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Gould est nommé membre correspondant. Conformément à l’article 54 du règlement, M. Lausselat de- mande que la Société soit appelée à appliquer ou à modifier, s'il y a lieu, les articles 22, 93 et 24. M. Alix dépose sur le bureau la proposition suivante : augmen- ter de cinq le nombre maxinium des membres de chaque section. M. Vaillant fait une communication sur la disposition des ori- fices afférents du courant aquifère chez la Cliona celata, Grant. La séance est levée à dix heures un quart. Le Vice-Secrétaire, Léon Vaillant. Extraif de l’Institut, 1r° section, 4870. | ONE Séance du 22 janvier 1870. PRÉSIDENCE DE M. DELANOUE. La correspondance manuscrite comprend : Une lettre de M. Azix, s’excusant de ne pouvoir assister à la séance pour soutenir sa proposition. Une lettre de M. DE CALIGNY, contenant une communication sur un appareil de son invention, destiné à élever l’eau au moyen des vagues de la mer ou des grands lacs. | Une lettre de M. ALGLAVE, directeur de la Revue des Cours scien- tifiques, proposant à la Société de contribuer à une souscription dont il a pris, en France, l'initiative. Il s’agit de donner un té- moignage d'estime et de regrets à la mémoire d’un célèbre natu- raliste norwégien, M. Sars. M. Sars vient de mourir, laissant dans une situation difficile une famille nombreuse; plusieurs de ses enfants se destinent à l’étude des sciences naturelles : son fils aîné, le DrOssian Sars, estdéjà bien connu des careinologistes. Une sous- cription semblable a été ouverte avec succès en Angleterre par M. Gwyn Jeffreys. M. AzPpHONSE Mizxe-Epwars appuie celte demande. Il rappelle lesprincipaux travaux de M. Sars, et, notamment, sa découverte de la génération alternante des Méduses, ses belles et récentes recher- ches sur la faune des grandes profondeurs de la mer. La Société fixe à cent francs le chiffre de sa souscription; un grand nombre de membres s'inscrivent, en outre, sur la liste, à titre personnel. Communications.— M. LAGUERRE présente, de la part deM. FLYyE SAINTE-MARIE, une note sur le Posiulatum d'Euclide. M. CHariN fait une communication sur l’anatomie des glandes salivaires du Fourmilier Tamandua. La Société se forme en comité secret. MODIFICATIONS AU-RÈGLEMENT.— 4° Proposition de M. Paul Bert : Addition à l’article 12 du règlement : « Les membres de la Société et les personnes étrangères qui » auront fait uue communication ou pris part à une discussion » devront, avant le samedi suivant, remettre au secrétaire une » note exprimant ou résumant ce qu'elles ont dit. Faute de quoi, » le procès-verbal sera publié tel que le secrétaire l'aura rédigé, Rae » sous réserve des rectifications que chaque membre aura le droit » de demander au début de la séance suivante. Les notes émanant » directement des personnes qui ont fait la communication et qui » devront prendre place au procès-verbal, y seront insérées entre » guillemets. » Addition à l’article 14. — « Les vice-secrétaires seront pris cha- » cun dans une des deux sections autres que celle à laquelle ap- partient le secrétaire, » Nouvelle rédaction de l’article 15.— « En cas d'absence du secré- taire ou de l’un des vice-secrétaires, le président pourra désigner, » pour en faires les fonctions, le plus récemment nonmé parini les membres présents qui appartiennent à la même section. » Ces propositians sont mises aux voix et adoptées. ÿ Y C2 2° Proposition de M. Laussedat. — M. E. LaussEDaT propose de remplacer les articles 22, 23 et 24 du règlement, qui ont depuis longtemps cessé d’être en vigueur, par l’article suivant : « Les mémoires manuscrits ou imprimés, les ouvrages et les » recueils offerts à la Société seront renvoyés par le président à » l'examen d’un ou de plusieurs membres qui seront invités à en rendre compte dans une des prochaines séances. » Le procès-verbal fera mention de l’appréciation du rapporteur, à moins d’une décision contraire de la Société. » ÿ ÿS Cette modification au règlement est mise aux voix et adoptée. 3° Proposition de M. Alix. — M. Arrx a proposé d'augmenter de cinq le nombre des membres de chaque section. Cette augmenta- tion devrait être considérée comme faculialive, en sorte qu’il y aurait toujours, dans chaque section, quelque place vaeante. La rédaction suivante est alors proposée par M. le secrétaire. Addition à l’article 3. — « Ce nombre doit être considéré comme » un minimum. La Société pourra, sous des conditions qui seront » déterminées à l’article 29 bis, nommer dans chaque section » jusqu’à cinq membres titulaires. » Addition. — Article 29 bis. — « La nomination de membres » nouveaux, jusqu’à concurrence de cinq par section, dont il a été » question à l’article 3, est essentiellement” facultative. Cette no- » mination aura lieu dans les formes et conditions déterminées à l'article 31; mais elle ne pourra être provoquée que sur la pro- position de la section et à la suite d’une discussion et d’un vote » spécial, dont les membres seront prévenus par lettres. Ce qui vient d’être dit s’appliquera à toutes les places qui excéderont » le nombre minimum fixé pour chaque section, ». e ÿ ÿ SERRE Ces modifications au règlement actuel sont mises aux voix et adoptées. 4 Proposition de M. Transon. — M. TRANSON propose d’ajouter à l’article 30 la disposition suivante : « En outre, les candidats devront avoir fait au moins une com- » munication devant la Société. » Cette addition est mise aux voix et adoptée. Ces diverses modifications seront insérées au règlement, suivant les règles déterminées en l’article 57. La séance est levée à 11 heures 1/4. Le Secrétaire, PaAuz BERT. Recherches sur les fiqures planes semblables, par M. À. Grouard. 1. Dans deux notes qui ont été insérées au journal l’Zns- titut en 1865, j'ai montré comment la notion du centre de similitude de deux figures planes, situées sur un plan d'une manière quelconque, conduit à diverses propriétés nouvelles ou déjà connues ; passant ensuite à l'étude du mouvement d'une figure qui se déplace dans un plan en changeant de grandeur, mais en restant semblable à elle-même, J'ai établi la notion du centre instantané de similitude, et fait voir qu’elle conduit à une nouvelle méthode de tangentes analogue à celle du centre instantané de rotation, et dont celle-ci n’est qu'un cas particulier. Je considère actuellement trois figures planes semblables situées sur un plan d'une manière queiconque S, S’, S’; elles jouissent de quelques propriétés intéressantes que je me propose de faire connaître ici. 2, Les trois figures S, S’, S” ont deux à deux trois cen- tres de similitude ; ces trois points C, C’, C” déterminent un cercle que j'appelle le cercle des trois centres. LR (ENS Cela posé, si l’on joint ces trois points, respectivement et d’une manière convenable, aux sommets du triangle formé par trois droites homologues quelconques, on obtient trois droites concourantes, et É point de concours se trouve sur le cercle des trois centres. D'où l’on déduit cette propriété bien connue : Les centres d’homothétie de trois figures homothétiques deux à deux sont en ligne droite. 3. Par trois points homologues quelconques on peut faire passer trois droites homologues concourant en un même point. Le lieu de ces trois points de concours est encore le cer- cle des trois centres. Il existe sur ce cercle trois points homologues des trois figures données, et ces trois points R, R’, R’ forment un triangle semblable à celui de trois droites homothétiques quelconques. 4. Ces propriétés conduisent à celle-ci : Si. l’on a sur un plan trois courbes semblables de degré m, il existe m (m-1l) systèmes de tangentes homologues con- courantes, et les points de concours sont sur un même cercle. En particulier, si l’on a trois coniques semblables situées sur un plan, il existe deux systèmes de tangentes homolo- gues concourantes. d. Our trois droites homologues quelconques, il existe trois points homologues en ligne droite. Toutes les droites contenant trois points homologues pas- sent par un même point. Si l’on joint ce point K aux trois centres de similitude, les droites ainsi menées passent respectivement par les trois points homologues R, R’, R” dont on a parlé ci-dessus. 6. Ces propriétés conduisent à celle-ci : Si l’on a dans un plan trois courbes semblables de degré m, il existe 2m systèmes de points homologues situés respectivement sur 2m droites passant par un même point. En particulier, si l’on a trois coniques semblables situées sur un plan, il existe quatre systèmes de points homologues situés respectivement sur quatre droites passant par un même point. si op, 7. Ces diverses propositions permettent d'évaluer très- simplement la grandeur du rayon d’un cercle inscrit ou circonserit au triangle formé par trois homologues, et aussi celle du rayon d’un cercle qui passe par trois points homo- logues. Leur principal objet est de conduire à de nouvelles pro- priétés concernant le mouvement d'une figure qui se déplace dans un plan en restant semblable à elle-même. Je me propose de les faire connaître prochainement dans une nouvelle note. Sur les surfaces, par M. Welsch. « La sphère est la seule surface dont tous les points sont » des ombilies, ou telle que toutes les lignes tracées sur sa » surface soient des lignes de courbure. » (Monce.) Remarquons qu'il existe une infinité de surfaces dévelop- pables dont les génératrices sont normales à une même courbe, gauche ou plane. (En particulier, si la courbe est plane, ce sont des surfaces d’égale pente, et parmi elles ie plan même de la courbe). De plus, deux de ces surfaces n'ont aucune génératrice commune ; il en résulte que si l'on sait d'avance qu'une surface développable a ses génératrices normales à une courbe, et qu'on en connaisse une géné- ratrice, on saura déterminer cette surface par cette seule hypothèse. Dans le cas où la courbe est plane, si l’on sait qu’une génératrice de la surface est dans le plan de la courbe; la surface se réduira tout entière à ce plan. Cela posé, démontrons le théorème. Soient Aet B deux points quelconques d’une surface dont tous les points sont des ombilics. Soit (N) la normale en A à la surface. Le plan déterminé par cette droite et par le point B donne par son intersection avec la surface une WE ligne de cette surface; par suite, les normales à la surface aux différents points de la ligne de courbure appartiennent à une surface développable dont l’une des génératrices est dans son plan, et par conséquent qui se réduit à ce plan même ; la normale en B rencontre donc la normale en A. Maintenant, si l’on considère un point C hors du plan en question, et sur la surface, la normale en ce point devant rencontrer les normales en À et en B, passera nécessaire- ment par le point O où elles se coupent. Toutes les nor- males concourent donc en un même point O, et la surface est une sphère ayant son centre en ce point. « Les normales à une surface aux différents points d’une » ligne de coubure plane appartiennent à une surface d’égale » pente » (JOAGHINSTAHL.) Eu effet, ces normales appartiennent à une surface déve- loppable dont les génératrices sont normales à la lise de courbure plane. Sur un appareil à élever de l’eau, par M. A. de Caligny. M. de Caligny a communiqué dans cette séance un appareil à élever de l’eau au moyen des vagues de la mer ou des grands lacs. Cet appareil est en quelque sorte l’inverse de celui qu'il a présenté à la Société pour faire des épuisements au moyen des mêmes vagues, c'est-à-dire que si la soupape latérale est disposée de manière à fonctionner en sens inverse, la co- lonne liquide oscillante sera employée à repousser de l’eau à l'extérieur du système au lieu d’y en faire entrer alterna- tivement par cette soupape. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que, si, dans la forme de ce système quand il sera employé à faire des épui- sements, on peut employer la force centrifuge à aider l’en- trée de l’eau à épuiser, la soupape étant alors disposée à la Lg Rs partie dite intérieure du coude, bien entendu en dehors du tuyau coudé, on peut, quand il s’agira au contraire d’élever de l’eau, profiter de la force centrifuge pour repousser cette eau sous une pression plus grande, si l’on dispose la sou- pape à la partie dite extérieure du coude. Il y aura même lieu d'examiner s'il. ne sera pas convenable, à cause d’ail- leurs de la facilité des constructions, d'établir un tuyau coudé dont l’angle ne sera pas arrondi, de manière qu'on puisse disposer une soupape recevant plus directement lac- tion des vagues. Quoi qu’il en soit, une soupape latérale permettra d'élever l’eau à des hauteurs variables dépendant de la force des vagues, de sorte qu'on pourra d’abord, si l’on veut, utiliser des vagues très-faibles pour commencer par exemple à rem - plir un réservoir dont on achèvera le remplissage en em- ployant des vagues plus fortes. Il est intéressant de remarquer que cet appareil offre une diffi- culté de moins s’il est employé ainsi pour élever de l’eau, que s’il est employé pour faire des épuisements. Dans ce dernier cas, en effet, l’élévation de la colonne liquide n’est pas aussi directement employée, ne servant qu'à obtenir alternative- ment des abaissements convenables de l’eau. Par conséquent il faut alors disposer un tuyau plongé qui ne soit pas trop court, et qui soit convenablement évasé, selon certaines lois, afin de diminuer autant que possible la perte de force vive pendant l'oscillation descendante, ce qui est une difficulté relative à la longueur des vagues. Or, si l’on emploie l’ap- pareil seulement pour élever de l’eau, le cas est tout diffé- rent. [l est alors beaucoup plus facile de disposer un tuyau plongé assez court et une bouche évasée de manière à rece- voir convenablement le choc des vagues. On pourra d’ailleurs augmenter la réaction latérale en rétrécissant convenablement la partie supérieure du tuyau vertical; ces effets dépendront de la grandeur et de la dis- position de la soupape. Il est évident qu'on pourrait, sans employer de soupape, élever de l’eau au moyen des vagues en se servant d’un tuyau fixe, convenablement recourbé, évasé du côté de la mer et graduellement rétréci au sommet de sa partie verti- 0 cale. Mais il était intéressant de montrer comment on pou- vait élever l’eau des à hauteurs variables selon la force des vagues, en employant une soupape latérale. Sur le postulatum d’'Euclide, par M. Flye Sainte-Marie. Si une proposition d’une évidence aussi incontestable que le postulatum d’Euclide a appelé l'attention de tant de géo- mètres, parmi lesquels on cite des savants illustres, qui sont venus se heurter à la théorie des parallèles, c’est que cet axiome, aussi évident à la vérité que tout autre, pourrait être nié cependant, sans qu'une telle négation supposät un état de choses hors de notre conception. Cela suffit pour expliquer la fréquence des recherches sur la théorie des pa- rallèles, recherches dont le nombre devient chaque jour plus considérable; mais il y a aussi à expliquer pourquoi tant d'efforts sont restés stériles, et à examiner s'il est ou non possible de surmonter la difficulté devant laquelle ils ont échoué. Telle est la question que je me suis proposé de résoudre, et je crois avoir rempli cette tâche. Le travail que je compte publier prochainement sous le titre d'Etudes analytiques sur la théorie des parallèles a été conçu avant que j’eusse aucune connaissance des théories de Lobatschewsky et de Bolyai ; il était done naturel que la méthode que j'ai suivie différât de celles employées par ces deux géomètres, et c’est peut-être à cela même que je dois d’être arrivé directement à un résultat que Lobatschewsky n’a fait qu'énoncer dans ses Etudes géométriques et que Bolyai s'était réservé d'établir ultérieurement comme complément à la Science absolue de l’espace. Tous deux, par des méthodes analogues et par des considé- rations empruntées à la géométrie élémentairè, ont été ame- nés, sans doute en poursuivant à outrance une démonsira- tion du postulatum par l'absurde, à présenter les relations trigonométriques sous une forme indépendante de ce postu- EP es latum. Ces relations (celles de la trigonométrie rectiligne du moins) s'expriment en fonction d’une certaine longueur absolue qui reste encore indéterminée, mais qu'on reconnaît devoir être infinie dès qu'on s'appuie sur la théorie des pa- rallèles. —— Après les avoirs établies, et sans autre dévelop- pement, Lobatschewwsky conclut à l'impossibilité dans laquelle on se trouve de démontrer l’axiome XI d'Euclide (postula- tum) sans lui en substituer un autre. Bolyai reconnaît qu'il reste quelque chose à faire avant de tirer cette con- clusion. Il est bien vrai en effet que, quelle que soit une relation géométrique qu'on se propose de déterminer d’après telles ou telles données, on pourra la déduire des formules de trigono- métrie, en faisant, s’il est nécessaire, un usage convenable des méthodes infinitésimales; et l'expression qu'on obtiendra ainsi, tirée de formules dans lesquelles un paramètre reste inconnu, ne pourra jamais, combinée de quelque façon qu'on voudra avec les formules mêmes qui l'ont engendrée, conduire à la détermination de ce paramètre ; mais on ne voit pas encore avec une évidence suffisante que la même relation déterminée d’une autre manière, en faisant des axiomes particuliers à la géométrie un autre usage que celui qui en a été fait pour élablir les formules ou pour les ren- dre applicables à la question proposée, ne pourra pas se présenter sous une seconde forme dont la concordance avec la première exige que le paramètre soit infini. Après avoir posé les principes d’après lesquels on pourra calculer les éléments de toute figure, il resté done à faire voir que toute démonstration tirée d’une figure quelconque, quelque usage qu’il y soit fait des axiomes de la géométrie, dont j’excepte le postulatum, pourra toujours être reproduite sur les formules afiranchie de ces axiomes, tout en conservant une forme sem- blabls et aboutissant à des résultats identiques. S'il en est ainsi, il est clair qu'une conclusion qui résulte uniquement de certaines combinaisons de formules compatibles entre elles, et dans lesquelles un paramètre resté inconnu ne pourra jamais servir À déterminer ce paramètre, n1ipar conséquent à établir la théorie des parallèles, dont la valeur infinie du paramètre serait une conséquence. Ce qui précède suffit pour indiquer quels sont les déve- — 44 loppements qui manquent aux deux écrits de Lobatschewsky et de Bolyai publiés en France dans ces dernières années (Études géométriques sur la théorie des parallèles et la Science absolue de l’espace), développements que Je me suis attaché à présenter d'une manière complète. Pour atteindre le but que j'avais en vue, j'ai pensé que des formules générales de géométrie analytique seraient d’un em ploi plus avantageux que les formules de trigonométrie. Cette considération a déterminé la marche que j'ai suivie. Après avoir établi, sans recourir au postulatum, les prin- cipes qui résument la géométrie des figures infinitésimales, après avoir fait choix des systèmes de cordonnées qu'il m'a paru préférable d'adopter (systèmes qui, quoique définis diffé- remment, deviennent lorsqu'on admet la théorie des paral- lèles, mais seulement dans ce cas, identiques avec les sys- tèmes de coordonnées rectangulaires), je donne les formules qui permettent de mettre en équations toute ligne ou toute surface définie, et j’indique comment on pourra en calculer les divers éléments. Une fois ces formules fondamentales établies, il reste à faire voir que tout raisonnement tendant à démontrer une proposition quelconque de géométrie, pourra, tant qu'il n’invoquera pas le postulatum d’Euclide ou l’axio- me par lequel on le remplacerait, être repreduit directement sur les formules, en suivant une marche identique, mais dégagée de toute considération empruntée aux axiomes de la géométrie. Passant ces axiomes en revue, je reconnais qu'ils peuvent tous être tirés des trois propositions suivantes que je puis par conséquent leur substituer : « Une figure est susceptible de se déplacer dans l’espace » d’une infinité de manières, par exemple par une rotation » autour de deux points fixes, en restant identique à elle- » même, c’est-à-dire en conservant les mêmes relations, entre » tous ses éléments, dont la mesure reste invariable. » « Par deux points on ne peut faire passer qu’une ligne droite » (je suppose ici, comme on a coutume de le faire dans les traités élémentaires, la ligne droite définie par sa propriété d’être le plus court chemin entre deux quel:onques de ses paints). « Le lieu des points situés à des distances constantes de » deux points fixes est une courbe fermée unique en dehors = 19 = » de laquelle aucun point de l’espace ne peut faire partie du » lieu. » Ces propositions supposent, il est vrai, implicitement que les éléments d’une figure sont susceptibles d’une mesure invariable qui n’est définie que plus tard; mais il est clair que les objections qu'on aurait à faire à un tel choix d’axiomes, s’il s’agissait de les prendre pour base d’un traité de géométrie, sont étrangères à la question actuelle, si les diverses mesures géométriques peuvent être définies après coup, comme j'ai soin de montrer qu’elles peuvent l’être, en effet, sans le secours de la théorie des parallèles. Indiquant alors comment par l'emploi des formules un raisonnement quelconque peut être dégagé de la considéra- tion de chacune des trois propositions énoncées plus haut, j'arrive enfin à établir comme une conséquence forcée la nécessité d'un postulatum. Ce serait donc en vain qu'on tenterait de s’affranchir de cette nécessité; de telles recherches ne pourraient aboutir qu'à modilier la forme de l’axiome XI d’Euclide, et n’ajou-. teraient rien d’ailleurs à l’évidence de cet axiome. Si l’on se reporte, par exemple, à la démonstration que M. Carton a proposée récemment, et que Je prends telle qu’elle est ex- posée dans le compte rendu de la séance du 20 décembre dernier, à l'Académie des sciences, on y reconnaît que l'auteur admet tacitement une proposition qui peut être résumée ainsi: Soit une bande rectangulaire indéfinie formée par deux droites K X, P V perpendiculaires aux extrémités d’une troi- sième P K, et soit dans l’intérieur de cette bande une suite indéfinie de points C4, C:... C1, Cn+, également espacés et situés tous à une même distance de P Y, moindre que P K; sur la droite qui joint deux points,consécutifs quelconques Cns Onx1 de cette série, on peut toujours, quelque éloignés que ces points soient de la perpendiculaire commune P K, cons- iruire deux triangles ayant leurs sommets l’un sur P Y, l’autre sur K X, et situés de part et d’autre du côté com- YiUN (Cr (DEEE Cette proposition suppose que la droite CCn+, ne peut ja- mais s'étendre indéfiniment dans les deux sens en restant constamment à l’intérieur de la bande rectangulaire fermée EAST par la droite P K, et demeurant comprise entre les droites P Yet K X, comme une branche d’hyperbole est comprise entre ses asymptotes. C'est là un principe qu’on peut cer- tainement admettre, mais qui ne résulte d'aucune démons- tration. | Le postulatum sous-entendu dans la démonstration de M. Carton peut aussi être présenté sous cette seconde forme, à laquelle il est facile de ramener la précédente et qui se° rapproche de celle qu'Euclide a choisie : Les droites KX et PY étant construites comme il a été ex- pliqué, toute perpendiculaire à l’une de ces droites rencon- trera l’autre, à quelque distance qu’elle soit menée de la per- pendiculaïre commune PK. De telles propositions ne sont pas contestées, sans doute; mais on peut en dire autant du postulatum d'Euclide, et j'ajoute que si elles nous paraissent évidentes, c’est que la notion de la similitude nous permet d'étendre à des figures qnelconques les relations de forme que nous constatons sur des figures de dimensions nécessairement restreintes. Mais alors mieux vaudrait tirer directement et plus simplement la théorie des parallèles de cette notion première. Je termine cet aperçu par la remarque suivante: Quoique la géométrie imaginaire, pour lui conserver le nom que Lobatschewsky lui a donné, puisse être considérée comme un assemblige de propositions qui par elles-mêmes n'offrent aucun intérêt, il ne faut pas se hâter d’en conclure que de telles théories ne méritent à aucun titre de fixer l'attention ; et il se peut qu'un jour elles viennent en aide à l'analyse, et lui rendent des services de quelque importance. Sur les glandes salivaires du Fourmilier Tamandua, par M. Joannès Chatin. Les travaux publiés dans ces dernières années sur l’orga- nisation des Fourmiliers, etau premier rang desquels il con- vient de placer ceux de MM. Richard Owen et Georges Pou- chet, ont été principalement consacrés à l'étude du Tama- AA noir; c’est pourquoi ayant eu récemment l’occasion de dis- séquer un individu appartenant à une espèce différente, J'ai cru pouvoir me permettre de présenter à la Société Philo matique les résultats de mes recherches. Le Tamandua (Myrmecophaga Tamundua Cuv.) possède un appareil salivaire très-développé et dont les diverses parties peuvent se répartir entre cinq groupes principaux: 4° les glandes sous-maxillaires ; 2 les glandes jugales ; d les glandes sub-linguales; 4 les glandes buecales; 5° les glan- des parotides. À. — Les glandes sous-maæxillaires présentent un volume considérable et constituant, de chaque côté du cou, une masse d'aspect mamelonné et de forme à peu près triangu- laire, circonscrite en haut par la région sous-orbitaire, en dehors par l'épaule, en dedans et en bas par le sternum. Dans les autres Fourmiliers, ces glandes mucipares sont également fort développées, et d’après MM. Owen etG. Pou- chet, l'on n'y rencontre, à droite comme à gauche, qu'une seule et même glande; chez le Tamandua, au contraire, chacune des deux sous-maxillaires est réellement triple et se compose üe trois lobes inégaux constituant trois glandes se- condaires, que lon peut désigner sous les noms de glande cervicale ou antérieure, glande scapulaire ou moyenne, ei glande sternale ou postérieure. Chacune de ces glandes pos- sède un canal excréteur distinct et séparé, de sorte que l'on injecte seulement une des trois glandes droites ou gauches lorsque l'on pousse un liquide coloré dans un de ces con- duits de Wharton. Chez le Tamanoir, d’après M. Owen, la totalité de la salive sécrétée par les sous-maxiliaires arrive dans la bouche, de chaque côté, par un seul canal s'ouvrant près de la symphyse du menton; dans le Tamandua, les conduits des glandes antérieure et moyenne débouchent dans la cavité buccale en ce même point, mais le canal de la glande sternale s'ouvre dans la bouche à deux centimètres environ en arrière de la symphyse. B. — Les glandes jugales sont presque totalement situées dans la joue; elles offrent cependant un petit lobule jabial. C. — Les glandes sub-linguales sont représentées par de nombreux. follicules disséminés dans l’espace que laissent entre elles les deux branches de la mâchoire inférieure. ln D. — Les glandes buccales réparties en divers points de la bouche sont surtout développées à la région palatine. E. — Les parotides sont situées au dessous de l’oreille, de sorte que les sous-maxillaires antérieures se terminent dans leur voisinage immédiat. Le conduit de Sténon, très-long et fort étroit, est formé par la fusion d’une dizaine de petits canaux qui se réunissent pour constituer un tronc commun dont la portion terminale est entourée d’un plexus veineux assez abondant. ñ D’après M. Richard Owen, il existerait, chezle Fourmilier didactyle, une glande salivaire, située dans le voisinage de l'œil ; le Tamandua n'offre rien de semblable dans la région orbitaire. On yÿ constate seulement la présence d’une glande de Harder volumineuse qu’accompagnent une glande lacry- male et une glande de la troisième paupière. nd Notice biographique sur Sars, par A. Milne Edwards. La grande famille des hommes de science vient de faire une perte des plus regreltables; notre illustre correspondant Michel Sars, est mort le 22 octobre dernier, et la Société philoma- tique de Paris manquerait à son devoir si elle ne s’associait pas aux naturalistes de tous les pays pour donner à la mémoire de ce savant éminent une nouvelle marque d'estime. En effet, les services que Sars a rendu à la zoologie physiologique sont de pre- mier ordre; le temps me manquerait si je voulais rendre compte de tous ses travaux; mais, pour en montrer l'importance, il me suffira de rappeler quelques-unes de ses principales découvertes. Un des faits les plus intéressants et les plus inattendus dont la zoologie se soit enrichie depuis un demi-sièele, est sans contredit l’existence d'animaux dont les fils ne leur ressemblent en rien, et dont le type organique se trouve seulement reproduit chez les descendants de ceux-ci; de telle sorte que la lignée des individus provenant d’une même souche affecte alternativement, de généra- tion en génération, deux formes parfaitement distinctes. Ces retours périodiques d’un ou plusieurs types zoolosiques difiérents, chez des aniinaux nés les uns des autres, constituent ce que les natu- AN ralistes appellent aujourd’hui des générations alternantcs. Déjà en 1819, Chamisso, l’un descompagnons de voyage de Kotzebue, avait publié quelques observations tendant à établir que chez les Bipho- res ou Salpes, les individus qui vivent isolés et ceux qui sont agrégés et réunis en chaînes ne constituent pas des espèces dis- tinctes, comme on le supposait, et s'engendrent mutuellement ; mais les observations de ce navigateur passèrent presque inaper- cues et n’exercèrent aucune influence sur les idées généralement reçues touchant la persistance d’une forme spécifique chez tous les animaux descendant d’une même souche, jusqu’à ce que Sars en eùt montré la valeur à l’aide d’autres découvertes plus écla- tantes et mieux établies. Ce furent les faits introduits par cet ob- servateur habile qui fournirent les principales bases de la théorie des générations alternantes formulée en 18492, avec une grande élé- vation de vues, par un autre naturaliste scandinave, M. Sieenstrup. Sars, né à Bergen, le 50 août 1805, se consacra d’abord au ser- vice de l'Église, et, pendant la plus grande partie de sa vie, il remplit les fonctions de pasteur dans les paroisses rurales aux environs de cette ville; mais, passionné pour l'étude des sciences naturelles, et résidant aux bords d’une mer riche en animaux peu connus, il ne tarda pas à y faire des observations d’un grand in- térêt et à se placer très-haut dans l'estime des zoologistes. La découverte capitale qui lui valut cette juste célébrité se fit peu à peu et fut le couronnement de longues et minutieuses recherches. Dans un travail publié à Bergen en 1829 (1), Sars fit connaître deux Zoophytes qui, au premier abord, lui parurent con- tituer deux genres nouveaux. L’un de ces petits êtres, auquel il donna le nom de Syphistoma, ressemble à un Polype cyathiforme; l’autre, appelé Strobila, a le corps allongé et divisé en une série d’anneaux. Rien ne pouvait encore faire supposer que des animaux si dissemblables eussententre eux des liens de parenté quelconques, mais en les suivant, dans les différentes phases de leur existence, ce naturaliste habile ne tarda pas à constater que le Syphistome, en grandissant, se métamorphose en un Strobile, et que les divers tronçons constituant le corps de ce Zoophyte ressemblent beaucoup à des Méduses qui seraient empilées et adhérentes les unes aux autres. Ce nouveau pas dans la voie de la vérité date de 1835 (2), et il (1) Bidrag til so dyrexes naturhistorie, ou Contributions à l’his- toire naturelle des animaux marins. (2) Beskreivelsen ogjagwagelser oven nogle merkeligeellers ugi havet ved den Bergenske Kyst levende Dyr. (Description de plusieurs na nouveaux où peu connus, recueillis sur la côte de ergen. — A fallut encore plusieurs années d’études pour compléter l’histoire biolo- gique de ces Zoophytes. En 1837, Sars annonça que les troncons ou anneaux des Strobiles, en se développant, ne tardent pas à se cé- parer les uns des autres, et, devenus libres, constituent chacun une véritable Méduse qui acquiert les organes reproducteurs. Enfin, en 1841, il exposa, avec tous les détails désirables, l’ensemble de ses observations sur ces singuliers êtres, et compléta le cycle de faits relatifs à leur multiplication en établissant que les Svphistomes naissent des œufs pondus par les Méduses. Ainsi Syphistome, Strohile et Méduse ne sont que des états différents d’une seule et même espèce. De l’œufpondu par la Méduse sort une larve ovoïde qui, à l’aide de cils vibratiles, nage avec rapidité dans l’eau dela mer pendant la première période de son existence. Bientôt cepen- dant, les mouvements de ces rames microscopiques se ralentissent, l’'animalcule sefixe à un rocher sous-marin, et, en se développant, prend la forme d'un Polype et devient l’animal que les natura- listes connaissent sous le nom de Syphistome. Celui-ci est dépourvu d'organes reproducteurs, mais il se multiplie par un phénomène de division spontanée, et lorsque son corps, après s'être allongé beaucoup, s’étrangle de distance en distance pour donner naissance à une nouvelle génération d'individus, il réalise les caractères d'un Strobile. Enfin les jeunes animaux nés ainsi par scissiparité et provenant du Strobile revêtent peu à peu les formes de l’aïeul et deviennent des Méduses. Ceux qui ont étudié sur les bords de la mer la physiologie des animaux inférieurs peuvent seuls se former une idée juste des difficultés que Sars a dû surmonter avant de pouvoir saisir tant de faits d’une observation si délicate et les relier entre eux. Les travaux de ce zoologiste ouvrirent une nouvelle voie, dans laquelle s’engagèrent bientôt un grand nombre de savants. Siebold en Allemagne, Daly:llen en Ecosse, Lœven en Suède, Steensirup en Danemark, Dujardin en France, Van Beneden en Belgique, Desor et Agassiz aux Etats-Unis, étudièrent attentivement le mode de reproduction d’une multitude d’autres Zoophytes ; ils étendirent beaucoup les résultats obtenus par le naturaliste norwégien et en tirèrent des conclusions générales. Ainsi, ilest bien établi au ourd’hui que les Méduses, animaux qui appartiennent à la classe d’Acaléphes, et les Sertulariens, animaux considérés jusqu'alors par tous les zoologistes comme faisant par- tie, ainsi que les Madrépores, de la classe de Polypes, ne sont que deux types ou formes organiques réalisés alternativement par les membres d’une même lignée de Zoophytes. Les Méduses engen- drent les animaux polypiformés appelés Sertulariens, et les Ser- tulariens à leur tour donnent naissance à des Méduses. C’est là Extrait de l'Institut, 17e section, 1870, 2 Se er un phénomène non moins remarquable que celui dont on serait témoin si un Reptile produisait un Oiseau qui lui même engen- drerait un Reptile. Je ne crains donc pas de dire que le nom de Sars restera atiaché à l’une des découvertes les plus importantes de la zoologie physiologique. Ce naturaliste éminent ne s'est pes borné à l'étude des généra- tions alternantes; il a observé et fait connaître une multitude d'animaux invertébrés des côtes de Norvége. Il commença, en 1846, la publication d’un grand ouvrage intitulé Fauna littoralis Norwegiæ, et inséra dans divers recueils périodiques un nombre considérable de travaux, parmi lesquels je cilerai son mémoire sur le développement des Étoiles des mers ou Astéries, dont une traduction française parut, en 1844, dans les Annales des sciences naturelles. Je rappellerai également ses observations sur divers Crustacés des mers du Nord, tels que le Lophogaster et les Schi- zopodes, dont les pattes portent à leur base des organes oculiformes. Ses recherches récentes sur les Lys de mer ou Crinoïdes méri- tent une mention spéciale ; on sait que ces Zoophytes répandus à profusion dans les mers de la période Palæozoiïque ont presque complétement disparu de la faune actuelle. Dans nos mers, le type Crinoïde n’était représenté que par une Pentacrine des An- tlles et par une forme transitoire de certaines Astéries qui, à l'état parfait, sont libres, mais, dans le jeune âge, vivent fixées sur une longue tige à la facon des Encrines. En 1864, Sars découvrit un nouveau Crinoïde qui vit à de très-grandes profondeurs dans la mer du Nord, près des îles Lafaten, et qui présente beaucoup d’analogie avec les Apiocrinites des époques anciennes, Il a dési- gné cet Echinoderme nouveau sous le nom de Rizocrinus lafaten- sis et en a donné une excellente histoire dans un mémoire écrit en français quoique publié à Christiania. Les découvertes faites depuis quelques années et relatives à l’exis- tence et au mode de distribution des animaux dans les grandes profondeurs de la mer, intéressent également les géologues et les zoologi-tes. C'est principalement aux explorateurs anglais et amé- ricains que nous devons ces conquêles; mais Sars y a pris aussi une part considérable en faisant une longue série de recherches sur la faune sous-marine. Il à publié sur ce sujet plusieurs mé- moires d’un grand intérêt ; le dernier de ces écrits date de 1868 et a été traduit en anglais peu de semaines avant sa mort (1). Sars n’était d'ailleurs pas étranger aux recherches géologiques, ainsi que le prouvent ses observations sur les fossiles de la période glaciaire trouvés en Norvége. (1) Voyez : Annals and Magazin of natural history, juin 1869. — 1490 — En 1854 ce naturaliste infatigable quitta les environs de Bergen, pour aller occuper une chaire d'histoire naturelle à Christiania, et là il acquit de nouveaux titres à la reconnaissance publique, car il contri- bua puissamment à y développer les études zoologiques. Maisles scien- ces, auxquelles il s'était consacré sans réserves, n'avaient pu l’enri- chir; ilmourut pauvre et laissa sans ressources une jeuneet nombreuse famille. — Son fils aîné, M. Oscar Sars, marche dignement sur ses traces et deviendra, nous n’en doutons pas, un des naturalistes les plus distingués de la Norvége; mais si ce jeune savant était obligé de pourvoir à l’éducation des orphelins dont il est aujourd'hui le seul soutien, le temps lui