SRE D'ART EE ART ETETES TOPMTETETE EEE HAITI 1 AALIISEIPUSEETIIEN EE in (ETES! TARLETEL ŒURETHETE HAEUEIET RP dufeteteis 1 241 HT 1e set TI { qu ge tEtesass RRÉOETEEOMETEUTT di OT HU qi raitits) EXELTEITES ntglieratnt AIO EE pl: 1 { (3 HAE cts CHA HTRREE ijidtte 44 'ÉTEN 24) Pritusentene tr RTE ipeprinnse ÉCRIT f{Ess votre AE fr $ if ca . HN HET TEETET HIT ÉTAT fl He Ÿ AIRE AT ss fAte DARETHEU fAter € Hrau LEUR 4 MIIAIT jet en tite ji us AE MOT TATIENETET quil san a ns ste RARE MH Mrs HAE trefit £r4c EN 4 Riu ft He STI 5 Grece tte fésttrit ae) Haas neret Se AN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE " : | AN , Gand, imp. C. Annoot-Braeckman. + | BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE PEONDILE DE A JUINUISE2 TOME SEPTIÈME El) BRUXELLES AU SLÉGE DE LA SOCIÉTÉ JARDIN BOTANIQUE 1868 Conseil d'administration de la Société pour l'année 1868. President : M. B.-C. Du Morrier. Vice-presidents. MAL: Eve. CoEmANs. — . . +. . . : . se Secrélaire general. Secrelaire des publications. M. J.-E. Bouuer. M. F. Crérix. Tresorier : M. L. Coomaxs. Conseillers. MM. A. Devos. MM. F. Muzrer. J.-B. Fraxcour. L. Pré. J.-J. Kicxx: 28489 LISTE DES MEMBRES D &: DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. MEMBRES EFFECTIFS. ANTOINE (J.), propriétaire, à Piétrebais. BagrTens (E.), fabricant, à Lokeren. BaGuEer (C.), avocat, à Louvain. Bawps (C.), étudiant, marché au Beurre, à HasselL. Bauwexs (L.), rue des Sables, 19, à Bruxelles. BEAUJEAN (R.), directeur de l'École moyenne, à Saint-Hubert. BEAUMARIAGE, étudiant en médecine et interne au Grand- Hospice, à Bruxelles. BecLerocne (J.), professeur, rue de l'Évêèque, 68, à Anvers. BeLzyxck (A.), de la Compagnie de Jésus, professeur d'histoire naturelle au Collége N.-D. de la Paix, à Namur. BeLvaL, ancien professeur de botanique, à Tournav. BLonprau, régent à l'École moyenne, à Thuin. Bonparrr (G.), docteur en médecine, rue basse des Champs, 67, à Gand. Bopsox (L.), pharmacien, Vieille-Halle aux Blés, à Bruxelles. BoiceLor, chapelain, à Champion-Cognelée. *# ( vn ) Bouuer (J.-E.), conservateur des collections de la Société royale d'horticulture de Belgique (Jardin botanique), mar- ché aux Bois, 5, à Bruxelles. BrexarD (Éu.), à Rebecq-Rognon, près Braine-le-Comte. Broquer (B.), commissaire d'arrondissement, à Ath. Buzs (Cu.), marché aux Herbes, 105, à Bruxelles. CawpioN (F.), à Vilvorde. CaNDËzE, professeur à l’Université, à Liége. CANNART-D'HAMALE (DE), sénateur, à Malines. CarDozo (D.-P.-F.), étudiant, à Bruxelles. Canxoy (l'abbé), docteur en sciences naturelles, à Louvain. Caron (G.), rue de l’Arbre, 11, à Bruxelles. Cenr (H.), rentière, rue des Champs-Élysées, 41, à Ixelles. CuaBauT (Lunc.), régisseur, à Solre-sur-Sambre. CuaLon (J.), docteur en sciences naturelles, place Verte, à Namur. Caapuis, membre de l'Académie, à Verviers. CuanLier (Euc.), docteur en médecine, faubourg Saint-Gilles, 19, à Liége. Coemaxs (l'abbé Euc.), professeur de paléontologie à l'Uni- versité de Louvain, place Saint-Pierre, à Gand. UOENEN (Arx.), hôtel de Lierre, à Visé. Coëxtaux (A.), régent à l'École moyenne, à Braine-le-Comte. Coowaxs (L.), pharmacien, rue du Poincon, à Bruxelles. Coxox, professeur au collége de Dinant. Crépix (E.), professeur de botanique à l'École d'horticulture, place d’Artevelde, 25, à Gand. Daxpois (H.), régisseur, à Entraigues, par Levroux (dép! de l'Indre). DARDENNE (E.), régent à l'Ecole moyenne, à Andenne. Darow (P.), à Namur. Dasror, rue des Vennes, 88, à Liége. (x) Dave (V.), étudiant en droit, rue Bodenbroek, 15, à Bruxelles. Deracoz (E.), premier président à la Cour de cassation, bou- levard de Waterloo, 49, à Bruxelles. Deracoz, capitaine au 6° rég. de ligne, rue de la Station, 5, à Malines. DE Keyser (Enc.), avocat, rue de la Calandre, 11, à Gand, Decocxe, professeur à l'École forestière, à Bouillon. DeEwoor (V.\, médecin vétérinaire, à Alost. De PReTER, docteur en médecine, à Uecle. DE Prins (ALvu.), docteur en droit, à Louvain. De Rivper (l'abbé P.), professeur au petit séminaire, à Saint- Nicolas. : Dererue (T.), à Mariembourg. Devos (A.), régent à l'École moyenne, place Saint-Hilaire. à Namur. Dewaez (J.), docteur en sciences naturelles, à Anvers. Dieunonxé (le baron Osc, be), docteur en seiences naturelles. rue des Vaches, 7, à Louvain. Dusois (E.), répétiteur à l'École du génie civil annexée à l'Université, à Gand. Dusors (A.), docteur en sciences naturelles, Montagne-de-la Cour, 9, à Bruxelles. Ducarue, régent à l'École moyenne, à Mons. Du Morrier (B.-C.), membre de la Chambre des représentants, à Tournay, et montagne du Pare, 15, à Bruxelles. DuxonrTier (E.), rue des Palais, à Bruxelles. DüvERGIER DE HAURANNE (E.), rue de Tivoli, 5, à Paris. Fréver, professeur à l’Athénée, à Hasselt. FONTAINE, major au 11% rég. de ligne, à Charleroy. Fraxcqui (J.-B.), professeur de chimie à l'Université, Mon- tagne-des-Quatre-Vents, à Bruxelles. Fuxcr (N.), directeur du Jardin zoologique, à Bruxelles. 7 CExD) Fusnor, chaussée de Waterloo, 129, à Ixelles. Gaz, chef de culture au Jardin botanique, à Bruxelles. GausanD (N.), horticulteur, à Ledeberg-lez-Gand. GEELHANDT (le baron A.), rentier, rue du Pont-Neuf, à Bruxelles. Geonce, régent à l'École moyenne, à Fleurus. GIELEN (J.), rentier, à Maeseyck. Gizgerr, rentier, rue du Nord, 29, à Anvers. GILLE (N.), professeur à l'École de médecine vétérinaire, à Cureghem. GOoETHALs, pharmacien, rue de Bruges, 9, à Gand. Goerz, régent à l’École moyenne, à Couvin. Graver (FréD.), à Louctte-Saint-Pierre, près Gedinne. GRiviLLER (V.), instituteur, à Tournay. GRUEN (K.), docteur en sciences naturelles, rue Lairesse, 121, Quartier-Longdoz, à Liége. GuiLuor (l'abbé), professeur au Collége de Belle-Vue, à Dinant. Haxow (G.), docteur en médecine, rue de Loxum, à Bruxelles. Haxxox (J.), docteur en médecine et professeur de botanique à l’Université, chaussée de Wavre, 4, à Ixelles. Hanoy (A.), régent à l'École moyenne, à Visé. Heywaerr (J.), chimiste de la ville, boulevard Barthélemy, 11, à Bruxelles. Hoëkirk (Ch.-P.), Melville Place, Honoria Street, à Huddersfield. Houzé (A.), rue des Tanneurs, 66, à Bruxelles. Houzeau, à Hyon, près Mons. Howes, à Londres. INGELS (R.-C.), directeur de la maison des aliénés, hors la porte de Bruges, à Gand. JACQUEMIN, lieutenant au rég' des chasseurs à pied, attaché au Ministère de la guerre, rue du Nord, 51, à Bruxelles. Jouy (A.), rue du Conseil, 72, à Ixelles. Kickx (J.-J.), professeur de botanique à l'Université, rue Saint-Georges, 28, à Gand. rx) K\urreL (S.), Heerengracht, 169, à Amsterdam. LABouLLE, directeur de l'École communale, à Verviers. Lacroix, géomètre, rue Brederode, 19, à Bruxelles. Lacasse, professeur de chimie à l'École normale, à Nivelles. Lacasse (Enx.), étudiant, rue de l’Arbre-Bénit, à Ixelles. LAURENT, propriétaire, à Ath. Leerux, instituteur à l'École moyenne, à Spa. Lenecanck, docteur en médecine, rue basse des Champs, 16, à Gand. LeJEuxE (Pu.), directeur de l'institut agricole, à Gembloux. Lexars (G.), capitaine pensionné, rue Valerius, 15, à Anvers. LÉONARD, capitaine au régt du génie, au Camp de Beverloo. Lixex(J.),directeurhonoraire du Jardin zoologique,à Bruxelles. Louis(H.),hortieulteur, hôtel d’Arenberg,Petit-Sablon,à Bruxelles. Mazaise (C.), membre correspondant de l’Académie et pro- fesseur d'histoire naturelle à l’Institut agricole, à Gembloux. Mancuac, régent à l'École moyenne, à Visé. Martens (Én..), professeur de botanique à l'Université, à Louvain. Marrinis (A.), à Obourg. Maruieu (J.), étudiant, rue Saint-Lazare, 40, à Saint-Josse- ten-Noode. Maugerr (le frère), directeur de l'École normale, à Malonne. Meyer (J.), chez M. Erlenmeyer, professeur de chimie, à Heidelberg. Micuor (l'abbé), à Mons. MiéceviLe (l'abbé), à Notre-Dame-de-Garaison (dép' des Hautes-Pyrénées). Mizcer (H.), professeur, rue Brederode, 1", à Bruxelles. Moreau (Ch.), docteur en médecine, à Saint-Hubert. Monrex (Ép.), professeur de botanique à l'Université, à la Boverie, 1, à Liége. Muzuer (F.), président de la Société Linnéenne, boulevard de Waterloo, à Bruxelles. % & à à (x) Norxer, régent à l'École moyenne, à Thuin. ORBAN (F., née baronne pe Vivario), à Castelalne, par Havelange (prov. de Namur). PARTHON-DEVON, ancien consul, à Bruxelles. PersonxaT (V.), à Sallanches (dépt de Ia Haute-Savoie). Pérers (Éx.), rue du Pont-d'Ile, 46, à Liége. Perir (E.), Cour-du-Bailly, 9, à Mons. Pienponr (J. DE), à Épinoy, près Binche. Piré (L.), professeur à l'Athénée, ruc d'Orléans, 15, à Ixelles. PiRenxeE (l'abbé J.), directeur de l'École normale, à Saint-Roch, près Ferrières. PLON (Cu), régent à l'École moyenne, à Gosselies. Poxcix, professeur à l’Athénée, à Arlon. Purzeys (J.), secrétaire général au Ministère de la justice, rue de Naples, à Bruxelles. Pyxaerr (Én.), architecte de jardins et professeur à l'École d'horticulture, à Saint-Amand-lez-Gand. Rexaur (ALvu.), pharmacien, à Rochefort. Ropigas (Ëm.). professeur à l'École d'horticulture, à Gend- brugge-lez-Gand. Roxvay (H.), lieutenant au 2° régt des chasseurs à pied et in- specteur des études à l'École militaire, à Bruxelles. Rossiexoz (ALpu.), professeur, Rempart-ad-Aquam, à Namur, SAUVAGE (l'abbé V.), à Celles, près Tournay. SenamsenGer (P.), régent à l'École moyenne, à Boom. Scukam, ancien directeur du Jardin botanique, à Bruxelles. Scuurz, architecte de jardins, rue du Grand-Hospice, 7, à Bruxelles. SeLvs-Loxccaamps (le baron de), à Longchamps-sur-Geer, près Waremme. SiRaux, directeur du pare d'Enghien. SPRING (A.-F.), docteur en médecine et professeur à l'Univer- sité, à Liége. ( x ) STRAIL (l'abbé Cu.), curé, à Magnée. THieLexs (Arx.), docteur en sciences naturelles, à Tirlemont. Tuys (J.), jardinier en chef, au château de Dongelberg. Tosquixer (l'abbé), curé, à Bure, près Rochefort. Tosquixer (J.), médecin de régiment, rue de la Sauge, à Gand. Van BaueekEe, docteur en médecine, rue Haute, 5, à Gand. Van BasTELaER (D.-A.), pharmacien, Ville-Haute, à Charlerov. Van Biervuier, docteur en médecine, à Bruges. VanDENBoRx (l'abbé HI), professeur à l'École normale, à Saint- Trond. Van DEN DAELEN (F.), pharmacien, rue Haute-Porte, à Gand. Vanpex Hecke DE LEMBEkE (V.), président de la Société royale d'agriculture et de botanique, place d’Armes, à Gand. Van DER KinperE (L.), docteur en droit, à Ucele. Van Hazsexpoxck (G.-C.), docteur en médecine, à Tongerloo. Van Heurcrk (H.), professeur de botanique au Kruidkundis Genootschap, rue de la Santé, 8, à Anvers. Van Horex (F.), docteur en sciences naturelles, à Saint-Trond. Vax M£ExEN, rue neuve du Pachéco, 54, à Bruxelles. Vaxpé, régent à l'École moyenne, à Bruxelles. Van Secvezr (Epx.), pharmacien, rue du Serment, 11, à Malines. Van Vorxen (C.), boulevard du Régent, 52, à Bruxelles. Van ZuyLen (ALs8.), avocat, rue Porte-aux-Vaches, 49, à Anvers. VERHEGGEN (H.), régent à l'École moyenne, à Neufchateau. VerscHarrELr (A.), horticulteur, rue du Chaume, 50, à Gand. Vixpevocez, chef de culture chez M. Allard, à Uccle. WaRsAcE (W.), répétiteur d'histoire naturelle et de zootechnie à l’Institut agricole, à Gembloux. Warrier (F.), instituteur, à Frameries. WERGIFOSSE, ingénieur, rue du Trône, 64%, à Bruxelles. (XIV) \VESMAEL (A.), directeur de la Société d'agrément, d'horticul- culture et de zoologie du Vaux-Hall, à Mons. WiLLews, horticulteur et architecte de jardins, chaussée de Vleurgat, 97, à Ixelles. Worzuonr (la baronne H.), rue de Marnix, 95, à Bruxelles. MEMBRES ASSOCIES. ALLEMAGNE. Braux (AzEx.), professeur de botanique à l'Université, à Berlin. DE Bany (A.), professeur de botanique à l'Université, à Halle. FENZL, professeur et directeur du Jardin botanique, à Vienne. GarckE, conservateur de l'herbier royal, à Berlin. Kocx (K.), professeur à l'Université, à Berlin. Lôüur, pharmacien, à Cologne. Manrius (von), secrétaire de l'Académie, etc., à Munich. PriNGsueIM, professeur de botanique, à l'Université, à léna. ReicuexBacu (L.), ancien professeur de botanique, à Leipzig. ReicuexBacu fils, professeur et directeur du Jardin botanique, à Hambourg. Srossicn, secrétaire de la Société d’horticulture, à Trieste. WirTGEN (Pu.), professeur, à Coblence. ANGLETERRE. BariNGron (Cu.-C.), professeur de botanique à Université, à Cambridge. 3Aker (J.-G.), conservateur des collections du Jardin royal, à Kew. Bexram (G.), président de la Société Linnéenne, Wilton- Place. 25. S. W.. à Londres. ( xv') DANEMARK, Lance (J.), professeur et directeur du Jardin botanique. à Copenhague. FRANCE. Boreau (A.), professeur et directeur du Jardin botanique, à Angers. BronGxtarT, professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Conpier, docteur en médecine, quai Saint-Michel, 19, à Paris. Cossox, docteur en médecine, rue du Grand-Chantier, 12, à Paris. DEcaisxE, professeur au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. Des Mouuixs (Cu.), président de la Société Linnéenne, rue de Gorgues, à Bordeaux. Duorieu DE Maisonneuve, directeur du Jardin-des-plantes, à Bordeaux. Duvar-Jouve, inspecteur de l'Académie, rue des Veaux, 5, à Strasbourg. Fée (A.), professeur à la Faculté de médecine, à Strasbourg. GERMAIN DE SAINT-PIERRE, docteur en médecine, rue des Beaux- Arts, 11, à Paris et au château de Saint-Pierre-des-Horts, près Hyères (dép! du Var). Goprow, doyen de la Faculté des sciences, rue de la Mon- naie, 4, à Nancy. GRENIER, professeur à la Faculté des sciences, rue de la Pré- fecture, 14, à Besancon. Jorpan (ALexis), rue de l’Arbre-Sec, 40, à Lyon. LEecoQ, professeur à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand. Le Jouis, archiviste de la Société impériale des seiences natu- rclles, à Cherbourg. Lesrigoupois (Taém.), conseiller d’État, rue de la Victoire, 92, à Paris, (au) NyLanDer, ancien professeur, chez M. Triana, place Saint- Victor, 25, à Paris. Passy (A.), membre de l'Institut, rue Pigalle, 6, à Paris. PLANcuow, professeur à la Faculté des sciences, à Montpellier. ScuuLrz (F.}, ancien professeur, à Wissembourg (Bas-Rhin). FoLasnE (L.-R.), membre de institut, rue de Vaugirard, 75, à Paris. HOLLANDE. FRANQUINET, pharmacien, à Maestricht. Miquez (F.-A.-W.), professeur de botanique à l'Université, à Utrecht. Oupemass, professeur à l'Athénée illustre, à Amsterdann. SurixGar, professeur de botanique à l'Université, à Leyde. V'ANDERSANDE-LACOSTE, à Amsterdam. Vas Hazr, professeur de botanique, à Groningue. ITALIE. De Norams, professeur de botanique, à Gênes. ParLarore, professeur de botanique au Musée d'histoire natu- relle, à Florence. Saxeuixerm, directeur du Jardin botanique, à Rome. RUSSIE. Recez. directeur des Jardins impériaux, à Saint-Pétersbourg. SUÈDE. Fnies (EL.), ancien professeur de botanique, à Upsal. SUISSE. De CanooLLe (Azpw.), ancien professeur de botanique, à Genève. Fisscuer, professeur et directeur du Jardin botanique, à Berne. BULLETIN DELA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 1868. — N° 1. Séance du » mai 186$. Conformément à l'article 7 du règlement, en l'absence du président, lun des vice-présidents est désigné pour présider la séance. À cet effet, M. Eug. Coemans prend place au fauteuil. M. Euc. Comaxs, président. M. J.-E. Bouuer, secrétaire général. Sont présents : MM. J. Antoine, Ch. Baguet, L. Bau- wens, L. Bodson, F. Cardozo, G. Carron, J. Chalon. Coenen, A. Cogniaux, F. Crépin, V. Dave, A. de Prins, Baron de Sélys-Longchamps, A. Devos, A. Dubois, J.-B. Francqui, Ch. Gilbert, N. Gille, A. Hardy, A. Houré, J.-J. Kickx, C. Malaise, Em. Marchal, L. Piré, Em. Rodigas, FH. Ronday, P. Schamberger, A. Thielens, J. Thys, D.-A. Van Bastelaer, L. Van der Kindere, G.-C. Van Haesendonck, E. Van Segvelt, C. Van Vol- xem, AÏb. Van Zuylen. — Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal 2 (23 de la séance du 1° décembre 1867. Ce procès-verbal est adopté. Il fait ensuite l'analyse de la correspondance. M. le D' Clos, de Toulouse, fait savoir à la Société que l'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles Lettres de Toulouse serait heureuse d'entrer en relation et de faire un échange de publications. M. le D° A, de Bary, de Halle, exprime ses sentiments de gratitude pour sa nomination de membre associé. Il promet de communiquer de temps en temps des travaux pour le Bulletin. El propose aussi l'échange du Botanische Zeilung avec les publications de la Société. M. le D° Grenier, de Besancon, adresse son portrait photographié pour l'album de la Société. La Société Malacologique de Belgique adresse ses re- merciments pour l'envoi de nos publications dont elle avait demandé l'échange. M. George Bentham, président de la Société Lin- néenne de Londres, accuse réception de la lettre qui lui annonce sa nomination de membre associé. Il fait savoir qu'ilest très-sensible à cet honneur et il exprime ses remerciments pour l'envoi qui lui a été fait de la collec- tion complète du Bulletin. Il promet de faire parvenir à la Société ceux de ses ouvrages dont il lui reste des exemplaires. M. le D" Fr. Buchenau, secrétaire de la Société d'Histoire naturelle de Brème, adresse, au nom de cette Société, des remerciments pour la collection du Bulletin qui à été envoyée en échange. M. le D' Berthereaud, secrétaire général de la Société de Climatologie, Sciences physiques et naturelles d’Al- ger, demande l'échange des publications. C5) M. le D' Bouvier, d'Annecy, demande l'échange des publications de la Société Florimontane d'Annecy avec le Bulletin. M. B. de Brutelette, d'Abbeville, adresse à la Société un exemplaire du Catalogue raisonné des plantes vasculaires du département de lu Somme qu'il a publié avec M. de Vieq. Il propose d'envoyer des échantillons des espèces citées dans cet ouvrage. M. le président demande à l'assemblée si elle accepte les propositions d'échange de publications qui viennent de lui être soumises. Aucune objection ne s'étant produite, ces propositions sont acceptées. Il porte ensuite à la connaissance de l'assemblée que Madame V° Westendorp vient de faire don à la Société des collections botaniques de feu notre très-regretté vice-président M. Westendorp. Il est décidé qu'une lettre de remereiments sera adressée au nom de la Société à Madame Westendorp. L'ordre du jour appelle la lecture et le dépôt des tra- vaux annoncés. M. Du Mortier fait déposer : Monographie du genre Purmoxaria, Note sur le staminode des Scrophulaires aquati- ques indigènes et Note sur le genre MichELaria et sur la classification des Graminées. (Sont nommés commis- saires : MM. Crépin, Cogniaux et Malaise.) M. J. Chalon dépose les deux travaux suivants Nouveaux matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l'étude anatomique des tiges et Petites annotations botaniques (suite). (Sont nommés commissaires : MM. J.-J. Kickx, Morren et de Dieudonné.) C4) M. L. Piré présente la notice suivante : Recherches bryologiques.(Sont nommés commissaires : MM. Bellynek, Martens et Tosquinet.) M. A. Thielens communique les travaux suivants : Peti- tes observations sur quelques plantes critiques, Note sur le Cyrisus DECUMBENS W alp. et Note sur le Mxosoris DUMORTIERT. (Sont nommés commissaires : MM. Crépin, Devos et Chalon.) L'assemblée s'occupe ensuite des quatre projets d'her- borisation portés à l'ordre du jour. {° Luxembourg et ses environs; 2° Côtes septentrio- nales des Flandres (d'Ostende à Knocke): 5° Campine anversoise ; 4° Environs de Bouillon. Le projet d'herborisation dans la Campine anversoise est complétement écarté. M. le président met les trois autres projets aux voix dans leur ordre suecessif. Le nombre des membres présents est de 57. Le résultat des votes pour ces différents projets sont les suivants : 1° Luxembourg et ses environs + 15 voix ; 2 Côtes septentrionales des Flandres : 18 voix; »° Environs de Bouillon : # voix. Par conséquent l'herborisation sur les côtes septen- trionales des Flandres est adoptée. Plusieurs membres prennent la parole au sujet de la date à laquelle doit avoir lieu cette herborisation. Les uns demañdent qu'elle soit fixée au 15 juillet, d'autres préfèrent la date du 44 août. En présence de cette divergence d'opinion. M. le président soumet ces deux dates aux voix. Il en résulte que l'époque du 1% août est accueillie par 19 voix sur 97 votants dont 5 se sont abstenus. L'assemblée décide que lherborisation annuelle se fera C5) sur les côtes septentrionales des Flandres et que la réu- nion aura lieu le 1% août. MM. Eug. Coemans et F, Cré- pin sont nommés commissaires. Six membres nouveaux sont recus par le Conseil : MM. Joseph Antoine, propriétaire, à Piétrebais; Lucien Bodson, pharmacien, Vieille-Halle aux Blés, à Bruxelles; Victor Dave, étudiant en droit, 15, rue Boden- broek, à Bruxelles ; Edgard Dumortier, rue des Palais, à Bruxelles ; Emmanuel Duvergier de Hauranne,rue de Tivoli. à Paris; Determe, à Mariemboursg ; Joseph Thys, jardinier eu chef au chateau de Dongelberg. Les démissions des membres suivants sont acceptées : MM. A. Driesen, professeur à l'École d'Horticulture, à Vilvorde ; F. Kinard, courte rue Neuve, à Anvers ; 3. Naniot, régent à l'École moyenne, à Ath ; Émile Lagasse, étudiant, rue de l'Arbre-Bénit, à Ixelles. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Monographie du genre Puoimoxama, par B. Du Mortier. Il est un genre de plantes qui, dès les premiers Jours du printemps, nous rappelle le réveil de la nature et que tous les botanistes aiment avec délices. Ses belles feuilles souvent maculées, ses fleurs charmantes, d’abord roses, puis passant au bleu, en font l’ornement de nos bois et l’embellissement de nos parterres, car les Pulmonaires sont à la fois des plantes ornementales et de botanique. Originaires des climats tempérés d'Europe, fuyant et les climats chauds et les climats froids, les Pulmonaires sont chez elles quand elles sont chez nous. Nous les cultivons dans nos jardins, nous les récoltons dans nos bois et toujours nous les voyons avec un nouveau plaisir. Cepen- dant 1} est peu de genres de plantes d'Europe parmi lesquelles 11 règne autant de confusion et d’obseurité. Le but que nous nous sommes ici proposé est d'étudier ce genre si difficile et qui réclame un travail sérieux. Nous avons été aidé dans cette étude par nos savants con- frères MM. Boreau, Jordan et Decaisne, à qui nous adressons ici l'expression de notre reconnaissance pour les échantillons précieux dont ils ont bien voulu nous gratifier. Les Pulmonaires sont des plantes vivaces appartenant à la flore d'Europe. Leurs souches émettent chaque année, au premier printemps, des rejetons souterrains plus ou moins allongés, suivant la nature du sol qu'elles habitent. Ces rejetons partent du côté de la base de la (7) tige florifère ; ils sont stériles la première année et four- nissent les feuilles radicales. Au printemps suivant, ce sont eux qui produisent la tige florale. Plusieurs auteurs ont cru trouver un caractère dans la longueur de ces rejetons ou rhizomes; mais la culture nous a démontré que ce caractère est sans valeur et que telle espèce qui fournit des rhizomes longuement rempants dans le sol tourbeux des bois, devient presque cespiteuse quand elle est plantée en terre forte. Avant de passer à la description des espèces, nous donnerons l'exposé historique du genre Pulmonaria. Il est entendu que nous circonserivons ce genre dans les limites que lui a assignées Tournefort et que nous en écartons les espèces à feuilles glabres, dont Roth a formé son genre Mertensia, qui est notre Casselia. $ 1. Exposé historique. Dodoens et Matthiole n'ont connu qu'une seule espèce de Pulmonaire, celle officinale dont les feuilles maculées offrent un aspect si remarquable. De Lobel, dans son Cruydboeck, édité en 1581, en ajouta une seconde à feuilles lancéolées et également maculées, qu'il désigna sous le nom de Pulmonaria foliis Echii. N la tenait de Jacques Plateau, savant botaniste de Tournay qui lui- mème l'avait recue de Bologne. Plantin reproduisit ces deux figures lorsqu'il publia ses Jcones Plantarum , ouvrage faussement attribué à de Lobel. C'est Clusius (Charles de l'Escluse) qui le premier porta son attention sur ce beau genre de plantes, dont il décrivit monographi- quemeni les espèces. Après avoir publié, dans son ouvrage sur les plantes rares de la Pannonie, les espèces décou- s à À ES Cu EN &. D. S (8) vertes par lui en Hongrie, il déerivit le genre entier dans son histoire des plantes rares, éditée en 1601, et y pré- senta cinq espèces distinctes, savoir : 1. Pulmonaria vulgaris maculoso folio. La figure est empruntée à Dodoens. — C'est la P. officinalis L. 2. Pulmonaria folio non maculoso. I la observée à Vienne, en Germanie et spécialement à Francfort où elle est fréquente. — C'est notre P.obscura, parfaite- ment distinguée et décrite. 5. Pulmonaria angustifolia coeruleo flore. (Sur la plan- che : Pulmonaria LIT austriaca). Observée en Hon- grie et en Autriche. La figure est propre à Clusius. — C'est la P. azurea de Besser. Pulmonaria rubro flore. Elle est, dit-il, voisine de fa précédente, mais sa tige est plus épaisse et plus haute, ses feuilles sont plus larges, ses fleurs ne sont pas bleues, mais d’un beau rouge. Elle provient de la Hongrie. Cette espèce, non figurée par Clusius, est manifestement la P. mollis. >. Pulmonaria rubente coeruleo flore. (Sur la planche Pulinonaria V pannonica). Elle est, ditAl, voisine de la précédente, pour la forme et la grandeur, mais ses fleurs, d'abord rouges comme celle-ci, devien- nent, en finissant, bleues comme la troisième. La figure qui la représente est la même que la P. foliis Echii de Lobel, à qui elle est empruntée. Ces em- prunts sont fréquents chez les botanistes belges. car, tous leurs ouvrages étant édités par Plan- in, ce célèbre éditeur utilisait ses polytypages d'un ouvrage à l’autre. La plante ici figurée a les feuilles maculées, caractère dont Clusius ne fait pas mention. = , (ai) Vers la même époque, Tabernaemontanus, dans son Kreuterbuch, édité en 1615 par C. Bauhin, donne (2° par- tie, page 274), trois espèces de Pulmonaires représentées par quatre figures, savoir : Pulmonaria [, angustifolia. Pulmonaria If, maculosa mas. Pulmonaria Plinit foe- mina IT. — C'est la P. affinis de M. Jordan. Pulmonaria IV, Plinii angustifolia. La monographie des Pulmonaires avait done ses bases posée lorsque Gaspar Bauhin vint v faire régner la con- fusion en réunissant maladroitement leurs espèces. I fut suivi par Ray; mais en 1691, Plukenet, dans sa phy- tographie, ©. 227, f. 4, donne la figure d'une espèce nouvelle sous le nom de Symphytum maculosum s. Pul- monaria maxima foliis quasi saccharo incrustatis, qui est la P. saccharata de Miller. De son côté, en 1697, Boccone, dans son Museo di Piante rare, ajoute, aux figures ei-dessus indiquées, celle de Ta Pulmonaire à feuilles non maculées de Clusius, qu'il décrit, p. 155, sous le nom de P. viridi subro- tundo non maculoso folio, et dont il donne les feuilles radicales à la planche 95. En 1699, parut l'histoire des plantes de Morison, qui reproduisit les trois dessins des Dodoens, Lobel et Clusius, ainsi que celui de Plukenet, à la planche 29 de la 2° section, savoir : Fig. 8. Symphytum maeulosum sive Pulmonaria macu- losa latifolia, — C'est l'espèce offieinale. . Symphytum maculosum sive Pulmonaria bata- ViCa Maxima, maculis majoribus. — C'est la P. saccharata, alors cultivée en Hollande et que Morison avait rapportée de Gueldre. — —— (0) Fig. 10. Pulmonaria angustifolia rubente cocruleo flore. — C'est la cinquième espèce de Clusius. ». Pulmonaria angustifolia cocrulea. — C'est la troisième espèce de Clusius. Où doit à Tournefort la définition exacte du genre Pulmonaria, qu'il a parfaitement caractérisé par son calice accrescent après la floraison, ce qui en exelut les espèces à calice pentaphylle, que Linné y a depuis mal à propos réunis. Le progrès de la science a ramené ce groupe aux limites tracées par lillustre fondateur des genres des plantes. Tournefort indique douze espèces de Pulmo- naires, mais comme il n'en donne aucune définition, et que plusieurs d'entre elles ne sont que des variétés on des doubles-emplois, il n'est pas possible de le suivre. Notons cependant sa P. alpina foliis mollibus subrotun- dis, flore coeruleo, dont nous aurons à parler quand nous arriverons à Miller. 1702. — Dans sa Phytographia curiosa, Abraham Munting publie, planche 252, une figure remarquable- ment belle de la P. saccharata, qu'il désigne sous le nom de P. maculosa maxima. La synonymie qu'il en donne est erronée pour la plupart des auteurs qu'il indique. 1757. — Nous arrivons à Linné, dont le premier ouvrage spécifique est l'Hortus Cliffortianus. HW y établit les deux espèces de Pulmonaires qu'on retrouve ensuite dans ses ouvrages. Il importe donc de voir quelles sont les plantes types de ces deux espèces, en analysant ce qu'il en dit dans ce premier ouvrage. En voiei lin- dication : 1. Pulmonaria foliis radicalibus ovato-cordatis. P. vulgaris maculoso folio. Clus. Hist., 2, 169. . P. vulgaris latifolia flore albo. Tourn. fnst., 156. (OA) 8. P. folio non maculoso. Clus. Hist., 2, 169. 7. P. alpina folits mollibus subrotundis, flore coeru- leo. Tourn. Znst., 156. P. batavica maxima, foliis longioribus maeulis ma- joribus conspersis. Moris. Hist., 5, 444, S. IT. 1129109; Creseit in Suecià, Hungarià, Italia, etc. 2. Pulmonaria foliis radicalibus lanceolatis. P. fois Echii. Lob. /c., 586. P. 5 pannonica Clus. Hist., 2, 170. P. angustifolia rubente coeruleo flore. Moris. Hist., DESSIN 29; "10: #. Pulmonaria foliis Echii flore albo. Tourn. Anst., 156. Creseit in Pannonià. Inquirendum sit num haec a loco diversa evaserit vel a naturà distineta sit species. On voit par ce texte : 1° que le type originel de la pre- mière espèce est la Pulmonaire offieinale à feuilles macu- lées, laquelle a donné son nom au genre; 2° que Linné y réunissait comme variété la Pulmonaire à feuilles en cœur non maculées, qui est notre Pulmonaria obscura: 9° qu'il y réunissait aussi comme variété en les confon- dant ensemble les P. alpina et saccharata de Miller : 4° qu'il n'avait pas des idées bien nettes sur la P. angus hifolia. 1755. — Dans la première édition de ses Species plan- larum, publiée en 1755 et où les noms spécifiques sont introduits, Linné conserve les deux espèces établies par lui dans l'Hortus Cliffortianus, et il donne à ces deux espèces Îles noms d'oficinalis et d'angustifolia; mais il retranche de la première la variété 7, mal à propos intro- (12) duite dans sa première publication et fixe les deux espèces conmime suit : 1. P. angustifolia, foliis radicalibus lanceolatis Hort. Cliff., 4%; Royen Lugdb., 40% ; Dalib. Paris, 60. P. foliis radicalibus ovato-lanceolatis inferiûs decur- rentibus. Bühm. Lips., 14. P. V pannonica. Clus. Hist., 2, 170. Hab. in Pannonià, Helvetià, Suecià. 2. P. officinalis, foliis radicalibus ovato-cordatis scabris. Hort. Cliff., 44, ete. Symphytum maculosum latifolium. Bauh. Pin., 259. 6. P. vulgaris latifolia flore albo. Tourn. Inst., 259. /. P. non maculoso folio. Clus. Hist., 2, 168. Hab. in Europae nemoribus. En donnant des noms spécifiques à ses deux espèces, Linné a done conservé sa distribution primitive. Pour lui, toute espèce de Pulmonaire à feuilles étroites appar- tient à l'angustifolia, toute espèce à feuilles ovales-cor- dées, à lofficinalis ; mais, dans celle-ci, il conserve pour type spécifique la forme à feuilles maculées, dont il dis- lingue comme variété la forme à feuilles non maculées. Quant à sa P. anqgustifolia, 11 V rapporte la plante de Suède qui est le P. azurea de Besser, la plante de Dalibard qui en est distinete, et celle de Bôhmer qui parait être la P. mollis. Notons qu'ici ces espèces ne sont pas distinguées comme variétés, ainsi qu'il le fait pour l'officinalis, mais qu’elles sont confondues en une seule, en sorte qu'il est impossible d'en déterminer le type dans eet ouvrage. C'est de là que provient originairement la confusion qui règne chez tous les auteurs au sujet des Pulmonaires à feuilles atténuées aux deux extrémités. 1755, — Continuons à suivre la marche de Linné dans (15) les espèces du beau genre qui nous occupe et ouvrons maintenant la Flora Suecica. Dans la seconde édition de cet ouvrage, publiée en 1755, c'est-à-dire deux ans après les Species plantarum, on trouve la description de ses deux espèces. Ici sa P. officinalis se borne à la variété immaculée, attendu que celle maculée ne croit pas en Suède et que pour lui les deux formes ne font qu'une seule espèce. Mais il maintient comme type la forme maculée en disant que la plante de Suède, bien que dépourvue de taches, convient comme espèce et comme vertus à la Pulmonaire maculée, c’est-à-dire au type. confirmant ainsi l'ordonnance de la première édition de ses Species plantarum, ordonnance d’ailleurs conservée dans la seconde édition de ce dernier ouvrage, Quant à la P. angustifolia, Linné définit evfin cette espèce dans fa seconde édition de sa Flora Sue- cica, en disant que ses feuilles radicales sont étroites et Fancéolées : Folia radicalia angusta et lanceolata. écartant par cette indication les formes de Dalibard et de Bühmer, dont il rejette les eitations. L'espèce ainsi définie appartient incontestablement à la P. azurea de Besser, la seule à feuilles étroites qui eroisse en Suède. Nous avons tenu à entrer dans ces détails, afin de préciser ce que sont en réalité les deux espèces de Linné et à quelles plantes doivent être attribués les noms spéeifi- ques donnés par lui, cette attribution étant la base première de notre monographie. 1768. — Déjà à l'époque de Linné, Miller, étudiant les Pulmonaires cultivées dans les jardins d'Angleterre, avait reconnu que lillustre Suédois avait fait dans ce genre des espèces collectives et il en avait séparé les deux espèces que nous allons exposer. (44) 1. P. alpina, folits caulinis ovatis, glabris, floribus patu- lis, segmentis obtiusculis. P. alpina, folits mollibus subrotundis, flore coeruleo Tourn., Inst, 156. « Cette espèce, qui est originaire des Alpes, a, dit-il une racine fibreuse et annuelle (sic). Ses feuilles sont lar- ses, unies, tachetées en dessus. Ses tiges s'élèvent à neuf pouces de hauteur et sont garnies de feuilles ovales dont la base est jointe aux tiges. Les fleurs naissent en petits paquets sur le haut de la tige; elles sont de couleur pourpre et plus ouvertes que celles de lespèce com- mune. » 2. P. saccharata, foliis lanceolatis basi semiamplexicau- libus, calyveibus abbreviatis. P. maxima, foliis quasi saccharo incrustatis Pluk. Almag., 599. Nous ne connaissons aucune plante à laquelle puisse se rapporter la P. alpina de Miller, puisque celle-ei est une plante annuelle et que toutes les espèces connues sont vivaces; aussi tous les auteurs l’ont-ils délaissée. Quant à la P. saccharata, le synonyme de Plukenet ne peut offrir aucun doute, et cette belle espèce ainsi reconnue a été admise par tous les botanistes, depuis qu'elle à été reprise par Lehmann. 1809. — Nous voici au siècle actuel et avec lui l'étude du genre Pulmonaire commence dans les espèces confondues par Linné sous le nom de P. angustifolia. D'abord c'est Besser qui, dans ses Primitiae Florae Galliciae austriacae, crée sa P. azurea. Sa descrip- tion ayant. primitivement été faite sur un unique exem- plaire, il la revit dans son Enumeratio plantarum Volhiniae, où il faut en rechercher les véritables carac- 190) tères. Voie sa diagnose : P. azurea, foliis strigoso-hir- satis, radicalibus elongato-lanceolatis, acuminatis, in petio- lis attenuatis, caulinis subdecurrentibus, corollae limbo campanulato. Notre savant ami M. Fries à prouvé depuis que cette espèce est là P. ançgustifolia de Linné dans sa Flora Suecica. 1811. — Dans le [* volume de sa Flore des environs de Spa, Lejeune crée une nouvelle espèce parfaitement définie par ses feuilles caulinaires légèrement déecur- rentes et qu'il nomma P. montana. Nous aurons à à revenir, Mais nous ne concevons pas comment cette excellente espèce, de la valeur de laquelle nous avons pu nous assurer par la culture et qui a le droit de priorité sur toutes les suivantes, à pu être ensuite réunie par son auteur à la P. ançgustifolia. Voici au surplus la description donnée par la Flore des environs de Spa « P. montana N. Feuilles radicales ovales, oblongues-lan- céolées, très-velues, celles de la tige lancéolées, sessiles, légèrement décurrentes. » 1812. — Le supplément de la Flore de Maine-et-Loire présente deux nouvelles Pulmonaires créées par Bastard et que notre savant ami M. Boreau a relevées dans sa Flore du centre de la France. M. Boreau, aussi savant que bienveillant, à eu l'obligeance de nous les communiquer en y ajoutant les descriptions de Bastard, ce qui nous permet de faire connaitre celles-ci d'après l'ouvrage précité, page 44. 1. Pulimonaria officinalis ? « D. P. ovalis. — Dans cette variété ou espèce, les « feuilles sont ovales, maeulées et plus douces au « toucher que dans la P. ofjicinalis ordinaire (2160) « (P. afjinis Jord.! ex Boreau). Le tube du calice « est presque moitié plus long que celui de cette « espèce, ses dents sont assez courtes. Ma P. ova- «lis vient dans les terrains argileux de la com- « mune de Belle-Fontaine près de Beaupréau, où «_ je l'aitrouvée l'année dernière (1811. Elle fleurit « en Mal. » 2. Pulmonaria anqustifolia ? « b. P. longifolia. — Les feuilles de cette variété «_ ont quelquefois plus de deux pieds de longueur : «_ elles sont maculées et plus rudes au toucher que ÿ « celles de la P. anqustifolia ; elle fleurit un mois «_plus tard que cette dernière plante, les lobes de « son calice sont plus longs que les tubes de la « corolle. Serait-ce une espèce distincte? — Je « lai découverte d'abord à St-Jean-des-Marais, «_ puis à Sceaux et à Saumur. IS12. — Dans la première édition de sa Flore des environs de Paris, Mérat fait deux espèces des Pul- monaires de cette contrée, savoir : P. vulgaris Mérat, pour la plante du bois de Boulogne, et P. angustifolia, pour celle de St-Germain. Remarquons que, dans la seconde édition, Mérat réunit cette seconde espèce à la première. 1815. — Cette année fournit encore deux nouvelles espèces de Pulmonaires. D'abord De Candolle ayant recu de Belgique une espèce qu'il croit nouvelle, la décrit, dans son Cataloqus horti Monspelliensis, sous le nom de P. grandiflora. Lejeune, qui l'avait découverte dans les environs de Spa, la décrit aussi la même année. M. L. Reichenbach a rapporté à tort cette plante à la P. officinalis ; elle appartient certainement à la P. sac- (17) charata Mill., comme De Candolle le reconnait Iui-mème dans son Prodromus. 1815. — Un autre catalogue de Jardin botanique fournit cette année une espèce nouvelle; Hornemann, dans son Hortus regius botanicus Hacniensis décrit pour la première fois la P. mollis, qu'il attribue à Waulfen et non à Wolf sous le nom duquel elle a été décrite depuis. Cette description initiale étant inconnue et l'initiative de l'espèce ayant été faussement attribuée au supplément de la Flore de Heller postérieur de deux ans à l'ouvrage d'Hornemann qui est d’ailleurs peu connu, nous croyons utile de reproduire le texte de l'Hortus Havniensis, 179: P. mollis, foliis ovato-lanceolatis acuminatis pubescenti- tomentosis decurrentibus, radicalibus petiolatis, caly- cibus tubo longioribus. Hab. in Ausirià ; intr. 1811. Missa sub nomine P. mol- lis Wulfen. Remarquons d'abord que dans cette descriptio princeps la P. mollis est attribuée en 1811 à Wulfen et non à Wolf, comme on lindiquera plus tard. Rômer et Schul- tes, en 1819, Link, en 1821 et Sprengel, en 1895, attri- buent aussi l'espèce à Wulfen, tandis que Heller, en 1815, Lehmann et Schrank, en 1818, Mertens et Koch, en 1826, l’attribuent à Wolf: De Candolle, en 1815, à Schrader. Ajoutons que dans cette description les feuilles eauli- paires sont indiquées comme décurrentes, caractère qui rapporterait l'espèce à la P. montana de Lejeune, à la- quelle reviendrait le droit de priorité. Ce caractère est confirmé par Rômer et Schultes, ainsi que par Mertens et Koch, Or il est très-digne de remarque que tous les (18) auteurs allemands qui ont suivi Schrank, Lebmann, Roth, Sprengel, Reichenbach, Dietrich, Bluff, Nees von Esenbeck et Schaur, donnent pour caractère à la P. mol- lis de Wolf d’avoir les feuilles semi-amplexieaules. Il y à done iei une double ambiguité. Wulfen et Wolf auraient-ils chacun désigné une espèce différente sous le nom de P. mollis? ou bien ces deux espèces, l'une à feuilles caulinaires décurrentes, l'autre à feuilles ample- xicaules, auraient-elles été confondues? Ce dernier cas est très-possible, car ces deux espèces, entièrement dis- semblables à lépoque de la fleuraison, sont tellement voisines par leurs feuilles estivales, que lété il est très-diflicile de les distinguer. Nous verrons plus loin que la P. onontana fleurit un mois avant l'autre, que ses fleürs sont beaucoup plus petites et sans beauté, tandis que l’autre P. mollis de Schrank, qui fleurit un mois plus tard, est une plante robuste, à fleurs beaucoup plus grandes et d’un grand éclat. L'espèce présente done une double difficulté. 1814. — Après la France, l'Allemagne arrive avec l'indication de nouvelles espèces de Pulmonaires et ce sont les catalogues de graines de 1814 qui nous fournis- sent les premières indications. Mais ces noms, insérés dans des listes de graines, sont sans description et ne peuvent par conséquent donner droit de priorité, con- formément à l'art. 45 des lois de nomenclature. La vérité historique nous ordonne cependant de faire connaitre que Rümer et Schultes, en 1818, dans le quatrième volume de leur Systema Vegetabilium, page 57, posent les questions suivantes : Quid Pulmonaria daurica Besser Cat. H. Crement., suppl., 1814? (19) Quid Pulmonaria oblongata Sehrad. Cat. H. Gott., 1814? Quid Pulmonaria tuberosa Schrank Cat. H. Monac., 18142 | 1816. — Dans sa Flore de Transylvanie, Baum- garten décrit une nouvelle espèce de Pulmonaires sous le nom de P. Clusii, à laquelle il rapporte la Pulmo- naria TEL austriaca de Clusius. Cette plante étant la même que la P. azurea de Besser, nous ne nous y arrè- terons pas. 1818. — Nous devons mentionner la belle et savante monographie des Aspérifoliées par Lehmann, publiée en 1818. Ce savant y décrit quatre espèces de Pulmo- naires, les P. azurea, angustifolia, mollis et officinalis. Il indique en outre, comme devant être étudiées, les P. saccharata, grandiflora et lanceolata, Lehmann, dans ce beau travail, n’a pas eu connaissance des espèces créées en Belgique et en France, ear il n'en fait nulle mention. Îl en est de même de Schrank dont nous allons parler. 1818. — C'est ici que vient se placer le monographie des Pulmonaires par Schrank, qui a paru dans le neu- vième volume des Nova acta academiae Caesareae Leopol- dino-Carolinae naturae curiosorum, publié en 1818. Cette monographie comprend le genre Pulmonaria dans les limites de Linné, c'est-à-dire avec les espèces qui ont servi à fonder le genre Mertensia (notre Casselia). Les espèces appartenant aux Pulmonaires de Tournefort y sont au nombre de quatre. Cette monographie ayant servi de guide à tous les auteürs allemands et le volume dans lequel elle se trouve insérée étant très-rare, nous allons donner les diagnoses de ces espèces en v ajoutant (20 ) la description toute entière de la P. tuberosa, espèce formée par Schrank. 1. P. officinalis. Foliis asperis : caulinis sessilibus, lan- ceolatis, acutis, basi attenuatis, radicalibus serio- ribus, cordatis, petiolatis, corollarum fauce glabra. P. oflicinalis. Omnium autorum. æ. foliis albido maculatis. 8. foliis immaculatis. 9. P. mollis. Foliis mollibus : caulinis sessilibus, lanceo- latis, radicalibus serioribus, lato-lanceolatis, acu- minatis, basi attenuatis; corollarum fauce subpi- losa; seminibus pubescentibus. P. mollis Wolf. — Heller Würceb., suppl., p. 15. Habitat in Franconia, praesertim in Magno Duceatu Würceburgensi. … Folia caulina latiusceule lanceolata, basi subattenuata, semiamplexicaulia. 5. P. tuberosa.Foliis asperis, lanceolatis, aeutis, utrinque attenuatis : radicalibus serioribus, elongatis, latiuseulis, in petiolum attenuatis; corollarum fauce barbata. Pulmonaria V. pannonica. Clus. Hist., IL, 170. Pulmonaria IF, species altera. Clus. Pan., 676. Pulmonaria IV. Plinii angustifolia. Tabern., 948. Pulmonaria angustifolia Willd. Spec., 1, 768 n° 1, non synon. Habitat in Bavaria prope Rosenheim (Schmidt), in Carinthia (Wulfen). Caulis subsimplex, pedalis, altior, foliosus. Folia omnia lanceolata, aspera : caulina sessilia, semiamplexicaulia ; radicalia seriora, petiolata, utrinque attenuata, acuta, pedalia eirciter, semialterum digitum lata, saepe ad lati- (21) tudinem P. mollis fere accedentia. Flores P. mollis. Radix vetula valde incrassata, ut tuberosa evadat. Haec observationes ad viva specimina, quae pluribus abhine annis in horto creverant, factae sunt. 4. P.angustifolia. Foliis asperis, omnibus angusto-lanceo- latis, elongatis, acutis, utrinque attenuatis : eauli- nis sessilibus ; corollarum fauce faseiculis quinque pilorum. Pulmonaria L. angustifolia. Tabern., 948. Pulmonaria If. austriaca. Clus. Hist., IE, 169. P. montana. Wulfen in litt. ad Schreb. Bessera azurea. Schultes O6s., 28-29. Habitat in Austriae et Hungariae sylvis (Clus.); ete. Cette dernière est la P. azurea de Besser qui est fa véritable P. angustifolia de Linné. Ainsi que nous l'avons dit, la monographie de Schrank a servi de guide à tous les auteurs allemands, mais elle ne parait guëre avoir été connue en France. 1827. — Host, dans sa Flore d'Autriche, ajoute aux espèces déjà indiquées une nouvelle espèce sous le nom de P. media, croissant dans les bois de l’Autriche. En voici la diagnose : P. media, foliis radicalibus petiolatis, oblongo-lanceo- latis, caulinis sessilibus subamplexicaulibus, fila- mentis medio tubi corollae insertis. Il ajoute : caulis obsolete angulatus, pilosus. Folia mollia, pilis brevissimis teeta, aeuminata. La description précédente prouve manifestement, par la forme et l'insertion des feuilles, que la P. media de Host n'est autre chose que la P. mollis de Lehmann. C'est au reste ce que confirme Koch d'après des semences re- cues de Jacquin. (2) 1828. — M. L. Reichenbach, dans le sixième volume de son Iconographia botanica, décrit et figure toutes les Pulmonaires d'Europe dont il forme six espèces savoir 1. P. azurea Bess., 2. P. angustifolia, 5. P. mollis, 4. P. media, 5. P. saccharata, 6. P. officinalis. Dans ce travail, M. Reichenbach rapporte la P. tube- rosa de Schrank à son angustifolia qui est la P. V. pan- nonica de Clusius ou la P. foliis Echii de Lobel et de Plantin. À la P, azurea, il rapporte la P. LIT austriaca de Clusius et la P. angustifolia de Mertens et Koch. Sa P. media, espècehispide et à feuilles ovales-oblongues, provenant du duché de Mecklembourg, est très-différente de celle de Host, laquelle, comme nous l'avons dit, appartient à la P. mollis de Lehmann. Il lui donne pour synonyme la P. folio non maculoso de Clusius qui est notre P. obscura, espèce à feuilles cordées, et la P. officinalis de Hayne qui appartient à la même plante, synonymie manifestement contraire et à sa description et à sa figure. Il réunit à la P. officinalis la P. grandiflora de De Can- dolle qui est, de laveu mème de ce savant, dans son Prodrome, la P. saccharata de Miller, et pour arriver là, il force le texte de De Candolle en disant que celui-ei donne à son espèce les feuilles supérieures subcordées, propter folia suprema subcordata, tandis que De Candolle les désigne comme ovales-cordées, foliis superioribus ovato- cordalis. 1848. — Jusqu'ici toutes les nouvelles espèces que nous venons de citer avaient été créées aux dépens de la P. angustifolia de Linné; le tour de l’oflicinale arrive. Dans les Archives de Billot, notre savant confrère M. Jordan a créé une nouvelle espèce de Pulmonaires (0250) sous le nom de P. affinis qui a été relevée dans la Flore du centre de la France de M. Boreau. M. Jordan avait déjà signalé cette espèce dans le Catalogue des graines du Jardin de Dijon, pour 1848, mais sans description. 1851. — Dans le Botanical Zeitung de 1851, MM. H.-W. Schott et T. Kotschy décrivent, sous le nom de P. rubra, une nouvelle espèce de Pulmonaires qui est relevée par M. Nyman dans son Sylloge Florae Europaeae, mais M. Auguste Nielreich, dans ses diagnoses sur les plantes de la Hongrie et de l'Esclavonie, fait remarquer que celte espèce appartient entièrement à la P. mollis, qui en effet a les fleurs rouges. 1865. — A notre tour, dans le quatrième volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. nous avons élevé au rang d'espèce la variété y de la P. officinalis de Linné que nous avons désignée sous le nom de P. obscura. Ce sont là deux plantes entièrement distinctes et nous comprenons difficilement comment on a pu si longtemps les confondre. La description que nous en donnerons plus loin établira cette vérité. K 2. Conclusions. De l'exposé qui précède, il résulte d'abord que les deux espèces de Pulmonaires créées par Linné étaient collectives. 2° Que l'espèce archétype de sa P. officinalis est celle à feuilles maculées, c'est-à-dire la plante officinale des anciens. 5° Que la P. angustifolia de ses Species plantarum renferme toutes les formes à feuilles non cordées, et que Linné ne les ayant pas distinguées comme variétés, il faut (2) recourir à sa Flora Suecica pour donner un type à ce nom spécifique. 4° Que toutes les espèces nouvelles formées depuis Linné jusqu'à M. Jordan, l'ont été aux dépens de sa P. angustifolia primitive. »° Que parmi ces espèces à feuilles non cordées, le droit de priorité appartient à Miller pour la P. saccharata, à Besser pour sa P. azurea, qui est la P. IIT austriaca de Clusius, à Lejeune pour la P. montana, caractérisée par ses feuilles caulinaires décurrentes, enfin à Bastard pour ses P. ovalis et longifolia et à Mérat pour sa P. vulgaris, les espèces allemandes étant d'une date postérieure. 6° Que la P. mollis est une espèce ambiguë, puisque Hornemann qui le premier l’a décrite et après lui Rômer et Schultes et ensuite Mertens et Koch, ces derniers d’après un exemplaire archétype de Wolf, la décrivent comme ayant les feuilles caulinaires décurrentes, ce qui est le caractère spécifique de la P. montana de Lejeune, tandis Lehmann, Roth, Sprengel, Reichenbaeh, Dietrich, Bluff, Nees et Schaur, ainsi que De Candolle, dans son Pro- drome, indiquent les feuilles caulinaires comme ample- xicaules, en sorte que deux espèces distinctes, à feuilles estivales semblables, mais entièrement différentes au printemps, ont été confondues sous le nom de P. mollis. Or, comme Mertens et Koch qui décrivent les feuilles caulinaires conime décurrentes, ainsi que lavait fait Hornemann, dans sa descriptio princeps, déclarent avoir recu la plante qu'ils décrivent de Wolf lui-même, il n’est pas douteux que la P. mollis de Wolf n'est rien autre chose que la P. montana de Lejeune. D'où il suit que les auteurs qui ont décrit l'espèce a feuilles caulinaires semi-amplexicaules, sous le nom de (25 ) P. mollis, ont attribué un ie nom à leur espèce, et que c’est sous ee faux nom qu'elle est aujourd'hui connue. 7° Que la P. tuberosa de Schrank, qui est la P. vul- garis primitive de Mérat parait devoir constituer une espèce particulière. 8° Que la P. media de Host, par ses feuilles eaulinaires amplexicaules, appartient clairement à l'espèce à feuilles caulinaires amplexicaules que les auteurs ont déerite sous le nom de P. mollis, ce que Koch a déjà fait connaitre; et que la plante figurée sous ce nom par M. Reichenbach appartient à une autre espèce. N ». Description des especes. PULMONAREA Tourx. À. — FOLIS RADICALIBUS BASI SUBITO CONTRACTIS. 1. P. officinalis. Foliis maculatis, radicalibus ovato-cor- datis, acutis, petiolo erasso, semitereti, lateraliter alato. Pulmonaria Dod. Cruydb., éd. 2 (1565), 113. Syvrmphytum maculosum Dod. Pempt., 155; Moris. Hist. Oxon., WI, 444, sect. 11, #. 29. P. maculosa Lob. Adv., 517, Cruydb., 692; Plantin Ice. Stirp., 586 (éc. Dodonaei) ; Blackw. Herb., t. 576. P. vulgaris maculoso folio Clus. Hist., elxix (ie. Dodonaei). P. foliis radicalibus ovalo-cordatis Lin. Hort. Cliff., 44 (1757) excl. var. B et 7. P. officinalis Lin. Sp., ed. 1 (1755), 155, exct. var, y; Wülld. Sp. ; 1, 768; DC. F1. Fr., U, 627; Gaud. Helv., W, 55. P. officinalis Lmk IL, t. 95; Sm. Brit., 217, Engl. Bot., 118; Lej. Spa, I, 98; Rchb. Ic. rar., VI, f. 799 (opt.). Habite les bois humides de l’Europe moyenne et occidentale, en Angle- ( 26 ) . v Lerre, en Belgique, dans le nord de la France; elle est beaucoup plus rare que la suivante en Suisse et en Allemagne ; elle manque en Suède, ainsi que dans le centre de la France. 2}. Fleurit en mars ct avril. Rhizome épais, cylindrique, émettant des embranchements en dessous du bouquet florifère du printemps. Feuilles toutes maculées de blane verdâtres, couvertes de poils rudes, aiguës ; celles du bouquet florifère plus ou moins atténuées à la base et se desséchant après la fleuraison ; celles des rosettes stériles permanentes tout l’été, coriaces, ovales-cor- dées, longuement pétiolées, décurrentes sur le pétiole qui est robuste, semi-cylindrique et muni de deux ailes étalées. Tiges droites, presque cylindriques, garnies d'environ six feuilles aiguës non décurrentes ni par les bords, ni par la côte dorsale, les inférieures comme à pétiole ailé, les supérieures ovales-cordées. Fleurs grandes et belles, d'abord roses, puis passant au bleu. Nous avons toujours observé le style court et les étamines insérées à la gorge de la corolle. Oss. — Cette plante est le véritable type de la P. officinalis de Linné, comme on peut s’en assurer par la première édition de ses Species plan- tarum, qui a précédé de deux ans la seconde édition de sa Flora Suecica ; elle est d’ailleurs l'espèce oflicinale. C’est done avec raison que M. Rei- chenbach a dit d’elle dans ses Plantae criticae : Haec tandem antiqua et vera P. officinalis, quae... albo-maculata folia praebet. . PF. obscura. Foliis immaculatis, radicalibus oblongo- cordatis, acuminatis, petiolo exili, lateribus compresso, superne bicarinato. P. folio non maculato Clus. Hist., clxix. P. italorum J. Bauh. Hist., WT, 595. P. viridis non maculata subrotunda Bocc. Mus., 155, t. 98. P. foliis radicalibus ovato-cordatis var. 6. Lin. Hort. Cliff., 44 (1737). P. officinalis var. 7. Lin. Sp., ed. 1 (1755), 155; Walld. Sp., 1, 768; DC. FL. Fr., I, 627 ; Gaud. Helv., W, 55. P. officinalis ra Sueciae exotico) Lin. FI. Suec., (1755), 58; Sw. Bot., t. 155; Drev. et Hayn. FI. d’Eur., 1, 12, t. 14 (opt.). D; bats Holand. F1. Moselle, 1, 90, non Mérat. . mollis Tenor. Syll., 84, non Lelun. P. obseura Dmrt. in Bull. bot. Belg., IV, 541, Opusc. bot., 228. =) (27) Habite les bois humides et tourbeux de l'Europe centrale et septentrio- nale, en Suède, en Allemagne et en Suisse, en Belgique sur le calcaire vogésien, en France dans la Lorraine et les Vosges; elle manque en Angleterre. 2!. Fleurit en avril. Cette espèce est, dans toutes ses parties, beaucoup plus grêle, et plus ténue que la véritable Pulmonaire officinale. Rhizome comme dans l’es- pèce précédente, mais moins épais. Feuilles toujours immaculées, plus minces que dans l’espècc précédente, poilues, rudes, acuminées ; celles des souches latérales et stériles persistantes, longuement pétiolées, minces, en cœur-oblong, parfois ovoides. Pétiole très-grêle, comprimé par les côtés et muni par dessus de deux carènes dressées. Tige d’environ un pied, rendues anguleuses par la nervure dorsale des feuilles caulinaires, laquelle est déeurrente sur la tige, munies de six à sept feuilles ovoïdes et acuminées. Fleurs de moitié plus petites que dans la précédente, obscures et peu agréables, d'abord d’un pourpre terne, passant au violet sale. Nous avons toujours observé les étamines insérées au milieu du tube de la corolle et dépassées par le style. Oss. — On conçoit difficilement comment cette espèce a pu rester si longtemps confondue avec la précédente, avec laquelle elle n’a d'autre rapport que d’avoir les feuilles estivales en cœur. Elle s’en distingue facilement par ses feuilles minces et immaeulées, par ses pétioles grêles, latéralement comprimés, aptères et bicarénés en dessus par la décurrence de la nervure de ses feuilles caulinaires, enfin par ses fleurs petites et de couleur obseure. Si Linné, dans sa Flore de Suède, a désigné cette plante sous le nom de P. officinalis, c’est que pour lui elle n’en était qu’une simple variété, pas même désignée par un nom et que le type officinal, déerit par lui dans ses Species plantarum, ne croissant pas en Suède, il n’y avait pas lieu d'introduire ie type de l'espèce dans la Flore de ce pays. C’est ainsi qu’il a fait pour toutes les espèces dont le type manquait en Suède et qu'ont fait après lui les auteurs de cette Flore, jusqu’à ce qu'on ait reconnu qu’il y avait confusion d'espèces. ( 28 ) < 5. P. affinis. Foliis maculatis, radicalibus inferioribusque ovatis, acuminatis, basi subito contractis, petiolis apice alatis. Pulmonaria Il maculosa mas Tabern. Kreuterb., W, 274. Pulmonaria Plinii feminea [IT Tabern. L. ce. P. oficinalis Lamx. FI. Agen., 60, excl. syn. P. aflinis Jord.! Cat. Dijon, 1848 (sine descriptione), Archiv. Bill, 321 ; Bor. El. Centr., W, 459, Cat. Maine-et-Loire, 120 ; Martr. F1. Tarn.. I, 487. P. saccharata Gren. et Godr. F1. Fr., 1, 527, excel. syn. plurib. Habite les bois calcaires dans le midi de la France et probablement aussi en Allemagne, où elle aura été confondue avec la P. officinale. 21. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais et rampant. Feuilles couvertes de poils rudes, toutes maculées de grandes taches blanches ; celles du bouquet stérile longue- ment pétiolées, à limbe ovale, acuminé, subitement contracté à la base en pétiole. Pétiole des feuilles estivales ailé au sommet. Tige munie de six à sept feuilles pétiolées, à l'exception des terminales, ovales, aiguës, brusquement contractées à la base, les terminales sessiles. Fleurs gran- des, passant du rose au bleu violacé. Tube de la corolle glabre à l’inté- rieur au-dessous de l'anneau de poils de la gorge. Méricarpes lisses et luisants. Os. — Cette espèce, que Je dois à l’obligeance de M. Jordan, est intermédiaire entre les P. officinalis et P. saccharata. B. — FOLIIS RADICALIBUS BASI CONTINUO ATTENUATIS (P. angustifolia Lix. Sp. pl.). 4. P., saccharata. Foliis asperis, ovato-oblongis, maculatis, maculis confluentibus, radicalibus utrinque attenuatis, caulinis sessilibus. Symphytum maculosum s. Pulmonaria maxima foliis quasi saccharo incrus{atis Pluk. Almag., 558, t. 227, f. 4. Symphytum maculosum sive Pulmonaria batavica maxima maeulis ma]Jo- (29 ) ribus conspersis Moris. Hist. Oxon., NT, 444, ic. sect., I, €. 29, f. 9. Pulmonaria maculosa maxima Munt. Phytogr. curios., 75 (excl. syn.), t. 252 (opt.). P. foliis radicalibus ovato-cordatis var. Ÿ. Lin. Hort. Cliff., #4. P. saccharata Hill. Dict., n° 5 (1768) ; Lehum. Asperif., 479; Link Enum. Berol , 1,169; Lej. ! Rev. Spa, 44; Mert. et Koch Deutsehl. Ft, 1,72; Rchb. PL crit., NI, 7, f. 699 (opt.); Koch Syn., 456; Alph. DC. Prodr., X, 92; Bluff., Nees et Schaur Comp. Germ., 1, 580. P. grandiflora DC. Cat. Monsp. (1815), 155; Lej.! Spa, IL (1815), 297. P. angustifolia var. grandiflora Th. Lest. Bot. Belg., I, 171. P. officinalis 6. Bertol. FL. Ital., W, 510. Habite les bois humides, en Belgique près de Spa à Fraipont et Soiron (Lej.!), en Poméranie et en Styrie (Koch), en Italie près Bologne (Bertol.). Rhizome eespiteux. Plante munie de poils rudes dans toutes ses parties. Feuilles hispides, toutes maculées de taches blanches qui grandissent avec l’âge et deviennent confluentes, de manière à former de grandes taches marbrées, irrégulières, entremélées d’autres taches petites et arrondies. Feuilles radicales des rosettes stériles ovales-oblongues, acu- minées, longuement atténuées et décurrentes sur le pétiole, parfois moins déeurrentes, erispées et canaliculées à la base. Pétiole allongé, semi-cylindrique, presque plat par dessus, ailé des deux côtés. Tiges poilues et à la fois un peu glanduleuses, légèrement anguleuses, à feuilles inférieures spatulées, les supérieures cordées. Fleurs grandes et bril- lantes, roses d’abord, puis violettes. Tube de la corolle intérieurement glabre en dessous de l’anneau pilifère de la gorge! Os. — Cette espèce a la forme des Pulmonaires molles, mais ses feuilles rudes ne permettent pas de la confondre avec elles. Elle se dis- tingue entre toutes par les taches blanches qui la couvrent, les unes petites et arrondies, les autres grandes s'étendant sans cesse et confluen- tes, ce qui indique une organisation toute spéciale dans les tissus. 5. P. mollis. Foliis mollibus, ovato-oblongis, immaculatis, radicalibus utrinque acuminatis, caulinis amplexicauli- bus, summis cordatis. P. mollis Wolf. in Lehm. Asperifol., 276 (1818) ; Schrank Pulm. in Nov. act. nat. cur., IX, 96; Link Enum. Berol., 1, 169; Bluff. et Fing. (50) Comp. 1, 241 ; Spreng. Syst., 1, 547; Roth Enum., 1, 575; Rchb. PI. cril., NL, 4, f. 696 (opt.\, FL, exc., 558; Dietr. Syst., 1, 598; Alph. DC. Prodr., X, 95; Ledeb. FI. Alt., 1, 179 ; Gren. et Godr. FI. Fr... Il, 528. P. montana var. 5. Lej. Rev. Spa, 43. P. media Host FI. Austr., 1, 255 (1827). P. rubra Schott et Kty in Bot. Zeit., 1851, 595; Nym. Syll.. 85; Neilr. Diagn. Hungar., S9. P. angustifolia GB. Bertol. Fl. Ital., I, 512. P. officinalis-angustifolia Winm. Fl. von Schles., éd. 5, 575. Habite les montagnes boisées, en Autriche, en Russie, en Allemagne. dans les Ardennes et dans les Pyrénées. 2}. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais, traçcant dans les sols tourbeux et humides. Toute la plante est couverte de poils mous et soyeux, Feuilles d’un vert pale et dépourvues de taches blanches ; celles des roseites stériles longuement pétiolées, ovales-oblongues, atténuées aux deux extrémités, aiguës au sommet, décurrentes sur le pétiole. Tiges très-robustes, grosses comme le petit doigt, garnies d'environ cinq à six feuilles amplexicaules et non dé- eurrentes, ovales-allongées, les supérieures cordiformes. Fleurs grandes et brillantes, d’un rose vif et carminé, à la fin prenant une couleur violette. Tube de la corolle velu à l’intérieur en dessous de l'anneau de poils de la gorge (!); ses divisions profondes, plus longues que larges, arrondies au sommet. Étamines sessiles. Ogs. — Cette belle et brillante espèce, semblable à la P. montana par ses feuilles estivales, en est entièrement différente au printemps durant la fleuraison. A cette époque, il est impossible de les confondre. C’est sans doute cette analogie des deux plantes estivales qui aura engendré la con- fusion dont nous avons parlé dans la première partie; on aura envoyé l'été l’une pour l’autre dans les Jardins botaniques. Bien que dans les descriptions primitives le nom de mollis s'applique à l'espèce précédente, nous avons cru devoir le conserver à celle-ci par le motif que c’est elle que tous les auteurs modernes désignent sous ce nom. Nous avons craint d'augmenter la confusion en adoptant le nom donné par Host, lequel s'applique aussi à plusieurs espèces. Au surplus ceux qui, par amour des espèces collectives, voudraient la réunir à la P. montana, malgré les différences signalées, devraient lui conserver ce dernier nom, en vertu du droit de priorité. (51) 6. P. montana. Foliis mollibus, ovato-oblongis, immacu- latis, radicalibus utrinque acutis, caulinis decurrentibus, mericarpiis pubescentibus. P. montana Lej. FI. Spa, 1, 98 (1811), Rev. 45, excel. var. et syn. P. mollis Wulfen in Hornem. Hort. Havn., 1, 179 (1815); Heller F1. Wirceb., suppl., 15 (1815) ; Rôm. et Schult. Syst. Veg., IN, 55 ; Mert. el Koch Deutsch. FI, 1, 75. P. angustifolia pro parte Lej.et Court. Comp.,1, 167 ; Th. Lest. Bot. Belqg.. MA Habite les montagnes élevées et boisées, en Belgique, dans les Ardennes Oo ) Oo ) 3 près de Spa et Malmedy, en Autriche, en Franconie et en Bavière. 2]. Fleurit en mars. Rhizome cespiteux. Toute la plante est couverte de nombreux poils blanes, mous et soyeux. Feuilles immaculées, d’un vert pâle; celles des rosettes stériles ovales-oblongues, longuement atténuées à chaque extré- mité, acuminées ; les caulinaires légèrement décurrentes sur la tige, celles du bas oblongues, les supérieures ovales-laneéolées. Tiges de huit à dix pouces, hérissées de poils mous, anguleuses par la décurrence des feuil- les qui sont au nombre de cinq environ. Fleurs moyennes, d’abord d’un rose pourpre, puis d’un violet livide. Corolle à tube velu intérieu- rement au-dessous de l'anneau pilifère; divisions courtes, plus larges que longues, échanerées au sommet. Étamines pédiculées. Os. — Les feuilles des rosettes stériles de cette espèce la rapprocheni de la P. mollis, avec laquelle on peut la confondre l’été, par la similitude des feuilles estivales, bien que celles de la P. montana soient encore plus soyeuses. Mais observées au printemps, lors de la fleuraison, ces deux espèces ne se ressemblent plus. Celle-ci fleurit un mois plus tôt que la P. mollis; ses liges sont moitié moins épaisses; ses fleurs moitié plus petites et dépourvues d’éclat; ses feuilles caulinaires sont sessiles et décurrentes, tandis qu’elles sont amplexicaules dans la P. mollis. Ce caractère montre clairement que la Pulmonaire décrite primitivement sous ce dernier nom n'est autre chose que l'espèce créée antérieurement par Lejeune sous le nom de P. montana. (32) 7. P. ovalis. Foliis maculatis, radicalibus ovalibus, acumi- natis, basi cuneatis, longe petiolatis, caulinis septenis, mericarpiis pubeseentibus. P. ovalis Bast. F1. de Maine-et-Loire, suppl., 44 (1812) ; Bor.! F1. Centr., IF, 459, Cat. de Maine-et-Loire, 120. P. mollis Guép. FI, Maine-et-Loire, éd. 5, 162, excel. syn. P. tuberosa Martr. Ft. Tarn., 1, 487, excl. syn. praeter Bast. Habite les bois de la France centrale et méridionale (Boreau !). 2}. Fleurit en avril et mai. Rhizome rampant. Feuilles obscurément maculées, hispides, rudes; celles des rosettes stériles longuement pétiolées, ovales, acuminées, ter- minées en coin à la base, à pétiole marginé, ailé au sommet; les cauli- naires elliptiques-lancéolées, aiguës, sessiles, décurrentes d’un côté, au nombre de sept. Tige munie au bas de quelques écailles, de plus d’un pied de hauteur. Fleurs en grappes lâches, grandes, rouges d’abord, puis bleues. Calice cylindracé-tubuleux. Tube de la corolle glabre à lintérieur en dessous de l’anneau de la gorge! Méricarpes pubescents d’après M. Boreau. Oss. — Cette belle espèce est voisine de la P, longifolia dont elle se rapproche par ses méricarpes pubescents. Elle s’en distingue par la forme de ses feuilles et la longueur de ses pétioles. 8. P. Ilongifolia. Foliis lanceolatis, radicalibus ceaulem superantibus, caulinis subseptenis, calycibus oblongis, mericarpiis carinato-cristalis. P. angustifolia pro parte Lin. Sp., 194; DC. F1. Fr., I, 627 ; Loës. F1. Gall., ed. 2, 1, 151; Th. Lest. Bot. Belg., A1, 171; Lej. et Court. Comp., 1, 167; Coss. et Germ. FI. Par., 268. P. angustifolia Jaume St-Hill. PI, de Fr., IV, t. 515 (ie. bona); Mérat. FT. Par., éd. 1, 71; Dict. sc. nat., pl. bot., t. 45 (fig. opt.). P. longifolia Bast. de FI. Maine-et-Loire, suppl, 14% (1812) ; Bor.! FI. Centr., 11, 460, Cat. de Muine-et-Loire, 120; Mortr. FL Tarn. 1, 487. Habite les bois frais et couverts de la France occidentale et méridio- nale ; on la retrouve au nord dans l’Artois (Dov.!) et, d’après Lejeune, ( 33 jusques dans le pays de Liége, où finit son aire de dispersion. 2]. Fleurit en mai. Rhizome horizontal, épais. Plante hérissée de poils rudes. Feuilles parsemées de taches blanches non confluentes ou unicolores; les radi- cales longuement lancéolées, allongées, de un à deux pieds et dépassant souvent les tiges florales; très-aiguës au sommet, longuement atténuées en pétiole bicaréné; les caulinaires oblongues-lancéolées, au nombre de sept à neuf, décurrentes d’un côté, semi-amplexicaules de l’autre. Tiges dépourvues d’écailles à la base. Fleurs en grappes assez serrées, grandes, d’abord rouges, puis devenant bleues. Tube de la corolle glabre intérieurement en dessous de l'anneau pilifère de la gorge! Méricarpes pubescents, brillants, comprimés fortement, carénés au sommet où la carène prend la forme d’une crête. Os. — La Pulmonaire à longues feuilles ne saurait être confondue avec la P. vulgaris, dont elle se distingue facilement par la longueur de ses feuilles radicales, par le nombre de ses feuilles caulinaires et par la forme de son calice et de ses méricarpes. Dans sa Flore du Centre, M. Boreau avait donné à cette espèce des car- pelles glabres. Aux échantilons que nous devons à son obligeance, il ajoute cette note : « Les carpelles, dits lisses dans la Flore du Centre, sont pubescents. » C’est au reste ce que nous avons aussi observé. 9. P. vulgaris. Foliis oblongo-lanceolatis, radicalibus caule brevioribus, caulinis subquinis, amplexicaulibus, patentibus, calycibus inflatis. Pulmonaria foliis Echii Lob. Cruydb., 692; Plantin Ie. Stirp., 586. Pulmonaria V. pannonica Clus. Hist., elxx (ic. Lobelii). Pulmonaria IV. Plinii angustifolia Tabern. Kreuterb., I, 274. Pulmonaria angustifolia rubente coeruleo flore Moris. Hist. Oxon.. II, 444, ic. sect. IT, £. 29, f. 10. P. angustifolia pro parte Lin. Sp., 194; Willd. Sp., 1. 768; Pers. Syn.. 1,160; DC. F. Fr., IN, 627 ; Gmel. Fl. Bad., 1, 422; Th. Lest. Bot. Belg., W. 171; Lej. et Court. Comp., 1, 167; Coss. et Germ. F1. Par., 268 ; Alph. DC. Prodr., X, 95. P. vulgaris Mérat F1. Par., éd. 2, I, 164 (pro parte). P. tuberosa Schrank in Act. nov. nat. eur... IX (1818), 97; Link Enum. (54) Berol., 1, 169; Spreng. Syst., 1, 547; Bluff et Fing., Comp., 1, 242; Gren. et Godr. F1. Fr., 1, 527. excel. syn. plurib.; Bor.! FI. Centr... II, 460. | P. angustifolia Mert. et Koch Deutschl. Fl., 1,75; Roth Enum., 1, 575; Dietr. Syn., 1, 598; Rehb. PI. Crit., NI, 5, f. 695 (opt.). P. variabilis pro parte Godr. FI. Lorr., éd. 1, II, 122. B. oblongata. Foliis brevioribus, latioribus, obtusioribusque. P. oblongata Schrad. in litt. in Rôüm. et Schult. Syst., IN, 744 ; Rchb. FI. exc., 358. P. angustifolia var. oblongata Rôm. et Schult. L. c.; Mert. et Koch Deutschl. FI.,1. ce. P. mollis Rchb. PI. Crit., N1,5, f. 697, excl. syn. Host. Habite les bois ombragés dans presque toute l’Europe. 21. Fleurit en avril et mai. Rhizome épais, nouceux. Toute la plante est couverte de poils assez mous. Feuilles lancéolées-elliptiques, aiguës, atténuées à la base; les radicales décurrentes, moitié plus courtes que la tige; les caulinaires, au nombre de quatre à six, ovales-oblongues, amplexicaules. Fleurs en grappes làches, éloignées et penchées d’un seul côté après la fleuraison. Calices renflés. Corolle rose, puis bleue, à tube intérieurement glabre en dessous de l’anneau pilifère de la gorge! Méricarpes pubescents ! Ors. — Cette espèce, distinguée primitivement par Mérat, dans la pre- mière édition de sa Nouvelle Flore des environs de Paris, est bien la même que la P. tuberosa de Schrank, qui n’a de tubéreux que son nom. Elle se distingue de la P. montana, par le tube de sa corolle qui est glabre et non velu à l’intérieur, ainsi que par ses calices renflés ; des P. azurea et P. longifolia, par ses feuilles radicales moitié plus courtes que la tige et par le petit nombre de ses feuilles caulinaires. C’est par erreur que M. Boreau indique le tube de la corolle comme poilu en dessous de l’anneau pilifère. L’échantillon que nous devons à sa bienveillance présente cette partie du tube parfaitement glabre, 10. P. azurea. Foliis radicalibus anguste lanceolatis, cauli- nis numerosis lineari-lanceolatis, decurrentibus, caulibus basi squamosis. Pulmonaria angustifolia coeruleo flore Clus. Pann., 675. Pulmonaria IT austriaca Elus. Hist., elxix. ( 55 Pulmonaria [angustifolia Tabern. Kreuterb., 11, 274. Pulmonaria angustifolia coerulea Moris. Hist., IL, 444, Sect. II, 1. 29, f. 5 (ic. Clusii.) P. angustifolia pro parte Lin. Sp., ed. T, 155; Wild. Sp., 768; Pers. Syn., 1, 160. ; Gmel. F1. Bad., I, 424. P. angustifolia Lin. Suec., 58, excl. syn. Clusii (fide Fries!); Sw. Bot., 544; Wahlenb. Suec., 116; Schrank Nov. act. nat. cur., IX, 98; Bluff et Fing. Comp., 1, 242; Fries FI. Scan., 25, Summ., 12; Gren. et Godr. F1. Fr., 1, 526, excl. syn. Host; Wimm. FL. von Schles., éd. 3, 372. P. azurea Besser Prim. Galic., 1, 150 (1809), Enum. Volh., 8; Lehm. Aspe- rif.; 274; Rom. et Schult. Syst. veg., IV, 5%; Bieb. FI. Tauric., UE, 128; Mert. et Koch Deutschl. Fl., V1, 75; Roth Enum., , 574; Rchb. Ic. rar., NI, f. 69% (opt.), F1. exc., 577; Koch Syn.. 457: Alph. DC. Prodr., X, 95; Schm. et Regel FI. Bonn., 220. P. Clusii Baumg. FI. Trans., 1, 125 (1816). P. montana Wulfen in litt. ad Schreber ex Schrank (1818). P. angustata Schrad in litt. ex Rôm. et Schult. Syst. veg., IV, 54 (1819). Bessera azurea Schulles Obs., 28. Habite les bois montueux, en Suède, dans la Russie centrale, en Pologne, en Autriche, en Allemagne, dans le Hartz et les provinces Rhénanes, en France dans l’Auvergne. Rhizome cespiteux. Plante entièrement hérissée de poils rudes. Feuilles des rosettes stériles longuement lancéolées, étroites, accuminées, rétrécies en pétiole. Tiges anguleuses, garnies à leur base d’écailles imbriquées, étalées, munies de sept à neuf feuilles étroitement lancéolées, sessiles, légèrement décurrentes, Fleurs en grappes courtes, grandes, d’un beau bleu azuré. Tube de ia corolle glabre à l’intérieur au-dessous du cerele de poils de la gorge. Méricarpes glabres d’après M. Boreau. Oss. — Cette espèce a été confondue par Linné avec les précédentes, dans ses Species plantarum, mais, d'après M. Fries, e’est la P. angustifolia de sa Flore de Suède, puisque c’est ia seule espèce à feuilles étroites qui croisse dans cette contrée. Par cette considération, MM.Grenier et Godron ont eru devoir lui restituer ce nom qu’elle mérite au reste par l’étroitesse de ses feuilles. Ce raisonnement est très-rigoureux, mais il augmente la confusion. Il est hors de doute que la P. angustifolia de Linné est une espèce collective renfermant toutes les Pulmonaires à feuilles non cordées, et que ce nom a été appliqué successivement à toutes ces espèces, L’appli- (36) quer à celle-ci, c’est augmenter la confusion. [l n’y a pas plus de motif de conserver ce nom, sujet à tant d'erreurs, que de maintenir la Valeriana Locusta, où le Medicago polymorpha chez l’une des formes de ces espèces collectives. Les nombreuses écailles imbriquées que l’on observe à la base des tiges la distinguent de toutes les Pulmonaires à feuilles étroites. L’échantillon de Suède que nous avons recu de M. Fries a certainement le tube de la corolle glabre à l’intérieur en dessous de l’anneau de la gorge. Note sur le staminode des Scrophulaires aquatiques indi- gènes, par B. Du Mortier. Ayant autrefois créé deux nouvelles espèces de Scro- phulaires, c'est pour nous un devoir de les justifier. A cette époque, on faisait peu d'état des variations de forme qu'offre le staminode dans ce genre; depuis il a été démontré que cet organe présentait des caractères de premier ordre pour la distinction des espèces. C'est done par l'étude du staminode que nous allons compléter nos précédentes observations. Linné, dans ses premiers ouvrages, ne connaissait qu'une espèce de Scrophularia propre à nos climats, la S. nodosa. C’est dans son Hortus Upsaliensis qu'il intro- duit pour la première fois la S. aquatica, qui y figure sous le n° 1. Sa description est assez vague et a donné lieu à controverse. Il lui indique pour pays natal l'Angleterre, la Suisse et la France et comme il eite en premier lieu Guettard, qui le premier a déerit cette espèce, il est présumable que c’est de lui qu'il en avait obtenu des graines. Il indique encore comme synonyme la Betonica aquatilis de Dodoens Pempt. 50. Dans la première édition de ses Species plantarum., il relève fa Bulletin dela Societe royale de Botanique de Beldique. Tab.I. a 3. S. cinerea. PER (ie . 4. S.Neesti. 5. S. umbrosa. ON SI \ # + | | | 1. S. nodosa. 2.S. aquatica. B.Du Moruer del STAMINODES DES SCROPHULAIRES. 1) CN É* plante de l'Hortus Upsaliensis et lui donne le nom de S. aquatica, nom évidemment emprunté à la B. aquatica major du Pinax de C. Bauhin, p. 155, à laquelle ce der- nier rapporte la Betonica aquatilis de Dodoens, Lobel, Dalechamp, Tabernaemontanus, ete. Ayant reconnu que sous le nom de S. aquatica, plu- sieurs espèces distinctes étaient confondues, nous avons cru, dans le vague et l'incertitude de la description de Linné et après vérification faite dans son herbier, devoir attribuer ce nom à celle Ia plus répandue dans les pays indiqués par l’auteur comme son lieu d’origine et à laquelle se rapportent les figures données par Curtis dans sa Flora Londinensis et par Smith dans l'English Botany. Cette opinion a aujourd'hui prévalu. Nous avons donc créé, pour les deux espèces confondues avec celle-ei, en 1827, la S. umbrosa et, en 1854, la S. cinerea. En 1844, M. Wirtgen y ajouta sa S. Neesii. Cependant parmi ces trois espèces, 1l en est une, la S. umbrosa, qui, très-rare dans les pays indiqués par Linné pour l'espèce aquatique, est répandue dans toute l'Allemagne, où elle remplace les deux autres qui n'y existent pas, en sorte que tous les auteurs allemands l'avaient indiquée sous le nom de S$. aquatica. Le savant Hornemann, ayant recu de Balbis, alors professeur à Turin, des graines de l'espèce type, la désigna dans son Hortus Havniensis, sous le nom de S. Balbisii qui s'est trouvé adopté par Mertens et Koch et la plupart des auteurs allemands. De son côté, Loiseleur-Deslongehamps donnait à l'espèce type le nom d'oblongifolia et Moris celui de rivularis, tous noms devenus synonymes de la véritable S. aquatica. Dès 1827, après notre visite à l'herbier de Linné, nous (58) avions reconnu l'erreur des botanistes allemands et en restituant à l'espèce type son nom linnéen, nous avions formé de l'espèce germanique, rencontrée par nous dans le Luxembourg d'abord et près de Tournay ensuite, notre S.umbrosa. Notre savant confrère M. Bentham, qui igno- rait cette confusion d'espèces, à rapporté à tort notre plante à la S. nodosa. Notre diagnose : Caulibus alatis, foliis decurrentibus inferioribus oblongis acutis, ne per- mettait pas cette réunion, et l'échantillon qu'il a eu sous les yeux ne peut pas être provenu de nous, ou bien l'étiquette a été transposée. Plus tard, en 1840, Stevens, dans les Annals of Natural History, publiait la même espèce sous le nom de S$S. Ehrharti. Enfin, en 1864, M. Ascherson, dans sa Flore du Brandebourg, lui don- nait le nom de $. alata Gil. 1781. Cette dernière déno- mination est une nomenelature tout à fait erronée. Gili- bert n’a pas créé une espèce de Scrophulaires, et la plante qu'il nomme S. alata est purement et simplement Îa S. aquatica de Linné, dont il s’est borné à changer le nom spécifique, conformément à son constant usage de vouloir réformer la nomenclature linnéenne, usage qui était devenu chez lui un ridicule. C'est ce que prouvent ses Exercitia phytologica, vol. 4, p. 128. En 1854, nous avons créé, sous le nom de $. cinerea, uotre seconde espèce aux dépens de la $S. aquatica de Linné, pour une plante que nous avions observée dans de la terre de bruyère tourbeuse venue de la Flandre et que depuis nous avons rencontrée dans les environs de Tour- nay. Cette espèce parait très-voisine de celle décrite en 1846 par M. Bentham, sous le nom de S. alpestris, et le staminode de celle-ci, indiqué comme réniforme-orbieu- culaire par MM. Grenier et Godron, semble favoriser ce (39) rapprochement. Toutefois, la plante belge à les tiges glabres et non hérissées, fistuleuses et non pleine; ses feuilles ne sont point dentées en scie, mais crénelées et les inférieures courtement pétiolées; jamais elles ne sont acuminées; sa corolle n'est pas jaune, mais rouge sang de bœuf, La quatrième espèce, formée aux dépens de la S. aqua- lica, fut créée en 1841, par M. Wirigen, sous le nom de S.-Neesii, dans le premier volume des Verhandlungen des naturhistorischen Vereins des preussischen Rheinlande, pour une plante trouvée dans les environs de Coblence, de Dusseldorf et de Neuwied. Cette belle espèce a depuis été retrouvée dans le Luxembourg par M. Lôhr, en Gueldre près d'Arnhem, par M. Hoffmann, et en Zélande près de Goes par van den Bosch. Elle entoure done le royaume de Belgique, où on la trouvera en la cherchant. Le nombre des espèces formées aux dépens de la S. aquatica de Linné s'élève done à quatre, dont nous avons créé la moitié. Il s'agit maintenant de valider ces espèces par l'étude de la forme du staminode de chacune d'elles. Pour plus de correction, nous y ajouterons celui de la S. nodosa. plante également aquatique. La planche que nous joignons à ce travail montrera les formes de ces staminodes, de manière à mettre les jeunes botanistes à même de les reconnaitre aussitôt, car elles seules suffisent pour déterminer les espèces. Le staminode est la cinquième étamine des Scrophulaires qui avorte et se transforme en une lame pétaloïde déeurrente sur le tube de la corolle et de forme variable. IL est placé entre les deux paires d'étamines, dont il occupe le centre et est adossé à la base des deux divisions supé- rieures de la corolle. Cet organe, que Linné désignait ( 40 ) sous le nom collectif de nectaire varie d'une espèce à l'autre et forme ainsi un caractère de premier ordre pour la définition des espèces. C’est ce que nous allons montrer en nous référant aux indications des figures. Fig. 1. Serophularia nodosa. — Staminode ovale-cunéiforme, tronqué au sommet, un peu renflé aux extrémités latérales, échancré au centre. 2. S. aquatica. — Dans l'espèce type de Linné, le staminode est ar- rondi, rétréci en onglet et souvent légèrement échancré au sommet sans cependant que cette petite échancrure existe tou- jours. Parfois même il se forme, à cette extrémité, un léger pli: qui lui donne un aspect apiculé. 3. S. cinerea. — Cette espèce se distingue par son staminode réni- forme, orbiculaire au sommet, à limbe un peu plus large que haut. #. S. Neesii. — Dans cette espèce, le staminode est en forme de marteau, un peu relevé au sommet, qui présente une légère échancrure, au centre de laquelle figure souvent un léger ma- melon. we . S. umbrosa. — Ici le staminode est en forme de croissant; ses deux branches, arrondies au sommet, sont écartées l’une de l’autre. On voit, par ce qui précède, la ressource qu'offre le staminode pour la détermination des espèces de Serophu- laires aquatiques. Une lentille de quelques lignes de foyer, qui est le signe du véritable botaniste et la source de ses joies et de ses observations les plus intéressantes, suffit pour distinguer de suite ces caractères et déterminer sure- ment les espèces, dont il nous reste à donner la synony- mie chronologique, afin d'établir le droit de priorité. C’est ce que va montrer la coordination qui va suivre. ( 4 ) Synonymie chronologique. |. S. nodosa. Tige acutangulaire, feuilles tronquées à la base, à trois nervures, staminode cunéiforme (fig. 1). S. nodosa Lin. ! Sp., 865. Habite le bord des caux. 2. S. aquatica. Tige à angles carénés, feuilles ovales- oblongues, staminode orbiculaire (fig. 2). . aquatica Lin. ! Sp., 864; Curt. F1. Lond., N,t. 44 (fig. parfaite). . alata Gilib. Exerc. phytolog., X, 128 (1792). . Balbisii Hornem. Hort. Havn., WE, 57 (1815). . oblongifolia Lois. Nouv. Not., 26 (1827). . rivularis Moris Stirp. Sard., I, 8 (1827). On A A ui Habite le bord des eaux, en Angleterre, en France, près Tournay le long de la Melle, ete. ; finit à Aix-la-Chapelle! 5. $, cinerea. Tige ailée, feuilles cordées à la base, stami- node réniforme, entier au sommet (fig. 5). S. cinerea Dumrt. Notice sur les esp. indig. de Scrophulaires, 11 (1854). Habite le bord des caux, en Flandre et près Tournay le long du rieu de Barges. 