BULLETIN DE LA r f SOCIETE DE GEOGRAPHIE. Quatrieme Serie. TOME VI. COMMISSION CENTRALIS. COMPOSITION UU BUREAU POLK 1853. President. M. Jumard (i). Fice- Presidents. MM. Guighiaut el d'Avezag. Secretaire general. M. Coktambert. Section de Correspondance. MM. A. d'Abbadit. MM. Lafoiid. Callier. I i has Cochelet. Meissas. Ferry. Noel-Desvergers. Flcutelot. d'Orbiguy. Imberl dts Mottelettes. 1'ouldiii de Bossay. Section de Publication. MM. Albert-Monlemont. MM. Maury. d'Avezac. Prevost (Constant). DuOot de Mofras. de Sautarem. de Froberville. Sedillot. Gay. Ternaux-Compani. Jacobs. Thoinassy. Malte-Brun. Section de Comptabilite. MM. Ed. de Brimont. MM. Isambert. Duchanoy. de la Roquette. JttL Gamier. Loweustern. J veil ivisle - 1 iblio tii ecu ire . 11. Tresorier de la Societc. M. Meignen, notaire, rue Saint-Honore, 3;o. Membrcs adjoints. MM. D'Escayrac de Lauture. MM. Mauroy, Hecquard. Morel-Fatio. M. Noirot, agent de la Societc, rue Christine, 3. (I) Enremplacement de M. O.iussy demissionnaire, et en vertn de l'article S sup- plenieutaire dn lieglement, en conformity aver, l'article 7 du Reglcmcnt inteneur. BULLETIN DE LA r /■ SOCIETE DE GEOGRAPHIE M. CORTAMBERT SECRETAIRE GENERAL DE LA COMMISSION CENTRALE HC-dacleur en chef. QUATRIEME SERIE. — TOME SIX1EME. ANNtiE 1853 JUILLET - DECEMBRE. ~ • ■ ■ \ PARIS, CHEZ ARTHUS-BERTRAND, LIBRAIRE DE LA SOCIETJi DE G & 0 G R A P H I RUE HAtTTEFEUILI.E, N° 91. 1853. BUREAU DE LA SOCIETF. (elections DU 22 AV1UL 1853.) President. M. le coiilre-amiral Laplace. _ , . . | MM. If general Acvray. Vice-Presidents. \ . _ ( ( LA IDE GAY. I MM. Paulin Tai.adot. Scriitnteurs. I ,. I Constant Frevost. Secretaire. M. Alfred Maury. Lisle ties presidents honoraires de la Societe depuis son origine MM. MM. J. -P.. Eyries. L'amiral de Ricirr. DuMONT o'UrVILLE. Due Decazes. De MllNTALIVET. De Parante. Le general Pelet. Guizot. De Salvandy. TurmiER. Correspondants etrangers dans I'ordre de leur nomination MM. Le colonel Jackson , a Londres. Ferdinand be Luca, a Naples. Le docleur Paruffi, a Turin. De Laplace. De Pastoret. De Chateaubriand. Cbabrol dk Voi.vic. Becquey. Alex, de Humboldt. Chabrol de Crousol. Georges Cuvier. Hyde de jSeuvillk. De Doudeauville. MM. De Las Cases. VlLLEMAIN. Cunin-Gridaine. L'amiral Roussin. L'amiral de Mackau. Le vice-amiral Halgan. Walckenaer. Mole. Jomard. Le coutre-amiral Mathieu. MM. H. S. Tanner, a Philadelphia. W. Woodbridce, a Boston. Le It-col- Edward Sabine, a Londres. Le doctenr Peinganum, a Berlin. Le doctenr Richarlson, a Londres. Le professeur Rafn, a Copenhague. Ainsworth, aEdimbourg. Le colonel Long, a Louisville, Ky. LecapitaineMACONOCHtE, a Sydney. Le conseiller de Macedo, a Lisbonne. Le professeur Karl Ritter, a Berlin. Le lieut.-col. Fr. Coello, a Madrid. Le professeur Munch, a Cliristiania. Legen. Albert de la Marmora, a Turin. Fnlgence Fresnel, a Mossonl. Ch. Scheffer, a Constantinople. Le professeur Paul Chaix, a Geneve. J. S. Abert, colonel des ingeuieurs-to- pographes des Etats-Uuis. Le cap. John Wasiiincion, a Londres. Le professeur Alex. Bacue, surinten- P. de Angelis , a Buenos-Ay res. dant d 11 Corw- S//m,;\auxElals-Unis. Le doctenr Krilc.k, a Francfort. Lepsios (Richard), a Berlin. Adolphe Krman, a Berlin. De Martius, a Munich. Le docteur \\ appaos , a Goeltingne. Kiepert (Henri), a Weimar. Correspondants etrangers qui out obtenu la grande medaille. MM. MM. Lecapil.sir J. Franklin, a Londres. Le capitaine G. Bwk. 1 c cm ui. u ue Oka mi, a Copenhague. Le capitaine James Clark Ross, a Lon- Le capitaine sir John Ross, it Londres. dres. Parii — Imprim«rie ill. L. Martinet, i ut EUigDOn, 2. BULLETIN DE L.l *■ , m .. A SOCIETE DE GEOGRAPHIE. JUILLET 1853. Mcmoires, Notices, Documents originaiix, etc. NOTICE SUR LES OPERATIONS GEODESIQUES QCK LB* ISGBaiKDRS-CEOGRAPHES FRANC.AIS EXECUTERENT A ROME EH l8og ET >8lO, VAR M. LS COLONEL CORAliCCCfc'. (Suite {*).) Avant d'exposer les resultats dcs travaux des ing6- nieurs-geogrnphes francais, nous dovons presenter quelques comparaisons enlre leg donnees de Bosco- vich et celles de l'ingenieur Jean Marieni sur des poinls parfaitement identiques. Ces points sont : monte Luro, monte Catria, rnonte Fionchi, monte Pennino, monte Gennaro, dome de Saint-Pierre. Le cole monte Luro-monle Galria =s 26397,58 toises de Vienne. (i) Voir le cahier de juifi 1 853 , ( G ) (Triangle \1h de Marieni) exprime en metres = 50066°\00 Selon Boscovich (triangle n° 3 1, il est de 50090™, 54 Difference : = -+- 24m,54 LecolernonteFionchi-montePennino = 25509,70 toises de Vienne. (Triangle 146 de Marieni) exprime en metres — 48382m,21 Selon Boscovich (triangle n° 6), il est de 48390™, 72 Difference = -f- 8m,51 Le cote Saint-Pierre-monte Gennaro, 18007,10 toises de Vienne. (Triangle 180 de Marieni) traduit en metres — 3/1152", 50 Selon Boscovich (triangle n°9), il est de 34154«75 Difference = + 2™,25 Ainsi, sur trois cotes de la triangulation de Marieni, qui sont idenliques avec les cotes de meme denomi- nation de la chalne de Boscovich, les erreurs de l'an- cienne triangulation sont de + 2Am,54 sur le cote monle Luro-monle Catria, et de 4- 8m,51 sur celui de monte Fionchi-monte Peunino ; par une compen- sation qui s'est etablie dans les autres erreurs de 1'an- cienne chaine de triangles, la difference avec la trian- gulation de Marieni, sur le cote Saint-Pierre-monte Gennaro, est reduite a + 2m,25, quantite tolerable; tandis que les differences -+- 24n\54 et -f- 8m,51 ne (7 ) sauraient etre lolerees dans les determinations geode- siques modernes, parce qu'elles indiquent Texistence de notables erreurs dans la valeur des angles. Les travaux de l'ingenieur Marieni nous mettent a meme de presenter deux comparaisons d'amplitude d'angle : 1° En prenant, dans les triangles 111, 112 et 127 de l'ingenieur Marieni, les angles au Catria, et les ajoutant ensemble, on a pour Tangle deduit : Entre monte Pennino et monte Luro. 152° 55' 2", 67 D'autre part, ajoutant les trois angles au Catria, pris dans les triangles 3, h et 5 du Tableau II de Boscovicb, on ob- tient pour Tangle deduit : Entre monte Pennino etrnonte Luro. 152° 57'18",00 Difference = + 2' 15",33 2° En faisanl une deduction analogue pour la somrae des angles au Pennino, dans les triangles 126, 189 et l/i(5 de Marieni, on a pour Tangle entre monte Catria et monte Fionchi l/i809'25",34 D'un autre cote, ajoutant les angles au Pennino, donnes par les triangles 5 et 6 deBoscovich, on a egalement pour Tangle entre monte Catria et monte Fionchi 148°13'Zi5",00 Difference = + l\' 19",66 En resume, il y a cbez Boscovich une erreur de -f- 2' 15" dans Tamplitude de Tangle au Catria, entre monte Pennino et monte Luro, provenant de la somme de trois angles, et une erreur de + k' 20" environ, dans Tangle deduit au Pennino, entre monte Catria et ( 8 ) niontc Fionclii, erreur enoime jniisquc celte ampli- tude d'angle provient tic la somme de deux angles sculemcnt. Des triangles ties ingeniears-geograplies francais qui re- lient la base de Rome it Saint-Pierre et au Gennaro. Les triangles des ingenieurs-geographes frangais, qui sonl inscrits dans le tableau ci-apres, ont ete cal- culus a partir clu cole dome de Saint-Piene-monte Gennaro, donne par la Iriangulalion de I'ingenieur Marieni, operee dans les Etals ponlificanx. On salt que celte Iriangulalion est derivce du grand rescau trigonoinetrique qui couvre la haute Tlalie, et dont le cole de depart est la base du Tessin. Celte triangulation de I'ingenieur Marieni donne pour la longueur du cole Saint-Pierre-monte Gennaro (trian- gle 180). . . 18007,10 Klafter log. » 4,2554438 Ajoulanl le log. = 0,2779787 On a en metres 34152,50 lot 4,5334225 Tableau des triangles des ingenieurs-gen^raplies francais. - HOMS AKCLES HEDCITS AT CENTRE ET A l'iiOP.IZON cotes Renvoi DUX DU1DC r opposes 1 MS des roisis. affectea run iges Jea >- ile 1 ei i <'nr d'obsei v.,U"[]. | 1 le i.ilcul. en metres. coles. ! Les Frattoccnie, . 0 ' " 68 16 23,6 O ' " 68 16 a3,6 m c6le Be fExlr. or. de lii base de tirfpaj 1 Rome.) 1 Monte Gennaro. » n )t 32 3q 5i,4 19842,^3 2 Dunn' de Si 1'ierre. 79 3 45,o 79 3 4^»° 36oo6, J > iH'. 0 0,0 ( 0) Suite du tableau des triangles des ir/genieurs-geographes. ■f ANGLES 11EDUIT3 AU CENTRE , < r- •0 NOMS ET A l'hOIUZON COTES Renvoi j Mill U - iiunie'- opposes l'OS - BES POINTS. affectes COITlgCS des B de 1 crieur pour en metres. coles a d'jbsei vation. le calcul. o ' " 0 1 n m Cecilia Metella. . . 94 27 52'4 94 27 5<>,8 36096,4,2 2 (Exlr. occ. iltr lu base de Rnni'\ ) :; Les Frattocchie. . 66 i3 23,2 66 I 3 2.3,2 33i33,2o 1 4 Monte Gennaro. . M 11 » '9 18 46.0 11974,32 j 180 0 0,0 Cecilia Metella. . . 90 4l 57,5 9° 4i 55,9 J4'52,5o cote* de I Extr. occ. tie la base.) depart. 5 Monte Gennaro. . » n m i3 21 8,5 7887,74 6 Dome de St-Picrre. 75 56 55,6 75 56 55,6 33i33,o9 180 0 0,0 Maison Negroni. . 3t> i3 27.0 3o i3 3-i,6 "974.32 4 7 Les Fratlocchie. . 1 3 53 26,9 1 3 53 3.,j 57 1 1,04 1 8 Cecilia Metella. . i35 5a 58-7 .35 52 57,0 1 6558,33 1 179 59 52,6 i«o 0 0,0 Maison Negroni. . 1 25 6 32,1 125 6 3n,8 19842,23 1 q Les Frattocchie. . 1 1 5o 26,6 1 1 5o 25,3 4976>79 1 0 Dome deSt-Pierre 43 3 5,4 43 3 3,9 16557,75 180 0 3,9 180 0 0,0 .Maison Negroni'. . 9/j 53 5,i 9i 52 53,4 7887,74 5 [ 1 I Cecilia Metella. . . 38 57 18,0 38 57 i6,3 4977>'° I 2 Dome de St-Fierre. 46 10 1,9 46 9 5 < > , 3 57 io,34 180 0 25,0 180 0 0,0 College roniain . 73 39 20,9 73 3g 24,3 4976.94 9-" ! (Observatoire.) 1 t3 Domede St-l'ierre. 79 56 53,4 70 56 56,8 5 1 06,92 1 '4 Maison Negroni. . 26 2) 35,5 26 23 38,9 23o5,63 '79 59 49 8 180 0 o,n College roniain. . . 60 26 21,1 60 26 17,5 57 1 0^69 7-,a, (Oljservatoiie.) 1 5 'Maison Negroni. . 68 29 29,6 68 29 26,0 6108,1 1 1 6 Cecilia Metella.. . 5i 4 5n.n 5i 4 16,5 5 107,36 180 0 10,7 180 0 0,0 Nota. — Les angles a C >ci|ia Metella out dte cnrrisres prealahleme it tie | I'erreur si ir le tour il'horizon de eelte station. 1 ( *0 ) Domtees de depart pour le calctd dcs latitudes, longitudes et altitudes. Pour la position geographique de l'Observatoirc du College romain, on a les coordonnees suivantes qui out tl'te prises dans les Opuscules astronomiques de 1S24, p. 125- 1-27 : Latitude =41° 53' 51",88; longitude = 10° 8' 15",00. Selon la Connaissance dcs temps de 1851 : Latitude = 41° 53' 5-2", 00; longitude = 10° 8' 28",00. La latitude est identique, mais la longitude donnee par la Connaissance des temps dilTere de 13"; nous adoptons le resultat de la Connaissance des temps, parce qu'il est d'une date posterieure. On a done pour le College romain : Latitude = 41° 53' 52"; longitude = 10° 8' 28". Les ingenieurs-geographes francais ont determine I'azimut du signal des Frattocchie, sur l'horizon de Saint -Pierre, qui a ete trouve de 317° 56' 6" du sud a l'ouest. .. ,,i (maison Negroni, Aioulant 1 angle entrej , _, , . 1 & (les Frattocchie, 43° 3' 3", 9 on a pour I'azimut de maison Negroni = 0° 59' 9", 9 du sud a l'ouest. Enfin retranchant (maison Negroni, < Tangle entre. . . . (IcCollegeromain, 79° 56' 50", 8 on trouve pour I'azimut du College romain 281° 2' 13",1 du sud a l'ouest. L'arimut reciproque de Saint-Pierre sur l'horizon ( 11 ) du College romain (observatoire), est de 101* M 7",6 du sud a l'ouest. Le point de depart des altitudes est le sommet de la croix de la lanterne de la coupole de Saint-Pierre (du Vatican), selon la determination obtenue, en 1824, par MM. Andrea Conti et Giacomo Ricchebacli, astro- nomes du College romain (voyez OpuscoU astronomici de 1824), lescpjels ont trouve, pour la hauteur de ce sommet de la croix au-dessus du niveau de la mer 497" ,5 = 161m,61 Les travaux geodesiques de l'ingenieur Marieni, provenant de la triangulation de la haute Italie, donnent pour l'altitude de ce meme sommet de la croix de Saint-Pierre du Vatican 87,72 Klafter = 162m, 58 L'accord est satisfaisant. Tableau des coordonnees geographiques • NOMS LATITUDES. LONGITUDES. ALTITUDES ou hauteur sur la mer DES POINTS. Mire. Sol. Cecilia Metella . . . (Extr. occ. de la base de Rome.) o ' " 4i 5i 6,09 O ' " — 10 10 52,78 m 74,96 m 5 ',99 College romain. . . . (Signal sur la terrasse de l'observaloire.) Les Frattocchie. . . (Exlr. or. de la base de Rome.) 41 53 52, 00 4 1 46 8,65 10 8 28,00 IO16 26,02 63, 20 176,51 58,5o Plate- forme. 172,62 Repcre. Maison Nejnoni. . . o (Sommet du pignon por- ta nt la girouette du belv.) 4i 5 1 24,97 — 10 6 46,24 73,24 67,92 Teirasse. Monte Gennaro. . . (Signal.) St-Piene du Vatican. (Sommet de la croix..) 42 337,23 f. 54 6,27 IO 28 I,o4 — lO 6 49,84 1272,79 161,61 1271,39 24,99 Pave de IVglise. ( 12 ) Comparaison entrc les determinations des ingenieurs- geographes francais et cedes de Boscovich dans Irs triangles qui relient la base de Rome au cote Saint- Pierre-monte Genua ro. Nous motions en regard , dans le tableau suivant , les triangles 10 et 11 de Boscovich (tableau II) et les deux triangles correspondaptj des ingenieurs-g6m,12, tandis que d'apres 1'eialonnage de 1834 elle serait de 117G9m,23. Ainsi il est bien drinonlre que le rapport donne par le resoltat de I'elalonnage de 1834 , ne peul etre applique aux bases mesurees par Boscovicb. Peul-il l'etre a la pelile base qui a tie mesuree en toise de Boscovicb par l'auteur de YE.iamen impartial , etc. ? Pas davanlage. En effct, la longueur ilu cole Sainl- Pierre-Gennaro, donnee par la Iriangulalion de 1 in- genieur Marieni, nous offre un excellent moyen de comparison. Dans le tableau ci-apres , des triangles du cbanoine Riccbebacb qui relienl sa petite base au cote Saint- Pierre-Gennaro , on Irouve , selon le calcul effectue d'apres les deux etalonnages, les rcsultats suivants : Cole Saint-Pierre-Gennaro Toist, ,Iu Pi.nm ( etalonnage de 1834 ) =: 17527,07 27= 34160"-,00 Selon Marieni. . . . =: 34152 ,50 Difference. == + Sn\40 Cole Saint Pierre-Gcnnaro „. , „ (etalonnage de 1851). = 17522,412 = 3/j 1 51m,82 Selon Marieni =:34152 ,50 Difference. = — 0"',(38 Ainsi, dans la premiere supposition, la difference est + S'",40, difference qui ne pent elre admise, parce ( io ) que, cl'une part, la pelile base tie 55/i toises a et6 mesuree , a plushurs reprises, avcc beaucmip de soin, et que, d'autre part, la chain e de triangles qui la relie an cole Saint Pierre-Gcnnaro , est formee dans de bonnes conditions. Dans la seeonde supposition, la difference csl de 0m>68, c'esl-a-dire qu'il y a ici un accord tros satisfai- sant ; par consequent le rapport donne par l'etalon- nage de 183/| , enlre la toise de Boscovich et celle du Perou, ne peut etre admis , et Ton doil s'en lenir au rapport donne en 1751, par le P. Maine, pour traduiro en toises du Perou les donnees de la triangulation de Piicchebacli, qui sunt exprimees en toises de Boscovich. D'apres cela , la triangulation de Marieni , qui repro- uuit la petite base de Riecliebach , de. . 1080"', 59 et la mesure directe donnant 1080, 56 La difference n'est que de. . . 0,03 Desdeux triangles de Boscovich (reduils a l'horizon) qui relient la base de Rome au cote Saint-Pierre- Gennaro.et renferment des erreurs de deux a trois minutes dans la valour de quelques uns de leurs an- gles, 1'auteur de YEramen impartial, etc. .suppose que le triangle exlremile orientale de la base-Gennaro- extremite occidenlale de la base , est exact ; que les erreurs angulaires n'existent que dans le triangle exlremile orientale de la base- Gennaro - Saint- Pierre ; cette supposition n'a d'autre fondement que l'accord approximatif qu'elle presente enlro la baso de B-Oine calculee par celle dePucehebaeh et la mesuru directe. I 20 ) Dans le tableau suivant de la Iriangulation du cba- noine Riccbebacb.qui relic sa petite base au cold Saint- Pierre-Metella ( exlremite occidenlale dc la base de Rome) nous ajoutons le triangle de Boscovicb (reduit a l'borizon) extremite orientale de la base-Gennaro- Metella (extremite occ. de la base); ce tableau donne la valeur des cotes exprimee en toises du Perou, d'apres le rapport donne par l'etalonnage de 183/i , et puis cette memo valeur selon l'elalonnage de 1751 ; celte derniere est seide admise pour la transformation en metres. (Voir, pour les angles de ces triangles, les paragrapbes 38, 40, Zil , 42, /j3 et 51 de YBxamen impartial de la triangulation de Roscovich.) La petile base de Riccbebacb reduite au niveau de la mer = 554,4773030 toises de Boscovicb. (Voir le para- grapbe 24 de YMxamen impartial , etc.) Tableau des triangles du chanoine Bicchebach qui relient la base de sa petite triangulation avec le cote Saint-Pierre- Cecil ta Metella. • ANGLES CoTES C"TES OPPOSES I £ - = — - u r NOMS aflectc's de coriigcs opposes en I, uses du Perou en loises du I'e ■ ou en K - - DES POINTS. Pert eur pour selott I'cla- selon -~ z - Tobset valioo. le calcul. luuii.ige de 1 elatuiinuge metres. ~ ™ ' 1851. de 1751. — c Observuloii e Ju col- o ' " o ' " t t m lege romuiiia . . 20 -J I 7,778 20 24 7 898 554,55G2 551,408851 1080,50 base 1 Tenticauli.il de 1.. 1 llte- base IIS 45 45,917 115 45 44,057 1452,6591 1452 2779 2791,50 SUI i ,' o Tel me bol eal de In — 45 50 7,945 45 50 8 0G5| 1101,7558 1101,4027 3146,79 179 59 59,040 l»0 0 0 0jo Casino dell1 Am <>i u. 01 58 59,815 CI 59 0,895 1101.7558 1101,4027 '21 10,7!) o 5 lVi nte austral dc In 27 59 8,117 27 59 59,498 5*7,4018 587 5055 1I44.CS |l 4 Ob>ct valoit e du col- ^ | lege roiiiaiu. . . 90 21 48,529 9il 21 49,009 1251,8709 1251,5454 2159,50 179 59 50,759 I8d 0 0,000 (21 ) Suite du tableau des triangles du ehanoine Ricchebach. NOMS y A a DES POINTS. K AN aflfecte's de l'errenr d'obsei valion. 1LES corrige's polit- ic calcul. CoTES op|iose's en tnises du Pe'i'ou selou le'la- lonti. de 1854. COTES OPPOSES en times tin Perou cu scion Tela- lonn de m4tro! 17ol. .-a w Casinodell' Aurora. 5 Trime boreal de la base 6 Obscrvatuireducul- lege ruuiuin. . . o ' " 83 53 38,623 24 8 31,000 69 57 44.096 o ' " 85 55 40,416 24 8 52,794 69 57 46,790 t 1 452,0594 587,4710 1549,4049 t 1432,2779 587,5181 1349,0462 m 2791,56 1144,70 2629,34 1 179 59 54.019 18(1 0 0 000 Saiut-Piei re. . . . 7 Observatoireducol- legc rumuin. . . 8 Casinodell' Aurora 22 23 9,491 107 51 2,370 50 5 57,(ln-.> ■22 -25 6,517 107 39 59 595 50 5 54,0ns 587,4679 1471,0664 1185,3978 587,51 IS 1470.6750 1185,0803 1144,69 2866,40 2303,87 5-5 [180 0 x 925 ISO 0 0.000 I Maison Negroni. . . 9 Casinodell' Auiora. 0 Saint-Pierre -26 5b 2(1 592 51 2 46,6".7 102 20 50,5'lo 26 56 -21,317 51 2 47,562 102 20 51,521 147I.H664 2554,5829 3208,7385 1470.6750 2555.7055 5207,8844 2S(i6,40 4977. -J6 6252,28 7 8 179 59 57.8-24 ISO 0 0.000 1 1 Maison Negroni. . . 1 Observa lui red u col- lege lomuin. . . - Saint-Pierre . . . . 26 23 54,890 75 58 51,294 79 57 4-,, 495 26 25 57,550 75 58 56,734 79 57 45.956 1183,597b 2534 5529 2621,5482 1183,0803 2555.6750 2620,6512 2505,87 4977,20 5107,74 179 59 52,679 180 0 0,000 1 Metella (Extr. occ. de la base dp Bosc.) > Casino dell' Aurora. 4 Saint-Pierre .... •20 45 50,115 105 5 (i, 464 56 1 0 53 3-24 20 45 52.515 105 S 8,sfa4 56 10 58,625 1471.0664 4047,81 ',8 5452,6587 1 470.6750 4046,7584 3151,7416 2866 40 7SN7.24 6727,37 7 179 59 52,801 ISO 0 0,00(1 1 1 Metella ( Exlr. occ. dela ImsedeBosc.) i Saint Pierre .... j Maison Negroni. . . 58 57 11.079 46 9 58,7,79 94 55 1,590 58 57 7,496 46 9 54,69n 94 52 57, SOS iscT 8 0,000 2554,5679 21130,9(00 4048.5841 8535,6875 2930.1107 4047,3075 4977.25 5710,91 7888,55 9-11 180 0 10,74s 1 1. 1 Saint-Pierre .... 1 Metella lExtr. occ. de lubasede Bosc.) 15 -21 9,88 75 56 59,47 90 41 50,65 4(148.0994 17005,9805 17527,0727 4047.0230 16999,0704 17522,4120 7887,79 55152,57 34151,82 13-16 180 0 0,00 i: 2i Extr. occ.de la base de Bnscovicll. . . Gcmiaro Metella (Extr. occ. de la l.asede BoiC.j 66 16 15,95 19 18 6,96 94 25 57,11 17005,9805 6139,6507 1*518,8425 16999,0704 6138,0184 18513,9167 i3l.~S.57 11963,22 i6084,3l 17 1 ISO 0 0,00 ( 22 ) Maintenant, dans le tableau suivant, nous meltons en regard des donnees et des rcsultals dc Riccbebacb dans les deux triangles : Grnnaro-Saint-Pierrc-Metella (extremile occiden- tale de la base), Extremitc orienlale de la hase-Gennaro-Melella (exlr. occ. de la base), les donnees et les resullats correspondants des in- geVicurs geograpbea franc.ais dans ces deux uieines triangles. Tableau comparafij'. NOMS des roivis. ANGLES SELON Biechebai b. ingen. pi <>s'" CO'ris oito-i • i M METRES SI LOS bath. Gennaro Saint -Pierre Melflla (exlr. occ. tie la base). . . . .3 21 9,88 - 1 3 21 8,5 ;5 56 59,4: '75 56 55,6 3313^,5 90 4 1 5o,f,5 00 41 -,.-,., 34t5i,82 in 7887,79 7 l.xtr. or. s calculi de reduction. ( 23 ) On aurait done pour la base de Home calcul^e, Selon Hkchebacli. La mesure directe re'duite an niveau de la tner. . = I 1964, 3o Difference = — 1,08 les in ingt'n.-geoSr. I 1 961,81 1 I964,3o 2,4g Resume. D'apres ce calcul, la difference entre la base romaine calcul^e et la mesure directe seralt de 2"\A9; le resultat approximalif 119jlm,81 serait done con- cluant en faveur de l'adoption du dernier triangle de Boscovicb si, pour ainsi dire , lapierre decouverte aux Fraltocchie par les ingenieurs geograph.es francais , n'etait pas la pour protester contre cette adoption ; car enfin le signe distinclif que cette pierre porte snr sa surface superieure (deux lignes droites croisees a anp;Ie droit) inuique inconlestablement qu'elle a servi de lerme a une base mesuree; or nous ne sacbons pas qu'avant ou apres175l, aucune autre base ait ete mesuree sur cette partie de la via Appia. Nous devons en conclure que la pierre des Frattocchie est le terms oriental de la base de Boscovicb ; a la vcrite la distance de cette pierre a Metella (torme occidental) etant de H97/i,",o2, exeede de 10 metres la mesure directe , telle qu'elle est donnee par Boscovicb ; inais qu'on n'oublie pas que la base romaine n'a ete mesuree qu'unefois, que celle mesure eu'ouva meme deux inter- ruptions par I'efjfet du mauvais temps (voy. Astronomic, ( 24 ) p. 62) et que plutot que de s'eng.iger dans dc nouvelles difffculles, Boscovicb sc conlenta de cette mesure (p. J3/i); or il n'est pas certain que ect astronome ait pratique pour la base de Rome les precautions qu'il a mises ensuite en usage dans la mesure de la base de Rimini (p. 135) ; il n'est done pas impossible que la difference de 10 metres en question ne provienne , en grande parlie , de quclques erreurs commises dans la mesure directe. L'aspecl clu sol de la via Appia, sur le point qu'oc- cupe la pierre des Frattoccbie , concourt a nous con- firmer dans la pensee que celle pierre est le lerme oriental de la base roinaine. Elanl place sur ce point, la vue vers le Gennaro , au moment de la decouverte, etait masquee par les monticules (formes de debris de monumenls) qui bordent la route en eel endroit. C'est cet obstacle que Bosco\icb aura voulu eviler en n'ela- blissant pas son signal et le lieu des observations sur le tcrme meme ; car autremenl il aurait ete oldige d'eriger un signal d'une dimension propre a rendre ce repere visible du Gennaro, et, de plus, d'exbausser l'observaloire de maniere a degager la vue sur cette sommile. «L' autre signal aux Frattoccbie, dit Bosco- » vicb, fut place sur une eminence procbe l'extremile » orientalc de la base. » Ceci est clair et conforme a la localite ; car, sur le milieu de la via Appia , 10 ou 15 metres plus loin , vers Melella , e'est-a-dire au point calcule du terme oriental, d'apres les triangles faulifs de Boscovicb, lavue n'est plus masquee dans la direc- tion du Gennaro; cet astronome n'aurait done eu aucun motif pour ne pas eriger son signal au-dessus du terme meme ; en supposant encore , comme le veut ( 25 ) Je chanoine Ricchebach, que ce terine ait etc enfoui hors du milieu c!e la via Appia , il n'y avait pas de raison pour que Boscovich ne fit pas placer son signal au-dessus de ce terme , ainsi qu'il l'a pi'atique an terme occidental. Ce displacement, en l'a(lmeltant , aurail-il eu pour objet de rendre la base ficlive pa- rallcle a la ligne du milieu de la via Appia ? Mais dans ce cas la plus courte distance du terme oriental, ainsi deplace, au milieu de cette route, devrait etre de llm,9S,qui est la plus courte distance du terme occi- dental a cette ligne de milieu ; or le calcul ne donne que 7m,9li. Au reste ce defaut de parallelisms n'a au- cune importance, car la base romaine , de Melella a la pierre des Frattoccbie, etant ramenee a la ligne de milieu de la via Appia, cette reduction ne produit qu'une difference de 3 millimetres sur la longueur totale. L'auteur de YExamen impartial, etc. , en chercbant a prouver que la pierre des Frattoccbie n'est pas le terme oriental de la base de Boscovicb, omet defaire mention de la marque caracteristique qu'elle porte sur le milieu de sa surface superieure, et suppose que le basard seul l'a placee sur le milieu de la via Appia, la confondant ainsi avec la premiere pierre venue ; une telle supposition, aussi absurde que blessante pour les auteurs de la decouverte de ce terme, ne merite pas qu'on s'y arrete. Les details que nous venons d'exposer n'offrent, a noire avis , qu'un interet purement bistorique et sont desormais presque sans utilile , puisque l'excellente triangulation que l'ingenieur Jean Marieni a etendue dans les btats romains, revele d'une maniere delini- ( 26 ) tivo 1'ciTCiir que rcnfermc la mesurc de Boscovich pour la determination de la val.mr muy.Mine du degffi du meridien cnlrc les parallel's de Rome et de Rimini. Selon l'ingenieur Marieni, la valour du degr6 moyen entre Rome el Rimini , exprimee en klafler oil toises de Vieilhe, est de 58A5Skil.27 = 110872m,7 (Voir le mem. de Marieni, p. 90). Selon la determination de Boscovich , d'apres un nouvcau caleul effectue par l'aslronome Carlini [Ephem. de Milan , 1843 , p. OS) clle est de 110933,0 Errcur de Boscovich. . . . + G0"\3 De son cote , le chanoine Riechebach a ralculo cctle meme valour du degre moyen selon les donnees de Bosco\ich, qu'il trouve elre de 50938 toises du Perou, d'apres son etalonnage de 1834 ; ce qui fait en metres 11Q97A"\,3 ct porlerait Terreiir de Boscovich a 4- 101"', 5. Nous avons prouve que le rapport de la toise de Boscovich a la loise du Perou, d'apres l'ela- lonnage de 1834 , etait inadmissible et qu'il fallait s'en tenir a eclui de 1751; en consequence, en applicant ce dernier rapport au resultal du caleul efTectuc par Riechebach , on trouve pour le degre moyen en toises du Perou, 56922,8 = 110944"\7 On a, selon Marieni. . . . 110872 ,7 Erreur de Boscovich . . = + 72'", 0 CoilABOElT, Colonel, oncien chef de hi t" section ilu dep6l general de la Queue. Paris, le ■>.- juin 1 8S3. ( 27 ) &Bialyses, Exfraiis d'ouvragcs, Melanges, etc. RAPPORT VOYAGE FAIT SUR LA COTE ET DANS LTNTERIEUR DE L'AFRIQUE OCCIDENTALE, Pin M. HECQUARD. MeSSIEUKS, M. II. Hecquard se ronrlit ail Senega!, en 18ZI3, avec l'cscadron de spahis qui derail etre attache an service de celte colonic el dont il elail l'un des officiers. Aprcs avoir reside seize mois an fort de Bakel , il fut appele a son commandeinenl, et c'est dans ce posle qu'il se prepara a I'importanle exploration dont je vais vous cntretenir. Notre compatriole quilla le Senegal, pour allor an Grand-Bassam, afin de reconnaitre le cours du Niger, donl la riviere d'Akba (itait donnee comme un des bras par i\l. Augusta Bouel, et de penelrer, s'il etait possi- ble, jusqu'a Scgo, pour y lier des relations commcr- ciales avec les chefs indigenes. Ce fut le 8 novembro 18/19 que notre voyageur quitla Saint-Louis sur le ba- teau a vapeur le Guetn\lar, d'oii il se rendit a Gorce . puis, pns6C a bord du Caiman, il poussa jusqu'a ( 28) Loango , apres avoir louche Pile du Prince et la cote de Gabon. SI. Hecquard ne scjourna que peii de temps dans cette ville et il revinl prompteraent a l'clablisse- ment francais du Gabon, pined, comme on sail, au confluent de la riviere de ce nom et de la riviere Moudet. SI. Hecquard nous a donnesur le Gabon el sur l'ile du Prince, par laquelle il rcpassa en revenant a la cote de Guinee, des details precieux, qui seront ac- cueillis avec d'aulant plus d'inleret que nous ne pos- sesions que peu de renseignements sur ces deux pays et leurs populations. Celle du Gabon comprend qua- tre races distinctes : les Sl'Pongos, les Boulous ou Chequianys, les Sl'Biebos et les Comboulous. Ces di- verses peuplades, quoique parlant des langues diffe- rentes, onl presquc loules la meme constitution physi- que. Mais plus on avance dans l'interieur des terres, plus les trails des indigenes se rapprochent du type caucasique, et moins la teinte de leurpeau est foncee. Les Sl'Pongos sonl les courtiers entre les batiments de commerce et les naturels. Les Boulous servent d'in- lermediaires entre ceux-ci el les Bakalais, qui babitent le baut de la riviere, sur les bords de laquelle ils ont ele pousses par les Pabwins , race guerrierc el cbasseresse de 1'inleiicur , qui npporte l'ivoire du Gabon. Quant aux Sl'Bicbos el aux Comboulous, ils errent a l'interieur et n'apparaissent qu'a de rares intervalles sur le littoral, pour y ecbangcr leproduit de leur induslrie. SI. Hecquard a fait ressortir la difference assez pro- fonde de nature morale qui existe enlre ces diverses races. Les M'Pongos sont d'un caraclere doux et peu ( 59 ) guerrier, tres superstitieux. Leur religion est une fe- tichisine grossier. lis n'ont pas de gouvernement cen- tral; chaque village forme une espece de petite re- publique independante, soumise a un chef dont le pouvoir se transmet par heredite en ligne directe. Leur Industrie consisle surtout dans la construction des pirogues, et leur habilete dans ce Iravail est telle que, sur la vue de nos embarcations, ils sont promp- tement arrives a en faire de semblables. Les Boulous n'ont pas l'intelligence des M'Pongos, quoiqu'ils soient plus laborieux; leurs nioeurs sont plus sauvages; leur etat social est a peu pres le meme. L'ile du Prince, possession des Portugais, se distin- gue par la luxuriance et la richesse de sa vegetation. C'est un point de relache precieux pour les croiseurs de la cote, qui y trouvent un excellent mouillage. A l'in- terieur sont de magnifiques forels, peuplees en gene- ral de memes essences que celles du Gabon. Le n om- bre des habitants est de lx 500. Ils s'adonnent a la culture du cafe, du cacao. Celle de la canne a sucre, apporlee jadis de Madere et qui aurait du y reussir, a ^le abandonnee. C'est de l'ile du Prince, comme je viens de le dire, que le baliment qui porlait M. Hecquard alia jeter l'ancre devant le Grand-Bassam. Ge voyageur a joint a son ouviage une carte du littoral de celle parlie de la Guinue, ou sont marques les nombreux cours d'eau qui la sillonnent. La riviere du Grand-Bassam est for- mee de la reunion de celle d'Ebrie qui vienl de l'ouest, de celle de Batoo, qui \erse les eaux du lac d'Aguin, et de la riviere d'Akba. Le pays d'Aka, qui a pour capi- tale Bonoua, situ^e non loin de la rive gauche de la ( 30) riviere d'Akba , scp.-.ie cellc-oi de la riviere Bia ou kinjalo, laquelle vienl se verserdans le lac Ahv. dont Its eaux, cunfondues avec calks da laa Eyhj ot du lac Unani, qui regoivent cux-memes la riviere Tindo, vont se jeler dans la nicr par la riviere d'Assinie. Celte derniere riviere proud son nom du village d'Assinie, place a l'enlree du lac Ahy. Lo nom de cc village a ele aussi elendu an pays d'Alakla silue en aniont de la riviere Kinjabo et dont la villa du memo nom est la capitale. Knlre le pays d'Atakla et la riviere Akba, par consequent au nord dupaysd'Aka, estle paysd'Alepe. En remontant la riviere Tindo, on House successive- iiu nt le pays d'Apollbnie qui prend son nom d'un village silue sur la cole, celui d'Anka, en fin celui d'Afuma, limitrophe du pays des Acbautis. M. Hecquard a trace un court apciru de 1 bistoire do notre etablissement sur la cole du Grand-Bassam oit nous nous soinmcs fait eoneeder un lerritohc, le /ijuil- let lbZ|3 , par le roi d'Atakla nomine Amalil'ou. Le poste que nous avons elabli est silue a Assinic, em- placement avantageuscment choisi pour commander le pays. Le comptoir du Grand-Bassam se trouve sur la rive droite de la riviere pros de son embouchure et sur un promontoire de sable. En face du comptoir le fleuve forme une lie assez grande qui a pris le nom d'ile Bouct , el a l'extremite de laquelle, sur la rive gauche, est assis le village du Grand-Bassam. Le voyageur nous represents les habitants de ces parages commc pillards, astueieux et pern des. Aussi naeuere Grand-Bassam etaiuil avec Saint-Andre les deux localites les plus rcdoulees des troqueurs de la cole. Peu adonnes a la culture, ces indigenes vivent on ( 31 ) grande par tic tic peihc; ils excellent a la navigation. Lour religion est, cuinine cclle de presque tons lcs noirs non convcrlis a l'islamisme, le felichisme. Lcurs maisons sont remplies de lcurs grossiores idoles. M. Ilocquard et I'cquipagc du Giietn'dar furcnl recus, a Grand-Bassam, par le roi du pays, Peters, qui lcs fit assisler a des fetes, circonstance a laquelle notre voya- gcur a dii de pouvoir etudier les usages curieux de ces populations. M. Hecquard revint a Saint-Louis et se prepara bien- tol a un nouveau voyage. Monte sur le cutter I'&QW'euil, il se rendit a l'embouchurc de la Gambie, ou il visila l'elablissement anglais dc Sainte - Marie - Bulhurst. II quilla Sainle-Marie le 5 juin 1851, et sur le meine baliment il se rendit a reinbouchure de la Cazamanco et alia mouiller devant SeiJhiou, ou il debarqua. C'est tie ce fort qu'il commenca son exploration dans l'in- terieur, en remontant la riviere sur une embarcation; et c'est ainsi qu'il alteignit Diannab, village de deux inille ames, habile principalemcnt par des marabouts. C'est une place importante qui est la residence de Yalnutmi, ou chef du pays. Accompagnede guides qu'il avail pris a Sedbiou, le voyagcur se rendit a Kolibcntal oil il attendit les moyens de penctrer dans le Foula- Dialon. Mais, n'ayant pu organiser l'expedilion qu'il meditait, il fut conlraint de reprendre la Caz;.manco dont il venait tie dcscendre }e cours, et prolita tie ce re tour pour explorer ce fleuve avec detail. Ses rives sont en parlie bordees par dc magnifiques forels ties giboyeyses ; ta largeur atleinl en certains entLoils qua Ire ou cinq mille. Cettc \astc otenduc est cause que son lit n'a que pcu de profondeur. On y rencontre do ( 32 ) nombreux bancs. La maree so fait sentir jusqu'a Sed- hiou. Les Portugais, qui font le commerce dans ces parages, et qui ont un etablissement a Zeguinchor, assurent que la Cazamance prend sa source dans un vasle marecage a sic pendant unc partie tie l'annee. On a prelendu longtemps (jue celte riviere etait un affluent de la Gambie. Mais aujourd'bui le contraire est pai- faitemenl dcinonlre. C'est a tort que les anciennes cartes reunissent, sous le nom de riviere de Geregia, le marigot de Benlam el la riviere de Sonkodou ou Saint-Gregoire. Ce ne fut que le 16 septembre que M. Hecquard put parlir avec une petite caravane pour les bords de la Gambie , ou il se rendit en passant par Mandina en amontdc Sedhiou, pros de la Cazamance, par Salikeni, Taba , Soubmondou; il alia visiter le roi de Diagara, contree sur laquelle il nous domic d'interessants de- tails, puis explora tout le pays de la basse Gambie et la colonie anglaise de George-Town. Noire voyageur quilta celte contree pour se rendre dans le Foula-Dialon. Arrive a Fatalenda, il gagna les bords du Roli, que M. .Mollien, dans son voyage dans l'Afriquc occidentale, a regarde coiiime elant le rio Grande; mais d'apres les renseignemenls que M. Hecquard a recueillis, celte identification est dou- teuse , et le Koli serait j)lutot le rio de Geba. 11 arriva ensuile a Rade, ou il cut a courir quebjues dangers, le cbcf peulli du pays ay ant use a son egard de mau- vaise loi, et s' elant oppose a ce qu'il conlinuat sa route. C'est ici que commencenl toutce qu'il y eul de penible dans l'exploralion de M. Hecquard, les souf- frances el les diflicultes de tout genre qu'il rencontra. ( 33 ) La guerre civile regnait alors dans le Fouta-Dialon. Un pretendant disputait le pouvoir a l'almami; et ce pretendant avait donne l'ordre d'assassiner notre compatriote. Ce ne fut qu'a la protection de l'al- tnami regnant qu'il dut son saint. Ce monarque peulh ne tarda pas a concevoir une vive ainitie pour le voya- geur, et celui-ci dut a cette amitie de pouvoir explo- rer le Fouta-Dialon plus complement que n'avait pu le faire Mollien. 11 nous a donne de ce pays une carte precieuse, tout incomplete qu'elle soit. II s'est longue- ment etendu sur son organisation, ses mceurs et ses particulariles, et il nous trace une bonne description de Timbo, sa capitate. L'islamisme a ete pour les Peulhs un puissant moyen de civilisation. L'etat du Fouta-Dialon est au- jourd'hui Lien supetieur a celui des autres contrees negres ou regne le fetichisme. Le Coran fait tous les jours de nouvelles conversions dans l'Afrique occiden- tal, et il est la source d'un enthousiasme religieux qui va jusqu'au fanatisme. Les Peulhs sont de zeles propagateurs de leur foi. Chacun de leurs villages a sa mosquee, a laquelle est attache un marabout. Cela n'empeche pas les peuples de conserver des resles de leur ancien fetichisme et de se couvrir de gris-gris. C'est un fait remarquable que, tandis que la religion de Mahomet voit decroitre en Europe son influence et le nombre de ses fideles, en Afrique, comme dans la Malaisie, son empire s'etend et se fortifie. L'islamisme semble etre un pas intermediaire entre le fetichisme et le christianisme. II est plus approprie a des intelli- gences grossieres et au genre de vie de tribus peu po- licies. VI. JUILLET. 3. S ( s/i ) II. Ilccquard opera son PetOlir a Bakel par Soucou- toro, Niangdi Sefour, Labe. A I'ougst de cctlc villc sc trouve la montagne Moumiuin, qui est uno des plus liautes dii Fouln, et au nord-csl do laquolle, au pied dos montagnes Bade, noire voyageur visita les sources de laGambie ct du rio Grande. De Labi, M. Hccquard se rendil a Toulon, Caube, Mali, passa la rnicre Kanla qui se jettfi dans la Gamble el quicoule au pied de la montagne du Tangue, l'une des plus elevees du Foula. II gagna Guidougoulala, village au-dessus duquel la Dima ou Gambie est large d'environ 20 metres. II alleignit Mamacano, puis Cenou-Debon, enlin le pays de Galam et Bakel. Familiarise avec les idiomes de la Sonegambio, ba- bilue a en supporter les fatigues, le climal dOvorant; au courant de l'esprit deses populations, M. Ilecquard £lait mieux prepare qu'un autre au voyage dont il vicnt de publier la relation. Celte relation, eerite sans pre- tention, mais avee 1'exactilude d'un bon observateur, doit etre accueillie par les encouragements el les elogcs de tous les amis de la grograpbic. Je rcgrettc que le voyageur, qui a prissoin de recueillir des ecbantillons des diverses rocbes des pays qu'il a parcourus, n'ait pu nous rapporter des documents plus precis sur sa flore ; je regrette sin tout, car la cbose lui elait plus fa- cile, qu'il n'ait pas joint a son travail im cssai de pbi- Iologie comparee sur les lnngues des peuplades qu'il a visilt'es. Son livrc, outre les indications geograpbiques qu'il est le seul a presenter, a une grandc importance pour 1'bistoire contomporaine de cette contree, quo nous savons a peine, et que nous avons cependant si grand interet a connaitre. Le Fouta-Dialon est a la ( 35 ) porte de nos comptoirs c!e Caignose, de Bakel, de Da- gana ; c'est tine dos corirrees avec lesquelles nous pou- vons faire, par le Bondou et le paysde Galam, le com- merce le plus suivi et le plus produclif. Si, comme on notisl'annonce, M. Hecquard retourne enAfrique, nous attentions delui do completer des renseigncmenls deja si inlcressants, tout impai'fails qu'ils soient. Ge qu'il a fail clonne a esperer beaucoup encore de son courage. de son intelligence et de son zele. Alfked Maury. NU0V1 ELEMENTI DI GEOGRAFIA, ETC. (NOUVEAUX EiEMEixfs DE GEOGRAPlltE; ESSAI D*UNE DES- CRIPTION GENERATE DK LA TERRE , PAU ADRIAN RALBI ET EUGENE BALBI. 2 VOL. PETIT IN-8% TURIN, 1851.) Noblesse oblige ! L'illustralion dans les sciences esl un heritage qui enlraine a de genereux efforts. ST. Eugene Baibi porte un nora celebre dans les eludes geographiques, el a aborde la voie si difficile oil feu Adrien Balbi brillail dun luslre pen commun. Parmi les sciences, aucune ne demande des connais- sances plus \ariees et plus approfondies que l'etude de noire globe. Fille ainee de l'histoire, clle se ral« lache.d'une maniere inlime, auxevenementsquecelto derniere relate, etsubit conslammentles modifications que la succession des faits lui impose. La geographic aussi traite des regnes de la nature d'apres leur distri- bution dans les differenls cl-imats, coraprend l'enumd- ( 36 ) ration des observations et des travaux les plus varies, lels que ceux du mineralogisle, du bolaniste et du zoologistc. Kile s'occupe de I'homme sous ses rapports physiques, moraux et politiques. Elle embrasse en ineme lemps les etudes speciales, ainsi que lessystemes les plus vastes ; elle decrit lout aussi bien les produits les plus minimes de la lerre, qu'elle nous initio a la connaissance des mondes. La tticbe du geograpbe, celte tache immense, elait done devolue a M. Eugene Balbi; mais il l'abordait guide par son celebre pore, marchant a ses cotes, lorsque, apres quelques beureux essais, publies sous le titre de Seritti minori (5 volumes) et Miscellanea ilaliana, il entreprit de refondre, dans une edition ilalienne, les Elements de Geograplue, publies par Adrien Balbi, a Paris, en 1843. La mort priva le jeune auteur, au milieu de son travail, de ce collaborateur si exerce, de ce maitre si sur; elle enleva le grand geograpbe au moment meme ou la connaissance des lieux jusqu'alors les plus inac- cessibles de la terre, aussi bien vers le pole du nord que vers le centre de l'Afrique, faisail journellement des progres incalculables; au moment meme ou les evenements politiques les plus graves menacaient de cbanger la face du globe, et ou, par une singuliere coincidence, qui au moyen age aurait tourne au profit de l'astrologie, le zele des aslronomes, excite par le genie de Le Yerrier, augmenta subitement de nouveaux elements le nombre connu des corps celestes. La lacbe etait ardue; examinons comment elle a ete acconq)lie. Nous voyons, en procedant par les prolegomenes (37 ) du deuxieme volume (p. 18), les planetes qui, dans les Elements, ne s'elevaient qu'a onze, portees dans les Nuovi Elementi au nombre de vingt et une. De meme, pendant le court espace de huit annees, la determination des poinls culminanls du globe a subi les modifications les plus prononcees. Le Tchamidari, du systeme de l'AlLu-Himalaya, evalud dans l'ouvrage de 1843 a environ 8G73 metres (p. 19), et considero comine point culminant du systeme du monde, cede celte premiere place, dans celui de 1851 (p. 32), au Kinchin-Chinga, egalement dans l'Himalaya, avec seu« lement 85S6 metres d'elevation. Le Sorata , avec 7695 metres dans l'ancienne edition, est remplace, pour le Nouveau-Monde, par V Aconcagua, note dans le cours de l'ouvrage (volume II, p. 395), avec 7299, etdans les prolegomenes [ibid., p. 32), avec seulement 7060 metres. Dans l'Afrique, le sommet indique au- jourd'hui comme le plus eleve, est le Kilimandjaro , avec 6821 metres, au lieu du mont Muria avec 5067. Seuls, noire mont Blanc, avec 4810 metres , et le Gunong-Sago ou Kosumba a Sumatra, avec 4574 me- tres qu'on lui suppose, conservent leur preeminence en Europe et dans l'Oceanie, ainsi que leurs Evalua- tions intactes. La sollicitude que M. Eugene Balbi a portee aux re- cberches relatives a ces bauleurs, en notant mSme, pendant l'impression des Nuovi Elementi, les rectifi- cations qu'il pouvait recueillir sur ce sujet : cetle sol- licitude rappelle les soins qu'Adrien Balbi a constam- ment voues a cette matiere imporlante, et nolamment dans son celebre ouvrage Dalle primarie altitudihi del globo, Milano, 1845. ( ss ) Quant aux nouvelles dispositions polillques, survc- nues clans cliffe rents Elals, e'.les sonl exilement digues d'nttenlion ; mais il faut reniarquer que, pour la plu- parl, riles no sont point im'hs de gut-i ro ni do con- quers; el Ks i:\enemenls des dernieres ainices out exorce leur influence plulot sur les dhisions admi- nislratives de plusieurs litats , ou unc tendance de centralisation so manifesto , que sur des augmen- tations ou pcrles do territoire de l'une ou l'autre puis- sance. Les cbangemenis de territoire qui ont eu lieu en Europe dans ces derniers temps concernent parlicu- liuiement I'llalie (p. h'S). Ainsi le duche de Purine, celui de Modene et le grand-duche de Toscane, ont subi quelques modifications par des echanges de ter- ritoire enlie ces differents Elats, qui comp'.ent aujour- d'hui : Panne, G015 kilometres carres; Modene, 0199 kilometres carres ; et la Toscane, y compiis Lucquos, 22013 kilometres carres de superfine. Ln Allemagne, nous remarquons seulenient I'acquisilion faile par la Prusse des deux petiles principautes de llohcnzol- lein (p. 5/jl, compreuanl 1,280! kilometres carres et 6/l, 000 habitants; et ce n'esl qu'en Amerique. que lc caraclere cntreprenant de la race anglo-ameiicaine a fait subir a la division du globe des alterations no- tables. Parmi les nouvelles divisions administratives, celles qui out ele appliquees en Autriehe sont les plus re- marquables. Cet empire, partake avant les derniers ew'nnnents en quinze gouvei nnnrnts tres-inegaux sous le rapport de i'elendue coinnic de la population ; Bubdhises, cbaenn. en cercles pour les 1.1. .Is allemands. ( 39 ) en delegations pour ceux d'llalie, en comitats pour la Hongrie ct ses dependanres, ct en generalats pour les confms (colonics) mililaires; cet empire conserve, en parlie, ces dilferents lilies pour raclministralion do ses provinces ; mais il limite le nombre de ces divisions administratives, en appropriant acbacune.individuelle- ment, une plus vaste juridiction. Actuellement, d'apres les derniers renseignements que donne M. E. Balbi, et que nous Irouvons confirmes, a quelques modifica- tions pres, par les donnees slatistiques les plus re- centes, I'empire d'Autriche est compose principale- ment de domaines de la couronne, administres par des regences, des comitats, des commissariats, des di- rections de districts, des eommandemenls mililaires et des delegations, qui embrassent, cbacun, un certain nombre des anciens capitanals de cercle, qui autre- fois ne relevaient que d'une seule regence, situee dans lacnpitalede la province. Telle est la Bobeme, divisee autrefois en seize cercles (p. 51), sounds a la regence de Prague, el qui presente seulement sept divisions, nominees regences circulaircs; les comitats ne sont point iudiques pour la Hongrie, ou nous renconlrons cinq cbefs-lieux de district principaux, landis que les royaumes de Croalie et d'Esclayonie, annexes avant 18/(8, sous le rapport administralif, a la Hongrie, ont consent: leurs comilals. Le banal, qui formail parlie inlegranle de lallongrie, sc monlro adminislre par des commissariats superieurs de district. En definitive, les cbangemenls geograpbiques, sur- venus en Europe par les ovenements polilitpies, sont pen considerables, compares a ceux que le jou de la nature a amenes dans lfAmgriqua du nord, ou les Ire- ( hO ) 6ors enfouis dans le sol do la Californie ont donne lieu d'annexer a l'union amcricaineun territoire immense. Celte extension s'est nranmoins elendue dans Lien des directions, et se resume dans ['acquisition des ter- riloires (p. 75 et hl\l\) du Texas, de VOregon, du Min- nesota, d'lta/i, du Nouveau Mexique, et de celui qu'on appelle Indian territory. Aux revirements causes dans la distribution des dif- forcntcs contrees du globe et de leurs divisions, nous devons ajoulerles observations de l'auteur sur le chiflre de leur population, dans lequel nousremarquons unc augmentation surprenante, amende soit par tant d'an- nees de paix dans les parties civilisees de la terre, soit par une evaluation plus exacte dans les regions jusqu'a present inaccessiblcs. L'auleur voue une attention parliculiere au recense- menl des differents Etats de l'llalie clans ses prolcgo- menes (p. hh a 50) et dans le cours de l'ouvrage ; les chiffres de la population sont indiques pour le royaumo sarde dans les Etats de terre-ferme jusqu'en 1839, et dans l'lle de Sardaigne jusqu'en 1842; pour les Etats de l'Eglise jusqu'en 1844 (avec une augmentation de- puis 1833 de pros de 200 000 ames), et pour Naples jusqu'en ISM et 1840. Nous repioduisons ici le tableau statistique des principaux Etats de la terre de plus de 5 000 000 d'ba- bilauts , que l'auteur donne p. LX, lout en insislant sur la reserve qu'il faul porter dans de semblables evaluations , surtout relativement a l'Asie et a l'Afri- que ; ce tableau nous prouve l'augmenlalion extraor- dinaire de la population de certains Etats dans ces dernieresannees, comme pour les Etats-Lnis de l'Ame- (H ) rique (p. LXXIII) qui, cinq ans auparavant , ne comptaient que 17 000 000 d'habilants. La Chine 170 000 000 L'Empire britannique 160 000 000 L'Empire anglo-indien. . . . 120 000 000 La Russie 615 000 000 La Confederation germanique hh 500 000 La France 39 000 000 L'Autriche 38 300 000 La Turquie 35 300 000 L'ltalie clans loutes ses limiles geograpliiques , y compris la Savoie 26 345 000 Le Japon 25 000 000 L'Union americaine 22 000 000 L'Espagne 20 000 000 LesElatsitaliens.tous compris 19 795 000 La Prusse 16 180 000 La Hollande 15 000 000 L'Annam 12 000 COO La Perse 9 000 000 Les Deux-Siciles 9 000 000 La Confederation mexicaine. 7 200 000 Le Portugal 6 000 000 Le Maroc 6 000 000 Le Bresil 5 200 000 La Monarchic sarde 5 000 000 Nous ne pouvons nous arreler a 1'examen d'autres parties non inoins interessanles du livre ; si l'espace ne nous manquait, nous insislerions sur des progres dans la vie industrielle de l'honinae introduils parti- ( hi ) culierement par l'etablissement des voies de commu- nication chez lcs dilTerontcs nations; le lecletir ren- contrera cos notions, suit dans les Prolegomenes, p. XLII , soil vol. II, p. 8*2 ct 112 a 115 ; nous ferons romarqucr specialomont comme tres inleressantes lcs indications dcs clicmins dc for, soit acheves , soil pro- jetcs, qui se Irouvenl en Italic. Si , dans cos reclierches ronsacrees a dcs matieres donl le merile consiste dans un travail incessant, unu attention soutenue et un jugement cxerce qui fait se- parer les notions importances des questions dc pen dc porlee et liors du cadre d'un abrege; si, dis-je, dans les reclierches qui appaitiennent plus exclusivemcnt au domaine de ['application; l'auteur a fait preuve dcs niemes qualiles qui out donne une valour si reollc aux ceuvres de son illuslre predecesseur, il lc suit avee tout aidant de succes dans ces investigations d'une na- ture plus abstraile, oii Adrien Balbi brillait egalcment d'un eclat pen cnmnmii ; comme dans l'analyse des materiaux relatifs a la solution des principalis pro- blemes geographiquos. Nous devons consideror comme appartenant a cctte categoric , lc chapitre des / oya- ges et (lernieres decouvertcs gedgraphiques , puisque Rl. E. Balbi a su lcs ralllcr aux questions les plus importanlos que traite la science. II passe done avee rapiditc sur les decouvertes laitcs dans les dix der- nicres anneos, qui ne servent a constaler aucun point important, mais il traite avee autant de concision que de clarte les questions yitales, lelles que (p. IA\ I ) celle de la source du Nil, caput I\ili (jncercre, question que, dans ces derniers temps, les explorations de plu- sieurs voyageurs ont singulicrcment animee, et qui, si ( A3 ) elle n'est pas encore suflisarament resolue, a, du moins, etc depouillee, par les rechercbes d'illustres savanls, surtout de M. Jomard, dcs hypotheses invrai- seinblahles qui l'entouraienl , par example des rap- porls supposes entre la vallee du Nil et lc bassiti du lac Tchad, L'auteur passe successivement en revue les opinions les plus vraisemblables sur la source du fleuve, et, quoiqu'il les presente avec une egale impar- tiality , il se prononce en faveur de l'opinion qui croit Irouver celte source entre le l\° et le %° degre de lalt- tode meridionale. II ratlache done a ce problome b.-s reinarquables deeouvortes 1'aites par les missionnaires Krapl'et Rebmann dans cellc region ; decouverlos cjui onl seni a conslaler lespoinls culminants de l'Afrique, el aetablirle point le plusnalurcl de partago des eaux. ME. Balbipoursuil sonexumepjusque dans dcs regions encore plus meridionales de l'Arrirpie , ou le voyage dcMM. Livingston, Oswell el Murray a fourni, par la de- couverte du lac N'gami, et par la reconnaissance de la riviere Zouga, qui sort de ce lac, l*:s resultats les plus hnporlanls pour la geographic de celte partie de l'Afrique ; et il lermioe son interessante discussion sur ce continent par la mention dcs notions recueillies dans les regions du nord ( lo Sahara atlanlique ) par les soins de MM. Fourncl, Daumas, Garotte el Rcnou. II est nalurel que, parmiles rccbercbes bisloriques, cellcs qu'Adrien Balln a mises dans un jour si eclatant par son Atlas ethnogrophique du globe , soient Irailees avec une so'licilule particuliere. Notre autcur voue done a ce sujet une etude approfondie, et developpe les vues onuses dans ce eelebre ouvrage. II se pro- nonce d'une mani* re absolue pour le principe de (A* ) 1'existence de trois races primitives seulement, opi- nion d'accord avec la tradiliou sainte et avec les re- cherches les plus recenles de la science ; mais il com- bat la methode de vouloir faire servir les epilhetes de race blanche, jaune, etc., pour etablir ces distinctions (p. XXXIII). II developpe en meme temps ses vues sur les questions melapbysiques qui se rattachent a rhomme, et se montre porte a considerer, sous le rap- port moral, les nobles qualites de l'espece bumaine comme inherentes a sa nature, formee pour la vie civi- lisee, et non pour l'etat sauvage. Quel que soil , en un mot , le sujet qu'aborde I'au- leur, il fait preuve d'etudes approfondies, et procede constamment d'un point de depart pbilusopbique dans ses raisonnements. La division stalislique adoptee dans le plan des Kuovi elementi prete scule matiere a quelques objec- tions. M. Eugene Balbi , dans la parlie de l'ouvrage consacree a la geographie descriptive, place en tete la region italienne, d'apres le meme principe qui, dans les Elements de geographie publics en France , a fait trailer a Adrien Balbi la France en premier lieu. La methode de proceder en geographie descriptive d'apres dcsconsidcralionsslatistiques ou de nalionalite, nous parait pen satisfaisanle. Le geographe ne doit, a notre avis, jamais sf eloigner de l'ordre le plus naturel dans la disposition de sa matiere; il serait a desirer, en consequence, qu'on adoplat ainsi que cela a lieu dans d'autres branches des sciences historiques, la mediodede proceder de la Peninsulelberique\ers Test, en trailant successivement les differentes contrees selon la position qu'elles occupent dans cette direction ; ce ( 45 ) plan nous semble impliquer en meme temps l'adoption de l'ilede Fer comme premier meridiem L'autcur con- serve dans celle edition ital'unne celui de Paris, en se bornant a indiquer (p. XXX) la difference en longitude avec celui de Rome. Nous desirons d'autant plus vivement voir M. Eu- gene Balbi suiyre a l'avenir les dispositions les plus naturelles dans le classement de ses descriptions , qu'un ouvrage d'un merilc pareil a celui dont il vient d'eniicbir notre science, et qui rcnferme des notions recentes d'un inleret aussi universel, ne saurait etre destine a une seule nation. L'exceplion nous parait egalement inopportune , soil qu'elle se montre en fa- veur du pays qui a donne le jour a l'auteur ; soit qu'elle s'applique a cet autre illustre pays, la France, oil son nom a acquis , par les ceuvres imperissables d'Adrien Balbi, sa principale celebrile. Isidore Lowunstern. OBSERVATIONS SUR LA STATISTIQUE DE l'aNGLETERRE. A la suite de YHistoire de V Angleterre que vient de publier M. Fleury, se trouve une statistique de /' ' An~ glcterre en 1852, par M. Duruy. C'est un travail fort interessant, dont l'auteur a presente les principaux resultals dans les considerations suivantes : « II n'a pas manque a la Grande-Bretagne , dans ce demi-siecle, de propbetesdumalheur. Aujourd'bui en- ( ao ) core il so public des livres sous ce litre: de Indrcarfcnccftc r Aa^Uterre. Nagtn re quelrjues uns la vovab'nl flocliis- snnl (I lomhant ruinec sous sa detle de vingt-sept mil- liards, sous son budget anmu I de deux milliards six cent millions ; ct comme, cello dodo, elle la re-duil cha- quo annee el qu'ellela porle allcgivment ; coniinc, ce budget , elle Fa presque diminue de moilio , on a change de theme, el Ton a dil : C'est l'lrlande qui la tuora, ce sont les pauvres qui la ruineront : or 1 Ir- lande viehtde traverser des crises epouvanlablcs, line famine, des appels a la revoltc, et I Irlande n'a pas tue et ne luera pas l'Angleterre. Quanl aux pauvres , h marche aseensionnelle et menacanle de leur hu !set s'est arrestee ; il retrograde et commence a redesceticlre la penlc qu'il n'a cesse de gravir dej)iiis Elisabeth. Dautres, jugeant l'Angleterre d'apres les habitants des caves de Saint-Gilles, he voient dans sa ciasse ouvriere qu'un cancer rongeur qui gagne et s'elend sur lout le corps social. La police, micux fade, plus ac- tive, decouvre plus de debts: c'est l'lmmoralite qui croil dans des proportions colossalcs. Des ouvriers font greve pour obtenir de leurs patrons des conditions meillcures : c'esl le socialisme qui a passe lc delroit, c'est le spectre terrible qui arrive pour la derniere lieurc des societies. Ccux-ci prediscnt la prochaine re- volle des lndes et du Canada; ecux-la rappellent la Charte du peuple et son esprit nivelcur; et tous s'en ?ont en disanl: l'Anglelerre se meurt , l'Anglelerro est morte. » Les chiffrcs que nous avons accumules, s'ils sont penibles a lire , onl du moins lc merite d avoir deja repondu a ces sinistres paroles. Non, l'Angleterre no ( hi ) touclie pns a sa fin ; non, ime revolution sociale ne frappe pas a ses porles. (Test le pays oti il y a le moins d'oisifs (moins de 6 sur 100) celiii oil s'accroit le plus lo capital national, celui enfiri ou lo pauperisme (liminue , au lieu d'augmenler avec la population. Depuis le cominencenient du siecle sa population a double , ses importations out triple, ses exportalions son I knit f'o/s plus fortes cl sa production dix fois plus considerable. Est-ce done ainsi que meurent les peu- ples? » Pour les individus , lintel!igence et la moralite ne se mesorent pas, Dieu merci, sur la fortune ; mais , quand on voit la ricliesse publique croilre en d'enonlies proportions, dans un grand Etat, on peut a coup sur en conelure que cc pouple s'eclaire et s'anieliore. L'ne plusgrande masse de produits accuse, en eflet, plus d'aclivite d'esprit , car ces produits ne sont que le fruit de la lutte engagee entre 1'homme et la nature, celle-ci n'etant vaincue par celui-la qu'a force d'intelligence. Plus de transactions accuse plus de probite , car le commerce ne pout meine subsister sans bonne foi ; plus de capital veut dire plus d'econo- mie , e'est-a-dire plus d'empire de I homme sur ses passions; plus de prevoyance , plus d'amcur intelli- gent de la famine. La enfin ou Ton agit beaucoup, il doit y avoir beaucoup de liberie , et la liberie est un element de moralite; la ou la ricliesse s'accroit sous toutes les formes, il doit y avoir de la securile : secu- rile donnie par de bonnes lois civiles pour que la propriety soit protegee contreles violences individuel- les ; securile donnee par de bonnes lois politiques, pour qu'elle soit protegee contre les revolulions. On ( AS ) voit pourquoi nous avons , au risque de beaucoup de fatigue pour le lecteur, montre par lant de chiffres lea jmmenses progres de la nation anglaise , dans toutes les directions du travail materiel : c'est qu'il en sor- tait necessairement une conclusion morale que rien ne prut ebranler. » Sans doute ce pouple n'a pas aclieve son cetivre , meme il lui reste immensement a faire. » L'Anglelcrre devicnt une immense fabrique. Les campagnes se depeuplent et les cites sVngorgent. Londres renferme a elle seule un neuvieme de la po- pulation entiere de la Grande-Bretagne. L'equilibre enlre ceux qui produisent les denrees alimentaires et ceux qui les consomment est done renverse. II fau- drait le retablir, mais deja ce n'rst plus possible. » La majeure par tie du peuple anglais etant manu- facturiere, un cbangement dans la mode, dans le gout, dans les besoins ou un reglement do douane peuvent jeter dans la plus profonde misere desmilliers de malbeureux ; une mauvaise recolle ou des recoltes mediocres , successives , peuvent amener dans la classe ouvriere la ])lus alTreuse detresse. L'induslrie est une macbine gigantesque , mais aux rouages deli- cats, qu'un rien derange et qui en s'arretant arrete la vie de ceux memes qui la faisaient agir. Mors arri- vent les cbomages meurtriers , alors les ressources lentemenl amassees s'epuisent, la misere \ient et bien souvent apres elle le vice, puisle crime. Ce sont la les abhnes qu'on ne peut fermer, mais ou la |)ilie doit descendre avec des secours pour le corps , avee des secours suilout pour l'esprit; car les premiers s'e- puisent , et bien vile, les seconds peuvent durer tou- ( 49 ) jours. Que l'Angleterre soil fiere de sos richesses, de sa puissance , de sa liberty , c'est un orgueil legitime; mais qu'elle regard e aussi a ses pieds, qu'elle ecoulc les confuses clameurs qui s'elevent des bas-lbnds de son peuple. S'il n'y a point la pour elie un peril, il y a au moins une honte. MONTAGNES NEiGEUSES DE L'AFRIQUE ORIENTALS. Avant la decouverle de MM. Krapfet Uebmann, qui ont fail connaitre lYxistence de deux niontagnes de l'Afrique ou la neige est perpetuelle , le mont Kili- mandjaro et le mont Kenia, c'etait une supposition bardie que d'admettre la possibility d'une chalne aussi elevee dans ces regions, ct surtout d'imaginer que les sources les plus hautes du Nil Blanc pouvaient se trou- ver aussi reculees; cependant cette bypotbese a ele basardee il y a deja longtemps comme n'etant pas en- tierement denuee de vraiscmblance. La posilion du mont Kenia, a i degre sud seulement de l'equateur, une ibis connue d'apres le rapport des missionnaires, ainsi que sa longitude approcbee vers 36 degres est, l'opi- nion precedente a vu accroitre sa probabilite; mais on pouvait objecter encore que ces deux montagnes etaient des sommites isolees et n'appartenaient j>as a une chalne continue. LTn nouveau fait vienl aujourd'bui ajouter a la vraisemblance de cette bypotbese : M. le capilaine J. II. Sbort a fail une observation du plus baut interet qui peut servir a resoudre ou avancer du VI, JUII.LET. II. /] ( 50 ) moins la question en suspens depuis si longtemps. Cetofficier, qui .1 commande pendant queJque temps plusieurs navires do l'iinam de Mascale, et qui commit parfaitemenl la cute orienlale de I'Afrique, depuis Brava jusqu'u la baie de Lagoa, a remarque une longue cbaine de montagnes , avec une ligne de separation qui paralt marquer la limite des neiges. On sait que la grande riviere Juba se jctte dans 1'ocean Indien, presquesous I'equateur. Dans la belle saison, on pent la remonter avec securite depuis son embouchure. Le capitaine Sborl a remonte en effet cetle riviere jusqu'a une Ires grande distance; il a trouve les habitants d'hutneur paisible et bien dispo- ses pour faire le commerce. II raconle qu'il apercut dans l'interieur de bautes montagnes, dirigees environ nord et sud, avec des times blanches, et qu'on lui di- sait contonir des mines. Les nalifs lui dirent aussi que la riviere s'etendait tres loin dans Finlerieur el se par- tageait en plusieurs branches. 11 la remontait dans un petit schooner, l'eau ay ant Ires peu de profondeur. Le capitaine Short a calcule qu'il etait a 210 milles de rembouchiire, au moment ou il vit les montagnes a times blanches ; elles lui par u rent se diriger un peu au sud-sud-ouest, etant a la distance ri'enviion 60 milles ; e'etait au mois de novembre. Le capitaine a trace une petite esquisse de ces montagnes, oil Ton voit distinc- tement la ligne de separation de la couleur blanche. Comme il n'elait pas au courant de la decouverte des inissionnaires, et n'avait jamais vu de montagnes neigeuses sous les tropiques, il n'a passonge a la neige, et il s'est borne a constater ce fait : qu'il exisle, tout au baut de la cbaine de montagnes dont il s'agit, une par- ( 51) tie blanche nettemcnl separee par nne ligne continue et dislincte ; cette esquisse est figtiree dans tin nrticle de V dthciKcurn anglais, de M. Petermann, ;'i qui nous devons celte inleressante communication. Sans aucun doute, cette observation est incomplete et laisse a desirer; il faudrait connaitre exactement sous quel meridien est situee cette serie de monlagnes neigeuses, ct si elle constilue une veritable cbaine; alors on pourrait determiner son rapport de situation avec les parties superieures du coursduBahr-el-Abiad,acluelle- ment connues. Si Ton s'en rapporte a ce que nous sa- vons du dernier sejour, sur les rives du fleuve, de dom Angelo Vinco (on sait que malbeureusement ce mis- sionnaire est mort), il serait parvenu an 2e degre de la- titude nord(l). On ne saurailrien diiede certain sur la longitude du point qu'il avail atteint, aucune observa- tion de cette nature n'etant parvenue en Europe; mais on petit admellre que dom Angelo n'etait pas tres loin du32emeridien.Or,sion litson rapport avec attention, si Ton considere la carte de l'Afrique orientale, puis la situation dumont Keniadeduitedesrenseignemenlsap- proximatifs des missionnaires (environ 30° longitude de Paris et 1° sue?), si Ton joint enfiri par uneligne ideale le Kilimandjaio an monl Kenia el a la serie probable des monlagnes apcrcues par le capitaine Sbort, on re- marquera une ligne continue dirigee a peu pres du S.