manquerait pour continuer les recherches entreprises par son père. La grande famille des hommes d’étude doit donc, dans l'intérêt de la science aussi bien que par recon- naissance pour l'auteur des découvertes dont je viens de dire quelques mots, l’aider à cette tâche, et la France voudra certaine- ment s'associer à la pensée généreuse dont M. Gwyn Gefferies, membre de la Société royale de Londres, et M. Alglave, directeur de la Revue des cours publics, ont eu l'initiative; par leurs soins, une souscription a été ouverte en faveur de la veuve et des jeunes enfants de.Michel Sars et nous sommes heureux de voir que les naturalistes n’ont pas été les seuls à répondre à cet appel. Séance du 12 février 1870. PRÉSIDENCE DE M, DELANOUE La correspondance manuscrite comprend une lettre de M. LEFÈVRE, accompagnant son hommage d’une théorie géométrique élémentaire des opérations de bourse : il considère cette théorie comme devant servir de point de départ à de nombreux problèmes de géométrie élémentaire et analytique. MM. Alix, Vaillant, P. Bert présentent M. PrunEr-BEY, pour le titre de membre correspondant. M. LaussepAT fait une communication sur une méthode gra- phique pour la construction des cartes qui servent à annoncer les éclipses de Soleil pour la Terre en général. M. Risaucour expose des recherches sur la théorie des surfa- ces. pe Qi) — M. VAILLANT annonce la découverte faite à Montpellier d’une espèce d’Annélide lombricine des pays chauds. LA M. Vaillant ayant donné sa démission de vice-secrètaire, en conséquence de la modification apportée dans la dernière séance à l'article 14 du réglement, la Société procède à l'élection d’un vice- secrétaire choisi dans la deuxième section; M. Janssen obtient l'unanimité des suffrages. En conséquence, M. Janssen est nommé vice-secrétaire pour l’année 1870. La Société se forme en comité secret. M. TransoN lit un rapport sur les travaux de M. Vallès, ingé- nieur en chef des ponts et chaussées, candidat au titre de mem- bre titulaire. À Ja suite de ce rapport, M. Transon, pour faire mieux apprécier les titres du candidat, communique à la Société une étude plus complète de deux travaux importants de M. Vallès. La séance est levée à 10 heures 1/2. Le Secrétaire, PAUL BERT. Sur une méthode graphique propre à la construction des cartes qui servent à annoncer les éclipses de Soleil pour la Terre en général, par M: Laussedat. Les astronomes ont pendant longtemps fait usage de pro- cédés graphiques pour résoudre approximativement des problèmes qui exigent beaucoup de temps quand on les traite par le caleul et d'une manière rigoureuse. Les éclipses de Soleil, les occultations des étoiles ou des planètes par la Lune, les passages des planètes intérieures sur le disque du Soleil, sont dans ce cas ; et, quoique les méthodes de calcul aient été beaucoup perfectionnées et simplifiées, quoique les résultats auxquels elles permettent d'atteindre aient un degré de précision supérieur à celui que donnent les con- ONE structions géométriques, on ne devrait pas entièrement né- gliger ces dernières. Dans un grand nombre de circon- stances, en effet, l’approximation déjà assez grande qu'elles procurent en très-peu de temps suffit, non-seulement pour annoncer l'instant où doit se produire le phénomène dont on s'occupe dans une station déterminée, mais pour étudier l'ensemble et les détails de ce phénomène pour la Terre en général. Un premier motif, qui suffirait à [ui seul pour recomman- der l’ingénieuse méthode dite des projections, c’est qu'elle offre, comme toutes celles dont se sert la géométrie descrip- tive, l'avantage de rendre sensible ce que les formules et les résultats numériques eux-mêmes laissent à peine entrevoir, à moins qu'on ne les traduise en tracés graphiques. En nous bornant aujourd’hui aux éclipses de Soleil, nous ferons remarquer précisément que pour faire embrasser d'un coup d'œil ce qui se passe à la surface de la Terre, quand la pénombre et quelquefois même l’ombre de la Lune vien- nent la rencontrer, on ne trouve rien de mieux à faire que de construire des cartes sur lesquelles on rapporte les ré- sultats de calculs toujours longs à effectuer. Or, sauf pour le cas d’une région privilégiée où l’on doit s'attendre à voir affluer les observations et pour laquelle il convient de construire des cartes spéciales à grande échelle, le calcul n’est pas nécessaire en général et les construction graphiques suffisent. Je mesuis proposé d'en fournir la preuve en construisant une épure très-simple sur laquelle j'ai relevé tous les élé- ments nécessaires au tracé de la carte de l’éclipse du 21-22 décembre 1870. Cette carte, rapprochée de celle qui a été publiée dans la Connaissance des temps et qui a été rédigée d’après les calculs de M. Laugier, la reproduit avec une exactitude qui va presque jusqu'à l'identité. La méthode que j'ai suivie est celle dont les astronomes du siècle dernier faisaient usage, avec une modification qui a pour but d'en accroitre la précision. Cette modification, dont j'ai eu l’idée avant de savoir qu’elle avait été imaginée longtemps auparavant par le célèbre géomètre Lambert, peut étre définie en deux mots: c'est une transformation de la projection orthographique en projection stéréographique. Je op ne sache pas qu’elle ait étéutilement appliquée jusqu'à présent, et, en la remettant au jour, j'ai cherché à en tirer toutes les conséquences utiles. C’est ainsi que, sur la carte que j'ai l’hon- neur de mettre sous les yeux de la Société, j'ai multiplié les lignes des phases et j'ai en outre tracé un second système de lignes destinées à indiquer l'heure de la plus grande phase. Ces deux systèmes forment un réseau au moyen du- quel on peut immédiatement, ou par une interpolation à vue, assigner en chacun des lieux de la Terre atteint par l'ombre ou par le pénombre de la Lune, la grandeur de la phase maxima et l'heure où on l’y observera, cette heure étant exprimée en temps vrai ou en temps moyen du lieu considéré. La construction de l’épure et celle de la carte n’exigent en tout qu'un petit nombre d'heures, tandis qu'il faut con- sacrer un assez grand nombre de jours au calcul complet d’une éclipse de Soleil. Sur la théorie des surfaces, par M. Ribaucour. M. l’abbé Aoust, dans son livre sur les coordonnées curui- lignes, démontre une propositition, que J'ai aussi énoncée devant la Société, par laquelle on ramène la recherche du second système de lignes de courbure des surfaces sur les- quelles le premier système se compose de cercles, à la recherche des trajectoires orthogonales d’une série de cercles tracés dans un plan. Ce second problème ne peut être résolu d'une manière générale, mais je vais faire voir qu'une solulion suffit pour en déterminer une infinité d’autres. Désignons par (0) la courbe lieu des centres des cercles. Soient R le rayon de courbure de (0) en O, r le rayon du cercle de centre O, 9 l’angle de la tangente en O à (0) avec une direction fixe, 2 l'angle que la tangente à une trajectoire orthogonale des cercles, au point où elle rencontre le cercle À D de centre O, fait avec la tangente à (0) en O; on trouve facilement l'équation june sin à r) sini dont l'intégrale donnerait toutes les trajectoires orthogonales. On peut faire varier R et r considérés comme fonction de 0, pourvu que leur rapport reste constant, saus changer l'intégrale. Dès lors, prenons une courbe arbitraire (0°) et faisons correspondre à chaque point O de (0) le point 0’ de (0’) où la tangente est parallèle à celle de (0) en 0; soit R’ le rayon de courbure de (0°) décrivons de chaque point 0’ de (0’) cornme centre un cercle de rayon r’ défini par l'équation Il est clair que les trajectoires orthogonales des cercles de la seconde série correspondent par parallélisme de leurs élé- ments à celles des cercles de la, première séric. De ceci résulte que la connaissance des trajectoires ortho- gonales d’une suite de cercles conduit à celle d’une famille de surfaces avec deux fonctions arbitraires, surfaces sur les- quelles on connaît le deuxième système de lignes de cour- bures, le premier se composant de cercles. Il résulte aussi de la communication que j'ai faite à la Société, que l’on connaît les trajectoires orthogonales de cercles orthogonaux à un cercle fixe; c’est-à-dire que nous pouvons donner l'équation contenant trois fonctions arbi- traires de surfaces enveloppes de sphères sur lesquelles nous connaissons l'intégrale du système de lignes de courbure non circulaires. Je terminerai cette communication par une démonstration très-simple d'une proposition donnée par M. O. Bonnet dans son mémoire sur les surfaces applicables l’une sur l’autre. M. Bonnet se propose la recherche de toutes les surfaces sur lesquelles les lignes de courbure sont des cercles géo- désiques. = — Si une ligne de courbure tracée sur une surface (S) est un cercle géodésique, il y a une sphère qui coupe à angle droit (S) suivant cette ligne de courbure ; soit (A) la ligne lieu des centres des sphères coupant (S) suivant toutes les lignes de courbure du premiersystème, et (B) laligne fieu des centres des sphères coupant (S) suivant les lignes de courbure du second système; il est clair que chacune des sphères ayant son centre sur (A) est orthogonale à chacune des sphères ayant son centre sur (B); donc, d’après les propriétés des sphères orthogonales, toute corde de (A) estorthogonale à une corde quelconque de (B). Or, cela ne peut se faire que dans les conditions suivantes : lo (A) est une droite et (B) est nne courbe tracée dans un plan perpendiculaire à (A) ; ou (B) est une droite et (B) est située dans un plan perpendiculaire à (B) ; 2 (A) et (B) sont deux droites rectangulaires. Le second cas rentre däns le premier: supposons donc (A)rectiligne; il est visible que (A) est située sur la dévelop- pable, lieu des tangentes à une ligne de courbure normale aux sphères qui ont leurs centres sur (A) ; cette développable est donc plane. Donc aussi, toutes les lignes de courbure d’un système sont planes ; comme elles sont aussi sphériques, la surface est une enveloppe de sphères ; de plus, toutes les sphères enveloppées sont orthogonales aux sphères qui ont leurs centres sur (A) et qui coupent (S) suivant les lignes de courbure du second système; il résulte immédiatement qu'elles passent toutes par deux points de (A) symétriques par rapport au plan de (B) : Dans le cas où (B) est aussi rectiligne, la surface (S) a ses deux systèmes circulaires et l’on peut dire avec M. Bonnet : Les surfaces dont les deux systèmes de lignes de courbure sont composés de cercles géodésiques, sont des enveloppes de sphères passant par deux poinis fixes. D — Sur l’acclimatation d'une Annélide Lombricine dans le midi de la France, par M. L. Vaillant. Dans la séance du 2 novembre 1867, j'ai eu l'honneur de présenter à la Société le résultat de recherches sur l’anato- mie de certains Vers lombricins de l'Ile-de-France, se rap- portant au Perichæta. cingulata. La communication que je désirerais faire aujourd’hui peut se rapprocher de la: précé- dente, puisqu'elle a trait à un animal du même genre, que des circonstances particulières m'ont permis d'observer à l'état vivant. Au commencement de l’année dernière, M. Guinard, de Montpellier, me parla d’un Ver de terre remarquable par la vivacité de ses mouvements, qu'il avait observé dans le ter- reau d’une serre chaude des environs chez M. Fages, agrégé à la Faculté de médecine. Je lui témoignai le désir d’exami- ner ces animaux dont l'étude m'offrait un intérêt particu- lier; ce fut seulementle 20 mai qu'il put s’en procurer trois, qu'il voulut bien m'envoyer à Paris, où ils n’arrivèrent pas malheureusement en parfait état; mais quelques jours plus tard, il m'en expédia de nouveau sept que j'ai pu conser- ver quelque temps. I[l est encore impossible de savoir au juste de quelle localité proviennent les individus souches dont le transport a donné lieu à l’acclimatation de cette eu- -rieuse espèce; M. Fages les avait reçus avec des Orchidées envoyées par M. Mazel de Monsauve (près Anduze), dans les serres duquel ce Ver s’est également propagé. Ces Lombricins ont de treize à quinze centimètres de long sur environ deux millimètres et demi de large. Leur couleur est d’un brun rougeâtre chatoyant vers le bleu en dessus, plus pâle à la partie ventrale, la ceinture est d’un jaune d’ocre. Cette dernière présente cette particularité d’être en quelque sorte en retrait sur le diamètre du reste de l’ani- mal; elle est évidée au lieu d’être gonflée, saillante comme chez les autres animaux du même groupe. Le nombre des UD — anneaux préclitellins est de 12, la ceinture, sur laquelle il est impossible de distinguer aucune annélation, formant le treizième; en arrière on en compte environ 95, ce qui porte le nombre total à 106. Chacun des anneaux est entouré d’une sorte de couronne formée de soies également distan- cées au nombre de 38 à 44 sur chacun d'eux. Ces soies, très-peu courbées, obtuses à leur extrémité libre, sont lon- gues de 0,479 et larges de Omm,036. A la face ventrale du second anneau post-clitellin se voient deux perforations cor- respondant aux ouvertures des canaux déférents (vulves des anciens auteurs); je n'ai pu découvrir dans leur voisinage rien qui parût représenter les papilles accessoires que j'ai décrites dans deux animaux voisins, comme étant sans doute destinées à assurer l’adhérence des individus lors de la copulation. Ces Vers, comme cela a lieu dans quelques es- pèces de Lombrics, lorsqu'on les irrite, font sortir par les pores dorsaux dont ils sont munis un liquide jaune ver- dûtre. Mais ce qui les rend surtout remarquables et ce qui avait justement frappé M. Guinard, c’est leur vivacité. Suivant sa remarque: « Ils sont très-difficiles à capturer vu leur extrême » agilité qui les fait s’enfoncer dans la terre avec une promp- » titude extraordinaire. » Si on les place sur un plan résistant et qu’on les tourmente, ils se contractent, se tordent, se dé- tendent avec une force telle, qu’ils peuvent sauter à une hauteur de quatre ou cinq centimètres; des Vers de terre ordinaires (L.terrestris, L.fœtidus) très-vigoureux cependant, placés dans les mêmes conditions, peuvent à peine quitter le sol. Ces faits s'expliquent facilement par le point d'appui que donnent aux organes contractiles les soies plus nombreuses qui hérissent chaque anneau. Enfin, en ce qui concerne leur manière de progresser, ces Vers offrent encore une particularité digne d'intérêt. Lorsqu'on les examine se mouvant sur le sol, on voit qu'ils font sortir la portion du tube digestif qui avoi- sine l'ouverture buccale, elle est de couleur blanche, s’étale sur les objets, s’y applique exactèément, grâce à sa mollesse, et remplit ainsi l'office d’une véritable ventouse, donnant un point fixe pour la rétraction qui rapproche l'extrémité caudale. Il résulte de cette disposition que le mode de production de ces Vers participe de celui des Sangsues et de celui des Lombrics. 9 — Dans un article récent, M. Baird (1) a signalé un fait d’acclimatation dansle nord du pays de Galles, d’un Ver très- voisin, sinon identique à celui dont je viens de parler; c’est également avec des Orchidées que l'importation aurait eu- lieu. Les mœurs de l’animal sont les mêmes, la description et la figure concordent assez bien avec celles du Ver qui fait l’objet de cette note, cependant le nombre des soies est plus considérable, il y en aurait 60. Malgré cette différence, je serais porté à réunir les deux espèces; il est toutefois fâcheux que l’auteur qui a figuré les soies n’en donne pas les di- mensions exactes. La coïncidence de ces observations ne laisse pas que d’être curieuse. M. Baird donne à son espèce le nom de Megascolex diffrin- gens. Je ne partage pas l'opinion de cet auteur sur l’oppor- tunité de supprimer le genre Perichæla de Schmarda, dans lequel doit rentrer l'animal en question. En se basant sur la disposition des soies qui, comme on peut le voir par ce que j'ai observé plus haut, paraît très-importante dans ce groupe au point de vue de la locomotion, l’absence de ces appendices sur la région dorsale dans le premier genre, leur présence tout autour du corps dans le second, me paraissent des motifs suffisants pour les maintenir l’un et l’autre. Analyse de deux publications mathématiques de M. Valles, ingénieur en chef des ponts et chaussées, par M. A. Transon. 40 Etudes philosophiques sur la science du calcul. (1841). 29 Des formes imaginaires en algèbre et de leur interprétation en abstrait et en concret (1869). Dans les Etudes philosophiques sur la science du calcul le prin- cipal objet de l’auteur était d'exposer ses idées sur l'interprétation (1) Description of a new Species of Earthworm (/Hegascolex diffringens) found in North-Wales. — Proceedings of the Zool. Soc. p. 40. 1869. IN des quantités imaginaires. C’est en vue de cet ouvrage que, dix ans plus tard, M. Cauchy, lorsqu'il a établi les principes de sa nouvelle théorie des intégrales définies, citait le nom de M. Vallès avec ceux de Buée, Argant, Francais, Mourey et Faure (Mémoires de l’Académie des sciences T. XXII.) Mais M. Vallès ayant repris l’ensemble de ses idées et les ayant développées dans sa dernière publication, c’est de celle-ci seulement que je vais entretenir la Société. Comme les géomètres qui l'avaient précédé dans la même voie, M. Vallès trouve dans la géométrie, et notammentdan:s les chemins rectilignes de direction diverse tracés sur un même plan, l'inter- terprétation naturelle des formes imaginaires. D'ailleurs au point de vue abstrait il voit dans le symbole des imaginaires l’indi-: cation d’une opération impossible sur les nombres, et de même que l’universalité des auteurs il explique l’emploi en abstrait d’un tel symbole par la circonstance que des opérations inverses de celles qui l’introduisent dans le cours d’un calcul peuvent ensuite le faire disparaître du résultat final. Ce résumé exact, mais trop concis, ne donnerait qu’une idée très-imparfaite du livre de M. Vallès; car premièrement l’auteur ne se borne pas à l'étude des formes imaginaires. Dans une première partie de son livre, il traite au point de vue abstrait des formes diverses que l’algèbre associe à l’idée pri- mitive du nombre ; et dans une seconde partie, qui est pour lui celle du point de vue concret, il examine comment ces diverses formes se réalisent dans les grandeurs physiques. Ce double point de vue le conduit à des appréciations qui ne me paraissent pas toutes également incontestables, mais qui toutes intéressent la phi- losophie de lascience. Et d'abord au point de vue abstrait, le nombre proprement dit, celte matière première de l’algèbre, c'est unité et pluralité. Or, pour l’auteur, l’idée d’unité est une idée simple, irréductible, n’admetiant aucune diminution ou décomposition sans cesser d'être; de sorte que pour lui il n’y a pas d’autres nombres que des nombres entiers. Cependant le calcul conduit à des formes diverses, d'abord à la forme fractionnaire, puis à la forme irrationnelle, ensuite aux for- mes opposées du positif et du négatif, et enfin aux formes ima- ginaires. Dans chacune de ces formes, l’auteur considère des objets dis- tincts : d’abord un ou plusieurs nombres qui dépouillés du sym- bole littéral dont l’algèbre les a revêtus ne pourraient se produire que comme nombres entiers; puis les indices d’une ou de plu- sieurs opérations qui en abstrait demeurent inexécutables, soit PS sur la généralité des nombres comme lorsqu'il s'agit de la division ou de l'extraction des racines, soit sur les totalités comme lorsqu’ii s’agit de l'extraction des racines de degré pair d’un nom- bre affecté de la forme négative. Aussi bien n'est-ce jamais, selon notre auteur, sur les nombres abstraits des formules que s’exécu- tent ces diverses opérations. Il observe en effet que, dans l’ordre des applications, les nombres impliqués dansles formules n’y sont le plus souvent que les coefficients de quelque unité concrète que sous le nom de modules, il distingue de l’unité abstraite ou numé- rique. A la vérité les modules ne sont presque jamais exprimés dans les calculs d'application; mais le calculateur les sous-entend toujours. — Quoi qu’il en soit dans toute formule, il n’y a que nombres et indices d'opérations. — Nombres entiers construits avec unité abstraite ; opérations à effectuer sur les modules. — Et par conséquent la formule sera ou ne sera pas applicable à un ordre concret particulier selon que le module correspondant est ou n’est pas apte à subir ces opérations. Tel m'est apparu, à travers beancoup de détails que j'ai dû omettre , l’enchaîinement des idées de l’auteur, enchaïne- ment très-propre à faire comprendre la division de son livre en deux parties; la première ayant pour objet de passer en revue les diverses formes ou opérations de l’algèbre; la seconde d’exa miner les divers attributs de la grandeur auxquels ces formes ou opérations peuvent correspondre. Ces attributs, selon M. Vallès, se réduisent à deux, la continuité et la direction, mais avant d’exa- miner cette seconde partie du livre, je tiens à faire quelques ré- serves au sujet de la première. Quelqu’ingénieuse que soit l'explication des formes de l’algèbre qu'a donnée M. Vallès, je doute qu’elle puisse être acceptée. L’i- dée de l'unité en mathématiques ne me paraît pas être, comme en métaphysique, une idée irréductible. Dès le premier pas dans la science on apprend à constituer un système de numération avec des unités de différents ordres, de sorte que, sans recourir à aucune considération conerète, l'esprit est tout préparé à voir l'unité principale se décomposer en unités d'ordres inférieurs, ceux-ci soumis ou non à la même progression que les ordres supérieurs, Le nombre fractionnaire existe donc en abstrait aussi bien que le nombre entier. Après cela, par le principe des limites, le nombre irrationnel ou incommensurable se définit à l'aide du nombre commensurable. — Quant aux états positif et négatif, il est bien vrai que pour avoir raison de l'erreur trop longtemps persistante qui consiste à considérer les signes caractéristiques de ces deux états comme des signes d’addition ou de soustraction , il faut avoir recours à des exemples puisés dans l’ordre concret — 30 mais il n’est pas moins vrai qu’en fait les nombres positifs ou négatifs sont considérés, par tous les calculateurs, comme appor- tant dans le calcul les conséquences qui résultent de leurs qua- lités opposées, sans que d’ailleurs il y ait lieu de se préoccuper des grandeurs physiques qu’ils pourraient représenter dans une application particulière. Il n’y a donc, dans l’état actuel de la science que les seules formes imaginaires, dont il serait à propos de dire avec M. Vallès qu’elles impliquent une opération inexé- cutable sur les nombres et cependant réalisable sur certaines sortes de grandeurs. Ce serait un mode de transaction à offrir à ceux qui persistent à rejeter ces formes en dehors de la réalité. « Cependant, puisqu'on s’est habitué à considérer les états positif et négatif comme des qualités abstraites du nombre réel, je ne doute pas qu'on en vienne un jour à admettre que la qualité cor- respondante à la forme imaginaire peut convenir également à des nombres réels; c'est pourquoi, moi-même, dans quelques écrits, je n’ai point hésité à attribuer à ces formes la dénomination de nombres directifs, autrefois proposée par Mourey, préférablement à celle de nombres complexes qui semble être en faveur auprès des géomètres, mais qui semble laisser indécise la question de réalité. J'arrive maintenant à la seconde partie du livre de M. Vallès. — On comprend d’abord que c’est seulement aux grandeurs con- tinues que se peuvent appliquer les formes fractionnaires et les formes irrationnelles. Mais déjà la subdivision de grandeur en parties de plus en plus nombreuses ne suffit pas à réaliser exac- tement la forme irrationnelle, et, d'une manière générale, des parties si petites qu'elles soient ne sauraient consiituer les élé- ments de la continuité. C’est par la conception des infiniment pe- tits que les géomètres ont pu étudier dans sa génération même toute grandeur continue, et c’est là que M. Vallès place avec raison le point de départ du calcul différentiel. Mais qu'est-ce que l’infiniment petit? Est-ce une grandeur saisissable? ou bien y a-t-il au delà des parties divisibles un dernier terme indivisible dont l'existence échapperait à toute vérification et que cependant la raison devrait concevoir comme l'élément des gran- deurs ? M. Vallès adopte cette opinion ; mais quoiqu’elle ait été autrefois préconisée par des auteurs recommandables, cette opi- nion dans l'état actuel de la science ne paraît pas admissible. Ce fut, comme on sait, le principe de la célèbre théorie des indivisi- bles de Cavalleri. Pour ce géomètre le point est l'élément de la ligne ; la ligne est l’élément de la surface, et la surface l'élément du solide. En d’autres termes, pour lui la ligne est une somme de points en nombre infini ; la surface une somme de lignes ; le solide une somme de surfaces. — Ce premier pas franchi, on a à FE ES la vérité la démonstration facile d’une foule de théorèmes. Ainsi, pour en citer un seul exemple, on voit que deux parallélogram- mes de même base et de même hauteur renferment une même somme de lignes égales entre elles et à la base commune; on en conclut que leurs aires sont égales. — Mais aussi on cotoye inces- samment de nombreux précipices ; car il est bien difficile par exemple de ne pas voir le même nombre de points dans deux circonférences de cercle dont les centres coincident ; et alors il faudrait dire que ces circonférences sont égales quelle que fût l’i- négalité de leurs rayons. — Quoi qu’il en soit, quand Leibnitz a posé pour axiome son célèbre principe que deux quantités sont égales lorsqu'elles ne diffèrent entr eelles que d’un infiniment petit, que faisait-il autre chose que transporter la conception géomé- irique de Cavalleri dans la génération du nombre ; qu’introduire l’in- divisible dans le calcul? De là, pendañt plus d’un siècle, tant de discus- s'ons stériles ; car si l'infiniment petit est quelque chose de réel, comment concevoir que les deux quantités mentionnées dans l’axiome de Leibnitz soient égales ? et d’autre part si l’infiniment petit est dépourvu de toute grandeur, l’axiome en question n’est plus qu’une tautologie, et surtout on ne comprend pas que des éléments sans grandeur puissent produire par leur répétition des grandeurs véritables. — C’est sans doute en vue de ces contra- dictions que Lagrange a entrepris d'établir les principes du calcul différentiel en les dégageant de toute considération d'infiniment petits ou d'évanouissants, puisque tel est précisément le second titre de sa célèbre Théorie des fonctions analytiques. Maïs, outre que cette entreprise n’a pas obtenu, au moins au point de vue philoso- phique, l’assentiment des géomètres, le calcul des infiniment pe- tits cst si essentiel au progrès de la science que Lagrange s’en est constamment servi dans ses autres travaux. — Poisson, vers la fin de sa carrière a cru éclaircir la difficulté en introduisant, dans la seconde édition de sa Mécanique, une nouvelle définition de l'infiniment petit; mais des grandeurs qui seraient, comme il le suppose, moindres que toute grandeur donnée, se laisseraient bien vite réduire à n'être plus que de véritables zéros ; et alors renai- traieut toutes les contradictions qu’on oppose à l'axiome de Leib- nitz. — C'est à M. Cauchy qu’on doit d’avoir débarrassé de toute obscurilé ce qu’on appelle la métaphysique du calcul différentiel. Aux éléments de la grandeur continue, le calcul substitue les élé- ments d’une grandeur discontinue et par conséquent mesurable ; aux éléments de l'arc curviligne, par exemple, les éléments du poly- gone inscrit ; et, grâce à cet artifice, la génération de la grandeur continue est étudiée au moyen des lois de la génération disconti- nue. Il n’est donc plus permis de dire que le point sans étendue = 89 — soit l'élément de la ligne ; que l’indivisible soit l'élément de la quantité divisible. Quoi qu’il en soit, c’est bien à la continuité que se rapportent les formes fractionoaires et irrationnelles, et aussi les symboles du calcul différentiel et intégral; M. Vallès montre ensuite que les trois formes, positive, négative et imaginaire, sont réalisées par l’attribut de direction. Sur cela il faut d’abord remarquer que la troisième de ces formes comprend les deux autres puisque, de l’aveu de tous les ana- lystes, les quantités réelles dites positives ou négatives sont des cas particuliers des quantités dites imaginaires; et aussi puis- qu'au point de vue géométrique le posilif et le négatif ne sont que deux directions particulières entre toutes celles qu’on peut concevoir à partir d’un point donné. De plus, à l’ég ard des états positif et négatif, on sait qu’ils sont réalisés autrement que par des grandeurs géométriques. Ainsi la durée du temps à parür d’un moment donné, la supputalien du gain dans une entreprise industrielle, l'interférence des ondes dans un fluide élastique, sont aussi bien que la longueur d’un chemin, susceptibles de deux états opposés. Il semble au contraire que les formes imaginaires doivent appartenir exclusivement à la géométrie. C’est ainsi du moins que l'ont entendus tous ceux qui jusqu'a présent s'étaient occupés de l'interprétation de ces formes. Mais M. Vallès a vu la chose d’un point de vue plus élevé qui lui a permis de concevoir l’attribut de direction en un sens en quelque sorte universel, el par conséquent de le mettre sur la même ligne que l’aitribut de continuité. « Lorsqu'une espèce de quantité, dit l’auteur, possédera entre les » deux états opposés qu’on appelle positif et négatif un troisième » état intermédiaire, et lorsque ce troisième état sera tel que si » après avoir fait, pour l'obtenir, certaines opérations sur l’état » positif, il arrive qu’en répétant sur cet état intermédiaire les » mêmes opérations et dans le même ordre, on passe à l’état » négatif, ce troisième état, disons-nous, devra être représenté » dans l’algèpre par l'expression TIEENE » « Par ce moyen, dit encore M. Vallès, nos principes se géné- » ralisent, et l’on voit que ce n’est pas une interprétation seule- s ment géométrique des expressions imaginaires que nous présen- » tons ici, mais une interprétation également applicable à toutes » les quantités dont les divers modes d’existence sont définis par » des conditions analogues à celles qui régissent entre elles les » directions, soit opposées, soit perpendiculaires. » Avec l’auteu rencore, nous entendous bien que si une telle sorte de quantités admettait des modes d’existence analogues à celles qui les régissent entre elles, non-seulement les directions positive, néga- tive et perpendiculaire, mais aussi les directions inclinées sous un angle quelconque, cette sorte de quantité recevrait naturelle- ment l'application du symbole le plus général des imaginaires. C'est à cette hauteur que déjà en 1841, dans les Études philoso. phiques sur la science du calcul, M. Vallès plaçait l'interprétation du symbole a L b — 1. Dans un dernier chapitre qui a pour titre : De la combinaison de l’attribut de continuité avec l'attribut de direction, M. Vallès donne, de plusieurs problèmes relatifs à la ligne droite, au cercle et aux trois sections coniques, des solutions qui ne diffèrent pas essentiellement de ce qu’on peut trouver sur ces sortes de ques- tions dans les auteurs qui ont admis la même interprétation géométrique des formes imaginaires. Études sur les inondations, par M. Vallées, ingénieur en chef des ponts et chaussées, analyse par M. A. Transon. Le …… M. Vallès a publié en 1857, un ouvrage intitulé Études sur les inondations. C’est un traité complet sur la matière formant un volume in-8° de 524 pages, avec planche. En 41860, M. Vallès a publié sous le titre de Nouvelles études sur les inondations un mémoire confirmatif de ce traité; et en 1865 une brochure in-8 de 18% pages intitulée De l'aliénation des forêts au point de vue gouvernemental, financier, climatologique et hydrologique. Ces deux dernières publications, ayant pour objet principal de corroborer les vues théoriques et le idées pratiques exposées dans les études de 1857 je me bornerai à analyser ce premier ouvrage. Je donnerai d’abord une idée de l’ensemble en disant que l’au, teur commence par étudier le phénomène général de l’arrosement du globe, et que cette idée le conduit à quelques résultats généraux qui n'avaient pas encore élé aperçus; que traitant ensuite des crues extraordinaires, il constate à la fois les désastres qu’elles produisent et les avantages qu’on pourrait en tirer. Ceci le conduit à critiquer le système des digues longitudinales, unique moyen de défense employé jusqu’à présent contre les inondalions; puis à substituer à ce système un ensemble de moyens propies à préve- Extrait de l'Institut, 11° section. 1870. $ AY PEue nir Je mal et surtout à en faire sortir de nombreux bienfaits pour l'agriculture, pour les usines et pour la navigation intérieure. Arrivé à ce point il discute les théories et les projets qu'on a pré- sentés antérieurement sur ces matières, en tant que les auteurs de ces théories et de ces projets sont en désaccord avec lui. Enfin il marque son œuvre du cachet de l'ingénieur en donnant le dé- tail des dépenses qu’entrainerait son système si on voulait l’ap- pliquer aux vallées principales de la France, et il ne manque pas à l’obligation d indiquer aussi les voies et moyens à employer pour faire face à ces mêmes dépenses. Je reprends sommairemeut quelques-unes de ces idées. L’arrosement du globe provient, comme on sait, des vapeurs contenues dans l’atmosphère; vapeurs qui se condensent er pluie ou neige, rosée et brouillards. Une partie de l’eau condensée trouve à la surface un écoulement qui la conduit aux torrents et aux fleuves; une autre partie est absorbée par le sol, et une autre encore rentre dans l’atmosphère en ‘S’évaporant à la surface des nappes liquides ou à celle des terres humectées, ou bien encore après avoir concouru à la nutrition des plantes. Le choix des moyens à employer pour prévenir les inondations ou pour y porter remède dépendant essentiellement de l'opinion qu'on se sera formée sur l’importance relative de l’évaporation et de l'absorption, M. Vallès s'applique à faire voir qu'on a beau- coup exagéré les effets de l’évaporation et qu'on a trop souvent méconnu ceux de l'absorption. Le rapprochement des documents très-nombreux réunis par l’auteur lui fait admettre que « la quantilé annuelle d'eau qui » fait évolution dans l’atmosphère, soit par suite de l’évaporation » sur les continents, soit pour les nécessités de la vie organique » des plantes, est représentée dans nos climais par une tranche » de 0,175 de hauteur moyenne, » — Ce n’est donc qu’une fai- ble partie de la pluie annuelle, puisque celle-ci est représentée moyennement, sur le versant océanique de la France, par une tranche de 0,700; et sur le versant méditerranéen par 0®,800. D'ailleurs il ne faudrait pas considérer les (=, 175 d’eau rendue à l’atmosphère comme une diminution réelle de l’arrosement plu- vial, cette perte étant sensiblement compensée par les condensa- tions de vapeur en rosée et brouillard qui échappent aux indica- tions del'udomètre. Je supprime les raisons très-plausibles données par M. Vallès pour établir la réalité de cette compensation, et je ne veux recueillir des deux premiers chapitres de son livre que a loi remarquable qui se produit dans les climats tempérés par rapport à la quantité d’eau employée au maintien de la vie orga- nique. L3 — 55 —. Je viens de dire qu’une tranche de 0,175 représente moyenne- ment en France l’'évaporation annuelle, et j'ajoute que celte quan- tité ne subit pas une variation importante lorsqu'on passe d’une contrée à une autre. On trouve de plus que, dans des régions très- diverses, l’absorption par les terres a une valeur sensiblement unis forme; c’est cequi résulte du lableau suivant : TRANCHES REPRÉSENTANT | | BASSINS. L'ÉCOULEMENT PAR LES |L'ABSORPTION PAR LES) LA PLUIE ANNUELLE. SES ER FREE l —————————— | HAUTEUR DES mètres. mètres. mètres. ISeine.... 0,612 0,117 0,435 [Garonne . 0,773 0,401 0,372 ISaône.... 0,850 0,438 0,416 IRhône ..