^.^38-JL.kY. BULLETIN DE r.A SOCIETE DE GEOGRAPHIE. TOME XZ. COMPOSITION DU BUREAU OK I.A SOCIJ^T^ PODR 1854-1855. PrSsiJent. M. Hip. Fortoul, iiiiuistre de riiislniclioii |)iililiqiir „ , . , I MM. GuiGNiAiiT, meiiibrt! de I'lii'tlitiit. rice-PrestdettCs. { , _ ... I LEFKBvRE-Uunt'KLE, seiialeiir. 4 MM. Hin. udchanoy. Scnitntetirs. l .. j e- I rerd. fabre. Secretairr. M COMPOSITION DU BUREAU DE LA COMMISSION CENTKALK POUR 1854. President. M. Guickuot (de I'liiStiliit). yice-Presideins. MM. d'A\ezac ay. Section de Publication. MM. Alliert-Monlemonl. MM. Mauroy. CorlaDibert. Moiel-Falio. Daiissy. Pievosl (C'onslaiil;, m. de I'lnst. de Froberville. V" de .Saiilarein, corr. de I'lnsl. CI. Gay. Sedillol. Jacobs. Teruaiix-CoDipaiis. Section de Coniptabilite. MM. Deraersay. MM. Isanibert. Dticliaiioy. De la Roquetle. Gamier. Lowenstein. Archivist e 'bibiidtheca ire . M. Tresorier de la Societe. M. Meignen, uotaire, rue Saiut-Honore, 370. Menibres adjoints. MM. geueral .Auvray. M. H. Hecquard. G. d'Eicblhal. M. Noirol, agent dc la Soriete, ru« Chiistine, J. BULLETIN DE LA r r SOCIETE DE GEOGRAPHIE KfiDIGfi PAR LA SECTION DE PUBLICATION ET MM. ALFRED MALRY, SECR^TAIRK GENERAL l)£ LA COMMISSION CENTRALE, El' VA. MALTE-BRLW, SECRETAIRE ADJOINT. QDATRl^ME SfiRlE. — TOME NEUVlftME. ANN15;E 1855. janvier - juin. PARIS, CHEZ ARTHUS-BERTHANi>, LIBRMRE DE LA SOCI^T^ DE G^OGUAPHIE, HUK ■AUTEFEUILLB, M" II. 1856. LISTE DES PRfiSIDF.NTS HO.NORAlRHS Dli L\ SOCI£t£ DF.PDIS SON ORIGINK. MM. De Lapi.acb. De Pastoret. De CHATKArBRIAND. CiiAnnoi. DE Voi.vtr. Becquf.y. Ai.EX. DE HiiMEOLDT. CUABROL DE CrOUSOF.. Georgi's CuviER. Hyde de Necviixe. Due do DoiIDR^UVtI.I.E. J.-B. Eyries. MM. Le vico-amiral de Rii;ny. I.p riiili'o -aniiial Dumokt d'Urvim.e. I)iic Decazes. I." (Je MoMAI.lVET. Dl- I'.ARANTE. Ia- ijuncral Pei.et. GuiZOT. De Sai.vam)y. I'lJPINIFR. Ue I.AS C^xsES. MM. Vm.i.kmain. Ci;NlN-riRIDAINR. L'l'iniinil RoiJSSiN. L'amiral ile Mack.au. Le vict'-aniiral HAi.o\n. WAt.CKEWAER. C" M01.K. JoMARD. he coiitre-aiiiiral Mathiiu. Ki- vico-amiral I v Place. LISTE DES CORRESPONDANTS tfRAiVGERS DANS L'oRDRE DE LEUR nomination. MM. H. S. Tanner, a PhilaJilpliir. W. WooDBRiDGE, a Hoslon. Le It-coL Edward Sabine, a Loiidies. Le docteur KErNOANUM, a Rerliii. Le durleur Richardson, a Londres. Le prolesscur Rafn, a Copenliagiie. AiNSWoRTH, a EdiubourL'. Le colonel Long, a Louisville, Ky. Le capitaiiie Maconochie, a Sydney. Le ciinseilkr de Mackdo, a Lisl)onne. Le professi'iir Kari. RiTTER, a Berlin. Le cap. John Washington, a Londres. P. DE Angef.is , a liuenos-Ayres. Le docleiir Kriegk, a Francfoi I. Adolpiie Erman. a P)i*rlin. Le docleur W'ArrAts, a Goellinqiie. MM. Ferdinand de Luca, a tVaples. Le docleur Raruffi, a Turin. I e liciil.-ool. Fr. Coem.o, a Madrid. Le prol'isseur Munch, it Clirisliania. Legen. Albei IDE la Marmora, a Turin. Fiilgence F'resnel, a Mo'-soul. (;h. Scheffer, ,i Conslauliiioplc. Le proffsseur Paul Chaix, ;i Geneve. J. S. AiiKRT, colonel des ingenieurslo- pograplies des EUls-l'nis. Le prol'rssenr Alex. Bache, surinten- dant du <7ort-if-5Hre«'x,auxElats.Uni'i. Lepsius (Richard), a Berlin. De Martius, a Munich, KiEPERT (Henri), a Weimar. pETERMANN (Augusliis), a Golha. LISTE DES CORRESPONDANT.S ETRANGERS QUI ONT OBTENU LA GRANDE .MfiOAILLE. MM. Lecapil. sir J. I'KANKLrN, it Londres Le capilaine Graah, a Copenhague. Le capilaine sir. John Ross, a Londres. .MM. Le capilaine G. Back. Le capilaine James Clark Ross, a Lon- dres. rnris. — tmpiimrrie ile L. MARTINET, riic Mignoti, 8, BULLETIN DE LA SOCIETE DE GEOGIUPHIE. JANVIER ET FEVRIER 1855, liciiioires, etc. EXTRAIT d'une letthe de m. hekmann e. luuewig a m. jomard, MEMBRE UE l-'lNSTITUT. New-York, 23 septeinbte l854. Monsieur, Permettez-iuoi de vous injporluner encore par I'envoi d'un de ces Iravaux que poiirsuit ma perseve- rance sur mes anciens amis les aborigenes du Mexique, ra^moire que je dois lire dans la seance de notre Societe ethnologiqiie samedi prochain, le 30 de ce mois. .I'ai compose ce pelil essai pendant les chaleurs excessives de cet ete, et il y avail des seniaines enti^res ou je ne poiivais proliter que de deux on Irois heures de loisir; il ui'a done fallii nn long lemps pour le finir. J'ai lache de presenter a nos elhnologistes lesvuesque m'ont suggerees les eludes que j'avais enlreprises, avanld'enlrer dans la carrieie de la jurisprudence (I), (i) M. Heniiniin V. Lmlewiy est juiiscoiisulle cotniiie etait M. L)u ■ itonceau, president de la Sociele pliilosophique ame'ricaine mon aiicien correspondant. E.-J. ( « ) sur les antiquil^s inexicaines et qui m'ont occup*^ toiites les fois fine j'avais rficcasion d'y penser. Je ne sais pas si elles sont jiislfs e\ jo prie tnos amis litte- raires de m'inforuier sur ci; polnl-la. Je serais henreux que vous consentissicz a examiner ce travail el a me dire ce que vous en pensez; el corame j'esp^ro irouver plus lard une occasion de conlinuer mes eludes, voire oinnion, mieux que toule autre, m'lndiquera la meilloure direction dans laquelle je pourrai proceder. En 1851 el 1852, j'ai compose un ou\rai;e intitule Literntitre of nmerican aboriginal lin- guisticx , doniiunl, d'apres Adelunf?, Vater el July ( professeur a Cracovie ou a Lemberg ), une lisle bi- ijliograpliique des grammaires et voraUulaircs, publics en plus de 200 langues indiennes de noire continent. Cette lisle forme un manuscril de plus de AGO pages in-l'olio el m'a coute heaucoup de travail : je I'ai envoyeo h M.July P'»ur en faire usage dans la nouvelle Edition de son ouvrage qu'il est en train de puldier. Hermann E. Ludewig. DE LHISTOIRE UES AliORIGfeNES DL MEXIQUE. FAB M. HEIIMANM LUDEVVIC. (l). 11 n*y a pas de noms de peuplos plus familiers aux per- sonnesqui sesonlllvreesa I'etudede I'liistoire primitive duMexique,que ceux desTolleques, des Chichin^eques (i) Ce memoir.', destine d'al)oiil a la Sociele elhiioIo;;i<|ue cl<-s Etats-L'ni-s a ete iraduit sur le manuscritde I'autcur aimuel la Society ( 7 ) etdes Azt^ques; on relrouve ces noms presque Achaque page de cette histoire. Et cependant mil d'enlre ceux qui ont le plus approfondi cette 6tude, n'est en etat de repondre d'line niani^re satisl'aisanle a celle ques- tion: Quelles 6laienl ces nations? et quel veritable role ont-elles joue dans I'liisloire g^n^rale du iVlexique? Je m'adressai aussi cette demande, il y a quelque sepl ans, en esquissant un memoire qui a ele lu, en 1840, a la Society ethnologique am^ricaine. Je pre- nais alors connaissance de plusieurs des plus impor- lants documents pour Tethnologie des aborigenes du Mexique el de I'Amerique centrale. C'est le resultat des recherches que je fis alors et que j'ai poursuivies depuis, que je soumets niaintenant a I'appreciation du public ; recherches qui ne sont qu'un aper^u destin^ a servir do point de depart a des travaux ulterieurs dirig^s par des personnes plus versees dans la rhatiere et plus a nieme de puiser aux sources qu'il est indis- pensable de consulter dans de pareiiles investigations. Ce n'est point ici le lieu d'enlrer dans le detail de I'histoire des Tolteqties, ('es Chichimeques et des yVzleques deja traitee dans les divers ouvrages consa- cr^s a I'histoire de I'Amerique. Qu'il nous suIFise de dire que suivani I'opinion commune, les Tolt^ques, apr^s de longues migrations, descendirent du nord dans le territoire de I'Anahuac, en soumirent et civi- lisferent les habitants et les gouvernerent durant plu- sieurs sifecles. De grandes calamiles qui avaienl sin- hiisse, bien entendu, la respon-abilite (Je ses assertions ingenieuses et peut-etre souvent hasardees. On a aussi respecte la forme et le style de I'auteur qui prend dans la version frantjaise une physionomifl parfois singuliere. Alfred Maury. ( 8 ) ^ulierement reduil leiir iiombre, lesforcdreut d'abaii- (lonner ce pays. lis furent rcinplaces quelqiies annees apies |)ar une iialion sauvage et pillarde, les Chichi- mequesvenus aussi du nord, el qui se re|)aiidircnl par masses, au nombro de plusieiirs millions, dit-on, dans lij conlree devenuc d(!!serte; ils londerenl un empire qui lomba plus lard enlre les mains des Mexicains ou Azteques, nation qui, elle encoro , etait emigr^e du nord dans I'Anabuac, et qui se trouvait en possession du lenitoire au moment de I'arrivee des Espagnols. Ceux-ci donnerent au pays le nom d'empiro du Mexique, lequel a depuis prevalu. Ces trois jieuples venaieul des conlrees fort eloign^os dans le nord, comme le conlirment los lemoignages des bierogly- phes mexicains. Les Tolleques elaient en possession d'une ci\ilisalion rclativemenl a\ancee qu'ils implan- lerent cliez les sau\ages aborigenes de TAnabuac. Les Cliicbimeques, au contraire, se Irouvaient dans un etal grossier; ils vivaicnt de la chasse ; mais en se melant aux debris du pcuple qui les avaient precedes, et par un elFet de leur sejour sous un climal plus doux, ils se civiliserenl. Les Azleqnes ne paraissent guere s'etre dislingues que par leur bravoure, leur porlidie ot leur culle san- guinaire. lis parlaient, dit-on, connne les Tolt^ques et les Cliicbimeques, une seule et meme langue , a savoir le nahuatl ou mexicain, que Ton appelle aussi I'azteque. Tels sont les fails admis jus([u'ici, mais des eludes plus critiques aous onl amen6 l\ les tenir en grande partie pour errones; ellcs nous ont appris a peu tenir comple , dans les idees dillercnles auxquelles nous ( 9 ) avons ete couduils, ties imaginations et des fables d^- bilees par les populations sauvages, on lociieillies par la credulity des missionnaires es[)iignols et memo soii- teniies par de soi-disant arclieologues. Bernal Diaz , en efl'el , nous rapporte que I'arriv^e des premiers Indiens de I'Amerique en Espagne donna roccasion aux savanls de ce pays de batir au plus vite les plus elranges theories sur Torigine de ces peuples; ot Ton peul dire que Ton n'a gu^re precede difleremmenl depuis dans les memes Eludes, et en courant apres les liypollieses les plus eloignees, les auteurs de ces re- cherches ont neglige la plus naturelle des suppositions, celle d'une population indigene. Et des lors la manie d'allribuer a la civilisation aborigene de notre conti- nent une descendance apostolique de I'ancien monde passee a I'etat incurable, pendant plusieurs si^cles, nous a valu I'hisloirc imaginaire des emigrations ©pu- rees par des millions d'bommes du continent asia- tique sur la cote glac^e de I'Amerique russe, a travers les lorets impenetrables de I'Oregon, les plaines d6- sertes et steriles d'Llab el du nouveau Mexique. C'esl dans ces deserts que les millions d'emigrants ont, dit-on, conslruit plusieurs villes, les Casus grandes des bords des Rios Colorado, Gila, et Chihuahua dont les mines sent encore visibles el prouveraienl, si i'on en crojail les traditions rapportees ci-dessus, que plus heuroux que les voyageurs modernes qui ont vaine- ment tente de traverser ces solitudes, les emigrants asiatiques trouverent la une vie abondanle et Facile, et ^leverent des monuments destines a perpeluer ou leur mauvais gout ou leur folic. Heureusemenl des de- cou\erles geographiques failesdans ces derni^res an- ( 10 ) iiees, nous ont doting des idoes plus raisonnables, el personne nc pourrait |)lus sorieusemont odinellre aujourd'luii que des millions de Cliichim^ques erre- roul a travel's one contr^e ou, pour nous seivir des paroles do Kit Carson, veritable connnisseur dn pays, un loup nieine niourrait de (aim. C'est soulemeiit depuis pen que la crilique liisto- rique a commence a jeler quolque luniiere sur I'his- toire des aborigenes de I'Einpire mexicain et la manifere dont s'esl peupl^ cot empire. Feu noire honorable president, Albert Gallatin, dans ses Notices sur /cs nations detni-civilisees dit Mexiqiie, nous a presenle un aper^u trace de main de mallre, des tradiiicms toll^- ques, cliichim^ques el azt^ques, sur leur dogr6 de probability et d'invraisomblance ; d'un autre edit'?, M. I'abbe Brasseur, de B^urbourg, a rtH.emment lente dans ses qualre lettres pour servir tC introduction a Ihis- toitv des aborigenes du Mexique, de combiner les tra- ditions liisloriques de I'Amerique centralc avcc celles du Mexique : c'esl la assur^nient un grand pas de fait dans la bonne voie. Cet ^crivain a montre que les Tolteques venaient plutol du su I que du nord, et que les jirovinces du Yucatan, ualions tlu nouveau uiondc, usage naliirel ot uiuverst;! cUei toules les Iribus errautes al)origem.'s du lAm^rique, mais qui n'alt^re pas cependant le caraclere g^iierique de ces languc-s. II osl ais6 de reconnailre qu'elles ap- parliennenl a uoe seule et m^iiie fannlle. Les langues niaya, quiche el Isendal [celiial] prcsentenl celte ailinit^ commune, et ^laient pariees ainsi que plusieurs aulres dans les paysquenous appdons mainlenant Yucatan, Chiapas et Guaten)ala. De ces trois langues, le maja etait ceitainement la plus cuiliv^e et est, en conse- quence, celh qui a le plus altire lallention et I'elude des Espagnols. Le caraclere de la plus haute antiquile est empreiut sur ces idiouies. Joints aux teinoignages que nous fournissent toules les sources de I'hisloire des aborigenes de I'Amerique, ils nous administrent la preuve que la civilisation de la partie cenlrale de ce continent elait la plus ancienne, et qu'ainsi, comme c'est la loi ordinaire , la civilisation a suivi dans le nouveau monde ladiieclion du sud au nurd. Le climat propre a I'Amerique cenlrale lit miirir plus lot les Iruils de la civilisation dans le Mexique t>eptentiional, qui cependanl une itiis en possession de ce bienfait, prit un developpemenl plus rapide et plus vigoureux. 11 n'esl point ici n6cessaire d'enlrer dans les details que la tradition nous a rapport^s sur I'hisloire des premiers chefs quiches. Les modernes historiens de TAm^rique cenlrale les ont d^sign^s sous le noin de ( 15 ) Votanides et onl rapporte, sur leur pr^lendue origine Iransatlanlique, les fables les plus ridicules. C'esl a cette caste des Votanides que paraissent avoir appar- lonu cesTolt^ques des liisloriens mexicains. M. I'abbti Brasseur a receiument etabli que iesToltetpies elaient venus do sud, et il est Ir^s vraisemblable qu'ils etaieut sortis de Tulka qui occupalt 1 'emplacement de rOco- singo actuel. Les diets ou caciques de cette ville peu- venl avoir appartenu a la famille Tul, dont les derniers membres sont bien connus sous le nom de Tutuls {Xiu)i et Cobox). lis faisaient sans aucun doute partie de la noblesse quiclie et, si Ton en croit la tradition consignee dans le Codex Gondra, citee par I'abbe Bras- seur dans sa seconde lettre, le meurtre du dernier descendant de la dynastie regnanle de Tulha, enfant uiineur , excila un souievement populaix'e et fut la cause de leur emigration. lis quitlerent TuUia en deux corps separes; I'un sous la conduite de Xelhua est dit s'^tre rendu dans un pays appele ISonohualco, et I'autre, queiques annees apr^s, sous celle de Jeyxco- huall, emigra, dit-on, dans I'Anahuac ou ils soumirent les Lllmekas et les Xicalancos, et fond^renl I'empire Tul ou, suivantla forme de flexion nahuatle, Tolt^que (Toltek). Cesdeux chefs |)arlirent avec toute leur suite, et Ton peul inferer de la tradition etdes peinlures ideo- grapbiques, que la troupe conduite par Jeyxcobuatl effectuu d'abord une portion de son voyage par eau ; ils arrivtrent a un point nord-est de la vallee de Mexico et se repandirent de la dans le pays ou ils fixerent leur demeure. II est clair que la migration de ces chefs s'etail operee dans la direclion des lieux inconnus et, par consequent, non p^s vers le sud, qui 6tail sous la (1(5) domination de leurs dominateiirs. Le voyage qu'ils firent par eau doit avoir eu lieu sur les rivi6res qui se jettent dans le golfe du Mexique et alors probabloment leur itin^raire fut le golfe jusqu'a la lagune cle Tam- pico ou Tainiaqua, ou ils paraissent s'6lre d'abord arrel^s el dou ils pcuvent avoir ensuite remonte la riviere Tula, qui plus tard, dans la partie inferieure de fon cours, prfes de la rivifere Panuco, a rccu le noni de Rio Montezuma. lis renconlrerent la des populations parlant la langue nahuatle, et comme la tradition nous dit fonnellemenl qu'ils chang^rent aussi leur langue, nous ])ouvons considerer conime certain qu'a leur arriv^o dans I'Anahuac , les Tululxiulis adopt^rent la langue nabualle, et en possession qu'ils elaienl de divers arts et de divers metiers, ils les enseign^rent aux tri- bus aborigines sur lesquelles ils ne tardfereiit pas a acquerir de I'ascendant. Nous ne savons pas exacto- ment oii se trouvait plac6 Nonohualco, qui est cer- tainement le No/ino^'ol de la chronique Maya et le ISo/inial de Lizana, mais nous dcvons le cliercher dans les provinces m^ridionales du Mexique. Les Tutuls 6migrerent, conduits par Xelhua, a Nonohualco et exercerent vraisemblablement la meme influence sur les populations aborigenes du pays ; car nous trouvons les nations dc I'Anahuac reduites sous la domination des Tutuls ou Tolleques appel^s Quicheniecatl o\x Chi- chimccatl, parce qu'ils ^taient allies aux Quiche. Ainsi, rEm|)ire chichim^que ne s'olTre a nous comuie n'etanl autre que I'cnipire des peuples allii^sdesQuiclie. Cettc elymologie du nom de Chichim^ques nous parall bien la plus naturelle, et fort pr6f(irable a celle beau- coup plus forcee par laquelle on fait d^river ce noiii ( 17 ) des mots Techichinany, Chicken, Chichi ou Chichiini , rapporles par Torquemada, Alva, Betancourt et, der- iiierement encore, par Buschmann. En eftet, sous le nom de Chichiinecall , pris dans son sens le plus general, on entendait une tribu ou une nation non divisee parlant une langue particuliere. Lcs NahuatI, les Otomies et les tribus sauvages du nord, si toute- fois elles etaient souniises aux Tolteques, etaient aussi comprises sous ce nom. Et la preuve c'est que le petit nombre d'Indiens qui liabitenl encore (]uel([ues provinces de la republique du Mexique (Queretaro, San-Luis, Polosi, Guanaxuato , et M^choacan) s'ap- pellent Chichimeques ; ce qui n'est pas cependant un indice d'une origine commune. De plus nous Irou- vons qu'au temps de la fondalion de I'empire Chichi- m^que , I'antique empire Quiche s'appelait Nima- quiche, c'est-a-dire le grand Quiche, denomination qui n'aurait pas eu de raison d'etre, si un empire sem« blable et cerlainement plus puissant avait ete fonde a cote de I'empire Quiche priniitif; enfin, ajoutons que le Codex Goiulra, deja cite, en parlant de la double Emigration des chets de Tulha, les appelle Chichimeques pour indiquer qu'ils etaienl allies a la famille Quiche. Get empire Quichemecall ne tarda pas, sous le gouver- nement des chefs de Tulha ou Tululxiuh, a devenir plus puissant que I'empire primitif. La tradition his- torique nous rapporte qu'il etait fort peupl(!! , que chaque parcelle de terrain daiih la vallee de Mexico etail cultivee et que ses souverains porterent leur domination sur une vaste Etendue de pays. On ne sau- ralt supposer cependant que leur auloritt^ f'lU d'uii joug facile el leger pour les nations qui leur elaiont IX. JANVIJ'R KT FiVRIEK. 2. "2 ( 18 ) fouiiiises. L^ vieux systfeine do In distinclion en serfs et en trois classes de noblesse, hqiicl prevalul ;iussi dans I'enipiie Quiche, el oil les Caciques, les Aliaus et les Calpullis s'engraissaieut des sueurs des tra- vailleurs , sc conlinua ceriainemenl dims I'einpire Tollequo; il peut avoir ele linalemeiil la cause de ce lu^conlenlenarnt et de celle insurrecUonpopulairoqui, couinie la iradilion nous parlo d'une {;iande famine ft d'une grande s^cheresse, auront el^ vraisenihla- hlemenl amends par uno calamite du meine genre, et se seront lern)ines par le renversement de leurs or- gneillcux souverains et de lours adherents qui furent disperses en dilT^rcnles direcliuns. On comprend fuci- lonient qu'un empire aussi puissanl que cehii des an- ciens souverains de Tulha reposaiit, ainsi quo ions les premiers gouvcrnemcnls aborigines, suruiie large base arislocralique, ne pouvail pas elreddlruil on un courl esj)ace de lenq)s; il doit s'elro ecoule plusieurs anneps avant que les discordes intestines enire les oppres- seurs et les opprimes aient eu une lorminaison , el Ton ne peut douter que les infortunes Maceguals ou Ma}et|ues, les serfs de cet Empire, n'aionl ele soule- n us par les Iribus sauvages du nord , lesquelles, ou furonl appelees au sccours des opprimes, ou vinreut do leur propre mouvement, appronanlle peril del'elal quileslenaitdans unedure sujetion,el informesqu'elles pourraienl r^nssir dans uno expedition conlre lui. Tels onl 6t6, je su|)pose, la cause et le but du grand mouvo- ment quo la tradition communo ddsigne sous le noui de migration cliichimeque, et qui est le premier sou- lavement des peuplos opprimes dont I'liisloire du Mftxique elde I'Amt^rique centrale fasse mention. Tous ( '9 ) les (lelalis do la tradition relalivo a col evenemont nous am^nent a croire que les plus luunhlos classes de I'empire Tolteque eurent aussi leur lour, et la descendance de Xololl, attril>u^e aux Cliicbinieques, moiilre clairenienl leur | osilion et les elements dont ils se composaienl, En efl'el , on rapporte que Xoiotl ful le herosqui, lorsque ses freres, les enfants de i'air, eur(Mil besoin de servileurs, desceiidil aux enfers et en rap|)orla I'os qui, brise et arrose de sang, donna naissance aux servileurs. Ceile tradition sur Xololl renferme, sans conlredit, un sens profond, et nionlre sous des coulours symbollquos, qui n'onl point ^te assez reinarquees, los proj^r^s el le devoloppemcnt de la population auparavant opprimee. Cel os scu li de I'obsourile et qui enfanta dos serfs, aprt;s avoir el6 arrose de sang, veul dire que les peuples sauvages furent souniis par des oppresseurs sangiiinaires, n)ais ils etaient plong^s dans les lenebres de la vie sauvage, leurs yeux ne pouvaient eire ouverls a la luniiere et un lermo ne devaitetre appi)rl(!! aux sonirrances (ju'ils enduraient de la part de leurs oppresseurs, qu'apres une lutte prolong«^o. L'oracle annoncait aux lieros qu'ils devaienl perir d6s (jue celte lumiere serail nja- nifestee et c'est ce qui arriva en eflVt; mais avanl de perir, ils l^guerent leurs velements a leurs servileurs. Les opj)rimes tuerent done leurs oppresseurs, et se sul>slituerent bardiment a leur place; la couronne el la pourpre royale leur I'urent Iransferes, et les Cliicbi- nieques, jadis plonges dans la barbaric et I'oppression, nionterent sur le irone de leiu's orgueilleux raailres. Rien ne s'offre avec un plus grand degre d'evidence et plus nalurelleuient. D'abord la tradition relative ( 20 ) a Xolotl nous rapjiorto qu'il se nielaiiiorphosa lors- qu'il lut persecute par le dieu de I'air, en ces trois divinit^s qu'adorait le peuple : le Mais [Ao/utl), Je Maguey { Mexo/otl ) et Ic poisson { <4:voIot/ ) , el cependant il finil par etre souinis; ensuite presque toutes les aulrcs traditions nous indiquent riunnble origine dts Chichimeques, el cette origine est qua- lifi^e de cidcomoston , mot qui \eut dire les sept cavernes. Les cavernes ropresontent les habitations des serfs ou artisans; lesquelies sonl construites dans les carnpagnes, avec des roseaux et des feuilles ; raais elks conslituaicnt dans les villes les Stages inf^rieurs de ces vastes Edifices, qui rappellent, par leur disposi- tion ext^rieure, I'organisalion leodale du moyen cige, si souvenl comparee a une pyraniide au somniet de laquelle residait le seigneur suzerain. Dans ces edifices, le seigneur occupail I'elage sup^rieur et scs vasseaux les elages inl'erieurs, dans I'ordre de leur rang jus- qu'aux serviteurs les plus inlimes qui demeuraient sur les dernieres , les plus basses, les plus sombres et les plus humitles assises de ce palais pyramidal. Dans les provinces septenlrionales ou regnait plus d'egalil6 sociale , les diflerenls quartiers d'une ni6nie ville s'appelaient cavernes, et la fameuse Cibola que fonda Vasquez Coronado, 6lait divisee en sept cavernes ou communaules. Non-seulement ces faits, mais encore les masses nombreuses dans lesquelies on dit que les Chichimeques ^migrerenl, nous monlront que I'^ruption de ces peu- ples, ou que la lutte qu'ils soutinrent avait un carac- tere populaire et etait due aux classes inli^rieures. Car on ne voit mcntionn^s dans nnlles autres traditions, ( 2'l ) les lioniines, les temiiies ct Ips enlants ilu peiiple, Un million meine de ses inembres attii'e moins Faltenlion qu'un seiil rcjeton de la noblesse, et ils semblent n'elre fails que pour servir a celle caste d'esclaves et pour la nieltre en relief. L'insurrection des Cbicliim^ques futun mouvement irresistible de la masse du peuple auquel la noblesse ne peul rien opposer, et des-lors il valait la peine de la menlionner ici surtout, puisque les insurges s'em- parerent du trone de leurs anciens mallres. 11 n'est point hors de pro|)os de remarquer encore que la nou- velle dynaslie inonlra, par son noni mfime de Cbiclii- meque , son origine populaire. Car il no pouvait en subsliluer un a leur noni ile famille Tid ou Tiitnl el, quoique les principaux cliefs de ce nouvel empire po- pulaire fussent certainemenl Otomies, c'est-a-dirc de la nation la plus voisine des Nahuatl , le peuple fiit d^signe parune appellation qui rappelait la commune oppression, et cette designation continua d'etre prefe- ree a celle qu'aurait fourni Ic nom de I'une ou I'autre des nations ou des tribus dont se forma le nouvel em- pire Cbichimequc. Nous avons deja dil que les Cbi- cbimequesn'avaient pas de langue qui leur ful propre. Les Toltfeques, qui soumirent les premiers I'Anabuac, adopterent pour langue le nabuati , et elendirenl leur domination sur les tribus voisines vivant dans un etat comparativement sauvage , principalemcnl sur les Otomies. Lors de la revolution oper^e pnr les Ma- ceguals, ces triluis sauvages du nord s'approcberont du Mexique proprernent dil, et comme clles conti- nuerent a faire usage de leurs idiomes respeclifs, il eu resulta de si grands embarras que bienlot apres, le ( '^'^ ) gouverneineiil di' TAnahnac ayanl |)ris line lorme plus ri^guli^rc, I'elablissemen' d'une laiigue odicielle devint do jour en jour plus imcossaire, L'empereur Tecliollalal/.in, Ills de Quinantziii , doima en consc- quLiico Tordre quu ie naliuall, qui elait la ian,i;ue pre- tloiniiiante sous I'eiupiri' Tolle(|Ui' et doiil on se servall non-seulenuMil poui les desifiiialions gec)pra|)liiques, uiais encore dans rinterprelalion des liierogU plies et des peinlures idiographiques naliualls, frtt adople par les (lliichiin^ques «'t plus j)articuliereinent par tous les officiers du sjouvernoinent. Cet ordre s'exe- cuta sans grande dilliculli^, coinme nous rapproiid Ixtlilxochlll, a raisou di' rafllnile ^Iroile qui existail entre les Cliichime(|ues el les pi eniiers liabilants de I'Analiuac que eel ecrivain designe sous le nom de Tolteques. La cause pour laqiielle les Tolleques et les Cliiclii- nieques pailaienl une seul et memo langue, le uahuatl, apparait ainsi avec evidence. Les nations qui parlaieiit le nahuall et qui habitaiciil TAnaliuac etaient assez. nombreuses el avaienl assez d'imporlance pour con- server lenr pi'opre idiome sous la dynaslio Tululxiuli dont les uiembres, par uu niolit' de prudence, I'adoj)- lerent aussi, au lieu de garder leur langue m^re, le quiche; et celte langue demeura en usage sous les cliels olomies qui, apr^s avoir reiiverse les Tolleques, prirent possession du trone imperial et durent nalu- rellemeul conserver une langue qui elait devenue oflicielle. De m6nie que I'empire Quiche qui so divisait en irois royaumes. Quiche, Rachi(iui,'l el Zutugil, I'em- pire populaire Quicliemecall se divisa aussi en trois, ( 23 ) Tezcuco, Mexico, el Teacopan; et ile ni6mc que le roi des Quiches etait Ic chd' de ces Irois empires et portait pour ce motil' le noai de Niuiaciuiche, le roi de Tezcuco rogut le i>om de Chichimecatl TecuhUi, en quality de chef de tout I'euipire. Les Clncliime- catl Tecuhtli etaient, aiiisi que je I'ai deja observe, Otomies et, cornmc nouvelli^ preuve de ce fait, on doit rapj^elerque le grand Nelzaliualcoyotzin coinposa des poeuies en oloini, langue qui, coinme le reniarqiie Cranado.s y Galvez dans ses Tardes ainericaiins, elait pour lui malernelle. La branclie olomie des Cliichinieques ne put tou- jours hitter avec la hravouie et les intrigues des Mexi- cains, donl Mocleuhzoma (Montezuma) parvint a saisil- le gouvernement ; il s'euipara aussi de I'autorite deS rois de Mexico, qui occiqiaienl le second rang en puis- sance parmi les chefs de la grande nation chichinifeque. Ces Mexicains que les Espagnols trouverent en pos- session de rautoril(i supreme dans I'ancien empire chichimeque, et dont des lors la moderne denomina- tion d'Anahuan est deriv^e, out allire surtout I'atten- tidh dans les reclierches enlreprises sor les aborigines du Mexique, el cependant leur histoire primitive de- meure entoufee d'aillaid d'obscurile que par le pass6. On a(hnet generalemeiil qu'ils apparlenaient aux iribus nahualiac et qu'ils i)arlaient le nahuall. L'opi- nion regue est qu'ils s'a|jpelaient dans le princi[)e Azl^ques et qu'ils arriv^rent a[)res de longues migra- lioils d'une contree fort eloignee au nord, nommee Azllan ou Allan. C'est ce qui ressort des peinluros hi6roglyphiques dor\t la tiadilion nous a donne Tex- plicalion, assertions encore plus imaginairesque cellcs ( 24 ) qui sont relatives aux emigres venus de Tullia ou Amaquemocan, On a serieiiscment avanc^ que Aztlan elail situe au iioid du golfe de Calilovnic, ct infenit; quelques-uiis I'onl plac6 en Asia, et les ruinesdes bords desRios Colorado, GiiaelCliiliuahua ont ele presentees Loninie les denieures des Azteques. J'ai deja dil que les r^cils relalil's a ces nombreuses migrations a travers les deserts de la Californic du nouveau Mexique el de la Sonora, sont des absurdil6s et j'ajouterai iri que si des mines d'anciens edifices y existent reellement, ce no peut elre que des construc- tions militaires destinces a servir de defense conlre les Iribus du nord ou a dominer celles que les Tol- tequc's avaient souuiises , afin d'assurer le payement des contributions qui ne pouvaient etre leviSes que par la force. On les aura abandonnees plus lard et les explications arbitraires des peinlures symboliques et des traditions ont ele la seule cause de I'iniportance qu'oii y a encore attachee. L'origine des Tolteques est lortreculee el leurs migrations ontet^ nombreuses. Les Chicliim^ques a leur arrivee au pouvoir, se di- saienl venir d'une conlree Ires eloignee, appel^e Ama- quemecan. Les Azleques devaient en consequence se donner une seniblable origine, et au besoin nne plus ancienne en leur qualite de derniers, mais non cer- lainenient des moins importants conquerants de I'em- pire. Comme il est constant que les Chicbiin^ques n'avaient pas d'idiome a eux, mais parlaienl naliuatl, et ainsi que je I'ai inontre plus haul, attendu qu'ils ne laut pas enlendre par T^pitbele de Cbiiblmecall unc nation dislinc te, mais seulement une confederation politique (si toulcfois il estperniis de donner ce nom ( 25 ) a oeux qui etaient dans un 6tat de siijetion) dont les Iribus nahuatl formaient une parlie et (|ui etait gou- vernee par la dynastle des Tuls ou Tululs; et comme celte famille et ses adherents, en emigrant dans I'Ana- huac, avaient change de langue , nous sommes con- duits a adnoettre que les peuples appel^s Azteques etaient ou Tolteques ou Naluiallacs. Les revolutions naturelles et sociales qui mirent lin a la branche tolteque de I'empire Chichim^que , et qui plus tard delermin^rent les tribus sauvages du nord a envahir la riclie contree de I'Anahuac , obli- gerent necessairement les descendants des successeurs innnediats des Tolteques a s'echapper au plus vite, et nous les trouvons, en eiret, fuyant dans toutes les directions. La majeure partic de la population de I'Anahuac composee des int'ortunes Maceguals, ne put nalurellement les suivre dans leur fuite, et comme ils ne dtvaient pas elre en etat de se gouverner eux- memcs, comme ils avaient peul etre bien appele a leur secours les tribus sauvages du nord, nous devons sup- poser qu'il regna une veritable terreur amenee par I'arrivee des barbares et leurs victoires sous les Mace- guals, terreur a laquelle seule pouvait Irouver remede la vieille civilisation Tolteque, de nature a adoucir les nioeurs sauvages des envahisseurs. L'cEuvre principale de celte civilisation tut de rela- blir I'influence des Iribus nahuatl aborigenes qui I'une apres I'aulre s'avan^aienl et, pour ainsi dire, trans- migraienl dans une existence politique et une nouvelle condition d'influence, revcnant peut-elre aux an- ciennes demeures dont les avail chasses I'invasion des barbares. ( 26 ) II doit s'^lre t^coiile iin leinps cle terrible lutlc cor- rpspoiuianl a celiii ou les diUV'renles nations, que nous renconlrons lors do la distribution dos de|iouilles He IVinpire Toll^que, commenc^rent a se consliluci- on comijuinaules r^guii6res et dislincles, ct finalenienl so pai'lager(Mil en Irois nations: I'enipirc CliicliiiTK^call dont le premier si^ge etail occup^ par les Otouiies, »t les Iribus Nahuatls. Nous rencoiitroiis six du ces derni^ros tribus con- queranl la predominance dans le |iremier siecie de la revolution (iliichiniecall , el liabilanl les lieux qui avaient sans doute ^16 deja leurs demeures sous I'em- pire Toll^que. Panni elles se irouvaienl les Colhuas qui soul nommes en premier pai- les Naluiallacs , comnie ayant et6 Tolleques ; ce iiom, du roste, parait Souvenl avoir 6te employe avee une acception ine- prisanle pour designer des homines d^clius de leur grandeur premiere. ( Beriud Diaz dil linmniios hal- Uidos) , La derni^re des Iribns iKi/mntls qui reparut sur le sol qu'elles avaient jadis liabil6, est celle des Azleques ou Mexilli. Ces peu|)les penelr^rent dans le pa\s qu'avaient r^occupe les Colhuas ct il est prouvd qu'ils avaient I inlenlion de les comballre, par suite dun vieux ditTerend. Mais leur tentalive ne I'ut pas heureuse et ils lomJjerent dans la sujeliuii des Colhuas. Cepeii- danl ils parvinrenla secouer leur joug, et ayant choisi pour clever leur nouvellc residence, remplactinent de la ville actuelle de Mexico, guides dans ce choix par une proj)h6lie, ils lui doimferent le nom de Teimcktellmi , ils y batirent un temple k leur larouche dieu de la guerre, el celte ville devinl ensuile le centre de ( 27 ) I'enipire Chichiineque, la splendide cit6 de Mexico. Maintenant qu'^taient ces AztiMiues? La tradition dit que c'elaiont des Toltecjucs qui, an temps de la des- iruclinn de ce peuple, s'eiifuirent dans les montagnes qui s'^tendent de iVIechoacan a Aztlan , conduits par Uuelzin, cliel" Tolteqiic, C.ette contree litait situee pres do lean, et lis en revinrent pour habiter leurs anciennes demeures, apr^s le relour de tons les Chichimeques nahuati de ia vallee de Mexico. Nous avons done main- tenant deux tribus naluiati qui avaient et6, suivant ia tradition toiieqiie, les CioUiuas et les Azteques; et fort ;ie:ix. I/ili' de Mono- posliac elail c^lehre par son leniple revere do Volan , dil : le cceui du peuple. Les idolcs decQuvertes dans les il( s du he du Nicaragua , moiilnnl (|u'il oxiblait aussi 1.1 de vaste- sanctuaires. II senihlr, du reslc, tr^s ualurel que Ton eilt ohoisi pour y con^truire ties temples d'aussi magnifiques emplacpu)ents. L'etvmo- logie qui explique lo n)ot atlan par oau lire done de celle cirtonslance une assez grandc probabiiile. Ce nom aura ele donne par les Nahuallacs aux can- tons voisins de ces lacs et, des-lors, le noui ii'Azteque sera passe a ceux qui los iiabilaicnl. Ce n'est la sans doute qu'uue supposition. Ou tloit noler cependant a I'appui, (jue landis que ic pajs situe a I'entouiclu lac de Mexico s'appelait Jtlan, celui qui environnail !<• lac d'Alitlan et qui elail ia residence des Miniaquiche, porlait Ic nom d'Ltat/an ou lliicallan , et lursque la langue nahuall se sorvait du mot azleque pour d»^si- gner les liahilants des Lords des lais du Mexique, elle designail en meme temps sous le nom de Ilucazteques ceuxdu pays que baigiie la lagune do Tauiiagua, Ics- quels descendaieiit desToltequcs emigres avant qu'ils se fussent meles aux tribus Nabualls. On ne saurail done douter que ces Hucazlequos no tirassenl leur origine de I'Aincrique cculralo ; leur langue ot leurs usages 6taient d'ailleurs les memes que coux ( SI ) (les Indiens Maya el, en particulier, que ties Ilzacx. Peut-eire les irlhus appelees Azt6(jues qui abandon- nferent la vallee de Mexico et se refiigierent au nord, all^rent-elles a la recherche d'lin autre Allan el en trouv^rentelles un pres du lac de Chapala au pays des Olomies, lac dans lequel se verse la riviere Toloiollan (Tulalatan), non loin d'Amacuecan, villed'ou s'effeclua vraiseniblahlement la [)remi^re irruplion oloniie. -V'oila lout ce que peul nous apprendre I'elymologie qui lire le nom d'Azteques d'Atlan ou d'Aztlan. D'un autre cote, si les mots nztac et i.ztac elaient employes comnie synonynies, une synonymie pareille ne peut- elle pas avoir exisie entre les noms Itzacx et JtzecsP La sitiguliere et IVappante resseuii:)lance que Ton remarque ontre le nom Ilzacx doiuie au lac Petcn ( Pelen Itza) dans le Yucatan, el le nom de nos Azleques niexicains , rend Ires probable que ces Itzalx que la chronique Maya, publi^e par Stephens, appolle hotnmes saints, elaient de la m6me souclie que nos prelres les Azleques. Leur idolatrie, I'in- flucnce toute politique de leurs pretres, qui marchaient habilles de longs velemenls blancs et laissaienl croitre leurs clieveux que le sang inondail, leurs sacrifices humains , leur usage de d^vorer la chair de ces vicliines, victiujes qui Elaient quelquefois mises en cage et engraissees tout expres, sont autanl de trails de mceurs (jui conviennent aux yVzteques; et I'huma- iiite se refuse a adinettre que le hasard seul eut pu enl'anter d'aussi horribles analogies. Aucune des autres tribus Yucalanes ou Mayas n'approcl)ait des Ilzacx pour la cruaute du culte, aucune ne professait des superstitions aussi nombreuses el aussi sanguinaires ( .'