-S.-O. auN.-N.-E. Or, sileJuba sortdecesmontagnes, comme cela parait incontestable, pour se rendre a la mer des Indes, pourquoi, du cote opposed n'en sorti- rait-il pas un ou plusieurs courants, se dirigeant a peu (l) Lettre de Linant-Bey. Voir le Bulletin d'aviil 1 853, pnffe 1-5. ( *2 ) pres au nord-ouest, vers les lieux ou je suppose qu'cst parvenu dom Angelo Vinco ? Ricn n'empeche que le point de depart ne fut un peu au nord de l'equateur; au resle, ce ne serait la qu'un des hauts affluents du Nil, et l'explkation precedente n'exclurait pas d'au- tres affluents venant de Test et de 1'ouest. Le savant geographe, M. Petermann, dans les re- flexions qui suivent la communication de M. Short, propose une conjecture qui ne differe pas absolument de l'opinion qu'on vient d'emellre, el il fait surtout appr^cier, avec beaucoupde sagacite, et les avantages de toutes sortes qu'on retirerait d'une excursion faite dans ces regions, et la faeilite qu'il y aurait a s'y ren- dre par la mer des Indes. J.-d. EX TRAIT D UNE IvOTE DE M. LE CHEVALIER DE PARAVEY, SUll l'aNALYSE DETAILl£e DE LA GRAADE CEOGRAPU1K ISIPERIALE DE LA CHINE par l'abbe lamiot, Astronunie Imperial a Pekin. Le vaste empire de la Chine, qui contient de deux a trois cents millions d'hahitants, s'ouvrc en fin, dans toute son etendue, au commerce europeen et aux pre dications fructueuses des missionnaires Chretiens. Mais, si Ton exceple la route suivie par les amhas- (53) 6ades et par les missionnaires, pour aller de Macao a Pekin, route suiviesoit par terresoit par le grand canal, l'inlerieur meine de cette riche contree nous est en- tierement inconnu, surtout dans son etat actuel. MM. de Sacy et Abel Rernusat, qui, avecMM.de Chezy, Jaubert et de Paravey, ont fonde a Paris la premiere des Socieles asialiques d'Europe, sentant la profonde igno- rance de l'Europe sur la Chine actuelle, avaient de- mands au docte lazarisle, M. l'abbe Lamiot, une analyse exacte el detaillee du Tay-tsing-y-tong-tchy ou de la Geographie statistique de la dynastie tartare, dynastie menacee en ce jour meme dans son existence, etdont la chute pourrait ouvrir cet empire. Cette analyse, en vingt-et-un petits cahiers sur papier de Chine, et qui embrasse les dix-huit provinces de l'empire, avec les pays adjacents ou qui en depen- dent, est arrivee en France en diverses parties successi- ves, cl leguee a M. de Paravey par ce niissionnaire. Elle y est faite livre par livre, province par province, departement par departement , canton par canton , avec les caracteres chinois des noms desvilles, rivieres et montagnes qui y sont decrites, et dont les produc- tions naturelles ou industrielles sont indiquees et devraient aussi etre nommees avec leurs caracteres propres hieroglyphiques. La langue conservee en Chine n'a, en effet, que quatre cents mots environ, tous monosyllabiques, et varies seulement par quatre ou cinq accents, comme le sont nos notes de musique. Si un negociant veut ecrire dans cet empire ou en tirer quelque prod nil, c'est avec les caracteres propres au nom de la ville ou il s'adresse et au produit qu'il ( 56 ) demande, qu'il <'oit s'exprimerj car, autremont, il s'exposerait a mille meeomptos. Ainsi !e mot fort court Y s'applique a plus de tiols mille caracleres chinois divers; et comment evile'r les confusions, si Ion ne trace pas le caraclere a cote de cettc simple lettre Y ? On a tons ces caracleres chinois, caracleres signifi- catifs et admirables dans lenr composition, dans deux depots principaux a Paris. II s'en trouve a l'lmpriine- rie imperiale ; mais, graves d'abord sur bois dur, et cliches 6ur plomb ensuite , its sont d'un effet hien moins gracieux a l'ceil que les caracleres graves sur acier par M. Marcellin, qui, sous la direction de MM. Paulhier et de Paravey, en a fait une collec- tion fori etendue, dont la Prusse et les Etats-Unis ont voulu avoir clivers tirages sur plomb, pour leurs im- pressions de dictionnaircs et de livres dc commerce. Malhcureuscment le commerce francais n'a pas profile de ce travail, et il n'a pris aucune position importante, quoique Basilan etla baie de Touran lui en oflrissent de tres avantageuses. A Singapour, ville toulc moderne et peuplee de Malais et de Cdiinois, un petit noinbre d'Anglais font tous les ans un commerce de plus de 150 millions, commerce oil la France enlre a peine. Cost par ce commerce fruclueuxque nos pelites pendulesde Paris, du prix de 20 a 30 francs en France, arrivent, par le Pegou, au centre dela Chine, el s'y vendcnt /i00 francs au dire de M. Bertrand, urs Siotmaire, qui a vu loute une rue dela capitale du Sse-tcliuen garni e de mar- chandises venant de France et parliculierement de Paris! ( 55) Nos draps eux-niemes sonl exportes en Chine, par les Anglais et Jes Etats-Unis, et il est bonteux pour nos negotiants de laisser les etrangers faire, sur les pro- duits de leurs fabriques, des benefices enormes, qu'ils pourraient r&diser eux-memes. On a a Paris deux exemplaires, relics avec luxe, et qui, en Chine, ont coule plus de 1600 piastres, de la grande Geographie imperiale et statistique complete (Tay-lsing-y-tong-tchy), qu'a analysee, en francais, M. l'abbe Lanliot (1). L'impression des vingt el une analyses des dix-huit provinces de la Chine et des pays adjacents, parait done indispensable pour eclairer nos negociants en Asie et les armateurs de Nantes et de Bordeaux. Deux volumes de h a 500 pages grand in-8° contien- draient cette precieuse analyse, dont l'ecriture sur papier de soie est tres lisible ; et Ton devrait y joindre la carte dressee par M. Klaproth, d'apres le cadastre de I'empire, fait par nos missionnaires, carle deja jointe an livre utile publie en 1852 par feu M. Edouard Biot, sur les noms anciens et modernes de toutes les villes de la Chine. Precedant les publications des Anglais sur la Chine, Pempereur Napoleon I'r, realisant les grandes vues de Colbert sur le commerce etranger, a ordonne" l'im- pression coilteuse, en un gros volume in-folio, de (l) La geographie Tay-t$ing-y-tonrj-tchy, en 5a volumes in-4*, que Ion a a Paris, a elu vendue an cabinet des manuscrits par M. Watson ; e'est une seconde edition de celle qui a e'te imprimee la 29me annee de l'empereur Kien-long; il en existe une troisieme edition, mais nun parvenue encore en liurope, et reservee aux grauds mandarins de l'Empire. ( 56 ) P excellent Dictionnaire chinois-latin, du Pere Basile tic Glemona, dictionnaire qui, jusqu'a ce moment, n'a que bien pen servi cependanl a notre commerce cxterieur. L'empereur Napoleon III, suivant ce noble exemple, vicnt d'ordonner Pimpression en latin, en anglais, en francais, d'un vaste Dictionnaire siamois, compost par tin de nos doctes eveques missionnaires, M6' Pallegoix, en ce moment a Paris. On a, pour la Cochinchine, los deux Dictionnaires excellents d'un autre eveque, Msr Taberd. L'impression dc Putile analyse faite par M. Pabbe Lamiot, d'apres la grande Statistique de la Chine, pourrait done elre ordonnee aussi, au grand a\anlnge de la science el du commerce. ( 57 ) ftouvelles geographiques. Dans le Liverpool Times, une Jeltre datee d'Irlande annonce qu'on a trouve sur les cotes de cetle lie une bouteillerenfermanluneletlre de sir John Franklin, en date demai dernier, etd'apreslaquelle il seraitempeche par les indigenes de quitter une certaine ile. L'officier garde-cotes a envoye la letlre a 1' Am haute, el il vient d'apprendre, ajoute-t-on, que l'ecriture est bien reel- lement celle de sir John Franklin. — Nous ne pouvons ajouter une foi entiere, nous l'avouons, a cette nou- velle, qui nous semhle un peu de la famille de celle d'Adam Beck. Nous attendrons des renseignemenls plus positil's, pour nous rejouir de l'existence de l'illustie navigate ur. M. le lieutenant de vaisseau Bellot, qui est parti , comme on sail, stir le Phoenix, avec le commandant Inglefield, pour aller a la recherche de sir John Fran- klin, a ecrit recemment a l'un des membres de la Societe geographique de Londres, M. John Brown, qu'il espere que Ton aura bientot des nouvelles de l'expedition de sir John Franklin, et que le Phoenix sera probablement de relour dans les premiers jours de novembre. Dans le Bulletin de juin, tome V, p. 399, nous avons lapporle 1 'opinion de M. Favier sur le niveau de la (53) Mcditerran^e etde la mer Rouge. II est juste d'ajouier que les operations cle 18/j7 viennent d'filre verifiers par Linant-Bey, directeur des ponts-et-chaussees en Egypte ; il a refait le nivellement de l'isihme de Suez, et le result at n'en diflereque de 18 centimetres do celui de 1847, c'est-a-dire que Linant-Bey pluce la mer Rouge a 0m,18 au-dessous du niveau que lui assigne M. Bourdaloue. D'apres les yinnalcs do. la colonisation alge'rienne, voici le nombre d'beclares ensemences en colon pendant les annees 1851, 1852, 1S53: 1851, 2 a 3 hectares ; 1852, 20 hectares; 1853, 700 hectares. Notre estimable collegue, M. le comte Escayrac de Lauture, a public dans I' 'Athenaeum francais du 9 juil- let une description fort intcressante du baobab.ee geant du regne vegetal, qui est l'ornemenl la plus re- marquable du Soudan et de la Senegambie; il en a mesure un dont la circonference avail 20™, 799. G'est a une hauteur de 7 a 10 metres que se termine le Ironcdu baobab ; de ce point partent horizontalement trois, qualre ou cinq branches enormes, qui se rap- prochent bienlot vers la terre, puis se relevent en don- nantnaissancea de lories etnombreuses ramifications. Le bois est si spongieux er"si tendre, quo le moindre effort suffit a agiter ces branches, plus considerables que les chenes sSculaires de nos forcls. ( 59 ) On vient de dficouvr'ir, sur la cote orientale de la Courlande, pies du goll'e de Riga, un abondant gise- ment d'ambre jaune , dans un petit lac situ6 cntre 57° 10' et 57° 20' de latitude nord. Le lac, voisin de celui d'Angersche, communique par un ruisseau avec le golfe de Riga, et c'est en voulant combler ce coui-s d'eau qu'on a trouve des morceaux d'ambre Ires nora- breux, tres transparents, et dont quelques uns sont si gros qu'on les paie 5 a 6 roubles d'argent. Dans plu- sieurs de ces morceaux, se sont rencontres des insectes ailes. (Extrait de YAuslanJ.) M. Hogg, dans un memoire lu recemment a la So~ ciete royale de I literature de Londres, a donne une des- cription complete de l'lslande et de ses babitanls. Entre autres reimignements, nous y trouvons que la popu- lation de cette ile a beaucoup diminue; elle comptait autrefois 100 000 anies : elle n'en a plus aujourd'hui que 48 000. Dans une des dernieres seances de la Societe geogra- phique de Londres, sir J.Davis adonne une description de Tile de Tcbou-san, sur la cote orientale de la Chine, et a fait ressortir l'importance de sa position geogra- pbique. — On a annonce, dans le sein de la meme Societe, l'expedilion projelec par M. Ern. Hang pour remonter le fleuve Victoria, dans 1'Australie septen- Irionale, et s'avancer vers Test, du cote du golfe de Car- peutarie. — On a appris aussi le depart Je M. Alb. ( 60 j Robinson pour le Groenland, afin d'en explorer lea ressources mineraies. Le rapport annuel de la Societe asiatique de Lon- dros, fait dans une stance de mai 1853, expose longuemenl les efforts constants des Francais et des Angutis dans l'exploralion des 1 nines assyriennes; il rend une ample justice a la manicrc suivie dont les decouvertes faites a Ninive ont ete publiees en France, a Phabilete, ;'i l'energie do nos compatrioles dans ces fouilles curieuses, a la varitJte etauprixdes objels qui decorent le musee assyrien de Paris. A la Societe syro-egyptienne, M. T. Wright a present 6 une notice sur plusieurs voyages entrepris dans laTerre- Sainle an moyen age. 11 commence son examen par les extrails d'un itincraire d'un Chretien de Bordeaux, dansle temps oil l'imperalrice Ilelene construisait l'e- glise du Saint- Sepulcre ; il s'elend sur la relation de B orchard us ou Burkhardt, moine domioicain qui visila la Palestine en 1282 ou 1283, et sur celle du pelerin an- glais Richard Guilford , qui vivait sous Richard III. On trouve dans un Rapport sur l'etat dela bibliothe- que imperiale de Saint-Petersbourg pendant 1852, les details suivants sur un curieux travail geographi- que : « Au nombre de ces antiques monuments conser- ves a la bibliolheque de Saint-Petersbourg, se trouve un objet d'un baut inleret : e'est une mappemonde avec une inscription en laugue slavonue , dans la- (61 ) quelle il est dit que les legendes ornant ce globe ont ete traduites du latin. Elle ne porte aucune dale, et elle a subi un grand nombre d'additions et de correc- tions. Elle represente le globe entier, divise en qualre parties : Asie, Afrique , Europe, Nouveau-Monde. Ga et la on lit des inscriptions naives et originates, par exemple : « Cette ile est deserte ; on n'y voit que des dragons ayant un visage blanchatre et un corps hu- main , qui sont appeles basilisques. » Plus loin : «Dans ce pays vivent des anthropopha- ges que visita lapolre saint Andre sans etre devore par eux. » — uL'ile de Malte, ou 1'ontrouve beaucoup de savants et de sages, des mauvaises berbes et des legumes, etc. » Sur la me me carte, l'auteur, en veri- table patriote , a represente la ville de Moscou avec sa ceinture de murailles et de tours aussi large que l'Amerique; un autre artiste y a intercale plus tard , comme la cbose est visible, Saint-Pelersbourg ; mais cette residence n'avait pas, il faut le croire , son es- time , car il ne l'a designee que par quelques misera- bles bouleaux et sapins a la taille rabougrie. Dans YHistoire du Beaujolais que vient de publier M. de la Roche de la Carelle , on remarque que Beau- jeu s'appelait au moyen age Bejoa ou Beljoa, et que la plupart des auteurs ont eu, par consequent, tort de rendre en latin le noin de cette ville par Bellas jocus; l'acte de fondation du monastere de Joug-Dieu, pres de Villefranche, donne aux seigneurs de Beaujeu le nom de Beljoacences. M. de la Roche de la Carelle a fait cepeudaut lui-uieiue une erreur en ecrivant Jnjou (6-2) la haute monlagnc voisine de Beaujeu ; Aujonx est le norn generalcment ad mis pour cetto hauteur; et Haut- Jons, qu'on ernploie quelquefois, est encore plus ex. id, car il rappelle micux le nom primitif, Altum jugum. Plusieurs anliquites Irouvees a Ni/.Y-IeXoinle, dons le departemeat de 1'Aisne, font penser qu'une ville romaine a du exister sur ce point : voici une inscrip- tion qu'on y a decouverle et qui offre un interet ueo- graphique, par le nom du bourgde f^ennectum qu'elle conlient : MMINI AlCUSTO DEO APOLLIM PAGO VENNKCTI PnOSCQEMUM LUCIUS MAGlUS SECUNDUS BONO DE SUO DEDIT. Nous avons parle dans le Bulletin de juin , des pro- gres de lagravure.qui interessent a un si haut point la cartograpbie. Nous ajouterons que, tout recemment , MM. Bisson ont transfornie avec un remarquable bon- beur en carle plate , par les procedes de la photogra- phic , une carte en relief de ia France. E. C. ( <33 ) Actes tic la Societe. EXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SEAKCES. IM^SIDENCE DE M. JOMARD. Seance du 1" juillet 1853. Le proces- verbal de la derniere seance est lu et adopte. Le secretaire general donne lecture de la corres- pondance : M. Miluline adresse le prooes-verbal de la seance publique que la Societe imperiale geographi- que de Piussie a tenue le 30 avril. M. le colonel Corabceuf ecrit pour annoncer l'envoi d'une Notice sur les operations geodesiques que les ingenieurs g6ograpb.es francais cxecuterent a Rome en 1809 et 1810; ces operations avaient pour hut de relrouver les extremites du la bas<; que Boscovich me- sura, en 1751, sur la via Appia, et de preparer les moyens d'execulion d'une nouvelle mesure de la cbaine entiere de triangles etendue par cet astronome depuis Rome jusqu'a Rimini. M. le general Daumas, directeur des affaires de 1'Al- g£rie au ministere de la guerre, adresse, de la part de M. le ministre, le Tableau de la situation des etablisse- meats francais en Algerie, pour les annees 1850-1852. M. Aihert-Montemont est piie de rendre comple de cet ouvrage. Parmi les autres ouvrages offerts a la Societe, se trouve la relation du voyage du colonel Richardson, ( M ) donnee par la veuve de cu voyageur, et dont M. Morel- Fatio se charge de rend re cornple. On remarque aussi plusieurs brochures allemandes, Iransmises pur le prince Lucien Bonnparle, membre de la Societe. Des remercimenls sont votes aux duualeurs. (Voir la lisle des ouvrages offerts.) M. Micheloi est pre sen te par MM. Jomard et Cor- tambcil pom- ette admis dans la Societe. M. le president signale quelques candidats qn'on pourraii admeitre comme correspondants Strangers; entre aulres, M. de Marlius, secretaire perpetuel de l'Academie royale des sciences de Munich, voyageur, auleur d'une carle du Bresil, et d'une carle de i'Ame- rique meridionalej M. Richard Lepsius, dc l'Academie royale tie Berlin, chef de la mission scienlifjque de Prusse en Egypte, etc.; M. Henri Kieperl, de Weimar, auleur, d'une carte de l'Asie Mineuie en six feuilles el de plusieurs autres carles ; M. Pelermann, dcLondres, connu parun grand nombre de travaux geographiques. lAleclion de trois correspondants aura lieu a la prochaine seance. M. le president rappelle la demande que M. Mau- duit a adressee a la Sociele, au sujet de son ouvrage sur la Troade (voir le proces-verbal de la derniere seance). L'examen du travail de M. Mauduil est ren- voye a M. Guigniaut. Le secretaire general lit une parlie de la Notice de M. Corabceul' sur les operations geodesiques des in- genieurs francais a Rome en 1809 el I S10. Cetle notice est renvovee a la redaction du Bulletin, aver la lellrc d'envoi. M. de Paravey lit des considerations sur la Chine, et ( 65 ) ait remarquer lout I'interel quil y aurait pour les sciences, pour le commerce et pour I'induslrie, de s'occuper cle la geographie de la Chine, Irop negligee on France; il serait tres-ulile, suivant lui. de publier 1'analyse francaise inedile, faite par l'abbe Lamiot, de la Geographie chinoise , redigee sous Kien-long, en 52 vol. in-Zi"; et il di't qu'on pourrait accompagner cet abrege de la carte de Klaprolh jointe a I'ouvrage de M. Ed. Biot. M. de Paravey termine par la lecture d'une partie de l'analyse de l'ahhe Lamiot. PIUiSJDENCII BIS M. GUIGNIAUT, Vice-president. Seance du 15 jiullet 1853. Le proces- verbal de la derniere seance est lu et ndopte. Le secretaire general donne leclurc de la corres- pondance : M. Gaillard de Ferry, consul general de France a la Havane, adresse a la Societe une carte geo-choro- topographique du departement Oriental de l'ile de Cuba, en h feuilles, par M. Eslehan Pichardo, membre du comile de slatistique et secretaire de la commission territoriale de la Havane. M. Vandermaelen, directeur de 1'etahlissement geo- grajihique de Bruxcllos, ecrit pour offrir a la Societe le Resume de hi statistique generate de la Bel gi que, delS/jl vi. .ihii.m'.t. 5. 5 ( M ) a 1850, de la part de M. Ilcuschling, auteur de cot ou- vrage. La Sociele pour l'instructio.n elementairc envoie a M. lc president unc leltre d'invitation pour la seance generate du 17 juillet; elle y a joint plusieurs billets d'cnlrec pour les membres de la Sociele do geographic On vole des remercimcnts aux auteurs de ces di- verses lettres. M. Malte-Brun communique, de la part de M. de la Roquclle, une leltre de M.\ atlierde Bourville, adressec dc Constantinople, ct relative surtoul a la nature des eaux de la fonlaine d'Apollon a Cyrene. Cc document est renvoye au comite de redaction du Bulletin. On donne lecture de la liMe des ouvrages offerts. Le voyage de M. de Saulcy autour de la incr Morto est renvoye a M. Isambert, qui se charge d'en rendre comple. L'ouvrage sur lc dialecte dc Taiti ct sur celui des iles Marquises, par M. Gaussin est renvoye a l'cxamen de M. Alfred Maury. M. Maillard, prescnte a la Sociele par M. Leguay, ofl're un plan-relief en platic de l'ile de la Reunion ; il donne quelqucs developpemenls sur cet important travail, qui excite vivement 1' attention de la Commis- sion centrale, et qui sera acconqiague d'unc carle. La Sociele temoigne sa reconnaissance a M. Maillard pour ce present, auqucl ellc attache beaucoup de prix. M. Cortambert est charge do faire un rapport sur ce relief el sur cette carte. M. Maillard a amene de l'ile de la Reunion ct presenle .'i I'assemblee un jeune Malais, dont la physionomie intelligente et fine offre un I \ j i e caracteristique de la race malaise. ( 67 ) On procede a la nomination dc Irois correspondants etrangers : sout nommes MM. Kiepert, Lepsius et do Martius. M. Michelot, present^ par MM. Jomard et Cortam- bort, est admis comme membre de la Societe. M. le president propose cnsuite, vu les vacances pi'ochaines de la Sociele.de voter immediatement, sans l'inscription prealablc, sur l'admission des candidats suivants : M. Cristoforo Negri, presente par MM. de la Ro- quelte et Malte-Brun ; el MM. Sylvain Dumont, Fr. Bar- tiioeony, le vicomte Benotst d'Azy, Charles Didion, Simonds, Am. Ravenaz, Eum. Tesserenc, presentes par MM. Talabot et Jomard. Ces divers candidats sonl nommes membres de la Societe. M. Daussy fait un rapport verbal sur les tableaux que M. Isidore Lovvenstern a soumis a l'appreciation de la commission cenlrale, et qui sont destines a recevoir les notes aslronomiques, mcteorologiques, etc., des voya^ geurs. M. le rapporteur ne trouve pas ces tableaux assez portalifs pour qu'on puisse en faire, dans les voyages, un usage babiluel et frequent ; mais il rend justice a leur ingenieuse disposition, et pense que l'observateur sedentaire pourrait en tirer un parti tres-avantageux. M. d'Avezac, charge de faire un rapport sur l'ouvrage queM.Carmoliaconsacre recemment a Benjamin deTu- dele, annoncequ'il attend denouvcaux renseignements pour exprimer son opinion definitive sur ce travail. M. Cortambert lit, au nom de M. Maury, un rapport sur le voyage de M. Hecquard a la cote et dans l'intc- rieur de l'Afrique occidenlale. ( os ) OUTRAGES OFFERTS DANS l.ES SEANCES DES 1" ET 15 JUILLET 1853. O U V IV A i. E S. Europe. litres e l'instructioh pubuque. Isis. Eucyclopadische Zeilschrift, vorzuglich Fiir Naturgeschichte, Physiologie, etc. — Im Auf'trage des Miinchner Vereins t'iir Natur- kundc, redigirt von G. Tilesius, 11"* 1, a, 3, 4, 5 et 6 de 1860. Le prince Luciek Bonaparte. Statulen des Miinchener Vereins fiir Naturkunde, von G. Tilesius. Miincheu, i84<> Id. Reschreibung des Skeletes des dreistreifigen Nachtaffers, von Johan- nes Gistl. Leipzig, i83G. Id. Syslematische Uebersicht iler Wanzen und Cicadeu der Uingebuog von Miinchen, von Johannes Gistl. Miincheu, 1837. id. CARTES, ATLAS, ETC. Ilk de Cuba. Carte geo-choro-topograpbique du departement Oiieu- tal de I ile de Cuba, par M. Estebari Picliardo. 4 feuilles. E: FlCHARDO. Ilk Dii la FiEisius. Plan-relief de file tie la Reunion, par M. Maillaid. Maillaiu. ( 70 ) BIBLIOGRAPHIC GtiOGR WMIIOLE. ( V. ii sussi les ouvrages offerls a Li Socie'te. ) OUVRAGES GENERAUX. Vie de Cltristophe Colbmb, par le baron de Bouoefoux. In-8% Paris, i853. A school Atlas of classical geography, by Ales. Keiili Johnston. London, i 853. EUROPE. Memoire sin- le Pelion et I'Ossa, par .M. Alfred Mezieres. In-S*, Pa- ris, 1 853. Collection de notices sur le departement de 1'Aisne, par M„ de Mel ieville. — Clacy-en-Laonnais, Montaigu-en-Laonnais, etc.) Pa- ris, 1 853. ( L'auteur a deja public des notices sm plusieurs autres localites iln departement.) Annuaire histoiique du departement de I'Tonne, in-12. A user re et Paris, i853. Annuaire statistique, adminislratif, etc., du departenient d'Eure-et- Loir, pour 1 853. Ih-iq. Chartres, i853. Histoire du Beaujolais et des sires de Beaujeu, suivic del'Arniorial de la province, par le baron Ferdinand de'la Roche de la Carelle; avec une carte dessinee par M. Dignoscio. Imprime par Louis Per- rin, a I. yon. ■> vol. gr. in-8", I 853. Annuaire. administratis ecclesiastique, commercial et statistique du departement des Hautes-Alpes, pour i853. Gap, j 853. Annnaire du departement de la Maine, pour 1 8 53. In- 12. t.lij- lons, 1 853. Carte des altitudes des Pyrenees, par Abadie. Cbaitrcs, 1 853. Carte du littoral de Marseille a Toulon, par Giraud. Toulon, 1 853. Elude histoiique et archeologique. — Villiers-le-Bel ancien el modern?, ivei preci in licouen, Sarcellcs Pierrefilte, lu.b", Paris 1 853. ( 71 ) Quinze joins an Moni-Dore, souvenirs de voyage; ome d'une carte et de dessins, par Thenot. In- 1 S, Paris, 1 853. Leslies de la Grece, par L. Laerois, Paris, i853. in-8" (t. XXKVIII del'Europe dans VUnivers pittoresque). AS1E. Le Caucase pittoresque, dessine par le prince Gregoire Gagarine, texte par le cointe E. Slackelberg. Paris, ■ 853. Instructions nautiques sur les mers de llnde, par Jam. Horsburgh, traduit de l'anglais en i'83'7 par M. Le Predour;ie edition, revue surla-6* edition aaglaise en i 85a et augmentce dc documents re- cents emprunles a diverses publications franchises et ctrangeres, par MM. Darondeau et Pieille, t. I, in-4", Paris. AFWQUE. Sudafrikanische Skisscn, von Kretzschmar. In-S°. Leipzig, i853. AMERIQUE. 1-^ Mormons et leur cfief actuel Rrigham-Young, par M. Isamberf, (insere dans I1 'Alhenceum frangais) . (Get interessaiit article se rat- taehe par plusieurs points a la geographic, car les Mormons sont non seulement tine secte religieuse, mais aussi line societe poli- tique, qui a acquis beaucoup d importance par la fondation de plusieurs villes dans les Etats-Unis et parliculierement par I'e'ta- blissement du territoire d'Utah.) Histoire notable de la Floride, situee es Indes occidentales, contenant Irs trois voyages fails en icelie par certains capitaines et pilotes Francois, descrits par le capitaine Laudonniere, etc.; a laquelle a (■te adjoustc un quatriesme voyage fait par le capitaine Gourgucs. Mise en lumiere par M. Basanier, gentil-hoinme Francois mathe- maticien. In-i6. Paris, i 853. Janet. A geological map of the United-States and British provinces of North America ; with an explanatory text, geological section, and plates of the fossils which characterize the formations ; by Jules Marcou. Boston, i 853. Carte de file e-pignule de Porto-liico, par Matenas. Paris, I S53. ( 72 ) GEOGRAPHIE ANCIENNE ET HISTORIQUE. De fluminibus rnferorum (par M. Mezieres). — These pourle dor- loi.it. Recherches sur la topographic des demes de I'Attiqne, par M.Han- riot. !n-S", Napoleon-Vendee, 1 853. Geographia Graecorum antiquissima qualis ab Homero, Hesiodo, lEschylo tradita , ab Hecatxo digests el concinnata fuerit (par C. I I.imi t>i ) . — These pour le doctorat. Portulan de Petius Vesconte, de Genes,""di'esse en 1 3 1 8, conserve a Venise dans la bibliotheque du Musee Corrcr. Paris, «853. ERRATA. DU NUMKRO DE JUIPf . Page 3f){, li,r;- 4i nu '"'" ''* donnant, lisez: donnent. Page 4°2? ''fi- •8, nu lieu de porlee, lisez: partie. Page 4°^j n8- 3> au lieu i\c De Jluculnis ih/erorum, lisez : De flumi- nibus Inferonuii. Page 423, lig. 2, de la bibliographic ;le la geographic ancienne et liistorique, njoule: : par M.Duruy. Page . J 5 7 , lig. 7. Ajoulez dans la table des matieres: Extrait d'une lettre de Linant-Hey ;i M. Jotnard a-.'l TRIANGLES DE BOSCOVICH " 'fiuyuy/ia ■ %."Tesu ""J)v/,'n,' fame <& S.ffrn Bulletin delaSocieli de Geeor. {J,, i\//- / j////, H"f„;r„, i < ?r"/hi///n . //v.; erme ,>/• ' BULLETIN DK LA SOClfiTE DE GEOGRAPHIE. AOUT ET SEPTEMBR.E 1853. Menioires, ices, Documents originaux, etc. CARTE DES CELEBRITES DE LA FRANCE. DISTRIBUTION GEOGRAPIIIQUE DES FRANCAIS QUI SB SONT 1M.USTRES DANS TOUS LKS GENRES. PAR M. E. COnTAMBERT. Nous avons enlrepris la tache curieuse, mais longue et difficile, de placer sur une carle de Fiance toutes les celebrites de noire pays aux lieux ou elles ont pris naissance. Quand ce travail minutieux et ardu a etti acheve, nous avons eprouve un plaisir extraordinaire a voir toute cette carle couverte do noms de person- nages fameux, marques de couleurs differentes suivant les diverses causes de celebrite : ici, les poetes; la, les orateurs; ailleurs, les guerriers, et les hommes d'etat, et les historiens, et les geographes, et les naluralistes, et les medecins, etc., etc. Alois nous avons pu voir que cerlaines regions sont VI. AOUT ET 6EPTEJIBUE. 1. 6 ( 74 ) beaucoup plus ft co rules que d'autres, ct qu'en memo temps plusieurs genres ^'illustration sont plus nom- breux dans certaines regions que dans d'autres. Le nord, I'est et lc sud sonl les plus riches. II se rencontre encore dans une parlie do l'uuest, en Bretagne, une petite elenduc niagnifiquemcnt orneo de noms illustres. Le centre sc trouve un pen desherite; cependanl do belles oasis s'y presenlenl, en Auvergne, aux bonis de la Loire, dans le Limousin. On dirail qu'un souflle de genie s'esl repandu sur le bassin de la Seine ct sur le versant de la Manche tout entier; mais Paris, Rouen, Versailles, le departe- ment de l'Ainc, Caen, Saint-Malo, s'y dislingucnt prin- cipalement par lour admirable nomenclature. Gesouille est venu animer aussi, quoique avec une inspiration un peu froidc, les bassins de 1'Escaut, de la Meuse, du Rliin, e'est-a-dire tout le versanl de la mer du Nord ; et ce sont Nancy et Strasbourg qui s'y monlrent avec leplus d'honneur. Le courant descend de la, avec uno intensite tres sensible, dans le bassin de la Saone, ouDijon surloul present e sa gloricuseploiadede grands homines. 11 continue avec le bassin du Rhone et tout le versant de la Meditcrranee, ou s'offrent principale- ment Lyon, plus remarquable par le grand nombre que par une tresvivesplcndeur; Grenoble, inleiessaula a la fois el par le nombre el par 1 Vclat ; Marseille, Avi- gnon, Monlpcllier, qui se monlrent Ires glorieusement peuplees ; Aix surlout, qui, la moins grande de toules ces villes du niidi , est aussi ricbo que les plus consi- derables. Ce couranl du genie s'avance onsuite dons le bassin (75 ) cle la Garonne et passe par Toulouse, celle reine de la litterature des troubadours., plus renornmee cepen- dant que ne le feraient croire ses noms , Ires csti- mables sans doute, mais dont aucun n'approche d'un Moliere, d'unCameille, d'un Racine, d'un.La Fontaine, c'ost-a-dire des enfanls du bassin de la Seine. Lc meme courant, suivanl le fleuve, nous porte a Bor- deaux, d'une Ires grande fecondile. Au meme bassin appariient celui de la Dordogne, dans lequel nous ne pouvons nous empecher de signaler la petite villo de Brive, aussi bien dolee que plusieurs imporlanles ca- pitales de province. Le pelit bassin de la Charenle pent offrir avee orgueil ses homines d'Angoulcme el de La Rochelle. Le grand bassin de la Loire est le moins bien par- tagd; cependant des noms briilants sc pressent dans une bande voisine du fleuve, a Orleans, a Elois, a Tours, a Angers, a Nantes, a Bourges, et, dans la meme region pbysique, le bassin partieulier de l'Allier, a Clermont surtout, et le bassin partieulier de la Vienne, a Limoges et a Poitiers, sont distingues aussi par de belles nomenclatures; mais, nous le repelons, les autres bassins 1'emportenl, Nommons enfin avec eloge le pelit bassin de la Vilaine, ou Rennes se presents paree d'une aureole de beaux noms. Examinons mainlenant les natures speciales de ce- lebrites, et comparons les richesses de chaque region, en prenant tie preference, pour base de nos compa- risons, les regions physiques, lelles que les bassins des fleuves et les versants des mers, car on dirait qu'il existe un lieu lnysterieux enlre ces dislribuiions na- ( 76) turellcs clu sol et lea distributions des forces de l'iii- telligence. Si nous commcncons par les souverains, nous les Irouvons surtout issus du voisinage do la Seine, et cela se concoit aisement, puisquc ce bassin est, depuis si longtemps, le biege du gouvernernent de la nation francaise. Cependanl les bassins dc l'Adour, do la Garonne et de la Cbarenle ofl'rent Henri IV, Bernadotte, Louis le Debonnaire, Francois Ior, el i\cu\ reines il lust res, Mar- guerite de \alois et Jeanne d'Albretj le voisinage de la Loire a vu naitre Robert le Pieux, Jean le Bon, Louis XI, Charles VIII, le bon roi Rene, Louis XI; el la Corse bribe du noni de Napoleon. Les guerriers les plus nombreui sont dans le bassin du Rhin, de la Mouse et de l'Escaut. L'Alsace, la Lor- raine, la Flandre, sont exlremement riches en nonis celt'bres sur les cbamps de bataille : Kellermann, Kle- ber, Rapp, Lefebvre, "Westermann, Joanne d'Arc, le uiarecbal Victor, Drouot, Duroc, Lobau, Gouvion- Saint-Cyr, Gerard, Fabeii, Custine, Molitor, Exelmans, Oudinot, Chcvert, INcy, Macdonald, Savary, Turcnne, Dumouriez, Mortier, Jean Bart, quelle Jisle gloricuse dans les annales des combats 1 Cependanl le bassin de la Seine, celui de la Somme et les bords de la Manchc comptcnl aussi un nombro considerable de generaux on d'amiraux renommes : Dunois, le grand Conde, Calinat, Luxembourg, Vau- ban, le prince Eugene, Auggreau, Hocbc, Gourgaud, Grouchy, Maison, Davoust, Decaen, Foy, les Guise, les Montmorency, Boulllers, Duquesne, Tourville, Duguay-Trouin, Moreau, Guillaume le Conquerant. ( 77 ) Aux bords de la Vilaine est nd Duguosclin, cl, au t'onddelaBasse-Bretagne, le brave LaTourd'Auvergne. Le bassin de la Loire oiTre Clisson, La Tremouille, Cambronne , Cassard, Cbarelte, Boucicaut, Coligny, Desaix , La Fayette, d'Estaing, La Palisse , Villars, d'Orvilliers, Jourdan , enfin Bugeaud , que la Dor- dogne revendique comme uncle ses enfants parce qu'il s'y est longtemps fixe, mais qui est cependant ne a Limoges. Les bassins de la Charente, de la Garonne ct de l'Adour comptent, parmi leursplus illustres capitaines, Francois Ie'\ Henri IV, Xaintrailles, Gaston de Foix, Monlluc, Murat, Lannes, Boguet, Bernadotte, Brune, Daumesnil, Soult, Clauzel. Le bassin du Rhone et de laSaone comprend Bayard, Lesdiguieres, Charles le Temeraire, Tavannes, Carnot, Pichegru , Joubert, Suchet, Championnel, Crillon , Suffren , Truguet; Massena a pris naissance a Nice, cl la Corse vicnt encore nous offrir ici le grand nom de Napoleon, avec ceuxdePaoli, d'Ornano, de Sebastiani, d'Abbatucci. Dans la liste des legislaleurs, des personnages politl- (pies, des liommes d'etat, des juriscoiisultes, des grands economistes, les regions les plus fecondcs sont le ver- sant de la Manche, le sud-est et le lnidi. Le premier renferme Soger, Enguerrand de Marigny , Sully, Mornay, Oiner Talon , les deux Juvenal des Ursins, Etienne Pasquier, Pithou, Achille deHarlay, Richelieu, les de Thou, Mathieu Mole, le cardinal de Retz, Colbert, Louvois, les Siguier, Turgot, les Choiseul, Quesnay, Duponl de Nemours, Malesherbes, Bailly, Talleyrand, Mirabeau, Mn'° Roland, Tallien, Danlon. ( 78) Camilla Desmoulins, Roycr-Collard , Brissot, le consul Lebrun, La Bourdonnais, Chateaubriand , Toullicr. Dans lc bassin da Rhone ct vers la Moditerran6e, on remarque le president Jeannin , Tripier, Carnot, Granvolle, Say, de Gerando, Camille Jordan, le cardi- nal dc Bcrnis, Boissy-d'Anglas, Barnave, Mounier, Casimir Perier, le cardinal Maury, Bairas, Barbaroux, Pastoret, Sieyes, Porlalis, Gamhaccres, Daru, le car- dinal Floury, enfin Necker (a Geneve), Benjamin Cons- tant (a Lausanne). Dans les bassins de la Garonne et de l'Adour, on distingue Cujas, .Montesquieu, Deseze, Laine.Cazales, Barere, Martignac , Laflitte, Chaptal , Frayssinous, Fr. Basliat, ct, malgre la honte de son noin , il faut bien y citer aussi le cardinal Dubois, auquel on ne pcut refuser une grando habilete'de diploinate. Les bassins du Riiin , de la Meuse et de l'Escaut offrcnl moins de richesses dans cette section de nos ce- lehriles: cependant ilspeuvont cilerCommines, Merlin, Barbede Marbois, l'abbe Gregoire, le grand -juge Re- gnier, Boulay de la Meurthe, Francois de Neufchatcau, Henrion de Pansey, Rcederer, et la sanglante renom- roee de Robespierre leur apparlient lnalhcurcuseinenl aussi. Le bassin de la Loire est bcaucoup plus fertile en ce genre de capacites : on y lrou\e saint Lloi, George d'Amboise, Guy-Coquillc, Jacques Cceur, Jean Bodio, Dupral, L'Hdpital , Domat, les Cbabrol, d'Aguesseau, G. Lamoignon,Polbier, Pardessus, Fouche, Vergniaud, Bugeaud. II s'v presente aussi le IropcelebreSaint-Jusl. Aux bords de la Vilaine, dc la Sevre niorlaise el de la Vendee, apparaissent Lasjuinais, Lachalotais La ( 79 ) Beveillere-Lepaux , Barnabe Brisson , Fonlanos , et Mm0 tleMainlenon, qui a eu autant d'influence qu'au- cun ties plus profonds diplomates sur les deslinees de la Fiance. Mazarin, si longtemps a la tete de ces deslinees, est ne dans l'Abruzze. Dans la classe ties orateurs, donl plusieurs sont tleja comples parmi les legislateurs, e'est le sud-est, e'est- a-dire le versant de la Medilerranee, qui brille t!u plus vif eclal : la s'ofi're la magnifique listc de saint Ber- nard, Bossuet, Flechier, Massillon, Mascaron, Maury, Bridairie, Poulle , Saurin, Casirnir Perier, Barnave, Boissy d'Anglas , Tripier, Bergasse, Caniille Jordan, Benjamin Constant ; et encore nous ne nommons que les morts , car nous nous sornmes aslreint, quoi- qu'a regret, mais afin de nous maintenir dans une plus rigou reuse impartiality, a ne pas citer les vivants sur notre carle; si on lescitait, combien cette lisle se grossirait de noms illuslres : MM. Guizot, Thiers, do Lamarline, etc. ! Dans le bassin tie la Garonne se presentent Cazales, Ucseze,Frayssinous,Guatlct,Martignac; toutpres d'eux, en entrant dans le bassin de la Loire par la Vienne, on retrouve, a Limoges, l'eloquenl Vcrgniaud ; dans le memo bassin, on ne peut guere ajouler que Bour- tlaloue. Sur le versant de laManche, il ne s'ofi're aussi qu'un petit noinbre tie I'ameux oraleurs; mais il s'y trouve du moins le plus grand tie nos orateurs poliliques : Mirabeau; avec lui, signalons Pierre I'Ermite, Omer Talon, Foy, Royer-Collard, P.-N. Beiryer, dont le fds est plus celebie encore. ( 80) Presque aucun sur le versant incline au nord, a uiiiins qu'on ne veuille nomuier Robespierre. Dans la lisle, asscz difficile a limiter, qui contienl les philosophes, les moralistes, los theologiens, les philan- thropes, tous ceux qui, a des litres divers, onl cherche a dinger le cceur humain, a ameliorer l'humanite, ou a etudier la nature et les besoins de l'ame, les regions do la France quiparaissent avoir la superiority sont le vcr- sant de la Manche ct celui de la Medilerranee : dans le premier, on voit Sorbon, Gerson, Guillaume de Chain- peaux, Heloise, Calvin, Theodore de Beze, Gharron , Malebranchc, Nicole, La Rochefoucauld, le grand Ar- uauld, La Bruyere, Voltaire, La Harpe, d'Alemhert, Diderot, Condorcet, Mm" de Stael , l'abbe de l'fipee, Duclos, Royer-Collard , Saint-Simon, chef de la ce- lebre secte induslrialiste ; — dans le second, saint Bernard, Bossuet, Jouffroy, Droz, Ampere, de Ge- rando, Ballanche, Condillac, Gassendi, Vauvenargues, ct, sur ces lerritoires do Savoie et de Suisse qui ont fourni au genie francais un grand nombre de ses plus nobles gloires, saint Francois deSales, Joseph etXavier de Maislrc, Jean-Jacques Rousseau , Bonnet , Burla- maqui, Benjamin Constant. Le bassin de la Garonne rivalisc a peu pros avec les dcuxprecedenls,enoffranl les beaux nomsde Montaigne, Fenelon, saint Vincent de Paul, Montesquieu, Sicard, Belzunce, Bonald, Laromiguierc, Affrc. — Cahanis et d'Aubigne appartiennent a un petit bassin voisin, celui de la Charente. Dans le bassin de la Loire, les noms sont peu nom- breux, mais ce sont ceuxdc saint llilaire, d'Ahailard, de Descartes ct de Pascal ! ( 81 ) Les poetes a la t'ois les plus grands et les plus uom- breux appartiennent au nord-ouesl de la France, c'est-a-dire.au versanl de la Manche: c'est le berceau du grand Corneille, de Moliere, de Racine, de La Fon- taine, ces quatre rois de la poesie francaise ; c'est celui de plusieurs de nos plus remarquables vieux auteurs, Alexandre de Bernay, Cbrestiens, Guyot de Provins, Alain Cbartier, Villon, P^sserat, Matburin Regnier, Rolrou, Malbcrbe; c'est la patrie de Boileau, ce poete du gout et de la raison ; de Voltaire, cet universel genie que nous retrouverons souventdansd'autrcslistes; c'est cclle de Quinault, de Regnard, de J.-B. Rousseau, de M'"e Desboulieres, de Favart, de La Harpe, deMarivaux, de Sedaine, de Louis Racine , d'Ecouchard Lebrun , de Picard, de Lemercier, de MmC Sopbie Gay, tous de Paris; de Ducis, ne a Versailles; de Thomas Cor- neille, de Fonlenelle, de Cbaulieu , de Casimir De- lavignc ,* de MalSilatro , de Segrais, issus de la belle INormandie; celle enfin de Boursault, de Collin d'Har- leville , de Voilure, de Grcsset , de IMillevoye, venus, l'un de la Bourgogne, le second de la Beauce, et les autres de la Picardie. Ajoutons Cbateaubriand, cet illustre enfant de la Bretagne, que nous rencontrerons plus eminent dans la prose poetique que dans la poesie proprement dite. Le midi est done moins poetique que le nord, quoi qu'on ait dit de l'imaginalion meridionale. Ony trouve seulement, parmi les principaux poetes, dans les bas- sins de la Garonne et de la Gharente, l'antique Ausone, Clemence Isaure, qui donna une impulsion si lirillante auxJeuxfloraux; Clement Marot et Marguerite deVaiois, gracieuses fleurs poeliques du xvi" siecle ; Campistron, ( 82 ) Lefranc de Pompignan, Marmontel ; — vers la Mediter- ranee, Soumct , Guiraud, Fabre d'Kglantine, Darn, Florian, Imbtrl, Raynouard, les anciens poeles Pelronc et Cornelius Gallus; Vaniere, qui, au xvm'siecle, mania avec tant d'elegance la langue de Yirgile. — En remon- tant dans le bassin du Rhone el de la Saone, c'esl-a-dire en s'avaneant dans Test de la France, on rencontre Bernis, legentil Bernard, Sidoine Apollinaire, Michaud, Crebillon, Piron, La Monnoie, Charles Nodier, Gilbert; phis tard , Je plus bel ornement poetique de noire carte dans la region de la Saone sera le noni do La- marline , mais nous soubaitons vivement qu'il ne vienne s'y placer qu'apres de longues annees. Le bassin de la Loire n'a pas unc longue lisle a op- poser a ceux que nous venons de signaler, bien qu'on y remarque les estimables noms de J. Delille, de Thomas, de Chamfort, de Bcrchoux, du menuisier Adam Billaut, de Guillaume de Lorris el de Jean de Meung, auleurs du celebre roman de la Rose; de Des- touches, de Guimond de la Touchc, de Racan, et celui de Ronsard, si iamcux au xvie siecle et fori oublie au- jourd'hui. — Ajoulons, prcsque dans la memo region, Fonlanes, vers la Sevro niortaisc, ct Alexandre Duval, aux hords de la Vilaine. Les rives du Rhin, de la Meuse et de l'Escaut n'ont qu'un bien petit nombre de poeles remarquables : apres Andrieux, Boufllers, Saint-Lambert, Francois de Neufchateau, nous nevoyons pasdenoms ties celebrcs a signaler. II est plusieurs poeles francais d'un eminent merile, qui nc doivent pas etrc omis ici, quoiqu'ils aient pris naissance loin de la France; tels sont Andre clJoseph ( 8S ) Clicnier, nes a Constantinople, el Parny, ne a Pile Bourbon. 11 cxisle une classc variee d'esprils litleraires donl la determination nous cause quelque embarras : ce sont, d'abord, ceux qui ont ecril en prose, mais avec des idees poeliques el que nous appellerons prds'dteurs-poetes , ce sont les dramaiistes en prose, les rdmanciers, les jour- tidlistes ; e'est ce genre ties etendu de la litteralure philosophique , epistoJairc, historique et didctctique, qui n'a pas la gravite de la philosophic ou de Phistoire pro- prement elites, ni les coupes regulieres des sciences speciales, et qui ebcrebe avant tout Yngrement du lec- teur. Cette classe un peu vague, qui compte d'ail- lcurs d'aduiirables genies, et dont nous retrouvons une paitie dans les aulres series , parait distribute a peu pies egaleinent dans loules les regions de la France. Sur le versant de la Manche se presentent Molierc, La Bruyere, Regnard, Voltaire, Marivaux, d'Alcnibert, Favart,LaHarpe, Beaumarchais,MmeRiccoboni, Mm"dc Slael, Diderot, Bailly.Picard, Jouy,P.-L. Courier, Theo- dore Lcclercq, Boursault ; Mm* de Sevigne et Buffon, qui appartiennent tons les deux a cette feconde (1) Cote- d'Or, limitc des bassins de la Seine et de la Saone el participant an genie de ces deux regions nalurelles; Yoiture, Mmode La Fayette, Bernardin de Saint-Pierre, Fabbe Prevost, Armand Carrel, Chateaubriand, issus, bien loin de la, du voisinage de la mer. Daus les bassins de la Loire et de la Sevre niortaise, on \o\\ Rabelais, Pascal, Chamforl, Honore de Balzac, (i) Kous voulons dire id feconde eu esprils eminent:, Lien nlns encore qu'cu vignobles renouiuics. ( 84 ) Bouillv, M"" de Genlis, M",c de Mainlenou; — vera l'exlremite' occidentals de la Fiance, Le Sage, Freron, Alexandre Duval ; — dans les l>assins de la Charenle cl dc la Garonne, Louis de Balzac, Fenelon, Mon- lesquieu, Berquin, Marmontel, Mmo Cotlin, le merle- cin litterateur Aliberl; — dans le bassin du Rhone, Charles Nodier, Ballanche, Ainie .Martin, Barlhelemy, Florian, Honoie d'Lrfe, et, a Geneve ou en Savoic , quelques uns des plus admirables prosateurs franeais, J. -J. Rousseau, Tee pier, Joseph et Xavier de Maistre. Rien de saillant dans les bassin s de la mer du Nord, dont on dirait que presquc toutc la vigueur s'est conccn- tree dans la science des amies. Cependant ces memes bassins complent quelques historiens ou chroniqueurs celebres : Froissarl, IMons- trclet, Commines, Ancillon, Cahnct, Koch. — Mais le versant de la Manche en offre bien davantage, etl'cni- porle encore sur tous les autrcs clans celte categoric : on y trouve Yillehardouin, Joinville, Mabillon, Du Gauge, Daunou, Saumaise, Mezeray, tie Thou, Rollin, Tillemont, Fleury, Henault, Saint-Simon, \ ertot, Fon- lenelle, Duclos, Frerol, Anquetil, Crevier, Lebeau, Voltaire, que nous retrouvons encore dans la carriere hislorique ; Walckenaer, qui, avec un nom plus mo- deste, aeinbrasse aussi, non sans honneur, des genres tres divers. Le bassin de la Loire a ties peu d'hisloricns : a peine y trouve-t-on cinq nomslres remarquahles : Gregoire de Tours, Dulaure, d'Orleans, Varillas cl Volney. Le bassin de la Garonne est plus lecond, et prdsente Bayle, peut-etre aussi Brantouie, que Paris dispute a la petite \ille de Bourdeilles; Monlluc, J. -J. Scaliger, ( 85 ) Montesquieu, Rapin-Thoyras, Raynal, Monteil, et , dans l'antiquite, Sulpice Severe. Le versant cle la Mediterranee compte , en France, Barthelemy, Co'ndillac, Mahly, Montfaucon, Daru, Mi- chaud, Millot, Ch. Nodier, encore le sublime Bossuel; a Geneve, Sismoncli ; en Savoic, Saint-Real. Arrivons aux geographes et aux voj-ageius. Sur le versant de la Manche, le plus riche encore dans cetto section, on remarque le grand d'Anville, Guillaume Delisle , Jacques Cassini , Cesar -Francois Cassini , Tavernier, Thevenot, Chardin, Bougainville, La Con- dainine, Freret, Buache, Barbie du Bocage, Menlelle, Brue, Denaix, Victor Jacquemont, Alex, de La Borde, S. Lacroix, Letronne, Walckenaer, tous de Paris; Ni- colas Sanson, le veritable createur de la geograpbie en France ; P. Duval, Bocbart , P. Lucas , La Martiniere , Bacler d'Albe, Langles, Puissant, Pouqueville, Duinont d'Urville, Jacques Gartier. II existe, sur le versant de la mer du Nord, un petit territoire qui se distingue par plusieurs interessants souvenirs geograpbiques : c'est la vallee de la Meuse, d'ou sont issus les Delisle, par Claude Delisle, pere du celebre Guillaume; Ladvocat, qui sous le nom da Vosgien a donne le plus repandu de tous lcs diction- naires geograpbiques, quoique, belas ! fort inexact et fort miserable aujourd'hui, mais dont la vogue, main- tenant encore enracinee, atteste qu'il a ete utile dans son temps; Lapie, qui a vtidige avec tant d'elegance d'innombrables cartes; Poirson, auleur de nombreuses cartes aussi et d'un globe celebre. Le savant Gossellin appartient au bassin de l'Escaut; le courageux voya- geur Honnnaire de Hell, a celui du Ilbin. ( So ) A l'exlreunile occidcnlalo ile la Trance, au fond de la Bretngne, sc presenlcnt Rerguelen, Bochon, Puillon de Boblaye. An yoisinage de la Loire el dc la Sfevre niorlaise, sc raltachent Pyrard, F. Bernier, Dupclit Tbouars, Gail- baud, Vokjey, Gaillie, l'exploralcur de Toinboucloii. Trois iuinis celebres seulemcnt. La Perouse, Bory de Saint-\ iuccnt, Las Gases (Le Sage), se monlrent dans le bassin de la Garonne; inais le bassin du Rhone, aeeompagnedecelui de l'llerault, est exlremc- ment ricbe en notns cbers a la geographic : ceux de Pytheas, de d'Enlrecasteaux, d'Expilly, d'Eyries, do Peyssonel, de Lessops, vers la Mediterrance, et, plus haul, ceux de Freyeiuo.t, de Fleurieu, dc Prudbomme, de Sonncrat, de Roux dc Rochclic. Ajoulons, parmi les geograpbes fiancais, Maltc- Brun, d'originc danoisc, mais si digne de la France par son style. Balbi est nc a Venise; Dubois de Mont- pereux, en Suisse, ct Levaiilant a Paramaribo. Les naturalistes, les agronomes , les phyxiciens et les chimistcs sont surtout fouinis paries bassins du Rbone elde l'llcraull: on y voit Adanson, Tournefort, Brous- sonnet, Magnol , Olivier dc Serrcs , Dolomicu , les Jussieu, Guj ton de Morveau, Mario tie, Cuvier; — Deluc, Saussure, de Gandolle, sortis de la savante Geneve; — Berlhollet, issu de la Savoie, — On pourrait presquo y joindre Buffon, Daubenton ctGueneau de Monlbcliard, qui sonl de la Gote-d'Or, sur la limile de la region na- turelle que nous venona d'indiquer, a l'origioe du versant de la Manche. En descendant A travers ce versant, on rencontra Desmarets, GeoUVoy Saint-IIilaire, Lavoisier, Haiiy ( 87 ) Brongniari, Milbcrt , L. Richard , Foui'croy, Beudant, encore Walckenaer, qui a fait faire a I'entoniologie de remarquables progres; Nollet, Pluehe, Poiret, Ber- nardin de Saint-Pierre, Valmont de Bomare, Pannen- tier, Lamarck, Dulong, Vanquelin, Vicq d'Azyr, On voit, dans les bassins de la Loire et de la Vilaine, Papin, Gay-Lussac, Desfontaines, Robiquet; — dans celui de la Gharente, Reaumur, Coulomb ; — dans ecluide la Garonne, Lalrcille,Lasteyrie,Lacepede,Bory de Saint-Vincent, Chaptal. — Dans le bassin du Riiin , on distingue Matbieu de Dombasle, Ramond, Charles, Pilatre desRoziers; — dans celui de l'Escaut, L'EcIuse. Le bassin de la Seine, si fertile en d'autres capaciles, nefournila peu pres aucundes plusillustres/ne'^m/wou chtrargiens doni la France se glorifie. Coythier, Bicbal, Cbaussier, Desault, Ricbcrand, Barlbez, Broussoonet, sontdu versantde la Mediterranee; — Alibert, Ant. Du- bois, Larrey, Delpeeb, Esquirol, Pinel, Portal, du bassin tie la Garonne. Cabanis apparticnt, cominenous l'avons deja vu, aux rives de la Charenlc; — Broussais, acelles de la Vilaine; — Anabroise Pare, Desgenettes, Dupuy- tren, Lisfranc, au bassin de la Loire ; — Corvisart, u celui de la Meuse. — Orlila est ne a Minorquc. Les mathematicians et les astronomes sont assez ega- lement repartis dans toutes les regions physiques du lerritoire Irancais, execpte sur le versant de la mer du Nord, qui n'en offre pas de fort illustres, a inoins qu'on ne cite peul-elre Lambert, ce savant Ires uni- versel, ne en Alsace. Le medecin astronome Fernel, Delambre, Laplace, Lacaille, Clairaut, d'Alembert , Bailly.Fiancceur, S. Lacroix, deux des Cassini, Fourier, Puissant, Mechain, Bezout, Maupertuis, se trouvent ( 38) sur le versanl de la Manche. Le voisinage de la Loire s'honoiv de Pascal, de Bossut, de Descartes, de Pois- son, de J. Picard, de Bouguer, de \ iete. — Celui de la Dordogne, de la Garonne el de 1'Adourcompte Gcrberl, Fermal, Legendre, Borda. — Le versant de la Mediter- ranee nous ofiFre Ampere, Lalande, Montucla, Oza- nam, Prony, Monge, Gassendi, Saurin, l'illustre Arago, dont les sciences pleurcnt la pertc loute recenlc. Le grand geomelre Lagrange esl ne" a Turin, d'une famille francaise. Dominique Cassini, qui a adopte la France pour sa patrie, est du cointe de Nice. Les inventeurs, lesingenieurs, les mecaniciens lameux, paraissent appartenir specialetnent au versanl de la Medilerranee, oil Ton voil Riquet, Vaucanson, les freres Montgolfier, Jacquart, Niepce, Philippe de Girard. On rencontre Vauban, Perronct , Daguerre, Gambey, Conle, dans lebassin dela Seine; — Gerberl, Bernard de Palissy, dans le bassin de la Garonne. La grande invention de l'imprimerie a prisnaissanco a Strasbourg, il est vrai; mais ce sont des Mayencais, et non des Alsaciens, qui l'y ont fait connaitre. Les erudits, les philologues, les traducteurs, les grain- mairiens, les critiques, les arclieologues, sont dislribues d'une maniere assez uniforme, quoique la region de laMancbe paraisse l'emporter sur les autrcs: on y trouve lesEslienne, Amyot, Ramus, Lancelot, d'Herbelol, An- quelil du Perron, deGuigncs, Dupuis, Saint- .Mar lin, Abel Reniusat, lesSacy,l(sQualremere, Gail, Dusommerard, Laveaux; — Saumaise (dans la Cote-d'Or), Nicole, Bo- chart, Freret, La Harpe, Letronne ct Walckenaer, (pie nous avons signales ailleuis; — Turnebe, Langles, Lho- inond, les deux YVailly, les deux Burnouf, Gueroult. (89) La region tie la Loire posside Menage, Mmo Dacicr, Fanriel, l'abbe Girard; — cello tie la Garonne, Cham- pollion, Dacier, Marmontel, Sicartl ; — celle du Rhone, Barthelemy, Dumarsais, Domergue, ForLia d'Urban, Gios de Boze, Jaubert, Condillac, Vaugelas, Denon, d'Olivet, Charles Nodier; Casaubon (a Geneve). Le bassin du Rhin a des erudits assez nombreux, d'une renommee du second ordre cependant; tels que Brunck. Sebweighaeuser, J. -J. Oberlin, lous les trois de Strasbourg; le grammairien Beauzee, le laliniste Lemaire et le savant Calmet, ties bords de la Meuse. Mais ce bassin est fecond en artistes du premier rang dans la peinture, le dessin,\a sculpture, \agravure : Callot, Claude Gelee(leLorrain), Grand ville.tousde la Meurlbe; Martin Seboen, de l'Alsace ; Watteau, Jean de Bologne, dc IaFlandre ; Philippe de Champagne, Vandermculen, nes a Bruxelles il est vrai, mais que la France a adop- ter comme ses enfants. Cependant le bassin tie la Seine l'emporte encore sur cette riche nomenclature : il compte Nicolas Poussin , Simon Vouel, JeanGoujon, Ch. Lebrun,Eust. Lesueur, Jean Cousin, les Mansart, les Mignard, Le Notre, Jou- venet, Soufllot, Houtlon, Pigalle , David, Regnault , Mme Lebrun, Gericault, Gros, Cortot. Le bassin tie la Loire olfre Girotlet et Lantara. Carle Vernet, Ch. Dupaty representent cette classe aux bords de la Garonne; ■ — Puget, Vanloo, Joseph Vernet, Granet, Forbin , Philibert Dclorme, Audrau , les Coustou, Greuze, Prudhon, Denon, Pradier (a Ge- neve), Leopold Robert (dans le canton de Neuchalel), le representent dans le bassin du Rhone. VI. AOVT ET SEPTEMBnE. 2. 1 (00) Le celebre Gerard est ne a Rome. Les musician* eminents nes en France ne sont pa9 Ires nomlireux : Dalayrae est de Toulouse; Michel Lambert, du Poilou ; Mehul, de Givet; Rameau, de Dijon; Boieldieu, de Rouen; Choron, de Caen ; J.-F. Losueur, d'Abbcvillc ; Krculzer, de Versailles; Phi- lidor, deDreux; Romagnesi, de Paris; Grelry et Lulli, qui ont adopto la France , sonl originaircs, le pre- mier de Liege, et le second de Florence. Les listes que nous venons de presenter sont loin d'etre completes : on pourrait les grossir de beau- coup de celebrites, pour lesquelles on reclamera peul- fetre ; mais nous nous sommes efforce d'y inellro seu- lcment les plus eminentes, et nous renvoyons pour les aulres a notre carte generate (1), ou Ton trouvera un nombre infiniment plus considerable de noms, fori respectables, il est vrai, mais qui nous ont paru ne pas devoir enlrer dans le cadre elroit de cet article. Ce que nous avons \oulu surloulmonlrer, e'est l'en- semble des richesses intellectuclles fie la France, e'est laitcondile relative des regions naturelles. INous avons eru que ce tableau rapide et geographique de nos eloires nalionales parallrait peul-etrc curieux et in- slruclif. Nous pouvons du moins offirmer que nous 1' avons prescnte avec un \if sentiment d'amour et de legitime orgueil pour notre beau pays, dont la grandeur dans tons les genres s'est ainsi offerte a nos yeux sous un aspect nouveau et piltoresque. *" (1) Kous avons fait deux cartes des cetihritfs : I'une grnrrale et foil detaillee, Paotrc nbrnjrc, ou ne 'out '« pen pro one les nuin* Jonnes dins ret article. (91 ) Analyses, Ex traits tf'ouvragcs, Melanges, etc. NARRATIVE OF A MISSION TO CENTRAL AFRICA PF.R.FORMED IN THE YEARS 1850-1851, sir the t.ATE james Richardson. Londies, 1 853 (i). Avec une carte. recit d'lne mission dans i.'afrique centrale, exiScutee en 1850-1851, par feu james kichardson. COMPTF. RENDU FAR M. MORKt.-FATIO. De toutes les missions scientifiques qui ont occupe dans cos dernieres annees l'allenlion publique, il n'en est peut-etre point qui ait ele suit ie avec plus d'interet que la mission conliee en 1851, pai- )e gouvernement de sa majesle Britannique, a James Richardson. Le Bulletin de la Sociele de geograp/ue a souvent enlrelenu ses lecteurs des progres faits dans l'Afrique centrale par cct inlrepide voyageur et ses compagnons les doc- leurs Barth et Overweg; et c'esl avec douleur que nous avons successiveinent an nonce la mort promaturee de J. Richardson, et celle lout recemment connue du docteur Overweg , dont il faut ajouter les noms a ceux deLaing.de Clapperton, deDenham et autres explora- (i) On a conserve ge'neralement aux noma propres 1'orthographe anglaise donnee par Richardson ; nous mettrons entre parenthese? celle qui pai -i#i t devoir £tre adoptee «n franCais. (92) tours de l'Afrique centrale, qui out paye de leur vie leur ili'MHKinoiil h la science. Cepen lant, plus heureux que la pluparl de leurs devancicrs, Richardson ct le docteur Overweg n'ont point peri sous unfer assassin ; alleints tous deux de maladies dues a un climat quo peu d'Europeens peuvent endurer, ils out pu mourir en pais avec la pensee que lc resultat de leurs Iravaux et de leurs fatigues nc perirait point avec eux. En effet, les papiers de Richardson, recueillis apres sa mort, furent envoyos a sa veuve par le doclcur Barlh, qui devait a son tour fermer les yeux deux ans plus tard a son ami Overweg. Le journal de Richardson, tel qu'il fut Irouvi; dans ses papiers, n'etail pas prepare pour l'iinpression ; compose de huit volumes d'une ecrilur'e ties serree, rempli de notes et do materiaux non classes, il a du etre re\u el mis en ordre. Ce travail iut confie par Mn" Richardson a M. Rayle Saint-John, qui s'en est acquitte avec bonhcur dans les deux volumes publics dernierement a Londrcs par Chapman etllall, et dont nous allons essayer de rendre compte. Dans un precedent voyage au Sahara, execute en 18/15 et 18/16, Richardson avait prelude a son dernier et important voyage. 11 etait parti de Tripoli de Rar- barie, seul, malgre les avis de ses amis, malgre le bey lui-meme, ct sans autre appui que sa confiance en quelques marchands do GhaJames, qu'il avait connus a Tripoli, ct qui lui proposerenl de so joindre a leur caravane. G'est ainsi qu'il visila les oasis et les villes do Ghat, de Ghadames el de Mourzuk (Mourzouk) . Des cir- constanccs iudtpendanlcs de sa volonlc rempecherent de penetrcr cettc fois plus avant dans l'Afrique ; il avait ( 05) reve d'atteindre It; Soudan, mais, faute dc caravanes, il dut, apresunsejourdeneuf mois au milieu desTouariks et autres tribus sahariennes, se resigner a retourner a Tripoli. M. Richardson a public la relation de ce voyage (Londres, 1848, Richard Rentley) en deux volumes remplis de precieux rcnseignements geographiques et etbnographiques. Dans son premier voyage entrepris, comme il le dit, rnotu proprio , Richardson s'etait propose surtout un but philanthropique ; il voulait eludier sur les lieux memes le commerce des esclaves; il voulait savoir comment se faisait cet in fame trafic et quelle pouvait en etre l'importance. Doue d'un coeur genereux, Ri- chardson s'etait enflamme d'un beau zele pour l'abo- lition de l'esclavage. Sous ce rapport, on ne voit pas que son voyage ait produit de grands rjpultats; mais comme, en meme temps, Richardson etail rempli d'in- struction, verse dans les langues anciennes, parlant la langue arabe, dont il avait une connaissance com- plete, et ainsi parl'aitemenl qualifie pour la mission qu'il s'etait donnee, il s'est trouve qu'en poursuivanl une idee philanthropique, il a rendu de vrais services a la science. Apros son retour de cette premiere exploration , Ricbardson, encourage par le succes, reva bientot la possibilite d'une enlreprise plus considerable : il ne s'agissait rien moins que d'une expedition politique el commerciale aupres des L-tats les plus importants de l'Afrique centrale. Un projct detaille fut soumis par Ricbardson au gouvernement anglais, qui l'adopta et en confia l'execulion a son auleur. Ici encore nous voyons reparailre le but philanthropique a 1'ombre ( o* ) d 11 but commercial d| avere. « Deux objela soul en »vue, (lit Richardson, I'un principal, mais neressaire- » menl lenu au second plan : 1'abolition cle 1'esclavago ; » 1'autre subsidiaire, quoique Ires grave aussi : l'ela- » blissetnent de relations coumierciales par les routes » du Grand-Desert. » II s'ajussail de conclure des trai- tes de commerce avec les princes indigenes, speciale- ment avec le sultan de Bornou, On nevoulul entourer la nouvelle mission d'auoun prestige diplomatique, et ce fut sous Je nom de Jacob, qu'avait porte Richardson dans son premier voyage, et sous Iequel il etail deja conriu dans une partic des contrees qu'il allail tra- verser de nouveau, qu'il se prepara a de nomelles courses chez lesMaures, les Touariks, les Tibbous, et autres t rib us ou peuplades africaines. Deux savaats prussiens, les docteurs Barth et Over- weg, avaient sollicite l'autorisalion de se joindre a Richardson. 11 fut convenu que ces auxiliaires feraient le voyage aux frais et sous la protection du gouverne- meut britannique, auquel ils devaient adresser lcuis rapports etjournaux. Ces messieurs etaient deja ren- dus a Tripoli lorsque Richardson y arriva le 31 Janvier 1850. II fallul atlendre les provisions, instruments et bagages qui devaient arriver de Malte, ainsi qu'une embarcation demontee en plusicurs pieces, construite dans les chanliers de celte ile et dcstinee spccialcmenl a l'cxploiation du lac Tchad. Les inauvais temps, la lenleur des affaires dans les regions barbarisques, et la difliculte de trouver des serviteurs convenables, < n- trainerent un delai considerable, el ce nc fut (pie lo 30 nuns qu'on put se nieltre en route [>our l'Afriquo ccnlrala par la voie de Mourzuk. ( 95 ) La caravane c!e Richardson se composait d'abord da MM. Barlh etOvenvcg; de Jusuf Moknee, Bis d'un ancien gouverneur du Fczzan, qui avait dissipe la for- tune de son pere a force de boire, et qui, disait-on, h 'avait pas d'autres defauts. C'etait un garcon d'une belle prestancc et a l'air distingue ; comme il ne devait guere trouver dans le desert de quoi salisfaire sa pas- sion dominanle, Richardson n'avait pas hesite a le prendre pour drogman. Apresce personnage, venaient, par rang d 'importance, les chaous, cavaliers arabes, faisant fonctions de janissaires attaches a la personne des vovageurs, puis un certain nombre de negrcs li!