… 0,992 0,580 0,342 MPôS 0: { 4,220 0,781 0,439 —— = TZ een qrenne re re « Tandis que les nombres de la première colonne, mesures de la pluie, diffèrent beaucoup les uns des autres, de manière à va- rier du simple au double, et tandis que ceux de la seconde, me- sures de l’écoulement de surface, présentent des écarts beaucoup plus grands encore ; ceux de la troisième, au contraire, conservent une valeur sensiblement uniforme, la plus grande différence des uns aux autres n’atteignant pas tout à fait 0", 10. » Ainsi, soit qu’on s'occupe des eaux qui s’évaporent à la sur- face des continents, soit qu'on porte son attention sur celles que l'absorption fait disparaître, on est conduit à constater que leurs volumes respectifs ne subissent que de fort légères variations quand on passe d’un pays à un autre, et ceci nous révèle une loi d’équi- libre naturel, digne de ioute notre attention, » Si on se bornait à apprécier l'importance du phénomène de la pluie par les résultats annuels des mesures udométriques, on serait conduit à cette conclusion que les conditions de la vie orga- nique (animale et végétale) sont soumises à d'énormes variations, puisque sans sortir de nos climats tempérés, la quantité annuelle de pluie varie du simple au double et même au triple suivant les localités. » Mais ici intervient cette belle et grande loi d'équilibre, en vertu de laquelle ces variations considérables de la masse des eaux que l'atmosphère nous envoie s’effacent par l'effet de l'écoulement de surface, dans lequel elles se résument à peu près en entier et disparaissent avec lui; de telle sorte que la différence entre l’eau — 30 — tombée et celle écoulée par les fleuves, cette différence qui, en humectant les plantes, la terre et l'atmosphère, est, sur le globe, le principe de toute vie; cette différence, disons-nous, est à peu près constante, et produit en tous lieux une même provision de res- sources en regard d'une même somme de besoins (Etudes, etc., p. 158.) » À l'étude des conditions moyennes de l’arrosement du globe succède, dans le livre de M. Vallès, l'étude des crues subites qui produisent les inondations. Mais daus cette autre loi de la sature où l'ignorance ne voit qu'un fléau destructeur, la science découvre le principe d’une série d'harmonies bienfaisantes. — Déjà aux épo- ques géologiques les cataclysmes diluviens, revêtant la surface du globe d’un manteau de terres meubles, préparaient de loin un sol accessible à la culture. De nos jours on ne voit guère dans les inondations qu’un obstacle au succès des travaux agricoles; soit que la masse des eaux se répandant sur une vaste surface y détruise les récoltes, soit que leur vitesse les rende capables de bouleverser le sol et de renverser tout ce qu’elles rencontrent sur leur passage. Et pourtant ce qu’il y a surtout à constater dans ces effets terribles c’est, selon notre auteur, l’imprévoyance de l’homme et sa négligence à profiter des forces que la nature met à sa dis- position, car outre que les fortes crues ont l’inappréciable avan- tage de débarrasser l'embouchure des rivières des dépôts encom- brants apportés par la mer, M. Vallès remarque que, d’une part, il suffirait d’amortir la vitesse des eaux dans les crues extraordi- naires pour que le dépôt de leurs troubles rendît à des terres épui- sées leur fertilité première, et, d'autre part, que sion parvenait à emmagasiner une parlie notable deseaux pluviales, non-seulement on diminuerait la hauteur des inondations dans les années criti- ques, mais qu'on aurait dans les années ordinaires le moyen d'ir- riguer les terres, d'assurer le mouvement des usines en temps de sécheresse, et enfin de régulariser la navigation des rivières et des canaux en maintenant leurs niveaux à des hauteurs convenables. M. Vallès condamne le système des digues longitudinales, c’est- à-dire élevées parallèlement au cours des fleuves, système prati- tiqué jusqu’à nos jours dans la plupart des vallées; notamment dans celles de la Loire, du Rhône, de l'Isère, de la Garonne et du Pô; ce en quoi il est parfaitement d’accord avec M. Dausse qui depuis longtemps a signalé l'insuffisance et les graves dangers de ce système. Pour atteindre le but essentiel, qui est d’amortir les vitesses de l’inondation lorsque l'abondance des pluies la rend inévitable, le moyen proposé par M. Vallès est de substituer aux digues longitu- dinales, très-faussement supposées insubmersibles, «un système de +. te » digues transversales qui seraient établies de distance en distance » sur les plaines des deux rives, normalement aux cours d’eau, » digues qui auraient leur couronnement horizontal un peu plus » élevé que celui des plus fortes inondations et qui se relieraient » d'une part aux coteaux, d'autre part aux bords du fleuve, par » des plans inclinés. » On comprend en effet que l'intervalle entre deux digues trans- versales consécutives offrirait aux eaux d’inondation un espace où elles se répandraient en y perdant progressivement touteleur vi- tesse. Dans une vallée comme celle de la Loire déjà pourvue depuis des siècles de digues longitudinales, l'exigence de la culture obli- gerait sans doute de les conserver; mais au moins il faudrait abais- ser ces digues au niveau des crues ordinaires en les combinant avec des digues transversales et ‘en les perçant de vannes qu'on ouvrirait au moment du danger. M. Vallès propsse en ouire d’emmagasiner chaque année sur les origines de chacune de nos vallées principales une réserve de 400 millions de mètres cubes d’eau pluviale, ce qui serait très- loin d'atteindre le volume total de la pluie annuelle. Comme l’em- magasinement dans le cours d’un même été serait successif et alternerait avec les dépenses d’eau, il suffirait que la capacité de tous les réservoirs afférents à une même vallée pris ensemble at- teignit la moitié du chiffre ci-dessus énoncé. — Sur le total de la retenue, une première moitié, c’est-à-dire 200 millions de mètres cubes, écoulés régulièrement pendant les quatre mois qui mar- quent en moyenne la durée nécessaire des irrigations en France, permettraient l'irrigation de 20000 hectares, ce qui suffirait selon les appréciations des agriculteurs pour élever l’étendue de nos prairies jusqu’à être la moitié des terres consacrées aux céréales. Pour apprécier l'immense porlée d’un pareil résultat, il faudrait pouvoir reproduire ici les nombreuses citations empruntées par M. Valiès à un article de M. Hervé Mangon sur la Science agricole, publié dans le Dictionnaire des Arts et Manufactures de M. La- boulaye, article où sont constatés les prodigieux accroissements de valeur que les terres ont acquis par suite des irrigalions dans des régions très-diverses, mais particulièrement en France même et aussi en Belgique. La création de forces motrices et l'amélioration de la naviga- tion intérieure seraient procurées par la seconde moitié des eaux emmagasinées dans les réservoirs. Ces réservoirs étant, comme je l'ai déjà dit, placés à l'origine des vallées principales ou des vallées secondaires, dounéraient une L4 0 Qi 2 série de chutes d’autant plus utiles qu’elles fonctionneraient à l'époque des sécheresses, alors que l’action des sources naturelles vient à se ralentir ou à s'arrêter tout-à-fait. L'auteur a pu, sans exagération, ce semble, porter à 100 mètres la hauteur moyenne de chute utilisée depuis le niveau des déversoirs jusqu'aux lignes de thalweg; supposant ensuite que les trois quarts seulement de la partie des eaux emmagasinées profiteraient de cette chute, 1l trouve qu’il en résulterait dans chacune de nos vallées principales une force motrice équivalente à celle de 20900 chevaux-vapeur. L’opportunité d’un tel projet n'échappera pas à ceux qui se rap- pelleront que, dans une discussion toute récente du Corps législa- tif, on a moniré la Suisse primant nos filatures par le bon marché de sa fabrication, grâce à l'énorme puissance de ses moteurs hydrauliques. Les eaux qui auraient ainsi doté nos usines et nos manufac- ures d’une force considérable, arriveraient ensuite à nos fleuves et à nos canaux. Pour faire apprécier ce nouvel avantage, je me borne à mentionner un seul fait relatif à l’état de la Loire, c’est- àa-dire à l'artère principale de notre navigation intérieure. La Loire qui débite à Orléans 10600 mètres cubes par seconde à l'époque des fortes crues, n’en fournit que 30 en étiage moyen; quelquefois même on l’a vue descendre à 24. Aussi, dans le cours de l’interpellation relative à nos moyens de transport, qui a eu lieu à la séance du Corps législatif, le 5 du mois de février 1870, on à pu faire connaître ce fait déplorable que quatre-vingt-qua- torze bateaux, contenant 9543 tonnes de houille, avaient été pen- dant trois mois arrêtés par la baisse des eaux ; et que les produc- teurs de cette houille avaient dû enfin expédier ces bateaux à mi-charge jusqu’à Saumur, et là, acheter des houilles anglaises pour pouvoir satisfaire en temps utileà leurs marchés et tenir leurs engagements. Voilà les tristes extrémités auxquelles notre indus- trie est réduite, et dont pour l’affranchir il suffirait de savoir utiliser les grandes crues et même les crues extraordinaires. Utilité des crues et même des inondations! c'est en résumé toute la thèse de M. Vallès. Ces crues, ces inondations sont à son gré un élément indispensable dans l’économie de la nature. Au printemps perpétuel que rêvent les poëles et qui nous priverait des moissons de l'été et des fruits de l'automne, il préfère résolü- ment l’alternative des sécheresses extrêmes et des pluies excessi- ves de nos climats, sous la condition toutefois qu’en tel ordre de questions, on ne refusera pas les secours de la science et de l’art. Enfin, comme je Pai dit en commençant, il consacre un dernier chapitre à faire voir que, soit pour la vallée de la Loire, soit même pour l’ensemble de la France, les travaux nécessaires pour se ot) = réaliser les bienfaits qu’on peut attendre d’un sage aménagement des eaux, n'entraîneraient pas une dépense supérieure aux res- sources dont l’État dispose, ou seulement capable d’entraver le cours des autres services publics. Parmi les ouvrages recus par la Société, le sécrétaire signale un mémoire de M. Charles Vogt, sur les microcéphales ou hom- mes-singes; M. Alix est prié d'analyser cet important travail et d’en rendre compte à la Société. — Il signale encore une impor- tante série de mémoires de mathématiques et de physique du globe, offerts parleur auteur M. Vallès, ingénieur en chef des ponis et chaussées. M. 3. DELANOUE appelle l’attention de la Société sur celui de ces mémoires qui est relatif à l'étang de Grand-Lieu (Loire-Inférieure). Ce lac, peu connu, est cependant le plus grand de tous ceux de la France. Vrai lac d’eau douce, produit non par une chaus- sée, mais par une dépression naturelle du sol. On y a trouvé et exploité des quantités énormes de bois qui proviennent d'anciens pilotis et peut-être d’une forêt submergée. Tout porte à croire que ce lac a été habité aux époques pré-historiques. M. Bureau fait observer que la végétation lacustre y prend un développement si rapide, qu'il finira par être comblé par les plantes aquatiques qui l’envahissent. On voit se former par endroits des îlots de Sparganium qui s'étendent incessamment et finissent par se rejoindre. Ce lac est très-peu profond et les rives en sont très-plates. Il ne présente pas moins d'intérêt au point de vue botanique qu’au point de vue archéologique, car on y a trouvé des plantes fort rares et fort curieuses, entre autres l’Isoetes echi- nospora et plusieurs Chara. Séance du 20 février 1870. PRÉSIDENCE DE M, DELANOUE, M. P. Bert présente au nom de M. Hour, professeur à la fa- culté des sciences de Bordeaux, une Note sur l'impossibilité de démontrer par une construction plane le principe des parallèles, dit Postulatum d'Euclide. M. Bert fait remarquer que M. Houël, en outre de son autorité scientifique bien connue, a une compétence toute spéciale pour ne) EE s'occuper de cette question, puisqu'on lui doit la traduction des travaux du professeur russe Lobatschewsky et de l'officier hongrois J. Bolyaï. ( Voy. Etudes géométriques sur la théorie des parallè- les, par N. I. Lobatschewsky, suivi d’un extrait de la correspon- dance de Gauss et de Schumacher. (Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux ; t. IV, p. 83-198; 18566. — La science absolue de l’espace, par J. Bolyai, précédée d'une notice sur la vieet les travaux de W. et de J. Bolyaïi, par Fr. Schmidt. Jbid.; t. V, p. 189-249 ; (1867.) M. LAGUERRE fait une communication sur une propriété relative aux courbes tracées sur une surface quelconque. M. Bureau, en offrant une brochureintitulée Notes sur les lianes, adressées à M. Bureau par M. Paul Lévy, analyse ainsi les faits les plus intéressants qui y sont contenus. « M. Lévy, voyageur naturaliste, se trouve actuellement au Nicaragua ; dans ce pays, dit-il, il n’y a presque pas d'arbre auquel nese suspendentune ou plusieurs lianes. Elles appartiennent à des familles fort différentes. Un tiers au moins fait partie de la famille des Bignoniacées. « Lorsqu'on coupe une liane en deux, le bout qui reste accro- ché dans l'arbre s'étiole un moment. Pendant ce temps, un peu au-dessus de la coupure, naissent de petits mamelons qui s’allon- gent immédiatement vers la terre. D'abord rougeûtres et filiformes, ils grossissent et durcissent bientôt, et, quand ils ont atteint le sol, ils s’y enfoncent. La plante reprend alors tout son éclat. « L’accroissement de ces racines est d’au moins 20 centimètres par jour. Elles sont d’abord molles et presque transparentes; mais à partir du moment où elles s’enfoncent en ierre, elles deviennent ligneuses, et, au bout de six semaines, il n’y a plus qu'une iige, laquelle présente une corde au-dessus de la blessure faile par le machete (sabre d’abatage). «Les racines émergent souvent fort loin del’endroit coupé. Si la tige décrit une courbe en U qui la rapproche du sol, c’est au point le plus bas de cette courbe qu’elles se produisent. « Si la courbe en U est renversée de telle sorte que la convexité soit supérieure (n) et qu'on fasse une section au bas de chaque branche de l’n, il naît des racines de ces deux points, et au scmmet de la convexité il pousse un rameau dont l’accroissement journalier est énorme. « Les deux expériences suivantes, faites par M. Lévy, donnent une idée de la vitalité des lianes : « Ayant rencontré une de ces plantes coupées, à laquelle pen- daient des racines d’un pied de long, il la recoupa au-ñessus des Hi racines. La liane en produisit d’autres. Illes enleva encore avec le tronçon de la tige qui les portait, et ainsi de suite jusqu’à huit fois. Les nouvelles racines devenaient seulement de plus en plusgrêles. Les dernières étaient si ténues, si filiformes, qu’il les laissa. Elles atteignirent le sol, grossirent, et la plante fleurit. « Une autre fois, il trouva un arbre isolé par dessus lequel s'é- Jançait une jiane récemment coupée à la base. Un peu au-dessus de lasection étaient nées des racines aériennes qui allaient bientôt atteindre le sol. La tête de la liane pendait de l’autre côté del'arbre ; M. Lévy la saisil et tira forlement de manière à faire remonter les racines à un mètre au dessus du sol. Elles continuèrent à s’allonger. Il recommença à plusieurs reprises et finit par avoir des racines qui partaient du sommet même de l’arbre et pleuvaient pour ainsi dire autour. « Un fait remarquable signalé par M. Lévy, c’est qu’il y a des lianes qui ont de l’affinité pour certains arbres et refusent abso- lument de s'attacher à certains autres. M. le professeur: P. Bert a envoyé récemment à cet intelligent voyageur l'indication d’une série d'observations à faire à ce sujet. Nous avons donc tout lieu d'espérer que nous PROD dans quelques mois en eniretenir de nouveau la Société. » M. Bureau a alors à la Société divers fragments du bois de ces lianes et indique comment on peut tirer de leur structure des caractères génériques excellents. Un assez grand nombre de fragments analogues existent dans les diverses colléctions; mais comme ils n'étaient pas accompagnés de fleurs ou de fruits, on ne pouvait connaître les espèces auxquelles ils se rapporient. Cette lacune est aujourd’hui comblée, grâce aux efforts de M. Bureau. Il a réussi déjà à rassembler environ soixante bois d’espèces diffé- rentes bien déterminées, et cinquante espèces vivantes qui se trou- vent actuellement dans les serres du Muséum. M. Bureau appelle spécialement l'attention sur certaines tiges à section transversale carrée, avec les angles tranchants; ces angles tombent et à leur place, dans les tiges plus âgées, il reste une cavité; malgré ces différences relatives à l’âge, la caractéris- tique générique est facile à trouver. M. Manxaerm présente de la part de M. A. GRouaRD, lieutenant d'artillerie, une note intitulée : Etude géométrique sur les figures semblables. Cette note est la suite d’une communication antérieure. (Voir ci-deseus, page 4.) M. Pauz Berr entretient la Société d'expériences qu'il a faites et dont le résultat confirme complétement ce qu'avait avancé récemment M. Ranvier, préparateur de M. CI. Bernard. (Cpt. R. SD ES Acad. des sciences ; t. LxIx, p. 1326; 1869). Les médecins admet- tent généralement qu’à la suite de l’oblitération d’une veine impor- tante, il se fait toujours une infiltration, un œdème de la partie du corps dans laquelle la circulation a été ainsi presque entière- ment supprimée. M. Ranvier est venu montrer que cette condi- tion est insuffisante pour produire l’œdème, s’il ne s’en joint une autre, tenant au système nerveux. La veine cave inférieure étant liée, chez un chien, immédiatement au-dessous des reins, on coupe le nerf sciatique d'un côté; dès le lendemain, le membre de ce côlé est le siège d’un œdème qui augmente pendant quelques jours, pour disparaître plus tard ; l’auire côté reste à l’état normal. L'analyse physiologique montre que les fibres nerveuses dont la section a eu ce résultat sont les fibres vaso-motrices du sciatique. Ainsi, pour que l’œdème se produise, il faut tout àla fois qu'il y ait oblitération veineuse et section ou paralysie des nerfs vaso- moteurs. Ce résultat n’est pas en contradiction, comme l'a cru M.Bouillaud, (voy. Cpt. R. Acad. des sciences, t. LxIx, p. 1330, 1869), avec les faits quotidiennement observés dans la pratique médicale; il prouve seulement que, dans les oblitérations veineuses dues aux maladies et suivies d’œdème, la chose est plus complexe qu’on ne l’imagine, et qu’il doit y avoirquelque action paralysante sur les fibres nerveuses vaso-motrices. M. Bert émet à ce propos l’hy- pothèse, qu'il y a une certaine solidarité entre les fibres nerveuses sensibles d’une veine et les fibres motrices des artères correspan- dantes, l'excitation des premières pouvant, par voie réflexe, exciter ou diminuer l’action de celles-ci. Il fait en ce moment des ex- périences pour juger cette hypothèse. Quant à l'interprétation de l'expérience de M. Ranvier, M. Beri pense qu’il s’agit là d’une différence dans la pression vei- neuse des deux membres, due à l’état des vaso-moteurs artériels. La veine cave étant oblitérée, et le sciatique gauche, coupé, M. Bert croit que la pression du sang dans la veine fémorale gauche doit être plus grande que dans celle du côté droit; "de là, œdème plus facile, sortie plus facile du liquide. La vérification de cette idée a entraîné M. Bert dans une série d'expériences, sur la pression du sang dans les veines et sur les conditions qui la‘ mo- difient. Il à déjà vu ainsi que la pression dans la veine fémorale est, à l’état normal, de 45 à 90° d’eau, comme déjà l'avait dit Hales, mais que, par l'agitation de l'animal, elle peut dépasser 50 cent. ; que, si la veine est oblitérée, cette pression sanguine s'élève à 5 ou 6 cent. de mercure; que les mouvements respi- toires n'agissent pas sur elle; que la section du sciatique la fait baisser, quand le cours du sang est libre, mais augmenter quand il est interrompu par une ligature. Ces divers résultats ont HE an ie besoin d’être revus et vérifiés par un grand nombre d'expérience : celles-ci sont assez difficiles, en raison de la facile coagulation du sang dans les appareils, mais M. Bert espère mener à bien, avec le concours de quelques-uns de ses élèves qu'il a priés de s'occuper particulièrement de cette question. M. Aux fait remarquer qu’il importe, dans l'interprétation du fait de M. Ranvier, de tenir compte de anastomoses veineuses plus nombreuses et de la circulation supplémentaire plus facile chez le chien, et en outre de la position horizontale de son corps, qui favorise moins la production de l’œdème. La Société. se forme en comité seeret. M. LAGUERRE lit un rapport sur les travaux de M. Ribaucour, candidat à une place vacante dans la re section. En conséquence de ce rapport et de celui de M. Transon lu dans la précédente séance, la première section présente pour la place vacanie : s En re ligne, M, Vallès, ingénieur en chef des ponts et chaus- sées, En 2e ligne, M. Ribaucour, élève ingénieur des ponts et chaus- sées. il sera procédé à l’élection dans la prochaine séance. À la suite de ce rapport, M. Moutard propose d'appliquer, à propos de M. Ribaucour, le nouvel article 29 bis du règlement; la première section sera, en conséquence, spécialement convo- quée. MM. Janssen, Moutard et Mannheim présentent M. Parvis, professeur au lycée de Lyon, comme membre correspondant. M. Bureau lit un rapport sur les travaux de MM. Planchon (Gustave), de Seynes, et Van Tiéghem, candidats pour une place vacante dans la 3e section. Les principaux travaux de M. Planchon sont : 4. Des Globulaires au point de vue botanique et médical. in-8°, Montpellier 1859. : 2. Les principes de la méthode naturelle appliqués comparati- vement à la classification des végétaux et des animaux. Thèse pour l’agrégation. Montpellier 1860. 3. Des tufs de Montpellier au point de vue géologique et pa- léontologique. Thèse pour le doctorat-ès-sciences naturelles. in 4 3 pl., Paris 1864. 4. Note sur une nouvelle espèce de Phryganide. in-4 1864. 5. Des modifications de la Flore de Montpellier depuis le 16 siècle jusqu’à nos jours. Thèse pour le doctorat-ès-sciences. in-4°, Paris 1864. A 6. Le Kermès du Chêne au point de vue zoologique, commer- cial et pharmaceutique. in-8o, Paris 1864. 7. Des Quinquinas. in-8, Paris 1864. 8. Nute sur quelques produits de la région méditerranéenne rarement observés dans le midi de la France. (Extrait du Mont- pellier médical. Avril 1866, in-8c). En conséquence de ce rapport, La 3° section présente : En 1% ligne. — M. Planchon (Gustave), prof. à l’école de pharmacie. En 2e ligne, ex-æquo. — M, de Seynes, prof. agrégé à la faculié de médecine. M. Van Tiéghem, maître de conférences à l’école normale supé- rieure. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. M. Aux lit un rapport sur l'élection de M. PURES comme membre correspondant. Liste des principales publications de M. See -Bey, ancien professeur d'anatomie à l'école de médecine d’Abou-Zabel, ancien directeur de l’hôpital militaire central du Caire, ancien médecin de S. A. Abbas-Pacha, vice-roi d'Egypte. Krankbeit's Geschichte des Seligen Obermedicinalraths. V. Grossi. München 1830. Opera posthuma Ern. de Grossi. 3 volumes. Pathologie générale, Séméiotique, familiæ morborum. Stuttgart 1831, édité par les docteurs Pruner et Fischer. Ist denn die Pest wirklich ein ansteckendes Uebel? München 1839. (La peste est elle contagieuse?) Topographie médicale du Caire, avec le plan de la ville et ses environs.Munich 1847. Die Krankheïten des Orients vom Standpunkte der vergleichen- den Nosologie. Erlangen 1847. Die Ueberreste der altægyptischen Menschenrace, discours aca- démique 1847. Die Weltseuche Cholera, oder die Polizei der Natur. Er- langen 1852. Der Mensch im Raume und in der Zeit. Munich 1859. Travaux publiés dans les Mémoires de la Société d’Anthropolo- gie : Mémoire sur les Nègres. 1861. Recherches sur l'origine de l’ancienne race Égyptienne. 1863. Sur la chevelure comme caractéristique des races humaines. 1863. OT Sur les origines hongroises, à l’occasion d’un travail de M. Van der Hœven, 1865. Résultats de craniométrie, 1866. Deuxième série d'observations microscopiques sur la chevelure, 1868. Travaux publiés dans les bulletins de la Société d’anthropologie. Sur la perfectibilité des races, 1860. Rapport sur les crânes macrocéphales trouvés dans le sol de Ja Crimée et de l'Autriche, 1861. Sur les systèmes primitifs de numération, 1861. Sur la langue Quiché, 1863. Sur les langues Mélanésiennes, 1863. Sur les crânes basques, 1863. Sur le climat de l'Égypte, 1863. Sur un mémoire de M. Maggiorano. Études craniologiques. Instruction anthropologique pour le Chili, 1863, Sur un crâne romain, 1863. Sur la méthode anthropologique, 1863. Sur la mâchoire d'Abbeville, 1863. Sur le crâne de Néanderthal, 1863. Sur le crâne de Tinière, 1863. Sur la couleur des Touaregs, 1863. Questions relatives à l’anthropologie générale, 1864. Sur l’origine asiatique des Européens, id. Sur la préexistence en Europe des Brachycéphales, id. Sur la chevelure comme caractère de la race, id. La religiosité est-elle un caractère humain ? id. Sur la question celtique, id. Réplique à M. Bernard Davis sur le crâne de Néanderthal, id Sur la face très-prognathe d’un crâne de l’âge de pierre, id. Etude sur le bassin considéré dans les différentes races hu- maines, id. Discours d'ouverture. Importance de l’anthropologie. 1865, Sur les crânes Tongouses, 1865, Face osseuse provenant d’une tombe phénicienne, id. Sur les deux principales formes des anciens crânes bretons et gaulois, id. De l'anthropologie en Espagne, id. Anciens crânes des types ligure et celtique, id. L'homme et l’animal, id. Crânes trouvés à Alexandrie, 1866. Sur l’homme et les animaux, id. Sur le crâne d’Aubussarques, id. Sur l'intelligence comparée de l’homme et des animaux, id. — ÀG — Etude et description de plusieurs crânes ligures, id. Sur les crânes rapportés de Syrie par M. Girard de Rialle, id. Sur la mâchoire humaine de la Naulette, id. Rapport sur le livre de M. Aïtken Meigss : observations sur les formes crâniennes des Américains aborigènes, id. Os crâniens provenant des palañittes de la Suisse, id. Sur les caracières des crânes basques, 1867. Sur la langue Euscuara parlée par les Basques, id. Crâne humain de Lindal (Grande Bretagne.) id. Grotte de Télamone (Toscane), id. Crânes de Matsall, Alsace, id. Description d’un crâne de Ghilak, id. Sur les ossements de Vauréal, id. Sur les erânes écossais et ossements de Télamone, 1868. Sur les crânes toulousains, id. Sur la religion des nègres du Fleuve Blanc, id. Description des crânes de Villeboorg, id. Description des crânes mérovingiens, id. Crânes des bretons armoricains, id. Sur les ossements humains des Eysies. Présentation de crânes esthoniens, 1869, Sur le rachitisme des ossements anciens, id. La séance est levée à 11 h. Le Secrétaire, PAUL BERT. Sur l'impossibilité de démontrer par wne construction plane le principe des parallèles, dit Postulatum d’'Euclide, par. M. Houel. Dans un mémoire publié en 4868 dans le Giornale di Matematiche de Naples, et dont une traduction française paraît en ce moment dans les Annales scientifiques de l'École normale supérieure, M. Beltrami a exposé la géométrie des surlaces de courbure constante négative, et est parvenu à cette conclusion importante, que cette géométrie est iden- tique avec ce que serait la géométrie du plan, si l’on écar- — AT — tait le principe de la théorie des parallèles, connu sous le nom de Posiulatum d'Euclide. Cette dernière géométrie a été traitée simultanément par le professeur russe Lobatchefsky et par l'officier hongrois Jean Bolyaï. Ces deux mathématiciens, en cherchant à développer une géométrie hypothétique du plan, ont fondé, par le fait, la théorie des figures formées par les lignes géodésiques d’une surface de courbure constante négative, ou surface pseudosphérique, suivant la dénomination propo- sée par M. Beltrami; en sorte que leurs recherches s’appli- quent à des objets parfaitement réels, indépendamment de l'hypothèse qu'ils avaient prise pour point de départ. Mais cette géométrie est la seule que l’on ait le droit d'appliquer au plan, tant que, pour une raison quelconque, on ne sera pas à même d'affirmer la vérité du principe des parallèles. Lobatchefsky, par des considérations fondées sur les ob- servations de la parallaxe annuelle des étoiles, a rigoureuse- ment démontré que, dans tous les triangles que les hommes auront jamais à mesurer, la somme des angles ne pourra pas différer de deux angles droits d’une quantité appréciable. Si l’on ne veut pas se contenter de cette preuve expérimen- tale, qui suffit pourtant, et au delà, dans toutes les applica- tions de la géométrie, et surpasse en précision toutes celles qui servent de base aux principes de ia mécanique, et dont on n'a jamais songé à contester la valeur , il est naturel alors qu’on cherche à s’en assurer en partant des données précédemment admises c’est-à-dire de l'existence de la ligne droite (4) et du plan. Il faut donc prouver, si l’on peut, que l'hypothèse de la (4) Les conditions qu'implique l’existence de la ligne droite ont été énumérées dans l'article de M, Bertrand, inséré dans les Comptes rendus des séances de l’Académie des sciences, vol. LXX, page 17 (3 janvier 1870). Il nous semble que l’auteur indique une condition de trop, en affirmant que la propriété de la ligne droite d’être la plus courte entre deux de ses points, doit être admise sans démonstration. Voy. les Eléments d'Euclide, livre Ï, proposition 20, et l’ouvrage de M. Duhamel (Des Méthodes dans les Sciences de raisonnement), tome II, pages 7, 312, 319, et le chapi- tre 6, pages 411 à 417. NAN somme des angles d’un triangle rectiligne moindre que deux angles droits conduit nécessairement à une contradiction, quand on en développe toutes les conséquences. Mais, dans” cette démonstration par l'absurde, il faut avoir soin de ne négliger aucune des conséquences de l'hvpothèse que l’on veut combattre. Sans cela les contradictions que l’on ren- contrera pourront toujours être attribuées au changement d'hypothèse que l’on aura introduit dans le courant du raisonnement. C’est l'oubli de cette règle élémentaire de logique qui a conduit tant de géomètres à proposer des dé- monstrations dans lesquelles un plus müûür examen fait apercevoir des pétitions de principe. Sans vouloir préjuger la question de savoir si, comme Ampère l'indique en passant (1), on peut espérer trouver dans les constructions à trois dimensions le moyen d'arriver à la solution tant cherchée, on peut affirmer d’avance, une fois pour toutes, que jamais les méthodes fondées sur des constructions planes ne pourront conduire à ce but. En effet, ces constructions, pour être concluantes, doivent être faites sans s'appuyer sur le principe que l’on veut éta- blir, et, par suite, en admettant l'hypothèse contraire. Or, dans ce cas, comme l'ont établi Lobatchefsky et Bolyaï, la géométrie du plan rentrera, comme cas particulier, dans celle des surfaces de courbure constante négative, et les constructions faites sur le plan ne pourront jamais conduire à des conclusions autres que celles qu’on tirerait si elles étaient faites sur ces surfaces courbes. Mais on sait que, sur une surface de courbure constante négative, la somme des angles de tout triangle géodésique est moindre que deux angles droits. Donc, les constructions dont il s’agit, ne pouvant amener à une conclusion con- traire sur la surface courbe, ne le pourront jamais non plus sur le plan. Cette assertion se vérifie facilement par un examen atten- (4) Essai sur la philosophie des Sciences, tome I, page 67. Voy. le savant mémoire de M. Ginocchi, intitulé: Dei primi principii della meccanica e della geometria in relazione al Postulato d’Eu- clide, page 35. Florence, 1869. HP) 1 tif de la démonstration présentée récemment par M. Carton à l’Académie des sciences de Paris. D’après un théorème connu, l’aire d’un polygone géodésique de n côtés, sur une surface de courbure constante négative, est proportionnelle à la différence entre la somme de ses angles et 2 n — 4 angles droits. [l résulte de là que cette aire a une valeur constamment inférieure à un certain maximum. Si l’on veut fonder la démonstration du principe des parallèles sur la considération d'un hexagone, il faut que celui-ci soit con- structible indépendamment du principe en question, c’est-à- dire en laissant provisoirement au plan toutes les propriétés des surfaces de courbure constante négative. Mais alors l'aire de cet hexagone ne pourra plus renfermer dans son intérieur un nombre illimité de triangles égaux entre eux et de grandeur finie. Il faudra donc, passé une certaine limite, que le périmètre de l’hexagone se coupe lui-même, auquel cas, la démonstration ne sera plus possible. Sur une propriété relative aux courbes tracées sur une surface quelconque, par M, Laguerre. Considérons une courbe tracée sur une surface quelconque et la normale dont elle est la directrice; en chacun des points de cette courbe concevons que l’on porte sur la nor- male, à partir de ce point, une longueur N, fonction de la position du point sur la directrice. Cela posé, si on consi- dère un point quelconque M de cette courbe et un point infiniment voisin M', en désignant par V et V' les angles que font avec M M les segments N et N' portés sur les normales en M et M, on trouve facilement que l'expression ; (4) M M’ (N cos V — N'cos V') développée suivant la puissance croissante de ds, a pour K valeur [Kdsi + 3(T) ds* des termes du degré supérieur au quatrième, Extrait de l’Institut, 17° section, 1870. 4 Ho D'où cette conclusion, que l’expression donnée ci-dessus est généralement du troisième ordre, mais que quand elle est d’un ordre supérieur au troisième, elle est au moins du cinquième. Pour que K soit égal à zéro, il faut et il suffit que N sa- tisfasse à l’équation différentielle @) AN 2 Er d sin w À do N'a 9) ne sin & 3e Formule où dn désigne l'angle de torsion au point don- né, p le rayon de courbure et w l'angle que fait avec la surface la normale principale en ce point. On déduit de là dn : 3 af tang w = Que La valeur du segment N étant déterminée par la relation précédente, on aura alors cette proposition, que l'expression (1), en chacun des points de la courbe, sera une quantité infi- niment petite du cinquième ordre. L’équation (2) peut se mettre sous la forme suivante : AN _2dn— dv 57 N 5 migu ‘3 tang w p désignant le rayon de courbure de la section normale tangente à la directrice. Si la courbe considérée est une ligne de courbure ou une ligne géodésique, on a dans les deux cas dn — do tang w —( La valeur de N est donc, dans les deux cas, proportion- nelle à la racine cubique de p. De là une propriété géométrique commune, on le voit, aux lignes géodésiques et aux lignes de courbure pouvant Tu servir à les définir et qui correspond à l'équation différentielle commune à toutes deux, découverte par Joachimsthal. Les quantités N définies par l'équation (2) jouissent de la propriété suivante : Si, sur une surface, on considère les diverses courbes qui se touchent en un point M, pour toutes ces courbes l’ex- pression 3 CN da LU ACT 1 de Nds ds' tango ds ‘ tangw u eds a une valeur constante au point considéré. Sur les figures semblables, par A. Grouard. I. 1. Lorsqu'une figure se déplace dans un plan en restant semblable à elle-même, à chaque position de la figure mo- bile correspond un point que j'ai nommé centre instantané de similitude, et qui est la position limite du centre de simi- litude de la figure considérée et d’une figure infiniment voi- sine. Ainsi que je l’ai fait voir, la considération de ce point permet d’énoncer très-simplement diverses propriétés con- cernant les tangentes aux courbes décrites par les divers points de la figure, entre autres celle-ci qui est fondamen- tale: Les lignes a joignent le centre instantané aux divers points de la figure ou aux points de contact des diverses droites avec leurs enveloppes, font respectivement un même angle avec les tangentes aux courbes trajectoires de ces points ou er veloppes de ces droites. J'ai nommé cet angle : l’inclinaison des obliques con: u- rantes. AR ie 2. Si maintenant on applique à trois positions infiniment voisines de la figure mobile, les propriétés que j'ai fait connaître dernièrement au sujet de trois figures planes sem- blables quelconques, on arrive à plusieurs propositions inté- ressantes concernant les rayons de courbure des courbes trajectoires ou enveloppes engendrées pendant le mouvement. Ce sont ces propriétés que je vais indiquer ici. IT. 3. Parlons d’abord des enveloppes des droites de la figure mobile. On a, à ce sujet, les théorèmes suivants : 1° Il existe à chaque instant un système de droites de la figure dont les enveloppes ont, au moment considéré, JE points de rebroussement. 20 Toutes ces droites parteut d’un même point R, et L ligne qui joint ce point au centre instantané CG, fait avec la tangente au lieu du centre instantané, un angle égal à l’in- clinaison des obliques concourantes «. 3° Le lieu des points de rebroussement est un cercle pas- sant par le point R et tangent au lieu du centre instantané. J'appellerai ce cercle, le cercle des rebroussements. 4. Si l’on prend poux pôle le centre instantané, pour axe polaire la direction opposée à CC (C étant le centre ins- tantané au moment suivant), que l’on désigne par dl la distance infiniment petite ce’, et par d0 l'angle infiniment petit dont tourne la figure au moment considéré, on a pour l'équation polaire du cercle des rebroussements : di Fr = dE da SIN £. (4) 5. Soit maintenant K la distance du centre instantané au point de contact E d’une droite quelconque avec son enve- loppe, 7 la corde interceptée sur la droite CE par le cercle des rebroussements et p le rayon de courbure de l’enveloppe en E, on aura la relation : ep sin a PE qu — 7) (2) De po Le point de rencontre D de la droite CE avec le cercle des rebroussements peut être appelé le point de ce cercle cor- respondant à la droite considérée; la propriété qu'exprime la relation ci-dessus peut alors s’énoncer de la façon sui- vante : Le rayon de courbure de l’enveloppe d’une droite de la figure mobile, est proportionnel à la distance du point de contact au point correspondant du cercle des rebrous- sements,. TLT. 6. Il résulte de la relation (2) que le centre instantané étant supposé connu ainsi que l'angle «, si, à chaque ins- tant, on peut construire le cercle des rebroussements et dè + da ao struire en grandeur et en direction le rayon de courbure de l'enveloppe d’une droite quelconque. Or, ces deux élé- ments de la solution peuvent être facilement déterminés à la fois, dès que l’on connaît les centres de courbure des en- veloppes de trois droites. En effet, le problème revient alors à construire un cercle passant par un point donné (le centre instantané), et coupant trois droites données CE, CE:, CE; passant par ce point en trois points tels que leurs distances aux points E,, E;, E; soient entre elles comme les trois rayons de courbure py, P:; 93, problème dont la solution n'offre aucune difficulté. 7. La construction à laquelle on est ainsi conduit fait connaître en même temps la tangente au lieu du centre ins- tantané, puisque ce lieu est tangent au cercle des rebrous- sements. Inversement, si cette tangente est connue à priori d’une manière quelconque, elle peut servir à la construction de ce cercle, et alors, il suffit de connaître les rayons de courbure de deux enveloppes; on a alors à résoudre le pro- blème suivant: | Construire un cercle tangent en un point donné C, à une droite donnée et rencontrant deux droites données CE, CE: en deux points dont les distances à E,, E, soient dans un rapport donné. déterminer la quantité constante , ON pourra con- — 4 — IV 8. La formule (2) conduit encore au théorème suivant: Il existe sur le cercle des rebroussements un point I tel que si on le joint aux centres de courbure des enveloppes des droites de la figure, les lignes ainsi menées font respec- tivement un même angle $ avec les normales à ces enve- loppes. De plus, ces lignes rencontrent respectivement les obliques concourantes correspondantes sur le cercle des rebrousse- ments. 