4. $. Neesii. Tige ailée, feuilles ovales, décurrentes, stami- node malléiforme, à lobes divariqués (fig. 4). S. Neesii Wirigen in Verhand. natur. Vereins Rheint., 1, 29 (1844), F4. preus. Rhpr., 525 (1857). S. alata var. Neesii Aschers. F1. Prov. Brandenb., 468. Habite le bord des eaux près Coblence et Dusseldorf (Wirtg.), dans le Luxembourg (Lôhr), en Hollande près Arnhem (Hoffm.), en Zélande, dans l'Ile de Sudbeveland près Goes (van den Bosch). (42 ) . $. umbrosa. Tige ailée, feuilles oblongues, décurrentes, staminode bilobé, à lobes en croissant obtus (fig. 5). Q: F2 aquatica de tous les auteurs allemands. umbrosa Dmrt. Prodr. belg., 57 (1827). Ehrharti Stev. in Ann. of Nat. Hist. (1840). alata Aschers. FT. Prov. Brandenb., 467 (1864), non Gilib. CRT Habite le bord des eaux, en Allemagne, dans le Luxembourg et l’Eitel, près Tournay le long du rieu d'Amour, à Bruxelles, Dinant, ete. Etude ugrostographique sur le genre Micueraria et la classi- lication des Graminées, par B. Du Mortier. N #. GENRE MicHELARIA. Le genre Michelaria est essentiellement belge ét n'a Jusqu'iei été observé dans aucun autre pays. La découverte de cette plante, si curieuse pour la flore d'Europe, fit grand bruit dans le monde savant. Trouver, au centre de l'Europe, une plante inconnue et présentant des caractères qui l’'éloignent de ceux assignés à tous les genres, est un fait trop rare pour ne pas exciter au plus haut degré la curiosité des botanistes ; aussi le révérend abbé Strail fait-il remarquer avec raison, dans sa Flo- rule de Chaudfontaine, qu'aucune plante d'Europe n'a donné lieu à autant de controverses. Ayant fait le premier la découverte de cette rareté, on nous permettra d'en par- ler, alors surtout que nous avons une seconde espèce à ajouter au genre que nous avons créé. C'est en mai 1821, lors de ma première herborisation sur lOurthe et l'Amblève, que je trouvai cette espèce au bord d’un champ d'épeautre dans des pierres rejetées de ( 45 ) ce champ entre Comblain-au-Pont et le hameau de Dou- flamme. La plante, ayant cru dans les cailloux rejetés des champs voisins, était rabougrie et n'avait que 8 à 10 pou- ces de hauteur. Les échantillons de cette première trou- vaille, conservés dans notre herbier, sont accompagnés d'étiquettes contemporaines portant Fune : dans les pierres le long des champs : Comblain ; l'autre, écrite immédiate- ment après la publication de notre Agrostographie : inter segetes ad ripam sinistram fluminis Ambleve inter Dou- flame (sic) et Comblain-au-Pont. Comme à cette époque, tout entier à nos Commentationes, nous ne nous occu- pions pas encore de notre Agrostographie, nous ne fimes auçeune attention à ces échantillons rabougris que nous avions pris pour une forme naine du Bromus nitidus, et ils restèrent dans nos doublettes jusqu'après la publication de notre Agrostographie. C’est alors qu'en parcourant ces doubles nous reconnüumes l'erreur d’une inattention primitive. Nous communiquämes cette découverte à notre ami Michel, qui Ss'empressa de signaler la localité de Comblain dans le premier volume de son Herbier des Graminées, affirmant ainsi le fait qui vient d’être énoncé. En 1822, nous commencämes des voyages de botanique avee P. Michel, car ce n'étaient plus des herborisations, mais des voyages de deux mois et plus. Nous visitèmes l’Eifel, la vallée du Rhin jusqu'à Coblence, puis nous remon- tâmes la Moselle jusqu'à Remich, d’où nous arrivämes à Luxembourg, où nous fimes, par l'intermédiaire du pro- fesseur Müller, la connaissance de deux de ses disciples, encore élèves à l’Athénée de Luxembourg, Tinant et Mar- chand qui commencaient l'étude de la botanique et plus tard devinrent d'excellents botanistes. De [à, nous descen- dimes la vallée de l’Alzette pour arriver à Diekirch, d’où nous f ( 44 ) remontèmes la Sure jusqu'à Esch, pour arriver à Bastogne, puis à St-Hubert, Marche, Rochefort, où nous visitèmes la grotte de Han, dont le passage venait d’être découvert. Le voyage de 1825 fut consacré à visiter l'Entre-Sambre- et-Meuse, la Meuse de Dinant à Huy, après quoi nous nous dirigeämes sur Durbuy pour remonter l'Ourthe jusqu’à Houffalize, d'où nous marchämes sur Clervaux. Vianden, Diekireh et Echternach. C’est là que nous trou- vames, sur les rochers boisés près Beaufort et Berdorff, l'Hymenophyllum tunbridgense en abondance. D'Echter- nach, nous visitämes de nouveau le Luxembourg allemand par Grevenmacher ; nous revimes Luxembourg, parcourt- mes avec soin la haute Alzette, puis nous marchâmes sur Arlon, Virton, ete., et, regagnant la Semoy, nous arrivämes à Florenville, tout fiers d’être enfin dans la ville de Flore. Hélas, la déesse nous accueillit bien mal; nous y fûmes arrêtés, pris pour des espions, emprisonnés durant trois Jours dans ce lieu où, en place de l'autel de Flore, la prison nous attendait; puis, après trois jours de prison, conduits par les gendarmes avec des voleurs de grand chemin jus- qu'à Neufehateau, où nous fumes délivrés par un bonheur inoui. De Neufchateau, nous vinmes à Bouillon et de là à Wellin, où notre ami, dont le passeport était périmé de huit jours, fut de nouveau arrêté et jeté dans la prison du canton ; c'estavec la plus grande peine que nous parvinmes à le débarasser. Ce double emprisonnement avait abattu notre compagnon; il voulut regagner à tout prix son domicile. Nous arrivames à grandes journées, par Marche et Durbuy, à Comblain, où nous nous séparûmes, et tan- dis que nous descendions l'Ourthe jusqu’à Liége, Michel re- montait l'Amblève pour regagner Nessonvaux. C'est alors, peu après nous être séparés, qu'en traversant Aywaille ( 45 ) Michel trouva, à son tour, la célèbre graminée en plein état de fleuraison avec ces panicules étalées, car c'était dans les premiers jours de juillet ; et il distingua ses caractères. De retour à Nessonvaux, Michel alla voir le docteur Lejeune, qui se hâta de s'emparer de ce beau produit d'une excursion faite à nos frais et d’en envoyer la des- cripüon au Messager des Sciences et des Arts de Gand, sous le nom de Calotheca bromoidea. Michel, de son côté, nous en avait aussitôt envoyé des exemplaires avec uneétiquette de la main de Lejeune, conservée dans notre herbier et ainsi conçue : Calotheca bromoidea N. est novum genus. Charac- teres cum descriplione Desvaux perfecte conveniunt, ast ligur. Palisotit certe minime quadrant. Cl. F. Nees ad lithographiam submisit. Ayant vu qu'il y avait erreur de détermination générique, nous en écrivimes aussitôt au docteur Lejeune, en lui disant que la plante, au point de vue de Palissot de Beauvois et de Rômer et Schultes, devait former un genre nouveau, que nous proposions de nommer Michelaria, en l'honneur de son inventeur, ou bien qu'elle devait se réunir au genre Bromus et être nom- mée B. arduennensis, ainsi que nous le faisions, dans notre Agrostographie qui était sous presse(l). Nous fimes donc ajouter une seizième planche à cet ouvrage, car celles du genre Bromus étaient déjà imprimées, et nous rédigeä- mes la note insérée à la page 75 de cet ouvrage. La note sur le prétendu Calotheca, envoyée au Messa- ger, parut et Lejeune ne tarda pas reconnaitre la justesse de nos observations ; mais comment résister à la tentation de créer un genre nouveau? L'année d'ensuite, dit 4) Voir notre Agroslographie, pages 75 et 77. (46 ) M. Crépin, dans la première édition de son Manuel, le docteur Lejeune ayant reconnu l'inanité de sa première dénomination, et sans égard pour la création et l'heureuse dédieace de M. Du Mortier, décrivait de nouveau la plante sous le nom de Libertia arduennensis(f). Plus tard, elle parut aussi sous ce nom dans les Actes de l'Académie des curieux de la nature. La découverte d'une plante aussi intéressante fut un événement pour le monde botanique. Chacun voulut la posséder et elle devint l'objet de nombreuses controverses. Eù 1826, M. Raspail la décrivit sous le nom de Bromus auriculatus ; en 1827, Roth la nommait Libertia arun- dinacea et Sprengel, Aechmophora arduennensis ; en 1898, Loiseleur-Deslongehamps, Bromus triaristatus et Desfon- taines, Bromus polystachys; en 1829, Koch, adoptant notre dénomination subsidiaire, l'appelait Bromus arduennensis ; en 1854, M. Demoor, Bromus Michelianus; enfin, en 1860, M. Crépin observait avec raison que si le genre Serrafalcus de M. Parlatore était admis, 11 fallait la nom- mer Serrafalcus arduennensis. Mais une nouvelle et étrange péripétie attendait le Michelaria. Dans les derniers mois de 1828, Courtois écrivait, tant en son nom qu'en celui de Lejeune, au Secrétaire de la Société de Botanique de Gand, une lettre dont il réclamait la prompte insertion au Messager des Sciences et des Arts, où elle parut dans la dernière livraison de 1828. Cette lettre n'est pas datée, mais comme elle est inséréeentre deux lettres, lune du 15 décembre 1898. (1) Remarquons que le genre Libertia des Commentationes a malgré tout la priorité, car il existe un Hosta de Jacquin et un Funkia de Sprengel antérieurs à ceux de Trattinnick et de Willdenow. (47) l'autre du 25 novembre de la même année, on a sa date approximative. Elle s'exprime comme suit (1) : « La plante nommée par M. Lejeune Calotheca bro- « moidea, puis Libertia, par M. Du Mortier, Michelaria « et par M. Raspail, Bromus auriculaltus, n’est rien autre «qu'une monstruosité où variété remarquable du « Bromus grossus DC. et surtout de la var. y. du Com- « pendium fl. belg. ou B. nitidus Dmrt. Agr. Nous en « sommes convaincus par les semis de cette année qui «_ nous ont donné des pieds portant sur la même panieule « des épillets de Bromus et d’autres de Libertia. Nous « avons observé la même modification sur le Bromus « grossus &. où B. velutinus Schrad., dans les terrains « calcaires des environs de Verviers. Il est cependant « remarquable que cette forme se soit retrouvée dans «_ toutes les moissons du Condroz et qu'elle se soit perpé- « tuée par le semis, pendant plus de quatre ans, dans « différents jardins de l'Europe. Nous la caractériserons « done de la manière suivante : «_B. grossus à, locustis trisetoso-auriculatis, glabris. « Libertia arduennensis et tous ses synonymes. «_&, locustis velutinis, ut in var. à.» Cette étrange idée est reproduite par Lejeune et Cour- tois au troisième volume de leur Compendium, page 545. où la forme veloutée est désignée comme suit : s locustis triseloso-auriculatis, velutinis. Puis, ils ajoutent les deux observations suivantes : « Libertia arduennensis, cultura praebet omnes formas « hucusque descriptas Bromi grossi DC. seu B. velutini ( 48 ) « Schrad.— Est potius lusus naturae per compressionem « spiculae in vagina productus, quam vera varietas (1). » Voilà done une plante douée de caractères certainement génériques devenue non un sous-genre, non une espece, pas même une variété, mais un jeu de nature! Voiei le père si empressé du Libertia, qui le proclame un enfant illégitime, un bâtard, moins qu'un bâtard, un inommé, un monstre! un monstre par compression. « Lejeune, « dit notre savant confrère M. Spring, comme s'il avait « besoin d'effacer jusqu'à la dernière trace de son œuvre, « n'accorde plus même le titre de variété à la plante « découverte par Michel, il ne la considère plus que « comme un simple jeu de végétation (@). » En somme, la lettre dont nous venons de donner le texte n'est qu'une simple affirmation dépourvue de toute explication, de toute preuve, de tout détail, dénuée de tout renseignement, de toute garantie. On ne saurait méeconnaitre que c’est là un fait mal observé et énoncé avec une excessive légèreté. En effet, depuis quarante- cinq ans, tous les botanistes belges ont observé cette eurieuse plante, sans y avoir jamais observé la transfor- mation signalée par Lejeune et Courtois. Nous-même nous l'avons cultivée pendant plus de vingt ans au Jardin botanique de Tournay; nous avons vu, sur quelques loeustes, les trois soies parfois réduites à une seule (5). Mais les oreillettes, l'insertion de la soie, les nervures de la paléole externe, c'est-à-dire Ja constitution florale n'a jamais varié. Aussi en soumettant cette lettre à la critique, (1) Lejeune et Courtois Compendium, I, p. 545. (2) Spring in Bull. Acad. Brux., 1855, t. 12, p. 511. (53) Dmrt. Prodr., p. 155, n° 2087 var. 6. ( 49 ) notre savant confrère, M. Spring, a-t-il dit avec raison : « Tant d'erreurs sont possibles dans les essais de culture « tels qu'ils se font dans les jardins botaniques ! Ne pou- « Vait-il pas y avoir confusion de graines ou d’étiquet- « tes ?(1). M. Reichenbach, ayant accepté l'idée de Lejeune et Courtois, en faisant du Michelaria une simple variété de son B. multiflorus, Koch, en parlant de notre plante, n'hésita pas à dire : Tota spicularum florumque fabrica longe recedit a Bromo secalino (multifloro), et certissime haec planta e semine illius non propullat. Hyemes nostras aegre fert et saepe in horto nostro perit (2). Pour que le Michelaria se tranformat en Brome séca- lin, il faudrait, après avoir perdu les deux soies latérales, qu'il perdit ses oreillettes, que sa paillette extérieure au lieu d'avoir neuf nervures n'en compte plus que trois à cinq, que son arëète au lieu d’être terminale soit devenue dorsale, et que ses fleurs après l’anthèse, au lieu d'être divariquées, deviennent imbriquées ; or la lettre n'indique rien de semblable,rien, absolument rien,et nous ajouterons que cela est aussi impossible que de voir un Secale devenir un Triticum. Le fait signalé par Lejeune et Courtois do:t donc être considéré comme contraire à l'observation, nul et non avenu. Si un tel fait était vrai, notre savant con- frère M. Crépin qui, placé dans le Condroz au centre de l'aire de dispersion de la plante, en a recueilli des milliers d'exemplaires, l'aurait certes remarqué. Une observation importante résulte cependant de la lettre précitée et elle nous donnera peut-être l’explica- üon de l'erreur étrange que nous venons de signaler, c'est qu'en novembre 1828 la forme veloutée avait été (1) Spring L. €. (2) Koch Syn., ed. 1, p. 819. ( 50 ) découverte dans les terrains calcaires des environs de Verviers. Cette découverte à dù être faite après la publi- cation du premier volume du Compendium, puisque cette forme n'y est pas mentionnée; c'est done dans l'été de 1898, c'est-à-dire peu avant la lettre que nous venons de rapporter, qu'elle à été trouvée pour la première lois. Où et par qui, c'est ce que l’on ignore, mais il ne nous parait pas douteux que c'est elle qui aura ocea- sionné l'erreur de Lejeune et Courtois. Ils n'auront pas vu que les oreillettes de cette forme étaient, comme nous l’exposerons plus loin, involutes avant l'anthèse, et même parfois après la fleuraison ; par là, ils auront cru voir, sur le mème épillet, des fleurs à oreillettes et d’autres sans oreillettes et sur les épillets non fleuris, ils n'auront pas apereu d'oreillettes, attendu qu'elles y redeviennent sou- yent involutes; puis, dans le jardin de Liége, ils auront trouvé quelques locustes à une seule soie, et, sans plus d'examen, ils en auront tiré la singulière conclusion qui fait l'objet de leur lettre. Voilà présumablement la cause de cette est étrange erreur. Il nous reste à parler de la forme veloutée que nous aurons à examiner plus loin. Elle fut, comme nous venons de le dire,découverte dans le pays de Verviers en été 1828. Lejeune la communiqua à M. Reichenbach qui en repré- senta une loeuste dans son Agrostographie, sous le nom de Bromus multiflorus var. 7. velutinus Schrad. C'est sans doute vers cette époque que Lejeune nous en transmit un échantillon avee cette étiquette : Bromus multiflorus var. velutinus trisetoso-auriculatus, circa Poleur. C'est done à Poleur, près Theux, que cette belle plante a été d’abord trouvée, sans que nous sachions qui est l’auteur de cette intéressante découverte. 601%) Vers 1855, le révérend et savant curé de Magnée, M. Strail, la trouva d'abord à Aywaille, en face des ruines du château d’Amblève ou d’Aymon ; elle a été depuis revue par lui à Magnée, près Chaudfontaine, et par M. Crépin, à Barvaux, Poulseur, ete. Cette forme est pleine d'’intérét et nous en parlerons plus loin. Après avoir tracé l'histoire de la plante qui nous oceupe, il reste à examiner ce qui la concerne au point de vue scientifique. Doit-elle former un genre distinet ou seule- ment un sous-genre ? Ses deux formes sont-elles des varié- tés, ou bien doivent-elles constituer deux espèces dis- tinctes? Voilà ce qui est à étudier. A la question générique, nous répondrons, comme nous l'avons fait en 1825, oui et non. Oui, si l'on adopte pour les Graminées les principes de Beauvois, Rômer et Schultes, Trinius, Parlatore, ete., car alors les caractères de la plante ardennaise sont bien plus importants que ceux qui séparent l'Aegylops du Triticum, le Schedonorus du Festuca, le Phragmites de l'Arundo, le Calotheca de Kunth du Chascolytrum, le Serrafalcus du Bromus, ete. Non, pour ceux qui adoptent les principes de Koch dans la réunion des genres secondaires. Nous allons donc ex- poser les faits dans l'une et lautre hypothèse, d'autant que les botanistes allemands penchent pour la seconde, nous bornant à observer ici que, soit genre, soit sous-genre, le nom de Michelaria à la priorité. Exposons d'abord les motifs qui nous ont porté à créer le genre Michelaria. La plante ardennaise diffère du genre Bromus : 1° Par les oreillettes latérales de sa paléole inférieure ; ] ( 52 ) 2 Par son arête centrale qui est terminale et non dorsale comme dans le Bromus ; 5° Par les deux arêtes complémentaires à chaque fleur ; 4° Par ses fleurs divariquées et non incombantes ; »° Par sa paléole extérieure à neuf nervures, qui est de trois à cinq nervures dans le Bromus. Il faut le reconnaitre, ces différences sont bien plus notables que celles qui séparent le Secale où l'Aegylops du lriticum, VAira de lAvena, le Koeleria du Dactylis. l'Enodium du Poa, le Milium du Panicum, le Brachypo- dium de l'Agropyrum, le Schedonorus du Festuca, ete., ete. L'agrostographie comprend peu de genres mieux earac- térisés. Mais son port le rapproche des Bromes messicoles. Cependant, ses fleurettes divariquées en forme de palmette, l’en distinguent au premier coup d'œil. Son facies, dit M. Crépin, est trop earactérisque pour passer inap- percu (D. Dans les Graminées, combien n’avons-nous pas de genres dont le port est identique? Toutes les Triticées, toutes les Avénacées, toutes les Poacées, ont le même port, ce qui n’a pas empêché d'y former des genres. Dans les familles monotypes comme les Graminées, les Chicoracées, les Cynarocéphales, les Ombellifères, les Crucifères, le port absolu n'est pas nécessaire pour con- stituer un genre, mais seulement le port relatif. Où est le port absolu qui sépare le Carduus du Cirsium, le Myosotis du Lappula, le Filago du Micropus, le Leontodon du Taraxacum, la plupart des Ombellifères et des Cruecifères, les Potentiles à fleurs blanches des Fraisiers, ete. ? Iei c’est le port relatif et non l'absolu qui sépare, comme le Miche- laria du Bromus. (1) Crép. Bull. Soc. Bot. Belg., UX, p. 621. ( 55 ) Voyons maintenant les caractères, tels que nous les avons fixés dans notre Agrostographie, page 86. Ce qui distingue le genre Bromus, c’est d’avoir l'arète dorsale, c'est-à-dire insérée au-dessous du sommet de la paléole externe. Ce qui caractérise le genre Michelaria, ce ne sont pas seulement ses oreillettes et ses soies, c’est surtout d’avoir l’arête terminale. Dès la création des genres Bromus et Festuca, Linné à caractérisé ces deux genres par l'insertion de l'arête; il dit du premier : valvula aristam infra apicem rectam emiltens 4), et du second : valvula in aristam rectam desinens @). C'est done l'insertion de larète qui forme le caractère diagnostique différentiel des deux genres : elle est dorsale dans le Bromus et terminale dans le Festuca. Ce caractère a été admis par tous les botanistes sans exception. Ouvrez le premier ouvrage de botanique qui vous tombera sous la main, et vous y verrez que le genre Fesiuca est défini par l'arête située au sommet de la paléole externe et par conséquent terminale, tandis que le genre Bromus est caractérisé par l'arète située en dessous du sommet de cette paléole, c’est-à-dire qu'elle y est dorsale et subapicilaire. Ce caractère de l’arète dorsale, assigné par tous les auteurs comme caractère distinctif du genre Bromus, en repousse nettement le Michelaria, qui, comme le Festuca, a l’arête insérée, non au dos en dessous du sommet de Ja paléole externe, mais au sommet même de cette paléole. Ils suit de là que tout botaniste qui voudra analyser (1) Lin. Gen., ed. 2, p. 51 (2) Lin. £. c., p. 52. ( 24) consciencieusement le Michelaria, ira le chercher, non dans les Bromes dont ce caractère le repousse, mais dans le genre Festuca. D'où cette conséquence que quiconque voudra réunir le Michelaria au Bromus, devra commencer par réformer le caractère générique de ce dernier, et le définir tellement qu'il comprenne le Michelaria, tout en repoussant le Festuca. C'est à que nous Pattendons. Qu'on nous permette de le dire pour la défense de notre œuvre, le caractère générique du Bromus chez tous les auteurs qui y ont réuni la plante ardennaise, Kunth, Koch, etc. est un mensonge, que la vérité scientifique ne peut ad- mettre. Si nota aliqua fructificationis singularis vel sui generis propria in specicbus non omnibus adsit, ne plura genera accumulentur cavendum, dit Linné, dans sa Philo- sophie botanique (n° 172). En définissant, dans notre Agrostographie, p. 82, les diagnoses des tribus des Graminées, nous avons indiqué un caractère nouveau qui sépare fort bien les Bromacées des Festucées, à savoir l'involution des deux paillettes de la glume. Dans les Bromacées, les deux paillettes sont em- brassantes et engainantes, l'inférieure engaine la supé- rieure (paleae alternae vaginantes); dans les Festucées, au contraire, les deux paillettes de la glume sont libres et non engainantes (paleae liberae nec vaginantes). Cette diagnose de première valeur a été négligée des agrostographes et nous croyons la signaler à leur attention. Elle définit les Festucées et les distingue facilement des Poacées, des Bromacées et des Avénacées. Mais si l'application de ce caractère différentiel écarte le Michelaria des Festucées et le fixe dans les Bromacées, elle laisse debout toutes les dif- férences génériques signalées plus haut. De ce nombre, est la nervation de la paléole externe qui constitue un important ( 9 ) caractère. On sait que nos savants confrères MM. Fries et Parlatore ont tiré grand parti du nombre de cette nerva- tion pour la formation des genres des Graminées. Or, la paléole externe présente neuf nervures dans le Michelaria, tandis qu'elle n'en a que trois à cinq dans le genre Bro- mus. C'est encore là une considération en faveur de ce genre. Nous ne pouvons abandonner le terrain sans parler du genre Serrafalcus créé par M. Parlatore, pour les espèces dont le type estles B.secalinus et mollis.M. Parlatore assigne pour diagnose à son genre Serrafalcus : locustae etiam de- floratae apice augustiores, flosculis compresso-turgidis im- bricatim se tegentibus, et à son Bromus, qui contient le sous genre frenea de notre Agrostographie : locustae su- perne latiores, flosculis compresso-carinatis remotiusculis. Or, dans cet ordre d'idées, le Michelaria avec ses épillets en palmette et ses fleurs divariquées viendrait se placer près des B. sterilis et tectorum, avec lesquels il n’a aucun rapport. Ce n'est par là un faible argument en faveur de ses droits à la condition générique. Remarquons au reste que si le genre Bromus doit être divisé, c’est le Serrafalcus qui doit conserver le nom du genre. En effet, dès le premières éditions de ses Genera plantarum, Linné assigne pour diagnose à son genre Bromus : gluma flores in spicam ovArTo-oBLONGAu colligens : corollae valvula inferior concava oBrusa(l, caractères qui sont précisément ceux du Serrafalcus. Quelle est d’ail- leurs l'espèce que Linné indique toujours la première, comme s'il voulait désigner le type du genre? C'est (1) Lin. Gen., ed. 2, p. 51. ( 56 ) le B. secalinus. C'est encore lui que les paysans de race latine appellent du nom de Bro ou Dro, radical de Bromus. Il reste à parler de la question spécifique des deux for- mes signalées. Le Michelaria est une plante messicole et bisannuelle ; elle ne fleurit pas si on la sème au printemps, sa levée devant avoir lieu en automne pour qu'elle monte en fleurs. Elle n'a jamais été rencontrée qu'en Belgique, dans le versant occidental des Ardennes, c'est-à-dire dans les provinces de Liège, Namur et Luxembourg. Son aire de dispersion est entre la Vesdre et la Semoy, la Meuse et [a crête des Ardennes, dans les champs de froment ou d’épeautre, ce qui tient à sa nature bisannuelle. La forme glabre trouvée d’abord par nous en 1821, puis par Michel, en 1825, a été revue par nous plus d'une fois dans nos voyages de botanique ultérieurs. Depuis elle a été observée dans le pays de Liége près Chaudfontaine, par M. l'abbé Strail, dans les provinces de Namur et Luxembourg, par M. Crépin qui, demeurant à Rochefort, a exploré avec tant de soin et de bonheur cette riche contrée où il la rencontrée presque dans chaque village. La forme veloutée est beaucoup plus rare. Observée d'abord à Poleur près Spa, elle a été retrouvée, en juillet 1855, à Aywaille sur lAmblève, par le savant abbé Strail. On lit dans le Nécroloque Liégeois de 1854 : « M. Ch. Davreux nous apprend, qu'en juillet 1855, « M. Strail, curé de Magnée (Liége) a rencontré à « Aywaille, vis-à-vis des ruines d'Amblève, une nouvelle « espèce de Michelaria dont les locustes sont pubescentes « et les oreillettes de la glume plus caractérisées ; on « pourrait la nommer Michelaria hirsuta. » Depuis, elle a été retrouvée par M. Strail à Magnée et par M. Crépin (57) dans la vallée de l'Ourthe. M. Strail a adressé, en 1855, à l'Académie, une notice sur cette forme qu'il nomme Michelaria villosa. C'est d'elle que nous allons nous occuper. ; Lors de la publication de sa Florule de Chaudfontaine, en 1865, le révérend M. Strail, après avoir indiqué les deux formes comme variétés ajoutait : « Depuis neuf ans « que je cultive les deux variétés, elles n'ont varié dans « aucun de leurs caractères génériques, ni même dans « eeux qui les distinguent lune de lautre(D.» Cette révélation fut pour nous un trait de lumière; nous deman- dèmes des graines des deux formes à M. Strail, qui, avec l’obligeance qui le caractérise, voulut bien accéder à notre désir, en sorte qu'en les cultivant nous avons pu confir- mer sen observation. Un premier fait est done acquis, c’est que depuis quinze années la forme veloutée n'a subi, par la culture, aucune modification, et que par consé- quent cette forme n'est pas accidentelle, mais persistante. Ce point acquis, 1l restait à voir si, indépendamment du velouté si remarquable qui couvre ses locustes, elle n'offrait pas d'autres caractères distinctifs. En l'étudiant de près et à toutes ses époques, nous avons été frappé de la différence que présentent les oreillettes de la fleur dans les deux formes. Dans la forme type, à épillets glabres, ces oreillettes sont lancéolées et aiguës; elles sont aplaties sur la fleurette alterne dès la sortie de la panieule hors de la gaine et avant même que les fleurettes ne soient écariées. Dans la forme veloutée, au contraire, ces oreillettes sont arrondies au sommet; elles sont pri- (1) Strail in Bull. Soc. Bot. Belq., W, p. 519 ( 58 ) nilivement involutes et n'apparaisseut qu'à l'époque de là fleuraison, lorsque les fleurettes sont écartées et les deux paléoles entr'ouvertes pour être en fleur; avant cette époque, on ne les voit pas. C'est là encore un earactère que la culture nous a démontré être invariable. Or, ce caractère différentiel, nous l'avons retrouvé dans l'échan- tillon recu de Lejeune vers 1850. On peut done le consi- dérer comme invariable et définissant spécifiquement cette forme avec sa villosité. La conclusion de ce qui précède est que le Michelaria, senre exclusivement propre à la Belgique, renferme deux espèces distinctes et invariables. Les réunir serait former une espèce collective. L'espèce type sera mieux nommée M. arduennensis ; la veloutée, indigène à l'ancien pays des Éburons, si célèbre par la mäle énergie d'Ambiorix contre César, et trouvée par M. Strail près du vieux château des Éburons, prendra le nom de W. eburonensis. Remar- quons que le nom spécifique arduennensis avait été pro- posé par nous en 1825, la même année que celui de bro- moidea par Lejeune, et que si nous avons admis le premier nom spécifique donné par lui, c’est pour respecter son droit de priorité. Or, Lejeune ayant, en 1824, abandonné ce dernier pour adopter celui que nous avions proposé, et le nom spécifique arduennensis étant universellement admis, ce serait une faute de ne pas le préférer. Il à d’ailleurs l'avantage de pouvoir être attribué, soit au genre Michelaria, soit au genre Bromus et de s'appliquer aux deux hypothèses. Si nous n'admettons pas les noms spécifiques de villosa, hirsuta ou velutina proposés pour la forme velue, c'est qu'il sont déjà portés par des espèces de Bromus. Ainsi, dans l'hypothèse où le Micheluria devra être considéré comme un sous-genre du Bromus, ce sous-genre comprendra deux espèces, savoir : 1. Bromus arduennensis, pour l'espèce à fleurs glabres ; 2. Bromus churonensis, pour celle à fleurs veloutées. Reconnaissons cependant que l'existence de deux espèces constantes, Invariables, offrant toujours des carac- tères étranges et s'éloignant de ceux du genre Bromus, est un puissant argument en faveur de la validité de deux senres distinets et c'est dans cette hypothèse que nous allons indiquer les diagnoses et la synonymie des deux espèces indigènes. FEICHELAREA Dmrt. Calothecue sp. Lej., 1823 ; Michelaria Dmrt., 1825 ; Libertia LeJ., 182% (non Dmrt. nec Spreng.); Aechmophora Sprengel ex Trio. Diflert a Bromo, paleolà exteriore utrinque aurieulatä, novemnervi apice trisetosà ; aristà terminali ; floseulis divaricatis. |. M. ardwemmensis. Locustis glabris, flosculi auriculis lanceolatis acutis ante anthesim planis. Calotheca bromoidea Lej. Mess. des Sc. et des Arts (1895). Michelaria bromoidea Dmrt. Agrost., p. 77 (1825). Bromus arduennensis Dmrt. Le. (1825); Kunth Gram., 1, p. 154 (1829). Libertia arduennensis Lej. Rev., p. 22 et 222 (1824), Nov. act. nat. cur., XII, p. 757 (1825). Bromus auriculatus Raspail Bull. Se. nat., VII, p. 225 (1826). Libertia arundinacea Roth Enum. Germ., 1, p. 544 (1827). Aechmophora arduennensis Spreng. ex Trin. mss. Bromus triaristatus Lois. FT. Gall., éd. 2., 1, p. 89 (1829). — grossus d. Lej. et Court. Mess. des Sc. et des Arts (1828), p. 467 ; Comp., UL, p. 545 (1856). — polystachys Desf. Cat. Par., p. 389 (1829). — multiflorus 6. arduennensis Rehb. FT exc, p. 43 (1850), Agrost.. p. 51 f. 1595. ( 60 ) Bromus Michelianus De Moor Gram., p. 121 (1854). Serrafalcus arduennensis Crép. Man., éd. 1, p. 211 (1860). Hab. in Arduennä, Famenä, agro Leodiensi et Luxemburgensi. 2. M. eburonensis, Locustis velutinis, flosculorum auri- culis obtusis ante anthesim involutis. Bromus grossus var. €. Lej. et Court. Mess. des Sc. et des Arts (1828), p. 467 ; Comp., UL, p. 545 (1856). — multiflorus var, velutinus Rchb. Agrost., f. 1596 (1854), exc. syn. Schrad. Michelaria hirsuta Davr. Nécr. Liég., 1854, p. 56. — villosa Strail Bull. Acad. Brux., t. XXIL, p. 516 (1855). Bromus arduennensis var. 5. Spring in Bull. Acad. Brux., l. e., p. 516. -— — var. villosus Crép. Man., éd. 1, p. 211 (1860). Michelaria bromoidea var. villosa Sail Bull. Bot. Belq., IL, p. 519 (1865). Hab. in ditione Eburonum (Lej.! Strail!) et in Luxemburgio Belgico (Crépin). Ÿ 2. CLASSIFICATION DES GRAMINÉES. Terminons ce travail par quelques considérations sur la classification des Graminées. La famille des Graminées est l'une des plus difficiles du règne végétal; c'en est aussi l’une des plus nom- breuses puisque, pour la flore de l'Europe, elle renferme à elle seule le tiers des plantes monocotylées. « Tous les « auteurs qui se sont occupés des Graminées ont éprouvé, « dit le savant M. Godron, beaucoup de peine pour en « caractériser les genres et pour les classer d’une manière « rationnelle. » Dans une famille qui réunit ainsi le nombre et la difliculté, le premier besoin est d'établir de grandes divisions et des coupes naturelles qui en facilitent l'étude. Il ne suffit pas d'y créer des tribus, il y faut de grandes coupes, nettes et déterminées, qui satisfassent l'esprit et facilitent les recherches. (61) Les classifications de Palissot de Beauvois et de Trinius étaient purement artificielles et ne pouvaient donner satis- faction aux besoins de la méthode naturelle; Adanson et Kunth, dans les mémoires du Muséum, avaient seuls entrevu vers quel but il fallait tendre, mais leurs travaux ne présentaient que vague et incertitude. Il y a 45 ans, en 1825, nous avons entrepris le premier, dans notre Agrostographie,de coordonner les Graminées en deux grandes divisions et dix-sept tribus, basées sur des caractères précis et nettement déterminés. Les deux divi- sions fondamentales reposent sur la présence dans l'épillet d'un petit rachis sur lequel les fleurs sont imbriquées et distiques, ou sur l'absence de cet organe et l'insertion des fleurs sur le callus de la glume. Ce caractère, très-facile à observer, a l'avantage de diviser l'ensemble de cette immense famille en deux parties presque égales, et de favo- riser ainsi l'accès à l'étude des tribus. Cette classification a été suivie par Lejeune et Courtois, Tinant et Scheid- weiler, Michot et presque entièrement par MM. Reichen- bach et Demoor. Six ans après, en 1829, Kunth, dans sa révision de la famille des Graminées, publia sa distribution méthodique en treize tribus, distribution reproduite en 1855 dans son Agrostographie. Cet auteur n'admet pas de grandes divi- sions synthétiques, et la plupart de ses tribus sont collec- tives; aussi la tendance de tous les bons esprits est-elle de les subdiviser et d'en revenir aux groupes de 1825. Deux botanistes seulement, MM. Fries et Jacq. Agardh ont senti la nécessité de grandes coupes synthétiques dans les Graminées, et tous deux ont cherché à les subdiviser d’après des caractères nouveaux. M. Fries ayant remarqué que la fleur des Graminées, lors de son épanouissement, (62 ) s'étale dans certains genres et ne s'étale pas dans d’autres, propose de diviser la famille en deux grandes séries : les Euryanthae dont la fleur s'étale et les Clisanthae dont la fleur ne s'étale pas (1). De son côté, M, Jacq. Agardh, interprétant un passage de Robert Brown, trouve dans les Graminées deux types d'inflorescence, les locustiflorae dont les fleurs infé- rieures sont parfaites (floribus inferioribus perfectis), et les spiculiflorae dont les fleurs centrales ou supérieures sont parfaites (flore centrali aut supremis perfectis) @). Ces deux ordonnances combinées ont été adoptées par M. Nyman. D'autre part MM. Grenier et Godron ont adopté la classification de Fries, mais en la subordonnant à un caractère supérieur, celui du rachis exeavé ou non. Examinons la valeur de ces caractères. Le grave inconvénient du système de Fries est d’être basé sur un caractère momentané et fugace. Pour déter- miner une Graminée, il faut assister à l'épanouissement de la fleur; avant l'anthèse, pas de diagnose, après l’anthèse, plus de diagnose. Ce système rompt d’ailleurs les rapports naturels de beaucoup de genres, séparant le Milium des Panicées, le Nardus des Ophiurées, plaçant l'Holcus et l'Hierochloa dans les Phalaridées, les Seslériées près des Panicées, ete. Quant à l'insertion du stigmate au bas de l'ovaire ou à son sommet, M. Demoor à fait remarquer avec raison que ce caractère est souvent sujet à varier suivant Îles phases du développement de la fleur, aussi a-t-il été écarté comme base de classification par MM. Gre- nier et Godron. (1) Fries Sum. Scand., p. 74 et 80. (2) Jacq. Agardh Theoria systematis plantarum, p. 20. (050) En ce qui concerne la donnée principe de Jacq. Agardh, elle est plus spéculative que pratique. Diviser les Grami- nées d’après la situation de la fleur fa plus parfaite, c'est éta- blir une règle de comparaison qui suppose plusieurs fleurs. Mais les Graminées uniflores, qu'en faire, où les placer ? Où est la fleur la plus parfaite quand il n°y en a qu'une seule ? Nous avouons que nous ne pouvons nous expliquer pour- quoi les Oryzées, les Panicées, les Phalaridées, sont placées parmi les Locustiflores, tandis que les Alopécurées, les Stipacées, les Agrostidées, figurent dans la sous-famille des Spiculiflores. Cette ordonnance rejette d'ailleurs les congénères aux deux bouts de la famille. Dans la Flore de FranceU}, M. Godron a introduit, pour la division des tribus, un nouveau caractère tiré du sillon de la graine et de la compression de celle-er. C'est là sans doute une observation très-savante, car tout caractère tiré des graines a une grande importance; mais il nous semble que les caractères fournis par les enveloppes florales suflisent à la classification des Graminées et comme ces enveloppes sont marcescentes, qu'on peut ainsi les observer à toute époque de la fleur ou du fruit, pourquoi chercher des difficultés? Le savant auteur re- connait d’ailleurs lui-même que ce caractère varie dans le genre Sporobolus @). La coordination basée sur linsertion des fleurs des Graminées a le triple avantage d'être d’une extrème facilité, de conserver les rapports naturels et de pouvoir être appli- quée toujours, depuis la sortie de la gaine, jusqu'à la parfaite maturité; on peut même l'étudier sur la graine. (1) Grenier et Godron Flore de France, WW, 435. (2) Flore de France, |. e., 487. ( 64 ) Pour définir une espèce, il suffit de voir si ses fleurs sont ou non, imbriquées-distiques; or rien de plus fa- eile à toute époque de l'inflorescence. C'est, dit M. Michot, la elassification la plus naturelle et Ta plus facile. Dans toutes les grandes familles monotypes, trouver une carac- tère qui sépare et classe les tribus, est le premier besoin de l'étude, Que deviendrait la science, si de telles divi- sions n'existaient pas dans les Composées, les Ombellifé- res, les Crucifères, ete.? Une seule objection a été faite à cette classification, le genre Æordeum, objection que nous avons nous-même signalée p. 71 de notre Agrostographie, où nous avons fait remarquer que cette objection apparente disparait devant un examen attentif. Dans ce genre, va avortement du réceptacle allongé que l'on retrouve dans lElymus, mais sa première artieulation n'en reste pas moins, etelle en démontre l'existence. Au surplus, il est très-facile de faire disparaitre l'objeetion. C'est, à l'exem- ple de MM. Grenier et Godron, d'introduire une troi- sième division pour les Graminées dont les épillets sont insérés dans les excavations du rachis. Une rectification est cependant indispensable. Le mot de scobine, proposé dans l’Agrostographie pour laxe des locustes, n’est pas heureux et surcharge inutilement la science: nous proposons de le remplacer par celui de rachille (rachillus), diminutif de rachis. On aura donc trois divisions; les Rachidées, les Rachilliflores et les Calliflores. L'exposé des caractères de ces divisions et des tribus montrera combien cette classification est simple et facile. En la faisant suivre de la coordination des genres d'Europe et même, entre parenthèses, de quelques genres exotiques nécessaires pour l'intelligence de la marche des faits, le botaniste pourra voir si elle conserve les rapports naturels. C’est ce que va montrer le tableau suivant. ( 65 Dianome Graminearuan (!l). Series 14. RACHEDEAKX. Locustae intra cavitates racheos insertae. 1. Cyxonoxear. Locustae unilaterales, flores elisanthi. 2. Ormurear. Locustac bilaterales calliflorae solitariae vel geminatae. 5. Triricear. Locustae bilaterales rachilliflorae vel ternatae, flores eu- ryanthi. Series 2, RACHILLIFLOREAE. Locustae liberae, flosculi rachillo inserti, imbricato-distichr. * Locustae et flores involuero destitutae. 4. Bromaceae. Paleola exterior setigera, nervis convergentibus. Poaceae. Paleola exterior mutica, nervis parallelis. 6. AvexaceAE. Paleola exterior abruptè aristata. ** Locustae vel flosculi involuerati. 7. Cyxosurear. Locustae involucratae. 8. SESLERIEAE. Spica basi involucrata. = ArRuNDiINACEeAE, Floseuli setis longissimis involueratr. Series 51. CALLIFLOREAE. Locustac liberae, floseuli callo glumarum inserti. * Glumella carinata. 10. Acrostinear. Paleae alternae vaginantes. 11. Pureacear. Paleae oppositae floseulo longiores. 12. Onvzaceae. Paleae minimae non vaginantes vel nullae. ** Glumella rotundata crustacea. 15. Sripaceae. Paleola exterior interiorem in semine omnino involvens. 14. Paxicese. Paleola exterior interiorem in semine semi involvens. (1) Hoc sedulo nota. Rachis axis spicae, rachillus locustae ; gluma & pALEIS constat, glumella è rALEouIS, glumellula è pArEoLurS. Trib. Trib. ( 66) 5. Ceneunear. Involuera vel gluma indurato-coriacea, eum fruetu decidua. *** Floseuli dissimiles vel geminati. 16. AxpropoconeAE. Floseuli geminati dissimiles. 17. Sacenarinear. Floseuli geminati conformes, setis longis involuerati. 18. Maypeae. Locustae unisexuales dissimile distantes. Conspectus Generum Europacorum. Series |. RACHIDEAE. 1. Cynodoneae Dmrt. Agrost., p. 140 (1825). Chlorideae Kunth (1829). Nardus L, (Chloris Sw.). (Mierochloa R. Br.). Beckmannia Host. (Campulosus Beauv.). Dineba Delil. Spartina Schreb. Dactyloctenium Will. Cynodon Pers. (Eleusine Gürtn.). 9, Ophiureae Dmrt. Anal., p. 64 (1829). Leptureae Dmrt. Agrost., p. 140 (1825). Rotthoeliaceae Kunth (1829). Lepturus R. Br. Phacelurus Grsb. (Ophiurus Gärtn.). Rottboellia L. Psilurus Trin. (Tripsacum L.). Monerma Beauv. (Manisuris L.). Hemarthria R. Br. Trib. 3. Triticeue. Dmrt. Agrost., p. 91. Hordeaceae et Bromearum pars Kunth. | Ÿ 1. Horpeacear Dmrt. Agrost. p.91. © 2. FrumexTaceae Dmrt. 1. c., p. 94. Elymus L. Secale L. Leptothrix Dmrt.Agrost.p.92.\(1) Triticum L. Hordeum L. Aegylops L. (1) Cuviera Kôl. nee DC. — H. I. L.europaeus, L. virginieus, L. crinitus, L. Caput-Medusae, etc. 5. (67) Locraceae Dirt. L €., p. 95. Agropyron Gärtn. Brachypodium Beauv. Trachynia Lk. Tyrrhenia Nym. Nardurus Rechb. Crypturus Lk. Crithodium Lk. Desmazeria Dmrt. Lolium L. Gaudinia Beauv. Series Il. RACHILLIFLOREAE. Trib. 4. Bromaceae Dmrt. Anal. fam., p. 65. Festucearum gen. Kunth. Ÿ L. Fesruceae Dmrt. Agrost., p. 100. Schedonorus Beauv. Bromus L. (5) Michelaria Dmrt. Dactylis L. Aeluropus Trin. Diplachne Beaux. Festuca L. Vulpia Dmrt., non Gmel. (i) Ÿ 2. Bromeae Dirt. L. c., p. 115. Genea Dmrt.Agrost., p. 116, \ (2). Koeleria Pers. Lophochloa Rchb. Wangenheimia Mônch. Trib. 5. Poaceae Dmrt. Agrost., p. 107. Festucearum gen. Kunth. \ . PoraE (4). Briza L. Eragrostis Host. Poa L. Sphenopus Trin. Hydropoa Dmrt.Agrost., LH, (5) Seleropoa Grsb. Glyceria R. Br. Catabrosa Beauv. Dupontia R. Br. Oreochloa Lk. Ÿ 3. MELicrAEr. Enodium Gaud Melica L. \ 2. GLYCERICEAE. Sclerochloa Beauv. ({) Vulpia Gmelino monandra ! (2) Bromi festucacei : Aristà caniculata, pectinato-ciliata ! — H. 1. G. ste- ris, G. lectorum, G. rigida, G. rigens, G. maxima, G. madritensis, G. fasciculatu. (5) Serrafaleus est typus generis Bromi, ut supra. (4) Poeae : Gluma flosculis brevior, axis continuus. Glycerieae : Gluma floseulis brevior, axis basi circumsutus. Meliceae : Gluma flosculorum longitudine. (>) Axis cireumsutus ; locustae lateribus compressae. H. 1. Æ. spectabrhs, H. nervata et H. remota. — Hydrochloa Hartm. nec Beauv. = Glyceria. ( 68 ) LZ . . Dalycum Dirt. Airopsis Beauv. Triodia R. Br. Antinoria Part. Fluminia Fries. Molineria Parl. = Schismus Beauv. Trib. 6. Avenaceae Dmrt. Agrost., p. 120. Avenacearum et Phalaridea- rum pars Kunth. Ÿ 1. ArmEaE (1). Avenula Dmrt. Agrost., p. 122, Danthonia DC. NutS). Deschampsia Beauv. Heteranthus (4). Aira L. FI. Suec. (opt.). Avena Dmrt. Airella Dmrt.Agrost.,p.118,5(2). 3. Horcrae. Corynephorus Beauv. Arrhenatherum Beauv. Vahlodea Fries. Holcus L. Ÿ 2. AVENEE. Hierochloa Gmel. TFrisetum Godr. et Gren. Trib. 7. Cynosureae Dmrt. Agrost., p. 114 exel. Sesleria. Avenacearum gen. Kunth. Cynosurus L. Lamarckia Mônch. Phalona Dmrt. Agrost., p. 114. Trib. 8. Seslerieae Koch Syn., ed. 1, p. 788. Festucearum gen. Kunth. Sesleria Scop. Psilathera Lk. Oreochloa Lk. Echinaria Desf. Tuib. 9. Arundinaceae Dmrt. Agrost., p. 124. Arundinacearum pars Kunth. Arundo, L. Ampelodesmos Lk. Donax Beauv. (1) Aireae : Gluma utrinque uninervis. Aveneae : Gluma utrinque plurinervis. Holceae : Flosculi polygami. (2) Airella : Airopsis Fries nec Desv., Aira Godr. et Gren. nec L. H. I. Atrella caryophyllea, A. Tenorit, À. mulliculmis, À. elegans, À. provinciu- lis, A. cupaniana, À. praecox, À. capilaris. (5) Aveaula Dmrt. 1825, non \ Avenella BI. et Nees, 1856, quae Airella Dart.,1825.—— Gluma trinervis ; rachillus non mancatus; floseuli conformes. H. 1. Avenula pubescens, A. pratensis, A. Scheuchzeri, À. montana, À. sem- pervirens, A. selacea, A. Hostii, A. sulcata, ete. (4) Ventenata Kôl. nee Cav. — H. L. Heteranthus tenuis et H. macer. ( 69 ) Series III. CALLIFLOREAE. Trib. 10. Agrostideae Dmrt. Agrost., p. 125. Agrostidearum et Arun- dinacearum gen. Kunth. Deyeuxia Beauv. Apera Beauv. Colamagrostis Roth. Sporobolus R. Br. Colpodium Trin. Gastridium Beauv. Agrostis L. Anthoxanthum L. Cinna Beauv. Armmophila Host. Blyttia Fries. Trib. 11. Phleaceae Dmrt. Agrost., p. 150. Phalarideae Dmrt. Anal., p. 64. Phalaridearum gen. Kunth. 1. AzoPecureaE (!). Polypogon Desf. Alopecurus L. Mibora Adans. Calobachne Beauv. Chilochloa Beauv. Crypsis Ait. Ÿ 3. PHALARIDEAE. Cornucopiae L. Phalaris L. $ 2. PaLear. Baldingera FI. Wett. Lagurus Desf. Maillea Part. Chaeturus Lk. ? Lygeum L. Trib. 12. Oryzaceae Dmrt. Anal., p. 64. Oryzeae Kunth. Leersia Soland. Coleanthus Seid. Oryza L. Trib. 15. Stipaceae Dmrt. Agrost., p. 154 (1825). Kunth (1829). Stipa L. Lasiagrostis LkK. Aristella Bertol. Piptatherum Beauv. Anistida L. Trib. 14. Paniceae Dmrt. Agrost., p. 155 (1825). Kunth (1829). Ÿ 4. Mizraceae Dmrt.Agrost., p.155. Digitaria Hall. Milium Beauv. Oplismenus Beauv. Paspalum L. Echinochloa Beauv. (Ceresia Pers.). Ÿ 5. SerarIEAE Dmrt. Agrost., p. 157. Ÿ 2. PANICOTYPEAE. Setaria Beauv. Panicum Beauv. (1) Alopecureae : Paleola unica papyracea. Phleae : Paleolae papyra- ceae. Phalarideae : Paleolae crustaceae. (207) Trib. 15. Cenchreace. Pennisetum Rich. Tragus Hall. (Cenchrus L.) (Echinolaena Desv.). Trib. 16. Andropogoneae Dmrt. Agrost., p. 141. Andropogonearum gen. Kunth. Andropogon L, Pollinia Spreng. Chrysopogon Trin. Anthistiria L. Sorghum Pers. Heteropogon Pers. Trib. 17. Saccharineae Dmrt. Agrost., p. 141. Andropogonearum gen. Kunth. Imperata Cyril. Erianthus Rich. Saccharum L. Tricholaena Schrad. Trib. 18. Maydeae Dmrt. Agrost., p. 142. Phalaridearum gen. Kunth. Mays Tourn. Coix L. Recherches bryologiques. — Revue de quelques genres de Mousses pleurocarpes, par Louis Piré. AVANT-PROPOS. Le travail que j'ai l'honneur de présenter à la Société, de mème que celui que j'ai publié dernièrement sur les Sphaignes, n’a d'autre but que d'apporter quelques matériaux nouveaux pour la flore eryptogamique de notre pays. Cette note mentionne plusieurs espèces nou- velles pour la flore, ainsi que des localités, non encore signalées, d'espèces rares ou peu communes. J'ai at devoir donner en entier certains genres, parce qu'ils renferment des espèces rares qui ont été confondues avec des types communs et j'y ai joint des tableaux synoptiques, afin de faciliter les recherches subséquentes (440) De courtes descriptions accompagnent les espèces nou- velles pour le pays. J'ai cité soigneusement les noms de mes honorables confrères qui ont contribué, par leurs recherches, à enrichir notre flore bryologique et qui ont bien voulu me communiquer leur récoltes. Cependant je dois une mention toute spéciale à M. Delogne, car c’est parmi les Mousses qu'il m'a envoyés à déterminer que se trouvaient les Brachythecium plumosum, Amblystegium irriguum, Rhynchostegium rusciforme var. prolixum, Pla- giothecium sylvaticum, Hypnum Sendtneri et Hypnum giganteum. Qu'il me permette done de lui réitérer ici les remereiments que je lui ai adressés dans un travail pré- cédent. Je ne saurais terminer cet avant-propos sans témoigner ma gratitude la plus vive à M. Schimper qui, nonobstant ses nombreuses occupations, a toujours accueilli mes de- mandes de renseignement avec la bienveillance et la bonté qui caractérisent ce savant éminent. Ixelles, le 1er mai 1868. Crypnaza Mobr in Web. Tab. syn. C. heteromalla Mohr !.c.; Kx F1. des Fl., 1, 109; Neckera heteromalla Hedw. ; Kx Rech., cent. I, 8; Dek. et Pass. Cat., 59; Pilotrichum heteromallum C. Müll.; Desm. P1. Crypt., fase. 12, n° 595. Hab. Sur les arbres dans les endroits ombragés et humides. — Tron- chiennes, Eecloo, Oostwinckel, entre Assenede et Philippine ! (Kickx) ; Mons ! (Westendorp); bois de la Cambre (Nob.); Bouillon ! (Delogne). Neckera Hedw. p. p. N. pennata Hedw. Tige pennée. Feuilles ovales-lancéolées, acuminées, entières. Capsule sessile. Fleurs monoïques. Hab. Sur les troncs dans les forêts des régions montueuses, — Luxem- bourg! (Funck). Cette belle espèce, qui se distingue de nos autres Neckera par ses cap- sules sessiles, se rencontrera probablement sur d’autres points de la région ardennaise. M. Mathieu l’indique vaguement dans les provinces de Namur et de Luxembourg. N. pumila Hedw. Tige rameuse, pennée ou presque simple. Feuilles distiques, lancéolées, mucronées, énerves ou obscurément binerviées à la base. Capsule subsessile. Spores grandes, sphériques, jaune brün. Fleurs dioïques. Hab. Sur les vieux hêtres, les conifères, etc., dans les forêts des régions montueuses. — Forêt de Soigne (Nob.) ; Bouillon ! (Delogne). Cette plante, nouvelle pour la flore, est fort rare aux environs de Bruxelles ; Kickx, qui a si bien exploré les Flandres, ne l'indique pas dans sa Flore cryptogamique. Elle ne doit pas être rare en Ardenne, où l’a trouvée M. Delogne. Limpricht, qui a publié cette espèce dans son Bryotheca Silesiaca, affirme qu’elle ne diffère point spécialement du Neckera Philippeana Br. et Schimp. PrerycopnyLLun Brid. P. lucens Schimp.; Æypnum lucens L.; Kx Fl. de Louv., 29 ; Michot F1. du Hain.; Hocq. FL. de Jem., 258; West. H. C. B., n° 506. Hab. Bois humides, bords des ruisseaux dans les forêts des régions montueuses. — Dave près Namur (Bellynck) ; Bouillon (Delogne) ; Wavre (Kx); Hainaut (Mich. et Hocq.). (75) Cette belle espèce fructifie rarement; les seuls échantillons que j'aie vus en fructification m'ont été envoyés, de Bouillon, par M. Delogne. M. Bellynck l’a également trouvée en fructification dans le bois de Dave. Axouopox Hook. et Taylor. A. atéenuatus Hartm.; Kx F{. des Fl., 1, 105; Leskea atte- nuata Hedw.; Kx Rech., cent. 1, 7; Hypnum attenua- tum Schreb. ab. Vieilles souches, lieux humides, rochers calcaires. — Sleydinge près Gand, Dixmude (Kx) ; Magnée (Nob.). M. Schimper, dans son Synopsis, dit cette espèce très-commune dans la zone intermédiaire, tandis qu’elle devient rare dans les zones septen- trionale et méridionale. Sans aucun doute, on la trouvera ailleurs que dans les stations signalées. Elle est rarement en fructification et on l’observe souvent en compagnie de l’Homalia trichomanoides. A. viticulosus Hook.; Kx F1. des Fl., 1, 105; Neckera viliculosa Hedw.; West. H. C. B., n° 508; Mich. F{. du Hain., 550; Kx Fl. de Louv., 59; Bllek Cat. des Crypt., 9; Hypnum viticulosum L. < Hab. Lisière des bois, terrains calcaires. — Entre Audenarde et Renaix, Hocylaert (Kx) ; Auderghem, Uccle, Chaudfontaine (Nob.) ; Bouillon ! (De- logne); Hainaut (Mich.). Cette espèce fructifie souvent aux environs de Bruxelles. AnacamPpropon Brid. Mant. A. splachnoides Schimp.; Fabronia splachnoides C. Müll. Plante très-petite, Feuilles ovales-lancéolées, concaves, chlorophylleuses, uninerviées, entières , aréolation rhom- boïdale. Capsule ovale. Anneau nul. Spores petites, d’un vert jaunâtre. Fleurs monoïques. Hab. Régions montueuses, sur les arbres, principalement sur les vieux hêtres. — Luxembourg ! (Funck). Cette espèce est extrêmement rare. M. Schimper indique, dans son 7 e (749 Synopsis, les quelques localités où l’on a été assez heureux de la ren- contrer. Il est probable qu’on la signalera sur d’autres points des Ar- dennes. Elles croit d'ordinaire sur les plaies humides et putrides des vieux troncs de hêtre. BracayTHEcIUM Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES BELGES. Monoïque. Pédicelle rude. Nervure se prolongeant jusqu’au sommet de la feuille NP EVER, C EPL RESTE TFOPCTELM Nervure n’atteignant pas le sommet. Feuilles presque entières, obscurément dentées. B. PLumosuu. Feuilles dentées en scie. Feuilles périchétiales terminées par un api- cule long et flexueux : : : : = -B: RUTABULUM: Feuilles périchétiales différant peu des autres. B. VELUTINUM. Dioique. Pédicelle lisse. Dents du péristome brunes . . . . . . . B. cLarEosu. Dents 'duipéristome jaunes M PO TA NB MATEICANS. B. populeum Schimp. Hab. Pied des arbres, vieilles souches, etc. — Environs de Bruxelles, Chaudfontaine, Namur, Lierre, Bonheyden (Nob.); Bouillon! (Delogne). B. plumosum Schimp.; Æypnum pseudoplumosum Brid. Plante robuste, d’un brun jaunàtre ou bronzé. Feuilles largement ovales-acuminées, presque entières, à nervure n'atteignant pas le sommet de la feuille. Pédicelle lisse à la base, papilleux au sommet. Péristome externe brun rouillé. Hab. Pierres et rochers le long des ruisseaux. — Bouillon ! (Delogne). Cette espèce, nouvelle pour la flore et qui se distingue de la précédente par son port plus robuste, ses feuilles plus larges, moins distinetement dentées et passant au roux brun, sa capsule plus grande, se rencontre surtout sur les rochers au bord des ruisseaux. (75) B. rutabuluan Schimp.; Hypnum rutabulum L.; West. H. C. B.,n° 506; Bllck Cat. des Crypt., 9%; Kx F1. de Louv.; Pancovia rutabula Kx El. des Fl., 1, 94; Mich. FT. du Hain., 526. Hab. Sur la terre, les pierres, les vieilles souches, etc. L'une des Mousses les plus communes, mais aussi des plus polymorphes. B. velutinum Schimp.; Æypnum velutinum L.; Bllek Cat. des Crypt., 9; Mich. Fl. du Hain., 527; Kx Fl. de Louv., 532; West. HI. C. B., fase. 15, n° 607; Pancovia velutina Kx Fl. des Fl., E, 94. Hab. Prés et bois, sur la terre et les pierres ou au pied des arbres. — Assez commun partout. 6. intricatum C. Müll.; Hypnum intricatum Schreb. (non West. H.C. B., fase. 17, n° 805). Hab. Sur les pieux autour des étangs. — Le lac nommé le Blanckaert près Dixmude (Kx) ; Obourg ! (Houzeau) ; Grand-Bigard (Nob.). B. albicans Schimp.; Hypnum albicans Neck.; Bllck Cat. des Crypt.; Kx FI. de Louv.,55; Pancovia albicans Kx F1. des El.) 1, 95: ab. Bois sablonneux, bruyères. — Gand (Kx); Lierre, St-Job près Bruxelles (Nob.); S'-Servais, etc. (Bllek); Hainaut (Mich.) ; Luxem- bourg ! (Funck) ; Bouillon ! (Delogne). B. glareosum Schimp.; Hypnum glareosum C. Müll. : Pancovia glareosa Kx FT. des Fl., 1, 96. Hab. Bords des fossés. — Dunes près Knocke (Kx); Fond-de-Forét près Chaudfontaine (Nob.). Euruynemum Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES. Fleurs dioïques ou monoïques. Pédicelle lisse. Feuilles plissées longitudinalement Feuilles non plissées . E. srrrarum. E. myosunoines. M [a (406 Pédicelle papilleux. Nervure ne se prolongeant que jusqu’à la moitié de la feuille. Feuilles brusquement atténuées en une pointe piliforme . . . … -: *. E.PIIFERUM. Feuilles acuminées, non brusquement atté- nuées en pointe piliforme. . . . E. PRAELONGtM. Nervure se prolongeant presque jusqu’au som- met: de la feuille SX. RE ETC ME STORES Fleurs hermaphrodites ; °n": |,2" + + C1 00 ANDROGYAUM: E. myosuroides Schimp.; //ypnum myosuroides L. (non Hedw.); ÆHypnum myurum £. gracilescens Kx Fl. de Louv., 52; Mich. ÆFl. du Hain.; Pancovia myosuroi- des Kx F1. des Fl., I, 97. Hab. Sur les troncs et les pierres dans les bois humides. — Aude- uarde (Kx); bois de la Cambre (Nob.); Luxembourg! (Funek). E. striatum Schimp.; Æypnum striatum Schreb.; A. lon- girostre Ebhrh.; Kx F1. de Louv., 51; Bllck Cat. des Crypt.; Mich. Fl. du Haïin., 526; West. H.C. B., n° 505. Hab. Bois, vergers. — Sleydinge et Baarle près Gand (Kx); Boits- fort, etc. (Nob.); Havinnes (Mich.); Mons! (Houzeau); Menin ! (West.) ; Tixlemont et Landen (Kx); Namur (Bllck). E. piliferum Schimp.; Æypnum piliferum Schreb.; Kx F1. de Louv., 52; Mich. Fl. du Hain., 527; Pancovia pili- fera Kx FI. des FI., I, 97. Hab. Aunaies. — Entre Leupeghem et Etichove près Audenarde (Kx) ; Luxembourg ! (Funck); Louvain, Boitsfort (Kx) ; Forêt (Nob.); Hai- naut (Mich.). E. praelongum Schimp.; Zypnum praelongum L.; Mich.Fl. du Hain., 528; Kx FI. de Louv., 56; West. H. C. B., fase. 17, n° 806; Pancovia praelonga Kx FI. des F1.,T, 98. Hab. Chemins creux, bois. — Hautem-St-Liévin, Aaltre (Kx); bois de la Cambre, forêt de Soigne (Nob.) ; Bouillon (Delogne) ; Hainaut (Mich.). ( 770) E. androgynum Schimp.; Aypnum speciosum Brid.; Rhynchostegium androgynum Br. et Schimp. Tige obseurément rameuse. Feuilles peu denses, d'un vert gai, ovales-lancéolées, serrulées. Capsule penchée, rétrécie sous l'orifice. Opercule longirostre. Fleurs bisexuées. Hab. Lieux humides, pied des arbres. — Boitsfort (Nob.) ; Bouillon! (Delogne) ; Magnée près Chaudfontaine (Nob.). Cette espèce, nouvelle pour la flore, ressemble beaucoup, quant au facies, à l'E. praelongum var. speciosum Brid., mais elle se distingue de cette forme, ainsi que de tous les autres £urhynchiuin, par ses fleurs bisexuées. E. Stokesii Schimp.; Æypnum Stokesii Turn.; Kx Rech., cent. V, 9; A. praelongum var. Stokesii Brid.; Pancovia Stokesii Kx FI. des Fl., I, 98. Tige pennée, rameuse. Feuilles ovales-cordiformes ou lancéolées, serrulées, uninerviées. Feuilles périchétiales terminées en un long apicule recourbé. Pédicelle papil- leux. Opercule longirostre. Fleurs dioiques. Hub. Pied des arbres, bois. — Rooborst (Kx); bois de la Cambre et forêt de Soigne (Nob.) ; Bouillon ! (Delogne). RuyNCHOSTEGIUM Schimp. R. murale Schimp.; Æypnum murale Neck.; Pancovia muralis Kx FI. des Fl., I, 92. y. julaceum. Feuilles densément imbriquées, obtuses, concaves, souvent roussatres. Hab. Lieux arides de la région montueuse. — Magnée près Chaud- fontaine (Nob.). Cette variété, nouvelle pour la flore, diffère du type par ses feuilles plus densément imbriquées, obtuses, concaves-cochléariformes. M. Schim- »er l'indique cà et là dans la région subalpine. > e) (78) KR. rusciforme Schimp.; Æypnum rusciforme West. H. C. B.,n° 55%; Weis. Fl. crypt. Gült.; Pancovia ruscifor- mis Kx FI. des F1., I, 92. d. prolicum Schimp. Tige allongée, rameuse, dénudée à la base. Feuilles d’un vert gai. ab. Ruisseaux des terrains calcaires. — Bouillon ! (Delogne); Luxem- bourg ! (Funck). Cette variété, nouvelle pour la flore, se distingue du type par sa tige longue et dénudée du bas. PLAGIOTHECIUN Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES BELGES, Feuilles ondulées, d’un vert jaunâtre . . . . . . P. unpurarum. Feuilles non ondulées, d’un vert gai. Fleurs dioiques NEC CNE MERE PEAR au Fleurs monoïques. Feuilles dentées en seie au sommet . . . . P. srresracum. Feuilles entières ou obscurément dentées . . P. DENTICULATEM. P. undulatum Schimp.; Æypnum undulatum L.; West. H. C. B., n° 1005; West. et Vh. Cal., 5; Pancovia undu- lata Kx F1. des Fl., X, 95. Hab. Bois. — Knesselaare, Ursel (Kx); Boitsfort (Nob.) ; Ath (Hocq.); Tongerloo (West. et Vh.) ; Bouillon ! (Delogne). P. sylvaticum Schimp.; Zypnum sylvaticum L. Gazon vert ou vert jaunâtre. Tige rampante, stoloni- fère. Feuilles ovales-lancéolées, acuminées, entières. Cap- sule recourbée, longuement pédicellée. Fleurs dioïques. Hab. Sur la terre dans les bois. — Forêt de Soigne (Nob.); Bouillon! (Delogne). Cette espèce, nouvelle pour la flore, a été confondue, comme le P.sile- siacum, avec le P. denticulatum. (79) P. denticulatum Schimp.; ÆHypnum denticulatum L.; Kx. Fl. de Louv., 29; Mich. F1. du Hain., 525; H. den- ticulatum 6. silvaticum Kx Rech., cent. IV, 11 (non H. sylvaticum L.). Hab. Pied des arbres dans les bois. Cette espèce, souvent confondue avec la précédente, a donné lieu à des méprises qu’il n’est pas toujours facile d’élucider. Il en est résulté une synonymie fort obscure. Cependant ses fleurs monoïques, le tissu plus dense de ses feuilles, son anneau formé de trois séries de cellules, son opereule non rostré et enfin son habitat suflisent amplement pour la distinguer de la précédente. P, silesiacum Schimp.; /ypnum silesiacum Seliger; H. Seligeri C. Müll. Syn. (non Brid.). Gazon d’un vert jaunàtre. Ramules dressés. Feuilles lancéolées, serrulées au sommet, énerves, ou obseuré- ment binerviées à la base. Fleurs monoïques. Hab. Sur les troncs et les souches putrides dans les bois. — Ypres! (West.) Cette espèce, nouvelle pour la flore, se retrouvera sans nul doute dans la région ardennaise. AMBLYSTEGIUM Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES BELGES. Feuilles à nervure nulle ou peu apparente. . . . : A. SUBTILE. Feuilles à nervure apparente. Nervure atteignant le sommet. . . . . . . A. imRiGuux. Nervure n’atteignant pas le sommet. Feuilles grandes, étalées . . . . . . . A. RIPARIUM. Feuilles petites, dressées . . . . . . . A. SERPENS. A. irriguum Schimp.; Aypnum irriquum Hook. et Wils. Plante robuste, d'un vert sombre. Feuilles étalées, LL (80 ) ovales-lancéolées, longuement acuminées, presque en- tières, à nervure atteignant le sommet. Fleurs monoïques. Hab. Sur les pierres dans les ruisseaux, murs le long des eaux, etc. — Bouillon (Delogne). Espèce nouvelle pour la flore. A. serpens Schimp.; Æypnum serpens L.; West. et Vh. Cat., 3; West. H. C. B., fase. 13, n° 608; Bllck Cat. des Crypt., 93; Leskea subtilis Kx Fl. de Louv., 28 (non Rech.); Kx FI. des Fl., 1, 89. Hab. Pied des arbres, sur les pierres, ete. — Commun partout. A. subtile Schimp.; Leskea subtilis Hedw.; Mich. F{. du Hain., 525; Kx Rech., cent. II, 5 (non F{. de Louv.); Kx F1. des Fl., 1, 90; Hypnum subtile Hoffm. Hab. Pied des arbres dans les bois. — Onkerzeele près Gram- mont (Kx); Bruxelles, Lierre (Nob.); Hainaut (Michot). Si je mentionne ici ces deux espèces communes, c’est parce qu'elles ont été souvent confondues sous l’un ou Pautre nom. L’A. subtile ne diffère guère des petites formes de l’A. serpens; cependant ses feuilles énerves ou subénerves, ses capsules presque dressées, son péristome dépourvu de cils, suflisent pour le distinguer de ce dernier. A. riparium Schimp.; Æypnum riparium L.; Kx FI. de Louv., p. 50; Bllck Cat. des Crypt., 9; Mich. Fl. du Hain., 325; West. H. C. B., n° 454. Hab. Bords des eaux, lieux humides, sur la terre, les pierres ou les pieux. — Assez répandu partout. Cette espèce se distingue facilement des précédentes par ses feuilles plus larges et plus longues, étalées et longuement acuminées. Hypxum Dill. emend. H. aduncum fIecdw. Hab. Lieux marécageux. — Dickelvenne (Kx). B- gracilescens Schimp. Hab. Endroits humides des dunes. — Entre Coxyde et La Panne (Kx). Cette espèce, qui présente de nombreuses variétés, se distingue des espèces voisines par son tissu foliaire fin et assez élargi à la base, par ses feuilles plus molles et presque opaques, riches en chlorophylle (1). H. Sendtneri Schimp. Tige simple ou obseurément rameuse. Feuilles uniner- viées, entières, courbées en faux, Jaunâtres passant au brun doré, à tissu cellulaire dense. Hab. Prés marécageux et tourbeux. — Bouillon ! (Delogne). Cette espèce, nouvelle pour la flore, a probablement été confondue avec l'espèce précédente. Sa couleur d’un vert jaunâtre passant au brun doré, ses feuilles plus solides, plus brillantes, fortement courbées en faux et déjetées d’un côté, presque enroulées à l'extrémité de la tige et des jeunes pousses, suflisent pour la faire distinguer à première vue. H. fluitans Dill.; Kx Fl. de Louv., 50; Mich. Fl. du Hain., 526. Hab. Etangs et fossés. — Assez répandu. d. purpurascens. Tige rameuse, densément fewllée, Feuilles longues, courbées en faux, tournées d’un même côté, prenant par l’âge une teinte pourprée. Hab. Région montueuse. — Bouillon! (Delogne). Cette belle variété, nouvelle pour la flore, a été indiquée par M. Schimper dans les sources des régions alpine et subalpine. Elle fructifie très-rare- ment. Ses feuilles sont très-longues, flexueuses, subtortillées par la dessie- cation, et elles prennent une teinte pourprée qui la fait distinguer au premier abord. (1) V. Schimper Bryologia enropaea, Suppl., fase. HEIN. (82) H. molluscum Hedw.; Kx Æ{. de Louv., 56 et FI. des FL, 1, 86; West. H. C. B., fase. 7, n° 509; Bllck Cat. des Crypt., 9; Mich. Fl. du Haïn. Hab. Bruyères humides, rochers. — Ursel, environs de Bruges, Aver- bode (Kx); Namur (Bllek); Magnée, Rochefort (Nob.); Bouillon ! (Delogne). H. Crista-castrensis L. Hab. Bois de la région montueuse, — Luxembourg ! (Funek). Ces deux espèces sont fréquemment confondues. LA. molluseum est plus petit dans toutes ses parties, ses capsules sont plus petites, plus courtes et généralement bombées à la partie supérieure. Sa tige est ordi- nairement couchée, tandis que celle de PA. Crista-castrensis ne l’est que très-exceptionnellement. H. giganteum Schimp. Tige robuste, très-allongée, densément rameuse- pennée, dressée. Feuilles eaulinaires ovales-cordées , les raméales et les terminales ovales-lancéolées, uniner- viées. Fleurs dioiïques. Hab. Lieux humides et marécageux de la région montueuse. — Bouillon * (Delogne). Cette belle espèce, nouvelle pour la flore, a été confondue avec l'A. cor- difolium, dont elle se distingue par son port plus élevé, sa tige plus épaisse, pennée ou subpennée, ses feuilles plus larges, à tissu plus dense, hyalines à la base et enfin par ses fleurs dioïques. HyLocomum Schimp. H. Oakesii Sulliv.in Gray Mant. Bot.; H. fimbreatum Hart. Br. et Schimp. Bryol. Eur. Syn., 624. Tige couchée, obseurément rameuse, munie de nom- breuses paraphylles rameuses. Feuilles ovales-apiculées ou oblongues-acuminées, bi ou uninerviées, dentées en scie depuis la partie moyenne jusqu’au sommet. (85) Hab. Bois rocailleux de la région montueuse. — Magnée près Chaudfon- taine (Nob.) Cette espèce, nouvelle pour la flore, est indiquée par M. Schimper dans les forêts alpines de la zone moyenne et de la Grande-Bretagne, de la région inférieure jusqu’à la limite des arbres de la zone septentrionale. Cet illustre bryologue, auquel j'en avais adressé un échantillon récolté à Magnée, m'écrit que jamais elle n’a été trouvée aussi bas. Note sur le Cyrisus becuuBENs Walp., espèce nouvelle pour la flore de Belgique, par Armand Thielens. Chaque année, on voit notre flore indigène s'enrichir de plusieurs espèces rares. C’est surtout depuis la fon- dation de notre Société que les découvertes sont devenues nombreuses et intéressantes. Pendant les années 1866 et 1867, les recherches des membres de cette association ont ajouté près de quarante espèces (1), tant phanérogames que eryptogames, à notre statistique florale, ce qui est un résultat presque inespéré. Aujourd'hui nous venons encore signaler une espèce entièrement nouvelle, mais dont la découverte, faite par feu München, pharmacien, à Bastogne, et par M. Meyer, d'Eich, remonte déjà à l'année 1858. Nous entendons (1) Elatine triandra, Lepidium Smithii, Carex brizoides (Delogne), Spartina stricta (Gilbert), Asplenium viride (Verheggen), Vicia varia (Cogniaux), Hieracium fallacinum (Thielens). A ces espèces, il faut ajouter les Cryptogames inédites publiées par le regretté Westendorp, dans son dernier travail (Bull., V, No I), les Mousses découvertes par ? 1 ) MM. Gravet et Delogne et enfin les Sphaignes signalées dernièrement O oO Le) par notre confrère M. L. Pire. (84) parler du Cytisus decumbens , qui existe sur certaines collines arides aux environs de Bastogne (Belgique), de Veaan et Donnolz (Luxembourg hollandais). Voici la description de cette rare et jolie Papilionacée. Cytisus decumbens Walp. Rep., V, 504 ; Gren. et Godr. F1. Fr., I, 360 ; Coss. et Germ. F1. Par., éd. 9, 149 ; Godr. F1. Lorr., éd. 2, 1, 169; Genista Halleri Reyn. Auct. Laus., I, 211 ; Gaud. FI. Helv., IV, 451, t. 4; Mert. et Koch. Deutschl. F1, V, 95 ; G. prostrata Lmk-Drct.; 1618; Dub:-Bots 147 ;DG-Fl Fr.) AV, 496 ; G. pedunculata L'Hérit. Stirp., 184; Spartium decumbens Dur. F1. Bourg., X, 299; Lois. FE. Gall., IE, 10%. — Sous-arbrisseau de 1-2 décimètres, mollement velu, rameux, à rameaux couchés-diffus, striés dans le haut, presque cylindriques, très-feuillés. Feuilles uuifo- liolées, à folioles oblongues-obovées, velues en dessous. Stipules nulles. Fleurs jaunes, solitaires ou géminées, naissant du centre d'un fascicule foliaire, longuement pédicellées. Calice campanulé, légèrement velu, à tube court, à lèvres égales, la supérieure brièvement bidentée. Corolle glabre, à étendard brièvement onguieulé, à limbe largement ovale, un peu émarginé au sommet. Gousse comprimée, linéaire-oblongue, velue, noireissant à la maturité. Graines 5-7, arrondies, comprimées, lisses, olivâtres. — 2. Mai-juillet. Obs. — La plante belge semble constituer la variété vulgaris Gren. et Godr. Note sur le Mxosoris Duvorriert, espèce inédite, par Armand Thielens. Depuis plusieurs années, nous explorons avec la plus scrupuleuse attention une localité jadis excellente sous le rapport botanique, mais devenue bien pauvre aujour- d'hui en espèces rares; nous voulons parler de l'ancien lac de Léau. Desséché il y a quelques années, ce beau lac avait autrefois une étendue de cent hectares envi- ron. On y trouvait alors en grande abondance : Cine- raria palustris, Polystichum cristatum, Rumex palustris et marilimus, ete. C'est là aussi que Pierre Michel avait rencontré cette forme curieuse de Thalictrum qu'il avait appelée 7. sphaerocarpum. Déjà l’année dernière, en récoltant quelques spécimens de Myosotis caespitosa C.-F. Schultz, plante assez commune dans une petite prairie marécageuse (la seule qui reste), située du côté de la chapelle de l'Osseweg, notre attention avait été attirée par quelques pieds d’une forme que nous ne pouvions rapporter ni au Âf. caespilosa, ni au M. palustris : ses caractères [a rapprochant tantôt de Fun, tantôt de l'autre de ces types. Le 25 avril dernier, en parcourant la localité citée, cette forme singulière nous est de nouveau tombée sous la main. Après l'avoir étudiée soigneusement sur le vif, nous avons pensé quil y avait lieu d'en faire une espèce distincte. Voulant donner un témoignage de reconnaissance à M. B.-C. Du Mortier, le savant président de la Société royale de Botanique de Belgique, nous lui avons dédié celte plante. ( 86 ) Myosotis Dumorzticri. — Fleurs en grappes assez courtes, dépourvues de feuilles à leur base. Pédicelles étalés horizontalement après lanthèse, gréles, munis de poils appliqués; les inférieurs 2-4 fois plus longs que le calice. Calice campanulé, ouvert à la fructifica- tion, à divisions profondes. Corolle petite, d'un bleu pale, à limbe plan et de mème longueur que le tube; celui-ci plus court que le calice. Style très-court. Car- pelles d’un brun assez foncé, luisants, ovoides-obtus. Feuilles linguiformes, atténuées à la base, presque gla- bres. Tiges dressées dès la base, cylindriques, non angu- leuses, assez épaisses, assez rameuses, à rameaux étalés, allongés. Souche vivace, verticale, fibreuse. Plante d'une très-forte taille. Obs. — Cette espèce diffère du M. palustris With. et se rapproche du Myosotis caespitosa C.-F. Schultz (M. lingulata Lehm.) par sa tige cylindrique, non angu- leuse, sa corolle petite, les divisions du calice profondes. Elle diffère du M. caespitosa et se rapproche du AL. pa- lustris par sa souche vivace, sa forte taille, et ses fleurs en grappes assez courtes. Petites observations sur quelques plantes critiques, par Armand Thielens. Les matériaux abondants que nous avons réunis dans notre herbier concernant la flore européenne nous ont naturellement amené à comparer une foule de formes des provenances les plus diverses. Cette comparaison, ( 87 ) faite sur des échantillons authentiques et en face des textes, à fait souvent naître le doute sur la légitimité de certaines créations spécifiques et nous a fait reconnaitre des confusions. Comme on le verra dans les pages suivantes, nous ne sommes point partisan de l’école dite moderne et qui divise à outrance; mais, d'autre part, nous nous tenons éloigné de la réaction qu'a provoquée cette nouvelle école. Au point de vue de l'espèce, nous croyons que la vérité est entre les deux systèmes en présence, c’est- à-dire entre les extrêmes. Des deux côtés, il est de fait qu'on a versé dans des erreurs en ce qui touche à la délimitation des types spécifiques. Maintes fois les phy- tographes de l’ancienne école, les auteurs elassiques, ont distingué comme espèces des formes trompeuses, de simples variétés ou accidents, comme les adeptes de l'école moderne ont divisé, démembré , avee raison, d'anciens types collectifs. La cause des nombreux débats soulevés à propos des espèces litigieuses, la source des aflirmations d'un côté et des dénégations de l’autre, est fréquemment le manque de matériaux suffisants ou complets. Ayant pu étudier des matériaux nombreux (1), nous avons l'espoir que notre opinion, que nos jugements auront quelque valeur. Nos prétentions sont modestes; nous soumettons ici nos doutes dans l'espoir qu'ils provoqueront de nouvelles recherches et que celles-ci (1) Ce sont les importants envois de plantes de MM. Jordan, Timbal- Lagrave, Grenier et surtout de M. Loret, qui ont principalement servi de base à nos observations. (88) entraineront les esprits dans une plus saine appréciation des formes critiquées ou des formes méconnues. Ranuneulus Drouetii F. Schultz. — Cette plante, admise par la plupart des auteurs comme espèce, n’est, à notre avis, que la forme des eaux stagnantes du À. trichophyllus Chaix. Les feuilles de la même plante forment pinceau dans les eaux courantes et, dans les eaux stagnantes, elles ont les lobes plus courts et divariqués. Les deux extrêmes ont l'air de types distinets, mais, comme on le sait, rien de plus polymorphe que les plantes aquatiques. Ficaria ranuneuloides Mônch var. grandiflora (F. grandiflora Rob.). — Les feuilles à lobes incombants ou divergents ne constituent pas un véritable caractère distinctif. Il est bien dificile, sinon impossible, de trouver un point d'arrêt entre les F, ranunculoides (type), F. ambiqua Bor. et E°. grandiflora Rob. Geranium mediterraneum Jord. — Doit être bien certainement compris dans le G. purpureum Vill. Erodium arenarium Jord. Pug. — Quoiqu’en dise M. Jordan, cette espèce ne nous paraît pas autre chose qu’une forme un peu glutineuse de PÆ, pilosum de Thuillier. Erodium Boraeanum Jord. — Semble être une espèce bien tranchée, mais comprenant sans aucun doute l£. parviflorum Jord. Papaver dubium L. — Cette espèce peut être démembrée de la facon suivante : 1° P. dubium (comprenant P. Lamottei Bor. et P. collinum Bünningh.), à stigmates n’atteignant pas les bords du disque ; 20 P. modestum Jord., à petits pétales en coin; 90 P. Lecoqii Lamtt., à stigmates atteignant les bords du disque. Quant aux nouveaux types de cette section créés par M. Jordan, leurs diagnoses nous paraissent inextricables. Barbarea rivufaris de Martrin-Donos F{ du Tarn. — Cette plante est, croyons-nous, distincte du B. stricta Andrz. d'Allemagne. Elle en diffère par ses siliques plus efilées, ses fleurs plus petites, ses feuilles supérieures plus pointues et par les lobes latéraux des feuilles qui sont plus courts et plus étroits. La plante a un tout autre facies, elle semble bien plus grêle et plus allongée. ( 89 ) Brassica propera Jord. Diagn. (B. Chewranthus Vill. saltem ex parte). — Cette forme nous parait bien peu différente de l’espèce du centre de la France ; mais comment se fixer avec le morcellement opéré par M. Jordan? Nous ne possédons pas la forme du nord de l’Europe pour examiner si elle en diffère. Erophila oblongata Jord. Diagn. — Espèce trop voisine des £. gla- brescens et medioxima Jord.; elle diffère du #edioxüma, tiré autrefois du glabrescens, par la silicule de forme oblongue ou elliptique-oblongue et non pas ovale-elliptique, comme celle du medioxima. Peut-on s'arrêter à de tels caractères, alors que sur la même plante on peut passer d’une forme de silicule à l’autre. Erophila brachycarpa Jord. — Nous croyons que cette forme ne diffère pas du Draba praecox Stev. €amelina sativa Crantz. — La plante cultivée dans nos champs est-elle bien le Camelina sativa? Nous ne lui trouvons pas le caractère suivant indiqué par Crantz : « Silicules élargies au sommel. » Au con- traire, la forme décrite par M. Boreau, dans sa Flore du Centre, sous le nom de Camelina sativa Crantz offre ce caractère qui la distingue done de l’espèce de nos cultures. Viola sepincola Jord. — N'est qu'un synonyme du Ÿ. folosana Timbal et probablement aussi du VF. Beraudii Bor. malgré l'opinion contraire de son auteur. Méedicago glomerata Balb. — N'est pas un hybride comme on le croit généralement. D’autre part, il nous parait être une simple variété du M. falcata et non pas du M. sativa. Doryenium gracile Jord. — Nous ne distinguons aucune différence entre D. gracile Jord. et D. decumbens du même auteur. Ces plantes nous semblent devoir se rapporter au même type spécifique. Prunus insititia L. — Les auteurs disent ronds « globosa » les fruits du P, insititia L., excepté toutefois M. Reichenbach ; mais celui-ci lui donne « folia revoluta, ce qui ne convient pas à l'espèce de Belgique. lei les fruits sont ovales, mais nous croyons qu'ils varient un peu et que ces variations ne peuvent constituer que des variétés du type linnéen. Potentilla tenuiloba Jord. — Nous ne voyons pas en quoi cette plante diffère du P. argentea L., et par suite nous ne croyons pas à la néces- sité d’une nouvelle création. (90 ) Rosa repens Déségl. (R. arvensis L. var. repens). — Ne nous paraît en aucune facon mériter d’être classé au rang d'espèce. Les pédoneules sont tantôt lisses, tantôt un peu glanduleux sur le même pied. Rosa scandens Mill. — Même observation que pour la plante précé- dente. Les fruits sont un peu plus ronds que dans le À. sempervirens dont le R. scandens est démembré. Remarquons que la forme des fruits varie dans la même espèce. Scleranthus biennis Reut.— Nous ne voyons dans cette plante qu'une forme bisannuelle du S. annuus, espèce qui d’annuelle peut devenir bisannuelle. Orlaya cretica Salzm. — Plante des sables de la Méditerrannée mêlée avec l'O. maritima Koch et toujours distinete par ses aiguillons bien moins longs et moins larges. Mais mérite-t-elle d’être spécifiquement séparée de ce dernier ? Pastinaca opaca Koch. — Ce type, à tige sillonnée-cylindracée, comprend, eroyons-nous : 1° P. urens Req., 20 P. propinqua Jord., 50 P. teretiuscula Jord. (Bill. Exsice., n° 2845). La forme à tige can- nelée, réunie aussi au P. opaca par plusieurs botanistes, est le P. pra- tensis Jord. Toutes ces formes doivent être recherchées en Belgique. Galium collinum Jord. — Cette forme, réunie aux G. scabridum Jord. et G. impleæum Jord., constitue, dans la Flore de France de MM. Grenier et Godron, un groupe inextricable. Nous avons tout lieu de eroire qu’il y a là trop d'espèces, mais la chose est dificile à débrouiller et lauteur lui-même ne se hasarde pas trop aujourd’hui à nommer les types qu’il a distingués. Galium viridulum Jord. — N'est probablement qu’une forme du G. rigidum Nil. Galium sylvivagum Bail. et Timb. Monogr. sur les Gaillets de Tou- use. — Nous ne pouvons admettre la plante de M. Timbal comme espèce; elle nous semble être une simple forme du G. commutatum Jord. Valerianella puberula DC., V. microcarpa Lois. et VW. Mori- sonii DC. — Ce sont là trois formes bien voisines et parfois très-difficiles à séparer. Ne pourrait-on pas les distinguer de la facon suivante : 4° VW. puberula. Bractées non ciliées; limbe du calice entier, arrondi au sommet. (91) 2 VW. microcarpa. Limbe du calice très-obliquement tronqué, enter, aigu au sommet. 5° V. Morisonü. N'est peut-être qu’une forme du V. wicrocarpa à bractées moins appliquées, un peu plus courtes et non pas plus longues que les fruits, un peu dentelées. HKnautia dipsacifolia Host. — Le ÆXnautia arvensis Coult. nous semble passer par de nombreux intermédiaires jusqu’au À. dipsacifolia. C’est un groupe devenu bien décourageant depuis que M. Jordan y à introduit ses Æ. puberula, cuspidata, etc. Dans les mêmes localités, les feuilles de ces plantes peuvent beaucoup varier. Mieracium nemorense Jord. — Ce type, admis par M. Boreau, doit comprendre, selon nous, le 1. exotericum du même auteur. Vincetoxieum laxum Bartl. — Il a les feuilles arrondies à la base comme celles du VW. nigrum; les fleurs sont jaunâtres comme dans le V. vulgare et pubescentes comme celles du VW. nigrum; les lobes sont aussi allongés que ceux du V. nigrum, non ovales comme dans le W. /aæum. Cette forme est singulière et si elle avait les fleurs noires on ne pourrait y voir qu'un V. nigrum véritable. Chlora serotina Koch. — Les caractères des €. serotina Koch et C. imperfoliata L. fil. sont variables et semblent parfois trop rapprocher ces deux plantes. Les calices ont 6-7-8-9 divisions indifféremment; les feuilles sont toujours plus ou moins soudées, quoique parfois ce soit à peine visible. Ces deux formes, qui paraissent se confondre, ne sont peut-être que deux variétés dérivées d’un même type. Solanum ochroleucum Bastard. — Cette plante ne diffère du S. wit- losum que par son aspect moins velu et ses baies d’un jaune citron, non d’un jaune orangé à la maturité. Phelipaea albiflora.Godr. — Fleurs tantôt blanches, tantôt viola- cées ; les deux lignes de poils de la lèvre inférieure de la corelle sont tantôt très-marquées, tantôt peu apparentes. Nous ne trouvons pas en quoi cette plante diffère du P. ramosa. Le P. Muteli est aussi peut-être trop voisin de ce dernier pour en être séparé. @robanche Crithmi Godr. — Nous ne distinguons aucun caractère différentiel entre cette plante et l'O. minor Sutt. qui, en Belgique, ne croît que dans nos champs de trèfle, mais qui, en France, se rencontre sur plusieurs plantes, telles que Hypochoeris radicata et notamment, dans le (9 (9) midi, sur Crithmum maritimum. Si VO. Critlimi de Bertoloni n'est pas autre chose, nous ne croyons pas à sa légitimité spécifique. Mentha eandicans Crantz. — Cette plante ne peut plus être consi- dérée comme une variété du MH. syloestris ordinaire. Elle est plus tardive de 15 jours; elle est moins tomenteuse ; ses feuilles sont plus courtes et non plus longues que les mérithales dans la moitié supérieure de la tige; ses épis sont plus grèles et plus poimtus. Statice Girardiana Guss.? — Cette plante, qu'on doit de nouveau étudier, est peut-être le vrai S. densiflora Guss. (non Girard). D’après les descriptions, ces deux espèces paraissent à peine différentes et lon sait que Gussone était partisan de la multiplication des espèces. Atriplex patula L. var. erecta (A. littoralis Plur. auct.) — Parait être l’A. macrodira de Gussone. Celui-ci est-il d’ailleurs vraiment distinet ? Euphorbia terracina L. — Plante variable, mais dans quelle me- sure ? Nous croyons que les Æ. affine DC., E. ramosissima Lois., E. sali- cetorum Poir. se rapportent à l’espèce linnéenne, ainsi que le Æ£. provin- calis Willd. La forme d'Hyères a des feuilles différentes, mais celles-ci varient fréquemment sur le même pied. Euphorbia peploides Gouan. —- Plante tres-dificile à distinguer de l£. Peplus L., car l'E. Peplus qui a passé l'hiver se montre par- fois au printemps avec des feuilles arrondies comme celles de l'£. pe- ploides. Euphorbia Esula L. forma pubescens (£. salicifolia DC.). — Doit-on y rapporter aussi l’£. salicifolia de Host? Il est certain que la plante de De Candolle appartient bien à VE. Esula L. Quercus grammuntia L. (/lex foliis rotundioribus et spinosis è loco grammuntio Magnol). — Cette plante n’est évidemment qu’une variété du Q. [ex. On trouve plusieurs formes de feuilles sur le même pied. Damasonium polyspermum Cosson, — Si nous ne nous trom- pons), l’auteur à établi cette espèce sur le nombre des graines dans chaque carpelle; or, s’il en est ainsi, on trouve dans le D. stellatum du nord bien mür des earpelles renfermant plus de deux graines. L'espèce de M. Cosson n’en serait done pas une. Ornithogalum angustifolium Bor. forma afline. — Ce nom devrait être donné à une plante du midi ayant les courtes bractées de l'O. affine Bor. et les longues feuilles de l'O. wmbellatum. 6 937) Allium vineale L. — On trouve en Belgique la forme bulbifere et la forme eapsulifère. M. Jordan en a distingué quelques formes et entre autres l’A. flexifolium qui nous semble identique avec ce que M. Grenier appelle A. descendens L. (FI. Fr.) et qu’il avait d’abord nommé À.eminens. Carex setifolia Godr. — C’est tout simplement une forme grêle et sans importance du C. divisa Huds. Aira aggregata Tim. — Nous n'avons jamais pu trouver de carat- tères solides et suffisants entre cette plante et PA. multiculmis Dmrt. Avena bromoides Gouan. — L’Avena australis Parl., dont nous ne connaissons pas le type, diffère-t-il de l’A. bromoides ? En lisant la descrip- tion de MM. Grenier et Godron, cela nous parait douteux. On rencontre parfois des échantillons qui semblent relier ces deux plantes. Festuca interrupta Desf. — On rencontre parfois des passages entre le F. interrupta Desf. et le F. arundinacea Schreb. BIBLIOGRAPHIE. Flora Europaea Algarum aquae dulcis et submarinae, auctore Ludovico Rabenhorst(1). L'Allemagne est sans contredit le pays qui l'emporte pour les ouvrages scientifiques de longue haleine. Généralement ailleurs, ce n’est qu'à de longs intervalles qu'on voit paraitre une œuvre importante; mais, chez nos voisins d'outre-Rhin, les presses ne cessent de nous livrer de grands et laborieux travaux. Parmi les travailleurs les plus actifs de cette contrée scienti- fique par excellence, on peut compter M. Rabenhorst, crypto- gamiste bien connu par ses nombreuses publications, tant en livres qu’en plantes sèches. Les Algues sont pour lui un groupe (1) In-$, 5 tomes, de XX-559, 519, 461 pages, avec un grand nombre de figures intercalées dans le texte et un portrait; Leipzig, 1864-1868. 