>res, partis de Tunis et regagnant leur patrie dans le Soudan, le Bornou et le Mandara, sous la protec- tion dc la caravane. Ces gens, dont plusieurs etaient m dries et accompagnes de leur famille, devaienl voya- ger a leurs frais. Cependant quelques-uns se mirent comme domestiques au service des voyageurs. Les negres devaient surtout serendre utiles quand on serait enlre dans les contrees tout a fait noires. EnAn, pour completer la caravane, un marabout du Fczzan s'y elait joint pour lui donner la protection de son carac- lere sacre, et tousles conducteurs de chameaux etaient aussi des hommes du Fczzan, recemment arrives do Mourzuk. I. De Tripoli a Mourzuk. En sortant deTripoli, on trouve a quelque distance une espece de faubourg, compose de jardins et de maisons de campagne , qu'on appelle le Masheeah (Machiah), ( w ) au dela s'etcnd une premiere ceinturc de sables, puis le pays devicnt unc plainc ondulee, parsemee de ver- dure; quelques hultos d'Arabes, avec leurs troupeaux, animcnt le paysage. Richardson et ses compagnons viennent de faire leurs adieux aux amis qui les out accompagnes jusquc-la et se dirigcnt vers les monts Gbarian, cbalnc de monlagnes aux flancs abruptes ct coupes de ravins qu'arrosent de nombreux coots d'eau ; la murissent les figues, les grenades, les aman- des el meme le raisin. La caravane s'engage dans les replis de la montagnc et arrive au chateau de Gbarian, oil 200 homines et un colonel tiennent garnison. Dans cette contree, qui, dit-on, comple 101 districts arabes, habitent des troglodytes. Tousles villages, en efl'et, sont souterrains. Aucune habitation ne parait au-dessus de la surface, sauf 9a et la quclque miserable fort arabe. La caravane, en quiltant le chateau de Gbarian, con- tinua sa course dans la direction du sud-ouest, au milieu des hois d'oliviers et des bosquets de figuiers ; c'etaieut tantotdes rochers, tan tot des pontes cultivees; bicntot les premiers symptomesdu desert apparaisseul sous la forme de collines pelees et de vallees pierreu- ses. La verdure est devenue rare ; on remarque un certain nombre de ces arbrcs que les Arabes nomineul batoum, espece de lenlisque; du resle, peu ou point d'oiseaux; quelques lezards. Peu a peu le pays devient de plus en plus sterile, le batoum a disparu , et plus on avance, plus la nature prend de severile, jusqu'a ce que tout a coup, par une ouverturedans les rochers, on apercoit l'ouady (1) Esb-Shrab (Ech-Chrab), niche au milieu des collines calcaires et rcnfermant la charmantc (1) Ouadv ; ou norauic aiusi les vallous, ravins ou tltpressious du ( f->7 ) oasis de Mizdali. Ce n'esl en realite quo quelque peu d'orgevertc, al'ombredequelquesdattiers; raais,au mi- lieu du desert, l'effet est ravissanl. Mizdali consiste en deux villages, ouplulot c'est un village separe en deux parties, habile par un peuple de race arabe, dont le cheikhvint rendre visite aux voyageurs et voulul bien leurservir de guide jusqu'aux confins de son inaigre domaine. Trois cents palmiers, une demi-douzaine de champs en miniature, ai'roses par des puits d'une eau assez douce, et quelques jardins plantes d'ognons, composent toute sa richesse. Trois jours avaient con- duit la caravane au chateau de Gharian, et trois autr.es a Mizdah. Au sudde Mizdah, al'extromite del'ouadvEsh-Shrab, on passe aupres de deux chateaux arabes en ruine, puis on retrouve le desert qu'il taut traverser jusqu'au grand plateau de Hamadah, lequel defend comme un mur de desolation les approches septentrionales du Fezzan ; cependanl quelques anfractuosites de rochers cachent deprofondsouadis, avec quelques puits aupres desquels les Arabes planient leurs tentes. La caravane campa dans un de ces ouadis , aupres de ruines ro- maincs, t^moins d'^poques certainement plus pros- peres. De Mizdah a l'ouady Taghijah, la caravane eut pour la premiere fois a aflronter le vent du desert. L'atmosphere embrasee et chargee de sable enveloppait les voyageurs d'un voile a travers lequel on avait peine a dislinguer les chameaux succombant sous le faix ; a peine pouvait-on respirer, lorsqu'on atleignit heureu- sement Taghijah. Dans cette valine , au milieu des sol qui contienuent de I'eau ou au moins assez d'huinidite pour fer- tiliser la terre. ( w ) ai lues, paissaicnt loslroupeauxdesOualed-bou-Soit' (les onlants du pfer'e da satre) , A fanes crrants. qui n'ont jamais rcconnu 1'aiitoiito du gouverne'ment do Tripoli, et pretendent a la souverainoto fr , a5 (7 piastres tunisiennes). (3) Tlioluk, arbre .'» goiuine, esjii-r* de mimosa. ( 105 ) gomme sont des produits nouvellement introduits sur le marcbe de Mourzuk. Les marchandises de Tin lerieur, arrivant a Mourzuk, en destination dc Tripoli, sont frappees d'un double droit; elles paient 12 1/2 p. 100 dans chacune do ces villes; landis que les esclaves, s'ils sont destines pour Constantinople, no paient aucun transit, et, s'ils sont diriges sur Tripoli ou sur le Fezzan , ils ne paient que dix mahboubs par tele. Le climat de Mourzuk parall assez pernicieux; les fievres y sont frequentes, caus6es paries emanations humides sortant du plateau sur lequel la vilie est batie ; le desert par contre est tres sain. Pendant le sejour de Richardson, Rals-Muslapha, gouverneur du Fezzan, fit son entree a Mourzuk; nou- vellement nomme a ce poste, il amenait avec lui 200 cavaliers arabes, destines a relever les soldats irregu- liers du Fezzan. Mustapha 6tait une ancienne connais- sance de Richardson, qui l'avait vu a Ghadames, a son premier voyage dans le Sahara. L'arrivee de ce fonc- tionnaire, qui d'ailleurs fut rempli pour les voyageurs d'une hienveillance qui ne se dementit jamais, fut pour ceux-ci d'une grande ressource; a la faveur de son autorite, ils purent mettre a profit leur sejour dans la capitale du Fezzan, pour en etudier les tnceurs et les usages, et obtenir de precieux renseignements sur les pays qu'ils comptaient traverser. Richardson d^crit ainsi un niariage et un enterrement, et donne des details sur la culture des oasis. Cependant Richardson songeait a quitter Mourzuk pour prendre la route de Ghat, dans lepays des Toua- riks. Lors de son premier voyage, a son passage dans VI. AOTJT ET SEPTEMBRP. S. 8 ( 106 ) celte ville, il avait connu un cbeikh louarik nomine Hateetah, ctvoulut metlre a profit cello cireonstancc. D'apres la coulumc des Touariks, filranger qui arrive clans ccs conlrees se met sous la protection d'un des principaux perse-nnages du pays, auquel seul il fait des presents, etqui, en rctour, repond de la surete de son prolege. M. Gaglioffi lui avait ecrit de venir avee une escorle pour con dtiire les vovageurs de Mourzuk a Ghat; Hateetah, qui s'etait decore du litre de consul anglais, vint en efl'et avec les deux fils de Shafou, sul- tan des Touariks do Ghat, a la tele de quelques gens amies, que Richardson s'engagea a nourrir eta fournir de tentes pendant le Irajet ; il fut en outre stipule qu'il paierait a Hateetah et aux fds du sultan la somme de 200 piastres espagnolcs. II fall u ten passer par la, ct, a ce sujet, Richardson remarque que si les autoriles de Mourzuk furent pour lui pleines de respect eld'al- tcnlii n, le consul de Sa Majesle Rritannique, nt'-gocianl levanlin, se fit remarquer par un esprit un pen Irop mercantile ; il lui reproche d 'avoir ranconne son gOQ- vernement, « mais, ajoule-t-il, en peut-il el re autre- » ment? lout habitant des pays orientaux considere un » gouvernement comrae une vache a lait. » III. De Mourzuk a Ghat. Richardson parlit de Mourzuk le 25 juin, sous de fadieux auspices. Hateetah venait de lui annoncer que la guerre s'etait engagee cnlre les principals conlrees de I'Afrique centrales le Soudan etait en leu, et les ( 107 ) Touariks deTimbouclou sepreparaient a tombersurles Touariks d'Ahcer (Ahir).Qu'a I lai Id evenir la caravane au milieu des parties belligeranles ? Ccpendant on se remit en marche, et le soir meme on atteignit Thurgau ; le lendemain on fut aTelaoua, ou, Richardson se trouvant indispose par le voyage en plein soleil , on fit une halte de deux jours, puis on gagna Sharaha (Gharaba), Les docteurs Barlh el Overweg avaient pris l'avance avec quelques Arabes Tanelkums, an grand deplaisir de Hateetah. he 1" juillet, les voyageurs se Irouvaient a Kouwana, place ou Ton trouvo de 1'eau en graltanl le sable. La roule sui\ie par la caravane traverse un sol pierreux, cl longe un plateau sablonneux qui s'etend au loin dans Test. Gelle conlree, qui se nomine Bar- jouj , ebt parsemee de loin en loin de tholuks, qui paraissentcomme des points noirs surle sable ; la tem- perature, devenue fraicbe pour la saison, denote l'eld- vation du pays. De temps a autre des gazelles, par trois ou quatre a la (bis, i'uient loin de l'atteinle des voyageurs; quelques corbeaux croassent a lour ap- proche, et le mirage, avec ses illusions, complete le paysage airicain. Richardson relrouve les docteurs Barlh et Overweg campes aupres d'une mare d'eau de pluie, car il pleut quelquefois dans ces contrees, mais seulement par fortes avcrses; cctle mare se nomine Allouah; on y resta deux jours. Depuis le depart de Mourzuk, Ha- teetah ne cessait de mendier, soit pour lui, soit pour les cheikbs de Ghat et autres du pays des Touariks; tous les jours, c'elait de nouvelles exigences et de nou- velles pretentions pour obtenir quelque chose de plus que le prix fixe pour lV*corte. D'Adonah a Talazaghce ( 108 ) (Talazaghi) , il n'y a que quelqucs homes de marche; en cet end roil, une ]-oiite caravan e d'esclaves, qu'on ren- conlra, donna a Richardson I'importante nouvelle qu'il se trouvait alors a Ghat , avec des csclaves, des gens d'En-ISoor, sultan d'Aheer. Talazaghee est un petit ouiidy pittoresque, ou Ton trouve de l'eau de pluie ct un pen d'herhe ; mais ce qui rend cot endroit remar- quable, e'est la presence inatlendue de sculptures taillees sur le gres brut de quelques rochers. Ces sculptures (ou plulol gravures au trait sur pierre), dun style particulier, representent des homines a teles d'animaux, combattant, etdes animauxde toute espece, hien qu'on n y reraarque pas de chameaux. Ces repre- sentations paraissent daler d'une epoque antericure a l'existence des habitants actuels du pays. Dans l'ouady Haghaneen (Haghanln), aMana-Sama- tanee (Mana-Samatani), les chameaux trouverenlle seul herbage propre a leur nourrilure, que Ton trouve sur toute cetle route ; dureste, e'est une region desolee; plus de traces d'animaux, le mouflon excepted De distance en distance, on remarquc des enclos de pierre, ronds, caries, ou en forme de croix: ce sont les mosijuees du desert. On apercoil, a Test, des montagnes, les monls Maghee-Laghen (Maghi -Laghen); puis, en continuant la route, on apercoit dans le N.-O. la plaine ou est situe Scr- dalous, que la caravane laisse de tote. Bientot le grand plateau du Fezzan se termine hrusquement, et Ton enlredans une trancheenalurelle qui se dirige au S.-O. Richardson decrit ce passage tanlot comme un chemiri creux , elroil, sinueux, a peine ouvert et eclaire par eri haul.tantot comme un vrai tunnel de chemin de ler. En sortunt decetle passe mnarquable, on trouvo unchan- ( 109 ) gement tres-sensible de niveau; on descend jusqu'a la plaine de Taeta, que Ton suit et ou se Irouve le puits de Tabea. C'est en cet endroit que les voyageurs fran- chirent les litnites du Fezzan , pour entrer dans le pays des Touariks. De la plaine de Taeta, on aper- goit les montagnes de Ghat. Tabea est un endroit agreable : il y a en abondance de l'herbe pour les cbameaux. La caravane y arrivant la veille du raina- dan , on s'y arreta pour celebrer la eirconslance on brulant de la poudre; un chaineau qui s'etait blesse" dans la route fut abattu, partake, vendu et mange en attendant le jeune general, que, du reste, les gens de Richardson n'observerent qu'un jour (la loi n'exigeant pas plus des homines qui sont en voyage) , et que les Touariks n'observerent pas du tout. Del'ouadyde Tabea, il y a deux chemins pour aller a Ghat, un difficile el un autre facile, mais plus long. Richardson prit avec les docteurs Barth etOvenvegle chemin le plus court, tandis que les bagages suivirent l'autre, et la caravane s'engagoa dansune passe formee d'une quantile de ro- chersdebout et tallies carrement. C'est la passe d'Abula- ghlagh. Ensortantde cetle passe, on apercoitle fameux Kasar-Janoon (Kasar-Djanoun), le palais des demons, muraille de rochers creneles par la naluie eloflranta la vue l'aspect d'une immense forteresse. Nul Touarik n'oserait penetrer les m\ steres de la demeure des de- mons , bien que la superstition y place dans de vastes cavernes les innombrables tresors recueillis par les esprils du desert. A son premier voyage, Richardson s'etait egare et avait loilli perir dans une tentative qu'il av; it i'aite seul, pour explorer le citadelle des demons: pen s'en fallut, cetle fois, que le docteur Barlh ne fut ( HO ) a son lour dans une position aussi critique. La cara- vane elail arrivee a l'ouadv Atoulah, on face du Kasar- Janoon etenvuedes monfsWareerah (Ouarirah), qu'nn apercevait a 1 'est. Malgre' le refus desTouariks, qui nc voulurcnt point servir de guides, les docleurs Barlhet Ovcrwcg partirent seuls. Mais le premier s'egara et ne put etre retrouve quo le lendemain, dans un elat d'epuisenient oxlreme et apres vingt-huil hcures pas- sees sans noire. Col incident n'eut point do suites facheuses; graces a sa bonne constitution, lc docteur Barlh fat bienlol rem is, et, le 18 juillet, la caravan a atteigoail Ghat, vingt-quatro jours apres son depart do Mourzuk. IV. Sc/oiir a Ghat. Ghat tsl situe sur l'arote d'un inonl escarpe, qui le surplorobe au nord. Bntour£ d'un mauvais niur de 10 pieds do haul, perec do six laihles portesj Ghat pre^nle un aspect miser. -hie. bos maisons n'y sunt pas blanehies a la chnux corame chez les Maures, mais relicnnenl la couleur des briques crucs et de la hone dont ellcs sont conslruiles. Ln seul ininaro! digue de ce nont el quolques bourpie's do datliers atlirent les regards. Hors do la villo, quolques inaisons, des caba- nes et des jardins ferment un faubourg. Du rcste, l'oasis qui renferme Glial n'a pas plus de 3 milles (an- glais) d'elenduo, et (]c la monlagne qui commando la ville on pent en avoir la vue en tie re, avec celle du desert qui I'enloure de tous coles. ( 111 ) Dans cette \ille, que Richardson avail visile a son premier voyage, il retrouva' les cheikhs qu'il avait con- nus autrefois; entre autres le venerable Shafou, dont il avait recu jadis les preuves d'une bienveillance mar- quee; mais la conduite recente d'Hateetah, dont autre- fois il n'avait eu qu'a se louer, avait un peu refroidi ses souvenirs. Ghat, bati sur le territoire des Azgher-Touariks, est a une etape des caravanes du Soudan : il est habite par un peuple d'origine niaure, et le gouverneur, Haj- Ahmed est lui-meme un Maure de Touat. Celui-ci est marabout et par cela memo jouit d'une influence re- connue, mais 1'aulorile politique est lout entiere dans les mains des Azgher-Touariks. A ce propos iles bon d'obsetver qu'Azgber est le nom de la Iribu ou nation; tandis que Touarik est le nom generique que portent presque tous les peoples errants du Sahara, sans tenir aucun compte de leur origine. II y a les Haghar-Touariks a l'ouest de Ghat et an sud-ouest vers Tinibouciou ; ceux qui habitcnt A beer s'appellenl Kai- louce-Touariks. et dans Timbouclou meme vivent les Sorghau-TouariLs. Le chef des Touariks de Glial elait nominalemont le vieux Shafou , dont le fils accompa- gna Richardson de Mourzuk a Ghat. II recut fort bien les voyageurs; mais, a peine arrives a Ghat, ils eurent a s'occuper de la distribution des presents, prelimi- naires de tout voyage en Afrique , sans lesquels on no peut prelendre a aucun succes ; celtc grande aflaira tcrminee, Richardson songea a presenter un traile dc commerce avec I'Angleterrc ; il fallut assembler les cheikhs pour ilelibercr; un debal regulier eul lieu, qui dura deux jours et qui se lermina par un ajourneme ( H2) au marche d'liiver, ou un plus grand nombre de no- tables seraicnt rassimbles. Lc trails paralt neanmoins devoir etre accoptc ; mais sera-t-il execute? Rien ne retenant plus Richardson a Ghat, on dut cherchcr une escorle pourgagner In pays d'Aheer; des Kailouee -Touariks se trouvant prccisement a Ghat, on enlra en arrangements avec cux, el le fils de Shalou, apres quelques hesitations, se decida a accompagner les voyageurs. Le sejour de Richardson a Glial n'a point depasse sopt jours, qu'il sul nicltre a profit, en recucil- lant un vocahulaire et des dialogues de la langue des Touariks de Glial. V. De Ghat a Tintalous. Jusqu'aGhat, Richardson avail parcouru desconlrees qui lui etaient-faniilieres; mais devant lui s'ouvrait, dans le coeur du Sahara, le voyaume d'Aheer (Air, Ahir ou Asben), pays myslerieux,connu seulcment par les recits des voyageurs arahes, et oil mil Europeen n'avait encore pen6tre. Quel avenir atlend la mission cans cette giande enlreprise PQuelsennemis aura-l-elle a combattre? Les hommes ou le cliniat. Lc '25 juillet, la caravane parlail de Ghat, et deux heures apres passait par Berket, ville considerable, entouree de bonnes niurailles, a\ec une ceinture de datliers el de jardins. Cet endroit est Ires piltoresque; mais les datliers de Berket sont les derniers que Ton trouvera en marchant vers le sud. On y joignil les ( 113 ) Railouees (Keloids) quidevaient cscorter la mission jus- qu'a Tintalous, et aupres d'eux une caravane de mar- chands relournant dans leur pays. Le surlendemain on arrivait a Akourou, remarquable par un petil lacd'eau de pluie; cette localile donne, disent les Arabes, une idee exacle du desert des Tibbous; le fils de Shafou , qui avait aecompagne jusque la la mission, la quilta subilement pour aller visiter son pere qui se trouvait alors avec ses troupeaux dans les environs d'Aroukeen (Aroukin), «il rejoindia, disait-il, quelque part pres de Falezlez, » ce qui parutdouteux. Cependant la caravane s'avancait lentement par des solitudes rocbeuses, apres ct sauvages, abandonnees de toute espece d'etres vi- vants; aupied d'un precipice qu'ilfallut descendre avec precaution, se trouvercnt quelques petits lacs ou mares d'eau de pluie, puis un etroit ouady, Ajunjer, ou Ton dressa les tenles. Tout a coup un expres arrive de Gbat, apportant l'avis donn^ par Hateetah , qu'un certain Sidi- Jafel-Oualed-Sakertaf, de l'oasis de Janet (ou Gba- net) se prepai ait a altaquer la caravane des cbretiens, dans son voyage au Soudan, au puits de Tajetterat, a buil journees de marche d'y\junjer. A ces nouvelles, les Railouees de l'escorte commencerent a se monlrer iurbulenls; cependant Ricbardson quitta Ajunjer le 1" aoul , apres avoir 6erit a SbaCou et a son lils pour les avertir de ce qui se passait ; sur ces entre- failes, on apercut une petite caravane venant du Soudan avec des esclaves. Les marcbands qui en fai- saienl partie n'avaient nullement entendu parler des projels de Sidi-Jafel et avaient laisse Falezlcz et Tajet- terat parfaitement tranquilles; du resle, conime ren- seignement, ils avertirent Rirliardson que de Falezlez ( HA ) a l'endroit ou il derail Ctre assassine, il y avail quatre jours d'aflYeux deserts sons eau. An pints de Faleziez, la caravane trouvo nn depot de dalles laissees par une fraction do ses membres qui I'avait devancee ; au desert, un pared depot est sacre, uno simple marque con venue d'avance, un baton, une piece de boispourri sertd'indicaleur, et cent caravanes viendraient a passer, que toutes respecteraient la pro- priety d'aalrui. Ce renfort de provisions vinl apropos, car il parut par la suile que lcs vivres elaient rares dans le pays d'Aheer, ou regnaient la misere et les maladies. De plus la province de Tidek, sur laquelle la caravane se diiigeait, (Hail dans un elat d'an archie eomplet, sans autorite reconnue, et les voyageurs^de- vaicnt s'y irouver a la merci du premier bandit venu. Tout cela elait loin d'etre agreable, et les diverses re- flexions provoquees par eel elat de cboses occupaient Richardson , pendant que la caravane se reposait au- pres du puils de Felezlez , dont I'eau beureusement est bonne, lorsqu'un Arabe soul sur un cbameau fut signale a ['horizon. C'etait le fils de Shafou, Moham- med-Wataitee : fidele a sa promesse il arrivait sur son beau mahari (1), a pros Irois jours el trois nuils de inarchc ; il accourait pour apporter sa protection el rassurer les voyageurs; il ne savail rien ties menaces de SifJi-Jafel qui; disait-il, elait un vieux cousin de son pere, el qui pouvait bien avoir fait lout ce bruit pour se donner de rimportance. Le lendemain de l'arrivee de Sliafou, la caravane se remit en marcbe vers le sud- oucst et suivil celte direction jusqu'a Esalan. A sept (i) Mahari, cliaiueau de course; race perfectionne'e. ( i« ) heures environ de la route, aupres des montagnes, dans Je sud-ouest, se trouve l'oasis de Janet (on Ghanet), la residence du fameux Sidi-Jafd ; son puits est le rendez-vous des chasseurs du pays, et lo fils cle Shafou proposa a Richardson d'y aller faire une reconnais- sance; mais son oflYc ne fut pas acceptee, sa presence etant consideree comme une sorte de protection. Le manque d'eau forca les voyageurs a se diriger dans l'est, sur l'ouady Aroukeen, pour s'en procurer. La caravane avail depuis plusieurs jours suivi un haut plateau rocheux, lorsque tout a coup le terrain vint a manquer devant les pas des voyageurs, et a leurs ycux apparut la vallee d'Aroukeen serpcnlant dans un im- mense creux, au pied do montagnes empilees les unes snrles aulres et d'une magnificence sauvage. L'ouady Aroukeen est boise, et l'herbe y est abondante; la ca- ravane y prit un jour de repos pour saluer a coup de fusils la fin du ramadan ; mais, faute de provisions, ce fut tout ce qui put avoir lieu , en fait tie rejouis- sances; d'ailleurs, Richardson elait soufl'rant etagite de trisles pensees; on leva le camp et Ton se remit en route. Enfin, on n'elait plus qua une heme de ce fa- meux puits de Tajellerat, ou le brigand Sidi-JafelOua- led-Sakerlaf devait assassiner les chreiiens; on se mit en marehe avec precaution; des eclaireurs furent en- voyes en avant, mais la place etail vide, et Ton put se livrer a la joie de periser qu'on en serail quitle pour une fausse alerle. Du reste, l'eau elait bonne et Ton s'y ralraichit rapidement, pour ne pas donner aux gens deJanet le temps d'aniver, si loutefois ils elaienl a la poursuite des voyageurs, et, apres une marehe for- cee, on atteignit Esalan. La , le fils de Shafou devait ( 116 ) quitter Ja caravane, ce qu'il ne lit n^anmoins qu'apres une violente discussion avec Richardson , a propos de nouvelles demandes d'argent, auxquelles ce dernier se refusait; eependant on iinit par transiger. D'Esalan , ou l'eau n'est qu'un residu de pluie, a Aisou, ce ne sont que des rochers granitiques: quel- ques uns tout a fait coniques; c'est un pays affreux. Mais avant d'arriver aux sept puits d'Aisou, vers les frontieres d'Aheer, il fallut d'abord recevoir les pre- mieres goutles de pluie du Soudan, puis essuyer un violent orage avec des eclairs, du tonnerre et des rafales de vent lellernent fortes que par moments il 6tait difficile dese tenir enselle; e'etait un premier echan- lillon du climat des tropiques. Richardson etait souffrant et dut so reposer un jour a Aisou, pour rentier immediateinent dans un desert semblable a clIu'i qu'on venait de traverser; a peine s'etait-on remis en marcbe qu'une alar me vint trou- bler les yoyageurs ; quelque^ Haghar-Touariks, montes sur des mabaris, s'obslinent a suivre la caravane, in\s- lerieux mais inquietants voyageurs; ces gens, qui, par le fait, n'etaient que de pauvres diables, finirent par s'enlemlre avec les voyageurs, etla caravane. apres avoir campe a Takeerat (Takirat), puis a l'ouady Jeenanee (Djinani), ou Ton remarqua les traces recentes d'une grande quanlite de pluie, entra dans le premier district habile d Aheer (Ahir, Air ou Asben , comme on nomine indifferemment celte contree), le nom de cet endroit est Taghajeat ( Taghadjit ) ; c'est encore un pays de rochers, mais adouci par la verdure, embelli et ombrage par des flours et des arbrcs. La, tout a coup, un bomme seul, monte sur un ma- ( 117 ) hari, vieiH sommer les Kailouees cle l'escorle de livrer les chretiens a une bande nombreuse de Toua- riks, qu'il precedait. Celte i'ois 1'affaire etait serieuse, il fallut se mellre en defense, et Richardson, pour sti- muler le zele de ses gens, qui, du reste, se conduisirent bicn, distribua force cadeaux. Cepeiidant l'enneini se ua on trait en force, et, pendant la nuit, des chameaux de la caravane etaient enleves; apres force pourpar- lers, on finit par trailer avec les bandits, auxquels on livra des marchandises pour la valeur de 50 livres ster- ling environ ; c'etaient des gens des environs diriges par un cherif marabout, qui avaient concu le projet de devaliser les voyageurs a la favour de l'elat d'anar- chie dans lequel se trouvait la province, [/arrangement conclu, le cherif marabout, se trouvant salisfait, pro- mit sa protection aux chretiens et fit rendre les cha- meaux enleves. G'est ainsi que Richardson sortit du desert pour enlrerdans le superbeouady de Raltadah, remarquable par sa vegetation tropicale, au pied des monlagnes de Tidek, ou, dit-on, les lions abondent. On he vit cependant que quelques gazelles et, pour la premiere fois, trois autruches. Aupres du puilsd'Anam- ghur , ou l'eau sort du lit rocailleux et sablonneux de I'ouady , un homme de Seloufeeat (Selouht), de la connaissance des Kailouees cle l'escorte , vint avertir ceux-ci que les cheikbs des environs se reunis- saieul cle nouveau pour arreter les chretiens, et les forcer a se faire musuhnans, altendu que nul chretien ne devait traverser leur pays. En efl'et, peu apres la bande lout entiere arrivait, el, il fallut encore traiter avee ccs propagateurs de la foi musulmane, pour la soinme de 35 livres sterling en marchandises. Sortis de eette ( 118 ) derniere epreure, les voyagours so hale-rent de gagner Seloufeeat, hien que cc qui venail de sc passer a deux reprises ne dut pas inspirer grande confiance clans les habitants ABUSSEMENTS FRAXCAIS DANS l'algLRIE. 1850-1852. PARIS, IMPIUMEIUE JMPERIALE, 1853, 1 VOLUME IN-FOLIO. ANALYSE PAR M. ALBERT -MOSTBMOHT, MEMBRK DEL* COMMISSION CHSTBiLK. Le ministere de la guerre continue la publication des documents qu'il reunit pour offrir la situation des eta- blissements francais en J/ge'rie. Le volume qui vient de paraitre contient des details tout rcmplis d'interet. Ln precis historique des operations militaires pen- dant les deux annees 1851 et 1852 ouvre ce nouveau volume, qui met surlout en relief la giorieuse expedi- tion du general, aujourd'hui marechal, deSainf-Arnand ( 121 ) dansla Kabylie, dont lcs Irihtis i.ostiles furent amenees a une entiere soumission a la domination franchise. Vient ensuito l'exposc des travanx de fortifications et de batiments militaires executes par le service du genie en 1850 et 1851, dans les trois provinces d'Alger, Oran et Conslanl'me. Le service des subsislances inilitairos a un chapitre special, ou Ton voit lcs progres de l'occupation. A son debut et pendant les qualorze annees qui 1'ont suivi, il avait fallu assurer les besoins des homines et des chevaux, en tirant de France et de 1'etranger presque loutes les denrecs necessaires. L'administratinn cher- cba ensuite a uliliser les ressourccs du pays, en don- nant un nouvel essor a l'agriculture, a I'industrie et an commerce d'^ehanse. o Bienlot 1' organisation administrative developpa ses ressorls. Un comile constitutif cut pour mission d'exa- miner et de discuterles projelsde lois,decrets ou regle- menls generaux communiques par le departemenl de la guerre, ou d'emetlre un avis motive sur toutes les questions et affaires administrates qui lui servient adressees. On etablit au ministere de la guerre une direction des affaires de l'Algerie. [/administration locale eut, a son tour, un conseil de gouvernement et des municipality. On crca enfin des bureaux arabes, dont il est bon de dire un mot. Les bureaux arabes sont specialement charges des traductions et redactions arabes, de la preparation et de l'expedition des ordres et aulrcs travaux rclalifs a la conduite des affaires arabes, et des comptes a renclre au gouverneur general sur la situation e( 1'administra- tion du pays. VI. AOUT F.T SUPTBMBRE. t\. 9 ( 422 ) La tachc des bureaux arabes embrasse aujourd'hni toules les branches du gouverncmenl el de l'adininis- tration des populations musulmanes, Leg bureaux arabes soul charge'- m de la dhvclion et de la surveil- lance des agents indigenes investis par la Fiance, du conlrole tie tons leurs actes ; ils ofheniaux adminis- Ires un moyen sur el facile de faire parvenir leurs plaintes el leurs reclamations a 1'aulurite francaise; ils surveillent le culle, la justice el l'inslriK lion publi- que dans les Iribus. C'csl par leurs suins que sunt re- glees les operations relatives a limpot. lis veillent a la police des routes el des marches, a la surelt'- puhliqne, a tout ce qui se rapporle an commerce, a I'agi irullure el a l'indusliie dans les Iribus. Enfm , les bureaux arabes sonl pour les populations indigenes la garanlie qu'il ne sera pas fail violence a leurs habitudes el a leur foi; les olliciers attaches a ces bureaux soul du- ties aux moeurs el a la langue du pa\s; si les bureaux arabes cessaient d'exislt r, les i appoils enlre les indi- genes el les aulorites francaises se liuuveraient su- bilemenl suspendus pour longlcmps. deux qui pen- jent que ces relations poueraient se continuer par les administrations ordinaires, en assimilanl I'Al- gerie a la France, oublienl qu'a cole d'une population de ItiO OOOEuropeens existe une population indigene • de 2 500 000 ames, complelcment diiifercnle par les iiKjeurs, le langage, les lois, la religion, et a laquelle, par consequent, un meme sysleme legislatif ne pent etre appliqmS. Sons le point de vuc gouvernemental, on sail que i'Algcric est divisee en (\ci\\ parlies dislinclcs, le ler- riloire militairc et lo territoire civil. Le premier est ( *2S ) ci'lui ou 1'element europcen se tiouv>.' noye dans 1'ele- menl indigene, et il a pour admiuislraleurs dus ofiieiers generaux on superieurs, assi&les des bureaux ara'oes; le second est celui ou 1'element curopeen a pris le plus de developpement, et il a pour administraleur un prefct, aide par les agents civile et aussi par les bu- reaux arabes deparlemenlaux form-ant le lien qui unit I'luitoiite civile a la population musulmane. l)n cliapilre special du tableau que nous analysons esl consacre an mouvement do la population euro- peenne et indigene dans les villes et les principalis centres de l'Algerie. On y voit que, au 31 decembie 1851, 1'elTectif de la population europeenne elait de 131283 individus, ilont 85 678 dans les villes, et le surplus dans les cam- pagnes. La ville d.' Alger renferme 53 500 habitants ; Blidah, 8 9(30; MiUanah, A9G.'i; Ora/i, 30 258; Mas- cara, /j 915 ; Mostaganem , 9J/|7; Tlcmcen, 1/11(35; Sidi- be!- Abbes, 1 987; Constantine, 23 308; Bone, 11675; PhffippBwlle, 9 168 ; Ghelma, 2 31 A ; Djidjelli, 1 0/|3; Batnn, 1 255. L'ensemble des Irois provinces ou departments, dans les villes et les centres principaux de l'Algerie, presente les resultats suivants, savoir: PROVINCES. EUROPEENS. INDIGENES. TOTAL. Alger. . . . 57 081 37 81A 94 89S Or an. . . . 46 820 26 186 73 006 Constantine. 27 382 A1S65 69 247 Totaux.. 131 285 105 865 237148 ( 12/i ) Dans la province d'Alger le nombre desFrancais est ^gal a celui tics etrangers; il leur est superieur dans la province tie Constanline, et inferieur dans celle d'Oran. Les Espagnols affluent a Chan et Alger, a cause de leur proxiinite des cotes d'Espagne ; les .Maltais et les I tali ens vont de preference a Constanline. A l'egard dela population indigene en residence fixe dans les villes, elle se repartit coinine il suit, savoir : Alger, 17A20 indigenes, dont 11 i imaire , il comptc dcs ecoles catboliques, proteslanks 61 israe- litcs publiques et privees franraises, pendant quo les indigenes ont des ecoles speciales oil les enfants ap- prennent a lire ct a reciter le Goran. II y a, en outre, dans les principales \illos des ecoles arabesd'rancaises, ou des maltrcs fraucais dislribuent l'cnseignemenl a la jeunesse inusulniane. In niaitre musultnan assistc le professcur francais. Alger a un eveque, avec traitement de '20 000 ft'., ot 5 000 fr. de secretariat ou de lournecs. II est assist"': de h vicaircs generaux et de 8 chanoinos. Alger possede egaletnent one eglise consisloriale pourlc culte protestant, ct un consisloire central pour le culle Israelite. La colonisation de l'Algeric fait cliaque jour de nou- veaux progres. Les lerritoires se sont assainis pour elre fertilises ; les constructions rurales, les cultures, le materiel agricole et le belail ont rent des anieiio- r a lions cl des accroissemenlsscnsibles.donl les details sont exposes avec etendue dans le tableau de l'Algi'rie. On y voit (pie les exploitations rurales sunt tnieux le- nues, que la culture sc perfectionne a uicsurc qtl'ellc s'elend, mais particulieremcnt colic des j)lanles indus- trielles ; le betail augtnente et devient I'objet de soifts inieux entendus, car les colons connnencent a en inieux gentir l'iinporlance. II existe deja quelqucs fermes- modeles. La culture du (abac prend de grands dcvcloppc- ments; celle du muricr se propage ct augtnente la production de la soie. La cocbcnille , iuseclc donl le sue scrl a leindre en ecarlate, a encore aceru sa cul- ( 127 ) turc, par lea plantations de nopals, cactiers sur les l'cuilles aplalies desquels se Irouvc la cochenillc. La graine des beaux cotons de Georgie a parfaitement reussi ot elle sera pour l'AIgerie une source de riches prod ti its , ainsi que la culture de l'olivier. Enlin, le rendement des cercalcs adepassc loutes lesesperanccs. Le commerce de l'AIgerie a suivi le mouvement pro- gressif des cultures. Lcs importations consistent en tissus de toute sorte, en vins et eaux-de-vie, en farines ali- menf aires, Sucre, cafe, IVomages et autres denrees comestibles, en savons, peaux preparees, fer, fonte, acier, poterie , faience, porcelainc , crislaux , verre- ries, etc. Les exportation*, en huiles d'olive, peaux brutes, laines, minerals, corail, tabacs en feuilles, ce- reales en grains, etc. L'AIgerie n avail vecu d'abord que d'une vie d'ab- soi ption, en tirant du dehors tout ce qu'elle consom- maii; elle a ensuite commence une vie de concentra- tion sur elle'-inemc, en s'appliquant a pourvoir a sa subsistance par la niise en culture des terres et par 1'utilisation de ses produits sur place; maintenant elle essaie une vie d'expansion , en fournissant au com- merce metropolitan! el au commerce international une source leconde de matieres ecliangeables : e'est la ce qui doit faire et fera sa prosperity. [/agriculture el l'industrie sont les deux maundies d'un empire; ce sont deux soeurs qui se pretcnt un muluelappui. Aussi onl-elles, en Algerie, profile 1'uno et I'aulre de leurs ameliorations respectives, et le ta- bleau que nous analysons en a rendu un comple Ires elendu. Quant aux travaux publics, ils sontenlres egalement ( 128 ) pour une large pari dans la I ache que le gouverne- ment s'est imposee, en assimilant l'Algerie a la France. Ces travaiix embrassent les ports, les routes el ponts, les dessechements, la voirie urbaine, les aqueducs, egouts, fonlaines, les pepinieres, les bailments civils ct militaires, les mines, les puits artesiens et les caux ihermales, qui sont toujours tres visitees par les in- digenes. Le volume se termine par une nouvelle carte du Sahara algerien, dressee par M. de Laroche, sur 1'ordre du ministre de la guerre, d'apres les renseignements et sous la direction du general Daumas. Celle carle etait dnvenue necessaire depuis que des rapports frequents avec les peuplades du grand desert onl peruiis de reconnaltre qu'au lieu d'une nier de sable, s'etendait, sous le nom de Sahara, au sud du Tell, un vaste pays separani celui-ci du pays des negrcs , et renfermanl une population arabe qui, de meme que celle du Tell, est divisee en habitants des maisons et des villes, et en habitants des lentes et des douars ou tribus, vaste pajs seme de montagnes etde ravins, de marais et de mamelons, reunissant ici des villes et des bourgades, la des tribus nomades donl les lenles de poil de chameau sont groupees comme des points noirs dans 1'elendue : villes, bourgades, ksours ou villages, separes entre eux par des espaces completement nus, completement sieriles et distanls de plusieurs journees de marjehe. Ces lieux habiles sont autant d'oasis eparpillecs, comme disent les Arabes, dans les regions de la soil'. Apres cetle analyse plus ou moins abregee ou res- treinle, il n'e.st peut-etre pas sans int^rftl d'ajouter ( 129 j quelques mots sur 1 'importance el I'avenir de nos pos- sessions du nord de l'Afrique. L'Algerie, avec ses 7,200 Heues carrees de Tell ou sol cultivable, et ses 13,500 lieues de Sahara ou pays voisins du grand desert et couverls d'iimnenses patu- rages et de riches oasis, presente avec ses 21,000 lieues carrees des ressources lerritoriales presque egales a celles de la France, donl le sol comprend 27,000 lieues carrees. L'Algerie offrc sur la Mediterranee une cote gene- ralement ardue et inhospitaliere ; le sol, decoupe par de noinbreuses ramifications de chaines monlueuses qui soul elles-memes dechirees par de nomhreux ra- vins, s'eleve progressivement dans l'interieur jusqu'a une vingtaine de lieues. II forme eosuite des plateaux plus ou moins elendus, et arrive a V Atlas, dont les versants sont abrupls au nord et assez doux au sud. Ces plateaux determinent trois regions differentes : celle du littoral, celle des plateaux propremenl dits, et celle du Sahara. La region du littoral a des ravins ou vallees e"troites et dos torrents, saufla Seybouse et le Chelif, le plus beau fleuve de l'Algeric. La plaine que ce fleuve ar- rose ondule et lournoie enlre les monts du Dalira et de rOurenseris. Le climat est tempere, quoique chaud, a cause des brises de mer. La vegetation est active et puissante : celle region fait parlie du Tell. La region des plateaux a le Tell ou sol cultivable assez elroit dans la province d'Oran , plus large dans celle d'Aiger, el de plus de cent lieues de profondeur dans celle de Conslanline, a paiiir de la mer, le long de lafronliere tunisienne. Dan? la province d'Oran, le ( 130 ) Sahara s'avanre an dela du geati ! Atlas, et rest.- bicn en (lcr;'i duns celle de Constantine. Le cliinal est plus cliaud en etc < I plus froid on liiver quo Stir Ic littoral ; les neigcs sejoui nenl sur certains points. La ivgiou du Sabara occupe uno bonne partic dc l'cspace eompris enlre los deux Atlas, dans les deux provinces d'Alger el d'Orun, et commence plus dans I'inlerieur, a Test. Les parties basses sont favorables au palmier. La ehalcur est tres forte, mais les Iroids sont egalement tres vifS, par suite des rafales de vent donl lien n'nbrite. Celle region depend du Tell, qui la poui voit tie cereales. L'Arabe a envabi Jes versanls meridionaux, les pla- teaux el les plaines du littoral. 11 est noinade dans le Sabara, el cultivateur dans les plaines. Les Kabvles oeeupent les inontagnes. L'Arabe est cavalier et mo- bile ; \r Kalnle reste fantassin et aime les demeures fixes. L'Arabe est paressetix et conlemplatcur ; le Ka- bylc est actif el induslrieux. Le premier, vivant de la vie dc lamille et de tribu, est regi par nne sorle d'aris- tocratic; le second, divise en petites fractions confe- derees, Test par une forme republicaine. La bainc cntrc Arabc &i Kalnle est plus grande que celle des deux a l'eg-.ird des Europeens. L'Algeric a des kalifats, dont la circonscription est analogue a celle de nos departments, lis ont sous eux des agbas, descaids, des cbeikbs, qui eommandenlades Iribus, a des fractions dc tribus on a des douars, plus ou moins identiques avec nos arrondissements, avec nos cantons et nos communes. (les magistrals corres- pondent avec nos bureaux arabes ct rendent la justice au nom de. la France. ( 131 ) On sait que l'Algdrie clait le grenier de Rome; c'est le veritable royaume du ble et de 1'orire : il deviendra J O bieiitol pour nous un nouveau grenier d'abondance. AlBERT-MoM'EMONT. SAGGIO STOIUCO, POLITICO, AGRARIO E COMMBRCIALE DELLA antica e moderna Versilia, etc. Kssai historique, po- litique, agronomique et commercial sur Vantique et moderne Versilia, par Ranieri Rarbacciani-Fedeli. 1 volume in-8°, accompagne d'une carte. Ce volume, compose de plus de A00 pages in-8", presente l'bistoire politique-, agricole et commerciale de l'ancienne province de Versilia, avanl et depuis la fondation romaine jusqu'a nos jours, L'antique Versilia elait comprise dans la Ligurio apuennc. comme le rappelle l'ancien nom de sa capi- tale : Pelra apuana, aulremenl, Pictra Pania. Le nom de Versilia 1 ui vint de celui d'une riviere qui I'arrose. Los Yersiliens parlaicnt la langue elrusque. Pietra- Santa est le nom actuel du chef- lieu de cette province, rb he en olivieis, en arbres 1'ruiliers, et en marbres Manes, el qui se deveioppe entie les duches de Lueques, de Toscane et de Modene. Pietra-Santa est one ville tres-ancienne, assise dans one vallee, par 32" 26' de latilude nord, a \l\ milles de Lueques, 18 de Pise, 6 de Massa, 9 de Carrare, 16 do Sarzane, 6 de Viaroggio. Ellc a de nombreuscs eglises, un theatre el de belles places, donl la principale est assez e[ondue. La population de la province est de 20 042 babitants, dont 8 001 j;our Pietra-Sanla. A. M. ( 132 ) VOYAGE DE Mme PFE1FFER DA>S i/lNTEMEUIl 1)1'. SUMATRA. TBAIiL'IT DB l'aKGLAIS PAH M. CORTAMBEBT. Madame Pfeififer, qui a fait, seule el avec un courago et une hardiesse extraordinaires, des voyages dans la plupart des contrees du globe, a corisacre ses dernieres explorations a Tile de Sumatra. Voici Fextrait d'une tie ses letlres, que nous trouvons dans le Literary world. « J'allai d'abord a Padang, le principal etablisse- ment des Hollandais a Sumatra. Le gouverneur, M. Van Swieten, me recut a?ec une extreme politesse; mais je ne m'arretai la que pen do jours, et je partis a cheval pour linU'rioiir. iMa premiere balte fut au fori da Kock, a cinquante paal (00 milles) de Padang. J'y sejournai chez le lieutenant-colonel Van der Hart, qui me seconda dans mes projets d 'excursion , m'indiqua les difle- renles stations ou je devais m'arreler, et me donna des lellres d'inlroduction aupres des divers fonction- naires de l'interieur du pays, vers les frontieres des Batacks (Baltas) independante. II connaissait parfaile- ment le pays jusqu'a ces frontieres, car il avail, dix ans auparavant, commando une expedition contreces tribus sauvages, et s'etail avance jusqu'a Silindong. J'avais le projet d'aller encore plus avant, el de visiter, si c'elait possible, le grand lac Ayer-Tau. » Le dernier endroit oil je Irouvai des Europeens fut Padang-Sidimpuang, a deux cents paal du fori deRock; die seul obstacle que je rencontrai dans mon voyage jusque-la, ce fut celui que m 'off rj rent mes montures: ( 133 ) car les chevaux 6taient si ombrageux, si mal drosses ot si obstines, qu'il fallait qu'on les tint ou par un pie,! on par les narines au moment oil je montais dessus. Inc fois en route cependant, ils rnarchaient assez bien, ei ni les broussailles, ni les pierres ne les arre- laient. » Le pays est plein de tigres, de rhinoceros et d'ede- pbants ; mais je ne m'en inquietais pas beaucoup, tant que le soleil etait au-dessus de l'horizon, el je galopais des hemes entieres presque eu compagnie de ces aimables botes, a Iravers des forfits eqiaisses et des savanes couverles d? alang-alang, sorte d'berbe qui atteint de trois a six pieds de baut. J'etais alors tout a fait seule, car raon domestique restait tort loin der- l'iere moi. » Apres avoir pris conge des derniers Europeens do celle partie de Sumatra, je continual mon voyage a cbeval pendant vingt padl environ; mais alors je ren- contiai la nature primitive de file, et les cbevaux mo devinrent iuutiles : il me la Hut allcr a pied. Pendant les trois premiers jours, ma marche fut extremeinent penible. Desforets qui eussent ete tout a fait impene- trables, si les rbinoceros n'avaienl pratique d'etroils sentiers dans toutes les directions, couvraienl ce pays a perte de vue ; etdans les parties sans arbres, Yalang- alting s'elevait a une telle hauteur; qu'il depassait ma tete et que je rn'y frayais difficilement un pas- sage. Quelquefois cependant nous rencontrions des monlagnes rocailleuses, esearpees; d'autres fois, nous nous Irouvionssubilement dans des bourbiers, dans des marais affreux, oil je peidais mes cbaussures, oil il me fallait avancer en rampant pour ainsi dire, et d'oii je ( m ) sorliiis couverlo do Tango , les jamb.-s pnrsemeafi de pciitos sangsucs dont ces moves soctt remplirs. » Les leuiiles romp iclc s da Yalang*alang me fai- saicnt benucoup soufft'jpi «t les notubreiises epines des hois s'enfoooaienl dans nee jambes at mea pieds, ou elles reslaient jusqu'a ce que quclquc Batack biea dis- pose viol me les rclirer a l'aide d'un coulcau pointu. Deux de ces braves gens ni'onl same la vie, an passage d'imo profonde riviere, dont le eouranl m 'rmporlait. II n'v ent pas tin seul jour sans pluie, et je ne pouvais phangep de velemenl. Nous passames une unit dans une foret sous de grands arbres, dans un asile fort expose aux serpents et oux tigres; le sol nu et froid me servil de eouehe, et pour tout repas, dans ma journee, j'avais pi is un peu de riz bouilii dans l'eau. » Au bout du Iroisieme jour, nous renconlraines le premier uta ou village des Bataoks. J'eus le deplaisir d'en voir les babilanls pen disposes d'aliord a me re- cevoir. Ileureuscment il s'y trouvail le radjah Ilali- Bonar, qui avait autrefois ele" i'hdle de M. Hammers a Padang-Sidimpuang, et pour qui j'avais une lettre do recommandation. A peine la lui eus-je remise, qu'il me prit cbaleurcusement sous sa protection, et meme mo promit de m'accompagner jusqu'a l'Ayer-Tau, qui etait encore a environ soixante-dix paal de distance. Les babilanls de Vnta me donnerenl alors un soppo, e'est-a-dire une petite iiulle ouverte de lous coles, et me preparerent un diner de volatile et de riz. » Le jour suivant, nous atteignimes {'•uta de Hali- Bonar. Un jeune buflle fut tue en J'bonneur de l'elran- gere, et je fas forcee d'assister au meurlre du pauvro animal; ce lut une rejouissance accompagnee de inu- ( «te ) siquo oulcdanse; le gang fill p roc ion semen I reeueilli d'a- bord, on depoea ensuile le corps, (it 1'on m'oflVit, sui' une assiolle, le foie, comme la parlie la plus delieieuse. En- suile, lesBatacks aceomplirenl uneelrange eeremonie, Ires pen (le raon goul, il et>l vrai, mais qui avail un but furl utile oependanl , puisqu'il s'agissait de nous ren- dre favorables des esprils malveillanls. Ce soul la , du restc, les seuls esprils superieurs qu'ils adorenl, parce que ce sont eux qu'ils craignenl; ils ne s'inquic- tont pas des bons esprils, en disant qu'ils n'unt rien a en redouter. On ofl'rit aux malins esprils, pour se les rendre proj)ices, des gateaux de riz et de l'eau. i) Deuxjeunes gens commenceront lesdanses; apres qu'ils eurenl amuse quelquc temps l'assistance par leurs bouffonneries, le plus age des deux prit une corne de buftlc pleine d'eau , et, sans cesser de danser, il l'eleva plusieurs fois au-dessus de sa tele, avec Va\( d'un bomme qui appclle sur ce qu'il tient k la main les benedictions des pouvoirs celestes. Tout a coup il dirigea une partie de l'eau sur nioi, une autre sur les musiciens, et le reste sur l'assemblee. 11 lit la memo cbose avec du riz en grains et avec do pelits gateaux de riz, donl un me ful o fieri par lui sur une assiette. Peu de temps apres, mes holes me montrerent leur adresse dans une sorte de danse qui est celle des exe- cutions publiques; mais, dans cette circonstance, c'etait en mon honneur seulement qu'ils l'entreprirent. Un sarong (sorte d 'e to fie) , representant un bomme, avail ete suspendu a un poteau, et ils dansaient autour au sonde leurs instruments. Apres quelques instants, undcs acteursde cetie scene, s'elancant bors du cerele dss danseurs, perca de son parang ou coulelas leinan- ( 130 ) nequin, et fut suivi d'un second, puis d'un troisieme, jusqu'a cc que tou3 eussenl plonge leur arme dans le corps de Ja vicliine supposee. Celui (jui donne lc pre- mier coup jouit de certains privileges dans Je repas qu'on fait du corps 11101 1. Quand la viclime fut censee tout a fail luce, on feignit de luicouper la lete; on placa la tele du jeune buffle sur cello du pretendu person- nage liuuiain, el 1 on continua les evolutions bizarres aulour de eel ensemble. De lemps en temps, un de ces homines quittait celte ronde sauvagc , prenait la lete du buflle et sucait le sang qui degoutlait du cou, tandis que les autres, se jetant sur une nalte ou elait placee celte tele, savouraient avidement le sangfige qui s'y Irouvait attache. II n'y avait rien eependant de sau- vage et de passionnc dans leurs regards; ils paraissaienl simplement de ires bonne huuieur, comme des gens qui s'amusaient beaucoup. Lorsqu'un veritable crimi- nel ou prisonnier est mis a mort de cetle maniere, le radjah recoit le nez, les oreilles et la planle des pieds, cemme les morceaux les plus delicieux ; lesjoues, la paume de la main et le foie sont ensuite les parties les plus estimees. » Je parlis le jour suivant. Depuis 183"), epoque ou les Batacks tuerent el devorerent deux missionnaires, 1 'apparition des Europeens chez ce peuple elait deve- nue une chose extremement rare. Aussi la nouvelle de ma visile s'etait-elle repandue dans le pays a.vec la ra- pidile de I'eclair. En approchant d'un iita, je Irouvai loule la population mule de l'endroit armee de lances, d'epees, do parangs, et r.eunie a l'entree du village ; je me visbienlot entouree d'un amas d'etres sauvages et hornbles a voir. Les hommes etaient grands et forts. ( 137 ) mais eflroyableinent laids, a\ec une boucbe enorine uflrant une machoire superieure demesuroment avan- cee, et, de plus.generalementgarnie do dents proemi- nentes, coinine des defenses redoutables. » La chevelure, longue cliez les uns, courtc chez les aulrcs, ressemblait a des crins; leur tele etait cou- verte Ian tot d'une sale etofFe de coton, tantot de cha- peaux de paille qu'on aurait pris pour des paniers Carres; quelquefois, cependant, elle n'etait entouree que d'un lambeau de tissu de couleur, ou d'un ruban de paille. Cbez tous, les oreilles etaient percees, et d'un trou tellement large, qu'ils y placaient sans peine un ou deux cigares, poses la cotnme dans un etui. lis etaient decemment vetus ; un sarong couvrait la partie inferieure de leur corps et les jambes jusqu'aux mol- lets; un autre sarong revetait la partie superieure. Leurs cris etaient horribles; leurs gestes effrayants in- diquaient qu'ils ne voulaient pas me permeltre d'avan- cer. Us portaient la main a leur cou , comme pour m'averlir de prendre garde au mien ; ils faisaient lo signedemordre leurs bras, pour me monlrer qu'ils me df^voreraient. .. J'avais vu cependant trop de scenes semblables pour fitre fort 6pouvantee, et bientot je reussis a adoucir leur fureur par quelques mots affec- tueux et par ma contenance tranquille et confiante. Mon langage les fit sourire; ils me donnerentdes poi- gnees de main, et des lors je pus m'abriler sous leurs toils, protegee par les lois sacrees de l'hospitalite. J'ai toujours remarque qu'un rien peut enflammer la co- lere des peuples sauvages, comme la moindre cbose suifit aussi pour provoquer leur amitie. » Nou.i arrivames enlin a la magnifique vallee de TI. kOVf KT SF.PTF.UnRK. 5. iO ( 138 ) Silindong, la plus grande et In plus hollo que j'aie vu a Sum alio. Ello pnralt avoir 15 pnal de long, stir 5 do large; ('lie est bordee de hautes monlngnes , qui for- menl deux cbatnes paralleles en s'approchant tie la cute et en se dirigeant dc I'E. a 1 (). La population v est considerable , si Ton en juge par le grand nombre tfutas dont le pays esl parseme. Tous ces villages sunt fortifies, d'abord par des murs de terrede 5 a fl pieda de haut, puis par tine ceinlure tie bambous etdehaies basses, en On, a l'exterieur, par des fosses pleins d'eau. Les bambous s'elevent a 40 on 50 pieds , el cbaque itta est ainsi place au milieu d'un magnifique bocage. La belle riviere Patang-Toru et d'autres conrs d'eau plus petits arrosent ceile vallee, qui produit beau* roup de riz et d'l/ii, sorle de palates donees ; deslrou- peaux de bullies et de vaches noires sunt repandus tie toutes parts entrc les cliamps cultives. Mais la popula- tion de ceiti- riche vallee esl miserablement sale, et les pauvres femmes y sont traitees com me ties enclaves et des betes de somme. » Je regretle tie dire qu'apres tanl de fatigues et dc dangers, je ne pus visiter le lac Ayer-Tan , quoique je n'en fosse eloign ee que tie (]mmo pan/ el quej'eusse pu le tlislinguer du haul de la cbalne de monlagnes qui m'en separait. J'avais penetre a une douzaine de pnal plus avant dans l'inlerieur qu'aucun Europeen. Mon sexe ct ma confianre m'avaient sauvee. Les Ba- tacks et les Dyacks (Dayaks) me diront que j'elais sans tlouleun elre surbumain , aulrementje ne me se- rais pas aventuree a penetrerdans lenr pays sans aide el sans protection. » L'elcnduc totals de mes courses li Irtivers Sumalia ( 139 ) a tile tie sept cent vingt paid a cheval et de cent qua- rSnte-six paal a pied. Revenue a Padang, jei'us alteinta delafievre; mais ma bonne constitution ma thee d'aflaire, et j'espere pouvoirvous entrelenir encore des explorations que jc medile. » TRAVAUX SOCIETE IMPERIALE RUSSE DE GEOCRAPHIE. (BXTfUIT DES PflOCKS-VEItBAl'X DES SIvitlCES.) La Societe imperiale russe de geographie a tcnu, le 27 mai (8juin) dernier, une assemblee generale , la derniere avant les vacances d'ele, a laquelle , sous la presidence de M. le lieutenant general Mouravieff, membre tin conseil de l'Empire, son vice-president, out assiste 35 membres lant effectifs que collabora- letirs. A 1'ouverture de la seance, M. V. ftlilutine, secre- taire de la Societe, lui a communique la liste des ren- seignements et des dons recus depuis sa derniere seance , ainsi qu'un court extrait des protocoles du Conseil, II a ete ensuite donne lecture, en verlu du reglement, de la decision de la Commission nominee dans la seance annuelle pour la revision du compte rendu de l'annee 1852, ainsi que de la mention du Conseil a ce sujet. L'assemblee a vu avec plaisir, par ces documents, l'unanimite parfaite qui s'est muni- IVstee dans loules les questions les plus importantes, ( *A0 ) entre la Commission fie revision el le Conseil de la Sociote. M. J. BouhlchefF, membre effectif de la Societc, dans un apercu succinct , mais rempli de fails inle- ressants, a porle a la connaissancc de l'assemblee lea divers essais fails en dernier lieu pour Introduction de l'agriculture dans le Kamtchalka, et a enonce ses prop res combinaisons sur la possibility d'approprier a ce pays diverses branches de l'economie rurale. L'article de M. BoulytchelF, qui a ete entendu par l'assemblee avec un vif interel, sera impiime dans une des prochaines livraisons du Bulletin de la Societe. MONTAGNE D'AIMANT A SAINT-DOWQNCUE, (Extrait de YAthenaum anglais.) M. Robert H. Schomburgk a fail dans 1'ile de Saint- Domingue un voyage inleressant ; parmi les objets curieux de ses explorations, se trouve la montagne d'aimant, siluee pitloresquement sur les bords de la riviere Yuna , vers un lieu nommc Hatillo de May- mon. Cello hauteur s'eleve a environ 60 pieds au- dessus de la savane voisine, et a une longueur de GOO pieds du nord an sud ; un majestueux palmier, de l'espece nommee Pa/ma real, en couronne le sommet; 1'Yuna en baigne le pied occidental ; toute la partie nord en est couverte de pierrcs noires et rugueuses , de toutes les dimensions, depuis la grosseur d'un ceuf de pigeon jusqu'a cello de plusieurs pieds de diame- ( 141 ) tie; toules sont plus on moins magneliques; la plu- part refletent up eclat melallique , et quelques unes sonl colorees en rouge par l'oxydalion. Au inoyen d'un verre grossissant , M. Schomburgk put remarquer qua les formes descristaux du mineral sont en octaedres ou en rhombes. L'influence que ces pierres exercent sur 1'aiguille aimantee est fort extraordinaire. Lorsqu'on approche cet instrument du sol , il eprouve deviolents mouvemenls giratoires, etsouvent, apres avoir lourne rapidement, il s'arrete en dirigeant la poinlo nord vers le sud. Sur d'autres pierres, le mouvement est moins vif, maisles poles sont invariablement renver- ses. A mesure qu'on eleve 1'aiguille au-dessus de ces masses minerales, l'influence magnetique diminue, et a h ou 5 pieds elle cesse tout a fail. Neanmoins la declinaisnn n'est pas fixe, et notre voyageur a vu la boussole de Cary s'eloigner du vrai nord d'une quantite qui variait de 1 degre ~ a h degres. Ce minerai attire avec la plus grande facilite les aiguilles a coudre. M. Netto , mineralogiste allemand , qui a visite la montagne d'aimant avant M. Schomburgk, y a creuse le sol a 6 pieds de profondeur, et a remarque que le fer magnetique y elait moins abondant qu'a la surface. Ce meme savant considerail le mineral de cette mon- tagne comme aussi pur que celui de Dannemora, en Suede, ou celui d'Arendal, en Norvege. L'Yuna pour- rait servir au transport de cet important produit, et les hauteurs voisines sont revetues de pins qui offri- raient le combustible necessaire a le preparer. Que d'avanlages pour ceux qui voudraienl en lirer parti! Le sud de la colline est une masse calcaire qui, a la ( 142 ) surface, est parfaiiement polie, niais entrecoupee cc- pendant de caviles ixunbreuscs et aussi regulieres que si on lcs avail forces do main d'homme ; aillcurs, ce Calcaire forme des amas contournes et lordus de telle sorte qu'on les prendrail pour des racines de quelques vieuX arbrcs des forets primitives. A quclquc distance dc colto colline, il s'en trouve une composed de iharbfe blanc ; il y a, deplus, du jaspe veine dans le voisinage. On rencontre aussi, vers Cotuy, au nord-est de la montagnc qu'on vienl de de- crirc, des traces de fer magneliquc. A une demi-lieuo ausud-est, elait jadis exploitee la fameuse mine de cuivre de Maymon, qui produisait, outre le cuivic, 8 pour 100 d'or et un peu d*argent. En resume, tout ce canton de Saint-Domingue est fort interessant pour la geologic ct la mineralogie. E. C. NOUVELLE EXCURSION DU U' KRAPF All PAYS u'oUSAMBAIU, V.ti 1852. (O'apres 11- Cliuich missionary intelligencer, avril i853.) 11 a ete annonce dans le Bulletin, novembre 1852 , p, AS'i , que le docteur Krapf avait fait un nouveau voyage a I'Ousambara. be Ckurdh missionnrv intclli- nenccv d'ovril dernier donne le journal complet de ce voyage! Nous en offrirons ['analyse. Lc docteur Krapf fit ses preparalil's pour un second Toyagc a I'Ousambara , vers la I'm du mois de jari- ( 143 ) vier 1852. Ils'embarqua a Mombaz le 10 fevrier, sur mi bal'nnenidu pays. Ilatleigpit la petite ile deTanga.gou- verneeparun agent de 1'iman deMascate; il demandaa ce gouvcrneur l'aulorisalion do faire traverser a deux Ouanika , messagers da inissionnaire , le tevriloire d'Ousogbedjou, pour so rcndre a l'Ousarnbara et oble- nir du roi do ce pays une permission speciale sans la- quelle aucun etranger no peut penetrer dans son royau- me. Ayanteprouve des dillicultcsdela part de l'agenl, il pritle parti desepasserdeson concours, gagnal'embou* churedu Pangani, dcbarqua au village de Pangani, eten- voya, de la, ses messagers a Kmeri, roi do l'Ousarnbara. En les attendant, ledocteur Krapl'se rendit a Zanzibar; il visila, pies do la, le village de Kipoumboui, pres duqucl une Clique s'enfonce dans les terres du pays d'Ousegoua, el se lorinine vers la inontagnc de Gben- daghenda, qui parait propre adevenirune station im- portante de mission. II partitde Zanzibar le 19 fevrier, et jela I'ancre vers l'ilo de Toumbatou, situee pres do la pointe N.