanique à l’École d’horticulture, place d’Artevelde, 25, à Gand. Danpois (H.), agronome, à Loupoigne, près Genappe. DarDene (E.), régent à l’École moyenne, à Andenne. Darox (P.), à Namur. Dasror, rue des Vennes, 88, à Liége. Deracoz (E.), conseiller à la Cour de cassation, boulevard de Waterloo, 49, à Bruxelles. Deracoz, capitaine au 6° rég. de ligne, rue de la Station, 5, à Malines. (sv) De Keyser (Epc.), docteur en droit, rue de la Calandre, 44, à Gand. DeLoane, professeur à l’École forestière, à Bouillon. Dewoon (V.), médecin vétérinaire, à Alost. De Prerer, docteur en médecine, à Uccle. DE Pris (Azru.), docteur en droit, à Louvain. De Ripper (l'abbé P.), professeur au petit séminaire, à Saint- Nicolas. Dererme (C.), géomètre, à Mariembourg. Devos (A.), régent à l’École moyenne, rue Saint-Nicolas, à Namur. DewaeL (J.), docteur en sciences naturelles, à Anvers. Dieuponxé (Osc. pe), candidat en sciences naturelles, à Louvain. Doucer (H.), rue de la Loi, 27, à Bruxelles. Driesen, professeur à l’École d’horticulture, à Vilvorde. Dusois (E.), répétiteur à l’École du génie civil annexée à l’Université, à Gand. Dusois (A.), docteur en sciences naturelles, Montagne-de-la- Cour, 9, à Bruxelles. Du Morrier (B.-C.), membre de la Chambre des représentants, à Tournay. FexxinGer (G..), rentier, rue du Gouvernement, à Gand. Fréver, professeur à l’Athénée, à Hasselt. FONTAINE, major au 11e rég. de ligne, à Charleroy. Francqui (J.-B.), professeur de chimie à l’Université, Mon- tagne-des-Quatre-Vents, à Bruxelles. Fuxcr (N.), directeur du Jardin zoologique, à Bruxelles. Fusxor, chaussée de Waterloo, 129, à Ixelles. Gaizzy, chef de culture au Jardin botanique, à Bruxelles. GausarD (N.), horticulteur, à Ledeberg-lez-Gand. GEELHANDT (le baron A.), rentier, rue du Pont-Neuf, à Bruxelles. GEorGr, régent à l’École moyenne, à Fleurus. GErarpi, à Saint-Léger, près Virton. (ExVE.) GiELEx (J.), rentier, à Maeseyck. GILBERT, rentier, rue du Nord, 29, à Anvers. GILLE (N.), professeur à l’École de médecine vétérinaire, à Cureghem. GoErkaLs, pharmacien, rue de Bruges, 9, à Gand. Gorrz, régent à l'École moyenne, à Virton. Graver (FRép.i, à Louette-Saint-Pierre, près Gedinne. Grüx (K.), docteur en sciences naturelles, rue Lairesse, 121, Quartier Longdoz, à Liége. Guizuor (l'abbé), professeur au Collége, à Dinant. Haxon (G.), docteur en médecine, rue de Loxum, à Bruxelles. Hanxox (J.), docteur en médecine et professeur de botanique à l’Université, chaussée de Wavre, D4, à Ixelles. Harpy (A.), régent à l'École moyenne, à Visé. Heywazrr (J.), chimiste de la ville, rue des Fabriques, 15, à Bruxelles. Houzé (A.), rue des Tanneurs, 66, à Bruxelles. Houzeau, à Hyon, près Mons. INGHELS, directeur de la maison des aliénés, hors la porte de Bruges, à Gand. JACQUEMIN, lieutenant au rég. des carabiniers, rue du Nord, 51, à Bruxelles. Joy (A.), rue du Conseil, 72, à Ixelles. Kickx (J.-J.), professeur de botanique à l’Université, rue Saint-Georges, 45, à Gand. Kivarp (F.), Courte-rue-Neuve, à Anvers. KxurreL (S.), Heerengracht, 169, à Amsterdam. Knyrr (Z. De), rentière, à Waclhem. LaBouLLe, directeur de l’École communale, à Verviers. Lacroix, géomètre, rue Brederode, 19, à Bruxelles. LaGasse, professeur de chimie à l’École normale, à Nivelles. LaGasse (É.), étudiant, rue de l’Arbre-Bénit, à Ixelles. Lacasse (Er.), étudiant, rue de l’Arbre-Bénit, à Ixelles. ( xvui ) LAURENT, prôpriétaire, à Ath. LEBRUN, instituteur à l’École moyenne, à Spa. LeneGanck, étudiant en médecine, rue basse des Champs, 16, _ à Gand. LeJEuxE (Pux.), directeur de l’Institut agricole, à Gembloux. Lenars (G.), capitaine pensionné, rue Valerius, 15, à Anvers. LÉONARD, capitaine au.rég. du génie, au Camp de Beverloo. LiDE (J.), directeur du Jardin zoologique, à Bruxelles. Louis (H.), horticulteur, hôtel d’Arenberg, Petit-Sablon, à Bruxelles. MaizLarD (C.), à Thuin. MaLaise (C.), membre correspondant de l’Académie et pro- fesseur d'histoire naturelle à l’Institut agricole, à Gembloux. Martens (Én.), professeur de botanique à l’Université, à Louvain. Marrinis (A.), à Obourg. MaruiEu (J.), étudiant, rue Saint-Lazare, 40, à Saint-Josse- ten-Noode. Maugerr (le frère), directeur de l’École normale, à Malonne. Meyer (J.), chez M. Erlenmeyer, professeur de chimie, à Heidelberg. Micuor (l'abbé), à Mons. Mizcer (H.), professeur, rue Brederode, 1Pis, à Bruxelles. Moreau (Cu.), docteur en médecine, à Saint-Hubert. Morrex (Ép.), professeur de botanique à l’Université, à la Boverie, 1, à Liége. Muzzer (F.), président de la Société Linnéenne, boulevard de Waterloo, à Bruxelles. Nanior (Euc.), régent à l’École moyenne, à Ath. Nogrwer, régent à l’École moyenne, à Thuin. ParTHON-DEVON, ancien consul, à Bruxelles. PÉTERS (Éw.), rue du Pont-d’Ile, 46, à Liége. Prerpowr (J. DE), à Épinoy, près Binche. Perit-ALLarT, pharmacien, à Strée, près Thuin. ( xvur ) Piré (L.), professeur à l’Athénée, rue d'Orléans, 15, à Ixelles. PiRENNE (l'abbé J.), directeur de l’École normale, à Saint-Roch, près Ferrières. PinLor, secrétaire de la Société royale d’ Peut en à Liége. PLon (Cn.), régent à l’École moyenne, à Gosselies. Ponaix, régent à l’École moyenne, à Virton. Purzeys (J.), secrétaire général au Ministère de la justice, rue de Naples, à Bruxelles. Pyxaerr (Ép.), architecte de jardins et professeur à l’École d’horticulture, Petit-Gewat, 7, à Gand. Rexaur (ALpu.), pharmacien, à Rochefort. Ronicas (Éw.), professeur à l'École d’horticulture, à Gend- brugge-lez-Gand. Roxpay (H.), lieutenant au 2° rég. des chasseurs à pied et in- specteur des études à l'École militaire, à Bruxelles. Rossicxoz (Azru.), professeur, Rempart-ad-Aquam, à Namur. SAUVAGE (l'abbé V.), à Celles, près Tournay. SCHAMBERGER (P.), régent à l’École moyenne, à Boom. Scaram, ancien directeur du Jardin botanique, à Bruxelles. Scaurz, architecte de jardins, rue du Grand-Hospice, 7, à Bruxelles. SeLys-LoxGcaamps (le baron de), à Longchamps-sur-Geer, près Waremme. Siraux, directeur du parc d'Enghien. SoETE, à Binche. SPRING (A.-F.), docteur en médecine et professeur à l’Univer-. sité, à Liége. SrRaIL (l'abbé Cu.), curé, à Magnée. TuieLens (Aru.), à Tirlemont. Tosquixer (l’abbé), curé, à Bure, près Rochefort. Tosquiner (J.), médecin de régiment, rue de la Sauge, à Gand. Van Bampeke, docteur en médecine, rue Haute, 5, à Gand. Van BasreLaer (D.-A.), pharmacien, Ville-Haute, à Charleroy. (rx) Van Biervuier, docteur en médecine, à Bruges. VanpenBoRN (l'abbé H.), professeur à l'École normale, à Saint- Trond. _VanDEN HeckE DE LEMBEKE (V.), président de la Société royale d'agriculture et de botanique, place d’Armes, à Gand. VANDERKINDERE (L.), docteur en droit, à Uccle. Van HAEsENDoNck, docteur en médecine, à Tongerloo. Van Heurck (H.), professeur de botanique au Kruidkundig Genootschap, rue Saint-Joseph, 50, à Anvers. Van Horew(F.), docteur en sciences naturelles, à Saint-Trond. Van HuLLE, jardinier en chef au Jardin botanique, à Gand. Van MEENEN, étudiant, rue neuve du Pachéco, 54, à Bruxelles. Vanré, régent à l’École moyenne, à Bruxelles. Van SEGvELT (Epx.), pharmacien, rue du Serment, 11, à Malines. Van VoLxem (C.), étudiant, boulevard du Régent, 52, à Bruxelles. Van ZuyLeN (ALs.), avocat, rue Porte-aux-Vaches, 49, à Anvers. VERHEGGEN (H.), régent à l’École moyenne, à Neufchateau. VERSCHAFFELT (AmBr.), horticulteur, à Gand. VinpevoGEz, jardinier en chef du pare de Belæil. WaRsAGE (W.), répétiteur d'histoire vaturelle et de zootechnie à l’Institut agricole, à Gembloux. WERGIFOSSE, ingénieur, rue du Trône, 64, à Bruxelles. WESMAEL (A.), directeur de la Société d'agrément, d’horticul- ture et de zoologie du Vaux-Hall, à Mons. Wesrenporp (G.-D.), médecin militaire, à Termonde. WiLLeus, horticulteur et architecte de jardins, chaussée de Vleurgat, 97, à Ixelles. WoELmonT (la baronne H.), rue de Marnix, 25, à Bruxelles. CRE MEMBRES ASSOCIÉS. ALLEMAGNE. Braun (ALEx.), professeur de botanique à l’Université, à Berlin. FENZL, professeur et directeur du Jardin botanique, à Vienne. GarckE, conservateur de l’herbier royal, à Berlin. Kocu (K.), professeur à l’Université, à Berlin. Lôünr, pharmacien, à Cologne. Marrius (vo), secrétaire de l’Académie, etc., à Munich. PRINGSHEIN, professeur de botanique à l'Université, à Iéna. ReicnenBacu (L.), ancien professeur de botanique, à Leipzig. ReicuengAca fils, professeur et directeur du Jardin botanique, à Hambourg. Srossicu, secrétaire de la Société d’horticulture, à Trieste. WiRTGEN (Pu.), professeur, à Coblence. ANGLETERRE. Bagiveron (Cu.-C.), professeur de botanique à l’Université, à Cambridge. Baker (J.-G.), conservateur des collections du Jardin royal, à Kew. DANEMARK. Lance (J.), professeur et directeur du Jardin botanique, à Copenhague. FRANCE. Boreau (A.), professeur et directeur du Jardin botanique, à Angers. BronGniART, professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Corpter, docteur en médecine, quai Saint-Michel, 19, à Paris. (axe) Cossow, docteur en médecine, rue du Grand-Chantier, 12, à Paris. DEcaIsxE, professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Des Mouuixs (Cu.), président de la Société linnéenne, rue de Gorgues, à Bordeaux. DuriEU DE MAISONNEUVE, directeur du Jardin-des-plantes, à Bordeaux. DuvaL-Jouve, inspecteur de l’Académie, rue des Veaux, 5, à Strasbourg. Fée (A.), professeur à la Faculté de médecine , à Strasbourg. GERMAIN DE SAINT-PIERRE, docteur en médecine, rue des Beaux- Arts, 14; à Paris. Gopron, doyen de la Faculté des sciences, rue É la Mon- naie, 4, à Nancy. GRENIER, professeur à la Faculté des sciences, rue de la Pr é- fecture, 14, à Besancon. JoRDAN (ALExIs), rue de l’Arbre-Sec, 40, à Lyon. LecoQ, professeur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand. LE Jous, archiviste de la Société impériale des sciences natu- relles, à Cherbourg. Lesrisoupois (THÉm.), conseiller d'État, rue de la Victoire, 92, à Paris. NyLaNDeR, ancien professeur, chez M. Triana, place Saint- Victor, 23, à Paris. Passy (A.), membre de l’Institut, rue Pigalle, 6, à Paris. PLANCHON , professeur à la Faculté des sciences, à Montpellier. ScuuLrz (F.), ancien professeur, à Wissembourg (Bas-Rhin). TuLASNE (L.-R.), membre de l’Institut, rue de Vaugirard, 75, à Paris. HOLLANDE. FRANQUINET, pharmacien, à Maestricht. MiqueL (F.-A.-W.), professeur de botanique à l’Université, à Utrecht. . (, WUT ) Oupemaxs, professeur à l’Athénée illustre, à Amsterdam. SURINGAR, professeur de botanique à l'Université, à Leyde. VANDERSANDE-LACOSTE, à Amsterdam. Van Haz, professeur de botanique, à Groningue. ITALIE. DE Noranis, professeur de botanique, à Gênes. PARLATORE, professeur de botanique au Musée d'histoire natu- relle, à Florence. SANGHINETTI, directeur du Jardin botanique, à Rome. & RUSSIE. Recez, directeur des Jardins impériaux, à Saint-Pétersbourg. SUÈDE. FRies, (EL.), ancien professeur de botanique, à Upsal. SUISSE. DE CanpoLze (ALru.), ancien professeur de botanique, à Genève. FisscHer, professeur et directeur du Jardin botanique, à Berne. BULLETIN DE LA SOCIÈTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 1867. — N 1. Séance du 5 mai 1867. M. Do Mortier, président. M. J.-E. Bowuer, secrétaire général. Sont présents : MM. L. Bauwens, G. Carron, J. Chalon, Cogniaux, F. Crépin, H. Dandois, Defaeqz, C. De Keyser, A. Devos, A. Dubois, G. Fenninger, Fontaine, Francqui, N. Funck, Ch. Gilbert, Inghels, J.-J. Kickx, Ern. Lagasse, H. Louis, C. Malaise, F. Muller, J. de Pierpont, Ém. Ro- digas, Ronday, F. Stoops, A. Thielens, Van Bambeke, L. Vanderkindere, Van Haesendonck, Van Meenen, C. Van Volxem, A. Van Zuylen, Willems. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 2 décembre 1866, dont la rédaction est adoptée. IT fait ensuite l'analyse de la correspondance. (2) L'ordre du jour appelle la révision du règlement. Le président fait connaitre les propositions du conseil. Les divers articles proposés sont successivement mis en discussion et adoptés; après quoi, a lieu le vote sur l’en- semble. Le règlement nouveau est adopté à l'unanimité. La discussion est ouverte sur le lieu et la date de l'her- borisation générale de cette année. Quatre projets sont présentés : 1° Environs de Dinant (de Namur à Givet); 2° Côtes septentrionales de la Flandre-Occidentale (d'Ostende à Knocke); 3° Campine anversoise ; 4° Environs de Bouillon. L'assemblée adopte le premier de ces projets, celui de l'exeursion sur les bords de la Meuse, de Namur à Givet. Elle décide que l'herborisation commencera le 15 juin, et que sa séance extraordinaire sera tenue à Dinant, le dimanche 16 juin. M. A. Devos est nommé commissaire. L'ordre du jour appelle la lecture des travaux an- noncés. M. F. Crépin : Coup d’œil sur la flore du Département des Ardennes.(Sont nommés commissaires : MM. Coemans, Van Bambeke et Rodigas). Le même : Statistique des plantes phancrogames et des plantes cryptogames supérieures tout à fait nouvelles pour la flore belge découvertes ou signalées depuis 1850. (Sont nommés commissaires : MM. Francqui, Houzé et Gille.) Le mème : Recueil de faits tératologiques. (Sont nommés commissaires : MM. Martens, Baguet et de Dieudonné.) M. J. Chalon : Le Gui. — Études anatomiques et phy- siologiques. (Sont nommés commissaires : MM. Kickx, Tosquinet et Inghels.) EU M. B. Du Mortier : Monographie des Roses de la flore belge. (Sont nommés commissaires : MM. Crépin, Martinis et Coemans.) . M. J. Chalon prend date pour un travail sur l'anatomie comparée des végétaux ligneux. L'assemblée, sur [a proposition du conseil, nomme M. le d' Miquel, professeur de botanique à l'Université d'Utrecht, membre associé de la Société. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Monographie des Roses de la flore belge, par B. Du Mortier, président de la Société. IT y a quarante-trois ans que nous avons publié un premier travail sur les Roses de la flore belge, et proposé une nouvelle méthode de classification du genre Rosa. Dans cette notice, nous avons eru devoir former un genre distinct de la Rosa berberifolia, plante si distincte par ses feuilles simples et dépourvues de stipules. Ce genre, que nous avons dédié à notre savant compatriote Van Hulthem, auteur d’un mémoire remarquable sur l’état ancien et moderne de la botanique et de l’agriculture aux Pays-Bas, ayant été admis dans la science, le reste des espèces de Rosiers constitue un groupe essentielle- ment naturel et dont les formes se relient tellement entre elles qu'il est peu de points plus difficiles en botanique que leur définition et leur coordination. C’est cette diffi- culté qui nous a porté à reprendre ce travail et à le compléter. Après avoir donné la monographie des Ronces 3 C4) et des Saules de la flore belge, nous avons cru devoir présenter celle de nos Roses. Les types des formes indi- gènes de ce genre se sont considérablement accrus dans ces dernières années par les savantes et laborieuses recherches de MM. Crépin, Wirtgen, Martinis, Mo- reau, ‘Beaujean, Wesmael, Van Haesendonck, Devos et Cogniaux, dont les communications nous ont mis à même d'entreprendre cette monographie. M. Crépin surtout, placé au centre de la bande calcaire du versant nord-ouest des Ardennes, a fait des formes du genre Rosa l'objet de ses actives recherches; il a bien voulu nous communiquer les raretés qu'il y a découvertes et sans lesquelles notre travail eut été très-incomplet. Il en est de même de M. Wirigen, auquel nous devons les formes les plus curieuses de lEifel et des environs de Coblence. Nous avons aussi mis à profit les notes critiques de M. Crépin sur certaines espèces de Roses, notes publiées, soit dans les Bulletins de l'Académie, soit dans ceux de la Société royale de Botanique de Belgique. I n'est point de plantes qui fixent plus légitimement l'attention du botaniste européen que les Roses; en connaitre les espèces est le premier besoin des jeunes naturalistes. C’est pour venir en aide à nos confrères de la Société royale de Botanique que nous avons entrepris cette mo- nographie, destinée à présenter toutes les formes de Roses qui ont été découvertes sur notre sol et qui s'élèvent à près d'une centaine. Malheureusement, les environs de nos grandes villes se sont, depuis quarante ans, bien appau- vris sous ce rapport, et partout les jardiniers de village parcourent les bois et les haies pour en arracher les églan- üers qu'ils vendent aux horticulteurs, pour y écussonner les variétés à fleurs doubles destinées à l’ornement des que jardins. IT n'en est pas de même des pays de rochers et de montagnes, où l'ennemi n'a pas étendu ses ravages ; cest là, dans les terrains calcaires principalement, que les Rosiers étalent leurs brillants bouquets et que le natu- raliste peut étudier les richesses de ce beau genre de plantes. Puisse ce travail faciliter leurs recherches et en- richir notre flore des nouveautés qui s’y cachent et que l'ardeur de nos jeunes savants ne peut manquer d'y trouver. K 1. Historique de la classification des Roses. Comme les Ronces, le genre Rosa présente une infinité de formes où il est difficile de distinguer les véritables espèces, plus difficile encore d’arriver à leur coordination. Les caractères spécifiques des Roses sont, dit Linné, très- difficiles à circonscrire et peut-être la nature n’en a-t-elle pas posé(l. On conçoit que plus les espèces d’un genre de plantes sont voisines, plus il est difficile de les coor- donner et d'y former des groupes naturels, surtout des sous-genres; c’est ce qui.faisait dire à Marschall de Bie- berstein : Rhodologiae clavis hucusque desideratur… afferet denique lucem et huic intricatissimo generi dies 2). Linné avait cru trouver la clé de la classification des Roses dans le fruit qui est globuleux, ovoiïde ou ovale, mais l’obser- vation a démontré que ce caractère est sujet à varier dans un grand nombre d'espèces, aussi a-t-il été unani- mement abandonné. (1) Species rosarum difficillime limitibus cireumseribuntur et forsan natura vix eos posuit. Lin. Spec. pl., 705. (2) M.B. F1. Taurico-Caucasica, UN, p. 355. C6) C'est à De Candolle que remonte la pensée première d'arriver à la coordination des espèces du genre Rosier en se basant sur des caractères sérieux. Dans son Catalogue du Jardin des plantes de Montpellier, publié en 1815, ce célèbre naturaliste, observant que plusieurs espèces de Roses avaient les styles soudés en colonne, proposa d'en former une section distincte, qu'il désigne sous le nom de Synstyleaell. Ce n'était point [à une classification du senre, mais le premier jalon pour arriver à cette classifi-” cation, et ce jalon, pris dans les organes de la fleur, était tellement heureux qu'il a été depuis admis par tous les auteurs. La même année (1815), Desvaux, en publiant un travail sur les Roses de France, admit aussi la même base et divisa les espèces en deux séries : 1° les Roses à styles soudés ; 2° celles à styles libres. Au surplus, Desvaux ne reconnait comme légitimes que très-peu d'espèces sous lesquelles il range un grand nombre de variétés. La clas- sification de cet auteur est reproduite, quant à ses données principales, dans la seconde édition et les suivantes de a Nouvelle Flore des environs de Paris, par Mérat, où chacun peut en prendre connaissance. Peu après, en 1816, Rau publia son ouvrage sur les Roses des environs de Wurtzbourg 2), dans lequel il divise le genre Rosa en deux sections basées : 1° sur la présence ou l'absence des glandes à la face inférieure des feuil- les; 2 sur la forme des fruits, leur villosité, ete. Ges caractères, parfois inconstants et qui, dans certains Cas, (4) DC. Catalogus plantarum horti botanici Monspeliensis, in-80, 1815, p. 137. (2: Rau Enumeratio rosarum cirea Wirceburgum crescentium, in-120. ER) peuvent être utiles pour former des sous-divisions, ne peuvent en aucune manière être admis comme base de classification des Rosiers, dont ils briseraient les rapports naturels. | Le remarquable mémoire de Woods sur les Roses d'An- gleterre (1), présenté en 1816 à la Société Linnéenne de Londres, ne fut publié qu'en 1818, dans le douzième volume des Transactions de cette Société. Abandonnant la coordination linnéenne, Woods divise le genre Rosier en trois séries principales d’après les soies et les aiguillons des tiges. Cet excellent travail ayant paru dans une col- lection très-rare et que peu de personnes sont à mème de consulter, on nous saura gré d'en donner le tableau synoptique, tel que le contiennent les Transactions de la Société Linnéenne et sans y changer un mot. A. Setigerae (aculeis sepius rectis). 1. Bracteatae, setis deciduis. R. cinnamomea. 2. Subebracteatae, setis persistentibus. a. Serraturis simplicibus. a. Fructu suburceolato, aculeis paucis subae- qualibus. rubella. b. Fructu globoso, aculeis confertis valde inaequalibus. spinosissima. BG. Serraturis serrulatis. a. Foliis supra glabris. involuta. b. Foliis utrinque hirsutis. * Laciniis calycinis integris. + Aculeis rectis. Doniana Woods. FT Aculeis falcatis. gracilis W. ** Laciniis calycinis divisis. Sabini W. (1) À synopsis of the British species of Rosa, by Joseph Woods (Trans. of the Lin. Soc., t. XII, p. 159). (C8) B. Setis nullis, aculeis rectiusculis. 4. Calycibus simplicibus. R. villosa. 2. Calycibus subsimplicibus. a. Bracteis ellipticis. scabriuscula. B. Bracteis lanceolatis. heterophylla W. 5. Calycibus compositis. æ. Serraturis serrulatis. a. Petalis margine crenatis. pulchella W. b. Petalis margine integris. tomentos«. 6. Serraturis simplicibus. nuda W. €. Setis nullis, aculeis uncinatis. 1. Stylis distinctis. a. Serraturis serratis. a. Foliolis hirsutis. * Pagina tota inferiore glandulosa. + Aculeis confertis, surculorum inae- qualibus. Eglanteria. ft Aculeis sparsis, surculorum subae- qualibus. micrantha. ** Pagina inferiore subeglandulosa. + Pinnis calycinis confertis latissimis. Borreri W. tt Pinnis calycinis raris augustissimis. caesia. b. Foliolis glabris. sarmentacea W. B. Serraturis simplicibus. a. Foliolis subtus venulis hirsutis. * Pagina superiore hirsuta. + Bracteis fructum superantibus. bractescens W. tt Bracteis fructu brevioribus. dumetorum. ** Pagina superiore glabra. + Aculeis subaequalibus. collina. tt Aculeis inaequalibus. hibernica. b. Foliolis utrinque glabris. * Aculeis petiolorum falcatis. canina. ** Aculeis petiolorum uncinatis. surculosa W. 2. Stylis unitis. &. Surculis suberectis ; aculeis confertis. systyla. 6. Surculis decumbentibus ; aculeis sparsis. arvensis. (9) Le beau mémoire de Woods n'avait point encore été pu- blié lorsque, le 9 mai 1818, Leman présenta à la Société philomatique de Paris un travail curieux intitulé : Note sur plusieurs espèces nouvelles de Rosiers des environs de Paris et sur une nouvelle méthode de décrire les espèces du genre Rosa. Ce mémoire fut imprimé dans le Journal des sciences physiques de novembre 1818. La méthode de classification des espèces proposée par Leman, entière- ment différente de celle de Woods, repose sur les dente- lures des folioles. Le travail de Leman est resté entière- met inaperçu à son époque; il n'a été relevé que dans ces derniers temps par M. Boreau, et nous en devons la connaissance à M. Crépin. Comme il est introuvable, et que plusieurs des espèces créées par cet auteur ont été validées, nous croyons devoir en reproduire littéralement le tableau synoptique, qui peut être utile aux botanistes. I. Foliolis simpliciter dentatis. A. Stylis coalitis. 1. R. arvensis L. 8. Stylis liberis. a. Pedunculis glabris nudisve. + Foliis glabris. * Germinibus subglobosis. 2. R. pimpinellifolia L. ** Germinibus ovato-oblongis. 5. R. lutetiana Lem. +T Foliis villosis. 4. _R. dumetorum Thuill. tt Petiolis villosis. D. R. urbica Lem. b. Pedunculis hispidis. + Foliis villosis. 6. R. rustica Lem. ++ Foliis glabris. * Germinibus ovato-oblongis. 7. R. andegavensis Bast. * Germinibus globosis. 8. R. spinosissima L. IT. Dentibus foliolorum margine inferiore serratis. a. Pedunculis hispidis. + Foliolis margine nudis. 9. R. verticillacantha Mérat. ++ Foliolis margine glandulosis. 10. R. pumila Jacq. 600 b. Pedunculis glabris nudisve. + Foliolis margine glandulosis. Î1. R. biserrala Mér. + Foliolis glabris. R. Eglanteria X. * Germinibus globosis. 12: ** Germinibus ovato-oblongis. 15. R. canina L. Foliolis pubescentibus. 14. R. tomentella Lem. | IT. Dentibus foliolorum utrinque margine serratis glandulosisve. a. Pedunculis hispidis. + Foliolis eglandulosis subtus villosis. 15. R. pubescens Lem. +1 Foliolis eglandulosis utrinque vil- losis. 16. R. villosa L. tft Foliolis glandulosis. * Germinibus globosis. 17. R. tenuiglandulosa Mér. ** Germinibus ellipticis. 18. R. rubiginosa L. ** Germinibus elongatis. 19. R. histrix Lem. +ftt Foliolis glabris. 20. R. nemoralis Lem. b. Pedunculis glabris nudisve. + Foliolis glandulosis. 21. R. sepium Thuill. La même année (1818), De Candolle, revenant aux Roses, publiait, dans la première livraison du Musée helvé- tique de Seringe(l), sa classification des espèces de Roses qu'il préparait pour le cinquième volume de la Flore française. Dans cette classification, comprenant le genre en entier, De Candolle en repartit les espèces en onze sec- tions. Ici encore, il s’agit d'un travail presque inconnu, et nous allons aussi en donner la reproduction textuelle. A. SyxsryLées (Synstyleae). Styles soudés en colonne cylindrique ; folioles simplement dentées en scie. — Exempl. R. arvensis, prostrata, sempervirens, moschata, stylosa, brevistyla, bibracteata, setigera, etc. (1) Seringe Musée helvétique d'histoire naturelle, vol. 1, p. 2. Bien que cet ouvrage porte la date de 1823, la première livraison en parut en 1818, ainsi que la préface en fait foi. (IT) B. Rumicinées (Rubigineae . Styles libres; feuilles chargées de glandes sessiles; fruit ovale ou globuleux. — Exempl. À. rubiginosa, se- pium, umbellata, montana, foetida, crelica, ete. C. Gazzicanes (Gallicanae). Styles libres; feuilles glauques en dessous, chargées de quelques glandes sessiles ; fruit globuleux. — Exempl. R. gallica, provincialis, hybrida, remensis, etc. D. Cunoises (Chinenses). Styles libres ; feuilles persistantes ; fruit ovale. — Exempl. R. indica, sinica, nivea, bracteata. E. Canxerces (Cinnamomeae). Styles libres ; fruit ovale ou globuleux; aiguillons rares ou nuls; divisions du calice entières ; tiges rou- geâtres ; rameaux glabres; feuilles glabres, à peine pubescentes en dessous.—Exempl. À. cinnamomea, rubrifolia, alpina, lagenaria, pendulina, etc. F. Hérécranées (Hebecladae). Styles libres; fruit globuleux; divisions du calice entières ; aiguillons peu nombreux; rameaux fortement velus. — Exempl. R. kamschatica, ete. G. Pimprenezes (Pimpinellifoliae). Styles libres; fruit globuleux ; aiguil- lons droits, nombreux ; divisions du calice entières ; feuilles glabres. — Exempl. R. spinosissima, pimpinellifolia, myriacantha, ete. H. Veruss (Villosae). Styles libres; fruit globuleux ; divisions du calice un peu élargies en spatule au sommet; feuilles velues. — Exempl. R. villosa, tomentosa. I. À cenr reuiLes (Centifoliae). Styles libres; fruit ovale ; divisions du calice pinnatifides ; pédicelles hérissés de poils glanduleux ; folioles deux fois dentées en scie; fleurs presque toujours doubles. — Exempl. R. centifolia, muscosa, semperflorens, maxima, francofur- lensis, pomponia, etc. J. Cannes (Caninae). Styles libres, velus ; fruit ovale ; divisions du calice pinnatifides ; folioles simplement dentées en seie. — Exempl. R. ca- nina, alba, fastigiata, leucantha, dumelorum, etc. K. Écranriers (Eglanteriae). Styles libres ; fleurs jaunes ; fruit globuleux. — Exempl. R. Eglanteria, sulphurea, berberifolia. Cette classification est le premier pas fait vers la distri- bution naturelle des espèces de Roses ; mais De Candolle a plutôt senti les groupes qu'il ne les a définis. Les carac- tères sur lesquels reposent ces sections sont tirés de la 4 (12) forme des fruits et des divisions calicinales, de la villosité et de la présence ou labsence des glandes aux feuilles et aux pédoncules, caractères purement secondaires, ce qui fait que des plantes aflines sont séparées et des espèces dispa- rates réunies. Le travail de De Candolle a servi de base à beaucoup de ceux qui ont paru postérieurement et spé- cialement à ceux de Lindley et de M. Déséglise. Il importe done de noter qu'à De Candolle appartient l'initiative de la classification des espèces de Roses par groupes naturels, et qu’en cela il a rendu un véritable service à la science. Un travail sur les Roses qui parait inconnu à tous les botanistes, et que nous n'avons vu citer nulle part, est celui de Rafinesque, où la classification des espèces de Roses d'Amérique est basée sur la forme des sépales et du fruit. Dans le cinquième volume des Annales générales des seiences physiques, publié en 1820, Rafinesque donne la description des espèces de Roses de l'Amérique septen- trionale (1), au nombre de trente-trois. Ce curieux travail, fournissant quinze espèces nouvelles qui jusqu'ici n’ont pas été relevées, est rangé en deux divisions et huit sec- tions. En les présentant, nous indiquerons les espèces qu’elles renferment. 1re niv. — Sépales extérieurs pinnatifides. & 1. Fruits globuleux ou sphéroïdes. — À. parviflora W.; nitida W.; gemella W.; glandulosa Raf.; setigera Mx.; kentukensis Raf.; trifo- liata Raf.; carolina L.; enneaphylla Raf.; elegans Raf.; globosa Raf.; cursor Raf. | (1) Prodrome d’une monographie des Rosiers de l’Amérique septen- trionale, contenant la description de 15 (16) nouvelles espèces et 20 variétés, par C.-S. Rafinesque. Publié dans le 5e vol., p. 210, des Annales géné- rales des sciences physiques de Bory, Drapier et Van Mons. Bruxelles, 1820, in-80. Re ar RS ie 43 : Ÿ 2. Fruits ovales ou coniques. — R. pratensis Raf.; evratina Dumont. Ÿ 5. Fruits obovales ou turbinés. — R. acuminata Raf.; riparia Raf. Ÿ 4. Fruits oblongs ou ellipsoides. — À. flexuosa Raf. 2e piv. — Sépales sans appendices latéraux, Ÿ 5. Fruits globuleux ou sphéroïdes. — R. lucida W.; rubifolia Aït.; blanda W.; lyonii P.; obovata Raf.; serrulata Raf, ( 6. Fruits ovales ou coniques. — R. laevigata Mx.; suaveolens P, Ÿ 7. Fruits obovales ou turbinés. — R. nivea Raf. Ÿ 8. Fruits oblongs ou ellipsoides. — R. pendulina W.; dasistema Raf. Espèces douteuses. — R. palustris Dumont; serotina Donn et Mubhlenberg ; cherokensis D. et M.; stricta D. et M. Supplément. — R. pusilla Raf. Nous voiei parvenus à la première grande époque de l'étude des Roses, celle des traités généraux et des ou- vrages importants sur cette matière, l’époque des Lind- ley, des Thory, des Redouté et des Frattinnick. En 1820, tandis que notre compatriote Redouté éditait son splendide ouvrage sur les Roses, Thory publiait son Prodrome de la monographie du genre Rosier,et Lindley, sa Rosarum mo- nographia. Voyons d’abord le premier. Thory(1) divise le genre Rosa en cinq sections princi- pales, qui se subdivisent en vingt-cinq groupes secon- daires. Les cinq sections principales sont factices et non comparatives. La première est basée sur la direction des tiges; la deuxième, sur les modifications des feuilles; la troisième, sur celle des urcéoles; la quatrième, sur la considération des étamines et la cinquième, sur celle des styles. De leur côté, les vingt-cinq groupes reposent aussi (1) Thory Prodrome de la monographie du genre Rosier, 1 vol. in-12 ; Paris, 1820. (14) sur des caractères sans valeur. Douze d’entre eux sont composés d’une seule espèce, d’autres, d'espèces doubles ou pleines, c'est-à-dire monstrueuses et ainsi altérées par la culture, d’autres encore sont établis sur des caractères de peu d'importance. Telles sont les Floridéés, les Cinna- momées, les Centifoliées, les Pomponiées, les Galliques, les Turbinées, les Indiennes, ete. Au surplus, si l'ouvrage de Thory laisse beaucoup à redire quant aux divisions, il offre des résultats heureux quant aux espèces sous lesquelles les variétés sont groupées avec soin et presque toujours avec le plus grand discernement. La monographie des Roses de Lindley() est sans con- teste l'ouvrage le plus remarquable qui ait été écrit sur cette matière; 1l est fait dans des vues essentiellement philosophiques et avec une profonde connaissance de toutes les espèces et variétés de Roses, dont il a étudié la plus grande partie sur des plantes cultivées par Sabine et les grands horticulteurs d'Angleterre. Lindley, dont la monographie s'étend à toutes les Roses connues et non à celles d'une contrée spéciale, divise le genre Rosa en onze sections dont nous allons donner l'analyse. 1. Simpricroziae. Feuilles simples, sans stipules. 2. Feroces. Rameaux couverts d’aiguillons et recouverts de duvet. Fruit nu. 9. BracTEATAE. Rameaux recouverts de duvet ainsi que le fruit. Environ 150 ovaires. 4. Cinnamomear. Rejetons sétigères ou inermes. Folioles lancéolées, glanduleuses. Fleurs munies de bractées. 5. PiupinezuiroLiAE. Rejetons sétigères. Folioles ovales. Fleurs sans bractées. (2) Rosarum monographia or a Botanical History of Roses, 1 vol. in-8o; London, 1820. L (15) 6. CenrirouaE. Tiges munies d’aiguillons de deux sortes. Sépales com- posés. 7. Vizrosar. Tiges munies d’aiguillons droits. Feuilles ovales. Sépales persistants. S. Rusignosar. Tiges munies d’aiguillons inégaux. Feuilles glanduleuses. Disque épais. 9. Caxixar. Aiguillons égaux, crochus. Feuilles églanduleuses. Sépales caducs. 10. SysryLear. Styles soudés en colonne. Stipules adnées. 11. Baxksigae. Tiges grimpantes. Stipules libres, caduques. La première de ces sections est formée de la Rosa ber- berifolia qui est devenue notre genre Hulthemia. Les Roses proprement dites composent done les dix autres sections. Celles-ci sont établies sur divers caractères tirés tant de la végétation que de la fleur, Lindley mettant tour à tour, et suivant le besoin, à réquisition les tiges, les aiguillons, les stipules, les feuilles, les bractées, les glandes et les poils, l’urcéole, le disque, les étamines et les styles. Cette attribution d'une valeur égale aux caractères de la végétation et à ceux de la fécondation est une faute contre la philosophie de la science, et la variation des caractères d'un groupe à l’autre empêche qu’ils ne soient compara- fs; il y a là manque complet d'unité. Et pourtant la classification de Lindley est encore aujourd’hui ce qu'on a de mieux sur la coordination des Roses. Cependant on ne peut méconnaitre l'extrême analogie de la classification de Lindley avec celle de De Candolle. Sans doute, il en a perfectionné les groupes et leurs caractères, mais pour peu qu'on les étudie toutes deux, on doit confesser que l'idée primitive et la plupart des sections ont été emprun- tées à De Candolle. Le savant ouvrage de Lindley semblait approcher de l'ordre naturel et paraissait devoir fixer les bases de NUS l'étude des Roses, cependant Trattinnick, dans sa mono- graphie publiée en 1825 (1), s'éloigne totalement des tra- vaux de ses prédécesseurs. Il subdivise le genre Rosier en vingt-quatre séries dédiées à des botanistes et dont voiei l'indication avec les Roses qu'elles comprennent. JaAcQuiNIANA (ce sont les roses galliques). HE Lawrancrana (les roses pompon). Duroxriana (les roses turbinées). . SMITHIANA (les roses de Chine). BiEBERSTEINIANA (les roses tomenteuses). SR Raurana (ce sont les canines). . Rorssiciana (Rosa lutea seule). CanpozLeanA (les rubigineuses). PE nel Neestawa (R. lurida, rubrifolia et glaucescens). . WizcpexowianA (les synstylées). msn je — © . Renpouteaxa (R. clinophylla seule). Desvauxianxa (R. spinulifolia, acicularis, foctida, glandulosa et Pou- zini). Ds HS ee . Kiraimezrana (R. reversa seule), Hoppeaxa (AR. rugosa Thunb. seule). je HE QI Woopstana (les pimpinellifoliées). > be (=r . SPRENGELIANA (À. marginata et nankinensis). 17. Linxrana (les Cinnamomées). 18. AnxprewsianA (R. Redoutea, nitidu, corruscans et rubrispina). 19. Pursurana (les féroces de Lindley). 20. WexpzanpiAnA (R. bracteata, Lindleyana et Lyellii). 21. Lixpzeyana (R. Wallichii et microphylla). 22. Taoryana (les roses alpines). 5. ArroniANA (R. Banksia seule). 24. Pazcasraxa (R. berberifolia seule). Quant aux caractères assignés à chacune de ces séries, il y règne un vague et une confusion inexplicables ; qu'on (1) Rosacearum monographia, vol. 1 et 2, in-12; Vindobonae, 1893. (17) en juge par ceux assignés à la première série : frutices humiles, grandifolii, grandifiori, multis aculeis et glandulis munili, ad anomalias prae caeteris proni. Voilà done un groupe caractérisé par de grandes fleurs, de grandes feuilles et beaucoup d’aiguillons et de glandes. Nous le de- mandons, est-ce là une diagnose ? et 1l en est de même de tous les autres. Tout cela est arbitraire et ne peut souffrir une analyse sérieuse. Au surplus, le livre de Trattinnick est le point de départ de tous les ouvrages où les diverses formes de Roses sont élevées au rang d'espèces et sous ce rapport 1l a une véritable importance. Jusqu'ici toutes les méthodes présentées, bien que plus ou moins savantes et naturelles, offraient le défaut cea- pital de manquer d'unité, en faisant reposer le caractère des groupes tantôt sur un organe, tantôt sur un autre, ce qui entrainait la conséquence de n'être pas for- mées de groupes comparatifs. Nos études sur les Roses nous démontrèrent qu'il était possible d'arriver à l'unité en prenant le nectaire pour base de la classification des Roses. C’est dans cette vue qu'en 1824, dans notre Notice sur le genre Hulthemia(, nous avons proposé de diviser le genre Rosier en quatre sous-genres, en écartant préalablement la Rosa berberifolia, si distincte par ses feuilles simples et dépourvues de stipules. Celle-ei, qui forme notre genre Hulthemia, a été depuis également reconnue devoir for- mer un genre spécial par Lindley, qui l’a désignée sous le nom de Lowea dans le Botanical Register, t. 1961, et par Ledebour sous le nom de Rhodopsis, dans le second vo- (1) Notice sur un nouveau genre de plantes : Hulihemia ; précédée d’un apereu sur la classification des Roses, par B. C Du Mortier, in-80; Tournay, 1824. (18 ) lume de sa Flora Altaica, publiée en 1850. Débarassé de cette plante hétéroclite, le genre Rosa peut donc se divi- ser, d’après le nectaire, en quatre sous-genres, que nous avons définis de la manière suivante : 1. Cuamarrnonon. — Nectaire nul ou presque nul. 2. Cassioruopox. — Nectaire mince inséré sur le calice, bientôt des- séché. 3. Cyxornonox. — Nectaire épais inséré sur l’ureéole et resserré à la gorge. Styles libres, capités. 4. SrvLonnonox. — Nectaire épais inséré sur l’urcéole et resserré à la gorge. Styles unis en colonne. Bientôt après, en 1827, reconnaissant que le sous-genre Cynorhodon comprenait un trop grand nombre d'espèces, nous l'avons soumis, dans notre Prodrome de la Flore Belge, aux sections de Lindley, en le subdivisant en Centi- foliées, Rubigineuses, Velues et Canines, mais seulement à titre de divisions de second ordre. Dans le second volume du Prodrome de De Candolle, publié en 1827 , Seringe, chargé d'y traiter monogra- phiquement le genre Rosa(l, reconnaissant les vices de la classification des Roses qu'il avait publiée en 1818, modifie celle-ci et la réduit à quatre sections, savoir : 1. Synstylae. — C'est la section établie en 1815 par De Candolle. 2. Chinenses. — Styles libres. Sépales presque entiers, réfléchis. 9. Cinnamomene. — Styles libres. Sépales entiers ou subpinnatifides, connivents après l’anthèse. Aiguillons stipulaires géminés, rarement nuls. 4. Caninae. — Styles libres. Sépales pinnatifides, défléchis après l’anthèse et cadues. Aiguillons épars, non stipulaires. (1) Ser. in DC. Prodr., II, p. 597 ; in-8, 1827. (19) On ne peut méconnaitre que cette division est mal établie et qu'elle est soumise à de nombreuses exceptions. Le caractère des sépales simples ou pinnatifides est inexact, puisque les sépales extérieurs des Cinnamomées : présentent souvent des découpures rudimentaires. D'autre part, bien des Caninées de Seringe, comme la R. mollis- sima, la R. frutetorum et autres, ont les sépales per- sistants et érigés. Les aiguillons stipulaires présentent les mêmes variations. | L'année suivante, en 1828, Wallroth publia son histoire des Roses (1), dans laquelle il divise les espèces du genre Rosier en deux sections, d'après les divisions du calice, qui sont ou entières ou pinnatifides. Nous venons de montrer l'inanité de cette distribution. Wallroth répartit d’ailleurs toutes les Roses en vingt-quatre types compre- nant 500 variétés que plusieurs auteurs ont élevées au rang d'espèce. L. Reichenbach, dans le second volume de sa Flora germanica excursoria 2), publiée en 1852, reproduit à peu près la méthode de Woods, en divisant les Roses d’après les aiguillons des tiges, mode qui depuis a servi de base à beaucoup de coordinations des Roses d'Europe. Sous cette division primordiale, Reichenbach place, ainsi que nous l'avons fait dans notre Prodrome, les séries de Lind- ley comme subdivisions des séries d'ordre supérieur. C’est ce que va montrer la classification des Roses de ce savant botaniste. (1) Rosae plantarum generis historia succincta, accommodata, a F.-G. Wallroth, 1 vol. in-8°; Nordhusae 1828. (2) Flora germanica excursoria, auctore Ludovico Reichenbach ; Lise 2 vol. in-160, 1850-1852. è AC AT (20 ) A. SETIGERAE : turiones recti-aculeati simulatque setigeri. * ebracteatae aut angustibracteatac. ** Jatebracteatae. B. ACULEOSAE : turiones absque setis, aculeati. villosae : aculeis rectiuseulis, foliolis mollibus. rubiginosae : aculeis recurvatis, foliolis subtus etiam inter venas sparsim glandulosis. *** caninae : aculeis recurvatis, foliolis subtus (costà quibus- dam exceptà) eglandulosis. *%* centifoliae : aculeis difformibus, foliolis rugulosis. ** nilidae : foliolis laevissimis nitidis, stylis subcohaerenti- hus, quibusdam hologynis. Au travail de M. Reichenbach, succède, dans l'ordre chronologique, celui de Koch. Ce savant, dans son Sy- nopsis, publié en 1837 (1), distribue les Roses d'Allemagne en quatre sections basées sur les carpelles sessiles et sti- pités. Koch a vu que, dans certaines espèces, les ovaires du centre de l’urcéole sont stipités, tandis qu'ils sont ses- siles dans d’autres, et c’est sur cette donnée nouvelle qu'il propose la classification que nous allons exposer. 1. Pimpinellifoliae. — Ovaria in centro calycis breviter stipitata Flores solitarii, ebracteati. Stipulae subconformes. 2. Cinnamomeae. — Ovaria in centro calycis breviter stipitata. Flores plures, bracteati. Stipulae ramulorum florentium conspicuè la- tiores. 5. Caninae. — Ovaria in centro calyceis longè stipitata, stipite ovarium aequante. Stipulae ramulorum florentium dilatatae. 4. Nobiles. — Ovaria omnia penitus sessilia, stipite destituta. Stipulae conformes. A la première section, appartiennent les R. lutea, pim- pinellifolia et alpina ; à la seconde, les R. cinnamomea, (1) Koch Synopsis Florae germanicae et helveticae, ed. I, p. 221, 2 vol. in-8e; Francofurti, 1837. (21) turbinaia et rubrifolia; à Ia troisième, les R. canina, rubiginosa, tomentosa et stylosa; à la quatrième, les À. ar- vensis et gallica. On voit par là que les rapports naturels sont mal servis par ce système. En 1848, dans le premier volume de la Flore de France(), M.Grenier présenta sa première classification des Roses; elle est basée sur les stipules. En voici l'ordonnance. 1. Stipules toutes semblables ; ovaires sessiles. a. Styles libres. b. Styles soudés en colonne. 2. Stipules supérieures des rameaux fleuris dilatées. a. Ovaires du centre brièvement pédicellés. b. Ovaires du centre longuement pédicellés. Cette classification, qui rentre dans celle de Koch, ayant été abandonnée par son auteur, nous ne nous y arréterons pas. Modifiant la méthode &e Woods, et tenant compte des premières idées de De Candolle, M. Godet, dans sa Flore du Jura @), publiée en 1855, divise les Roses en premier lieu par les styles et, en second lieu, par la forme des aiguillons et des acicules, tantôt réunis sur la même üge, tantôt d’une seule espèce, droits ou erochus, ce qui lui fournit les divisions suivantes. A. systyleae. B. diastyleae. campylacanthae. orthacanthae. dimorphacanthae. homocacanthae. leptacanthae. (1) Flore de France, par Grenier et Godron, in-8; Paris, 1848-1856. (2) Godet Flore du Jura, in-80, 1855. (22) Ce système, qui repose sur des modifications infinité- simales, est d'une application trop difficile pour pouvoir être adopté. Il rompt d’ailleurs un grand nombre d'affinités naturelles. Nous ne pouvons passer sous silence la classification des Roses anglaises par notre savant confrère M. Babington. Dans son Manual of British Botany(\), il coordonne les espèces de ce genre d'après les aiguillons, comme l'a fait Woods, mais avec quelques différences. 1. Rejetons munis de soies; aiguillons à peine courbés. * Bractées larges. % ** Bractées petites ou nulles. 2. Rejetons ordinairement dépourvus de soies; feuilles glanduleuses spécialement au-dessous. * Aiguillons uniformes ; soies nulles ou presque nulles. ** Aiguillons variables entremélés de soies. 3. Rejetons ordinairement dépourvus de soies ; feuilles sans glandes. P ) * Styles distincts. ** Styles soudés en colonne En 1861, parurent deux ouvrages importants pour l'histoire des Roses, le catalogue de M. Reuter et la monographie de M. Déséglise. Le premier prend pour base de sa classification la persistance et la caducité des sépales, caractère dont la valeur ne saurait être contestée, mais qui a le désavantage de rompre les rapports naturels des espèces. S'il est vrai, en effet, que les Pimprenelles et les Cinnamomées ont les sépales persistants, ce carac- tère s’observe aussi dans certaines Tomenteuses et Canines. Dans sa monographie des Rosiers de la flore de la (2) Manual of British Botany, by C. Babington, in-12° ; London. (25 ) France(l), publiée en 1861, M. Déséglise divise les Roses de France en neuf sections, qu'il a reproduites, en en modifiant les caractères, dans ses observations sur Îles “classifications des Roses (2), où nous empruntons ses ca- ractères diagnostiques. 1. Sysryzae. Styles soudés en colonne. 9. Gazzicaxae Aiguillons mélés de soies; feuilles coriaces ; styles libres ou rapprochés en colonne. O1 Cinxamowrae. Aiguillons des tiges de deux sortes, droits et sétacés, ceux des branches stipulaires ; sépales entiers ; pédoncules munis de bractées 4. Ecranremae. Feuilles glanduleuses en dessous; fleurs jaunes. 5. PrmrivezziroutAE Aiguillons nombreux, horizontaux droits; feuilles petites semblables à celles du Poterium; sépales persistants. 6. Azrinar. Tiges inermes ou munies d’épines sétacées ; feuilles glabres ; __sépales entiers, persistants 7. Cana. Aiguillons uniformes, pas de soies glanduleuses ; feuilles non glanduleuses en dessous; sépales extérieurs pinnatifides. 8. Rumicosar. Aiguillons crochus; feuilles couvertes en dessous de glandes visqueuses. 9. Virosae. Aiguillons droits; feuilles tomenteuses ou velues des deux côtés ; sépales persistants ou caducs. Cette classification, qui est celle de De Candolle, à l'exception des sections étrangères à la France, présente cependant quelques différences notables dans l'application. Comme dans celle-ci, à l'exception de la tribu des Syn- stylées, les caractères sont puisés dans les organes de la végétation. M. Déséglise est le créateur de la section des (1) Essai monographique sur cent cinq espèces de Rosiers appartenant à la flore de France, par Alfred Déséglise, 1 vol. in-8° ; Angers, 1861. (2) Observations on the different methods proposed for the classification of the species of the genus Rosa, by A. Déséglise ; Huddersfield, 1865, in-80, (24) Alpines. Comme nous venons de le dire, dans son dernier travail, il a entièrement refait les caractères de ses tribus en leur donnant une précision qu'ils n'avaient pas d’abord. Toutefois, les inconvénients signalés à la classification de De Candolle reviennent tout entiers à celle-ci. La dernière classification des Roses qui ait paru est celle présentée, en 1865, par M. Grenier dans sa Flore de la chaine jurassique!!) et ce n’est certes pas la moindre. L'intérêt qu'elle présente nous porte à la reproduire avec l'indication des espèces. On remarquera que si les divi- sions de premier et second ordre reposent sur les aiguil- lons, celles de troisième ordre ont pour base l'emploi constant des caractères tirés des organes floraux. A. Aiguillons sétacés ou subulés, droits ou faiblement arqués. ES . DiMORPHACANTHAE. — Aiguillons de deux sortes, vigoureux ou sétacés. Sépales refléchis, caducs. R. austriaca, gallica, hybrida, consanquinea, alba. 2. CononaTaz. — Aiguillons sétacés et subulés. Sépales dressés, persis- tants. Feuilles non tomenteuses. * Aiguillons tous sétacés. R. spinosissima, rubella, alpina. ** Aiguillons sétacés ou subulés ou tous subulés. R. sabauda, salevensis, spinulifolia. O1 . Vizosar. — Aiguillons tous subulés. Sépales dressés ou étalés. Feuilles non tomenteuses. * Sépales dressés et persistants. R. coronata, mollissima, vestita, cinnamomea, pomifera. ** Sépales étalés, ne persistant que jusqu’à la coloration du fruit. R. tomentosa, insidiosa, dimorpha. (1) Flore de la chaîne jurassique, par Ch. Grenier, in-8°, vol. 1 ; Paris, 1865. (25 ) 4. AmBIGuAE. — Aiguillons tous subulés. Sépales étalés, cadues à la colo- tion. Feuilles glabres ou pubescentes, mais non tomenteuses. * Folioles munies de glandes à la face inférieure. R. foetida, alpestris. AS ** Folioles dépourvues de glandes à la surface inférieure. fe KR. orophila, montana, Chavini, rubrifolia lex £ &B Aiguillons larges, comprimés, recourbés-crochus. : € | ef D. CanixaE — Feuilles non glanduleuses sur les deux faces. Le (V1 Sépales dressés ou subétalés, persistants au moins jusqu’à la coloration du fruit. KR. solstitialis, Reuteri. \Ÿ2. Sépales réfléchis et promptement cadues. * Styles soudés en colonne aussi longue que les étamines R. arvensis. ** Styles glabres, libres ou soudés, plus courts que les éta- mines. R. stylosa. *** Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles glabres. Fruit sphérique. R. sphaerica, globularis. *** Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles glabrescentes. Fruit ovoïde ou oblong. BR. canina, trachyphylla, dumalis, biserrata. *##* Styles pubescents, hérissés ou velus. Feuilles plus ou moins pubescentes à pétiole velu-tomenteux. i R. dumelorum, urbica, affinis, platyphylla. 6. Rugicinosae. — Feuilles plus ou moins glanduleuses sur les deux faces, mais non tomenteuses. * Styles velus ou hispides. R. tomentella, Klukii, graveolens, rubiginosa. ** Styles glabres. KR. sepium, Lemani, micrantha. Nous venons d'exposer les diverses classifications des espèces du genre Rosa. Ces classifications sont nom- breuses, mais on peut les ramener à quelques types prin- (26 ) cipaux, comme l’a indiqué M. Déséglise dans son récent travail sur la classification des Roses. es méthodes sont de deux sortes ; les unes se basent sur les divers caractères que présentent tous les organes de la végétation et de la floraison de la plante, appliquant successivement l’un ou l'autre de ces caractères suivant la nécessité du moment; les autres sont établies sur la considération d’un seul organe pris, soit dans la végétation, soit dans la fleur. Parmi les vingt méthodes que nous venons d’exposer, six font, comme nous venons de le dire, reposer leurs sections tantôt sur un caractère, tantôt sur un autre : ce sont celles de De Candolle, Thory, Lindley, Trattinnick, Seringe et Déséglise ; sept reposent sur un caractère unique, tiré de la végétation : sur les glandes des feuilles, par Rau, sur les dentelures des folioles, par Leman, sur les stipules par M. Grenier, dans sa première classification, sur les aiguil- lons, par Woods, MM. Reichenbach et Babington, et M. Grenier, dans sa seconde classification. Les méthodes reposant sur l'étude des organes floraux sont au nom- bre de six. Deux ont pour base les styles soudés ou non, l’une de De Candolle et lautre de M. Godet; trois reposent sur les divisions du calice, celles de Ra- finesque, de Wallroth et de M. Reuter; la classification de Koch est basée sur les carpelles sessiles ou pédiculés ; la nôtre est basée sur la présence, l'absence et l'insertion du nectaire. & 2. Des principes de la classification des Roses. Bien que le genre Rosier soit l’un des plus naturels du règne végétal, il renferme cependant des subdivisions fa- ciles à saisir. Personne ne confondra une Rose pimpinelli- (27 ) foliée ou sarmenteuse avec un Églantier ; la distance qui les sépare est aperçue au premier coup d'œil. Des divi- sions existent done dans fa nature, et c’est à les établir sur des caractères solides que les botanistes ont cherché à arriver par les méthodes si diverses que nous venons d'exposer. Comme nous l'avons dit, ces méthodes sont de deux ordres : les unes reposent sur l'ensemble des ca- ractères, mettant à profit, pour chaque groupe, tantôt l’un, tantôt l’autre. Ainsi, dans ces méthodes, le groupe des Synstylées est défini par les styles soudés en colonne, celui des Gallicanes, par le mélange de soies et d’aiguillons sur les tiges, tandis que les Rubigineuses ont pour caractère les glandes et les Velues, la pubescence des feuilles. IT y a là manque complet d'unité et en outre bien souvent il arrive qu'une espèce ou variété possède les caractères qui ser- vent à définir un groupe différent. De là confusion et arbitraire dans le placement de certaines formes. Prenons, par exemple, le dernier travail d’un des plus savants éeri- vains sur les Roses, M. Déséglise, qu'y voyons-nous? La Rosa Sabini, espèce sociale si voisine des Pimprenelles, est placée dans la section des Tomenteuses, tandis que la KR. sabauda, qui n'en est qu'une simple variété est rangée dans la tribu des Alpines. Dans ces conditions, la variété subnuda de M. Crépin devrait figurer parmi les Rubigi- neuses. Voilà donc trois variétés d'une seule et même espèce placées dans trois sections différentes; de mème, dans la Flore de la chaine jurassique, la Rosa coronata est placée parmi les Villosae et la R. sabauda, qui n'en est qu'une faible variété, parmi les Coronatae. C'est la consé- quence inévitable de ce genre de méthode, avec laquelle il n'en peut être autrement, puisque, d'un côté, les carac- tères descriptifs varient dans les séries parallèles, c’est-à- (ee) dire d’une tribu à l’autre, et que, d'autre part, les caractères des Roses pris dans la végétation sont souvent variables d’une espèce à sa variété. [est done évident que cette manière de procéder n'a rien de comparatif et qu'elle prête à des exceptions nombreuses et des erreurs. Géné- ralement, les groupes ont été bien établis par Lindley, mais les caractères sur lesquels ils reposent sont sujets à de justes reproches. Toute méthode de classification doit, avant tout, être comparative, ce qui ne peut s’obtenir que par l'emploi d’un seul organe pour chaque série parallèle. Cette unité, plusieurs ont cru la trouver dans les organes de la végé- tation, d’autres, dans ceux de la fleur; or, on ne peut méconnaitre que les caractères tirés des organes floraux ont une bien plus grande valeur que ceux empruntés à la végétation. Les premiers, tirés des organes de concen- tration des forces vives de la plante, présentent une fixité, une invariabilité, bien plus grande que ceux empruntés aux organes du développement centrifuge : c'est là un point acquis à la science et sur lequel il est inutile d'in- sister. Les caractères tirés de la végétation peuvent bien servir à former, dans un genre, des divisions secondaires, mais Jamais ils ne peuvent former les divisions de premier ordre, pas plus sous-genres que genres. Ouvrez tous les ouvrages des maitres de la science, vous y verrez les sous-genres définis par des caractères tirés de la fleur ou du fruit, jamais par ceux empruntés aux organes de la végétation. C'est que la nature, en créant les groupes d'espèces, a caché dans la fleur le secret de ses réunions, en sorte que c'est là que le véritable botaniste doit aller chercher le mystère de la formation des genres et des sous-genres, afin d'arriver à l'unité. La raison l'exige, la science le commande. (29) A côté de cette observation, il en est une autre non moins importante. Ainsi que nous venons de Île dire, Lindley a généralement bien établi les groupes d'espèces de Roses; mais ces groupes ont-ils entre eux, comme il le propose, une même valeur, une valeur parallèle? A cette question, la négative n'est pas douteuse. Il n'est personne qui ne reconnaisse au premier coup d'œil que la distance qui sépare les Roses pimpinellifoliées ou les Cinnamomées des Roses caninesest bien autrement grande que celle qui sépare les Canines des Rubigineuses et des Tomenteuses. Les premières sont fondamentales et offrent des réunions entièrement distinctes ; les autres ne sont que des modifications d’un seul et même type, l'Églantier. Il y a done là des groupes de valeur différente, les uns plus voisins entre eux et ne formant que des modifica- tions d’un sous-type, les autres plus éloignés et formant des types distincts. C'est dans cette observation compara- tive que réside le véritable progrès de la science. Là’est la loi de subordination des caractères et des groupes si bien établie par de Jussieu et qui forme la base sur laquelle repose tout l'édifice de la science. Rechercher la subor- dination des groupes, étudier la subordination des carac- tères, voilà ce qu’exige le véritable progrès de la elassifi- cation des Roses. Nous venons de montrer qu'il existe dans les Roses des groupes et des caractères de valeur différente. Pourquoi le groupe des Synstylées, formé par De Candolle, a-t-il été admis dans toutes les classifications des Roses ? C'est parce qu'il repose sur des caractères ürés des organes floraux et qu'il représente un groupe entièrement distinct par son port. Malheureusement ce groupe ne comprend qu'une petite fraction des espèces de Roses : le style ne (50 ) se prétant pas à d’autres combinaisons. IT faut donc re- courir à d’autres caractères tirés de la fleur et du fruit, pour former les divisions du premier ordre. Wallroth et M. Reuter ont cru les trouver dans les divisions du calice, entières ou pinnatifides, persistantes ou caduques. L'ob- servation a démontré que la persistance ou la caducité des sépales, bien que fournissant, ainsi que l’a fait re- marquer M. Crépin, un caractère organique excellent pour la définition des espèces, ne peut servir à former les tribus, puisque dans chacune des divisions des Canines, des Tomenteuses et des Rubigineuses, on trouve des Roses à sépales cadues et d’autres à sépales persistants jusqu'à la complète maturité du fruit. On ne peut done établir des divisions de premier ordre sur un tel caractère. Et quand aux laciniures des sépales, si elles sont plus développées dans les Canines, elles n'en existent pas moins à l'état rudimentaire dans la plupart des autres. C'est ce qui a donné lieu à ce charmant distique où le sépale intermé- diaire de la Rose parle au spectateur : Quinque sumus fratres, barbatus unus et alter, Imberbesque duo, sum semiberbis ego. Dans plusieurs groupes, on trouve des formes de sépales plus ou moins entières, plus ou moins laciniées. Les Roses dites chinoises semblent plus constantes à ce sujet, mais là, au lieu des laciniures qui y avortent, on observe à leur place une ligne de glandes stipitées qui ne sont que les rudiments de ces laciniures avortées. Ce caractère ne peut done pas servir de base première de classification des Roses. Les ovaires ont été mis en avant par Koch pour obtenir une distribution naturelle et comparative des espèces de Roses, Ce savant ayant observé que dans les Canines (31) les ovaires situés au centre de l’urcéole sont munis d’un stipe égal en longueur à l'ovaire lui-même, que dans les Pimpinellifoliées et les Cinnamomées ces ovaires du centre sont brièvement stipités, tandis qu'ils sont sessi- les dans les Centifoliées et les Galliques, il adopte ce carac- tère comme base de classification des espèces. Il a été suivi par le savant M. Godron dans sa remarquable Flore de Lorraine. Ce caractère ne nous paraît pas devoir être considéré comme devant servir de base principale de coor- dination des espèces, par le motif qu'il est la conséquence de la forme du fruit. On conçoit en effet que plus l’urcéole s'allonge, plus les ovaires insérés au centre de l’urcéole doivent avoir un stipe allongé, afin que leurs stigmates puissent arriver à la hauteur de ceux des ovaires insérés sur les flanes de cet ureéole. Au contraire, plus lurcéole sera court et déprimé, plus les ovaires du centre se pré- senteront à l'état sessile. C’est done non un résultat orga- nique, mais une conséquence de la forme de l’urcéole. Aussi, dans l'application, la généralisation de ce caractère amêne-t-elle d'étranges disparates. Les R. arvensis et sem- pervirens arrivent ainsi à faire partie des Centifoliées avec lesquelles elles n'ont'aucune affinité, tandis que la R. sty- losa se trouve réunie aux Canines. De même, la R. lutea, qui est une Rubigineuse au point que Linné la confondait avec la R. rubiginosa, est placée parmi les Pimpinellifoliées et la R. turbinata, véritable Gallique, parmi les Cinnamo- mées. Cette base, employée comme primordiale, rompt done les rapports naturels des espèces. Sans doute, elle peut être employée pour déterminer un groupe, mais en la subordonnant à un caractère d’un ordre supérieur . La subordination des caractères, cette grande loi établie par de Jussieu et qui est la base de la méthode naturelle, (32) doit, avant tout, diriger la classification des Roses. Re- chercher le caractère floral le plus solide, le plus invaria- ble, groupant les espèces aflines, séparant les espèces dissemblables, pour établir sur lui les divisions de premier ordre, c’est-à-dire les sous-genres, puis appliquer à cha- cune de ces divisions les caractères de second ordre, qui y amènent les mêmes résultats parallèles dans les sous- genres, Voilà ce que commande la pondération des carac- tères. Nous l'avons dit, les groupes formés par les auteurs sont loin d'avoir une valeur égale. De mème qu'il faut chercher les caractères de premier et de second ordres, de mème il faut établir d'abord les groupes de premier ordre, dans lesquels viendront se placer ensuite les groupes de second ordre. Après avoir retiré des espèces le genre Hulthemia, nous trouvons dans les Roses d'Europe cinq groupes de premier ordre bien distinets et pouvant former des sous-genres, savoir : les Pimpinellifoliées, espèces sociales ; les Cinnamomées, espèces des lieux humides et souvent des marais ; les Synstylées, espèces sarmenteuses ; les Roses nobles, espèces d'Orient pour la plupart; et en cinquième lieu la masse des Églantiers. Ces cinq sous- genres sont naturels, entièrement distinets et faciles à reconnaitre au premier coup d'œil. Quant aux Roses rubi- gineuses, canines et tomenteuses, ee sont là des groupes factices et formant de simples subdivisions des Églantiers. Leurs séries ne sont en aucune façon des séries parallèles avec celles que nous venons d'indiquer ; elles sont telle- ment secondaires qu'il existe une foule de formes qu'on peut placer indifféremment dans l’une ou dans l'autre, ce qui jamais ne peut se faire pour les séries de première valeur. Les groupes parallèles étant ainsi formés, il reste à ( 33 trouver le lien qui les unit et les caractérise. Ce lien ne peut être puisé dans les caractères de la végétation, qui, au lieu de les unir, viendrait les rompre. C’est dans les organes de la fleur et du fruit qu'il faut chercher la défi- nition des sous-genres, comme des genres. L'observation nous à démontré que parmi les organes floraux, celui qui seul est en rapport avec les groupes de premier ordre est le nectaire. Le nectaire des fleurs, organe dont l'étude est entièrement négligée, est l'un des organes qui conservent le mieux les rapports naturels des espèces. Dans les Re- nonçulacées, 1! définit admirablement les genres et, dans un grand nombre de plantes, il fournit d'excellents earac- tères pour la formation des sous-genres. Les Saules aussi, qui paraissaient rebelles à la formation de groupes naturels et de sous-genres, n'ont pu fournir ce résultat que par le nectaire. Il en est de mème des Pomacées, si voisines des Roses, où le nectaire détermine admirablement les earac- tères génériques. C'est aussi ce qui a lieu pour les Roses, dans lesquelles le nectaire joue un rôle entièrement ana- logue à celui des Pomacées, leurs voisines. Dans les Roses, le nectaire ne forme pas saillie, il est sous la forme d’une plaque annulaire, insérée en dessous des étamines et livrant passage aux styles dans le centre par une perforation qui laisse les ovaires supères. Dans les Pimpinellifoliées, le nectaire fait défaut; dans les Cin- namomées, il forme un anneau mince, inséré au-dessus de l’urcéole, à la base des sépales; tandis que dans les autres tribus, 1l forme une plaque épaisse et parfois sub- conique, insérée à la gorge de l’urcéole et en fermant l'entrée, sauf un trou destiné à laisser saillir les styles. Ces trois formes, si distinctes, sont donc une base organique et facile. Mais la troisième catégorie comprend les Canines, (54) les Synstylées et les Centifoliées, séries réellement primi- tives. Il suffit, pour les caractériser, de faire intervenir les styles en colonne pour différencier les Synstylées et les ovaires tous sessiles, pour les Centifoliées. Par là le genre Rosier peut se diviser en cinq sous-genres, d’après des caractères pris dans la fleur. Quant aux divisions secon- daires, leurs caractères doivent se prendre dans les or- ganes de la végétation et surtout dans l'attache des épines sur la tige, caractère d’une valeur constante. En faisant ensuite appel à la forme des aiguillons, aux poils et aux glandes des feuilles, on peut arriver à une classification des Roses d’après les lois de la science, d’après la subordi- nation des caractères, et où chaque série est parallèle avec celles de son rang. C'est ce que nous présenterons plus loin. K 5. De l'espèce dans les Roses. Les espèces de Roses, comme celles de Ronces, ont pris, de nos Jours surtout, un accroissement considérable. Linné n'en avait décrit que seize; Willdenow en porta le nombre à trente-sept; Persoon, à quarante-einq; Thory, à cinquante-sept, et Lindley, à soixante-dix. Ces auteurs rapportaient comme variétés les formes secondaires aux espèces qu'ils admettaient; mais Trattinnick, en élevant ces formes secondaires au rang d'espèces, arriva à présenter le genre Rosier comme renfermant au delà de 240 espèces. L'exemple de Frattinnick a été contagieux, et depuis lors ce nombre s’est encore considérablement accru. M. Bo- reau, dans sa Flore du centre de la France, décrit pour cette contrée seulement soixante-treize espèces de Roses; M. Déséglise, pour la France, en décrit 105, et ce dernier (35 ) auteur, dans le catalogue qu'il vient de publier, indique, comme croissant en France et en Angleterre, 168 espèces de Roses. On voit par là qu'il en est des espèces de Roses . comme des espèces de Ronces ; les formes y sont infinies et rien n'est plus facile que d'y multiplier les espèces. Nous ne saurions admettre cette énorme quantité d'espèces fondées sur des caractères à dose homéopathique. Ce qui fait l'espèce, c'est l'habitus; toute espèce doit se distinguer au premier coup d'œil, et 1l faut y rapporter comme va- riétés toutes ces formes qui ne se distinguent les unes des autres que par des caractères variables qu'on retrouve dans chacune d'elles. Le travail de M. Crépin sur les formes parallèles de la R. tomentella met cette vérité dans tout son Jour. Parmi les organes de la végétation destinés à grouper et définir les espèces de Roses, ce sont les aiguillons et les soies qui l'emportent en valeur sur tous les autres ; aussi les classifications basées sur leur considération, celles de Woods et des auteurs qui l'ont suivi, sont-elles, au point de vue purement spécifique, supérieures à toutes celles qui reposent sur d’autres caractères de la végétation. Woods a très-bien distingué les aiguillons des soies et en a fait la base de son système. Nous croyons surtout devoir attirer l'attention des botanistes sur la base des aiguillons et la eica- trice qu'ils laissent sur les tiges. Cette cicatrice ou impres- sion, tantôt ronde, tantôt plus ou moins allongée, mérite d’être soigneusement observée; elle sépare les Spinifères des Hamifères, et est excellente pour la définition des espèces du sous-genre Cynorhodon. Dans l’ordre de la valeur des organes végétatifs, les aiguillons l’emportent et tous les autres doivent leur être subordonnés. M. Grenier attribue une grande valeur à la villosité (56) ou à la glabréité des styles et à la persistance ou à la cadutité des sépales. Nous croyons cette valeur d'autant mieux établie qu'elle est confirmée par l'observation, et se rapporte à des organes de la végétation concentrée, c'est-à-dire de la fleur. Mais nous ne pouvons en dire autant de la forme des urcéoles qui est sujette à varier. C'est ainsi que dans les dunes de Flandre-Oceidentale, où la Rose Pimprenelle abonde, nous avons souvent observé des individus où le fruit, au lieu d’être globuleux, comme l'indique le caractère de l'espèce, est en massue ovale, preuve évidente du peu de valeur de ce caractère pour la formation des espèces. Les dentelures des feuilles, employées par Leman, ont aussi une valeur réelle dans les Roses comme dans toutes les plantes, mais ce serait exagérer la valeur des carac- tères fourni par ces organes que de les considérer comme devant toujours servir de base à la formation des espèces. C'est ce que prouve l'observation des formes des Roses canines, où la dentelure des feuilles présente souvent de nombreuses exceptions. Il faut le reconnaitre, les définitions tirées des glandes des folioles laissent beaucoup à désirer, puisqu'on passe, par une série de formes successives, de la foliole munie de glandes à celle qui en est dépourvue. Pourtant, c'est le seul moyen de séparer les Rubigineuses des Canines ; mais ce moyen lui-même met dans tout son jour cette vérité, que les groupes de Roses n'ont pas une valeur parallèle et égale, en sorte qu'il s'en trouve des supérieurs et des inférieurs. Quant aux glandes des pétioles, des pédoncules et des sépales, cela peut servir à distinguer de simples variétés, mais jamais à caractériser des espèces. Où arriverait-on si on voulait, dans les Roses et les de Ronces, constituer des espèces sur des caractères aussi minimes et variables. Nous ne saurions appartenir à cette école pour qui toute forme est une espèce; c’est jeter la science dans le chaos. Ce qui constitue d’abord l'espèce, cest lhabitus propre qui la fait distinguer au premier coup d'œil; mais ces prétendues espèces d’un port entière- ment semblable et qu'on ne peut distinguer qu'à la loupe, ces espèces homéopathiques , il nous est impossible d'en faire autre chose que des variétés. C'est cette manière de voir qui nous servira de guide dans la monographie des Roses de Belgique que nous allons présenter. Mais avant d'aborder celle-ci, établissons les caractères des deux genres de la tribu des Rosées. Il. — HŒULHMEMAA Dur. Aulth., p. 13 (1824). Rhodopsis Ledeb. FI. Alt, I, p. 295 (1850). — Lowea Lindl. Bot. Reg., t. 1261. Calyx basi urceolatus, pentasepalus. Urceolus demum suceulentus. Petala nectaro stigmatibus notata. Ovaria ecomata, nuda. Folia estipulata. 