9. On voit donc par là que lorsqu'on connaît trois rayons de courbure, on peut déterminer le point I et l'angle 8, exactement de la même manière qu'avec trois tangentes on détermine le centre instantané et l’angle «, et construire un quatrième rayon de courbure sans se servir du cercle des re- broussements. On aurait pu arriver de suite à la proposition que nous venons d'indiquer en remarquant que les normales aux enveloppes forment, comme les droites de la figure, un système qui reste semblable à lui-même, mais ainsi, on m'aurait pas été conduit aux propriétés du cercle des re- broussements, et il est utile de considérer ce cercle pour la solution complète du problème des rayons de courbure, ainsi que nous le montrerons plus loin. V 10. Parlons maintenant des trajectoires des points de la tigure mobile. Ces courbes donnent lieu à des propositions toutes semblables à celles que nous venons d’énoncer pour les enveloppes. On a d’abord celles-ci : Lo Il existe à chaque instant un système de points dont les trajectoires ont au moment considéré des points d’in- flexion. 2° Les tangentes en ces points passent par un même point K en ligne droite avec les points C et R dont on a parlé plus haut. — D — 3° Le lieu de ces points est un cercle passant par le point K, et tangent au lieu du centre instantané. J’appellerai ce cercle le cercle des inflexions. 11. En prenant les mêmes coordonnées que précédem- ment, il a pour équation: dl = ————— $ 5 3 ARTS An (3) r Soit maintenant R’, la distance du centre instantané à un point M de la figure mobile, r’ la corde interceptée par le cercle des inflexions sur la droite GC M, et p’ le rayon de courbure de la trajectoire en M, on a la relation an R°? —_—— —— 4 dd — daR —7r ® PER 12. Telle est la relation de laquelle on peut déduire les propriétés des rayons de courbure des trajectoires, comme de la relation (2) on déduit celle des rayons de courbure des enveloppes. Elle fait voir comment de la connaissance des rayons de courbure de trois trajectoires, on peut déduire tous les autres, en construisant le cercle des intlexions. Elle conduit aussi à une nouvelle proposition qui permet d'obtenir les rayons de courbure inconnus sans décrire ce cercle; cette proposition est la suivante: Il existe sur le cercle des inflexions un point l tel que si on le joint aux points B déterminés sur chaque normale 2 en M par la relation M B — , les lignes ainsi menées font respectivement un même angle avec les normales. VI 13. Les propriétés que nous venons d'indiquer conduisent donc à une nouvelle méthode pour la construction des rayons de courbure; toutefois, pour que cette méthode puisse être appliquée dans tous les cas où l’on peut faire 0 usage de la méthode des tangentes, à laquelle on est conduit par la considération du centre instantané de similitude, il est nécessaire de compléter les résultats auxquels nous sommes déjà parvenus. En effet, dans ce qui précède, nous avons considéré séparément les enveloppes des droites et les trajectoires des points de la figure; or il est certain qu'il existe des liaisons entre les courbes pro- duites par ces deux modes de génération, car le mouvement de la figure mobile est complétement défini dès que l’on se conne trois courbes qui soient des trajectoires de points ou des enveloppes de droites. Il y a donc là un nouveau pro- blème à résoudre qui nous paraît beaucoup plus compliqué que chacun des deux précédents ; l'exposé toujours succinct d’un certain nombre de propriétés qui conduisent à sa so- lution complète, fera l’objet d’une nouvelle communica- tion. Séance du 20 mars 1870. PRÉSIDENCE DE M. DELANOUE. M. Pauz THÉNARD fait une communication sur les acides hu- mique, fumique et azulmique et leurs modifications. M. Bureau présente la suite de ses observations sur la formezr la structure des tiges de lianes; il met sous les yeux de la Société des tiges appartenant à la famille des Sapindacées et donne les explications suivantes : « Dans une des précédentes séances, j'ai eu l’occasion de mettre sous les yeux de la Société plusieurs échantillons de bois, appar- tenant à des plantes de la famille des Bignoniacées. J'ai appelé l'attention sur les singuliers prolongements d’écorce que montrent, dans cette famille, toutes les lianes à feuilles pourvues de cirrhes, et jai dit que ces prolongements variaient, suivant les genres, de nombre et de forme, et constituaient par conséquent d’excellents caractères génériques, qui venaient confirmer les caractères fournis par la fleur et le fruit. Aujourd’hui, j’ai l’honneur de présenter SE A huit espèces de tiges de lianes, appartenant à trois genres de la famille des Sapindacées. On peut voir que, dans cette famille, la structure du bois ne varie pas moins d’un genre à l’autre. Dans les Pauilinia elle paraît normale ; mais dans les Urvillea la forma: tion ligneuse s'arrête sur trois points où les rayons médullaires sont plus rapprochés et plus visibles. Tantôt on n’observe qu’une simple inégalité de développement, et le bois ne forme qu’une seule masse trilobée ; tantôt les trois lobes se séparent, emportant à leur angle interne une partie de la moelle, et l'écorce pénètre, par les intervalles qui séparent les lobes, jusqu’au centre de la tige. « Dans les Serjania il y a plusieurs corps ligneux distincts : un central, toujours pourvu d’une moelle et d’autres plus petits, placés autour du premier et tantôt présentant une moelle, tantôt n’en présentant pas. Îlest fort probable que ces corps ligneux péri- phériques sont formés par des portions de bois qu’ont détachées du corps ligneux central des prolongements de lécorce, et qui sont devenus cylindriques depuis leur séparation, par la formation de nouvelles couches ligneuses. En admettant ce mode d’origine, ils doivent être pourvus de moelle lorsque l’écorce a détaché des seg= ments allant jusqu’au centre, et en être dépourvus, lorsque la sé- paration s’est bornée à quelques faisceaux superficiels du corps ligueux central. Cette explication devra être confirmée par l’exa- men du développement de la tige sur la plante vivante; mais, quel que soit le résultat des études ultérieures, ilest certain qu'on doit abandonner l'opinion des botanistes qui regardent les corps ligneux périphériques comme des branches qui <1,4 In Rob les autres chiffres, on arrive à des nombres ayant pour moyenne 3,9. Nous pouvons donc dire qu'un animal périt lorsque l'oxygène de son sang artériel est en si faible quan- tité qu’il ne peut plus faire équilibre qu'à la pression de 3,5 d'oxygène contenu dans lair extérieur. On voit, en définitive, qu'en considérant les diverses pressions inférieures et supérieures à la pression normale, c’est aux environs de celle-ci, ou, pour mieux dire, c’est au-dessus de celle-ci que les animaux sont le plus capables d’épuiser l'oxygène de l'air avant d'y périr. La région baro- métrique comprise entre À et 2 atm. mérite donc une étude sérieuse et spéciale. C’est, pour le dire en passant, celle qu'on a pu appliquer, avec tant de succès, à la thérapeu- tiques Nous pouvons résumer tous ces résultats dans les formu- les suivantes : un animal maintenu dans un vase clos y périt : lo par privation d'O. (asphyxie), quand la pression est d’une atmosphère et au-dessous ; 2 par excès de CO? (empoisonnement), quand elle est de 2 atmosphères et au- dessus ; 3° à la fois par asphyxie et par empoisonnement, pour les pressions intermédiaires à À et 2 atmosphères. — ©,6. En faisant le même calcul avec — 191 — Séance du 12 Août 1871. PRÉSIDENCE DE M+ TRANSON. M. JoBert fait une communication sur les organes “pute des Poissons. M. VarLLanT fait remarquer qu’il serait intéressant, comme d’ailleurs M. Jobert paraît l'avoir cherché, de reconnaître quelles sont les relations à établir entre les habitudes des Poissons et la disposition de ces appareils. M. VALLES fait une communication sur la propriété dont jouis- . Sent certains nombres premiers d’être égaux à des sommes ou à des différences de car rés, ou des multiples de carrés. La séance est levée à 10 heures et demie, L'un des Vice-Secrétaires, L. VAILLANT. Sur la propriété dont jouissent certains nombres premiers d'être égaux à des sommes ou à des différences de carrés ou de multiples de carrés, par M. F. Vailès. La propriété dont jouissent certains nombres premiers d’être égaux à des sommes ou à des différences de carrés ou de multiples de carrés n’a été, pour ainsi dire, qu'entre- vue; on en a cité quelques exemples, mais en nombre très- restreint : or, c’est là une propriété analytique qui est sus- ceptible d’une très-grande généralisation. On établit dans les ouvrages d’algèbre que tout nombre premier qui, diminué d’une unité, est divisible par 4, est égal à la somme de deux carrés. On a aussi constaté que tout nombre premier qui, diminué d’une ou de trois unités, est 10 divisible par 8, est égal à la somme d’un carré et du double d’un carré. Mais je ne sache pas qu’on soit allé au-delà. Le but de cette note est d'indiquer combien sont plus étendues les propositions de cet ordre; et il me suffira, pour faire apprécier l'utilité de ces propositions, de dire qu’elles sont d’un très-grand secours pour résoudre en nombres entiers les congruences de la forme x6=p (mod p) le reste p étant quelconque. Je ne saurais dans cette note entrer dans le détail des démonstrations des faits que je veux faire connaitre, je me borne à présenter ici l'énoncé des théorèmes, me réservant d'en exposer plus tard la justification. Théorème Ie. Celui-ci est connu depuis longtemps. Je le rappelle pour mémoire et afin de compléter l’ensemble des faits de cet ordre. Il consiste en ce que tout nombre premier qui, diminué d’une unité, est divisible par #, est égal à la somme de deux carrés. Théorème II. Celui-ci est encore connu, il consiste en ce que tout nombre premier qui, diminué de une ou de trois unités, est divisible par 8, est égal à la somme d’un carré et du double d’un carré. Théorème II. Tout nombre premier qui, augmenté ou diminué d’une unité, est divisible par 8, est égal à la difté- rence d’un carré et du double d’un carré. Il résulte de la combinaison de ces propriétés que les nombres premiers de l'espèce particulière 8 N + 1 revêtent les quatre formes d+b?, a?+20?, 2a2—b?, a2—9202. Je passe aux propositions analogues pour le multiple 3. Théorème IV. Tout nombre premier qui, diminué d’une unité, est divisible par 3, est égal à la somme d’un carré et du triple d'un carré. Théorème V. Tout nombre premier qui, mme d’une unité, est divisible par 3, est égal à la différence d’un carré et du triple d’un carré. Ces deux théorèmes comprennent tout ce qui concerne le facteur 3 puisque, par rapport à ce facteur, les nombres pre- — 1935 — _miers ne peuvent être que de la forme 3N + 1 ou 3N — 1. Théorème VI. Tout nombre premier qui, augmenté ou diminué d’une unité, est divisible par 5, est égal à la diffé- rence d’un carré et du quintuple d’un carré. Ceci est sans exception. Théorème VIT. Lorsqu'un pareil nombre est en même temps de la forme 8N+1 ou 8N+5, il jouit en outre de la propriété d’être égal à la somme d’un carré et du quin- tuple d’un carré. Par rapport au diviseur 7, nous pouvons poser les règles suivantes : Théorème VII. Tout nombre premier qui, diminué de 1, ou 2, ou #4 unités, est divisible par 7, est égal à la somme d’un carré et du septuple d’un carré. Théorème IX. Si en même temps ce nombre est de la iorme 8N<+1 et 8N+5, il sera en outre égal à la différence d’un carré et du septuple d’un carré. Théorème X. Tout nombre premier qui, augmenté de 4, 2 ou 4 unités, est divisible par 7, est égal à la différence d’un carré et du septuple d’un carré, pourvu qu’il soit de l’une des formes 8N+3 ou 8N+-7. Nous ne sommes pas encore complétement en mesure de formuler ce qui concerne d’autres diviseurs, mais ce travail est en voie de préparation. On conçoit, au reste, qu'il est à peu près indéfini. Nous croyons en avoir assez dit pour donner une idée de la grande généralité des propositions de cet ordre. Séance du 28 Octobre 1871. PRÉSIDENCE DE M. DE LUYNES. M. L. VaiLLaNr donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 août et fait connaître à la Société les différentes publications parvenues pendant les vacances. Extrait de l'Institut, 4re section, 1874. 13 — 19: — La correspondance comprend deux lettres, l’une de M. DELA- NOUE, l’autre de M. JANSSEN, qui, ne pouvant assister aux séances, demandent qu’on leur accorde des congés. M. Jogerr fait une première communication pour compléter ce qu'il a précédemment exposé à la Société sur les organes tactiles des Poissons. Après avoir rappelé ses recherches sur les nageoires pectorales considérées comme organes du tact, en particulier chez les Gades, recherches qu’il a étendues depuis au Physis mediterraneus, cet observateur montre que chez l’Ophidium barba- tum les prétendus barbillons antérieurs ne sont autre chose qu'une modification des nageoires pectorales. Cette espèce est donc à tort placée parmi les Malacoptérygiens apodes et doit être rapprochée des Gades, (Voy. p. 194.) Une seconde communication a pour objet l'étude des termi- naisons nerveuses dans le grouin du Porc. (Voy. p. 207.) M. DE Luynes expose la suite de ses recherches sur les relations qui existe entre l’orcine et le toluène..(Voy. p. 208.) M. LAGUERRE fait une communication sur les propriétés de la cyclide. (Voy. p. 209.) M. LE PRÉSIDENT fait remarquer à la Société que plusieurs places sont vacantes dans la seconde et la troisième section, et invite les membres de chacune d'elles à pourvoir au plus tôt au remplacement des membres sortis. l La séance est levée à 10 heures. L'un des Vice-Secrétaires, L. VAILLANT. Recherches pour servir à l'histoire des organes. du toucher chez les Poissons, par M. Jobert. (Lecture commencée dans la séance du 12 août et continuée dans celle du 28 octobre 1871.) Cette question a été relativement très-peu étudiée, Afin d’abréger, nous n’entreprendrons pas ici un historique complet. À mesure que, dans le cours de cette note, nous aurons l’occasion de mentionner quelque travail, nous le ferons soigneusement. — 195 — Avec tous les physiologistes actuels, nous donnerons le nom d'organes du toucher à ceux qui, en vertu de la volonté de l’animal, servent activement à l'exercice de cette fonction et sont le siége de sensations spéciales. Le tégu- ment externe en général ne sera donc pas ici l’objet d’une description. Nous considérerons donc comme organes de toucher : les lèvres, les replis labiaux internes ou lèvres internes, dont l’inférieure très-développée chez l’Uranoscope peut être projetée hors de la bouche par lanimal (les barbillons), certaines nageoires et leurs modifications. La muqueuse de la langue, l'organe palatin des Cyprins, si riche en nerfs et en muscles, la muqueuse qui revêt la face buccale des arcs branchiaux et les petits prolongements osseux mobiles que l’on y observe, ne sauraient être consi- dérés comme organes actifs du toucher. Des branches nombreuses et très-volumineuses du pneumo- gastrique s’y distribuent et s’y terminent, il est vrai, mais il est probable qu'ils sont le siége de la sensation gustative. En terminant cette énumération, n'oublions pas les lamel- les branchiales qui ne sont pas non plus des organes du toucher, mais qui doivent être très-sensibles ; leur côté externe se trouve, dans les + de leur hauteur, garni de grandes papilles composées, dans lesquelles cheminent des nerfs volumineux venant du nerf pneumogastrique. Chacune de ces papilles est surmontée d’un organe spécial appelé improprement cyathiforme par Leydig. Un corps étranger, vivant ou non, ne peut donc venir heurter l'appareil respiratoire sans que sa présence soit im- médiatement décelée. Cette disposition des lamelles bran- chiales dont nous n'avons trouvé nulle part la description, est surtout très-manifeste dans les Cyprins. Les organes du toucher actif se rencontrent surtout chez les Poissons qui séjournent au fond de l’eau et cherchent leur nourriture dans la vase. Chez quelques-uns, l'organe tactile sert de véritable instrument d'exploration, On saitque c’est à quelques centimètres au-dessous de la surface du fond que se tiennent la plupart des petits animaux destinés à devenir la proie des Poissons; ceux-ci, à l’aide de leurs organes spéciaux, remuent la vase, font fuir leurs victimes qui sont aussitôt sai- ice sies. Nous avons pu faire à l’aquarium d'Arcachon de longues et fréquentes observations sur le Mullus barbatus,ou Rouget. Ce Poisson, à l’aide de ses barbillons, creuse dans le sable de véritables sillons. Munis d’un puissant appareil musculaire, les organes tactiles s’agitent avec une très grande rapidité ; plus loin nous décrirons leur structure. A l'aquarium du Havre, nous avons également observé des Gades (le Cod fish des Anglais), chez lesquels la nageoire ventrale était adaptée au même usage; elle était devenue exclusivement un organe explorateur, appliqué soigneusement le long de l’abdomen durant la locomotion. Sitôt que le Poisson était au fond, ses ventrales, dont les deux rayons extérieurs étaient très- longs, se déployaient, et ces sortes de tentacules allaient remuer les herbes, exploraient les parois du bac, faisaient fuir les petits Crustacés qui, aussitôt, étaient saisis. Richard Owen dit qu'une Morue aveuglée peut goûter avec son barbillon ; nous verrons plus loin si cette hypothèse peut être soutenue. Les Cyprins de nos eaux ne peuvent, à l’aide de leurs barbillons mous, procéder ainsi; ils les laissent glisser sur la surface du fond, remuant la vase avec la face inférieure du corps. Plusieurs fois aussi, à la ménagerie du Jardin des Plantes, nous avons observé des Pimelodes (Pime- lodus Catus), mais ces animaux paraissaient se servir de leurs deux grands barbillons, surtout pour éclairer leur marche, explorer les objets qui se rencontraient au devant d'eux. Il est un fait que nous n'avons vu non plus signalé nulle part. Plusieurs des Poissons que nous avons pu observer ne re- posent pas directement sur le sable ou sur la vase, ils res- taient des heures entières sans mouvement, appuyés sur. leurs nageoires ventrales comme les Vives et les Cottes, par exemple. Les Pleuronectes eux-mêmes s’appuyaient sur le sol avec leur nageoire circulaire; la partie antérieure du corps se trouvait ainsi élevée. Certains Poissons, munis d’organes spéciaux, comme les Baudroies, par exemple, emploieraient ceux-ci comme appât et, suivant certains auteurs, pêcheraient véritablement en s’en servant ainsi. Nous n'avons pu vérifier le fait. — 197 — Les différents organes de toucher ont des éléments com- muns, à savoir les nerfs et le tégument externe. Le tégument externe n’est jamais recouvert d’écailles. Il se compose du derme dont la composition, décrite par- tout, n’a rien de particulier, si ce n’est l'abondance de pa- pilles qui sont ou simples ou composées. Ces papilles sont recouvertes par l’épiderme. Les cellules les plus profondes de ce tissu ont la forme de longs bâtonnets qui diminuent en longueur à mesure que l’on monte vers la périphérie; vers le tiers supérieur, les cel- lules sont irrégulièrement arrondies, les plus superficielles sont aplaties. C'est au milieu de l’'épiderme que s’observent ces cellules à reflets graisseux, renflées, appelées cellules muqueuses. C’est au milieu de l’épiderme également et reposant sur les papilles que se trouvent les organes dits cyathiformes, au centre desquels viennent se terminer les nerfs de la papille. Cet organe avait été étudié et décrit par M. Grandrvet nous, mais nous avions été victimes d’une erreur que nous sommes heureux de pouvoir rectifier. Les fibrilles variqueuses que nous avions observées étaient de nature épithéliale. Depuis, nous avons pu constater que les nerfs montent au centre de l'organe et s'épanouissent en fibrilles, non à la base, mais environ à la hauteur du quart inférieur. Nous avons dit que les organes de toucher actif étaient riches en nerfs; ils sont tous fournis par la à° paire, sauf de rares exceptions, dans lesquelles les nageoires pecto- rales sont transformées. (Trigle.) Lèvres. — Il suffit d'observer des Cyprins captifs pour voir l'usage qu'ils font de leurs lèvres et se convaincre qu'elles servent au toucher en même temps qu’à la préhension; chez eux et chez tous les Poissons qu’il nous a été donné d'exa- miner, nous avons trouvé dans ces organes un derme épais, mou, très-riche en fibres élastiques souvent réunies en gros faisceaux. La trame est conjonctive. Il existe un véritable plexus nerveux sous-papillaire. C’est surtout chez les Gades qu'il est facile de l’observer. Chez ces Poissons, les papilles, qui sont très-longues, donnent aux lèvres un aspect velouté. — 198 — En arrière des lèvres se trouvent deux ou trois rangées de grandes papilles. On en trouve d’isolées et flottantes situées entre les dents supérieures et inférieures, ce fait est cons- tant. C’est dans l’'Umbrina cirrhosa qu’il nous a été donné de trouver leur dimensions maximum. Ces organes sont très-vasculaires chez les Cyprins et en particulier le Barbeau; la partie profonde offre un aspect spongieux aréolé qui rappelle celui du barbillon. Des boucles vasculaires s’observent dans les papilles à côté des nerfs. Replis labiaux supérieurs et inférieurs. — Ces replis, sui- vant Cuvier et Duméril, seraient surtout développés chez les Poissons dont les lèvres sont presque nulles. Dans les Cyprins le fait est loin d’être démontré. Les lèvres sont molles, épaisses et les replis labiaux très-développés. Ils ont la composition des lèvres, leur superficie est héris- sée de papilles disposées par rangées régulières, le bord libre en présente également de nombreuses très-riches en nerfs. Un Poisson de la Méditerranée, l’Uranoscopus scaber, pré- sente un développement considérable du repli inférieur dont le partie médiane s’allonge en languette qui atteint quelque- fois jusqu'à 4 centimètres. Cet organe n’a pas de charpente solide ; au milieu se trouve une lame conjonctive. Il est très- riche en fibres élastiques dont les faisceaux sont disposés longitudinalement et circulairement. La vascularisation y est extrèmement considérable. Les papilles sont petites, relative- ment peu nombreuses; les nerfs, moins nombreux et moins gros qu'on ne pourrait s’y attendre. Cet appareil ne possède aucuns muscles de la vie animale. Nous n’avons aucuns renseignements sur la façon dont le poisson se sert de cette pseudo-langue ; ceux que nous avons étudiés étaient conservés depuis longtemps dans l’alcool et altérés ; nous n'avons pu nous en procurer d’autres jus- qu’alors. ‘ : Barbillons.— Il suffit de jeter un coup d’œil sur les Pois- sons à barbillons pour voir qu'il faut immédiatement diviser ces organes en deux catégories. Les uns sont mous, les autres rigides, munis d’une char- pente osseuse et d’un appareil musculaire. Comme nous le verrons plus loin, certains Poissons pos- sèdent les deux sortes d'organes. — 199 — Barbillons mous. — Chez certains Poissons, le Squale-Ange par exemple, ces appendices semblent être de véritables pro- longements labiaux. On y retrouve l’épiderme très-épais formé de plusieurs couches de cellules, où les cellules muqueuses abondent. Au milieu de l’épiderme, de grandes papilles cupuliformes. Le derme est épais, parcouru par des vaisseaux, mais le centre du barbillon est formé par du tissu conjonctif très= dense formant un feutrage épais. Chez le Peristidion Mallarma, les petits barbillons offrent à leur centre un tissu dont l’aspect rappelle le tissu de la notocorde. Nous rappellerons que, suivant leur position, les organes que nous étudions ont reçu les noms de médians quand ils sont placés sous la mâchoire inférieure, labiaux quand ils suivent le bord inférieur de la mâchoire. Les supérieurs sont nasaux quand ils naissent de l’ou- verture des narines ; les angulaires se trouvent à l’angle de l'ouverture de la bouche; les incisifs occupent le bord des os de ce nom. Les barbillons mous des Cyprins offrent une disposition fort remarquable. Chez le Barbeau, que nous prendrons comme exemple, si nous explorons de l'extérieur à l’intérieur, nous trouvons un épiderme extrêmement épais, très-résistant, et sur de grandes papilles logées au milieu on voit des organes cya- thiformes allongés. Ces papilles sont composées. Le derme est épais, formé de fibres élastiques et de gros faisceaux de fibres lamineuses. Sous le derme proprement dit, au milieu d’une trame con- jonctive, se voient des faisceaux de tubes nerveux et les vaisseaux. Au-dessous de cette zone se trouve une couche épaisse formée par degros faisceaux de fibres dirigés cireulairement et longitudinalement. Au centre du barbillon se trouve une cavité vue déjà par Desmoulins et Magendie, et comparée par eux aux corps caverneux des Mammifères. Cette cavité est aréolée, divisée par des cloisons de fibres élastiques et tapissée par une membrane très-mince, très-friable, de tissu conjonctif, dont les élémentsfusiformes à gros noyaux en granulations bril- — 200 — lantes se dissocient très-facilement. Cette cavité est remplie de sang noir veineux; les aréoles ne sont autre chose que des capillaires dilatés. À la partie supérieure de lorgane se trouve une poche que l’on trouve toujours remplie de sang. A côté de cette cavité sanguine se trouve legros nerf central du barbillon qui provient de la cinquième paire. Chaque organe tactile reçoit dans le Barbeau deux nerfs; l’un très-volumi- neux, central, l’autre grêle, que nous avons déjà signalé tout à l'heure. Une composition anatomique se retrouve dans les divers appendices du même genre qui existent chez les autres Cy- prinoïdes. Chez les Loches, les papilles sont simples. Je les ai trouvées de même chez la Carpe. Chez les Loches, chacun des barbillons reçoit également deux branches nerveuses ; l’une centrale, l’autre superficielle, provenant des ramifications de la cinquième paire. Chez les Gouions, les Tanches, etc., nous retrouvons des dispositions analogues. Les barbillons nasaux offrent également une composition anatomique semblable; on les trouve surtout développés chez les Motelles. Le tissu conjonctif est déjà assez dense au centre pour que ces prolongements restent dressés. Ils existent à l’état de rudiment chez nos Cyprins; leurs nerfs viennent de la cinquième paire. Chez la Blennie tentaculaire, c’est la branche ophtalmique de la 5° paire qui innerve l'organe placé au-dessus des or- bites. Le tissu conjonctif y est très-dense, mais on n’y re- trouve pas une vascularisation semblable à celle des Cyprins. Dans les Siluroïdes, les barbillons nasaux et les sous-ma- xillaires offrent des dispositions analogues. Les papilles y sont énormes, et chez les Saccobranches des muscles rétracteurs, prétracteurs, adducteurs et abducteurs, leur impriment des mouvernents. C’est le seul Poisson où nous ayons Qbservé des muscles ; rien de semblable n'existe dans les Silures et les Pimelodes. Nous avons pu aussi étudier à l’aquarium d'Arcachon l’'Umbrina cirrhosa. Le bouton qui se trouve sous la mâchoire inférieure peut être considéré comme un barbillon médian. Dans les déux sujels que nous avons examinés, l'organe avait à très-peu — 201 — de chose près la composition du barbillon mou. La zone conjonctive interne était très-épaisse ; au centre existait une cavité sanguine ; les papilles du derme étaient très-hautes, et deux énormes nerfs venant de la branche maxillaire inférieure venaient s’y distribuer. Chez les Labres et les Crenilabres, les lèvres protractiles semblent jouer le rôle de véritables barbillons ; elles sont très-riches en nerfs. \ Barbillons rigides. Nous avons réservé ce nom à ceux de ces appendices qui possèdent un squelette. Trois genres de Poissons peuvent être examinés à ce point de vue : les Gades qui ont un barbillon médian ; les Mulles et les Upeneus, enfin les Siluroïdes. Gades. — Le barbillon médian des Gades offre à consi- dérer : Au centre, un os qui parait ètre, de prime abord, une dépendante des os dentaires ; il est situé à la symphyse, et si lon cherche à séparer les deux portions symétriques de la mâchoire inférieure, l’os se divise lui-même en deux parties symétriques. Une couche de tissu conjonctif dense l'enveloppe, deux branches du nerf maxillaire inférieur viennent à droite et à gauche se ramifier dans le derme ; les papilles sont nom- breuses, élevées et l’épiderme épais. À la base, s’insèrent deux prolongements aponévrotiques qui vont s’élargissant et s'appliquent le long de la face in- terne du muscle abaisseur des mâchoires, qui est en même temps rétracteur du tentacule. La disposition qui vient d’être décrite est la même dans toutes les Gades. Mulles. — Chez les Mulles l'appareil devient plus complexe. Le squelette est formé par l'os du barbillon proprement dit, divisé lui-même en deux parties bien distinctes et par la réunion des os désignés par M. Richard Owen sous les noms de épihyal, cératohyal, basyhyal et glossohyal, c'est-à- dire une partie de l’appareil hyoïidien, plus un de ses ap- pendices, le troisième rayon. branchiostège. L’os du barbillon est réuni à l'appareil hyoidien par une pièce cartilagineuse, un ligament articulaire réunit également ces deux parties du squelette. L'appareil est mu par quatre muscles. — 202 — L'un qui tire le barbillon directement en arrière, inséré par un long tendon au bord postérieur de l'os du barbillon ; il prend son point fixe le long du bord du troisième rayon branchiostège. Son antagonisie s’insère au-dessus de lui, à l'os épihyal ; son tendon passe par un trou de l’os épihyal et vient s’in- sérer en haut et en avant de la tête de l'os: il est extenseur. Deux petits muscles, très-charnus, s’insèrent dans une grande fossette osseuse située sur les parties latérales de los de la langue et font mouvoir l’appareil à droite et à gauche. Leur insertion mobile étant située sur les parties latérales de la tête de l’os du barbillon, ils élèvent aussi le barbillon. Un nerf énorme provenant de la réunion d’une partie des fibres de la branche maxillaire inférieure avec la bran- che operculaire se distribue aux muscles et au barbillon, : Les corps terminaux y sont en grand nombre et très- grands, ils se voient à l’œil nu. On en a vu qui mesuraient un dixième de millimètre. Siluroides. — Chez ces Poissons, outre les barbillons na- saux et sous-maxillaires, il existe deux de ces organes très- longs et dont nous avons décrit l'usage. Ils ont un squelette formé de deux os articulés qui, sui- vant certains auteurs, seraient le maxillaire modifié. On peut facilement se rendre compte des mouvements de ces organes en étudiant leurs muscles, L'un, très-épais, s'insère au fond de l'orbite et tire le barbillon en arrière, en dehors et en bas; son antago- niste s’insère également dans l’orbite au-dessus, mais il est divisé en plusieurs faisceaux très-distincts qui permettent d'élever l'organe et de le ramener en dedans et en avant. Entre le Silurus glanis, le Pimelode et le Saccchranche il n'existe que très-peu de différences : elles portent sur la forme extérieure des os que nous ne pouvons décrire ici. NAGEOIRES. — M. Richard Owen et les physiologistes considèrent les nageoires comme pouvant recevoir des im- pressions tactiles. Cette hypothèse est-elle justifiable? La connaissance anatomique de la nageoire va nous l’apprendre. Chaque rayon de nageoire recoit des nerfs qui viennent se placer à sa droite et à sa gauche. Il existe quatre — 203 — branches, deux superficielles et deux profondes. Les deux rayons externes de la nageoire reçoivent des nerfs doubles en volume. au moins de ceux qui se trouvent au côté in- terne. Ces papilles se rencontrent aussi au bord libre mais surtout développés à mesure que l’on approche du bord externe. Les extrémités des rayons osseux, terminés en apparence en pinceaux, présentent une disposition très-remarquable du tissu conjonctif sous-dermique ; il a gardé les caractères du tissu conjonctif de l'embryon. On voit à côté les uns des autres, placés bout à bout et quelquefois anastomosés, des éléments fusiformes à grands noyaux, offrant des granula- tions brillantes. Ces éléments sont facilement isolables; plus haut ils ne le sont plus et l’on rencontre de semblables fibres lamineuses. Le nombre des papilles où chéminent les nerfs pour aller se terminer dans l’épiderme est trois fois plus considérable qu’à la partie interne. Il n’est donc pas éton- nant que, chez les Cyprins, les parties extérieures de la uageoire soient plus sensibles, les papilles des nageoires ont été vues en Allemagne, mais leur nombre et le volume des nerfs ont échappé aux anatomistes d’outre-Rhin. Chez les Poissons jugulaires la nageoire s’est déjà trans- formée. Les deux rayons extérieurs devenus antérieurs sont allongés, tentaculiformes. La nageoire a, au contraire, perdu en largeur; dans plusieurs de ces Poissons, la branche récur- rente du trijumeau, signalée par Weber, vient s’anastomoser avec les nerfs spinaux venus de la deuxième et troisième paire et se distribuer surtout dans les deux rayons antérieurs qui sont hérissés de papilles cupuliformes. Nous avons vu plus haut quel était le résultat de nos observations sur les ani- maux vivants. Déjà chez les Gades cet organe ne sert plus à la natation, mais à l'exploration. La branche récurrente du trijumeau, toujours en relation par un filet anastomo- tique avec la huitième paire, donne-t-elle à ces organes une sensibilité spéciale ? nous l’ignorons, n'ayant pu faire de vivisections. Mais déjà chez la Loche, où cependant les nageoires ne sont pas modifiées dans leur forme, ce nerf envoie des filets en arrière qui se distribuent à la nageoire dorsale, le — 204 — long de la ligne latérale au-dessus de la branche latérale de la huitième paire, à la nageoire pectorale, à la ventrale, à l’anale et à la queue. Nous avons donc, dans les Poissons jugulaires, see chez les Gades, à une première transformation de la na- geoire ; lobservation peut être poussée plus loin. Dans les Gades du genre Physis, la ventrale devenue jugulaire paraît réduite à un long filament fourchu ; la dissection montre que c’est bien encore une ventrale. Ce filament est formé par la réunion de six os assemblés par paires et constituant trois rayons de nageoires. L'appareil est muni de muscles et chaque rayon possède, comme les nageoires ordi- naires, les siens propres. La branche récurrente vient se distribuer dans l’organe après s'être anastomosée avec les branches spinales. Chez l’'Ophidium barbatum de la Méditerranée, que Cuvier classe parmi les Apodes et que cependant M. Gunther a classé parmi les Gades, on peut voir que les quatre barbil- lons situés sous la mâchoire inférieure ne sont pas autre chose que les nageoires ventrales qui ont subi un dernier déplacement. La partie de l’humérale appelée coracoïdienne s’est allon- gée et forme avec sa symétrique un arc à l’extrémité duquel se retrouve l’os du bassin, les rayons des nageoires articulés avec lui ayant conservé leur apparence d'articles placés bout à bout. L'appareil possède des muscles qui s’insèrent d’une part, soit à l’huméral proprement dit, soit à sa portion coracoï- dienne. Chaque rayon possède, comme dans les nageoires, des muscles qui lui permettent de se mouvoir en tout sens. Les nerfs qui se distribuent à l'organe viennent de la branche récurrente du trijumeau et de la branche spinale. Ces derniers naissent de la moelle épinière, en arrière des neris de la nageoire pectorale, passent sous l'os huméral, sui- vent le bord du muscle rétracteur de la nageoire, s’anastomo- sent avec la branche trigéminale et se distribuent à l'organe. — Le derme de ces rayons est hérissé de papilles. Dans ces Poissons, la transformation de l’appareil de motilité en appareil tactile est complète, et cependant tous les carac- tères de la nageoire sont conservés. MODE Nageoires peclorales. — Les Poissons chez lesquels les organes tactiles proviennent de cet organe transformé sont peu nombreux. Nous n'avons pu étudier que les Trigles. Les trois rayons inférieurs des nageoires pectorales sont libres chez ces animaux ; le squelette a été décrit ainsi que les muscles par M. Deslonchamps, de Caen, qui le premier a observé des Trigles vivants. Il n’a pas insisté, cependant, sur un fait qui frappe, de prime à bord, tout observateur. Le Trigle emploie ces rayons aussi comme organe de loco- motion et il marche tenant ces organes ployés. Les muscles abaisseurs du rayon sont en même temps destinés à faire rapprocher du tronc un des deux os formant le rayon, de sorte que l’appareilest fléchi d'énormes nerfs qui, prenant leur origine dans des renflements spéciaux situés à la partie supérieure de la moelle, viennent se distribuer dans l’appa- reil et se perdre, après avoirformé des plexus sous-dermiques très-complexes, dans l’épiderme. Il existe, comme dans les autres Poissons, de petites papilles dermiques au milieu de l’épiderme ; on y voit cheminer les nerfs. Les organes ont conservé leurs caractères de rayons de nageoires dans la disposition des nerfs et dans la terminai- son de leurs os. Entre les deux parties osseuses, se déve- loppent des éléments fusiformes très-longs et qui donnent à toutes les nageoires une terminaison apparente en pinceau. La terminaison réelle des rayons proprement dits est mousse, les os vont s’amincissant en biseau et se terminent en demi- cercle. Une disposition intéressante et qu'il est très-utile de signaler, c'est la présence d’un énorme ganglion du grand sympathique qui envoie deux ou trois filets qui se perdent dans les nerfs destinés aux rayons libres. Ce gan- glion est réuni avec son symétrique par un très-beau con- nectif. Nageoire dorsale. — Les mêmes dispositions des nerts par rapport aux rayons, les terminaisons, les papilles se retrouvent comme dans les ventrales, les pectorales. Chez teus les Cyprinoïdes le bord libre de la nageoire est garni de papilles cupuliformes, Dans les Baudroies cet appareil subit une modification remarquable. Les rayons sont isolés, et les deux premiers, munis de leurs os interépineux — 206 — s’avancent sur le crâne et forment un appareil désigné sous le nom de filaments pêcheurs. Ces filaments se terminent par une sorte de petite langue, molle; — des muscles nombreux, déjà étudiés par M. Bailly, font mouvoir cet appareil, mais, selon nous, cet auteur a décrit plusieurs muscles qui ne sont que des faisceaux dif- férents d’un même organe contracteur. Les nerfs, comme dans les rayons ordinaires, cheminent de chaque côté des os et se perdent dans l’extrémité molle au centre de la- quelle se trouve une cavité sanguine. La trame est surtout formée de grandes fibres de tissu lamineux. Les papilles dermiques sont petites, difficiles à apercevoir et relativement peu nombreuses; les nerfs y che- minent et se perdent dans l’épiderme. Grâce à leurs articulations, les rayons libres peuvent dé- crire à l’aide de leurs muscles les mouvements les plus va- riés. Le rayon antérieur possède de chaque côté deux muscles ious deux très-charnus, très-volumineux, qui le tirent l’un en bas et en dehors, tandis que l’autre le relève en dedans et en haut. Le rayon postérieur a des muscles plus nom- breux : deux, très-longs et grêles, ont pour but de coucher le rayon sur la tête, le tirent en arrière d’un antagoniste, le relèvent; deux petits muscles paraissent destinés à renforcer les fléchisseurs ; de chaque côté deux muscles larges et minces divisés en plusieurs faisceaux distincts, mais non séparés, font exécuter au rayon les mouvements de latéra- lité ; enfin, un muscle spécial s’insère sous l'os interépineux et tire l’appareil entier en avant par action simultanée avec son symétrique. La Baudroie n’est pas seulement remarquable par la dis- position de sa nageoire, elle offre à considérer dans les diverses parties du corps, sous la mâchoire, le long de la ligne latérale, de petites papilles flottantes qui sont des organes érectiles comme les barbillons mous. Au centre se trouve une cavité sanguine veineuse. Il existe des nerfs assez volumineux qui viennent se perdre dans l’organe. C’est surtout à la face inférieure de ces barbillons flottants que se trouvent développées les papilles dermiques. — 907 — Sur l'exlrémité du grouin du Porc considéré comme organe du toucher, par M. Jobert. Tout le monde a vu des Pourceaux fouiller le sol à laide du grouin afin de rechercher leur nourriture; j'ai cherché à me rendre compte des dispositions anatomiques de cet organe et j'ai obtenu les résultats suivants : L’épiderme est très-épais, composé à sa surface de gran - des cellules aplaties et polygonales par pression réciproque; la couche de Malpighi offre les cellules rondes que l’on trouve habituellement. Au milieu de l’épiderme s'élèvent de grandes papilles dont les unes sont presques filiformes. Sur une coupe bien faite on aperçoit des poils courts, volumineux, qui font saillie de un centimètre environ au dehors, on peut les apercevoir à l’œil nu. Ces poils offrent tout à fait la disposition observée dans les poils ou vibrisses observés dans les lèvres des Mammifères, et étudiés par Gegenbauer et avant lui par MM. Andral et Gratiolet, en France. De gros nerfs à moelle viennent se mettre en communi- cation avec la base du bulbe ; ils se dissocient, offrent des bifurcations très-intéressantes de leurs fibres ; — on observe très-facilement sur ces poils la cavité sanguine signalée dans les poils tactiles des autres Mammifères. Outre ce mode de terminaison, on peut constater que dans la partie superficielle du derme à la base des papilles se trouvent des corpuscules à noyaux peu nombreux, allongés, où se terminent des nerfs à moelle, En outre, des nerfs montent dans les papilles et s’y per- dent; dans quelques-unes, j'ai pu constater la présence de petits corpuscules hyalins. Ces papilles sont surmontées d’un épithélium spécial formé d’éléments filiformes analogues à ceux que l’on trouve dans l’épiderme des Poissons. Des fila- ments nerveux se perdent-ils au milieu de ces fibrilles? Je n'ai pu le constater par aucun des moyens de recherches à ma disposition. Au milieu du derme et montant jusqu’à la base des pa- — 208 — pilles, on peut constater aussi la présence de faisceaux mus- culaires à fibres striées; —le derme est très-riche en éléments élastiques. La couche profonde contient des aréoles graisseuses et des glandes. Grâce à ces dispositions, le grouin du Porc doit donc être doué d’une sensibilité très-grande. Cette disposition paraît être spéciale au Porc, on nela retrouve dans aucun des autres animaux de nos pays. Sur les relations qui existent entre l’orcine et le toluene, par M. de Luynes. L’orcine, chauffée vers 400° avec la poudre de zinc, donne un produit volatil qui se compose de trois substances dis- tinctes : 1° Un liquide bouillant vers 110°, qui a donné à l’analyse la composition du toluène; ce corps donne avec l'acide azo- tique du nitro-toluène, et avec l'acide chromique, de l'acide benzoïque : c’est done du toluène ; 2° Un liquide soluble dans la potasse et qui présente l’odeur et les propriétés de l’acide crécylique ; 3° Enfin de l’orcine inaltérée mélangée avec une petite quantité de carbure d'hydrogène. Il est done possible, au moyen du zinc en poudre, de transformer l’orcine C!