Natural History Muséum Library 2 05" SOCIÉTÉ GÉOLOGIQIJÉ y.., mm Soc. géol. Ton..- XIL i PARIS. - IMPRIMERIE DE BOURGOGNE ET MARTINET » IMPRIMEURS DE LA SOCIETE GÉOLOGIQUE DE FRANCE, RUE JACOB, 50. bulletin DE LA SOCIÉTÉ ®É®IL®©]I®ï0E DE F II A N C E. l 'borne (/in//xer />/c. 1840 a 1841. IPASlïISa AB LIEU DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ, RUE DU VIKUX-COLOMBIKn . 26 1841. 8 CD (D II IB ^E1 £21 BIS SEANCE. Séance du 2 Novembre 1840. PRESIDENCE DE M. ALEXANDRE BRONGNIART. M. Raulin , vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal cle la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membres de la Société : MM. Despine , inspecteur des mines à Turin (Piémont) , pré- senté par MM. Sismonda et Michelin ; Le chanoine Rendu, secrétaire de la Société royale Académique de Savoie, etc., à Chambéry, présenté par MM. Michelin et Sismonda ; Catullo (T. -A.), professeur d’histoire naturelle à l’Uni- versité de Padoue , membre de l’Institut de Venise , à Padoue , présenté par MM. Pasini et Michelin ; Jan (Georges), professeur de botanique à l’Université de Parme, etc., à Parme, présenté par MM. Pasini et Michelin ; •Filippi (Philippe de) , docteur-médecin à Milan , présenté par MM. Pasini et Michelin ; Grissl (Rudolf Sérafin), administrateur des mines et monnaies impériales et royales d’Autriche, à Vienne , pré- senté par MM. Michelin et de Roissy; Rathier (Ch. B. Antoine) , avoué , à Tonnerre (Yonne) , présenté par MM. Const. Prévost et Raulin ; Fauverge (H.-G.) , membre de plusieurs Sociétés savantes, rue Cassette, 9, à Paris, présenté par MM. Ch. d’Orbigny et Raulin ; Frapolli, rue Copeau , 4, à Paris, présenté par MM. A. de Jussieu et Ch. d’Orbigny; 6 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. DONS FAITS A EA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. l’intendant de la Liste civile : Galeries historiques du palais.de F ersailtes . In-8Q, tomes I à V. Paris , 1839-40. De la part du Ministre de l'Instruction publique : \° Annales des sciences naturelles. Août 1839 à mai 1840. lu 8°. 2° Voyage dans C Amérique méridionale , par M. Alcide d’Orbigny. Livraisons 46 à 49. 3° Species général et iconographie des coquilles vivantes , par L. (b Kiener. Livraisons 48 à 61,. 4° Archives du Muséum d'histoire naturelle . Livraisons 2 à 4 ; in-4°. 5° Traité de L' électricité et du magnétisme , par Becque- rel. In-8% vol. V, deuxième partie, 288 pag., et vol. VI, 440 pag. ; de plus un atlas in folio de 18 pi. Paris , Firmin- Didot , 1840. De la part de M. Charles d'Orbigny, les livraisons 7 a 9 du Dictionnaire universel d' histoire naturelle -, dont il diiige la publication. De la part de M. Alcide d’Orbigny vsa Paléontologie fran- çaise. Livraisons 5 et 6. Delà part de M. dOmalius d’Halloy, ses Notions élé- mentaires de statistique. ln-8°, 295 pag. Paris, Ch. Pitois, 1840. De la part de M. Quételet : 1° Son Second Mémoire sur le magnétisme terrestre en Italie In-4° , 28 pag., 1 pl. ( Extrait du tome XI 11 des Mé- moires'de U Académie royale de Bruxelles.) 2° Son Deuxième Mémoire sur les variations annuelles de la température de la terre à différentes profondeurs. In-4°, 52 pag., 3 pl. (Extrait du tome XIII des Mémoires de i Académie royale de Bruxelles .) De la part de M. Godelfxoy, sa Notice sur les glaciers s les moraines et les blocs erratiques des Alpes . In-8° , 1 12 pag. Paris , Cherbuliez , 1840. SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. 7 De la part de M. le chanoine Rendu , sa Théorie des -glaciers de la Savoie. In 8° , 126 pag., 1 carte. (Extrait du dôme X des Mémoires de la Société royale académique de Savoie.) De la part de M. Grateloup : 1° Son Mémoire de géo-zoologie sur les coquilles fossiles de la famille des néritaeées observées dans les terrains tertiaires du bassin de l'Adour [Landes). ln-8°, 40 pag., I pl. (Extrait des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux , tome XI.) 2° Sa Description d’ un fragment de mâchoire fossile d’un nouveau genre de sauriens , trouvé dans le grès marin , à Léognan , près Bordeaux. In-8°, 8 pag., 1 pl. Bordeaux, 1840. De la part deM. Constant Prévost; Notice sur ses travaux. ln-4% 27 pag. De la part de M. d’Hombres-Firmas , son Mémoire sur la formation d’un cabinet d’ amateur et d' une collection géologi- que des Cévennes, et description de la JSerinea trochiformis. In-8°, 31 pag., 1 pl. (Extrait du Recueil de l’Académie du Gard.) De la part du directeur; Compagnie, des Mines d’or de la Gardelle (rapport). In-4°, 20 pag., 2 pl. De la part de Al. Michelin; Notice sur le sondage du bois Rolland, près Grenoble , par M. Gueymard. In-8°, 7 pl. De la part de M. Boue, sa Carte géologique de la Turquie d’Europe. De la part de Al. Mauduyt, son Tableau méthodique des oiseaux observés jusqu à présent dans le département de la Tienne. In-8° , 105 pag. Poitiers , 1840. De la part de M. Buckland ; Conybeare and Dawson (Mémoire sur les affaissements des terrains de la côte orien- tale du Devon). In-folio , 14 pag. , 10 pl. Londres, Murray, 1840. 2 exernpl. De la part de iniss Benett, son Catalogue of W illsliire fos- sils (Catalogue des fossiles du Wiltshire). In-folio, 11 pag. Londres , Nichols , 1831. De la part de M. McClelland, son ouvrage intitulé: Some inquiries of the province of Kemaon ( Recherches géolo - SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. 8 giques dans la province de Kemaon). In-8°,38î pag. , 8 pi. 1 carte. Calcutta, 1835. De la part de M. J. Prinsep , Report of a committee ( Rapport d’un comité sur les recherches de charbon et les ressources minérales de l’Inde). in-8°, 94 pag. ,2 pl., 1 carte. Calcutta, 1838 De la part de M. Jackson; son Report [Rapport sur te relevé géologique et agricole de l’état de Rliode-lsland). ln-8°, 312 pag , I pl. , 1 carte. Providence, Cranston, 1840. De* la part5 de M. Troost , son Fiflh geological report [cinquième rapport géologique à la 23e assemblée du Ten~ nessée). In 8% 75 pag. , 1 pl. , 2 cartes. Nashville, 1840. De la part de M. Ch. Keferstein, son ouvrage intitulé: Geschichte und litteratur [Histoire et bibliographie de la géognosie) ■ In-8° , 281 pag. Halle , Lippert , 1840. De la part de M. Eug. Robert , son Briefe , etc. [Lettres sur le nord et sur l’intérieur de la Russie ) In-12, 190 pag. Hambourg, 1840. De la part de M. Glocker, son De graphite Moravico [Mémoire sur ta distribution et le gisement du graphite en Moravie). In-4" , 28 pag. , 2 pl. Breslau , I 840. De la part de M. Rœmer, son ouvrage intitulé : Die V ers- leinerungen [Pétrifications du terrain de craie du nord de l' Allemagne). In-4', 48 pag., 7 pl. Hanovre , 1840. De la part de MM. Gœppert et Boguslawski ; Ubersicht [Résumé des travaux de la Société silésienne pour 1838), in-4”, 184 pag.; idem pour 1839, in-4°, 228 pag. Breslau, 1839-40. . De la part de MM. Beïlardi et Michelotti, leur Saggio oriltograph ico [Essai sur les gastéropodes fossiles des terrains tertiaires du Piémont). In-4” , S0> pag- 8 pl. (Extrait de la deuxième série, tome 111, des Mémoires de l'Académie royale des sciences de Turin. ) De la part de M. Léopold Pilla, son Discorso academico [Discours académique sur les progrès de la géologie). In-8% 35 pag. Naples, 1840. De la part de M. Savi, ses Alcune considerazioni [Quelques considérations sur les vapeurs méphitiques des S É à IN CE DU 2 NOVEMBRE 1840. 9 marais de la Toscane). In-8°, 50 pag. , 1 carte. Pise , 1839. De la part de la Société géologique de Londres, A geolo- gical map ( Carte géologique de C Angleterre et du pays de Galles , avec un mémoire in-8°), par M. Greenough, en 6 feuilles. Londres, 1839. De la part du Conseil des mines de la Saxe, les feuilles VII, XI et XII de la Carte géologique de la Saxe. La Société reçoit en outre les publications suivantes : Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Académie des sciences. lpr semestre, n° 26 et la table; 2e semestre , n°* 1 à 17. Annales des mines. Tome XVII, Ve et 2e livr. , 1840. Bulletin de la Société de géographie , nos 78 à 81 , 1840. Recueil de V oyages et de Mémoires , publié par la Société de géographie. Tome VI. In-4°, 503 pages. Paris, 1840. Mémoires de la Société royale des sciences , de C agricul- ture et des arts de Lille. 1839. lr® partie. In-8°, 555 pages, 20 pl. Lille, 1839. Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen. 64. Programme des prix proposés par la Société industrielle de Mulhausen. In-8°, 64 p. Mulhausen , 1840. Mémoires de la Société d'agriculture , sciences , arts et belles-lettres de l'Aube , nos 72 et 73. Troyes, 1840. Recueil de la Société libre d’ agriculture , sciences , arts et belles-lettres de l’Eure , n° 60. Tome X. Evreux, 1840. Société d’ agriculture , sciences et arts d’Angers ; travaux du comice horticole de Maine-et-Loire . 2e vol. , n° 10 , in-8°. Angers , 1840. Bulletin de la Société industrielle d’Angers et du dépar- tement de Maine-et-Loire , 1 Ie année, nos 2 , 3 et 4. Angers, 1840. Histoire et mémoires de C Académie royale des sciences , inscriptions et belles-lettres de Toulouse. Tome V. lre et 2® parties. Toulouse, 1839. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Tome XI. 3* , 4e et 5e livraisons. Bordeaux , 1 840. Bulletin de l’ Académie royale des sciences de Bruxelles, nos 5,6,7 et 8, pour 1840. jQ SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. Société royale des antiquaires du Nord . Rapport des séances annuelles de 1839 à 1840. Copenhague, 1839. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de la Société géologique de Londres). N° 67. 1840. Transactions , etc . (Transactions de la Société géologique de Londres). 2e série , vol. V, 3e partie. Arsbèrattelse , etc. (Rapport sur les progrès de la physique et de la chimie, présenté à l’Académie des sciences de Stock- holm , le 3 1 mars 1838) , par M. Berzélius, secrétaire perpé- tuel. In-8°. 645 pag. Stockholm , 1838. Arsbèrattelse , etc. (Rapport sur les progrès de la techno- logie, présenté à l’Académie royale des sciences de Stockholm, le *31 mars 1838), par M. Pasch. In-8%155 pag. Stockholm , 1839. Arsbèrattelse , etc. (Rapport sur les progrès et les décou. vertes relatives à la botanique, pendant 1 annee 1837, pré- senté à l’Académie des sciences de Stockholm, le 31 mars 1 838. par M. Wikstrom). In-8°, 612 pag. Stockholm, 1839. Kongl , etc. (Mémoires de l’Académie royale des sciences de Suède pour 1838). In-8° , 336 pag. , 4 pl. Stockholm, 1839. Tal om , etc. (Rapport sur l’hôpital de l’Ordre des Séra- phins, à Stockholm, présenté à l’Académie des sciences de Suède, le 7 avril 1838), par M. Ekstrœmer. ln-8°, 52 pag. Stockholm, 1840. Tal om , etc. (Rapport sur la statistique judiciaire , pré- senté à l'Académie royale des sciences de Suède , le 8 avril 1840), par M. Rosenblad. In-8°, 21 pages. Stockholm, 1840. The american journal (Journal américain des sciences et arts) , par M. Silliman. Vol. XXXVIII, n° 2 , et XXXIX , n» 1. The magasine, etc. (Magasin d’histoire naturelle). Nou- velle série, nos 41 — 44. Londres, 1840. N eues jalirbuch, etc. (Nouvelles annales de minéralogie, de géologie et de paléontologie) , par MM. de Léonhard et Bronn. Année 1839, 6e cahier , et 1840, Ie' à 4e cahier. Il progresso, etc. (Le Progrès des sciences et arts). XIe an- née , n° 50. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. i ! Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines, juin à septembre 1840. U Institut , Nos 340 — 357, du 2 juillet au 29 octobre 1810. The Mining Review (Revue des mines) Vol. Vil , n° 31. Hislory of the iron trade , pages 49 à 56. The Mining Journal, Vol. Xe, nos 254 — 262. The Alhenœum . Nos 662 — 679. Et différents prospectus d’ouvrages italiens. M. Michelin offre à la Société : De la part de M. Barban , un échantillon d'un dépôt sili- ceux, avec corail et térébratules, qui se forme actuellement, dans la Méditerranée, près du port de Marseille. Cet agglo- mérat à ciment siliceux a été signalé par M. Coquand dans le Sémaphore de Marseille du 6 décembre 1838. De sa part : 1® quatre échantillons de grès bigarré des en- virons d’Hyères (Var) , avec empreintes végétales et cuivre çarbonaté vert et bleu; 2° quatre échantillons de quartz aurifère de la mine de la Gardette , près du bourg d’Oisans (Isère) ; 3° deux échantillons de chlorite , accompagnée de cristaux de quarz et d’albite, de Fresnay-en-Oisans (Isère). La Société reçoit aussi de la part de M. Edouard Richard, une suite de coquilles fossiles de l’oolite inférieure du mont Neuillon , près de Bourrnont (Haute-Marne) , et un fragment de tête d’ichthyosaure du lias des environs de Bourrnont. CORRESPONDANCE. On lit une lettre de M. Le Cocq , qui prie M. le Président de faire agréer à la Société sa démission de secrétaire; l’état de sa santé ne lui permettant pas d’en remplir les fonctions. On lit ensuite une lettre de M. Edouard Richard, agent de la Société, qui prie M. le Président de présenter à la Société sa démission des fonctions d’agent ; l’état de sa santé le forçant de quitter la France pendant l’hiver. M. Richard termine sa lettre en demandant à être de nouveau compté parmi les Membres de la Société. Le Président annonce à la Société que le Conseil s’est réuni 12 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. à l’effet d’examiner la lettre de M. Edouard Richard , et qu’il a décidé: Que M. Richard serait admis comme membre de la Société sans payer de cotisation, ainsi que cela a déjà eu lieu pour un de ses prédécesseurs. La Société adopte la décision du Conseil. Le Président annonce ensuite que la liste des candidats à la place d’agent est affichée dans la salle des séances , et que la Société aura à procéder , dans la première séance de décem- bre, à la nomination d’un agent choisi parmi les candidats présentés par le Conseil. Le Président annonce à la Société la perte qu’elle vient de faire dans la personne de l’un de ses membres, M. le doc- teur Roberton. Le vice-secrétaire donne lecture d’une lettre de Me Dan- loux, notaire à Paris, qui adresse au trésorier l’extrait du testament de M. le docteur Roberton , dont la teneur suit : Je donne et lègue à la Société géologique de France, quinze mille francs à une fois payer. Je nomme pour mon exécuteur testamentaire M. le doc- teur Verity, demeurant à Paris, rue du faubourg Saint- Honoré , auquel je donne la saisine de mes biens. Signé Danloux. La Société adopte ensuite les décisions suivantes du Con- seil : 1° L’insertion dans le Bulletin de l’extrait du testament de M. le docteur Roberton ; 2° Le placement d’un buste ou d’un portrait de M. le docteur Roberton , dans la salle des séances de la Société ; 3° L’insertion dans le Bulletin d’une notice sur la vie et les travaux de M. le docteur Roberton; 4° L’inscription à perpétuité du nom de M. le docteur Roberton, sur la liste des membres de la Société. On lit ensuite : 1° une lettre de M. l’intendant de la liste civile qui annonce que le Roi a bien voulu destiner à la SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. 13 Société un exemplaire de l’ouvrage imprimé par son ordre, sous le titre de Galeries historiques du palais de V er - sailles ; 2° une lettre du Ministre de l’Instruction publique qui annonce que, d’après le vœu que lui ont exprimé les pro- fesseurs du Muséum , il vient d’accorder à la Société un exemplaire des Archives du Muséum d'histoire naturelle ; 3° une lettre du Président de la Société géologique de Lon- dres , annonçant que la Société qu’il représente offre à la Société géologique de France un exemplaire de la carte géo- logique d’Angleterre , par M. Greenough ; 4° enfin une lettre de M. Coquand , secrétaire de la réunion extraordinaire à Grenoble, qui annonce l’envoi prochain des procès-verbaux de cette réunion. COMMUNICATIONS. M. Michelin, sur l’invitation du Président, présente un résumé des travaux de la Société dans sa réunion extraordi- naire à Grenoble. M. Leymerie lit la notice suivante : Sur les terrains tertiaires du département de l'Aube. On sait que les terrains tertiaires du bassin de Paris constituent à l’E. un plateau en grande partie occupé par l’ancienne province de la Brie. Ce plateau est terminé , dans les départements de la Marne , de l’Aube et de Seine-et-Marne , par un talus ordinaire- ment rapide par lequel on descend sur la nappe crayeuse qui constitue le sol d’une si grande partie des premiers départements que je viens de nommer. Cette disposition du terrain tertiaire par rapport à la craie qui formait le fond de la mer dans laquelle il s’est déposé, indique évidemment, dans la contrée dont il est ici question , une dénudation presque complète d’une grande partie de la masse de ce même terrain qui devait nécessairement s’éten- dre beaucoup plus loin àl’E. , de manière à se prolonger en biseau jusqu’à la rencontre de collines s’élevant à un niveau nécessaire- ment supérieur aux plus grandes altitudes tertiaires. JNous ne connaissons pas la limite de cette ancienne surface des dépôts pa- risiens , limite qui formait le bord du bassin dans lequel se sont précipités les divers éléments qui les composent ; mais des lam- beaux des couches inférieures qu’on trouve çà et là sur quelques collines crayeuses élevées, bien au-delà du talus qui termine ac- W SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. tuellement la masse principale , montrent que ces dépôts s’éten- daient autrefois beaucoup plus loin (1). C’est dans la partie S. O. du département de l’Aube , c’est-à-dire là où existent les points les plus élevés de la nappe crayeuse et où la craie supérieure a été conservée , que se trouvent exclusivement ces lambeaux tertiaires. Dans tout le reste de la surface occupée par cette formation , sur- face qui appartient en général à notre craie intermédiaire, on ne trouve aucun vestige de terrain tertiaire, pas même le limon rouge à silex et minerai de fer qui occupe une si grande étendue des plateaux de la région occidentale. Cependant , tout porte à croire que ces terrains existaient autrefois également dans la ré- gion orientale , et qu’ils ont été complètement enlevés , peut être par le même cataclysme qui a fait disparaître également l’assise supérieure de la craie qui manque , ainsi que nous venons de le dire , dans cette partie de la Champagne. 11 est même très probable que le terrain parisien s’étendait autrefois sur les points occupés maintenant par les étages inférieurs de la formation crétacée , car les lambeaux tertiaires dont nous venons de parler parviennent , dans le S.-O. du département de l’Aube, presque jusqu’à l’ex- trême limite de la craie qui se termine, par rapport au gault et au greensand, absolument comme le plateau de la Brie par rapport à la craie elle même , c’est-à-dire par un talus ou falaise plus ou moins rapide , ainsi que nous l’expliquons'dans notre mémoire sur le terrain crétacé de l’Aube. Cette disposition en talus du terrain tertiaire sur la limite du plateau de la Brie est très favorable aux observations puisqu’elle présente des couches assez nettement coupées et reposant sur la craie qui souvent est entamée elle-même », aussi ne nous a-t-il pas été difficile d’étudier ses divers éléments et de reconnaître leur ordre de superposition. Nous devons dire cependant que nous avons été beaucoup aidé dans cette partie de notre tâche par notre collègue, M. Raulin, avec lequel nous avons eu l’avantage de faire une partie de nos courses. Nous allons présenter ici le résumé de nos observations, en commençant par le plateau de la Brie dont le département de l’Aube ne renferme qu’un très petit seg- ment. Nous rattacherons ensuite à cette masse principale les lam- beaux maintenant isolés qui, autrefois, en faisaient réellement partie. (î) M. Cottet, professeur à l’Ecole normale primaire de Troyes, avait indiqué avant nous cette extension dans une note insérée dans les Mé- moires de la Société d agriculture de l’Aube. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. î ü> Bord oriental du plateau de la Brie , dans le département de V Aube, Cette partie principale des terrains tertiaires de l’Aube se di- vise naturellement en quatre assises ; savoir, en commençant à partir de la craie : i° Argiles, sables el grès, galets siliceux et poudingues (argile plastique). ...... Calcaire d’eau douce. \ 5° Limon et meulières [ Calcaire siliceux, sans fossiles ...... ) 4° Grès de Fontainebleau Terrain tertiaire inférieur. Terrain tertiaire moyeu. Première assise. Ses éléments principaux sont des argiles et des sables qui paraissent à peu près contemporains , car on les voit tour à tour occuper la partie supérieure et la partie inférieure d’un dépôt limité ; dans le même lieu d’exploitation , à côté d’un trou donnant de l’argile , on en trouve un autre creusé dans le sable sans que les exploitants aient pu reconnaître, pour la décou- verte de l’une ou de l’autre de ces deux roebes , d’autre règle que le hasard. L’argile est souvent blanche ou jaunâtre ou quelque- fois veinée de rouge et de violâtre ; elle est employée à la fabri- cation de la poterie et , le plus souvent , des tuiles et des briques. Certaines variétés très blanches ont été regardées comme propres à servir de base à la faïence fine. On a été sur le point de les exploiter à Mont-Potier pour les fabriques de Montereau; mais on a renoncé à ce projet à cause de l’éloignement. Les sables sont quarzeux , ordinairement à grains fins ; ils offrent une couleur blanchâtre ou grisâtre. On les emploie dans les tuileries et pour la confection des mortiers. Dans la partie inférieure , cette masse argilo-sableuse est souvent ferrugineuse. L’argile devient alors jaune et contient même quelquefois des rognons de fer limonite sub-géodique. Ce fait est très remarquable à Mont-Potier, où ces minerais ferrugineux sont accompagnés de Paludines et d’un peu de sélénite. A ce même niveau , le sable offre aussi une couleur ocreuse ou lie de vin, ses grains deviennent plus gros et se soudent souvent de manière à donner naissance à de petites plaques de grès qu’on trouve fréquemment disséminées à la surface du sol ( Villenauxe). Quelquefois même ces grès ferrugineux forment des couches et empâtent des silex appartenant à la masse de galets que nous allons signaler tout-à-l’heure, immédiatement au- dessus de la craie. Nous avons dit que les sables et les argiles semblaient avoir été déposés presqu’en même temps; d’où il résulte qu’on ne saurait ] fi SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. les classer les uns par rapport aux autres : cependant il parait qu’il existe, à la partie supérieure de l’assise que nous étudions, une couche de sable grisâtre qui occupe assez constamment cette position. C’est dans cette couche qu’il s’est formé des blocs et même des bancs de grès grisâtre à grains fins dont la texture passe au sub- compacte, et dans lesquels on remarque souvent des taches plus foncées, dues peut-être à un mélange d’argile. Ces ca- ractères , joints à leur ténacité qui est ordinairement très grande , permettent de les distinguer sans peine des grès de l’étage moyen ( grès de Fontainebleau). Ces grès se montrent souvent, comme nous le dirons plus loin , à Fétat de blocs sauvages dans les envi- rons et même assez loin de la falaise qui termine le plateau de la Brie. . La base de l’assise que nous décrivons se compose d une couclie irrégulière et discontinue de galets siliceux. Ces cailloux ont une texture compacte , une cassure esquilleuse et une couleur qui les rapprochent plus de certaines meulières que des silex de la craie. Ils sont toujours très roulés, absolument comme les galets que rejette actuellement la mer, offrant la forme d’un sphéroïde ou d’un ellipsoïde aplati parallèlement à son grand axe. Leur surface extérieure est ordinairement d’un gris foncé et même noire ; en- fin , ils diffèrent beaucoup en général des silex de la craie et de ceux imparfaitement arrondis ou même anguleux du dépôt de 1- mon rouge à minerai de fer qui recouvre des collines crayeuses placées hors de la limite du plateau de la Brie. Ils sont libres , associés souvent à un sable grossier, ou agglutinés de manière à former des poudingues souvent très durs et dont certaines variétés sont comparables au beau poudingue d’Angleterre. Dans le depar- tement de l’Aube , cette couche n’offre jamais un grand dévelop- pement, elle manque même en beaucoup de points ; mais à une assez faible distance , dans la Marne , à Montmerle , par exemple , elle se présente sous forme de masse considérable offrant une res- source précieuse pour l’établissement et l’entretien des routes qui sillonnent la craie dans le voisinage. Plus loin, à Sezanne , on peut voir ces galets, entremêlés de sable, former un mamelon de 15 à 20 mètres de hauteur à la cime d’une colline crayeuse ( montagne des crottes). Ces amas sont la source des nombreux galets qu’on trouve dans ces contrées à la surface du sol crayeux. Le caractère évidemment littoral de cette bande de galets et sa position relativement au reste du bassin semblent indiquer une plage dont la limite ne devait pas être extrêmement éloignée , con- sidération qui ne s’oppose pas précisément à l’extension que nous r.x n r. 17 17 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. avons été forcés d’admettre ailleurs pour le bassin de Paris. Les poudingues qui résultent de l’agglutination de certaines parties de cette couche inférieure de nos terrains tertiaires se montrent quelquefois au jour, sur le talus qui termine le plateau de la Brie , en blocs qui résistent très bien aux causes désagrégeantes prove- nant desagents atmosphériques. En descendant, par exemple, de la forêt de Sourdun dans la vallée de la Seine, près de Nogent, on les voit sortir, pour ainsi dire , sur lé bord de la grande route entre l’argile plastique proprement dite et la craie. LesPaludines trouvées à Mont Potier dans la partie ferrugineuse de l’argile sont les seuls fossiles que nous ayons rencontrés dans l’assise dont nous venons de faire connaître les éléments. Les puits de Mont-Potier, où ce terrain est assez bien déve- loppé , indiquent une puissance totale de 6 à 7 mètres. Cette courte description suffit pour faire voir que notre pre- mière assise tertiaire , toute complexe qu’elle est , forme un en- semble qu’il serait difficile de subdiviser, et qui nous paraît devoir être rapporté à la partie des terrai s parisiens désignés par M. Brongniart sous le nom à' argile plastique. Les terrains qui composent cette assise occupent une bande assez étroite sur le talus qui limité le plateau de la Brie et sur ceux qui encaissent les vallées ( Saint-Paire, Villenauxe), ou se présentent sous forme de taches ou de plaques sur certains pla- teaux crayeux (Mont-Potier). Deuxième assise. Elle se compose d’un calcaire ordinairement un peu marneux , d’un blanc légèrement grisâtre, rarement jau- nâtre, sub-compacte et quelquefois d’une compacité parfaite. En certaines places il se charge de nombreux fossiles , et alors il est ordinairement plus terreux et plus friable. 11 est ordinairement stratifié d’une manière un peu obscure. Les couches ont mie épais- seur assez considérable. Sa puissance dépasse 24 mètres. La colline de St-Parre, près du village de St-lNicolas , à une lieue de JNogent, montre ce calcaire reposant sur l’argile plasti- que qu’on peut voir elle-même placée sur la craie blanche qui forme environ les deux tiers de sa hauteur totale. (PL I > fig. 1 )• Un calcaire absolument compacte occupe la partie supérieure ; il renferme des dendrites très délicates , des veinules et même des géodes de spath calcaire. Dans ces dernières, on trouve des cris- taux qui appartiennent au rhomboèdre inverse, forme si constante dans les calcaires du bassin parisien. On trouve très peu de fossiles dans celte partie; ils se sont presque tous réfugies dans les cou- ches inférieures qui sont, pour la plupart, d un giain assez Soc. Géol. Toin. XII. 2 18 SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1 8 1 0 . grossier, et ils s’y montrent en grande abondance : ce sont des Paludines (plusieurs espèces), plusieurs Planorbes, plusieurs Lvmnées et entre autres la grande espèce ( Lymnœa Nodoti ) citee par M. Michelin, à Provins, dans le même calcaire; enfin oes Hélices à spire déprimée. Jusqu’à présent on n’a pas encore ren- contré dans nos calcaires les coquilles marines ni les os de Lo- phiodon qui ont été signalés dans cette dernière localité par M Nodot. Les calcaires appartenant à cette assise sont employés comme pierre à chaux grasse. Certaines variétés marneuses (Nesle) et la variété fossilifère de St-Parre fournissent une assez bonne diaux hydraulique. A la partie supérieure du calcaire d’eau douce, il existe une couche peu puissante de marne ordinairement verte, qui est d’une grande constance dans les départements de 1 Aube et de la Marne. Toutefois, nous ne voulons pas dire que cette couche forme une ligne nette de séparation entre le calcaire et la lor~ mation des meulières qui git au-dessus, car on voit quelquefois (pl. ly fiCT. 4) un peu de calcaire d’eau douce reparaître entre les meulières et la couche de marne. On sait d’ailleurs que cette formation des meulières ne diffère pas en général de celle ducal-, caire d’eau douce ; car en beaucoup de localités , et notamment entre Sézanne et Montmirail , la roche dominante est un calcaire très siliceux dont les variétés extrêmes sont, d’un côté, le calcaire d’eau douce ordinaire , et de l’autre , la meulière compacte La coupe (pl. I , fig. 3) de la colline des Meix, près Ville- nauxe offre -l’ensemble de nos couches tertiaires, et nous nous en servirons ici pour montrer les relations du calcaire d eau douce avec les couches qui le suivent ou qui le précèdent. Le pied et memele.flanc de la colline sont recouverts, comme le fond de la vallée, par un terrain d’éboulement et d’atténssement considérable dans lequel on remarque, comme éléments de gros blocs de grès de l’époque de l’argile plastique et de meulteres. Si l’on fait abstraction de ce dépôt plus ou moins moderne , cette colline est composée de craie blanche (assise supérieure) jus- qu’à une assez grande hauteur, après quoi l’on trouve les couches suivantes : a Sable grossier, ferrugineux, avec plaques et petites masses de grès. b Argile ordinairement blanclm c Sable et grès grisâtre, à grains fins. d Calcaire d’eau douce blanc , sub- çompacle. e Lit de marne verte. f Limon et meulière compacte. Cette même colline a été entamée assez profondément à sa par- SÉANCE Dü 2 NOVEMBRE 1 8 \ 0. 10 tie supérieure pour rétablissement de la route de Villenauxe à Montmirail, circonstance qui permet de voir une manière d’être particulière du calcaire d’eau douce, des marnes vertes et des meulières. La coupe (pl. I, fig. 4) est une copie exacte de la tranchée dont il s’agit; en voici le détail : a Calcaire formant une masse blan- che où il est imposible de distin- guer aucune stratification et qui offre 1 aspect et la consistance d’une craie grossière. Il renferme des fragments de calcaire d’eau douce ordinaire. b Lit incliné de marne verte. c Couches minces de calcaire d’eau douce bien stratifié. d Marne impure , blanchâtre et verdâtre. e Calcaire semblable à a, très dé- chiqueté. f Limon ferrugineux avec argile grossière, verte, veinée de rouge, j renfermant des meulières com- I pactes en petits blocs anguleux. Ce terrain remplit les anfractuo- j sités du calcaire précédent. Cette coupe semble annoncer, à la fin du dépôt du calcaire d'eau douce , une perturbation et un remaniement local ; et , sans les couches c et les marnes qui les encaissent, on croirait avoir là un terrain de transport assez moderne. Cette même coupe nous apprend encore que la marne verte n’est pas précisément placée à la limite du calcaire d’eau douce et des meulières, puisqu’on voit reparaître le calcaire entre deux lits de cette marne et même au-dessus de ces mêmes lits. Près de Nesle , existent plusieurs carrières qui présentent la partie supérieure du calcaire d’eau douce avec plusieurs couches marneuses, et qui offrent encore des traces de perturbation et de remaniement. On y remarque en outre deux autres faits curieux , savoir : 1° la présence de coquilles très difficiles à déterminer vu la friabilité de leur test, mais dont les formes , différentes de celles qu’on rencontre ordinairement dans le calcaire d’eau douce, ont une physionomie marine; 2° Y existence ? dans le voisinage des marnes vertes, d’un minéral siliceux réniforme (Neslite) qui pré- sente des propriétés particulières que nous ferons connaître ci- après. Voici le détail de la coupe présentée par une des carrières dont il s’agit (carrière de Montrouge), où les couches ont conservé assez de régularité pour qu’on puisse en reconnaître l’ordre de super- position. i° Terre végétale rougeâtre. 0,70 séparés par une. couche 2° Terre rouge et brune avec | mince de calcaire compacte 0,70 meulières 0,70 l\° Calcaire marneux, frag- 3° Deux lits de marnes vertes I mçnlaire , tendre , à fossi- 20 SÉANCE DU novembre 1840. 1 ,00 les ayant une physionomie marine ** , 5° Marne verte contenant deux lits parallèles de gros J rognons .de Neslite » ° j 6° Calcaire sub - compacte | d’eau douce °»7° j 7° Couche de marne, verte dans le haut , et chocolat clair dans le bas ; on y trouve des nids et des ro- gnons de Neslite pulvéru- lente, et nautique. 8° Calcaire d’eau douce sub- compacte. tiOUCIIU ut, ...... 1 Le minéral que nous avons signalé dans les couches 5 et 7 est suÏendble de passer par plusieurs états comptas entre deux va- riétéif extrêmes dont nous allons faire connaître les caracte.es. La première est blanche ou légèrement grisâtre , vert clan oi nankin couleurs qui existent quelquefois dans un seul et meme échantillon où elles peuvent prendre une disposition vubannee. Elle è un peu translucide sur les bords; sa texture est très com- pacte et sa cassure conclioide et en même temps très lisse; elle Te laisse rayer par le quarz hyalin et par le sdex avec une ti ainee phosphorescente visible même en plein jour. Sou éclat est matou Tn peu luisant. Elle est assez chaude au toucher. Sa pesantem — TTirtX^s .sais chimiques qf notre prière M. Damour a bien voulu faire sur ce minerai. Un mince fragment exposé à la flamme du chalumeau ne donne aucun in- dice de fusibilité. Chauffé dans un tube de verre ferme a une de ses extrémités , le minéral décrépite et laisse dégager une eau alca- ■ le S en pou, Ire et fondu dans un creuset de platine ^avec un mélange de carbonate de potasse et de carbonate de soude, ,1 Z facilement attaqué et , après l’action , le tout se dissout dans Veau sans aucun résidu. Cette dissolution , saturee d ac.de hyd.o- cl.'oriciue et évaporée à siccité , fournit une niasse saline qui se redissout facilement dans l’eau en laissant un dépôt abondant de •V P T a limieur séparée de ce dépôt, ne donne par les îeaclil* aucun indice de’ chaux ni de magnésie; elle ne présente que ,éete que Veau et happante au plus haut degré M. Damour 1 a trouvée aussi presqu’entièrement composée de silice. Entre ces deux variétés extrêmes sous le rapport des pi opi - tés physiques, on peut trouver tous les degrés mtermed.ai.es et il arrive Souvent qu’un rognon très compacte, a cassure cov- choïde etc., à son centre, perd peu à peu ces propriétés dans les parties de plus en plus voisines de la surface ou d présente enfin Tous les caractères de la variété terreuse. SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. 