90 francs. (94) de prédilection. En 1847, dans son Deutschlands Kryptogamen- Flora, il décrivait les Algues de l'Allemagne ; en 1865, il dé- erivait celles de la Saxe, de la Haute-Lusace, de la Turinge, etc. (Kryptogamen-Flora von Sachsen, ete.). Ces travaux partiels ont précédé le grand ouvrage densemble sur les Algues européennes dont le quatrième et dernier fascicule à paru depuis peu. Le Flora Europaea Alqarum est un œuvre d’une importance majeure et qui, à cause de sa facture et de son prix extrêmement modéré, va beaucoup aider à populariser l'étude des Algues. Jusqu'ici, on ne possédait que des ouvrages dont les nombreuses planches rendaient l'achat impossible à la grande majorité des amateurs de botanique. Ces ouvrages géné- raux avaient déjà vieilli et les matériaux les plus récents étaient disséminés dans une foule de recueils. M. Rabenhorst, avec ce courage et cette persévérance qui caractérisent sa nation, a repris les travaux de ses prédécesseurs et les a complétés. Non-seulement sa Flore est disposée dans un ordre méthodique propre à s'orienter aisément dans ce labyrinthe de végétaux infé- rieurs, les diagnoses sont claires, rigoureusement comparatives et facilitent les analyses, mais en tête de chaque grande divi- sion, tous les genres sont représentés par des figures donnant le facies et les caractères génériques. Grâce à ces gravures sur bois, l'amateur pourvu d’un bon microscope peut débuter sans maitre. Nous laisserons aux algologues le soin d'analyser et de juger l'ouvrage quant au fond : notre incompétence ne nous permettant pas d'entrer plus avant. En Allemagne la mode de donner en tête d’un ouvrage important le portrait de l’auteur s’est plus ou moins conservée en ce qui regarde les gens de science. Cet usage, qui ne s’est guère perpétué ailleurs n’est pas à critiquer, car on est tou- jours curieux de connaître les traits d’un auteur estimé et qui a rendu des services signalés à la science. Le portrait de M. Rabenhorst, gravé d'après une photographie, est d'une belle exécution. | (95) Excursionsflora für das südwestliche Deutschland, von Moritz Seubert(1). L'auteur de ce petit ouvrage a voulu faire, pour le sud-ouest de l'Allemagne, ce qu'avait fait M. Garcke pour le nord et le centre de cette vaste contrée. L’impression et le format rappellent beaucoup ceux de la Flore de ce dernier. Dans moins de trois cents pages sont décrites les espèces indigènes et cultivées en grand du Wurtemberg, du grand-duché de Bade, de la Bavière située sur la rive gauche du Danube, du Palatinat rhénan, de la plus grande partie de la Hesse et des pays de Francfort et de Nassau. Le nombre des espèces est de 1659 phanérogames et de 52 eryptogames supérieures. Les descriptions sont courtes et diagnostiques, mais suffisantes pour la détermination des types dits linnéens. Les indications de géographie botanique sont très-restreintes. Le D" Seubert n'a eu qu'une seule chose en vue en publiant ce vade-mecum , fournir un manuel très-portatif pour les herborisations dans le sud-ouest de l'Allemagne. Celui-ci pourrait également bien servir pour la Belgique et le nord de la France. Flore de l'Ouest de la France, ou description des plantes qui croissent spontanément dans les départements de : Charente-Inférieure, Deux-Sèvres, Vendée, Loire-Infé- rieure, Morbihan, Finistère, Côtes-du-Nord, Ille-et- Vilaine, par James Lloyd, 2° édition @). Quand une flore locale arrive à une 2° édition, on peut dire de prime abord que l'ouvrage n’est pas sans mérites (1) Un vol. in-18°, de LVI-285 pages; Ravensburg, 1868. (2) Un vol. in-18, de CCXVI-644 pages ; Nantes, 1868. (50 sérieux ; cela témoigne, en second lieu, que [a botanique est généralement étudiée dans le pays. Le nom de M. Lloyd vient immédiatement à l'esprit quand on parle de la botanique de l'Ouest de la France. Cet infatigable chercheur donnait en 184% sa Flore de la Loire-Inférieure, ouvrage estimé ; en 1854, il publiait la première édition de sa Flore de l'Ouest, dans laquelle étaient rassemblées des données extrêmement riches et consciencieuses sur les départements occidentaux qui longent l'Océan depuis l'embouchure de la Sévre jusqu'à celle du Couesnon. Ces renseignements ont été augmentés, dans la 2 édition, du résultat des recherches faites depuis 1854. Bien que de nombreuses localités aient été à peine explorées et que d’autres n'aient jamais été visitées, ainsi que l’auteur le déclare à la fin de la préface, on est en droit de dire que peu de pays ont été mieux étudiés que l'Ouest de la France. M. Lloyd, dans la première partie de son ouvrage, s'occupe d'abord de la distribution des espèces selon la nature des terrains et d'après le genre de stations. Après cela, vient une suite d'articles très-intéressants sur chacun des départe- ments. Ces articles touchent à la géologie, à l'histoire de la botanique, aux livres publiés, aux herbiers, comprennent des listes spéciales et renseignent enfin sur les localités riches en espèces rares. Chacun d'eux est en quelque sorte l'histoire botanique du département. On y voit combien Fauteur y est au courant des recherches, des découvertes faites, et qu'il s'est trouvé en relation avec tous les amateurs. La part de ceux-ci est faite et justice leur est rendue. Somme toute, lim- portante introduction qui précède la partie systématique est extrêmement curieuse et mériterait d’être imitée dans des ouvrages analogues. Dans cette édition, sont décrites 1206 dicotylédones, 586 monocotylédones et 57 cryptogames vasculaires ; en tout 1649 espèces indigènes ou naturalisées. Parmi les crypto- games, comptent huit Chara et dix Nitella : dans la pre- mière édition, la famille des Characées n'avait pas été admise. (97 ) Depuis 183%, la flore de lOuest s'est enrichie de prés de cinquantaine de nouveautés (nous faisons abstraction des Characées), dont un assez grand nombre sont rares ou très- rares (1). Nous aurions bien des choses à extraire de cet ouvrage pour l'instruction de nos confrères, mais la place nous manque; du reste il vaut mieux qu'ils recourent à l'original qui est une œuvre sérieuse, et qui doit se trouver entre les mains de tous ceux qui étudient la végétation de la partie occidentale de l'Europe. (1) Une des trouvailles les plus intéressantes est celle du Coleanthus subtilis Seid. Voici comment S’exprime M. Lloyd sur cette espèce : « La brillante découverte de cette plante, connue seulement en Bohême, a été faite par M. Georges de l'Isle en octobre 1865 au Grand-Auverné (Loire-Inférieure), et guidé par lanalogie du terrain, je lai revue en immense abondance dans une étendue de 5-6 kilomètres sur chaque rive de l'Étang au Due près Ploërmel (Morbihan). Déjà en novembre 1865, elle avait été retrouvée à l'étang de la Gravoyère près Combrée (Maine- et-Loire) par M. l'abbé Ravain, et il est probable qu’elle existe au bord d’autres grands étangs schisteux, où sa petitesse, sa fleuraison tar- dive, l’ont fait méconnaitre. » Cette très-curieuse petite Graminée, qui existe non-seulement en Bohème, mais aussi en Moravie et en Norwége, pourrait bien se rencontrer en Belgique sur les bords vaseux desséchés el peu herbeux de nos élangs reposant sur la roche schisteuse. À recher- cher pendant les mois de septembre et octobre. Plante de deux à cinq centimètres; à tiges étalées en cercle, munies de 2-4 feuilles arquées en dehors, à gaine fortement renflée; inflorescence simple ou rameuse , composée d’une suite de glomérules de très-petites fleurs plus ou moins espacés ; épillets uniflores ; glumes nulles ; deux étamines. Sur les schistes, cette plante semble à peu près végéter dans les mêmes conditions que les Centunculus mininus et Limosella aquatica, (98) Prodromus Florae Hispanicae, auetoribus M. Willkomm et J. Lange. Voluminis Il, pars altera(l). Cette livraison comprend les familles des Ambrosiacées, Cucurbitacées, Lobéliacées, Campanulacées, Rubiacées, Loni- cérées, Vacciniées, Hypopityées, Ericacées, Plantaginées, Plom- baginées, Globulariées, Verbénacées et Labiatées. La 5° livrai- son, qui paraîtra au printemps 1869, contiendra le reste des familles gamopétales. Dans ce volume, six espèces inédites sont nommées, dont cinq par M. Willkomm (Campanula hispanica, C. Costae, Plantago Loscosii, Armeria vestita, Thymus Loscosii) et une par M. Reuter (Thymus aestivus). Les espèces sont généralement décrites avec beaucoup de détails, et les genres un peu nombreux sont accompagnés de tableaux synoptiques pour arriver facilement à la détermina- tion des types. La dispersion géographique concernant l'Espagne est établie avec beaucoup de soin et est suivie de notes sur la distribution générale. Grâce aux efforts des auteurs, l'Espagne possédera bientôt une excellente Flore et qui mérite d'être accueillie avec faveur. MÉLANGES. — Dans une notice intitulée : New or rare British Mosses (Journal of Botany, avril 1868), M. William Mitten décrit deux Mousses inédites, Trichostomum diffractum et T. litto- rale, tous deux plus ou moins voisines des T. mutabile et (1) In-8, de 275-480 pages; Stuttgart, 1868. (99 ) T. flavo-virens. Une planche est jointe à ce petit travail bryologique. — Le Report of the London botanical Exchange Club for the year 1867, rédigé par MM. J.-G. Baker et Henry Trimen (Journal of Botany, mars 1868), renferme un artiele sur une Rose inédite que nous croyons devoir traduire « Rosa Hail- stoni Baker. M. J.-G. Baker a distribué des spécimens d’un Rosa récolté dans les environs de Thirsk accompagnés de la description suivante : Facies général du À. canina type et même mode de croissance. Aiguillons assez rapprochés et nom- breux, les plus forts semblables à ceux du À. canina, mais passant insensiblement, sur les rameaux stériles, à la forme d’aiguillons sétacés. Folioles d'un vert luisant, plus pales en dessous, complétement glabres, les terminales ovales, arrondies à la base, à dents plus ou moins étalées et irrégulières, quel- ques-unes munies d’une dent accessoire ; pétiole glabre, muni de quelques aiguillons sétacés et de 5-4 petits aiguillons erochus. Stipules glabres en dessous, fortement ciliées-glanduleuses. Fleurs réunies par 5-4 sur les rameaux vigoureux, à pédicelle assez court, glabre, nu, à tube caleinal obovale ou arrondi, nu, à sépales pinnés et foliacés à la pointe, étalés, dressés après la chute des pétales qui sont d'un rose pâle, glabres en dessous, légèrement velus sur le bord supérieur, un peu ciliés-glan- duleux, se détachant à l’époque où le fruit est devenu rouge (assez tardivement dans le mois de septembre). Styles velus. — Les aiguillons erochus en se transformant en aiguillons sétacés éloignent cette forme du À. canina, en la rapprochant du R. hibernica. C'est du R. Schultzii (Déségl. Monogr., p. 66) qu'elle est la plus voisine. » — Le Journal of Botany, dans son numéro de mars der- nier, reproduit une intéressante notice de M. Robert Brown, lue, le 12 décembre 1867, devant la Société botanique d'Édin- bourg. Dans ce travail intitulé : On the nature of the disco- loration of the arctic seas, auteur expose que par deux voyages dans les mers polaires il est parvenu à découvrir la véritable ( 100 ) cause des diverses colorations que prend Focéan du pôle areti- que. La mer qui baigne le Groënland varie du bleu d'outremer au vert-olive et passe de la plus grande transparence à l'opacité la plus complète. Ces modifications ne sont pas transitoires, mais bien permanentes, et ne sont dues ni à des effets de lumière, ni au changement du fond de la mer. Les places où leau de la mer n’a plus sa coloration ordinaire fourmillent d'animaux et surtout de Méduses, animaux dont la Baleine franche (Balaena mysticetus) fait sa nourriture. Mais ce n’est pas à eux qu'est encore due la coloration de l'eau, mais à une prodigieuse quantité de Diatomées qui leur servent de pâture. Ces animaux sont principalement diverses espèces de Béroïdés et des Méduses, ainsi que des Entomostracés : Arpac- ticus Kronii, A. chelifer et Cetochilis arcticus, €. seplen- trionalis, enfin des mollusques ptéropodes dont Fespèce prin- cipale est le Clio borealis. La Baleine franche se nourrissant des Clio borealis et Cetochilis Septentrionalis qui vivent aux dépens de certaines Diatomées donnant une teinte sombre aux mers boréales, la Baleine australe (B. australis) se nourrissant, à son tour, des Clio australis et Cetochilis australis, ces der- niers animaux, se demande M. Brown, ne vivraient-ils pas, comme leurs congénères du nord, de certaines Diatomées auxquelles seraient dues les trainées cramoisies qui se voient sur les mers australes ? L'auteur est porté à répondre aflir- mativement et pense que la Mer Rouge doit également sa teinte particulière à des Diatomées. — M. le D' Ferdinand Schur, dans ses Phytographische Fragmente (Oesterreichische botanische Zeitschrift, n° 5, 1868), divise le Ranunculus philonotis Auet. en deux espèces : le vrai R. philonotis Ehrh., à carpelles tuberculeux, et le R. pseu- dobulbosus Schur, à carpelles lisses. Ce dernier est le R. phi- lonotis 6. mediterraneus Griseb. ou R. mediterraneus Steff. — Dans les Verhandlungen des botanische Vereins für die Provinz Brandenburg, ete., 1867, M. R. v. Uechtritz décrit, sous Je nom de Viola mirabilis X Riviniana, uné nouvelle (101) hybride. A propos de cellei, l’auteur passe en revue toutes celles qu'on a signalées dans ce genre : V. palustris X uligi- nosa Grab., V. hirta X odorata Rchb., V . hirta X alba Gren. et Godr., V. hirta X collina Val de Lièvre, V. sylrestris X mirabilis Bogenh., V. arenaria X canina Lasch, V. arena- ria X Biviniana Lasch, V. Riviniana %X sylvestris Lasch, V.stagnina XX pratensis Fuckel, V. canina X stagnina Ritsch], V. canina X elatior F. Schultz, V. canina X pratensis Uechtr. En outre, on soupconne des hybrides entre V. lutea et tricolor, entre V. altaica et tricolor et entre V. epipsila et palustris. NÉCROLOGIE. CLÉMENT-JouiEx-Tuéopaire Dererue est mort à Mariemboursg. le 8 avril dernier, à l'âge de 46 ans. Notre confrère avait fait ses études à l’ancien collége de Morlanwelz. Devenu géomètre et parcourant un pays accidenté, pittoresque, il prit goût à la botanique. Les environs de Mariembourg, Chimay, ete, lui offraient une végétation riche et variée. 1] étendit ses herbo- risations dans la région ardennaise jusque vers Roeroïi. Ses découvertes furent nombreuses et intéressantes, et déjà, dès 1860, une parüe d'entre elles étaient consignées dans la premiére édition du Manuel de la Flore de Belgique. Lors de Ja fondation de la Société, en 1862, il répondit immé- diatement à l'appel qui lui fut fait et devint membre fonda- teur. En 1862, il assistait à la première herborisation géné- rale qui avait lieu sur le littoral entre Ostende et La Panne. L'année suivante, il publiait, dans Je Bulletin, son Catalogur des plantes rares croissant aux environs de Mariembourg. Ce catalogue, rédigé avec beaucoup de soin, contient de nom- breux renseignements sur la flore d’une des plus riches loca- lités du pays. Nommé commissaire pour lherborisation géné- (102) rale de 1865, il fut un excellent guide pour ses confrères aux environs de Chimay, Mariembourg et Roly, dont la flore lui était parfaitement connue. Non-seulement la flore de l'Entre-Sambre-et-Meuse lui doit beaucoup, mais il a enrichi la flore générale de plusieurs espèces nouvelles ettrès-rares, parmi lesquelles nous citerons : Carum verticillatum, Orobanche Teucrit, Alopecurus utri- culatus. Obligeant et actif, il est venu en aide à plusieurs auteurs en leur fournissant des plantes et des renseignements. Sa mort laisse un vide, car il n'est pas douteux que les environs de Mariembourg n’eussent encore fourni de bonnes et nouvelles choses à un herborisateur aussi sagace et aussi COUrAGEUX. Georc FENNINGER, l’un des membres fondateurs de la Société, est mort à Dinant, le 1% juin dernier, à l’âge de 66 ans. Fils unique d’un médecin et né le 2 février 1802 à Oberroth, en Wurtemberg, il quitta jeune sa patrie, pour se faire, à l'étranger, une position dans le commerce. Il se rendit tout d'abord à Amsterdam, puis vint à Anvers, passa à Dantzig, puis à St-Pétersbourg, et partit enfin pour l'Angleterre, où on lui offrait une place de commis dans une grande maison de Newcastle. Bientôt, par son zèle et son extrême probité, il eut conquis la confiance de ses patrons qui se l’associèrent,. Cette maison se livrant au commerce d'exportation, Fenninger fut chargé d'exécuter divers voyages dans le nord et le midi de l'Europe. Il visita successivement la Russie, la Suède et la Norwége, le Danemark et le nord de lAllemagne. Il fut ainsi obligé d'étudier les langues du nord. Les connaissances linguistiques qui n'avaient tout d'abord pour but que les besoins des relations commerciales engagèrent notre confrère à s'initier à la littérature scandinave, dont il devint épris, et furent plus tard utilisées, comme on le verra ci-après, dans notre Bulletin. Ayant amassé un capital suffisant pour vivre (1051) honorablement, en 1845, il se retira d’un commerce qui lui promettait cependant une fortune considérable. Connaissant le midi par des voyages qu'il avait faits en Italie et jusqu'à Malte, il voulut réaliser un rêve qu'il caressait depuis long- temps, celui d'aller vivre sous le ciel de Naples, pour y restaurer sa santé qui alors était déjà assez chancelante. Plus tard, revenu dans le nord, il regretta beaucoup de n'avoir pas encore eu à Naples, où il séjourna plusieurs années, son gout pour la botanique. S'il nous était permis de dévoiler les circonstances qui l'ont fait renoncer à l'Italie, celles-ci nous montreraient combien, sous un aspect froid et austère, Fenninger cachait un cœur dévoué à l'amitié. Disons seu- lement qu'il abandonna le beau pays dont il voulait faire sa seconde patrie pour se consacrer aux intérêts de la famille d’un de ses compatriotes, qu'il renonca à la douce oisiveté pour se remettre sous les harnais du commerce. Mais revenu à Gand, il y a environ 20 ans, celui-ci ne l’absorba pas complé- tement. Il fit la connaissance du professeur Scheidweiler qui lui inspira le goût de la botanique. Ce goût devint bientôt une passion et, Jusqu'à ses derniers jours, son herbier, qu'il enrichissait sans cesse par ses récoltes, par des échanges et des ‘achats de plantes, fut son principal souci et sa consola- tion. À l'exemple de bien d'autres, il avait su embellir et occuper sa vieillesse par des recherches et des études qui plus que toutes autres sont capables déloigner lennui et de faire oublier les peines ou les infirmités. Pendant bien des étés, il entreprit, avec feu son ami Mandel, de Francfort, ancien caissier de la maison Rothschild, de Naples, qui lui aussi était devenu botaniste, des herborisations aux Pyrénées, en Suisse, dans le Tyrol et en Allemagne. Mais les années arri- vant avec leur accompagnement presque obligé d'infirmités, notre confrère dû borner ses voyages à la Belgique et, depuis trois ans, ses longues courses étaient remplacées par un séjour d'environ deux mois à Dinant, où la riche vallée de la Meuse lui offrait encore bien des plantes intéressantes. L'hiver avait ( 104) été pénible pour lui, les accidents d’une dyspepsie chronique commencaient à lui donner de sérieuses inquiétudes; mais en le voyant partir pour Dinant, au commencement du mois de mai, ses amis étaient loin de s'attendre à ne plus le voir revenir. Là une sorte de congestion cérébrale lemporta rapidement. Depuis notre arrivée à Gand, notre vieux camarade Fennin- ger avait organisé une sorte de petit club botanique entre plusieurs amateurs gantois. Durant l'hiver, chaque samedi, il nous réunissait chez lui à la soirée pour prendre une tasse de thé, et la conversation roulait principalement sur la botanique, livres nouveaux, voyages entrepris, correspondances, échanges de plantes, ete. Chacun apportait sa part de nouvelles et la soirée se passait d'une facon agréable et instructive. Comme beaucoup de ses compatriotes, notre ami était avide d'informations sur les sciences, les arts et la littérature. Il avait beaucoup vu; ses lectures nombreuses et variées, et il pouvait les faire dans six ou sept langues vivantes, lui avaient richement orné la mémoire. Bien des fois nous avons eu recours à lui pour la traduction de textes suédois et danois. La dernière fois que nous avons eu besoin de son secours, celà a été pour nous déchiffrer des fragments assez notables du Haandbog + den danske Flora (Flore du Danemark) qui ont été publiés dans le Bulletin, &. N, 155-174. Fenninger était d’un caractère réservé et en apparence froid, chose qu'il devait peut-être à son long séjour en Angleterre ; mais quand on le connaissait bien, on découvrait sous ces dehors peu engageants un cœur sensible à l'amitié, à la sym- pathie et dévoué au soulagement de l'humanité. Il n’aimait pas de faire voir le bien qu'il faisait et S'en cachait comme d’une faiblesse. Son herbier, qui est considérable pour un simple amateur et dans un ordre excellent, ainsi que ses livres de botanique ont été légués à lun de ses amis. Pt ( 105 ) NOUVELLES. — M. le Dr Schenk, de Wurtzhourg, a été nommé directeur du Jardin botanique de Leipzig, en remplacement de feu le Dr Mettenius. — M. Victor van Janka vient d’être chargé, par l’Académie hongroise, d'accompagner, en qualité de botaniste, une expédition scientifique dans l’Asie orientale et d’y recueillir des plantes pour le Musée national. — Le Dr G. Schweinfurth est parti de Berlin à la fin de mai, pour reprendre ses voyages botaniques dans la Haute-Egygte. — Le Dr Julius Sachs à quitté Fribourg, pour aller occuper la chaire de botanique à l’Université de Wurtzbourg. — Le Dr Hermann comte de Solms-Laubach est nommé privatdocent de botanique à l'Université de Halle-Wittenberg. — Le Dr P. von Glehn, connu par un travail sur la flore de Dorpat et comme ayant fait partie d’une expédition scientifique dans le nord-est de la Chine, est, depuis janvier dernier, attaché au Jardin botanique de St-Pétersbourg à titre de conservateur. — M. W.-E.-G. Seemann est mort le 5 mars dernier. Pendant dix ans, il avait été associé à son frère Berthold pour la publication du Bonplandia. Il était membre de l’Académie des curieux de la nature. — Le Journal of Botany, numéro de mars, annonce la mort de M. E. Tucker, de Margate, qui, le premier, attira l'attention sur l’Oidium Tuckeri. — Christian-Friedrich Wimmer, bien connu par ses travaux de phy- tographie, est mort, à Breslau, le 12 mars dernier. Il est né dans cette ville le 50 octobre 1865. I fit lui-même son éducation scientifique et entrait, en 1826, au Gymnase de Breslau, à titre de professeur ordinaire, et en devenait directeur en 1845. En 1865, il était nommé conseiller de l'instruction publique et, jusqu’à ses derniers jours, il surveilla l’en- seignement dans sa ville natale. Il est mort d’une maladie de cœur. — Dans une lettre du 50 mai dernier, M. Reverchon nous annonce qu’il compte explorer, pendant les mois de juin, juillet, août et sep- tembre, le mont Viso. Il espère pouvoir y préparer plusieurs centuries 9 ( 106 ) d'espèces rares et intéressantes. Les plantes livrées par ce collecteur sont admirablemeut préparées et nous les recommandons d’une facon spéciale à nos confrères. — Du 20 au 98 avril dernier, a eu lieu, à Gand, la vente de la biblio- thèque de feu Bénoni Verhelst, amateur bien connu par ses collections d’art et de sciences naturelles. Cette bibliothèque, dont le catalogue, rédigé ‘par M. Jules Bernard, formait un volume in-8. de 568 pages, renfermait plus de 4000 ouvrages, parmi lesquels se trouvait un nombre assez considérable de livres anciens sur les plantes. Voici les prix qu'ont atteints quelques-uns des ouvrages de botanique les plus intéressants. Car. Linnaeiï. Systema naturue. Lugd. Batav., 1755, 1 vol. in-fol. cart. 41,90. Systema naturae. Ed. XI. Holmiae, 1766-67-68, 5 parties en #4 vol. in-8. Fe Systema naturae. Ed. XII». Vindobonae, 1767, 5 tomes en 4 vol. in-8. 2,85. Amaenitates academicae. Ed. Ia. Erlangae, 1787-90, 10 vol. in-8. 11,10. Nehemias Grew. Anatomie des plantes. Leide, 1685, 2 tomes en 1 vol. in-12. 6,70. C. Sprengel. Historia rei herbariae. Pari- siis, 1808, 2 vol.in-8. 1,75. Tournefort, {nstituliones rei herbariae. Ed. Ia. Parisiis, 1700, 5 vol. in-4. 5,60. Adanson. Familles des plantes. Paris, 1765, 2 vol. in-8. 1,75. Linnaei. Supplementum plantarum, etc. Brunsvigae, 1781, 1 vol. in-8. 5,60. Genera plantarum. Ed. 11. Lugd. Batav., 1742, 1 vol. in-8. 1,20. Species plantarum. He e 1755, 2 vol. de 4,50. Species plantarum. Ed. Ile. Holmiae, 1762, 2 vol. in-8. 5,40. Mantissa plantarum. Molmiae, 1767 et 1771, 4 vol. in-8. 5,40. De Candolle. +. wegetabilis systema naturale. Parisiis, 1818 et 1821, 2 vol. in-8. 5,60. Dodoens. Histoire des plantes, traduite par Charles de l’Escluse. Fe 1557, 1 vol. in-fol. 16,60. De Lobel. Plantarum seu stirpium historia. Antverpiae, 1576, 1 vol. in-fol. 5,50. Lonicer. L'histoire des plantes, des animaux et des poissons. Paris, 1584, 1 vol. in-16. 26,50. Lonicerus. Xreu- terbuch, ete. Franckfort, 1587, 1 vol. in-fol. 6,70. Tabernaemontanus. Neuw Kreuterbuch. Franckfort, 1588, 2 tomes en 1 vol. in-fol. 8,90. Car. Clusi. Rariorum plantarum historia, ete. Antverpiae, 1601. 1 vol. in-fol, 4,50. Dodonaei, Stirpium historia pemptades. Antverpiae. 1616. in-fol. (très- bel exemplaire). 5-40. Cruydt-Boeck van Rembertus Dodonaeus. Leyden, 1618, 1 vol. in-fol. 12,10. Cruydt-Boeck Remberti Dodonaei. Antwerpen, 1 vol. in-fol. 15,20. Leon. Fuchs. De historia stirpium, ete. Basileae, 1542 4 vol. in-fol. 25,10. Leon. Fuchsiü. Primi de stirpium historia commen- tariorum, ete. Basileae, 1545, 1 vol. in-8. 9,90. Commentaires tres excellens de lhystoire des plantes, composez premierement en latin par Leonarth (107 ) Fousch, medecin tres renommé; et depuis en francois par un homme tres savan! et bien expert en la matière (Eloy Maignan). Paris, 1549, 1 vol. in-fol. 17,60. Rob. Morison. Plantarum historiue universalis oxoniensis pars secunda el pars tertia. — Plantarum Umbelliferarum distributio nova. Oxonii et Theat. Scheld., 1680-1699 et 1672, 5 vol. in-fol. 28,60. Joan. Raï. Historia plantarum, ete. Londini, 1686-1704, 5 vol. in-fol. 12,10. Joh. Bauhinus. Historia plaatarum universalis, ete. Ebroduni, 1750-51, 5 vol. in-fol. 15,20. Plantae selectae, quarum images pinxit G. D. Ehret, notis ilustravit D. Christ. Jac. Trew, etc. Norimbergae, 1750-75, 1 vol. gr.in-fol. 27,50. Hieronymi Tragi. De Slirpium, ete. Argentorati, 1552, 4 vol. in-4. 29,70. Garidel. Histoire des plantes qui nuissent aux environs d’Aix, ete. Aix, 1715. { vol. in-fol. non rogn. 8,80. G. E. Rumphius. Herbarium amboinense. Amstel., 1741-55. 7 tomes en 5 vol. in-fol. 55,00. Car. Linnaei. Flora Suecica. Stockholmiae, 1755, 1 vol. in-8. 2,20. Joan. Commelini. Horti medici Amstelodamensis, ete. Amstel., 1697, 1 vol. in-fol. 8,25. Car. Linnaei. Hortus Cliffortianus, etc. Amstel., 1757. 1 vol. in-fol. 6,60. Caroli Linnaei filit. Decas prima, decas secunda plantarum rariorum horti Upsaliensis, etc. Stockholmiae, 1762-1765. — Car. Linnaeï. Planta- rum rariorum horti Upsaliensis fasciculus primus. Lipsiae, 1767, 1 vol. in-fol. 2,75. — Durant un mois que notre confrère M. de Prins a séjourné à Heyst, (en juin et juillet), il a fait quelques excellentes trouvailles dans ses herborisations le long du littoral entre Wenduyne et l’embouchure du Zwyn. Disons tout d’abord qu'il a retrouvé la plupart des espèces rares signalées dans ces localités, et entre autres le très-rare Scirpus Holoschoe- nus. Tout près de Wenduyne, dans des prairies basses, il a observé l'Orchis palustris en abondance en compagnie de lOphioglossum vulgatum, dans une prairie sèche, entre Blankenberghe et Heyst l'Anacamptis égale- ment en abondance et dans les dunes de Knocke, le Schoenus nigricans. Le long du Zwyn, sur la digue de mer, il croit avoir aperçu le Bupleurum tenuissimuin. Dans une herborisation faite le 25 juin, dans le nord de la Flandre Orientale, M. Baguet et lui ont découvert, à Mecrdonck, le Cladium Mariscus, et à Vracene, le Lathyrus tuberosus. — M. G.-C. Van Haesendonck nous signale les diverses espèces rares qu'il a observées lan dernier dans la Campine anversoise : Rosa fraxini folia Bork. Bords des fossés, à la campagne de M. Blykaerts, à Zammel. R. pomifera Herm. Au pied d’un vieux mur de l’abbaye d’Averbode. R. micrantha Sm. Vaerendonck. R. moillssima À. eglandulosa Dmtr. Bois » 4 n CE 47 (108) taillis près de la tour Aurélien, à Aerschot. À. tomentosa %. Smithiana Dmrt. Bois taillis, à Hersselt. À. tomentosa :. subglobosa Dmrt. Bois taillis, à Ton- gerloo. Filago spathulata Pres. Coteaux arides, à Hersselt. Senecio barba- reaefolius Rehb. Westerloo. Elodea canadensis Rich. Canal de la Campine entre Herenthals et Gheel. Veronica parmularia Poit. et Turp. Tongerloo et Zammel. V. serpyllifolia var. nummularifolia Lej. Tongerloo. Epilobium umbrosum Dmrt. Digue du canal de la Campine entre Gheel et Casterlé, près du pavillon du Roi. — Notre confrère M. De Keyser a découvert ce printemps, sur le territoire de la commune de Clemskerke, le très-rare Trifolium sub- terraneum L. Voilà bien des années que cette plante n'avait pas été observée sur le littoral. — M. Gilbert a observé, cette année, le Cephalanthera xiphophylluin L. f. dans la forêt d’Orval. C’est la première fois que l’on constate cette espèce dans la région jurassique. — Nos deux zélés bryologues ardennais MM. Gravet et Delogne ne cessent d’être extrêmement heureux dans leurs recherches. Parmi leurs découvertes, il en est de véritablement inespérées. Ils nous ont commu- niqué la liste suivante. Weisia fugax Hdw. — Rochers. — Willerzie, à l'altitude d’environ 450 mètres. Dichodontium pellucidum L. — Rochers humides. — Corbion, Noire- Fontaine, Les Hayons, Bouillon ; en aval de Suxy, à l'alt. d'env. 5320 m. Dicranum montanum Hdw. — Souches pourrissantes. — Louette- St-Pierre. Seligeria recurvata Hdw.— Rochers ferrugineux. — Bouillon. Cinclidotus fontinaloïdes Hdw. — Cà et là sur les rochers et les pierres baignés par la Semoy. / Grimmia leucophaea Grev. — Rochers très-sec. — Bouillon; Gedinne, à l’alt. de 520 m. Grimmia montana Brch. — Rochers secs. — Bouillon, Frahan, Orchi- mont; Willerzie, à l’alt. d'env. 450. Grimmia torquata Grev. — Rochers ombragés. — Nafraiture, à l’alt. de 550 m. Espèce des montagnes subalpines et alpines de l’Europe. Ptychomitrium polyphyllum Dicks. — Rochers. — Nafraiture. Zygodon viridissimus Dicks. — Trones d'arbres. — Forêt de Bouillon ; Menuchenet et Carlsbourg, à l’alt. de 425 m.; Frahan, Roche-Haut; Louette-St-Pierre, à l’alt. d’env. 400 m. ( 109 ) Ulota Ludwigii Brid. — Sur les troncs de jeunes arbres. — Roche-Haut et Menuchenet. Orthotrichum Sturmii Hpp. et Hsch. — Vieilles murailles. — Bouillon. Anomobryum qulaceum Sm. — Rochers humides. — Frahan, à l’alt. d’env. 200 m. D'après M. Schimper, cette espèce des régions subalpine et alpine descend rarement dans la région basse. Mnium stellare L. — Rochers humides. — Les Hayons, Bouillon. Bartramia Oederi Gunner. — Rochers. — Frahan, Les Hayons. (Observé en fruit.) Polytrichum gracile Menz. — Endroits dénudés des tourbières. — Louette-St-Pierre, Rienne. Polytrichum strictum Menz. — Bois marécageux. — Louette-St-Pierre, Rienne, Willerzie, Bouillon. Camptlothecium nitens Schreb. — Prairies marécageuses. — Sugny, Cor- bion, Bouillon. Brachythecium rivulare Breh. et Schimp. — Ruisseaux des bois ombra- gés. — Louette-St-Picrre. Hypnum pratense Koch. — Prairies marécageuses. — Frahan, Noire- Fontaine, Gedinne. Hypnum stramineum Dicks. — Prairies marécageuses. — Frahan, Bouillon, Corbion, Bellevaux, Louette-St-Pierre, Rienne, Willerzie. Cette espèce existe probablement dans toute l’Ardenne. Voici la liste des Sphagnum observés par eux dans la région ardennaise. S. acutifolium Ehrh. — Marais, tourbières et rochers humides. — Abondant et répandu. La variété purpureum, dans les tourbières, à Louette-St-Pierre. S. fimbriatum Nils. — Bois marécageux. — Louette-St-Pierre, Rienne D ) ) Willerzie. S. cuspidatum Ehrh. — Tourbières, bois humides et prairies maréca- geuses. Répandu et très-abondant. Les variétés submersum et plumo- suin, à Louette-St-Pierre. S. squarrosum Pers. — Prairies marécageuses. — Louette-St-Pierre, Rienne, Nafraiture, Bouillon, Muno. Moins répandu que le précédent. S. rigidum Schimp. — Bruyères humides. — Louette-St-Pierre, à l’alt. d’env. 500 m. S. molluscum Brch. — Marais des bois. — Louette-St-Pierre, Wil- lerzie. Cette belle espèce existe probablement dans une grande partie de l’Ardenne. (C110%) S. subsecundum Nees et Hsch. — Tourbières. — Louette-St-Pierre, Gedinne, Rienne, Willerzie, Bouillon, Cornimont, Roche-Haut. Cette espèce est abondante. La variété contortum, à Louette-St-Pierre et Willerzie. S. cymbifolium Ehrh. — Marais, prairies et bois humides. — Répandu et abéndant. S. Muelleri Schimp. — Bois humides. — Louette-St-Pierre. — En présence de la richesse bryologique de l’Ardenne, MM. Delogne et Gravet se proposent de publier une collection des Mousses de ce pays en même temps qu’une collection des Hépatiques. La première paraîtra dans le format in-#° et se composera d’au moins 5 fascicules de 50 espe- ces, et la seconde, dans le format in-8° par fascicules de 10 espèces. Con- naissant les soins qu'apportent nos confrères dans la préparation et l'étude des plantes ardennaises, c’est avec confiance que nous recomman- dons leur entreprise scientifique à tous les amateurs de bryologie. Ils n’ont en vue aucun intérêt mercantile et le prix de leurs collections servira seu- lement à couvrir les frais d'impression, de papier et de reliure. — MM. Thielens et Devos ont entrepris une nouvelle collection de plantes sèches qu'ils publierent sous le titre de : MorreniA où Herbier général des plantes de lu Belgique. Cet herbier sera divisé en plusieurs sections compre- nant : les plantes médicinales et vénéneuses, les plantes économiques, les plantes des jardins, les plantes messicoles, ete., ete. Le prix de la cen- turie et fixé à 20 francs. Les soins que ces Messieurs apportent à la publica- tion de leur Kicxx14 est une recommandation suflisante pour leur nouvel herbarium. — La Société botanique de France tiendra sa session départementale de 1868 dans les Basses-Pyrénées. Elle sera ouverte le 10 août prochain à Pau. Des courses auront lieu dans la vallée d’Ossau, aux environs des Eaux- Chaudes et des Eaux-Bonnes, au pic de Ger. — Les collections botaniques délaissées par feu C.-H. Schultz-Bipon- tinus sont mises en vente. La partie des collections comprenant les Com- posées est renfermée dans 557 boites en fort carton, de 51 cent. en longueur, 29 en largeur et 17 en hauteur. On sait que Schultz-Bipontinus s’est occupé d’une facon toute spéciale de la famille des Composées et qu'il avait réuni à grands frais et de toutes les parties du monde les espèces de ce vaste groupe. Des connaisseurs estiment cette très-riche et peut-être unique collection à 6000 florins. Il y a en outre : fo un herbier général formant 70 paquets d’environ 20 cent. d'épaisseur, chacun (111) pressé entre deux feuilles de carton de 47 cent. de longueur sur 28 de largeur; 2 les centuries du Flora Galliae et Germaniae, publiées par C. Billot ; 5° les collections des plantes du Mexique de Schaffner et beau- coup d’autres collections de plantes exotiques ; 4 trente exemplaires du Cichoriaceotheca et une grande quantité de Chicoracées, principalement des Hieracium d'Amérique, qui étaient destinées à la continuation du Cichoriaceotheca. L'ensemble des collections serait cédé pour la somme de 6000 florins. S’adresser au fils aîné du défunt, M. Carl Schultz, à Deidesheim (Bavière-rhénane). — La bibliothèque de feu le Dr Westendorp, vice-président de la Société royale de Botanique de Belgique, sera mise en vente à Gand vers la fin de l’année. Le catalogue sera envoyé à tous les membres de la Société. Le secrétaire des publications se chargera volontiers des commis- sions que voudront lui confier ses confrères. — Dans le 19e fascicule des Algues de l’Ouest de la France, M. Lloyd publiera toutes les Characées décrites dans la 2e édition de sa Flore de l'Ouest. Ces plantes sont au nombre de 18 espèces et 2 variétés. —— Sous le titre de Bryotheca Silesiaca, le professeur G. Limpricht, de Bunzlau, publie les Mousses de la Silésie. Cette collection est arrivée à son 4e fascicule. Chaque fascicule comprend 50 espèces et se vend 2 thalers. — MM. Bolander et Kellog, membres de l’Académie des Sciences natu- relles de Californie, à San Francisco, Box 1996, informent les directeurs de Jardins botaniques, les horticulteurs et les botanistes qu’ils peuvent, à la fin de chaque année et à des prix modérés, leur fournir des graines de Conifères, des bulbes de Liliacées et des échantillons desséchés des plantes de la Californie. — M. le Dr A. Schaffranek (à Ellice, post-oflice Totnes, comté de Perth, Canada West) offre de fournir, à des conditions avantageuses, des plantes d’herbier, des plantes médicinales, des racines, des écorces et d’autres objets d'histoire naturelle provenant du Canada. On peut s’adres- ser directement, ou avoir recours à l'intermédiaire de M. Armand Thielens, a Tirlemont. — À l’occasion de la grande fête scientifique qui vient d’avoir lieu à Bonn, M. Eugène Coemans a été nommé docteur de la célèbre Université de cette ville. (1122) BIBLIOTHÈQUE. Dons faits à la Société : Nieuwe bijdragen tot de kennis der Cycadeën, door F.-A.-W. Miquel; 1 vol. in-8°, 2 pl., Amsterdam, 1868. (De la part de l'auteur.) Catalogue raisonné des plantes vasculaires du département de la Somme, par Éloy de Vieq et Blondin de Brutelette; 4 vol. in-8°, Abbeville, 1865. (De la part de M. de Bru- telette.) Lettre à M. Francois Crépin, professeur de botanique, par Ch. Des Moulins, président de la Société Linnéenne de Bordeaux, ete.; broch.in-8°, Bordeaux, 1868. (De la part de l'auteur.) Essai de détermination d'une Dioscorinée récemment décou- verte dans les Pyrénées, par abbé Miégeville; broch. in-8°. (De la part de l’auteur.) On the geographical distribution of Ferns, by J.-G. Baker; broch. in-4°. (De la part de l’auteur.) Nagra iakttagelser üfver Characeernas groning, af O. Nord- stedt; broch. in-#4°, 1 pl., Lund. (De la part de l’auteur.) Bidrag till Skandinaviens Bryologi, af S. Berggren; broch. in-4°, 1 pl, Lund. — Jakttagelser üfver Mossornas Künlüsa fortplantning genom groddknoppar och med dem analoga bildnnigar, af Sven Berggren; in-#%°, 4 pl., Lund, 1865. (De la part de l’auteur.) De Kruidkunde in hare betrekking tot de maatschappi en de Hoogeschool, door W.-F.-R. Suringar ; Leeuwarden, 1868. (De la part de l'auteur.) Beiträge zur Flora der nürdlichen Pfalz, von D° Ph. Wirt- gen; broch. in-12, Dürkheim, 1866. (De la part de l’auteur.) Catalogue des graines du Jardin des plantes de la ville de (CA13) Bordeaux, par Durieu de Maisonneuve; broch. in-4°, Bor- deaux, 1868. (De la part de l’auteur.) Anthropologie. — Compte rendu du Rapport de M. de Quatrefages sur les progrès de l’Anthropologie, par A. Bellynck ; broch. in-8°, Paris, 1868. (De la part de l’auteur.) Exposition universelle de 1867 à Paris. — Rapports du Jury international publiés sous la direction de M. Michel Chevalier. — Plantes de serres, par Édouard Morren ; broch. in-8°, Paris, 1867. (De la part de l’auteur.) Le Manteau de la terre; broch. in-8°, Bruxelles, 1868. — Étude de lu cellule végétale, par W. Hoffmeister. Résumé analytique ; broch. in-8°, Namur, 1867. — Un mot sur la germination du Gui; broch. in-8°, Namur, 1868. (Envoi de la part de l’auteur, M. Jean Chalon.) La plante au point de vue littéraire : rapports de la Bota- nique et de la Littérature, discours prononcé dans la séance publique du 7 juin 1868 de l’Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, par le D° D. Clos, président; broch. in-8°, Toulouse, 1868. En échange du Bulletin : Flora Bremensis. Index plantarum vascularium circa Bre- mam urbem sponte crescentium; À vol. in-18°, cartonné, Bremen , 1855. — Die freie Hansestadt Bremen und ihr Gebiet. Ein Beitrag zur Geographie und Topographie Deutsch- lands, von Fr. Buchenau; 1 vol. in-8°, Bremen, 1862. — Dre botanischen Produkte der Londoner internationalen Industrie- Austellung, von Fr. Buchenau; 1 vol. in-12°, Bremen. 1865. — Die Lehre vom Geschlechte der Pflanzen in Bezug. auf die neuesten Angriffe erwogen, von L.-C. Treviranus; 1 vol. in-12°, Bremen, 1822. — De Delphinio et Aquilegia observationes, auct. L.-C. Treviranus; broch. in-4°, 2 pl., Vratislaviae, 1817. — Biographische Shizzen verstorbener Bremischer Aerzte und 10 (114) Naturforscher, À vol. in-8°, Bremen, 1844. — De respira- tione vegetabilium, auct. G.-W. Focke; broch. in-4, 4 pl., Heidelbergae, 1853. — Aintlicher Bericht über die zwetund- zwangzigste Versammlung deutscher Naturforscher und Aerzte in Bremen im September 1844, von Smidt und G.-W. Focke: 2 vol. in-#4°, 5 pl., Bremen, 1845. — Die Krankheit der Kartofjeln im Jahre 4845, von G.-W. Focke; 1 vol. in-4, 2 pl. col., Bremen, 1846. — Physiologische Studien. — A. Würbellose Thiere. — I. Polygastrische Infusorien, von G.-W. Focke; 2 vol. in-4°, 6 pl. color., Bremen, 1847 et 1824. (Envoi de la Société d'Histoire naturelle de Brême.) Bulletin de la Société des Sciences naturelles du Grand- Duché de Luxembourg, t. 6, 7, 8 et 9. Observations météorologiques faites à Luxembourg, par F. Reuter; 1 vol. in-8°, Luxembourg, 1867. Jahrbücher des Nassauischen Vereins für Naturkunde, t. 19 et 20. Rapport sur les travaux de la section de Botanique de la Société des Sciences naturelles du Grand-Duché de Luxembourg pendant 1867, in-8°. Bulletin de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, t. 2%, n°° 11 et 19, t. 95, n° 1-5, Annuaire de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 1868. 4 vol. in-12. Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t. N. Compte rendu de l'assemblée mensuelle de la Société d’Ento- mologie de Belgique, novembre et décembre 1867, janvier et février 1868. Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen, 2% année. Annales de la Société Malacologique de Belgique, t. I. CE u . (115) Société chorale et littéraire des Mélophiles de Hasselt. — Bulletin de la section littéraire, vol. IV. Natural history Transactions of Northumberland and Durham, vol. II. Atti dello Società italiana di scienze naturali, vol. IX, fasc- 13, 1vol. IX; fasc. 1°e62° Giornale di scienze naturali ed economiche, vol. TT, fase. IV. L’Amico dei campi, 1867, n° 11 et 12, 1868, n° 1, 2 et 5. Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bremen, vol. I, fase. TT. Verhandlungen des botanischen Vereins für die Provinz Brandenburg und die angrenzenden Lünder, 9° année. Correction, A la ligne #4, page 506, du tome VI, on doit lire C.-J. Bergs, au lieu de Beckx. BULLETIN SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. 1868. — N° 2. Séance publique tenue à Knocke, le 15 août 1868. M. Du Mortier, président. M. J.-E. Bowen, secrétaire général. Sont presents : MM. L. Bauwens, L. Bodson, Ch. Buls, L. Coomans, F. Crépin, Ch. Gilbert, N. Gille, Guilmot, Em. Petit, P. Schamberger, Arm. Thielens, C. Van Volxem. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance du 5 mai 1868. Ce procès-verbal est adopté. Il fait ensuite l'analyse de la correspondance et il men- tionne particulièrement une lettre qui lui a été adressée par M. de Schœnefeld, secrétaire général de la Société botanique de France. Cette lettre, datée du 5 août 1868, avait pour but d'inviter tous ceux des membres de la Société royale de Botanique de Belgique qui voudraient assister à la session que la Société botanique de France devait ouvrir à Pau le 10 août 1868. Tous les avantages accordés aux voyageurs français sur le prix du transport al à 4 1e (118) auraient été les mêmes pour les membres de la Société royale de Botanique de Belgique qui auraient fait par- venir leur adhésion à M. de Schœnefeld. Il n'a pu être donné suite à cette gracieuse invitation, à cause de la coïncidence de la date de notre herborisation annuelle avec celle de la Société française. L'ordre du jour appelle la lecture des travaux annoncés. M. A. Thielens dépose une notice intitulée : Excursions scientifiques dans les forèts vierges Canadiennes. (Sont nommés commissaires : MM. E. Coemans, Kickx et Guil- mot.) M. A. Thielens lit quelques passages de cette notice qu'il a faite en collaboration avec M. F.-A. Schaffranck. M. L. Piré annonce la suite de ses Recherches bryolo- giques. (Sont nommés commissaires : MM. Bellynek, Tosquinet et Martens.) M. A. Devos fait annoncer le travail suivant: Les plantes naturalisées et introduites en Belgique. (Sont nommés com- missaires : MM. A. Thielens, Cogniaux et N. Gille.) M. J.-E. Bommer annonce un supplément à la 1"° partie de sa Monographie de la classe des Fougéres : Nouvelles recherches bibliographiques. Revue de la classification des Cryptogames vasculaires. Revue du groupe des Polypo- diacées. (Sont nommés commissaires : MM. Coemans, Crépin et Martens.) Avant de lever la séance, M. le président adresse, au nom de la Société, de vifs remerciments à M. l'abbé Pollet, curé de Knocke, ainsi qu'à M. Tavernier, bourgmestre, pour les bons soins et le dévouement dont ils ont fait preuve en nous procurant, dans cette localité reculée des Flandres, tout le confort désirable et l'accueil le plus amical. (119) Sept membres nouveaux sont reeus par le conseil : Me F. Orban, née Baronne de Vivario, à Castelalne (Namur) ; MM. Oswald de Kerchove de Denterghem, à Gand; Henry Stephens, architecte de jardins, rue Saint- Séverin, 75, à Liège ; Th. Lecomte, à Lessines (Hainaut) ; J. Gillon, consul de Costa-Rica, rue Godefroid de Bouillon, à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) ; J.-L. Weyers, industriel, rue du Persil, à Bruxelles : Bortier, à Ghistelles. COMMUNICATIONS ET LECTURES. Nouveaux matériaux pour servir à la détermination des familles, des genres et des espèces par l'étude anato- mique des tiges, par Jean Chalon. Si l’on compare les trois grands embranchements du règne végétal, les Dicotylées (1), les Monocotylées et les (1) Comme toute autre science, la Botanique doit s'exprimer correcte- ment. Le seul moyen de ne pas amener de confusion dans son langage technique, déjà bien assez compliqué, c'est de donner aux mots leur plus exacte signification, et, lorsqu'on a le choix entre deux expressions d’égale valeur, de maintenir exclusivement la plus simple, la plus facile ou la plus harmonieuse, Or, les mots Dicotylédonées et Monocotylédonées dérivent de cotylédon, transcription littérale du mot grec xorv)17@v, qui signifie petite coupe, écuelle, forme ordinaire de cet organe. Jusqu'ici, rien de mieux; mais comme le mot zorukdev lui-mème dérive de #070)n, Qui possède exactement la même signification, nous ne voyons ( 120 ) Cryptogames supérieures, au point de vue de la structure anatomique de leurs tiges, on est surpris des différences radicales que l'on rencontre. Chacun de ces groupes, en effet, est caractérisé par une structure qui lui est exclusi- vement propre, et qui est suffisamment connue pour qu'il soit inutile de la rappeler en ce moment. Dans les deux derniers, qui, à la vérité sont moins homogènes que le premier, on voit cette structure varier dans des limites assez étendues, mais sans s'écarter jamais d'un type idéal, auquel on peut facilement rattacher les formes en appa- rence les plus dissemblables ; mais dans l'embranchement des Dicotylées nous voyons la variabilité diminuer et se restreindre beaucoup (1), et si l'on en rétranche les Coni- fères, ces derniers représentants d’une flore étemte, qui forment bien plutôt un groupe parallèle aux Dicotylées qu'une simple famille de cet embranchement, on trouve dans ce qui reste, c'est-à-dire dans tous les Angiospermes, une très-remarquable unité de composition. Cependant, de même que les caractères organographiques sont assez variés pour permettre d'établir des groupes naturels, des familles, des genres et des espèces, de même, la structure anatomique est loin d'être identique dans toutes les formes de ce vaste embranchement, et l'étude microscopique y aucune raison pour ne pas préférer, aux mots si lourds de Monocotylé- donées et Dicotylédonées, ceux bien plus élégants de Monocotylées et Dicotylées, surtout qu’ils sont d’un emploi extrêmement fréquent. Ces mots nouveaux ne seront plus, il est vrai, en rapport aussi intime avec le mot-mère français cotylédon, mais la racine sera commune et bien suffisante pour établir la filiation. En conséquence, nous les avons adoptés et nous les employons exclusivement depuis quelque temps déjà. (1) Les vertébrés sont aussi plus homogènes que les articulés et surtout que les mollusco-radiaires. (121) décèle des variations, moins profondes il est vrai que pour les Monocotylées et les Cryptogames vasculaires, mais nombreuses encore, souvent bien tranchées, et régies toujours par certaines lois. Ce sont ces lois que nous nous proposons d'étudier dans le cours de ce travail. Depuis la publication de notre premier mémoire, une année s'est écoulée, pendant laquelle nous avons eu occasion d'analyser environ quinze cents espèces ligneuses, et nous avons vu se confirmer de plus en plus la loi que nous avions formulée presque à priori; de plus, nous sommes aujourd'hui à même d'en préciser beaucoup la signification. Ainsi : Les groupes naturels des végétaux ont une structure anatomique propre, caractéristique, appartenant à toutes les espèces du groupe, et qui suffit ordinairement pour le faire reconnaitre; de très-légeres variations survenues dans le type sont souvent spécifiques, et lon peut arriver ainsi à la détermination anatomique de espèce; souvent, dans les limites d’un groupe, d'une famille, d'un genre, les familles, les genres, les espèces, ont respectivement leurs diagnoses anatomiques. Nous appelons groupe naturel, soit une famille bien homogène, celle des Amygdalées par exemple, soit dans les familles moins homogènes, telles que celle des Capri- foliacées, un genre seulement. Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé de communauté anatomique exclusive entre les familles des grandes divisions de Jussieu, Dialypétales, Gamopétales et Apétales; nous n'avons pas trouvé de caractère anatomique qui appartint à toutes les espèces d'une de ces divisions et qui ne se retrouvat dans aucune espèce des deux autres. C'était cependant sur ce point que nous avions d'abord dirigé notre attention, afin de procéder par voie analytique. On peut en conclure (12 ) que les grandes divisions de Jussieu sont moins naturelles que tel groupe plus restreint, Renoncules, Rosiers ou Saules, reconnu d'instinet par les plus anciens botanistes. En effet, les diagnoses naturelles des groupes végétaux reposent sur un ensemble de caractères et non point, comme celles des groupes artificiels, sur un ou deux caractères choisis arbitrairement pour la plus grande com- modité du botaniste; le groupe sera d'autant plus naturel que ses espèces auront un plus grand nombre de caractères communs. Or, les caractères anatomiques, tirés de la structure intime des végétaux, méritent à tous les points de vue de faire partie de ces diagnoses naturelles; une famille, un genre, dont les espèces sont aussi voisines par leur composition anatomique que par leurs caractères morphologiques, sera plus naturel qu'un ensemble de familles ayant pour caractère commun la soudure des pétales, ou l'absence du verticille corollin, ou linsertion hypogyne du calice, mais différant d'ailleurs essentielle- ment quant à leur constitution anatomique. C'est done seulement en restreignant comme nous venons de le faire la signification du terme groupe naturel, que nous pouvons formuler la loi précédente, et c'est dans les limites d'un tel groupe que : la structure analomique de deux espèces végé- tales est d'autant plus voisine que ces espèces ont d'ailleurs un plus grand nombre d’afjinités naturelles. Il nous est done impossible de diviser les Dicotylées angiospermes en catégories d'importance majeure, et nous n'entrevoyons pas même la solution de ce problème. FautAl le déclarer absolument insoluble ? C'est ce que l'avenir nous apprendra. Et maintenant que lon veuille bien nous suivre dans l'étude phytotomique que nous allons entre- prendre : la démonstration de nos deux lois en jaillira tout . (123 ) naturellement. Nous aurions pu les placer à la fin de notre travail en manière de conclusion, mais nous avons préféré les mettre d’abord sous les yeux du lecteur, pour le guider au milieu des faits et des déductions dont elles sont la synthèse. La marche que nous adoptons dans cette étude est différente de celle que nous avons suivie Jusqu'iei : nous ne nous contentons plus de donner une liste d'observa- tions que nul lien ne rattache. Nous avons concentré nos recherches sur quelques familles bien naturelles, riches en espèces ligneuses, et dès lors les faits sont devenus assez abondants pour nous permettre d'esquisser Îles diagnoses anatomiques de ces familles, de leurs genres et de leurs espèces quand il y a lieu, diagnoses fournies par la comparaison d'analyses microscopiques nombreuses, qu'il serait aussi fastidieux qu'inutile de reproduire 1e1. On nous à reproché d'avoir exelu de nos recherches les tiges herbacées; ce n'est point sans motif que nous en avons agi ainsi. Qu'est-ce en effet qu'une tige herbacée ? C'est une tige qui subit un arrêt de développement; elle est moins complète qu'une tige ligneuse. Or, e’est surtout dans les tiges ligneuses que les caractères importants se prononcent; les tiges herbacées sont beaucoup trop facile- ment influencées par les circonstances extérieures, par les milieux où elles vivent. D'ailleurs, une tige ligneuse étudiée complétement, c'est-à-dire à toutes les périodes de son existence, dans son écorce herbacée et dans ses anneaux ligneux de cinquième ou sixième année, permet de saisir parfaitement les caractères qu'elle avait en tant que tige herbacée, et encore un grand nombre d’autres plus utiles au but que nous nous proposons. (1%) I. BERBÉRIDÉES. Caractères généraux de la famille. Les vaisseaux aériens sont aréolés-spiralés, à diaphragmes transversaux percés d'un trou rond; leur arrangement dans l'épaisseur des couches ligneuses est parfaitement uniforme dans toute la famille. A la limite des couches annuelles, 1ls con- stituent une zone continue très-apparente; leur diamètre varie de 0" 040 à 0" 064, ordinairement de 0"" 048 à Ow® 056; dans l'épaisseur mème de ces couches, ils sont notablement plus petits (0"" 008 à 0" 02%), plus nette- ment spiralés, etils se groupent en dendrites visibles à l'œil nu sur une coupe transversale ; toutefois il y a des excep- tions que nous indiquerons tout à l'heure. Les faisceaux fibro-vasculaires commencent au centre de la tige par des groupes de trachées ; ces groupes affectent la forme d'un V tournant sa pointe vers la moelle ; ils sont souvent visibles à l'œil nu et se montrent alors comme une couronne de points blanchätres entourant la moelle. Les rayons médul- laires primaires s'épanouissent dans leur intervalle et leur tissu se confond peu à peu avec celui de la moelle, plus dense à sa périphérie. Les rayons médullaires comprennent de un à cinq plans cellulaires en épaisseur, quelquefois plus ou moins, car le nombre de ces plans augmente généralement à mesure qu'on s'éloigne du centre de la tige; ils sont d'une grande hauteur et parfaitement droits, de sorte que les fibres ligneuses sont partout parallèles et que le bois se fend avec une facilité remarquable. A la limite externe des cercles annuels, ils offrent de légers renflements et leurs cellules, tabulaires partout ailleurs, sont en ces endroits polyédriques et souvent même déprimées dans la (15) direction radiale. Les rayons médullaires des Berbéridées sont les sommets de légères proéminences, côtes saillantes dirigées selon la hauteur de la tige, que le bois fait dans l'écorce; du reste, ceci à lieu dans beaucoup d'autres espèces encore, entre autres dans les Ribes. La masse du bois est composée de fibres non aréolées, rarement cloisonnées, remplies de réserves nutritives : ce sont de véritables cellules de parenchyme ligneux. Les vraies fibres ligneuses, avec aréoles et sans réserves, sont beaucoup plus rares. Nous avons déjà fait observer que M. Sanio refuse aux Berbéridées le parenchyme ligneux. Ceci est inexaet si lon définit comme nous le faisons (p. 158) le parenchyme ligneux. Quelle est la raison phy- siologique de cette abondance de parenchyme et de réserves dans le bois des Berbéridées ? Nous croyons la trouver dans la précocité des fleurs de cette famille, fleurs qui se développent complétement avant que la plante ait eu le temps, par ses jeunes feuilles, de leur procurer de la nourriture. La moelle est assez grosse ; elle se colore dans les vieux rameaux en jaune, puis en brun ou en rouge, bien long- temps avant que le cœur ne se colore lui-même ; elle varie du reste, comme nous allons le voir, dans l'épaisseur de ses cellules et aussi dans la composition de sa partie externe. La coloration jaune se retrouve sans exception dans toutes les parties de la plante et provient du sue cellulaire. L'écorce du Berberis vulgaris est même em- ployée en teinture et fournit une nuance presque inalté- rable. L'écorce des Berbéridées n'est pas moins intéressante que leur bois à vaisseaux groupés. L'écorce primaire comprend, de dehors en dedans : 1° l'épiderme, ordinaire- (1% ) ment glabre et formé de cellules minces; 2° une lame d’un tissu sans consistance, à cellules allongées dans la direction de l'axe, le plus souvent eylindriques, où à peu près; 5° une couche de cellules prismatiques, plus longues et aussi plus larges que les précédentes, assez fortement épaissies (Ces deux assises ne renferment ni chlorophylle, ni réserves nutritives; leur période de vie est extrème- ment courte et elles sont remplies d'air après une semaine ou deux de végétation. Nous verrons plus loin un fait analogue pour les Spiraea.); 4° la couche herbacée propre- ment dite, à cellules globuleuses, petites, riches en chlorophylle, qui laissent souvent entre elles des méats aériens. La troisième et la quatrième assises de l’écorce primaire des Berberis ne sont point parfaitement annu- laires, mais bien sinueuses sur une coupe transversale ; ce qui revient à dire qu'elles font respectivement dans la couche précédente des saillies en forme de cannelures longitudinales. L'écorce secondaire se compose uniquement de tubes cribreux, alternant avec des lames concentriques unicel- lulaires de cellules parenchymateuses vertes ou brunes, qui sont plus ou moins allongées dans la direction de l'axe de la tige, et qui dessinent des lignes noires sur les coupes microscopiques. Le tissu subéreux libérien n'ap: parait que très-tard. La masse de ces tubes devient con- sidérable au bout de quelques années et produit autour de la tige une fine dentelure (coupe transversale); ils sont tout imprégnés du suc jaune caractéristique de cette famille. Jamais on ne remarque l'apparition de fibres libériennes secondaires (voir plus loin); ces fibres et les fibres libériennes proprement dites manquent absolu- ment. (127 ) Variations du type. Le type que nous venons de décrire subit des variations assez nombreuses et assez importantes pour mériter d'être notées soigneusement. L'origine des faisceaux au centre de la tige se fait uni- formément comme nous venons de le dire: les différences ne se prononcent qu'en dedans du groupe originel de trachées. Ainsi, ces groupes font des saillies dans la moelle, aux bords de laquelle ils donnent un aspect fine- ment dentelé, facilement visible avec une loupe grossis- sant seulement dix fois, dans les Berberis aquifolium et Bealii. Un trés-petit groupe isolé de parenchyme dense se trouve devant l'origine de chaque faisceau dans les B. Bealii, cralaegina, emarginala ; ces groupes pren- nent plus d'importance dans le Z. canadensis; enfin il existe une couche puissante et continue de parenchyme dense tout autour de la moelle dans les B. vulgaris, asia- tica, sanguinolenta. Un tout petit groupe de vaisseaux d’un faible diamètre existe à la pointe du V formé par les trachées dans les B. asiatica et sibirica. Les couches ligneuses, avec tous leurs éléments consti- tutifs, y compris les rayons médullaires, possèdent la plus grande uniformité dans toute la famille. Les cellules de la moelle sont toutes également épaissies dans les B. Bealii, aquifolium, Darwini; elles sont minces partout ailleurs. Elles se colorent trés-tôt en rouge dans le B. asiatica. L'écorce secondaire varie peu. Notons seulement que, dans les B. canadensis et crataegina, les cellules paren- chymateuses qui séparent les tubes eribreux en ceou- ches concentriques sont notablement épaissies. L'écorce primaire varie davantage, mais le type que nous avons décrit reste toujours celui de la plupart des espèces. (198 ) Ainsi, les cellules épidermiques sont fortement épaissies du côté externe et elles sont chargées de poils Iymphati- ques unicellulaires dans le B. Dariwinii; partout ailleurs, elles sont minces et glabres. La couche cellulaire externe a peu d'importance et consiste seulement en un ou deux plans cellulaires dans le B. sanguinolenta. La couche herbacée renferme parfois quelques cellules épaisses, par exemple dans les B. Dariwinii et crataegina. Enfin, dans le B. Bealii, l'écorce primaire comprend seulement un tissu de cellules minces, un peu plus petites et plus serrées à la périphérie, au milieu desquelles se trouvent des groupes nombreux et importants de cellules fort épaissies, allongées dans le sens de l'axe de la tige. Il. PAPILIONACÉES. Caractères généraux de la famille. Peu de groupes naturels sont aussi remarquables que la famille des Papi- lionacées, d'abord par son admirable unité de composition, et ensuite par la manière si nette et si tranchée dont elle se distingue anatomiquement de toutes les autres familles. En effet, il est tout aussi facile de reconnaitre une espèce de ce groupe par l'étude anatomique de la tige, que par la vue de la plante chargée de feuilles, de fleurs et de fruits. Les vaisseaux aériens sont nombreux et peuvent se diviser en deux catégories. Les plus grand ont un dia- mètre de 0"",064% à 0"",088, qui peut aller jusqu’à 0®®160, 0%%200 et même 0""250 dans les espèces sar- menteuses ou volubles, le Wisteria sinensis par exemple. IIS sont couverts de grandes aréoles et obseurément spiralés. Ces vaisseaux se trouvent : 1° à la limite des (429) couches annuelles, dans le bois vernal; 2° dans l'épaisseur méme des couches, isolés ou groupés par deux ou quatre, quelquefois davantage. Dans les vieilles tiges, ils ren- ferment presque toujours des tyloses, et les coupes bien faites de ces tubes remplis d'un üssu cellulaire, si délicat qu'il ressemble à de l'éeume de savon, sont fort intéres- santes à observer ; elles sont d’ailleurs beaucoup plus faciles à obtenir qu'une bonne préparation de tubes eri- breux. Les vaisseaux de la seconde espèce sont beaucoup plus petits, leur diamètre ne dépassant guère 0""024, Ils sont pourvus d’une spirale fortement accentuée et littéralement couverts d’aréoles; ils se rassemblent et se groupent autour des grands dans l'épaisseur des couches annuelles. Ces collections de vaisseaux aériens produisent sur une coupe horizontale d’une tige de Papilionacée, sur le bois de bout comme disent les menuisicrs, un réticulé d’un blanc mat, visible mème à l'œil nu, qui, joint à la structure des rayons médullaires, suflit amplement pour caractériser la famille, non-seulement dans ses espèces vivantes, mais encore dans ses espèces fossiles. Les diaphragmes des vaisseaux, grands et petits, sont percés d'un trou rond. Le parenchyme ligneux se rassemble de préférence autour des groupes de vaisseaux; ses cellules ressemblent à de grandes fibres ligneuses qui ne portent d'autres marques que des pores. Pour ne pas renvoyer le lecteur à notre premier travail, nous répéterons ici ce que nous y disions du parenchyme ligneux des Papilionacées. Schacht doit avoir eu en vue les vaisseaux de petit dia- mètre, quand il dit que le parenchyme ligneux du Spar- tium scoparium est aréolé-spiralé. Il se pourrait en effet que, dans certaines files des cellules qui constituent ces ( 150 ) petits vaisseaux, dans les files les plus externes des groupes par exemple, les diaphragmes horizontaux ne fussent point perforés; dès lors, on aurait affaire à une espèce de parenchyme. Enfin la masse du bois se compose de fibres ligneuses aréolées, plus ou moins fortement épaissies, qui se colorent en brun foncé dans le bois parfait. Le cours de ces fibres est sinueux à cause de la structure des rayons médullaires que nous allons étudier; le bois est difficile à fendre et se fend irrégulièrement. Les rayons médullaires ont une épaisseur de un à cinq plans de cellules; leur hauteur est irrégulière, mais ordi- nairement médiocre, de sorte qu'ils offrent sur une coupe tangente une section lenticulaire; ils se terminent en haut et en bas par une ou deux files (horizontales) de cellules, de facon qu'une coupe transversale de la tige pourrait faire croire à l'existence äe deux espèces de rayons médullaires, si la coupe tangente ne venait expliquer l'erreur. Les cel- lules des rayons médullaires sont remplies de réserves nutritives en toute saison de l'année, mais principalement en hiver. La moelle est constituée de cellules grandes, minces, poreuses, de dimension uniforme; la durée de son exis- tence est très-limitée. Elle est entourée d’une gaine de cellules de même forme, mais plus épaisses, qui la séparent des premiers éléments des faisceaux fibro-vascu- laires. Sa forme extérieure est presque toujours penta- gonale à angles correspondant aux cinq faisceaux primitifs. Sous la couche herbacée, on rencontre fréquemment une zone de cellules épaisses. L'écorce secondaire est d’abord formée de petits groupes de fibres libériennes entourées de parenchyme: les tubes eribreux qui appa- (151) raissent ultérieurement développent, au bout de quelque temps, au sein de leur masse, des groupes importants et nombreux de fibres libériennes secondaires, groupes qui sont fort régulièrement espacés. Variations du type. Nous nous contenterons aujourd'hui d'avoir rapidement esquissé les caractères généraux de la famille, car nous ne possédons pas encore les éléments nécessaires pour entreprendre l'étude, même incomplète, de leurs variations. Disons seulement que ces varia- tions paraissent se réduire à fort peu de chose, et portent principalement sur la composition de l'écorce primaire, le diamètre des vaisseaux aériens et l’épaississement des fibres ligneuses. Et si l’on s'étonne de voir le caractère anatomique rester aussi constant dans la famille des Papilionacées, pourtant si riche en genres (nous verrons tout à l'heure qu'il en est de même pour les caractères spécifiques dans le genre ÆRibes), que l'on n'oublie pas que la botanique systématique, fondée sur les carac- tères organographiques, présente souvent de semblables anomalies. C'est ainsi que le nombre de styles, ou, si l'on veut, le nombre des lobes du style composé, et le nombre des étamines ne varient pas dans la famille des Liliacées, tandis qu'il varie dans la famille si naturelle pourtant des Graminées, où le genre Zea ne possède qu’un seul style, et le genre Oryza que six étamines, au lieu de deux styles et de trois étamines, comme dans tous les autres genres; de mème, la position de l'ovaire ou l’inser- tion des verücilles floraux est un caractère organogra- phique de premier ordre, et dont l'importance est si grande qu'il est une des bases de la méthode naturelle ; eh bien! dans la famille des Éricinées de Jussieu, le genre Vaccinium possède un ovaire infère et a pour fruit (132) une baie, pendant que les genres Erica, Azalea, Rho- dodendron, ont un ovaire supère, et pour fruit une cap- sule. Il est vrai que De Candolle a séparé des Éricinées les genres Vaccinium et Oxycoccos, pour en faire la famille des Vacciniées; mais, même dans ce qui reste des Éricinées, nous avons des genres à corolle régulière et d’autres à corolle irrégulière. Nous pourrions multiplier ces exemples à l'infini, car la nature ne procède point comme les collectionneurs, et lon chercherait en vain dans ses œuvres des classifications parfaitement exactes et systématiques. III. AMYGDALÉES. Caractères généraux de la famille. Les rayons médul- laires pluricellulaires comprennent trois à quatre plans verticaux de cellules, et jusqu'à huit plans dans Îles couches récentes des vieux rameaux ; leur hauteur et celle des rayons unicellulaires est irrégulière, mais médiocre, ce qui donne aux fibres ligneuses un cours plus ou moins sinueux et un bois diflicile à fendre. Le nombre des plans cellulaires d’un rayon médullaire augmente d'année en année; quand il se forme un rayon médullaire secondaire, il est presque toujours unicellulaire ; dans les couches annuelles suivantes il gagne peu à peu en épaisseur. Les rayons médullaires pluricellulaires sont formés de cellules prismatiques, allongées suivant le rayon, mais ils se terminent en haut et en bas par quelques cellules plus grandes, allongées dans la direction de l’axe de la tige, et figurant sur une coupe transversale des rayons unicellu- laires. Ordinairement, les cellules des plans les plus (155 ) externes sont seulement polyédriques, c’est-à-dire qu’elles ne s’allongent pas plus dans un sens que dans l’autre. On peut en dire autant des rangées médianes dans les rayons unicellulaires, et il n°y a que les rayons extrêmes, en haut et en bas, dont les cellules soient allongées dans la direction de l'axe. Les unes et les autres sont épaisses et remplies de grains d'amidon, relativement énormes dans le Prunus Lauro-Cerasus (0""0050 à 0""0075 de dia- mètre). La disposition des rayons unicellulaires n'offre d'ailleurs rien de particulier. Le diamètre des vaisseaux aériens est variable ; il a été trouvé de 0""048 à 0""064 dans le bois vernal du Prunus Armeniaca; 0""024 dans le bois automnal de la mème espèce; 0""008 à 0""080 dans les Amygdalus Persica et communis ; 0""62%4 à 0®"040 dans les Prunus domestica et Lauro-Cerasus ; 0""024 à 0048 dans les Cerasus Padus et Mahaleb. Hs forment une ligne presque continue à la limite des couches annuelles ; ils sont souvent groupés par deux ou trois, même dans le bois automnal. Leurs parois sont finement striées et couvertes de grandes aréoles. Un grand nombre d'Amygdalées possèdent des piquants, rameaux avortés, dont la structure anatomique est des plus singulières, car les vaisseaux y disparaissent graduellement à partir de la base et ne tardent pas à manquer com- plétement; avec eux disparait le parenchyme ligneux. Le bourgeon terminal manquant d'une manière absolue, la moelle se prolonge jusqu'à l'extrémité du piquant, où elle se trouve à nu; ses cellules sont toutes épaisses et remplies de fécule. Cette disposition est facile à observer dans le Prunus spinosa. Les fibres ligneuses des Amygdalées sont fortement 12 (134) épaissies ; le bois parfait est rouge, brun, dur, et répand une légère odeur prussique. Le parenchyme ligneux est rare et se rencontre exclusivement dans le voisinage des vaisseaux, mais jamais entre les fibres ligneuses, excepté dans le Prunus Lauro-Cerasus. La moelle est formée de cellules minces, rondes, poreuses, déprimées dans la direction de l'axe. Elles sont très-légèrement épaissies dans le Prunus Armeniaca, et presque toujours divisées par un plan médian, sans que leur forme sphérique soit le moins du monde altérée ; elles renferment alors des grains d’amidon. Dans la moelle des divers Prunus, on trouve aussi de ces cellules remarquables, mais isolées, ou tout au plus groupées par deux ou trois. D’après M. Hartig, les cellules de létui médullaire sont épaissies et renferment de l’amidon dans toutes les espèces qui ont une inflorescence en grappe, les P. Padus, Lauro-Cerasus, lusitanica, ete., tandis qu'elles sont minces et dépourvues d’amidon dans toutes les autres espèces, et de plus dans le P. Mahaleb. Nous n'avons pas reconnu ce caractère d'une manière aussi nette, car tous les genres que nous avons examinés, sans exception, nous ont offert une moelle périphérique à cellules épaisses et gorgées de grains de fécule ; l'Amyg- dalus Persica est l'espèce où ce tube cellulaire a le moins d'importance, et où l’on ne rencontre guère le tissu paren- chymateux dense qu’en face de l’origine des faisceaux. Le liber proprement dit ne se forme qu'une fois, la première année de l’existence du rameau; ces faisceaux libériens primaires envoient quelquefois dans la couche herbacée des ramifications qui ressemblent à des fibres libériennes horizontales, et qui ne sont pas sans analogie avec certaines fibres libériennes ramifiées. Les petits (155) groupes de fibres libériennes, dont les plus extérieures ou les premières formées sont les plus grandes, sont entourés de parenchyme; les tubes cribreux qui se forment en dessous donnent lieu plus tard à des assises plus ou moins régulières de fibres libériennes secondaires (Voir pp. 158 et151). L'écorce prise sur un trone suffisamment vieux se compose donc de fibres libériennes secondaires, peu abondantes et quelquefois même très-rares, mélées de tubes cribreux et de cellules incolores de parenchyme, et séparées par les lames cellulaires des rayons médul- laires. Tous ces éléments possèdent une tendance bien marquée à se grouper en lignes radiales, ce qui a pour cause première l'importance majeure que les rayons médullaires acquièrent dans l'écorce. La sériation des éléments corticaux et la rareté des fibres libériennes secon- daires caractérisent nettement l'écorce des Amygdalées. Parfois le cercle des faisceaux est interrompu en une, deux, rarement trois places ; il en résulte un énorme rayon médullaire, parfaitement visible à l'œil nu sur une coupe transversale. Son épaisseur, variable, atteint parfois vingt-cinq et trente plans cellulaires et plus. De tels rayons médullaires, qui se trouvent encore ailleurs que dans les Amygdalées, peuvent être rangés parmi les faits tératologiques. Variations du type. Toutes les Amygdalées sont loin d'offrir identiquement la même composition ; les écorces primaire et secondaire surtout varient et peuvent servir à caractériser certaines espèces. La couche herbacée de Fécorce primaire, comprise entre lépiderme et la couche des fibres libériennes, est homogène dans toute son épaisseur dans les Cerasus caroliniana et Prunus Armeniaca; elle comprend une (156) assise inférieure, à cellules plus grandes et pauvres en chlorophylle, dans les Amygdalus Persica, Cerasus vul- garis et divers Prunus; enfin elle est comprise entre deux couches de ce tissu cellulaire, presque dépourvu de chlorophylle, dans les Prunus lusilanica, et Lauro- Cerasus. Le liber forme une couche continue, non interrompue dans la direction radiale par des groupes de parenchyme, dans les Cerasus carolinianaet Prunus lusitanica. forme au contraire des groupes dans la plupart des espèces de la famille; ces groupes sont très-petits dans le Cerasus sinensis. Dans l’'Amygdalus communis, une lame de parenchyme sépare les fibres libériennes des tubes eri- breux; au milieu de ces derniers, on rencontre de rares fibres libériennes secondaires isolées ou accouplées (tige de deux ans). Dans le Prunus Lauro-Cerasus, les groupes de liber, fort petits du reste, sont, dans un rameau d'un an, toujours en contact immédiat avec les tubes cribreux ; plus tard, on trouve qu'ils en sont séparés par une lame de cellules parenchymateuses renfermant un peu de chlorophylle. Il faut done que ces cellules proviennent de la transformation des tubes cribreux. Nous pensons qu'on peut en dire autant des autres espèces où une lame de parenchyme s’'interpose entre les fibres libé- riennes et les tubes eribreux. Dans la masse de ces tubes, on observe très-exceptionnellement des fibres libériennes secondaires. Les masses de parenchyme, formées par l'extension des rayons médullaires dans l'écorce, sont assez considérables pour être distinguées à l'œil nu sur une coupe transversale ; elles renferment, dans les vieilles écorces, de grandes cellules épaissies, offrant parfois sur (137) une coupe transversale la forme d'une poire avec sa queue. Ces cellules sont d’une observation assez difficile, comme en général toutes les cellules épaisses isolées au milieu de tissus mous, et il faut d'excellents instruments pour en faire la préparation, sinon, au lieu de trancher nettement la cellule épaisse, on l'emporte en déchirant les tissus voisins et on laisse à sa place un vide. Enfin les vaisseaux aériens du Laurier-Cerise, espèce déjà remar- quable sous d’autres rapports, sont distribués dans le bois en petits groupes allongés dans la direction radiale et visibles sans le secours d'aucun instrument. Le bois est mou; c’est de toutes les Amygdalées celle où les fibres ligneuses sont le moins épaissies. Les genres dans la famille des Amygdalées sont fondés sur des caractères fort secondaires, tirés de l'inflorescence, des rugosités du noyau, de la glaucescence des fruits et de la préfoliaison; de là, la confusion qui existe dans les auteurs sur la délimitation de ces genres. Nous ne devions done pas nous attendre à les voir accusés par des caractères anatomiques spéciaux, et l'observation à justifié notre hypothèse. La distinetion des espèces est tirée à peu près des mêmes caractères, mais on invoque plus souvent les organes de la végétation. Toutefois, nous avons vu plusieurs espèces posséder des caractères anato- miques qui leur sont exelusivement propres. IV. ROSACÉES. Caractères généraux de la famille. L'écorce primaire offre ordinairement une grande complication, variable suivant les espèces; son principal caractère est de posséder une couche herbacée comprise entre deux assises cellu- (158 ) laires à cellules plus grandes et pauvres en chlorophylle, la couche inférieure ou interne a plus d'importance. Certaines Amygdalées, comme nous l'avons vu, présentent la même disposition. L'écorce secondaire est formée d'abord de faisceaux de fibres libériennes, offrant une section transversale en croissant ; il se produit ensuite des tubes cribreux qui viennent remplir le côté concave du croissant; ces deux formations ne sont jamais séparées ou subdivisées par des lames concentriques de parenchyme. Les rayons médullaires sont de deux espèces : les uns droits et hauts et comprenant en épaisseur de quatre à dix plans de cellules; les autres, unicellulaires, sont nom- breux et assez régulièrement espacés entre les précé- dents. Les fibres ligneuses sont médiocrement épaissies ; le bois est plus mou et plus facile à fendre que celui des Amygdalées. La moelle est d'un diamètre relativement considérable, et se constitue de cellules de deux gran- deurs, bien distinctes. Les plus petites sont superposcées en files longitudinales; elles entourent les plus grandes, ou réciproquement, les plus grandes paraisssenten rayon- ner. Celles-ei sont toujours à parois minces. Le diamètre des vaisseaux aériens est considérable ; il a été trouvé de 0""080 à 0""120 dans le Rubus fru- ticosus, de 0040 à 0048 dans le R. idaeus, de 0""040 à 0""080 dans le Rosa canina. La présence du parenchyme ligneux n'offre rien de spécial. Des productions cellulaires de diverse nature hérissent ordinairement l'épiderme, poils lymphatiques ou glandu- leux, aiguillons, etc. Ces derniers sont les plus remar- quables; leur tissu cellulaire est beaucoup plus dense à la périphérie, et les cellules centrales, relativement de (139 ) grande dimension, sont disposées en files et s’allongent dans le sens de l'axe de l’aiguilion. Caractères du genre Rubus. Dans l'écorce primaire des Rubus, nous distinguons centripètement les assises suivantes : 1° l’épiderme et les couches euticulaires ; 20 Ja couche cellulaire externe, à cellules grandes, allon- gées dans la direction de la tangente, pauvres en chloro- phylle; 5° la couche herbacée proprement dite, à cellules petites, sphéroïdales, remplies de grains de chlorophylle ; 4° la couche cellulaire interne, formée de cellules géné- ralement plus grandes et plus irrégulières que celles de la couche externe; 5° enfin la couche à palissades, se constituant de cellules régulièrement alignées, dont les rangées suivent exactement les contours des faisceaux libériens. L'écorce secondaire comprend : 1° les faisceaux des fibres libériennes, qui ne sont jamais mélés de paren- chyme et qui se réunissent en un cercle presque Jamais interrompu; 2° immédiatement en dessous, les tubes cribreux. Le peu de durée des tiges ne permet pas à ceux-ci de se transformer en parenchyme ou en fibres libériennes secondaires. Les rayons médullaires pluricellulaires comprennent huit à dix plans de cellules et plus en épaisseur ; ils sont très-hauts et parfaitement droits. Les tiges meurent ordinairement après deux années d'existence. Quand elles ne portent pas d’aiguillons, le tissu subéreux épidermique se forme déjà à la fin de la première année et l'écorce brune s’effeuille (R. odo- ratus et spectabilis); quand elles portent des aiguillons, le tissu subéreux apparait ordinairement plus tard et l'écorce ne s'effeuille pas. ( 140 ) Variations du type. C’est principalement dans l'écorce primaire des Rubus que l'on trouve des caractères pro- pres à différencier les diverses espèces de ce genre. Ainsi, dans le R. fruticosus, la couche herbacée fait de distance en distance des saillies dans la couche cellulaire externe qui la sépare de l'épiderme, et s'avance alors jusqu'au contact de celui-ci, tandis que du côté interne elle est beaucoup plus régulière. La couche cellulaire interne est formée par des cellules grandes, qui laissent entre elles des méats nombreux et même de grandes lacunes aériennes; enfin, la couche à palissades se con- stitue d’une seule lame de cellules. L'épiderme porte un enduit glauque peu abondant et de grands aiguillons d'un tissu entiérement cellulaire, à cellules du centre beaucoup plus grandes et plus lächement unies; toutes sont alignées en files parallèles à l'axe de laiguillon. Les aiguillons sont insérés de préférence sur les einq côtes saillantes qui marquent à la surface de la tige le nombre primitif des faisceaux fibro-vaseulaires. Le R. idaeus nous a présenté les différences suivan- tes : l'épiderme porte des poils unicellulaires Iympha- tiques et des aiguillons, qui reposent sur une base de cellules sphéroïdales appartenant à la couche herbacée, mais plus grandes que les cellules de cette couche, et faisant faire à l'écorce une légère saillie. La couche cellulaire interne est formée par des cellules grandes, mais sans lacunes. Le tissu subéreux apparait dans la plus profonde des assises de l'écorce primaire et la fait périr, mais elle ne s’exfolie pas. Le R. coeruleus possède une couche herbacée maigre et interrompue. La couche cellulaire interne est formée de un ou deux plans de cellules grandes, sans lacunes; (141) la couche à palissades, de deux à trois plans de cellules plus petites. Un enduit glauque abondant recouvre Îles jeunes tiges. Le nom spécifique de ce Rubus provient de la couleur de cet enduit, beaucoup plus remarquable encore dans la variété leucodermis. La tige est chargée d'aiguillons courts. Le R. spectabilis offre une couche cellulaire externe assez irrégulière; la couche interne est formée de trois ou quatre plans de cellules grandes ; la couche à palissades, de cinq ou six plans de cellules, superposées en files dans la direction radiale. L'épiderme porte des épines très- rares et exceptionnelles: l'écorce s’'exfolie déjà à Ta fin de la première année. Les cellules les plus petites de la moelle sont à parois épaisses, ce que nous n'avons ren- contré dans aucun autre Rubus. Elles étaient remplies au moment de l'observation (28 juillet) de granues d'amidon. On peut conclure de ces faits que leur période de vitalité est beaucoup plus longue que celle des grandes cellules qui les entourent et que leur mode de nutrition est différent. Dans le R. odoratus, les trois premières couches cel- lulaires de l'écorce primaire renferment peu de chloro- phylle. La première est formée de cellules à parois assez épaisses, les deux autres de cellules à parois plus minces. La couche herbacée est à cellules grandes. Des deux premières couches, dépendent les saillies extérieures de l'écorce. Enfin la couche interne, ou couche à palissades, se compose de plusieurs assises de cellules. L'épiderme porte : 1° des poils Iymphatiques unicellulaires ; 2° des glandes pluricellulaires pédicellées; 5° des glandes épider- miques sessiles. Le tissu subéreux se forme de bonne heure et l'écorce primaire se détache en larges lames. rie ps LE fe (AN pete, A 9 ; ax { (142) On trouve encore dans la moelle des cellules de deux grandeurs, mais les plus petites sont beaucoup plus rares que dans les espèces précédentes et elles ne sont plus aussi régulièrement disposées. La couche cellulaire externe du R. caesius est formée par un grand nombre d'assises cellulaires; la couche herbacée y enfonce assez régulièrement ses proéminences. La couche cellulaire interne comprend seulement un ou deux rangs de cellules ; enfin la couche à palissades en comprend ordinairement trois rangs. L'épiderme porte une poussière glauque et des aiguillons courts. Caractères du genre Rosa. L'écorce primaire rappelle généralement la composition que nous venons de décrire pour les Rubus; cependant la couche herbacée forme presque toujours des saillies dans la couche cellulaire externe, la couche cellulaire interne a deux ou trois fois plus d'importance que la couche externe, et la couche à palissades manque constamment. Il est à remarquer que ces saillies de la couche herbacée correspondent à des stomates de l’épiderme. Les fibres libériennes ne forment pas autour de la tige un cercle continu, mais elles sont séparées en petits groupes dans la direction radiale par du parenchyme. Ces amas de parenchyme se trouvent souvent en face d'un rayon médullaire pluricellulaire, mais on en observe encore ailleurs. Dans les vieilles tiges, on remarque de grandes fibres libériennes, isolées ou groupées par quatre ou cinq, au milieu des tubes cribreux; ces fibres se distinguent par leur calibre des fibres libé- riennes ordinaires et aussi par leur origine. Les tubes cribreux formés la première année n’en renferment point, mais ces mêmes tubes en renferment à la fin de la deuxième année. C’est une preuve directe de leur trans- ( 145 ) formation en fibres libériennes, soit directement, soit plutôt que les tubes cribreux leur servent de cellules- mères. Les rayons médullaires pluricellulaires ont en épais- seur quatre à sept plans de cellules; leur épaissseur est généralement plus faible que dans les Rubus, comparée bien entendu dans une méme couche, car elle augmente d'année en année jusqu'à une certaine limite. On ne peut en dire autant des Rubus, dont la période vitale est restreinte à un ou deux ans. Les rayons médullaires des Rosa offrent une légère dilatation dans le premier bois du printemps. Les fibres ligneuses sont finement spiralées, à aréoles fort obliques; on en trouve qui ne portent sur leurs parois aucune autre marque que des pores et qui ren- ferment des réserves alimentaires. Les vaisseaux aériens occupent souvent tout l'espace que laissent entre eux deux rayons médullaires unicellulaires; cet espace corres- pond à quatre ou cinq fibres ligneuses. Cette disposition s’observe très-bien dans le R. sempervirens. On voit sou- vent, dans les cellules du parenchyme cortical des Rosa, de fort beaux cristaux de carbonate de calcium. On peut donc assigner aux deux principaux genres des Rosacées des caractères anatomiques particuliers ; nous n'avons pu en dire autant pour les genres de la famille des Amygdalées. La raison en est que les carac- tères tirés de l'inflorescence et du fruit séparent bien plus profondément un Rubus d'un Rosa, qu'un Amygdalus, par exemple, d'un Cerasus; personne, croyons-nous, ne le contestera. Ceci revient à dire que nous trouvons, ici comme ailleurs, les caractères anatomiques en relation constante et prévue avec les caractères organographiques. (144) Variations du type. On peut dire que les Rosa pré- sentent dans leur composition anatomique plus d'unité que les Rubus; cependant nous pourrons encore noter quelques différences. Les rayons médullaires atteignent, dès la deuxième année, sept plans cellulaires dans les R. arvensis et moschata : le nombre ordinaire est quatre, rarement einq. Ils sont assez larges avec ce nombre dans le R. indica, parce que leurs cellules sont plus grandes qu'à l'ordi- naire; ils sont au contraire étroits dans le R. odora- tissima. Les cellules petites de la moelle sont rares dans le R. sylvestris « erythrocarpa; dans les autres espèces, elles sont très-nombreuses, avec couches d’épaississement poreuses plus ou moins développées et réserves nutritives. Ces couches d'épaississement sont extrèmement élégantes dans le R. moschata. La couche herbacée est fréquemment interrompue dans le R. pomifera; elle est encore plus irrégulière dans Île R. odoratissima. V. SPIRÉACÉES. Caractères généraux de la famille. La moelle, d'un dia- mètre ordinairement considérable, est constituée par des cellules minces le plus souvent, mais parfois épaissies, et forme un tissu d'aspect très-variable. " Les rayons médullaires pluricellulaires renferment de quatre à dix plans de cellules; ils sont droits et très-hauts; ils se continuent longuement en haut et en bas par un seul plan de cellules. Les vrais rayons unicellulaires sont courts. Dans la zone des fibres libériennes, les cellules (145) des rayons médullaires, ou le parenchyme interposé, s'épaississent considérablement dès la seconde année. Le parenchyme ligneux est plus ou moins abondant. Les formations libériennes et cribriformes ne sont Jamais mèlées de parenchyme, mais on peut en rencontrer quelques cellules entre le liber et les tubes eribreux. Ces cellules, lorsqu'elles existent, sont à parois fortement épaissies, et il est probable qu'elles proviennent de la transformation des tubes eribreux. L'écorce secondaire se compose done d'une assise de fibres libériennes et d'une assise de tubes cribreux; nous n'avons pas observé de tiges assez vieilles pour pouvoir aflirmer qu'il ne se forme pas de fibres libériennes secondaires. Caractères du genre Spiraea. Les rayons médullaires pluricellulaires sont formés par deux à sept plans verticaux de cellules presque toujours tabulaires. Le parenchyme ligneux est abondant et les fibres ligneuses peu épaissies; le bois est plus ou moins mou. L'écorce primaire comprend sous l'épiderme : 1° quatre ou einq plans de cellules grandes et longues, qui se remplissent d'air de bonne heure, la couche cellulaire externe; 2° une ou plus rarement deux couches de cel- lules régulièrement alignées, la couche à palissades; 5° la couche herbacée proprement dite, à cellules beaucoup plus petites, riches en chlorophylle, et directement en contact avec l'écorce secondaire. Ces formations cellu- laires disparaissent très-tôt, par suite de la formation des tissus subéreux, en sorte que les rameaux ne conservent que peu de temps leur couleur verte. On comprend que la couche cellulaire externe, sans chlorophylle, ait une vitalité restreinte; dès lors, elle se remplit d'air et le tissu subéreux vient protéger la couche à chlorophylle, (146) plus essentiellement vitale. Dans quelques espèces, où l'écorce externe renferme plus de chlorophylle, nous voyons l'écorce rester verte une année entière : S. sor- bifolia et opulifolia. D'ailleurs, quand cette couche cellulaire externe est détruite, il se forme immédiatement au-dessus de la couche herbacée une lame subéreuse qui la protège et qui a une longue durée; cette lame se produit aux dépens d'un plan de cellules appartenant à _ la couche herbacée, cellules qui se divisent comme à l'ordinaire, et dont la cellule fille externe seulement se subérifie. Telle est l’origine de la seconde couche de l'écorce, de la couche à palissades. On voit que l'écorce primaire des Spiraea n'est pas sans analogie avec celle des Berberis. Variations du type. De même que pour les genres précédents, nous avons à noter pour les Spiraea d'assez nombreuses différences spécifiques ; la variabilité de les- pèce dans les limites du genre est mème plus grande 1ei que dans les Rosa. Nous avons déjà dit que la couche cellulaire externe renfermant un peu de chlorophylle , le tissu subéreux se formait assez tard dans les $. sorbifolia et opulifolia ; dans la première de ces deux espèces, toutes les cellules de la couche externe sont à parois épaisses ; un plan de cellules minces, ou la couche à palissades, se trouve immédiatement en dessous. Dans le S. opulifolia, sous les couches superficielles renfermant de la chlorophylle, on rencontre de grandes cellules a parois épaisses, sépa- rées de la couche herbacée proprement dite par einq ou six assises de cellules sériées dans la direction radiale. Le S. Fortunei nous a offert, constituant la couche cel- lulaire externe, des cellules plus grandes que dans aucune (147) autre espèce. Relativement à leur écorce primaire, tous les autres Spiraea que nous avons examinés se rap- portent exactement aux caractères que nous mdiquons pour le genre. La couche herbacée est assez constante dans sa composition ; cependant, dans le S. sorbifolia, elle fait des saillies entre les groupes des fibres libériennes, ce qui n'a pas lieu pour les autres espèces. L'épiderme des jeunes tiges est ordinairement parfaitement glabre ; nous excepterons le S. pubescens dont l'épiderme est hérissé de longs poils lymphatiques unicellulaires. On trouve une lame irrégulière de cellules parenchy- mateuses, à parois épaisses, entre le liber et les tubes cribreux, dans les S. Hookeri et ariacfolia ; dans ce dernier, les vraies fibres libériennes sont rares, souvent isolées. Les rayons médullaires ont jusqu'à sept plans cellulaires en largeur dans les $. longifolia et crenata ; de cinq ou six dans le $. bella; de quatre ou cinq dans le S. ulmifolia. Le nombre le plus fréquent est trois ou quatre; il est seulement de deux, rarement de trois, dans le S. opuli- folia. On observe dans le S. Reevisii des rayons médul- laires de l’une et l’autre espèces qui apparaissent une certaine année et qui ne se retrouvent plus dans les couches suivantes, ou qui, de pluricellulaires, deviennent unicellulaires. Is ont le plus de tendance à être flabelli- formes dans le S. rotundifolia, c'est-à-dire que le nombre de leurs plans cellulaires et la grandeur de leurs cellules augmentent d'année en année. Ils sont visiblement dilatés à la limite des cercles annuels (dans le bois vernal) dans le S. longifolia. Leurs cellules sont assez larges dans le S. pubescens. Les cellules à parois épaisses, qui terminent intérieure- are % ANAL AN AE. (148 ) ment l’étui médullaire, sont réparties en petits groupes aux angles internes de la moelle dans le S. opulifolia; plus souvent elles forment une couche continue ou à peu près. Cette couche est fort épaisse dans les S. For- tunei, crenata, Reevisii et ulimifolia. La moelle est formée par des cellules minces d’une seule espèce et disposées en tissu régulier dans les $. lon- gifolia, Hookeri, ariaefolia, japonica, opulifolia, Fortunei, crenala et ulmifolia. Le tissu de la moelle est irrégulier dans le S. Douglasii. Elle est constituée de cellules de deux grandeurs, comme celle des Rosacées, dans les espèces suivantes : S. pubescens, sorbifolia, cana, Reevisii, bella et rotundifolia; les cellules petites sont ordinairement un peu plus épaissies que les autres. Les cellules petites sont très-rares dans la moelle du S. sorbifolia. Dans le S. cana, les cellules petites ont un diamètre moitié moindre que les grandes ; dans les autres Spiraea, la différence est plus considérable. Dans le S. rotundifolia, la différence entre les deux espèces de cellules n’est plus nettement tranchée : il y a, sous le rapport de la grandeur, des transitions de l’une à l'autre. La moelle du $S. Fortunei offre une grande lacune centrale. Caractères du genre Kerria. Les rayons médullaires renferment jusqu'à dix plans cellulaires. Le parenchyme ligneux est fort rare; les fibres ligneuses sont assez forte- ment épaissies. L'écorce primaire comprend sous l'épiderme : 1° la couche herbacée proprement dite; 2° une couche renfer- mant moins de chlorophylle et beaucoup plus régulière. Le tissu subéreux n’apparait qu'à la base des tiges très- vieilles : la raison en est que la couche herbacée se trouve immédiatement sous l'épiderme. (149) Quant à la distinction des genres dans la famille des Spiréacées, on peut dire qu'elle est aussi complète sous le rapport anatomique que sous le rapport organogra- phique. Il serait curieux de savoir si l’on trouverait de semblables différences dans les autres genres (Purshia, Quillaia, Neillia..