#HS0* en alcool crécylique C!#H*0?, et en toluène C!*HS par ré- duction successive. M. de Luynes, ayant appris que la synthèse de lorcine avait été obtenue par un élève de M. Wurtz à son laboratoire, donne le résultat de ses recherches pour se réserver le droit de les poursuivre dans le même sens. — 209 — Recherches géométriques sur la cyclide, par M. Laguerre. 1. Lacyclide a été étudiée d’abord par M. Dupin, qui en a découvert les principales propriétés ; depuis elle a été le sujet des travaux d'un grand nombre de géomètres (1). La ceyclide est un cas particulier des surfaces anallagmatiques du quatrième ordre, et elle jouit de toutes leurs propriétés. Elle peut être définie ainsi qu’il suit : Etant donnée une conique K et un cercle C doublement tangent à cette conique, la cy- clide est l'enveloppe des sphères dont les centres sont situés sur fa conique K et qui coupentorthogonalement une sphère quelconque passant par C. J'appellerai axe de la cyclide la droite F menée par le centre de C, perpendiculairement au plan de C et de K. On sait que la cyclide peut encore être engendrée d’une façon analogue, au moyen d’une autre conique K’, ayant les mêmes foyers que la première et située dans un plan per- pendiculaire à son plan, et d’un cercle C’ doublement tan- gent à K’; la corde des contacts est d’ailleurs axe T dont j'ai parlé ci-dessus. La droite [” menée par le centre du cercle C’, perpendiculairement à son plan, se confond avec la corde de contact de C et de K; c’est le second axe de la surface. 2. Soit une sphère S arbitrairement tracée dans l’espace et M son centre ; il est facile d’avoir son intersection avec la cyclide. En effet, par C faisons passer une sphère coupant or- thogonalement S ; son centre O sera par conséquent sur l’axe T. Considérons le cône ayant pour sommet le point M et pour base K, et menons par le point O le cône supplémentaire de celui-ci (c'est-à-dire le cône dont les génératrices sont per- (1) Voir notamment dans les Nouvelles annales de mathématiques, T.xIx, un mémoire de M. Mannheim sur l'application de la trans- formation par rayons vecteurs réciproques à l'étude de la cyclide. Extrait de l’Institut, 1"e section, 1874, 1% — 910 — pendiculaires aux plans tangents menés au premier cône). Ce cône coupera la sphère S suivant l'intersection cherchée; re- marquons maintenant que, si le centre de la sphère reste fixe, pendant que son rayon varie d’une façon arbitraire, ce cône supplémentaire reste identique avec lui-même et ne fait que se déplacer dans l’espace; qu'en outre, les consi- dérations que j'ai développées au sujet de la conique K s’ap- pliquent à la conique K’; on déduira de 1à facilement les conséquences suivantes : « Etant données une cyclide et une sphère, ces deux sur- faces se coupent suivant une courbe du quatrième ordre, suivant laquelle on peut mener quatre cônes, deux des som- mets de ces cônes sont respectivement situés sur l'axe F et sur axe DEN Si, laissant le centre de la sphère fixe, on fait varier son rayon, les deux cônes, dont les sommets sont situés sur les axes, se déplacent parallèlement à eux-mêmes, en conservant la même forme, leurs sommets décrivant les deux axes de la surface. Si l’on coupe la surface par une sphère ayant pour centre un point d’une des coniques K et K’, on peut par la courbe d'intersection faire passer un cône de révolution dont le sommet est sur l’autre conique. En particulier, si l’on considère une des sections cireu- laires de la surface, toute sphère qui la contient coupe la surface suivant un autre cercle; les cônes, qui passent par ces deux cercles, ont leurs sommets sur les deux axes de la surface, à moins que les plans des cereles ne passent par l’une de ces droites (ce qui a lieu pour les cercles de courbure). Si l’on coupe la cyclide par un plan, la section est une anallagmatique qui a quatre pôles principaux de transforma- tion; ces pôles sont les centres des cercles qui contien- nent les seize foyers de la courbe; de ces pôles, l’un est situé sur l’axe Let l’autre sur l’axe T° Les foyers singuliers de cette courbe sont les foyers de la projection sur le plan sécant de la conique K ou de la conique K). » 3. La cyclide peut être considérée comme une anallagma- tique, pour laquelle une des focales se réduit à un système de quatre droites isotropes (nécessairement situées sur une même sphère). — 211 — Soient, sur une sphère réelle (ou du moins dont l'équation est réelle), deux points M et M’ imaginairement conjugués ; par le point M passent deux génératrices G et H de la sur- face (ce sont des droites isotropes), par le pommt M passent deux génératrices G et H”, imaginairement conjuguées des premières. Toutes les surfaces anallagmatiques, ayant pour focale l’en- semble des quatre droites G, H, G& et H’, sont des cyelides homofocales. À cette focale se rattache un groupe de sections circu- laires (1) qui se subdivise lui-même en un groupe (G) repré- sentant les divers points des droites G et G eten un groupe (H) représentant les points des droites H et HF. D'un théorème général donné dans ma note sur l'emploi des imaginaires dans la géométrie de l'espace, on peut dé- duire la proposition suivante qui s'accorde avec ce que j'ai dit dans le paragraphe précédent : « Etant pris un cercle quelconque du groupe (G) et un cercle quelconque du groupe (H), les deux cônes, qui passent par ces deux cercles, ont respectivement leurs sommets sur les axes let l”. » Les cercles des groupes (G) et (H) sont ceux suivant les- quels la surface est coupée par ses plans bitangents. On peut remarquer que les axes de la surface sont la droite M M et la polaire de cette droite relativement à la sphère qui contient les droites isotropes qui constituent la focale. Il A 4. Ce qui précède conduit à un nouveau mode d'étudier la eyclide. Mais avant d’aborder ce sujet, je crois devoir rappeler quelques-uns des résultats obtenus dans la note déjà citée sur l’emploi des imaginaires dans la (1) Voir dans l’Institut et dans le Bulletin de la Société Philo- mathique, avril 1870, ma note: Sur l'emploi des imaginaires dans la géométrie de l’espace. — 919 — e géométrie de l’espace, et développer quelques points de dé- tail qui s’y rapportent. Un cercle réel, dans l’espace, détermine deux points ima- ginaires ; ce sont les sommets des deux cônes isotropes qui passent par ce cercle; en fixant le sens dans lequel on suppose ce cercle décrit, il représentera d’une façon précise un de ces deux points. Un point imaginaire, dans le plan, est déterminé par un couple de points réels; l’ordre dans lequel ces points doi- vent être pris est également déterminé. Soit C un cercle quelconque de l’espace, que nous suppo- sons décrit dans un certain sens, et qui représente un point imaginaire, a; projetons ce point sur un plan réel et soit a sa projection. Le point & sera représenté par un couple de points que l’on peut obtenir de la façon suivante : « Supposons un spectateur placé au-dessus du plan de projection et à une distance très-grande de ce plan, con- servons seulement du cercle C la moitié dont Ie spectateur voit la partie conyexe. Ce demi-cercle se projette sur le plan suivant une demi-ellipse; le sens dans lequel est décrit cette demi-ellipse est d’ailleurs déterminé par le sens dans lequel est décrit le demi-cercle dont elle est la pro- jection. Cela posé, si l’on désigne par À et À les foyers de cette ellipse, À étant le foyer le plus rapproché de l'origine de la demi-ellipse que l’on a conservée et A° le foyer le plus rap- proché de son extrémité, le point « est représenté par le segment (A, À) ». ÿ. On peut se proposer d'étudier la façon dont sont distri- bués dans l’espace les points d’une droite imaginaire donnée, ou plutôt comment sont distribués les cercles représentatifs de ces points. Trois cercles pris arbitrairement dans l’espace (le sens dans lequel ils sont décrits est évidemment supposé donné) ne peuvent évidemment pas être pris arbitrairement. Leurs projections sur ün plan arbitraire devant être en ligne droite, de ce que j'ai dit dâns le paragraphe précé- dent résultent immédiatement les conséquences suivantes : « Soient trois cercles (de sens bien déterminé) représen- tant trois points en ligne droite, si l’on projette ces cercles sur un plan quelconque, et si l'on désigne respectivement par ee a et a, b et b’, c et c’ les foyers des coniques suivant les- quels se projettent les cercles (ces foyers étant pris dans un ordre convenable), les deux triangles a bd e et a b’ ©’ sont semblables et inversement placés. Réciproquement, si trois cercles jouissent de la propriété précédente par rapport à deux plans de projection, ils repré- sentent trois points en ligne droite, et ils en jouissent par rapport à tout autre plan de projection ». 6. Pour étudier la distribution dans l’espace des points d’une droite imaginaire, appelons g cette droite, et g la droite imaginairement conjuguée. Ces deux droites ne se rencontreront pas en général. La droite, sur laquelle se mesure leur plus courte distance, est réelle. Pour classer les points de la droite g, menons dans l’espace une droite arbitraire D; cetle droite et les droites g et g’ sont les génératrices du premier système d’un hyper- boloïde réel R. Considérons l’ensemble des génératrices du second système de cet hyperboloïde; chacune d'elles rencontre g en un point imaginaire représenté par un cercle réel et l’ensemble de ces cercles forme une surface $. En donnant à la droite D toutes les positions possibles, on obtiendra une infinité de surfaces S, l’ensemble des génératrices circulaires de ces surfaces représentera les points de la droite g. 1. Je n’étudierai ici que le cas particalier où la droite g est une droite isotrope (il en est de même par conséquent de g/). Dans ce cas, la surface S est une cyclide: on peut, en effet, par g et g° faire passer une sphère qui a en outre, en commun avec R, un autre couple de droites isotropes conju- guées h et à. Les cercles représentatifs des points de g donnent un système (G) de sections circulaires de la cyclide; les cercles représentatifs des points de À donnent un autre système (H) de sections circulaires de cette surface. J'appellerai droites focales de la cyclide les droites réelles sur lesquelles se mesurent les plus courtes distances des droites g et g’, het ’. — 914 — 8. Toutes les ‘cyclides, qui correspondent à la droite 9, ont une droite focale commune; leurs focales ont aussi en com- mun les deux droites g et g ; je dirai que de telles surfaces sont des cyclides semi-homofocales. Deux cyclides semi-homofocales se coupent (indépendam- ment de l’ombilicale et des droites g et g’) suivant deux cercles; car, soient D et À les deux droites qui les déter- minent, les hyperboloïdes correspondants ont en commun deux génératrices du second système, qui déterminent deux cercles communs aux surfaces. III à. Considérons, en général, une courbe sphérique K réelle (ou plutôt résultant de l'intersection d’une sphère et d’une surface algébrique dont les équations sont réelles), et une surface réglée réelle R, telle que chacune de ses généra- trices rencontre K en deux points différents. À chaque génératrice rectiligne de KR correspondent deux points & et « de R, que l’on peut représenter par le cercle (æ, «) qui résulte de l'intersection des deux cônes isotropes ayant respectivement pour sommets « et & (1). Le lieu des cercles correspondant ainsi aux différentes génératrices de R est une surface S que l’on peut dire dérivée de la courbe K. Soient S et S’ deux surfaces dérivées de K, au moyen des surfaces réglées R et R'; l'intersection de S et de S' se com- posera d’abord d’un certain nombre de cercles; car la sur- face R et R’ ayant généralement un certain nombre de gé- nératrices communes, chacune des génératrices communes fournit un cercle commun à S et S. Outre ces cercles, la courbe d’intersection complète comprendra encore généra- lement une autre courbe V. Il est facile de voir que suivant chacun des cercles dontje viens de parler, les deux surfaces se coupent suivant un angle constant. (1) Voir dans l’Institut et dans le Bulletin de la Société Philom. (avril 1870), ma note sur l'emploi des imaginaires en géométrie. — 215 — En effet, soit T une génératrice commune à R et R’ et M un point quelconque du cercle correspondant, qui est com- mun à S et à 5’. Le cône isotrope ayant pour sommet le point M coupe la sphère, sur laquelle est située K, suivant un plan passant par T; soient £ et £ les points où ce plan touche respectivement les surfaces R et R'; d’après une pro- priété très-simple que j'ai communiquée déjà depuis long- temps à la Société, M 6 et M £' sont les normales menées par le point M à S et à S’. Quand deux surfaces réglées ont une génératrice commune, tout plan passant par cette droite touche les deux surfaces en deux points qui, lorsque le plan se déplace, déterminent sur la droite une division homographique. Dans le cas actuel, on voit immédiatement que les deux points doubles de cette division sont les points & et « où T s'appuie sur K; d’après une proposition élémentaire bien connue, on en conclut que le rapport anharmonique des quatres points 4,4; f et f est Tonstant. Menons maintenant les droites M &, Mœ', MB et M £'; le rapport anharmonique du faisceau est aussi constant, et, comme les droites M & et M 4’ sont isotropes, il en résulte que l’angle $ M £’ est constant. 6. De la proposition précédente, relative aux surfaces dé- rivées d’une même courbe sphérique, découlent quelques conséquences dignes d'intérêt. Supposons que K soit une biquadratique sphérique, que R soit une surface de second degré et KR’ une quadricuspidale ayant pour base K. La surface dérivée S est alors une anallagmatique ayant K pour focale ; S' la coupe suivant quatre cercles correspon- dant aux quatre génératrices communes à R et R'. On voit immédiatement que le long de chacun de ces cercles les deux surfaces se coupent orthogonalement, En effet, dans ma note sur un problème de géométrie re- latif aux courbes gauches du quatrième ordre insérée dans le Journal de Liouville (1870), j'ai démontré le théorème sui- vant : « Etant donnée une quadricuspidale ayant pour base la courbe K et une génératrice «x! de cette surface (x et +! désignant les points où la génératrice s’appuie sur K), si l’on — 216 — considère en même temps la surface du second ordre qui passe par K et par av, tout plan mené par cette dernière droite touche la quadricuspidale et la surface du second ordre en deux points qui partagent harmoniquement le segment ax. » On en déduit immédiatement que l’angle ax’ est droit. L’intersection de S et de S’ est complétée par une des lignes de courbure de &. On a donc la proposition suivante : « Étant donnée une anallagmatique ayant pour focale la biquadratique sphérique K, toute surface dérivée de K, au moyen d’une quadricuspidale ayant pour base K, coupe l’a- nallagmatique suivant une des lignes de courbure de cette surface et suivant quatre cercles; le long de ces quatre cercles, les deux surfaces se coupent orthogonalement. » M. William Roberts avait déjà donné ce théorème pour les surfaces du second ordre ; la surface dérivée de la qua- dricuspidale est, dans ce cas particulier, le lieu des généra- trices circulaires d’un système de surfaces homofocales, dont les plans passent par leur centre commun. 7. Considérons dans l’espace une droite isotrope g et la droite isotrope g', qui lui est imaginairement conjuguée. Ces deux droites sont situées sur une mème sphère 2 qu’elles déter- minent compléternent. Soient S et S' deux surfaces quelconques dérivées de g/, elles jouiront des propriétés établies précédemment ; il est facile de voir en outre que leur intersection complète se com- pose des cercles dont j'ai parlé. On peut donc énoncer la proposition suivante : ” « Soient deux surfaces quelconques dérivées d’une droite isotrope, ces surfaces se coupent suivant un certain nombre de cercles.et le long de chacun de ces cercles elles se cou- pent suivant un angle constant. » 8. Soit D la droite réelle sur laquelle se mesure la plus courte distance des droites g et g'; si l’on donne à la figure un mouvement de rotation quelconque autour de D, get g restent immobiles. On en conclut que, si S désigne une surface dérivée de g, et si on la fait tourner autour de D de façon à lui faire occuper la position S,, S, estaussi une surface dérivée de g. — 917 — D'où la proposition suivante : « Étant donnée une surface quelconque S dérivée des droites isotropes conjuguées g et g’, si on la fait tourner, d’un angle quelconque, autour de la droite réelle D sur laquelle se mesure la plus courte distance de g et g°, dans la nouvelle position la surface coupera la surface primitive suivant un certain nombre de cercles et le long de chacun de ces cercles les surfaces se couperont suivant un angle constant. » Il est à remarquer que la droite D passe par le centre de la sphère 2 dont l'équation est réelle, mais qui n’est ja- mais réelle. 9. Ce qui précède donne une solution (renfermant une fonction arbitraire) du problème suivant : Trouver une surface telle que, si on la fait tourner au- tour d’une droite fixe, la surface dans sa nouvelle position coupe la surface primitive sous un angle constant, quelle que soit la grandeur de la rotation effectuée. Il est bien clair que la grandeur de l’angle varie avec la grandeur de la rotation et que la courbe d’intersection peut se composer de plusieurs courbes séparées; l’angle d’inter- section variant d’une courbe à l’autre, mais demeurant le même le long de chacune d'elles. Pour éviter les circonlocutions, lorsqu'une droite jouira par rapport à une surface de la propriété que je viens d’é- noncer, je dirai, dans les paragraphes qui suivent, que la droite est un axe de rotation de la surface. Nous avons obtenu une classe de surface ayant un axe de rotation ; il est facile d’en trouver une seconde. En effet, soient tracés dans un plan un cercle C et une courbe arbitraire A. Chaque tangente à À rencontre C en deux points &« et « dont l’ensemble est représenté par le cercie (œ, «’); les divers cercles qui correspondent à toutes les tangentes que l’on peut mener à A, forment une sur- face B. Les cercles dont je viens de parler constituent un des systèmes de lignes de courbure de B. II est facile d’ob- tenir l'autre; menons, en effet, par C une sphère arbitraire, la développable circonserite à cette sphère et à A touchera la sphère suivant une ligne de courbure de B; et en faisant — 218 — varier le rayon de la sphère, on obtiendra toutes les lignes de courbure du second système. Une surface telle que B pourrait être désignée sous le nom de sphéro-cyclide, un de ses systèmes de lignes de cour- bure se composant de cercles et l’autre de Courbe sphériques. J’appellerai cercle directeur de la surface le cercle CG, et axe de cette surface la droite menée par le centre de ce cercle perpendiculairement à son plan. La Sphéro- cyclide jouit d’une des propriétés de la cyclide que j'ai mentionnées plus haut; si on la coupe par une sphère, on peut toujours faire passer un cône par la courbe d’intersection, le sommet de ce cône est sur l’axe; si, le centre de la sphère restant fixe, son rayon varie, le cône qui passe par Ja courbe d'intersection ne varie pas de forme et se déplace parallèlement à lui-même, son sommet glissant sur l’axe. 10. On voit immédiatement que deux sphéro-cyclides ayant même cercle directeur se coupent suivant un certain nombre de cercles; le long de chacun de ces cercles, elles se cou- pent suivant le même angle; ce que l’on peut voir par une démonstration directe, ou en remarquant que chacun des cercles est une ligne de courbure pour les deux sar- faces. En particulier, si l’on fait tourner une sphéro-cyclide autour de son axe, la surface obtenue après la rotation sera une sphéro-cyclide ayant même cercle directeur que la première ; on peut donc dire que « L’axe d’une sphéro-cyclide est un axe de rotation de cette surface. » On a ainsi une nouvelle famille de surfaces, dont ie tion renferme une fonction arbitraire, et qui possède un axe de rotation. 11. La cyclide, en particulier, appartient à la fois aux deux familles de surfaces dont je viens de parler. De ce que j'ai dit plus haut, on déduit immédiatement les conséquences suivantes : « 1° Deux cyclides semi-homofocales se coupent suivant deux cercles et, le long de chacun de ces cercles, elles se coupent suivant un angle constant. » — 919 — « 2° Une cyclide a quatre axes de rotation; ce sont ses deux axes et ses deux droites focales. » Séance du 11 Novembre 1871. PRÉSIDENCE DE M. VALLÈS. M. DE Luynes s'excuse sur l’état de sa santé de ne pouvoir assister à la séance. M. Tissor demande à être inscrit parmi les membres hono- raires. ; Le ministère de l’Instruction publique invite la Société à faire retirer les suites de l’ouvrage intitulé : Dion Cassius. M. Jorerr fait une communication sur le grouin du Hérisson et la queue de l’Ateles Paniscus considérés comme organes tac- tiles. (Voy. p. 220.) M. LE PRÉSIDENT annonce à la Société qu’elle aura à voter dans la prochaine séance sur la liste de candidats proposés pour une place vacante dans la troisième section ; le rapport a été fait il y a déjà un certain temps par M. Bureau, mais les complications survenues l’année dernière ont forcé d’ajourner cette nomination. Il invite en même temps les trois sections à se rassembler pour présenter des listes de candidats. La séance est levée à 9 heures #. L'un des Vice-Secrétaires, L. VAILLANT. — 220 — Sur le grouin du Hérisson et la queue d'un Singe du nou- veau continent (Ateles Paniscus) considérés comme organes du toucher, par M. Jobert. À. Grouin du Hérisson. — 11 y à quinze jours j'avais Fhon- neur de communiquer à la Société une série de recherches sur le Grouin du Pourceau. F’avais pu poursuivre ces inves- tigations sur le museau de la Taupe, mais un travail récent ayant paru en Allemagne sur ce sujet, je n’ai pas à m'oc- cuper davantage de ces recherches. — L'auteur allemand a omis d'étudier les lèvres de la Taupe vulgaire, il y a cependant, dans ces organes, une grande richesse de nerfs et des plexus très-intéressants. Des corpuscules hyalins ana- logues à ceux que l’on observe dans la cornée y abondent, soit isolés, soit en bouquet. Ayant eu à ma disposition notre Hérisson commun, j'ai cherché à comparer la struc- ture de son grouin avec celle du grouin de la Taupe. L’épiderme est très-fortement pigmenté et on observe, dans la couche profonde, des corpuscules étoilés dont les prolongements cheminent entre les cellules de l'épiderme. L'observation est rendue facile, car ces corps étoilés et leurs prolongements sont très-fortement pigmentés. Dans le tissu cellulaire sous-cutané se trouvent des glandes tubuleuses enroulées, dont les conduits viennent déboucher au dehors suivant le mode ordinaire observé pour les glandes de la sueur. Ces glandes sont rares; sur une coupe longue d'environ un + centimètre je n’ai pu constater que à conduits glandu- laires. Au milieu du derme l'emploi de l'acide osmique et le chlorure d’or met en évidence un plexus nerveux très-riche, dont les nerfs viennent se terminer dans les enfoncements inter-papillaires sous forme de petites corpuscules hyalins, de diamètres variant depuis 0,017 jusqu'à 0,027 de milli- mètre. Le chlorure d’or colore vivement en noir le centre de ces corpuscules comme il le fait dans les corpuscules de Pacini. Observés à un très-fort grossissement, ces petits corpus- — 221 — \ cules paraissent formés de couches conjonctives juxta- posées. Outre ce mode de terminaison, on peut constater que des nerfs à moelle montent dans certaines papilles accompa- gnant les vaisseaux et s’y perdent. Je n’ai pu constater la communication entre les corps étoilés de l’épiderme et les nerfs. Cette disposition rappelle donc celle observée outre-Rhin dans le grouin de la Taupe, mais cependant elle est loin d’être identique. Il. Queue prenante de l’Ateles Paniseus. — Jai voulu également chercher si la queue prenante d’un Singe, organe dont l'animal, comme on le sait, se sert avec une merveil- leuse dextérité, offrait des dispositions analogues à celles que l’on rencontre dans les doigts. M. Broca ayant mis à ma disposition la queue et la peau des doigts d’un Ateles paniseus, j'ai pu m’assurer qu’il existe une analogie complète entre la structure de la peau de ces deux organes. L’épiderme est très-épais, très-pigmenté dans la couche de Malpighi, le derme est très-riche en éléments élastiques. Dans le tissu cellulaire sous-cutané on voit des glandes sudoripares en abondance logées comme dans la main au milieu des aréoles graisseuses. Dans la couche superficielle de cette zone on voit dans les doigts des corpuscules de Pacini. Ils sont bien moins abon- dants que chez les autres Singes et chez les Ratons et rela- tivement petits. Dans une coupe faite au travers du derme de la queue, à environ 12 centimètres de l'extrémité de l'organe, j'ai con- staté 4 corpuscules de Pacini dans l'étendue de 1 centimètre à peu près; ils étaient coupés en travers ; leurs couches conjonctives étaient au nombre de 22 à 27, fortement plissées par l’action prolongée de l'alcool. Le carmin y déceluit la présence de noyaux; le bulbe central était très-apparent. Je n’ai pas obtenu de corpuscules vus dans le sens longi- tudinal ; il existe donc chez ces animaux une analogie de structure entre la main et cet organe, comme du reste on pouvait le prévoir par l'observation de l’animal vivant. Cette étude a pu être complétée par celle de la peau des doigts d’un Lémurien de Madagascar, mise à ma disposition — 9922 — par M. Alphonse Edwards. Cet animal, dont la pulpe des doigts est spatulée, ne possède pas de corpuscules de Pacini, ou du moins je n’ai pas eu la bonne fortune d’en rencon- trer. Les papilles dermiques sont petites. Les glandes sudo- ripares sont au contraire en très-grand nombre. Une seule fois, et après une centaine de coupes faites au travers de la pulpe d’un doigt comprenant l’épiderme, le derme et le tissu cellulaire sous-cutané, j'ai rencontré, logé dans une papille, un corpuscule de Krause; jamais au milieu des aréoles ni dans le derme, je n’ai observé de corpuscules de Pacini. Séance du 25 novembre 1871. RÉSIDENCE DE M. DE LUYNES. La correspondance manuscrite contient : 4° Une lettre de M. A. GAupry, demandant à passer au rang des membres honoraires; 20 Une lettre de M. DE CaLiGny, destinée à la publication. (Voy. p. 223.) M. Van TrecHEM fait une communication sur la nature morpho- logique de l’ovule. M. Bureau demande s’il existe un rapport entre la disposition des feuilles et l'orientation des embryons. ii M. Van TIEGHEM répond qu'il n’y a aucun rapport; il ne sau- rait émettre même une hypothèse sur l'explication de ces torsions dont il a constaté l'existence. La 3° section présente, comme candidats, MM. de Seynes et Van Tieghem. Le nombre des membres votants étant moïndre de 390, l'élection est remise à la prochaine séance. M. VAILLANT fait une communication sur l'anatomie de l’Onci- dium celticum. (Voy. p. 225.) M. Mannueim présente une démonstration géométrique d’un théorème de M. O. Bonnet. (Voy. p. 228.) À une question de M. Dausse, M. Vaiilant répond que l'Onci- dium ne nage pas, mais rampe à la facon des Limaces. Il rap- — 9935 — pelle, à ce propos que les Gastéropodes marchent de deux façons : 1° comme les Limaces par zones antéro-postérieures, - parallèles, dues à des raccourcissements dans le sens de la longueur; 20 comme les Cyclostômes en divisant leur pied en deux parties égales par un sillon longitudinal, et en déplaçant successivement chacune de ces parties, comme deux pieds, pour ainsi dire. Les Lymnées, qui flottent renversées à la surface de l’eau, pro- gressent vraisemblablement par une sorte de natation due à la succession des renflements latéraux du pied, qui déterminent une sorte d’ondulation : elles sont soutenues flotiantes par l'air que contient leurs poumons. M. HATON DE LA GOUPILLIÈRE, ALPH. MiLNE-Enwanps et Tissor sont nommés membres honoraires. M. Paur BERT communique des faits relatifs à la visibilité des rayons lumineux par les animaux. (Voy. p. 230.) La séance est levée à 10 heures. Le Secrétaire, Pauz BFRT. M. de Caligny a communiqué dans cette séance un moyen de simplifier la marche automatique de son nouveau système d’écluses de navigation pendant le remplissage du sas. Il 2 vérifié en grand, par des expériences faites à l’écluse de l’Aubois, que le tube d'introduction de l’eau d’amont fonctionne de lui-même d’une manière analogue à celle dont fonctionne de lui-même le tube d'évacuation quand l’écluse se vide, Il y avait bien un moyen très-simple de faire lever de lui-mêmé le tube destiné à introduire de l’eau du bief inférieur quand l’écluse se remplit. Mais pour faire redes- cendre ce tube sans le secours de l’éclusier, il fallait, ou lais- ser retourner au bief d’aval une partie de l’eau qu'on en avait tirée afin d'obtenir une succion suffisante pour faire baisser le tube de lui-même, ou ajouter au système une mo- dification qui, en le compliquant d’ailleurs, pouvait man- quer un peu de précision à cause des mouvements de l’eau dans lécluse. — 224 — M. de Caligny a trouvé un moyen d’obvier à cet inconvé- nient. Supposons, pour expliquer le principe de ce moyen, qu’une équerre, mobile autour d’un axe disposé à son angle, porte deux poids égaux à chacune de ses extrémités. Si l’une des branches de cette équerre est horizontale, le poids qui est à son extrémité tendra à agir avec lemaximum de longueur du bras de levier. L'autre branche supposée d’une longueur égale à celle de la première étant alors verticale, le bras de levier du poids qu’elle porte à son extrémité sera nul. Il est clair que si la branche supposée en ce moment horizontale est abandonnée à elle-même, elle soulèvera l’autre branche, le bras de levier du poids qui descend diminuant, tandis que le bras de levier du poids qui monte augmente. S'il n’y avait ni frottement, ni résistance passive quelconque, les poids étant supposés égaux, la branche qui était d'abord horizontale de- viendrait verticale, et celle qui était d’abord verticale devien- drait horizontale, parce que le travail moteur du poids des- cendant serait, en définitive, égal au travail résistant du poids qui s’élèverait. Si, pendant l’époque du remplissage, l'axe de l’équerre dont il s’agit est réuni à l’axe du balancier du tube au moyen d'un embrayage, il suffira, pour faire descendre ce tube, de lâcher un. déclie, ce qui pourra se faire en perdant une très- petite quantité de l’eau rentrée dans l’écluse qui viendra frap- per une palette disposée à l’extrémité inférieure d’un levier vertical. L'eau dont il s’agit ne pourra sortir qu’en exerçant une succion à l'extrémité inférieure du tube qu'il s'agit de faire descendre ; par conséquent il ne sera pas nécessaire que le poids qui doit le faire descendre soit aussi fort que le poids de l’autre extrémité de l’équerre; de sorte que ce dernier poids étant sensiblement plus fort que le premier, quand il s'agira de relever le tube en temps utile, il n’y aura qu'à abandonner le système à lui-même, en vertu de la baisse de l’eau dans ce tube, comme cela a été expliqué dans d’au- tres communications faites depuis longtemps à la So- ciété. C’est seulement pour bien faire comprendre le principe qu'on a supposé que les deux bras de levier étaient coudés à angle droit, comme une équerre. L'expérience montrera — 995 — non-seulement quel est l’angle le plus convenable, mais il est même probable qu’il vaudra mieux, quant au bras de levier qui doit soulever le tube, conserver une forme ana- logue à ce qui existe et disposer, à l'extrémité de ce bras de levier, une sorte de chaîne à la Poncelet, afin de régler aussi bien le travail de ce bras de levier, en lui conservant une longueur suffisante, pour qu'il soit plus commode d’o- pérer la première mise en train. Les portes de l’écluse de l’Aubois ayant été remplacées par des portes neuves métalliques, il va devenir plus facile de faire des expériences précises sur les divers effets de l’ap- pareil. Sur l'habitat et les mœurs de l'Oncidium celticum, Cuv. par M. Léon Vaillant. Cuvier est le premier naturaliste qui ait signalé la pré- sence sur nos côtes du Mollusque gastéropode pulmoné, qu'il a désigné sous le nom d'Oncidium celiicum, apparte- nant à un genre dont les espèces, peu nombreuses, parais- sajent propres aux régions tropicales ; il se borne d’ailleurs à une simple mention dans son Règne animal, indiquant seulement en note que, parmi les espèces tuberculeuses, il s’en trouve une qui habite les côtes de Bretagne. En 1828, MM. Audouin et Milne-Edwards retrouvèrent .de nou- veau ce Mollusque dans le port Solidor. La description de ces auteurs est plus complète; ils donnent avec soin la cou- leur et l'aspect général, mais l'indication de la loealité est surtout d'une exactitude extrême, et c’est faute peut-être de l'avoir lue avec assez d'attention si j'ai, pendant longtemps, cherché en vain ce curieux animal que les zoologistes du pays n'avaient pas non plus su retrouver. Un des rensei- gnements, il est vrai, m'avait longtemps arrèté, c’est l'indi- cation donnée par MM. Audouin et Edwards d'un chemin chartier, dans lequel se rencontraient surtout ces animaux, Extrait de Z’Institul, 17e section, 1871. 