21 Le minéral de Nesle rentre, par sa composition et par ses pro- priétés physiques , dans le groupe des silex résinites, et se rap- proche particulièrement de la variété connue sous le nom de nié- nilite, qui se trouve d’ailleurs dans un gisement analogue. Il res- semble encore au cacholong. La variété terreuse pourrait aussi être comparée au quarz nectique de St-Ouen. Toutefois ce ruinée ral nous paraît différer assez par sa couleur , son éclat, sa cas - surc, etc,, de ceux que nous venons de citer, pour qu’il ne soit pas inutile de le désigner par Un nom particulier. Nous proposons celui de Neslite qui rappelle la localité où nous l’avons dé- couvert. Troisième assise. [Meulières). Dans la petite portion du plateau de la Brie qui pénètre dans le département de l’Aube, la forma- tion des meulières est en général bien séparée de celle du calcaire d’eau douce, et occupe ordinairement la surface des plateaux. Ces meulières sont ordinairement compactes, lithoides ou vi- treuses , sans fossiles , en blocs plus ou moins volumineux au mi- lieu d’un limon souvent rougeâtre, composé, en proportions va- riables, d’argile , de sable et d’oxide de fer. Les penchants des coteaux et le fond des vallées et des ravins sont ordinairement jonchés de ces blocs éboulés qu’on emploie pour l'entretien de quelques routes et pour faire des bornes. On les fait entrer aussi dans la construction des habitations. Détermination des deuxième et troisième assises. Le calcaire gros- sier marin paraît se terminer en biseau sous le calcaire d’eau douce à une certaine distance de la limite du plateau de la Brie. Montmirail est à peu près le point le plus rapproché de cette même limite où l’on puisse encore voir le premier de ces deux terrains passer sous le second. D’après cela, notre calcaire d’eau douce, et les meulières qui le couronnent , doivent correspondre à la formation gypseuse , ainsi que M. Dufrénoy l’avait déjà établi depuis long-temps pour d’autres portions de la Brie. Si l’on veut préciser davantage cette détermination , on se rappellera qu’à la partie supérieure du terrain qui nous occupe , il existe une couche dont la constance est remarquable dans nos contrées ; et que , d’un autre côté, si l’on consulte les descriptions des environs de Paris, on y trouve toujours l’indication d’une couche semblable très constante au-dessus du gypse. La grande coupe , donnée par M. C, Prévost dans son Essai sur la formation des terrains parisiens , montre même cette couche prolongée jusque dans la Brie. Ou doit donc considérer comme très probable que la marne verte de la Brie fait suite à celle qui recouvre le gypse à Montmartre ; d’où 0) SEANCE DE 2 NOVEMBRE 18^0. il résulteraii que nos meulières , et la très petite portion de cal-? caire d’eau douce qui passe au-dessus de la marne verte dans le département de l’Aube, correspondent aux couches parisiennes comprises entre le gypse et le grès de Fontainebleau , tandis que la masse calcaire sous-jacente à la couche qui nous sert d lioiizon serait synchronique du gypse lui même et des couches qui lui sont associées inférieurement. Quatrième assise. (Grès de Fontainebleau). Ce grès ne paraît, dans le département de l'Aube , qu’en un seul point à 10. du ha- meau de Courtiou , où il forme sur le plateau une arête culmi- nante dirigée de l’E, à l’O. (altitude 196 mètres). Il est plus grenu , plus tendre, plus blanc et plus pur que le grès de l’argile plasti- que, dont il est en général facile de le distinguer. On remarque quelquefois à sa surface des taches noires étoilées (oxide de man- ganèse, ou de cobalt). Il est là en blocs énormes dans un sable associé à une terre argilo-sableuse rougeâtre. On l’exploite pour pavés, coins de murs , marches, bornes , etc. Lambeaux qui se rattachent au plateau de la Brie. Nous avons dit qu’on trouvait çà et là dans le S.-O. du dépar- tement de l’Aube , au sommet de collines crayeuses élevées, des lambeaux du terrain tertiaire de la Brie. Ces lambeaux , échappés à la dénudation , sont restés là comme pour témoigner de l’éten- due autrefois considérable du bassin parisien. Ils appartiennent tous à l’assise inférieure, c’est-à-dire à l’argile plastique, et sont tous composés d’argile et de sables quelquefois avec grès. Je ôterai le sommet de la colline dite le Parc-de-Pont , Pouy^Montgueux ± Villadin ; ce dernier est le plus considérable , il est constitue par un mélange irrégulier de masses de sable et d’argile exploitées pour la fabrication des briques , des tuiles et de la poterie. La figure 2 , pl. I , représente la coupe d’un des terriers. Blocs de grès sauvage Une nouvelle preuve de la dénudation d’une assez grande éten- due de terrain tertiaire est offerte par la présence , sur les collines crayeuses du S.-O. du département jusqu’à une certaine limite assez reculée , de blocs épars de grès dont les caractères sont iden- tiques avec ceux des grès en place qui existent à la partie supé- rieure de l’argile plastique sur le bord du plateau de la Brie , et qui très probablement affectaient jadis un gisement semblable. On peut suivre en effet ces blocs sauvages jusqu’au pied et même sur SÉANCE I)U 2 NOVEMBRE 1840. 23 le flanc du talus tertiaire , où ils viennent , pour ainsi dire , re- joindre les- grès en place de l’argile plastique sans jamais s’élever sur aucun point occupé par les couches supérieures à cette pre- mière assise des terrains tertiaires. Ils sont dans une relation semblable avec les lambeaux isolés que nous venons de signaler comme ayant autrefois appartenu à cette même assise. Ces grès sont une précieuse ressource pour les habitants de la zone qu’ils occupent (1). Réduits en fragments, ils offrent d’excellents maté- riaux pour les routes. On les taille avec peine en marches , coins de murs et en pavés bien supérieurs à ceux que fournit le grès de Fontainebleau. Ils sont exploités comme moellons pour les assises à fleur de terre des habitations construites en craie. Enfin, cer- tains blocs d’un petit volume sont immédiatement employés comme bornes . Terrain de limon avec silex et minerai de fer . Les plateaux crayeux du S. -O. du département sont recouverts par une nappe de limon ordinairement rouge, argilo-ferrugineux renfermant des fragments de fer hydroxidé géodique et des silex en général cornés peu ou point roulés. Certains de ces silex ne sont autre chose que des moules de galérites , d’ananchytes et de spatangues de la craie; d’autres sont globuleux, ou ovales, ou fungiformes , et montrent à l’intérieur, et même quelquefois au-dehors , des traces d’organisation de divers spongiaires. Ces fossiles, en général bien conservés et qui ont l’air d’être encore en place, la position habituelle, sur les plateaux crayeux, du terrain qui les renferme et son absence dans la série des couches tertiaires de la Brie , nous avaient d’abord fait penser que ce même terrain pouvait dépendre de la craie; mais maintenant nous ne doutons plus qu’il n’ap- partienne à la période tertiaire et même qu il ne soit postérieur à l’argile plastique sur laquelle on le voit reposer à Yilladin. ( PI. I , fig. 2 ). Nous nous rapprochons donc beaucoup maintenant de la détermination de MM. E. de Beaumont et Dufrénoy, qui ont colorié ce dépôt sur la carte de France comme appartenant à l’étage moyen. Ce n’est pas , au reste , la première fois qu’après avoir différé d’opinion avec ces géologues , qui ont si bien vu les (i) Celle zone est limitée d'un côté par la falaise tertiaire qui termine le plateau de la Brie , et de l’autre par une ligne ondulée , dirigée moyen- nement du N. au S. , et passant par Esclavo/tes Marne 'ï , à l‘E. de Saint- Hilaire , par Gelanne , Saint-Pierre-de-Bossenay , Avon la-Pëze , un peu à l'E. de Vùladin . à Pâlis , Vi’lemaur , etc., etc. J j SÉANCE DU 2 NOVEMBRE lSiO. terrains île la France , une élude plus approfondie nous aura con- duit à leur manière de voir. Toutefois, la limite supérieure de ce dépôt est encore vague et testera telle tant que des circonstances favorables ne nous permettront pas de le voir recouvert par un des éléments déjà classés du bassin parisien. Les silex de cette iot- mation sont la seule ressource pour les routes qui existent sur la Craie dans cette partie de la Champagne. Antres dépôts superficiels qu’on pourrait rapporter à la période tertiaire. On trouve encore dans certaines localités , sur les assises infe- rieures de la formation crétacée, de minces dépôts qui probable- ment doivent être rapportés à la période tertiaire. Ils sont , pour l’observateur qui cherche à tracer les limites des terrains , un su- jet continuel d’embarras et d’incertitude. De ce nombre sont les sables ordinairement jaunâtres , plus ou moins terreux , avec h ag- ments de silex et souvent avec minerai de fer, qu on trouve a la surface du gault , des sables du grès vert, ou delà troisième assise néocomienne [Chaource , Gérodot) ; puis le limon jaunâtre veine de blanc qui forme ordinairement, dans les terriers des tuileries, la partie supérieure des argiles tégulines ( gault ) , ou des argiles bi- garrées (T. néocomien supérieur). Ces dépôts superficiels ne se raient-ils que le prolongement du terrain limoneux à silex et fos- siles crayeux que nous venons de décrire , terrain dont les caiac tères se seraient modifiés suivant la nature des roches sous- jacentes? M. C. Prévost demande à M. Leymerie s'il a retrouve la couche à coquilles marines qui se montre à Provins ; celui-ci répond qu’il a découvert, il y a déjà plusieurs années, un fragment de calcaire hors de place, renfermant un cénte, au sommet de la montagne de Saint-Parre, ce qui semblerait indiquer que cette couche se trouve dans le voisinage. M. Dufrénoy donne lecture de la notice suivante : Sur la vie et les travaux de M. V olti. Messieurs , Une maladie qui ne piésentait dans son début aucun symptôme alarmant nous a enlevé, en peu de jours, notre confrère, M. Volt*, Surpris , le 6 février, par une simple indisposition au SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. 25 milieu d’une séance du Conseil général des mines, M. Yoltz quitta ses collègues pour ne plus assister à leurs délibérations; et six semaines s’étaient à peine écoulées , que nous lui rendions les der- niers devoirs. Les travaux nombreux de M. Yoltz, son amour sincère pour la science, ont rendu sa perte bien douloureuse à la Société géo- logique; aussi vous avez désiré rendre hommage à la mémoire de notre confrère, en insérant dans le bulletin de la Société une notice sur ses travaux. Né à Strasbourg, en 1784, M. Yoltz est entré à l’Ecole Poly- technique en 1803. Admis dans le service des mines deux ans après , il s’est , dès cette époque même , voué à l’étude de la miné- ralogie et de la géologie. Simple élève des mines à Moutiers , il fit des voyages dans les Alpes sous les ordres de M. Brochant de Yiliiers, son professeur et son ami. Envoyé peu de temps après comme ingénieur en Belgique, M. Yoltz se livra avec ardeur à l’étude de ses sciences favorites; mais ce n’est qu’à partir de 1815, lorsqu’il fut chargé de l’arrondissement minéralogique du Bas- Rhin, que notre confrère commença à prendre rang parmi les géologues connus du public. Les premiers soins de M. Yoltz furent consacrés aux belles col- lections d’histoire naturelle de l’Académie de Strasbourg, il se voua tout entier à leur agrandissement; grâces à son zèle, la col- lection de minéralogie fut complétée; il créa presqu’entièrement la collection de géologie et celle de fossiles classés par ordre de terrains. Pendant long-temps cette dernière collection a été la plus importante et la plus instructive de ce genre que nous ayons eue en France. La profonde instruction de M. Yoltz , sa con- naissance de la langue allemande, le rendaient un intermédiaire nécessaire entre les savants des deux rives du Rhin ; par ses soins l’ Académie de Strasbourg était devenue une espèce de congrès scientifique permanent, où les minéralogistes et les géologues venaient constamment pui er des lumières. Cette position , que M. Yoltz avait su se former par les services qu’il avait rendus aux sciences naturelles, lui fournissait des moyens d’échange, les seuls qui permettent de faire des collections complètes C’est encore par cette influence, si justement acquise, que plus tard M. Yoltz a pu réunir la collection de fossiles qui existe à l’Ecole royale des mines. Les travaux de M. Yoltz portent tous l’empreinte de l’esprit de méthode qu’il possédait à un si haut degré ; ils embrassent les différentes sciences du domaine de la géologie , et , pour vous les 26 SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. rappeler, je serai obligé de vous entretenir successivement des Mémoires qu’il a publiés sur la géologie , la paléontologie et la minéralogie. Le premier Mémoire de géologie est intitulé : Topographie mi- néralogique de l’Alsace. Présenté sous la forme modeste d’une simple description locale, ce Mémoire est d’un haut intérêt. L’auteur y fait connaître non seulement la composition géologi- que des roches \ mais il montre surtout leurs rapports; il y établit l’âge des porphyres de la vallée de Nydeck , et il dévoile le mys- tère de la formation curieuse du filon de Framont , l’un des plus productifs sous le rapport industriel et des plus riches pour la mi- néralogie à laquelle il a fourni plusieurs espèces nouvelles. C’est aussi dans ce Mémoire que notre confrère a signalé les filons de là roche micacée connue sous le nom de minette , auxquels la pro- duction de la dolomie paraît se rattacher dans beaucoup de points des Vosges. Le second Mémoire géologique important est intitulé : Note sur le Bradford-Clay de JBouxviller et de Baviller (1). M. Voltz a montré, dans ce Mémoire, la constance des sous-divisions du calcaire jurassique en plusieurs étages, ainsi qu l’identité pres- que complète qui règne entre les fossiles de ces deux localités et ceux que l’on trouve dans le même étage en Angleterre , à Port- en-Bessin et dans la France septentrionale. Maigre le peu d éten- due de ce Mémoire et le titre de Note que M. Voltz lui a donné , ce travail a eu une grande influence sur 1 etude géologique de cette partie de la France ; il a établi la classification du calcaire du Jura qui y occupe une grande suiface , et il a servi de point de départ à M. Tliirria pour sa Statistique de la Haute-Saône , et à M. Tlrurmann pour ses travaux sur le Jura suisse. Plus tard , M. Voltz a donné une Notice sur le grès bigarré de Soulz-les-Bains (2). Malgré tout l’intérêt qui se rattache à la for- mation du grès bigarré par sa liaison intime avec les sources sa- lées et les mines de sel gemme, on ne possédait, avant les travaux de notre confrère , que des détails peu circonstanciés sur les fos- siles du grès bigarré de l’Alsace et de la Lorraine. C est à la per- sévérance de ses recherches qu’est due la connaissance de la flore fossile de cette formation , ainsi que la découverte des empreintes de coquilles que possèdent toutes les collections. Après avoir in- (1 ) Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg , tome II , cl Jahrbuch, i85o, p. 48°- (2) Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg , tome IL 2/ SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. diqué la position de ces restes organiques dans les étages supé- rieurs du grès bigarré , M. Voltz discute l’état de l'atmosphère et du sol qui a présidé à la formation de ces dépôts. Outre ces trois Mémoires, M. Voltz a fait paraître plusieurs lettres sur différentes questions cfe géologie. Ces lettres, toutes écrites en allemand et adressées, soit à M. de Leonliard, avec lequel il était particulièrement lié, soit à M. le docteur Bronn , ont été insérées à différentes époques dans le Journal de M. de Leonliard. Voici l’analyse de ces différentes lettres : L’anomalie si remarquable que présente la flore du terrain ju- rassique des Alpes fait le sujet de l’une tle ces communications scientifiques avec M. de Leonliard. ïl explique son identité avec la flore houillère, en supposant que les plantes qui la composent auraient vécu dans une île entourée d’une mer profonde au fond de laquelle se seraient déposées les puissantes assises du calcaire des Alpes. La température aurait été en outre plus élevée sur cette île que sur les continents environnants, parce que ses roches , récem- ment soulevées, n’étaient pas encore refroidies; de sorte que la végétation qui la couvrait aurait été semblable à celle du terrain houiller, époque où la surface de la terré , plus rapprochée de son origine , était soumise à une chaleur plus considérable que lors du dépôt des assises jurassiques. Dans une seconde lettre , M. Voltz attire l’attention de M. de Leonliard sur la nécessité de distinguer les formations littorales ^es formations de haute mer (1) .• Il croit que, si cette considération importante avait été introduite plus tôt dans les questions de géo- logie , on aurait évité bien des discussions , souvent longues et quelquefois animées Pour faciliter les recherches des géologues sur ce sujet, M. Voltz annonce qu’il est occupé à la rédaction de tables où tous les genres de plantes et d’animaux seront classés d’après les circonstances physiques qui conviennent à leur vie et à leur développement. Nous avons souvent entendu parler à M. Voltz de ce travail si utile à la science, il en avait en grande partie rassemblé les éléments ; malheureusement , la crainte qu’il avait de produire des documents susceptibles de con- testations et surtout sa rare modestie qui lui donnait , comme à Werner, une haine prononcée pour écrire, nous ont privés de ce travail important. Deux autres lettres sont consacrées à quelques considérations sur les fossiles de l'Alp du Wurtemberg (2), et h la description (O J a hr b uc h , 1801 , p. 78. (a) Jahrbuch , i83'2,p. 78. 28 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. de localités où il a trouvé diverses espèces rares d’ Ammonites (1). Nous devons encore mentionner , parmi les travaux de géologie de M. Yoltz , un Programme des leçons du cours de géologie qu’il avait l’intention de professer à 1 Academie de Strasboiug. Dans ce Programme, imprimé dans le Journal de M. de Leonliaid (2), M. Yoltz donne une classification des roches en rapprochant celles dont l’origine lui paraît analogue. Il distingue, en conséquence, les roches stratifiées et les roches non stratifiées : les roches strati- fiées y sont divisées en deux classes , les unes ayant conservé leur état primitif, les autres ayant au contraire subi des modifi- cations depuis leur dépôt. Les roches non stratifiées sont égale- ment divisées en deux sections , savoir : les roches cristallines et les roches fragmentaires. Ces divisions, adoptées par M. Yoltz , sont logiques , et la plu« part sont admises par tous les géologues ; quelques unes , cepen- dant, nous paraissent devoir soulever des objections, surtout celles qui sont relatives aux roches modifiées. L’auteur associe à cette classe tous les gypses et toutes les dolomies; nous croyons qu’il a, sous ce rapport, beaucoup trop étendu le phénomène du méta- morphisme, et que les dolomies du lias, ainsi que les gypses tertiaires et même les gypses des marnes irisées , ont été déposes régulièrement par la voie neptunienne. Les travaux paléontologiques de M. Yoltz sont aussi nombreux que ceux de géologie; ils sont à la fois descriptifs et physiologi- ques. Le caractère philosophique de son esprit se révèle surtouj dans les quatre Mémoires qu’il a publiés sur les Bélemnites ; il en étudie successivement les formes extérieures , la nature intime et les rapports avec les coquilles internes des Céphalopodes , aux- quelles il les associe. Les fonctions qu’il attribue aux lames dorsales des Bélemnites sont regardées comme justes par tous les anatomistes qui se sont occupés de cette partie difficile de la zoologie. La découverte du sac à encre a montré qu’il avait compris la véritable nature des Bélemnites, et que la restauration qu’il a faite de ces animaux singuliers, est en harmonie avec ce que l’observation nous a appris sur l’organisation des Céphalo- podes. , , » Les quatre Mémoires, dont je viens d indiquer le but general , ont pour titres : Le premier, Observations sur les Bélemnites (3). (î) Jahrbuck , i83o , p. 483* (i) Jalirbucli t i83i , p. 177* (3) Mémoires de La Société d'histoire naturelle de Strasbourg , tome r* SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. 29 Le second, Note sur le rapport des Bélemnites avec d'autres coquilles internes des Céphalopodes (1). Le troisième , Observations sur les Belopcltis ou lames dorsales des Bélemnites (2). Le quatrième , Note sur V Onychoteuthis prisca , de M. de Munster , et sur les Loligo Bollensis et J alensi s, de M. de 7Aeten (3\ Ces Mémoires , insérés à des époques diverses dans les Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg , sont trop connus de chacun de vous, messieurs, pour que j’entre dans des détails plus circonstanciés à leur égard. Je vous rappellerai seulement que, dans le quatrième, notre confrère fait voir que les fossiles aux- quels on a donné les noms d 'Onychoteuthis prisca et de Loligo Bollensis ne sont que le prolongement de la région dorsale de l’alvéole des Bélemnites. Les recherches de M. Voltz sur les fossiles connus sous le nom d’Jptychus (4), sans être aussi impôt tantes que ses travaux sur les Bélemnites, ont également mérité les suffrages des conchvlio- logistes; l’auteur adopte l’opinion émise par M. Biippell, qui regarde ces débris organiques comme des opercules d’ Ammonites. M. Yoltz divise ces fossiles en trois groupes : 1° Ceux qui sont composés d’une simple lame cornée ; 2° Ceux qui sont composés d’une lame semblable recouverte d’un test calcaire imbriqué; 3° Enfin les Aptychus , composés d’une lame cornée recouverte d’ûn test calcaire celluleux. M. Yoltz fait ensuite connaître 24 espèces d’Aptychus. Il sup- pose que chacune d’elles se rapporte à une famille particulière d’ Ammonites , mais il ne saurait indiquer desquelles elles dé- pendent. Outre ces Mémoires importants, classés maintenant parmi les ouvrages que doivent consulter les personnes qui se livrent à l’é- tude de la conchyliologie fossile, M. Yoltz a traité différentes questions de paléontologie sous forme de lettres adressées, comme pour la géologie , à M. de Leonhai d.Yoici les titres de ces communications scientifiques : Considérations sur les coquilles des Céphalopodes (5). Dans cette (1) Institut, tome IV. (2) Mémoires de la Société d'histoire naturelle de Strasbourg , tome HJ, (3y Institut, tome V, p. 4$. (/j) Institut, tome V. (5) Jahrbuch, 1826, p. 86. 30 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE 1810. lettre, M. Voltz combat la classification des Céphalopodes donnée par M. de Blainville; il croit surtout que la réunion des Ammo- nites , des Nautiles et des Bélemnites dans la troi ième classe est contraire aux vrais principes de la conchyliologie , qui doit s’ap- puyer sur l’organisation des animaux. Sur le genre Nér 'née {[). Dans cette lettre, l’auteur expose les caractères génériques du genre Nérinée , et fait connaître la distri- bution géognostique des différentes espèces qui le composent. Sur le genre Actinocamax (2). Annonce de la decouverte d'une dent de Mastodonte trouvée dans un depot de fer pisoli tique non recouvert parle diluvium près Boux- wiiler , en AlsacefS). Lettre sur les Moyens de rendre apparentes les spires des téré- bratules et des spirifers. Sur la cause des stries signalées , par M* Def rance , à la surface des Huiti'es et des Exogyres qui ont vécu à la surface d’autres co- quilles (4). Les travaux de minéralogie de M. Voltz , sur lesquels nous n’a- vons pas encore attiré l’attention de la Société, sont spéculatifs et , sous ce rapport , difficiles à analyser. Le premier est une Notice cristallographique (5) dans laquelle l’auteur cherche à déterminer les rapports qui lient les trois forces fondamentales qui animent une molécule de matière 1° avec la pesanteur spécifique, 2° avec le poids de l’atome, 3° avec les dimensions des axes cristallins. Dans ce mémoire, l’auteur donne en fonction des axes cristallins les rapports de den- sité d’un corps qui passe : 1° du système trismétrique au système monotrismétrique; 2° du système monodimétrique au système mo- nométrique ; 3° d’une forme monodimétrique à une autre forme monodimétrique. Dans une Seconde notice cristallographique , M Voltz fait voir que, dans la formation des cristaux , les forces polaires ne sont pas employées seulement à produire les faces et les arêtes cristallines , ainsi que la densité , mais qu’elles concourent encore à produire la dureté. Ces deux mémoires de cristallographie n’étaient , pour ainsi (î Institut, tome. III, p. /\25. (2) New Jalirbuch , 1859 , 5e livraison. (3j New Jalirbuch , 1859, p. 558. (4) New Jalirbuch, 1839, p. 694 (5) Institut , tome II. SEANCE DU 2 NOVEMBRE 1840. 31 dire , qu’un prodrome des recherches que M. Voltz se proposait d’entreprendre ; ses fonctions administratives l’avaient forcé de les ajourner pendant quelque temps. Toutefois , il consacrait en- core quelques moments de liberté à ses occupations favorites , et, lorsque la mort est venu le surprendre, notre confrère met- tait la dernière main à un travail très important , dont il m’a souvent entretenu, sur la classification minéralogique. M. Voltz avait depuis long-temps préparé les éléments de cette classification fondée exclusivement sur les caractères extérieurs des minéraux ; il est à regretter qu’il n’ait pas été appelé à terminer ce travail , et que nous ne possédions même pas les bases principales du système qu’il avait adopté. Les classifications en usage laissent beaucoup à désirer, et ce serait un grand service à rendre à l’étude du règne minéral que de trouver un système comparable à ceux qui ont rendu l’étude de la botanique si attrayante. Permettez- moi , messieurs, d’ajouter à cette longue énuméra- tion des travaux scientifiques de M. Voltz quelques mots sur les services qu’il a rendus comme ingénieur des mines. Il a participé à la découverte importante des mines de sel gemme de Vie. Chargé par l’administration d’en diriger les pre- miers travaux , il a reconnu , par le sondage, la position et la con- tinuité des bancs de sel. Il en a fait connaître le gisement, et, sous ce rapport , nous devons encore considérer ses travaux admi- nistratifs comme du domaine de la géologie. Plus tard, il a été l’un des promoteurs les plus ?élés de l’em- ploi de l’air chaud dans le travail du fer. Notre confrère a publié à ce sujet un Mémoire sur les procédés employés à Wasseralfin- gen en Wurtemberg (1). Nous citerons encore ses Mémoires sur les creusets puisards dés hauts-fourneaux (2} et sur la nature de la fonte blanche (3) comme ayant eu de l’influence sur l’industrie et le travail du fer. Enfin , messieurs , dévoué autant par affection que par devoir à l’arrondissement qui lui était confié, iVl. Voltz fut, pendant vingt (1) Notice sur l’appareil qui sert à chauffer le vent alimentant les hauts- fourneaux de la fonderie royale de fV asseralfingen. ( Annales des mines 5e série , tonie IV. ) (2) Notice sur les creusets puisards des hauts-fourneaux et en particulier sur ceux des forges du Bas-Rhin. ( Annales des mines , 5e série , tome VIII ) (3 ) Notice sur la fonte blanche , dite fonte blanche du Rhin. ( Annales des mines , 3e série ..tome IV. ) 32 SÉANCE DU 2 NOVEMBRE I 840. ans , le véritable chef de l’industrie minérale de l’Alsace. Il a par- ticipé à la plupart des améliorations qui y ont été introduites. Les propriétaires des établissements de Fi amont, de Bouxwiller, de Roncliamps ne commençaient aucuns travaux importants sans avoir consulté sa longue expérience. Aussi le nom de M. Voltz était populaire dans toute l’Alsace , et ses concitoyens , voulant lui prouver toute leur reconnaissance , le nommèrent , lui , sans for- tune , élevé par son seul talent , membre du conseil municipal de la ville de Strasbourg et du conseil général du département du Bas-Rhin. M. Angelot signale à l’attention delà Société l’existence de surfaces polies sur le revers méridional des Pyrénées, dans la vallée de Vénasque, en Aragon. Cette vallée descend du plan des Espagnols situé au pied de la Maladetta , toujours couverte de glaciers. Les surfaces polies existent sur une masse de phyllade noir très dur et très pesant , s’élevant de un à deux mètres au-dessus du sol. Ces surfaces, qui s’étendent sur une longueur de dix à vingt mètres et peut- être davantage, sont comme enduites d’un vernis très luisant, d’une couleur brune ou rubigineuse, ce qui leur donne quelque ressemblance avec une poterie brune vermssee. Elles sont couvertes de nombreuses stries et même de cannelures, assez profondes pour y placer le doigt , qui se prolongent parallèlement entre elles et à la direction du chemin sur le bord duquel elles se trouvent, et qui, en cet^endroit, remonte sensiblement en sens inverse de la déclivité generale de a vallée'. Les surfaces polies sont en général dans le plan de développement des schistes qui sont placés sur la tranche a peu près verticalement et dans le sens longitudinal de la vallée. Vers l’extrémité , elles s’excavent un peu en plongeant sous le sol. Elles sont situées sur le côté droit de la vallee , à plus de trente à quarante mètres au-dessus du niveau des eaux, à une demi-heure de marche de l’hospice de Vénasque, sur le bord droit du chemin qui conduit de cet hospice a a ville de Vénasque, et à environ cinq heures et demie de marche de Bagnères-de-Luchon. M. Angelot , convaincu que c’était une roche en place , ne s’était pas occupé d’abord de le vérifier d’une manière spéciale. Cependant, n ayant pas SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1810. 33 retrouvé plus loin de surfaces semblables , il lui est resté quelque incertitude à cet égard , et il ne regarderait pas comme impossible que ce fût un bloc immense de schiste enfoui en partie dans le talus de la vallée. Quoique cette vallée contienne un grand nombre de blocs erratiques de granité et de schiste, il n’en a vu aucun dont les dimensions approchassent de la masse en question. Enfin ii a remarqué que les feuillets ou couches de cette masse, d’ailleurs assez épais, étaient posés presque verticalement comme tous les schistes qui forment ce côté de la vallée, tandis qu’au con- traire, la plupart des blocs erratiques de schiste de grande dimension reposaient sur le plan et non sur la tranche de leurs feuillets. Sans avoir d'opinion arrêtée sur le phénomène qui a pu produire le poli de ces surfaces dont il présente à la Société des échantillons qu’il a recueillis l’été dernier, M. An- gelot ne pense pas qu’on puisse l’attribuer à un glissement , parce que ces surfaces ne lui ont pas paru parfaitement planes dans le sens longitudinal des stries et des cannelures. M. Al. Brongniart, tout en admettant que ce poli est na- turel, fait remarquer que les faits de cette nature ont deux causes bien distinctes: 1° les glissements et les frottements que les roches ont pu éprouver lors des dislocations de l'écorce du globe ; la cristallisation comprimée de cer- taines substances dans les fissures des roches, ainsi que cela a lieu pour la roche duSaint-Gothard. Séance du IG novembre 1840. PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BRONGNIART. M. Raulin , vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membres de la Société : MM. Matheron (Philippe), agenl-voyer en chef, à Marseille, présenté par MM. Coquand et Michelin ; Soc géoL, Tome XII. 5 34 SÉANCE DU 16 NOVEMBRE 1840. Sébanon (Jules de) , propriétaire à Aix , rue Giltera , n I, présenté par MM. Coquand et Michelin ; w L’abbé Van denHecke .vicaire-général de 1 evecbe de Ver- sailles , présenté par MM. Huot et Michelin. L’abbé R anzani, professeur d'histoire à Bologne, pré- senté par MM. de Roissy et Constant Prévost. M. Edouard Richard est admis à faire de nouveau parue de la Société. dons faits a la société. La Société reçoit : De la part de M. Alcide d'Orbigny: 1° son Histoire natu- relle générale et particulière des Crimoïdes vivants et fos- filles. In-4°, 2e livraison. 1 810 ; 2° Sa Paléontologie française. T livraison. 1840. De la part de M. Ch. d’Orbigny : la W livraison du Dic- tionnaire universel d’histoire naturelle, dont il dirige la publication. Programme des prix proposés par l’ Académie royale des sciences, belles- lettres et arts de Rouen. ln-8\ 4 pag. De la part de la Société scientifique de Londres: l°^gu- lations and By-laivs (Réglements et statuts de la Société scientifique de Londres). In-8°, 8 pag. Londres, 1840 1 2° Proceedings (Procès-verbaux de la Société scientifique de Londres). In-8\ vob I, 38 pag.r 1 carte; vol. II, 71 pag., 7 pl. Londres , 1 840. Mémoires de C Académie des sciences de Saint-Péters- bourg. VIe série, sciences naturelles; in- 4°, tome III, lr et 2e livr., 237 pag., 18 pl. ; 3e et 4e livr., 188 pag., 40 pb Saint-Pétersbourg, 1839 40. Recueil des actes de la séance publique de C Académie des sciences de Saint-Pétersbourg , terme le 29 décembre 1838.. ln-4° } 225 pag. , un portrait. Saint-Pétersbourg , 1839. Recueil des actes de la séance publique de l’acadèmie des sciences de Saint-Pétersbourg , tenue le 29 décembre 1839. In-4°, 127 p. Saint-Pétersbourg, 1840. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Académie des sciences. 2e semestre , nos 18 et 19 . 35 SEANCE DU 16 NOVEMBRE 1840. Memorial des connaissances humaines . Oc tobre 1840. L Institut , nos 258 et 259. The A ihenæum , nos 680 et 681. M Le Blanc offre à la Société des incrustations calcaires prises à la source d’Hammam Mascoutin, à droite de la route de Bone à Constantine. Une note relative à cette source a été publiée dans le Bulletin , tom. XI , pag. 129. M. Michelin offre une série de roches et de fossiles de divers terrains tertiaires de l’Europe, et notamment de la France et de la Belgique. COMMUNICATIONS. On commence la lecture des procès-verbaux de la réu- nion extraordinaire de la Société à Grenoble. M. Dufrénoy réclame relativement à l’âge géologique qui a été assigné aux anthracites des Alpes par les membres de la Société présents à Grenoble. Il fait remarquer que cette question est de la plus haute importance pour le classement des terrains des Alpes , et que malheureusement dans la réu- nion on n’a examiné que quelques localités exceptionnelles sur lesquelles M. Gras a tenté d’établir une théorie générale. Il rappelle l’opinion de MM. Brochant de Villiers etYoltz qui, après avoir étudié la question avec soin, ont reconnu que tous ces terrains sont généralement en stratification concor- dante, et que les schistes à impressions végétales sont inter- calés dans des couches calcaires semblables entre elles. M. Dufrénoy ajoute que la discordance de stratification qui existe au Peyehagnard , n’est qu’un fait exceptionnel de peu d’étendue , tandis que , dans une multitude d’autres points et notamment à la Combe de Mallaval, on peut voir, inter- calés dans les calcaires des Alpes et en stratification concor- dante, les schistes talqueux et micacés , renfermant des em- preintes de végétaux , changés en matière talqueuse et abso- lument semblables à celles qui ont été recueillies par les membres de la Société. M. Michelin répond que la présence de bélemnites indé- terminables ne lui paraît pas suffisante pour contrebalancer 3G SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. celle de vingt espèces végétales se rapportant toutes à la flore houillère. 11 préfère classer tous ces dépôts dans le terrain houiller et admettre que lesbélemnites ont commence à exister à 1 époque de la formation de ce terrain. M. Millet lit une note sur des bois imprégnés artificielle- ment de matières bitumineuses et de pyrolignite de fer. M. Melleville lit un mémoire sur les sables tertiaires infé- rieurs du bassin de Paris , qu’il soumet à l’approbation du Conseil , pour être inséré dans les Mémoires de la Société. Séance du 7 décembre 1 840. présidence de m. d’archiac , vice-président. M. Raulin, vice-secrétaire, donne lecture du procès verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membres de la Société i MM. Laisné , professeur de mathématiques au collège Rollin , présenté par MM. Delafosse et Charles d Orbigny; Le père Lavia , prieur des Bénédictins à Catane , présenté par MM. Huot et Michelin. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Eugène Robert : Voyage en Islande et au Groenland exécuté , pendant les années 1835 et 1836 , sur la corvette la Recherche ; minéralogie et géologie , par M. Eugène Robert , lre partie. in-8° , 327 pag. Paris, Arthus Bertrand, 1840. De la part de M. d’Archiac, son Discours sur l’ ensemble des phénomènes qui se sont manifestés a la surface du globe depuis son origine jusquà l’époque actuelle. In-4°, 28 pag. Paris, Bourgogne et Martinet, 1840. De la part de M. Lockhart , son Mémoire sur un dépôt d’ ossements fossiles des environs d Argenton. In-8°, lOpag. SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. 37 Orléans , 1839. (Extrait du tome 1er des Mérroires de la Société royale des sciences , b elles -lettres et arts d'Orléans.) De la part de M. Porphyre Jacquemont : V oyage dans C Inde , par M. Tictor Jacquemont * pendant les années 1828 à 1 832. Livraisons 27 et 28. Paris, Firmin Didot, 1 840. De la part de M. Alcide d’ürbigny, sa Paléontologie fran- çaise. 