….) dont nous n'avons pu nous procurer d'échantillons. VI. POMACÉES. Caractères généraux de la famille. Les rayons médul- laires pluricellulaires sont plus minces que dans les groupes précédents : ils ont ordinairement deux, rare- ment trois plans cellulaires en épaisseur ; ils sont droits et nombreux. Dans un grand nombre d'espèces de cette famille, les rayons médullaires unicellulaires sont en grande majorité, et 1lest tout à fait exceptionnel d'en rencontrer à deux plans verticaux de cellules. Citons parmi ces espèces : Cydonia vulgaris, Crataequs amyg- daliformis et Celsiana. H n'est pas rare de voir des rayons médullaires s’'atténuer ou disparaître dans une couche nouvelle de bois, alors qu'ils étaient parfaitement repré- sentés dans les couches précédentes; nous avons très- nettement observé le fait dans le Cotoneaster vulgaris. Dans tous les cas, les parois de leurs cellules sont épaisses et gorgées de grains d'amidon ; leur hauteur moyenne est de dix cellules. Le diamètre des vaisseaux aériens est moindre que dans les familles précédentes ; il est aussi plus constant et ne dépasse guère 0"",052. Ces vaisseaux sontisolés et n’ont point de rapport nécessaire avec le parenchyme ligneux. = 15 (150 ) Dansles aiguillons, ils disparaissent graduellement à partir de la base, exactement de mème que dans les Amygdalées. Comme en même temps les bourgeons caulinaires dispa- raissent aussi, M. Hartig en conclut que l’un de ces deux phénomènes est la cause de l'autre; mais il est bien plus facile d'admettre que l'avortement des bourgeons et l'avor- tement des vaisseaux ont pour cause commune l'atrophie du rameau qui dégénère en piquant. On peut en dire autant de tout organe atrophié, d’une feuille qui devient bractée, par exemple : l'affaiblissement porte à la fois sur toutes ses parties constituantes, et rien n'autorise à dire que la disparition de l’une de ces parties entraine la dis- parition d'une autre. Les fibres ligneuses sont en général fortement épaissies. Le bois est dur, d'une teinte plus pale que celui des Amygdalées; il est aussi moins cassant, ce qui tient en partie à la disposition des rayons médullaires. Le paren- chyme ligneux est assez abondamment répandu entre les fibres. Les cellules de la moelle sont minces ou épaissies, généralement déprimées dans le sens de l’axe de la tige. Le diamètre de cette moelle est faible, comparé au diamètre de la tige. L'écorce primaire ne présente rien de remarquable ; elle est uniforme dans toutes les espèces de la famille. La couche herbacée se trouve immédiatement sous l'épi- derme et le tissu subéreux épidermique se montre ordi- nairement à la fin de la première année; le tissu subéreux libérien, vers la trentième, plus tôt ou plus tard, suivant les circonstances et les espèces. La première formation de l'écorce secondaire est un cercle complet de fibres libériennes de petite dimension, réparties en groupes que séparent, dans la direction (151) radiale, les lames de parenchyme des rayons médullaires. Plus tard, ce parenchyme, qui demeure aetif, multiplie ses cellules, et les faisceaux primitifs s'écartent de plus en plus à mesure que grossit la tige. Sous cette première formation, on rencontre des cellules longues, à parois très- minces, et des tubes cribreux. Telle est la composition de l'écorce secondaire dans un rameau ägé de quelques mois. Si l'on observe l'écorce d'un rameau de plusieurs années, on la trouve composée de fibres libériennes en groupes importants séparés par du parenchyme dans la direction tangente aussi bien que dans la direction radiale. L'ensemble de ces groupes, ainsi que les éléments corticaux considérés individuellement, possèdent une ten- dance bien marquée à se ranger en séries cireulaires, déjà visibles à l'œil nu; les rayons médullaires, qui ont peu d'importance, n'influent guère sur cette disposition. Si l'on n’a pas oublié ce que nous disions tout à l'heure de l'écorce des Amygdalées, on trouvera dans ce carac- tère un excellent criterium pour différencier les écorces de ces deux familles. Les fibres des groupes libériens intérieurs au premier cercle sont d'un calibre plus fort (deux ou trois fois en diamètre) que les fibres de ce cercle; leur cavité centrale est aussi plus grande. Dans les Amygdalées, au contraire, les fibres libériennes secon- daires sont plus petites que les fibres libériennes propre- ment dites. Enfin, tout à l'intérieur de la bande d’écorce, c'est-à-dire dans les couches formées en dernier lieu, au lieu de lames de parenchyme tangent, on trouve des lames de tubes eribreux. De ces faits, nous concluons que les fibres libériennes secondaires, aussi bien que les assises de cellules paren- chymateuses qui les séparent concentriquement, sont (152) les cellules filles des tubes cribreux, dont la période d'activité est très-longue et qui, pendant près d’une année, sont aptes à former de nouvelles cellules. Les lames de parenchyme qui divisent, dans la direction radiale, les cereles corticaux successifs, ce sont les rayons médullaires, production de l'anneau cambial primitif, souvent confondu avec le cambium des faisceaux. Quant à cette formation du liber secondaire par l'intermédiaire des tubes cribreux, à ce que nous en avons dit tout à l'heure à propos des Rosa, nous ajouterons une preuve directe que nous à fourni le Cydonia sinensis. Le premier cercle de liber formé n'offre rien d’anormal, et ses fibres ont un diamètre ordinaire; mais on rencontre en dessous, au milieu du parenchyme de l'écorce, d'énormes fibres libériennes, si tant est qu'on peut encore leur donner ce nom. Leur diamètre est de 0"®,040 à 0,064 (au lieu de 0®",008)et leur longueur est proportionnée ; elles sont fusiformes et fortement épaissies; elles conservent seule- ment un canal longitudinal très-étroit et des canaux poreux qui en rayonnent à toutes les hauteurs. Dans les lames de tubes cribreux immédiatement en contact avee Île corps ligneux, c’est-à-dire très-récentes, on peut suivre la formation de ces fibres géantes, car on en observe à toutes les périodes de leur création. Ce sont d’abord des petits groupes de tubes eribreux, dont la vie s'individualise de la manière la plus remarquable. Leurs cloisons internes sont résorbées et bientôt une grande cavité se produit; le dépôt centripète des couches d'épaississement a lieu en- suite de la manière ordinaire. Mais, dans d’autres cas, les fibres libériennes secondaires proviennent des tubes cri- breux par l’épaississement pur et simple de ceux-ci, et, bien que nous ayons employé tout à l'heure l'expression ( 155 ) de cellules-filles, en parlant des fibres secondaires, il est peu probable que celles-ci procèdent des tubes cribreux exactement comme la cellule-fille se forme dans cellule- mère des Algues. Dès lors, l'expression n'est pas rigou- reusement exacte et nécessite un mot d'explication. Variations du type. Nous pouvons dire des Pomacées ce que nous avons dit des Amygdalées, c'est un groupe qui offre une grande homogénéité sous le rapport anatomique. Ainsi, sauf les exceptions que nous avons indiquées pour les fibres libériennes secondaires du Cydonia sinensis, pour les rayons médullaires du Cydonia vulgaris et des Cratae- qus amygdaliformis et Celsiana, et quelques autres moins importantes dont il nous reste à parler, les écorces pri- maire et secondaire et le bois présentent la plus grande uniformité dans toutes les espèces de cette famille. Ces exceplions, les voici Le parenchyme cortical renferme assez fréquemment des groupes de trois ou quatre cellules à parois épaissies et lignifiées. Nous en avons observé, entre autres, dans les espèces suivantes : Crataequs vestila, amygdaliformis (très- rares), betulifolia, caroliniana (rares) et Sorbus torminalis. Nous avons dit que la grandeur et la distribution des vaisseaux aériens étaient plus uniformes dans les Pomacées que dans les deux familles précédentes, mais il y a des exceptions. Ainsi les vaisseaux aériens sont fort nombreux et par suite le bois est plus mou que d'ordinaire, dans le Pyrus Sorbus. Dans le Pyrus baccata, on trouve très-fréquemment des couches annuelles où le bois au- tomnal ne renferme absolument aucun vaisseau; par contre, le bois vernal en renferme beaucoup, et, chose remarquable, toutes les formations annuelles d'une même tige sont loin de présenter le mème phénomène. Le paren- ( 154) chyme ligneux est fort abondant dans le Pyrus communs ; il forme, quand le bois est poli, des flammes analogues à celles de l’acajou. La moelle offre beaucoup plus de variabilité. Abstrac- tion faite de sa partie périphérique, elle peut être formée : 1° entièrement de cellules minces, poreuses : Cotoneaster vulgaris, Aronia rotundifolia et Cratacqus americana ; 2 de cellules minces, mélées de cellules plus épaisses, sem- blables à celles qui se trouvent à sa périphérie, cellules épaisses qui sont isolées ou groupées par deux ou trois, plus ou moins abondantes, mais toujours notablement moins nombreuses que les autres, et entre ces deux espèces de cellules, il n’y a aucune transition : Crataequs sambuci- folia, ovata, pyriformis, flabellata, caroliniana, splendens, prunifolia, Azarolus, fissa et Celsiana, Cotoneaster tomen- tosa et Pyrus Sorbus ; 5° de cellules minces, mêlées de cellu- les épaisses, ces dernières étant environ aussi nombreuses que les premières : Crataequs spectabilis et vestita, Pyrus baccata, Sorbus torminalis et aucuparia; 4° de cellules épaisses en grande majcrité, au milieu desquelles se trouvent quelques cellules minces : Crataequs amygdali- formis et Mespilus germanica ; 5° enfin exclusivement de cellules épaisses : Pyrus salicifolia, pyracantha, communis et prunifolia, Crataequs Smithii, flava, flexuosa, glabra, spinosissima et tanacetifolia, Cydonia japonica, sinensis et. vulgaris, Crataequs betulifolia et Celsiana et Malus commu- nis. Quant au diamètre relatif de la moelle, il varie un peu ; nous l'avons trouvé assez considérable dans le Pyrus Sorbus et très-petit, au contraire, dans le Cotoneaster tomen- tosa. La moelle des Pomacées se compose de cellules de grandeur uniforme; nous devons noter seulement le Cra- laequs Celsiuna dont la moelle, analogue à celle des (455 J Rosacées, comprend des cellules de diverses grandeurs. Enfin la grandeur des cellules de la moelle est générale- ment constante dans une mème espèce et varie peu d'une espèce à l’autre, quelque différentes qu'aient été les con- ditions de croissance. La confusion que nous avons trouvée dans les genres de la famille des Pomacées est plus apparente que réelle. Sur quels caractères, en effet, sont établis ces genres ? Le principal est tiré de la consistance de l'endocarpe, qui est mince dans les fruits à pépins, osseux dans les fruits à noyaux, tels que ceux des Mespilus et des Crataegus; les autres sont fournis par la forme du fruit et de linflo- rescence, comme pour les genres des Amygdalées ; carac- tères de quatrième ordre selon Jussieu, ils ne peuvent avoir, comme tels, aucune influence sur la structure intime du végétal. Quant au premier caractère, nous avons cherché une relation entre la structure des tiges et les deux tribus auxquelles il sert de base, et nous n'en avons pas encore rencontré; mais il se peut que l'on en découvre dans la suite. Considérations générales relatives aux quatre familles précédentes. Les quatre familles que nous venons d'examiner, Amygdalées, Rosacées, Spiréacées et Pomacées, étaient autrefois réunies en une seule; c'était la famille des Rosacées de Jussieu, et M. Duchartre a récemment consacré ce rapprochement en établissant le groupe des Rosinées (1), plantes dicotylées polypétales, à étamines (1) Élém. de Bot., p. 945. Ce groupe, tel que l’établit M. Duchartre, comprend les Chrysobalanées, espèces intra-tropicales dont nous n’avons malheureusement pu nous procurer un nombre suflisant d'échantillons. ( 156 ) nombreuses, périgynes, à embryon droit dans une graine exendospermée, à calice formé de cinq divisions, à feuilles alternes toujours stipulées. Les autres caractères sont éminemment variables et, étant donné l’un d'eux, on peut, en choisissant convenablement les exemples, le voir apparaitre à peine, se prononcer de plus en plus et enfin atteindre dans quelque autre espèce du genre son maxi- mum. Les Rosinées forment done une collection des plus naturelles, reconnue et dénommée dès les premiers temps de la botanique; elles offrent en même temps des variations assez profondes pour qu'on les ait aujourd'hui démem- brées en plusieurs familles naturelles. Le nombre et la soudure des carpelles et l'organisation du fruit sont les caractères organographiques que l’on invoque pour carac- tériser ces familles. Ce sont, dans la série de Jussieu, des caractères de troisième ordre seulement et lon com- prend pourquoi l’auteur de la méthode naturelle avait réuni ces familles en une seule. Cependant, à ces divisions organographiques répondent, comme nous venons de le voir, des caractères anatomiques parfaitement tranchés, tirés principalement des rayons médullaires, des cellules de la moelle et de l'écorce et qui sufliraient, dans tous les cas, pour déterminer strement la famille à laquelle tel ou tel fragment de tige appartiendrait; car chaque famille possède des caractères propres, qui ne permettent de la confondre avec aucune des trois autres, en règle générale bien entendu et exception faite des formes de transi- tion qui existent toujours, même en prenant les carac- tères anatomiques pour base de classification. Enfin nous venons de voir que le groupe des Rosinées est un groupe parfaitement naturel, et comme tel, il doit pos- séder une diagnose anatomique parallèle à sa diagnose ordinaire ou organographique, diagnose facile à trouver C487,) par la comparaison des faits précédents et que nous allons tracer. Caractères généraux des Rosinées. Les rayons médul- laires sont de deux espèces: les uns sont unicellu- laires, les autres pluricellulaires. Cette disposition est bien marquée dans les Rosacées, où les rayons pluri- cellulaires ont en épaisseur dix plans de cellules et plus; elle s'atténue dans les Amygdalées, où les rayons n'ont plus que quatre plans cellulaires; enfin elle est encore moins marquée dans les Pomacées, où ils en ont rarement plus de deux. Ce que nous disons ici de l'épats- seur des rayons médullaires s'applique au bois de deuxième ou de troisième année, car plus tard le nombre de leurs plans cellulaires augmente généralement dans Ta plupart des espèces ligneuses et se fixe enfin à un certain maxi- mum, plus ou moins tôt suivant les espèces et les circon- stances extérieures. Quand les rayons médullaires sont unicellulaires, leurs cellules sont allongées dans la diree- tion de l’axe de la tige, ou au moins tabulaires; elles sont allongées dans la direction radiale, quand ils sont pluri- cellulaires. Du reste ‘ceci est une loi générale. Les vaisseaux aériens sont couverts de grandes aréoles et portent ordinairement une spirale bien distincte; leurs diaphragmes horizontaux ou obliques sont percés d’un trou rond, facile à observer sur une bonne coupe radiale. Généralement la grandeur des vaisseaux diminue à partir du bois vernal et les couches annuelles sont rendues apparentes surtout par la prédominance de ces vaisseaux dans la formation ligneuse du printemps. Des cellules de parenchyme ligneux sont éparses entre les fibres et plus ou moins nombreuses; elles présentent extérieure- ment la configuration de ces fibres, mais elles s'en diffé- (158) rencient aisément : 1° par leurs parois ordinairement minces, ne portant jamais d'autres marques que des pores, mais point d'aréoles, ni de spirale; 2° par la pré- sence, surtout en hiver, de réserves nutritives dans leur intérieur; 5° enfin par la présence ordinaire, mais non constante, d’une ou deux cloisons transversales poreuses dans leur intérieur. Les fibres possèdent des caractères tout opposés. L'écorce secondaire, cette portion de l'écorce qui fait partie intégrante du cercle des faisecaux, se constitue d'abord de petits groupes de fibres libériennes, qui peuvent être mêlés de parenchyme libérien ; plus tard, il se forme une couche séveuse (Safthaut) : tubes cribreux et cellules très-minces de parenchyme , extrèmement difficiles à distinguer l'un de l'autre, qui composent seuls, avec les rayons médullaires, les productions eambiales externes à partir de la seconde année. Ces tubes eribreux, une fois formés, peuvent se modifier : nous avons eu occasion d'examiner plusieurs de ses formations secon- daires. La couche subéreuse épidermique apparait la première ou la deuxième année, quelquefois plus tard; le tissu subéreux libérien, généralement vers la tren- uème. La moelle se termine du côté extérieur par plusieurs plans de cellules à parois épaisses, d’abord polyédriques, puis prismatiques et s'allongeant de plus en plus dans la direction de l'axe de la tige. Ces cellules sont poreuses et formentdes groupes d’un parenchyme encore plus dense devant l'origine de chaque faisceau. Les cellules ainsi modifiées établissent en quelque sorte un passage aux éléments des faisceaux; tout indique que leur période d'activité a été plus longue que celle de la moelle propre- ment dite; elles renferment souvent des réserves nutriti- ves, des granulations d'amidon : les cellules minces n'en renferment jamais, VII. GROSSULARIÉES. Caractères généraux de la famille. L'unité de composi- tion est poussée si loin dans cette petite famille que nous pouvons la caractériser aujourd’hui par la diagnose légère- ment modifiée d’une de ses espèces, le Ribes rubrum, dont nous avons donné, dans notre premier mémoire, la description anatomique. Les rayons médullaires sont de deux espèces, qui se différencient bien nettement. Les uns sont unicellulaires, hauts de une à dix rangées de cellules et plus, mais ordi- nairement de une à trois, moniliformes sur une coupe transversale de la tige; leurs cellules sont allongées dans le sens de l’axe de deux à trois fois leur largeur; leurs eloisons de séparation sont généralement obliques sur une coupe tangente, horizontales sur une coupe radiale; ces cellules sont un peu comprimées dans le sens de la tan- gente, de sorte qu'elles paraissent plus larges sur une coupe radiale. Ces rayons médullaires séparent de un à cinq rangs de fibres ligneuses, mélées de nombreuses cellules de parenchyme ligneux, reconnaissable à ses caractères ordinaires. Ces formations ligneuses sont sériées dans la direction radiale et assez fortement épaissies. Les cellules des rayons médullaires de lune et l’autre espèces, au contraire, se distinguent toujours par leur minceur ; elles sont remplies presque en toute saison de granulations d'amidon. ( 160 ) Les rayons médullaires de la seconde espèce commen- centau centre dela tige par trois ou quatre plans cellulaires; ils ne tardent pas à devenir extrêmement gros et courts, de sorte que, sur une coupe tangente, ils sont fusiformes et à peine deux fois plus hauts que larges : e’est là leur forme ordinaire, mais il peut arriver qu'ils atteignent exceptionnellement une hauteur beaucoup plus grande. Il est très-fréquent de les voir se terminer un an après leur apparition, de sorte qu'ils affectent exactement une forme lenticulaire entre les coins ligneux. Ils ne se ter- minent jamais en haut et en bas en rayons unicellulaires. De cette disposition, il résulte que les fibres ligneuses ont un cours extrémement tortueux et que le bois des Ribes se fend très-diflicilement. Rien n'est plus varié que la forme des cellules qui composent ces rayons médul- laires. Sur une coupe tangente, leurs sections sont cireu- laires ou polygonales, celles de la périphérie deux ou trois fois plus grandes que celles du centre; sur une coupe radiale, elles se montrent sous l'apparence de trapèzes, de parallélogrammes ou de rectanglees, allangées dans la direction radiale, au moins celles de la périphérie, car celles du centre sont très-souvent polygonales suivant les trois coupes. Enfin, sur une coupe transversale de la tige, on observe très-bien que les cellules les plus extérieures sont manifestement plus grandes que les autres, et que leurs cloisons de séparation sont très-obliques sur le rayon, tandis que, dans la grande majorité des espèces ligneuses, elles lui sont sensiblement perpendiculaires. Les rayons médullaires pénètrent dans l'écorce secondaire; comme ils possèdent plus de consistance que le tissu de cette écorce, ils restent adhérents à la surface du rameau que l'on pèle avee précaution, et eelui-ei ressemble alors à une brosse à poils courts et roides, (161) Les vaisseaux aériens sont nombreux, assez régulière- ment espacés; leur diamètre varie de 0"",008 à 0,040, mais il est ordinairement de 0"",024 à 0"",052. Les cloisons de séparation de leurs cellules constituantes sont obliques et à perforations sealariformes presque aussi belles que celles des Viburnum. Les couches annuelles sont marquées par une zone presque continue de vaisseaux un peu plus grands; toutefois, la différence entre le diamètre des vaisseaux, dans le bois vernal et dans le bois automnal, est bien moindre que dans les Papilionacées ou que dans les Amygdalées. Les vaisseaux ont une tendance à affecter le groupement périphérique (ou cir- culaire); une simple loupe grossissant dix à quinze fois est l'instrument qui convient le mieux pour s’en assurer. Dans les vieilles tiges, ils contiennent souvent des tyloses. Le cœur ou duramen des Ribes devient brun comme celui des Amygdalées après un temps plus où moins considérable, ordinairement une dixaine d’années ; il est alors beaucoup plus dur que l'aubier. L'écoree des Grossulariées est fort remarquable. Sous la couche herbacée de l'écorce primaire, apparaissent les tubes cribreux, dont il se produit chaque année une ou plusieurs assises, séparées par des lames concentriques de parenchyme. Les cellules de ce parenchyme sont littéralement remplies de sphéro-cristaux (très-probable- ment d'oxalate de calcium) et dessinent, sous un grossis- sement de 50 diamètres, des lignes noires au milieu de la masse plus claire des tubes cribreux. Le liber, comme tel, manque absolument et les fibres libériennes secon- daires également; ear les tubes cribreux une fois formés ne se transforment plus, si ce n’est en exfoliation périder- mique ; leur masse feuilletée devient seulement rougeûtre (162) dans les vieux rameaux, où elle peut acquérir une épaisseur considérable. L'épiderme de l'écorce primaire meurt à la fin de la première année et se détache en fibrilles longitudinales. A partir de ce moment, commence la production du périderme, qui s'exfolie cireulairement sur les vieilles branches, de même que dansles Cerasus. Le parenchyme de l'écorce primaire est d’un tissu très- régulier, à cellules comprimées dans la direction du rayon. La moelle se compose de cellules grandes et minces, laissant entre elles des lacunes aériennes ; elle meurt donc très-tôt. En dedans de l'étui médullaire, se trouvent plu- sieurs groupes de tubes cribreux, souvent réunis en un cercle complet. Ce fait, assez rare, se présente aussi dans les Solanées. Tous les Ribes exhalent une odeur aroma- tique particulière, produite principalement par des glan- des épidermiques, mais répandue aussi dans l'écorce et dans le bois. Variations du type. Les différences spécifiques sont presque nulles: on peut dire seulement que lexfoliation péridermique est plus abondante dans certaines espèces, dans les Ribes alpinum, aureum, opulifolium et Callibotrys que dans d'autres, les À. sanguineum et malvaceum, par exemple; et que des productions cellulaires diverses s'élèvent sur l'épiderme de certaines autres, des A. Uva-crispa et Grossularia; mais ceci appartient plutôt au domaine de l’organographie. Devions-nous nous attendre à d’autres résultats pour une famille si homogène (elle ne renferme qu'un seul genre), plus homogène encore que les Berbéridées ? : ( 165 ) VIII. SALICINÉES. Caractères généraux de la famille. La dernière famille que nous allons étudier possède, comme la précédente, une grande uniformité de structure, et décrire anatomi- quement une de ses espèces, c'est les décrire toutes. Toutefois, nous verrons que les deux genres dont se compose la famille, genres fondés organographiquement sur la forme du disque et des écailles des chatons et sur le nombre des étamines, se distinguent aussi d'une manière très-nette anatomiquement. Les rayons médullaires sont unicellulaires, très-minces relativement aux fibres ligneuses dont le diamètre est triple du leur; ils s'élargissent brusquement en pénétrant dans l'écorce. Leurs cellules sont allongées ordinairement dans le sens du rayon; leur hauteur moyenne est de douze cellules, mais elle peut varier de trois à quarante cellules. Ils séparent de deux à huit plans de fibres ligneuses. Le diamètre des vaisseaux aériens estde 0",052 à 0,090 dans le bois vernal; il n'est souvent que de 0",015 à 0,022 dans le bois automnal. Ces vaisseaux sont presque toujours comprimés dans le sens de la tangente, de sorte que leur section droite est ovale, le grand axe étant dirigé parallèlement au rayon médullaire le plus voisin. Ils sont souvent divisés par des cloisons perpendiculaires à ce grand axe, cloisons dont le nombre n'est que de une ou deux dans le bois vernal, mais peut atteindre six ou sept dans le bois automnal ; on croit alors avoir devant les yeux un diaphragme à perforations scalariformes. Ces vaisseaux sont complétement dépourvus de spirale in- (164 ) terne, mais ils sont recouverts de magnifiques aréoles, serrées les unes contre les autres au point de devenir hexagonales dans leurs contours, comme les alvéoles d’abeilles. Les diaphragmes de ces vaisseaux sont con- stamment percés d’un trou rond, bien que Schacht croie avoir observé une fois un mode de perforation scalari- forme (1). Cette erreur provient sans doute d’une série de vaisseaux juxtaposés dans la direction radiale. Quant au vaisseau à diaphragme scalariforme que M. Hartig figure à côté du Salix purpurea @), il se rapporte au pétiole de la feuille de Bouleau. Les cellules des rayons médul- laires en contact avec les vaisseaux sont pourvues de grands pores, de mème dimension que les aréoles de ces vaisseaux ; la membrane cellulaire qui ferme ces pores est elle-mème eriblée de trous beaucoup plus petits, peu faciles à observer ailleurs, et elle ressemble ainsi par- faitement à une écumoire. Les fibres ligneuses sont grandes, minces, dépourvues d’aréoles proprement dites ; elles renferment souvent, sur- tout dans le jeune bois, des réserves alimentaires qui remplissent entièrement leur cavité. Ces fibres ne sont pas cloisonnées, mais elles jouent entièrement le rôle de parenchyme ligneux. On trouve presque toujours dans le bois des Salicinées des zones irrégulières de fibres qui ne se différencient pas extérieurement des précédentes, mais qui renferment une membrane plissée, exactement comme si la couche la plus interne de la cellule s'était isolée des autres en se contractant ou en se desséchant. Nous ne comprenons pas encore bien la signification anatomique (1) Les Arbres, trad. d’Ed. Morren, p. 257. (2) Hartig Op. eit., pl. 55. (165) de ces fibres, que nous avons encore observées dans Île bois du Ricin, mais nulle part ailleurs. Les zones où elles existent exclusivement se trouvent irrégulières au milieu des couches annuelles et n'ont point de préférence pour le bois vernal ou pour le bois automnal. Les cellules périphériques de la moelle sont toujours minces; seulement elles conservent pendant quelques années des réserves nutritives. Un groupe de cellules plus petites se trouve devant l'origine de chaque faisceau fibro-vasculaire de la tige, mais ces cellules aussi restent minces. Le nombre primitif des faisceaux est de cinq. indiqué par la forme plus ou moins nettement penta- gonale de la moelle et quelquefois même de la tige à l'extérieur. L'écorce primaire est une couche herbacée homogène. Elle renferme : 1° des cellules plus grandes et plus pâles. isolées, assez espaeées, qui se retrouvent jusque dans le parenchyme voisin des faisceaux libériens ; 2° des groupes de cellules épaissies. L'écorce secondaire se compose de groupes zonaires de fibres libériennes, groupes nombreux et importants, entremélés d'assises parenchymateuses. Il n'ya pas lieu de distinguer iei entre fibres libériennes primaires et fibres libériennes secondaires. car elles paraissent toujours procéder immédiatement du cam- bium, du moins les trouve-t-on comme telles pres- que en contact de la couche cambiale. Les couches d'épaississement de ces fibres sont fort visibles avec un grossissement de 200 diamètres et sans qu'on ait besoin de recourir à la lumière polarisée ou à aucune préparation spéciale ; et la matière intereellulaire qui les sépare s’observe tout aussi facilement : elle possède une teinte plus jaune que les fibres. Le parenchyme qui 14 ( 166 ) entoure ces groupes contient dans ses cellules un prin- cipe immédiat particulier, la salieine où la populine (D; il renferme en outre diverses cellules à cristaux et des groupes de grandes cellules fortement épaissies. Dans les espèces où l'écorce reste très-longtemps lisse, le Populus- alba, par exemple, la couche séveuse ne se forme pas chaque année, mais seulement tous les deux ou trois ans, etle nombre d'assises libériennes est en définitive beaucoup moindre que le nombre des couches ligneuses du bois; mais dans les espèces où l'écorce se crevasse très-tôt, par suite de l'apparition du tissu subéreux libérien, il se forme chaque année un cercle libérien, et [a couche séveuse vit peu. Varialions du type. Le caractère anatomique propre à séparer le genre Salix du genre Populus est celui-ei : les rayons médullaires, dans le premier de ces genres, sont plus courts que dans le second et les cellules des rangées extrêmes en haut et en bas sont plus hautes que larges, tandis que dans les Populus toutes les cellules sont sem- blables ; enfin la moelle des Populus est plus franchement pentagonale que celle des Salix. D'après M. Hartig, il y aurait encore d’autres différences. Ainsi les fibres libé- riennes seraient alignées en files radiales dans l'écorce des Populus et éparses dans celle des Salix; les assises libé- riennes seraient ondulées dans les premiers, de manière à (1) D’après les recherches de M. Piria, la salieine et la populine sont en relation intime, et la seconde, en s’assimilant une molécule d’eau, se dédouble en salicine et en acide benzoïque ; on peut done la considérer comme un éther benzoïque de la salieine jouant le rôle d’alcool. L’écorce de Saule est le quinquina de notre pays, et peut, dans certains cas, S’em- plover comme fébribuge : la salicine en est le principe actif. “ GA67 couper toujours obliquement les rayons médullaires, et parfaitement circulaires dans les seconds, où 1ls coupe- raient les rayons médullaires à angle droit. Mais nous avons vérifié l’inexactitude de ces deux caractères, car les groupes libériens se composent toujours de fibres juxta- posées et pressées les unes contre les autres sans ordre, et ils sont sensiblement cireulaires, aussi bien dans les Salir que dans les Populus. Passons maintenant aux différences spécifiques, peu nombreuses, mais assez intéressantes pour que nous les notions avec Soin. La couche herbacée se divise en deux zones dans le Populus canadensis ; les cellules de la zone externe sont de moitié plus petites. Du reste, les assises intérieures de la couche herbacée sont presque toujours composées de cellules plus grandes que les extérieures, et cette diffé- rence se prononce surtout dans l'espèce que nous venons d'indiquer. Les couches d’épaississement des fibres libériennes sont diflicilement visibles à la lumière simple, ou même ne s'apercoivent point, dans le P. canadensis. Les groupes de fibres libériennes sont plus considérables dans certai- nes écorces que dans d’autres, plus dans le Salix caprea, par exemple, que dans le S. aurita, et il est à remar- quer que tous les organes du second paraissent dériver de ceux du premier par atténuation : entre ces deux espèces, il n'y a d'autre différence que la d#fhension. Les groupes libériens ont une grande importance dans le Populus candicans. Des groupes de grandes cellules épaissies se rencontrent surtout dans les écorces des P. alba et canadensis, où ils sont très-beaux; mais il est difficile d'obtenir de bonnes préparations de ces écorces et les ( 168 ) instruments secteurs sy ébrèchent rapidement. Dans le P.tremula, is se rencontrent entre des groupes de fibres libériennes et ils complètent ainsi les cercles indiqués par ces groupes. Bien que nos observations aient été faites toutes à la même époque, dans Ja seconde quinzaine de mars, et sur des rameaux de mème àge (de un à deux ans), nous avons trouvé de notables différences dans la proportion des cellules ligneuses pourvues de réserves. Ainsi elles sont très-abondantes et composent presque seules le jeune bois du Salix triandra ; elles sont seulement éparses et plus ou moins abondantes dans le Salix babylonica, le Populus balsamifera ; elles paraissent manquer, ou du moins être très-rares, dans les Salix nigricans et Populus laurifolia. Nous pouvons en dire autant des fibres renfermant dans leur intérieur une membrane plissée; ce sont les P. nigra et tremula qui nous ont offert la plus grande proportion de ces fibres; le P. laurifolia en content beaucoup aussi. Faut-il voir ici des différences imdivi- duelles seulement, produites par les conditions extérieures au milieu desquelles larbre à grandi, ou bien des diffé- rences réellement spécifiques? L'analogie nous conduit à admettre cette dernière hypothèse, et l'examen d’un nombre suflisant d'individus appartenant à une même espèce la démontre surabondamment. La forme pentagonale de la moelle est exagérée dans le P. canadensis et surtout dans le P. angulata; elle s'enfonce alors dans le bois sous forme de lames, dont le tissu est mince, très-irrégulier et en tous points com- parable à celui de la moelle elle-même. Les cellules péri- phériques de la moelle, qui ressemblent dans les Salicinées à une couche herbacée intérieure au cerele des faisceaux, (169 ) ont une importance variable, considérable dans le P. can- dicans, moindre dans d'autres espèces. Des groupes de cellules épaissies se rencontrent dans la moelle des P. alba et tremula, et de quelques autres espèces voisines. Ceux que nous avons observés dans la moelle du P. tremula sont réellement admirables, quand on est parvenu à en faire une bonne coupe. La vieille écorce se détache en plaques, comme celle des Platanus, dans le Salix amygdalina et dans deux autres espèces de la section des Amygdalinées (Mandel- weiden) de M. Hartig. Dans tous les autres Salix et Populus, elle demeure longtemps adhérente aux vieux troncs qu'elle rend rudes et profondément erevassés. Enfin l'épaisseur des rayons médullaires varie aussi ; ils sont de la même épaisseur que les fibres ligneuses dans le Salix incana, où ils sont littéralement gorgés de grains d'amidon ; ils possèdent seulement la moitié de l'épaisseur des fibres dans le Populus laurifolia, et quelques autres; enfin dans le P. candicans, et en général dans toute la famille, ils sont d’une grande minceur. Dans le Salix bicolor, ils sont tortueux ou tout au moins ondulés (coupe transversale); ils sont ailleurs parfaitement rectilignes, comme ceux des Berbéridées. Dernières conclusions. Nous ne reviendrons pas sur les lois que nous avons exposées en tête de notre travail et et que nous croyons avoir suflisamment établies et déve- loppées; nous attirerons seulement l'attention du lecteur sur quelques autres points. Les uns sont des questions d'anatomie générale; le dernier, un corollaire à déduire de ces lois. Depuis longtemps, Sehacht à annoncé, pour le Sapin, l'Épicea, le Mélèze, la transformation des tubes eribreux TR — — (171070) en cellules plus épaissies, parfois ramifiées, qu'il a nom- mées fibres libériennes secondaires (D ; M. Hartig avanee le même fait, mais d’une manière hypothéthique, et M. Hanstein l'a seulement entrevu dans d’autres espèces que dans les Conifères. Nous avons été assez heureux pour l’'établir nettement et d'une manière toute générale dans plusieurs des familles qui font l’objet de cette étude; il nous suflira donc de renvoyer le lecteur aux pages 151, 155, 142, 151, 152 et 158 de notre travail. Les écorces secondaires des arbres dicotylés peuvent se diviser en trois elasses : les unes comprennent seulement des tubes eribreux alternant avec des lames unicellu- laires de parenchyme, et, une fois formées, ne se modifient plus; telles sont les écorces des Berbéridées et des Gros- sulariées. Les autres, et c’est le cas le plus ordinaire, se composent de fibres libériennes primaires, produit immé- diat des cellules cambiales, et de fibres libériennes secon- daires engendrées par les tubes cribreux, les unes et les autres mêlées de parenchyme et de tubes eribreux non modifiés. Cette composition appartient aux Papilionacées, aux Pomacées, ete... Un troisième type est celui des Salicinées, où les fibres libériennes secondaires paraissent provenir du cambium d'une manière beaucoup plus immé- diate que dans les Pomacées, et où elles alternent plutôt avec des assises de cellules parenchymateuses qu'avec des lames de tubes cribreux. Enfin les lois que nous avons énoncées relativement à linclinaison des diaphragmes dans les vaisseaux aériens @), (1) Lehrbuch, 1, 262. (2) Premier mémoire, p. 185. (171) à la morphologie des cellules dans les rayons médul- laires (1), et à quelques autres questions, se sont confir- firmées de plus en plus. Nous aurions pu, et nous nous proposons de le faire dans la suite, étendre cette étude à un nombre bien plus considérable de groupes naturels, mais la conclusion eût été la mème. L'unité de type (®) qui sert de plan et de base à toutes les espèces d'un de ces groupes, reconnue d'abord dans leurs caractères extérieurs où organographiques, se retrouve également dans leur structure anatomique ; l’ensemble des caractères anatomiques qui leur sont communs constitue la diagnose anatomique du groupe. Les diagnoses anatomiques ont été fort négligées jusqu'à ce jour, et réellement on ne connait pas encore assez la valeur relative des caractères révélés par l'emploi du microscope, pour leur accorder une entière confiance : mais nous ne doutons pas que le botaniste descripteur n'y trouve un jour un nouvel et solide appui. Jusqu'à présent, ils n'ont guère servi qu'à la détermination des espèces fossiles; mais l'importance si grande qu'ils ont acquis déjà pour [a paléontologie doit encourager les botanistes à poursuivre leur étude dans les espèces vivantes. Nous ne terminerons pas notre travail sans adresser (1) Premier mémoire, p. 165. (2) Disons en passant que cette unité de tvpe, qui se retrouve dans les espèces originaires des contrées du globe les plus éloignées, les plus dis- semblables par leur climat, ne s'explique pas par la théorie des créations séparées, ou, ce qui revient au même, ne s'explique que par l'arbitraire du Créateur; tandis qu’elle se présente comme une conséquence toute simple et toute naturelle de la théorie de descendance modifiée. (C7) nos sincères remerciments à MM. F. Caruel, directeur du Jardin botanique de Florence, J. Debrichy, ex-directeur des pépinières royales de Vilvorde, A. Wesmael, directeur de la Société de zoologie et d'horticulture de Mons, Ed.Morren, professeur de botanique, à l'Université de Liége et J.-E. Bommer, conservateur au Jardin botanique de Bruxelles, qui ont mis le plus grand empressement à nous fournir leséchantillons de bois dont nous avions eu besoin. LISTE DES ESPÈCES EÉTUDIEES. |. Berbéridées. Berberis vulgaris L. Berberis sibirica Pall. — — var. purpurea Bertin. — crataegina DC. — aquifolium Pursh. — emarginata Willd. — Beali? — sanguinolenta Hort. Brux. — canadensis Mill. — Darwini ? — asiatica DC. Il. Papililonacées. Spartium scoparium L. Amorpha fruticosa L. — junceum L. Caragana arborescens Lruk. Ulex europaeus L. Colutea arborescens L. Genista anglica L. Coronilla Emerus L. — tinctoria L. — juncea L. — pilosa L. Wisteria sinensis DC. — candicans L. — speciosa Nutt. Cvtisus Laburnum L. Sophora japonica L. j [ Î — purpureus Scop. Halimodendron argenteum DC. pUED | 5 — triflorus L'Hérit. Medicago arborea L. Ononis spinosa L. Anagyris foetida L. OU — repens L. Virgilia aurea Lmk. Robinia Pseudo-Acacia L. (Sept var.) Uraria Lagopus DC. — viscosa Vent. Erythrina Corallodendron L. Amygdalus persica L. — communis L. Prunus Armeniaca L. — domestica L. — Jlusitanica L. — spinosa L. — fruticans Weihe. — insititia L. Rubus fruticosus L. — idaeus L. — spectabilis Pursh. — coeruleus Hort. Vilv. — — var, leucodermis. — odoratus L. — çcaesius L. (175) IIT. Amygdalees. Prunus sinensis Pers. — Lauro-Cerasus L. — macrocarpa Wallr. Cerasus Padus DC. — Mabhaleb Mill. — caroliniana Mechx. — avium L. — vulgaris Mill. IV. Hosacces. Rosa pomifera Herm. — tomentosa Sm. — cinerascens Dmrt. — rubiginosa L. — micrantha Sm. — sempervirens Lindl. — indica L. Rosa sylvestris var. erythrocarpa. — — var. odoratissima. — çcanina L. —— arvensis L. — spinosissima L. Spiraea belgica Dmrt. — sorbifolia L. — pubescens Lindl. — japonica Hort. Vilv. — Hookeri Hort. Vilv. — cana Waldst. et Kit. — ariaefolia Smith. — Reevisii Lodd. — opulifolia L. — Fortunei Planch. — damascena Lindi. _— centifolia Lindl. — moschata Mill. \. spiréacées, Spiraea rotundifolia Hort. Vilr. — Lindleyana Hort. Vilr. — salicifolia L. — hypericifolia DC. — crenata L. — oblongifolia Waldst. et Kit. — ulmifolia Scop. — bella Sims. Kerria japonica DC. ( 174) VI. Pomacées. Aronia rotundifolia Pers. Crataegus fissa Bose. Mespilus germanica L. — Celsiana Dum. C. Malus communis Poir. — prunifolia Bose. Cydonia vulgaris Willd. = glabra Thunb. — sinensis Poir. — tanacetifolia Pers. — japonica Thunb. — pyrifolia Aït. Pyrus communis L. — vestita (Pyrus Wall.). — baccata L. — salvifolia (Pyrus DC.). — prunifolia Willd. — americana (Sorbus DC.). — salicifolia L. — spuria Pers. var. sambucifolia. — Sorbus Gaertn. (Sorbus — splendens (C. lucida DC.). domestica L.). — Azarolus L. Sorbus aucuparia L. — intermedia (Pyrus Ehrh.). — torminalis Cran(z. — caroliniana Poir. — Aria Crantz. — betulifolia Hart. Crataegus Oxyacantha L. — ovata (Amelanchier ovalis DC. ?). — spinosissima Lee. — amygdaliformis (Pyrus Vill.). — flexuosa Poir. — pyracantha Pers. — flabellata Bosc. Cotoneaster vulgaris Lindl. — flava Ait. — tomentosa Lind]. — spectabilis (Pyrus Kew.). — Smithii (Mespilus Smi- thiana DC. ?). VII. Grossulariees. Ribes nigrum L. Ribes corinthiaca Hort. Vilv. — rubrum L. — petraeum Wulf. — Uva-crispa L. — aureum Pursh. — Grossularia Willd. — alpinum L. — sanguineum Pursh. — gracile Link. — malvaceum Smith. — diacantha Pall. — glandulosum Aït. — Jacustris Pursh. — opulifolium Hort. Leod. — Callibotrys Vendrs. CMD) VIIT. Salicinces. Salix alba L. Salix daphneoïdes Vi. — fragilis L. Populus tremula L. — amygdalina L. — alba L. — purpurea L. — nigra L. — viminalis L. — italica Mônch. — aurita L. — laurifolia Ledeb. — caprea L. — candicans Ait. — incana Schrank. — angulata Ait. — nigricans Smith. — balsamifera. L. — babylonica L. —- nivea Willd. — pentandra L. — canadensis Mchx. — bicolor Ebrh. Principaux ouvrages consultes. Tu. Hantie. — Vollständige Naturgeschichte der forstlichen Culturpflanzen Deutschlands ; in-40, Berlin, 1852. H. Scuacur. — Lehrbuch der Anatomie und Physiologie der Gewächse ; 2 vol. in-8e, Berlin, 1856-59. — Les arbres, trad. d'Éd. Morren ; in-8°, Bruxelles, 1862. J. Hansen. — Die Milchsaftgefässe und die verwandten Organe der Rinde ; in-4°, Berlin 186%. — Untersüchungen über d. Bau u. d. Entwickelung d. Baumrinde; Berlin, 1865. Er. Scureiser. — Entwickelungsgeschichte der Siebrôhren und Verbrei- tung derselben im Pflanzenreich (Botanische Zeitung, 1864, p. 921). W. Kasson. — Ueber den anatomischen Bau des Holzes von Sucopira Assu (Botanische Zeitung, 1865, p. 25). mn e z. Saxio. — Vergleichende Untersuchungen über die Elementarorgane des Holzkôürpers und über ihre Zusammensetzung (Botanische Zeitung, - RE 1865, p. 85 et sqq.). G. A. Cuatix. — Anatomie comparée des végétaux (treize livraisons). J. Rosswaxx. — Ueber den Bau des Holzes der in Deutschland wildwach- senden und häufiger eulüivirten Bäume und Sträucher ; Frankf., 1865. (1760) EXPLICATION DES PLANCHES. La lecture du texte doit nécessairement compléter cette explication. La plupart des figures sont dessinées sous un grossissement de 80-200 diamèt. (systèmes C,, Ce, C; de Zeiss); nous aurons soin d'indiquer, au fur et à mesure qu'ils se présenteront, les grossissements exceptionnels. Ces figures ne peuvent remplacer que très-imparfaitement les préparations micros- copiques bien faites. Nous nous sommes seulement efforcé de retracer les dispositions anatomiques dont il est question dans le cours de notre travail; mais il existe en outre dans les préparations microscopiques une variété etune richesse de détails tellement grandes,que nul crayon ne pourrait les retracer fidèlement, et une observation attentive d’une même coupe, pen- dant plusieurs heures, fait à chaque instant découvrir de nouveaux faits et de nouvelles merveilles. Planche |]! Coupe transversale du bois du Berberis vulgaris. F. L. Fibres ligneuses renfermant des réserves alimentaires. v. Vaisseaux groupés dans l'épaisseur des couches. \. Ligne de grands vaisseaux à la limite des couches annuelles, avec aréoles bien visibles sur la coupe des parois communes. R.M. Rayons médullaires. Coupe longitudinale tangente du même. Les lettres ont la même signification que dans la figure précédente. Coupe transversale de l'écorce du même à la fin de la premiere année. Ép. Épiderme. C. C’. Les deux couches cellulaires. C. H. Couche herbacée proprement dite. T. C. Tubes cribreux. P. Lame de parenchyme interposée dans leur masse. R. M. Rayons médullaires. Coupe transversale de deux faisceaux fibro-vasculaires dans un rameau d’un an du Berberis aquifolium. M. Moelle à cellules toutes épaissies. P. Parenchyme dense en face de l’origine des faisceaux. Tr. Groupe de trachées marquant ces origines. 2 Fis Fig. Fig. Fig. 6. ot LS (177) T. C. Tubes cribreux de l'écorce. Les autres lettres ont la même signification que dans la figure 1. Coupe transversale du bois automnal de première année et du bois vernal de deuxième année du Robinia Pseudo-Aeacia. F. L. Fibres ligneuses à parois épaissies. P. L. Parenchyme ligneux en groupes dendritiques. V. Vaisseaux aériens. — R. M. Rayons médullaires. F. A. Fibres automnales comprimées dans la direction radiale. Les petits vaisseaux aériens ne se distinguent pas bien sur les coupes transversales. Coupe verticale tangente du bois automnal du même. v. Vaisseaux de petite dimension nettement spiralés. Les autres lettres ont la même signifiation que dans la figure 5. Planche II]. Coupe transversale (Robinia Pseudo-Acacia) d’un groupe de trois vaisseaux aériens remplis de tyloses et entourés de parenchyme ligneux dont quelques cellules renferment des grains d'amidon. On voit sur les parois communes des vaisseaux les sections len- ticulaires de leurs aréoles. Les lettres ont la même signification que dans la figure 5 (pl. IH). (Le grossissement est de 0e. SYs- tème F 1.) Coupe transversale de l'écorce de cinq ans du même. T. C. Tubes cribreux. — R.M. Rayons médullaires. F. L. Fibres libériennes secondaires au milieu des tubes cribreux. C.H. Couche herbacée. C. E. Cellules épaissies sous-jacentes. P. Cellules subérifiées du périderme. Coupetransversale du bois des piquants du Prunus spinosa, vers le sommet. F. L. Fibres ligneuses. — R. M. Rayons médullaires. — M. Cel- lules épaissies de la moelle. Coupe transversale du bois ordinaire du même. F.L. Fibres ligneuses. — P. L. Cellules du parenchyme ligneux. R. M. Rayon médullaire pluricellulaire. — r. m. Rayon médul- lire unicellulaire. L. Limite d'une formation annuelle. — V. Vaisseaux aériens. Fig. D. Fig. 1. Fig. 2. Coupe longitudinale tangente du bois ordinaire du même. Les lettres ont la mème signification que dans la figure précédente. Coupe transversale du bois du Prunus Lauro-Cerasus. Les lettres ont la même signification que dans la figure 2. Planche IV. Coupe transversale d’une écorce d’un an du Prunus Lauro-Cerasus. Ep. Épiderme, — P. P’. tissus parenchymateux. C. H. Couche herbacée proprement dite. — F. L. Fibres libé- riennes primaires. T. C. Tubes cribreux. — R.M. Rayons médallaires. Coupe transversale d’une écorce de deux ans du même. F. L. Fibres libériennes primaires. — FF’. L'. Fibres Hbériennes secondaires. P’. Tissu parenchymateux de formation secondaire. T.C. Tubes cribreux. R. M. Rayon médullaire renfermant des cellules épaissies a. Coupe transversale de la tige du Rubus fruticosus à la fin de la première année. Ép. Épiderme. — C.H. Couche herbacée comprenant les quatre assises décrites. F. L. Fibres libériennes proprement dites. C. Couches de tubes cribreux passant insensiblement aux cellules du cambium par leur côté interne. C. L. Couche ligneuse comprenant les fibres, les vaisseaux et les cellules de parenchyme. R. M. Rayons médullaires pluricellulaires. -— r. m. Rayons médullaires unicellulaires. M. Moelle séparée du bois par une assise de cellules épaissies où S’épanouissent les rayons médullaires. Planche \. Coupe transversale de la moelle et de l’étui médullaire du Æosa canin«. M. Moelle avec ses cellules de deux grandeurs. C. E. Cellules épaissies de la moelle périphérique. T, Trachées marquant l’origine des faisceaux. Fig. Fig. Fis:. è Fig. Fig. QI ESS ro ). 6. (179) R. M. Rayons médullaires pluricellulaires. — r. m. Rayons médullaires unicellulaires. F. L. Fibres ligneuses. — V. Vaisseaux aériens. Coupe longitudinale de la pointe d’un aiguillon. Coupe transversale du même. Coupe transversale de l'écorce du Spiraea ulmifolia à la fin de la première année. Ep. Epiderme, — C. Couche cellulaire externe. C. S. Couche subéreuse tôt formée et protectrice de la couche herbacée. C. P. Couche à palissades, dépendance intime de la précédente. C. H. Couche herbacée proprement dite. F.L. Fibres libériennes et cellules épaissies des rayons médullaires. T. C. Tubes cribreux. — R. M. Rayons médullaires. Ex. Excroissance cellulaire dessinant sur le rameau une côte lon- gitudinale qui a pour origine la décurrence du pétiole. Coupe transversale de l’écorce d’un an du Sorbus torminals. S. Tissu subéreux épidermique. — F.L. Fibres libériennes primaires. C. H. Couche herbacée, cellules avec grains de chlorophylle. R. M. Rayons médullaires. — T. C. Tubes cribreux. Coupe transversale d’une vieille écorce, du même. F’.L’, Fibres libériennes secondaires. Les autres lettres ont la même signification que dans la figure pré- cédente. Pianehe, VI. Coupe transversale de l’origine d’un faisceau fibro-vasculaire dans le Cydonia japonica. R. M. Rayons médullaires. — V. Vaisseaux aériens. F. L. Fibres ligneuses. P. L. Cellules éparses de parenchyme ligneux. P. D. Parenchyme dense en face du faisceau fibro-vaseulaire. M. Moelle à cellules toutes épaissies. Coupe verticale d’une fibre libérienne secondaire du Cydoniu sinensis. Coupe transversale de la même. (Le grossissement est de 9e, système F2.) Fig. Fig. Fig. Fig. Fig. 4. 6. “1 QI ( 180 ) Coupe verticale tangente du bois du Ribes rubrum. V. Vaisseaux aériens aréolés. On voit en coupe leurs cloisons scalariformes. F. L. Fibres ligneuses aréolées. R. M. Rayons médullaires pluricellulaires. — r. m. Rayons médullaires unicellulaires. Coupe transversale du bois du méme. L. Limite du bois vernal et du bois automnal. Les autres lettres ont la même signification que dans la figure précédente. Coupe transversale de l'écorce secondaire. T. C. Tubes eribreux rouges. — P. Lames de parenchyme interposé. Diaphragme d’un vaisseau aérien aveé ses perforations sealari- formes. On voit sur la paroi du vaisseau ses aréoles en plan et en 250 coupe. (Le grossissement est de =”, système F 5.) Planche VIT Coupe transversale du bois du Populus canadensis. L. Limite du bois vernal et du bois automnal. F. L. Fibres ligneuses ordinaires. F’. L’. Fibres ligneuses avee membrane plissée à leur intérieur. V. Vaisseaux aériens. — R. M. Rayons médullaires. Coupe longitudinale tangente du même. Les lettres ont la même signification que dans la figure précédente. Deux fibres à gauche et en haut du dessin renferment des grains d’amidon. . Coupe transversale de l'écorce âgée de plusieurs années. Ep. Épiderme. — C. H. Couche herbacée telle qu’elle a été décrite. F.L. Fibres libériennes en groupes. — P. Parenchyme interposé. Coupe transversale d’une fibre ligneuse avec membrane plissée. Coupe transversale des fibres libériennes du Salix caprea mon- trant leurs couches d’épaississement et leur matière intercel- lulaire. (Le grossissement, pour les figures 4 et 5, est de 12%, système F #, et pour la figure 2, de 300, système F 2.) (181) Recherches bryologiques. — Revue de quelques genres de Mousses pleurocarpes, par Louis Piré. DEUXIÈME FASCICULE. Les Mousses pleurocarpes forment une section très- importante de la grande classe des Mousses. Elles com- prennent les espèces à fructification latérale et à innova- tion terminale. Rangées pour la plupart dans le genre Hyp- num par les anciens botanistes, elles sont réparties aujour- d'hui dans de nombreux genres. Il est vrai que plusieurs de ceux-ci reposent sur des caractères en apparence bien peu importants ; cependant on conviendra avec M. Schim- per qu'il est impossible d'admettre qu'un seul et même groupe générique renferme des espèces aussi hétérogènes que les Omalia trichomanoides, Thuidium tamariscinum, Amblystegium subtile, Hypnum Crista-castrensis, ete., ete. Le genre, tel que le comprend cet éminent bryologue, ne doit renfermer que des formes qui se déduisent facile- ment les unes des autres, constituant un enchainement naturel, ou qui se rattachent toutes à un type commun autour duquel elles viennent se ranger naturellement(1). Pour satisfaire à la demande de plusieurs de mes con- frères, j'ai joint à ce deuxième fascieule un tableau analyti- que des genres qui ont été observés jusqu'à ce Jour en Belgique. Ixelles, août 1868. (1) Bruch et Schimper Bryologia Europaea, MOUSSES PLEUROCARPES. TABLEAU ANALYTIQUE DES GENRES. A. Urne immergée dans les feuilles périchétiales. a. Péristome interne formé de dents réunies par des trabécules en un cône grillagé; plantes aquatiques . . . . . Foxrixaus. aa. Péristome interne à dents libres au sommet ; plantes terrestres. . CRYPHAEA. b'ACorfte CAMNpPANUIEE EEE MA OP OP bb.” Corte tcucullee MP PEPMEFAMERE AA. Urne non immergée, à pédicelle plus ou moins long. . Necker (p.p.). a. Feuilles bifarices. b. Ramules circinés à la dessiccation. . . . LEprorox. bb. Ramules non circinés. c. Urne dressée (à la maturité). + Dentsinternes du péristome non sépa- rées parides cils. 01 . MM NC. JNECKERX (p:pi}: ++ Dents internes du péristome séparées parides cils el ee N OMATIE: ec. Urne obliquementarquée (àlamaturité) PLacioraecrum. aa. Feuilles non bifariées. b'APeristome simple 000000 ie bb. Péristome double. c. Urne dressée (à la maturité). + Pédicelle court ; urne paraissant quelque- fois courbée à cause de l’inflexion Leucopox. duypédicele ts: MER RENE . ANTITRICHIA. ++ Pédicelle long, jamais recourbé. d. Plantes arbusculiformes . . . . CLimacruw. dd. Plantes non arbuseuliformes. e. Feuilles papilleuses. f. Cellules des feuilles rhomboïdales, quadrangulaires à la base . . PrerieyNanprum. ff. Cellules ponctiformes ou arrondies. g. Dents externes du péristome dé- primées à la dessiccation. . . Leskea, (185) gg. Dents externes non recourbées en dehors à la dessiccation . Axomonox. ee. Feuilles non papilleuses. v. Pédicelle papilleux. . . . . Howarorecuw. vo. Pédicelle lisse. æ. Cellules des feuilles très-petites, en séries distinctes aux bords délafemlene TUE ON PTEROCONIUM: æx, Cellules allongées, non en séries distinctes sur les bords. y. Cellules subelliptiques, qua- drangulaires à la base de la UE NN C2 007, PISOTRECEUR yy. Cellules rhomboïdales. z. Tissucellulaire dense; feuil- les ere VE MS EE" Prrarsrà. 2z. Tissu cellulaire peu dense ; feuilles nerviées . . . . Axacampronox. ce. Urne obliquement courbée ou arquée. h. Cellules des feuilles vermiculaires. i. Pédicelle ordinairement papilleux; feuil- les plisséeslongitudinalement Cawerornecivu. ii. Pédicelle lisse. k. Urne courte et renflée; feuilles sou- vent squarreuses. . . . Hycocowum. _kk. Urne non renflée ; feuilles non squar- ROUSSEAU EE ET ENUM hh. Cellules des feuilles non vermiculaires. l. Tige à innovation terminale flagelli- fOFRe EU -20 0 MRC ER OO ll. Tige à innovation terminale non flagelli- forme. m. Feuilles papilleuses ; tige élégam- ment pinnée . . . . - Taumum. mon. Feuillesnon papilleuses ; tige irré- gulièrement rameuse. n. Rejets arbusculiformes . . . Tuamxiun, nn. Rejets non arbuseuliformes. ( 184 ) o. Coiffe mitriforme; tissu cellu- laire des feuilles peu dense . PrertGoPuyLLUM. 00. Coiffe cuculliforme. p. Opercule conique. q. Urne allongée, à rebord sail- lant à l’orifice. . . . AMBLYSTEGIUM. gq. Urne courte, sans rebord Sa1Ant M MN NN NDRACHYTHECIUM. pp. Opercule rostré. + Cellules des feuilles en hexa- gones allongés . . . RuHYNCHOSTEGIUM. +-+ Cellules rhomboïdales ou subvermiculaires . . Eunnyxemium. FONTINALIS Dill. ZZist. Musc. F. autipyretica L.; Bllck Cat., 8; Hocq. FT. de Jem., 259; Kx F1. de Louv., 37, F1. des Fl., I, 109; Mich. FI. du Hain., 529; Dek. et Pass. Cat. Brux., 59; Pilotrichum antipyreticum C. Müll.; Desm. PI. Crypt asc 2n97: Hab. Fossés, canaux, étangs, fontaines. — Bruges, Ypres, Gand, Tronchiennes, St-Amand, Aaltre (Kx), Bruxelles dans les bassins des fontaines, Uccle, Auderghem (Nob.), Modave (Henrotay), Malonne, etc. (Bllck), Louette-St-Pierre (G. Aubert), Hainaut (Mich.), Curange près Hasselt (Bamps). Le nom spécifique d’antipyretica, donné à cette espèce par Linné, doit son origine à l’usage qu'ont les paysans en Suède d'employer cette plante pour en entourer les cheminées de leurs maisons, afin de prévenir les incendies (1). (1) Bruch et Schimper Bryologia Europaea, ( 185 ) LEPTODON Mohr Obs. L. Simithii Mohrl. c.; Pterogonium Smithii Schwägr.; Neckera Smithii C. Müll.; West. Not. 6°, 9, H.C.B., n° 1505. Hab. Sur les vieux troncs. — Environ de Laroche dans le Luxembourg (CI. Dumont in West. I. c.). Le Leptodon Sinilhii est la seule espèce de ce genre qui soit connue en Europe. M. Schimper la dit répandue dans les contrées méditerranéennes, dans la partie occidentale de la France et dans les parties méridionales de l'Angleterre, où elle se rencontre souvent avec le Leucodon sciuroides et le Fabronia pusilla. Chez nous, elle parait extrêmement rare, puisqu'elle n’a encore été signalée qu’à une seule localité. NECKERA Hedw. p. p. ANALYSE DES ESPÈCES BELGES. (poulesessile. UN ER 2 | : HANSPENNARE Capsule pédicellée. Feuilles denticulées au sommet . . . . . . N. Puma. Feuilles entières. Feuilles ondulées ou ridées transversalement. . N. crispa. Feuilles ni ondulées, ni ridées . . . . . . N. coMPLANATA. N. crispa Hdw.; West. Not.s. qq. Crypt.9; Blek Cat., 10. Hab. Sur les rochers, la terre et le tronc des arbres de la région montagneuse, — Amée, Lives, Wépion, etc. (Bllck), Louette-St-Pierre (G. Aubert), Chaudfontaine, Magnée, Rochefort, Aywaille (Nob.), Bouillon (Delogne), ete., ete. Cette espèce est très-commune dans toute la partie montagneuse du pays, où elle recherche surtout les rochers calcaires. N. complanata Schimp.; Kx F1. des Fl., F, 107; Les- kea complanata Hdw.; Kx F1. de Louv., 28 ; Hypnum ( 186 ) complanatum L.; Hocq. F1. de Jem., 258 ; Omalia complanata Brid.; Bllek Cat., 10. Hab. Trones et racines d'arbres, plus rarement sur la terre et les rochers. — Meirelbeke, Baalegem, Hautem-St-Liévin (Kx), forêt de Soigne (Nob.), Berthem près Louvain (Nob.), Bouillon (Delogne), Marche-les-Dames, St-Servais (Bllck), Magnée (Nob.). Pour les N. pennata et pumala, voyez mes Recherches bryologiques, Ler fascicule (Bull., VII, 72). OMALIA Schimp. 0. trichomanoides Schimp.; Bllck Cat., 10; Kx F1. de Fl., 1, 102; Hypnum trichomanoides Schreb.; Hocq. F1. de Jem., 258 ; Leskea trichomanoides Hdw. ; Kx F1. de Louv., 28 ; West. H. C. B., fase. 13, n° 606. Hab. Sur la terre, au pied des arbres dans les bois et les chemins creux. -— Commun partout. Fréquemment confondu avec le Neckera complanata, auquel il ressem- ble beaucoup par son port général et par la forme et le tissu des feuilles. LEUCODON Schvwäsr. L. sciuroides Schwägr.; Kx Fl. des FL, 1, 107; Hyp- num sciuroides L.; Hocq. F1. de Jem., 258. Hab. Sur les murs, les pierres, les trones d'arbres. — Sleydinge (Kx.), Magnée près Chaudfontaine, Goé près Verviers (Nob ), Mons (CI. Dumont). D'après les observations de Fiedler, les aisselles des feuilles sont quel- quefois bulbifères({); selon M. Schimper, les excroissances rameuses qui se rencontrent, sous forme des petits ramules fragiles dans les aisselles, (1) Kickx Flore cryplogamique des Flandres, 1, 107. TE) surtout des plantes stériles de cette espèce, paraissent être produits par des piqures d’insectes ou d’infusoires, et pourraient bien avoir la même origine que les £rineurn aux feuilles des plantes phanérogames (1). ANTIFRICHEA Brid. A. curtipendula Brid.; Kx F1. des F1., 1, 108; Neckera curtipendula Hdw.; Kx F1. de Louv., 59; Hypnum curtipendulum L. Hab. Sur le tronc des arbres dans les bois. — Audenarde (Kx), forêt de Soigne (Nob.), Bouillon (Delogne), Modave (Henrotay), Louette-St-Pierre (G. Aubert), Goé près Verviers, Magnée près Chaudfontaine, Virton (Nob.). Cette espèce, rare dans la région des plaines, devient assez commune dans la région des montagnes. On la confond facilement avec le Leucodon sciuroides, dont elle diffère cependant par ses rameaux primaires plus allongés garnis de ramules nombreux souvent flagelliformes et radicants, par ses feuilles nerviées et par son péristome double. LESKEA Hdw. L. polycarpa Ebrh.; Kx Rech., cent. 1, 7, F1. des F1., A0G West Hi CB: tasc:.2 n° 507: Hypnum polycarpum C. Müll. Hab. Sur le tronc des arbres champêtres (saules et peupliers), plus rare- ment sur les pierres. — Ostende (Kx); Gand (Coemans), Tronchiennes près Gand (Bllck in West. L. c.); Dixmude (Scheidweiler in Kx IL c.), Namur (Bllek), Uccle près Bruxelles (Nob.). THUIDIUM Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES BELGES. Tige bi- ou tripennée ; opercule rostré. Feuilles périchétialescihées . . . . . . . . T. TamaRIscINum. Feuilles périchétiales non ciliées . . . . . . T. pEcICATULUM. (1) Schimper Bryologia Europaea, V. ( 188 ) Tige simplement pennée. Feuilles offrant à leur base des fils marginaux longs et PAMEUX : O0 D NOENE RE CEE RE ESPN ARE END RANE Feuilles dépourvues de fils marginaux longs et rameux T. ABETINUM. T. tamariscinuan Schimp.; Kx F1 des El, T, 99; Hyprum tamariscinum Hdw.; Kx FT de Louv., 57; Hocq. F1. de Jem., 257. Hab. Bois, vergers. — Commun partout, mais rarement en fructi- fication. T. delicatulum Schimp.; Kx Æl des F1, 1, 99; Hypnum delicatulum L. (non €. Müll.). Hab. Bord des fossés, lieux arides des bois. — Aaltre (Kx), Lierre, Uccle près Bruxelles, Magnée près Chaudfontame, Aywaille (Nob.). Cette espèce est tout aussi répandue que la précédente, mais on la confond avec celle-ci. Elle se distingue du T. tamariscinum par son gazon- nement plus serré et quelquefois vouté, par ses feuilles périchétiales non ciliées (1). T. abietinum Schimp.; Kx F1. des FL., 1, 100; Hyp- num abietinum L.; Kx F1. de Eouv., 55; Mich. F1. du Hain., 528 ; Hocq. El. de Jem., 257. Hab. Bois, sapinières, lieux secs et arides. — Assez commun, mais jamais en fructification. T. Blandowii Schimp.; Kx F1. des Fl., 1, 100; Hyp- num Blandowii Web.; Kx Rech., cent. IN, 8. Hab. Lieux boisés et marécageux, tourbières. — Entre Massemen et Cherscamp près de Wetteren (Kx), Bonheyden près Malines (Nob.). (1) Bruch et Schimper Bryologia Europaea, V. ( 189 ) Cette espèce, fort rare chez nous, est indiquée par M. Schimper dans les tourbières profondes de l'Allemagne septentrionale, du Danemark, de la Norwége et de la Suède jusqu’en Laponie, de l'Angleterre et de l'Irlande. PTERIGYNANDRUM Idw. emend. P. filiforme Ifdw.; Kx F4. des F1, 1, 104; Hypnum filiforme Timm.; Hocq. F1. de Jem., 258; Neckera filiformis C. Müll. Hab. Au pied des arbres, principalement sur les hêtres. — Gendbrugge (Durieu de Maisonneuve in Kx F1. des F1.), forêt de Soigne (Nob.). PTERGGONIUM Sw. P. gracile SWw.; Pterigynandrum gracile Hdw.; West. et Van Haesendonck Cat. des Crypt., 5. Hab. Sur les arbres et les pierres. — Bois de la Cambre (West. et Van Haes., Nob.), Magnée près Chaudfontaine (Nob.), Mons (Houzeau), Bouil- lon (Delogne). CLIMACEUM Web. et Mohr. C. dendroides Web. et Mohr; Kx FT. des F1, 1, 104; Leskea dendroides Hdw.; Kx Fl.de Lour., 27 ; Dek. et Pass. Cat. Brux., 59; Hypnum dendroides Hook. et Tayl.; Hocq. F1. de Jem., 258. Hab. Bois, prés humides, etc. — Dunes de La Panne, digues entre Zel- zaate et Zuiddorpe, le Kluizenberg (Kx), Lierre, Turnhout, Magnée (Nob.), Namur (Bllck), Louette-St-Pierre (G. Aubert), Bouillon (Delogne), Tervuren, Hoeylaert, Uccle (Nob.), Hainaut (Mich.), Curange (Bamps), etc. Cette belle espèce n'est pas fort rare chez nous, mais on ne la ren- contre pas souvent en fructification. Les échantillons récoltés par Kickx entre Zelzaate et Zuiddorpe et ceux récoltés par moi à Lierre sont chargés de nombreuses urnes. Aux environs de Bruxelles, j'ai visité les stations de cette plante à toutes les époques et jamais je n'ai réussi à la trouver en ( 190 ) fructification. M. Bamps a eu l’obligeance de m'envoyer cette plante récoltée par lui aux environs de Curange, où l’on trouve une forme à ramules tres-allongés PYLAISIA Schimp. P. polyantha Schimp.; Kx F7. des FT., 1, 105; Leskea polyantha Hdw.; West. H.C. B., fase. 2, n° 507; Kx F1. de Louv., 27; Dek. et Pass. Cat. Brux., 59; Mich. FT. du Mains 92%; Hypnum polyanthum Schreb.; Libert Crypt. Ard., cent. IV, n° 508. Hab. Sur les arbres, principalement les vieux saules. — Gand, Dixmude (Kx), Tronchiennes (West.), environs de Bruxelles (Nob.), Louvain (Kx), Hainaut (Mich.), environs de Malmedy (Libert). ISOTHECIUM Brid. EL myurum Schimp.; Kx F1. des Fl., 1, 101; Hypnum myurum Poll.; Hocq. F1. de Jem., 258; Kx F1. de Louv., 52. (exel. 5); Bllck Cat., 10; West. H. C.B., fase. 7, n°507; Mich. F1. du Hain., 526; Hypnum myosuroides Hdw. (non L.). Hab. Sur la terre au pied des arbres, dans les bois. — Bottelaare, Munten, ete. (Kx), Courtray, Warneton, Ypres (West.), bois de la Cambre (Nob.), Héverlé (Kx), Hainaut (Mich.), Namur, bois de Dave (Bllek), Modave (Henrotay), Bouillon (Delogne), Magnée (Nob.), etc. HOMALOTHECIUM Schimp. H. sericeum Schimp.; Kx F1. des FT., 1, 102; Hypnum : sericeum L.; Hocq. El. du Hain., 258; Leskea sericea Hdw.; Kx FL. de Louv., 27 ; West. H.C. B., fase. 10, n° 4 53; Dek. et Pass. Cat: Brux., 99; Bllck Cat,9 Hab. Pied des arbres, troncs, toits, rochers. — Commun partout. CAMPTOTHECIUM Schimp. Peitele que et MAR AT TEE ON MC VTATESCENS PetdicellelliSSe UE SERE RU ST in CS IC SENTHENSE C. lutescens Schimp.; Æypnum lutescens Hdw.; Kx FT. de Louv., 55, F1. des Fl., I, 89; West. H.. C. B., fase. 9, n° 401 ; Bllek Cat., 9 ; Mich. F1. du Hain., 527. Hab. Bois secs, lieux sablonneux, dunes. — Audenarde, Gand, Ostende (West.), Uccle, Boitsfort, La Hulpe (Nob.), Modave (Henrotay), Bouillon (Delogne), St-Servais (Bllck), Goé (Nob.), Hainaut (Mich.). On peut facilement confondre cette espèee avec l’Homalothecium seri- ceum, dont elle diffère cependant par ses feuilles plus larges et plus longues et par sa capsule toujours inclinée et arquée. C. nitens Schimp. Syn.; Hypnum nitens Schreb. ; Br. Schimp. Bryol. Europ. Dioïque. Tige rameuse, irrégulièrement pennée, cou- verte de fibres radiculaires. Feuilles soyeuses, longue- ment acuminée, entières, plissées longitudinalement, uninerviées, aréolations très-serrées, quadrangulaires à la base. Capsule arquée. Pédicelle lisse. Hab. Prés humides et tourbeux. — Sugny, Corbion, Bouillon (Gravet et Delogne). Cette espèce, nouvelle pour la flore, se retrouvera probablement sur d’autres point de la Belgique. La description que j'en donne est faite sur des échantillons récoltés en Hollande. BRACHYTHECIUM Schimp. B. rivulare Schimp. Dioique. Tige couchée, à rameaux dressés. Feuilles larges, acuminées, uninerviées, dentées de la base au sommet. Capsule ovale-oblongue, subincurvée, à opereule (192 ) conique. Pédicelle rude. Plante d’un vert jaunâtre et d’un éclat soyeux. Hab. Rochers humides à proximité des ruisseaux. — Fond-de-Forêt près Magnée (Nob.), Louette-St-Pierre (Gravet et Delogne). Cette belle espèce, nouvelle pour la flore, ressemble beaucoup au B. ru- tabulum, mais elle forme des gazonnements beaucoup plus étendus et plus profonds. Le rocher humide où je l'ai observée en est couvert sur une étendue de plus de deux mètres. Au même endroit, j'ai constaté la pré- sence du Cinclidotus fontinaloides, qui a été signalé dernièrement par MM. Gravet et Delogne. HYOCOMIUM Schimp. H. flagellare Schimp.; Hypnum flagellare Dicks.; H. armoricum Brid.; H. pseudo-commutatum Lapyl. Dioïque. Tige rameuse, à ramifications irrégulières, émettant de longs rejets flagelliformes. Feuilles larges, acuminées, obscurément binerviées, dentées, à aréolations hexagonales. Capsule oblique, à opereule brièvement apiculé. Pédicelle rude. Hab. Rochers humides le long des ruisseaux. — Entre Revin et Fumay (Gravet et Delogne). C'est en faisant mes réserves que je cite cette rare espèce, nouvelle pour la flore, n'ayant point vu d'échantillons provenant de la station susmen- tionnée. C’est sur la plante publiée par M. Rabenhorst et d’après le Bryologia Europuea de Bruch et Schimper que j’en ai fait la diagnose. M. Schimper indique cette mousse dans les monts Cromagloun près Kil- larney, en Irlande, où elle fructifie; dans les montagnes de l'Écosse, de la Basse-Bretagne, près Morlaix, dans la Forêt Noire, à la cascade de Garol- drau près Baden, et près de Bagnères de Bigorre, dans les Pyrénées, où elle est abondante, mais stérile. Wilson l'indique aussi en Angleterre et M. Rabenhorst, dans son Bryotheca, en publie des échantillons récoltés à Penzance, ( 195 RHYNCHOSTEGIUM Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES. Modaique et UE TU, 0e. R-"TENRELUN: Dioïque. Nervure de la feuille n’atteignant pas la moitié de la longueur du limbe . . . . + > R: conrerTuu. Nervure atteignant presque le sommet de la feuille. Feuilles fortement dentées; plante aquatique . R. RUSCIFORME. Feuilles obscurément dentées ; plante terrestre. R. MURALE. R. tenellum Schimp.; Æypnum tenellum Dicks. Monoïque. Tige rampante, irrégulièrement ramifiée, à ramules courts, dressés. Feuilles étroites, lancéolées, den- tées, munies d'une seule nervure très-apparente et atteignant le sommet. Capsule courte, ovale, penchée, à opercule grand, rostré. Pédicelle court et lisse. Plante plus petite dans toutes ses parties que les autres du même genre. Hab. Vieux murs, rochers, rarement sur la terre. — Ruines du château de Beersel près Bruxelles (Nob.), Warneton (West.), Bouillon et Frahan (Gravet et Delognce). Cette espèce, nouvelle pour la flore, se retrouvera probablement sur d’autres points du pays. L’habitat favori de cette mousse est contre les murs dans les vieilles ruines. M. Schimper dit qu’on est toujours sûr de la rencontrer dans les vieux châteaux. R. confertmm Schimp.; Hypnum confertum Dicks.; Kx Rech., cent. HT, 6; Pancovia conferta Kx FI. des JA REA EC EP Hab. Sur les pierres, les murs ombragés, les racines des vieux arbres. — Knesselaare (Kx), bois de la Cambre (Nob.), Hasselt (Bamps), Mons (West.). ( 194) THAMNIUM Schimp. T. alopecurum Schimp.; Kx F4. des F1, 1, 79 ; Hyp- num alopecurum L.; Kx F1. de Louv., 51; Mich. F1. du Hain., 506; 1. arbusculum Brid.; West, H,C.B., fase. 21, n° 1004. Hab. Lieux sombres et humides des bois, rochers ombragés. — Vry- bosch, entre Houthulst et Langemarck (Kx), Fond-de-Forêt près Magnée (Nob.), Bouillon (Delogne), Groenendael près Bruxelles (Nob.), Louvain (Kx), Hainaut (Michot). HYPNUM Schimp. emend. ANALYSE DES ESPÈCES. A. Tissu foliaire peu dense ; cellules des angles, à l’inser- üuon des feuilles, différant peu des autres cellules de la base. Limnobix. H. PALUSTRE. AA. Tissu foliaire très-dense; cellules des angles ordi- nairement quadrangulaires, très- différentes des autres. . Euhypnu. I. Tiges couvertes d’un feutre brun fauve. a. tReuillestentières SON RE ET COMMUITATENE aa. Feuilles dentées en scie . . . . . … . H. mricinux. IL. Tiges dépourvues de feutre brun fauve. a. Tige très-régulièrement pennée; feuilles sans nervure. 6. Tige ordinairement couchée ; capsule courte et TERRE DE OR EN Se AT MOTEUSGUNE 66. Tige ascendante ; capsule allongée, courbée H. Crisra-casrRENsIs. aa. Tige plus ou moins irrégulièrement pennée ; feuilles ordinairement nerviées. (195) + Feuilles enflées, imbriquées, cochléarifor- mes ({), subénerves . . . H. scorrroines. ++ Feuilles ni enflées, ni cochléariformes. a. Feuilles ondulées-rugueuses . H. rRucosuu. aa. Feuilles Jamais ondulées-rugueuses. * Feuilles déjetées d’un côté, ordinairement falciformes. b. Nervure nulle ou très-courte et bi- furquée. æ. Opercule rostré. . H. CUPRESSIFORME. xx. Opercule non rostré , . . . H.pRatexse. bb. Nervure très-apparente, atteignant ordinairement le sommet de la feuille. r. Plantes dioïques. s. Gazon vert jaunâtre passant au brun doré ; feuilles fortement re- coubées en faucille , , . . HT. SexDrNERr. ss. Gazon ne passant pas au brun doré; feuilles moins fortement recourbées . Cu 00 HT ADUNCUM: rr. Plantes monoïques. z. Pas d’anneau capsulaire. . H. riuiraxs. 22. Un anneau capsulaire. v. Feuilles sillonnées . . . . H. uxcixarum. vv. Feuilles non sillonnées . . H. REvOLVENS. ** Feuilles non déjetées d’un côté, non falciformes. m. Feuilles étalées, squarreuses. t. Nervure atteignant la moitié du limbe en longueur. . . . H. cHRYsOPHYLLUM. tiMNervure Que NN QUIL STELLATUM. nun. Feuilles non squarreuses. æ. Tige presque simple . . . . H. sTRAMINEUN. xx. Tige plus ou moins pennée. (1) Cochléariforme, en forme de cuiller. (M6 0) + Tige robuste, dépassant souvent 2 décim. en longueur. . H. cicanreu. ++ Tige grêle, ne dépassant guère 1 décim. u. Feuilles nerviées. a. Feuilles entières. . . . H. cormrouvx. aa. Feuilles finement dentées. H. punum. uu. Feuilles sans nervure. r. Pas d'anneau capsulaire . I. Sennevenr. rr. Un large anneau capsulaire, H. cusrrbarum. H. palustre L.; Dill. Hist. Musc.; Kx FL. des FL, I, 88 ; Mich. FT. du Hain., 526 ; Hocq. Fl. de Jem., 257; Limnobium palustre Br. et Schimp. ab. Sur les pierres et les pieux le long des ruisseaux, — Entre Leupe- ghem et Etichove (Kx), Beloeil (Hocq.), Mons (CL. Dumont), Magnée (Nob ). Cette plante est sujette à de nombreuses variations. H. chrysophyllum Brid.; Æf. polymorphum var. chryso- phyllum Br. et Schimp. Bryol. Europ. Tige grêle, rameuse. Feuilles ovales-lancéolées, à aréolations peu serrées, munies d’une seule nervure dépas- sant peu la moitié du limbe. Capsule oblongue-cylindri- que, un peu courbée, à opercule brièvement apiculé. Pédi- celle flexueux. Plante d’un vert jaunâtre à reflets dorés. Hab. Champs et rochers calcaires. — Ste-Cécile (Gravet et Delogne). Cette espèce, dont j'ai donné la diagnose d’après les échantillons pu- bliés par H. Müller (Westfalen’s Laubmoose) et d'après la description qu’en fait M. Rabenhorst dans son ÆXryplogamen-Flora, a été récemment signalée en Belgique. Quoique je n’aie pas vu d'échantillons de la localité où elle est citée je n’hésite pas à la mentionner. Comme M. H. Müller la dit très-commune sur les champs et les rochers calcaires, il ne serait donc pas étonnant qu’on la signalât sur beaucoup de points de la région ardennaise. Elle fructifie très-rarement. (197 ) H. stellatum Schreb.; Kx FT. des Fl., 1, 82, Rech., cent. 1, 8. Hab. Bords des mares et des ruisseaux, marais. Dunes entre Raversyde et Middelkerke (Kx), Ostende, (Nob.), Bouillon (Delogne). H. cupressiforme L.; Kx F1. de Louv., 55, F1. des Fl., I, 87; Mich. FI. du Hain., 527; Hocq. F1. de Jen, 297; BlickiCat-19% West. H. CB: Masc.h, n° 154. Hab. Bois au pied des arbres. Cette espèce est des plus polymorphes. L'énumération et la description de toutes ses variétés et de toutes ses formes rempliraient des pages entières, si toutefois il était possible d'exprimer par des mots les varia- tions sans nombre qui se rencontrent dans ce type({). M. Schimper donne sept variétés dont les caractères paraissent assez constants et assez précis pour pouvoir être définis. Toutes ces formes existent en Belgique. 6. tectorum Schimp.; Kx F1. des Fl., 1, 88; West. A. C. B., fase. 4, no 154. Hab. Toits de chaume. 7. ericetorum Schimp.; Kx F7. des Fl., I, 88. Hab. Bruyères. — Entre Bloemendaal et Ruysselede (Kx), Lierre, Turnhout, St-Job près Bruxelles (Nob.). d. uncinulatum Schimp. Plante plus petite dans toutes ses parties. Feuilles plus fortement courbées en faucille, plus petites. Pédicelle plus court. Opercule longiroste. (1) Bruch et Schimper Bryol. Europ., VI, Mon. Hypn., 26. 16 ( 198 ) Hab. Sur les troncs d'arbres. — Environs de Bruxelles (Nob.), Namur (Bllek). . flliforme Brid.; Kx F1. de Louv., 55, Fl.des FL., I, 88. Tige très-allongée, filiforme. Opercule plus ou moins rostré. Hab. Sur les arbres, chênes, saules, sapin et hêtres. — Gand (Kx), forêt de Soigne (Nob.), Hainaut (Mich.). fY mamillatum Schimp. Rameaux allongés, filiformes. Opereule mamillaire non rostré. Hab. Sur les arbres. — Forêt de Soigne (Nob.). 