15 —_ 996 — chemin que j'avais en vain demandé aux habitants du pays. Depuis, en relisant la description, J'ai reconnu que cette « espèce de chemin creux dont les deux côtés, taillés à pic, « s'élèvent de plusieurs pieds, » n’est autre chose qu'une brèche naturelle due à l'enlèvement d’un filon de diorite, traversant les gueiss, enlèvement soit fait de main d'homme, soit résultat des phénomènes naturels, seconde hypothèse plus probable, si on songe que, sur toute la côte, on peut trouver des faits analogues, partout le diorite ayant été enlevé par l’action des eaux, en laissant au milieu des gneiss et des granits ces grottes, ces couloirs pittoresques, bien connus de tous ceux qui parcourent ces pays. Gette tranchée, sans doute plus fréquentée autrelois, avait peut- être un nom particulier, mais n’est plus connue aujour- d’hui. | Depuis cette époque, l'Oncidium ceiticum n'a plus été signalé en France (1), mais en Angleterre, différents obser- vateurs, énumérés par M. Jeffreys, l'ont décrit. Il est remar- quable que c’est en Cornouailles et à l'extrémité sud-ouest du Devonshire qu'on l’a rencontré, c’est-à-dire, comme en Bretagne, sur les terrains granitiques et de transition. C’est au mois d'octobre 1870 que j'ai, pour la première fois, eu l’occasion de voir cet animal dans une petite anse au sud de la Briantais, vers l'embouchure de la Rance, plus haut que le port Solidor ; j’eus depuis de grandes difficultés à le trouver de nouveau avant d’avoir, et par le calcul des hauteurs des marées et par l’étude des mœurs spéciales de ce Mollusque, pu déterminer avec précision les conditions dans lesquelles on peut le rencontrer. Aujourd'hui, après les avoir à plusieurs reprises expérimentées, je crois pou- voir présenter avec confiance les faits suivants qui permet- tront, j'espère, de trouver dorénavant l’Oncidium celticum avec certitude dans ces localités. Comme l'ont très-bien fait remarquer MM. Audouin et (1) M. Fischer m'’assure que, dans un catalogue, publié par M. Crouan, de Brest, comme suite à celui de M. Taslé, sur le Mollusques des côtes du Morbihan, un Oncidium, peut-être la même espèce, se trouve signalé. ML Milne Edwards, c’est dans des points qui découvrent à chaque marée que se trouve ce Mollusque, dont la respira- tion est, en grande partie du moins, aérienne. L'extension en hauteur n’est guère de plus de À mètre à 1,50, le point précis peut être indiqué comme correspondant à la partie supérieure de la seconde zone littorale, au niveau où se rencontre en abondance le Fucodium nodosum, environ de 6 mètres à 7,5 au-dessus du zéro des cartes marines, d’après l’Annuaire des marées de M. Gaussin; c’est assez exactement le niveau moyen de la mer pour cette losalité. Quant à lextension en superficie, tout ce que je puis en dire, c’est que j'ai observé l’Oncidium depuis la Briantais jusqu'au port Solidor, distance de plus de 8 kilomètres ; existe-t-il plus haut en remontant la Rance ou sur la rive gauche de cette rivière, c'est ce que je ne saurais dire; quant à ce qui est de sa présence, plus près de la grande mer, je me crois en mesure d'affirmer qu'il ne sy ren- contre pas, soit qu'il évite la trop grande agitation de l'eau, soit plutôt que les conditions d'existence qu’il recherche n'y soient pas réalisées. En effet, il s’en faut que sur l’espace que je viens d’in- diquer, ce Mollusque se trouve également partout, il faut le chercher là seulement où se rencontre cette vase grisâtre si recherchée en agriculture, sous le nom de tangue et dont il fait sa nourriture, son estomac en étant toujours rempli. Mais ce qui me paraît expliquer surtout la rareté de cet animal, ce sont ses mœurs singulières, dont on me parait jusqu'ici s'être fait une idée très-imparfaite. Pendant tout le temps de la mer haute, où le niveau qu'il habite est recouvert, ce Mollusque ne sort pas des fentes qui lui ser- vent de retraite, ce n’est même pas au moment où ce niveau découvre qu'on le voit apparaître, mais bien une heure plus tard environ; pendant un laps de temps que je crois pouvoir évaluer à deux heures ou deux heures et de- mie, il rampe çà et là sur les rochers; à ce moment, il est assez abondant pour qu’il me soit arrivé d’en ramasser plus de cinquante individus en une fois. Plus tard, bien que le niveau soit toujours à découvert, ces Mollusques deviennent rares et finissent par disparaitre. — 298 — Comme on le voit l'Oncidium celticum, quoique abondant en réalité, ne se rencontre que dans des circonstances assez particulières pour qu’elles expliquent fort bien les difficultés qu'ont éprouvé dans sa recherche un bon nombre de zoologistes. Un heureux hasard m'ayant mis à même de le trouver maintenant en grande abondance, j'ai entrepris sur lui une série de recherches anatomiques, dont j'espère pou- voir successivement exposer à la Société les principaux résultats. Démonstration géométrique d'un théorème de M. O. Bonnet, par M. Mannheim. Dans mon étude sur le déplacement d’une figure de forme invariable, j'ai énoncé le théorème suivant, qui m'a été si- onalé par M. O. Bonnet. Lorsque, à partir d'un point À, on prend sur une surface (A) des courbes ayant entre elles un contact de l’ordre n, les normalies (1) qui ont ces courbes pour directrices ont entre elles un contact de l'ordre n + 1 aux cenires de courbure prin- cipaux Situés sur la normale À en À, à la surface (A). La démonstration géométrique de ce théorème est très- simple comme je vais le faire voir. Considérons sur (A)des courbes passant simplement par le point a : en vertu d’un théorème de Monge, les normalies qui ont ces courbes pour directrices sonttangentes entre elles aux centres de courbure principaux &, et &, situés sur la normale À issue du point a. Supposons maintenant que les courbes tracées sur À pas- santtoujours en & contiennent en outre un point b. Les nor- malies correspondantes contiendront toutes, outre [a normale (i) j'appelle ñormalie à une surface le lieu des normales à une surface issues des points d’une ligne tracée sur cette surface. — 9229 — À, la normale B issue du point b. Tout plan sécant mené par l’un des centres de courbure principaux &4,, coupera ces normalies suivant des courbes tangentes entre elles au point æ,, et passant toutes par le point où le plan sécant coupe B. Lorsque bd est infiniment voisin de &, ce point de rencontre est infiniment voisin de 4,, c’est-à-dire que ces courbes sont alors osculatrices entre elles. Le plan sécant mené par , étant arbitraire nous pouvons dire aussi qu'en ce point les normalies sont osculatrices entre elles. Ceci est vrai pour l’autre centre de courbure «,. Nous pouvons donc dire : Lorsque des courbes tracées sur une surface (À) sont tan- gentes entre elles en un point À, les normales dont elles sont les directrices sont osculatrices entre elles aux centres de cour- bure principaux situés sur la normale À. Partant de ce résultat et supposant que les courbes directrices ont en outre un nouveau point commun infini- ment voisin, c’est-à-dire qu’elles sont osculatrices, on verra de même que toutes les sections faites dans les nor- malies correspondantes par des plans passant par les centres de courbure 4, ou &,, ont en commun quatre points infi- niment voisins, c’est-à-dire un point de plus que le nombre des points communs aux courbes directrices. Cette démonstration s'étend de la même manière au cas où les courbes directrices ont en commun un nombre quel- conque de points infiniment voisins ; le théorème de M. Bon- net se trouve démontré. La marche que je viens de suivre permet de généraliser le théorème suivant : Deux surfaces gauches qui ont une génératrice commune se touchent en deux points de cette droite; on est alors con- duit à ce théorème : Lorsque deux surfaces gauches ont le long d’une génératrice un contact de l'ordre n, il y a deux points de cette droite pour lesquels le contact est de l’ordre n +1. Comme cas particulier on a le théorème suivant que M. de la Gournerie a donné dans son Traité de géométrie descripuve : Quand deux surfaces gauches se raccordent le long d'une génératrice, elles se coupent, en général, suivant une courbe qui rencontre la droite de contact en deux points; les surfaces sont osculatrices en ces points. — 950 — Sur la visibilité des divers rayons lumineux par les animaux inférieurs, par M. Paul Bert. Mes recherches concernant la visibilité des diverses régions du spectre par les Daphnies ont été critiquées. On m'a reproché d’avoir choisi des animaux aquatiques, le verre et l'eau interposés sur le trajet de la lumière devant arrêter les rayons ultra-rouges. Sans entrer dans une discussion théo- rique, j'ai préféré recourir à d’autres animaux, ce qui n'était point facile, puisqu'il me fallait agir, pour motiver mes généralisations, sur des êtres fort éloignés de l'Homme et qui donnassent des signes évidents de la sensation Iumi- neuse. De jeunes Épéires, nouvellement écloses, m'ont permis de répéter mes expériences, sans interposer même un verre entre elles et la source lumineuse. Or, j'ai constaté que ces petites Araignées, comme les Daphnies, voient toute l’étendue du spectre pour nous lumi- neux,et ne voient point l’ultra-rouge. Mes généralisations conservent donc leur caractère de vraisemblance. Mais les Épéires m'ont fait faire en outre une constatation curieuse. En efïet, elles avaient évidemment peu de prédi- lection pour le rouge spectral; elles lui préféraient de beau- coup le jaune et surtout le vert : cependant, entre le rouge et l'obscurité, elles choisissaient le rouge. Je les mis alors en expérience en employant des verres colorés. Je commençai par constater que si elles allaient à une douce lumière, elles redoutaient son éclat trop vif. Entre les rayons directs du soleil et l'abri d’une feuille de papier, elles se mettaient derrière celle-ci. Je constatai aussi qu'entre le verre rouge et l'obscurité, elles allaient au rouge; entre, le verre rouge et un verre bleu fort riche de ton, mais très-épais, elles choisissaient sans hésiter le bleu. Une série d'expériences faciles m'a permis de classer ainsi que suit l’ordre de leurs préférences : bleu, vert, jaune, rouge. Les Daphnies m'ont donné des résultats analogues. Elles — 931 — préfèrent également une douce lumière à une lumière écla- tante, et à la lumière diffuse du jour, elles ont choisi les verres de couleur dans l’ordre suivant : bleu clair, bleu foncé, violet, jaune, vert, orangé, rouge. Pour moi, la clarté de ces verres se classerait ainsi en ordre décroissant : jaune, rouge, orangé, bleu clair, vert, violet, bleu foncé. Le rouge donne une lumière éclatante, fatiguante même à la lumière diffuse. D'autre part, en visitant les châssis vitrés de verres de couleur sous lesquels j'élève des plantes, et qui ne reçoivent jamais les rayons solaires directs, j'ai plusieurs fois trouvé des Cloportes et des Limaces grises : ces animaux étaient toujours dans le châssis obscur ou dans le châssis vitré en rouge. Tout ceci semble indiquer que les animaux inférieurs sont comparables aux Hommes atteints de daltonisme. Comme eux, ils voient à peine la région rouge du spectre ; comme eux, ils préfèrent aux autres la couleur bleue. Il est bon de rappeler en terminant que chez tous les Hommes les régions latérales de la rétine paraissent se comporter comme la région de la vision distincte chez les daltoniens. On en est amené à se demander si l’état de notre vision normale n’est pas dû à l'existence de la tache jaune de la ré- tine, lieu de la vision distincte, qui, en raison de son pigment, absorbe surtout le bleu. Il serait curieux d'examiner cette tache chez les daltoniens bien francs. On sait, du reste, qu’elle n'existe que chez l'Homme et les Singes vrais. Il y a évidemment là matière à un grand nombre d'expériences sur les Reptiles, les Poissons, et les animaux inférieurs. Je dirai en outre qu'il faut, ce me semble, renoncer à l'expression si usitée d'animaux lucifuges. Je n'ai pas encore trouvé de vrais lucifuges; tous recherchent la lumière, mais avec un très-faible degré d'intensité, et ne la redoutent que quand ce degré est dépassé. Ainsi, des Limaces grises à. lAigle, s'établit une série dans laquelle nous prenons place, et dans laquelle l'œil des animaux supporte de plus en plus la lumière. — 932 — Séance du 9 décembre 1871. PRÉSIDENCE DE M. DE LUYNES. La correspondance manuscrite comprend une lettre de M. Louis LarTEr, exposant que ses longues absences de Paris ne lui per- mettant pas d'assister régulièrement aux séances de la Société, il se voit obligé de donner sa démission de membre titulaire. Cette démission est acceptée, et la Société décide de nommer M. Louis Lartet membre correspondant. M. LaGuErRE fait une communication sur quelques propriétés des nombres algébriques. (Voy. p. 241.) M. GrANDIDIER expose les résultats de ses voyages scientifiques à Madagascar. (Voy. p. 255.) Répondant à une question de M. Bert, M. Grandidier déclare qu'il croit qu'une des espèces de Zébu qui vivent à Madagascar est originaire de cette île. : M. BerTranp lit une note sur la structure des feuilles dans la famille des Conifères. (Voy. p. 245.) La Société se forme en comité secret pour entendre les rapports de la re et 3° section. La ire section présente ex œquo MM. Collignon, Darboux, Maurice Lévy. Liste des travaux scientifiques de M. Édouard Collignon, ingénieur des ponts et chaussées, répétiteur à l’École polytechnique. 1856. Le Comté de Lincoln, études sur l’agriculture anglaise (Annales des ponts et chaussées.) — (Médaille d’or de 300 fr.) 1860. Formules générales pour les ponts métalliques, à poutre droite reposant sur plusieurs appuis. 1860. Éssai sur la théorie des parallèles. Ecrit en 1861, publié en 1865 dans le Journal de P École poly- technique. Mémoire sur les cartes géographiques. (Admis, en 1865, dans le Recueil des savants étrangers.) — 9233 — 1864. Théorie des poutres à treillis et des poutres américaines. (Annales des ponts et chaussées.) — (Médaille d'or de 300 fr.) 1866. Second Mémoire sur les cartes, présenté à l’Institut. (Brülé en 1871 dans les papiers de M. Bertrand.) 1866. Note sur un appareil à équibre indifférent. (Appareil Navellier.) — (Annales des ponts et chaussées.) 1866. Triangle pour représenter les moments d'inertie d’un solide. (Communication à la Société philomathique.) 1866. Les chemins de fer d'Autriche, recherche sur les pentes. (Annales des mines.) 1867. En collaboration avec MM. Combes et Phillips. (Rapport sur les progrès de la mécanique appliquée.) 1868. Les chemins de fer russes, 29 édition, 1 ol, in-4° avec atlas (Dunod). 1868. Cours élémentaire de mécanique, 4 vol., petit in-8° (Hachette), 1re p. cinématique. 1869, 2 p. statistique. 1869. Cours de résistance des matériaux, 1 vol, in-8° (Dunod). 1870. Cours d’hydraulique, 4 vol. in-8° (Dunod). 1871. Traité complet de mécanique (Hachette). Ce Traité aura 4 voluines, savoir : Cinématique, Statique, Dynamique, Mécani- que analytique. La HétcHon en est terminée ; le 1° vol. est sous presse. Depuis 1866, en collaboration avec MM. Phillips et Kretz, édi- tion du cours de mécanique d'Edmond Roux. Statique 1869; Dy- namique, sous presse ; Théorie de la chaleur, à publier. Liste des travaux scientifiques de M. G. Darboux, professeur au Lycée Saint-Louis. Sur les sections du tore. (Nouvelles annales de mathématiques, avril 1864.) Note sur l'intersection d’une sphère et d’une surface du second degré. (Nouvelles annales de mathématiques, mai 1864.) Remarques sur la théorie des surfaces orthogonales. (Comptes rendus, 1% août 1864.) L Recherches sur les surfaces orthogonales. (Annales de l’École normale, t. II, 1865.) Sur les surfaces orthogonales. (Annales de l'École normale, t. II, 1866.) — 934 — Note sur une classe de courbes du 4° ordre et sur l’addition des fonctions elliptiques. (Annales de l’Ecole normale, IV, 1868.) Sur la représentation sphérique des surfaces. (Comptes rendus, 1er février 1869.) Sur la série de Laplace. (Comptes rendus, 8 février 1869.) Sur un mode de transformation des figures et son application à la construction de la surface du deuxième ordre déterminée par 9 points. (Annales de l'École normale, t. VI, 1869, et Bulletin de la Société philomathique, 29 avril 1868.) Mémoire sur une classe de courbes et de surfaces. (Comptes rendus, 7 juin 1868, t. LXVIIT, p. 1311.) Sur les systèmes de surfaces orthogonales. (Comptes rendus, t. LXVII, p. 1108, 30 novembre 1868.) Sur les caractéristiques des systèmes de coniques et de surfaces du second ordre. (Comptes rendus, t. LXVII, 1868.) Sur la formule d’approximation de Newton. (Nouvelles annales de mathématiques, 1869.) Sur une nouvelle série de systèmes orthogonaux nano (Comptes rendus, t. LXIX, p. 392.) Sur les équations aux dérivées partielles. (Comptes rendus, t. LXX, p. 675 et 746.) “se Sur les équations aux dérivées partielles. (Annales de PEcole normale, t. VII, 1870.) Sur la surface des centres de courbure d’une surface algébri- que. (Comptes rendus, t. LXX, p. 1329.) Sur les polygones inscrits et circonscrits à l’ellipsoïde. (Société philomathique, 23 avril 1870.) Sur les systèmes linéaires de coniques et de surfaces du second ordre. (Bulletin des sciences mathématiques, novembre 1870.) Sur une surface du cinquième ordre et la représentation sur le plan. (Bulletin des sciences mathématiques, t. IE, février 1874.) Sur des théorèmes d’'Ivory et de Jacobi, relatifs aux surfaces homofocales. (Présenté, le 12 janvier 4872, à la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux.) Sur la représentation des surfaces algébriques. (Bulletin des sciences mathématiques, t. Il, mai 1871.) Liste des travaux scientifiques de M. Maurice Lévy, ingénieur des ponts et chaussées, ancien répétiteur à l'Ecole polytechnique, doc- teur ès-sciences. GÉOMÉTRIE. Sur une transformation des coordonnés curvilignes orthogo- nales et sur les coordonnées curvilignes, comprenant une famille — 9235 — quelconque de surfaces de second ordre. — Thèse pour le doc- torat, soutenue devant la Faculté des sciences de Paris, le 21 février 1867. Mémoire sur les coordonnées curvilignes, inséré au Journal de PEcole polytechnique, cahier XIIT. GÉOMÉTRIE DESCRIPTIVE, Sur un système particulier de ponts biais. — Comptes rendus de l’Académie des sciences, du 29 novembre 1869. HYDRODYNAMIQUE. Théorie d’un courant liquide à filets rectilignes et parallèles. — Annales des ponts et chaussées, 2e livraison 1867. — Mémoire ayant obtenu une médaille d’or de 300 fr. Essai théorique et appliqué sur les mouvements des liquides. — Thèse pour le doctorat, soutenue devant la Faculté des sciences de Paris, le 22 février 1867. Mémoire sur l’hydrodynamique des liquides homogènes et par- ticulièrement sur leur écoulement rectiligne et permanent, — mémoire dont l'insertion au Recueil des savants étrangers a été votée dans la séance de l’Académie des sciences, du 8 mars 1867. Mémoire sur les équations générales des mouvements intérieurs des corps solides ductiles au-delà des limites où l’élasticité pour- rait les ramener à leur premier état. — Comptes rendus de PAcadémie des sciences, du 20 juin 1870. -- Ce Mémoire paraîtra au prochain volume du Recueil des savants étrangers, où son insertion a été ordonnée par l’Académie, dans sa séance du 10 juillet 1871. — Des extraits en ont été publiés, sur linvitation de M. de Saint-Venant, dans les dernières livraisons du Journal de Mathématiques pures et appliquées. Sur un système très-simple de vanne à débit constant sous pression variable. — Comptes rendus de l’Académie des sciences, du 29 novembre 1869. RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX. Essai sur une théorie rationnelle de l’équibre des.terres frai- chement remuées et ses applications au calcul de la stabilité des murs de soutènement. — Comptes rendus de l’Académie des sciences, du 21 juin 1869. — L'insertion de ce mémoire au Recueil des savants étrangers a été ordonnée par l’Académie, dans sa séance du 7 février 1870. Mémoire sur le caleul de la résistance des ponts à poutres — 9236 — droites continues. — Ce mémoire, manuscrit, déposé à l'École des ponts et chaussées et fait pendant que l'auteur était élève de l'École, à l’occasion d’un concours proposé aux élèves, renferme une méthode absolument nouvelle, aujourd’hui employée pour le calcul de la résistance des grands ponts métalliques. — Cette méthode a été le point de départ des belles recherches entreprises depuis par M. Bresse sur cette matière, et formant l’objet de son troisième volume de Mécanique appliquée. — Voir l’exposé som- maire de cette méthode dans ledit ouvrage, page XIII, de l’Avant- Propos. ANALYSE. Sur l'intégration des équations aux différences partielles, rela- lives aux mouvements intérieurs des corps solides ductiles, lors- que ces mouvements ont lieu par plans parallèles. — Comptes rendus de l'Académie des sciences, du 6 novembre 1871. La 3° section présente MM. Chatin, Grandidier, Jobert et Van Tieghem. Liste des travaux scientifiques de M. J. Chatin, docteur en médecine, licencié ès-sciences naturelles. 1868. Observation d’un cas de communication inter-ventricu- laire. — (Comptes rendus de la Société de Biologie). 1870. Observations sur les glandes salivaires chez le Tamandua — (Ann. des sc. nat. ; lues à la Société Philomatique). 1870. Études sur l'Hyæmoschus, avec, planches. (Sous presse.) 4871. Études sur les Valérianées et leurs produits (14 planches gravées.) Notice sur les travaux scientifiques de M. Alfred Grandidier. 1° Types nouveaux ou peu connus du muséum de Saint-Denis. Le Propitnèque de Verreaux (A. Grandidier). (Album de lile de la Réunicn en 1866-67.) 20 Note sur les Mammifères et les Oiseaux observés à Mada- gascar de 1865 à 1867 (avec la description de 4 Mammifères et de 6 Oiseaux nouveaux). — (Rev. et Mag. de zoologie, 1867.) 3° Liste des Reptiles nouveaux découverts en 1866 sur la côte S. O. de Madagascar (3 genres nouveaux et 10 espèces nou- velles). — (Rev. et Mag. de zoologie, 1867.) 4° Description de quatre espèces nouvelles de Lépidoptères découvertes sur la côte S. O. de Madagascar. (Rev. et Mag. de zoologie, 1867.) 5° Observations sur le gisement des œufs de l’Æpiornis. — (Comptes rendus de l’Ac. des sciences, sept. 1867.) — 937 — 60 Observations anatomiques sur quelques Mammifères de Madagascar. De l’organisation du Cryptoprocta ferox (en commun avec M. Alph. Milne-Edwards). — (Annales des sciences naturelles, 1867.) 7°. Notice géographique sur les côtes S. et 5. O. de Madagascar (Avec carte.) — (Bull. de la Soc. de géogr., octobre 1867.) 8° Une excursion dans la région australe de Madagascar, chez les Androuïs. (Bull. de la Soc. des sc. et arts de l’île de la Réu- nion, 1868.) 9° Notice sur l’île de Zanzibar. (Bull. de la Soc, des sc. et arts de l’île de la Réunion, 1868.) 10° Notice historique sur l’île de Ceylan (du VI siècle av. J.-C. jusqu'à nos jours.) — (Bull. de la Soc. des sc. et arts de l’île de la Réunion, 1868.) : 11° De la population Singhalaise. (Bull. de la Soc. des sc. et arts de l’île de la Réunion, 1869.) : 12 De la faune et de la flore Singhalaise. (Bull. de la Soc. des se. et arts de l’île de la Réunion, 1869.) 13° Voyage dans les provinces méridionales de l’Inde. Recher- ches sur les origines de l'architecture orissienne et études sur les monuments bouddhistes et brahmaniques.) — (Tour du monde, 1868.) 14 Description d’une nouvelle espèce de Chirogale découverte sur la côte O. de Madagascar et observations sur les deux espèces du genre Bernieria.) — (Rev. et Mag. de zoologie, 1868.) 15° Note sur la côte S. E. de Madagascar. (Rectification des positions des embouchures de 8 rivières.) — (Bull. de la Soc. de géographie, nov., déc. 1868.) 16° Description d’un Hippopotame fossile (Hippopotamus Lemer- lei, Grandid.), d’une Emyde colossale (Emys gigantea, Grandid.) et d’une Tortue {Zestudo abrupta, Grandid.) également fossiles, d’une autre Tortue (Testudo desertorum, Grandid.) et d’un Chi- rogale nouveau Chirogalus glircides, Grandid.). (Insérées dans la note présentée à l’Ac. des sciences par M. Milne-Edwards, 14 déc. 1868). 17° Nouvelles observations sur les caractères zoologiques et les affinités naturelles de l’Æpiornis de Madagascar (en commun avec M. Alph. Milne-Edwards.) — (Ann. des sc. nat., 1869.) 18° Description de quelques animaux nouveaux découverts à Madagascar pendant l’année 1869 (sur la côte O.). — (1 genre nouveau et 5 espèces nouvelles de Mammifères, et 11 espèces nouvelles de Reptiles). — (Rev. et Mag. de zoologie, sept. 1869). 19° Description de quelques animaux nouveaux découverts à Madagascar en novembre 1869). (1 genre nouveau et trois espèces os nouvelles de Mammifères et 1 espèce nouvelle d’Oiseau). — (Rev. et Mag. de zoologie, février 1870.) 20° Observations sur les Propithèques de Madagascar. (Descrip- tion d’une nouvelle espèce, le Propithecus Edwardsii, Grandid.) — (Comptes rendus de lAc. des sc., 27 fév. 1871.) 21° Note sur les recherches géographiques faites dans l’île de Madagascar de 1865 à 1870). — (Comptes rendus de l’Ac. des sc., 27 août 1871). 22 Madagascar. — Exposé de mes itinéraires dans la grande île africaine avec une esquisse d’une carie générale. — (Buil. de la Soc. de géograph., août 4871.) Liste des travaux scientifiques de M. le docteur Jobert. Essai sur Paracelse et la renaissance médicale au xvie sièele. — Thèse inaugurale, 1866. Etude sur les glandes nasales des Oiseaux palmipèdes et échas- siers. — Ann. sc. nat., 1869. Étude sur les terminaisons nerveuses chez les Poissons. — Soc. de Biologie, 1868. — En collaboration avec M. Grandry. Sur la structure des terminaisons nerveuses des Insectes et les appareils tactiles dela trompe des Diptères et des palpes de cer- tains Orthoptères. Soc. de Biologie, 1871. Sur la structure de l’aile des Cheiroptères. — Comptes rendus de l’Ac. des sciences, 1871. Sur les organes tactiles des Poissons. Soc. phil., 12 août et 28 oct. 1871. Sur la structure du Grouin du Porc. — Soc. phil., 1871. Sur la structure du Grouin du Hérisson et celle de la queue prenante des Atèles. — Soc. phil., 1871. Contribution à l’étude du système nerveux sensitif : 1° Recher- ches sur l'appareil tactile des extrémités du membre supérieur chez le Raton ; 2 Recherches pour servir à l’histoire anatomique des appareils du toucher chez les Mollusques gastéropodes. — Journal d'anatomie et de physiologie, novembre 1870-1871. Liste des travaux scientifiques de M. Van Thieghem. 1. Note sur une coloration rose développée dans les fibres végétales par l’action ménagée ie acides. (Bull. de la Soc. bot. 8 mai 1363.) — 939 — 2. Note sur les colorations développées par les acides dans les tissus végétaux. (Bull. de la Soc. bot., 12 juin 1863.) 3. Note sur la coloration des fibres végétales par les acides. (Comptes rendus, 18 mai 1863.) 4. Note sur la fermentation ammoniacale. (Comptes rendus, 25 janvier 1864.) 5. Recherches sur la fermentation de l’urée et de l'acide hip- purique. — (Ann. scientif. de l’École normale, t. I, 1864. 6. Sur l’amidon des Floridées et des Corallinées. — (Comptes rendus, 1865 6 nov. et Ann. des sc. nat.) 7. Sur une monstruosité de la fleur du Tropæolum majus. (Bull. de la Soc. bot., 22 décembre 1865.) 8. Sur la structure des anthères des Aroïdées. -— (Comptes ren- dus, 11 juin 1866.) 9. Recherches sur la structure des Aroïdées. — (Ann. des «c. nat., 5e série, t. VI, 1867, in-4° de 140 pages avec 10 planches.) (Thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles). (Extrait dans Bull. de la Soc. bot. 15 nov. 1867.) 10. Observations sur la Ficaire. (Ann. des se. nat., 5° série, t. V, 1866.) 11. Recherches sur la respiration des plantes submergées, — (Bull. de la Soc. bot., 9 nov. 1866.) 12. Sur la respiration des plantes aquatiques. — (Comptes rendus, 18 nov. 1867). 43. Sur la fermentation gallique. — (Comptes rendus, 23 déc. 1867). 4%. Recherches pour servir à l’histoire physiologique des Mucé- dinées. Fermentation gallique. — (Ann. des sc. nat., 5° série, t. VIII, 1868. In-8° de 40 pages, et Ann. scientif. de l’École normale, t. 6. 15. Anatornie de l’Utriculaire commune. — Bull. de la Soc. bot., 27 nov. 1868. Comptes rendus, 23 nov. 1868). 16. Recherches sur la structure du pistil. — (Ann. des sc. nat., de série, 1. IX, 1868. In-8° de 102 pages avec 4 planches). 17. Anatomie comparée de la fleur et du fruit des Cycadées, Conifères et Gnétacées. — (Extrait dans Comptes rendus 5 et 12 avril 1869). 18. Idem, in extenso dans Ann. des sc. nat., t. X, 1868. In-8o de 35 pages avec 6 planches). 19. Recherches sur la symétrie de structure des végétaux. — (Comptes rendus, 19 janvier 1869.) 20. Sur la structure des feuilles des Monocotylédones. — (Comptes rendus, 6 avril 1869.) 21. Recherches sur la symétrie de structure de l’ovule et sur — 9240 — lorientation de l'embryon dans la graine. — (Comptes rendus, 26 juillet 4869.) 22. Sur la respiration des plantes submergées. — (Comptes rendus, 23 août 1869.) 23. Respiration des plantes submergées à la lumière d’une bougie. — (Comptes rendus, 16 août 1869.) 24. Anatomie de la fleur femelle et du fruit du Noyer. — (Bull. de la Soc. bot., 24 décembre 1869.) 25. Anatomie des fleurs et du fruit du Gui. — (Ann. des sc. nat., 5e série, t. XII, 1870.) 26. Recherches physiologiques sur la végétation libre du pollen et de l’ovule et sur la fécondation directe des plantes. — (Ann. des sc. nat., 5° série, t. XII, 1870.) 27. Structure du pistil des Primulacées et des Théophrastées. — (Ann. des sc. nat., t. XII, 1870.) 28. Anatomie de la fleur des Santalacées. — (Ann. des sc. nat., t. XII, 1870.) 29 Sur es divers modes de nervation de l'ovule et de la graine. — (Comptes rendus, 14 août 1871.) 30. Recherches sur la structure du pistil et sur l’anatomie com- parée de la fleur. — 2 vol. in-4°, texte et planches. Imp. natio- nale. Mémoire couronné par l’Académie, extrait des Mémoires des Savants étrangers, ) 31. Recherches sur la symétrie de structure des plantes. ier fascicule ; Introduction. 1. La Racine. — (Ann. des sc. nat., & XIII, 1870. In-8° de 320 pages avec 6 planches.) 32. Sur les Canaux oléifères des Composées. — (Bull. de la Soc. bot., séances des 24 nov., 8 et 22 décembre 1871.) 33. our l'orientation de l'embryon dans la graine des Casses. — (Soc. philom., séances du 25 nov. 1871.) La Société n'étant pas en nombre, l’élection aura lieu dans la séance prochaine. La séance est levée à 10 heures et demie. Le Secrétaire, P. BERT. — 241 — Sur quelques propriétés des courbes algébriques el la déter- mination des rayons de courbure des sections planes des surfaces annallagmatiques, par M. Laguerre. 1. Considérons une courbe plane K; soient »m le nombre des branches de cette courbe qui se croisent en chacun des ombilics du plan, et n le nombre des points distincts des ombilics où la courbe est rencontrée par la droite de l'in- fini. Cette courbe a m foyers singuliers F,, F,, ete. Si un angle droit se meut de telle façon qu'un de ses côtés passe par un point fixe du plan P, tandis que son sommet décrit la courbe K, le second côté de l'angle enveloppe une courbe H, dont la classe est égale à 2(n+n). Cette courbe (1) a 4° » foyers situés à l'infini et sur des directions perpen- diculaires aux asymptotes de la courbe K qui ne sont pas isotropes ; 2 Un foyer multiple au point fixe P, qui compte pour (mn) foyers ; | 3e m autres foyers G;, G, ete, que l’on obtient en joi- gnant le point P aux foyers singuliers de K, et en prolon- geant d’une longueur égale à elle-même chacune des droites ainsi obtenues. 2. Soit M un point quelconque du plan ; sur M P comme diamètre, décrivons une circonférence. Cette circonférence rencontre K en 2{m+n) points d, et les %{m-n) druites M d sont les tangentes que l’on peut mener du point M à la courbe H. En un de ces points d, menons le cercle qui, passant par P, touche K; le point T où ce cercle rencontre M & est le point de contact de cette droite avec H. Je rappellerai ici le théorème que j'ai donné (Journal mn le (4) Voir Journal l’Institut et Bulletin de la Soc. Phil. (nov. 1868), ma note sur quelques propriétés des courbes algébriques, etc. Extrait de l'Institut, 4re section, 1874. 16 — 242 — l'Institut et Bulletin de la Société Phil., février 1867, sur la détermination du rayon de courbure des lignes planes): « Si, par un point Mpris dans le plan d'une courbe plane de classe n, on mène les n tangentes à la courbe, le centre harmonique du point M relativement aux » foyers réels est le même que relativement aux x points de contact.» Si l’on applique le théorème précédent à la courbe H, en remarquant que l’on ne doit tenir aucun compte des foyers situés à l'infini, on trouve l'équation suivante: 1 1 1 SARA SE nes Bon Eee Pa Ne. équation symbolique, où 1 MT désigne une grandeur géométrique égale en valeur absolue à l’mverse de MT et ayant par direction la direction de cette droite. 3. Je me bornerai aux applications les plus simples de la formule précédente. Il serait facile de voir comment les résultats suivants peuvent s'appliquer à une courbe quel- conque. Supposons en particulier que la courbe K ne rencontre la droite de infini qu'aux ombilics, en sorte que l’on ait M0: Je désignerai, pour abréger, une telle courbe sous le nom de courbe cyclique. Par une transformation facile, on déduira de la formule précédente le théorème suivant : « Si on coupe une courbe cyclique par un cercle G et si, en chacun des points d’intersection, on mène un cercle touchant la courbe et passant par un point fixe P pris sur C, le centre harmonique du centre de C relativement aux centres de ces cercles est le même que le centre har- monique du même point relativement aux foyers singuliers — 943 — de la courbe et au point P, ce dernier étant compté "m fois, 2m désignant le degré de la courbe. » 4. En particulier, le cercle sécant peut se réduire à une droite, et l’on a la proposition suivante : « Étant donnée une courbe cyclique de degré 2m, un droite quelconque la coupe en 2m points ; si, en chacun de ces points, on mène un cercle qui touche la courbe et qui passe par un point fixe P situé sur la droite, le centre des moyennes distances des centres de ces 2m cercles est le point milieu de la droite qui joint le point P au centre de la courbe. » Remarque. J'appelle ici centre de la courbe les centres des moyennes distances de ces m foyers singuliers. d. Pour abréger, dans ce qui suit, je représenterai par : la notation (ORDRES) le centre des moyennes distances des points a,b,e,.... Cela posé, appliquons ce qui précède à une anallagma- tique (courbe cyclique du quatrième ordre). Etant données une anallagmatique et une droite qui la coupe aux points a, b,c ct d, prenons sur cette droite un point quelconque ». Soient &,f6,y, et à les centres des cercles qui, passant par le point m, touchent l’anallagmatique aux points donnés. D'après ce que j'ai dit ci-dessus, l’on a Re) = (30 (27,00), C désignant le centre de l’anallagmatique, c’est-à-dire le point milieu de la droite qui joint ses deux foyers sin- guliers. : Supposons que le point # se confonde avec le point 4, a se confond aussi avec ce dernier point, et l’on a (m,B,y.5) = (2m, 20), d’où (BY) —\(m, 20). Si maintenant la droite donnée touche l’anallagmatique — M4 — au point », il est clair que le point 6 devient le centre y du cercle osculateur de la courbe au point » ; on a done, - et à désignant les centres des cercles qui passent par m, et touchent l’anallagmatique aux deux points où elle est coupée par la tangente en #, (b,%,8,) = (m, 20); soit + le point milieu du segment à, on aura (2,2%) —=\(m; 210): D'où cette conclusion : « Soit C le centre d’une anallagmatique, la tangente en » un point »# de cette courbe la rencontre de nouveau en » deux points c et d; soient y et à les centres des cercles » qui, passant. par le point # touchent la courbe en c et d » eti le point milieu du segment 5; cela posé, si, par » le point m, on mène une droite parallèle à & C, dirigée » dans le même sens et de longueur double, l'extrémité de. » cette droite est le centre de courbure de l’anallagmatique » au point m. » 6. Appliquons ce qui précède aux surfaces anallagma- tiques (du quatrième ordre) ; je m’appuierai principalement sur la propriété suivante : En appelant centre d’une surface anallagmatique le centre commun aux trois coniques qui constituent ses ocales singulières, toute section plane de la surface est une anallagmatique plane ayant pour centre la projection sur le plan sécant du centre de la surface. Cela posé, soit M un point de cette surface et une tan- gente M T passant par ce point; soient P et Q les points où cette droite rencontre de nouveau la surface, p et q les centres des sphères qui, passant par le point M, touchent la surface en P et (. Si par la droite MT, nous menons un plan sézant quel- conque, il coupe la surface suivant une courbe à laquelle on peut appliquer les théorèmes précédents ; remarquons miantenant que le centre de cette courbe est la projection sur le plan sécant du centre de la surface, que les centres des cercles qui, passant par le point M, touchent la courbe en P et Q, sont les projections des centres des sphères, qui passent par le point M et touchent la surface en P et Q. D'où les propositions suivantes : THÉORÈME I. Étant donnée une surface anallagmatique et une droite qui la rencontre aux points @,b,c,d ; soit pris sur cette droite un point quelconque M ; soient, de p'us, «, 6,7 et à les centres des sphères qui, passant par M, touchent la surface en a, b, c et d. Le centre des moyennes distances des points «,f, yet à est le point milieu de la droite qui joint les deux points M et C, C désignant le centre de la surface. | THÉORÈME IT. Soit M un point quelconque d’une sur- face anallagmatique, et une droite quelconque M T qui touche la surface en ce point ; la droite M T rencontre la surface en deux points distinets du point M ; soient « et £ les centres des sphères qui, passant par le point M, tou- chent en ces deux points la surface, et I le milieu du seg- ment & f. Cela posé, si, par le point M, on mène une droite paral- lèle à I C, dirigée en sens inverse et de longueur double, l'extrémité de cette droite est le centre de courbure de la section faite dans la surface par le plan normal passant par M T. Sur le genre Abies, par M. E.