1. H. berberifolia Dmrt. |. c.; Rosa berberifolia Pall. Nov. act. Petrop., X, p. 379; R. persica Juss. Gen., p. 452; R. simplicifolia Salisb. Hort. allert., p. 559. IT. — ROSA Lan. Calyx basi urceolatus, pentasepalus. Urceolus demum succosus. Petala nectaro stigmatibus destituta. Ovaria latere exteriore comata. Folia stipulata. ROSES DE BELGIQUE. ROSA Lix. ANALYSE DES SOUS-GENRES ET DES SECTIONS. Néciaire uk sn ER PER SU. RS APCE ÉSREODENR Nectaire mince, inséré sur le calice. . . . . . 2. Cassiornopon. Nectaire épais, inséré au sommet de l’urcéole. . EroRHODON. QT Styles libres; ovaires tous sessiles Styles libres ; ovaires du centre stipités . . . 4. Cynoruopon. A. Dimorphacanthées. Aiguillons erochus et subulés-droits. Aiguillons droits et crochus sur la même tige (( 1. albae). B. Spinifères. — Aiguillons tous subulés, à impression ovale-arrondie. * Sépales subindivis ; feuilles glabres (V2. a/- pinae). ** Sépales pinnatifides; feuilles tomenteuses (\ 5. tomentosue). C. Hamifères. — Aiguillons recourbés-crochus, à impression allongée. * Folioles chargés de glandes sessiles (\ £.ru- biginosae). + ** Folioles non glanduleuses (\ 5. caninae). Siyies réunis en colpnne : + +1: 4.277 1: 0 8; STYEORODON. Sous-genre 1. — CHAMAERHODON Dmrt. Hulth., p. 11; Prodr:, p.95: Nectaire nul. Les plantes appartenant à ce sous-genre sont toutes sociales. Leurs tiges sont munies de soies et leurs stipules (59) n'acquièrent pas plus de développement vers Finflores- cence que partout ailleurs. 1. R. pimpinellifolia. Aiguillons inégaux droits, ceux des rejetons rassemblés, ceux des rameaux épars; fruit déprimé à la base, à sépales persistants, connivents. R. pimpinellifolia Ser. in DC. Prodr., WW, p. 608; Dmrt. Prodr., p. 95; Koch Syn., p. 195; Lej. et Court. Comp., , p. 159; Wirtg. FT, Rlpr., p. 166. a. archetypa. Pédoncules et fruits lisses. R. pimpinellifolia Lin. Spec., p. 705; Engl. Bot., t.187; Lej. F1. Spa, 1, D 220: G. spinosissima. Pédoncules munis de soies ou de glandes. R. dunalis Dod. Pempt., p. 187. R. spinosissima Lin. Spec., p. 705 ; Lej. F1. Spa, 1, p. 229; Crép. Man., éd. 2, p. 95. 7. rosea. Fleurs roses. Koch Syn., p. 194; Wärtg. F1. Rhpr., p. 166. d. mariaeburgensis. Fleurs blanchâtres, à onglet jaune; fruit noir, penché. R. pimpinellifolia var. mariaeburgensis Red. Ros., t. 1; Tratt. Ros. monogr., I, p. 150. . €. mitissima. Aiguillons disparaissant ou presque nuls. R. mitissima Gmel. F1. Bad., IV, p. 558 ; Bor. FI. centre, W, p. 220. R. pimpinellifolia var. inermis DC. FI. fr., IV, p. 459. 6. clavala. Fruit longuement ovale, en massue. 1. Ripartii. Folioles doublement dentées, glanduleuses sur les ner- vures à la face inférieure. i R. Ripartii Déségl. Monogr., p. 47. Habite la zone calcaire depuis Aiwaille jusqu’à Marienbourg ! La variété spinosissima est commune dans les dunes de Belgique et de Hollande, ce qui l'avait fait nommer R. dunalis par Dodoens. La variété rosea croît à Bingen (Wirig.); la variété mariaeburgensis, à Mariembourg ! où elle a été découverte par Redouté ; nous avons trouvé la variété clavata dans les dunes de Furnes; enfin la variété Ripartii existe dans la province de Liége (Martinis !). Arbrisseau de deux à trois pieds de hauteur, très-rameux, couvert d’aiguillons subulés droits et inégaux, parfois caducs avec l’âge. Feuilles ( 40 ) petites, à folioles ovales-arrondies, simplement ou doublement dentées. Fleurs solitaires, grandes, blanchâtres, à sépales entiers. Pédoncules fruc- tifères droits. Fruit charnu, noirâtre à la maturité. Oss. — On à beaucoup discuté sur les À. pimpinellifolia et spinosissima de Linné ; l’étude comparative de ses ouvrages suffit pour montrer qu'il y avait eu là variation et erreur. Dans son Species plantaruin, 1 définit la R. pimpinellifolia par ses ovaires globuleux et ses aiguillons épars, tandis qu'il caractérise la À. spinosissima par ses ovaires ovales glabres, ses pédoncuies, ses tiges et ses pélioles à aiguillons nombreux. Mais, dans la treizième édition de son Systema vegetabilium, Linné attribue à l’un et à l’autre un ovaire globuleux, preuve évidente qu'il y a eu erreur dans le Species. En effet, en visitant l’herbier de Linné, nous avons pu nous assurer que sa À. spinosissima appartient certainement à la À: pimpinel- lifolia. La variété clavata, que nous avons plusieurs fois observée dans les dunes de Belgique mêlée avec l’espèce, prouve que les prétendues espèces établies aux dépens de la Æ. pimpinellifolia sur la forme du fruit n’ont aucune valeur spécifique. Elle vient confirmer une fois de plus la remarque déjà faite, que la forme du fruit est sujette à varier dans les espèces de Roses. 2. IR. Sabini. Tiges à soies rares et à aiguillons inégaux et distants ; folioles doublement dentées; fruit arrondi à la base; sépales pinnatifides, divergents. R. Sabini Woods Brit. Ros. in Linn. trans., XII, p. 158; Sm. Engl. Bot., t. 2594; Baker Rev. of Brit. Roses, p. 5. B. coronata. Folioles pubescentes sur les deux faces, glanduleuses ou églanduleuses en dessous ; pédoncules et urcéoles hispides- glanduleux. R. coronata Crép. in Bull. Acad., Brux., 1862; Not. II, p. 25; Man., | éd. 2, p.94; Gren. FI. Juras., 1, p. 252. R. resinosa Déségl. Rév., p. 58, excl. syn. Rchb. 7. subnuda. Feuilles glabres, glanduleuses et à nervures pubescentes par dessous ; pédoncules et urcéoles lisses. R. coronata var. subnuda Crép. L. c. R. Sabini var. subnuda Baker l, c., p. 8. . Cette belle et rare espèce a été découverte par M. Crépin sur les rochers calcaires dans la province de Namur, à Han-sur-Lesse, où nous l’avons car) recueillie avec lui, à Auffe et Wavreille, dans la même province, à Ver- denne dans le Luxembourg. Arbrisseau de 2 à 5 pieds, à aiguillons grêles de deux sortes, les uns comprimés, les autres sétacés. Feuilles à petioles pubescents. Folioles glanduleuses par dessous, soyeuses dans l'espèce, glabres et seulement pubescentes sur les nervures dans la variété. Stipules et bractées non dilatées. Fleurs roses, peu nombreuses ou solitaires. Sépales extérieurs pinnatifides. Fruit subglobuleux, rouge, couronné par le calice persistant. Ors. — La R. sabauda Reuter, qui est l’énvoluta de Smith, est une simple variété de cette espèce, comme MM. Baker et Crépin l'ont déjà fait observer. Cette espèce et ses variétés montrent clairement l’insuflisance et l’inanité des classifications de Roses qui reposent sur les caractères de la végétation, sans subordonner ces caractères à ceux fournis par les organes floraux. Ainsi, dans le dernier travail de M. Grenier, la AR. subnuda est placée danssa section des Coronataeet la R. coronata, dans celle des Villosae. Ainsi encore, dans la dernière classification de M. Déséglise, la R. invo- luta est placée dans les Pimpellifoliae, la R. sabauda dans les Alpinae, les R. Sabini et Doniana, dans les Tomentosae. Or, toutes ces formes ne sont que de simples variétés de la R. Sabini. Sous-genre Il. — Cassioruonon Dmrt. Hulth., p. 11 ; Prodr.;;-p.195: Disque mince, promptement desséché, inséré sur la base du calice et non sur l'urcéole. Les Roses de ce sous-genre habitent de préférence les lieux humides ; leurs stipules supérieures sont dilatées. 5. R. cinmammomea. Aiguillons des rejetons denses et droits, ceux des rameaux sous-stipulaires et crochus ; stipules dilatées onduleuses ; fruit pulpeux; sépales connivents. R. cinnamomea Lin. Spec., p. 705; Sm. Engl. Bot., 1. 588; Red. Ros. t. 57 et51; Lej. Rev.,p. 99 ; Dir. Prodr., p. 95; Lej.et Court. Comp., Il, p. 141; Tin. FI. Luæ., p. 251. R. maialis Herm. Diss., p. 8. (42) Habite en abondance près Luxembourg! et Trèves (Lôhr), près Theux (Lej.) et dans la Zélande, à St-Jan-Steen (Walraven). Tiges d’un rouge brun, couvertes d’aiguillons droits. Rameaux droits, à aiguillons courbés, géminés, placés sous la stipule. Folioles ovales- elliptiques, vertes et glabres en dessus, blanchâtres et pubescentes en dessous. Fleurs d’un rouge purpurin. Sépales entiers, persistants et cou- ronnant le fruit qui est petit, globuleux, lisse et rouge à la maturité. L. R. carolina. Aiguillons des rejetons sétiformes, ceux des rameaux sous-stipulaires; stipules involutées; fo- lioles lancéolées ; sépales étalés, entiers. R. carolina Lindl. Monogr. Ros., p. 25, t. 5. R. virginiana Roessig Ros., t. 15 (opt.). Cette espèce; originaire des marais des États-Unis d'Amérique, a été trouvée dans les haies humides de la Campine anversoise à Hersselt par M. Devos ! et à Ramsell par le docteur Van Haesendonck ! où elle a été sans aucun doute introduite par les oiseaux. Tiges de 4 à 5 pieds, vertes ou d’un rouge sombre. Stipules contour- nées dans leur longueur, sauf les ailes qui sont étalées. Folioles lancéolées, simplement dentées, glauques et cotonneuses en dessous. Fleurs peu nombreuses, à bractées concaves. Pétales d’un rouge foncé, ondulés. Fruit sphérique, écarlate, couronné par les sépales. 5. R. fraxinifolia. Rejetons munis à la base de rares aiguillons sétiformes; rameaux nus, dressés ; folioles elliptiques, glabres. R. fraxinifolia Bork. Holz., p. 501; Gmel. FI. Bad., W, p. 415; Dmrt. Prodr., p. 95; Lej. et Court. Comp., M, p. 140. R. blanda Jacq. Fragm., p. 70, t. 105. Cette espèce, originaire des États-Unis d'Amérique, à été trouvée dans les broussailles le long de la Meuse près Huy (Dijon!) et le long de la Moselle (Wirtgen !); elle n’est par rare vers Liége (Le]. et Court.). Rejetons et rameaux d’un pourpre foncé, dépourvus d’aiguillons et de soies, si ce n’est à la base des tiges. Folioles lancéolées-elliptiques, glauques par dessous, glabres sur les deux faces. Fleurs rouges, en co- rymbe, à bractées ciliées. Sépales entiers. Fruit petit, globuleux et d’un rouge obscur. (45) Sous-genre TT. — Erornopon. Nectaire épais, infundibuliforme, poilu à la gorge, “inséré au sommet de l’urcéole. Styles libres. Ovaires tous sessiles. Os. — Les espèces indigènes de ce sous-genre ont les tiges portant des aiguillons et des soies glandulifères, qui manquent parfois sur les rameaux. 6. R. gallica. Aiguillons crochus, mêlés de soies glanduli- fères; folioles doublement dentées ; fleurs subsolitaires; fruit dressé. R. gallica Lin. Spec., p.704; Gort. Fl. Belg., p. 145 ; Van Hall FI. Belg. sept., p. 586 ; Dmrt. Prodr., p. 95; Lej. et Court. Comp., W, p. 144; Würtg. FI. Rhpr., p. 168 ; Prodr. F1. Bat., p. 80. R. belgica Brot. Lusit., |, p. 558. B. pumila. Fruit pyriforme ; folioles petites, glauques en dessous. R. pumila Lin. Suppl., p.262; Jacq. Austr., t. 198. - R. gallica var. pumila Lindl. Ros. Monogr., p. 68; Wirtg. Ft. Rhpr., p. 168. Habite les bois de la Nord-Hollande près Groet et Schorel (Reinwart) et à Havelte (Heyn.) ; on la rencontre çà et là dans les haies des jardins de village. La variété croit près Coblence, à Boppard et Altburg (Wirtgen). Rhizome longuement rampant. Tiges munies d’aiguillons nombreux, les plus grands comprimés et crochus, les autres sétacés, entremêlés de nombreuses soies glandulifères. Folioles elliptiques, simplement dentées. Fleurs très-grandes, pourpres. Sépales réfléchis, cadues. Fruit dressé, subglobuleux. Es Vulg. Rosier de Provins. 7. R. turbinata. Rejetons munis de soies et d’aiguillons; rameaux nus; stipules florales dilatées; urcéoles tur- binés ; fruit dressé. R. turbinata Ait. Kew, IT, p. 206; Jacq. Schünbr., t. 153; Red. Ros., E, t. 48. R. francfurtensis Roessig Ros., t. II. Habite les haies près Coblence (Wirtgen !). CERN Rejetons droits, a aiguillons nombreux et inégaux, les uns plus grands, courbés en faux, les autres plus petits, sétacés, entremêlés de soies glan- dulifères, tous tombant l'été. Rameaux inermes. Stipules des feuilles flora- les dilatées, elliptiques. Fleurs grandes, pourprées, à urcéoles turbinés. Pédoneules frustifères dressés. Fruit turbiné, couronné par un calice étalé. Sous-genre IV. — Cyornonox Dmrt. Hulth., p. 11; Prodr. tp: 95 Nectaire épais, diseiforme, glabre à la gorge, inséré au sommet de l’urcéole et perforé au centre pour donner pas sage aux styles. Styles libres. Ovaires du centre pédiculés. Os. — Ce sous-genre, qui comprend tout ce que le vulgaire appelle des Églantiers et que, pour ce sujet, nous aurions volontiers nommé Eglanteria, est trop nombreux en espèces pour ne pas être subdivisé. C'est done 1e1 que nous appliquerons, comme subdivisions, les caractères de second ordre, en empruntant les groupes formés par De Candolle et Lindley. A. — DIMORPHACANTHAE. Aiïguillons de deux sortes, les uns subulés, les autres crochus. | \ {. Albae. Aiguillons les uns vigoureux comprimés, les autres sé- tacés. Sépales réfléchis, cadues. Nectaire poilu à la gorge. 8. R. alba. Aiguillons de deux sortes, courbés en faux ou sétacés ; folioles glabres en dessus, dépourvues de glandes en dessous; sépales étalés. R. alba Lin. Spec., p. 705 ; Gmel. FI. Bad., 11, p. 427 ; Red. Ros., 1, t. 54 et 45 ; Rouc. F1., 1, p. 405 ; Lej. Rev., p. 98 ; Dmrt. Prodr., p.94; Lej. et Court. Comp., IL, p. 143. Habite les bois montagneux des environs de Juslenville (Lejeune), et eà et là dans les haies. (45) Arbrisseau de 6 à 7 pieds. Aiguillons inégaux, épars. Feuilles d’un vert terne, à folioles ovales, simplement dentées. Fleurs grandes, blanches, portées sur des pédoncules munis de soies. Fruit ovale, rouge, à sépales étalés et cadues. Os. — Koch aflirme que le Rosier blane est une variété de la KR. collina. W nous est impossible d'admettre eette opinion. B. — SPINIFERAE. Aiguillons tous subulés, à impression ronde ou sub- ovale. \ 2. Alpinae Déségl. Monogr., p. 55. Aiguillons subulés. Folioles glabres ou glabriuscules. Sépales entiers, rarement pinnatifides. Os. — Cette section ne diffère des Canines que par la forme des aiguillons. La R. Reuteri semble réunir ces deux sections. 9. R. rubrifolia. Aïguillons inégaux ; folioles ovales, gla- bres ; sépales indivis ; fruit globuleux, pulpeux. R. rubrifolia Véll. Dauph., WE, p. 549; Ser. Mus. helv., p. 8, t. 1; Dmrt. Prodr., p. 94 ; Tin. FI. Lux., p. 253 ; Lej. et Court. Comp., I, p. 141; Lôhr Fl.v. Tr., p. 55; Wirtg. Prodr., p. 65. R. canina var. G Sutt. Helv., FL, p. 502. Habite le grand-duché de Luxembourg, dans les bois et les haies, près Domeldange (Tin. et Lôhr) ; il croit aussi dans lEifel. Arbrisseau de 4 à 5 pieds, de couleur rougeûtre et recouvert d’une poussière glauque dans toutes ses parties. Aiguillons épars. Feuilles rou- geâtres à leur naissance, puis glaucescentes, à folioles simplement den- tées. Stipules larges, étalées. Fleurs rouges, entourées de bractées. Nectaire épais, fermant la gorge de l’urcéole, perforé au centre. Fruit globuleux, rouge foncé à la maturité. La R. alpina a été indiquée dans les hautes fagnes par J. Olislagers. (46) ( 5. Tomentosae Déségl. Rév., p. 5. — Villosae DC. in Ser. Mus. helo., p. 5; Lindl. Ros. Monogr., p.72; Déséqgl. Monogr., p. 120. Aiguillons droits. Folioles tomenteuses. Sépales exté- rieures pinnatifides. Os. — Bien que le nom de Villosue soit plus ancien pour celte section, nous avons cru devoir lui préférer celui de Tomentosae donné par M. Déséglise : 1° parce que le nom de À. villosa est abandonné dans la seience mo- derne comme obseur et ambigu ; 2° parce que beaucoup d'espèces des sections suivantes sont velues ; 5° parce que le nom de T'omentosae , emprunté à l'espèce principale de la présente section, caractérise parfaitement ce groupe. Nous avons suivi, en cela, l'avis de M. Déséglise. : 10. R. pomifera. Folioles velues des deux côtés; pétales frangés-glanduleux ; sépales inarticulés, persistants, connivents; fruit mür penché, pulpeux, épineux. R. villosa Lin. Spec., p. 704; Rouc. F1., 1, p.402 ; Dmrt. Prodr., p. 95 ; Lej. et Court. Comp., I, p. 141. R. pomifera Herm. Diss., p. 17; Gmel. F1. Bad., p. 410 ; Wäirtg. Fl Rhpr., p.168; Crép. Man., éd. 1, p 52. Habite les roches de schiste carbonifère près Namur (Devos!) et Fooz (de Reul), ainsi que dans l’Eifel près de PAhr (Wirtgen!), dans les haies près Malmedy (Mie Libert !), Mariembourg! (Determe), Anvers (Gilbert!}, et dans la Campine occidentale (Van Haesendoncek !). Arbrisseau vigoureux, dressé, généralement sans rejetons. Folioles glauques, doublement dentées, glanduleuses sur les bords, velues. Fleurs grandes, d’un beau rose et d’un superbe aspect. Pétales ciliés. Fruit po- miforme, très-gros, de couleur carmin, pulpeux, couvert extérieurement de soies glanduleuses et couronné par le calice persistant et connivent. Ops. — La À. villosa de Linné est une espèce collective, comprenant aussi les espèces suivantes, ainsi que nous avons pu nous en assurer par l'inspection de son herbier ; mais les synonymes rapportés dans le Species plantarum appartiennent à cette espèce, ainsi que l’échantillon principal de Pherbier, ce qui fait que notre savant ami Sir James Smith avait eru (47) devoir en faire le Lype de l’espèce linnéenne. Toutefois, pour éviter la confusion, nous avons préféré admettre le nom spécilique donné par Hermann, qui est aujourd’hui accepté dans la science. ÂT. R. molliissiama. Tiges dressées ; aiguillons presque droits; pétioles aiguillonnés; folioles doublement den- tées; fruit sétifère, dressé; sépales persistants, écartés. 4. archetypa. Folioles dépourvues de glandes, velues ; soies du fruit non spinescentes. R. mollissima Wild. Prodr. Berol., p. 457 ; Lej. Rev., p. 97; Lej. et Court. Comp., IE, p. 142 ; Crép. Man., éd. 2, p. 94. R. tomentosa var. mollissima Wi/{d. Spec., 1, p. 1070 ; Dmyt. Prodr., 4 p. 95. 6. arduennensis. Folioles glauques, à peine velues par dessus, très- glanduleuses en dessous. R. pseudo-rubiginosa Lej. FI. Spa, E, p. 229; Rev., p. 95. R. spinulifolia var. Foxiana Thory in Red. Ros., p.5. R. villosa var. glabrata Wallr. Ros. Hist., p. 225. R. mollissima 5. Lej. et Court. Comp., M, p. 142. R. arduennensis Crép. Not., 1, p. 50; Déségl. Rév., p. 7. 7. ovata. Variété de la précédente à fruit ovale. d. eglandulosa. Folioles dépourvues de glandes en dessous ; fruit globuleux. Habite dans les environs de Malmedy! et de Spa (Lej. et Court.); en Flandre, à Overslag (Crépin); la variété 6, près Malmedy! et dans le Luxembourg, à Vesqueville et St-Hubert (Moreau ! et Beaujean!); la var. ?, à Rhénastein (Cogniaux) et la var. d, à Aerschot (Van Haesendonck !). Arbrisseau de 5 à 4 pieds, à tige droite au sommet. Aiguillons droits, subulés, assez épais. Folioles ovales-oblongues, doublement dentées, mollement pubescentes, presque glabres dans les variétés, souvent glandu- leuses. Fleurs d’un rose vif, peu nombreuses, à urcéoles sétifères. Fruit globuleux ou ovale-globuleux, muni de soies molles, flexueuses et non spinescentes, ce qui le distingue du précédent, charnu et non pulpeux, couronné, jusqu’à sa chute, par les sépales persistants étalés-dressés. Os. — Courtois, rédacteur du Compendium, a fait erreur en rappor- tant la R. pseudo-rubiginosa de Lejeune à la R. rubiginosa. Les échantillons que nous avons reçus de Lejeune et que nous avons recueillis avec lui et Mie Libert ne laissent aucun doute à cet égard. D'ailleurs Lejeune, ( 48 ) dans la Revue de la Flore des environs de Spa, déclare lui-même que sa R. pseudo-rubiginosa n’est qu’une variété plus glanduleuse de la R. villosa. Au surplus, le nom proposé par M. Crépin doit être préféré par le motif que celui donné par Lejeune, composé d’un mot gree et d’un mot latin, est contre les règles de la langue scientifique. 12. R. cinerascens. Aiguillons droits; pétioles tomenteux, dépourvus de glandes; folioles tomenteuses-cendrées, veloutées en dessous, simplement dentées ; urcéoles sub- globuleux ; sépales du fruit persistants, redressés. R. cinerascens Dnrt. Prodr., p.98; Tin.Fl. Lux., p.255 ; Déségl.Rév., p.51. R. tomentosa 5 cinerascens Crép. Not., I, p. 55. R. velutina Chabert in Cariot Étud., p. 677. B. ovoidea. Fruit ovoide. %. intricata. Fruit à peine sétifère. R. tomentosa var. intricata Crép. in lilt. Habite les broussailles entre Anseremme et Dinant! près Rochefort et Louette (Crépin), dans la vallée de la Houille à Landrichamps, Flohimont, Chooz (Devos!), dans le Luxembourg (Tin!), à Laroche, Grune, Hamaide, Redu (Crépin), en Hainaut, près Beaumont!, Renlies et Ciply (Martinis!). Arbrisseau de 4 à 5 pieds, à rameaux recouverts d’une poussière glauces- cente. Aiguillons presque droits, dilatés à la base, comprimés, grèêles, épars. Feuilles à pétiole tomenteux, dépourvu de glandes et souvent d’aiguil- lons. Folioles ovales-aiguës, simplement dentées, tomenteuses en dessus, veloutées et grisâtres en dessous, à nervures saillantes. Fleurs roses, soli- taires ou peu nombreuses, à pédoneules muni de soies glanduleuses, ainsi que l’urecéole. Sépales divergents, persistants jusqu’à la maturité du fruit. Fruit rouge, globuleux, parfois ovoide, muni de soies aciculaï- res, parfois glabre. Ogs. — Cette espèce, douée d’un port qui la fait facilement reconnaitre, se distingue de toutes les Roses de cette section par ses folioles simplement dentées et ses sépales persistants, redressés sur le fruit. L] 15. R. tomentosa. Rejetons courbés au sommet; aiguillons légèrement courbés; pétioles glanduleux et armés d’ai- guillons; folioles doublement dentées, tomenteuses; fruit ovale, à sépales réfléchis et caducs. R. R. R. pl Re (49) “ Folioles pubescentes par dessus. . tomentosa Sm. F1. Brit., p. 559 ; Lej. FI. Spa, 1, p. 250. &. Smithiana. Fruit ovale et pédoneules hispides. . tomentosa Bor. FI. centr., Il, p. 252; Déségl. Rév., p. 28. . tomentosa var. Smithiana Ser. in DC. Prodr., I, p. 618. . insidiosa Gren. F1. Juras., p. 255. B. pilosa. Pétioles poilus ; sépales longuement euspidés, aiguillonnés- glanduleux, ainsi que les pédoncules et les urcéoles. . tomentosa var. pilosa Wäértg. in litt. Y. umbellata. Fleurs en ombelle; pédoncules du centre glabres, les latéraux glanduleux-hispides. tomentosa var. umbellata Wäértg. ên litt. d. farinosa. Folioles glanduleuses; pédoneules glanduleux à la base ; urcéoles ovales-globuleux, glabres. farinosa Bechst. Forstb., p. 245 ; Rau Enum. ros., p. 147 ; Désegl. Rév., D: 17: . Andreovii. Folioles glanduleuses; pédoncules et urcéoles hérissés de soies glanduleuses sur toute leur surface. . Andrzeiovii Bess Enum. Volh., p. 19. . Andrzeiouskii Tratt. Monogr. Ros., I, p. 120 ; Bor. F1. centr., éd. 5, U, p. 252 ; Déségl. Monogr., p. 25; Crép. in Bull. de la Soc. roy. de Bot de Belg., I, p. 59. . Andrzejowsciana Sfev. in litt, ex Besser l.c., p. 61. £. subglobosa. Fruit subglobuleux, aiguillonné ainsi que les pédoncules. . subglobosa Sm Engl. Fl., IL. p. 584 ; Bor. F1. centr., W, p. 252; Déséyl. Monogr., p. 195 ; Crép. L. c., 1, p. 59. . Sherardi Sm. Engl. Fl., IV, p. 269 (nom rectifié); Déségl. Rév., p. 55. ** Folioles à peine pubescentes par dessus. 1. Seringeana. Nervures des folioles munies par dessous de glandes stipitées. . cuspidata Tratt. Monogr. Ros., 1, p. 121; Bor. FI. centre, éd. 5, LE, p. 251; Déségl. Monogr., p. 120; Rév., p. 8; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belg.,45p 09200 Seringeana Godr. FI. Lorr., éd. 2, 1, p. 255. 0. glandulosa. Face inférieure des folioles munie de glandes sessiles. tomentosa var. glandulosa Wrtg. èn lite. ! :. dimorpha. Feuilles dépourvues de glandes ; urccoles fleurissants elliptiques, fructifères subglobuleux ; sépales étalés, décidus à la coloration. (50) R. dimorpha Bess. Enum. Pod., p.19; Déségl. Monogr., p.121; Rév., p.15. Iabite le bord des bois et les broussailles! Les variétés pilosa, umbel- lalæ et farinosa, près Coblence (Wirtgen!), Andreovii, près Rochefort (Crépin !\, subglobosa, près Namur (Barbier, Devos!), Neupont (Crépin !) et Obourg (Martinis!), Seringeana, près Masnuy (Martinis), Vignée et Éprave (Crépin !), glandulosa, près d'Éprave (Crépin!) et sur le mont Hohe Acht (Wirtgen), dimorpha, près Namur (Crépin!) et Coblence (Wirtgen!). Tiges dressées, vigoureuses, munies d’aiguillons presque égaux et à peu près droits. Folioles tomenteuses, grisâtres, doublement ou triple- ment dentées, munies parfois en dessous de petites glandes. Fleurs solitaires ou en corymbe, assez grandes et d’un rose clair, à pétales échancrés, mais non ciliés. Urcéoles ovales, rarement globuleux. Sépales pinnatifides, glanduleux à l'extérieur, réfléchis pendant la floraison, puis cadues. Le R. Andrzeiovii de Besser, déjà barbare, a eu son nom transformé par Trattinniek en Andrzeiouskii; ces noms barbarissimes Andrzeiouskii, Hornschuchiana, capables de démonter la machoire d’un Romain, doivent être bannis de la science. Andreovii est du moins latin. à C — HAMIFERAE. Aiguillons recourbés, crochus, comprimés, à impression allongée. \ 4. Rubiginosae Lindl. Ros. Monogr., p. 84. — Rubiginosac et Eglan- tariae DC., Déségl. Aiguillons erochus. Folioles recouvertes en dessous de glandes sessiles entre les nervures. + Styles poilus. 14. R. lutea. Aiguillons des tiges droits, ceux des rameaux plus grands et crochus; fleurs sans bractées ; sépales du fruit divergents. R. Eglanteria Lin. Spec., p. 705, Mant., p.599, Gmel. FI. Bad., 1, p. 4065; Dirt. Prodr., p. 95; Tin. FI. Lux., p. 92. R. lutea Mill. Dict., no 11; Lej. et Court. Comp., U, p. 144. B punicea. Pétales discolores, rouges en dessus. (51) R. punicea Mill, Dict., no 12. R. bicolor Jacq. Vindeb., EL, 1. 13 Sims Bot. Maq., 1. 1677. Habite dans les haies du grand-duché de Luxembourg et de la vallée de la Moselle jusqu’à Coblence (Wirtgen) ; la variété se trouve dans les haies à St-Sauveur dans le Hainaut (Michot). Tiges dressées, à rameaux tombants. Aiguillons des tiges subulés, inégaux; ceux des rameaux plus grands et erochus. Folioles petites, doublement dentées, glabres en dessus, légèrement pubescentes par dessous et glanduleuses. Fleurs solitaires ou peu nombreuses, grandes, d’un jaune vif ou capucine, et mal odorantes., Urcéoles globuleux. Sépales munis d’acicules, cadues après la floraison, Styles poilus. Fruit globuleux. 15. R. rubiginosa. Tiges à aiguillons de deux sortes, les uns grands et erochus, les autres aciculaires et droits; styles hérissés. R. rubiginosa Lin. Mant., p. 564 ; Sm Ft. Brit, p. 540; Dmrt. Prodr., p. 95 (excl. var. G et &). 2. archetypa. Urcéoles ‘subglobuleux, munis à la base de quelques soies aciculaires; pédoncules aiguillonnés. R. rubiginosa Lin. Mant., p. 564; Sm. FT Brit., p. 540; Jacq. Austr., 1,5: 50: R. Eglanteria Woods Brit. Ros. in Trans. Linn. Soc., XI, p.206. B. vulgoris. Fruit ovale glabre, muni à sa base de quelques aciecules ; pédoncules aiguillonnés. R. rubiginosa var. vulgaris Wälld. Enum. Berol., p. 546. 7. wmbellata: Folioles cuspidées; fleurs en ombelle ; urcéoles ovales et pédoneules glabres. R. umbellata Leers F1. Herb., p. 117; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belq., I, p. 59. R. rubiginosa var. umbellata Lindl. Ros. Monogr., p. 86; Lej. et Court. Comp., I, p. 145. ê d. rotundifolia. Folioles rondes; aiguillons des rameaux allongés presque droits; fruit subglobuleux glabre ; pédoneules hé- rissés. R. rubiginosa var. rotundifolia Rau Enum. ros., p. 156. R. rotundifolia Tratt. Monogr. Ros., WH, p.75; Rehb. FL exc, p. 617; Bor. FT. centr., W, p. 251; Déséyl. Monogr., p. 116. £. microphylla. Folioles elliptiques obtuses; urcéoles solitaires, nus. (52) R. rubiginosa var. microphylla Waltr. Ros. Hist., p. 220 ; Lej.et Court., Il, p. 145. £. muricata Folioles ovales-arrondies obtuses ; fruit sphérique, cou- vert d’aiguillons sur toute sa surface. u. resinosa. Aiguillons allongés ; urcéoles ovales et pédoncules munis d’aiguillons. R. rubiginosa var. resinosa Wallr. Ann. bot., p. 65; Lej. et Court. Comp., I, p. 145. R. resinosa Lej. Rev., p. 96. 0. echinocarpa. Feuilles ovales aigues; fruit sphérique, aiguillonné à sa base. R. echinocarpa Ripart in Déségl. Monogr., p. 110; Crép. L. c., 1, p. 59, . comosa. Sépales déchiquetés, fortement laciniés, chevelus. R comosa Ripart in Schultz Arch., p. 254; Déségl. Monogr., p. 115 ; Crep. le c.,1,p. 59: Habite les lieux secs et pierreux. Les variétés rotundifolia, près Coblence (Wirtgen !), microphylla, sur les bords de l’Ourthe (Lej.et Court.), muricata, sur les rochers de la Lesse (Devos!), resinosa, près Malmedy et Wegnez (Lej.), echinocarpa, à Rochefort (Crépin !) et Ciply (Martinis!}, comosa, à Han-sur-Lesse (Crépin !). Arbrisseau formant un buisson touflu et peu élevé. Aiguillons inégaux, de deux sortes, les uns presque droits, les autres crochus. Folioles d’un vert luisant, doublement dentées, couvertes en dessous de glandes odo- rantes, arrondies à la base. Fleurs d’un rose carminé, solitaires ou en corymbe. Urcéoles ovoïdes ou globuleux. Sépales réfléchis après la floraison. Fruit rouge, ovale ou globuleux. ++ Styles glabres. 16. R. micrantha. Aiguillons uniformes sous-stipulaires ; folioles poilues en dessous, arrondies à la base; styles glabres. R. micrantha Sm. Engl. Bot., t 2490 (fasc. 255, décembre 1812); Woods Brit Ros.in Trans. Linn.Soc., XII, p 209; Crép.Man.,éd 2, p.94. À. nemorosa Lib. in Lej. FI. Spa, WU, p. 511, opt. (1815). R. Libertiana Tratt. Monogr. Ros., I, p. 80. %. vulgaris. Urcéoles ovoïdes-arrondis ; folioles glabres par dessus, — pubescentes en dessous. ( 55 R. micrantha Bor. FL centr., W, p. 229 ; Déségl. Monogr., p. 15. B. nemorosa. Urcéoles ovoides-oblongs ; folioles pubescentes sur les nervures. R. nemorosa Bor. FL. centr., p. 299 ; Déségl. Monogr., p. 114. 7. pisiformis. Fruit globuleux de la grosseur d’un pois. d, Lemani. Fruit ovoïde-arrondi; pétioles et bractées glabres ; folicles pubescentes sur la nervure. KR. hystrix Lem. Bull. philom , 1818, vol. 86, p. 56%, non Lindley. R. Lemani Boreau FL. centr., M, p. 250; Déségl. Monogr., p. 102. €, ventricosa. Fruit subglobuleux; pétioles velus; bractées glabres, glanduleuses sur les bords. R. micrantha var. No 1 Crép. in litt. &. permixta. Fruit ovoïde; bractées velues en dehors, glanduleuses sur les bords. R. permixta Déségl. Monogr., p. 107. R. micrantha var. permixta Gren. FI. Juras., L, p. 252. ' 1. seplicola. Fruit subglobuleux ; bractées pubescentes et glanduleuses en dehors. R. septicola Déségl. Monogr., p. 109. R. micrantha var. septicola Gren. FI, J'uras., 1, p. 252. R. No 80 Wéirtg. exs. Habite au bord des bois et sur les rochers de la région montagneuse, près Malmedy (Libert !), Rochefort ! et dans toute la zone calcaire du midi des Ardennes (Crépin !}, près Namur (Devos !), et sur les rochers de la Meuse ! Arbrisseau bas et touffu. Aiguillons vigoureux, uniformes, comprimés et crochus. Folioles très-petites, ovales, doublement dentées, glabres en dessus, munies de poils et de glandes odorantes en dessous. Fleurs très-petites, roses. Urcéoles ovoïdes. Sépales peu laciniés, courts, glanduleux, réfléchis, puis redressés après la fécondation, à la fin cadues. Fruit petit, ovoïde, parfois sphérique, rouge. O5s. — La R. nemorosa de Mie Libert est tout à fait la même forme que la R. micrantha de Smith ; sa description, qui est parfaite, ne laisse aucun doute à cet égard. Mie Libert est la première qui ait signalé les styles glabres dans cette espèce. 17. R. sepium. Aiguillons uniformes, sous-stipulaires ; fo- lioles glabres, en coin à la base; styles glabres. . archetypa. Fruit ovoïde-allongé. R. sepium Thuill. FE. Par., p. 252; Bor, Fl. cenir., I, p 229; Déségl. (54) Monogr., p. 105; Lej. FI, Spa, 1, p. 252 ; Van Hall FE. Belg. sept., p. #88 ; Crép. Man., éd. 1, p. 52. 5. agrestis. Folioles plus étroites ; pédoncules solitaires ; fruit ovoïde. R. agrestis Savi FI. Pis., 1, p.475, non Gmel. ; Bor. FI. centr., W, p.229 ; Deéségl. Monogr., p. 104. R. sepium var. agrestis Gren Fl. Juras., 1, p. 250. Habite sur les collines arides des environs de Verviers (Lejeune) et de la Famenne, près Han, Ave, Wavreille (Crépin), dans les haïes de la Cam- pine, près Westerloo (Devos !) et Hersselt (Van Haesendonck !), près Arn- hem (Van Hall!. Arbrisseau élevé, à rameaux allongés et très-épineux. Aiguillons dilatés à la base, crochus au sommet. Folioles assez petites, allongées, luisantes, en coin à la base, à dents glanduleuses, glabres en dessus, glanduleuses en dessous Fleurs solitaires ou en corymbe, blanchâtres, assez petites. Urcéoles ovoïdes très-allongés. Fruit ovoiïde-oblong, rouge. Ÿ 5. Caninae DC.! c.,p. 5; Lindl. Ros., p. 97; Déségl. Monogr., p 61. Aïguillons erochus. Folioles dépourvues de glandes sessiles entre les nervures. + Styles poilus. SÉPALES RÉFLÉCHIS, CADUCS ; POIOLES POILUES EN DESSOUS 18. R. tomentella. Aiguillons des rejetons uniformes, vi- goureux, comprimés; folioles doublement dentées, pu- bescentes. R. tomentella Lem. Bull. philom., 1818, vol. 86, p.564; Bor. FI. centr., IL, p. 228 ; Déség. Monogr , p. 71 ; Crép. Man., éd. 2,p.94 GB. corymbosa Crép. ined. Fleurs très-nombreuses en corymbe om- belliforme ; pédoncules extérieurs poilus. 4. microphylla Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses ; pédon- cules lisses ; face inférieure des folioles entièrement velue; fruit petit, globuleux. R. No 1 Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot., V, p. 26. . laevis Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses; pédoncules lisses ; face inférieure des folioles velue sur les nervures; fruit grand, ovoide. R. No 2 Crép. L. c, (55) =. glandulosa Crép. ined. Nervures secondaires glanduleuses; pédon- cules hispides glanduleux; face inférieure des folioles velue sur les nervures ; fruit grand, ovoide-subglobuleux. R.-No 5 Crép. 1. c. €. eglandulosa Crép. ined. Nervures secondaires sans glandes ; face inférieure des folioles entièrement velue ; fruit petit, arrondi. R. No 4 Crép. L. c. n. glabrata Crép. ined Nervures secondaires sans glandes ; folioles pubescentes dans leur jeunesse, puis glabres, velues sur les nervures ; pédoncules nus. Re Oren. lc: 2: Q. decipiens. Nervures secondaires sans glandes ; folioles poilues sur les nervures ; pédoncules munis d’acieules glanduleux. Habite les taillis et les lieux arides dans les terrains à roche calcaire ! La variété corymbosa, dans les environs de Namur (Devos!\, les six autres, dans les environs de Rochefort : Crépin). Arbrisseau moyen, à rameaux étalés, chargés d’aiguillons crochus, assez courts, très-forts et très-dilatés à la base. Folioles ovales-arrondies, pubescentes en dessous et ord. glanduleuses sur les nervures. Fleurs moyennes, d’un rose tendre, solitaires ou en corymbe, entourées de larges bractées. Urcéoles arrondis ou ovoïdes, glabres. Sépales pinnatifides, munis sur les bords de glandes pédicellées, réfléchis, puis caducs. Fruit arrondi. Ovs. — Dans son beau travail sur cette espèce, M. Crépin a observé avec raison qu’elle était susceptible de produire les principales formes de la R. collina, ce qui prouve manifestement que ces formes ne constituent pas des espèces, mais seulement des variétés. 19. R. coilima. Aiguillons uniformes, comprimés; folioles poilues, simplement dentées. R. collina Jacq. Austr , t. 197 (1774). R. dumetorum Thuill. FT. Par., p. 250 (1799). * Pédoncules poilus. a archetypa. Pétiole aiguillonné-glanduleux ; pédoncules hérissés-glan- duleux ; fruit ovale. R. collina Jacq. Le ; Bor. FI. cent., Il, p. 227 ; Déségl. Monogr , p. 89; Crép. Man., éd. 2, p. 95. ; G. Libertiae. Pétiole aiguillonné-velu ; bractées glanduleuses sur les | bords; pédoncules velus, disposés en ombelle ; urcéoles glabres. R. umbellata Lib. in Lej. Fl, Spa, HU, p. 515. (56) R. collina var. Libertiae Dmrt. Prodr., p.94. R. canina var. 9 Lej.et Court. Comp., W, p. 148. y. Deseglisei. Pétiole tomenteux, inerme ; pédoncules velus, rarement glanduleux. | R Deseglisei Bor. F1. centr., , p. 22%; Déségl. Monogr., p. 88; Crép. Bull. de la Soc. roy. de Bot. de Belg., V, p. 18. j. fleæuosa. Pétiole pubescent, aiguillonné-glanduleux ; folioles à dents glanduleuses. R. fiexuosa Rau Enum. ros., p. 127; Bor. F1. centr., W, 228; Déséyl. Monogr., p. 97. “* Pédoncules glabres ; folioles puhe> ES £ © + A (ax f Û l A Le h .. _ PA F = of D A | E © = Ë £ # Fr Gr) ! È S de NS Æ = = 1e E LA Se e= — R — L ees, 6 Helminthostachyd iacees sen di ÉR 9.Botrych inees iogloss -Z.Oph 5 L 2 d À - F e ai LE + £ < é A + se 4 . = BULLETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE WP LDE BELGIQUE x Rob. 9 - Séance publique du 16 juin 1867 tenue à Dinant. : M. Do Morte, président. + 24 Dee r M. J.-E. Bouuer, secrétaire général. e F ; æ Sont présents : MM. Bauwens, Buls, Coomans, De 13 Keyser, De Sélys-Longchamps, Devos, Francqui, Gilbert, . Guilmot, Ingels, Malaise, Maubert, Muller, Thielens, Van Bambeke, Vanderkindere, Van Haesendonck, Van _ Zuylen. _ Le président, dans un discours d'ouverture, expose le a but que se propose la Société en visitant la ville de Dinant Were ses environs. Il rappelle l'importance qu'avait jadis cette + antique cité sous le rapport arüstique et imdustriel. II remercie ensuite le public de l'empressement qu'il a mis + à se rendre à la séance. + Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 5 mai, dont la rédaction est adoptée. dE v e . , Es Il fait ensuite l'analyse de la correspondance. Le (80 . 4 , , 0 Q te Le président communique à l'assemblée une cireulaire S _ de la Société Botanique de France par laquelle celle-ci pe es + 14 (198 ) invite tous les botanistes étrangers au Congrès internatio- nal de botanique qu’elle ouvrira à Paris du 16 au 25 août 1867. L'ordre du jour appelle la lecture des travaux annoncés. M. A. Devos lit une Note sur un Orcms usrurara L. à fleurs doubles, par A. Bellynek. (Sont nommés commis- saires : MM. Coemans, Crépin et Wesmael.) Le même dépose ensuite le travail suivant : Une herbo- risation estivale dans les terrains primaires de la vallée de la Bleuse, aux environs de Givet, Vireux et Fumay. (Sont nommés commissaires : MM. Thielens, Guilmot et Bel- lynck.) M. Van Horen annonce l'envoi d'un travail intitulé : Moyens de conservation des Lemnacées pendant l'hiver et leur classification. (Sont nommés commissaires : MM. Vander- kindere, Muller et Guilmot.) M. Crépin annonce une Révision de l’Herbier des Gra- minées, des Cypéracées et des Joncées de P. Michel. (Sont nommés commissaires : MM. Demoor, Houzeau et Ma- laise.) M. Thielens donne lecture d'une Notice sur l’AsPLENIUN VIRIDE Huds., par A. Cogniaux. (Sont nommés com- missaires : MM. Van Bastelaer, Westendorp et Devos.) Le mème présente une Note sur le FIERACIUM FALLAGINUM F. Schultz. (Sont nommés commissaires : MM. Francqui, Ingels et Cogniaux.) Est déposé : Matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l'étude anato- mique des tiges, par J. Chalon (Sont nommés commis- saires : MM. Martens, de Dieudonné et Kickx.) Deux membres nouveaux sont présentés : MM. Constant Bamps, à Hasselt. Paul Daron, à Namur. ( 129 ) Avant de lever la séance, M. le président remercie M. le bourgmestre de Dinant de la bienveillance qu'il a témoignée à la Société royale de Botanique, en mettant à la disposition de celle-ci une salle de l'hôtel de ville pour y tentr la séance publique de 1867. M. le bourgmestre, qui avait pris place au bureau à la droite du président, remercie la Société de l'honneur qu'elle fait à la ville de Dinant en s'y réunissant cette année. Il se met gracieusement à la disposition des mem- bres dans le cas où il pourrait leur être utile. COMMUNICATIONS ET LECTURES. — Matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l'étude anatomique des tiges, par JEAN CHALON. En 1859, Schacht disait : « Nous possédons encore peu de faits relatifs à l'anatomie comparée des végétaux ligneux, mais il ne doit pas être diflicile de déterminer exacte- ment, par le seul emploi du microscope, la famille, le genre et souvent même l'espèce(D. » Un an après, il donnait, à la suite de son ouvrage Der Baum, une petite clef dichotomique pour la détermination, par le micros- cope, de vingt-quatre genres ou espèces; mais le savant professeur de Bonn ne s'est pas avancé plus loin dans cette voie, où l'avait précédé M. Th. Hartig @). (1) Lehrbuch der Anatomie und Physiologie, H, p. 66. (2) Naturgeschichte der forstlichen Culturgewächse Deutschlands. (150 ) Tout récemment M. Van Tieghem a élaboré, sur les Aroïdées, un travail très-consciencieux(}, dont la conclu- sion est qu'on peut distinguer anatomiquement les espèces de cette famille. Quelques travaux moins importants ont encore été publiés sur cette partie si intéressante de la botanique. Quoiqu'il en soit, nous voulons aujourd'hui apporter notre pierre à l'édifice commun, qui, nous l'espérons, sera achevé tôt ou tard. Le titre que nous avons choisi prouvera que nos prétentions ne sont pas trop élevées. Nous offrons, à l'appréciation de la Société royale de Bota- nique, l'analyse anatomique de cinquante espèces ligneu- ses, appartenant à quarante et un genres et à vingt et une familles. C'est la première partie d'un travail que nous nous proposons de continuer, s'il rencontre un accueil favorable. Tout en réservant nos conclusions pour le moment où nos observations seront beaucoup plus nombreuses, nous pouvons cependant formuler, dès à présent, cette loi très- générale, que nous nous attacherons plus tard à déve- lopper et à préciser : Les groupes naturels des végétaux ont une structure anatomique semblable, ou, en d'autres termes, la structure anatomique de deux espèces végétales est d'autant plus voisine, que ces espèces sont reliées d’ail- leurs par un plus grand nombre d'affinités naturelles. C'est ce qui ressortira clairement des analyses suivantes. (1) Aun. Sc. Nat., 5e série, partie Botanique, t. VI, p. 72. I. — RENONCULACÉES. 1. — Paeonia Moutan Smith. Les rayons médullaires sont unicellulaires(), monili- formes sur une coupe tranversale ; ils sont nombreux, et hauts ordinairement de quatre à six cellules. Les vaisseaux aériens sont assez irréguliers en gran- deur ; leur diamètre maximum atteint 0"",0040 ; leurs cloisons tranversales sont percées de deux ou trois trous ronds. Les fibres ligneuses sont marquées d'aréoles très- grandes ; elles sont peu épaisses et le bois est très-mou. Les couches annuelles sont délimitées par une zone assez large, presque uniquement composée de vaisseaux. On observe quelques rares fibres ligneuses clorsonnées. La moelle est très-large; les cellules qui la constituent sont allongées selon l'axe de la tige, minces, mais elles devien- nent plus petites et plus épaisses à la périphérie. L'écorce secondaire ne comprend que des tubes cribreux ; les cellules des rayons médullaires y deviennent presque deux fois plus larges que dans le bois. II. — BERBÉRIDÉES. 2. — Berberis vulgaris L. Les jeunes tiges de cet arbrisseau sont vertes, mais elles ne tardent pas à s’imprégner d’un suc jaune, déjà abondant dans l'écorce des rameaux à la fin de la pre- (1) Pour plus de concision, nous désignons par l'adjectif unicellulaire le rayon médullaire formé par un seul plan vertical de cellules. Pare mière année. Le bois se teint également en jaune, et en vieillissant il brunit et se fonce beaucoup. La moelle est assez grosse. Blanche d’abord, elle ne tarde pas à se colorer en brun foncé, en passant par Île jaune. Elle elle est entourée d’un étui de cellules forte- ment épaissies. Sur une coupe tranversale, on observe dans la moelle les origines des faisceaux, marquées par un groupe de trachées. Ce groupe, en forme de V, des- sine un point blanchâtre visible à l'œil nu ou avec une simple loupe. Les rayons médullaires priniaires s'épa- nouissent dans les intervalles de ces groupes, et passent insensiblement au parenchyme dense de la moelle péri- ‘ phérique. Les couches annuelles sont fortement accusées. Les rayons médullaires ont de une à cinq rangées de cellules en épaisseur, quelquefois même davantage; ils sont très-hauts et parfaitement droits, ce qui permet au bois de se fendre avec la plus grande facilité. Es offrent de légers renflements, souvent peu marqués, chaque fois qu'à la limite des couches annuelles leurs cellules de prismatiques deviennent tabulaires. Le nombre des plans cellulaires qui les constituent augmente généralement, quand on s'écarte du centre de la tige. Chaque rayon médullaire est le sommet d'une légère saillie que le bois fait dans l'écorce. Les vaisseaux aériens forment des cercles presque continus à la limite des couches annuelles ; leur diamètre varie entre 0°",0040 et 0"°,0056. On rencontre en outre des vaisseaux beaucoup plus petits en groupes assez irrégulièrement répartis dans les formations annuel- les; ils dessinent des zones ou des marbrures visibles sans le secours d'aucun instrument. Le diamètre de ces ( 155 derniers vaisseaux mesure de 0"",0016 à 0"",0024. Les uns et fes autres sont aréolés et leurs cloisons sont per- cées d'un trou rond. Les plus petits sont fort visiblement spiralés. D'après Sanio, le parenchyme ligneux manque absolu- ment, mais des fibres ligneuses spéciales (non aréolées) peuvent élaborer des hydrates de carbone. Nous avons vérifié l'exactitude de cette observation, mais nous ne voyons aucune raison pour refuser à ces fibres le nom de parenchyme ligneux. L'écorce primaire comprend sous l’épiderme : 4° Une couche de cellules cylindriques, ou à peu près, superpo- sées en files longitudinales, renfermant peu de chloro- phylle; 2° une couche de cellules prismatiques, plus longues que les précédentes, à parois notablement plus Cpaisses et pourvues de canaux poreux, sans chlorophylle, ni réserves nutritives; 5° une couche de cellules globu- leuses riches en chlorophyile. Toutes ces formations dis- paraissent dès la seconde année, par suite de l'apparition d'un tissu subéreux dans leur partie la plus interne, et se détachent en fibrilles longitudinales d’un gris argenté. L'écorce secondaire se constitue seulement de tubes cribreux, séparés par des lames unicellulaires d’un paren- chyme à cellules vertes et fort allongées selon l’axe de la tige. Le tissu subéreux libérien(N) ne se produit pas (1) Nous appelerons tissu subéreux épidermique et tissu subéreux libérien les formations subéreuses qui apparaissent respectivement dans les écor- ces primaire et secondaire, et que M. Éd. Martens, dans ses cours, nomme {issus subéreux superficiel et profond. Nous n’ignorons pas cepen- dant que lexpression de tissu subéreux épidermique n’est pas rigoureu- sement exacte, car, dans les Conifères et dans les racines en général, la ( 154 ) les années suivantes, car on voit cette formation acquérir une grande épaisseur et opposer ses faisceaux cunéiformes à ceux du bois, de manière à simuler, sur une coupe horizontale, une double série de triangles unis par leurs bases. Lord 5. — Berberis aquifoliuem Pursh. Les rayons médullaires commencent souvent au centre de la tige par un plan de cellules, et, grandissant peu à peu, ils sont formés, quelques années plus tard, par dix plans de cellules et même davantage ; ces cellules sont plus ou moins allongées dans la direction du rayon. A la limite externe des cercles annuels, les rayons médul- laires offrent de légers renflements; là, leurs cellules sont plutôt déprimées selon le rayon, mais on trouve aussi de ces renflements dans les limites d'une formation annuelle. Chaque rayon médullaire est l'axe d’une proéminenec que fait le corps ligneux dans l'écorce. Ces rayons sont droits et fort hauts ; le bois se fend aisément. Les vaisseaux aériens sont en petits groupes irrégu- lièrement répartis dans les couches ligneuses; leur gran- deur varie entre 0",0008 et 0"",0052. Les couches annuelles sont marquées par une zone où ces vaisseaux sont tout à fait dominants. Ils sont aréolés-spiralés, à cloisons transversales percées d’un trou rond. couche subéreuse ne se forme pas immédiatement sous l’épiderme, mais bien à une certaine profondeur dans le parenchyme de l'écorce primaire. Et même dans l’espèce qui nous occupe et dans quelques autres (Spiraca belgica, par exemple), elle se forme dans la partie la plus profonde de l'écorce primaire. ( 155 Les fibres ligneuses, modérément épaissies, sont colo- rées en Jaune, ainsi que toutes les parties de la plante. La moelle est assez large, un peu ovale; son tissu est régulier, à cellules généralement déprimées selon l'axe de la tige, épaissies et lignifiées. Les faisceaux fibro-vascu- laires, nombreux à leur origine, y font des saillies qui donnent à ses bords un aspect finement dentelé. Elle est séparée des premières trachées de l'étui médullaire par plusieurs plans de celluies fort allongées selon l'axe, et diminuant successivement de grandeur jusqu’au diamètre d'une fibre ligneuse. Ces cellules sont superposées, à diaphragmes horizontaux ou peu obliques pourvus de belles couches d’épaississement. Tout porte à croire que les membranes primaires de ces diaphragmes, isolées au fond des pores opposés des couches d’épaississement des cellules, sont résorbées à un moment donné et qu’une libre communication ne tarde pas à s'établir entre les cavités de ces diverses cellules. L'écorce est grise et se crevasse bientôt. III. — MALVACÉES. 4. — Hibiscus syriacus Willd. Les faisceaux libériens sont séparés dans une direction par les rayons médullaires, et dans l’autre, par des lames de parenchyme libérien d’égale épaisseur. Les fibres des groupes les plus externes sont souvent fortement épaissies. Les cellules du parenchyme libérien sont riches en réser- ves nutritives et renferment au printemps des granules nombreux d'aleurone et d’amidon, mais point de chloro- phylle, si ce n'est dans les rangées les plus externes; elles sont allongécs dans la direction de la tângente. Le ( 156 ) issu subéreux libérien ne se forme point, ou n'apparait que très-tard, comme nous l'avons fait observer précédem- ment(l); mais le tissu subéreux épidermique se montre très-tôt et donne aux rameaux une couleur d'un gris argenté. Les rayons médullaires sont formés par un ou deux plans de cellules ; comme ils sont très-courts, le trajet des fibres ligneuses est sinueux et le bois est assez difficile à fendre. Les cellules des rayons médullaires sont allongées dans la direction du rayon ou tabulaires. On rencontre du parenchyme ligneux en petites zones irrégulières, généralement dirigées dans le sens de la tangente; on en rencohtre également dans le voisinage des vaisseaux : en somme, il est assez abondant. Ses cellules sont fort allongées selon l'axe de la tige et pro- viennent visiblement du cloisonnemert des fibres ligneu- ses ; elles sont beaucoup plus minces que celles-ci, et elles sont au printemps gorgées de réserves nutritives. Les couches annuelles sont marquées, d'un côté, par l'abondance des vaisseaux dans le bois vernal, et de l'autre, par quatre ou cinq plans de fibres petites, tabu- laires d’un diamètre de 0"",0008 (la moitié du diamètre des cellules du parenchyme ligneux), aréolées, à spirale fortement accentuée. Il faudrait peut-être leur réserver le nom de fibres ligneuses, car, seules, elles offrent des aréoles. Il y aurait alors dans le parenchyme ligneux deux formes distinctes : des cellules minces en zones tangentes et des cellules plus épaisses, ces dernières étant tout à fait pré- dominantes. Enfin, il ne serait pas impossible que ces (1) Bull. de La Soc. roy. de Bot. de Belg., t. NV, p. 205. ( 157 longues fibres spiralées fussent des vaisseaux d’une nature particulière, car nous avons certainement observé des perforations transversales rondes, mais très-rares, dans leurs cloisons horizontales. Les vaisseaux aériens sont spiralés, marqués d’arcoles petites et nombreuses; leur diamètre varie de 0"",0040 à 0 0080; ils sont groupés par deux ou trois dans diver- ses directions. Le mode de perforation de leurs cloisons transversales est le trou rond, diflicile à observer, parec que ces cloisons sont presque exactement horizontales. Le bois est tendre, d’un jaune pâle et légèrement odorant. IV. — ACÉRINÉES. D. — Acer plaianoîides L. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0048 à 0®%,0056 ; ils sont souvent accouplés par deux dans la direction radiale ; ils sont aréolés-spiralés, à cloisons fort obliques et percées d’un trou rond. Le parenchyme ligneux, en groupes dans le voisinage des vaisseaux, est aussi abondant que les fibres ligneuses ; il possède exactement la forme et la grandeur de ces fibres, seulement il était rempli, au moment de l'observation, de gros grains d'amidon (8 mai). Il est dépourvu d’aréoles, du moins, une étude attentive ne nous en a pas montré. Les fibres ligneuses sont grandes et peu épaissies. Les rayons médullaires sont formés par un, deux ou trois plans de cellules, irréguliers dans leur hauteur. On trouve donc parmi eux des rayons unicellulaires ; 1ls sont hauts de une à douze cellules. Toutes ces cellules sont allongées dans la direction radiale. ( 158 ) L'écorce secondaire est formée par des groupes de liber, entremèlés d'abord de parenchyme, plus tard, de tubes cribreux. La moelle, à cellules minces, est entourée par une forte couche de cellules épaissies et lignifiées. Le bois est mou et se fend irrégulièrement. M. Hartig refuse à l'Érable le parenchyme ligneux. Selon lui, ce sont des fibres ligneuses non aréolées qui renferment les réserves alimentaires. Il fait la même ob- servation pour le Fuchsia, le Lilas, le Grenadier. Comme tout à l'heure pour l'Épine-Vinette, nous conserverons provisoirement à ces fibres spéciales le nom de paren- chyme ligneux, et nous ferons observer, dès à présent, que le parenchyme ligneux se différencie bien nettement des fibres ligneuses. Les caractères que l’on peut invo- quer sont l'absence d’aréoles sur la paroi des cellules et la présence de réserves nutritives dans leur intérieur. Le vrai parenchyme, à cellules polyédriques, est bien rare à observer ; les cellules sont ordinairement prismatiques et leur grand axe est dirigé suivant la longueur de Îa tige; elles proviennent visiblement, dans la plupart des cas, du eloisonnement des fibres ligneuses. Dans l’Acer, nous avons observé des fibres ligneuses fort abondantes, non cloisonnées, et remplies de grains de fécule ; nous les décrivons provisoirement comme parenchyme ligneux, à cause de la présence des réserves et de l'absence d’aréoles ; mais on voit qu'il existe, quant à la configuration exté- rieure, de nombreuses transitions entre un parenchyme proprement dit et le tissu fibreux du bois. D'après Schacht, la présence des réserves nutritives n'est pas un caractère suflisant, car dans le Datura ar- borea, le Bochmeria rubra et d'autres espèces encore, où le parenchyme ligneux manque, les fibres ligneuses peu- (159 ) vent élaborer des hydrates de carbone ; mais la distinction est plus apparente que réelle, car ces fibres ne sont pas aréolées, et sont dès lors comparables à celles de l'Érable. Reste encore l'existence des aréoles. Îl est vrai qu'elles se rencontrent aussi sur la paroi des vaisseaux aériens, et que par suite elles ne sont pas exclusivement propres aux fibres ligneuses ; mais nous croyons pouvoir aflirmer qu'elles ne se rencontrent jamais sur les cellules du pa- renchyme. Schacht, il est vrai, décrit comme aréolé le parenchyme dans les Spartium, Ulex, Viscum. Ce paren- chyme des Légumineuses forme une transition aux vais- seaux aériens, et nous en reparlerons plus tard. Tous ces faits tendent à prouver que le parenchyne ligneux est une formation bien caractérisée, quoique très-variable dans ses formes, dans sa position et dans son mode d'existence. V. — CÉLASTRINÉES. 6. — Evonymus europaeus L. Les vaisseaux aériens, aréolés-spiralés, sont assez égale- ment répartis dans les couches annuelles; ils sont notable- ment plus grands dans le bois vernal; leur diamètre oscille autour de 0"",0008. Leurs cloisons transversales sont percées d’un grand trou rond, bien visible sur une coupe tangente (1). Les couches annuelles sont marquées par la prédominance de ces vaisseaux et par leur moindre épaississement dans le bois vernal. (1) Nous avons cru inutile de définir les expressions de coupes tangente, radiale, transversale, qui reviennent souvent dans le cours de notre travail; elles sont suffisamment explicites, et d’ailleurs, nous ne sommes pas le premier à les employer. ( 140 ) Les rayons médullaires sont unicellulaires, séparés par un ou plusieurs plans de fibres ligneuses; ils sont d’une faible hauteur ; cependant, le cours des fibres ligneuses est assez droit. Leurs cellules sont ordinairement allon- gées dans la direction radiale, mais il n’est pas rare d'en rencontrer des rangées tabulaires ou même allongées selon l'axe de la tige. Le liber ne renferme pas de parenchyme libérien; il est limité, du côté extérieur, par un parenchyme irrégulier renfermant très-peu de chlorophylle, couche herbacée de l'écorce primaire. De la base de chaque feuille, partent deux nervures cor- ticales, qui se détachent en brun sur l'écorce verte du Jeune rameau. Ces nervures rendent la tige subquadran- gulaire, et elles disparaissent au bout de quelques années. Le bois est blanc et fort dur. Des fibres ligneuses sans aréoles élaborent des hydrates de carbone. VI. — RHAMNÉES. 7. — Rhameous Franguila L. Les rayons médullaires sont formés par un à trois plans de cellules, ordinairement allongées dans la direction radiale, rarement tabulaires. Leur hauteur est peu consi- dérable. Les vaisseaux aériens sont de grandeur fort variable; leur diamètre est généralement compris entre 0"",0016 et 0®®,0052. Ils sont aréolés-spiralés, à cloisons transver- sales percées d’un trou rond ; ils sont assez rares et épars dans les couches ligneuses. Les fibres ligneuses sont peu épaisses ; très-rarement on en rencontre de cloisonnées. Le bois est mou, d'un | (141) jaune brun, flexible et difficile à fendre. La moelle est composée de celluies minces et l'étui médullaire est con- stitué, comme dans les espèces précédentes, par des cel- lules plus petites et plus épaisses. L'écorce secondaire est formée de petits groupes de liber entremélés de parenchyme à chlorophylle. Le péri- derme est d'un brun rouge, presque noir. L'existence de cellules plus épaisses autour de la moelle, cellules que nous retrouverons dans presque toutes les espèces étudiées, indique que cette partie du tissu mé- dullaire conserve plus longtemps que le reste son activité vitale. 8. — Rhananus caihariicus L. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0",0016 à 0®,0052; ils constituent presque seuls des zones faci- lement visibles à l'œil nu sur une coupe transversale ; ils existent de plus en ligne continue à la limite des cercles annuels. Ils sont spiralés-aréolés, à cloisons transversales percées d'un trou rond. Les rayons médullaires sont constitués par 1-5 plans de cellules, presque toutes tabulaires; leur hauteur est assez irrégulière, mais ordinairement peu considérable. Les fibres ligneuses sont réparties en zones absolument privées de vaisseaux; nous n'en avons pas observé qui fussent cloisonnés. Elles sont munies d’aréoles fort petites. Le bois est jaune, plus dur que dans l'espèce précédente. La moelle est formée de cellules minces. Devant l’ori- gine de chaque faisceau, se trouve un petit groupe de parenchyme dense, mais ces groupes ne constituent pas un cercle continu. Le périderme est très-dense, très- coriace, et d’un brun foncé ; il s’enlève en lames circulaires (142) comme celles du Cerisier. L'écorce secondaire comprend de petits groupes de liber, à fibres fortement épaissies, épars au milieu d'un parenchyme dont les cellules, allongées selon l'axe, renferment un suc jaune et des granules de chlorophylle. VII. — PAPILIONACÉES. 9. — Spartium scoparium Koch. Les rayons médullaires se constituent de 2-5 plans cellulaires ; ils sont courts selon la hauteur et nombreux. Cette disposition rend le bois flexible, difficile à casser et à fendre. Les couches annuelles sont marquées par la différence d'épaississement des fibres ligneuses et surtout par la proportion des vaisseaux, incomparablement plus grande dans le bois vernal; le bois automnal n’en renferme que fort peu. Sur une coupe transversale, on observe des vais- seaux plus petits, en groupes irrégulièrement répartis et dessinant un réseau de zones blanchâtres. Au centre de ces groupes, on trouve souvent un ou deux vaisseaux d'une dimension un peu plus considérable. Il y a donc deux espèces de vaisseaux; le diamètre des grands est de 0"",0045 à 0"",0072; celui des petits 0"®,0008 à 0"",0024. Les uns et les autres sont spiralés- aréolés, à cloisons tranversales percées d'un trou rond, mais les petits ont une spirale beaucoup plus fortement marquée. Des cellules de parenchyme ligneux, qui ressemblent à des fibres ligneuses de grand calibre, sont réparties dans les couches ligneuses, de préférence dans le voisinage des petits vaisseaux. Ce parenchyme n'est pas abondant ; il ne (145) porte d'autres marques que de simples pores, et Schacht doit avoir eu en vue les vaisseaux de petit diamètre, quand il dit que le parenchyme ligneux du Spartium est aréolé- spiralé. Il se pourrait en effet que, dans certaines rangées des cellules qui constituent ces petits vaisseaux, les dia- phragmes horizontaux ne fussent point perforés ; dès lors, ces cellules constitueraient un véritable parenchyme. Le bois parfait se colore en brun plus ou moins foncé. Entre les rayons médullaires, les groupes des fibres libériennes alternent avec de minces lames d’un paren- chyme pourvu de chlorophylle ; après quelques années, il ne se forme plus que des tubes ceribreux. Les formations subéreuses ne se montrent pas, ou du moins n'apparais- sent qu'après un grand nombre d'années, de sorte que l'écorce reste longtemps verte. 10. — Colutena arborescens L. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0040 à Om, 0080 ; ils forment de petits groupes répartis inégale- ment dans les couches annuelles: Ces groupes, entourés de vaisseaux beaucoup plus petits et de parenchyme , forment, sur une coupe transversale, des marbrures blan- châtres. Une zone de ces vaisseaux existe à la limite des cercles annuels ; le parenchyme est en dedans et se trouve par conséquent la première formation du cambium au printemps. Les vaisseaux grands ou petits sont munis de grandes aréoles, et leurs cloisons transversales sont per- cées d’un trou rond; les petits sont très-visiblement spi- ralés. Les cellules parenchymateuses qui les entourent sont grandes, beaucoup plus hautes que larges; leurs diaphragmes horizontaux sont poreux. Les fibres ligneu- 15 ( 144 ) ses portent des aréoles beaucoup plus petites que celles des vaisseaux ; elles sont courtes, assez fortement épais- sies et ne renferment jamais de réserves alimentaires. La moelle est formée de cellules minces et entourée d'une gaine de cellules beaucoup plus épaissies. L'écorce secondaire comprend de dehors en dedans : 1° des groupes de fibres libériennes mélées de paren- chyme; 2° des tubes cribreux. 