1. elatum Schimp. Tige robuste, ascendante. Feuilles plus grandes et plus larges, ovales- oblongues, d’un roux doré. Hab. Sur la terre dans les bruyères humides. — Goé près Verviers (Nob.). Q. longirostrum Schimp. Tige grêle, rameuse. Feuilles moins falciformes. Opercule longuement rostré. Hab. Sur les racines dénudées des arbres. — Bois de Laerebeck à Ganshoren près Bruxelles (Nob.). Kickx mentionne en outre une variété lacunosum Brid., dont il donne la description suivante : Rameaux ascendants, presque toujours flexueux- courbés, plus épais. Feuilles plus concaves, très-distinctement lacuneuses sur leur face convexe, d’un jaune fauve ou roussätre et luisantes. Urne généralement oblongue et peu courbée., — Sur le versant des digues om- bragées, entre Zelzaate et Zuiddorpe. H. molluscuin dw. (Voy. Rech. Bryol., fase. P). H. Crista-castrensis. L. (ibidem). Cette rare espèce a été récoltée dans les sapinières à Zonhoven (Lim- ourg); j'en ai vu des échantillons bi aractérisés dans bier bourg) ; j l hantillons bien caractérisés dans l’herbier de (199 ) M. A. Thielens. Elle peut done, contrairement à ce que j’avançais dans mon 4er fascicule, être admise définitivement comme indigène. H. uncinatuan Ildw.; Kx F1. de Louv., 56. Hab. Sur les pierres et les bois putrescents. — Malines (Kx), Hainaut (Mich.), Curange (Bamps). H. revolvens Sw. Monoïque. Plante profondément cespiteuse, molle. Tige ascendante ou dressée, rameuse. Feuilles denses, déjetées d’un côté, recourbées en faucille, molles, uniner- viées, entières, non sillonnées, à cellules hyalines des angles d'insertion peu nombreuses, allongées et non qua- drangulaires; feuilles périchétiales intérieures plus larges, plus brièvement acuminées. Capsule penchée, à anneau large. Hab. Dans les marais. Cette espèce parait avoir été trouvée à Frahan par M. Delogne. Comme je n’ai point vu d'échantillons provenant de cette localité, je donne la diagnose d’après Bruch et Schimper. C’est done en faisant mes réserves que je cite provisoirement cette espèce comme faisant partie de la flore. M. Schimper l'indique principalement en Suède et en Norwége. M. Les- quereux l’a aussi découverte dans les tourbières du Jura. H. fluitans L. (Voy. Rech. Bryol., fase. D. A été retrouvé à Stockroy par M. Bamps. H. adunçcumm [dw. (ibidem). H. Sendtneri Schimp. (ibidem). H, filicinum L.: Kx F1. de Louv., 56 (excel. var. f), F1. des FI., 1, 86. Hab. Lieux humides, au bord des ruisseaux, sur les pierres et les bois putrescents. — Entre Exaarde et Moerbeke (Kx), Aywaille (Nob.), Hainaut (Mich.), Fond-de-Forét près Magnée (Nob.). (200?) H. comimutatum Hdw. Tige ascendante, pennée, couverte de nombreux fila- ments radiculaires confervoïdes et de paraphyiles. Feuilles rigides, déjetées d'un côté, courbées en faucille, ovales- lancéolées, à base dilatée, à nervure épaisse. Capsule longuement pédicellée, arquée, à opercule convexe, conique. Plante dioïque. Hab. Sur les rochers calcaires arrosés. — Vallée du moulin de Bussenol près Vance, sur le calcaire jurassique (Nob.). C’est par erreur qu’on à indiqué autrefois cette espèce dans les marais de la Campine. a H. rugosum Ebhrh. Hab. Lieux arides, toits de chaume, rochers. — Rochers calcaires entre Namur et Dinant (Nob.), Haltinne (Bllek), Goé près Verviers (Nob.). Cette espèce est extrêmement abondante à ces stations, mais je ne l’ai pas encore vue en fructification. H. pratense Koch. Tige flexueuse, dressée, irrégulièrement ramifiée. Feuilles à nervure peu apparente, ordinairement très- courte et bifurquée ; celles des ramules plus ou moins recourbées en faucille et déjetées d’un même côté. Cap- sule recourbée, à opercule conique et à anneau capsu- laire large. Hab. Dans les prés humides et tourbeux. Cette plante parait avoir été trouvée par MM. Gravet et Delogne à Fra- han, Noire-Fontaine et Gedinne, mais je n’en ai point vu d'échantillons provenant de ces lieux. M. Schimper cite un fait curieux sur la reproduc- tion de cette plante. « L’inflorescence, dit-il, est celle des Camptothe- cium et de quelques-unes des grandes espèces de Dicranum; ear les fleurs mâles sont également de jeunes plantes de l’année provenant des sporules qui ont germé sur la plante-mère, sur laquelle elles se fixent ( 201 ) tantôt à la tige, tantôt aux feuilles, moyennant de nombreuses radicelles ; après l'évacuation des anthéridies, ces petites plantes se déssèchent, ou, mises en contact avec la terre, elles continuent à se développer en pous- sant des rameaux au-dessous du périgone pour constituer alors une plante femelle fertile, » H. scorpioides L. (non Schulz); Kx Rech., cent. IV, 10 ; ZE. fuscum Schleich. Hab. Marécages des bois. — Renaiz (Kx), Luxembourg (Funk). H. cordifolium Idw.; Kx F1. des F1, 1, 85; West. et Van Haesendonck Cat., 5. Hab. Lieux humides, tourbières. — Coxyde près Furnes (Kx), tour- bières de la Campine (West. et VH. I. c.), Etterbeek près Bruxelles, Nieuport (Nob.). H. stramineum Dicks.; Kx F1. de Louv., 54; Libert PI. Crypt. Ard., fase. 1, n° 8; Mich. F1. du Hain., 527 ; Dek. et Pass. Cat. Brux., 59. Hab. Bruyères humides. — Aerschot (Kx), Lierre, Bonheyden (Nob.), Hainaut (Michot), Frahan, Bouillon, Corbion, Bellevaux, Louette-St-Pierre, Rienne, Willerzie (Gravet et Delogne). Cette espèce doit exister aussi sur nos côtes, car j'en ai trouvé des débris dans des’‘tourbes recueillies à Blan- kenberghe par M. Eug. Coemans. H. cuspidatum L.; Bllck Cat., 10; Kx FE. de Louv., 55, Fl. des Fl., 1, 85; West. H. C. B., fase. 7, n° 508; Mich. Ft. du Hain., 598 ; Dek.etPass. Cat. Brux., 59. Hab. Bois humides, prairies ombragées. — Commun partout, mais rare- ment en fructification. H. Schreberi Willd.; Kx F1. des Fl., 1, 85; H. muticum Sw.; Kx El. de Louv., 5%; Mich. F1. du Hain., 528; West. H.C. B., fase. 7, n° 508. Hab. Bois, bruyères boisées, dunes. — Commun partout. ( 202 ) H. purum L.; West. H. C. B., fase. 1, n°8; Kx F1. de Louv., 54; Bllck Cat., 9; Mich. F1. du Hain., 527 ; H. illecebrum Dek. et Pass. Cat. Brux., 59. Hab. Bois, prairies, ete. — Commun partout, mais rarement en fructi- fication. HYLOCOMEUM Schimp. ANALYSE DES ESPÈCES. A. Des paraphylles ; feuilles peu ou point squarreuses. 1. Tige régulièrement bipennée . . . . . : H. sPLENDENS. 2. Tige irrégulièrement pennée. Paraphylles longues et laciniées, bi-tripennées. H. Oakesir. Paraphylles courtes, peu ou point divisées . . I. BREVIROSTRE, B. Point de paraphylles ; feuilles squarreuses. Feuilles triangulaires-lancéolées . . . . . . IL rriIQuETRüM. Feuilles ovales-lancéolées. Feuilles des ramules faleiformes, tournées du IMÉME COLE PES NE DEC ENT AE TOREUN: Feuilles des ramules non falciformes, étalées en tous sens. . H. sQuanrosum. H. splendens Schimp.; Hyprum splendens Hdw.; West. H. C. B., fase. 13, n°611; Hocq. F1. de Jem., 257 ; Kx F1. de Louv., 57, F1. des F1., I, 80 ; Bllck Cat., 95; I. proliferum L. FI. Suec. (non Spec.); Dek. et Pass. Cat..Brux:, 59. Hab. Dans les bois. — Commun partout, mais rarement en frueti- fication. H. Oakesii Sulliv.; 1. fimbriatum Br. et Schimp. Bryol. Europ. Voir pour cette rare espèce le {er fascicule de mes Recherches bryolo- giques. ( 205 ) H. loreum Schimp.; Æypnum loreum L.; Kx F1. de Louv., 50, F1. des F1., I, 81. Hab. Dans les bois. — Grammont, Rooborst, La Panne (Kx), Boitsfort, Ganshoren près Bruxelles, Lierre, Turnhout (Nob.). Moins commun que les deux espèces suivantes. H. squarrosum Schimp.; Hypnum squarrosum L.; Kx F1. de Louv., 50, F1. des Fl., I, 81; Dek. et Pass. Cat. Brux., 59; Hocq. F1. de Jem., 257. Hab. Bois et prés humides. — Commun H. triquetruem Schimp.; Hyprum triquetrum L.; Blick Ca KT FE - deLouv.; 351, Fl" des RIRE; Dek.etPass. Cat. Brux., 59; West. H.C.B.,fasc. 15, Ha 610: Hab. Partout dans les bois. Petiles observations sur quelques plantes critiques, par Armand Thielens. SUPPLÉMENT (1). ELcucanthemum pallens Gay forma glauca ; L. subglaucum de Larem- bergue; de Martrin-Donos Ft. Tarn.; L. montanum Koch et mult. auct. (non L.); Bellis montana folio obtuso crenato Magnol. Bot. Monsp. — Il est probable que le nom prineeps doit être L. atratum DC. et que le Chrysan- themum atratum L. ne diffère de cette plante que par les écailles de la calathide moins pâles ou même noirâtres. (1) Ce supplément se compose de quelques feuillets des Petites observations qui se trouvaient égarés lors de l'impression du Builetin précédent. ( 204 ) Helichrysum scrotinum Boiss. — Cette plante ne nous semble qu'une forme de l'A. angustifolium DC. à feuilles plus vertes quoiqu’un peu plus longues. Centaurea pratensis Thuill. — C’est un synonyme du C. nigrescens de Martrin-Donos Ft. Tarn. (non Willd.). Dans cette forme, l’akène est nu: ou légèrement aigretté, et parfois sur le même pied. Le caractère tiré de l’aigrette n’est done pas constant. Centaurea capitata Koch ex Bor. — Nous rapportons cette plante au C. nemoralis Jord. (C. nigra Bor. Ft. centr., non L.) qui nous semble la même espèce que le €. microptilon Godr. et Gren. Elle est très-voisine du C. consimilis Jord., dont l'involuere est plus päle, mais ce caractère peut tout au plus servir à distinguer une variété. ‘entaurea pectinata L. — M. Jordan a démembré lespèce lin- néenne pour créer ses €. rufescens et pectinata. Ce démembrement est-il légitime ? Taraxacum laevigatum DC. — Il a parfois les akènes rougeûtres et c’est alors le T. erythrospermum, forme élevée à tort au rang d’espèce. Thrinela hispida Roth. — Plante du midi de la France qui nous à été envoyée sous ce nom avec un ? par M. Loret. Annuelle dans les vignes, dit-il, elle devient pérennante ou du moins bisannuelle dans les sols incultes des bords des routes. Nonobstant cela, nous la considérons comme un vrai T. hispidu Roth qu’on donne comme annuel, tandis que le T. ira serait vivace. On confond fréquemment ces deux plantes, qui forment deux espèces distinctes, surtout par le caractère tiré des akènes, et qui est plus important, eroyons-nous, que celui basé sur la durée de ces plantes. Le T. hispida à le bec des akènes inférieurs beaucoup plus allongé que ceux de T. hirta et les akènes extérieurs ne sont pas striés au travers comme dans celui-ci. Au sujet de la durée du T. hispida, nous pouvons dire que le Scleranthus annuus devient aussi bisannuel hors des cultures, ainsi que er albus. Lctrea - -ramosissima All. — Cette plante se distingue du £L. vimi- ned par sé port buissonneux et sa petite taille; mais on n’y voit guère d’autres” var Ceux-là suflisent-ils pour en faire une espece dif- férente ? #5. mieraciunÿ compositum Lap. — M. Timbal-Lagrave, après avoir cultivé cette! plante, lui a donné le nom de . Loreli; mais outre que £ ( 205 ) M. Fries a donné ce nom à une autre espèce des Pyrénées, nous croyons que le nom de Lapeyrouse doit être maintenu et que l’Æ. compositum, dont les pédoncules et les calathides portent souvent trois sortes de poils, varie sous ce rapport et peut tromper quand les poils simples, les glandu- leux, ou bien les tomenteux font défaut. Hieracium mosanum Crépin. — Cette plante doit, d'après M. Fries, se rapporter au {7. bifidum Koch seu Æ. rupicolum Fries. Hicracium crinitum Sibth. (d'Étrurie). — La plante connue sous ce nom en Étrurie est bien le A. crinitum des botanistes italiens, mais le vrai IL. crinitum de Sibthorp est bien différent. La plante que nous a adressée M. Caruel est, pensons-nous, l’A. italicum Fries Epicrisis, 107. D'après le savant auteur du Prodrome de la Flore de Toscane, l'H. crinitum d'Italie diffère de celui de Grèce en ce qu’il est moins chargé de poils. Voilà du moins toute la différence qu’on y trouve, et c’est pourquoi quelques-uns le considèrent comme une variété. Pour ceux qui y voient une espèce, c’est l'A. Virga-aurea Coss. M. Caruel ne connait pas l'A. étalicum Fries. Chlora ARTS A — Dans notre dernière note, nous émettions des doutes sur la légitimité spécifique des €. serotina et imperfoliata. Voici ce que M. Grenier nous écrit à ce sujet : Ces deux plantes sont sans doute très-voisines, mais elles sont spécifiquement distinctes. Ainsi le C. serotina a des feuilles plus larges, soudées à la base, et la ligne de soudure, plus longue, est arquée en dessous et rarement presque rectiligne, tandis que le C. imperfoliata a les feuilles plus étroites, arrondies et libres à la base ou faiblement soudées avec ligne de soudure ascendante; de plus le calice du C. imper/foliata a les divisions soudées à leur base dans leur tiers ou leur quart, tandis qu'elles sont à peine soudées dans le C. serotina. ( 206 ) BIBLIOGRAPHIE. Tndex criticus Butomacearum, Alismacearum, Juncagi- nacearumque hucusque descriplarum, auctore Fr. Buchenau (1). Nous avons déjà mentionné un précédent travail de M. Buchenau concernant les Joncaginées (2). Cet auteur, comme on le voit, a étendu ses recherches à deux familles voisines, les Butomées et les Alismacées. Son nouvel Zndex criticus est un mémoire précieux pour ceux qui s'occupent de la taxonomie. Il est, pensons-nous, superflu de faire ressortir l’importance des recherches qu’exige toute révision d’une famille végétale. Pour classer, coordonner, la foule des synonymes, pour ramener les formes élevées à tort au rang d'espèce à leur vraie place, il faut longtemps chercher et méditer, et il faut, en outre, se trouver dans la position de pouvoir faire de suffisantes investigations dans les livres et les herbiers. Nous ne pouvons guère analyser ici un travail de cette nature; disons seulement qu'à la suite du tableau des espèces et variétés de chaque famille, se trouvent de nombreuses notes taxonomiques et phytographiques. Ajoutons que les Butomées comptent quatre genres : Butomus L., Hydrocleis Commers., Limnocharis Humb. ct Bonpl., Tenagocharis Hochst.; les Alismacées, six : Alisma L., Damasonium Juss., Echinodorus L.-C. Rich., £lisna Buchen. (constitué par l'Alisma natans L.), Limnophyton Miq., Sagittaria L. Enfin aux pages 44 et #5, M. Buchenau décrit un Sagittaria inédit (S. papillosa). (1) Broch. in-&, de 61 pages ; Brême, 1868. (Extrait des Abhandlungen des naturwissenschaftl. Vereines zu Bremen.) (2) Bull., VI, 256. ( 207 ) Flore exotique qu’il convient de cultiver dans les serres d'un jardin botanique, par Adalbert Schnizlein, édition fran- caise publiée par Edouard Morren (1). Dans la préface de cet ouvrage, l’auteur émet ces judicieuses réflexions : « Un jardin botanique ne doit pas essayer de ramasser et d’emmagasiner le plus de plantes possible : il doit s’efforcer de former une collection choisie et coordonnée d’après les besoins de la science et les conditions particulières qui lui sont faites. Ces conditions sont relatives, il est vrai, mais, on le sait, elles ne sont pas en général des plus brillantes. IT faut savoir se borner et appliquer ses ressources avec convenance. On ne peut hésiter, par exemple, entre une serre à palmiers et un aquarium, celui-ci est indispensable pour le développe- ment de divers végétaux aquatiques du plus grand intérêt au point de vue de la physiologie et de la morphologie, et par conséquent de première nécessité. Une serre spéciale pour les palmiers, au contraire, est un luxe dont, à la rigueur, on peut se passer et, puisqu'il faut se borner, quelques jeunes et petits palmiers représentent convenablement cet aspect de la végé- tation et suffisent pour faire connaître leur port, leurs fleurs et leurs fruits. » Guidé par le principe d'utilité, M. Schnizlein a fait un choix de plantes de facon à répondre aux véritables besoins de la science. Il termine sa préface par ces lignes qui méritent la plus sérieuse attention : « Il nous paraît désirable, dans l’état actuel des choses, de voir chaque jardin botanique ajouter à sa collection générale une collection particulière, à laquelle il accorderait une considération exceptionnelle et (5) In-8e, de 159 pages; Gand, 1868. (Extrait du Bulletin de la Fédéra- tion des Sociétés d’horticulture de Belgique, 1866.) ( 208 ) qu'il tâcherait de pousser aussi loin que possible. Chacun en cela suivrait son impulsion personnelle d’après les conditions dans lesquelles il se trouve. Les principales familles ou tribus du règne végétal se trouveraient ainsi réparties dans les jar- dins d'Europe de la manière la plus utile. Les Palmiers, les Dracaena, les Cycadées, les Fougères, les Orchidées, les Broméliacées, les plantes bulbeuses, végétaux du Cap de Bonne-Espérance ou de la Nouvelle-Hollande ou bien d’autres groupes peuvent servir d'exemple. » Somme toute, la Flore exotique est un recueil où les direc- teurs de jardins botaniques trouveront de très-utiles ren- seignements et nous devons féliciter notre confrère M. Morren d'en avoir donné une traduction francaise. Plantes de serres, par Edouard Morren(). Ce travail est extrait des rapports du jury international pour l'Exposition universelle de Paris. Dans le premier cha- pitre, qui forme introduction, M. Morren rappelle quelques traits de la vie de Sir Joseph Paxton, le hardi architecte du palais de cristal. Dans le 2° chapitre intitulé : Impor- tance de l’horticulture, l’auteur envisage l’horticulture, sous différents points de vue. Il nous la montre favorisée par les souverains et par la haute noblesse qui s’impo- sent de lourds sacrifices pour édifier des jardins somptueux et pour faire venir de loin des plantes rares et curieuses; il nous cite une ville comme Paris consacrant chaque année des sommes considérables pour créer et entretenir de (1) Broch. in-8o, de 75 pages ; Paris, 1867. ( 209 ) nombreux squares, des promenades et des parcs, où les jardi- niers municipaux réalisent de véritables merveilles; il nous fait voir aussi l’horticulture comme la mère de l’agriculture, puisqu'elle fournit à celle-ci de nouvelles plantes alimen- taires; enfin il la signale comme faisant l’objet d’un commerce important dans plusieurs contrées de l’Europe. C'est encore elle qui a joué le plus grand rôle dans l’introduction des quin- quinas en Asie. Au sujet de l’introduction et de la culture des quinquinas dans l'ile de Java, dans l'Inde, etc., M. Morren entre dans des détails pleins d'intérêt. L'’horticulture enfin aide puissamment aux progrès de la botanique en permettant aux gens de la science d'étudier vivants une foule de végétaux exotiques. Dans une 5° chapitre intitulé : Progrès et décou- vertes de l’horticulture, l’auteur nous rappelle les nombreuses explorations botaniques entreprises dans nos temps et fait l'énumération des plantes les plus remarquables qui ont été découvertes. Ce chapitre, le plus étendu des trois, est rempli de détails extrêmement intéressants et qui témoignent d’une riche érudition. Ce travail a été très-favorablement aceueilli à l'étranger et a été traduit en allemand. Monographia generis Osmundae, auctore D° J. Milde(l). Le D: Milde trouve dans les Fougères une mine pour ainsi dire inépuisable. Voilà coup sur coup plusieurs travaux consi- dérables qu'il publie sur ce beau groupe de plantes, groupe qui lui fournira longtemps encore de belles monographies à traiter. Celle des Osmondes avait déjà été ébauchée dans ses (1) Un vol. in-8, de IV-140 pages, avec 8 planches; Vienne, 1868. ( 210 ) Filices Europae et Atlantidis(l), mais iei elle est travaillée à fond. Les trente et une premières pages sont consacrées à un aperçu historique, où l’auteur passe en revue tous les écri- vains qui ont parlé avec quelques détails des Osmunda, en commencant par Lobel (1576) et en finissant par le plus récent M. J.-E. Bommer (1867), dont le travail a été publié dans notre recueil((2). Cet historique met le lecteur à méme de comparer et de juger ainsi de la marche qu'ont suivie les choses. La deuxième division de l'ouvrage, comprenant vingt pages, concerne la description de tous les organes, rhizome, racines, feuilles, fructifications, et des phénomènes de la germination. Les spores des Osmondes conservent peu de temps la faculté de germer; enlevées à la plante vivante puis semées immédiate- ment, elles entrent facilement et très-promptement en germi- nation. C'est ainsi que des spores fraiches d’Osmunda rega- lis, semées le 12 juin, montraient déjà, dès le jour suivant, les premiers signes de germination; les 2° et 5° jours, l’épis- pore laissait percer un petit mamelon qui prenait bientôt la la forme d’une radicelle. À la date du 12 août, le prothalle était développé et portait de nombreuses anthéridies, la plupart insérées sur les bords inférieurs de sa moitié postérieure. M. Milde chercha pendant longtemps et en vain les archégo- nes, qu'il Ünit cependant par découvrir, mais en très-petit nombre, 1-2, sur la nervure médiane du prothalle. En janvier, près de sept mois après le semis, il n’y avait encore aucune apparence de feuilles sur le prothalle. Sur le point de livrer son travail à la presse, l’auteur recevait le compte rendu d’une séance (21 janvier 1868), de la Gesellschaft der 1) Bull, NI, 457. (2) Ibid, V. (RDA) naturforschenden Freunde, de Berlin, où son ami le D Kny avait exposé ses recherches sur le prothalle de lOsmunda regalis. Celui-ci a également constaté que les anthéridies ne naissent pas seulement sur la face inférieure de la partie posté- rieure du prothalle, mais qu'il s'en développe un grand nombre sur les bords, et parfois exceptionnellement sur les bords de la face supérieure. Les archégones, qui sont en grand nombre (souvent au delà de 100), sont alignés sur deux rangs continus à la face inférieure de la nervure médiane. Celle-ci, comptant au centre jusqu'à dix assises de cellules, parcourt complétement le prothalle. Quant à l'évolution de l’archégone, elle s'éloigne beaucoup de ce que M. Hofmeister à figuré pour les Polypodiacées, et se rapproche sensiblement de celle que M. Pringsheim attribue au Salvinia. Les 5° et 4° sections de la monographie traitent de la place que doit occuper le genre Osmunda et de la classification de de ses espèces. Dans la 7° section, nous trouvons quelques explications sur l’origine du nom générique. Nous traduisons : « Comme noms vulgaires de l'Osmunda, on connaît : Traubenfarn (fougère à grappe), Rispenfarn (fougère à panicule), Künigstraubenfarn (fougère royale en grappe), Kôünigsfarn (fougère royale), Mayenträublein (petite grappe de mai), Wasserfarn (fougère aquatique), Walpurgiskraut (herbe de Sainte-Vaubourg). Sur l’origine du mot Osmunda, je trouve dans le Flora Meck- lenburgs, de M. Rüper, le passage suivant : « Le nom d'Os- munda doit être d’origine saxonne. Linné (Philos. bot., p.160) range parmi les « vocabula dubia, de quibus vix constat, € qua lingua orta sint » Osinunda et Tanacetum. D'après Sibthorp, les Grecs modernes paraissent n'avoir pas de nom vernaculaire pour l’'Osmunda; les anciens Grecs ne connaissaient pas cette plante. Smith croit que le nom est saxon : Osmund, in Saxon, dit-il, is the prope name of a man, said to mean (2495) domestic peace (Engl. Fl., IV, p. 527). Osmunda serait-il bien différent de Asmund, nom encore en usage dans Île Nord comme prénom. Dans le voisinage de Landskrona en Scanie, il existe un lieu appelé Asmundtorp. » En Suède, il yaunc localité désignée sous le nom d’Osmundsberg. Asa Gray (Man. of bot.) dit: Osmunder, a Saxon name of Thor, a celtic divinity. D’après Dodoens, Pempt. IL, lib. V, cap. 2, cette plante est vulgairement nommée Osmunda en Belgique; d’après d’autres, ce nom, employé en premier lieu par Lobel Dodoens, a été originairement le nom d’une divinité. » La section la plus importante est celle consacrée à la des- cription des espèces (75 pages). Dans ses Filices, M. Milde avait déjà traité avec assez de détails six espèces de ce genre, mais ici, nous le répétons, le travail est repris et achevé avec une richesse d'étude extraordinaire. Voici le tableau synoptique tracé par l’auteur des sept espèces du genre : 1. Euosmunda Pres]. emend. Folia bipinnata. Nervatio Neuropteridis 1. Sphenopteridis. 1. O. regalis L. Pinnulis oblongis, petiolulatis. 2. O. bipinnata Hook. Pinnulis ovalibus 1. oblongis, adnatis. 5. O. lancea Thbg. Pinnulis lanceolalis. IT. Osmundastrum Presl. emend. Folia pinnata, pinnis pinnatipartitis. Nervatio Pecopteridis. 4. O. cinnamomea L. Pinnae sensim acuminatae. Sporangia cinna- momea, 5. O. Claytoniana L. Pinnae breviter acuminatac. Sporangia nigri- cantia. HIH. Plenasium Pres]. emend. Folia pinnata. Nervatio Pecopteridis. 6. O. javanica Blume. Pinnae acute-crenatae |, integerrimae. 7. O. Presliuna 3. Sm. Pinnae serratae. Après la synonymie de chaque espèce, vient la description de celle-ci, la nature de sa station, et sa dispersion géographique, (215) puis suivent les descriptions des variétés et des formes rangées d'après leurs lieux d'origine : Europe, Afrique, cc LAvEc leur histoire et leur critique. Après cela, l’auteur décrit avec de nombreux détails comparatifs les différents organes de chaque espèce ou variété. La section 9° se compose d'un Zndex Osmundarum, dans lequel la synonymie des divers types spécifiques est rangée systématiquement. Les huit planches qui accompagnent l'ouvrage permettent de bien saisir tout les développements du texte. Est-il besoin de venir répéter après d’autres que le nouvel ouvrage du Dr Milde est une œuvre consciencieuse et de beau- coup de mérite. On sait du reste que cet auteur est rompu aux travaux monographiques, qu'il traite en maitre. Nous sommes heureux de voir le mémoire de notre confrère M. Bommer eité avec honneur dans cette monographie. Les Cactées. — Histoire, patrie, organes de végétation, inflorescence, culture, ete., par Ch. Lemaire (1). Depuis longtemps, M. Lemaire s'occupe des Cactées. De 1858 à 1859, il a déterminé ct décrit un certain nombre d'espèces nouvelles. Dans la Revue horticole (1861-1867) et dans lIllus- tration horticole (1854-1868), il a publié de nombreux articles sur les plantes de cette famille. En attendant qu'il puisse faire paraître son Cactacearum monographiae tentamen, il a voulu donner un apercu de ses recherches, de sa classification et faire profiter les amateurs de Cactées de son expérience. On voit par l'éloge qu'il fait de ces plantes si curieuses qu'il les (1) Un vol. in-18, de 140 pages, avec 11 gravures ; Paris, 1868. l 17 (214) aime. Leurs fleurs magnifiques, aux teintes si variées, si riches et si éclatantes, unies à des organes végétatifs si étranges de forme, expliquent la passion de ceux qui les cultivent ct qui les étudient. Dans les notions préliminaires qui précèdent la partie systématique, l’auteur passe en revue les divers organes. Les piquants qui hérissent beaucoup de Cactées ne sont pas, selon lui, des épines, mais bien des aiguillons. 1] prétend que toutes les Cactées ont des feuilles : très-déve- loppées dans les Peirescia; petites, subulées, mais très-mani- festes, dans les Opuntia (excepté dans les Consolea); réduites à l’état de squames plus ou moins développées, mais toujours visibles, dans les autres genres, sans exception. Il dit encore qu'a part les Peirescia, le pétiole proprement dit n'existe pas dans les Cactées; dans toutes les autres, les feuilles, ou squames foliiformes, sont sessiles au sommet de de certaines gibbosités. Il donne le nom de tyléole à ce que les auteurs ont successivement appelé aréole, coussinet, coussin, nœud vital, ete. L'insertion des étamines lui a fourni, dit-il, d'excellents caractères pour les diagnoses génériques. A l'article traitant de l'ovaire, il rapporte le fait intéressant du bouturage des ovaires de certaines Cactées. L’ovaire, de même que les graines, lui a fourni des caractères distinctifs. En terminant les notions préliminaires, il fait ressortir la simili- tude de port que présentent avec les Cactées plusieurs espèces d'Euphorbes d'Afrique, et quelques autres plantes apparte- tenant à diverses familles. L'auteur divise les Cactées en 10 tribus, et en 50 genres dont un bon nombre sont de sa création. Pour chaque tribu, il expose les caractères de la tribu, ceux des genres, la nature de la station et ilénumère les types les plus remarquables. La dispersion géographique et l’étymologie forment l’objet d'articles spéciaux. Plusieurs figures sur bois représentent le port de quelques espèces. (215) Après la partie systématique, vient une suite de para- graphes sur la culture des Cactées, leur multiplication, bou- turage, etc., sur les insectes nuisibles à ces plantes, l’étique- tage, etc. Nous sommes incompétent pour juger de la valeur de ce travail, mais, confiant dans le talent reconnu de l’auteur, nous pensons que cet opuscule renferme des données qui aide- ront aux progrès de la taxonomie des Cactées et que les ama- teurs y trouveront un bon guide à suivre pour réussir dans la culture de ces plantes. Herbarium van Nederlandsche planten, par C.-A.-J.-A. Oudemans. 5 fascicules de 50 plantes; Amsterdam, 1867-1868. En 1867, nous avons annoncé la publication de cet herbier et en avons fait connaître les conditions d'abonnement (). L'éditeur a tenu la promesse de son prospectus, puisque en moins de deux ans voilà cinq fascicules publiés, ce qui repré- sente 250 plantes. Le premier fascicule a paru avec les noms de MM. Oudemans et Knuttel, mais, à partir du 2°, M. Oude- mans reste seul éditeur de la collection. Les plantes sont bien préparées, en bons et suffisants échan- tillons, qui sont libres sur des demi-feuilles de papier blanc in-folio. Chaque fascicule est renfermé dans un carton avec titre. Les étiquettes sont en partie imprimées et en partie manuserites; elles portent un numéro, le nom de la plante, sa famille, son habitation, la nature du terrain, la date de la (1) Bull, V, 407. fS x ( 2467) récolte, le nom du collecteur, et parfois des observations. On ne doit certes point s'attendre à trouver dans un herbier hollandais la richesse d'un herbier formé dans les hautes montagnes ou dans les contrées favorisées, comme certaines parties de l'Allemagne ou de la France. La Hollande est un pays de plaines basses et monotones, dont la flore est relative- ment pauvre, surtout en espèces saxophiles; mais quelle que soit sa pauvreté, son personnel floral mérite notre intérêt sous plusieurs points de vue, et une collection composée par un homme tel que notre confrère M. Oudemans doit être accueillie avec faveur. Les amateurs d'espèces rares trouveront déjà dans les cinq premiers cahiers un certain nombre de ces types dits bonnes plantes. Une heureuse inspiration qu’a eue l’auteur, c'est de publier en même temps que les phanérogames les cryptogames supérieures et les types les plus remarquables des cryptogames inférieures. Parmi les nouveautés pour la flore néerlandaise publiées, on peut citer : N° 18. Zepidium Draba L. Amsterdam. N° 45. Cynosurus echinatus L. Environs d'Amsterdam. (Espèce pro- bablement introduite.) N° 76. Vicia villosa Roth. Amsterdam. (Par inattention, on a écrit V. Cracca.) N° 160. Galinsoga parviflora Cav. Près de Norderwijk. (Cette plante exotique avait déjà été observée dès 1865.) En nous envoyant l'exemplaire de son Herbarium, dont il fait don à notre Société, M. Oudemans nous prévient qu’il s’est glissé quelques fautes de copiste dans les étiquettes de plusieurs exemplaires et que des étiquettes rectifiées seront envoyées aux souscripteurs avec le 6° fascicule. Nous félicitons sincèrement notre confrère du zèle qu'il apporte dans sa laborieuse entreprise. Nous souhaitons que tous les amateurs de botanique de son pays deviennent ses collaborateurs et lui fournissent les espèces et les formes rares où curieuses des diverses localités de la Hollande. (217) Ce pays possédera bientôt une Flore sèche qui rendra des services non-seulement aux jeunes herborisateurs qui débu- tent, mais aux botanistes en général. De l’existence limitée et de l'extinction des végélaux propages par division. Examen critique du Rapport fait à la Société impériale et centrale d'Horticulture de France, le 11 avril 1867, par L. de Boutteville (1). On doit se rappeler que, dans le tome IV de notre Bulletin (p. 591-595), nous avons parlé d’un premier travail de M. de Boutteville portant le même titre. Dans une question aussi épineuse, l’auteur devait s'attendre à rencontrer des contra- dicteurs et même des contradieteurs assez ardents. Son travail, adressé à la Société impériale et centrale d'Horticulture de France, fut renvoyé à l'examen d’une commission. Le rapport de celle-ci, fait par le D'Pigeaux, contredit la théorie de M. de Boutteville. Mais malgré toute l'autorité que ce dernier reconnait à la commission, il ne se tient pas pour battu. Il passe au crible ce rapport, démontre qu’on s’y est souvent placé à côté de la question, que les contradictions n’y sont pas rares, qu'on y avance des opinions contraires à la science. Après avoir Ju attentivement l'examen critique, on doit avouer que le rapport du Dr Pigeaux n’ébranle en rien la théorie de M. de Boutteville et que cette théorie, à cette occasion, s’est enrichie (1) Broch. in-89, de 24 pages. (Extrait du Bulletin de la Société impériale et centrale d’'Horticulture du département de la Seine-Inférieure, 186$.) (248) de plusieurs faits qui viennent de plus en plus l'étayer. Nous conseillons la lecture de cet opuscule à tous ceux qui s’inté- ressent à la question de la dégénérescence, ou, si lon veut, à la durée des végétaux propagés par division. MÉLANGES. Dans une analyse des travaux publiés à la suite du Congrès botanique de Londres (Report of proceedings), nous avions traduit un passage d’une notice de M. Maxwell T. Masters, passage conçu en ces termes : « M. Édouard Morren considère « l'existence des vraies panachures des feuilles comme étant « incompatible avecdes fleurs doubles, parce que les premières « sont des signes de faiblesse, tandis que les secondes témoi- € gnent d'une vigueur plus grande. Mais les exceptions sont si « nombreuses à cette règle qu'on ne peut, selon moi, prendre « celle-ci pour telle (1).» On se rappelle que notre con- frère M. Morren, à la séance publique de la Société tenue à Stavelot en juillet 1866, nous avait exposé ses idées sur lespana- chures, qui, selon lui, ne pouvaient exister concurremment avec des fleurs vraiment doubles. Antérieurement, il avait défendu cette théorie dans plusieurs autres circonstances. Il revient de nouveau sur cet intéressant sujet à propos d’une variété panachée de Camellia. Citant le passage rapporté ci-dessus, il met l’auteur et le traducteur au défi de prouver ce qu'ils avancent. En second lieu, répondant à M. Carrière, il établit la différence qui existe entre la coloration et la varié- gation, deux faits parfois confondus sous le nom depanachures: (1) Bull, VI, 75. (219 ) le premier étant normal, nullement produit par la maladie, par la modification de la chlorophylle, tandis que le second serait accidentel et occasionné par une affection dans la substance verte des plantes. Cette distinction établie, les exemples qu'on avait cités comme étant contraires à la théorie disparaitraient tous ou il n’en resterait que de douteux. À l'exposition d’hor- ticulture de Liége, le 20 avril dernier, M. Wiot avait exposé un Camellia au feuillage marginé de blane sur les bords et terminé par une belle fleur bien double. Mais, écrit M. Morren, la panachure n’était pas franche, il s’y mélait de la chlorose, elle était mal fixée et locale, le Camellia était greffé et greffé sur un sauvageon parfaitement sain sans aucun doute et qu'ainsi la plante n’était pas dans les conditions du défi qu’il avait porté à cet horticulteur. Il pense, en outre, que la plante sera d’une culture difficile, de floraison très-rebelle, de propa- gation très-lente et que très-probablement ses fleurs tendront à s’atrophier. M. Wiot tenait en réserve une seconde exception à la règle formulée par le professeur de Liége : c'était des Hibiscus syriacus à feuilles panachées sur tous leurs bords et portant des fleurs doubles. Ces Z/ibiscus étaient, en effet, franchement panachés, mais c'était tout, dit M. Morren; car non-seulement ils ne savent pas donner de fleurs doubles, mais ils ne savent pas donner de fleurs du tout. Ils sont déjà en retard sur les verts de la même espèce qui sont défleuris et sur les panachés à fleurs simples qui commencent à fleurir. Il est vrai qu'ils montrent un assez grand nombre du gros bou- tons, mais ces boutons sont cadues de ne s’épanouissent pas. Voilà les faits nouveaux tels qu'ils sont rapportés par notre confrère qui maintient plus que jamais lincompatibilité de la (2) Belgique horticole, septembre-octobre 1868. ( 220 ) panachure et de la duplication, Nous souhaîtons qu'il continue à remporter victoire sur ses contradicteurs et qu'il établisse solidement la loi physiologique qu'il défend depuis plusieurs années avec tant de zèle et de talent (1). — Notre confrère M. Ph. Wirtgen nous soumettait dernière- ment une forme de Rose très-curieuse à cause de l'extrême petitesse de ses folioles et de la gracilité de ses autres parties. Voici la description que nous lui avons envoyée et qui sera traduite en allemand sur l'étiquette qui doit accompagner la plante sèche, dans le prochain fascicule de l'Herbarium plan- tarum Florae Rhenanac. Rosa exilis, — Arbrisseau grêle, peu élevé. Tiges grèles et flexueuses, à entrenœuds rapprochés, à rameaux florifères très-courts (1-5 cent.), peu ou pas aiguillonnés. Aiguillons géminés sous les feuilles, petits, droits, un peu recourbés ou erochus, ou parfois droits et relevés. Feuilles très-rapprochées sur les rameaux florifères, à 2-5 paires de folioles. Pétioles un peu velus en dessus à la naissance des folioles, légèrement glanduleux, pourvus en dessous de 1 à 4 très- petits aiguillons ou inermes. Folioles très-petites (2-6 mill. de large, sur 4-15 mill. de haut), glabres, églanduleuses, ovales-elliptiques, cuspidées, ordinairement arrondies à la base, simplement dentées, à dents tres-petites, aiguës, dont quelques-unes sont surchargées d’une dent accessoire glanduleuse. Stipules glabres, ciliées-glanduleuses sur tous leurs bords, à oreillettes cuspidées. Fleurs solitaires ou réunies par 2-5. Bractées égalant ou dépassant les pédicelles, ciliées-glandu- leuses. Pédicelles assez courts (5-8 mill.), glabres et lisses. Réceptaele (tube calicinal des auteurs) ovale, glabre. Sépales réfléchis, puis cadues, lancéolés, pubescents-tomenteux en dessus, dont deux entiers et les trois autres à 4-5 paires d’appendices lancéolés-linéaires, avee (1) On nousmande que M. Masters, dansun récent numéro du Gardeners” Chronicle, s'occupe du défi que lui a porté M. Morren. Il parait qu'il y cite des faits qui sont favorables à la théorie énoncée et des on dit qui y sont contraires. ( 221 ) quelques rares glandes pédicellées sur les bords. Corolle petite, à pétales d’un rose pâle, ne dépassant pas un centimètre. Disque un peu conique. Styles assez saillants, glabres. Fruits assez petits, ellipsoïdes, celui du centre des corymbes obovoïde. Obs. — Cette plante est très-voisine du R. aciphylla Rau, dont elle difière principalement : 1° par ses pétioles glanduleux ; 2° par son réceptacle ovale ; 5° par ses sépales plus appendiculés, à appendices plus larges ; 4° par ses styles glabres ; 5° par la forme de son fruit. Cette forme, que M. Wirtgen a récoltée dans la vallée de la Nahe, végète en compagnie des Rosa canina et dumalis. — Dans une notice intitulée : Chenopodium album Auct. and its varieties (Journal of Botany, octobre 1868), M. He- wett C. Watson expose, avec d’amples développements, des expériences de culture qui prouvent, selon lui : 1° que les variétés du Chenopodium album Auct. ne se reproduisent pas identiquement de graines; 2° qu’elles ne sont en réalité que de simples variétés et non des espèces, comme le prétendent cer- tains auteurs; 5° et que les variations obtenues de semis témoignent de l'existence véritable de chainons intermédiaires que divers observateurs disent exister à l’état sauvage entre les variétés du C. album. — Le D' Franz Lagger (in Oesterreichische botanische Zeit- schrift, août 1868, n° 8) décrit un nouveau Stellaria, sous le nom de glacialis, qui se distinguerait du S. crassifolia Ehrh. par ses feuilles ciliées dans leur tiers inférieur, par ses brac- tées blanchâtres-scarieuses, par ses sépales trinerviés, ses pétales plus courts, et ses fleurs presque en ombelle au som- met des tiges. Le 9 septembre dernier, M. Wesmael nous à envoyé des échantillons frais d’un ÆReseda odorata monstrueux, en nous priant de vouloir les étudier et de publier sur eux une notice, si nous le jugions nécessaire. Malheureusement, nous n'avions ( 222 ) guére plus le temps que notre confrère pour nous livrer à un examen approfondi de cette plante, qui aurait mérité d'être représentée par une suite de figures analytiques. Nous allons tâcher de la décrire, en profitant des notes que nous avons rédigées à la hâte sur la plante fraiche et de quelques dessins. Il s’agit d’un cas de prolification médiane poussée en quel- que sorte à l’excès. Dans la partie inférieure des grappes, les fleurs étaient réduites au calice, avee un certain nombre d’étamines. Parfois l’une ou l’autre de ces étamines était remplacée par une petite fleur pédicellée (prolification axillaire), mais en grande partie atrophiée. L’axe se poursuivait du centre de l’androcée sur une longueur de 15 à 20 mill., puis se couronnait d’une cupule campanulée (eapsule ouverte et hypertrophiée). Du fond de cette cupule, s'élevait, au centre, un prolongement de laxe sur une longueur de 4 à 5 mill., axe qui se terminait, soit par une petite cupule (2° capsule ou ovaire atrophié), soit par une fleur réduite au calice et à l’androcée et du centre de laquelle se poursuivait un axe de troisième génération (4 mill.), sur- monté aussi d'une cupule. Dans ce dernier cas, la prolification était arrivée à son troisième degré. Mais dans la première eupule, existaient plusieurs fleurs pédicellées presque tout à fait incluses. Sur plusieurs pédicelles, au lieu de cette cupule, on trouvait une rosette foliacée (degré plus avancé de la disjonction de l'ovaire), formée de cinq folioles, à Vaisselle desquelles étaient piusieurs fleurs longuement pédicellées (6-10 mill.), elles-mêmes atteintes de prolification médiane. Dans d’autres fleurs, la prolification était moins compliquée et cela à mesure qu’on s'élevait plus haut sur les grappes. (235 ) NÉCROLOGIE. M. Pietro Saxcuixerri, l’un de nos membres associés, est mort à Rome, le 25 juillet dernier, à l’âge de 66 ans (1). NOUVELLES. — M. P, Bortier, l’un de nos confrères, vient de nous envoyer l'annonce d’un intéressant concours que nous nous empressons de transerire. Concours INTERNATIONAL. Prix de mille franes ou un objet d'art de même valeur. L’Association libre de cultivateurs, à Ghistelles, considérant que l’agriculture pourrait recueillir de grands avantages de la fécondation artificielle des Graminées qui croissent, en abondance, dans les dunes lon- geant l'Océan, et dont le grain, par sa ténuité, est impropre à l’alimenta- tion ; considérant, en outre, qu'il est à désirer que l’on tente le eroisement de l’une ou l’autre de ces plantes maritimes, soit avec le froment, l'orge, le seigle ou l’avoine, afin d'obtenir une hybride vivace, dont le grain puisse acquérir une valeur commerciale, institue un concours international aux conditions suivantes. Un prix de mille francs ou un objet d’art de même valeur sera décerné à celui qui présentera une hybride vivace, dont le grain possédera des qualités alimentaires. Le concours est ouvert à dater de ce jour, et le sera pendant cinq années consécutives, quoiqu'il soit ioisible aux concurrents de faire connaitre le résultat de leurs expériences dès que celles-ci auront réussi : le prix pouvant être décerné au bout de la deuxième année, si le résultat obtenu est reconnu’satisfaisant. L'hybrida- teur devra se faire entre l’une ou l’autre Graminée maritime (Elymus arenarius, Ë. giganteus, E. philadelphicus, Trilicum acutum, T. pungens, Ammophila arenaria, où toutes autres espèces maritimes du groupe Agro- pyrumn), et l’une ou l’autre céréale (froment, épeautre, seigle, orge, avoine). Ghistelles, 10 octobre 186$. Le secrétaire, P. Bortier. Le président, F. Van- dekerckhove. (1) Dans un prochain numéro, nous publierons une notice biographique, si nous pouvons nous procurer les renseignements nécessaires. (224 ) — M. C. Malaise a publié dernièrement une mince brochure ayant pour titre : Carte géologique agricole ou agronomique de Belgique. Cette brochure nous annonce la publication de la carte agronomique qui à valu à son auteur une médaille à l'Exposition universelle de Paris de f1867. Elle est à l'échelle de 1 à 200,000, en quatre feuilles et sera livrée aux souscripteurs au prix de trente francs. L'auteur a divisé la Belgique en neuf régions agricoles, savoir : 1° la région poldérienne ; 2° la région limoneuse, com- prenant la zone limoneuse proprement dite ou la Hesbaye et le pays de Herve ou Limbourg; 5° la région sablo-limoneuse ; 4° la région sablon- neuse, qui comprend les dunes, les Flandres et la Campine ; 5° la région alluviale ; 6° la région condrusienne qui se divise en une zone calcareuse et une zone quartzoschisteuse ; 7° la région crétacée ; 8° la région Juras- sique ou luxembourgeoise, qui comprend trois zones : a) calcareuse, b) argileuse ou marneuse, c) sablonneuse ; 9° la région ardennaise. — Par arrêté royal du 7 septembre dernier, M. Édouard Morren à été nommé professeur ordinaire à la faculté des sciences de l'Université de Liege. — Par arrêté ministériel du 10 octobre, M. J.-E. Bommer à été nommé professeur de botanique à l'École d’horticulture de Vilvorde. — M. M.-A. Lawson vient d’entre nommé professeur de botanique à l'Université d'Oxford. — Le DrF. Hildebrand est nommé professeur de botanique à lUniver- sité de Fribourg (Brisgau). — Le DrH. Karsten, professeur extraordinaire à l'Université de Berlin, a été appelé à Vienne pour y remplacer le professeur Unger, qui est pen- sionné. — Le professeur H. v. Mohl vient d’être nommé membre associé de la Société royale de Londres. — Le professeur Pringsheim, répondant à un appel de l’Académie des seiences de Berlin, se décide à quitter Léna, pour habiter Berlin. — George A. Walker Arnott, professeur de botanique à l’Université de Glascow, est mort le 17 juin dernier. Né à Edenshead, il fit ses études universitaires à Édimbourg. En 1821, il était recu avocat; mais sa répu- gnance à parler en publie lui fit bientôt abandonner le barreau. La pas- sion qu'il avait pour la botanique se développa par les voyages qu'il fit en France (1821 et 1825), où il fréquentales botanistes français en renom. (2% ) Son premier travail botanique fat une notice sur les Mousses de Rio- Janeiro, publiée en français, à Paris, en 1825. Il visita Genève et fit un voyage en Russie. En 1845, il fat nommé professeur à Glascow. Parmi ses principaux ouvrages, on peut citer : Prodromus Florae Indie Orientalis (en collaboration avee le Dr Wight), une monographie des Cypéracées de l’Inde, la partie botanique du voyage de Beechey, Contributions to the Flora of South-America and the Islands of the Pacific (en collaboration avec W. Hoo- ker), l’article Botany dans la 7e éd. de lEncyclopaedia Britannica, et enfin la Flore anglaise, si connue, qu’il élabora avee W. Hooker et qui est par- venu à la 9e édition. Il fit pendant plusieurs années une étude spéciale des Diatomées, dont il forma une très-riche collection. — On nous annonce que le professeur Adalbert Schnizlein est mort à Erlangen le 24 octobre dernier. — M. Richard Pearce, bien connu comme collecteur et introducteur de nombreuses plantes ornementales de l'Amérique intertropicale, est mort en juin dernier à Panama. _— La 2% livraison complétant le :16e volume du Prodromus vient d’être mise en vente. Elle renferme : les Bétulacées, par Regel, les Salicinées, par N.-J. Andersson et Alfr. Wesmael, les Casuarinées, par Miquel, les Gnétacées et Conifères, par Parlatore, les Résédacées, par J. Müller, les Cycadées, Lacistémacées, Gunnérées, Ancistrocladées, Diptérocarpées, Lo- phiracées, Monimiacées, Crypléroniacées et Helwingiacées, par Alph. De Candolle. Dans un prochain numéro, nous rendrons compte du travail mono- graphique sur les Populus, publié dans ce volume, par notre confrère M. Wesmael. — M. Thomas P. James, secrétaire de l'American Philosophieal Society, a découvert le journal de F. Pursh, l’auteur du Flora of North-America, parmi les papiers délaissés par le Dr Barton, et le publie dans le Gardeners” Monthly, de Philadelphie (Journal of Botany, août 1868). — Le 2e fascicule des Lichenes Caesarienses et Sagiensis Exsiccati, publiés par Charles Dubois Larbalestier, vient de paraitre. Il renferme les ns 51 à 100. __ Le {er volume du Flora of Tropical-Afriea, par le professeur Oliver vient d’être mis en vente par les éditeurs Reeve et Comp. — Le Dr Engelmann a fait paraître une 2e édition de son ouvrage inti- tulé : Révision of the North-American Species of the Genus Juncus. — Notre confrère J.-G. Baker a achevé la publication du Synopsis of all ( 296 ) known Ferns, de feu W. Hooker. À la mort de celui-ci, quelques feuilles de cet ouvrage étaient seules imprimées. Le nombre des Fougères décrites s'élève à 2255. — Nous avons récemment recu le prospectus de l’ouvrage suivant : Se . , ” . à ’ + ITA . Physiologie végétale ou Botanique de l’urboriculteur, par Constant Bouillot, accompagnée de 160 figures d'anatomie et d’organographie végétales, dessi- g s nées par E.-J. Dardenne et gravées par Brown. Un volume grand in-8o, de 125 pages environ. Prix 2,50. On souscrit chez l’auteur à Couvin (prov. de Namur). La talent de notre confrère M. Dardenne comme dessinateur nous promet de belles et bonnes figures pour cette publication. — La fer fascicule des Mousses de l’Ardenne, par MM. Gravet et Delogne, paraîtra le mois prochain. Avec une partie des bénéfices réalisés par l'Exposition internationale d'horticulture de Londres, le Comité administratif avait décidé la création d’une bibliothèque qu’on aurait appelée Bibliothèque Lindleyenne. Les ouvrages de botanique et d'horticulture délaissés par Lindley, qui viennent d’être achetés moyennant une somme de 15,009 francs, formeront le fond de eette bibliothèque, qui sera mise à la disposition des membres de la Société royale d'Horticulture et des amateurs d’horticulture. _— Nous lisons dans le Journal of Botany (juillet 186$) : L'inscription que le Dr J.-E. Gray a fait graver dans l’église de Heston, près Hounslow, en l'honneur de Sir Joseph Banks, porte: « {n this church is buried Tue Ricur How. Sir Joseen Baxks, Banr., €. B., President of the Royal Society from 1778 to 1820. He died at Spring Grover on the 194% of June, 1820, aged seventy-seven years. » Il n’était pas peu singulier, dit le Gardeners’ Chronicle, que rien ne rappelät la mémoire de Sir Joseph Banks dans l'église où il futinhumé et qui dépendait de la paroisse où était située sa propriété. — Nos deux bryologues ardennais, MM. Gravet et Delogne, nous commu- niquent la nouvelle liste suivante : Dicranella squarrosa Schrad. — Prairies marécageuses. — Frahan. —_ cerviculata Hdw. — Flancs des fossés dans les tourbières. — Louette-St-Pierre, Willerzie. Dicranum spuriun Hdw. — Bruyères arides. — Frahan. Grimmia montana Br. — Rochers. — Fays-les-Veneurs. Zygodon viridissimus Dicks. — Rochers. — Chiny. *Physcomitrium sphaerieum Schwägr. — Vase desséchée des étangs. — St-Cécile, Liresse. (227 ) *JFebera elongata Schwägr. — Rochers herbeux. — Orchimont. Bryum roseuin Schreb. — Pied des arbres. — Frahan, Bouillon. Bartramia ithyphylla Brid. — Rochers. — Nafraiture, Frahan, Suxy. *Fontinalis squamosa L. — Dans des eaux. — Suxy, Dohan, Cugnon, Bouillon, Frahan, à l'altitude de 200 à 550 m. Camptothecium nitens Schreb. — Prairies marécageuses. — Chiny. Brachythecium glareosum Br. et Schimp. — Rochers ombragés. — Herbeumont. — plumosum Sw. — Pierres humides. — Louette-St-Picrre, Frahan, Bellevaux, Fays-les-Veneurs *Hyocomium flagellare Dicks. — Rochers humides le long des ruisseaux. — Louette-St-Pierre. Hyprum Sommerfeltit Myr.— Vieux murs. — Bouillon, Herbeumont. — commutatum Hdw. — Lieux très-humides. — Bouillon, Frahan, Louette-St-Pierre. — filicinum L. — Prairies humides. — Frahan, Corbion, Bouillon, Chiny, Suxy. — giganteum Schimp. — Prairies marécageuses. — Chiny. Les espèces précédées d’un astérisque paraissent nouvelles pour la flore belge. Outre celle-ci, nos confrères nous eitent une douzaine de types tout à fait nouveaux pour le pays et que nous signalerons dans le prochain Bulletin. — À propos de Mousses, M. Piré nous mande qu’il déposera très-pro- chainement au local de la Société une collection des espèces décrites ou énumérées dans ses précédentes notices bryologiques. — Notre confrère M. Antoine, de Piétrebais, nous a transmis une liste des découvertes qu’il a faites dans le Brabant, liste accompagnée d’un certain nombre de plantes sèches. Nous citerons entre autres : ï Anemone ranunculoides L. — Dongelberg. Helodes palustris Spach. — Jodoigne. Corydallis claviculata DC. — Dongelberg. Reseda lutea L. — Dongelberg. Lepidium Draba L. — Par centaines de pieds près d’une ferme à Rouxmiroir. (Nous n’avons pas vu la plante.) Sanguisorba officinalis L. — Piétrcbais. Herniaria hirsuta L. — Biez. on grrr Salvia pralensis L. — Dongelberg, près la chapelle St-Laurent. ; $ (228 ) Ces découvertes sont intéressantes à plusieurs points de vue. Notre con- frère nous a aussi envoyé une forme très-curieuse d’un Centaureu (section Jacea) et que nous croyons n’avoir jamais observée en Belgique. La forme des écailles de l’involucre la rapproche un peu du €. amara des contrées méridionales, mais les feuilles, qui sont blinchâtres-cotonneuses, l'en éloignent. Ce sera probablement une variété du vrai €. Jacea, qui est du reste rare dans le pays. BIBLIOTHÈQUE. Dons faits à la Société : Index to the native and scientific names of indian and other eastern economic plants and products. Prepared under the authority of the Secretary of State for India in council, by J. Forbes Watson, reporter on the products of India; 4 vol. in-8°, London, 1868. De l'existence limitée et de l'extinction des végétaux propagés par division. — Examen critique du Rapport fait à la Société impériale et centrale d’'Horticulture de France, le 11 avril 1867, par L. de Boutteville; br. in-12°. (De la part de l’auteur.) Étude sur les stimulus d'Ortie, par J. Duval-Jouve; in-8°; 4 pl. (De la part de l’auteur.) Le mouvement dans le règne végétal, par 3. Chalon; in-12, Bruxelles 1868. (De la part de l’auteur.) Les Cactées. — Histoire, patrie, organes de végétation, in- florescence, culture, ete., par Ch. Lemaire; un vol. in-18, Paris, 1868. (De la part de l'auteur.) Herbarium van Nederlandsche planten, par C.-A.-J.-A. Oudemans; à fascicules in-folio, Amsterdam, 1867-1868 (De la part de l’auteur.) ( 229 ) Flora Europaea Algarum aquaedulcis et submarinae, auctore Ludovico Rabenhorst; 5 tomes in-8°, Leipzig, 1864-1868. (De la part de l’éditeur, M. Ed. Kummer.) En échange du Bulletin : Proceedings of the Boston Society of Natural History; vol. IL, IV, V, VI, VIL VIII et vol. XI. Condition and doings of the Boston Society of Natural His- tory as exhibited by the annual reports of the custodian, trea- surer, librarian and curators. May 1867 et may 1868; 2 vol. Annual of the Boston Society of Natural History, 1868-1869. Memoirs read before the Boston Society of Natural History; being a new series of the Boston journal of Natural History ; vol. T. Annual report of the board of regents of the Smithsonian Institution, showing the operations, expeditures, and conditions of the Institution [or the year 1866; 1 vol., Washington. Smithsonian miscellaneous collections. — List of the Foreign correspondents of the Smithsonian Institution, corrected to January 1862; Washington, May 1862, 1 v. Catalogue of the publications of the Smithsonian Institution, corrected to june 1862; Washington, june 1862, 1 v. Smithsonian Museum miscellanea; Washington 1862, 1 v. Directions for collecting, preserving and transporting specimens of natural history, prepared for the use of the Smitsonian Institution (third edition); Washington, march 1859, 1 v. Catalogue of publi- cations of Societies and of other periodieal works in the library of the Smithsonian Institution; july 1858, Was- hington, 1859, 1 vol. Smithsonian contributions to Knowledge. — Plantae Wrightianae Texano-Neo-Mexicanae : part II. An account of a 18 ( 250 ) collection of plants made by Charles Wright, A.M., in western Texas, New-Mexico, and Sonora, in the years 1851 and 1852, by Asa Gray, M. D., professor of Natural History in Harvard University; Washington, february 1855, 1 vol., 1% pl. Observations on the Batis maritima of Linnacus, by John Torrey, F. L. S.; Washington, april 1855, 1 vol. À pl. On the Darlingtonia californica, à new pitcher-plant, from northern California, by John Torrey, F. L. S.; Washington, april 4855, 1 vol. 4 pl. Plantae Fremontianae, or descrip- tions of plants collected by. Col. J.-C. Frémont in Californica, by John Torrey, F. L. S.; Washington, april 1855, 10 pl. IHlustrations of surface Geology, by Edward Hitchcoch, L. L.D., professor of Geology and Natural Theology in Amherst Col- lege; Washington, april 1857, 1 vol. 19 pl. Nereis Boreali- Americana, or contributions to a history of the marine algae of North-America, by William Henry Harvey, M. D., M. R.J. A., keeper of the herbareum of the University of Dublin, and professor of Botany to the R. D. S; Washington, may 1858, 1 vol. 50 pl. Compte rendus des séances de la Société Entomologique de Belgique, mars, avril, mai, juin, juillet, août, septembre. Bulletin de l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, 57° année, 2° série, tome 26, n° 6, 7 et 8. The Journal of the Linnean Society; vol. IX. Botany. 40 à #7 inclus. Revue Savoisienne. Journal publié par la Société Florimon- tane d'Annecy, 9° année, n° 10. Schriften der Küniglichen physikalisch-ükonomischen Gesell schaftzu Künigsberg; 8 année (1867). b de NX Hans 4 ain 2 = \s e DO d = LŸ =D [on le Lo si BALE . 3 TEE El ‘en = ee == . C 7 TO YOOX Û in. ÉCRPO ONE à ? OO OROCOO À a OCHHON0 OC À 1 LC) < )OECEÉ OO O0) Co PUDOOC E = — == eln de 5 M Auct. ad nat. del Pul Bulletin de la Socrèté royale de Botanique de Belgique. Tao. UT, - © Éretde F15. #. Var CÉEQUEL ces D TE do (TT D rc) CL ve (TT + a 2 54 2 ESS EEAONTS BJ JE A A Hu D CpO0) A DOS P_SES Ce Leces —— CA 2 se y, æ 2 Auct.ad nat. del. Hih. de N Heins. ( ToOTEX. Ætolo\-°e 5 AS Lo OC NOCECX oLofal 2 2% 1° VOA PS \el S 107, payante 210) A 970 JO +olo: ? Jl 0 O Jos) ST RQ) & re Q ex G c}= RE Auot. ad nat.del Lith, de NHeims Bulletn de la Socrêté royale de Botanique de Belsique. Tab, V De CO0É90 CH eO PET See. 1 117 je el Sy DM sn HE LACS | Auct.ad nat.del. Lith de N.Heins. Bulleun de la Societé royale de Botanique de Belsique. Ta OS 2 HEAS ph) B22)i006 | D os 21 es ; J 49 20 7) 7) 22 5 tt PME TEST EUX 4) FA AU ME Ce EL PEU CAE care LÉ op = Auct.ad nat.del. Lith.de N Heins. à (y Y: 1 Ne. Fr le de Botanique de Belgique. / te Toya ë Pulletin dela Soci AE SU EX de “ Dp0p OR lopesere PCR Tecs: seine D RE À 392 pans SE un : EE ARE OS == = ve Sous EE ———— EEE — Ath. de N Keins. Auct.ad nat.del. d Correction. A la page 108 de ce volume, le Cephalanthera xyphophyllum a été indi- qué par erreur dans la forêt d'Orval. C’est dans celle de Chiny que M. Gil- bert a découvert cette plante. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE BOTANIQUE DE BELGIQUE. —0— Séance du G décembre 1868. M. Du Mortier, président. M. J.-E. Bouwer, secrétaire général. Sont présents : MM. C. Bamps, L. Bauwens, L. Bodson, V. Capouillet, G. Carron, 3. Chalon, E. Coemans, L. Coo- mans, A. Cogniaux, F. Crépin, P. Daron, A. de Prins, Ed. de Selys-Longchamps, E. Du Mortier, A. Fontaine, T. Fontaine, F. Howse, G. Jacquemin, A.-L. Joly, T. Le- comte, H. Louis, C. Malaise, E. Marchal, E. Martens, F. Muller, L. Piré, A. Thielens, J. Thys, L. Van der Kindere, G.-C. Van Haesendonck, Ern. Van Meerbeeck, C. Van Volxem, A. Van Zuylen, J.-L. Wevyers. Le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance publique, tenue à Knocke, le 15 août 1868. IL fait ensuite l'analyse de la correspondance. L'Institution Smithsonienne accuse réception des to- mes I-V et VE, fascicules 1 et 2 du Bulletin. La Société d'Histoire naturelle de Boston accuse réception des to- mes I-V et VI, fase. 1 et 2 du Bulletin. M. Marinoni, (254) secrétaire de la Société Italienne des Sciences naturelles, prie la Société royale de Botanique de vouloir bien eom- pléter la collection de ses publications. M. Aug. Pulk, bibliothécaire de la Bibliothèque publique de Melbourne, aceuse réception des cinq premiers tomes de notre Bul- letin. M. Eugène Fournier, archiviste de la Société Bota- nique de France, annonce que le Conseil d'administration de cette Société a accepté l'échange de publications pro- posé par la Société royale de Botanique de Belgique. M. le D' D. Clos, président de l'Académie impériale des Seiences et Belles-Lettres de Toulouse, accuse réception de la col- lection du Bulletin qui lui a été envoyée en échange; il remercie la Société de cet envoi et il lui fera parvenir sous peu la série des mémoires de l'Académie de Toulouse; il prie aussi la Société d’agréer l'hommage de plusieurs opus- cules dont il est l'auteur. L'ordre du jour appelle la lecture des travaux annoncés. M. A. Thielens dépose les deux notices suivantes : Note sur le CAREX LIGERINA Bor. (Sont nommés commissaires : MM. Martinis, Van Bastelaer et Bauwens); Note sur le SENECIO BARBARAEFOLIUS Rchb. (Sont nommés commissai- res : MM. de Dieudonné, Baguet et Van Volxem.) M. G.-C. Van Haesendonck remet un travail intitulé : Florule des environs de Westerloo. — Partie méridionale de la Campine anversoise. (Sont nommés commissaires : MM. Ch. Gilbert, Van Heurck et Van Zuylen.) MM. E. Marchal et A. Hardy déposent un Cataloque des plantes plus ou moins rares de la vallée de la Meuse, de Liége à Maestricht. (Sont nommés commissaires : MM. Strail, Cogniaux et Charlier.) (255 ) M. Alf. Wesmael envoie une Notice sur les Peupliers de Himalaya, du Tibet et de la Haute Asie. (Sont nommés commissaires : MM. Morren, Grün et Goetz.) M. J. Chalon présente un opuscule intitulé : Un mot sur les jardins et les collections botaniques de Londres. (Sont nommés commissaires : MM. J. Linden, Funck et Jacque- min.) M. Bommer annonce une Note sur l’existence de mem- branes médullaires (myéloderme). (Sont nommés commis- saires : MM. Kickx, Martens et Chalon.) M. Du Mortier annonce une notice intitulée : Bouquet du littoral belge. (Sont nommés commissaires : MM. Coe- mans, Crépin et Bommer.) M. L. Piré annonce la suite de ses Recherches bryolo- giques. Conformément à l'art. 10 des statuts, M. le trésorier présente le compte rendu de la situation financière de la Société au 6 décembre 1868, ainsi que les comptes qui ont été approuvés par le Conseil. Il les soumet à la ratification de l'assemblée qui les approuve et qui lui vote des remer- ciments pour le zèle qu'il apporte à la gestion des intérêts de la Société. M. A. Thielens propose l'impression de diplômes. Cette proposition est acceptée. M. A. Cogniaux propose la publication d'une notice nécrologique sur feu Westendorp, vice-président de la So- ciété. M. l'abbé E. Coemans dit qu'il s’est chargé de rédiger cette notice, mais que, faute de renseignements qui doivent lui parvenir, il n’a pas encore pu la publier. Sur la proposition du Conseil, M. Duchartre, membre de l'Institut de France, a été nommé membre associé. (256 ) Cette nomination recoit l'approbation des membres pré- sents. D'après l'art. 12 des statuts, l'assemblée procède au renouvellement du tiers des membres sortants du Conseil dont le mandat est expiré. Sont réélus : M. Du Mortier, comme président; MM. Kickx et Francqui, comme mem- bres du Conseil; M. Bommer, comme secrétaire général. Il est procédé ensuite à la nomination d’un vice-président en remplacement de G. Westendorp, décédé. Le nombre de votants est de 55. Au premier tour de serutin, M. F. Mul- ler obtient 15 voix et M. Putzeys 11. La majorité absolue étant de 18 voix, il y a ballotage et au second tour de seru- ün M. F. Muller obtient 12 voix et M. Putzeys 20; par conséquent M. Putzeys est élu vice-président. Les membres suivants ont été recus par le conseil : Membres effectifs : MM. Dupont, directeur du Musée d'Histoire naturelle, à Bruxelles. Théodore Fontaine, étudiant à l'Université libre, Marché aux Fromages, 27, à Bruxelles. Ernest Van Meerbcek, rue Vieille-Bourse, à An- vers. V. Capouillet, rue aux Laines, 48, à Bruxelles. Van Rieseghem, pharmacien au dépôt de mendi- cité de la Cambre, à Ixelles. Membre associé : M. Duchartre, membre de l'Institut, à Paris. (257 ) COMMUNICATIONS ET LECTURES. Notice sur les Peupliers de Himalaya, du Tibet et de la Haute Asie, par Alfred Wesmael. Depuis la publication de ma monographie des Populus dans le XVI° volume du Prodromus, J'ai recu de nom- breux échantillons de Peupliers récoltés en Asie par M. de Schlagintweit (1). Ces échantillons, accompagnés de renseignements, me permettent de consigner quelques faits nouveaux relativement à la dispersion géographique des espèces et formes suivantes que je dois à la bienveil- lance de M. de Schlagintweit. P. alba x genuina (2). RENE P. nigra à genuina. — B pyramidalis. P. euphratica. P. ciliata. P. balsamifera x genuina. — B suaveolens. — 7 laurifolia. P. alba L. « genuina. — Tibet : province de Balti, (1) Ce naturaliste a parcouru l'Inde et la Haute Asie pendant les mois d'été de l’année 1856 et a rapporté de ces contrées de précieuses collec- tions botaniques. (2) Les dénominations sont celles adoptées dans le Prodromus. ( 238 ) sur les bords de la rivière Tsetanga (n° 5457) (1). — Bords de la route de Haldi à Tsorkonda (n° 5626). P. alba L. 5 mivea. — Tibet : province de Balu, au pied du mont Tsorbat (n° 6058). Ces découvertes nous donnent comme limite extrème connue pour le continent asiatique 80° à 90° de lon- gitude est du méridien de Paris, et 50° à 55° de lati- tude nord. P. nigra L. « genuina. Versant sud de l'Hima- laya : province de Kashmir, dans les endroits humides (n° 4552). — Tibet : province de Dras, sur les bords de la route de Suru à Tsringmat (n° 7215) et de Mulbe à Dras (n° 4971); province de Balti, à Shigar (n° 5582) et bords de la route de Kiris à Neru (n° 5776). P. nigra L. 5 pyramidalis Spach. — Versant sud de l'Himalaya : province de Kashmir (n° 4566). D'après des renseignements communiqués par M. de Schlagintweit, le P. nigra, quoique spontané, est fré- quemment cultivé au Tibet. P. euphratica Oliv. — Province de Balti : chemin de Kiris à Neru sur les bords de l'Indus (n° 5777). Quoique spontanée dans l'Himalaya, cette espèce est assez , ’ généralement plantée en compagnie du P. nigra. P. ciliata Wallich! — Cette très-rare espèce, que Je n'avais vue que dans les herbiers de MM. Regel et Van Heurek, a été rencontrée par M. de Schlagintweit au Tibet, (1) Les numéros entre parenthèses correspondent à ceux des échantillons de l'Herbarium Schlagintweit from India and High Asia. (259 ) dans la province de Hasara, entre la bourgade de même nom et celle de Astar (n° 6420). P. balsamifera L. : genuina. — Tibet : province de Balti, près des glaciers du Brumi Rama (n° 6001); bords du chemin entre Haldi et Tsorkonda (n° 5671); province de Dras, bords de la route de Mulbe à Dras (n° 4976); province de Hasora, près des glaciers de Masenno et de Achursbott (n° 7247); province de Gnari Khorsum (n° 7577); versant sud de l'Himalaya, aux environs de Nurpur (n° 11671). P. balsamifera L. 5 suaveolens Loud. — Tibet : province de Dras, route de Dras à Mataï (n° 6445), et de Suru à Tsringmat (n° 7220); versant sud de l'Himalaya : province de Garhval aux environs de Barkot et de Man- drassi (n° 7975). P. balsamifera L. y laurifolia. — Tibet : province de Ladak (n° 5527). D'après M. de Schlagintweit, le P. balsamifera atteint des altitudes extrèmement élevées. Au Tibet, dans la pro- vince de Gnari Khorsum, on l'observe à une hauteur de 14800 à 15500 pieds. Déjà au niveau de 15900 pieds, cette espèce ne forme plus qu'un buisson. À 15457 pieds, un arbre mesurait, en 1855, 7 1/2 pieds de circonférence sur 60 pieds d'élévation : cet arbre avait été planté. Parmi les Peupliers spontanés dans le Tibet, les espèces généralement plantées sont les P. nigra et P. euphratica. Les boisements formés par ce dernier ressemblent beau- coup à ceux de notre P. tremula. Les conditions climatériques des différentes localités où les Populus ont été observés varient singulièrement. Ainsi ( 240 ) dans le Paujab, il règne des étés très-chauds et des hivers très-froids. Ces conditions sont semblables à celles d’autres pays, Terre-Neuve entre autres, où le P. balsamifera est spontané. [Ten est de même pour certaines parties du nord de la Russie et de la Sibérie, où cette mème espèce est commune. L'extension des espèces, malgré la grande sécheresse de Kashmir, du Tibet et du Tibet central même, est des plus remarquables; toutefois elle augmente beaucoup à mesure qu'on se rapproche des régions humides de l'Himalaya. Dans la province de Kamaon, le développement des es- pèces est plus considérable que dans les autres, ce qui tient vraisemblablement à son sol qui est composé d’alluvions de l’Indus et du Gange. Cataloque des plantes plus ou moins rares de la vallée de la Meuse, de Liége à Maestricht, par E. Marchal et À. Hardy. Le pays que nous explorons offre des richesses végétales exceptionnelles : c'est ce qui nous engage à publier le résultat de nos recherches. Outre les plantes que nous avons découvertes, nous croyons utile, au point de vue de la dispersion des espèces, de citer des stations nouvelles d'un certain nombre de plantes rares déjà signalées par notre excellent ami M. Cogniaux, dans son travail intitulé : Coup d’œil sur la végétation des environs de Visé(). Nous mentionnons aussi quelques raretés découvertes dans notre (1) Voir Bull. t. IL, 1864, p. 81. (241) champ d'exploration par M. Dumoulin, pharmacien, à Maestricht. Nous ne eroyons pas nécessaire d'entrer dans des consi- dérations géologiques, hydrographiques et orographiques : elles ont été suflisimment exposées dans le catalogue de M. Cogniaux. Nous saisissons avee plaisir Poccasion de témoigner notre gratitude à notre honorable président, M. Du Mortier, et à nos confrères, MM. Crépin, Cogniaux, Martinis, Strail et Dandois, à lobligeance desquels nous avons eu maintes fois recours. Que M. Morren, qui nous a si généreusement permis de consulter sa riche bibliothèque et ses collections, veuille bien aussi agréer nos sincères remereiments. Visé, le 4 décembre 1868. Thalictrum minus L.? — Collines calcaires et peu boisées de la Mon- tagne-St-Pierre à Lannaye (Lb.). -— Abondant. (A. Hardy et E. Marchal.) Obs. — La détermination, l'identification des formes de la section du T. minus, comme nous le disent MM. Du Mortier, Crépin, Morren, Strail et Thielens, à qui nous avons soumis la difficulté, est des plus embarrassantes. Il faudrait posséder des échantillons authentiques de toutes les espèces de cette section. Remarquons que pour être le T. minus de Linné, la plante devrait être pourvue de stolons, ce qui parait lui faire défaut, car depuis deux ans que nous l’étudions, à toutes les phases de sa végétation et sur des centaines d'individus, nous pouvons certifier que nous n’en avons jamais observé la moindre trace (1). (1) M. l’abbé Strail consigne dans son rapport ce qui suit : « Depuis l’année dernière, je cultive le Thalictrum de la Montagne-St-Pierre, et bien que les trois touffes que je possède de cette espèce soient plantées dans un terrain très-convenable au développement des rhizomes, je viens de consta- ter que la souche est bien cespiteuse, sans stolons, tronquée au sommet et offrant là des bourgeons dressés à côté des restes presque détruits des tiges de l’année précédente. ( 242 ) La position géologique de la station nous semble ne pas devoir étre pris en considération, car, pour Thurmann, le T. minus L. est une espèce xérophile des roches dysgéogènes. En Lorraine, elle croit dans les terrains jurassiques. M. Lecoq la donne comme espèce des calcaires, ainsi que MM. Lloyd, Schnizlein et Frickhinger. M. Franquinet, le savant eryptogamiste de Maestricht, nous l’a appelé T. divaricatum. Quant à nous, et c’est aussi l'opinion de notre confrère et ami M. Co- gniaux, cette forme semble se rapprocher beaucoup du T. majus Jacq. D'ailleurs nous nous offrons de la procurer à ceux de nos confrères qui désireraient l’étudier. Anemone ranuneuloides L.— Prairies le long de la Berwinne à Mou- land (H.); haies humides vis-à-vis du moulin d’Aubin-Neufchâteau et bos- quets près du château Dodémont (M.). — Abondant. Anemone ranuneuloides var. 5 pedicellis geminis Lej. — Avec le précédent, mais plus rare. Myosurus minimus L. — Abondant dans les moissons. — Ferme du Temple à Visé, à Berneau (H. et M.) ; Sarolay, Mouland (M.). Ranunceulus divaricatus Schrk. — Mares le long du canal à Hac- court et Oupeye (H. et M.). — Abondant. Ranuuculus aquatilis L. var. submersus. — Mares à Lannaye (Lb.). — Assez abondant (M.). Ranunculus aquatilis L. var. peltatus. (Visé). — Assez abondant (H. et M.). Mares à Lixhe et à Lorette Ranunculus sceleratus L,— Bords d'une mare à Aubin-Neufchäteau ; fossés à Herstal, Lixhe et Wonck (Lb.). — Peu abondant (H. et M.). Helleborus foetidus L. — Bois à Altembroeck. — Très-rare (H. et M.). Nigella arvensis L. — Nous en avons trouvé quelques pieds à Devant- le-Pont (H. et M.). Probablement subspontané. Déjà indiqué dans la vallée de la Meuse aux environs de Maestricht par Lejeune (Compend., II, 191) et revu depuis par M. Malaise. Aquilegia vulgaris L. — Assez répandu dans les bois de la Montagne- St-Pierre; rare sur les rochers schisteux à Cheratte (H. et M.); assez abondant dans un bois à Fouron-le-Comte (M.). ( 245 ) Aconitum lycoctonum L, — Dans les bois derrière Castert à la Mon- tagne-St-Pierre (Dumoulin). Bcrberis vulgaris L. — Abondant à la Montagne-St-Pierre à Lannaye et Petit-Lannaye ; haies à Berneau (H. et M.); bois à Cannes (H.). Epimedium alpinum L. — Bois derrière Altembroeck. — Rare. — Probablement introduit (M.). Saponaria officinalis L — Abondant dans la vallée de la Meuse de Liége à Maestricht (H. et M.). Silene nutans L. — Commun dans les buis de la Montagne-St-Pierre à Lixhe, Lannaye et Petit-Lannaye (H. et M.). Silene Armeria L. — Quelques pieds le long du chemin de fer entre Visé et Mouland (M.). Sagina procumbens L. var. intermedia Martinis. — Peu abondant le long du chemin de halage à Basse-Hermalle (H. et M,). — Diffère du type par ses sépales appliqués sur la capsule avant et après la déhiscence. Stellaria nemorum L. — Très-abondant dans la vallée de la Berwinne de Mortroux au Val-Dieu (H. et M.) ; bords d’un ruisseau à Argenteau (M.). Stellaria uliginosa Murr. — Assez abondant dans les ruisseaux vers le Val-Dieu (IH. et M.); Argenteau (M.). Cerastium semidecandrum L. — Lieux arides de la Montagne- St-Pierre à Lannaye. — Peu abondant (M.). Cerastium quaternellum Fenzl. — Pelouses vers Dalhem. — Assez rare (N.). Cerastium repens L. — Semble naturalisé sur quelques murs à Visé (H.). O@xalis stricta L. — Commun partout (H. et M.). Impatiens Noli-tangere L. — Abonde le long de la Berwinne de Mouland au Val-Dieu (H. et M.) ; ruisseau d’Argenteau (M.). Geranium pratense L. — Rare le long de la Meuse à Visé (H. et M.) ; Hermalle (H.). Geranium sanguineum L. — Dans le bois à proximité du château de Castert sur la Montagne-St-Pierre (Dum.). (244 ) Malva moschata L. var. laciniata. — Une touffe le long de la Meuse à Cheratte (H. et M.). Polygala comosa Schk. — Pelouses vers Dalhem. — Peu abon- dant (M.). Hypericum quadrangulum L. — Assez abondant dans les haies vers Dalhem (H. et M.); Sarolay (M.); Naivagne (H.). Hypericum montanum L. — Bois à Lixhe, Lannaye et Petit-Lan- Assez abondant (M.). naye. Pyrola minor L. — Peu abondant dans le bois d’Argenteau (M.); quelques pieds avaient autrefois été observés à la même station par M. Bergeron. Reseda lutea L. — Répandu dans la vallée de la Meuse (H. et M.). Nuphar luteum L. var. minus. — Quelques pieds dans la Meuse à Lixhe (H.). Papaver hybridum L. — Dans les champs près du château de Castert sur la Montagne-St-Pierre (Dum.). Cheiranthus fruticulosus L. — Naturalisé en abondance sur les murs à Visé, Dalhem, Argenteau et Liége (H. et M.). Barbarea intermedia Bor. — Jachères au Val-Dieu. — Assez abon- dant (M.). Cardamine amara L. — Abondant le long de la Berwinne et de la Vour (H. et M.). Cardamine hirsuta L. — Lieux humides à Aubin-Neufchâteau et à l'abbaye du Val-Dieu. — Assez abondant (M.). Cardamine impatiens L. — Abondant le long de la Meuse à Her- malle (H. et M.). Braya supina Koch. — Signalé à Petit-Lannaye dans le chemin près de la frontière et sur le talus des fossés par M. Dumoulin. — Pas encore observé (H. et M.). Hesperis matronalis L. — Naturalisé le long de la Berwinne de Berneau à Dalhem (H. et M.). Brassica nigra L. — Lieux cultivés à Visé. — Ne paraît que sub- spontané (M.). (245 ) Thlaspi perfoliatum L. — Endroits sablonneux a annes, près du château de Castert. — Rare (M.). Iberis amara L. — Quelques pieds le long de la Meuse à Visé (M.). Isatis tinetoria L. — Méme observation. Rhamnus cathartica L. — Bois et haies à Lixhe (H. et M); collines boisées à Petit-Lannaye. — Commun (M.). Genista anglica L. — Bruyères à Hallembaye et Eben (Lb.) (H. et M.); Cannes (H.). — Assez abondant. Genista pilosa L. — Avec le précédent à Hallembaye (H. et M.). Ononis spinosa L. — Abondant dans le rayon de la florule. — Nous en avons vu plusieurs touffes à fleurs blanches (H. et M.). Astragalus glycyphyllus L. — Bosquet à Mouland. — Très-rare (H. et M). Meltlotus palustris Kit. — Lieux vagues à Devant-le-Pont. — Rare (M.). Melilotus albus Desr. — Endroits rocailleux à Cheratte. — Assez abondant (H.). Medicago falcata L. — Lieux incultes à Hermalle. — Très-rare (M.). Medicago denticulata Willd. — Assez abondant le long des chemins et dans les alluvions de la Meuse à Visé, Lixhe et Hermalle (M.). Medicago maeulata Willd. — Moins répandu que le précédent dans les alluvions de la Meuse à Visé et à Lixhe (M.). Lathyrus sylvestris L. — Bois à Petit-Lannaye (H. et M.); Lixhe, Warsage et Fouron-le-Comte. — Rare (M.). Lathyrus Aphaca L. — Abondant dans les moissons à Fouron- St-Pierre et Fouron-le-Comte (H. et M.); Warsage (M.); Eysden (Hollande) (H.) ; rare dans les rocailles le long de la Meuse à Visé (H. etM.). Grobus niger L.-- Bois derrière Castert (Dum.). Coronilla varia L. — Dans le bois derrière le château de Castert sur la Montagne-St-Pierre (Dum.). Onobrychis viciaefolia Scop. — Collines herbeuses entre Argenteau et Cheratte. — Assez abondant (H. et M.). (246 ) Montia rivularis Gmel, — Assez commun dans les fontaines du Val- Dieu (H. et M.). Herniaria hirsuta L. — Bords d’un chemin dans les calcaires de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Très-rare (IL.). Sedum sexangulare L. — Assez abondant sur les coteaux de Lixhe (H. et M.). Cerasus Padus DC, — Rare dans le bois de Sarolay (M); assez répandu dans les bois de Cannes (H.). Fragaria elatior Ehrh. — Bois à Sarolay (H.); Petit-Lannaye, près de la frontière. — Peu abondant (M.). Potentilla recta L. — Chemin de halage à Argenteau. — Rare (H.). ROSA. — La Montagne-St-Pierre, si souvent citée dans le cours de ce travail, est sans contredit un des points les plus intéressants du bassin de la Meuse, tant par ses belles Orchidées que par ses nombreuses et remar- quables formes de Roses. Ces dernières ont été tout particulièrement l’objet de mes recherches : J'en ai trouvé sur les rochers calcaires, ainsi que sur les collines de Richelle de très-curieuses, que j’ai soumises à nos confrères, MM. Crépin et Martinis. Je reproduis ci-dessous des descriptions et des observations que ceux-ci ont bien voulu me communiquer (M.). Rosa tomentosa Sm. — Bois et haies sur la MontagneSt-Pierre à Cannes et à Lixhe; Aubin-Neufchâteau. — Peu abondant. Obs. — J'ai rencontré, à la Montagne-St-Pierre, une Rose très-voisine de cette espèce et qui, par ses folioles presque simplement dentées et ses sépa- les persistants et redressés, rappelle beaucoup le R. intricata Crép. Rosa subglobosa Sm. — Colline boisée de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Rare (M.). Rosa cuspidata MB. — Bois et rochers. — Cannes et Lixhe, à la Monta- gne-St-Pierre, Bombaye. — Rare (M.). Rosa . ..... — Arbrisseau plus ou moins élevé. Aiguillons des tiges robustes, dilatés à la base, assez épais, inclinés, à pointe longue, subulée, droite; ceux des rameaux florifères droits, à pointe légèrement arquée, ordinaire- ment géminés sous les feuilles. Rameaux florifères allon- (247) gés, à aiguillons nombreux. Feuilles médiocres, ordinai- rement à trois paires de folioles. Pétioles tomenteux, à glandes peu nombreuses, aiguillonnés (4-5 aiguillons). Stipules glabres en dessus, pubescentes en dessous, ciliées- glanduleuses , les inférieures glanduleuses en dessous, les supérieures églanduleuses où avec quelques glandes épar- ses sur la face inférieure; oreillettes longuement cuspi- dées, plus rarement aiguës, dressées ou un peu diver- gentes. Folioles de dimension moyenne, très-brièvement pétiolulées, ovales-elliptiques, arrondies ou un peu atté- nuées à la base, aiguës où euspidées au sommet, à dents composées-glanduleuses, un peu pubescentes en dessus, à poils courts et apprimés, tomenteuses en dessous, à côte et à nervures secondaires glanduleuses et à glandes éparses nombreuses, brunätres, sur le parenchyme inter- posé entre les nervures secondaires. Bractées ovales-lan- céolées, glabres en dessus, ciliées-glanduleuses, pubes- centes en dessous, églanduleuses où présentant quelques trés-rares glandes, plus courtes que les pédicelles. Pédi- celles longs (17-25 mill.), hispides-glanduleux. Récep- tacle fructifère plus ou moins hispide-glanduleux, glo- buleux ou subglobuleux (à la date du #4 août), couronné par les sépales étalés. Sépales assez courts, peu foliacés, pubescents-tomenteux en dessus et sur les bords, hispides- glanduleux sur le dos, les plus longs à une ou deux paires d’appendices petits, à pointe étroite. Fleurs réu- nies par 2-5. Corolle... Styles médiocrement velus. Disque plan. Fruit... Hab. — Montagne-St-Pierre à Lixhe (Marchal). Obs. — Cette plante, qui ne me parait être au fond qu'une forme du R. tomentosa Auct., se rapproche .. (248 ) beaucoup du À. cuspidata MB. et doit, je pense, se ranger entre ce type et le R. dimorpha Bess., du moins entre les deux formes décrites dans l'ouest de l'Europe sous ces noms. Marschall von Bieberstein assigne à son type des aiguillons recourbés et des réceptacles flori- fères ovales : ils sont probablement subglobuleux ou ovales- arrondis dans la plante de Lixhe. Trattinnick ajoute que les fruits sont gros et ovales : ils paraissent devoir rester arrondis ou globuleux dans la plante de Lixhe. D'un autre côté, M. Déséglise (Révision de la section Tomentosa du genre Rosa, p. 9) attribue à son R. cuspidata des stipules glanduleuses en dessous (toutes probablement), des bractées également glanduleuses en dessous et des fruits ovoïdes. Cette forme, à laquelle j'ai provisoirement donné le nom de À. intermedia, à été décrite sur trois échantil- lons conservés dans lherbier de M. Armand Thielens (F. Crépin). Rosa rubiginosa L. — Bois, haies et endroits pierreux. — Très abon- dant à la Montagne-St-Pierre ; ailleurs assez rare (M.). Obs. — Plusieurs formes de ce type croissent sur les calcaires de la Montagne-St-Pierre. J'ai observé sur le même individu des réccptacles florifères entièrement hérissés de soies, pour la plupart glanduleuses, et d’autres tout à fait lisses; certains pieds m'ont offert des sépales per- sistants, dressés, sans toutefois réunir les autres caractères attribués au R. comosa Ripart. Rosa echinocarpa Ripart. — Bord du chemin de Lannaye à Emael (Lb.) (M). Rosa dimorphacantha A. Mrt. — Aiguillons iné- gaux, les uns robustes, crochus, les autres presque droits, ou droits, grèles, plus ou moins sétacés, très-nombreux. Styles presque glabres. (249 ) Hab. — Rochers à Richelle, dans la province de Liège (Marchal, 1868). Obs. — Cette plante constitue-t-elle bien une espèce ? Pour le genre Rosa, il me parait prudent de laisser de côté, du moins pour le moment, la question de l'espèce, qui, dans l’état actuel de la science, ne peut se résoudre que très-arbitrairement. Envisageant les choses à ce point de vue, je ne puis voir aujourd'hui dans ce genre qu'une multitude de formes plus ou moins bien caractérisées et souvent très-affines, formes qui toutes doivent être décrites. Quand l'inventaire général sera fait, alors seulement on pourra procéder au triage et rechercher quelles peuvent être les espèces véritables. C'est pourquoi j'ai cru devoir décrire et nommer la plante trouvée par M. Marchal, d'autant plus qu'elle pré- sente des caractères de valeur au moins égale à ceux des nouvelles formes récemment décrites. Arbrisseau touffu, rameux. Tiges à aiguillons nombreux, inégaux, les uns robustes, crochus, dilatés à la base, les autres presque droits ou droits, grèles, plus ou moins sétacés, très-nombreux. Pétioles pubescents-glanduleux , aiguillonnés en dessous. Folioles 5-7, ovales-elliptiques, arrondies où rétrécies à la base, glabres en dessus, velues et glanduleuses en dessous, surtout sur les nervures, dou- blement dentées. Stipules étroites, glabres, un peu glandu- leuses en dessous et sur les bords ; oreillettes aiguës, diver- gentes. Pédicelles souvent solitaires, hispides-glanduleux, munis à leur base de petites bractées ovales-acuminées, glabres, un peu glanduleuses en dessous, eiliées-glandu- leuses aux bords. Fruit (encore vert) ovoide-arrondi, hérissé de soies spinuliformes et glanduleuses. Sépales non persistants. Styles presque glabres. Fleurs... 20 ( 250 ) Cette forme, par ses styles glabrescents et la forme de ses folioles, semble devoir se ranger dans la tribu des Micranthae Crép.; mais d'un autre côté le mélange de deux sortes d'aiguillons est un caractère propre aux formes de la tribu des Suavifoliae Crép. Je me réserve de faire une étude approfondie de cette Rose dès que j'aurai recu des spécimens en fleurs et en fruits murs. Alors je ferai ressortir amplement les différences qui la séparent des formes voisines (A. Martinis). Rosa micrantha Déségl. — Lisière des bois et rochers de la Montagne- St-Pierre ; rochers à Richelle (M.). Rosa permixta Déségl. — Bois de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Assez rare (M.). Rosa septicola Déségl. — Croit avec le précédent. — Très-rare (M.). Rosa tomentella Lem. — Haies, lieux arides et rochers. — Visé, Lixhe, Mouland, Bombaye, Mortroux et Hermalle-sous-Argenteaux. — Assez abondant (M.). Rosa tomentella var. B corymhosa Crép. — Il en existe un buisson élevé dans une haie à Hermalle-sous-Argenteau (M.). Rosa dumetorum Thuill. — Bois et haies. — Montagne-St-Pierre à Petit-Lannaye (Lb.); Jupille. — Peu abondant (M.). Rosa urbica Lem.