^2 ) que les Itzacx, tiibii qui, etant appel^e, coinme il a t^le dejii clil; les lioinmes saints, et ayant, outre leur cliel politique ou Canck , uii grand pretre ou Quiiicanek, partageant lo pouvoir supreme et conservant, dans son palais, les Annlteches ou annales peintes de I'lustoire de son peuple, Iribu qui, dis-je, scmble avoir occupy enlre les Indians ile la souche luaya ou quiche , le n)eiue rang que les Azl^ques enlre les tribus nahuatls. Ces circonstances nous font croire que les chefs de Tula qui, comine il a «ite dit plus haul, avaienl t^niigrci de la a Nonohualco, se rendirenl ensuite dans le Yu- catan el fonderent la un gouvernement , qui pril le nom de C hichen-ltza , de ceux qui occupaient le pre- mier rang enlre ses fondaleurs los Quiches el les Itzacx; c'est-a-dire ceux qui elaienl depositaires de I'aulorite politique el religieuse. Les Ilzacx partirent lorsque la direction du gouvernement devint plus politique; ils se rendirenl d'abord a Champotou ou ils commen- cei'ent par elever des temples, puis ils se relirerenl dans les monlagnes a la recherche de leurs demeures, comme dil la cbroniqiie maya. Ils elablirent ces de- meuies sur le lac de Peten en un lieu qui merile, s'il en ful jamais, le nom d'Atlan , dans le sens que ce mot recoil dans I'liistoire mexicaine. Dans un autre travail que j'ai lu deja a la Societe ethnologique, j'ai remarqu^ que Mocleuhzoma, lorsqu'il enlrail en con- sultation avec lespretres et les ofiiciers de la couronne, se servail d'une autre langue que le nahuall; c'est ce qui est etubli par le lemoignagne d'Orlegnilla , car ceiui-ci elait alors present et, quoiquc verse dans la connaissance du nahuall, il ne put cependant com- ( -'-J ) prendre ce que disaicnt Mocleuhzoma et Ics pielros. Nous pouvons infd^rei" do la, fjue quaiid les Aztequt'S se consultalent enlre oux el ne voulaient pas 6lie eu- lendus par d'autrts, ils se servaient do la langue |)ri- niitive des Tolloques, le quicln' ou le niaya, languo dans laquelle peul-etre 6talenl composes les chanls que, selon Pedro de Rios, ils enlonnaient a Cholula, lors des fetes que Ton celtbrail aulour de la pyramide. Alnsi, pour r^sumer les princqoaux resultals do co travail, quant a la veritable signilicalioii des iioms de Tolloques, tie Chichimeques el d'Azloques, et ipianl a la vraio place ilespeuples, ainsi appeles dans I'liistoirc primitive du Mexique eldel'Amerique cenlraleje dirai: 1" Les noius de ToUtjquos , de Chichimeques et d'Azlijques ne designenl i)as des nalious iiidionnes ou des Irihus s^parees, niais |)resentent plulot un sons historique et slatistique, et, vraisemhlahlement, sonl les Irois classes ou castes d'une memo nation, la no- blesse, le peujile et les pretres. 2° Les Toltequos n'elaient aulres que les Tutuls ou les chefs de Tula el leurs adherents, lesquols eiuigro- rent dans I'Anahuac et y fonderent la dynastic Toltoque ou Tutulxiuh. 3° LesTuluIs, en tant que allies des Quiches, por- taient le nom de Chicltiinecatl ; ce nom ful aussi otendu a leurs sujels, et il prevalut apros que ces derniers eurenl renverse la dynaslie lolleque ; parce qu'il elait devenu une appellalion generique du peuple el parce que les iribus sujettes ou Iribulaires desTululs avaient conlribu^ a ronverser leur pouvoir iiereditaire. k" Les Azteques etaicnl les Ylzacx ou homines saints qui 6mjgrerent avec les Tululs dans I'Anahuac, asso- IX. JAISVIER ET FivuiliR. 3. 3 ( 3/1 ) cloronl leur oulle originel a coliii des Naluiallacs, vers la fin de I'empire Cliuliime(|iie, s'einpar^renl du Irone imperial; peul-elre leur nom signifie-l-il tout simple- men t robes blanches. 50 Les Tolt^ques et les Azleques qui sortaient de la souclie quiche ou inaya, chan[i;erent Jeur langiie et adoplereiit le naluiall qui elail la langue ollicielle de I'einpire Tolteque el fut bientol retabli par les em- pereurs Chichiniecatl. 6° Les Tolteques, les Cliicliimi-ques et les Azleques n'6raigr^renl pas a difT^rcnles epoques el successive- nient dans I'Analiuac, mais vinrent ensemble. lis parvinrent cepcndant les uiis apr6s les aulres au pouvoir, el comme ils possedaient sur leurs migra- tions des traditions liisloriqoes communes, on pril celles-ci pour des recits diHerents et se rapportanl a des ^venemenlsqui avaifnl eu lieu a desp^riodesdisliiicles, landis qu'ils elaient contemporains. M. Jomard a coiDniuniqu^ ^ la Socicte la letlre suivaiite qui lui a ele adressee par M. lecutniiiai)daiil du g^nie Faidherbe. Saint-Louis, le 1" novembre i854. Monsieur, J'ai riionneur de vous accuser reception du petit cahier de questions el du numero du Uulletin de la Societe de geograpbie. Je vous envoie aujourd'hui le preaiier cahier du travail de linguistique dont je vous ai pari^. Ce premier cahier comprend la langue ser^re; vous ( 35 ) verrez que je ne me suis |i;>s borne ;"> un vocabulaire (le mots; mais que j'al cheiclie a donner les regies principales de celle langue.' II m'a ele impossible de me procurer aucun ren- seignement sur le cliilTre des populations. Peut-etre plus tard pourrai-je (aire des reclierches dans ce sens. Le travail analogue a celui que je vous envois ost d^ja fait pour plusieurs oulies langues et entre aulies pour le sarakhole, langue, qui, je crois, est tout aussi inconnue que le serere; niais j'ai lant d'occupalions que je n'ai meme pas le temps de mettre ce travail au net. Je vous seiai oblige de me dire si le mode que j'ai adopte vous j arail convcnable pour donner une idee de ces langues et pour en facilitcr I'etude aux per- sonnes qui pourraient en avoir besoin. J'ai I'honneur d'etre , Monsieur, voire tres humble et tres ob^issant serviteur. L. Faidherbii. Nous exlrayons du travail de ftl. Faidhebbk le morcean suivant : OE LA GRAcMMAIRE S^RtRE. Serer •es. La nation s^r^re, aujourd'hui dispersee en plusieurs petils Etats sur la cole on refoul^e dans les bois de I'interieur, doit 6tre une des plus anciennes de la Senegambie. Cast un peuple noir aux cbeveux cr^pus, ayant des ( -(^ ) caract^res physiques piesqiio idcnliqiics aver renx des Ouolofs. La langue ser^re osl loul ;'i fait analogue dans ses regies gramma ticaies a la langue ouolol'; m;u.s les mots sont difl'^rents en general. Dans les relations de voyage, on ne s'esl guere occupe des S^reres; on ne les a jamais menlionnes que comme une nation sauvage elablie dans les envi- rons du c;ip Vert. Nous pensons qu il y a beaucoiqj de sang s^r^re chez les Pourognes, esclaves ou adVanchis desTiarzas, Maures de la rive droile du Senegal; c'esl en elTet sur k-s .Sereres qu'on a du (aire el (|u'on fait encore vo- lonliers la course aux captifs , car c'esl la partie des aborigines de la Senegandjie qui s'est monliee jusqu'a present la plus rehelle arinlluencede I'ishimisme, qui est reslee fiddle a sa vie un peu sauvage, a la crovance et a lacrainle des sorciers, et qui continue sans aucun scrupule et au grand scandale des musulmans a faire usage des liqueurs fortes. Voici ie mode de succession nu pouvoir chez les Sereres. A la niort du roi, son here de m^re lui succede. S'il n'y a pas de here, c'esl Ie fils de sa sijeur. Le lils herite des biens de son pere mais non de son aulorite; le pouvoir des mad (rois) est assez borne; ils n'oseraient braver les personnages influents par leurs richesses ou par leurs relations. II y a beaucoup de griotschez les Sereres. Les griots constituent chez les nations de la St^negambie une caste a i)art dans la nation ; ils ne s'allient qu'entre eux. Leur metier consiste a jouer des instruments et ( :i7 ) a chanter, homines on femnies. lis fotit generaleaiont usage des li(]neurs lories avcc exces, vivent gaiement et sonlnieprises flu lesle do la nation. D'autres classes de la population partagent avoc eux le mepris general : ce sont les forgerons, Ics tisserands... Ce people forme aujourd'luii quatre groupes de population principatix : habitant le Baol , le Sin, le Saloum et le Dieghem. Baol. Le Baol est une province ciu Cayor sur le bord de la mer, enlre Goree et Saint-Louis. Les villages prin- cipaux sont aujourd'hui loli, Nkhoie, Daded, Dogol, Lab, Lambai (residence du chef), Mbake Sanianka, Mbagagne Niouli, Ouokan, Nlientch, Ndarik, Ouakhai Diam, Ntiakhar, Kaba (tres grand) ; on y parle le serere melange d'un assez grand nombre de mots ouolofs, c'est le serere du Baol que nous donnerons ici, parce que Saint-Louis a plus de relations avec le Baol qu'avec les aulres Elats ser^res. Les productions sont le mil, les pislaches, le mais» le colon, les niehes (haricots du pays), beaucoup de bestiaux, quelques chevaux, beaucoup de boeufs por- teurs et quelques anes. Une partie de ces produits sont vendus par les Sereres eux-memes a Saint-Louis et a Goree; le reste est achete par des toucouleurs qui les apporlent sur ces memes ])oinls. Sin. Le Sin est un petit Etal serere independant, sur la cote enlre Goree el la Gambie. Le chef prend le nom de mad. ( :^8 ) Les villages princlpaux sontloal, principal coniploir, Dlakhao, residenci! du mad, Sas, Bof, Dioin , olc. Les productions sonl les nieines que celles du Baol a peu de chose prfes. Salourii. Le Saloum est un petit fetat ser^re independanl , gouverne par un mad, sur la cote enlre le Sin et la Gambie. Les villages principaiix sont : Kaon, residence du mad, Doukman, Pakalla, Tcliikat, Gaiel , etc. Les productions sont a peu prcs les mfimes que celles du Sin ct du Baol ; il produit plus de colon et moins de bestiaux. Dieghem . Le Di^ghem est un filat serfere de I'int^rieur, sans chef independanl el soumis au darnel (1), mais lui re- sistant souvent a la faveur de ses forfels. Les Ser^res de la cole parlent avec eflroi de leurs freres du Die- ghem qu'ils d6peip;nenl comnie sauvages el sorciers. Les villages principaux sont : Tiadiai, Ndoul, Man- kounda, Lakliar. Ndioukh, Mbouroukh, Ndiaga Niao, Mbaniakbniakh etc. II s'y trouve des bestiaux, des boeufs porleurs. Les habitants du Di^ghem produisenl bcaucoup de mil qu'ils viennent vendre avec des pislaches a Sali el a Nbour, villages sur la cole pres de Goree. (0 Uamel, litre du roi ilf Ciyof. ( B9 ) jdngue serere. Personne que nous sacliions ne s'est occupe de la langue serere; les habitants du S^n^gal eux-ra6raes, ne songent nullement a apprendre cette langue; sous le rapport de I'usage qu'on en peut faire, son 6tude est ties peu iinportante; elle n'offre d'inl6r6t que comnie etant la langue d'un peuple dont les Ouolofs ne sunt, selon nous, qu'un rameau perfeclionne par le IVoltement des Ai'ahes et des Europeens ; cetle langue serait alors le type du groupe s^rere-yolof. II y a beaucoup de chanleuses chez lesSer^res; un griot improvise les couplets qui lui sont payes et les femmes reprennent en chceur le refrain sur des airs qui ne sont pas toujours d^pourvus de grace; ces cou- plets et ces refrains, d'apres leur nature ineme, ren- ferment souvent les noms propres des personnes en I'honneur desquelles ils onl 616 composes. Voici , comme echantillon du serere, quelques-uns de ces refrains ' Ba-ret o ba-ret, gai laendor, laendor fardje; ba-ret o ba-ret. Ne I'en vas pas, oh ne t'en vas pas, viens causer avec inoi, causer n'est pas raal faire ; ne t'en vas pas, oh! ne t'en vas pas. Ola lai-kim : mak-oa mben-ain te khaleb-a dieo-t- am ; ola lai-kim. Allons, je ne dirai plus rien : les vieilles m'injurient et les jeunes filles tiennent des propos sur moi au puits; allons je ne dirai plus rien ! Ram khalain am : diega ndok to di^guim korokh^ lai tou-ma ; kum khalam-am. ( AO) !\Ioi, jc joiic do la giiilarc : j'ai uiio case, mais je n'ai pas iln marl pour y causer a\oc uioi ; inoi, je joiio clc la guilaio. Lago I'j lago bol-na hai-es oun kalim dac-am : Mes aiiiants in'ont cassii le bras, jc ne |iilc plus, jo mo re- pose (piler Ic mil pour la nourriture de la journee est la seule occupalion des nogre.sses; naturelleuicnt les jeunes cl jolics negresscs iie sont pas coUes qui se la- liguenl lo plus a ce travail). Fardj-am, iida diab-am gor-nouu Salam Ngomar: Je suis laide, pourlanl je vous ai onleve vos maris, Salam, fdlo de Ngomar! Ce qui prouve que chez les negres comme partoul ailleurs, I'amabilile, la coqucllerie ou d'aulres talents peuvent iultor avanlageusemcnt conlro los agremenls physiques. Biram Pale, oual ndiai, iial klian ami)erlBriam Pate, oual ndiai. Que lesjaloux se dessechent! Celtc cliansoii avail sans doute pour objet de vengor une pauvre pilicbcresse des brulaliids d'un mari jaloux: ces pauvres negresscs, la nature leur a donne si peu de defense ! laguetcb Sen, iai ndiatou, ial liok, laguelch ouali: C'esl laguelch Sen qui a une belle chevelure ct un long cou (une voix pergaiite), c'esl laguelch le fils d'Ouali. Khokhan, Ndioug Dire, ba-dal at nguelch-na, ndik o-nai. Khokhan, ills de Ndioug Dire ne inarche pas sur le soleil, lout a I'heure lu vas fondre! Ce refrain devait s'adresser a un do ces negres qui, apr^s avoir gagne quelque aigcnt, s'achelo de beaux habils, paie quekpies griols qui le suivenl en chantaiit ( M ) • ses exploits ima!.;inaii'os ct coux do ses ancelres aussl imagiiiaiics, ct niarche inaiL'stiiousemeiU an milieu des rues dc Sainl-Louis en so figurant quo le inonde enlier a les yeux sur lui. Robn-ani Ij-es iigor nga, kor-os bong a ler-am, rob in soliokh ouad ka kor. J'ai scvre nion eid'ant, mon niari ne m'aiine plus; je me suis lavee et je cherche un autre mari. Voila la nature meme; ne semble-t-il pas voir une lauvetle, qui apres avoir eleve unocouvee, lisse ses plumes sur une branche d'aub^pine, a I'approche d'un nouveau printemps, et s'apprete a faire un nouveau cboix pour les amours de Tannine? (Vest un peu la les mceurs des negres. Nonis Sere res. Aoiiis atioii ndditionneUe au rapporl qui precede^ On reproche a M. H. iMarlin de n'avoir pas lout (lit, lout cite, a propos de la double question des mesu- rages antiques de la terre, el de I'unite du slade itine- raire eiuploy(i a formuler les resultats obtenus. J'ai trouve, pour ma part, qu'il y a peut-etre tjuelque ciiose de fond^ dans colic reniarque, et j'ai rogrelte surtout de ne renconlrer dans son Examen aucune mention d'un memoire special de M. William Martin Leake, sur le stade co/niiie mesure de longueur, lu, le 26 novembre 1838, a la Sociel6 royale geographique de Londies, et qui ouvre le tome IX du Journal de cette savante con)pagnie. M. Leake avail soulenu jus- tement la meme tliese que M. H. Martin a reprise au- jourd'hui, et qui a toujours eu, je crois, en France, des partisans nun douleux, nialgre Tespece de despo- tisme que les doctrines de Gossellin ont si longteinps exerce, a eel egard, sur I'opinion commune des erudits. L'empire de ces doctrines n'est (dependant pas chez Dous lellemenl d6chu qu'il n'y ait encore utility reolle a en faire ressorlir les trompeurs artifices, et M. H. Martin a eu raison de se livrer au travail de deuioli- lion qu'il vienl d'accomplir. II a Ires bien monlre une fois de plus qu'avec des moyens tres imparfaits pour determiner les distances lerrestres, el avec des moyens plus impari'aits encore pour determiner la quote-part de grand ctrcle correlative a ces distances, il ne pou- vait ressorlir de la comparalson de ces elements gros- siers, que des resultals Ir^s grossiers eux-meujes; et le savant doyen de Rennes a eu soin d'^lablir que revaluation d'Arislote a /jOOOOO slades, celle d'Archi- m6de a 300 000 , celle d'Eraloslhene a 250 000 , et ( ^V2 ) colle fie Posidonius a 2/|0 000, se sonl ainsi chrono- logiquciDcnt snccede en se rapprocliant de plus en plus de la mesure verilable, ties voisine de 216000; puis dans un ralcul ullerieur Posidonius a conclu 180 000, pecliant cetle iois par insulFisance comnie auparavant par exces : c'esl lo propre des approxima- tions d'osciller de part ol d'aulre du resullat vrai. .Mais le recensemenl de ces Evaluations successives, onipriinle presqce tout onlier a Cleom^de, n'est pas coniplel; non que M. H. Martin ait neglige de relever tous Ics indices e|)ars dans le iraite de Cl^omede; niais il a neglige, comme, au surplus, la generality de ses devanclers, des rapproohenieuls qui |)orlent avec eux leur conclusion. Apr6s avoir rappelE, en cflVt , que Ton estin)ait a un quinzieme du cercle enlier, Fare comj)ris tntre Lysiniachie el Syene, et que la distance de ces deux points etait i'aussement (ivalut^e a 20 000 stades , d'oii avait el6 conclue la mesure de SOOOOOslades cilee par Archim^do, il remarque Ires bien que dans un autre endroit Cleomdde nc conipte que 10 000 stades d'Alexandric a rHollespont [c'csl- a-diie 5 000 d'Alexandrie a Rhodes el 5 000 de Rhodes a I'Hellesponl) et qu'en ajoutant les 5 000 stades d'Alexandrie a Svene, on n'a plus qu'un total de 15 000, au lieu de 20 000 ; niais il ouhlie de conclure que de ces donnees il ressort aussi une circonfcience non plus de 300 000, mais de 225 000 stades, evalua- tion la plus voisine de la verile que I'antiquilE nous ail fournie. Et ce n'est pas de ces seules donnees que resulle la meme mi.'sure; M. H. Martin n'a pas neglig(^ non plus de relever dans Cl<^omede la valeur de SOOslades repondant, sur I'orhe terreslre, au diametre du soleii; mais il n'a pas mis le m6me soin a remar- ( 5o ) qner le rapporl, plusicurs fois signale par I'autour grec, qui ]<> donne coinnv.; reconnu d'abord par les figy])tiens, lo rapport d'apr^s leqnel ce diamelre est iin 750' du ceiclo entier, ainsi qu'on I'avait constate par les hydrologes : or cii imiltipliant par 750 les 300 stades du diamelre, on revienl a la mesiue lotalc de 225 000 stades cgalemenl donnee par los elt^inenls que nous avons ci-dessus rapporld!S. Puisque nous rappelons ainsi les indications ras- sembl^es dans le traits de Cleoni6de, peut-etre nous sera-t-il permis de faire reniarquer, occasiounellement, que revaluation d'Eratoslhene y est porlec au chillVo rond de 250 000 stades, londisque dans I'opinion com- mune, c'est 252000 stades qu'il faudrail lire; maissil'on veut bicn considerer que Pline attribue formellenient a Hipparque une correction additive aux resullalsd'Era- toslbene, j endant que d'autre part Strabon constate qu'Hipparquc employait revaluation de 252000 stades, ne sera-t-on pas conduit a conjecturer que I'addilion de 2 000 slades est precis^menl celle que Ton doit a Hipparque, el qui se trouve deguisee dans la lecou vul- gaire de Pline, sous un cbiffre exagtire? d'Avezac. TYPES DES RACES HDMAINKS [Types of Mankind). ParMM.NoTTetGLiDDON, — Conipte rendu par M.Gustave d'Kiohthal. Messieurs, Les auleurs du livre dont vous avez bien voulu nie charger de vousrondre comple, ont pris soin de nous laire connaitre, au debut meuic de leur travail, la pensee generale dont ils se sont inspires. ( 5/i ) « L'elhnologi.', ont-ils (lit, on r^p^lant les paroles de I'hahik' i>l courap;eux etlil ) Cest ;i la lliooric dc la pliitalitc primilive iles races que se lallache la serie He Irailcs dislincls qui compo- sent Ic livre de MM. Noll il Gruldon. Le premier de ces Irailes est I'ceuvre d'un savaiil, doiil Ic noin figure an premier rang |)armi ceiix des geologucs cl dos palconlologisles conlciiijiorains, clqiii neclforjiie en Europe, a vugrandir encore sa reputalion aux Klats-Lnis ou il professe aujourd'iiui la paleon- tologic a rUniversite de Cambridge. T/csl une esqnisse des proi'inces iKiliirelles ilii re^/ie iiniiiidl ct dc /curs rnpnorts ch'CC les divcrscs races Iniinaincs. « II y a , (lit M. Agassi/,, dans I'liisloire physique do I'esp^ce liu- maine uii Irail tpii a ele cnliercmcnl neglige jus(|u'ici, nous voulons parler des relations entrc les difTc^rcntes races humaines, el les animaux cl les planles qui Iia- bilenl les memes regions. L'esquisse que nous pre- senlons a ])our but de combler cette lacune el de monlrer que les limiles qui circonscrivenl les diffe- rents groupes nalurcls d'animaux a la surface du globe, sont aussi les memes qui circonscrivenl les si(^ges pri- mitifs des dideronles races (p. i.vin). » M. Agassiz admet huil lypes huiiiains priniilil's. L'Arlic ou Esqui- mau, le Mongol, rEuro[)een, i'Americain, le Negrc, le Hollenlol, le Malais, i'Auslralion ; el il montre qu'a cliacune des regions primilivemenl occupees par cha- cune (le ces races correspond une fauiie parliculiere, c esl-a-dire un ensemble de races animalcs qui ne se relrouvenl poinl ailleurs. Les vues de M. Agassiz ont 6l(i exposees par lui pour la pren)iere fois dans la Refiie Suisse en 18/i5. II ne nous apparlienl point de les discuter, ni de les jugcr tn detail, niais dans leur ensemble, dies nous j)araissenl oil'rir un caracl6re dc { ^>7 ) verite inanirtste, et ouviir ;i la science iin chainp tout noLiveau. A la suite dii niemoire de iM. Agassiz, vieiU \o. tra- vail proprc de MM. Noll et Gliddon. II esl divis6 en trois parlies tlonl la premiere apparlient plus specia- lement a M. Nott, et doi.t la sccoiule et la Iroisieme sunt I'usuvre exclusive de M. Gliddon. Dans une reniarquable iulroduction, M. Noll expose I'objel S])ecial de la premiere parlie. La question en lilige cntre les partisans de r////ianeiils ? Vgvsouuq an eflet ne coulesle qu'il oxisle aujourd'hui, entre les diverses races, des diflerences extreniement marquees, sous le rapport moral, intellecluel el physique. Mais les partisans de V unite d'ovi glue pretendent que ces differences resultent de Taction prolong^e des milieux physiques, on bien des circonslances sociales dans lesqnelles les diverses races ont vecu. Les partisans de la pliiralile des ori- gines soutiennent an contraire que ces causes sont tout a fait insuffisantes pour rendre comple des diffe- rences dont il s'agil; ils n'admellent point que I'aclion du climat, ou celle des moeurs, puisse arrivcr jamais a modifier les caracleres essenliels del'organisme. Les fails n'ont jamais manqu6 aux defcnseurs de cette th^orie : loutefois I'etude des anciens monuments de lEgyple el de TAssyrie, qui depuis le commencement de ce siecle, el notamment depuis quelques annees, a fail tant et de si merveilleux progres, est venue donner a leur opinion une confirmation Inallondue el qui sembic decisive. On a relrouv6, en effel, sur les sculp- ( fts ) lures de ces monuments, des (i^uies d'lioinmes et d'animaux donl k'S lypes subsislenl encore aiijour- d'hui parfaik'Uient coiilormes a ces antiques modeles. Un laps de plusieurs milliers d'ann^es egal, dans cer- tains cas, ou prosque ^gal a la durde (|ue les parti- sans de Viinite (Cori^ine assignoiit a i'exislence meme de I'esp^ce liumaine, n'a done pu inlroduirc dans I'apparcnce et par consequent dans I'organisalion des races donl il est ici question , aucune modilication sensil)le. D'un autre c6t<^, les momies d'hommes el d'animaux irouv^es dans les necropoles de I'Egypte atlestenl 6galement la permanence des anciens types. Desormais cetle permanence semble done plac6e liors de doule, el par la se Irouve en meme temps confirme le priiicipe de la pluralile primitive des races hu- maines. M. Gliddon est un des homines de noire temps qui ont le plus soigneusement etudid et qui connaissent le mieux les monuments de TEgypte et ceux de I'As- syrie. Avec sa collaboration, en s'appuyant autanl que possible sur la comparaisoii des represimtations assyriennes et ^gyptiennes venues jusqu'a nous, M. Noll a ecrit six chapilres plcins d'inleret sur la permanence des lypes caucasien en general, juif, ^gyptien, n6grc el africain. II a egalement entrepris cetle demonstra- tion a i egard des races aborigenes dAmerique; uiais ici ce soul principalement les sqiudettes trouves du- puis quelrjues annees en si grarul nombro dans les anciennes s»^pultures qui lui onl servi de lerme de comparaison. A ce grand travail, viennent se joindre, pour com- puter la premiere partio, deux m^moires posthumes ( 59 ) de Morion, Fun sur les Dimensions du cerveau dans /es dijferentes races et les differentes families humaines ; I'aulre sur I'origine des races humaines; puis un me- moire tie M. Usher (de Mobile), sur la geologie et la paleontologie, dans leur rapports avec la question des origines humaines. Enfin viennent deux aulres me- inoircs de M. Nolt, I'un sur les lois de Vhybridite chez les aniinaux dans leur application a Vhomme^ I'aulre sur Vanatoniie des races humaines. Dans le travail que nous venons de nommer , M. Usher resume les oliservalions des geologues, d'apres lesquelles la surface lerrestre, telle que nous la vojons aujourd'hui , doit necessairement exisler d^ja dopuis des niyriades d'ann^us ; il cile aussi des exemples nombreux de debris huinains et d'instru- nients huinains Irouves dans des formations g^olo- giques dont I'age depasse de beaucoup nos plus vieilles epoques historiques. La question des lois qui regissent les produits hy- hrides dans h s races humaines avait 6te posee et dis- cutee Ires heureusement il y a quelques ann^es par M. Morion (1). M. INott reprenant ce travail, y a ajoute de nombreuses observations, de curieux d^veloppe- menls. Et il esl arrive avec M. Morton a cetle conclusion « que la I'aculle de s'enlre-produire, existante chez deux races d'animaux, ne prouve en aucune faQon la com- mune origine de ces races ; qu'a plus forte raison, cette faculty ne pent pas elie invoquee comma preuve d'une nieme origine a I'egaitl de deux races humaines (2). » (i) Vo^ezSillimgn's Jnunial, < 847; ^' Charleston medicalJournal, i848-i85i. (a) Nous n'avoiis icpeiidctiit pas icliouve ilaiis le travail de (00 ) Le dernier memolre ilc M, Noll sur raiialomic dos races (p. 397) se compose principaletncnl dc resul- tats oblenus par rotude des cranes qui composcnt la belle colleclion do fou M. Morton. Jiisqu'ici nous avons vu MM. Noll fl Glid(K)ii dc- inander diroctemcnl a la scioiice la confirmation du principe defendu par eiix; mais i'o|nnion contraire repose sur autre chose qu'une base pnrement scien- tilique. Elle s'appuie surtout sur une autorit^ scrip- luraie, sur un double lexle de la Gen^se, qui deux lois nous monire I'liumanile lout cnliere sorlant d'un cou|)le unicpie, d'Adam ot Eve, a i'epoque de la creation, de Nou et de sa femme a I'epoque du deluge. — MM. Noll et Gliddon ont cru (juc leur ceuvre serait inconipI(Me s'ils ne reduisaienl ;'i sa juste Taleur celle autorile sans cesse invoqu^e conlre eux. WA est I'objet de la seconde el de la Iroisieme parlie ledigeespar M. Gliddon. Apres avoir raconle la deslruclion du genre liumaiu M. I^oll, ccKc cousideiatioii (|ui iiuiis avail j);mi la |iliis iiii|ioi lantf enlie toiites ci'Ues presentees par Morton: c'est que la Fi'condile dcs metis, provonaiit d'uspecej voisincs iiiais tli^itinctes, rroit en propor- tion lie la tlisposilion de t'cs especes a la doinesticite. Or riioniine etaiit le plus diuicstiijiie de Ions Ics animaiix, les metis humains doiveiit elre, en vcrlu dp la loi siynalec, les plus feconds de tous. (3elli' fecondite s'aecoidc done tres bien avec la cliversite spdcifique des races humaines; elle n'en prouve en aucune facou Ymt'tti', comme ou a ern puuvoir I'atHrrner. !,(■ inetnoiredc M. Morton tut presente a la Soeiele elhnolu(>inue de i'.iiis daii-i 1 i seance du 22 (aloljre 1847- " donna lieu a dcs ob- servations tres iiiteresiantes de la part de M, (JcoftVoy Saint-tldaire sur la fecoadiie des metis et les caracteres difFercntiels des especes, (Voyez le Bulletin de la Sociele ellinolof»iqvie pojir 1847.) ( 01 ) par lo deluge, I'luituur do la Gon6se, dans son c6l^hre chapilie X, ddnne lo tableau des peiiples issus de Noe et de ses irois fiis, Seni , Cliam et Japhcl. De I'avis de lous ceux qui I'ont etudi(^, cc document ren- ferme les renseigneuients les pKis pr^cieux sur la filiation de certains peuples anciens. — Mais qu'est-ce que ces peuples? Que lepresenlent-ils pur rapport a I'ensemble de riiunianitePSonl-ilscet ensemble meme, ou bien en sonl-ils une simple fraction? — La reponse a cette question ressort de la determination meme des diflerenls noms qui figurent dans le dixieme cbapilre. Faite par Bocbarl il y a environ deux siecles, avec aulant de sagacite que d'(^rudilion, souvent retoucbee depuis sans cbangements considerables, cotte determi- nation a ete reprise et amendee en certains points par M. Gliddon. II en a fixe les resultals, dans deux tables jointes a son travail , I'une g^nealogique , I'autre geographique; et il a ainsi rendu sensible cette conclusion que le cbapitre X de la Genese ne renferme qu'un petit nombre des peuples qui com- posent I'ensemble de I'espece bumaine; qu'il renferme les peuples seulement qui a I'epoque ou le document fut ecrit habitaient I'Arabie, I'Egyplo, la cote septen- trionale de I'Afrique, enfin toute la partie anterieure de I'Asie occidentale, comprise entre la mer Noire, I'Eupbrate et la Mediterranee. C'est a peu pres le domaine sur lequel s'etendail le commerce des Pli6- niciens, et par cette raison il y a tout lieu de croire que le document a ete puise a une source pbenicienne. Quoi qu'il en soit, le cbapitre X ne comprend evidem- ment qu'un certain nombre de peuples Semites et ha- mites; de peuples indo-germaniques, il ne renferme ( 62 ) qu'un pelit nonilire el laisse en dehors la plus grantle parlie de cetle immense fainille ; d'ailleurs i! nc inen- lionne ni unMogol, ni un Polynesian, ni un Aiislralion, ni un N6gre. Ainsi, a prendre le lextc de la Gcn^se, il esl faux (jue ce livre ^lablisse en auciine maniere la descendance cle l'universalit(^ des peuples a I'egard de Noe. En donnant au dixii in' chapilrc loute i'autorite imaginable, cetlo descendance nc s'appliqut-rail encore qu'A une faible minoril^. Par-li menie celle descen- dance ne pent dire admise a I'egard tlu coupli; piimilif (Adam et Eve), puisque, d'apres la Gen^se, ]No6 el sa femme sont deu)oures {'unique lignee de ce couple priniitif. Mais M. Gliddoii n'a pas voulu s'en lenir la. Remon- lant au texle jn6ine, sur Jequel on pretend fonder la descendance universelle d'Adam.c'esl-a-dire I'liistoire de la creation, il a rappel^ que depuis plus d'un sidcle tons les exegeles serieux sonl 1 'accord pour reconnailrc que dans la Genese cetle hisloire esl double, qu'd y a un premiiM- document, coinprenanl le cbapilre premier, el h s Irois premiers vorscts du chapilri- II, el un deuxieme document, coinprenanl le reste da chap. II, el le cbapilre 111 tout enlier. Or ces deux documents dillerenl comj)leteinenl I'un de I'aulre; il esl facile de le constaler a la simple lecture. Ici nous devons seulemenl faire reniarquer que dans le premier document, le mot Adam esl pris dans son sens general, dans le sens d'espece liumaine. C'est dans le second document seulemenl qu'il prend un sens individuel el personnel. Or ce second docuraenl est, suivant loules les apparences, d'origine persane el n'est enlr6 dans le corps des ^crilures sacrees Ii6- ( 63 ) braiques qu'a I'epoque de la captivite de Babylone. Cependanl c'esl sur ce document seul que repose la doctrine qui fait sorlir tous les liommes d'un couple priuiilif. Enfin, a I'appui des travaux que nous venons de rappeler, M. Gliddon a coininenc^ une sorte d 'exposi- tion des principes g^n^raux tie la critique biblique. Dans un pays ou la Bible conserve encore une si grande aulorite, il a regartl^ comme un devoir de com- niuniqiier a ses compalriotes cette doctrine professee aiijourd'bui paries plus illustres defenseurs de la foi protestante en Allcmagne: que I'autorite de I'ecriture el celle de la raison sonl inseparables, et que, loin d'avoir rieu a craintire des entreprises de la critique, la Bible ne pent que gagner a eire debarrassee de I'enveloppedont I'ignorance etla superstition I'ont par- fois entour^e, el a se niontrer aux yeux des boniuies dans sa purel6 primitive. Tel (St en resume, Messieurs, I'important travail dont vous nous avez demands de vous faire connaltre la substance. Vous y verrez comme nous sans doute un nouveau et remarquable lemoignage de I'activit^ scientilique et pbilosopbique qui se manifeste aujour- (I'liui aux Etats-lJnis. A|)res avoir monlre au monde, dans ses institutions politiques, I'exemple de la sagesse unie a la liberie, apr^s avoir paye son tribut a la civi- lisation par de magniliques applications de la science aux besoins de I'industrie el aux nt^cessites de la vie, apres nous avoir donne If paratonnerre, la navigation a la vapeur, le telegraj)be electrique, I'emploi des agents aneslh^siques, les Etats-Unis s'avancent aujour- d'hui d'un pas hardi dans la voie de la r^forme et de ( '■''• ) la propagandc scientifiqne el pliilosopliiquo. lis ap- porlent ;i cotlo (tinro la iiiemo ardour, la mOme puis- sance d'acllon , qui les onl conduits si loin dans la voic induslriille. Deja Emerson el Clianning se soul acquis uii nom glorieux parn)i les philosophes et ks iheologieus. \\ ashingloii Irviug, Prescolt, Bankroll, ont pris rang parnii les liisloricns dont le tenips doit respecter les ceuvres; Morion el son 6cole auront puis- saiunient conlribue a r^g^nerer la science de I'liomnie el a la populariser. Kn VOU.S faisant coniialtre , Messieurs, I'economie g^n^rale du livre de MM. Nott et Gliddon , nous n(uis somints absleiuis de loute critique meme sur les |)oints a Tegard dosquels nos convictions s'ecarlaienl plus ou nioinsdes Icurs: un pareil travail eQt depasse la inesure du compte rendu que vous nous demandiez, la mesure meme du lemps que nous pouvions consa- crer a I'^tude d'une ceuvre aussi considerable. II est cependant une exception que nous devons faire a la regie que nous nous sommes impos^e ; nous devons exprimer devant vous le regret que nous avons eprouv6 en voyant deux hommes aussi distingu^s suLir si completemenl I'influence ilu prejuge public, malheu- reuscnient si puissant aux Elals-Linis, au sujet de la race noire. Et cependanl nous sommes bien pres de parlager leurs opinions ethnologiques a I'^gard de cette race : comme eux nous croyons a rinleriorite essen- lielledu noir, sous le rapj)orl scienlifiquc el politique; mais nous ne tirons pas de ce fail los memes conse- quences. iNous croyons que celle inferiorite est com- pens^e par le developpement si lemarquable chez le noir de loules les facult^ssyrnpalhiques. Et loin d'ad- ( ' an dela de cc district; le vrai Schary esl la riviere qu'il a Iraversee a Mele et a Asu, lieu ou I'llc a (300 metres de largo, avec un courant de 3 milles anglais a I'heure ; c'est une magnifique riviere qui, au milieu de son cours, so partage en floux branches et ent'erme une grande lie, depuis Miltn jusqu'a Mesken; ici les deux bras se rejoigncnt; I'oriental s'appelle Batchikam ou Ba-ir. Massena est a 10 milles nord du Batchikam. Le Bagirmi t'sl pour la plus grande |)artie ime immense plaine. Saul' les frontieres est et sud-est, I'islaniisme y a penetre ; mais le docteur Barth I'ap- pellc un pays demi-paien. La route jusqu'a Massena est une des principales grandes routes suivies par les pelerins allanl a la iVlecque. Le docteur a recueilli de la bouclie des pelerins qu'il a vus a Masseiia des infor- mations touchant les pays situ6s entre ce point el le Nil,de maiiiere a completer la carte du Ouaday et des pays voisins. II a ecrit et cnvoye au gouvernement bri- tannique un rt^cil volumineux sur I'histoire, la g6o- grapbie et Tethnologie du Bagirmi et du Ouad&y, et rassembl6 des vocabulaires Ires etendus des idiomes de Loggene, Bagirmi et Ouaday, el d'autres de deux cents mots seulement appartenant a huit aulres idio- mes. Le pays a un commerce tellement developpe qu'il regoit les maicliands, non-seulementdu Bornou et du Ouaday, mais ceux de Rano ; les produits europeens ( 76 ) vont jiisqii'a Gtigomi, ilans Ics conlrees uionlagnciiscs ilu sud-est. Onzieme excursion. — Vovaiie (rOveiwci; vers Yakoba, du 24 mars an 2'2 inai 1852. Lo 2i mars, Overweg sc mil on roule au sud-oucsl de Kouka, jm'os du puits dc Toggir, il visila un villago dont Ics habitants etaient prestjiic tons nvcugles : plus loin, Magomeri, grand marche, Ics puits ont iO pieds de profondeur. Le 1"" avrll il ('tail a Gujcba, grande ville enceinte do nuirs; lo pays est riche en plantes et en arbros leau d'une liautcur movenne de 1 000 a 1 500 pieds anglais, comparable a celle do la Baviere el de TAIIemagne centrale. l)e ce plateau s'6- levent des cbalnes de inontagnes, dont la plus 6lev6e est one ligne etendue, au sud d'EI-Glial, qui doil avoir au moins h 000 pieds de baut. Principales bauleurs mesurees a I'bypsom^lre. KasrGbarian. . 1 696 pieds anglais. Wady Gadama. 1 690 Kaniada. . . . 1 39Zi a 1 668 pieds anglais. Wady Ajunger. 2 956 (point le plus baulj. Tin Tel lust. . . i 894 Selubyeb. ... 1 701 Un excellent barom^tre de montagnes a fourni una trenlaine d'autres resullals pour I'allilude des lieux: en joici quelcjues-uns : Sokna 1 036 pieds. Les montagnes Noires. . 