8e livr. 1 840. De la part de M. Catullo, sa Geognosia lettera (Lettre géognostique sur une marne endurcie du Bellunais. In-8°, 7 pag. De la part de M. Edouard Eichwald , son Die unvelt russ- lands (Le monde ancien russe, expliqué par les fossiles). ïn-8°, 106 pag. , 4 pl. Saint-Pétersbourg, 1840. De la part de M. Friedr. Wm Hœninghaus, sa description <îe végétaux fossiles du calcaire d’eau douce de Mombach , en allemand. In 4°, 2 pag., 1 pl.,1840, 2 exeinpl. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Académie des sciences. Nos 20 à 22. Paris , 1810. Bulletin de la Société de géographie. Tome XIV, nos 82 et 83- Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. HN° 65. 1840. Annuaire du Journal des Mines de Russie , pour les an- nées 1835-36-37 et 38, avec une introduction. 5 vol. in-8°. Saint-Pétersbourg, 1840. The american journal of sciences and arts (Journal américain des sciences et des arts). Vol. XXXIX, n° 2. Il progresso , etc. (Le Progrès des sciences , lettres et arts). IXe année, n° 51. Naples, 1840. L’Institut. N08 360 à 362. The Mining Journal. Vol. X, n° 276. The Athenœum. N08 682 à 684. Le prospectus de Y Epistémonomie ou Tables générales d’indication des connaissances humaines, par MM. Varider- maelen et le docteur Meisser. Bruxelles, 1840, 2 exempl. CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS. M. le général Tcheffkine , major-général des ingénieurs des 38 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. mines fie Russie, écrit à la Société pour lui offrir les cinq premiers vol tunes de F Annuaire du Journal des mines de Russie , mentionné ci dessus. La Société procède à la nomination d un agent , en rem- placement de M. Edouard Richard, démissionnaire. Au premier tour de scrutin , M. Gabriel Graugnard , ayant réuni 42 voix sur 48, est élu agent de la Société géologique de France. M. d Archiac , après avoir cédé le fauteuil à M. Dufrénoy, présente un Mémoire dont il est 1 auteur et qui a pour titre ... Description géologique du département de V Aisne. Il en fait ensuite une analyse rapide où se trouvent indiqués le but et les principales conclusions de son travail. La carte, dit-il, dont la minute a été faite sur les feuilles pu- bliées par le dépôt de la guerre, offre vingt-une teintes repré- sentant les principales divisions des terrains. Les exploitations de lignite, celles de gypse, les forges et les usines dont les produits résultent du traitement des substances minérales extraites dans le département, les fours a chaux , les brique- teries, les (tuileries et les fabriques de carreaux , les carrières de pierres calcaires , de grès , de schistes , de sable , de cail- loux et d’argile, les galeries d’exploitation, le plongement desicouches et les lignes suivant lesquelles les coupes ont été faites sont indiqués sur cette carte par des signes spéciaux. Les coupes sont générales , particulières et théoriques. Les coupes générales traversent le département du N. au S. et de l’E. à FO. L’échelle des hauteurs est celle des lon- gueurs , la même que celle de la carte. Les coupes particu- lières font connaître en détail la composition de chaque groupe et de chaque étage pelles sont de même établies sur des échelles proportionnelles. Enfin , la coupe théorique, qui résume toutes les antres, indique la superposition des divers terrains du département avec leurs subdivisions en forma- tions , groupes et étages, leurs principaux caractères, leur puissance relative, les niveaux d’eau ou couches aquifères qu’ils renferment , et les fossiles qui les caractérisent. Le texte est divisé par chapitres, dont le premier traite Bull, de la Soc. géol. de France. Tableau, des Terrains du département de ' V Aisne. Ti< ni. XII, pag. 39. TERRAINS. FORMATIONS, GROUPES ET SOUS -GROUPES. ÉTAGES. FOSSILES CARACTÉRISTIQUES. Moderne. Diluvien.! Groupe moderne ou allovicn Groupe diluvien Groupe du calcaire lacustre supérie Groupe des sables et grès supérieur* — \- Groupe du calcaire lacustre moyen . Groupe des sables et grès moyens . Groupe du calcaire grossier \ ^ Groupe des sables inférieurs. Formalion crétacée. J Groupe supériéu (Groupe moyen. 1 Groupe inférieur. Formalion oolitique < ( Liai Supérieur (système devonien). DE Tkahsitiom. . . { Moyen ( système silurien ) Inférieur (système cambrien ) . Vc. lî r Sous-groupe. Sons-groupe . Terre végétale, alluvions modernes, tourbe et marais tourbeux, éboulcments, stalactites Alluvion ancienne argilo-sableuse Dépôt de cailloux roulés, sable ettlocs erratiques (Diluvium) Calcaire lacustre supérieur Sables et grès supérieurs Glaises et meulières, Marnes et calcaires marneux avec silice disséminée ou eu rognons aplatis. Marnes vertes et marnes diverses. Gypse , marnes gypseuses et marnes magnésiennes Marnes blanches et calcaires marneux avec silex Calcaire marin Grès. Sables Marnes Calcaire grossier supérieur et couches de mélange subordonnées, silex en plaques et en rognons, quarz hyalin prisiué Calcaire grossier proprement dit Glauconie grossière Glaises et sables glauconieux quelquefois panachés de rouge Lits coquilliers Sables divers , glauconie moyenne , lit de Pectunculus depressus , veines de quarz « Grès et poudingues Glaises, lits coquilliers, calcaire lacustre, lignite , argile plastique. Glauconie inférieure et glaise Craie blanche, craie jaune et magnésienne, et craie grise Craie avec silex en rognons Glaises bleues et marnes grises ou glauconieuses Sables et grès verts, glaises Calcaire gris marneux Calcaire jaunâtre Calcaires blancs et calcaires noduleux Oolite miliaire et lit de glaise Oolite inférieure Marnes supérieures du lias Schistes divers et calcaires en plaques subordonnées Calcaires Schistes verdâtres Schistes violets Schistes gris verdâtres - Poudingues . . Schistes - ardoises , qualités, filons de quarz, etc 4 6 6 5 Animaux cl végétaux de la période actuelle. Éléphaut , Bœuf . Cheval , Cerf. Chara medicaginula , Lymnœa cylindrica , L. fabula. 5 i5 i4 20 ■ • « Cliara , nova sp ., Lymnœa longiscata , Paludina pusilla. .... Ossements indéterminés. 4e Lymnœa longiscata , Planorbis rotundatus , Paludina pusilla. .... Lucina saxorum , Cyrcna tlcperdila . Cerithium subula. ) Astrœa stylopora , Nummulina variolaria , Corbula angulata. ) Paludina globulus , Cerithium mixturn , C. thiara . iO Cerithium cristatum , C. contiguum , C. denticulatum . C. echidnoides , C. Gravesii , C. lapidum. o Dentalium strangulation , Cerithium giganteum, Fusus Noœ , Voluta Cythara , Cor bis lamellosa, Cardium porulosum , Crassatella tumida , Nummulina lœvigala , Orbi- tolites complanata. 4 Turbinolia elliptica * Nucleolites grignonensis. 8 6e 6 Nummulina planulata , Neritina conoidea , Solarium bistriatum , Bi front ia laudinensis, T iirritella imbricataria , variété b , Cerithium pyreni forme . Voluta ambigua. 4o 4 9 7e 6 8e 4o 5 6 600 3o 800 4oo i5o Cyrcna cuneiformisy Ostrea bellovacina , Melania inquinata , Cerithium variabile , Paludina Desnoyersi , Neritina globulus. Cyprina scutellaria. Ananchites ovata, A. striata , Inoceramus Cuvieri, Belemnites mucronatus. Sçyphia , Spatangus coran guinum , S. cortestudinarium. Terebratula rigida , Ostrea hippopodium. Exogyra conica , Inoceramus sulcatus , variété. Mya calciformis , Mactra gibbosa , variété; Terebratula media , T. orbicularis , T. ornithocephala , Nerinœa Voltzii. Lucina lyrata, Cardium pesbovis , Terebratula decorata , Nerinœa suprajurensis. Patella aubentonensis , Nerinœa margaritifera. Scyphia secunda , S verrucosa , Terebratula maxillata , Lima lœviuscula , Cérilcs. Serpula conformas , Ampkidesma decurtatum , Avicula echinata , Ostrea ampulla. Spirifer Verneuili , Actinocrinites , Caryopliyllia flexuosa. Calamopora polymorphaf Cyathopliyllum ceratites. Tentaculites ornatus , Oythii orbicularis , O. canalis , O. pectcn , Spirifer, Asuphus, Calymene , Trinucleus. 5,ooo* SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 18 ÎO. 39 4e la constitution physique du département , de sa situation, de son étendue et de ses limites administratives , puis de l’orographie, de l’hydrographie, des industries relatives aux cours d’eau et de la météorologie. Le chapitre 2 expose la classification des terrains telle quelle est indiquée dans le tableau ci-joint. Ne pouvant présenter ici aucun des nombreux détails des- criptifs , statistiques et d’application dans lesquels l’auteur est entré , nous nous bornerons à résumer succinctement les diverses parties de son travail. Les chapitres 3 , 4 , 6, 6 9 7, 8 et 9 sont consacrés à la description des terrains moderne, diluvien et tertiaire. Les divisions admises par M. d’Archiac sont les mêmes que celles qu’il a établies précédemment dans ses Essais sur la coordination des terrains tertiaires du nord de la France , de la Belgique et de l’ Angleterre ; nous ne les caractérise- rons donc point de nouveau, et il suffira de rappeler la disposition générale des couches tertiaires du département. Ces couches se recouvrent successivement du N. au S. ; ainsi , le calcaire lacustre et les sables supérieurs ne se trou- vent qu’en lambeaux isolés et fort éloignés les uns des autres dans la partie méridionale du département , depuis Viels-Mai- sons jusqu’à la haute forêt de Villers-Gotterets. Le calcaire lacustre moyen, beaucoup plus suivi, forme des plateaux réguliers, prolongements de ceux des départements de la Marne et de Seine-et-Marne , et occupe presque tout l’arron- dissement de Château-Thierry, s’avançant aussi sur la limite méridionale de celui de Soissons. Les sables et grès moyens qui ne se présentaient que sur les pentes des vallées delà Marne et du Surmelin , commencent à sortir de dessons le groupe précédent dans la vallée du Clignon, occupent un espace assez considérable dans la vallée de l’Ourcq, et acquièrent leur plus grande importance au-delà de la limite du calcaire sili- ceux , depuis Mont-Saint-Martin jusqu’au signal de Montaigu. Plus au N. , ils forment çà et là quelques buttes isolées à la surface du calcaire grossier. Ce dernier groupe n’offre aussi que les tranches de ses couches dans les vallées du Petit- Morin, du Surmelin et de la Marne ; il occupe quelques sur- 4Q SEANCE DU 7 DECEMBRE 1840. faces sur les pentes (lu Oignon et du ru tl’ Allant!. Sur les deux rives de l’Ourcq , il présente une étendue plus considé- rable , mais, depuis la ligne de partage des eaux de l'Ourcq et de l’Aisne, il constitue seul les plateaux qui , maigre de pro- fondes coupures transversales , continuent à se relever vers le N. jusqu’à une ligne E.-S.-E. , O.-N.-O. , tirée du village de Montaiguà celui dügny-le-Gay Ce relèvement n’est point bailleurs parfaitement uniforme, et diverses inflexions s ob- servent sur quelques uns de ces plateaux. Enfin le groupe des sables inférieurs ne se montre point dans la vallée du Petit-Morin , mais il forme le pied du talus des vallees de la Marne et du Oignon , n’est point atteint danscelle de l’Ourcq, qui est trop élevée, constitue au contraire les pentes et le fond des vallées de l’Aisne , de la Lette et de leurs affluents; et lorsque tous les autres groupes tertiaires ont disparu, il présente encore de nombreux lambeaux plus ou moins éten- dus à la surface de la craie dans les arrondissements de Laon, de Saint-Quentin et de Vervins. 11 se prolonge ensuite dans les départements de l’Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais et du Nord , pour s’étendre sur une partie des provinces du Hainaut, du Brabant et du Limbourg. On se ferait une idée peu exacte de la puissance totale du terrain tertiaire du département de l’Aisne, dit M. d’Archiac, s, l’on additionnait les chiffres qui ont été donnés pour cha- que groupe et pour chaque étage en particulier, parce qu il n’arrive jamais que tous les groupes acquièrent en meme temps leur maximum d’épaisseur. La plus grande puissance des sables inférieurs et du calcaire grossier se trouve entre Montcliàlons et Veslud, où elle est de 128 mètres. Ces deux croupes et celui des sables moyens ont 140 mètres du rond de Rumigny, dans la haute forêt de Couey, à la ferme de Pont-Thierret au N. de Mous en Laonnais. Ces trois groupes et celui du calcaire lacustre moyen , delà ferme des Grèves ( plateau de Gourboin) au niveau de la Marne , ont 1 ( 4 mé- trés v compris G mètres d’alluvion ancienne. Enfin les six groupes réunis depuis la croix de Bellevue jusqu’au niveau de l’An tonne qui est très près de la craie ont 17a métrés tfe puissance totale. SEANCE DU 7 DECEMBRE 1810. i I Le terrain tertiaire, en y comprenant les dépôts diluviens, renferme 8 niveaux d’eau ou couches aquifères, dont 1 à la base de l’alluvion ancienne, 3 dans le groupe du calcaire si- liceux , 1 dans celui du calcaire grossier et 3 dans celui dès sables inférieurs. Ces huit nappes d'eau sont l’élément princi- pal de la richesse du département, mais on verra plus loin que leur disposition est telle qu’à l’exception d’une seule, et en- core n’est-ce que sur un bien petit nombre de points, ces nappes ne sont pas susceptibles de fournir des eaux jaillis- santes par le forage des puits artésiens. Le chapitre 1 0 traite de la formation crétacée. La séparation des terrains tertiaire et secondaire est, dans le département, parfaitement tranchée sous le point de vue minéralogique comme sous celui des fossiles. La stratification de ces terrains est discontinue ; mais on ne peut pas dire qu’elle y soit réel- lement transgressive ou discordante. Nulle part il n’y a de passage ni d’oscillation entre ces deux grands systèmes de dé- pôts. La formation crétacée se divise en deux groupes , le su- périeur et le moyen : le groupe inférieur (néocomien ou weal- dien) n’y a aucun représentant. Le groupe supérieur offre , dans le département, trois étages assez distincts: 1° craie blan che , craie jaune et magnésienne, et craie grise ; 2° craie avec silex; 3° marnes argileuses bleues et marnes calcaires grises ou glauconieuses. Le groupe moyen ne comprend que le grès vert proprement dit et des glaises. Après avoir décrit chacun de ces étages, M. d’Archiac com- pare les niveaux absolus qu’ils atteignent successivement et il en conclut qu’ils sont d’autant plus élevés que les couches sont plus anciennes. Ainsi, le grès vert atteint 235 mètres d’altitude à l’Ermitage, auN.-E. de Brunhamel, et la craie blanche se maintient moyennement à 80 mètres dans toute la plaine, au N. de Laon. Si l’on supposait une épaisseur de 70 mètres au premier groupe dans cette partie, on trouverait pour le second une différence de niveau de 225 mètres entre deux points distants de 10 lieues et demie environ; c’est à dire une différence de 32 mèlres en plus avec le niveau de la nappe d’eau qui alimente les puits artésiens de Saint-Quentin. En effet, les 42 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1 840- glaises au bas de la ville sont à 84 mètres ; si 1 on retranche ce chiffre de 235, la différence 151 exprime la quantité dont le grès vert, à l’Ermitage, est au-dessus des glaises bleues dans la vallée de la Somme, et si, à cette première différence, l’on ajoute 42 mètres, profondeur moyenne des puits artésiens forés dans cette vallée, on aura 193 mètres pour différence totale entre le niveau de la nappe d eau et le grès vert du Mont-St-Jean. Au S., la pente paraît être beaucoup plus ra- pide, car le puits foré à la Neuville , près Laon, n était pas encore arrivé au grès vert, à une profondeur de plus de 300 mètres. Le chapitre 1 1 est consacré à la formation oolitique. Cette formation ne se trouve que dans une partie des cantons d Hir- son et d’Aubenton. Elle y est représentée par un système de couches calcaires appartenan t seulement au groupe inférieur, c’est à-dire pouvant représenter les étages compris entre le cornbrash et le lias. Ces couches, comme les précédentes, plongent au S. S. -O. Quoiqu’on puisse établir des divisions assez naturelles dans cet ensemble , il est certain que , vu en détail, on ne peut réellement assimiler telle ou telle division à tel ou tel étage du groupe inférieur. Ainsi , à l’exception des strates qui reposent sur les marnes du lias et qui peuvent toujours être regardées comme les équivalents de 1 oolite in- férieure, on ne peut pas dire que 1 oolite miliaire , qui vient immédiatement au-dessus , représente le fullers-earlh et que les calcaires noduleux et les calcaires blancs soient parallèles à la grande oolite, etc. Ces rapprochements forcés et souvent puériles semblent plus propres à retarder qu’à avancer la science. La liste des fossiles de chacune des subdivisions établies par fauteur pour faciliter la description, lui parait d’ailleurs confirmer suffisamment cette manière de voir. Aussi a-t-il évité d’employer les expressions consacrées qui auraient l’inconvénient de préciser des rapports de détails qui n’exis- tent réellement point. M. d’Archiac partage le groupe inférieur de la formation oolitique en deux sous-groupesqui se subdivisent eux-mêmes, |’un en trois et l’autre en deux étages , comme il est indiqué dans le tableau (p. 39) ; puis , il décrit successivement cha« SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. 43 cun de ces étalés ainsi que les marnes du lias qui les suppor- tent, et termine par les réflexions suivantes : La formation oolitique est, comme on le voit, réduite à quelques faibles représentants vers cette extrémité N. -O. du grand bassin qu’elle circonscrit dans TE. de la France, depuis la chaîne de la Côte-d’Or, le plateau de Langres, la forêt d’Argonne, la crête de Poix et une grande partie du département des Ardennes , pour venir se terminer en coin contre le terrain de transition du canton d’Hirson. En comparant les fossiles des cinq étages précédents , on reconnaît que leur association, dans chacun deux, ne rappelle précisément aucune des subdivisions que l’on a établies dans ce groupe inférieur de la formation , qu’au contraire les espè- ces propres à l’oolite inférieure , au fullers-eartfi , à la grande oolite, au bradford-clay et au foresl^marble y sont mélangées sans aucun ordre , que beaucoup d'espèces les plus caracté- ristiques manquent ou sont très rares, particulièrement les Ammonites, tandis qu’il y a un grand nombre d’espèces nou- velles et même de genres , tels que les Nérinées et les Cérites, qui ne se montrent jamais avec une pareille profu - sion dans des couches aussi basses de la formation lorsque celle-çi est bien développée. Faisant ensuite remarquer que Ces couches oolitiques viennent butter ici contre les schistes redressés du terrain de transition comme celles qui , au N. de Marquise ( Bas - Boulonnais) , s’appuient contre le terrain carbonifère, et que de plus, dans ces dernières , réunies par M, Rozet sous le nom de great-oolite , il n’est pas non plus possible, d établir zoologiquement , ni minéralogiquement des subdivisions analogues aux étages inférieurs si bien ca- ractérisés en Angleterre, M. d Archiac pense qu’il y a lieu d’appliquer encore dans cette circonstance la proposition suivante qu’il a déduite ailleurs de l’étude de la formation cretacee et de celle des terrains tertiaires inférieurs du N. O. de l’Europe , savoir : que mieux une formation est déve- loppée et plus les caractères zoologiques des étages qui la composent sont tranchés , ou , en d’autres termes , moins il y a d’ espèces communes ; et ensuite , à mesure que le nombre des membres de cette formation diminue , d'une part les 44 SEANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. espèces des divers étages tendent à se mélanger , et de l’autre il se développe de nouvelles espèces et même de nouveaux genres en proportion inverse du nombre des étages persistants. Le chapitre 12 traite du terrain de transition ; il est divisé en trois systèmes ou formations : le système devonien, le sys- tème silurien et le système cambrien. Considérées dans leur ensemble, ces trois divisions ont, dans le département, une stratification concordante en grand et courent généralement de l’E. à l’O. avec des inclinaisons variables. Ces systèmes se distinguent d’ailleurs assez nettement entre eux par la nature des roches qui les composent. Le plus récent ou système de- vonien renferme quelques calcaires et des schistes bien déve- loppés , avec des fossiles qui leur sont propres. Le système silurien est formé de calcaires assez puissants, de schistes verdâtres ou lie de vin et de poudingues. Il est également bien caractérisé par ses fossiles , tandis que le système cam- brien n’a encore présenté aucune trace de corps organisés. Ce dernier est composé de schiste-ardoise, de grauwaekes schisteuses et de quarzites pénétrés de nombreux filons de quarz. Par suite du redressement de ces divers systèmes, le plus récent se trouve placé au N. par rapport au plus ancien. Le terrain de transition occupe à peu près le tiers du can- ton d’Hirson, qui confine à la Belgique et aux départements du Nord et des Ardennes. Après avoir décrit les divers étages de ce terrain, M. d’Archiac cherche à apprécier leurs puis- sances relatives et absolues , et fait remarquer qu’il y a, dans ce genre d’appréciation, des causes d’erreurs très importantes et dont on ne tient pas assez souvent compte. En effet, dit- il, lorsque l’on veut mesurer l’épaisseur d’un système de couches uniformément redressées, c est-à-dire qui ne présente aucun changement dans la direction ni dans 1 inclinaison de ces mêmes couches, on conçoit qu’une perpendiculaire à la direction qui parcourra les tranches de tous ces strates, sera égale à l’épaisseur totale du système; mais c’est le cas le plus rare dans la nature, surtout si Von considère une certaine étendue de pays. Le cas le plus general , c est , au contraire, 45 SÉANCE DU 7 DECEMBRE 1840. la présence de flexions et de plissements des couches qui ont déterminé des selles et des bassins, avec des proportions et des inclinaisons très variables. On conçoit alors que, pour Sa mesure dont il s’agit, les selles donneront des quantités en moins et les bassins des quantités en plus, sans que l’on puisse, excepté dans des circonstances très rares, établir la compensation exacte de ces deux causes d’erreurs, et par con- séquent arriver à une connaissance même assez approxima- tive de l épaisseur totale d’un système redressé. Nous reproduirons ici le résumé général par lequel M. d’Ar- chiac termine la partie descriptive de son travail , ainsi que la théorie des puits artésiens appliquée au département. Si , pour un instant , on fait abstraction du terrain de tran- sition , on remarquera que les couches secondaires sont d’au- tant plus inclinées au S. S. -O., qu’elles sont plus anciennes. Ainsi les couches oolitiques que l’on voit sur une épaisseur totale de 60 à 65 mètres, ne se montrent au jour que sur une largeur d’environ 6,000 mètres, puis disparaissent sous le grès vert. Leur inclinaison naturelle est telle que , sans une certaine attention , on regarderait la vallée du Thon comme le résultat d’une faille qui aurait relevé sa rive droite. Des di- vers étages de la formation crétacée , c’est le grès vert , qui repose sur la formation oolitique, dont l’inclinaison est la plus forte quoiqu’il atteigne un niveau assez élevé. Il pré- sente quelques lambeaux isolés au N. du Thon et de l’Oise, mais sur la rive gauche de ces cours d’eau il ne constitue plus aucun plateau. Les marnes le recouvrent immédiatement et il cesse de se montrer au-delà. Les marnes bleues s’étendent au contraire fort loin au S. et à l’O. ; la craie avec silex éga- lement ; enfin, la craie blanche se voit jusque sur la rive gauche de l’Aisne. On a déjà montré que telle était aussi la disposition des couches tertiaires ; mais il y a cette différence cependant que l’étendue des surfaces occupées par chaque groupe est ici l’inverse de celle des formations secondaires, c’est-à-dire que ces surfaces sont d’autant plus grandes qu’on s’avance davan- tage vers le N. et que les groupes sont plus anciens. La rai- SEANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. 46 son en est que l'inclinaison générale de toutes les couches secondaires et tertiaires du N. au S. est due à une cause dif- férente de celle qui a produit les dimensions relatives des surfaces actuellement occupées par les divers groupes ter- tiaires. En effet , l’inclinaison des couches , qui est d’autant moin- dre que celles-ci sont plus récentes, résulte de la manière dont se forment les dépôts successifs dans un bassin donné. A mesure que ce bassin se remplit , les inégalités de son fond tendent à disparaître; celui-ci se relève de plus en plus, et les derniers sédiments sont ceux qui s’approchent davantage de l’horizontale. Or la disposition des terrains secondaire et tertiaire paraît prouver qu’ils se sont déposés successive- ment dans un même bassin, et que les faibles relèvements qui ont pu avoir lieu à diverses époques n’ont fait que modifier le niveau absolu des couches sans changer en aucune manière leur position relative. Maintenant les terrains tertiaires du N . de la France sont , comme on 1 a fait voir ailleurs , éche- lonnés du N. au S. suivant leur ancienneté, de sorte que la partie méridionale du département de l’Aisne ne présente que des lambeaux peu importants des groupes les plus récents beaucoup mieux développés à quinze ou Vingt lieues au S., tandis que les plus anciens occupent une partie considérable du centre de ce même département. Mais ces derniers n’of- frent plus leurs véritables limites primitives; on trouve une multitude de vallées qui les sillonnent de TE. à 10. , et quel- ques unes du N.-E. au S. -O. On observe en outre de nom- breux lambeaux que l’on a prouvé appartenir aux premiers sédiments tertiaires, et qui constatentl’étendue qu’ils avaient autrefois. Il faut donc reconnaître qu’une révolution a eu lieu sur quelque point de cette partie de l'Europe , révolution qui a eu pour effet d’arracher une portion des couches tertiaires , sans doute beaucoup moins solides alors qu’elles ne le sont aujourd’hui , et de sillonner profondément les plateaux que les courants ne pouvaient enlever complètement. On conçoit d’après cela que, soit que ces courants aient été plus éner- giques au N. qu’au S., soit que les couches du N. leur aient SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1 810. 47 oppose moins de résistance que celle du S., la dénudation du sol tertiaire aura été plus complète dans la première direction que dans la seconde. Les preuves de cet immense cataclysme, poursuit M. d’Ar- chiac, gisent encore là , sous nos yeux, au fond de ces mêmes vallées où nous trouvons accumulés pêle-mêle, avec les débris de tous ces terrains d age différent, ceux d’une époque beau- coup plus récente. Ce diluvium ou dépôt de sable, de gra- vier, de cailloux roulés et de blocs erratiques, ne doit cepen- dant être regardé que comme le dernier témoin et le dernier résultat très affaibli de cette grande dénudation. Lesnouvelles masses d’eau qui, plus tard , déposèrent l’ai - luvion ancienne, ne semblent pas avoir été douées d’une grande vitesse si Ton en juge par la nature des sédiments qu’elles tenaient en suspension , et par le peu de ravages quelles ont produit sur les couches antérieures dont on ne retrouve comparativement que peu de débris dans ces mêmes sédiments. Mais, si les terrains secondaire et tertiaire paraissent encore aujourd’hui à très peu près dans la position où ils ont été formés, il s’en faut de beaucoup que leur dépôt se soit ef- fectue sans interruption. Entre 1 époque du redressement des couches de transition , époque antérieure au terrain houiller, et le dépôt des marnes du lias, il a du s’écouler un laps de temps prodigieux, représenté par toute la série carbonifère et par celle du trias , lesquelles peuvent exister à la vérité, mais à des profondeurs inconnues. Depuis le calcaire gris oolitique jusqu au groupe moyen delà craie, il ya encore eu un intervalle pendant lequel se sont déposés ailleurs les grou- pes moyen et supérieur de la formation oolitique et le groupe inférieur de la formation crétacée. Si ces dépôts avaient eu lieu, il faudrait admettre, par une hypothèse que rien d’ail- leurs ne confirme, qu une dénudation s’est produite immédia- tement avant le grès vert. Enfin , après le dépôt de la craie blanche, un espace de temps comparativement assez court a permis à la craie supérieure de se former ert Belgique avant que la glauconie tertiaire ne vînt les recouvrir l’une et l’autre., La succession des couches tertiaires a été, au contraire, par- 4g SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. faitement continue depuis ce même sable glaucorneux jus- qu’au calcaire lacustre supérieur de la forêt de Villers-Cot- terets. Il est probable qu’une période assez longue a séparé celui-ci du dépôt de cailloux roulés diluviens auquel l’allu- vion ancienne paraît avoir immédiatement succédé. Malgré ces nombreux hiatus que présente la série des ter- rains du département de l’Aisne , l’absence de véritable bou- leversement depuis le soulèvement du terrain de transition fait qu aujourd'hui la plupart des groupes atteignent succes- sivement le meme niveau absolu. Quant à leur origine , on a vu que les roches du departe- ment étaient des roches de sédiment. Dans le terrain ter- tiaire , plusieurs systèmes de couches ont été formés , les uns dans les eaux douces des lacs , les autres près de l’embou- chure de grands fleuves , le plus grand nombre enfin sous la mer. Dans les terrains secondaire et de transition , elles sont toute d’origine marine, à l’exception des filons de quarz du système cambrien. Sous le point de vue minéralogique , les roches tertiaires ont présenté des caractères si variables relativement à leur composition, à leur couleur, à leur durete et à leur structure, qu’il serait assez difficile de leur en assi- gner un qui les distinguât de certaines roches secondaires. Parmi celles-ci, la craie blanche et le grès vert sont assez net- tement caractérisés dans la formation crétacée. La presence des oolites miliaires ou noduleuses signale les couches de la formation oolitique ; mais les roches devoniennes , silu- riennes et cambriennes sont celles qui se reconnaissent le plus facilement par la couleur, la dureté , la composition, la texture et la structure. Application de la théorie des puits artésiens. Pour obte- nir une eau jaillissante par le forage d un puits artésien , il faut , comme on sait , que la sonde arrive à une nappe d’eau retenue par une couche argileuse qui, sur quelques points plus ou moins éloignés , se trouve à un niveau plus élevé que l’orifice du puits. Il faut, en outre, que cette couche aquifère ne soit pas interrompue dans cet espace , ou, en d’autres termes, qu’il y ait continuité entre le point de dé- part du liquide et le trou de la sonde; une vallée profonde 49 SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. qui couperait la couche» ou une faille qui romprait la corres- pondance exacte de ses parties, rendraient nulles toutes les tentatives que l’on pourrait faire , les eaux s’écoulant alors par la vallée ou prenant une autre direction. Cela posé, si 1 on examine la disposition des couches aquifères du départe- ment, on voit que, sur ii niveaux d’eau réguliers , il n’y en a que 4 qui offrent , sur certains points, des chances de suc- cès, et encore l’un d’eux exigerait-il, pour être atteint, des frais trop considérables pour que l’on ait à s’en occuper sé- rieusement. On a dit que le terrain tertiaire renfermait 8 couches aqui- fères, La disposition de la plupart de ces couches, inclinées du N, au S. et de 1 E, a 10., semblerait présenter des cir- constances favorables pour obtenir des eaux jaillissantes. Ce- pendant elles ne pourraient donner ce résultat, parce qu’à une seule exception près, elles sont toujours coupées par des vallées dirigées de l’E. à l’O., ou du N. N. E. au S. S. O., et dans lesquelles s’écoulent les eaux que ces couches réu- nissent. Or cette discontinuité des diverses parties d’une même couche, quelque avantageuse que soit d’ailleurs sa dis- position générale, suffit pour empêcher l’élévation du li- quide dans le puits foré. Les détails qui ont été donnés lors de la description de ces diverses couches, l’étude des coupes et la comparaison attentive des cotes d’altitude indiquées sur la carte, suffisent d’ailleurs pour mettre en évidence la vé- rité de cette assertion. Bien qu’aucun forage entrepris dans le département n’ait encore confirmé ces prévisions, les puits artésiens de Meaux (Seine-et-Marne), qui ont parfaitement réussi , conduisent à penser que , depuis la vallée de l’Ourcq jusqu à celle du Petit-Morin , 1 etage des lignites pourrait donner lieu à des eaux jaillissantes, au moins dans la partie 0. de 1 arrondissement de Chatcau-Thierry. Les sondages pratiqués vers le fond des vallées seraient peu dispendieux. Quant à ceux qui auraient leur point de départ sur les pla- teaux, ils n’auraient aucune chance de succès quand même ils seraient pousses jusqu’aux argiles des lignites. Dans la formation crétacée, on a vu que les glaises bleues formaient un niveau d’eau fort important pour le pays ; mais Soc. Géol. Tome XII. * £Q SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1 8 i 0 . il a été facile de juger qu’il ne pouvait pas non plus, dans le plus grand nombre des cas, donner lieu à des fontaines jaillis - santés à cause de son peu de pente et des vallées nombreuses vers le fond desquelles les glaises viennent affleurer. Un puits foré jusqu’à une profondeur de 9 mètres seulement dans le haut de la vallée de la Somme a cependant amené des eaux à la surface du sol, mais c’est une exception qui ne peut ba- lancer le raisonnement déduit de vingt autres puits artésiens établis au bas de St-Quentin , au S. et à 10. de la ville. La profondeur de ces puits varie de 40 à 49 mètres* suivant la hauteur du point de départ, et ils atteignent îa même nappe d’eau qui plonge du N. au S. Or, cette nappe est bien dis- tincte de celle qui alimente les puits ordinaires de la ville et qui est due à la présence des glaises bleues. C’est encore à ces mêmes glaises qu est due la nappe d eau qui alimente tous les puits ordinaires du département creusés dans la craie. Elles ont été traversées dans le puits foré de la Neuville sans donner d’eau jaillissante, comme cela devait être, puisqu’elles affleurent dans la vallée de la Souche; mais il ne serait pas improbable , si, comme il y a lieu de le croire, ces couches se prolongent régulièrement à l’O. sous la vallée de l’Oise , entre Lafère et Noyon , et au S., sous celles de la Lette et de l’Aisne, d ne serait pas improbable, dit M. d’Àrchiac, quelles n’y pussent donner lieu à des fontaines jaillissantes ; car, dans la partie O. de ces dépressions, elles se trouveraient dans des conditions telles qu’on pourrait les désirer. Les couches qui doivent plus particulièrement fixer l'atten- tion sont les glaises qui accompagnent le grès vert, soit au- dessus, soit au-dessous des sables. Les premières retiennent la nappe d’eau des puits artésiens de St-Quentin. Depuis l’éta- blissement de ces puits le volume des eaux quiis fournissent n’a pas sensiblement diminué, et l’on n’y a remarqué aucune intermittence. Le niveau des eaux n’a pas non plus baissé dans les puits ordinaires, ce qui devait être puisqu’on a dit que la nappe d’eau de ces derniers était parfaitement distincte de celle des premiers. Il est facile de voir que les couches aqui- fères de ces fontaines artésiennes sont celles qui se trouvent dans les conditions les plus favorables, d’abord parce que leur SÉANCE DU 7 DÉCEMBRE 1840. Ô affleurement clans le haut des vallées du Thon et de l’Oise est beaucoup plus élevé que l’orifice des puits à St-Quentin , et ensuite parce qu’à partir de ces mêmes points elles ne sont plus coupées et suivent une pente continue à 10. Cependant , à en juger d’après le forage d’un puits artésien à Guise, qui a été poussé jusqu’à une assez grande profondeur sans at- teindre le grès vert, on doit penser qu’il existe en cet endroit une dépression considérable remplie par des marnes dont la puissance y a présenté un développement exceptionnel. L’inclinaison au S. paraît être plus rapide qu’à l’O. ; car on a vu que le puits artésien de la Neuville près Laon , n’avait point non plus atteint le grès vert à une profondeur de 304 mètres. Mais ce résultat négatif implique t-il nécessaire- ment qu’il en serait de même pour tous les forages que l’on entreprendrait dans la plaine au N. de Laon et dans celle de Sissonne? M. d’Archiac Te le pense pas , et la manière en gé- néral régulière avec laquelle se comportent les couches qui arrivent au jour et que l’on peut suivre par l’examen des sources et des puits ordinaires, et par les forages qui ont réussi, quatre modes d’investigation qui sont venus se con- firmer réciproquement, portent à croire que le puits delà Neuville et peut-être celui de Guise ont été creusés dans des circonstances géologiques exceptionnelles et que l’on ne pou- vait pas prévoir. Mais , d’un autre coté, l’impossibilité où l’on est de connaître exactement l’étendue et la direction de ces accidents , obligera de mettre toujours beaucoup de ré- serve dans les tentatives de forage que l’on pourrait faire dans cette portion du département. On conçoit qu’une cavité très profonde , une vallée sous- marine, telle qu’on sait qu’il y en a dans les bassins des mers actuelles, a pu exister aussi sous cette partie de la mer lorsque la craie s’y déposait. Son remplissage, dans les premiers temps de la période crayeuse, aura donné lieu à une masse énorme et locale nullement en rapport avec l’épaisseur gé- nérale des couches, qui se sont ensuite régulièrement dépo- sées sur ce fond nivelé. Une circonstance à laquelle M. d’Ar- chiac pense que l’on ne fait pas assez attention lorsqu’on est arrivé à une aussi grande profondeur que le puits de Gre- SÉANCE DU 7 DECEMBRE 1840. nelle à Paris (508 mètres), foré dans des conditions bien moins favorables encore que celles du puits de la Neuville, c’est que, dans l'hypothèse d’une ancienne vallée sous-manne, il est très possible que la continuité des couches aqmfcres n’existe plus et , en outre, l’énorme pression que doit exer- cer une pareille masse de pierre doit tendre à diminuer, dans beaucoup de cas, et à interrompre même peut-être tout- à-fait la communication des nappes d'eau souterraines. Celles que l’on rencontrerait alors ne jailliraient point et le tube du puits ne pourrait pas remplir le rôle de la portion recour - bée d’un siphon, car la grande branche en serait brisee. In- dépendamment des circonstances géologiques appréciables, il pourrait donc s’être produit des tassements tels que les chances pour obtenir des eaux jaillissantes fussent d’autant plus hasardées que la profondeur à laquelle on est arrive est plus grande, et que l’on est plus éloigné de l’affleurement des couches aquifères. . Les calcaires de la formation oolitique ne renferment point de niveaux d’eau assez réguliers pour produire des fontaines jaillissantes. Il n’en serait probablement pas de même des marnes du lias ; mais la pente rapide de ces couches ne per- mettrait de les atteindre qu’à une profondeur d’autant plus grande que l’on s’éloignerait davantage des bords du Thon et de la vallée de l’Oise , entre Hirson et Oins. Il y a d ailleurs peu d’endroits où une entreprise semblable, étant rendue utile par le manque d’eau à proximité, puisse présenter quel- que chance de succès sans des dépenses extrêmement consi- dérables. , Enün, les couches toujours disloquées et plus ou moins redressées du terrain de transition ne permettent pas de son- ger à aucune entreprise de ce genre. M. d’Archiac a fait suivre la description des divers étages qu’il a établis dans les terrains du département, par la liste des fossiles qu’il a recueillis dans chacun d’eux; il a ensuite réuni toutes ces espèces dans un seul tableau où elles sont rangées zoologiquement avec l’indication du terrain où elles se trou- vent et de la page où elles sont citées ; mais , l’étendue de ce tableau ne permettant pas de saisir d’un coup d’œil le nombre SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. 