-C. Bertrand. Notre but a été de rechercher si l’on rencontre la mème disposition des éléments anatomiques dans toutes les espèces d'un groupe naturel, ou si les formes spécifiques présentaient des différences d'organisation en rapport avec la distribution géographique; enfin s'il était possible de déterminer l’in- fluence des conditions physiques sur la variation ou la fixité de certaines formes considérées tour à tour comme espèces O6 ou comme variétés par les botanistes. Les Sapins propre- ment dits nous ont paru se prêter à ce genre de recherches. Les arbres de ce groupe des Abiélinées sont répandus dans les deux continents entre le 80° et le 50° degré de latitude boréale. Quelques espèces d’un aspect particulier sont conli- nées sur les bords de la Méditerranée (A. Reginæ Ameliæ, À. Numidica), d'autres sont cantonnées dans l'Himalaya (4. Pindrow Spach., 4. Webbiana. Lindi.), d’autres encore habi- : ient seulement le nord des États-Unis (4. Fraseri Pursh., A. Balsamea Mill.). Dans toutes les espèces du genre Abies les feuilles sont très-régulièrement implantées sur le rameau; chacune d’elles repose sur un coussinet légèrement renflé ; mais suivant que la feuille a ou n’a pas de Déliole, elle présente certaines par- ticularités que nous allons indiquer. Les espèces dont les feuilles sont pétiolées n’ont pas de stomates sur la face supé- rieure; de plus, toutes celles qui sont implantées sur le même rameau se placent les unes à droite, les autres à gauche, inclinant leur pétiole dans un sens ou dans l'autre. Mais comme par suite de l'implantation de la feuille quel- ques-unes d’entre elles tourneraient vers le ciel leur face inférieure qui, seule, porte les stomates, le pétiole s’allonge un peu, se renfle et se tord sur lui-même, rejetant vers le sol la face qui porte les organes de la respiration. Notons en passant une différence, conséquence immédiate de cette ten: dance de la nature à rejeter vers le sol la face de la feuille qui porte le plus de stomates (1); différence qui permet de (4) Cette tendance se montre d’une manière exagérée dans les feuilles du Sciadopitys verticillata S et Z. Dans cette plante si sin- gulière, le faisceau fibro-vasculaire qui sert de point de repère dans la feuille pour déterminer la face inférieure et la face supé- rieure de cet organe se divise en deux; les deux parties du fais- ceau encore accolées se tordent sur elles-mêmes et passent dans la feuille; de sorte que leur ligneux est tourné vers le sol, leur pa- renchyme libérien est au-dessus des fibres ligneuses, Il résulte de cette disposition que la face qui est tournée vers le sol est en réa- lité la face supérieure de la feuille. Or, au milieu de cette face, il se produit un grand sillon très-profond dont les parois sont blanchâtres. Les organes de la respiration sont logés dans cette gouttière. Nous allons y revenir plus loin. — 247 — distinguer les Picea à feuilles aplaties des Abies à feuilles pétiolées. Chez les Abies, d'après ce que nous venons de dire, ce sont les feuilles qui sont à la face supérieure du rameau qui doivent se tordre sur leur pétiole. Chez les Picea, au contraire, comme les stomates sont placés seule- ment à la face supérieure de la feuille, ce sont les coussi- nets des feuilles qui sont à la partie inférieure du rameau qui subiront sa torsion (la feuille du Picea étant dépourvue de pétiole, le coussinet s’allonge et se tord quand il y a lieu). Comparez, en effet, deux rameaux : l’un d’Abies Nordhma- nana Lnrk, l’autre de Picea microsperma, qui n’est peut-être qu'une variété du Picea Ajanensis S et Z. Revenons aux Abies ; les espèces dépourvues de pétiole portent loujours des sto- mates sur la face supérieure, et l'on peut dire que plus il y a de stomates sur cette face, moins la feuille a de pétiole. Dans ce cas, chaque feuille est perpendiculaire sur le rameau * qui la porte. Les feuilles des Abies sont aplaties, elles portent deux bandelettes blanches à la face inférieure, ce sont les bande- lettes de stomates. Quelques espèces, toutes américaines ou méditerranéennes, présentent des stomates sur la face supé- rieure ; chez ces espèces, ainsi que nous l’avons déjà indiqué, le pétiole manque, le coussinet est alors un peu plus saillant. Les stomates sont réunis en files, et ces files rapprochées les unes des autres forment les bandelettes (1). (1) Nous appelons bandelette une réunion de files de stomates non séparées par des faisceaux de fibres épaissies sous-épider- miques. Nous appelons groupe une réunion de files de stomates séparées par des faisceaux de fibres épaissies sous-épidermiques, les files sont assez rapprochées dans ce cas. Un mot sur la locali- sation des organes de la respiration dans le groupe des Gymno- spermes : ou bien les stomates sont placés sur la tige, ou bien, et cette disposition est de beaucoup la plus générale, sa feuille porte les organes de la respiration. Le tableau ci-après montre les principales dispositions que l’on peut rencontrer dans ce second groupe. I. Les stomates sont épars : Sur les deux faces de la feuille. ? Sur la face inférieure. Ginko biloba. — supérieure. ? — 248 — Passons maintenant à l'étude des éléments anatomiques de la feuille. La nervure est toujours -bifide, toujours aussi nous rencontrons deux lacunes foliaires gorgées de résine. Ces lacunes foliaires sont circonscrites par des fibres longues, lisses, à parois minces et gorgées elles aussi de résine; par les progrès de la végétation il semble que le contenu de ces longues fibres lisses se déverse dans le grand réser- voir qu’elles enveloppent. Quelqueéfois, ces lacunes sont accolées à l’épiderme de la face inférieure; parfois elles sont enveloppées de toutes parts par le parenchyme rameux. Signalons un dernier élément que nous aurons souvent à considérer dans la distinction des espèces du genre Abies. Cé sont les fibres à parois épaisses qui se développent géné- ralement sous l'épiderme supérieur, sur les bords de la feuille, au-dessus et au-dessous de la nervure (1). Ces fibres qui Il. Les stomates sont réunis en files distinctes : Sur les deux faces de la feuille. Podocarpus pedunculaia. sur la face inférieure. Podocarpus macrophylla. — supérieure: Quelques Pins à 5 feuilles. IIT. Les stomates sont localisés en files qui forment des groupes : Sur les deux faces de la feuille. La plupart des Picea. Sur la face inférieure. à — Supérieure. Picea Ajanensis. IV. Les files de stomates forment des bandelettes : Sur les deux faces de la feuille. ? Sur la face inférieure. Abies. pu — supérieure. ]. Chaque stomate s'enrichit d’une poche respiratoire propre. rospiratoires : Sur les deux faces. AL Sur la face inférieure. Torreya. — supérieure. Sciadopitys verticillata. (1) Dans une prochaine note nous insisterons ‘plus longuement sur l'importance de cet élément anatomique et sur les modifica- tions qu’il présente. Ainsi, chez les Torreya, cet élément remplace l’épiderme excepté dans les bandes respiratoires. Chez le Podo- carpus macrophylla, sous l’épiderme est une couche épaisse continue de fibres épaissies sous-épidermiques, parallèles à la nervure; elles forment des faisceaux distincis contre la face inférieure de la feuille. Signalons la couche continue de tubes lisses à parois épaisses perpendiculaires à la nervure, et ressemblant beaucoup à ces — 249 — ressemblent beaucoup aux fibres libériennes, se développent aussi quelquefois dans le parenchyme rameux, et l'on peut alors suivre l’un de ces éléments à travers les méats inter- cellulaires à des distances relativement considérables ; toujours alors ces éléments sont parallèles à la nervure. Les fibres à _ parois épaisses sont tantôt isolées, tantôt réunies en faisceaux plus ou moins volumineux. Il entre trois paires de cellules dans la constitution de chaque stomate; les deux paires superficielles sont toujours fournies par l’épiderme (1). Nous venons de voir les caractères des Abies proprement dits, mais ce point acquis, grand fut notre embarras, en présence d'opinions très-différentes émises par les botanistes au sujet des limites des genres du groupe des Abiétinées, les uns séparant les Abies, les Picea, les Tsuga, les Cedrus, les Larix ; tandis que d’autres ne font qu'un seul genre de la tribu tout entière, le genre Pinus. C’est alors que nous avons elitrepris une série de recherches pour savoir si, en dehors des caractères empruntés aux organes de la fructifi- cation, on pourrait en trouver d’autres justifiant les anciennes divisions. Frappé tout d’abord du port particulier des Sapins, des Tsuga, des Picea, c’est par ces trois genres que nous avons commencé notre étude. Une feuille de Sapin étant donnée, était-il possible de la distinguer de celles qui appartiennent aux Tsuga et aux Picea? Pour plus de simplicité, indiquons seulement les caractères généraux des feuilles de ces trois genres. Les feuilles des Abies. sont aplalies, à nervure bifide, avec deux lacunes foliaires marginales. Les stomates sont localisés fibres épaissies, que l’on rencontre chez les Podocarpus et chez les Cycas. On rencontre ces fibres épaissies dans la plupart des Gym- nospermes. Chez quelques Diospyroïdées et chez une Composée, le Chiquraga indignis qui nous à été communiquée par M. le doc- teur Jullien. Nous appellerons fibres libériformes ces cellules épaissies. (1) Nous reviendrons dans une prochaine note sur la structure des organes de la respiration chez les Gymnospermes. — 250 — dans 2 bandelettes placées à la face inférieure de la feuille. Chaque stomate est formé par trois paires de cellules. Les feuilles des Tsuga sont aplaties, à nervure simple, avec une seule lacune foliaire située sous la nervure. Les stomates sont localisés dans deux bandelettes à la face infé- rieure de la feuille. Chaque stomate est formé par deux paires de cellules. Les feuilles des Picea ne sont que rarement aplaties, presque toujours elles sont tétragones, dépourvues de pétiole, à coussinet saillant. La nervure est simple; les lacunes fo- liaires sont marginales et épidermiques. Il y ades stomates sur la face supérieure; quelquefois la face inférieure en est abso- lument dépourvue ; la structure du stomate est la même que chez les Abies proprement dits (4). Ainsi que nous venons de le voir, il est possible, par l'étude des éléments anatomiques de la feuille d’une espèce quel- conque appartenant à l’un de ces trois groupes, de déterminer à quel genre elle appartient. L'étude des éléments anatomi- ques de la feuille nous permet non-seulement de distinguer les genres; mais encore les espèces. C'est ainsi que nous avons pu distinguer l’une de l’autre toutes les espèces du genre Abies. En poursuivant le cours de ces recherches, nous avons été conduit parlois à rapprocher ou même à réunir certaines espèces que les botanistes éloignaient et séparaient avec soin. Quelquelois, au contraire, nous avons éloigné des types que les pépiniéristes surtout avaient con- fondus, mais un fait sur lequel j’appellerai l’attention, c’est que le voyageur qui partirait des Montagnes Rocheuses entre le 30° et le 50° degré de latitude boréale, traversant les États-Unis, l’Europe méridionale ou le nord de l’Afrique, l'Asie, le Japon, la Californie; ce voyageur, disons-nous, aurait vu toutes les espèces du genre Abies dans l’ordre même où les place la classification basée sur l'étude des éléments ana- tomiques de la feuille. Les Picea, les Tsuga, les Cedrus (1) Entre l’épiderme et le suber des Picea, il se développe du parenchyme rameux et une couche continue de fibres épaissies immédiatement sous l'épiderme, l’ensemble de ces deux couches forme la couche dermique de la tige. pe présentent des faits du mème ordre; encore quelques données et leur étude sera complète. Le tableau ci-après montre les différences qui permettent de distinguer entre elles Les espèces du genre Abies (1). Le: feuilles du genre Abies sont aplaties à nervure bifide; elles portent à la face inférieure deux bandelettes de stomates; il entre trois paires de cellules dans la constitution de chaque stomate, les deux paires superficielles sont fournies par l’épi- derme ; il y a toujours deux lacunes foliaires marginales. Les Abies se divisent en deux groupes. (x) Les Abies qui ont deux lacunes foliaires épidermiques. (6) — — non épidermiques. (x) Abies avec lacunes foliaires épidermiques. (1) Avec stomates à la face supérieure de la feuille. A. Grandis Lindi. 14files de stomates à la face supérieure, 40 files par bandelettes (Californie). A, Reginæ Amcliæ, 12 files de stomates à lafacesupérieure, 7 files par bandelette (Grèce). 1, Abies Baborensis Ball en est une simple variété (Algérie). A. Numidica, quelques stomates 9-15 dans une petite dépression triangulaire à lextrémité supérieure de la feuille (Algérie). (2) Sans stomates à la face supérieure, (a) A. Webbiana Lindl. 2-3 sortes de feuiiles (Himalaya). (b) Une sorte de feuille. (b’) 7 files de stomates par bandelette. (b',) Épiderme peu épais. A. Pindrow Spach (Himalaya). (b'2) Épiderme épais. A. Cephalonica Loud. : la couche formée par les fibres à parois épaisses sous-épidermiques est continue (CUé- phalonie). (1) Dans une prochaine note nous donnerons les ZTsuga, les Picea, les Cedrus et les Larixr, — 9252 — L’Abies Apollinis Link de l’Attique en est une variété. A. Nordhmaniana Lindl. : les fibres à parois épaisses forment des faisceaux distincts sous-épidermiques (Asie-Mineure). L’Abies Pectinata du Caucase et de l'Europe méridio- nale en est une variété. A. Cihcica & 1] n’a pas de fibres à parois"épaisses sous- épidermiques (Taurus). (b”) Plus de {0 files de stomates par bandelette. A. Bifida S et Z : la couche formée par ses fibres libé- riennes à parois épaisses sous-épidermiques est continue. Quelques-unes de ces fibres parallèles à la nervure sont dispersées dans le parenchyme ra- meux (Japon). A. Bracteata Hook et Arnost : les fibres à parois épaisses forment une couche continue sous l’épiderme (Ca— lifornie). À. Gordoniana +- : les fibres à parois épaisses forment une couche discontinue sous l’épiderme. (8) Lacunes foliaires non épidermiques. (1) Avec stomates à la face supérieure. A. Pinsapo Boiss. : 12 files de stomates à la face supé- rieure, faisceaux de fibres à parois épaisses sous- épidermiques (Espagne méridionale). A. fraseri Pursh, : 6 files de stomates à la face supé- rieure, faisceaux de fibres à parois épaisses sous- épidermiques (Amérique). L’Abies amabilis de Forbes est une variété de lAbies Fraseri (Amérique). A. Balsamea Mill. : 2-8 files de stomates à la face supé- rieure dans le sillon médian. Il n’y a pas de fibres à parois épaisses sous-épidermiques (Amérique). (2) Sans stomates à la face supérieure. A. Nephrolepis Max. : faisceaux volumineux distincts de fibres à parois épaisses sous-épidermiques (Asie centrale). A. Siberica Ledeb. : pas de fibres à parois épaisses sous-épidermiques (Altaï). : — 953 — (b) Plus de 7 files de stomates par bandelette. A. Firma S et Z : les fibres à parois épaisses forment sous l’épiderme une couche continue (Japon). L’Abies brachyphylla (Max) est une variété de l’Abies Firma. A. Weilchii + les fibres à parois épaisses forment des faisceaux distincts (Japon). Espèces non étudiées. A. Religiosa. A. Microphylla. À. Holophylla . A. Hirtella. A. Homolepis. A. Falcata. A. Lasiocarpa. L'espèce étudiée sous le nom de Abies nobilis n’était pas authentique. Tableau montrant la concordance de la classification précé- dente et de la distribution géographique des espèces du genre Abies. 1® Type (a) 2° Type (6 . Grandis Mer roch. À. Amabilis ou ME roch. . Reginæ Ameliæ ou Grèce. A. Fraseri Pensylvanie. . Baborensis Algérie. A. Pinsapo Espag. mér. . Numidica Algérie, A. Balsamea New-York. Cephalonica ou Céphalonie. . Apollinis Attique. . Nordhkmaniana ou Asie Mineure. . Pectinala. Caucase. Cilicica Taurus. . Pindrow Himalaya. A4. Nephrolepis Asie centr. ? . Webbiana Himalaya. À. Siberica Altaï. Bifida Japon. A. Firmaou Japon. . Gordoniana ? A.Brachyphylla Japon. >LERLLRLRELRRLRRERSR . Bracteata Californie. À Weïchii Japon. ÉLQUCRA *"JOPIT PAMIQS °F | Snos sorssiedo Saiqiy ap Xnvoosrer op sede A url sonbrutopido uou *XEIU S2d9)04ydoN ‘F “audaprds,f SOILBI|OT SUN snos salssiedo Souiqu 9p XNP09SIE, Sep ®& À [I *"DHOU) °F "JP ‘91910p 19,1 Snos sarssredo soxqy op sed -ueq Jed "DULTDUNUBUMPAONF ‘anuju09SIp 2U2N09 u9 “credo SOJEUIOYS sonbrudopido-snos saissiedo soxqylouroprdo Are Le so AE 9p STE L *PUOTT VIrU0)0yda) CF ‘onu1109 9U2n09 U9 pos, ee 2 sonbruxopido-snos sarssiedosarqu OL l “oAnori9d “uordS Moupuu °F -sieda nod ouuoprdo, 1S 99] EI E | *IPULT DUD1000 M ‘F *SO[[MOJ 9p S9JIOS XN9 S9JE LOIS Op SE "UY9N0 M °F ‘aNUTJUOISIP : sonbruuoprdo-snos sorsstedo soiqij 9p 949n09 ®] en = °7 9 ‘S DUT °F “onuuos 159 (or nos sonbrudaprdo-snos sarssreda soxqu 9p ayons er} : I! -onoçopueq | "DUMIUOPLON) °F “onuu09stp senbruropida *"XNOUUPI Jed sajeu107s -SNOS so1ssieda sa1qi 9p 949n09 tone iar sonbruuop |9p Sojy L'p'Id *HOOH 0/D999D4T °F ‘aaunuo09 759 sonbruopido uee soissiedo {-1d9 Soureif -SN0S SolssIed9 SaIQIj 9p 22002 E[/Sa4qy op sed\-07 sounoer °7 0 °S opligq ‘y xnowrea otwAqouoxed oj suep sossiedo sroed e soxqiy “DIIPRUNN] °F ‘AIIMEJ EL 9p ANUSATXO,[ R 2AreNBUETI} SEUL J1jod un jueuLuo; saqeuuos sanbyon() XEJU DOUDSJDY ‘PF “ULIPOUU UOIIS 97 SUEP — — — — Alreveinr 1SANq 208 °F ‘AIN; EL 9p 2NnJHHANS 9987 EL 8 S9JEUIOJS 9P SOIT 9 998] °€I e “uiog odosug ‘y ‘sanbiuopide uou — — ‘oyojopurq aed jamonuodns 99e] etre cg “ououy œu1Doy °F ‘sonbiuuopido Sourertoy Seunor] ADO 0 | *IPULT SDUDAN y “anojopueq Jed sajeu07s 9p Say OT)op Say 8 op surd *SoIqy 24000 np soodso say juouopidos sounute)op anod nra]q0I — 955 — Aperçu de quelques résultats de plusieurs voyages scientifiques, par M. Grandidier. C’est à la fin de 1857 que le Ministre de l’Instruction publique me confiait une première mission. Cette mission avait pour objet de résoudre, dans l'Amérique du Sud, certaines questions de physique du globe. Dès le début, je fus obligé, par suite de circonstances indé- pendantes de ma volonté, et à mon grand regret, de modifier le plan primitif de mes recherches pour m'occuper plus spécia- lement de minéralogie et de géologie. Mon intention n’est pas de vous donner un aperçu d’un voyage qui n’a pas duré moins de deux ans. Il me suffira de vous dire que j'ai franchi cinq fois les Cordillères, que j'ai visité successivement les régions les moins connues du haut et du bas Pérou, de la Bolivie, du Chili, du Brésil et que j'ai traversé les Provinces Argentines dans toute leur largeur de l'O. à l'E. J'avais formé le projet de descendre le Purus ou Madre de Dios jusqu'à l’Amazone. Ce voyage, s’il eût réussi, eût eu pour les sciences géographiques, comme pour l'histoire naturelle, le plus grand intérêt. J’espérais faire plus de 1500 kilomètres dans un pays totalement inconnu. Les fatigues et la maladie qui m'ont enlevé les deux tiers de mon escorte, et qui ont réduit les survivants à l'impuissance, ne m'ont pas permis de mener cette entreprise à bonne fin, malgré tous mes efforts. Des renseignements nombreux sur des pays peu connus, un ensemble varié d'objets précieux pour la science, soit par leur nouveauté, soit par leur rareté, ont été le fruit de ce voyage qui ne fut pas loujours sans fatigues et sans périls. Aux premiers jours de 1862, une seconde mission m'’envoyait dans les Indes. La géographie et la zoologie m'ont offert peu de sujets intéressants d’étude. Je m’y suis plus particulièrement oc- cupé de suivre les transformations successives qu’a subies l’archi- tecture indienne depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, et de rechercher dans les ruines si nombreuses et si inté- ressantes qui couvrent ce vaste empire, les causes de la substitution des cultes orgiaques à la religion plus pure et plus philosophique du védisme et du bouddhisme. Les recherches linguistiques et ar- chéologiques auxquelles j'ai dû me livrer m'ont occupé les deux années que j'ai passées dans l'Inde. — 256 — Ma santé, fortement ébranlée par des fièvres paludéennes con- tractées dans les jongles de Ceylan où j’étudiais les monuments bouddhistes du 11° siècle avant Jésus-Christ, ne me permettant plus de résider dans l’Inde, j’allai échouer à Zanzibar, où j'ai recueilli, dans les intervalles de répit que me laissait la maladie, quelques collections qui n’ont pas été sans intérêt pour la science. Mais je ne veux pas m'étendre plus longtemps sur mes pre- miers pas dans la carrière des voyages. Jeune et plein encore d'illusions, je m'’imaginais, bien à tort, que tous les pays loin- tains devaient m'offrir une ample moisson de découvertes et qu’il n’y avait qu’à parcourir le monde pour rapporter les matériaux d’un travail ulile à la science. Je m'étais trompé. Il en est des voyages comme de toute autre carrière scienti- fique, car ce n’est pas, croyez-le bien, Messieurs, sans des études préliminaires fort longues ni sans une expérience acquise sou- vent à très-haut prix, qu'on arrive à savoir diriger une explora- tion et qu'on peut en tirer tout le parti désirable, quelque fertile du reste que puisse être le sol que l’on fouille. Ce n’est que peu .-à peu que mon éducation de voyageur s’est faite, et c'est seule- ment après avoir pris pied à Madagascar, après en avoir étudié sur place la faune, la flore, la langue et les mœurs, que j'ai pu exploi- ter utilement la mine si riche qui était ouverte devant moi. Aussi, passant sous silence les divers autres pays que j'ai visités, je vous amène de suite avec moi à la grande île africaine où j'ai résidé pendant la majeure partie des cinq dernières années. La carte qui est sous vos yeux et que j'ai dressée à la hâte vous montre l’ensemble de mes itinéraires. Ce n’est du reste qu’une simple esquisse dessinée à grands traits, qui est appelée à subir de nombreuses et importantes modifications. De tous les ouvrages que nous possédons sur la grande île africaine, l'Histoire de Madagascar par Flacourt, seule, peut être consultée avec fruit. L’History of Madagascar, de M? Ellis, n’est que l’histoire du peuple Ova ; au milieu de chapitres intéressants et véridiques, on y trouve de grossières erreurs. Quant à M: Leguevel de Lacombe, dont les géographes ont accepté sans conteste les assertions mensongères, il a présenté comme le récit véridique de ses voyages un pur roman tiré de son imagination. En dehors des relations des divers auteurs qui ont parcouru, et toujours par la même route, les 30 ou 35 lieues qui séparent Tamatave de Tananarive, et de ceux qui ont résidé dans quelques villes de la côte Est, on n'avait jusqu’à ce jour, pour construire les cartes de Madagascar, que les données fantastiques de M. Leguevel de Lacombe. Vous voyez, Messieurs, qu'il n’y a pas d’exagération lorsque je dis que la carte tout entière était à faire. Ce fut en 1865 que j'entrepris mon premier voyage à Madagas- car. Je débarquai à la Pointe-à-Larrée, en face de notre petite colonie de Sainte-Marie. _ Je n’ignorais pas que les Ovas s'étaient loujours opposés à ce que des étrangers parcourussent l’intérieur de l’île; mais confiant dans l’expérience acquise au contact des nombreuses tribus sau- vages avec lesquelles je m'étais si souvent trouvé en rapport dans mes voyages antérieurs, je comptais pouvoir déjouer la surveil- lance des chefs, et pénétrer au cœur même du pays. J'avais choisi, comme point de départ pour mon exploration, la côte N.-E. de Madagascar, dans le double but d'éviter la route déjà connue de Tamatave à Tananarive, et de ne pas appeler l’atten- tion de la reine ova sur moi et mes recherches. Mes prévisions furent trompées, et mon voyage ne produisit aucun des résultats que je m’en étais promis. La méfiance qu'ont toujours montrée les Ovas à l'égard des Européens était encore surexcitée, en 1865, par la réclamation d’indemnité que faisait notre marine au nom de la France. M'entourant d’une surveillance incessante, les gouverneurs des provinces N.-E. m’opposèrent à chaque pas des obstacles insur- montables. Je ne pus me livrer à aucun travail topogra- phique. Je retournai à Sainte-Marie, et la goëletie du Gouvernement local me transporta à Mananhara, village situé un peu au Nord du cap Bellone, à l'entrée de la baie d’Antongil. Là, mêmes diff- cultés. Pour unique faveur, j'obtins l'autorisation de revenir à la Pointe-à-Larrée, en suivant la côte; la distance n’est que d’une cinquantaine de milles ! Les résultats négatifs de cette première exploration m’amenèrent tout naturellement à tourner les yeux vers d’autres contrées pour mes prochains voyages. Je choisis la région australe. Les pays Antandrouï, Mahafale et Sakalave, qui sont situés au S. et à l'O. de Madagascar, sont réputés dangereux par le caractère rapace et sauvage de leurs habitants, mais ils sont indépendants des Ovas et j'avais l'espoir de n’y pas rencontrer les mêmes obstacles que sur la côte Est. Aucun géographe, aucun naturaliste (1) n'avait visité ces contrées. Je m’embarquai, le 6 juin 1866, sur la rade de Saint-Denis, à (4) M. Peters, seul, avait passé quelques jours en rade de Tulléar. Extrait de l'Inshtut, 1'° section, 1874. 17 — 9258 — bord du trois-mâts barque l’Infatigable, un des quatre navires qui, depuis quelques années, se hasardaient à trafiquer, du Fort-Dau- phin à Mouroundava, sur les côtes inhospitalières du Sud et de l'Ouest de la-grande ile africaine ; le 41, l'ancre était jetée devant le cap Sainte-Marie. C'était la première année que des-navires osaient s’aventurer à mouiller sur cette côte aride. Une ligne de dunes dénuées de végé- tation, des bancs de rochers qui s'étendent à fleur d’eau à une grande distance du rivage et qui sont continuellement battus par les vagues d’une mer furieuse, aucune trace d'habitation; rien ne semble, en effet, devoir attirer des navires en ce pays déshérité. 1 L'Infatigable, à tout hasard, venait tâcher d’y réunir un charge- ment d’orseille, ce lichen tinctorial qui forme la principale richesse des .côtes sud et sud-ouest et qui croît en abondance sur l'écorce des arbustes épineux et rabougris caractéristiques de ces déserts. L’attérissage est des plus difficiles sur cette côte, où les raz de- marée se succèdent presque sans interruption. Ce pays est habité par les Antandrouïs, tribu indépendante des Ovas et soumise à l'autorité de plusieurs petits chefs qui sont continuellement en guerre les uns avec les autres. Il s'étend environ de 42 30° à 440 20’ de longitude est, sur une profondeur variable de 40 à 50 milles. Le séjour y est peu sûr; les guerres civiles y sont incessantes, et la rapacité de ces pauvres êtres qui croupissent depuis des siècles dans la misère et la pénurie des choses les plus nécessaires à l’homme, est réellement incroyable. Du cap Sainte-Marie, je me rendis à Masikoura, puis à Tulléar. C’est pendant ce voyage que j’ai reconnu que le Mangouka ou Saint- Vincent, l’un des principaux fleuves de Madagascar, avait son em- bouchure 30 milles plus au Nord qu’elle n’était marquée sur toutes les cartes; j'ai pu aussi, à la même époque, fixer la position d’une trentaine de villages sur cette côte qu'aucun voyageur n'avait encore explorée. Mon excursion au pays des Antanosses émigrés m'a permis de déterminer à quelle formation géologique appar- tiennent la région australe et la région occidentale de Madagascar ; les Nérinées et autres fossiles caractéristiques de la formation juras- sique que j a ai recueillis ont prouvé l'existence de terrains se- condaires qui couvrent une vaste étendue dans cette île et suppor- tent une bande étroite de terrain nummulitique; n’ignorant pas les difficultés sans nombre qui devaient entraver mes recherches au milieu d’une population cruelle et superstitieuse, et les dangers que je pouvais courir dans un pays où, pendant les vingt der- nières années, plusieurs navires ont été pillés, et l'équipage entier massacré, je n'avais pensé, dans cette première exploration, qu'à — 259 — préparer les voies pour un voyage ultérieur. Je n'avais pris avec moi que le bagage le plus restreint: un petit sextant avec son horizon artificiel, un baromètre et des scalpels. Ce n’est qu’à la hâte et à la dérobée que j'ai pu faire quelques observations méridiennes. Après ce second voyage, je revins passer quelques mois en France pour y prendre les instruments nécessaires aux travaux que je comptais entreprendre. Il y avait cinq ans et demi que j'étais absent d'Europe. Je me munis d’un théodolite à boussole, d’un sextant, d’un chronomètre de poche, d’une bonne montre à secondes, d’une boussole d’inclinaison, d’une boussole d'intensité et d’un magnéto- mètre, d’un baromètre Gay-Lussac, d’un baromètre anéroide, de plusieurs thermomètres dont un à minima et un à maxima, d’un psychromètre, et de tous les instruments nécessaires à la mensu- ration des individus et à la préparation des objets d'histoire natu- relle, C'est le 9 novembre 1867 que, chargé à nouveau d’une mission scientifique, j'ai quitté la France; mais ce ne fut qu’en mai 1868 que je trouvai un navire à destination de la côte ouest de Mada- gascar, l’Infatigable. Ce trois-mâts barque devait d'abord toucher à Yaviboule, port de la côte Sud-Est que fréquentent de temps en temps quelques caboteurs de la Réunion. Dans la crainte de dépaler à cause des courants violents qui portent au Sud dans ces parages, nous vinmes atterrir à la bouche de la rivière de Farafangane, et j'ai pu, grâce à cette circonstance, constater que les noms des rivières situées entre Farafangane et le Fort-Dauphin étaient mal placés sur les cartes; je les ai rectifiés. D'Yaviboule, nous fimes route directement pour Tulléar, ville qui devait être pendant quelques mois le centre de mes opérations. J'y suis arrivé le 20 juin 1868. Mon premier soin fut d'aller visi- ter le roi de Fihérène, Lahimerisa, que j'avais connu à mon voyage précédent et avec qui je contractai le serment du sang, Je savais que les Sakalaves m'’avaient attribué, en 1866, la réputa- tion de sorcier, et je voulais, dès mon arrivée, mettre le roi dans mes intérêts à force de cadeaux. Bien m'en prit, car j’eus, pen- dant mon séjour dans l'Etat de Fihérène, de nombreux kabars ou procès publics sous la prévention de sorcellerie, et ce ne fut que grâce à la protection royale que je pus en sortir sain et sauf. Je dois vous dire, Messieurs, qu'aucune accusation n’est plus dangereuse dans les contrées sauvages indépendantes des Ovas que celle de sorcellerie. Si le prétendu crime est prouvé, une mort immédiate est la punition du coupable. Je ne sache pas 0 qu'il existe un peuple plus stupidement superstitieux que les Mal- gaches. Pour les Sakalaves, comme pour les autres tribus, aucun fait n'arrive naturellement; bonheur et malheur, tout est dû aux sorts et aux talismans. Que de tracas et d’ennuis m'ont causés journellement les habitants de la côte Ouest par suite des craintes absurdes qu’ils éprouvent contre les sorciers! Or, est sorcier tout individu qui se distingue d’autrui par ses actions ou ses paroles; je vous laisse à penser si un voyageur qui passe sa journée à prendre des informations, à écrire, à regarder les as- tres, à causer avec le bon Dieu, comme ïils disaient dans leur idiome pittoresque, ou à manier une foule d'instruments plus extrordinaires les uns que les autres et à collectionner des peaux d'animaux, à plonger des reptiles dans l'alcool, ne donne pas prise aux soupçons, et n’est pas à leurs yeux un de ces monstres qu’on ne saurait trop craindre et contre qui il est bon de pren- dre toute précaution. Je connaissais leurs mœurs et leurs lois, et je vivais de leur vie, je m'étais attiré ou plutôt j'avais acheté la bienveillance des chefs et du peuple, et cependant je ne pourrai jamais dire quelles difficultés j'ai éprouvées, dans certains cas, à poursuivre mes études, quels obstacles insurmontables m'ont empêché, en d’autres circonstances, d'arriver au but que je poursuivais cependant avec persévérance. Si l'intérêt n’était le motif le plus puissant de leurs actions, j'eusse certainement été réduit à l'impuissance la plus absolue. Le village du roi est situé sur le bord de la rivière Manoumbe; c’est en revenant à Tulléar que j’eus le bonheur de découvrir à Ambolintsatre un gisement considérable d’ossements fossiles parmi lesquels j'ai trouvé une nouvelle espèce d'Hippopotame (Hippopotamus Lemerlei, nob.), presque toutes les pièces du sque- lette de la patte du colossal oiseau l’Æpyornis maximus, et deux Tortues gigantesques (Testudo abrupta, nob., et Emys gigantea, nob.) De retour à Tulléar, je me suis occupé de lever le plan de la baie de Saint-Augustin. J'avais tout d’abord à mesurer une base qui pût me servir de point de départ pour les relèvements trigo- nométriques que je me proposais de faire en traversant Madagas- car, de Saint-Augustin à Yaviboule, et aucun lieu ne pouvait mieux me convenir pour celte mesure. À l’aide de la vitesse de propagation du son, j'obtins une base de onze milles environ, ct je commençai aussitôt l’hydrographie de la rivière Anhoulahé ou Saint-Augustin. Par malheur, une fois à Saloubé, au moment où, sorti sain et sauf des mains des Mahafales et arrivé chez une peuplade amie, je croyais ne plus avoir de difficultés à redouter — 261 — pour la suite de mon voyage, je fus tout à coup arrêté par la guerre qui éclata inopinément, en octobre 1868, entre les Anta- nosses et les Bares. Les Antanosses émigrés étaient, des habitants de ces régions, les seuls chez qui je pouvais trouver des porteurs pour mes bagages scientifiques et sur lesquels je pusse compter pour m'accompa- gner jusqu’à la côte est; or, non-seulement tous les hommes vali- des durent prendre part aux combats quotidiens, mais leurs ennemis coupaient la route que je devais suivre. Les Antandrouïs, les Mahafales et les Bares sont des tribus adonnées au pillage, au vol et au meurtre ; me mettre entre leurs mains avec mes mar- chandises de troc et mes instruments de géodosie, c’eût été signer mon arrêt de mort. J'en puis parler par expérience, ayant été pillé par les Mahafales et ne m'étant pas tiré de leur mains sans peine ni sans danger. J’attendis quelques semaines chez les Antanosses; rien ne changea dans l’état des choses, et les fièvres m’ayant beaucoup affaibli, je dus me résigner à retourner à Tulléar, où je pouvais trouver quelques secours. Ainsi se termina malheureusement la première tentative que je fis pour traverser l’île de l’ouest à l’est. Ce n’est qu'après une assez longue convalescence que jai pu reprendre mes travaux géodésiques. J'avais d’abord à visiter le grand lac salé de Tsimananpetsoutse, qui est situé à deux lieues de la côte Mahañfale. Le pays est si dangereux que je n’osai pas m’y aventurer avec mes instruments pi avec aucun objet qui püt tenter la cupidité des indigènes; aussi n'est-ce qu'une rapide reconnaissance que j'ai poussée jus- que-là pour m’assurer de l'existence de ce lac dont j'avais souvent entendu parler. J'ai entrepris ensuite l’hydrographie de la rivière Fihérèue. Les persécutions ont recommencé, et les chefs du pays ont arrêté mes travaux à 15 milles de la côte environ. Je n’avais plus rien à faire sur ces côtes inhospitalières où, malgré une patience à toute épreuve et des efforts continuels, la position devenait chaque jour moins tenable; j'ai quitté la baie de Saint-Augustin au mois de février 1869 pour me rendre au Ménabé. Tous le long du voyage, j'ai pris de nombreuses latitudes, de manière à rectifier les points les plus importants de la côte ; j'ai ainsi fixé à nouveau la position de douze villages, et j'ai noté avec soin les noms des baies et des criques. La saison pluvieuse était arrivée ; à cette époque de l’année, les voyages deviennent impossibles. Des nuées de moustiques et de — 962 — guêpes envahissent la côte ouest, et les débordements des rivières rendent les chemins impraticables. J’hivernai au village d’Am- boundrou qui est situé à l'embouchure du Mouroundava, et je mis le temps à profit pour compléter mes collections. . Dès que le temps me permit de recommencer mes travaux géographiques, j'entrepris l’hydrographie du Tsidsoubon et du Manamboule qu’on m'a assuré être les deux branches d'un même fleuve, le Mania; il ne m’a pas été donné de remonter à plus de 20 milles de la mer le cours de ces rivières. Malgré les cadeaux que j'ai libéralement distribués au roi sakalave et à ses chefs, je n'ai pu franchir cette limite. En m'avançant vers le N., j'ai éprouvé des difficultés de plus en plus grandes; il m'a été complétement impossible de pénétrer dans l’intérieur du Maïlak, du Marah et du Milanza, trois petits états sakalaves indépendants qui sont compris entre le cap de Saint-André et 18° 20°’ de latitude sud. Ma réputation de sorcier dangereux m'avait précédé dans ces pays, et j'y fus en butte aux hostilités des négriers arabes qui y font la traite et nourrissent une haine profonde contre les Européens, ainsi qu'aux vexations des Sakalaves du Nord qui obéissent à leur influence. Après des tribulations de toutes sortes, il fallut me résigner à quitter ces parages et à gagner Nosibé. J'ai pu toutefois jeter, en passant, un coup d'œil sur cette côte encore inconnue et recueillir quelques documents qni ne sont pas sans intérêt; j'en ai fixé astronomi- quement les principaux points. De Nosibé, je suis venu à Madsanga, d’où j'ai réussi à monter à la capitale ova. Mon voyage a duré vingt-six jours. Je tenais beaucoup à suivre cette route, parce qu'elle s’écarte peu du cours d’une des principales rivières de Madagascar, le Betsibouka, et qu'il m'avait souvent été dit qu’on pouvait remonter ce fleuve en pirogue jusqu'auprès de Tananarive; j'avais pensé, sur la foi de ces renseignements, qu'il ne serait peut-être pas malaisé d’ou- vrir de ce côté une voie de communication sûre et facile entre la côte et la province d'Emirne. Je me suis convaincu que le Betsibouka n’est pas navigable au delà de sa jonction avec l’Ikioupa. La route qui mène de Madsanga à Tananarive passe par les pays les plus désolés, les plus stériles