11. — Coronilila Emerus L. Les couches annuelles sont marquées surtout par la prédominance des vaisseaux dans le bois vernal. Les vaisseaux aériens sont de deux espècés. Les uns ont un diamètre de 0"",0052 à 0"",0040; ils sont aréo- lés. Les petits, aréolés-spiralés et entourés de parenchyme, mesurent 0"",0008 à 0"%,0016. Les uns et les autres ont des cloisons transversales presque horizontales percées d’un trou rond; les cloisons des petits vaisseaux spiralés sont ordinairement toutes à la même hauteur. Les rayons médullaires ont en épaisseur de un à quatre plans de cellules; leur hauteur est peu considérable. Quant aux cellules du parenchyme ligneux, elles sont poreuses, mais non aréolées, ni spiralées; elles ressem- blent aux fibres ligneuses et ne sont pas eloisonnées. Les fibres ligneuses sont marquées d’aréoles bien visi- bles ; leur cours est sinueux. La moelle est pentagonale. Dès la fin de la première année, l'écorce se crevasse longitudinalement par suite de la croissance en diamètre ; ces crevasses se colorent en brun par la formation d’un tissu subéreux, ce qui donne au rameau un aspect tout particulier. La formation subéreuse pénétrant ensuite plus profondément dans les couches, l'écorce s'éraille (145) - de plus en plus. L'écorce secondaire se constitue : 1° de trés-petits groupes de fibres libériennes mêlés de beau- coup de parenchyme ; 2° de tubes cribreux. 12. — Cytisus Laburnumm L. Le cours des fibres ligneuses est très-sinueux, grâce à la texture des rayons médullaires; ils sont courts et larges. Les vaisseaux aérient ont aussi un cours sinueux; ils sont marqués d’aréoles nombreuses. Les grands ont un dia- mètre de 0"",0072 à 0"®,0108; les petits, de 0"",0024. Leur disposition est identique à celle des Légumineuses que nous venons d'étudier ; ils forment des groupes zonaires irréguliers ; du parenchyme ligneux les entoure. Le bois parfait est brun foncé et susceptible d’un beau poli. Les couches annuelles se distinguent par la pré- sence des grands vaisseaux et par l’épaississement moindre des fibres dans le bois vernal. 15. — Wisierin simensis DC. Les vaisseaux sont de deux espèces. Les plus grands, d'un diamètre de 0"",0160 à 0"",0200; sont à cloisons horizontales, à aréoles petites et nombreuses, sans spirale visible ; leurs cellules constituantes sont courtes et le mode de perforation de leurs cloisons est difficile à observer. Une ligne presque continue de ces vaisseaux marque la limite des cercles annuels. Nous y avons trouvé ces for- mations cellulaires si remarquables que Schacht a décrites et figurées sous le nom de Tyloses pour le Robinia viscosa(l). _ 1) Le Microscope, trad. de J. Dalimier, p. 121. » P ( 146 ) Les plus petits vaisseaux ont un diamètre de 0"",0016 à 0®",0024; ils sont aréolés, à spirale bien visible, à cloisons transversales percées d’un trou rond ou ovale ; ils sont disposés en groupes, plus rarement isolés, et n'ont point de rapport nécessaire avec les précédents. On observe en outre des groupes de parenchyme ligneux, facilement reconnaissables aux réserves dont ils sont gorgés au printemps. Les fibres ligneuses proprement dites sont en assez faible proportion. Les rayons médullaires sont formés de 1 à # plans de cellules ; leur hauteur est fort variable et irrégulière. Le bois est très-mou et très-poreux, mais en même temps très-contourné, flexible et coriace. Le liber est entremélé de lames de parenchyme libérien. Dans ce parenchyme et dans celui de l'écorce primaire, on trouve de petits groupes de cellules fortement épaissies et lignifiées. L'écorce est d’un gris argenté. Le tissu subéreux libérien se forme très-tard. Les cellules de la moelle sont minces au centre; elles s'épaississent vers la périphérie et 11 ÿ a une transition presque insensible aux éléments des faisceaux fibro-vaseu- laires, en passant par le parenchyme ligneux. 14. — Robinia Pseudo-Acacia L. Les vaisseaux aériens sont de deux grandeurs. Les plus grands ont un diamètre de 0"",0064 à 0"",0088 ; ils sont isolés, plus rarement accouplés et entièrement couverts de belles aréoles. Les plus petits se trouvent ordinairement dans leur voisinage ; ils ont un diamètre de 0"",0016 à 0"®,0024 ; ils sont aréolés-spiralés, à diaphragme percé d'un trou rond; ils offrent de distance en distance de légers renflements ellipsoides ou sphériques. Autour (147) de ces deux espèces de vaisseaux et aussi mêlés aux fibres ligneuses, se trouvent des groupes de parenchyme ligneux, à cellules grandes, allongées selon la direction de l'axe et toujours bien distinctes des rayons médullaires. Ces cellules étaient au moment de l'observation (27 avril) riches en granules d'amidon. Les rayons médullaires sont formés par un ou deux, rarement trois plans de cellules ; leur hauteur varie beau- coup et ils déterminent dans les fibres ligneuses un cours plus ou moins sinueux. Leurs cellules sont presque tou- jours allongées dans la direction radiale. La limite des couches annuelles est marquée par l'épaississement des fibres, autant que par la proportion des vaisseaux. La moelle est formée de cellules grandes , à parois très-minces, poreuses, comprimées selon l'axe. Elle est séparée de l'étui médullaire par plusieurs rangées de cel- lules plus petites et plus épaissies, remplies d’amidon au moment de nos observations. L'écoree secondaire se con- stitue de groupes de fibres libériennes, séparées par des lames épaisses de parenchyme. Des productions épineuses entièrement cellulaires et ne dépendant que de Pépi- derme (D se trouvent à la base de chaque feuille. Le bois est d'un jaune assez vif, dur et résistant, sus- ceptible d'un beau poli; il se pourrit difficilement, et le cœur est nettement limité. Nous avons vu les grands vaisseaux aériens d’un ra- meau de quatre ou cinq ans remplis de cellules polyé- driques à parois fort minces (Tyloses). (1) Comment alors les assimiler à des stipules ? ( 148 ) VIII. — AMYGDALÉES. 19. — Prunmus Armeniaca L. Les rayons médullaires sont nombreux et de deux espèces : 1° unicellulaires; 2° à 2-4 plans de cellules. Leur hauteur est fort irrégulière, mais généralement ceux de la première espèce sont peu hauts, de une à dix cel- lules. Le nombre des plans cellulaires des rayons de la seconde espèce augmente successivement dans chaque formation annuelle, et quand se forme un rayon médul- laire secondaire, il est presque toujours unicellulaire. Les cellules qui les constituent sont presque toutes sphériques ou polvédriques ; 1! faut en excepter les rangées médianes (dans un plan horizontal) des rayons pluricellulaires, for- mées de cellules allongées dans la direction radiale, et les rangées terminales (dans un plan vertical) des rayons de l'une et l’autre espèces, à cellules allongées selon l'axe de la tige. Les couches annuelles sont marquées par une zone blanchâtre, visible à l'œil nu, et formée de gros vaisseaux aériens d’un diamètre de 0"",0048 à 0"®,0064, marqués de belles aréoles. Les vaisseaux répartis dans le bois ont seulement un diamètre de 0®",0024; ils sont pourvus d'une spirale à spires fort écartées. Les cloisons trans- versales de ces deux espèces de vaisseaux sont percées d'un trou rond. Des cellules de parenchyme Higneux, renfermant quel- ques rares granules d’amidon (1% juin), sont éparses entre les fibres ligneuses ; elles sont semblables extérieu- rement à ces fibres, mais elles sont notablement moins épaissies et portent de une à trois cloisons transversales. (149 ) Les fibres ligneuses sont épaisses, aréolées ; leur cours est sinueux. Le bois est dur, d’un rouge brun au cœur et répand une légère odeur d'acide prussique. La moelle est formée de cellules minces, plus épaisses à sa périphérie, et passe graduellement au parenchyme dense qui est réparti en petits groupes devant l'origine de chaque faisceau. Au centre de la moelle, 11 n’est pas rare de rencontrer quelques cellules (4-5) à parois épaisses, disposées en files longitudinales. L'écorce secondaire est formée, la première année, par des groupes de fibres libériennes entremélés de paren- chyme à chlorophylle; les années suivantes, il ne se forme plus que des tubes cribreux. 16. — Amygdalus Persica L. La grandeur des vaisseaux diminue peu à peu à parür du bois vernal ; elle varie ainsi depuis 0"",0008 à 0"",0080. Is sont aréolés-spiralés, quelquefois féticulés. Les cou- ches annuelles sont marquées par la présence de ces vaisseaux et en outre par quelques plans de cellules tabu- laires fortement épaissies. Les rayons médullaires sont formés par 1-4 plans de cellules; le nombre et la grandeur de leurs éléments augmentent, quand ils s’éloignent du centre de la tige (coupe transversale). Leurs cellules sont ordinairement peu allongées dans la direction radiale, mais seulement ellipsoïdes sur une coupe transversale. Le cours des fibres ligneuses est plus ou moins sinueux, et le bois est tourmenté et d'un brun rougeûtre au cœur. Le tissu de la moelle est assez régulièrement formé de cellules un peu déprimées dans la direction de l'axe; elle est limitée extérieurement par plusieurs rangées (souvent NS NX a ( 150 ) quatre) de cellules plus petites, beaucoup plus épaisses, deux ou trois fois plus longues que larges, gorgées d’ami- don au printemps (22 avril). | Les rayons médullaires, sur une coupe tangente, appa- raissent très-nombreux, droits, à cellules médianes par- faitement circulaires. Ces rayons pluricellulaires se con- tinuent ordinairement en haut et en bas par quelques cellules plus grandes, allongées dans la direction de laxe et figurant, sur une coupe transversale, des rayons uni- cellulaires. On remarque en outre de véritables rayons unicellulaires, plus nombreux que les précédents, hauts de huit ou dix cellules. En face de chaque faisceau, il s'est primitivement formé un petit groupe de fibres libériennes, dont quelques-unes sont très-grandes ; les groupes sont entourés de paren- chyme libérien. Dans un rameau de quelques années, on trouve des digitations qui partent de les groupes primitifs. Ces digitations, séparées par les larges cel- lules des rayons médullaires et uniquement constituées de tubes cribreux, vont s'unir à l'anneau cambial ; chemin faisant, elles ont cru en grandeur et en nombre. Dès la seconde année, il se forme une couche de péri- derme et la pellicule épidermique se détache; de nom- breuses lenticelles se montrent et s'élargissent peu à peu. Le tissu subéreux libérien n'apparait que beaucoup plus tard, 17. — Prunus domestica L. Les vaisseaux aériens sont à spirale bien visible, aréolés, isolés ou groupés par 2-4 dans diverses directions; leur cloison transversale est percée d’un trou rond; leur diamètre varie entre 0"",0024 et 0"",0040 ; ils diminuent peu à peu de grandeur à partir du bois vernal. CAES) Les rayons médullaires sont constitués par 1-4 plans de cellules, tantôt fort allongées dans la direction radiale, plus souvent tabulaires ; formés d’abord d’un seul plan de cellules, ils ne tardent pas à devenir pluricellulaires dans les formations ligneuses des années suivantes. Ils rapel- lent tout à fait la disposition de l'Amygdalus Persica. La moelle est composée de cellules minces,.et elle se termine du côté de l’étur médullaire par plusieurs ran- gées de cellules assez fortement épaissies. Il n’est pas rare d'observer des fibres ligneuses qui ont formé par cloisonnement du parenchyme ligneux. On voit dans l'écorce secondaire : 1° de petits groupes de fibres libériennes fortement épaissies et isolées au milieu d'une grande quantité de parenchyme ; 2 uni- quement des tubes cribreux. L'apparition des formations subéreuses n'offre rien de remarquable. Le bois est rouge brun, légèrement odorant et souvent employé dansles arts. 18. — Cerasus Padus DC. Les vaisseaux sont aréolés-spiralés, à spirale peu visible, à diaphragmes percés d’un trou rond, d’un diamètre de 0®%,0024 à 0"*,0048, plus petits dans le bois automnal et un peu moins nombreux, groupés par 2-5 dans toutes les directions ; ils forment une ligne presque continue à la limite interne des couches annuelles. Les rayons médullaires sont formés par 1-5 plans de cellules; le nombre et la grandeur de leurs éléments augmentent généralement, quand ils s’éloignent du centre de la tige, et leurs cellules deviennent fort grandes dans l'écorce. Ils sont assez irrégulièrement disposés sur une coupe tangente. Le cours des fibres ligneuses est sinueux 16 (152) et le bois est flexible «et difficile à fendre. On voit des rayons complétement unicellulaires, hauts de 8-10 cellules et d'autres formés par 2-5 plans de cellules, peu hauts, renflés en leur milieu. Une observation attentive montre sur une coupe tangente (ou radiale) quelques cellules de parenchyme ligneux, surtout dans le voisinage de l’étui médullaire. La moelle est à cellules minces et se termine en dehors par plusieurs rangées de cellules plus petites assez forte- ment épaissies. L'écorce secondaire se constitue à l'extérieur de petits groupes de fibres libériennes entourés de parenchyme. Ces fibres s'épaississent notablement au point de combler entiè- rement leur cavité. Entre cette zone et Le bois, on ne voit plus que des tubes cribreux, séparés dans la direction radiale par les rayons médullaires. Le périderme se produit de bonne heure; il est brun foncé, de teinte uniforme, coriace, et s’effeuille circulairement. Le tissu subéreux libérien apparaît seulement beaucoup plus tard, à la base des trones fort vieux. Le bois est dur, résistant, rougeàtre au cœur et susceptible de recevoir un beau poli; il répand une légère odeur d'acide prussique. 19. — Cerasus Malhaleb Mill. La couleur du périderme est beaucoup plus pâle que dans l’espèce précédente, et il est coloré par des zones circulaires de différentes nuances. La moelle est plus petite; mais à part ces légères différences, nous retrou- vons absolument dans le C. Mahaleb la structure anato- mique et jusqu'à la dimension des vaisseaux du €. Padus. IX. — ROSACÉES. 29, — Rubus fruticosus L. L'écorce primaire peut se diviser en einq zones distine- tes, qui sont, en allant de l'extérieur vers le centre de la tige : 1° un épiderme formé d’une seule lame de cellules, à couches euticulaires épaisses, renfermant un sue rou- geatre, quand ia tige s’est développée en pleine lumière, el couvert d'un enduit céracé, produit de sécrétion des cellules épidermiques ; 2° quatre à cinq couches de cel- lules renfermant très-peu de chlorophylle; 5° une couche irrégulière de cellules à chlorophylle, faisant, de distance en distance, des saillies dans la précédente, et s’avançant alors jusqu'à l'épiderme ; 4° un tissu formé de cellules grandes, pauvres en chlorophylle, lèchement unies, et laissant entre elles de grands méats aériens; 5° une lame de cellules régulièrement juxtaposées, serrées les unes contre les autres, qui suivent tout le contour des fais- ceaux libériens et séparent ceux-ei1 du tissu précédent. Les faisceaux du liber sont en forme de croissant; Îles fibres en sont fortement épaissies, et c’est à peine si l'on y distingue une cavité centrale. Ce liber est fort résistant, et l'écorce de ronce, qui s'emploie quelquefois pour con- fectionner les ruches, lui doit sa solidité. En dessous du liber, se trouvent les tubes cribreux; ils font des saillles en forme de demi-cercles, qui correspondent à chaque faisceau, et qui s’enfoncent dans les dépressions correspondantes des fibres libériennes. Les rayons médullaires sont composés de huit à dix rangées de cellules en épaisseur; leur trajet est fort droit ( 154) ét ils ont une grande hauteur, de sorte que les fibres ligneuses restent sensiblement parallèles dans toute la tige. Il existe en outre des rayons médullaires unicellu- laires, hauts de cinq à dix cellules, à cellules allongées selon l'axe de la tige. On rencontre cinq ou six de ces rayons unicellulaires dans l'intervalle de deux autres. Les fibres ligneuses offrent une cavité centrale bien visible ; elles sont mélangées de quelques gros vaisseaux aériens, à grandes aréoles, à cloisons transversales percées d’un trou rond, d’un diamètre de 0"",0080 à 0"",0120. On rencontre aussi dans le bois quelques grandes fibres ligneuses cloisonnées. La moelle est fort cassante et à parois en grande partie lignifiées ; elle constitue à elle seule environ les + du diamètre de la tige. Elle se compose de deux espè- ces de cellules; les grandes sont entremèlées de plus petites plus ou moins régulièrement placées ; cette dis- position s'observe bien sur toute espèce de coupe. Les grandes cellules ont environ 0",0144 de diamètre et les petites, 0",0048 seulement. Une couche de cellules plus denses sépare la moelle des faisceaux. Par l'action successive de la dissolution d'iode et l'acide sulfurique, on voit les zones cellulaires sous- épidermiques, les tubes cribreux, le centre des fibres ligneuses et libériennes et le contour des cellules de la moelle prendre une coloration d’un bleu foncé, indiquant ainsi la présence de la cellulose non lignifiée. L'écorce reste verte pendant longtemps. Les tiges meu- rent ordinairement la seconde année de leur existence. Les aiguillons sont d'un tissu entièrement cellulaire ; les cellules du centre sont beaucoup plus grandes et plus lâchement unies; elles sont alignées en files parallèles à (155 l'axe de l’aiguillon. Le nombre primitif des faisceaux est de cinq, marqué par cinq côtes saillantes à la surface de la tige. Les aiguillons sont insérés de préférence sur ces cotes. 21. — Rubus idaceus L. La moelle est formée par des cellules de deux gran- deurs ; les plus grandes semblent rayonner de plusieurs centres, occupés chacun par une plus petite. Ces cellules sont minces ; blanches d'abord, elles brunissent au prin- temps de la seconde année. A la périphérie, se trouvent plusieurs rangs de cellules petites et épaisses, et, de distance en distance, des groupes d’un parenchyme plus dense, groupes qui font dans la moelle autant de saillies et indiquent l'origine des faisceaux. Les cellules de la moelle sont déprimées selon l'axe ; les petites sont super- posées en files. Les rayons médullaires sont hauts et droits, à cellules presque toujours tabulaires; les uns sont formés de 5-10 plans de cellules ; les autres, plus nombreux et plus rapprochés, sont unicellulaires. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0""0040 à 0""0048. Ils sont marqués de grandes aréoles et leurs cloisons transversales sont percées d’un trou rond. Les fibres ligneuses sont aréolées, à parois épaisses, Le parenchyme ligneux est rare. L'écorce se constitue, de dehors en dedans, des assises suivantes : 1° Un épiderme chargé de poils unicellulaires lymphatiques et d’aiguillons à cellules allongées et disposées parallèlement à leur axe. Ces aiguillons reposent sur une base de cellules sphéroïdales, appartenant à la (156) couche herbacée, mais plus grandes que celles de cette couche. 2° Une couche herbacée, où l’on reconnait sans peine les # zones que nous indiquons pour le R. fruticosus ; il y cette différence, que la troisième est formée par des cellules grandes, mais sans lacunes. Toutes ces assises appartiennent à l'écorce primaire, et, dès la seconde année, le tissu subéreux libérien, apparaissant dans la partie la plus profonde de la couche herbacée, les fait périr toutes, 5° Une couche uniquement formée de fibres libériennes. 4° Des tubes cribreux, qui sont en rapport direct avee le cambium. Ces deux dernières assises consti- tuent l'écorce secondaire. 29, — Rosa canina L. L'écorce primaire comprend : 1° un épiderme à couches cuticulaires épaisses ; 2° quatre ou cinq couches de cellules presque incolores ; 5° la couche herbacée, faisant des saillies dans la précédente comme dans le Rubus fruticosus. Les assises inférieures de la couche herbacée ne renferment plus que très-peu de chlorophylle, et for- ment un tissu homogène, sans lacunes aériennes. Les fibres libériennes sont disposées en petits groupes, entre- méêlés de parenchyme ; le groupe unique formé la première année est plus grand que ceux qui se développent dans la suite. Il se produit en face de chaque faisceau fibro- vasculaire un certain nombre de ces groupes ; ceux-e1 ne restent point isolés entre eux, mais S’anastomosent fré- quemment dans leur parcours, et se disposent en un réseau dont les mailles sont occupées par du parenchyme. Des tubes cribreux les séparent du bois. Les rayons médullaires sont droits et d'une grande (157 ) hauteur, de sorte que le trajet des fibres ligneuses est très- régulier. Ils sont de deux espèces. Les plus grands ont ordinairement quatre rangées de cellules en épaisseur, rarement plus; ils offrent une légère dilatation à la limite de chaque couche annuelle. Les petits sont nombreux, et n'ont en épaisseur qu'une seule rangée de cellules. La moelle est cassante et en grande partie lignifiée ; ses cellules sont de deux grandeurs, et leur arrangement rappelle tout à fait la moelle des Rubus. Par l’action successive de la dissolution d'iode et l'acide sulfurique, on voit se colorer en bleu les diffé- rentes zones de la couche herbacée, les tubes cribreux et le cambium, le centre des fibres ligneuses et des fibres libériennes, le contour des cellules de la moelle et des rayons médullaires. Le reste des tissus prend une colora- tion jaune, qui indique sa lignification. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0040 à Omm,0080. Ils sont aréolés-spiralés, à cloisons transversales percées d’un trou rond. Les fibres ligneuses sont finement spiralées, à aréoles très-obliques. On en trouve qui ne portent sur leurs parois aucune autre marque que des pores, et qui renferment des réserves alimentaires. 25. Spiraea belgica Dmrt. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0052 à 0"%,0040. Is forment une ligne continue à la limite des couches annuelles. Ils sont réticulés (peut-être aréolés), à cloisons transversales percées d’un trou rond. Les rayons médullaires sont formés de cellules presque toujours tabulaires, très-rarement allongées suivant le rayon ; les uns sont unicellulaires et courts ; les autres, à ( 158 ) trois ou quatre plans de cellules, sont très-hauts et se continuent longuement en haut et en bas par un seul plan de cellules. | Les fibres ligneuses sont recouvertes de nombreuses aréoles ; elles sont entremélées d’un grand nombre de cellules de parenchyme. Celles-ei sont dépourvues d’aréoles et seulement poreuses; elles ne sont pas cloisonnées et elles contiennent des réserves alimentaires. Les cellules de la moelle sont minces, déprimées selon l'axe; puis, vers la périphérie, elles deviennent tout à coup épaisses; elles s’allongent graduellement dans le sens de l'axe, et elles entourent ainsi la moelle d’une gaine formée par cinq ou six plans de cellules. L'écorce primaire est ainsi constituée : 1° L'épiderme. 2° Quatre ou cinq plans de cellules grandes, fort longues, qui se remplissent d'air de très-bonne heure. Les deux plans externes sont à parois assez épaisses; les plans internes, à parois extrêémement minces. Les saillies de la tige, qui prennent naissance de chaque côté de la base d'insertion des feuilles, dépendent uniquement de cette couche. 5° Une couche de cellules beaucoup plus petites, riches en chlorophylle. L'apparition du tissu subéreux fait périr, dès la seconde année, ces trois formations. L'écorce secondaire comprend de dehors en dedans : 1° des fibres libériennes, et 2° des tubes cribreux. Ces deux formations ne sont pas entremélées de parenchyme. Les rayons médullaires dans la zone des fibres hibériennes ont leurs cellules très-fortement épaissies dès la seconde année. (159 ) X. — POMACÉES. 24. — Sorbus aucuparia L. Les rayons médullaires sont formés par un ou deux plans de cellules, hauts ordinairement de dix cellules ; ils sont nombreux. Le cours des fibres ligneuses est droit. Le bois vernal se distingue par l'épaississement moindre des fibres ligneuses, et surtout par le nombre bien plus consi- dérable des vaisseaux aériens. Ceux-ci ont un diamètre de 0"%,0024 dans le bois automnal et de 0"",0052 dans le bois vernal. Ils sont spiralés-aréolés. On remarque dans l'écorce de petits groupes de fibres libériennes fortement épaissies, placés au milieu d’un parenchyme renfermant un peu de chlorophylle. Le nombre de ces groupes augmente à mesure que se multi- plient les rayons médullaires; il s'en était formé primiti- vement un en face de chaque faisceau de la jeune tige. Les couches les plus récentes de l'écorce secondaire ne renferment plus que des tubes cribreux. Le parenchyme de la moelle est composé de cellules minces, poreuses, et renferme de petits groupes de cellules à parois plus épaisses, lignifiées. A sa limite externe, on observe des cellules alignées selon l'axe de la tige, plus _ petites que celles de la moelle et fortement épaissies. Le passage des cellules minces aux cellules épaissies est brusque ; les unes et les autres sont déprimées dans le sens de l'axe de la tige. Le tissu subéreux épidermique apparait vers la cin- quième année de l'existence de la tige; le tissu subéreux libérien, vers la trentième. Le bois est dur; il brunit quand il devient bois parfait. 17 ( 160 ) 2. — Sorbus torminalis Crantz. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0024 environ; ils sont marqués de grandes aréoles et sont beaucoup plus nombreux dans le bois vernal. Leurs cloisons transversales sont percées d’un trou rond. Les rayons médullaires sont formés par un ou deux plans de cellules, moniliformes sur une coupe transver- sale, quand ils sont unicellulaires. Les rayons unicellulaires dans toute leur hauteur sont les plus rares. Leur hauteur varie de une à dix cellules ; ils sont nombreux. Les fibres ligneuses sont fort épaisses ; le bois est dur et difficile à fendre. Entre ces fibres, sont éparses les cellules allongées d’un parenchyme ligneux assez abondant. On aperçoit parfois sur une coupe transversale les diaphragmes poreux de ces cellules, mais on les voit beaucoup plus sûrement sur une coupe longitudinale quelconque. Au milieu des cellules minces de Ia moelle, se trouvent quelques cellules isolées ou groupées, à parois épaissies et lignifiées ; elles forment souvent des files longitudinales. Plusieurs plans de cellules semblables, mais plus allongées selon l'axe, forment à la moelle une enveloppe continue. L'écorce secondaire se compose de fibres libériennes et de parenchyme, dont quelques cellules sont épaissies et ” lignifiées. La tige est entourée d’un périderme brun, coriace, qui se forme à la fin de la première année; le tissu subéreux libérien n'apparait que beaucoup plus tard. 26. — Mespilnus germanica L. Les vaisseaux sont aréolés-spiralés, à spirale souvent indistincte, à cloisons transversales percées d’un grand + (161 ) trou rond ; leur diamètre oscille autour de 0"",0020. Les couches annuelles sont marquées nettement par le nombre et la grandeur des vaisseaux et par Pépaississement des fibres. Les rayons médullaires sont formés par un ou deux plans de cellules, peu hauts, irréguliers sur une coupe tangente. Leurs cellules sont allongées dans la direction radiale, excepté dans les rangées extrêmes d’en haut et d’en bas où elles sont souvent tabulaires. Le bois est difficile à fendre, très-dur, d'un rougeûtre pâle. Les cellules de la moelle sont assez fortement épaissies, lignifiées, allongées pour la plupart dans la direction de l'axe; des cellules peu ou point épaissies s’y trouvent répandues sans ordre; mais les cellules de la périphérie sont toutes régulièrement épaissies. De longues cellules de parenchyme sont mélées aux fibres ligneuses, mais sans rapport nécessaire avec les vaisseaux. Ainsi que les cellules des rayons médullaires, elles renfermaient au moment de l'observation (25 avril) des granules d’amidon. La constitution de l'écorce nous a paru être la suivante. De petits groupes (8-10 cellules sur une coupe trans- versale) de fibres libériennes fortement épaissies augmen- tent en nombre à mesure que se multiplient les rayons médullaires. Ces groupes sont séparés, dans la direction radiale par ces rayons, et dans la direction tangente, par de grandes masses d’un parenchyme à parois minces et pourvu de chlorophylle. Plus intérieurement, des tubes cribreux apparaissent auprès des fibres libériennes et bien- tôt ils composent seuls les formations corticales annuelles. L'épiderme est remplacé à la fin de la première année par une couche de périderme. Quant au tissu subéreux libérien, il n'apparait qu'après un grand nombre d'années. (162 ) 97. == Malus communis Poir. Du parenchyme ligneux se trouve réparti entre les fibres ; il produit, quand le bois est poli, des flammes analogues à celles de l’acajou. Ce parenchyme est abon- dant, à cellules allongées selon l’axe, et il provient visi blement du cloisonnement des fibres ligneuses. Les vaisseaux aériens, d’un diamètre d'environ 0"",0024, sont beaucoup plus nombreux dans le bois vernal que dans le bois automnal; ïls sont aréolés, sans spirale visible, à cloisons transversales percées d’un trou rond. Les rayons médullaires sont formés par un à trois plans de cellules tabulaires ou allongées dans la direction du rayon. Ils sont courts et nombreux; leur hauteur est assez régulièrement de dix cellules. D'autres, beaucoup plus rares, sont entièrement unicellulaires, hauts de trois à cinq cellules ou plus; ils sont bien distincts du parenchyme ligneux. En effet, celui-ci forme des groupes et non des lames rayonnantes. Les fibres ligneuses sont fortement épaissies. Les cellules de la moelle sont épaisses et lignifiées ; leurs couches d’épaississement sont souvent fort élégantes. Le nombre primitif des faisceaux est de cinq, et leur origine est marquée dans la moelle par cinq groupes d’un parenchyme spécial, dont les cellules allongées sont dis- posées en rayonnant (coupe transversale). Les couches les plus extérieures de l'écorce secondaire se constituent de petits groupes de liber, à fibres fort épaisses, mélées de parenchyme; les couches récentes ne renferment plus que des tubes cribreux. Le bois est rougeàtre, dur, et difficile à fendre. (165 ) 28. — Crataegus Oxyacanitha L. (1) Ees rayons médullaires sont formés par un ou deux plans de cellules ; ils sont de hauteur irrégulière, monili- formes sur une coupe transversale, quand ils sont unicellulaires. Les vaisseaux aériens sont aréolés, à spirale peu visible, d’un diamètre de 0"",0016 à 0"",0024; ils sont nombreux. Des cellules de parenchyme ligneux, avec leurs caractères ordinaires bien tranchés, sont assez abondamment répandues entre les fibres. (Celles-ci sont fortement épaissies, et le bois est dur et résistant. La moelle est entourée d’une couche de cellules forte- ment épaissies. On remarque notamment des groupes d’un parenchyme beaucoup plus dense en face de l'origine de chaque faisceau. Dans l'intérieur de cette espèce de gaine, se trouvent de petits groupes irréguliers de cellules fortement épaissies, au milieu d'autres qui le sont notablement moins. Entre ces deux espèces de cellules, 1! n'y à aucune espèce de transition. L'écorce secondaire possède absolument la même com- position que les espèces précédentes. 29. — Cydonia vulgaris Willd. Les rayons médullaires sont formés par un seul plan de cellules plus ou moins allongées selon le rayon ; très- (1) C’est à dessein que nous avons conservé le type linnéen C. Oxya- cantha; car les deux soi-disant espèces démembrées, C. monogyna Jaeq. et C. oxyacanthoides Thuill., nous ont offert une structure anatomique par- faitement identique. (164) rarement et tout à fait exceptionellement, on en observe à deux plans de cellules. Ils sont nombreux et leur hauteur est assez variable. | Les couches annuelles sont marquées par le nombre et la grandeur des vaisseaux et par l'épaississement des fibres. Celles-ci sont généralement fort épaisses, et le bois est dur. On voit des cellules de parenchyme ligneux, nom- breuses, éparses dans le bois; elles se distinguent aisé- ment par leurs parois très-minces, non aréolées, et en hiver par la présence des réserves alimentaires. Il est facile de reconnaitre qu'elles proviennent du cloisonnement des fibres ligneuses. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0016 à 0®",0052. Ils sont aréolés, à spirale peu visible, à cloisons transversales percées d’un trou rond. Les cellules de la moelle sont toutes fortement épaissies. En dehors de la moelle et devant l'origine de chaque faisceau, existe un petit groupe d'un parenchyme beaucoup plus dense. Les faisceaux des fibres libériennes sont séparés d’abord par du parenchyme, ensuite par des lames de tubes cribreux; ces fibres sont fort épaisses. Le périderme formé à la fin de la première année est d'un brun très- foncé, et porte des lenticelles d'une teinte plus pâle et dont le tissu cellullaire, beaucoup moins dense, est com- parable au liége ordinaire. XI. — ONAGRARIÉES. 50. — Philadelphus coronarius L. Sur une coupe transversale, on apercoit des rayons médullaires de deux espèces; les uns sont larges de trois ( 165 ) ou quatre rangées de cellules, les autres, beaucoup plus nombreux, d'une rangée seulement. Entre ces derniers, sont-interposés de trois à einq plans de fibres ligneuses, régulièrement alignées dans la direction radiale. Une coupe tangente fait voir que les rayons médullaires sont droits et très-hauts. Par suite, le cours des fibres ligneuses est droit, et le bois se fend d’une manière très-régulière. Les rayons médullaires pluricellulaires s’effilent à leurs deux extrémités et deviennent bientôt unicellulaires ; ils se prolongent beaucoup sous cette dernière forme en haut et en bas, et il est certain que les plus étroits sont ici toujours la continuation des plus larges. Un fait analogue a été observé par Schacht dans le Cinchona siccirubra. Les cellules des rayons unicellulaires sont allongées dans la direction de l'axe; celles des rayons pluricellu- laires, dans la direction radiale ; les unes et les autres sont élégamment épaissies. La disposition suivante est tout à fait générale. Quand des rayons médullaires sont unicellu- laires, qu'ils proviennent du prolongement en hauteur de rayons pluricellulaires, ou qu’ils soient entièrement uni- cellulaires, leurs cellules sont allongées dans la direction de l’axe de la tige, ou tout au moins tabulaires ; quand ils sont pluricellulaires, leurs cellules sont allongées dans la direction radiale. Il faut execpter les Conifères, dont les rayons médullaires, toujours unicellulaires, ont leurs cellules constamment allongées dans la direction radiale. Les cellules de la moelle sont tabulaires, déprimées dans la direction de l’axe de la tige, à parois extrèmement minces. Elles ne restent vivantes que quelques jours, et ne tardent pas à se remplir d'air. Vers la périphérie de la moelle, les cellules sont prismatiques et élégamment épaissies ; pour les rangées intérieures, le grand axe est ( 166 ) dirigé suivant [a tangente, ce qui se présente assez rare- ment ; pour les rangées extérieures, en contact avec le corps ligneux, le grand axe est, comme d'ordinaire, parallèle à l'axe de la tige. Ces cellules renferment de la chlorophylle longtemps après que les cellules de la moelle centrale ont cessé leurs fonctions vitales. Be petits groupes de parenchyme plus dense se trouvent à l'origine de chaque faisceau ; on y voit converger les rayons médul- laires. L'écorce primaire comprend de dehors en dedans : 1° trois ou quatre plans de cellules minces, renfermant de la chlorophylle ; 2° une couche formée par plusieurs plans de cellules minces sans chlorophylle ; ‘5° des groupes de cellules assez fortement épaissies, sans chlo- rophylle, formant une zone presque continue ; 4° plusieurs plans de cellules minces, allongées suivant le rayon, et imitant des palissades régulières. Le tissu subéreux libérien fait périr de bonne heure toutes ces formations. L'écorce secondaire ne comprend que des tubes cribreux, et la formation de chaque année étant enlevée l'année suivante, l'écorce reste toujours très-mince. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de Cm, 0024 à 0"®",0052; ils sont marqués d'aréoles petites, mais on n'y voit pas de spirale. Leurs cloisons transversales sont scalariformes et fort belles; on les aperçoit sur les trois coupes, mais le mieux sur la coupe radiale. Les libres ligneuses sont aréolées, finement spiralées ; il est très-rare d'en rencontrer dont la cavité intérieure soit partagée par des cloisons. “ (167) 51. — KFuchsia coccinea Willd. Les rayons médullaires sont droits et hauts, d’une admi- rable régularité sur une coupe tangente, et formés par un seul plan de cellules, toutes allongées dans la direction de l'axe. Les vaisseaux aériens ont un diamètre de 0"",0052 à 0%%,0056; ils sont seulement réticulés et ne présentent pas de spirale visible. Leurs cloisons transversales sont percées d’un trou rond. Entre les vaisseaux, sont répartis les éléments figneux proprement dits, le parenchyme et les fibres. Ces éléments sont fort peu épaissis et le bois est très-mou. Nous avons observé : ; 1° Un parenchyme ligneux, plus abondant que les fibres simples, formé visiblement par le cloisonnement de celles-ci ; il offre done un degré de complication en plus. Les cloisons sont parfaitement horizontales et portent des pores nombreux ; comme elles sont assez épaisses, elles offrent l’aspect ordinaire des cloisons dans les rayons médullaires, e’est-à-dire, sur une coupe transversale, un aspect mamelonné. Ce parenchyme, au moment de lobser- vation (14 mai), était gorgé de grains d’amidon. 2° Des fibres ligneuses non cloisonnées, offrant une fine rayure spirale sur leurs parois. Elles sont de deux espèces : les unes renferment de l’amidon , mais nous n'y avons pas observé d’aréoles; les autres, beaucoup plus rares, Sont aréolées et ne renferment pas de réserves nutritives. On pourrait réserver exclusivement à ces dernières la dénomination de fibres ligneuses, et consi- dérer les autres comme une forme du parenchyme ligneux. L'étui médullaire est doublé par plusieurs plans de ( 168 ) cellules allongées selon l'axe de la tige, qui ne sont guère plus épaissies que celles de la moelle. L'écorce primaire renferme dans sa couche herbacée de grandes et magnifiques cellules à raphides. Quant à l'écorce secondaire, elle nous a paru constituée de cellules minces, allongées, superposées en files longitudinales, séparées dans la direction radiale par les cellules des rayons médullaires, et que nous n’hésiterions pas à nommer tubes cribreux, sans la présence de grains de chlorophyile dans leur intérieur. Le tissu subéreux épider- mique est déjà formé à la fin de la première année; le tissu libérien enlève ensuite à chaque automne la forma- tion corticale de l’année précédente, sous forme de feuillets minces, dont la teinte rappelle celle des écailles corticales du Mélèze. XII. — HÉDÉRACÉES. 52, — Hedera Helix L. Le Lierre possède deux espèces de tiges : les tiges sar- menteuses stériles et les tiges florifères non sarmenteuses. Nous parlerons d'abord des premières. Les rayons médullaires commencent au centre de la tige par un ou deux plans de cellules; ils augmentent d'épaisseur d'année en année et finissent par se constituer de dix plans de cellules et plus. Comme en même temps il s’en est formé de secondaires, on serait porté, par l'examen des couches les plus récentes seulement, à voir dans le Lierre des rayons médullaires de deux espèces. Ils sont nombreux et parfaitement rectilignes sur une coupe transversale, mais ils sont d'une faible hauteur et plus ou moins tortueux sur une coupe tangente, ce qui C0) rend le bois très-madré. Leurs cellules sont tabulaires ou plus ordinairement prismatiques, allongées selon le rayon. . La largeur des vaisseaux aériens augmente également dans les couches récentes. Aïnsi, au centre de la tige, ils mesurent 0"",0040 et souvent moins, tandis que dans la dixième ou onzième année ils ont un diamètre de Omm,0064 à 0"",010%. Leurs cloisons transversales sont percées d’un trou rond; exceptionnellement, elles s’in- clinent à peu près indifféremment dans toutes les directions. Ils sont marqués de grandes aréoles, mais n'offrent pas de spirale distincte. Les couches annuelles sont indiquées par leur prédominance dans le bois vernal. Le parenchyme ligneux, gorgé de réserves nutritives, est abondant ; il affecte la forme de fibres ligneuses non aréolées, ordinairement celoisonnées transversalement, à cloisons minces, mais parfois aussi non cloisonnées. Les vraies fibres ligneuses avec aréoles ne renferment jamais d'amidon. Un parenchyme dense, à cellules fort allongées selon l'axe de la tige, riche en réserves alimentaires se trouve à l'intérieur du corps ligneux; 1ly a passage brusque à une moelle à cellules fort minces. Dans le tissu de la moelle, et vers sa périphérie, se trouve un cercle de lacunes, dont la paroi est formée par deux plans de cellules sécrétantes; ces lacunes sont gorgées, surtout au printemps, d'un suc laiteux, àâcre, espèce de latex. Il est presque certain qu'elles n'ont point de paroi propre. L'extrémité des jeunes rameaux est couverte d’un épais duvet de poils Iymphatiques fasciculés. Le tissu subéreux épidermique se forme la seconde ou la troisième année (170 ) et fait périr l'épiderme et son revêtement pileux. Quant au tissu ‘subéreux libérien, il n'apparait qu'extrèmement tard. Dans la couche herbacée, on trouve un cercle de canaux intercellulaires à latex, identiques à ceux de la moelle et, comme ces derniers, indépendants du corps des faisceaux fibro-vasculaires. Les fibres libériennes se forment seulement la première année et en petits groupes. Dans leur voisinage (latérale- ment), se trouvent des files longitudinales de cellules sphériques ou polyédriques, assez fortement épaissies et remplies de grains d'amidon. A partir de la deuxième année, 11 ne se forme plus que des tubes eribreux, dont l'ensemble, qui s'accroit annuellement, rappelle tout à fait, au bout d'un‘certain temps, la disposition figurée par Schacht pour le liber du Tilleul (1). Les crampons apparaissent d'abord dans la couche cambiale et percent ensuite l'écorce; 1ls sont en rapport avec le corps ligneux, dont ils recoivent un rameau fibro- vasculaire. Dans le crampon, ce rameau est central ct unique. Si maintenant on compare les tiges florifères non sar- menteuses, on trouve des différences assez importantes. Ainsi le diamètre des vaisseaux aériens est notablement plus petit, et les canaux intercellulaires de la moelle, mais non ceux de l'écorce, ont disparu. Nous n'avons pas retrouvé dans les tiges florifères les cellules polyédriques épaisses qui accompagnaient dans les tiges sarmenteuses les faisceaux de fibres libériennes. Enfin les tiges flori- fères ne portent Jamais de erampons. (4) Lehrbuch, t. I, p. 558. D). — Cornus sanguinea L. Les rayons médullaires sont de deux espèces : {1° uni- celiulaires, moniliformes sur une coupe transversale, à cellules plus ou moins allongées selon l’axe, ordinairement tabulaires; 2° à deux ou trois rangs de cellules allongées dans la direction radiale, se terminant en haut et en bas par deux ou par un plus grand nombre de cellules tabulaires. Les vaisseaux sont aréolés-spiralés, à cloisons transver- sales scalariformes fort belles ; leur diamètre varie entre 0"",0040 et 0"".0048. Les fibres ligneuses sont fort épaisses. Les cellules du parenchyme ligneux, au contraire, s’en différencient nettement par leurs parois minces ; elles sont assez nom- breuses, éparses, et proviennent du cloisonnement des fibres. Leurs diaphragmes horizontaux sont poreux. Les couches annuelles sont marquées par quelques lames de cellules tabulaires et par la proportion des vaisseaux aériens. La moelle est à cellules minces, obseurément pentagonale, entourée d’un parenchyme beaucoup plus dense. Les cinq faisceaux fibro-vasculaires primitifs y sont indiqués par cinq groupes de vaisseaux. L'écorce secondaire se constitue de tubes cribreux. Cependant, la première année, il s’est formé quelques rares fibres libériennes, ordinairement isolées, quelque- fois groupées par deux ou trois au milieu du parenchyme. Ces fibres sont grandes et s’épaississent beaucoup. XIII. — GROSSULARIÉES. 54. — HRibes rubruan L. Les rayons médullaires sont de deux espèces. Les uns sont unicellulaires, hauts de une à dix rangées de cellules et plus, mais ordinairement de une à trois, moni- liformes sur une coupe transversale de la tige ; leurs cellules sont allongées dans le sens de l'axe de deux ou trois fois leur largeur ; leurs cloisons de séparation sont obliques sur une coupe tangente, horizontales sur une coupe radiale; ces cellules sont un peu comprimées dans le sens de la tangente, de sorte qu’elles paraissent plus larges sur une coupe radiale. Ces rayons unicellulaires séparent de un à cinq rangs de fibres ligneuses, sériées suivant la direction radiale. Les rayons médullaires de la seconde espèce sont à trois ou quatre rangs de cellules en épaisseur, quelquefois beaucoup plus et alors ils sont extrèmement gros et courts, à cellules de grandeur fort variable ; leur hauteur est peu considérable, et par suite le cours des fibres ligneuses est tortueux. Leurs cellules sont fort allongées dans la direction radiale et leurs cloisons de séparation sont souvent obliques sur une coupe transversale. Sur une coupe tangente, ces cellules sont donc polygonales ou circulaires, et sur une coupe radiale trapézoïdales ou rectangulaires allongées. Pour nous résumer, nous dirons que le Ribes rubrum est l'espèce où nous avons trouvé jusqu'à présent le plus de variabilité dans la strue- ture des rayons médullaires. Les vaisseaux aériens sont nombreux, assez régulière- ment espacés, d’un diamètre qui varie entre 0"",0024 et (175) Ov®,0052 ; les cloisons de séparation de leurs cellules con- stituantes sont obliques et à perforations scalariformes d’une grande beauté. Les couches annuelles sont mar- quées par une zone presque continue de vaisseaux plus grands. On distingue aisément les aréoles des fibres et des ValSSCaUX. L'écoree de cet arbuste n’est pas moins remarquable que son bois. L'épiderme meurt à la fin de la première année et s’exfolie par fibrilles longitudinales, quand se montre le périderme. Sous ce périderme brun, qui se déchire cireulairement sur les vieilles branches, on trouve le parenchyme de l'écorce primaire, à cellules comprimées dans le sens du rayon. Le liber, comme tel, manque absolument ; il est remplacé par une production annuelle de tubes cribreux. Ces tubes, courts et gros, forment une masse d'apparence feuilletée, qui est rouge dans les vieux rameaux. Toutes les parties de la tige exhalent une odeur aromatique particulière. Dès la fin de la première année, la moelle brunit et se creuse par retrait de cavités irrégulières. Elle est formée dès l’origine par un tissu très-lîche, à grandes lacunes aériennes. En dedans de l’étui médullaire, se trouvent plusieurs groupes de tubes cribreux, formant quelquefois un cercle complet. Les fibres ligneuses sont peu épaissies et le bois est fort tendre. A l’intérieur des vaisseaux, dans les vieilles tiges, il n’est pas rare de rencontrer des tyloses. 99. — KRibes migrum L. Ce Groseiller nous a offert identiquement la même organisation anatomique et Jusqu'à la couleur rouge de l'écorce secondaire dans les vieux rameaux. Cependant (174) la formation des bandes longitudinales d’épiderme est plus considérable que dans l'espèce précédente, et par contre, les bandes circulaires de périderme sont plus minces et plus petites. Il est possible qu’une étude très- attentive fasse encore découvrir d'autres points de dissemblance. 90. — Ribes Uva-crispa L. On peut en dire autant du R. Uva-crispa. C'est dans cette espèce que nous avons aperçu pour la première fois les rayons médullaires, unicellulaires au centre de la tige (coupe transversale), devenir pluricellulaires à la péri- phérie. La dimension des vaisseaux et des éléments ligneux en général est sensiblement constante dans ces trois espèces. La troisième se différencie des deux premières par la présence de productions cellulaires épidermiques ou aiguillons, groupés par trois à la base de chaque feuille. Malgré ce qu'en ont dit Schaeht (1) et M. Wesmael (), ce sont des aiguillons et non point des piquants. M. Duchartre (1 le démontre de la manière la plus évidente, et d’ailleurs il serait difficile de trouver l'explication mor- phologique de ces productions, en supposant que ce fussent des piquants. (1) Les Arbres, trad. d'Éd. Morren, p. 175. (2) Flore forestière de Belgique, p. 79. (5) Élém. de Bot., p. 405. XIV. — ÉRICINÉES. 57. — Calluna vulgaris Salisb. Les rayons médullaires sont unicellulaires, difficiles à distinguer sur une coupe transversale, où 1ls se montrent moniliformes ; ils sont nombreux, assez irréguliers, d’une hauteur moyenne, et leurs cellules sont allongées dans le sens de l’axe de la tige. Le bois est très-tourmenté. Le parenchyme ligneux se présente en cellules isolées, éparses au milieu de fibres ligneuses abondantes. Les vaisseaux aériens ont un diamètre d'environ 0"",0616 ; leur contour est irrégulier sur une coupe transversale. Leurs diaphragmes horizontaux sont ordinairement per- forés suivant une surface moitié plus petite que celle qui correspondrait à la section droite du vaisseau. Le mode de perforation est généralement le trou rond ; eependant, nous avons assez fréquemment observé la perforation scalariforme. La Bruyère commune est la seule espèce qui nous ait offert jusqu'à présent la réunion de ces deux modes. Les couches annuelles sont marquées par une bande absolument dépourvue de vaisseaux, mince, et correspon- dant à la formation automnale. Les fibres ligneuses sont assez fortement épaissies, à arcoles petites. La moelle est très-étroite, à cellules minces. XV. — ILICINÉES. 8. — flex aquifoliem L. Les rayons médullaires sont très-nombreux, à 1-5 rangs de cellules. Souvent les rayons pluricellulaires, qui sont 18 (176) courts et renflés au milieu, se prolongent en haut et en bas par deux longs rayons unicellulaires, à cellules plus grandes et allongées dans la direction de l'axe, en même temps que dans la direction radiale, de manière à affecter la forme tabulaire. Les cellules des rayons pluricellulaires sont seulement allongées dans la direction du rayon. Il existe aussi des rayons unicellulaires, parfaitement indé- pendants des autres, au moins sur une coupe tangente. Le cours des fibres ligneuses est assez droit. Les vaisseaux sont aréolés-spiralés, à eloisons transver- sales scalariformes. Leur diamètre varie de 0"®,0016 à O"®,0024 ; ils sont groupés en lignes sinueuses formant un réseau à mailles interrompues (coupe transversale). Le tissu subéreux libérien ne se forme jamais; le tissu subéreux épidermique ne se forme que très-tard, et l'écorce reste verte pendant de longues années. Cepen- dant, elle se couvre parfois, dès la seconde année, de petites crevasses, au fond desquelles se montre le tissu subéreux. Les fibres ligneuses sont munies d'une bande spirale fort large, à spires laissant entre elles un intervalle fili- forme ; leurs aréoles en fente sont obliques. La moelle est formée de cellules fortement épaissies et lignifiées, constituant un tissu très-régulier, cassant, d'un blanc sale. Le bois est blanc et dur, susceptible de recevoir un beau poli, très-légèrement rougeätre au cœur dans les vieux troncs. Nous avons très-bien reconnu la présence du paren- chyme ligneux annoncé par M. Th. Hartig. Il est abon- dant et offre tous les caractères du parenchyme ligneux ordinaire. Ses éléments sont épars, et nont aucune relation constante, ni avec les vaisseaux, ni avec les rayons médullaires. (177) XVI. — OLÉINÉES. 59. — Syringa vulgaris L. Les vaisseaux diminuent de nombre et de grandeur, quand on passe du bois vernal au bois automnal. Ils sont aréolés, à spirale peu visible, à cloisons transversales percées d’un trou rond; leur diamètre varie entre 0"*,0016 et 0",0024. Les rayons médullaires, unicellulaires au centre de la uge, deviennent pluricellulaires à la périphérie ; ils sont hauts de cinq à six cellules seulement. Ces cellules sont plus ou moins allongées suivant le rayon; elles peuvent devenir tabulaires et même allongées dans la direction de l'axe de la tige. Les fibres ligneuses sont fort épaissies, à cours sinueux. Le bois est dur et résistant, blane jaunâtre avec de rares veines roses, d’une odeur faible et agréable. Les fibreslibériennes, fortement épaissies, sont réparties en groupes, que séparent de fortes lames de parenchyme. Le tissu subéreux épidermique se forme dès la fin de la première année; le tissu subéreux libérien, beaucoup plus tard, vers la trentième année. La moelle est à cellules grandes et minces; elle est entourée par trois où quatre rangées de cellules plus petites et plus épaissies, superposées dans la direction de l'axe de la tige. 40. — Fraxinus excelsior L. Les rayons médullaires sont à une ou deux, rarement trois rangées de cellules en épaisseur ; leur hauteur (178 ) est ordinairement de dix cellules, quelquefois plus. Ces cellules sont allongées dans la direction radiale, quelque- fois tabulaires. Les vaisseaux sont aréolés, à rayure spirale peu distincte, à cloisons transversales percées d’un trou rond. Nous en avons observé de deux dimensions : d’un diamètre de 0"",0080 à 0"",0120, et d’autres, de Ow,0016 à 0"",0024. Auprès de ces vaisseaux, on remarque des cellules de parenchyme assez nombreuses ; elles sont à parois minces, et renfermaient au moment de l'observation (11 mai) des granules d’amidon. Elles sont parfaitement définies, quoiqu'en dise Schacht (), et résultent de la partition des fibres ligneuses. On en trouve également d'isolées. Les fibres ligneuses sont peu épaisses, longues et presque feutrées. Le bois est médiocrement dur, mais très-flexible et difficile à fendre. La moelle se constitue de cellules minces, qui deviennent beaucoup plus épaisses à la périphérie. Les faisceaux de fibres libériennes sont séparés par des lames de parenchyme. Dans ce parenchyme sans chloro- phylle, on trouve souvent des groupes de cellules forte- ment épaissies et lignifiées, qui forment, dans la vieille écorce, des concrétions presque pierreuses. 41. — Ligustrum vuigare L. Les rayons médullaires sont formés par 1-5 plans de cellules plus ou moins allongées selon le rayon. Partout (1) Les Arbres, trad. d'Éd. Morren, p. 252. (179) où ils sont unicellulaires leurs cellules sont allongées dans la direction de l'axe, soit qu'ils forment le prolonge- sernent de rayons pluricellulaires, soit qu'ils ne compren- nent réellement qu'un plan de cellules. Le diamètre des vaisseaux varie de 0"",0008 à O",0040; leur grandeur diminue graduellement dans une même couche. Ils sont aréolés-spiralés, à diaphragmes horizontaux percés d'un trou rond. Les fibres ligneuses sont à parois fort épaisses ; elles possèdent en outre un épaississement spiral fort remar- quable, à peu près semblable à celui que Schaeht figure pour certaines cellules du Mamillaria stellaris (N, Cette” bande spirale s'avance beaucoup dans la cavité de la fibre, souvent au point de rencontrer l’autre spire suivant l'axe, et elle dessine, sur une coupe radiale ou tangente, un double dentelé d’une grande beauté. Nous n'avons pas observé de fibres cloisonnées. Le bois est dur et difficile à fendre. La moelle est à cellules minces, entourées d'une couche de cellules plus épaisses. Les faisceaux de fibres libériennes alternent avec des groupes de tubes cribreux. XVII. — SOLANÉES. 42, — Solanum PDulcamara L. Les rayons médullaires sont formés par un seul plan de cellules plus ou moins tabulaires; leur hauteur varie de une à vingt cellules. Les couches annuelles sont constituées par quatre ou (1) Éehrbuch, t. 1, p. 256. (80) cinq plans de fibres épaisses, contrastant avec le bois vernal adjacent riche en vaisseaux. Les fibres ligneuses sont généralement peu épaissies et le bois est très-mou. La grandeur des vaisseaux est fort variable (de 0"",0016 à 0®®,0080). Ils sont marqués de grandes aréoles ; les plus petits seulement sont fort nettement réticulés, avec une disposition obscure à la spirale. Leurs cloisons trans- versales sont percées d’un trou rond. Dans leur voisinage, se trouvent des fibres Hgneuses spiralées, auxquelles on pourrait réserver le nom de fibres ligneuses, si seules, comme nous l'avons cru observer, elles portent des aréoles. Ces aréoles du reste sont fort petites et difliciles à voir. Les autres fibres portent des canaux poreux, mais point d'aréoles ni de spirale, et elles sont en très-grande majorité. L'écorce secondaire se constitue uniquement de tubes cribreux. La moelle est à cellules minces ; des groupes de tubes cribreux forment, vers sa périphérie, un cercle inter- rompu. Les cellules qui les entourent sont pourvues de chlorophylle; plus loin, elles ne renferment plus que de l'air. L'activité du parenchyme médullaire ne se conserve done qu’au voisinage des tubes cribreux. 45. — Eycium barbarum [L. Les rayons médullaires sont unicellulaires ; ils offrent, sur une coupe transversale ou tangente de la tige, un aspect moniliforme. Leurs cellules, qui dans la zone corticale deviennent deux ou trois fois plus larges, sont sorgées en hiver de grains d'amidon. Ils sont droits et hauts. Les fibres ligneuses sont régulièrement alignées (181) entre eux. Ordinairement il existe trois ou quatre rangées de ces fibres entre deux rayons médullaires consécutifs, et elles sont alors régulièrement alignées dans la direction radiale ; mais 1! peut s’en trouver un plus grand nombre, et alors la régularité de leur arrangement disparait en partie. Ces fibres sont pourvues de ponetuations aréolées. Les couches annuelles sont reconnaissables à la vue simple, mais elles deviennent surtout visibles avec le concours du microscope. A l'intérieur du corps ligneux, se rencontrent plusieurs groupes de tubes eribreux, qui forment quelquefois une couche annulaire continue en dedans de l’étui médullaire, et qui restent longtemps en activité. L'écorce : primaire ne tarde pas à former quelques lames subéreuses à cellules minces, les extérieures très-grandes, déprimées, super- posées en piles dans la direction radiale, et s’enlevant aisément en fibrilles. La couche herbacée sous-jacente est mince, et c'est l'écorce secondaire qui acquiert le plus d'importance; elle se constitue uniquement de tubes cribreux. La proportion des vaisseaux aériens augmente rapide- ment à mesure qu'on s'éloigne du centre de la tige : les couches les plus récentes en renferment beaucoup plus que les couches’ centrales. Ils sont répartis en petits groupes, qui dessinent des taches blanchätres plus ou moins régulièrement alignées, comme dans les Papilio- nacées (coupe transversale). Leur diamètre varie entre Om®,0096 et 0"",0120. Ils sont aréolés, à spirale fort peu distincte. Il existe en outre des vaisseaux du diamètre des fibres ligneuses, où même beaucoup plus étroits, spiralés et finement aréolés, à diaphragmes horizontaux percés d'un trou rond. La présence de ces trous ronds et la (18 ) dimension des aréoles ne permettent guère de les con- fondre avec des fibres ligneuses ordinaires. Le paren- chyme ligneux est extrémement abondant, et se présente avec tous ses caractères ordinaires; nous l'avons trouvé le 24 juin rempli d'amidon. XVIII. — VACCINIÉES. 4h. — Vaccinium Mryriillus L. Les rayons médullaires sont de deux espèces. Les uns ont en épaisseur trois ou quatre rangées de cellules, les autres, beaucoup plus nombreux, sont unicellulaires, assez hauts et droits. Les cellules de la moelle sont toutes fortement épaissies. Les vaisseaux sont aréolés-spiralés, à cloisons trans- versales scalariformes; leur diamètre oscille autour de 0"",0020. Ils sont également répartis dans les couches ligneuses, qui sont facilement visibles avec ou sans microscope. Le parenchyme ligneux est extrèmement abondant et se présente avec tous les caractères ordinaires. La couche herbacée est traversée par de grandes lacunes aériennes. La tige est ailée par des nervures corticales partant de la base de chaque pétiole. Ces ner- vurés ne tardent pas à se perdre, par suite de l'épaississe- ment de la tige. La première production externe du cam- bium est une couche irrégulière de fibres libériennes, qui s épaississent et s'oblitérent presque entièrement dès Ja première année de leur existence. A ces fibres libé- riennes, succède une couche de parenchyme, dont les éléments s'épaississent fort peu. La même formation se renouvelle d'année en année; néanmoins, l'écorce reste toujours mince. (185 } XIX. — CAPRIFOLIACÉES. 45. — Viburnue Opulus L. Les vaisseaux aériens sont aréolés, d'un diamètre de 0"",002%4 à 0"",0040, souvent aecolés par deux dans la direction tangente, nombreux, également répartis dans les couches ligneuses, à cloisons transversales scalariformes fort belles. Ces cloisons sont très-obliques et dirigées de telle manière qu'un rayon, sur une coupe transversale de la tige, se trouve tout entier dans leur plan. Nous avons retrouvé cette direction des cloisons dans toutes les tiges que nous avons analysées, de sorte que les coupes radiales sont les meilleures pour les étudier. Les rayons médullaires sont à une, très-rarement deux rangées de cellules ; celles-ci sont ordinairement tabu- laires, carrées sur une coupe radiale, au moins dans les rangées extrêmes, tandis que dans les six ou huit rangées médianes elles restent prismatiques et allongées selon le rayon. Les rayons sont droits et hauts. Le bois se fend aisé- en lames minces dans la direction radiale, Les fibres ligneuses portent des aréoles de la même grandeur que celles des vaisseaux. Le parenchyme ligneux est rare. Le tissu de la moelle est irrégulier ; ses cellules, à parois minces, ont un diamètre de 0"®,0040 à 0"",0120 ; elles deviennent plus petites et plus épaisses vers les bords; elles sont alors prismatiques et allongées selon l'axe de la ge de deux à trois fois leur diamètre. Le tissu subéreux épidermique se forme au bout de quelques semaines et l'écorce devient alors d’un gris argenté. Le nombre primitif des faisceaux est de six, marqué (184) par une moelle hexagonale; cependant leur position relative porte à croire qu'il y en avait d'abord quatre, dont deux, opposés, se sont dédoublés. En effet, leur diagramme est identiquement celui des étamines des Crucifères. 46. — Vibuenum Lantana L. Le tissu subéreux profond ne se forme pas. L'écorce secondaire se constitue de tubes eribreux séparés par du parenchyme. Dans ce parenchyme, on trouve des groupes de cellules lignifiées, grandes et fort belles. Elles rappellent la disposition figurée par Schacht pour les téguments ligneux des fruits d'Hakea suaveolens (). Dans l'écorce secondaire, il n’est pas rare de rencontrer des fibres libé- riennes ramifiées. Les rayons médullaires sont à un ou deux plans de cellules, moniliformes sur une coupe transversale, et composés de cellules tabulaires, quand ils sont unicellu- laires ; autrement leurs cellules sont prismatiques, allongées selon le rayon. Leur hauteur est moyenne. Le bois se fend plus difficilement que dans l'espèce précédente. La grandeur des vaisseaux est fort variable; elle est au maximum de 0"",0040. Les couches annuelles sont surtout marquées par leur présence. Leurs cloisons trans- versales sont scalariformes, et portent chacune de vingt à trente perforations régulièrement superposées et du plus bel effet sur une préparation bien réussie (coupe radiale) ; ils sont aréolés-spiralés. La paroi extérieure de ces vaisseaux porte une fine rayure spirale, facilement (1) Le Microscope, trad. de J. Dalimier, p. 88. (185) visible à la lumière oblique avec le système F T de Zeiss (500 diamètres). Les fibres ligneuses sont toutes spiralées ; leurs aréoles sobservent bien sur une coupe transversale; on en trouve quelques-unes, rares et éparses, qui renferment des réserves nutritives ; elles sont cloisonnées ou entières, mais en tout cas elles ne portent ni aréoles ni spirale. Les cellules de la moelle sont déprimées selon l'axe, ct minces ; on en trouve quelques-unes plus petites au milieu des autres. L'origine des faisceaux est marquée par des groupes de parenchyme très-dense, qui forment à la moelle une enveloppe cylindrique continue. La moelle, sur une coupe tranversale, est obseurément hexagonale, et on peut lui appliquer ce que nous disions à propos de l'espèce précédente. 47. — Sammbucus migra L. Les rayons médullaires sont formés de cellules allongées selon le rayon, allongées selon l'axe ou tabulaires ; ils sont très-rapprochés, et comprennent, en épaisseur, de un à trois plans de cellules, et en hauteur, huit ou dix cellules. Is sont nombreux. Quand ils sont unicellulaires, ils ont un aspect moniliforme sur une coupe tangente. Les fibres ligneuses sont peu épaissies; leur cours est sinueux. Les couches annuelles sont marquées par trois ou quatre plans de fibres tabulaires. Les vaisseaux sont nombreux, d’un diamètre d'environ 0"%,0040, aréolés, sans spirale visible, à cloisons transver- sales percées d’un trou rond. Le parenchyme ligneux, qui est abondant, se trouve représenté par des fibres ligneuses cloisonnées éparses au milieu des autres, et ne portant sur leurs parois d’autres marques que des pores. CA486 } + La moelle, à cellules minces, grandes et régulières, se termine extérieurement par plusieurs rangées de cellules d’un faible diamètre, allongées selon l'axe du rameau, et qui ne sont guère plus épaissies que les cellules de la moelle elle-mème. En outre, il existe des groupes de ces cellules qui indiquent probablement l'origine des faisceaux. Ces groupes, la première année, renferment de la chloro- phylle, à l'exception de quelques cellules plus grandes, éparses au milieu d'eux, qui n'en renferment point. Ces cellules seraient done comparables à celles des vaisseaux aériens au milieu du bois; peut-être leurs diaphragmes horizontaux sont-ils perforés. Sous la couche subéreuse épidermique formée à la fin de la première année, se trouve la couche herbacée. On y remarque des groupes de cellules notablement plus petites que les autres de la même formation, mais qui ne s'en différencient pas autrement. L'écorce secondaire, dès Ta seconde année, est uniquement constituée par des tubes cribreux : ce n’est mème que dans les premiers temps de l'existence du rameau qu'il se forme des fibres libériennes. Celles-ci sont grandes, épaisses, en petits groupes formant une zone au milieu du parenchyme; on en trouve très- souvent de complétement isolées. XX. — LAURINÉES. 48. — KLaurus nobilis L. Les rayons médullaires sont à un ou deux plans de cellules, hauts de huit à dix cellules et nombreux. Les couches annuelles sont marquées surtout par deux où trois rangées de fibres tabulaires, comprimées dans la direction radiale. (187) Les vaisseaux aériens sont solitaires, rarement accouplés dans la direction radiale, marqués d’aréoles nombreuses ; leur spirale est peu visible; leur diamètre varie entre Omm,0040 et 0"",0048. Les fibres ligneuses sont régulièrement sériées dans la direction radiale. Le bois est blanc, odorant, tendre et flexible. XXI. — CONIFÈRES. 