2 160 (le plus haut point a 15 mil. sud de Godl'ab). Mourzouk, au consulat anglais, 1 i495 pieds. En r6sum6, 1'expedilion a beaucoup ajout6 jusqu'ici a nos coniiaissances surl'AlViquecentraie.surlanature (i) C'esl M. Fasire, consiructeur d'iiistruBients de physique a Paris, qui fabrique celui-ci. (83) du sol, surtout; le iac Tsod est infiniment mieux coiiiui; on a des notions absoluinent neuves sur la conlree d'Adamaoua, sur les deux (leuves Benu6 et Faro qui s'y renconlrent, et sur Yda la capilale. Nous savons, a n'en pas douler, de quelle region part la Tchadda, le i^rand affluent (]ui tonibe duns le lias Kouara (Niger), a environ 100 lieues de son embouchure. Du cote du Sahara, nous avons appris a connaltie le royaumc d'Ahir(Air). Puis, le pays de Bagirini au sud el au sud- estdu lac Tsad, pays qu'on ne connaissail que de nom, oii nul Europeen u'avait p^n^lr^, nous est d^voile; le cours du Schary est rectl[i(§; nous savons jiisqu'ou les Fellatas ont porte leur influence et quels soni les ter- ritoires occupes par les po|Hilations paiennes, etc., etc. M. Petermann a pris la peine de calculer la longueur des routes qu'onl parcourues les voyageurs; jusqu'au mois d'aoull852, le chilTre s'elevait a 5 800 uiilles g^ographiques. Enfm, nous poss^dons , grace au docteur Bartll principalement , une grande carte du pays coinpris entre les 5' et 15° paralleles nord, entre les 8* et 24* m^ridien a I'orient de Greenwich. Voila de riches acquisitions pour la geographic de I'Alrique el qui assurent a jamais, a I'expedilion, partie sous les ordresde James Kichardson, la reconnaissance de loute I'Europe savante. Telle est I'analyse fidele, et je crois complete, de rouvrage que M. A. Petermann a consacre a cette iin- portante enlreprise, a I'aide des materiaux originaux que lui a confies le gouvernement britannique : on ne saurait trop le louer et \e remercier pourrintelligence, la Constance et I'habilet^ qu'il a df^ploy^es dans ce ( 8/i ) hcau travail, pour le soiii appoiie a la ri'daolion des (loux carles dont il Fa ciniclii. Mainlenanl que j'ai expos6 eii dt!;lail les trei/.e ex- cursions des voyageurs anglo-germains , il doit 6lre permis d'en examiner les principaux resuitats. Le lac Tsad a change de position sur la carte de 185il ; celle position est plus m^ridionale et orienlaie que dans celle de 182/i; I'Yeou n'est plus cette riviere qui tom- bait a I'occidenl du lac Tsad , la riviere de ce nom est placee sur la nouvolle carle Lien loin au sud-ouest: sa source est reporl^e jusque pres de Yakoba. Quant a la riviere qui lunibe de ce cole du lac, elie s'apjielle Komadougou ou riviere de IJornou. Kacbna, Kano, Kataguin onl egalement change de posilion. Les lies des Biddoumas, du Jac Tsad , soul ici d^noniniees; ellessont bien plus nombreuses et aulrement disposees. Le lac lui-meme est d'une configuration difTerente; son rivage oriental n'a pas ete plus explore qu'en 1823; c'est presque le tiers de la circonference lolale, environ 100 milles geographiques, et la question esl done en- core peudanle, celle de savoir si le lac se diverse a Test dans un bassin inforieur, ou bien si I'^vaporalion du lac conipense Taftlux des eaux qu'apportent inces- samment, a I'ouesl et au sud, le Scliary, le Komadou- gou et uno Iroisienie riviere. On sail que les noirs parlent Iradilionncllenienl de grands cours d'eaux soulerrains, et ccla, dejiuis un temps immemorial ; ce fait, s'il etail certain, donnerait I'explication de la dispurilion de plusieurs rivieres, dont on ignore Tissue. Les anciens eux-m^mes en ont parl6 dans leurs (Merits ; c'est une circonstance qu'on ( «5 ) liouve consignee dans I'histoire naturello de Pline et ailleurs. II ne serait done pas tout a fait impossible que le bassin du Bahr-el-Gbazal, locality encore coin- pletement inconnue de nos jours, ainsi que le lac dit Filtre, re9ussenl les eaux du lac Tsad par des canaux souterrains. Enfin, la branche du Diiioliba, que Reni!; Cai!li6 a vue en 1828 a Vest de Tombouclou , et qui semble aussi avoir k\.k. apercue par le docteur Barth en 1853, cette branche dont on ne sait pas Tissue (si toutefois I'observation est positive), ne poiirrait-elle pas avoir un ecoulement sous terre, et rcparaitre au jour vers le IQe m^ridien (esl de Paris) sous le nom de Koma- dougou (rivi^i'e dont la source est ignoree) et non loin du lieu ou a succonibe James Richardson en J 85 1? Cette conjecture, cette explication leveraient I'objec- lion a laquello donne lieu la douceur des eaux du lac Tsad. En resum^, on en restera, sur cette question, au meme point qu'il y a trente ans, lant que les voyageurs n'auront pas explore toule la partie orientale du lac Tsad et public leurs observations (1), JoM&KD. (i) Un point ile geo{;raphie a present mieux eclairci, est la posi- tion de Tombouclou , plus septenlrioiiale qu'on ne le supposait. On ne sauiait inetire uiie oliservation de rlimatologie en parallele avec une observatiDu ile Cecilia phie mnlliematinue; mnis ii e>t |ici- niis sont liMiismises par le consul il'AnnjIeterre (le lieute- nant colonel Herman) dans des lettres de Tripoli dn 28 novembre 1854- — Extraif. « Une letlrc de M. Chui'cli, I'un des luineurs atta- ches a rcx|)edition de I'Afriquc cenlrale, en date du 12 aout, est venue jeter des doutes sur la nouvelle de la mort (lu docttMir Bai'th. II est vrai que celle nouvelle, annoncee au consul par le doctcur Vogel, dans une lellre du 18 juillct, a et(i aussi annonc<^e formcllement par uno Icttre du sullan de Bornou a la rcine d'An- glelerri , l[ conrirniee |)ar le lenioignago de Ifadj- Hasscn qui acc()inj)agiia le docteur Vogel de Morzouk a Koiika, niais le docleur, le sullan el Hadj-Hasscn, ont sans doule puist'; a la nienie sotirce leurs informa- lions. La probabilite de la nouvelle roule sur la ques- tion de savoir si le docleur Bartli a alleint Sakatou ou non. Sur C(! point, on n'a pas dc nouvelle certaine; mais le rappoi I dii cherif qui vient d'arriver a Kouka conelut a la negative. » II est difficile de comprendre qu'un hoinnie aussi accoutunie aux voyages d'Afriqiie, sachant, de plus, avant dc quitter Ton)boucloii, que le docteur Vogel 6tait a Kouka, ou aux environs, axant gague Sakatou, sain et saul, n'ait pas innnediateinent d^peclie un courrier a Kouka et assur^, aulant que ccia dependait de lui, la jonction des deux expeditions. Line precau- ( 87 ) tion aussi simple aurail au inoins arrets toute espece de mouvemcnl dii docleur Vogel dans une direction contraire. D'un autre cote, on peut objecler que si la nouvelle de la niort de Barlh a Meroda n'etait pas fondee, il aurail depuis longtemps atteint Zinder, d'ou il aurail fait parvenir des nouvelles par Ghada- mfes, ou par Morzouk. Mais il est possible que ses de- jieclies aient ete intercepl^es par les Touariks, qui depuis quelque temps infestenl les routes entre ces deux places et Zinder. II est certainement strange que les gens de la grande caravane qui vient d'arriver a Rouka, dont plusieurs individus venaient de Meroda, aient iguor^ la mort de Barth an inois npres Veve- nement; et il est encore plus etonnant qu'aucun de ses serviteurs (a moins qu'ils aient pilld ses bagages et se soient ensuite dispers(^s) ne soil venu reclamer, a Kouka, lout au moins I'arriere considerable de paye qui leur etait du, d'a])r^s ce que rn'a 6crit le docleur Barlh. » Lettre de T. F. Church au lieutenant colonel Herman, consul a Tripoli. Kouka, I a aout i854. « Sachant que le docleur Vogel vous a annonc*^, dans une lettre dont M. H. Warrington etait porteur, la nouvelle ) Voyez Ijulletin du la Socitle cle gt'oniajiliip, anne'es 1846-47 ( 90 ) que c'etait une seule el niSme riviere avec laTchadda: c'est ce qui vienl d'etre constate par la navigation d'un steamboat, la Pleiade, parti de Fernando-Po, aujour- d'liui port anglais; c'est le mfeme navire armti par les soiiis de M. Mac-Gregor Laird, Ce vaisseau est parli d'Angletorre ie 30 niai 1S5/|, munte par douze marins europeens ; un certain nombre de natiis s'y est joint en Alrique. Le 3 fevrier dernier le navire est revenu en Angle- terre , sain et sauf, apres avoir remonte ie Kouara , puis la Tchadda jusqu'a Yola , dans le pays d'Ada- maoua. C'est en juillet que /a Pleiade a remonte le Kouara. Le 7 novembre elle est renir^e a Fernando-P6, apres qualre mois de navigation , et apres avoir p^n^tre a 250 milies anglais, plus loin que les precedents voya- geurs, dans I'lnterleur du continent al'ricain. I! parait resiilkT de ce voyage (jue les observations du docteur Barlh ont porte les lieux trop a Vest, re- sullat qui concorde avec les observations du docteur Vogel. L'exp^dition a 6te parlaitemenl accueillie par les indigenes, gens paisibles et de tnceurs douces. Ainsi , on pent en six seniaincs, parlant d'un port ;inglais, arriver au coeiu* de TAlrique, sans rien avoir a craindre, ni du clinial, ni des habilanls. De 66 boni- mes ([ui nionlaienl le navire, nul n'a succoinbe; il y a eu Ires peu de maladies. Sur les 118 jours qu'a dure I'expedilion, le retour a pris 73 jours environ, d'ou Ton peut conclure que les voyageurs ont du faire un grand nombre d 'observations de toute esp^ce. Celte expedition ouvre un nouvel et vasle champ aux d6- ( 91 ) couvertcs alricaines; elle marquera une sorte d'^re nouvelle pour I'exploration du pays, pour les relations cominerciales avec I'Europe, et pour la civilisation de ce vaste conlinenl. Nota. On n'a pas regu de nouvelles du docteur Vogel ni du sort du docteur Barth (1). \h fevrier 1855. JOMARD. NOtVliLLE CARTE DE L ESPAGNE. Lo goiivernement espagnol a ordonne la confection d'une carte sur le modele de la nouvelle carte deFrance: le colonel Ybanez est charge de la diriger. Les trois corps du genie, de I'artillerie cl de retat-major con- courent a ce grand travail, qui sera appuy^ sur des operations geodesiques el assujelti a une clialne de lri;iijgles du premier, du deuxifeme et du Iroisieme ordies, comme dans la carte de France du Depot de la guerre. Attendu qu'il n'existe pas en Espagne, comme chez nous, de mappes cadastrales, les officiers et employes des diflcrents corps auront a faire les leves topogra- phiques, pendant que d'autres s'occuperont de la triangulation. On commencera par mesurer une base de 30 a ZiO kilometres sur le plateau de Madrid, el la chalne aboutira a um' autre base sur le bord de la (l) Nous avions espere, I'an deinier, que la Pleiade pourrait rcnueillir le tlucteiir Baitti, revenaiit a Yola au-devant d'ellc ; mais il a piotiMi' se porter sur Touibouctou, voyage fait pour tenter un hoinrne aussi iiitre[)ide, mais qui etait plein de perils ( 92 ) iner. M. le colonel Vbanez a fait ex^cuter ici pour la mesiire fles bases, unc regie de h moires, conslruite d'apr^s les perfeclionnemcnis les plus n^cenls. Les operations vont commenccr immcdialement. E.-J. DECLINAISON MAGNETIQLE DANS LA MEn ADRIATIQUK. M. HtCQUARD, consul a Scutari, a communique la note suivante extraite tic V Observatore Tiiestino, n° 277. Observalions failes par ie D' Kreil , dirccteur de ri. ctR. Inslitut central m^l^orologique et magn^tique, par ordrc du commandant superiour yais est arrive : jo fis part (le mes reflexions a un personnage ^minont, (jni tlut ineltre ma Icltre ontre los mains de sa Majesle rEiuporeur. En Janvier 1855, dos explorations soriouscs forenl failes. Dii rapport de ces explorations, dont I'amiral Duquesne a vouki rondrc comple lui-merne, il est r^sull6 que les etudes failes contradieloirement, |>re- sentaienl dos diflicultes incalculables d'ext^cution. L'autre projet, egalement presente par le golfe de Darien , uiais en remontant au moins 30 milles la riviere de VAtrato, n'a pas encore ete Studio. On peut done ie considi^rer comme noii avenu. Ainsi, do lous ces projets de canalisation interoc6a- nique , nous croyons que le plus serieux, le plus pratique, le seal en an mot (jin doit survivre, est celui qui fut elabore par le prince Louis-Napoleon, sauf quelques modifications, que des eludes ullerieures, les miennes comprises, ont pu d^montrer necessaires ! C'est celui que la compagnic americaine, nujour- (Vhui cicchtie, a pretendu ex«^cuter. C'est celui que les savants explorateurs Squier , linily. Chevalier, Oersted, ont indiqiie. C'est celui qu'sfTuMne le president des Ktals-linis, M. Pierce, dans son tlernier message (id6cenil)rel85/i). Enlin, c'est celui c[ui a 616 I'ohjet do mes eludes. Parli de New-York en juillet 1850, sur une petite goelelte americaine, en compagnie du corps des ing6- nieurs pour les Etudes du canal , je me posai d^s le principe d'une maniere ind^pondanle et m'abstins de passer loute espece do Iraites avec la Compagnie Hwile ; craignant que rncs travaux ne scrvissent un ( 101 ) jour coiilre inou pays el conlre ines projels ulterleiirs. Je laissai clone les ingenieurs americains a San-Juan (Grey-Town) et rcmontai la riviere dans une pirogue, seul moyen de transport en usage jusqu'alors; je suis liuit jouis a renionter les 160 kilometres de rivi^ro. Maintenant le Irajet par bateau a vapeur se fait en vingt-quatre lieures. Je ne fus pas !ongtemj)s a prendre position dans le pays. Les pcrsonnes eniinentes du gouverneinent me lemoignerenl leur vive sympalhie pour la France, ol je fus charge ]iar le president d'explorer les parties les plus int^ressanles du pays (la INouvelle Segovie et le pays Mosquito) et d'en dresser la carte (1). Cette improvisation d'ingenieur d'un pays ou il n'y avait aucun document a consulter, a qui meme il con- venait, avant I'^poque de son ind^pendance (1827), de garder inconnues aux autres puissances toutes les richesses et toutes les ressources qu'il possede , je dois le dire, Messieurs, eel acle de haute confiance du gou- vernemenl, doubla mon encrgie et me fit Iriompher de plus d'un obstacle. Je n'ai qu'a me feliciler de I'accueil que me firent toute la population indienne et meme les peuplades mosquitos. Seul, i)endant quelques mois au milieu d'eux, je leur conliais presque loujours ma ceinlure de pislolcls cl je no gardais que mon salire, plulot comme decorum, a dire vrai, que comme mesure lio surele. Et, remarquez-le bien. Messieurs, je n'ai du (jn'a n)a qualite de Francais et a mes croyances religieuses (l) J'ai rapporle en I"'rance touted les pieces a I'appui He mes nsserlions et lie mes trav.iux. ( 102 ) catholiques, toules les concessions de terrains et de mines ainiferes et argenlilerts (jiii m'ont iie failes ! Les Mosi|uilos sonl d'un caractdre tiniide, incjuiot, paresseux et voleurs. lis adorenl le soleil ; cependanl, lors de men sejour au milieu d'eux, j'ai eu la salisfac- tion de voir les mferes me presenter nombre d'enfau ts pour les baptise r. KOTICE SUB LK CARTB DE I,A FRANCS PROTRSTANTE , Dressee par M Charles Read et editee par Grassart, i i,ruedt; laPaix' a Paris, II est interessant pour le g^of^raphe do connallre 1 i disli'ibulion des populations, suivant leiirs croyances religieuses, car la diversity de cultes se ratlache a un ensemble de circonstances el de fails intiinement lies a I'ethnologie <'t a la topograpliie d'un pays ou d'un canlon. La carle do la France protestante est done digne de I'etude des geograplies ; d'aulant plus qu'elle a et6 dressee d'apr6s les documents ofliciels par la pcr- sonne la mieux placee pour les comj)ulsor et les con- troler, M. Charles Read, chef de service dos cultes non calholiques au minisl^re de I'instruclion publique el des cultes. Les progros du proleslanlisme en France sonl un fait qui ressort avec evidence de I'examen de cetle carte. En depit de la revocation de I'edil de Nantes el des pers6culions dirigees contre les reform^s en vertu de I'ordonnance de 1724, les protestants se trou\ent maintonant dans le mfeme rapport numerique avec la population calliolique, qu'ils i^taient avanl ces mesures ( 103 ) d'intol6rance. On en coniple aiijourd'hui de 1 500 000 a 1 800 000 repartis sur toute I'etendue de I'empire IVanQais, mais plus sp^cialeiiient dans les d^paite- luenls de la Seine, de la Charente-Inferieure , du Tarn, du Tarn-et-Garonne, du Gard, de la Loz^re et de I'Ardeche. Get accroissement graduel et peu remarqu^ des protestants qui suivent en France la r^forme de Calvin, a necessity une repartition complete de lout notre pays en circonscriptions consistoriales, et tel a 6\^ Tobjet jirincipaldu decret pr^sidenliel du 10 novembre 1S52, dont cette carte montre le sysl^me de division. Une m^me couleur embrasse les parties du lerrlloire pla- c^es dans une mfenie circonscriplion consistoriale, et un signe parliculier fail reconnaitre le chef-liou du consistoire. Los localiles ayant des temples ou eglises soul indiquees par un autre signe et toutes cclles qui onl une population chretionne reformee sonl mar- quees a I'exclusion de celles qui n'en renferment pas. M. Read a de plus trace le cours des principales rivieres et les lignes de chemins de fer. En outre, I'au- leur a distribue, a I'entour de sa carte g^n^rale, des cartes partielles, donnant le nom et la position des [laroisses protestantes, et des lieux ayant des habi- tants qui professenl le cuUe r^forme, dans les depar- tements ou la population protestante est la plus con- donsee. Ce sonl la Gironde et le midi de laDordogne, la Orome, la Loz^re, le Gard , I'Ardeche. Ce travail, execute avec un grand soin et qui estdrslin^ a devcnir un element statistique officiel pour la connaissance de la distinction des cultes a la surface du globe, n'ost que la premiere partie de I'ceuvre poursuivie par ( m ) M. Cliarles lleail. tlcl ecrivain (jni s'ost consacre aveo un lionoiablc devoiienieiU i\ dc]im-e.v riiisloire dc; sos roicligionnaires el qui est Ic fori'lalcur do la sociele dt'ja si florissanle de I'liistoire dii pioteslanlismr fraii- ^ais, prepare uiie carte du ciilto c^vangelique ou lullie- rion. Volia pourcjtioi los localitt^s qui appartienneiil a h coiilession d'Augsbourg ne soul point indiquees sur c lie caite, laquelle n'cst annoncee(]ue coimin! unc parlie pieiuierc , quoiqu'cllu cousliluc uii lout coiii- plel : celle obseivalion est d'autant plus necessaire a faire ici que le grand iiombre do reforiu^s ilu rile francais, dans les deparlements de I'ancienne Alsace ct de I'ancienne Lorraine, pourrait donner le change lI faire croire que toules les po])ulatiuns pioteslanles de la France figurenl sur cette carle. En effet, les arrondissements de Allkirclj, de Saint-Die, Sclielesladt, Strasbourg, Saverne el Weissenibourg, renfennenl uu grand nombre de cahinisles. II est egalenient curieux de conslaler la coincidence habiluelle enlre Jes departemenls piotestanls et coux qui, suivanl la carle do M. Charles Dupin ,'sonl les plus avances pour rinslruclion primaire. On ne sau- rail contester que le proteslanlisme n'ait pasbeaucoup plus fail pour rinslruclion populaire que le catholi- cisnie; et si ce dernier cultc parail avoir la superiorile pour les institutions de bienfaisance, el specialement pour les ordrcs hospilaliers, I'aulre culte a Iravaille bien plus ellicaceinenl a repandre Tinstruction et les lumieres. On pent s'en convaincre en couiparanl I'elut intellecluel de I'ltalie, de I'Espagne avec celui de I'An gleterrc, duDanemark, de la Suede et de la Hollande. Et pour conslaler que ccllc diderence ne lient pas a ( 105 ) I.. clilTiJi-cnco seiile des races que peupleul ces divers pays, il sudit de comparer I'etat de rAlleiuagiie me- lidionale et calliolique avec ccliii de I'AUeinagne sep- iGiilrlonale el protestanle. Du reste, il est facile de |)enetrer les molifs de celle difference, en examinant les principes sur lesquels repose la coiisliUilion des deux egiises. La carle de i\I. Read a ete publiee sous le patronage d'une des plus glorieuses conqueles du proteslanlisinc, I'aniiral Baudin, president du consistoire central de France, et donlla patrie deplore la perte r^cenle. Alfred Maury. ( 106 ) ytctesi lie la ^oclel^. tXTRAlTS nKS PUOCkS-VRRBAUX DES SKAKCES. Seance, clu b jaiii'ier J 855. PnfesiDENCR SUCCESSITE DE MM. JOMABD ET GUIGNIAUT. Le proems- verbal de la seance du 1" decemhre est 111 el atlople, aptes (pielques observations de M, Alfred Maury, relativemenl a la mention faite, dans ce proc^s-verbal, du rapport qu'il devra presenter sur les carles du prince Ii6r6dilaire de Su6de; il n'a pas trouve. dit-il, dans la s^rie des cartes olTertes par le prince a la Sociele, la premiere des feuiiles, la plus iinportanle pour lui, celle ou se trouve la It^gende, ct ii ne poiirra reiidre conipte de I'ouvrage que lorsqii'il aura recu la feuillc qui manque et au sujel de laqucllc il a 6cril a M. le protesseiir GefTroy. Le proces-verbal de la seance generale du 15 de- ceml)re est communique a la Commission centrale. Le secretaire general donne lecture de la corres- pondancc : M. le secretaire directeur de I'lnstitul royal pour la g^ograpliie , i'ethnograpliie cl Ics langues des possessions neerlandaiscs dans les Indes orienlales, adresse a la Soci6t6 les publications de cot Instilut, La Commission centrale vote des remer- ciemcnls a I'lnstitul, ct decitle qu'elle echangera son linlletiii contra les ouvrages qu'elle vient du recevoir. M. fedouard Anton adresse, de la part de M. le doc- ( 407 ) teur Philippl , de Santiago, au Chili, une carte du desert d'Atacama, M. Hecquarrl, consul de France a Scutari (Albania), adresse a la Soci6t6 un exirait de VObservatore Tries- tiano, contenant des observations faites par le docteur Kreii, directeur de I'lnstitut central m^t^oroiogique et magn^tique (voy. page 92 de ce Bulletin). M. de la Roquette annonce I'heureuse arriv^e a Bombay deMM. Schlaginlweit freres, qui doivent partir pour Madras vers la fin de noveinbre (1). M. de la Roquette offre, de la partde I'auteur et de r^diteur, les 2°, 3' et h^ livraisons de I'Atlas du voyage de M. de Castelnau. MM. BoNNEAu, Froidefond des Fauces, Livi-ALVARks fils et Ernest Mouin sont admis dans la Societo. M. l)elau)are , geographe-graveur, est pr^sente comme canflidat par MM. Jomard el Cortanibert. M. le president annonce que, conform^ment au Reglenient , on vn proceder au renouveilement du bureau de la Commission cenlrale pour I'annee 1855. II prononce, enquiltanlla prcsidence, une allocution ou il rappelle Ics travaux de la Soci6t6 pendant les deux annees qu'il vienl de presider. SonI elus menil)res du bureau pour 1855 : President: M. Guigniaut. Vice-presidents : MM. d'Avezac et Jomard. Secretaire general : M. V.-A. Malte-Brdn. Secretaire adjoint: M. Alfred Maury. (l) Voyez la note aux nouvelles geographiques, p. 92. ( loy ) L'ordredu jour appelle la nomination tl'iiu nienibre adjoint de la Commission centralo ; iM. le general Auvray est elu. Les nouve.iux membros dii bureau cnlicnt en lonc- tions. .M. Guigniaut , nouveau president, propose de voter des reraerciemcnts a M. Joaiard, president sor- lant. Cette proposition est adoptee. L'organisation des sections pour 1855 est modili^e de la manlere suivante : iM. Cortambert remplace M. Alfred Maury dans la section dc publication, et MM. Demersay ct de la Pioquclte ontront dans la section de comptaiiilite. On proc6de a la nomination de la Commission du prix annuel pour la decouverte la plus iu)porlaule en geographie : sont nommes MM. d'Avezac, Daussy, Isanibert, Jomard et Maury. Seance du 19 Janvier 1855. PB^SIDlsNCE DE M. GUIGNIAVT. Le procfes-verbal de la derniere seance est lu et adopte apres quelques observations de M. de la Roquclle. iM. le president propose a la Commission centrale de voter des renicrciements a M. Cortambert, secretaire general sorlaiit , les preoccupations et les Incidents iniprevus de la derniere seance ayant fait perdre de vue ce devoir. Cette proposition est accucillie a I'una- nimite. ( 100 ) M. le prosidonl rappclle les elections de cellfi cler- ni^ro seance et proclame les nonis tics memhres coni- posant los Irois sections cle la Commission cenlralo. M. Jomard annonco que le colonel Ibanez, du corps dii genie espagnol, charge dc diriger la nouvcllc carte d'Espagne qui a ete ordonn^e par le gouvernement, est pr^senlemenl a Paris, occupy des preparatil's de celle grande operation. Le m6me membre pr^sente a ia Societe M. Ch. An- derson recemment arrive d'Afriquc a Paris, d'ou il doit repartir pour visiter la Suede, son pays natal, et reloiirner ensuite ilans I'AFrique auslrale : son premier voyage a ete fait en compagnie de M. Gallon, et men- lionne avec eloge dans le Bulletin. II 6tait seul dans son second voyage, qui s'est etendu jiisqu'au 18*degre de latitude sud. Une grande carte des voyages de M. Anderson, manuscrite, est ensuile communiquee a la Societe et examinee avec un vif inldiret. M.Anderson j)romet un conipte rendu de ses excursions, el il au- torise la Societe a annexer au Bulletin un extrait de sa carte. M. Jomard entretient ensuite I'assemblee des r6- centes nouvelles de Kouka et de Tripoli, au sujet de I'annonce de la mort du docleur Barlh. II resulte des lettros de M. Cliurcii , I'un des attaches a M. Vogel (Kouka, 12 aout'JS5Zi), et de ^1. le lieutenant-colonel Herman (Trijioli, 28 novembrc), qu'on pourrait clever desdoules surl'authenlicite de la nouvelle, bien qu'elle ait el(^ transmise a la reine d'Angleterre de la ])arl du sultan de Bornou. M. V.-A. Malle-Brun remercieses collegues de I'hon- neiir inespere qu'ils lui ont fait en le nommant secre- ( no ) taire g^n^ral ; inais il expose que sa position de redacteur en chef d(>s ISouveUe.s aiinales des voyages, avaiit parii a quelques-uns d'enlre eiix inconipalibJe avec les lonclions de secrelaire gt^neral, ii croit de son devoir de donner sa deinisbion. A la suite de quelques observations piesenl^es par MM. de la Roquetle et Poulain de Bossay, qui d^clarent ne pas voir d'inconipatibilile dans la double situation de M. V.-A. Malle-Biun, ct apr^s quelques eclaircisse- iiients de M. b' president a ce sujet, M. V.-A. Malte- Brun declare qu'il persisle dans sa premiere resolution, et qu'il met sa demission a la disposition de ses collegues. M. AU'rod Maury deuuuide alors la parole; il expose dans quelle situation il avail acceple les lonclions de secrelaire adjoint, el donne sa demission en la inoti- vanl sur celle de M. \.A. Malte-Brun. M. Tremaux, uiembre el laur^at de la Sociel^, oQVe la suite ties livraisons de son Atlas du voyage au Soudan. M. le president adi-esse des remercienienls a I'auleur. M. Delamark, pr^senl6 a la derniere seance , est admis dans la Soci^te. M. \ivien de Saint-Martin, ancien inembre, qui avail perdu son litre par suite de liirlicle VI du R^gle- menl, est prescnlc par MM. Jumard et Corlamberl. M. S^dillol donne lecture d'un rapporl sur un travail de M. Henri Martin (1), qui combat, enire aulres opi- (i) Exanien d'un Mc'moire pnsihume de M. Letroiiiie et de ces deux questions : i° la circouference du globe teireslie avnit-elle eli' mesuree exactement, avant les temps historiques? ?.° les rrreurs el ( 111 ) nions plus on moins accredil^es , I'id^e de la inesure d'un arc du m^ridien par les Egypliens. Ce rapport, qui donne lieu a plusieurs observations de la part de MM. Guigniaut, d'Avezac et Jomard, est renvoy6 au Bulletin (voy. plus haul). M. Guslave d'Eiclitlial donne lecture d'un rapport sur Touvrage intitule : Types of mankind [\) de MM. Nolt et Gliddon. Ce rapport est renvoy6 au Bulletin apr^s quelques remarques de MM. Guigniaut et Alfred Maury. La stance est lev^e. Seance du 1 jevrier 1855. M. Ferdinand de Luca ecrit a la Society pour lui offrir plusieurs nouveaux ouvrages dont il est I'auleur (voy. ci-a|)res). M. Jomard, en presenlant a la Societe M. Myionnet- Dupuy, offre 1" une carle de I'Elat de Nicaragua dres- see par eel ing^nieur d'apr^s ses propres observations; les contnidictions de la geojjraphie luathematique des anciens s'ex- pliquent-elles par la diversite des stades et des milles? Paris, i854, iii-8" de 148 pajjes. (1) Types of mankind : or Elhnological researches based upon the ancient niouumenls paintings, sculptures, and crania of races, and upon their natural, geographical and biblical history, illustrated by selections from the inedited papers of Samuel George Morton, and by additionnal contributions from Prof. Agassiz, W. Usher, and Prof. H.S. Patterson. By J. C. Nolt and George R. Gliddon. London, Trid)ner, 1854. In-S" 3o »ch. ( 112 ) '2° une ^rammairc francaise en Inngue arabe, publiee par M. Dugal, a I'lisage des incli;^encs de I'Alg^rie, ot pouvant scrvir aux jeuncs Arabes de I'Hgypte el de la Syrie qui voiulraient etudicr a fond noti-e langue. Get oiivrage est renvoy^ a I'examen de M. Sedillot. 11 ollVe onsuile, de la part de rautcur, un ouvrage de M. Gallon, intitule : Jrt of Travel, accompagn6 de figures; M. Morel-Falio est charge d'en rendie compte. I.e savant voyageur n'a pas reQu la medaille que la Soci6l6 lui a d^cernee en 1854; la section de coniplabilile est invitee a proposer le moyon de le dedommagor de cette perle. Le niemc membre annonce que Koenig Bey s'est occupe (lepuis quelque temps de la traduction d'une liistoirc de Sennar, ouvrage qui paralt devoir jeter des lumieres sur i'histoire de I'ancienne litbiopie ; ses fonctions de secretaire des coinmandements du nouveau vice-roi d'Egypte , Mohammed Sayd, rent oblig6 a suspendre momenlanement raohevemenl de ce travail. Le merae membre dispose sur le bureau un long m«^moire de M. Hermann Ludewig, I'un de ses corres- j)ondants de New-York, surles aborigenes du Mexique, ou I'auleur emet des opinions nouvelles sur les Tol- leques, les Azteques et les Chichimoques (voyez p. 2 et suiv. de ce Bulletin). M. Jomard terraine ses communications en t'aisant hommage a la Societe de la 2"'livraison Aes Monuments de la geographie. M. AHred Maury offre, de la part de I'auleur, M.Ph. Parlatore, deux ouvrages ayant pour litres: 1° ^iciggio per le parti settentrionaU di Europa jatto neW anno 1851; ( H3 ) 2^* Memoir c siir le Pnpyiiis ties anciens ct siir le Papyrus (le Sidle. M. V.-A. Malle-Brun communique la reduction qu'il a faile, d'apres les instructions de M. Jomard, d'unc carte de Coree, destinee au Bulletin, La Commission centrale prociidc a la reflection de ses secretaires, elelle nomme M. Alfred Maury, secre- taire general, et M. V.-A. Maltc-Brun, secretaire adjoint. La Commission centrale nomme ensuite MM. Poulain de Bossay, de la Roquette et Isambert, commissaires pour le prix d'Orleans, relalif a Timportalion la plus utile a Tagriculture, a I'industrie ou a riiumanit(^. M. le president lit une note de M, Berlhclot, com- inuniquee par M. Garnier, sur la mission que vient de remplir au Senegal le navire a vapeur VJquitaine (voyez la page 89 de ce Bulletin], M. V.-A. Malte-Brun annonce la publicalion reccntc d'une carte des regions arctiques par I'Amiraute an- glaise. II enlre dans quclques details sur la nomen- clature de celte carle, deslince a restituer aux anglo- ara^ricains la part qui leurrevient dans les d<5couvertes arctiques. M. Isambert lit unc notice sur Tatlas qui accom- pagne le premier volume des Pelits gdograplies grecs, que vient de publier la librairie Firmin Didot (voyez page 65 de ce Bulletin), M. Fabre, mcmbre dc la Societe, consul de France a Chrisliania, et present a la seance ; au moment do relourner a son posle, prie la Socitito do liii adresser quelques instructions. — Renvoi a la section do cor- rcspondance. IX. JANVIER V.l I'iVRII'h. 8. 8 ( ll/l } Scntici^ (In IG fvK'vicr 1855. A I'occasion du procos-verbal, iin incmbic rappolli' robsorvalion qui a cle fiilto an inoincnl du vole poiTr la nominalion dc la Commission du concoiirs au prix rrOrloans, et il j^ciisc que I'crreur r^sullant dc cotte observalion est do nature a invalidor I'election. I.a Commission cenliale parlagc ro])inion dc co mcinhre, et decitlo qu'il sera procc^de ;"i i.nc nouvolle clertinn dans la seance du 2 mars. M. Alfred Maury ai.nonce qu'il a tiaduit lo me- moire dc W. Hermann Ludewig sur les al)orig6nos du Mexique. RI. Jomard donne lecture d'une Ictlrc que lui adressc de Londres M. Anderson, en mSme temps qu'un me- nioire partie imprimd partie manuscrit, destine a accompagner la carle de son voyage, M. Anderson profile de celle occasion pour transmellre lo vocu qu'a exprime sir FrancisGallon au sujctdela m^daille qui lui a ete accordee par la Societe do Paris, ct le vif regret qu'il d'prouve de ne I'avoir pas rccuc. Une lellrc de M. Riheiro, da tee de Fayal (Azores), est adrcss^e au mfime membre pour remcrcier la Societo de la mention qui a cle faite de son travail sur la statistiquc des Acores. M. Jomard communique cgalemcnl une loltro de I\l. Brun, dat6o de Marseille 5 fevrier. Cc voyagour a ajipris qu'en d85Zi, hi Ijarques sont parlies du Scnnar jiour le (leuvc Bhmc ; le commerce prend cliaque jour une nouvellc exlension sur ce fleuve, ct M. Brun cspere que bicnlol les rives du Keilak cesseront d'etre ( 115 ) inconnucs. Aiiisi laSociule n'a qu'a s'applaudir d'avoii- distingue et recompense , il y a quinze ans, dans la personne de M. d'Arnaud, Ic premier voyage fait sur le fleuve Blanc supdricur. Le meme communique par exlrcyt une leltre do M. d'Escayrac, datec du Caire, 11 Janvier, et renfcr- mant d'interessantes nouvelles sur le fleuve Blanc, sur le canal des deux mers et surd'aulressujels dignes d'allention, Un extrait de cclte lettrc est destine au BuUetin , ainsi qu'une carte de MM. Vayssi(^re el de Malzac representant le pays au nord de I'Abyssinie. M. Jomard profite de celte occasion pour ofTrir une carte des memes voyageurs, qui lui a et^ remise de leur part, par M.Marietle, et qui repr^sente une partie du fleuve Blanc, du 5^ au 11* degre de latitude, ct du pays compris entre le fleuve el I'extr^mite sud du Darfour. Ccttc carle renferme un iiineraire de dix- huit stations entre rembouchure du Niebor, affluent du Nil Blanc, et Djonkor. Le meme membre communique I'exlraitd'une lettre de M. Hermann Ludewig, de New-York, au sujet de son mt^moire sur les aborigines du Mexique, depose a la preccdente seance. Ensuile il presente une carte cl un memoire de M. Myionnet-Dupuy, ingc^nieurde I'Etat de Nicaragua. Cette carte represenle le lerritoire cntier de i'Elat et se distingue des cartes connues par une nomencla- ture Ir^s ddlaillec du pays des Mosquilos el do la cole de Honduras (voyez page 112 de ce Bulletin). M. Jomard termine ses communications en donnanl des nouvelles de I'expedilion accomplie par la Pleiade, batin)cnl a vapour, dans I'inlerieur de FAlVique en { 116 ) suivant le Kouaro, la Tchadda et le Benouej parvenu jiisqu'a Yola, cc navirc avail espdre Irouver !c docleur Barlh ; Ic voyage a dure 118 jours sous la direclion de M. Baikic ; I'accueil des naturcls a did hospitaller. Le balimont est de relour en Anglctcrre. M. V.-A. Mallc-Brun, secretaire adjoint, depose sur le bureau le premier cahicr des Aouvellcs annales des voyages, public SOUS sa direction. M. Victor Gudrin, profcsseur de rhetoriquc au lycee d'Angers, et M. Ernest Desjardins, professeur d'histoire ct de geographic au lycee de Macon , sont presenles pour elrc admis dans la Soci6l6 par MM. Guigniaul el Jomard. M. le president signale les litres des deux candidats a I'attenlion de la Societe. Le premier, ancicn membre de I'ecole d'Athenes, est auteur de travaux importants sur la gdographie et I'hisloire des iles de Samos el de Pathmos, el il prepare un m6moirc non moins inle- ressant sur I'ile dc Rhodes et sur les cotes de la Palestine; le second vient de soutenir avcc un grand succ6s deux theses pour le doctoral 5s lettres, I'une sur les tables alinientaives qui se rallachent a un grand systeme d'assislance publique chezlesRomains, I'aulre sur la loj)Ographie duLatium ct dans laqucUe la partie geograpliique est trail^e avec soin. Le rapporleur de la section de comptabilite, pre- nant on consideration la dcmande faite par M. Jomard, dans rinleret de M. Gallon, propose a la Commission cenlralc de faire les frais d'une secondc mddaille pour reraplaccr celle qui n'cst pas parvcnue a ce voyagcur. Ccllc proposition csl acccplee a I'unanimilo. M. Tremaux lil unc note dans laqucllc il relule les i ( 117 ) opinions erron^es de certains vojagcurs sur Ics Yamyam ou prelendus horames i'l queue de rinldriour de TAfiiquc. M. le president fail remarqner I'abscncc de plu- sieurs de ses collegues charges de rapports urgenls et il annonce, pour la prochaine seance, une nouvelle convocation des sections de corresjiondance ct de coinplahilit^, ainsi que de la Commission du concours au prix annuel. ( lis ) OUV RAGES OFrERTS DANS LtS SEANCES DE JANVIER ET DE FfiVHlER 1855. liUnOPE. Tilres des ouuroges. Donalcuts. Vjii'jgio per le parti scltcnlrionali ili Kiiropa fallo lull' amio i85i, prima parte, i vol. in-S". Firenze, i854. I'll- Pahlaioiik. ASIE. Lcs Saiiiaritains de Naploiise, c'pisodc d'un pclciin.ifjo dans les lieux saints. I vol. in-8°. Paris, i85j. L'ahbe Iiarg^S. Hornc'O. I$esclirijvin{5 van vX Stroomgebied van den Barilo T. Dorneo. Descriplion du Ijns.sin du Barito et Voyage sur quelques-unes des prinripalcs rivieres de la partie sud-est de celte iie, par le docteur C. A. li. M. Sclnvaner, do t843 a 1847. ^ ^'"'- '"-8°. Avec cartes. Amsterdam, i853-i854. — Ueize romdom liet ciland Celebes en naar eenige dcr Moluksche Eilanden, etc. Voyage a I'ile Celebes et a queUjues lies des Moluques, execule en 1800, par Z. JM. Sclic- pen, du navire de guerre I' Argo. I vol. in-8°, avec carles ct vucs. La IJnye, i853. — Bijdragen tot de Taal-Laud-cn Volkenkunde van Neerlandsch Indie, etc. Materiaux pour servir a la geographic statistique des Indcs ncerlandaiscs. 2 vol. in-8". La Ilaye, 1 853- 1854. — Banra, MalaUka en Rilliton , etc. Banca, Malacca ct Hilliton, par le docteur J. H. Croockeuitz, public aux frais des Indes nceriaudaiscs dans les annees 1849-1860. 1 vol. in-8". La liayc, i852. L'Ikstitut n. geog. et etiinog. tes Indes oniEKj. AFRIQUE. Voyages au Soudan oriental, dans I'Afriquc septentrionale, etc., executes dc 1847 a 1854. 11% \'', i3« d de Lica- Notice des travaux de la Societe de gcojrapUie et des proyrcs des sciences (jeographiqucs pendant I'anncc i854< Br. in-S". M. ConXAMBEIlT. MiiMoinr.s, ueculii-s et journaux periodiqurs. Menioires de rAcadcinie royale des sciences de Turin, tome XIV de la 2* serie. i vol. in-4"'. Turin, i854. L'Academie. Annates du commerce exterieur. N"* 786 a 794- Le MiXISTEr.E DC COMMEnCE. Biblioilicquc universclle de Geneve. Octobrc et noveniljre i854. M. Paul CiiAix. Nouvcllcs .nnnales des voyages. Novembre etdecembre i854i janviir 18.55. — Revue coloniale. Novembre et decembre |854- — Revue de rOrient. Decembre i854, et Janvier i855. — Bullelin de la Societe zoologique de France. Juin-novembrc 1854. — Bullelin de la Societe geologique d'acclimataiion. Decembre i854 et Janvier l855. — Archives des missions scienlifiques et littt'raires. 3' call, du 4' vol. — Journal des missions cvangcliqucs. Decembre l854 et Janvier 1 855. — Annales de la propagation de la foi. l'' n* dc 1 855. — Journal d'education populaire. Decembre 1 854 •' j^"- vier 1855. — L'Atlicnatum francais. N"" 5i ct 52 de i854, i a 5 dc 1 855. Les Ei)rrEvns. BULLETIN DF. I. A SOCIETE DE GEOGRAPHIE. MARS ET AVRIL 1855. ''Biioircs. cl<». MEMOIRE SUR LE RAGLE or HALLUCINATIOiN DU DfeRRT; Par M. W rnintr ii'EsCATn*! riK I.AiTur.E, membre dc In SocieU' Obseivations pieiiniinaires. IJn vojageur, pi'esse d'atteincire le terme eioigne de ses laligucs, marche nuit et jour : accable de lassitude, il nc tarde pas a elie presso par Ic sommeil ; sa volont6 se roidit conlre les exigences de sa nature; une lutte s'engage el coUe succession naturelle de repos et de veille, qui est la condition ordinaire de la vie, fait place cliez lui a un elat parliculier qui nest plus ni le repos, ni la veille. Ses \eux sont ouverts, son oreille percoil les sons, sa main sent el agit, son esprit i-aisonne, et pourtant noire voyageur est le jouet des hallucinations les plus bizarres. Le terme d'hallucination est Irop general pour de- signer l)ien ce phenomene. Celui d'hallucination du desert a linconvdnient de faire supposer qu'il ne se produit que dans le desert et celui tl'employer deux mots a la represenlalion d'une seule iil^e. IX. MAnS F,T AVtUL. 1. 9 ( 122 ) Je proposerai en consequence de laire passer dans notre langue le noin arabe de co phenomfene , iioin bref, sonoie el d'une articulalion (acile. Cc nom est ragi, (|ui s'ecrit avec un rr, un kaf el un lam (1) ; nous pourrions I'erriro ragle, ce qui serail |)lus conforme anos babiludcs orthograpbiques; les Aiabes emploient I'accusalif adverbial rag/an (c'esl-a-dire en ragle) pour designer celui qui est sous linfluence du ragle. Le vorbe ragala signifie il a subi Taction du ragle. Ce \erbe, a sa qualri^me forme, a la signification de : ii a traverse le desert, il a niarcbe rapideuient, etc. Peut-filre pourrions-nous adopter le verbe ragler, dontle parlicipe present serait /Y/j5,'/r//<^.