et les plus déserts qu’on puisse imaginer. On marche d’abord pendant 7 jours et demi à travers des plaines de formation secondaire qui sont arides, couvertes d’arbustes rachitiques et parsemées, cà et là, de lataniers. Dès qu'on atteint la grande chaîne granilique qui s'étend du 22e degré environ de latitude sud jusqu’au port Radama, on ne trouve plus pendant treize à quatorze jours qu’une mer de monta- — 963 — gnes sans un arbre, sauf les quelques rares bouquets qui sont accrochés à des ravins, sans une plante autre qu’une herbe gros- sière. Ce pays n’est pas et ne peut pas être peuplé. La ville de Tananarive est située dans une grande vallée, semée de collines, qui est admirablement cultivée en riz et extraordi- rement peuplée. Cette plaine peut mesurer environ 18 milles de longueur sur 10 milles de largeur. Grâce au premier ministre Rainilaiarivony, j'ai pu faire la carte de la province d'Émirne qui est habitée par les Ovas, et dont Tananarive est la capitale ; j'ai pris 7 tours d'horizon donnant un total de 357 relèvements. La base que je me suis procurée par des observations astronomiques mesure environ 36 milles; j'ai choisi pour les extrémités de cette base deux montagnes situées presque sur le même méridien, dont l’une d’elles, le pic le plus élevé du massif d’Ankaratra, est la plus haute de toute l’île, et mesure plus de 2000 mètres d’altitude. De retour à Tananarive, je me suis rendu au plateau d’Ankaye que j'ai suivi jusqu'à la source du Mangoure, la plus grande des rivières de la côte Est. Puis, traversant quelques montagnes, j'ai pu étudier la grande vallée habitée par les Antsianakes, où se trouve le lac le plus important de Madagascar, Alaoutre. J'ai dressé, au moyen de 150 relèvements à la boussole, une carte du pays antsianak. Je suis revenu à la capitale ova à travers la ré- gion de montagnes qui borne le plateau d’Ankaye à l'Ouest. I m'a fallu vingt-trois journées de marche pour accomplir ce voyage. Je partis ensuite de Tananarive le 27 novembre pour me ren- dre à Amboundrou, sur la côte Ouest. Je traversai une partie du pays des Betsileos ; il est plus peuplé que les contrées que j'avais parcourues en venant de Madsang ga. Les arbres n’y sont pas plus communs, etil faut le plus souvent aller à trois ou quatre journées de marche des divers villages pour quérir le bois nécessaire aux constructions; mais les petites vallées formées par les innombrables torrents qui coupent en tous sens ces montagnes granitiques, y sont un peu plus larges, et on peut y cultiver le riz. Le chemin descend d’abord droit dans le Sud pendant 90 mil- les environ, puis il tourne vers l’Ouest; je traversai les forts ovas d’Étremo, d’Ambohinomé et de Zanzine. Là se termine cette mer de montagnes que je n’avais pas quittée depuis le fort d’Antoungoudrahouze. Au sortir de Zanzine, on entre dans une plaine secondaire de 84 milles de large, coupée, vers les 4238’ de longitude est, par une chaîne assez étroite qui paraît s'étendre du Nora au Sud à travers toute l’île. Le 20 décembre, j'arrivai à la bouche du Mouroundava, où j'hivernai. Nous avions marché dans l'Ouest pendant 150 milles. — 9264 — Le 15 mars 1870, je pouvais quitter Amboundrou; le beau temps était revenu. Je me rendis, à bord d’une pirogue à balan- cier, à l'embouchure de la petite rivière de Maïtampak, Matsé- rouké, et de là je gagnai le fort ova de Manza, le point le plus Sud qu’occupent actuellement les Ovas chez les Sakalaves. Cette partie du pays est peu peuplée et assez dangereuse; chaque jour des dziriks ou pillards y viennent faire des razzias de bétail et d'hommes. À l’époque de mon passage, un millier de Saka- laves indépendants ont attaqué un convoi de 1500 bœufs qu’es- cortaient une cinquantaine de soldats ovas et quelques officiers ; tout le bétail fut enlevé, dix soldats et un douzième honneur * (général) furent tués, et les prisonniers emmenés en esclavage. J'ai heureusement échappé à un semblable sort. J’eus à traverser le pays des Betsileos dans toute sa largeur pour aller visiter leur capitale Fianarantsoua, qui est la seconde ville de Madagasear, puis je me suis rendu, toujours à travers une masse non inter- rompue de montagnes, à Mananzarine, un des principaux ports de la côte Est; le pays, coupé cà et là de forêts, est plus fertile que les contrées que j'avais parcourues jusque-là. Mon voyage avait duré trente-neuf jours de la côte Ouest à la côte Est. Mes recherches sur l’histoire du pays et sur les immigrations des races étrangères à l’île me conduisirent jusqu'à Matétanane où se trouvent les descendants des Arabes qui ont jadis émigré à Madagascar. J’ai pu obtenir de nombreux documents sur cette curieuse tribu, et j'ai rapporté des extraits des livres, écrits en carac- tères arabes, qu’ils gardent avec religion. Mon voyage sur cette côte n’a permis de rectifier la position des bouches des rivières et des ports qui étaient omis, mal placés ou mal dénommés, depuis Matétanane jusqu'à Tamatave. De Mahanourou, je remontai à Tananarive, toujours à travers des montagnes abruptes. mais dans un pays relativement fertile. J’eus, cette fois, la satisfaction d'observer, au lendemain de mon arrivée, deux occultations d’étoiles par la Lune, de sorte que j'ai fixé la latitude de la capitale ova par cinq séries de hauteurs circeumméridiennes et sa longitude par trente-cinq angles horai- res de lune et deux occultations d'étoiles par la Lune. Mes études sur les Ovas et sur la province d'Emirne étaient terminées ; je suis alors descendu à Andouvourante par la route ordinaire, et j'ai gagné Tamatave, puis la Pointe-à-Larrée, pour relier avec mes derniers travaux la portion de la côte que j'avais parcourue en 1865. Quelques mots maintenant, Messieurs, sur la configuration générale de Madagascar, et je finis. Cette île comprend, comme vous le montre ma carte, deux parties bien distinctes, la partie — 965 — MN. et E. qui est toute montagneuse, la partie S. et O. qui est relativement plate. Les trois chaînes parallèles qui coupent du N. au S. la région occidentale sont séparées les unes des autres par des plaines sa- blonneuses ou par des plateaux arides. Le grand massif granitique central, qui est très-tourmenté, mesure de 1000 à 1200 mètres d’altitude comme niveau général, et est plus stérile encore. Il n’y existe, ainsi que dans toute la région Est, d'autre terrain plat que les petites vallées qu’utilisent les indigènes pour la cul- ture du riz; dans le sud de la chaîne granitique qui finit par 290, il y a de vastes plaines secondaires légèrement ondulées qui s'étendent jusqu’à la côte. On voit que nous sommes loin de cette arête centrale de mon- tagnes qui aurait divisé l’île en deux parties à peu près égales el qu’on avait établie sur de simples hypothèses. Le versant qui regarde l'Océan indien est seul assez fertile, grâce aux pluies continuelles qui arrosentle côté Est ; il offre une ligne étroite, mais non interrompue du Nord au Sud, de forêts qui se relient à celles de l'Ouest, formant ainsi une ceinture, au centre de laquelle il n’y a que désolation et aridité. — Ce ver- sant est arrosé par des rivières qui n’ont guère plus de 30 à 40 milles de longueur. Celui de l'Ouest, au contraire, large de 3 à 4 degrés, donne naissance à des fleuves importants par l'étendue de leur cours et par leur volume d’eau. Dans les contrées du Sud-Ouest et Sud, les cours d’eau ont peu d'importance et sont le plus souvent à sec ; il y a des espaces de 50 lieues sans le moindre ruisseau. Madagascar est peu riche en lacs; on ne peut citer que ceux d’Antsianak, de Tasy et d’Andranoumène. En résumé, j'ai pu, pendant mes voyages à Madagascar, fixer la latitude de 188 points différents, et la longitude de 24 villes par des distances ou des apozéniths lunaires, et de cinq autres par des occuliations d'étoiles par la Lune. J'ai, dans mes diverses opéra- tions trigonométriques, pris plus de 1500 relèvements au théo- dolite. Enfin, j'ai relevé à la boussole avec le plus grand soin la direction des diverses routes que j'ai suivies dans l’intérieur de l’île et qui offrent un développement d'environ 3000 kilomètres, et j'ai étudié une ligne de côtes de près de 500 lieues. Si vous comparez l’esquisse, si imparfaite qu'elle soit, que vous avez entre les mains avec n'importe quelle autre carte de Madagascar, vous verrez qu’il est bien peu de points qui n’aient eu besoin de rectification. Outre ces travaux géodésiques, j'ai tenu, du 28 mai 1868 au 45 juillet 1870, un registre où sont consignées trois fois par jour, — 966 — aussi régulièrement que le permettent les hasards des voyages et les maladies, les observations du baromètre, du thermomètre et du psychromètre, avec indication du temps, des températures maximum et minimum, et, à Tulléar, de la température du sol. Pour l’étude du magnétisme, j'ai déterminé, en dix-neuf loca- lités différentes, la déclinaison, l’inclinaison et l'intensité absolue de l'aiguille aimantée. J'ai réuni de nombreuses collections de Mammifères, d’Oiseaux, de Reptiles, de Poissons, d’Insectes des divers ordres, de plantes et de bois; mais c’est surtout à rassembler une série complèle des Éémuriens et autres Mammifères, tant en squelettes que dans l’alcool, pour pouvoir étudier d’une manière complète l'anatomie des types bizarres que nous offre la grande île de Madagascar, que j'ai appliqué tous mes soins. La collection de Lémuridés que j'ai rapportée de mes voyages est appelée à modifier les idées des naturalistes sur la place que ces curieux animaux doivent occuper dans la série des êtres. Les fœtus des Indrisinés, des Hapalemurs et des Chirogales que M. Alphonse Milne-Edwards vient d'étudier, lui ont permis de reconnaître chez tous ces animaux une placentation à laquelle il a donné le nom de placentation en cloche, qui les distingue nette- ment de tous les autres animaux connus. Dans leur anatomie, sur laquelle je ne veux pas m'étendre ici, puisqu'elle fera l’objet d’un travail spécial,on retrouve une foule de traits distinctifs qui s’ajou- tent à ceux fournis par l'étude de leur embryologie pour les faire regarder comme un ordre à part, ordre bien distinct de celui des Singes. Un autre fait curieux est l’extrême étendue des variations indi- viduelles dans les diverses espèces de Lémuriens. Le nombre des espèces de Lémur, encore naguère si grand dans nos catalogues zoologiques, est appelé à diminuer notablement. M. Alphonse Milne-Edvards et moi, nous avons constaté, sur la magnifique col- lection de ces animaux que possède aujourd’hui le Muséum, que des races locales avaient été prises à tort pour des espèces. Moi-même, je dois avouer qu’il me faudra réintégrer dans l'espèce type des races que j'avais regardées, au premier abord, comme spécifique- ment distinctes, c’est que je ne connaissais, à l'époque où je décri- vais les Quadruimanes auxquels je fais iei allusion, que les variations extrêmes d’une même espèce; depuis j'ai pu me procurer ou étudier toutes les variétés intermédiaires. Je sais bien que les naturalistes, tant qu'ils n’auront pas examiné avec soin et étudié les belles séries que possède le Muséum de Paris, ne voudront pro- bablement pas accepter notre manière de voir, si grandes sont les différences entre individus, pris isolément; mais il n’en est pas moins — 267 — certain que des 22 espèces établies par les divers auteurs, il n’y en a que six ou sept qui soient séparées par des limites positives. Je ne veux point abuser de votre bienveillance, mais permettez-moi d'appeler encore votre attention sur un fait important de géogra= phie zoologique. On avait cru, jusqu'à mes derniers voyages, que Madagascar n'offrait aucun représentant de l'ordre des Pachydermes, ni de celui des Rongeurs: la découverte de mon Hippopotamus Lemerlei, de mon Cheiropotamus Ediwardsi et du gros Rat du Menabé pour lequel j'ai fait le genre Hypogemys a modifié à cet égard les opinions des zoologistes. J’ajouterai que les Lémuriens africains sont beaucoup plus voisins de certains Lémuriens malgaches qu’on ne le pense. Vous voyez que, malgré les types si curieux que nous a fournis Madagascar, cette île n’a pas cependant une faune aussi aberrante qu’on l'avait dit. Je ne vous parlerai pas ici de la géologie de Madagascar, qui était inconnue jusqu’à ce jour ; qu’il me suffise de vous dire que la côte Ouest est formée par une bande étroite de terrain nummulitique, qui s'appuie sur le terrain secondaire. Je vous ferai remarquer que jusqu’à ce jour l'existence de terrains nummulitiques n'avait pas encore été constatée dans l'hémisphère austral. Je suis porté à admettre qu’une partie au moins de la région soulevée par les éruptions granitiques appar- tient à la formation liasique; mais je m'’arrête. Le lemps ne me permet pas d'entrer dans de plus amples détails au sujet de mes recherches, et je pense que cet exposé, tout rapide qu'il est, suffit pour vous montrer que j'ai rapporté de nombreux matériaux qui serviront à faire connaître cette île si curieuse à tout point de vue et qui était une vraie ferra ignota. Séance du 23 décembre 1871. PRÉSIDENCE DE M. DE LUVYNES. M. LEBLANC fait sommairement connaître les expériences insti- tuées par M. Merget pour déceler au moyen de sels d’urane et de palladium la présence des émanations mercurielles. La sensibilité — 9268 — de ces réactifs est si grande qu’à une distance de plusieurs mètres les vapeurs de mercure, à la température ordinaire, sont recon- nues ;-elles agissent également sur des papiers imprégnés de ces sels au travers de corps poreux tels qu’une büûche d’assez forte longueur en dessinant avec une exactitude merveilleuse les orifi- ces des conduits qui leur ont livré passage. MM. DE Luynes et Cazin présentent quelques observations à ce sujet. ; L'ordre du jour appelle les élections dans la 1re et la 2me sec- tion. Dans la 1'e section: MM. CoLLIGNon, DarBoux, Maurice Lévy, ayant obtenu chacun 14 voix et un billet blanc, sont nommés membres titulaires. Dans la 2e section: MM CHaATIN, ayant obtenu 15 voix, GRANDIDIER, 14 — JOBERT, PARU VAN TIEGHEM, 13 — ont été nommés membres titulaires. M. Moreau fait une communication sur les moyens d'obtenir dans l'intestin un liquide riche en albumine. M. LeBzanc rappelle le procédé employé par certains physiolo- gistes allemands pour doser l’albumine au moyen du chlorhydrate d’ammoniaque. M. Moreau fait une autre communication sur les obstacles que lon éprouve souvent pour empoisonner quelques animaux par certaines substances, suivant la température ambiante. M. CaziN donne connaissance de recherches faites en collabora- tion avec M. Lucas, et indique la formule unique à laquelle ils ont été conduits sur la durée de l’étincelle d’une batterie. (Voy. p. 269.) Ÿ M. GuiLLemin et M. MoREAU demandent quelques explications sur ces expériences. M. Lacuerre indique la formule nouvelle qu’il a obtenue sur une forme de l'intégrale de léquation différentielle d'Euler. (Voy. p. 270.) La séance est levée à 10 heures et demie. L'un des Vice-Secrétaires, L. VAILLANT. — 969 — Sur la durée de l’étincelle d'une batterie électrique, par MM. Lucas et Cazin. Les expériences que nous avons faites sur la durée de l’étincelle d'une batterie, lorsqu'on change la surface de la batterie, la longueur de l’étincelle et la résistance du cireuit, à l’aide d’un fil sans circonvolutions, et que les autres cir- constances restent les mêmes, sont rassemblées dans la for- mule ATEN ,SS) y Al RHONE À +Hcrs t durée de l’étincelle, s surface de chaque armature du condensateur, L longueur de la batterie, r longueur du fil interposé entre les armatures et les boules de décharge, a, b deux constantes dépendant de l'isolement, c constante invariable, K constante dépendant de la nature des boules de décharge et de l’état de leur surface, mais indépendante de leur dia- mètre. Lorsqu'on forme une cascade de deux condensateurs à l’aide de n HE n = N jarres égales, et qu'on fait varier n et», en laissant N constant, la durée de l’étincelle est représentée par la formule nn _ t = AT Cr _ 5) T désigne la durée de l’étincelle, lorsque les N jarres ne forment qu’un seul condensateur les autres circonstances restant les mêmes. — 910 — Remarque sur l'équation d'Euler, par M. Laguerre. Étant donnée l'équation A nr au VF@) Vr où f (x) désigne un polynôme du quatrième degré : décom- posons f (x) d’une façon quelconque en deux facteurs du second degré, en posant f(x) = 8 (x) & (x); l'équation différentielle précédente a pour intégrale générale Vimem—Vomet _ à œ — y : C désignant une constante arbitraire. — 971 — La Société Philomathique a reçu en hommage de la part de leurs auteurs, pendant les années 1870 et 1871, Les ouvrages suivants : Louis AGaAssiz. J. - À. ALLEN. Angelo GENoccHI CATALAN. Léon VAILLANT. LEFÈVRE —Address on Alexander von Humboldt, Boston, 1869. Contributions to the Fauna of the Guelf-Stream at great depths. — Echinoderms, and general reports — Cambridge (U. S.), 1869. Report upon deep sea dredgings. — Cambridge (U. S.), 1869 —Mammalia of Massachussets. — Cambridge (U. S.), 1869. .—Rassegna d’alcuni scritti relative all’addizione degl’integrali elliticied A beliani.—Roma,1870. —Rapport du jury du concours des sciences mathé- matiques et physiques (1864-1868). — Extrait des Bulletins de l’Académie royale de Belgique, 2me série, (Lt. XX VIII, n° 19). —Note sur la disposition des pores ou orifices af- férents dans la Cliona celata (Grant). —Paris, 1870. —Note sur l’anatomie de deux espèces du genre Perichæta, et essai de classification des Anné- lides lombricines. — Montpellier, 1869. —Théorie élémentaire des opérations de Bourse. — Paris, 1870. Programme de la Société Batave de Philosophie expérimentale WECHNIAKOFF. VALLES. de Rotterdam. — Rotterdam, 1869. —Introduction avec recherches sur l’économie des travaux scientifiques et esthétiques, — Paris, 1870. —1° Des formes imaginaires en algèbre, in-8°.— Paris, 1869. —90 Observations sur les formes réelles et imagi- naires (extraites des Nouvelles annales de mathématiques). — t. XIII. —3° Projet de dessèchement et d'irrigation du lac de Grand-Lieu.— Paris, 1849. —4° Etudes expérimentales sur les inondations.— Sans lieu ni date, = 90 2 VALLÈS —5° Nouvelles études sur les inondations, au point de vue de l’insalubrité des réservoirs, et de l'influence des forêts. — Paris, 1860. — —6° De l’aliénation des forêts.— Paris, 1865. — —7° Notice sur quelques étangs du département des Bouches-du-Rhône (Ann. des Ponts et Chaussées, 3Me série, 5me année. ) — —8 Études sur les eaux de Marly et de Versail- les. — Paris, 1864. Paul Lévy. — Notes sur les lianes adressées à M. Bureau, par M. P. Lévy, naturaliste-voyageur au Nica- ragua. (Extrait du Bull. de la Soc. bot. de France, novembre 1869.) Louis LARTET. — Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées avoisinantes, telles que l'Égypte el l'Arabie. 1re partie; Paris, 1869. A. Cazin. — Mémoire sur le travail intérieur dans les gaz, Paris, 1868. — Recherches sur les courants interrompus. Paris, 1869. — Sur la détente des gaz ; Paris, 1869. P. BERT. — Les actions nerveuses sympathiques. Paris, 1870. NEUBERG. — Etudes sur les coordonnées tétraédriques, Bru- xelles, 1869. GILBERT. — Sur quelques propriétés des surfaces apsi- dales ou conjuguées. Bruxelles, 1869, CaTALAN. — Remarques sur l'équation X7 — 1 = 0. TERME. — Compte rendu de la Société de bienfaisance pour l’enseignement des bègues indigents. Paris, 1869. MaLaise. — Note sur les roches usées avec cannelures; — Sur les rhizômes verticaux, etc; — Sur les silex ouvrés de Spiennes. Bruxelles, 1866. CIALDI. — Portolevante e cause del suo insabbiamento. Roma, 1870. Roze et Cornu. — Sur deux nouveaux types génériques pour les familles des Saprolégniées et des Péronospo- rées. Paris, 1870. — 275 — MaLaise. — L'homme fossile. Bruxelles et Leipzig, 1863. — Utilité de l’étude de la botanique. Bruxelles, 1865. — Carte géologique, agricole ou agronomique de Belgique. Bruxelles, 1868. — Note sur le terrain crétacé de Layée. Académ. royale de Belgique, t. XVIII. — Sur l'existence en Belgique de nouveaux gites fossilifères à faune silurienne. Ibid. — Note sur quelques fossiles du massif silurien du Brabant. Ibid. t. XX. MaLaisE et GOSssELET. — Observations sur le terrain silurien de l’Ardennes ; ibid, t. XXVI. L. VAILLANT. — Contribution à l'étude anatomique du genre Pontobdelle. Paris, 1870. — Notice sur la vie et les travaux de Sars. Paris, 1870. CATALAN. —Sur quelques sommations et transformations de séries. —Rome. 1880. DE MaricHARD ET PRUNER-BEY. — Les Carthaginoïis en France.— La colonie Lybio-Phénicienne du Liby (Ardè- che). — Paris, Montpellier; 1870. QuÉTELET, —Observations sur lesphénomènes périodiques pen- dant les années 1867 et 1868 (extrait du tome XXXVIIL des Mémoires de l’Académie royale de Belgique ). — —Notice sur le Congrès statistique de Florence en 1867, in-4°. CATALAN. —Mémoire sur une transformation géométrique et sur la surface des ondes. —Bruxelles, 1868. H. A. HAGEN. —Illustrated catalogue of the Museum of compa- rative zoology at Haward College. — Cam- bridge, 1870. (Offert par M. A. Agassiz.) — —Monograph of the north American Astacidcæ. BRYANT —On the eared seals ( Otariadae) — Cambridge, 1870. ( Offert par M. A. Agassiz.) ALLEN. —On the mammals and winterrbids of east Flo- rida. — Cambridge, 1870. (Offert par M. A. Agassiz.) STIMPSON. —Prelimirary report on the Crustacea dredged in the gulf stream, by de Pourtalès.—Cambridge, 1870. (Offert par M. À. Agassiz,) Extrait de l'Institut, 4re section, 14872. 18 PALL. Felice CH1o. CIALDI. — 94 — —Report on the Brachiopoda obtained by de Pour- lalès. — Cambridge, 1870. ( Offert par M. AI. Agassiz.) —Annual report of the trustees of the Museum o comparative zoology at Haward College, for 1869 et 1870. — Boston, 1870 et 1871. (Offert par M. Al. Agassiz.) —Nota sulla formola sommatoria.— Torino, 1870. —-Discorso per l’inaugurazione del buto di Gio- vanni Plana. — Torino, 1870. —Théorème relatif à la différentiation d’une inté- grale définie par rapport à une variable com- prise dans la fonction sous le signe Î et dans les limites de l’intégrale, étendu au caleul aux différences, et suivi de quelques applications. — Turin, 1871. —Le Portolevante escluda il flutto-corrente come causa del suo insabbiamento. — Roma, 1870. —L'Ingegno di Ferdinando de Luca. — Roma, 1870. — 975 — CHANGEMENTS SURVENUS DANS LA SOCIÉTÉ. SONT PASSÉS AU RANG DE MEMBRES HONORAIRES : MM. Haton de la Goupillière. Milne Edwards (Alphonse). Tissot. ONT ÉTÉ NOMMÉS MEMBRES TITULAIRES : dre Section. MM. Collignon. Darboux. Maurice Lévy. 2e Section. MM. Grandidier, Jobert. Van Thieghem. MEMBRES CORRESPONDANTS : M. Lartet,. Au 64 I; % HA Peu in TABLE DES AUTEURS Azix. — Modifications au règlement.............,......, Gouvc Sur une brochure de M. Pruner-Bey............... RTS Traduction d’un mémoire de Bischoff sur les Rene courts du pouceret duMeros orteils -rer Do090000d BeeT (P.). — Modification au règlement.............. ÉD OU Sur la production de l’ædème .........,..,..........., UMR SRE Sur le sulfocyanure de la galive............................. 5£ Surrlertic ouvchoréerdes Chiens 2-2 eee eee Sur les affinités des Reptiles avec les Oiseaux ....... CAR DE Sur l'influence de la diminution de la pression atmosphérique .. Idem? "07 TT ee el ec ce Cole etes Sur le polymorphisme de certains Champignons St None son oolee Sur la composition des gaz du sang à des pressions inférieures à celle de l’atmosphère...,........ de mn ee une DCE IS Dore Sur la raison de la mort des animaux d’eau douce que l’on plonge dans l’eau de mer ............. nn miens leaf eee te ete ea ra ie Sue lionnuon See ae00 20e ooccotonoeecolocroses 3500000 Sur le venin cutané des Batraciens...........,........ serre Sur la raison de la mort des animaux d'eau douce que l’on plonge dans l’eau de mer.......: oo 0Co0doD np0000b ee TE Sur la composition de l’air confiné dans lequel meurent des ani- maux quand cet air est comprimé à plusieurs atmosphères.. Sur la visibilité des divers rayons lumineux par les animaux in- fÉTIQURS ER nan es en een 2e sa toe ee ea nude BERTRAND.— Sur le genre Abies.............. pres Solate(s BourGET.— Sur le mouvement vibratoire des membranes élasti- AUS Ne eme HE CRIE roc Race ROUE en BuREAU.— Sur le lac de Grand-Lieu................. EME one NotesrsuR es IAnes eee Eee dedilente ele RER ee 40 Sur la structure des tiges de liane............. RS EURE Allocution présidentielle... ........... ee ee ne ne PSE DE CALIGNY.— Sur un appareil à élever de l’eau............... Sur un moteur hydraulique à piston oscillant............... ee Sur son système d’écluses de navigation........... CE 2e CazIN.— Sur une nouvelle méthode pour trouver les pôles d’un aimant et évaluer son magnétisme en unités on Ne SUTIURENOUVEAU TRÉOPRONE PACE CRC ee Ie Cazin et Lucas.— Sur la durée des étincelles nas. Sur la durée de l’étincelle d’une batterie électrique. ......... ba J. CHATIN.— Sur les glandes salivaires du Foumilier Tamandua. DarBoux.— Sur les polygones inscrits et eirconscrits à l’ellip- so1de P.-.. SA EU AE RAR MALTE ae REV RARE : DELANOUE.— Sur le lac de Grand-Lieu.................... PA Sur les ensablements de Venise....... D ELA Ro eo) Ne Sur le rôle des corps gazeux dans les phénomènes volcaniques. . Alph. Epwarps.— Notice biographique sur Sars..... SES UOIN Fiscazr.— Sur les sondages sous-marins...... NERO: ci AE LU : FLYE-SAINTE-MARIE.— Sur le postulatum d'Euclide. .. ........ GauDry.— Sur une caverne du Périgord.........,........... GRANDIDIER.— Aperçu de quelques résultats de plusieurs voya- ResIsSCIentiiques eee ec CET SOON O bo o 0 Si GROUARD.— Recherches sur les figures planes semblables. ...... Sur les figures semblables............. RAS ER AS M te LU LE 1 VAR RPSE SRE ASE CB D AS NO Po OT RAA En SA OT EME O AE AE SO ANT rene dr - GUILLEMIN.— Sur les machines magnéto-électriques......... No Sur la détermination de l'intensité du courant du premier instant dans les piles inconstantes............ nation ES ME EME HaaAG.— Énoncé de deux théorèmes.................... SAINS HaLPHEN.— Énoncé d'un théorème ........................... HouELz.— Sur l'impossibilité de démontrer par une construction plane le postulatum d'Euclide ........ des CARE PRE DR Sur les cavernes du Périgord....................... SUR Re DE O JogerT.— Recherches pour servir à l'histoire des organes du toucher chez les Poissons...... RAT DNS DA eo a . Sur l'extrémité du grouin du Porc considéré comme organe du toucher ..... NOTE LE D à Goo o0no sado el mer Sur le grouin du Hérisson et la queue d'u un Aieles considérés comme organes du toucher...... De te le re Te Te ete LaAGugRRE.— Sur une propriété relative aux courbes tracées sur une surface quelconque ................... HORS AORETOIE dE Sur les courbes que l’on peut tracer sur les surfaces algébriques 133 194 205 220 49 69 0 = Sur l’emploi des imaginaires dans la géométrie de l’espace... 95 Sur quelques propriétés des cônes algébriques.......,... CRÉÉE 139 Recherches géométriques sur la cyclide ...... eee eee 209 Sur quelques propriétés des courbes algébriques.....,......... 241 L. LARTET.— Sur la géologie de la Palestine............,..... 57 LaussepaAt.— Modification au règlement . SD uoosbugso eo bedboo 3 Sur une méthode graphique propre à la construction des cartes qui servent à annoncer les éclipses de Soleil pour la Terre en général ...., do 05 0e 00 ne Oo EEE Poe nücouoovponc 20 DE Luynes. — Sur les relations qui existent entre l’orcine et le LOIMENE Rene ee ee let alane te cine tele ele en DRE 208 MaNNHEIM. — Sur un théorème qui présente de l’analogie avec CeluiideaMeushIere: ne serum rene ne 55 138 Démonstration géométrique d'un théorème de M. O. Bonnet... 228 Parrot (Jules et Philippe).— Sur la découverte d’une grotte ha- ss bitée par l’homme à l’âge du Renne ..........:..,,......... 62 PRILLIEUx.— Sur la fanaison des plantes..,.,........ Fnemierne 157 PuEL.— Sur une caverne du Lot........... TOO 0 DRM Ha 61 RiBAUCOUR. — Sur la théorie des surfaces...............,..,.. 22 JIdem.................. ... DÉRRR OR RES ER EN PE ble 110 Roze.— Sur deux nouveaux types génériques pour les familles des Saprolégniées et des Péronosporées......,..,.,.,....,., 113 Sur le polymorphisme de certains Champignons...... ee 132 TRANSON. — Modification au règlement. . Maries AE 4 Analyse de deux publications mathématiques de M. Vallès..… eee 27 Analyse de l'étude sur les inondations de M, Vallès....... RUE « 33 Sur la cinématique... ..... AR non 0 SR ROC Édnob 65 Sur les coniques sur-osculatrices, . Melanie tot date nine a 68 L. VAILLANT. — Sur Du d'une Annélide lombricine CARS AAUTNUEMANErANCE RE Res see seen eee 25 Sur les caractères de la coquille désAVErmMetS- eee cer -rpehe 83 Sur les zones littorales supérieures.......,...,............ og 144 Sur la résistance vitale du Balanus balanoïdes hors de l’eau. 183 Sur l'appareil stylifère de quelques Némertiens.....,.... Du000E ° 187 Sur l'anatomie de l’Oncidium celticum .............,.,..... + 222,22 VaLLËs.— Sur une caverne du Périgord...............,....... 61 Sur les ensablements....,...... Anne Ne et Near 19 SHrMiesivibrationsides membranes... Hein. ile 0.0. 113 Sur la propriété dont jouissent certains nombres premiers d'être égaux à des sommes ou à des différences de carrés ou de mul- tiples de carrés....., den aan PRÉ AN CR EU TES DÉPOT 191 NES CRE = OUL les SUTIACES 22000 nn ME neue sue RTE 6 IMP, CENTRALE DES CHEMINS DE FER.-— A, CHAIX ET C°, RUE BERGÈRE, 20, À PARIS. — 2390-2 RATS # BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILONATHIQUE DE PARIS. + Tome septième. — Janvier-Février-Mars 1870. | PARIS LIBRAIRIE F. SAVY 24, RUE HAUTEFEUILLF. 1870 Le Bulletin de la SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE se PULLS par cahiers trimestriels depuis le mois de mars 1864. Le prix de l’abonnement est fixé à 5 francs. | ON S'ABONNE : A la librairie F. SAVY, 24, rue Hautefeuillé TABLE DES MATIÈRES. Sur les aude ee du Ernie Tandis par MSIE ©Chatin.…. … ER ER PINS En RAR : Notice biographique sur Sars, par ". À Milne Edwards. Séance du EN NOR STUNT S "Rent RAS Are Sur une méthode graphique propre à la construction des car- tes qui servent à anñoncer les éclipses de Soleil pour la Terre enteeneral par M. "Paussedat 2.517 Due Sur la théorie des surfaces, por "M ARIDAUCOUR.E eee ER Sur l’acclimatation d’une Annélide Lombricine dans le midi dela France °parM: -LNStlnt ee ee . Analyse de deux publications mathématiques de M. Vallès, par M Trans A Re eine 0 DER Analyse d’un ouvrage de M. Vallès intitulé : Ltudes sur les inondations, par M. A. Transon..... + M de de Séance du 26 LÉNRORASTDE. es D tre RE Sur l'impossibilité de démontrer par uue constr uction plane: le principe des parallèles, dit postulatum d'Euclide, gr MS PHOUEIERS OR on A Ce on A Sur. une propriété relative aux courbes tracées sur une surface. : quelconque, par M. Laguëérre:.:......,........ RATE Sur les figures semblables, par M: A. Grouard.:..:..14# cé Beauce, due 12#mare Or Re RENAN OA Le Séance dus 26 mars A8)... "Men ae Me Sur la découverte d’une grotte habitée par l'Homme de l’âge du enne, par MM. J. “et Pa PArTO RS ES Re een Sir la cinématique, par M. Abel Transon..:.............. Sur les coniques sur-osculatrices, par M. Abel à Sur les courbes que l’on peut tracer sur les surfaces algé- briques: pars. MS amer Rene ee Prree Sur les figures semblables, par M. A. Grouard: :. DE ME Sur les causes de l'ensablèment des ports et lagunes de Ve- nise, par M. Cialdi. Remarques sur ce 0 travail,” par MM. De- lanoue, Gh Vallese. Minor : porte RP RE IMPRIMWER!E CENTEALE DES CHEMINS DE FER,—A. CHAUX ET Cie, RUE BERGÈRE, 20, À vanys. —10252-0 BULLETIN DE PARIS. Tome septième. — Avril-Décembre 1870. PARIS | LIBRAIRIE F. SAVY 24, RUE HAUTEFEUILLE, 1870 Le Bulletin de la SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE se publie par cahiers trimestriels depuis le mois de mars 1864. Le prix de l’abonnement est fixé à 5 francs. ON S'ABONNE : | ï A la librairie F. SAVY, 24, rue Hautefeuille. : TABLE DES MATIERES Séances des 11 et 26 février 1871....... HARAS Rene es. Séances du 11 mars et du 40 juin 4874......................... Sur une nouvelle méthode pour trouver la position des pôles d’un ai- % mant et évaluer son magnétismeen unités mécaniques, parM.Cazin 178 Séance du 24 juin 4871......... SA NE “og AURAS +: SU. VOUS Sur un nouveaux réophore, par M. Cazin....................... 182. Sur la résistance vitale du Balanus balanoïides hors de l’eau, par … MS méon Vaillant. #72 CUe MR AN DELA DE A O0 à à 183. Séance du.8 juillet 1874440... 4-0. us Eee 185 _ Sur le mécanisme et la cause de la mort chez les animaux d'eau . douce que l’on immerge dans l’eau de mer, par M. Paul Bert. Séancerdu 22 ue Teri NE MARS ROeRerEere Sur l'appareil stylifère de quelques Némertiens, par M. Léon Vaillant Sur la composition de l’air confiné. dans lequel meurent des animaux, quand cet air est comprimé à plusieurs atmospheres, par M.P. Bert. Séance-du 12 #aDut8 712 ROME ee EE Sur la propriété dont jouissent : certains nombres premiers d’être égaux à des sommes ou à des différences de carrés ou de mul. tiples de carrés, par M. F. Vallès........................ ue ce 194 Séance du. 28 octobre ABLE 19 Recherches pour servir à l’histoire des organes du toucher chez les 5 Est Poissons, par M. Jobert................:..........:"tN0n 17 194% Sur l'extrémité du grouin du Pore considéré comme Crgane du tous ; cher, par M. Jobert A A D D». 1200: Sur les relations qui existent entre l’orcine et le toluène, par M. de Fe Luynes L'un: Daucutiseee pee me OC EPS 208 Recherches géométriques sur la cyclide, par M. Laguerre..:...... 209 Séance du 41 novembre 1871... Mo CSS 119% Sur le grouin du Hérisson et la queue d’un Singe du nouveau continent | # (Ateles paniscus)considérés comme organes du toucher, par M: Jobert 2201 Séance: du:25 novembre 1871. 0222206 RER 222" Sur le ‘moyen de simplifier la marche automatique d’un nouveau système d'écinses de navigation pendant le remplissage du sas, par M de Calienv fn PR NS RE ER Sur l'habitat et les mœurs de l’Oncidium cellicu, Cuve, pars M Ééons Vaillant ris M RTE AR RE PRO 228) Démonstration géométrique ‘d'un théorème de M. ©. Bonnet, par SRE NL: Mônnaein sms er Re Are ed MENT Sur la visibilité des divers rayons lumineux par les animaux infé- rieurs, par Mi Paul Bent etre de 2e CRE - 930 Séante du 9 décembre 1871.41, 00 ES 5232: Liste des travaux scientifiques de M. Edouard Collignon, candidat. 2 — de M. G. Darboux, = — de M. Maurice Levy, — = de M. AÏf. Grandidier, —- — de M. Chatin, à = HR = de M. Jobert, M Le 0 — de M. Van Thièghem, — S Sur quelques propriétés des courbes algébriques et la RU des rayons de courbure des sections planes des surfaces annallag- ë mabiques:> par, M.Lamerre. CORRE SES Le de SU OEERS 241 Sur le genre Abies, par M. C.-E. “Bertrand... !. COMM ne .. 245 Aperçu de quelques résultats de plusieurs voyages scientifiques, par Mi Grañdidier 22.00 ta RS Rene AR RAR EN 255 Séance du 23 décembre 1874... Re ER 2200 Sur la durée de l’étincelled” unebatterieélectrique, par MM. Lucas et QUE 269. Remarque sur l’équation d’Euler, par M. Laguerre.. .............! 270. INPRIMEGLE CENTRALE DES CHEMINS DE FER. — A, QHAIX HT Cie, RUE BERGÈRE, 20, À PARIS. — 2332 ME 0 a DE LA | PHLONATI DE PARIS. 5 Tome septième. — Janvier-Décembre 1871. Rares à ei ci : " EN F\ A: < d * "4 PARIS | Ho [RIE F. SAVY LAUTEREUILLR. Le Bulletin de la SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE : se publ par cahiers trimestriels depuis le mois de mars 4864. Le. prix de l'abonnement est fixé à 5 francs. | [ ON S'ABONNE : 2 TABLE DES MATIÈRES. Séance du9) avril) 1870 02070 Mettre EE CR » HO Sur les caractères qui permettent de reconnaître les coquilles des Vermets et de les distinguer des tubes de certaines : Annélides, par M. Léon Vaillant....................... 83 | Sur le tie ou chorée des Chiens, par M. PaulBert......... 8e Séance du 23 avril 1870....... ..... Re A ci un à £ Sur les polygones inscrits et circonscrits à l'éllipsoïde, par MG Darboux et ie Ur een use . SANTE Sur l’emploi des imaginaires dans la géométrie de l’espace, ar M. Labuerié . enter er | 5 Sur la théorie des surfaces, par M. A. Ribaucourt. ...... 110: Séance supplémentaire du 7 mai 1870.......... .:...... à 4! Sur les figures semblables, M. A. Grouard...... Meet Lu Sur le mouvement vibratoire des, membranes élastiques, ar M.-J -Pouroet "es Pare Ro 41 Sur la théorie des surfaces, par M. A. Ribaucourt... ...... 124 Séance du 14 mai 1870..........- PR re RD 427 Séance du 28 mai 1870................ Se SR a 131 Sur le rôle des corps gazeux dans les phénomènes volca- . niques, par M. Delanoue........................-.... 133 Séance du 14 juin 1870.......:....... 0. sr 137 Sur un théorème qui présente de l’analogie avec celui de É Meusnier, par M. Mannheim........... LR EE )..7 198 Sur quelques propriétés des cônes algébriques, par M. La- À DUBLPE 2 eu. ee Ve me 0) e CNRS RE 439 Sur les zones littorales supérieures, par M. L. Vaillant... 144 Séance du 25 juin 1810. al de mt Théorèmes sur les déplacements des figures, par M. Haag.. 150 Sur la durée des étincelles électriques par MM. Lucas e à Cane Ne 0 de ne RE CA ee LEE CRE A5 Séance du 9 juillet 18704... .........,.:., 22.2 LE | Sur l'intégration d'une équation différentielle du secon 4 ordre, par M. Laguerre.................... MR ee 108 Sur les muscles couris du pouce et du gros orteil par M. 15%) BiSChO ie) ee DORE tr SRE Eee RSR 46 Remarques à ce sujet, par M. Alix ................. ee à Séance du 93 juillet 1870...-.....................::..-- A7 r . Sur la détermination de l’intensité du courant du prermier instant dans les piles inconstantes, par M. G. Guillemin. Séance dud3 août 1870.54 0 NU ER ReRSS l Séance du 42 novembre 1870...................:......... 47 Séance du 26 novembre 1870 .-.................. AR 14 4 Sar le déplacement des figures, par M. Halphen......... AT ‘Séance du 10 décembre 1870................+.-::::::-,: Séance du 24 décembre 1870..................:....::-.: STMPRINERIE CENTRALE DES CHEMINS DE FER.—A. CHAIX ET OC, RUE BERGÈRE, 20, À Par1s.—6542%4, ne de NT AU } (YPAËTS MAT, 27 à 1 n TUE ton MYLTI 2 fi FEAT LP aU CAL À Fe nn