63 des espèces, ni leur distribution dans chaque classe et dans chaque terrain, il a placé , en tête du tableau général, le ré- sumé suivant qui complète cette partie de son travail. Enfin il a décrit 62 espèces de fossiles appartenant à la formation oolitique et figurés dans les planches jointes à son Mémoire. Résumé du tableau des fossiles du département de V Aisne. ^ Total des Terrain Terrain Formation Formation Terrain CLASSES. espèces dans de chaque classe. diluvien tertiaire. crétacée. oolitique. transition. Végétaux ^ 1 . . 7. . . Bois dicoty lédones. ... 6 . . . ... 1 . . . Polypiers Foraminilëres. ... 69 . . . . . . 1 . . . ... 18 • . • ... 6 . . . ... 33 . . . 8 ... 89 . . . ... 50 . . . ... 37 . . . . . . 2 . . . Radiaires. . . . ... 27 . . . ... ® ... ... 10 . ... 0 . „ . ... 9 . . . 2 Annélides .... . . . 13 . . . ... ® ... ... 6 . . . ... 5 . . . . o . 2 . . . Conchifères. . . ...341... . . . 1 . . . . . . 157 • . . ... 34 • . • . . . 131 . . . , . . 18 Mollusques . . . . • 440 . . . . . 1 ... ... 370 . . . . . 4- • -j . • . 1 Crustacés . . 6. . . ... » ... ... 2 • . . m ! Poissons • • • 4 • • • . . . 1 . . . ... 2. . . . . . i . . . ; • • • O O a ® Reptiles Mammifères . . . . . 3 . . . ...» ... 2.,. . . . 0 . . . . , . 5 . i ! ... f . . . ... i . . . j e . » 9 • • • ® • . « - a • # Totaux. . . 1,002 10 624 95 240 33 * Pour éviter le double emploi dans les nombres, on n’a porté dans celte colonne que les espèce* trouvées exclusivement dans les dépôts diluviens. Ce Mémoire est renvoyé au Conseil. Après cette communication M. La Joye fait remarquer quon ne retrouve pas non plus dans le département de l’Yonne toutes les subdivisions établies par les géologues anglais dans le terrain jurassique. Séance du 21 décembre 1 840. présidence de m. b’archiac , vice-président . M. Raulin, vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membre de la Société, M. Bidày, ingénieur des mines, à Marseille, présenté par MM. Coquand et Raulin ; SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. Ô 4 DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Ch. d’Orbigny, la 1 Ie livraison dit Ier vo- lume du Dictionnaire universel d'histoire naturelle dont il dirige la publication., De la part de M. Aie. d’Orbigny, la 9e livraison de sa Paléontologie française. De la part de M. Clémeni-Mullet , son Rapport géologique entre les terrains des environs de Boulogne- sur -Mer et ceux du département de lAube. In-b°, 15 pag. (Ex- trait d’un rapport lu à la Société d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l’Aube, le 15 mars 1 840. ) Troyes, 1840. . . , De la part de MM. Nyst et Galeotli , leur Description de quelques fossiles du calcaire jurassique de Téhuacan, au Mexique. (Extrait du tome VU, n° 10, des Bulletins de V Académie royale de Bruxelles.) In-8«, 10 pag., 2 pl, Bruxelles , 1840. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l Acadé- mie des sciences , 2e semestre , nos 23 et 24. Mémorial des connaissances humaines. Décembre 1 840. IJ Institut , nos 263 et 364. The Athenœum, nos 685 et 686. Le Secrétaire dépose sur le bureau la première partie di* tome IVe des Mémoires de la Société. Cette première partie contient: 1° un Mémoire sur les Foraminifères de la craie blanche du bassin de Paris , par M. Al. d’Orbigny; 2° un Mémoire géologique sur la masse de montagnes qui sépare le cours de la ' Loire de ceux du Rhône ei de la Saône , par M. Rozet; 3° un Essai d'une classification et dune des- cription des Dehhyris ou Spirifers et Orthis , par L, de Buch, traduit par M. H. Le Gocq. COMMUNICATIONS. M. de Verneuil lit, au nom de M. Murchison et au sien* SÉANCE DXJ 2 J DÉCEMBRE î8|0. 55 cm Résumé des observations géologiques principales faites dans un voyage dans la Russie septentrionale. Un voyage de seize à dix-sept cents lieues rapidement exécuté avec M. Murcliison (1) dans les parties centrale et septentrionale de la Russie , nous a donné occasion de faire sur la géologie de cet empire de nombreuses observations, qui, jointes aux travaux déjà exécutés par les savants russes , concourent à reculer de quelques pas les limites du monde géologique connu. Un résumé succinct des faits acquis à la science, dégagé des détails et des descriptions que nous réservons pour un travail postérieur, ne peut manquer d’un certain intérêt qui justifie l’empressement que nous mettons à l’offrir à la Société géologique de France. Le géologue qui a été accoutumé à la nature accidentée et à îa diversité des caractères physiques des contrées où existent en Europe les anciennes roches de sédiment, qui a éprouvé les plus grandes difficultés dans le travail de leur classification et de leur succession , à cause des violents dérangements et des altérations auxquels les dépôts de cet âge ont été soumis, qui a vu leurs failles nombreuses , et souvent même le renversement complet de leurs couches dans un espace très limité , est ravi de trouver, sur une aussi grande partie de la surface terrestre que la Russie septentrionale , ces mêmes terrains en couches horizontales non brisées , et de voir chaque grande formation se poursuivre à des distances de trois ou quatre cents lieues avec peu ou point de changement dans ses caractères minéralogiques ou dans ses restes organiques. Les deux grandes difficultés- que l’on rencontre , quand on étudie la géologie de la Russie, sont, le peu d’élévation du sol au- dessus de la mer, ce qui diminue considérablement les chances de trouver des escarpements naturels , et la vaste quantité de dé- tritus superficiels , appelés communément Diluvium , qui cachent le plus souvent les roches fondamentales. Pour surmonter ces difficultés , nous avons examiné successi- vement , autant que le temps nous l’a permis , les bords des ri- vières entre la longitude de Saint-Pétersbourg et celle d’Archan- (î) Une première communication sur ce sujet a déjà été faite par M. Murcliison , en son nom et au mien, au congrès scientifique de Glascow. Nous entrons ici dans plus de détails et nous parlons pour la première fois des difficultés que nous avons rencontrées à classer les immenses dépôts rouges du gouvernement de Vologda. 50 SÉANCE DU .21 DÉCEMBRE 1840. gel, choisissant particulièrement celles dont la direction N. N.-- O. à S. S.-E. nous donnait l’espérance d’y trouver les clefs de la véritable succession des roches; puis , après aAroir remonte la grande Dvina depuis la mer Blanche jusqu’à Veliki Oustioug , pendant deux cents lieues environ, nous avons etendu nos re- cherches au sud vers INijni-Nowgorod , et poussé même jusqu’aux frontières du gouvernement de Tambof , pour déterminer les re- lations des roches secondaires avec ces anciens dépôts dont la connaissance nous était devenue familière. 'Voici l’ordre dans lequel se succèdent de bas en haut les gran- des formations de la Bussie. I. Roches siluriennes. — Les plus anciens dépôts de la Bussie, ceux sur lesquels la ville de Saint-Petersbourg estsituee, sont des argiles , des grès et des calcaires qui , d’après les restes organiques qu’ils contiennent, sont évidemment les équivalents du système silurien des Iles-Britanniques. M. Strangways, dans un mémoire sur les environs de Saint-Pétersbourg , publie dans les Transac- tions de la Société Géologique de Londres, a donné, il y a déjà long-temps , des détails très exacts sur les dépôts qui entourent cette capitale ; mais à l’époque où il écrivait, l’étude des fossiles n’était pas suffisamment avancée pour le mettre en état de déter- miner la véritable place de ces dépôts dans la série géologique et de fixer leurs relations avec les masses qui leur sont supérieu- res. Depuis cette époque un grand nombre des restes organiques de ces terrains ont été décrits par M. Pander, dauties par M. Eichwald, et d’autres enfin par M. de Buch, qui vient de publier, avec des matériaux qui lui avaient été envoyés de Saint- Pétersbourg , un excellent travail sur les fossiles de la Bussie. La succession des couches est à peu près invariable dans toute l’étendue du terrain silurien : ce sont, presque toujours avec des différences dans les épaisseurs, des argiles bleuâtres sans fossiles à la base, des grès à Obolus(l) ou à Ungulites à la partie moyenne, et enfin à la partie supérieure un calcaire impur, riche en corps organisés. Les trilobites sont très abondantes dans ces dernières couches ; les deux espèces les plus caractéristiques sont 1 ' Asaphus expansus (1) M. Eichwald a , le premier, décrit sous le nom d’Obolus, ces petits corps fossiles de la classe des bracliïopodes dont les débris sont si abon- dants ci ans les grès siluriens de la Pmssïe. Ils sont plus connus sous la dé- nomination d’Unguliles que leur a donnée M. Fander, dont l’ouvrage est spécialement consacré aux fossiles du terrain silurien. SÉANCE DIT 21 DÉCEMBRE I8Î0. 57 et YJllœnus crassicauda. Les Orthocëres sont peu variées en es- pèces; F O. spiralis , Pander [O. vaginatus , Sclil ) à siphon la- téral très large, forme à elle seule des couches entières. Les Ortliis , comme l’on sait , y offrent une richesse et une variété de formes inconnues ailleurs , et enfin les crino'ides y sont représen- tés par des fossiles que M. Pander rapporte aux Ecliinospherites ( Wahl. ) , ( Spheronites , Hising.) , et par quelques genres voisins que M. de Bucli a nommés et décrits. L’ensemble de ces fossiles présente une faune dans laquelle on reconnaît un certain nombre d’espèces siluriennes , mais où do- minent des espèces tout-à-fait propres à la Russie, qui toutefois n’enlèvent pas au système silurien de cet empire ses véritables caractères , et permettent de le définir suivant les principes de classification de son auteur, comme un ensemble de dépôts rem- plis de Trilobites, d’Orthocères et d’Orthis , inférieurs à des couches rouges où abondent certaines espèces de poissons , et bien distincts , par leurs restes organiques , du système carbonifère. Le terrain silurien de Russie est, comme on voit, très sim- ple et très uniforme dans sa composition. Il a peu d’épaisseur; il occupe les îles d’OEland et de Gottland dans la Baltique , forme en Esthonie une bande à peu près parallèle à la côte méridionale du golfe de Finlande , passe sous les villes de Réval , Narva , Saint-Pétersbourg et, se dirigeant de l’O. S. -O. à l’E. N.-E. , il va se perdre sous de vastes amas de détritus granitiques en- tre les lacs Ladoga et Onéga. Vers la partie septentrionale de ce dernier lac, tous les dépôts éprouvent une déflexion vers le nord et rencontrent des masses trappéennes qui courent du N. N. -O. au S. S.-E. Dans cette région , ils sont dans un grand état d’altération , et les calcaires presque tout-à-fait cristallins présentent peu ou point de traces de fossiles. Après nous être assurés , qu’entre ces roches et les grandes masses granitiques et primordiales de la Laponie russe qu’elles côtoient il n’y avait pas place pour des roches inférieures ou cambriennes et que nous avions épuisé l'ordre descendant , nous avons porté toute notre attention sur l'ordre ascendant des grands dépôts de la Russie. II. Vieux grès rouge ou système devonien. — En affirmant que les couches les plus inférieures de Russie sont les véritables équiva- lents du système silurien , nous n’en avons pas seulement pour preuves les fossiles qu’elles contiennent, mais nous nous fondons encore sur leur passage dans les roches qui les recouvrent, lesquelles sont complètement identiques avec le système du 58 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE i 840. vieux grès rouge des Iles-Britanniques , tel qu’il a été défini dans ces dernières années. Ce système est d’une énorme étendue en Russie ; il part des frontières de Pologne , occupe une très grande partie de la Li- vonie et toüs les environs de Dorpat, se dirige de là vers le lac Ilmen, Nowgorod, les collines de Valdaï, et s’étend sur une im- mense région à l’O. N.-O. jusqu’à la mer Blanclie dont il cons- titue en partie les rivages. Ce vaste système se compose d’argiles, de marnes , de grès, de dalles calcaires riches en fossiles, et de ces calcaires concrétionnés connus des Anglais sous le nom de Cornstones ; il a dans certaines parties une ressemblance frappante avec les dépôts du même âge de l’Angleterre et de l’Ecosse , mais il en diffère par ses gypses et ses sources salées. C’est à la pré- sence de ces substances minérales qu’il faut attribuer l’erreur de certains auteurs , qui ont placé ces dépôts dans le nouveau grès rouge , terrain où se trouvent 'ordinairement le sel et le gypse , et que l’on a nommé terrain salifère. Mais aujourd’hui, il est démontré , soit par l’ordre de superposition , soit par des preuves tirées des fossiles, que ces dépôts tantôt rouges tantôt verts sont les vrais équivalents du système du vieux grès rouge. Les pois- sons sont les fossiles distinctifs de ce groupe , et il y existe des espèces, notamment Y Holoptychus nobilissimus (Murchison ), qui ont été décrites dans les dépôts du même âge en Écosse. Ces pois- sons abondent dans certaines couches, et ils seront bientôt décrits dans un grand ouvrage que prépare le professeur Asmus de Dor- pat. Les bancs qui les renferment occupent différents étages dans le système , et nous les avons suivis sur plusieurs centaines de lieues (1). Les richesses organiques de ce système ont le mérite particulier de venir confirmer la classification des terrains du Devonshire , proposée par MM. Sedgwick , Murchison et Lonsdale , et ne lais- sent pas la possibilité d’un doute sur l’identité du vieux grès rouge et des roches du système dévonien , car on trouve, dans des (1) Le professeur Agassiz a déjà eu l’occasion , à la réunion de Glascow, de voir quelques échantillons rapportés par l’un de nous , et ses déter- minations s’accordent avec les nôtres. Dans les couches de jonction du vieux grès rouge et du terrain carbonifère, il y a une couche à osse- ments très riche , qui confient des écailles d e Megalichtys et d’un poisson non décrit qui caractérise les dépôts houillers d’Angleterre . tandis que les autres débris , de beaucoup les plus abondants , sont ceux à'Hoiop- iychus et de Coccosteus , si caractéristiques du vieux grès rouge d’Écosse. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. 59 calcaires en dalles subordonnés au grès rouge à poissons et al- ternant avec lui , des coquilles, telles que Spirifer , Terebratula , Productus , Evomphalus , Orthocera , tout-à-fait distinctes de celles du système carbonifère , et semblables à celles qui se rencontrent dans le Devonshire, en Belgique, sur les bords du Rhin et ail- leurs (l) dans des dépôts que MM. Murcliison et Sedgwick ont considérés comme de l’âge du vieux grès rouge. Cette association de certaines espèces de coquilles avec les pois- sons de l’époque du vieux grès rouge est un fait particulier à la Russie et qui éclaire d’une lumière nouvelle une partie encore obscure de la géologie européenne; car le système rouge en Russie recouvrant les roches siluriennes et étant immédiatement recouvert lui-même par un calcaire carbonifère incontestable , la question du parallélisme du vieux grès rouge avec certains dépôts schisteux et calcaires est définitivement résolue. III. Système carbonifère. — Les roches que nous rapportons à ce système sont très développées dans les régions septentrionales et centrales de la Russie ; elles occupent de grandes surfaces , et si quelque chose a droit d’étonner, c’est qu’elles aient offert jus- qu’à présent si peu d’affleurements de combustibles. Les couches inférieures de ce système sont ordinairement des grès incohérents et des schistes ou argiles bitumineuses qui contiennent quelques rares impressions de plantes bien connues dans nos terrains liouil- lers (2). Ces couches sont surmontées de plusieurs bandes de calcaire dont les premières seulement, qui sont dans le voisinage des schis- tes bitumineux, ont quelque ressemblance avec le calcaire de mon- tagne de l’Europe occidentale ; les autres couches affectent les caractères de roches beaucoup plus récentes; les unes ressemblent à s’v méprendre au calcaire magnésien jaunâtre ou zechstein , d’autres au calcaire oolitique et à la craie (3) , tandis qu’une troi- sième bande très considérable et d’une assez grande épaisseur est blanche , tendre et aussi peu compacte que le calcaire grossier de Paris. Nous avons suivi ce calcaire blanc depuis les rives de l’Oca , au sud de Moscou (4) , jusque dans le gouvernement d’Archangel (t) Terebratula prisca , Spirifer trapezoidalis , Productus subaculeatus ( Bulletin de la Société géologique) , Orthocera inflatus, Goldf. (2) Stigmaria ficoides. (5) On fait même une véritable craie avec les calcaires de montagne des environs de Vitégra , et cette substance , très répandue dans le commerce à Saint-Pétersbourg, est connue sous le nom de craie de Vitégra. (4) Moscou , appelé par les Russes la ville blanche , est bâtie en 60 SÉANCE DE 21 DÉCEMBRE 1840. aux environs de Pinéga , sur une distance de plus de quatre cents lieues , et nous nous sommes assurés qu’il va encore plus loin dans le pays des Samoyèdes. Cette formation a aussi cela de commun avec la craie qu'elle est entrecoupée comme elle par des bancs de silex remplis ordi- nairement de coraux ou de Productus. Aussi a-t-elle été prise tantôt pour de la craie, tantôt pour du calcaire jurassique. Les masses magnifiques de gypse blanc stratifié de Pinéga, ainsi que celles que la Dvina traverse pendant près de dix lieues à quel- ques stations au sud de Syskaia , sont associées au calcaire de montagne. Ces grands dépôts d’albâtre , qui renferment çà et la de grandes concrétions, alternent avec deux ou trois bandes calcaires dans l’une desquelles nous avons trouvé des fossiles qui , ainsi que ceux d’Ust Yaga, diffèrent un peu des espèces que l’on ren- contre dans les calcaires de montagne , et rappellent certaines formes particulières au zechstein. Le calcaire de montagne delà Russie est ordinairement très riche en fossiles, et semble avoir été déposé dans une mer peu profonde, mais le nombre des espèces ne répond pas à l’immense quantité des individus. On y retrouve cependant les espèces les plus ca- ractéristiques de nos calcaires de montagne ; les bancs inferieurs sont caractérisés par les Productus antiqucitus et hemisphericus si abondants en Écosse et dans l’île d’Arran , et les couches blan- ches sont remplies de plusieurs espèces figurées par Sowerby et Phillips, mêlées à des espèces nouvelles figurées par M. Fischer, telles que Cliœlites radians , Strombodes pentagonus, Cydarites, etc. La nature minéralogique de cette roche a donné lieu, ainsi que nous l’avons dit , à plusieurs méprises. C’est l’an dernier seule- ment que , M. le colonel Helmersen ayant observé sa position dans les collines de Valdaï et son association avec le charbon, et ayant envoyé une partie des fossiles à M. de Buch et remis l’au- tre aux mains de M. Eichwald , sa véritable place dans la série des terrains lui fut assignée au moins pour ce qui concernait le Valdaï ; nous avons complètement confirmé la décision de ces savants par des coupes ascendantes et descendantes, et nous en avons étendu l’application à des contrées mal connues , depuis Archangel jusqu’à Moscou. IV. Système rouge supérieur . — Quand nous avons visité la Russie, c’était un grand problème, même pour ceux qui venaient grande partie avec le calcaire carbonifère qui donne d’excellentes pierres de taille. 61 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. ainsi de reconnaître en partie le calcaire de montagne , de savoir s’il y avait, oui ou non, une série de dépôts pour unir les couches carbonifères inférieures dont nous venons de parler avec certai- nes roches du système oolitique que l’on sait depuis long-temps exister dans le sud de la Russie , et dont beaucoup de fossiles sont réunis au corps des Mines à Saint-Pétersbourg. La solution de ces problèmes nous a beaucoup occupés, et nous n’avons épargné ni peines ni voyages pour chercher les éléments d’une décision qui pût complètement nous satisfaire. S’il existe en Russie des terrains déposés pendant le long intervalle qui s’est écoulé entre le calcaire carbonifère et les formations jurassi- ques , leur place est marquée au sud de la partie supérieure de la grande bande de calcaire de montagne. 11 y a là en effet un grand système rouge avec calcaire, gypse et sel qui occupe une partie des gouvernements de Vologda et de Nijni-Nowgorod. Mais les points de jonction de ce système rouge avec le calcaire de montagne sont cachés presque partout par d’énormes détritus superficiels arrachés le plus souvent aux roches sous-jacentes , et ce dépôt rouge est d’ailleurs si pauvre en fossiles que nos recher elles à cet égard ont été infructueuses. Le cours de la Dvina , un peu au-dessus d’Ust Vaga , serait sans doute un des points où il y aurait le plus de chances de décou vril- le contact des deux systèmes; mais la distance du fleuve à laquelle se tient la seule route praticable rend les recherches difficiles ; nous avons maintes et maintes fois quitté notre voiture, pour aller visiter les escarpements de la rivière , sans pouvoir arriver précisément au point où se fait la jonction. Cependant nous devons dire que , frappés de l’analogie d’un Procluctus d’Ust Yaga avec le Productus aculeatus du zechstein , et de la présence de Peignes , de Modioles et de Cucullées qui sont inconnus dans le calcaire carbonifère de Russie, entraînés d’un autre côté par des considérations orographiques combinées avec la disposition générale des couches et leur symétrie, nous avons cru, tant que nous avons été sur les lieux, que le système des grès et marnes rouges du gouvernement de Yologda représentait les terrains supérieurs au calcaire de montagne. Cette conviction a été ébranlée dans la suite de notre voyage , lorsque nous avons trouvé à Yelatma sur l’Oca, dans le gouverl nement de Tambof et dans les environs de Moscou, les marnes jurassiques reposant directement sur le calcaire de montagne , sans l’intermédiaire d’aucune autre roche. Toutefois nous penl chons toujours vers notre première opinion , et nous ne serions £2 SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1 8 1 0 . pas étonnés de trouver dans ces vastes contrées les équivalents de beaucoup de formations entre le calcaire carbonifère et le terrain jurassique, démontrant ainsi sur une grande échelle la vérité d’une des belles idées de M. de Humboldt, que le terrain houil- 1er n’est qu’un accident dans les immenses depots de terrains rouges. L’absence , dans les gouvernements de Yologda et de Nijni-Nowgorod , de ces restes de poissons si abondants dans le vieux grès rouge du Nord, vient à l’appui de cette opinion. On comprend tout l’intérêt qui s’attache à la solution de cette question. Pour la géologie , ce serait un fait d’une haute impor- tance que la suppression du système du nouveau grès rouge dans un aussi vaste empire que la Russie. Il faudrait supposer des os- cillations considérables, suffisantes pour élever le sol au-dessus de la mer avant cette longue période durant laquelle le nouveau grès rouge s’est déposé , et ensuite pour le submerger et y laisser accumuler les dépôts jurassiques; et ces oscillations, si. grandes par la vaste étendue des pays à travers lesquels elles se seraient propagées , auraient été assez lentes et assez uniformes pour ne pas déranger l’horizontalité des couches. Sous le point de vue pratique de la recherche des combustibles, cette question est aussi d’une immense importance ; nous tâcherons d’y jeter quelque lumière dans la discussion des notes que nous avons prises sur les lieux , et, si nous n’y réussissons pas complètement , nous ne serions pas éloignés de retourner dans ces contrées et de suivre les formations jusque sur les flancs de l’Oural. Y. Terrain jurassique. — Le terrain jurassique repose tantôt sur le calcaire de montagne , ainsi que nous venons de le dire , et tantôt sur le grand système rouge, comme cela a heu sur le Yolga entre Kostroma et Kineshma et sur la rivière Unja, près de Ma- karief. Il n’est représenté dans ces contrées que par des couches marneuses et argileuses entremêlées de quelques strates calcaires de peu d’épaisseur, remplies d’un nombre infini de Bélemnites, de quelques Ammonites, Térébratules, etc. Nous ne l’avons vu qu en bassins isolés et limités , tels que les dépôts où coule la riviere Unja et le Yolga , ceux du district d’Ielatma sur l’Oca et ceux des environs de Moscou. Quant à l’âge de ces couches , nous ne pou- vons nous prononcer qu’après un examen attentif des fossiles que nous y avons recueillis ; tout ce que nous pouvons dire , c est qu il nous a paru s’y faire un mélange d’espèces , et ce sont les plus nombreuses , qui appartiennent à l’étage jurassique moyen , ainsi que l’a dit M. de Buch , et d’espèces qui, dans nos contrées, sont particulières au lias. 63 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. YI. Sabirs ferrugineux , — ■ Les marnes jurassiques sont recou- vertes pardes sables ferrugineux contenant çà et là de grosses con- crétions de grès qui, près de Moscou , sont employés comme meules à moulin. N’ayant jamais observé de fossiles dans cette roche , nous ne pouvons guère hasarder une opinion sur son âge. A l’exception de certains dépôts tertiaires tout-à-fait nouveaux , dont nous parlerons tout - à- l’heure , ces grès sont les strates solides les plus récents que nous ayons observés au centre et dans tout le nord de la Russie , depuis Riaisan et Moscou jusqu’à Archange!. Yîl. Craie. — Le système crétacé est largement développé dans le sud de la Russie et a déjà été l’objet de travaux importants de la part des géologues russes ; il appartient au grand système cré- tacé septentrional de l’Europe, si différent de celui du midi ; sa limite , au sud , est la chaîne des montagnes de la Crimée, et il a été décrit par l’un de nous dans un mémoire sur cette péninsule. VIII. Dépôts tertiaires. — Au-dessus de la craie , il existe dans la Russie méridionale et en Crimée deux étages de terrain ter- tiaire, dont le plus ancien correspond à l’époque des terrains ter- tiaires du bassin de Vienne; c’est en Podolie et en Volhynie que ce terrain est le plus riche en fossiles , et M. Dubois de Montper- reux les a décrits et parfaitement figurés dans son mémoire sur le plateau Volhyni-PodoÜen ; le second terrain tertiaire est celui qui forme les dépôts horizontaux des bords de la mer Noire , des steppes de la Crimée, et dont les fossiles attestent une mer très peu salée. Les plus remarquables de ces fossiles ont été publiés par M. Deshayes, à la suite du mémoire précité sur la Crimée. De semblables dépôts n’ont pas été découverts dans aucune des par- ties centrales ou septentrionales de la Russie. terrains tertiaires modernes. — ( Newer pliocène de M. Lyell.) Quand nous avons commencé notre voyage en Russie , on croyait généralement que les grandes masses de détritus su- perficiels, argiles, sables ou blocs, qui couvrent une si vaste surface, se rapportaient tous à une meme époque (diluvium;, époque à laquelle avaient été ensevelis les ossements des espèces éteintes des grands quadrupèdes; le peu de temps que nous avons pu consacrer à ce voyage n’était pas suffisant pour nous mettre à même de faire beaucoup de distinctions d’âge entre ces masses , mais nous avons commencé cependant cette subdi- vision par la découverte , sur les bords de la Dvina et de la Vaga à 400 verstes (cent lieues) environ au sud de la mer Blanche de couches de sable et d’argile qui contiennent 15 à jfi espèces 64 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1810. de coquilles dont plusieurs conservent encore leurs couleurs* Nous en avons reconnu 3 ou 4 comme identiques avec des es-* pèces que nous avions trouvées vivantes dans la mer Blanche, et les autres ont été identifiées par le docteur Beck , de Copen- hague , avec des coquilles qui habitent aujourd hui les mers du Nord. M. Lyell a confirmé aussi cette identification et regarde ce groupe de fossiles comme contemporain de celui d’Uddevalla, en Suède. , , . Cette découverte, dans laquelle nous avons ete secondes par le comte de Kaiserling, qui nous a accompagnés dans une partie de notre voyage , nous a paru être d’un grand intérêt géologique en démontrant qu’à une époque moderne la totalité du vaste pla- teau de la Russie a été pendant un temps considérable sous une mer dont l’Oural formait la limite orientale. X. Diluvium et blocs erratiques . — Toutes les formations ancien- nes du nord de la Russie sont recouvertes et cachées , en grande partie, par cette vaste nappe de détritus, dont les immenses blocs erratiques ont excité tant d'attention depuis Pallas. Ces amas de terrains meubles sont tous dérivés du Nmd ; la rivière Oca , qui coule au sud de Moscou, paraît être à peu près leur limite méri- dionale ; à ce point extrême , et déjà même à Moscou , les gra- nités sont rares et la plupart des blocs sont des diorites et des quarzites que nous avons vus en place sur les bords du lac Onéga, et que M. Bôthlinght dit exister aussi dans la Laponie russe Ces blocs , nombreux dans le lit des rivières , y sont re - mués çhaque hiver par les glaces et déposés par elles au niveau qu’atteignent les eaux à l’époque des débâcles ; on les voit alignes ainsi à 15 ou 20 pieds au-dessus du niveau dété des eaux. La plus belle accumulation de ce genre est celle que côtoie la grande route d’Archangel deux stations avant Kolmogore , le long de a Dvina où l’on voit, pendant près d’une demi-lieue, une espèce de digue ou de large moraine composée de blocs erratiques du Nord et de blocs calcaires du pays entassés confusément à 25 pieds au-dessus de la rivière. Nous ferons connaître d autres exemples de ce phénomène. Tel est le résumé des observations que nous avons pu recueillir dans un rapide voyage d’une saison d’été. L’un des derniers voyageurs qui nous ont précédés dans ces diverses parties de la Russie est un de nos collègues , M. Robert , dont les observations viennent d’être consignées dans notre Bul- letin et dans celui de l’Académie de Saint-Pétersboug. Bien que nous ayons vu les mêmes choses , il paraît que nous ne les avons 05 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1 8 1 0- pas vues de la même manière , et nous allons signaler quelques points sur lesquels nos observations diffèrent des siennes. 1° Il réunit ensemble le calcaire silurien et le calcaire carbo- nifère, qui sont séparés, suivant nous, par les immenses dé- pôts du vieux grès rouge; il fait continuer le terrain de Saint- Petersbourg jusqu’à Kolmogore, près d’Arcliangel ; pour nous, il n y a , dans cette partie de la Russie , que du calcaire de mon- tagne, et à Saint-Pétersbourg que du calcaire silurien , séparés 1 un de 1 autre par les couches à poissons de Vitégra ; il confond egalement le calcaire de Rêvai avec celui de Moscou. 2° Il considère la grande formation rouge du nord de la Russie, que nous rapportons au vieux grès rouge, à cause de ses restes organiques et de son infrà-position au calcaire de montagne comme représentant le keuper , parce qu’elle contient du sel et du gypse. 3" 11 assimile au calcaire blanc de Kolmogore les magnifiques falaises de gypse blanc , entre lesquelles coule la Dvina, près de Zaborskaïa, les plus grandes masses de cette nature qu’il y ait probablement en Europe. 