*de infeme valeur que I'arabe rnglan. II serait avanlageux d'emplojer les memes lernios que les Arabes a la designation d'un pb^norn^ne dont nous n'avons gu6re a nous entretenir qu'avec eux. II est rareiuent donn6 aux bahilants de I'Europe d'observer le ragle, A j)art quelques courriers expedi^s a franc etrier a de grandes distance, et quelques (^tu- dianls qui, voyanl av. c inquietude approcber ie jour des exaniens, emjiloienl ieurs nuits a repasser ce qu'ils onl appris, <>n pent dire que ce pbenomene n'esl connu que des soidals, et ne se uianiiesle a eux qu'en temps de guerre el nans des circonslances peu ordinaires , (l) Dans ce mot le An/ se pioiioiice cutniiie un g dur; c'est en realilL- une leltie affettee de polyphonie, elle est articuiee par les Aiabes comme un k guUurnl dans les mots houran (Coran), hakk (verite, Dieu), et comine un s surfaces liorizonlales , je m'exprimais aiiisi dans Le desert et le Soudan : « Nous rapportons toujours les perceptions de notre » vue aux etlels de la lumi^re a laquelle nous sommes » le plus habitues; c'est pour nous celle qui, dans nos » climats, se produit le jour. Cette lumi^re qui se » reddle vivement sur les plans horizontaux, laisse les » plans verticaux dans I'ombie; toute surface peu » ^clair^e est des lois consideree a priori par nous » comme un plan vertical ; et la nuit ne nous oCFiant » que des surfaces obscures lermin(ies par des trails » confus, nous n'y rei onnaissons plus les plans hori- » zonlaux. » [ Le desert et le Soudan, liv. I", cli. v.) C'est un fait de mirage. Les rochers, les maisons el tous les objets qui pr6- sentent une surface verlicale, paraissenl plus 6lcv6s qu'ils ne le sont, sans paraltre plus larges; une maison d'un etage parait en avoir au moins deux. Le rudiment de toute aberration etant necessaire- ment une perception confuse, il est facile d'en con- clure que la perception des objets ^clair^s ou lumi- neux ne donnera naissance a aucune aberration , a moins, bien enlendu.que I'eclat de ces objets ne puisse pas 6lre soutenu par I'ceil. C'est pourquoi, dans le ragle, si I'on se Irompe quel- quefois sur la nature des etoiles, on ne se Irompe jamais sur leur nombre, leur situation, lour giandeur. ( 12S ) Le ragle se inanitesle quelquelois le matin, Ic soir et ineme en plcin jour; dans ce cas rabenalioii do la vue csl occasi(tnn^e parl't'ciat insupportable d'tineluiuieie eblouissanle. Le |)lienomene est alors liabiluelK'nient c()mpli(jue du mirage que j'appelle de la premiere espece, a savoir: indecision sur la forme el la dimen- sion des objels, deplacement el flotleuK nt tics in)ages. Les aberrations de I'ouie, beaueouj) plus rares que celles de la vue, alteignent surlout ceux qui sonl a jeun, les vo\ aj^eurs soumis a l-inlluence du simoun, dont les onilles sunt latiguees par le \ent, irritees par le sal.le, les gens sujels aux bourdonnenx.'nis d'oreille; les fievreuxqui onl en rocours au sulfate dequinine, etc. Des sons reels confusemcnl percus, sont transfor- mes par limaginatioii ; le fiolement des herbes du desert, le choc dun cailiou , le mugissejnent du veni, deviennent des chants melodieux, des oris de delresse, le grondement de la foudre, des coups de fusil, etc. J'entendais unc nuil ic tic-lac d'un moulin; j'eus de la peine a me rendre compte de I'origine de ce bruit, j'y arrivai cependant : c'etail la boucle de mon cein- turon qui iloltail sur le ponnneau de la selle ou j'avais accrociie mon sabre suivani I'usage du desert. On se represente facileinenl ce (jue peuvenl etre les aberrations de I'odorat el du goiil. J'aurai I'occasion den ciler bicnlol un exemple. J'ai dit que cet enchainemenl d'idees, qui donne naissance au ragle, a lieu suivant la penle des aspi- rations nature! les cki sujot, ou dans le sens de ses preoccupations du moment. Les aspirations nalurelles d'hommes appartenant a la rafime race, ayanl recu uno education a peu pres ( i-^y ) pareille, ne sauraient dilTerer beaucoup; il en sera de ineme de leiirs preoccupations lorsqu'ils se trouveront soiimis a I'eniplie dcs niemes circonstances. De memes rudiments seront pour eux la source d'aberrations semblablos ou a pen pres semblables. Aussi arrive-t-il presque conslamtnent que dos voyageurs pris simul- tanement de lagio voient se derouler devant eux les memes images: si I'un voit dos monlagnes, I'autre en verra aussi; si I'un voil une maison, I'autre verra t^gale- mont une maison. Toulefois les monlagnes de I'un et les monlagnes de I'autre, la maison de I'un el la maison de I'autre, pourronl dillcrer les uncs dcs autres, et diff^rer notabloment. IJn de nos arcbeologues les plus crudits traversait avec un babile paysagiste le desert de Suez, tous deux lurent pris de ragle; se rendant mutuellemenl compte de leurs impressions, ils reconnurent qu'elles 6taient pareilles el en resterent surpris. De temps en temps I'un de nos deux voyagcurs disait a I'autre : a Je vais vous dire ce que vous voyez : vous voyez telle chose. » Et la description qu'il faisait des images vues par son compagnon se Irouvail parlailcment juste. Chez des gens de race et d'education dilTerentes, les hallucinations presenleront dans les memes circon- slances une cerlaine analogie, mais elles seront rare- ment semblables. Ainsi , un Bedouin qui n'aurail jamais vu d'arbres, el il y en a beaucoup dans ce cas, ne saurait voir s'^lever autour de lui une for^t; la ou nous verrons une voiture, I'Arabe verra un chameau ; la ou nous verrons un clocher, il verra un minaret, et ainsi de suite. ( ISO ) line forte prc^occupalion a sur la nature des hallu- cinations line influence remarquable, j'en citeraiquel- qu(S fxeniples. lln modecin ilistingue (|ui sc trouvait au Caire lut appi'le i\v niiil aiix Pyrainides poui" donner sos soins a nil vovai;eur giit;ven)enl hless^; il partil; mais le soin- meil appesanlissait ses paupiercs, I'iuipatience d'airi- vcr assez a lemps pour arr;iclior iin mallieurcux a la iiiorl lui laisail trou\er la roiili' d'lmo longueur exces- .sive. Preoccupe du mouieiil oil il M-rrait de le reproduire [)ar le \elenu'nt menu' deslim' a h- cacln r. D'ailleurs, j'ai sonvenl vu les nigres complelenienl nns pendant les lavages des sables aurileres a la sebile el pendant cer- tains autres Iravaux; j'ai meme en occasion de les reproduire coniplelemenl luis dans (jnel'jnes planches du Foyage an Soudan cile pins liaiil. I'lnlin, les lennnes ne portent ancun vfilement (jui puisse laisser le moindredoute a eel egard Celte circonslance cxplique ( 1A7 ) la vari^t^ des temmes sans queue de M. d'Ahhadie. M. Ducouret pense que le veleinent dont il s'agil a |) pa I'll en t, en effet, a diverses tribus de I'interieur de TAfrique, niais que la confusion dont je parle ne serait |)Os.sible que « si les n^gres ^talent inahordables et si les Niam-Niams n'avaient jamais et6 vusque de loin, » Je suis tout a fait de cet avis. Aussi, pour moi qui ai vu plusieurs populations de ces negres, il n'y a pas de confusiiin possible. Mais pour M. Ducomet , (jui publie un voyage soi-disant au pnjs des hommes a queue : lequel voyage se resume en des details sur un bomme de celle race qu'il dit avoir vu a la Mecque, et des cboses que lui ont rncontc les Djellabs au sujct des Niam-Niams; dans de telles conditions, dis-je , I'in- ct'ilitude et la confusion ne sont cerlainemenl pas iu)possil)les. Suivant ce voyageur, des liommes a queue sont souvenl amenes sur les bords de la mer Rouge ou ils seraient communs, cependant aucun autre voyageur n'a pii en apeicovoir. Quant a I'babitude de manger de la viande crue qu'il cite comme un des caract^res des Niam-Niams ou Gbilan, on sait que cet usage est common eu Ai)yssinie m6me cliez des chretiens. On a souvent aussi depeint les n6gres et particu- li(^remenl les Niam-Niams, comnie antbropophages. Je dois dire qu'en penetrant dans les regions reculees dont nous parlous, je m'allendais, sinon a voir manger de la cbair bumaine, au moins a entendre des recils et des details sur le cannibalisme. Heureusement mon allcnte a ete Irompee; et, plus nous avancions dans la Nigrilic, plus les liommes desigufis comme ayant ce godt revoltant seuiblaient s'evanouir ou n'etre qu'une fiction. J'ai I'espoir qu'il en sera loujonrs aiiisi, jus- ( m ) ces cr- qu'a cc que, la derniore conlree elant conniie, fails passenl an doniaine de la fable. Dans les J^. nitres pages du journal de J. Richardson, qui vienl de succomber en Afrique, viclime du cliniat, j'ai remar- que qu'il a fail des observations seuiblables : il dit qu'a Gurai (pres du lac Tcliarl), il eut occasion d'onlendre parler des }'(?/« - }>7W5 (Niam-Niams); il paraltrait que riiisloire de ces mangeurs d'homnics remonte aux plus anciennes traditions; elle s'est peu a pcu chargec d'embellissements, mais, suivanl les gens du pays, il n'exisle plus aujourd'hui ricn de pareil ; ce serail unc pure caloninie. Tn^Miux. IV. B. Apres la lecture de cet article a la seance de la Soci^le de geographic, du 16 fevrier dernier, M. Jomard, membre de I'lnsliUit, rappela que dans une stance de la Commission minislerielle chargee d'apprecier les Iravaux de M. Dgcouret , n'ayaiit [)u presenter aucune preuve a I'appui de ses assertions sur les Ghilan ou Niam-Nams, inontra le dessin d'un homme de celle race qu'il disait avoir vu a la Mecque; malheurcusemenl ainsi que le lit remarquer M. Geof- frey Saint-Hilaire, membre de la Commission, la queue, au lieu de former le prolongemenl nalurol de la colonne verlebrale, se Irouvait altachee a la troisiemc ou quatrieme vertebre. » Aujourd'hui, suivant le dessin qu'il public en tele de son livre, cette queue ne semble pas trop mal allachee. T... ( ili9 ) NOTICE SUR I.E VOYAGH DK M. CIIAIU.ES J. ANDIiRSSOX DANS LK SUD-OUEST DE I,'AFftlQUE. PAR M. ALFRED MAURY. II y a qualre aniiees environ, M. Andersson accom- pagna M. Gallon tlans un voyage d'exploration enlre- pris au sud-oiiest de rAIVlqiic, dans la region qui s'elend an nord de la haie de Walvisch. Au retour de celte cxj)edilion, les deux voyageurs tenleient d'allein- dre ie fameux lac Ngaml , qu'avaient recemmcnt fait connaitre les d«iCouverlcs de quelqucs Anglais. Mais une secheiesse excessive et inaccoutumee les ayant emp^ches de realiser leur projet, M. Andersson pril la rdsolulion d'accomplir seul ce voyage, lant il elait convaincu de sa possibillle dans des circonstances plus favorables, et altachant une juste importance a <^tablir des communicalions enlre I'inlerieur de I'Afriqiic'et la cole occidenlale. Sa tenlalivc fut heureusement cou- ronnec de succes, el voici I'aper^u do son voyage tel qu'ilresulle des communicalions de I'auteur. Notre voyageur se rendil d'abord a Cape-Town, afin de s'y munir de tout cc qui elait necessaire pour son expedition. Puis il rcgagna la bale de Walvisch, c'^tait au commencement de 1853. Celte baie est depuis longlemps connue des Europeens et la carle hydro- grapbique en a ele, dil-on, drcssec par Ic comman- dant Owen de la marine royale brilannique. Cetle bale fournit un ancrage sur et commode, protege des trois ( 150 ) cotes par line jilage sahlonneiise ; olle n'esl ouverte qu'aux seiils vents iendre du rtj/os, lurs- qu'un jeune An-lais, qu'il avail a son service, vinl en toute liate lui dire que les Buschmans lui apprenaient que Sei)etoane, inl'orme de leur arnvee, avail einojc un message au chef du lac pour I'engager a niassacier la pelile expedilion donl ce voyaguur elail Ic chef. Le garQon ajoula quo les Buschmans represenlaienl ks Bichuanas comme ceuxqui 6laienl charges d'execuler ces oidres. M. Andersson regarda eel averlissement comme un de ces tonles absurJes et sans fondemeril qu'inventent sou vent les nalurels, et, sans en lenir couipte, il se coucha avec la meme securile que s'll avail ete en Europe. Tel ne parut pas cepelidanl d'ahord elre le cas. Les Buschmans n'avaienl point eutendu, disaient-ils, se jouer du voyageor, la crainle les avail tenus »iveilles loule la nuil, el deja, lu matin, plusieurs avaienl plie bagage avcc rinlention de de- camper a la sourdine. Mais le jour suivanl monlra que la premiere impression de M. Andersson avail ete juste. C'elail une fable fabriquee par les Buschmans pour le relenir parmi eux et pouvoir profiler du pro- duit de sa chasse. En quiltant celte aiguade, iM. An lersson abandonna la route Iracee par les voitures des Griquas, route cjui paraissait I'aire uu iro,) long circuit. Ses guides lui ( J^>^ ) firent prondro un clieinin de traverse par iinc conlr^e tres bois(^e. L'abondance des liakis elait telle que lours velemcnls, leurs voiturcs et mi^me Ics sacs fails de peaux de boeufs ties epaisses, pcndues a leurs sulles, dtait reduiles litleraieinonl en lainbcaux. Depuis le puits qui avoisine la riviere il'Otclionibinde jusqu'aux bords du lac, ce n'est qu'une masse continue de buis- sons epineux. Et cependnnl un pareil pays rent'errae d'excollonts palurages, doiil lo noinbre ttait encore jadis plus elendu, comme on en pept juger par la fre- quence des puils abandonnes. La, les Damaras ct les Bicbuanas font paitre leurs troupcaux. Ces puits so montrent loujoursdans le sol calcaire ; ils resseiiibleiit en lout point a ceux du pays dos Damaras, ct M. An- dersson aurait ete tente d'en rapporter I'elablisse- ment a ce peuple , si les Busclimans ne lui avaienl point appris que cos puils avaienl 6te creuses par les Bicbuanas. Apres una longue journee de marcbe, noire voya- geur atleignit un endroit 6lev6 d'oii il put jouir d'une vue magnilique sur le lac Ngami. Malbeureuscment cette vue desencbanla un peu notre courageux explo- raleur. La partie ouest du lac ilait fori loin de rt^pondre a son allente. Quant a la partie est, elle n'csl pas sans merile. Le lac Ngami, dil M. Andersson, est inconles- tablemenl unc belle nappe d'eau, mais on a beaucoup exag^re ses dimensions. Cola tient d'abord a ce que personne n'avait encore lcnl6 d'en fairo le lour; ensuite ses bords sont, au nord et a Teil, bas ct sablon- neux, et, par un temps ndbuleux, on ne pcul pas les dislingucr. II esl probable que les premiers EuropiScns qui onl visild le lac Ngami, ont pris sa longueur pour ( i57 ) sa largeur. En cfl'el Cooley nous dit que le voyageur conlemple avec delice Ja belle riviere el le lac qui s'etend a pertc de vue an nord et a I'ouest. La circonference tolale du lac esl probal)lement de CO a 70 niilles geograpliiques et sa largour nioyenno est de 7 milles, n'en depassanl jamais 9 dans sa plus grande largeur. M. Andersson n'a pu , il est vrai , faire le leve du pays, mais il a oper6 le lour prcsque coinplet du lac et a pu en dt^terniiner ainsi la forme dans le plus grand detail. Le nom de Ngami est celui sous lequel le lac est lo plus connu, mais il en porte plusieurs autres. A son cxlr^mil6 nord-ouesl, ce lac recoit le Tioughe, riviere elroile mais profonde el d'line grande masse llquide a I'epoque des liautes eaux. Suivant le D"" Livingslonc, cette epoque tombe dans les niois de juin, juillet et aout, cependant elle recule (juelquefois. La source du Tioughe est deineur^e jusqu'a present inconnue; mais il y a lieu de croire qu'elle est siluee a une grande dis- tance. Peut-eUe celte source se trouve-l-clle sur le grand plateau d'ou sortent le Quanza et d'autres cours d'eau considerables. La direction principalodu Tioughe esl nord-ouest, mais son cours est si sinueux qu'apres Ireize jours de remonte pendant lesquels notre voya- geur marchait environ cinq heures par jour, a raison de 2 milles -\ I'lieure, il ne s'etait eieve cependant que d'un degre en latitude au nord direct du lac. A la dis- tance la plus eloignee a laquelle il s'eslijvance, il a toujours trouve la riviere navigable pour de petites embarcalions, et il ne se rappelle que trois endroits ou il ait rencontre le fond a une profondeur de moins de 5pieds(mesure anglaise). En general, la profondeur ( J58 ) etait considerable : il faut romarqucr, toiitefois, que c'elait r^poqiie dcs plus liaulos eaux. C.ette riviere n'oxct'de gufere, dans sa plus grande largeur, /lO yards; niais, d'apr^s les informalions prises par M. Andersson, lorsqu'on s'approche de sa source, olle s'elargit notahlement et les deux rives sent souvenl inondees a une grande distance. Le Tioughe prend parfois tout a fait I'aspect d'un vaste lac rcmpli de joncs et de roseaux, el seme d'llots, couverts de beaux arbres ou arbusles. La conlr^e an nord <'Sl babilee jusque fort loin par un peuple appele Bajeye et par quelques Buscbmans, disperstr-s ca et la et qui recoimaissent tous pour cbef Lelchol6t6b6. Au dela soiit les Malsanyanas ; notre voyageur n'a pu d(^couvrir s'ils constituent une nation a pari ou sont niel^s avec les Bayi^y^s. Au nord du pays des Matsan\anas, on lui dit que se trouvait celui des Bavicko ou Wavicko, dont la capitale porte le nom de Libebe qui sert aussi a designer le chef. Dans la relation du docleur Livingstone, lout le pays qui envi- ronne Libebe est donne comnae une succession non interrompiie de niarais(^o^) et de mar^cages [swamp); le sol est en quelque sorte niin^ par les eaux a ce point qu'il n'est pas rare de voir des gens s'enfoncer a Iravers sa croCite et p6rir. Les informations prises par M. Andersson aupr^s des Griquas, qtd ^laient parve- nus a se rendre dans ce pays, conlredisent ces asser- tions : elles pr^sentenl au contraire le pa\s comme plat el tout couvert de buissons, entre lesquels s'^le- vent de distance en distance des arbres isol^s. Suivanl ces memes Griquas, le Tiougbe, a Libebe, a I'aspecl d'un fleuve magnifique d'unc grande largcur, el est ( 159 ) seme de belles lies i u les nalurels etablissent surtout leurs demeures, La ville de l.ibebe parait elre le centre du com- merce qui se fail a rint^rieur. Les Mambaris s'y ren- dent regulierement pour la Iraite des esciaves, de rivoiie, elc. Celte iribu reside prohabiemenl dans les voisiiiages du nouvcl etnblisseinent porlugais de Lillle Fish-Bay, Ce qui tend a le faire admeltre on, du moins, a I'onner a pensor que le pays des Mambaris n'est pas eloigne de la mer, c'esl que les Griquas Irouv^rent a I>il)eb6 deux nations blanches diff^reiites, qui y vien- nent dans des interfels 'C commerce. L'uno, qui est vraisemblahlemenl la nation portugaise, achate des esciaves; I'autre, dans liiquelle !\L Andersson croit rcconnaitre les Anglais ou les Am^ricains, se borne a prendre, en ecliange de ses produits manufacturieis, de I'ivoire et d'aiitres articles du pays. Les Maml>aris emporteni, comme objels d'echange, des colonnades bleues el ravees, des flanelles, des verroteries et des bestiaux. Les Bavicko achelenl le betail non pour I'^le- ver, niais seuiemenl pour leur consommation alimen- taire, car s'ils gardai( nl ccs bcstiaux, ils craindraient d'etre depouilles par leurs voisins. On doit encore citer les 0\aj)angaris el les Ovapanyamas comme visitant Libeb^ dans un inleret de coninierce. Ces deux Iribus habitenl la conliee situee au nord de I'Ovambo, entre le d7e et le 18^ digre de latitude australe. En 1851, M. Auder.-son , (jui laisait alors partie de I'expe- dition de M. Gallon, avail Irouve ces tribus dans des relations de coiumeice avec Libebe. Les Bavicko sont de plus en relation commerciale avec les Sebetoane, les Lelcholelebe el d'aulres. ( 101) ) CcsBavicko sont ropresent^s comme une |)opulation induslrieuse cl honnele, livroc i\ I'agiicullurc. Leur mani6re de s'lial)iller ressemble lolloiuent a celle cles Moviza, nation qui habite an nortl du Zambeze ct a roiiest (Ics (ilablissemenls portugais dc la cote de Mozaiubitjue, qu'un domestique de noire voyageur, en enlendaiit la description, s'imagina qu'il elail ques- tion des Moviza, qui lui ^taient bien connus. Les Bavicko possedent quelques notions de ni(5lallurgie; cependant ils nc paraissent pas possedcr Ic for dans Icur pays et le lircnt en abondance de cbez leurs voisins. Lne route conduit aujourd'liui du lac Nganii ;'i Libebe et aux conlrecs environnnnles ; loulefuis le voyage par lerre n'en est pas nioins dangereux el dil- ficile. Line fievre epidemicpio fail d'borribles ravages a Liljt^be a cortaines 6poques de Tannic. M. Andersson cile nolanimonl une lioupe tic Griquas qui, s'elant rendue a Libebe, fut attaqueepar cotlemaladie cl dont la nioilie seulemenl ecliappa a la morl. lleureuse- nienl on connait aujourd'hui assez bien la saison de repiileniio et Ton peut do la sorle I'eviter. in autre obstacle pourle voyageuresl la jiresence de la mouclie appcl^e tsetse et dont Ics piqures sont niorlelles pour Ics chevaux, les cliiens et le belail. M. Andersson cite les cxeniples suivanls des ravages de eel insecle, dont rien dans Taspecl ne d^cele a ravancc la vertu mallai- sante : les Griquas, dont il vient d'etre question, voya- geaient avec trois voitures ct avaienl, par consequent, un grand nombre de boeul's dc trait (jui perirent jus- qu'au dernier avant leur rclour au lac. 11 en fut de meme pour quantite de cbevaux qu'ils avaient amc- nes dans le but de chasscr les elephanls. De plus ( 101 ) ces derniers aiiiniaux sonl exposes, de d^cembre en avril , dans lout le pays silue au noi'd de la riviere Orange, a uiie uialadie qui en emporte un grand norabrc. M. Andersson cile encore une expedition anglaise qui avait voulu se rendre a Lib^b^ et qui, sept ou buit jours apres avoir quilte le lac, fut obligee de revenir ayant perdu par la morsure de la inouche, bceufs et chevaux. I! y eut des gens de la troupe dont la perlc ne s'eleva pas a nioins de 36 cbevaux. Cepen- dant, il doit exister des roules qui sont a I'abri de ce terrible insecle, puisque ces memes Griquas, dont les betes ile soniuie avaienl ete decini^es, a leur relour, n'en avaient pas perdu au conlraire une seule en allant; et effectivemenl , on sait que le tsetse ne se trouve pas dans les conlr^es ouvertes et ne frcquenlent que les buissons et les roseaux. Les Griquas mirent dix-neuf jours pour se rendre du lac a Liixibe. Leur marclie parait avoir et(5 paral- lele au cours du Tioughe , et distante de cetle riviere d'une a deux joiunees a I'ouest. lis rencontrerent , cbeniin faisanl, deux rivieres: I'une est un petit bras du Tioughe qui coulo dans la direction de I'ouest et va se pordre, dil-on, a peu de distance dans les sables; I'aulre, au point ou ils le rencontrercnt, ne presentait alors qii'un lit sec et sablonneux. Toutefois, si les rap- jiorlstournis lant par lesBuscbmans que pardes negres inteltigenls, soiit exacts , la decouverte de ces deux fleuvesn'est pas sans importance. Cettederni^re riviere, en effet.est inlermiltenle a son point de depart, d'apr^s ce que les Buscbmans ont rapporte aux Griquas, et le long de son coui's elle est alimenlee par des sources, circonstance, du reste, qui ne serai t pas sans exemple ( 16-2 ) on Afri(|ue ; cnfin, l)icnt6t elle prend le caractfere d'un coins d'eaii permanent et, n ccrtaines ^poque«, de\ient till veritable fleuve. Elie arrose de ses ondes tran- qiiillos les cantons de divorses peuplades noiros el finil par se jelor dans la nier. D'aulres donniif's ronfirmonl M. Andcrsson dans I'exactiludc do ces informations. Inlerroges s'ils connaissaient uii grand coiirs d'cau rians It 111 voisinage, les Ovambos r^pcmdiient, lors de la visite (jue Iciir firent les voyageurs, que le Ciin^nd se troinait ;'i (jiialre ou cinq journees tic cbez eiix et foi- niait line branclied'une riviere i)ien phis considerable, qii'ils avaient eii souvent I'occasion de traverser et cpii venail du pays de Matia on Ovaliona, par leqiiel ils d^sigraient cortainemcnt le pays des Bicliuanas. Et ce rapport fut conlirme d'aulie part [)ar le dire des GIkhi Damop ou Damaras des montagnes el par celui d'aulres Busclimans. Ainsi, il y a lout lieu d'admettre i'exislence d'un grand cours d'eau, navigable peut- etie jusque [res de sa source el qui serail celui que les Ovambos nomment Mukiuu Mukovunja , vraisem- blablenient celui que Cooley designo sous le nom de JchiUinda et qu'il fait communiquer avec le Cuneiie. II est probable ((ue le Tiouglie el le Mukiuu Miiko- vanja eoulent jjarallelemenl, niais dans des directions (liiTeienles, a deux ou trois journees de distance. Et comme les Griquas disent que celte riviere a plusieurs cenlaines de milles d'elendue, il y a tool lieu il'espe- rer ([u'elle deviendra la voie la jjlus sure pour penelrer de ce cole tlans I inlerieur de I'Afrique, et pour elablir (les relations commerciales avec la population qui riiabite. I, a rive nord du lac Ngami esl basse, sablonneuse ( 163 1 et depourviie de vegetation ; on n'aper^oit pas m§me (in arhre ou un buisson a un dcml-inille et souvent plus de distance. M. Andersson suppose que la confi- guration du lac a subi, dans ces derniers siecles, des clumgemenls consider;ibles. En efTet, d'apres ce qu'il lui a i'ti rapporte, les Bayejes allaient harponner naguere rhippopotaine en des lieux qui sont aujour- d'bui couvcrts de vegetation. Au conlraire, a d'autres 6poques,le lac parait avoir pr6sent6 moins d'etendue, car on retiouve constanuiient dans le lac des tmncs d'arbres submerges. Notre voyageur ne pense pas que cet envahissement des eaux soil dti a I'affaisseuaenl du sol de la rive; il suppose que la crue extraordinaire de quelque affluent du lac aura fait deborder celui-ci dont les eaux, a raison du peu de pente de son littoral, auront sejourn^ assez longtemps sur les terres pour y detruire la vegetation. La rive m^ridionale, au con- traire, est fort elev^e et une ct'inture de joncs el de roseaux borde I'eau, au point de ne la laisser acces- sible qu'en un petit nombre de points. L'exlreinite occidenlale est aussi assez elevee, quoique le lac n'y soil pas profond; et c'estacette circonstance qu'estdue la prt'^sence d'une espece de poule d'eau. Vers son extre- mity orientale, au contraire, le lac prend beaucoup de fond el verse ses eaux d;,ns la belle riviere de Dzouga. A une pelite distance du point oil il soit du lac, le Dzonga a deja une largeurd'environ 200yards el semble ne pas cooler tant son cours esl Iranquille et imperct'ptible a I'ceil. M. Andersson rapporte qu'on lui a assur^, ce qui lui seniblerait un fait lt)rt extraordinaire, (ju'un des fleuves tributaires duTioughe, en versant ses eaux dans ie Dzouga , le force quehpiefois a r^lrograder ( loll ) dans le lac, en sorte quo ce lac soiail non-sculcuu;iil enlretenu par le corns d'oau qui tombe a son extre- inile norci-ouost, uiais encore par ceiui de son extre- juit6 esl. M. Andersson ajoule que le docteur Living- stone, dans la carle qu'ii a (lunnec, dt^signo ce trilnitaire par io nom de Dza et I'indiquc couinie 6tanl en com- munication avec le Mababe , une des branches du Chobe. Faudrait-il voir, dans ce sysltime de dislribu- lion des eaux, I'explicTition du fail cile ici ? Quoi qu'il en soil, le phenomene n'esl nullcmcnl improbable et pcut s'expli(|uer par Texlreme horizoiilalile du sol. Le lac Ngami senible, en effel, d'apres les descriptions (!onn^es, n'elre qu'un vaste cbott. Le Dzouga continue do couler a I'orienl [)cndanl UDO longueur d'environ un niois de marclie, c'est-u- dire de 250 a 300 niilles en comptanl ses sinuosilcs, el i! finit par disparallredans un marais ou une plainc sablonneuse prisenlant, a Fepoquede la saison seche, uno succession do mares separees les unes des aulres par des endroils sees. La vegetation de ses rives esl, dil-on, d'une grande richesse,celles-ci elant babiluel- lement couvertes de niagnifiquos arbres a epais Iciiil- lago qui s'avancent jusque sur le bord. Ce pays est principalemcnl babilo par des Busclimans et des Bay6yes qui reconnaissent en majorile Lctclioletebe pourleur chef. Le memo chef exerce son autorile sur la polite tribu do Bichuanas elablis aujourd'hui sur les bords du lac. Celle tribu a cte, dil-on, soumiso |)ar Sebdloanc (1), inais ils echapp^renl a son autorile, (i) C'est Selje'toanc qui, en 1824, a la tete d'une horde de Man- tatis, mena(^;a d'envaliir la colonic, inais fut repousst- psr les Gricjiias. ( 165 ) sous la condiiile clu pere de leiir chef actiiel qui iHait un grand guerrier; et alors, airivos sur les bords du lac Ngami, ils on ddjpoudlcrent les habilanls et les reduisi- rent a I'elat d'esclavagc; de la lenom qu'ils donnerent a ceux-ci, Bn ou Mn/wba, c'esl-a-dire ser^s. Mais dans leur propre langue, ces peuplcs vaincus se donnent le nom de Bayoyi^ ou Wayeye, ce qui veut dire homines. Les Bicluianas du lac qui s'aj^pellent Baloanas, vivent exclusivement de chasse et lout le lemps qu'ils ne donnent pas a cettc occupalion, ils le passent a dan- ser, manger et dormir. Letclioletebe est, commc la plupart de ses conipatriotes, d'un caractere liailre et fallacieux, cupidc a I'exces, et se faisant reinarquer par sa grande adresse et sa circonspection, que M. An- dersson nous a signalees par quelqucs traits. U se refusa obstinement a lui donner aucune infonnalion sur le pays, all^guant son ignorance et celle de ses homnies. Malbeur a vous s'il convoite quelques uns des objels que vous [lossddez ; il n'a ni fin ni cesse que vous ne le lui ayiez donn6. Ge ne fut pas sans peine que M. Andersson parvinl a oblenir des guides et des ba- teaux pour aller visiter Libebe. II remonta plusiours jours le Tioughe, mais arrive au village ou il avait envoyi en avant son guide pour preparer les moyens de poursuivre sa route, la mauvaise volonte des liabi- lants ell'absence prt^lexlee du chef empecherent I'ex^- II opuia SI retraile au nord, se frayant par les aruirs uiic route cliez les I'icliuanas qui !ia!)itcnt le pays silue entie Kiuuinan el la poiiile est (lu D/.ouga. De la il se porta ;i louesl a la rencontre Jes Daniaras qui lui opposerent une vivo resislance, et fut contraint tie relourner vers le lac Njjami dont il pilla les riverains, (j'est dans ee pays s affluonls, appoilenl aux malheureux Indiens des subsislaiicos, des vetements el des luinieres, et en chassent ]cs animaux leroces ou inipurs qui les inleslent. Quoiqu'il n'ail encore aucunc posilion dans ces conlrees, le gouvernement des Etats-Unis n'a ])as manque de s'en occuper, el I'on verra que quand la mission donnee aux ofilciers de la marine a ele con- nue du gouvernement du Bresil , celui-ci s'est hale, sans oser cependanl I'entraver, de provoquer des mesures pour fermer aux etrangers I'acces des caux interieures du grand fleuve. Quellesquesoienlles vuesdel'Dnion amt^ricainedans rinilialive qu'elle a prise dans la defense de la liberie de celle na\igalion, il faut reconnailre qu'elle Iravaille dans I'inl^rel de toutes les puissances europeennes qui ont une marine. A la place des efforls Isolds qu'on a fails jusqu'a ce jour, il imporle que les puissances se reunissenl pour combalUe I'espril exclusif et jaloux du Bresil. Deja le gouvernement francais a accorde des encou- ragements a M. d'OrbigU), dans I'exploration que ce voyageur a faile, de 1830 a 1833, en Bolivie. II a sur- tout favoris^ les grands travaux de M, Fr. de Caslelnau, et de I'infortune d'Odery, ingenieur des mines, accom- plis de ISZio a 18Zi7. La Sociele degeographie a d^cerne une medaille extraordinaire a M. de Caslelnau, lors de la publicalion des premieres livraisons de son voyage, quoique le public ne connut pas encore toule I'^ten- due de ses investigations, puisque son ouvrage n'est ( 188 ) ])as encore termini et qu'il se compose dc soixanle- quinze feiiillcs, soil geographiqiies soil geoIogl(|ues. L'auleiir de la relation (pie nous examinons n'a connii, (lit-il, Ics resnltals tleja oblenus par iM. dcCas- tclnaii et ses collaborateurs, qu'apres son relour de son voyage d'exploralion en 1853. En e(Tet, les pre- miers volumes dc I'exploraliom francaisc n'ont paru que dans Ic courant de 1850, el I'expedilion ameri- caine a recu sa mission en aoiit 1850, quoiqu'elle n'ail commence son voyage qu'en mai 1851. Ses instructions, a la dale tin 15 fevrier, qui liii par- vinrenl a Valjjaraiso , lui prescrivaient d'itudier sur les lieux la totality dc cet immense bassin , avec les eaux navigables, non-seulemenl de I'Amazone, mais de ses Iributaires. II I'allait non-seulement ia[)porler des notions pre- cises sur la condition ile cetle vallee par rapporl a la navigation de ses fleuves, au nombre el a I'etat indus- Iriel et social de ses habitanls, mais encore a son climat, aux productions acluelles de son sol, au deve- loppement possible de ses ressources commerciales, quant aux champs, aux forels, aux rivieres et aux mines. L'expedilion devait se rendre dans la Cordillere, et explorer I'Amazone dopuis sa source jusqu'a son em- bouchure. Elle i'ul pourvue de lous les instruments necessaires, el d'un credit de 5000 dollars (20000 fi-.). On lui designail specialemcnt I'Ucayali ou I'Hual- laga, rivieres du Peroii, comme I'objet de cetle etude; mais on n'excluail jias les lleuvcs de la Bolivie , tels que le Mamord, I'llcnts et le Keni, aflluenls du Madeira. On s'en rajiporlait a son jugement sur le choix de sa ( 189 ) route; on lui recommamlait d'civilerles liostilil^s avec la populalion , et de ne pas prendre une suite troo nombreuse, (pii put alarmer lesgouvernemenls locaus; on I'lnvitait a se pii^occuper surloul de la question de la liberie de la navigation. L'officier distingue charge de la mission, avant de commencer son exploration, prit a Valparaiso et a Santiago du Chili tous les renseignenients qui furent a sa porlee sur les travaux antdrieurs, principalement sur les tributaires du Madeira. 11 en a presente un interessant historique. Ensuite il s'occupa du haul Perou , des richesses niinerales en or du niont Carabaya, a Test de Cuzco, et des grands cours d'eau qui arrosent cetle province, notamment de la riviere encore inconnue JVladre-de- Dios, des deux branches de I'Drubaniba, del'Apurimac et du Pango. Ayant appris que les fleuves do la Bolivie ne se r^unissaieut a I'Amazone que dans la partie basse de son cours, vers le 59° degre de longitude de Greenwich, il jugea plus urgent de s'occuper d'abord des affluents les plus voisins de la nicr Pacifique. Le lieutenant Herndon est parti do Lima lo 21 mai 1851, avec des passe-ports ct recommandations du gouvernement du Perou, en compagnie de M. Gibbon et de quatre autres personnes: il longea les rives du Rimac, riviere de Lima, jusqu'au sommet de la Cor- dillera, ou elle prend sa source, au pied des mines d'argent. — II n'y a qu'une distance d'environ 60 milles (100 kilometres) de la mcr Pacifique. 11 y donne d'in- teressants details sur les mines. Le 3 juin, I'expedition lit I'ascension du uiont Puypuy, qu'on dit plus elev6 ( 190 ) que le Chimborazo. Le 6, elle 6tail a Tarma, petite villc (le 7 000 hahitanls environ, clans un amphitheatre rnonlagneux, enU-uree de riches paturages; on fit une excursion a Test jusqu'au fort Ramon, sur le Pcrene, I'un dcs affluents de rLca}a]i. Le lieutenant Herndon Tie suivit pas le ccnseil de ceux qui I'engageaient a descendre TAmazono de ce cole, a Test de la Cordil- Ifere, quoiqu'on dit le projct plus facile a r^aliser. II ignorait, d'ailleurs, que M. de Caslelnau eiit explore rUcayali; il revinl a Tarma, on I'cxpedilion se frac- tionna le i" juillet 1851 : I'une qui, sous la direction du lieutenant Gibbon, se dirigea de cette place sur Cuzco, au sud-cst, ainsi que nous I'oxposerons plus lard, pour explorer les rivieres du haut P^rpu, et ulle- rieurement celles de la Bolivie 5 I'aulre, sous la direc- tion de M. Herndon lui-memo , dirigea sa route an nord, du cote des sources du Huallaga. Le 9 juillet, ce dernier arriva a la petite ville de Cerro-Pasco, sise au milieu des mines d'argent, qui renferment de 6 a 16 000 ames, selon que ces mines sont expioitees avec plus ou moins d'activite. Un pen au uiidi est le beau lac de Chincliaococha , de 20 milles de long sur environ 6 de large, qui se decharge dans I'Lcayali par la vallee d'Oroya. Les mines de cette contr^e, d^couverles en 1630, ont, suivant les rcnseignenients pris par M. de Caslel- nau, notre compalriole, produit jusqu'en 18/j9 envi- ron /|75 000 000 de dollai's, c'esl-a-dire en moyenne 2170 000 dollars (11501000 fr.). Le 15 juillet, I'expedition alteignit le village d'Ambo, de 1 000 habitants, siluc a la jonclion des rivieres Huacar ct Huallaga. C'est uuc belle vallee. La s'el^ve ( 191 ) line des plus anciennes villes du Perou , Huancuco, de 5 000 allies. Le Iluallaga a deja liO yards (do 36 h 37 metres) de large, iiiais dans la saison seclic il n'a que 6 decimetres de profondeur et n'ost pas navigable. La population desire vivement I'ouverture de cette navigation. A Tingo-Maria, c'est-a-dire a 335 milles de Lima, le Huallaga devient navigable pour des canots; mais ce genre de communication fluvialo n'acquiort d'iaipor- tance que bieii loin plus bas, a Chasuta, ou la riviere atteint 5 pieds (1",523) de profondeur, n'est jjlus en- travee par des rapides, et reste constamnient ouverle a la navigation. L'Ucayali, autre affluent de I'Amazone a Test, est navigable plus au sud ; mais le pays est plus sauvage. Chasuta est un village indien de 1 200 liabilanls; la population est douce et ennemie du sang; c'est le port du district de Tarapoto, dont la ville renferme environ 3 500 habitants, et relive de Moyobanba, Dans ces contrees la barbarie commence. Quoique le gou- vernement du Perou ait aboli I'esclavage, on ne s'y fait pas scrupule de reduire en servitude les enfants des Indiens, qu'on enlfeve a leurs parents, sous pr^texte de les instruire dans la religion catholique. On fit une excursion sur le Mayo, affluent du Huallaga, du cote du village de Jean-Guerra. L'auteur raconte (p. 165) que deux dames se joignirent a la cavalcade, compos^e de huit personnes, pour une partie de p6che formtie par un ecclesiastique : elles amuserent la society dans son passage a Iravers les bois; mais quoique accou- lume que fiil I'officier americain, ))ar suite de ses voyages en dillerentes parties du monde, au sans-gfine ( 192 ) et ti la libcite, il liu un peu siirpris de voir ces Ama- zones, a leur arriv^e, d^poscr lous leurs v^lenients, a I'exceplion d'un mouchoir de soic allache sur leurs handles, el se baigner dans la riviere, a unc distance de 36 metres, a la vue de tous les hommes. Le 3 septeinbrc, I'expddilion arriva a rembouchure du Huallaga dans I'Amazone ou le Maranon. De Tingo, ou conimence I'lisage des canols, jusrju'a Cliasuta, il y a 325 uiillesde long; et de Cbasuta, oil la riviere, ayant ail uioins 1 m6tre 1/2 de profondcur, est peiji^tiicl- leraent navigable, jusqu'a son coiilluent, 285 inilles. A son embouchure la rivifere passe subilement dc 9 a fi5 picds deprofondeur (43'", 707), el arrive a une lar- geur de 350 yards (Z|39n',800) ; TAmazone en a 500. Ce qu'on appelle I'Aniazone porle au Perou le nom de Maranon, jusqu'a la fronliore brcsilienne; celui de Solimoens, jusqu'a sa junction avcc le Rio-Negro, ct celui d'Amazone jusqu'a I'Ocean. II convient de lui restitucr son nom le plus general el le plus connu. Comine I'afTluent du Maranon est plus etendu, a cause de ses dolours, que I'lluallaga, quoique sa source au lac Lauricocha ne soil pas plus meridionale que celle du Huallaga, il est de loule evidence que celui-ci ne peul, surtout a raison de la rarele de ses caux, entrcr en coniparaison avec le Maranon. A leur jonc- tion, comme on I'a vu, Ic Maranon est bien plus large et plus profond ; il vienl de I'ouest. Desormais la marche de ce grand fleuve, dans sa largeur silencieuse, est sublime. Les arbrcs gigantes- ques qui s'elevenl sur ses rivos et sur ses ilos en iinposent ct ont une grandc solennite. Sans doule, il lui manque ce qui distingue le Mississipi, les cultures, ( 193 ) les cites, les navires a vapeur; inais sa vue n'en est pas moins IVappanle poiu" I'imagination; ct les navi- galeurs qui ont vecu sur les solitudes cle la mer n'en 6prouvent pas moins cette emotion ; pour eux c'est un flcuvc sans limite. Les ressources qu'il ofTre aux echanges et au commerce sont incommensurables; son avenii' (!;blouit; on est au milieu des regions les plus enchanteresses qui soient sur la terre. De ses monlagnes on pent tirer I'argent, le fer, le cuivre,lecharbon de terre, le mercure,le zinc ct I'etain; du sable de ses affluents, on extraira I'or, les dia- mants et les pierres precieuses; de ses forets, les re- m^des des vertus les plus rares, des aromates exquis, des gommes, des resines de loule espece ; du bois des teintes les plus brillantes. Son climat est un ete perpeluel et ses moissons permaiientes. Ici, M. Hern- don rappelle la description qu'en a faite M. de Cas- telnau, qui entredans le detail des diverses productions, en Sucre, caf6, tabacs, cacao, lamarin, colon, indigo, bananes, et tant d'autres. La peche nourrit maintenant ses rares habitants. Le 9 septemljre, I'exp^dition arriva, apres un trajet de 210 milles, a Nauta, village indien de 1 000 habi- tants, a I'embouchure de I'Llcayali; on remonta celte riviere jusqu'a Sarayacu, au coude le plus rapproche du liuallaga; Sarayacu est une petite ville de 1 000 In- diens. La population est gouvernee par des moines franciscains. Son climat est delicieux et Ic sol tres fertile. Le lieutenant Hcrndon avait le dessein de j)ousser la reconnaissance derUcayali jusqu'a Chanchamayo, et d'examiner le cours du Pachitoa , ce qui eut com- ( m ) pl^te la descriplion flu Pampa del Sacramento; mais il ne trouva pas d'Indiens pour le diriger dans co pays ditljcile et dangeroux ; il a rccours a I'ouvrage dc iM. de Caslclnau pour decrlre I'l cayali superiour (voy. le t. IV de noire voyageur francais). L'offlcior americain redescendit I'Ucayali en octo- bre.etrevinlaNauta en huit jours, apr^s avoir remonte 270 milles; i'Ucayali, dans I'inlervalle, avail grossi et charriail des arbres. M. Herndon reprit la descenlc de I'Amazone jusqu'a Tabatinga, limite du lerriloirc peruvien, oil il arriva le A decembre. II y fut regu par le commandant bresilien. La est un fort d'ailleurs en ruines, n'ayant qu'unc garnison de '20 soldals ; le gou- vernemenl du Bresil a pense que ce posle suflisait pourlui assurer la souverainel6 de cescontrees, quoi- que le fort soil hors d'6tat de disputer lo passage du fleuve, et que sa faible garnison soil sans eflicacite sur les immenses contrecs qui s'ctondent au nord el au sud de I'Amazone. M. de Castelnau (cli. lvi) dit que ce fort pretendu n'a que deux pieces de canon en balterie au-dessus de la riviere. Les maisons en arriore servent de de- meiire a la garnison, d'environ 30 soldats, comman- des par un capitaine, et a c^uol([ues families indiennes sans velemenls; il y a une cbapelle, mais sans prfitre. Les Indiens ^laient peu sounds. Tabalinga osl en face dc remboucliure du fleuve Yavari, qui remonte jusqu'au S" degr6 de latitude sud et forme la limile du Perou; la population est com- pos^e d'Indiens et de quelques blancs l)resiliens ; ellc ne d^passe pas 200 ames. M. de Castelnau y a passe. Le commandant bresilien ne permit pas a I'officier am6- ( 195 ) ricain de continuer la descente du fleuve avec un canol ^Iranger, el lui offrit le sien en echange, sous pre- lexle qu'il ^taitplus propre a la navigation inferieure, mais en realite, afin d'executer I'absiirde loi qui ne permet pas aux batimenls etrangers de naviguer dans CCS eaux. C'est cette prohibilion que le gouvernement des l^lats-Unis a pour premier objet de faire lever, par I'adoption du principe dc libre navigation. 