-O. de 1'iie de Zanzibar. II retourna onsuile a Pangani; ii y trouva sesenvoyes, et memo des fonc- tionnaires du royaume d'Ousambara, qui 1'attendaient pour le conduire chez Kmeri. Le roi d'Ousambara love un boko, on tribut, sur les gens du Pangani ; loule la cole, ilepuis le Pangani jusqu'a Tanga, lui est sou- inise. Autrefois le district de Pangani apparlenait i une dynastie des Ouacbinsi , donl l'autorile s'etendait sur loute la province de Bondei, et qui a son siege a Ilaniei , village situe sur une des plas baules monta- gnesduBondei; mai.s la dynastic deHandei ful renversec pav les chefs d'Ousambara. Le Pangani est aisemcut navigable jusqu'a la distance de trente a quaranle I 144 ) milles ; sa source principals est lormec par les neiges du Kilhnand jaro , daiks le Djogga. Les Ouasambara et les Ouasegoua la designent sous le noin dcLoutl'ou (1); ce sont les Souahhely qui l'appellcnt Pangani. Pres de son embouchure sont silues quatre villages, deux au nord, deux au sud (2). Ceux du nord appartiennent a Kmeri, ceux du sud sont reclames a la fois par les chefs ouasegoua et par l'iman de Mascale, qui a un gou- vcrneur a Brouyeni. On retire du Pangani beaucoup de mais et d'ivoire ; ce dernier est apporle dcs contrees inlcrieures d'Oukouali , de Masai, de Pare, d'Ou- gono.de Kisoungo, de Ngou , etc. Les march and s d'ivoire font le tour des parlies opien tales ct septen- trionales duBondel el de l'Ousambara j de la, ils vont a la mont&gne de Pare, ensuite au pays d'Aroucha, puis au mont Mlozo, d'ou ils se portent vers la droite. Ils remontenl ensuite au nord , et enfin ils vont a lest, vers le pays de Kivia, qui doitetre a peupres sous la meme latitude que Baraoua (Brava). Les villages du Pangani sont situes a peu de distance au-dessus des Lords de la riviere ; aussi sont-ils exposes a elre sub- merges dans les saisonspluvieuses. Lamonlagne laplus voisine de la cote et du bord septentrional de la riviere Pangani est appelee Tonghe. Le pays environnanl a, parmi les indigenes, une grande renommee de ferti- (i) On a conieste l'identit^ du Louffou et tlu Pangani; mais le ('Lurch missionary intelligencer' a soutenu , d'apres des documents fournis )>nr M. Krapf, que ces deux noins designent bieri le meme fleuve, La question de tons cps cours d'eau de la cote orientale de i'Afrique n'en resie pas moins encore ties erabarrassee. (a, C'cst un de ces villages ipi paiail porter aussi le noui parti- culier de I'anjjani. E. C. ( *45 ) lite. II parait qu'il y a dix ou douze ans, de nombreux villages et dc riches cultures enlouraient cette mon- tagne, mais les habitants furent contraints, paries Ouasegoua (1), de se retirer plus au nord, et se sont etablis au pied des montagnesde Mringa et de.Pambire. Ce success des Ouasegoua etait dii surlout aux amies a feu qu'ils tiraient de Zanzibar , ou le commerce euro- pcen et americain commencait a se montrer aclive- nient. M. Krapl' considere cette montagne coraine tres propre a l'etablissement d'une station de mission. Le docleur Krapf quitta le village de Pangani le 25 fevrier; il arriva le meme jour a Maclanga, village situe a cinq ou six milles de Pangani. II en repartit le 26; la route etait bonne et bien battue; il passa pres des villages de Muua-sa-Gnombe, de Roumbouri et de Data; il revit celui de Nougniri, ou il s'etait deja arrele en 18A8. II traversa la riviere Mkouloumousi, qui a sa source dans les montagnes de Bondei (ou Bondemi), et dont les rives sont d'un aspect agreable et bien cullivees par les Ouachinsi. A l'ouest, on voit le mont Maghira , qui est gouverne par une princesse royale, et le mont Mringa , encore plus t-leve, et qui est gouverne par un frere de Kmeri. Le meme jour, M. Krapf arriva a Djoumbi, village consi- derable, pres duquel est la montagne de Painbir6, que, dans son premier voyage, il a\ait prise a tort pour le mont Mringa. Pambire est un mont isole dans le has pays; mais le Mringa est le point le plus eleve de (l) Dans les Inngues (le 1'Afrique orientalc, la sjllalie prefixe ou indique le pays; oua , nn peuple; ki, la langue. (Voy. une note do M. d'ALbadie dans le Bulletin de fevrier 1 85a , page i^1-) E. C. ( U« ) la premiere chaine des. montagnes du Bondei; il s'uper* c^oit dislinctement do Ouassin el de Tanya, sur la cole ; son soinniel se lei mine par un rocber a pic lies elance ; le resle de la montngnc esl Ires hoise. M. Kj-apf a remarque die/. les Ouncbinsi de Djounibi une assez gi'ande intelligence el de la disposition a enli-ndre I'bvangile. II reparlit de eel endroit le 28 fevrier, laissa a sa gauche la haute monlagne de Mringa, an nord de laquellc il liaversa la riviere Mrouka, qui va se reunir a la riviere Mgambo ; les bords en sent Ires piltoiesqnes el converts d'uno belle Corel. II arriva an village de Kadango, gouverne par une Idle do Kmeri, ct oil il ful lies bien accueilli parcelte princcsse et par les babilanls; ccux-ci parlent le pnr kicbinsi ; quclques uns comprennent le kisouahbely, Le kicbinsi est la langue dominante du Bondei , e'est-a-dire du pays Cuiupris entre la cole , la riviere de Pangani, an sud, In vallee de Kerengbe, a 1'ouesl, el le desert dc Ividigo, a Test. Le kicbinsi a une grande allinile avec le kinika, ainsi qu'avec le kisegoua, langue parlee au sud du Pangani. Le kisauabara (langue de I'Ousam* bara propre) d iff ere un peu du kicbinsi, el so rappro- cbe davantage des dialeeles de Pare el de Ngou. M. Krapf parlil. le 29 fevrier de Kadango ; arrive a la rapicle riviere Sidji, qu'on nomine Mgambo dans le pa\s d'Oudigo, et dont le couranl est entrecoupe dc rochers, il la liaversa a guc ; retle riviere descend des montagnes du Bondei, el a, dans ret endroit, une qua- rantine de yards tie largcur.Lc voyagcurcut ensuite a parcourir de b a ales herbes, des endroils marocageux, des ruisseaux, dontlcs principaux sunt le Gheloungou die Cbiindoe; il gravit rnsuile le moot Kouibora, ( 1A7 ) d'tine hauteur d'environ ZiOOO pieds, et qui est la con- tinuation dune chaine de inonlagnes regnant du nord au sud, depuis le grand desert de Kikouafi jusqu'a la riviere de Pangani. A pavTir de ce point, M. Krapl entra dans lapartie vraiment inontagneuse de sa mar- che. Arrive a la moilie de la hauteur du mont Rom- bora, il trouva la pente si escarpee el si glissante , qu'il fallut les plus grands efforts ponr avancor. On alteignit le sommct du Kombora au coucber du soleil, apres avoir grimpe depuis onze beurcs du malin; de ce sommet on embrasse un magnifiquc horizon, el la vue s'etend jusqu'a la filer. M. Krapf y eprouva un froid Ires vif. II passa la nuit au village de Hingo. II trouva les habitants de ccs regions monlagneuses pai- sihles et bienveillanls. Le village de Hingo a ete con- struit par desOuaseghedjou, venus originairemenl des bords de la Pokomoni ou Dana, et dont la population principals reside maintenant au voisinage de Tunga, ou ils out ele refoules par les Galla, a l'epoquc oil ceux-ci s'emparerenl du territoire du cours inferieur de la Dana. Les Ouaseghedjou sont engages dans une guerre destructive conlre les Ouadigo, qui paraissent avoir le de.sus. Continuant a marcher a travers un pays herisse de montagnes, le docleur Krapf arriva, Je 1" mars, au village de Kisara, ou reside un fils de Kmeri, et d'oii Ton a une vue superhe des parlies me- vidionales de la vallee de Ke>cngho. Une troupe d'en- viron 800 maraudeurs masai avait traverse celte vallee quclques "jours auparavant , dans le hut d'enlever le belail des Ouasegoua , fixes dans la plaine du Pangani. Les Masai sont des peuples ties redoutes du roi da ( "<8 ) L'Ousambara. Co roi est le quatrieme prince depuis 1'etablissement duroyauuae, dont le fondateur, aieul de Kmeri, etait originaire des monlagnes de Ngou, canton situe sur la route de l'Ouniamesi , et qui est allie de l'Ousambara; le voyage d'un pays a l'aulre est de trois a quatre journees, en partie a travers la grande plaine arrosee par le Paugani. Le roi Kmeri a ete plus puissant qu'il no Test aujourd'hui : il a perdu une partie du pays kidigo, ainsi que la monlagne de Msilii, au nord-esl, et le inonl Male, au sud. Son autorite sur les Ouasegouaa ete ruinee par ['acquisi- tion que ceux-ci ont faite des fusils europeens a Zan- zibar. Les armes des Masai elaient autrefois Tare et Jes Heches; mais ils ont pris, depuis, la lance et le bou- c.lier de peau de rhinoceros ou d'elephahL, coniuie les Ouakouafi, qui ont sans doute appris L'usage de cus amies des nations voisines de FAbyssinie, car ils s'avancent jusque clans les contrees du nord de l'e- quateur. Les Ouasambara donnent aux Souahhely le noin d'Otiaonrighoiiana, e'est-a-dire peuple libre, par oppo- sition a eux-memes, carles musubnansde la cote, quoi- que sujets du meiiie prince, jouissenl de bcaucoup de privileges quen'ont pas les Ouacbin si el les Ouasambara, parce que le roi connait la superiorite des musulmans et sait qu'il depend d'eux pour les articles d'Europe ou d'Ameriquc dont il a besoin. Le 3 mars, M. Krapf, apres avoir traverse une foret do bananiers et de cannes a sucre , gagna le village d'Outiude, situe sur une des plus bautes monlagnes du Bondei : de ce lieu lc panorama le plus majeslueux et le plus etendu sc deploie aux regards, qui euibrusseul ( 1A9 ) presque toutel'etenduedes Etats de Kmeri ; le fond de la valine de Korenghe, qui se trouve a cote, est a plus de 5 000 pieds au-dessousdu sommet de ia montagne. Les montagnes dc l'Ousambara, dont lemonl Boum- bourri paraft etre la partie culminante, surpassent en hauteur cellos du Bondei. Elles se lerminent, vers le grand desert de Kikounfi, a la haute chaine de Msihi, 011 regne une dynaslie independante do Kmeri et ayant pour capitale Boungou. La vallee de Kerenghe, parcourue dans sa longueur par la riviere Ngherea, est une des plus belles de ces conlrees. Celte riviere, appclee aussi Louenghera, descend des montagnes de Boumbourri, et va se reu- nir a la riviere Louffou ou Pangani. On arriva, le 5 mars, au grand village de Djairi, qui appartient a la tribu d'Ouambougou, population a la fois agricole et pastorale; il est dans une situation basse et chaude. Pres de la, il y a un goulio, c'est-a-dire un marche, ou les indigenes apportent du sel, des bananes, des volailles, du beurre, du drap, etc. La marche de M. Krapf etait tres penible, par suite surtout des nornbreux accidents du sol et de la lon- gueur des traites, qu'il faut regler sur la distance des villages ou Ton trouve des provisions et des logements (car on ne voyage pas dans l'Ousambara comme dans le Djaggai et 1'Oukambani, ou l'on porte avec soi ses provisions et son eau, et ou Ton campe sur le sol). II parvint eufin au village de Ponde ; a partir de ce point, et en approchant de la capitale Fouga , on trouve un terrain plus uni, parseme cependant de hauteurs ar- rondies et arides, sur lesquelies les indigenes etablis- sent leurs habitations, e.t dont l' uniformite est coupes ( IM ) ca ella.dc plantations dc bananiers, dq Inbac, de cannes a sucrc. M. Krapf passa pros du monl Mouhosa, an pied duquel s'eleve un Douyeau \iliagc oil kmeri reside < quand il n'est pas a Fo'iga. Ccttc capilale esl sitiiee sur une hauteur; un gros ruis.seau qui court vers la vi lie touvne an sud et se rend a la valine do Ko- rengbe. Le voyageur et ses compagnons t'urent installes, le 8 mars, avec honneur, dans des cabanes conslruites pour recevoir les etrangers el les visileurs. M. Krapf, dans cotle premiere parlie do sa relation, donl nous donnerons procbainenienl la suite, preset) to quelques details sur les Ouasambara et leur pays. Leur laille est mediocre j leur couleur esl jaunalre; ils sunt minces, mais forts copendaut, et peuvent porter da lourds lardeaux. Ties sob res, ilsvivent a peu pros uni- quomentde bananes ; l«ups seules maladies sonl la gale etlesrbumalismes.Les homines de la basse classe n'ont qu'une femme, parce qu'ils n'ont pas les moyensd'en avoir plusieurs, mais non parce que la polygamic est defendue. Le pays d'Ousanobara est Ires pauvre, a cause dc la nature montagneusc du sol; il est beau- coup moins ricbe que le Bondei ; M. Krapf J a observe des brouillards sur les bautcurs* i\e petites pluies et une temperature qui, en mars, lui rappelait un jour froid d'automne en Allemagnc. II trouve beaucoup de rapports entrc l'Ousauibara et le Cboa, soil pour l'aspect pbysique, soil pour le gouvernement. Le roi et le successeur presomptif au tione, dans l'Ousambara, sonl designes tour a tour par les noms de Kmeri et de Cbebouke. Quand le roi est appele knnri, le successeur est nomine Cbebouke; et quand ( i5l ) hs vo\ est svppele Cliebouke, Ie suecesseur est'un Kmdri. L'herituT presomptif d«m»ur« dans la province de Boumbourri, unie rlts parties les pluselevees de i'Ou- f.ambara. Ce n'cst pas i!eeescuirement lo fils aine qui succede an (rune, mais lc premier enfant qui nait au roi apres I'entree cle cchii-ci dans la capitnle du royaume. EXTRAIT d'unk i.ettre de m. place, coNsir. de francs, sun LE JEUNE EN COMMEMORATION DU PROPHETE JONAS, A MUS- SOUL , KT SUR UN POISSON DU TIGRK. (Insere dans If Journal general de I' instruction pitbligue.) « Ce pays est plein des souvenirs leg plus curieux, et en voici un qui vous surprendra sans doute. La semaine derniere , la ville de Mossoul a celebre Irois jours dejeune, suivis d'un jour de rejouissance , en commemoration de la penitence imposee aux Niniviles par Jonas. Gommo le fait s'accomplil de temps imme- morial dans le pays , on le trouve fort naturel , et, l'annee derniere, on nem'en parla qu'assez longtemps apres qu'il etait passe. » Mais, celte annee-ci, j'ai voulu en etre temoin par moi-meme , et vous pouvez dire que vous lenez d'un consul present sur les lieux, qu'une ville entiere con- sacre, lous les ans , un des fails les plus etranges et les plus anciens de hi Bible. Ce qu'il y a de plus frap- pant , e'est que les musulmans eux-memes respec- tent cette tradition et font la fetele raeme jour que les cbretiens. ( 152 ) n II est vrai que le Koran renferme un chapitre en- tier consacre u Jonas, et qu'en face de Mossoul il y a , sur un monticule arlificiel, une mosquue tres venerea qui passe pourrecouvrir le lomhcau du prophete. Ello est memo si veneree , que , bien que nous ayons la preuve que ce monticule renferme les plus precieux restes de I'archeologie assyrienne , il ne nous a pas ete possible d'v faire des fouill*>s. Toucher la terre qui supporle le tombeau de Jonas , co serait s'exposer a faire eclater une revolution. Cbaque vendredi, al'beure de la priere , on \icnt en masse de Mossoul y faire un pelerinagea » Rapprocbez ces faits du respect qui enloure en- core le tombeau de Daniel , a Suze , ou les hommes de toutes les religions vont prier , et qu'on ne violerait qu'en s'exposant a etre massacre, el diles-moi s'il y a un pays qui puisse interesser davantage un de vos an- ciens eleves. » Voulez-vous un autre souvenir de la Bible , qui a son cote d'autant plus curieux que son existence ne depend pas de la volonle desbommes? Vous vous rap- pelezle fameux poisson du jeuneTobie, dont I'exis- tence a paru difficile a admettre dans un (leuve oil Ton ne s'attendpas a voir un poisson assez gros pour effrayer un homme. » Eb bien, ce poisson cxiste, on le pecbe souvont dans le Tigre , etje vous assure qu'il est arme de terri- bles dents. Lorsque je serai moins occupe, j'irai, a\ec quelques boinmes , en prendre un de la plus grande taille qu'il sera possible, ct, si je reussis, je porterai 6a peau au Museum d'bisloire naturelle. On m'en a bien apporte un bier, mais d'abord ce n'elait pasmoi ( 153 ) qui l'avais pdchd, el cnsuite il pcsail a peine trois cents livres: c'est Irop petit. Je 1'ai distrihue a ines ouvriers chreliens, qui font maigrc. » NOTES SUR LF.S ILES SANDWICH, TA1TI, SAMOA, LOMBOK, PINOS , TIKOPIA, ETC., D'APRKS UN RAPPORT ADRESSE A 31. MAUZIOU, ARVIATEUE, PAR M. LE CAPITA IKE CAZALIS, Commandant I'Arche dalliance, dans une campajjne nuiour du monde en i85o, i85i et i8j2. EXTRA1TKS PAR M. COBTAMBEBT. L'archipel des Sandwich est range aujourd'hui sous la domination d'un seal souverain , Tamehameha TCI . dont la residence est a Honoloulou. Cost vers le com- mencement de notre siecle que Tamehameha Icr, qui Tut aux Sandwich ce que Pierre le Grand tut a la Pms- sie, sortit de la grande lie Haouai, et marcha a la con- quete des autres iles de l'archipel. C-'est de ce grand chef, dont les indigenes ont la memoire en ve- neration, que date la premiere civilisation de ces peuples. Plus tard, les minislres protestants s'y intro- duisircnt, et aujourd'hui le catholicisme , malgre des lutles el des entray.es incessantes, prend une large part dans les crojances religieuses des Haoualens :il y a dans Pile d'Haouai quatre missionnaires francais , deux a Kailoua , et deux a Hilo. Le port d'Honoloulou est frequenle, pendant les moisd'hivcr, par heaucoup de haleiniers , qui n'ont pu faire leur plein dans une saison sur les cotes du VI. AOtT FT SEPTF.MBRI'.. 6, 11 ( m ) Kamtchatka. lis irouvent la les rafralcbissemenlj ne- eessaires et les moyens do sc l>ien roparcr. be port inlerieur, dans lequel on ponelre par unc troueu dans la ceinture dcs recifs, ost lies si'ir, tandisque le mouil- lageau dehors ost Ires dangereux dans les muisd'biver, a cause dcs ouragans de la partic du su I. L'arcliij el des Sandwich j ourrail | roduire lout ce que les pays inleriropicaux fournissent au commerce do I'Europe; M. Ca/.alis s'v procura du cafe qu'il mel au-dessus du moka. Au point de vue commercial. el maritime, Taiti no sera jamais, suivant 1'opinion de Mb Ca/.alis, d'une tics grande importance. Cependanl, gra\ce a l'activite el ;'• ('administration do M. Bonard, l'avenir do cello lie parait so presenter sous do meilleurs auspices. Lo fcommerce des oranges y est one source nouvclle de prosperity. La presence pcrmanente d'une adminis- tration et d'une gamison franchises a un pen modific la physionomie du pays, quant anx niceurs et aux coulumes dcs habitants. Ce changement n'esl pas lei cependanl qu'on ne puisse voir encore l'indolent Tal- tien assis ou couche sur lc seuil de sa case , so livrant avec insouciance a cc far niente que lui permct la la- cilite avec laquclle lo sol fournit a lous ses besoins ; et 1'on peutlire sur les traits de ces beaux insulaires lout1: la gaiele el la simplicity qui frapperent les premiers navigateurs. La rein e Pom are va vetue comme les au- tres Femmes canaks, el marebe les pieds nus; elle a pris le parti de se soutnettre, et de vivrc amicalemenl a\ec le gouverneur. Elle mono unc existence tres mo- desle, malgre les 25 000 bancs qu'elle recoil du gou- vernement francals et ce que'lle retire do son com- ( 155 ) meieo d 'oranges. Les Canaks no rendent generalement a leu is chefs aucun hommage apparent; mais il y a cliez eux un respect inslinclif et unesoumission passive atix volontes de ceux que la naissance leur a donnos pom- inaitres. Les Tailiens sonl tousconvertis au chris- tianisme ; presque lous ont adopte le prolestantisme. lis professent, du reslo , leur religion avec line indille- rence complete. En arrivant a Apia, unc des iles Samoa, M. Cazalis vit son navire envahi en un instant par les nalurels : c'elail un spectacle curieux que celle foule d'eti es demi- nus, aux accoutrements les plus bizarres, avec leurvolu- mincuse chevelure, repandus et perches sur Unites les parties du navire , gesticulant et s'interpellarii avec heaucoup de vivacite , et etablis sur tout, les uns dans les haubans ou sur les lisses, les aUlres sur le rouffle ou les gaillards, aussi a leur aise que s'ils eussent ete assis au scuil de leurs cases. Le nalureldes Samoa est grand et athletique : d'une laille un peu moins elevee que le Tailien, son torse est plus musculeux et annonce plus de vigueur. Son ceil est Vif et intelligent; il est gai et bruyant. Les chefs se presenlenl Ires bien; ils sont serieux, et leur dignite conlraste avec la vivacite du simple citoyen. lis sont d'autant plus remarquables, qu'en general leurs formes physiques sont plus developpees el plus belles. A I'extremite oceidentale de la baie d'Apia estsitue le village de Molinou , qui venait d'etre ravage par la guerre et un ouragan , et Ou se trouve la inaison des missionnaires catholiqucs francais. II y a encore peu de catholiques aux iles Samoa : les naturels ne paraissenl avoir aurun cnite ; ils out bien quel- ( 156 ) ques idces roligieuses , mais sans ceremonies et sana demonstration. I\I. Cazalis raconte une reception solennelle qui lui ful faile par lis chefs do iMolinou. On servit alors le kava, qui n'esl offert que dans dcs occasions impor- lantesj cinq on six jeunes sauvages de fort bonne mine s'accroupirent aulour d'un enorme plat de bois artisteinent creuse; chacun muni d'un morceau de racine de kava, le brpya pendant une deini-hcure entre ses denls, el le reduisit en une pelote filandreuse qu'il jeta dans le plat. In his du chef versa 1'eau 110- cessaire, de-lava ces pelotes, lillra le tout an moyen d'une ecorce reduite en etoupe et proinenee a plusieurs reprises a havers le liquide. Des lors la liqueur fut prete. Le plus age ties chefs frappa Irois fois thins ses mains; lejeune sauvage qui avail delaye le kava, en remplit un coco, et demanda a haute vuix a qui devait elre presentee la coupe. M. Cazalis la recut alors des mains de ce nouveau Ganymede, et la vida, malgre la repugnance que lui inspirait oetle li pieur a cause de la maniere dont clle avail ete preparee; quant au gout, e'est a pen pres celui de la reglisse et du gingembre reunis. II se presente dans les lies Samoa un phenomenc d'histoire naturelle, qui, sans contr edit, est un des plus remaiquables de loutc l'Oceanie : les nalurels appellent palolo une petile plan te verte qui resscmble au vermi- celle; clle sort de dessous l'eau, mais clle n'apparait a la surface qu'un seul jour dans l'annee, et seulemcnt j)endant quclques minutes. Les nalurels connaissent parlailement le jour ou clle doit se monlrer; ils se preparent des la \eille, afin d'en recueillir le plus ( w ) possible avant le lever du soleil, dont les rayons font tlisparaitre presque inslantanement ce mets precieux et exquis. M. Cazalis passa pres des petites lies Foulouna el Allofa, ou il n'eut pas le temps de s'arreter, mais donl les nalurels vinrent l'aborder sur des pirogues, avec des demonstrations amieales, et portant tous au cou un chapelel; ces sauvages sont, en efl'et, calboliques, el les Maristes onl chez eux une mission. M. Cazalis alia (aire un cliargement de riz a Lombok , oil les detenteurs de celte marchandise, c'est-a-dire les bandas, soil natils, soit Chinois, soil Europeens, achetent au radjah, par un Iribut annuel, le droit de la recevoir tie l'interieur pour la vendre aux navires. Ce fut [>our lui l'occasion d'etudier les inoeurs et les habitudes des Malais. Comme eonformalion physique, M. Cazalis ne trouve chez eux aucun type particulier; leur taille est moycnne, leurs membres sont trapus; leur couleur est celle ties habitants do Tlnrle; leur cheve'lure est belle, noire, abondanle el souvenl l'objet d'un grand soin. Le gouvernement de Londjuk esl despotique et ab- solu. Le radjab reste independant, sous la protection de la Hollande, en recompense des services qu'il a rendus a ce gouvernement, lors de sa derniere guerre avec Bali. Le souvcrain, les seigneurs el les serfs, telle est la hierarchie socialc. Est serf celui, enlre autres, qui ne pout |)as acquittcr une delte d'argen-t. Deux cboses caraclerisent le Malais : le kriss et le betel. Le kriss est une espece de poignard dont tout Malais esi arm6; on peut juger de sa fortune par le luxe de son armc. II ne saurait s'en separer un seul ( 158 ) instant: il tui FOUG mi Q espece du respect, el il 1 es- ti rue d'autant plus que le poison dont il est arnie est plus subtil. Le kriss clu radjah actuel vaut plusieun qailliers de piastres. Quiconque poserait, memc par megarde, la main sur la lute d'un Malais csl expose a reecvuir un coup do kriss. Les lois du pays prononeent la uoort pom una bl< s- sure faite a autrui dans une rixe, pom- menaces ad res- sees a uu diet' el aulres debts de ce genre. Toute la procedure se reduil a ccci : on conduit le coupable devant le juge du village; celui-ri interroge lea le- moins, ct, sur une simple reponse affirmative, ordenno lo supplice. Le patient est conduit dans un chimp voisin, les bras elendus en crois sur un bambou; quiconque \eul eprouver la subtilite du poison de sou kriss se presente, et, tout en protestant de son amilic pour le coupable, il lui plonge le poigaard dans le sein. Les Malais des deux sexes out l'lialjitude de macher le betel, ou plutot un compose do betel, de ohaux, .ui di:s tURopiKNS. (Exii'.Air d'un article de M. FnKnoix, dans le Journal des missions evangeliqucs', aoAt i853.) 11 y a quelquesannees que M. Lemue ecrivil un tra- vail fort inleicssanl sur le kalagari. Cette vaslecontreo du sud de I'AIVique, situee sous le tropique du Capri- corne, an nord-ouest de Molilo et de Kuruman , et qui s'etend au noid jusqu'au lac Nganii , est |;eu connue des geographes , el est reslee en blauc , jusqu'a pre- ( 1«3 ) sent, sur Unites les carles rle 1'Afrique. Frequennnent \isilee paries Bechuanas , elle n'avait ele traversee encore, jusqu'a ces derniers temps , par aucun Euro- peen. Enfin, l'annee derniere, des Anglais s'y sonl aventures; mais les difficulles qu'ils ont eprouvees a parcourir ces plages arides ne sont guere propres a cncourager de fulurs voyageurs a s'y risquer a leur tour. L'un de ces Anglais a pousse son voyage, au nox'd etal'ouest, jusqu'aux frontieres du pays des DaTiiaras et de celui des Namaquois, et a passe, a ce qu'il par ail , a sept ou huit jours de marcbe ( cin- quante ou soixante lieues) d'un lac connu sous le notn de Demboa , et qui est situe vers le nord-ouest du lac Ngami. Un autre voyageur, un riclie capi- taine anglais, n'a pas penelre aussi loin , mais il e<>t alio jusqu'a Lehoutitouiig , situe au civur du Kalagari (vers le llx" degre de latitude et le 22a longitude, mei idien de Paris ). Ce voyage a ete plein d'aventures et signale par d'immenses fatigues. Le but que poui- suivaitle voyageur etait la chasse aux elephants. II avail aveclui le fdsd'un minislre anglican,undomeslique an- glais, quclques Hottentots et deux wagons. En allant, il eprouva deja de serieuses difficultes : une partie de sesboeufs, sice n'est lous , s'egarerenl une l'ois, et il resta longtemps sans oser a peine bouger, dans la crainle d'exciter en lui une soil" que , dans ces deserts arides, il avait bien peu de moyens tie satisl'aire. Mais e'est au retour surtout, c'esl pour sorlir de ce pays inbospitalicr, que lui et ses compagnons ont du lutter conlredes obstacles inouis el ont lailli perirdevores de la faim , de la soif etdu soleil. Oh ! que les aeronautes n'onlils icussi dans leurs lenlalives de navigation a ( MM ) travel's latmosphere 1 Combien un bun bailment ae- rien ciil etc utile a dos voyageurs kalagaricns pour rcvenir de Leboulitoung! Lorsqu'ils furent a quclque distance, le capitaine, prenantavee lui un Hollonlotet neufchevaux, sc separa de sa caravane pour chercher de l'cau ; mais, n'en houvant pas, il coutioua a mar- cher et ne rejoignit plus ses voilurcs. Pendant Irois Lou guesjournees de voyage a cheval, sous un climat bru- lant, ilresta, de memo que son domestique, prive de nourriture. Enfin, cependant, ils purent, dans un cn- droitou ils rencontierenl de l'eau , faire un bon repas pour ranimer leurs forces epuisees ; maislemets qu'ils se preparerent n'estpas un de ceux que Ton considerc, en general, comine fort delicals: l'un de leurs chevaux elant morl, ils prircnt de sa chair, et, sans trop altendre qu'elle fut bien cuite , ils se mircnl a la devorer. Quelque temps apres, on les vil arriver au Kuruman, assez semblablesadc pauvres naul'rages : le capitaine, sans chemise sur le corps, la peau briile par le soluil, n'olhail alors, dans son exlerieur, que peu de traces de la distinction et du haul rang de sa famille. La caravane du capitaine, restee en arriere, conli- nua sa marche a travers le desert. Heurcusement pom elle, il y lomba un peu de pluie; mais, inalgre cela, lorsqu'elle arrivaaun point encore distant, sur le Mo- lopo , torrent dessecbe , quatre jours s'etaienl ecoules sans qu'elle cut trouve de l'cau pour abreuver ses bceufs, que la soil' devorail. La-dessus, le lils du ministre et les gens qui elaient avec lui sc decidenl a laisscr la les voitures el a pousser en avant avec leurs bceufs. lis se mettent en marche ; mais la fatigue, la faim, la soil, ( 165 ) la cbaleur, les epuiscnt ; Jems animaux gagneni le large, olils ne sc sentenl pas eux-momes le courage tie so mettre a leur poursuitej divers objels qu'ils avaient pris avec cux en quittant les wagons les surchargent , ils les abandonnent dans le desert; enfin , le 18 Jan- vier, tous les membres de la caravanc , a l'exception du guide, qui etait un Mocbuana du pays, se Irouvenl rendus sains etsaufsa Kuruman. Quelques jours apres, le capilaine envoya chercher les wagons au lieu oil on les avait abandonnes; niais , chose plus facheuse que surprenante , ces wagons, laisses seuls dans la solitude, avaient ete pilles ; le guide de la caravane avait lui- meme assisle les voleurs. Les bceufs elaient lombes dans des mains pen fideles. Neanmoins , une partie des objets voles a ete renduc ; du belail a en outre ete donne a titre de compensation, el il parait qu'on se dispose a en donner encore. SIERRA- LEONE. EXTIUITS DES BAPPOmS Pl'BLlES EN 1 85 1 ET I 852 SUB LA SITUATION DE CETTE COLONIE ANCLA1SE. (Inserts dnits la Revue coloniate, juillel l853.) La colonic deSierra-Lcone sc divise en cinq parties, savoir : 1° Le district de Freetown (paroisse de Sainl-George), capitale de la colonic. 2° Le First Eastern ou River district , qui borne a l'esl celui de Freetown, et comprend les villages de Kissv , dans la paroisse de Saint-Patrick, et ceux de ( 100 ) Wellington, Newlands, et Allen's town , dans la pa- roisse de Sainl-Arlhur. 3" Le Second Eastern on River district, qui s'ctend a l'csl et au sud de la colonic. II renfenne les villages de Hastings, Stanley, Victoria et Rokclle , dans la paroisse de Saint-Thomas; et ceux de Hastings's road, Waterloo, Campbell town et Macdonald , dans la paroisse de Saint-Michel. /l° Le II estern district, qui conline au sud avee le Second Eastern, et se trouve.comme celui-ci, borne par Calmont creek, limits meridionale de la colonie. 11 comprend les tillages de Rent, exlremile sud-ouest de la colonic, et Russel, dans la paroisse de Saiul- Edouard ; ceux d'\ oik, Sussex et un oti deux plus petils villages d'indigenes, dans la paroisse de Saint-Henry; et les villages do Dublin el Ricketts , dans les lies Banana, qui sont siluees a unc distance de 1 mills 1/2 ou 2 milles du village i\a Kent, dans la paroisse de Saint-Luc. 5° Le Mountain district , qui occupe a pen pies le centre de la colonie. 11 s'olend a l'ouest, ou il joint le district de Freetown et Qnit a l'occan Atlanlique. Ce district conlicnt les villages de Leicester el Gloucester, dans la paroisse de Saint-Andre ; Regent, Saint-Charles, Balhurst.danslesparoissesuniesde Saint-Pierre elSaint- Jacques; Charlotte, dans celle de Sainl-Jcau ; Wilber- force, Congo town, Murray town, Aberdeen, Lumley, Goodrich et Adonkia.tous dans la paroisse dc Saint-Paul. Les plus grands districts de la colonie sont:celui des Monlagnes, celui de l'Ouest et le second de 1'Est, et la plus giande paroisse, celle de Saint-George (Freetown). ( 16/ ) Reteve de la population tie la colonie pour 1851. DISTRICTS. Sexe Sexe masculin. fominin. TOTA L. District de Freetown. . 0 486 8 591 18 027 1" district de l'Est. . . 2 825 2 526 5 351 2e district de l'Est. . . 4 312 3515 7 827 District de l'Quest. . . 2 863 2 424 5 287 District des Montagues. l\ 301 3 048 8 009 Totaux. . . 23 797 20 704 44 501 Division par races. Europeens Marrons Originaires de la Nouvelle- Kcosse Africains liberes Creoles indigenes Origin, des Indes occid. . . Americains Kroomen Autres Africains (Timma- nees, Sherbros, Foulahs, Mandingues, etc.). . . . Freetown. Tout** In colobfe 89 125 15 73 49 112 6 898 20 461 7 565 21250 90 95 121 64 560 555 1292 1 766 16 679 44 501 ( 168 NOTICE STATISTIQUE SUR L'AISTRAUK , d'aPiU S UN DOCUMENT OFF1CIEL PUEI.IE PAR LE GOIVI.R- MMENT COI.OMAL DE SYDNEY EN 1852. La population do la Nouvolle-Galles otait evalueo, an 3 1 deeembre 185 1 , a 197 16S habitants ; mais ce chilli e etait phi tot au-dessus qu'au-dcssous do la realite, a cause des emigrations nonihreuscs qui s'effecluaient pour Port-Philipp. Le nombre total dcs immigrants qui etaient arrives dans la Nouvellc-Galles du Sud, de 1832 a 1851, c'est- a-dire en 20 ans, s'est eleve a 85 179,dont 32 582 homines, 31 000 femmes et 21 591 enfants au dessous deli ans. En 1851, le nombre des immigrants arrives a ete dc 2 002. Sur ce total general de S5 179 immigrants, on en cornplait 64 807 qui etaient venus aux frais du Board of emigration (comite d'emigralion) ; 20 372 seuleinent etaient arrives a lours frais. Cultures. — Voici quelles etaient l'etendue des tones livrees a la culture et les recoltes en 185J : KTEKDI'E. PBODUCTION. acres (1). bushels Ble. , 82 110 1 407 465 25 017 717 053 0 725 133 944 Avoine. 2/j70 49 009 (i) I.'acre = 4o ares, 467. (a) Le bushe i = 3(J li Ires, 35. ( 169 ) f.TEMiUU. PP.ODL'CTIOM. acre-. bushels. Seigle 2A5 4 891 Millet 5/j 731 Pommes de terre. . 4 079 13 644 (jiiintaiix (I). Tabac 731 12 530 lonnranx (2). Foin 30 626 36 605 L'etendue des terres cultivees en vignes, qui etait, en 1843, de 508 acres, depassait 1 060 acres en 1851. Les produits qui, a la premiere de ces epoques, t'taient de 33 915 gallons pour le vin et de 751 gallons pour l'eau-de-vie, s'elevaient, en 1851, a S4 843 pour le premier de res liquides et a 1 641 pour le second. On comptait 3 452 539 moutons en 1843, et 7 396 895 en 1851 ; il y a eu ainsi augmentation de plus du double. Quant aux animaux de race bovine, leur nombre s'est aocru de 850 160 a 1 375 257. La colonie possedait, en 1851 , 1 16 397 cbevaux. L'abatage des bceufs, vacbes et veaux s'elai* eleve, en 1851, a 42 231 teles ;celui des moutons, a 269 845. Le commerce general de la Nouvelle-Galles du Sud s'est eleve, en 1851, a la somme totale de S4 021. U70 bancs , dont 39 098 270 francs a i'importation et 44 922 800 francs a l'exporlalion. C'esl 11741145 francs de plus qu'en 1S50. La province de Victoria renfermait, d'apresle recen- (l) Le quintal c= ."o kilog., 8. i Le tonneau = ini5 kilofjr. VI. 40CT ET SEPT1MBRE. 7. 12 ( 170 ) seinentdel840. 32 879 habitants ; celui de iSo i (juin) en a constate 77 780, savoir : Homines 46 502 i Fcmmcs 31 278 J " Dont : Nes dans la colonic 20 470 \'enus d'Angletorro 28 70S — de Hollande 14 618 — d'ficosse 8 053 — du pays de Galles. . . . 377 — des colonies anglaises. . 3 425 — iles aulres pays etrangers. 2 129 77 780 La decouverle de I 'or et les immigrations qui en ont et6 la consequence out modifie loulesces donnees : on cstimait a pres de 200 000 umesla population de la province en octobre 1852. Les chercheurs d'or repre- sentaient a eux seuls, a cotte derniere epoque, un total de plus de 100 000 personnes. Melbourne, qui comp- tait 10 950 habitants en 1840, el 23 100 au recensemenl de 1851, en renfermait alors pres de 40000, en ne comprenant que la population sedentaire. On suppose que la population de la province s'elevera a 390 000 ou 400 000 ames a la fin de 1853. reexportation de la province de Victoria, pour 1851, s'ist elevee a la somme de 1 030 408 livre.s sterling (40 910 200 fr.) , fournie par un petit nombre d'ar- ticles, repartis de la maniere suivanle : Valeur. 64 o»<) Lalles de laine 990 45o 4611 tonnes de sucre ij/f 5l» A ie/wrter. * * f 4 9^7 ( I?' ) Valeiir. Report. ... I I 14 967 4 Sap peaux de bone 1 827 227 balles de cuir, soit 1 36 200 kilogr 3 122 i/j5 1 35 onces de poudrc dor. . 507972 Articles divers et reexpedition 8 620 l 636 408 (le total so sera oonsiderablemont accru en 1852 par le prodigieux rapport des terrains aiuiferes. La quantite extraile, apves une annee d'exploitalion (de scptembre 1851 a septembre 1852), a depasse 2 mil- lions d'onces, lesquels represcnlaient environ 200 millions de francs au cours de Londres. Les cscortos conduisent a Melbourne une moyenne de plus tie 70 000 onces par semaine, et Ton evalue a 25 000 la quantite transported directement par les diggers on eonservee pour leurs besoins. Loin qu'on puisse assign er un lerme procbain a ccs enormes produits, on vieul de di'couvrir entre Sydney et Melbourne , a Ovens , sur la limitu des deux lerri- loircs et presdes rives du Murrumbidgee, un nouveau champ aurifere qu'on dit etre dune grande richesse, et on Ton a ti ouve plusieurs blocs d'or tres pen cbarges d'alliage et pesant de 10 a 15 kilogrammes (1). On ne sail done ou s'arretera celte exuberance do ricbesses, el il est difficile de lui assignor une limite qu'elle nc puisse depasser. Toutefois, en prenant pour base devaluation les resultals positifs constates aujourd'bui, on eslime que, pendant 1'annee qui va s'ecouler , e'est-a-dire d'octobre 1852 a octo- (i) Pendant le sejour de M. CazalU a Sydney, en i8fn, on deterr» un jour, d'un seul coup de pioehe, un morceau qui pesait 106 livres. et iitii donna 75 <$&o fr. d'nr pur, F, G. ( ip ) bre IS53, I'exportation do la poudrc d'or des colonies australes presentera un lota) supeVieur a 400 millions do francs. ETATS-l MS. .NOTES SDR LES CHEMISS DE FEB 1.1 LE COMMERCE. (Ext rait es des Annates du commerce exterieur, juin 1 853.) CHEMINS DR FBR ET PROGRKS DRS 1CTATS DU SUD. Tout fait presumer que Charleston seta bientot l'un des premiers marches rles Etats-L'nis. Les nombreux chemins de fer qui sillonnentla Caroline du Sud et la Georgie sont a pen pies terminus. Les ports de Char- lesion el de Savannah seronl iiicessamment relies a Nashville, capilale du Tennessee, a Memphis, ville d'un grand commerce sur le Mississipi, et a Monlgom- mery, l'une des principales villes de l'Etat de 1' Alabama. Le chemin de fer de Charleston el de la Georgie sera alois en communication directe avec les bateaux a vapcur qui descendent a Mobile. De Monlgommery, il sera prolonge jusqu'a Jackson, capilale de l'Etat de Mississipi, d'ou un chemin de fer, en pleine exploita- tion, s'elend jusqu'a \ icksburg, ville importanle siluee sur le Mississipi. In nouveau projet de chemin de fer d'une haute im- portance pourCharleslon a etc soumis a la legislaturede la Caroline du Sud, a sa derniere session. L'objet tie CC chemin est d'ouvrir line communication par la vote la plus com te enlre Charleston cllavallec duTennessee. II traversera une parlie du haut pays de la Caroline du Sud, l'extremite nord de la Georgie, et se prolongeia ( 173 ) jusqu'a la fiontiere du Tennessee. I)e ce point au che- min de fer dil East-Tennessee, la distance n'est que de 25 milles (1); elle est de 105 milles jusqu'a Chalto- nooga, qui, deja en communication avec Nashville , capitale del'Elat , ne lardera pas a l'etre avec Memphis, sur le Mississipi. L' 'East -Tennessee rail - mad s'arrele a Knoxville ; mais il doit fetre continue jusqu'a la ville de Danville, dans le Kentucky. Un chemin defer est en construction de Cincinnati a Danville, dans la direction et a pen pres a moitie chemin de Knoxville. La communication sera ainsi complete enlre Cincinnati, sur l'Ohio, et le port de Charleston. D'un autre cole, une autre ligne de chemin de fer est en construction de Nashville (Ten- nessee) a Louisville, sur l'Ohio; et d'aulres lignes sunt projetees de Nashville a Cairo, a l'emhouchure de l'Ohio , et a Suterderson, ville situee sur la meme ri- viere. Les fortes somines votees par la legislature du Tennessee assurent I'aehevement des lignes princi- pales de chemin de fer sur son Lerritoire. Le nouveau projct de chemin de fer de la Caroline du Sud ouvrira une communication non inlerrompue entre Charleston et Cairo, an confluent de l'Ohio avec le Mississipi. Le chemin de fer central de 1'IUinois traversera cet Llal dans toute sa longueur, depuis Cairo juqu'a Chi- cago, sur le lac Michigan ; les travaux de ce rail-way sont commences. Dans l'Elat d'lhdiana, des chemins de fer sont aussi en cours d'execution. Les parlies de ccsdeux Elals qui avoislnetit l'Ohio sont plus rapprochees du i; Le inille = i kilometre, 6u$. 17'. port de Charleston que de tout autre point de l'Atlan- tiquc. Toutcs ccs communications seront d'uno grands importance pour le commerce da Charleston. Onpeutjuj>er das avant8ges que tous ces projets promellent a cetta ville , par los progres quo les voies deja ouvertcs clans l'interieur de 1'Flal out fait I'aire a son coininercc. Les exporla lions do I'annoe 1852 de- passent de deux millions do dollars colic de 1850. Los importations directos se sont elcveesa 1 707 3/i3 dollars (9/i20 000 fr. ). II v a cinq ans ellcs atlcLnaieul a peine le chillVe de 000 000 dollars. Le principal debouche qu out sui 1' Atlanliquo les pro- dyits dela Floride do Test, est la rhiero de Saint-John. La releur des exportations de colon, de suae ct do tabac, par ce debouche, s'est ejevee en lS52aun demi mil- lion de dollars. 11 exisle une grande riwdile enlre lea purls dc Charleston el de Savannah pour s'emparor de ce nomeau coininercc. Cetle derniere \ille ow avail eu le monopole jusqu'a l'etablissemenl d'une ligne de baleaux a vapeur par une compazine dc Charleston. Aujoirrd'hui les exportation*, do la Floride sont principalement ({irigeep sur Charleston, parce que celle ville csl considered comme oiTranl le mar- che le plus avanlageux pour le sucrc el le colon longue soie. Les marchands de la Floride preferent se ren- drea Cliarleslon, oil les appro\isionnemcnls sont plus considerables etmicux assoriis. Le dernier reconsunent porle a §8 000 habitants la population de la Florida , parlagee a pen pres ega- lement enlre blancs el noirs. Celte population est auginenlee Ions les jours par les emigrants qui se por- tent sin eel Flat. ( 175 ) La Caroline du Sud possede qualre fonderies de fer riiiployanl un capital tie 187 000 dollars, 169 tonnes de fonte el 3 800 tonnes de ininerai; elles occupent 155 ouvriers. II existe dans I'Etat dix-huit manufac- tures decoton, dont le capital total s'eleve a 857 200 dol- lars. Ces manufactures consomment 9 929 balles, dont la valeur est de 295 971 dollars. Elles procurent de 1'onvrage a 1 100 ouvriers, dont les salaires s'elevent a une moyenne de 13 dollars 94 c. par mois pour les homines, et de8 doll. 30 c. pour les femmes. MOUVEMENT COMMERCIAL DE L'UNION. Le commerce des Etats-tnis a, pendant la periode quinquennale 18kd-li7 a 1850-51 (ll, presenle les va- leurs suivantes (2), en dollars : ANNEKS. Importation. Exportation. Re'eiporln- liuti, TOTAL. .846-47- • • • .847-48- • • • 1848-49. . . . . 849"5o. . . . : i85u-5i. . . . .46 545 638 .54998 928 .47857439 178 i38 3.8 i5o 637 464 1 3a 904 1 2 . .32 666 955 1 36 946 91 2 196 689 7 18 8011 .58 21 .32 3 1 5 .3 088 865 .4 95. 808 2 . 698 293 3o5 194 260 3oo o35 364 293 6.3 1^9 33o 037 o38 434 6i29{3 Pour lesquatre premieres periodes annuelles , c'est- a-dire de 1846-47 a 1849-50, la moyenne generate des (1) L' an nee financiere americaine expire le 3o juiu (2) Ce sont des valeui'S declared, et quiv a ce litre, peuvent elre considerees cotnme etant,a 1'importatiori du nioins, plutot au-dessoui nu'au-dessns de la realite. — I,e dollar «=■ 5 fr. 35 f. ( 176 ) echanges n'avait ete que de 309 A69 980 dollars (soil 1 milliard 056 millions de fr.), Le chiffrede 1850-51, en elevanl la valeur du commerce americain a plus tie A3/i millions de dollars, soil a environ 2 milliards 325 millions de francs, offre, sur cette moyenne, une augmentation de pres de 670 millions de francs , ou A0 pour 0/0. Le mouvemenl commercial de 1850-51 a ainsi rea- lise un progrea considerable sur les annees anlerieu- res. Son chiffre lolai (2 milliards 325 millions) se re- part'tl ainsi : Million] tie li. 1° Importation 1157 2° Exportation (produits des Elals-lnis) . 1052 3° Reexportation (produits etrangers) . . 116 Total. 2 325 Le commerce exterieur de la France ayant alleint, en 1851, 2 milliards 614 millions (vafeurs actuel/es), on voil que celui de l'Union americaine , en 1850-51, ne liii a ute inferieur que de 289 millions. Deux fails simultanes et correlates, le developpement de la pro- duction agricole et du travail manufacturier d'uneparl, et, de 1'aulre, l'accroissement delaconsommalion des marchantlises etiangeres, aux Etats-Lnis, expliquentle rapide et exceptionnel progres du mouvement com- mercial de ce pays. Voici comment se sonl reparlies, par ordre d'iinpor- lanee cnlre les principaux pays, les operations de 1850-51, dont on vienlde laire connaitre le ivsultul general. ( 177 ) Commerce ties Etats-Unis en 1850-51, miNCIPAUX PAYS EXPORTATION REEXPOR- ties piotluils TATION TOTAL dc provenance IMPORTATION. Je prodnits tt de destination. EUts-Uiiis. cli angers. GENERAL. -lull. doll. doll. doll. Anqleterre , Ecosse el 94 847 88C 51715 555 109 551 612 25 302 085 8 414 405 2 950 061 212 795 901 59 967 699 France 17 046 951 S 239 276 I 284 847 23 571 054 Occident, < Porto -Rico espagnoles. \ et autres. 2 480 529 961 410 57 209 5 498 948 Colonies anglaises de rAmeViquc du Nurd. . 6 695 122 9 060 587 2 954 556 18 708 045 Villcs hanse'aliqites. . . , 10 008 501 5 405 956 611 491 16 055 808 1 1 525 504 7 065 141 2 162 575 5 105 936 2 155 945 5 416 011 623 960 529 542 158 547 15 278 220 9 550 431 7 717 104 .lndes ocrideut. anglaises. 1 222 610 4 697 920 187 045 6 107 575 -2 577 050 2 709 595 142 619 5 229 642 Chili 2 754 746 1 608 877 286 428 •4G50 05I Republique Argentine. . 5 -265 582 659 852 414 916 4 540 150 JPays-Bjs 2 05-2 706 1 911 115 284 054 4 247 875 jludes orient, an giuises. . o 556 535 512 906 175 484 4 024 725 jEtiits sardes de lerr<' fer- ine \ Toscane et Elats 2 051 897 1 736 854 127 400 5 916 137 I 889 968 1 679 572 167 918 5 757 258 iNuuvelle-Grenade. . . . 695 606 2 507 701 555 121 5 756 428 2 580 295 I 804 779 750 788 1 592 782 6 744 203 854 779 1 014 690 2 265 575 1 465 704 6 863 551 189 746 567 093 250 894 145 987 851 186 o 424 820 5 586 562 5 227 255 5 001 475 14 458 722 Tolaux. . . . 216 224 952 196 689 718 21 698 293 454 612 943 Soil, en fiiincs. . . 1 157 000 000 1 052 000 000 1 16 000 000 2 525 000 000 Relativement 6 la vnleur totale ties echanges entre l'Union amcricaine et l'etranger, valeur qui , comme on l'a vu plus haul, s'est elcvee, pour 1850-51, a 2 milliards 325 millions de francs, les operations avec le Piojaunie-Lui, donl le chiffre total est de 1 milliard 1 38 millions, en lepresentenl pros de la moilie ; cedes qui s'effectuent avec la France, monlanl a environ 321 millions, n'en torment guere plus de -^. ( m ) Tons les autres pays ensemble n'apportent au com- merce de rUnion qu'un contingent inlerieur a celui de cos deux prineipales puissances. En resume, l'Europe, dans lo mouveinent general clu commerce des Etals-lnis, figure pour une valeur d'environ 1(585 millions; les principalis pays de l'Ameriquc du Sud el le Mexique y eomptent pour un lotal dc 315 millions. C'est done 325 millions environ qui reviennent aux ecbanges avec les autres EtatS. COMMERCE DE LA I'RANCE EN 1852. La direction generale ties douanes vient de publier le tableau, pour 1852, du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances elrangeres. Les importations et cxportations reunies presenlent, pour cette annee, une valeur ofliciclle de 3 milliards 120 millions , qui represents une valeur reelle de 3 milliards 72 millions. Dans ce dernier nombro , les importations ligureul pour 1 milliard 392 mil- lions, et donnent un accroisstmenl de 298 millions sur 1851. Les exportations s'elevent a 1 milliard 6S0 millions, el offrent une augmentation de 1(50 mil- lions sur 1851. Le commerce special s'est ekve a la valeur reelle de 2 milliards 26*3 millions; augmentation sur 1851 : 320 millions. Les importations y soul entrees pour 989 millions (augmentation, 22/j millions) ; et les ex- portations, pour 1 milliard 257 millions (augmenta- tion, 99 millions). ( -1"9 ) BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES !JE BELG1QUE. Nousextrayons de V exceWenl Resume de la statistirjitc generate de la Belgujue, par M. Hcuschling, les rensei- gnemenls suivants surles bibliotbeques et les archives publiques de ce pays. II y a, en Belgique, vingt et une bibliotheques pu- bliques. La bibliolheque royale, a Bruxelles, la plus considerable de toules, conlient environ 180 000 vo- lumes, y compris les doubles, 19 608 manuscrils, 30 000 gravures et 14 000 medailles et monnaies; la nioyenne des accroissements des imprimes est de plus de 3 000 volumes par au. Les aulres bibliotheques soul: cellos des universiles de Louvain (60 000 vol.), de Gand (59 650 vol.) et de Liege (58 000 vol.); puis celles des villes de Tournay (26 230 vol.), d'Anvers 1 191/(8 v.) , de Namur (17 000 \ ol.), de Mons (15 000 v.), de Bruges (10500 vol.), d'Ypres (9500 vol.), d'Audc- narde (4 229 vol.), d'Ath (3 000 v.), d'Arlon (3 000 vol.) de Malines (2 500 vol.), de Cbimay (820 vol.), de Ver- viers, Ilasselt, Courtray , Furnes, Tirlemout et Ter- mondo. Independamnienl des bibliotbeques publiques pioprenienl elites, il exisle de nombreux depots de livresqui out des destinations determinees : lelles sont les bibliotbeques des Gbambres legislatives, des divers ministeres, de la Commission centrale de statislique, du Depot de la guerre, des (lours de justice, des deux Academies royales, de I'Observatoirc, des hopitaux , des regiments de 1'armee, etc. L'Ltal possede , outre les archives generates du ( 180 > royaume, a Bruxelles, des depots d 'archives a Gaud, a Liege, a Mods, a Tournay, a Namur et a Arlon ; les archives generates se composent tic 39 7^2 chartes et actes surparchemin, 52572 registres et 3S 280 car- tons et liasses. Los administrations provinciales pos- sedent aussi des archives d'une grande ulilite pour l'histoire nationale, aussi hien que pour les interests des provinces, des communes et meme des particuliers. II en est de meme des administrations communales : parmi les archives communales, le depot de Bruges est surtoul remarquable, cette ancienne cite, qui fut I'enlrepot general du commerce entre le nord el le midi de l'Europe, ay ant conserve un grand nonihre de pieces qui se rapportent aux evenemeuts donl elle a ele le theatre au moyen age. MOl VISMENT LITTER A IRE ET SCIKNTIFIQUE EN GllLCE. D'apres le journal grec la Pandore, la Gazetted' Aus- bourg et des details lournis par un jeune ct savant Grec qui habile Paris, M. Marino Vreto, voici le mou- vement actuel litleraire et scientifique de la Grece : il y a cu, en 1852, 16/i publications grecques, dont J 20 out paru dans le royaume de Grece, 29 dans les lies loniennes, 7 en Turquie, 8 dans d'autfes pays; ii y en a eu 107 a Athenes, 8 a Syra, 3 a Patras, 1 a ISaupIie, 1 a Tripolitza, \h a Gorfou, 8 a Cephalonie, 7 aZanle, 2 a Constantinople, /j a Smyrnc, 1 a Uoukbaiesl, 5 a Venise, 3 a Londres. ( 181 ) Avant 1831, il n'y avail en Grece aucun journal, pas meme une imprimerie. II n'y avail que quatre on cinq ecoles, aSiplmos, Missolonghi, Dimitzana, etc., ou Ton enseignait a un pelit nombre d'eleves l'ancienne lan- gne grecque. Aujourd'hui Atbenes possede dix-neuf imprimeries avec quarante presses, huit fonderies de caracteres, dix presses lilhograpliiqnes; il existe des imprimeries a Syra, Nauplie, Patras, Tripolitza, Chal- cis. II parait actnellement dans le royaume de Grece vingt-deux gazettes et quatre journaux periodiques; ces derniers sont edites dans la capilale, avec quinze autres gazettes. Pour un million d'habitanls, la Grece compte dans ses etablissemenls d'instruclion 750 pro- fesseurs et environ hi 000 eludiants. Un grand nombre d'eleves, surtout dans les hautes classes, sonl fournis par les provinces turques. Outre les etudianls des gymnases, 350 ou AOO jeunes Grecs suivent les cours des universites de France, d'Allemagne et d'ltalie. Le gouvernement en entrelient a ses frais une trentaine dans le but de les formev au professorat. Allienes, outre son universite, qui est un magnifique edifice, renlerme un observaloire, sept gymnases ou colleges, soixanle-dix-neuf ecoles secondaires lielleniqucs, une ecole novmale, un seminaire de tbeologie, YArsaceum, etablissement fonde par un Valaque, et des Societes de medecine, d'histoire naturelle, d'archeologie et des beaux- arls. La bibliolheque publique contient deju 70 000 volumes et une belle collection d'instrumenls de physique. ( *82 ) MOEURS DES SUN DHLS. F.XT11AIT d'c.NE I.liTTP.I' DK M. MATCIIP.TT. MISSIO.NN IIIU- a kohatciii (sisfin . (fnsere dans le Journal des missions, ('vang cliques, juillel i8j.1.' « Je ne vois aucune raison de craindre que le Sindh demeure un en droit sterile dans la \igne du Seigneur. II esl vrai que, au point de vue de la civilisation, scs habitants Soil! presque des sauvages, et qu'il regne parini eux une grande immoi alile. Com me les Crelois d'aulrcfois, 1'iin de leurs viees les plus comtnuns est le mensonse. lis sont si nialbeureusenient ronnus au loin sous ce rapport, qu'un pfoveHbe persan dit : « Laisscz un serpent s'eehapper, mfiifl ufl Sindlii, tuez-le. » Kt cependant ces Sindhis o (Trent aux regards tons les dehors d'une noblp race; el, s'il est permis de lirer un pronostic de leurs figures, generalement belles el on- veries, on peut esperer qu'unefois convcrlis, ils feront lionneur au iiom chrelien , et pouiront devenir une source de joie pour le missionnaire. Ils out dans le caractere plus dc vigueur, plus de leu et bien moins de servilite que leurs voisins de I'lnde. S'i!s passent pour etre de plus grands menteurs, re n'esl pas qu'ils menlcnl plus souvent ou d'une maniere plus tnons- trueuse, mais parce qu'ils le font avec moins d'adresse. Lemensonge d'un llindou est generalement ties habile, et ressemble tellement alaverite qu'on s'y laisse faci- lemenl prendre; tandis que celui du Sindhi est bardi, el lc plus souvent si grossier, qu'il sutfit de la moindre sagacite pour ie decouvrir. Je suis convaincu, d'ail- ( *83 J leurs , que ce defaut, cle meme que la barbarie et les autres vices cle ce peuple, lenait en grande partie au caraclere violent et corrompu du gouvernement des Amirs. Mainlenant que des lois plus justes vont le re- gir, cette cause cle demoralisation cessera, et si a ce bienl'ait de la Providence Dieu daigne ajouter ceux de la grace, nous verrons, j'cn ai la douce comiction, ce pavs deveniiTun des jardins bien planles cle l'Eternel. « La villc de Kurrachi (Koratchi) , vue de dehors, a une cerlaine apparence, niais en y entrant cette premiere impression s'evanouit. II regno dans ses rues une ef- 1'royable malproprete, dont l'odeur vous poursuit long- temps apres qu'on les a quittees. Des essaiins de mou- ches \ int'cstent 1'air. » ( 184 ) \oiivellcs geographiques. ASIE. I'.XTIUIT D'UNE I.KTTRK DK M. OPPKRT, DATf'E DP. BAGDAD, i.i. 17 jdillbt 1853. ( Communique, par M. U D1 BART11 DANS I.' AFlUQUli CENTRALE. FRAGMENT d'uNE I.ETTHE DO I)' I1ARTI1 A M . ALEX. Ill-; II r M lllll.li I . (Extrait tics Noui'tlles Annates de$ voyages, d'apres \c Journal r>ro- graphiqiie allemand de M. le Dr Gdmprecht.) « Resl6 seul dans ce vaste inonde inexplore , sans appui qui me soutienne , j'ai renonce aux choses in- certaines, etje me suis decide a atteindre sans retard un but un peu plus sur. Pour la premiere fois mon chcrain va se dinger vers l'ouesl. Ce queje vais main- tenant essayer de decouvrir, e'est la parlie du Kouara que la mort de Mungo-Park a laissee inconnue, ainsi que les pays de Kebbi, de Saberma el de Gourma, qui bordenl ici 1c fleuve au nord et au sud. Je veux voir ces conlrees, dont les populations rappellenl a certains egards, par les habitudes de leur vie , notre moyen age eui opeen ; ju vcux voir les progres de la puissance fellatab et ses nouveaux etablissements. Si je reussis, et si j'ai trouve un bon accucil a Sokotou (1), ma route, au relour, me ramenera vers le sud-est au pays (i; Oribographe dc M. Bartb. ( 187 ) d' Adatnava que j'ai deja visile une fois en y arrivant par une autre direction, el que j'ai reconnu alors etre la clef de l'Afrique centrale. Et, de fait, je ne connais aucun fleuve que je puisse comparer a ces deux grands bras du Niger, l'un embrassant dans sa vaste courbure toute !a partie occidental de la region moyenne de rAfrique , l'aulre, sorli du cceur du continent, be partageant lui-meme en deux grandes arteres navi- gables au loin. J'ai trace sur la carte joinle a mon courrier parti il y a un mois et demi toute la partie de ce grand bras oriental du Kouara que j'ai pu re- ronnaitre jusqu'a present; pcut-etre reussirai-je en- core a reconnailre !e cours inferieur du Beiinoue dans la riviere tres importante de Kororofa, et a explorer la pailie superieure de son cours principal. J'ai marque egalement sur celte carte les resullats demon voyage au Baghirmi, ou il ne m'a pas ete ])ermis de m'avan- cer jusqu'a la capitale. Le fait est que l'acces de ces contrees n'est pas facile, mais la voie sera ouverte a celui qui viendra apres moi. J'espere , en definitive , avoir fait aussi un assez grand pas dans la reconnais- sance du bassin des grands affluents du Tsad, formes par deux rivieres qui se reunissent dans la partie inferieure de leurs cours, ce que Ton ignorail, ou a peu pres; car Denbam ne savait pas que le Karnak du pays de Logone n'apporte au Chary qu'un cours d'eau de beaucoup inferieur a celui-ci, dont il est par consequent tres distinct, aussi bien que la riviere qui passe a Koussdri, au-dessous de laquelle ville I'Asou recoil la petite riviere de Ldgome Logone. J'esp6re avoir, au moyen d'un reseau de routes eroisees que j'ai suivits, etabli d'une maniere au moins Ires ap- ( 188 ) procb.ee les grands lineaments tie la geographie tie ce pays; mais la partic superieure tlu cours ties deux ri- vieres resle inexploree, ainsi que le cours du Beu- noue, et je n'ai aucune indication en cc qui les tou- che. II doit y avoir de tres grands Etats paiens dans le sud-est de Boubanjidda. Le puissant royaumo d'Jn- tloma est situe a une grande distance au sud, au dela de Bang-Dai. » Mes etudes, pendant les derniers trois mois que j'ai passes tranquillement a Rouka, sauf la Irisle inter- ruption que la morl d'Overweg y a apporlee, ont eto a peu pros exclusivement linguisliques , et j'espere arriverpar cette voie a jeter un peu de jour sur la for- mation des nationality particulieres tie cetle partie de l'Afrique centrale. J'ai deja envoye quelque chose ; dans trois mois environ je ferai un nouvel envoi. Cct envoi parlira de Tzinder, qui sera ma premiere station dans mon voyage a l'ouest; atlendu que le grand mar- che tie Kano m'est ferine , par suite ties hostilites en- Ire les Fellatah et les Ranovi. Peut-etre trouvcrai-je la le loisird'expedier une eourle introduction historique, car je serai force d'y sojourner au moins un mois, poury recevoir du nord les materiaux et les secours intellcctuels que j'en attends. Peut-etre y rccevrai-je aussi un barometre-aneroide neuf, cequi serait fort a desirer, cat Telal de mon instrument ne me permet plus tie compter sur 1'exaclitudedes mesures qu'il mc fournit. » Lin post-scriptum du 'Ik novembre annonce que le voyagcur quiltait Rouka le jour memo. ( 189 ) OCEANIE. M. Rede, capitaine du navire Hannah, a fait un rap- port (datcde San-Francisco deCalifornie, 15 avril 1853) d'apres lequel il aurait decouvert deux lies clans le groupe des Acteon, compris dans l'arcbipel Pornotou : l'une est, d'apres ses calculs, par 21° IS' de latitude S. et 136° 35' de longitude 0. (Greenwich); I'autre, par 21° 16' de latitude S. el 13(5" 42' de longitude. Elles no son t marquees suraucune carle, dit M. Rede, et les Irois autres iles Acteon sont memo placees irregulierement sur la carto de Wilkes. NOUVELLES DIVERSES. La grande et belle ville de Cliiraz a ote" detruite par un tremblement de terre dans la nuit du 21 au 22 avril dernier. Chemins de fer dans I'lnde et en Egyptc. — Le gouvernement des Indes anglaises a arrele l'elablis- sement des chemins de fer suivants : la ligne prin- cipal commencera a Calcutta, passera le Gauge a Rad- jemahal, et, suivant la rive droile du fleuve, atteindra Patna, Benares, Allah -ahad; longera ensuite la Djemnah, touchera Agrah, et atteindra Dehly ; on la prolongera plus tard sur Lahore et Peychaver. — On a ddtja inaugure, dans la presidence de Bombay, un chemin qui doit se relier a la grande ligne de Calcutta a Dehly. — Un chemin commence se dirige de Madras dans l'interieur, l'ouest. Le chemin de fer qui doit unir Alexandrie au Cairo est Ires avance. Ou en a projele un du Caire a Su z; mais il n'est pas encore en execution, ( 190 ) Le journal autrichien YAastria annonce la moti de M. Reitz, consul autrichien, qui a succombe aux fati- gues tl'un voyage dans I'Abyssinie. Entre a'utres lieux visiles par co voyageur, on remarque Debr-Eski, villi? placee a 9/iOO pieds au-dessus du niveau de la iner, et nouvclleinent batie par Oubi, pour remplaeer son ancienne residence, Semen, situee a 8 lieues de la. Dans one seance de la Societede geographic de Ber- lin, le 2 juillet 1853, on a appris que M. Mollhausen, artiste habile, qui a sejourne longlemps, avec le due Paul deWurtemberg, parrui leslndiensdu nord-ouest de l'Ainerique, a ete attache, en qualite de peintre, a une grande expedition scienlifique soutenue par le gouverneuient americain, qui y consacre une soiume de 500 000 dollars. Celle expedition, dont la dureedoit etre de deux ans, eslchargee, sous la protection d'une nombreuse e.scorlc militaire, de reconnaitre le conti- nent americain du nord dans loule sa largeur, et d'explorer les passages des moi.ts Rocheux jusqu'en California On a decouvert recemment dans des cavefties encore inexplorees qui aboulissent aux celebres grottes d'Arcy-sui'-Gure (Yonne), des fossiles du plus grand inleret. M. Robineau-Dosvoidy , habile paleontologibte, ay ant etudie ces fossiles, y a retrouve des os d'hippopolauies, d'elephanls, de bond's, de chevaux, de cerfs, de dahns, d'aues, de chieiis.de refines, d'hyenes et de ligrcs. ( m ) M. I,' abbe Gocbet, dont nous avons , apres Rene, lisez: Louis XII, au lieu de Louis XI. t leh <1<- Geographic .i '. Serif Bulletin d Aoul et Septeinbre 18.1.H. CARTE dies see pom 1' Intelligence li litirni de M.' JAMES RICIIARuSON imn il'Afrinjw miralc d ap : ■ u i ■ ay W.SB TOl AT fo\ jtf ' Tererai J/1 fflarmaken *-T. . TaUcjit p | j/e wourzoiik u Tutteuaus let {*& y~-— aXp-g ^ — -^ ft titu sc/ilainst destines in lia tvilee^ A S B futjliuda 1 ://// '.' If Baghzcw A»lia /<■ Uci/i/ir liordl i/ .•cfmirm r/li T Pftobrt "f -' nt'i'i'tjrlii ? Damerghou 55 fiti de Vecevtbrt l8So 0 ^ /.tltilci- - ('til tit, GOEBEn & .ikLiinu " 0 - \fftvTwzq du toJutn iiu SAoui h\»l RuJiuittson ymeurt Utimtzm^ ' , h ttynalc Heghan. Kol'rru f 'h.'i'ci it Ytteoba *K , I 1 u i i Let FUcitet utili,ju,-ni !a turecti^ji de • qui ■ o ■■•>■ tc&u&ed unfcJta ** ° Has /ait ftttsgow 1 liiictwu fin) Longitude Oriental? duMmnimtli- Greenwich ULLETIN DE LA 0CT013RE 1853. SI&itioii*eg, Notices, Documents originaiix, etc NOTE SUR LES CYCLONES OU TOURBILLONS DE L'OCFAN INDIES, (Communique par M. Maillakd, ' cVapres les observations de MM. PinmxcTow",' Bohsqcet, Keller et DrcoM.) II existe dans I'ocean Indien, tant au nordcju'au sud de i'£quateur, des lourbillons tres remarquables con- nus sous le nora de cyclones. M. L. Maillard, ingenieur colonial a l'ile de la Reunion, qui a heaucoup eludie ces curieux et redonlables inouvernents atmospberi- ques, a bien voulu communiquer a la redaction du Bulletin la Note qu'on va lire. La loi principale des cyclones est leur tourbillon- ncmcnt, qui, dans I'liemispbere nord, marche en sens inverse des aiguilles d'une monlre, et, dans l'he- mispbere sud, se dirige dans le meme sens que ces ai- Yr. octobuf.. 1. \k ( 194 ) guilles. Cc tourbillonnemenl, dont lavitesse peut allcr a 60 milles par heure, s'opere autour d'un centre qui lui-meme a un mouvement de translation, de direction variable, mais a peu pres connue. Ainsi, vers I'equa- teur, ce mouvement va de Test k l'ouest, puis il s'infle- chit vers le N., dans l'henaispbere N., ou vers le S., dans l'heinisphere S.; par 20 ou 25 degres, la ligne de translation se courbe de plus en plus, Unit par de- venirN. el S., par 26 et 30 degres, et decrit ensuite une autre partie de parabole a peu pres semblable a la premiere. Ce mouvement acquiert de h a A0 milles al'beure. La marchemoyennedes cyclones est de!5 a 20 milles a l'heure ; leur diamelre varie entre 50 et 1000 milles. II regne onlinairement une espece de calme au centre d'un cyclone ; cependanl plus on est pres du centre, plus la tempete est dangereuse. Pour un marin, toute la science consiste done a s'eloigner du centre et de la ligne de translation presumee , ou a mettre a la cape sous des arnures favorablcs. Disons tout d'abord que ties souvent les cyclones sont doubles et triples, c*est a- dire se composent de plusieurs cyclones voya- geant presque parallelemenl : il suflit, au reste, d'etre prevenu a l'avance de la possibility de ce fait, pour eviter de se jeter dans l'un ou dans l'autre. Quand, par suite de Petal du ciel, de la mer et du barometre, on craint l'approche du cyclone, la pre- miere cbose a faire est de cbercher ou se trouve son centre. Quand les vents sont bien etablis, le vent regnant elanl dans la langenlc du cyclone, le centre se trouve toujourssur la perpendiculaire inlerieure a la direction du ^ent , c'esl-a-dire a droile de la marche du vent ( 195 ) dans l'hemisphere sud et a gauche dans l'hemisphere nord. Mais il ne suflit pas de savoir ou est le centre, il faut encore savoir vers quel point il chemine; il sutfitpour cela de tracer a un moment donne, sur la carle, la j)Osilion du navire, la direction du vent regnant et la perpendiculaire sur laquelle se trouve le centre du cy- clone (par la table ci-dessous, on connaitra approxi- mativemenlla distance du centre). Si, quelques heures plus lard, on repele le meme trace, on aura pour le centre deux positions qui determineront la lignc de translation du cyclone , c'cst-a-dire la ligne a eviter. Hauteurs comparees du baro metre, a partir de 100 milles du rayon du cyclone, etens'acancant des vents -variables et des brises folks qui regnent it son pourtour [quand le barometre marque de 7h7mm a 757mm) , jusqu'au centre {oil il ne marque plus que de 707mm a 7llmi11). Distances au cenlre en milles oil cenliemes de rayon. Hauteur du barometre en millimetres. de 747 a 757 de 745 a 755 de 743 a 753 de 740 a 750 de 737 a 747 de 733 a 743 de 728 a 738 de 722 a 731 de 713 a 722 de 707 a 711 tjo 5o 40 3o INota. Les variations peuvent inenie ette plus gran'deS, selon Tin- tensile du cyclone. ( m ) G^neralement le barotnetre descend d'autant plus que le centre du cyclone esi plus pros; cependant il a souventdes tendances a rempnter ; cettc action se fait surtout sentir apres la premiere baisse, etles ondula- tionssont en general le plus sur indice du cyclone. La droile du cyclone est cello du mouvcmenl do translation, comnie on dit la droite d'une riviere. Dans les deux hemispheres, un navire doit tenir la capelribord aniures quand il est dans la partie droite du cyclone, ct babord amures quand il est dans la moitie gaucbe. II faut prendre garde aux couranls des lem poles et al'elevalion du niveau de la mcr, qui estquelquefois de lm au centre du cyclone; les courants, etanl le re- sultat des vents rotatoircs , out la memo direction qu'eux. Aux i!es Mascarcignes (ia Reunion, Maurice cl Ro- drigue) , l'orage ne grondc gencralemenl que sur les bords du cyclone ; il le precede souvent. Parmi les si- gnes precurseurs du cvclonc, apres les oscillations du barometre, on doit tenir comple de la leinte rouge que prend le ciel, surtout au coucber du soleil ; souvent la mcr s'eleve et mugit avec violence. Les vents sunt variables, etieur moyennc indiquo la direction des cy- clones; lacbaleur est excessive, le temps est lourd ct le soleil ties ardent. Les variations du barometre en sens inverse des marees altnospberiquos sunt un indice presque certain, lilies offrent, a la Reunion , leur maximum de 9 a 10 b. du matin, et de 9 a 10 b. 1/2 du soir; leur minimum dc 3 a h b. du soir, cl de 3 a 5 b. 1/2 du matin. En povembre et d^cerobre, les montagnes so c.nw- ( 197 ) went d'un voile sembtable a un faible brouillard; les cumulo-slratus, les nimbus declares sui lcs bords, sur fond do cirrho-cumuhis eldecirrhus, sonldes indicospres- quc siirs; souvent les premiers chassent, et les seconds sont i in mobiles. Pendant les aulres mois, le cicl est bleu d'azur clair, serein , surtout pendant la nuit; la rpsee est abondante; il fait calmc ; les cumulo-stratus sont plus ou moins fonces, les nimbus cbassent et pas- sent par intervalle, il pleut par grains, quelques cirrho- stratus sontrepandusga et la ; a l'approcbe du cyclone, lcs cirrho-straius forment unc coucbe snperieure im- mobile. La table ci-apres donne ('indication de la frequence des cyclones dans lcs diverses parlies del'ocean Indicn. LOCAI.ITEj. > 1 = <-> > i5 '4 > 8 a c* —i o i *-* o o o < o c ■■n 0 o o > o z I O 6 lies Mascareigngs. . . . '-» <> 0 0 0 I 2 id IO 7 I 0 Mer dos Indcs au S. du | 0 i3 in 8 4 1 0 O o i 4 .! Golt'e du Bengale. . . . ■ I 0 1 i 7 3 o 1 0 6 3 Mm' dc Chine 0 i o O o o 2 5 5 18 10 6 o Dans les hautes latitudes, lc cole dangereuxdu tour- billon sc fait seul senlir; aussi, au cap de Bonne-Espe- rance, si Ton voit pointer au N.-O. un nuage noir et s'il s'eleve a 25 ou 30 degres , les vents passent au N.-O., puis a l'O.-N.-O. II laut done prendre lcs amines a babord. — Plus au nord , ces dispositions se dissipent et Ion prend les amines a tribord. ( 198 ) Analyses, iKxtraito d'ouvra$eg, Melanges, ede. RAPPORT DE M. IS AMBER t SUR TROIS PUBLICATIONS RELATIVES A LA PALESTINE, AU JOURDAIN LT A LA MER MORTE. 1° Voyage autour de la mer Morte et dans les terres bibliques, exicuUdedicerhbre 1850 a avril 1851, parM.de Saulcy, membre dc l'Instilut de France (acaddmie des inscriptions el belles-lettres), public sous les auspices da ministerede 1'instruction publique(l). ?° Rapports surl' 'expedition americaine pour l: 'exploration du cow ^ duJourdain ei de lamer Morte, par M. W.-F. Lynch, lieutenant de la marine des Etats-Unis (2). 3° Narration du voyage, par le meme oflicier, commaiulant de l'expddition (3). Lu dans les seances de la Commission rentiale en 1 853. La Society de geographic in 'a fait l'honneur de me renvoyer l'examen flu premier dc ces Irois ouvrages ; olio se souvenait sans doute qu'cn f&vrier 1850, j'avais rendu compte des resultatsde ['expedition americaine, d'apres une narration abregee de M. Ed. -Pi Montague, publiee a Philadelphie en 18/i9: alors 1c rapporl ofTi- ciel et la narration detaillee du commandant Lynch n'etaicnt pas encore conn us en France : 1'auteur de cet abrcge s'annoncait comme un des membres de (1) 9. vol. in-8°, avec 3 livraisons de elites. Gidc et Baudry, 1 853. ('.'