49. — Jumiperus communis L. Les rayons médullaires sont unicellulaires, hauts de une à dix cellules, toutes allongées dans [a direction radiale. Le bois se fend difficilement, bien qu'il soit assez tendre. Les fibres ligneuses, étant un peu épaissies, laissent entre elles des méats très-visibles et assez grands ; elles sont munies d’une belle rayure spirale et de deux rangs de grandes aréoles. Les couches annuelles sont délimitées bien nettement par neuf à dix rangées et plus de cellules tabulaires. Les vaisseaux aériens, comme dans tous les vrais Conifères, manquent absolument. 50. — Khuya orientalis L. L'écore secondaire renferme des conduits résinifères verticaux peu nombreux. Elle se constitue de tubes eri- breux, alternant fort régulièrement avec des plans de fibres libériennes très-épaissies et comprimées dans Îa direction radiale. Toute la masse corticale est d'un blane rosé. Le périderme se forme dès la fin de la première année; plus tard, apparait le tissu subéreux libérien. ( 188 ) Le bois est absolument dépourvu de vaisseaux et de canaux résinifères; les couches annuelles sont parfaite- ment marquées par trois ou quatre plans de fibres tabu- laires. Les fibres ligneuses sont grandes, peu épaissies, spiralées, pourvues de très-belles aréoles. Le bois est tendre et rougeûtre. Nous n'y avons pas observé de cellules à résine. Les rayons médullaires sont unicellulaires, hauts de deux à quatre rangées de cellules; celles-ci sont minces et fort allongées selon le rayon. Le bois se fend aisément. La moelle est petite, brune ou noire, comprimée dans une direction perpendiculaire au plan qui renferme les feuilles distiques, à cellules fortement épaissies et lignifices. A la base de chaque rameau, se trouve un petit renfle- ment cortical parenchymateux, qui renferme äu printemps des réserves nutritives. Notice sur P'ASPLENIUN vinine Huds., fougère nouvelle pour la flore belge, par Alfred Cogniaux. Il y a quelques mois à peine, trois espèces tout à fait nouvelles pour notre flore, Elatine triandra Schk., Lepi- dium Smithii Hook. et Carex brizoides L., étaient signalées dans la région ardennaise. M. Crépin disait à ce sujet : « Une contrée montagneuse comme l'Ardenne ne s’épuise pas en quelques années ; des vallées profondes, des bois accidentés, des escarpe- ments nombreux, ne cèdent leurs richesses que peu à peu. » Ces paroles viennent encore de recevoir une éela- fe ] tante confirmation, car aujourd'hui j'ai aussi une très- ( 189 ) intéressante plante à signaler en Ardenne, l’Asplenium viride Huds. | Cette petite fougère est extrèmement voisine, par son facies général, de lAsplenium Trichomanes L. Il est cependant très-facile de l'en distinguer par la comparaison des caractères suivants. Asplenium viride Huds.; À.umbrosum Vill.; Wirtg. Herb. plant. crit. hybrid., N° 542. — Base du pétiole d’un brun noir et rachis vert; rachis presque arrondi, sans rebord ailé-denticulé; segments des feuilles un peu allongés, presque en forme de losange, cunéiformes à la base. A. Œrichomanes L. -— Pétiole et rachis d’un brun noir luisant; rachis à angles présentant un rebord ailé très-étroit et denticulé ; segments des feuilles ovales, tronqués à la base. L'Asplenium viride existe à Neufchateau (Luxembourg), sur le schiste ardoisier, dans l'excavation d’une ancienne exploitation d'ardoises. Cette excavation, formant comme une espèce de grotte, est très-humide, et l’eau suinte en assez grande quantité à travers les parois. Cette bonne trouvaille, du mois dernier, est due à notre confrère M. Verheggen, Jeune et actif chercheur qui, depuis un an à peine qu'il a embrassé avec passion l'étude de la botanique, a déjà fait plusieurs découvertes remar- quables. J'en ai signalé quelques-unes dans le dernier numéro du tome V de notre Bulletin. M. Verheggen n'avait d'abord observé qu'une touffe de cette espèce,qu'ilavait prise pour l’A. Trichomanes.Dès qu'il se futaperçu de son erreur et qu'il y eût reconnu l'A. viride, il m'envoya la moitié de sa récolte pour vérifier sa détermi- nation. Il ya peu de jours, 1l est encore parvenu à en décou- ( 190 ) vrir une Jeune touffe dans la même station. Je suis persuadé que par des recherches minutieuses il pourra en retrouver davantage. : Il est probable que cette espèce se rencontrera plus tard sur d’autres points de la région ardennaise. H n’est même pas impossible qu'on l'observe dans la zone cal- careuse, car elle se rencontre aussi sur le calcaire d’après ce qu'avancent MM. Martens et Kemmler, dans leur Flore du Wurtemberg. Aucune de nos Flores n'avait encore signalé cette Fougére en Belgique. Cependant M. Crépin, dans la 9me édition du Manuel de la Flore de Belgique (1866), atürait sur elle l'attention des botanistes ardennais. Toutefois on pouvait douter de sa présence dans notre pays, car elle n'habite généralement que les montagnes assez élevées, du moins jusqu'à notre latitude, et Neuf- chateau n'est guère qu'à une altitude de 425 mètres. Voici le tableau de sa distribution en Europe. Es- pèce alpine et subalpine, elle est largement répandue en Europe. En partant du midi, en la trouve en Espagne dans les Alpes de Grenade, dans les montagnes du royaume de Naples, en Dalmiatie et en Crimée; puis on l'observe, en Allemagne et en Suisse, dans les Alpes, dans ie Jura, les Carpathes et le farz, en France, dans les Pyrénées, les Alpes, le Jura (1 et les Vosges. Dans les Iles-Britanniques, elle existe en Irlande, dans ie pays de Galles, dans le nord de FAngleterre et en Écosse. Enfin on la trouve dans toute la Norwége et la Laponie, dans le nord de la Suède et dans la Finlande orientale. (1) Je possède en herbier la plante du Jura et jai pu ainsi identifier avec celle de Neufchateau. (A9 2) Elle est rare et sporadique en Gothie. Dans le nord de l'Allemagne, elle est très-rare. Elle manque au Danemark et à la Hollande. Ses localités les plus rapprochées de nous sont, en Lorraine, Nancy, Sarrebourg et Rhéthal et en Wesphalie, Wasserfall, Ramsbeck et Rüthen. On voit d'après cela que la découverte de notre confrère de Neufchateau est très-intéressante, puisqu'elle vient notablement agrandir laire de dispersion de cette petite Fougère sur notre continent. Philippeville, 14 juin 1867. Note sur lHierACIUN FALLACINUM E. Schultz, espèce nouvelle pour la flore de Belgique, par Armand Fhielens. L'espèce dont nous annoncons aujourd'hui la découverte est fort remarquable pour la flore de notre pays, et cela à un double titre. Tout d'abord c’est une plante très-rare; en second lieu, passant pour une hybride des Æ. Pilosella et À. praeallum, 11 est étrange de la rencontrer en Belgique où le Æ7. praealtum fait défaut (). L'Hieracium fallacinum semble, en effet, tenir à la fois des deux espèces précitées, mais, chose assez curieuse, s’il est réellement une hybride, ses akènes sont cependant fertiles. Il y à trois ans déjà que nous avons trouvé cette plante dans un petit bois situé sous le village d'Heylissem (Bra- (1) L'Hieracium praeallum Vill. a été découvert par la Société dans sa dernière herborisation générale, aux environs de Freyr, dans la vallée de la Meuse. (Note insérée pendant l’impression.} 19 (192 ) bant). Les pieds que nous avons cultivés depuis cette époque ne se sont pas modiliés. Hicracium failacinum F. Schultz Arch. fl. de Fr. et d’'AIU., p. 56, Exsicc., N° 690, F1. der Pfalz, p. 277; H. Pilosello-fallax F. Schultz ; H. bifurcum Koch Syn., part.; ÀT. fallax ©. Sehultz in litt. ; H. praealto-Pilosella- praealtum €. Schultz olim in litt. ; H. cinereum Düll Rhein. Fl., p. 52%, non Tausch. — Calathides 4-7 situées à l'extrémité de Ia tige qui est aphylle ou monophylle à la base, 1-2 fois bifurquée, à première bifurcation située environ au milieu de sa longueur. Pédoneules dressés, de de 5-6 centimètres. Péricline ovoide à la maturité, à folioles linéaires, les extérieures obtuses. Akènes fertiles, noiratres. Feuilles d'un gris-sale, lancéolées, aiguës, mu- nies à la face supérieure de longs poils espacés, à la face inférieure, d'un duvet court et grisàtre formé en grande partie par des poils étoilés. Tige de 5-8 déci- mètres, droite, dressée, hérissée de longs poils et couverte dans toute sa longueur d’un duvet serré, étoilé, grisatre. Souche rampante, munie de stolons couchés, allongés, souvent redressés et florifères. — Fleurit en juin et juillet. Note sur un Onrcuis UuSTULATA L. à fleurs doubles, par A. Bellynek. M. A. Devos, herborisateur infatigable, à qui la flore de Belgique doit de bonnes découvertes, vient de nous communiquer un pied d'Orchis ustulata à fleurs parfaite- ment doubles. Il à trouvé cette plante le 10 juin, en France, entre Chooz et Han (près Givet), dans une prairie (PS5) d'alluvion de la Meuse, en compagnie des Orchis ustulata et militaris. Tout le monde connait les fleurs doubles, et de tout temps on s'est empressé de les recueillir pour en décorer les jardins. Le vulgaire s’extasie devant ce luxe de la nature végétale, et il ne peut s'empêcher de sourire lorsque le botaniste avance sérieusement que nos magni- fiques roses à pétales si nombreux ne sont que des monstres que la nature produit comme à regret. Quoiqu'il en soit, les horticulteurs ont cherché par tous les moyens à multiplier les fleurs doubles et souvent leurs efforts ont été couronnés de succès. Toutefois plusieurs familles avaient résisté jusqu’à ces derniers temps à la dupli- cature, et parmi ces familles Moquin-Fandon signale les Orchidées(D. Cependant plusieurs cas de duplicature assez simple ont été récemment signalés dans quelques espèces. Nous avons eru qu'une description exacte de léchan- tillon que nous avons sous les yeux était de nature à intéresser les amateurs. L'inflorescence de notre plante est composée de 19 fleurs très-doubles, d'un pourpre foncé, toutes sem- blables, également distantes l'une de l’autre, formant une grappe de quatre centimètres et demi de longueur. Chaque fleur double est portée sur un pédoncule dressé, long environ d’un centimètre et demi, strié, n'ayant subi aucune torsion et partant de l’aisselle d’une bractée qui est verte à sa base et d’un brun rougeàtre à son sommet. Et quand nous disons pédoncule, nous entendons parler Re 2 (1) Tératologie végétale, p. A1. CA94:) dans toute la rigueur du mot. A l'état normal, le sup- port de la fleur qui ressemble à un pédoncule renflé, n'est presque toujours autre chose, comme tout le monde sait, que l'ovaire infère. Au sommet du pédoncule, immédiatement au-dessous de la fleur, on rencontre quatre où einq bractées, d'un rouge vineux en dehors et d’un vert foncé bordé de rouge à l’intérieur. Ces bractées sont très-rapprochées et dispo- sées en spirale. Le périanthe de cette fleur double est composé, à sa partie supérieure, de deux labelles dressés, munis chacun de son court éperon ; parfois ces deux labelles sont soudés ensemble par un de leurs côtés, et alors il n'y a qu'un seul éperon placé entre les deux labelles. A linté- rieur de ces deux labelles, on en trouve plusieurs autres tantôt alternes, tantôt superposés, ayant toujours leur partie libre dirigée en haut. Le centre et toute la partie inférieure de la fleur sont occupés par de petits groupes d'organes pétaloïdes, parfois sessiles, parfois portés sur un très-court support, au nombre de 6 à 10, et dont les plus petits et les moins développés occupent Île centre. Chacun de ces groupes porte à sa base une petite bractée purpurine, et se compose d’un petit labelle dressé et de plusieurs divisions pétaloïdes plus ou moins défor- mées. Les fleurs qui présentent le plus de ces petits groupes sont celles qui ont le moins de labelles solitaires. Il est évident que les petits groupes de chaque fleur double sont autant de fleurs imparfaitement déve- loppées, privées de leurs étamines et de leur ovaire infère. Cette dernière circonstance explique pourquoi le labelle est dressé, c'est-à-dire dans sa position naturelle, car le labelle n'est inférieur dans nos Orchidées que par suite @ 195) d'une torsion de l'ovaire infère, laquelle renverse la fleur. L'analogie et les diverses particularités que nous venons d'exposer nous portent à croire que tous ces labelles soli- taires, qui occupent la partie supérieure de la fleur double, sont autant de fleurs distinctes réduites à leur labelle. Par conséquent, chacune de ces fleurs doubles serait une sorte de capitule ou épi ramassé, et l'inflo- rescence de la plante, qui, à l’état normal, est un épi simple, serait ici un épi composé. Ces épis secondaires, selon M. Fermond (1) sont des fleurs mieux nourries qui se sont transformées en inflorescences. M. Fermond cite un Aceras hircina dont une des fleurs inférieures était rem- placée par un épi secondaire composé de sept fleurs. Dans le cas présent, toutes les fleurs sont ainsi transformées, mais celte transformation est déguisée par le raccoureis- sement des axes secondaires et chaque petit épi simule ce qu'on appelle communément une fleur double. Le nom de fleurs doubles est appliqué dans le Jangage vulgaire à des phénomènes très-différents. De Candolle @) établit parmi les fleurs doubles trois divisions : 1° Fleurs pétalodées, qui doublent par la transforma- tion en pétales des divers organes floraux : sépales (Hor- tensia), calice (Primula calycanthema), étamines (Rosa), carpelles (Anemone nemorosa) ; 2° Fleurs multipliées, où le nombre des pétales est augmenté, non par transformation, mais par dédouble- ment; c’est ce mode de multiplication qui constitue les fleurs appelées pleines, et il accompagne souvent le pré- cédent (Giroflées, OEillets, ete.) ; (1) Phylomorphie, p. 578. (2) Organographie végétale, t. I, p. 512. ( 196 ) o° Fleurs permuices, où les enveloppes florales ont changé de forme ou pris des dimensions plus grandes, sans augmenter le nombre de leurs parties (beaucoup de Composées et la Boule-de-neige de nos jardins). C’est improprement qu'on donne à ces dernières le nom de fleurs doubles. Si l'on voulait comprendre parmi les fleurs doubles l'anomalie que nous venons de décrire, elle formerait une quatrième catégorie à laquelle on pourrait donner le nom de Fleurs composées. Nous avons replanté avec soin ce curieux végétal, dont malheureusement le tubercule reproducteur avait été fortement entamé. Îl serait curieux.de voir si des fleurs qui ont doublé de cette facon continueraient à se repro- duire avec la même anomalie. Nous terminons cette note en nous demandant si d'autres fleurs réputées doubles ne seraient pas dues à une cause analogue. Une herborisation estivale dans les terrains primaires de la vallée de la Meuse, aux environs de Givet, Vireux et Fumay, par André Devos. La notice que j'ai l'honneur de présenter à la Société est la continuation du travail que j'ai publié l'année der- nière dans notre Bulletin, sous le titre de : Deux jours d'herborisation dans la vallée de la Meuse, aux environs de Givet et d’'Hastière(). (1) Tome V, p. 121 (1866). (197 ) La partie du pays dont je vais tàcher de décrire la vé- gétation est en dehors de nos frontières, mais comme Je lai déjà: fait remarquer les bornes politiques ne doivent pas arrêter un botaniste dans ses excursions seientifiques. Depuis quelques années, je me suis imposé le devoir d'étudier la flore de la vallée de la Meuse, non-seulement dans la partie comprise en Belgique, mais encore dans celle qui s'étend au delà de nos limites, vers la France. Je n'ai pas en vue la flore de telle ou telle de nos pro- vinces, mais Je veux donner un aperçu de la végétation des bords d’un grand fleuve traversant notre contrée; Je travaille à une flore régionale, sans m'astreindre à rester dans certaines limites qui m'empêchéraient d'atteindre mon but. Î. — CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'ÉTUDE DE LA FLORE DU BASSIN DE LA MEUSE. La flore du bassin d’un fleuve est une des plus eu- ricuses études à faire sur la dispersion des espèces végé- tales dans une région hydrographique. C’est seulement lorsqu'on aura présenté un travail d'ensemble sur la flore de la vallée de la Meuse qu'il sera permis de tirer des conclusions intéressantes sur l'aire d'extension des plan- tes de cette vallée. Jai déjà réuni une grande quantité de matériaux sur la florule du bassin de notre fleuve, mais ce serait témérité de ma part de vouloir livrer à la publicité des renseignements qui ne datent que depuis peu de temps et que je vois augmenter chaque jour par de nombreuses herborisations. Je désire seulement poser quelques jalons pour le travail étendu que je prépare, en donnant, dans une suite d'articles, quelques indications sur la végétation des lieux que j'explore. (198 ) Les localités que j'ai choisies comme centres de mes explorations sont échelonnées le long de la Meuse, sur une étendue de 25 lieues, depuis Fumay jusque Huy, et comprennent Fumay, Vireux, Givet, Hastière, Dinant, Yvoir, Namur, Marche-les-Dames, Andenne et Huy. Une voie ferrée, suivant le cours de la Meuse, dessert toutes ces localités, de sorte qu'en peu de temps le botaniste peut être transporté dans le champ d'herborisation qu'il désire visiter. Cette ligne se continue au midi, dans la Haute-Meuse, vers Revin, Monthermé, Mézières, Sédan et Verdun, endroits que je compte faire entrer un jour dans le cadre de mon travail, et au nord, vers Liége, Visé, Maastricht, Maaseyck et la frontière hollandaise, localités qui font partie de la Basse-Meuse et dont je laisse l'examen aux botanistes liégeois et limbourgeois. J'ose espérer qu'un jour je pourrai élaborer un travail complet sur la flore de notre beau fleuve. Je compte que mon appel sera entendu de mes confrères belges et français : ils voudront bien me prèter leur généreuse col- laboration pour l'édification d’un ouvrage qui exigera une grande somme de courage, de patience et d'études; mais ce travail ardu aura un résultat scientifique de haut intérêt. L'étude de la végétation du bassin d’un fleuve rentre dans les questions Îes plus intéressantes de la géographie bota- nique. Les fleuves et les rivières influent beaucoup sur la dispersion des espèces, car non-seulement les plantes aquatiques, mais aussi celles qui croissent dans les lieux secs, ont des graines qui peuvent être entrainées par les caux, soit en temps ordinaire, soit en temps d'inondation, et déposées dans divers lieux où elles peuvent fonder de nouvelles colonies. Presque toutes les graines, et souvent E ( 199 ) même des fragments détachés des végétaux vivants, peu- vent flotter et se conserver plus ou moins longtemps. Das les débordements accidentels de nos rivières, une fouie de graines se trouvent done dispersées et concourent à décentraliser les types et à les disséminer sur un espace toujours plus étendu. Les graines qui abordent et qui ap- partiennent à des végétaux terrestres peuvent ensuite pro- pager ceux-ci de proche en proche et les étendre indéfini- ment, jusqu'à ce qu'ils rencontrent des obstacles matériels ou des conditions contraires à leur existence. J'ai dit, dans un précédent travail (D, que le Braya supina, répandu sur les collines jurassiques de la Lorraine, y a été enlevé par la Meuse et ses nombreux affluents français, pour venir établir dans notre pays de nombreuses colonies le long du cours du fleuve. Le Lamium maculatum, qu'on voit très- commun dans cette mème partie de la France, est descendu également dans notre vallée, où il est considéré comme une de nos plantes les plus caractéristiques : il est très-abondant dans tous nos terrains d'ailuvion et on le voit même cten- dre son aire de dispersion jusqu'en Hollande. L'Inula britannica et TV Euphorbia Esula, qui se localisent aux bords de la Meuse et qu'on ne rencontre pas indigènes dans les autres parties de la Belgique, nous sont venus aussi de la France par l'intermédiaire de notre fleuve. Des nom- breux faits de dispersion que j'ai observés dans le cours de mes explorations, 1} m'est permis de conclure que le bassin d'un fleuve est une petite région neptunienne qui a ses espèces propres, lesquelles peuvent se propager (1) Observations sur la dispersion et Les stations de quelques pluntes rares de la vallée de lu Meuse, in Bull. Soc. roy. Bot., t. \, p. 46. ( 200 ) en descendant des sources jusqu'aux confluents des cours d'eau. Un beau sujet à traiter serait celui d'examiner si les principaux cours d’eau d’un pays ne s'enrichissent pas des espèces qui croissent dans les bassins secondaires des di- verses rivières, affluents de ces fleuves. Ainsi, par exem- ple, en aval de Monthermé, la vallée de la Meuse ne voit- elle pas croître plusieurs plantes que la Semoy a dû enlever dans son parcours aux terrains jurassiques et rhénans qu'elle a traversés; à Dinant, ia flore ne s'est-elle pas augmentée de quelques espèces venues de lArdenne et du beau massif de calcaire de Han, que la Lesse lui à apportées ; à Namur, la Sambre n'’a-t-elle pas fourni un contingent d'un certain nombre de plantes croissant pri- mitivement sur les terrains crétacés du nord de la France ; vers Liége, les bords de la Meuse ne recoivent-ils pas un nouvel appoint de plantes des terrains rhénans et arden- nats que les bassins de l'Ourthe, de l'Amblève et de la Vesdre possèdent? Tous ces problèmes de géographie botanique présentent des difficultés très-sérieuses et avec le peu de documents que nous possédons sur la flore des bassins des affluents de la Meuse, je ne puis encore offrir un ensemble de faits qui viennent confirmer ces suppo- sitions. J'engage vivement les botanistes qui habitent la région méridionale de la Belgique à expiorer les bassins des diverses rivières qui se jettent dans la Meuse. Qu'ils tiennent scrupuleusement note des espèces végétales qui peuplent ces bassins ; qu'ils observent le fond de la végé- tation; qu'ils comparent la flore du bassin, champ de leur étude, avec celle des bassins voisins et qu'ils examinent spécialèément les terrains qui avoisinent les confluents. ( 201 ) C'est en ces derniers lieux surtout qu'ils verront les acqui- sitions florales qu'aura pu faire le bassin principal; car c'est [à que se seront donné rendez-vous toutes les espèces qui auront pu descendre le long de laffluent. On ferait done chose utile en publiant des Florules très- détaillées des environs de Monthermé, Dinant, Namur et Liége. Il est possible qu'après avoir dressé ces statis- tiques végétales on parvienne à tirer des conclusions satis- faisantes sur {a répartition des végétaux, à établir certaines règles et certaines lois sur la dispersion de nos plantes. il sera également utile d'étudier notre flore dans ses rapports avec la géologie, d'examiner la nature minéra- logique des terrains si divers qui forment notre vallée. Que l'on se persuade bien que lon ne pourra obtenir de résultats féconds que si les lumières et la science du géologue ne viennent en aide aux observations du botaniste. IT. — HERBORISATION AUX ENVIRONS DE GIVET, CHOOZ, HAN, AUBRIVES, VIREUX, MONTIGNY, FEPIN, HAYBES ET FUMAY. Le premier jour de mon herborisation, 9 juin 1867, fut consacré à l'exploration des rochers de Charlemont et des montagnes de Chooz que j'avais déjà vus l'an der- dernier, mais un mois plus tôt. Je retrouvar dans ces lieux la plupart des espèces que j'ai signalées dans une précédente notice, de sorte que je ne mentionneral lei que les plantes non observées dans mes herborisations anté- rieures. En compagnie d’un botaniste anglais, M. Hovwes, je gravis la montagne qui mène au fort, puis traversant Charlemont je m'aventurai bientôt dans les grands et ( 202 ) larges fossés des contre-gardes qui forment un vaste labyrinthe au sommet du plateau. Ces fossés, la plupart taillés dans le roc vif, sont entourés de hautes murailles et l'on y descend aisément par de larges et faciles esca- liers. La roche est recouverte d’une mince couche de terre sur laquelle se développe une végétation variée et fleurie. A peine étais-je descendu dans le fossé voisin de la première porte de la forteresse que je vis s'élever majestueusement, au milieu d’une herbe rare et dure, quelques pieds du superbe Loroglossum hircinum Rich., dont les longs épis des fleurs aux labelles tortillés répan- dent une odeur pénétrante qui ne m'a pas rappelé du tout celle de l'animal dont la plante porte le nom. Je croyais cette belle Orchidée bien rare à Charlemont, ear je n’en avais observé, l’année dernière, que quelques pieds, mais quelle fut ma joie de la voir répandue et abondante sur toutes les pelouses des fossés. L'apparition du Loro- glossum est le signal de la floraison de FOphrys api- fera Huds., dont je récoltai quelques spécimens. En compagnie de ces plantes curieuses, croissaient de nom- breux pieds de Gymnadenia viridis Rich., que l'on ren- contre le plus souvent dans les prairies de la vallée. Par- tout le Gymnadenia conopsea R. Br. élevait ses longs épis de belles fleurs rosées. Assez souvent, j'ai rencontré mélangée aux parents, cette hybride d'Helianthemum que l’on a désignée sous le nom d’Helianthemum vulgari- pulverulentum. Elle a les feuilles poussiéreuses et les fleurs d’un jaune de soufre; mais celles-ci deviennent d'un jaune assez foncé après la dessiccation. J'ai déjà observé cette hybride sur les rochers d'Yvoir (Champal) et M. Crépin l'a vue entre Freyr et Moniat. Quelquefois aussi on observe la variété remarquable d'Helianthemuim ( 205 ) pulverulentum que De Candolle appelle Æ. apenninum. Ses feuilles sont planes, assez larges, à face supérieure plus ou moins verte; les inférieures sont oblongues et non ovales; le ealice est hérissé de longs poils sur Îles angles. Partout le Fragaria collina Ehrh. étale ses longs stolons et mürit déjà son petit fruit. Dans les en- droits plus herbeux, le Trifolium montanum L. élève ses capitules de fleurs blanchâtres. Les graminées dominantes sont les Bromus asper Murr. et Festuca duriuscula L. Les pelouses rocailleuses vers la porte de Foisches sont cou- vertes de nombreux pieds de Salvia pratensis L., qui s’'annonee de loin par ses grandes fleurs d’un bleu éelatant. Toute la côte occidentale de Ia montagne est semée de Phalangium Liliago Schreb., Euphorbia Cyparissias L., Buxus sempervirens L. Dans les endroits où la terre devient plus argileuse , on remarque le petit et gracieux Festuca rigida Kunth et le Medicago minima Lmk. De Givet à Chooz, il y a 5 kilomètres que l’on peut parcourir en suivant les sentiers d’une douce colline cou- verte de belles moissons, ou bien en longeant le cours de la Meuse. Je pris la première direction, parce qu'il y a plus de chances d'y rencontrer de bonnes plantes qu'en suivant la Meuse dont les bords ne peuvent être explorés fruc- tueusement qu'aux mois de juillet et d'août. Les champs et les moissons de la côte nous. présentent : Carum Bul- bocastanum Koch, Orlaya grandiflora Hoffm., Caucalis daucoides L., Gypsophila Vaccaria Sibth. et Sm., Ana- gallis coerulea Schreb., Valerianella Auricula DC. et V. dentata Poll., Vicia gracilis Lois., V. tetrasperma Schreb. et V. hirsuta Koch, Chrysanthemum segetum L. On arrive au sommet des montagnes de Chooz par un étroit sentier qui suit la crête d'un grand rocher. Partout ( 204 ) s'épanouissent les Jolies corolles des Dianthus Car- thusianorum L., Geranium sanguineum L., Phalangium Liliago Sebhrb., qui sont, sans contredit, les plus belles plantes saxicoles de nos contrées. Iei encore l'on retrouve l'hybride d'Helianthemum dont il a été question précédem- ment. Tout le long du sentier, j'ai vu, dans les fissures des rochers, de nombreux groupes de Sempervivum tectorum L. (1) donnant des rosettes de feuilles d’une végétation luxuriante. J'ai été très-heureux de trouver cette plante, qui est abondante et présenté des airs d’indigénat à défier toute critique. Non-seulement, on l'observe sur la crète des rochers, mais encore elle se montre dans les nom- breuses ravines de la montagne et va se nicher dans Îles précipices, sur la roche abrupte où la main de l'homme n’a pu la placer. Jusqu'à présent, je n'avais observé la Joubarbe des toits que sur les rochers de Dinant et de Leffe. On pourrait discuter l'indigénat de cette plante en ces lieux-ci, car on la voit seulement sur les rochers domi- nant les Jardins placés en amphithéâtre sur les hauteurs ; on serait tenté de croire qu'il y a eu naturalisation, comme pour le Foeniculum capillaceum Gil. des pelouses du fort dinantais. Mais à Chooz, la rusticité de la plante, son abondance, les stations qu'elle occupe, tout témoigne, (1) Les caractères de la plante de Chooz concordent à peu près avee la des- cription que M. Boreau (F1. du Centre, éd 5, p. 259) donne du S. Lamolt- tei, mais comme je n’ai pas étudié d’une manière approfondie les espèces afines du groupe S. tectorum L. et Auct., je ne puis dire à quelle espèce il faut rapporter l’objet de ma découverte. Ses fleurs sont grandes, sub- sessiles, à pétales étroits, atténués et acuminés au sommet, d’un rose pâle ; la panicule est abondamment couverte de longs poils blancs, mous et glanduleux; les feuilles sont vertes et se colorent de rougeûtre à la pointe. ( 205 ) sinon en faveur de son indigénat, du moins pour une naturalisation très-ancienne. Parmi nos floristes, les uns considèrent cette belle Crassulacée comme appartenant à notre pays; les autres ne sont pas éloignés de cette idée, mais certains doutes la leur font repousser provi- soirement de leurs ouvrages. Pour moi, malgré le désir que j'ai de la faire entrer dans le domaine de notre flore j'attendrai avant de me décider que de nouvelles investigations la fassent découvrir sauvage sur d’autres points de nos rochers et de nos montagnes. Le plateau qui domine les hauteurs de Chooz est couvert d’une pelouse sèche et rase. En certains endroits, la terre a pu être cultivée, mais les champs ont été en- vahis par une foule de mauvaises plantes qui ont affamé le seigle. le sainfoin et la luzerne que l’on a essayé de semer en ces lieux. J'ai vu une culture de plusieurs ares entièrement étouffée par de beaux pieds de Stachys germa- nica L.; d'autres étaient remplies de Caucalis daucoides L., Torilis infesta Hoffm., Onopordon Acanthium L., Teucrium Botrys L., Filago germanica L., F. minima Fries et Alyssum calycinum L. Dans les lieux incultes, croit le Genêt à balais accompagné de son parasite l'Orobanche Rapum Thuill. On y voit également les Genista sagittalis L., G. tinctoria L. et l'Aera praecox L., graminée siliei- cole que je n'ai pas encore rencontrée dans d’autres lieux de la vallée dé la Meuse : il est vrai qu'on y trouve rarement l'élément minéral qu'elle affectionne. À la mème place, j'ai trouvé une variété remarquable du Trifolium arvense L., à capitules globuleux, beaucoup plus petits que dans le type, à corolle très-petite et de moitié plus courte que les dents du calice. Pour descendre à Petit-Chooz, on doit prendre un ( 206 ) sentier qui côtoie la montagne. En route, on peut observer : Silene nutans L., Asperula cynanchica L., Allium sphaero- cephalum L., Ranunculus nemorosus DC., Sempervivum tectorum L., Campanula persicifolia L., Teucrium Chamae- drys L. et [a variété à fleurs presque rouges de PAnthyllis Vulneraria &. Dans les chemins du hameau, croissent Marrubium vulgare EL. et Leonurus Cardiaca EL. Dans les prairies aux bords de la Meuse, on voit Peucedanum carvifolium Vill., Scabiosa pratensis Jord., Silene venosa Gil. et sur les berges des fossés, Aera caryophyllea L. Au bord du fleuve, dans les rocailles et sur le gravier, végètent de nombreux pieds d'Euphorbia platyphyllos L., Senehiera Coronopus Poir., Hyoscyanus niger L. Un passage d'eau mène au village de Grand-Chooz, dans les haies duquel on observe : Lamium mutabile Dimrt., Fumaria densiflora DC. et F. media Lois. Les moissons dans fa direction de Han sont remplies de Lathyrus Aphaca L. et eà et là on rencontre quelques pieds de Specularia hybrida Alph. DC. et de Delphinium Consolida L. Du haut d'une petite colline schisteuse qui domine la Meuse, on aperçoit, sur les bords de ce fleuve, une grande prairie qu'il faut visiter. On est bientôt descendu et aussitôt on voit tout un magnifique parc d'Orchidées. Le Gymnadenia conopsea R. Br. y est abondant; le Gymnadenia viridis Rich. se cache dans l'herbe et ne semble rare que parce qu'il dérobe ses fleurs d’un vert jaunâtre dans la verdure des plantes voisines ; l'Orchis ustulata L. y est répandu et laisse encore apercevoir les fleurs supérieures de son épi; depuis longtemps déjà l'Orchis militaris L. est défleuri, mais il décèle sa pré- ( 207 ) sence par ses grosses capsules et ses larges feuilles luisan- tes. Dans ce même pré, j'ai remarqué un curieux exem- plaire d'Orchis ustulata, à fleurs doubles d'un pourpre noirâtre. Je crois que l’on n'a pas encore observé une semblable duplication &ans la famille des Orchidées; aussi me suis-je empressé, lors de mon retour à Namur, d'offrir l'unique échantillon trouvé au savant abbé Bellynck qui a bien voulu se charger de le décrire dans notre Bulletin. Le fond de la végétation des prairies de Han est sem- blable à celui des prairies de Heer, Agimont, Ermeton et Hastière. On y voit en grande abondance : Scabiosa pra- tensis Jord., Knautia arvensis Coult., Anthyllis Vulne- raria L., Poterium dictyocarpum Spach, Polygala oxyp- tera Gren., Bromus erectus Huds. En outre, on y re- marque de distance en distance de grosses touffes de Selinum Chabraei Jacq. Bientôt la Meuse passe au pied des rochers qui se sont considérablement élevés. Il faut nécessairement gravir la montagne si lon veut atteindre le passage d’eau qu'on aperçoit dans le lointain. Cette ascension n'est pas facile à opérer, surtout par un soleil de juin, à trois heures de l'après-midi. Les ronces, les épines, les blocs de grès, me barrèrent plus d’une fois'le passage. Enfin, m'y voilà, non sans quelques écorchures et du désordre dans la toi- lette. Ces petits accidents, dont un botaniste n’a aucun souci, ne m'empéchèrent point d'admirer, dans ma pénible montée, de beaux pieds de Fougères, telles que Scolopen- drium officinale Sm., Asplenium septentrionale Hoffm., A. Adianthum-nigrum L. et Aspidium aculeatum Sw. J'étais en haut et j'avais le village de Han à mes pieds sur l’autre bord du fleuve. Il s'agissait de descendre la ( 208 ) montagne pour trouver le passage d'eau, mais la pente était rapide et je voyais à peine les traces d’un sentier marquées par de rares escaliers coupés dans le schiste. Ma vue avait beau chercher dans le fond la base du rocher ; je ne voyais pas de fin à ce chemin que la bête fauve seule pouvait suivre. Je m'assis un instant pour délibérer : d’ailleurs j'étais essoufflé de ma malencontreuse ascension. La crainte de retrouver à mes pieds un nou- veau danger m'avait décidé à contourner un grand mamelon que j'avais à ma droite pour aller, à un quart de lieue de là, retrouver le passage d’eau tant souhaité, lorsque tout à coup Je vis près de moi un paysan qui sortait du chemin périlleux : une petite roche l'avait dérobé jusque-là à mes regards. Je lui demandai d’un ton incrédule si la trace battue que je voyais était bien un sentier conduisant au fond de la vallée et s’il y avait possibilité de le suivre. « Oui, me répondit-il, et vous pouvez bien y descendre, puisque j'y suis monté. » J'écoutai le montagnard. Tout alla bien jusqu'à mi-côte ; je pouvais sans trop de difficultés poser le pied dans la trace laissée sur la roche par les souliers ferrés des gens du pays, mais il arriva un moment où le sentier se perdit et je ne vis plus devant moi qu'une pierre schisteuse nue, d'une longueur de vingt mètres au moins et d’une inclinaison de près de 60°. Le schiste se délitait par minces feuillets qui se brisaient sous mes pas; un instant, je me sentis partir avec tous ces détritus de la roche pour tomber ou plutôt rouler à vingt mètres plus bas, au bord du fleuve. Le passeur d'eau, qui se disposait à mettre quelques voyageurs sur l’autre rive, me hélait de toute la force de ses poumons, mais je restai sourd à son appel et, réfléchissant qu'il vaut mieux être un peu (12000) poltron que de risquer de se rompre le cou, je repris mon sentier que Je trouvai alors très-large et très-commode. Revenu au sommet de la montagne, je côtoyai le mamelon voisin et un sentier facile me mena à la base des rochers. Ma peur et mon détour portèrent d’heureux fruits, car le long de la route, je trouvai plusieurs bonnes plantes. Le Cerastium erectum Coss. et Germ. couvrait de larges espaces sur la pelouse ; l'Eryngium campestre L. élevait déjà ses ombelles épineuses ; le Teucrium Chamae- drys L. et le Dianthus Carthusianorum L. se montraient dans les ravins; l'Helleborus foetidus L. et le Marrubium vulgare L. bordaient le sentier. J'arrivai au passage d’eau en même temps qu'une vieille femme qui venait de descendre le dangereux chemin. Je lui demandai si elle venait de la montagne par ce chemin impossible. Elle me répondit : « Oui, mais cela devient un peu difficile pour mes soixante-dix ans. » J'écarquillai les yeux pour mieux voir cette vieille qui venait de me donner une si belle lecon de courage ; je ne lui avouai rien de ma déconvenue, mais je fus encore bien plus étonné lorsqu'elle m’apprit que le facteur de la poste gravissait ce sentier et le descendait deux fois par jour, afin de s'épargner la perte de temps que j'avais dû subir en contournant la côte escarpée que j'avais suivie. Je descendis de la barquette, persuadé que les habitants des montagnes ont des poumons de fer et des jarrets d'acier, Sur les bords de la Meuse, je vis une belle colonie d'Acorus Calamus L.; à côté s’élevaient les Zris Pseudo- Acorus L., Sparganium ramosum Huds., Alisma Plan- tago L., Scirpus maritimus L. et Phragmites vulgaris Lmk. Sur le sable, on pouvait voir : Carex hirta L., Juncus ( 210 ) bulbosus L. et Nasturtium sylvestre R. Br. var. rivu- lare Rchb. Au pied des murs et dans les chemins de Han, je vis Blitum Bonus-Henricus Rchb., Chenopodium mu- rale L. et Nepeta Cataria L. Tout le long d’un bois rocailleux au sortir du village, croissent : Cardamine im- patiens L., Epilobium lanceolatum Seb. et Maur. et Sedum aureum Wirtg. Entre Han et Aubrives, une grande prairie offre comme plante dominante l'Onobrychis vicaefolia Scop. La couleur rosée de ses fleurs donne une teinte douce et tendre à toute la végétation du voisinage. À chaque pas, on rencontre : Gymnadenia conopsea R. Br., Peu- cedanum carvifolium Vi. et Polygala oxyptera Gren. Sur le territoire d'Aubrives, s'élève une montagne formée de poudingue de Burnot, qui se reconnait aussitôt par une couleur rougeàtre due à l'oligiste qu'il renferme. Cette montagne rocailleuse, en partie boisée, offre une flore assez variée. On y observe : Dianthus Carthusia- norum L., Silene nutans L., Arabis arenosa L., Hellebo- rus foetidus L., Mercurialis perennis L., Viburnum Lan- tana L., Hieracium Auricula L. et Euphorbia stricta L. Au même lieu, existe en abondance le Digitalis purpurea L., cette compagne fidèle des terrains siliceux et dont les superbes guirlandes de fleurs pourprées en font une plante digne de rivaliser avec les Gloxinia et les Gesneria exotiques. Je constatai aussi sur ces rochers à ma grande surprise la présence du Geranium lucidum L., que Je n'avais observé jusqu'à ce jour, vers Dinant et Namur, que sur les calcaires purs : l'espèce y était abon- dante. 6 | Au bord de la Meuse, vis-à-vis d’Aubrives, je vis très- répandu l’Acorus Calamus L., que j'ai déjà signalé dans (211) maints endroits le long de notre fleuve. Sur la rive gauche et dans un espace d’une demi-lieue à peu près, J'en ai compté douze stations très-bien fournies. Je crois aussi l'avoir aperçu sur la rive opposée. Voilà une plante qui, si elle n’est pas de nos climats, y est placée dans des con- ditions d'existence aussi favorables que celles qu'elle à dans sa mère-patrie et répandue avee une abondance telle qu'on ne pourrait pas lui en donner une plus grande dans son lieu d’origine. De grands bois couvrent ensuite la montagne jusqu'à Vireux. Peu de plantes rares viennent s’abriter sous ces épais ombrages. Je n'y ai trouvé que le Fragaria ela- tior Ehrh., qui fleurit rarement dans nos forêts et y fructifie encore moins souvent. Je m'appliquerai à donner ici la liste des essences que l’on rencontre généralement dans cette partie des Ardennes que j'ai visitée. On y trouve communément : Quercus pedunculata Ehrh., Q. sessili- flora Sm., Carpinus Betulus L., Corylus Avellana L., Acer campestre L., Ulmus montana Sm., Crataequs monogyna Jacq., C. Oxyacantha L., Pyrus communis L. et Halus acerba Mér. Les espèces que j'ai vues les plus répandues sont : Ligustrum vulgare L., Rhamnus Frangula L., Pru- nus spinosa L., Rosa canina L., Ribes Uva-crispa L. et surtout l’{lex aquifolium L. On trouve cà et à quelques pieds des Tilia ulmifolia Scop., T. platyphylla Scop., Acer Pseudo-Platanus L., Clematis Vitalba L. et Juniperus communis L. Sous ces végétaux ligneux, on trouve quelques débris de plantes vernales, telles que Corydalis solida Sm., Luzula pilosa Willd., Orobus tuberosus L., Potentilla fragariastrum Ehrh. et Vinca minor L. Dansles lieux frais et humides, plusieurs Caricées se montrent; ce sont : (212 ) Carex muricata L., C. divulsa Good., C. remola L., C. glauca Scop. et C. sylvatica Huds. Aux bords des bois, on rencontre quelques individus de Brachypodium pinna- tum P. Beauv. et de Malva moschata L. Sur les murs du château de Vireux-Wallerand, était naturalisé le gracieux Corydalis lutea DC.; et dans les chemins de Vireux de Cy, on trouvait Marrubium vul- gare L. Il était 8 heures du soir lorsque j'arrivai à la station de Vireux. M. Howes m'avait quitté dans le courant de l'après-midi pour retourner à Bruxelles. Je m'étais décidé à aller coucher le même jour à Fumay; pour y arriver, je pris un train qui me mit à destination à la nuit tombante. Le jour suivant, je devais explorer la rive droite de la Meuse de Fumay à Vireux et la rive gauche du même fleuve de cette dernière localité à Givet. Je fus sur pied de très-bonne heure. Je ne m'arrètai pas long- temps à Fumay, où le terrain y est bouleversé et la végéta- tion d'une pauvreté désespérante. Partout on ne voit que d'énormes tas de débris d'ardoisières ; point ou peu de plantes croissent sur ces collines artificielles et c'est à peine si sur les plus anciennes on trouve quelques pieds de Senecio sylvaticus L. et Rumex scutatus L. A la vue de lieux aussi dénudés, mais cependant dignes de l'attention du géologue et de l'admiration du touriste, je préférai visiter les prairies d’alluvion qui sont embrassées par le grand cercle que la Meuse décrit autour de Fu- may. Pour y arriver, on doit passer vis-à-vis de l'église, sur les murs de laquelle J'observai Bromus tectorum L. et Hieracium murorum L. Je traversai ensuite la grande place, vaste pelouse plantée de tilleuls séculaires. Un (215 ) petit bois que je longeai ensuite me présenta de nom- breux pieds de Jasione montana L. et une variété assez remarquable de Melampyrum pratense L., à fleurs d'un jaune très-foncé. Les plantes dominantes des prairies de Fumay sont : Silene venosa Gil., Peucedanum carvifolium Vill. et Gym- nadenia conopsea R. Br. Aux bords de la Meuse, dans les rocailles et les lieux graveleux, j'observai : Euphorbia Esula L., E. Cyparissias L., Saponaria officinalis L., Echium vulgare L. et Reseda lutea L., toutes plantes qu'on rencontre communément le long du fleuve dans la région calcareuse de notre pays. Près du pont en fer jeté sur la Meuse, on voit un petit rocher couvert de nombreux pieds de Jasione montana L., Dianthus Armeria L., Sedum reflexum L. et Scleranthus perennis L. La puissance des montagnes de Fumay est plus forte que celle des rochers de Charlemont et des collines cal- eaires de Dinant, mais leur flore n’est nullement inté- ressante. D'ailleurs des difficultés insurmontables s’oppo- sent à leur exploration : de la base au sommet, ce n'est qu'une végétation épaisse, rabougrie, composée essen- tiellement de houx, de ronces et de rosiers méêlés à quelques essences plus communes encore. Nulle trace de sentier n'existe sur ces hauteurs et l’on ne peut pé- nétrer que là où la cognée du bücheron a passé. Le botaniste-explorateur, amateur de la variété, examine rapidement ces lieux d’un aspect si monotone : il laisse aux patientes recherches du collectionneur de ronces le soin d'y rechercher les espèces litigieuses de ce genre intéressant. En une demi-heure on est à IHaybes, gros village en- touré d'exploitations ardoisières. Là, comme à Fumay, (24) toutes les constructions rappellent les productions miné- rales du pays : les toits, les murs, les dalles des maisons sont en ardoise; il n’est pas même jusqu'aux clôtures des jardins qui ne soient formées de grandes plaques de cette pierre. Comme plantes remarquables, je n'y a observé que l'Epilobium lanceolatum Seb. et Maur, et le Myosotis sylvatica Hoffm. que l'on voit répandu et abon- dant seulement dans les terrains calcaires de notre vallée. De grands rochers de grès s'élèvent sur les bords de Ia Meuse entre Haybes et Fepin. Ils sont entièrement cou- verts de Chrysanthemum Leucanthemum L., Galium Mol- lugo L., Digitalis purpurea L. et Sedum reflexum L. Les couleurs blanche, rouge et jaune de ces fleurs forment un beau contraste avec la sombre verdure des buissons qui remplissent les creux et les ravins de [a montagne. Vis-à-vis de Fepin, je fus heureux de rencontrer l'Euphorbia stricta L., cette plante rare qui caractérise si bien la vallée de la Meuse en Belgique. En sa compagnie, se trouvaient quelques pieds de Stachys alpina L. Sur les rochers, on voyait : Jasione montana L., Silene nutans L. et surtout Arabis hirsuta Scop., espèce qui se faisait remar- quer par son abondance et le beau développement de sa tige et de ses rosettes de feuilles radicales. Le Rosa tomen- tosa Sm. croissait à côté de l’Evonymus europaeus L. et du Salix aurita L. Dans les endroits humides et ombragés des bois, se cachent de nombreuses colonies d’Allium ursinum L. et Polygonum Bistorta L. Par places, on ren- contre quelques pieds de Ranunculus polyanthemus L. Aux bords de la Meuse, j'ai encore observé sept nou- velles stations d'Acorus Calamus L. Il était associé aux Sparganium erectum L., Butomus umbellatus L. et Nas- turtium amphibium KR. Br. (215 ) Entre Fepin et Montigny, je vis sur les pelouses et dans les endroits pierreux : Hyoscyamus niger L., Hernia- ria glabra L. et Nasturtium rivulare Rehb. Dans la Meuse, flottent : Nuphar luteum Sibth. et Sm., Polamogelon perfoliatus L., P. pectinatus L. et Ranunculus fluitans Lmk. Dans les haies, se montrent Lamium mutabile Dart. et Fumaria media Lois. Au bord des bois, on voit assez répandu le Cardamine impatiens L., et dans l'intérieur on constate de nouveau la présence de l’Alium ursinum L. Dans les fentes des rochers placés en face de Montigny, végètent en grosses touffes : Asplenium septentrtonale Hoffm., A. Trichomanes L., A. Ruta-muraria L. et A. Adianthum-nigrum L. Le premier est surtout très-abon- dant. Sur ces rochers, s'attachent de gigantesques pieds de Lierre. Au bord de la Meuse, je découvris encore une nouvelle station d’Acorus Calamus L. Se présenta alors devant moi un bois montueux nou- vellement essarté. J'y observai plusieurs bonnes plantes, telles que : Rhinanthus Alectorolophus Poll., Trifolium aureum Poll., Agrostis canina L., Aera caryophyllea L., Nardus stricta L., Viola tricolor L. et Jasione montana L., toutes espèces aimant les terrains siliceux. Dans les buissons, s’élevaient de vigoureux pieds d'Aquilegia vulqa- ris L. et de Digitalis purpurea L. Tout le long de la Meuse, sur un espace de près d’une demi-lieue, s'étend une magnifique allée plantée de Populus italica Mônch. J'y cherchai l'ombre de ces arbres et la fraicheur des eaux du fleuve, car la température était peu supportable dans les lieux exposés au soleil. Bien m'en prit de suivre cette promenade, car je rencon- trai de grandes prairies marécageuses qui renfermaient bon nembre de plantes palustres, qu’on observe si rate- (216 ) ment dans la vallée de la Meuse. J'y revis la flore de notre riche Campine et j'oubliai un instant nos rochers et nos montagnes, pour me rappeler les marais et les tourbières de nos provinces du nord, qui autrefois procu- rérent à mes recherches de si intéressantes découvertes. Dans un large fossé, croissaient en abondance : Hottonia palustris L., Utricularia vulgaris L., Potamogeton pusil- lus L., P. crispus L., P. natans L., Lemna gibba L., L. polyrrhiza L. etNitella Brongniartiana Coss. et Germ. Sur les bords du fossé, on voyait : Typha latifolia L., Sparga- nium erectum L., Iris Pseudo-Acorus L., Sagittaria sagit- lifolia L., Carex remota L., C. canescens L., C. gracilis Curt., C. pallescens L., C., riparia L. et C. flava L. avee sa variété palula. Dans la prairie marécageuse, le Comarum palustre L. montrait ses charmantes fleurs de pourpre ; le Pedicularis palustris L. élevait ses longs épis de jolies fleurs rosées, tandis que le Pedicularis sylvatica L., plus humble, se cachait dans l'herbe ; le Menyanthes trifoliata L., déjà défleuri, occupait de larges espaces et l'Eriophorum polystachium L. se couvrait de longues houppes soyeuses. Dans les endroits moins humides , Je trouvai quelques pieds d’Epilobium tetragonum L. et E. palustre L. Je quittai avec regret cette belle station de plantes hygrophiles pour retomber ensuite, à l'entrée de Vireux, sur la végétation monotone des rochers de schiste. J'y retrouvai encore : Asplenium septentrionale Hoffim. et A. Adianthum-nigrum L., répandus partout. Ils étaient en compagnie des Dianthus Carthusianorum L. et Silene nutans L. A partir de eet endroit, je quittai la rive droite du fleuve pour suivre l'autre rive, ayant exploré la première, de Givet à Vireux, le jour précédent. De ce côté, les rochers (217) disparaissent et sont remplacés par des collines incultes ou couvertes de maigres moissons. Jusque Hierches, les terrains sont presque au niveau de la Meuse et les champs sont fertiles. Sur les bords de la route, je rencontrai trois beaux pommicrs sauvages {Malus acerba Mérat), d'une taille remarquable et présentant un large dôme de ver- dure tout comme les pommiers de nos vergers. Je n'ai encore observé de grands pieds de cet arbre que dans le midi de la province de Namur. C’est ainsi qu'à Couvin, au lieu dit St-Roch, et à Hastière, sur les bords de la Meuse, j'en ai trouvé des pieds tels qu'ils annoncent plusieurs siècles d'existence. De la route, on aperçoit, sur sa gauche, les ruines du château d'Hierches, appartenant au due d’Arenberg et brûlé, en 1789, par les bandes révolutionnaires. Ce donjon, bâti sur un monticule et flanqué de trois grosses tours , domine le village. Ses restes, que le lierre et les brous- sailles ont à peine envahis, ne sont pas encore parvenus à présenter ce cachet de vétusté que nous voyons aux ruines des forteresses des bords de la Meuse, à Poilvache, Montaigle et Bouvignes. Quoique grandioses, ces débris ne disent rien à l'âme et sont peu propres à satisfaire la curiosité du touriste ; quant au botaniste, 1l se contente de les voir de loin. Au bord de la route, vis-à-vis du village d'Hierches, on rencontre quelques Peupliers d'Italie et des Saules blancs d’une dimension colossale. Bientôt on ne traverse plusque des champs et des moissons. Les cultures étant mauvaises, on y rencontre en abondance une grande quantité de plantes messicoles, dont voiei les principales : Melampyrum arvense L., Caucalis daucoides L., Orlaya grandiflora Hoffm., Carum Bulbocastanum Koch, Anagallis coerulea (218 ) Schreb., Papaver dubium L. et P. Argemone L., Galeop- sis villosa Huds. et Lolium temulentum L. Sur les berges des fossés, croissaient : Dipsacus sylves- tris Mill., Onopordon Acanthium L., Euphorbia Cyparis- sias L., Echium vulgare L., Cynoglossum ofjicinale L. et Helleborus foetidus L. Dans les endroits argileux, j'ai trouvé quelques pieds d’Astragalus glycyphyllus L., et sur le terrain sablonneux des accotements, Spergularia cam- pestris Aschs. Près de Han, les terrains calcareux ont reparu et avec eux l'on revoit une flore nouvelle, riche, variée, dépouillée de cette triste monotonie que l'on remarque dans la végétation des schistes ardoisiers et des terrains rhénans des environs de Fumay et de Vireux. Sur les berges des fossés, s'épanouissaient dans toute leur splendeur les fleurs bleues du Salvia pratensis L.; l’'Eryngium campestre L. montrait déjà ses ombelles spinescentes et le Rosa rubi- ginosa L. embaumait l'air de sa délicieuse odeur. Sur une pelouse rocailleuse, on voyait : Polygala comosa Schk., Alyssum calycinum L., Brunella alba Pall., Ophrys api- fera Huds. et Rhamnus catharticus L. En vue de Givet et sous la forteresse de Charlemont, J'ai trouvé sur les rochers qui bordent la route : Bromus tectorum L., Linaria striata DC., Artemisia Absinthium L., mêlé à PA. camphorata Vill., Foeniculum officinale AÏ., Marrubium vulgare L., Carduus nutans L. et Carduus nulans X acanthoides. (219) és d'œil sur la flore du Département des Ardennes , par Francois Crépin. Le Département des Ardennes ne possède pas enore de Flore et cela aux grands regrets des amateurs de géogra- phie botanique, car cette province française parait assez intéressante, à en juger d’après les quelques travaux déjà publiés. En 1859, M. de la Fons de Mélicocq éditait son Prodrome de la Flore des arrondissements de Laon, Ver- vins, Rocroy et des environs de Noyon. Dix ans plus tard, M. Jules Remy donnait son Excursion botanique à travers les Ardennes francaises. Enfin, en 1865, M. Bernard Verlot insérait, dans Le quide du botaniste herborisant, une suite d'herborisations dans les Ardennes rédigées par M. A. Callay, pharmacien, au Chesne. Ces herborisations concernent les environs du Chesne dans un rayon de 10 à 20 kilomètres, la vallée de la Meuse jusqu'à Givet et les plateaux des deux rives de ce fleuve; elles renferment un très-grand nombre d'espèces et font aisément voir que leur rédacteur a beaucoup fouillé son champ d’ex- plorations et qu'il en a étudié, avec un soin particulier, les espèces litigieuses. Ce sont ces herborisations qui vont me permettre d'attirer l'attention sur quelques espè- ces qui ne font point encore partie de notre flore indi- gène ou qui sont rares dans notre pays. Je l’ai déjà dit ailleurs, l'étude des flores de contrées limitrophes est toujours très-utile à la connaissance de la flore d’un pays quelconque : elle engage les amateurs à faire des recherches spéciales qui pERvens être couronnées de succès. Dans la vallée de la Meuse française qui traverse la ( 220 ) région ardennaise, M. Callay signale, sur le terrain ar- doisier, à Monthermé et Revin, Hypericum linearifo- lium Vahl. Cette espèce appartient à l'ouest de la France et s’avance jusque dans le Calvados. Son existence dans la région ardennaise constitue un fait extrêmement eu- rieux de géographie botanique et qui va de pair avec celui de la présence du Lepidium Smithii Hook. à Bouillon. L'Hypericum linearifolium se retrouve-t-1l plus bas dans la vallée de la Meuse sur le sol belge ? Peut-être ; mais je pense qu'il y a plus de chance de le rencontrer dans la vallée de la Semoy belge. — A Monthermé est aussi indiqué le Mibora minimu L., espèce devenue assez dou- teuse en Belgique. Enfin à Charlemont est indiqué avec le signe de la certitude le Libanotis athamantoides DC., espèce qui nest point encore renseignée dans les Flores françaises. D'après Koch, cette plante différerait du L. mon- tana par son fruit glabre et non velu-hérissé. Le floriste allemand se demande si cette forme ne serait pas une simple variété. Sur le plateau de la rive droite de la Meuse, à Hargnies, M. Callay signale, d’après son ami le D' Lamiable, le Peu- cedanum palustre L. Cette ombellifère devra être recher- chée dans notre région ardennaise, où, jusqu'ici, elle n'a point été observée. Vers le midi, au delà des collines ardennaises, le sol du département des Ardennes devient très-varié dans sa composition géologique et minéralogique. Cette partie du département ressemble assez bien à notre région juras- sique ; aussi est-ce dans celle-ci qu’on peut surtout espérer de rencontrer les espèces dont il va être question. Polygala austriaca Crantz.-— Butz, Sapogne, Chémery (calcaire jurassique). ( 221 ) Linum Leonii Fr. Schultz. — Collines calcaires prés les Sarres. Astragalus Cicer L. — Talus entre les Petites-Armoises et Verrières, Mont-Dieu. Galium montanum Vi. — Quatre-Champs (terrain d’alluvion). Tragopogon orientalis L. — Le Chesne à Montgon. — major Jacq. — Sapogne. Crepis praemorsa Tausch. — Sapogne (calcaire juras- sique). Phyteuma orbiculare L. — Maison-Rouge (terrain d’alluvion). Jasione perennis L. — La localité n’est pas indiquée, mais il est probable que c’est dans le bois Mazarin. Euphrasia lutea L. — Saint-Martin (calcaire). Melitiis melissophyllum L. — Maison-Rouge, Longwé (terrain d’alluvion et calcaire). Rumex aquaticus L. — Le Chesne. Gagea spathacea Hayne. — Très-rare dans un bois marécageux à Maison-Rouge. Allium acutangulum Schrad. — Coucy. Limodorum abortivum L. — Chémery, où il est très- rare (calcaire jurassique). Gymnadenia odoratissima L. — Chémery. Phleum asperum Vi. — Longwé. La plupart des localités énumérées ci-dessus ne sont éloignées que de quelques lieues de nos frontières du Luxembourg. Je ne doute pas que de persévérantes recher- ches faites dans notre région jurassique n’amènent la découverte de plusieurs des espèces rares que je viens de citer. Il est à espérer que M. Callay ne se bornera pas aux (22 ) belles herborisations qu'il a rédigées, mais que, ré- pondant au vœu général des botanistes francais et belges, il mettra-en ordre les riches matériaux qu'il accumule depuis de nombreuses années et qu’il nous donnera une bonne flore du Département des Ardennes. BIBLIOGRAPHIE. De la signification morphologique des différents axes de végétation de la vigne, par D.-A. Godron (D. Comme le dit l'auteur, grand nombre d’observateurs se sont occupés, depuis quarante ans, à déterminer la nature morphologique de la grappe et des vrilles de la vigne. Plusieurs théories ont été émises sur cet intéres- sant sujet. La plus ancienne est celle d’'Aug. St-Hilaire, théorie qui fut admise par Turpin, Adrien de Jussieu et MM. Rôper et Al. Braun. Elle fut généralement adoptée jusqu'à ce que M. Prillieux, dans un travail publié en 1856 @), constata un fait phyllotaxique qu'on avait né- gligé de considérer attentivement. On le sait, la théorie d’Aug. St-Hilaire consiste à voir dans la grappe et les vrilles le prolongement des divers mérithalles qui com- posent la tige ou les ramifications de la vigne. Chaque (1) Broch. in-8o, de 58 pages, avec une planche ; Nancy, 1857. (Extrait des Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1866.) (2) Considérations sur la nature des vrilles de la vigne, in Bull. de la Soc. bot. de France, t. HT, 1856. ( 223 ) sarment serait done constitué par une suite d’entre- nœuds, qui chacun appartiendrait à un axe de végétation secondaire relativement à celui qui le précède. « Cette doctrine, dit M. Godron, qui semblait acquise définitivement à la science, fut, il y a une dizaine d’an- nées, soumise à une nouvelle vérification; des détails importants, jusque-là inaperçus, furent mis en lumière par M. Prillieux, et consignés dans un mémoire qui fera époque dans Phistoire de cette question. M. Prillieux fait remarquer tout d'abord que dans la vigne les feuilles sont distiques, par conséquent placées dans un même plan ; que les vrilles naissent vis-à-vis des feuilles et à la même hauteur qu'elles, qu'elles sont bifurquées et qu'au point où elles se divisent en deux branches, on voit une feuille rudimentaire, ce qui permet de reconnaitre quelle est la branche de la bifureation qui doit être regardée comme un rameau de la vrille; de plus la position de cette petite feuille est constante, elle est toujours placée dans le même plan que les feuilles du sarment. A Vaisselle de chaque feuille nait un bourgeon qui se présente de profil au devant de la feuille-mère et si l’on fait passer un plan par le dos de toutes les feuilles du rameau et un plan sem- blable à travers les écailles du bourgeon, ce dernier croise le premier à angle droit. Souvent au lieu d’un seul bour- geon axillaire, il semble qu'il y en ait deux et même trois; ces nouveaux bourgeons ne sont point de même ordre que le bourgeon axillaire ; ils ne naissent pas comme lui à l’aisselle de la feuille-mère; chacun d'eux se forme à l’aisselle d'une des écailles inférieures du bourgeon, à côté duquel 1l est placé. Dès lors, si l’on considère le rameau qui porte la feuille-mère comme un axe primaire, le bourgeon axillaire est de deuxième ordre et le bourgeon 21 ( 224 ) plus petit que porte celui-ci de troisième ordre. Le plan passant par les feuilles de l'axe de deuxième ordre est, nous l'avons dit, perpendiculaire à celui qui traverse les feuilles de l'axe primaire. Il en est de même pour l’axe tertiaire ; les insertions des feuilles y sont disposées dans un plan qui croise à angle droit le plan des feuilles de l'axe secondaire et qui coïncide par suite avec celui des feuilles de l’axe primaire. Or, ce croisement du plan des feuilles d'un axe à l’autre doit se produire pour tous les axes qui naissent immédiatement les uns des autres et par consé- quent pour la petite feuille de la vrille relativement à la feuille-mère ; elles devraient se trouver dans des plans différents. Mais, non-seulement elles sont placées dans le méme plan, mais la petite feuille de fa vrille alterne exactement avec la feuille-mère, ce qui ne pourrait pas être, si la théorie d'Aug. St-Hilaire était vraie. » Pour M. Prillieux, les divers entrenœuds d'un même sarment seraient de même génération, constitueraient un axe de même degré de génération sur tous ses points et les vrilles oppositifoliées seraient produites par une suite de bifurcations ou partitions de ce même axe au niveau de certaines feuilles. Pour M. Lestiboudois (1), qui s’est également occupé de l'étude de la vigne, les vrilles ne seraient, ni le prolonge- ment de l'axe caulinaire, ni le résultat de la partition de ce dernier. Elles seraient le résultat de l'évolution d’un bourgeon véritable, sortant non pas de l’aisselle d'une feuille, mais à l’opposite et naissant privé d'écailles. Le fait sur lequel s’appuyent MM. Prillieux et Lesti- (1) Note sur les vrilles des genres Vilis et Cissus, in Bull. de la Soe. Lot. de France, t. IV, 1857. | ( 225.) boudois pour repousser la théorie d’Aug. St-Hilaire con- siste surtout dans lhétérodromie manifestée par les bourgeons qui se développent à l'aiselle des feuilles- mères. Les recherches de M. Grodron ont eu pour but de reconnaitre laquelle des théories était légitimement fondée. Il a examiné très-attentivement les bourgeons axillaires du Vitis vinifera L., dont il décrit exactement la constitu- tion. Dans ce bourgeon, qui est composé, il reconnait que de légers déplacements se manifestent pendant l’évolution première des parties par suite de gène et de compression. Ce changement de direction lui fait soupconner que l'hé- térodromie dont il est question est le résultat d’une torsion dans les axes. Mais pour arriver à changer son soupçon en certitude, 1} s'adresse à la botanique comparée des Ampélidées. Après avoir passé en revue plusieurs espèces appartenant à des genres différents, il arrive au Vütis hete- rophylla Thunb., où le bourgeon axillaire, qui est simple, commence à évoluer avec des feuilles qui sont exactement dans le même plan que la feuille-mère, mais peu à peu les feuilles du jeune rameau dévient de leur direction pre- mière, Ce qui ne peut avoir lieu que par la torsion de l’axe. L'Ampelopsis cordata Mechx lui offre des faits du même genre, mais plus probants encore, car Ia torsion du rameau axillaire a lieu non pas après son premier déve- loppement, mais alors qu'il a produit déjà plusieurs feuilles. Enfin le Cissus discolor Mechx lui montre à peu près la même chose que l'Ampelopsis cordata. Ces cas de torsion évidente conduisent l’auteur à penser que dans la vigne il y a bien réellement torsion aussi et que l'hétéro- dromie dans cette espèce n'est que le résultat de cette torsion. Pour lui s'évanouit done l'objection élevée par ( 296 ) MM. Prillieux et Lestiboudois et il ne voit plus rien qui peu nombreuses. Ses nouvelles tentatives ont porté sur s'oppose à ce quon admette définitivement la doctrine d'Aug. St-Hilaire. Il nous semble à nous que lexamen attentif de la vrille aurait dù arrêter plus ou moins les adversaires de cette théorie dans leurs nouvelles interprétations. En effet, dans dans la vigne, le mode de développement des ramifi- cations de la vrille montre surabondamment lusurpation des axes supérieurs sur les axes inférieurs. Dans le jeune age, l'axe primaire est droit et la portion située au delà de sa bractéole dépasse sensiblement le rameau axillaire. Celui-ci ne tarde cependant pas à s’allonger et à dépasser l'extrémité de l'axe primaire qu'il rejette plus ou moins sur le côté. La même chose se passe à l'égard des rami- fications de 5°et de 4° degré, dans le cas où elles se développent. AR Nouvelles expériences sur l'hybridité dans le règne végétal faites pendant les années 1865, 186% et 1865, par D.-A. Godron (1). Dans ses premières expériences sur l'hybridité, dont les résultats avaient été consignés dans un mémoire présenté à l’Académie des Sciences pour le concours de 1862, M. Godron avait soutenu l'opinion que les hybrides, pro- venant du croisement de deux espèces incontestablement ——— (1) Broch. in-8, de 40 pages; Nancy, 1866. (Extrait des Mémoires de l’Académie de Stanislas, 1865.) (227 ) distinctes, sont stériles par elles-mêmes et ne peuvent devenir fertiles que par une nouvelle fécondation déter- minée par l’action du pollen des parents, soit que cette poussière fécondante ait été déposée sur leur stigmate par la main de l’homme, soit par l'intervention si active des hyménoptères. Telle n'était pas la manière de voir de M. Naudin dont le mémoire sur l'hybridité avait été cou- ronné par l’Académie. M. Godron ne s’en tint pas à ses premiers essais et par de nouvelles hybridations plus nombreuses il voulut s'assurer laquelle des deux théories, de la sienne ou de celle de M. Naudin, était fondée. Il confesse avec fran- chise que plusieurs des faits nouveaux atténuent une conclusion trop absolue à laquelle il avait été forcément conduit par le résultat de ses expériences antérieures trop peu nombreuses. Les nouvelles tentatives ont porté sur des Datura, Dianthus, Lychnis, Geum, Mimulus, Digitalis. Des faits consignés dans son nouveau travail et de ceux qu'il a pubiés précédemment sur le même sujet, on peut tirer, dit-il, les conclusions suivantes : 1° Les hybrides, qui par leurs caractères paraissent intermédiaires aux espèces génératices, se montrent habi- tuellement stériles. 2 Ces hybrides stériles par elles-mêmes peuvent souvent devenir fertiles par une nouvelle fécondation résultant du transport sur leur stigmate du pollen de lun des parents ou d’une plante congénère voisine. 9° Les hybrides stériles qui ne se prètent pas à une nouvelle fécondation, dans les conditions indiquées au paragraphe précédent, sont rares et doivent être consi- dérées comme frappée d’une stérilité absolue. 