— Haies à Lannaye, Rickelle et Bombaye. — Assez rare (M.). Rosa canina L. — Un peu partout (M.). Rosa sphaerica Gren, — Bois de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Rare (M.). Rosa dumalis Bechst. — Abonde dans les bois et les haies. — Type très-variable. La variété à jeunes rameaux purpurins se rencontre à la Mon- tagne-St-Pierre à Petit-Lannaye (Lb.) (M.). (51 ) Rosa Reuteri God. F1. Jur., 208 et 218; Gren. FI. Jur., 258; R. Crepiniana Déségl. in Baker Rev. of the Brit. Ros., 28; Dmrt. Mon. Ros. Belg., 62; R. monti- cola à Reuteri Rap. Guid. Cant. Vaud, éd. 2, 194. =, Arbrisseau plus ou moins élevé, à jeunes rameaux assez souvent violacés et glaucescents. Aiguillons des tiges et des branches nombreux, largement dilatés à la base, fortement erochus; ceux des rameaux florifères plus ou moins nom- breux, assez grèles, crochus. Rameaux florifères plus ou moins grèles et allongés. Feuilles de grandeur variable, à 2-5 paires de folioles. Pétioles aiguillonnés, glabres ou légèrement velus en dessus, églanduleux ou présentant quelques glandes stipitées. Stipules glabres, ciliées-glan- duleuses, celles des rameaux florifères dilatées, mème ordinairement les inférieures, les supérieures très-larges, allongées, cachant les pédicelles et embrassant la base du fruit; oreillettes larges, brièvement ou assez longuement aiguës ou cuspidées, dressées, rarement un peu divergentes, à bord externe ordinairement en retraite. Folioles glabres, glaucescentes en dessous, ovales-elliptiques, rarement ova- les-suborbiculaires, plus ou moins atténuées à la base, aiguës au sommet, ou euspidées, où subobtuses, ordinai- rement simplement dentées, à dents égales ou inégales, quelques-unes chargées d’un denticule accessoire, plus rarement régulièrement ou obseurément doublement den- tées, à dents égales ou inégales, à denticules accessoires terminés par une glande, à côte inerme, églanduleuse ou un peu aiguillonnée ou un peu glanduleuse. Bractées ova- les-lancéolées, ordinairement larges, cachant les pédicelles, les égalant, les dépassant et même égalant le fruit, glabres, ciliées-glanduleuses. Fleurs ordinairement solitaires, plus (2521) rarement réunies par 2-4. Pédicelles ordinairement très- courts (5-8 mill.), rarement allongés, cachés par les sti- pules florales ou par les bractées, glabres et ordinairement lisses. Réceptacle ovoïde ou subglobuleux, lisse. Sépales plus ou moins allongés, médiocrement pubescents-tomen- teux en dessus et sur les bords en dessous, à bords pré- sentant quelques glandes stipitées, à dos églanduleux, à pointe plus ou moins élargie, trois d’entre eux appendi- culés, à appendices 1-7, étroits, entiers, parfois dentés. Corolle ordinairement d'un rose vif, médiocre ou assez grande, égalant ou dépassant les sépales. Styles velus. Disque plan. Fruit ovoide, élargi ou atténué à la base, ou subglobuleux, médiocre ou assez gros, d'un rouge orangé, devenant pulpeux avant le gel, ordinairement couronné jusqu'à complète maturité par les sépales relevés, étalés ou dressés plus où moins connivents, à la fin cadues. Var. & genuina Gren. loc. cit., 259; R. Crepiniana Déségl. pro parte; R. monticola à Reuteri Rap. loc. clt., 194; Déségl. Herb. Ros., n° 65; Bak. Herb. Ros., n° 21. — Folioles simplement dentées; pétioles non glan- duleux. Var. £ biserrata Reut. Cat., 48; R. Crepiniana Déségl. pro parte; R. subcristata Bak. Rev. of the Brit. Ros., 29; Déségl. Herb. Ros., n° 64; Bak. Herb. Ros., n° 25. — Folioles plus ou moins doublement dentées ; pétioles glan- duleux. Hab. — Les deux variétés existent sur la Montagne- St-Pierre à Lixhe (Marchal), et à Han-sur-Lesse, sur une colline élevée dite la Grande-Tinaimont (Crépin). Obs. — Quelques caractères assez saillants font recon- naitre cette Rose à première vue. Ce sont : 1° les stipules ( 255 ) des rameaux florifères dilatées, 2 des pédicelles très- courts, cachés par les stipules florales ou les bractées, 5° le fruit couronné jusqu'à complète maturité par les sépales redressés. Il y a plusieurs années, quand j'ai communiqué à M. Dé- séglise la forme qu'il a nommée R. Crepiniana, cet auteur n'appréciait probablement pas encore bien le R. Reuteri, qu'il avait rangé dans la section des Alpinae (Essai mono- graphique, 59, 1861) et c'est peut-être ce qui a été cause d'une nouvelle création. En 1865 (Observations on the different methods proposed for the classification of the spe- cies of the genus Rosa, in The Naturalist, p. 511), il rap- porte le R. Reuteri à la section des Caninae tribu des Nudae, mais il ent néanmoins ce type éloigné du R. Cre- piniana, qu'il comprend également dans cette même tribu. Une année auparavant, M. Baker (Review of the British Roses, p. 28) avait décrit le R. Crepiniana, qu'il range aussi parmi les Caninae. À l'état fructifère, notre R. Cre- piniana de Belgique ne diffère en rien du R. Reuteri, dont Je possède d'assez nombreux échantillons provenant de la Suisse et de la Savoie. Reste à savoir quelle est la couleur des pétales. M. Baker n'en parle pas; mais d'après l'échantillon en fleurs de son n° 21, ils semblent avoir été d'un rose assez prononcé. En Suisse et en Savoie, la teinte des pétales du R. Reuteri est souvent plus foncée que dans les formes ordinaires du À. canina ; M. Grenier les dit d'un rose vif. Il reste donc un léger doute sur lidentifica- tion des À. Reuteri et R. Crepiniana, identification que j'estime néanmoins légitime. Qu'est-ce au fond que le R. Reuteri? Est-ce une vért- table espèce, une simple variété, ou bien ce nom couvre- t-il plusieurs espèces de la nouvelle école. Pour le moment, (254) je me garderai d'exprimer une opinion à ce sujet. J'expo- serai seulement quelques considérations sur les caractères assignés à ce type. Quant aux aiguillons, rien ne les distingue bien nette- ment de ceux des Caninae ordinaires. La teinte violacée parfois répandue sur les tiges, rameaux et autres organes se manifeste parfois dans certaines varié- tés du À. canina. Les folioles sont variables dans leurs contours et leurs dentelures et pourraient servir à la création de plusieurs variétés où sous-variétés. Lorsqu'elles sont doublement dentées, les dents ne sont pas aussi composées que dans certaines formes du groupe du R. dumalis. Les stipules sont, en effet, remarquablement dilatées ; mais j'ai récolté certaines formes du R. canina où elles le sont autant et avec des oreillettes à peu près de même figure et ayant la même direction. Les contours et la direc- tion de la pointe des oreillettes du R. Reuteri ne sont pas tout à fait les mêmes dans les diverses plantes que je rap- porte à ce type. Dans le R. Crepiniana de Belgique et dans les R. Reuteri publiés par M. Déséglise, les spécimens de la même espèce recueillis au Salève, en Savoie et à Mont- bovon, les orcillettes sont comme je les ai décrites, c'est- à-dire à bord externe plus où moins fortement en retraite sur la ligne extérieure de la partie adhérente de la stipule, mais la retraite est nulle ou presque nulle, abstraction faite des stipules les plus supérieures, dans les n° 21 et 25 de lHerbarium publié par M. Baker, où la pointe est même un peu divergente. Mais il faut remarquer que si les ra- meaux florifères du R. Reutéri sont allongés, les stipules inférieures peuvent être beaucoup plus étroites, à oreillettes à bord externe non en retraite et à pointe plus ou moins divergente. ( 255 ) Les pédicelles sont presque toujours très-courts. Toute- fois ils peuvent être plus ou moins allongés ; c'est ainsi que sur un À. Reuteri du Salève, recueilli par M. Rapin, un pédicelle fructifère (le seul) mesure 15 mill., que deux spécimens en fleurs, récoltés à Monthovon par M. Cottet, ont des pédicelles atteignant 10 à 15 mill., tandis que les pédicelles d'échantillons en fruits qui les accompagnent ne mesurent que #, 7,7, 7, 8, 10, 11 mill. La forme du fruit est variable dans les deux variétés. Le fait de devenir pulpeux avant le gel est assez remarquable et je puis le reconnaitre dans les R. Crepiniana de Bel- gique, dans les R. Reuteri de Monthovon et de la Savoie, ainsi que dans le R. subcristata Baker. I est facile de le constater sur les échantillons d'herbier recueillis en sep- tembre et octobre, paree que le fruit comprimé pendant la dessiecation laisse apercevoir, par transparence, les akènes qu'il renferme. Cette pulposité précoce est-elle eonstante dans eette espèce? Je l'ai observée dans diverses formes des groupes des À. canina et dumalis. Nous arrivons à un point intéressant, celui de la persis- tance des sépales sur le fruit pendant la maturation. Dans le R. Crepiniana de Han-sur-Lesse, dont je parlais déjà en 1862 (Notes sur quelques plantes rares et critiques de la Belgique, fase. I, 57), à la date du 11 septembre 1861, alors que les fruits étaient mürs, les sépales, relevés et plus ou moins connivents, étaient encore verts et parais- saient véritablement persistants. Plus tard, se seraient-ils desséchés tout en restant attachés au fruit? Dans les R. Reuteri de Monthovon, au 1% septembre 1868, les sépales sont dans le même état que les précédents et il en est également ainsi dans les spécimens du Salève recueillis en septembre et dans le R. subcristata Baker du 1% sep- ( 296 ) tembre. Sur les plantes de la Montagne-St-Pierre, récoltées les 8 et 12 octobre, les sépales couronnent le fruit et y sont fermement attachés, mais ils sont desséchés et brund- tres immédiatement au-dessus du niveau du disque. Dans le R. Crepiniana publié par M. Baker (n° 21), recueilli le 50 septembre, trois fruits sont dénudés et deux autres ne portent que un ou deux sépales adhérents et desséchés. Enfin sur des échantillons du À. Reulteri rapportés du Grand Bornand (Haute-Savoie), à la date du 4 octobre 1868, par le D° Bouvier, les fruits ont, pour la plupart, perdu leurs sépales. J'ai presque tout lieu de croire que les sépales des R. Reuteri et Crepiniana après avoir été vivants sur fruit jusque vers la fin de la maturation se dessèchent en- suite, puis deviennent cadues et tombent à la fin d'octobre ou en novembre. La persistance n'est pas complète comme dans les R. pomifera, mollissima, pimpinellifolia, coro- nata, Sabini, ete., dont les sépales, comme je l'ai déjà fait remarquer, il y a nombre d'années, vivent jusqu'à la Jin de la vie du fruit, du moins dans leur partie inférieure, restent fermement adhérents au fruit jusqu’à la destruction de celui-ci. Pour moi, la véritable persistance des sépales sur le fruit, après maturité parfaite, est un caractère, une particularité biologique de la plus haute importance pour la caractéristique des espèces et sur laquelle les observateurs n'insistent pas assez. Cependant depuis que j'ai, en 1862, attiré l'attention sur ce caractère, les auteurs ÿ ont pris plus garde qu'auparavant, mais plusieurs ne le compren- nent pas bien et confondent encore la véritable persistance avec la demi-persistance. C'est du reste ce que témoignent certaines descriptions des À. annesiensis, dimorpha, cine- rascens, Andrzeiouski, comosa, ete., où l'on y dit que le fruit est couronné à maturité par les sépales persistants ; ( 257 ) or, dans ces formes, les sépales n'ont qu'une demi-persi- stance. M. Rapin, dans son Guide du botaniste dans le canton de Vaud, éd. 2, p. 194, dit que le R. globularis Franchet est rapporté au À. Reuteri par M. Boreau. Si l'identification est fondée, le R. globularis viendrait à disparaitre et descen- drait au rang de simple synonyme. Maintenant il resterait à rechercher si le R. Reuteri n'a pas été signalé et décrit avant 1852. [1 semblerait assez étrange qu'une forme aussi marquante et qui parait être largement distribuée en Europe n'ait pas attiré lattention des anciens mono- graphes. J'aurai à reparler longuement du R. Reuteri et des formes voisines, lorsqu'il s'agira de discuter la question spécifique dans la petite tribu désignée, dans mon herbier, sous le nom de Coronatae (F. Crépin). Rosa repens Scop. — Cà et là dans les endroits ombragés ou humides des bois. — Argenteau, Sarolay, Fouron-le-Comte, et vallée de ia Berwinne vers le Val-Dieu (M.) (1). « (1) M. Crépin nous a écrit une assez longue lettre concernant la classi- fication des Roses, lettre que je me permettrai de reproduire ici (M.) : « Rochefort, 51 janvier 1869. — Mon cher et honoré confrère. — Dans les « études que je fais en vue d’une Monographie générale du genre Rosa, « je suis sans cesse préoccupé de la classification des espèces de ce genre. « Dire que la classification naturelle de celui-ci est extrémement difficile, « ce n’est rien avancer de neuf. Beaucoup d'essais ont été tentés, essais « plus ou moins heureux et dont je diseuterai plus tard les mérites et les « défauts. Je suis encore loin d’être arrivé à trouver un arrangement qui « me satisfasse. En attendant, je vais vous faire part de quelques modifi- cations que j’ai apportées à la classification de M. Déséglise, selon laquelle « mes Roses sont en partie distribuées. Ces modifications sont provisoires (258 ) Cratacgus Oxyacantha L. — Observé à Visé un pied très-vigoureux, dont un très-grand nombre de fleurs présentaient 1, 2 et 5 styles bien constitués (H.). EE ———————2< ro « et nécessitent de nouvelles études; elles ont été établies surtout pour la « facilité de mes recherches et de mes observations. « Mes Pimpinellifoliae ne comprennent que les formes dont les ailes « stipulaires se dilatent brusquement au sommet pour former des oreil- « lettes très-divergentes, étalées, plus où moins profondément denticulées. « Les espèces de cette section ont pour type le R. spinosissima. J'en exclus « le R. hibernica qui pourrait bien étre une hybride, et le R. énvolul«. « A côté des Pimpinellifoliae, vient se ranger une section que je désigne « sous le nom de Sabinine et comprenant jusqu'ici : À. Sabini, R. Do- « niana, R. involuta, R. coronata, R. sabauda. « Vient ensuite une troisième section que j'appelle @rientales et ayant « pour type le À. orientalis. Elle devra peut-être comprendre : R. gluti- « nosa, R. pulverulenta, R. Heckeliana. « Les Alpinane ne peuvent comprendre le À. rubrifolia, qui doit faire « partie d’un autre groupe. « La section des Caninae, telle qu’elle est constituée par M. Déséglise, « doit être modifiée. Les subdivisions sont artificielles et tiennent éloignées « des formes très-aflines. Le À. Schultzi n’est pas une canine; il me paraît « être une hybride dans laquelle une pimprenelle à joué un rôle; les « R. montana, R. glandulosa, R. salaevensis, R. Perrieri, ne sont point « non plus de vraies canines; le À. approximala, avec ses folioles à ner- « vures secondaires glanduleuses, doit se rapprocher des À. protea, « R. pseudo-flexuosa. D'un autre côté, les R. Reuteri, R. caballicensis, «_R. discreta, R. imponens, R. Delasoi, R. falcata, semblent devoir con- « stituer un petit groupe particulier dans les canines, groupe que j'ai désigné dans mon herbier sous le nom de €oronatae. « Les Rubiginosae trib. i. glandulosue Déségl. sont hétérogènes. Les À. t0- « mentella et R. Blondaeana sont de vraies canines ; le R. Pugeti, R. pro- « tea, R. approximata, R. pseudo-fleæuosa, ete., devront peut-être former « une section particulière et distincte de celles des Caninae et Rubiginosae. « Dans mon herbier, cette section est désignée sous le nom de Setulosae. « Mes Rubiginosae sont provisoirement subdivisées en trois tribus : « a) Sepiacene, ayant pour type le À. sepium; b) Micranthae, ayant (259 ) Epilobium tetragonum L. — Marais à Lixhe, Hermalle et Lannavye. — Assez abondant (H. et M.). Epilobium obscurum Schreb. — Rare le long du canal à Lixhe (H. et M.). Oenothera hiennis L. — Cà et là le long de la Meuse de Hermalle à Liége (H. et M.); vallée humide à Sarolay (M.); bois d’Argenteau. — Peu abondant (H.). Myriophyllum verticillatum L. — Abondant dans les mares de Her- malle (H. et M.). « pour type le R. micrantha Sm. non Déségl.; c) Suavifoliae, ayant « pour type le À. rubiginosa Sm. non Déségl. J’exelus de cette section le « R. vinacea Bak. qui rentre dans un groupe artificiel que je désigne sous « le nom de ‘Frachyphyllae ct qui est formé de canines à nervures « secondaires glanduleuses. J’en exclus également les R. spinulifolia, « R. foetida et R. Bakeri. Je soupconne le R. marginata de ne point faire % « partie des Rubiginosae. « Les Tomentosae des auteurs sont subdivisées par moi en deux sections « bien distinctes, tant sous le rapport biologique, que sous le rapport mor- « phologique. « Mes Tomentosae comprennent jusqu'ici : À. tomentosa, R. cuspidata « auct. an MB.?, R. dimorpha auct. an Bess.?, R. tunoniensis, R. anne- « siensis, R. Andrzeiouski auct. non Bess., R. subglobosa, R. cinerascens, « R. dumosa, etc. « Mes Villosae comprennent : À. pomifera, R. recondita, R. Gaudini, « R. friburgensis, R. ciliato-petala, R. Grenieri, R. mollissima, R. resinosa, R. minuta, R. Andrzciovi Stev., R. Heldreichi, R. etrusca, R. arduen- nensis, ete. A € « Dans le genre Rosa, la classification des espèces et formes à une « importance capitale et tous nos efforts doivent tendre à perfectionner le « classement, afin d'arriver à une disposition naturelle. Les sectionnements « artificiels ont entrainé et entrainent encore les botanistes dans des « erreurs, dans de fausses appréciations de formes. Je ne suis pas éloigné « de croire que certains types spécifiques ont des formes, des membres, « répartis dans plusieurs sections ou tribus sous des noms différents... » << LA ( 260 ) Sanicula europaea L. — Répandu dans les bois. Eryngium campestre L. — Quelques pieds épars à Lannaye (H. et M.). Sium latifolium L. — Abondant dans les mares de Lannave (M.). Oenanthe aquatica Lmk. — Observé, dans une mare vis-à-vis de Che- ratte, une forme remarquable, présentant quelques folioles à l’involucre et qui, selon MM. Cogniaux et Devos, semble appartenir à la var. latifolia (H.). Heracleum Sphondylium L. var. angustifolium, — Le long de la Berwinne vers le Val-Dieu. — Assez rare (H. et M.). Cornus mas L, — Rochers calcaires à Bombaye. — Assez commun (M.). Saxifraga hypnoides L. — Une toufle sur un vieux four à chaux à Souvré (Visé) (IL.). Chrysosplenium oppositifolium L. — Remplit les fontaines à Saro- lay, Argenteau et Aubin-Neufchäteau (M.). Chrysosplenium alternifolium L. — Vallée humide à Aubin-Neuf- château. — Abondant (M.). Hottonia palustris L. — Abondant dans les mares de Hermalle (H.); est devenu abondant à Lannaye (M.). Limnanthemum nymphoides Lmk. — Mares à Lannaye. — Assez commun (M.). Gentiana Pneumonanthe L. — On nous l'indique à Fouron-St-Pierre. Gentiana campestris L. — Sur les hauteurs de Lixhe à la Montagne- St-Pierre. — Cette plante, si abondante l’année dernière, se montre cette année rare et chétive, sans doute à cause des chaleurs exceptionnelles de l'été. C’est ainsi qu’à la station de Cannes, nous n’avons pu en récolter un seul pied (H. et M.). Cuscuta Epithymum Murr. — Parasite sur le Sarothamnus scoparius et le Calluna vulgaris à Richeile et à la Montagne-St-Pierre. — Assez com- mun (H.et M.). Lithospermum officinale L. — Montagne-St-Pierre à Petit-Lannaye et Lixhe. — Peu répandu (H. et M.). Omphalodes verna Mônch. — Dans les bois de la Montagne-St-Pierre ( 261 ) près de Castert (Dum.). — M. Du Mortier l’y avait déjà observé autrefois en abondance, surtout dans le fond des ravins. Hyoscyamus agrestis Kit. — Bords des chemins à Cannes (H. et M.); près du château de Castert (M.). — Peu abondant. Verbascum thapsiforme Schrad. var. cuspidatum Schrad. — Quel- ques pieds à la Montagne-St-Pierre à Hallembaye (M.). Verbascum IBlatéaria L. — Lieux incultes à Devant-le-Pont et à Nivelles (Lixhe). — Rare (M.). Veronica triphylla L. — Moissons près de Castert et à Sarolay (M.); champs à Cannes (H.). — Assez répandu. Veronica praecox All. — Champs sablonneux de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Rare (M.). Limosella aquatica L. — Bords de l’abreuvoir de la ferme du château de Castert (Dum.). Linaria spuria Mill. — Lieux sablonneux à la Montagne-St-Pierre à Loën (Lixhe); moissons à Eben (Lb.); Lannaye, Naivagne (Visé) (H. et M.); Lixhe et Eysden (Hollande). — Très-abondant (H.). Pedicularis sylvatien L. — Prairies marécageuses au Val-Dieu. — Abondant (H. et M.). Rhinanthus major Ehrh.— Lisière d’un bois à Froidmont (Haccourt). — Assez rare (H. et M.). Rhinanthus Alectorolophus Poll. — Prairies à Hermalle, Fouron-le- Comte et vers Oupeye. — Assez commun (H. et M.). Utricularia neglecta Lehm. Mare entre Visé et Hermalle (M.); mares vis-à-vis de la station de Cheratte (H.). — Abondant (1). Orobanche Rapum Thuill. — Genétières de la Montagne-St-Pierre à Lixhe, Hallembaye, Houtain-St-Siméon et St-Jean-Sart. — Assez répandu (H. et M.). (1) L'un des rapporteurs, M. Cogniaux, estime que cette dernière station est la même que celle qu’il a signalée en 1864. ( 262 ) Orobanche Epithymum DC.? — Parasite sur la vigne dans un lieu cultivé à Visé, — Quelques pieds. Orobanche minor Sutt. —- Champs de trèfle à Visé, Fouron-le-Comte et Houtain. — Assez rare (H. et M.). Mentha sylvestris L. — Bords de la Meuse à Visé (I. et M.); mare à Aubin-Neufchâteau. — Rare (M.). Mentha candicans Crantz. — Quelques toufles à Lixhe (M.). Mentha viridis L. — Observé quelques pieds à Argenteau d’après les indications de M. Cogniaux. Mentha gentilis L. — Le long de la Meuse vers Petit-Lannaye (Dum.). Mentha Pulegium L. — Lieux humides à Loën (Lixhe) ; prés le long du canal à Lixhe. — Assez rare (H. et M.). Salvia verticillata L.— C’est par erreur que cette espèce a été signa- lée comme abondante. Elle n'existe qu’à la station déjà mdiquée. Origanum megastachyum Bor. — Lieux incultes à Visé, Lixhe et Richelle (M.); Froidmont (Haccourt)., — Assez répandu (H.). Calamintha officinalis Mônch. — Montagne-St-Pierre en decà du château de Castert et le long du canal près de la frontière à Petit-Lan- naye (Dum.). Melissa officinalis L. — Très-abondant dans des lieux rocailleux et incultes à Dalhem (H. et M.); moins répandu à Aubin-Neufchäteau et Her- malle (M.). Nepeta Cataria L. — Cà et là à Visé, Hermalle et Mouland (H. et M.). Lamium purpureum L. var. £ albifiorum Lej. — Haies à Dalhem (H. et M.); Mortroux (M.). — Rare. Lamium mutabile Dmrt. — Cette plante, assez répandue dans nos environs, se rencontre abondamment dans la vallée du Jœr à Cannes (H.). Galeopsis angustifolia Ehrh. — Se presente ici sous les variétés lati- folia et angustifolia, cette dernière beaucoup moins abondante (H. et M.). Galeopsis villosa Huds. — Rare sur les rochers à Mortroux (M.). ( 265 ) Marrubium vulgare L. — Assez rare aux bords des chemins à Visé et Mouland ; abonde à Cannes (H. et M.). Leonurus Cardiaca L. — Cà et là le long des haies et des murs (H. et M.). Ajuga reptans L. — Se présente à la Montagne-St-Pierre avec la tige velue sur les quatre faces. Campanula rapunculoides L. — Assez commun sur les débris des fortifications à Dalhem (H. et M.). Campanuln latifolin L. — Indiqué à Cannes par Lejeune (Com- pend., 1, 185). Phyteuma spicatum L. var. nigrum Schmidt. — Remplace le type dans les bois de nos environs (H. et M.). Sambueus racemosa L. — Lieux incultes près de l'abbaye du Val- Dieu (H. et M.); quelques buissons dans le bois de Mortroux (M.). Lonicera Xylosteum L. — Bosquet à Visé (H.); bois à Aubin-Neuf- château (M.). — Un pied à chaque station. Asperula odorata L. — Bois à Fouron-St-Pierre (H. et M.) ; La Haye (Warsage) et Fouron-le-Comte (M.). — Abondant. Galium Bocconi All. — Sur la Montagne-St-Pierre en face du château de Cannes (Dum.). Galium sylvaticeum L. — Dans les bois de la Montagne-St-Pierre (Dum.). Valerianella Auricula DC. — Décombres à Visé. — Rare (M.). Scahiosa Columbaria L. var. pumila Coss. et Germ. — Assez rare dans les pelouses arides de la Montagne-St-Pierre. — Le S. Succisa croit dans les mêmes lieux à tige très-courte et uniflore (H. et M.). Dipsacus pilosus L. — Cà et là Le long de la Berwinne de Naivagne au Val-Dieu (H. et M.). Onopordon Acanthium L. — Bords des chemins. — Haccourt (H. et M.); Basse-Hermalle (M.) ; Cannes (H.). — Assez rare. Cirsium lanceolatum Scop. var. nemorale, — Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Un pied (H. et M.). ( 264 ) Cirsium eriophorum Scop. — Dans les endroits arides de la Monta- gne-St-Pierre du côté de la Meuse (Dum.). Centaurea nigra L. — Endroits secs de la Montagne-St-Pierre à Cannes (Dum.). Centaurea Scabiosa L. — Peu abondant sur quelques coteaux à Eben (H. et M.); commun à Petit-Lannaye (M.). Centauren Calcitrapa L. — Assez répandu dans les lieux incultes à Visé, Mouland, Lannaye, Richelle et Berneau (H. et M.); très-abondant à Cannes (H.). Bidens cernuus L. — Rare le long de la Meuse à Visé et Lixhe (M.). Pyrethrum Parthenium L. — Rare le long de la Berwinne à Ber- neau et Aubin-Neufchâteau (M.). Artemisia Absinthium L. — Très-rare dans un lieu vague entre Visé et Mouland (H. et M.). Gnaphalium luteo-album L. — Endroits sablonneux et humides à Hallembaye. — Assez rare (M.). Antennaria dioeca Gäürtn. — Bruyères à Hallembaye (H. et M.). Filago spathulata Presl. — Lieux sablonneux de la Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Assez rare (M.). Pulicaria vulgaris Gärtn. — Abondant dans les alluvions de la Meuse à Naivagne (H. et M.). Aster.…....? — [l croît dans les saules, le long de la Meuse à Naiïvagne, un Aster que nous n’avons pu déterminer. M. Crépin, à qui nous l’avons sou- mis, nous dit qu’il ne se rapporte à aucune des espèces signalées en Alle- magne. Serait-ce un de ces nombreux Aster américains, si fréquemment naturalisés dans le centre de l’Europe? (H. et M.) Doronicum Pardalianches L. — Dans le bois de Castert sur la Mon- tagne-St-Pierre (Dum.). Senecio sylvaticus L. — Talus des chemins à Aubin-Neufchâteau. — Assez rare (H. et M.). Senecio viscosus L. — Très-abondant dans la vallée de la Meuse (H. et M.) ; assez rare le long de la Berwinne à Mortroux (M.). ( 265 ) Senecio paludosus L. — Commun le long de la Meuse à Naivagne (H. et M.). Arnoseris pusilla Gärtn. — Assez abondant dans les moissons à Cannes (M.). Lactuca saligna L. — Assez abondant le long de la Meuse à Cheratte, Hermalle et Visé (M.); rare à Lixhe (H.). Xanthium strumarium L. — Dans les endroits humides d’un pré à Petit-Lannaye (Dum.). Euxolus viridis L. — Rare dans les décombres à Devant-le-Pont (H. et M.). Chenopodium Vulvaria L. — Assez rare le long des chemins à Lixhe et Haccourt (H. et M.); Devant-le-Pont (M.). Chenopodium murale L.— Assez abondant au pied des murs à Visé et à Devant-le-Pont (M.). Blitum rubrum Rchb. — Bords de la Meuse à Lixhe et Visé. — Assez rare (M.). Blitum Bonus-Henricus Rehb. — Bords des chemins à La Tombe (Bombaye) et au Val-Dieu (H. et M.) ; Housse (H.). — Assez abondant. Polygonum Bistorta L. — Assez abondant le long d’une haie humide à Richelle (H.). Polygonum dumetorum L. — Assez commun dans les bois de la Montagne-St-Pierre à Petit-Lannaye (H. et M.). Parietaria officinalis L.— Rare dans des lieux ineultes à Lannaye (M.). Hippuris vulgaris L. — Très-rare dans les mares à Hermalle (M.). Assez commun dans les mares Callitriche obtusangula Le Gall. à Hermalle (M.). — Plante nouvelle pour cette zone. Callitriche verna L. — Une forme à feuilles toutes linéaires et très- allongées existe en abondance dans une mare à Lorette (Visé) (H.). Ceratophyllum demersum L. — Mares entre Oupeye et Hermalle, Lannaye (M.); Hermalle (H. et M.). — Commun. Salix triandra L. — Rare le long de la Meuse à Naivagne (M.). ( 266 ) Salix Seringeana Gaud. — Rare dans un bois humide à Richelle (H.). Obs. — Il existe dans une vallée humide du bois de Sarolay plusieurs pieds d’un Salix appartenant à la section des Capreue, mais présentant les filets des étamines soudés jusqu’au milieu, comme dans le Salix rubra Huds. (M.). Sagittaria sagittifolia L, — Abondant dans les mares à Hermalle et Aubin-Neufchâteau (H. et M.). Ornithogalum umbellatum L. — Champs à la Montagne-St-Pierre, Mouland et Fouron-le-Comte (M.); Eysden (Hollande) (H.). — Très-abon- dant. Gagea sylvatica Loudon. — Prairies le long de la Berwinne à Bom- baye. — Assez rare (M.). Gagea arvensis Schult. — Un pied dans une haie le long du chemin de fer à Visé (H. et M.). Allium ursinum L. — Abondant à Aubin-Neufchâteau et à Petit- Lannaye (M.) ; Argenteau (H. et M.). Asparagus officinalis L. — Cà et là dans les endroits escarpés de la Montagne-St-Pierre (H. et M.). Majanthemum bifolium DC. — Bois. — Fouron-le-Comte (H. et M.); Warsage et Argenteau (M.); Petit-Lannaye (H.). — Assez répandu. Paris quadrifolia L. — Ciet là dans les bois de nos environs (H. etM.). Aceras anthropophora R.Br.— Bois de la Montagne-St-Pierre, sur la limite du territoire belge (Dum.). — M. Dumoulin nous dit que cette espèce est devenue très-rare. Orchis ustulata L. — Assez rare dans une prairie sèche à Nivelles (Lixhe); très-rare dans un pré montueux entre Bombaye et Dalhem (M.). @rchis purpurea Huds. — Assez abondant dans les bois à Altembroeck et à Fouron-St-Pierre (M.). Orchis militaris L. var. stenoloba. — Observé un pied croissant avec le type à la Montagne-St-Pierre (M.). Orchis coriophora L. — Croit avec l’Orchis ustulata à Nivelles (Lixhe). — Très-rare (M.). (2040) Orchis majalis Rchb. — Prés humides vers Cannes (Dum.). Orchis Morio L. var. albiflora. — Prairies entre Bombaye et Dalhem (H.); Aubin-Neufchäteau (H. et M.). — Très-rare. Ophrys muscifera Huds. — Assez rare sur la Montagne-St-Pierre à Petit-Lannaye (H.). Gymnadenia conopsea R. Br. — Rare sur la Montagne-St-Pierre à Emael (Lb.) (H. et M.). Gymnadenia viridis Rich. — Très-abondant dans un pré montueux entre Bombaye et Dalhem (H.). Platanthera bifolia Rchb. — Assez rare dans les bois à Fouron-le- Comte (H. et M.). Platanthera montana Schmidt. — Commun dans les bois des envi- rons (H. et M.). Cephalanthera grandiflora Babingt. — Montagne-St-Pierre dans le bois de Castert (Dum.). Epipactis atrorubens Hoffm. — Montagne-St-Pierre à Petit-Lan- naye (M.). Neottia ovata Bluff. et Fing. — Commun dans les bois et quelques prairies (H. et M.). Neottia Nidus-avis Rich. — Rare dans les bois de la Montagne- St-Pierre à Petit-Lannaye (H. et M.); bois d’Altembroeck où il croît en abondance avec les Orchis purpurea et Cephalanthera grandiflora (M.). Spiranthes spiralis C. Koch. — Vu en abondance à la station de Cannes indiquée par M. Dumoulin (H. et M.). Elodea canadensis Rich. — Remplit les mares à Hermalle (H. et M.); assez rare dans la Meuse à Visé et les mares à Lannaye (M.). Potamogeton lucens L. — Commun dans les mares à Hermalle (H. et M.). Fotamogeton compressus L. — Avec le précédent, mais beaucoup plus rare (H. et M.). Potamogeton obtusifolius M. et K. — Mares entre Oupeye et Her- malle. — Rare (M.). ( 268 ) Potamogeton mucronatus Schrad, — Mares. — Hermalle et Lan- naye. — Assez rare. — Pas observé en fructification (M.). Potamogeton pusillus L. — Assez commun dans les mares à Aubin- Neufchâteau, Hermalle et Petit-Lannaye. — Se présente avec des feuilles tantôt assez larges, tantôt très-étroiles (M.). Potamogeton pectinatus L. — Dans le Jacr depuis Bassenge jusqu’à Emael (Lb.) (H. et M.). Zannichellia palustris L. — Assez commun dans les mares à Petit- Lannaye (M.). Lemna trisulea L. — Ruisseau à Petit-Lannaye (H.); entre Oupeye et Hermalle (M.). — Très-abondant. Lemna polyrrhiza L. — Près de la ferme Cromwez à Bombaye (M.); Lannaye (H. et M.). — Commun. Acorus Calamus L. — Assez abondant le long de la Meuse à Nai- vagne (M.). Typha angustifolia L. — Assez commun à Lannaye (H. et M). Luzula sylvatica Gaud, — Partout et très-abondant par places (H.et M.). Luzula nemorosa Poll. — Même observation. Luzula congesta Lej. — Peu abondant dans les bois à Argenteau (M.). Carex paniculata L. — Assez commun dans des prairies marécageuses à Lixhe et Aubin-Neufchäteau (H. et M.); assez rare à Altembroeck (M.). Carex paniculata var. simplicior Anderss. — Quelques touffes dans une tourbière à Visé (H. et M.). Carex pendula Huds. — Vallée humide à Argenteau, Sarolay et Aubin- Neufchâteau. — Abondant (M.). Carex strigosa Huds. — Abondant dans une vallée humide du bois de Sarolay (H. et M.) ; assez rare à Housse et Argenteau (H.). Carex pilulifera L. — Assez abondant dans des bruyères à Warsage (M.); Bombaye (H.). Carex digitata L. — Rare dans le bois d'Argenteau ; répandu sur la Montagne-St-Pierre (M.). ( 269 ) Carex digitata var. intermedia Crép. — Montagne-St-Pierre à Petit- Lannaye. — Rare (M.). Carex fulva Good. — Peu abondant dans une prairie derrière Fouron- St-Pierre (M.). Carex distans L. — Rare dans le fossé d’un marais tourbeux à Visé (M.). Carex rostrata With. — Marais à Altembroeck. — Commun (M.). Carex vesicaria L. — Un peu partout (H. et M.). Carex riparia Curt. — Mares le long du canal à Haccourt et dans la tourbière de Visé. — Assez rare (M.). Scirpus pauciflorus Lightf. — Dans les prés humides près de Cannes (Dum.). Scirpus Tabernaemontani Gmel. — Tourbière de Visé. — Rare (M.). Eriophorum latifolium Hoppe. — Commun dans un marais tourbeux derrière Fouron-le-Comte (H. et M.). Cyperus fuseus L. — Alluvions des bords de la Berwinne à Bombaye. — Rare (M.). Leersia oryzoides Sw. — Bords des mares à Hermalle. — Com- mun (M.). Oplismenus Crus-galli Kunth.— Vallée de la Meuse à Visé (H.etM.); Lixhe (M.). — Rare. Oplismenus Crus-galli var. aristata, — Abondant le long des mares au-delà de Hermalle (H.). Digitaria linearis Krocker. — Peu abondant dans les champs sablon- neux de la Montagne-St-Pierre à Lixhe (M.). Sctaria verticillata P. Beauv. — Lieux incultes à Hermalle et Herstal. — Assez rare (M.). Setaria glauca P. Beauv. — Champs à Emael (Lb.). — Assez répandu (H. et M.). Alopecurus geniculatus L. — Commun dans une prairie fraiche à Lannaye (M.). Alopecurus fulvus Sm. — Herstal (Cogniaux). (270 ) Phleum praecox Jord. — Rare dans un lieu ineulte à Lannaye (M.). Phleum nodosum L.— Commun dans des lieux vagues à Lannaye (H.). Acra praecox L.— Champs sablonneux à Cannes, Aubin-Neufchâteau, Richelle et à la Montagne-St-Pierre. — Commun (M.). Aera multiculmis Dmrt, — Champs sablonneux à Cannes. — Assez abondant (M.). Deschampsia caespitosa P, Beauv. var. setifolia Koch. — Rare dans des rocailles à Hermalle (M.). Avena strigosa Schreb. — Moissons à Richelle. — Assez commun (M.). Avena fatua L. — Commun dans les moissons à Mouland (M.). Koeleria cristata Pers. var. gracilis. — Pelouses à Lannaye et Petit- Lannaye (M.) ; Eben (Lb.). — Assez rare (H. et M.). Melica nutans L. — Assez commun dans les bois de Cheratte(H. et M.). Poa sylvatica Vill. — Commun dans les bois d’Argenteau (M.). Poa nemoralis L. var. firmula Coss. et Germ. — Lisière d’un bois à Argenteau. — Assez commun (M.). Bromus erectus Huds. — Très-abondant dans une clairière sur la Montagne-St-Pierre à Petit-Lannaye (M.). Bromus inermis Leyss. — Lieux herbeux à Liége. — Assez rare (H.). Bromus nitidus Dmrt. — Rare dans les moissons à Lixhe (M.). Festuca elatior L. var. pseudo-loliacea Fries. — Marais tourbeux à Visé et Herstal. — Assez commun (M.). Festuca loliacea Curt. — Avec le précédent à Visé. — Rare (M.). Festuca sylvatica Vill. — Bois à Aubin-Neufchâteau et vers le Val- Dieu. — Assez commun (M.). Brachypodium pinnatum P. Beauv. — Montagne-St-Pierre à Petit- Lannaye (M.) ; Emael (Lb.) (Limite de la zone argilo-sablonneuse.) (H. et M.); Froidmont (Haccourt) (H.). — Commun. Lolium perenne L. var. eristatum. — Rare le long d'un chemin à Aubin-Neufchâteau (H. et M.): (271) Lolium multiflorum Lmk. — Quelques pieds dans les rocailles de la Meuse à Visé (H. et M.). Lolium temulentum L. var. macrochaetum Al. Br. — Commun dans les moissons à Bombaye et à Berneau (M.); très-rare à Eben (Lb.) (H. et M.). Lolium arvense With. — Moissons à Lixhe et Devant-le-Pont. — Assez rare (M.). Nardus stricta L. — Lieux arides à Mortroux, Lixhe, Aubin-Neuf- château et à la Montagne-St-Pierre (M.); Eben (Lb.) (H. et M). — Commun. Polypodium Phegopteris L. — Assez rare dans les bois à Charneux (H. et M.). Polypodium Dryopteris L. — Assez abondant dans les bois à Aubin- Neufchäteau (M.). Polypodium Kobertianum Hoffm. — Montagne-St-Pierre à Lixhe. — Peu abondant (M.). Blechnum Spicant L. — Cà et là dans les bois (H. et M.). Scolopendrium oflicinale Sm. — Fentes des rochers à la Montagne- St-Pierre (Dum.). Asplenium Adianthum-nigrum L. — Assez abondant sur les rochers schisteux au-delà de Cheratte (H.); Mortroux (M.). Polystichum montanum Roth. — Très-rare sur un mur à Liége (EH. et M.). Polystichum dilatatum Sw. — Assez rare dans un bois à Argenteau (EH. et M.); Mouland (M.). Aspidium lobatum Sw. — Bois à Argenteau (H. et M.); Aubin-Neuf- château et Petit-Lannaye (M.). — Assez répandu. Botrychium Lunaria Sw. — Montagne-St-Pierre à Cannes (Dum.). Salvinia natans All. — Fossés le long du chemin de Cannes. — Trouvé récemment par M. Jacques, botaniste, à Maestricht. Lycopodium elavatum L. — Colline aride à Mortroux (Cogniaux). (272 ) Equisetum maximum Lmk. — Abondant dans un lieu marécageux à Altembroeck (M.). Chara hispida L. — Fossé dans un marais tourbeux à Visé, — Assez rare (M.) Chara fragilis Desv. — Remplit un ruisseau fangeux à Lannaye (H.). Plantes rares observées en dehors du rayon de cette Florule. Melilotus albus Desr. — Bords des chemins à Sivry. — Quelques toufles (H.). Orobus tenuifolius Roth. — Lisière d’un bois à Chaudfontaine (EH. et M.) ; entre Spa et Polleur (H.). — Assez abondant. Herniaria hirsuta L. — Nous l’avons trouvé à Magnée avec M. Strail. Rosa pimpinellifolia Mult. auct. — Colline aride à Verviers. — Assez abondant (H.). Rosa cinnamomen L. — Bords d’un étang à Maflles (Ht). — Deux buissons (M.). Rosa septicola Déségl. — Sur les rochers escarpés de la vallée de l'Ourthe en dessous du château de Brialmont. — Rare (M.). Rosa urbica Lem.— Rocailles au bord de la Vesdre à Goé.— Rare (M.). Sanguisorba officinalis L. — Prairie fraiche à Tilff. — Assez rare (M.). Helosciadium inundatum Koch. — Nouvelles stations à Mont- bliart (H.). Helosciadium inundatum var. terrestre H. Müller. — Mares à Sautin (Sivry). — Assez commun (H.). Anagallis tenella L. — Prairie tourbeuse à Gellick (Lb.). — Abon- dant (M.). Verbascum Blattaria L. var. 7 corolla alba Lej. — Lieux incultes à Wodecq (Ht). — Assez rare (M.). (275 ) Euphrasia ericetorum Jord. — Lieux arides vers Frasnes, — Assez rare (M.). Utricularia minor L. — Mares entre Reckheim et Neer-Hacren (Lb.). — Assez rare (M.). Mentha dulcissima Dmrt. — Bord de la Dendre à Ath; Silly. — Assez abondant (M.). Mentha viridis L. — Lieux incultes entre Tournay et Vaulx. — Assez abondant (M.). Valerianella carinata Lois. — Quelques pieds sur le talus du chemin de fer à Fraipont (M.). Chenopodium glaucum L. — Près d’une vieille forge à Montblart, en compagnie du Blitum rubrum Rchb.— Assez abondant (M.). Polygsonum minus Huds. — Lieux humides d’un bois à Hellebeeq (Ht). En compagnie de cette plante, croissait, sous les buissons, le Poa nemoralis vulgaris spongifera Gaud. (M.). Gagea arvensis Schult. — Il existe des centaines de pieds de cette plante dans les champs de blé à Lanaeken (M.). Elodea canadensis Rich. — Dans la Meuse à Mechelen-sur-Meuse. — Rare (M.). Potamogeton acutifolius Link. — Abondant dans l'étang du village de Rance (H.). Avena fatua L. — En septembre dernier, j'ai récolté, sur le bord d’un champ de pommes de terre à Frasnes-lez-Buissenal, quelques pieds de la variété remarquable mentionnée par M. Crépin dans un travail intitulé : Revue des Graminées, etce., Bull., VI, p. 597, et qu'il dit être voisine de l'A. intermedia de Lindgren. Elle différait notablement du type par ses glumelles et son rachis chargés de poils peu abondants, courts, soyeux et blanchâtres (M.). Aspidium Pseudo-lonchitis Dmrt. — Observé une toufle de cette plante, en apparence si voisine de PA. Lonchitis, sur un rocher ombragé à Fraipont (M.). 22 (274) Note sur le SENRCIO BARBAREAEFOLIUS Rchb., espèce nouvelle pour la flore belge, par Armand Thielens. La plante qui fait l'objet de cette note est une décou- verte due aux recherches de notre excellent confrère, le D' Van Haesendonck, l’infatigable explorateur de la Cam- pine anversoise. Comme elle est nouvelle pour notre flore, nous croyons devoir en donner une description. Senecio barbareaefolius Rehb. F1. exc., 244 (non Krock.); S. aquaticus B pinnatifidus Gren. et Godr. F1. Fr AS Godr Pl Lorr,2%Ed 0185905! Plante de 5-8 décimètres, glabre ou un peu aranéeuse, prenant souvent une teinte rouge vers la fin de l'été. Ra- cine épaisse, globuleuse, tronquée, garnie de fibres longues et dures. Tige dressée, anguleuse, souvent rameuse au sommet ; rameaux étalés-dressés. Feuilles d’un vert clair, quelquefois rougeàtres en dessous, glabres ; les inférieures lyrées, ovales ou lancéolées, à lobe terminal grand et rétréci au sommet ; les moyennes profondément divisées ; les supé- rieures embrassant la tige par des oreillettes incisées, pinna- tipartites, à segments latéraux obliques, linéaires ou oblongs, presque entiers. Fleurs d’un jaune vif. Calathides assez grosses, disposées en corymbe terminal assez lâche; pédi- celles épaissis au sommet, étalés-dressés, à bractées linéai- res-acuminées. Péricline hémisphérique, à folioles ovales, un peu acuminées, glabres et vertes sur le dos, scarieuses sur les bords, pubescentes et un peu maculées au sommet ; écailles du calicule 1-2, très-petites. Akènes grisâtres; ceux ( 275 ) du centre très-finement pubescents ou glabres; ceux du disque poilus. Fleurit de juin à août. Hab. — Trouvé en rares échantillons, le 14 juillet1867, dans une prairie humide à Westerloo (province d'Anvers) et retrouvé, en 1868, en spécimens un peu plus nom- breux. Florule des environs de Westerloo (Partie méridionale de la Campine anversoise.), par Constant Van Haesen- donck. Établi depuis une trentaine d'années à Tongerloo, j'ai été à même de visiter, à toutes les époques de l’année, les différentes localités qui avoisinent le chef-lieu du canton de Westerloo. Les communes que j'ai principalement explorées sont : Tongerloo, Zammel, Westerloo, Vaerendonck, Zoerle- Parwys, Oevel, Oosterloo, Eynthout, Veerle, Averbode, Hersselt, West-Meerbeek, Morkhoven, Norderwyk, Oolen, Gheel et Herenthals. Cette partie de la Campine, quoique ne présentant ni un aspect fort pittoresque, ni cultures d’une végétation bril- lante, offre cependant au botaniste des richesses qu'il ne trouverait pas réunies dans d’autres parties de la Belgique. Ce sont surtout les plantes hygrophiles qui s'offrent prin- cipalement aux recherches phytostatiques. Les immenses bruyères de la Campine, couvertes de marais et de tourbières d'un accès difliéile, promettent au chercheur intrépide une ample compensation à ses fatigues. Ce n’est pas cependant qu'il faille toujours parcourir des (12769 endroits inexplorés pour trouver des espèces rares. C'est ainsi que J'ai découvert, l'année dernière, à quelques pas de chez moi, le Carex ligerina Bor., espèce qui n'avait pas encore été rencontrée en Belgique. J'ose espérer que les indications que je vais donner engageront mes confrères à venir étudier d'une manière plus complète cette intéressante partie de notre pays, et je suis persuadé qu'ils trouveront encore ici différents sujets d'observation propres à enrichir la flore belge. Tongerloo, 5 décembre 186$. Thalictrum flavum L. — Bords des fossés et prairies tourbeuses. Wes- terloo. A. R. 6-7. Anemone nemorosa L. Bois et lieux ombragés. C. 5-4. Myosurus minimus L, — Les moissons. Hersselt, Vaerendonck. A.R. 4-5. Batrachium hederaceum Dmrt. — Ruisseaux et fossés. Veerle, Ooster- l00. A. R. 5-9. — hololeucon F. Schultz. — Mares et fossés. Westerloo, Tongerloo, Gheel. C. 5-7. — divaricatum F. Schultz. — Canal de la Campine. Herenthals. C. 6-8. — truncatum Dmrt. — Les fossés. Tongerloo. A. R. 5-8. — aquatilis Dmrt. — Ruisseaux. C. 5-8. — fluitans Dmrt. — Dans la grande Nethe. Westerloo C. 6-8. Ranunculus Flammula L. — Fossés et lieux humides. C. 6-10. — Lingua L. — Marais et tourbières. Vaerendonck, Hersselt, Gheel. C. 6-7. — acrisL. — Les prairies. C. C. 5-7. — repens L. — Lieux herbeux. C. C. 5-9. — — var. prostratus Lej. et Court. — Bords des champs et des chemins. A. R. 5-9. CT Kanunculus bulbosus L. — Prairies et bords des chemins. Tongerloo. A. R. 5-7. — arvensis L. — Moissons. Entre Hersselt et Aerschot. À. R. 5-6. — scelcratus L.— Mares et fossés. Hersselt. R. 5-9. Ficaria ranunculoides Mônch. — Lieux frais et ombragés. C. 4-5. Caltha palustris L. — Prairies marécageuses. Hersselt, Westerloo, Gheel. C. 5-6. Delphinium Consolida L. — Les moissons. Tongerloo. R. 6-7. Gypsophila muralis L. — Moissons. Entre Morkhoven et Herenthout. A.R. 7-9. Dianthus Armeria L. — Bords des champs. Averbode. R. 7-8. Lychnis dioica L. — Champs cultivés. Tongerloo. A. C. 6-7. — sylvestris Hoppe. — Lieux ombragés. Tongerloo, Zammel, Wes- terloo. A. R. 6-9. — Flos-cuculi L. — Prairies et bords des fossés. C. 5-7. Agrostemma Githago L. — Les moissons. Hersselt. A. R. 6-7. Arenaria rubra L. — Lieux sablonneux humides. C. 6-8. — serpyllifolin L. — Champs cultivés. Tongerloo, Westerloo. AR: 5-7. — trinervia L. — Bois humides et lieux ombragés. C. 4-6. Spergula arvensis L. — Cultivé et spontané. C. 7-10. — Morisonii Bor, — Lieux sablonneux. Zammel, Hersselt, Averbode. R. 4-6. — nodosa L. — Les mares et bords du canal de la Campine. Gheel. R. 6-9. Sagina procumbens L. — Lieux humides. C. 5-10. — erecta L. — Bords des chemins et terrains incultes. Tongerloo, Averbode. R. 4-6. Stellaria nemorum L.— Lieux couverts. Tongerloo. A. R. 5-8. — graminea L. — Bords des champs et lieux ombragés. C. 6-9. — glauca With. — Lieux marécageux et prairies humides. A. C. 6-7. (278 ) Larbrea aquatica St-IHil. -— Bords des fossés et champs humides. C. 5-7. Alsine media L. — Lieux cultivés. C. C. 5-11. — pallida Dmrt. — Lieux frais sablonneux. Westerloo, Tongerlro. R. 4-10. Cerastium vulgatum L. — Champs cultivés. C. 5-10. — triviale Link. — Lieux herbeux. Tongerloo, Gheel. A. R. 4-6. — viscosum L, — Champs sablonneux et pelouses sèches. C. 5-9. — semidecandrum L. — Lieux sablonneux. Westerloo, Hersselt. A. R. 5-6. — aquaticum L. — Bois humides et bords des fossés. Tongerloo, Zammel. R. 6-9. Elatine hexandra DC. — Canal de la Campine. Herenthals. R. 7-10. Linum catharticum L. — Lieux herbeux. Entre Hersselt et Aerschot. R. 6-9. — usitatissimum L. — Cultivé. 5-6. Radiola linoiîdes Roth. — Champs sablonneux humides et bruyeres. C. 6-10. O©xalis Acetosella L. — Bois couverts. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. A. C. 4-5. — corniculata L. — Jardins et lieux cultivés. Tongerloo. C. 5-10. — stricta L. — Champs cultivés et jardins. C. 5-10. Geranium dissectum L. — Lieux herbeux. Tongerloo, Oolen. A. R. 5-8. — molle L. — Bords des chemins et lieux incultes. C. 4-10. — Robertianum L.— Lieux ombragés. Tongerloo, Hersselt. A. R. 5-9. Erodlun cicutarium L. — Lieux sablonneux. Zammel, Oosterloo. C. 4-10. — pimpinellifolium Sibth. — Bords des chemins. Westerloo, Hers- selt. C. 4-10. Malva rotundifolia L.— Bords des chemins près des habitations. C. 6-10. — sylvestris L. — Près des habitations. C. 6-10. Tilia platyphylla Scop. — Cultivé. 6-7. — microphylla Vent. — Forêt d’Averbode. KR. 6-7. ( 279 ) Polygala vulgaris L. — Bois et lieux incultes. Hersselt, Oevel, Tonger- loc. A. R. 5-9. — — var. x vera DC. — Oevel. R. 5-9. — depressa Wend. — Bruyères, pelouses et bois frais. C. 5-6, Acer campestre L. — Pois et taillis. Entre Oevel et Herenthals. A. R. 5. — platanoides L. — Cultivé. 4-5. — Pseudo-platanus L. — Cultivé. 4-5. Aesculus Hippocastanum L.— Cultivé. 5-6. Evonymus europaeus L.— Bois et taillis. Hersselt. R. 5-6. Monotrepa Hypopitys L. — Sapinières. Tongerloo, Gheel, A. R. 6-7. Hypericum humifusum L. — Champs sablonneux humides. C. 6-9. — perforatum L. — Bords des champs et lieux incultes. C. 6-8. — quadrangulum L. — Prairies et lieux herbeux. Tongerloo, Wes- terloo. A. R. 7-8. — tetrapterum Fries. — Bois humides et bords des fossés. Wester- 100, Hersselt. A. R. 7-8. — pulchrum L.— Bois, bruyères et lieux incultes. Hersselt, Ocvel, Tongerloo. A. R. 7-8. — montanum L. — Bois montueux. Averbode, R. R. 7-8. — Elodes L. — Mares et fossés. Tongerloo, Westerloo, Herenthals. C. 7-8. Drosera intermedia Hayne. — Bruyères humides. C. 7-8. — rotundifolia L. — Tourbières et bruyères humides. C. 7-8. Pyrola minor L. — Sapinières, bois et taillis. Tongerloo, Westerloo. A. R. 6-7. Nymphaea alba L.— Étangs, mares et rivières. Hersselt, Zammel. C. 6-9. __ Jutea L. — Étangs et rivières. A. C. 5-8. _ minor Dmrt. F1. Belg., 150. — Marais. Vacrendonck. R. 5-8. Papaver Rhaeas L. — Moissons. C. 6-7. — dubium L. — Moissons. C. 6-7. ( 280 ) Papaver Argemone L. — Moissons et lieux cultivés. C. 5-7. Chelidonium majus L.— Lieux frais et ombragés près des habitations. C. 5-8. Corydalis elaviculata DC. — Haies et bois taillis. Morkhoven, Nor- derwyk. R. 5-7. Fumaria officinalis L. — Champs cultivés et jardins. C. 4-8. Barbarea intermedia Bor. — Champs cultivés et bords des chemins. Westerloo. R. 4-6. — Iyrata Gil. — Lieux cultivés et jardins. Tongerloo, Veerle. À. R.4-6. Cardamine pratensis L.— Prairies et bois humides. C. 5-7. — amara L. — Bords des fossés et ruisseaux. Westerloo, Hersselt. A. R. 4-5. — hirsuta L. — Lieux herbeux et humides. Tongerloo, Westerloo. C. 4-5. Nasturtium fontanum Lmk. — Ruisseaux et fossés. Gheel, Westerloo. C. 5-9. — amphibium R. Br. — Les digues de la grande Nethe. Westerloo. C. 6-7. — palustre DC. — Bords des eaux stagnantes. Tongerloo, Zammel. A. C. 6-9. — sylvestre R. Br. — Champs humides et bords des eaux. Westerloo, Hersselt. A. R. 6-8. Turritis glabra L. — Aux alentours et à l’intérieur de l’abbaye d’Aver- bode. C. 5-6. Sisymbrium Alliaria Scop. — Bois et lieux ombragés. Tongerloo, Hers- selt. À. R. 5-6. — Thalianum Gay. — Champs cultivés. Tongerloo, Westerloo. C. 5-8. — officinale Scop. — Lieux cultivés et bords des chemins. C. 5-8. — Sophia L. — Champs cultivés. Gheel, Hersselt. A. R. 5-8. Erysimum chelranthoides L. — Champs cultivés. Hersselt, Westerloo, Herenthals. A. R. 5-8. ( 281 ) Brassica nigra Koch. — Cultivé et subspontané. 6-8. — oleracea L. — Cultivé. 5-6. — Campestris L. — Cultivé. 3-6. — Napus L. — Cultivé. 5-6. — Rapa L. — Cultivé. 45. Moricandia arvensis DC. — Dans les ruines d'Averbode (Kickx, 1859). La station est détruite. Alyssum incanum L. — Bords des chemins et lieux insultes. Tongerloo. A. R. 5-10. Draba verna L. — Champs sablonneux. C. 5-5. Camelina sylvestris Wallr. — Lieux cultivés. Tongerloo. R. 5-6. — sativa Crantz. — Cultivé et subspontané. 5-6. — dentata Willd. — Champs de lin. A. C. 5-6. Iberis nudicaulis L. — Champs sablonneux. A. C. 5-6. Æhlaspi arvense L. — Lieux cultivés. Entre Hersselt et Aerschot. 4-9. — Bursa-pastoris L. — Bords des chemins et lieux cultivés. C. 4-9. Lepidium sativum L. — Cultivé et subspontané. 6-7. Viola odorata L. — Lieux ombragés près des habitations. Tongerloo, Westerloo. C. 3-4. — palustris L. — Prairies marécageuses. Tongerloo, Westerloo. A.R. 4-6. — Riviniana Rchb. — Bois et haies. Westerloo, Zammel. A. R. 5-G. — canina L. — Lieux incultes et pâturages. Tongerloo, Westerloo, Gheel. AC. 4-5. — tricolor L. — Lieux cultivés et moissons. C. 4-10. — arvensis Murr. — Moisson. C. 4-8. Rhamnus carthartica L. — Bois taillis. Zammel. R. 5-8. — Frangula L. — Bois et haies. C. 5-0. Sarothamnus scoparius Koch. — Coteaux, lieux incultes et bruyères. C. 5-6. Cytisus Laburnum L. — Cultivé. 4-b. (282 ) Genista anglica L. — Bruyères et lieux incultes. C. 5-6. — tinctoria L. — Coteaux secs. Veerle, Hersselt, Westerloo. A. R. 6-8. — pilosa L. — Päturages et bruyères. Oevel, Tongerloo, Westerloo. R. A. 5-9. Ulex europaeus L. — Coteaux arides. Entre Gheel et Lichtaert. A. R. 5-10. Lotus corniculatus L. — Pelouses, prairies et bords des chemins. A. R. 5-8. — uliginosus Schk. — Bords des fossés et prairies humides. A. C. 6-8. Robinia Pseudo-acacia L. — Cultivé. 5-6. Medicago Lupulina L. — Coteaux secs et bords des chemins. Hersselt, Oevel. A. R. 6-9. — maculata Willd. — Bords des chemins. Entre Herenthals et Lichtaert. R. 5-7. Trifolium minus Relhan. — Prés secs. C. 6-7. — procumbens L. — Lieux ineultes et moisson. Westerloo, Veerle, Hersselt, A. R. 5-8. — pratense L. — Prairies et champs cultivés. C. 5-7. — medium L. — Bois montueux. Entre Hersselt et Aerschot. A. R. 6-8. — incarnatum L. — Cultivé. 6-8. — arvense L. — Coteaux secs et champs sablonneux. Tongerloo, Westerloo. À. R. 7-9. — repens L. — Prairies et bords des chemins. C. 5-10. Phaseolus vulgaris L. — Cultivé. 5-7. — nanus L, — Cultivé. 5-7. Vicia angustifolia Roth. — Coteaux secs. Veerle, Hersselt. C. 5-7. — lathyroides L. — Bords des chemins et lieux secs. Averbode, ANR 5-0; — Cracca L. — Haies, buissons et lieux herbeux. Westerloo, Ton- gerloo. A. C. 7-8. ( 285 ) Vicia sativa L. — Cultivé et subspontané. 5-7. Ervum tetraspermum L. — Moissons. R. 5-7. — hirsutuam L. — Moissons. C. 6-7. Faba vulgaris Môonch. — Cultivé. 6-7. Pisum sativum L. — Cuitivé. 5-8. Lathyrus pratensis L. — Prairies, haies et buissons. Tongerloo. Westerloo. A. C. 6-8. @robus tuberosus L. — Bois et pâturages. Hersselt, Vaerendonck. A. R. 5-6. @rnithopus perpusillus L. — Pelouses et bords des chemins. C. 5-9. — sativus Brot. — Cultivé et subspontané. 7-8. Lythrum Salicaria L. — Prairies humides et bords des eaux. C. 6-7. Peplis Portula L. — Fossés et lieux humides. C. 6-8. Montia minor Gmel. — Champs humides. C. 5-8. — rivularis Gmel. — Ruisseaux. Vecrle. R. 5-8. Portulaca oleracea L. — Cultivé. 7-9. Corrigiola littoralis L. — Champs humides et bords des chemins. Oevel, Tongerloo, Herenthals. A. R. 6-8. Hilecebrum verticillatum L. — Lieux sablonneux incultes. C. 6-10. Scleranthus annuus L. — Champs sablonneux. C. 6-9. — perennis L. — Coteaux arides. Zammel, Oosterloo, Eynthout. A. R. 9-10. Sedum acre L. — Lieux incultes et bords des chemins. Tongerloo, Zoerle-Parwys. A. R. 6-7. — album L.— Lieux pierreux.Entre Averbode et Molenstede.A.R. 6-7. Sempervivum tectorum L. — Toits et murs. A. R, 7-8. Cerasus avium Mônch. — Bois. Tongerloo, Averbode. A. R. 4-5. — vulgaris Mill. — Bois et haies et aussi cultivé. C. 4-5. — Padus DC. — Bois et haies. Vaerendonck, Hersselt. A. R. ÿ. Prunus spinosa L. — Haies et coteaux arides. — C. à. — domestica L. — Cultivé. à. Sn VU A 1 ( 284 ) Prunus Armenjaca L. — Cultivé. 5. Spiraea Ulmaria L. — Bords des fossés et bois humides. C. 6-8. — — var. denudata Pres]. — Dans les mêmes endroits. A. R. 6-8. — salieifolia L. — Cultivé. Subspontané à Oevel, Tongerloo et Zammel. 6-8. Rubus idaeus L. — Bois. Tongerloo, Gheel, Hersselt. A. R. 5-6. — caesius L. — Bois montueux, lieux incultes et bords des chemins. C. 5-6. — fruticosus L. — Haies, bois et bords des chemins. C. 5-6. Geum urbanum L.— Haies, buissons et licux ombragés. C. 5-7. Fragarla vesca L. — Bois et haies. Tongerloo, Westerloo. C. 4-6. — _elatior Ehrh. — Bois. Tongerloo. R. 4-6. Comarum palustre L.— Prairies marécageuses et tourbières. Westerloo, Oosterloo, Tongerloo, Gheel. C. 6-7. Potentilla reptans L. — Bords des fossés et lieux frais. C. 5-7. — Anserina L. — Lieux frais, bords des chemins et des fossés. C. 5-7, — argentea L. — Bords des chemins et coteaux arides, Averbode, Hersselt. A. R. 5-8. Tormentilla erecta L. — Bois, pâturages et bruyères. C. 6-8. — reptans L. — Bois frais et pâturages humides. A. R. 6-8. Rosa carolina Lindl. — Haies humides. Hersselt (Devos). R. 5. — Retrouvé par moi. — fraxinifolia Borkh. — Bords des fossés. Zammel. R. 5. — pomifera Herm. — Au pied d’un vieux mur à Averbode. R. 5. — tomentosa Sm. var. x Smithiana Dmrt. — Bois. Hersselt. R. 5. — — var. & subglobosa Dmrt.— Bois taillis. Tongerloo. R. 5. — micrantha Sm. — Bois taillis. Vaerendonck. R. 5. — sepium Thuill. — Haies et bois taillis. Westerloo (Devos), Hersselt Veerle (Mihi). A. R. 5. — caninaL. — Haies et bois taillis. A. C. 5. ) ( 285 ) Agrimonia odorata Mill. — Buissons et lieux ombragés. Vaerendonck, Hersselt. À. R. 6-7. — Eupatoria L.— Bords des chemins et buissons. Averbode. A. R. 6-7. Alchemilla arvensis Scop. — Champs cultivés. C. 6-9. — vulgaris L. — Prairies et bords des fossés. Westerloo, Tongerloo. A. R. 4-7. Sanguisorba ofMficinalis L. — Prairies fraiches. Tongerloo. R. 6-9. Poterium Sanguisorba L. — Bords du canal de la Campine. Heren- thals. A. R. 7-8. Mespilus germanica L. — Haies, bois et cultivé. Hersselt, Tongerloo. À. R. 5. Crataegus monogyna Jacq. — Bois et bords des chemins; est aussi cultivé. C. 5. — OGxyacantha L. — Bois et haies. R. 5. Cydonia vulgaris Willd. — Cultivé. 5. Malus communis Poir. — Cultivé. Subspontané entre Hersselt et Aerschot. A. R. 4-5. Pyrus communis L. — Cultivé. 4-5. Epilobium spicatum Lmk. — Haies et bois ombragés. Tongerloo, Westerloo, Gheel. A. C. 7-8. — hirsutum L. — Bords des eaux et prairies fraiches. Tongerloo. R. 8-11. — molle Lmk. — Lieux ombragés humides. Westerloo, Hersselt. A. R. 7-8. — montanum L. — Lieux ombragés. À. C. 6-9. __ roseum Schreb. — Bords des eaux et lieux frais. Entre Hersselt et Aerschot. A. R. 7-8. — tetragonum L. — Lieux humides et bords des eaux. Tongerloo, Westerloo. R. 6-8. — obscurum Schreb. — Bords des eaux et lieux humides. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. A. R. 6-8. __ umbrosum Dmrt. — Lieux humides. Près du pavillon du roi entre Gheel et Casterlé. R. 6-8, ( 286 ) Epilobium palustre L.— Tourbières et prairies marécageuses. Hersselt, Oosterloo, Eyndhout, Gheel. C. 6-7. Ocnothera biennis L.— Lieux incultes et bords des chemins. Tongerloo, Hersselt. A. C. 6-8. Isnardia palustris. L. — Mares, fossés et lieux inondés. Herenthals, Gheel, Westerloo. A. R. 7-9. Circaea lutetiana L. — Bois et lieux ombragés. Tongerloo, Averbode. R. 6-8. Myriophyllum verticillatum L. — Les eaux stagnantes. Westerloo, West-Meerbeck, Evnthout. A. C. 7-8. — spientum L. — Étangs et fossés. Hersselt, Oosterloo, Gheel. A. R. 6-8. — alternifiorum DC. — Ruisseaux, étangs et mares. Oosterloo, Gheel, Eynthout, Hersselt. C. 6-8. Hydrocotyle vulgaris L. — Lieux humides, mares et bords des fossés. C. 5-7. Cicuta virosa L. — Étangs et tourbières. Hersselt, Westerloo, Oosterloo, Gheel. C. 6-7. Aegopodium Podagrarta L. — faies et lieux ombragés. C. 6-8. Carum Carvi L. — Prés secs. Tongerloo. R. 5-6. Pctroselinum sativum Hoffm. — Cultivé. 6-7. Apium graveolens L. — Cultivé. 7-8. Helosciadium nodifiorum Koch. — Fossés et ruisseaux, Westerloo, Hersselt. A. R. 7-8. — repens Koch. — Marais. Entre Gymel et Hersselt (Kx). R. 7-8. — inundatum Koch. — Mares, étangs ct fossés. Tongerloo, Zammel, Hersselt. C. 5-7. Sium latifolium L. — Marais, fossés et ruisseaux. Oosterloo, Zammel, Hersselt. C. 7-8. Pimpinella saxifraga L. — Coteaux arides, pelouses et bords des chemins. Hersselt, Veerle. C. 6-8. Aethusa Cynapium L. — Lieux cultivés. C. 6-8. Oenanthe fistulosa L.— Ruisseaux et mares. Westerloo, Hersselt. C. 6-7. ( 287 ) Oenanthe Phellandrium Link. — Mares, fossés et étangs. C. 6-8. — peucedanifolia Poll. — Prairies marécageuses. Tongerloo. R. 6-7. Selinum carvifolia L. — Lieux marécageux. Tongerloo, Hersselt. C. 7-9. Angelica sylvestris L. — Bois humides, prairies fraiches et bords des fossés. C. 7-8. Ancthum graveolens L.— Cultivé et subspontané. A. R. 7-9. Pastinaca sativa L. — Cultivé. 7-9. Heracleum Sphondylium L. — Prairies et lieux herbeux. C. 6-7. Daucus Carota L. — Lieux herbeux et bords des chemins. Westerloo. C. 6-7. Torilis Anthriscus Gmel. — Buissons, bois et bords des chemins. Tongerloo, Hersselt. C. 7-8. Anthriscus Scandix Scop. — Lieux incultes et bords des chemins. Westerloo. R. 7-8. — Cerefolium Hoffm. — Cultivé. 5-7. Chaerophylium temulum L. — Haies, bois et buissons. C. 6-7. Scandix Pecten-veneris L. — Moissons. Entre Hersselt et Aerschot. R. 6-7. Conium maculatum L. — Lieux incultes, décombres ct haies. R. 7-8. Hedera Helix L. — Trones des arbres et vieux murs. C. 9-10. Cornus sanguinea L. — Bois taillis. Westerloo. A. R. 6-7. — mas L. — Cultivé. 5-4. Ribes Uva-crispa L. — Cultivé. 4-5. — rubrum L. — Cultivé. 4-5. — nigrum L.— Cultivé. Subspontané à Zammel et Herenthals. R. 5-6. Saxifraga tridactylites L. — Lieux secs et vieux murs. Tongerloo. R. 4-5. Andromeda polifolia L. — Marais à sphaignes. Gheel, Vaerendonck, West-Meerbeek. R. 5-8. Erica Tetralix L. — Bruyères humides. €. — La variation à fleurs blanches à Gheel. 7-8. ( 288 ) Calluna vulgaris Salisb, — Bois et lieux incultes. C. — La variation à fleurs blanches à Gheel. R. 8-9. Hottonia palustris L. — Fossés et mares. C. b-7. Lysimachia Nummularia L. — Bords des fossés et prairies humides. C. 4-7. — vulgaris L. — Lieux humides. C. 6-9. — Chyrsiflora L. — Bords des marais et des étangs. Hersselt, Zam- mel, Oosterloo. C. 5-7. Centunculus minimus L. — Lieux humides. Entre Tongerloo et Gheel. R. 6-7. Anagallis tenella L. — Bruyères humides. Entre Hersselt et Lang- dorp. R. 6-8. — _ phoenfcea Scop. — Lieux cultivés, C. 6-9. Littorella lacustris L. — Bords des étangs. Tongerloo, Westerloo, Gheel. C. 6-8. Plantago major L. — Bords des chemins. C. 6-9. — minima DC. — Lieux frais et bords des chemins. Westerloo, Ton- gerloo, Oevel. A. R. 6-9. — Jlanceolata L. — Lieux cultivés. €. 5-9. — Coronopus L. — Lieux sablonneux et bords des chemins. C. 6-$. ex aquifolilum L. — Bois couverts. Tongerloo, Hersselt, Averbode. C. 5-6. Ligustrum vulgare L. — Bois et haies. R. 6-7. Fraxinus excelsior L. — Bois. C. 4-5. Syringa vulgaris L. — Cultivé et subspontané. R. 5-6. Vinca minor L. — Lieux ombragés et broussailles. Tongerloo. R. 4-5. Menyanthes trifoliata L. — Marais tourbeux et prairies marécageuses. Westerloo, Vaerendonck, Oosterloo. C. 5-6. Gentiana Pneumonanthe L. — Pâturages et bruyères humides. Oevel, Tongerloo, Gheel, West-Meerbeek. A. R. 7-9. Cicendia filiformis Delarbre. — Bruyères humides et bords des che- mins inondés en hiver. Tongerloo, Oevel, Gheel. A. R, 6-8. ( 289 ) Erythraea Centaurium Pers. — Lieux humides incultes et sablonneux. Oevel, Oolen, Tongerloo, Westerloo. C. 6-8. Convolvulus sepium L. —- Haies et buissons. C. 7-9. — arvensis L. — Champs sablonneux. Tongerloo, Westerloo. C. 5-7. Cuscuta Epilinum Weihe. — Sur le lin. C. 6-7. — major L. — Sur l’ortieet le chanvre. R. 7-9. — Epithymum Murr. — Sur les Calluna vulgaris, Trifolium pratense, etc. À. R. 7-9. Borrago officinalis L. — Subspontané dans les jardins et lieux cul- tivés. Tongerloo. A. R. 6-8. Lycopsis arvensis L.— Champs et lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo, Hersselt, Gheel. C. 4-9. Symphytum officinale L. — Prairies fraiches et bords des eaux. C 5-70 Myosotis palustris With. — Lieux humides et bords des eaux. C. 5-7. = — var. repens Don. — Bords de la Grande Nethe à Westerloo. C. — intermedia Link. — Lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo, Hers- selt. C. 5-9. — hispida Schlecht. — Pelouses et bords des chemins. Tongerloo, Westerloo, Zoerle-Parwys. C. 5-6. — stricta Link. — Champs sablonneux. Oevel, Westerloo. R. 5-6. — versicolor Sm. — Moissons et champs sablonneux. Westerloo, Oevel, Zoerle-Parwys, Tongerloo. C. 5-6. Lithospermum arvense L. — Moissons et lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo. R. 5-6. Echium vulgare L.— Bords des chemins. Entre Tongerloo et Westerloo, sur les décombres provenant de l’abbaye. A. R. 6-8. Solanum Dulcamara L. — Buissons et bords des eaux. Tongerloo, Westerloo. R. 5-7. —_ migrum L. — Décombres et lieux cultivés. C. 6-10. —_ tuberosum L. — Cultivé. 7-9. Nicandra physaloides Gärtn. — Subspontané dans les décombres et les lieux cultivés. Tongerloo. R. 7-10. ( 290 ) Lycium barbarum L.— Au pied d’un vieux mur à l’abbaye d'Averbode. R. 6-9. Nicotiana ‘Fabacum L. — Cultivé. 7-9. — rustica L. R°#79; Subspontané dans les jardins et les lieux cultivés. Datura Stramonium L. — Lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo, Averbode. R. 7-9. Hyoscyamus agrestis Schult. — Lieux cultivés. Zammel, Tongerloo. R. 6-9. Verbascum Thapsus L. — Coteaux secs, vieux murs et lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo, Averbode, Oevel, Herenthals. C. 6-8. — Thapso-Lychnitis M. et K. — Averbode. R. 6-7. — Lychnitis L. — Lieux pierreux et bords des chemins. Averbode, Tongerloo. R. 6-8. — migrum L. — Bords des chemins, haies et lieux incultes. Aver- bode, Hersselt, Vaerendonck, Westerloo, Tongerloo. CG. 6-8. — Blattaria L. — Lieux cultivés. Westerloo, Averbode. R. 6-8. Veronica hederaefolia L. — Moissons et lieux cultivés. C. 4-6. — agrestis L. — Lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo. R. 4-6. — polita Fries. — Lieux cultivés. Westerloo. R. 4-6. — Buxbaumii Ten. — Moissons et lieux cultivés. R. 5-7. — triphylla L. — Champs sablonneux. Tongerloo, Westerloo. C. 4-5. — arvensis L. — Lieux cultivés, moissons et jardins. C. 5-8. — serpyllifolia L. — Champs humides et lieux herbeux. €. 5-10. — — var, mummularifolia Lej. et Court. — Ton- gerloo. R. — officinalis L. — Bords des chemins, bois et pâturages. C. 5-7. — montana L. — Bois frais. Hersselt, Tongerloo. R. 5-7. — scutellata L. — Bords des fossés et lieux marécageux. Tongerloo, Zammel, Westerloo, Gheel. C. 7-8. — parmularia Poit. et Turp.— Fossés et lieux marécageux. Zammel, Ocvel, Gheel, Tongerloo. A. R. 7-8. ( 291 ) Veronica Anagallis L. — Fossés, ruisseaux et la Grande Nethe. Zammel, Westerloc. A. R. 6-9. — Beccabunga L. — Fossés et ruisseaux. Hersselt, Vaerendonck, West-Meerbeek. A. R. 6-9. — Chamaedrys L. — Lieux herbeux et ombragés. C. 6-7. Gratiola officinalis L. — Prairies humides. Herenthout (Willems). R. 6-8. Scrophularia nodosa L. — Lieux frais et bords des fossés. C. 6-8. Antirrhinum @rontium L. — Moissons et lieux cultivés. Oevel, Ton- gerloo, Westerloo. C. 7-10. Linaria minor Desf. — Champs sablonneux. Averbode. R. 6-8. — Elatine Mill — Moissons et lieux cultivés. Herenthout, Wieke- Vorst. R. 7-9. — vulgaris Mill. — Bords des chemins et lisières des champs. C. 6-8. — — var, peloria L. — Morckhoven, Tongerloo. R. Pcdicularis sylvatica L. — Bois frais et pâturages. C. 4-6. — palustris L. — Tourbières et prairies humides. Oosterloo, Zammel, Eynthout, Hersselt. A. C. Rhinanthbus minor Ehrh. — Prairies sèches. Tongerloo, Westerloo, Zammel. C. 6-7. — major Ehrh. — Les moissons. C. 5-7. Melampyrum pratense L. — Bois et prés secs. C. 6-8. Euphrasia oflicinalis L. — Prairies et lieux herbeux. Tongerloo, Wes- terloo, Hersselt, Gheel. C. 6-9. — mnemorosa Soy.-Will — Päturages, pelouses, bois et bruyères. Oevel, Gheel, Westerloo, Hersselt. C. 6-9. __ odontites L. — Moissons et lieux cultivés. Oevel, Westerloo. A. R. 6-8. _—_ serotima Lmk. — Prairies marécageuses. Zammel, Vaerendonck, Eynthout. C. 8-10. Utricularia vulgaris L. — Fossés et mares. Hersselt, Vaerendonck, Ghcel. A. R. 7-8. ( 292 ) Utricularia neglecta Lehm. — Les eaux stagnantes. Gheel, Westerloo, Orobhanche ramosa L. Herenthals. A. R. 6-8. minor L. — Fossés et mares. Eynthout, entre Gheel et Casterlé. R. 6-8. Sur le chanvre. R. 7-8. KRapum Thuill. — Sur le genèt. A. C. 5-6. Sur le trefle. A. C. 6-7. minor Sutt. Mentha aquatica L. — Bords de la Nethe et les marais entre Oosterloo et Eynthout. 7-8. — var. genaina Gren. et Godr. — Entre Oosterloo et Gheel. A. R. — var. hirsuta Koch. — Oosterloo. C. arguta Opitz. — Prairies humides. Zammel. R. 7-8. arvensis var. diflusa. Lej. — Bords des fossés. Tongerloo. C. 7-9. — var, nummularia Schreb. — Lieux incultes. Tongerloo. — var. praecox Sole. — Bords du canal de la Campine entre Herenthals et Gheel. R. -- var, dubia Schreb. — Champs humides. Tongerloo. C. — var. exigua All. -— Bords des fossés. Zammel. R. —_— var. parviflora Bônn. — Prairies humides entre Zammel et Gheel. R. intermedia Rehb.— Marais. Entre Tongerloo et Zammel. R. 7-9. fontana Weihe. — Prairies humides. Bois de Tongerloo. R. 7-9. paludosa Schreb. — Marais. Oosterloo. C. 7-9. — var. colorata Strail. — Marais. Vaerendonck. R. austriaca Jacq. non AIl. — Marais. Entre Gheel et Tongerloo. R. 7-9. rubro-hirta Lej. — Bords du canal de la Campine. C. 7-9. dulcissima Dmrt. — Lieux ombragés près des habitations. Ton- gerloo, Oevel. A. R. 7-9. sylvestris L. var. vulgaris Benth. — Lieux ombragés. Vaeren- donck. R. 7-9. ( 293) Lycopus europaeus L. — Bords des fossés et lieux frais. C. 7-8. Origanum vulgare L. — Lieux pierreux et incultes. Averbode. R. 7-9. Thymus Serpyllum L. — Lieux incultes. Hersselt, Averbode, Oevel. C: C: 7-9. — — var. angustifolius Wallr. — Bruyères et lieux sablonneux. C. — Calamintha Scop.— Décombres de l’abbaye de Tongerloo. À. R. 6-9. Clinopodium vulgare L. — Haies, bois et bords des chemins. Eynt- hout, Hersselt. R. 6-8. Satureia hortensis L. — Subspontané dans les Jardins. 7-9. Nepeta Cataria L. — Décombres de l’abbaye de Tongerloo. R. 6-9. Glcchoma hederacea L. — Lieux herbeux. C. 4-6. Lamium amplexicaule L. — Lieux cultivés. C. 5-6. — purpureum L. — Lieux cultivés. C. 5-9. — album L. — Ilaies et buissons. C. 4-9. Galeopsis Tetrahit L. — Buissons, haies et lieux incultes. C. 7-9. — versicolor Curt. — Moissons et lieux cultivés. Hersselt (Devos). R. 6-9. Stachys sylvatica L. — Bois et buissons. Hersselt, Vaerendonck. C. 6-8. — — var. hybrida Kx. — Averbode. R. —_ palustris L. — Bords des eaux et champs frais. Westerloo, Oosterloo, Hersselt. C. 7-9. — arvensis L. — Moissons et lieux cultivés. C. 7-9. Betonica oflicinalis L. — Bois et buissons. Hersselt, West-Meerbeek. A. R. 6-8. Ballota nigra L. — Haies, buissons et bords des chemins. Tongerloo, Averbode. C. 6-9. Leonurus Cardiaca L. — Haies et décombres. Tongerloo, Hersselt. R. 6-8. Prunella surrecta Dmrt. — Haies et lieux ombragés. C. 6-8. — reptans Dmrt. — Lieux herbeux et bords des fossés. C. 6-8. (294 ) Scutellaria galericulata L. —— Bords des eaux et lieux humides. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. R. 6-9. — minor L. — Lieux incultes humides et bords des fossés. Oevel, Westerloo, Hersselt, Tongerloo. R. — La var. elatior Crép.?, entre Tongerloo et Zoerle-Parwvs. R. 6-9. Oo D, Ajuga reptans L. — Bois, prairies et bords des chemins. C. 5-6. Teucrium Scorodonia L. — Bois et buissons. C. 7-8. Verbena oflicinalis L. — Bords des chemins. Tongerloo, Westerloo. C. 6-9. Vaccinium Myrtillus L. — Bois et lieux couverts. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. C. 5. — uliginosum L. — Bois fangeux. Autrefois à Tongerloo. R. 4-6. — Vitis-idaea L. — Bois couverts. Tongerloo, Averbode. R. 5-11. Oxycoccos palustris Pers. — Marais à sphaignes. Vacrendonck, West- Meerbeek. — La variation à fruits oblongs non pointillés, entre Gheel et Meerhout. R. 5-6. Campanula rapuneuloides L. — Haies et lieux ombragés. Tongerloo, Hersselt, Westerloo. €. 6-8. — rotundifolia L. — Lieux sabionneux, pâturages et bois. C. 6-8. Phyteuma spicatum L. — Bois et päturages. Averbode. R. 5-7. Jasione montana L. — Coteaux arides et pelouses. C. 6-9. Wahlenbergia hederacen Rchb, — Lieux herbeux humides et bords des fossés. Oolen, Gheel, Tongerloo. A. R. 5-8. Lobelia Dortmanna L. — Les étangs du domaine royal, entre Gheel et Casterlé. C. 6-8. Bryonia dioica Jacq. — Haies et lieux incultes. Averbode. R. 6-9. Adoxa Moschatellina L. — Iluies, buissons et bois. Eynthout, Hersselt, Vaerendonck. A. R. 4-5. Sambueus nigra EL. — Bois taillis. Tongerloo, Oevel. C. 6-7. fiburnum Opulus L. — Bois humides, haies et bords des fossés. Ton- gerloo, Westerloo, Gheel. A. R. 6. Lonicera Periclymenum L. — Haies et bois taillis, C. 6-8. ( 295 ) Sherardia arvensis L. — Moissons et lieux cultivés. Oevel, Tongerloo, Zoerle-Parwys. À. R. 6-9. Asperula odorata L. — Bois couverts. Averbode. R. 5-8. Galium verum L. — Commun dans les anciennes fortifications d'Heren- thals; rare dans une prairie à Tongerloo. 6-9. — Mollugo L. — Haies et buissons. Westerloo, Hersselt, Veerle. C. 5-8. — saxatile L. — Pâturages et bois. Tongerloo, Gheel, Westerlou. C. 7-9. — palustre L. — Fossés, bords des eaux et prairies humides. C. 5-7. — uliginosum L. — Prairies tourbeuses. Oosterloo, Zammel, Vae- L æ rendonck, Hersselt. C. 5-7. — Aparine L. — Haies et buissons. C. 6-9. Valeriana officinalis L. — Prairies, bords des eaux et lieux frais. C. 6-7. — dioiea L. — Lieux humides. Westerloo. A. R. 5-6. Valerianella olitoria Poll. — Lieux cultivés. Tongerloo. R. 4-5. — dentata Poll. — Moissons. Oolen, Tongerloo. A. R. 5-7. — eriocarpa Desv. — Lieux cultivés. Oolen, Tongerloo. R. 4-5. Scabiosa Suceisa L, — Prés secs et pâturages. C. 7-9. Carlina vulgaris L. — Lieux montueux et coteaux arides. Veerle, Hers- selt. À. R. 7-8. Cirsium lanceolatum Scop. — Bords des chemins et lieux incultes. C. 6-9. — palustre Scop. — Prairies humides. Hersselt, West-Meerbeek. A. R. 7-8. — arvense Scop. — Champs, lieux ineultes et bords des chemins. C. 6-8. Carduus crispus L. — Bords des fossés et lieux incultes humides. C. 6-8. Lappa officinalis All. — Endroits ineultes près des habitations. Hersselt, Vaerendonck, Tongerloo. C. 7-8. Serratula tinctoria L. — Bois, haies et lieux ineultes. Westerloo, Hersselt. C. 6-9. ( 296 ) Centaurea Jacea L. — Pâturages et bois montueux. Hersselt, Herenthals. C. 8-9. — nigra L. — Bois et prés secs. C. 7-8. — Cyanus L. — Moissons. C. 6-8. Bidens tripartitus L. — Fossés et bords des eaux. C. 7-9. — cernuus L. — Marais, prairies tourbeuses et bords des fossés. Gheel, Eynthout, Oosterloo. C. 8-9. — — var. radiatus DC. — Norderwyk. - — var. minima Lej. — Entre Oolen et Tongerloo. R. Achillea Millefolium L. — Lieux herbeux et bords des chemins. C. 6-8. — Ptarmica L. — Bords des eaux et prairies humides. C. 6-9. — — var. alpina Schleicher. — Entre Westerloo et Hersselt. R. Anthemis Cotula L. — Moissons et lieux cultivés. C. 6-8. — arvensis L. — Moissons. C. 6-8. Matricaria Chamomilla L. — Moissons et lieux cultivés. C. 6-8. — Parthenium L. — Lieux cultivés près des habitations. C. 6-9. Chrysanthemum Leucanthemum L. — Prairies et pâturages. C. 5-9. — segetum L. — Moissons. C. 6-9. Bellis perennis L. — Lieux herbeux. C. 8-11. Artemisia Absinthium L. — Lieux cultivés et jardins. A. R. 8-9. — vulgaris L. — Bords des chemins et lieux incultes. C. 7-8. Tanacetum vulgare L. — Bords des champs et lieux incultes. C. 7-8. Gnaphalium uliginosum L. — Champs et endroits humides. G. 7-8. — luteo-album L. — Champs sablonneux humides. Gheel, Oevel, Hersselt. R. 7-8. — sylvatieum L. — Bois, päturages, bords des chemins et lieux incultes. C. 8-9. — dioicum L. — Terrains arides et bruyères. Gheel, Hersselt, Ton- gerloo. R. 5-8. Filago spathulata Presl. — Lieux incultes et coteaux arides. HersselL. R. 7-8. (297%) Filago germanica L. — Lieux incultes. Averbode. A. R. 8-9. — arvensis L. — Champs sablonneux. Hersselt, Veerle, Zammel. C. 7-9. — minima Sm. — Coteaux arides. Hersselt, Veerle. C. 7-9. Pulicaria dysenterica Gürtn. — Lieux humides et bords des eaux. Tongerloo, Oevel, Westerloo. A. R. 7-9. Solidago Virga-aurea L. — Bois secs, haies et lieux sablonneux. Wester- 100, Zammel, Oevel, Hersselt. C. 7-9. Erigeron acris L. — Coteaux secs et pelouses. Tongerloo, Oevel. R. 7-9. — canadensis L. — Bords des chemins. C. 7-10. Aster Novi-Belgii L. — Haies et bois taillis. Westerloo, Vaerendonck, Hersselt. A. R. 10-11. Cineraria palustris L. — Endroits marécageux. Wilders près de Gheel (Kickx, 1852). R. 7-9. Senecio vulgaris L. — Lieux cultivés. C. 4-11. — sylvaticus L. — Bois et lieux sablonneux. C. 6-8. — Jacobaea L. — Päturages et bords des chemins. C. 7-9. — aquatieus Sm. — Prairies humides et bords des eaux. Westerloo, Hersselt, West-Meerbeek. C. 6-8. — barbareaefolius Rchb. — Prairies humides. Westerloo, Hersselt. R. 6-8. — Cette forme, nouvelle pour notre flore, sera décrite par M. Thielens. — ÆFuchsii Gmel. — Bois taillis. Tongerloo, Veerle. A. R. 7-8. Eupatorium cannabinum L. — Lieux marécageux et bois humides. Oosterloo, Westerloo, Veerle, Zammel. C. 7-8. Tussilago Farfara L. — Terrains argileux. Vaerendonck, Hersselt. A. R. 5-4. Petasites vulgaris Desf. — Décombreset prairies. Tongerloo. A. R. 5-5. Lapsana communis L. — Bois et lieux cultivés. C. 6-7. Hyoseris minima L. — Champs sablonneux. C. 6-7. Cichorium Intybus L. — Décombres à l’abbaye de Tongerloo. A. R. 7-8. — Endivia L. — Cultivé. 7-8. 24 ( 298 ) Hypochoeris glabra L. — Moisson et bords des chemins. C. 6-8. — radicata L. — Prairies et bords des chemins. C. 6-8. Thrincia hirta Roth. — Bords des chemins et coteaux arides. C. 6-9. Leontodon autumnale L. — Prairies, lieux incultes et bords des chemins. C. 7-10. Scorzonera hispanica L. — Cultivé. 6-7. Taraxacum Dens-leonis Desf, — Bords des chemins et lieux incultes. C. 4-10. — erythrospermum Andz. — Lieux herbeux. Tongerloo. R. 4-5. Lactuca sativa L. — Cultivé. 6-8. — muralis Less. — Vieux murs et bois. Tongerloo, Averbode. A. R. 6-8. Sonchus oleraceus L. — Lieux cultivés, C. 6-10. — asper Vill. — Champs cultivés et jardins. C. 7-9. — arvensis L. — Champs cultivés et lieux humides. Zammel, Hersselt. A. R. 6-8. Crepis virens Vill. — Champs, moissons et bords des chemins. C. 6-9. — biennis L. — Prés secs et pâturage. Oevel, Tongerloo, Westerloo. A. R. 7-8. Hicracium Pilosella L. — Lieux sablonneux incultes. C. 5-7. — Auricula L. — Lieux herbeux humides. C. 5-6. — murorum L. — Endroits pierreux et murs. Veerle, Hersselt, abbaye de Tongerloo. C. 5-8. — vulgatum Fries. — Bois. A. C. 6-7. — umbellatum L. — Bois secs et lieux ombragés. C. 7-9. Atriplex hastatum L. — Lieux incultes et bords des chemins. C. 7-8. — patulum L. — Lieux incultes. Vaerendonck. R. 7-9. — angustifolium Sm. — Lieux incultes près des habitations. C. 7-8. Spinaceu oleracea L. — Cultivé. 6-9. — glabra Mill. — Cultivé. 6-9. Beta vulgaris L. — Cultivé. 7-9. ( 299 ) Chenopodium polyspermum L. — Lieux cultivés et bords des eaux. Tongerloo, Westerloo. A. R. 7-8. Vulvaria L. — Bords des chemins et décombres. Veerle, Ton- gerloo. R. 6-$. album L. — Lieux cultivés et moissons. C. 7-9. opulifolium Schrad. — Lieux cultivés. Tongerloo, Westerloo. R. 7-9. hybridum L. — Lieux cultivés. Tongerloo. R. 7-9. Bonus-Henricus L. — Lieux cultivés. Tongerloo. R. 5-8. Rumex maritimus L. — Mares et bords des fossés. Tongerloo. C. 7-8. obtusifolius L. — Prairies et bords des eaux. C. 6-8. crispus L. — Prairies, lieux cultivés et bords des chemins. C. 6-8. Hydrolapathum Huds., — Bords des eaux. C. 6-8. conglomeratus Murr, — Lieux frais et bords des chemins. Tongerloo, Westerloo. C. 7-8. Acetosa L. — Prairies et lieux herbeux. C. 6-7. Acetosella L. — Moissons. C. 5-7. — var. multifidus Thuill. — Champs sablonneux. C. Polygonum Bistorta L. — Lieux ombragés et prairies fraîches. Ton- gerloo, Westerloo, Oevel, Zammel. A. R. 5-7. amphibium L. — Les eaux stagnantes. Tongerloo, Westerloo, Gheel, Herenthals. R. 7-9. — var. terrestre Münch. — Lieux humides. Tongerloo, Wester- oo. R. lapathifolium L.— Champs humides cultivés. C. 7-9. Persicaria L. — Bords des eaux et champs humides. C. 7-9. Hydropiper L. — Fossés et champs humides. C. 8-9. mite Schrank. — Fossés et lieux humides. Tongerloo, Zammel. R. 7-10. minus Huds. — Lieux incultes humides. Oosterloo, Eynthout. C. 7-10. aviculare L. — Bords des chemins et lieux cultivés. C. 6-9. ( 500 ) Polygonum Convolvulus L. — Champs cultivés, haies et bois taillis. C. 6-8. — dumetorum L. — Haies et buissons. C. 6-8. — Fagopyrum L. — Cultivé. 7-8. — tataricum L. — Croit pêle-méle avec le précédent. 7-8. Cannabis sativa L. — Cultivé. 7-8. Humulus Lupulus L. — Haies et buissons. C. 6-7. Ulmus campestris L. — Planté le long des routes. 5. — suberosa Ehrh. — Bois taillis. Tongerloo. R. 5. — efusa Willd. — Bois. Vaerendonck. R. 5. Urtica urens L. — Lieux cultivés. C. 6-11. — dioiea L. — Haies, buissons et bords des chemins. C. 7-9. Parietaria oflicinalis L. — Pieds des vieux murs. Tongerloo, Aver- bode. C. 6-9. Aristolochia Clematitis L. — Haies et décombres. Hersselt, Tongerloo. R. 6-8. Euphorbia helioscopia L. — Lieux cultivés. C. 6-8. — exigua L. — Lieux cultivés et bords des chemins. R. 7-9. — Peplus L. — Champs frais et jardins. Tongerloo, Westerloo, Herenthals. C. 7-9. — Lathyris L. — Subspontané dans les jardins et les lieux cultivés. R. 7-8. Mercurialis annua L, — Lieux cultivés. C. 7-10. Callitriche verna L. — Mares, fossés et ruisseaux. C. 4-9. — stagnalis Scop. — Mares et étangs. C. 5-8. Ceratophyllum demersum L. — Mares, fossés et rivières. Westerloo, West-Meerbeek. R. 7-9. — submersum L. — Mares et tourbières. Gheel, Oosterloo, Eynt- hout. C. 7-9. — apiculatum Cham. — Les eaux claires et stagnantes. Herenthals (Kickx). R. 7-9. ( 501 ) Juglans regia L. — Cultivé. 5. Fagus sylvatica L. — Bois. C. 4-5. — Castanea L. — Cultivé. C. 4-5. Quercus peduneulata Ehrh. — Bois et haies. C. 4-5. — sessiliflora Sm. — Bois. Averbode. C. 4-5. Coryllus Avellana L. — Bois taillis. C. 2-8. Carpinus Betulus L. — Bois taillis. Hersselt, Averbode, Veerle, C. 4-5. Salix alba L. — Bords des fossés. C. 4-5. — vitellina L. — Bords des eaux. Tongerloo, Westerloo. R. 5. — fragilis L. — Lieux humides, bords des eaux. Westerloo, Hers- selt. R. 4-5. — babylonica L. — Planté dans les bois. ÿ. — amygdalina L. — Bords des eaux. R. 4-b. — viminalis L. — Bords des eaux et cultivé. C. 5-4. — Helix L. — Lieux incultes humides. Entre Westerloo et West- Meerbeek. A. R. 5-4. — Seringeana Gaud., — Bois humides et bords des ruisseaux. C. 5-4. — cinerea L. — Bois frais et bords des eaux. C. 5-4. — aurita L.— Bois frais et lieux humides. C. 4. — caprea L. — Bois et lieux incultes. C. 5-4, — repens L. — Bruyères humides et lieux incultes. C. 4-5. — — var. incubacea Lois. — Lieux incultes humides. R. Populus tremula L. — Bois et lieux frais. C. 5-4. — alba L. — Cultivé. 4-5. — canescens Sm. — Cultivé. 4. — monilifera Ait. — Planté le long des chemins. 5-4. — nigra L. — Planté. 5-4. — fastigiata Poir. — Planté. 5-4. Betula alba L. — Bois. C. 4-5. — pubescens Ehrh — Bois taillis. C. 4-5. ( 502 ) Alnus glutinosa Gürtn. — Bois humides et bords des eaux. C. 4-5. — incana DC. — Haies et bois. Cultivé à Tongerloo, Westerloo et Hersselt. 4-5. Myrica Gale L. — Tourbières et bords des eaux. Gheel, Herenthals. C. 4-5. Pinus sylvestris L. — Cultivé. 5. — maritima L. — Cultivé. 5. — Strobus L. — Cultivé. 5. Abies excelsa Poir. — Cultivé. 5. Larix europaea DC. — Cultivé. 4-5. Juniperus communis L. — Coteaux arides. Entre Herenthals et Lichtaert. A. R. 4-5. Taxus baccata L. — Cultivé. 5-4. Alisma Plantago L. — Lieux inondés, mares et fossés. C. 6-8. — ranunculoides L. — Bords des marais et lieux inondés en hiver. Hersselt, West-Meerbeek, Herenthals, Oolen. A. R. 6-8. — natans L. — Fossés et ruisseaux. Tongerloo, Hersselt, Westerloo. C. 6-8. Sagittaria sagittifolia L. — Fossés et ruisseaux. C. 6-7. — — var. minor Lob. — Oosterloo. R. Butomus umbellatus L. — Bords des fossés. Entre Hersselt et Aerschot. R. 6-8. Colchicum autumnale L. — Prairies. Entre Gheel et Meerhout. R. 6-9. Ornithogalum umbellatum L. — Moissons et bois taillis. C. 5-6. — — var. angustifolium Gren. et Godr. — Bois taillis et lieux secs. Tongerloo. R. Abama ossifraga DC. — Bruyères humides. Entre Gheel et Casterlé. R. 7-8. Asparagus officinalis L. — Cultivé. 6-8. Convallaria majalis L. — Bois couverts. Averbode, Hersselt, Westerloo, Vaerendonck. C. 4-5. Polygonatum multiflorum All. — Haies et bois taillis. C. 5-6. ( 505 ) Mayanthemum bifolium DC, — Bois taillis et haies. Tongerloo, Wester- 100, Averbode, Vaerendonck. C. 5-6. Iris Pseudo-acorus L. — Bords des marais et des fossés. C. 5-6. Orchis Morio L.— Päturages et prés secs. Tongerloo, Westerloo, Vaeren- donck, Hersselt. A. R. 5-7. — maculata L. — Päturages et sapinières. C. 6-8. — Jatifolia Rchb. — Prairies. C. 5-6. Piatanthera bifolia Rchb. — Pâturages, bois et prés secs. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. A. R. 5-7. Epipactis latifolia All. — Bois taillis et lieux herbeux ombragés. Wester- 100, Hersselt, Vaerendonck. A. R. 7-8. Neottia ovata Bluff. et Fing. — Bois et pâturages humides. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. R. 5-7. Hydrocharis Morsus-ranae L. — Fossés et eaux stagnantes. C. 6-8. Elodea canadensis Rich. — Canal de la Campine entre Herenthals et Gheel. C. 6-7. Scheuchzeria palustris L. — Marais à sphaignes. Vacrendonck (1841), Gheel et entre Gheel et Grobbendonck. A. R. 5-6. ŒTriglochin palustre L. — Prairies humides et marais. Entre Gheel et Casterlé. C. 6-8. Potamogeton natans L. — Fossés et eaux stagnantes. C. 6-8. — — var. minor Koch et Ziz. — Entre Tongerloo et Westerloo. R. — polygonifolius Pourr. — Ruisseaux et étangs. Hersselt, Vae- rendonck. R. 6-7. — rufescens Schrad. — Ruisseaux. Hersselt. A. R. 6-7. — Helodes Dmrt. — Mares et fossés. West-Meerbeek. R. 6-7. — Jucens L. — Fossés et ruisseaux. Westerloo, Zammel, Oosterloo. C. 6-7. — longifolius J. Gay. — Canal de la Campine à Herenthals. R. 7-8. — crispus L. — Mares et fossés. Zammel, Oosterloo. R. 6-8. — perfoliatus L. — Rivières et ruisseaux. Canal de la Campine. C. 6-8. ( 504 ) Potamogeton densus L. — Ruisseaux, mares et fossés. Herenthals, Gheel. R. 6-7. — zosteraefolius Schum. — Canal de la Campine. C. 7-9. — acutifolius Link. — Fossés et ruisseaux. Vaerendonck, Ooster- loo. C. 6-7. — obtusifolius M. et K. — Marais. Oosterloo. C. 6-7. — pusillus L. — Fossés et ruisseaux. Hersselt, Eynthout, Tongerloo. C. 6-9. — trichoides Chamisso. — Canal de la Campine. R. 6-7. — pectinatus L. — Fossés. Westerloo, canal de la Campine. R. 7-8. Caulinia fragilis Willd. — Canal de la Campine. A. R. 6-8. Lemna trisulca L. — Eaux stagnantes. C. 6-7. — minor L. — Mares et fossés. C. 5-6. — gibba L. — Fossés. Tongerloo. R. 5-6. — polyrrhiza L. — Mares et étangs. C. 5-6. — arrhiza L. — Mares et fossés. R. 6-9. Arum maculatum L. — Bois frais. Averbode. R. 4-5. Calla palustris L. — Marais tourbeux. Hersselt, Westerloo, Oosterloo, Gheel, Eynthout. A. R. 6-8. Acorus Calamus L. — Bords des eaux. Vaerendonck, Zammel, Heren- thals. A. R. 6-7. Thypha latifolia L. — Marais. Hersselt, Gheel, Westerloo. R. 6-7. — angustifolia L. — Étangs et marais. Hersselt, West-Meerbeek, Zammel. C. 6-7. Sparganium erectum L. — Fossés et marais. Tongerloo, Westerloo, Zammel, Oosterloo. C. 6-8. — simplex Huds. — Fossés et eaux stagnantes. Hersselt, Oosterloo. R. 6-8. — minimum Fries. — Mares et fossés. Vaerendonck, West-Meer- beek. R. 7-8. Juncus conglomeratus L. — Lieux frais et bords des fossés. C. 6-7. — effusus L. — Lieux humides. C. 6-7. (505 ) Juncus filiformis L. — Prairies humides. Westerloo. R. 6-7. pygmaeus Thuill. — Lieux sablonneux humides. Tongerloo, Eynt- hout, Westerloo, West-Meerbeek. A. R. 6-7. uliginosus Roth. — Lieux incultes humides. Oevel, Gheel, Ton- gerloo. C. 6-7. lamprocarpus Ehrh. — Lieux marécageux. Oevel, Gheel, Heren- thals. C. 7-8. sylvaticus Reich. — Lieux incultes humides. Westerloo, Hersselt, Zammel. C. 6-8. obtusiflorus Ehrh. — Prairies humides. Westerloo, Hersselt. C. 6-8. tenuis Willd. — Bords des chemins, lieux incultes et bruyères humides. C. 5-6. squarrosus L. — Piturages et bruyères humides. C. 6-8. Tenageia L.