.) l ,c pai'lic, fi'vi ii i i : j;i ; •■ ', scjitcinlii'i; I 85 I ; 2 vol. in- j", avec • ■ irtes. (3) l vol. in-8", avec cartes el gravures. Boston, 3C edit., l85o. ( 199 ) l'expedition. Mais il n'esl pas nomme dans la liste officielle, ct nous ignorons s'il s'y est adjoint, comme volontaire, ou s'il a votilu s'autoriser aupres du public d'une qualite qu'il n'avail pas. Quoiqu'il en soit, au- jourd'hui que les rapports ofliciels du commandant, M. Lynch, et sa narration originale,sont sous les yeux du public, et que la Societe n'en a pas encore publie l'analyse , quoiqu'elle lui ail donne l'un do ses prix en 1851, il nous a para urgent et convenable d'en join- dre l'examen a celui de l'ceuvre de notre compatriole M. de Saulcy. La comparaison de ces importants docu- ments sera d'autant plus utile aux progres de la geo~ graphie , et fera ressortir le merite respectif de l'un et de l'aulre voyageur. Toulefois nous ferons reinarquer, des 1'abord, que l'un d'eux avait a sa disposition trei/.e personnes au service des Etats-Unis, et deux savants qui s'y sont adjoinls comme volontaires, le premier a Constanti- nople et le second a Beyrouth ; il etait muni des res- sources d'un gouvernement qui ne menage rien dans 1'inleret de la science, tandis que M. de Saulcy et ses compagnons de voyage, an nombre de cinq, elaient reduits a leurs seules ressources, comme particuliers, et ne pouvaient se p'revaloir que de l'appui moral des autorites francaises. L'expedition americaine etait pourvue de deux pe- tils bailments ou chaloupes, en metal, l'un de cuivre, l'aulre de fer galvanise, que Ton transpurla par Lerre, de Sainl-Jean-d'Acre a Tabarieh ; c'esl la a pro- prement parler que commenca l'expedition ameri- caine, le h avril 18i8 (1), au prinlemps. (i) Cli. VII de la narration; p. 4 du l" rapport. ( -20(1 M. de Saulcy, arrive a Beyrouth deux ansa huit mois apres', le 7 decembre 1850, on hivcr, mit cinq jours a explorer ['antique cile pheniciennc (qui a retcnu le nom de Bcryius) cl ses environs; presse d'arriver a Jerusalem pc ur la i'ole dc la Nalivite, 25 decembre , il n'a en que six jours a donner a la description du pays qui separe cetle ville de I'ancienne Ptolemais. Ces jours onl cle bien employes, grace a son aclivite; mais ils elaient insoffisants pour faire des explorations etendues, et pour les murir. La narration dc cc voyage n'a pas d'aulie division que le recit de sa marche, inalgro les noinbrcuses dissertations qu'il y a jelees par inlervalle. Peut-elrc l'auteur cut-il micux fait de lvscrvcr ccs rccbercbcs pour des cbapitres separes, ct de se borner dans ce premier recit a son itinerairc. Dans tons Jcs cas, il aurait du mettre an baut de chaquc page un litre courant, pour signaler les lieux ou il se trouvc el les objels qui sonl deer its dans le texte de son itine- rairc : car il est impossible a la ineinoirc la plus beureuse de se souvenir des details d'un recit qui com pr end d'unc scule haleine deux volumes enliers. Le commandant Lynch a eu cettc attention pour ses lecteurs, el sa division en cbapitres delasse 1'at- tenlion et permel de se retrouver i'acilemenl. L'au- teur Irancais remplira aiscment colic lacunc , soil dans une nouvellc edition, soit en ajoutant une table des cbapitres, et, cc qui vaudrait mieux encore, une table analylique des lieux et des noms, avee les mots arabes, comme on les trouvc clans les Recherches bibli- fiucs de Robinson, que ftl. dc Saulcy admire autant que nous. ( 201 ) Nous avions, clans lc voyage du docteur amerieain Robinson, public en 18/il (1) des cartes excellenlcs dressees par M. Kiepert; — une carte plus detail- Ice encore publico a Berlin, en 1850, par Putter et .' immermann ; Irois plans, do Beyrouth, dc Saitla el de Sour, ct de leurs rades, dresses au depot dc la marine, en 18/(9, sur des cartes anglaises, ct qui soul gradues; — la grande carle dc M. Callier, publiee au depot dc la guerre en 1840; — et, plus ancienne- ment encore , les carles topographiques du colonel Jacolin, qui font parlie du grand atlas dc l'expedilion d'figypte. Nous aurions aime a voir citer par M. deSaulcy ce monument de la gloirc francaise, auquel les clrangers ont emprunte, ct qui a encore savaleur pour les pays que nos colonnes ont parcourus. Jacotin a pour la premiere fois donne le veritable aspect de cc beau pays. Nous avons , d'apres les carles les plus eslimccs, du verifier les premieres distances du nouveau voyage pour nous assurer dc son exactitude; et c'elait un devoir pour un membre de la Societe de geographic d'appuyer sa critique sur ces verifications. Nous y lisons (2) que lc Ras ou cap Beyrouth , sur lequel au rcsle la carle meme du depot n'a point porte les verilables latitude el longitude, quoiqu'elle ait etc donnee des 1821, et corrigee en 1836, est a 2 ki- lometres de la ville ; il y a erreur, en moins, d'un tiers. (i) En irois tomes, (a) PaGe S. ( 202 ) Notre voyageur croit avoir decouvert sur la route qui part tie la villc vers Saida, c'est-a-dire au sud, et dans la direction du cap (c'est-a-dire a l'ouost), les ruines d'une basilique et non d'un theatre, de bains baignes par la mer, et autres debris de 1' antique Be- rytus : il en a meme dresse le plan. Mais il n'en fixe pas la distance, et s'exprime avec si pen de precision, qu'on ne sail pas si c'esl au-dessus de la crique Hassan ou plus pres du cap, a l'occident, que cette basilique est situee. II remarque dureste, avecraison, ailleurs, que dans l'edilion des pctits geographes de Gail (fds), et dans le Recueil ties itiaeraires, de MM. Miller et Lapie , il faut efTacer la virgule qu'ils ont placee entre Atpjv et Bopi;oj, pour en faire deux localiles distincles. 11 nous parail evident, avec lui, que Bocivo;, ou plutol Bofeivo; ou Roceio; est la qualification du port de Berytus, et de sa .situa- tion septentrionale, par rapport a la ville. Au resle, cette observation n'estpas nouvelle; elle avail ele i'aite par Voss , dans une note reproduite par Gail lui- meme (1), el dont M. de Saulcy ne parle pas. Lapie, par suile de celte separation, avait cherche. Borinus dans une tour El-Berujem, probablement le Bourjel- Bradjiny de Zimmerman n. On reconnait bien dans le Khan-el-Khaldab (2), point de balle de la premiere journec de M. de Saulcy, 1'ancienne rleldua de l'ilineraire de Jerusalem; niais pour ce resullat, il faut transposer les chillres tie l'ili- (i) Nole 623. (2) EI-Khulda de Kiepcrt et de Zimmermann. — M. de Saulcy change l'orthographe , d'une maniere souvent inoins reconn.n^- sable. ( 203 ) neraire qui compte 12 milles romains entre Berytus etHeldua, tandis que c'cst 8 seulemonl qu'il faut lire selon Robinson et M. Saulcy : ccci a ddroute MM. Miller etLapie, qui, pour se conformer a Icurtexte, ont place Ileldua a l'emboucbure de la riviere el Khadhi (1) , mais plus au sud ; et Porpbyrion a l'emboucbure du Barouk, nom inconnu sur cette parlic de la cote. C'esticile lieu dcremarquer que, puisqueM.de Saulcy emprunle la nomenclature des itineraires romains, il ne pouvail se dispenser de donner l'ecbelle compa- rative de pes milles avec le sysleme metrique, car les trois quarts dc ses lecteuis ignorent qu'aujour- d'bui le mille romain est estime de 1481 a 1/1S2 me- tres, environ 75 au degre. Ceux qui veulent se rendre compte de la valour de ses arguments, sonl obliges de se faire eux-memes cette ecbelle sur la graduation de la carte. Or, pour faire sentir le danger d'un calcul precipile, on pout citerl'exemple memedeM. de Saulcy. L'ecbelle metrique de sa carte est divisee de i'acon quo le degre de latitude aurait de 132 a 133 kilometres, au lieu de 111 kilom., 19. — Cette erreur d'un sixteme, qui au reste pent n'elre que cello do son dessinateur, est de nature a tromper tous ceux qui on feront usage sur la carte, et elle parait s'etre otendue a l'ecbelle des itineraires. Cette deuxieme ecbelle , en effet, au lieu d'etre portee sur cbacunc des cartes itineraires, etant, pour eviter des frais de repelilion, exprimee une fois pour loutes sur la carte gonerale, a ete de.duite (i) C'est encore une variante d'El-Khaldah, que M. Cullier e'crit el Khaldc. ( 204 j naturellemenl dc la grande echoile doul die est un dixieme (1). (i) Ln graduation e.->t necessaire pour placer ;tvec precision les point's principalis d'une carte a lenr distance respective. N< us avons ve'rifie la latitude de sis villcs observee cxacienicni (_\ c msignee dans la Connaissance des temps de 1802, par .M. Daussy; ces villes sont Beyrouth, Saida, Sour, Saint-Jean-d'Acre, Jaffa et Jerusalem; nous avons trouve dans la plus importante, cello dc Jerusalem, 2.' i3' environ Irop an nord, e'est-a-dire 4 kilom. — Sour n'est place qu'a 1' 3o'' trop an noul (environ 3 kilom.). Quant au cap Beyrouth, elle n'est pas appreciable, vu que le dessin dc la carte tie M. de Saulcy n'est pas cbnformc au plan topographiqnc t!u depot de la marine et aux cartes les plus estime'es. Au con ir aire, Saint-Jean-d'Acre ct Jaffa font places environ 1 minute, on ?. kilom , trop an sud, ce qui, par rapport a Jerusalem, donne une difference totale da G Kilom. — Ce n'est peut-etrc pas lies considerable poui uu • carte ge'nerale, mais pour les cartes parliculieres ce serait de grande consequence. L'echclle, pouvait par suite etre difficilement esactc ; nous l'avons comparcc a celle de M. Callier, qui est precisement de moitic plus longuc, celui-ci ayanl ] ris le 5oo,ooo* el ML Saulcy le 1, 000,000* ; la carle de M. Callier est paifaheim nt graduee, et I'echelle est conforme a i-iitr graduation; no. is avons pri's d'abord la distance de Saint- Jean-d'Aci e a Beyi ouili, et, Iiieu loiu de trouver cette distance double dans la carte de M. Callier, nous n'avons obtenu que les 9/12" en- viron. De Saint-Jean-d'Acre a Jerusalem, la difference est la meme. Eu cliiffrcs nous avons trouve : De Beyrouth a Saida, M. Callier. . . 33 kilom. M, Saulcy. . . ^i — Difference : Saulcy en sus. 7 — environ t/Sf. De Saida a Sour, Callier 3.} kilom. Saulcy 38 — Difference: Saulcy en plus. \ — environ i/8°. ( 205 ) M. de Saulcy est bicn au-dessus de pareilles erreurs ; mais clles averlissent le lecteur do celles qu'il pom-rait coaimellre lui-meme dans les 6chcll.es comparatives, I'aule d'une attention sufilsanle. En appliquant l'echello de la carte a la distance qui De Sour a Saint-Jeaa-d'Acre, Caliier. 39,5oo Saulcy. 57,5oo Difference : Saulcy en plus. 18 kilom, env. moitie. De Jaffa a Sairit-Jean-ct' Acre, Caliier. io3 — Saulcy. 122 — Difference: Saulcy en plus. 19 — environ i/Gc. De Jaffa a Jerusalem, Caliier 5j — Saulcy. .... 66 — Difference : Saulcy en plus. 9 — environ 1/6 0 3 3 be Jerusalem a el-K'nali (Hebron),Callier. 3 1 Saulcy. 42 Difference : Saulcy en plus. 11 — environ i/3. Dc Jerusalem a Riha (Jericho), Caliier. aS — Saulcy. a3,5( o Difference: Saulcy en moins. 5, 5oo environ 1/4. Dc St-Jean-J'Acre a Tabaricli, Caliier. 53 kilom. Saulcy. 56 — Difference: Saulcy en plus. 3 — environ 1/17°. De Beyrouth a Balbeck, Caliier. ... 68 kilom. Saulcy. ... 62 Difference: S.mley en moins. 6 — environ 1/11'. ( 206 ) oxisto enlre Beyrouth ol lo Klian-el-Khaldah, il y a 12 kilometres, et, comme il fautajouler un cinquicme pour les detours de la route, on a l/i kilometres, an lieu de 41,856 metres exjges par les 8 milles remains De Beyrouth a Damas, Caliier 84 — Saulcy 108 — Difference: Saulcy en plus. 24 — environ i/3, 5. 1),- 2°° prop. i/8°. De Safourieh a En-Nazara, Zimpaerm. 6 kilom. Saulcy. 6 — — Egalite. De ISazara ;i EI-Fouleh, Zimmermann. io — Saulcy 1 i,5oo Difference: Saulcy en plus. i,5oo prop. I ~. De Kl-Djenin a Djclia, Ziinuici inann. 17 kilom. Saulcy 22 — Difference: Saulcy en plug. 5 — prop. l/3 ~. ( 207 ) qu'adopte M. de Saulcy e'ntre Berylus et Helua. La faute est clone dans la carte. Iln'y a aucunedifficulteareconnaitre, avecM. de Saul- cy et les voyageurs antericurs, l'ancieu Tamyras dans la riviere elDamour. Mais pourquoi n 'avoir pas reconnu la ville de Leonlon-polis ou ville des Lions, et le bois sacre d'Esculape, dans celle belle valleePC'est a moitie chemin de Berylus et de Sidon , comme l'indique Slrabon. Avec le Tamyras, il devait y avoir une ville, dans une position aussi favorable. Une premiere objection se lire de ce que, dans sa nomenclature, qui suit le chemin du midi au nord, De Jerusalem a Riha (Jericho), Zimm. 26,5oo Saulcy. 22 kilom. Difference: Zimm, en plus. 4?5uo — prop. i/4- De Jerusalem a Bethlehem, Zimmerm. 8 kilom. Saulcy. 10 — Difference : Saulcy en plus. 2 — prop, i/.\. Les autres points des cartes de Zimmermann ne nous ont pas paru assez certains, compares aux points correspondants des cartes parti- culieres de M. de Saulcy, pour pouvoir servir de terme de compa- raison. Il resulte des six distances ci-dessus comparees : i" qu'une est egale dans l'un et l'autrc geographer i" que deux sont chez Zimmermann plus fortes, dans la proportion d'un sixiime; 3° que, dans les autres, M. de Saulcy Femporte en plus d'un tiers au moins. En cet etat des fails , on peut sans doute accuser la carte de M. de Saulcy de quelque exces en longueur; mais on n'a pas de cer- titude. G'est done au texte de son recit qu'il taut demander les dis- tances, quoique l'echelle de ses cartes ait pu I'egarer, s'll a calcule d'apres cette echelle, et non d'apres Zimmermann, dont il parait cependant avoir eu la carte sous les yeux pendant son voyage. ( -208 ) Pline place Lconlos oppidum apres Bcrylus et avant le fleuve Lycus ; raais la distance de cos deux points est infinimenl polite : e'est la rade de Beyrouth. M.de Saulcy lui-merae nes'y arrete pas, puisqu'il vent placer Leontosa.rcmbouch.ure du fleuve Leontes, bicn plus au sud, pres de Tyr. La seconde objection csl que Scylax semble placer Leonlon-polis entre Sidon et Ornilhon-polis on Sa- repta. Mais eclte page de Scylax est tres mulilce dans les editions qui ont paru jusqu'a present. Nous ne savons pas si l'habile M. Ch. Muller, dans la nouvelle edition qu'il en public chez MM. Didot, avee le sccours des manuscrits, parviendra a le relablir : en atten- dant, nous devons, avec Gail et M. de Saulcy lui-merae, reconnaitre que, dans le passage qui lie cetic ville de Leonton avec cello des Oiseaux, OpviQwv rroXcw?, il y a one lacune. De plus, nous ne croyons pas qu'on adopte la cor- rection extraordinaire de M. de Saulcy, qui, au lieu de : am AeovTwv.Tro),£w; p«xf< OpiOwv tt. (ce qui, dans I or* dre sum par Scylax, indique que la premiere est au nord de la seconde), propose d'ecriro le contraire : a;v. 7r. , on decompose la relation de ces deux villes par une separation qui l'isole; cc changement a pour but, chez M. de Saulcy, de re- jeter Leonlon-polis apres Ornitbon-polis, donl il a ete parle dans le tcxte a l'occasion du Icrritoirc des Sidoniens. Nous avons d'aillcurs ici une prcuve manifesle de la preoccupation avec laquclleM. de Saulcy a In le lextede Gail. 11 suppose d'abord qti'en parlanl de Sidon, cet helleniste (qui a rendu un si grand service aux leltnvs ( 2UU ) el a la geographic, en puhlianl (1) le premier en FVpnca les Petits geographes grecs, avec des commentaires savants el des cartes excellenles) , a supprime (ce qui 11 est pas), le mot ydtinzo;, qui indique que ,con port etait ferine. Mais ce qui est plus inexplicable; — en transcrivant plus loin le texte de Gail, l'auteur en a lui-meme retranche ce mot, quoiqu'il s'y trouve en toutes let- tres (2), accompagne d'une note personnelle ! Nous ne nous anelerons pas a l'objeclion qui s'altaque au texte dcScylax, et quine veutpas (3) que Leonton-polis ait etc la ville des Lions, mais plulot la ville du Leonles, quoique ce mot lui-meme soit emprunte au noni grec du lion. L'autorite de Strabon est ici predominate, parce quo le texte de Scylax est inconteslablement altere, et parce que le prince des geographes anciens n'a pas parle de Leonton-polis, aceidentcllement, et clans une simple nomenclature, mais d'une maniere delaillee. 11 est probable qu'alors, sinon encore aujourd'hui, le Liban renfermait des lions qui venaient par la profonde et piltoresque vallee du Tamyvas, jusqu'aux bords de la mer Phenicienne ; el I'abondance des planles me- dicinales que renferme cetle belle conlree rend plus vraisemblable le culte rendu a Esculape, dans un bois sacre. Nous n'hesitons done pas, pour nous servir d'une expression favorite de M. de Sauley, a proposer fi) 3 vol.in 8°, imp. royale, i8aG. M. cle Snulcy seinble confondre, Gail lils J.-Fr.), auteui- de culte edition, mort preroanuvnu'iit, avee M. Gail pere (J.-B.), l'acadctnicien. ,2) Page 3o3, n. 62;!. \>. 492. [3) Page 60 du voyafif . VI. OCTOBIUi. 2. 15 ( 210 ) formellement cle placer la villi1 des Lions (Leonton- polis) ct le bois d'Esculape, au passage du Tamyras, (riviere el Damour). II n'y aucune difficult^ a reconnallre avec Scylax et Vltineraire dc Jerusalem (rcclifie') Porpbyrion (1) , oil se rccueillait la substance avec laquelle on faisait la pourpre, dan? le kban-en-Neby-Yunes ou Naby-Younas; mais nous n'admellons pas qu'ici fut le Leontonpolis de Strabon ct de Scylax lui-meme. Puisque ce dernier geographe les a distingues, pourquoi M. de Saulcy veut-il les confondre? Le Boslrcnus de Denys le Periegete, et de ses tra- ducteurs latins, Avienus el Priscien, parait s'accorder avec le INahr ou riviere el-Aoualy, ou Aoualedes carles. La ville dc Saida, ancienne Sidon , est si bien connue par les tcmoignages ancicns ct modcrnes, et par la carte du depot dc la marine, qu'il etait inutile d'y insislcr. L'auteur rcmarquc (2) que Strabon la met a une distance de A00 slades de Beryle ; il fall ait dire d'en- viron (ocov). II pense quo ce chiffre est un peu trap fort. S'il avait dresse une ecbelle de slades, cl qu'il cut pi is pour base le stade olympiquc de 600 stades au degre, ou de 185 metres, il aurait reconnu que ce blame ( i ) Cost certainetoent de cette ville que parle Procope sous le nom de bourn Porpbyreon, dans ses A need, (xxx, 5) loisqu'il rapporie cih'iui avooat de Ce'sare'e I'avail ache tee au piix de 3 ccnienaires, ou 3oo livres d'or (valant aujourd'hui 3i 1,484 fr.), sorarae alors consi- derable, .lusiinien s'en cropara en n'nn payant qn'une minima parlie, sons prelexte, (pie te rheteur ivangilique (I'avocat s'appelait Evan- ■jelius) ne pouvait posse'dei une propriete de ceiie impoitance. fa) Pag. 58 et 66. ( 211 ) est plus que faible, et qu'ici les eopistesde Strabon onl evidemment subslitue le cbilTre cle ZiOO, qui s'exprime par la leltre Y a celui de K. Slrabon au reste ne veul donner qu'un a peu pres. La distance astronomique, en effet, n'est que de 17 minutes (31 kilum. 527 met.); et si Ton ajoute un cinquiemo (1) pour les detours, on a piecisement 36 a 37 kilom., c'est-a-dire 200 stades olympiques. Nous ne sayons si la savante edition preparee par M. Ch. Muller, avec neuf carles, pour unc nouvelle edition de Strabon , apportera quelque varianle de manuscrits sur cc passage , malgrc le silence de celle de Cramer; mais nous sommcs convaincus qu'il y a erreur de moitie dans le chime; car nous ne pouvons admeltre des stades de 100 et de 133 metres, comme 1'afaitGossellin qui les deduisit de mesures anciennes, plus ou moins erronees de la lerre, "et qui ne put ap- puyer sa theorie de six stades difierenls d'aucun texte ancien. D'ailleurs nous verrons tout a l'heure, par la distance donnee par Strabon, a l'inlervalle qui separe Sidon de Tyr, qu'il se servait, pour celte cote, des stades ordinaires, dils olympiques, correspondant aux risins ou stades bebraiques, ainsi s, avec les milles romainsetle systeme melrique. Notre voyageur donne, pour les environs de Sour, quel- qucs details sur la tour d'Occident, Bordj-el-Mogharbi, sur le Naby-Yabia, sur les puitsde Salomon, ou 1'an- cien Ras-el-Ayn, qui nc peut utre que le Ras-el-Tyne de la carle du depot de la marine. M. de Bertou, en 1855, a lu a 1'InsUtut de France, et public un savant Memoire avec deux carles sur cclle topographic ; il est facheuxque M. de Saulcy n'indique pas les raisons des differences qu'il a marquees. La carte ( 247 ) rle Zimmermann donne deux fois la position du Deir- Kanoun, Tune a Test de Sour, l'autre beauooup plus loin an siui-est. L'armee frangaise est remontee jus- qu'a Sour en 1799; et les savants de l'expedilion out place Pcelae-Tyrus a la position du premier Deir- Ranoun, a 1 200 metres de la place. M. Berto'u la met a Adloun , au nord du Leonles. M. de Saulcy la roniene, an conlraire, a la position du Raz-el-Ayn, ou El-Tyne, c'esl-a-dire a 5 kilom. environ, au sud de la Tyr irisulaire ; il fournit a ce sujet une bonne discussion critique, quoique moins savanle peut-etre que celle de M. Berlou, qu'il aurait du nominer. II eut tWe desirable qu'il donnat lui-meme un plan topographique de Sour et de ses environs, afin qu'on put reconnailre ses denominations nouvellcs, et les faire concorder avec les carles precedcnles. Quant a la distance de Sour a Saida, d'apres les i'ineraires d'Anlonin et de Peulinger, elle est de xxiv ixsilles romains, landis que l'ltineraire de Jeru- salem n'en compte que iv 4- xn , c'est-a-dire xvi. Slrabon compte 200 stades : ces 200 stades a 185 me- tres ou 000 au degre donnent 37 kilom. ; les 16 milles romains, 'Ik kilom. seulement; mais les Ik milles ro- mains valent 35 kilom. 1/2. En realite, d'apres les observations aslronomiques, la distance est de 17' 5" en ligne droite, ou de 32 kilom. sans les detours. 11 est done evident qu'il y a erreur dans YItineraire de Jeru- salem. M. de Saulcy l'a bien reslitue ainsi qu'on Pa dil. en ce qu'au lieu de iv pour la distance de Sidon a la station ad nonum (qu'il suppose elre a Adloun), il veut qu'on Use, ainsi que le mot l'annonce, la neu- vieme borne milliaire ou ix. Mais il fait une secends ( 218 ) correction dans le deuxieme cbifTre xu, pourylirc x\. en supposant une autre faule de copiste, afin de re- trouver le cliilTVc de 24 des antics Ilineraires. Ce resullat est desirable; mais la correction ne s'appuie pas, comme a la slalion precedente , stir un lexte j clle est purcment conjeclurale. D'Adlan a Sour, la carte de Zimmermann ne donne d'ailleurs que 11 milles romains ou 10 kilom. ; en ajoulanl un cinquieme pour !es detours de la route, on n'a encore que 13 milles romains ou 19 kilom., cc qui esl moins eloigne de 12, cbifTre textuel, que de 15, propose par M. de Saulcy. Quoi qu'il en soit, ces discussions sont utiles aux progres de la geograpbie. A Iscanderoun, au pied sud du cap Blanc (El-Abiad), notre voyageur ne doute pas qu'il ne faille placer l'Alexandio-s-Schene ou Tenle d'Alexandre , de l'lti- neraire de Jerusalem, a xn milles de Tyr, sur la route de Ptolemais. La distance sur la carte est conforme a celle mesure, et parait aeceptec par les geographes auterieurs. A quclques kilometres au sud-est, il a trouve les ruincs il'une villc considerable, sur un plateau qu'il appclle Onmi-el-Aamid, loujours en changeant 1'or- tliographe ; la carle de Jacolin avail reconnu aussi des ruines dans ces parages, mais sans leur donner aucun nom : il est vrai qu'ellcs paraissent plulot appartenir a Iscanderoun; au rcsle , malgre ses recherches , M. de Saidey n'a rien Irouve dans l'antiquile qui y re- pondil, quoique celle route suit tres frequentec. Dans un pays aussi riche , il n'est pas etonnant qu'on rencontre beaucoup de ruines. II s'est peut-elre exa- ( 219 ) gere leur importance, en crovant que c'etaient celles d'une ville. Le cap que la carte de Jacotin appelle Mecberfi et Zimmermann Mescherf6 , M. de Saulcy l'appellc El- Achraf, ce qui eslpropre a derouter lout le vocabulaire, quoique l'identite ne soit pas douteuse. II aurait pu en avertir son lecteur, et les voVageurs futurs, qui en- tendront peut-etre autremerit que lui la prononciation arabe. Comment veut-il aussi qu'on reconnaissefacilemenl dans la colonne Amond-el-Zamri, le lieu que Zimmer- mann a probablement desighe, a quelque distance de la route, par le nom plus simple d'Hamsin sur le ruis- seau qui baigne Zib ? A ce dernier lieu, M. de Saulcy nous donne l'expli- cation de la double prononcialion qui existe sur ce dernier point enlre Akbzib, qui lui parait la ville du livre de Josue, l'Ecdippa de JoSephe et de Pline, l'Ecdippon de Scylax, et la station d Ecdippa que l'lli- neraire de Jerusalem place a xn milles d'Alexandros- Scbene. La distance sur la carte n'est que de 10 a 11 milles; mais il faut y ajouter les detours, et c'est, comme le dit notre vbyageur, sulfisamment exact. Nous remarquons que M. de Saulcy, en divisant son recit et ses recbcrches en deux parties, se repete (1) ou ne reunit pas lenumeralion des sources en un soul faisceau. Le mont Saron, qui s'elend un peu au nord deZib, de l'ouest a Test, si bien ibarque dans la carte de Jacolin, et meme proeminent dans celle de Zimmer- (i) Notaniment, p. 49 et 70. •20 ) maim, a obtienf pas une mention dansM. deSaulc\ , qui pourtnnt s'airete a de miserables hameaux, comme Bagadjeh, qu'on no peut facileinent reconnaltrc dans le Bukjekde SIM. Lynch et de Zimmermann. Le trace de la cote, ou du moios da port de Saint-Jean-d'Acre, disparait dans sa carle generate, et uieuie dans le n ,- mero premier de ses itineraires. Ici cependant nous devons le reimrcier du tableau compare des distances, tire des auteurs anciens, qu'il a dresse pour toute la cote de Phenicie, et de lous les eclaircissements qu'il a fournissur lesvillesdccetle cole ; ils sont dignes d'un membre de I'Academie des inscriptions. II esl a regretter que les aulres parlies de son ilineraire no suit nt pas ainsi resumees a part av< c Is distances modernes en houres de marche : le recit en aurait e"te considerabl3inent abrege, et y au- rait gagne en inleret. Pour nous, en le suivant pas a pas. nous n'avons pas desire multiplier nos critiques; car nous avons neglige les details elrangers aux poinls signalis par les anciens : nous avons voulu seuleuunt travailler avee lui aux progres de la geographic com- pared, ct signaler les doules qui existent encore. M. de Saulcy ferait bien, a notre avis, de renfermer dans un cli;2£> 1 { zzo ; gnanec, de Sa part des habitants, a donner des notions sur le chiffre de la population. Cependant, a la fin du premier volume de son journal, il public une no- menclature assez elendue de tons les endioils habile:;, avec le nombre d'babitants. Ce travail, traduil d'une note ecrite en arabe par le secretaire du sultan En- Noor.et comprenant les distances de cbaque endroit, par lieures et par journees, de Tintalous pris pour centre, fournit une nombreuse liste. Mais ce docu- ment ne doit elrc acccpte qu'avec circonspeclion ; neanmoins il faut noler les conclusions. D'apres le calcul du .'ecretaire d'En-Noor, la population adulte male monterait a 12 731 individus; ce nombre, en suivant la maniere des Railouees d'eslimer la popula- lion, et en y comprenant les habitants de Tinlalous et d'Aghadez, montant ensemble a 2 950, donne- rait, avec les femmes legitimes, les esclaves on con- cubines et les enfants, un total d'environ 59 000umes; il faudrait y ajouter aussi quelques Iribus des fron- tieres, et, somme toute, ce serait un pays bien mal peuple pour son etendue. lin effet, Richardson donne au pays d'Aheer, du nord au sud, une longueur de onze journees de marche on environ deux cent vingt mil les (anglais), et unelargeur, de l'est al'ouest, dehuit journees, on cent soixante milles. Aghadez,la ville principale, est isolee et peut etre consideree commele lien qui rallache les contrees des Touariks a celles des noirs du Soudan. Le pays presente un aspect pittoresque ; ses traits principaux et caracleristiques sont tantot des rangees de hautes montagnes nues, de formation granilique, elevees de trois ou quatre mille pieds. se dirigeant vi. octobub. 3. j,5 ( 226 ) dans lous les sens et couronnees de pics isoles ; luntot do profondes vallees bordees place pas dans le Soudan de» contrees jju'oii a coutume d'y placer, i:omme le Bournou el le Dameryhou. On a respecte ici son opinion. I . < » exportes d'Afrique , l'esclavage n'y existerait pas » moms Une grande puissance, comme l'Anglo- » lerre ou la France, pourra seule a la longue extirper » l'esclavage de l'Afriquc. » L'existence de la populalion male a Zinder semble se passer dans une indolence complete, animee de lemps a autre par l'cxcitalion dos razzias, ou chacun a un interet direct ou indirect. Les femmes partagent leur temps entre la cuisine et la toilelle ; point d'amu- sement, si cc n'est la danse au son du tambour. C'est ainsi que le temps s'ecoule pour ces negres. Quant aux inarchands etrangers, eux aussi semblent s'assou- pir dans cette cite endormie ; ils vendent leurs mar- cbandises en bloc au sultan et s'abandonnent a la paresse , tandis que celui-ci organise et execute des razzias pour les payer en captifs. [/atmosphere epaisse ct lourde pese sur les paupieres et abrulit la pensee ; aussi Zinder esl-il un sejour desagreable pour un etran- ger, et Richardson s'eslima-t-il fort heureux de profiler d'une caravane allant a Kouka , par Gurai (Gourae), dans la province de Mingo, etde quitter ce peuple de Jaineanls. II alia done prendre conge du sarki, qui lui lit cadeau d'un mauvais cheval , et se tint pret pour le depart. IX. De Zinder a Gurai et. Gusumana. Le 9 fevrier, Richardson quilta Zinder, monte sur le cheval qu 'Ibrahim lui avait donne ; il avail vendu ses chameaux, pour voyager a la mode du pays, ou le cha- ( 238 ) menu devient inutile ; loutcs les deux ou trois heures, on Irouve de I'eau, ( t le chevak plus rapide, rend plus de services que le chameau. La caravane se dirigea vers Test, el le soir on arriva, a Dairmummegai, grand village assez peuple; le lendemain on elait a Deddegi (Deddidji) , donl les habitants s'enfuirent aussitot qu'ils apercurent la caravane, tanl est grand e la frayeur ins- pi rec par les gens du Bournou. Le pays, peu cultive, produit du mil, ctles bestiaux donnenl du lait en quantites sulbsanles pour nourrir ses habitants. Les ustensiles de menage sout fails en calebasses et les instruments d'agriculture, tres gros- siers, sonl fabriquds avec le fer du Soudan, par des artisans indigenes. La caravane visita successivement les villages do Dairmu (Dermou) et de Guddemouni; pres de ce dernier, est mi lac donl les habitants profitent pour cultiver diverses especes de fruits, de legumes. Quelques heures plus lard, on arrivait au bameau de Dugurka, qui fut mis au [ullage, d'apres les ordrcs du chef de la caravane, pa ice que les habitants lui avaient refuse de l'eau. On passa ensuite de nombrcux villages, Bogussa, Gerremari , Lekarari, Algari, Giddejer et Collori, dont les habitants vivent sous des hulles de forme conique; quelques unes sont surmonlees d'un ceuf d'autruche. A Gamalak, le pays change d'aspect; la commence une zone de monlagncs de granil, gneiss, et autres roches primitives. La route traverse une belle conlrec parsemee de rochera et passe par Tungari, reunion de villages donl la population peul mooter a 2 000umes, et paroil bien moins limoree que celle des villages plus rajiproches de Zinder. 11 paiall que le sultan de la province de Mingo, qui reside a Gurai, ( 239) la protege contre les maraudeurs du Bournou. Le \l\, Richardson arriva a Gurai, tr6s fatigue do son voyage a cheval, ct le lendemain il fit sa visile au sultan qui le recut sur son trone, espece de plate-forme clcvee, autour de laquelle so tenaient ses olficiers. Apres un echange de presents, Richardson se relira Ires content de l'accueil qui lui avait ele fait. Gurai est inoins important que Z'mdcr, et peut avoir 7 000 times; la ville, batie sur plusieurs col- lines sans arbres ni autre vegetation, est entouree d'un fosse sans eau, couronne dune haie epineuse; cetlehaie, \ive dans quelques endroits, ct dans d'autres formee sixnplement de branches d'arbres enlrelacees ties solidement , defend la ville d'une maniere suffi- sante pour l'espece d'attaques qu'elle peut avoir a craindre. Richardson eut occasion, a Gurai, d'enlendre parler des Yam-Yams; il parailrait que l'hisloirc de ces mangcurs d'hommes remonte aux plus anciennes tra- ditions; elle s'est peu a peu chargee d'embellisse- ment, mais, suivant les gens du pays, il n'existerait plus aujourd'hui rien de pareil ; ce serait une pure calomnie. Le 19, la earavane se mil en route pour Kouka, ou quinze journees devaient la conduire. Richardson, que le cheval avail indispose, reprit un excellent chameau, que le suhan de Gurai lui avait donne, et Ton se remit en marche a travers un pays ondule, parseme de forets d'arbres nains, de pahniers dooms et coupe de mares d'eau stagnante. Le pays etail desert et jusqu'a Gusu- mana , village silue sur une coliino et dominant une large valiee, on n'apercut aucune culture. C'est dans cotte conlive, nu dire dea habitants, qu'un commence a \oir des elephants. Ici s'arrete , le '20 fewirr 1851 , le journal de Ri- chardson. Conclusion, Richardson, on parlant de Gurai.s'etait trouve indis- pose ; ses forces l'abandonnaient graduellement 11 s'etait j usque-la plaint de la chaleur et de la fatigue, paais il ne parait point avoir concu d'alarmes sur sa position. Tout a coup, le climat le frappa d'une atteinte morlelle, et, apres peu de jours de maladie, il s'6tei- gnit presque sans souffrances; ses derniers moments sont raconles dans une lettre du docteur Barth, qui, a la premiere nouvelle de ce fatal evenemcnt, se hata d'accourir sur les lieux; lettre qui a fourni les liistes details publics dans le Bulletin d'aout et septem- bre 1851, et que nos lecteurs ont sans doute presents a la memoire. Richardson mouruta Ingurutua, a six journees de ELouka, le h mars 1851 , onze mois apres son depart de Tripoli. Apres sa morl, ses collogues poursuivirenl avec succes leurs explorations, jusqu'a ce qu'une nou- velle perle vint reduire la mission a un seul membre. Le docteur Overwcgpartagea bientot le sort de Richard- son, et Le docteur Barth sc trouva seul, sans autre appui que son denouement et son .courage. II a pu jusqu'a present resisler au climat, et Ton a eu derniere- rnent de ses nouvelles datees de Rouka , le '2'x no- veuibre 1S52. II doit aujourd'hui avoir un nouveau compagnon, le docteur Yosel , parli volontairemenl ( m ) pour remplacer Richardson ; on a appfis, 11 y a quel- que temps, son passage aMourzuk, faisant bonne ronto vers le sad. Mainlenanl que nous avons analyse le journal de Richardson, c'est-a-dire que, par tin procede rapide, nous l'avons depouille de tout son colons el de tout son charme, qu'il nous soit permis de dire combien il nous a fait eprouver de plaisir, et avec quel in- teret nous avons lu cos pages pleines de savoir et de substance, ccriles d'un style facile et empreinles d'une si douce philosophic; certes, si la main de la Provi- dence a pese sur sa deslinee en le faisant perir loin de tout visage ami, la science ne lui sera pas infidele et porlera son nom a la posterite. Ainsi l'homme passe, mais l'ceuvre reste. ANALYSE DE I.A RELATION DU PREMIER VOYAGE D YNS LB BASSIrl POL A IRE PAB LE COMMANDANT E.-A. INCLEFIELD, A LA RECHERCHS DE SIR JOHN FRANKLIH (l). (Extrait de YAthenteum anglais du 9 juillet 1 853.) Ce fut en 1845 que sir John Franklin et ses compa» gnons quitterent les rivages de la Grande-Bretagne, sur les batimenls YErebus et la Terror, equipis par 1'Amiraulepour chercher un passage au N.-O. parraer, entre les oceans Atlantique et Pacifique ; ils empor- (0 Voir la carte qui acrompap.np lr Bulletin de Janvier ■ 853. VI. 0CT0BRE. !\. 17 ( 242 ) taieni les instructions de la Societe royale pour faire une scrie d'observations sur le magnelismc lerreslre. Huil annees se sont ecoulees depuis lour depart; on ignore lour soil; cependant on conserve encore quclque faibleespoirdeleurrelour. Lo lljuillet 1S45, sir John, se trouvant aux ilcs des Balcinos, adressa au colonel Sabine une letlre ou il annoncail qu'il avail encore des provisions et tout ce qui ctait nccessaire a sa navi- gation pour Iroisans; par consequent cola pouvait le conduirc jusqu'en juillet 1S4S; mais presque en nieme tempsM.Blenky, un des raarinsdela 7e/ror,disait, dans une lellre ecrite a sa femme a Liverpool, qu'il pourrail bien so passer cinq ou six ans avanl qu'ils fussent de retour. Le 22 du memo mois, le capitaine Martin, de V Enterprise, renconlra ['Erebus dans la baic Melville, par 75° 10' do lat. N. et 06° de long 0. (Greenwich), et sir John lui apprit qu'il avail pour cinq annees de provisions, qu'il pourrait en faire a la rigucur sept annees, et <;uo scs gens olaient aclivcincnt occupes a saler des oiseaux aquatiques ; ils en avaicnt ddja plu- sieurs barils toutremplis, ct douze homines elaicnl alios en chasserd'autres; enlin V Erebus el la Terror on\ encore cLe vus le 26 juillet par le capitaine Dannclt, du navire le Prince de Grilles j ils olaient aniarres a une monla- gnede glace par 74° 48' de lat. IN. ct66"13' de long. O., attendant quelque'ouverture dans les glaces , pour pe- nclrer au delioit de Lancaslrc. Trois annees s'elanl ecoulees sans qu'on out d'autrcs nouvclles de sir Fran- klin , I'inquietude croissante qu'inspirait lo sort de ce oavigateur engagea lo gouvornement a dinger diverses expeditions dans les mers arctiqucs pour tenter de coniniuniquer avoc lui. Malheureusenient les efforts ne ( m ) paraissent pas avoir ele portes dans la meilleure di- reclion; et, quoique sir Franklin, nvanl son depart, eut exprime son projet de penetrer, s'il Jo pouvail, dans le canal de Wellington, on n'a ccpendantchercho l'entree de ce canal que bien tard, peut-elre trop tard. Le Herald et le Plover, commanded par les capitaines Kellett et Moore, et le yacht la Nancy Dawson, sous M. Shedden , ont visite, par le detroit de Behring, les mages de l'Amerique. Une expedition par terre sous la direction de sir John Richardson et du docteurRae, a explore une autre partie des coles americaines ; les navires de sir James Ross, qui avaient parcouru le detroit de Barrow, onl passe inulilement l'hiver au iiavre Leopold, etsont revenus sans resultat. Sir John Ross, sur le Felix , passa ensuite l'hiver dans la baie Assistance, et revint en Anglelerre , rapportanl cette hisloire d'Adam Beck (abandonnce aujourd'hiii) du massacre des ofliciers et des equipages de deux navi- res de guerre britanniques par de pauvres et inolfensifs hauvages, les Esquimaux. Les capitaines Austin , Qm~ manney et Penny allerent a leur tour dans les mers arctiques, et, ayant enfin reussi a decouvrir les verita- bles traces des voyageurs cherches, ilssont revenus avcc leurs six vaisseaux pour nous instruire de leur decou- verte ! Cependanl ils avaient ele precedes par l'aclil' petit bailment le Prince Albert , equipepar lady Fran- klin. Les recherches, commencees avec lenteur et avec toutes les solenniles possibles de la routine oflicielle, ont pris enfin un earaclere plus rapide : sir Edouard BeleberasuiviFranklina Iraversle Wellington channel; le capitaine Kellett s'esl porte a l'O., vers 1'ile Melville ; I'honorable Americain, M. Grinnell, non content de ( 2a ) so premiere grande expedition, en a envoye une se- condc. Lc capitaine Kennedy, qui avail commands le Prince Albert, est aujourd'hui sur V Isabel , en route pour le detroit deBehring, afln tie suivre les traces des capilaines Collinson et Mac-Clure ; enfin le com- mandant Inglefield et le lieutenant Bcllot sont partis sur le navirc le Phoenix, pour chercher a communiquer avec 1' expedition de sir Edouard Belcher, rapporter en Europe les resullats de scs reclicrclies, et procurer enfin des nouvelles quelconquesde l'expedilion qui est depuis si longtemps l'objet de l'anxiete publique. U Isabel, schooner a helice de 140 tonncaux el de la force de seize chevaux, avail etc equipee par lady Fran- klin et scs amis , et offerte par celte dame a 1'Aniiraute pour 1 1' service des iners arc tiques ; mais celte offre hit re fusee; lady Franklin proposa alors de conlier lc navire a quelque navigaleur qui porterait des provisions a sir Belcher; lc commandant Inglefield, accepta celte ollre, et, avec 1'assislancc des autoriles du chantier de Woolwich, il quitla la Tamise pour les regions arcli- ques, le 6 juillet de l'annee derniere. Lesvovafreursdel'/jaAeZeurentau Groenland divei aven lures, ou se irouvenl ineles les ours el les Esqui- maux; a plusieurs decouvertes geographiques qu'ils lirent, il appliquerent les noras celebres de Northum- berland, d'Herbert, de Beaufort, de Murcbison, etc. ; {'Isabel se trouva enfin le 26 aout a tin demi-mille du cap Alexander : « Nous entrions dans la mer Polaire, dit M. Inglefield, et je me sentais plein d'un \ifespoir dallcr jusqu'au pole, de nous Prayer un pas- sage jusqu'au detroit de Behring, et, par-dessus tout, d'atleindre Franklin el de lui donner des secours. En ( 245 ) pen d'heures, nous allions etre ou Iranquillcs dans jjos quartiers d'hiver ou naviguant librement dans le bassin polaire debarrasse do glaces. On coinprond sans peine que tout mon temps elait aelivement employe , et que nuit el jour le crayon ft le sextant sortaient ra- rement de mes mains. Sur la mer, flottaient en abon- dance des berbes marines, dont les racines portaient differentes especesd'asleries et de bivalves, et les flancs du cap Alexander etaient couverls de mousses et de gazons d'une belle verdure. C'est un promontoire Ires remarquable; une petite ile situ^e un peu au S., et que j'appelai Sutherland, ne Test pas moins. La cole entre le cap Alexander et le cap Robertson affecte celte forme de plateau si caracterislique au Lancaster sound. Mais ce plateau elail inlerrompu par de vastes glaciers. qui envoient leur tribut annuel de montagnes de glaces [iceberqs) par les ravins qui s'offrent ca et la. En tour- nant autour du cap Alexander, la gloire de naviguer desormais dans la mer Polaire animait mospensecs; car je voyais la mer s'etendre dans sept rumbs de la bous- sole, et elle paraissait libre de glaces, quoique bor- nee a l'E. et a l'O. par deux promontoires dislincts : Tun, a l'O., recut le nom du Prince Albert, pared qu'il fut decouvert le jour de la naissance de S. A. R. ; l'autre, au N. du ca]) Alexander, avail une singuliere forme de plateau et paraissait former des galeries qui me rappelaient les flancs du palais de ['Exposition , et que j'ai cru devoir appeler Crystal Palace Cliffs. L'as- pecl du cote N. du cap Alexander ne ressemblc en rien a colui du cote S. : ici, Ton ne voitque des falaises et des hauteurs couronnees de neige; mais au N., un agreable changement paraissait avoir cle produil par ( 246 ) je ne sais quelle influence uiysterieuse ; les rochers v apparaissaient avec leur couleur naturelle , tnntot Blanche, tanlot d'un brun rougealre, et la neige, qui avalt revelu do couches epaisscs les coles plus meridio- nales, n'offrait dans ces liautes latitudes quequelques (aches blanches; cependantles coles vers l'ouest, defen- dues par une ceinlure de glaces de plus de 12 milles de largcur, paraissaient couvertes de neiges clernelles. Nous nous avancames, en voyant le beau temps conli- nuer, ct un be! aspect s'oflVait devant nous. Le soleil venail dese plongcr sous l'borizon, ou 11 nedevail roster qu'une heure, ct il inbndait encore de ses rayons le cicl septentrional, reflelant sur les neiges de la cote occidenlaie une teinte pourpree , ct repandant sur la nature un eclat qui s'accoidait pen avec le froid pi- quant de I'air. » Le matin du 27, cependant, le vent tourna au norcl; et, devenu violent, il empccha toute tentative de s'avancer dans cette direction ; en revenant a la cote orientale , on trouva que l'eniree du bassin polaire etait large de 3b' milles. On ajouta aux noins deja indiques ceux de Victoria, d'Albert, de la Princesse Marie, de Caraperdown , de Sabine, do Cracroft , de Wade, de Leeds, de Jiolton , etc., enfin celni d Frederic VII de Danemark, qui I'ut impose a la poiule la plus septenlrionale de la cole orientale , en reconnaissance des attentions si bienveillanles dont les Anglais avaient ete l'objet dans les claldisse- menls danois du Groenland. Une lie au nord des Crystal Palace Cliffs Cut appelee Littleton; une autre, \ue au loin dans le N,, recul le nom de Louis-Na- poleon, en memoire de l'accueil Qalteur que le com- 247 mandant avail recu, en France, du president de la Repu- blique.M. Inglefield determina, par une bonne obser- vation, la latitude de sa position la plus septentrionale a 78o 28' 21" N. ; il so trouvail a 1Z|0 milles plus au N. que n'elaient alios les navigateurs parvenus avant lui clans ces mers. Force de rcvenir vers le S. , il eprouva de grand es diflieulles et de grands dangers; il penelra dans le Jones's sound jusqu'a 8/i° 10' de long., par 7(3° 11' de lat., maisil ful oblige, le premier septem- bre, de revenir vers l'E. , a la baie de Baffin. 11 elait cependant alle assez loin a l'O. , pour trouver que le rivage septentrional du Jones's sound tourne brus- quement au N., tandis que le rivage meridional con- tinue de s'elendre vers 10., a perle de vue, el il a, sur ce point, corrige utilement les cartes preoedentes. S'a- vancant au S. , V Isabel franchit le Lancaster sound et le dclroit de Barrow, et communiqua avec le depot du North-Star, etabli pour l'expedition do tir Edouard Belcher, a 1 ile Beecbey ; ce ne bit pas sans surprise que le capitaine Pollen et son equipage apercu'rent, le 7 septembre, la fumee du bailment apparaissant dans la baie d'Erebus et Terror. Onappritdu capitaino Pollen que sir Edouard Bel- cher et le capitaine Kellclt etaient partis depuis trois semaines sur leurs steam-tenders, le premier pour lo Wellington channel et le second pour 1 "ile Melville; que le docteur Macormick elait alle sur un bateau examiner les baies du Prince Albert et de Baring. Le commandant Inglefield descendit sur le rivage, ct il raconle ainsi l'impression qu'il eprouVa en ce Ijeu. « Un tombeau frappa bientot mes yeux , qui me suraient l'epais manteau de neige de lilt'. Nous ( 248 ) rxaininaines attentivemenl cette derniere deraeure de Irois des compagnons de Franklin : inais nous ne pumes rien decouvrir qui a'eut ddja etc observe. Mon compagnon me dit qu'on avail consiamment vu un ours enorme place sur un des tombcaiix; on a mail dit un gardien silencieux de la moil. » Le capitaine Pullen avail l'intenlion de commuiii- quer en Iraineaux, au printemps, avec sir Edouard ; el ils s'elaient fixes un rendezvous pour cela. L' Isabel quitta la baie Erebus et Terror a minuit par un beau clair de lune, emportant les leltresdu depot. Un vent fort s'eleva des le jour suivant, et poussa ra- pidement le navire a travers le detroit de Davis; le h novembre 1852, il jelail l'ancrc a Stromness, juste quatre mois apres son depart de Woolwich. Une illustre autorilea dit que e'est un des plus re- marquables voyages qu'on ait elfectues. Voici, en rdsume, les principaux chapitres de la re- lation du commandant Inglefield : acceptation du commanclement de Ylsabel; — depart d'Angleterre j — passage du detroit de Davis ; — passage par Ten- tree du detroit de Murchison ; — navigation dans I-1 Smith's sound a 140 milles plus au N. que tout autre navigateur precedent; — arrivee au Jones's sound ; — arrivee au detroit de Barrow — communication avec l'escadre de sir Edouard Belcher; — navigation ora- geuse pour le retour en Angleterre. Cette relation est accompagnec d'importanles notes flu professeur Dickie surlesplantespbanerogames ctles algues recueillies pendant le voyage, el de remarques sur la geographic physique du detroit de Davis, par le docteur P. S. Sutherland , chirurgien de {'expedition, ( 249 ) On y remarque, de plus, une carte de l'Annraute of- frant d'excellentes observations du docleur Rink, de Copenhague , et plusieurs belles esquisses de vues. La medaille d'or de la Societe geograpbique de Lon- dres a ele accordee a M. Inglefield, et la Societe royale I'a admis parmi ses membres. E.G. EXPEDITION DU CAPITA1NE MAC-CLURE DANS i/oCEAN GLACIAL ARCTIQUE AMERICAIN. DECOUVERTE Dl! PASSAGE DU NOUD-OUEST (I). Le commandant Inglefield est de retour du dernier voyage qu'il a fait aux mers arctiques sur le navire le Phcenix. II a presenle a lWmiraute anglaise un rap- port, qui donne quelques details sur les remarquables explorations du capilaine Mac-Clure. D'apres ce rapport, X Investigator, venant du delroit de Bebring, et commande par le capilaine Mac-Clure. doublait le cap Barrow le 6 aout 1850; arrive a la riviere Colville, par 150 degres de longit. 0. (Green- wicb), il ful relenu quelques jours par le gros temps, les brouillards el les vents contraires ; il fallut louvoycr entre une masse de glaces et la cote. Le 26 aout , on atteignit l'emboucbure du Mackenzie ; le 30, X Inves- tigator arriva au cap Balburst. • i) Vojr !a carte rjui aceompagne le present numero du Bulletin ( 250 ) Lorsque M. Mac-Clure tut an cup Parry, la mi r, ouverte au nord, lui donna i'idee de se diriger \ors la terre do Banks ; il deeouvril, a GO milles du cap Pan \ . une terre inconnue (1'ileBaring); il francbit un delroil enlre celte ile et la terre du Prince Albert, el parvint jusqu'a 73 degres de latitude, ou il ful arrele par la glace. On revint ccpendant un pen au snd, et I'on bi- verna par 72° A0' de latitude et 117° 30' de longitude. Le ill juillet 1851, la glace, s'etant rompue , remit le vaisseau en liberie. On voulut se porter au nord, du cote de l'ile Melville ; mais une barriere de glace, par 75° 35' de la lit. N. et 115° de longit. 0., ferma le passage. On tenia alors de tourner la cole meri- dionale de l'ile Baring et de s'avanrer en passant a l'ouest de cctle ile; on atteignit 111" 0' dc latitude et 117° 12' de longit. 0. La, les glaces saisirent de nou- veau Y Investigator, le "2h septembre 1851; el depuis on n'a jamais pu le mouvoir. M. Mac-Clure se prepa- rail a I'abandonner, lorsqu'il fut rejoint par un ofli- cier du Resolute, et que le capilaine Kellell, comman- dant le Herald lui adressa son chirurgien pour soigner 1'equipage , rcduit a la plus extreme delresse. C'est a la fin de fevrier 1852 que le capilaine Kel le 1 1 envoya des secours a V Iuvestigator. Le capilaine Mac-Clure a date sa derniere tlepeche du 10 avril 1853. 11 se trouuut au quariier d'biver ou deja il avait passe* pres de deux annees, mais d'ou il avajt fait des excur- sions a j)ied dans lout le voisinage el jusqu'a l'ile M > ■ 1 - ville,vue (rente ans auparavantpar Parry. Ces depeches ont ete rapporlecs (par le moyen de Iraineaux sans doute) a ti aversledetroil Melville etledeiroitde Barrow, jusqu'a l'ile Beecbov , ou lo commandant InglefieJd les ( 251 ) a prises le 2 juin 1853 ; il les a rapportees en Europe, ou il vient d'effectuer son retour heureusement, mats prive de son noble eompagnon, M. Bellot, qui avail voulu parlager les dangers de l'expedition du Plia>iux. Le voyage du capilaine Mac-Clure est d'un grand inlcretcomma dccouvertegeograpbique; maisilfaitvoir qu'il ne i'aut pas esperer trouver une communication pralicable pour les relations commerciales a travers cette parlie de l'ocean Glacial qu'il a si courageuse- nienl cxploree. Les giaces empecberont toujours une traversee reguiicre dans ccs parages. Cependant il faut remarquer que le froid, les dangers des glacons et toutes les borreurs de la navigation arclique parais- sent avoir ele plus penibles pour le capilaine Lyon, sir George Back et sir Edouard Parry entre 00 et 06 degres de latitude, qu'ils ne i'unl cte pour le capi- taine Mac-Ciure entre 71 et 7/i degres. II y a Uouve plus de vivres qu'on ne pourrait le supposer: pendant trois hivers qu'il a passes au sud-oueslde Hie Melville, il a rencontre, dans les montagnes, des rennes et des lievres nombreux, et l'equipage a ele assez beureux pour se procurer h 000 livres de viande. Ce fait re- marquable pourrait faire esperer que. si Jobn Fran- klin, dont M. Mac-Clure n'a irouve d'ailleurs aucune trace, s'elail avance dans des latitudes plus baules encore, il y aurait Irouve pent etre des moyens de soutenir jusqu'a present son existence et celle de ses compagnons, dans le cas oil ces courageux marins auraienl ecbappe, ce qui est belas! peu probable, aux abimes d'une mer innospitaliere. Ces considerations font periser que le pole est vrai- semblablement morns froid et moins difficile a abor- ( 252 ) der que le.^ parages voisins de l'Amerique , et il est vraisemblable.commerafaitremarquerM.Petermann, qu'un voyage d'Europe au detroit do Behring, par lc Spilzberg et le pole , s'efTectucrait beaucoup moins difficilement que ceux qu'on a tenles, au prix de tant de perils, de malheurs el d'argent, entre ce detroit et la mer de Baffin. E. C. DENOMBREMENT DE LA POPULATION DB l'aLGEIUE. Extrait de YAkhbar.) « [/administration a fait recemment publier dans le Moniteur algerien un document important : e'est le Ta- bleau general da denombrement de la population euro- peenne et indigene en Algerie. II ne faut pas toutcfois s'exagerer la portee dc ces mots : population indigene ; le document dont nous parlous explique qu'il ne s'agit que de cello qui exisle dans lesterriloires occupes par les Europeens. Voici done les resultats generaux de ce denombrement, qui a eh'- fait pat tout, simultanement, au commencement de celte annee. Population />ar provinces. Province d'Alger 134 016 indiv. — d'Oran 92 793 — de Conslantine 98 425 Total egal, ... 325 234 3 : Province Province \ d'Oran. / Province de .'dation par a: [ Earopeeone. . Indigene. . . ' En Lice. . . . Eoropeen [d .-..:. Constanline < En LI c. . . Euro-.eenne. Indigene. . En bloc. . . . 59 6 . • - ] 10 3& l : 758 22 667 . .,' -•_ •Vx 626 - 2:5 \ is il esl necessaire de dire maintenan: - i'on enlendpar ces mots : Population en bloc. Le decret du le" fevri:r IS51, dont nous avons parie tout a l'beure, en meme temps qu'il ordonnait de pro- er au denotnbrement de la popuSalior. -ait etre fait par les soins des mairesdans le cours d meme annee, a etabli que Ton ne ferait pas compter dans le cbiffre de la population , servant de b:-. l'assielte del'impot, diverses categories telles q corps de troupes de terre et de rner, les m : :-n- trales de force ou de correction, les prisons departe- mentales, leshospices, les colleges, les seminah - ii nous examinous le resume qui precede, nous trouTons que celle population dite en bio: - individus. \ oici la consequence que nou3 ds a tirer de la distinction ent d'etre etal Sans contredit , lorsqu'il s'agit de determiner le cbif- fre de la population europeenne e: Jgerie , 1 an. ne doit pas etre comprise dans ce cbiffre ; mala i 3 ( 254 ) savons d'au-lre part [Tableau ties etablissements fran- t, 1850 a 1852) quo P'effeclifde cette armee, y com- pri-s les troupes indigenes, s'elevc an plus a 70 000 homines; d&s lors, comme lc chifl're de la population dit en bloc est de 78 800 individus, ce sont 8 000 indi- \idus an inoins a ajouter an aombre total de la po- pulation europeenne , a laquelle ils appartiennent recllemcnt. Celle remarque n'estpas sans interet; car voici ce qui arrive : le dernier elatdc la population europeenne en Algerie , arrelo au 30 juin 1852, en portait le chiffre a 135 339 individus. L'etatde denombrement dont nous nous occupons en ce mo- ment, ne doune plus a celte meme population que 124 401 individus. Difference en moins. . . .10 938 individus. Cette difference a ete remarquee ; c'elait un syuo- ptnme facheux; mais on \oit qu'en restiluant a la po- j)ulalion europeenne le.s 8 000 individus compris dans lescategories qui compos; nl la population dite en bloc, eette difference n'est qivapparenle, et meme, si Ton \eut l'airo attention aux dillicultes que presente un denombrement legal a faire en Algerie, on devra ctre porle a conduce que cette difference n'ejiste point, et que les chillies enonccs en 1852 se retrouvenl en 1853 : car si, dans une telle operation, il est possible et meme ties facile d'oublier, il est impossible d'y ajouter. iieprcnons niaintenanl 1'analyse de ce denoinbre- ment. ( 255 ) Population par natiohalites, Francais 69 98!) Espagnols. . 3a 1*29 ['(.aliens. . . 7 40S Anglo-Maltais. . . 5 009 Allemands.' 3 025 Suisses 1323 Aulres 1 927 Total egal. ... 124 401 Population par sexe. Homines 29 451 Garcons . 40 072 Femmes 28 233 Filles 26 645 Meme total. ... 124 401 La disproportion qui existe entre lc chiffre des gar- guns et celui des filles, tandis que le nombre des homines et des femmes se balance assez exactement, est mi fait remarquable, et merite de fixer 1'atlenlion de 1 'administration .qui'clierchera sans doute le moyen de corriger celte inegalite, dont lcs consequences ne pourraient qu'etre facheuses dans l'avenir. Par religion. Catholiques 121 22(5 Protestants 2 503 Israelites (Europeens) 014 Lc tableau publie fait connailre un classement qu'il etait utile de constater, parce qu'il donne la inesure m » du developpement qu'a pris l'agriculture, qui est □ roaliie l'affaire import ante de l'Algerie. Ce classemenl a eteetablide lamaniere suivante : tfrbaine SO IAS Rurale, non agiicolo 13 /|53 Rurale 30 803 Telssont les dilTerents aspects sous lesquels so pre- sente la population europeenne aujourd'luii fixeo sur le sol de l'Algerie. Sans doute, ce denombrement, quia oto accompli par los soins de l'autorile locale, et con- loimement aux instructions du minis t re do la guerre, n'ost pas d'une exactitude absolue : mais, commo nous l'avons dit, los inexactitudes sont en moi/is el non en plus. Le cbiffre de 135 000 Europeens pent done etre i onsidere comme vrai et corarae reel; et, dans notro opinion, n'est-ce pas deja un resultat important? Toutel'ois, il Taut reconnaltre que I'element francais, dans cette colonic toute Irancaise, n'occupe pas la preponderance qu'il devrait avoir, puisque e'est a peine s'il conlrebalance les elements elrangeis. Aussi lous les efforts doivent-ils tend re a changer celto situation, qui.du reste, est connue depuis longlemps, et n'a jamais cesse d'etre l'objet des preoccupations de ['ad- ministration. » DECOUVERTES d'a.NTIOI ITKS DANS LA nUSSIE MKMDIOSALE. Exir.iit clu Journal Ac Saint -Ptftersbourg , I- septombre. _, « Les fouilles que M. le comte Perovski, ministre des apanages, fait executor en dilTerents endroits de IVm- ( tt? ) pife, out aniene la decouverte de plusieurs objels an- tiques Ires remarquables , entre autres la base d'nne statue de marbre, monument curieux du temps de Paerisade ou Parisade 1", roi du Bosphore cimme- rien. Ce marbre a ele trouve pai l'ofiicicrde Cosaques Semanak, au mois d'avril dernier, dans les environs de son habitation, pres de la mer, et a tine verste de la station Sennai?. C'est non loin de cet emplacement qu'on suppose avoir existe autrefois Phanagoiie, capi- tale des provinces asialiques du royaume de Bosphore. La base porte une inscription grecque relevee par le directeur du musee de Rertch , M. Luzenko, et dont voici la traduction : « Massalia , fille de Posis , a dedie (cette statue) a » Aphrodite — Ourania — du temps de Parisade, ar- » cbonte du Bosphore et cle Theudosie, roi des Sindes, » des Maiiles , des Thaleens et des Dosques. » » Aphrodite Ourania est mentionnee aussi sur un autre marbre (Boeckh , Corpus inscript. II, n° 2109, et Achik, Bosporskoe Tzitrstvo, royaume de Bosphore, II, p. 74); elle ebt qualifiee du surnom d'Apalouros, Apaturia. C'est sans contredit la meme qu'on trouve nominee, dans d'autres inscriptions, Aphrodite Apatou- ros, Apaturie, etqui, selon Strahon (XI, cb. II, § 10), avait a Phanagorie un temple celebre , construit a l'endroit ou elle avait attire les geants pour les livrer a la massue d'Hercule. » On ne connait que cinq inscriptions de Pari- sade Icr, fils de Leukon Ier et successeur de sou here Spartokos III, inort en 3/i8 avant Jesus-Christ. Ces cinq inscriptions temoignent du culle de Sancrges el Astara (Baal et Aslartd), d'Apbllon, d'Artemise VI. octobre. 