4° Les hybrides qui participent à la fois, mais dans des ( 298 ) proportions plus ou moins inégales, des caractères de leurs ascendants présentent ordinairement par elles-mêmes une fertilité partielle, d'autant plus développée, que ces hybrides se rapprochent davantage de l'un des parents. »° Les hybrides qui reproduisent dès la première géné- ration les caractères de l’un des parents, à l'exclusion complète ou à peu près complète des caractères de l'autre parent, sont douées généralement d’une fertilité absolue. 6° Les hybrides fertiles retournent, tantôt dès la pre- mière ou la seconde génération, tantôt au bout d'un temps plus ou moins long ct successivement à l'un des types générateurs ou périssent quand on les abandonne à elles- mêmes et elles ne peuvent pas dès lors devenir l'origine d'espèces nouvelles. On pourra comparer ces conclusions sur lhybridité avec celles de M. Naudin qui ont été rapportées dans le tome IV de notre Bulletin, pages 594 et suivantes. Le résultat de certains croisements font croire à M. Godron que les Datura stramonium, Bertolonii, Tatula capsulis inermibus et Tatula capsulis requlariter spinosis comme quatre races dérivant d’un même type spécifique qui paraitrait être le D. Tatula ordinaire. Le Geum urbanum L. fécondé par le G. rivale pro- duit une hybride (G. rivali-urbanum), qui est le G. rubi- folium Le]. Le Digitalis lutea L. fécondé par le D. purpurea L. a donné le D. purpurascens Roth (D. longiflora Lej.). Le D. grandiflora Lmk, fécondé par le D. lutea L., a pro- duit le D. media Roth. E:,G: ( 229 ) Manual of British Botany containing the flowering plants and ferns arranged according to the natural orders, by Charles Cardale Babington. — 6" edition, with many additions and corrections (1). La publication assez rapide de nouvelles éditions prouvent suflisamment de l'utilité et de la nécessité d'un ouvrage. Voilà seulement cinq ans que la cinquième édition du Manual of British Botany à paru. Depuis lors, le professeur de Cambridge s'est tenu au courant des découvertes faites, tant en Angleterre, qu'en Écosse et en Irlande et dans les iles de la Manche. Les espèces nouvelles découvertes pendant ce laps de temps et décrites dans la sixième édition sont les suivantes. Ranunculus pseudo-fluitans Newb. Viola arenaria DC. — Pàätarages élevés dans la partie supérieure du bassin du Fees (Angleterre). Sagina nivalis Fries. — Sommets des hautes montagnes de l'Écosse. Très-rare. Hypericum undulatum Schousb. — Endroits maré- cageux du comté de Devon et des Cornouailles. Melilotus parvifiora Desf. — Lieux incultes en Angle- terre. Espèce naturalisce. Pyrus rupicola Syme. — Rochers en Angleterre et en Frlande. Oenothera odorata Jacq. — Iles de la Manche, côtes du comté de Sommerset et à Plymouth. Subspontané. Claytonia perfoliata Donn. — Naturalisé dans les lieux cultivés. (1) Un volume grand in-18, de LII-461 pages ; Londres, 1867. ( 250 ) Inula salicina L. — Pâturages frais près Shannon en Irlande. Galinsoga parviflora Cav.— Échappé des jardins de Kew et naturalisé. Utricularia neglecta Lehm. — Dans deux localités en Angleterre. Neotinea intacta Rehb. f. — Paturages près du Castle Taylor, dans le comté de Galway, en Irlande. Lemna arrhiza L. — Mares près Londres. Potamogeton nitens Web. — Dans quelques localités d'Écosse et d'Irlande. Potamogeton dicipiens Nolte. — Canal près Bath. Chara alopecuroides Del. — Dans l'ile de Wight. M. Babington range le Ranunculus pseudo-fluitans entre le R. floribundus Bab. et le R. peltatus Fries. Voici la description qu'il en fait : Ranunculus pseudo-fluitans Newbould. Feuilles submergées sub- sessiles, à segments plus ou moins rapprochés, flagelliformes, très-longs ; feuilles nageantes longuement pétiolces, subpeltées, trifides, ou tripar- tites, à segments obovales, chacun présentant 2 ou 5 dents. Pédicelles très- longs, dépassant les feuilles. Corolle grande, à pétales larges, obovales, cunéiformes à la base, munis de neuf veines, contigus, persistants. Étamines nombreuses, dépassant les pistils. Stigmate…. Réceptacle sphé- rique. Carpelles subobovales, très-obtus. — Seeman Journal of Botany, t. IT, p. 115. — Tige entièrement submergée. Feuilles nageantes semi- orbiculaires ou plus larges que longues, à segments latéraux largement arrondis. Souvent les feuilles nageantes font défaut. Feuilles submergées ayant fréquemment de 5 à 4 pouces de long, avec les segments presque aussi rapprochés les uns des autres que dans le R. /luitans, flasques et flagelliformes. — Croit principalement dans les ruisseaux. — Angleterre et Irlande. Le Pyrus rupicola est classé entre le P. Aria Sm. et le P. scandica Bab. et décrit comme suit : Pyrus rupicola Syme. Feuilles des rameaux florifères uniformément Le ( 251 ) blanches-tomenteuses en dessous, à 5-8 nervures latérales, obovales, rétrécies et entières à la base, lobulées dans leur moitié supérieure, à lobules larges et d’autant plus prononcés qu’ils sont rapprochés du sommet, Fleurs en corymbe. — Souvent la moitié inférieure des feuilles à bords entiers. — Rochers. — Angleterre et Irlande. » Nous allons passer en revue toutes les espèces qui peuvent donner lieu à quelques observations. Ranunculus tripartitus DC. — M. Babington ne rap- porte plus qu'avec doute la plante qu'il décrit sous ce nom au type de De Candolle. Delphinium Ajacis Gay. — Le D. Consolida de Îa D° édition est donné sous ce nouveau nom. Le vrai D. Consolida L. n'est plus indiqué que dans les lieux eul- uivés de l'ile de Jersey. Ulex gallii Planch. — Cette forme est maintenant décrite comme une espèce distincte. Centranthus ruber DC. — Est maintenant considéré comme indigène. Arclium. — Ce genre a été remanié. L’A. tomento- sum Pers. est exclu de la Flore; VA. éntermedium de la »° édition devient l'A. nemorosum Lej. et l'A. pubens Bab., l'A. intermedium Lang. Gentiana germanica Wild. — Dans le Journal of Botany, t. Il, M. Babington a décrit cette plante en en diseutant la valeur. Dans sa nouvelle édition, il la consi- dère comme une simple variété du G. Amarella L. Jusqu'à présent, cette réduction nous parait un peu hasardée. Pulmonaria. — Le P. angustifolia L. est réunit comme variété au P. officinalis L. Nous nous expliquons diflier- lement cette facon de voir les choses. Ou bien l’auteur n’a pas connu Île vrai P. angustifolia, tel que nous le connais- sons sur le continent, ou bien il a incomplétement étudié ( 232 ) les deux plantes qui sont, à notre avis, des types parfaite- ment distincts. Galeopsis intermedia Vill. — En réunissant cette forme au G. Ladanum L.(G.angustifolia Auct.), le floriste anglais a imité l'exemple de plusieurs auteurs. Quant à nous, nos études prolongées sur les diverses formes du G. angusti- folia ne nous permettent pas d'approuver une semblable réduction. Malgré sa ressemblance avec ce dernier, le G. intermedia (le vrai type de Villars) reste toujours le méme, se reconnait toujours aisément et ne passe par aucune transition à l'espèce voisine. Asparagus ofjicinalis L. — L'A. prostratus Dmrt. est considéré comme le type de l'espèce et la var. campestris à tige dressée, comme une forme échappée des cultures. Muscari neglectum Guss. — Le M. racemosum Mill. des éditions antérieures est rapporté à l'espèce de Gussone. Potamogeton compressus L. — M. Babington continue à trouver, dans le P. mucronatus Schrad., le P. com- pressus de Linné que la plupart des auteurs rapportent au P, zosteraefolius Schum. Scirpus triqueter L.— M. Babington persiste à donner ce nom à la plante que nous appelons aujourd'hui sur le continent $S. Pollichii Godr. et Gren. Le vrai S. triqueter de Linné est l'espèce méridionale nommée par Schrader S. litoralis. R Polystichum angulare Newm. — Nous avons déjà avancé (Bull., t. IV, p. 52) que la flore anglaise ne paraissait pas posséder le véritable Aspidium angu- lare Kitaib., espèce à laquelle se rapporterait l'ÂA. Brau- nii Spen.. Ce qui existe en Angleterre sous le nom de Polystichum angulare est notre Aspidium aculeatum L. ( 255 (Polypodium Sw.), auquel se rapporte FA hastula- tum Ten. et l'A. angulare Plur. auct. La sixième édition du Manual a été augmentée, puis- qu'elle comprend treize pages de plus que la précédente ; il ya eu quelques petits changements dans le classement de plusieurs plantes, mais l’auteur n’y a fait aucune modi- fication importante. Les grands genres n’ont pas été remaniés et sont restés à peu près tels qu'ils étaient dans la cinquième édition. Le genre Rubus, que M. Babington connait bien et sur lequel il a publié des travaux séparés, est demeuré Île mème. Pour les Rosa, l'auteur dit en note que «ce genre est resté presque le mème, parce que, pour le moment, il semble presque impossible de déterminer les espèces indigènes. » Il serait à désirer que dans une prochaine édition ce genre füt complétement modifié, en présence des travaux récents publiés sur les Roses anglaises. Nous en dirons autant pour le genre Mentha. Dans le genre Salix, M. Babington a employé la classification que notre honorable président, M. Du Mortier, a exposée dans le Bulletin, tome I, pp. 140-147. Pour ceux qui ne connaissent pas encorele Manuel de la flore anglaise, nous dirons que dans cet ouvrage, sous une forme peu volumineuse et très-portative, on trouve un tableau suflisamment détaillé de la flore d'Angleterre (Dicotylédones, Monocotylédones , Cryptogames vascu- laires). En tête vient un vocabulaire des termes seienti- fiques employés, qui est suivi d’une clef analytique pour arriver aux noms des familles et d’un synopsis des genres arrangé d'après le système de Linné. Les diagnoses des genres sont réunies au commencement de chaque famille. Les descriptions des espèces sont courtes, diagnostiques ( 254 ) et, grâce aux caractères distinctifs imprimés en italique, les comparaisons et les déterminations sont rendues faciles. La synonymie est très-sobre, trop sobre peut-être, ordi- nairement réduite à la citation des planches de l'English Botany et des Icones de MM. Reichenbach. Quant aux indications de géographie botanique, elles sont brèves, souvent générales, l’auteur renvoyant aux Cybele Britan- nica et Cybele Hibernica. Nous ne nous permettons pas d'exprimer notre opinion sur l’œuvre de M. Babington : la réputation que cet auteur s’est faite depuis longtemps comme phytographe nous en dispense. Nous dirons seulement que son livre doit néces- sairement se trouver entre les mains de tous ceux qui étudient sérieusement les plantes d'Europe. F..C. Flora Orientalis sive enumeratio plantarum in Oriente a Graecia et Ægypto ad Endiae fines hucusque obser- valarum, auctore Edmond Boissier. — Volumen primum (D. Depuis une trentaine d'années, dit l’auteur dans la préface, l'exploration botanique de lOrient à fait de grands pas : les voyages se sont multipliés, d'importantes et nombreuses collections ont été formées; on a décrit une foule d'espèces orientales dans les ouvrages géné- raux, dans les journaux scientifiques; on a publié des catalogues, des Flores locales, mais tous ces riches matc- (1) Un volume grand in-8o, de xxx1v-1017 pages ; Bâle et Genève, 1867. (255 ) riaux étaient épars, sans liaison entre eux, souvent très- difficiles à consulter; il était indispensable de les réunir, de les comparer, de les relier ensemble, et c'est le travail qu'il aborde aujourd’hui. Nous pouvons ajouter que ce doit être un travail immense, si nous en jugeons par ce que contient le premier volume, par Faire géographique embrassée, par la difficulté de se procurer les plantes de plusieurs régions et enfin par la nouveauté d'une foule de formes végétales. Il fallait être comme M. Boissier dans une position tout à fait exceptionnelle pour oser entreprendre un tel labeur. Il ne s'est pas contenté d’avoir recours aux ouvrages publiés, de consulter Îles orands dépôts scientifiques, de se mettre en relations avec tous les explorateurs modernes de l'Orient et d'en obtenir des plantes, il a voulu visiter lui-même plu- sieurs des contrées qui entrent dans le cadre de sa Flore. Il a herborisé dans l’Attique et en Argolide, dans l'Asie mineure, en Syrie, en Palestine et en Égypte. Dans la préface qui comprend une soixantaine de pages, il fixe les limites adoptées pour sa Flore, limites qui renferment les contrées suivantes : La Grèce, avec les iles de l'Adriatique et de l’Archipel qui en dépendent, la partie de la Turquie d'Europe qui est bornée au nord par la chaine des Balkans et par la Dalmatie. 2° La Crimée, les provinces Transcaucasiennes avec le Caucase et ses deux versants. 5° l'Égypte jusqu'aux premières cataractes, l'Arabie septentrionale jusque vers la ligne du Tropique. 4° L’Asie mineure, l'Arménie, la Syrie, la Mésopotamie. 5° La Perse, l’Affghanistan, le Belut- schistan. 6° Le Turkestan méridional jusque vers le 45° degré de latitude qui coupe à peu près en deux le lac Aral. ( 256 ) L'Albanie, qui est la continuation de la Grèce conti- nentale, devait entrer dans le cadre oriental, mais elle n'a pas été comprise parce que jusqu'à présent l’auteur n'a pas de matériaux pour cette province. Après cela, M. Boissier divise son champ en quatre grandes régions botaniques, sur lesquelles il donne des détails extrème- ment curieux. Ces. régions sont : de l'Europe moyenne, méditerranéenne, orientale proprement dite (avee deux sous-régions, celle des plateaux et l’Aralo-Caspienne), du Dattier. Il passe ensuite en revue les voyageurs qui ont contribué à l'exploration de Ia flore d'Orient, les collec- tions et les ouvrages spéciaux relatifs à la même contrée. Par cette revue, on voit combien les contrées orientales ont exeité l'intérêt d’une foule de botanistes, intérêt qui pour plusieurs leur a fait mépriser les dangers et les privations de toute sorte. C'est ainsi qu'Aucher Eloy, presque dépourvu de ressources, n'ayant pour seul mo- bile que l'amour des plantes, parcourt toute l'Asie occi- dentale, la Mésopotamie, l'Arabie, l'Égypte et la Perse. A son sixième voyage en Orient, après avoir visité Ja Perse en 1857, il gagne l'Arabie qu'il explore, et à son retour, au mois de mai 1858, il dut, malade et presque sans argent, regagner Schiraz, puis fspahan, où 1l mourut le 6 octobre. Les botanistes plus ou moins connus qui ont visité l'Orient sont très-nombreux et M. Boissier sait rendre justice à chacun d'eux. La préface est terminée par des observations diverses que nous reproduirons en partie parce qu'elles touchent à une question capitale. Il s'agit de l'espèce et de la détermination des espèces orientales. Voici en quels ter- mes l’auteur s'exprime : « Il est toujours diflicile de re- ‘connaitre et de bien caractériser les espèces, et cette diffi- (257 ) culté, pour une contrée encore incomplétement explorée, s'accroit par le manque de matériaux suffisants ; trop sou- vent lé botaniste ne connaît une plante que par des frag- ments uniques ou incomplets; les formes intermédiaires qui peuvent exister luï échappent, et il est exposé à dé- crire un échanüllon plutôt qu'une espèce. À ces causes ordinaires d'erreur, vient s'en joindre une autre très- fréquente pour les plantes d'Orient, c'est l'absence dans plusieurs grands genres de ces caractères importants et bien tranchés qui permettent de reconnaitre facile- ment les espèces : les Dianthus, Alyssum, Tamarix , Haplophyllum sont, dans ce volume, un exemple de cette difficulté. I ne faut pas se le dissimuler, la délimitation des espèces restera toujours un problème difficile à ré- soudre et dont les solutions ne seront jamais acceptées par tous les botanistes. Les méthodes d’expérimentations sont incertaines : ainsi lhybridation donne des résultats d'autant moins concluants, que les espèces entre lesquel- les on opère sont plus voisines; la culture elle-même ne doit être interprétée qu'avec beaucoup de prudence, parce qu'elle sort les plantes de leur milieu naturel et crée des influences de contact entre des espèces qui, dans la nature, ne sont jamais rapprochées. Quelquefois, en outre, ces expériences de culture sont capricieuses et, par je ne sais quelle gràce d'état, font trouver à celui qui les opère des résultats toujours d'accord avec ses idées théoriques; c’est ainsi que des expérimentateurs que je pourrais citer déclarent avoir obtenu, par un semis d'une espèce, une ou plusieurs autres espèces dont la valeur spécifique n'avait jamais jusqu'ici été mise en doute par personne, tandis que d’autres botanistes, portés à accor- der de l'importance aux plus petites différences, dise ( 258 ) retrouver toujours par la même opération des formes im- muables dans leurs moindres caractères. Je cultive et je sème depuis plus de vingt ans des plantes de toute pro- venance et je n'ai Jamais observé rien de semblable, ni en fait d'étranges transformations, ni en fait de fixité absolue; ce qui m'a frappé, c'est la facilité avec laquelle se forment des hybrides dans un jardin où sont réunies des espèces du même genre, mais d’aires géographiques distinctes; c’est ainsi qu'il est à peu près impossible de cultiver ensemble et de conserver bien tranchées les espèces des genres Aquilegia, Erodium, Antirrhinum, ete. Ce fait, Joint à plusieurs autres, montrent qu'elles pré- cautions minutieuses seraient nécessaires pour faire des expériences de cette nature, de manière qu'elles don- nassent des résultats vraiment irréprochables, et combien il faut se garder de conclure d’après des faits observés sur des plantes dévoyées par les cultivateurs à ce qui se passe librement dans la nature. N'acceptant, pour ma part, à aucun degré l'hypothèse Darwinienne, qui est en désaccord avec l'essence intime des êtres organisés et avec la résistance que nous les voyons opposer aux agents extérieurs, je regarde les espèces, non comme des conceptions arbitraires de l'esprit humain, mais comme des créations sorties à des époques diverses de la puissante main de Dieu, ne pouvant se transmuer l'une en l'autre, mais souvent variables dans des limites plus ou moins étendues, quelquefois difficiles à tracer, mais qui tou- jours existent et qu'elles ne dépassent jamais. Pour rechercher ces limites, j'ai cherché à procéder par l'observation directe, à étudier les espèces d'après des échantillons aussi nombreux que possible, à les suivre ’ dans leurs diverses stations et dans leur aire géographique, ( 259 ) à acquérir une certaine expérience du mode et du degré de la variabilité, de l'importance et de la fixité des caractères dans chaque familie ou dans chaque genre. Toutes les fois que deux ou plusieurs formes m'ont paru clairement réunies par une autre forme intermédiaire, je les ai regardées comme faisant partie de la même espèce; c'est ainsi qu'on trouvera souvent des plantes que J'avais proposées dans mes Diagnoses comme espèces distinctes, décrites ici comme variétés, parce que de nouveaux matériaux sont venus me prouver qu'il y avait entre elles des passages. Par contre, je n'ai pas réuni et J'ai décrit comme espèces les formes qui jusqu'ici ne m'ont pas présenté de transition, quitte à revenir plus tard de ce jugement, S'il y a lieu; j'estime qu'il est moins ficheux de se tromper en séparant qu’en réunissant mal à propos; cette dernière erreur étant moins en évidence est aussi plus difficile à corriger, et elle entraine des conséquences plus fâcheuses, surtout lorsqu'il s’agit de géographie botanique. » in général pour sa Flore, M. Boissier adopte les grandes divisions et la série des familles naturelles, telles qu'on les trouve dans le Prodromus de De Candolle, sauf quelques modifications empruntées au Genera Plantarum de MM. Bentham et Hooker ou à d’autres ouvrages. Tous les genres un peu nombreux et quelques familles sont précédés de tableaux qui indiquent d'avance la disposition des espèces et les caractères sur lesquels elle est fondée ; ces tableaux sont utiles et quelquefois même indispensables pour se retrouver dans de très-grands gen- res. L'auteur aurait désiré pouvoir en pousser les subdi- visions de manière à conduire jusqu'à chaque espèce le botaniste qui cherche à déterminer une plante, mais un 29 ( 240 ) semblable travail ne peut être utilement fait que pour une flore où presque toutes les espèces sont connues et où l'on est mieux fixé sur leur valeur. Le premier volume contient la description d'environ 2400 espèces. Dans ce nombre, 915 ont été nommées par M. Boissier seul, ou par lui et ses collaborateurs, 249 y sont décrites ou nommées pour la première fois. On pourra juger par le tableau suivant de limpor- tance de certains genres et de leur accroissement à la suite des recherches modernes. GENRES. NOMBRE TOTAL DES ESPÈCES. ESPÈCES NOUVELLES. GENRES. NOMBRE ESPÈCES ESPÈCES TOTAL DES NO © Aneñione 2.2.9 : 1: Helianthbemum AUS NE Viola Ranunculus . .| 1 Polygala Disease à î Dianthus Delphinium . . D Tunica . PApDAVEr. es Ci ) | Saponaria . Glaucium . . . Gypsophila. L Corydalis: . 42 2 )) Acanthophyllum . Matthiola . . . - Silene - AVADIS PES AT NI Alsine Erysimum. . . Arenaria Sisymbrium . . D ) |} Cerastium . Malcomia . . Paronychia. Hesperis ete) 7: 45 À Tamarix AIYSSURrE? 01 E Hypericum. Drabar: 2 Porter 2 Alcea HAS Di 020 15 À Linum Aethionema . . ë Geranium . Lepidium . . . | Erodium ARMELLE Haplophyllum. Prise AN. FA D 00 PTARERES Reseda . [à © NO => GO Q1S © = = D QINN TD © © L CS LI mn © (1) Par espèces nouvelles, nous entendons celles que M. Boissier seul ou avec l’aide de ses collaborateurs (MM. Heldreich, Balansa, Bunge, (241 ) Huit nouveaux genres sont établis. Les deseriptions ou diagnoses sont suffisamment détail- lées. La dispersion des espèces est indiquée avee beau- coup de soin et quand il s’agit de types montagnards, l'altitude est indiquée. Enfin, à la suite de chaque article, lorsque l'espèce s'étend au delà des limites de la Flore, sont énumérés les autres pays où on la trouve, de manière qu'on a l'aire géographique complète de chaque plante. A propos de la signature du nom spécifique princeps d'espèces passées dans des genres différents de ceux dans lesquels elles avaient primitivement été placées, voici ce que l’auteur dit : « Dans ce livre, le nom spécifique de chaque espèce est toujours suivi comme autorité de celui de l’auteur qui, depuis Linné, a décrit le premier cette espèce, abstraction faite du genre dans lequel il l'avait classée ; si ce dernier genre n'est pas celui dont la plante fait aujourd'hui partie, je l'indique en italique à la suite du nom de l'espèce. Deux raisons m'ont conduit à ce mode de nomenclature déjà adopté par plusieurs auteurs, l'une de justice, l’autre d'uulité ; il y a en effet dans chaque plante deux sortes de caractères, les uns sont individuels, constituent en quelque sorte l'essence de l'espèce et permettent de la distinguer des espèces voisines, ils restent toujours aussi immuables qu'elle- même, ce sont les caractères spécifiques. Puis viennent Haussknecht, Huet, Hohenacker, Ky, Buhse, Sartori, Orphanidès, Gail- lardot, Spruner, Reuter, Blanche et Noë) a nommées pour la première fois dans les ouvrages suivants : Diagnoses plantarum orientalium , Aufzühlung der in einer Reise durch Transkaukasien und Persien gesam- melten Pflanzen, Voyage botanique dans le midi de l'Espagne, Annales des sciences naturelles, Flora Orientalis, etc. ( 242 ) d’autres caractères collectifs, communs à plusieurs espè- ces, souvent basés sur des caractères réels entre Îles êtres organisés lorsqu'il s’agit de genres appelés naturels, mais souvent aussi compris d’une manière très-différente et très-variable par les botanistes suivant leur tour d’es- prit et l'importance relative qu'ils donnent à ces rapports, ce sont les caractères génériques. Il m'a paru que pour le nom d’une espèce les caractères spécifiques devaient primer les génériques, et qu'il est juste et logique d’atta- cher comme aütorité au nom spécifique qui exprime les premiers et ne change pas, celui de l’auteur qui le premier, a fait connaître la plante, plutôt que celui du botaniste qui a compris de telle ou telle manière ses affinités génériques, ce dernier nom étant mieux à sa place dans la synonymie. Ce mode de nomenclature est en outre utile, il soulage la mémoire en faisant faire un pas de plus à limmutabilité des noms, 1l permet enfin aux botanistes sérieux de remanier à leur gré la classifica- tion des espèces à un point de vue purement scientifique, sans risquer qu'on les confonde avec ces auteurs qui se laissent entrainer à des innovations intéressées où l’amour- propre a plus de part que la recherche de la vérité. » Quant à nous, nous applaudissons de grand cœur, à celte manière de voir et nous félicitons M. Boissier de s'être courageusement rangé parmi les phytographes qui ont renoncé aux errements du passé en ce qui touche à la question des noms spécifiques. Nous sommes d’au- tant plus satisfait que tout récemment un homme d'une grande autorité s’est fait le partisan de la vieille routine et a voulu justifier une pratique éminemment injuste et illogique. Nous concevons du reste les efforts que l’on fait pour ( 245 ) maintenir celle-ci, mais malgré le rang et l'autorité des hommes qui la défendent, nous avons confiance dans l'avenir et nous sommes convaincu que la jeune génération l'abandonnera complétement. Nous nous proposons, dans un prochain travail, de combattre les arguments qu'on a dernièrement encore avancés pour se refuser à admettre la nouvelle méthode. Pour les noms spécifiques, M. Boissier emploie la majuscule pour tous ceux qui sont tirés d’un point géo- graphique quelconque. Ainsi il écrit Clematis Orientalis, Anemonñe Alpina, Hypericum Olympicum. H met également une capitale aux noms spécifiques rappelant des noms de botanistes : Cochlearia Aucheri, Erodium Jacquinianum, Isatis Besseri. Contrairement à un usage presque général, il n'écrit pas avec une capitale des noms spécifiques tels que les suivants : Clematis vilalba, Ranunculus lingua, Arabis turrita, PDictamnus fraxinella. Suivant en cela l'exemple de certains auteurs, nous voudrions voir les épithètes spécifiques tirées de noms de localités, quelles soient adjectifs ou substantifs, avec des minuscules; celles rappelant des noms d'hommes, avec des majuscu- les, ainsi que les épithètes formées de substantifs comme dans le troisième cas ci-dessus. En terminant, nous conseillerons l'achat de la Flore Orientale à ceux qui s'occupent de la dispersion de nos espèces européennes, de l'étude de la géographie bota- nique générale, et à ceux qui veulent étudier les espèces du sud-est de l'Europe et qui ne possèdent pas d'ouvrages sur la Turquie et la Grèce. F, CG. (244 ) Précis des principales herborisations faites en Maine-et- Loire, en 1866, par A. Boreau (1). Chaque année, Phabile directeur du Jardin botanique d'Angers publie un opuseule dans lequel il rend succinc- tement compte des principales excursions botaniques qu'il a faites dans son département, soit seul, soit en compagnie de ses élèves. Ce qui intéresse surtout la science, ce sont les notes qui y sont jointes et qui con- cernent, tantôt des espèces nouvelles ou des formes mal comprises, ou bien des points de synonymie, d'histoire de la botanique, ete. Nous allons passer très-brièvement en revue les plantes sur lesquelles, cette année, M. Boreau ature l'attention. Ranunmculus Franchetianmus Bor. — Trouvé sur plu- sieurs points de la commune de Cheverny (Loir-et- Cher), par M. Franchet. Ses feuilles larges et ses gran- des proportions le rapprochent des À. lanuginosus L. et R. umbrosus Ten., mais sa floraison est plus tardive (mai à juillet), sa villosité moins longue, les lobes de ses feuilles plus obtus, et le bee des carpelles très-court, dit l'auteur, l'en séparent complétement. Ajuga Iucida Bor. — Né en 1864 dans un semis de graines diverses recueillies au hasard, aux environs de Corté (Corse), par M. Similien. Très-voisin de l'A. rep- tans L., il s’en distingue au premier aspect par ses feuilles du double plus larges, d'un vert plus clair, (1) Broch. in-8o, de 16 pages. (Extrait des Mémoires de la Société Aca- démique de Maine-et-Loire, t. XXII.) (245 ) plus luisant, et très-fortement dentées, tandis que dans l'A. reptans elles le sont obseurément et que les bractées sont entières. Il forme en outre des touffes beaucoup plus épaisses et plus fournies. Sonchus asper ct S. spinosus. D'après l’auteur, ces deux plantes sont très-distinctes et très-constantes dans leurs différences. Verbascum. La découverte d'un Verbascum nou- veau dans l'ile de Saint-Jean-de-la-Croix à engagé l’auteur à revoir la section, à laquelle il appartient. Dans cette section, il admet comme espèces distinctes : V. Blattaria L., V. glabrum Mill, V. repandum Willd., V. blattarioides Lmk, V. virgatum With.; et comme hybrides : VW. Pseudo-Blattaria Schleich., V. Bas- tardi R. et S. et V. Lemaitrei Bor. Ce dernier est la plante nouvelle, forme qui pourrait provenir du V. phlomoides fécondé par le V. repandum. Viscum album. — Ïl y a une dissertation de trois pages à propos du Gui de Chène. « On a avancé tout récem- ment encore, dit M. Boreau, que le Gui ne croit pas sur le chêne et que la plante de ce nom, si célèbre chez les Gaulois, devait être le Loranthus dont lexistence problématique jusqu'ici viendrait d'être constatée en France. J'aurais pu opposer à cette assertion des obser- vations personnelles déjà anciennes, mais deux de nos amateurs, MM. Mauger et Pêche, m'ont apporté le Viscum album adhérant encore à la branche du chêne sur lequel ils venaient de le recueillir, près d'Angers sur le territoire de Beaucouzé. C'est donc certainement à ce parasite que s'appliquent les curieux détails que Pline nous a conservés dans ce passage. » Suit un passage extrait du livre xvi° de l'ouvrage du naturaliste ancien. F0: ( 246 ) Mémoires de la Societé impériale des sciences naturelles de Cherbourg ; t. XF, 1865 et t. XIT, 1866. En ce qui concerne la botanique, le tome XI ren- ferme deux mémoires. T. RECHERCHES SUR L'ORIGINE ET LA PROVENANCE DE CERTAINS VÉGÉTAUX PHANÉROGAMES OBSERVÉS DANS LES ILES DU (GRAND- Océan, par Henri Jouan (97 pages). — Comme le titre l'indique assez, l'auteur de ce travail s’est efforcé de rechercher comment les iles du Grand-Océan ont été peuplées de végétaux. Il a mis à profit les Flores, les voyages, ete., qui ont été publiés sur les plantes de ces contrées éloignées, et a joint à ces données antérieures celles qu'il a recueillies lui-même pendant sept ou huit ans dans l'Océan Pacifique. Un fait qu'il signale tout d'abord, c'est l'aspect générale- ment uniforme de la végétation de toutes les terres répan- dues entre les tropiques depuis l'extrémité de la presqu'ile TFransgangétique jusqu'aux côtes occidentales du continent américain. Cependant il faut dire que beaucoup de plan- tes de certaines iles manquent dans quelques autres. Plu- sieurs naturalistes que M. Jouan cite sont d'accord sur ce deuxième fait : que la végétation de l'Océanie se com- pose de plantes identiques ou analogues à celles de l'Inde équatoriale et du Grand Archipel d'Asie. Comment, se demande l’auteur, s’est faite la distribution de ces végé- taux, comment les mêmes plantes se trouvent-elles à la fois dans l’Archipel d'Asie, aux iles Marquises et aux iles Sandwich, trois points séparés par d'immenses étendues de mer? Il ne trouve pas encore les causes de cette diffusion, mais considérant que les iles de Océanie een- (247) trale et orientale ont été peuplées par des émigrants partis du midi de l'Asie, il admet la possibilité que beau- coup d'espèces utiles ont été apportées par ces colons, et que des hasards, dont on voit tous les jours des exem- ples, aient été la cause de l'introduction de beaucoup d’autres. M. Jouan s'occupe successivement des iles Marquises, des iles de la Société, Paumotu et Sandwich, de la Nou- velle-Calédonie, et de la Nouvelle-Zélande. Pour les iles Marquises, il passe à l'examen des prinei- paux végétaux phanérogames, afin de pouvoir préciser l'époque de l'introduction de certaines espèces et de rechercher l'origine de quelques autres qui jusqu'ici ont été considérées comme indigènes. 11 passe assez légère- ment sur la flore des iles de la Société, ete., mais pour la Nouvelile-Calédonie, il est plus explicite, ainsi que pour la Nouvelle-Zélande. Dans cette dernière contrée, ce qui frappa surtout les premiers botanistes, dit l’auteur, ce fut d'y trouver des plantes très-voisines de celles de l'Europe et même des espèces tout à fait identiques. Pour expliquer la présence de ces espèces disjointes dans cette contrée séparée de l'Europe par le diamètre entier du globe, on n'est pas tenté d’invoquer les moyens ordinaires de transport, les vents, les courants, ete., mais on est porté à en rechercher la cause dans les faits antérieurs à l'état de choses actuel. Cependant M. Jouan parle de voyages que les Espagnols et les Portugais auraient faits, au XVI° siècle, à la Nouvelle- Zélande, où ils ont pu déposer fortuitement les semences des plantes dont la présence dans ces régions nous étonne. Le travail si intéressant que nous analysons se termine ( 248 ) par les considérations suivantes : « Tout en admettant une origine antérieure à l'époque actuelle pour certaines espèces de la Nouvelle-Zélande qu'on retrouve ailleurs dans des contrées très-éloignées, je crois que les transports, soit par les courants de la mer, les vents, les oiseaux, l'homme, ont contribué considérablement à la propaga- tion des végétaux sur les iles volcaniques de l'Océanie centrale, celles qui composent les archipels des Naviga- teurs, des Viti, des Tonga, de la Société, des Marquises, des Sandwich, et sur les iles basses répandues dans leur voisinage. Peut-être ces transports sont-ils même la cause unique du tapis végétal qui recouvre aujourd'hui toutes ces terres. Rien ne démontre qu'elles soient les débris, les points culminants d'un continent effondré : tout semble, au contraire, faire croire qu'elles sont sorties brülantes du fond de l'Océan. D'heureux hasards, ou plutôt la Providence qui veille toujours sur le domaine de l'homme, y aura conduit les végétaux qui devaient les rendre propres à recevoir leur dernier tenancier. La ressem- blance, et même, dans beaucoup de cas, l'identité des ètres organisés sur l'ensemble des iles éparses sur le Grand-Océan, l'unité de la race d'hommes qui les habi- tent en partie, peuvent faire supposer, comme d'éminents voyageurs l'ont cru, qu'elles étaient les débris d’un con- tinent; mais un continent qui aurait occupé l'immense étendue qui s'étend des iles Sandwich au tropique du Capricorne, et de l'ile de Pasques aux iles de la Malaisie, n’aurait-il pas présenté une masse de productions végé- tales et animales plus variée? Or, dans toutes ces iles, la création est fort pauvre. Un rat, quelques roussettes, y sont les seuls représentants de la classe des mammifères, et encore les dernières ne se rencontrent-elles que sur les ( 249 ) terres les plus occidentales. Les pores et les chiens trou- vés par les premiers navigateurs sur quelques iles, aux Sandwich, aux iles de la Société, aux Marquises, n'ont-1ls pas été apportés par des visiteurs inconnus, antérieurs à ceux qui ont laissé les relations de leurs voyages ? La ressemblance du mot puaaka, puaa, qui désigne les pre- miers, avec le mot espagnol puerco, a fait déjà poser cette question ; on à cru aussi retrouver dans le nom nukuhi- vien peto du chien, le nom espagnol perro. Une tradition des Néo-Zélandais rapporte que les chiens ne furent pas amenés à la Nouvelle-Zélande par leurs ancêtres poly- nésiens qui vinrent s'établir sur cet archipel; mais par un navire qui le visita avant Cook. Cependant le nom qu'ils leur donnent, Æuri, est le mème ou peu s'en faut que le mot Uri par lequel les Tahitiens les désignent, ainsi que tous les quadrupèdes unguiculés. Les recher- ches actives de M. Pancher ne lui ont montré, à Tahiti, que 552 plantes en tout, dont 248 importées de nos jours. Les richesses végétales des îles Marquises, des iles Sandwich et des autres terres polynésiennes ne sont pas plus considérables. On a pu voir, par les exemples que j'ai cités, combien peu de données certaines on possède sur la provenance des plantes trouvées sur ces terres par les premiers explorateurs. On en est encore réduit à errer dans le champ vague des eonjectures : j'ai dit celles qui me paraissaient le moins improbables. » IT. SUR L’ANATOMIE ET LE DÉVELOPPEMENT DU CORPS LIGNEUX DANS LES GENRES Yucca ET DRrAGAENA, par A. Millardet (24 pages, avec 5 planches). — Les recherches de l’au- teur ont porté d'abord sur un Ÿucca aloifolia de grande taille, qui dut être arraché au Jardin botanique d'Heïdel- berg. I les étendit comparativement au Dracaena reflexa ( 250 ) quil put examiner frais, et M. Hofmeister a mis à sa disposition de nombreuses préparations anatomiques du D. marginata, faites par lui-même, ainsi que plusieurs dessins. Nous n'analyserons pas les nombreux détails anato- miques de ce mémoire, parce que cela exigerait trop de place, mais nous en reproduirons textuellement les con- clusions. « La tige des Aloïnées augmente d'épaisseur au moyen d'un anneau de cambium comme celle des Dicotylédones, mais la manière dont l'augmentation de diamètre se fait dans les deux embranchements est toute différente. Dans les Dicotylédones, ce sont les cellules elles- mêmes du cambium dont chacune en se développant produit presque toujours immédiatement, sans division ultérieure, soit une fibre ligneuse ou un vaisseau, soit une fibre du liber ou une cellule criblée. Dans les Aloïnées, le cambium n'est qu'un tissu intermédiaire entre le parenchyme primordial et les faisceaux du tissu cambial, une sorte de substratum dans lequel seul ces faisceaux cambiaux peuvent prendre naissance. Ce sont les éléments de ces faisceaux qui se développent chacun pour soi en particulier, soit en fibre, soit en cellule cambiforme. Les Monocotylédones qui augmentent en diamètre (Aloïnées, Dioscorea bulbosa) restent beaucoup au-dessous des Dicotylédones quant à la complication anatomique des tissus qui contribuent à cette augmentation d'épais- seur. Le bois secondaire ainsi formé ne contient que deux sortes d'éléments anatomiques, des fibres ponetuées ou striées et des cellules cambiformes et allongées; dans les Dicotylédones, au contraire, les produits de ce phé- ( 251 ) nomèêne sont les éléments variés du bois et du liber. Dans les Dracaena, nous avons l'exemple d’un végé- tal dans lequel aueun des nombreux faisceaux qui contri- buent à augmenter son diamètre à un degré quelquefois si remarquable ne communique directement avec les feuilles. Tous ces faisceaux se terminent à une certaine distance au-dessous de la couronne et ne communiquent avec les feuilles qu'au moyen de rares anastomoses avec les faisceaux du bois primordial : nouvelle preuve que la circulation des sucs nourriciers doit se faire par diffusion. Les faisceaux plus petits, formés exclusivement ou en grande partie de liber, qu'on trouve à la périphérie du corps ligneux primordial des Aloïnées, ne représentent pas, ainsi qu'on l’a dit jusqu'ici, les extrémités’ supérieures des faisceaux qui plus haut se retrouvent au centre de la tige avec une structure bien différente : ce sont des fais- ceaux à part, qui ont un trajet presque rectiligne ; je les ai appelés périphériques, en opposition avec les autres qui ont recu le nom d’axiles. Des recherches ultérieures prou- veront si cette distinction doit s'étendre à un plus grand nombre de Monocotylédones. Le mode de développement de ces deux sortes de fais- ceaux justifie leur distinction, aussi bien que la différence de leur trajet. Ainsi les faisceaux axiles du Dracaena se développent avant les périphériques, et l'épaississement de leurs éléments commence par le côté interne du faisceau, à l'encontre de ce qui se passe dans les faisceaux périphériques. Ces faisceaux qui constituent le bois secondaire sont arrangés par couches concentriques ; ils sont anastomosés ensemble dans tous les sens, surtout latéralement. Enfin (252 ) dans le Fucca, ces mêmes faisceaux offrent un trajet sinueux et oblique par rapport à la verticale, et une oppo- sition dans la direction des fibres de deux couches con- tiguës qui, autant que je sache, n'ont été jusqu'ici signalés dans aucun végétal. » Le mémoire de M. Millardet renferme des faits curieux et qui viennent modifier plusieurs idées qui ont cours dans la science en ce qui concerne la structure de cer- taines Monocotylédones. Le tome XII renferme les travaux botaniques suivants. III. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES MéLoBésiéEs (Hapa- LIDIUM, MELOBESIA, LiTHOPHYLLUM ET LITHOTHAMNION), par S. Rosanoff (108 pages, avec 7 planches). — C’est pen- dant un séjour qu'il à fait à Cherbourg que M. Rosanoff s'est occupé des (Corallinées. Jusqu'aux travaux de M. Decaisne, les Corallines étaient tantôt rangées dans le règne animal, tantôt dans le règne végétal. La délimitation des espèces de ce groupe d’Algues est des plus difficiles, faute de caractères saillants et à cause de leur polymorphie et de leur extrême petitesse. La plu- part de ces plantes sont très-intimement liées au substra- tum sur lequel elles végètent, et, suivant la nature de celui-ci, la même espèce doit souvent affecter les formes les plus différentes. Pour bien se rendre compte de leur valeur spécifique, il faut done pénétrer dans les détails de la structure anatomique des frondes et des organes reproducteurs, et c'est ce que l’auteur a fait. Son travail comprend : 1° une description anatomique générale ; 2° une description détaillée et systématique des genres et des espèces. IV. NOTE SUR LA FÉCONDATION DES FLORIDÉES, par Ed. Bornet et G. Thuret (6 pages). — Ce travail inté- ( 255. ) ressant est analysé par M. Duchartre dans ses Éléments de Botanique, ce qui nous dispense d'en parler. V. Cour D'OEIL SUR LA FLORE DE LA BASSE-COCHINCHINE, par H. Jouan (17 pages). — « Au siècle dernier, dit l’auteur, un missionnaire portugais, Jean de Loureiro, après un séjour de trente-six ans en Cochinchine et dans le sud de la Chine, a composé une Flore Cochinchinoise, publiée à Lisbonne en 1790 : une nouvelle édition à paru depuis, enrichie de notes par Willdenow. Aujour- d'hui un botaniste sérieux, M. Thorel, chirurgien de marine, s’occupe avee ardeur de la botanique Cochin- chinoise. Le Courrier de Saigon a enregistré les prinei- paux résultats de ses herborisations, et il est certain que ses récoltes fourniront les éléments d’une Flore bien autrement étendue que celle de Loureiro , considérée jusqu’à présent comme classique. Le nombre des plantes signalées par Loureiro est de 1200 environ; les explo- rations de M. Thorel ont déjà, eroyons-nous, doublé ce nombre, et il n’a pas encore visité certaines parües du pays, dont l'aspect et la conformation géologique per- mettent de supposer une végétation différente. À ses recherches, nous devons joindre celles de M. Pierre, conservateur du Jardin botanique, qui, à peine arrivé en Cochinchine, a déjà doté cet établissement d’un grand nombre de plantes inconnues à Saigon et. récoltées dans des exeursions à travers les provinces. Nul doute que, grâce à ces deux naturalistes, la flore de la Cochinchine ne soit bientôt connue d’une manière plus complète que par le livre de Loureiro, où l’on relève beaucoup d'er- reurs. Les noms annamites des plantes y sont le plus souvent incorrects : sept fois sur dix au moins, nous Îles avons trouvés en désaccord avec ceux qui nous étaient donnés par les habitants. » ( 254 ) Un séjour de quelques mois dans le pays, des pro- menades autour de Saigon et des courses faites dans les trois provinces ont permis à M. Jouan d’esquisser l’aspect'et le caractère de la végétation de la Cochinchine francaise, qui d’après lui, doit être considérée comme une des plus riches du globe. FC: Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bremen; t. I, fasc. 1, 1866, et fase. 2 1867. ? La Société d'histoire naturelle de Brème fut fondée en 1864. Son président est M. G.-C. Kindt et son seeré- taire, M. Fr. Buchenau. Le premier fascicule de ses Mémoires se rapporte à la période écoulée de novembre 186% à la fin de mars 1866 et comprend 84 pages. Nous y trouvons en fait de botanique les travaux suivant(s. J. NACHTRAEGE UND BERICHTIGUNGEN ZUR FLORA BREMENSIS, von Franz Buchenau (47 pages). — Cette Florule a été analysée dans notre Bulletin, t. V, p. 585. II. Urser Lorium resrucaceun Laxk, von D W.-0. Focke (1 page). — Dans cette petite note, l'auteur, qui s’est déjà occupé antérieurement de cette hybride, fait ressortir ainsi qu'il suit certains des caractères qui distin- guent celle-ci de ses parents. Lolium perenne L. — Chaume fortement comprimé; feuilles condu- pliquées dans leur jeunesse. : Lolium festucaceum Link. — Chaume comprimé; feuilles enroulées dans leur jeunesse. Festuca elatior L. — Chaume cylindrique; feuilles enroulées dans leur jeunesse. (255) IT. UEBer DAS VORKOMMEN VON ZWEI FEUELLBLAETTERN AM KouBex uxD pie KEIMUNG Vox RicHarpiA (CALLA) AFTHIO- pica (L.) Buenexau, von Fr. Buchenau (5 pages avec une planche). — L'auteur décrit un exemplaire de la plante précitée ayant présenté un spadice pourvu ano- malement de deux spathes. Il donne ensuite quelques détails sur la germination de cette espèce. Le deuxième fascicule, qui concerne le temps écoulé entre le 4% avril 1866 et la fin de mars 1867, contient les articles botaniques ei-après. LV. VERZEICHNISS DER IN DER ÜMGEGEND VON STADE BEOBACH- TETEN GEFAESSPFLANZEN, aufgestellt vom Amisgerichtsas- sessor von Pape (18 pages). — La Florule des alentours de Stade embrasse un demi-cercle, d'environ trois milles de rayon, s'appuyant sur lElbe et ayant cette ville pour point central de rayonnement. Son intérèt est surtout local. Nous en extrairons deux petites notes qui peuvent ètre utiles aux amateurs de phytographie. Viola Riviniana Rehb. — « D’après mes observations, c’est au moins une variété très-constante du VW. sylvestris; et en ce qui concerne la persistance des divisions inférieures du calice sur le pédicelle, je l’ai toujours trouvée invariable. Ervum tetraspermum Mônch. — Aux environs de Jork et de Twielen- fleth, on rencontre une forme très-remarquable à grandes fleurs (peduneulis 2-4 floris, foliorum foliolis obtusis acutisve, legamini- bus 5, rarius 4, spermis) qui forme un passage à l’Æ. gracile. V. Eixe uyeribe SrezLarn, von W.-0.Focke (4 pages). — Voici la description de cette hybride. , Stellaria adulterina (S. graminea X uliginosa). Plante très-rameuse à la base, à rejets stériles nombreux, allongés , couchés, souvent simples, s’enracinant à leurs nœuds. Tige florifère ascendante, souvent radicante à la base, quadrangulaire, un peu rameuse infé- rieurement. Feuilles opposées, longuement lancéolées, environ 5-4 55. NU », ( 256 ) lois plus longues que larges, atténuées inférieurement, glabres, mais ciliées à la base; les moyennes égalant à peu près la moitié des entrenœuds. Fleurs nombreuses, disposées en une cyme dichotome terminale assez régulière. Bractées membraneuses, trinerviées, briè- vement ciliées sur les bords. Pédicelles, durant l’anthèse, 2-5 fois aussi longs que le calice, s’épaississant à leur sommet pendant la maturation. Corolle environ aussi longue que le calice, ainsi que la capsule. Trouvé en juillet 1865, dans les fossés des pâturages communaux près de Brême, en compagnie du S. gramineu L. N'a plus été observé depuis cette époque. Les différences qui séparent cette plante du S. graminea, dont elle a plus ou moins l’habitus, consistent principalement dans le rac- courcissement des organes axiles et dans la dilatation des feuilles ; mais elle se rapproche.du S$. uliginosa par la brièveté des entre- nœuds. VI. INDEX CRITICUS JUNCAGINACEARUM HUCUSQUE DESCRIP- TARUM, von Fr. Buchenau (10 pages). — Dans ce travail, qui a exigé de nombreuses recherches, l'auteur énumèére toutes les Joncaginées connues jusqu'à présent et appar- tenant aux genres : Cycnogeton Endi., Maundia F. Müll. Scheuchzeria L., Tetroncium Willd., Triglochin Rivin. Plusieurs espèces sont accompagnées d'observations. Espérons que cette note intéressante nous prépare à une bonne monographie de cette famille. FC Flore cryptogamique des Flandres. — OŒEuvre posthume de Jean Kickx, publiée par Jean-Jacques Kickx (1). En 1855, alors qu'il était professeur de botanique à l’Université de Bruxelles, Kickx publiait sa Flore (1) Deux volumes grand in-8, de 1025 pages ; Gand, 1867, imprimerie C. Annoot-Braeckman. ( 257 ) cryptogamique des environs de Louvain. Cette Flore, où sont décrites 754 eryptogames, était le premier ouvrage moderne sérieux qui paraissait sur la cryptogamie belge. Depuis lors, son attention fut presque entièrement atta- chée sur l'étude des végétaux inférieurs. A partir de l’année 1855, où il fut appelé à la chaire de botanique de l'Université de Gand, la cryptogamie des Flandres devint l'objet de ses principales observations. Il par- courut l'intérieur des Flandres dans tous les sens, visita fréquemment le littoral et étendit ses courses jusque dans la Zélande. Dès 1840, il donnait le résultat de ses pre- mières observations dans la 1" centurie de ses Recher- ches pour servir à la Flore cryptogamique des Flandres ; les années 1845, 1846, 1849 et 1855 voyaient paraitre les 2°, 5°, 4° et 5° centuries de ces mêmes Recherches. Dans l’avant-propos de la 5° centurie, l’auteur annonce qu'il termine la série des recherches spéciales qu'il à entreprises sur la flore cryptogamique des Flandres et ne parle pas du projet de publier une flore de ce pays. C'est en préparant une 2° édition de ses centuries et tout en coordonnant leurs matériaux d'après un plan d'ensemble que l'idée lui vint d'élaborer une Flore cryptogamique complète des deux provinces flamandes. Il se mit done à la besogne en réunissant tout ce qu'il avait recueilli lui-même et ce que lui avaient communiqué ses amis et d'anciens élèves; pendant huit ans, le travail si courageusement entrepris fut poursuivi avec une ardeur extrême. Celui-ci touchait à sa fin, lorsque en 1864 une mort imprévue vint enlever le savant à ses études. Cepen- dant cette œuvre longue et pénible ne devait pas rester inédite. Élevé par l’auteur lui-même dans le eulte de la botanique, le fils de celui-ci, M. J.-J. Kickx, a terminé ( 258 ) d'une main fidèle la Flore cryptogamique des Flandres. Quand Ia mort vint saisir si inopinément l’auteur, la majeure partie du manuscrit était recopiée pour être livrée à l'impression : il restait à remettre au net la fin de l'ouvrage, ce que notre confrère, M. J.-J. Kickx, a fait. Néanmoins la tâche que celui-ci a entreprise et conduite à bonne fin, la correction de deux gros volumes avec leurs nombreuses combinaisons de textes a été laborieuse et lui mérite la reconnaissance du monde scientifique. La Flore est précédée d’un tableau synoptique des familles rangées dans l’ordre suivant. M. CRYPTOGAMES VASCULAIRES. — FÉCONDATION AYANT LIEU SUR LE PROTHALLE. a. Préfeuillaison circinale. I. Lvcoponiacées DC., IT. Marsicracées Endl., IN. Foucères Juss. Bb. Préfeuillaison droite. IV. Ormocrossées R. Br., V. Equiséracées DC. Eè. CRYPTOGAMES CELLULAIRES. — FÉCONDATION N'AYANT PAS LIEU SUR LE PROTHALLE. a. Acrogènes (s’accroissant seulement en hauteur). VI. Cuanacées Rich., VII Mousses Juss., VII. Hépariques Adans. Bb. Pantagènes (s’accroissant à la fois dans tous les sens). + Des thèques dans l’état parfait. IX. Laicuexs Tourn., X. Hypoxyzées DC., XI. Discouycères Fries. ++ Point de thèques à l’état parfait. Point d’endochrome. a. Un peridium. XII. Lycorerpacées Brongn., XIIL. Prrazcoïnées Chev., XIV. Arcimiacées Cord. BG. Point de péridium. XV. Urénixées Dub., XVI. Hyméxowycères Fries, XVIT. Byssoinées Desm. (IR h) TT Boint de thèques dans l’état parfait. Un endochrome. 7. Accroissement ayant lieu par formation de jeunes cellules complètes. XVIIT. Arçues Agdh., XIX. Nosrocninées Agdh. 5. Accroissement ayant lieu pur formation de demi-cellules. XX. Desuimiées Kütz., XXI. Diaromées Kuütz. A la tête de chaque famille, se trouve un excellent résumé organographique et physiologique tout à fait au courant de la science. C'est là une très-bonne chose surtout quand il s’agit des groupes cryptogamiques qui ont été l'objet d'études ardentes et qui ont produit les magnifiques résultats scientifiques que l’on connait. Chaque espèce est très-longuement décrite. Souvent à la suite de la description, viennent des observations plus ou moins étendues sur eertaines particularités de l'espèce, sur sa ressemblance et ses différences avec des [ypes voisins, sur sa synonymie, ete. Les diverses stations el les localités où la plante à été observée sont indiquées avec détails et chaque fois que l’auteur ne l'a pas trouvée lui-même, il signale toujours avec soin l'inventeur. Quant à la synonymie, elle est établie avec une atten- uon extrême et nous savons que l’auteur ne se pronon- ait Jamais qu'après avoir eu toute satisfaction : ceux qui l'ont connu savent combien il était prudent et même méticuleux. Possesseur d’une riche bibliothèque d'ouvra- ges traitant de Fa eryptogamie, ayant à sa disposition les meilleurs exsiceata, il avait sous la main les matc- riaux nécessaires pour identifier exactement les espèces flamandes. Une seule espèce inédite est décrite pour la premiére fois, c'est le Haplotrichum aurantiacum Coem. in Lütt. Deux variétés sont passées au rang d'espèces : Melamp- ( 260 ) sora aegirina Kx (Sclerotium populinum « P. albae hypo- gynum Chev.), Tubercularia Robiniae Kx (T. vulgaris 5 Robiniae Kx Rech.). Cinq espèces autrefois nommées par l’auteur sont de nouveau décrites : Hypoxylon fra- giforme Kx FI. de Louv., Hendersonia Yuccae Kx Rech. (Sphaeria Yuccae Fries Syst. ?), Phacidium geographicum Kx Rech., Helvella Ludovicae Kx Rech., Agaricus revo- lutus Kx Ann. Soc. Linn. de Paris. Huit variétés inédites ont été signalées; dix sept variétés jadis nommées par l'auteur ont été de nouveau décrites. Enfin quarante- neuf espèces ont été changées de genres. Disons aussi que le Fucus vesiculosus L. est de rechef traité avee de grands détails, que toutes ses variétés se trouvent déeri- tes avec un soin remarquable. Déjà l'auteur, dans un Essai sur les variétés indigènes du Fucus vesiculosus, publié dans les Bulletins de l'Académie, en 1856, avait traité ce sujet, qui comprend onze pages très-compactes de Ja Flore cryptogamique des Flandres. Il ne faut donc pas, comme on le voit, chercher de nombreuses nouveautés dans cet ouvrage. Mais ce n'est pas la faute de l’auteur si dans un pays aussi monotone que les plaines des Flandres il n°y a pas fait de ces découvertes qui sont venues, dans ces dernières années, augmenter st considérablement les listes de Cryptogames. À défaut de nouveautés, on trouve dans son ouvrage une étude consciencieuse des espèces déjà connues, une excellente critique de beaucoup de types, une synonymie religieuse- ment établie et enfin de bonnes subdivisions des genres qui facilitent la détermination des espèces. Outre des descriptions très-détaillées pour les types spécifiques, chaque variété a été analysée avec le plus grand soin. ( 261 ) Environ 2050 espèces ont été signalées et réparties de la facon suivante : Lycopodiacées PRE USASS ÆtEmenpertacées tr 0 st 060 Marsilaceeseil GC 2. LIPhalloideesst x in UE { Fougeres su on. 11. 200 AéeIdiiceesti: AA LT NS Dr We DpHiOslOSSÉes AE EN. 0. 2e UTÉdIREES 1254212020 PU 4 AO0 Éisetacéest ne 9 1 Hyménomyéetes 41 "+ 205441 Characees NT Le MOT OR SSDIURES ee Ce UT MOHSSE SR SNS PEER ET MEN RS Te TERME ter ID Hépatiquess VF RE AO ENostochinees VE EREENEMATENCEI Bichéns RON EE OT OMS I Desimidiées, 25 0 Se 8 Hypoxyiées TES 4807) DAfOméeS OA e ICE Se Discomyceles ua ST VALE La Flore cryptogamique des Flandres, où sont condensés les travaux et les recherches de nos principaux erypto- gamistes, J. Kickx, G. Westendorp, Eug. Coemans, Libert et Du Mortier, peut être considérée comme un livre pré- cieux pour l'étude de notre cryptogamie indigène. Celui qui voudra entreprendre une Flore complète du pays y trouvera la base de son travail. Nous félicitons de nouveau notre confrère M. J.-J. Kickx de n'avoir pas reculé devant d'importants sacrifices et un travail ardu, pour nous donner l'ouvrage de son père, l’ancien président honoraire de la Société royale de Bota- nique de Belgique. 1 Troisieme fascicule d'observations teratologiques, par D. Clos (1). Dans l’avant-propos de cette notice, le D" Clos fait cette réflexion : « Les faits tératologiques, importants en (1) Broch. in-80, de 25 pages. (Extrait des Mémoires de l’Académie impériale des Sciences de Toulouse, 5e série, t. VI.) ( 262 ) eux-mêmes , décuplent souvent de valeur, comparés à ceux déjà connus; ils s'éclairent et se fécondent l'un l’autre, et on ne saurait arguer de leur peu d'utilité immédiate pour les négliger. » Voici les cas tératolo- giques qui ont été décrits. Asphodelus cerasiformis. Tige tordue et formée dans toute sa longueur de trois portions semblables et semi-cylindriques. L'auteur a retrouvé la même apparence de tige dans une hampe d’£ndymion nutans. — Cen- tranthus Calcitrapa.Toutes les feuilles verticillées par quatre, entièrement libres à l’exception de ceiles d’un verticille qui présentait deux d’entre elles connées par les pétioles. Dans l’entrenœud compris entre l’origine de l’inflorescence et le cercie de feuilles sous-jacent, l’axe primaire s’apla- tissait et montrait un commencement de torsion s'étendant à l’axe de l’inflorescence, dont toutes les autres parties m'’avaient point subi la moindre altération. — Saxifraga ligulaia. Dans les feuilles terminales des tiges florales, au lieu d’un seul limbe, on voit souvent deux limbes plus ou moins concaves, à bords denticulés, adossés du côté interne et connés à l’aide d’une forte nervure, continuation directe des faisceaux fibro-vaseulaires médians du pétiole. Parfois même cette nervure devient libre à son extrémité, où elle se termine par deux ou trois petits limbes en cornets également dentés. Le limbe d’une feuille de €Camellia, à un eentimètre au-dessus de l’insertion du pétiole, semblait donner naissance à un second limbe partant de la nervure médiane, pareil au premier par la forme, par la grandeur et par la nervation pennée. — Dipsacus laci- niatus. Deux feuilles, non opposées, mais unies côte à côte et soudées par le bas des pétioles, formaient la cuve au moyen de deux seuls bords foliaires au lieu de quatre. — Podophyllum peltatum. Une feuille avait émis à sa face supérieure et du centre de cette face un appendice lancéolé, vert, foliiforme et penninervié, dressé, entier, différent sous ce rapport des segments bifides de la feuille peltée. — Cynodon Dactylon. Cette espèce émet normalement deux sortes de rejets : les uns à écailles blanches imbriquées-distiques et à peu près réduites à la gaine; les autres chargés de feuilles à limbe assez développé et de couleur verte. En septembre (1866), un des rejets cylindriques, long de 5 à 4 centimètres, était couvert de larges écailles embrassantes étroitement imbriquées, vertes et surmontées chacune d’un limbe vert plus court que l’écaille, et même réduit vers le bas du rejet à un simple mueron. — Euphorbia Esula. ( 265 ) Transformation de fleurs (inflorescence) en un rameau feuillé. — Semper- vivum montanium. Du sommet d’une tige aplatie en ruban, partaient quinze rameaux floraux disposés en verticille et chargés de fleurs régulières, unilatérales ; ils entouraient deux petites branches florales plus intérieures. — Convolvulus tricolor. Un même pied se divisait dès la base en deux branches également ramifiées, également florifères; mais les fleurs de l’une avait leur couleur normale, c’est-à-dire une corolle tricolore, bleu, jaune et blanc, et celles de l’autre étaient jaunes à la base, blanches dans tout le reste ou dans les trois quarts supérieurs. — Datura quercifolia. Avec des fruits parvenus au développement normal, un pied de cette plante portait des fleurs atrophiées dont la composition était assez variée. — Convolvulus (espèce exotique indéterminée). Virescenee avec disjonetion des pétales et des carpelles. — Centranthus angustifolius. Calice vert loliacé denté ct dépourvu de soies ; corolle tantôt tubuleuse et presque régulière, tantôt à quatre grands pétales verts, mais loujours privée d’éperon que représentait parfois une petite bosse ; l’androcée était peu modifié. — Helminthia echicides. Tous les capitules, restés verts et accom- pagnés de l’involucre non modifié, étaient composés d’une foule de petits bourgeons subglobuleux, verts, occupant la place des fleurs et consistant en écailles nombreuses, semblables, étroitement imbriquées, d’un vert blanchâtre, diminuant insensiblement de grandeur de lextérieur à l’inté- rieur. Point de trace d’étamines ni de pistiis. — Cenothera muricalx. Une fleur présentait six sépales soudés en deux faisceaux, l’un de quatre, l’autre de deux; puis six pétales alternes avec eux, douze étamines, six loges à l'ovaire et six stigmates ; toutes ces parties avaient conservé leur forme normale, seulement des six stigmates quatre étaient soudés deux à deux. Un fxia portait des fleurs à type ternaire, quaternaire et quinaire et tous les verticilles d’une même fleur étaient isomères y compris le pistil. Plusieurs pieds de Digitalis lanata Ehrh. offraient des fleurs à enveloppes florales à type septenaire. Une- de ces fleurs offrait une altération plus profonde due à la ramification du pédicelle compliquée de prolfication. — Rosa (Rose double à cent feuilles.) Calice à huit sépales très- étalés et un peu réfractés. — Aronia densiflora. Deux pétales occupaient la place d’un seul. Même chose dans un Saxifrage ascendens. Un Geum coccineum offrait une fleur à sept sépales et autant de pétales alternes plus un. — Veronica Waldsteiniana. Fleur à cinq divisions à la corolle, deux d'entre elles occupant la place de Ja division supérieure ; une autre à six divisions presque égales, avec deux étamines latérales alternes avec les quatre lobes latéraux. Dans un Veronica grandis, deux fleurs avaient leur ( 264 ) corolle quinquélobée. — Phlomis polymorpha major Clos. Un calice, à tube large et terminé par neuf dents normales, renfermait deux corolles collatérales. Verbascum Blattaria. Fruits à trois carpelles. — Malope trifida et Paeonia corallina. Soudure ou partition de deux fleurs. Benincasa sinensis. L’élamine qui est normalement opposée à l’un des pétales était adhérente au bord de celui-ci. Aalus. Une pomme à un seul pédicelle et tout à fait normale à sa base et dans son pourtour portait deux yeux au sommet. — Carum Carvi. Un fruit, normal d’un côté, aplati de l’autre, émeltait du milieu de celui-ci un pédicelle terminé par un autre fruit normal. — Æcbalium Elaterium Rich. Une fleur mâle offrait au-dessous du calice, et d’un seul côté, un renflement hémisphérique. C'était un rudiment d’ovaire sans trace d’ovules, mais néanmoins pourvu d’une petite cavité à l’intérieur. LR 3 Bulletin de la Societé des amis des sciences naturelles de Rouen; 1° année, 1865. Ce premier volume témoigne d'une grande aetivité parmi les membres de cette Société, qui date du 1° dé- cembre 1864. I. NorTE sur LA CAPSELLA RUBELLA REUTER, par Malbranche (1 page, avec 2 figures). — Description de l'espèce , avec l'indication de ses localités dans la Seine-Inférieure. IE. Note sur LA FumAGxE, par Malbranche (1 1/2 page). — Quelques détails sur l’enduit noirâtre, connu sous le nom de fumagine et de morphée, qui parfois envahit pendant l'automne les feuilles de certains arbres. Cet enduit serait formé d'une mucédinée, le Torula fumago. IIT. NOTE SUR LA FÉCONDATION DU MICHAUXIA CAMPANULOIDES, par G. Pennetier (5 pages). — Lorsque la fleur est encore fermée, le pistil mesure exactement la longueur de la corolle et les anthères, disposées autour de lui et recour- bées en are, l'entourent et recouvrent le stigmate longue- ( 265 ment échancré, à huit divisions, verticalement disposées et poilues, ainsi que le style, à leur surface externe. Bientôt le stigmate fait saillie à l'extrémité de la corolle et dépasse les étamines et celles-ci déposent leur pollen sur les poils du style. La corolle s'ouvre ensuite. Ce n'est que plus tard que les branches du stigmate s’écartent lune de l’autre, se recourbent et peuvent recevoir du pollen sur leur face interne. Ce n’est qu'alors que les grains polliniques sont susceptibles de germer. La fécondation n’a done lieu qu'après l'épanouissement de la fleur. IV. QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LE DARWINISME, par Mal- branche (15 pages). — L'auteur passe brièvement en revue les auteurs qui avant M. Darwin ont émis l'idée de la dérivation des espèces actuelles de types primordiaux peu nombreux. M. Fée rapporte que dès 1781 un écrivain auquel il n’a manqué qu'un peu plus de raison pour être un homme de grande distinction, Restif de la Bretonne, avait développé la base d’un système philosophique ten- dant à démontrer qu'originairement il n'y a eu sur notre globe qu'un seul végétal et un seul animal, et que les différences de sol et de température ont amené la variété des êtres et produit des animaux mixtes. Après cet auteur, sont venus Geoffroy Saint-Hilaire, Lamarck, MM. Lecoq et Naudin. Le darwinisme n'était donc pas une théorie nou- velle, quand le savant anglais l’a exposé. M. Malbranche invoque, pour combattre le darwinisme, les opinions de MM. De Candolle, Fée, Lindley et Hutton. Voici un argument qui pour n'être pas neuf ne conserve pas moins toute sa valeur : « Comment se fait-il, puisque la sélection s'exerce depuis des milliers de siècles, qu'il existe encore aujourd'hui des plantes inférieures ? Ont-elles résisté, elles si délicates et si frèles, aux efforts des milieux, se perpé- ( 266 ) tuant sans progression par leurs germes inaltérables? » Îl'est vrai que les hétérogénistes peuvent expliquer ce fait par la génération spontanée. Pour M. Malbranche, les conditions nouvelles faites aux plantes et aux animaux d'une période géologique quelconque les ont détruits et non modifiés. Il n'admet le progrès que pour l'être qui peut apprendre, discerner et choisir, et ces conditions n'existent que pour l'homme. Dans les comptes rendus des séances, sont consignés les deux faits suivants : M. Étienne fait observer que le Centaurea solstilialis, très-rare autrefois aux environs d'Elbœuf, y est devenu très-commun depuis qu'on ya remué les terres. Il disparait, au contraire, quand on cesse de remuer le terrain. M. Blanche à constaté des faits du même genre sur la chaussée de Bapeaume. — M. Malbranche expose un Geranium sanquineum pré- sentant une monstruosité désignée sous le nom de phyllo- manie. Tous les organes floraux sont transformés en petites folioles, ce qui donne à Ia plante un aspeet singulier. FC: Lur Systematik von Cauurrmeue, von F. Hegelmaier (1). En 1864, l'auteur a publié une Monographie du genre Callitriche qui à été analysée et traduite en partie dans le tome IV de notre Bulletin. Depuis lors, il a continué ses (1) Broch. in-8o, de 41 pages, avec 1 planche. (Extrait des Verhand- lungen des botanischen Vereins für die Provinz Brandenburg, ete. 9e année, 1867.) ( 267 ) recherches et ses observations qui portent le nombre des espèces à dix-huit, au lieu de treize. Voiei l'ordre dans lequel elles sont décrites. SECT. À. — Hucaiïllitriche. A. Carènes des carpelles à cellules présentant un réseau de bandelettes plus ou moins développées ou au moins à paroi basilaire fortement épaissie et à couche d’épaississement épaisse s'étendant en réseau sur les autres parois. Cellules de la couche la plus interne du mésocarpe offrant souvent des eristaux d’oxalate de chaux. Filets des étamines ne s’allongeant pas après l’anthèse. Bractéoles souvent caduques. Ordi- nairement plantes terrestres, à tige délicate, à feuilles petites, obovaïes, arrondies au sommet. a. Base du fruit non gonflée. * Carènes des carpelles légèrement conniventes. 