4° Enfin , n’ayant pas remarqué les beaux dépôts de coquilles modernes de la Dvina , au nord d’Ust Vaga et ceux de la Vaga , il n’a pu établir aucune grande subdivision dans les terrains ré- cents qui recouvrent le nord de la Russie. Nous ne terminerons pas cette esquisse abrégée de nos obser- vations sans dire un mot de l'assistance et de la cordiale coopé- ration que nous avons reçues du baron de Meyendorf qui , ac- compagné d’un jeune savant de Pétersbourg , M. Sinovief ’, fait en ce moment , par ordre de sa majesté impériale, un voyage statistique et industriel en Russie ; animé de l’amour le plus désintéressé pour la géologie et les sciences naturelles, il a taché de faire coïncider son voyage avec le nôtre dans les points essentiels, et il a enrichi l’expédition en y attachant deux excellents naturalistes, le comte de Kaiserling et le professeur RIasius. Nous serions enfin coupables d’ingratitude si nous n’adressions nos sincères remerciements aux autorités russes, dont la protec- tion ne manque jamais à quiconque s’occupe de sciences , et spé- cialement au baron de Brunow , au comte Cancrine , ministre des finances, au comte de Nesselrode , au comte Alexandre de Stro- gonof et au général Tcheffkine, directeur général de l’école des mines de Saint-Pétersbourg , qui avait attaché à l’expédition un Soc. çéol T o ni XII, t- gg SÉANCE Dü 2t DÉCEMBRE 1840. jeune homme plein de zèle, le lieutenant Kokcharof, dont les services nous ont beaucoup facilité le voyage que nous nous étions proposés. M Rozet fait remarquer, an sujet de la réunion de fos- siles du lias et de l’Oxford cl ay, étant signalée dans les marnes jurassiques, qu’il est assez étonnant que 1 etage politique inférieur ne soit représente ni par des roches cal- caireSq auxquelles toutefois il n’attache pas une très grande importance^ , ni surtout par ses fossiles, qui sont très nom- breux Il rappelle , à ce sujet , le principe pose par M. d Ar- chiac : que lorsqu’un étage disparaît, les fossiles persistent en Général, et sont distribués par groupes dans les diffe- rentes couches des étages entre lesquels est compris celui oui a disparu. Il lui semble difficile de comprendre 1 absence de cet étage , à moins de supposer qu’il vient se terminer en biseau non loin du point où on trouve en contact le lias e 1 °M° ÏArchiac dit qu’en effet il a cherché à établir que lorsaue les étages sont confondus , comme cela arrive pour ^ terrains crftacés du S.-O., du N. et du N.-E. de la France, on retrouve, dans le représentant unique de la for- mation les fo siles qui ailleurs sont communs a tous les étages, plusieurs de ceux qui sont particuliers à chacun fl’eux et de plus, un certain nombre d’espèces nouvelles. M Constant Prévost ne s’étonne pas de l’absence d’un orand dépôt calcaire; il cite le Muschelkalk qui manque dans une grande partie de l’Europe, les couches inferieures et supérieures étant immédiatement en contact; il lui semble très rationnel que les dépôts calcaires manquent, et soient remplacés par les dépôts argileux et sableux, qui prennent alors plus de puissance. Il expose de nouveau 1 opinion ciu'il a déjà émise, que les dépôts calcaires, argileux et sa- bleux n alternent véritablement pas ensemble, mais se rem- placent mutuellement, ces différentes matières n étant que le résultat du triage des matières sé.dinientaires. Il rappelle (lue la où il se déposait du calcaire, vivaient certaines es- pèces, tandis que d’autres se développaient simultanément dans les endroits où se formaient des argiles et des sables. SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. 67 Pour lui, les calcaires sont des dépôts de pleine mer, for- més en grande partie de débris de coquilles , tandis que les argiles et les sables sont des dépôts littoraux où les fossiles sont entiers, isolés, et bien moins abondants. M. Rozet, passant ensuite aux dépôts coquilliers récents, qui se trouvent en couches horizontales à plus de 60 mètres au-dessus du niveau de la mer, et à plus de 100 lieues dans l’intérieur de la Russie septentrionale, y voit la preuve d’un soulèvement horizontal très lent et surtout très tranquille. M. Constant Prévost y voit, au contraire, une preuve de l’abaissement graduel du niveau de la mer, puisqu’on ob- serve des faits semblables sur tout le pourtour des conti- nents et dans les îles du grand Océan. Cet abaissement lui paraît bien plus facile à expliquer et à comprendre qu’un soulèvement du sol. 11 cite, à l’appui de son opinion, les en- virons de Melazzo , où on voit, à 160 mètres au-dessus de la Méditerranée, des dépôts de coquilles , ayant encore leurs couleurs, en couches horizontales, et n’ayant éprouvé au- cun bouleversement. M. Angelot croit que ce phénomène a été produit par un mouvement de bascule analogue à celui qui, de nos jours, relève la Scandinavie et abaisse la Prusse et le Groenland. M. d’Archiac demande à M. de Verneuil à quelle époque il rapporte le soulèvement de la chaîne de l’Oural : celui-ci répond que ce soulèvement doit être assez récent, puisque le terrain diluvien, avec ossements de Mammifères, s’y trouve élevé à plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. M. Prévost pense que ce fait n’implique pas un soulè- vement très récent , puisqu’il n’est pas démontré que le di- luvium a été déposé dans les eaux de la nier. M. deRoys lit l’extrait suivant d’une lettre qu’il a reçue de M. Eyssette , notaire à Reaucaire : « La belle plaine de » Beau caire fait maintenant pitié à voir. Le fleuve, s’ouvrant »de larges brèches dans la chaussée, s’est répandu dans la «plaine. Il y a des terres complètement perdues. Il ne s’agit «pas de 2 ou 3 pieds de sable, mais de plusieurs mètres . «Presse lune des brèches, j’ai vu moi-même les tiges les SEANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. .plus élevées de gros arbres sortir du milieu des graviers à „ l'état de buisson. Des blocs de pierre pesant plus.eui » quintaux , ont été charriés à plus d’une bette. » V de Roys. fait observer que ces blocs formaient enro- chement des digues rompues. Parsuite de 1 encaissement du que les plus basses eaux sont presque au niveau du sol de la plaine, en sorte qu’au moment de la rupture, les eaux y sont précipitées avec toute l’.mpétuos.te que devait leu. donner une hauteur d’environ G mètres au dessus du enM.hRozet, qui a visité de son eàté une partie des contrées ravagées par les dernières inondations, n a pas obse.ve d bloc! transportés à d’aussi grandes distances ; .1 en a vu seu- lement quelques uns qui avaient été arraches aux digues dont ÏsTïsaLtprtie, et qui avaient été transportes seulement h quelques pas. Le Secrétaire donne lecture d’une notice de M. Renoir Sur les traces des anciens glaciers qui ont comblé les vallees des Alpes du Daupltinè , et sur celles de même nature qui paraissent résulter de quelques unes des observations faites par M- Robert dans ta Russie septentrionale. Avant fait seul la course de la Grande-Chartreuse , quelques iours avant l’ouverture des séances de la Société a Grenoble, je n’ai pas cru devoir la suivre dans la même course quelquesjou.a aPÏors de la lecture du procès-verbal de la séance qui suivit le retour de la Société , il a été dit qu’elle a observe a Fonten.l des roches polies par les blocs erratiques. Comme je n avais pas visite -elle localité parce que j’étais revenu en voiture , j ai cru ne de voir faire aucune objection à ce passage du procès-verbal , mais ie me proposai de visiter Ces1 roches. . . c , Le lendemain donc de la dissolution de la reunion de la Société, nous nous sommes rendus , M. Gras et moi , aux carrières de Fontenil Là , nous eûmes en effet la satisfaction de voir des sur- faces polies aussi belles, aussi bien conservées que toutes celles que l’on peut voir dans les Alpes suisses et sur le ve.saut mm SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1840. 69 dional du Jura. Mais le genre des sillons à bords arrondis , et surtout le système des stries fines, bien parallèles et toutes diri- gées dans le sens général de la vallée de l’Isère, nous ontappris que ces surfaces n’avaient pas été polies par des blocs, mais bien, comme celles des légions que nous venons de citer, par un glacier immense qui s’est mû jadis dans toute la largeur de cette grande vallée. D’ailleurs, comme j’ai déjà eu l’occasion d’en développer la raison dans une notice insérée dans le Bulletin , tome XI , page 53, les blocs, en admettant qu’ils aient glissé sur les roches par l’actiond’un grand courant d’eau, n’auraient rien pu produire de semblable à ce que nous voyons. Ils n’auraient pu tracer des sillons à bords arrondis dans le genre de ceux que l’on observe , ni mamelonner les surfaces des roches en les polissant également dans tous les sens, ni surtout y tracer ces stries fines , rectilignes «t parallèles, toujours dirigées dans le sens de la vallée, c’est-à- dire dans celui du mouvement qu’a dû prendre le glacier. De plus , on peut demander par quel hasard le j faciès de ces surfaces se trouve être identiquement le même que celui des roches polies de nos jours , et sous nos yeux , par les glaciers. Je pense donc que la cause que la Société vient d’assigner au poli des roches de Fontenil n’est pas celle généralement adoptée aujourd’hui. Les parties les mieux conservées de ces roches , et à la surface desquelles le poli est le plus parfait , sont celles qui viennent d’être mises nouvellement à jour par les ouvriers qui, pour l’ex- ploitation des carrières , ont enlevé le sable ou l’humus qui les recouvrait. Celles-là seulement montrent parfaitement les stries fines qui ont disparu sur toutes les autres exposées depuis plus long- temps à l’action des agents atmosphériques, et dont le poli est déjà très altéré. Cette dégradation s’observe partout où il y a des surfaces polies , mais on conçoit qu’elle doit être plus ou moins rapide selon que la roche est de nature à résister plus ou moins aux actions météoriques. Ici les surfaces polies appartiennent au terrain néocomien. Les roches polies ne s’observent pas seulement dans la vallée ùe l’Isère, on les retrouve encore sur plusieurs points de celle de la Romanche, et M. Gras, qui se propose de s’occuper de ce genre de recherches , les découvrira sans doute dans toutes les autres grandes villees du département. Le glacier qui , dès le commencement de la fonte générale dans ces latitudes, s’est mû dans le bassin où aujourd’hui la ville de Grenoble est bâtie , a dû être immense , car 41 se composait de la 70 S&A.ÎSCE DU 21 DÉCEMBRE 18 40. réunion de tous ceux qui descendaient des sommités environ- nantes. Il était donc aussi étendu que le bassin des affluents ac- tuels de l’Isère, car la plus grande partie de ces affluents pren- nent leurs sources dans des montagnes dont les cretes sont encore couvertes des restes de ces anciens glaciers. Ainsi , les environs de Grenoble étaient le réceptacle des glaces qui descendaient des monts Olan et Muande par les vallées de la Bonne et du Drac , du Yénéon ou de St-Christophe et de la Romanche, et dont les restes actuels sont les glaciers du Tirbal , du Gibernay et du GrancUChadou. Ils étaient aussi celui des glaces qui descendaient du Mont-Pelvoux, du Mont-de l’Homme, et dont les restes ali- mentent encore les sources de la Romanche. Ils étaient encore le réceptacle de celles qui, par les vallées du Plainel, de la Breda, de Beins , de l’Azeins , etc. , arrivaient des Rocs-du-Grand-Glacier qu’elles recouvrent encore. Mais , de bien plus loin encore les glaces venaient combler le bassin de Grenoble ; la Roche-Michel et la Roche-de-Ronche , près du Mont Cenis , portent aussi les restes de celles qui, par la grande vallée de l’Arc , descendaient dans celle de l’Isère. La partie.N.-E. de ces glaces, sous le nom de glacier du Grand-Parey, entretient les sources de l ' Averole , un affluent de l’Arc, et la partie S.O., ou le glacier de Lamet, est l’origine de la Cenise qui se jette dans la Dora Riparia , l’un des affluents du Pô. Enfin , les environs de Grenoble avaient encore à recevoir toutes les glaces qui descendaient des hautes vallées du Thoron et de l’Isère, et dont le glacier du Planteri, qui alimente le premier de ces deux courants, et celui des Montets ou du Col de la Seigne, qui verse le produit de sa fonte dans l’Isère , et n’est qu’à deux lieues et demie du Mont-Blanc, sont les restes qui, avec ceux que nous avons cités et plusieurs autres encore, attestent l’immensité de la puissance qu’a du avoir, dans la vallée du Graisivaudan et dans la partie basse du cours de l’Isère, un placier résultant de la reunion de tant d autres. Aussi rencontre-t-on, entre le Sapey et la Grande-Chartreuse, de petites vallées étroites mais profondes , environnées de toutes parts par des escarpements très élevés de grands blocs erratiques , qu’aucun courant d’eau n’a pu transporter dans les lieux où ils sont déposés; car. d’après les caractères divers des roches formant ces blocs , il aurait fallu que ce courant eût été capable de porter les uns, sans leur laisser toucher terre , depuis la première chaîne qui s’étend dans la direction de Vizille à Allevard , jusque par- dessus les montagnes calcaires du pays de la Chartreuse, à une SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1810. 7! distance moyenne de cinq lieues ; d’autres , depuis la chaîne qui sépare le département de l’Isère de celui des Hautes Alpes et de la Maurienne, en les faisant passer par-dessus la première et les soutenant à cette grande hauteur pendant des trajets dont le plus court n’aurait pas été de moins de six lieues , et plusieurs en au- raient eu plus de douze. Enfin , d’autres encore appartenant , d’après leur nature , à la chaîne centrale de cette partie des Alpes , je veux dire la chaîne qui passe par le Mont-Blanc et à l’E. de Briançon , auraient été forcés de faire des trajets dont le plus petit n’aurait pas eu moins de quinze lieues, et le plus grand nombre en aurait eu de 22 à 26 ; et ce, en se tenant constamment à une hauteur moyenne absolue d’environ 3,000 mètres, et à 2,700 mè- tres environ au-dessus de la place de Grenoble, car ils auraient dû franchir les deux chaînes dont nous avons parlé; il est à re- marquer que la hauteur moyenne de la seconde étant sensible- ment la meme que celle de la chaîne centrale , ces énormes masses de blocs n’auraient pas même pu fléchir dans leur course sans être arrêtées par cette seconde chaîne et précipitées dans les vallées alpines. Si l’on suppose que les blocs erratiques sont venus d’autres parties des Alpes , les difficultés de hauteur seront encore les mêmes et plus nombreuses , et le trajet beaucoup plus long. Enfin , devons nous répéter ici que ce qui met surtout encore en contradiction flagrante avec les faits le système du transport des blocs erratiques par de grands courants, c’est que ces blocs et les gros cailloux roulés sont répartis en éventail , non seulement au- tour des Alpes, mais encore autour de tous les autres systèmes de montagnes où on les a observés ; de sorte que tous ces courants gigantesques auraient dû partir de la crête même de chaque chaîne pour rayonner dans tous les sens, ce qui est tout-à-fait incompréhensible. D’ailleurs, d’après les communications que nous commençons à recevoir des derniers voyages scientifiques, cet ordre de phénomènes paraît s’êtj~e répété à la même epoque sur toute la surface de la terre ; d’où donc seraient provenus tous ces immenses courants ? Les raisons que nous avons développées et celles que nous don- nerons encore, nous portent, presque irrésistiblement, à regar- der les blocs erratiques , que l’on rencontre dans le fond et sur les flancs des petites vallées du pays de la Chartreuse , comme y ayant été déposés par un immense glacier qui, à la dernière époque géologique, serait venu des sommités des Alpes combler la vallée du Graisivaudan, Aussi dans ce pays les traces des anciens gla- 72 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. tiers sont-elles nombreuses. On rencontre les restes des moraines j avec leurs blocs, dans presque toutes les vallées : à la sortie de celle du Guier-Mort , à Fourvoirie ; le long et au N. de la route de Saint-Laurent-du-Pont à Yoreppe; dans la vallée de la Ro- manche, près de l’auberge des Trois Dauphins, au-dessous de laquelle on voit des surfaces polies ; le long et à 10. de la route de Grenoble à La Mure, dans les environs des trois lacs, etc. Mais c’est surtout lorsque je quittai Grenoble pour me rendre à Lyon, par Yienne, qu’à la sortie de la vallée de l’Isère, entre Moirans et Rive, je rencontrai deux lignes d’énormes moraines dont la puissance atteste celle du glacier qui les a formées dans ses oscillations. Au-delà de Rive , d’autres restes mal conservés se montrent encore , mais bientôt on ne voit plus qu’une grande plaine de sable et de cailloux roulés de la nature des roches alpines. L’on peut remarquer qu’à mesure qu’on s’éloigne des Alpes, les cailloux quarzeux deviennent plus fréquents, pour do- miner plus loin presque exclusivement, comme si cette espèce de roche eût été plus capable que les autres de résister au frotte- ment et aux autres causes de destruction. Ce n’est que plus tard, et lorsque la fonte des glaces eut reculé les limites des glaciers jusque dans les montagnes , que les grands fleuves qui en décou- laient, et dont ceux que nous voyons aujourd’hui ne sont que les restes , tracèrent ou fixèrent leurs lits dans ces terrains meu- bles , en profitant des espèces de vallées que les moraines laissaient entre elles, ou des autres accidents du sol. Nous citerons comme exemple l’Isère qui , en sortant de la fracture des montagnes cal- caires, entre Fourcy et Yoreppe * tourne brusquement à l’0., puis au S , pour suivre , en se dirigeant sur Saint-Marcelin , l’es- pèce de vide laissé par les glaces en retraite , entre ces montagnes et les dépôts morainiques . On voit , d’après tout ce que nous venons de dire , que nous re-* gardons les glaciers qui existent actuellement dans les fractures et les hautes vallées de nos chaînes de montagnes, comme étant les restes des glaces générales. Nous avons donné , l’année dernière , les raisons que nous avions de croire que ces restes disparaîtraient pendant notre époque. Nous croyons devoir ajouter à ces preuves la réflexion suivante : M. Studer a dit , dans sa Notice sur quel- ques phénomènes de Vépoque diluvienne , qu’étant monté avec M. Agassiz sur la crête du Riffel , qui domine de 500 pieds la partie supérieure du glacier de Gornerin , hauteur qui ne permet pas de supposer que jamais, depuis le commencement de l’époque actuelle, le glacier se soit élevé jusque là, ils avaient vu la sut- SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. t-3 fàce des roches polie comme un miroir et couverte de sillons et de stries à peu près horizontaux , et d’une nature absolument sem- blable à ceux qni sont en contact avec le glacier même. Ce glacier a donc occupé autrefois ce point culminant ; il s’éle- vait donc alors jusqu’à cette hauteur. Mais cette partie supé- rieure moins puissante et exposée par toute sa surface aux ac- tions combinées du soleil et des courants d’air chaud, a déjà disparu. Ce que les frimats lui apportaient l’hiver n’a pu com- penser ce qu’elle perdait l’été. Il reste encore la partie qui est en- caissée entre les parois de la fente ou petite vallée et qui fond beaucoup plus lentement parce qu’elle n’éprouve l’action des agents que nous venOns de citer qu’à sa surface supérieure seule- ment , les autres faces étant abritées des vents chauds par les rochers qui les liinitént ou les soutiennent. Ce noyau , dont la masse ne peut être à une température au-dessus de zéro , con- gèle , chaqUe nuit d’été , l’eau provenant des pluies ou de la glace fondue le jour par l’ardeur du soleil. Les neiges tombées pendant l’hiver y sont retenues en partie , au printemps et même pendant l’été, par des gelées et des dégels alternatifs qui , transformant les restes de ces neiges en glaces nouvelles et les rattachant aux anciennes, réparent ainsi une partie des pertes que la masse éprouve chaque année par les actions météoriques. Une preuve que c’est bien la propriété qu’a le noyau du glacier de n’avoir jamais sa température au-dessus de zéro, qui ralentit sa destruction, c’est que ce noyau descend, dans tous les glaciers, bien au-dessous dé là ligue dite des neiges permanentes, et que les mêmes glaces, tout en fondant, mais lentement et cheminant vers le bas , 11e laissent pas de persister bien des années , et à des niveaux assez bas pdur que l’on puisse voir de part et d’autre du glacier une belle végétation sur les pentes de même hauteur qu’elles. Si donc les parties supérieures de nos glaciers étaient une fois fondues , il île s’en reformerait plus d’autres, là où ils sont si puissants aujourd’hui; nous en avons encore pour preuve les Crêtes visitées par MM. Studer et Agassiz , sur lesquelles , malgré la hauteur plus favorable , il 11e se forme plus et ne se foi niera plus de glaces permanentes. La diminution lente, mais continuelle, des parties encaissées se montre d’une manière évidente dans la hauteur des parois po- lies et striées qui les surmontent. La retraite de bas en haut est rendue encore plus sensible par les moraines abandonnées. La puissance de ces moi aines diminue rapidement depuis les plus an«* tiennes qui sont immenses et les plus éloignées du pied des gla~ 74 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. ciers , jusqu’aux nouvelles qui sont relativement très petites. Leur ensemble forme une échelle propre à mesurer la marche de la destruction des glaces , et à comparer leur masse ancienne au peu qui nous en reste. Pour nous, la diminution des glaciers est évi- dente , et leur disparition complète , à une époque plus ou moins reculée , est certaine. Puisque les glaces , à une certaine époque , ont pu se former d’une manière permanente jusqu au pied meme des montagnes, et que maintenant elles ne peuvent plus se reproduire avec ce carac- tère , même à leur sommet , nous avons la une mesure du giand réchauffement survenu à la surface de la terre depuis le commen- cement de leur fonte jusqu’à nos jours ; ce qui vient à l’appui du système que nous avons présenté dans la note citée. Nous avons dit que les communications reçues des savants qui ont fait partie des dernières expéditions scientifiques semblent confirmer les raisons que nous avons de croire aux glaces univer- selles , à une époque qui a précédé immédiatement celle de l’es- pèce humaine. En effet, ces communications paraissent montrer d’abord le peu de chance qu’ont eu les blocs erratiques d être portés sur des glaçons flottants venant des régions septentrionales à la suite d’une grande débâcle , puisque M. Ch. Martins, membre de la commission scientifique du JNord, dit que dans les deux voyages ( au Spitzberg) on n'a jamais vu de blocs transportés par des glaces flottantes (1) ; ei M. Eugène Robert , son collègue, dit seulement que, du 17 au 18 juillet 1838, à une heure du matin , tout le monde à bord de la corvette la Recherche vit des glaces flottantes couvertes de cailloux et de sable (2). Cependant , dans ces régions, les rivages, au rapport de M. Ch. Martins , sont hé- rissés de roches escarpées contre lesquelles la mer flotte en été. Il tombe nécessairement de ces roches chaque année , surtout à 1 é- poque du dégel, une grande quantité de blocs et de quartiers de rochers sur la mer alors glacée. A chaque printemps il se fait une sorte de débâcle , et les nombreux glaçons qui se mettent à flot devraient emporter au loin tous ces blocs. D’où vient donc qu on n’en voit pas? C’est sans doute parce que le poids énorme de ces quartiers de rochers répartis au hasard sur les glaçons donne inévitablement à la surface de ces derniers une inclinaison qui favorise le glissement des blocs et détermine promptement leur chute dans la mer. De plus, en flottant ces glaçons s’entre-cho- (1) Bulletin de la Société géologique de France, t. XI , pag. 288. (2) Même Bulletin , pag. 299. SÉANCE Dü 21 DÉCEMBRE 1840. 75 quent , et les secousses que les blocs reçoivent concourent au même résultat. M. Eugène Robert , pour expliquer le transport des blocs erratiques parles glaces flottantes , a recours à rilyputlièse qu’A cette époque l’Océan couvrait presque tout le nord de l'Europe. ïl faudrait donc aussi qu’à la même époque une mer se fût étendue sur le midi , et même une autre sur l’Algérie et l’Atlas où M. Le Blanc vient tout récemment de reconnaître l’existence et l’a- bondance des blocs. Cependant , on sait que tous les dépôts de cette époque n’ont aucun caractère marin. D’ailleurs ces mers , voisines du tropique , auraient donc aussi charrié des glaçons ? Cette dernière hypothèse nous ramènerait aux glaces univer- selles. M. Robert a observé que des blocs primitifs , roulés et usés , sont réunis en grand nombre sur la rive gauche de la Néva , à sa sortie du lac Ladoga , et sur le bord du lac , au même point , mais qu’on n’en voit pas sur la rive opposée. Nous pensons que cette disposition des blocs tient à ce qu’ils ont été déposés par les gla- ciers antérieurement à la formation du lac et du fleuve ; qu’en un mot ils ne sont qu’une moraine qui a dirigé lé cours de la Néva et lui a servi de digue à sa sortie du lac. Ces glaciers avaient probablement leur siège dans les ramifications des Alpes Scandi- naves dont parle M. Robert. A l’exception du siège du glacier, qui ne peut être le même, on pourrait peut-être appliquer tout ce que nous venons de dire à la ligne de blocs que l’on voit entre Wol-Racoulskaia et Copat- çhewskaia, sur l’un des bords de la Dwina, et que M. Robert appelle lui-même une véritable moraine , composée d’énormes blocs calcaires à peine usés sur les angles, mêlés à d’autres gros blocs primitifs , tandis que l’on n’en voit aucun sur l’autre bord. Quand les grands cours d’eau sont libres dans leurs mouve- ments, ils étendent en nappe les matériaux qu’ils transportent , forment un sol quelquefois légèrement ondulé , mais ils n’ont pas de tendance à former des collines. Si donc un grand cataclysme avait existé , il aurait étendu uniformément sur les grandes pleines de la Russie , les sables, les cailloux et les blocs errati- ques, si toutefois il eût été capable de transporter ces derniers. Or, M. Robert parle d’un sol d’attérissement qui contient plus ou moins de cailloux roulés et des blocs erratiques , et qui se présente ordinairement en collines nombreuses très rapprochées , qui régnent entre les lacs Ladoga et Onéga , ou depuis Ladeinoie-Pôle jusqu’à Wytegra , petit système de monticules qui sont les seules mon- tagnes qui régnent entre Saint-Pétersbourg et Arkhangel , sur un 76 SEANCE DU 21 DÉCEMBRE 1810. espace de plus de 300 lieues (l-)i Ce sol d’attérisseinent , ces nom- breuses petites collines très rapprochées ne sont donc probable- ment que des moraines; aussi sont-elles parallèles entre elles , puisque M. Robert dit quelles courent a peu près dans le meme sens que le calcaire de Bourkowa ; or, ce parallélisme est un des carac- tères des groupes de moraines. On peut en dire autant des nom- breuses collines de sable jaunâtre du canton de Pargolowo qui ren- ferment aussi des blocs primitifs, puisqu’il en a été remarqué un énorme , de forme quadrilatère , a peine usé sur les angles et repo- sant mollement sur le sable. Si l’on trouve un peu hasardé le rapprochement que nous ve- nons de faire , sur une simple description , des collines caillou- teuses et des lignes de blocs de la Russie, de nos restes d anciennes moraines, on trouvera sans doute plus certaine la comparaison des surfaces polies des mêmes contrées avec celles qui , dans les parties méridionales de l’Europe , retracent si bien l’ancien séjour des glaces. M. Robert dit (2) : « J’ai parcouru toute la côte méri- » dionale de Finlande , depuis Helsingfors jusqu’à Abo, en passant » à travers les innombrables îlots qui la garnissent* Tous, sans » exception , ont été évidemment recouverts par la mer et polis d parfaitement , ainsi que les roches de la côte , à une grande dis - ), tance dans l’intérieur des terres. » Nous répéterons ici qu’à notre avis ce poli parfait est l’œuvre des glaces se mouvant immédiate- ment à la surface des roches^ de la meme inanieie que nos restes de glaciers actuels ont poli , et polissent chaque jour, les roches sur lesquelles ils se meuvent. Ce qui nous confirme dans notre opinion , ce sont ces nombreux sillons, dont paile M. Robeit , assez prononcés quelquefois pour qu’on puisse les reconnaître 'a quelque distance, surtout quand les surfaces de lu roche sont mouil- lées. On voit souvent dans les glaciers des Alpes et sur les roches qu’ils ont abandonnées depuis long-temps , des surfaces entières couvertes de stries fines que l’on peut pourtant reconnaître aussi à quelque distance , lors même que les roches sont sèches. Si donc les sillons des roches polies de la Finlande sont des stries , il n y a plus de doute pour nous que son sol n’ait été jadis couvert de glaces. Au reste , ces sillons sont tous parallèles puisque M. Raer avoue qu’il n’a pas rencontré un seul exemple de sillon qui en croisât un autre . De plus, au rapport de M. Robert, ils sont toujours dirigés dans le sens général des vallees et coupent indistinctement (i) Bulletin de la Société géologique de France , l. XI, pag- 3i5. (2 ; Même Bulletin , pag. 328. SÉANCE DU 2 i DÉCEMBRE 1840. 7 'T toutes les couches du sol sans avoir égard ni à leur direction ni à leur dureté; car, après avoir dit que ces sillons sont généralement parallèles aux feuillets de la roche de gneiss , M. Robert ajoute (même page) : < Enfin , je ferai remarquer que les fdons de quarz » ou d'autres substances , coupent ordinairement la direction des » érosions en faisant un angle plus ou moins droit, et ne vont » jamais parallèlement avec elles , ainsi que cela a lieu dans les » roches feuilletées. » L’ensemble de toutes ces circonstances prouve que ces sillons ont été tracés par des corps durs , se mou- vant de concert en gardant leurs distances respectives , c’est-à- dire attachés à un même corps solide qui 11e leur permettait pas de céder aux obstacles. Nous sommes persuadés que dans ces régions septentrionales le poli des surfaces abandonnées par les glaces est plus parfait , bien mieux conservé que dans nos climats, parce que la fonte des gla- ciers a dû y commencer beaucoup plus tard , et que dès lors il y a bien moins long-temps que ce poli est soumis à l’action destruc- tive de l’atmosphère. Aussi M. Robert l’a-t-il trouvé parfait. Le gisement des débris de Mammouths , indiqué par M. Ro- bert, vient encore en preuve de la vérité des glaces qui couvrirent une fois toute la surface de la terre , et dont les restes ensevelissent encore des zones entières autour des deux pôles. Ce voyageur dit que les ossements fossiles se trouvent principalement dans le cours de la rivière Rara. Ce fleuve n’a pourtant pas relativement un long cours , et à l’exception de la Nouvelle-Zemble et d’une partie du pays des Samoyèdes , il se trouve dans la partie la plus sep- tentrionale de l’Asie. Tout le monde sait, du reste, que les con- génères de ces éléphants ne vivent plus que dans les plus basses latitudes , et on admet généralement qu’il a dû survenir un chan- gement de température dans les climats du nord. D’où vient donc que ce fleuve est devenu le gisement le plus abondant des restes de ces anciens pachydermes , lui qui est complètement et étroite- ment enfermé à l’O. par les monts Poyas , qui aboutissent à ta mer et forment la partie septentrionale des monts O lirais ; au S. et à l’E. par la chaîne des Samoyèdes, qui 11’est qu’un rameau des monts Poyas , se terminant aussi à la mer et compris entre la mer de Rara et la baie d’Obi ; et au N. par le golfe d’Erouwei ou la mer de Kara ? Si ces grands animaux eussent été entraînés par des courants d’eau venant des terres, ces courants n’auraient pu leur faire franchir les deux chaînes qui ferment le bassin de la Kara, et les auraient déposés sur le flanc occidental de la pre«? mière et sur le flanc méridional de la seconde, au pied desquels ou 78 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE tttïO. les trouverait ensevelis dans les alluvions. On ne peut supposer non plus , comme on l’a fait , que ces éléphants , dont l’espèce d’ailleurs n’existe plus, soient venus dans des circonstances par- ticulières, et par un mouvement spontané, des régions mé- ridionales de l’Asie , car dans ce cas même ils auraient pénétré jusque sur les bords de la K.ara plus difficilement que partout ailleurs. L’explication la plus naturelle, la cause la plus probable de l’accumulation des restes d éléphants dans le bassin relativement resserré de la rivière Kara , se trouve dans la manière dont les glaces se sont étendues sur la terre. Nous savons, comme le cé- lèbre Cuvier nous l’a appris, que l’espèce fossile du nord de l’Asie se rapprochait plus , sous tous les rapports , de celle qui habite aujourd’hui le sud de cette partie du globe que de celle que nous avons sur les côtes orientales de l’Afrique. Nous savons encore que ceux de l’Asie sont connus dans le commerce sous le nom à' éléphants de montagnes , parce qu’en effet ils habitent de préférence les lieux élevés, tandis que ceux d’Afrique se plaisent davantage sur les bords des rivières et des lacs. Nous pouvons donc supposer, sans crainte de trop hasarder, que ceux dont les restes nous occupent habitaient aussi les montagnes. Lors donc que , par suite du refroidissement continuel de la masse terrestre , sa surface , un peu plus éloignée du soleil qu’elle ne l’est maintenant, a commencé à se congeler, les glaces, comme nous avons déjà eu occasion de le dire dans notre notice insérée dans le Bulletin, tome XI, p. 148, se sont accumulées d’abord sur les parties hautes des montagnes, puis sur celles moins élevées que les éléphants ont alors été contraints d’aban- donner Plus tard, les glaces continuant à descendre proportion- nellement à l’augmentation du froid , les Mammouths abandon- nèrent entièrement les montagnes et vinrent chercher dans les plaines de l’eau liquide et une plus douce température. Quoique dans un état de souffrance et de dépérissement , ils ont pu vivre et se reproduire long-temps encore dans ces plaines ; mais enfin , cernés de toutes parts par les frimats toujours croissants , ils ont dû périr. Avant leur destruction , cherchant toujours un climat moins rude et poussés par toutes les nécessités de la vie, une partie de ces animaux a dû descendre jusque sur les bords de la mer. La direction qu’ont vers le N. les fleuves de l’Asie septentrionale, n’était pas une raison qui empêchât les éléphants de les descen- dre, puisqu’à cette époque où l’influence solaire était moindre, 79 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. les climats n’étaient pas ou presque pas marqués. Ils n’étaient pas tentés de les remonter, puisque par là ils se seraient réélevés vers les neiges. En fuyanl les montagnes, la plus grande partie de ces pachy- dermes eut à parcourir de très grandes plaines arrosées par la Dvina et ses affluents, l’Irtisz, l’Obi, l’Iénisséi, la Léna, etc. l is se dispersèrent dans ces plaines où aujourd’hui leurs restes se trouvent épars , mais plus abondants sur les bords de la mer gla- ciale et aux embouchures des fleuves. Or, tous ceux qui descen- dirent le versant N. de la chaîne des Samoyèdes qui s’embranche , sans interruption , avec la partie septentrionale des monts Poyas , et tous ceux qui descendirent le versant oriental de cette partie septentrionale , se sont trouvés , comme je l’ai dit , entre les côtés du petit triangle formé par ces deux chaînes et le bord S. du golfe d’Erouwei, et comme entassés dans le petit bassin de la rivière Kara. Voilà pourquoi on trouve plus de restes de Mammouths dans ce petit bassin que partout ailleurs, malgré, ou plutôt à cause de son isolement. La particularité que présentent ces ossements d’être accompa- gnés de grands troncs d’arbres ayant encore toutes leurs branches } prouve que les animaux dont ils proviennent n’ont pas été dé- truits par une catastrophe violente , comme par exemple de grands courants d’eau et de boue , car alors les arbres n’auraient conservé tout au plus que quelques unes de leurs plus grosses branches et ordinairement aucune , comme nous avons eu occa- sion de l’observer lors de la débâcle de la Dent-du-Midi , en Va- lais, en septembre 1385; débâcle qui n’est pourtant pas compa- rable à une grande catastrophe. Cette particularité prouve , au contraire , qu’ils ont succombé à la suite d’un changement gra- duel et lent qui a détruit paisiblement les animaux et les végé- taux. Plus tard , lors de la fonte des glaces, ils ont pu, ils ont dû même être repris par les torrents qui provenaient de cette fonte générale, mais non avec la violence d’un cataclysme universel. Enfin , est il nécessaire de répéter ici que la conservation parfaite de plusieurs de ces animaux est , selon nos plus grands natura- listes , une preuve certaine qu’ils ont dû être saisis par la gelée immédiatement après leur mort. JNous regrettons beaucoup que les observations que M. Robert a faites en Suède et en Norwége ne nous soient point parvenues , nous y aurions trouvé sans doute de nombreuses preuves à l’ap- pui du sujet qui nous occupe. Lorsque nous avons adressé à la Société, dans la notice pré- 80 SÉANCE DU 2 1 DÉCEMBRE 1810. citée , nos idées sur la cause probable de l’ancienne existence des glaces générales , il a été objecté qu’/7 n’est pas nécessaire cf admettre des cataclysmes pour expliquer la disparition des espèces d’animaux dont on trouve les débris dans le diluvium , et qu’il suffisait du dé- veloppement de la civilisation. Nous n’avons pas été compris. Notre intention n’était pas d’expliquer la disparition de? Mam- mouths du N. de l’Europe et de l’Asie , nous avons voulu mon- trer seulement que la destruction complète, dansli Nord, d’ani- maux dont les congénères ont été organisés pour de hautes tem- pératures , et la présence actuelle de leurs restes dans les glaces polaires , venaient à l’appui de notre hypothèse. Au surplus, la civilisation à peine naissante chez les Samoyèdes et le peu de po- pulation de ces contrées n’étaient guère propres, surtout à cette époque , à faire disparaître complètement, les Mammouths. D’ail- leurs, cette espèce n’aurait donc existé que là, et ne serait pas allée, comme d’autres que la civilisation a déplacées , se réfugier en d’autres régions , puisqu’on n’en trouve plus de traces nulle part. Il a em ore été objecté que « les éléphants fossiles n’ont pas dû » vivre dans les parties de la Sibérie où ils sont enfouis aujour- » d’hui , en raison de la rareté des végétaux qui devaient leur servir « de nourriture , et que les circonstances du gisement de ces ani- » maux indiquent qu’/fr ont été entassés successivement et par des o> actions lentes, » H n’avait donc pas été remarqué que nous avions dit que la vie de ces animaux terminait une époque où la température de la surface de la terre était encore sensiblement la même dans toutes ses parties, et que le froid commençait seule- ment à s’y faire sentir. La Sibérie dont nous parlions n’avait donc aucun rapport avec celle de notre époque ; la végétation y était aussi belle, aussi forte, et peut-être plus encore que celle que nous voyons aujourd’hui entre les tropiques. Il n’avait pas encore gelé sur la terre. Quant au mode de gisement, il peut être le ré- sultat de l’action des grandes eaux qui sont nécessairement pro- venues de la fonte générale des glaces , et qui ont dû remanier les restes de ces animaux. Tous les phénomènes auxquels on a donné le nom de diluviens , et pour l’explication desquels on a fait les plus grands efforts sans arriver jamais à rien de bien satisfaisant , viennent se ranger tous , et très naturellement, à l’hypothèse des glaces générales. Nous reviendrons , à ce sujet , sur un exemple que nous n’avons fait qu’indiquer à la Société lors de sa réunion , à Grenoble , et dont l’idée nous a été suggérée par M. Le Blanc. Wous voulons parler de l’entassement des animaux fossiles dans les cavernes , dont la SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. 