5, 18 ( 258 ) cli s eresse et d'Art&xrise d'hphese. L'inscriplion qui men lion ne irlcmise chasseresse, lui a etc dediee par Xenokleides, fils dc Posis. » Paiisade 1" etait un dcs rois les plus celebres du Bosphorc : ses vcrlus lui firent donner le surnotn de theos (dicu). Comme lcs Grecs n'aimaient pas le litre de roi, Parisade et les autres princes de sa dynas- tic prirenl celui d'archontes du Bosphore et de Theu- dosie. Le Bosphore comprenait les Grecs habitant les villes de Panlicapec, dePfianagorie, etc., qui apparte- naicnt au royaume lors de sa fondation. Theudosie , la conquele de Lcukon 1", pere dc Paiisade, figure dans le litre des rois sur prosque tous les marbres bosphoriens jusqu'aujourd'hui connus dc nous, etqui vont jusqu'au regno do Parisade II, vers 275 avant Jesus-Clnist. •> Quaui aux peuplades barhares qui reconnaissaient 1'aulorile de 1'archonle du Bosphore , et qui lui don- naienl menie le ti Ire de roi, notre inscription parla d'abord des Sindes, dontle pays elait au nord de ce- lui des Toreles, sur la cote orientale de la mer Noire. Lcur capitale, Gorgippia, avail lire son nom de Gor- gippe, lils du roi Satyros lcr et pere de Komosarye, fcmme de Parisade Icr. » Le nom de Maitcs dcsignc les peuplcs fixes sur lcs bords de la Meolide, cnlre aulres les Toictes et les Dandariens,qui, avec les Sindes, figurcnl souls dans la plus an( ienne inscription de Parisade. Plus tard, ce prince prend le litre de roi de lous les Maitcs, ce qui prouve qu'il avail elcndu sa domination sur lcs autres pcuplades de ccttc nation. » Notre marbre menlionne, avec les Sindes et lea ( 250 ) Maites, les Thateena et les Dosques. Les premiers elaient sitnes au nord de l'Hypanis; c'elait probable- ment la meme nation qu'on Irouve, sous le roi Ario- pbarne, comme allien d'Eumele, second fils de Pari- sadel". » Quant aux Dosques, ilsnc sont mentionnes quesur ce seul monument et chcz Slrabon (XI, cb. II, § 11), qui les cite comme faisant parlie de la grande nation des Maites, avec les Sillakenes, les Obediakenes, les Tarpetes, etc. Celle inscription , comme nous l'avons dil, doit 6 Ire plus ancienne que celle ou Parisade s'intitule roi de tons les Maites. Mais, sur la fin de son regne, le roi, ayant fait beaucoup de eonquetcs, prend le litre de seigneur de tout le pays enlre le mont Tau- rus et le Caucase. » INSTRUCTION PUBLIQUE EN ALLEMAGNE. L'instruction publique superieure en Allcmagne et en Suisse compte 28 universiles, qui recoivent ordi- nairement de 22 a 23 000 etudiants. Mais elles n'ont recu en 1S52 que 18 810 etudiants, dont 1 880 tbeo- logiens catboliques et 1 7G5 tbeologicns proteslants, 6 701 juristes ou economistes, k 183 medecins, 2 bhh philosopbes et 1 577 jeunes gens sans destination. Voici quel a etc le rang des principals universiles suivant le nombre ordinaire des etudiants : Vienne, 7 030; Berlin, 2 171; Munich, 1961; Pra- gue, 131G;Bonn, 1012; Breslau, S64 ; Leipsick, 812. Le nombre des prolesseurs s'eleve a 1060, dont ( 2(50 ) '151 profcsseurs ordinaires, 3/|8 professeurs extraordi- nairos , liO profcsseurs lionoi aires et 427 professeurs particuliers. C'esl un professeur pour 1/| cleves , en deduisant les hO profcsseurs honoraires qui n'exercent pas. .Mais l'annee derniere, le nomine des etudiants elanl fort diminue, on a employe un professeur pour 11 eleves. (Revue ile V Instruction publique.) SUR L'ORIGINE DU NOM IHJ NIL. \1 Athenaeum francais a public une suite d'explica- lions elymologiques du mot Nil, entre lesquelles nous ne nous prononconspas : nous les offrons telles qu'elles sunt donnees par les divers ecrivains. Scion les grammairiens byzantins, NtiXo; serait le resultat d'un calcul arithmetique : les six lettres donl ce molsc compose, presenlent, addilionnees, le nom- bre 365, qui est celui des jours de l'annee : N vaut 50: c — 5; JO; ). — 30 ; — 70; — 200 ; Cette etymologie est pen serieuse. Ernest Meier, dans son Hebrceisches JVurzelwaerter- bucli, propose le mot Nahal, qui veut dire valine (cf. l'arabe'AflAa/*, Qeuve). — M. Louis Delatre incline a croire que lo nom du Nil vient du sanserif Nilas, ( 261 ) qui signitie noirdtre , bleudtre on bleu, nuances des oaux dc ce fleuve dans les differentes phases de leur croissance et de leur decroissance. — M. Bceckh , de son cote, dans son Erklarung des Banes des beriihm- testen mid merkwiirdigsten altera and neuern Sprachen, faitvenir Ne?Xos de l'ancien egyptien JSe-ei-Iag, etre - fa ire — arroser, — celui qui cause les inondations. — Enfin, d'apres l'oj)inion de Jablonski , adoptee par Champollion, le nom de NeTXo; aurait pouv racine deux mots copies, tte-nei (tempus definition) et alii (ascendere) ; de la, Ae/'alei (jluvius tempore definito increscens, fleuve qui croit dans un temps marque). E. C, ( 262 ) ftouvclles geogi*a|»Iii<|ueft. EUROI'K. Eruption (Vitii volcan dans la peninsule de Taman, — La Gazette de V Academic de Saint-Pelersbourg pu- blie 1<: rapport d'un savant russo sur l'eruplion dun volcan dans la peninsula de Taman. CY'lait le (5 aotit que M. Begitchev , auteur du rapport, traversal! le detroit avec quelques ouvriers de Kertch pour se ren- dre dans la presqu'lle. A six hcures et demie du <:ialin,- les vovageurs apercurcnt an so in met de la monlagne de Korabetov, situee a 2 ou 3 verstes de la villc de Taman, une flamme s'elever et se devolopper rapide- ment, aeeompagnee d'unc vapeur epaisse. La temperature elait douce, le ciel Ires pur. En quelques minutes, la colonne de feu el de fumee avail atteint une hauleur de 15 a 20 sagenos (1 sagene equi- vaut a 2 134 metres), el demeura en cot etat cinq a six minutes. Deux autres eruptions suivirent a de courts inter- valles, mais avec' moins de violence que les prece- dentes. Le volcan, qui, depuis trente-cinq ans, n'avait pas houge, paraissait avoir accompli son dernier effort. Lesvoyageursmirentpied a terre etsedh*igerenlaussit6l vers le Korabetov, ou ils virent deja plusieurs individus qui ^ontemplaient Iranquillement le pbenonieno. A dix beures, ils arrivaient an falte de la monlagne el decouvraient, a 700 pas de la, une masse de boue nohatre, visqueuse , qui s'olait repandue dans le sol a une prolondeur de 1 sagene. Pendant une lieure, I 263 ) cette masse resta dans un repos complet. II y eut encore deux on trois autres eruptions volcaniques avec des roulements souterrains ct des ecoulements de liquide vasenx. Les voyageurs enlendaient sorlir du cralere un sifflement continu pared au bruit d'une locomotive qui laisse eehapper sa vapeur, et quelque- foisle sifflement devenait si fort, quenos curieux pre- naient involonlairement la fuite. Le sol etait crevasse" a deux on trois cents pas dans des directions difle- rentes; a l'entour des fenles, lc gazon etait entiere- ment calcine. En approchant de pins pres, nos voya- geurs trouverent des amas <'e bouse de vache qui avaienl pris feu. On remarquait dans la direction du vent de k'geres exhalaisons de napble. Ce spectacle dura environ trois heures. Decouvertes (Vanciennes monnaies dans Tile d'Yhrlen. — On a decouvert dans la polite ilc danoise d'Yhrlen, situee enlre les iles de Thorsenget de Fionie.les restes d'un sac de cuir qui avait elegaini d'orncments en or, et dans lequel et autour duquel elaient une certaine quantite de colliers et de bracelets d'argent brises", d'un travail fort curieux.ainsi que 25 0 pieces demon naied 'ar- gent. Sur la face d'une parlie de ccs pieces, est le bustc d'un personnage, avec l'inscriplion Adelred Li. Jn^lo. Onpense que ces monnaies sont une parlie duDancgell. avec lequel le roi Ethebed-le-Paresseux cliercha, a la fin du x° siecle, a arreter les incursions des Danoise jintiqilit.es de I'ctronell. — A Pclronell, bourg Lon- grois sur le Danube , on vienl de trouver, an pres riu ( 26A ) chateau dcs comtes d'Abensberg-Traun , un petit temple de Mithra, un magnifique pave en mosaique, et, a L'endroit ou se trouvait le lieu de sepulture romain, un diplomc militairede I'empereur Trajan, de Fan J I'i apres Jesus-Christ. Le manoir des comics d'Abensbcrg- Traun possede un remarquable musee d'antiquitcs romaines, et cclles qu'on vient de decouvrir pourront y prendre place. Petronell est l'ancienne ville de Carnunlum, etnon Carunlum , comme on la ecrit souvcnt. On voit encore, a un quart de lieue de la ville, au milieu d'un champ, ee qu'on appelle la Porte Pal'enne, laisant jadis partie de l'arc de Iriomphe cleve par I'empereur Auguste a Tibere , en souvenir de la ronquOle de la Pannonie, l'an 10 apres la naissance du Christ. (Extrait de la Presse de Vienne.') AS1K. EXTRAIT d'uNE I.ETTRE DE M. OI'PERT, DA.TEE de geraraii (EIVTRE BAGDAD ET CTESIPHOn) , LE Ik SEPTBMBBE 1853. [Communique par 31. de In Roquet te.) Je viens de visiter les mines gigantesques d'Akkar- kouf, situees a Pouest de Bagdad et eloignees de 25 kilo- metres dc celle derniere ville. On ne peut so rendre de Bagdad a Akkarkouf par le chemin direct ; les eanx bourbeuses decoulahtdu canal Saklavijah, quise joint a l'Euphrale , necessiient des detours considerables. J'ai lieu de croire qu'Akkarkouf est identique avec Bit-Asargat (temple d'Asargat), noin qui se rencontre but les briques dites de Nabuchodonosor. Les a.ncions ( 205 ) G tecs parlenl d'un temple d'Atergatide silue en Mesopo- lamie. On est tent^de prendre lenom d'Atergatide pour une simple corruption de cclui de Bit-Asargat. La mvlhologie des Babyloniens et des Pheniciens nous apprend qu'Atergatis etait une deesse qui se jela avec son fils Jchthys (Poisson) dans le lac d'Ascalon. Parmi les mines d'Akkarkouf, on rencontre tin mo- nument grandiose, maisassez endommage.il a 300 me- tres de circonference a sa base et s'eleve a une hauteur de hO metres. Ce sont probablement les mines d'une immense lour babylonienne. La construction de ce monument differe de celle des autres monuments cbaldeens. Les briques qu'on y voit employees sont noires et Ires epaisses, mais sans etre larges; elles sont liees ensemble par un cimenlfait de terre et par des couches de roseaux. Je n'ai pu decouvrir aucune inscription sur les briques d'Akkarkouf. Je comptc me rendre un de ces jours a Nifl'ar, qui est identique avec Chalneh de la Genese, et probablement l'Hipparenum de Pline. Sur les briques provenant de Nifl'ar on decouvre, en £criture cuneiforme , lantot l'inscription Ippar-Anou (terre d'Anou), tantot les mots Chi Anou ( maison d'Anou). Anou etait un dieu chaldeen. C'est de cesnoms d'Ippar-Anou etCal-Anou que se sont formes plus tard ceux des villes d'Hippa- renum et de Chalane. On confondait quelquefois Hip- parenum avec Sippara, endroit cil6 par B^rose et qui etait situe sur l'Euphrale et au nord de Feludjas. Nous avons parle plus haut des briques diles de Nabuchodonosor. Parmi les noms qu'on y rencontre, figure aussi celui de Bit-zida, e'est-a-dire temple de 7Ad (Poisson), fils d'Atergatide , le menie dieu que ( 260 ) nous avons menlioune plus haul. II est ties probable que de ce nom do Bit-zida on a forme plus tard celui dc Siltaco, vi Ih; cilee paries geograpbes grccs. Je suis de l'a\is de M. Rawlinson, qui croit relrouver Bagdad sur Femplacement de l'ancien Sitiace, de sorto que Mansour, ordinairement regards comme le fondateur de Bagdad, n'aurait fait que l'agrandir. L'origine de Bagdad, dont le nom, du reste, apparlient a I'ancienne langue persane et signifie donne par Dim, Dieudonne, remonterait ainsi a une cpoque plus cloignee que le liuiticmc siecle, et la ville aurait etc consacree au dieu Zid avant l'arrivee dc Mansour. Je profile de eelte leltre pour relever une eireur commisepar laLitefary Gazette du 6 juillet de l'annee couranle. D'apres re journal , M. Rawlinson aurait trouve des briques presentant un nom qu'il aurait de- chiffre comme celui de Ncrgal-Sarussur (Neriglissor ). C'est moi qui ai trouve les briques dont il s'agit, au mois d'oi tobre dernier; je les ai decbifl'recs au mois de mars de cetle annce, et j'eu ai fait part a M. le co- lonel Rawlinson le 22 mai. Obelisque dc houyoundjek. — La Soeiete asialique de Londres vient de recevoir la nouvclle de la decouverle faile a Kouyoundjek, d'un obelisque en pierre blanche de 9 pieds 2 ponces de la base au sommet et de 0 pieds canes a la base. Sur cbaque lace se trouven; buit bas-reliefs accompagnos cbacun d'une inscription. Le colonel Rawlinson, qui n 'avail pas encore vu 1 'obelisque, maisqui avail deja sous les mux l'empreinte de quel- qucs unes des inscriptions, incline a atlribiur ce ( 267 monument a Assur-Akhpal, le memo qui construsil la partie N.-O. du palais cle Ncmrod. Tariris. — M. Maurice Wagner, voyageur allemand, vientde faire un voyage en Perse, qui fournit d'interes- sanls details particulierement surTauris, sur son com- merce,sur les ecoles pubiiqucs , sur les caravancs, sur les mceurs curieuses des animaux employes dans ces dernieres. Tauris, suivant M. Wagner, renferme 16,000 maisons et 1/jO 000 habitants. Mines d'or deV Olekma. — Depuis le jour oil, en 1851, les marchands tie Trapeznikov onl decouvert de riches gisements d'or aux sources de la riviere Olekma, dans un endroit isole et completement desert, les explora- teurs d'or sont venus en grand nombre sur le Lena, et leurs travauxont ete couronnes duplus briilant succes. Plus de dix ricbes gisements auriferes ont ete decou- verls le long de la rive droite deLena,entre les rivieres Vilim et Olekma, ses affluents. {Journal de St-l'elersbourg.) A.MliRIQUE. Fonts sur les grands /leaves. — ■ Depuis qu'on est parvenu a jeter un pont sur le Niagara, en lancant, au moyen d'un cerf-volant, les premiers bis de fer, les compagnies de chemins de fer qui s'etaient vues jusqu'a present arretees par les grands cours d'eau, ont songe a la possibility de iVancuir ces obstacles. Deja les capitalists anglais ont pris leurs mesures ( 268 ) pour faire traverser le Saint-Laurent par leur graode voie ferree de l'Atlanlique au Michigan. Une com- pagnie de Chicago viont a son tour d'entreprendre la construction dun pont suspendu sur lc Mississipi. L'endroit dufleuvechoisi par les ingenieurspouryexe- culer cet audacieux travail est des plus favorables. l)u cotede l'lllinois s'eleve la ville deja florissante de Rock- Island ; en face, sur le terriloire de l'lowa, se trouve Davonport. Au milieu, une petite ile partageant le Mis- sissipi en deux canaux semblc avoir ete jelee la par la nature pour favoriser le genie des homines. Le pont, formant une courbe en amont, aura /|50 pieds de long, de Rock-Island a l'ile et 1 600 pieds de 1'ile a Davon- port. Cette derniere partie sera coupee par un pont- levis a l'usage des nombreux bateaux qui voyagent .litre Saint-Louis et lesvilles de l'lowa. NOUVELLES D1VERSES. Pardecretdu 18 octobre, le commandement de I'lle Sainte-Marie de Madagascar est distrait de celui de Ma) otic el dependances, et l'etablissement de Sainte-Marie sera dorenavant place exclusivement sous la direction superieure du commandant de la division navale do la Reunion. D'apres les ordres du ministre de la marine et des colonies, la corvette a vapeur le Newton a rapportede Mogador un second assortment de graines d'argane. L'ai'gane [argania sideroxylon) , que Ton rencontre dans l'interk'ur du Maroc, surtout aux environs de ( 269 ) Mogador, est un arbre dont le fruit, apres avoir fourui par son noyau une huile abondanle, donne encore une excellente nourriture pour les bestiaux, et est employe, en outre, connne engrais d'une assez grande puissance. Le tronc de l'argane, qui ne depasse pas 5 metres de hauteur et alteint souvent pres de 3 me- tres de circonfercnce , est tantot d'une seule piece, tantot compose d'une multitude de brandies adbe- renles entre elles. L'accliinatemenl de cet arbre est deja tente avec quelques succes dans les terrains de nature sablonneuse et pierreuse du niidi de la France. La Sociele royale geograpbique de Londres vient de tenir sa premiere reunion de la saison sous la presi- dence de sir Roderick J. Murcbison, qui a declare oceu- per le fauteuil appartenanla l'un des premiers explora- teurs de l'ocean arctique, sir Martin Frobisber, sous le regne d'Elisabeth. Co fauteuil porte la date de 1580. Le capitaine Inglefield et le lieutenant Greswell, presents, ont donne des details sur leur derniere expedition. Le capitaine Inglefield a exprime la pensee que sir John Franklin s'elait trouve bloque par les glaces du nord. Gomme on n'a pas relrouve de debris de navire, il faut esperer que Franklin et ses matins sont parve- nus dans quelques lerres inconnues de la grande mer polaire, ou, le climat moins froid aura pu leur per- mellre de pourvoir a leur existence. 11 y a quelque raison d'esperer qu'ils auront pu gagner la cote nord du Spitzberg, ou ils auront trouve des ressources. Ainsi, on sail que quatre matelots russes, perdus pendant longtemps, ont pu subsister six ann^es, et ils ont £le ( 270 ) ensuile recueillis a bord d'un navire nisse, qui les a ramenes dans leur palrie. Pourquoi n'on serait-il pas de memo do Franklin? II serait facile d'explorer le passage de l'oean par la cote do Siberie el d'aller au nord dn Spitzberg. Peul-elre avcc l'aidc d'un bailment a helice pourrait-on faire cetle exploration dans une annee. Meme au point do vue commercial , une telle expedition offrirait des avanlages. On pourrait trouver la de nouveaux aliments pour la peehe de la baleine, qui est en decadence. Sir Murchison a dit ensuile que l'Angletcrre avail en I'honneur de prendre l'initiative de Tomer lure d'une souscription pour elever un monument au brave officier francaisBellot. !1 a emis le voeu quele discours de sir James Graham, prononce dans Mansion-House, till imprime et envoye a la llotle ct dans tout le pays, a(in d'v generalises la souscription. La somme pour laquelle il a ote souscrit dans la premiere semaine a ete de \ 200 I. st. II a etc decide que Ton consacrerait un tiers de la somme recue a l'ercction d'un cenotaphe a Green- wich. Le reste sera donne a la famille du lieutenant Bellot, qui n'est pas heureuse. II s'est lenu a Bruxelhs, eel aulomne, deux congres scienliiiques ires important^, sous la presidence de M. Quelelet, dircclcur do l'obseivatoire de Belgique. L'un, tela lit' a ia navigation , a trade des dille rents ele- merits d'observalion dont la connaissancc pourra don- ner lesmo\ens d'abregcr les traversees mariliines et d'en diminui r les dangers; des tableaux uniiorrues ( 271 ) out ete adoptes pour les marines militairos et mai> chandes qui consenliraient a prendre part aux travaux projetes; les vaisseaux, en siilonnant les rners, devien- draient aulant d'observatoires flotlanls, qui, joints aux obscrvaloiresetablis sur terre,couvriraient le globe d'un vaste reseau destine a eludier les grands phenomenes. — L'autre,relatif a\a slatistique, a discule et a adopte le plan d'une slatistique generale et uniforme qu'il serait utile d'obtenir dans tous lesEtals, concernant la po- pulation, le territoire et les diverses industries. Les sciences viennent de faire deux grandes pertes dans le commencement d'octobre : l'illustre Arago, dontle genie lumineux, embrassant toutesles sciences, et a contribue beaucoup, quoique indirectement, aux progres de la geograpbic ; — et Auguste de Saint- Hilaire, profond botanisle, mais geograpbe aussi, et qui a fail au Brcsil un voyage plcin d'interet. E. G. SOUSCRIPTION POUR UN MONUMENT AU LIEUTENANT BELLOT. La Soeiele de geographie dc France, nussitot qu'elle a appvis la mort du lieutenant Bellol, a, par l'organe du president et du secre- taire general de la Commission centrale, immediatement exprime ses vives sympathies a la famille de ce noble jeune homme, et elle a ouvert chez son tresorier, M. Meigrren, rue Saint-Honofe, 3jo, une souscription destinee a honorer la memoire de notre comapeux compairiote. Tout ce que la Fiance compte d'esprits eleves, adini- rateurs du devouement et amis de la ge'ographie, vouilra rtpondre a cet appel de notre Societe, qui suit d'ailleurs dans cette cir- constance le digne exemple de telle de Londres. ( 2*2 ) BIBLIOGRAPHIE GEOCU UMIIOUE. Voir aussi les ouvrages olferts a la Socie'te. ) OUVRAGES GENERAUX. Communication faiie a la Societe des antiquaires de Fiance, au sujel iVun globe celeste a poles et meridians mobiles, par M. deVilliers. Paris, l 853, in-8°. Geologisebc Bilder zur Geschichte der Erde und ihrer Rehwohner, Von Dr II. Barmeister. Leipzig, 1 853. Nouvelle Mappemonde, publiee par M. Andriveau-Goujon; i flu grand aigle, 1 853. EUROl'K. Annuaite des cinq departements de la Normandie, public par PAsso- ciation normande. irj'anne'e. Caen, 1 853 , in-80. (On remarque dans ce volume une statistique ripuaire de la Dive, par M. de Caumont, et une promenade arclieologique de Rom n a Fecamp.) Carte du theatre de la guerre en Orient, par Correard. Paris, i.S5.i. Aperotl liistorique et statistique de la marine ottomane, par J. de Marlineng. Montlucon, in-8°. Ueber London und Paris nacb Rom, cine italienisi lie Rci-e, erstei mid zweiter Tbeil. Berlin, i 853, iu-8". Itineraire du ebemin de fer de Paris a Strasbourg, comprenant les embrancheraenis d'Epernay a Reims etde Frouard a Forbacb, par Moleii. Paris, 1 853, in- 1 6. Skizze der orographischen und bydrographischen Verhaltnisse von Liv-Esth und Curland , < in geographischer Versuch. Von D' K. RalMef. Revel, I 852, in-8"; avec deux cartes. Erdkunde des gouvein. Perm, als Beitrag zurnahern Kenntniss Russ- lands. Von D* C. Zerrenner. Leipzig, 1 852- 1 853. The Turks in Europe; a Sketcb of manners and politics of I lie Ollo- man. Empire. Bj Baylej St-John. Londres, i853, in-8". Nouvelle caite d'Europe, publiee par M. Andriveau-Goujon. if" grand aigle, i 853. (/!.« suite de eel article bibliographique on numiro w'wanU) 'fnla/f //// .Ueriflieii II '.S'i:/-ir.flit//t>/i7i d'Oftohrv lti.K> lmp.de Boolean rue - tatnne Dubois® Paris Oecqm/t/' Lontfitudr peridental? titt 3fsri£en tie f'v II ', l ;•> ir . Bulletin tf '/% * ./■■- CARTE nr p,\:vsa(;.k A'oiiiyon.LTr Decouverl par LTOMMR/^^ Hi-iluili-miHd'iiuivsri-lli'cMW'.' ' IXCI.KI'IKU). / . hirWAJluUr-ISrun. Ociohre 1855. Cotes cxplarees n Iji recherche dc Sir Joint I'VunUlin |nn iaf/r.llulttu* '*■■ in: „.„ ,;,. 1>. \f .-"' in. ^^u.KKI.y',^' '""•"?' IXKSMKKI. »£*& ,>rT.dk .Ut.N,.:s ? ■ y ■'<-:, __, ' '■ f rt&W T ' '■ tffMftA /'/,W,Y,»„/„,/7.,„. //.'/ /'„//<•/( r /.■in ,■„ fliair.ftuittlvpt.iiul luiliuije. m ae ,in rrx r T^ r Se ,j* a* ft*?. Vi.^* .,,-'.. gN«v^* ^'j'';t»:-"' 5A "X& ^"i. ylU-*'- .^VIT" '<"^„„ ' m m* ^osrt i>i;' >w s-.ivn..,,, i y (> V — p I ^ — w *1V y^f '« //rf „e u* ^^ Kg ** Cimrrti . /'.,/■>. il,^./rl.f l4 Intpi/f ftin*ni.i 'iir tefnwt flYllll BULLETIN DE LA SOGIETE DE GEOGRAPHIE. NOVEMBRE ET DECEMBRE 1853. nieiuoires, Notices, DocuaMcsits originaux, etc. VOYAGE DU PEROU AU BRESIL PAR LliS FLKUVF.S UCAYALI ET AMAZONK , p\n m. de sT-cmt'Q. INDIENS CONIBOS. ( Extrait du chapitre intitule : La Pampa del Sacramento et ses indigenes.) La nation conibo, a laquelle nous ne raltachons ni les Sipibos, ni les Chelibos, ni meme les Sensis, bien que ces derniers no soient que ties Conibos deguises, ofTre a peine de nos jours un personnel de 2 500 a 3 000 individus. G'esl snr les bautes berges qui pro- fdent la rive gaucbe du fleuve Ucayali, que les Conibos on l edifie leurs demeures, vasles hangars ouverts a lous les venls et couverts d'un loit de pabnes ijlegam- ment cnlielacees. Nous n'avons compte que deux de ces inaisons sur la rive droite, singula rite qu'explique VI. NOVEMBRK ET IM-.CI.MIinr.. 1. ] 9 ( 274 ) le voisinage des Rewos et des Amahuacas, avec losquels les Conibos etaient autrefois en guerre. Cliacune des nations er- coptible d'ailleurs que soit la piqure, se roidit sur ses pattes, berisse ses plum<\s, vacille, et loinbe au bout de deux minutes. Les singes, les grands rongeurs, les sangliers, out line agonie de 8 minutes. Le tigre et le tapir, qui ne tombent qu'au bout de 12 a 15 minutes, ont le temps de s'enfuir a travers les bois pour allcr mourir dans quelque fourre. Les Conibos, en particulior, et les indigenes de l'Ucayali, en general, ne se servent de ce poison qu'a 1'cgard des animaux. f.eur loyaute se refuse a l'cm- ployer contre les hommes, avec lescjuels ds se conten- ( 283 ) trntde latter a l'aide de leurs armesbabiluelles ; mais ccs scrupules ri'existenl pas chfz la plupart des sau- vages de I'Amazone , dont les lances de guerre sont presque toujours empoisonnees (1) C'est en vain que les forels el les eaux offrent au Conibo une oourriture aussi abondante que variee, il n'afaim que de tortues, el celte predilection, pous- see jusqu'a la manie, a fait de lui le plus rude exter- minateur de ces animaux. Entre le 15 aout el le 1" seplembre, epoque de la ponte des tortues dans l'Ucayali, la neige, en cessant de tomber sur le som- met des Andes, a ralenti le cours du fleuve, baisse son niveau el mis a nu ses vastes plages de sable. L'etiage des eaux donne aux Conibos le signal de la pecbe. A un jour iixe\ ils s'embarquent avec leurs lenimes, munis des ustensiles necessaires, et voguent en aval ou en amont du fleuve, selon (jue le caprice les pousse ou que l'instinct les guide. Ces voyages sonl de 50 et quelquefois de 100 lieues. Quand les pecbeurs ont decouvert sur une plage ces lignes in- coberentes, sillon onguicule que trace en inarcbant la tortue, ils s'arretent , edifient a 20 toises des eaux leurajoupa provisoire, n'allument de feu ni le jour ni la nuit, et, cacbes derriere une muraille de ces ro- scaux geants (Arutuh pulmata) qui croissent sur les rivagesde la Pampa, ils guetlenl 1'arrivee de leur proie : l'instinct de ces pecbeurs est lei, que leur debarque- (i) Des lances de Ticunas, d'Orejones, de Miranhas, de Mayoru- nas, que nous avons en notre pouvoir, sont des preuves irrecusable* du fail que nous avancons. ( 284 ) incut ne precede guore que d'un jour ou deux I'appa- rilion des torlucs. Cerlaine nuit obscure, entre minuit et deux heurcs, un immense mascarct fait lout ;'i coup bouillonnor le Active ; des millicrs de torlucs sortent pesamment de l'eau, et lours cohorles out bienlol envalii les plages. Nos Conibos, agenouilles derriere les roseaux, gardent le plus profond silence, en attendant le moment d'agir. Les tortues, qui sc sonl divisees par escouades au sor- tir du ileuve, cieusenl rapidemenl avec leurs pieds de devant une tranchee, souvent longue de 100 metres et loujours large de h pieds sur 2 de profondcur; le sable , qui vole aulour d'elles les enveloppo comme d'un nuage sombre. Quand la capacile de la fosse leur parait suffisante, chacune d'elles, remon- tant sur le bord, tourne brusquement son derriere vers la cavite et laisse choir au fond une provision d'eeufs a coquille molle, de !\0 au moins, de 70 au plus; les pieds de derriere, renouvelanl alors la beso- gnc des pieds de devant, out bienlol comble l'excava- tion. Dans celle melee de pattes mouvantes, plus d'une lortue, bousculee par ses compagnes, l'oule dans le losse et y est enterree vivante; un quart d'beure a suffi a cette ceuvre immense. A peine la tranchee est-elle comhlee, que les torlucs reprennent en desordre le cbemin du ffeuve. C'est le moment qu'epiaieut nos sauvages. Au cri de l'un deux, toule la troupe se re- leve el s'elance a la poursuile des ampbibies, nou pour leur cooper la letraite, ils seiaienl r en verses el foules aux pieds par lepuissanl escadron, mais pourvolti • r sur ses flancs, se saisir des trainarcls el les relourner sur le dos. Avant que le corps d'armce ail disparu, ( 285 ) mille prisonniers sont resles souvent aux mains des Conibos. Aux premieres lueurs du jour, le massacre com- mence. Sous la liache du sauvage, la carapace et le plaslron de l'aruphibie volent en eclats; ses intestins i'umants sont arracbes et livres aux femmes, qui en detachent une graisse jaune et fine, superieure en de- licatesse a la graisse d'oie; les cadavres eventres sont abandonnes ensuite aux percnopteres accourus de tous coles a l'odeur du carnage. Avanl de proceder a cette boucherie, les Conibos ont fait cboix de quelques cenlaines d'individus qui serviront a leur subsistance et a leur rrafic avec les missions. Homines et femmes procedent ensuite a la fabrica- tion de la graisse, qu'ils font fondre etqu'ils ecument au moyen de larges spatules de bois. Cette graisse est echangee plus tard par les Conibos conlre des verroteries, des couleaux, des hamecons et des dards a tortue qui leur servent a barponner ces amphi- bies, quand , floltant par bancs epais , ils passent d'un fleuve a un autre Le jour ou ces Indiens ont resolu de se rendre dans quelque mission pour y debiter leur marchandise, ils s'ablutionnent, s'epilcnl et se peignent le mieux qu'ils peuvent, afin de donner de leur personne une idee avantageuse. Les vases de graisse sont places au fond de la pirogue, et la famille s'abandonne au courant. Arrives devant la mission, le palriarche de la troupe, apres avoir donne un dernier coup de peigne a sa cbe- velure et passe surson visage une nouvclle couehe de ( 280 ) rouge, s'avance soul el porte la parole. La fainille at- tend a I'ecart dans le fourre. Le missionnaire s'en- quiei t alorsde la quantity d'arlicles ofFerls. Cette ques- tion semble toujours embarras-er le Conibo, qui buisse la tele ct rellecbil un moment; cepeixlaiil 11 repond : Atchoupi, en eourbant le ponce et l'hulex; Rraboni, en donblanl le medium et l'annulaire, puis repete les memes mots et les memes gesles, jusqu'a ce que son enumeration soit term i nee (1). Atchoupi signifie un ; — Rraboni vent dire deux. Ce sont les seuls nombres ordinaux que possede le dialecte conibo. Des qu'il s'agil d'enoncer d'autres termes, ils se servent de l'idiome ties Quecbuas, dont les missionnaires du Perou ont, depuis trois siecles, vulgarise l'usage parini leurs neopbytes, et ils disent : Quinza, trois, /a/ma, quatre, etc., etc. ; grace a ce pla- giat, il est facile aux Conibos d'atteindre jusqu'au mil- lion [hiauir, inais, passe ce cbiffre, leurs idees s'em- brouilleul , et , comme les Quecbuas ties plateaux andeens, ils appellentle nombre qu'ils n'ont pu enon- cer : panta china , la sonune innumerable (2). Au commerce de la graisse de tortue, le seul que nous bur connaissions, ces Indiens ne ratlacbenl d'aulre Industrie que la construction tie leurs pirogues et la (i) Plusieurs nations sauvages de l'Ameiique dn Sud, qui ne pos- sedent que de deux a cinq mots, pour enoncer leurs nombres, suppleent a celte indigence en coraptant par duplication. Ainsi de- vaient compter les Conibos avant que la langue quech.ua leur vint en aide. (a) Voye/. la gramm.iire el le (jlossaire d environ 3ooo mots de l'idiome conibo, que nous avons ecrils pendant notre scjour dans la Paoipa del Sacramento. ( 287 ) confection de leurs arcs el de leurs massues. Leurs pi- rogues , empruntees an tronc de l'arbre Capiruna [Cedrela odorata), ont de 10 a 30 pieds de longueur, et ces dernieres leur coutent jusqu'a deux annees de travail. Malgre le temps et le labeur qu'exigent ces grandes embarcations d'une seule piece, leur posses- seur troque volontiers 1'une d'elles contre une baclie, quand il en trouve l'occasion. Apres dix ans de sejour sur le fleuve, l'aubier de ce faux acajou est aussi sain que le premier jour ; les missionnaires recberclient avec empressement ces grandes pirogues pour les tailler en plancbes et en i'abriquer des meubles de toute suite Ceux d'entre les Conibos qui vivent a quelques lieues seulement des trois missions de I'lJcayali ont puise dans ce voisinage l'idee du defricbement et de la cul- ture ; leurs plantations, toujours cachees au milieu d'une lie ou dans un coin de la foret, consistent en quelques plants de bananiers et de manioc destines a leur boisson de mazzalo, une douzaine de Cannes a sucre, quehjues cotonniers pour la fabrication des tis- sus, du rocou, du tabac, et du inani (Arachis hypogea), dont ils rotissent les pistacbes. L'instrument aratoire dont ils se servent pour facouner la terre est une es- pece de becbe formee par 1'omoplate du celace saponin {Irachetus manatus) qu'ils emmanchent d'une longue percbe. L'aplitude de ces sauvages a elever en liberte les oiseaux et les quadrupedes nous a emerveille plus d'une Ibis. II n'est pas rare de voir de jeunes tapirs et des sangliers suivre les pas de leur mailre avec la do- cilile d'un cbien et obeir au moindre de ses signes. ( 283 ) Les aras, los caciques, les couroucous, Ions cesoiseaux au magnifique plumage vont et vienneul de la huUe du Conibo a leur foret natale avec la plus touchante securite ; mais l'animal que cos Indiens preferent a tous les autres, e'est le singe, dont le naturel petulant et la gymnastique paraissent les arauscr Toil; l'affec- tion qu'ils lui temoignent ne va pas cependant jusqu'a epargner l'animal aux hcures de 1'ivresse, et, quand la boisson fermentee a trouble la raison du maitre, le pauvre singe peril sous le baton avec tous les autres commensaux de la demeure Cbez les Conibos, le manage n'enlraine apres lui aucune ceremonie; a peine l'epoux offre-t-il un leger cadeau aux parents de sa fcmine, qu'il est libre de repudiera son gre. La bigamie esttoleree cbez ces in- digenes, et la polygamic n'y serait pas consu'eree comme une enormile, si depuis longtemps ils ne s'e- taient fait une loi de ne prendre de femmes qu'aulant que leur paresse, devenue proverbiale au desert, leur permet d'en nourrir L'acte de la generation est accompli par ces Indiens hois du toit domestique. Profitant d'unc nuit sans lune, le male enlraine sa femelle sous le couveitde la foret pour lui prod iguer ses caresses; aux indiscrets qui demandent la cause de cetle coulume bizarre, le Conibo repond emphatiquement: « Ma maison estiaile pour etre habitee, et non j)Our etre souillee. » A 1'heure de son accouchement, quand la femme, abrilee par sa moustiquaire, est seule a hitler contre la douleur, l'epoux, accroupi au seuil de la butle, attend, dans une ininiobilile complete et robservalion du jeune le plus i igoureux,que sa compagne soildeliyree et lui ail ( 280 ) .mnonce le sexe tie l'enfanl. Si c'est une fille, il craehe sur la mousliquaire nvant d'eu sowiever les plis; si c'est un garcon, il frappe la terre cle son arc ct adresse rles felicitations a la mere. Cependant la malbeureuse, pale et brisee, s'avance au bord du fleuve pour y laver son nouveau-ne et se purifier de ses souillures; quand elle ventre sous le toit conjugal, elle felicite a son tour le pere de l'enfant, sicet enfant est un garcon, el baisse Iristement !a tete, si c'est une fille. Ce n'esi qu'a l'age dedix ans que les enfants males abandonnent l'aile mateinelle pour accornpagner leur pere sur le ileuve et dans les bois. Jusque-la, ils s'e- batlent librement avec des compagnons de leur taille, font voguer de pelites pirogues dans les flaques d'eau, lancent la balle de feuiiles de palmier, jouent au bil- boquet aVec une tete de torlue qu'ils lancent en l'air et qu'ils rattrapent au bout d'un epieu, s'essayent au tir fie 1'arc, et se prennent aux cbeveux pour un oui on pour uri non. En general, chez ces sauvages, i'enfance est aussi turbulente que l'age mur est grave et la vieillesse taciturne. A l'epoque de leur puberte, les jeunes filies sonl soumises a une pratique barbare donl la signification ne saurait elre donnee ici L'beure de la revelation mysterieuse da sexe de ces jeunes filles est pour leur tribu 1'occasion dune grando fete. Des boissons fcmientees sont preparees dans tou- les les bulles; on fabrique des flutes neuves; on res- serre la peau dilalee des lambourins; des couronnes de plumes sbnt'tre'ssees pour la vierge nubile, et eha- cun, de son cote, se dispose a celebivr joyeusenient b fete du sebidnaoiqui. NOYEMBHl! KT DKCI'.MDRIJ. 2. 20 I V90 ) Pendant la duree do ce fametrx jour, la coutume se- vere qui defend aux feinines I s'associer aux divertis- sements des hommes ot dc |>rendre pad aleurs danses, se relacbe de sa rigueur, et tandisque eeux ci gamba- denl d'un cote, au son iTie XII. -> ■ • i . i ,■>.'• n . p\ r 1 3 a i(55 ( 297 ) colonel Jacotin, qui, pour avoir vieilli, sonl encore bonnes a eonsuller. Nous regrellons beaucoup que rorthogtapbe des noms arabes, cbez M. de Saulcy, differe si souvenl de celle do ses devanciers qui pourtant y avaient fait une grande attenlion ; nous remarquons mthne que Robin- son a eu soin de terminer son savant ouvrage par des appendices arabes, et sut tout par une table generate consacree aux etymologies orientales. L'espace nous manquait, et il eut ete trop minutieux de relever ces differences, qui pourtant jettent une grande confusion clans la comparaison des cartes de Kiepert et de Zimmermann avec 1'itineraire de notre zele" compalriole; nousne pouvons que faire desvceux pour qu'il donne au public cet appendice comparatif de rortbograpbe arabe avec la maniere d'^crire des Alleinands, des Anglais, et meme desFrancais, lorsqu'il ne se trouve pas d'accord avec eux. Sans ce supplement, les details de son itineraire perdent beaucoup de leur valeur, comme cela eat arrive a celui de M. de Bertou. Du reste, nous ne nous en occuperons que quand il s'agira des arguments par lesquels, a I'aide de ces cbangeinents d'orlhographe, on pretendra retrouver des villes bibliques dont le souvenir est efface. JNous faisons a cet egard une remarque generale. Eusebe, eveque de Cesaree, qui a tant eciit sur les livres bibliques, a redige, au commencement du iv' sie- cle de notre ere, un Iraite des lieux et des villes men- tionnes dans l'Ancien et dans le Nouveau Testament. Saint Jerome, le tratlucteur de la Vn/gate, qui, comme Eusebe, a vecu si longtemps en Palestine et s'eht Inre aux meines travaux, a juge" ce travail si im- ( 298 ) portant qu'a la fin du meme siecle il l'a traduit et reclifi^. Cettc oeuvre, connue sous le nora d'Onomasticon, a ('■if elucidee • ar des nTigicuxqui ont voyage en Orient et par de savants hcllcnisles, Leclerc et surlout par Reland. Si nous souomes l)ien infmmes, cet ecrit, dont la derhiere edition remonte a l'annee 1707, doit etrc revise sur les manuscrits, etaccompagne de carles dans la collection des petits geographes, de MM. Ch. Midler etDidot (1). Les voyages en Orient se multiplieot; les pelerins sont avides de notions positives; nous avons done cru de notre devoir de ne pas nous astreindre au cercle etroit qui nous etait marque par 1'ouvrage et me me par les hardies conjectures de M. de Saulcy, et par les notions i lus sures et plus circonspeetes du comman- dant Lynch, qui d'ailleurs ne rontroverse jamais. Les Merits de cos voyageurs, puisqu'ils sont les plus recents, doiveht saris doute fixer davantage notre atten- tion, et leurs erreui s doivent Sire ou relevees, ou signa- ges aux amis de la geographic. Notre compatriote a fait le voyage de Saint-Jean n'Acre, ou nous l'avons laisse, a Jerusalem en cinq jours, presse qu'il etait d'arriver a Bethleem pour la (i) Le troisieme volume de cette collection appelee Corpus Geogra- phorum, comprendra en outre : les ouvrage* i*d'Epiphaue,surlaSyrie et la ville sainte; 2° de i'liocas, sur Antioche et les places de Syne; 3° de Perdiccas, sur les monuments de Jerusalem; 4' d'Eiicnerius, de Beda, etc., sur les noms de lieux dans les Actesdes Apdtres; 5" !<■> itine'raires ilu tnoyen age, tels <|ue celui de saint Antonio, an 6oo ; a" Adam an, in 700; deWillibald^ -i7-,t\r Bernhard, moine, 870, etc. le premier volume va paraitie. INous n'av6ns qu'un m>. d Lusebf a Paris. ( 299 ) fete de Noel 1850; raais, a son retour dela mer Morte, il a pu completer ses recherches. En traversant de houveau la Galilee, ML Lynch en avail fait autanl, quoi- que sans suivre exactement la meme route. De Saint-Jean d'Acre aux limites de l'ancienne Ga- lilee, dans la grande plaine qui la separait de la Sanaa- lie, M. de Saulcy a eclaire son itineraire, ce que ' .!. Lynch n'a pas fait, de deux petites cartes que mal- heureusement il n'a ni graduees, ni remplies avec les materiaux qui etaient sous sa main, de sorte que nous ne pouvons y suivre le cours des oaux, ni nous assurer de I'exacte position des villages apercus a une certaine distance de la route. En revanche, M. Lynch nous a donne deuxohserva- tions en latitude faites dans le centre de la Galilee, trois sur les Lords du lac deTiheriade, avec une ohservation en longitude, et une a Hasheya, dans le haul pays, sur la route de Banias a Balhek. C'est la un Ires grand service; car, dans un itine- raire, a moins d'une ties grande attention, on pent faire de fretjuentes erreurs, et elles sont sans remede. Malheureusi nient, M. Lynch n'a pas joint ces obser- vations a la belle narration de son expedition, et elles ne figurent que dans un rapport tie 18Z|9a son gouver- nement, impriine par ordre du senal. II parait que l'existence de ce document a echappe a beaucoup de ses lecteurs, et M. Vivien de Saint-Martin, en particu- lier, en rend ant cmnpte de son ouvrage, dans les An- nales des Voyages, a exprime son etonnement de son absence , un exprimanl 1'espoir qu'il paraltrait un jour. Si le document, comme propriete du gouvernement. ( 300 ) n'a pu parattre dcsiis la narration personnollc do M. Lynch, il est a croirequole president desfilats-Utlis en a ordonne on en ordonnera l"impnssion, comme il l'a fail pour la parlie geologiqae, \n-h", en 1852. M. do Saulcy n'a point, pour sa carle, profite des observations dont nous avons parle; on no trouve marque sursa carte ni Jo Ouady-en-Neffalk, on fut faite la premiere, a la latitude de 32° 49' 5"; ni celle de Tu- ran, ou ful faile la seconde, a 32s h& \h". On voil seu- lcment Tiberiade, qui, au lieu d'etre a la latitude ob- servee de 32° l\& \h", est portee a 32° AS', e'est-a-dire a 1 inillo geogr. (2 ou 3 kilometres environ) trop au nord. Le Ouady-en-Neffalk, ou vallee des Vents, Tbal- von-Schef-at-Amar des Allemands, paraitetre, d'apres la carte de Jacotin, surla route do Saint-Jean d'Acrc, a Sal'ourieh, a h kilom. J/2 au nord-ouest tie ee der- nier bourg, pros de Kafar-Mendaj au sud de l'Ain- Zal)u!on de la carte de Zinnnermani) ( omis dans la pelile carte n° 1 de M. de S.), au sud-est d'Habillin ; car on ne saurait trop preciser un point leve astronomi- quemenl, leloog d'unevoie antique. C'etait probable- mont, ainsi que son nora mod erne I'indique, 1' extre- mity du tcrritoire de la tribu de Zabulon, ou do la Gali- lee, du cote do la Phenicie. Au resle, c'ost ici le lieu do remarquer, avec les plus savants bomnaesdepuisMichaelis, qu'ila fallu renoncer a marquer les limites des anciennes tribus d 'Israel, soit parce que ces limites onl naturelleinent et plu- sieurs fois varie dans le cpurs des siecles, depuis la premiere distribution fade par Josue, soil parce que la Bible a compile des traditions doubles ou triples, et ( 801 ) qu'il est impossible tie ios porter toutes ensemble sur la carle; soil enfin parce que l'ortbograpbe des noma de lieux varie selon qu'on s'adfresse a la version sama- rilaine, chaldalque ou Lebraique , soil a la version grecque des Septante, soit enfin a la version latine de saint Jerome. La division en tribus a cesse des l'epoque de leur dispersion par Nabuchpdonosor, environ 600 ans avant notre ere; et, au retour des Hebreux, ils ne fu- rent plus divises en tribus ; ils prirentle nom de Juifs, d'apres le nom du pays qu'ils habitaieht. Seulernent, d'apres les moeurs arabes, chacun conserva, autant qu'il le put, sa genealogie, ce qui maintint l'usage des tribus, quoique ce ne ful plus une denomination geograpbique. Malle-Brun a essaye d'en donner le tableau d'apres les meilleures autorites (1) ; mais en ne dissimulant pas les incertitudes qui s'attachent al'ancienne division. Nous releverons en passant la negligence du deasi- naleur de la premiere planche lopographiquedu voyage aux terres bibliques, soit quant a la forme du portde Sainl-Jean d'Acre, qui disparail coinpletcmenl, soit surtout quant a l'absence du Nabr-Naman, ancien fleuve Belus, que le commandant Lyncb declare avoir traverse (ainsi que G. Robinson (2) ) et qu'il a marque sur sa carte. Si c'est le ruisseau que M. de S. qualifio de lavoir, c'est smgulierement rabaisser son imnor- tance et son illustration (3). (1) Pago |54, t.lll, l" edit., de son beau Traiti de ge"ojraphie. (2) Voy. en Syrie el Palest.-, trad, fi\, 1 838, I, 325. (3) M. de Lamartine, — Voy. en Orietil, I, 226, — a transporle' ie nom de Belus au Eostrenus, <|ui est plus au nord. ( 302 ) Dans Rirkeb, village qu'il apercoit a I'ost de sa n qte, a presde 5 kilom., et qui ne pent elre par cc motif |e Rei inn (El-Medj-el) de Zimmermann, a 6 milles Reogr. ou 10 kilom. 1 2 au nprd estdela route, notre coin- | atriote voit le XeXj^aT, de la tribu d'Ascr, mentionne dans le livre de J> sue (1) ; el dans Abilin, a I'ouest de la ineme route, I'Elbon (et nun Ebrdn ) dp. meme livre (2). Gctte conjocture, d'ailleurs si hasardee, est repous- see par cette eirconslance (pie la etait la tribu de Za- bulon, et non celle d'Aser, puisque I'bislorien Jo^-e- pbe etend le territoire de la premiere depuis le lap do Tiberiade jusqu'au mont Carmel et a la mer. Dans tous lcs cas, Kiikeh doit elre sur J'un des af- fluents du Belus, et c'est ce que n'exprime pas la eai le de M. de S.p comme cede de Zimmermann. Dti resle, nous sou)ines disposes a voir dans Ibelin, ou Habillyn, l'lbeliu dont fut seigneur, au temps des croisades, l'un des conseillers lcs ]>lus babilcs du rovaume latin, et l'un des redacteurs 8. ( SOS ) province est le village de Sefurieh, ou Safourieh, a la source d'un autre affluent du Kison (le Nahrari Ouady- el-Kulediel, selon Zimmermann ; El-Balouf, se!on M. de Saulcy). On est d'accord que la elait l'ancienne Sepp'noris, capitale de la Galilee, ensuite appelee Dio Caesaree. Zimmermann separe la premiere de la seconde d'un kilom. 1/2; mais la seconde n'etait prohablement que la citadelle de Sepphoris qui s'etendait jusqu'a la plaine; car on ne les separe pas dans l'antiquite (1). ML !e Saulcy a vu les lieux.etson recit (2) merite plus d'atlention que celui du vo^ageur amerieain, qui n'a apercu celte position que de Nazareth. Au nord de Safourieh, a h kilom. environ, est un vil- lage de Roumaneh, danslequel noire compalriote est aulorise, avec Zimmermann et Kiepert, a voir le Rim- non de la Iribii de Zabuion (3), ainsi que lavaient deja propose Pockocke et Robinson. Au sud-ouestdu meme point est le village de Semu- nieb, dans lequel Robinson (k) n'liesite pas a recon- naltre le Simonias, situe sur les collines dominant la plaine d'Esdraelon , dans lequel les Piotnains cher- cherent a surprt ndre Josephe (5), gouverneur de la Galilee. M. de Saulcy n en a pas parle, sans doute par* e qu'il n'a trouve, non plus que Robinson, aucune cite biblique qui y repondit ; inais l'histoire politique a ses droits comme l'histoire religieuse. (i) V. Robinson, III, p. aoi. (») bp-74- (3) Josue, XIX, i3, chron. VI, 7. (4) HI,aoi. (5) Vie de Josephe, § i4- ( 504 ) 11 n'y a aueune difliculte sur la correspondaueo du hourg En-Nazara avoc la Nazareth tie 1'Evangile, frue Malle-Brun iiulique 1| cnmme le lion de naissance de Jesus-Christ, a cause du uom de Na/areen qu'il porta, quoique la tradition evangel: rjw •• dise que ses parents, de la trihu de Juda, se rendirent a Bethleem, cite de David, pour s'y faire rocenser on celtc qualite du temps d'Herode (Archelaiis) ot de l'empereur Augusle, Tan du rccensement de la Judee, au 7/8* de noire ere. M. de Saulcy a fait une excursion (2) sur la secte des Nazareens, dans laquelle il voit la societe naissanle des Chretiens hetorodoxes ; mais la secte eonlempo- raine de Jesus-Christ etail une secto juive, professant un etat de saintete qui r monlait jusqu'au temps de Moise , et consistait a s'ahstenir do vin ot a cou- per sa chevelure : e'etait le nazireat (3). Elle a dure jusqu'au regno d'Agrippa (A) , qui fit une injunction a ses adeptes. Aussi saint Irenee el les premiers Peres de PEglise n'ont-ils pas parle dos Nazareens comme hereliques, ainsi que l'a fait saint Epiphane au ve siecle ; mais comme des partisans de Jesus-Christ, leur < umpa- triole, qui ont echange leur nom contre celui de Chre- tiens plus tard, lois des discussions des apdtres a Anlioche. Jacolin est peul-elre le geographe qui a encore le mieux exprime sur les carles le verilahle aspect de Nazareth , et sa situation ahrupte et pitlorcsque. La deuxieme feuille de M. de Saulcy en presenle un plan (i) Tome III, p. i J5. (a) Tome II, j>. 44^- (3) Josejjlic, Archiol., IV, 44- (4) Ibid ., XIX, 6, I. ( 305 ) bieu moins poelique, et fait disparaitre ses environs. Au sud-ouest, i! indique l'existence du village ou bourg de Iafah, qu'il ne faut pas conlondre avec Is port de Joppe, aujourd'bui Jaffa, oil debarquent !a plupart des pelerins qui se rendent a Jerusalem. Lancienne Jaffa esl placee par Josepbe parini les \illes tortifiees de la Galilee inter'unre ; elle etait ce- pendant tres presde la plaine d'Esdraelon, qui servait de limile a la Samarie el a la Galilee. C'etait, dil la tradition, la residence tie Zebedoe et de ses deux fils, les apolres Jacques et Jean. On ne peut ici lneconnaltre la Japbia do la t'rontiere de la Iribu de Zabulon, mentionnee dans YOnomaxticoii, au iv* siecle. Eusebe I'appelle Japbet, niontee; et Jerome, Japhie ou Japhie, ascensus Japho. Puis ils semblent la conlondre avec le port do Joppe (1). On y tua 15 000 homines, el Ton y fit 2130 prison- niers, selon l'bistorien Josepbe (2), lant elle otait con- siderable au milieu du icr siecle de noire ere. M. de Saulcy remarque que la route, a iravers le3 gorges de monlagnes, se lennine par un defile sur la vaste plaine d'Esdraelon (Ebni-Aamer;. La se lerminait, par consequent, la Galilee. Un peu a Test, sur laulre penle de la monlagne, est le village d'Eksalout (Iksail), dans lequel Robinson a propose de rtconnailre le Cbesullolb, ou Chisloth-Thabor, du livrede Josue, surla limite de Zabulon et d'lssacbar (3); (i) V. Onomasticon, v° \vi~sfb et Japhie; les Septante (Josue, XIX, l 2)l'appe]|i'iit Phangae; dans la Vulgate, on li t Japhie, et dans l'hehrt-u, Japhia. (a) Guerre des Juifs, II, t>: ill, 7-1; — Pie dft •!<>*., § i~, _j j. (3) Josue, XIX, 12-18. NOVEMRB.E r*T Dl'.CK VIBRK. 3, 21 ( 306 ) c'est le Xaldlh, que Josephe (I , place a I'entrtM' tie la grande plaine, el que YO nomas t icon appelle Ghasalus (2) on Cliealos,cl met en dedans du huilieine milledeDio- Caesaree, a ['orient, du cole du niont Thabor, et domi- nant la plaine, dans la tribu d'Issachar. II est appele E?a).ou? dans le concile de Jerusalem de 536 (3). La distance, y compris les detours par les defiles, peut bien etre en elfet de 12 kilometres, repondant a 8 milles romains ; car elle est en droit* ligne de 5 milles geogr., on 9 255 met. Au pied d'Iksail et dans la vallee au sud-ouest, coule une riviere, principal affluent du Kison, venant des revers de la cbaine du Thabor. II est vraiment regretta- ble que la carle de M. de Saulcy n en donne aucune trace, quoiqu'il ait du la traverser, pres dc Mezraa ; il n'en dit pas un mot, non plus, dans son recit. En reprenant la route de Nazareth a Tiberiade, pour ne pas sortirde la Galilee, nous voyons au nord- est le village d'El-Meshad, dans lequel la tradition place la naissance du prophete Jonas ; ce lieus'appe- lait Gath-Hepher (h). Saint Jerome, dans la preface du Ii\re de Jonas, place son tombeau a Geth, dans un petit bburg silue dans le second mille de la route de Dio- Caesar ee (Sepphoris) a Tiberiade. Meshad est a 2 milles geogr. 1/2 de Safourieb, ou 4600 met., plus de 3 milles romains, c'esl-a-dire a une distance double. (l) Guerre des Juifs, III, 3. l, et De vita, § 44- (a) Voy. Acchascclath. (3; De Saulcy, I. 8o. (4) II Hois, XIV, 2D, ;'un ties texles nuroduil ici la tills de CaU- sem, donl jii-i -i.niii u'a eulrepns de tiier la pusiiiou. ( 307 ) C'fini ndanl M. de Saulcy ne clonic pas (1) que la ne Cut la ville do Jonas, dans la tribu de Zabulon. Ce point est an inuins Ires dcuteux, puisque lesauteurs de I Ononiasticon, qui I'appellenl Getharcopher, n'en ont pas, an ivesiecle, relrouve la position. II \ a uri point plus serieux, c'est la position deCana, si celebre dans 1'Evangile. J'usqu'au xvic siecle, on a place ce bourg dans le village, aujOurd'hui mine, de Kana-el-Djalil , on la Galileenrie, sur la route directe de Capbarnaum el de Betbsaide, a 3 lieues nord de Safourieb, 5 lieues environ de Nazareth. Robinson, qui a bien discute la question, traite de tradition rhona- cale, eelle qui a transports Cana, a Refr-Kenna, vil- lage situe an dela du va! de Meschad, sur la route di- recte de Nazareth a Turan et a Tabarieh. he colonel Jacotin etM. le general Callier orit suivi eette tradition pretendue monacale, et devance M. de Saulcv dans la preference accordee a Kenna, ou se trouvent un sar- cophage moderne, line eglise grecque, et les ruines d'une inosquee. Nous ne pouvons consigner ici les ar- guments en detail donnes par le nouveau voyageur, comme nous l'avons faitavant d'arreter notre opinion personnelle sur ce point et sur bien d'autres; nous nous bornons aux resullats. Nous dirons done que, quoique notre compatriots n'ait pas, coinme Robinson, visite Cana-el-Djalil, et quoique le voyage de Capbarnaum ait pu se faire par le nord, roinme par le nord-est, ou Kenna, nous pencbons pour l'opinion qui place l'ancienno Cana sur la route directe de Nazareth a Tiberiade. (I) Tome II, p. 448-449. ( 308 ) II n\ a mille identite entre la carle generate de M. deSaulcvetcellesde Jacolin et antics posterieures, notamrnent sur la position si importante du monl Thabor (Vltabyrion des Grecs) et sur le parlage des caux qui vont, a Test, se jetcr dans le Jourdain ou 1c lac de Tiberiade, el qui, a l'ouesl, sc diligent dans la baie ile Saint-Jean d'Acre. Ce del'aut sera repare laeilemenl par une bonne carte dc la Galileo, que, dans une deuxieme edition, notre compatriote ajouterait a sa narration. Dans des mines que celle-ci designc sous le nom de Kacbanef (qu'omet sa carte generale et que nous ne trouvons dans aucune autre), M. de Saulcy voit, au nord du Thabor, Rachioun ot ses pa tu rages, que le livro de Josue appelle en hebreu Kischione, en grec et en latin Casalott et Kisionh. Eusebe et Jerome, dans VOno- masticon, n'en designent pas la position, et comme nous sommes sur le territoirede Zabulon, nous \oyons une difiiculte grave a placer ici une ville de la iribu d'Issachar. D'ailleurs, le nom de Kision rappelle ici de trop pres le nom du fleuve Kison, qui se jetle dans la baie de Saint-Jean d'Acre, et qui a en effet, de ce cole, ses sources. Du village d'Ech-Chedjara (Cbagarab de Jacolin), e'est-a-dire a une distance cle 2 lieues, au sud, notre compatriote apercoit le monl Thabor, qu'il n'a pas vi- sile comme Robinson. 11 parle du combat livre dans ce lieu par une poignee de Frangais a 25,000 Turcs, el l'appellc bataille du monl Thabor: mais la balaille de ce nom a etc liwee a 17 kilom. au sud, pies d'Afouleh; un deuxieme combat a eu lieu a Ouioun, a /j kilom. ( 309 ) au sud du meme point; ct 1c troisieme (le 8 avril,) a I kilom. 1/2 au nord-est de Chagarah ; ce lieu est appele, dans la carte de Jacotin, combat dc Nazareth. II est vrai que les nistoriens de Napoleon preferaienl les noms sonores aux nonis veritables des localites ; mais M. de Saulcy tlevait-il introdulre, sans en avertir ses lecteurs, de nouveaux noms, en confondant d'ail- leurs ces trois journees en une seule ? et puisque ces lieuxsont si celebresases yeux comme aux notres, n'e- lait-ce pas le cas d'en donner la carte topographique ? Le soinmet du Thabor elait fortifie et form ait une ville, selon Josephe, qui donne 25 stades (4 700 met.) a la circonference, et 30 stades (5 500 met.) a l'ascension. Robinson pense que la monlee doit etre reduite a 20 slades, selon la traduction deRufin.ou memo a 16, selon Polybo (V. 70.-6); V Onomasticon d'Eusebe place le Thabor a 10 milles remains deDio-Caisarce (Seppho- ris), a la HmitedeZabulon, d'Issachar etde Nepbthali; la distance est Ires exacte. Mais faire descendre jusqu'a ce point la limile de Nepbthali, c'est confondre loute idee qu'on peut se faire de la position des tribus, et aneantir 1'etendue que 1'hisloiie donne au territoire de Zabulon. M. de Saulcy place I'ancienne ville d'ltabyrion (que Jacotin met avec raison au sommet de la inontagne, selon le texte de Josephe) au pied du mont, dans le village de Dabourieh ( le Dabouri de Jacotin) ; mais le livre de Josue lui-meme (XIX, 12) distingue le Kis- lotb'Thabor, de Dabroth, que la Vulgate 6crit Dabe- roth, et les Septan te Dabirolh. A 3 kilom. au plus de Chedgara, notre voyageur apercoit le village de Kal'r-Sebt (Sabt de Zimmermann, ( 3-10 ) El -Sou lit Jacotin), qui en est a Akilom. 1/2, et il de- paande si c< i. 'est pas I'jnedes deux cites galileenoes que nomme lnisiorian Josephe; l\ine Sept, dans la Galilee supeiieure, qu'il forlifia con tie les Remains el qui pm la se trouve excloe de la Galilee inferieure, ou. nous sommes; et I'autre Saab, patrie d'bleazar, I'uti dea defenseurs nt. Jclapata. (les deux villea ne smil pas iden liquet ei aiois lien ne s'oppose a la seconde des conjectures hasardees par M. de Saulcy. l.e village de Loubieh est assez considerable ; nolle ( onipaliiole n'y a rien \ u pour la gcographie compare. . 1! esl siiue au point du partage deseaux, selon les bonnes caries. Ce pourrait etre Abel-Machea, metro pole des Israelites, prise par ffoab au temps de Da vid (I), si I'on ne reportait cette \ i lie* dans la vallee d'Hasbeva a Irbid. M. de Saulcy parle en termes bien senlis, ainsi que ses devanciers.de la plainede Maltin, ou Saladin vain- quit I'armee cbretienne de Lusignan, et mil tin au royaume de Jerusalem ; nous no sommes qu'a 9 kilom. de Tiberiade, et a moilie cbemin du lac du ineme noni. II y a, au midi de celle plaine, d'apres collines ap- peleesQoroun-Haltin par Jacotin et Riepert, et Qalajat- Ibn-Maan par notre voyageur j elles sont percees de cavernes, selon Robinson ; puis, au cote oppose, Sep ape par un ravin, se trouve un conlre-forl sur lequel est le village nomme Irbil. On parail fonde a v voir I'Ar- bela de l'bistorien Josephe. On y voit aussi le Relli- \rbe| du prophete Osee, quoique le texte grec et la 'i) Josephs, Arch., VII, n, 7. ( 311 ) Vulgate retranchent ce nom du texte du prophete, et quoiqueCahen n'enfasse qu'une allusion a l'Arbele rle l'Assyrie,celebre par la vicloire d' Alexandre. Robinson n'besite pas a trouver, dans Irbid et ses environs, les fameuses cavernesoii s'etaient refugies les brigands de la Galilee qu'Herode I" eut lantde peine a detruire, et que plus tard Josepbe, gouverneur de la province, fortifia contre l'invasion des Romains. L'bistorien, en effet, dit qu'elles etaienl voisines du lac de Gennesar; et aucune localite ne convient coimne celle-la. Notre compatriote y voit de plus le Hamath de la tribu de Neplilbali, nominee dans ie livre de Josue a cole de Keneretb, mais accompagnee de paturages, ce quine convient pas a cet amasde rochers; au resle,les Septante, au lieu d'Hamalh (ou Hamot-Dor des He- breux), ecrivent ici Ornathadacetb et Neraraath; et la Vulgate, Etnatb. Puisque Eusebe et Jerome, dans YOnomasticon, ont renonce (au iv° siecle de notre ere, il y a 1/iOO ans) a rechercher la place de ces lieux bibliques, comment peut-on y revenir aujourd'bui ? Robinson s'en est sage- men t abstenu. Plus pres de Tiberiade, les cbretiens et les musul- mans appellent mont des Beatiludes une montagne qui domine le beau lac, et oil Ton suppos que Jesus a prononce le discours sur la montagne, ce chef-d'ceuvre religieux. Zimmermann donue a cetle montagne 1000 pieds allemands de hauteur (31 3 met.) ; Robin- son eslimeque le mont Tbabor n'est pas plus eleve (1). A Tabarieb, qui touche au nord les ruines de l'an- (lj Tome III, p. 312, note. ( 312 ) ciennc Tiberiade, fopdee en i'bonneur tl,e Tiboro par le tetrarque H>'Tode-Agrip;-a, soul pruhablciii'.'i.l lcs mines dc quelquc yilje bibliquc, nolamincnl dfi Kinc- rclb, que M. de Saulcy a lant dc peine a trouver, on qu'ii no Irowve qu'en multipliaut les vilJes de cetle cote. On est stir le lac auquel on a domic d'abord le nom dc mer de Kcnret, on plutol dc Kenurclli ; puis, par corruption, celui do Gennesarelh que Josepbe a traduit en grec par Gennesar et Genncsaritis, puis cnfin celui de Tiberiade. M. de Saulcy a exprime, dans la seance publique de 1' Academic des inscriptions (noveinbro 1853), le regret de n'avoir pu en faire le lour, ni raeme y naviguer, et il a annonce qu'une societe anglaise faisaillesfondsde celte exploration. Le commandant I.yncb, presse de faire la descente du Jourdain int'erieur avanl que les eaux eussent baisse, n'a fait avec scs cbaloupes (1) qu'une excursion au nord, a Mejdel, et an sud, jusqu'a l'en- tree du Jourdain ; et deja il lui a trouvo en profondeur 1(55 pieds anglais (50 met. 1/3) ; il a opere non loin de la cote occidentale. Quelle doit clre la profondeur du lac du cote tie la cote orienlale, qui est bien plus abrupte? M. de Berlou dit que ce lac est de 230 m. plus bas que la Mediterranee. ii) I! n'a pu a Tiberiade trouvej qu'une barque du pays, qui s'e»( l>risce (fans le Jourdain. Du temps 3e I'historien Josephe", il y avail surre lac une flolte, nvec laqnelle on se batlit, re qui cxplirpn: la nie- daillc JiuUea nuvalis, re'ceunmeul decouverte. M. I'abbe Mi>lin (II, 42^) • Ii' qu'une seule vi(le (Tiberiade), avail pioduit une Botte dc 23o voi- les: nous n'avons trou\ aurun numbit dans les navires que Ihisto- 111 n Josepbe assi^ne, dan- rette circonstance, soil a Vespasien oil aux Taricbeeng. ( 313 ) M. Lynch a du moins donne la latitude des deux points extremes du lac, ainsi que la longitude du pont de Seniakh. On ne sait pas exaclemenl si, par ces mots, il a entendu l'ancien pont en mine, ou le passage du Jourdain appele Jisv-um-el-Ranalir, qui n'est pas ponte, et qui est un peu plus au nord que les ruines de l'ancien pont; mais la difference de longitude doit etre insensible, Ces observations n'ont pas ete connues de Zimmermann, qui a donne au lac dont il s'agit, 2milles geogr. ou pres de 4 kilom. trop au nord, et envi- ron 1 mille ou 1 500 met. trop a l'ouest, au passage de Semakh. M. de Saulcy paralt aussi n'en avoir pas eu connaissance, puisqu'il a commis les memes erreurs. Quoi qu'il en soit, dans Zimmermann au moins, si ce n'est dans M. de Saulcy, le lac deTiberiade n'a pas de longueur plus qu'il ne faut. La difference enlre 32° 53' 37" pour l'extremite nord, et 32° 42' 21" pour l'extremite sud, donne 11' 16" ou 20 kilom., 854 met. ; ce qui produit 113 slades environ de 185 metr. olymp., ou risin hebraiques. La largeur moyenne est de 5 milles geogr. environ ou de 9 255 met., ce qui donne 50 stades olymp. L'historien Josephe (1) ne compte que 40 stades ou 7400 met. pour cette largeur; mais on ne peuldire qu'il ait commis une erreur; car on ne connail pas assez la direction de la cole orientate ; el quant a la cote occi- denlale, on ne sait ou prendre exaclementla moyenne. Quanl a la longueur, cet historien, sainement en- tendu, ne compte que 100 stades; mais c'esl un t Guerre den Juifs, HI. to, 7, ( S1A ) chiffre rond ; el la difference de 13 stades, c'est-a-dire do 2/j00 met., pout s'expliquer soil par un change- niL'iit dans I'etal les lieux depuis dix-huil siecles, soil par un defaul de precision dans los mesures. M. do Bertou dit avoir fait le tour du lac (1), et memo il donno les distances metriques des points principaux de la cote orientale et de la cote occiden- tal; mais sur la cole occidentale, qui est la plus con- nue, il a fait do telles confusions, nolammenl on ce qui concerne Tarichees, la Fontaine Foulieh, la dis- tance de Mejdel et des points superieurs ; les lieux nommes sur la cole orientale avec leurs distances sonl si mal fixes, el s'accordent si peu avec sa propre carte, que Kieperl et Zimmermann n'en out pour ainsi dire tenu aucun compte. Puisqu'il avait releve les contours de ce lac, pour- quoi n'en a-t-il pas public la carte? II est vrai que s'ils no s'accordaient pas avec I'etal des lieux, plus quo sa Ci-rle do la mer Morte, il a bien fait de s'en abstenir. Son merite alui, el il n'esl pas mediocre, e'est d'avoir, un des premiers, signalc la depression de cette mer, et celle du lac do Tiberiade, avec le cours du Jourdain. depuis sa source jusqu'a son embouchure. .M. de Saulcy, qui n'a guere vu plus d'un huitieme de la cote du lac, a eu plus de motifs pour ne pas lia- sarder une description du peri pie do la mer de Galilee. Robinson lui-memo, el sou eOmpagnon iM. Smith, n'en ont explore ipie la moitie, et M. Lynch le cote occidental seulomonl, mais dune nnmicre complete, il n'y a pour la partie orientale que des ilinerairos i) Mem. tie la Societe tie geoqi ., I. XIII, i' »rrie, l83 n'adinettons pas sdix- lsh -ompatiiot - stes ..inp de \ - - . . - Eh amain ; - tut a kujourd*hni \ - II est i si I s i nines <.ie Pancienne V s s . Phistorien Josephe dil - ties de , c*es ik m. I 2, - ortes ces si s poutaienl n*etre qu'a rslesaul • s se s pres rs sronds, en supj i ( S»7 ) fractions. En maintenant Tarichees sur Ja pente nord clu village moderne de Kerak, ou du Bau-el-Mur de M. Lynch, on ne fait que se conformer aux opinions de Robinson, Lynch, Zimmermann et des aulres geo- graphes; 1'emhouchure du Jourdain est la seule qui convienne a la position d'une ville forte et importante comme Tarichees. On pouvait se glisser, comme a fait Titus, pour prendre Tarichees, aussi bien entre le rivage de Kerak que de celui de Kadis, si les eaux du fac etaient basses. M. de Saulcy abuse ici de I'argument strategique, comme il nous semble l'avoir fait aussi pour la position de Bethsaide-Julias. Notre compatriote en se rendant jusqu'au Jourdain, au passage du village deSemakh, hasarde cette conjec- ture que Kharbet-Sumrat, sur la cote orientole, qu'il dit avoir apercu de loin (la distance est de 0 kilom.); pourrait bien etre la Samoea ou Samega de Josephe. Mais cet historien, en pari ant de Samcea, la place pres de Medaba dans la Moabitide, du cote de Sichem, et en mentionnant Samega , il s'exprime aussi vague- ment; il semble bien eloigne d'y voir une ville du lac de Tiberiade (1). Ce serait plutot Hippos que Josephe plaeerait (2) entre Gadara et Tiberiade (3) ; il ne faut pas s'arreter au chiffre de la distance ; car il y a erreur evidente dans les trois chiffres de ce pas- sage, a moins qu'on ne les compte du bord du lac et nun de Tiberiade. (i) V. Arch., XIII, g, l ; el Guerie ties Juifs, I, i, 6. (2) Fie tie Jos., § 65. ^3) Eusebe et saint Jer6me placent en elfet Hippos et I'Hippene dans la Decapole, au ilela du Jourdain (et non a 3o stades de Tiberiada.) ( 318 ) Au reste, co n'est pas dans M. de Saulcy, mais dans 1* exploration du Jourclnin par I'expedilion americaine, qu'il faul cbcrcl.er les bases de la geographie comparer, a partirde la sortie du fleuve.bors du lac de Tiberiade. Nous reprenons I'ouvrage de notrc < ompatriote, a parlir de Tiberiade, qui est regarded par saint Je- rome (1) conime l'aneienne Cenereth ou Kenrct. Le bameau ou fortefesse El-Mejdel, a 6 kiloin. au nord de Tabarieh (que M. de Bertou fixe a Zi 500 met. et ensuite a 0 500), est, com me nous I'avons dit, re- garde generalement comme le Magdala, introduit dans I'Evangile, el k lieu de haissance de Marie Magdeleine, auqucl I'Eglise de Rome a accord 6 des indulgences (2). Le Mejdel d'aujourd'hui est- il le Migclal , ou le ftlegalaarim , ou Magdalel de la tribu de Neplilbali , mentionne dans le Iivre de Josue , en meme temps que Keneretb ? M. de Saulcy ne le pense pas, parce binsonet ( 323 ) Lynch (I) (car il n'a pas vu les lieux) , la ville Jc Bethsaide ou Boufgade cles pechelirs tie l'Evangile, sous pretexte que El-Tell, surla rive orientale du Jour- dain superieur, est Irop loin da lac ; mais comine il n'esl pas logique de multiplier les localites du meme nom, a une distance de 9 a lOkilom., nous croyons qu'il faut efl'aeer la Bethsaide du sud-ouest et se con- tenter d'une seule ville sur celte cote. Nous y sommes d'ailleurs contraint par la neces- site de donner une place an Kepliarnome de Josephe, la premiere ville ou bourgadc de Galilee, en deca du Jourdain sur la route de Tarichee. Notre compalriote d'ailleurs est si pen sur do la position de Tell-Hiunm pour Bethsaide, qu'il pro- pose de la rapproeher du Jourdain, en la mettant a Euclyah de M. Berlou : mais eelui-ci a jele ce nom dans sa narration, sans en fixer la position precise, et sans y signaler aucunes mines. M. de Saulcy se livre a des arguments slrategiques pour con tester a El-Tell la position de l'ancienne Julias. Cette ville tut fondee sur 1'empJacemenl du bourg de Bethsaide, par le telrarque Philippe, en 1'hon- neur de la fille d'Auguste ; notre compalriote reporto Julias a 1'ouest du fleuve, afell-Humm, ou a Euclyah : l'espace nous manque pour reproduire ici la refutation detaillee que nous avons faile de ces arguments, lis ne respectenl ni le texle de Pline, ni celui de 1'historien Josephe, lesquels mellent Julias a l'orient Uu fleuve. II dit que les mines d'El-Tell sont bar- hares, tandis qu'on devrait ) trouver des ruines somp- (i) Lynch n'a pas vu, plus que Robinson, de veritables ruines sur cette cote, ailleurs qu'a Tell-Humni, et c'est pour ce motif quit y place Capharnaum (le Kepharnome de Josephe). ( 324 ) tueuses; mais il n'a pas vu ces mines; on n'y a pas fait de fouiiles. Robinson et Smith , qui les ont vues, n'ont aucun doulc sur cc-tle idenlite. Quant aux combats livrcs par Josephe aux troupes d'Agrippa II, c'esl a i'aide d'une supposition que notre cornpalriote place les premiers engagements sur la rive gauche, ct ajoule que la \ille appartenail auxGalileens. Toulse passaau conlraire sur la rivedroitedu Jourdain, quoiqu'on i'ut ties pres de la \ille, j)uisqu'il esl ques- tion dans la \ ie de Josephe (1), depositions a 5 stades, et menie a 1 static — Celte distance n'est pas incom- patible avcc la position que lout le monde donne a Julias, qui probablement s'etendait depuis la colline jusqu'au fleuve (2). M. de Saulcy quitte les bords du lac qu'il a eu If malheiir do ne pouvoir parcourir, aunordde Tabarieh, que dans un espace d'environ 7 kilom., pour prendre le ravin de Shush eh j et se rendrfl a Safed, 11 avoue n'avoir conserve aucun souvenir de celte route de plus d'un myriame'tre, quoiqu'il ait du traverser plusieurs cours d'eau, et entre auJtres la riviere imporlante qui baigne le chateau de Cliouni et le gros village de Ra- badieh ; Kiepert et Zimtnermann 1'appellenl Wady-el- (0 § ;-• (2) M. de Laniarline, Voy. en Orient, et Clarke, II, p. 3-4, pailent de I'enibouclinre ecumeuse du Jourdain dans le lac de TibeYiadc, aver lequel,il ne con fond pa mx. Mais, aiusi (jue l'al teste Robin- son (111, 309, et note 4)i c<* Beuve, qui n'a que 3 ou \ pieds d'eau, avant de lomber dans le lac, se perd en quelquc sorte dans un long marais, qu'on est oblige de • ontourtier. L'emboucliure en esl barree par un banc de sable a fleur d'eau; le lac n'a pas moins de 5(3 metres do proFondeur, et absorbe promptement le Met d'eau qu'il recoil de ce cote. II est vrai que I'illuslrepoete, loin