11 n'y a point de culture a Tabatinga, par const^- quent point de possession r^elle du pays. Entre ce point et rembouchure de I'lca ou Patumayo, fleuve descendant de I'fitat de I'l^lquateur, de plus d'un demi- mille de large a son confluent, on ne Irouve que deux postes bresiliens, I'un appel6 San-Paulo, village de 350 Indiens et de 30 blancs, commandes par un lieu- tenant, et le bameau de Matura , compose de qualre ou cinq hultes, dont une seule est habitee. Enire ce fleuve et I'embouchure du fleuve Jutay, vcnant du sud, sont trois autres postes bresiliens : 1° San Antonio , village de quatre ou cinq maisons et de quelques huttes indiennes, ou il y a un agent bi-6silion; S'' Tunanlins, de 200 a 300 Indiens et de 25 blancs, a I'emboucbure d'une riviere profonde de 18, 24 el 30 pieds; et 3" la factorerie d'Invira, servant de station a un shooner de Irenle tonneaux; mais il y a un commandant magistral, avec des soldats. Le Jutay, qui se jelte once lieu dansl'Amazone, est, dit-on, navigable pendant 540 milles environ. A 60 milles de son emboucbure, sur I'Amazone, est Fonteboa, village de 250 Indiens et de 8 blancs. — 36 milles au dela, (,'st remboucbure du Jurua, large ( 196 ) d'lin demi-mille, tandis que I'Ainazonc a un luillc et un quart (2 kilom. 100 nictr.). On dit que Ic Jurua est navigable pendant 780 niilles jusque prcs du 12«= dC' gr6 de latitude mei idionalc. Le lieutenant Ilorndon se refere ici encore a I'ou- vrage de iM. de Castelnau. A 105 inilles de Jurua est la premiere embouchure du Japura, qui se divise en plusieurs branches et court du nord-oucst au nord-est, parallelemont a I'Ama- zone. Depuis sa sortie de I'Etat de I'tquateur, jus- qu'au 62' degre^ de longitude, cette rivi6re n'est pas connue : les Incliens qui habitont ces parages sont sauvages el cruels, j)arce que le gouvcrnement bresi- lien en a tolere la chasse, pour en faire des csclaves. A ce point d'einbouchurc, I'Amazone prciid de 4 a 5 milles de large. A rembouchure du Telle, autre fleuve (jui vienl du sud, est la viile ou bourg bresilien, nonime Lgas, ou resident unsubd^leguedugouvernenienl central, chargd de la police du district, et un commandant militaire; ce bourg renfeniie environ 800 habitants et 8 ou 10 maisons de commerce, qui font (juolques affaires avec le Perou et avec Para du Br^sil, outre le commerce des produits de I'interieur, qu'ils obtiennent des In- diens. II est encore a 1A50 milles de Para. Le 3 Janvier 1852, i'expeclitioii arriva a I'embou- chure de la riviere Purus, large de 3/il de mille, que M. Gibbon croit 6tre la Madre-de-Dios , prenanl sa source dans le Perou mc^ridional; ello a 70 pieds do profondeur a 1 mille au-dessus, et 96 a sa jonclion avec I'Amazone, qui, dans son cours, alleinl jusqu'a 138 pieds. ( 197 ) L'immense flenve du Rio-Ncgro venant clu nord- oucst, large de 2 inillcs a son embouchure, et le plus grand de ses Iribulaires, vient encore raccroitre ; la profondeur du Rio -Negro est de 105 pieds. Le lerritoire qu'il traverse a ele dernierement erigd en province dite de I'Amazone. Le gouvernement reside a Barra ; mais c'est une charge pour le gouvernement du Br^sil. On croil qu'on elabliraunedouanc ;'i Barra ; la province a6000niilles carres d'etendue, et 30000 habitants, seulement, tant Indians quo blancs : elle a deux ba- taillons, environ 1 300 liomnies,de milice pour sa de- fense et pour assurer la Iranquillile publique dans les villages; c'est la nne veritable occupation. La ville de Barra, qui devrait avoir une population considerable a cause de son heureuse situation, n'a encore que 3614 habitants de condition libre, et 234 esclaves. Le Rio -Negro, oppose a la ville, est large d'un mille etdemi; c'est un tres beau fleuve, navigable jusqu'au Rio-Maraya, dans une distance dc 25 jours de mar- che, ou environ 400 milles ; il y a d^ja des communi- cations Stabiles par canots entrc le haul du pays et rOrt^noque du Venezuela; par le Rio-Branco, on communique aussi avec la Guyane anglaise el la val- lee de I'Essequibo, a I'aide de portages, et les mar- chandises de prix arrivenl quclquefois jusqu'a Barra. L'auteur donne les details de ces deux voies. Le 18 levrier 1852, rex|)6dition leva I'ancre de Barra; elle d^passa I'embouchure du Madeira, large de 2 milles, que dcsccndit un pen plus tard I'aulre par- tie de I'exp^dilion dirigee par M. Gibbon. C'est du cole du sud le plus grand des Iribulaires de I'Ama- zone. Mais il y a des chutes nombreuses qui ne per- ( li)8) nieltent ])as de le romonter avec des bateaux i\ vapeur jus(jue dans la l]oli\ie. L'autcurdecril ensuite sonmiairenienl les posies do I'Amazone, Sarpa, Silves. Villaiiova, el celui plus con- siderable d'Obidos, de 500 habitants. Celui-ci est au milieu d'un district populeux d'oiiviron li 000 ames, et pourvu d'uuc belle eglise ct d'un college; cc vil- lage est situe pres I'einbouchurc du Trouibetas, af- iluenl du nord; ce fleuve u'est navigable pour les gios vaisseaux que pendant cinq ou six jours, et est ensuilc obslrue par des rochers et des rapides; il est d'aiileurs peu connu. L'expedition passa ensuite devant rembouchure du Tapajos, large d'un mille et ilemi; ce fleuve vient du sud, elparcourl 12 degres de latitude: la esllaville de Sanlarcm, a ZiOOmillesderemboucliure du Rio-Negro, el 650 milles de la mer. C'est la plus grandf de la pro- vince apresPara; sa population est de i 900 ames de condition libre, et de 1 500 a 1 600 enclaves. La Trance y entretienl un vice-consul. A partir de ce point le Tapa- jos est navigaljle |)our les vaisseaux du i)lus fort ton- nage jusqu'a Itailuba, pendant 200 milles; ensuite il resle navigable pour les navires de 6 a 8 lonneaux. Le Prelo, un de ses aflluents, communique avcc le village de Diamanlino, sis au milieu des monlagnes de Diamaut; de ce point qui I'ormc le parlage des eaux du sud, on se rend soil sur Ic fleuve Paraguay, soil a Caiaba, un des aflluents du Paraguay, d'ou Ton com- munique aussi avec les sources du Xingu, qui se jette dans TAmazonc a Porto de Moz, apr6s avoir parcouru 13 degres de latitude. L'auleur nous donne le r6cit d'un voyage fait sur le ( 190 ) Tapajos par M. Mangin tie Lincour, jeiine ingt^nieur francais tJtabli a Sanlareni. A mesure qu'il s'approche de ces conlrees bien connues, I'auleur est plus sohre de details. A Gurupa, I'Amazone a 10 milles de large. Gurupa n'a pourtant que 300 habitants, malgr^ une position si importante, et quoiqu'elle soil le siege d'un subd^legu^. L'auleur y apprit quelques details sur le Xingu, dont la navigation est entrav6e par des rapides, dans un espace de quatre jours, et dont les bords sont inl'esti^s de sauvages. A 35 milles au-dessous de Gurupa, commence le grand esluaire de I'Amazone, qui y forme une baie immense de 150 milles de large : on pourrait I'appeler baie des mille iles. Celle de Marajo, la plus grande, contient environ 10 000 milles carr^s, et divise I'Ama- zone en deux grands canaux, donl le plus grand se dirige du c6t6 de Cayenne, et I'autre forme la riviere du Para. L'exploration d'une partie a 6te faite par un navire de guerre francais, la Boiilonnaise, commande par M. de Montravel; mais le gouvernemenl br^sllien ne lui permit pas de remonler au dela d'Obidos. L'exp^dilion am^ricaine arriva au port de Para le 11 avrill852. Cette ville, fondee en 1616, a 80 milles de I'embouchure du canal du Para, dans la mer, n'est pas fortifiee. Vu la salubrite de son cllmat et les avan- tages immenses de sa position ; elle devrait renfermer plusieurs ccnlaines de mille habitants; elle n'a en- core que 9 300 ames de condition libre, et /i 700 es- claves. L'auteur en altribue la cause a la nonchalance desBresiliens qui se renl'ermentdanslef/o/ceyrtr«/ert^e, ( 200 ) el a la devastation qui ful la suite de I'invasion dcs es- claves r^voites en J8S5: il y peril do 10 ;'i 12000 i)cr- sonnes ; la rc^vollo so prolongea pendant plus d'une annee ; I'auleur pense que les causes qui ont amene rinsurrcclion existent encore, etque lesTapuyos pour- raient de nouveau se soulever centre leurs patrons. Le voyage, qui a dure pres d'une annee, a ^veillci I'atlention des nations sur rimporlance de la libre na- vigation de I'Aniazone el de ses aflluenls. Le gouvcr- nement du Bresil a fait avec la republique du P<^rou, le 23 octobre 1851, un traits pour assurer en appa- rence aux deux Elats la reciprocile d'un libre com- merce, au nioyen de bateaux a vapeur, dans le dessein d'aupmenler la poj)u!ation el de civillser les Iribus sau- vages; mais des le 30 avril 1852, un d^cret de Tcuipe- reur du Bresil a concede^ ])our trenle ans a M. de Souza le monopole de cetle navigation, sans en rien conimuniquer au represenlant du gouvernemenl du P^rou, qui a protesle a cet egard, le 20 Janvier 1853. En mfinje temps, le Perou publia le 5 avril un d<^cret ouvrant le cours de I'Aniazone , sur son territoire jusqu'a Nauta, a la libre navigation des na- tions etrangeres, aux memes conditions que celles faites au Bresil, en 1851, et disposa de sommes pour assurer lui in&nie la communication des divers le et que rosclavage V avail conduits de 1 interieur de I'Afriquc; des Kurdes, des Egypliens, des Arahes, des Turcs, des Grecs, des Albanais. En face de ces irreguliers, iM. Valerio a des- sine ou peint des Serbes et des Valaques des deux sexes. II a retrouve aussi , en Valachie, ces Zingaris ou Bohemiens dont il avail fait en Hongrie de si deli- cieuscs aquarelles. Ce qui m'a frappe dans ces portraits, la plupart en pied et auxquels le costume national pr 3o. 1 854- '^i"- >"-S'. — Pr>>occiliii{fs of ihr Hov^l S.M-ieiy Vol. VI. n"* loo. tot. loj ; vol. VII, u** - oi S. Socikr^ n. «>k l.oNnniis. Tr.insaclions of tho Uoy;»l Society of Kilinliuii;!). Vol. X\l. p.m. i, for iho sosiuon 1 853-1 854. t vol. in-4*. — Proi-pfihogs of tlio llov.^l Society of K»liubui-{^. Ses,<>ion t8.'>3-i854- l>i"- in-S*. StHT.iKTfc' n. iVEoiKJsrnr.ii. .\uiiales ilu ootmneix-e estcriewr. N°* 795 a 800. .l.-inxirr iSo5. MiMsr. PK l"*gi\. vr lu- oommkrce. .I0urn.1l of the Franklin Institute of the state of lVnnsyK.inia , for the pi\»u»ollon of the weohaniv" .irtv. F.ilitetl hv John 1". Fraier. >;*• 54*. 348 el o4»>, 1 854- — Proeeovtings of the .\nuTic,in phi- losophical Society, Br. in-8*. — Zeitschrift lur .^llpemeino Ki-ilkumle. NoTeml>i-e ct ilecenthiv iS54. — J{ouvcllc< annalcs des voya>;es. Fe'vrier. — Jlonrnal asiativjue. .^* sorir. t. IV. — Ucvuc tie rOiient, Je I'.Vlyene ct tics colonies. FcTncr et luars. — .lournal Ac I'lnsii- tut historitjue. .\nne« i854 c' Janvier t855. — Bulletin de la Societe loologique d'accliinatation. Fevricr. — Bulletin «leU Societe {;cv>lv^uiuc de France. Novemlire l854 a janvirr i855. — .\utwlcs de la prop.^jjaliow dc la foi. M«rs, — Journal des missions c\an- !;elitiues. Fcvrier. — Journal d'tnlucation populaire. Fevrier. — Bulletin dc l> Societe industrielle dWnj^ei-s. Annce t854- — L'Athena-um tVancais. N" 8. 0. 10 ct m . l,es AcTKins tl tniTEVi\J. ERR.VT.* nr BriLETlN PE .t.^NVIER ET rfeVRlEK. Pa^ 84i li(;n Mon fr^re a-t-il tout ce qu'il veut, » Bon soup^, bon gite et le resle? » Et dans noscamps, combien d'imagesgeographiques dc cetle palrie pour laquelle on combat avec lantd'en- Ihousiasuie et de Constance I Couibien de nos soldats pour lesquels une carte de France est une pi^ce inse- parable de leur equipemenl ! Elle occupe dans le havresac un coin de predilection avec les lettres de la famille; en la regardant on croit un instant revoir son pays nalal ; et peut-elre se rappelanl aussi la fable delicieuse que nous citions tout a I'lieure, dit-on : « Ne pleurez point. ( 249 ) » Je leviencliai dans pen conter de point en point » Mes aventures h men frfere ; » Je ie dosenmiirai. Ouiconqiie ne voit gii&re » N'a giitre a dire aiissi. Aon voyage di?peint » Vous sera d'uu plaisir extreme. » Je dirai : j't'tais la : telle chose m'avint: » Vous y croirez etre vous-m^me. » Toules ces circonslances, Messieurs, ne semblent- elles pas se reunir pour marquer le inomenl present comme I'opoque tie I'inauguralion en France de celte gt^ographie intime dont je viens de vous tracer le tableau? Ne penserez-vous pas qu'un ouvrage de g(^o- graplile, models sur des ouvragcs anglais du gi^nre que je vicns de eignaler, ecrit avec c«)loris el avec charine, caplivant les yeux par la liddle image des choses, ne seralt pas indigne du patronage et de la direction de votre savanle Societe? Nous voyons chaque jour prodiguer, sur des ouvrages de pure imagination , le luxe de la gravure et de la lypographie que Ton fait descendre en leur faveur aux prix les plus modiques ; ne serail-il pas possible de d^verser un peu de cette prodigalite sur un ouvrage qui, bien fait, d^passerait en interet et en altrait les plus seduisantes conceptions de I'imagination? Un tel livre creerait en France a c6t6 de la geographic savante, dont cette Societe occupe les sommels, ce que, pour me I'aire comprendre en un mot, j'appel- lerai Ja geographic du foyer domeslique, la geographic du occur. ( 250 ) RAPPORT SUR LE PRIX ANNUEL, poun I.A uicouvEnxB la plus importante en G^IOGRAPHIE. Commis^nires^ MM. n'AvK/.*c, IsAMBtiiT, Jomird, MiuRf et Dacssc, rapporteur. Messieurs, La Soci^l6 de geographie decerns tons les ans une medaille d'honneur a I'auteur dc la decouverte la plus iniportante. Pour que les documents qui constatenl cette d^couverle soient bien connus, elle retardo de deux ans I'cpoque a laquclle elle donne celle m«^daille : ce sont done les travaux executes pendant I'annee 1852 que nous devons couronner aujourd'hui. Au reste, les decouvertes que la Society desire en- courager ne sont point de ces accidents heureux qu'un jour voit (^clore; elles sont le r^sultal de longs et con- stants efforts, dans lesquels le courage et la force d'ame hittont centre desdifficulles souvent renalssanles et au milieu desquelles les bommes intrepides, qui se con- sacrent a ces grands travaux, trouvenl quelquefois le Irepas, ce dont nous avons eu malbcureusement plus d'un oxemple. Pendant I'annt^e 1852, les exj)loralions les plus im- portantessepoursuivaienl specialement surdcux points du globe, en Afrique et dans les regions polaires au nord de I'Amerique. Vous avez I'anni^je derni^re, Messieurs, port6 vos suf- frages sur les bardis voyageurs qui explorcnt I'Afrique cenlrale; de nouveaux travaux, do nouvelles decou- vertes seront sans doute Tobjet de vos recompenses ( 251 ) futures, trop heureux si nous n'avons pas encore une fois a ddposer une couronne sur un tombeau. Aujourd'hui votre Commission a principalement considere les travaux executes au nord de I'Am^rique. Un grand probleme, poursuivi depuis des si^cles, a enfin recu une solution definitive, le passage au nord- ouest, c'est-a-dire la communication de I'oc^an Atlan- tique avec Toc^an Pacifique par le nord de rAm^rique, a enfin ete constats : c'est au capitaine Mac-Clure qu'il a ete donn^ le premier de revenir en Europe par la baie de Baffin apres avoir p^netre dans la raer Polaire par le delroit de Behring; votre Commission a pens6 qu'un si beau resultat, obtenu par des efforts perseve- rants et au milieu des plus grands dangers, meritait d'obtenir a son auteur la grande medaille. Vous nous permettrez, Messieurs, de rappeler ici en peu de mots les circonslances a la fois penibles et honorables qui ont amen6 ce resultat. La rechercbe du passage au nord-ouest, apr^s avoir (5te pendant longtemps comme abandonn^e, avait 6te remise en honneur apr^s que les voyages du capitaine Parry eurent fait eonnatlre que la baie de Baffin n'6lail pas une mer ferm^e, et que le detroit de Lancastre donnait acces dans des parages souvent remplis de glaces, il est vrai, mais qu'on pouvait cependant esp^- rer voir un jour degag^s. L'ile Melville sur laquelle Parry avait hiverne , en 1819, paraissait elre la limile de cet arcbipel, qui s'elend au nord de I'Amerique et dont les voyages de Parry, de Ross et de Back avaienl fait connaltre une parlie; mais les difficult^s croissaient a mesure qu'on pdn^trait plus avant vers I'ouest. En Ij8ii5, sir John Franklin, qui avait d^ja, en 1S2(> ( 252 ) et 1822, explore par terre les cotos septontrionales de I'Am^iique , resolul de faire une noiivclle tentative pour arriver a ce grand r^sullal de la jonction des deux Oceans ; il pensait (jii'on aiiiail ])eut-clro plus de chances de succ6s en cherclianl a peti^trer dans la mer Polaire, en s'elevant vers le nord par une de ces ouverluies qui ont cte signalers sur Ics cotes qui bor- dent au nord le d^troit de Barrow, ou par I'lin des d^lroits qui sdparent les lies Parry. Malgre toules les esperances que Ton pouvait fonder sur un chel" aussi experiinente ct sur les soins que Ton avail pris, afin de pourvoir cellc expedition de tous les nioyens qui pouvaienl en assurer la r6ussile, liois annees s'^coul^rent sans qu'on en regiit aucune nouvelle. L'incerlilude sur le sort de cette expedition, la crainte qu'elle ne ful retcnue dans les glaces sans ea pouvoir sorlir, engagirent le gouvernement anglais a envoyer a sa recherche. Depuis 1848, de nombreuses expeditions furenl envoyees pour chercher aconslalcr ce qu't^laienl devonus I'Krebiis et /a Terreur, et pour porter secours a leurs Equipages si on pouvait les de- couvrir. La France fut representee, dans ces interes- santes recliercbes, par notre infortune compalriote Ballot que vous avez entendu ici, en 1853, vous racon- ter d'un style aussi allachanl que niodesle les resultats de sa campagne sur le navire le Prince- Albert, fr^le par lady Franklin, et quidevait succomber engloulidans les glaces dans un second voyage; el par le lieutenant de vaisseau de Bray qui a su, comnie Bellot. conquerir I'eslitne des braves luarins anglais engages dans cette noble enlreprise. Les Americains aussi envoyerent ( 25S ) deux Laliments, sous le commandement du capitaine de Haven , a la recherche de sir John Frankhn et , aujourd'hui nieme , une nouvelle tenlalive a encore lieu de leur part, (juoique malheureusement les der- nieres nouvelles obtenues par le docteurRae semblent prouver qu'on ne pent plus esp^rer retrouver vivant sir John ni aucun de ses compagnons. Toules ces expedilions, oulre la pensee humanitaii-e qui les guidail, devaient encore augmenter nos con- naissances dans ces parages si pen connus. C'est une d'entre dies que le capilaine Mac-Cilure fut charge de diriger : il devait penelrer dans les regions polaires par le delroit de Beliring, visiter la lerre de Banks, que Parry avail apergue dans son hivernage a I'ile Melville, el venir, s'il etait possible, gagner le detroit de Bar- row, afin de reconnailre la communication de I'ocean Pacifique avec I'ocean Atlanti(iue et de constater ce faraeux passage si longtemps cherche au nord de I'Aiuerique. C'esl au milieu des plus grands perils affrontes avec une Constance el une intr^pidile admirables que le capitaine Mac-Clure est parvenu a accomplir ce peril- leux voyage. Parti d'Anglelerre en 1850, Y Investigator^ qu'il com- mandait.se trouvait, au mois d'aout, dans la iner Gla- ciale arctique, vis-a-vis le caj) Barrow : oblig6, par la presence des glaces dans le nord, a prolonger la cole d'Amerique, il ^tait, le 6 septembre, par le Iravers du cap Pany lorsqu'on apercut, a une distance d 'environ 50 milles dans le nord-est, une terre d'une 2,rande Elevation: c'etait Texlriimile sud d'une ile qui regut le nom de Baring et donl la lerre de Banks forme la ( 254 ) parlie septentrionale. Poursuivant sa course au nord- esl, V Investigator penelra dans un detroit siluo enlre I'lle Baring et une terre qui va rejoindre au sud ceiles qui ont 6ld designees par Deasc et Simpson, et par le docleur Rae , sous les noms de Wollaslon et de Vic- toria. Ce detroit devait le conduire jusque dans li^ bassin situe au sud de I'ile Melville, par iequel il aurait pu gapner le detroit de Barrow et la baie de Baffin, parcourant ainsi en sens inverse le passage du nord- ouest. Mais I'entree de ce bassin 6tait entierement in- terceplee par une banquise impenetrable. Apr^s vingt leniatives pour I'aire une troupe dans cette banquise, tentatives dans lesquelles le navire manqua bien des fois d'etre ecrase par les masses 6normes de glaces, il fallut rcnoncer a cetle esperance et cbercber un abri pour passer I'hiver. Ce fut au milieu d'un iunnense champ de glace que V Investigator fut araarr6 pour passer ainsi sans bouger les longs mois d'hiver, et ce ne fut que le 17 juillet suivant qu'il se trouva libre. Qu'on se figure ce que c'est que d'etre ainsi renferme dans un oc6an de glace ou la temperature descend jusqu'a 30 et 40 degres au-dessous de zero I Cepen- dant, quoique le navire fut arrete pendant ce long espace de temps, I'equipage ne resta pas enchain^ dans cette Irisle position. Avant que I'biver eilt suspendii toute excursion, le capitaine Mac-Clure se dirigea en tratneau vers I'exlremite nord de I'lle Baring et, le 21 oclobre, il plantait sa tenle sur le point mfime indiqu^ sur les carles de Parry sous le nom de terre de Banks. Au printemps suivant, d^s que la tempera- ture permit de faire quelques courses sur la glace, c'est-4-dire au commencement d'avril, des d^tache- ( 265 ) inents fiirent envoy^s de divers cot^s pour reconnallre les terres environnantes, et chercher a relier les nou- velles d(!!COiJvertes aux d^couveiies ant^rieures. Lorsque enfin le navire fut degage des glaces, le capitaine Mac-Clure fit encore de nouvelles tentatives pour penetrer dans la banquise qui le separait du bassinde I'lle Melville. Forc6 d'y renoncer, il enlreprit de revenir sur ses pas, de conlourner I'ile Baring par le sud et Touest, et de gagner la lerre de Banks en s'avangant vers le nord le long de la cote occidentale. II parvint, en effel, au milieu des dangers les plus 6minenls, a arriver enfin a la partie septentrionale de rile Baring. Dans quelques excursions que Ton lit dans I'interieur des terres au commencement de septembre, on renconlra de belles vallees encore verdoyantes, de nombreuses traces d'animaux et, chose remarquable, une rangee de collines composes d'amas de bois dans tous les ditats. Arrets encore une I'ois par les glaces fixes, le capi- taine Mac-Clure trouva un refuge pour I'blver dans un havre auquel il donna le nom de Merci, situ^ par 74° N. et 116° 0., a une trentaine de lieues de I'lle Melville. II y passa I'hiver de 1851-52. Au mois d'avril il rdsolut de gagner en iralneau Winter-Harbour oil, trenle-trois ans auparavant, I'exp^dition de Parry avail hiverne : il esp^rait y trouver les bailments qui avaient 616 envoyes par Test; mais sa deception Tut cruelle lorsque, arriv6 a ce point, il n'y trouva que la mention d6pos6e dans un cairn, que le lieutenant Mac-Clintock y 6tait venu au printemps de 1851. II fallut done se conlenler de confier k ce meme monument un rapport conlenant le r6cit des Iravaux de V Investigator, afin ( 256 ) que, si d'aulres ballmcnls venaienl visiter ce point, on eul connaissance tie ce qu'il avail fait el de la position dans laquelle il se trouvalt. C'est dans ce rapport du capitaine iMac-Clure que se trouve cette phrase memorable. « Si Ion n'enlendait plus parler de nous, c'est que » probablement nous aurions 6t6 enlralnes dans les )) glaces du pole au nord ou a I'ouest de I'ile Melville. » Or, dans ces deux hypotli^scs, toute tentative pour » nous envoyer des secours ne ferait qu'accroitie le » mal, car lout vaisseau entre dans les glaces polaires » doit 6lre inevilablemenl broy^. » Ainsi, par un devouement sublime, le brave officier renongait a I'espoir d'etre secouru, pour dviler ci ses compatriotes des dangers qu'il regardait comuie insurmontables. L'ele de 1852, si toulefois on pent donner ce nom a une saison aussi rigoureuse, n'apporla aucun chan- gemenl a la position du batiinenl. M. Mac-Clure ne croit pas que les glaces de la mer Polaire se soient brisees celle ann^e. II fallut done se resoudre k passer encore Ihiver de 1852-53 enferme dans le mfime havre. Get liiver tut extremement rigoureux el le ther- moni^tre descendit, au mois de Janvier, jusqu'a /i2 de- gres au-dessous de zt^ro. La diminution des vivres forgait enfin a penser aux moyens d'envoyer unc parlie de I'cquipage gagner sur la glace les points ou Ton pourrait esp^rer rejoindre soil les baleiniers qui IVequentent le detroil de Lancastre, soil les etablissemonls de la compagnie de la baie d'iludson. Le capilaino Mac-Clure ne devait conserver avec lui qu'une vingiaine d'bommes pour tenter en- ( 257 ) core, s'il olait possible, de dogager le batiment. Tout elait dispose pour le depart, qui elait fixe aa 15 avril 1853, lorsque, le 6, le capitainc Mac-Clure et le lieu- tenant Creswel, se promenant sur la glace, apercurent devant eux un point noir qui seniblait courir vers eux.... Cetait le lieutenant Pirn, du Herald, que le capitaine Kellet, qui avail lrouv6 la note deposee sur I'ile Melville, envoy ait a la recherche de Vlrwestis^ator avec un detachement. 11 est facile de s'imaginer quelle sensation eprouverent nos braves marins en se voyant tout a coup rejoints par des compalriotes au moment ou iis n'avaienl devanl eux que I'expectative d'un voyage plein de dangers et de soufTrances, et n'etant plus soutenus que par un espoir hicn faible. Nous ne chercherons pas a rendre ici Teffel que dut produirc celle heureuse rencontre; ne nous occupant unique- ment que de ce qui interesse !a science geographique, nous dirons seulement que le passage au nord-ouest ^lait trouve, et quoique un navire n'ait i)as ele trans- porte de I'ocean Allanlique a I'ocean Pacifique ou r^ciproquement , il 6lail bien constant que le seul obstacle a ce Irajet ne consistait que dans I'accumu- lation des glaces qu'une circonslance fortuite pent dissiper. Apres eire venu se concerler avec le ca])itaine Kellet sur ce qu'il y avait a faire dans cette conjonclure, le capitaine Mac-Cliu-e retourna a son bord dans la baie de Merci, d'ou il expedia ses nialades ct ses infirmes, qui furent ramenes en Angleterre en octobr 1853. II aurail desire passer encore un hiver dans le meme point pour voir si, en 185Zi, les glaces ne se rompraicnl de maniere a degager son baliment, niais I'etat de IX. MAI. 2. 18 ( 258 ) re(|uipage ne le permit pns. En const^ijuoncp, le 3 juin 1853, Vlnvcstif^alor I'ul aI)iuulonne el I'equipoge \inl rejoindre les navires du ca|)ilaine Kellet, le Resoitt et Vliitrepide, qui ^laient fixes dans Winter-Harbour, sur rile Melville. Mais ces batinienls cux-memes durenl 6lre abandonnt^s en avril 185/i, et Ii>s equij)ages se Irans- porlerenl sur la glace a bnrd du Aorth-Stnr, qui les ramena en Anglolcrre, ou ils arriverent en octobre 185A. Le capilaine Mac-Clure a employ^, tians ce memo- rable voyage, plus de qualre annees, luUant avec una admirable inlrepidile centre des dangers que la pru- dence liumaine |H)uvail a peine conjurer; il a passe qualre bivers dans ces rc^j^ions inbospitalieres; il a decouvertdes lerres enti^rement iuconnues; il a resolu enlin ce fameux probl^me de la jonction de I'Dcean Paciiique et de I'ocean Allanlique. Voire Commission, Messieurs, a pense que la Society de g^ograpliie devail decerner, a M. le capilaine Mac-Clure, sa grandc me- daille, qui a el6 insliluee pour reconipenser les decou- verles les plus imporlantes. Si les beaux travaux du capilaine Mac-Clure ont (ixe au plus haul degre rallenlion de voire Commis- sion, elle n'a pas oubli6 ceux qui ont 6te executes a la meme epoque, dans les regions arctiques, par le capilaine Inglelield , que nous nous rappelons avec bonbeur avoir vu au milieu de nous. Grare a lui, le Smylb's sound , a rexlremil6 de la liaie de Baflin, qu'on avail regards jusqu'a ce jour comme un goH'e ferme, a 616 reconnu comme un delroil qui donne acc6s dans la mer Polaire , le d^lroit de Jobn a ele explore au loin vers I'ouest et parait rejoindre I'exlre- mite nord du canal deWellinglon; une aulre ouverlure, ( 259 ) le Whale sound, situee siir la cole orientale de la bale de Baflin , a aussi ele osaminee et paralt beaucoiip plus profonde qu'on ne le croyail; en sorle que le Greenland, que Ton regardait comnie une masse com- pacte, pourrail bien aussi ne former qu'un groupe d'iles. C'est un nouveau champ qui s'ouvre encore aux decouvertes vers le pole arclique, et si la naviga- tion dans les glaces etait rendue moins dangereuse, on pourrait esperer approcher dans cette direction vers le pole, objel de tant de recherches. Voire Commission, Messieurs, a pense qu'une m6- daille d'argent devait 6tre decernee au capilaine Ingle- field pour ses decouvertes dans les mers arcliques. Sans doute beaucoup d'autres ofiiciers se sont signa- les dans ces recherches par d'imporlants travaux; la geographic doit l)eaucoup de reconnaissance aux capi- taines Ross, Austin, Penny, Kennedy, Kellet, Belcher, Collinson, de Haven et au docteur Rae, qui ont suc- cessivement, et au milieu des plus grands perils, explore ces parages glacis et developpe nos connaissances sur ces regions, mais ne pouvant porter les honneurs que sur un petit nombre, nous avons cru devoir choisir pour objet dcs recompenses de la Societe, en pre- miere ligne, celui qui a r^solu definitivemenl le grand probleme de la communicalion'des deux oceans, et en seconde, celui dont les decouvertes importantes ont ouvert un nouveau champ aux explorations futures. ( 260 ) PRIX poun l'importation en France des ESP^crs LES PLUS UTILES A l' ACniCLLTUnE , A l'iNUIIST lilE OV A L'llUMANlTi. Coiinnission composee de MM Isambeut, Ue la Koquette et JoMAUD, rapporteur. Messieurs, Lc lapport que vous allez entendre n'annonce pas de nouveaux progies de la science geograpliique pro- prenient dilf, mais la Soci6te avail, dejxiis qninze annees, une mission speciale a roniplir: elle elail cliargeo de decerner le prix fondc par un prince ami des sciences. Nous sounnesdonc obliges, pour jiislilier lc prix qu'on decerne aujourd'luii , d'enlrer dans quelques developpemenls que I'lionorablo audiloire voudra bicn entendre avec indulgence. Apres tout, le but final de la geographic n'est pas la connaissance sterile des mmis de villes ou deroyaumcs; il n'est pas uniquement de mesurer Ics distances des lieux ou It ur altitude, de decrire les mers et le cours des fleuves : la science aspire encore a un but eleve qu'on ne pourrait atteindi-* sans elle, celui de meltre en rapport, a I'aide de I'exlensioii des connnissances, toucs les parties de la lerre et toutes les populations; d'^tudier les races diverses ct les productions de loulc espece qui pcuvenl s'echanger au profit de 1 liunKinil6 lout enliere ; tel est aussi le noble but que se j)roposeiit les voyages de decouvertes, c'est-a-dire la geographic mise en action et ses lemons mises en jiratique. ( 261 ) L'an passe, a pareille ^poqiio, nous disions, A pro- pos d'une importation Inuie reconte de la Gliine, due au consid de France a Scliang-hai et NInp,-|-,o, M. de Montigny, qu'il elait a legreller que cette importation ne put etre comprise dans le concours; « I'annee pro- chaine , celte imporlalion ne peut manquer d'etre grandement distinguee par la Societe de geograpliie, » Nous ajoutions: a La Societe zoologique d'acclimatalion doit inraillihlenient accelerer les resullats qu'on desire et donl la France attend de precieuses ressources ali- menlaires. Telle elnilla deslinalion, lei etail le but de la I'f^compense que la Soci^t6 de geograpliie a el6 cliargee de decerner, et qu'elle sera lieureuse d'ad- juger bientot au voyageur 6claire qui aura procure I'imporlalion la plus utile a I'agriculture ou aux arts. » Nous disions enfin, comnie conclusion du rapport de I'annee derniere, qu'une m(^daille elail decernee a M. de Montigny pour I'impdvlalion de plusieurs plantes de la Cliine, sans prejudice pour les nouveaux droits qu'il aura acquis au prix d'Orleans. Cette annee , Messieurs, a (^le marquee |)ar de tels progres, par de si beaux succfes, que \otre Commis- sion n'a ^prouve qu'un seul embarras, celui de choisir cntre les signal^s services qu'a rendus noire consul aSchang-liai elNing-po.et dont chacun lui donne des droits au prix j)ropose depuis quinze ans. Et d'abord, si Ton avail dit, il y a six annees seule- meni, lorsqu'une maladie funeste a envahi la pomme de terre, cet aliment precieux qui nourrissail les popu- lations presqu'a I'egal du froment et a propos duquel on disait : desormais il n'y a plus de famine a craindre en Europe; si Ton avail dit alors, et meme l'an der- ( 262 ) nier, la Chine possede un v^g^tal qui reinplacera la pomine de terre ; Ic consul de France i't» rappotte avec lui; ce vegetal convienl parl'aitemenl i noire climat; il brave I'inleiuperie des saisons; bienlol il sera com- pUlement acclimal6 et Ton pourra le r^pandre par milliers d'indiviilus ; ce fait, Messieurs, el cetle pre- diction auraient trouv6 bien des incredules; on n'aurait point os6 esperor un si grand bienfait de la providence, apr^s les crainles qu'a lait naltre la reduc- tion du produit dela pomme de terre, I'nne des causes sans doute de I'elevalion du prix des grains, et par suite du rencherissement de toules les denrees. Eh bien, Messieurs, ce service nous est rendu, ce bienfait nous est acquis; Vignmne du nord de la Chine, apport6 par M. de Monligny, a reussi dans loutes scries de terrains; ce n'est plus une simple in)porta- tion, c'est une accliniatalion. C'est a notre Jardiii des plantes {doni. le sol et I'exposition ne passenl pas pour etre bien favorables a la vegetation des plantes exotiques) qu'ont ^t^ confies les premiers ij^names et its y ont, d^s la premiere arm^e, produit d'abondanls tubercules ; MM. les administrateurs du Museum d'his- toire nalurelle ont constate la marche heureuse de cette acclimalatiun. M. Decaisne , le professeur spe- cial de culture, qui I'a suivie avec autant de succ^s que de sollicitude, a eu la satisfaction de voir I'igname croilre et se d^velopper avec la mfime facilite que la pommc Je terre; la planle a produit des tubercules qui ont lourni un aliment parlaitement comparable a cetle derniere ; elle a fourni des tron^ons et des bulbes qui I'ont mullipliee sans d6g6n6rescence ni altera- tion. Mais nous allons laisser parler Iui-m6rac le ( 263 ) savant professeiir qui a consacr6 a cello interessanle acclimalalion une notice li-6s d^veloppee, accompa- gnt-e (le cinq a six figdres. Seulement nous devons la resserrer beaucoup dans un exlrait succinct. « Ancuno plantc preconisee depuis quel'jues annees » pour reinplacerla poniine de lerre ne sauiait entrer » en coinparaison avec I'ignaine-patate (1). L'ignaine » est doniestiqu^e depuis un temps immemorial : elle » esl parfailement ruslique pour notre climal; sa » racine est volumineuse, riclie en mali^re nutritive, » d^ja mangeabie crue, d'une cuisson facile soil dans » I'eau suit sous la cendre... C'est un pain lout a fail » au mSme litre que la pomme de terre... Nous avons » la ferme confiance que I'igname de la Cliine viendra, » comme en son