81 cause a été tant controversée , et qui s’explique parfaitement bien du moment où l’on admet les glaces générales et permanentes. En effet, les animaux ont dû fuir devant celles-ci aussi long-temps qu'ils l’auront pu , cherchant les lieux qui n’étaient pas encore couverts de neiges ou de glaces et qui pouvaient offrir un abri à des êtres qui , organisés pour une plus haute température , de- vaient souffrir beaucoup de son abaissement. Ils ont donc dû rechercher les cavernes et s’y réfugier en foule. Aussi le nombre des individus de toutes espèces dont on trouve les restes est si grand , dans quelques unes , qu’on a peine à concevoir qu’elles aient pu les contenir tous à peu près en même temps. 11 a été re- marqué que ces cavernes renfermaient des restes d’animaux trop grands pour avoir pu y pénétrer par leurs ouvertures, générale- ment assez étroites. Ces restes proviennent de ceux qui , en effet , n’ayant pu s’y réfugier, ont été les premiers saisis par le froid. Leurs corps ont servi plus ou moins long-temps de pâture aux carnivores qui en ont apporté des lambeaux dans leurs refuges. Les carnassiers ayant pu subsister aux dépens des autres ani- maux ont dû leur survivre, mais ils se sont enfin trouvés réduits à la nécessité de s’entre-dévorer, ce que prouvent certains os de car- nivores qui portent les empreintes des dents d’autres carnivores qui les ont rongés. Il serait important, pour la solution com- plète de la question, de rechercher si des carnassiers ont été dé- vorés , dans leurs antres , par des êtres de la même espèce ; ce qui pourrait être reconnu dans les cavernes où l’on n’a trouvé que les restes d’une seule espèce de carnivore. Si c’eût été , comme on l’a dit, en fuyant une grande inonda- tion que les animaux se fussent réfugiés dans les cavernes , on ne saurait comment expliquer pourquoi ceux de leurs contemporains, qui n’y sont pas entrés , ont été en même temps pris par les glaces. D’ailleurs les ouvertures des cavernes étant, en général, peu élevées relativement aux sommets des montagnes , les animaux effrayés , et poussés de bas en haut par les eaux , n’y seraient pas entrés ; ils auraient cherché nécessairement , et par le seul instinct de la conservation, à s’élever toujours davantage. Et si l’on sup- pose qu’au contraire, ne faisant qu’obéira la crue des eaux pas à pas et sans inquiétude , ils y aient pénétré au moment où celles- ci en atteignaient le niveau , ils y auraient été noyés avant d’avoir eu le temps de se trouver dans la nécessité de s’entre-dévorer ; car si toutes les espèces diverses qui se sont entassées dans ces refuges communs ne se fussent entre-égorgées que par antipathie, h. s os Soc. gëol. Tome Xll. 6 g2 SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. des carnassiers ne seraient pas rongés. Quant au limon qui re- couvre , avec une plus ou moins grande épaisseur, le sol des ca- vernes et dans lequel les fossiles sont enfouis , il a été évidem- ment déposé par les eaux ; sa formation s’explique très simplement en considérant que les nombreux et puissants torrents, qui s’échap paient de toutes parts des glaces en fusion recouvrant les mon- tagnes à des hauteurs généralement bien supérieures aux ouver- tures des grottes , ont dû pénétrer dans toutes les crevasses , dans tous les vides de ces montagnes , et dès lors dans les cavernes , et les inonder pendant long-temps. En examinant de près , on verra que tout , dans l’état actuel de la surface du globe, concourt à nousdémontrer l’ancienne existence des gl i ces générales. Il importe beaucoup à la science de constater cette grande vérité. Elle nous donne tout à la fois , de la manière la plus naturelle et la plus complète , l’explication de tous les phénomènes dits diluviens , dont la cause était restée inconnue jusqu’à présent, et qui avaient été rapportés d’une manière vague à une inondation universelle. Celle-ci ne satisfait pas d’ailleurs aux conditions du problème, et son impossibilité physique est bien reconnue. M. de Roys pense que l’on ne peut admettre la théorie proposée par M. Renoir, d’un rapprochement de la terre du soleil , et il lui paraît possible d’arriver à une explication plus satisfaisante de ce phénomène en admettant que l’écorce du globe, à raison de son épaisseur si faible relativement à son étendue, est douée d’une élasticité notable qui lui permet de s’étendre , jusqu’à un certain point , lorsque con- tractée par le refroidissement elle pèse sur le liquide incom- pressible de l’intérieur. Dans cette situation, elle acquiert des dimensions plus considérables qu’elle ne pourrait ac- quérir régulièrement que par une élévation de tempéra- ture. Elle doit donc contracter pour le calorique une capa- cité supérieure à celle quelle posséderait à l’état normal , et qu’elle ne peut satisfaire qu’en absorbant celui des couches inférieures de l’atmosphère ; ce qui doit y produire un abais- sement de température suffisant peut être pour la formation de glaciers plus étendus que les glaciers actuels. Cette théo- rie, qui du reste a besoin d’être encore longuement étudiée , pourrait peut-être aussi s’appliquer à la fin des diverses pé- SEANCE DU 21 DÉCEMBRE 1810. 83 riodes géologiques et conduire ainsi à expliquer le renouvel- lement presque intégral des espèces d’êtres organisés qui les a signalées. M. G. Prévost rappelle qu’on s’occupe beaucoup en ce moment, en Angleterre, de la question des glaciers , et que MM. Buckland , Agassiz et Lyell ont reconnu des traces évi- dentes de glaciers en Ecosse et en Irlande. M. Angeloj; fait quelques observations qu’il développera ultérieurement. M. Leymerie, qui a vu le terrain de transport dont parle M. Renoir, et qui a étudié avec détail celui de la vallée du Rhône sur toute l’étendue comprise dans les limites du dé- partement de ce nom , terrain qui n’est qu’un prolongement de celui du Daupbiné, y voit non une moraine de glacier, mais bien un dépôt produit par des eaux torrentielles venant des Alpes et dont l’action violente était interrompue par des périodes de tranquillité. M. Leymerie s’appuie sur les consi- dérations suivantes : 1° si l’on étudie la composition de ce dépôt, que M. de Beaumont rapporte au terrain tertiaire, on voit qu’il se compose de cailloux extrêmement arrondis, qui proviennent des roches des Alpes et non de celles du pays, alternai t ça et là avec des amas de sable ou de limon argilo-sableux. Les blocs erratiques existent ordinairement à la partie supérieure de cet amas; mais on en trouve aussi dans son intérieur. Le tout, enfin, est recouvert par une couche d’une terre(pisé) d’un gris jaunâtre clair, ne contenant plus de cailloux roulés , mais bien des coquilles principale- ment terrestres, et analogues à celles qui vivent actuellement dans le pays. Ce pisé est tout à-fait semblable aulehm d’Alsace, et contient des ossements fossiles d’éléphants et de masto- dontes. On peut penser qu’après le dépôt tumultueux des cail- loux et des blocs, il restait encore en suspension dans les eaux, au milieu desquelles il s’était opéré, les matières les plus ténues, qui se sont déposées pendant une dernière pé- riode de tranquillité. On sait, au reste, que ce dépôt de cail- loux roulés, désigné quelquefois sous le nom de diluvium alpin, et qui a été si bien étudié par M. de Beaumont, 8* SÉANCE DU 21 DÉCEMBRE 1840. contient , dans le Dauphiné , des couches de lignite continues, avec des coquilles terrestres et d’eau douce. 2° Ce même dépôt occupe une très grande partie de la vallée du Rhône, et forme, notamment dans le département de ce nom. sur une étendue d’au moins dix lieues, un bour- relet continu s’appuyant sur le flanc des montagnes primor- diales du Lyonnais et du Beaujolais. M. Leymerie a déter- miné avec soin , depuis Lyon jusqu’à Condrieux, le heu des plus grandes hauteurs qu’il atteint sur ces montagnes, et a trouvé une ligne à peu près horizontale. Si ee terrain était une moraine de glacier, il se composerait de buttes allongées, correspondant chacune à une vallée, mais plus ou moins sé- parées entre elles ; car on ne peut pas supposer un glacier gigantesque , descendant des Alpes sur un seul plan incliné, dont la base aurait une si grande longueur. 3° M. Leymerie rappelle enfin un fait qu’il a déjà signalé à la Société, et qui ne peut guère s’expliquer que par ’action d’eaux agitées roulant des corps solides et résis- tants : c’est celui de l’horizontalité qu’offre, à Lyon, sur les deux rives de la Saône, du côté de Serin et de Vaize, la surface supérieure des roches primordiales (gneiss et gra- nité), qui supportent le terrain de transport dont il vient d’être question. M. Leymerie conclut en déclarant qu’à ses yeux ces faits sont inconciliables avec l’hypothèse qui tendrait à attribuer aux glaciers le transport du diluvium alpin du Dauphiné et de la vallée du Rhône, et qu’ils s’expliquent au contraire tout naturellement par l’action d’eaux torrentielles qui seraient venues former un grand lac au pied des Alpes. Il pense qu’en général il a pu y avoir d’autres glaces sur le flanc des hautes chaînes de montagnes en des points où maintenant les con- ditions thermométriques de l’atmosphère ne permettraient plus leur existence; mais que la considération de l’ensemble des faits ne conduit pas à déduire de ce phénomène, tout remarquable qu’il est , toutes les conséquences qu’on cherche à y rattacher. M. de Roys ajoute à ce que vient de dire M. Leymerie SÉANCE DU 4 JANVIER I 84 I » 85 que le diluvium alpin se retrouve sur toutes les rives du Rhône jusqu’à son embouchure, où il forme, sur la rive gauche , le sol de la Cran , et sur la rive droite celui du pla- teau qui couronne les falaises de Beaucaire à Saint-Gilles. Sur ce plateau , il est couvert aussi d’un Lehm de 8 à 10 dé- cimètres d’épaisseur, mais sablonneux et propre seulement à la culture de la vigne. Les coupures pratiquées pour le che- min de fer ont présenté des parties cimentées par un calcaire peu consistant , sans fossiles , formant des espèces de couches irrégulières, minces et allongées, mais sans traces de li- gnite. Séance du 4 janvier 1841. PRÉSIDENCE DE M. ALEXANDRE BRONGNIART. M. Raulin , vice-secrétaire, donne lecture du procès-ver- bal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membre de la Société : M. Curtet, présenté par MM. Leblanc et de St-Laurent DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Aie. dOrbigny, la 10e livraison de sa Paléontologie française. De la part de M. Graves, 1° son Précis statistique sur le canton de Sentis, arrondissement de Sentis {Oise). In-8°, 271 pages, 1 carte. (Extrait de Y Annuaire de l’Oise pour 1841 ), 2° Son Précis statistique sur le canton du Coudray-St Germer , arrondissement de Beauvais {Oise). In-8°, 132 p , î carte. (Extrait de Y Annuaire de C Oise pour 1841.) De la part du comte Ch. de Perron , son Système compté - lemenl neuf de classification du règne animal , ramenant celle-ci aux seuls véritables principes qui puissent lui servir de base. In-8°, 128 pages. Paris, Pourreau , 1840. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C A cadé- 86 SÉANCE DU 4 JANVIER 1841. mie des Sciences , deuxième semestre, ne* 25 et 26 , 4840. IJ Institut , n°® 365 et 366. The Athenœum, n° 687, avec une table des matières pour l’année 1 840. CORRESPONDANCE. Il est donné lecture d’une lettre de M. Despine, de Tu- rin , qui remercie la Société de l’avoir admis au nombre de ses membres» M. de Verneuil donne lecture de la lettre suivante de M. Forster, géologiste de l’État de l’Ohio (États-Unis). Les fossiles que vous dites correspondre à ceux du mountain limestone d’Europe proviennent des couches qui sont inter- stratifiées dans les couches houillères ; ils se rencontrent le long d’une ligne qui serait prolongée de Lacktown à Concord. J’ai décrit ces formations dans mon rapport sur la géologie de l’Ohio. Les espèces delà formation silurienne appartiennent â un cal- caire qui repose sous une formation appelée improprement moun- tain limestone dans mon rapport. Cette formation est probable- ment la plus étendue qu’il y ait dans le nord de l’Amérique ; elle forme le fond de toute la vallée du Mississipi; elle a pour limites, au nord le Canada, à l’est le Maryland, au sud l’Alabama , et à l’ouest les Prairies, et recouvre ainsi un espace plus grand que l’Europe. Dans l’Etat de New York, le système silurien est admirable- ment développé. Neuf groupes distincts sont inférieurs à la for- mation houillère et descendent jusque dans le système cambrien. Les principaux fossiles sont le Dipleura Dekayi , des Calymene , Asaphus , Eurypterus, Delthyris; Atrypa, Strophomcne , P enta- meras , Platynotus , Cyathophyllum , etc. , etc. Cette formation occupe la plus grande partie de cet Etat. En Pensylvanie , ce système est aussi très bien développé et sert comme de base au terrain liouiller ; il affleure particulièrement dans la partie orientale de cet Etat , tandis que les parties occi- dentales sont occupées par le terrain liouiller. La même remarque s’applique aux Etats de Virginie et de Maryland. Enfin le terrain silurien va dans les Etats du Sud , mais comme peu de recherches ont été faites dans ces pays et que la géologie SÉANCE DU 4 JANVIER 1841. 87 en est encore peu connue , je ne puis assigner ses limites méri- dionales. Il passe à travers les Etats du Tennessee et du Kentucky, et occupe la partie Est de l’Etat d’Indiana; il plonge au-dessous de la surface du sol dans cet Etat, et reparaît de nouveau chez les Illinois et dans le Missouri. C’est la roche dans laquelle se trouvent ces immenses quantités de plomb à Dubuque et à Galena. Enfin , vers les eaux de St-Peter, on le voit dans le voisinage des roches primaires qui lui sont inférieures. Telle est , dans une esquisse rapide, la distribution du terrain silurien dans l’Amérique du Nord. M. deVerneuil , à la suite de cette lecture, rappelle qu’une partie du terrain silurien d’Amérique était rangée dans le cal- caire de montagne , et que c’est sur ses propres indications que M. Forster a placé plus haut sa limite, entre la forma- tion carbonifère et les formations inférieures. Circonscrit tel qu’il l’est maintenant, le calcaire de montagne d’Amérique correspond exactement par ses restes organiques au cal- caire de montagne d’Europe. Mais ce qu’il y a de bien re- marquable, c’est qu’il présente en Amérique le même phé- nomène que M. Murchison et lui ont observé dans le N. de la Russie, et qued’autres géologues disent avoir reconnu dans le midi sur leDonetz, c’est-à dire que ce calcaire y est supé- rieur aux couches houillères ou alterne avec elles, tandis que dans l’Europe occidentale il forme presque toujours la base du terrain houiller. Cette alternance de la houille avec des couches remplies de corps marins, ne permet guère de la considérer autrement que comme un dépôt fait sous les eaux de la mer, et la distingue entièrement des bassins houillers de nos pays qui ont les caractères de dépôts lacustres. M. Rozet rappelle que dans le rocher de Givet on voit éga- lement les couches inférieures du terrain houiller alterner avec la partie supérieure du calcaire carbonifère. Conformément au réglement, le Trésorier dépose sur le bureau l’état des finances de la Société et le projet de budget pour l’année 1841. Sur l’invitation du Président, la Société procède ensuite au remplacement des membres du bureau et du conseil dont les fonctions ont cessé. 88 SÉANCE DU 4 JANVIER 1841. Elle nomme successivement : President, M. A. Passy; Vice-Présidents , MM. Cordier, Püillon-Boblaye , de Verneuil et G. Prévost ; Secrétaires , MM. D Archiac et Delafosse» Vice-Secrétaire, M. de Pinteville ; Membres du. Conseil , MM. Dufrénoy, Al. Brongniart , Clément-Mullet, Thirria, de Bonnard et La Joye. Il résulté de ces nominations , que le bureau et le conseil se trouvent composés de la manière suivante pour l’an- née 1841 : Président. M. A. Passy. Vice - préside n es . M. Cordier. M Puillon-Boblaye. Secrétaires . M. d’Archiac. M. DelafoS'E. Trésorier . M. Hardouin Michelin. Membrt M. d’Orbigny (Alcide). M. de Blainville. M. d’Orbigny (Charles). M. Walferdin. M. Félix de Roissy. M. J. Desnoyers. M. de Verneuil. M. C. Prévost. Vice-secrétaires M. Raulin. M. de Pinteville. Archiviste . | M. de Roys. du Conseil. M. Dufrénoy. M. Al. Brongniart. M. Clément-Mullet. M. Thirria. M. de Bonnard. M. La Joye. SEANCE DU 11 JANVIER 1841. 89 Séance du 11 janvier 1841. PRÉSIDENCE DE M. ANT. PASSY. En ouvrant la séance, M. Passy remercie la Société d'avoir bien voulu l’appeler à occuper le fauteuil , et ajoute qu’il s’es- timera heureux de lui témoigner sa reconnaissance par son assiduité à partager ses travaux. Le secrétaire donne ensuite lecture du procès-verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membre de la Société, M. Paret, ingénieur civil, attaché à la mine de Saint- Laurs, présenté par MM. Rivière et Raulin. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de IVl. Al. d’Orbigny, la 1 Ie livraison de sa Pa- léontologie française , pages 121 à 128, 4 pl . De la part de M. Clément Mullet , sa brochure intitidée Sur C enchaînement des trois règnes de la nature (extrait de l’auteur arabe Kazwiny) , in-8°, 13 p. , 1840. De la part de M. Leymerie, son Mémoire sur la partie in- férieure du système secondaire du département du Rhône , in 4° (extrait des Mémoires de la Société géologique de France, t. III, 2e partie). De la part de MM. Murchison et Edward Sabine, Adress of the general secretaries of the British Association , in-8° 14p. Glascow, 1840. Comptes - rendus hebdomadaires de C Académie des sciences , n° 1 , permier semestre 1841. L'Institut nu 367 (1841) et la table alphabétique des ma- tières pour 1840. The Alhenamm , n°* 688 et 689. COMMUNICATIONS. Le secrétaire annonce que la première partie du t. IV 9.0 SÉANCE DU il JANVIER 1841» des mémoires delà Société vient de paraître, et qu elle est dès à présent à la disposition des membres. Le trésorier dépose sur le bureau le projet de budget poui l’année 1 841 . Ce projet est renvoyé à l’examen du conseil. M. Le Guillou, médecin de la marine , met sous les yeux de la Société de nombreux dessins relatifs au voyage de cir- cumnavigation qu’il vient de faire, et communique la note suivante. Messieurs, je reviens au milieu de vous après une absence de trois ans et demi, pendant lesquels j’ai accompli, en qualité de chirurgien-major de la Zélée , un pénible voyage de circumnavi- gation , et exploré plusieurs points des régions australes. Ainsi que je l’avais déjà fait dans plusieurs campagnes precedentes (1), je me suis attaché , par plaisir plutôt que par devoir , à ré- colter et à examiner attentivement tous les objets qui se sont présentés à mon observation. Malheureusement les travaux d’his- toire naturelle n’étaient pas le but principal de notre mission ; le plus souvent nos relâches ont été fort courtes; d’autres fois, mes fonctions ont exigé la plus grande partie de mon temps, en sorte que je n’ai pas toujours pu donner à mes recherches l’extension désirable ; mais quelques sacrifices particuliers, 1 obli- geance de mes compagnons de voyage, ou des étrangers ayant souvent obvié aux difficultés des circonstances , j’ai obtenu des ré- sultats qui, je l’espère,, pourront encore vous offrir quelque intérêt. Je rapporte cinquante caisses, contenant à peu près 1 ,400 espèces de roches, 1,500 espèces de plantes , et 1,200 à 1,500 animaux de classes diverses. J’ai fait aussi un très grand nombre de dessins relatifs aux trois règnes de la nature • j’en dépose ici plusieurs sur le bureau ; ils vous seront tous présentés dès que j’aurai pu les disposer dans un ordre convenable. Mais je n’ai pas besoin de vous dire, messieurs, que les re- cherches géologiques m’ont occupé spécialement; je my suis livré avec d’autant plus de zèle qu’elles me paraissaient avoir été bien négligées jusqu’à présent dans les voyages de long couis , (i) Campagne d’Islande, en i835 de Terre-Neuve, en i836 ; - de Portugal , en i837 . dont j’ai déposé les récoltes au Muséum , en atten- dant que je sois à meme de les étudier. SÉANCE DU 11 JANVIER 1811. 91 et , d’un autre côté, j’avais la certitude que , cette fois , les obli- gations du service ne viendraient pas , comme après les trois cam- pagnes mentionnées ci-dessus , m’empêcher de compléter parmi vous les études commencées dans mes expéditions lointaines (1). Aujourd’hui, messieurs, je me bornerai à vous offrir une mappemonde sur laquelle j’ai tracé l’itinéraire de la Zélée , et indiqué surtout les localités où j’ai recueilli des roches, ainsi que la composition des terrains qui s’y trouvent (2); je n’entre- prendrai de les décrire qu’après avoir soigneusement examiné de nouveau mes échantillons ; mais très prochainement j aurai l’honneur d’appeler votre attention sur les objets qui ont princi- palement mérité mon examen. Ces objets sont : 1° L’existence de puits artésiens récemment creusés dans des couches de conglomérats volcaniques à l’île de Java ; 2° La découverte de fossiles de la période crayeuse dans les terres magellaniques ; 3° L’origine probable, l’accroissement et l’âge relatif des divers archipels qui composent la Polynésie et la Malaisie. M. Le Guillou donne ensuite des explications verbales sur les principales relâches de son voyage, et répond relativement à quelques observations faites par MM. Rozet et Michelin , qu’en effet les roches volcaniques de file Sainte-Hélène alter- nent assez régulièrement avec des couches de conglomé- rats pour qu’on puisse les regarder comme stratifiées. Quant aux îles madréporiques dont il a parlé, elles paraissent avoir été soulevées brusquement et d’un seul coup, ce que prouve la régularité des caractères qu’on remarque dans toute la hauteur des côtes sur le pourtour dé ces îles. Les polypiers dont celles-ci sont formées sont d’ailleurs des espèces iden- tiques avec celles qui vivent encore dans les mers environ- nantes. Le secrétaire lit la note qui suit, adressée par M. de Ghristol. (1) En 1 835 et i836, MM. les professeurs-administrateurs du Muséum d’histoire naturelle eurent la bonté d écrire plusieurs fois à M. le mi- nistre de la marine pour demander mon rappel à Paris. (2) Incessamment j'en offrirai à la Société le tableau synoptique. 92 SÉANCE DU 11 JANVIER 1841. Description du nouveau, genre de coquille fossile , Sinemurie. Après avoir examiné un grand nombre d’échantillons des co- quilles en fer oligiste de Semur (Côte-d’Or) , qui ont ete consi- dérées jusqu’à présent, dans divers écrits , comme étant des Unio, je crois pouvoir assurer que ces coquilles diffèrent essentielle- ment des Unio , et qu’elles constituent un nouveau genre , que j'établis sous le nom de Sinémurie, Sinemuria (de Sinemumm , Semur). , Ce nouveau genre ne peut plus rester dans les Submytilaces , mais doit être rapporté aux Mactracées de M. de Lamarck , aux Conchacés de M. de Blainville. Il me paraît voisin des Erycines, des Crassatelles et des Astartes. Comme dans les Crassatelles , la ligule palléale des Sinuménes réunit les impressions musculaires sans aucune rétroflexion. Les impressions musculaires des Sinémuries offrent aussi la plus grande ressemblance avec celles des Crassatelles. Les Sinémuries diffèrent des Unio principalement par la forme de la charnière, le nombre plus considérable des dents, l’ab- sence de longues dents lamelliformes, l’existence d’un ligament interne, et enfin par quelques caractères tires des impressions musculaires. G. Sinemuria. — Testa œquivahns , inœquilatera , valvis apprôxi- matis dansa. Cardo dente unico cum foveâ obliquât dentes latérales duo remoti ; dens lateralis anterior valvæ dextrœ et dens lateralis posterior valvœ sinistrœ uterque intrantes. Impressiones musculorum simplides , cujus anterior omta et posterior irregulariter rotundata. Ligula palleali integra et angusta. Ligarnentum internurn , in fo- veolâ cardinali obliquâque insertion. Coquille équivalve, inéquilatérale; valves closes. Une seule dent cardinale et une petite fossette oblique pour le ligament , qui est interne ; deux dents latérales éloignées, dont l’antérieure de la valve droite et la postérieure de la valve gauche sont in- trantes. Impressions musculaires simples, l’antérieure ovalaire, la postérieure irrégulièrement arrondie , réunies par une ligule palléale étroite, et non échancrée postérieurement. Sinemuria Dufrenii. — Testa solida , subtngona , tiansversini oblonga, su Ica ta; sulcis planis , lads , striatulis ; margine integro. Duo pollices plus minus ve lata. Sinémurie de Dufrénoy. — Coquille épaisse , subtrigone , transversalement oblongue , sillonnée; sillons aplatis, larges, SÉANCE DU 11 JANVIER 18-4 1. 93 finement striés Bord entier. Longueur, environ deux pouces. Tl y aurait sans doute encore diverses remarques à faire sur la manière dont s’eilgrènent les dents de la charnière desSinémuries, voisines en cela des Erycines , sur les rapports complets des em- preintes musculaires de ce nouveau genre avec celles des Crassa- telles et des Astartes, sur les différences des mêmes parties avec les empreintes musculaires des Anodontes , Unio et Hyries, genres dans lesquels les empreintes musculaires antérieures sont toujours divisées, du moins dans toutes les espèces que j’ai pu observer, en deux ou en trois parties plus ou moins séparées. Mais les caractères que j’ai indiqués suffisent, je pense, pour établir le genre et l’espèce que je viens de décrire. Il serait pos- sible qu’indépendamment du petit ligament interne que j’ai signalé, il y eût encore dans les Sinémuries un grand ligament externe, mais je n’ose point assurer que cela soit. Il serait pos- sible aussi qu’il y eût une espèce ou variété un peu différente de la Sine mûri a Dufrenii ; c’est ce que j’éclaircirai peut-être lorsque j’aurai pu réunir un plus grand nombre d’individus. M. Rozet fait ensuite remarquer que la coquille dont M. de ChtisLol fait un nouveau genre n’a pas éré rapportée par tout le monde aux Unio, ainsi qu’il le dit, car lui-même la re- gardait et l’a citée dans son mémoire comme bien distincte de ces derniers. Après quelques observations de MM. Al. d Qrbigny et Michelin , M. G. Prévost pense qu’il faut distinguer le niveau moyen des mers d’avec les traces que les vagues laissent sur les côtes. En effet, dit il, si l’on compare les hantes marées à Calais, Cherbourg, Saint-Malo, Jersay, Portland, Lyme-Rt - gis, etc., on verra quelles sont fort différentes sur ces divers points, il en est encore de même à la Nouvelle-Zélande et sur les côtes d’Amérique, des deux côtés de l’isthme de Panama et de l’isthme de Suez, et dans le nord de l’Europe il y a des points sur lesquels les vagues s’élèvent jusqu’à 300 et 400 pieds; or ces différences dans la hauteur qu’atteîgmnt les vagues, et qui sont lerésultat delaforme des côtes jointe à plusieurs autres circonstances, en produisent de semblables dans les traces qu’elles laissent sur les roches de la plage, d’où résultent des lignes sinueuses et ondulées bien distinctes du véritable niveau moyen des mers. 9j SÉANCE DE 11 JANVIER 18U. M. Angelot fait observer ensuite que si l’on joignait par une li°ne toutes les hauteurs extrêmes qu’atteignent les va- gues, on n’aurait encore que des différences inappréciables h l’œil et dont il ne semble pas que l’on puisse tirer des déduc- tions positives dans la pratique de la géologie. M. Angelot lit les observations suivantes Sur la théorie des glaces universelles exposée précédemment par M. Re- noir. Le phénomène des blocs erratiques et celui des surfaces natu- rellement polies et striées ont beaucoup exercé depuis quelques an- nées l’imagination des géologues. On a attribué ces effets d’abord à de grands courants diluviens; puis s’est élevée une nouvelle école, qui a pris naissance au milieu des glaciers de la Suisse et qui en trouvait la cause dans de grands glaciers , lesquels au raient anciennement recouvert les pays où s’observent ces phéno- mènes. Mais maintenant ce n’est plus assez; cette idée a crû , elle a pris des développements vraiment gigantesques , et voici venir un système de glaces universelles qui auraient autrefois couvert toute la surface du globe. J’ai pai couru presque tous les pays de l’Europe qui présentent sur une plus grande échelle ce genre de phénomènes, tels que la Séelande, la Scandinavie , la Finlande , la Russie, la Suisse , la Savoie, etc. ; mais malheu- reusement je n’avais aucune idée de l’importance qu’on y at- tache, et je m’en suis peu occupé. Seulement, l’été dernier, en visitant les Pyrénées, connaissant enfin toute leur portée, j’y ai fait quelque attention , et j’ai présenté dernièrement à la Société quelques échantillons de surfaces polies et striées que j’avais dé- couvertes dans la vallée de Yénasque, en Aragon. J’avoue que les courants diluviens transportant des blocs im- menses m’ont toujours inspiré une certaine défiance, tandis que le transport de ces mêmes blocs par des glaciers s’expliquait mieux pour moi , ainsi que le poli et les stries de certaines sur- faces. Aussi, malgré les doutes que m’inspirait l’existence d’anciens glaciers plus grands que ceux d’aujourd’hui, malgré l’impossibi- lité surtout de leur trouver une cause rationnelle , je me suis tu. Mais, à présent que l’on invoque à l'appui, ou plutôt que l’on cherche à s’étayer sur eux pour recourir à des causes qui me parais- sent imaginaires , et tirer ensuite de ces causes de nouvelles et non moins vastes conséquences , je me suis décidé à élever la voix contre ce système , qui passe en quelque sorte sans contradh - SEANCE I)U II JANVIER 184 1. 9Ô lions (1), et qui, grâce au talent d’exposition de celui qui en est l’auteur ou s’en est fait le plus actif promoteur, semble vouloir enfin prendre pied dans la science comme une vérité qui lui serait désormais incontestablement acquise. M. Renoir a assigné successivement trois causes aux glaces qui, selon lui, auraient autrefois recouvert toute la terre : 1° le passage de la terre dans des régions plus froides de l’espace . 2° un refroidissement momentané, occasionné par des taches qui, pendant un long temps , auraient obscurci entièrement le disque du soleil ; et 3° le rapprochement de la terre du soleil après un long séjour hors de son influence. M. Renoir a abandonné et com- bat maintenant les deux premières hypothèses , mais M. Leblanc s’en tient à la seconde. § Ier. Examen de la première hypothèse. J’ai dit déjà dans une autre séance que la première hypothèse était contraire à la théorie mathématique de la chaleur du globe, telle que l’ont établie Fourrier, Poisson, etc. , qui démontrent que la terre p:ésente l’état d’un corps qui se refroidit au lieu de celui d’un corps qui se réchaufferait. Poisson, notamment , trou- vait que , sans admettre sa chaleur centrale , on pourrait expli- quer sa chaleur croissante à partir de la surface par un voyage qu’elle viendrait de faire dans des espaces plus chauds, ce qui est précisément le contraire de l’hypothèse qui la fait sortir d’une région plus froide ; mais M. Renoir admettant , lui , la chaleur centrale, les traces de la période de froid ont pu être effacées par les eflets d’une période de réchauffement d’égale longueur. Je reviendrai sur cette question en examinant la troisième hypo- thèse. Je n’insiste donc pas davantage ici , puisque cette pre- mière hypothèse n’est plus soutenue par personne. Je passe de suite à l’examen de la seconde. § II. Examen cle la deuxième hypothèse. Cette seconde hypothèse est celle qui attribuerait à l’appari- tion et à la persistance pendant un long temps de taches qui au- raient obscurci le disque du soleil, la formation de glaces uni- verselles. Cette hypothèse est, il est vrai, abandonnée , et même (î) Par suile du retard apporté à l'impression des procès-verbaux des séances extraordinaires de Ja Société tenues à Grenoble, en ]8/|o, fauteur de ces réflexions ignorait le» objections présentées dès lors par M. Coquand. 96 S LA s CE DU 11 JANVIER 18U. combattue maintenant par M. Renoir; mais elle est toujours dé- fendue par M. Leblanc, qui a concouru, avec M. Renoir, au déve- loppement du système des glaciers. Elle a un grand avantage sur toutes les autres causes possibles ou impossibles. Les taches du soleil n’obligent à rien. On les a toujours à sa disposition. On peut les faire paraître et disparaître à volonté. Sans règles fixes, sans causes connues, elles offrent autant de ressources que les comètes, qui sont, comme chacun sait, la propriété exclusive, non des astronomes, mais des géologues, pour expliquer les ré- volutions inexpliquées du globe. Ce sont donc de fort utiles auxiliaires qu’il serait dommage de perdre, examinons cependant si elles ont pu produire l’elfet qu’on leur attribue. Vous savez, messieurs, que la cause des taches noires du soleil et de leur pénombre est, comme les causes de la lumière de cet astre, un problème qui est loin d’être complètement résolu. Lalande considérait les taches noires comme des apparences ré- sultant d’éminences de la nature de nos montagnes, qui seraient mises à nu et s’élèveraient au-dessus de l’océan lumineux du so- leil, tandis que leurs nombreuses pentes produiraient les p - nombres, là où le système lumineux est le moins profond. John Herschell regarde comme une objection accablante contre cette théorie l’uniformité parfaite de la pénombre , dont les limites çont bien tranchées, tant au-dtdans où elle joint la tache qu au- dehors où elle frise la surface brillante , et il adopte l’opinion de son propre père, William Herschell. Celui-ci , frappé surtout de l’extrême mobilité des taches du soleil , et de la grandeur de leur pénombre , supposait que le corps du soleil , incandescent ou non, était entouré d’une atmosphère non lumineuse de 800 lieues d’élévation , surmontée elle-même d’une autre atmosphère lu- mineuse. Selon lui encore , l’agitation de cette double atmo- sphère, causée par des courants ascendants vigoureux, qui auraient peut-être leur source dans des soupiraux que recèlerait le corps, ou dans des agitations locales, serait la cause des taches du soleil. C’est cette opinion qui prévaut aujouid’hui dans la science. Quant à la lumière solaire, tout ce qu on en sait , c est qu’elle se comporte tou t-à- fait comme la lumière de gaz mcan- desemts, c’est à-dire, quelle n'est pas susceptible depolarisation, ainsi que M. Arago l’a constaté par de délicates expériences. D’où l’on conclut tout naturellement qu’elle est produite par un gaz incandescent. Quant à la cause de cette incandescence, on l’ignore. On l’a attribuée de la manière laplus vague à des phéno- mènes galvaniques; car les forces électro-magnétiques sont le SÉANCE DU IJ JANVIER 1 8 * I . 