1. C. Muelleri Sond. — Nouvelle-Hollande. ** Carènes des carpelles écartées parallèlement. 2. C. marginata Torrey. — Amérique. 5. C. turfosa Bertero. — Amérique méridionale. 4. C. occidentalis Hegelm. Monogr. — Ile de Cuba. 5. C. deflexa À. Br. — Amérique. ##* Carènes des carpelles divergentes et recourbées en dehors. 6. C. Nuttallii Torrey. — Amérique septentrionale. B. Base du fruit gonflée. 7. C. peploides Nuttall. — Amérique septentrionale. 8. C. Sonderi Nov. Spec. — Nouvelle-Hollande. 9. C. umbonata Nov. Spec. — Nouvelle-IHollande et Tasmanie. m. Carènes des carpelles à cellules sans réseau de bandelettes, à paroi basilaire recouverte d’une couche d’épaississement s’étendant en quel- ques délicates traînées s’anastomosant. Cristaux faisant défaut. Filets des étamines s’allongeant souvent après l’anthèse. Bractéoles persistantes ou caduques. Plantes amphibies, avec des feuilles très-variables, à sommet souvent tronqué ou échancré. æ. Carènes des earpelles arrondies. Stigmates dressés, persistants. 10. C. antarctica Engelm.— Amérique boréale. AL. €. heterophylla Pursh. — Amérique septentrionale. “af 2 : (268 ) r 12. C. obtusangula Le Gall. — Europe. B. Carènes des carpelles aiguës ou ailées. Stigmates dressés. L 15. C. verna L. — Hémisphère boréal. 1%. C. stagnalis Scop. — Ancien monde, du nord à la région tropicale. 7. Stigmates réfractés, très-cadues. 15. C. hamulata Kütz. — Une grande partie de l’Europe et le Groënland. 16. C. pedunculata DC. . Angleterre, Irlande, France, Espagne, Sardaigne, Basse-Ttalie, Sicile, Turquie et jusqu’au Caucase. Secr. II. — Pseudocailitriche. 17. C. auctumnalis L. — Hémisphère boréal. En Europe, il s’avance jusque dans le nord de l'Allemagne eten Hollande, mais en Amé- rique, il descend 4 à 5° plus au sud. 18. C. truncata Guss. — De la Belgique s'étend dans le sud-ouest et atteint les côtes d'Afrique, passe en Sardaigne, dans le royaume de Naples et en Sicile. Le C. macropteryx Hegelm. Monogr. est rapporté au C. Muelleri et le C. Asagraei Hegelm. Monogr. devient un synonyme du C. heterophylla Pursh. Dans un addendum, l'auteur nous apprend qu'il a reçu après l'achèvement de son travail une nouvelle espèce de M. Engelmann sous le nom de C. heteropoda, forme habitant les Andes de la Bolivie et qui doit être placée dans le voisinage des C. antarctica et C. obtusangula. Comme on le voit, M. Hegelmaier s’est principalement basé pour la création de deux groupes sur des caractères anatomiques. Nous devons nous borner à cette courte analyse. Ceux qui veulent apprécier ce travail doivent nécessairement recourir à l'original, qui est rempli de remarques et de faits extrèémement intéressants. F0: (269 ) MÉLANGES. M. Otto Kuntze, dans une Révision des Rubus d’Alle- magne (Reform deutscher Brombeeren, in-8°, de 127 pages), passe en revue les Ronces de ce pays et n’admet comme types spécifiques distincts que les formes suivantes : Rubus fruticosus L., R. candicans, Weïhe, R. sanctus Schreb., R.idaeus L., R. coesius L., R. tomentosus Borkh.. R. radula Weïihe, R. hybridus Vill., R. saxatilis L., R. Chamaemorus L. 11 y rapporte d'assez nombreuses variétés considérées par d'autres comme des espèces. Hegetschweiler, Koch et M. Fries ont tiré des caractères de sections de la forme des bourgeons radicaux des Hieracium. M. Nägeli, dans un travail étendu (Ueber die Innovationen bei den Hieracien und îihre systematische Bedeutung), s'est occupé de ces mêmes bourgeons, mais il ne résulte de son examen aucune loi générale, aucune division nette ou nouvelle. Ceux qui s'oceupent plus ou moins Spécialement de ce genre devront consulter ce mémoire, qui à été publié dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences de Munich (1866). Dans une petite note (Ueber eine sehr verbreitete und bisher verkannte Erdbeerart), publiée dans le Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, en 1865, M. Ed. de Lindemann donne la description d’une nouvelle espèce de Fraisier, qui serait confondue avec le Fragaria collina Ebrh. par la plupart des auteurs et qui se trouverait dispersée en Europe. Fragaria neglecta Lind. Calyce fructus adpresso, pubescentia petiolorum patentissima; pedunculorum patente (marcescentium interdum (270 ) adpressa) ; foliis supra pubescentibus, subtus sericeis; sporophoro depresso, nutante, obtuso, maturo adhaerente. — Differt à Æ. vesea et F. elatiore calyce fructus adpresso non reflexo, à F. rollina pubes- centia peduneulorum patente nec adpressa. M. Ém. Burnat, dans des Notes sur le Nuphar pumi- lum, insérées dans la 7° livraison des Annales de lAsso- ciation philomathique vogéso-rhénane, en arrive à conclure à l'identité spécifique des Nuphar pumitum, minimum et Spennerianum. 11 n'a pu trouver la moindre différence dans la forme de l’échancrure des feuilles, variable du reste dans des échantillons de même provenance, non plus que dans celle des pétales et de leur onglet, dans la section des pétioles, dans la dimension des poils des cavités aériennes, ete. Îl a cependant observé quelques différences qu'il indique soigneusement, notamment dans l’époque de maturation des fruits. M. Gustav Kastropp a publié dans lOesterreichische botanische Zeitschrift, N° X, avril 1867, la description d'une nouvelle espèce de Veronica. Veronica nemorosa. — Radice repenti, gracili, perenni, caules pluriores emittent. Caulibus hispidulis; fructiferis altitudine pedis eirciter, adstendentibus, erectis. Foliis erenulatis, glabris ; inferioribus elip- tice lanceolatis, subrotundis, in petiolum attenuatis; superioribus sessilibus, subamplexicaulibus, e basi lata in apicem rotundatam sen- sim angustatis; supremis in bracteolas anguste ellipticas, integer- rimas sensim transientibus. Peduneulis erectis, calice quadruplo longioribus. Calice quadripartito, lobis ovatis, obtusis, margine : hispidulis, magnitudine inaequali. Coroila albida-lilacina, tubo brevi instructa. Capsula compressa, planiuseula, transverse latiore, acute emarginata, reniforme-obcordata, glabriuseula, margine ciliata. Floribus in racemo simplici, laxo, elongate dispositis. (271) Habitu Veronicae serpyllifoliae maxime est propinqua, sed facile dis- tinguitur peduneulis longioribus; capsulis ineisis foliorumque forma. Creseit in nemore umbroso silviae Bulau prope Hanau am Main. Floret majo. Dans une note (Ein Fall von rückschreitender Meta- morphose, beobachtet an Sisymbrium Alliaria Scop.) in- sérée dans le N° 20 du Flora, 1867, M. Singer décrit un cas de métamorphose descendante qu'il a observé dans le Sisymbrium Alliaria. Les pieds sur lesquels cette monstruosité a été observée étaient normalement et même vigoureusement développés. Dans le tiers supérieur de la grappe, on voyait d'abord des fleurs à sépales à peu près dans leur état normal, mais les pétales étaient devenus virescents ; peu à peu les fleurs en s'élevant deviennent de plus en plus monstrueuses ; leurs pétales s’allongent, sont spatulés et finissent par affecter la forme de feuilles ; les sépales s’allongent également; les étamines se trans- forment en petites feuilles; enfin le pisül, après s'être d’abord élargi de Ia base au sommet en restant elos ou en présentant une crevasse à son extrémité supérieure, de- vient longuement pédiculé et se trouve partagé en deux feuilles à la base desquelles on observe, dans plusieurs fleurs, quelques petites folioles enroulées. NÉCROLOGIE. La perte de Marie-Anne Libert avait réduit à trois le nombre des dames faisant partie de la Société royale de 2% (272) Botanique. Dans ce petit groupe, la mort vient de faire un nouveau vide : ZoË-MÆ@hiEr-CaROLINE DE KNvrr a été enlevée à sa famille et à ses amis, le 4 août 1867, au château de Roosendaal, commune de Wavre-S'°-Catherine. Elle était née à Anvers le 28 février 1819. Son père, le chevalier John de Knyff, qui fut président de la Société royale d'Horticulture de cette ville, amateur passionné de plantes, inspira de bonne heure à son enfant son goût profond pour les fleurs. Vivant retirée dans sa terre de Waelhem, perdue pour ainsi dire sous les majestueuses voutes des grands arbres qui entouraient sa demeure, elle s'habitua, dès son enfance, à aimer la nature dans ce qu'elle a de plus beau. Toujours environnée de fleurs, dans ses vastes serres, au milieu des produits les plus riches et les plus variés des régions tropicales, dans ses parterres moins somptueux, mais également beaux, elle apprit à lire dans le livre de [a nature, et se trouva peu à peu initiée à la botanique. Pendant vingt-cinq ans, le nom de M'° Zoé de Knytf a été proclamé avec honneur dans presque toutes nos floralies, aussi bien que celui de son père. Naguère encore une Broméliacée mexicaine inconnue, aux dimensions colossales, lui a valu un prix spécial à FExposition univer- selle de Paris, où cette plante unique à su briller malgré son entourage merveilleux. Cette palme fut sa dernière. Si sa renommée se renferma dans le domaine de l'horti- culture, assez vaste pour son ambition, c'est qu'elle avait trop de modestie, trop d'esprit surtout, pour vouloir paraitre femme savante. Elle ne cherchait pas à faire parade de son savoir qui s'étendait bien au delà du terme assigné par un déplorable usage à l'éducation intellec- tuelle de la femme. Elle connaissait bien toutes les espèces ( 275 qui constituent la flore du Brabant et de [a province d'Anvers ; elle s'était formé un herbier de plantes qu'elle avait récoltées elle-même et se faisait un plaisir d'indiquer les stations des plantes les plus rares ou les plus belies aux herborisateurs, qui étaient toujours sûrs de trouver à Waclhem l'hospitalité la plus large et la plus aimable. Ses notions de physiologie végétale lui donnèrent l'idée de tenter quelques expériences relativement à l'hybridité, et des essais de fécondation artificielle lui eurent démontré bientôt que celle-ci, opérée entre espèces de genres diffé- rents, Mais Voisins, n'est pas nécessairement stérile. L'harmonie des couleurs lui était aussi très-familière. Lorsqu'il y avait doute dans la sélection de variétés à pro- pager ou à éliminer, sa voix était décisive et son Jugement était conforme aux règles de l'esthétique. Que de nouveaux Dablias ont été introduits de l'Angleterre et répandus sur le continent comme des produits du sol anglais, à l'époque où ces fleurs, ces pauvres délaissées d'aujourd'hui, étaient de toutes les fêtes! Et dire que c’étaient des enfants de Waclhem ! M'e Zoé de Knyff avait choisi ces nouveautés parmi les deux ou trois mille semis que son père cultivait patiemment chaque année et au milieu desquels, nous ne l'oublierons jamais, il ne se lassait pas d'égarer pendant des heures entières l'œil ébloui, fatigué du visiteur. Un mot d'éloges pour les succès mérités du père rendait la fille si joyeuse : c'est qu'elle n'y était pas tout à fait étrangére. | Elle partageait son temps entre l'étude de la nature, la culture des plantes qui étaient sa passion, et l'amour filial dont elle avait le fanatisme. S'il nous était permis de soulever un coin du voile qui doit cacher sa vie intime, une vie de vertus et d’'aspirations généreuses que nous (274) voudrions dérouler à tous les regards, nous dirions qu'elle eut le courage de sacrifier à ses devoirs d'enfant tous les sentiments de son cœur et Jusqu'à ses rèves de jeune fille. Sa mort prématurée à inspiré bien des regrets. Ex. Ropicas. NOUVELLES. : — Le Congrès international de Botanique dont il a été question dans le dernier numéro de notre Bulletin avait attiré à Paris un assez grand nombre de botanistes, non-seulement de l’Europe, mais des autres parties du monde. Plusieurs membres de notre Société y assistaient. L'objet principal sur lequel l’assemblée était appelée à décider était un code de botanique ayant pour but de régl2r les différentes questions litigieuses de nomencla- ture, de synonymie et de priorité. Pour asseoir les débats, M. Alph. De Candolle avait été chargé par le comité du congrès de rédiger un projet de code, qu’il a publié sous le titre de : Lois de la nomenclature botanique, broch. grand in-8°, de 60 pages). Ce travail a été renvoyé à l’examen préalable d’une commission composée de MM. De Candolle, Du Mortier, Cosson, Weddell, Boreau , Bureau et Eichler. Lors de la discussion en séance publique, M. De Candolle ayant désiré être rapporteur de la com- mission, le siége de la présidence a été occupé par notre honorable prési- dent, M. Du Mortier. Des mémoires et des notices plus ou moins importants ont été communiqués au congrès. Dès que le compte rendu de celui-ci aura été publié, nous nous empresserons de l’analyser. — La deuxième partie de la Flore de la chaïne jurassique, par M. Gre- nier, est sous presse et sera probablement mise en vente dans le courant de cet hiver. — Une Flore de Bonn (Flora von Bonn), par F. Hildebrand, a été pu- bliée dans les Verhandlungen des naturh. Vereines der preussischen Rhein- lande, année 1866. Elle est en vente chez Max Cohen, à Bonn. — Le Prodromus Florae Hispanicae va enfin être continué, ee qui ré- Jouira tous ceux qui possèdent déjà les premières parties de cet intéressant (275) ouvrage. Son auteur, M. Willkomm, a fait annoncer dans le Botanische Zeitung que la deuxième moitié du tome Il comprenant les Gamopétales paraitra dans un an et que le troisième et dernier tome sera publié en 1871. — La huitième édition du Flora von Nord-und Mitteldeutschland de M. Garcke a paru cette année. Depuis quatre ans environ que la septième édition était publiée, de nouvelles espèces et de nouvelles localités avaient été observées, choses qui sont venues enrichir la 8e édition. Nous lisons dans la Revue bibliographique (mai-juin 1867) du Builetin de la Société botanique de France. « La nouvelle Flore morphologique et synoptique de la France s'élabore activement. C’est de la partie erypto- samique, celle qui offre incontestablement le plus de difficultés, que l’on s’est occupé avec le plus d’empressement. Les différentes parties en sont distribuées depuis quelque temps déjà; les collaborateurs, dont plusieurs se sont déjà mis à l’œuvre, sont les suivants. Algues inférieures (Diatomées et Desmidiées) : M. de Brébisson ; Algues supérieures : M. Derbès ; Cham- pignons : M. Berkeley ; Lichens : M. Santo Garovaglio ; Mousses : MM. Be- scherelle et Roze; Hépatiques : M. Gottsche; Characées : M. Weddell ; Équisétacées : M. Duval-Jouve; Isoëtées : M. Durieu de Maisonneuve ; Lycopodiacées, Sélaginellées et Marsiléacées : M. Roze; Fougères M. Eug. Fournier. » — Nous lisons également dans la même Revue: « Un manuel de ia flore italienne se prépare par les soins de MM. Cesati, Passerini et Gibelli. Ce sera un volume in-8o de 400 pages environ, accompagné d’un atlas de 80 planches. Il sera publié par fascicules de 64 pages, au prix de fr. 2.50, et l’atlas par fascicules de 8 planches, au même prix. Les botanistes sont invités à souscrire à cet ouvrage, édité à Milan par le libraire Francesco Vallardi. » — Vient de paraitre la 2e partie de la Florule du Tarn (in-8o, de 278 pages). Pour cette partie, qui comprend les végétaux cellulaires, l’auteur, M. De Martrin-Donos, s’est associé M. Jeanbernat comme collaborateur. -- M. N.-J. Andersson vient de publier une importante monographie des Saules (Monographia Salicum, in Mémoires de l’Académie royale suédoise des Sciences, t. V, No 1. — Le tirage à part, formant un volume in-4, de 180 pages, avec 9 planches lithographiées, est en vente chez Norstedt et fils, à Stockholm). L'auteur qui s’oceupe de ce genre depuis longtemps, à, pour élaborer son travail, parcouru la plus grande partie de l’Europe, visité les principaux jardins botaniques, entrepris un voyage de (276 ) cireumnavigation et consulté les principaux herbiers de l'Europe. Sa classification est fondée sur les organes sexuels qui lui ont permis d'établir trois groupes primordiaux : pleiandrae, diandrae et synandrue. La première partie, qui est seule publiée encore, comprend 105 espèces. — Monographia Equisetorum, auctore J. Milde; un volume in-#v, de 607 pages, avec 55 planches, Dresde, 1867. — Cet important ouvrage forme la 2 partie du tome XXIV des Verhandlungen der k. Leopold. Carol. deutschen Akademie der Naturforscher. — Notre confrère J.-J. Kickx, chargé du cours de botanique à l'Uni- versilé de Gand, vient d’être nommé professeur extraordinaire. — Fresenius est remplacé au Senckenbergischen medicinischen Institut de Francfort par le Dr Th. Geyler. — M. Paul Sagot, qui en qualité de médecin de marine à séjourné plusieurs années à la Guiane et d’où il a rapporté de riches récoltes de plantes, vient d'être nommé professeur d'histoire naturelle à l’École de Cluny. — M. Alex. Dickson d'Édimbourg, remplace au Trinity college de Dublin, comme professeur de botanique, feu le prof. Harvey. — Le Dr C.-F. Meissner, professeur de botanique à l'Université de Bäle, est mis à la pension pour cause de maladie. — Le Dr Friedrich Kôrnicke est nommé professeur de botanique au Landwirthschaftlichen Academie de Poppelsdorf. — M. le Dr Franz Unger, professeur à l’Université de Vienne, a été, sur sa demande, admis à la retraite. — Le Dr Hubert Leitgeh est nommé professeur (extraordinaire) de botanique à l’Université de Gratz. — M.F. Hegelmaier a été nommé professeur (extraordinaire) de bota- nique à l’Université de Tubingue. — J.-E.-L. Avé Lallemant est mort à Lübeck, le 17 mai dernier. — E.-A. Rossmässler, ancien professeur de botanique et de zoologie à l'École forestière et agricole de Tharand, est mort le 7 avril dernier, à Leipzig. — Le Dr A.-M. Zumaglini, auteur d’une Flore du Piémont, est mort à Biella, petite ville du Piémont, le 14 novembre dernier. — Le 5 juin dernier, est mort à Laibach Andreas Fleischmann. La flore (277) de la Carniole lui doit beaucoup de découvertes. En 1844, il publiait un Aperçu de la flore de la Carniole, auquel il ajoutait un supplément en 1846. — Nos confrères, MM. Gravet et Delogne s'occupent depuis environ deux ans et avec une véritable passion de l’étude des Mousses de l’Ardenne. Déjà, nous écrit le premier, près d’une centaine d’espèces sont exacte- tement déterminées, parmi lesquelles 1l y en a de très-rares, et même quelques-unes qui sont entièrement nouvelles pour notre flore. — Notre jeune et zélé confrère, M. Constant Bamps, a découvert l’Isoetes echinospora dans deux étangs près de Bolderberg (Campine limbourgeoise). — Voici ce que M. Gilbert nous écrivait à la date du 9 septembre dernier, au sujet de l’Utricularia intermedia : « Je suis allé faire l’ouver- ture de la chasse à Hoogstraeten, pour avoir l’occasion d’aller retrouver l’Utricularia intermedia dont je n'avais vu qu’une touffe au mois de juillet. En longeant le marais du eûté où j'avais trouvé la plante (une touffe) la première fois, je l’ai découverte en grande abondance. » Il en a recueilli suflisamment pour que cette rareté puisse être publiée cette année dans l’Herbier de MM. Thielens et Devos. — L’'excellent petit microscope de Field, dont il a été question dans le précédent numéro de notre Bulletin, commence à être apprécié en Belgique. M. Van Horen à de nouveau fait une commande en Angleterre à la demande de plusieurs de nos confrères et il ne tardera pas à en faire une troisième. Nous engageons de rechef nos amateurs de botanique à se munir de ce microscope si utile pour les études organographiques. — M. Charles Baguet nous a communiqué diverses plantes plus ou moins rares et dont les localités sont nouvelles. Scirpus carinatus Sm. Bords de la Dyle entre Malines et Willebroeck. Polystichum Thelypteris Roth. Pecrot (Bossut-Gottechain). Cette espèce y croit par milliers. Roucel et Kickx l'ont indiquée autrefois dans le Brabant, mais on ne l’y avait plus retrouvée depuis 1855, époque de la publication de la Flore cryptogamique des environs de Louvain, du moins dans la partie de cette province qui appar- tient à la zone argilo-sablonneuse. Carex diandra Roth. Pecrot (Bossut- Gottechain), Holsbeek et Rotselaer. Orchis incarnata L. Pecrot (Bossut- Gottechain). Orchis purpurea Huds. Gastuche. Cette espèce n’a jamais été indiquée dans le Brabant. Corydallis claviculata DC. Louvain. Scirpus pauciflorus Lightf. Pecrot (Bossut-Gottechain!. Silene conica L. Corroy- le-Grand. Ribes alpinum L. Vicux-Sart (Corroy-le-Grand). En réponse à des doutes que nous élevions sur lindigénat de cette dernière espèce, (278) M. Baguet nous écrit que ce Groseillier parait bien indigène dans un bois à Vieux-Sart, où il l’a trouvé assez abondant. Ce bois n’est rapproché ni de jardins, ni de pares. — MM. Delogne et Gravet nous annoncent la découverte qu’ils ont faite de l’Helosciadium inundatum Koch à Gedinne et à Rienne. Cette espèce avait autrefois été signalée par Tinant dans la région ardennaise (Grand- Voir). — Cette année, M. Hardy a fait quelques trouvailles intéressantes aux alentours de Visé. Sur les collines de Lixhe, il a vu des centaines de Gen- tiana campestris. Dans un bois rocailleux entre Argenteau et Cheratte, il a rencontré en abondance le Salvia verticillata. Il pense que la plante est bien indigène dans cette localité. À Canne, Lanaye et Lixhe, il a observé en grande quantité le Thalictrum appartenant à la section du minus dont il est question dans le Manuel de la flore de Belgique, 2 édition, page 5. Nous engageons notre confrère à recueillir cette espèce en échan- tillons complets, en fleurs et en fruits, et à la distribuer à tous ses con- frères. Cette plante devra être étudiée comparativement, afin de savoir à quel type elle se rattache. Le Carex strigosa pullule dans les bois de Housse, Sarolay et Argenteau. Le Geranium pratense est assez abondant le long de la Meuse à Visé. — La première partie de la Monographie de lu classe des Fougères, par M. Bommer, formant un volume in-8, de 107 pages, avec 6 planches lithographiées, est mise en vente, au prix de cinq francs, chez les libraires Mayolez (à Bruxelles) et Savy (à Paris). — Dans le catalogue (octobre 1867) de la librairie F. Savy, nous voyons annoncés les deux ouvrages suivants : « Flore fourragère de la France, reproduite par la méthode de compression dite phytoxygraphique, par Ed. Ansbergue ; Lyon, 1866, un volume in-folio, avec 272 planches. — 40 fr. Herbier de la Flore francaise, reproduit par la méthode phytoxy- graphique, par Ed. Ansbergue et Cusin ; Lyon, 1867, tome 1, in-folio, avec 191 planches représentant les Renonculacées, les Berbéridées, les Nymphéacées, les Papavéracées et les Fumariacées. — 50 fr. Cette publi- cation, qui peut servir d'illustration à la Flore de France de MM. Grenier et Godron, se composera de 25 volumes in-folio. Il sera publié trois volumes par année. » Connaissant ce qui c’est fait dans ce genre d’impression en Allemagne et en Angleterre, nous ne conseillerons point l’achat de cette publication à ceux qui veulent sérieusement étudier la flore de France. Ce ( 279 ) procédé ne peut rendre les détails de la fleur et du fruit et ne peut rendre bien que la nervation des feuilles et le contour des organes plans, peu épais et assez résistants. — La 5e partie du volume {er du Genera Plantarum de MM. Bentham et Hooker a paru cette année. — Florule du Finistère, contenant la description de 560 espèces nouvelles de Sporogames avec synonymie des plantes cellulaires et vasculaires, par MM. Crouan ; Paris, 1867, un volume grand in-8°, avec 55 planches. ) ) 1 ) — Flore analytique des genres el espèces appartenant à l’ordre des Mousses, par L. Debat; Paris, 1867, grand in-8v, de 200 pages. — Flore du département des Hautes-Pyrénées, par SJ. Dulac ; Paris, 1867, un volume in-18, avec gravures dans le texte et 1 carte géogra- phique. — Une nouvelle édition de la Botanique Cryptogamique de Payer, pré- arée par M. Baillon, doit paraitre à la fin de l’année. P ) La 46e livraison du Flora Danica a paru cette année. Elle contient 60 planches représentant 64 plantes, dont 21 n’ont été figurées jusqu'ici dans aueun autre livre de botanique. Voilà 106 ans que cet ouvrage a été commencé. Il a été patroné par 6 rois de Danemark et publié par 7 éditeurs différents. Il comprendra 17 volumes de 5 livraisons chacun et selon toute apparence il sera complétement terminé dans 12 ou 15 ans. BIBLIOTHEQUE. Dons faits à la Société : Note sur la carte géologique de la Seine-Fnférieure ; br. in-4°, — Note sur la carte géologique de l'Oise ; br. in-#4°. — Rapport sur un mémoire de M. Raudot, relatif au défrichement des forêts ; br. in-4°. — Discours d'ouver- ture prononcé dans la séance publique annuelle de la 25 ( 280 ) Sociélé impériale et centrale d'Agriculture de France ; br. in-12°, Paris, 1859. — Rapport sur les travaux du Con- grès central d’Agriculture en 1851; br. — Géologie du canton de Chaumont (Oise) ; br. in-8°, Beauvais 1859. — Discours prononcé par M. A. Passy, président de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure, dans la séance publique du 1° septembre 1851; br. in-19°, Évreux. — Notice biographique sur M. T racy ; br. in-8° — Notice biographique sur Auguste Le Prevost, membre de l'Institut ; br. in-8°, Évreux. — Société impé- riale d’acclimation. Discours d'ouverture ; br. in-8°, Paris, 1861. — Société impériale et centrale d'Agriculture. Éloge historique de M. de Lasteyrie; br.in-12°. — Société impé- riale et centrale d'Agriculture de France. Éloge de J.-G.-G. de Chabrol; br. in-12°. — Notice historique sur M. de Barbé-Marbois, lue à la séance publique de la Société libre d'Agriculture, Sciences, Arts et Belles-Lettres de l'Eure (section des Andelys), le 24 septembre 1837 ; br. in-12, Évreux, 1858. — Concours de charrues de Lyons-la-Forét (1% septembre 1845). Discours d’ouver- ture ; br. in-12°, Évreux, 1845. — Notice biographique sur M. Louis Graves ; br. in-12°, Paris. (Toutes les bro- chures précédentes ont été envoyées par leur auteur, M. A. Passy.) Précis des principales herborisations faites en Maine-et- Loire, par A. Boreau ; br. in-12°, Angers, 1867. (De la part de l’auteur.) Nouvelles expériences sur l'hybridité dans le règne végétal failes pendant les années 1865, 1864 et 1865, par D.-A. Godron, br. in-12°, Nancy, 1866. (De la part de l’auteur.) De la pélorie des Pelargonium, par D.-A. Godron : br. in-12, Nancy, 1866. (De la part de l’auteur.) ( 281 ) Sur les trois floraisons du Wistaria chinensis DC., par D.-A. Godron; br. in-12°, Nancy, 1865. (De la part de l’auteur.) De la signification morphologique des différents axes de végélation de la vigne, par D.-A. Godron ; br. in-12°, Nancy, 1867. (De la part de l’auteur.) Bulletin du cercle professoral pour les progres de l’Arbo- riculture en Belgique; N° 8, 9, 10 et 11, Gand, 1867. Compte rendu de l'assemblée mensuelle de la Société entomologique de Belgique de janvier-juillet 1867. Lois de la nomenclature botanique rédigées el commen- lées, par Alph. De Candolle; br. in-8°, Paris, 1867. En échange du Bulletin : Tables générales et analytiques du recueil des Bulletins de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique ; 1 vol. in-12°, Bruxelles, 1867. Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; À vol. in-18°, Brux., 1867. Bulletins de l’Académie royale des Sciences, des Lettres el des Beaux-Arts de Belgique ; tome 25, N° 5,6, 7 et 8. Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut; 1"° série, tomes #4, 5, 6,7, 8 e0t05 2% = 1 / PINS TS À « " en SJ à V Ey D or htie 2S nr EEK RES CSREN, LONDRES À LÉ EOC : ar. “ Û ' # À Ÿp . T LL LE rate L æ* LEO = = REZ D Ce = D LD RD _… AC X :- SEE S ES Re CERN - GTR TC Er S RIRES RC. 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Les jeunes tiges d’'Helleborus foetidus et d'H. viridis, ainsi que les ovaires dans la première de ces deux espèces, sont hérissés de poils lymphatiques unicellu- laires, renflés en massue à leur extrémité libre. Ces poils sont revêtus d'une euticule qui préserve leur contenu liquide de l'évaporation. Lorsque ce contenu diminue par résorption ou par tout autre cause, comme leur paroi est amincie à leur extrémité libre, ils commencent par se creuser vers cette extrémité, et possèdent alors l'aspect très-élégant d'une coupe pédicellée; ils s’invagi- nent ensuite de plus en plus, comme les poils qui recou- vrent les styles des Campanulacées. Le même résultat peut être obtenu artificiellement sur le porte-objet du microscope, quand on les humecte de glycérine ou de chlorure caleique; l’invagination est alors un effet d'exosmose. Beaucoup d’autres poils Iymphatiques parais- sent susceptibles du même phénomène. (1) Voir € V, p.203. (540 ) V. — Sur les organes volubles. On sait que le suc cellulaire extrait de différents végé- taux est tantôt dextrogyre et tantôt lévogyre. Ne pour- rait-on trouver une relation entre la déviation produite par le suc cellulaire des plantes volubles sur le plan de polarisation d’un faisceau lumineux et la direction de l’hé- lice, variable d’une famille à l’autre, mais constante pour toutes les espèces d'une même famille? Par exemple, les tiges s'enroulant à droite seraient à sève dextrogyre ou inversement. La lumière qui a traversé les lamelles dont se constitue une membrane cellulaire est polarisée (D, et elle agit comme telle sur le protoplasme des jeunes tissus. [l est bien entendu que nous ne parlons ici que des tiges, et ce sont les plus nombreuses, qui ne s’enrou- lent point dans l'obscurité, ou qui, par suite d’une irri- tabilité spéciale, s'y enroulent indifféremment dans les deux sens. C’est une hypothèse, il est vrai, mais facile à vérifier, et qui mériterait au moins quelques expériences avec un bon appareil, le saccharimètre Soleil, par exem- ple, ou tout autre. VI. — Chorise diplasique du Rosa canina L. Un drageon vigoureux de Rosa canina offrait, à un mètre environ de sa base, une division de son axe en deux branches, écartées l’une de l’autre de 27° et par- faitement semblables; ces branches se prolongeaient en- core d'environ 60 centimètres au-dessus de la bifurcation, annoncée sur une longueur de 20 centimètres seulement (1) Hofmeister Die Lehre von der Pflanzenselle, pp. 358 et suiv. ( 341 ) par un léger aplatissement. Mais voici le plus curieux. Sur une longueur de 25 centimètres, à partir de la base du rameau, ou trouvait la disposition phyllotaxique nor- male 1/5; plus haut, il y'avait un grand nombre de feuilles disposées sans ordre apparent; toujours insérées par 2 à la même hauteur, elles étaient, tantôt très- rapprochées latéralement, tantôt distantes d'environ 120°. En y regardant de plus près, on voyait qu’elles apparte- nalent exactement à deux spirales hétérodromes, partant de deux feuilles très-rapprochées et annonçant dès lors la chorise qui ne devait se prononcer que beaucoup plus tard ; ces spirales se continuaient sans interruption respective- ment dans chacun des deux rameaux après leur séparation. VII. — Cas de virescence du Rosa iwnica Lindl. Aux cas nombreux de virescence déjà décrits, nous ajouterons celui-ci, qui offre quelques particularités re- marquables. Un pied vigoureux de Rosier de Chine porte depuis plusieurs années des fleurs où les pétales sont transformés en bractées vertes, oblongues, lancéo- lées, dentées seulement dans leur tiers supérieur. Une partie des étamines a subi la même transformation; ce qui en reste est stérile. Les ovaires ne paraissent pas avoir souffert de ces métamorphoses ; le réceptacle et les sé- pales sont normaux. La persistance du phénomène rap- pelle complétement cette forme du Plantago major citée par Moquin-Tandon (1), et que nous avons eu l’occasion de voir cultivée par M. le professeur Bellynck : les brac- tées scarieuses_ y sont transformées en folioles par hyper- (1) Étém. de Térat. végét., p. 202; voir aussi Bot. Zeit., 1862, p. 509. (542) trophie et virescence et le phénomène se transmet indé- finiment par semis. VIII. — Deux cas de prolification dans les CoNiFÈREs. Nous avons observé l'automne dernier plusieurs jeunes Mélèzes dont la cime avait été accidentellement mutilée. Tous les cônes dont les branches inférieures étaient chargées se continuaient par un rameau normal, dont la longueur variait entre un et deux décimètres. Les cônes étaient d’ailleurs complétement développés et portaient de nombreuses graines fertiles. Ce fait a déjà été signalé par Schacht, et nous y ajou- terons seulement un détail. Nous avons reproduit arti- ficiellement cette monstruosité en retranchant la cime des Mélèzes. Si la mutilation a été faite très-tôt, quand le bourgeon du cône est encore fort petit, le cône avorte, et l'on remarque seulement à la base du ra- meau qui se développe à sa place quelques écailles brunes, indice de son origine. On obtient ainsi à volonté des prolifications correspondant à toutes les périodes de développement des cônes : à mesure que l'on opère plus tard, les rameaux de nouvelle formation deviennent moins longs et un moment arrive où ils cessent enfin de se montrer. Le Sapin pectiné nous a offert un autre exemple de prolification beaucoup plus remarquable. De jeunes ra- meaux d’un an portaient à leur face inférieure la moitié (D) d’un cône, dont l'axe se confondait avec le rameau; l’autre moitié du cône, celle qui aurait dû être tournée (1) En supposant qu’un plan passant par l’axe organique du cône le divise en deux dans le sens de sa longueur. (545 ) vers la branche mère, manquait absolument, et rien ne distinguait à sa place le rameau d’un rameau ordi- naire : il s'y trouvait des feuilles aciculaires parfaitement régulières et normalement disposées. L'aspect des demi- cônes était des plus étranges : on les eut pris pour des nids d'insectes logés entre les aiguilles à la base des branches. Leur structure était un peu irrégulière. Ainsi, les écailles bractéales et séminifères, soudées ensemble dans leur moitié inférieure, formaient des espèces d’al- véoles, au fond desquelles se trouvaient les graines ou les rudiments des graines. La moitié supérieure des écailles séminales formait à ces alvéoles des opercules qui se soulevaient à la maturité ou par la dessiccation. IX. — Étude anatomique du Ricinus communis L. Pétiole. — La couche corticale se constitue de deux zones nettement séparées; les cellules de la zone inté- rieure possèdent un diamètre double des cellules de la zone externe; les unes et les autres sont cylindriques et fort allongées dans la direction de l'axe. Sous l'épi- derme, on trouve quelques plans de cellules renfermant un suc rose, et de distance en distance des groupes de cellules remplies de chlorophylle, qui font à la surface du pétiole des saillies longitudinales vertes. C'est la zone cellulaire externe de l'écorce avec ce qui la recouvre qui s’enlève facilement sous forme de membrane, quand on veut peler le pétiole. Dans les cellules de la zone intérieure , on observe fréquemment des concrétions d’oxalate de calcium. En dedans de l'écorce, se trouve la zone des faisceaux fibro-vasculaires, zone à peine interrompue, et en tout (544) cas possédant une composition identique en chacun de ses points sur une coupe transversale. Les faisceaux de ce cercle sont ouverts ou fermés; ces derniers sont l'exception. Les faisceaux fermés comprennent : au centre, des vaisseaux aériens, d’abord spiraux à tours de spire très- écartés, puis à tours de spire de plus en plus serrés, enfin scalariformes, quand ils appartiennent à une créa- tion plus récente, postérieure à la période d’'allongement de l'axe. Leurs cloisons transversales sont percées d’un trou rond. Ces vaisseaux sont accompagnés de quelques fibres ligneuses et entourés de toutes parts par une zone de tubes cribreux. Les faisceaux fermés, en conti- nuant à se développer, produisent les faisceaux ouverts : ils ne restent tels que par arrêt de développement. Dans les faisceaux ouverts, le corps ligneux a la forme d'un secteur cireulaire et les vaisseaux aériens sont régu- lièrement alignés dans la direction radiale : entre eux, les fibres ligneuses. Les tubes cribreux sont alors répar- tis en deux groupes : le moins important est en dedans, vers la pointe du secteur; le plus considérable, en forme de croissant, est appliqué sur la face extérieure du corps ligneux. Les faisceaux se joignent bord à bord et consti- tuent ainsi sur une coupe transversale une zone circu- laire dont le côté externe est lobé. En dedans du cercle des faisceaux, se trouve la moelle, à cellules grandes, sphériques ou polyédriques. Ses cel- lules les plus intérieures se dessèchent les premières et deviennent d'un blanc d'argent en se remplissant d'air. Les deux tiers du diamètre du pétiole sont occupés par une grande lacune centrale. Ce pétiole ne se différencie donc point anatomiquement d’une tige creuse, telle que (545 ) celle des Ombellifères, à la fin de la première année de végétation. La lacune centrale de cette tige a la mème origine : une croissance exagérée du tissu périphérique par rapport à la croissance du tissu central. Tige. — La tige du Ricin lui-même a la plus grande analogie avec le pétiole et on peut supposer qu'elle n'en diffère que par suite d’un développement plus pro- longé et plus complet. La jeune écorce comprend deux zones, sans compter la couche des cellules roses : 1° des le petites, dé- pourvues de chlorophylle; 2° des cellules plus grandes, vertes, faisant des saillies longitudinales dans les précé- dentes. En dessous, se trouvent des tubes cribreux dont la masse parait homogène. Mais à la partie inférieure des vieilles tiges la première couche corticale a disparu, sans qu'il se soit formé de tissu subéreux ; on n'observe plus qu'une couche herbacée de composition uniforme et sem- blable à la seconde couche de la jeune écorce; en même temps on trouve parmi les tubes cribreux des groupes de cellules à parois fortement épaissies, mais encore douées d'une certaine flexibilité. Les vaisseaux aériens du bois sont ovales, isolés ou groupés par 2-5 dans la direction radiale; leur grand diamètre mesure 0"*,160, leur petit diamètre , 0"",080 à 0®%,096. Leurs diaphragmes horizontaux sont percés d’un trou rond, mais souvent aussi ils ne portent aucune perforation. L'origine des faisceaux fibro-vasculaires est marquée par un groupe de vaisseaux entouré de cellules qui restent vertes longtemps après que le tissu circumja- cent de la moelle a perdu toute sa vitalité. Les rayons médullaires se constituent en épaisseur de 1-5 plans cellulaires; ils sont extrêmement nombreux (346 ) et ne laissent entre eux que 1-3 plans de fibres, le plus souvent cloisonnées. Leur hauteur est irrégulière, mais ordinairement de 12 cellules. Tous les éléments ligneux sont extraordinairement minces et rappellent beaucoup le bois de l’Aeschynomene paludosa; ils sont presque tous plus allongés dans la direction radiale que dans la direc- tion tangente. Nous avons parfaitement retrouvé dans la moelle du Ricin les cystolites remarquables, déjà décrits (D par M. Rosanoff, cystolithes que le cordon suspenseur de cellulose traverse de part en part pour aller se fixer en deux points de la cellule diamétralement opposés. Racine. — Les écorces primaire et secondaire sont iden- tiques à celles que l’on trouve à la partie inférieure de la tige, abstraction faite de la chlorophylle. La gran- deur des éléments ligneux est un peu plus considérable que dans la tige, et les vaisseaux y ont une tendance beaucoup plus marquée, bien que vague encore, à y former des zones circulaires. La moelle manque d’une manière absolue. X. — Sur le groupement des vaisseaux dans le bois. Dans un certain nombre d'espèces dicotylées angio- spermes, les vaisseaux aériens sont réunis dans le corps ligneux en petits groupes et non, comme d'ordinaire, plus ou moins également répartis entre les éléments de chaque formation annuelle. Ces groupes sont visibles à l'œil nu sur une coupe transversale de la tige, où ils (1) Bot. Zeit., 1865, p. 529. ( 547 ) dessinent un pointillé d’une teinte plus pâle ; le nombre et la grandeur de ces groupes et des vaisseaux qui les constituent sont d’ailleurs très-variables, et on trouve ainsi des transitions graduées à l’arrangement ordinaire, en passant par les espèces, très-nombreuses, dont les vais- seaux sont groupés par 2-4. La teinte pâle et mate que possèdent ces groupes, et qui les rend visibles sans le secours d'aucun instrument, provient souvent du parenchyme ligneux qui tend à se rassembler dans leur voisinage. Dans un très-grand nombre d'espèces à vais- seaux groupés, il existe des vaisseaux de deux grandeurs : les grands sont visibles à l'œil nu, principalement à la limite des cercles annuels ; et les petits, groupés, des- sinent, sur une coupe transversale du bois, ce réseau blanc-mat, qui ne s’observe guère dans les premières couches de chaque rameau; exemple : Papilionacées, Morus Bignonia. M. Hartig(1) divise comme suit les tiges ligneuses ren- fermant des vaisseaux aériens groupés (bündelrührige Hôülzer). I. Rayons médullaires d’une seule espèce. lo Vaisseaux extérieurs isolés. Morus, Lonicera, Hibiseus, Broussonetia, Gymnocladus, * Aralia, Frangula, Catalpa, Potentilla. Juglans, Amorpha, * 20 Vaisseaux extérieurs réunis en dendrites. Castanea, Calycanthus, Ostrya, * Ulex, Rhamnus, Spartium, Daphne, Genista, Bignonia, Cytisus. (1) Naturgeschichte der forstlichen Culturgewächse, p. 146. ( 348 ) 30 Vaisseaux extérieurs unis en cercles concentriques (peripherisch). Ulmus, Sophora, Cercis, Celtis, Sambucus, Hippophae, Robinia, Rhus, Lycium, Gleditschia, Fraxinus, Ficus. Cytisus, Ornus, * Colutea, Ptelea, * II. Rayons médullaires de deux espèces, grands et petits. 1° Vaisseaux extérieurs isolés. e Rosa, Cistus, * Coriaria. Rubus, Tamarix, * 20 Vaisseaux extérieurs unis en bandes circulaires. Quercus, Clematis, Vitis, Xanthorrhiza (1). * 90 Vaisseaux extérieurs unis en dendrites. Berberis, Evonymus, Coronilla. 4 Vaisseaux extérieurs unis en bandes circulaires. Aïlanthus, Eleagnus, Cerasus, Hedera, Amygdalus, Ononis. Spiraea, Prunus, Relativement à cette division, nous ferons plusieurs remarques. Les deux classes renfermant les espèces à vaisseaux extérieurs, c'est-à-dire appartenant au bois automnal, isolés, sont plus nombreuses encore que ne l'indique M. Hartig, car elles doivent comprendre toutes les espèces où une zone très-riche en vaisseaux et formée au printemps indique la limite des cercles annuels. Cependant le genre Hibiscus, du moins l’'H. syriacus doit en être éloigné, car, même à la limite des couches annuelles, les vaisseaux ne sont pas groupés, à moins que l'on n'appelle vaisseaux les fibres spiralées que nous avons précédemment décrites. (1) Les espèces marquées d’un astérisque sont celles dont nous n’avons pu nous procurer les types. ( 349 ) La réunion dendritique des vaisseaux est caractéristi- que pour les Papilionacées, et nous ne pensons pas qu'on puisse les diviser en dendritiques et concentriques, ainsi que le fait M. Hartig; du moins nous n’avons pas saisi celte différence. On peut en dire autant pour beaucoup de genres étrangers aux Papilionacées et ré- partis dans ces deux catégories. Pour les Ficus, il est vrai, la disposition est bien nettement cireulaire, et pour les Quercus, radiale. Dans les genres Clematis et Vitis, on ne saurait dire si elle est circulaire ou radiale, car les vais- seaux sont si nombreux dans toute l'épaisseur des cou- ches annuelles qu’on ne peut guère les dire groupés. Plusieurs genres ne nous ont pas offert la réunion des vaisseaux annoncée par M. Hartig; ce sont : Hippo- phae, Evonymus, Hedera, Rhus, Cerasus, Amygdalus, Prunus, Spiraea, Clematis et Vitis. À la vérité dans plu- sieurs de ces genres, et en particulier dans ceux des Amygdalées, les vaisseaux sont groupés par 2-4 dans diverses directions, mais alors ils appartiennent plutôt aux formes de transition dont il a été question ci-dessus et que M. Hartig lui-même, un peu plus loin (loc. cit., pp. 485 et 546), ne considère pas comme appartenant aux vaisseaux groupés. | Au contraire, on trouve des vaisseaux groupés dans le bois automnal des genres Morus, Broussonetia et Aralia, rangés par M. Hartig dans la catégorie à vaisseaux externes isolés ; il est vrai qu'un peu plus loin (p. 465), il décrit plus exactement le genre Horus. Un certain nombre de genres, indiqués comme pos- sédant des rayons médullaires de deux espèces, ont seulement des rayons médullaires pluricellulaires, qui se prolongent en haut et en bas en rayons unicellu- ( 350 ) laires; entre autres les Ononis et Coronilla. D'autres genres n'ont même que des rayons médullaires ordi- naires, et il est impossible de leur en trouver de deux espèces. Citons seulement les Vitis, Clematis, Berberis et Evonymus. Enfin, nous avons observé les vaisseaux groupés dans quelques espèces appartenant aux familles les plus dissem- blables. En résumé, on peut dire que cette structure remarquable caractérise : 1° Les familles des Papilionacées et des Berbéridées; 2° Les genres : Castanea, Lycium, Quercus, Daphne, Ulmus, Ficus, Morus, Eleagnus, Broussonetia, Ostrya, * Celtis, Bignonia, 9° Les espèces suivantes : Rhamnus catharticus L., Prunus Lauro-cerasus L., — caroliniana Mchx, Bupleurum fruticosum L., Rosmarinus officinalis L., Olea europaea L., Phiilyrea media L., Duvaua dependens DC., Calycanthus, Fraxinus et Ornus, * Ptelea, * Xanthorrhiza (1), * Sambucus, Aïlanthus ; Melianthus minor L., Chimonanthus fragrans Lindl., Pistacia Terebinthus L., — Lentiseus L., Datura suaveolens Humb. et Bonp., Artemisia Absinthium L., Myrtus acris Sw. Parmi les genres auxquels ces espèces appartiennent, plusieurs pourront prendre place dans la deuxième eaté- (1) Les genres marqués d’un astérisque sont sous la responsabilité de M. Hartig. ( 551 ) gorie, par suite d'une étude complète de toutes les espèces du genre. Réciproquement, les genres formant la seconde catégorie devront en être rayés, si l’on trouve parmi leurs espèces des tiges à vaisseaux épars (zerstreutrührige Hôlzer); les espèces restantes de ces genres démembrés rentreront alors dans la troisième catégorie. Quant à la classification des espèces ligneuses à vais- seaux groupés, classification que nous essayerons quelque Jour, on pourrait conserver celle de M. Hartig, en la remaniant convenablement et en tenant compte de la pré- sence du parenchyme dans le voisinage des vaisseaux et de l'existence de vaisseaux de.deux grandeurs différentes. XI. — Détails anatomiques sur le Scminus mozce L. Des lacunes, ovales sur une coupe transversale, le grand axe étant dirigé suivant la tangente, se trouvent tout en dehors de l'écorce secondaire; quelques fibres libérien- nes les entourent et elles sont ainsi la première forma- tion externe du cambium. Les parois de ces vaisseaux propres se constituent de 2-4 plans de cellules minces et ils sont remplis d’un sue résineux limpide. M. Trécul, dans son mémoire sur les vaisseaux propres des Téré- binthacées, les décrit au point de vue de leurs par- cours (1). Entre eux et le corps ligneux, se rencontre un anneau épais de tubes cribreux; nous sommes presque certain d’avoir observé leur transformation en fibres libériennes, ou du moins en cellules allongées à parois épaisses suivant une Zone circulaire située au milieu (1) Ann. Sc. Nat., 5e série, VIT, p. 112. ( 552 ) de leur masse (rameau de trois ans). Quand on coupe une branche de Poirier du Pérou, il s'échappe de ces tubes cribreux, et principalement de leur zone interne, un suc laiteux (5 octobre); cette espèce de latex n’est pas renfermé dans des canaux spéciaux; son aspect lai- teux résulte d’une émulsion oléagineuse plutôt que de corps solides en suspension. Cependant on y observe une grande quantité de cristaux, toujours les mêmes, qui paraissent appartenir au système klinorhombique et être formés selon toute probabilité de sulfate de calcium. Sur le porte-objet du microscope, ils offrent constamment la forme d’un rectangle allongé dont l’un des côtés étroits est affecté de bisellement. La moelle se constitue de cellules minces et de deux grandeurs comme celle des Rosacées, du Rhus Cotinus, ete. Le mode de perforation des vaisseaux est le trou rond. Les rayons médullaires sont unicellulaires. La masse du bois est surtout constituée de parenchyme; les vraies fibres ligneuses, aréolées ou spiralées, sont relativement rares. Le mastic fourni par la dessiccation du sue de Schinus est employé au Pérou à divers usages; il possède une odeur aromatique et poivrée. ( 353 ) Matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l'étude anatomique des tiges, par Jean Chalon. Additions et corrections (1). D. — Acer platanoides L. L'écorce secondaire renferme, en face et en dedans de chaque faisceau libérien primitif, plusieurs larges vais- seaux, assez semblables aux vaisseaux aériens du bois et déjà indiqués par M. Th. Hartig @); ils sont remplis au printemps d’un liquide laiteux, espèce d'émulsion oléagi- neuse qui ne contient point de corps solides. Dans les couches corticales qui se forment postérieurement, ils n'existent plus, et la durée de leurs fonctions est ainsi limitée à une dixaine d'années. Relativement au but phy- siologique de ces vaisseaux propres, nous avons fort peu de chose à dire, et l’on en est réduit à des conjectures, puisque les rameaux d'Érable n’offrent aucun phénomène que l'on puisse rattacher à leur période d'existence. La sève aqueuse de l'Érable Faux-Platane, qui remplit au printemps tous les tissus, contient, comme celle de tous les Érables d’ailleurs, une quantité notable de sucre, que l'on peut mettre parfaitement en évidence au moyen du tartrate cupropotassique (réactif de Frommherz). L'écorce secondaire, qui, dans sa première période de vitalité, a été nommée par M. Hartig Safthaut (couche (1) Bull., NI, 129: (2) Naturgeschichte der forstlichen Culturgewächse Deutschlands, p.545. (554 ) séveuse), comprend des fibres libériennes (Siebfasern, qui après leur épaississement se nomment Bastfasern ou Bastzellen), des tubes cribreux (Siebrôhren) et des cel- lules de parenchyme (Zellfasern) ; d'abord plus ou moins semblables entre eux, ou si l'on veut complétement sem- blables à leur origine, ces éléments ne tardent pas à se différencier de la manière la plus tranchée : les fibres libériennes s’épaississent, et, dans une écorce de quel- ques années, elles alternent avec des cercles de grandes cellules fort intéressantes, à épaississements mamelonnés. Entre ces diverses assises, se trouvent des tubes cribreux non modifiés, ou des cellules minces de parenchyme. Le nombre des cercles libériens de l'écorce est moindre que celui des couches annuelles du bois. Les cellules de la moelle sont minces, mais on trouve parmi elles des cellules isolées, à parois épaisses et ren- fermant des grains d’amidon; on les voit, les unes et les autres, à nu après la désarticulation du pédoncule floral. Chaque fois que les éléments du tissu médullaire restent minces, ils ne renferment pas de réserves nutritives; celles-ci n'apparaissent que dans ceux dont la période vitale est plus longue et qui ont eu le temps de s’épaissir. Pour l'intelligence des ouvrages de M. Hartig, il faut observer qu'il désigne par le mot de Markrohre ou Markcylinder la masse entière de la moelle et non, comme on pourrait le croire, l’'étui médullaire seulement ou les cellules épaisses de la moelle périphérique (die äussersten dickhäutigen Markzellen). Schacht appelle l’étui médul- laire Markscheide où Markkrone. (355) 7. — Rhamnus Frangula L. La moelle renferme des canaux intercellulaires ou lacu- nes dépourvues de parois propres; les cellules qui les entourent immédiatement sont plus petites que les autres cellules de la moelle; elles sont disposées en cercles et allongées dans le sens de la tangente. Des lacunes sem- blables se trouvent dans la couche herbacée de l'écorce; les unes et les autres ne font point partie du cercle des faisceaux; elles paraissent renfermer un sue gommeux. Les fibres cloisonnées, ou pourvues de réserves, se trouvent seulement dans le voisinage des vaisseaux aériens. 8. — Rhamnus catharticus L. Des différences anatomiques très-profondes séparent cette espèce de la précédente. Les différences organogra- phiques sont elles-mêmes assez tranchées pour que Linné ait songé à faire de ces deux termes extrêmes de la série des Rhamnus deux genres distincts (Rhamnus et Frangula). À ce que nous avons déjà dit sur cette espèce, nous ajouterons : Les lacunes à gomme de la moelle et de la couche her- bacée de l'écorce manquent absolument, ainsi que le parenchyme ligneux; la dureté plus grande du bois dé- pend de l'épaississement des fibres ligneuses. De même que dans le R. Frangula, la moelle est elliptique et manifestement étoilée par suite de l’épa- nouissement des rayons médullaires ; ses cellules épaisses périphériques renferment extrémement peu d’amidon, même en hiver, mais on y rencontre des gouttelettes "4 Fi j # { rt pa su ( 556 ) d'une matière brune, le xylochrome de M. Hartig, qui colore le cœur des bois; il en est de même pour les cel- lules des rayons médullaires. 9 à 14. — Sur les Papilionacées en général. M. Th. Hartig signale dans la moelle des Papiliona- cées, ainsi qu’en dedans de leur premier cercle de liber, exactement comme pour les Érables, des séries de cel- lules, ou si l'on veut des vaisseaux plus ou moins par- faits, renfermant un suc propre qui se colore en brun à l'air; leur activité est limitée à deux ou trois ans. Jusqu à présent, nous n'avons pas retrouvé ces vaisseaux propres ; peut-être serons-nous plus heureux au moment de la sève. Le même auteur indique le parenchyme ligneux non cloisonné de cette famille comme un fait remarquable, dont le seul autre exemple connu existerait dans les Acer ; mais nous avons retrouvé ce parenchyme dans bien d'autres espèces encore. Le nombre des plans cellulaires des rayons médullaires peut aller jusqu'à six et sept dans les couches nouvelles des rameaux déjà vieux. C'est par suite d’une erreur toute matérielle, les feuillets de la copie ayant été mélés avec ceux du Ribes Uva- crispa, que nous avons indiqué comme productions épi- dermiques les épines du Robinia Pseudo-Acacia. Ce sont au contraire des productions stipulaires, qu'un faisceau parcourt dans presque toute leur étendue; ce faisceau se détache obliquement de l'axe et pénètre dans l'épine environ entre le premier et le second tiers inférieur de sa base d'implantation. La moelle est à nu au sommet de chaque rameau, et ( 357 ) en tout temps, par suite d’un manque absolu (et non par avortement) de bourgeon terminal, dans plusieurs Papi- lionacées : Robinia, Cercis, Gleditschia, etc. La tige de ces espèces est donc un sympode. 52. — Hedera Helix L. M. Trécul à publié récemment une étude sur les vaisseaux propres des Araliacées (Ann. Sc. Nut.), où 1l décrit d'une manière complète ces organes dans le Lierre commun. Comme cette matière rentre dans le sujet que nous traitons, nous en donnerons ici une analyse. Les vaisseaux propres du Lierre existent dans le paren- chyme voisin du liber et en séries concentriques dans les strates des tubes.cribreux sous-libériens ; dans ce second cas, où ils dépendent des faisceaux fibro-vasculaires, ils sont beaucoup plus grêles, au point qu'il faut une grande attention pour les voir. Ils n'offrent entre eux d’anastomoses que dans la direction tangente. Dans la moelle, il existe un seul cercle de ces vaisseaux, et ils communiquent avec les premiers chaque fois qu'un faisceau fibro-vasculaire se rendant à une feuille traverse le cylindre ligneux. On observe parfaitement ces vaisseaux de passage dans l’H. regnoriana, ou Lierre à grandes feuilles cordiformes, mais on ne les rencontre jamais dans le Lierre commun, qui a bien moins de vigueur. Enfin, dans 'H. hibernica, forme intermédiaire, on les retrouve, mais très-grêles. Nous hésitons à appeler, avec M. Tréeul, fibres libériennes épaissies ce que nous avons décrit sous le nom de cellules épaissies; ce sont sans doute des productions secondaires, ( 358 ) dues à la transformation des tubes cribreux, mais la pré- sence de granulations d'amidon dans leur intérieur doit les faire distinguer des fibres libériennes proprement dites. 4 33. — Cornus sanguinea L. La moelle, ainsi que nous l'avons déjà fait observer, est pentagonale, ce qui indique l'existence de cinq fais- ceaux fibro-vasculaires primitifs, et non point tout à fait ronde (vollkommen cylindrisch), comme le prétend M. Hartüg; il est bien facile de s’en assurer. D'après le même observateur, les prétendus rayons médullaires unicellulaires du Cornus ne sont autre chose que des plans de cellules parenchymateuses sériées dans la direction radiale ; nous ne voyons rien qui puisse s'opposer à ce qu'on leur donne le nom de rayons médul- laires, puisqu'ils en possèdent tous les caractères. On pourrait seulement objecter l'allongement extraordinaire de leurs cellules dans la direction de l'axe; mais nous avons vu exactement le même allongement des cellules, quand un rayon médullaire pluricellulaire se prolongeait en haut et en bas en rayon unicellulaire. Dira-t-on alors qu'il se prolonge par des cellules de parenchyme ? Les fibres libériennes secondaires ne se montrent point dans l'écorce, qui comprend seulement, en dessous du cercle libérien primitif, des tubes cribreux et un paren- chyme, dont quelques cellules, remarquables par leur grandeur, s’épaississent beaucoup. 40. — Fraxinus excelsior L. Dans les couches récentes des vieux rameaux, les rayons médullaires atteignent une épaisseur de quatre plans de cellules. (359 ) Les grands vaisseaux forment une zone continue à Îa limite des cercles annuels ; leurs parois sont relativement épaisses. Les plus petits sont plus ou moins distinetement groupés dans le bois automnal ; cette disposition n'appa- rait que dans les couches de la 4° ou de Ia 5° année. La spirale, indiquée par M. Hartig pour les fibres ligneuses du Frène, est indistincte; il en est de même pour ce caractère qu'il donne à son parenchyme ligneux, à savoir que les cellules sont plus larges que hautes; nous avons trouvé au contraire que les fibres ligneuses sont, comme à l'ordinaire, cloisonnées en chambres dont le grand axe est dirigé selon la longueur de la fibre; celles où le contraire a lieu constituent l'exception. Par suite d’une erreur de division de notre micromètre-objectif, toutes les mesures que nous avons données du diamètre des vaisseaux sont dix fois trop petites et doivent être comprises, soit en reculant la virgule d’un rang vers la droite, soit en prenant le centimètre pour unité au lieu du millimètre. De la fécondation artificielle des Palmiers et de la récolte du pollen pour cetie opération, par J.