d'avoirvu les lieux, n'a pas depasse la ville de Tabarieli, et n'a pa; pu voir les Vagues eeumeuses de cetle einbouebure! ( 325 ) Ley m on ; selon Jaeotin, ses affluents enlourenl le bouvg lr6s fortifie de Safed, point elevd qui domine toulela contree, ct aupres duquel, en 1799, le general Murat livra deux combats. (Vest done un point bien observe parlesgeograph.es francais; c'esl d'ailleurs, aujour- d'lmi encore, unc ville tics importante, habilee par des Juifs, siege d'une synagogue, d'unc ecole ceI6bre ct d'une imprimerie. Rivalc de Jerusalem, ellc fut fondee en UZiO. M. de Saulcy dpute que ce point, si remar- quablc qu'il soil par sa hauteur, apercuc de Tabarieh, ait eu existence dans une plus haute antiquile. — Ce- pendant, dans le livre Tobic, au moins selon la version de la Vulgate, il est un lieu nomine Sephel, de la tribu de Nephthali, a gauche du chemin qui uoene a la ville de nieme nom, dans la Galilee supeYicure. On paralt done assez fondc a conjeclurer que Safed d'aujour- d'hui est la ville primitive appelee Sephet. Mais Ro- binson a remarque que rneme ce nom de Sephet ne se trouve pas dans la version des Seplante. La mention de la Galilee superieure lui paralt une interpolation de saint Jerome, car il n'en pouvait 6tre question dans le livre de Josue; aussi ce mot ne se trouve pas dans le texte grec d'Eusebe. Ce serait plutdt le Sephet des Chananeens (l),et le Sept de l'hislorien Josephe. Sa position conviendrait a la ville de Jotapala, si celdbre par la defense de ce gouverneur de la Galilee, et rasec par les Romains. Mais Josephe place la ville donl il s'agit dans la Galilee inferieure, et nous som- mes deja dans la Galilee supericure. , , ., ,. I. a suite au procha in numero.) (l) (Jnomasticon. \ I ' ( 826 ) ASSEMBLED GENERALE 1)1 23 DtiCEMBRE 1853. D1SCOURS na M. LE VICE-AMFRAL LA PLACE. miSIDZNT DI Li SOCIKT*. Messieurs, Appele parvotre choix a la pnisidenco.de la Sociele" de geographic, je me trouve heureux de pouvoir vous temoigner, dans cette reunion generate, combien je suis flatle de cette preuve de consideration de voire part... Je m'en sens honore, et le corps de la marine, dont je suis ici pour ainsi dire lerepresen taut, ne pout manquer de partagor le sentiment (pie j'eprouve, en voyant, pour la seconde fo:s, un de ses officiers gene- raux appele a 1'honneuT de vous presider. Cc choix, j'en suis rcdevabie sansdoute aux services que le capitaine de /(/ favorite et de I'Artetniae a pu rcndrc a l'hydrographie ; car l'homme de mer, qui a consacre un grand nombre d'anneos a ('exploration des contrees maritimes cffl globe lea moins connues nc doit-il pas rencontrer de la sympathie chcz vous, qu'on voit concourir avec tant de zelc, line si reniar- quable intelligence, au progres de la geographic 1 Cette sympatbie , je la reclame, Messieurs, avec d'auianl plus d'insislance, quo je comprepds combien les Iravaux de noire Sociele ont pris et prendront en- ( 827 ) core davantage, sans mil doule, une prompte exten- sion ; et par consequent combien aussi voire president doit etre desireux de meriter ce litre a vos yeux. A cette epoque ou toules les branches de Ja science prennent un si prodigieux essor, la Sociele de geogra- phie ne pouvait rester sfationnaire, alors, surtout que, la plus ancienne clans son genre en Europe, elle a vu depuis quelques anneesdesemules, copiant son esprit et ses institutions, eclore et grandir dans plusieurs des capilales de noire continent. De la est nee une noble rivalite, source de precieux avantages pour la geogra- phic, el maintenant le globe n'a plus de secrets pour elle. Cliaque jour, les annales des voyages captivent l'atlentioi] publique par d'instructil's, d'intercssants recits ; ce moyen, si puissant a present, de propager les connaissances utiles. Une foule de voyageurs, se rnontrant animes a la lois de 1 'amour de la science et d'un louable devouement aux inleiels du pays, enricbissent 1'une de leurs de- couvertes, el font prosperer les auties, eri ouvrant de nombreux debouches au commerce et a 1'incbistrie de leurs conciloyens. C'est ainsiqucles negociants anglais sont parvenus a faire arriver leurs marchnndises jus- qu'aux limites les plus reculees de contreps naguere encore presque ignorees. C'est ainsi . egalement, (|ue la Russie repand les produits de sa naissanle in- dustrie dans les regions les plus septentrionales de l'Asie, et y a decouvert des richesses minerales incpui- sabies. C'est ainsi, enfin, que les Etats-Unis out pit, avec l'aide puissante de leurs entreprenauts expiora- teurs, veritables pionniers, non moins de la geogra- piiie que de la civilisation , etendre en aussi peu ( 328 ) d'annees leurs eiabiissemenls de I'un al'autredes deux oceans. N'ai-je pas de\ine voire manierc de voir, Messieurs? Vous, parrui lesquels se Irouvent lant de personnages marquants dans les diverscs branches des connaissan- ces humaines, qui foul, tout en l'honorant, prosperer noire ])elle patrie, ne desirez-vous pas, comme moi, que la Sociele dont nous somnies hers d'etre mein- bres continue de marcher d'un pas de plus en plus rapide dans la voie que je viens de tracer et ou, en ce moment, tout semble la favoriser ? N'est-elle pas, en eflet, 1'objel de la munificence de l'empcreur, qui a bien voulu elre a la fois son bienfaiteur et son protec- teurPNe voyons-nous pas apparallre plus nombreux, chaque jour, sur la lisle de nos collegues, des noms illuslres, qui lemoignent ainsi hautcment, d'une ma- niere flalteuse pour elle, de ses progres dans l'opinion publique? Enfin, n'a-t-elle pas egalement a se f6li- citer du zele, de la haute capacite que deploient, dans leurs fonclions, l'honorable president et les membres de notre bureau ? Oui, Messieurs, en pi'esence de tels avanlages, nous devons elre salislails du present et concevoir d'orgueil- leuses esperances pour l'avenir. Montrons-nous done penetres dc eclte pensee qui ne peut manquer d'etre feconde en bons resullats quand elle est concue, sou- tenue par des hommes comme vous, de cette [lensee, dis-je, que notre association est grande, belle, utile, comme elle l'a suffisamnient prouve depuis sa fonda- tion; que mere, elle peul le dire avec fierle, de presque toutes ses rivalcs en Europe, elle ne se laissera jamais depasser, et que cette nouvclle ere qui, a la grande ( 329 ) epoque oil nous soinmes , semblo briller pour toutes les sciences, brillera non moins pour elle, et la Irou- vera a la hauteur du role important qu'elle doit rem- plir et que nous lui desirous. Ces pensees que je viens de developper, Messieurs, seront, je l'espere, bien accueillies par vous, ehez les- quels tout ce qui est eleve, national et avanlageux a la gloire et aux interets du pays, trouvera toujours un noble echo. A ces divers litres, je reclame voire assen- timent; satisfait si la voix d'un homme qui a devoue sa vie entiere , comme ecrivain, comme exploraleur et comme marin militaire au succes de la cause que vous avez embrassee, a pu se faire ecouter ici avec faveur: a ses yeux, un seniblable accueil aura un prix infini. Vous ecouterez sa voix avec encore plus de bien- veillance, j'en suis persuade, quand il cherchera a vous faire partager les regrets qu'il eprouve de la perte recente d'un de ses jeunes camarades, notre collogue M. Bellot, oilicierde marine de la plus belle esperance, qui captivait il y a quelques mois a peine , dans cette raeme enceinte, votre ame et voire imagination, par le recit des dangers qu'il avait courus dans son prece- dent voyage d'exploralion au pole nord, a la recherche de sir John Franklin. II a succombe, Messieurs, cet inlrepide navigateur; il a irouve la mort dans ces glaces eternelles au milieu desquelles l'avaient entralne une seconde fois l'amour de la science et un noble desir d'illustrer son nom. La France pleure en lui un de ses enfants dont elle etait liere ; l'Angleterre elle-memc paie un bien flal- teur hommage a la memoire de l'oflicier fran^ais dont ( S30 ) le courage, les talents, les precieuses qualites furent apprecies a on si haut point par les equipages des navires le Prince- Albert el le Phoenix, a bord desquels notre cornpatriote a rendu des services signaled ; enlin, le corps de la marine a perdu tin lieutenant de vais- seau qui aurait pris place, un jour, au nomlire de ses meilleurs capitaines. Ces justes regrets, Messieurs, seront eprouves par tous les meinbres de la Sociele" de geographic, dont notre jeune collegue avail deja obtenu plusieurs i'ois, par de precieux documents, la flalteuse approbation. Payons a son souvenir un tribut d'estime , pour ses travaux scienlifiques, son beau caraetere, et de deiul, en 'presence d'une mort aussi precoce et aussi mal- heureuse. Je iermiue, .Messieurs, en me lelicilanl avec vous de l'etat prospere de notre association ; de l'eclat que bon n ombre de ses mcmbres repandont chaque jour sur elle par leurs oeuvres; eufin de la manierc si digue de notre reconnaissance et eta nos eloges, dont le ve- nerable M. Jomard, ainsi que les auties savants dis- tingues composant le bureau, 88 sont actjuitles des obligations difTiciles que voire conlianeo et voire estime leur avaient imposees. ( SSI ) NOTICE DES TRAVAUX DE LA SOCIETE DE GEOGRAPHIE BT DES / PROGRES DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES PENDANT LES ANNEES 1852 ET 1853. PAR M. CORTAMBERT, Secretaire general de la Socie'te. Messieurs, line grande tacbe m'est imposee : j'ai deux longues annees de travaux et de decouvertes a placer sous vos yeux, et devant moi s'oflYe un double peril : d'un cole, je risque d'etre tres incomplet, enfacedes nombreuses ricbesses de celte mine geograpbique que je teste d'ex- ploiter ; de 1 'autre, je cours le danger non moins grand de fatiguer l'altenlion de l'bonorable auditoire par des details Ires multiplies; car je sais lout ce qu'a d'ef- frayanl pour une estimable assemblee l'epaisseur re- doulable d'un manuscritde rapporteur. Cependant, soutenu par la confiance que donne un devoir accompli; comptant aussi sur votre aimable in- dulgence, et m'efforcant surtout de conserver a mon compte rendu une salutaire sobriete, j'entre resolu- ment en matiere. Mon premier devoir est de vous exposer les pertes qu'a i'aites la Societe pendant les deux annees qui viennentde s'ecouler. Saluonsdonc d'un dernier adieu ( 332 ) les bommes bonorables qui out conlribue a nos tra- vaux, et qui ont fait avancer 1'cxploralion, la connais- sance approfondio de ce globe terrestre, objet constant de nos eludes communes. M. "Walckenaer, l'un des plus eminenls fondaleurs de la Sociele, nous a ete enleve en 1852, et j'ai eu l'honncur de vous presenter, l'annee derniere, une notice biographiquc ou j'ai cbercbe a faire connailrc toute la valeur scientilique et morale de ce mcrnbre cher el illustre. M. le general Semino, correspondant si actif et si z.ele, (jui vous avait adresse, du fond de la Perse, de precieux documents sur l'Orient, est mort aussi en 1852, a Teheran. C'est au commencement de la meme annec qu'on a appris une bien fa tale nouvelle, venue de l'Oceanie: votre autre correspondanl . ce courageux docteur Leicbbardt. qui s'avancait au sein de 1'Australie, a ete massacre, a-t-on dit, ainsi que ses compagnons, par de sauvages populations auxquelles il eut porte les bienfaits de la civilisation et d'une vie plus beureuse. Cependant le lieu de ce meurlre n'a pas ete relrouve, les explications des miserables peuplades de ce pays barbare sont restees tres confuses, et quolques per- sonnos conservent encore I'espoir, bien faible et bien vague sans doute, que Petftreprenant voyageur pour- rait bien ne pas avoir succombt^. Le colonel Jackson, qui Jut pendant six annees le secretaire de la Societe geograpbique de Londres, et que nousavions l'bonneur de compter aussi parmi nos correspondants, a cesse de vivre le 10 mars 1853. C'etait un des plus laboricux geogra|)bes de l'Angle- ( 333 ) terre, el, parmi scs nombreux travaux,oious en remar- quons plusieurs ecrits en francais, entre autres, YAide- Memoire du voyageur, si utile pour diriger fructueuse- ment les rccherches des jeunes explorateurs. M. le prince Galitzin, autre membre correspondant de noire Sociele, qu'il s'est phi a seconder de sa grande fortune, el a laquelle ii a fourni tant de bons materiaux sur la Finlande et sur l'empire Russe tout entier, s'est eteint a Paris en 1853. Je ne ferai pas ici son ologe, qui a ele trace par une main plus habile et qui va vous etre hi tout a I'heure. L'annee 1853 nous a aussi enleve M. Desjobert, an- cien depute, qui avail pu allier a de nombreux travaux politiques des recherchesgeographiques considerables, et qui vous a offeit, particuliereinent sur l'Algerie, des ouvrages importanls, empreints peut-etre d'un pessi- misnie un peu decourageant, mais inspires du moins par une ame honorable et profondement devouee a la palrie. Telles sonl les perles faites dans le sein de la So- ciele. Cependant , en dehors de noire compagnie nieme, il est des pertes cruelles aussi, que nous avons vivement ressonlies et qui ont alteint profondement les sciences geographiques : HI. le baron de LangsdorlT, celebre botaniste et voyageur allemand, a succomb6 en 1852. Vers la fin de la memo annee, expirait, aux rives du lac Tchad, a l'agc de trente ans, le docleur Overweg, uri des trois mehibres de la derniere et memorable expedition de l'Afrique centrale. Helas ! il a suivi de pres son noble compagnon, James Richardson, devore aussi par celte terre africaine, si falale a tant d'ex- ( 884 ) plorateurs dOvoues qui ont voulu lui arracher ses secrets. 185«i a etc plus funesle encore que 1S5'2 : nousavt ns \u disparaltre lour a tour, pendant eette annee. Leo- pold do Buch, cc prol'ond geologue, r j n i a found a la geographic physique de grandes lumieres; — Dep- ping, quia ete fori ulile a la geographic generate et historiquc; — I'allustre Arago, dont le genie universe! et lumineux cmbrassait loules les sciences, les expo- pail avee unc elegance et une clarte inimitahles, et a largement contribue aux progres de la geographic ma- Ihematique et physique; — Auguste de Saint-Hilaiiv, savant botaniste, mais gcographe aussi, et qui a donn6 une description lies remarquable et ires complete de plusieurs parlies du Bresil ; — Emile DevUle, qui, en touchant la plage de ce meme Bresil, a etc enleve si jeune aux sciences qu'il cullivait deja avec eclat, et a ]a mission que luiavait coniiee M. le ininistre de l'in- struction publique ; — Angelo \inco, ce missionnaire excellent, instruit et courage ux, qui a atteint le point le plus eleve qu'on ait visite dans le cours du Nil; — Reilz, consul d'Autriche, moins connu, mais digne de i'etre cependant, el qui est tombe, an milieu de l'A- byssinie, accable des fatigues d'une excursion dillieile; . — Bellot, enfin, dont noire savant collegue, M. de la Roquelte, vous entretiendra plus complelemenl tout a 1'heure; Bellot qui, dans celte meme enceinte, il y a juste un an, vous retracait avec Ian I de naivete et de charme ses curieux voyages dans les iners arcliques. Ce noble jeune homme a done ele rayi a sa patrie, a eon estimable famille, a l'Angletcrrc quile plcure aussi bien que nous, par cetle uier inhospitaliere ou il ( 5S5 ) clierchait un autre navigaleur hardi romme lui! Puisse cet ocean terrible ne pas avoir englouli aussi 1 inl'or- tune John Franklin, objet de lant d'anxieles, de tant de recherches vaines jusqu'ici, et que nous mainte- nons encore, avec une vague et douce esperance, sur la liste de nos membres correspondanls ! A cole de ces listes douloureuses, je serais heureux de presenter cede des membres que nous avons acquis depuis deux ans, et de faire deux lout l'eloge qu'ils meritent ; niais la plupart sonl sans doute dans cette enceinto, et je craindrais de blesser leur modeslie en les louant; je dirai seulemenl que le nombre de ces membres s'eleve a hh, dont J 5 admis en 1852 el 30 en 1853. Vous avez acconle le litre de membres cor- respondanls a Irois illustres elrangers : M. Kieperl, si connu par ses savautes cartes; — M. Lepsius, celebre par ses voyages en Orient et s.es grands travaux sur le mont Sinai et l'Egypte ; — M. de Martius, secretaire perpetuel de l'Academie des sciences de Munich, et dont les publications sur le Bresil sont un des ouvrages les plus considerables de ce siecle. Ces quarante-huit nouveaux membres, joints a l'an- cien noyau de la Societe, forment, nous pouvons le dire avec fierte, une association forte, iaborieuse, at- tentive aux progres des sciences, et qui, semblable a une ruche diligente, elabore sans relache le richo butin qui s'offre de toutes parts a son activite. J'examinerai d'abord les travaux accomplis dans lo gein et au siege meme de celte association, et j'expo- serai ensuite les decouvertes, les voyages et les progres que nous offre 1'exterieur. ( 830 N TK.VY.UX DE LA SOCltiTfi. M. Jomard, noire venerable et ires aime doyen, s'oflYe le premier dons la lisle des grands travailleurs de ootre Commission cenlrale. Que de communica- tions interessantes, que de Iravaux imporlants. nous avons dus a son aclivite et a son savoir petulant cea deux annees ! Correspondance avec dfi nombreuses Societesd'agricullure el dlhorticulture pour les grainea envovees de Chine parM. de Monligny, et qui peuvent doter notre patrie de nouvelles . I pi eeieuses ressour- ces; rapport sur les voyages de lS'ii». ou <%-l trace It- tableau des decouvertea dea Lbingston, desOsvvell, iles Krapf, des Uebmaiin, des Wallin, etc.; curieuae correspondance africaine, qui nous a inslruits, pour ainsi dire, jour par jour, des conqoetes nouvelles de la geographie du Nil par les courageux pionniers tie la religion, de la civilisation et du commerce; mais, en meme temps, savantes imeatigationa sur tons les au- ires points du globe, et relations incessantes avec tout K monde geographique : tel est le concours del'hono- rable president de noa assemblies parliculierea, aussi rede pour la gloire et le progrea de noire Societe que pour la belle collection dont il eat le conservaleur a la Bibliotbeque imperiale, et qui est devcnue dans sea mains un admirable musee carlographique. M. de la lloquclte, qui a de pendant trois annees le secretaire general de la Societe, et qui a renipli fonctiona avec un devourment et un talent aux(]uels je nc prelendrai jamais, a eclaire vos seances et enrichi voire Bulletin de notices, de Iraductiona et de commu- ( 337 ) nications aussi nombreuses qu'inleressantes. Vous vous souvenez de la biographic dc Dubois do Monl- perreux, des notices annuelles des iravaux de la So- ciel6, tin tableau des htals-Unls, d*apfres M. Goodrich, consul americain a Paris, qui a voulu decrirc dans notre langue sa belle ropublique ; de la stalistique de la Norvege , de ceilcs de la France, de la Bel- gique, etc., etc. En memc temps, M. Daussy nous instruisait de lou- tes les grandes decouvertes mari times; il exposait, dans !e Bulletin, le voyage de la Bayorinaise sur les cotes de Chine et dans le grand Ocean, sous le com- maridement de M. Juricn dc la Gravicre, et Pc migra- tion des Boers hollandais dans I'Afrique austral e. De son cote, M. Sedillot a depose dans votre recueil des articles varies et instruclifs : tanlot e'est un extrait de la description du Chili par M. de Ginoux; tanlot c'esl l'avudvse du travail de M. Kinile Chevalier sur la junction des deux oceans a l'isthme de Panama ; an jour, e'est la description d'une carte routiere dc Mech- hed a Bokhara et de Bokhara a Balkh, par un inge- nieur persan; une autre ibis, e'est une leltre ties remarquable adressec a M. de Humboldt sur les tra- vaux de I'Ecole arabe. M. Guigniaut nous a entretenus souvent, avec toutu ('anionic de son eminent savoir, des decouvertes ar- cheologiques de nos zeles compalriotes, soit en Assv- i ie, soit en Grecc, ou notre jeune et brillanle licole d'Alhenes jetle Ian! de lumieres sur la geographic et les anliquiles de cc pays classique. II a donne dans le Bulletin une notice Ires developpce sur les celebres fouilles de l'Acropole. VI. KOVliMllllE BT DECEMBBB. 5. 23 ( 838 ) M. d'Abbadie noi>s a lait part, atec le tele le plus sou ten u, de toutes les precieuses indications qu'il re- cueille frequemmcnl sur cetie UYique, son domaine pour ain-i dire, cl qu'il aimo sans doute comme sa palric. Nous suivons avec le plus \il inleret ses recher- chos actives sur le Nil Bleu, sur le IN i 1 Blanc, et nous ne pouvons trop rendre hommage a son genereux de- vouement, qui lui fait offrir un prix pour la decouverte du debit comparalif des deux fleuves. lM. Isainbert a fail un rapport sur le precis de I'his- toire du commerce do I'Afrique septenlrionalo par M. Mauroy ; et il nous a presents une analyse raisonnee des voyages de MM. de Saulcy el Lynch en Palestine; il a creuse avec une attention consciencieusc et une extreme sagacite les questions soulcvees par ces deux voyageurs, et son travail sera con suite avec fruit par tons ceux qui portent leurs etudes et leurs investiga- tions vers ces lerres bibliques, objet dc tantde souve- nirs cbers a toutes les aines elevees. Nous avons enlendu, de M. Pouh.in de Bossay, des rapports ties subslanliels et Ires iuleressants sur 1'his- toire des forels tie la Gaule, par M. Alfred Maury, et sur les carles de la Tonv-Sainte par MM. de Bruyn et de Colle. M. Malle-Brun, secretaire-adjoint de la Commission cenlrale, a ofl'crl au Bulletin une active collaboration : parmi le grand nomine d>> Ires bone travaux qu'il y a deposes, vous avez remarque une description du Para- guay et des oasis du Sahara, une analyse de l'ouwage de M. le prince Galitzin sur la Finlande, une lettrc sur les mooches tsetse, un tableau slalistique de l'Amerique centrale, le compte rendu des progres de la gcographie ( 339 ) en J 85 1, une description do i'Abyssinied'apres MM. Fer- ret et Galinier, etc, Enfin vous avez apprecie I'utilite des petites et excellenles cartes donl notre honorable collegue a accompagne plusieurs numeros. M. Alfred Maury a donne, avec son talent ordinaire, la geographie bolapique et physique do la Russie; et ilafait un rapport lumineux sur le voyage dans I'Afri- que occidentale par M. Hecquard. M. Hecquard lui-meme nous a enlretenus de ses ex- cursions hardies, et il vous a offert la carte de son voyage; vous avez remarque, dans ses relations, des renseignements extremement neufs, et plusieurs rec- tifications importantes des anciennes donnees, entre autres celles de Mollien sur le cours du Senegal, de la Gambie et du rio Grande. Quoique nouvellement introduit dans notre Gom- pagnie , M. Morel-Fatio a pris part a vos travaux avec une assiduile el une ardeur qui mettent ses services au rang de ceux des plus anciens membres ; il a deja en- richi le Bulletin de plusieurs articles considerables. G'est, par exemple, le coinpte rendu de 1'exploralion du grand lac sale d'Llah par M. Howard Stansbury ; c'est le recit de la mission dans l'Afrique centralc par James Richardson, narration naive et curieuse, ou Ton suit avec interel la course du celebrc et infortune voyageur a travers des populations moins barbares qu'on ne le croit, dans leFezzan, a Ghat, a Tinlillous, dans l'Aher, le Damerghou, aZinder, jusqu'a Lngura- tua, ou une maladie rapide l'a emporte! M. le comte d'Escayrac, qui a visite aussi I'Afrique avec lant de perseverance et a travers tant de vicissi- tudes, vous a fait le tableau saisissant et pittoresque ( 340 ) des routes africaines ; il vous a parle longuement de cot inestimable chameau sans lequel on no pourrait les parcourir ; du dallier, la rcssource du desert; ct il vous a raconte les avontures des voyageurs egares sur ces mers de sable. On doil aussi de la reconnaissance a. M. Lowenslern, qui a presents l'histoire des Indiens americains et un examen Ires developpe des aliments de geographie de M. Eugene Balbi. Onsailtoule 1'autorite qu'apporte M. de Froberville dans les questions del' Afrique orienlale; il a decrit les Va-Ngindoet autres populations decetteparlie du conti- nent africain, avec une carte represenlant les pays enlre le Luvuma et le Lufilzi, et une autre carle ofTrant le tableau synoplique de la parente des langues du sud- est de 1' Afrique. M. Thomassy a fait a Rome de grandes recberches sur la cartographie du Vatican et de la Piopagande, et il a enrichi le Bulletin d'uin important morceau tire des P apes geographies, ouvrage tres curieux pour l'histoire de la geographie. II a donneune analyse du voyage an Ouaday du cbcykb Mobammcd-Ibn-Omar-el-Tounsv. 1\I. Albert Monh'mont ne nous a pas ele" moins utile par son excellent resume de la situation des etablisse- ments francais clans lAlgeriede 1850 a J 852. M. Lafond l'a etc, a son lour, par des renseignoments precis sur l'etal de Costa-Rica. IW. le baron de Brimont, longtemps le president de la section decomptabilile, vous a prescnte des coinptes renclus tres developpes et tres exacts de vos receltes et de vos depenses. Une des plus interessanles lectures qui aient anime (841 ) vos seances generates est cerlainement cette notice ou M. Demersay vous a raconle la vie du venerable Aime Bonpland, ce patriarche de la science franchise en Amerique. M. Squier a dessine" un cu.rie.ux panorama de la con- tiee renfermee enlre le lac Managua el le port de Rea- lejo, dans l'Amerique cenlraie ; il vous a communique une note sur ce panorama, et vous a donne aussi des details sur l'Ulah, ce singulier gouvernement des Mor- mons, qui poursuit avec assez de vigueur sa myste- rieuse existence au pied des monts Rocheux. Vous avez recu de M. de Sainl-Cricq des communi- cations sur le bassin de l'Amazone, d'ou il a rapporle des cartes, des dessins, des collections d'histoire natu- relle, qui formeront l'objet d'une belle publication ; il a insert clans le Bulletin une notice sur les Indiens Llipis el Cliangos. Presquedans les memes parages de l'Amerique me- ridionale, il est une region eminemment pittoresque, oula cbaine des Andes presente le chaos de ses Neva- dos, de ses vallees profondes, de ses cataractes, de ses precipices, dans le nord de la Bolivie, vers La Paz et Sorala. M. Weddell vous a decril les explorations qu'il y a faites en 1851. Voubde\ez a M. Coraboeufune histoire complete des operations geodesiques des ingenieurs - geographes francais a Rome, en 1809 etl810 ; — a M. de Paravey, une note sur l'analyse delaillee de la grande geographic imperiale de la Chine par l'abbe Lamiot ; — a M. Mail- lard, ingenicur colonial, une description des cyclones ou tourbillons del'ocean Indien ; — a M. Oswell, une letlre sur le lac Ngami, les pays voisins de ce lac et les ( MS ) redoulaMes mooches tsetst — an lieutenant Bel lot, one r< lalion pitloresque du Bon voyage aux infers arcti- ques, avec II. Kennedy, pendant h* annees IS5! ct 1852 ; — a If. Crisloforo Negri, une l< ttre sur les voya- ges do H. Brun-Roltet etdotn Angelo Vinco; — all. le baron de kossel, une notice sur Borneo, on il a s£- journe de IS'io a I8/1O, et d'oo il a rapporte" une Col- lection curieuso ; - a M. Br b-RoHet, a M. Vaudey, I Lioant-Bey, des lettres du plus grand inleret sur le Nil, scs affluents et Kv^ peuples du voisioagej — a M. Viquesnel, des notions tout a fail neuves sur linte- rieur i6cle avant Jesus- Cbrist. ( 345 ) En Grece, enfin, I'Ecole francaise d'Athenes a fait ties reclierches savantes, des fouilles merveilleuses, etpar- liculierement a l'Acropolc : I'enlree des Propylees est sortie du sein de la lerre, grace aux soins de M. Beule, dont les travaux seiont rappeles a la posterity par une inscription flallense pour notre patiie. Cependant la geograpbie acluelle, la geographie positive el d'une utilile pratique et directe, trouve aussi des progres a faite surle sol europeen : des carles plus precises, une lopographie plus complete et plus exacte, lendent a l-epresenter chaque pays. Notre grande carte topograpliique de la France s'ackeve, carte admirable qui sera l'eternel honneur du depot de la guerre de Paris, et qui a obtenu la grande me- daille d'or a l'exposition universelle de Londres. Des luves qu'on fait en Ecosse, en Autriche, en Suisse, dans le Piemont, en Sardaigne, produiront de meme des carles excellentes. Les ingenieurs bydro- graphes de la marine francaise poursuivent la recon- naissance des cotes occidentals de l'ltalie. La Societe geographique de Russie publie une carte a Ires grande ecbelle du gouvernement de Tver, et en fait lever une de l'Oural. On vous a deja fait connaitre, Messieurs, Pachevement de la grande mesure de Pare du meri- dien, execulee par les Russes, les Suedois et les Nor- vegiens, travail immense qui surpasse en etenduc toules les enlreprises du meme genre. Comme com- plement de ce beau travail, on s'occupe maintenant de determiner par des observations tres precises la difference de longilude entre les observatoires de Dor- pat et de Poulkova. Ajoulons la jonction des operations geodesiques, exeeutees d'apres les ordres des gouver- ( 3A6 ) neineiits russe et autricbien par M. do Tenner, d'un cote, et M. de Marieni, de I'aulre. La tiiangulation de la Transcaucaste, coromencee en 18/i7, embrasse deja Urate la conlreo au sud de la Crete principale dq Cau- case, et avance rapideineni ?ers les operations analo- gues execulees dans la Nouvelle-Kussie ; leur junction prochaine lournira un reseau continu dc triangles qui s'etendra dopuis la frontiers de la Perse jusqu'a l'ocean Allantique, d'une part, fi de I autre, jusqu'a l'ocean Glacial. Signalons enfin la carle ethnographique de la liussie d 'Europe par \I. Kceppen, et le mcmoire de M. Middondorfl", qui deniontre, par deis observations fades dans la Laponie passe, que tonics lcs carles re- ccntcs de celte parlie de l'empirc sonlinexactes ; I'er- reur la plus grande est de marquer le cours de la ri- viere Kola de 1'esl a l'oucst, tandis qu'il est reellement dirige du sud au nord. Mais la pnrlic de l'Europe on les rectifications ks j)lus graves pourraient etre intro luiles, c est sans doute la Turqui •, surlout la Turquie cenlrale, oil lee posi- tions onl ete mises souvent, swr nos cartes les plus esti- mees, d'aprcs les vagues indications de voyages fails a la hate. C'estcelte lacune <)ue M. Yiquesnol fail dispa- rallre en ce moment par des travaux dont vous con- naissi/. deja une partie ; il a fait voir, par exemple, les veritable* caracteres orographiques et hydrographi- ques du Rilo-Dagli et du bassin de Lissa. ASlfc. Si nous entrons en Asie par cetle belle peninsule de l'Asie Miucure, sur hujuellc M. Pierre de Tchihat- chefl vienl de publier un ouvragc si considerable et si ( 3/17 ) inslruclif, nous remarqueron's d'abord la (alicie, ou M. Victor Langlois a Tail en 1852 un voyage ricbe en resullats importants pour l'arcbeologie. Mais notre allention est surtout appelee mix rives du Tigre , ou M. Place, ftl. Rawlinson, M. Lay a id , out continue a explorer les mines merveillcuses de Khorsahad , de Kouyoundjek , de Nhnroud : bien qu'eloignes enlre eux de plusieurs lieues, ces divers points faisaienl pro- bablement parlie de celte extraordinaire collection d'habitalions qu'on appelait Ninive el qui parait avoir ele moins une ville unique qu'un vaste canton tout entier. Que d'objels curieux decouverts dans ces respectables debris enfouis depuis tant de siecles ! Des orneinents de niaibre , d'agale, de cornaline, d'ivoire, d'argile , de verre, un bel escalier, un long corridor achnirablement voule, une porte d'une struc- ture savanle , des statues colossales, une quanlite de bas-reliefs, descriptions, de sculptures souvent pein- tes, des soes de cbarrue enlieremenl semblables a ceux dont nous nous servons aujourd'bui , voila les traces de cetle antique civilisation assyrienne dont on n'avait naguere aucune idee positive. Si, de la, nous descendons dans le bassin inierieur de l'Eupbrate, nous suivons avec un vif inleret, apres les grands travaux qu'y a executes M. Rawlinson, les recherch.es de M. Oppert etdes autres nienibres de la mission francaise cbargee de visiter les mines de la Babylonie : M. Oppert pense avoir retrouve le mur d'enceinte de Babylone; il croit que le Birs-Nimroud est l'ancienne Borsippa; ses dernieres nouvelles nous le monlrent explorant les gigantesques mines d'Ak- karkouf, a Touesl de Bagdad. M. Fulgence Fresnel, I 348 ) chef tie cetie mission, 'parait avoir constate1 I'identite du K asr aclucl a\cc le palais qui portait les famcux jardins suspendus. Penetrons main ten ant dans cette Palestine , si sou- vent visiioc et ccpendant encore si mysterieuse sur tant de points. M. Van de Yelde I'a parcourue avec beaucoup do soin en 1851 et 1852, el il a ajoute aux notions deja si nombreuses et si preeicuscs de MM. Smith et Robinson, qui onl voulu faire encore un voyage dans leur lerre de predilection au commen- cement de 1852. En ce moment memo, MM. les abbes Dumur et Azais font dans la Terre-Sainte un pelerinage qui sera pro- bablemcnt profitable a la science, et noire collegue M. Tremaux, deja connu par son voyage entrc les deux Nils, parti pour le Levant il y a quelques mois, doit se trouvcr mainlenant dans le nieme pays. M. Maurice Wagner a reccmment fait en Perse et dans lAsie Mineure un voyage riche en details inte- ressants sur le commerce, les ecoles publiques, les caravanes, et les moeurs curieuses des animaux em- ployes dans ces dernieres. Ce sont les Russes qui Font faire depuis longtemps le plus de progres a la geographic du Turkestan, et Ion peal suivre avec interet ces progres dans l'histoire des voyages en Boukharie, que M. Helmersen a donnee comme introduction du Journal du vbyageitr-bbtaniste Lehmann. f,a derniere exploration s'cientiCque duns ce pays est la remarquable exploration de la mer d'Aral par M. le capitaine BoutakolT. ( 349 ) MM. Boulytchelf et Sokoloff, de leur cote, ont offert de grands Iravaux sur la Siberie. An fond de l'Asie orienlale, il est une region inlios- pitaliere et pen connue, la Mandchourie , que nos zelos missionnaires tentenl de parcourir et de conque- rir a la foi cbretienne, mais qui est trop souvent leur lombeau. M. Bernenx, piovicaire apostoliquc de ce pays, a adresse en 1852 une curieuse relation du voyage que M. Venault, missionnaire francais,y a fait en 1850. D'autres missionnaires, generalement del'ordre des Lazarisles , qui vont dans la Chine proprement elite affronter lous les dangers, pour convertir les paiens, ont fait parveuir des details curieux sur les mceurs chinoises, sur les changements politiques si profonds et si graves qui s'operent dans cet empire. Les Busses ont aussi une mission a Pe-king, et M. Rovalevski, l'un des missionnaires, a fourni quel- ques renseignements geographiques sur la capitale de l'empire et le voisinage. M. Arnoux, missionnaire francais, est parti pour la Cochinckine en 1852 : avant son depart, il a voulu puiser aux meilleures sources les connaissances scien- tifiques, il s'est instruit a l'ecole des mines et a l'Ob- servatoire, et il a deja communique des notes inte- ressantes. Enfin, iin autre respectable pretre, M. Orazio Bet- tacbini, eveque de Forona , a fait un voyage a Geylan on 1852. Pendant ce temps, la corvette la Capricieuse, com- mands par M. le capitaine de vaisseau Boquemaurel, accomplissait sur les cotes de Cbino el du Japon la ( 350 instigation la plus fructueuse pour les proxies de la geographic Elle a fail un releve" irigononx'triqiie, sur line eterulue de L30 lieues, de la cote u la Mission francaise a, parliculiercment surlTlePinos, un siege important. — L'Australie voit accourir, poui ( 36,1 ) exploiter ses mines d'or et cultivcr son sol, cles nuees de colons. — Line ligne reguliere do batiments avapeur unit maintehont Southampton et Sydney, et 1'on peut, en soixante-cinq jours, allcr d'une decesvilles a l'autre en passant par l'isthme de Suez, Aden, Ceylan, Sin- gapour, Batavia el Melbourne. Cependant l'interieur du continent austral, que le courageux Leiclihardt voulait traverser, nous est encore inconnu. M. Hely, s'avenlu- rant sur les traces de ce voyageur, s'est avance assez loin en 1852, et son voyage, sans succes pour decouvrir les vestiges qu'il cberehnit, ne sera pas sans doute inu- tile a la science, Plus recemment, M. Haug a remonte le fleuve Victoria dans le nord de 1'Australie, et nous attendons des notions interessantesde son exploration. Nous avonsdeja dit que le baron de Kessel, savant prussien, a fait a Borneo, il y a quelques annees, un voyage Ires instructif; vous avez pu voir l'annee der- niere, Messieurs, la curieuse collection ethnograpbique qu'il en a rapportee. Lne I'emme d'un courage et d'une bardiesse extraor- dinaires, madanie Pt'eiller, qui a fait des voyages dans la plupart des contrees du globe, a consacre ses der- nieres explorations a l'ile de Sumatra, ou elle a visitc les sauvages et antbropopbages Batlas : elle voulait aller jusqu'au grand lac Ayer-Tau ; niais la fatigue de cour- ses si difficiles et si perilleuses l'a forcee d'y renoncer. Enfin, nous trouvons de nombreuses et tres utiles notions sur plusieurs points de l'Oceanie dans le voyage de circumnavigation du capilaine Cazalis, comman- dant VArche d'altiance, qui a pat'CQuru cette partie du rnonde on 1851 et 1852. ( 304 TRAVA.UX GfiOGRAPHIQUES DIVERS. Messieurs, vous n'eles pas cxclusifs; vous nc elites pas cumme les faux savants : Niil n'aura ile 1'esprit, hors nous et nos amis. Vous vous interessez a l'aclivite geographique hors de voire enceinle aussi bien que dans I'etendue de voire pronre domaine. Vous aimcz a suivre les progres do loutes les Societes, de lous les geograpbes. Parler deleurs travaux, du resle,c'est rappeler les nombreux ouvrages que vous recevez de toutes parts, et nous pou- vons etre ilers des dons qui viennent enrichir, chaque jour, notre belle bibliotheque : que de cartes precieu- ses, que de livres importants, que de documents ma- nuscrits du plus haul interel, vous avez rccus de tons les points du globe I Les Annates de la propagation de la /of vous tiennent aucourantdes explorations de nos zeles missionn aires dans les regions lointaines. — Les Nouvelles Annates des voyages, redigees, avec un savoir el un talent re- marquables, sonl un recueil excellent qui, cmule de voire Bulletin, vient chaque inois nous offrirun tableau du mouvement geographique. — L' Alhenamm f'rancais, marchanlbiillamment sur les traces de V Athenaeum an- glais, nous presentc chaque semaine le mouvement de la litlerature et des sciences. Le minislere de la marine, par les soins surlout de notre amicn president, M. le conlre-amiral Mathicu, directeur du Depot de la marine, vous a adresse' leul .s ses grandes publications, dues a MM. de Kerhallel, ( 3(55 ) Darondeau, Reill, Jurien de la Graviere, de Coriolis, Tardy de Monlravel, Maugo del'Etang, Ghazallon, Lau- gier, Hommey, Le Prddour, etc.; sos cartes les plus importantes , dc MM. Vincendon-Dumoulin, Gressier et d'autres habiles hydrograph.es. — Le ministere de la guerre ne vous a pas fait, c!e son cote, des presents moins precieux, par les mains de M. Blondel, dirccteur du Depot de la guerre, et de M. le general Dauaias, directeur des affaires de l'Algerie : c'est la suite de la grande carle topographique de la France ; ce sont les ouvrages de MM. Ville et Henri Fournel sur l'Algerie; etc., etc. — Le ministere de l'instruction publique, auquelnous vouons une profonde recon- naissance pour sa protection et son encouragement tout speciaux, vous envoie la collection des docu- ments inedits sur 1'hisloire de France, les archives des missions scicnlifiques et littevaires, et beaucoup d'autres publications. — Le ministere du commerce nous transmet les Annales du commerce exlerieur, si riches en documents neufs et precis. Vous devcz a l'lnstitut historique son journal Ylnves- tigateur; — a la Societe de geologie, son excellent Bul- letin; — a la Societe asiatique, le savant Journal asia- tique ; — a la Societe Royale de Londres, ses importants memoires; — a notre brillante emule, la Societe geo- graphique d'Angleterre, son Journal ct V Address perio- di que de son illustrc president, sir Roderick Murchison; — a l'Academie des sciences de Madrid et a 1' Academic royale de l'histoire del'Espagne, des publications ega- lement tres remarquables. Que dirai-je de V Institution srnithsonienne , ce bel elabfissement americain, qui poursuil admirahlement ( S66 ) la lache marquee par sa devise: To increase and diffuse knowledge, et qui nous a enrichis d'un nombre si con- siderable d excellents ouvrages ! — Do la Societe geo- graphiquc imperiale de Russie, qui nous envoie ses Bulletins, sos coraples reridus, ses raemoires, aivec une regularity el mi zele donl noos ne pouvons irop re- mercier son savant secretaire, M. Miluline? Remercions vivement aussi la Societe'; geographique de Berlin, I'Academie des sciences de Prusse, F Acade- mies ties sciences de Saint-Petersbourg ; la Societe orientale de Fiance, la Societe orientate d'Allemagne ; la Societe geographique de Bonibaj , la Societd asiatique de la munic ville. la Sociele asiatique de Londrcs; la Societe centrale d'agriculture et la Societe centrale d'horticulture de la Seine-Inferieurc ; I'Academie des sciences, belles-lettres ctarts de Rouen, la Societe libre ^'emulation de la meme \ ille ; la Societe induslrielle d'Angers, I'Academie de Reims, I'Academie de Mar- seille,. I'Academie de Turin ; la Sociele d'agriculture et de commerce de Caen, la Societe d'agriculture duPuy; la Sociele philosophique americaine de Philadelphia; la Societe des sciences naturelles de Cherbourg , la So- ciety syro-egyptienne de Londres, I'Academie britan- nique pour le progres des sciences, la Societe Royale d'lidinbourg ; la Societe d'agriculture de la Marne , la Societe d'agriculture, des sciences, arts et belles- lettres de l'Aubej la Societe d'histoire naturolle de Boston; la Sociele des sciences, de l'agriculture el des arts de Lille; l'Observatoire physique central deSaint- Pctersbourg ; V Hydro graphical Office de Londres, qui nous a particulierement transmis, des sa publication, la carte des voyages du capitaine Mac-Clure. ( 867 ) Remercions encore les auleurs du Church missio- nary Intelligencer.^ du Literary IV arid de New-York, de la Repisla t/ime/isa! du Bresil, du Journal des missions evangeliques, du Journal de l'educalion populaire, du Journal de I'Arcbipel indien, du Magasin eatbo- lique. Tels sont les principaux dons des administrations ou des associations diverses. — Parmi les donaleurs iso- les qui s'oflrent en foule a ma memoire, independam- ment des membres de la Commission cenlrale, si fe- conds en travaux considerables, toujouis deposes avee empressement dans nos archives, je nommerai M. le baron Caccioppo, pour ses documents sur les Deux- Siciles; M. Squier, pour ses rccberches surle Nicara- gua et l'ltalie ; M. Scbiavoni, pour ses remarques sur la deviation locale du lil aplomb; M. le capitaine Lallier, pour ses carles d'une partie de Costa-Rica (1) ; M. de Casteln.au,> pour le bel atlas et la relation de son voyage dans l'Amerique meridionale ; M. Tremaux, pour 1'atlas de son voyage en Nubie; M. Bajot, pour sesleltres el ses eludes lilteraires, bisloriqueset biblio- grapbiques; M. Stanislas Julien, pour son bistoire de la vie et des voyages de Hiouen-Tbsang ; M. de Paravey, M. Ilier, pour leurs travaux sur la Chine; M. Delcros, pour ses savantes notions de geograpbie matbematique et meteorologique ; M. le colonel Coello, pour ses cartes de l'Espagne et de ses colonies. M. Eugene Balbi a bien voulu nous offrir ses Nou- veaux elements de geograpbie; M. Anatole de Monles- (i) Ge brave marin, qui etait membre de noire Societe, vient de succomber an milieu de »es travaux. ( see quiou, son poeme de Moise j M.Vivien de Saint-Martin, ses travaux sur Ja geographie historique ot critique ; M. Carter, line description do la cole sud-est de 1 'Ara- ble; M. le prince Galitzin, son Voyage en Finlande; M. Johnston, ses atlas si piltni.squ.es et si elegants; M. Baruffi, son discours sur les progres de l'agricul- lure; M. Edmund Ansart, ses travaux geogiaphiques elemenlaires; M. Marzolla, un grand nombre d'excel- lenles cartes ; M. Fontanier, son Voyage dans l'Arcbipel indien; M.Paul Chaix, notre zele corrospondant, sa Bi- bliolhequeuniversellcde Geneve et son histoirede l'Ame- rique meridionale (l"partie); M. Karl Kilter, la suite de sagrandeGeographie de l'Asie; M. Barbacciani Fedcli, son Essai sur Versilia ; M. Osvvcll, unc carte du lac Ngami et des con trees voisines ; madame Richardson, le reeit de lamission dans l'Afrique centrale parson maii; M. le colonel Abeit, un grand nombre de documents; d'ouvrages et de cartes sur l'Amerique ; M. Schoolcraft, sesrecherchessietenducsel si completes sur les Incliens des Etals-Unis ; M. Owen, sa description geologique du Wisconsin, de l'lowa, du Minnesota et du Nebraska; M. Howard Stansbury, ses explorations de la vallee du grand lac sale d'Utak; M. Miyonnet-Dupuy, 1'histoire de son sejour dans le Nicaragua; M. Demersav, ses Eludes economiques sur l'Amerique meridionale; M. Kennedy (des Etals-lnis), une notice sur le Grin- nell-land ; M. Mauduil, son memoire sur l'adbesion des savants francais et etrangers aux opinions qu'il a emises dans les Decouvertes sur la Troade; M. A r thus Ber- trand,le zele libraire de noire Societe, un grand nom- brc de ses belles publications, entrc aulrcs la campa- gue de circumnavigation de la frigate V Artemisc, sous ( 369 ) in cotninandement cki inarin illustre que nous avons 1'bonneur de voir aujourd'bui a notre tele; M. Henri Robert, sa description des mouvemenls des corps ce- lestes, qu'il demontre a l'aide de ses ingenieux appa- reils cosmograpbiques ; M. le genera) Carbuccia, son bistoire du dromadaire considere comme bete de somme, ouvrage comprenant un opuscule de M. Jo- mard intitule : le Regiment des dromadaires a I'armee d* Orient; M. Pentland, sa note sur le reccnsemcnt de 1'Irlande ; M. Steen-Bill, minislre de la marine du Da- nemark, son voyage autour du monde ; M. Kiepert, son atlas d'Asie, pour accompagner la geograpbie de M. Ritter; M. Vatteraare, plusieurs ouvrages relatifs surlout aux Etals-Unis. Citons encore le plan des citernes de Carthage, par M. de Jonquieres ; la carte de la Confederation argen- tine et des republiques de l'Uruguay et du Paraguay, par M. Cabrer ; la notice sur la Croix de Cbine, par M. Marchal de Luneville; le tableau statistique de rAmeriquecentrale,par M. Herran; la notice sur la me- daille du baillide Suffren, par M. Amedee de Clermont- Tonnerre; celle que MM. Carmoli et Lelewel ont con- sacree a Benjamin deTudele; la geograpbie moderne et les carles du Canada, par M. Mac-Donell Morin; le grand dictionnaire geograpbique d'Espagr.e, de Ma- doz, offert par M. le general Zarco del Valle; le plan relief et la carte de la Reunion, par M. Maillard; la statislique de la Belgique, par M. Heuscbling, offerte par M. Vandermaelen ; le voyage autour de la mer Morle, par M. de Saulcy; le voyage du cbeikb El- Tidjani dans la regence de Tunis, par M. Rousseau ; une carte de 1'ile de Cuba, par M. Picbardo ; les obser- ve NOVEMBRE ET 1)£CEMBHE. 7. 25 ( o70 ) vations meleorologiques tie .M. le colonel Sabine ; !•• bel ouvrage de M. Gaussin sur ledialecte do Tailieldes lies Marquises; plusieurs traites allcmands rclalil's a l'hisloire naturelle, offerts par le prince Lucien Bona- parte; le memoire sur le Pelion et l'Ossa, par M. Me- zieres ; la Physique dc la creation, par M. Deinonville ; la nouvelle edition des Positions geograpliiques, par M. Coulier; la vie do Christophe Colomb, par M. de Bonnefoux. M. Baebe et M. Maury, ces deux celcbres hydrogra- pbes des Ktats-Unis, ont envoye leurs cartes si utiles, si admirables, qui abregent les voyages marilimcs et en decuplent la securite ; M, le general de La Marmora, sa carte de la Sardaigne ; M. Aug. Petermann, un grand nonibre d'excellents travaux sur divers points de la geographic, et parliculierement sur les decouvertes des niers arctiques et de l'Afrique centrale. Enfin, tout receunnent, lord Cowley, ambassadeur d'Angleterre en France, a eu la bienveillante attention de nous adresser les travaux de linguistique africaine tires des papiers de Richardson el principaleinent re- lalifs a la langue de Bornou. Ce tableau abrege des travaux geograpliiques serait tres incomplet, si je ne vous rappelais les progrcs que M. Bauerkeller continue a faire faire aux cartes en re- lief ; les procedes pholographiques appliques aux cartes par MM. Bisson, et les autres mdthodes inge- nieuses que la gravure des cartes doit au talent de MM. Lecocq, Brambilla, elc; les modeles en relief si remarquables que M. Bardin a soumis a voire appre- ciation; les grands travaux de M. Findlay sur les cou- rants de la mer; la fondation r^conle do la Societe ( 371 ) geographique americaine ; la creation phis recente encore delaSociete orientale de Constantinople; celle de la Sociele Hakluyt, qui s'est vouee a la publication des anciens voyages peu connus, et qui a deja mis au jour d'importants travaux relatifs an xvi' siecle. Ainsi, la grande ruche humaine travaille.sur tous les points du globe, a connailre mieux son doinaine, a le parcourir phis t'acilement, a le representer d'une ma- niere plus vraie, plus pitloresque. Les mers, les oceans glaces eux-memes, sont parcourus en tous sens par des exploraleurs bardis ; l'interieur des contrees les plus mysterieuses se devoile aux regards de nos intre- pides voyageurs, les chemins de fer et les canaux per- cent les espaces jusqu'ici juges infranchissables; la telegraphic electrique, qui transporte l'impression de la pensee avec la rapidite do la foudre, couvre de ses reseaux presque tous les pays civilises : on jette des ponts sur les plus gigantesques fleuves ; on sonde la mer a des profondeurs inouies, et Ton y trouve dans l'Atlanlique austral des abhues de plus de 1A000 me- tres, c'est-a-dire surpassant deux fois les plus hautes cimes de l'Himalaya ; les procedes de la carlographie, de la gravure, des paysages geographiques, se perfec- tionnent et se multiplient; d'innombrables ouvrages de voyages se publienl; des Societes se fondent pour reunir el repandre les connaissances geographiques. L'instruclion publique franchise s'est ressentie aussi du besoin general qui porte les esprits vers ces con- naissances; l'habile ministre qui la diiige a voulu qu'elle secouat le prejuge barbare qui lui avail fait si longlemps negliger la geographic : il a otdonne des etudes speciales de cello belle science; il a trace le ( 372 ) plan des notions nombreuses et precises dont nos jeu- nes gens devaient se penetrer. Mais que les bonnes habitudes ontde peine a s'implanler ! Que la routine a de charme pour une grande partie de l'cspece hu- niaine! Beaucoup d'esprits ne peuvent se figurer en- core que ce soit un cours special de geographic qu'il faut faire dans nos classes; e'est toujours comme une annexe de l'histoire qu'ils la considerent ; et dans les concoursgeneraux.dansles compositions particulieres, • la geographie n'a point de place a part : on pense l'honorer en lui donnant un coin obscur a la fin de la question historique. Si leselevesont classc la nomen- clature des Etals de l'Europe a l'epoquc de l'invasion de Mahomet II ; s'ils ont presente la situation polilique des principaux pays au temps de Charles-Quint ou de la paix d'Utrecht, on les juge sufiisamment habiles, et Ton croil avoir fait assez. Mais de cette geographie ac- tuelle, vivante, palpitante de l'inleret des decouvertes; de cette geographie pleine d'attraits qui depeint pitto- resquement la Terr e comme le magnifique jardin de 1'humanile, parseme de ses richesses infinies, revelu de ses aspects varies, anime de ses etres innombrables, modifie et embelli encore par 1'activile de l'homme; de cette geographie-la, il est, helas ! peu question. I nissons done nos efforts, Messieurs, pour 1'aire triom- pher enlin dans notre pays cette noble etude et pour l'elever, dans l'opinion publicpie, au rang que lui me- ritent son utilite et son charme. ( 373 ) LE PRINCE GALITZIN ET LE LIEUTENANT BELLOT. NOTICES BIOGRAPniQTJES PAR M. DE LA HOQUETTK. LUES A IK SEANCE GENERALE I>U 23 DECEMBRE 4855. Messieurs, Je reinplis aujourd'hui l'honorable , mais tristo devoir que votre Commission cenlrale m'a impose, en mettant sous vos yeux un precis de la vie et des tra- vaux de deux homines dislingues, a des titres diffe- rents, que vous avez eu le malheur de perdre, et avec lesquels votre Commission savait que j'avais d'intimes relations. Je vous entretiendrai d'abord d'un grand seigneur russe, M. le prince Emmanuel Galitzin , un (ie vos correspondanls etrangers, un de vos donateurs, dont la vie a ele consacree lout entkre au travail. J'essayerai ensuite d'esquisser les traits d'un jeune offioier de notre marine imperiale, M. le lieutenant de vaisseau Bellot, aussi remarquable par son touchant devouemenl a sa famille, par ses talents et par son in- trepidity que par une rare modestie , et dont la fin tragique a excite d'unanimes regrets. Le prince Emmanuel Galitzin, membre donateur et un des correspondents les plus zeles de notre Sociele, ( s*a ) de'laStoclele imperialegeographiquc dcRussie.membre correspondant do la Societe royale geographique do Londros, desccntlait d'une ancicnne ct illuslre famille de cet empire , qui devait son origine a des khans tarfares, suivanl les uns, et, suivanl d'autres, aux Jagellons, qui ont donnc loule unc dynastic dc rois a la Pologne. II etail le plus jeunc des fils du prince Michel Galitzin mort lieutenant general , et de la comtesse Praskovia Schouwaloff, dont le pere, lc comtc Andre, en correspondance suivie avec Voltaire, lui adressait quelquefois des vers dont l'illustre ecri- vain fail l'eloge. Ne a Paris, le h Janvier 180A, dans la meme inaison du quai Malaquais, portant le n° 1, ou, par un singu- lier rapprochement du hasard, il a termine sa vie, le prince Galitzin, apres avoir complete ses etudes dans la capitale de la France, qu'il aimait passionnement et qu'il appelait sa patric de coeur, sc rendit a Sainl- Petersbourg et ne tarda pas a etre place clans les rangs de l'armee en qualile d'ol'licier. Lorsqu'il entra au service, la guerre venait d'eclalcr entre la Paissie et la Turquie. Emmanuel Galitzin s'y distingua par sa bravoure et son sang-froid, particu- liereinent a la prise de la place forte de Varna, ou il fut blesse assez grievement ; il merita d'etre cite dans un ordre du jour, et reeut sur le champ de balaille les felicitations du grand-due Michel, qui rembrassadevant tous ses camarades. La campagne finie , il rcvinl a Saint-Petersbourg dans l'automne de 1829. A son arrivee, le prince Emmanuel appril que sa mere qu'il idolatrait et pour laquelle il avait hate son retour afin de l'embrasser plus tot, venait de mourir ( »75 ) presque subitcment. Ce coup imprihu, joint aux fati- gues cle la guerre et aux fievres gagnees en Tuiquie, lui causa une maladie grave et douloureuse. Sa sanle en fut a jamais ebranlee et il se vit force de quitter le service militaire avant d'avoir atteint sa vingt-cinquieme annee. Arrele ainsi au debut de 1'unique carriere qui ouvra aux Russes l'acces des honneurs et dcs dignites, le prince Emmanuel cbercba dans la culture des leltres et des beaux-arts, et dans les voyages, une distraction a ses souffrances , un utile eraploi de ses loisirs. II visita pendant plusieurs annees, en homme avide de s'instruire, l'interieur de la Russie et la majeure par- tie des conlrees de l'Europe ; grand amateur de imi- sique et de peinture, il composa et fit imprimer plu- sieurs morceaux a Rome et a Paris, et peignit a l'liuile quelques paysages. Mais ces travaux, considered seulement par lui comme une sorte de dclassement et de recreation , elaient loin d'occuper tous ses instants. Devenu mem- bre de notre Societe presque a son origine, le prince Emmanuel Galilzin, qui se montra tres genercux a son egard lorsqu'il obtint le titre de membre donateur, concut le dessein de faire connaltrc, a la France sur- tout, quelques uns des ecrivains les plus eminents de sa patrie, ceux principalement qui ont etudie et decrit quelque partie de la Russie ou execute des voyages remarquables. Le premier ouvrage qu'il a traduit du russe, et publie en francais , en 1842, ne rentre point dans cette calegorie , puisque c'est un recueil de fables et de legendes, qu'il fit preceder, dans une seconde edition donnec en 1 8 Zi (5 , d'une notice ( 87 de ce brave capitaine, et le desir quejeviens forinu- o ler e^t incontestableinent partagc par le plus grand » nombre des officiers de notre marine. » Puis, vou- lant justifier, pour ainsi dire, la demande qu'il pre- sente, il faut bien qu'il parle de sa personne ; mais avec quelle reserve et quelle modestie il s'exprime 1 Avec quelle complaisance il s'etend sur les observa- tions qu'il sera possible de faire dans le vaste champ qui s'ouvrira devant lui 1 « La connaissance des langues anglaise et alle- » mantle, dit-il, et les etudes que j'ai faites, me per- » mettent sans doute d'apporler dans cette entreprisa i> une certaine part tl'utilite et de devouement. L'hon- » neurd'avoir represente les sympathies de la nation » francais<\ une grande experience nautique a acque- » rir, 1'etude de regions que frequentent peu ou point » nos navires, des observations scientifiques nom- )> breuses a faire, exaltenl mon intelligence et doublent » la mesure de mes forces. » Lady Franklin se montra tres reconnaissante des ollres de service tie notre jeune compatriote ; mais elle sembla hesiter, ne pouvant lui proposer, a bord d'un petit navire de 90 tonneaux et de 4 8 homines d'equi- ( 382 ) page, donl tous les cadres etaient deja remplis, qu'une position qu'elle jugeail bion pcu convenable pour un ollicier lYancais do son inerile. De lelles considera- tions ne pouvaient arreler Bellot ! « l.'ne planche pour » nion hamac et un coin pour ines vetenients sufii- » ront. » Telle lul sa reponse. Le minislre de la marine donne son autorisation ; l'amiraute anglaise fail un favorable accueil a la de- niaude : Bellot part alors innnediatenient pour l'An- gleterre, et le IS mat, il est cmbarque sur le Prince- ALbert, Le capitaine Kennedy, charge du commande- inent de cette goelelte, venu expres du Canada so inettre gratuitenienl a la disposition de lady Franklin, apprecie, des leaf premiere cnlrevue, les talents et le caractere de son jeune camarade dont il devient bien- tot I'ami, et lui confie la direction des travaux scienti- liques de l'expedition. Le Prince- J/bert, parti des rivages de l'Anglelerre le 22mail851, loucha le25 aStronincss.d'ou il se dirigea definitivement, le 3 juin, vers les niers arcliques. A la fin de ce mois, les glaces commencement a paraltre, et le 10 juillet on avail atteint Uppornavik , sur la cole occidentale du Greenland, oil Ton se pVocura un trai- neau et des chiens. Descend u a terre, Bellot visila ra- pidement les etahlisscments des Esquimaux ; et il a laisse sur les habitations, la maniere de vivre et les usages de ces peuplades sauvages, quelques pages in- leressantcs qui ont ele publiees (1). (i) Le Constttutiomiel ilu \\ octol>re 1 853 coniient des ext i aits des lelties ecrites par liellot ;i son pen?; mais il leur donne a tort Ij date de iR')3; elles >»ut de iS.1i. ( 583 ) En naviguant a l'ouest de la baie de Baffin, le Prince- Albert arriva, le h aout, clans la baie de Pond, par 7*2 drgres 60 minutes de latitude nord. Entires au com- mencement du mois suivant dans le detroit de Lan- caster, l'accumulation des glaces rendant impossibles tous nouveaux progres vers l'ouest, on dut se resigner a chercher un abri au port Leopold. Ce ful a ce mo- ment quele capitaine Kennedy, desirantfaire une re- connaissance, quitte le navire, alors a quelques milles de la cote, avec un canot et quatre bommes ; mais bientot il en est separe par une barriere de glace qui s'elcve entre la terre et le Prince- Albert, qu'un fort vent d'ouest entraine dans le canal du Prince-Regent jns- qu'a la baie de Batty. Yuinement M. Leask, auquel etait restee la cbarge du navire, fait tous ses efforts pour se rapprocber de son commandant, et le sauver des dangers qui le menacent , il ne peut parvenir a surmonler les obstacles qui airetent sa marche. Bellot se devoue alors. II lente d'abord l'entreprise par lerro avec trois bommes; mais le peu de consistance de la neige, ou ils enfoncent jusqu'aux genoux, 1'oblige de revenir a bord apres trois jours de penibles efforts. Une secontle fois, il s'eloigne du navire en tralneau, mais ne reussit pas mieux, car la glace s'ouvre a cba- que instant sous ses pas, et c'est a grand'peine qu'il peut eviter d'etre englouli dans les flots. Incapable de se laisseraller au decouragement, il part une troisieme fois avec trois bommes et un canot qu'on bale sur les glaces de la cole, et sa courageuse perseverance est recompensee. Au bout de six semaines debutes inces- sanles contre les elements, il a le bonbeur de retrouver Kennedy et ses bommes et de les ramener tous sains ( 38/i ) et sau Is au Prinee- Albert, qu'on no larda pas a ab rite r pour l'hiver sur la cole occiaVulale du canal tin Prin Regent. Pour employer utilemcnl le temps tie I'hivernage pendant que la glace etait encore solide, inalgre l'in- clt-mence do la saison et bien qn'on ne put se guider que par la clarle tie la lime, Kenned) etBellot, accom- pagnes de trois homines, poussent parterre des recon- naissances aux environs de la pomteFury; ils explo- rent aussi le canal du Prince- Regent jusqu'a son embouchure meridionale, et avant que le rude biver ail fait place au printemps, la petite troupe, accrue de trois autres marins, emmenant deux traineaux et cinq cbiens, poursuit sa route an sud jusqu'a la baie Brentford. Puis, se dirigeant a l'ouest, elle tlecouvre et traverse un etroil passage entfe la terrede Boothia- Felix et North -Somerset , grande ile qu'on avail crue jusqu'alors former une partie du continent. Ce passage fut nomine, par le capitaine Kennedy, detroil de lietlot, en l'honneur du jeune et intrepide com pa - gnon de ses Iravaux, « qui, par l'elendue et la supe- » riorite de ses connaissances scientifiques, dit-il dans b son rapport officiel a l'Amiraute, avait ete d'une uti- » lite infinie en dirigeant les mouvements de l'expedi- » tion, car le voisinage du pole magnetique rendait » souvent la boussole de peu de service. » Apr6s avoir contourne Pile de North-Somerset et s'etre avances jusqu'a la tcrre du Prince-de-Galles, nos aventureux explorateurs atieignent le cap Walker. Le 5mai, ils sont deretourau port Leopold, oil le scorbut les retient jusqu'a la fin du mois. Le 6 aoul, le Prince- J I bat (juitte ses quartiers d'lii- ( 385 ) ver pour gagner l'lle Beechey ; on recoit des commu- nications du North-Star, 1'un des navires de l'escadre de sir Edouard Belcher, el Kennedy se decide, apres avoir pris l'avis de Bellot, a relpurner en Angle terre. Le 7 octobre 1852, le Prince- Albert entre dans le porl d'Aberdeen. Le capitaine Kennedy, ainsique lous les marins du Prince- Albert, parlaient avec tant d'admiration des ser- vices rendus par Bellol et de sa conduile exemplaire peiy danlla duree de l'expedition, qu'on l'aecueillit partout en Anglelerre avec un veritable cnthousiasmc. Le gou- vernement britannique fit connaltre officielleuient au gouvernement francais combien il etait salisfait du concours pleinde devouemenl etd'intelligencedujeuna officier, el lady Franklin lui exprima personnellement sa gratitude dans les termes les plus touchants. De son cote, la Societe gedgraphique de Londres, corps illustrc, qui a deja rendu tant de services a la science, lui confera le titre de membre correspondant etraii- ger, faveur qui acquit encore plus de prix a ses yeux par les paroles flalteuses du president , sir Roderick Murehison, et par la presence ell'approbalion des per- sonnages les plus distingues de l'Angleterre. « Grande » fut ma surprise, m'ecrivait a cette occasion, de » Woolwich, le modeste Bellot, car je n'avais d'autro » droit que celui de me trouver le premier Francais » ayant passe l'hiver et fait une exploration dans cette » partic des mers polaires. » Le 3 fevrier 1852, e'est-a-dire pendant qu'il par- courait les regions aictiques, Bellot, qui n'etait qu'eu- scigne au moment de son depart, et dont le merilo avail frappe singulierement M. Ducos, ministre de la \I NOVF.MBIUi ET DECEMBRE, 8. liO* ( BUG | marine, fut nomine lieutenant de vaisseaut Ce mi- nistre, ayant pris connaissance du rapport que lui adressa Bellot des son retour on Anglotorre, decide que, afin do lui donner les movensde mettre on ordre ses notes ot do completer son travail, il seraitconsidere comme appele en mission a Paris a dater (\c son retour en France, et erne tout le temps qu'il avait passe sur le Prince- Albert lui serait compte comme service de mer. Dans votre seance annuelle du \lx Janvier 1853, Bellot voulut Lion, en cedant aux instances de M. le contre-amiral Mathieu, a cette epoque votre honorable president, donner verbalement un apergu general de l'expedition a laquelle il avait pris pari. Vous n'avez pas oublie , messieurs, 1'elTet que produisil sur tous les auditeurs 1'improvisation