97 dernier refuge de la science aux abois, le grand j?-, le dieu in- connu , auquel elle sacrifie toujours dans les cas désespérés. Trouvant donc la place libre à cet égard, je me suis demandé si, pour arriver â apprécier l’effet calorifique des taches, il n’y avait pas moyen de trouver, dans celles des lois de la physique qui nous sont connues , les bases d’une hypothèse quelque peu probable à cet égard. Cette hypothèse, j’ai cru l’entrevoir dans une combustion permanente de gaz. Mais comme des gaz , quelque immense qu’en fût la quantité , sembleraient de- voir être bientôt épuisés par une aussi effroyable conflagration, je me suis demandé si les mêmes quantités de gaz ne pouvaient servir à alimenter la combustion par des compositions et des d - compositions successivement et indéfiniment répétées, qui les ré- généreraient f?ans cesse. Mais comment admettre ces com- positions et décompositions successives ? Quels gaz , quelles circonstances pourraient les produire ? Dans un mémoire que j’ai eu l’honneur de lire â la Société l’année dernière, mémoire auquel, dans sa dernière lettre, M. Renoir a bien voulu appliquer une épithète beaucoup trop flatteuse pour moi , j’ai admis , comme ayant une très grande probabilité, l’identité cle- composition de tous les corps célestes, sans en excepter le soleil lui-même. C’est donc seulement parmi les corps qui nous sont connus que j'ai dû rechercher ceux qui seraient capables de produire un semblable effet. J’ai trouvé qu’on pourrait l’attribuer à celui de tous les corps dont, au pre- mier abord, il semble que l’idée doive s’éloigner le plus quand il s’agit de la production de l’incandescence, que l’on a long- temps considérée comme un élément sous le nom de feu ; je veux parler de l 'Eau, Yous savez, messieurs, que souvent deux corps, qui à l’état solide ne pourraient se combiner chimiquement, se combinent quand on les fait passer à l’état liquide ou à l’état gazeux, en élevant suffisamment la température. L’effet du calorique ten- dant à affaiblir la force de cohésion des molécules d’un corps et à les écarter , d’autant qu’il est plus élevé, il en résulte que deux corps en contact, dont les molécules ont été, par l’élévation de la température , amenées à l’état d’extrême mobilité qui constitue la fluidité, peuvent se pénétrer, se mêler plus facihment, se toucher par un plus grand nombre de points, et faciliter la com- binaison , parce qu’a lors les forces d’afli ni tés l’emportent sur la cohésion. Souvent aussi deux gaz qui, mélangés ensemble ne se Soc. çêal Toin JÜL *7 98 SÉANCE' DU II JANVIER 18ll. combinent pas à la température ordinaire, se combinent subite- ment, avec dégagement de lumière, si l’on élève suffisamment la température. C’est ainsi qu’un mélange d’hydrogène et d’oxi- «ène détone , et se combine pour former de l’eau par 1 approche d’un corps enflammé ou le passage d’une étincelle électrique. Mais, comme il est dans la nature du calorique d’écarter les mo- lécules des corps d’autant plus qu’il est en plus grande quantité, d arrive que le calorique, qui à un certain degré facilite la combi- naison de deux corps en favorisant la force d’affinité , après avoir diminué ou détruit même celle de cohésion, détruit à son tour la force d’affinité, et fait cesser cette combinaison eu rendant libres les molécules de chacun de ees deux corps quand il est porté à un très haut degré. Ainsi, la chaleur, qui à un certain degré produit la combinaison des gaz oxigène et hydrogène, doit, arrivée à un certain degré plus élevé, les séparer en décompo- sant la vapeur d’eau. Ceci une fois admis, voyons si un effet sem- blable peut se produire à la surface du soleil , et supposons d’a- bord pour cela que son atmosphère soit principalement composée d’oxi-ène et d’hydrogène, comme devait l’être l’atmosphère de la terre^avant la formation des eaux terrestres , et les immenses oxidations qui ont eu lieu à sa surface. Près du corps du soleil , par suite de l’énorme pression que les matières y subissent par l’effet de sa masse, le flux de chaleur qui en sort doit échauffer l’atmosphère à un très haut degré. Mais à la limite extérieure de l’atmosphère solaire, la radiation vers les espaces doit abaisser sensiblement la température, en même temps que les couches y supportent une moindre pression atmosphérique qui devient même nulle à la dernière limite. Les gaz hydrogène et oxigène , auxquels un excès de température dans les parties inférieures de l’atmosphère n’a pas permis de se combiner, se combinent au contraire, pour former de l’eau , là où la température s’abaisse suffisamment, et ce doit être précisément vers les limites de l’at- mosphère. Une fois formée , l’eau retombe en vapeur dans des couches inférieures et plus chaudes , où l’excès de température la décompose de nouveau , et le phénomène se continue ainsi par une suite incessante de compositions et de décompositions d eau successives, et se continuera indéfiniment jusqu’à ce que le corps du soleil ait perdu suffisamment de sa température pour ne plus décomposer la vapeur d’eau. Je ferai remarquer que la tem- pérature de 1,200°, que, d après des expériences fort ingé- nieuses , M. Pouillet attribue à la surface du soleil, semble pou- voir être à peu près celle qui est nécessaire pour exciter la SÉANCE I)U 1 i JANVIER 1.8 H . fi 1) détonation d’un mélange d'hydrogène et d’oxigène. Maintenant, vous savez que depuis quelque temps on croit avoir acquis la preuve qu’il se dégage de l’électricité pendant la vaporisation de l’eau dans les chaudières des machines à vapeur , et ce fait paraît appuyé par les phénomènes électriques qui accompagnent les grandes éruptions du Yésuve, où presque toujours se dévelop- pent des vapeurs aqueuses. On pourrait donc admettre, par analogie, qu’il se développe aussi dans l’atmosphère supérieure du soleil , au milieu de ces compositions et décompositions d’eau, des phénomènes électriques qui les facilitent à leur tour. ,Te n’i- gnore pas , messieurs , combien est susceptible d’objections cette explication chimique, cette origine neptunienne de la lumière du soleil, notamment les difficultés que peut lui susciter la loi de la diffusion des gaz. Cependant , au demeurant, elle m’a paru la moins improbable de toutes celles dont l’imagination pouvait rapporter la cause aux lois connues de la physique. Examinons maintenant l’effet calorifique des taches. D’où peuvent-elles provenir ? Si ce sont les montagnes équatoriales du soleil, qui, âu milieu des fluctuations extraordinaires de son at- mosphère, sont mises à nu, elles appartiennent au corps du so- leil; elles émettent son flux calorifique; elles ne semblent pas pouvoir être moins chaudes que l’atmosphère supérieure du so- leil. Mais, d’un autre côté, notre atmosphère est un écran, un corps diathermane qui laisse traverser plus facilement la chaleur provenant d’un corps lumineux que celle provenant d’un corps opaque. Le corps du soleil est-il opaque? est-il lumineux ? S’il est opaque, sa chaleur doit traverser moins facilement notre atmo- sphère. S’il est lumineux, il festin fi ni ment moins que l’atmosphère supérieure du soleil , puisqu’elle éteint sa lumière de manière à le faire paraître opaque. Dans ce cas encore sa chaleur semble de- voir pénétrer moins vers nous que celle de son atmosphère. 1 1 ne semble donc pas impossible , dans ce cas , que les taches du soleil puissent produire un certain refroidissement. Si ces taches sont produites par un trop grand abaissement de température à la surface de l’atmosphère solaire pour que la déflagration ait lieu , ou si cet abaissement de température a permis une combustion plus profonde de cette atmosphère , la possibilité du froid devient plus grande. Si , au contraire , la cessation de la conflagration a lieu par l’ascension de courants vigoureux, qui, par exemple, amèneraient des gaz nouveaux ou des vapeurs dont l’interposi- tion empêcherait momentanément la combinaison de l’oxigène et de l’hydrogène , il semble qu’il doive y avoir alors augmen- 100 SÉANCE MJ II JANVIER 1841. talion de température; mais ici encore, celte température ne partant pas d’un point lumineux pourrait aussi pénétrer moins da,ls notre atmosphère ; le refroidissement ne serait donc pas en- core impossible dans ce cas. De toute cette discussion , il semble résulter qu’il n’est pas impossible que les taches occasionnent un refroidissement 5 mais que cela aussi est loin d etre démon trépar la théorie. C’est donc aux faits , aux observations faites sur la terre qu’il faut recourir. 11 faut savoir s’il est vrai qu’il y ait un rapport certain entre des saisons froides et l’apparition de taches sur le disque du soleil. , D’abord , il y a toujours ou presque toujours des taches a la surface du soleil , seulement elles sont plus ou moins développées. Les plus grandes que l’on ait vues avaient jusqu’à 12,000 et meme on a parlé d’une qui aurait eu 20,000 lieues de diamètre. Mais, dit-on , ce n’est pas une limite : il a pu y avoir des taches qui ont cou vert le disque entier du soleil , et persisté pendant u n long temps; et l’on cite alors ces deux faits , rapportés je ne sais trop ou, qu en 535 la lumière du soleil fut diminuée pendant quatorze mois , et qu’en 628 , la moitié de son disque fut obscurcie durant tout Pété. Et, après avoir cité ces faits, on ajoute que la température fut très froide alors. Je dis qu’on l’ajoute, car je crois que c'est une pure supposition. Depuis que l’on observe avec précision , on u a pas vu de taches envahir la moitié du disque du soleil. Ja- mais ces taches n’ont paru s’éloigner de plus de 31° environ de son équateur. Enfin , on n’en a jamais vu persister plus de soixante-dix jours, et la mobilité de l’enveloppe lumineuse est telle «a marche est si rapide , elle se referme après s’être ou- verte’avec une telle vitesse, qu’on ne peut l’évaluer, en moyenne, I moins de 12 ou 1 3 lieues à l’heure, depuis l’instant où la tache a mis son plus grand développement jusqu’à son extinction. Cette agitation extrême de la lumière solaire , ces vagues lumineuses immenses dont les facules sont considérées comme les sommets , toujours 'rapprochées de son équateur, pourraient bien, en erande partie, avoir pour cause l’action des planètes , jointe a l’effet de la rotation même du soleil, comme les rnarees sont produites sur notre globe par l’action de la lune , notre satellite. Maintenant /comment donc comprendre l’existence d une tache couvrant le disque entier du soleil , c’est-à-dire 1 extinction de la lumière solaire pendant un certain temps, et ensuite sa réappa- rition' Comment, surtout , concevoir cette suspension complété ou presque complète persistant pendant un temps assez long pour que les eaux terrestres puissent former des glaciers, ceux-ci se SÉANCE I)U 11 JANVIER 1841. 1 0 \ mettre eu mouvement, et les glaces envahie enfin toute la sur- face de notre globe? Voyons, examinons la clef de voûte de cet édifice, le re- froidissement des saisons ,que l’on dit avoir été observé en même temps que l’apparition des grandes taches solaires en 535 et 628. D’abord, la simultanéité des deux phénomènes ne serait pas une preuve de leur dépendance, mais elle serait un argument. Or, où a été observé ce refroidissement, vrai ou prétendu? E^t-ce dans toute l’Europe ou dans quelques parties de l’Europe seu- lement? Est-ce à Alexandrie? est-ce chez les Arabes? est-ce aux Indes? est-ce à la Chine enfin , où l’on a fait de si bonnes obser- vations astronomiques depuis trois ou quatre mille ans, et ou l’on tient des registres fort exacts non seulement de ces observa- tions, mais encore des observations météorologiques? Et il ne faudrait pas moins que l’universalité reconnue de cet effet frigo^ rifique pour en tirer une pareille conclusion ; car si les taches so=- laires ont une influence , elle doit s’exercer aussi bien en Chine qu’en Afrique et en Europe. Eh bien, messieurs , j’ai ouvert presque au hasard des livres d’astronomie, et l der avec une saison chaude; on cite qu’en 1823 l’été s’est » trouvé froid et humide; le thermomètre ne s’est élevé qu’à » 23°, 7 Réaumur, à Paris, et le soleil n’a montré aucune tache , » tandis qu’en 1807 l’été a eu de grandes chaleurs, et les taches » ont été fort étendues. D’autres personnes résistent à cette opi- »> nion , et pensent qu’il n’y a aucune relation entre ces circon- » stances. Des hivers très rigoureux , des étés très chauds sont » arrivés en l’absence des taches ou en leur présence. L’an 1783 « fut remai quable par sa fertilité et la grandeur des taches so- « laires; un brouillard sec couvrit l’Europe, et fut suivi du » tremblement de terre de la Calabre. > Vous le voyez donc bien , messieurs, il est impossible d’ap- puyer sur aucune observation précise, sérieuse, et surtout géné- rale, l’idée du refroidissement momentané de la terre par suite d’un excessif développement des taches solaires et de leur per- sistance , circonstance d’autant plus regrettable dans le système glacial , que, n’expliquant pas la cause de ces taches, on peut 102 SÉANCE DU l( J AN VI EH 1 8 ï 1 . les maintenir juste le temps qu’on en a besoin , et les faire dispa- raître ensuite ; mais celte opinion, je le répète , semble dénuée de fondement, et me paraît d’une haute improbabilité. § M . Examen de la troisième hypothèse . La surface de la terre n’a pu rester couverte de glaces pendant un long temps, sans que les températures souterraines en aient été modifiées. 11 semble donc qu’il en devrait subsister quelques traces dans l’écorce de la terre, à moins que l’on ne suppose que le temps du réchauffement ait été précisément égal à celui du refroidissement, parce qu’alors les effets du premier ont du être effacés par ceux du second. Voyons, en conséquence, si, en ad- mettant l’hypothèse , on en retrouve quelques traces dans l’inté- rieur du sol , et si l’on peut, avec leur aide, arriver à évaluer avec quelque probabilité la durée de la période pendant laquelle le phénomène se serait passé. Mais, d’abord, il est bon d’observer que dans le système de M. Renoir, comme dans celui antérieure- ment admis sur le refroidissement du globe, le point de départ e?>t le même : c’est le moment initial de refroidissement du globe à l’état de vapeurs. Éliminons donc ce que fes deux systèmes ont de commun pour arriver au point où ils se séparent , c’est à-dire où, dans l’hypothèse de M. Renoir, la terre, arrivée à la tem- pérature de 0°, a pu commencer à se couvrir de glaces. Les variations de température qui ont lieu à la surface du sol se fout sentir à l’intérieur, mais y diminuent progressivement, et cela si rapidement qu’on arrive bientôt au point où elles ne sont plus sensibles à nos instruments, quoique théoriquement elles doivent se continuer indéfiniment. Ces variations de température pénètrent dans le sol avec une vitesse qui est en raison de la ra-- cine carrée de leur durée , ou , pour mieux faire saisir l’idée , les profondeurs auxquelles elles cessent de se faire sentir à nos in- struments pendant la durée de deux périodes quelconques , sont entre elles comme les racines carrées de la durée de ces deux périodes. Ainsi , les variations de température de la période diurne à Paris, n’étant sensibles que jusqu’à la profondeur de 1 mètre 3 à 4 centimètres ; si l’on veut trouver la profondeur à laquelle cessent de se faire sentir les variations de la période an- nuelle, on a : y 1Î = 1 : Ÿ 3655 ,25 — 19,1 1 : * l'“ ,4 : x = 28 mètres. Ln effet , à la profondeur de 28 mètres dans les caves de l’Obser- SÉANCE DU SI JANVIER 1811. 103 vatoire de Paris , la température rie varie plus que de quelques centièmes de degré dans l’espace d’une année. C’est donc là où cesse l’influence des variations de la tempéra- ture annuelle, que se trouve, à tous les instants de l’année, la température moyenne d’un lieu. C’est en partant de ce principe que M. Boussingault a conclu qu’à l’équateur, où il n’y a que des variations diurnes , la température moyenne devait se rencontrer dans le sol à une très petite profondeur, et il l’y a en effet trou- vée à un pied ou moins. Revenons maintenant à l’hypothèse de M. Renoir. La chaleur du soleil ne se faisait pas encore sentir, ou ne se faisait sentir que très faiblement à la terre, lorsque le froid des espaces a prédominé à la surface sur le flux de chaleur de la terre au point de congeler les eaux. Jusque là , il n’y aurait pas eu de climats, ou ils étaient très peu marqués. Il n’y avait eu qu’une température à peu près uniforme de l’équateur aux pôles, et dé- croissant également avec le temps sur toute la surface du globe. Or, la glace ne peut se maintenir long-temps en contact avec une couche du sol supérieure à zéro, sans lui communiquer sa tem- pérature ou sans fondre. Il a donc fallu , pour que les glaces se formassent ou se maintinssent sur la surface de toute la terre que la température moyenne de cette surface ne fût pas supé- rieure à zéro. Les maxima et les minirna de température pendant la longue pé- riode qui s’est écoulée du moment où les eaux ont commencé à se congeler à la surface de la terre, jusqu’au moment actuel où des glaciers subsistent encore , ont dû se faire sentir à une profon- deur que nous connaîtrions si nous connaissions la durée de la période ; et nous connaîtrions la durée de la période , si nous connaissions la plus grande profondeur à laquelle les variations ex trêmes de température pendant cette période se sont fait sentir. Mais nous ne connaissons ni l’une ni l'autre. Examinons cepen- dant si, dans l’bypothèse de M. Renoir et dans l’état actuel du globe, nous ne pourrions au moins saisir quelque partie de l’un de ces deux éléments pour arriver à la connaissance d’une partie de l’autre. La terre étant, selon lui, rentrée dans une période de réchauf- fement, il est évident que toutes les parties de sa surface y sont rentrées ; seulement , elles y sont rentrées plus ou moins , selon qu’elles reçoivent plus ou moins long-temps, plus ou moins verticalement les rayons du soleil. Amsi, tout d’abord , les pôles 10 i SÉANCE DU H JANVIER 184t. de la terre n’auront pu se refroidir depuis que la terre s’est rapprochée de lui assez pour que la chaleur émise par lui prédo- minât sur le froid des espaces. Ils n’auront pu que se réchauffer ; donc, toute température moyenne actuelle d’un point quelcon- que de la surface de notre globe ne peut être que supérieure à ce qu’a été celle de toute la surface de la terre pendant le maximum de froid de la période des glaces. Cela posé , voyons quelle est la température moyenne du pôle . D’après les cartes de Berghaus , il paraîtrait que dans l’hémisphère boréal le pôle de froid n’est pas au pôle de la terre ; mais qu’il y a deux pôles de froid dont l’un est situé par 78° de latitude et 90° de longitude * non loin de l’île Melville. Sa température moyenne annuelle est — 19°, 7 centigrades. Les pôles ne pouvant guère éprouver que des variations de température annuelles , ce n est gueve qu’à 28 mètres dans le sol, en supposant la conductibilité de ce sol la même que celle du jardin de l’Observatoire de Paris, qu’on pourra rencontrer en permanence la température moyenne actuelle de la surface. Ce n’est donc quà partir de ce point que l’on peut trouver l’accroissement normal et régulier de ) /30e de degré de température par mètre (1) à mesure que l’on s’y « n fonce , et l’on ne devra trouver la température de 0° qu a une profondeur égale à 28 mètres, augmentée de 30 mètres par degré de 19°, 7 à 0°. On peut faire encore un pas de plus. La température moyenne actuelle de 1 equateur est -j- 27ü,5. Oi^ nous venons de voir qu’elle a du être non seulement à 0° pendant la période de froid , mais qu’elle a dû descendre au moins a — 19 7. Li température moyenne souterraine -f- 27°, 5, qui est maintenant à 1 pied de la surface a 1 equateur, a du être en quel- que sorte refoulée dans le sol à la profondeur tout au moins où cette même température se rencontrerait maintenant au pôle de froid , c’est-à-dire à 28 mètres ajoutés an produit par 30 mètres de 47°, 2, nombre de degrés compris entre la température moyenne actuelle du pôle et de 1 équateur, ou à 1,444 ineties, les’ longueurs de deux périodes étant entre elles comme le carré des profondeurs auxquelles les variations de températures qui ont lieu pendant ces périodes cessent d’être sensibles* Ln pre- (O Nous prenons le chiffre de i/5o de degré par mètre sans tenir compte des anomalies remarquables observées en diversendroils, notam- ment à Olynde en Abyssinie par M. Dabbadie , et dans un puits à Ja- houtsk en Sibérie. SEANCE DU 11 JA^VIUIi ( 8 î I . 105 nant pour cette profondeur pendant cette période ce nombre de mètres, qui n’en peut être qu’une fraction nous avons : (28m)>- : (H44 «*)’- im : ^ = 2059,6. Cela nous donne donc pour la période un minimum de 2,660 ans environ , évaluation infiniment trop petite, et qui nous laisse dans les temps historiques. Nous pouvons encore cependant aller au-delà; en effet, nous avons pris pour tempé- rature de la surface du globe pendant l’époque glaciale, la tem- pérature moyenne actuelle de l’un des pôles de froid. Mais cette température n’est que le résultat de l’ancienne température modi- fiée par la température solaire depuis qu’elle agit. Quand le flux de chaleur terrestre n’agissait plus que d’une manière à peu près insensible, et que la chaleur solaire n’agissait pas encore ou 11’agissait que très faiblement, la température générale de la sur- face du globe devait être à très peu près celle des espaces, que M. Pouilb t suppose être entre — 1 15° et — 187°, ou d’une ma- nière plus approchée à — 142°. Mais laissons ces nombres énor- mes pour nous en tenir aux plus basses températures observées vers les pôles, en l’absence du soleil, par les marins qui à di- verses époques ont hiverné dans les glaces polaires. Ils ont vu la température s’abaisser bien au-dessous du degré de congélation du mercure, et nous restons bien au-dessous des mi ni ni a de température indiqués par ces navigateurs en prenant le chiffre de — 60° centigrades. La différence de cette température , qui devait être générale , et n’avait pas de variations annuelles sen- sibles, à la température moyenne actuelle de l’équateur -j- 27°,5 était donc 87°, 5. La température moyenne de -j- 27°, 5 , qui , nous venons de le voir, doit se trouver maintenant aux pôles à 1,444 mètres environ de profondeur y était donc alors à 87", 5 X 30 mètres 2,625 mètres de profondeur. Cette profondeur , par une proportion semblable à celle ci-dessus , nous donne une durée de 8,789 ans , qui cette fois nous reporte au-delà des temps historiques. Nous avons dit que tous ces calculs ne pouvaient nous donner qu’une fraction de la période glaciale, car le point où aurait pu être refoulée dans le sol la température moyenne actuelle de l’équateur n’est pas la limite extrême où le refroidissement de la surface aurait pénétré, et d’où il se serait retiré maintenant ; mais je vais plus loin, et je dis que cette durée de 8,789 ans ne peut être qu’une fraction infiniment petite de la durée de cette immense période, et je vais essayer de le démontrer. 1ÛG SÉANCE DU li J \ NVIl.il I8il. Laplace a fait voir, d’après les observations du mouvement propre de la lune faites du temps d’ilypparque , et l’on voit aussi , d’après les observations d’éclipses faites par les Çhaldéens , dont la plus ancienne qui nous soit parvenue est de l’an 720 avant J.-C. , que depuis ce temps le jour sidéral n’a pas diminué de 1 /100e de seconde, et il en a conclu que la température de la terre n’avait pas pendant ce temps varié de 1/17 0^ de degre ; car un changement de cette valeur eût fait varier son volume d une certaine quantité d’où serait lésulté un relard ou une accéléra- tion de sa rotation sur elle-même , et par suite une augmenta- tion ou diminution de 1/1 00^ de seconde au moins dans la duree du jour. M. Arago, dans un Mémoire bien connu , a aussi cal- culé d’après la latitude où croissent certains végétaux , et d’après celle où ils cessent décroître, comparées à celles où ils croi - saient il y a deux ou trois mille ans , que la température du globe n’avait pas changé dans cet espace de temps d’une quantité sensible et appréciable. Ces faits prouvent donc qu’il faudrait un minimum de plusieurs millions d’années pour que la surface de la terre ait pu parcourir une échelle de température de 87°. Mais je vais essayer de vous le faire sentir avec plus de force encore , s’il est possible. Vous savez que l’action à distance des corps impondérables, lumière , chaleur, électricité , magnétisme, est comme celle de la gravité , qu’elle a lieu en raison inverse du carré des distances. Eh bien ! supposons un instant que la terre , au commencement de la période actuelle , c’est-à-dire, au moment où les glaces auraient commencé à l’envahir, se soit trouvée , non pas à 33,000,000 lieues du soleil , comme elle l’est actuellement , mais à une distance double , à 66,000,000 lieues , et qu’en décrivant une suite de spires infiniment rapprochées , comme le suppose M. Renoir , elle se soit rapprochée de l’énorme distance de 33,000,000 lieues, par suite de la résis- tance qu’elle rencontre dans le milieu où elle se meut. Admet- tons d’ailleurs qu’alors le soleil ou son atmosphère n’était pas plus développé ; que sa chaleur n’était pas plus puissante. Supposons encore, et c’est supposer l’impossible, que pendant une pareille durée, qu’il semble n’ètre pas en la puissance humaine de chiffrer tant elle doit comprendre de myriades de siècles, le flux de la chaleur terrestre n’ait pas sensiblement diminué; ou , en d’autres termes , qu’à une époque aussi incom- mensurablernent reculée, sa chaleur propre n’était pas beaucoup plus élevée qu’elle ne l’est actuellement. En i ésultera-t-il que la terre fut dès lors abandonnée presque uniquement à la seule SÉAXCE DU 1 1 JANVIER î 84 î . 107 température des espaces et qu’elle n’ait eu alors que peu ou pas de climats? Nullement. Elle était à une distance double ; la cha- leur qu’y envoyait le soleil devait donc être précisément le quart de ce qu’il y envoie actuellement, et ce quart serait , d’après les calculs de M. Pouillet , une quantité de calorique encore suffi- sante pour fondre par an une couche de glace à 0° de 7 à 8 mè- tres d’épaisseur sur toute la surface du globe. Elle produirait donc encore des climats très appréciables. Peut-être , il est vrai , le froid des espaces prédominerait-il alors de quelques degrés sur cette quantité ; mais j’ai supposé la terre à une telle distance du soleil (1), qu’on peut, en en prenant une beaucoup moindre, trouver encore une immense durée à la période. Supposez-la seulement à un million de lieues plus loin qu’elle n’est aujour- d’hui du soleil; vous aurez encore une période incommensu- rable pour le temps qu’elle au* a employé à se rapprocher. Ce- pendant , la quantité de chaleur solaire qu’elle aurait reçue alors (») De la distance où nous avons supposé la terre du soleil , il lui aurait fallu probablement plus de temps pour arriver où elle est qu’il ne lui en faudrait maintenant pour tomber sur le soleil. En effet, ce rap- prochement, s’il existe, serait dû à la résistance du milieu dans lequel elle se meut et qui serait produite par l’une des trois causes suivantes : ru la vaporisation indéfinie des corps pondérables dans le vide aux tem- pératures môme les plus basses ; celte opinion a beaucoup d’adhérents, et , je crois , pour contradicteur le chimiste anglais Faraday; 2° ou l’exis- tence d’une matière plus subtile que toutes celles que nous connaissons que l’on supposerait répandue dans tous les espaces, à laquelle on a donné le nom d’éther et dans laquelle se produiraient les ondulations lumineuses , dans le système des ondulations ; 3° ou enfin , le fluide lumineux qui traverse les espaces dans le système de l'émission de la lu- mière ; celle dernière hypothèse a été mise en avant pour la première fois par Laplace. Si l’on suppose donc que ce rapprochement se produit par la résistance du fluide lumineux émis , comme semble le faire M. Renoir dans sa dernière lettre , celte résistance , quelque petite qu’elle soit , doit varier dans les limites de son infinie petitesse. Elle doit être plus grande là où il est plus abondant , et par conséquent doit décroître à partir du point d’émission , puisque les rayons , à mesure qu’ils s'éloignent du soleil , divergent et se répandent dans un plus grand espace. Celte résistance donc , ou celle espèce de densité du fluide lumi- neux doit décroître, probablement en raison du cube de la distance au soleil , diminué peut-être d’une certaine quantité qu’il serait trop long; et fort inutile de rechercher ici. Je ferai seulement remarquer en pas- sant que , d’après cette donnée , en considéran t les diverses distances des planètes au soleil , les différences de leur masse , de leur diamètre , de 108 SÉANCE DU 11 JANVIER 1811. n’aurait été que de très peu inférieure à celle qu’elle reçoit aû- jourd’lmi. Elle aurait été en effet à cette dernière dans le rapport inverse de (34 )2 = 1156 à (33 )2 = 1089, ou plus faible quelle d’environ 1/17, infériorité de température tout-à-fa:t insuffisante pour avoir permis l’existence des glaces universelles. Quelque lentement que décroisse le flux de chaleur de la terre, il est certain aussi qu’il devrait avoir pendant un temps aussi long décru d’une quantité notable, et qui doit même avoir été assez considérable. Ce surcroît de température propre ne pou- vait-il encore compenser 1 insuffisance de la chaleur solaire , la- quelle en réalité se faisait déjà sentir avec force ? Ce n’est pas que M. Renoir se refuse tout-à-fait à reconnaître quelques traces de climats antérieurement à la prétendue période glaciale. Mais il y en avait non seulement des traces , il y avait des climats très caractérisés. Si, à l’époque des terrains siluriens et carbonifères , le flux de la chaleur terrestre étant alors plus puissant, la chaleur solaire modifiait peu les climats; si par suite ces deux terrains semblent avoir été formés sur presque toute la surface du globe , ainsi que nous l’a fait connaître M. de Verneuil, il n’en a pas ete de même dans les âges suivants. Les formations calcaires du trias s’avancent moins vers les pôles; celles du lias moins encoie; le terrain crétacé est beaucoup plus restreint. Les masses immenses de craie, dues tout entières aux dépouilles d’animaux à test calcaire , n’apparaissent que dans un espace plus distant des pôles , plus concentré vers l’équateur. Les terrains tertiaires se localisent en- core davantage , à ce point que M. Alcide d’Orbigny me disait que , pour le grand ouvrage qu’il prépare sur la conchyliologie de la France, il ne voyait guère d’autre moyen de traiter les terrains ter- tiaires qu’en les étudiant par bassins , tant il y a de changements dans les espèces d’un bassin à un autre. Ce qui prouve singulière- ment , à mon avis, l’influence des climats l°caux , et à plus forte leur quantité de mouvement , il est difficile de croire que toutes ces quantités qui doivenl entrer à diverses puissances dans l’équation de leur mouvement vers le soleil . donnent pour chacune d’elles des pro- duits égaux , ou du moins proportionnels qui puissent faire supposer qu’elles conservent toujours les mêmes relations entra elles par rapport à cel astre. Il paraît, du reste, que le principe de la stabilité du système planétaire est attaquée vivement maintenant dans un mémoire deM. Le- verrier , où il tient compte de termes négligés dans les calculs de La- grange et de Laplace; mais nous ne connaissons que par des articles de journaux bien vagues cc travail dclnulc analyse. SÉANCE DU 1( J /V N V 1 IL R I8U. 109 raison l’existence de climats de plus en plus prononcés. Aujour- d’hui même, cette progression semble avoir continué , et les ani- maux qui produisent la craie en plus grande abondance , les grands coquillages , les grands polypiers, semblent s’être concen- trés encore davantage vers l’équateur. Lors même qu’on ne tiendrait pas compte de circonstances si frappantes, il est manifeste, ainsi que je crois vous l’avoir dé- montré , que le rapprochement de la terre du soleil par suite de la résistance du fluide lumineux, qui est infiniment petite, sup- pose un temps presque infini pour que la terre ait passé de la distance énorme du soleil, où la chaleur solaire n’aurait eu sur elle presque aucune influence climatologique, jusqu’à celle où elle est maintenant , et où la chaleur solaire agit si puissamment sur elle. Aussi vous pouvez juger de l’âge que devraient avoir dans ce système ces Mammouths dont M. Renoir vous a en quelque sorte décrit les mœurs , et dont les chiens des Samoyèdes dévorent encore journellement les chairs bien conservées. Ce- pendant les phénomènes , jusqu’ici appelés diluviens, étant tout- à-fait superficiels, appartiennent à l’époque géologique actuelle, ou quaternaire , que jusqu’à présent on avait considérée comme étant évidemment la plus courte, et qui , d’après cette nouvelle hypothèse, serait évidemment la plus longue, et d une longueur allant jusqu’à rimmensité. Il est vrai cependant qu’une fois les eaux terrestres congelées , rien à la surface de la terre ne semble avoir pu trahir la durée des temps ainsi écoulés. Cette durée dans les époques géologiques ne nous étant attestée que par les nombreux restes d’êtres organisés qui ont vécu pendant ces périodes , et l’épaisseur des couches de sédiments déposées par les eaux, une période glaciale ne pour- rait nous offrir rien de semblable. Il n’aurait pu y avoir alors sur la terre ni vie, ni végétation(l) , ni mouvement de l’atmosphère résultant de l’action du soleil, ni mouvement des eaux, ni sources thermales , les glaces ne fondant pas. Mais cependant les phéno- mènes volcaniques, les mouvements de l’écorce du globe n’au- raient pu avoir été suspendus pendant tout ce temps , et devraient avoir agi d’autant plus que la période a été plus froide et plus longue. Quelques grandes chaînes de montagnes eussent dû très probablement se produire , des roches d’origine volcanique eus- (1) Si cc n’est peut-être YUredo nivcd'ts , celte petite espèce de cham- pignon qui, aux températures les plus basses, colore quelquefois en rouge les neiges polaires et celles des Hautes-Alpes. SÉANCE DU 11 JANVIER 1841. 