— Bords des fossés et lieux incultes inondés en hiver. C. 6-8. — bufonius L. — Licux frais et bords des eaux. C. 6-8. Luzula sylvatica Huds. — Bois humides. Tongerloo, Averbode. R. 54. — campestris DC. — Päturages et prés secs. C. 5-6. — multiflora Ehrh. — Lieux herbeux et bois humides. Westerloo, Tongerloo, Oevel. C. 5-5. congesta Lej. — Bois couverts. Averbode, Hersselt. R. 6-8. Carex arenaria L. — Collines sablonneuses. Eynthout, Hersselt, Heren- thals, digues du canal de la Campine. C. 4-5. ligerina Bor. — Dans un fossé herbeux devant l’abbaye de Ton- gerloo. R. R. 6-7. vulpina L, — Lieux marécageux. Hersselt, Westerloo. R. 6-7. muricata L. — Lieux herbeux humides et buissons. C. 4-5. divulsa Good. — Bruyères humides. Entre Tongerloo et Gheel. R. 4-5. panieulata L. — Marais et tourbières. Hersselt, Vaerendonck. R. 5-6. leporina L. — Lieux herbeux et bords des fossés. C. 4-5. ( 506 ) Carex stellulata Good. — Prairies marécageuses et bois humides. Hers- selt, Gheel, Vaerendoncek. R. 4-5. remota L. — Lieux humides ombragés et bords des fossés. Ton- gerloo, Westerloo. C. 5-6. curta Good. — Prairies tourbeuses. Westerloo, Hersselt. R. 4-5. Goodenoughii J. Gay. — Lieux humides. Entre Herenthals et Tongerloo. R. 5-6. stricta Good. — Marais et bords des eaux. Eynthout, Vacrendonck, Westerloo. R. 4-5. pallescens L. — Lieux humides. Entre Tongerloo et Gheel. R. 4-6. panicea L. — Lieux incultes imondés en hiver. Westerloo, Zam- mel, Eynthout, Oevel. C. 4-5. pilulifera L. — Lieux secs incultes. C. 5-6. praecox Jacq. — Pâturages, prés secs et bois. Tongerloo, Wes- terloo, Oevel. C. 3-4. flava L. — Lieux marécageux et prairies humides. Tongerloo, Westerloo. R. 5-6. Oederi Ehrh. — Lieux marécageux et bruyères inondées en hiver. Gheel, Herenthals, Eynthout. C. 5-6. sylvatica Huds. — Lieux ombragés humides. Tongerloo, Hersselt ; Gheel (Kickx). R. 5-6. Pseudo-cyperus L. — Bords des fossés et tourbières. C. 4-5. vesicaria L. — Bords des fossés et prairies marécageuses. Hers- selt, Vaerendonck. R. 5-6. ampullacea Good. — Lieux marécageux. Entre Vaerendonck et Hersselt. A. R. 4-5. riparia Good. — Bords des eaux. Westerloo, West-Meerbeek, Zammel, Oosterloo. A. R. 4-5. filiformis L. — Marais, étangs et fossés. Westerloo, Zammel, Hersselt, Vaerendonck, West-Meerbeek. C. 5-6. hirta L. — Lieux herbeux. Westerloo, Tongerloo. C. 4-6. Rhynchospora alba Vahl. — Bruyères humides et marais tourbeux. Tongerloo, West-Meerbeek, Gheel, Herenthals. R. 7-8. ( 507 ) Rhynchospora fusca R. et S. — Pâturages, bruyères humides et bords des marais. Gheel, Herenthals, Oolen. C. 6-7. Heleocharis palustris R. Br. — Lieux humides, fossés et étangs. C. 6-8. — multicaulis Koch. — Prairies marécageuses et bords des eaux. Oevel, Gheel, Eynthout. R. 6-8. — acicularis R. Br. — Lieux inondés. Hersselt, Westerloo, canal de la Campine. C. 6-7. Scirpus caespitosus L. — Lieux incultes humides. Tongerloo, Oolen, R. 5-6. L — fluitans L. — Bords des fossés et des étangs. Tongerloo, Zammel, Gheel. C. 6-7. — setaceus L. — Lieux incultes humides. Entre Tongerloo et Gheel. R. 6-8. — lacustris L. — Étangs et mares. Gheel, Oosterloo. R. 6-7. — Tabernaemontani Gmel. — Étangs et mares. Entre Oosterloo et Eynthout. R. 6-7. — sylvatieus L. — Bords des eaux, prairies et bois humides. C. 6-7. Cladium Mariscus R. Br. — Marais. West-Meerbeek. R. 6-8. Eriophorum polystachyum L. — Tourbières et bruyères humides. C. 4-5. — latifolium Hoppe. — Prairies marécageuses et bruyères humides. C. 4-5. — vaginatum L. — Marais et tourbières. Vacrendonck. R. 4-5. Leersia oryzoides Sw. — Bords des mares et de la grande Nethe. Westerloo, Oosterloo, Vaerendonck. C. 8-40. Anthoxanthum odoratum L. — Bois, pâturages et prés secs. C. 5-6. Baldingera arundinacea Dmrt. — Bords des eaux. C. 6-7. O@plismenus Crus-galli Kunth. — Chomps cultivés. C. 7-8. Digitaria sanguinalis Scop. — Lieux sablonneux et champs cultivés. C. 6-8. __ jinearis Krocker. — Terrains sablonneux. Tongerloo, Westerloo, Hersselt. C. 7-8. ( 508 ) Setaria viridis P. Beauv. — Lieux cultivés. C. 6-8. — glauca P. Beauv. — Champs, moissons et jardins. C. 7-8. — rubicunda Dmrt. — Champs cultivés. Tongerloo, Westerloo R.7-8. — italica P. Beauv. — Cultivé. 7-8. Alopecurus geniculatus L. — Lieux humides, mares et fossés. C. 6-8. — fulvus Sm. — Mares et lieux humides. C. 6-8. — pratensis L. — Prairies humides. Veerle. C. 5-6. — agrestis L. — Moissons et lieux cultivés. C. 6-7. Phleum pratense L. — Prairies humides. C. 5-10. — nodosum L. — Prairies. Bois de Tongerloo. R. 5-10. Agrostis vulgaris With. — Lieux herbeux et bords des chemins. C. 7-8. — alba L. — Lieux cultivés et bords des chemins. C. 7-8. — canina L. — Bois, prés secs et bruyères. C. 7-8. — Spica-venti L. — Moissons. C. 6-7. Calamagrostis epigeios Roth. — Bois. Averbode, Hersselt. C. 7-8. —— Janceolata Roth. — Bois marécageux et bords des fossés. Hersselt, Westerloo, Tongerloo. R. 6-7. Ammephila arenaria Link. — Collines sablonneuses. Gheel, Lichtaert. R. 7-8. Milium effusum L. — Bois. Averbode, Tongerloo. C. 5-6 Corynephorus canescens P. Beauv. — Terrains sablonneux. C. 6-8. Aira praecox L. — Bords des chemins et lieux sablonneux. C. 4-6. — caespitosa L. — Pâturages et bois humides. Tongerloo. R. 6-7. — flexuosa L. — Lieux arides et bords des chemins. C. 6-7. — discolor Thuill. — Bords des marais, tourbières et bruyères humides. Eynthout, Gheel, Herenthals. R. 8-9. Avena sativa L. — Cultivé. 7-8. — flavescens L. — Prairies et pâturages. Tongerloo, Westerloo. R. 7-8. — strigosa Schreb. — Cultivé. 7-8. ( 509 ) Avena elatior L. — Prairies. Westerloo. R. 6-7. Triodia decumbhens P. Beauv. — Bois frais et pâturages. C. 5-6. Arundo Phragmites L. — Bords des eaux. C. 7-8. — Pseudo-phragmites Lej. — Bords du canal de la Campine, entre Herenthals et Gheel. R. 7-8. Cynosurus cristatus L. — Prés secs. C. 6-8. Melica uniflora Retz. — Bois montueux. Averbode. R. 5-6. — nutans L. — Lieux ombragés. Averbode. R. 5-6. Molinia coerulea Mônch. — Bois, pâturages et lieux incultes. C. 8-9. Catabrosa aquatica P. Beauv. — Mares. Norderwyk. R. 6-8. Glyceria fluitans R. Br. — Fossés et lieux humides. C. 5-7. —- spectabilis M. et K. — Bords des eaux. C. 6-9. Briza media L. — Prairies et pâturages. R. 5-7. — minor L. — Champs sablonneux. Tongerloo. R. R. 5-7. Poa annua L. — Lieux cultivés. C. 5-11. — nemoralis L. — Bois et buissons. C. 7-9. — pratensis L. — Prairies et bords des chemins. C. 5-7. — trivialis L. -- Prairies, lieux herheux et bords des fossés. C. 6-8. Dactylis glomerata L. — Prairies et lieux herbeux. C. 6-8. Bromus mollis L. — Bords des chemins et lieux herbeux. C. 5-6. — commutatus Schrad., — Champs et moissons. C. 6-7. — grossus Desf. — Moissons. Oolen, Herenthals. R. 6-7. — sterilis L. — Bords des chemins et lieux secs. C. 5-6. Festuca sciuroides Roth. — Lieux incultes et coteaux secs. C. 5-7. — Pseudo-myurus Soy.-Will. — Lieux incultes et coteaux secs. Hersselt, Westerloo. R. 5-7. — rubra L. — Lieux humides et bords des chemins. C. 6-8. — duriuseula L. — Bruyères et pelouses. C. 5-6. — ovina L. — Bruyères et terrains sablonneux. C. 5-6. — elatior L. — Prairies et bords des eaux. C. 6-7. ( 510 ) Brachypodium sylvaticum P.Beauv.— Bois et haies. Averbode. R. 7-8. Lolium perenne L. — Prés secs et bords des chemins. C, 6-8. — multiflorum Lmk. — Cultivé. 6-8. — temulentum L, — Moissons. Tongerloo, Oolen. R. 6-7. — linicolum Al. Br. — Champs de lin. C. 6-8. Hordeum murinum L.— Bords des chemins près des habitations. C. 6-8. — distichum L. — Cultivé. 6-7. — vulgare L. — Cultivé. 5-6. — hexastichum L. — Cultivé. 6-7. Secale cereale L. — Cultivé. 5-6. Triticum aestivum L. — Cultivé. 6-7. — hybernum L. — Cultivé. 6-7. Agropyrum repens P. Beauv.— Champs cultivés. C. 6-7. Nardus stricta L. — Bruyères et pâturages. C. 6-7. Polypodium vulgare L. — Bois, vieux murs et troncs des vieux arbres. C. — Phegopteris L. — Bois et lieux ombragés. R. 6-8. — Dryopteris L. — Bords des fossés et bois secs. Tongerloo, Morck- hoven. R. 6-9. Pteris aquilina L. — Bois. C. 6-9. Blechnum Spicant Roth. — Bois et bords des fossés ombragés. C. 6-8. Scolopendrium oflicinale Sm. — Pied des vieux murs et puits, Ton- gerloo, Westerloo, Averbode. A. R. 6-9. Asplenium Filix-foemina Bernh. — Bois humides et bords des fossés. C. 6-9. — Frichomanes L. — Vieux murs. Tongerloo, Averbode. C. 5-9. — Ruta-muraria L. — Vieux murs. AC. Cystopteris fragilis Bernh. — Chemins creux. Hersselt. R. 6-9. Polystichum Thelypteris Roth. — Prairies tourbeuses. Vaerendonck, Hersselt. R. 7-9. — KFilix-mas Roth. — Buissons et bords des fossés. C. 6-9. — O©reopteris DC. — Tourbières. Hersselt. R. 7-9. (511) Polystichum spinulosum Roth. — Bords des fossés ombragés. Tonger- loo. R. 7-9. — cristatum Roth. — Lieux marécageux. Hersselt (une seule touffe). R. 6-9. Osmunda regalis L. — Tourbières. Hersselt, Westerloo, Zammel, Tongerloo. C. 6-9. Pilularia globulifera L. — Bords des étangs, mares et fossés. Tonger- 100, Westerloo, Gheel, Hersselt. C. 7-9. Lycopodium inundatum L. — Bruyères humides et marais. Hersselt, Westerloo, Gheel, West-Meerbeek. C. 7-9. — Chamaecyparissus Al. Br. — Bois. Herenthout (Willems). R. 7-9. — elavatum L. — Bois et pâturages. Westerloo, Zammel, Gheel. R. 7-9. Equisetum arvense L. — Champs frais. C. 4-5. — Telmateia Ehrh. — Bords des ruisseaux. Tongerloo, Westerloo. R. 4. —_ limosum L. — Étangs et fossés. C. 5-8. — palustre L.— Prairies humides et lieux marécageux. C. 5-8. — hyemale L. — Bois humides et bords des fossés. West-Meerbeek. R. 5-5. Chara foetida Al. Br. — Fossés et ruisseaux. Hersselt. R. 5-8. — fragilis Desv. — Fossés et étangs. Vaerendonck, Hersselt, canal de la Campine. C. 5-8. Nitella flexilis Agardh. — Fossés et ruisseaux. Hersselt, Westerloo. C. 5-10. — translucens Agardh. — Étangs et mares. Westerloo, Hersselt, Tongerloo. C. 5-10. — opaea Agardh, — Fossés. Entre Tongerloo et Oolen. R. 6-8. —— eapitata Nees. — Mares et ruisseaux. Vaerendonck, Eynthout, R. 5-7. ( 512 ) Notice sur le CAREX LIGERINA Bor., espèce nouvelle pour la flore belge, par Armand Thielens. Parmi les dernières découvertes faites par les membres de notre Société, on peut à bon droit considérer celle du Carex ligerina parmi les plus précieuses. Cette glu- macée, nouvelle pour notre flore, a été découverte le 11 mai dernier par notre excellent confrère et ami le docteur G.-C. Van Haesendonck. L'histoire de cette curieuse espèce est fort intéressante et a été faite par M. Boreau, dans le 16° volume des Mémoires de la Société académique d'Angers. Nous avons pensé qu'il ne serait pas sans intérêt d'en donner iei un résumé. L'abbé Dubois, dans sa Flore Orléanaise, page 254 (1805), est le premier botaniste qui ait observé cette plante aux bords de la Loire. Il la signala sous le faux nom de €. arenaria, mais sans en donner de description précise. Bastard, dans son Essai sur la Flore de Maine-et- Loire, page 555 (1809), indique notre plante au mème endroit et aussi sous le nom de €. arenaria. Plus tard, il eut des doutes sur sa détermination et dans son herbier il demandait si sa plante ne serait pas le C. repens Bell. Desvaux, dans sa Flore de l’Anjou (1827), Guépin, dans sa Flore de Maine-et-Loire, 1" édition (1850) et Pes- neau, dans son Cataloque des plantes de la Loire-[nférieure (1827), ne parlent pas de ce Carex, qu'ils confondaient sans doute avec le €. Schreberi. Lefrou, dans le Cataloque des plantes de Loir-et-Cher, page 27 (1827), indique le C. li- gerina aux environs de Blois, sous le faux nom de C. bri- zoides. Bien que cette plante eût été recueillie, en 1852, (5150) dans les environs de Nevers, par M. Boreau lui-même, cet auteur n'en dit mot dans le programme de la Flore du Centre de la France (1855); cependant dès la fin de 1852, il l'avait envoyée à l'examen du D' Guépin, et celui-ci eut avec le premier, à propos de cette plante, une longue cor- respondance que l’on peut résumer de la facon suivante : « Depuis dix ans, j'étudie votre plante et je la soumets «à tout le monde sans être plus avancé. » (Guépin.) Le 50 novembre 1854, M. Boreau écrivait à Guépin : « Puis- « que personne ne peut trouver de nom à mon Carex, ne « pourrions-nous pas l'appeler €. ligerina? » (Bibliothèque de la ville d'Angers. Manuscrits n° 1128, carton L.) Voilà le point de départ du nom de cette espèce que M. Boreau a distribuée aux botanistes à partir de cette époque. Les 25 janvier et 9 mars 1855 et le 15 février 1858, Guépin écrivait à M. Boreau qu'il n'était pas encore fixé sur la valeur spécifique du C. ligerina, qui pourrait, disait- il, bien n'être qu'une simple variété du €. Schreberi? Ce qui n'empêche pas qu'à cette époque Guépin distribuait le Carex en question, tantôt sous le nom de €. Schreberi var. ligerina, tantôt sous le nom de C. arenaria. Ce fut alors aussi (le 21 septembre 1858) que Dubouché écrivait à M. Boreau : «M. Gay a, cette année, étudié scrupuleuse- « ment tout le genre Carex; pendant le cours de son tra- « vail, M. Guépin lui a envoyé, sous le nom d’'arenaria, « un Carex trouvé sur les bords de la Loire... M. Gay « a trouvé dans cette plante des caractères qui ne se « rapportent à aucune espèce connue et il Jui a donné « le nom de C. ligerica. Je lui dis que cette espèce « figurerait très-bien dans votre Flore et que, si cela « lui convenait, je vous ferais part de sa découverte. « Mais oui, me dit-il, pourvu qu'elle y porte mon nom, 25 (514) «eette plante se trouvera publiée avant l'impression de «mon travail... Nous convinmes qu'il m'enverrait copie «de sa description, cela se passait l'avant veille de «son départ pour la Suisse, mais il est parti sans me «faire rien passer. » Le 16 octobre 1858, Debouché, en mannonçant un envoi de Maire, ajoute : « Vous trou- « verez entre autres espèces le Carex ligerica Gay ou Carex «ligerina Bor. » Ainsi, à cette époque, le nom imposé par M. Boreau à cette plante était connu à Paris ; d’ailleurs, il figurait dans une liste des Carex du centre de la France que M. Boreau avait prié Debouché de soumettre à Gay. Le 5 décembre 1858, nouvelle lettre de Debouché à M. Boreau : « J'ai dû rappeler à M. Gay la promesse € quil m'avait faite avant son départ, de me donner « pour vous la description de son Carex ligerica. — « C'est vrai, dit-il, mon départ précipité m'a empêché de « mettre ma promesse à exécution. — Eh bien ! dis-je, Qil n'y a rien de perdu, vous pouvez me la remettre € maintenant. Mis au pied du mur, il a répliqué que sa « description était trop étendue pour être comprise dans « le cadre que vous deviez vous être tracé. Jai vu qu'il « ne se souciait pas de la donner et je n'ai pas insisté. » Gay décrivit done le C. ligerica dans cette monographie qui ne devait jamais être terminée, et dont la première partie parut, en 1859, dans tome X des Annales des Sciences naturelles, portant la date de 1858. Dans sa Flore du Centre (1840), M. Boreau décrivait sa plante sous le nom de C. ligerina, en citant la description de Gay dans la synonymie. Il en fut de même dans la 2° édition (1849). M. Lloyd, dans sa Flore de la. Loire-Inférieure, page 282 (1844) et dans sa Flore de l'Ouest de la France, page 458 (1854), adopta la dénomination de ligerina. La plupart (515) des autres auteurs ont préféré la dénomination de Gay. Guépin, dans le supplément à la seconde édition de la Flore de Maine-et-Loire, page 5 (1842), ainsi que dans la troisième édition du mème ouvrage, adoptait le nom de C. ligerica Gay et il ajoutait : « Quoi qu’en dise M. Gay, « je n'ai jamais pensé que cette espèce füt le Carex « Schreberi. J'ai insisté dans mes lettres à ce botaniste « sur sa nouveauté et sur ses caractères que je lui avais « signalés. M. Boreau et moi ne l'appelions toujours que « Carex ligerina, dont la seule terminaison en Ca à « été changée par M. Gay... » Malgré cette protesta- tion, il est permis de penser que Gay avait vu la plante. étiquetée €. Schreberi par Guépin, qui avait d’abord fait cette confusion, mais qui depuis plusieurs années, avait reconnu les différences qui séparaient ces deux plantes, sans pourtant oser prendre un part, relativement à l’es- pèee nouvelle. M. L. Reichenbach, dans ses Zcones Florae Germanicae (Cyperoideue), tome VIE (1846), page 8, décrit la plante de M. Boreau comme nouvelle, sous le nom de €. pseudo-arenaria. Il se demande si ce ne serait pas une hybride des €. Schreberi et arenaria, opinion qui n'est pas admissible. Steudel, dans son Synopsis Gluma- cearum, page 189, t IF (1855), en signalant le C. pseudo- arenaria Rehb. (n° 86) et le C. ligerica Gay n° 89, ne s'est pas aperçu qu'il décrivait deux fois la même espèce. M. Andersson, dans son Cyperaceae Scandinaviae, pages 64-65 (1849), s'efforce de prouver qu'il n'y à aucune différence entre le C. Schreberi et le C. pseudo- arenaria où ligerica, tandis qu'à la page 69, il proclame l'extrême affinité de la plante de M. Boreau avec le C. are- naria. M. Cosson, dans ses Notes, page 81 (1850), déerit le C. ligerica Gay et l'indique à Lévy (Seine-et-Oise), (516) en ajoutant que c'est la première fois que cette plante est signalée en France ailleurs que dans la vallée de la Loire. La description est reproduite dans la Flore des environs de Paris (1861). MM. Grenier et Godron, dans la Flore de France, t. I, page 592 (1855), adoptent aussi pour cette plante le nom de C. ligerica Gay, en y adjoignant une longue synonymie qu’il serait trop long de reproduire ici. Enfin la plante a été publiée en nature sous le nom de €. ligerica Gay par MM. Puel et Maille, Herbier de France, n° 27, par M. Schultz, Herbier des plantes rares, n° 742, par Billot, n° 472; sous le nom de C. pseudo-arenaria Rehb., par Billot, n° 5480. Une note insérée dans le Billotia, page 22 (1864), avertit du double emploi et déclare que la plante doit conserver définitivement le nom de C. ligerica Gay : les €. pseudo-arenaria Rehb. et C. ligerina Bor. devant rester en synonymes. D'un autre côté, M. Schultz, dans son Herbier normal, n° 574, publie le C. lige- rina Bor., recueilli aux environs de Saumur. Malgré l'entrainement presque général, M. Boreau n’a cessé de protester contre le nom barbare attribué au Carex en question. A la suite de sa description, dans la troisième édition de la Flore du Centre (1857), page 609, se trouve une observation qui se termine ainsi : « Il avait été commu- € niqué à M. Gay, sous le nom de ligerina, avant la pu- « blication de son travail; le mot ligerica qu'il a employé « est un barbarisme. » Aucune réclamation ne s’est élevée « contre cette assertion. Dans le Cataloque raisonné des plantes de Maine-et-Loire, page 171 (1859), figure le C.ligerina Bor., suivi d’une dissertation tendant à prouver que cette épithète mérite seule d’être conservée. En effet, (517) les Latins nommaient l'habitant du Fibre Tiberinus et non Tibericus ; l'habitant de la Loire, d’après le même prin- cipe, ne peut être appelé que Ligerinus. Les lignes qui précèdent prouvent done que le nom de C. ligerica est incorrect et qu'il doit être remplacé par celui de €. ligerina, qui d’ailleurs est le nom princeps. Carex ligerina Bor.; C. ligerica Gay Ann. Sc. Nat., X, 560 ; C. arenaria Dub. F1. Orl., n° 584, non L.; C. brizoides Lefrou Cat. Loir-et-Cher; C. pseudo- arenaria Rehb. Zc., 550. Plante de 2-5 décimètres. Souche horizontale, rameuse, longuement rampante, assez grèle. Tiges dressées, tri- quêtres, à angles aigus, scabres au sommet. Feuilles linéaires, planes, longuement acuminées, scabres au bord, à stries de la face supérieure ponctuées scabres (vues à la loupe). Épi oblong, terminal, composé, lobé, légérement interrompu à la base, composé de 5 à 15 épillets, parfois plus, cylindriques, aigus, males à la base. Bractée infé- rieure lancéolée, scarieuse, aristée. Écailles femelles parfois un peu plus courtes que le fruit, bruntres, ovales-lancéo- lées, acuminées, avec une nervure dorsale verdûtre , membraneuses sur les bords. Deux stigmates. Utricules ovales-oblongs, plans sur une face, convexes sur l'autre, munis d'une bordure membraneuse étroite, denticulée- ciliée, atténués en un bec assez long bidenté. Akène brun, elliptique-oblong, atténué à la base, très-lisse. Fleurit en avril et mai. Hab. — Fossé herbeux en face de l'abbaye de Tonger- loo (province d'Anvers). — Assez abondant. Obs. — Espèce bien voisine et pour ainsi dire intermé- diaire entre les €. Schreberi et C. arenaria. — Elle se (518) distingue du premier par son port moins grèle, ses épillets plus nombreux et surtout par ses utricules munis d’une bordure membraneuse. Dans le €. Schreberi, les utricules sont à bords denticulés-ciliés, mais non membraneux. Elle se distingue du second par son port moins robuste et surtout par les utricules petits, étroitement bordés et non munis dans leur partie supérieure d'une large bordure membraneuse. Bouquet de littoral Belge, par B. Du Mortier. De tous les points de la Belgique, le plus riche, non en espèces nombreuses, mais en plantes critiques et iné- dites, est certainement le littoral. Les bords de la mer du Nord renferment une végétation spéciale qui n’a jamais été suffisamment étudiée, ce qui fait que beaucoup de formes qu'ils produisent ont été indument rapportées à des espèces appartenant à d'autres contrées et, que par à, elles sont restées confondues et perdues pour la science. Autant, sous ce rapport, les plantes de nos montagnes ont été étudiées et leurs diverses formes recon- nues, autant celles du littoral de la mer du Nord ont été négligées. Sur les côtes du midi de la France, de savants botanistes ont soumis à un examen approfondi les curio- sités de la végétation et en ont décrit les raretés. Par courez au contraire les Flores et les différents traités, vous n'y trouverez aucune espèce propre aux côtes de la mer du Nord, dont le terrain salé et le climat intermc- diaire appellent une végétation spéciale, offrant des plantes propres à ce sol et qu'il importe de distinguer d'avec leurs analogues. C’est pénétré de cette pensée que (519) nous avons entrepris de former ce petit bouquet de plantes nouvelles ou critiques de notre littoral, fruit de cinquante ans d'étude de la végétation de nos côtes, con- firmées par lexcursion scientifique que vient d'y faire la Société royale de Botanique de Belgique. Le littoral de la mer du Nord depuis Calais jusqu'à l'Elbe ne comporte pas de rochers; c’est une plage sa- blonneuse formée de trois terrains différents, les schores, les dunes et les poldres, mouillés, les premiers, par l’eau salée, les derniers, par l'eau saumatre. Les schores sont des terrains d'alluvion formés par les dépôts des substan- ces argileuses que l'embouchure des fleuves entraine dans l'Océan et que celui-ci précipite sur les côtes voi- sines et spécialement dans les criques et les anfragtuosités du rivage. A chaque marée, les schores sont recouverts par les eaux de l'Océan durant le flux et laissés à see durant le reflux. C'est ce terrain qu'habitent les plantes salines, qui doivent avoir le pied dans l'eau dé mer, les Salicornia, les Suaeda, les Statice, les Limonium, les Halimus, les Glycéries maritimes, ete. L’embouchure des fleuves offre la mème végétation. En arrière des schores, viennent les dunes formées des sables rejetés par la mer et composées d’une suite de côtes et de vallées, dont la largeur varie d'un point à un autre. Les dunes comportent les plantes mariti- mes sabulicoles, comme l'Ammophila, VElymus, la Fes- tuca oraria, les Viola sabulosa et lanceaefolia, VErythraea littoralis, VHyppophae rhamnoïdes, le Convolvulus Sol- danella, ete. Elles sont profondes d’une lieue à Furnes et Nieuport, à Harlem et Leyde, tandis qu'elles ne eonsti- tuent qu'une simple digue à Blankenberghe et Heyst. L'éloignement successif de l'Océan qui crée les terrains (320 ) maritimes de nos contrées n'est nullement dü, comme on le pense, au retrait de la mer ; il est occasionné par le sou- lèvement de la côte, produit par l'effet volcanique qui a séparé jadis l'Angleterre du continent et qui persiste encore. Étudiez le mouvement du littoral depuis Calais jusqu’à l'Elbe et vous verrez successivement le double effet du soulèvement et de l’affaissement du sol, s’opérant presque toujours par un mouvement de baseule. Ainsi, il ne parait pas douteux que l’exhaussement du sol de la Campine et le retrait de l'Océan datent de l'époque du déluge eim- brique. C'est à l'action des feux souterrains et non au retrait de la mer qu'est due l’étonnante transformation de nos côtes, transformation que l’on prendrait pour un rêve, si Les faits historiques et géologiques ne venaient en fournir la preuve irrécusable. A l’époque mérovingienne, un golfe s'étendait encore jusqu'à St-Omer ou Sithiu, l'ancien Portus ithius où sithius; arrivait une grande baie avee ceriques jusqu'à Dixmude; d'autres criques avec golfes condui- saient les vaisseaux aux ports d'Ardenbourg et d'Osthourg, tandis que Bruges, aussi port de mer, contre lequel se trouve Assebourg, l'antique Asciburqum, que Tacite(l dit avoir été fondée par Ulysse, communiquait à l'Océan par le chenal de Lisseweghe (Ulyssis via), situé au voi- sinage d'Ulisseghem (Ulissis domus). C'est sans doute à cette époque que se rapporte un fait de géographie botanique des plus curieux. Il y a une (1) Caeterum et Ulyssem quidam opinantur, longo illo et fabuloso errore in hunce Oceanum delatum, adisse Germaniae terras, Asciburgumque, quod in ripa Rheni situm hodieque incolitur ab illo constitutum nominatumque. Tac. Germ., 5. — N'oublions pas que les Romains confondaient avec les bouches du Rhin toutes les embouchures latérales à ce fleuve. (521 ) trentaine d'années, notre ami, M. Amé de Knuyt, fai- sant extraire les tourbes d'une tourbière sous-marine au voisinage d'Ostende, trouva le sol planté de vignes alli- gnées et grosses comme la jambe. Cette plantation de vignoble dans un lieu où le raisin n'arrive plus que rare- ment à maturité, est un fait d'une grande importance et qui ne peut se rapporter qu'à une époque où le refroidis- sement graduel de la terre n'avait pas encore produit sur notre sol l'état actuel de température. | Nous avons dit que l’action volcanique des feux souter- rains se continue encore sur notre littoral; en effet, de Dunkerque à Nieuport, le sol se relève incessamment et fait paitre ainsi le retrait de la mer, tandis que de Nieuport à Ostende le sol s'abaisse sans cesse par le contre-coup du même effet. C’est au point que, tandis que Dunkerque et Nieuport s'éloignent de plus en plus de l'Océan, le vieil Ostende est aujourd'hui submergé en pleine mer. A Blan- kenberghe, le sol s'affaisse et force l'État à des travaux considérables pour empêcher l'Océan de s'avancer jusqu'à Bruges. A Knocke, il se relève, et le Zwyn, ce bras de mer, où ont eu lieu plusieurs grandes batailles navales, qui se terminait par la ville de lÉcluse dont le port pou- vait contenir 500 vaisseaux, n'existe plus, par suite du soulèvement du sol et de l'ensablement qui ont eu lieu depuis trente ans; du port de l'Écluse il n'existe plus de vestige. L'action volcanique qui à produit le déchirement du Pas-de-Calais, le déluge cimbrique, le soulèvement du sol de la Campine et la disparition des golfes de notre littoral, se continue done sur nos côtes comme dans la baie de Pouzzoles et en Norwége. C’est là l'explication de la for- mation de notre littoral, et la végétation vient parfois con- ( 522 ) firmer cette vérité. C'est ainsi qu'à Knocke, le Scirpus Ho- loschoenus, plante méridionale, se trouve en abondance dans les dunes les plus intérieures, c'est-à-dire les plus anciennes, et fait défaut dans les autres. C'est que les dunes intérieures, formées les premières, remontent à plusieurs milliers d'années, c’est-à-dire à une époque où le sol présentait une chaleur plus grande qu'aujourd'hui. En decà des dunes, se présente la bande des poldres et des moeres, terrains endigués le plus souvent et au-dessous du niveau des hautes marées; leurs eaux sont saumatres, ce qui donne lieu à une végétation différente des deux zones précédentes. Là se trouvent le Céleri, lApium sege- tum, le Buplevrum tenuissimum, le Batrachium Baudotii, la Zannichellia maritima, les Carex extensa et divisa, l'Aster Tripolium, l'Artemisia maritima, ete. Notre littoral présente donc trois terrains essentiellement distincts, offrant chacun une végétation différente, mais dans lesquels le principe salin joue un grand rôle et distin- gue la végétation de celle des terrains d’eau douce. C'est à ce principe que nous devons les types spécifiques nouveaux qui feront l'objet de cette notice. L'excursion scientifique entreprise, l'été dernier, sur nos côtes par la Société royale de Botanique de Belgique, nous à mis à même de revoir nos observations antérieures, de les contrôler, d'y ajouter des faits nouveaux et de compléter ainsi ce petit bouquet de plantes critiques ou inédites. Si, dans certains genres, nous avons introduit des plantes étrangères au littoral, c’est que la critique scientifique nous y conviait pour mettre mieux en relief les raretés du sol maritime. ( 525 ) ATRIPLEX. A. farinosa Nob., leproso-argentea, ramis angulosis, diffusis, foliis rhom- beo-hastatis sinuato-dentatis, perigoniis fructiferis tridentatis, dorso nudiuseulis. A. laciniata Sm. Engl. Bot., p.105 non L.!; Kops FI. Bat., n° 289 ; Van Hall FI. Belg. Sept., p. 220; Roucel FI. Nord, W, p. 590. A. farinosa Dmrt. Prodr. FL. Belg., p. 20 (1827). A. alba Rchb. F1. exc., p. 578 (1852) excl. syn.; Scop. A. crassifolia C.-A. Mey.? in Ledeb. Ft. AlL., 4, p. 509 (1855); Fries Summ., p. 201; Gren. et Godr., EL. Fr., 5, p. 10. A. rosea Lej. et Court. Comp. I, p.217; Prodr. Bat., p. 225. A. arenaria Woods in Babgt. Man., p. 290. Cette belle plante se distingue de tous les Atriplex à feuilles argentées par ses tiges diffuses et par la forme de ses feuilles. Son aspect brillant la fait remarquer au pre- mier coup d'œil. Tige d'environ un pied de hauteur et anguleuse, offrant dans le bas des rameaux opposés et décombants, tandis que les rameaux supérieurs sont alternes. Feuilles rhomboïdes-triangulaires, sinuées, recou- vertes d’un épiderme farineux qui leur donne un aspect argenté. Périgone fructifère rhomboïdal, trilobé, presque nu sur le dos. Nous l'avons observée dans les dunes de Flandre, de Zélande, de Hollande et de la Gueldre, où elle croit en compagnie des Honkeneia peploides, Ely- nues arenarius, Ammophila arundinacea et Convoluulus Soldanella. Par suite des étés secs et arides des dernières années, elle est devenue rare comme d'ailleurs toutes les plantes annuelles de nos dunes. M": Bommer l'a retrou- vée en août dernier dans les schores du Zoute, à Knocke, lors de l'herborisation de la Société. L'Atriplex farinosa à donné lieu à de bien grandes erreurs que nous avons pu rectifier par l'inspection de (524 ) l'herbier de Linné. Smith et beaucoup d'auteurs l'ont rap- portée à l'A. laciniata, sans tenir compte de la descrip- tion si précise de Linné, qui donne à sa plante une tige dressée, arrondie, nue, à rameaux fastigiés (caulis erectus, teres, nudus, virgatus), tandis que la nôtre à la tige diffuse, anguleuse, à rameaux divariqués. La plante de l'herbier de Linné est conforme à sa description et s'écarte totalement de notre espèce. C'est à la suite de cette inspection que nous l'avons distinguée et créée. Quant à l'A. rosea que plusieurs auteurs ont confondue avec notre espèce, elle manque dans l'herbier de Linné et dans ses Species plantarum elle est présentée avec un signe de doute. Elle n'y est indiquée que sur la foi de Haller et de Ruppius, d'où il résulte qu'elle doit être rapportée à l'A. rosea var. Ruppiana de Wallroth. Pour ce qui concerne VA. crassifolia, établie par :.-A. Meyer dans la Flore de PAltaï de Ledebour, elle nous semble très-distinete de notre espèce par son périgone frue- üfère à disque tubereuleux, et par son affinité avouée avec l'A. palula qui n’a aucun rapport avec VA. farinosa. Mais la plante indiquée par MM. Fries, Grenier et Godron, sous le nom d'A. crassifolia, appartient certainement à notre espèce. A. prostrata, lepidoto-cinerea, caule ramisque arctè humifusis depressis, foliis deltoideis glaucis, perigoniis fructiferis deltoideis, acutis, inte- gerrimis. A. prostrata Bouch. FL. Abbev., p. 76; DC. FI. Fr., UE, p. 587; Duby Bol. Gall., p. 598. Dans le genre Atriplex, si obscur et si diffieile, 1l est peu d'espèces plus distinctes que celle qui nous occupe, bien que la forme de ses feuilles la rapprochent de VA. la- ( 595 ) tifolia. Elle est exclusivement propre aux terrains salés et on la rencontre jusque dans les lieux baignés par l’eau de la mer. Elle se distingue immédiatement par sa couleur gris-cendré et par sa végétation entièrement couchée à plat sur le sol, sans que la tige centrale y fasse excep- tion, en sorte qu'il est impossible de la confondre avec aucune autre espèce. Ajoutons qu'étant propre aux ter- rains salés, toutes les plantes indiquées sous ce nom dans des terrains non salés appartiennent à une autre espèce. Toute la plante est délicate. Ses tiges sont minces, arrondies, allongées, appliquées sur le sol, même la tige centrale est divariquée. Cette espèce, répandue sur toutes nos côtes et que nous avons observée en Zélande et en Hollande est bien certai- tainement l’A. prostrata de Boucher, trouvée primitive- ment sur nos confins, à l'embouchure de la Somme. Un fait passé inaperçu, mais qui mérite d'être noté, c'est que dans son Botanicon Gallicum, De Candolle l'indique comme croissant en Belgique jusqu'à l'embouchure du Ruppel (in maritimis Galliae boreali-occidentalis usque ad Rupellam). Cette indication est d'autant plus eurieuse qu'elle n’a été relevée par aucun botaniste belge. SUAEDA Drt. Prodr. Fl. Belg., p. 22, non Forsk. nec Pallas. C'est à tort que les auteurs modernes ont attribué la formation de ce genre à Forskal. Cet auteur a réuni sous ce nom, dans sa Flore d'Arabie, sept espèces de Chénopodées appartenant à des genres différents, mais sans leur assigner aucun caractère générique. Pallas en ( 326 ) a fait de même. Ce n’était done pas là une constitution de enre. Le premier, en 1827, dans notre Prodrome, nous avons créé le genre Suaeda, en lui assignant ses carac- tères génériques, de manière à en écarter les Kochia, Echinopsilon, Schanginia, ete., que Forskal et Pallas ran- geaient sous le nom de Suaeda. Deux ans après, en 1829, C.-A. Meyer, dans le premier volume de la Flora Altaica de Ledebourg, établit son genre Schoberia pour les mêmes plantes. Moquin, qui avait d'abord admis le genre Suaeda, dans les limites que nous avions fixées, à cru depuis le diviser en deux genres savoir : Suaeda, pour les espèces à fruit comprimé et à graine verticale, et Chenopodina, pour les espèces à fruit déprimé et à graine horizontale. Le genre Suaeda de Moquin, ainsi limité, revient au sous-genre Salsina de ses ouvrages anté- rieurs et au Trikalis de Rafinesque. Ces deux genres de Moquin sont tellement analogues par leur port et tout leur ensemble, qu'il est impossible de les distinguer génériquement sans le fruit, et par consé- quent d'admettre cette division. C'est aussi ce qu'ont pensé MM. Grenier et Godron. Pour qu'il y ait genre, il faut qu'il y ait habitus particulier. C’est avec raison que Linné, dans sa Philosophie botanique, a prononcé cette sentence : Scias characterem non constituere genus sed genus caracterem; characterem fluere è genere, non genus è charactere; characterem non esse ut genus fiat, sed ut genus noscatur. (Phil. bot., $ 169). Tel caractère est excellent pour former un genre, lorsqu'un habitus propre le justifie, qui devient uniquement bon à for- mer un sous-genre quand l'habitus est le même. C'est ainsi que le mème caractère du fruit comprimé et de graine verticale que nous repoussons ici, nous à servi (3270) à former le genre Anserina() pour le Chenopodium Bonus-Henricus, dont le port diffère essentiellement de toutes les autres Chénopodées et se rapproche seule- ment du Beta. Mais en supposant même que le genre Suaeda doive être divisé en deux, comme l'a fait Moquin, il est clair que ce nom doit ètre conservé pour celui d'entre eux qui contient la vraie soude, Suaeda vera, puisque cest cette espèce qui a donné son nom au genre, C’est-à- dire que le genre Suaeda de Moquin aurait dû prendre le nom de Trikalis, donné par Rafinesque avee droit de prio- rité et le genre Chenopodina de Moquin, qui comprend la vraie soude, conserver le nom de Suaeda. C'est là ce que commandait la logique, mais la logique n'eut pas permis à Moquin de faire deux genres nouveaux. I suit de ce qui précède que quel que soit l'opinion que l’on adopte en conservant ou en divisant le genre Suaeda, cest sous ce nom que doivent être rangées les espèces dont nous avons à parler. En parcourant nos marais maritimes, nous avons été frappé de la différence qu'offrent les plantes rangées sous le nom de Suaeda maritima. Déjà, dans notre Prodrome, nous avons élevé l’une de ces formes au rang d'espèce; nous venons aujourd'hui lui en adjoindre deux autres et nous donnerons la définition de la S. maritima pour faire saisir la différence qu'elle présente avec les espèces nou- velles qui s'en distinguent à la première vue. (1) Anserina Bonus-Henricus Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 21 (1827), non Sect. Anserina Gaud. (1828) ; Agathophytum Moq. Ann. Se. Nat. (1854). — C’est à tort que, dans le Prodrome de De Candolle, Moquin cite notre Anserina comme section, tandis qu’il a été établi comme genre dans le Prodrome de la Flore belge. ( 598 ) 1. Suaeda maritima Nob., herbacea, caulibus diffusis, foliis hemicylin- dricis, insertione transversali subdecurrente, calycibus fructiferis angulato-gibbosis. 2. S. bacciformis Nob., annua, erecta, foliis planiusculis, insertione transversali, calyce fructifero baccato umbilicato, segmentis semi- globosis. 5. S. aestuaria Nob., annua, caule simplici, stricto, panieulato angu- loso, fois hemicylindricis, calycibus fructiferis angulato-gibbosis. 4. S. filiformis Nob., herbacea, caule erecto, tereti, foliis eylindricis, insertione rotundà, calycibus fructiferis gibbosis. 1. Chenopodium maritimum L. Sp., 521 ; Salsola maritima Poir. Dict., VH, p. 291; Suaeda maritima Dmrt. Prodr., p. 22; Schoberia maritima C.-A. Mey. Ledeb. Fl. Alt, K, p. 400; Chenopodina maritima Moq. in DC. Prod. > XIE, p. 161. — Hab. in coenosis maritimis. Se distingue facilement des suivantes par sa tige rameuse dès la base, à rameaux diffus, adscendants, profondément sillonnés. Feuilles planes par dessus, semi-cylindriques en dessous, planes au point d'attache et à insertion trans- versale, décurrentes sur la tige en une côte canaliculée. Fleurs petites, herbacées, à sépales gibbeux. 2. Chenopodina bacciformis Dmrt. in litt. — Hab. aestuariis Flandriae et Zelandiae. Cette espèce se distingue de la précédente par ses tiges dressées et toujours simples à la base, par la forme de ses feuilles et de ses fruits. Plante glauque-rougeûtre. Racine fusiforme. Tige unique, dressée, rouge, à côtes distantes, simple à la base, parfois un peu rameuse, à rameaux sim- ples et droits. Feuilles lancéolées-linéaires, concaves en dessus, convexes en dessous, obtuses, à insertion trans- ({ 529 ) versale. Fleurs agglomérées. Périgone accroissant, bacci- forme en mürissant, et trois à quatre fois plus gros que celui des autres espèces. Cette espèce ne peut pas être confondue avec la Suaeda macrocarpa Nob. (Chenopodium macrocarpum Des. , Journ. bot., IX, p. 48), qui en diffère par ses feuilles subulées et presque arrondies et par ses fleurs solitaires. 5. Chenopodina aestuaria Dirt. in lit. — Hab. in aestua- riis Flandriae et Zeelandiae. Plante glauque-jaunètre. Racine fusiforme. Tige unique, dressée et toujours simple à sa base, anguleuse, panieulée au sommet, à rameaux dressés. Feuilles semi-cylindriques planes en dessus, à insertion transversale, décurrentes sur la tige en deux nervures rapprochées et formant une large côte plane. Fleurs agglomérées. Fleurs herbacées, à seg- ments fruetifères gibbeux sur le dos. Le port de cette espèce la rapproche de Ta Suaeda salsa, avec laquelle elle a pu être confondue, mais elle en diffère par sa racine annuelle et sa panieule dressée. Elle se rap- proche aussi de la Suaeda Jacquinii Nob. (Chenopodium Ten.), qui en diffère par sa tige ascendante et ses glomé- rules de fleurs rapprochés. 4. S. filiformis Dmrt. Prodr. Fl. belg., p. 22; Schoberia Dumortierii Steud. Nom. bot., p. 552; Chenopodina filiformis Moq. in DC. Prodr., XUE, p. 164. — In coenosis maritimis Flandriae ad Viam Ulyssis (Lisse- weghe) et Hollandiae ad Y. Cette espèce diffère de toutes les autres par sa tige arron- die, ni anguleuse, ni sillonnée, par ses feuilles cylindriques et non planes en dessus, ni aplaties à la base, par leur 26 ( 550 ) insertion circulaire et non transversale, enfin par l’absence de décurrence. | Tige dressée, rameuse à la base, ce qui semble indiquer une espèce bisannuelle, rarement simple, à branches fili- formes, dressées, arrondies, rameuses au sommet. Feuilles cylindriques, allongées, aiguës, non aplaties à la base, insérées cylindriquement sur la tige et non décurrentes. Fleurs petites en glomérules distants, axillaires, le plus souvent triflores. Périgone fructifère herbacé, à segments gibbeux. Fruit finement tuberculeux sous la loupe et mar- giné d’un côté. SALSOLA. La plante que les anciens botanistes belges ont indi- quée comme indigène à notre littoral sous le nom de Sal- sola Tragus et que les botanistes allemands ont désignée sous ce nom, appartient-elle à l'espèce créée par Linné? C'est là une question de critique très-intéressante à élu- cider. D'après Koch et les auteurs qui l'ont suivi, la Sal- sola Tragus ne serait qu'une simple variété de la S. Kali, caractérisée par l’appendice de sépales courtement mar- giné. L'inspection de l'herbier de Linné nous a mis mème de relever cette erreur. La plante type de la S. Traqus y est méditerranéenne et a été envoyée de Montpellier à Linné par Sauvages. Elle se distingue pas sa tige dressée, de trois pieds de hauteur et non diffuse; par ses fruits ova- les, exserts et non munis de la grande aile dorsale qui s’observe dans la S. Kali. MM. Grenier et Godron ont eu grandement raison de ne pas la confondre avee cette espèce. Mais dans sa Flore de la Belgique septentrionale, notre ( 551 ) savant ami M. Van Hall a indiqué sous le nom de S. Traqus une toute autre plante, qui constitue une espèce parfaite- ment distincte, à laquelle nous avons donné le nom de S. turgida dans notre Prodrome de la Flore belge. Nous l'avons observée en Flandre et près Harlem à Zandvoort où elle était abondante. Elle a été retrouvée à Werkendam par M. Van de Zande-Lacoste, à Katwijk par Dosy, et en Flandre par Kickx et Vande Vyvere. Van den Bosch, dans son Prodrome de la Flore batave, l'a rapportée très à tort à la variété £ brevimarginata de la S. Kali de Koch, car cette plante est constante et offre des caractères distinetifs nettement accentués. La S. turgida se distingue des $. Kali et S.Traqus par ses nœuds fructifères renflés et turgescents, ce qui n'existe jamais chez les autres. Sa tige est dressée, à rameaux étalés. Ses feuilles sont charnues, subulées, scabres. Les phylles du ealicule sont épineux. Son périgone fructifère est cam- panulé à sépales intérieurs aiguillonnés au dos. Le pé- rianthe est inarticulé sur sa base, mais les rameaux frueti- fères sont articulés. Tige ascendante ou droite, rameuse, glabre et scabre à la base, pubescente en haut, à rameaux allongés redressés, simples, les inférieurs opposés, les supé- rieurs alternes. Feuilles longuement subulées, épineuses au sommet, canaliculées à la base, légèrement ciliées, poilues dans leur jeunesse, glabres à l'état adulte ; les flori- fères plus courtes, dilatées à la base et embrassant la fleur ; les fructifères ventriqueuses à la base. Fleurs solitaires ou en petits épis axillaires, à calieule diphylle, conforme aux feuilles, mais moindres. Nœuds fructifères turgides, renflés. Périgone après l’anthèse ovale, tronqué au sommet à bords petits et dressés, eaduc à la maturité avec la graine et alors largement campanulé. Membrane dorsale des deux sépales ( 552 ) extérieurs étalée, lobée, du sépale intermédiaire étalée et plus petite, des deux sépales intérieurs aculéiforme, droite. Embryon coquillé. S. turgida Nob., herbacea, nodis fructiferis turgidis, perigonii fructiferi inarticulati sepalis dorso exterioribus explanatis, interioribus arti- culatis. S. Tragus Van Hall F1. Belg. sept., p. 252; Lej. et Court. Comp., L, p. 211 (non L. !). S. turgida Dmrt. Prodr., p. 25. S. Kali var. B Prodr. F1. Bat., p. 218. Hab. in arenosis maritimis Hollandiae et Flandriae. SALICORNIA. A quelque époque que l'on visite les schores de notre littoral, on est frappé d'y trouver des Salicornes herbacées de forme entièrement dissemblables; depuis le printemps jusqu'à l'automne, cette différence saute aux yeux. Îei c'est une plante dressée depuis sa base, à rameaux fasti- giés comme un peuplier d'Italie en miniature; là c’est une plante couchée à la base, à tige redressée et retom- bante au sommet ; plus loin une forme à tiges étalées et diffuses; enfin en voici une autre entièrement humifuse et déprimée sur le sol tout à fait à plat; puis d’autres formes moins caractérisées, mais toutefois remarquables. Depuis plus de cinquante ans nous observons ces curieu- ses plantes et nous les retrouvons toujours les mêmes. Il y a donc là plusieurs espèces confondues sous le nom de Salicornia herbacea; une bonne monographie entre- prise sur les lieux en est réclamée par la science. Déjà, dans notre Prodrome, nous avons signalé ces formes d’après Pallas et Smith ; si les auteurs des Flores d’Alle- ( 535 ) magne et de France n’en ont pas fait état, c’est qu'habi- tant loin des côtes ils n’ont pas été à méme de les voir vivantes et d'apprécier leurs différences, différences telles qu'aucun genre n'en offre de plus saillantes. Linné, dans ses Species plantarum, a confondu toutes les Salicornes herbacées sous le nom de S. herbacea, mais, dans sa Flore de Suède, il applique ce nom à l'es- pèce à tiges diffuses : apud nos est herbacea, annua, in latum diffusa, vix palmaris. Si donc un espèce doit con- server le nom de S. herbacea ce doit être celle à tiges diffuses indiquée par Linné lui-même qui doit le porter, et non celle fastigiée comme l'ont fait Pallas et Smith. Celle-ci, qui s'éloigne entièrement de la description lin- néenne, sera mieux appelée S. stricta Nob. Mais 1l nous semble que pour éviter la confusion, le nom collectif d’herbacea doit ètre abandonné, comme l'ont été les noms spécifiques collectifs, Locusta chez les Valérianelles, arti- culatus chez les Jones, polymorpha chez les Luzernes, villosa chez les Roses tomenteuses, ete. Quant à l'espèce étalée et diffuse elle présente plusieurs formes dictinetes. D'abord vient la S. procumbens de Smith, puis une plante très-voisine dont la verdure est glauque et les épis très-épais, peut-être la var. pachystachya de Koch. La forme la plus excentrique est celle que, dans notre Prodrome, nous avons désignée sous le nom de S. pros- trata y? appressa et que M. Crépin, dans la dernière édition de son Manuel, vient d'appeler S. herbacea var. moniliformis à cause de ses épis parfois moniliformes. Cette plante nous parait s'éloigner sensiblement de la S. prostrata de Pallas et former une espèce distincte comme nous le présumions déjà il y à 42 ans. Nous Îa désignerons sous le nom de S. appressa. Sa tige est humi- (554) fuse et ses rameaux sont entièrement appliqués sur le sol; elle affecte cette disposition depuis sa naissance jusqu'à sa fructification sans se relever jamais. Ses rameaux forment un éventail triangulaire comprimé des deux côtés; ses entrenœuds sont cylindriques; ses épis eylin- driques ou moniliformes. Nous donnerons sa diagnose ainsi que des principales formes en nous réservant d'y revenir. 1. S, stricta Nob., herbacea, caule ramisque erectis strictis fastigiatis. NO 2. $, procumbens, herbacca, caule adscendente, ramis subsimplicibus, internodiis obconicis. Æ S. prostrata, herbacea, caule prostrato, ramis trifariis adscendentibus, spieis cylindrieis obtusis apice depressis. 4. S. appressa Nob., herbacea, caule ramisque humifusis appressis è radice trifariam flabellatis ramosissimis, internodiis cylindricis, spicis acutis. 4. S. annua Sm. Engl. Bot., p. 415; S. herbacea Sm. 2. S. herbacea L. Suec., p. 1; S. procumbens Sm. Engl. Bot., t. 2475; S. herbacea 8 procumbens Babgt. Man., p. 288. 5. S. prostrata Pall. Halophyt., p. 8, t. 5. 4. S. prostrata 7? appressa Dmrt. Prodr., p. 25; S. herbacea forma moniliformis Crép. Man., éd. 2, p. 276. POLYGONUM. Le littoral de la Flandre, de la Zélande et de la Hollande fournit une espèce de Polygonum confondue avec lavicu- lare, mais qui en est bien distincte, c’est le P. littorale de Link ou P. Rai de Babington, déjà indiqué dans notre Prodrome. Cette espèce se distingue de l'aviculare, dont elle a le port, par sa racine souvent pérennante, par ses fleurs axillaires et ses fruits lisses, brillants, plus longs que ( 555 ) le périanthe. Cette plante, que nous avons retrouvée cette année à Knocke, possède donc la végétation du P. aviculare et le fruit du P. maritinrum. Le nom spécifique donné par Link ayant la priorité sur celui de M. Babington, doit être conservé à cette espèce. Nous signalons de nouveau cette forme pour porter sur elle l'attention des botanistes belges. En 1825, dans notre herborisation dans la Nort-Hol- lande, nous avons trouvé près du Helder une autre espèce voisine de la précédente, le P. arenarium de Waldstein et Kitaibel. Celle-ci, également procombante, a ses tiges à feuilles distantes et à rameaux divariqués. Gaines de 4 à 6 nervures. Fleurs en épis denses, terminaux et dépourvus de feuilles. Fruits non opaques et un peu luisants, pone- tués, dépourvus de stries. Cette espèce pourra aussi se rencontrer sur nos côtes dans les sables maritimes; nous engageons nos confrères à l'y rechercher. POLYGALA. Bien qu'en 1825, dans ses Plantae criticae, M. L. Reiï- chenbach ait traité monographiquement les espèces d'Eu- rope de ce curieux genre, il faut reconnaitre que celles de l'Europe centrale nécessitent un nouvel examen, justifié par les découvertes faites depuis cette époque. Déjà, dans sa Flore de la chaine jurassique, M. Grenier a éclairei plu- sieurs points douteux et spécialement ce qui concerne le P. oxyptera. De son côté, le voisinage de la mer du Nord nous offre deux espèces inconnues à M. Reichenbach, l'une que nous avons déerite en 1827, sous le nom de P. muta- bilis, l'autre, originaire des vallées des dunes de la Flandre et de la Hollande qui a été confondue avec la P. oxyp- tera. Pour éclaircir les nombreuses difficultés que présente ce beau genre, notre confrère M. Crépin nous à engagé ( 556 ) de traiter les espèces indigènes à notre pays. Commençons par donner le tableau chronologique des espèces de l'Eu- rope centrale et occidentale, point de départ obligé d'une étude aussi difficile. 1755. Polygala vulgaris L. Sp. pl., ed. 1; p. 702. 1759. P. amara L. Syst. nat., ed. XII, p. 1154 (1762) ; Jacq. Obs., p. 262? » P. acutifolia L. Syst. nat., ed. XII, p. 1154 — Abandonnée et in- connue. 1769. P. amarella Crantz À ustr., fasc. N, p. 438. » P. austriaca Crantz Austr., fase. V, p. 459, 1.2 [. 4. 1808. P. comosa Schkuhr Handb., 11, p. 524, t. 194. 1815. P. verviana Lej. FI. Spa, I, p. 92. 1821. P. multicaulis Tausch in Bot. Zeit., IV, p. 565. 1825. P. uliginosa Rchb. PL. crit., 1, p. 25, f. 40-41. » P. alpestris Rchb. L. c., p. 25, f. 45. » P. oxyptera Rchb. L. c., p. 25, f. 46-49. » P. amblyptera (buxifolia) Rchb. L. c., p. 26 et 91, f. 50-51. 1826. P. serpyllacea Weihe Bot. Zeit., p. 745; P. serpyllifolia Wehe olim non Poir. 1827. P. mutabilis Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 51. 1829. P. badensis Schimp. in litt. ap. Spenn. F1. Frib., WI, p. 867. 1850. P. pyxophylla Avé Lall. in Rchb. FL. exe., p. 550. 1851. P. depressa Wender. in Schrift. Natrw. Marb., p. 1, t. 1. 1857. P. calcarea F.-W. Schultz in Bot. Zeit., 1857, p. 752. 1847. P. ciliata Lebel in Gren. et Godr. F1. Fr., 1, p. 195. 1849. P. Lejeunei Boreau F1. Centr., éd. 2, IL, p. 71. 1855. P. dubia Bellynck FI. de Namur, p. 27. Parmi toutes ces plantes, il s'en trouve qui ne sont que synonymes d'espèces plus anciennes, d’autres qu'on ne peut considérer que comme variétés. Disons d’abord que les Polygala d'Europe peuvent se diviser en quatre sec- tions : les Rosulifères dont les feuilles radicales sont plus grandes que les caulinaires et étalées en rosette; les Che- velues dont l'épi est surmonté de bractées dans la jeunesse ; les Oppositifoliées dont les feuilles inférieures son opposées ( 557 ) et les autres alternes; enfin les Vulgaires à feuilles toutes alternes, lâches et dont l'épi n'est pas surmonté de bractées avant l'épanouissement. Nous allons suivre ces séries pour l'examen des espèces de la flore belge. 1. Rosulatae. Une premiére remarque à faire sur ce groupe, c'est de signaler l'erreur de presque tous les auteurs modernes, lorsqu'ils attribuent la formation du nom de l’espèee qui en est le type, de la P. amara, à l'initiative de Jacquin. La comparaison des dates démontre, au contraire, que la for- mation de cette espèce est due à Linné qui, après lavoir considérée comme une simple variété de la P. vulgaris, dans la première édition de ses Species, l'a élevée au rang d'espèce en 1759, dans la dizième édition de son Systema Naturae, ouvrage beaucoup trop peu consulté pour l'histoire des espèces. Jacquin vint ensuite qui, ayant trouvé, auprès de Vienne en Autriche, une espèce de Polygala très-amère au goût et dans laquelle il erut recon- naître la P. amara de Linné, la décrivit sous ce nom en 1762, dans son Énumération des plantes des environs de Vienne, pages 195 et 262. L'initiateur du nom spécifique est done Linné. I la eréé, comme il nous lapprend lui- même, dans la seconde édition de ses Species plantarum, p. 987, pour la P. buxi minoris folio Valle Par 4161 t. 59, f. 2, espèce à peine amère et qui n'est autre que la P. calcarea de Schultz. Linné, en désignant la plante de Vaillant, lui rapporte à son exemple la P. foliis circa radi- cem rotundioribus sapore admodum amaro de CG. Bauhin d'où son nom spécifique. Mais, dans l'herbier de Linné, la plante type de la P. amara est la P. calcarea. Toute con- testation est done impossible : la description, le texte et ( 558 ) l'herbier sont d'accord pour définir la véritable P. amara primitive de Linné et nous faire connaitre qu'elle n'est autre que la plante décrite depuis sous le nom de P. calcarea. Jacquin, en rapportant le nom linnéen à la plante des montagnes d'Autriche, avait en vue une plante voisine et réellement amère. Or, dans la seconde édition de ses Species plantarum, Linné en s'en référant à la plante de Jacquin à corrigé son travail primitif et attribue définitive- ment le nom spécifique amara à la plante amère qui depuis à conservé ce nom; mais il faut en retrancher le synonyme de Vaillant qui appartient à la P. calcarea. Cette dernière est-elle la même que la P. amarella de Crantz, comme l'ont cru M. Reichenbach, notre Prodrome, MM. Cosson et Germain, ete. ? C’est là une question pleine d'incertitude; car, d’une part, il est difficile de croire que Crantz ait donné ce nom à la P. amara de Jacquin, décrite à Vienne même sept ans auparavant, et admise par Linné, alors Surtout qu'il attribue à son amarella, la figure de Vaillant, qui représente la P. calcarea ; mais, d'autre part, sa description écourtée et obscure ne permet pas de rien décider. Nous conserverons donc le nom de calcarea jus- qu'à plus ample informé, tout en reconnaissant que suivant toute probabilité cette plante est la P. amarella de Crantz. Quant à la P. austriaca de Crantz, cette espèce n’offre aucun doute. Elle a été trouvée dans le Luxembourg et l'Eifel. $ 2. Oppositifoliae. La disposition des feuilles opposées ou alternes est de premier ordre chez les Polygala, comme le démontrent les espèces exotiques. Dans son travail monographique sur les Polygala d'Europe, M. Reichenbach n'avait signalé 999 ) aucune espèce à feuilles opposées; bientôt après diverses espèces furent proposées qui présentent cet important caractère. En 1826, Weihe publia sa P. serpyllacea; en 1827, nous mimes au jour la P. mutabilis; en 1829, Spenner fit connaitre la P. badensis de Schimper; enfin, en 1851, Wenderoth publia sa P. depressa. Nous allons montrer qu'il y a là deux espèces distinctes, savoir, la P. serpyllacea de Weïhe et notre P. mutabilis. _ La P. mulabilis (1897) est très-certainement la même que la P. depressa de Wenderoth (1851). Nous l'avons définie, dans notre Prodrome, comme suit : ramis prima- riis opposilifoliis sterilibus, secundariis alternifoliis flori- feris. Les tiges de la première année sont stériles et à feuilles opposées. Dans les aisselles de ces feuilles, naissent, la seconde année, des branches florifères munies de feuil- les alternes. Comme le bourgeon terminal de la tige de la première année avorte presque toujours, il s'en suit que d'or- dinaire cette tige ne se continue pas, en sorte que les bran- ches florifères sont latérales et opposées sauf avortement. Les caractères que nous venons d'indiquer ne permet- tent pas de confondre cette espèce avec aucune autre. Nous lui avons donné le nom spécifique de mutabilis, pour indi- quer la curieuse transformation qui s'opère dans sa végé- tation : les feuilles étant opposées sur les tiges de la pre- mière année et alternes sur celles de la seconde. La P. depressa de Wenderoth, créée dans les Marburger Schriften de 1851, c'est-à-dire quatre ans aprés nous, appartient certainement à notre plante; mais la P. serpyl- lacea de Weihe en est entièrement distincte. Weihe, en créant, dans le Botanical Zeitung de 1826, sa P. serpyllacea, la définit de la manière suivante : P. serpyllacea Weiïhe, frutescens, prostrata, prolifica, ( 540 ) foliis imis parvulis oppositis obovatis, reliquis oblongis ; sepalis lateralibus cuneato-ellipticis corollam fimbriatam acquantibus; capsulam cuneato-obcordatam latiorem supe- rantibus. Weihe dit avoir trouvé cette espèce dans les montagnes de Westphalie et l'avoir reçue de Lejeune. Notons d'abord que le mot saillant de la définition de Weihe est foliis IMIS parvulis oppositis. Or ce mot définit parfaitement l'espèce qui croit sur les hautes fagnes de Spa, à 2000 pieds d'altitude, et qui est évidemment la plante envoyée par Lejeune à Weihe, puisqu'elle en à tous les caractères. Or ce mot saillant de la définition de Weihe ne peut, en aucune facon, s'appliquer à notre P. mutabilis, qui ne se borne pas à avoir les feuilles inférieures (folia ma) opposées, mais dont les tiges de la première année sont partout munies de feuilles opposées surtout au centre. Nous possédons donc en Belgique les deux espèces à feuilles opposées. La P. serpyllacea, qui est très-bien figurée dans l'atlas de MM. Cosson et Germain, t. VI, f. 2, a seule- ment les feuilles du bas opposées, tandis que les tiges sté- riles de la P. mutabilis sont entièrement munies de feuilles opposées. Dans la P. mutabilis, les fleurs sont délicates, souvent rapprochées ; les ailes du calice sont délicates, très-minces et comme papyracées, lancéolées, subaiguës, presque deux fois plus longues que le fruit, à nervure centrale plus ou moins rameuse. Dans la P. serpyllacea, au contraire, la tige de la première année se continue sans fournir de rameaux latéraux, en sorte qu'il n'existe de feuilles opposées que tout à fait à sa base; les fleurs sont solides, en épi lâche et ferme, toujours penchées, les ailes coriaces, arrondies-ovales très-obtuses au sommet, à nervure centrale jamais rameuse. (541) MM. Cosson et Germain ont donné, dans l’atlas de leur Flore des environs de Paris, t. VIII B, une excellente figure de la P. serpyllacea, sous le nom inexaet de P. de- pressa. Cette confusion des deux espèces est le fait d’un grand nombre d'auteurs, de Reichenbach, Spenner, Koch, Grenier et Godron; elle parait même avoir été faite par Weihe lui-même après la publication de sa P. serpyllacea. Ils ont rapporté à une seule espèce toutes les plantes européennes présentant des feuilles opposées : de là la confusion. Déjà, en 1829, Spenner, dans le troisème volume de sa Flora Friburgensis, après avoir décrit avec Schimper, p. 867, la P. mutabilis sous le nom de serpyl- lacea, reconnaissait que ni les exemplaires reeus de Weihe, ni les siens n'offraient pas les feuilles du bas opposées, mais bien celles du milieu des tiges surtout dans les tiges stériles. Neque ima folia, mediana potius praesertim cauli- culorum sterilium opposita observantur. Cette erreur est aussi partagée par M. Reichenbach, dans sa Flora excur- soria, Où il décrit la P. mutabilis sous le nom de serpyl- lacea. Mais la diagnose de Weihe : foliis IMIS parvulis oppositis, est tellement claire et précise que l'erreur saute aux yeux du moment qu'on à reconnu l'existence de deux espèces présentant des feuilles opposées, comme nous venons de l'établir. & 5. Comosue. Longtemps on n'a connu qu'une seule espèce de Poly- gala à bouquets chevelus avant l’anthèse par le dévelop- pement des bractées, à savoir la plante que Schkuhr avait déerite et figurée sous le nom de P. comosa. M. Boreau, dont l'œil fin et exercé a fait faire tant de progrès à la botanique spécifique, est le premier qui en ajouta une KE (54) seconde sous le nom de P. Lejeunei. Il la caractérise par ses fleurs petites d'un blanc-verdàtre ou lavées de rose en grappes serrées, un peu chevelues au sommet et par des ailes plus étroites et bien plus courtes que la capsule, ajoutant que la forme des ailes très-différente, à nervures moins prononcées, plus ramifiées latéralement, la distingue facilement de la comosa. Il lui rapporte en partie la P. ver- viana de Lejeune, espèce mal définie et collective, que cet auteur, dans son Compendium, rapporte à la P. oxyptera. Cette opinion vient d'être reprise par le savant M. Gre- nier qui, dans sa belle Flore de la chaine Jurassique, à établi que la véritable P. oxyptera de Reichenbach n'était pas du tout ce qu'on soupeonnait, mais que d'après un échantillon authentique de M. Reichenbach lui-même, elle se rapportait à la P. Lejeunei de M. Boreau. Il y rapporte comme variété la P. ciliata Lebel. Nous sortons donc de l'obscurité qui enveloppait jusqu'ici la P. oxyptera et de toutes les erreurs dans lesquelles les auteurs étaient tombés à son sujet. Elle devient une seconde espèce de la section des Comosae. Nous dirons cependant que, dans l'herbier de M. Thielens, la plante publiée par Michalet dans l'herbier du Jura, sous le n° 5 et le nom de P. Le- jeunei, plante relatée par M. Grenier, est entièrement distincte de la nôtre et dépourvue de bractées saillantes ; mais n'y a-t-il pas eu confusion ? La P. major Jacq. appartient aussi à cette section. N 4. Vulgares. La P. oxyptera de Reichenbach a donné lieu à de nom- breuses erreurs. La plupart des auteurs la regardaient comme une variété de la P. vulgaris. Cette opinion, que (545) nous avions émise dans notre Prodrome, a été partagée par Koch, M. Fries et ceux qui les ont suivis, tandis que M. Bo- reau, Lejeune et Courtois et autres la considéraient comme une légitime espèce. Fous, au surplus, décrivaient sous ce nom une plante voisine de la P. vulgaris, mais à petites fleurs et à ailes étroites. Le premier qui eut des doutes sur cette identité est le Père Bellynck. Dans sa Flore de Namur, publiée en 1855, croyant que cette plante à ailes étroites n'appartenait pas à la P. oxyptera de Reichenbach, le P. Bellynck la décrivit sous le nom de P. dubia. Récem- ment, comme nous venons de le dire, M. Grenier à émis une opinion entièrement nouvelle en affirmant que la véri- table P. oxyptera de Reichenbach appartient, non à cette forme à ailes étroites, mais à la P. Lejeunei de M. Bo- reau. L'erreur commune est done rectifiée et cette espèce restituée à son vrai type, en sorte que Ia forme à ailes étroites doit prendre le nom de P. dubia, qui lui à été donné par le P. Bellynck. D'autre part, dans sa Flora Belgii septentrionalis, notre savant ami M. Van Hall avait décrit, sous le nom de P. oxyptera, une plante des dunes de la Hollande, figurée par Kops, planche 198 de la Flora Batava, sous le nom de P. vulgaris, et dont Van den Bosch a fait la P. vul- garis B oxyptera dans le Prodromus Florae Batavae. Cette plante, qui habite également les dunes de la Flandre, constitue une espèce entièrement distincte, remarquable par ses tiges humifuses et non redressées, contractées et non allongées, et par ses ailes étroites comme la précé- dente, mais munies au sommet d'un apieule très-saillant et en quelque sorte caudiforme qui la disüngue de toutes les Polygala et spécialement de toutes les formes confondues sous le nom d'oxyptera. Cette espèce habitant exelusive- (544) ment les dunes, nous proposons de la nommer P. du- nensis. Les terrains calaminaires de Belgique fournissent une forme remarquable et spéciale de Polygala, que l'on pour- rait nommer calaminaria, remarquable par ses grandes fleurs brillantes. Notre savant ami M. Victor Monheim la regarde comme une espèce distincte et croit pouvoir la rapporter à la P. Lejeunei Bor., attribution qui nous parait très-hasardée. $ 1. Oppositifoliae. — Foliis nonnullis oppositis. 1. P, mutabilis Nob., ramis primariis oppositifoliis sterilibus, secundariis 1 1 lateralibus alternifoliis floriferis, alis angustè lanceolatis subacutis. 2. P. serpyllacea, foliis imis oppositis reliquis alternis, ramis termina- libus, alis rotundato-ovatis obtusissimis. 2, Comosae. — Alternifoliae, spicà virgineà comosà. LC) 5. P. comosa, erecta, alis latè ellipticis acutis, capsulam latitudine aequantibus, longitudine superantibus. 4. P. oxyptera, diffusa, alis angustè ellipticis obtusis, capsula longitu- dine angustioribus, longitudine subaequalibus. $ 5. Vulgares. — Alternifoliae, ecomosae, foliis superioribus majoribus. 5. P. vulgaris, adscendens, alternifolia, erosulata, ecomosa, alis cap- sulà latioribus. 6. P. dubia, adscendens, alternifolia, erosulata, ecomosa, alis subacutis muticis capsulà angustioribus longioribusque. 7. P. dunensis Nob., caule ramisque alternifoliis humifusis depressis, alis acutis apiculatis capsulà angustioribus sesquilongis. $ 4. Rosulatae. — Alternifoliae, ecomôsae, foliis inferioribus majoribus. 8. P. calcarea, surculis elongatis nudis rosuliferis, alis capsulam subae- quantibus, nervo centralibero, lateralibus anastomosantibus. (545) 9. P. amara, caudiculis abbreviatis rosuliferis, alis eapsulà subangus- tioribus trinerviis, nervis apicè tantum anastomosantibus, 10. P. austriaca, caudiculis nullis, foliis radicalibus obovato-spathulatis, alis capsulà duplè angustioribus, nervis ternis subsimplicibus. 1. P. mutabilis Dvrt. Prodr. FL. Belg., p. 51 (1827) ; P. depressa Wender. in Schrift. Marburg, p. 1, t. 1 (1851 ex Pritzel) ; P. serpyllacea pro parte Rchb. FI. exc., p. 550 ; P. badensis Schimp. in Spenn. Frib., WI, D. 867 (1829). — Hab. in ericetis. 2. P. serpyllacea Weihe in Bot. Zeit., IX (1826), p. 745; Coss. et Germ. Atl., t. 8, f. B. — Hab. in paludosis. 9. P. comosa Schkuhr Handb., I, p.524, t. 194 (1808) ; Rchb. Le. crit., [. 54-56. 4. P. verviana Lej. Spa, I, p. 92 (1815) pro parte ; P. oxyptera Rchb. PL. cri, 1, p. 25, {. 46-49; Gren. FT. Jurass., 1, p. 99 ; P. Lejeunei Bor. F1. Centr., éd. 2, I, p. 71 (1849); P. ciliata Lebel in Gren. et Godr. Ft. Fr., 1, p. 195. — Hab. in montibus calcareis. vulgaris L. Sp., p. 986 ; Rehb. Le. crit., f. 52-55. vulgaris var. oxyptera Æoch Syn., p.79; P. dubia Bllck. FI. Nam., p. 27. 7. P. vulgaris Kops FI. Bat., t. 198 opt.; P. oxyptera V. Hall. F1. Belg. sept., p. 726; P. vulgaris var. oxyptera Prodr. FI. Bat., p. 57. 8. P. amara L. Herb.l! et Syst., éd. 10, p. 1154; P. calcarea F.-W. Schultz in Bot. Zeit., 1857, p. 752; P. amarella Dmrt. Prodr., p. 51; Coss. et Germ. AL, t.7, f. 4-6, an Crantz ? Austr., p. 458. 9. P. amara Jacqg. Enum. Vind., p. 262; Austr., t. 412; L. Sp., éd. 2, p. 987, excel. syn. Vaill.; Rehb. Ie. crit., f. 45-44; — 6 amblyptera P. buxifolia Rehb. Ie. crit.; P. amblyptera Rchb. L. c.; — 7 alpestris Rchb. Ie. crit., [. 45. 10. P. austriaca Crantz Austr., fase. 5, p. 459, €. 2, f. 4; Rchb. Ie. crit., f. 423 Coss. et Germ. At, t. 7, f. 1-5; P. myrüifolia Fries Nov., 997 non L.; — 5 uliginosa Rchb. Ie. crit., [. 40-41. SL GE. MYOSOTIS. Les vallées marécageuses des dunes de Flandre donnent naissance à une forme de Myosotis très-curieuse et digne 27 ( 546 ) de l'attention des botanistes. Elle est voisine de la AZ. caespi- tosa et a comme elle les lobes de la corolle entiers. Mais la M. caespitosa est elle-même une plante critique donnant lieu à un sérieux examen, ainsi que les diverses espèces confondues sous le nom de M. palustris. Examinons d'abord ces diflicultés. Le genre Myosotis présente deux sous-genres essentiel- lement distincts. Dans l’un, le calice est articulé sur le pédoncule et cadue à la maturité ; il est muni à sa base de poils crochus, divariqués, qui s’accrochent aux habille- ments et aux poils des animaux. Cette section est le type du genre Myosotis (oreille de souris) et, dans notre Pro- drome, nous lui avons donné le nom de Myosotypus. L'au- tre sous-genre est caractérisé par son calice inarticulé et persistant, dépourvu de poils crochus, ceux qui le recou- vrent étant droits et appliqués. Il comprend les espèces habitant les lieux humides, et contient les délicieuses plantes que les anglais désignent sous le nom de Forget- me-not et les français, Plus je vous vois plus je vous aime. Nous proposons de le nommer Eromnema (souvenir d'amour). Dans ces deux sous-genres, autant les espèces du Myosotypus sont bien définies, autant les Eromnèmes sont embrouillés et confondus dans tous les auteurs modernes. Essayons d’abord de débrouiller le chaos qui enveloppe ce délicieux sous-genre. Linné, après avoir, dans son Hortus Cliffortianus, insti- tué deux espèces de Myosotis, l'une à feuilles glabres, l'autre à feuilles velues, avait, dans ses Species plantarum, réuni toutes les espèces du genre actuel en une seule, sous le nom de M. scorpioides. I en formait deux variétés, nom- mées l’une arvensis, à feuilles velues, l’autre, palustris, qui est la plante des ruisseaux marécageux (in aquosis sca- (547) turiginosis). Mônch est le premier qui ait fait deux espèces de Myosotis, les M. annua et perennis et bientôt après Roth éleva au rang d'espèce les deux variétés de Linné. Tout cela formait des groupes collectifs. Withering, en appliquant comme variété le nom de palustris à la plante figurée par Curtis dans sa belle Flora Londinensis, I, t. 28, ne fit qu'accentuer davantage l'application du nom donné par Linné à l'espèce traçante des marais. Mais jus- que là aucune espèce du sous-genre Eromnème n'était distinguée, ni comme variété, ni comme espèce, de cette dernière. Schultz est le premier qui, dans le supplément de sa Flore, en sépare sa A. caespitosa et bientôt après M. Reichenbach, dans sa belle monographie, forma de ce sous-genre cinq espèces, savoir : M. palustris, laxiflora, striqulosa, repens et caespitosa. Depuis, Koch réunit les quatre premières, en sorte que dans tous les auteurs modernes on ne compte plus que deux espèces, les M. palustris et caespitosa. La M. repens à le port de la M. palustris, dont elle diffère par ses calices et sa corolle et quant à la M. striqulosa, la plante entière, tige, feuil- les, calice, est toute couverte de strigules, ce qui lui donne un faux air de la M. collina. Disons-le d’abord, c'est merveille de voir que la plus belle et la plus grande espèce de Myosotis, celle qui étend ses longues tiges rampantes le long des eaux dans les marais, soit aujourd’hui non distinguée et confondue avec celle des prés, à laquelle elle ne ressemble que par la fleur. Ouvrez la belle monographie de M. Reichenbach, vous y trouverez, sous le nom de M. palustris, une plante à rhi- zome court et aphylle et non l'espèce à tige traçante et radicante des marais que vous y cherchez en vain. Koch se borne à décrire, sous le nom de palustris, la plante à ( 548 ) rhizome oblique, rhizomate obliquo repente ; tous les auteurs font de mème et la plante si distinete à laquelle Linné a attribué le nom de palustris, celle à longues tiges traçantes et radicantes des marais disparait des ouvrages de botanique. C'est à ne pas y croire, mais c’est ainsi. Il ne faut pas, d'ailleurs, la confondre avec la A. repens G. Don. in Hook. Scot., p. 67 et General Syst., IV, p. 544, espèce délicate des montagnes, entièrement distincte par son calice et sa corolle. D'où vient cette étrange disparition d'une espèce si remarquable? C’est que la vraie Myosotis des marais, la M. scorpioides partim repens, partim erecta de Lobel, si bien figurée par Curtis est une plante des marais des con- trées les plus basses qui disparait aussitôt que le sol s'élève, pour y être remplacée par l'espèce des prés à rhizome court et aphylle que tous les auteurs ont substituée à la vé- ritable AZ. palustris. Le premier devoir est done de restituer à l’espèce des marais, si remarquable par ses tiges traçan- tes et radicantes, son véritable nom; mais aussi celle des auteurs modernes à rhizome court et aphylle devra pren- dre un nom différent et comme c'est elle qui sert à faire des bouquets et des couronnes nous proposons de la nommer M. coronaria, réunissant sous ce nom toutes les formes à rhizome court et aphylle et à pédoncule presque égal au calice, que la tige soit glabre, poilue où munie de strigu- les (4. strigqulosa Rehb.). Toutefois la AL. laxiflora nous parait une bonne et légitime espèce, ainsi que la M. Du- mortieri de M. Thielens. Il nous reste à examiner la M. caespitosa. La première mention qui en soit faite est dans Lehmann. Dans ses Aspe- rifoliae, sans donner aucune indication de ses caractères, il se borne à nous apprendre que Schultz a trouvé le pre- ( 549 ) mier cette espèce et en a envoyé des semences à plusieurs jardins botaniques sous le nom de H. lingulata, nom que Schrader avait changé en M. uliginosa; il ajoute que ses échantillons sont trop mauvais pour en donner la descrip- üon. Ce n'est done là que la simple indication d'une trou- vaille. L'année suivante, dans le supplément de sa Flore, sans définition, sans caractères, Schultz publia et déerivit cette fois son espèce sous le nom de M. caespitosa. Bien évidemment Lehmann n'est pas l'auteur d'une création d'espèce ; le nom définitif de Schultz a done seul un droit réel de priorité, et il y a lieu de s'étonner que M. Fries et les auteurs de la Flore de France aient postposé ce nom. Mais qu'est-ce que la plante de Schultz? La AT. caespitosa, faussement M. lingulata, a donné lieu à de nombreuses erreurs spécifiques, parce que le mot saillant de la défini- tion de Schultz à été omis par les auteurs. Ce mot saillant : corollae lobis integerrimis, lobes de la corolle très-entiers, distingue en effet cette espèce de toutes les précédentes et ne permet pas de la confondre avec elles. Elle à été trouvée vers Gand par Scheidweiler, à Wilsele près Louvain par M. Martens, près Valenciennes par M. Lelièvre. Près de cette espèce, vient se placer la plante des dunes de Flandre, dont les lobes de la corolle sont également entiers, et que nous proposons de nommer M. oraria. Cette plante ne peut être la variété maritima de M. Fries, car dans sa Flora Hollandica, p. 59, où il l'introduit, sa forme marilima est rapportée comme variété 6 à la M. arvensis, espèce entièrement différente. La plante de notre littoral est pérennante, couverte de strigules ap- pliqués, et à rameaux divergents. Est-ce une espèce propre, est-ce une variété basse et divariquée de la M. caespi- tosa? La culture doit l'apprendre. Nous nous bornons ( 950 ) pour le présent à la signaler à l'étude de nos confrères en donnant les diagnoses des espèces indigènes du sous-genre Eromnema. 19 ot Myosotis \ Eromnema. . M. palustris, caulibus repentibus radicantibus, ramis surrectis, calyce aequali, corollae lobis praemorsis. M. repens, caulibus repentibus radicantibus, floriferis surrectis, calyce inaequali semi-fisso, corollae lobis subintegris. M. coronaria Nob., rhizomate brevi aphyllo, caule erecto, peduneulis calyce campanulato vix longioribus, corollae lobis praemorsis, a. glabrata, caule glabriuseulo strigulis destituto. B. rosulata, foliis radicalibus congestis, caule brevissimo. 7. Reichenbachiana, eaule piloso. d. striqulosa, caule strigulis vestito. . M. laxiflora, caule erecto, pedunculis calyce quinquedentato triplo longioribus, corollae lobis praemorsis. M. Dumortieri, caespitosa, caule stricto paniculato, foliisque gla- briuseulis, calyce semi-fisso lobis obtusissimis, corollae lobis…. . M. caespitosa, caespitosa, caule erecto a basi ramoso, ramis fasti- giatis elongatis, corollae lobis integerrimis. ME. oraria Nob., perennans, caule erecto striguloso, ramis divaricatis, corollae lobis integerrimis. . M. scorpioides partim repens, partim erecta Lob. Kruydb., p.546; Plant. ic., 462; M. scorpioides Curt. Lond., HI, t. 28 opt.; M. scorpioides var. palustris L. Sp., p. 188; M. palustris With. Brit., p.225; Smith Engl. F1., 1, p. 249. M. repens D. Don in Hook. FI. Scot., p. 67; General Syst., IV, p. 544; Rchb. in Sturm Deutschl. FI., fase. 42. M. palustris Sturm Deutschl. F1., fase. 5. 7. M. palustris Rchb. in Sthuirm Deutschl. FL., fase. 42. d. M. strigulosa Rchb. in Sturm Deutschl. FL, fase. 42. . M. laxiflora Rchb. in Sturm Deutschl. F1, fase. 42. (551 ) 5. M. Dumortieri Thielens in Bull. Soc. Bot. Belg., 1868, p. 85. 6. M. caespitosa Schultz FT. Stag., suppt., p. 11; Rchb. in Sturm Deutschl. Fl., fase. 42; M. lingulata Lehm. Asperifol. (nomen solum) ; M. uli- ginosa Schrad. SENECIO. — ASTER. Le Senecon que nous avons désigné, dans notre Pro- drome, sous le nom de Sexecio dunensis, ne doit être con- sidéré que comme une variété du $. Jacobaea. Il présente deux formes très-curieuses, l'une dépourvue de rayons, l'autre à rayons très-courts. Ceci nous porte à parler de la forme d'Aster Tripolium dépourvue de rayons. Cette forme curieuse et d'un aspect étrange, habite les marais salants du Bas-Escaut près d’An- vers, où elle était déjà signalée, il y a trois siècles, par Lobel, sous le nom de Tripolium luteum. Cette plante mérite un sérieux examen et sa persistance dans les mêmes lieux depuis trois cents ans, est un fait d'autant plus cu- rieux qu'ailleurs, où croit l'Aster Tripolium, cette forme n'existe pas. Il serait à désirer que nos confrères d'Anvers essayassent de multiplier cette plante par semis, afin de s'assurer si elle est constante. ONONIS. Les dunes de Flandre et de Hollande sont remplies d’une délicieuse plante; c'est un Ononis qui y forme des tapis de brillantes fleurs roses de la plus grande beauté. Dansle pre- mier volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, nous avons désigné cette belle espèce sous le nom d'O. maritima. Elle n'est mentionnée, ni dans le Synopsis de Koch, ni dans les ouvrages de M. Fries; mais Smith en fait une variété de l'O. arvensis et MM. Grenier (552) et Godron de l'O. procurrens. Elle diffère de l'O. spinosa par sa gousse plus courte que le calice, de FO. procurrens par sa tige non radicante à la base, de toutes deux par ses tiges humifuses et non redressées, de FO. hircina, qui habite les environs de Verviers, où nous l'avons encore recueillie en 1865, par ses tiges couchées, ses fleurs non en épi, solitaires et non géminées. La localité des côtes d'Angleterre, désignée par Linné, avec celle de l'Orient, semble prouver que l'O. maritima est en partie son ©. repens, mais sa diagnose, qui donne à son espèce la tige diffuse à rameaux dressés : caulibus diffusis ramis erectis, repousse notre plante. Ici encore, Linné aura sans doute créé une espèce collective, dont la nôtre n'est qu'une partie. Aussi, s'appuyant sur cette dia- gnose, Koch, M. Fries et tous les auteurs étrangers au lit- toral atlantique ont-ils attribué le nom de repens à l'O. pro- currens. Rétablir le nom de repens chez cette espèce, qui d'ailleurs n'est qu'une partie de celle de Linné et que sa diagnose repousse, ce serait augmenter la confusion et faire un acte téméraire. Nous lui conserverons donc le nom de marilima, en donnant sa diagnose avec celle de ses aflines indigènes pour établir leur différence. —— . ©. spinosa, caulibus erectis adscendentibusque, spinis geminatis divari- catis, floribus solitariis axillaribus. 19 ©. procurrens, caulibus basi radicantibus, ramis adscendentibus apicè spinosa, floribus solitariis axillaribus. 5. ©. maritima Nob., caule basi eradicato ramisque humifusis inermibus, floribus solitariis axillaribus. 4. ©. hircina, caulibus erectis inermibus, floribus geminatis densè spicatis. Le 299 4. O.spinosa L. Sp., p. 1006; 5 Wallr. Sched., p.379 ; O. campestris Koch et Ziz Palat., p. 22. 19 . O. spinosa L. FT, Suec., p. 249 (non Sp. pl.); O. procurrens Walir. Sched., p. 581; O. repens Koch Syn., p. 156 ; Rchb. F1. exc., p. 517. O1 . O. repens pro parte L. Sp., p. 1006 ; O. procurrens B maritima Gren. el Godr. F1. Fr., U, p. 575; O. maritima Danrt. Bull. Belg., 1, p. 115. Es . O. hireina Jacq. Hort. Vind., t. 95; O. altissima Link Dict., 1, p. 506. VIOLA. Nos dunes renferment plusieurs espèces de Viola, parmi lesquelles nous en citerons deux qui méritent d'être notées, la V.sabulosa et la V.lancifolia. La première, créée comme variété par De Candolle, dans son Prodrome, con- stitue une véritable espèce et nous l'avons indiquée comme telle à nos amis lors de nos excursions dans les dunes. Elle croit en Flandre, en Zélande, en Hollande et dans le nord de la France, sans jamais varier; nous l'avons cultivée longtemps, sans qu'elle ait subi le moindre chan- gement. Voici sa diagnose. V. sabulosa Nob., caulibus diffusis, foliis remotis ovatis elongatisque, stipulis pinnatifidis lacinià medià crenatà, sepalis angusto-lanceolatis, capsulà vix brevioribus. V. tricolor var. sabulosa DC. Prodr., p. 1, 504; Dmtr. Prodr., p. 116. Quant à la V. lancifolia, déjà, dans sa Flore Française, De Candolle disait l'avoir trouvée dans les dunes de Hol- lande. Les dunes de Flandre de Dunkerque au Zwyn offrent la même espèce que celle de Hollande; elle y est assez répandue et doit être rétablie dans les Flores belges. Nous ferons remarquer cependant que le mot lancifolia est un barbarisme, car on ne peut le faire dériver de (554) lanx, lancis, assiette, bassin, en sorte qu'il serait plus exact d'écrire V. lanceaefolia. PYROLA. Sous le nom de Pyrola rotundifolia, trois races distinctes sont confondues en Belgique, deux dans l'intérieur des terres, la troisième dans les vallées des dunes. Celle-ci a été observée pour la première fois dans l’île de Norder- ney en Frise par Koch, qui la désignée sous le nom d'arenaria ; elle se retrouve en Hollande et en Flandre près Furnes, Adinkerke et Ostende. Nous inelinons à penser que les deux races de l’intérieur des terres consti- tuent deux espèces. Pour les distinguer, nous nomme- rons l’une discolor et l’autre concolor. La P. discolor abonde dans les bois du calcaire juras- sique dans le grand-duché de Luxembourg et le pays de Virton, où elle étale ses brillantes fleurs. Sa corolle est grande, irrégulière, et à pétales inégaux, blanes à l'inté- rieur, rouges à l’extérieur ; son style est épaissi au sommet, réfléchi, arqué et rouge au sommet. La P. concolor ha- bite les bois du calcaire anthraxifère de nos montagnes. Sa corolle plus petite est blanc de neige, en roue, régu- lière et à pétales égaux, légèrement concaves; son style, con- colore et à extrémité verte, est décliné, légèrement courbe, égal en épaisseur de la base à l'extrémité. Quant à la P. arenaria, plus petite de moitié dans toutes ses parties, elle se distingue des précédentes par la brièveté de ses pédoneules dont la longueur égale celle du ealice, et par ses sépales plus larges. ( 555 FHALICTRUM. Le littoral belge fournit plusieurs espéces de Thalic- trum; les unes, dans les prairies du revers des dunes, appartiennent à la section des flavum; les autres, dans les dunes elles-mêmes, sont de la section des minus, section caractérisée par ses étamines mucronées et ses fleurs dis- tantes. C’est de ces derniers que nous allons parler. Le nom de Thalictrum minus est devenu essentiellement collectif et réunit des espèces entièrement différentes. Ainsi Koch a confondu sous ce nom des plantes qui ne se res- semblent pas; Lejeune l'a attribué à celle de la Montagne- St-Pierre, M. Van Hall à celle des dunes, tandis que M. Crépin a réuni sous ce nom ces diverses espèces et celle de Lierre. D'abord, il ne faut pas confondre le T. minus de Dodoens avec eelui de Linné. Dodoens a décrit sous ce nom l'espèce à rhizome traçant des dunes de Flandre et de Hollande; il en donne deux figures, représentant deux variétés, l'une dans les premières éditions de son Cruyd- boeck et dans sa traduetion par Clusius; l'autre dans ses Pemptades empruntée à Lobel et dans toutes deux le rhi- zome longuement traçant est très-bien représenté. Au con- traire, le T. minus de Linné est une plante propre à la Suède et étrangère au reste de l'Europe. C'est ce qui con- firme l'échantillon qui nous a été donné par M. Fries et auquel toutes les plantes décrites en Belgique sous ce nom ne ressemblent pas. Examinons done eelles-cr. C'est une erreur de croire qu'il n'existe dans nos dunes qu'une seule espèce de Thalictrum; on y observe, au con- traire, deux espèces voisines, mais essentiellement dis- tinctes. L'une a le rhizome trés-court, presque nul, en forme de turion et elle n’émet jamais de stolons ; c’est celle ( 556 ) que, dans notre Prodrome, nous avons décrite sous le nom de T. dunense. L'autre, au contraire, qui est le T. minus de Dodoens, émet des stolons souterrains, souvent tellement allongés que nous en avons parfois rencontré de six à huit pieds de longueur. Sa tige, au lieu d'être forte, dressée et courte, à feuilles rapprochées comme dans le 7. dunense, est grêle, allongée et souvent décombante, à feuilles éloi- gnées. La forme du rhizome;, l'existence ou la non-existence de stolons constituent un caractère de première valeur pour distinguer les espèces de Thalictrum. Qu'est-ce done que cette espèce des dunes à stolons allongés? Est-ce le T. saxatile de Schleicher, de De Candolle et Reichen- bach, Ice. 4652, ou le 7. sylvaticum de Koch qui tous deux ont la souche longuement stolonifère? Ce n’est pas le premier, puisque ses fleurs sont constamment penchées et non dressées. Ce n'est pas le 7. saxatile de Koch, puisque les caractères des feuilles le repoussent. Dans cette situation, l'espèce maritime tracante de nos côtes doit former une espèce distincte que Van den Bosch et Kickx ont rapportée au 7. flexuosum de Bernhardi et Reichen- bach. Tout en reconnaissant son aflinité avec cette espèce, nous ferons remarquer qu'elle constitue une forme spéciale que nous désignerons sous le nom de procurrens. Il nous reste à parler du T. minus de la Flore des envi- rons de Spa et de Nyst. Cette curieuse espèce qui habite la Montagne-St-Pierre sur le territoire belge au Sart, à Cannes, Lannaye et dans les pentes boisées qui longent la Meuse, se distingue entre toutes par son rhizome turioni- forme et unicaule, dépourvu de stolons, par sa tige grêle, mais très-ferme et droite, par l'absence de panicule et ses fleurs peu nombreuses ou solitaires, placées dans les aisselles des feuilles raméales. ( 357 ) Nous ne lui connaissons de rapport avec aucune espèce connue et nous proposons de la nommer T. depauperatum. Ces trois espèces sont caractérisées par les diagnoses sui- vantes. 1. T. flexuosum, rhizomate longè repente, caule debili flexili, ramis patulis, foliis glaucescentibus, nucellis 10-costatis. 2. 'F. dunense Nob., rhizomate turioniformi, caule erecto, geniculato, ramis divaricatis, foliis pubescenti-glandulosis infernè einereis, nucel- lis S-costatis. 