temps la pounne de terre, accroitre » bien des fortunes el surtoul alleger bien desmis^res... )) Celte utile importation ne rencontrera pas les ri!;pu- )) gnances qui, pendant plus de deux siecles, ont mis » ol>slacle a I'aduplion de la pomme de lerre. » M. Decaisne ajoule que celle-ci esl plus richemcnt alimentaire et qu'elle est deslineo peut-fetre a rendre. sur quelquos points ile notre lerritoire, de plus grands services que la pomme de lerre elle-mfeme. Eilective- ment, on peul manger ce vegetal comme un fruit, sans le faire cuire, ce qu'on ne peul faire de la pomme de lerre. En oulre, la cliimie y a decouvert un principe azote, un gluten comme celui que le fromenl conlient, ce qui fait penser a M, Fremy, professeur au Museum, (l) II ne faut pns confondie cet ijjnanie, qui appaitieni ,iu nord lie la Chine, avec I'igname des re{»ions tropicales, i\\\\ ne pourrait pas reussir dans notre clitnat. ( 2(i4 ) que cetle racine poiirralt scrvir a faire du pain : rebullilion siifl'il en effot ponr la reduire en line belle pate anal(i£j;iie a celle de la farino de Lie. La saveur de ces lubcrcules, cults a la vapeur ou sous la cendre, dil M. Dccaisne, est cclle des poujines de lerie de la meilleure qualile el la cuisson a lieu deux fois plus vite. Ln dernier avantage de I'igname est de se con- server dune annee a rautre et memo plus longtemps, sans s>ermer, sans craindre la clialeur ni le froid. On a laisse la planle en lerre et elle a subi un froid de — ill dcgres sans s'allercr. Quant a la inullipliialion, elle n'esl pas doutouse depuis quo M. Paillet, pepinici- risle (1), a fail surgir de terre plus de cinquante mille \)\eds d'Igname en une saison : elle se reprodult egalenicnl |)ar Ironcons de racines et par boulures de liges. Telle est en al)reg6 la planle donl M. de Montigny vient d'enricbir la France (2); en Cbine elle s'appelle seya, c'esl la providence des classes populaires, au Japon comme en Chine. Aussilot que notre consul en eut connaissance, il en fit servir tous les jours sur sa table; il s'assura de ses qualiles alinienlaires et, des ISZiS, il en envoya ici des racines (3). Ln mfelro carre pouvanlnourrir vingtpieds d'ignanie, (i) A Paris, 4ii i"'ie d'Austerliiz Saiiit-Marrcau (2) Nous renvoyons a Tecrit de M. Decnisiie pour la description botanique et liistoiique de la jil.iiite. (3) La plante aniva en France en 1849; il la croyait perdue, lorsriuc visilaiit rixposilioii ile la Socie'lc'; d'horticulture, en l854, il aijercut un ilii/.onie (rignanie (|ue M. Paillet y avail poilc; c'icnt du siid cl enlre dans le Nil par qiialre Ijou- ches entre les 7' el 8' parallcles nord. Le Saubat, le Niebolir, lo Keilak surloul qui re^oit sur sa rive droite le Kouan, ou Apabou, sont de grands cours d'cau ; le Gnok el le Miedjok sont navigaljles pour les barques des indigenes au inoins jusqu'u une grande distance de leurs emboucbures. Toules ces rivieres coulantdans un pays peu accident^, couvrent a I'epoque de leurs crues d'immenses espaces, tandis que pendant la saison seclie clles promencnt lentement des eaux moins abondantcs a Iravcrs los mar^cages qu'elles ont cr^^s. Quelques routes commerciales nietlcnl le bassin du Nil Blanc en rapport avec des conlrees plus eloignees: telle est la route signalee par M. Vayssi^re, qui con- duit des boucbcs du Niebolir a Djonkor dans le pays de Rorek, dont la population parait etre musul- inano, et qui depend , selon toute probabilite, du Darfour. Le bassin du Nil Blanc constilue le plus vasle niarcbe d'ivoire ouvert au commerce dans toule I'YVfrique ; aucune region du Soudan idolatre n'est aussi abor- dable aux Europeens que celle-la; ])artout ailleurs, le negociant doit s'approvisionner de seconde inain ou se resoudre a braver d'immenses dangers et d'im- menses fatigues pour faire la Iraite de I'ivoirc dans I'inlerieur; aussi cette traite si lucrative est-elle g6ne- ralement abandonnee aux indigenes. Les Euiopeens jouissent a Kbartoum d'une f^iveur el de i)riv)legcs qu'ils n'obliennent point ailleurs; les ( 293 ) pcuplados riveraines du fleuve Blanc, ou sont deja soumises a I'Egypte, ou ont deja vu flotter son pavil- ion; nalurellement timides, elles respectent les Euro- peens comme les Egyptiens; exemptes de fanalisme, elles ne ressentent conlre eux aucune haine, et si des collisions rogrettables, dont I'une a coute la vie a Vaudey, ont eu lieu, il n'en faul cherclier la cause que dans les faules commises par les negocianls et le deplorable esprit de rivalite qui les anime ; I'inipru- dence des uns, la faiblesse des autres, le d^sordre et la confusion qui en resultent, finironl par les perdre si Ton ne Irouve moyen d'y remedier. C'est en parlic aux agents des puissances euro- pt^ennes en Egypte, en partle au gouvernement de ce pays qu'il appartient de prendre, a cet egard, des mesures convenables. Je crois, quant a moi , que ce qu'on pourrait faire de plus sage serait de conceder le privilege exclusif sur le fleuve Blanc, a une compagnie dans laquelle seraient admis les negociants aclucllement ^tablis a Khartoum el de confier le soin de survoiller les ope- rations et les actos de cetle compagnie a un d^legue europ^en, aulorise a en exclure les negociants contre Icsquels s'4leveraient de justes plaintes. Le vice-roi d Egypte pourrait, de son cote, comme maitre legitime du haut Nil et faisant acle de souve- rain, clever, a rembouchure des principaux afiluents du fleuve Blanc, quelques postes i'orlifies dans chacun desquels il placerait une cinquantaine de soldnts noirs, sous les ordres d'un capilaine^ ces postes pourraient elre relies enlre eux par un service de barques armees n guerre, montees cliacune par une vingiaine d'hom- ( 29/i ) noes charges de surveiller les riverains du fleuve et de prot^ger les barques de la coinpagnie. - Aupr^s et en dedans de I'enceinte extt'-rieure de chaque poste forlifie, la compagnie des ^changes avec les indigenes ^lablirait un coraploir el des luagasins; un employ^, a demeure fixe, charge des ^changes avoc les indigenes, recevrail et emmagasinerail I'ivoire que les barques de Khartoum viendraient chercher chaque ann^e. La caravane du Darfour transporto, chaque ann^e, h Siout de 1 000 a 1 500 quintaux d'ivoire ; lorsque Taccfes du port de Souaken sera I'acilit^ aux navires europ6ens par I'ouverture du canal des deux mers, cet ivoire passera tr^s probabloraont par le Cordofan el Khartoum pour venir s'embarquer a Souaken : les frais de transport seronl bien moindres et cette route sera, pour les p^lerins fouricns qui se rendenl a la Mecquo, bien prc^ferable a cellc pr^cedemmenl suivie. La caravane do Siout se trouve nalurcllement sup- priuiee par Tabolition de la traite des noirs dans les tlats de Mohammed-Said ; celte caravane, en effet, amenail, chaque ann^e, de 1 000 a 1 500 esclaves dont elle trouvait a Siout un prix plus eleve que celui qu'elle eut pu en obtenir dans le Cordofan. La caravane du Darfour suivail le desert jusqu'a Siout; elle eilt pu aboutir, sur le Nil, ^ Dongolah, mais les marcbands I'ouriens trouvaient a vendre avec plus d'avantage, 6 Siout, lours chameaux (^puis^s (ils n'avaicnt besoin pour le retour que d'un nombre moindre de ces animaux); d'ailleurs le sultan du Dar- four, craignant une invasion de I'Egypte, a soin de tenir form^e la roule qui va de ses fronli^ros a Don- ( 295 ) golah; celte route, comme toutes ceiles du desert, est delermineo par la situation des puits; les tgyptiens qui ne connaissent point ces puits, el ne trouveraient peut-etre pas de guides sur lesquels ils pussent compter, n'oseraient point s'y hasarder. Le Darfour a aioins a redoulor une agression qui partirait du Cordofan. J'ai fait connaitre ailleurs (voy. Le desert et leSniidan, liv. V, chap. Ill, routes suivies par le commerce) la route commerciale qui unit Caube , capitale du Dar- four, a Lobeidh, capitale du Cordofan; celte route est parcourue en quinze jours par les caravanes: les transports s'y efTectuenl a raison de 75 a 80 piastres egyptiennes par ralial, ou charge de chameau (cinq quinlaux). Le Iransportdes marchandises, de Lobeidii auCaire, coute 150 piastres par rahal et, avec les arrets neces- saires, exige au moins deux mois. A SAVOIr: piastres par rahal. jours. De Lobeidh a Debbe 8o i5 a i8 De Debbe a Dongolah, par barque. ... 3 a 4 ^ Dt; Dongolah aWadi halfa, par caravane, le transport sur cette partie du Nil pre- sentant (juelque danger 5o »a De Wadi halfa a Asouan, par barque. . . 5 a 6 8 Location de chameaux pour eviter les cataractes 3 - D' Asouan au Caire, par barque lo ou la i5 a 20 Piastres, total. . 146 a i5o 53 i a 61 i Le transport des memes marchandises, de Lobeidh a Souaken, ne coute, au maximum, que 128 piastres par rahal et n'exige que trente a trente-cinq jours au plus. { 296 ) A i^AVOin: PIASTRES PAR RABAL. JOUIIS. De Lobc'idli a Khartoum 5o ;i 60 10 Do Kliaitouni a Berber, par liar(|ue. ... 4 ^ ^ 8 a 10 De Berber a Sounkcn 60 12 Total. . ii4 a 128 3o a .Ha II en resuUc que le n^gociant qui, au lieu de Irans- porlcr sesgomuics auCaire,lestransporlora aSouaken, r^aliscra une Economic notable et pouria , dans la derni^rc partie dc la saison s6che, cpoque do la recidte de la gonimc, faire deux campagncs de gominc au lieu d'une, De Khartoum au Cairo, il y a deux routes; A SAVOIH, LA PnEMlERE : PIASTRES PAR RAIIAL. JOURS. De Khartoum a Debbe 5o a 60 12 De Debbe au Caire 66 a 70 38 ^ a 43 * Cette route, par divers motifs, est peu siiivie. LA SECONDE; piastres PAR RAIIA I.. JOURS. De Kliartoum a Berber 4 i> 8 8 .i 10 De Berljer a Korosko, par paravane. ... 160 a 180 1 5 a 20 Do Korosko a Asonan, par barque. ... 3 a 4 3 Location de chaineau pour eviter les cataractes 3 \ D'.^souan au Caire, par liarque 10 .n 12 i5 a 20 180 a 207 4i i a 53i De Khartoum a Souaken, copcn^lanl, le iranspcrt d'un rahal nc coi'ile que Oil a 68 piastres et le voyage n'exige que 20 a 22 jours. 11 me semble resuller de cc qui precede que des que le canal des deux mers sorn livr6 a la navigation, lout le commerce du Soudan ^gypticn dcvra passer ( 297 ) par Souaken, et que la plus grande parlie de ce com- merce devra passer par !e canal. Je crois avoir demontre egalement que le canal des deux mers ouvrira au commerce europeen des mar- ches importanls dans la mer Rouge et nous rendra maitres de lout le mouvement interieur de cette mer. Ainsl I'Europe verra grandir son commerce et sa puissance, tandis que des contrees et des peuples, trop longlemps oubli«^s, verront tomber la barriere fatale qui los separait de nous. Nous n'avons envisage el bien rapidement encore, que le plus petit accident d'une immense rt^volutlon, que serait-ce si nous en examinions toutes les conse- quences? C'est quand le canal des deux mers s'ouvrira qu'on pourra en toute verile dire a I'Europe : All thine shall be the subject main And every shore its circles thine. Ou encore ai>ec le po'ete portngnis qui, luii des premiers, suii'it les routes de Vlnde^ I'Ocean tout enlier obeira a I'Europe. Ser Ihe ha todo o oceano obediente. Et « les Europeens bienlot maJtres du monde lui » dicleront des lois meilleures. » E por elles em fim de lodo senhores Serad dndas na terra leis mclhores. C" d'Escayrac du Laiture. Le Caire, 28 fevrier 1 855. ( 298 ) NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR LE GENERAL SEMINO, PAR M. DE LA ROQLETTE. LUE A LA SEANCE GENEBALE DU ^2^ ATRa 1855. Messieurs , Trois ans se sonl deja ecoul^s depuis la morl du general Seiiiino, Tun de vos correspondanls strangers, de ce voyageur aventureux aussi distingue par ses talents que par son z6le et son activite, qui a explore, pendant pres d'un quart de siecle, la majeure partic (les provinces de la Perse, tantot en conduisant aiix combats les troupes indig6nes, tantot seul ou accom- pagn6 d'ingenieurs charges de le seconder dans des missions scientifiques ou d'ulilite pubiique. Jc viens aujourd'hui lui rendre devant vous un jusle, quoique lardif hommage. Barth^lemy S^mino, membre correspondanl de la Society de geographic, g^n^ral au service du chah de Perse, naquil en I'an vii (1799), dans la meme ville ou Vanloo, Cassini et Massena ont vu le jour, a Nice, a cetle ^poque chef-lieu du d^partemenl des Alpes mariliraes , et faisant par consequent parlie de la France. Marie-\ irginie Besard, sa mere, 6lait nee a Saint-Tropez ; et Anjbroise Semino, son pere, occu- pait le poste d'agent consulaire de la rt^jiublique ligu- rienne a Nice (1). L'annee qui suivit la mort de son (i) J'ai puisc ces fails dans des notes que le general Semino m'a fait transmetlre plusieurs annees avant sa mort. C'est done par erreur que dans una notice que la Revue orientate a publiee en iSSa ( 299 ) mari, Madame S^mino ^pousa, en secondes noces, Henri Augard, pharmacien en chef de rarmt^ie du roi Murat, et lorsqu'il quilla le service de Naples pour passer en la mSme quality a I'arm^e d'ltalie, Augard ommena avec lui son beau-fils qui n'avait pas encore alteint sa quatorzi^me annee. lVlalgr6 un age aussi peu avanc6, les besoins du service medical 6taient alors tellement pressants que sur la requisition des chefs de ce service, le jeune Semino, qui se trouvait a Udine, fut nomme, en 1813, officier de sanle de troisi^me classe. II exerga ces fonctions pendant un an environ sous les ordres imm^diats de son beau-p^re, fut en- suite attache a I'ambulance de la premiere division, qu'il ne tarda pas a quitter pour s'engager comma volonlaire dans le 84^ regiment d'infanterie de ligne, avec Icquel il combattit a la bataille livree, le 8 fe- vrier 181Z|, pres du Mincio, Apres cetle affaire, Semino eut a remplir une mission delicate que lui confia le gend;ral Quesnel et dont il s'acquitta avec courage et intelligence. Lorsque les cantonnements eurent 6t6 abandonnes et pendant la retraite sur Milan et Turin, Semino fut attache a la 4°" division, aupr^s du com- missaire des guerres Latouche. Licencie a la rentree de I'ai'm^e en France avec le titre de sous-lieutenant, il se retira a Valencelles, departement des Basses- Alpes, lieu de residence de sa m^re. Avant la fin de cetle meme annee 1814, Semino se rendit a G6nes avec I'intenlion d'alleindre I'ile d'Elbe (t. II, p. 474)5 *^' 1"^ nous avons ete cependant heureux de consulter. M. le colonel Colonil)aii a fait naltie Semino aux iles d'Hyeres et qu'il assure que son pere etait vice-consul de France en Chypre. ( 300 ) pom* s'y enroler dans le bataillon qu'on appelail sacr6, mais la police I'ayant fail arreler, il ne j)ut pour- suivre son voyage. Parvenu a s'evadcr, il sc disposait a aller rejoindre sa ni^re, quand il appril que I'eni- pereur Napoleon venall de ponelrer en France. Pre- nant sur le champ son parti, Semino se procure un bateau pecheur el se fait mclirc a terre a Saint-Maxi- min. Arrele de nouveau parce qu'il n'etait porteur d'aucun papier, il ful conduit a Draguignan ou le prefet, Defermon, lui fit un bon accueil et en lui deli- vrant un passeport rachemina sur I'arraee de la Loire. Semino v resta pcu de temps atlache au quarlier general, et lorsque la seconde reslauration fut accom- plio, il rentra dans ses foyers. N'ayant pas voulu prendre du service sous les Bour- bons, Semino passa au milieu de sa famille les cinq annees qui s'dcoulerent de 1815 a 1820, livrd a des eludes serieuses qu'il avail jusqu'alors forc^menl ne- gligees, et dont il comprenait maintenant la neces- site pour I'execution de ses projels futurs. Au prin- temps de cette derni^re annee, il se rendit a Odessa ou il se proposail de fonder une imprimerie lithogra- phique sous les auspices du baron Rainaud et dc M. Sacalo Verani, mais il ne fit pas un long sejour dans cette ville. Lors de I'insurredion des provinces danubiennes, son caractere aventiu'eux le decida a abandonner la perspective de fortune que sembhiit lui oCFrir I'entreprise honorable et lucrative pour la- quelle il avail quitl^ sa patrie , et a pr6ter I'oreille aux propositions qui lui furent failes par les princes Alexandre et Dimilri Ypsilanli. 11 se rendit en conse- quence en Moldavie, assisla a toules les affaires qui ( 301 ) eiircnt lieu clans ce j)a\s jnsqu'au moment ou la d^- faite complete des Hetairisles par les troupes turques, el la fuite dos chefs insurges mirent fin a une tentative mal concue et encore plus mal dlrigi^e. Apres le dernier et funeste combat de Scouteni, Semino dut chercher aussi son salut dans la fuite ; il parvint avec un petit nombre de ses camarades a traverser le Prutli a la nage el a gagner le territolre russe. Retenu deux mois prisonnier, puis rendu a la liberie, il se dirigea sur Odessa. Mais ne voulant plus renlrer dans I'asso- cialion litbographique qui I'avait d'abord conduile dans celte ville, il s'enibai'qua en 1822 el fit, pour le compte de la niaison anglaise Alwood et Marr, une exploration des cotes de I'Abkhazie. Les resultats de celte exploration amenerenl relablissement de deux coniptoirs, I'un en Miugrelie, dont Semino eut la direction provisoire, et le second a Tiflis. L'apret^ du climat de la contree dans laquelle le sort I'avait place forca bient6t Semino a la quitter, et il se rendit a Tiflis dans I'espoir de se gu^rir d'obstruclions du foie et de la rale qui lui causaient d'atroces soufTrances. Ses maux n'ayant pu y etre soulages, il se dotermina a essayerdu climat plus salubre deTauris, ville de Perse, oil, apres un court sejour, il guerit complelemenl. II se trouvait dans celte ville lorsqu'on lui proposa d'entrer au service de la compagnie des Indes orientales, el que, par une ordonnance dal^e du fort William, 28 mars 1823, il fut allache, on qualile d'ingenleur hydrograpbe, au major, depuis general Monleith; Semino resla ^i ce service jusqu'a la fin de 1826. La carle de Perse que le gt^neral Montrith a publiee a ( 302 ) Londres en 1828 doil A Semino le lev6 trigonom^- tiique do la fronlierc entre la Russie et la Perso, loule la partie enire Tauris et rcmhouchure du Rizil Lzen dans la mer Caspicnne, ainsi que le Icv^ du pays situ6 au nord du lac d'Ourmich. La guerre s'^tant engagee enlre la Russie et la Perse, Semino donna, en 1827, sa demission du service de la compagnie des Indes, pour passer a celui du gou- vernement persan qui oiTrait des emotions plus vives a son caractere aventureux avec I'espoir d'un rapide avancement. 11 fit contre les Russes la campagne de cette ann6e sous les ordres du prince Abbas-Mirza, avec lequel il combattit aux batailles d'Yavonboulak et d'Abbas-Abad. A la conclusion de la paix en 1828, Semino fut nomni^ commissaire du gouvernement persan, j;our surveiller et inspecter Teniigralion des Armeniens que les Russes faisaient sortir de Perse; etcommeil comprenait etparlait m6me correctement le pei'san et le russe, il fut adjoint cette meme anntie a la commission chargee de la delimitation des fron- tiferes entre la Perse et la Russie. Cette mission rem- plie a la satisfaction des deux puissances, S(^mino regut, en 1829, des mains d 'Abbas-Mirza, uno me- daille specialement frappee en son lioruieur, et obtint en m6me temps la decoration du Lion el du Soleil de seconde classe, ainsi que cclle de Saint-Wladimir de Russie; nonmi6 en m6me temps aide-de-camp d'Abbas- Mirza avec rang de colonel, il fut ensuite attache a la mission de Kosrev-Mirza, I'un des fils de ce prince, qui dut se rendre a Saint-P^lersbourg a I'occasion de I'assassinat de Grebaiedofl' ot de toute I'ambassade ( 303 ) riisse a T^h^ran. A son retour en 1830, S6mino, qui avail recu avant de quiUer la Russie I'ordre de Sainte- Anne de troisi^me classe, romplit les fonctions de chef d'6tat-major (lans I'armee persane rdiunie conire des khans rebelles et commandee par Ablxas-Mirza. II dirigea les sieges de toutes les places qu'on fut oblig6 d'atlaquer.et c'estalui quele prince en dutla reddilion. L'expedition du sud de la Perse venait a peine d'etre heureusement terrninee qu'Abbas-Mirza mai-cha avec ses troupes contre les revokes duKhoracan. Dans celte seconde campagne executee pendant les anndses 1831 et 1832, S6mino remplit les memes fonctions que dans la campagne prec^dente et fut, en outre, noinme com- mandant en second de toute I'artillerie {naib-toptchi- bac/ii). Les places de Soultan-Meidan , d'Amir-Abad et de Coulchan ne se rendirent qu'aprfes des sieges en r^gle diriges par lui, et pour ainsi dire sous les )eux d'Abbas-Mirza, dont il captiva de plus en plus I'estime et la confiance. Neanmoins, harcel^ bienlot par les intrigues de quelques oflficiers Strangers residant a la cour de Teheran , qu'appuyait I'inimitie personnelle du Kaimacan Mirza-Aboul-Cassum, S6mino crut devoir offrir sa demission qui fut accept^e. Determine d^s lors a renlrer promptement en France, il se rendit aTauris ou il fut forc6 de s'arreter quelques jours pour y attendre le paiement des arrier^s qui lui etaient dus, et qu'on ne s'empressait pas d'ac- quitler. II se trouvait encore dans cette derni^re ville lorsqu'il y recut de Mohammed, fils aine d'Abbas- Mirza, et devenu depuis chah de Perse, une leltre congue dans les termes les plus flatteurs par laquelle ce prince le priait de differer encore son depart. ( 304 ) Cedant aiix graciouses instances d'lin prince aiiquel la niort d'Abbas-Miiza nc tarda pas e'l ouvrir le cliemin au tiono , ct persuade qu'il no tarderait pas a eloigner le mlnistre son implacable enneini, Semino se decida a rester. En 1835 , il repril le poste qu'il avail occupe pr^cidemment , et apr6s s'etrc acquille avec succes de plusicurs iniporlantes missions, il fit avec le chab la campagne du Gourglian. II avail I'espoir de s'emparer de Kbiva et de Bokbara, mais des considcirations poliliques s'opposferent a ce qu'il poursuivlt le siege de ces places. L'annee suivante il penetia dans I'Afgbanislan a la tele de I'armee per- sane, el en sept jours il forga la forleresse de Gourian a se rendre. Deja il pressait vivement la forle place d'Heral, lorsque le ministre d'Angleterre, accouru au camp en toule bate, s'inlerposa entre les puissances bellig^rantos, el obtinl, par son influence aupr^s des ministres de la Perse , la cessation des bostiiites. Ge fut a cetle dipoque que le cbab donna a Semino le commandement de sa garde et le decora du grand cordon du Lion et du Soleil. II accompagna ensuile ce prince dans la visite qu'il fit des provinces inte- rieures de son empire; puis il inspecta loules les places situ6es sur les bords du golfe Persique ; il en fit forti- fier plusieurs et prit part aux negociations entara^es entre les Persans et les Turcs. Tout lui souriait, et sa fortune semblail desormais assuree, lorsque la morl de Mobammed-Cbab vinl cbanger compleleraent sa position a la cour de T6be- ran. II ne tarda pas, en elTet, a s'aperccvoir des pro- gr6s que ses adversaires avaient fails aupr^s du nou- veau souverain. La delimitalion des IVonlieres cnlre ( 305 ) la Turquie et la Perse, confi(^e a une commission com- posee d'ofliciers lures, anglais, russes el persans, elait dirigee en quelque sovte par kii. Oa lui relira cette direction et on Teloigna m6me de loute participalion aux affaires. Sa disgrace dans cette circonslance lui fut d'autant plus sensible qu'elle i'einpecliait de con- tinuer les Iravaux qu'il avail entrepris sur la geogra- phic de la partie de I'Asie ou il residait depuis lanl d'annees. II resta cependant encore quelque temps en Perse, mais plulot pour metlre ordre a ses affaires parliculiferes avant de s'en eloigner d^finilivemenl que dans I'espoir de rentrer enfaveur. II se Irouvait encore, a la fin de 1850, a Teheran ou je pus lui annoncer que, d'apres le desir qu'il m'avait fait t^moigner, la Societe de geographic, sur ma proposition el celle de M. Poulain de Bossay, I'avait nomme son correspon- dant. II nous envoya d'abord de curieux documents et promettail d'en transmettre bientot de nouveaux, rnais sa position devenait chaque jour de plus en plus difficile par suite des Iracasseries qu'on ne cessait de lui susciter. Ses puissants ennemis, non contents de I'avoir fait depouiller de la majeure partie de sa for- tune, acquise par vingt-trois ans d'honorables et utiles services rendus a un pays ou il avail occupe les postes les plus eleves, usaient maintenant des moyens les plus odieux pour I'empfecher d'en franchir les fron- tieres. II y parvint cependant, se rendlt immediatement a Constantinople avec sa famille et se proposail d'alier bientot se reposer de ses Iravaux et de ses fatigues, soil en Italic, soit dans une des lies de I'Archipel, lors- que, le Ih avril 1852, apres une courte maladie, la raort vint le surprendre a Smyrne oii des affaires IX. MAI. 5. 21 ( 306 ) il'int^ret I'avalent appel6. Outre clivers travaux gra- pliiques, des releves, des itineraires, et une carle g^ne- rale do la Perse iracee sur une grande ^chelle et dont nous ne poss^dons malheureusement que des IVag- raenls, documents qui serviront a enrichir Tatlas du voyage de feu Ilommaire de Hell, dont sa veuve public en ce moment la relation, nous avons regu du general S^mino des plans colories, ouvrage d'ingenieurs per- sans, dont une partie a ete publics dans votre Bulletin avec la traduction des l^gendes persanesqui les cou- vraient, que nous devons a la bienveillance du savant membre de I'lnstitut , M. Garcin de Tassy. Semino nous annoncait I'envoi successif d'autres documenis g^ograpliiques, mais a sa mort des discussions s'etant elevees enlre les personnes qui pretendaient a sa succession , les promesses de notre correspondant n'ont pu etre r^alisees. Tout nous faisait et devait nous faire esperer ce|)endant un resultat bien different, car la legation sarde en Turquie, dont j'avais cru devoir provoquer officieusement I'intervention par I'intermediaire de M. le cbevalier Cristoforo Negri et de notre savant collegue, Vattier de Bourville, que nous avons eu le malbeur de perdre il y a a peine un an, a montr^ dans celle circonstance la plus extreme bien- veillance et un zele aussi actif que desinteresse. Des demarches sont continuees dans I'inl^ret de la science, el nous ne croyons pas qu'il faille encore d^ses|)erer d'obtcnir un jour le complement des documents geo- grapbiques qui nous ont 616 promis. Le general Se- mino elait dou6, suivant le l6moignage du colonel Colombari qui a servi avec lui en Perse, du caraclere le plus loyal, d'un grand courage el dune patience k ( 307 ) toute epreuve. II aimait passionn^inent I'etude et de- vait a ses seuls efforts et a sa perseverance les connais- sances militaires qu'il avail acquises. Mais ses conseils, souvent excellents, etaient rarement suivis par les Orientaux, par les tninistres persans du moins, parce que son extreme simplicity ne leur en iraposait pas suffisamment, que ces derniers Etaient jaloux d'ailleurs do rinfluence exercee par un etranger sur le prince Abbas-Mirza et sur son fds ain6 le chah Mohammed, et cnfin, nous devons le dire, parce qu'il ne possedait pas toujours le don de la persuasion, et qu'il manquait souvent d'a-propos dans ses demarches. Semino semble. avoir eu le don des langues, puis- qu'il avail appris de lui-merae le grec, le russe, I'ita- lien el I'anglais, qu'il parlait presque aussi bien que le francais, et qu'il possedait aussi le turc et le persan. La connaissance de ces divers idiomes, tres appreciee en Perse, le mit a meme de se rendre utile et n^ces- saire en plusieurs circonstances importantes. Aussi ajoutons-nous quelque foi aux assertions de leltres ecrites, en 1852, de Saint-Petersbourg, qui lui attri- buent la traduction du frangais en persan de VHistoire de Russie sous Pierre le Grand, de Voltaire, et du trace de plusieurs cartes des campagnes de Pierre I" et de son rival Charles XII, qui accompagnent cette traduc- tion, ainsi que de celles qui sont jointes a un Jbrege de Vhistoire d^Jlexandre le Grand, 6crit en persan par Mahomet-Ben-Hussein (1). (i) Ces deux ouvrages, imprimes Ji Teheran en i85o ou i85i, ont ete, a ce qu'il parait, offerts en don par Goughia-Khan, premier drogman de la legation de Perse a Saint-Petersbourg, a la Biblio- theque imperiale de cette capitate, qui les a places provisoirement { 308 ) Seniino avail opous6 en ISZiii , suivant le colonel Colombari, line Georgienne, veii\e du general polo- nais Borowski, dont il a laisse un fils. NOTK sun LA POSITION Di; TI.N-B0KT0UE niSCLTANT DU DBRNIER VOYAGK DU DOCTEUR BARTH , PAH M. d'aVEZAC. (LVE a la SOCIETE DE CEOGRAPHIE le 15 AVRII. 185l>.) Lorsque fut annoncee I'arriv^e du docteur Barth a cette Ten-Bokloue dont la position avait el6 si diverse- ment estimee par les geographes, la solution de toules les incertitudes a cet egard paraissait devoir resuller des elements nouveaux dont ce magnifique voyage allait enricliir la science; et quand les journaux pu- bliorent une delermination dont les chifTres (itaient 18" 3' 48" de latitude nord, et li' 5' dc longitude a I'ouest de Paris, persuade que j'^lais qu'une position ainsi fixee a la secotule pres pour la latitude, etait n^ces- sairenaent le r^sultat d'observations astronomiques tr^s precises, je reconnus humbleincnt , uioi qui m'^tais autrefois beaucoup occup^ a recliercher une position approximative de la fameuse ville alricaine, dans la galerie des livres rares. lis doivcnt faire partie de la section des ouvraf;es ccrits sur la Russie par des etrang-ers. Le donateur les altribue a Mourra Seminou, c'est-a-dire Monsieur Seniinou , ingtMiicur gcograplie Finncais, rcsidant a Teheran. ( 309 ) que j'elais denieure, dans luon estiiue si laborieuse- nient conclue, bien eloigiie de la position v(!'ritable obtenue par le couraj^eux et habile voyageiir. Cepen- dant, des calctds ilineraires si niullipli^s, et fails avec tant de soin, m'avaient indique si imperieusenient lo lesullal auqiicl je m'etais arrele, qu'il s'eleva dans mon esprit quelque doule sur I'exaclitude typogra- phique des cliiffres imprimes dans les journaux, ct que je suspendis la capitulation absolue de mes pre- cedentes convictions, jusqu'a plus ample informej et je donnai a un zele conlrore, qui n'epargne ni soin ni depense pour tcnir a jour de toutes les decouvertes un atlas a la preparation duquel il consacre ses plus chers loisirs, le conseil d'attondre des lumieres plus certaines avant de faire corriger sur ses cuivres ma position deTen-Boktoue, qu'il avail bien voulu adopter. La construction graphique des lignes itineraires venant de I'ouest, s'appuyant sur des latitudes obser- v6es jusqu'a Sami, et sur quelques longitudes egale- ment observees jusqu'a I'endroit ou Mungo-Pai'k tra- versa le Ba-Oulima (1), m'avaient conduit, il y a quelque vingt ans et plus (2), par unc serie de points successivement ecbelonnes d'ouest en est, a asseoir la position de G^ny vers 13° 32' N., et 6" 52' 0. de Paris, et a conclure Ten-Boktoue par environ 16° N. et 5° 36' 0. de Paris (3). Ces deux points sont li^s, pour (i) Exanien et rectification des positions asfronomiquement deter- minees en Afiique par Mungo-I'ark ; dans le Bulletin de la Society de geographie de fevrier i834. (2) Examen des « Remarques et recherches ge'ograpliiques sur le Voyn{»e de Caillie, » lu a la Societe asiatiqiie le 3 oclobre l83i. (3) Apercu des parties explorees du Niger, et de celles qui restent ( 310) moi, pur un maximum de distance tie 163 milles g^o- graphiques en ligne droile, resultant de mon ap- preciation raisonnde de la route effective de Cailli6, controlee par revaluation moyenne des dix a douze journees de marche (1) complies par les indigenes entre les deux vllles. La diff(!!rence entre ma position de Ten-Boktoue el celle qui est annonc^e coinme resultant du voyage de Barlh, n'est pas nioindre de 150 milles ; il faudrait done, pour ramener ma construclion aux conditions de la position nouvelle , independamment de la mise a I'ecart de tous les autres elements de determination employes dans mes calculs, opler entre les deux termes de celte rigoureuse alternative: ou considerer comme non avenue lamesure que j'avais adoptee abonescient de la distance de G6ny a Ten-Boktoue, ce qui me semble bien difficile ; ou laisser entralner par le d6- placement de Tcn-Bokfoue tout le r^seau des positions liees a celle de G^ny, ce qui me parait |)lus deraison- nable encore. Cependunt, comme il n'y a rien de si brutal qu'unfait, el que c'est folic que de ne s'y point soumeltre quand il est avere, j'altendais de nouvelles lumi^res sur les determinations de Barth, afin de me donner amoi-menie, sinon des motifs de douter encore a explorer; dans le Bulletin de la Soci^.t^ de geographic d'aout 1841, pag. 80, 81. (1) Renseijjnements donues, en 1788, a Veiiluie, par Abd-el- Rahliman et Ben-'Aly; dans le Bulletin de la Socield de geographic de septembre et oclobre 1849, p- 177. — Renseigneinents fouruis eii 1804 a M. Cabill, a Rabat, par Hag{jy Mohhainmeil-el-Aranaiiy. — Infornialions recueillies en 1796, a Silla, par Mungo-Park; dans son Vojage, chap. xvi. ( 311 ) du resultat annouce, dii moins une solution quelcon- que de I 'alternative qu'il impliquail a I'^gard du lien qui le rallache a la position de Geny. C'est au milieu de ces incertitudes encore suhsis- tantes dans men esprit, que j'ai eu I'occasion de jeter les yeux sur la petite carle de la route de Barth entre S(!)kolo el Ten-Boktoue, si nettement dessinee par notre habile confrere le docleur P6lerniann, et ins6ree dans le premier cahier des Mittheilungeii nouvellenient pu- bliees par Justus Perthes, de Gotha ; c'est precis6menl la route dont Mohhammed-el-Masany avail, en Jan- vier 1827, donne I'itin^raire a Clapperlon, avec un lrac6 de sa fagon (1). J'ai pu relever, dans la notice dont la carte de M. Petermann est accompagnee, cetle remarque, trfes imporlante dans la question actuelle : « Autant qu'il est a notre connaissance, toutes les po- » sitions donn^es par Barlh reposenl simplement sur )) des calculs d'eslime, et point sur des observations )) astronomiques. » Celte remarque me met fori a I'aise dans 1 'appre- ciation a faire, quant a present, de la construction graphique de la route de Barth. Telle que nous la donne la carte de Petermann, elle se resout en une distance tolale d'environ btJOmilles geographiques en ligne droile entre Sokoto et Ten-Bokloue, et cette me sure est prdcis6ment celle qui r^sulte de ma position de Ten-Boktoue a I'^gard de la position de Sokolo admise sur les carles meraes de Petermann. Je n'ai (i) Voir la piece n° i, dans I'appendice du second Voyage de Clanperton. — Voir aussi, dans le Journal de la Socidt^ giographique de Londr^i les itineraires recueillis eii i85i par le docteur Barth, tome XXI, p. 2l5 a 218. ( 312 ) done point a elever de doule siir la justesse de rostime du docleur Borlli dans reviiloalion de ses dislnnces, ni inerae de ses rel^vcnienls au compas de route ; mais ne me scra-l-11 pas perinis de sujiposer qu'en faisanl son point il n'aiira pas lenu conijUe de la variation magneliquc, puisqu'il suflit d'une correction de de- clinaison pour que sa lignc de route vienne s'enclias- ser exactement dans I'espace que lui avait reserve ma construction ? ( M3 ) iVonvcllcs et conisiiunieaiioiis. EXTRAIT d'uNE L-ETTRE DE M. LE COMTE d'eSCAYRAC DE LAUTURE A M. JOMARD. Le Gaire, aS avril i855. Monsieur, J'ai eu riionneur de vous adresser dernierement un travail relatif a la canalisation de I'isthme de Suez. J'aurai encore I'honneur de vous envoyer procliaine- nient et successivement quelques vocabulaires des langues nubiennes, bjcliariennes, fouri, wadayi, etc., et du dialecte des Ghadjar ou boh^miens du Caire, Jangue presque perdue, etqui ne me semble pas d'ori- gine sanscrite, ayant une forme trfes semitique et pas de mots sanscrits. Les vocabulaires seront prdc^des d'une introduction expliquant les precedes employes a les recueillir et a transcrire les mots ; ainsi que I'expose d'un systeme particulier de transcription applicable a toutes les langues. Chaque vocabulaire coraprendra en moyenne 1 000 mots dont 200 verbes, 80 adjectifs, 80 proposi- tions ou adverbes, etc. Cbaque vocabulaire sera pre- cede de I'enumeration des consonnes et voyelles employees par la langue reproduile. J'exprimerai la quantite, I'accent s'il y a lieu, la tonalite nieme par des signcs convenables. Les vocabulaires seront suivis cliacun de conjugai- sons, ddclinaisons, etc. Je recborcherai les formes verbalcs, etc. Je donnerai une petite syntaxe. ( 3ia ) Enfin je donuerai des dialogues, des r^cils ou des clumsons nationalos. Chaque travail s6par6 emploiera, si Ic \ocabulaire est en .'oubK; colonne, 30 pages; s'il est en colonne simple, !ili pages. Je placerai en regard des mots quelques rapprochements et quelques observations. /'. S. Pas de nouvelles g^ographiques pour le mo- ment, si ce n'esl la carte de I'isthnie et du canal dressee par M. Linant, et qui sera bienlot prete. NOUVELLES DE L AFRIQUE CENTRALE. RENCONTRE DU D' BARTH KT DU D' VOGEL. (Nouvelles communique'es par M. Jomard d'apres M. Petermann.) Du 2^ avril 1855. — Le docteur Vogel est parti de Kouka a la fin de novembre dans la tlirection de Zin- der; il avail 6cril de Kano le 24 octobre. De son cote, sans le savoir, le docteur Barth etait parli de Rano, se (lirigeanl a Test, pr^cis^ment par le raenie chemin. Le 1" decembre 1854, ils se sont rencontres a Bundi, On peut juger de la sensation qu'eprouva le docteur Vogel, connaissanl la nouvelle de la mort de son compygnon, nouvelle qui lui avait et6 confirmee a plusieurs reprises. Bundi est a 30 milles allemands au nord-est de Kano, et a 50 milles a I'ouest de Kouka. Cette nouvelle, 6crile au crayon sur un feuillet do papier, a dte sur-le-champ transmise par uu expr^s au colonel Herman, a Tripoli. (315 ) Pendant plus de deux ans, le docleur Barth n'avait jamais eu le moindre commerce avec des Europdens. II revient en Europe par Mourzouk et Tripoli. Le docteur Vogel persiste a continuer son voyage; il se porte dans le sud plein de sante , de force et d'^nergie. 