-E. Bommer. Dans cette notice, se trouvent consignés les résultats de plusieurs expériences ayant trait à la fécondation arti- ficielle des Palmiers. J’expose simplement les faits tels qu'ils se sont présentés à mon observation, sans avoir la prétention de les croire nouveaux, inédits, car le temps m'a manqué pour faire les recherches bibliographiques ( 360 ) nécessaires. S'ils présentent quelque chose de neuf, je me compterai très-heureux d’avoir pu coopérer à l’avan- cement de cette partie de la physiologie végétale qu’un savant français, M. Lecoq, a fait tant progresser par ses belles études sur la fécondation naturelle et artificielle des végétaux. Il est inutile de démontrer le peu de ressources qu'offrent les Palmiers comme moyens de multiplication. La produc- tion de bourgeons adventifs est, je crois, le seul et encore est-il souvent bien incertain en même temps que fort diffi- cile. Ce n'est done pas à celui-là qu'on doit s'arrêter. Il en existe un autre dont le résultat ne laisse aucun doute, cest le semis. Rendre ce moyen pratique, tel a été le but que je voulais atteindre en faisant fructifier artificielle- ment plusieurs Palmiers eultivés au Jardin botanique de Bruxelles. Mes tentatives ne datent pas d'aujourd'hui, et toutes n'ont pas été heureuses. Primitivement, j'avais tenté la fécondation artificielle en rapprochant des sujets dioïques du Chamaedorea Sartorii et du C. Ernesti-Augusti, dont j'entremélais les inflorescences mâles et femelles, m'ima- ginant que l'émission naturelle du pollen aurait suffi pour amener la fécondation. Dans la première de ces espèces, les résultats obtenus furent pour ainsi dire négatifs ; quelques fruits se montrèrent, et sur tout un régime, deux seulement parvinrent à maturité. La fécondation avait mieux réussi sur le Chamaedorea Ernesti-Augusti, sur lequel je pus récolter plus tard une vingtaine de fruits dont plus de la moitié germèrent et produisirent de charmantes plantes, maintenant en pleine végétation. En présence de cette demi-réussite, je dus recourir à d’au- ( 361 ) tres expédients et multiplier mes expériences, car je vou- lais arriver à un résultat plus complet. Je repris mes essais l’année suivante sur les Chamae- rops humilis, C. excelsa et C. arborescens, les Chamaedo- rea glaucifolia, C. Sartorii, C. Schiedeana et C. desmon- coides. Dès que la floraison avait lieu pour chacune de ces plantes, je récoltais un peu avant la déhiscence des anthères , plusieurs inflorescences mâles que je placais sur des feuilles de papier bleu foncé (1) dans un endroit où régnait une température de 50° à 40° centigrades. Au bout de peu de temps, la déhiscence des anthères eut lieu et me fournit un pollen assez abondant que je recueillis avec soin au moyen d'un gros pinceau en blaireau. Les fleurs mâles dont les anthères contenaient encore une certaine quantité de pollen furent conservées, et après une bonne dessiccation, je les broyai aussi compléte- ment que possible, en me servant d'un flacon à fond plat. J’obtins ainsi une poudre homogène, contenant tout le pollen resté dans les anthères après la déhiscence et jy mélai le pollen pur que j'avais obtenu en pre- mier lieu. Cette manière de récolter le pollen me semble surtout utile pour les espèces qui n’en donnent pas abondam- ment ou dont les fleurs màles sont peu nombreuses. Dans mes premiers essais de fécondation artificielle, je m'étais servi du pinceau pour l'application du pollen sur les stigmates; par ce moyen, je n’obtins que des ré: sultats insignifiants, malgré tout le soin que j'apportai à l'opération. Je résolus done d'essayer un autre système (1) Ilest indispensable de prendre un papier foncé, afin de pouvoir bien distinguer le pollen lorsqu'il est fort pâle et très-fin, ke an. > (362 ) dans l'emploi de la poudre homogène dont il est parlé ei- dessus, exeluant l'usage du pinceau qui est très-long lors- qu'il s’agit de féconder de petites fleurs. Comme il arrive assez fréquemment pour les plantes dioïques cultivées dans les serres, les deux sexes d’une espèce de Palmier ne fleurissent pas toujours simultanément, ou bien en- core la floraison complète de tous les régimes n'a pas lieu en mème temps sur la plante femelle alors que les fleurs du sujet mâle émettent déjà le pollen. Force était donc de conserver la poudre pollinique pour l'employer en temps opportun. Cette conservation eut lieu en la lais- sant dans un endroit sec, à l'air libre, entre des feuilles de papier fort, sans compression aucune. À mesure qu'une inflorescence femelle laissait épanouir ses fleurs, je fécon- dais celles-ci de la manière suivante. Je plaçais la poudre pollinique sur une feuille de papier sombre que je trans- portais auprès de la plante à féconder, dont je faisais re- poser le stipe sur deux bâtons disposés en X. Ces me- sures prises, un aide tenait la feuille de papier sous le régime à féconder, puis, au moyen de vigoureuses chi- quenaudes données au-dessous de la feuille à l'endroit où était amassée la poudre, je produisais des nuages de pollen qui enveloppaient le régime et se répandaient ensuite sur les fleurs femelles. Après plusieurs répétitions de ce procédé, lorsqu'on est certain que toutes les fleurs ont été saupoudrées, il est bon de secouer le régime pour faire tomber l'excès de pollen qui peut servir à d’autres opérations. En procédant de cette manière à la fécondation arti- ficielle, on se rapproche davantage des moyens employés par la nature pour parvenir au même but; c'est cette supposition du moins qui m'a fait adopter cette pratique ( 365 ) pour les Palmiers. De cette manière, j'ai obtenu les résul- tats assez satisfaisants qui sont rapportés ci-après. Je suis porté à croire que le pollen, conservé dans les conditions que je viens d'indiquer, gardera plus longtemps son action fécondante, parce que ses grains ne peuvent pas s'agglutiner comme cela arrive presque toujours lors- que l'on conserve le pollen pur de tout corps étranger. Dans ce dernier cas, il moisit parfois, et même s'il n’en est pas ainsi, on est obligé, avant de s’en servir, de le soumettre à une dessiccation préalable, pour le rendre de nouveau pulvérulent. Mais, cette opération ne se fait souvent pas sans porter une grave atteinte à sa vitalité. L'expérience m'a déjà du reste prouvé tous les incon- vénients qui résultent de ce procédé. Dernièrement encore, voulant profiter de la floraison d’un magnifique pied femelle de Chamaerops excelsa que possède le Jardin bota- nique de Bruxelles, j'écrivis à M. Hardy, directeur du Jardin d'acclimatation au Hamma, près d'Alger, pour obtenir du pollen de la même espèce. M. Hardy eut l'extrême obligeance de m'en faire parvenir promptement ; aussi, Je profite de l’occasion qui m'est offerte ici pour lui en exprimer toute ma reconnaissance. Ce pollen m'est parvenu dans un sachet renfermé dans une lettre ; il formait une masse compacte dont il était impossible de se servir immédiatement. Je le mis sécher à une très-douce température pour le rendre à l'état pulvérulent indispen- sable à l'opération que je voulais tenter. Le pollen revenu à cette condition, je procédaiï, le 14 mai, au mode de fécon- dation que je viens de préconiser. Au bout de quelques semaines, Je constatai la présence de fruits nombreux qui tombèrent cinq mois environ après la fécondation ; j'en coupai plusieurs qui me montrèrent un albumen bien 51 (564 ) conformé et un embryon qui paraissait l'être aussi. Ces fruits ayant été semés, aueun d'eux na germé; ils ont tous fini par pourrir, ce qui prouve à l’évidence que la fécondation avait été incomplète. Je terminerai en exposant quelques-uns des résultats obtenus par la fécondation artificielle des Palmiers. CuamaEroPs HuMILIS. — La fécondation en est des plus faciles, à cause de la grande abondance de pollen que fournissent les inflorescences des pieds mâles ou même hermaphrodites. On s’étonnera peut-être de lemploi de ce dernier terme pour une espèce donnée souvent comme dicline ; il est cependant plus ou moins exact, car sur six forts pieds de Chamaerops humilis que possède le Jardin botanique de Bruxelles, il ne s’en trouve réellement que deux qui soient parfaitement dioïques et dont les inflo- rescences du pied mâle diffèrent sensiblement de celles des plantes monoclines qui portent, pour ainsi dire, au moins autant de fleurs hermaphrodites que de fleurs males. Cette différence réside surtout dans les caractères suivants. Les inflorescences mâles ont une spathe ovale-lancéolée, atténuée aux deux extrémités, très-pubescente sur les bords et la carène, presque entièrement glabre sur les deux faces qui sont d'un vert tendre. Pédoncule sortant en partie de la spathe, muni de bractées lancéolées dont l’in- férieure mesure 0,12 à 0,15 cent. et les autres, 0,11, 0,08 et 0,04 cent. Spadice paniculé, dilaté, très-ramifié, sortant complétement de la spathe au moment de la floraison. Pédoncule et rameaux du spadice d’un vert purpurescent qui s'étend aussi sur les sépales. Stipe élancé. Les inflorescences que l'on pourrait désigner comme monoïques ou hermaphrodites ont la spathe ovale-oblongue, (565 ) large à la base, couverte abondamment sur ses deux faces, surtout vers la moitié supérieure, d’une pubescence épaisse. qui existe aussi sur les bords et la carène. Pédoncule inclus dans la spathe, muni de bractées courtes dont l’inférieure n'atteint que 0,02 à 0,08 cent. et les autres, 0,02 et 0,01 cent. de hauteur. Spadice ramifié, très-compact, ne sortant pas complétement de la spathe lors de la floraison. Spathe d’un brun verdâtre. Pédoncules et rameaux d'un vert jaunâtre, ainsi que les sépales. Stipe trapu. Malgré ces différences assez remarquables, je suis obligé de réduire l'importance que Jj'accordais à cette curieuse particularité, par suite d’une découverte toute récente. Le pied de Chamaerops humilis auquel j'avais toujours vu produire des inflorescences mâles n'est pas resté fidèle à la diœcie ; il porte aujourd’hui deux régimes qui sont couverts de fruits bien constitués. Cette circonstance vient confirmer l'exactitude du fait rapporté par M. Carrière, ce savant et infatigable chercheur, à propos du Livistona australis qui, à Munich, offre l'exemple d'une plante hermaphrodite, tandis que le sujet de la même espèce que possède le Muséum n'a donné jusqu'ici que des fleurs mäles. Cela me porte à poser la même question que se fait M. Carrière, et qu'il se propose de traiter : « À quoi sont dus les sexes des végétaux? » (1) Je crois devoir rappeler ici les expériences intéressantes qui ont fait l’objet d'une correspondance entre M. le comte Jaubert et M. A. Denis (2). Il s'agissait de la fécondation (1) Revue horticole, 1868, p. 45, 2e colonne. (2) Actes du Congrès international de Botanique ; Paris, 1867. (566 ) d'un Chamaerops humilis par un Phoenix dactylifera. Ce fait, s’il est bien avéré, serait d'autant plus étonnant que, pour ma part, il m'a été impossible, après de nom- breuses tentatives, de féconder le Chamaerops excelsa par le C. humilis. J'ai éprouvé le même insuccès avec des espèces du genre Chamaedorea. Je me permettrai de faire une remarque quant à la forme normale des drupes du Chamaerops humilis d'Hyères. M. Denis leur assigne une forme parfaitement ronde. Est-ce bien un C. humilis qui produit ces fruits ? On me pardonnera ce doute, si l'on se rappelle que toutes les drupes de vrais C. humilis ont la forme ovoïde plus ou moins allongée. Je suis done porté à croire que le Chamaerops de M. Denis appartient à la même espèce que le Chamaerops sp. (arborescens ?) pro- venant de Naples que nous possédons au Jardin botanique de Bruxelles. Les caractères différentiels de ces deux plantes ne se bornent pas seulement aux fruits, mais la nature de ce travail ne me permet pas de donner une des- cription comparative de ces types. En ce qui concerneles semis du Chamaerops humilis, j'ai remarqué que les fruits âgés d’un an et même davantage entraient beaucoup plus vite en germination que ceux que l'on plante dans l’année où a eu lieu la maturation. Cette différence est au moins de deux mois d'intervalle (1). Le produit ordinaire de la fécondation artificielle est de 800 à 1000 fruits bien conformés et bien murs. CHAMAEROPS EXCELSA. — J'ai tenté vainement jusqu'ici de féconder cette espèce avec le pollen du Chamaerops (1) Ainsi des fruits de 1865 et 1866, semés le 15 décembre 1867, avaient déjà produit leurs premières feuilles au 24 février 1868, tandis que ceux récoltés en 1867 commencaient seulement à germer. (Note ajoutée pendant l'impression.) ( 567 ) humilis, en opérant dans les conditions les plus favorables. CHAMAEROPS ARBORESCENS. — Un pied femelle de cette espèce.a été fécondé, au mois d'avril 1866, par du pollen de Chamaerops humilis. La plante portait cinq régimes grands et moyens qui ont produit 706 fleurs. Régime a tin see ns AP tieurs: » DS NET veu Sssre STUS » » RÉSEAU REEUE » » VO NO IN TC AR ORENRT À 0 » » HET D M ee tt Se ri 3 Sur ce nombre, 451 fleurs ont été fécondées et avaient produit au 6 octobre 1867 des fruits parfaitement murs. Cuamarrops Sp. de Naples. — Cette plante a été con- sidérée Jusqu'ici comme une variété du Chamaerops humilis, et quelques horticulteurs la possèdent sous le nom de Chamaerops argentea, Si j'ai bonne mémoire, L'exemplaire du Jardin botanique de Bruxelles peut être agé de 15 ans environ ; il produit depuis deux ans des régimes dont les fleurs sont toutes hermaphrodites et peu nombreuses ; ses fruits sont parfaitement sphériques et d’un beau jaune. Ceux-ci n'offrent aucune analogie avec ceux du Chamaerops humilis. La fécondation s'opère naturellement dans cette espèce, mais si l’on veut la produire artificiellement, on obtient un plus grand nombre de fruits. CHAMAEDOREA GLAUCIFOLIA. — J'ai essayé de féconder cette espèce avec le pollen du Chamaedorea Karwinskiana ; jeus pendant un certain temps l'espoir d'avoir réussi, mais les fruits finirent par tomber jusqu'au dernier. Ils ne présentaient qu'un albumen imparfait. ( 568 ) L ] « L L] LA CHAMAEDOREA SarTor. — Dans cette espèce, je n'ai encore rencontré, comme sur le Chamaerops humilis, aucune anomalie quant à la distribution des sexes; il en est de même pour les autres espèces de Chamaedorea que nous possédons ici. Dans deux pieds de Chamaedorea Sartorii, qui portaient chacun deux régimes, j'ai obtenu sur l’un 180 fruits, sur l’autre 128. La fécondation a eu lieu en avril et la parfaite maturation arrivait en sep- tembre. CHAMAEDOREA SCHIEDEANA. — Deux régimes de cette espèce ont fourni sur la même plante 557 drupes. La fécondation a eu lieu en avril et la maturation complète arrivait en septembre. CHAMAEDOREA DESMONCOIDES. — Cette espèce est bien trompeuse par son aspect, lorsqu'elle donne ses fleurs femelles, car il est impossible de voir à une très-petite distance si elles sont aptes à être fécondées. Leur couleur verdâtre, leur aspect de fleurs non développées. l’extrème petitesse des stigmates peu apparents, nécessitent l'usage de la loupe pour savoir si le moment est propice à la fécondation. La fécondation, qui a eu lieu le 5 mai 1867, a fort bien réussi (1). Avant de terminer, je ferai une dernière remarque, cest que toutes les fécondations artificielles que j'ai pra- tiquées ont eu lieu indifféremment à toute heure du jour, matin, midi, soir et toujours à l'ombre. (1) A la date du 7 mars 1868, les fruits n’étaient pas encore parvenus à complète maturité. (Note ajoutée pendant l’impression.) ( 569 ) Études sur quelques Rumex de la section LaApATHux, par D.-A. Van Bastelaer. Le Rumex maximus Schreb. a fait assez récemment l’objet d’une longue discussion (1), tant en ce qui concerne ses caractères distinctifs, que sous le rapport de ses affinités avec les R. aquaticus L. et R. Hydrolapathum Huds. Comme j'ai été pour quelque chose dans le débat, j'ai cru devoir reprendre l'étude de ces trois plantes auxquelles j'ai consacré, cette année, un temps assez considérable. Mes recherches ont amené la découverte d’une forme qui semble tout à fait inédite et qui jetera, je l'espère, quelque lumière dans la question, tant controversée, de l'autonomie du R. maximus. Pour faire suffisamment connaitre la forme nouvelle que j'annonce, je suis forcé d'entrer dans des détails très-longs, mais qui me paraissent indispensables. Avant d'aborder l'examen des caractères, Je vais dire un mot de l'habitation des trois Rumex dont les noms précèdent et que je dois étudier d'abord. Les seules loca- lités belges connues jusqu'ici, où l’on rencontre les R. maximus et R. aquaticus, sont celles que j'ai signalées et que M. Crépin a indiquées presque toutes dans la 2e édition du Manuel de la flore de Belgique. Elles sont échelonnées dans la vallée de la Sambre entre Charleroy et Thuin. Les berges mêmes de la rivière portent un certain nombre de pieds disséminés de ces deux espèces et le reste (1) Notes sur quelques plantes rares ou critiques de la Belgique, par François Crépin, fase. V, 1865. (370 ) se rencontre dans quelques mares du voisinage immé- diat, soit à l’état de pieds isolés, soit en nombreux indi- vidus. Mais de ces mares, deux seules présentent, à ma connaissance, le À. aquaticus, qui du reste est rare et dont à la rigueur je pourrais dénombrer les pieds. L'un de ces deux gites n’en nourrit même que quelques uns. Quant aux autres stations, elles recèlent un grand nombre de formes intermédiaires reliant le R. maximus pur au R. Hydrolapathum. Parmi ces stations, sont trois marécages voisins de la Sambre, dont l’un se trouve dans une propriété particulière et un autre est un grand fossé bourbeux des fortifications de Charleroy. Mais si, dans ces endroits, J'ai observé une série complète de formes transitoires entre les R. maximus et R. Hydrolapathum, je n'ai remarqué aucun passage entre les R. aquaticus et R. maximus. Je n’ai mème rien vu qui püt faire naitre l'idée d’un rapport de parenté entre ces deux plantes. Chose étrange, le long de la Sambre, entre Charleroy et Thuin, on a quelques difficultés pour trouver le R. Hy- drolapathum pur, et ce fait me semble digne de remarque et fort caractéristique. On peut en dire autant du R. ma- ximus. L’immense majorité de ce qu'on serait tenté de prendre pour cette dernière espèce constitue la forme inédite que je nommerai R. maximus x Hydrolapathum, car je la considère comme une hybride des R. maximus et R. Hydrolapathum (). Maintenant je vais exposer le résumé des observations (1) J'avais d’abord adopté, pour mes échantillons distribués, la déno- mination de À. maximus var. sabis, du nom de la rivière dont cette forme peuple la vallée. C’est sous ce nom que cette plante est publiée dans la troisième centurie du Xickxia de MM. Thielens et Devos. Cart) nouvelles que j'ai faites sur les caractères des trois espèces dont il s’agit, espèces que j'ai pu étudier sur pied et dans les conditions les plus favorables. Pour procéder avec ordre, je diviserai ces observations en paragraphes dis- tincts, correspondants à chacun des organes importants de ces plantes, et en débutant par l'époque de floraison. ÉPOQUE DE LA FLORAISON. — Ayant pu observer les quatre plantes dans une même station, et par conséquent sou- mises à des conditions identiques, voici ce que j'ai con- staté. Le R. aquaticus est le plus précoce et ses fleurs étaient épanouies quand le R. maximus était seulement en boutons. A son tour, le R. Hydrolapathum était un peu moins avancé que ce dernier, c’est-à-dire qu'alors ses boutons commencaient à peine à se former. Enfin le R. maximusx Hydrolapathum semblait être dans un état intermédiaire à ceux de ses parents supposés. CouLeur DES soucnes. — Les auteurs sont loin de s’ac- corder sur la couleur de l'intérieur des souches. Cela m'a engagé à faire de nombreux essais qui eurent lieu à la fin de juillet et sur place. Il faut d’abord savoir que la lame tranchante, le couteau ne peut jamais être employé deux fois de suite sans avoir été parfaitement nettoyé; autrement la deuxième tranche peut se maculer ou prendre une teinte plus foncée par le fait du sue, riche en tannin, qui reste attaché à l'instrument et se colore aussitôt à l'air. C'est peut-être de là que proviennent les divergences que l'on remarque dans les descriptions des auteurs. J'ai opéré sur la souche immédiatement après la sortie de terre. Non-seulement l’air change la couleur des tranches, mais il modifie même la teinte intérieure des souches intactes après quelque temps d'exposition hors du sol. La souche du R. aquaticus s'est constamment montrée, ( 372 ) et cela dans toutes ses parties y compris les racines, d’un jaune un peu fauve et plus foncé que dans les autres espèces. La teinte, comme dans ces dernières, devient aussitôt plus sombre au contact de l'air. La souche et les racines du R. Hydrolapathum, sur des sections très-fraiches, sont d’un blanc pur ou légè- rement rosé. Cependant quand la plante est fort âgée, l'étui fibro-vasculaire offre parfois une légère teinte jau- nâtre. L'air agit immédiatement et fait peu à peu passer le blanc au jaune roux. Sur certains pieds, j'ai quelquefois aperçu des taches jJaunàtres à la tranche ; mais alors l’un ou l'autre indice me faisait soupconner que j'avais affaire à des formes en retour, qui contenaient encore un peu de l'essence du R. maximus. Le R. maximus est d’un jaune canari, c'est-à-dire d’un jaune pâle au centre, passant à l'orange pâle vers la périphérie. Le cercle fibro-vasculaire est, comme dans les autres espèces, la partie qui se fonce le plus tôt et, dans ce type, il prend rapidement une nuance très-sombre. Il est à remarquer que les jeunes souches offrent toujours des tons plus pàles que les vieilles. Enfin le R. maximusxHydrolapathum a montré une couleur analogue à celle du R. Hydrolapathum ; seule- ment elle a une tendance plus prononcée à passer au jaune. Sur des coupes successives, il n’était pas rare de rencontrer indistinetement à diverses hauteurs la teinte propre au À. maximus et la couleur de la souche du R. Hydrolapathum. LivBE DES FEUILLES. — En ce qui regarde les feuilles, il est un caractère auquel on semble attacher assez peu d'importance et que je considère comme remarquable ; Je veux parler de la teinte et de la consistance de ces ( 575 ) organes dans le R. aquaticus. Les feuilles de cette espèce sont d’un vert gai un peu glauque en dessous, molles, succulentes, juteuses et cassantes; le tissus est plus délicat que dans les R. maximus et R. Hydrolapathum. Dans ceux-ci, les feuilles sont plus dures, plus coriaces, moins charnues, concolores, d'un vert plus sombre, à nervures plus fibreuses et moins fragiles. Pour la couleur et la consistance, on peut assimiler les feuilles du À. aquaticus à celles du Beta vulgaris L. Sous ces mêmes rapports, Je ne vois point de différence entre les R. Hydrolapathum et R. maximus. La teinte lie de vin, en automne, n'est pas plus propre au À. aquaticus qu'aux deux autres espèces, mais la déli- catesse du tissu donne au premier un ton plus velouté qu'aux autres, dont la couleur est en outre moins violacée et plus ferrugineuse. Pour examiner la forme des feuilles, je diviserai celles-ci en feuilles radicales inférieures ou premières, feuilles radicales supérieures et caulinaires inférieures, feuilles caulinaires supérieures et feuilles florales. Feuilles radicales inférieures. — Dans le R. aquaticus, elles sont petites, ovales-oblongues, à bords déerivant une portion d'ellipse, souvent très-obtuses au sommet, non ondulées sur les bords, cordées à la base, mais moins profondément et plus régulièrement que les grandes feuilles, et à lobes de la base confluents au point d’in- sertion. Le R. maximus a les premières feuilles radicales oblon- gues-elliptiques, aiguës, obscurément cordées, à lobes non confluents et attachés à des niveaux différents; souvent elles sont obliquement tronquées. Dans le R. Hydrolapathum, ces mêmes feuilles sont (374) allongées, atténuées aux deux extrémités, à base lon- guement déeurrentes sur le pétiole. Dans le R. maximus* _ : @ à e : LS ‘& DEUXIEME CENTURIE. Pc 1824. 101. Glyceria maritima M. et K.; Lej. Comp., I, 76, 184; Crép. Man, 547, 5. — Les bords limoneux de la mer et dans le Luxembourg. Obs. — A propos du Luxembourg, l'indication vient sans doute de Lejeune, qui, dans sa Revue, dit que cette plante lui a été envoyée du grand-duché de Luxembourg par Marchand. Tinant, dans sa Flore Luxembourgeoïse écrit : « Croît sur les bords de la Sure aux environs de Diekirch, d’après M. Marchand Louis. Je l’ai aussi trouvée dans une source d’eau salée sur les bords de la Moselle, au-dessous de Contz. » Tous ces botanistes n’ont-ils pas pris une forme du G. distans pour le G. maritima ? M. Lôhr, dans son Taschenbuch der Flora von Trier, rapporte les ns de Diekirch et de Conz au G. distans. 102. Glyceria distans Wahlnbg. ; Lej. Comp., 1, 76, 185; Crép. Man., 947, 4. : 105. Hierochloa borealis R. et S. Holcus borealis Lej. Comp., I, 66, 158. — Prairies humides de la Flandre, et près d'Amsterdam, Utrecht, etc. Obs. — Dans sa Flore des environs de Spa, Lejeune dit : « Je n’ai pas encore observé cette graminée ; mais MM. De Candolle et Desmazières l’indiquent dans ce pays. Le dernier auteur, surtout dans son Agrostographie du Nord de la France, l'indique d’une manière générale comme croissant partout ; c’est pourquoi j’ai cru devoir en enrichir ma Flore. » Dans le Compendium, on trouve l'indication suivante : In pratis humidis Belgii septentrio- nalis praesertim. Il est probable que l'indication concernant la 54 104. . 105. 106. 107. 108. 109. 110. 111: 112. 115. 114. 115. 116. ( 404 ) Flandre ne repose pas sur une découverte positive, car cette espèce ne parait pas avoir été jamais trouvée dans les Flandres. Tinant l'indique dans les prés secs aux environs de Rambrouch. Hordeum maritimum With; Lej. Comp., I, 108, 259; Crép. Man., 557, 2. Hordeum hexastichum L.; Lej. Comp., I, 108, 955 ; Crép. Man., 557. Elymus arenarius L.; Crép. Man., 557, 2. Obs. — Lejeune rapporte cette plante à l’Æ. geniculatus de Curtis; mais il a commis en cela une erreur, car elle appartient sans aucun doute à l’£. arenarius. Secale cereale L.; Lej. Comp. I, 107, 255 ; Crép. Man, 557. Secale cereale var. triflorum Lej. S. cereale . triflorum Lej. Comp. I, 107, 255. Obs. — Variation dans laquelle certains épillets ont lerudiment de la troisième fleur transformé en une fleur qui est longuement pédicellée. Zea Mays L.; Lej. Comp., III, 245, 1652. Agropyrum junceum P. Beauv.; Crép. Man., 558, 1. Obs. — Lejeune a omis de rapporter ce n° à son Triticum junceum. Schedonorus arundinaceus R. et S. Festuca arundinacea Lej. Comp., I, 92, 219; Crép Man., 554, 10. — Bords de la Meuse, ete. | Schedonorus pratensis R. et S. Festuca pratensis Lej. Comp., I, 92, 290. F. elatior Crép. Man., 554, 9. Schedonorus loliaceus R. et S. Festuca pratensis 7. loliacea Lej. Comp, I, 92, 220. — Les prés humides près Romzée, etc. Obs. — Paraît bien constituer le Lolium festucaceum Link. Festuca rubra L. F. rubra a. vulgaris Lej. Comp., I, 91, 218. F. rubra Crép. Man., 554, 5. Festuca rubra heterophylla Lej. F. rubra €. major Lej. Comp., 1,,9150218: Obs. — Ne paraît être qu’une variation du F. rubra à rejets souterrains courts et ascendants. Festuca rubra oraria Dmrt. F. rubra n. lanuginosa Lej. Comp., 1,91, 218. F. rubra var. arenaria Crép. Man., 554, 5. — Les dunes près d'Ostende. Obs. — C'est le F.oraria Dmrt., forme correspondant aux F. arenaria Osbeck et F. sabulicola L. Duf. ( 405 ) 117. Festuca duriuscula M. et K. F. duriusoula «. Lej. Comp., 1, 89, 215. F. duriuscula Crép. Man., 554, 7. 118. Festuca duriuscula nemoralis M. et K. à Obs. — Cette plante n’est point citée par Lejeune, mais elle semble devoir se rapporter à son F. duriuscula €. Je n’ose me prononcer sur son identité. Ses gaines, ses feuilles inférieures pubérulentes, ses épillets très-légèrement pubérulents, semblent, d’après Koch, lui valoir le nom de F. hirsuta Host. 119. Festuca duriuscula dumetorum Gaud, F. duriuscula y. Lej. Comp., I, 89, 215. , Obs. — Cette forme paraitrait constituer le F. duriuscula B- hirsuta de M. Godron, qui lui rapporte le F. hirsuta Host. Lejeune identifie également cette plante avec l’espèce de Host. Ce n’est point la même forme que le n° 118, dont les feuilles sont allongées et plus ou moins sétacées. Dans le n° 119, les feuilles sont courtes, plus ou moins recourbées, glabres, et les épillets sont mollement velus. 120. Festuca glauca Lmk. — Près de Tournay. Obs. — Lejeune ne cite pas ce n° dans la synonymie de son F. glauca. Je n’ose me prononcer sur l’identité de cette plante, que M. Du Mortier a décrite sous le nom qu’elle porte dans la collection. 121. Festuca valesiaca Schleich. F. valesiaca «. Lej. Comp., I, 90, 217. — Lieux calaminaires près de Stembert, Oneux, etc. Obs. — J'ai autrefois rencontré cette forme dans les terrains calaminaires d’Oneux. Serait-ce bien l’espèce de Schleicher, et l'espèce de cet auteur est-elle spécifiquement distincte? Avons- nous affaire à un F. ovina à glumelles aristées, ou bien à une forme grêle du F. duriuscula ? 122. Festuca valesiaca hirsuta Weïhe. F. valesiaca 7. Lej. Comp., I, 90, 217. — Lieux calaminaires. Obs. — Le très-maigre échantillon qui représente ce n° ne per- met guère de juger de cette forme. 125. Festuca ovina M. et K. F. ovina 7. Lej. Comp., I, 89, 214. Obs. — Pourrait être un F. ovina à glumelles aristées. 124. Festuca ovina ambigua Lej. F. ovina d. Lej. Comp., I, 89, 214. Obs. — Pourrait bien n’être qu’une forme du F. duriuscula. 125. Festuca ovina scabra Lej. — Lieux secs près Nessonvaux, etc. Obs. — Dans le tome 1e du Compendium, Lejeune rapportait ( 406 ) cette plante à son F. valesiaca G., mais, dans le tome 5e, il la décrit sous le nom de F. questfalica Bünning. Elle fait l’effet d’une forme du F. ovina à glumelles aristées. 126. Festuca glauca Lmk var. dura. F. glauca Lej. Comp., I, 90, 216. — Près Sougnez, Comblain, Chokier. Obs. — Je ne répéterai pas ce que j'ai dit (Bull., t. III, 296- 297) concernant cette forme remarquable, qui parait devoir se rapporter au F. glauca de Schrader. 127. Festuca heterophylla Lmk. F. rubra €, major Lei. Comp. I, 91, 218. F. heterophylla Crép. Man., 554, 6. Obs. — Je n’ai pas cru utile d'étendre la discussion sur toutes ces formes de Festucae genuinae, descendre aux menus détails de l’analyse, comparer les descriptions des divers auteurs : cela eut été un travail stérile. Ce qu’il faut aujourd’hui pour débrouiller et apprécier ces formes, c’est une culture intelligente et des semis répétés. La culture seule, tel est mon avis, pourra donner la clef de ces nombreuses variations et permettra ainsi de découvrir les véritables différences spécifiques. 128. Festuca bromoides L.; Lej. Comp., I, 87, 211. F. sciuroides Crép. Man., 554, 5 129. Festuca uniglumis Host ; Lej. Comp., I, 87, 210. F. bromoides Crép. Man., 555, 2. — Près Tournay. 150. Arundo epigeios L.; Lej. Comp., I, 65, 151. Calamagrostis epigea Crép. Man., 559, 1. 151. Avena nuda L.; Lej. Comp., I, 72, 174. 152. Ophiurus filiformis Roth; Lej. Comp., 1, #4, 111. Lepturus filifor- mis Crép. Man., 559, 1. — Les bords de la mer. 155. Bromus elongatus Gaud. var. pubescens Lej. — Dans les moissons près de Maestricht. Obs. — Dans une observation, à la suite des variétés de son B. secalinus, Lejeune dit : « B. elongatus var. pubescens Lej. et Mich. Agr., n° 125 (Saltem secundum exemplaria nostra a P. Michel accepta) ad varietatem d. referendus.» Parait constituer le B. hordeaceus Gmel. non L. (B. secalinus var. pubescens. Je dois cependant faire remarquer que les épillets sont un peu plus gros qu'ils ne le sont ordinairement dans ce dernier. 154. Bromus multiflorus Host. P. patulus Lei. Comp ) 1, 98, 252. — - Les moissons près Malmedy. Obs. — Ainsi que je l’ai déjà dit (Votes, fase. II, 74-75), cette 440. 145. 146. ( 407 ) plante appartient au B. arvensis. Lejeune a cité le n° 145 au lieu du n° 154. . Bromus erectus glaber Lej. Festuca montana «&. Lej. Comp., I, 94, 224. Bromus erectus Crép. Man., 551, 4. . Bromus erectus villosus Lej. Festuca montana G. Lei. Comp. I, 94, 224. Bromus erectus Crép. Man., 551, 4. . Cynosurus echinatus L.; Lej. Comp., 1, 85, 206. -- Au Sauçoir (sic) près Tournay. . Agrostis alba Schrad. À. alba «. Lej. Comp.., I, 61, 147. Obs. — La base de la plante faisant défaut, on ne peut nommer sûrement la variété à laquelle elle doit se rapporter. . Agrostis alba Schrad. var. colorata. A. alba à. Le]. Comp. I, 61, 147. Obs. — L'’échantillon représentant ce n° doit se rapporter plutôt à la var. €. du Compendium, car la tige est ascendante et radicante à ses deux nœuds inférieurs. Agrostis alba var. diffusa Weihe. À. alba e. Lej. Comp, I, 61, 147. Obs. — Les tiges paraissent diffuses dans cette forme. Dans l'échantillon qui représente ce n°, plusieurs entrenœuds sont rameux. . Agrostis vulgaris var. pumila M. et K. À. vulgaris y. Lej. Comp., 1,60, 146. . Agrostis interrupla L.; Lej. Comp., I, 59, 145. Apera interrupla Crép. Man., 559. — Les moissons. Rare. . Trichodium caninum var. aureum Weihe. Agrostis canina Y. aurea Lej. Comp., I, 62, 148. . Trichodium caninum var. muticum. Agrostis canina B. mutica Le]. Comp., I, 62, 148. — Les prés de la Campine. Obs. — Lejeune ne cite pas ce n°. Trichodium caninum var. pusillum Lej. Agrostis canina d. pusilla Lej. Comp., I, 62, 148. — Dans les marais près Hasselt. Agrostis mexicana L. ; Lej. Comp., 1, 61. — Cultivé comme four- rage à Nessonvaux, et prospère dans les rocailles. Obs. — Je ne puis parvenir à voir le rudiment stérile, qu’on dit se trouver à la base de la fleur (1). (1) M. Houzeau m’écrit que ce rudiment est très-visible dans la plante de Michel. 147. 148. 151. 152. 155. 159. 160. ( 408 ) Aira fleæuosa L. Avena flexuosa a. locustis albidis Lej. Comp., I, 69, 164. Deschampsia flexuosa Crép. Man., 542, 2. Aira flexuosa discolor Lej. Avena flexuosa GB. locustis coloratis Lej. Comp., 1, 69, 164. Deschampsia flexuosa Crép. Man., 542, 2. . Aira paludosa Roth. Avena discolor Lej. Comp., 1, 69, 165. Des- champsia discolor Crép. Man., 542, 3. — Dans les marais de la Campine. . Aira caespitosa parviflora Lej. À. caespitosa &. versicolor Le]. Comp., I, 68, 162. Deschampsia caespitosa Crép. Man., 542, 1. Obs. — Voir ce que j’en ai dit au ne 12. Aira multiculmis var. Dmrt in Litt. Avena caryophyllea. 8 multiculmis Lej. Comp, 1, 69, 166. — Dans la Campine près Hasselt. Koeleria cristata arenaria Dmrt. X. cristata y arenaria Lej. Comp, I, 86, 208. X. cristata var. albescens Crép. Man., 545, 1. — Dans les dunes près d’Ostende. Koeleria cristata violacea R. et S. X. cristata G. violacea Lej. Comp., I, 86, 208. — Les rochers près Sougnez. * Obs. — Cette forme répond au X. cristata. $ gracilis de Koch et de M. Godron. . Chilochloa arenaria R. et S. Phleum arenarium Lej. Comp., FE, 55, 154; Crép. Man., 558, 5. — Se trouve dans les dunes. . Alopecurus geniculatus L.; Lej. Comp., 1, 58, 140; Crép. Man, 997. 1. . Stipa pennata L.; Lej. Comp., I, 59, 145. — Sur les rochers cal- caires près Tournay. . Digitaria sanguinalis Scop. Panicum sanguinale Lej. Comp., I, 50, 117. Digitaria sanguinalis Crép. Man., 555, 1. . Setaria italica maritima R. et S. Panicum italicum. 8 Lej. Comp., I, 52, 124. Obs. — Ce n’est pas la variété marilima, mais une forme inter- médiaire à soies dépassant assez longuement les épillets. Setaria macrostachya Spreng. Panicum italicum 7. Lej. Comp , 1, 52, 124. Obs. — Appartient au Setaria italica var. longiseta. Setaria viridis nana Dmrt.; Panicum viride d. nanum Lej. Comp. F, 52, 122. — Les pelouses sèches de la Campine. Obs. — C'est le Setaria nana Dmrt., forme naine à tiges pres- que nulles, à entrenœuds très-rapprochés. ( 409 ) 161. Panicum capillare L.; Lej. Comp. I, 55, 126. 162. Panicum miliaceum L.; Lej. Comp., E, 52, 195; Crép. Man., 556. 165. Echinochloa Crus-Galli R. et S. Panicum Crus-Galli «. Lej. Comp., 1, 51, 120. Oplismenus Crus-Galli Crép. Man., 555, 1. Obs. — Variation à arêtes plus ou moins courtes. 164. Echinochloa Crus-Galli var. aristata Dmrt. Panicum Crus-Galli B Lej. Comp., 1, 51, 120. Oplismenus Crus-Galli Crép. Man. 355, 1. 165. Nardus stricta L.; ; Lej. Comp., [, 47, 109; Crép. Man., 559, 1. 166. Lolium perenne ramosum FI. Spa. A L. perenne d. ramosum Lej. Comp., I, 111, 264. Obs. — L’échantillon qui représente ce n° a son épi rameux dans sa partie moyenne, au lieu de l’être à la base, comme il est dit dans le Compendium. 167. Lolium perenne cristatum FI. Spa. Revue. L. perenne y. compositum Lej. Comp, 1, 111, 264. 168. Lolium perenne tenue FI. Spa. Revue. L. perenne G. tenue Lej. Comp., I, 111, 264. 169. on asperum Roth. — FI. Spa. Revue, p. 224. L. complanatum 8. Lej. Comp., I, 112, 266. — Les moissons et les lins près de Freloux. Obs. — La partie supérieure d’une tige unique qui représente ce n° ne permet pas de se prononcer sur cette forme. 170. Lolium arvense With. L. arvense. $ Lej. Comp., I, 112, nier — Les moissons près Tournay. Obs. — Ce n° représenté par une seule tige incomplète, ainsi que lene 175, aussi représenté par une tige unique, semblent appartenir à la même forme. Constituent-ils le L. remotum, ou bien sont-ils des variations appauvries et mutiques du L.temulen- tum ? C’est une question que je laisse sans réponse, parce qu’on ne peut décider sur des matériaux aussi insuffisants. Lejeune attri- bue à son L. arvense des tiges lisses et à son L. complanatum, des tiges scabres, et cependant le no 169 a la tige lisse. 171. Lolium arvense var. A. geniculatum Dmrt. Agrost. L. arvense «. Lej. Comp., I, 112, 265. — Près Tournay. Obs. — Parait appartenir au L. remotum Schrk. 172. Lolium arvense var. B. Hostii Dmrt. L. complanatum «. Lej. Comp., I, 112, 266. — Près Tournay. Obs. — Sur l'étiquette, il est dit que cette variété ne diffère 175. 180. 181. 182. 185. ( 410 ) du n° précédent que par ses tiges, ses feuilles et son rachis un peu scabres, or la tige et le rachis sont parfaitement lisses. Ce défaut de scabrosité est ici encore en contradiction avec la des- cription du Compendium. Elle paraît appartenir au L. remotum Schrk. Lolium arvense var. E. liniforme Dmrt. L. arvense £. Lej. Comp, I, 112, 265. Obs. — Voir ce qui en a été dit au no 170. Tout bien consi- déré, il est probable que tout ce que Lejeune a décrit sous les noms de ZL. arvense et L, complanatum doit être ramené au L. remotum Schrk. (L. linicola Sond.) . Lolium speciosum M. et K.; Lej. Comp., I, 112, 267. — Les moissons près Nessonvaux, Stembert. Obs. — C’est le L. arvense With., qui est une variété à tige lisse et à fleurs la plupart mutiques du L. temulentum. . Briza media L. var. albida FI. Spa. Revue. B. media G. Lej. Comp. I, 84, 205. . Briea media lutescens F1. Spa. Revue. B. media. Lej. Comp., I, 84, 205. . Poa trivialis scabra F1. Spa. Revue. P. trivialis Lej. Comp., I, 81, 197; Crép. Man., 549, 6. . Poa trivialis laevis F1. Spa. Revue. P, trivialis B- laevis Lej. Comp., I, 81, 197. P. trivialis Crép. Man., 349, 6. . Po pilosa L.; Lej. Comp., 1,78, 191. Eragrostis pilosa Crép. Man., 548. — Se trouve dans les sables sur les bords de la Meuse près d’Herstal. Poa sudetica var. viridis Gaud. P. sudetica 4. viridis Lej. Comp. I, 81,196. P. sylvatica Crép. Man., 549, 5. — Les bois montueux des bords de la Vesdre, etc. Poa sudetica var. rubens Gaud. P. sudetica B. rubens Lej. Comp., 1, 81, 196. P. sylvatica Urép. Man., 549, 5. — Avec le précédent. Po rigida L.; Lej. Comp., 1, 77, 188, Festuca rigida Crép. Man., 353, 1. — Les terrains secs près Canne, Sprimont, Comblain-au- Pont, Tournay, etc. Poa pratensis vulgaris Gaud. P. pratensis A. vulgaris Lej. Comp., I, 82, 198. P. pratensis Crép. Man., 549, 7. Obs. — C’est le P. pratensis 1) latifolia b) elatior de M. Anders- son. | d (411) 184. Poa pratensis vulgaris humilis Nob. P. pratensis À. vulgaris Ÿ. mi- nor Lej. Comp., I, 82, 198. 185. Poa pratensis strigosa Gaud. FI. Spa. Revue. P. pratensis B. angus- tifolia 0. Lej. Comp., 1, 82, 198. — Dans la Campine. Obs. — Lejeune dit les feuilles scabres, tandis qu’elles sont parfaitement lisses, du moins à l’état d’enroulement. Elles sont allongées (20 à 25 cent.), très-étroites et ordinairement enroulées- filiformes. Cette forme rentre dans le P. pr'atensis var. angusti- folia des auteurs et semble constituer le P. pratensis 2) angusti- folia a) praticola de M. Andersson. 186. Poa pratensis anceps Gaud. FI. Spa. Revue. Obs. — Lejeune le considère à peine comme une variété. Il rentre dans la variété latifolia Auct. 187. Poa fertilis Host. M. et K.; Lej. Comp., I, 82, 199. P. palustris Crép. Man., 549, 4. 488. Poa bulbosa B. vivipara L. P. bulbosa B. vivipara Lej. Comp., I, 80, 195. — Les rochers calcaires près Tournay, etc. 189. Poa annua L. P. annua &. Lej. Comp., I, 80, 194. P. annua Crép. Man., 549, Î. 190. Poa compressa L. ; Lej. Comp., I, 84, 202; Crép. Man., 549, 8. 491. Poa nemoralis vulgaris Gaud. P. nemoralis I. vulgaris Lej. Comp., I, 85, 200. P. nemoralis Crép. Man., 549, 5. Obs.— Paraît constituer le P. nemoralis 1. vulgaris b. Anderss. 192. Poa nemoralis vulgaris spongifera Gaud. Obs. — Forme grêle et appauvrie de la var. PORTE avec un nœud attaqué par une larve. 195. Festuca glauca Lmk. F. glauca B. Lej. Comp. 1, 90, 216. Obs. — Variation rabougrie du F. glauca n° 126. 194. Poa pratensis var. angustifolia Gaud. P. pratensis B. angustifolia var, €. foliis laevibus Lej. Comp., I, 82, 198. Obs. — C’est la forme angustifolia que l’on rencontre le plus souvent. Lejeune a cité le no 184 pour le no 194. 195. Poa nemoralis glauca F1. Spa. Revue. An P. nemoralis caesia Gaud.? — Les montagnes près de Spa. Fl. en Juin. P. glauca Vahl in Lej. Comp., I, 85, 201. * Obs. — Cette plante a été tout d’abord décrite par Fu (Revue) sous le nom de P. nemoralis glauca Gaüd. ayant pour synonyme le P. glauca que M. Du Mortier décrit et figure dans son Agrostographie. L'auteur de ce dernier ouvrage m'écrit 85 (412) que la plante de Michel ne répond pas au P. glauca de l’Agrosto- graphie, mais au P. caesia décrit dans les addenda, p. 145. Lejeune, dans les addenda du tome 5me du Compendium, reparle du P. glauca pour dire que cette espèce est rapportée par M. L. Reichenbach au P. nemoralis glaucantha. Dans la première édition du Manuel de la flore de Belgique, je disais : « Le P. cae- sia Sm.. a été indiqué par Lejeune et M. Du Mortier aux environs de Spa. Il est probable que ce que ces deux botanistes ont décrit comme tel est une forme glaucescente du P. nemoralis. » La plante de Spa paraît être le vrai P. caesia Sm. et l'échantillon représentant le n° 195 se rapporterait à la var. elatior de M. An- dersson. Il offre : 1° des nœuds cachés par les gaines, le supérieur très-long (20 à 50 cent.), très-longuement nu (11 à 25 cent.); 20 des feuilles supérieures à limbe plus court que leur gaine; 5° une panicule à rameaux roides ; 4° des glumes simplement aiguës et non acuminées et des glumelles inférieures obtuses ou obtu- siuscules et non aiguës. Je ne puis mesurer qu’une seule ligule supérieure, qui est arrondie-tronquée et longue de près d’un millimètre. Dans des échantillons provenant du Groenland que j'ai sous les yeux, la ligulé supérieure est ovale et mesure environ 2 millimètres. Afin de faciliter les recherches de l’un ou de l’autre de nos confrères qui tenterait de retrouver cette rare espèce autour de Spa, je vais tracer les diagnoses comparatives de ce type et du P. nemoralis. Poa NEMoRALIS L. Plante verte, rarement glauces- Poa cazsrA Sm. Plante d’un glauque prononcé; tiges roides, à entrenœuds rappro- chés de la souche, ord. tous cou- verts par les gaines; feuille supé- rieure à gaine longue, dépassant sensiblement la longueur du limbe ; rameaux de l’inflorescence roides; glumes simplement aiguës ; glumelle inférieure subaiguë ou obtusius- cule (1). cente; tiges ord. grêles, flexibles, à entrenœuds écartés, en partie dé- couverts; feuille supérieure à gaine ord. plus courte que le limbe ; ra- meaux de l’inflorescence grêles, fle- xibles ; glumes aiguës-acuminées ; glumelle inférieure aiguë. (1) Dans son rapport, M. Houzeau fait l'observation suivante : « Le no 195 (415) À ma prière, M. Lebrun, qui habite actuellement Spa, a déjà fait des recherches, mais elles n’ont jusqu’iei rien produit. Il fau- drait visiter le voisinage des sources minérales (in rupibus ad fontes spadanos Lej. Comp.). 196. Poa nemoralis coarctata Gaud. P. nemoralis IL. coarctata Le]. Comp., 1, 85, 200. Obs. — Parait se rapporter au P. nemoralis 2. firma b. Anderss. 197. Agropyrum repens aristatum. Trilicum repens B- Lej. Comp., I, 105, 245. Obs. — C'est le Triticum repens 6. nemorale Anderss. 198. Agropyrum caninum D. Beauv. Triticum caninum Lej. Comp., I, 104, 245. Agropyrum caninum Crép. Man., 559, 5. 199. Agropyrum rigidum P. Beauv. Trilicum rigidum Le]. Comp., I, 102, 242. — Les collines des bords de la Vesdre près Verviers, etc. Obs. — Nous avons affaire iei à une plante sur laquelle il y a différence d'opinions. Lejeune l’a tout d’abord décrite sous le nom de Triticum intermedium Gaud. (Flore des environs de Spa), puis nommée 7. rigidum Schrad. (Revue), nom qu’il lui a con- servé dans le Compendium. M. Du Mortier, dans son Agrostogra- phie, la décrit également sous le nom de T. rigidum. M. L. Rei- chenbach rapporte la plante de Verviers à l’Agropyrum glaucum R. et S., ce qu’avaient déjà fait Mertens et Koch. Que faut-il en définitive penser de cette plante ? Est-elle bien le type de Schrader, qu’on indique sur les bords de l’Adriatique, en Autriche et en Bohême? Dans la collection de Michel, elle n’est représentée que me paraît bien appartenir au P. caesia Sm ; mais je dois faire observer que l’échantillon de mon exemplaire (Herbier de Michel) a le nœud supé- rieur découvert et qu’il en est de même dans tous les pieds que j’ai eul- tivés à Hyon. Dans ceux-ci, toujours les deux nœuds supérieurs au moins sont brunâtres et sortent des gaines. Pour les autres caractères, ils ca- drent parfaitement avec les descriptions du P. caesia, figuré par M. Rei- chenbach n° 1655, et la différence qu’on peut remarquer entre eux et le spécimen de Michel, c’est qu’ils ont le chaume un peu plus roide et la panicule moins lâche que dans ce dernier, différence qui tient sans doute à la diversité des expositions. » (414) par une seule tige sans souche ; or la souche est d’une importance extrême pour l’étude du Triticum rigidum. Lejeune, dans sa pre- mière description, dit les racines (souche) rampantes, tandis que dans le Compendium, il emploie les termes « rhizomate subre- pente, » tirés de la diagnose du T. glaucum de Mertens et Koch. Je possède deux spécimens de cette même plante de Verviers étiquetés par Lejeune, mais toujours sans souche. Faute de maté- riaux plus complets, je réserve mon jugement, car vouloir tran- cher dans ce cas-ci, en se bornant aux caractères fournis par les fleurs, serait dangereux. Il est à désirer qu’on recherche autour de Verviers cette forme curieuse et qu’on en étudie attentivement la souche. Depuis de nombreuses années, elle ne parait pas avoir été retrouvée. 200. Arrhenatherum elatius var. bulbosum Dmrt. Holcus avenaceus Y. Lej. Comp., I, 67, 161. Arrhenatherum elatius var. tuberosum Crép. Man., 544, 1. — Les bois près Tournay. Obs. — L'’échantillon qui représente cette variété est mal caractérisé. TROISIÈME CENTURIE. 1825. 201. Carex dioica DC.; Lej. Comp. IIT, 219, 1602 ; Crép. Man., 520, 1. — 205 Les marais tourbeux près du Vieux-Jonc et près Stavelot. Obs. — Les échantillons proviennent-ils du Vieux-Jone, qui doit être une localité des environs de Malmedy, ou ont-ils été récoltés aux environs de Stavelot ? Nos confrères qui herborise- ront autour de Stavelot devront rechercher cette rare espèce, qui ne parait pas y avoir été retrouvée depuis très-longtemps. . Carex pulicaris DC.; Lej. Comp. III, 220, 1604; Crép. Man., 520, 2. 5. Carex pauciflora DC. C. leucoglochin Lej. Comp., II, 221, 1605. C. pauciflora Crép. Man., 520, 5. — Les marais tourbeux près Malmedy. . Carex arenaria DC.; Lej. Comp. III, 222, 1607; Crép. Man., 520, 6. — Les dunes de la Campine. . Carex disticha DC. C. intermedia Lej. Comp., IE, 221, 1606. Obs. — Semble être une forme grêle du €. disticha. Son état est trop peu avancé pour étudier les utricules. 217. 218. 219. 220. (415) . Carex vulpina Gaud.; Lej. Comp., IT, 223, 1610; Crép. Man. 520, 7. . Carex muricata DC.; Lej. Comp., HI, 225, 1614; Crép. Man., 521,8. . Carex divulsa Schk.; Lej. Comp., I, 225, 1615. C. virens Crép. Man., 521, 9. — Les bords des étangs de la Campine. . Carex virens DC. C. axillaris Lej. Comp., I, 225, 1616. — Les marais de Schennen et dans la Campine. Obs. — Je n’ose me prononcer sur cette plante qui est trop jeune et trop mal représentée. . Carex teretiuscula Sm.; Lej. Comp., IE, 227, 1619. C. diandra Crép. Man., 521, 10. — Les lieux marécageux du grand-duché de Luxembourg. Communiqué par M. Lejeune. . Carex paradoxa Gaud. F1. Spa. C. teretiuscula Lej. Comp., HI, 227, 1619. C. diandra Crép Man., 521, 10. — Les prairies humides près Looz. . Obs. — Lejeune a reconnu, comme on le voit, l’erreur qu’il avait commise en prenant cette plante pour le €. paradoxa. . Carex paniculata DC.; Lej. Comp., III, 226, 1618; Crép. Man. 921, 12. — Les bords des étangs de la Campine. . Carex ovalis DC. C. leporina Lej. Comp., III, 229, 1609; Crép. Man., 521, 15. . Carex curta DC.; Lej. Comp., II, 227, 1621 ; C. canescens Crép. Man., 921, 12. — Les marais de la Campine et des Fanges. . Carex stellulata DC.; Lej. Comp., II, 224, 1615. C. echinata Urép. Man., 521, 14. . Carex stellulata var. A. C.stellulata Ê. Lej. Comp., HI, 224, 1615. C. echinata Crép. Man., 521, 14. — Les bords des ruisseaux de la Campine. Obs. — Répond à peu près à ce que j’ai proposé sous le nom de var. nemorosa. Carex remota DC.; Lej. Comp., I, 226, 1617 ; Crép. Man., 521, 15. Carex elongata DC.; Lej. Comp., HI, 227, 1620 ; Crép. Man. 921, 16. — Les bords des ruisseaux à Pitersheim. Carex caespitosa DC. ; Lej. Comp., II, 255, 1656. C. Goodenoughii Crép. Man., 521, 18. Obs. — Forme grêle et assez élancée. Carex caespilosa var. nigra spicis heæagonis. C. caespitosa Lej. Comp., IL, 255, 1656. C. Goodenoughii Crép. Man., 521, 18. Obs. — Forme assez basse. 221: 222. 225. 224. (416) Carex caespitosa var. polyandra DC. C. caespitosa Lej. Comp., HE, 255, 1656. Obs. — Probablement une autre forme du C. Goodenoughii, mais on ne peut se prononcer sur une tige incomplète et à épillets non fleuris. Carex acuta Gaud. Obs. — Lejeune rapporte ce n° 222 à son C. acuta et à son C. stricta. L’échantillon étant incomplet et dans un état trop peu avancé, il n’est pas possible de vérifier si les gaines des feuilles inférieures se déchirent en réseau et quelle est la forme des utricules. Ses longues bractées semblent dénoter qu’il appar- tient au C. gracilis (C. acuta), bien qu’il n’y ait qu’un épi mâle, avec le femelle supérieur mâle à la pointe. Carex flava DC.; Le]. Comp., II, 240, 1645 ; Crép. Man., 524, 56. Carex flava var. 6. DC. C. Ocderi Lej. Comp., IT, 240, 1646. Obs. — La plante est représentée par deux échantillons, l’un à tiges courtes, l’autre à tiges élancées. Le premier se rapporte au C. Oederi et le second semble plus ou moins convenir au C. lepidocarpa Tausch. . Carex praecox DC.; Lej. Comp. HT, 250, 1627. C. verna Crép. Man., 595, 51. Obs. — Forme ordinaire, à feuilles courtes, un peu incurvées. . Carex montana DC.; Lej. Comp., HE, 250, 1625 ; Crép. Man. 525, 28. — Les bois près Pepinster. . Carex pilulifera DC.; Lej. Comp., HT, 229, 1624; Crép. Man., 525, 29. . Carex umbrosa Host; Lej. Comp., IT, 251, 1628. C. longifolia Crép. Man., 525, 52. — Les bois montueux près Nessonvaux et Verviers. . Carex digitata DC.; Lej. Comp., IT, 228, 1622; Crép. Man., 525, 54. . Carex humilis DC. C. clandestina Lej. Comp., IE, 229, 1625. C. Au- milis Crép. Man., 525, 55. — Les rochers près Luxembourg. . Carex filiformis DC.; Lej. Coïp., IT, 258, 1622; Crép. Man., 525, 90. — Les bords des étangs de la Campine. . Carex maxima DC.; Lej. Comp., III, 241, 1648. C. pendula Crép. Man., 522, 25. — Les ruisseaux des bois près Goffontaine et près Forêt. . Carex versicolor Dmrt. ined. var. culmo scabro. C. Hosteuna Lej. Comp., IN, 252, 1650. C. fulva Crép. Man., 524, 59. — Les prés humides des Ardennes près Theux et entre Bastogne et Houffalize. 254. (417) Carex biligularis DC. C. Schraderi Lej. Comp., IT, 241, 1649. C. laevigata Crép. Man., 524, 42. — Les ruisseaux des bois près Spa et Havelange. . Carex binervis Sm.; Lej. Comp., II, 255, 1652; Crép. Man., 524. 41. — Les bruyères près Ensival et Malmedy. . Carex pallescens DC.; Lej. Comp., IL, 256, 1658; Crép. Man., 525, 25. . Carex panicea DC.; Lej. Comp., HT, 255, 1655 ; Crép. Man., 525, 26. . Carex Pseudo-Cyperus DC.; Lej. Comp., INT, 240, 1647 ; Crép. Man., 924, 45. — Les bords des étangs de la Campine. . Carex glauca DC. ; Lej. Comp., IT, 254, 1654. C. flacca Crép. Man., 529, 22. . Carex riparia DC. ; Lej. Comp., HI, 259, 1644; Crép. Man., 525, 49. — Les bords des étangs près Tongres et dans la Campine. . Carex vesicaria DC.; Lej. Comp., INT, 242, 1651; Crép. Man., 595, 47. — Les bords des étangs de la Campine. . Carex hirta DC.; Lej. Comp., IL, 257, 1640 ; Crép. Man., 595, 51. . Carex hirta var. hirtaeformis aquatirà. C. hirta 6. Lej. Comp., HE, 257, 1610. C. hirta var. hirtaeformis Crép. Man., 525, 51. . Carex drymeja L.; Lej. Comp., IT, 257, 1659. C. sylvatica Crép. Man., 524, 45. . Carex Kochiana DC. C. paludosa Lej. Comp., I, 258, 1645. Obs. — Lejeune, dans son Compendium, n’admet plus cette forme pour une variété et la rapporte tout simplement au C. palu- dosa. Ses caractères se rapportent presque entièrement à la des- cription que donne M. Andersson de sa var. spadicea. C’est bien la var. Kochiana de M. Godron (F1. Fr.). . Triglochin maritimum L.; Lej. Comp., IL, 54, 669 ; Crép. Man., 500, 2. — Les lieux limoneux recouverts par la haute marée, en Flandre, Zélande et à Anvers. . Triglochin palustre L.; Lej. Comp., Il, 54, 668 ; Crép. Man., 500, 1. . Eriophorum vaginatum L.; Lej. Comp., I, 46, 105 ; Crép. Man., 529, 4. . Eriophorum angustifolium Roth ; Lej. Comp., I, 46, 107. Æ. poly- stachyum Crép. Man., 529, 1. . Eriophorum angustifolium var. E. Bluff et Fing. Æ. angustifolium Lej. Comp, I, 46, 107. Æ. polystachyum Crép. Man., 529, 1. Obs. — Forme présentant un épillet inférieur longuement distant des autres et très-longuement pédonculé. PAU UD LE : ? Fa ? ee. + " # ’ LSENTET" Ce | Le ; LE à + 251. 252. NO QC ON 254, 255: 260. 261. (A8) , Eriophorum polystachyum L. E. latifolium Lej. Comp., 1, 46, 106 ; Crép. Man., 529, 2. Scirpus palustris L.; Lej. Comp., I, 58, 86. Heleocharis palustris Crép. Man., 526, 1. Obs. — C’est la forme typique. . Scirpus palustris var. minor DC. FI. Spa. Revue. Obs. — L'échantillon que présente ce n° est un Heleocharis uniglumis Link à tiges assez grèles. Lejeune le rapporte par erreur à son Scirpus palustris &. vulgaris. Scirpus palustris var. major DC. FI. Spa. Revue. S. palustris &. vulgaris Le]. Comp., 1, 59, 86. Heleocharis palustris Crép. Man., 526, 1. Obs. — Forme à tiges élevées, mais grêles. La var. major du Compendium a les tiges épaisses. Scirpus palustris var. reptans DC. S. palustris y. minor Le]. Comp; I, 59, 86. — Les bords pierreux de ia Meuse. Obs. — Forme à tiges grêles, basses, diffuses. C’est plutôt un état accidentel qu’une variété : plante piétinée et ayant remplacé ses premières tiges par des tiges sans doute autom- nales. . Scirpus caespitosus L. var. B. major Bluff et Fing. S. caespitosus 6. major Lej. Comp., I, #1, 90. S. caespitosus Crép. Man., 528, 2. Obs. — Forme des lieux ombragés, à tiges élancées (50-55 cent.). . Scirpus campestris Roth. S. Bacothryon 6. minor Lej. Comp., I, 41, 91. S. pauciflorus Crép. Man., 528, 1. — Les bords de la mer et près Tournay. Communiqué par M. Du Mortier. Obs. — C’est bien la forme typique et non une var. minor. . Scirpus lacustris L.; Lej. Comp. I, 41, 95 ; Crép. Man., 528, 6. 259. Scirpus lacustris var. medius FI. Spa. Revue. Scirpus lacustris G. medius Lej. Comp., I, 42, 95. — Les vieux lits de la Meuse. Obs. — Cette forme est moins élevée que le type, sa tige paraît subtrigone sous l’inflorescence, et celle-ci est très-réduite et com- pacte. Elle semble se rapporter au S. lacustris G.minor Düll. On dirait que la tige était glaucescente à l’état frais. Scirpus glaucus Sm. S. Tabernaemontani Lei. Comp., I, 42, %; Crép. Man., 528, 7. — Au marais de la Rau près Tournay. Com- muniqué par M. Du Mortier. Scirpus triqueter L. S. triqueter G. conglomeratus Lej. Comp. T, 7 (419) 42, 96. S. Pollichii Crép. Man., 528, 9. — Les bords du bas Escaut. Communiqué par M. Du Mortier. Obs. — On sait que M. Godron, dans la Flore de France, avait fait remarquer que le S. triqueter des auteurs modernes ne devait pas être la plante que Linné a désignée sous ce nom dans le Âfantissa I et que celle-ci, à cause de ces mots : culmus triqueter angulis planis, nec excavatis, devait correspondre au S. littoralis de Schrader. En conséquence, il se vit forcé d’im- poser un nom nouveau à notre $. triqueter du nord, celui de S. Pollichiüi. Depuis la publication de la Flore de France, plusieurs floristes ont adopté le changement de synonymie proposé. Étudiant de nouveau cette question, un doute m'est venu au sujet de la priorité du nom $. Pollichii en reconnaissant qu’autrefois Roth devait avoir décrit notre S. triqueter sous le nom du S. {rigonus et que, d’autre part, Weihe avait nommé S. Lejeunei une forme de notre plante. Il s'agissait donc de dé- brouiller la chose. Pour cela faire, il fallait remonter aux sour- ces, compulser les textes, comparer les figures, besogne fasti- dieuse et qui exigeait un grand nombre d’ouvrages que je ne possède pas. Dans mon embarras, je ne pouvais mieux m’adres- ser qu’à M. Du Mortier qui est si parfaitement au courant de la synonymie et à qui sa bibliothèque permettait de faire toutes les recherches désirables. Voici textuellement ce qu’il nous écri- vit, non-seulement sur le S. triqueter, mais sur toutes les espèces de ce groupe : « Il règne une grande confusion au sujet des Scirpes d'Europe à tige triquètre et les travaux de plusieurs auteurs modernes, loin de lx faire disparaître , n’ont fait que l’accroître. Essayons donc de découvrir la vérité. Linné n’en décrivit d’abord, dans ses Species plantarum, p. 75, qu’une seule espèce, le Scirpus mucronatus, plante méridionale. Plus tard, dans sa Mantissa, p. 89, il en introduit une seconde, qu’il désigne sous le nom de S$. triqueter. Il caractérise celle-ci de la manière suivante : S. culmo triquetro nudo, spiculis sessili- bus pedunculatisque mucronem aequantibus. Il ajoute en observa- tion : Culmus triqueter, angulis planis nec excavatis. Rainville est le premier qui ait distingué deux espèces de Scirpes à tige triquètre dans le nord de l’Europe ; il les communiqua à 36 ( 490 ) Gorter qui, dans sa Flora VIT provinciarum Belgii, etc., p. 14, les désigna sous les noms de S. triqueter et S. mucronatus. C’est aussi ce que fit Roth dans son Tentamen Florae Germanicae ; mais dans ses Neue Beiträge, publiés en 1802, Roth, revenant sur ces ‘ qualifications, attribua le nom de S. triqueter à l’espèce qu’il avait nommée S. mucronatus et de son $S. triqueter il fit son S. trigonus. En 1806, Vahl, dans son admirable Enumeratio plantarum, maintient le nom de S. triqueter à l'espèce de Gorter, devenue le S. trigonus de Roth, et il donne au S. mucronatus de l’auteur hol- landais, le nom de S. pungens, type qu’il distingue parfaitement du S. mucronatus de Linné. Vers la même époque, Schrader, dans sa belle Flora Germanica, décrivait une quatrième espèce de Scirpes à tige trigone, propre à la Méditerranée, qu'il désignait sous le nom de S. littoralis, type remarquable par son inflorescence décomposée, à épillets longuement oblongs, tous pédonculés et solitaires. Voilà donc quatre espèces distinctes, auxquelles il faut ajou- ter le S. carinatus décrit par Smith dans l’English Botany, n° 1985, en 1804, et ensuite, en 1814, par Hoppe, dans le 36e fascicule de la Deutschlands Flora de Sturm, sous le nom de S. Duvalii. Dans ce même fascicule de Sturm, publié en 1814, Hoppe décrit et figure, sous le nom de $S. Rothii, l'espèce que Roth avait d’abord nommée S. mucronatus et qui est le S. pungens de Vahl. Cet auteur a donc eu la main malheureuse en considé- rant comme nouvelles des espèces antérieurement décrites. Dès lors confusion complète, occasionnée surtout par ce motif que Roth, dans son Enumeratio, et Mertens et Koch, dans la Deutsch- lands Flora, avaient adopté la nomenclature de Hoppe. En 1828, dans le XIe volume du Botanical Zeitung, arrive Weihe, qui crée deux nouvelles espèces de Scirpes trigones. Dans nos herborisations du bas Escaut, nous avions observé une forme du S. triqueter à épillets conglomérés, forme indiquée dans notre Prodromus sous la lettre ; nous la communiquâmes à Lejeune qui la transmit à Weihe, et celui-ci crut pouvoir en faire une espèce qu’il nomma S. Lejeunei. Après cela, Weiïhe crée une seconde espèce sous le nom de S. Hoppii, qui n’est autre chose que le (421) S. carinatus, comme le prouve la diagnose (caule semitereti) qu’il lui assigne. Nous arrivons à l’époque de la publication du Synopsis de Koch, ouvrage qui fait autorité en matière de plantes d'Europe, et nous devons reconnaître que, dans sa première édition, feu notre savant ami a commis, au sujet des plantes qui nous occu- pent, de nombreuses erreurs qui ne sont pas toutes disparues dans les éditions postérieures. Arrétons-nous à la dernière, où les erreurs des autres sont en partie rectifiées. Dans celle-ci, la loi de priorité n’est aucunement respectée et toutes les espèces criti- ques y portent des noms postérieurs aux @énominations premiè- res. Le S. carinatus y figure sous le nom de S. Duvalii; et le S. pungens, sous celui deS. Rothii. Ce n’est pas tout, Koch rapporte au $. triqueter le S. Hoppii de Weiïhe qui est le S. carinatus et il fait une variété du S. Lejeunei du même auteur qui n’est qu'une forme accidentelle. Enfin dans la Flore de France, MM. Grenier et Godron sont encore venus compliquer les difficultés. Ils acceptent la nomen- clature de Koch, mais ils transportent le nom de S. {riqueter au S. littoralis de Schrader et du S. triqueter de Linné ils font leur S. Pollichii Godr. et Gren. On le voit, la confusion ne fait qu’aug- menter. La cause de l'erreur de nos savants confrères quant au S. triqueter de Linné est exposée par eux. Selon ces auteurs, cette espèce doit être rapportée au S$. littoralis de Schrader, par le motif que Linné dit de son S. triqueter : Culmus triqueter, angulis planis nec excavatis, caractère qui, suivant eux, s’applique mieux au S. littoralis, puisque dans l’autre une des faces est légèrement concave. Nos honorables confrères n’ont pas remarqué que Linné s’exprimait ainsi pour établir la différence de son S. triqueter avec son S. mucronatus dont les trois faces de la tige sont excavées. Ils n’eussent pas commis cette erreur s’ils eussent lu attentivement la diagnose du S. triqueter dans la Mantissa de Linné, où cette espèce est définie en ces termes : Spiculis sessiLi- BUS PEDUNCULATISQUE. Or le S. léttoralis a l’inflorescence diffuse ; tous ses épillets y sont pédonculés et jamais sessiles, ce qui condamne le rapprochement proposé par les auteurs de la Flore de France. Après avoir exposé la confusion qui règne dans les espèces de (42 ) Scirpes de la section du S. triqueter, il reste à indiquer la véritable nomenclature basée sur la loi de priorité. 1. S. carnaTus Smith Engl. Bot., no 1985 (1804). S. Duvalii Hoppe in Sturm Deutschl. F1., fase. 36 (1814). S. Hoppii Weiïhe in Bot. Zeit., XI, p. 118 (1828). S. trigonus Nolte Nov., I, p. 9; Koch Syn., ed. I, p. 741 (nec Roth). 2. S. LirroraLis Schrad. Germ., I, p. 142, t. 5, f. 7. S. mucronatus Scop. Carn., I, p. 45 (nec L.). S. triqueter Godr. et Gren. F1. Fr., IT, p. 575 (nec L.). 3. S. TRIQUETER L. Mant., p. 29. S. mucronatus Poll. Palat., I, p. 44 (nec L.). “ S. trigonus Roth Neue Beitr., I, 91 (1802), teste Roth Enum. Germ. S. Lejeunei Weïhe in Bot. Zeit., XI, p. 116 (1828), Deutschl. Gräs., n° 528. S. Pollichii Godr. et Gren. FI. Fr., IT, p. 374 (1856). 4. S. puxcens Vahl Enum. plant., 1, p. 255 (1806). S. mucronatus Gort. F1. prov. foed., p. 14; Roth Tent. (nec L.). S. triqueter Roth Neue Beitr., loc. cit. (nec L.). S. Rothii Hoppe in Sturm Deutschl. F1., fase. 56 (1814). S. tenuifolius DC. FL Fr., VI, p. 500 (1815). 5. S. mucronaTus L. Spec. plant., 75. S. conglomeratus Scop. Carn., I, p. 47. » Je n’ajouterai rien à cette belle et complète étude synonymique, qui met la question en pleine lumière. 262. Scirpus pungens Vahl. S. Rothii Lej. Comp., 1, 45, 97. — Les bords du bas Escaut. Obs. — Le spécimen qui représente ce n° est réduit à une tige unique sans feuilles. Ses écailles à lobules aigus et la longue bractée qui surmonte l’inflorescence sont bien propres au S. pun- gens, espèce très-rare pour notre pays et que l’on devra recher- cher sur le cours inférieur de l’Escaut. M. Du Mortier m'en a communiqué un petit échantillon récolté par lui entre Rupelmonde et Anvers. 9 © QI 268. 269. 270. 271. 272. 273. 274. 275. (493 ) . Scirpus marilimus L. S. maritimus «. vulgaris Lej. Comp, I, 44, 99. S. maritimus Crép. Man., 528, 10. — Les vieux lits de la Meuse. . Scirpus maritimus var. monostachys Dmrt. in Litt. S. maritimus 7. monostachys Lej. Comp., I, 44, 99. S. maritimus var. monostachys Crép. Man., 528, 10. — Les prairies près Ostende. . Scirpus sylvaticus L.; Lej. Comp., I, 44, 100; Crép. Man., 528, 11. . Scirpus fluitans L.; Lej. Comp., I, 41, 92; Crép. Man., 528, 5. — Les ruisseaux près Zonivel (sic). Obs. — Il est probable que Michel a écrit Zonivel pour Zon- hoven. . Scirpus acicularis L ; Lej. Comp., I, 40, 89. Heleocharis acicularis Crép. Man., 526, 5. — Les bords de la Meuse. Scirpus comosus Dmrt. ined. S. acicularis. B comosus Lej. Comp., I, 40, 89. Heleocharis acicularis Crép. Man., 526, 5. — Près Tournay, Utrecht, Eecloo et Somergem. Communiqué par M. Du Mortier. Obs. — La création de cette espèce est le résultat d’une obser- vation incomplète. L'auteur avait cru que le Scirpus acicularis était toujours annuel et que le S. comosus devait s’en distinguer par ses rhizomes {raçants. Scirpus setaceus L.; Lej. Comp., [, 45, 98; Crép. Man., 528, 4. Scirpus setaceus var. culino subrepenti FI. Spa. Revue. S. setaceus G. major Lej. Comp. I, 45, 98. S. setaceus Crép. Man., 528, 4. Obs. — Les deux échantillons qui représentent ce n° montrent une souche traçante. | Schoenus nigricans L.; Lej. Comp., I, 45, 104; Crép. Man., 550, 1. -— Les bords de l'Océan et au marais de la Rau près Tournay. Schoenus fuscus L ; Lej. Comp., I, 45, 105. Rhynchospora fusca Crép. Man., 525, 2. — Les lieux où l’eau séjourne pendant l'hiver. Schoenus rufus Huds. Scirpus compressus B. rufus Lej. Comp. I, 45, 101. Scirpus compressus Crép. Man., 528, 12. — Les prairies humides du grand-duché de Luxembourg. Obs. — Simple forme du S. compressus, à feuilles presque lisses et à bractée inférieure égalant environ la moitié de l’épi. Schoenus compressus L. Scirpus compressus Lej. Comp., I, 45, 101 ; Crép. Man., 528, 12. — Les prairies humides près du Vieux-Jonc. Schoenus Mariscus Sm. Cladium germanieum Lej. Comp. I, 22, 61. C. Mariscus Crép. Man., 529, 1. — Les marais tourbeux et pro- fonds vers la mer et près Tournay et au marais de Schenweld. 276. 277. 278. 279. 280. 281. 282. 285. 284. 285. 286. (42% ) Cyperus fuscus L.; Lej. Comp., 1, 57, 84; Crép. Man., 529, 1. — Les lieux humides près Nessonvaux et dans la Campine près Bilsen. Cyperus flavescens L.; Lej. Comp., I, 57, 85 ; Crép. Man., 529, 2. — Les lieux humides près Tournay. Communiqué par M. Du Mortier. Acorus Calamus L.; Lej. Comp., II, 52, 665; Crép. Man., 509, 1. — Les bords des canaux de la Flandre et les bords de la Meuse. Juncus conglomeratus L.; Lej. Comp. IL, 25, 645 ; Crép. Man., 512, 1. Juncus effusus L.; Lej. Comp. Il, 25, 645 ; Crép. Man., 512, 2. Obs. — Un échantillon a la panicule étalée, avec deux ra- meaux allongés ; un autre a la panicule assez contractée. Juncus effusus var. subglomeratus. J. effusus G. compactus Le]. Comp., IL, 25, 645. J. effusus Crép. Man., 512, 2. Juncus effusus var. pauciflorus. Cette variété est le J'uncus effusus Cans son état jeune. Du Mortier. J. effusus Y. pauciflorus Le]. Comp., I, 25, 645. Juncus glaucus Willd.; Lej. Comp., IT, 24, 644 ; Crép. Man., 512, 5. Juncus filiformis L.; Lej. Comp., If, 24, 645 ; Crép. Man, 512, 4. — Les prairies humides près Malmedy et Pitersheim. Juncus maritimus Sm. Lej. Comp., If, 22, 641 ; Crép. Man., 512, 5. — À la pointe de la Flandre occidentale près Knocke. Juncus fusco-ater Schreb.; Lej. Comp., I1,.27, 655. — A la pointe de la Flandre occidentale. Communiqué par M. Du Mortier. Obs. — La plante publiée sous ce n° n’est représentée que par une tige unique sans souche; en outre, les fleurs sont seulement à l’état de jeunes boutons. On ne peut done faire que des sup- positions sur l'identité de cette plante. Son facies, qui n’est pas celui du J. lamprocarpus, espèce parfois prise pour le J. fus- coater Schreb., semble convenir au J. alpinus Vill., dont le J. fuscoater de Schreber n’est qu’un synonyme. M. Du Mortier a bien voulu m'envoyer un spécimen de celui-ci récolté dans les dunes marécageuses près de Knocke. Ce spécimen étant enfruits, on peut mieux le juger que celui de l’herbier de Michel, et ses caractères paraissent être ceux du J. alpinus. On fera done bien de se livrer à d’actives recherches sur notre littoral, pour retrou- ver cette rare espèce qui, à ma connaissance, n’a pas été récoltée en Belgique depuis de nombreuses années. Pour faciliter les recherches, je vais tracer les diagnoses comparatives de ce type et de son congénère, le J. lamprocarpus. ( 425 Juncus ALrINuS Vill. Juncus LAMPROCARPUS Ehrh. Tiges toujours dressées, roides ; Tiges dressées, ou ascendantes, corymbe fructifère dressé, à ra- non roides; corymbe fructifère meaux roides ; pièces du périanthe étalé ou divariqué, à rameauwnon toutes obtuses, les extérieures briè- roides; pièces extérieures du pé- vement mueronées sur le dos au rianthe aiguës, les intérieures ob- sommet. tuses. | Le facies de ces deux espèces peut permettre de les distinguer à PRERIÈE vue, du moins à la maturité. Peut-être observera-t-on sur nos côtes le J. anceps Laharpe, espèce qui a été autrefois confondue avec le J. alpinus. Tiges dressées, fortement comprimées, ainsi que les feuilles ; corymbe fructifère dressé; périanthe à divisions extérieures aiguës, les intérieures obtuses ; capsule dépassant peu le périanthe. 287. Juncus obtusiflorus Ehrh.; Lej. Comp., Il, 27, 652; Crép. Man., 915, 11. — Au marais de la Rau près Tournay et dans la Campine. 288. Juncus acutiflorus Ehrh.; Lej. Comp., Il, 28, 655. J. sylvaticus Crép. Man., 512, 10. 289. Juncus lamprocarpus Ehrh. Lej. Comp., IL, 28, 654; Crép. Man., 512, 9. 290. J'uncus uliginosus Schreb.; Lej. Comp., IL, 29, 656. J. supinus Crép. Man., 512, 8. 291. J'uncus bufonius L.; Lej. Comp. IT, 26, 650 ; Crép. Man., 515, 17. Obs. — L'un des deux échantillons a les pièces du périanthe dépassant longuement la capsule, l’autre a la capsule peu dépas- sée par le périanthe. 292. J'uncus Tenageia Ehrh.; Lej. Comp., II, 25, 648; Crép. Man., 915, 16. 295. Juncus bulbosus L ; Lej. Comp., I, 25, 647. J. compressus Crép. Man., 515, 14. 294. Juncus tenuis var. Gesneri. J. tenuis Lej. Comp., II, 26, 649 ; Crép. Man., 515, 15. — Le long des chemins creux et ombragés dans la Campine anversoise près Tongerloo, etc. 295. Juncus squarrosus L.; Lej. Comp., II, 24, 646; Crép. Man., 913, 12. ( 496 ) 296. Luzula albida DC. L. albida «. leucanthema Lej. Comp., II, 51, 659. L. nemorosa Crép. Man., 514, 4. 297. Luzula albida var. perigonio rubescente. L. albida B. erytranthema Lej. Comp., IE, 51, 659. 298 Luzula mulliflora Lej.; Lej. Comp., IE, 51, 661; Crép. Man., 514, 6 299. Luzula congesta Lej.; L. multiflora GB. subcongesta Lej. Comp. Il, 52, 661. Obs. — D’après le Compendium, le L. congesta Lej. se distin- guerait de cette forme, qui est à tige élancée, dressée, à inflores- cence accompagnée de bractées, par une tige à la fin décombante, par une infloreseence nue et par les pièces du périanthe dépas- sant la capsule. Dans les nos 299 et 298, les pièces du périanthe dépassent un peu la capsule et ne sont pas plus courtes, comme Lejeune le dit. Selon celui-ci, son L. congesta aurait une racine « subfbrosa » et le L. multiflora, une racine « fibrosa. » Dans le n° 299, la souche est constituée par un court et épais rhizome ascendant. 500. Luzula vernalis DC.; Lej. Comp, Il, 29, 657. L. pilosa Crép. Man., 514, 1. BIBLIOGRAPHIE. Actes du Congrès international de Botanique, publiés par M. Eug. Fournier(1). Le volume des Actes du Congrès ne suit pas l’ordre des séances. Pour éviter la confusion que cet ordre eut pu engen- drer, il est divisé en deux parties principales. La première est destinée aux mémoires et communications, au nombre de trente. La seconde contient les discussions des lois de nomen- clature qui eurent lieu dans les séances des 19, 20 et 21 août: elle se termine par le texte de ces lois telles qu’elles ont été (1) Un vol. in-8o, de 266 pages, avec 2 planches ; Paris, 1867. (4927 ) votées par le Congrès. Le volume se termine par les rapports sur les établissements visités par le Congrès. Voici d’abord l'analyse succincte des mémoires et communications. 4° Dés genres en botanique, par M. Malbranche, président de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen. — L'auteur critique les genres nouveaux, surtout ceux qui ne renferment qu’une seule espèce. Il préfère des sections à l’éta- blissement de genres nouveaux. 2 Notice tératologique, par M. F. Kirschleger, de Stras- bourg. — Il s’agit de ligules femelles naissant entre les feuil- les anthodiales du Leucanthemum pratense. 5° Sur la fleur des Sapindacées, par M. le professeur Radi- kofer de Munich. — L'auteur donne l'explication des fleurs irrégulières, mais symétriques de certaines Sapindacées qu'il ramène à un type commun. Il s'occupe ensuite de l’arille de la graine dans cette famille et de ses transformations. 4° Sur un LaeLiA hybride et sur la fécondation des Orchi- dées, par M. Rivière, jardinier en chef du Luxembourg. — Nous voici en présence d’un fait bien intéressant. M. Rivière ne s’est pas borné à opérer la fécondation artificielle et le semis des Orchidées; il a entrepris de les hybrider et il pré- sente, en plein état de floraison, un Laelia hybride obtenu par lui et dont les deux parents sont le Laelia crispa, plante-mère, épiphyte, et le Laelia cinnabarina, plante-père, terrestre. Il décrit ce curieux hybride dont la première fleur est apparue le 22 août 1865, sept ans après le semis des graines, et donne des explications sur la manière d'opérer la fécondation arti- ficielle des Orchidées. , 5o Sur la culture des Quinquinas, par M. H.