si lucide, si complete et en memo temps si concise du jeune lieutenant. Vous n'avez point oublie combion ilmonlra de tact et de modestie, en n'omettanl auoune des prin- cipals circonstances du voyage, dont il decrivit si elo- quemment et avec tant do sentiment toutes les peri- peties, en s'effacant toujours pour reporter l'interet et le merile de ce qui avail etc fait de bien sur le chef de l'expedition, procede trop rarement observe dans des circonstances pareilles. L'expose imprime dans voire journal, quoique redige par M. Bellot lui-meme, n'est a nos yeux qu'une pale copie de son improvisa- tion. Pendant quo Bellot revoyait et coordonnait los nolos recueillies par lui, il lisait et relisait, en les comparant avec ses souvenir's, les relations des diffe- rentt.s lenlalivcs faite pour decouvrir lo passage au polo el pour retrouver les traces de sir John Franklin, ( as? ) que la Sociele s'bonore de compter an n ombre de ses membros correspondanls. Ges lectures, ces me- ditations, des conferences avec des savants et ses pro- pres reflexions lui donnaient L'espoircm'on apprendrait un jour qu'un explorateur plus heurouxque ses devan- ciers avait enfin pu alteindre ce double but: trouver la voie de communication entre les deux oceans, si vai- nement cberchee jusqu'a ce jour et qu'un intrepide officier anglais, le capitaine Mac-Clure, vient de de- couvrir recemment; el rendre un illustre navigateur a la science et a sa patrie, ou plutot an monde, qui n'a cesse de s'interesser a son soil. Un des vceux les plus ardents de Bellot etait dre pouvoir partager encore une fois les dangers et lagloire d'une nouvelle exploration. Aussi eprouva-t-il un cui- sant regret d'etre forcement retenu en France par de penibles affaires de famille, qui I'empecherent d'ac- cepter les propositions du capitaine americain Kane, son ami, qui lui offrait le commandemenl en second d'une expedition placee sous ses ordres, organisee aux ttats-Lnis pour explorer le delroit de Stnitb etarriver au pole nord par lerre ou dans des embarcations, tout en ne negligeant pas des recbercbes sur Franklin. Bellot aurait souhaite principalement qu'une expedi- tion francaise sortit enfin de nos ports et visitat les re- gions arcliques, ainsi que l'avaient fait deja plusieurs fois les Anglais, les Americains et les Russes; il eut soubaite que le noble pavilion de la seronde nation maritime du monde se deployat dans ces regions gla- cees pour y cliercber de nouvelles terres, et temoigner de l'interet que nous portons to us a un celehre navi- gateur. Comrae on le concoit naturellomenl, il eul ( 388 ) demands k t'aire parlie d'une expedition nationals; peutetie esperait-il en obtenir le commandement ! Anssi les tribulations interieures qui le preoccupaienl ne lurent-elles pas les seuls motifs qui le purterent a ne point se rcndre anx honorables propositions de M. Kane. II atlendait ! Lady Franklin, qui avait concu l'estime la plus pro- fonde et un attachement presque maternel pour l'in- trepide oflicier, qui lui avait donne tant de preuves da denouement, dont elle appreciait les precieuses qua- lities, et qu'elle se plaisait souvcnt a appeler son fils francais [herjrench son), partageait completement ses idees, surtout en ce qui concernait une expedition franchise. Mais, dans l'incertitude de leur realisation, elle avait offert a diverses reprises de lui confier le commandement de deux na\ires, en ce moment a sa disposition, le Prince- Albert , sur lequel il avait deja na\igue, et V Isabel, qui venait d'acquerir tant de gloire au capilaine Inglefield. En donnant en memo temps a Bellot ces deux batiments en toute propriety lady Franklin ne laissait aucune espuce de depense a la charge de cet oflicier, au moyen de quelques debris de sa fortune, qu'elle sacrifiait, et d'un millior de livres sterling, recennnent offertes par les colons de Van-Diemen, comme un tribut d 'attachement ct de respect a la memoire de Leur ancien gouverneur, et de sympalhie pour les efforts qu'elle avait faits pour sa delivrance. Lady Franklin ajoulail que le capilaine Kennedy, naguere connnai'dant de Bellot, temoignait un vif desir, honorable a la fois pour les deux ofli- eiers, de ser\ir sous ses ordres. Mu par des sentiments d'une haute delicutesse, ( 380 ' Bellot ne crut pas devoir accepter les ollVes de sa noble el genereuse amie, par la crainte qu'elle put elre ex~ posee un jour a quelques reproches de la pnrt de ses compatibles si elle confiail a un Francaisle comman- dement de l'une de ses expeditions privees. II persista dans son refus, meme apres que lady Franklin se fut efforcee de lui demontrer que la proposition qu'elle lui faisait n'exciterait aucune espece de jalousie parini les marins anglais. « lis ont pour vous, lui ecrivait- » elle, autant d'attachement que d'admiration, el trou- » veronl tons que ce que je propose est la chose la » plus naturelle et la plus convenable du monde. » Quant a l'oflre desinteressee du capitaine Kennedy, auquel lady Franklin venait de remettre le comman- dement de V Isabel pour une nouvelle exploration au pole , Bellol s'en montra on ne peut plus louche. Mais loin de l'accepter, il eut ete se placer lui-ineme encore une fois sous ses ordres, pour lui temoigner hautemenl sa reconnaissance et son sincere atlache- ment, s'il n'eutpas conserve quelque espoir de l'envoi d'une expedition francaise, el si V Isabel eut pu retarder plus longteinps son depart. Ce fut clans ces circonstances que Bellot apprit que le capitaine Inglefield, pour lequel il professait une haute eslime, le meme qui a donne le nom de Louis- Napoleon a une ile decouverte par lui a Texlreme nord de la mer de Baffin etdu detroit de Smith [Smith Sound), devait hienlot partir avec le Phoenix, bailment ;i vapeur de la marine royale anglaise, et quelques navires a voiles pour amener un transport charge de vivres a l'escadre de sir Ldouard Belcher, qu'on supposait dans les environs de File Beechey. Ayant acquis a pen pres ( 390 la triste certitude qu'une expedition franchise ne derail point envoyee aa pdle riord . poui' le moment du m'oins, Bollot n'hesita plus. Assuredu consenteinent du eapi- taine Inglefield el muni de l'autorisation du minislre do la marine ot de l'nmiraute anglaise; a\ee la rneme abnegation que celle qu'il avail monlree precodom- ment pour etre admis a bord du I'inicc-. [Ibkrt, il alia joindre le Phoenix, a Woolwich, d'ou il nous ecrivail, le 10 mai 1853, qu'on partirail sous peu de jours et qu'on serail do rolour en octobre, si les circoristances et lex glares le permetluient. Le Phoenix quilla en ellet ce port, ieiSmai avec ses conserves; le 26, il parlitde Cork, et, apres avoir louche aquelques points de la cole du Groenland, il scdirigea surledetroit de Lancaster. Mais, dans la matinee du 29 juillet, une barriere de glace, donl on suivit les bords I'espaee de plusieurs inillos sans trouver d'issue, opposant un obstacle invincible a la rnarche du nawre, on l'ut force de s'arreter huit jours dans la baie Croker pour y attendre un changement de temps. En visitant la cote presde cet ancrage, on fulsur- pris de trouver a six milles a Poue'st du Cap Warfender, plusieurs tentes d'Esquimaux venus de la baie Pond, ayanl en leur possession des boiles de conserves pro- venant eVidemment des provisions du gouvernemeut j fail important que le capitaine Inglefield se proposa de verifier. Dans la journee du 10 aout, un vent du nord-ouest divisa enfin les glaces et ouvril un passage. Le Phoenix y penelra, et le tnenie vent ayant continue pendant quarante -huit herfres, on l'ut assez heureux pour alteindre 1'lle Bcechey. Le 8 aout, jour meme de leur arrivee, Bellol ecrivail de la baie Erebus et Ter- ror, a M. Emile de Bray, son ami, enseignede vaisseau ( 391 ) de notre marine, qui, Jui aussi, dirige par les memes motifs, avait imite l'exemple de son camarade et se trouvait dans les mers polaires sur up navire de guerre anglais, le Resolute, vine lettre que sa mere a bien voulu nous communiquer et qui, n'ayant pu parvenir a sa destination, a ete renvoye^e en France. Elle conlient les dernieres nouvelles diiectes, recues de rinfortune Bellot, et donne quelques renseignements sursa navigation et sur ses projets a venir, que le ciel allail interrompre d'une maniere si funeste ! La veille de leur entree dans la baie Erebus et Terror, ou Ton trouva le North-Star, dont le capitaine Pullen etait absent depuis un mois, on voyait a peine a une faible distance, et cette baie etait tellement encombree de glaces brisees qu'il n'y avait aucune possibility, ni de debarquer les provisions a 1'ile Beechey, ni de les deposer a bord du North-Star, eloigne d'environ un mille et demi ; elles furent placees au cap Riley. Gomme il devenait urgent de rechercber ce qu'elait devenu le capitaine Pullen, sur le sort duquel on com- mengait a concevoir des inquietudes, et de porter a sir Edouard Belcher les depeches de l'Amiraute, le capi- taine Inglefield s'embarqua, le 10 aout, sur sa balei- niere pour aller a la decouverte (J). Ce fut pendant son absence et apres le retour a 1'ile Beechey du capitaine Pullen que Bellot fut victime de la plus affreuse fata- lite. Toujours dispose a braver les dangers les plus ^i Avant d'cutieprendre sa dangereuse excursion, le urevoyanl el intrepide capitaine ordonna par ecrit que dans le cas ou quelque eveiiement imprevu einpecherait son retour au Phoenix, au moment ou le Breadalbaiie seraii parvenu a deposer les provisions dont ce transport etait chaiye, les navires retournassent directement sans lui ( 392 ) imtninents, lorsqu'il s'agissait d'eti v utile, et eonnais- sant l'imporlance d'etablir des communications avec sir Edouard Bclcber qu'on supposait dans le canal Wellington, aux environs do cap Becher (76" 15'lat. N., 96° 70' lon^. O. de Paris), il s'elait ofTerl pom- tenter !\ nlrepvise , quelque pi'rillcuse qu'elle parol aux yeux de lous. Sa proposition acceptce par le capitainc Pullen, il parlil immedialcment, le 12 aoiit, avec le conlre-maitre du North-fStar, ct trois male- lots, emmenant un traineau el un leger canot de caoutchouc, el dirigea sa route au nord le long de la cote orientale du canal, en s'en tenant tres rap- proche. 11 parai trait resulter des depositions des marins qui accompagnaient Bellot, que leur pre- miere journee se passa sans aucune espece d'accidenl en Angleterre, pour ne point courir le risque d'etre surpris pur I'liiver. Le canal Wellington elait en ce moment obstrue par les glares, et en outre tellement coupe par d'enormes crevasses, etc., qu'il deve- nait tout a fait impossible de le parcourir en traineau. Ce fut dans un canot uu'Ingjefield le t ravers a, non sans de treS grandes diff'uul- tes; niais parvenu a Tile Gornwallis, un peu au-dessus de la crique Barlow, il dut se determiner a s'avancer par terre avec ses trois homines jusqu'au cap Rescue, qu'il n'alteignit que le i3 aoiit. La uuc note laisse'e par le capitaine l'ullen, du North-Star, lui apprenant que cet ofticier etait retourne a son batiment apres avoir communique avec sir tdouard Delcher, et de larges crevasses de la glace ne per- Mi. u. mi pas a lngletield de poursuivre sa route au nord, il depOsa dans le Cairn le duplicata des depeehes de I'Auiiraute et se decida a revenir sur ses pas; il elait de relour a file Beccliey cinq jours apres l'avoir quiltee. 11 avail fait a pied environ 120 niiiles, sans aucune espece d'abri sur un sol complctemcnt nil, a line temperature de plusieurs degres au-desnu a lirer. ( 393 ) et qu'ils camperent a Irois uiillcs environ du cap hints; que dans la seconde on s'arreta sur des gla- 90ns detaches a trois milles du cap Bowden, et qu'apres avoir quitte ce cap, dans la nuit du dimanche, on eut a franchir une crevasse de quatre pieds de large. On etait, a ce moment, a trois milles de la terre, ou Bellot proposa d'aller camper. II l'essaya lui-meme deux fois avec le canot de caoutchouc ; mais, une forle brise du sud-est le repoussant loujours dans l'interieur du canal, 11 prit le parti de diriger vers la cote, dans le nieme canot, deux des quatre homines qu'il avail avec lui, et qui parvinrent en fin a l'atteindre. Deja, au moyen d'une ligne de halage, des provisions avaient ete amenees trois fois du traineau a terre, ou Bellot esperait bientot se rendre avec ses deux homines, lorsque tout a coup un cri pousse du rivage annonca que les glaces se mettaient en mouvement, que la de- bacle enfin commencait. Presque au meme instant, le jeune officier et les malelols resles avec lui sont en- traines j)ar le courant sur un enorme glacon ou il leur apprend a se creuser un asile et a se conslruirc une sorte de huttc avec la neige qui tombait alors abon- damment. f< Pendant que les glacons nous poussaient rapide- » ment loin du rivage, a declare Tun des compagnons » de Bellot, celui-ci nous disail, lout en s'entretenant » avec nous de notre perilleuse position, quand le Sei- » gneur nous protege, pas un cheveu de nos teles n' est » touche; en ajoulant quau surplus Hen ne le satis- » falsait davantage que de ne pas ctre a lerre, parce » que son devoir lui commandait de rester le dernier 10 expose an danger, et qu'il aimerait cent fois mieux ( 39A ) w succomber 8 ) t> hautement temoigpage de I'habilete qu'il adfyiloyee » dans l'«nccon)|ilissrincnt de ces devoirs. » Aimable, instruit, brave, rerapli de devourment, » ajoute M. Inglefield. Bellot elait d'unl inalterable » gaielepleine de bonhomie et non moins retnarquable » par ses qualites morales que par ses principes reli- » gimx. 11 n'etaitpas un seul des marins du Phoenix » dont il n'eut gagne i'estime et I'affection (1). Aussi » lous, quelle que fut leur position sur le navire, ont- » ilsvoulu apporler leur oftYande, lorsqu'ils ont appris » qu'on allait lui elever un monument. » M. le general Sabine, l'un de vos bonorables corres- pondants, l'illustre physicien de la Soeiete royale de Londres, celui qui a redige les instructions pour les travaux scientifiques de l'expedition et qui a veriiie les manuscrits de Bellot, en ee moment entre ses mains, partage sous tous les rapports les opinions do capitaine Inglefield ; et quel plus magnifique eloge du merite d'un jeune offieier de vingt-sept ans que ces lignes que nous a adressees le veteran de la science en Angleterre: a En verite, j'ai rarement liouve son &gal, » jamais son superieur ! » Enfin. lady Franklin, qu'il suflit de nommer, com- plete le panegyrique de celui que nous regrettons tous, par ces toucbantes paroles ecrites apres le fatal evenement : (i) Bellot, (lit le capitaine Inglefield, dans la grande reunion de Londres du i hovembre 1 853, s'etaitfait tellement aimer des pauvres Esquimaux, qu'il ne douie pas que le nom du jeune officier fi ancais ne soit encore conserve dans le souvenir de ces peuplades, lorgque celui du Phtenix et de tous les autres batimenis engages dans les expeditions arclique* eu sera depuis longtempj efface. ( 399 ) « Ce brave et genoreiix jeurie boihme quo j'aimais » comrae un Ills, a qui je dois tant , qui representail » si noblementJ'honncur et la chevalerie de la Franco, » qui ful aime et respecte de nos marins comme un » frere ; helas ! il n'est plus... II est mort comrae il a » v6cu, en heros et en cbretien. » LES MISSIONNAIRES EN AFRIQUE. (.'article suivant, 6crit a l'occasion d'une correspondance ie"cente, devait etre lu a 1 'Assemble generate de la Socidt£ de geographic du 23 decembre dernier : le temps n'a pas permis d'en donner lecture. On n'a peut-etrepas assez rendu justice au devoue- ment , a la modestio , au merite des raissionnaires, qui, depuis l'annee 1837, parcourent l'Abyssinie et les conlrees de l'Afrique orientale situees bien plus au midi , jusqu'a k on 5 degres de latitude sud. La So- ciete de geographie do Paris n'a pas de reproclie a se faire a cet egard ; elle a decerne sa grande medaille d'argent aux courageux raissionnaires Krapf et Reb- mann. Ces zeles voyageurs , bien que principalemenl occupes a repandre la parole divine cbez des peupla- des nomhreuses presque enliereinent sauvages, n'ont cependant jamais cesse de faire des observations ou imporlantes, ou curieuses , sur la geograpbie physi- que, sur los mceurs des populations, sur le langage des habitants. Aujourd'bui, apres seize ans d'opreuves , apres avoir couru millo dangers et essuye de graves ( 400 ) maladies, its s'adonnent encore a lours penibles ira- \aux, avec la nieme ardour qu'au premier jour. LtS recompenses de la Sociele de geographic sont venues les irouver a Ouanika', a Kisuludini, dans PEthiopie orientate, c'esl-a-diro a IS in i' les de Mombas. Dans les letlres ecrites au mois d'aoul olau mois de septeni- bre dernier, qu'il serait Irop long de lire aujourd'bui , ils expriment leur profonde gratitude pour les mar- ques d'interet qu'ils out recues do la Sociele ot qui onl reconforte leur courage. Les plus importantes docouvertes des missionnaires sont celle do mont Kilimandjaro, apercu pour la pre- miere fois en JS/iS, par lo reverend Rcbmann, a h" h' sud, et a environ 300 millos dans l'intei ieur, et celle du mont Kenia ou Kircnia (e'est-a-dire, montagne blan- che), qui a suivi d'assoz pies la premiere. Lo docteur Krapf rappclle les circonstances de la docouverte de ces cimes escarpees, bautes de 12 a 13 000 pieds au- dessus du niveau de la mer, et ou la neige parail elre perpetuelle. « Si nous considerons , dit-il , dans sa lettre du 30 aoiit, epic des montagnes bautes de 6 a 7 000 pieds sont au voisinage du Kilimandjaro ; que tout le pays environnant est herbu el boise, qu'il n'y a aucun de- sert au sud de 1'equateur ; si nous reflecbissons que la cime de la montagne, en forme de dome, est Ires es- carpee ; que des vents do mer froids y soufflent au moins huit mois de l'annee; que les vents de mer doi- vent passer sur les pays monlagneux d'Ousambara et Arusba; que les vents, quand ils soufflent du nord"(en- Ire los mois do novembre et d'avril), doivent passer sur les montagnes d'Oukambani olKikuyu, ou les monta_ ( ':01 ) gii.qs sg ressoirenl en ungroupe qui forme le kiivnia; .si nous considerons toutes ccs circon.-Uances, on rocon- nailra la rcalile du fait des montagnes ucigcuses en Afrique orienlale. Jo n<' cloulo pas, dit le reverend Krapf, que les montagnes d'Abyssinie, de IT. a 1^ 000 pieds de haul, n'eussent des neiges perpetuellcs, si les deserts de Nubie etd'Adel, el d'aulres circonslances ejnepre no s'y opposaient ; les conditions pbysiqucs du pays ausud dc l'equateur sont enlierement differentes de cellos du pays silue au nord. » « Je me suis familiarise dans ces derniers temps, dilM. Krapf, avec la langue deslribus sauvages appelees Ouakuafi, qui semb.lent s'elre etendues sur une vaste portion de l' Afrique equatoriale, on Ire la Nigrilie, a I'ouest, et leKikuyu, a l'cst, la ou commence la famille des nations a teint brim ; le langage usite dans Test semble avoir une affinile loxicographiqiie avec 1'arabe dans sa forme primitive. La partie grammaticale de celte langue a une tendance marquee vers l'idiome ues populations brunes , qui babitcnl tout le conti- nent africain au sud de la Ugne; celles-ci paraissent avoir toutes une langue commune, au milieu de nom- breux dialectes, dont la comparaison est d'un haut interet. » Co sujel sera un pen eclairei par le vocabulaire que je vlens d'envoyer a la Societe des missionnaires a Londres, avec une courte description des moeurs et coutumes des Ouakuafi, qui occupent la tele du Nil, laquelle doit etre cborchce a la latitude du Kirenia , point quo les Ouakjaafi considerent commc le siege prhr.ilif de leurs ancelres. lis se imminent eux-memes Loikob ; lc nom dc Ouakuafi en arabe est celui que leur VI. NOVEMBRK ET DBCEMBBE. 9. 27 ( ZiO-> dorment les gens voisins de ';i coLe. Combien il reste encore a Hecouvrir dans la te/va incognita du conii- nentalVioain ! Les Arahes de la epic orienlale savent le desir (ju'ont los Europeans de conn a It re los pays igno- res do linterieur; mais, an lieu tic favQjrLser los decon- vertes, ils chorchent a les empecher par des raisons politique?, on par d'autres motifs, lis u,e peuvont pas s'imaginer que la science scale [)iiissc occuper I'es- prit d'up European et le conduhv an dela du ceycle etroit do son pays, an dola des interi't- materiels de sa nation. 9 JoMARD. Nota. — La Notice sur le Paraguay et les Indions Payaguas, lue par M. Demersay a I'Assemblee gene- rale du '23 decembre, paraitra dans le numero de Janvier. LETTRE i»v president r.T du secretaire general de i.a com- mission CENTRAL!' A U. BELLOT, VETERINAIRE, A ROCHEFORT. P;iiis, JO orlol>t<- 1 853. MONSIEUR, Un grand malbeur vienl de I'rapper a la Ibis la ma- rine, la geographic, etsurloutune famille honorable, privee si [alalement d'uja de ses plus nobles meinbres, de co jeune et genereux niarin qui a perdu la vie en ( 403 ) cherchantles traces d'un autre navigateurhardi comma lui ! La Sociele de gdographie, ressentant vivement cetle perte cruelle, et pleine du souvenir de ce coura • geuxvoyageur, quelle a eu le bonheurd'entendre.-dans son sein, exposer la relation si remarquable de sa premiere exploration atix mers arctiques, se fait un douloureux devoir de vous exprimer, a vous et a voire estimable famille, toute sa profonde sympatbie. Elle s'associe avec enqjressement aux bommages qu'on va rendi e a la memoire de Tun dos plus dignes enfanls de la Fiance; elle lui consacrera, dans une de ses seances solennelles, une notice biograpbique, et sera beureuse de conlribuer. par ses temoignages d'alFec- tion et de reconnaissance pour votre infortune et re- grettable fils, a adoucir l'amerlume de voire trop juste douleur. Agreez, monsieur, l'assurance de notre respect et de nos sympalhiques regrets. Le president de la Commission centralede la Society de geograpbie, JOMARD. Le secretaire general , E. CORTAMBERT. i 40 % ) RfePONSE Dl> M. BELLOT A M. II'. PRESIDENT DE LA COMMISSIO> CBHTBALB DF. LA SOC1ETE DE GEOGBAPIHP. Hothefoii, le 33 novemlire 1 853. Monsif.uk le President. Je viens, an nom dc ma famille et au mien, voua prier de nous pardonner la faule que nous avons faite, en ne repondant pas, aussilot qu'il etait de notre de- voir de le faire, a la letlre si bienveillante el si hono- rable pour nous tous, que vous m'avez fait I'bonneur de m'adresser, le 20 oclobre dernier, an nom de la savante sociole que vous presentez. Les regrets sympatbiques que la Societe de geogra- pbie daigne m'exprimer par votre organe nous pene- trent tous de la plus vive reconnaissance ; et, si nos larmes ne peuvent tarir au souvenir sans cesse renou- vele de l'immense perle (pie nous avons faite en la personne de notre brave, inlrepide et gtmereux fds et here , nous trouvons du moins a notre trop juste dou- leur, une diversion salulaire en pensant qu'un aussi grand sacrifice a ete fait au profit de la science et de l'bumanite. Malade, desespere, soufiVant comme les sept autres membres de ma famille , il m'a etc impossible d'ac- complir tous mes devoirs . a la suite de la terrible, nouvelle. Apres le service funebre fait a Rocbefort, le 27 oclobre dernier, au nom de la marine de ce port et de la cite, des parents dans los environs de Saintes ( 405 ) nous ont appeles presd'eux, ou ma fern me, quatre do mes enl'anls et moi avons de nouveau assiste a un pareil et pieux office. Daignez, monsieur le president , voir mon excuse dans ces circonslances , et nous croire tous on ne peut plus sensibles aux lemoignages d'inleret que vous avez Lien voulu nous donner. Veuillez faire agreer a la Societe de geographic, et agreer vous-meme , monsieur le president, avec l'expression de nos senliments les plus distingues, celle de notre plus vive reconnaissance. L'afflige pere, BELLOT , Marcchal vete'rinaire. ( 406 ) .4ctes de la Societe. EXTRACTS DES PROCKS-VKIiHAI'X J)ES SEANCES. Seance du h novembre 1858. PRESIUliNCE DE M. JOMARD. Le proces- verbal de la derniere seance, tehue le 15 juillet, est In et adopte. Le secretaire general donne lecture de la corres- pondance : M. Mouravieff, vice-president delaSociele imperialc russe geogfaphique F.squisses des iangues de Bor/ioit et de hniiuiiri, a\ec des dialogues, des traductions et un vocuhulaire . rediges par i\l. Norris traducteur des langues elrangcros au foreign Office , d'apres !es papiers en\o\ es par llichard- 5011 pendant son Toy age dans l'inlcrieur de l'Al'rique ; lord Cowley ajoule que les fae-simile lithographies qui se trouvent dans ce travail offrenl aussi des mate- riaux pour un ouvrage sur la l.ingue haoussa, iangue dont le reverend M. Schren publie d'ailleurs, en ce moment, une grammaire. La Societe \ote de vil's re- meiviments a lord Cowley pour ce tres estimable pre- sent. M. Kuppler, directeur de l'Observaloire physique central de Hussie, adresse, tie la part tie Fetal-major du corps tics ingenieurs ties mines, el d'apres les or- dres de M. de Brock, minislre ties linances, un exeni- plaire des Annales de l'Observaloire physique central ( m ) (pour l'annee 18/|9), publiees par l'adminblration des mines. U accuse reception des tomes I, II et III de la 4° serie du Bulletin. La Societe philosophique ainericaine de Philadelphia oll're ses remercimenls pour les tomes I et II de la 4e serie du Bulletin. M. Clarke, secretaire de la Societe royale asiati- que de Londres , accuse reception du tome IV de la 4e serie. M. Sylvain Dumont ecrit a la Societe pour la remer- cier de 1' avoir admis au noinbre de ses membres ; il se propose de suivre ses travaux avec un zele et Up in- teret constants. M. Wauviliiers annonce que son absence de Paris l'empeche d'assister a la seance de rentree de la Commission centrale, et il en exprime ses sinceres regrets. M. le president adresse a ses collegues une courte allocution sur la reprise des Iravaux de la Commission centrale, apres les vacances de trois mois qui les out interrompus, et dans ce nouveau local qui parait bien approprie aux seances et aux archives de la So- ciete. II entretient 1'asseniblee de la cruelle perte que viennent de faire la geographie et la marine dans la personne du lieutenant Bellot, movt si tatalement dans sa derniere expedition a la recherche de sir Fran- klin. II propose qu'une souscriplion soil ouverte chez le tresorier de la Societe pour contribuer a l'erection d'un monument en l'honneur du courageux marin; qu'on annoncedans lesjournaux cette souscription, et qu'une notice biographiquc sur ce voyageur suit lue a la prochaine seance generale. ; m ) Ces propositions son tvivcmenlappuvees.et adoptees. La Commission cenlvale lemoignc a M. do la Ro- quette lc desir qu'il \ o n i 1 1 ■ - bien enlreprendre celle notice; il declare s'en charger volontiers. M. Jomard annonce qu'il a recu beaucoup de letlres des Societes d'agriculture ot d'horticullure atixquclles on avait adresse les graincs envoyecs de la Chine a la Societe par le consul de France a Chang-hai. Quand il connaitra loules los reponses a ses envois et le resultat des semis, il en I era mi rapport a la Commis- sion centrale. M. le colonel Colombari est prosente par MM. Jo- mard et Cortambert pour faire parlie de la Societe. II estadmiscomme membrepar la Commission centrale, immedialement et sans l'inscription prealable, parce qu'il devait etre inscrit deja comme candidal a la seance du 21 oclobre , seance qui n'apu avoir lieu par suite des travaux de reparation du local de la Societe. M. Jomard soumet a la Commission centrale la pro- position de publier, dans un des procbains numoros du Bulletin, le portrait de M. Walckenaer, d'apres celui qui a ete ofTert pour la salle des seances par .M. Cor- lauibert, de la part de la iamille de cot ancienel illus- tre president de la Societe. La proposition est univer- sellement appuyee, et adoptee. M. Bardin annonce qu'il se propose d'adresscr de nouveauxmateriaux a la Societe, et prie qu'on ajourno jusqu'a l'achevementde ces travaux le rapport que la Commission ccnlrale veut bien lui consacrer. Le secretaire general communique la lisle des ou- vrages offerts. Cetle lisle, tr6s etendue, produit une ( MS ) agitable impression dans la Commission centrale, (jiii voitses seances marquees par des donsde pins en plus nombreux et important*. Seance rht 18 novembre 1853. PKESIDENCE DE M. JOMARD. M. Abich, colonel de l'armee russeetconnu par ses travaux sur les provinces caucasiennes, est presente a l'assemblee par M. de la Roquelte. M. le president manifeste la satisfaction qu'eprouve la Societe de le poss£der dans son sein, et 1'invite a prendre place a la seance. Le secretaire general donne lecture de la lisle des ouvrages offerts. M. de la Roquelte communique une leltre de M. Op- pert, relative a de nouvelles explorations faitesdans les ruines de la Babylonie. Cettc lettre sera inse-roe au Bulletin. M. Isambert lit la premiere partie de son rapporl sur les voyages de M. de Saulcy et de M. Lynch en Pa- lestine; il examine pariiculierement la partie de la relation de M. de Saulcy qui traite de la cote de Phe- nicie entre Beyrouth et Sain t-Jean-d 'Acre. M. Jomard annonce que M. Edouard de Warren, ancien oflicier de S. M. Britannique dans 1'Inde, vient de publier en anglais une traduction du voyage de HI. de Saulcy, en deux volumes in-8°, avec un grand nombre d'addilions. line discussion, a laquelle prennent part MM. Isam- bert, Jomard et d'Avezac, s'enpage au sujet des cartes ( Hi ) qui accompngnent I'oovrage public par M. deSaulcy. Lc rapport do M. Isamhert sera in sere au Bulletin. M. Jomard fail passer sous les veux do {'assembled une carle de la France cxecutee par MM. Bisson selon le nouveau proeede pbotographique, d'apres la carte en relief de M. Rummer do Berlin. Celte belle epreine est fort adtniree fie tons les membres presents a la seance. M. Corlambert communique a la Commission cen- trale une note qu'il a preparee pour M. de Saint-Cricq, au sujel des instructions demandees par ce voyageui pour une nouvelle exploration qu'il veut enlreprendre dans le bassin de l'Amazone. Ce document sera remis a la section de correspondance , a sa procbaine reu- nion. M. le president consulte l'assemblee sur le jour oil devra se tenir la deuxieme seance generale de l'annee. Cette seance est fixee au 23 decembre. Seance clu 2 decembre 1853. pr£sidenck dk m. jomard. Le proces- verbal de la derniere seance est lu et adopte. Le secretaire general donne lecture de la corres- pondance. M. Alfred Demersay oflre de faire, a la seance ge- nerate du 23 decembre, une lecture sur les Indiens Payaguas. M. Bellot pere, velerinaire a Rochefort, ecrit pour ( 441 ) remercier la Society dps regrets sympathiques qp'ejle lui a ex primes , par 1'organe do son president et de son secretaire general, au sujet de la mort de M. le lieu- tenant Bellot. Cetle lettre sera inseree au Bulletin. M. le colonel Colombari reraercie la Societe du di- plome de membre qu'il a recu ; il lui exprime le desir de concourir avec zele a ses travaux. M. Berville, secretaire perpetuel de la Societe philo- technique , adregse des billets d 'invitation pour la seance generale (pie cette Societe doit tonir le 11 de- cembre. Le secretaire general communique 1'extrait d'une kltre que lui a adressee M. le president de la Societe industrielled'Angers; cet extrait est relatif a la tlemande du 18e volume de la 2e s^rie du Bulletin, qui man- que a la collection de la Bibliotheque de la Societe in- dustrielle. Cette demande est renvoyee a la section de comptabilite. M. Jomard ofl're, de la part de M. Gabriel Lafond, plusieurs opuscules de M. Silk Buckingham. II an- nonce ensuite que le dernier numero des Annales de la propagation de la foi conlient une relation inte- ressante du voyage de M. Rrick, missionnaire au Tibet. II entretient la commission centrale des travaux qui occuperont la seance generale du 23 decembre ; il rend compte des essais tentes par diverses Societes d'agriculture et d'horticullure pour 1'acclimatation des graines envoyees de Chine par M. de Montigny, consul de France a Chang-hai, et que la Societe de geogra- phic a distributes 1'annee derniere. Plusieurs de ces graines ont parfaitement reussi, notammenl le chan- vre deLeao-tong (Mandchourie). ( Hfl ) Le meme apprend qu'il a recu une lettre de M. le docteur Krapf, annoneant quo les medailles offertes par la Societe. a ce voyageur et a M. Rebmann leur sont parvenues. II sc irouve dans cell.' leltre quel- ques details geographiques, qui seront lus a une autre seance. M. Cortambert demande si I'on doit envoycrle Bui- letin a l'Academie royale espagnole de l'bisloire, a l'Academie ro\ale des sciences dc Munich et a la Societe d'histoire naturclle de Boston , qui ont elles-memes adresse plusieurs de leurs publications a la Societe. La Commission ccntrale decide qu'on enverra le Bulletin aux deux premieres; ell" remel a une autre seance la decision relative a la Societe de Boston. Seance (lit 16 decembre 1853. PRiSIDl.NCE DE VI. JOMARD, HT OK M. d'aVIsZAC , Vice- president Le proces- verbal de la derniere seance est lu et adopte. Le secretaire general donne lecture de la correspon- dance. — L'Institut bislorique adresse a la Societe plu- sieurs billets pour la seance extraordinaire qu'il doit lenir le 18 decembre 1853. — M. Renard ecrit pour faire connallre les documents nombreux qu'il a reunis dansson voyage en Chine, sur l'industrie et la culture chinoises, et pense que ses reehercbes pourraient re- pondre an programme du prix d'Orleans. Remove a ( ''17 ) la commission future du prix.— M. Demersa-y sc met a la disposition de la Sociele pour lire a la seance ge- nerale du 23 decembre une Etude suvles Indiens Paya- guas, precedee de qtielques considerations sur Vorigine de. In population du Paraguay. II est donne lecture de la liste des ouvrages ofl'ei ts. M. Jomard depose, dela part de M. Gabriel Lafond, un ouvrage sur la canalisation d'unc partie de la Hol- land e. M. Gamier, membre de la section de comptabilite, rend conipte de l'etat de la souscription ouverte chez le tresorier de la Societe, pour le monument a elever an lieutenant Bellot. Sur sa proposition, on enverra une circulaire aux membres, pour rappeler cette souscrip- tion et faire savoir qu'elle est ouverte non seulement chez le tresorier, mais a l'agence et cbez le libraire de la Sociele. M. Jomard communique desnouvelles qu'il a recues du docteur Vogel, par l'intermediaire de M. Aug. Pe- lermann. Ce vovageur avait parcouru et etudie le Fez- zan pendant une partie de 1853, et il avait particulie- rement observe, dans le Ouady Germa, cinquante pe- lites pyramides, dont 1'une, ouverte par ses soins, ren- fermait une tombe. Sa sante etait excellente, et il es- perait arriver dans cinquante on soixante jours a Kouka. On n'a pas de nouvelles du docteur Barth de- puis son depart de cette ville. M. Isambert lit la suite de son rapport sur le voyage de M. Lynch et de M. de Saulcy en Palestine ; il soumet a la Societe une carte des environs du lac deTiberiade qu'il a dressee pour accompagner son analyse. Cette carte et ce rapport seront inseres au Bulletin. VI. NOVEMBRE ET d/jOEMBRE. 10. 28 ( H8 M. Cortamberl exprimc l'avis que la inort du colo- nel Jackson, correspondant elranger do la Sociele, appelle la nomination d'un aulre eorrespoii lant, cl il propose a la Commission centrale de s'occupef de cello nomination a I'une des prochaines seances. Seance generate du 23 decembre 1853. PRESIDENCY DE If. LB VIC B - AMIK A I. I.A PLACE. M. d'Avezac lit, pour le secretaire de la Societe, le proces-verb'al de la decniere seance gen^rale. La re- daction en esl adoptee. lM. le vicQ-amiral La Place, president de la Societe, prononce un discours qui excite un vil interel clans l'Asseinblee. (Voyez le Bulletin, ci-devant, page 326.) II est donne lecture de la correspondaoce. M. Milutine, secretaire de la Sociele imperiale geo- craphique do Russie, annonce l'envoi de la carle de l'Oural septentrional, du premier volume des iravauxde l'expedition scienlifique pour IN xploration de l'Oural, el la seconde livraison de l'atlas du gouverncment de Tver. Toutes ces publications, culreprises par la So- ciele geographique de IUissic, sonl ollerles a la Sociele de geographic de France, qui vote des reineicimenls empresses pour ces presents. II est donne communication de la lettre ecrite par M. Bellol pere a M. le president tie la Commission centrale, pour exprimer loule la n connaissance inspi- reeasa familleela lui par la sjinpalhie que la Societe a ( aio ) manifeslee au sujet cle la perle douloureuse qu'ils ont faite dans la personne da lieutenant Bellot. M. le chevalier de Paravey ecrit pour faire com- prendre 1'importance qu'aurail, seion lui, la publica- tion de 1'analyse, faite par l'abbe Lamiot, de la grande geograpbie de la Chine, publiee sous Kien-long. M. le general Aupick annonce qu'une indisposition l'enipeche d'assister a la seance, comme il le desirait, et il prie la Societe d'agreer ses regrets. M. le president donne lecture de la liste des mem- bres ad mis dans la Societe depuis la derniere seance generale. M. Grosselin est presente par MM. West et Andriveau-Goujon, pour faire partie de la Societe. II sera vote sur son admission a la procbaine reunion de la Commission centrale. On fait connaitre la liste des ouvrages offerts. M. Goi tambert, secretaire general, lit la notice des travaux de la Societe et des progres des sciences geo- grapbiques pendant les annees 1852 et 1853. M. de la Roquelte lit deux notices biographiques , l'une sur M. le prince Galitzin , l'autre sur le lieu- tenant Bellot. Ces notices sont ^coulees avec un grand interet par l'assemblee. M. le president fait remaiquer que M. Malte-Brun a trace, sur un tableau noir expose sous les yeux de la So- ciety, la carte a grande echelle des terres arctiques ame- ricainespour l'intelligence del'expediliondu capitaine Mac-Clure, de MM. Kennedy, Bellot, Inglefield, etc. M. Demersay lit line fitude sur les Indiens Payaguas, precedee de quelques considerations sur l'origine de la population du Paraguay, et il interesse vivement l'auditoire par cetle lecture. ( 420 ) M. Jomard annonce que la souscription relative an monument a elever en 1'bonneurdu lieutenant Bellut est ouverle au siege de la Sociele, ainsi que chez son tresorier, M. Meignen, et chez son libraire, M. Arthus Bertrand. Le temps n'a pas permis de lire une communi- cation do M. Jomard sur les voyages de MM. Krapf el Rebmann. On procede au depouillement du scrutin pour la nomination de trois niembres de la Commission cen- trale. Sont nommes MM. le comle d'Escayrac, Mauroy et Morel-Falio, acluellement membies adjoinls. MEMBRES ADMIS DEPUIS LA DERNIERE ASSEMBLEE GliNERALE. MM. Lefebvre-Duruflb. Henri de Saussure. Emile Leguay. Le marquis Amedee de Clermont-Tonnerre. Fabre. MlCHELOT. Le chevalier Gristoforo Negri. Sylyain Dumon. Baktholony. Le vicomte Benoist d'Azy. Charles Didion. Simons. Revenaz. Teisserenc. Le colonel Colombaki. ( 421 ) OUVRAGES OFFERTS DANS LES SEANCES DES '» ET 18 NOVEMBRE, LT DES 2, 16 ET 23 DECEMBRE 1853. OUVRAGES, EUROPE. Titres des ouvrages. Donateurt. Espafia Sagrada, continuada por la real Academia de la hisloria. Tome XLVII. Madrid, i85o. i vol. in-8°. Acad. r. de l'histoire. Viage literario a las iglesias de Espafia, so autor don Jaime Villa- nueva. Tome XI a XXII. 12 vol. in-8*. Madrid, i85o-i852. Id. Diccionario geogratico-historico de Espafia. Seccion II, comprende la Rioja o toda la provincia de Lngrofio y algunos pueblos de la de Burgos, por D. Angel Gasimiro de Govanles. Madrid, 1846, I vol. in-4*. Id. Me'moire sur le Pelion et l'Ossa, par M. Alfred Mezieres, membrc de l'Ecole francaise a Athenes. Paris, 1 853. 1 broch. in-8*. M. Mezieres. Resume de la statislique generate de la Belgique publiee par le de- partementde l'interieur pour la periode decennale del 841 a i85o. Bruxelles, 1 853. 1 vol. in-4". M. Heischling. Carte des celebrites de la Fiance. Distribution geographique des Francais qui se sont illustres dans tons les genres, par M. Cor- tamberl, secretaire general de la Societe de geographic Paris, 1 853, broch. in-8°. M. Cohtambert. Instructions nautiquessur lede'troil des Dardanelles, la mer de Mar- mara etle Bosphore. I vol. in-8°. Depot geneiial de la marine. Tableau general des phares et fanaux des cotes de la Me'diterrane'e, de la mer Noire et deln mer d'Azov. Id. Annuaire des marees des cotes de France pour 1'annee iS54- Id. Expedition scientitique pour I'exploialion de l'Oural et des conliees comprises entre l'Ob et la Petchora. 1" volume, avec la carte de l'Oural septentrional en 2 feuilles. Soc. GEOgraph. imp de Ruisie. ASIE. Official report of the United-States expedition to explore tlie Dead sea and tbe river Jordan, by lien t . W. F. Lynch. Baltimore, iSSs. 1 vol. in-8", avec une caite. 1 ex. Inst, smithsoniehkk. Description de I'Arme'nie, de la Peise et de la Mesopotamie, par M. Charles Texier. a8, 29, 3o et 3i« livraisons. Minist. de l'inst. pudlique . ( 422 ) Titres des ouvragcs. Donalturs. Instructions nautiaues sin les mers de I'lnde, t. lcr, a' partie. i vol. in-4°. Dh'otCES*. UE LA MARItiK. Memoire sur les ouragans de la mer des Indes an sud de 1'e'uuateur. Id. AFP.IQUE. Programme d'un ouvrage et de cartes sur ['expedition de i'Afri<]ue centrale. • M. Augustus Petbhmabb. Instructions particulieres pour les batiments a vapeur naviguant en courrier sur les cotes de I'Algcrie. i vol. in-8° ; el i vol. in-4" dun recueil de vues. Depot gen. de la marine. Le desert et le Soudan, etudes sur lAfricpie au nord de I'cquateur, son climat, ses habitants et la religion de res derniers. M. le comte d'Escayrao i>e Lautipk AMEIUQUK. Historia general y natural de las Indias, Islas y Tierra-Firme del mar oceauo, por el capitan Gonzalo Fernandez de Oviedo y Valdes. Madrid, 1 85 1 . 2 vol. in-4°. Acui. r. he i.'hist. dk Madrid. Observations made at the inagnetical and meteorological observatory at Toronto in Canada. Printed by order of Her Majesty's govern- ment, under the superintendence of colonel Edward Sabine, of the royal artillery. Vol. II. 1 843, i844> l845.Londdn, 1 853. t vol. jn-4°. Colonel Sadi>e. Informations respecting the history condition and prospects of the Indian tribes of the United-States, collected and prepared under the direction of the bureau of Indian affairs per act of congress of march 3r(l 1847, by Henry R. Schoolcraft. Part, in Pliiladelphie, i853. 1 vol. in-4"- Ikstit. s.mithsonienne. Explanations and sailing directions to accompany the wind and cur- rent charts, approved by commodore Charles Morris, chief of the bureau of ordnance and hydrography. Fourth edition. Washington, i85a. 1 vol. in-4". "*" Report of a geological survey of Wisconsin, Iowa, and Minnesota, and incidentally of a portion of Nebraska territory, made under instructions from the United-States Treasury department, by David Dale Owen, United-States geologist. Pliiladelphie, 185a. 1 vol. in-4". With illustrations to the geological report of Wisconsin, Iowa, and Minnesota, by David Dale Owen. 1 vol. in-4°- Id. Memoir and maps of California. 1 biorh, in-4". — A collection of meteorological tables, with other tables useful in practical meteoro- logy, prepared by order of the Smithsonian Institution, by Arnold Guyot. Washington, i852. 1 vol. in-S". — Portraits of North-Ame- rican Indians, with sketches of scenery, etc., painted by J. M. Stan- ley. Washington, i85a. Uroch. in-8". — Catalogue of INorth- Auiericau reptiles in the museum of the Smithsonian Institution. Part. 1. Serpents, by S. F. Baird and C. Chard. Washington, I 853. Broch. in-8". Id. Grinnel Land. Remarks on the English maps of arc tic discoveries. ( 425 ) Titres des onvragei. Donuteurs. in i85o and 1 85 1, made al the ordinary meeting of the National Institute, by Peler Force. Broch. in-.] ". — Report of (lie geology of ilie lake Superior land district, by .1. W. Foster and J. I>. ■Whitney, United-Stales geologists. Part. n. Washington, i85i. i vol. in-8°. Avec deux cartes reliees en un petit vol. in-8". Instit. smithsowennk. Message of the gdvernor of Maryland, transmitting the reports of the Joint commissioner-, and of 1'. col. Graham, U.-S. engineers, in relation to the intersection of the boundary lines of the States of Maryland, Pennsylvania andDelaware. Washington, i85o. i broch. in-8°. — Report of the secretary of war, communicating, in com- pliance with a resolution of the senate, the report of I1, col. Graham on ihe subject of the boundary lines between the United-Slates and Mexico. N°. 121. Id. Versuch eines commentars fiber die Pflanzen in den Werken von Marcgrave and Piss fiber Brasilicn, nebst weiteren Erorterungen idler die Flora dieses Reiches. Von I)' G.Fr. Ph. v. Martins. I, Rryp- logamen. Miinchec. i 853. i broch. in-4"- M. de Maltius. Historic. d summary of the arctic discoveries. M A. I'etehmann. Manuel de la navigation dans la nier des Antilles et dans la golfe du Mexique, t. I et II. i vol. iu-8". Depot gen. de la marine. Instructions naulupies sur les cotes occidentals tie I'Amr'riipie du Sud, comprises entre le golfe de Perl as et Payla. Id. Description nautique de la cote du Labrador depuis le cap St-Louis jusqu'a Grande-i'ointe, comprenaiTI le delroit dr Belle-Ile. Id. Les Missions du Paraguay. Ruines de I'eglise de Saint-Michel. [Jn dessin. M. A. Pe.mersay. VOYAGES AUTOUR DU MONDE. Voyage au pole sud et dans 1'Oceanie sur les corvettes (Astrolabe et la Ze'lee. Zooloj;ie, aye et a8e livraisons; Botani<|ue, i 3C livraison. Campagne de circumnavigation de la frcgate /' Artemise , sous le coinniJiidemeiH de M. I. a Place, I. V. i vol. in. 8". Deiot <;en. de la marine. GEOGRAI'HIE ANGIENNE ET I1ISTOR1QUE. De flumimbus inferorum thesim proponebat Facultati littciaruni pa- riensi A. Mezieres. Paris, 1 853. i broch. in-S". M. Meziedes. MELANGES. Ahhaudlungen der koniglichen Akade'ir.ie der Wissenschaften zn Ber- lin, aus Jem J ah re 1 85a. Berlin, i85d. i vol. in -\". — Monals- berichl derkonigl. preuss. Akademie cI vol. in-.j*. i.CAD. I'.. DE LIIISTOIM Memorial historico espafiol: Coleccion de documentos, opusculos y antigiiedades, < jh<- publica la real Academia de la bistoria. Madrid, i85i. 4 vol. in-8°. — Coleccion de fueros y cartas pueblas de Es- pafia, por la real Academia de la bistoria, Catalogo. Madrid, i85a. i vol. in-4°. Id. Philosophical Iransai lions of the Royal Society of London, for the year 1 853. Vol. I.J3, part. I et II. London, I 853, 2 vol. in-4°. — Catalogue of stars near the ecliptic, observed it Markree, during the years i85l et i852, and whose places are supposed to be hi- therto unpublisbed. Vol. II. Dublin, 1 853. i vol. in-8°. — Addr< ss of the right honourable the eail Rosse, the president, read at the anniversary meeting ol the Royal Society. i852. London, i 853. SOC. HOY. DE LoMlRES. Address to the royal geographical Socit ty of London, delivered at the anniversary meeting, may 23, 1 853. London, 1 853. Broch. in-8". SoCIKTE OEOGn. DE LOHDBES. Transactions of the American philosophical Society, held at Phila- delphia, for promoting useful knowledge. Vol. X, new series, part. u. Philadelphie, i852. i vol. in-4°. Soc philos. ambric. dk Philadelphia Norton's literary register and hook buyer's almanac, for 1 853. New- York, 1 853. i broch. in-8*. — Ol the conclusion arrived at by a committee of the Academy of sciences of France agreeably to which tornados aie caused by heat ; avec la traduction francaise. Broch. in-8". — Proceedings of the American philosophical Society. Vol. V. Feviicr a decembre i852, n° 48. Institution smithsome:sne. Annates du commerce exterieur, juin, juillet, aout et sepiembre 1 853. — Report of the twenty-second meeting of (lie British As- sociation fur the advancement oi science for i85a. London, 1 853. 1 vol. in-8'1. — The Journal of the Royal Asiatic Society of Great- Britain and Ireland. Vol. XV, part. 1. London, 1 853. 1 vol. in-8*. — Mooatsbericht iiber die Verhandlungen der Gesellschafl fin Erdkunde zu Berlin, 1 IS52- 1 853. - — Zeitschrift fiir allgemeine Er- kunde. Mil Anterstutsung der Gesellschaft fur Frdkuude zu Ber- lin. rr vol., ic' cahier. Berlin, i 853. — Journal asiatique, 5* serie, t. I. — Archives des missions scientifiques et litte'raires. 3C vol., 5* cahier. — Bulletin de la Socie'te geologique de France, octobre ct novembre 1 853. — L'Alhenasum francais, n"" 29 a 5o. — Revue eoloniale, juillet, aout, sepiembre, octobre, novembre el decem- bre 1 853. — Revue de 1 Orient, aoui, scptrmln c, octobre, novembre el <1 Icembre 1 853. — Nouvelles Annales des voyages, juillet, aout, sepiembre et octobre 1 853 . — Annales de la propagation de la foi, sepiembre 1 853. — Travaux de I'Academie iinperiale de Reims, I. XVIII, n" I, — Bibliotheqnc universelle de Geneve, juin, juillet. ( 425 ) Titres ties ouvmges. Vonaieun. aoiit, septeiribre et octobre i 853. — Archives des sciences physi- ques et naturelles, juin, juillet, aoiit, septembreet octobre i 853. — Journal d'education populnire, juillet, aout, septembre, octobre et novembre 1 853. — L'lnvestigateur, journal de Plnstitul historique, juin et juillet 1 853. — The literary world, nos 335, 336, 338, 33g. ■ — Boston journal or' natural history, containing papers and com- munications, read before the Boston Society of natural history. Vol. VI, n° i et 2. — Journal des missions evangeliques, juillet, aoiit, septembre, octobre et novembre i853. Les Editeurs. Memoires de la Sociele geographique imperiale de Russie, t. VII et VIII. 2 vol. in-8°. — Bulletin de la Societe impe'riale ge'ogra- phique de Russie pour l'annee i853.N°* i, 2et3. — Compte rendu de la Societe impe'riale geographique de Russie pour l'annee 1 852. SOC. IMPER. GEOGR. DE RUSSIE. Annales de l'Obsei vatoire physique central de Russie, par A.T.Kupp- fer, directeur de l'Observatoire physique central, anne'e i84g. rs0' i, 2 et 3. 3 vol. in-4". — Supplement aux Annales de l'Obser- vatoire physique central pour l'annee i84g. Saint-Petersbourg, i85a. M. Kvppfeb. Memoires de la Societe' imperiale des sciences, de I'agricullure et des arts de Lille (annee i 852). Lille, 1 853. Les Editeurs. Memoires de la Societe d'agriculture et de commerce de Caen. Tome V. ite et 2e partie. Caen, i852. Id. Travaux de l'Academie imperiale de Reims. Tome XVII, n°3. Beims, i853. Id. Exlrait des travaux de la Societe centrale d'agriculture dudepartement de la Seine -Inferieu re. ier trimestre de 1 853. Id. Bulklin-de la Societe' centrale d'horticulture du depailement de la Seine-lnferieure. Tome IV. j' cahier. Id. Memoires de la Societe des sciences naturelles de Cherbourg. Tome I, 2e livr. Id. Archives des missions scientiliques. 3* vol. 6° cahier. Ministere de l'inst. publiquk. Notice des collections du muse'e de marine exposees dans les galeries du musee imperial du Louvre (ire part., Musee naval). Paris, 1 853. M. Morel-Fai io. Rapport du capilaiue Cazalis, commandant CArche d'alliance, a M. Marziou, armateur, stir un voyage autour du monde. M. Marziou. Extrait des seances de la Sociele d'agriculture et du commerce de Caen. Janvier et fevrier 1 853. Les Editeurs. Revista trimensal, t. XV, n°' 5 a g. Id. Memoirs of the American Academy of arts and sciences. Vol. V, part. i. Boston, 1 853. i vol. in-4°, avec la carte dun tornado. ACAD. PES ARTS ET PES SC. DE BOSTON. Transactions of the Hoyal Society of Edinburgh. Vol. XX, part. iv. i vol in-4°- Soc. r. d'Edimbourc. Proceedings of the Boyal Society of Edinburgh, session l85a-3. l cab. iu-8°. Id. Annales du commerce exte'rieui , oct. l 853. Mini de l'agric. et du com. ( .42« ) Tittes det outrages. Donateurs Annalcs by drograpbiques , octobre, novembre el decerabre i85a; Janvier, fevrier et mars i853. P&roi g£h. de i.a habihe. Tableaux de population, de culture, de commerce el de navigation, formant, pour I'annee i85o, la suite dcs tableaux insures dans les notices slatistiques sur les colonics franchises, i u Ijhieius. ZeiUchriftfurallgemeineErdkunde.N08 2 el3.Aou1 ctsept. i853. Id. DIVERS. Disertaciun sobre la historia de la oautica \ de las ciencias matema- licas que ban conlribuido a sus progressos cut i-i- in- K-paholcs, por D. Martin Fernandez ile Navaretc. Madrid, I 84^»- • vol. in-8'. AcAI). R. DK LIUSTOlllE. Memoria historico-critica sobre el gran disco de Theodosio, por Don Antonio Delgado. Madrid, i8.{(). Brocb. io-4°. Id. Blpgio historico del excelenlesimo sefiorDon Antonio de Kscano, te- nienic general de marina, etc., poor Francisco de Paula Quadrado y de Boo. Madrid, >852. t vol. in-4". Id. Plan for the Future government of India, by June- Silk Rockingham. London, 1 853. Secotide edition. M Lakono. Biographical sketch of James Silk Buckingham, i853. Id. Parliamentary report on Mr. Buckingham's case. Id. National evils an 1 practical remedies, with the plan <;f a model town. By .1. S. Buckingham. Id. Occupations of planets and stai s l>\ tli ' moon, during the vi ar 1 853; computed by John Downes. Washington, 1 853, i brocb. m-40. — Smithsonian contributions to knowledge. Vol. V. Washington, i853. i vol. in-4°. Isstix.. >miiii.-omi n>e. Sixth annual upon of the Board of regents pi the Smithsonian Insti- tution, for tiie year l the missionaries, of the A. B.C. F. M. and Mr. Joseph Renville Sr. Cincinnati, 1842. ivol.in-8". Id- Vie de Christopbe i'.olomb, par le baron de Bon n foiix, capitaine de vaisseau. Paris, i853. 1 vol. in-8?. M. Artlms Bkiurasu. Observations meteorologiques faites alSijnii Taguilsk (monls Ourals). Annees i85o, 1 85 1 . 2 br<>ch. in- J". M. Kcppfeo. Description generale des phares el fanaux ct des piuicipales remar- ques exist ant surle littoral maritime du globe, a ['usage p'an &e Porto-Ercole (grand-duche de Toscane); n" i/|3o, plan du portde Civita-Vecchia et de ses environs (Et-ats romains); n° i43i, carte particuliere des coles d'ltalic, grand-duche de Toscane, partie comprise enire la tour Troja et Talamone; n° i43a, plan de la baie de Talamone (grand-duche de Toscane); 11° 1 433 , plan du port de San-Stefano (grand-duche de Toscane,; n° i434, carte de la mer de Chine (3U feuille), de Hainan a INamoa; n" i435, carte de la mer de Chine (4* feuille), detroit de Formose ; n° 1 436, carte de la cole orientale de Chine, de Formose ou Yang-tse-Kiang ; n* 1437, carte de la cote orientale de l'Ame'rique septentrionale du detroit de Belle-Ile a Boston, comprenant Pile et les bancs de Terre-Neuve. Dep6t gen. be la marine. Carte de Tile de la Reunion, par M. L. Maillard, ingenicur colonial. 1 feuille. M. Maili.ard. Map of the territory of New-Mexico, constructed under general or- ders from col. J. J. Abert. 1 85 1 , 1 feuille. — West end of lake Erie and Detroit river; by 1\ col. James Kearney. 1 feuille, 1 849* — Lake Erie, 1849- ' feu'"e- Id- Western part of the southern coast of Long-Island, by A. D. Bache, 1 85 1 . I fuuille. — Hell Gate and its approaches by A. U. Bache, 1 85 1 . 1 feuille. — Entrance lo Mobile bay, by A. D. Bache, 1 35 1 . 1 feuille. — Hart City island, by A. I). Bache, 1 85 1 ; and Sachem's head harbour, by A. D. Bache, 1 85 1 . I feuille. Instit. smithson. Carte elementaire des celebrites de la France, par MM. Fug. et Rich. Cortambeit. 1 853, 1 feuille. M. CoRTAMiSRT. ( 4-28 ) BIBLfOGAAPHIE GEOURAIMJIQUE (SUITE) (1). (Voyez aussi les ouvrages offerls a la Soeiete.) , ASIE. The Ansyreeh anil lsmaeleeh ; a visit to the secret sects of Northern Syria, by the rev. S. Lyile. Londres, I 853, in-8". Statistique clu pachalik d'Alep. Topographic, clitnat, etc., tie celtc province, par M. Henry Guys, ancien consul. Marseille, t853. In -8". Life in the mission, the camp, and the Zenana, or six years in India, by Mrs. Collin Mackenzie. Londres, 1 853, 3 vol. La Chine depuis le traite de Nankin. Paris, 1 853, iu-8". Voyage en Chine, par M. Lavolle'e. Paris, 1 853, in-8°. AFRIQUE. Esquisses senegalaises. Physionomie du pays. Peupladcs, commerce, religion, passe et avenir, par M. 1'abbe Boilat. Paris, i 853, in-8*. Avec une carte et un atlas. Le Sahara et le Soudan, par M. I'abbe Barges. Paris, |853, in-8". Exploration scicntitique de l'Algerie. Sciences hisloriques et geogra- phiques, t. XVI, contenant la description de la regence de Tunis, par M. Pellissier. Voyage en Algerie, ou eludes sur la colonisation de I'Afrique fran- chise, par le docteur Them. Lestil)oudois. Paris, 1 853. Kouvelle carte d'Afrique, publice par M. Andriveau-Goujon. I t'" grand aigle, 1 853. AMJfcRlQUE. Reisen von Friedrich Gerslaecker. Stuttgart, l 853, 2 vol. in-8". Mexico Aztec, Spanish and republican. A historical, geographical, political, statistical, and social account of (hat country from tli period of the invasion by the Spaniards to the present time, with a view of the ancient Aztec empire and civilization. — A historical sketch of the late war, and notices of ISew-Mexico and California, by Brariz Mayer. London, 1 853, i vol. in-8". Scenes and adventures in the semi-alpine region or (he Ozark moun- tains of Missouri and Arkansas, by H. -11. Schoolcraft! Boston, "* 1 853, in-8°. (I) Voyei le Bulletin d'octobre 1853. ( A29 ) Ten months anions the tents of llie Tnski , with incidents of an arctic hoat expedition in search of sir John Franklin, as for as the Mackenzie river, by Heat. Hooper. With map. London, i853. In-8°. Sir John Franklin and the arctic regions, a narrative, by P.-L. Sinimonds. London, t853, in-12 (3e edit.). OCEANIE. The Ziege Reiziger, or Rambles in Java and the straits in 1 85a, by a Bengal civilian. Londres, 1 853, in-8°. Reise undLebensbilder aus Neuholland,Neuseeland und Californien ; naeh dem Tagebuche eines Verwandten herausgegeben, von W. Schnlze. Magdebourg, 1 853, in-8°. GEOGRAPHIE ANCIENNE ET HISTORIQUE. A true description of three voyages by the North-East, towards Cathay and China, undertaken by the Dutch in the years 1 5g4, iSgS, 1596, by Gerrit de Veer. Published on Amsterdam in the yeard 1598. Edited by Ch. Beke. Printed for the Hakluyt Society. London, 1 853. I vol. in-8", avec cartes et planches. Dissertations archeologiques sur les anciennes enceintes de Paris, suivies de recherches sur les portes fortifiees qui dependaient de ces enceintes, par A. Bonnardot. Paris, 1 853, in-4°. Carte de l'ancien diocese de Troyes et carte comparative des archi- diacones, des doyennes et des pagi du diocese de Troyes. Troyes, 1 853. Les Cenomans anciens et modernes , histoire du departement de la Sarthe depuis les temps les plus recules, par M. I'abbe Aug. Voisin, t. I'r. Le Mans, 1 853. Avec une carte. Bulletin monumental. (Dans le nmnero de juin, on remarque nn Essai sur la statistique monumentale du departement de la Marne, une description du camp du mont de Beuvray, pies d'Autun, et une notice sur hs limites du pagns laiuhmensis.) Die Kosmographie des Kaisers Augustus und die Commentarien des Agrippa, dans le Bheinisches Museum, 1 853. Rapport adresse a M. le ministre de ('instruction publique, parM. Er- nest Desjardins, professeur d'histoire, relativement a la table alimentaire de Velei'a et a des recherches historiques et geogra- phiques ex^cnte'es aux environs de Rome. 1 853. ( A SO ) »- ■ - TABLE DES MATIERES COSTEM.ES DA?>S LE TOME VI DE LA l? SERIE. N0' 31 i 36. ( Juillct a decembre 1 853. ) MKMOIUES, NOTICES, DOCUMENTS ORIGINAl X, ETC. Suite de la Notice sur les operations ge'odesiques que les inge- nieurs geographes francais executererit a Rome en 1809 et 1810, par M. le colonel Corabceuf 5 Carte ties celebrites de la Fiance. Distribution ge'ographique des Francais qui se sont illustres dans tons les genres. Par M. Gortauiberl 73 Note sur les cyclones ou tourbillons de locean Indien , com- lnuniquee par M. Maillard ig3 Voyage du Pe'rou au Biesil par le.-, Heuves Ucayali el Amazone, par M. de Saint-Cricq. Indiens Conibos 373 ANALYSES, EXTRA ITS DOLVRAGES, MELANGES, ETC. Rapport sur le voyage fait sur la cote etdans 1 'interieurde I'Afri- que occidentale, par M. Hecquard 27 Nuovi eleinenti di geograKa, elc. — jNouveaux elements de geo- graphic; cssai d'une description geuerale de la Terre, par AcIihii balbi et Eugene Balbi. Analyse par M. Lovvenstern. 35 Observations sur la statistique de I'Angletene 45 Montagues neigeuses de l'Afrique orienlale, par M. Jomard. . 49 Extrait d'une note de M. le chevalier de Paravey, sur l'analyse detaillee de la grande geographic impe'riale de la Chine, par l'abbe Lamiot, aslronorae imperial a Pekin 5a Narrative or' a mission to central Africa performed in the years 1 85o- 1 85 1 , by the late James Richardson. — Recit d'une mission dans l'Afrique centrale, cxe'cutee en i85o-i85i, par feu James Richardson. Compte rendu par M. Morel-Falio. . yl Tableau de la situation des etablissements francais dans 1'Alge- rie. i85o-i85a. Analyse par M. Albert-Monte'mont 120 Saggio storico, politico, agrario e commerciale della autica e moderna Versilia, etc. Essai historique, politique, agrono- ooique el commercial sur l'antique et moderne Versilia, pai ( 451 ) Ranieri Barbarcciahi Fedeli. Analyse par iM. Albert-Monte - mont. • • •, Voyage ile M"" Pfeiffer dans linterieur tie Sumatra, traduit de 1'anglais par M. Cortambert i3a Travauxde laSocieteiniperialegeographique deRus>ie (extrait des proces-verbaux des se'ances) . i3$ Montague d'aimant a Saint-Domingue. Extrait de I'A then sum anglais par M. Oortainbert l4» Nouvelle excursion du docteur Krapf au pays d'Ousambara, en 1 852 (d'apres le Church missionary intelligencer, avril 1 853) "41 Extrait d'une lettre de M. Place, consul de France, sur le ieune en commemoration du prophete Jonas, a Mossoul, et sur un poisson du Tigre i5i Notes sur les iles Sandwich, Taili, Samoa, Lombok, Pinos, Tikopia, etc., d'apres un rapport adresse a M. Marziou, ar- mateur, par M. le capitaine Cazalis, commandant VArche d' alliance, dans unecampagne autour du monde en i85o, 1 85 1 et i852 (extraites par M. Cortambert) I 53 Le desert du Kalagari (sud de l'Ar'rique) traverse pour la pre- miere fois par des Europeans, par M. Fredqnx • Gj Sierra-Leone. Exlraits des rapports publies en 1 85 1 et t852 sur la situation de'eette colonic anglaise 1 65 Notice slalistique sur I'Australie, d'apres un document officiel public par le gouvernement colonial de Sydney en i852. . . i68 Etats-Unis. Notes sur les chemins de ler et le commerce; che- mins de r'er et progres des Etats du sud 172 Commerce de la France en i852 178 Bibliotheques publiques de Belgique 1 79 Mouvement litteraire et scientitique en Grece 180 Mceurs des Sindhis. Extrait d'une lettre de M. Matchelt, inis- sionnaire a Koratchi (Sindh) 181 Rapport de M. Isanibert sur trois publications relatives au Jourdain et a la mer Morte (Voyage de M. de Saulcy, etc.). 198 Recit d'une mission dans l'Afrique centrale. Compte rendu par M. Morel-Fatio (suite) 222 Analyse de la relation du premier voyage dans le bassin po- laire par le commandant E.-A. Ingletield, a la recherche de sir John Franklin, par M. Cortambert a4> Expedition du capitaine Mac-Clure dans l'ocean Glacial arc- tique ainericain. Decouverte du passage du nord-ouest. Par M. Cortambert 2^9 Denombrement de la population de l'Algerie ( extrait de 1'Akhbar) 25a Decouvei les d'antiquites dans la Russie meridionale (exttait du Journal de Saint-Petersbourg) 256 Instruction publique en Allemagne 259 Sur lorigine du nom du Nil 260 Raupoit de M. Isambert sur les voyages de MM. Lynch et de Saulcy) suite) 29b' ( 432 ) Discours de M. le vfce-amiral La Place, president de la Soeiete, a Vassemblee generate du a3 dccembre 1 S />3 3aG Notice des travaux de la Soeiete degeographie el des progres des sciences geographiques pendant les anodes i852 et 1 853, par M Cortambert, secretaire general de la Societd .... 33 1 Le prince Galium et le lieutenant Cellui. Notices biographiques par M. de la Roquette 373 Les missionnaires en Afriqne, par M. Jomard 399 Lettre du president et dn secretaire general de la Commission centrale a M. Rellot, veterinaire a Rochefort 4oa Reponse de M. Rellot fo/j NOUVELLES GEOGRAPHIQUES. Europe. — Eruption dun volcan dans la peninsule de Tanian. 26a — Dc'eouverte d anciennes mommies dans I ile tiYniien. . 2(J3 — Antiquites de Petronell 26'i AslE. — Extrait d'une lettre de M. Oppert, dati'e de Bagdad, le 1 7 jnillet 1 853 (communique par M. de la Roquette). iS^ — Extrait dune lettre de M. Oppert, da tee de Geraiali (entre Bagdad et Clesiphon), le i\ septembre 1 853 (com- munique par M. de la Roquette) 264 — Obelisque de Rouyouudjek 26O — Tauris 267 — Mines dor de I'OIekuia 207 Afrique. — Expedition ScientiSquedu docteur Rarthdans l'Afri- que centrale. Lettre de M. Rarth a M. de Humboldt. . . 18G OcEANIE 189 Ameiuqie. — Fonts sur les grands tleuves 267 NodvelIe's diyerses, par M. Cortambert 17, 189, 268 ACTES DE LA SOCIETE. Extraits des proces - verbaux des seances ile la Commission centrale 63, '{vG Ouvrages oFferts a la Soeiete 68, J21 Souscription pour un monument au lieutenant Rellot 271 Bibliographic geograpfiique 70,272,428 Errata 72, 192 Table generate des maticres du tome VI j3o CARTES. (larto pour le voyage de James Richardson en Afrique , par M. Malte-Brun. Carle de I' expedition du capitaine Mac-Clure et de la decouverle du passage du nord-ouest, par M. Malte-Brun. riM ur. la taiii.e nr \ic volume