28 a^'r^l 1855. — M. P^tei'mann a re?u une lettre directe du docteur Barth. On y lit que Tombouctou est appelee par les habitants la Reine du desert. Le docteur, a partir de cette ville , a suivi la rive droite du Kouara; il s'est porte au sud, puis a Sakkatou par une ligne courbe. Son sejour a Tombouctou a ete d'uii an, accompagne de soucis et d'angoisses; il a suivi le fleuve jusqu'au parallele de Sakkatou; sur le fleuve il a vu d'innombrables navires, servant au grand commerce des Touariks ; ce commerce se dirige vers I'ouest, i'est et le nord, rarement vers le sud et vers la Guinee. Les habitants apprirent du docteur Barth, avec une admiration sans bornes, quel etait le com- mencement et la fm du grand fleuve. II a et6 bien re^u partout, et on I'asoUicite vivement de rester dans le pays, ou bien d'y revenir par cetle voie. Le docleur apporte avec lui les cartes qu'il a dressees. II avait appris I'heureuse issue de I'expedilion de la Tchadda. C'est avec chagrin et une sorte d'indignalion qu'il a appris qu'on avait r^pandu le bruit de sa mort. ( 316 ) POPULATION CIIINOISE DE I.A CALIFORNIE. On esliinc a 50 000 lo chifTre ties Gliinois acluclln- meiit fix^s en Californie. lis occupent a San Francisco un quaiiier parliculier et sonl au nombre ile 7 000. Tons les jours ties navires en anit-'nent par cenlaines. La plupart sc livrcnt au commerce et ouvrent de peliles boutiques. En general ils apparliennent a la classe la plus grossiere et la plus miserable du Celeste Empire, el se dislinguent par leur malpropretd, leurs vices, leur passion pour le jeu el leur insubordination. Non-sculement ils sont en hoslilite habituelle avec les emigres des aulres races, mais ils sont frequem- ment divises entre eux, el ces divisions de partis ou d'inlerets donnent lieu a de funesles collisions. Ils se livrent de plus avec fureur a I'usage de I'opium et des liqueurs fortes, en sorte qu'en prt"'sence de tels germes de destruction et du peu de tendance qu'ils ont a se meler avec les autres colons, on se demande s'ils fon- deronl en Californie une population durable. DfePART DE M. A. DE GOBINEAU POUR LA PERSE. M. Arthur de Gobineau, premier secretaire de I'am- bassade extraordinaire que le gouvernement frangais vient d'envoyer en Perse, et qui s'est fait connaitre par des tra\aux d'ethnologie fort importanls, et notam- ment par un Essai sur rinegalite des races huniaines, se propose de profiler de son sejour dans ce pays, pour poursuivre ses recherches sur la distribution des langues et des races. Prc^pard par de fortes 6ludes comiDencees en Allemagne, il est a m6mc de rcndre ( 317 ) dc grands services ;i la science. La Perse est aujour- d'hui le pays le plus inleressant a ^tudier sous le rap- port des races, puisquo c'est en quelquc sorte le ber- ceau dcs nations indo-europeennes, ou tout au nioins le premier siege de leur developpnnient. Les progr^a que la connaissance du zend a faits, grace aux Iravaux deMM. Grotefend, Lassen, E. Burnouf, Spiegel, Appert, les notions plus exactes dont on est aujourd'liui en possession sur les origines de la religion perse el sur les populations aryas, sont aulant d'^lements qui promettenl aux efforts de M. de Gobineau d'heureux succ^s. ( 318 ) PROGRAMME DFS PRIX PROPOSES PAR L\ SOCIETE DE GEOGRAPHIE EN 1855. Prix annuel pour la decoui'erte In plus importante en geographie. La Soci^td offre sa grande m^daille d'or au voyageur qui aura fait, en geographic, pendant le rours de I'an- n6e 1853, la d^couverte jugee la plus importante parnii celles dent la Soci6t6 aura eu connaissance ; il rece- vra, en outre, le titre de correspondant perp^tuel, s'il est elranger, ou celui de membre, s'il est Francais, et il jouira de tous les avantages qui sent attaches a ces titres. A d^faut de d^couvertes proprement dites, des nae- dailles d'argent ou de bronze seront d^cern^cs aux voyageurs qui auront adress6 pendant le meme temps a la Society los notions ou les communications les plus neuves et les plus utiles au progr^s de la science. lis seront portcs de droit, s'ils sont strangers, sur la liste des candidals pour les places de correspondant. II. Prix pour les decouvertes en Afrique. Ce prix, fonde par la Societe de geographie, el auquel le Ministre de I'inslructionpubliques'est associ^, ainsi ( 319 ) que le Minislre du commerce, de ragriculliire ot des travaux publics, consiste en une medaille de la valeur de 4 500 francs, susceptible d'accroissement par la souscriplion qui demeure ouverte au local de la Soci6t6. II sera adjuge au voyageur qui se sera rendu de la colonic du S(^negal en Alg^rie , ou de I'Alg^rie k la colonie du S^n^gal, en passant par Tombouctou, el qui, en mfiuie temps, aura rapporte des itineraires, et recueilli des observations neuves sur les caravanes qui traversent cette partie du Sahara. Ill a VI, Prix /bndes par M. Anloine d'Akbadik (1). III. Une medaille de la valeur de 530 francs : Pour un voyage sur le Nil Blanc ou sur ses rives, en amont du parallele de k° 10' de latitude nord. On devra doiinerla relation du voyage et determiner, par des observations astronomique.s, I'titendue de la ligne parcourue. (i) Voir le Bulletin de decembre i854, page 33o, pour le dere- ioppetaent des sujets de prix, n°' III a VI. ( 320 ) IV, V, VI. Tiois mWaillos de la valeur do 100 francs cliaciinc : 1" Pour la mesure des debits comparatifs ciii flcuve Blanc ft du fleuve Bleu a Khartoum. 2* Pour la niesurc dcs debits comparatifs du Saubat et du Kcilak pres do Icurs embouchures. 3° Pour la mesure du debit du fleuve ordinairemenl suivi en amont du lac Nu, en le comparant au debit de I'aflluent qui lui est a peu prfes parallele du cote de Pesl. La condition pour chacun de ces trois derniers prix est de fournir tous les details de Toperation, afin qu'on puisse se rendre coruptc du degre de confiance qu'elle m^rite. VII. Ai'i^e/Iem en ts ha rometriques . Mddailles d'or de la valeur de JOG francs chacuue : Deux medailles d'encouragement sont oITertes aux auteurs des nivellements barometriques les plus eten- dus el les plus exacts fails sur les lignes de partage des eaux des grands bassins de la France. Les raenioires et profils, accompagnes des cotes et des iltimenls de calculs, devronl 6tre d^pos^s au bu- reau de la Commission centrale, au plus tard, le 31 d6- cembre J855. Les fonds de ces deux medailles ont ct6 fails par ftl. Perrot, niembre de la Society. ( 321 ) Actes de la Soci^t^. EXTRAITS DES PROCliS -VERBA UX DES SEAINCES. Seance du 13 avril 1855. Le proces-verbal de la derniere seance est lu el adople. M. le professeur Anger, secretaire de la Societe orientale de Leipzig, reinercie la Societe de renvoi de son Bulletin et lui adresse la suite des publications de la Societe orientale. M. de Angelis, correspondant do la Socit^t^ a Mon- tevideo, lui ecrit pour lui ollrir une Notice sur la navi- gation de I'Amazone, qu'il vienl de publier en reponse a un M^moire de M. le lieutenant F. Maury, officier de la marine nationale des htals-Unis. — Renvoi a M. Isambert pour un compte rendu. Le mSme correspondant rappelle a la Soci^t^ I'envoi qu'il lui a fait prec^demment d'un Memoire sur le detroit de Magellan ; cet ouvrage n'est pas parvenu a la Societe. M. le marquis Godefroy de Menilglaise ecrit a la Societe pour lui faire boininage de sa cbronique de Guines et d'Ardres, qui s'arrete a I'an 1203 et jette une vive lumiere sur les mcEurs et les institutions du xn" siecle. — Renvoi a M. Poulain de Bossay pour un compte rendu. M. Vattemare adresse le 4' volume du Docuinentary history of New -} ork , et il prie la Societe de lui re- IX. MAI. 6. 22 ( 322 ) metlre en ecliange de ce don la suite do son Bulletin pour la Bil)liollic^(|ue do I'Elat de New-York. M. -lomard communique une leltre de M. le com- mandant Faidlierbe, gouverneur du Senegal, annoti- cant son second niemoire sur la langue sarakliole, forniantla suite de son premier Miimoire sur la langue s6r^re, communique a la Soci^te dans uuc de ses pr^c^dentes seances, et insert par extrait dans son Bulletin. A I'DCcasion de cet envoi , M. Jomard propose de convoquer, aussitot apr^s I'Asserablee j^^nerale,la section de publication, afin de fairo un rapport sur I'impression des sepli^me ct huili^me volumes des Memoires. Les deux dictionnuires et grammaires s^r^re et sarakliole de M. Faidherbe , les vo\ ages de Benjamin de Tudele , le voyage portugais au Congo , d'apr^s un manuscrit de la Bibliotbeque imp^riale, enfin le texte de Marco-Polo, signals par M. Paulin Paris, peuvent servir a completer le septi^me volume et a former le huilieme. Cette proposition est agr^ee. M. le secretaire lit la lisle des ouvrages offerts h la Society. M. de la Roquette offre , de la part de la Soci^te meteorologique de France , la collection de son Annuaire, et deraande que la Societe lui adresse en ecbangc la k' s6rie de son Bulletin. Celte proposition est adoptee. Sont pr^sent^s comme candidats pour I'aire parlie de la Society : M. Rlialil Bey, commissaire de S. A. le vice-roi d'hgypte pr^s de I'exposilion universelle, par MM. Jomard et Guigniaut, et M. Erhard Schieble, ( 323 ) graveiir-geographe, par MAI. de la Roquette ct V.-A. Malte-Brun. M. d'Avezac presenle qiielques ol)servatioris sur I'esquisse de la route du do(;teur Earth entre Sokoto et Ten-Boktoue , qui reposant uniquement sur des calculs d'eslime, ne peut 6lre consid^ree, dans son lrac6 actuel, com me offrant une determination defini- tive de la position de Ten-Bokloue. M. Vivien de Saint-Martin commence la lecture d'un expose historique de I'exploration de I'Afrique centrale par MM. J. Richardson, Barlh, Ovenveg et Vogel, et des r^sultats de celte exploration. M. Garnier lit la relation d'une excursion dans I'Araucanie , province meridionale du Chili, fails en octobre 185Zi, par M. Delaporte, direcleur de I'ecole nationale d'agriculture, a Santiago. yissemblee generale du 27 avril 1855, sous LA PRESIDBNGE DE M. LEFEBVRE - DURUFL^ , Senateur. Le proces-verbal de la derniere seance est lu et adopte. MM. les directeurs des Depots de la guerre et de la marine adressent a la Soci^te la suite des publications faites dans ces deux etablissements. M. le president de la Society zoologique d'acclima- taiion remercie la Society de la recompense qu'elle vient d'accorder a M. de Montigny pour le zfeie pers6- v^rant avec lequel il a dole la France de tant de nou- ( 32A ) velles richesses ; 11 oflfre en mfime lemps a la Sociole iin exemplaire de la gravure du beau dessin des Yaks fait ]iar lM"° Uosa Bonlieur. M. le baron do Hammei'-Purgslali adresse a la Socicle trois dc ses nouveaux Merits, extraits des Meinoires de rAcadetnie imperiale de Vienne. Le premier est unc Dissertation sur le charaeau, el les deux autres sont relatil's a la g(^ograpliie arabe de I'Espagne. L'auteur signalela difl'^rence qu'il aremarquoe enlre Ics articles al et a des Espagnols et des Portugais, el celte decou- verte lui paralt devoir servir de lecon aux orienlalistes, qui ignorenl la difference essenliollc oxi.stant entre les lettres solaires el les Ictlres lunaires. M. Imbert des Moltelettes fait lionimage a la Societe d'un extrait de son grand atlas d'liistoire moderne, presentant I'Europe a des 6poques successives, ainsi que les limites de ses diffcrenls Etats, depuis la paix de Wcstphalie, base des traites, jusqu'a nos jours. M. I'abbe Dinom6 offre a la Societe un opuscule qu'il vient de publier sur les informations obleuues depuis la fin du xviii" si^cle, au sujel de I'Afrique septenlrionale, comparces avec les d^couvertes faites jusqu'a ce jour dans la meme region. M. le secretaire communique la lisle des ouvrages deposes sur le bureau. Des echanlillons d'igname de la Chine, du poil de I'yak et des cocons du ver a soic du cbene, importds par M. de Montigny, ont 61^ ^galement deposes sur le bureau par les soins de la Societe zoologique d'accli- matation. M. le president proclame les noms des membres admis dans la Societe depuis la dorniere Assembl^e ( 325 ) generale, ot il presente avec M. Jomnrd, comme can- didals, M. I'amiial Romain-Desfosses et M. le comte de Grossolles-Flamarens, senateurs. M. Lefebvre-Durufle, qui preside rAssomblee en I'absence de M. le ministre de I'inslruction publique, trace dans son discours un tableau des dernieres d^- couvertes geograpiiiques, et fait entrevoir les progr^s qui resulteront pour la geographie de la guerre d'Orient, des nouvelles communications avec la Cbine, des Iravaux des arch^ologues dans I'Asie Mineure, de la recherche de I'or sur le continent auslralien, du devouement des voyageurs dans I'AlVique centrale, des lenlalives des explorateurs des solitudes de I'Amf?;- rique m^ridionale dans un but de commerce et de civilisation, et enfin de la circulation de la pens^e humaine autour du monde au moyen de la telegra- phic dlectrique. M. le president termine son discours en exprimant le d^sir de voir la geographie se popu- lariser en France, et il recommande au patronage 6claire de la Society les ouvrages qui tendraient a rendre attrayante pour tous I'^lude de cette science (p. 2/11). M. Jomard , au nom d'une Commission speciale , fait un rapport sur le concours au Prix d'Orl^ans pour I'imporlation la plus ulile a I'agriculture, a I'in- dustrie ou a I'humanit^. Ce prix est decerne a M. de Monligny, consul de France a Schang-hai et Ning-po, pour son zfele pers^verant a dotor la France de I'yak, des vers a solo du chfine, de I'igname-patate et de plu- sieurs autres plantes precieuses de la Chine (p. 260). M. Daussy, au nom d'une seconde Commission, fait nn rapport sur le concours au Prix annuel pour la ( 326 ) (Jecouverte la plus importante en geographic D'apres les conclusions de ce rapport, hi Societe decerne sa grande m^dailic d'or a M. lecapilaine Mac-Clure pour sa decouverle du passagi; nord-ouesl, et une grande m^daille d'argent a M. le capitaine Inglelield pour ses d^couvertes dans les regions arcticjues (p. 250). M.Jomard lit un Memoirc de M. lecomle d'Escayrac de Lauture sur le canal de Suez, et sur I'influence que son ouverture doit exercer sur le commerce et la civilisation (p. 274), M. de la Roquolte lit une Notice n^crologique sur M. le general Semino, ancien correspondant de la Society en Perse , auquel la geograpliie doit d'impor- tants travaux sur cette contree (p. 298). M. Jomard lit le Programme des prix propos(^s en 1855 (1), et 11 pr6sente la 2° s^rie des Instructions r6- dig6es par la Societe pour les voyageurs. Le temps n'a pas pormis de lire la relation d'une excursion dans I'Araucanie par M. Delaporte. L'Assembl^e, conformement a ses staluts, proc^de a r^lection des membres du bureau de la Soci^t^ et au renouvellement de la Commission centrale. Sont 6lus : Pour le bureau : President M. LEFEBVRR-Diii\UFi,fe, s6natenr. ,. , , ( M. le general Aupick, s^nateur. Vice-presidents, i ., ,, ,. „ I M. I'aulin lALABOT. ( M. le general Auvray. Scrutateurs. • • i ., t, ^ ,, ( M. Vivien de Jsaint -Martin. Secretaire M. Cortambert. ;i) Voir ce Programme, p. 3i8. ( 327 ) Pour la Commission centrale : MM. A. d'Abbadie, Albert -Montetnont , gi^nd'ral Aupick, general Aiivray, d'Avezac , AIon. Bonneau, Constant Prevost, Cortanibert, Daussy, AU'red Deiner- say, Giistave d'Eichthal, cointe d'Escayrac, de Fro- berville.Garnier.Guigniaut, Isambert, Jacobs, Joinard, Gabriel Lafond, de la Roquette , Lel'ebvx^e-Durufle , Lourmand, V.-A. Malte-Brun, Mauroy, Alfred Maury, Morel-Fatio, Morin , Noel des Vergers, Poulain de Bossay, Renard, V" de Santarem, Am. S^dillot, Paulin Talabot, Tr^maux, Vivien de Saint-Martin et Meignen, notaire Iresorier. La seance est levee a onze heures. Seance du h mai 1855. Le procfes-verbal de la derniere seance est lu et adopte. M. le ministre de Tinstruclion publique transmet une letlre do M. le ministre de la marine et des colo- nies, relative au sujet de prix propose par la Society pour un voyage d'exploration dans I'interieur de TAtVique. M. le general Aupick, nomm^ vice-president, et M. Gortambert, nomme secretaire de la Soci^te a la derniere Assemblee generale, remercient la Commis- sion centrale de ce temoignage d'estime et promettent de concourir a ses utiles travaux. M"' Burton 6crit a M. le president pour lui adresser delapartdeson cousin, M. I o lieu tenant Richard Burton, voyageur en Alrique. un Meinoire sur la route do ( 328 ) Zeyla a Harar, qn'il a parcoiirue dans sos tlerniiii'os excursions. — Renvoi au Dnlletin: M. Porlcs, iueiiil)ie de I'inslruclion publiqno, fait liommago a la Soci^te d'un pelil livre a\ ant pour tilre : Enmiieralioii poetiqne des departsinents francais. L'au- teiir s'osliaie heureux tl'filre entre d'avance en partie dans la pen see manileslee par iVJ. Lefebvre-Durufle, dans son discours d'ouverlure cle I'Assembiee g^nerale (ie la Societc du 27 avril, sur I'utililc'' de propager le goul des eludes g(^ographi(jues en France. M. Alex. Bonneau ^crit a la Soci(5le pour lui offrir, de la pari des edileurs, le premier vohime du grand Dictionnaire de geographie universelle ancienne et moderne public- par M. Bescherelle, el en son nom, un num^ro dc la Reuue conleinporaine renfermanl ses eludes sur la grande queslion de la canalisation de Tistlime de Suez. M. le secretaire communique la lisle des ouvrages deposes sur le bureau. iM. I'amiral RoMAiN-DESFOssis el M. le comte de GROssoLLiis-Fi,AiUAKEKs, scnalcurs, presenl^s u la der- ni^re seance, sont admis dans la Sociele. M. le baron de Fourraent, senateur, et M. Nou- gar^de de Fayet, sont proposes comme candidals par MM. Lefebvre-Durufle el Jomard. M. Isanibert rend comple de I'ouvrage que M. de Angelis vient d'adresser a la Soci^te sur la navigation de I'Amazone. D'apr^s les observations qui lui sont faites par quclques membres , M. Isambert consent a modifier la redaction de son rapport avant de I'inserer au Bulletin, M. Jomard donne les nouvelles df I'exp^dition de ( 329 ) I'AIViqiie centrale qui lui sont pnrvenues i)arM. Peter- nifinn en date des 25 el 28 avril. Le docleiir Vogel et le docleur Barth, I'un parii de Kano le 24 oclobre, et I'aiilre de Kouka a la fin de novembre, se dirigeant I'un a I'est cl I'autre a I'ouest, se sont rencontres a Bundi le 1" decembre. Le docteur Barth n 'avail jamais eu de commerce avec les Europeens depuis plus de deux ans. II revient en Europe par Mourzouk. Le doc- tecur Vogel continue son voyage dans le sud. Une lettrc directe du docteur Baiih a M. P^lermann donne de curieux details sur le grand fleuve de Tombouctou. Ce voyageur a recu un bon accueil dans le pays et il a el6 invile par les habitants a y revenir par cette voie. — Renvoi de ces details au Bulletin. Le mfime membra communique une letlre de M. le comte d'Escayrac au sujet des vocabulaires africains dont il s'occupe au Caire, savoir : les langues nu- biennes, bichariennes, du Darfour el du Waday, le dialecte des Gahdjar ou boh^niiens du Caire, langue presque perdue et de la famille semitique ; chaque vocabulaire aura mille mols et comprendra une petite syntaxe. M. Mougel-Bey a termini le rapport des ing^nieurs du canal des deux mers. - Renvoi au Bulletin. Le meme membre communique, d'apres M. Peter- mann, des details sur I'hydrographie de I'AlVique interieure. — Renvoi au Bulletin, Enfin il fait connaili e le resultat des dernieres ope- rations failes par M. de Verneuil, geologue, pour deter- miner la hauteur absolue du plateau de Madrid. Celte capitale esl a 668 melres au-dessus du niveau de la ( 330 ) mer. M. de Huinholtit I'avait determin^e S 662 metres, et les ingenieurs espagncils a environ 30 metres cle moins. Seance dn 18 niai 1855. Le proc^s-verbal de la derniere stance est In et adopts, et il est donne communication du proc^s- verbal de la seance gendrale du 27 avril. M. le ministre de I'inslruction publique ^crit a la Soci6t6 pour la reinercior du litre de president hono- raire qu'elle vient de lui conf^rer; il ajoute qu'il sera toujours heureux de s'associer a ses utiles travaux et de seconder ses efforts. M. Paulin Talabol remercie ^galement la Soci^te pour sa nomination de vice-president; il s'empressera de concourir, en tout ce qui dependra de lui, aux travaux qu'elle poursuit avec tant de perseverance pour la propagation des sciences geographiques. M. Tremaux adresse les memes reniercienients pour sa nomination de membre de la Commission centrale. M. le docteur L. Coddcy ecrit a la Soci6l6 pour la prier de lui procurer de I'^corce du moucennah qui a la propriete de gu^rir du t^nia, et dont il a 6te fait mention dans une lettre de M. le docteur Perron , ins6ree dans le Bulletin du niois de decembre 1854. M. le consul g^n^ral de France k la Havane trans- met a la Societe une lettre de M. Esteban Picbardo, avec la 3" partie de la Geographie de Vile de Cuba publi^e par ce savant. M. le secretaire lit la liste des ouvrages offerts a la Societe. { 331 ) M. Jomard offre, de la part de I'auleur, M. Alexandre Wllcocks, un Essai sur les marees. M. Daussy est pri6 d'en rend re compte. La Soci6te admet au nombre de ses raembres M. le Laron de Fourment , senateur, et M. NouGARkoE de Fayet. M. Pinoiidel de la Bertoche, ancien membre de la Sociele, est pr^sente de nouveau, comnie candidal, par MM. de la Roquette et Noel des Vergers. La Commission centrale complete ses trois sections avec les nouveaux membrcs elus a I'Assemblee gene- rale du 27 avril. Section de correspondance : MM. le g6n6ral Aupick , le general Aiivray, Alex. Bonneau, d'Eichthal, Morin, Renard et Vivien de Saint-Martin. Section de publication: MM. Lourmand et Treniaux. Section de comptabilite : MM. Lefebvre-Durufle et Talabot. M. de la Roquette annonce que les m^dailles des- tinies a MM. Mac-Clure, Inglefield et Gallon sont par- venues a la Sociele royale geographique de Londres, el qu'elles seront remises aux laureats, en seance solennelle, par le president de cette Society, Le m6me membre annonce que le conseil de la Society royale geographique de Londres a decide que la mddaille d'or Victoria serait d^cernee, cette annee, au docteur David Livingston pour ses exploralions, el que le surplus des remunerations royales, serait accords au voyageur su6doisCh.-J. Anderson, pour ses explora- tions dans I'Afrique m^ridionale, particuli^rement pour celles qui s'6tendent de Tounabis au lac Ngami, ( 332 ) pour sa description du lac hii-nieino el pour avoir rcmoiile la riviere Toghc. M. le secrc^taire dnnne lecture du Meuioire de M. Richard Burton sur la route de Zayla a Harar dans I'Afrique orientale. Ce document est renvoy6 au Bulletin, apres quelques observations ajoulties par M. Joniaid sur le cafe et les 6lo(Tes du pays des Gallas. D'apri^s le desir cxpiinie par M. Lourniand, le pre- sident renvoie a son examen le petit livre deM. Portes sur VEjiuineration poetique des departements francnis. Le meme inenibre einet le va3U que la Societe pro- file de I'exposition universelle qui atlirera un grand nombre de savants elrangers a Paris, pour proposer la formation d'un congr^s scientifique dans le but de s'occuper de I'uniformit^ des poids et mesures. Cette proposition est ajournee. ( 333 ) OUVRAGES OFFEKTS DANS LES SEANCES D'AVRIL ET MAI 1855, EUROPIi. Tilres (les ouvraijes. Donaleius. Etudfcs sur le I'elopoiiese, pai' E. Bcule, ancieii inembre di; rreolu d'Athenes, piibliees sous les auspices H'o/c (Dieu) vivenl paisiblemonl sous le meine loit. Les Gallas n'onl point a liarar la reputation que nous leur fiiisons. lis pourraient aiseraent an^antir la ville , mais I'emir ])ajo a litre de solde, et on realile conime tribut, 600 a 700 tobes par annee aux clul's des Bedouins. Le Galla a le droit de porler sa lance dans les rues; quaiid il passe par la cour du palais, il ne trolte pas avec le bias droit nu, ainsi que doivent faire les sujets de Son Allesse, et il boil son trj dans la niaison des princes. En revanclic il est vole par les citoyens qui payent tres bon luarcbe pour son cafe , son tabac , son wars el son beau colon. L'einir puniraitavec rigueur celui qui oserait enseigner aux Bedouins rartificc pernicieux des poids et des mesures. Le gouvernement sereduil a 1 emir. Cir pelil prince, qui s'inlilule E/ Su/tau ibre El Sudan ibn El Saltan, est, dit-on, d'origine galla, ce (jui ne lempecbe pas de s'arroger lo litre d'El Bekri (descendant du calife Aboubekr). C'esl uii jeune liomme de vingt-lrois a vrngt-quatre ans, I'rele, petit, jaune, imberbe, a front pliss6, auxyeux saillants, ayant rairmt^chanlel I'aspect d'un pelil rajah indien. Sa sante est faibli', oe qui est ( 357 peut-elre i'eireld'une pollon quo lui a adminislice I'mic de ses qiiulrc femmes. U a deux enfanls tie jeune age. Orplielin ot despolo depuis trois ans , il retloute line cinquautaine de gros el foils cousins qui peuvent lui dispuler le tione. Deja il a cmprisorine Irois d'enlre eux, el comine a Harar le delenu vil enchaine dans un cacliot noir, sans autre noui riture que la provision envojee par la famtlle, la prison el la uiorl sonl ici a pen pres synonymes. L'emir afftcte toule reliquelle d'un grand monarque. Quand on lui est presente, on est saisi par ses gurdes du coi'ps el traine au pied du trone, ou il I'aul cmbrasser sa longue main seche et jaimatre en dessus comnie en dessous. On ne regardo pas en face S. A. sans courir risque de la discipline. S'll crache, un chainhellan lui presenle le pan de sa I'obe. Dans les rues, des valels cliassent sur le passage du prince, a grands coups de fouet, les individus qui ne s'esquivent pas au cri do: Let! let! (sauve-loi !); et dans la mosquee, deux ou trois soldats, armes de fusils a m^che, veillent sur lui pendant qu'il fait sa j)riere. Son wazir, le gerad Mohammed el sa mere , la Gisti Fit'meh, uialgre i'autorite du pouvoir inalernel en Orient, n'osent lui donner le moindre conseil. La princesse a ineme, m'assure-l-on, recu parfois des rcproches accompagnes de menaces. La loi crimineile est rigoureusemeut adminislree a Harar. L'herilier de celui qui peril viclirae d'un ineur- Ire, coupe, avec un grand couleau, la gorge du meur- triir. Le vol est puni par la mutilation de la main. Pour les petils crimes, la peine est la lusligation : deux bourreaux appliquent de grands eouj)s de kurbnch sur la poilrine et les reins du crimiiiul. Quand una { 358 ) femmc est ainsi punic, on commence par versnr de I'eau sur sa personne, espuce de bapleme que la dtili- catesse exige. Le cachot, I'amcndc ct surtoul la confis- cation lotale sont le cliatimcnl des offenses politiques. L'^mir est celcbre pour la promptilude de ses dt^ci- sions. Ordinairement il permet A ses siijets d'avoir recours a la sheiiat (loi des oulemas). Le cadliy, Abd- el-Rahman, esl un homme assez propre; mais en r^gle gen^rale, in iirhe et orbi, les nilnislres de la religion ne sont pas tr6s exeniplairos pour I'administralion de la justice. Themis est une exigeante, jalouse des pelits soins prodigues'a une concurrence quelconque. Ainsi, a Harar, si Ton court risque d'etre vole par I'emir, on est encore sQr d'etre dcorche par le cadliy. L'uiiique monnaie de Harar est une petite piece dcml la face i>()rte I'inscMiption : — Monnoynge de Harar. — Aux revers on lit la dale A. H. (12i8). On appelle cette piece une niahallak ( mot harari qui signifie argent) : 22 bananes valenl une niahallak; 22 ma- liallaks, une asbrasi, valeur llu'-oriquo de commerce, et 3 ashrasis , le real ou talari. L'emir punit sans pitie ceux qui possedcnt ou (|ui font circuler d'autres esp^ces. Harar est une ville essentiellenicnt commerciale. La perception des droits est simple. Toute marcbandise paye pour octroi une tobe do seize coudcs par ane; I'ane par consequence passe les porles de ia \ille sup- ports par quatre ou cinq portefaix. L'impot des cul- tivateurs est 10 pour 100, tarif general du jiays. On ne manque que d'argent: la marcbandise est rare, el celui qui possede un capital de 1 000 francs passe pour raillionnaire. On ne paye pas les employes au ( 359 ) comptani: ils resolvent le don d'un jardin de cafoicrs, ou un r6al (Marie-Ther^se) de grain, quantile suffisanle pour la nourritiire annuelle d'une seule personne. Trois caravanes i)orlent a Berbera les riches produits du pays des Gallas : celles de Janvier et de fdivrier sont peu nombreuses; cellede mars est compos6e de 2 000 hommes et 3 000 chameaiix. Une masse d'esclaves tires de Gurague, d'Efat, et des differentes tribus gallas est tro- qute avec les Arabes de Mascate conlre des datles et du riz. L'ivoire conslitue un monopole royal: I'emir achete avoc de faibles cadeaux les depouilles de I'elepbant et les envoie a Berbera accompagnees d'un wakil. Je ne vous offre pas une description du caf^, qui est d^ja re- iionime en Europe. On sail qu'ici,conime dans I'Yemen, pays ou la nature a prodigue ce produit, les habitants se servent rarement du fruit. Le Yemeni emploie la kischr ou foUicule, et le Harari prepare une boisson nauseabonde avec les feuilles broyees apres avoir ete rolies dans un pot de m^tal. Le premier caf6, comme le tabac, croit a Jarjar, pays des Gallas, a sept jours a I'ouest de Harar. L'erair en defend une exportation trop considerable, craignant d'en diminuer la valeur; aussi retient-il les hardsell, ou cultivaleurs, pour em- pecber I'art de tomber en desuetude. On achete pour un real a peu pres soixante-dix livres de tabac. Le wars est employe par les Arabes de Sur et de Mascate, qui s'en servent comme cosm^tlque et pour la teinture des robes. Les tobes de Harar sont celebres dans I'Afri- que orienlale : tissees a la main, elles portent I'em- preinle de ( ei instrument divin , et depassent de loin en beaute et en solidil(^ les plus beaux produits de nos ateliers mecaniques. Aussi sont elles cheres : on paye ( 360 I 10 el menie J 5 it-aiix |)Oiir im ailicle dc preiiiieic qua- lite. Le helail esl pen nomlireiix. On mange ordinai- renunt la viande do boeuf pondiec do pimont el sans sel : les moiilcms ot les clievrcs sonl lares. L'uniir a tiiic douzainc de nuiuvais pi tits chevaux, hons sculemenl pourgrimpf r les plus execiablesclieniins. Les anes sonl plusforls et plus \ailianls que ceux du pays comal. Les mulels sont excellcnts : je niarchai cinti jours cl pros- que deux nuits monle sur le uieme animal qui n'arriva que peu fatigu6 a Bcrbora. On les vend dopuis 2 jusqu'a AOroaux. Pour un real on nclieto cent vingl pctits pou- lels. En un molles comestibles sont abondanls el a bon marche. Ajoutcz a ces produits la gouimc, le beurre, ies peaux de betail, le grain et les esclaves, et vous auroz une lisle compl^le do rcxporlalion de Harar. Elle serait considerable, si lim erliliide des cliemins el le danger de la vie n'augiuenlaienl le louage des animaux el ne diminuaient le nombro des marcbands voyageurs. Je manquerais, Monsieur, a men devoir de narra- teur fidele en laissant passer cetle occasion d'averlir mes confreres les voyageurs que celte vilb^ n'oflVo aucun objel de curiosile ou de jouissance. I, a dcslin6c m'a lire du danger sauf et sain. Vous qui ne recbercbez pas le Irepas, cvilcz de visiter Harar jicrulant hi vie de I'einir, Ahmed -bin-Abubekr. Je ne vous donne aucune description do mon rotour a Berbera, cu j'arrivai le 13 Janvier. Ce port celobre el emporiuin do I'Afrique orientale, vous osl deja connu. De Berbora. ou mes adjudants, les lieutenants Heme ct Slroyan m'allendaient non sans inqnioiude, jc m'em- barquai pour Aden. ( 361 ) U faut, pom- penelrer clans le pajs cles Clomals, faire line iorle depcnso de toiles, tabac et munitions de bou- cbe : le lout pour etre pille pai" messieurs les sauvagps. La liberalitt^ du gouvcriienunt des Indcs nie prodigue lout. Je suis a present a depenser 15 000 francs pour une provision qui doit nous durer six mois. J'ai trois adjudanls; nous avons une petite troupe de domes- tiques amies, et nous sommes munis de tous les instru- ments d'observallon dont on pent se servirdans un pays de sauvages soupgonneux et crainlifs. Le mois d'avril nous vcrra, j'espere, encore une fois reunis et prepa- res a ontamer une seconde enlreprise. Men intention est d'aborder a Berbera, de visiter les monlagnes de Gulap, situees a deux fortes journees dans la direction du sud, et d'y commencer une guerre acliarnee conlre les elephants, seule mani^re de sacquerir une belle reputation, (juand on refuse de mutiler son prochain. Avanl la « mousson » nous nous dirigerons vers Osa- dayne pour observer ce fleuve celebre, le webbe Shebayli [Hamis' Rh>er). Apres quoi — Allah kerim! comme diseiit les vrais croyants, — Dieu est g^ne- reux ! Comme Moise sur le mont Pisgah, nous, \oyageurs, contemplons de loin la terre sainle de la science. Daignez, Monsieur, nous accorder les instructions de la Societ(^ g^ographique de France; nous ne man- querons pas, selon nos inoyens, de consuller ses moindres desirs. Jusqu'a la fin d'avril prochain, une Icttre (adressec au Lieutenant Burton, Bombay Army Conimanding Somali expedition, care of the Political Resident. Aden. Arabia) me sera remise par mes amis. Je confie ces remarques a la politesse fran^aise qui ( 362 ) parflonnera les erreurs d'oinission el ile t;rainmaire clans la langiie la plus exaclo de I'Europe (1). Veuillez, etc. Ricli. F. Burton, Alias. NOTES SUB h'iTKT PRESENT DU SKNNAR, SUR SON AVENIR ET SON INFLUENCE SCR l'aVENIR DE l'^GYPTE. (eXTRAIT.) La pluparl des voyageurs qui se sent avonlur^s dans le centre de i'Afrique, sont niorts pour donner do nouveaux pays a la geographic, de nouveaux d6- bouch^s a I'industrie, de nouveaux aliments a I'avide commerce et de nouveaux convives a la civilisation. Tr^s peu ont pu relrouviT dans leur pays le repos et la recompense qui leur etaient dus. J'essaierai d'indiquer a ces courageux champions de la science une route qui diminuera leurs fatigues et les dangers, et sera pour le gouvernement qui vou- dra la leur faciliter, un moycn d'agrandissement et do prosp^rite. Je lacherai de faire comprendre au gouvernement egyptien, qu'il pourra ainsi reconqu^rir a sa civilisation des peujdes riches, autrefois seslrihutaires el qui depuis plus de deux mille ans gisenl pour ainsi dire sur leur sol, comme Promethee sur son rocher, attendant un (i) Nous avons tenu a conserver a cette lettre son style d'un carac- tcre original Lien fju'incorrecl, ces iiicorreclions sont toit exciisaljles chez un etmiiger, nous nous sonniRs iioincs a taire cjuel(jues cor- rections indispensables. (Alfred Madry.) ( 3()3 ) rayon de ce feu sacrd, qui doit les regenerer en leur donnant une nouvelle vie. J'espere que le prince eclaire qui gouverne main- tenant rfigypte, comma ceux qui s'interessent aux progres de l'humanil6, voudronl bien me tenir comple de ma bonne volont^, a defaut du talent que deman- derait un pareil sujet. Pour avoir une idee de I'importance du I'ole que J'filhiopiedoitreprendredanssesdeslin^esetdel'avenir de I'Egypte, ii suffisait de fouiller dans les quelques pages d'histoire qui nous reslent sur ce pays. On verrait qu'il etait riche en toute esp^ce de cultu- res, en min^rauxprecieux, en or, fer, cuivre, en plantes medicinales, etc., que les penples les plus eloign^s, aujourd'hui inconnus, apportaient de loutes parts dans ses marcbes, soit par caravanes, soil par le moyen dos fleuves, et que la ils trouvaient, en echange, les produits de I'Egypte, de la Syrie et des Indes. On verrait qu'une colonic d'Llliiopiens, suivant le Nil a travers ses cataractes, etait venue fonder cetle cel^bre ville aux cent portes (Thebes) qui, la premiere, avait donn^ un lit au fleuve et change les marais pes- tilentieis de I'Egypte en champs converts des plus riches inoissons. On saurait aussi que tanl que ces deux nations 6taient rest^es unies par une communautd; d'interel, de moeurs et de religion, I'Egypte avail garde le pre- mier rang parmi les nations ; qu'elle n'avait ete acces- sible a ses ennemis et n'etait decline qu'apr^s que ces liens eurent ete rompus; alors que Psammc^tique y eut exii6 deux cent mille families de la caste guerriere, leguant ainsi a son successeur un royaume veuf de ses ( 36a ) allies et de sos defensenrs. Camhysfi lroii\a I'Kgvple ouvcilc cl (Icpiiis ello a tniijours cii des niailres. Mais qu'est-il besoin de I'liisloire ! J'adinets que la prosperite passee d'un pays no piiisso 6lrc prouv^e, oil lie serve dans ma lliese fpi'autant qu'elle oirro d'ele- inenls pom- I'avenir. La forlune d'un pavs dc^pend de la fertliile de son sol, de sa position geograpliiquc et de sa lopographie. Or sous ce clouhle rapport, I'lllthiopie egyptienne est un des pays les plus favorises du moiule. II sullira do jeler les yeux sur la carle pour s'en convaincre. Depuisle 18^ degr^ ile latitude nord, lenne despluies equatoriales, jusqu'a Sennar sons le 13^, le Nil recoit le Iribiil des eaux de qualre aHluenLs, qui sorj^entont i'l Iravers des plninos d'une luxurianle \e,t;elalion, oil paissent de nombreux troupeaux. Ces alHucnls ii'al- lendent que des bras et un del)ouche iacile pour don- ner a ce pays la vie et le bien-elre que la circulation norniale dii sang donne aux etres qii'il anime. Dans les vastes plaines qu'arroseiil le Dender et le Rabad , entrc le fleuve Bleu cl I'Atbaraii, on cullive sans frais le plus beau colon du inonde ; celui dont on a tire la graine du Mabo, si renomme avant qu'il eul degenere sous le cliinat de I'Egypte. On y cul- live aussi le sesame qui ne vaut (pie 5 francs Vciidcb, ou le sac de 280 livres, c'esl-a-tlire buil lois nioins qu'en Iigy|)lc, ainsi que le colon, llemel-l'acba, le seal gouverneur general qui ait compris jusqu'a pr(isent les ressources de ce pays, a fail des fabriqucs d'indigo, de Sucre etde savon qui lui rendaient le 500 pour 100, dans des endroils occupcs avant lui par des forols sauvages. ( 365 ) Dans los jardins, que les etrangers ont fails aulour lie KliartOLiin, on irouve piesqiie loute I'annee des lleiirs cl des fruits sur les grenadiers, les figuiers et ies ci- Ironniers. La vigne, qui produit deux fois I'an , et le bananier, n'ont pas de saison. L'arbre acrenie donne egalenieiil double recolto en juillet et en decendjre. J'ai onvoye en Egypte des echanlillons du \in que j'ai fait avec les treillcs de men jardin; il n'a pas ele juge inferieur aux vins les plus estimes de I'Espagne. Le vojageur arabe Selini-el-Assouenli raconle, au XIII* si^cle, qn'il a parcouru la Nubie jiisqu'a vVloa (Saba), a six heures sud de Khailouiu, et cheminant loujours a Tonibre des forels de palmiers, ou sous les Ireilles do vignes, qui ont ete delrultes par I'invasion arabe. II ne faudrait que Irois ans pour rendre le pays lei qu'il elait alors. Ainsi le sol de I'Ethiopie est pour le nioins aussi fertile que celui de I'Egypte. Par ses fleuves et ses rivieres, il pent avoir coninie I'bgypte une irrigation arlificielle; plus qu'elie,il a sa iiianne celeste, ses pluies annuelles, qui lui donnent gratuilement d'abondanles recoltes. Le fleuve Blanc n'a pas de rives propreiiient diles; il laisse en se retirant des lerres, qui ont souvent une lieue de largeur, toutes preparees pour diverses sortes de cultures. Cos bords, deserts inaintenant, appelle- raient de nombreuses populations de cultivaleurs, si on les garantissail conlre les excursions des Gbelouks; il ne faudrait pour cela, pendant quelques mois de rannee, qu'une croisiere de deux bateaux arm^s qui seruienl ampleinent payes parle droit qu'on elablirait sur les bois de construction que I'arsenal el la ville de Khartoum lireraient des hautes forets de mimosa. ( 3613 ) (jiii onibriigenl les bords cle ce flcuve. Ces bois |)(tiir- raienl devenir ^galemeiil uiie richesse pour I'ttjypte, qui en est dt^pourvue et le payc au poids de I'argenl. On pourrait de mfenie exploiter les immenses forfits dent le fleuve Bleu enlratne chaque annee, pendant ses crues, d'^nornies Ironcs qui servent pour la gios- sifere menuiserie du pays (J). Le noyer, I'acajoa ne sonl point coniparables k la pluparl de ces bois, soit pour leur durt^e, soit pour la bcaul*^ de leur vernis. Les cercueils des momies en sont des eclianlillons. La province du Rordofan produit cliaque ann6e de 40000 a 45 000 quinlaux do gommes, valant au pays environ 800 000 a 1 000 000 de francs, qui se- raient doublets du moment oil les transports seront plus faciles. Liie caravane de i 000 quinlaux ne peut arriver au Caire avant six mois et souvent avaiit un an, tandis qu'olle pourrait y aniver en quinze jours de Rharloum.On pourrait ogalcmentintroduire dans cette province la culture en grand des arachides, qui de- viendraient un article important d'exportation. Le Soudan egyptien est peupl6 d'environ un et demi a deux millions d'hommes, de deux races bien dis- tinctes. Les habilants des villes et villages sont un me- lange d'lithioj)ien5, de Founcigis , de lierb^res croises avec des Arabes. Les autres sont noniades, a|)parte- nantaces tribus successivement ^migrtiesdu H(;(ljazdes les xiu^ et xive si> cle. lis errent dans les steppes de I'interieur avec leurs bestiaux consistant en bceufs, ebameaux, moutoiis, ch^vres, etc. (l) 11 en etait aiiisi dans I'ancien empire e{»yptien; \oy. Description de I'tjYpte, Thebes, antiq., vol. Ill, pi. .