5. T. depauperatum Nob., rhizomate turioniformi unicauli, floribus axillaribus solitariis, paniculä nullä. RANUNCULUS. Dans les lieux inondés l'hiver et asséchés lété des sables des dunes, croit une Renoneule gazonnante et for- mant de petites touffes chargées de fleurs d’un jaune bril- lant. Ses feuilles lancéolées-linéaires la rapprochent des R. Flammula et reptans, avec lesquelles elle a une grande analogie, bien qu'elle en diffère essentiellement par son rhizome souterrain et cespiteux. Nous proposons, d’après cela, de la nommer R. caespititius. La plante forme de petits gazons graminiformes très-denses, d’un pouce et demi de hauteur et environ un demi-pied à un pied de diamètre, ainsi formés par le rhizome souterrain et très- rameux. Tiges grèles, couchées, ascendantes, de deux à trois pouces de longueur y compris la partie souterraine et les fleurs, très-rameuses, radicantes aux nœuds. Feuilles graminées, linéaires ou étroitement lancéolées-linéaires, obtuses, plus longues que l'entrenœudet parfois du double, très-entières, glabres, à stipule membraneuse et amplexi- caule. Fleurs terminales, solitaires, très-petites, longue- ( 558 ) ment pédonculées, souvent tétrapétales, autrement penta- pétales, jaune-d'or, dressées. Réceptacle conique, portant les fruits au sommet. Nucelles terminées à l'extrémité par un apicule très-court, recourbé et crochu. Nous avons re- cueilli, lors de l’herborisation de la Société, cette char- mante petite plante à Knocke, dans une mare desséchée des dunes intérieures où elle croissait en abondance avec le Scirpus Holoschoenus, dans l'arène. Cette charmante petite plante a beaucoup de rapports avec le R. reptans; ses feuilles sont identiquement les mêmes, mais son rhizome, ses tiges et ses fruits l'en distin- guent. Le R. reptans que l'on a confondu à tort avec le R. Flammula, en à été distingué par Linné dans sa Flora Lapponica, où il en donne une bonne description et une excellente figure, puis il a été rétabli par Koch dans sa troisième édition de son Synopsis et dans le 81° fascicule de Sturm, qui en donne également une bonne figure. C'est une petite plante à tiges allongées, rampantes sur le sol, où elles s'enracinent à chaque nœud. Sa tige, dit Linné, est très-simple, caulis simplicissimus, filiforme, procombante, tandis que dans le À. caespitilius les tiges sont souterraines transformées en rhizome cespiteux, très- rameuses hors de terre et à entrenœuds moitié plus courts que les feuilles. D'après Koch, les carpelles du R. reptans sont terminés par un apicule droit, recourbé au sommet, tandis que dans le R. caespititius cet apicule est très-court, recourbé dès la base et crochu. Cette espèce se rapproche donc du R. rep- tans par ses feuilles, du À. Flammula par ses fruits; elle diffère de tous les deux par son-rhizome souterrain et ces- piteux, ainsi que par ses tiges très-rameuses. En voici la diagnose. 399 ) KR. caespititius Nob., rhizomate subterraneo caespitoso, caulibus ramosi- simis, foliis lanceolato-linearibus, carpellarum apiculo uncinato. Cest probablement cette espèce que MM. Éloy de Vicq et Blondin de Brutelette ont désignée sous le nom de R. Flanmula var. reptans, dans leur Catalogue raisonné des plantes vasculaires du département de la Somme, comme croissant dans les marais des dunes de St-Quentin-en-Tour- mont et de Quend. M. Crépin en a parlé dans le Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique, t. V, p. 580. FUMARIA. Depuis longtemps nous soupeonnions que, sous le nom de Fumaria densiflora, le Manuel comprenait deux espèces distinctes; l'herborisation de cette année sur les côtes de Flandre nous a mis à même d'établir ce fait et de résoudre cette difficulté. Deux espèces bien différentes habitent en Belgique, lune aux environs de Bruxelles, Louvain et Mons, qui est la F. micrantha Lag., l'autre le long des côtes et qui a paru à M. Crépin (Notes, fase. 5, p. 15) appartenir à la F. densiflora de De Candolle. La F. micrantha créée par Lagasca, en 1816, dans Île Catalogue du Jardin botanique de Madrid, est parfaitement caractérisée par lui. ÆFolia, ditil, pinnato-decomposita linearia angustissima. Calyces cordato-rotundati, corollae tubo latiores. Ces feuilles à pinnules linéaires réunies à des sépales plus larges que le tube de la corolle ne laissent aucun doute sur l'identité de l'espèce. C'est bien la plante qui croit dans le Brabant et le Hainaut, et que M. Muller, dans son Spicilége de la Flore bruxelloise, a signalée le pre- mier en Belgique. Sa fleur et son fruit sont parfaitement représentés, dans l'atlas de la Flore des environs de Parts, ( 560 ) par MM. Cosson et Germain, t. HE, fig. 9 et 10. C'est la F. calycina de Babington, ainsi nommée pour la grandeur de ses sépales. L'autre espèce indigène est exclusive au littoral. Nous l’avions d'abord observée près d'Ostende; M. Crépin l'avait retrouvée à Nieuport et cette année nous l'avons revue à Knocke. Ses tiges, au lieu d’être fermes, médiocrement ra- meuses comme dans la F. micrantha, sont flasques, décom- bantes et très-rameuses ; ses feuilles, au lieu d’être d’un vert- päle et à pinnules linéaires, sont glauques, et à pinnules aplaties; son épi est comme caché dans les feuilles; ses sépales fortement dentés, au lieu d’être amples et plus larges que le tube de la corolle, sont de grandeur moyenne et ne dépassent pas la moitié du tube de la corolle; enfin ses fleurs blanchâtres sont en épi serré composé d'un petit nombre de fleurs, et non rouges en épi développé, et mul- tiflore comme dans la F. micrantha. La distinction des deux espèces n'offre donc aucun doute ; leur port, leur couleur, leurs caractères, sont différents. Mais l'espèce du littoral belge appartient-elle à la F. densiflora de De Candolle? D'abord, il serait peu ordinaire de retrouver sur le littoral de la mer du Nord une espèce méditerranéenne, et puis les descrip- tions de cette dernière sont incomplètes et laissent du doute. En créant, en 1815, dans le Catalogue du Jardin de Mont- pellier, sa F. densiflora, De Candolle dit qu’elle est entière- ment semblable à la F. spicata, quant à son port et à son inflorescence; omnino est F. spicata quoad habitum et florescentiam, et qu'elle n’en diffère que par ses capsules globuleuses. Dans son Systema, il ajoute : caules plurimi, erectiusculi, vix ramosi, racemi densi ferè ut in F. spicatà, sepala F. mediae. Tout cela s'éloigne essentiellement de notre plante qui n'a nul rapport avec la F. spicata, dont (561 ) les sépales ne ressemblent nullement à ceux à dela F. media. Mais, dans le supplément de la Flore Française, De Can- dolle ajoute à cette espèce une variété B albida « qui en dif- ffère, dit-il, par ses épis composés d’un plus petit nombre de fleurs, par ses corolles blanchâtres avec le sommet pur- purin très-semblables à celles de la F. parviflora. » Cette indication convient à notre plante, mais Gussone, dans son Synopsis de la Flore de Sicile, rapporte cette variété albida à la F. leucantha de Viviani, et dit que, dans cette espèce, les sépales sont très-courts et le plus souvent entiers (calycis foliola brevissima integra Guss. Prodr.), les siliques ruguleuses, les bractées un peu plus courtes que les pédicelles, tandis que la plante du littoral belge offre des sépales amples et denticulés et des siliques non rugueuses. Il émet le soupçon que la F. leucantha de Viviani pourrait bien être la F. parviflora de Lamarck et cette prévision est confirmée par MM. Grenier et Godron dans la Flore de France. La plante de notre littoral ne pouvant appartenir à aucune de celles que nous venons de citer, constituera une espèce nouvelle que nous nommerons F. littoralis. En voici la diagnose avec celle de la F. micrantha. 1. F. micrantha, sepalis grandidentatis corollà latioribus, nucibus subglobosis compressis apice rotundatis constrictis. 2.F, littoralis Nob., sepalis grandidentatis corollà angustioribus, nucibus subglobosis compressis carinatis apice rotundatis. ASPARAGUS. En 1827, dans notre Prodrome de la Flore belge, nous avons créé l’Asparagus prostratus pour une plante erois- sant dans les dunes de Flandre et de Hollande. Cette espèce présente un caractère curieux et constant, celui de ses tiges 28 (562 ) nullement dressées, mais couchées à plat sur le sol. Elle a été décrite et figurée par M. A. Thielens dans le premier volume du Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique. Cependant M. Crépin, dans ses Notes, fase. IV, p. 62, a contesté la légitimité de cette espèce, sans la con- naitre, et prétendu que cette forme n'était qu'accidentelle et ne constituait pas même une variété. En traitant aujour- d'hui des plantes du littoral, notre devoir est de défendre notre enfant et nous devons déclarer que notre confrère n'eut pas commis une telle erreur s'il avait connu la plante. La prostration de la tige de l'A. prostratus n'est pas due, comme le pense M. Crépin, à la persistance des vents de la côte, puisque près d'elle croit l'A. officinalis à tiges toujours dressées ; cette prostration n’est nullement accidentelle : elle est organique et constante. Plusieurs fois nous l'avons semée et nous l’avons cultivée plus de trente ans, Car nous avions pensé pouvoir introduire un légume nouveau, et jamais elle n'a varié; jamais elle n’a produit par le semis ou par la culture une plante à tige dressée. Dans nos jardins comme dans les dunes, la tige, à peine sortie de terre, se recourbe et pousse à plat sur le sol, sauf à arquer d’une manière ascendante ses rameaux flori- fères. C'est là un caractère invariable et que nous suivons depuis près de cinquante ans. Ses feuilles d’ailleurs sont entièrement différentes, et semblables à celles de l'A. cas- pius. Elles sufliraient seules pour la caractériser ; elles sont épaisses lancéolées-linéaires et non sétacées, comme dans l'oflicinale; d’ailleurs moitié plus courtes. Les fruits sont deux fois plus gros. Si l'A. prostratus n’est pas une espèce, il faut supprimer l'espèce du règne végétal, car nous n’en connaissons pas, dans aucun genre de plantes, de plus distincte et de mieux caractérisée. ( 565 ) Quant à l'A. marilimus que Kunth, Grenier, Godron et Vanden Bosch ont fort à tort rapporté à notre plante, ce n'est, comme le dit Linné lui-même, qu'une simple variété de l’ofjicinalis à tige droite et à feuilles sétacées comme l'espèce, mais plus longue et fasciculées. Cette variété, qui n'est pas rare dans nos dunes, n'a aucun des caractères de VA. prostratus. Les auteurs précités ont done fait erreur en confondant deux plantes aussi distinctes, et dont voici les définitions. 1. A. oflicinalis, caule herbaceo stricto tereti, foliis fasciculatis setaceis flexilibus. B. marilimus, foliis longioribus penicillatis. 2. A. prostratus Nob., caule herbaceo basi geniculato, aretè humifuso, folus lanceolato-linearibus divaricatis, rigidis, obtusis, mucronatis. A. officinalis 5 Sm. Bril., p. 569. A. oflicinalis 6 maritimus Van Hall. FI. Belg. Sept., p. 278; Gren. et Godr. F1. Fr., IL, p. 251 (excl. syn. L.). A. prostratus Dmrt. Prodr. FI. Belg., p. 158; Thielens in Bull. Bot. Belq., 1, p. 197 ic. opt. Habit. in dunis Flandriae et Hollandiae. AUNCUS. Nous avons retrouvé en abondance à Knocke, lors de l’herborisation de la Société royale de Botanique, le Juncus fusco-ater Schreb., que nous y avions observé il ÿ a plus de quarante ans. fl croit dans les vallées humides des dunes avee le Scirpus Holoschoenus, espèce méridionale également abondante dans les mêmes lieux. Tous deux habitent les vallées des dunes primitives et font entière- ment défaut dans celles de formation plus moderne. Relevons à ce sujet une erreur des botanistes modernes. (364 ) Koch et tous les auteurs modernes ont rapporté le J. fusco- ater de Schreber au J. alpinus de Villars. Cette identifi- cation est entièrement erronée, car le J. alpinus de Villars (Flore du Dauphiné, vol. 2, p. 255) n’est rien autre chose que le J. lamprocarpus. C'est ce que prouve sa description portant que « les fleurs en sont luisantes et terminées par une pointe dure lancéolée. » C'est bien là le caractère distinctif du J. lamprocarpus, espèce qui manque dans Villars, et non du J. fusco-ater. Une autre espèce de Jonc très-voisine du Jone glauque, mais qu'un œil exercé ne peut confondre, habite aussi au nord de notre littoral vers Blankenberghe, Heyst, et Knocke, ainsi qu'à l'ile de Cassandria. Comme le Jonc glauque, il appartient à la section Juncotypus de notre Prodrome qui comprend les espèces à capsule entièrement triloeulaire et dont les chaumes sont dépourvus de feuilles, nus et à panicule latérale. Les gaines du bas des tiges sont marron-noiratres et aphylles ; ses tiges, finement can- nelées et très-tenaces, sont glauques, mais ce glauque est pàle et cendré, mais non bleuâtre comme dans le J. glau- cus. Cette couleur glauque la distingue du J. diffusus qui est vert foncé. Sa moelle est d’ailleurs continue et non interrompue comme dans le Jone glauque. Ce caractère le rapproche du J. diffusus, mais sa coupe transversale offre cette particularité que la moelle y est séparée du tissu ligneux par un cercle de lacunes comme dans les Equisetum. Cette disposition des lacunes et sa ténacité expliquent le nom de J. equisetosus sous lequel nous le désignons. Panicule latérale à rameaux dressés et rap- prochés. Sépales fauves, lancéolés, acuminés, à peine de la longueur du fruit, les intérieurs plus courts que les extérieurs. Capsule marron, ovale-elliptique, obtuse, ( 565 ) mucronée par la base du style. En voici la diagnose en y joignant celles de ses aflines. 1. 3. glaucus, aphyllus, culmo striato glauco tenaci, medulä lacunosä farcto, capsulà mucronatà, 2. 3. equisetosus Nob., aphyllus, culmo striato glaucescente tenaci, medulà continuà annulo lacunarum cinctà, capsulà mucronatà. A 5. 3. diffusus, aphyllus, culmo substriato viridi, medulà continu farcto, capsulà mucronatà. AGROSTIS. Au revers des dunes, au pied des digues, vers Blanken- berghe et Heyst, habite une Agrostis curieuse qui n'a pas encore été indiquée en Belgique. Elle forme de larges touffes dont les tiges sont couchées en cercle et se redres- sent à l'extrémité. Ces tiges sont radicantes, munies à chaque nœud d’une branche stérile, à l'exception du der- nier nœud qui en est dépourvu. Feuilles glaucescentes, à ligule courte semi-circulaire. Panicule resserrée, subspiei- forme, très-rameuse, à rameaux courts, dressés et rappro- chés de l'axe après l’anthèse. Fleurs nombreuses et denses. Glume poilue, à paillettes égales, étalées après l’anthèse. Cette plante diffère de l'A. vulgaris par sa ligule non tronquée et de VA. alba par sa ligule semi-cireulaire et non allongée. Est-ce l'A. maritima de Lamarck, plante méditerranéenne ? La description de cet auteur ne semble pas autoriser cette identification. « Les tiges, dit-il, sont droites, gréles, hautes de 12 à 15 pouces, et garnies de feuilles menues, glabres, roulées en leurs bords, presque cylindriques et en alène comme celles des Jones. » Ces caractères ne conviennent aucunement à notre plante. Mal- heureusement, Lamarck ne décrit pas la forme de la ligule (566 ) qui fournit le caractère distinetif de notre espèce. Le port et la ligule sembleraient rapprocher celle-ci de l'A. verti- cillata, mais elle en diffère par sa panicule spiciforme et sa glume mucronée. Nous ajouterons d'ailleurs que MM. Bo- reau, Grenier et Godron font de l'A. maritima une simple variété de l’A. alba, à ligule allongée. Dans cette situation, nous donnerons à notre plante le nom d'A. salina. A. salina Nob., culmis caespitosis adscendentibus ramosis, ligulà semi- circulari, paniculà spiciformi ramis semi-verticillatis, paleis mucro- natis. FESTUCA. Une des plantes les plus abondantes et les plus utiles de nos dunes est cette Fétuque à rhizome longuement ram- pant, qui, avec l'Ammophila et l'Elymus, retient les sables et les empêche d’être enlevés par les coups de vent de la mer du Nord. Cette plante, que nous avons désignée sous le nom de Festuca oraria, dans notre Agrostographie, est voisine de la F. rubra. Elle s'en distingue en ce qu'elle ne gazonne jamais, que ses tiges sont solitaires, son rhi- zome beaucoup plus long que les plus grands entrenœuds de la tige et presque toujours que la tige elle-même, enfin, par ses feuilles toutes enroulées, les radicales jamais fasei- eulées. Ces caractères séparent nettement la F. oraria de la F. rubra. Les botanistes français ont confondu cette plante mari- time avec la F. arenaria d’Osbeck. C'est là une fausse attribution, car, dans sa Flora Hallandica, p. 28, M. Fries dit que la F. arenaria Osb. a la panicule réellement lanu- gineuse, panicula verè lanuginosa. Dans sa Flora Scanica, il déclare formellement que la Fétuque d’Osbeck est une (567 ) petite plante décombante : F. pumila Osb. pumila, decum- bens, enfin Askelof, dans Roemer et Schultes, nous apprend que ses chaumes n'ont qu'un demi-pied de hauteur et ne sont munis que d'une seule feuille caulinaire : culmi semi- pedales, folia linearia margine convoluta, caulinum unicum. Tous ces caractères repoussent formellement l'attribution proposée par les savants français et l'assimilation de la F. arenaria Osb. à la F. oraria dont les chaumes sont grands, à plusieurs feuilles, la panieule poilue, mais jamais lanugineuse. Dans sa Flore Française, De Candolle a par erreur réuni la plante des dunes d'Ostende à la F. cinerea de Villars. De là Kunth a conelu que la F. cinerea de De Candolle était notre plante. C'est encore là une fausse attribution. La réunion proposée par De Candolle était erronée puisque son espèce, qui est celle de Villars, est rapportée, dans le supplément de la Flore Francaise, p. 26%, à la F. stricta de Host, plante entièrement différente. L'attribution de la F. juncifolia St-Amand à notre plante, proposée avec doute par MM. Grenier et Godron, est encore erronée, comme le prouve la description des feuilles et des ligules tracée par St-Amand dans sa Ælore Agenaise. Quant à la F. sabulicola de Dufour, en supposant qu'elle soit la nôtre, elle a été publiée en 1825, c'est-à-dire deux ans après la F. oraria, à laquelle revient le droit de priorité, comme nous allons le montrer. F. oraria Nob., stolonibus longissimis, foliis omnibus convolutis, radi- calibus non fasciculatis, rachillo hine villoso. F.oraria Durt. Agrost. Belg., p. 105 (1825); F. sabulicola Dufour in Ann. Sc. Nat., sér. 1, vol. V, p. 85 (1825) ; F. arenaria Gren. et Godr. Ft. Fr., IN, p.574 non Osbeck. (568 ) RUPPIA. Linné a créé, dans l’Hortus Cliffortianus, p. 456, sa Ruppia maritima, pour une plante découverte par lui à Katwijck près Leyde. Cette plante avait été précédemment trouvée en Belgique par Lobel, qui la désignait sous le nom de Fucus ferulaceus dans son Cruydboeck. Michel, Nov. gen., p. 72, en avait fait le genre Buccaferrea, auquel il rapportait deux espèces d'Italie, l'une à feuilles très- aiguës qui croit aussi en Angleterre, d'où il avait reçue ; l’autre à feuilles obtuses croissant dans les marais salants de Capo d'Istria; cette dernière, représentée à la plan- che 55 de son ouvrage, et qui, d’après cette planche, aurait pu prendre le nom de R. obtusifolia. Dans son Hortus Cliffortianus, Linné avait considéré celle-ci comme une variété de l’autre; mais dans ses Species plantarum et ses ouvrages postérieurs, elle disparait entièrement, en sorte que le genre ne comprend plus qu'une seule espèce, la R. marilima, sans variétés. Le genre Ruppia en était à ee point, lorsqu'en 1895, dans le premier volume de leur Flore d'Allemagne, Mer- tens et Koch introduisirent une variété minor, pour une plante que Treviranus avait recueillie à Rostock, et bientôt après, en 1824, Koch déerivit et figura cette plante dans l'iconographie de Reichenbach, sous le nom de R. rostel- lata. Pour Koch, la R. maritima a les fruits dressés-obli- ques et la R. rostellata les a transversalement obliques. Cette distinction fut admise par tous les botanistes, excepté Kunth qui ne voulut voir dans l'espèce nouvelle de Koch qu'une variété de l’espèce linnéenne. A ces deux espèces, J. Gay en ajouta une troisième, la R. brachypus, plante des ( 569 ) environs de Toulon à podogynes à peine de la même lon- gueur que le fruit et qui paraît être la R. maritima de Gussone. Celui-ci y ajoute une nouvelle espèce, la R. dre- panensis Ten. M. Nyman mentionne encore les R. obliqua et aragonensis. Voilà donc six espèces de Ruppia d'Europe. Cependant, en inspectant l'herbier de Linné, nous avons acquis la preuve que la véritable R. maritima de cet illustre auteur est la R. rostellata de Koch; l'échantillon type de l'herbier de Linné n'offre à cet égard aucun doute. La R. maritima de Koch s'y trouve aussi, mais sous la déno- mination de spiralis, écrite de la main de Linné, plutôt comme variété que comme espèce, puisqu'elle ne se trouve dans aucun de ses ouvrages. Le nom de À. maritima est done amphibologique; pour Linné, c'est la R. rostellata; pour Koch, c’est la forme spiralis de Fherbier de Linné ; pour Gussonne, c’est la R. brachypus. D'après tout cela, s'il fallait rétablir la vérité des faits, c'est à la R. rostellata que le nom de maritima devrait s'appliquer; mais ce serait augmenter la confusion. Nous pensons done que toutes les espèces de Ruppia étant maritimes, le mieux est de sup- primer ce nom amphibologique, comme cela s'est fait par- tout en de telles circonstances, que l'espèce linnéenne doit conserver le nom de R. rostellata et que la R. marilima de Koch doit prendre le nom de R. spiralis que nous lui avons donné dans notre Prodrome. M. Grenier rapporte, dans la Flore de France, une opi- nion de Gay que nous ne pouvons admettre. « J'ai trouvé, dit celui-ci, dans le fruit tous les passages qui conduisent de la forme ovoïde et régulière, à la forme longuement rostrée et très-oblique, qu'on a cru jusqu'ici caractéristique de la R. rostellata. » Cette opinion de Gay nous parait superficielle et nous sommes convaincu qu'il existe dans ( 570 ) les Ruppia des espèces aussi distinctes que dans les Zan- nichellia et les Potamogeton à feuilles graminées. La forme du fruit y est un élément séparatif, mais il n'y est pas seul et à côté de lui viennent d’autres caractères tirés des feuil- les, des podocarpes et surtout de la forme du stigmate sur la plante vivante, car cet organe se défigure entièrement par la dessiccation. L'herborisation de la Société royale de Botanique de Belgique sur notre littoral, en août dernier, nous en à fourni la preuve. Nous avons observé quatre stations de Ruppia, au Zoete-lez-Knocke par M. Bommer, à Retran- chement dans l'ile de Cassandria par M. Crépin, par nous dans un poldre au Hazegras vers l'embouchure du Zwyn et dans les fossés de Nieuport, où nous lavions recueillie 1l y à de plus de quarante ans; de son côté, M. Gilbert en à retrouvé une station entre Anvers et Lillo : les vastes stations des fortifications d'Anvers étant disparues avec la démolition de ces fortifications. Des cinq stations que nous venons d'indiquer, trois appartiennent à la R. ma- ritima de Linné, c'est-à-dire à la R. rostellata des auteurs, celles du Zoete, de Cassandria et du Bas-Escaut; quant aux deux autres stations, c'est autre chose. La plante du Hazegras et celle de Nieuport ont toutes deux le pédoneule fructifère en spirale, ce qui les rap- proche de la R. maritima de Koch et Reichenbach, mais toutes deux ont le fruit dépourvu du rostre qui distingue cette dernière. Celle du Hazegras a les fruits légèrement obliques à la base, mais entièrement dépourvus du rostre qui caractérise la R. maritima de Koch, d'ailleurs ovales, mutiques et obtus au sommet qui est mamelonné. Celle Nieuport a les fruits obliquement dressés, entièrement dépourvus de rostre, ovales et terminés par un stigmate (Crars) allongé et en languette. Toutes deux ont le pédoncule en spirale après l’anthèse. Nous désignerons la première de ces formes sous le nom de R. spiralis déjà donné dans notre Prodrome et la seconde sous celui de R. liqulata. Nous reconnaissons au surplus qu'elles ont besoin d'un nouvel examen comparatif sur le frais, ear la forme du stüigmate se modifie par la dessiceation en s'enroulant, et nous n'avons observé le stigmate de la plante du Hazegras qu'après sa dessiecation. EQUISETUM. En 1825, dans notre voyage de botanique à travers la Hollande, en allant d'Harlem au Texel, nous trouvàames en abondance, le long des chemins au bord des petits bois que la route traverse à la hauteur de Beverwijek, un Equiselum qui nous parüt étrange et que nous commimes la faute de ne pas décrire. Depuis, cette plante a été désignée par M. Al. Braun, dans le Botanical Zeitung de 1859, page 505, sous le nom d’E. trachyodon. Elle n'est pas rare dans le pays de Baden et la vallée du Rhin jus- qu'à Spire et Manheim, mais comme elle n'a pas encore été indiquée dans nos contrées, nous croyons utile de la signaler, afin qu'elle soit recherchée par les botanistes hol- landais qui la trouveront à l'endroit que nous venons de mentionner. Les botanistes belges feront bien de la cher- cher aussi dans les lieux sablonneux au revers des dunes, où probablement elle habite également. Il est curieux de rencontrer aux bords de l'Océan, une plante aussi remar- quable du Haut-Rhin. (572) BIBLIOGRAPHIE. Prodromus systematis naturalis regni vegetabilis. — Pars decima sexta, sectio posterior. (Gen. Popurus, auct. AIf. Wesmael, p. 325 à 551.) Dans le Bulletin précédent, nous avions déjà annoncé que notre confrère M. Wesmael avait été chargé, par M. De Can- dolle, d'élaborer la monographie des Peupliers pour le Pro- dromus. L'auteur, dans son travail monographique, adopte les deux sections admises par M. L. Reichenbach (1), et basées sur l'aspect de l'écorce des jeunes pousses et le nombre des éta- mines ; seulement il ajoute aux caractères fournis par ces or- ganes, ceux fournis par les bourgeons et le pétiole. À ces deux sections, s'en joint une troisième établie par M. Spach. Ces trois sections comprennent dix-huit espèces, auxquelles sont rapportées un grand nombre de variétés. Trois formes incon- nues à l’auteur sont rejetées parmi les espèces douteuses. Un nouveau type est proposé, le Populus mexicana. Pour apprécier le mérite d’une monographie, il faut avoir fait soi-même une étude approfondie du groupe décrit, or, comme nous n'avons point fait cette étude, nous nous garde- rons d'exprimer une opinion sur le travail en question. Nous pouvons seulement dire que puisqu'il a trouvé place dans le Prodromus, cest que le savant éditeur de cette vaste collection monographique à jugé l'œuvre de notre honorable confrère digne de figurer à côté des travaux si consciencieux des autres collaborateurs. (4) Voir F1. Germ. excurs., 175. Herbarium. plantarum Florae Rhenanae, fase. XVII, auctore D'° Ph. Wirtgen. Ce fascicule renferme les N° 1006 à 1055. Parmi les plantes publiées, nous citerons : Potentilla aurulenta Gremili (recueilli par l'auteur lui-même), £pilobium alsinaefo- um Vill., Carduus Personata L., Campanula Scheuch- zert Vill., Pyrola uniflora L., Lindernia pyxidaria AI., Prunella grandiflora L., Plantago Winteri Wirtg., ÆXochia arenaria Roth, Juncus supinus L. var. gracilis Wirtg., Carex Pairaei Fr. Schultz (accompagné de deux planches), Lepturus filiformis Trin. forma gracilis Crép., Equisetum hyemale L. var. Schleicheri Milde. Comme dans le fascicule précédent, les Roses sont richement représentées et comptent dix-neuf nu- méros; l’une d'elles, le Rosa exilis Crép. et Wirtg., est une nouveauté des plus curieuses pour le genre. M. Wirtgen publie aussi une 2 édition de son Æerbarium qui est aujourd'hui arrivée à son 11° fascicule. Ces collections sont recommandables à plus d’un titre et nous en conseillons l’achat aux amateurs de plantes rares et liigieuses. Ceux de nos confrères qui désireraient devenir souscripteurs peuvent s'adresser à nous, qui sommes chargé par l’auteur de recevoir et de distribuer annuellement les fascicules aux abonnés belges. Herbarium van Nederlandsche Planten; VI° aflev., 15 mars 1869. Ce 6° fascicule comprend les N° 250 à 500, dont onze d’entre eux représentent des Cryptogames inférieures. Les Pha- (374 ) nérogames sont publiées en beaux échantillons et témoignent des soins que donne M. Oudemans à la collection qu'il a entre- prise et qu'il fait régulièrement paraitre. Les Mousses de l’Ardenne, recueillies et publiées par C. Delogne et F. Gravet. Fase. 1. Gand, C. Annoot- Braeckman. Depuis quelques années, la publication d’exsiceata a pris une grande extension en Europe; de nombreux recueils tant phané- rogamiques que cryptogamiques ont vu le jour et nous croyons * pouvoir affirmer que notre petit pays n’est pas resté en arrière sous ce rapport; il peut même revendiquer, pour une large part, l'honneur d’avoir pris l'initiative de ce genre de publica- tion. L'idée première de publier des exsiecata appartient incon- testablement à J.-J. Rousseau qui, dans ses écrits sur la botanique, engage ses compatriotes à confectionner de petits herbiers mignons où seraient réunies les plus jolies plantes des Alpes, et qui pourraient être vendus aux nombreux touristes qui, chaque année, viennent jouir des splendeurs que la nature a prodiguées à cette contrée privilégiée. Ce conseil a été suivi et quiconque a visité la Suisse en a rapporté, comme sou- venir, un de ces charmants recueils contenant les miniatures végétales de la région alpine. Mais ces petits albums confec- tionnés dans un but purement mercantile sont restés ce qu'ils étaient dans le principe, des objets de pure curiosité, recher- chés seulement par les touristes et généralement dédaignés par les botanistes de profession. Néanmoins l’idée de Jean-Jacques ne tarda pas à germer chez ceux-ci également et ils comprirent bientôt le parti qu'ils pouvaient en tirer au point de vue scien- tifique. Une bonne figure vaut mieux que la meilleure descrip- ( 375 ) tion, la plante elle-même l'emporte sur la meilleure figure. Pénétrés de cette vérité incontestable, un grand nombre de phytographes, voulant donner au monde savant les preuves palpables de l'excellence de leurs descriptions ou de la valeur de leurs créations spécifiques, ont publié en exsiccata les espèces décrites ou établies par eux. Ce qui depuis 4895 a paru dans ce genre en Europe est considérable et l'énumération seule des titres de ces publications formerait déjà un catalogue assez important. Pour ne nous occuper que de la Belgique, nous cite- rons, dans le domaine de la phanérogamie, le Choïx des plantes de la Belgique de Lejeune et Courtois, l'Herbier des Graminées, Cypéracées, ete. de P. Michel, l'Herbier médical de M. le doc- teur Van Haesendonck, l’Herbier des plantes rares et critiques de la Belgique de MM. Van Heurcek et Martinis, les Saules de Belgique de M. A. Wesmael, le Xickxia Belgica de MM. Thie- lens et Devos. Pour la eryptogamie, nous voyons paraître dès 1850 l’Æer- bier Cryptogamique de Me Libert, recueil des plus importants et l’un des premiers de ce genre qui ait paru en Europe. Plus tard, paraît l'Aerbier Cryplogamique Belge de Westendorp, notre regretté vice-président, qui a contribué pour une si large part à répandre, dans notre pays, le goût des recherches eryp- togamiques. Ces recueils embrassent toute la cryptogamie depuis la Fou- gère jusqu'à l’Algue monocellulaire. Leur publication fut entreprise à une époque où un seul homme pouvait encore se flatter d'atteindre à la connaissance complète de la végétation cryptogamique d’une contrée. Aujourd’hui, cette illusion n’est plus possible. Le sujet est devenu tellement vaste qu'il faut bien se borner à une spécialité. Aussi les herbiers généraux ont-ils fait place à des herbiers spéciaux n’embrassant qu’une seule famille ou même qu'un seul genre. A l'étranger, nous voyons paraitre chaque jour des exsiccata de Fougères, de (576) Mousses, de Lichens ou d’Algues et le spécialiste s’en trouve bien, car pour celui qui s'occupe de Fougères ou de Mousses, il n’a que faire des Champignons ou des Algues et réciproque- ment. En Belgique, M. Eug. Coemans a donné, il y a peu de temps, un magnifique recueil uniquement consacré au genre Cladonia. Jusqu'à présent, aucun autre herbier spécialement consacré à un genre où à une famille n'avait été publié chez nous; aussi est-ce avec bonheur que nous saluons l'apparition d’un herbier uniquement consacré à la bryologie. Déjà nous avons eu l’occasion de mentionner plusieurs des belles découvertes de MM. Gravet et Delogne dans les notices que nous avons publiées dans ee Bulletin. La tâche que nous nous imposons aujourd'hui en rendant compte de leur publication nous sera facile; nous n'avons que des éloges à donner. MM. Delogne et Gravet habitent une des régions les plus riches au point de vue bryologique. Le premier demeure à Bouillon, le second, à Louette-St-Pierre, localité déjà fort bien connue de nous par les richesses cryptogamiques qu’elle renferme et que nous ont fait connaître en partie M. Aubert, dans un catalogue publié dans ce Bulletin, et Westendorp, dans ses fascicules où les noms de MM. Gravet et G. Aubert sont fréquemment cités. Les Mousses de l’Ardenne paraissent par fascicules de 50 plantes. Le premier fascicule, que nous avons sous les yeux, forme un beau volume in-4° cartonné. Au point de vue de l'exécution matérielle, il ne laisse rien à désirer : les échantil- lons sont collés sur magnifique papier et accompagnés de belles étiquettes qui portent, outre le nom de la plante, le genre de station, le nom de la localité, la date de la récolte et, pour cer- taines espèces, l'altitude. Quant au mérite scientifique de la publication, il nous sufbra de citer les belles et rares espèces qu’elle renferme pour le faire apprécier par les connaisseurs, Ce sont : Dichodontium pellucidum, Dicranella squarrosa, cerviculata, varia, heteromalla, Dicranum scoparium, Spurium, ( 5770) undulatum, Campylopus flexuosus (en fructification !), Leuco- bryum glaucum, Leptotrichum tortile, Grimmia torquata, Ra- comitrium canescens, var. y. ericoides, Ptychomitrium poly- phyllum, Orthotrichum Lyellii, Physcomitrium sphaericum, Anomobryum julaceum, Mnium undulatum, stellare, Aulacom- nium palustre, Bartramia Oederi, Atrichum tenellum, Pogo- natum aloïdes, Polytrichum gracile, formosum, strictum, commune, Diphyscium foliosum, Fontinalis antipyretica , squamosa, Thuidium abietinum, Climacium dendroides (en fructification!), Orthothecium intricatum, Camptothecium ni- tens, Hyocomiwm flagellare, Hypnum cupressiforme var. fili- forme, pratense, giganteum, purum, stramineum, Andreaea petrophila, rupestris, Sphagnum acutifolium, fimbriatum, cuspidatum, squarrosum, rigidum, molluscum, subsecundum, cymbifolium. L'énumération de toutes ces bonnes espèces nous dispense d'entrer dans de plus amples détails au sujet de cette riche collection, qui ne le cède en rien aux plus belles publications de ce genre qui ont paru à l'étranger. Nous félicitons bien sincèrement MM. Delogne et Gravet et, si les fascicules sui- vants sont à la hauteur du premier, ce dont nous ne doutons nullement, nous pouvons dès à présent leur prédire un grand et légitime succès. Louis PIRÉ. Kickxia Belgica, 4° centurie, par A. Thielens et A. Devos. Les auteurs annoncent que, par suite d'une indisposition 14! assez grave survenue à l'un d’eux pendant le courant de l'été, il leur a été impossible de compléter la 4° centurie du Kickæia; ils promettent le reste pour le mois de juin prochain. 29 (378) Le nombre des plantes critiques est assez grand dans ce fasci- cule, et il tend à augmenter d’année en année dans la publica- tion de MM. Thielens et Devos. Cest en effet le meilleur moyen de soutenir l'intérêt de leur collection dans un pays à flore aussi restreinte que la Belgique; et c’est le seul moyen de ne pas tomber dans les banalités. La cinquième centurie renfermera surtout de ces formes litigieuses et notamment des Rosu. Voici la liste des espèces publiées dans la première moitié de la 4° centurie. Thalictrum princeps Dmrt., Myosurus minimus L., Eranthis hyema- lis Salisb., Gypsophila muralis L., Dianthus deltoides L., Cerastium semi- decandrum L., Hypericum intermedium Bellynck, Fumaria capreolata L., Cochlearia officinalis L., Thlaspi calaminare L., Lepidium ruderale L., Lathyrus sylvestris L., Epilobium obseurum Schreb., Helosciadium inun- datum Koch, Plantago Coronopus L., Glaux maritima L., Erythraea lineari- folia Pers., Echium Wiertzhickii Habrl., Linaria vulgaris L. (Peloria), Origanum megastachyum Link, Asperula odorata L., Galium saxatile L., Serratula tinctoria L., Centaurea Haesendonckii Van Heurck, Artemisia Absinthium L., Filago apiculata G.-E. Smith, Aster Tripolium L., A. sa- lignus Willd., Lactuca virosa L., Exolus viridis Moq.-Tand., Chenopo- dium murale L., Polygonum minus Huds., P. mite Schrank, Ulmus effusa Willd., Endymion nutans Dinrt., Tamus communis L., Lemna gibba L. (avec mélange de L. minor), Juneus Gerardi Lois., J. alpinus Vill., Luzula albida DC., Carex tomentosa L., C. digitata L., Rhynchospora alba Vahl, R. fusca Roem. et Schult., Eleocharis ovata R. Br., Scirpus Holoschænus L., Aspidium aculatum Sw., Polystichum dilatatum Sw., Pilularia globulifera L., Lycopodium inundatum L. J. CHALON. (579) Monographie de toutes les espèces connues du genre PopuLus, par Alfred Wesmael(1). En 1862, notre confrère M. Wesmael publiait, dans le Bulletin de la Fédération des Sociétés d’Horticulture de Bel- gique, une Monographie botanique et horticole des Peupliers cultivés en Belgique. Depuis cette époque, l’auteur n’a cessé de s'occuper de ce genre et c’est le fruit d'observations longue- ment müûries, qu'il nous donne dans cette monographie, qui vient compléter celle qu'il a publiée dans le Prodromus. Dans une introduction de quarante-quatre pages, on trouve successivement les paragraphes : Caractères génériques, Bio- logie et Morphologie, Analyse des organes, Classification des espèces, et où sont traités et discutés tous les points intéres- sants qui concernent les Peupliers. Vient.ensuite la description des espèces, qui comporte vingt-six pages. Les espèces sont rangées dans trois sections et de la facon suivante. -. Sect. LEUCE Duby. P. alba L. — Europe, Algérie et Asie. a. genuina, GB. nivea (P. nivea Willd.), +. denudata, d. Bacho- fenii, €. croatica (P. croatica W. et K..). P. tomentosa Carr. — Chine. — Espèce encore douteuse. P. hybrida MB. (P. canescens Sin. et P. albo-tremula Krause). — Europe, Sibérie et Caucase. — Est considéré comme une hybride des P. alba et P. tremula. P. tremula L. — Europe, Afrique et Asie septentrionales. æ. genuina, G. pendula (P. pendula et P. supina Lodd.), 7. villosa (P. villosa Lang et P. intermedia Le].). (1) In-&, de 75 pages, avec 23 planches lithographiées; Mons, 1869. (Extrait des publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t. IL, 5e série.) ( 580 ) P. tremuloides Mchx. — Amérique septentrionale. P. heterophylla L. — Amérique septentrionale. B. argenteu. L P. grandidentata Mchx. — Amérique septentrionale. B. pendula. P. euphratica Oliv. — Asie orientale. a. orbicularis, B. ovata, 7. lanceolata, à. hippophaefolia. P. pruinosa Schrenck. — Songarie et Sibérie. — L'auteur n’est pas éloigné d'y voir une forme de l'espèce précédente. P. Sieboldii Miquel. — Japon. Sect. AIGEIROS Duby. P. nigra L. — Europe, Asie tempérée et Amérique septentrionale. &. genuina, GB. pyramidalis (P. pyramidulis Roz.), Ÿ. betulae- folia (P. betulaefolia Pursh), d. sinensis. P. mexicana Wesm. — Mexique. — Espèce encore douteuse. P. angulata Ait. — Amérique septentrionale. B. torluos«. P. canadensis Desf. — Amérique septentrionale. 6. discolor, ‘}. angustifolia (P. angustifolia Jam. Torrey), d. erecta. — Presque tous les auteurs, dit M. Wesmael, ont considéré les deux sexes comme deux espèces distinctes : le mâle sous le nom de P. canadensis et le femelle sous le nom de P. monilifera. P. ciliata Wallich. Asie centrale. Sect. TACAMAHACA Spach. P. balsamifera L. — Amérique septentrionale, Sibérie et Haute-Asie. B. suaveolens (P. suaveolens Fischer et Lodd.), 7. laurifolia (P. laurifolia Ledeb.), à. viminalis (P. viminalis Lodd.). P. Simonii Carr. — Chine. P. candicans Ait. — Amérique septentrionale. P. trichocarpa Torr. et Gray. — Californie. A la fin de la partie descriptive, se trouvent trois espèces douteuses : P. caudina Ten., P. neapolitana Ten. et P. lobata Fischer. (361) A propos de la question de l'espèce, l’auteur dit, dans la préface : « Quoique ayant énormément réduit le nombre des espèces décrites, j'ai la certitude que ce nombre sera encore diminué lorsque certaines formes seront mieux connues, et que tous les caractères auront pu être étudiés. » Toute la partie systématique de cette monographie est écrite en latin, à l’exception des descriptions et des observations. A cause de notre incompétence en cette matière, nous nous abstiendrons de juger ce travail quant au fond ; seulement nous pouvons dire qu’il est concu selon les bonnes règles monogra- phiques et que nous sommes porté à croire que M. Wesmael, ayant disposé de matériaux nombreux que sa longue expé- rience le rendait à même de bien interpréter, a élaboré une monographie qui lui fera honneur et qui sera le guide de ceux qui dorénavant étudieront le genre Populus. À ce pro- pos, qu'il nous soit permis de féliciter notre confrère d’avoir pu insérer un travail belge dans une collection monogra- phique telle que le Prodromus. Die Lemnaceen. Eine monographische Untersuchung, von D: Friedrich Hegelmaier (). En Belgique, personne n'était mieux à même de parler du travail de M. Hegelmaier que notre confrère M. Van Horen; celui-ci nous avait annoncé un article bibliographique, mais il n’a pu remplir sa promesse. Cela est regrettable, car au lieu d’une exposition raisonnée des choses neuves que M. Hegel- maier donne dans sa belle monographie, nous ne pourrons faire (1) In-4, de 169 pages, avec 16 planches lithographiées ; Leipzig, 1868. (58 ) ici qu'une maigre analyse. Le D' Hegelmaier affectionne la végétation aquatique; déjà il avait traité monographique- ment les Callitrichinées. Aujourd’hui c’est le tour des Lem- nacées. La partie descriptive est précédée d’une importante intro- duction, où sont étudiées à fond l’organogénie, la biologie et la morphologie des Lemnacées. Comme cette partie sera exa- minée dans un mémoire sur les Lemna que M. Van Horen a présenté à la Société, nous passerons à la partie systématique. Voici comment l’auteur dispose la famille des Lemnacées. Lemnaceae. Trib. |. NVOLFFIEAE. Gen. Wozrria Horkel Ms. Sub-gen. Euwolffia. 1. W. columbiana Karsten. — Amérique. 2. W. cylindracea Welw. — Afrique. 5. W. arrhiza L. (Lemna). — Europe, Asie et Afrique. 4. W. brasiliensis Wedd. — Amérique. 5. W. microscopica Griffith (Grantia). — Asie. 6. W. hyalina Delile (Lemna). — Afrique. 7. W. repanda Hegelm. — Afrique. 8. W. Welwitschii Hegelm. — Afrique et Amérique. Sub-gen. Wolffiella. 9. W. oblonga Philippi (Lemna). — Amérique. 10. W. Zingulata Hegelm. — Amérique. 11. W. gladiata Hegelm. — Amérique. 12. W. denticulata Hegelm. — Afrique. Trib. II. LEMNEAE, Gen. Leuxa. Sub-gen. Hydrophace. 15. L. trisulca L. — Europe, Asie, Afrique, Amérique et Australie. 14. L. valdiviana Philippi. — Amérique. (383 ) 15. L. perpusilla Torr. — Amérique. 16. L. paucicostata Hegelm. — Asie, Afrique, Amérique et Australie. 17. L. angolensis Welw. — Afrique. 18. L. minor L.— Europe, Asie, Afrique, Amérique et Australie. Sub-gen. Telmatophace. 19. L. gibba L. — Europe, Asie, Afrique, Amérique et Australie. Gen. SriroperA Sehleid. 20. S. oligorrhiza Kurz. — Asie et Australie. 21. S. polyrrhaiza L. (Lemna). — Europe, Asie, Afrique, Amérique et Australie. Comme on le voit, cette petite famille s’est augmentée de six types nouveaux. La partie descriptive est traitée avec beaucoup de soin et d’amples développements qui témoignent de recherches per- sévérantes et de beaucoup d’érudition. Des monographies élaborées d’une facon aussi magistrale font avancer la science non-seulement au point de vue pure- ment phytographique, mais aussi sous les rapports de la phytotomie et de l’organogénie. Les espèces sont illustrées par près de trois cents figures dessinées par l’auteur. Mémoires de l’Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse. Sixième série, t. VI, 1868. Nous avons été assez heureux d'obtenir l'échange de notre Bulletin contre les publications de l'Académie de Toulouse, Société provinciale des plus considérables par l’activité scien- tifique qui y règne et par l'importance des matières qui y sont discutées. Sous le rapport botanique, le volume de ses mémoires pour 1868 renferme quatre notices dont nous croyons devoir parler. ( 584 ) I. INFLUENCE PRÉSUMÉE DE LA ROTATION DE LA TERRE SUR LA FORME DES TRONCS D’ARBRE, par le D' Charles Musset (p. 56-92, avec 2 planches). — Cette notice, lue dans la séance du 9 jan- vier 1868, nous révèle un fait extrêmement curieux et qui parait avoir échappé jusqu'ici à l'attention des observateurs. Les recherches nombreuses que M. Musset à faites aux envi- rons de Toulouse et celles qu'il a provoquées sur divers points de la France et en Angleterre lui ont permis d'avancer cette proposition : « Tous les arbres dicotylédonés ont le tronc sen- siblement aplati du nord au midi, et renflé de l'orient à l'occi- dent. » Il fut amené à faire cette découverte en s’occupant de l'influence que peut avoir la rotation de la terre sur les corps organisés. Jusqu'à présent, on avait décrit et figuré le tronc de nos arbres décotylédonés formant un cylindre plus ou moins parfait, et quant à la différence d'épaisseur dans les mêmes couches ligneuses, on l’attribuait, soit à la lumière ou à la chaleur, soit à la nature du sol ou à la présence de bran- ches ou de racines plus fortes ou plus faibles. Selon M. Musset, la section de nos arbres dicotylédonés forme une ellipse, le plus grand axe presque toujours dirigé du sud-est au nord-est, et avec le face du nord plus déprimée que celle du midi. Il a constaté, en outre, que les branches est et ouest sont générale- ment plus grosses que les branches nord et sud; que les raci- nes (il ne s'agit pas du pivot) sont toutes aplaties selon le plan horizontal, et renflées dans le plan vertical; qu’en les relevant par la pensée et les dressant contre la tige, celles des cotés ouest et est sont renflées et aplaties parallèlement à la tige, tandis que celles des côtés nord et sud le sont inversement. Restait à interpréter ce curieux phénomène de l'aplatisse- ment du tronc. Après avoir recherché quelle pouvait être l'influence des diverses causes invoquées pour expliquer l’iné- galité d’épaisseur qui se présente dans les mêmes couches ligneuses, le D' Musset n’a pu trouver pour cause efficiente (385) que Ja rotation diurne de la terre, c’est-à-dire la force centrifuge. Dans une note qui suit le mémoire de M. Musset, M. Despey- rous, professeur d'astronomie à la Faculté des Sciences, tente de démontrer mathématiquement que l’'aplatissement des troncs d'arbres dans notre hémisphère boréal peut être attribué à la force qui fait naïtre la rotation de la terre. IT. NOTE SUR LES PROGRÈS DE L'HÉTÉROGÉNIE, ele., par Île D N. Joly (p. 144-147). — L'intérêt que présente cette com- munication, faite dans la séance du 27 février 1868, nous engage à la reproduire textuellement : « Messieurs, L'Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles- Lettres de Toulouse, aflirmait, jeudi dernier, par l'organe de son digne Secrétaire perpétuel, « qu’elle a entendu et entendra toujours avec un véritable intérêt les communications relatives à l’hétérogénie. » Fort de cette bienveillante assurance, je saisis avec empressement l’occasion qui s’offre à moi, de vous signaler quelques faits nouveaux qui prouvent péremptoire- ment que si la doctrine des générations spontanées était naguère proscrite à l’Institut, elle y à maintenant des partisans d’une haute valeur, et qu’elle trouve même au sein de l’Académie impériale de Médecine, des défenseurs habiles et convaincus. Je veux parler d’abord de M. Tréeul et de ses récentes observations sur ces organismes inférieurs (les Amylobacter), qu'il a vus naître spontanément, dans les cellules parfaitement closes de plusieurs végétaux en pleine décomposition. Fait important que notre honorable confrère et ami M. Musset avait vu et avait fait voir à nous et à d’autres longtemps avant qu'il fut publié par Pillustre botaniste de l’Institut (M. Trécul), mais qui recoit de ce dernier une éclatante et bien précieuse confirmation. Une conquête non moins précieuse pour les hétérogénistes, c'est l'adhésion pleine et entière que M. le professeur Pidoux donne à leur doctrine, dans un discours qui vient d’avoir dans la presse médicale un immense et légitime retentissement. « La panspermie, dit l’éminent professeur de la Faculté de Médecine de Paris, la panspermie immobilise l’histoire naturelle, la spécificité immo- bilise la médecine. L’hétérogénie pousse l’une et l’autre vers un avenir de progrès indéfini. » Et ailleurs : « La pathologie n’est que la connaissance ( 586. ) : des hétérogénies auxquelles l'organisme vivant est sujet : les maladies ne sont que des hétérogénies. Idée bien hardie sans doute, et que nous ne voulons ni commenter ni discuter ici en ce moment. J'aime mieux vous signaler un travail très-intéressant que le professeur Giuseppe Balsamo Crivelli, de l’Institut royal lombard, et le docteur Leopoldo Maggi, profes- seur à l'Université de Pavie, ont bien voulu m'adresser, il y a peu de jours, et qui a pour titre : « Sulla produzione di alcuni organismi inferiori. » Ce mémoire est destiné à faire connaître les résultats d’une série d’expérien- ces relatives à l’hétérogénie ou génération spontanée. Les expériences dont il s’agit, au nombre de onze, ne sont que la reproduction, onze fois variée, de celle dont M. Donné a entretenu plusieurs fois l'Académie des Sciences de Paris, et qui, selon lui, a fourni les preuves les plus convain- cantes en faveur de la génération dite spontanée, bien que plus tard, le même savant l'ait invoquée contre elle. Mode d’expérimentation. C’est celui de M. Donné. On prend un œuf de poule, on pratique à l’une de ses extrémités un petit trou par lequel on fait sortir une portion de l’albu- mine; puis, avec un stylet rougi au feu, on transperce le jaune, on verse dans la coque et en quantité suffisante pour la remplir, de l’eau distillée bouillante, et l’on bouche avec de la cire, le pertuis pratiqué à l’un des bouts de l'œuf. L’œuf lui-même, après son refroidissement, est soumis à l'air libre, à une température de 15° à 18° centigrades. Résultat. Au bout de cinq jours, l’examen microscopique du contenu de l’œuf, y fait décou- vrir une quantité considérable de Vibrio lineola et de Bacterium termo. De plus, au milieu des granules vitellins, on voit des vésicules arrondies, de dimensions diverses, douées d’un mouvement gyratoire et pleines de Bac- téries, qui, à un moment donné, brisent la paroi excessivement mince de la vésicule, et font irruption au dehors. Les vésicules elles-mêmes sont for- mées par l’agglomération, la pénétration réciproque et la prolification des granules vitellins. C'est évidemment aux dépens de ces granules que s’en- gendrent les Bactéries. MM. Balsamo Crivelli et Leopoldo Maggi ont vu ces mêmes granules se réunir bout à bout pour donner naissance à de vrais Vibrio baccillus, que ces savants considèrent comme une forme de passage au genre Leptothrix, les Vibrions et les Bactéries appartenant, d’après eux, au règne végétal. Les auteurs du mémoire ont pris toutes les précautions nécessaires pour éviter les objections qui pourraient leur être adressées par les panspermistes. Au moyen d'appareils ingénieux, ils ont mis le contenu de l’œuf en contact avec de Pair aussi pur que possible. Is ont varié le mode d’expérimentation ; ils ont employé le feu, l’eau bouillante, Pacide (387) sulfurique, pour détruire ces fameux germes que M. Pasteur dit avoir montrés à tout Paris, et que M. Pouchet, M. Musset et moi n'avons Jamais vus, ni à Rouen, ni à Toulouse, ni à Luchon, ni au sommet de la Maladetta. MM. Crivelli et Maggi n’ont pas été plus heureux à Milan : ils disent formel- lement n’avoir jamais apercu « quei pretesi germi, tanto piceoli da non esser mai stati finora veduti da nessun occhio fisico, pur quanto armato fosse da polente microscopio. » Si ces germes existaient, ne pénétreraient-ils pas à travers la coque de l'œuf, dont les pores sont parfaitement perméables aux spores des Muscédinées bien connues, qui se développent dans son inté- rieur, Or, on n’y trouve jamais que ces Muscédinées, toujours les mêmes; Jamais ni Bactéries, ni Vibrions, ni Monades, dont les germes, si germes il y a, devraient pulluler dans l'œuf revêtu de sa coque et se nourrir à ses dépens. De l’ensemble de leurs observations et de leurs expériences, les professeurs Balsamo Crivelli et Leopoldo Maggi concluent la réalité de l’Hétérogénie, c’est-à-dire la production d’un être nouveau dénué de parents, et dont les éléments primordiaux sont empruntés à la matière organique ambiante. Cette matière n’est ici rien autre chose que le jaune d’œuf, dont les granules se transforment en Bactéries, Vibrions, Monades, ete., par des procédés dont les deux savants auteurs du mémoire que j’analyse, ont suivis avec la plus grande attention, et représentés par de nombreux dessins. Ces résultats confirment de tous points ceux que nous avons plusieurs fois signalés à l’Académie. Ils confirment surtout, de la manière la plus écla- tante, les observations, malheureusement encore inédites, de notre hono- rable confrère et ami M. Musset, sur la formation des Bactéries dans l’intérieur même des cellules du Colocasia esculenta en voie de putréfac- tion. A côté de ces preuves, à l'appui de ces faits, nous pouvons invoquer encore les belles et concluantes recherches de M. Tréeul, sur la formation et le développement des Amylobacter, enfin, les remarquables travaux des Mantegazza, des Gastaldi, des Cantoni, des Schaafhausen, des Wyÿman, ete., sans oublier, bien entendu, ceux de notre illustre et excellent ami, M. Pouchet. » Il ne sera pas, pensons-nous, hors de propos de mentionner ici un travail (l) présenté à l’Académie des Sciences de Paris (1) De l'influence de la génération dite spontanée sur les résultats des recherches concernant l’origine de la levüre de bière. ( 588 ) par M. Trécul et dans lequel celui-ci expose : 1° que les cellules de la levüre peuvent naître dans du moût de bière, sans semis de spores où de cellules quelconques; 2 que des cellules de même forme que celles de la levüre de bière, mais à contenu d'aspect différent, naissent dans de l’eau sucrée pure ou addi- tionnée d’un peu de tartrate d’ammoniaque, et que ces cellules sont susceptibles de déterminer la fermentation de liquides appropriés et dans des conditions favorables; 5° que les cel- lules ainsi formées produisent le Penicillium comme les cellules de la levüre de bière; 4° que, d’un autre côté, des spores ou conidies de Penicillium paraissent susceptibles de se transformer en levüre, et qu'alors même le plus grand obstacle que l’on ait à surmonter pour arriver à une con- viction est la génération dite spontanée, qui vient presque toujours mêler ses produits à ceux que l’on cherche, IT. DES GLANDES DANS LE GENRE Hyprericum, par le D' Clos (p. 257-266). — Les Millepertuis présentent trois espèces de glandes : 1° des glandes translucides, toujours sessiles, tou- Jours même immergées; 2 des glandes noires et sessiles, tantôt mélées aux premières dans le parenchyme des feuilles, des bractées et des sépales, tantôt et plus souvent situées en dedans et le long du bord de ces organes, et dans ces deux cas généralement encore immergées; 5° des glandes noires stipitées, se montrant principalement au voisinage des fleurs et occupant le bord même des appendices qu’elles rendent ciliés. M. le D° Clos s’est posé ces trois questions : Quel rapport y a-t-il entre ces diverses espèces de glandes ? A quelle cause faut-il attribuer cette transformation, au voisinage des fleurs, des glandes sessiles en glandes stipitées ? Quelle est la signi- fication de celles-ci, et leur valeur au point de vue de la classification ? La réponse à la première question demanderait trop de place pour être analysée et nous la passons sous ( 589 ) silence. La transformation des glandes sessiles en glandes stipitées tient à une modification dans la nervation, déter- minée elle-même par la métamorphose des feuilles en parties florales. Dès qu'il se montrent des glandes stipitées aux bords des bractées, des sépales et des pétales, on voit les deux ner- vures latérales et extérieures, ou les nervures terminales émettre, à leur bord extérieur, des veinules transversales dans la direction des cils glanduleux. Quant aux glandes noires immergées des pétales, des sépales ou des bractées, elles se trouvent toujours entre les nervures ou leurs ramifications, et ne paraissent en rien recevoir. Se basant sur différents faits, l’auteur émet, mais avec réserve, l'hypothèse que les glandes stipitées pourraient avoir quelque rapport avee les faisceaux d’étamines. Il considère enfin la présence ou l’ab- sence des glandes comme constituant un caractère important, mais non invariable, pour la classification des espèces. IV. QUELQUES CAS PARTICULIERS DE GEMMATION, DE PARASITISME ET DE GERMINATION, par le D' Clos (p. 267-278). — C'est une petite collection de faits intéressants, mais qu'on ne peut guère analyser. Chaque année, le Cicuta virosa L. paraît se détruire presque complétement, du moins dans cer- tains cas, et hiverner avec de simples tubercules tronqués et détachés de la plante mère. L’Orobanche minor Sutt. peut végéter sur des plantes annuelles et devenir ainsi annuel. MELANGES. Dans un opuseule de douze pages intitulé : Étude sur quel- ques Curex, notre confrère M. Fr. Schultz fait l'histoire du Carex loliacea de Schkuhr, forme qu'on vient de retrouver dans diverses localités du nord-est de la France et ( 590 ) dans le Palatinat. Comme la plante de Schkuhr n’est pas le C. loliacea L., M. Schultz lui impose le nom de C. Pairaei, en l'honneur de M. Michel Paira, de Geudertheim. C’est celui-ci qui à attiré l'attention sur la plante de Schkubhr, type délaissé ou méconnu par les auteurs; c’est aussi lui qui a dessiné les deux belles planches qui accompagnent la notice de notre confrère. Comme il est probable que nous possédons cette forme en Belgique, il ne sera pas inutile d'entrer dans quelques détails à son sujet. Le C. Pairuea est voisin des C. muricala et C. divulsa. Selon M. Schultz, il se distin- guerait : 1° par ses feuilles plus étroites et roides, 2° par sa ligule plus courte, 5° par ses tiges moins scabres au sommet et presque lisses, 4° par ses bractées sétacées et jamais foliacées, 5° par ses utricules plus courts, plus élargis et à bec court (ils auraient 5-5 1/2 mill. de long, tandis que ecux du C. muricata auraient 5-5 1/2 mill. et ceux du C. divulsa, 5 1/2-4 mill.), 6° par ses akènes plus petits, d’un rouge brique. Nous avons scrupuleusement comparé les échantillons du C. Pairaei, récemment publiés par M. Wirtgen et récoltés à Geudertheim avec les figures dessinées par M. Paira. Celles-ci sont assez fidèles ; seulement, préoccupé de faire trancher les trois plantes en question, M. Paira a un peu trop chargé pour mieux faire sentir les différences. Les dessins que nous avons faits, il y a plus de dix ans, des utricules et des akènes des diverses formes des C. muricata et C. divulsa et les objets mêmes de ces dessins ne sont pas en parfait accord avec les figures de M. Paira. Dans le.temps, nous avons déjà tenté de faire une étude approfondie des diverses formes des C. muri- cata et C. divulsa, que nous avons même cuitivés. Cette tentative nous permet d'avancer qu'après la publication de la notice de notre honorable confrère, il reste encore à faire quelque chose pour élucider complétement la distinction des C. muricata et C. divulsa, qui présentent l'un et l’autre un (591) certain nombre de formes plus ou moins embarassantes. Du reste, M. Schultz se propose de poursuivre ses recherches. — M. de Brébisson a dernièrement publié une intéressante notice sur le genre Filago (Quelques remarques sur le genre Filago et sur les espèces et variétés qu'il renferme en Nor- mandie, in-8°, 12 p., Caen, 1868), dans laquelle il déerit une nouvelle forme, le Filago iodolepis, qu’il place à côté des F. canescens et F. germanica. I parle du F. neglecta, qui lui paraît devoir être rapporté au F. montana L. C’est là une réduction qui n’est guère possible, en présence des caractères essentiellement distinctifs qui font du F. neglecta un type spécifique tout à fait différent du F. montana. I] est probable que M. de Brébisson n'aura pu examiner que des échantillons incomplets ou mal desséchés du F. neglecta, où qu'il aura pris pour celui-ci une forme du F. montana. Déjà en 1864 (Bull., t. HI, 65), nous mettions en doute l'existence du vrai F. neglecta en Normandie. — Dans une notice intitulée : Étude sur les vaisseaux des Fougères, notre honorable confrère M. Duval-Jouve expose le résultat de recherches extrêmement curieuses et dont voici les conclusions. 1° Les vaisseaux scalariformes des Fougères n'ont pas la forme d’un prisme hexagonal régulier, mais celle de prismes irréguliers, à faces très-inégales et ne conservant même pas toujours la même largeur sur toute leur longueur. 2 Les premiers vaisseaux qui apparaissent près du point végétatif sont des trachées; elles persistent à côté des vaisseaux scalari- formes; ces derniers ont une tendance très-marquée à se déchirer en bandes spiralées. 5° La largeur des faces et la longueur des raies correspondent constamment aux dimen- sions des faces du tissu contigu. 4" Les vaisseaux scalariformes ne dérivent point des trachées; ils ont dès leur apparition la forme qu'ils conserveront toujours. 5° Les vaisseaux scalari- ( 592 ) formes du rhizome du Pteris aquilina s'articulent entre eux par des plans elliptiques, ou diaphragmes grillagés, dont les barreaux sont parcourus par une cavité. 6° Les fils des trachées et les échelons sont parcourus par une cavité très-peu sensible sur les tissus jeunes, très-visible sur les tissus vieillis. 7° Ces derniers faits se concilient plus facilement avec la théorie de l’intussusception qu'avec toute autre(1). NÉCROLOGIE. Le D' Cuares Moreau, membre fondateur de la Société, est mort à Saulieu, dans la nuit du 16 au 17 février der- nier. Né dans cette ville en 1808 où en 1809, il quitta ses montagnes pour aller à Paris achever ses études. Là il put suivre les cours de botanique d’Achille Richard. Vers 1852, ayant obtenu le diplôme de docteur en médecine, il revint se fixer à Saulieu, où son père avait exercé la méde- cine. Le principal du collége, M. Lombard, zélé amateur de botanique, lui inspira le goût des plantes, goût qui pouvait être amplement satisfait dans cette région montagneuse du Morvan, et où Saul et M. Boreau avait encore laissé de si belles découvertes à faire. Souvent notre confrère nous à entretenu de ces riches localités morvandiennes que nous voyons fréquemment citées dans la Flore du Centre de la France. En 1848, après la révolution de février, il devint maire de Saulieu, puis conseiller général de la Côte-d'Or. Survint le coup d'état sur lequel il ne cacha pas sa pensée; devenu suspect, il y eut un arrêt d'expulsion rendu contre lui. (1) Bulletin de la Société botanique de France, XV, 1868, p. 58-50. ( 595 ) Il arrivait en Belgique en janvier 4859 et ne tardait pas à être interné à Saint-Hubert, où déjà s'était fixé un autre réfugié politique, M. P. Joigneaux. Forcés de renoncer à la lutte et en attendant des temps meilleurs, ces deux hommes s’adon- nérent exclusivement à l'étude. M. Joigneaux reprit ses travaux d’agronomie, et le Dr More eau, tout en faisant un peu de médecine gratuite, s’appliqua à la flore des Ardennes. Bientôt nous associèämes nos recherches botaniques et chaque année nous fimes ensemble de longues explorations dans les diverses parties du pays. Ces courses faites avec cet excellent ami nous ont laissé d’agréables souvenirs et sa pensée restera toujours associée aux belles plantes recueillies en commun et aux lieux pittoresques que nous avons visités ensemble. Moreau était un vrai montagnard, vigoureux de corps et d'esprit, aux manières simples, et avec un cœur dévoué. Il ne ménageait pas ses forces pour rendre services à ses amis et pour venir en aide aux malheureux qui réclamaient les soins de son art. Aussi, nous sommes convaincu que tous ceux qui l'ont bien connu le regretteront sincèrement. Notre confrère possédait les bonnes traditions scientifiques; il lisait beaucoup et ne restait étranger à aucune branche des sciences. Mais s’il aimait de lire, il ne publiait pas volontiers. 11 a cependant aidé M. Joigneaux, dans la rédaction du Dictionnaire d'agriculture pratique, dans la Feuille du Cultivateur, et dans la publica- tion d’un Herbier du Cultivateur; enfin il a donné un petit traité de médecine populaire intitulé : Le médecin des cam- pagnes. Après l’amnistie générale, il aurait pu librement rentrer en France, mais il préféra rester à Saint-Hubert, où il s'était entouré d'amis, et où il s'était acquis beaucoup de considéra- tion. Il se contentait, chaque année, de faire une visite à sa famille établie à Saulieu. (594 ) KarL-Friepricu-PuiLipp von Marrius, membre associé de notre Société, est mort à Munich le 45 décembre dernier. Il était né à Erlangen, le 17 avril 1794. Ce grand botaniste est trop connu pour qu'il soit besoin de rappeler ses titres à l'admiration du monde savant. NOUVELLES. — Les héritiers de Francois Delessert, ont donné le vaste herbier, délaissé par celui-ci, à l’Académie de Genève et la bibliothèque botanique, à l’Académie des Sciences de Paris. La France et surtout Paris se voit ainsi dépouillé des collections les plus précieuses. Un jour, ce sont les collections de Webb qui vont à Florence, un autre, c’est l’herbier de Gay qui part pour Kew. — Dans les papiers de von Martius, sa veuve a trouvé un document adressé au roi de Bavière, dans lequel le célèbre botaniste priait sa Majesté de permettre à l'État d'acquérir son herbier et ses collections de drogues, bois et graines. Dès que le roi eût connu ce vœu, il autorisa le Ministre de l’agriculture de prendre les arrangements nécessaires pour acheter ces précieuses collections. — La partie de l’herbier de feu le Dr Schultz-Bipontinus comprenant les Composées devait être mise en vente le 50 mars passé. D’après l’index distribué avec l’annonce de vente, ces Composées, qui forment la collec- tion la plus riche dit-on, sont renfermées dans 257 cartons. La vente devait se faire à Deidesheim (Bavière rhénane), chez M. Carl Sehultz, fils du défunt. — Le 26 février dernier, a eu lieu, à Gand, la vente de la bibliothèque de feu le Dr Westendorp, ancien vice-président de la Société royale de Botanique de Belgique. Le catalogue comprenait 500 numéros, pour la plupart des ouvrages de botanique et de médecine. Nous croyons intéres- sant de citer quelques-uns de ceux-ci avec les prix de vente (tous frais compris). Manuscrit de l’Essai de classification des Cryptogames d’après les stations naturelles, par G.-D. Westendorp, 2,90. Fr. Bauer. Genera Fili- cum, 72,70. J. Hedwig. Descriptio et adumbratio microscopico-analytica Muscorum frondosum, etc, 14,40. Bridel. Bryologia universa, 14,40. J. Hedwig. Species Muscorum, 1801, in-4, 8,75. L. Rabenhorst. Cla- ( 395 ) doniae Europae, 54, 20. L. Rabenhorst. Fungi Europaei exsiccati, 91,40. James Bolton. An History of Fungusses, etc., 29,80. Berkeley. Outlines of British Fungology, 21,00. Batsch. Elenchus Fungorum, 15,50. Corda. Jcones Fungorum, 181,60. Cooke. Fungi Britannici exsiccati , 21,00. Crouan. Les Algues marines du Finistère, 46,50. Harvey. À Ma- nual of the British marine Alqae, 21,00. H.-C. Lyngbye. Tenta- men hydrophylologiue Danicae, 12,20. Kützing. Tabulae phycologicae (en noir), 256,60. Pritzel. Thesaurus, ete., 11,70. Steudel. Nomenclator, ete., éd. 2., 8,90. Westendorp. Polypiers flexibles de la Belgique, 15,90. Westendorp. Recherches sur les Polypiers flexibles de la Belgique (exem- plaire avec notes et dessins de l’auteur), 2,90. A cette vente, se trouvait assez bien d'amateurs de botanique et les enchères ont généralement été animées. — Dans sa séance publique annuelle de l’an dernier, l’Académie des Sciences de Paris a décerné le prix Bordin à M. Van Tieghem, pour son mémoire sur la structure anatomique du pistil et du fruit, et le prix fondé par notre regretté membre associé, Desmazières, à M. le professeur de Barry, pour son ouvrage sur la morphologie et la physiologie des Crypto- games. — Les journaux nous ont entretenus d'une invention botanique due à M. Doray, pharmacien, à Saint-Lô. Il s’agit de projections faites sur un écran transparent d'objets botaniques naturels retenus ou comprimés entre des plaques de verre et traversés par une lumière artificielle. Par ces projections, on prétend remplacer avantageusement les dessins faits au tableau noir. — Le Dr Ernst Pfitzer est nommé privatdocent de botanique à l’Uni- versité de Bonn. — Le Dr E. Perceval Wright a été appelé à occuper la chaire de bota- nique du Collége de la Trinité, à Dublin, devenue vacante par la nomina- tion de M. Dickson à l'Université de Glascow. — Le Dr T.-C. Wyville Thomson est nommé professeur de botanique au Collége des Sciences à Stephen”’s Green. — En considération de ses travaux scientifiques, notre confrère M.H. Van Heurck a été nommé chevalier de l’ordre de la Couronne royale d'Italie. — Notre confrère M. Van Bastelaer, pharmacien et chimiste, à Charleroy, a récemment été nommé membre de l’Académie de Médecine de Belgique. ( 596 ) Ce sont ses travaux de chimie et de botanique qui lui ont valu cette hono- rable distinction. — C.-Fr. Ecklon est dernièrement mort au Cap de Bonne Espérance. Il était né en Jutland, le 17 décembre 1795. Il séjourna une première fois au Cap pendant quatre ans et, en 1828, il en rapportait des collections botaniques. Retourné en Afrique, il continua ses recherches qu’il pour- suivit par deux fois jusque dans la Cafrérie. En 1859, il revint en Ham- bourg pour surveiller la distribution des plantes qu’il avait récoltées et pour publier leurs descriptions sous le titre de Ænumeratio Plantarum Africae Australis Extratropicae. Il repartit pour le Cap, où, à part un court voyage qu'il fit encore en Europe, il séjourna jusqu’à sa mort. — M. Paul Lévy, voyageur naturaliste, est parti, à la fin de l’an dernier, pour le Nicaragua, d’où i se propose d'envoyer en Europe des collections de botanique et de zoologie. — A paru, à la fin de l’an dernier, la 2 partie du 1er volume du grand traité de physiologie botanique édité par le professeur Hofmeister. Cette partie, qui comprend les pages 405 à 664, avec 154 figures sur bois inter- calées dans le texte, a pour titre : Allgemeine Morphologie der Gewächse, von Wilh. Hofmeister. — Une des parties les plus importantes de ce vaste traité vient d’être traduite en français par M. Mare Micheli. C’est le volume publié par M. Sachs sous le titre de Physiologie végétale, et que notre confrère M. Kickx a analysé en partie dans le Bulletin (t. IV, 549-585). Cette traduction forme un gros volume in-8& de 545 pages avec 50 figures sur bois, imprimé à Genève chez Ramboz et Schuchardt. — Le professeur Julius Sachs vient de publier récemment un traité élé- mentaire de botanique (Lehrbuch der Botanik) extrêmement remarquable et sur lequel paraîtra un article bibliographique dans le prochain numéro du Bulletin. I forme un volume in-8e, avec 558 figures sur bois; Leipzig, 1868, Engelmann. D’après ce qu’un de nos amis nous mande de Würtzbourg, la traduction française de ce traité serait sur le point d’être terminée et paraîtrait à Genève. Ce sera une véritable bonne fortune pour les botanistes français qui ne peuvent lire l’allemand et qui pourront ainsi être mis au courant des travaux si remarquables des physiologues allemands. — Sous le titre de Phytopathologie, M. le professeur Ernst Hallier vient de publier, à Leipzig, un traité général de pathologie végétale qui se (597) recommande à l'attention de tous ceux qui s'occupent de tératologie. Le traité en question forme un volume in-$e de 575 pages, avec 52 figures sur bois intercalées dans le texte et 5 belles planches. — Parmi les rapports sur l’état des lettres et le progrès des sciences en France, se trouvent deux rapports sur la botanique. L'un de M. Duchartre sur la Botanique physiologique, in-8o de 409 pages; l’autre de M. Brongniart sur la Botanique phytographique, in-8° de 216 pages. Dans ces rapports publiés à la fin de l’an dernier, sont exposés et résumés, dans un ordre systématique, les travaux et les recherches botaniques faits en France depuis 25 ans. — MM. Cogniaux et Marchal se proposent de publier un Herbier des Graminées, Cypéracées et Joncées de Belgique. En entreprenant la publiea- tion de cet exsiccata, nos confrères ont un double but en vue : fournir aux jeunes amateurs de botanique les moyens d'aborder avec succès l'étude des Glumacées et permettre aux agriculteurs de bien connaître ces sortes de plantes, qui jouent un si grand rôle dans l’agriculture. Les auteurs fourniront les renseignements nécessaires sur la valeur agricole de chaque espèce. L’utilité d’une telle publication est incontestable, et celle-ci doit attendre un légitime succes. — M. Karl Müller vient de publier la 2e édition de son Das Buch der Pflanzenwelt. Botanische Reise um die Welt. — Le Dr Bubani est sur le point de publier un Flora Virgiliana. — Nous lisons dans le Bulletin de la Société botanique de France : « On annonce pour le 4er mars 1869 l'apparition du Traité de paléontologie végétale de M. le professeur Schimper, de Strasbourg. Cet important ouvrage sera publié en deux volumes grand in-89, avec atlas de planches grand in-4° lithographices, divisé en quatre livraisons. C’est le tome fer, formant deux livraisons, qui paraitra prochainement, avec un atlas de 50 planches, et au prix de 50 franes, à la librairie d.-B. Baillière et fils. Le tome Il, déjà préparé par l’auteur, doit être pubiié dans le cours de l’année 1869, en deux fascicules, chacun accompagné d’une livraison de 25 planches, avec texte explicatif. » — En janvier dernier, M. Th. Caruel, directeur du Jardin botanique des Simples, à Florence, nous mandait qu’il ne tarderait pas de faire paraître le {er numéro d’un journal de botanique. Pour la rédaction de ce journal, qui sera trimestriel, M. Caruel s’est associé avec M. Beccari. (598 ) — La publication du Flora brasiliensis ne sera pas arrêtée par la mort de son éditeur. M. le Dr Eichler est chargé de la continuation de cet ouvrage important. — L'Index seminum horti botanici Berolinensis pour 1868 vient d’être distribué. Il est accompagné de deux appeudix contenant des descriptions d'espèces nouvelles. — Sous le titre de : Untersuchungen zur Bestimmung des Werthes von Species und Varietät. Ein Beitrag zur Kritik der Darwin’schen Hypothese, M. le professeur Hoffmann, de Giessen, vient de publier un ouvrage inté- ressant sur l'espèce, dont nous donnerons un aperçu dans le prochain numéro du Bulletin. — La 2° édition du traité de micrographie de M. H. Van Heurck vient de paraître. Elle forme un volume in-18 de plus de 200 pages, avec nom- breuses figures sur bois intercalées dans le texte. — MM. Gravet et Delogne nous communiquent la liste suivante des Mousses nouvelles ou rares pour notre flore. Des spécimens des espèces citées ont été déposés dans l’herbier de la Société. *Ephemerum stenophyllum Voit. — Sur la terre humide. — Frahan. *Didymodon cylindricus Breh. — Rochers humides. — Frahan. “Dicranum fuscescens Turn. — Rochers. — Willerzie, Louette- St-Pierre. *Barbula rigida Schultz. — Murs recouverts de terre. — Vonéche, Bouillon. * — inclinata Schwägr. — Vieux murs ombragés. — Herbeumont. * — ambiqua Brch et Schimp. — Murs recouverts de terre. — An- seremme (zone Calcareuse). — tortuosa L. — Rochers. — Frahan, Bouillon, Herbeumont, Louette-St-Pierre, Gedinne. *Griminia conferta Funck. — Rochers. — Bouillon. * — Schultzii Brid. — Rochers. — Bouillon. * — orbicularis Breh et Schimp. — Rochers et murs. — Beauraing, Dinant, Houx (zone calcareuse). — crinita Brid. — Morter calcareux des murs. — Bouillon. *Racomitrium fasciculare Schrad. — Rochers humides. — Louette- St-Pierre, Mortehan. — lanuginosum Hdw. — Rochers. — Çà et là en Ardenne, mais ( 599 ) très-rore en fructification (Louette-St- -Pierre, Gedinne, Wil- lerzie). Hedwigia ciliata Dicks. B leucophaca Schimp. — Rochers. — Bouillon. *Amphoridium Mougeotii Breh. — Rochers ombragés et humides. — Vallées de la Semoy, de la Houille, de la Vierre, de l'Ourthe : Roche-Haut, Frahan, Bouillon, Suxy, Herbeumont, Morte- han, Cugnon, Fays-les-Veneurs, Nafraiture, Louette-St-Pierre, Gedinne. “Ulota Hutchinsiae Sm. — Rochers. — Louette-St-Pierre. “Bryum alpinum L. — Rochers humides. — Bouillon, Frahan, Pou- pehan, Roche-Haut, Les Hayons, Nafraiture, Chiny. — A l’état stérile. “Mnium cinclidioides Blytt. — Prairies marécageuses. — Poupehan, à l’alt. d’env. 220 m., Louette-St-Pierre, à l’alt. de 550 m. “Anomodon longifolius Schleich. — Rochers. — Bouillon. “Heterocladium heteropterum Brch. — Rochers ombragés. — Liresse, Bouillon, Frahan et toute la Semoy inférieure, Willerzie, Louette-St-Pierre, Nafraiture. *Brachythecium salebrosum Hoffm. — Endroits pierreux dans les bois. — Louette-St-Pierre, Corbion. *Plagiothecium Schimperi Jur. et Milde. — Bords des chemins dans les bois de hètres. — Louette-St-Pierre, à l’alt. de 450 m. “Hyprum exannulatum Gümb. — Prairies marécageuses. — Louette- St-Pierre. * — incurvalum Schrad. — Bois montueux. — Corbion. — _ chrysophyllum Brid. — Rochers humides. — Ste-Cécile (région jurassique), Anseremme, Neffe (zone calcareuse). *Leptotrichum flexicaule Schwägr. — Rochers. — Chassepierre (région jurassique), Beauraing, Bouvignes, Poilvache (zone calcareuse). Eucladium verticillatum L. — Rochers humides. — Beauraing (zone calcareuse). *Bartramia Halleriana Hdw. — Rochers de la Gileppe (Dr Chapuis). Sphagnum Girgensohnii Russow. — Marais des bois. — Louette- St-Pierre, Rienne, Willerzie. — squarrosum Pers. * 7 teres Schimp. — Prairies marécageuses. — Louette-St-Pierre, Nafraiture, Frahan, Chiny, Suxy. Les espèces ou variétés précédées d’un astérisque paraissent nouvelles pour notre flore. ( 400 ) — M. le professeur Kickx nous mande qu'il a observé récemment de grosses touffes de Galanthus nivalis L. aux environs de Luchteren (hameau de la commune de Tronchiennes). M. de Keyser a trouvé, l’an dernier, le Campanula patula L. aux environs de Destelbergen. C’est là une découverte tout à fait inespérée pour la florule des environs de Gand. — M. Baguet nous écrivait que lÆlodea canadensis avait envahi le canal de Louvain à Malines (Wilsele, Thildonek, Campenhout, Hever, Boost- Meerbeek), ainsi que les pièces d’eau à Louvain. BIBLIOTHÈQUE. Dons faits à la Société : Nieuwe bijdragen tot de Kennis der Cycadeën, door F.-A.-W. Miquel. Vierde en vijfde gedeelte. Amsterdam, 1868. (De la part de l’auteur.) Éloge de Moquin-Tandon ; Toulouse, 1864. Coup d'œil sur la végétation de lu partie septentrionale du département de l’Aude; Bordeaux, 1865. Considérations sur les graines envi- sagées au point de vue agricole; Toulouse, 1859. Pourret et son Histoire des Cistes; Toulouse. De la naturalisation et de l’acclimatation des végétaux; Gand, 1865. Sépales stipu- laires; Paris, 1859. Nouvel apercu sur la théorie de l’inflo- rescence; Paris, 1861. Recherches sur l’inflorescence du Maïs et des Dipsacus; Toulouse, 1864. De la signification des épines et des réceptacles des fleurs femelles chez les Xanthium ; Tou- louse. Etude du Phycomyces nitens Kze; Toulouse, 1865. Revue critique de la durée des plantes dans ses rapports avec la phytographie; Toulouse, 1865. La feuille florale et l’anthère ; ( 401 ) Toulouse. Examen critique de la loi dite de balancement orga- nique dans le règne végétal ; Toulouse, 1864. Révision compa- rative de l’herbier et de l'Histoire abrégée des Pyrénées de La- peyrouse ; Toulouse, 1857. Du coussinet et des nœuds vitaux dans les plantes, spécialement dans les Cactées; Toulouse, 1860. De l’origine de la végétation du Globe; Toulouse, 1867. De l'influence des plantes sur la civilisation; Toulouse, 1866. Fascicule d'observations de tératologie végétale; Toulouse. Deuxième et troisième fascicules d'observations tératologiques ; Toulouse. (De la part de l’auteur, M. le Dr Clos.) L'Amico dei Campi, année IV, N° 8 et 9, août et septem- bre 1868. The Phytologist, vol. I-VI, 1855-65. (Offert par Me Cerf.) Étude sur quelques Carex, par le D° Fr. Schultz; broch. in-8°, avec 2 planches, Haguenau, 1868. Herbarium van Nederlandsche Planten, 6° fase, par C.-A.-S.-A. Oudemans. Plantes du Chili offertes par M'e Cerf. Kickxia Belgica, par A. Thielens et A. Devos; 4° centurie, décades 1 à 5. (De la part des auteurs.) Bryotheca Belgica, par L. Piré. (Collection de Mousses de Belgique offerte par l’auteur.) En échange du Bulletin : Bulletin de la Société botanique de France. Tome XI°, 1864 : Comptes rendus des séances 1-6, Session extraordinaire tenue à Toulouse en juillet 1864, Revue bibliographique A-F. et Table. — Tome XIIe, 1865 : Comptes rendus des séances 1-5, Session extraordinaire tenue à Nice, Revue bibliographique A-F. et Table. — Tome XIII°, 1866 : Comptes rendus des séan- ces 1-5, Session extraordinaire tenue à Annecy en août 1866, ( 402 ) Revue bibliographique A-F. et Table. — Tome XIVe, 1867 : Comptes rendus des séances 1-2, Revue bibliographique A-F. — Tome XV°, 1868 : Revue bibliographique A-E. Atti della Società italiana di Scienze naturali, vol. XI, fasci- cule 4, 1 pl., Milan, juin 1868. Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 57° année, 2e série, tome 26, N° 9, 10 et 11. Comptes rendus de la Société Entomologique de Belgique, N°27, 281129: Annales de la Société Malacologique de Belgique, tome I, années 1865-1865, 2 pl. Botanische Zeitung, 1869, N°1. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME Vi. Pages Consetdaministtatonn lee. MCE AMEN ie RL es V ÉISTEMESEMEMPTES ONE CUUS MEL CAE PIN ET SN PR Le vrr — — mnt SOCCER cl ANUS AT à RS CAPES Comptes rendus des séances . . . nt 1 147255 Monographie du genre Puzmonania, par B. Du Montien. AGE 6 Note sur le staminode des Fou huis Eee par B. Du Mortier . . 56 Étude agrostographique sur le genre SM Re et la ce des Graminées, par B. Du Mortier. o 42 Recherches Be — Revue de quelques genres Me Mon pleurocarpes, par Louis Piré . . . . 70, 181 Note sur le Cyrisus pscuusexs Walp., ie nouv 71e su la flore de Belgique, par Armand Thielens . . . 85 Note sur le Mxosoris Dumorrieri, espèce inédite, par na Thiclens 85 Petites observations sur ueques plantes GAGRE par Armand Thielens . . . . 86, 205 Nouveaux matériaux pour servir à la Hbntation 4 Files des genres et des espèces par l’étude anatomique des tiges, par Jean Chalon . . 119 Notice sur les Dire 1 rnb 1 Tibet 1 4 la He Asie, pas Alfred Wesmael. . . . 257 Catalogue des plantes plus au moins rares ‘e É Vallée 4 FU Die de Liége à Maestricht, par É. Marchal et A. Hardy . . 240 Note sur le Sexecio Bargarearrouius Rchb., espèce nouvelle sa la flore belge, par Armand Thielens . . . 274 Florule des environs de Westerloo (Partie tr de la De | anversoise), par Constant Van Haesendonck. . . . 275 Notice sur le Carex ziceriNa Bor., espèce nouvelle pour la flore ie belge par Armand Thielens .: … . . . . .+ + + 512 Bouquet du littoral Belge, par B. Du Mortier . . . . . + + 918 ( 404 ) BIBLIOGRAPHIE : Flora Europaea Algarum aquae dulcis et Aron auct. L. Rabenhorst . 2 Excursionsflora für das D belure à yon M. Su DER : Flore de l'Ouest % Le Dole par J. Lloyd Prodromus Florae Hispanicae, auct. M. Willkomm et J. Nanpe : Index criticus Butomacearum, etc., auct. Fr. Buchnau Fiore exotique qu’il convient de cultiver dans les serres d’un jar- din botanique, par A. Schnizlein. Plantes de serres, par Ed Morren’ .W . {1.1.7 ue Monographia generis Osmundue, auct. J. Milde Les Cactées, par Ch. Lemaire Herbarium van Nederlandsche Plant, van C. ex s" Due THATS 5 RUE PE SM Aile De l'existence tee el de Pénbietion “les végétaux propagés par division, par L. de Boutteville. 3 Prodromus systematis naturalis regni ve (Gen, Porc- Lus, auct. Alfr. Weesmael) . ; Her herttin plantarum Florae Rhenanae, auct. Ph. Wir Pl Les Mousses de l’Ardenne, par C. Delogne et F. Gravet . Kickxia Belgica, par A. Thielens et À. Devos . . : Monographie de toutes les espèces connues du genre Portes par Alfr. Wesmael. : Die Lemnaceen, von Fr. ae Influence présumée de la rotation de la Eee sur 7 Fu des troncs d’arbre, par Ch. Musset . Note sur les progrès de l’hélérogénie, par N. Joly Des glandes dans le genre Hxrericum, par Clos. HE Quelques cas particuliers de gemmation, de parasitisme et de ger- mination, par Clos. DT EME EME. MÉDANGRSL ee ARR NU déc h CORAN EE 08 ASS NÉCROLOGIE : Clément-Julien-Théophile Determe . . Georg Fenninger : BretrolSanettne tte NE NET AN APR Charles Moreau . . ANTOINE Karl-Friedrich- “Philipp von Mr be ET Er A TE NOUVELLES 60. 0". SA RE A Re El AID PASS BIBLIODREQUERT MB AE QU CT A RS NUE a AN TN RAA 95 95 95 98 206 207 208 209 215 101 102 225 392 394 394 400 hist DIT ot: Fit proue F 1 dater those i MNT HURCITITEEE TI ENTE RUES HP ! + HAE kè RER RUE EHEPLIE , HO HE CLET ONE TSETELEER DER ji ; ts 1} HR { l # NRA ARPCECT I ETEEEE NAN RRATRRI ET TIL EP TEE TET ET HADIMRENITREE ! 1h35! queurl HTIATAUTTE RPLLEET EEE CEEEIEREETEE ? DEN CUOENITNUIU ET) CRECETERF TETE LEE TEE PTE LA PTE TITE PLIR TERRE TT ENT ES LUTTE | THEN TU POP LIRIEREEETE NET ET EEE EEE LITE EI LE CHENE TEE ONE EENEEECNE ET ETEEES HN DICO LERAeS ET ERISEREE [ERCELE TEE TELE) LHC ETELEEE ETIENNE CIE EEE ; 2 LIRE ECEEET TELLE LT ENS DOONENLENT 1 CTEPTHET LETTRE ENREETEITEEET EE EL LIT EEE CHATEAU ECHEN } THB nr Dtssta MAN Tont DTHEMO ONU RPRRTETE PAPIERS RER ET ENT ET CH AIR TAN POCLTTEL ER TELE ETET CDXLANCTAITEER AÉLEUCUNLEES CCEPTRRTEETEN th HS AELERMEEE PAPE EEE TEEN Aiepenilt MANU thse tt COOPER oi ji HACITE | (HARMAN RATECLTET TEE EEE EEE] HE durite djiputeeut AIR ETIOTEN EOREREEIEIETT) jtiefttahstts CORCUEERRTIETOTENL TRUE irtetré CRTAECEETEEEE CENT ET LES unit RTIEE ERETAEEEETETELELT ET ET EE EE LEE CHE CREME ji CRRELETENERETE IE TITI TI EE ACTE éUbniE ! : PROEITE TEE HHRCEUTER AO AH DHAUTE atgheteetilt MUR ORENTNNT r out HU FRE atudstusl trsshetes À LATE AETNt #“ qui fl En HA titan in TH RDA CAROL) ETAT DATENT TELE TETE TETE # POETITE CCÉCELEET EEE CETET UTRTEEETEC dttteutl DPLATEENER OM POETOTETE TEE