-A. Weddell. — L'écorce du Cinchona, si usitée dans la médecine, ne peut s’obtenir qu’en détruisant l'arbre qui la porte et cette destruc- tion menacait de frapper le monde d’une disette de cette im- portante production. Pour parer à ce danger, les gouverne- ments anglais ct hollandais tentèrent d'introduire dans les Indes la culture du Quinquina. La plantation la plus impor- 37 ( 498 ) tante est celle dirigée par M. Mac Ivor, à Ootacamund, dans l'Inde anglaise. Pour donner une idée du progrès de cette culture, M. Weddell fait connaître qu’en 1861 il ne s’y trou- vait que 655 plants de Cinchona; en avril 1862, il y en avait 31,495; un an après, 157,704 et à la fin de 1865, 277,080. Depuis lors, on ne compte plus et aujourd’hui c’est par millions de plantes que la culture s’en est déve- loppée dans l'Inde anglaise. Les premiers produits de cette culture viennent d'arriver à Londres, et M. Weddell dépose sur le bureau des échantillons de diverses espèces de Quinquina venues des Grandes Indes. 6° Sur la culture et la morphologie des plantes à feuilles ascidiformes, par M. David Moore, directeur du Jardin bota- nique de Dublin. — M. Moore a accompagné cet intéressant travail de feuilles vivantes des diverses espèces de Vepenthes, de Sarracenia, de Darlingtonia et de Cephalotus, pour la dé- monstration de leur morphologie. 7° Sur le développement du proembryon de l’Osmunpa REGA- Lis, par le docteur Kny, privatdocent à l'Université de Berlin. — L'auteur expose le mode d’intersection des cellules lors de la germination de l’embryon et compare le proembryon de l'Osmonde avec celui des Polypodiacées. 8° Sur quelques plantes d'Irlande, par M. David Moore. — Le Neottia gemmipara Sm., confiné jusqu'ici dans le comté de Cork, a été retrouvé dans l’Amérique du Nord; l’Erica Mackayana Bab., a été recu des Pyrénées occidentales par sir Willam Hooker; la Calluna atlantica Seem. n’est qu'un état de l'espèce vulgaire et non une forme différente; l’Erica mediterranea et le Menziesia polifolia se retrouvent en Ir- lande. M. D. Moore communique des échantillons de ces diverses plantes. 9° Transformation du système foliaire du PELARGOoNIUM CAPITATUM, par M. Robillard, de Valence (Espagne). — L'auteur remet sur le bureau des échantillons de la forme à feuilles presque entières qu’il a obtenue. ( 429 ) 10° Sur la flore des Gabres de Toscane, par M. Th. Caruel. — L'auteur indique 8 espèces propres à ce terrain. Ce mé- moire a donné lieu à une intéressante discussion de géographie botanique. 11° Sur les principes généraux de la culture des Orchidées, par M. Robert Warner, de Londres. 19° Sur l’état actuel de la flore grecque, par M. Théodore Orphanidès, professeur de botanique à l’Université d’Athènes, — La flore grecque comprend 5668 espèces de plantes. L’au- teur en donne l’énumération numérique par familles, d’après son propre herbier. 15° Considérations sur le phénomène de l’hybridité, par M. Germain de Saint-Pierre. — L'auteur a opéré des hybri- dations successives sur le Lagenaria vulgaris etle L. sphaerica, ainsi que sur bes hybrides qui en sont provenus. C'est une série d'expériences d’un haut intérêt. 1%° Sur la manière de préserver des insectes les collections botaniques, par M. Jules Poisson, préparateur au Muséum. — L'auteur cite des expériences d’empoisonnement de plantes. Le sulfure de carbone, la benzine, l'acide phénique, réputés comme bons depuis quelques années, n’ont qu’un effet transi- toire; le meilleur mode de préservation est d'ajouter à la solu- tion de sublimé une certaine quantité de sel ammoniac (chlorhydrate d’ammoniaque). Il conseille les proportions sui- vantes, en faisant remarquer que l'alcool concentré rend les parties délicates friables, Bichlorure de mercure pulvérisé . . . 70 grammes, Chlorhydrate d’ammoniaque pulvérisé. . 50 » Alcool ordinaire à 65 degrés centigr. . 2 litres 1/2. Cette indication, due à un homme autorisé en cette matière, mérite toute l'attention des botanistes. 15° Observations sur la floraison d’un Agave, par M. E. Fai- vre, professeur à la Faculté des sciences de Lyon. — C'est la notation quotidienne de la croissance diurne et nocturne de la ( ( 450 ) hampe de l’Agave lurida pendant 52 jours, et de ses organes floraux, avec l'indication des conséquence qui en découlent. 16° M. de Schænefeld rend compte de l’herborisation du 18 août dans la forêt de Fontainebleau. Le Goodyera repens, qui y croît sous les pins, a sensiblement diminué. 47° M. Schultz-Schultzenstein, professeur à l’Université de Berlin, fait une communication verbale sur la nutrition des plantes et sur les vaiseaux laticifères dont on lui doit la décou- verte. Il réfute les objections présentées à ce sujet et propose de répéter, devant Ie Congrès, ses expériences, lors de la visite à l'École de pharmacie. 18° Théorie de l’anaphytose (des articles) des plantes, par M. Schultz-Schultzenstein. — C’est ce que nous avons appelé théorie des articulations dans nos recherches sur la structure comparée des animaux et des végétaux. Pour l’auteur, l’article qu'il nomme anaphyton est l'unité corporelle et l'élément générateur de la plante; la feuille et son pétiole n’en sont que des modifications opérées par voie de ramification. Cette théorie nous paraît forcée. L'article avec ou sans sa feuille est l'unité embryonnaire de la plante et, comme nous lavons montré, tout embryon végétal est un article, tandis que tout embryon animal est un bourgcon; mais les feuiiles ne sont pas la ramification de cet article; elles en sont les cotylédons, l'être végétal représentant, en vertu de la loi du développement centripète, une série d’embryons superposés. Voilà ce que montre l'observation. Pour la métamorphose du verticille d'insertion de l’article végétal, nous renvoyons à ce que nous avons dit dans ce Bulletin, t. IV, page 97 et suivantes. 19° MM. Cosson et Balansa mettent sous les yeux du Congrès une forme intéressante de l’£ragrostis pilosa qui semble prouver la nécessité de réunir plusieurs espèces voisines. 20° M. Eug. Fournier donne le programme d’une Flore morphologique et synoptique de France dont la digection lui est confiée. 91° Anomalies de structure de la tige de l'ERODIUM PETRAEU, (451) par M. J.-E. Planchon, de Montpellier. — La structure de cette tige présente une nouvelle et curieuse exception à la structure ordinaire des tiges ligneuses des Dicotylées. L'auteur promet sur ce point un mémoire complet. 22° Sur la végétation du Jardin de la Mer-de-glace à Chamounix, par M. V. Personnat, — L'auteur y a découvert quatre espèces nouvelles. 25° Sur les accidents morbides que détermine la Canne- de-Provence chez les ouvriers qui la manient, par le docteur Caisso. — L'auteur attribue cette maladie à un cryptogame qu'il désigne sous le nom de Mucor dermatodis. 24° Sur la station de quelques plantes du département de la Sarthe, par M. Crié. 25° Sur les Chénes dont se nourrit le ver à soie du chène, par M. Çamille Personnat. — Ces chênes sont les G. peduncu- lata, sessiliflora, pubescens et Cerris. 26° Sur la structure de la fleur femelle de quelques Balano- phorées, par M. A.-W. Eichler, privatdocent à l’Université de Munich. — Dans ce remarquable travail, l’auteur passe en revue tous les genres de la famille, encore si obseure, des Balanophorées et en examine les divers organes floraux. Il en exelut le Cynomorium et le Mystropetalum et en forme six tribus, savoir : Eubalanophoreae, Langsdorffieae, Helosideae, Scybalieue, Lophophyteae et Sarcophyteae. Pour lui, cette famille doit être rapprochée du Myzodendron, genre de la famille des Santalacées, et des Hippuridées. 27° Aperçu de la végétation du département de l’Ardèche, par M. C. Personnat, — Travail intéressant pour la flore fran- caise. 28° Communication sur un produit hybride du Cuamarrops HUMILIS fécondé par un PHOoENIx DACTYLIFERA. — Deux lettres de M. le comte Jaubert et de M. A. Denis. 29% Sur les noms anciens du Cyprès, par le docteur Eug. Fournier. — Intéressant travail de philologie historique. 50° Sur le mouvement des branches occasionné par..des.. LÉUAI >" sl / + : ag: - gg A Lo | Le (439) variations de température, par M. de Geleznow, conseiller d'État et directeur de l'Académie forestière de Moscou. — Cette communication a été verbale et le manuscrit n’en était pas encore parvenu au moment de l'impression du volume; mais les Actes reproduisent l’intéressante discussion à laquelle elle a donné lieu. Il s’agit du phénomène de l’abaissement des rameaux des arbres en raison de l'intensité du froid. 51° Enfin, M. André Famintzin, de St-Pétersbourg, a fait une communication sur l’action de la lumière dans le dévelop- pement du Spirogyra. Ce mémoire a été imprimé dans les Bulletins de l’Académie impériale de St-Pétersbourg. On voit par l'analyse qui précède combien ont été intéres- santes les communications scientifiques faites au Congrès international. C’est dans le volume des Actes de ce Congrès qu'on pourra juger de leur importance. Ce volume aurait done à ce point de vue seul un véritable intérêt, mais ce qui rend cet intérêt bien plus grand encore, c’est sa seconde partie renfermant les assises de la science dans la discussion des lois de nomenclature botanique et le texte de ces lois tel qu'il a été arrêté par le Congrès. C’est la première fois qu’une assemblée scientifique est appelée à voter les lois de la science et il y a dans ce point un fait qui doit faire époque. Les rois font des Congrès pour régler le sort des peuples, pourquoi les botanistes n’en feraient-ils pas pour fixer les difficultés scienti- fiques. Mais nous avons à parler du sujet qui nous occupe en donnant l’analyse du beau travail de M. De Candolle; pour ne pas nous répéter, nous passerons donc à cet ouvrage. Lois de la nomenclature botanique, par M. Alpñn. De Candoile (1). Après avoir rendu compte du volume des Actes du Congrès . . . « 2 international de Botanique, il nous reste à parler de l'impor- (1) Un vol. in-8o, de 64 pages ; Genève et Paris, 1867. (435 ) tante publication de M. Alph. De Candolle qui a été la suite de ce Congrès. Les lois de nomenclature portées par Linné avaient été admises par les savants qui professaient pour elles un culte légitime et mérité. Mais l’immortel fondateur de la science n'avait pu prévoir les difficultés futures et depuis 130 ans qu'avaient paru les Fundamenta botanica, ces difficultés s'étaient fait jour et apparaissaient de plus en plus nombreu- ses. Déjà en 1864, au Congrès horticole de Bruxelles, M. Alph. De Candolle en avait signalé les inconvénients et à la réunion internationale de botanique à Londres, en 4866, M. Karl Koch avait demandé que le futur Congrès s’occupât de régler les questions douteuses de nomenclature. C’est dans cette situa- tion que le comité d'organisation du Congrès de Paris engagea le célèbre M. De Candolle de préparer un code de nomen- clature botanique destiné à être soumis au vote du Congrès. Dans l’analyse précédente, nous avons rendu compte de ce qui avait eu lieu au Congrès au sujet de cet examen, main- tenant il nous reste à parler du travail tel qu’il a été adopté et que vient de publier lillustre botaniste de Genève. Disons cependant que toutes les modifications adoptées par le Congrès au projet de M. Alph. De Candolle ont recu son assentiment. Les lois de nomenclature comprennent 68 articles repartis en trois chapitres, dont le dernier comprend 7 sections. Chap. I. Considérations générales et principes dirigeants (art. 1 à 7). Chap. IT. De la subordination des groupes du règne végétal (art. 8 à 14). Chap. IL De la manière de diviser chaque groupe ou association de végétaux. $ 1. Principes généraux (art. 15 à 17). $ 2. Nomenclature des divers groupes (art. 18 à 40). $ 5. De la publication et date des noms et combinaisons de noms (art. 41 à 47). (454 ) 4. De la précision des noms par la citation du botaniste qui les a publiés le premier (art. 48 à 52). . Du nom à conserver en cas de division ou de rema- niement des groupes (art. 55 à 58). Des noms à rejeter, changer ou modifier (art. 59 à 66). Des noms de plantes dans les langues modernes (art. 67 et 68). On voit par l'indication qui précède la marche de cet important travail. Toutes les questions de nomenclature y sont traitées et résolues de manière à établir une règle uni- forme et à faire disparaitre les difficultés qui s’accumulaient chaque jour. Ajoutons que la sagesse qui a présidé au travail de M. De Candolle et aux délibérations du Congrès viennent en garantir l'adoption par tous les botanistes et en font un livre indispensable à tous les savants. Les lois de nomenclature sont précédées d’une introduction qui en expose l’origine et suivies d’un commentaire qui en explique la portée. Ce qui caractérise le mérite du beau tra- vail de M. De Candolle, c’est l’esprit pratique qui y préside. Il ne se jette pas dans les innovations; il adopte ce qui est adopté et se borne à en affirmer la valeur. C’est là le fait d’un esprit sage ct pratique; aussi nous ne doutons pas que les lois de nomenclature qui ont été admises par le Congrès obticndront l'adhésion de tous les savants et qu’ainsi il sera apporté un remède aux désordres qui tendaient à s’introduire dans cette partie si importante de la science. Nous ne saurions trop engager nos confrères à se procurer ce petit volume désormais indispensable dans toute biblio- thèque de botanique. (in S S S S NY © B. Du MorrTier. (435 ) Traité général de botanique descriptive et analytique, par MM. Lemaout et Decaisne (1). Cet important ouvrage se compose de deux parties : la pre- mière comprenant l’organographie, l'anatomie et la physio- logie, la seconde contenant la description et l’iconographie des familles naturelles avec l’indication des principaux genres qui s’y rattachent. C’est surtout cette seconde partie qui con- stitue le rare mérite de cet ouvrage. La première partie expose tour à tour ce qui concerne la végétation, l’inflorescence, la fleur et le fruit. Toutes les formes générales y sont décrites et figurées. Puis viennent des considérations générales sur l’anatomie et des notions élémentaires de physiologie, les auteurs renvoyant au bel ouvrage de M. Duchartre pour l'examen détaillé de l’état des connaissances actuelles relativement à ces deux branches de la botanique. La seconde partie, qui forme les quatre cinquièmes de l'ouvrage, est, comme nous l’avons dit, destinée à la description et à l’iconographie des familles naturelles. La classification adoptée est celle proposée par Adr. de Jussieu dans l’article Taxononie du Dictionnaire universel d’histoire naturelle, mais l'ordre en est ici interverti, pour commencer la série des familles par les plantes les plus élevées en organisation et la terminer par les végétaux les plus simples, les plus obscurs et jusqu’à présent les moins étudiés. C'est ici que commence le grand intérêt de ce bel ouvrage. Les familles des plantes y sont successivement décrites, d’abord (1) Un vol. in-4o, de 756 pages, avec 5500 figures dans le texte; Paris, 4867 (avec la date de 1868). 58 ( 456 ) sous la forme diagnostique, puis d’une manière étendue en exposant tour à tour les caractères de la végétation, de la fleur, du fruit, de la graine et de l'embryon. Chaque famille ou chaque tribu est ornée d’une multitude de figures de Ia plus grande beauté, analysant tous les organes de la fleur, du fruit et de la graine. En voyant ces admirables dissections, on doit devenir botaniste, car on a là devant les yeux l'indication figurée des coupes auxquelles doit nécessairement se livrer celui qui veut acquérir la connaissance des familles des plantes, et l’on comprendra combien ces indications sont nombreuses quand on saura que ce livre contient 5500 figures. Un tel ouvrage est un monument élevé à la science; il laisse derrière lui tout ce quia paru jusqu’à ce jour et nous ne doutons pas qu'il obtienne le plus brillant succès. B. Du Mortier. Filices Europae et Atlantidis, Asiae minoris et Sibiriae, auctore D' J. Milde (1). Parfois il suffit de citer le nom de l’auteur pour recom- mander un ouvrage à la sérieuse attention du publie : c’est bien certainement ici le cas. Le D' Milde est un de ces tra- vailleurs dont le courage et l’ardeur sont dignes d’admiration. A peine la publication de sa grande monographie des Equi- setum est-elle achevée, qu'il nous donne celle des Filicinées d’une vaste portion de l'hémisphère boréal. Ce travail impor- tant embrasse les Fougères, Équisétacées, Lycopodiacées et Rhizocarpées d'Europe, des îles de Madère, Canaries, Acores, du Cap-Vert, de l’Algérie, de l’Asie mineure et de la Sibérie, et comprend la monographie de tous les Osmunda, Botry- chium et Equisetum connus jusqu’à ce jour. Chaque espèce est traitée avec les plus grands détails, avec (1) Un volume in-8e, de IV-511 pages ; Leipzig, 1867. (CA870 tous les développements que comporte une véritable monc- graphie. Ayant sous la main de très-riches matériaux, possé- dant ce coup d'œil qui devine l'espèce véritable, l’auteur a remis à leur place, c’est-à-dire porté au rang de variétés, un grand nombre de formes élevées un peu trop précipitam- ment au rang de types spécifiques. Ces réductions s’expli- quent de la part d’un monographe qui revise, qui met en ordre des éléments qui primitivement ont été décrits isolé- ment. Toutefois, s’il appauvrit d’un côté, il enrichit de l’autre, en proposant plusieurs espèces inédites. Pour donner une idée des développements dans lesquels est entré le Dr Milde, citons l'exemple de l'Osmunda regalis L., qui compte douze variétés et plusicurs formes rangées par régions (Europe méridionale et boréale, Amérique, Afrique et Asie). Chaque variété est plus ou moins longuement décrite, avec des observations, des articles synonymiques et l’aire de dispersion. Partout où l’occasion se présente, l’auteur traite longuement l'organographie et l’organogénic des groupes ou des espèces et renvoie en outre aux ouvrages principaux sur la matière. La monographie des Osmunda comprend 6 espèces, celle des Botrychium, 10 espèces et celle des £quisetum, 25 espèces. Les Zsoetes décrits sont au nombre de quinze. Nous signalerons brièvement quelques plantes sur lesquelles nous attirons l'attention de nos confrères. Asplenium dolosum Milde. — Probablement une hybride des À. Tricho- manes et À. Adianthum-nigrum. Asplenium germanicum Weiss. — Comme en Silésie et dans le Tyrol cette plante n’est, en beaucoup de lieux, associée ni à l’A. septentrionale ni aux À. Trichomanes et À. Ruta-muraria, l’auteur répugne à y voir une hybride. Asplenium Heufieri Reichardt. — Parait une hybride des À. germani- cum et À. Trichomanes. Phegopteris Dryopteris et P. Robertia. — Considérés comme deux espèces distinctes. Aspidium aculeatum Düll. — A ce type, l’auteur rapporte comme (458) variétés les À. lobatum Sm. et À. Braunii Spenn. Il confirme ce que nous avons déjà avancé au sujet de l’A. angulare des floristes anglais et fran- çais qui doit être rapporté à l’4. aculeatum Sw. Le vrai À. angulare Kit. ou À. Braunii ne paraît pas, vers nos latitudes, dépasser le Rhin à l’ouest. Aspidium cristatum Sw. — Le Lastrea uliginosa Newm. (Aspidium Boottii Tuckerm.) lui est rapporté comme variété. Peut-être rencontrera- t-on cette dernière forme en Belgique. Aspidium spinulosum Sw. — M. Milde a réuni à ce type un grand nombre de formes élevées au rang d’espèces par divers auteurs. Equisetum Telmateia Ehrh. — L'auteur sc refuse d'admettre pour cette plante le nom d’E. maximum de Lamarck. Les raisons qu'il allègue pour rejeter celui-ci ne nous paraissent pas probantes. Equisetum litorale Kühlew. — Jusqu'ici admis comme une hybride des E. arvense et E. limosum; mais le Dr Milde est tenté d’y voir une véri- table espèce que la nature a, en quelque sorte, destinée à s’éteindre. Nous avons peine à partager cette dernière opinion. Lycopodium complanatum L. — Le L. Chamaecyparissus y est rapporté comme variété, parce qu’en Silésie on observe dans les mêmes lieux les deux formes reliées par des variations intermédiaires. En terminant, nous pourrions bien faire certaines critiques concernant diverses espèces au point de vue de notre pays, mais nous préférons passer sur quelques lacunes légères, inévitables, et surtout très-excusables dans un ouvrage tel que celui-ci. Le livre de M. Milde, nous le répétons avec un véritable plaisir, est une œuvre excellente et qui a exigé, de la part de son auteur, beaucoup de perspicacité et un labeur considérable. Ainsi pour 197 espèces distinctes admises, il a dü revoir plus de 1400 synonymes et une multitude de figures et d'échantillons publiés dans les Herbarium normale. Cette monographie doit nécessairement faire partie de toute bibliothèque botanique. Elle renferme des éléments qu’on ne peut trouver ailleurs, ou qui sont dispersés en mille endroits. F:7C: ( 459 ) Diagnosen der in Ungarn und Slavonien bisher beobach- telen Gefüsspflanzen welche in Koch’s Synopsis nicht enthalten sind (Diagnoses plantarum vaseularium in Hungaria et Slavonia hucusque observatarum quae in Koch Synopsi non contentae sunt), von D" August Neilreich (1). Koch, dans son Synopsis, n'avait pas compris la flore de la Hongrie et de l’'Esclavonie. M. Neiïlreich a voulu compléter le tableau donné par l’ancien professeur d’'Erlangen, en suivant méthodiquement le Synopsis et en y intercalant les espèces hongroises et sclavoniennes qui n’appartiennent point à la Ger- manie. Ces espèces nouvelles sont longuement décrites. En outre, l’auteur rectifie et complète le floriste allemand en une foule d’endroits, au sujet d’espèces ou de formes allemandes, soit par d’autres vues sur les plantes, soit par des descriptions quand elles font défaut ou bien par des corrections synony- miques. Cet ouvrage est rempli d'observations intéressantes qui con- cernent non-seulement les plantes d'Allemagne et de Hongrie, mais aussi les nôtres. Comme il doit faire partie de toute bibliothèque, puisqu'il est un supplément indispensable au Synopsis Florae Germanicae, il serait superflu de faire ressor- tir ce qui peut intéresser notre flore indigène. La préface est écrite en allemand, mais le corps de l’ouvrage est rédigé en latin. F. C. (1) Un vol. in-80, de X-155 pages; Vienne, 1867. ( 440 ) Tentative pour rétablir au rang d'espèce le Cicas INERMIS Lour., par C.-A.-J.-A. Oudemans(1). Longtemps le Cicas inermis a été rapporté comme variété au C. revoluta. En 1851, M. Miquel en défendait l’autonomie, mais plus tard, en 1861, revenant de sa première opinion, il le rapportait au C. revoluta. M. Oudemans ayant pu, au Jardin botanique d'Amsterdam, suivre le développement du fruit de ces plantes, il a été forcé de reconnaître que les C. inermis et C. revoluta étaient deux espèces distinctes, surtout par des caractères tirés de la forme et de la constitution de l'ovule et des fruits. L'auteur a reconnu par l'examen microsco- pique que l’ovule des Cycadées n’est revêtu que d’une primine et que la partie charnue et la portion ligneuse du fruit en proviennent et ne constituent qu’un seul tégument. FC. Alsodeiarum quae in herbario regio Lugduno-Batavo asser- vantur illustrationes et descriptiones, auctore C.-A.-F.-A. Oudemans (2). Après un conspectus specierum, l’auteur décrit avec beau- coup de détails 14 espèces d’Afsodeia, dont trois étaient inédites : À. longiflora, A. pugionifera, A. Pervilli. Les belles planches jointes à cette notice ont été dessinées par M. Rossum et quoique lithographiées elles peuvent rivaliser avec de fines gravures sur acier. F0: (1) Broch. in-8&, de 12 pages, avec 4 planches. (Extrait des Archives Néerlandaises, 1867.) (2) Broch. in-8°, de 18 pages, avec 14 planches. (Extrait des Archives Néerlandaises, 1867.) (4 ) Herbarium plantarum Florae Rhenanae, fase. XVI, auctore D' Ph. Wirtgen. Le 17° fascicule qui vient de paraïître renferme les n°° 944 à 1005. Comme toujours, cette collection donne un grand nombre d’espèces et de formes intéressantes à plusieurs titres. Nous citerons spécialement : N° 952. Anthyllis Vulneraria var. pallida Wig. Floribus ochroleucis, calycibus albidis. N° 954. Lotus tenuis var. hirsutus Wtg. Folioles velues et fortement eiliées. Salix cinerea-repens Wimm. et S. aurita- repens Wimm. N° 990. Carex pallescens var. pilosa Herrenkohl. Feuilles pubescentes en dessous et ciliées, gaines pubescentes. Poa sudetica var. remota Koch (P. hybrida Rchb. non Gaud.). On fera bien de rechercher cette variété en Belgique. Il y a cinq formes ou variétés d’Agrostis étudiées et récoltées par M. Herrenkohl. Mais ce qui distingue ce fascicule, ce sont les Rosa qui comprennent 21 numéros. À la suite de la pu- blication de la Monographie des Roses de la flore belge, par M. Du Mortier, notre honorable confrère de Coblence s’est remis à étudier les formes de la région rhénane et de l’Eifel et ses persévérantes recherches ont été extrêémement heureuses. Nous souhaitons vivement qu’il les continue et qu’il publie un mémoire sur les Rosa d'Allemagne, qui, dans ces derniers temps, ont été peu travaillés. La forme publiée la plus cu- rieuse est le N° 975. Rosa mollissima Willd. var. subnuda Crép. in litt. Elle a été recueillie dans le Westerwald. Tige etrameaux presque dépourvus d’aiguillons; les pédicelles et Les fruits sont complétement nus, privés d’aiguillons ou de soies glanduleuses. Cette forme se relie au type par des variations. C'est ainsi que le N° 972. R. mollissima, récolté dans lEifel, a les pédicelles et les fruits, tantôt nus, tantôt chargés de rares soies glanduleuses; que le R. mollissima var. coerulea, publié par M. Baker, sous le N° 7 de son /erbarium of British Roses, a ses pédicelles nus, avec des fruits également nus ou chargés ( 442 ) de soies glanduleuses à la partie supérieure. Au N° 966, M. Wirtgen donne, sous le nom de R. tomenteila forma LR Crép.?, une variété du R. tomentosa. Cette erreur provient sans doutk d’une confusion faite par l’auteur dans les notes que nous lui avions fournies sur plusieurs Rosa qu’il nous avait soumis. Enfin, sous le N° 969, est publié le R. micran-. tha Sm. (provenant de Coblence), type que les floristes alle- mands confondaient et méconnaissaient. Cette bonne et légi- time espèce appartient donc bien à l'Allemagne. KicxxiA BELGIcA où Herbier des plantes les plus rares de la Belgique, par MM. Arm. Thielens et A. Devos. Troisième centurie, 1867. L’exécution matérielle et la préparation des échantillons sont exactement les mêmes que pour les deux premières cen- turies. Nous n’ajouterons rien à ce qu’en ont dit précédemment deux de nos honorables confrères et nous parlerons seulement des espèces que renferme ce fascicule. On peut les diviser de la manière suivante : Quatre espèces très-rares, dont une acquise depuis peu à la flore de la Belgique : Hutchinsia petraea L., Lepidium Draba L., Carex depauperata Good. et C. brizoides L Onze formes litigieuses, qui présentent presque autant d’in- térêt que les précédentes. Ces sortes de plantes seront proba- blement la ressource des centuries futures, alors que les auteurs auront épuisé les anciennes espèces rares de la flore. Ce sont : Vicia varia Host, Epilobium umbrosum? Dmrt., Veronica parmularia Poit. et Turp., Mentha fontana Weihe, M. deflexa Dmrt., Galium niti- dulum Thuill., Hieracium fagicolum Jord., Carex Kochiana DC., Bromus arduennensis Dinurt., Festuca loliacea Curt. et Lepturus filiformis Roth. . (445 ) Huit espèces, qui, par leur naturalisation tenace, peuvent être regardées comme appartenant définitivement à la Belgique : Oxalis corniculata L., Geranium nodosum L., Poterium muricatum Spach, Oenothera muricata L., Saxifraga rotundifolia L., Hyssopus offici- nalis L., Stenactis annua Nces et Aster Novi-Belgii L. E] Ca * ? Quatre espèces communes ou assez communes, mais qui, hâtons-nous de le dire, sont loin d’être communes partout; d’ailleurs on voit qu’elles figurent dans Je Kickxia en bien faible proportion. un -les : Senecio Fuchsii Gmel., Salicornia herbacea L., Avena præcox P. B. et Glyceria plicata Fries. « SE 7 " Le reste de la centurie se compose d'espèces rares, où assez rares, souvent même très-rares dans certaines régions, en somme de bonnes plantes d’herbier. En voici la liste : Ranuneulus hololeucos Lloyd, R. platanifolius L., Helleborus viridis L., Stellaria nemorum L., Elatine hexandra L., Geranium sanguineum x; G. pratense L., G. Rue L., G. dla L., Erodium nel laefolium Sibth., Polygala comosa Sehk., Monotropa Hypopitys L., Pyrola minor L., Corydalis solida L , C. claviculata L., Cardamine impatiens L., Alyssum incanum L., Sos Filipendula L., Fragaria magna Thuill., F. collina Ehrh., ee vulgaris Lind!., rs lanceolatum Seb. et Maur., E. roseum Schreb., Isnardia palustris L., Sium angustifolium L., Peucedanum earvifolium V IL, Samoius Valer u L., Anagallis tenella L., Statice Limonium L. Den maritima L., Villarsia nymphaeoides Vent, Gentiana Cruciata “# Erythraea pulchella Sw .,Cicendia filiformis L , arte tis sylvatica Hoffm., Veronica persica Poir., V.acinifolia L., V. scuteilata L., Serophularia umbrosa Dmrt., Utricularia vulgaris L., Orobanche Hederae Duby, Salvia pratensis L., ie intermedia Vill., Stachys alpina L., Brunella alba Pall., Scutellaria minor L., Teucrium Chamaedrys L., Asperula cynanchica L., Gnaphalium lutco-album L., Senccio aquaticus Huds.,S. paludosus L., Rte palustre DC. Habits portulacoides L., Rumex maximus Schreb. var. sabis Van Bast. , Euphorbia stricta L., Alisma racunculoides L., A, natans L., Rhipacte atrorubens Hofin., (444) Stratiotes aloides L., Triglochin palustris L., T. maritima L., Carex tere- tiuscula Good., C. stricta Good., Scirpus Pollichii Godr. et Gren., S. com- pressus L., Calamagrostis lanceolata Roth, Melica nutans L., Bromus erectus Huds., Festuca rigida L., Hordeum maritinum With., Polypodium Phegopteris L , P. Dryopteris L. et Ophioglossum vulgatum L. Nous terminons en faisant des vœux pour que les botanistes saluent longtemps encore l'apparition périodique de cette belle collection. J. CHALON. Leerboek der Plantenkunde, door C.-A.-J.-A. Oudemans(l). Il y a plusieurs années, M. Oudemans, aujourd’hui profes- seur à l’Athenacum illustre d'Amsterdam, traduisit successi- vement, en hollandais, deux éditions de l'excellent traité : Lehrbuch der gesammten Pflanzenkunde du D' Seubert. En- gagé par le succès de ces publications, l'éditeur insista auprés de notre collègue pour obtenir la traduction d’une nouvelle édition du même ouvrage. Toutefois M. Oudemans, mieux à même que personne de savoir que l’œuvre du professeur de Carlsruhe n’est plus entièrement au niveau de la science et que plusieurs parties, entre autres l’anatomie et la eryptogamie, y sont traitées avec trop peu de développement, renonça à traduire encore et préféra publier lui-même un traité original de botanique, sous le nom de Leerboek der Plantenkunde. Ce traité est déjà partiellement livré à la publicité. Après une première partie traitant de l’organographie des Phané- rogames et datant de 1866, nous en voyons avec plaisir apparaître deux autres, dont lune est consacrée à l'anatomie et l’autre à la physiologie. L'œuvre, dans laquelle M. Oude- (1) Un vol. in-8o, de 812 pages avec 574 figures intercalées dans le texte ; Amsterdam 1866-1867. (445 ) mans révèle autant d'ordre et de méthode que d’érudition, est digne de toutes les sympathies du monde savant; aussi n’hésitons-nous pas à lui accorder une place dans cette revue bibliographique, sans attendre que le volume consacré à la phytographie, la taxonomie, la géographie des plantes et la paléontologie végétale recoive également le jour. La première partie, comprenant l’organographie des Pha- nérogames, compte 499 pages. L'auteur y suit à peu près la marche adoptée dans le Lehrbuch de Seubert : dans le premier chapitre, il jette sur la plante un coup d’œil général; dans le second, il fait connaitre les organes de végétation et, dans le troisième, il décrit les organes de reproduction. C’est à dessein que M. Oudemans passe sous silence l’organographie des Cryptogames : l'exposé de leur structure, qui varie trop d’une famille à l’autre pour pouvoir se ramener facilement à des types généraux, trouvera place dans la partie descriptive. Le texte, d’une clarté sans pareille, est illustré en outre dt 549 gravures sur bois, qui rendent son intelligence parfaite. Parmi ces gravures, un petit nombre seulement sont originales; les autres sont empruntées aux travaux de Seubert, Payer, Schacht, etc. L'auteur nous dit en effet, dans sa préface, qu'il considère comme aussi inutile pour la science qu’onéreux pour l'éditeur de donner des figures nouvelles, là où les anciennes peuvent encore convenir. La partie anatomique, qui, dans l'ouvrage de Seubert, n’oc- cupait qu'une trentaine de pages, comprend à elle seule, dans le Lecrboek, 551 pages illustrées de 214 figures; celles-ci, de même que celles de l’organographie, sont loin d’être toutes originales. Après avoir décrit les cellules et les vaisseaux, puis la réunion de ces organes similaires en tissus, M. Oudemans aborde l’étude des appareils plus compliqués : il nous parle successivement de l’épiderme, des glandes, des opanges et des faisceaux vasculaires; il passe ensuite à la structure des tiges, des racines et des feuilles, pour arriver enfin aux organes constitutifs des fleurs, au fruit et à la graine. Cette partie ( 446 ) anatoinique est celle dont la lecture nous a le plus intéressé. L'auteur y expose, avec une rare clarté, toutes les ques- tions si délicates de la structure des organes : il y retrace les opinions anciennes et, à côté d'elles, il nous reproduit les découvertes les plus récentes faites par les anatomistes célèbres de l’Allemagne et de la France. Nous regrettons toutefois que l'auteur n’ait pas cru devoir adopter, sur la structure du sac embryonnaire, les idées émises par feu Hermann Schacht. L'illustre professeur de l’Université de Bonn a fait de la question de reproduction des phanérogames l’objet continuel de ses recherches et nous, qui avons l'honneur de compter au nombre de ses élèves, nous pouvons témoigner de l'exactitude des dessins par lesquels il a représenté ses superbes préparations. La partie consacrée à la physiologie comprend 285 pages avec 11 gravures explicatives. Elle est divisée en trois chapitres. Le premier traite des actes nombreux dont se compose la fonc- tion de nutrition. Dans le second, l’auteur nous parle de la reproduction des plantes par la voie non sexuelle et par le concours des sexes et, à ce dernier propos, il nous initie aux travaux remarquables de MM. Darwin, Hildebrand, ete., sur la diclinie, la dichogamie, l’hétérostylie, le dimorphisme et tant d’autres phénomènes curieux. Dans le troisième chapitre, M. Oudemans considère la plante dans quatre phases de son existence : la germination, la feuillaison, la floraison et la fructification, en nous retraçant les pages les plus intéressantes du récent ouvrage de M. Sachs intitulé : Lehrbuch der Experi- mental-Physiologie der Pflanzen. Il nous sera permis pourtant de faire ici une observation d’ailleurs sans grande importance. Nous eussions préféré, pour éviter les répétitions, voir la partie physiologique réunie à l’anatomie : il est difficile en effet de décrire ün organe sans dire un mot de ses fonctions, comme il est impossible d’expli- quer ces dernières sans revenir à la structure anatomique. Quoi qu'il en soit, le Leerbock de M. Oudemans est un travail du plus grand intérêt. Si la fin, comme nous en som- PP Ga) mes convaincu, correspond à ce qui a paru jusqu'ici, la science possédera un nouveau trésor destiné à rendre, dans les Pays-Bas, les mêmes services qu'ont rendus, à l'Allemagne, les œuvres de Schacht, de MM. Hofmeister et Sachs et, à la France, celles de Payer et de M. Duchartre. J.-J. Kickx. Hypopityeae (Kl.) mexicanae et centrali-americanae, a cell. proff. Liebmann et Oersted collectae et in museo botanico Hauniensi asservatae, auctore Joh. Lange (1). Dans cette notice, l’auteur décrit une espèce inédite de Pyrola (P. Liebmanni Lge) et le Monotropa coccinea Zucea- rini. Ces deux plantes sont représentées et analysées dans deux planches d’une grande beauté de dessin et de gravure. FC: MÉLANGES. Dans une notice intitulée : On polliniferous ovules in a Rose (Journal of Botany, n° LIX, novembre 1867), M. Max- well T. Masters rapporte un fait extrêmement rare et d’une haute valeur morphologique. Il s’agit d’ovules de Rosa arvensis ayant développé dans leur sein des grains de pollen. — L'Oesterreichische botanische Zeitschrift (décembre 1867) contient une note intitulée : Zur Flora von Bertolzheim in Baiern, par Carl Graf Du Moulin, dans laquelle l’auteur décrit plusieurs formes réputées nouvelles. Ce sont : 1. Viora DECLIVA D. C. Floribus albis, sine macula, sepalis apice (1) Broch. in-8o, de 12 pages, avec deux planches. (Extrait des Actis Soc. Hist. Nat. Hauniae, 1867.) CMS ). glabris, fl. odori et cet. ut in V. coflina. 2. SapoNARIA ALLU- vioxaLis C. D. Calice glanduloso-villoso, coronis corollae antheras aequantibus. fol. nebuloso-pellucidis. Cetera ut in S. officinali. 5. Dianruus veRNUS C. D. Caule 2-4 pollicare, 1-5 floro, squamis calicinis viridibus, lanceolatis, subnaten- tibus. F1. majo. Fleurit déjà dès la fin de mai (l’auteur a sans doute voulu dire avril) sur les coilines calcaires arides. Par tout son habitus, il rappelle les formes naines du D. Certhu- sianorum, dont il se distingue par les pièces du calicule her- bacées, lancéolées-aiguës, subétalées, par un rouge différent et ressemblant un peu à celui du D. deltoides. 4. HYPERICUM mMiXTUM C. D. Caule ancipite ut in 7. perforato, sepalis ellip- ticis obtusis ut in {. quadrungulo. Paraït être une hybride des A. perforatum et H. quadranqulum, car on ne l’observe qu’en compagnie de ces deux espèces dans les alluvions un peu humides. Cest un Æ. perforatum, si on ne considère que la coupe de la tige et c’est un 7. quadrançulum, si on ne regarde que les sépales. 5. Hypericum sEpALASTRUM C. D. Caule suberecto, 2-4 pollicare, sepalis magnis, margine paulis glan- dulis sessilibus instruetis, obovato-elliptieis, petala superan- tibus, patentibus. Les sépales sont étalés horizontalement, ayant la forme et la grandeur des feuilles. (Il nous semble qu'il s’agit plutôt ici d’une monstruosité que d’une espèce véritable.) 6. Azrium scoronoipes C. D. Umbella laxa, floribus dependentibus, staminibus perigonium aequant. vel superan- tibus, floribus pallido roseis laterant in A. Scorodopraso. Cette forme est à peu près à l’A. Scorodoprasum, ce que l'A. carinatum est à l'A. oleraceum. — M. Victor v. Janka continue la suite de ses clefs analy- tiques (en latin), pour arriver à la détermination des espèces appartenant aux grands genres européens. Dans le n° de décembre dernier de l'Oesterreichische botanische Zeiüschrift, il publie celle des Scirpus. Voici comment il caractérise les S. palustris L. et S. uniglumis Link : Squama infima spiculae basin dimidiam amplectens; styli basis persistens ovata acuta, ( 449 ) magis longa quam lata (S. palustris). Squama infima spiculae basin penitus amplectens; styli basis persistens brevis com- planata obtusissima, magis lata quam longa (S. wniglumis). — Dans une petite note insérée dans les Zuiletins de l’Aca- cadémie royale de Belgique, notre confrère M. Maiaise rap- porte le fait suivant. Un rejet traçant épigé du Phragimnites communis, long de 6 mètres environ, avait produit à l’aisselle de ses écailles : À° des rameaux aériens; 2 des rhizomes s’en- fonçant verticalement à 40 cent. de profondeur. De ces rhi- zomes, étaient nés d’autres rhizomes horizontaux. On cite peu d'exemples de rhizomes s’enfonçant verticalement; mais le fait rapporté ci-dessus ne parait pas avoir toute l'importance que semble lui accorder l’auteur. Ce qui est normal dans les Équisétacées et le Dioscorea Batatas west fort probablement ici qu'accidentel, et ne constitue qu’une sorte d’anomalie. M. J.-E. Planchon, dans une note intitulée : Sur les fleurs anomales de la Vigne cultivée (Ann. sc. nat., 5, VI), décrit une curieuse monstruosité de la fleur de la Vigne, dans laquelle il se produit un double androcée, avec la disparition habi- tuelle des cinq glandes et la chloranthie des carpelles. — Un nouveau Fraisier est décrit par notre confrère F. Schultz, dans le n° 50 du Flora (22 octobre 1867). En voici la description : Fragaria umbelliformis, petiolis mediocriter pilosis, pilis erectis vel petiolo adpressis, folüis infra pallide viridibus, venis sparsim pilosis, supra intense viridibus, sparsim pilosis, margine eiliatis, caule me- diocriter piloso, pilis erectis subadpressis, inflorescentia corymbosa, bracteis longis, acuminatis, pedunculis erecto-pilosis, calyce fructui adpresso, lobis acuminatis, petalis obovatis, staminibus stylorum capitulo multo brevioribus. — Hab. in Helvetia. Ad Seaphusiam el. Schalch legit. — Differt a F. collina, pilis erectis subadpressis, nec horizontaliter patentibus, inflorescentia corymbosa, petalis obovatis, nec orbicularibus, etc. — M, le D' Christ, de Bâle, dans une notice intitulée : (450 ) Vergrünungen und Metamorphosen bei Stachys sylvatica L. (in Flora, n° 24, 1867), décrit une série très-curieuse de pro- lifications médianes. Son travail est accompagné d’une plan- che double. — M. Babington, dans une note intitulée : On Aster salignus Willd. (Journal of Botany, décembre 1867), s'étend longue- ment sur cette espèce, qui pourrait bien être indigène en Angle- terre. Elle a été récoltée sur les bords du Tay et dans un marécage du Cambridgeshire. Koch n'élève aucun doute sur son indigénat cn Allemagne. Dans la flore de France, M. Godron, tout en la signalant comme naturalisée dans les fossés des fortifications de Strasbourg, la considère comme étant d’origine américaine. Selon M. Babington, M. Godron a probablement dü se tromper sur la patrie de cette plante, par suite d’une confusion synonymique et en confondant l’Aster américain nommé salicifolius par Aïton, en 1789, avec VA. salicifolius de Scholler, qui est synonyme de l'A. salignus Willd. Le nom d'A. salicifolius, datant de 1787, doit être préféré à celui d'A. sulignus, qui est pos- térieur. Il s'en suit que l’espèce décrite par Aiton doit être acceptée sous une autre dénomination que celle de salicifolius. — Rapprocher ce qui précède de ce qui a été dit par M. Dan- dois sur l’À. salignus, qu’il a découvert dans le Brabant (Bull., V, 146-148). ” | — Le Petasites fragrans Pres! (WNardosmia Rchb.) vient d’être observé aux environs de Malines par le capitaine Defacqz. Voici ce que nous écrivait notre confrère au sujet de cette plante : «Les trois principales stations où j'ai observé cette espèce sont échelonnées le long du talus extérieur du fossé des anciens remparts de la ville, à 5 ou 400 mètres de distance l’une de l’autre. D’après les renseignements qu’a bien voulu me fournir M. Demaret, ingénieur de l’État, les terrains avoi- _sinants étaient, il y a une quarantaine d’années, occupés par des jardins d'agrément. Aujourd’hui ils sont livrés à la = culture maraïchère. MM. Demarct, pharmacien, et le D° Ruelle r ( 451) ont, depuis cinq ans qu'ils résident en cette ville, récolté de nombreux pieds de cette Composée et, quant à moi, j'en ai recueilli cet hiver et l'hiver passé des spécimens parfaitement fleuris. » Dès à présent, notre flore peut donc compter une nouvelle espèce naturalisée (1). Cette Composée, originaire des Pyrénées, du Dauphiné, ete., s'était déjà introduite dans le sud de l’Angleterre. M. Le Jolis, dans son catalogue des Plantes vasculaires des environs de Cherbourg, l'indique comme étant assez commune au bord des ruisseaux, haies et fossés humides près de Cherbourg. Cet auteur ajoute : « Si cette plante n’est pas indigène, elle est du moins complétement naturalisée et notre climat lui convient sous tous les rapports. » M. Godron la considère comme étant indigène dans deux localités de la Lorraine, mais nous partageons l'avis de M. Kirschleger qui n’y voit qu'une plante introduite (2). Quand on connaît la puis- sance végétative de cette espèce, on n’est pas surpris de la voir se propager et persister dans les endroits où une fois elle est implantée. — À la séance du 4° décembre dernier, nous avons soumis à l’examen de nos confrères présents une forme intéressante du Scorzonera humilis L., à tige rameuse et polycéphale. Les capitules étaient au nombre de 2 à 4 sur chaque tige. Cette forme paraît très-rare en Belgique; elle a été trouvée en très-grande abondance par un botaniste ardennais, M. Henry, dans de vastes prairies près de Mont (commune de Hautfays). Elle semble devoir se rapporter au S. lanuginosa Baumg.; M. de Brébisson lui a donné le nom de var. ramosa. Plusieurs auteurs anciens en avaient déjà connaissance. (1) L’épithète de naturalisée n’est probablement pas applicable dans ce cas-ci, car il est probable que la plante ne peut se reproduire régulièrement de graines et qu’elle se multiplie au moyen de ses rhizomes. (2) M. Lelièvre l’a trouvée dans les rep de Valenciennes, où elle semble naturalisée. 39 (452 ) — À la sortie de l'hiver, on observe parfois dans les champs humides de petites plaques d’un gazon extrêmement ténu, formé de filaments vertsterminés chacun par une petite capsule jaunâtre. On dirait une mousse aphylle. Bien de botanistes ont été fort embarrassés pour déterminer cette plantule. Nous pourrions faire ici l’histoire d'échantillons qui ont fait le voyage de Paris sous le nom de Zimnochloa parvula Rechb. et qui n’ont trouvé leur détermination que dans l’herbier du vénérable J. Gay, qui renfermait des germinations de Juncus bufonius. Cette plante est en effet le Juncus bufonius dans sa première période végétative. La radicule se fait jour la pre- mière, s'implante; la tigelle s’allonge en emportant à sa pointe la graine qui se vide en simulant une petite capsule. Dans le premier âge, la jeune tige est recourbée au sommet, mais elle se redresse bientôt. M. Ascherson, dans sa Flore du Brande- bourg, rappelle que cette curieuse germination a autrefois été prise, tantôt pour un champignon, tantôt pour un /soetes ou le Subularia aquatica. L'un de nos confrères nous ayant envoyé cette plantule pour avoir notre avis, nous avons cru utile de consigner ces faits pour prévenir toute nouvelle méprise. NÉCROLOGIE. La Société vient d’éprouver une grande perte par la mort d’un de ses vice-présidents, M. GÉRARD-DANIEL WESTENDORP. Notre regretté confrère est mort le 51 janvier dernier, à l’âge de 55 ans (1). (1) Une notice biographique sera publiée dans le prochain cahier du Bulletin. (455 ) NOUVELLES. — Les journaux ont rapporté que le fameux Dragonnier (Dracaena Draco) d’Orotava avait été détruit par les derniers ouragans d’automne qui ont régné à l’ile de Ténériffe. Ce vétéran est trop connu pour qu’il soit besoin de parler ici des énormes dimensions de son tronc et de son âge prodigieux. — Le professeur Caspary, de Kônigsberg, a visité l’été dernier le Schwarzwald et les Vosges, dans le but d’y étudier sur place les différentes formes de Nuphar, parmi lesquelles il en a reconnu d’inédites. Au lac de Longemer, il a découvert le Subularia aquatica. Willemet avait autrefois signalé cette rare espèce dans les Vosges, mais les floristes français, soup- connant une erreur, l’avaient rayée de leurs Flores. On sait que cette microscopique Crucifère a été observée dans un lac des Pyrénées françaises en 1849. — Un monument a été élevé à Lemgo, principauté de Lippe, au célèbre voyageur allemand Engelbert Kämpfer. Ce botaniste est né à Lemgo en 1651 et est mort à Lieme en 1716. — On lit dans le Journal of Botany, octobre 1867 : « Nous apprenons avec regret que M. Hemsley a été obligé d’abandonner sa place d’aide à l’'Herbarium de Kew pour cause de maladie. Tout en espérant que M. Hemsley pourra se rétablir et échapper au sort qui a frappé trois de ses prédécesseurs dans la force de l’âge, Stevens, Black et Smith, nous souhaitons vivement qu’on fasse de soigneuses recherches, afin de décou- vrir la cause de cette fatalité. Le mal proviendrait-il de la volatilisation du poison employé pour préserver les plantes d’herbier et des longues heures que les aides doivent passer dans des locaux froids et humides ? » Que ceci soit un avertissement pour ceux qui manient fréquemment des plantes empoisonnées. — Une publication allemande rapporte que l’herbier de Koch, l’auteur du Synopsis, vient d’être acheté par M. le professeur Suringar, de Leyde. — Les collections délaissées par v. Schlechtendal doivent être achetées par le gouvernement prussien pour être déposées au Jardin botanique de l’Université de Halle. (454 ) — Les collections scientifiques de feu Mie Libert sont à vendre, Elles se composent : 1° d’un herbier phanérogamique; 2° d’un herbier crypto- gamique important; et 5° d’une bibliothèque d'ouvrages botaniques anciens et modernes. S’adresser à M. Hubert Libert, négociant, à Malmedy (Prusse-rhénane). — Notre confrère M. Ed. Morren, professeur à l’Université de Liége, a été nommé chevalier de la Légion d'honneur. — Vers la fin de mai 1869, il y aura à Saint-Pétersbourg une exposition internationale d’horticulture accompagnée d’un Congrès international de botanistes. — L'exposition internationale d’horticulture de Gand, qui aura lieu à la fin de mars, devait être suivie d’un Congrès de botanistes et d’horti- culteurs; mais ce congrès, qui devait être organisé par la Fédération des Sociétés d’horticulture, n’aura pas lieu. — La sixième réunion annuelle des délégués des sociétés savantes a eu lieu, à la Sorbonne, du 25 au 27 avril dernier. A la dernière séance, on a proclamé les noms des lauréats. M. Fée, pour ses recherches sur les Fougères, et M. Clos, pour ses travaux de botanique, ont chacun recu une médailie d’or. — Nous apprenons que M. Hooker vient d’acheter l’herbier de J. Gay et qu’il en a fait don au Muséum de Kew. Les plantes de cette précieuse collection seront intercalées dans l’herbier général de l’établissement. — Le Dr von Krempelhuber, de Munich, a récemment publié le premier volume de son Histoire de la Lichénographie (Geschichte und Lit- teratur der Lichenologie, von den ältesten Zeiten bis zum Schlusse des Jahres 1865). — Une nouvelle édition de l’importante Flore (Manual of the Botany of the Northern United States) de M. Asa Gray a paru l’année dernière. Elle renferme 20 planches et des tableaux analytiques. — Vient de paraître, la Botanique cryptogamique ou Histoire des familles naturelles des plantes inférieures, par J.-B. Payer, deuxième édition, revue et augmentée de notes par M. H. Baillon; un volume grand in-8, avec 1105 figures dans le texte, Paris, 1867. Prix 15 francs. En vente chez G. Mayolez, à Bruxelles. La première édition de cet ouvrage a eu du succès; nous ne doutons pas que la deuxième ne soit aussi bien accueillie. Le nombre des figures de la première édition étaient déjà (455 ) de 1105 ; il semblerait done que la deuxième n'a pas été augmentée sous ce rapport. — La deuxième édition du Dictionnaire universel d’histoire naturelle de d’Orbigny avance rapidement. Les revues scientifiques françaises en disent beaucoup de bien. Les nouveaux articles concernant la botanique sont principalement signés par MM. Ad. Brongniart, Eug. Fournier, A. Gris, Ch. Robin, J. de Seynes et Trécul. L'ouvrage complet broché coûtera 400 fr. avec l’atlas in-8 et 500 fr. avec l’atlas in-£. Le prix total peut être payé en trois ans par douze paiements trimestriels. — L'ouvrage de M. Charles Martins intitulé : Du Spitzberg au Sahara vient d’être traduit en allemand avec une préface de M. Carl Vogt. — Le Catalogue des graines récoltées en 1867 au Jardin des Plantes de de Bordeaux vient d’être distribué. Selon son habitude, M. Durieu y con- signe en notes plusieurs pages d'observations intéressantes sur des espèces européennes ou extra-européennes. — Deux fois déjà, nous avons annoncé que M. Reverchon s'était fixé momentanément dans le Dauphiné, pour y récolter en grand nombre les plantes du pays et les mettre en vente. L’un de nos confrères vient de recevoir un premier envoi de M. Reverchon. Les plantes, nous écrit-il, sont supérieurement préparées et desséchées et méritent d’être vivement recommandées. Chaque forme ou espèce est représentée par plusieurs échantillons très-complets et à diverses phases de végétation. — Le Botanische Zeitung annonce les microscopes de M. E. Gundlach, de Berlin, constructeur qui a obtenu une médaille à l'exposition de Paris. Petit micr., avec un objectif à 3 lentilles, À oculaire, gross. 200 fois. {2 Rthlr. Le même avec diaphragme, 2 objectifs, 2 oculaires, gross. jusque 450 f. 20 Rthlr. Grand micr., avec 2 objectifs, 2 oculaires et micromètre. 26 Rthir. Grand micr., avec platine fixe, mouvement lent dans le support, 2 objectifs, 2 oculaires et micromètre. 52 Rthir. (Déjà employé dans beaucoup d’universités.) Le même, avec 5 oculaires. 56 Rthir. Le même, avec un objectif à immersion, gross. jusque 1200 f. 50 Rthir. — Le Flora (de Ratisbonne) annonce, dans son n° 35, 14 décem- bre 1867, un petit microscope d’école construit par M. W. Glüer, de Berlin, qui ne coûte qu’un thaler et demi (environ fr. 5,50). Voici dans quels termes M. le Dr Otto Ule, de Halle, en parle : « J'ai moi-même éprouvé soigneusement cet instrument et je ne puis que confirmer les ( 456 ) mérites que lui attribue son inventeur. On peut le recommander aux étu- diants et aux amateurs comme utile pour la détermination des plantes et des insectes. » . — À la ferme de M. Horton (Little River District, Wake Co., N. Caro- lina), il existe un Pommier d’une grosseur extraordinaire. A un pied de terre, son tronc a onze pieds de circonférence; à sa première branche, à huit pieds de hauteur, il mesure encore neuf pieds neuf pouces. Son branchage recouvre un espace dont le diamètre est de cinquante sept pieds. (Journal of Botany, décembre 1867.) — M. Clements R. Markham accompagne l’expédition d’Abyssinie à titre de géographe et de botaniste. — Le second et dernier volume des Miscellaneous Botanicat Works of Robert Brown est sur le point de paraître. — Vient de paraître, Beiträge zur Pflanzenphysiologie, von A.-B. Frank ; 1 vol. in-8o, de 167 p., avec 5 planches, Leipzig, 1868. L'ouvrage traite : 40 des mouvements des plantes dus à la gravitation ; 20 de la formation des lacunes intercellulaires. — À paru, en novembre dernier, Kryptogamen-Flora von Hamburg (première partie), von Dr F.-W. Klatt. — M. Hegelmaier, de Tubingue, nous écrivait dernièrement qu’il était sur le point de publier une monographie des Lemnacées. — La maison Reimer, de Berlin, a mis en vente : Alberti Magni ex ordine praedicatorum de vegetabilibus libri VIL, historiae naturalis pars XVIII. Editionem criticam ab Ernesto Meyero coeptam absolvit Carolus Jessen. Un gros volume in-8. Cette œuvre d’Albert le Grand, si savam- ment commentée par M. Jessen, a sa place marquée dans toute biblio- thèque botanique. — Notre confrère M. Wesmael a été chargé par M. Alph. De Candolle d’élaborer la monographie des Populus, pour le Prodrome. Nous sommes persuadé que ce botaniste justifiera la confiance que l’on a mise en lui et publiera un travail qui honorera la Société dont il fait partie. — Nous lisons dans la Belgique horticole que la Fédération des Sociétés d’horticulture a recu les mémoires suivants : {o Les plantes indigènes de la Belgique dans nos jardins, nos parterres et nos cultures, par André Devos ; 2° Monographie des Platanes cultivés en Belgique, par Alfr. Wesmael. (457) — Un des membres les plus actifs de notre Société vient de quitter le pays. M. Dandois est parti pour Entraigue (dép. de l'Indre), où il doit diriger une vaste exploitation agricole. Nous espérons que le Berri lui donnera lieu de faire d’intéressantes observations botaniques qui vien- dront enrichir notre Bulletin. — La deuxième édition du traité du microscope de M. Van Heurck est sous presse et ne tardera pas à paraitre. — Sous le titre de Herbarium meist sellener und kritischer Pflanzen Nord-und Mitteläeutschlands, M. C. Bänitz, de Kônigsberg, publie un exsiccata des plantes du nord et du centre de l'Allemagne. Deux fasei- cules ont déjà paru (au prix de 15 chacun) renfermant 85 numéros. Parmi ceux-ci, on compte : Achillea cartilaginea, Aira Wibeliana, Alec- torolophus fallax, Ammoplhila baltica, Carex nutans, Chamomilla discoi- dea, Corispermum intermedium, Elssholzia Patrinii, Galium ochroleu- cum, Glyceria remota, Heracleum elegans, H. sibiricum, J'uncus balticus, Lamium intermedium, Linaria odora, Myosotis variabilis, Pinus obliqua, Pulsatilla patens, Senecio vernalis, Stellaria Frieseana, Tragopogon hete- rospermum, Trilicum strictum, Botrychium Matricariae, B. simplex, Cystopteris sudetica, Chara ceratophylla, ete. Par ces quelques noms, on peut juger de l’intérêt de cette collection. — Le Dr Karl-Heinrich Schultz est mort, le 17 décembre dernier, à Deidesheim, où il était médecin de l’hôpital. Ce botaniste distingué, bien connu sous le nom de Schultz-Bipontinus, s'était presque exclusivement occupé de Composées, groupe sur lequel il a publié un grand nombre de travaux. Il était directeur de la Pollichia, Société qui perd en lui un membre extrèmement actif. — François-Claude de Jussieu, de la famille des célèbres botanistes, est mort en décembre dernier, dans sa :S0e année. En 1805, il reprit, à Autun, sa ville natale, l'imprimerie dirigée par son père depuis 1769. Il était le doyen des imprimeurs de France. — J.-F. Leburton est mort, à Mons, le 18 décembre dernier. Il était né à Flémalle (prov. de Liége), le 50 janvier 1817. Entré, en 1842, dans la Compagnie de Jésus, il professa la rhétorique à Alost pendant deux ans ; après quoi, il alla à Namur faire ses cours de philosophie et de sciences (1847-1849). Ce fut à Namur qu’ii prit le goût de la botanique, dont il continua à s'occuper pendant son cours de théologie à Louvain. Il s’était surtout passionné pour les Cryptogames et il communiqua les résultats de (458 ) ses recherches à l’Académie royale de Belgique, qui les publia dans le tome XIX de ses Bulletins, sous le titre de : Catalogue de quelques Cryp- togames nouvelles pour la flore de Louvain. D'un naturel ardent, il s’était en peu de temps créé des relations nombreuses dans le pays et à l’étran- ger. Devenu missionnaire, et ne voulant pas faire les choses à demi, il eut le courage de sacrifier ses goûts, se bornant en botanique à cultiver les fleurs de son jardin de Mons. — Le Dr Charles Gilles Bridle Daubeny, professeur de chimie, de botanique et directeur du Jardin botanique d'Oxford, est mort le 13 dé- cembre dernier. Il était né en 1795, à Stretton. — Le Dr Léopold Kny a été admis comme privatdocent de botanique à la faculté de philosophie de l’Université de Berlin. — Le Dr Max Reess a été nommé comme assistant à l’Institut bota- nique de Halle. — M. Henry Trimen a été nommé professeur de botanique à l’École de médecine de l’hôpital Ste-Marie, à Londres. — Le Dr Nolte, professeur de botanique, à Kiel, a célébré, le 16 sep- tembre dernier, son jubilé de 50 années de doctorat. A cette occasion, l’Université lui a décerné le titre de docteur honoris causà. — M. le professeur Willkomm, de Tarand, vient d’être appelé à l’Uni- versité de Dorpat. — M. Vincent de Cesati vient d’être appelé à la chaire de botanique et à la direction du Jardin botanique de Naples, en remplacement de feu Gasparrini. — M. le Dr Nitschke vient d’être appelé comme professeur extraordi- naire à la Faculté de philosophie de Munster pour y enseigner la bota- nique. Il a la direction et la surveillance du Jardin botanique. — M. W. Thistleton Dyer vient d’être nommé professeur de bota- nique au Royal Agricultural College de Cirencester. — L'Index seminum horti botanici berolinensi pour 1867 vient d’être distribué. Comme appendice, est joint un Conspectus systematicus spe- cierum generis Silenes, par M. P. Rohrbach, conspectus comprenant 288 espèces, dont 5 nouvelles décrites par l’auteur. Dans ce catalogue de graines, on a mis en usage la nouvelle méthode de notation synonymique. — M. Gravet nous fait connaitre une partie des résultats que ses ( 459 ) recherches briologiques et celles de M. Delogne ont produits. Voici la liste des mousses qu’il pense nouvelles pour notre flore et qu’ils ont décou- vertes dans les Ardennes : Gymnostomum tenue Schrad. (Frahan) ; Dicho- dontium pellucidum L. (Frahan) ; Dicranum longifolium Hedw. (Louette- St-Pierre et Roch-Haut) ; Dicranum palustre Lapyl. (Willerzie et Louette- St-Pierre) ; Dicranodontium longirostre W. et Mohr. (Louette-St-Pierre) ; Campylopus torfaceus Br. et Schimp. (Louette-St-Pierre) ; Ptychomitrium polyphyllum Dicks. (Herbeumont) ; Orthotrichum Sturmii Hpp. et Hsch. (Chiny) ; Mnium stellare L. (Frahan); Neckera pumila Hdw. (Menuchenet) ; Hyocomium flagellare Dicks. (Entre Revin et Fumay. Espèce très-rare, que l’on trouvera probablement en Belgique) ; Rhynchostegium tenellum Dicks. (Bouillon et Frahan) ; Hypnum chrysophyllum Brid. (Ste-Cécile) ; Hypnum revolvens Sw. (Frahan) ; Hypnum giganteum Schimp. (Frahan); Amblystegium irriguum Wils. (Membre); Andreaea petrophila Ehrh. (Louette-St-Pierre et Willerzie); Andreaea rupestris L. (Willerzie). Ces citations témoignent du grand succès obtenu par nos deux confrères de l’Ardenne. Espérons que ceux-ci enrichiront bientôt notre Bulletin d’un beau travail sur les Mousses de leur pays. BIBLIOTHÈQUE. Dons faits à la Société : Notice sur la fontaine d’Avor. — Sur la synonymie de deux espèces d’amaranthes. — Sur la culture de l’Apios tuberosa comparée à celle de la pomme de terre, par Joseph Moretti. Traduit de l'italien. — Notice historique sur le Jardin des Plantes d'Angers et sur les progrès de la botanique en Anjou. — Additions à la notice historique sur le Jardin des Plantes d’Angers. (Toutes les brochures précédentes ont été envoyées par leur auteur, M. A. Boreau.) ( 460 ) Programme d’un cours de botanique suivi de la nomologie botanique ou lois d'organisation végétale, par M. Desvaux. (De la part de M. Boreau.) Lois de la nomenclature botafique adoptées par le Congrès international de botanique tenu à Paris en août 1867, par Alph. De Candolle. (De la part de l’auteur.) Om forekomsten af Taxtrüet (Taxus baccata L.) i Danmark. — Om de vigtigste af de i det kôde Häüfte af Flora Danica optagne Planter. — Oversigt over de, isür t aarene 1865-66, à Danmark iagttagne sjeldne eller for den Danske flora nye arter. — Bidrag til belysning af Atriplex hortensis L. — Yderligere bemürkninger om de tveformede frô hos Atriplex hortensis L. (Ces cinq brochures ont été envoyées par leur auteur, M. Joh. Lange.) Tentative pour rétablir au rang d’espèce le Cycas inermis Lour., par C.-A.-J.-A. Oudemans ; broch. in-8, avec plan- ches, Amsterdam, 1867. (De la part de l’auteur.) Alsodeiarum quae in herbario regio Lugduno-Batavo, etc., par C.-A.-J.-A Oudemans ; brochure in-8°, avec planches, Amsterdam, 1867. (De la part de l’auteur.) Leerboek der Plantenkunde, par C.-A.-J.-A. Oudemans ; À vol. in-8, en 5 parties, Amsterdam, 1866-1867. (De la part de l’auteur.) Herbarium plantarum Florae Rhenanae, fase. XVII, par Ph. Wirtgen ; Coblence, 1867. (De la part de l’auteur.) Hypopityeae mexicanae et centrali-americanae, par Joh. Lange; broch. in-8°, avec planches, 1868. (De la part de l’auteur.) Kickxia Belgica, 5° centurie, par Arm. Thielens et A. Devos. (De la part des auteurs.) La chaine des Aravis. — Topographie botanique, histoire et statistique des vallées de la Clusaz, du Grand-Bornand, du Reposoir et de Thones, par le D' Louis Bouvier; in-18°, Annecy, 1866. (De la part de l’auteur.) ( 461 ) En échange du Bulletin : Annual Report of the board of regents of the Smithsonian Institution; Washington, 1866, 1 vol. Boston Journal of Natural History, containing papers and communications, read before the Boston Society of Natural History; vol. VI et VII, Boston, 1850-1865. Memoirs read before the Boston Society of Natural History ; being a new series of the Boston Journal of Natural History ; vol. I, part. I et II, Boston, 1866-1867. Proceedings of the Boston Society of Natural History; vol. IX, X et XI, Boston 1865-1867. Condition and doings of the Boston Society of Natural History as exhibited by the annual reports of the custodian, treasurer, librarian and curators; Boston, 1865-1866, 2 broch. in-8°. The Journal of the Linnean Society of London, vol. IX, nel 39: Giornale di scienze naturali ed economiche; vol. HI, fase. I, IT et III, Palerme, 1867. Bulletins de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, t. 24, n° 9 et 10. L’Amico dei campi ; 1867, n° 8. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME VI. Règlement . - Conseil d'administration. Liste des membres effectifs. — — — associés. Compte rendu de la séance du 5 mai 1867 . Monographie des Roses de la flore belge, par B. Du Mortier BiDOBPAp NES ET LA SANT TO Nouvelles Bibliothèque Compte rendu de la séance du 16 juin 1867 1e Matériaux pour servir à la détermination des familles, 1e genres et des espèces par l’étude anatomique des tiges, par Jean Chalon Notice sur l’AsPzentum virie Huds., fougère nouvelle pour la flore belge, par Alfred Cogniaux NS APE Note sur l’HiERACIUM FALLAGINUM F. te espèce nouvelle pour la flore de Belgique, par Armand Thielens . . . spl Note sur un Orcnis usrurarA L. à fleurs doubles, par A. Bell ack Une herborisation estivale dans les terrains primaires de la vallée de la Meuse, aux environs de Givet, Vireux et nn. par André Devos. Ne : : Coup d’æil sur la ice du Dépaltement d Armes par DRM ÉTÉROR AA RER NE CS VA AS RS EAN AUS RON US AMOR AR ANNEE RE TES TANT Meélansess PE ER ARE RTE NÉCrOIGS IE TENUE SACS TS RER a AREA Nouvelles Bibliothèque . (464) Compte rendu de la séance du 1er décembre 1867 . . . . . . Compte rendu du Congrès international de Paris, par B. Du Mortier. Compte rendu de la sixième herborisation de la Société royale de Botanique, par André Devos J Les Sphaignes de la flore de Belgique, par Louis Piré . Petites annotations botaniques, par Jean Chalon AM: Matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l’étude anatomique des tiges, par Jean Chalon, . De la fécondation artificielle des Palmiers et de la récolte du pollen pour cette opération, par J.-E. Bommer . . . . . . = Études sur quelques Rumex de la section Laparuum, par D.-A. Van Bastelhaér 4eme - MUR Note sur deux PLanraco atteints de monstruosité, par E. Dar nu ' Quelques observations botaniques faites en 1867, par Alfred Cogniaux Révision de l’Herbier des Graminées, des Cypéracées et des Joncées publié par P. Michel, par François Crépin . . . . . . . Bibliographie: st PR MERE EL TRS ETS AR Mélanges, 20 te PR PAM EU A RSR Te CEE Nécrologie. 1 6 a SE SEPT RS RES RER Nouvelles ess a au nee er NT ES PE ISERE Bibhothéque el ua: in DRE Re Pa EVE NRERE RER : FA ee +