\o, tiy. 5, et I'explicaiion cle la planche. (Jomard.) ( :^67 ) Lcs premiers cultivent la terre , iiiais seulement a I'epoque des pluics annuelles qui comniencent a la fin de juin et finissent en septembre. Quand les pre- miers orages orit suflfisamment liumoct6 le sol, ils y jeltent le grain, vont uiie on deux fois sarcler leurs chaujps, et recoltent en oclobre et novembre. Ils ne cullivent ainsi que le dixieme de leur terre et quand la recolle a el6 assez abondanle, elle sufTitpour appro- visionner le pays pour cinq ans. Annee commune, le grain (raais blanc), tlont ils se nourrissenl presque exclusivemenl, ne vaut que 1 fr. a 1 fr. 50 c. I'ardeb dans les pays qui le recoltent. II pourrait se vendre en Lgyple de 1'2 a 15 francs. Le prix ordinaire du bceuf est de 10 a 15 francs. A la modicile de ces prix, il est facile de se rendre compte de rinerlie des cullivaleurs, de la pauvret^ apparente du pays, comme de I'impulsion que donnerait un debouche facile a I'agriculture el a I'el^ve des besliaux. Coaibien de steppes, dont on brule I'herbe inutile pour delruire les reptiles qui s'y cacheni, deviendraienl de riches proprietes ! Je me rappelle que Mohammed-Aly-Pacha ecrivait une fois au gouverneur general Kliourchid- Pacha, « Je ne concois pas comment chaque fois que je te demande des tributs, tu m'objectcs la pauvret6 des sujels que je t'ai donnes a gouverner ; ils onl deux Nils landis que je n'en ai qu'un; fais travailler ces paresseux comme je fais en Egyple et ils deviendront riches. » Khourchid-Pacha reponilil upeu pres ainsi: « Quand mes Seimariens culliveraient dix fois plus qu'ils ne le font, ils n'auraient jamais que des grains et des bes- liaux et point d'argent a vous donner. » II aurail pu ( m ) ajouter : Envoycz-nous quelques-uns de ces acholeurs que les Francs expedient dansvos ports avec leiirs bati- menls, et nous vous donnerons dix fois plus que \ous ne nous demandez. Le pacha d'Egyple demnndait alors Irenle, qiuuanU', cinquante mille vachcs, ot elles niouraient presque toules de faim, de soil" el des fatigues d'uiie longue iravers^e, qui n'otait jamais moins do six n)ois. Tanl qu'on n'aui'a pas love cclle sorte de blocus, doiil les cataractes el le Sahara onl onlour6 I'Elhiopie, ello sera coumio ces ports encombres de richessos que les croisieres ennemies ont rendues ruineuses. Toulc la question dos richesses territoriales du Sou- dan est la, comujo le dtinionliera plus has \v. tableau approxinialif des ressources actuellcs du pays (I). Voyons les avantages ct les rielicsses que pcuvoiil donnerace payssa position geographiqiie el sesfleuves. Nousrenconlronsd'abord au nord de Khartoum, I'Atba- rah, qui nous conduira au Tigre el a Gondar, ou nous trouverons le muse, des peaux tannees, de la cire, ainsi que le oafe qui s'y vend de 15 a 25 centimes la livre. [.e fleuve Bleu pourra nous rciidre niaitres ile ces niarclu'sdu cenh'edel'Abyssinie, lelsquc leGocljam, ou le Gallah, le negre, et I'Amliara se reunisscnt plusieurs fois I'an pour leurs echanges. Sur les hautes rives au cieia de Fazoql, on pourrail etablir des coniploirs, ou les n^gresdes nionlagucs auriferesduBertal.du Kamamil, et le Galla, trop eloign^ dt!S routes du Godjani, \ion- dronl ai^porter, les premiers, leur poudre d'or, et, les seconds, d'excellents chevaux.de la cire, de I'or ct aussi (i) Ce tal)ieau, lout ile cluffres, a clii elrc oinis dans le Bulleliu. ( 369 ) de I'ivoire, inatiere dont ils se servent pour fairo des pi- quets, comnie faisaicnl les riverains du Nil Blanc avant notre airivee. Un olficier de I'arm^e cigyptionne, nomm6 Hamel- EITendi, elait I'acilement par\enii , il y a quehpies ann^es, a etablir des relations avec ces peuples dans le poslo qu'on lui avail confie pres des minieres sud deFazoqI. Ce posts avait etc foiule par Mohammed- A ly lorsde son voyage, en 1839, a ces minieres. En moins dedeuxans, et avec un capital inoindredc 2 000 francs, il avait gagne avec eux plus de SO 000 francs. Di-ja ses Gallas venaient par caravanes ochanger les ar- ticles designes ci-dessus, conlre des verroleries et des toiles. Avec la loyaute et la bonne foi dans les rela- tions, ce niarch^ serait devenu, en peu d'annees, un emporium des plus considerables: mais cet Hamet- ElTendi,qui avait eusoin d'eloignerlespelits raarcliands de ce qu'il appclait son marche, se Irouva un jour sans fonds en face d'une riche caravane de chevaux , d'ivoire , de poudre tl'or et d'esclaves appartenaiit a des Gallas. Au lieu de parlager avec les pelits capitalisles, qu'il avait eloignes, ces richesses que ses moyens ne lui per- nicttaient pas d'acquerir loyalement, il aiina mieux s'en einparer de vive force, et les negres et les Gallas ne revinrent plus. Ce qui doit surtout attirer I'attention et I'interet du gouvernement egyptien, c'est le commerce et la navi- gation du lleuve lilauc; je ne repelerai pas ici ce que j'ai deja dit dans la narration de mes voyages: il sulfira de dire qu'on doit suivre ses trois principaux afHuents, presque lous navigables jusqu'aupres de leurs sources. IX. luix. 3. 25 ( 370 ) En oirivant por le Saubat an pied des monlagnes d'Imadon, sur les confins sud du royaume de Calla , on pourrail faire ravonner un commerce d'ivolie, de poudre d'or, elc, avec Ics negres riverains, les Gallas et les poiiplades sud-oucst des Adels. Les echanges d'ivoirc, de rer,clc.,quin'(5laieut,eii 1845, que de 200 quintaux, au plus, avec les riverains de la hranche sud, onl ele I'annec derniere, grace aux relations que j'ai etablies en 1850 el 1851 , de 800 quinlaux qui onl donne au Sennar un capital dc iOO 000 francs, et a la douanc du Caire pros de 50 000 fr. Que scra-ce (juand nous serons arrives clicz les Rouendas sous la lignu, chex lesquels mes gens ont rencontre en 1851 des concurrents, on relation avec le Zanzibar? Quand nous aurons remonli^ le Reilak jusqu'au lac Fillre, qui nous empecbera de monopoliser pour I'Kgypte le ricbe commerce d'imporlallon et d'expor- lation, que les royaumes de Bournou, Borgou, Ouaday elBaghermi font avec le Maroc elTri[)oli i>ar le grand Sabara, avec des dangers el des fatigues de lous genres ? Quand nous aurons visile ensuile cette riviere qui, du sud, vient apporter au Reilak sa plus grande masse d'eau. Le Sennar aura relrouve ses anciens iribulaires et reconquis son ancien commerce el son influence. 11 ostliors de doule quo les royaumes que jo viens dc nommer, sonl Irois el qualro fois plus ricbes que lElbiopie ogyplienne C'esldonc un commerce Irois el quatre fois plus con- siderable, pluslucralif qu'il s'agit do lui accpierir L'jVoxple ist-elle plus eloignee des sources de ses lb u\' s, moinhuiteressee a se les acqu(^rirque la Franco ( 371 ) et I'Augleterre, qui, depu'is ces deniieres annees siir- tout, ont fait tant d'eflorts, tant de sacrifices pour y ^tablirleur commerce et leiir influence civilisatrice?.... II faut d'abord ancantir les terribles barri^res que le desert el les calaractes ont jetees enlre I'Egypte et la Nuble. Le projet qui consisle a faire sauter les cata- racles a I'aide de la poudre sorait le plus coiiteux, le plus didicile <'l celui qui otlriiait moins de resultats. Les cataractes ne sout point, comme on pourrait se I'imaglner, une chute, des ecueils ou des rapides dc quelques lieures, qu'un travail de mines pourrait faire disparaitre; mais bien, surtout les deuxieme et troi- sifeme, une continuite de rapides, d'ecueils, de chutes, pendant sept a huit jours, entre des rochers contre lesquels le Nil se brise en (icumant. La main de I'homme ne pourra jamais detruire ces plateaux de granite, qui commencent les preaiiers a Ouady Haifah et finissent a TAfir; les seconds, a Meraoneh (ancienne Napata), et finissent a la province de Berber. Tout ce qu'on tenterait pour amolndrir une chute ne ferait qu'augmenter la chute suivante, comme cela est arrive a I'Ambel, la plus terril)le des deuxi^mes caltiracles, oii Ton a du renoncer a ces Iravaux qu'avait ordonnes Mohammed-Aly. Ces calaractes ferment complelemcnt la navigation du Nil, pendant les deux tiers de I'annee. Ce n'est que pendant I'apog^e de I'inondalion, qu'on peut y exposor quelques bateaux. Brun-Rollet. { -Mi ) Aual^HCfi et IKapfiorts. REPORT OF AK EXPEDITION I)O^V^ THE Zl'M AND COI.OUADO nlVliRS, BV CAPT. I.. SITGRAVES , CORPS TOPOGIl APIUCAL ENGI- NEEKS. WASHINGTON, 1853. l.XPEDITION AD RIO COLORADO ET A I.A RlVli.Ri; ZUM ; RAPPORT DU CAPITAINE L. SITGRAVES, 1)U COUPS DES INGEKIEURS TOPOGRAPUES ; >V ASIIINGTON, 1853. Conipic icnilu par M. MonKL-l'ATio. AncidI (I'linalyser le rappoi I do capilaine Silgravcs (I do descendre avec lui les deux coins treaii donl la reconnaissance etait le but do rcxjiedilion, nous de- vdiis iDc'llre sous \cs yeux du leclour les inslruclioiis donnues au commandant par le depailemeiil do la guerre. « Des auloriles respcclahles represonlcnt la liviuie )) Zuni comnie un aflluent du Colorado; cclte riviere )) a ele cxploree j)ar le lieiilenanl Simpson jusqu'au » \illagc (pueblo) de Zuni; vous vous reiidrcz done a )) eel endruil, qui sera jjar Ic Tail le point do depart » de vos lra\avix d'exploralion. Du pueblo de Zuni, )) \ous descendrcz la riviere de ce nom jusqu'a sa )) joiiciion a\c'c U; Colorado; vous determinerez son )) cours ct sa nature, en vue surtout des ressources )) (iiicllc [)()uii ail ollrir a la navigation, et vous etudie- )) rez Ic caracleie aiii.^i cpie les productions des terros ( 373 ) » qa'oile traverse. Le confluent tluZunl et du Colorado )) sera determine avec soin; puis voiis sulvrez lo Colo- )) rado jusqii'a I'endroit ou le fleiive se jelte dans le )) golfe de Californie, en ayanl soin de Faire Ics ohscr- )) valions necessaires pour en dessinor exactemenl lo )) cours. » Le personnel de I'expedition Fut organise aSanta-Fe. Le capitaine Sitgraves avail sous ses ordrcs un lieute- nant du genie; un medecin naturaliste, un dessina- teur et un guide; cinrj Aniericains et dix Mexicains , cos dernieis inuletiers et liommos de peine. Le 1'' aoiit 185'2, sous la protection de quelrjues soldals, le capitaine Sitgraves et ses gens arrivaient a Sanlo- Domingo sur le Rio-Grande, et le I"' septenibre au pueblo de Zuni.ou grace a de nouveaux retards causes par I'escorte qu'on dut atlendre plusieius jours, il iailut rester jusqu'au 24; ce jour-la on se rait defiiii- tivement en route. Le s^jour a Zuni Fut d'ailleurs mis a profit; le naturaliste commenca des collections et Ton lit des observations repetees de longitude et de latitude pour obtenir un bon relevement du point de depart. Le 24 septeuibre on fit seulement six niillcs en cotoyant le Zuni ; celte riviere, ou plutot ce filet d'eau, baigne des chumps de ble cultiv^s par les Indiens Zunis , tandis que lours plantations s'elevent sur les valions ou dans los gorges ferliles des montagnes. Au- tour du pueblo, on voit de petits jardins potagers arro- ses et soignes par les Femmes indiennes. Le 25, on suivit encore la riviere par un senlier bien battu et Ton campa aupres d'une belle source au pied de roches escarpees. Le 26, la vallee Fut lout a coup in- ( ^n ) icnoiTipue par des nuiiailles abriiptes l lo guide , cnvoye a la d^couverlo, loniba sui- uu campenicnt considerable d'Indiens Yanipais, ctabiis aiqnes d'unc soiirco. II no lilt p.TS possible de cominunlqiicr avec eux ; ils s'en- fuirent a I'appioche des voyageurs, laissant dans leurs cabanes une foulc d'uslcnsiles de valour pour des Indiens. Le capilaine Silgraves rogrelle avec raison dans son rapport que le guide ait permis a ses liomnics de s'approj)rier une partie de ces objets. Le 10, Ic 1 I et le 12, continuation du voyage a travers lesnion- tagncs, I'cau etait rare, neanmoins la v^g^lation elait Ijelle; au cedre avail succede le j)in ;'i plgnons [Pinus edulis) : dcs autilopes par troiq)es paraissaient au loin dans la plaine. Le 12 au soir, apies avoir alleinl le sounmet des nionlagncs, on commen^ait a descendro le vcrsant meiidional lorsque la decouverle d'une source abondante docida le capilaine Sitgraves a cani- jier et a prendre un peu de repos dont lout le nionde avail grand besoin. On resta deux jours a cct endroil. Le 13, le guide fit une excursion de decouverle el surprit encore quelques Indiens; niais cetlc lois on respecla leurs proprieles et on leur laissa quelques presents en tabac, mouclioirs, couteaux, pour les en- gager a communiquer avec les voyageurs et donner ainsi quelques renseignements sur la coiilree. Le 15, Texpedilion planta ses tenles [)res du lit dessecht^ d'uil ^tang; quelques llaques d'eau cxislaient encore ca et la caciiees dans les iiaules herbes, on y tioiiva une esp^ce de trede, diirerente du trefle coiumun desttals ( 377 ) de rUnion. Qiielques arbres cle I'essence du clit-nc etaient meles aux arbres verls. Ce jour-la le grand chronomelre so trouva arrel*^ dans la boite, et le cliro- nomelre depoche du capitaine Sitgraves manquanl de regularity, on ne put faire par la suite que des obser- vations approxinuitives. Le 18, un deshommes do I'expedilion, un Mexicain, qui avail ele bicsse a la t6te quelques jours auparavant, ne pouvanl allcr jilus loin, il I'allut prendre un peu de re[)os ; ropos dont les hfites <^puisees profiterent comnie les voyageurs. Le 21, on se remit en route, et le capitaine Silgraves remarque la beaute du paysage, qu'il compare a un vrai pare. Ge jour-la, les voyageurs furont rejouis parle retour d'un de leurs compagnons 6gare a la chasse depuis le 19. Get homme, qu'on avait cru perdu et qui depuis irois jours errait sans boire ni manger, avait par basard retrouve la trace de I'ex- pedition. Le 23, apres avoir suivi de profonds ravins et quilte les bauleurs dans I'espoir de trouver de I'eau, on d(^couvril quelques mares dans le lit dessech^ d'un ruisseau ; le 2!i, on conimenca a traverser la plaine dans la direction de I'ouesl ; le terrain etait coupe de precipices el do ravins avcc des masses de porpbyre et de quartz. Le 24, le iVIexicain blesse mourut et ful enterr^ au pied d'un sapin qu'on marqua d'une croix. La verdure eiait dessecbee el le sol, semblable a de la cendre, n'offrait aucune apparcnce d'bumiditoyageurs[2]; il est une de ces questions qui n'a pas encore et6 ro- solue conipleteraent et qui est relative au pays de Taka et au cours di^ la rivii'-ic du Marob, riviere situ6e a Test du Nil Bleu et au nord de I'Abyssinie ; cc cours a tou- jours «^t6 considere comme probloinatique et il Test pcut-elre encore aujourd'hui. C'est pourquoi la Sociele avait appele Taltention sur I'ouvragc public par Ic savant voyageur Burckbardt sur la Nubic ; il n'a pos sufiisamment fait connaitre Ics affluents de I'Albara , (que Ion identitie ordinairemont avec I'Aslaboras), ni la nature ou I'elevation du sol entre I'yVlbara ct la luer Rouge, dcpuis le 15° degre de latitude nord jusqu'au 19°. Aussi a-t-on accueilli avec inl^ret une carte r^- cente, tracee par deux voyageurs, MM. Vayssiere ct Malzac, a qui Ton doit deja une esquisse de cetle parlie du bassin du Bahr-el-Ab^ad, qu'a nouvellement explo- ree M. Brun-lloUct (3). D'apr^s cette carle, la riviere de Marcb prendrait sa source a 75 milles geograplii- ques nord-nord ouest de Gondar ( lat. 14'^ 50', long, orienlale Paris Zli° llO') . Au lieu dltRassala, elle entre- (i) Voir la i-arto inseree au Bulletin ik' jiiin. (2) Questions pro|iosees aux voyageurs et a loutes les pcrsomies (|ui s'iiilci assent aux |iru{;res de la {;eo{;i-aphie. l" serie. (3) Voir ie Bulletin cle mars-avrii l855, et le Bulletin (?) Etongo » ( 385 ) VOCABULAlUli COMPAnii. (On a conserve i'orlhograplic anylaise ilont M. Andersson s'est servi pour renilre Iss sons.) Anglais. \ Arm, Arrow, — point, Assegai, A«l. B Bag, Ondjatu Eshisi Sapo Read, Ondjendje Sooli Ozanga — of bono, )' Sen'gama Sambo, Daiira Bean, Ekunde Mcmba Njemba Beard, Orujetliu Indezo Indevo Belly, Eshuri Ora Mimba Beer, » Oara Wadoa Bow, Outa Kota Outa — siring, Omuko Kazenga Ozenga Buy, Omutliandu Morombana Morondiala Breast, woman's Evere sinij. Mavere Mazuku Omavere pi. Brotber, eldest Eiumlii JMopanga,(?) Ain/atsi Mozatnaya (?) — younger, Omangu « Morombala Buffalo, Onjati Onjati Onjali Bush Tick, Oiigupa Zenkopa a Buy, lo. Okuranda Koora Kogola C Calabash, Ondjupa Kad'gava Fonguc Cap, covering for Ekori En'kava Chapeo llie bead Cattle, Onjanda (sheep Dasliangava \va- Ngouibe et goats) nume (I) Cbest, Ornkoro Zedzuva Cbifoa Child (infant), Omuvena(male Nana Moana infant) Chopperorhatchet, Ekuva Enkakara Badzo IX. JUIN. A. 26 ( 386 ) Anglais. Otjiherevo. Bayeye, Chjilimanse. Cold, 0[nbe|)era Ouipepo Onipepo Copper, Oljiserandu Fn'koa (?) n Corn, » Mavere(Caffre corn) Mabera (Caffre corn) Com, somewhat like »> Mano'koa Mavere , Ma- Canary seed in fonde shape et size Corn-troiigIi,or hol- » Chitona Noli low piere of wood in wliich ihe corn is crushed or 1 gro- und Corn-{;rinder, i CIU- 11 Moshi Moil SI sher, or pes ;tle. with which the corn is conve rled into Hour Cow. Oinkompe Onthindu Enka^e Ngombe (catle in general ) D •1 Dakka, » » Rovanse Banje ^"!T> Otnboa Omboa Oaiboa Drink, to No a Koiia Konoa Drinking cup. E Ear, >f Echipi on'kara Mokuniljo Okutui Koti 'nseve Earth-fruit, a sp ecies " Oiengoia Nemo of a beaTi , will 1 pods under groiini 1 Eat, to Koria, riaa Kolia Kodia Elbow, Omhai-.imbanja Rokokona » Elephant, Ondjohu Ongovo Ondzoo Eye. V Fasten, to Esho, p/.Oniesho Amesho Ma so I'andeka, kota Sliiminin.i Alanga Fat, Oniate .A inazi Mafot.i Father, Tate (isho, youi father, ishe, his father) • Tati Paha, banibo Fit-tree (wild), Oniukui jiiinba .Mokoja Makojo Finjvr, Ominue Minoe Monoc Fire, Oinuri) Mongiro Moalo Fool, Onipatlie ( from Sikondo iSiaro Valli.i, lo leach) ( 387 ) Anglais. Otjiherero. Bayeye. Chjilimanse. Fowl, Ontera(from Th( 2- Sienjeshi Uoko ilia, to tremble ) Fruit Tree (wil Id) Moshoma Moshoma Fruit, with a la rge On'oro H oblong fruit Fruit Tree (wild), » Se'koa II — — _ >) Oi » G Giraffe, Ombashe Ombashe Chipembere Girl, Omukatliana Mokana Mosikana Gnu, Otjimburu Onzodzo Palabala Goat, Onkompo Opuh (?) Onibozi Gold, M Darama (?; Dalania Grass, Eshothu Modzodso Maosoa Gun. Ondjembo Otjimbari Tuboro Foti ( smaller Gun, perhaps Pistol (?) H Hair, Onkise, ondj jse Seshyshi Sisi Hartebeest, Orukambe Onzoro (bastard Hartebeest) He, e, eje,je, ma, u, ua, etc., cording to prefix of noun me, ac- the the )t Ojo Head, Otjiuru Mosoro Mosoro Hear, to Thuva Koiva Oansoa Heaven, Ejuru Lero Gore, Modenga Hide, Omukoba Enj;oo Palame Hippopotamus , Ongantu Onvovo Onvoo Hunger, Ondjara Enjara Onjala Husband. » Arora Morome oange I 1, uami. Ami Geme (?) Eue Iron, Otjitenda Otari Otare — ring. J Jackal. Onkohe Tugakano (?) >» Ompantje Opokojo Boro K Knife, Oruvio Kaffroe Chipanga Knob=tick. Onkunja Rashan Opziuiljo ( 388 ) Aiiijliiis. Otjihi'teiv. Bayeye. Chjilimanse. L Lead, Ohanga (?) Orolo t)pu!a Lec, Okufiima Mon'o ISinihira Lip, Oiiiuna Suporo Mulomo LUteii, tu. Puralena Koiva Oansoa M -Man, Uiiiurumeulu Mokorokoine Moronic Meat, Onjama Onjania Njaina Milk, sweel Omaisi Mashutta Kaka Milk, sour Omaire (t'roni j( to glitter) ;ra • Koava Mother, Mnma, Unjoko Ma M.ii Moon, Oiiiuethe Okoezc Moe/.i Mouth. Otjenjo Moronic Malomo N iSail, Ontuii{;o Zcnf;ara .. Neck, Knkoli lizoiigo Kms Nose. I'^juru Lero Pono O Ux, Oiikouipoiituoni he Oporo N(|oiiiLe (ox or cow ) Ostrich. P << I'heasani, « Ombo Elipof'n » Onpoari ()n{»ori i> (Fraiicolin) l>in, Willi Ouipiiila Oiiyire ()iij;ulvc i'ot. Onjtiiigii Kahoina Kaianjjo Powder, Osire Mosiiiri » Pull, to. )) Sherapo n n Hain, to ixoka Vovorauleiia KuiKin vol.i niiinocei-06, On{;ava Oslion{;odi!o 0 itu.sh. n Litjalsa(?)rusli tlOlll whichthey manu- facture their mats. S Salt, OinuoiiQua Kotsoai Molijo Sand, Esheke Movo Setja Sec, to Muna, tara Konioana Oana Sheep, Uiitu O{;o (?) Ma(>,ai Shoulder, Otjiluve Zckij'aha Mapeo ( 389 ) Anglaii. Otjihereto, Bayeye. Chjilimanse. Sister, » Mo'ganya Rali Sit, to Kara-peshi Sekania Kara Sleep, to K.ira Korangara, rangare Te- Kolara SnuFF, " Moloinbc I'odia Spoon, Orutue Kato (lluko Stand lip, lo Sekainn (Jem a Komeia Star, Onjosf? Sicnjata INjene/e Steal, lo Vaka Koiva (?) Koba Sii.k, Oknti Rati P/imb(i Sun. Ejuva(fiom juva to Leba l)/oa cut or divide.) T Terlli, Omajo (sing, ejo) Aiiiciio Mano Thou or you. Obe, ovo "-'"'^'•' Goe Roe Throat, Oniurishu Moloo Kolo To, Ku, ko, k, pu, po, p, mu, mo, m " Oku Tobacco, Omakaja Motombe Fodia Toe, Omunue Zena Minoe Tongue. U Understand, to Eraka Rurimc Rurime . Thuva Daivo Dafva, oansoa W Walk, to Rianga Rakeke Kofamba Water, Omeva Ami Movola — buck, » Oiija » We, 0 Sherako Ife Wolf, Ombungo Omporo Tika Woman, Omukathcndu Mokaz Mokaze — married. Omukathendu Va- kupua Vanga (?) — oaioroa You. Ov. Goe l'"oe NOMS D£ NOIklBRK. 1 Uinue, Mo'kekf a Vevari, Vaviri 3 Vetaiu, Vatato 4 Vane, Vane Omoe Vaviri Vataio Van a ( 390 ) 5 Vetano, Mavanareanja Vasliana 6 Hambohumue. — Vaia'ka Vafantato 7 Hambombari, — Varasupi Clunomop 8 Hambondatu, Vanjenisa Zere 9 Omuvio, Varane Femba lo Omiirongo, Vnkotniki Koine I I Oinirongt) na Vakoiniki Vara'k.i Komina Oinoe mue peshi Etc., etc., etc. Etc., etc., etc. Etc., etc., etc. 70 Omirongovivari, Mavanareanja Avato- Makome Maviri vavii'i 3o — Vitatu, Vara'ka Avato vatain — Matate 4o — Vine, » — Mana .•jo — Vitano, » — Mashana Co — Hambouemue, » — Vatantalr> Etc., etc., etc. Etc., etc., etc. lOo Omirongo Mirongo. " Mazana. Observations . En otjiherero I'infinitif se forme en niettant oku devant rimperatif, ex.: randa, achate, okin-anda, ache- ter. Les noms de nombre de un a cinq regoivent des changements selon les mots qui les precedent, ex. ; Omwidu iwiiie, un homme, mot a mot liomme un; — On djiio imne, une maison, — maison une; — Ekori rinute, un bonnet, — bonnet un; — Otjitjuma tjimiii, — vais- seau (un); — Okati kumue, — baton (un); — Orimo rumiie, — couteau (un); — Oi>andu vevari, hommes (deux); — Othondjuo intatu ou thetatu, maisons (trois); — Omakorijane, bonnets (quatre); — Ovitjuma intano, vaisseaux (cinq). En chjilimanse, les lettres R et L se confondent. 11 y ft en baj(^y(i, deux aspirations k/icks, I'une douce el I'aulre forte. ( 391 ) .'^eiesi cle la Sociele. RXTRAITS DES PROCES-VERBAUX DES SEAKGES. Seance dii 1" jidn 1855. Le proc^s-verbal de la derniere stance est lu et adople. M. le baron de Fourmenl, senateur, adresse ses remerciemenls a la Societe qui vienl de ['admeltre an nombre de ses niembres. M. le capitaine de vaisseau Mac-CIure, dans une lellre dat^e du 18 mai, exprinie a cettc compagnie sa vive reconnaissance du temoignage d'int^ret et d'estime qu'elle vient de lui donner, en lui decernant sa grande m^daille d'oi-, pour la decouverle du passage nord- ouest. U la I'emercie egalement du diplome qui lui conf^re le litre de correspondant etranger de la Societe. M. Jomard donne communication de deux lettres de M. Brun-Rollet, en date de Turin ; dans la premiere M. Biun-Rollet informe la Societe que M. Ibrahim, dont I'ilineraire a dste trace dans la carte ins^r^e au BuUelin de mars-avril, est un Svrien qu'il a etabli en 1851 dans la Iribu desKyks; « il paraitrait, dit-il,quele lrac6 aurait devi6 trop au nord et que la riviere oil s'esl arrets Ibraliim ne serail qu'un des aboulissants du Keilak. Le nom de Telfiou, donne au Saubat, vient du mot fioa qui veul dire eau en diaka. Les Cliirs et les Bary I'appelient Afeou, les Berry et les GlieJouks ( 392 ) autreinent » Dans la secondc Icttio, M. Brun an- noncc un mi^moire intitule : I\otes siir I'avenir du commerce du Sennar, ct il insisle sur la noccssil^ d'oionilre Ics relations commercialos dc TLgypte dans ri'rllhiopie supericure , moyen d'accroilre en meme lemps les conuaissancesgeograpliiques. — Renvoi d'un extrait de ce memoire au Bulletin. Le mfime membre anncnce qu'on a d^couvert, aux environs de Limoges, entre aulres anliquites, un pied remain dont la longueur eslde 295 millimelres; cetle dimension dilTiJie peu de la dimension du pied anti- que trouvo, il y a quel((ues annees, en Normandie, dans la forelde Maulevrier. C'est aussi un pied a cliar- niere, c'est-a-dire divise en deux dcmi-pieds. M. Jomanl expose ensuite les communicalions taites a la dcrniere seance de la Sociele royale g6ograplii([ue de Londres. M. Vogel edit a la Societe pour lui offrir de la part de I'auleur, M. Schnilzler, un exemplaire de sa des- cription de la Crimee. M. Alfred Maury fait liommage de scs Recherches sur la religion et le culte des populations primitives do la Gr^ce, exlraites d'un grand travail qu'il prepare sur X Histoire flu Polytheisme grecu-latiu, dcpuis son origine jusqu'a son enliere destruction. M. Maury enlro dans quelques details surce travail et sur ses rapports avec la geographic el I'ethnographie anciennes de la Greco. M. de la Roquette olTre un exemplaire de la Notice sur les Egode, qu'il vient de [niblier dans la liiogra- phie universelle. M. le secretaire lit la liste des ouvrages deposits sur le bureau. ( 393 ) M. Lourmand rend coinpte de la brochure inlilul^: Enunic'intion poetiqiie des departements francais, par M. J. Portes. II conclut en ees lermes : « L'auleur osl loiiabled'avoir fait des efforts pour populariser I'eliide d'une partie importanle de la geograpliie ; niais, si jo ne me Irompe, il faut s'ouvrir uno autre voie ])our arriver au hut vers lequel nous appelons lous les hommes capahles. » M. Morel-Faliodonne lecture du MemoiredeM. Brun- Rollet sur les conlrees du liaut Nd. La Commission centralc decide qu'ello procedera, dans sa prochaine seance, a la nomination do h'ois membres adjoinls. Seance da 15 juin 1855. Le proces-verhal de la dernierc seance est lu et adopte. M. de Monligny, de relour d'uue mission temporaire en Jfriqite, ecril a la Soci^te pour la remercicr de la distinction dont elle vienl de I'honorer en lui decer- nant Ic prix dOrleans pour ses importations de Chiue et lour acclimatalion en France et en Algerie. M. de Montigny s'cngage a faire de nouveaux et energiqucs efforts pour juslifier la conDance de la Societe. L'Instilut hislorique et geographique des Indes orienlales icrit a la Societe pour lui adresser le Iroi- si^me volume de ses Memoires. M. J. Perthes, de Gotha, ecrit 6galeuienl a la Soci^lo pour lui faire hommage de plusieurs nouveaux travaux g^ographiques publics dans son etablissement. ( 394 ) M. Jomard depose sur le bureau la li" livraison do ses Monuments de la goographie ct il donnc un apcrcu des carles donl elle se compose. M. G. Lafond I'ait hommage de son Guide {general des assurances maritimes et fluviales. II fail a ce sujet une proposition que d^vcloppe ensuile M. Jomard et qui consisle a adresser une circulairc a tons les agents et correspondanls des assurances maritimes, aux consuls fran^ais et Strangers, aux chambres de com- merce et a tous ceux qui s'occupent ou peuvenl s'oc- cuper de geographic par leurs relations. M. Cortambert offre, de la pari de M. J. Garnier, un numero du Journal des connaissanccs utiles public sous la (lireclion de eel economiste, et il en pro|)ose I'^change avec le Bulletin. Celle proposition est appuyee et ren- voyee a la section de comptabilile. M. le secretaire lit la lisle des autres ouvrages depo- ses sur le bureau. La Commission centrale precede a I'^leclion de trois membres adjoints. MM. A. Barbie du Bocage, Fabre et de Froidelonds des Farges, obtiennent la majority des suffrages. M. V.-A. Malte-Brun presente un coiiiple rendu des Iravaux de la Societe imporiale geographique de Saint- P^tersbourg pendant les annees 1853 et 1854. M. de la Roquetto rappelle le Discours prononc^ parM. Lefebvre-Durufle a la derniere Assembl^e gene- rale, dans lequel I'honorable president de la Societe t'aisait remarquer Tariditi des geographies elc^mentaires mises entre les mains de la jcunesse frangaise et, par opposition, I'allrait des trailes seniblablos [lublies en Angleterre et aux Ktats-Lnis, et il saisil celle occasion ( 395 ) pour proposer a la Commission centrale de fonder un prix en faveur du meilleur ouvrage execute d'apres le plan indique par M. Lefebvre-Durufle. Les fonds de ce prix pourraienl 6tre fails soil par la Societe, soil par souscriptions ou par ces deux modes a la fois. Dans ce dernier cas, M. de la Roquette offre de souscrire pour une somme de 50 francs. Celte proposilion est appuy6e et renvoy^e a la section de comptabilit<5 qui I'examinera el fera son rapport a la prochaine seance. M. Tremauxlil une Notice sur I'esclavage au Soudan oriental et sur I'influence qu'il exerce sur les moiurs. Cette Notice est renvoy^e au Bulletin. ( 300 ) OLVRAGES OFFEUTS DANS I,KS SEANCES DES l'"^ FT 1") JUIN ISft"). KIROPR. Tllres des oiiviaijes. Donatenrs. Description do la Crimee surlout an |>iiiiil rapliie geojTr.ipliique et lopofjraphique, avpc line lartn. : vol. in-8". Paris, 18.').'). M. ScHNiTzi.Ed. r.echerches sur la religion et le rulte des popiilaiioiis priinilives de JaGrece. 1 vol. in-8°. Paris "855. M. Alfred M\rnv. CARTES ET ATI. AS. Les monuments de la geograpliie, ou Recueil d'anciennes cartes europeennes et oileiitales, publics en fae-simile de la {jiandeur des originaiix, etc. 4* livraison, in-P. M. Jomahd. Erganzunfjen zu Stieler's atlas. Der Osterreichisclie Kaiserstaat. i" li- vraison de 8 feuilles. Gotha, i855. — Wand-atlas von E. von Sydow. N° V. Nord-America. IS° VI. Siid-America. Gotha, i855.— Scliulwand-Karte von F. von Stidpnagel. Politische vebersicht von DeutsclilanJ. Gotlia, i855. M. Justus Pehthes. Carle gcnerale des vents dominants a la surface des mers, pendant les niois de Janvier, fe'vrier et mars, et pendant les mois de juillet, aotit et septembre. 2 feuilles. Le cap. de vaisseau Lartigue. OrVRAGES GfeiSERAUX, MELANGES. Comptc rendu annuel adresse a S. E. Mgr. de Rrock, ministre des finances, par le directeur de I'observatoire physique central de Russie. In-4°. Saint-PetersLourg, i8.54 M. Kl-pkff.b. De I'introduclion des Armeniens catholiques en Algerie. Br. in-8°. Paris, i855. M. A. Babbik nu Rocaoe. Guide general des assurances niaritimes cl fluviales, contenant des instructions indispensables aux capiiaines, armatenrs, iharfjenrs. ( 307 ) Tiltes des ouviages. Duiiateuis. consuls, courtiers, assures et assureurs ile loutes les contre'es iiia- ritinies du globe ; les polices et des observations sur les usages do chaque lucalite oii il se fait des assurances maritimes, lluvialej et de transport, i vol. in-8*. Paris, i855. M. Lafokd dk Luncy. l/Aspbodele, ses applications industrielies, alcool, papier, carton. Broch. in-8°. Paris, 1 855. M. Pinondei. de Labertoche. Notice biographique sur les Egede. i?r. in-8°. M. De la RoQUErrE. MEVIOIRES, RECUEILS ET JOURNAUX PERIODIQUES. Bijdragen tot de Taai-Land-en Volkenkunde van Neerlandscli Indie. 3' vol. 'SGraveidiagc, 1855. I^sT. hoy. des Indes oniEjir. Mittlieiiiingrn iiber wiclitige neue Ert'orscliungen auf dem Gesamint- biele dor Geographic. N" II et III. Gotha, i855. M. A.Peteiimann. Proceedings of the Royal Society. Vol. VII. N"' I I et 12. — Journal of the Franklin Institute. Mars. — Zeitsclnift fiir Allgeineine Erd- kunde. Janvier et fevrier i855. — Nouvelles annales des voyages. Mai. — Revue de I'Orient. Mai. — Bulletin de la Societe geolo- gique de France. Feviier. — Bulletin de la Socie'te zoologiquc d'acclinialation. Mai. — Journal des missions evangeli<|ues. Mai. — Annales de l,i propagation de la foi. Mai. — L'Investigateur, journal de I'liistitul histoiique. Fevrier et mars. — Journal d'e'dn- cation populaire. Avril-niai. — L'Atliena3um francais. W 2i et 23. Les EniTELns. ( 398 ) TABLE DES MATIERES COSTESCES DANS LE TOME IX DE LA 4« SfiRIE. N" 49 a 5U. (Janvier a Juin i855.) MEMOIRES, ETC. I'agv). Extiait d'une lettie de M Flermann E. Ludewij; a M. Jornard, membre de I'lnstitiit 5 Ue I'hisloire des aborigenes du Mcxique, par M. Hermann Lu- dewig 6 Lettre de M. le commandant dii genie Faidherbe a M. Jomai d. 34 De la {jiammaire seiere, par M. raidherlx- 35 Memoiie sur Ic ragle ou lialluciiiation du desert; par M. le couite d'Escayrac de Lauture 121 Quelques details sur les prelendus hommes a queue, par M. Tremaux. • i3q Notice sur le voyage de M. Charles J. Aiidersson dans le sud- ouest de I'Afrique, par M. Alfred Maury i/{q AssEMBLEE CENEtiALE DU 27 AVP.ii, I 855 Dlscours de M. Le- febvre-Durufle, senateur 241 Rapport sur le prix annuel pour la de'couvertc la plus iinpor- tanle en geographic, par M. Daussy, rapporteur 25n Pris, pour I'importation en France, des especes les plus utiles a Tagriculture, a Tindustrie ou a rhumanile, par M. Jomard, rapporteur 260 De I'influence que le canal des deux mers exercera sur le com- merce en general et sur celui de la mer Rouge en particulier, par M. le comte d'Escayrac de Lauture 2^4 Notice hiographique sur le general Semino, par M. de la Roq"elle 298 Note sur la position de Teii-Boktoue resultant du dernier voyage du docteur Barth, par M. d'Avezac 3o8 Memoire sur la route de Zeyla a Harar (AFrique orientale), par M. Rich. F. Burton 33-, ( 399 ) Pages. Notes sur I'etat present du Sennar, sur son avenir et son in- fluence sur lavenir de I'Egyptc, par M. Brun-Rollet 362 ANALYSES, Ki' IIAI'POUTS, ETC. Rapport sur 1111 travail de M. II. Martin, intitule: « Examen 11 d'un inenioire poslhume de M. Letronne et de ces deux 11 (piesliuns : 1" la circouferunce du globe terrestre avait-elle >i e'to mesuree exaclement avant les temps liistoriques ; 2° les >i erreiirs el les contradictions de la yeographie mathetna- >i lique des anciens s'explirpient-elles par la diversile des stades et des niilles. « Par M. Sedillot ^2 Observation addiiionnclle au rapport qui precede, par M. d'Avezac 5i Types des races bumaines (Types of mankindj, par MM. Nott et Gliildun. Conipte rendu par M. Guslave d'Eichthal. . . 53 Rapport sur I'ouvrage intitule: Geoijraphi grivci minores^ avec coinnientaire et atlas de 29 planches, par M. Charles Midler. — Par M. Isandjert 65 Expedition de I'Afrique cenlrale, publie'e par M. Aug. Petci- mann, Analyse par M. Joniard 6q Rapport sur la carte physique et mete'orologique du globe ter- restre comprenant la dislribution geoffraphique de la leni- pe'rature, des orages, des vents et des neijjes, par M. J.-Cli. Boudin, me'decin en chef de I'hopital inilitaire du Roule. Par M. Alfred Maury , y4 Rapport sur I'exploration dela vallee de I'Amazone par lis lieu- tenants de la marine des Etals-Unis, Herndon et Gibbon, en i85l-l852; par M. Isambert inn Report of an Expedition down the Zuni and Colorado Rivers, by capt L. Sitgraves, corps topographical cn^jineers. Wash- ington, i853. Expe.dition au Rio Colorado et a la riviere Zuni; rapport du capitaine L. Sitgraves, du corps des ingenieurs topographes. Washington, i853. Compte rendu par Morel-Fatio 372 Note sur la carte du cours du Mareb, par M. Jomard. . . . 882 Note sur la Coree 383 Comparaison des vocal. ulaires Otjiherero, Bayeye et Ghjili- manse; d'apres M. Andersson 384 NOUVELLES ET COHMllMCATIONS. Kouvelles concernant le doclenr Barth 86 Expedition par un steamboat dans I'interieur de l'Afri(|ue. . . 89 Nouvelle carte de TEspaflne 91 ( 400 ) IJcL-linaison nia^jnciiquc ilans la iiier Aili-ia(i(|iu- 93 Cominunicalioii de M. S. liorlhelot sur uiic iiouvcllc datt-o de Sainte-Croix de Trnciitfe, du 5 dt'ccinbre l85.{ <)3 Considerations sur la carle geograpliique du Nicaragua , par M Myionnet-Dupuy y-r Notice sur la carle de la France proteslanie, dressce par M. CI). Read. Par M Alfred Maury I02 Extrait de deux letlres de M. le cotnle d'Kscayrac a M. Jomard. 217 Etudes elhi)ograpliic|ues de M.Th. Valerio,par M. AUVed Maury. 218 Carte de la CorJe, par M. Jomard 222 Extrait d'une leltre de M. le comle d'Escayrac de Lauture a M. Jomard 3l3 Kouvelles de I'AFriqiie rentrale. — Rencontre du docleur Barlli el du docleur Vopcl 01 4 Population chinoise dv la Californie 3l6 Depart de M. A. de Gobineau pour la Perse 3l6 Programme des prix proposes par la Socic'tc de georrapliie en i855 3i8 NoiivFLi.Es nivERSES. — ISouvelle pnhlication du lieut. F. Maury. 227 Navigation de I'Amazone 227 Mori de M. J. De'saugiers 228 ACXnS DE L\ SOCIKTi;. Extraits des proces-verbnux des seances de la Commission centrale 106, 280, 32i,3yi Ouvrages offerts a la Societe 118, 238, 333, 3f)6 Errata 240, 336 Table generale des matieres du tome IX 3r)8 Pt.ANCllES. Carte de In (^oree d'apres I'original dresse par Andre Kim en i84(j et otfert par M. de Montigny, reduite a la moitie par M. V.-A. Malte-Hrun, i855. lOsquisse do la partie du bassin du Rahr-cl-Abiad comprise enire les 11* et 5* flegres de latitude nord, dresse'e en mars et avril l854, par M.M. A. Vayssieres et Mal/.ac, reduite a la moitie de Toriginal par V.-A. Malte-Rrun. Carte du eours du Mareb et d'une partie de la liaule Nubie, par MM. Vayssiere et Malzac, coinmuniqne'e par M. d'Escayrac de Lauture et reduite par M. V.-A. Malte-Rrun, aux deux tiers de I'originai i855. FIN HE LA TABLE DU Ix' VOLUME. '4"9tmijt-ren 'in- RMrt.m J,.t,mf>rr^-- XV \ i b jjL X.-J}. ■n.ulc.r l.-.v Trit ' I' I h diuii t'clUufi^, h' prciH B. Kviui/a-utn dcJfou.i utct'itdici'.yffiif taw /ii \:?ti fi' i b II /-.. \ni,niu/Jitl\nx(iJiifi. «■/-.. ,i./.,MM,,.- J.. i;,i„„„i,/„ ,.n„., mi ■„ i-.i,. oA'f^TK ,|„||AIEBHJi«ri_ HAUTE VITBIE . A'i.«MA'ni>> 1 f llutlmrUm Trit .S*./i..ii./» Tri/.|| f f^ i/ '•• '■-.'., y /" M...I ■'"'..„/, /■,. T'- , 1." !/.(.„/. r,.,ji, . . ... / ' I /{ a ^ u T ri /.« H«m■■ i