1 10 sent dû subir également l’action de la période glaciale. L’on ne cite pourtant , que je sache , aucun exemple de surfaces polies et striées sur des roches volcaniques, ou des blocs erratiques de ces mêmes roches transportés à de grandes distances de leur point d’émission , par d’autres causes que leur projection et l’inclinaison des talus sur lesquels ils ont pu tomber. De plus, lorsque la pé- riode de froid aurait commencé , lorsqu’elle aurait pris fin , le phé- nomène n’aurait pu évidemment avoir lieu que par une marche infiniment lente, surtout lors de la fonte des glaces. On devrait donc trouver , il semble , des terrains superposés aux terrains tertiaires et au diluvium sans fossiles des terrains de l’époque qua- ternaire , indiquant une période d’une très longue durée , tandis qu’au contraire tout semble assez récent dans cette période. Le terrain nommé Lenss par les Allemands, cette espèce de limon desséché , qui surmonte dans quelques endroits le diluvium , et notamment à Villejuif, près Paris, paraît tout-à-fait insuffisant pour représenter une semblable durée. Enfin on devrait trouver, par suite, des surfaces polies et striées, des blocs erratiques en- terrés profondément dans les couches du sol, ce qui ne paraît pas avoir eu lieu. Si cependant, contre toute vraisemblance, on suppose très courte la période des glaces, voyez alors quel fait providentiel ! La chaleur de la terre s’abaisse trop pour que la vie puisse se conserver à sa surface. Les eaux s’arrêtent, le règne organique périt. Plus d’ani- maux , plus de plantes. La nature s’engourdit et meurt en quel- que sorte. Mais un prompt réveil l’attend. La chaleur solaire est là toute prête à se substituer à la chaleur terrestre. La nature va ressus- citer; elle ressuscite. Ne trouvez-vous pas dans l’à-propos de cette rencontre quelque chose de bien extraordinaire , de bien peu probable ? Jusqu’à présent, je n’ai guère attaqué le système des glaces universelles que par des arguments tirés de la théorie de la cha- leur, et je n’en ai démontré que le très haut degré d’improbabilité, non l’impossibilité absolue. C’est ce que je vais tenter maintenant en suivant un autre ordre d’idées, qui , pour avoir des appa- rences moins géométriques, n’en auront pas moins de force. Les règnes végétal et animal , par le nombre , la variété et la succession des espèces qu’ils présentent dans les diverses couches du globe, ont donné lieu aux trois hypothèses suivantes, entre lesquelles on semble forcé de choisir, et qui partagent en effet tous ceux qui portent quelque intérêt à ce genre de questions : SEANCE DU li JANVIER 1811. 111 1° ou il n’y a eu qu’une seule époque de création et persistance des espèces primitivement çrééçs dans leurs formes premières ou une seule époque de création avec transmutation graduelle des espèces les unes dans les autres ; 3° ou enfin des créations successives à différentes époques. Quant aux deux premières de ces hypothèses , il est évident que le système des glaces universelles en fait bon marché. Toutes les espèces vivantes ayant été détruites, il en a fallu de nouvelles. C’est une nouvelle époque de création. Eh bien ! il semble que dans ce cas la natuie eût dû suivre la marche qu’elle paraît avoir suivie précédemment, c’est-à-dire créer progressivement des animaux en rapport avec les nouvelles températures. Ainsi , quand le globe s’est refroidi graduellement, il semble que de nouvelles espèces auraient dû remplacer celles de la période tertiaire, et, lors du réchauffement, qu’il aurait dû également apparaître progressivement des êtres différents aussi de ceux de la période tertiaire avant ceux qui existent actuelle- ment! Nullement. Ce sont des espèces tout-à-fait analogues, des mammifères, des poissons semblables ou presque semblables, et enfin , vous le savez , messieurs , les conchyliologistes ont extrait des terrains tertiaires des espèces de coquilles, et par centaines, non pas plus ou moins semblables, mais identiques avec les espèces actuellement vivantes. C’est même sur la proportion des espèces vi- vantes aux espèces fossiles dans les diverses couches tei tiaires, que MM. Deshayes et Lyell ont fondé la division de ces terrains. Ainsi, on trouve dans la géologie de Lyell que le nombre des co- quilles fossiles connues dans la période tertiaire s’élève à 3,036, dont 1 ,238 appartiennent à l’éocène , 1,021 au miocène, 777 à l’ancien et au nouveau pliocène. Quant à la proportion numé- rique entre les espèces nouvelles et les espèces éteintes, on trouve qu’elle est , dans le nouveau pliocène, de 90 à 93 ; dans l’ancien, de 34 à 50; dans le miocène, de 17 ou 18; dans l’éocène, de 3 1/2 espèces récentes pour cent espèces anciennes. Ces nombres, sans doute, ne sont point sacramentels ; mais en admettant que l’on puisse trouver des proportions un peu différentes, le principe lui-même n’en existe pas moins. De ce rapprochement ne ré- sulte-t-il pas que l’hypothèse des glaces universelles est, non pas seulement très improbable, mais tout-à-fait inadmissible? Et n’est-ce pas tirer des surfaces polies et des blocs er ratiques de trop immenses conséquences , que de s’en servir comme d’un le- vier pour renverser tous les faits actuellement acquis aux sciences géologiques? î 12 SÉANCE Dl 11 JANVIER IBîI. Si on ne trouve pour expliquer les courants diluviens que des causes bien vagues, bien arbitraires, telles que le soulèvement ou relèvement des grandes chaînes de montagnes, l’épanclie- ment de roches ignées au milieu des glaces du pôle ou de glaciers déjà existants ; si les stries parallèles sur des surfaces polies pla- cées dans des lieux élevés, si le transport d’énormes blocs s’expliquent difficilement par leur moyen; le système des glaces universelles , et même celui des grands glaciers , a-t-il des causes beaucoup plus démontrées? Ne présentent-ils pas aussi beaucoup de difficultés dans l’explication des phénomènes qu’on leur attri- bue. S’ils expliquent assez bien le polissage des surfaces , le transport des gros blocs, et ce que l’école suisse appelle l’existence des anciennes moraines, expliquent-ils bien, expliquent-ils aussi bien même que 1 hypothèse des courants diluviens , cette circon- stance des phénomènes diluviens , que les blocs transportés sont d’autant moins gros qu’ils sont plus loin du point de départ ; par exemple, des Alpes jusqu’à la Méditerranée, d’un côté, et des Alpes ou du Jura jusqu’au bassin de la Seine, jusqu’aux environs même de Paris, de l’autre ? On conçoit parfaitement que des courants perdent leur force vectrice à mesure qu’ils s’éloignent du point de départ, et s’étendent sur une plus large surface ; mais on ne conçoit pas cette même diminution graduelle de puissance dans la force vectrice de la glace. On conçoit la marche d’un grand courant sur toutes les pentes, quelque faibles qu’elles soient ; on ne conçoit pas aussi facilement la marche d’un glacier sur une surface plane. Il doit arriver un moment où la résistance provenant du frottement est égale à la puissance résultant du poids des glaces , et alors il ne doit plus y avoir progression du glacier, mais élévation sous une forme pyramidale limitée par la hauteur à laquelle s’élèvent dans l’atmosphère les nuages ou va- peurs d’eau. Les glaciers sont donc plus insuffisants encore que les courants pour expliquer le transport des blocs sur des surfaces presque planes. Alors on est bien obligé d’avoir recours à un autre système de transport, les glaces flottantes venant des pôles. C’est l’explication qu’admet M. de Verneuil pour les blocs erratiques que l’on rencontre dans la Russie septentrionale sur un vaste espace dont l'inclinaison est presque nulle. Quoique les contrées où il a observé ee phénomène soient maintenant exon- dées, on peut conclure, d’après les indications qu’il nous a données dans son dernier mémoire, que ce phénomène peut ^ l’être pas , à beaucoup près, aussi ancien qu’il faut le supposer dans l'hypothèse des glaciers. Il nous a dit que dans ces cou- SÉANCE DU II JANVIER 1841. 113 liées , à Ustraga, vers le confluent de la Dvina et de la Vaga, à une centaine de lieues d’Arckangel , il avait trouvé , à une hau- teur de 260 pieds au-dessus du niveau de la mer, certains coquil- lages ayant conservé leurs couleurs , et dont les espèces , au nombre de quinze, vivent encore aujourd’hui dans la mer Gla- ciale. Si nous rapprochons ce fait du soulèvement graduel de la Suède, que l’Académie d’Upsal a , par de nombreuses séries d’observations, reconnu être de 4 pieds par siècle, si nous obser- vons que le lieu où M. de Verneuil a vu ces coquillages appar- tient en quelque sorte au même massif continental que la Suède , qu’il n’en est séparé par aucune grande chaîne de montagnes, par aucune grande dépression du sol, le golfe de Bothnie étant très peu profond, ne serons-nous pas autorisés à croire que ce lieu participe à l’exhaussement graduel de la Suède ? A 4 pieds par siècle, cela donnerait pour 260 pieds d’élévation 6,500 ans, nombre qui a cela de singulier, qu’il semble reporter l’exonda- tion de ce point à peu près à l’époque assignée au déluge mo- saïque. Si l’on ajoute ensuite 4 pieds par siècle pour la hauteur entre le niveau de la mer et le lieu d’habitation actuelle de ces coquilles, qui sans doute n’habitent pas précisément à la surface de l’eau, on trouvera là, avec une profondeur suffisante pour la flottaison des glaces et leur échouement, un nombre de siècles infiniment moins grand que celui qui est nécessaire dans l’hypothèse du transport par les glaciers , ce qui sera beaucoup plus en rapport avec le peu de durée apparente de la période actuelle. Les diverses objections que j’ai présentées contre le système des glaces universelles et contre les causes auxquelles on attribue- rait leur formation , n’ont pas , je le reconnais, une valeur égale contre le système restreint à l’existence d’anciens glaciers plus étendus que les glaciers actuels , mais elles le rendent cependant fort improbable. On rencontre dans les Vosges , où MM. Renoir et Leblanc croient avoir découvert des preuves certaines de l’exi- stence d’anciens glaciers, de petites glacières naturelles, c’est-à- dire des points où de petits amas de neige convertie en glace persistent pendant l’été. M. Rozet les attribue à des courants d’air qui , dans ces points , à l’abri des rayons du soleil , activent l’évaporation à la surface de cette neige, et produisent par là un effet frigorifique analogue à ce qui se passe dans les bouteilles de terre poreuse, nommées par les Espagnols tilccirazcis , et dans les- quelles on fait rafraîchir de l’eau pendant l’été. Mais il est en Soc. Géoi. Tome Xll, S 114 SÉANCE DU 11 JANVIER I 84 L Europe, même loin des pays actuellement connus par leurs gla- ciers, des montagnes où la neige persiste pendant l’été, sans qu’on puisse l’attribuer à cette unique cause. Dans le Mont- d’Or, j ’ai rencontré vers le pic ou puy de Sancy des endroits où la neige, passée en partie à l’état de glace neigeuse , ne fond ja- mais entièrement pendant l’été , du moins pendant les étés ordi- naires, et n’a peut-être pas fondu de mémoire d’homme. En fai- sant l’ascension de l’Etna, j’ai franchi une ceinture de neige qui ne fond jamais complètement , malgré la chaleur propre de cette montagne ignivome , et il est impossible d’attribuer la per- manence de la neige en ces lieux à la seule évaporation produite par les vents. Il n’y a pas cependant, que je sache, trace d’an- ciennes moraines ou de surfaces polies dans les Monts-Dore ou sur l’Etna. Il faudrait probablement beaucoup plutôt considérer ces amas de neige comme des menaces de glaciers à venir , que comme les faibles restes d’anciens glaciers. Aussi ce n’est pas sans étonnement que l’on voit M. Renoir poser en principe que si , par une cause quelconque, les glaciers actuels venaient à être détruits, toutes choses restant d’ailleurs en l’état présent , il serait impossible qu’il s’en reformât, même dans les endroits où ils existent aujourd’hui. En théorie , là où la température moyenne est au-dessous du degré de congélation de l’eau, là où l’ardeur des rayons du soleil, pendant les plus longs jours d’été , fait à peine monter la température de quelques degrés au-dessus de zéro , on ne peut concevoir que ces courts instants de chaleur puissent fondre entièrement la neige qui y tombe pendant toute la durée de l’année. A plus forte raison , on ne peut concevoir des moyens suffisants de fusion là où le maximum de température reste toujours au-dessous de zéro, même à l’exposition au soleil pendant les jours les plus chauds de l’été, comme il arrive au sommet du Mont-Blanc , ainsi que l’a constaté de Saussure. De plus , il est bon d’observer en fait que ce n’est qu’en em- pruntant à des vallées inférieures la chaleur qui leur manque dans des régions plus élevées , soit en prolongeant leurs bras dans ces vallées , soit en y roulant de nombreuses avalanches, soit en leur abandonnant les neiges emportées par les vents , que les glaciers . soit de glace , soit de neige , se maintiennent à peu près dans les mêmes proportions. La glace et la neige viennent en partie fondre là où elles n’ont pas été formées. 11 en faut donc bien conclure qu’apparemment il s’en forme annuellement dans les régions élevées beaucoup plus qu’il n’y en fond ; autrement les SÉANCE DU II JANVIER 1841. 115 glaciers devraient diminuer dans des proportions assez rapides , ve qui n’est pas, même daus le système de M. Renoir, qui n’ad- met qu’une réduction très lente des glaciers. Si un certain nombre de glaciers a diminué dans les Alpes, d’autres ont augmenté, et plusieurs cols autrefois praticables ont cessé de rètre par suite de cette accumulation de glaces dans les parties supérieures. Et cependant, je le répète, une partie des glaces et des neiges viennent fondre là où elles n’ont pas été formées L’opinion de M. Renoir à cet égard n’est donc pas seulement im- probable, elle est tout-à-fait inadmissible. Enfin , à propos de la formation possible des glaciers dans l’état actuel du globe, je ci- terai, en terminant , un fait qui m’a beaucoup frappé. En par- courant la Suède dans l’année 1832, j’ai visité, le 1 8 août , à 1 0 ou 11 lieues environ d’Upsal, une des mines de fer de Dannemora, laquelle est, je crois, connue dans la localité sous le nom de Millan, Elle est exploitée à ciel ouvert, et profonde d'environ 480 pieds suédois. Les eaux du ciel s’y amassent, malgré l’action de deux puissantes pompes d’épuisement , et s’y congèlent pen- dant l’hiver. Les rayons du soleil ne peuvent pénétrer au fond de ce gouffre qu’à de bien rares instants pendant l’été, si même ils y pénètrent, et, 1 action de la température locale pendant l’été est insuffisante pour fondre toute la glace qui s’y est formée pendant l’hiver. J’ai donc trouvé au fond de cette mine le com- mencement d’un véritable petit glacier, dont la plus grande épaisseur était d au moins 10 mètres; je Fai même portée dans mes notes prises alors à 40, 60 ou 100 pieds ; ce qui , tout en prouvant mon incertitude de la mesure réelle, prouve aussi que cet amas de glaces me paraissait considérable, et que la crainte seule de l’exagération m’a fait admettre les nombres les plus bas. Quand jele visitai, il était entre une etdeux heures de l’après-midi , et mon thermomètre marquait auprès -h 1 3° Réaumur. Cette mine était exploitée déjà depuis long-temps en 1381 , et je ne sais à quelle profondeur elle était alors parvenue , et depuis quand la glace a commencé à s y former; mais c’est assurément depuis les temps historiques. Et cela a eu lieu malgré l’action de l’industrie humaine pour l’épuisement des eaux, et malgré la température moyenne locale , qui est cependant très probablement bien supé- rieure à zéro. La température moyenne d’Upsal est de 4-5°, 6, celle de Stockholm -j-5°,7 centigrades. On peut juger par là de ce qui se produirait encore actuellement là où la température moyenne est inférieure à zéro, et surtout là où les maæimû de température ne l’atteignent même pas. liO SÉANCE DU li JANVIER 1811. M. Clément Mullet communique la note qui suit. Lorsque les membres de la Société , présents à la reunion de Grenoble , visitèrent les masses de silex et de cailloux roulés du vallon de Roize , près Yoreppe, où elles sont surmontées de marne d’eau douce contenant des lignites , on les rangea dans les ter- rains tertiaires supérieurs , et personne ne songea à les comparer aux bancs analogues qu’on voit dans la vallee du Rlione. Dans la séance du 21 décembre dernier, M. Leymerie ayant pris la parole au sujet du Mémoire de M. Renoir sur les glaciers, j’ai été frappé de l’analogie que présentaient les masses de cailloux de Roize avec la description de celles de la vallee du Rhône donnée par M. Leymerie. Dans les deux endroits, nous voyons les masses s’élever à une hauteur considérable au-dessus du fond de la vallée , et dans les deux endroits aussi nous voyons la partie supérieure occupée par des lignites avec des coquilles d eau douce. M. Leymerie repousse toute hypothèse qui tend à faire admettre le transport des cailloux du Rhône par les glaces. Je me range aussi pleinement à cette opinion, car on ne voit dans l’un et l’autre cas rien autre chose que des masses alluviales an- ciennes, transportées et remaniées par deux grands courants d’eau , qui aujourd’hui ont disparu ou à peu près dans la vallée de Roize , et qui , dans celle du Rhône , sont réduits aux petites pro- portions du fleuve de ce nom. Je citerai à 1 appui de cette opi- nion un fait qui me semble avoir de l’analogie avec ceux qui précèdent, c’est l’élévation à des hauteurs extraordinaires des alluvions de la Seine. A Fresnoy, dans le département de l’Aube , ces graviers, qui forment des couches de 7 à 8 métrés d’épaisseur, sont élevés de 150 mètres au-dessus du niveau de la mer, ou 45 mètres environ au-dessus de celui actuel delà Seine. Dans la vallée de l’Aube , acqfrès de Pougy, on pourrait citer le même fait, comme on pourrait en citer beaucoup d’autres en- core; mais ces deux-ci sont les plus saillants. Or, comment expli- quer la présence de ces graviers dans ces points, sinon par le cou- rant qui anciennement occupait la vallée de la Seine, précisément de la même manière qu’on peut l’expliquer pour la vallée du Rhône ; car l’un et l’autre charrient encore aujourd’hui les mêmes matières , mais en quantité moindre, puisque la puissance motrice est plus faible. On peut remonter à l’origine de ces ma- tières roulées, et l’on retrouve dans les montagnes au pied desquelles coule le Rhône, les roches qui ont fourni les galets, tout aussi bien qu’on peut le faire pour la Seine, et même d’au- SÉANCE DU 25 janvier 1841. 117 tant mieux que plus on remonte , moins aussi les fragments cal- caires sont arrondis , ainsi que je l’ai observé à Châtillon-sur- Seine , où ils sont encore anguleux. Les marnes et les lignites qu’on voit à la partie supérieure, niais rapprochées de la montagne sur laquelle s’appuie le dépôt, s’expliqueront très bien par le transport des détritus de végétaux qui croissaient sur les bords du courant , ou dans des parties où 1 eau était plus paisible , et plus tard ils ont passé à l’état de li- gnite. Puisque nous avons parle de terrains de transport, je citerai un fait assez remarquable observé dans la vallée où est située la célèbre abbaye de Clairvaux devenue aujourd’hui une maison de détention. En remontant cette vallée vers l’O. , on arrive à une espèce de contre-fort composé entièrement de petits fragments d’un calcaire employé pour divers usages. Précisément vis-à-vis , on remarque une petite vallée perpendiculaire à la principale, et dont les flancs corrodés par les eaux , ont fourni le calcaire qui forme le contre- fort alluvial. Laroche paraît appartenir à la partie inférieure du portlqndstone ou calcaire à Astarte , si l’on admet la division de M. Thurmann. Séance du 25 janvier 1841. PRÉSIDENCE DE M. ANT. PASSY. Le secrétaire donne lecture du procès-verbal delà dernière séance, dont la rédaction est adoptée. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Aie. d Orbigny la 12e livraison de sa Paléontologie française. De la part de M. Ch. Martins , 1° son ouvrage intitulé: De la délimitation des régions végétales sur les montagnes du continent européen. In 8°, 14 pag. Paris, Rignoux, 1840. 2 Ses observations sur les glaciers du Spitzberg comparés à ceux de la Suisse et de la Nonvège. In-8°, 36 pag. (Extrait dt; la Bibliothèque universelle de Genève 1840 ). De la part de M. Prestwich, son ouvrage intitulé: On tlxe SK A. N CE DU 25 JANVIER 1811. 1 18 Geology on tke coalfield of coalbrook date. ln-4°, 80 pagv* 6. p). , l carte. ( Extrait des Transactions de la Société géolo- gique de Londres.) La Société reçoit en outre les publications suivantes : Annales des Mines 9 tom. XVII, 8e livr. 1840. Bericht , etc. ( Analyse des Mémoires lus à l’Académie de Berlin et destinés à la publication ), du mois de juillet 1839 au mois de juin 1840, avec la table de 1836 et 1839. Abandlungen , etc. (Mémoires de l’Académie royale des sciences de Berlin, pour 1838 ).in-4°. Berlin 1 839 ; ainsi que les 3e et 4e parties de l’année 1832. In-4°, Berlin 1838-39. Bulletin de C Académie des sciences de Bruxelles , noS 9 à 1 1 . Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Acadé- mie des sciences , nos 2-3. Mémorial des connaissances humaines 10 janvier 1841. i: Institut , nos 268 -269. The Athenœum, nos 690-691- De la part du général Pelet, 12 feuilles composant la cin- quième livraison de la Nouvelle carte de France , dressée par MM. les officiers d’EtaMnajor, sous la direction du lieu- tenant général Pelet, directeur du dépôt de la guerre. De la part de M. Le Blanc , la carte du territoire d’Alger et celle du chemin d'Alger à Oran9 par le capitaine Saint- Hippolyte. Sur ces cartes se trouve une explication don- née par le capitaine Leblanc des principaux noms géné- riques qui se reproduisent le plus souvent dans les cartes de l’Algérie. Le secrétaire donne lecture d’une lettre de M. le lieutenant- général Pelet, directeur du dépôt de la guerre, qui annonce T’envoi de la 5e livraison de la nouvelle carte de France, et qui offre de mettre à la disposition des membres de la Société qui le désireraient tous les renseignements relatifs aux levés topographiques qui s’exécutent sous sa direction. Il lit ensuite une lettre de M. d’Hombres-Firmas, où se trou- vent consignés les détails d’une excursion faite l’été dernier à la montagne de Saint-Pierre près Maëstricht. SEANCE DU 25 JANVIER 1811, 1 1 {{ M. Lajoye communique l’extrait d’une lettre de M. Des- hayes. La couche rougeâtre dont il vient d'être question , ajoute ensuite M.Lajoye, et dans laquelle se trouve particulièrement le Pectunculus violacescens , se voit non seulement sur la côte d’Afrique, mais encore sur un grand nombre de points du périmètre de la Méditerranée. Ainsi elle existe aux environs de Cette, de Nice, deSavone et en Morée. Au pied du Liban, elle s’élève, suivant M. Botta, jusqu’à 400 mètres au-dessus du niveau de la mer, et elle est remplie de coquilles identi- ques à celles qui vivent encore sur la côte. M. Constant Pré- vost 1 a reconnue en Sicile et à Malte. Enfin, en Sardaigne, les matériaux qui ont servi à construire la citadelle de Cagliari sont encore extraits de cette même couche, recouverte sur ce dernier point par un calcaire d’eau douce rempli de co- quilles semblables à celles qui peuplent aujourd’hui les eaux de l’intérieur de l’île. M. Rozet fait remarquer qu’il y a déjà huit ans qu’il a si- gnalé dans les Annales du Muséum les faits contenus dans la lettre de M. Deshayes et qui sont relatifs au dépôt de marne rouge avec coquilles récentes. Il a en outre déposé dans la collection de la Société des échantillons de cette couche, rap- portée par lui au terrain diluvien et qu’il a également indiquée sur plusieurs points des côtes de la Méditerranée. M. Rozet ajoute que l’on trouve dans le Midi des marnes rouges de diverses époques, et qu’en Provence particulièrement il en existe de lâge des marnes bleues subapennines. M. Yerneuil fait observer qu’il y a sur les côtes de l’Algérie deux dépôts tertiaires bien distincts; l’un qui renferme environ 50 pour 100 d’espèces vivantes, et l’autre 90. C’est dans ce dernier, qui est stratifié, que se rencontre \e Pec- tunculus violacescens. M. G. Prévost pense qu’il n’est pas possible de définir exac- tement ce que l’on doit entendre par terrain diluvien, et que Ion confond sous ce nom des dépôts très distincts. Quant au mode de formation de ce dernier , il ne croit pas que ce soit de véritables torrents diluviens. M, Rozet ne partage point la manière de voir de M. Pré- 120 SÉANCE DU 25 JANVIER 1841. vost, et rappelle ce qu’il a écrit à ce sujet dans la deuxième édition de son Traité de géologie. M. Angelot dit quelques mots sur des secousses de trem- blement de terre ressenties au commencement du mois dans les Pyrénées , et qui pourraient peut-être se rattacher au phénomène du même genre dont il a été question dans la lettre de M. Deshayes. Compte présenté pour 1840 des recettes et dépenses faites par Hardouin Michelin , Trésorier de la Société géologi- que de France. Chaf. IeF. — RECETTE. DESIGNATION DES RECETTES. cliquât de 1839 • I ÀDiiée cour \ A Arriérées. • \ De 1841 .... ' Une fois payées 3 Droits d’entrée. 4 | Vente de publications, j Mérnoires. 5 Recettes diverses 6 Rentes sur l’Etat. .... ...... Excédant de recette. . Totaux* . . . BUDGET. COMPTE. Augmentation. c .2 P 69» 2(1 690 20 » » » » 8,100 .. 7.1 ! t 05 ». » 988 95 1 1,000 » 2,137 50 1,137 50 » » » » 105 » 105 >» » »» » » 1,780 ». 1 ,780 » n » 500 » 620 »» 120 >» W )) 200 ». 350 » 150 »» » » 1,000 ». 442 50 » »» 557 50 30 ». 10 50 80 50 » » 2S0 » 300 » 20 » . 11,800 20 13,646 75 3,393 »» 1.546 45 . | 1,846 55 1,846 55 SÉANCE DU 25 JANVIER I 8 i 1 121 Chap. II. — DÉPENSE. Numéros | des articles. DESIGNATION DES DÉPENSES. BUDGET. COMPTE. | Augmentation. 1 c Agent 1.800 . 1.800 » , 1 Personnel . . Garçon de bureau .... 700 » 700 » ' B » B Travaux extraordinaires. 500 » 335 » 165 >, Mobilier 300 )) 171 90 » » 128 10 , Dépenses diverses et imp. 300 » 378 » 78 » » » 1 Ports de lettres 200 )) 103 90 » B 96 10 2 Matériel. . . < ' Bibliothèque 250 » 206 60 » » 43 40 1 Impressions et lith. div. . 100 » 150 85 50 85 » B r Collections 150 )) 33 » 1 a 117 » ^ Chauffage et éclairage. . 350 ), 400 15 ! 50 15 » B 3 ... t Bulletin 3,300 » 3,373 35 73 35 B B Publications . ) Port et affranchis. dudit. 500 » 433 65 » » 66 35 4 Mémoires. — Achat et indemnité .... 1,800 » 862 50 » B 937 50 5 Loyer et conir ibutions 1,100 )) 1 ,106 55 6 55 » B 6 Change et retour de mandais . 200 » 136 5 » » 63 95 7 Session extraordinaire. Voyage de l’Agent | et menues dépenses 150 » 27 » i » 123 » 8 Placement de ( capitaux « » » 928 85 928 85 » » 9 Dépenses extraordinaires ......... * 301 25 301 25 8 Totaux. . . . 11,700 - 11,448 60 1,489 1 , » 1,740 40 251 40 | 251 40 RÉCAPITULA TI O N. L’en caisse, au 3i décembre 1839, était de, 690 20 La Recette faite en 1840 est de 12,956 55 Total i3,646 75 La Dépense acquittée est de 1 1,44^ 60 L’en caisse , au 3i décembre 1840 , est de. ........ 2,198 i5 J 22 SÉANCE DU 25 JANVIER 181! SITUATION DES COTISATIONS REMBOURSÉES. Antérieurement à i8/|o. Pendant l’année i84o.. . Totaux. PLACEMENTS EN ACHATS DE SENTES. 280 fr. — Antérieurement à i84o. . . 4o — Pendant l’année 1840 Reste à placer. . . û2ofr. Présenté le 4 janvier i84i- 18 6 24 6,266 fr. 85 c. 928 85 VALEUR. 5,4oo fr. » c. 1,800 » 7,200 » 7,! 95 70 4 3o IL MICHELIN, Trésorier. M. de Pinteville lit le rapport suivant : Messieurs, Une commission composée de MM. Puillon-Boblaye, Rozet et moi, a été chargée de vérifier les comptes de M. le tréso- rier pendant l’année 1840. Organe de cette commission, j’ai l’honneur de vous transmettre le résultat de l’examen auquel elle s’est livrée. La parfaite tenue de cette comptabilité nous a permis d’en saisir l’ensemble, et d’en parcourir les détails avec la plus grande facilité. RECETTES. Les recettes avaient été évaluées en somme à 1 1 ,800 fr.20c., elles se sont élevées à 13,646 fr. 75 c. Quelques articles néan- moins n’ont pas atteint le taux prévu. Ainsi les cotisations de l’année courante, portées à 8,100 f., sont restéesà 7,4 1 1 f. 05 c. et par conséquent en arrière de 988 f. 95 c.; de même la vente des Mémoires, au lieu de 1,000 fr. , n’a donné que 442 fr. différence 557 fr. 50 c. SÉANCE DU 25 JANVIER l8ü. 123 Mais ces deux déficits ont été surabondamment couverts par de forts excédants sur d’autres articles. Par exemple, les cotisations arriérées, au lieu de 4,000 f. ont produit 2,137 f. 50 c. , excédant 1,137 f 50 c. En outre, six nouvelles cotisations une fois payées ont formé une re- cette de 1,780 f., qui n’avait point été prévue. D’autres ar- ticles encore ont été dépassés pour des sommes moins impor- tantes. En définitive , nous avons à constater un excédant de recette de 1,846 f. 55 c. Ce résultat , messieurs, est satisfaisant; néanmoins vous devez porter votre attention sur la nature des deux articles de recettes qui l’ont amené presque en totalité. Le premier, les cotisations arriérées, ne saurait manquer de diminuer considérablement , s’il ne disparaît complète- ment. La mesure adoptée de considérer comme démission- naire tout retardataire suffisamment mis en demeure, aura infailliblement cet heureux effet. Le second , les cotisations une fois payées, échappe à toute prévision pour l’avenir, et ne peut d’ailleurs être considéré comme fonds actif, dans un budget annuel, que jusqu’à con- currence de l’intérêt de la somme. La vente des Mémoires, au contraire, quoique inférieure cette année aux évaluations, présente des chances d’augmen- tation. Nul doute que ces publications laites avec tant de soin et vendues à un prix si modéré ne trouvent d’année en année un plus grand nombre d’acheteurs. DÉPENSES. Les dépenses avaient été évaluées à. . • 1 1,700 f. Elle ne sont montées qu’à. 11,448 60 c. Ce qui fait une diminution de 251 40 c. L’art. 1er, personnel, portait une somme de 500 f. qui de- vait servir à payer annuellement un aide assistant l’agent. Ce nouvel employé , n’ayant commencé son service que vers le mois de mai , n’a touché que 335 f. A fart. 2 , matériel , la somme de 300 f. a été dépassée de 78 f. , qui ont servi à solder à M. Tardieu , graveur, des mé« 124 SÉANCE DU 25 JANVIER 1841. moires arriérés. Au même article, pour impressions et litho- graphies diverses, il y a eu un excédant de 50 f. 85 c.,qui ré- sulte du renouvellement des formules imprimées. L’art. 3 , publication des Bulletins, qui se monte en masse à 3,373 f. 35 c,, présente une augmentation de 73 f.; mais dans cette somme est comprise celle de 492 f. 50 c., prove- nant de l’acquisition d’une certaine quantité de papier ache- tée en gros, laquelle n’a point été employée en totalité et servira pour les publications à venir. L’art. 9, dépenses extraordinaires, porte 304 f. 25 c. sur lesquels il y a 300 f. que M. le trésorier, en vertu d’une déli- bération du conseil , en date du 1 6 novembre 1 840, a inscrits en dépense pour représenter la cotisation de M. Richard, ancien agent, auquel la qualité de membre de la Société a été accordée à titre de récompense. De l’excédant de recette et de la diminution de dépense si- gnalés plus haut, il résulte un restant en caisse de 2, 1 98 f. 1 5 c. A l’égard des cotisations une fois payées, voici quelle est notre position : Antérieurement à 1840, \ il avait été reçu dix-huit co- tisations se montant à . . . 5,400 f. ► 7,200 f. En 1840 il en a été reçu six, montant à 1,800 Sur cette somme il avait été placé en achat de rente, antérieurement à 1840 . . . 6,266 f. 85 c. ] donnant 280 f. de rentes. 1 1 Dans le cours de 1840 il \ i > 7,195 f. 70 c. a été placé 928 f. 85 c, \ | donnant 40 f. de rentes. 1 Reste à placer 4 f. 50 c. Les placements sont donc égaux aux sommes reçues, sauf l’appoint de 4 f. 50 c. Au commencement de 1840, on était sans ces placements en avance de 866 f. 85 c. ; il eut été possible de se mainte- nir dans cette position; la situation de la caisse en est la SÉANCE DU 25 JANVIER 1841. J 25 preuve; mais M. le trésorier a sagement préféré de conser- ver une forte somme à sa disposition pour subvenir aux pre- mières dépenses de l’année dans laquelle nous entrons. Dans cette circonstance, votre commission vous propose, messieurs, d’admettre la recette de 1840, y compris 690 f. en caisse au 3 1 décembre 1 839, pour celle de 1 3,656 f. 55 c. La dépense pour celle de 1 1,448 60 De fixer en conséquence le restant en caisse à 2,207 95 qui figureront en recette au prochain budget, et déclarer M. Michelin quitte et déchargé de la gestion. Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées par la Société. M. Ch. Martins fait la communication suivante : Noie sur les glaciers en général. Dans un Mémoire sur les glaciers du Spitzberg , présenté à la Société le 4 mai 1840, j’ai insisté sur l’origine des glaces flot- tantes qu’on rencontre dans les parages orientaux de la mer Gla- ciale. Leur nombre, leur faible élévation, leur renouvellement annuel, sont un résultat nécessaire du mouvement progressif des glaciers et de la température de la mer, qui, fondant sans cesse leur partie inférieure à mesure qu’elle vient à plonger dans l’eau , détruit leur base et amène leur éboulement succes- sif. Je pensai dès lors que des phénomènes semblables devaient se présenter en Suisse. Un dessin du glacier d’Aletsch près du lac Morill , rapporté par un de mes amis , et les belles études de M. Agassizsur les glaciers helvétiques, ont confirmé cette prévi- sion En sacrifiant un jour avant de passer le Simplon , le géo- logue pourra visiter cette intéressante localité, et se faire une idée des glaciers du Spitzberg, des masses flottantes qui s’en déta- chent , et même de la physionomie du pays, que les pics hardis qui dominent ce lac solitaire rappellent d’une manière frappante. Les glaciers ont acquis un nouveau degré d’intérêt depuis que plusieurs géologues suisses et anglais attribuent à leur action l’as- pect des rochers polis , usés et striés , et la présence des blocs er- ratiques qu’on rencontre dans une grande partie de l’Europe. Mais il faut avant tout bien étudier les glaciers actuels : on me pardonnera donc si je réunis quelques explications et quelques SÉANCE JDU 2 5 JANVIER 1841. 120 faits dans lesquels j’ai été assez heureux pour me rencontrer avec M. Agassiz, qui observait les glaciers de la Suisse tandis que je cherchais à déchiffrer ceux du Spitzherg. L'étude de la nature nous a conduits tous les deux , chacun de notre côté , aux conclu- sions suivantes, dont quelques unes ne sont point généralement admises, quoique la plupart aient déjà été formulées avant nous. 1° La progression des glaciers n’est point due à leur affaissement, résultat de la fusion des parties qui reposent sur le sol , mais à la dilatation de l’eau infiltrée dans les fissures et dans les cre- vasses au moment où elle passe à l’état solide. En effet, cet af- faissement ne saurait avoir lieu sur les glaciers du Spitzberg ni sur ceux de la Suisse qui sont au-dessus de la ligne des neiges éternelles , puisqu’ils sont fortement congelés sur le sol , cepen- dant ces glaciers avancent comme les autres. 2° L’inclinaison des flancs des glaciers et la présence de blocs erratiques formant des moraines médianes ne sont point des arguments en faveur de la théorie de l’affaissement. Le premier effet est dû à la réverbéra- tion des rayons solaires sur les flancs des montagnes voisines : quant aux moraines centrales, elles ne sont point formées par des blocs transportés des côtés vers l’axe du glacier ; mais elles sont formées par le confluent de deux moraines latérales des glaciers secondaires qui se versent dans un glacier principal. Les glaciers du Spitzberg sont simples , aussi n’ont-ils point de moraines mé- dianes de même que leurs analogues en Suisse. 3" C’est à la ligne de jonction des glaciers supérieurs avec les inférieurs que ces blocs surgissent à la surface. Àu-dessus de cette ligne, ils sont enterrés dans la glace, comme on le voit au Spitzberg, et comme on le verrait en Suisse si les flancs des glaciers étaient à découvert. 4° Les crevasses sont un effet des différences de température et de l’inégale dilatation des couches du glacier. Cette différence , que le raisonnement fait prévoir, a été admise comme base d’un tra- vail de M. Elie de Beaumont sur l’épaisseur que les glaces per- pétuelles peuvent acquérir dans un lieu donné. M. Agassiz se propose de la constater de nouveau par l’expérience directe. Le savant neuchâtelois pense que les blocs erratiques de la Su isse ont été transportés par des nappes de glace qui couvraient autrefois la surface entière du pays , et s’étendaient depuis la chaîne des Alpes jusque sur le Jura. L’aspect du pays , dit-il, devait être celu i tl u Spitzberg, où les glaciers se présentent sous la forme de nap- pes, et non sous celles de coulées, comme en Suisse. Cette remar- que est parfaitement juste, et cette différence est le résultat de celle qui existe entre les climats et la configuration des deux pays. SÉANCE DU 25 JANVIER ISil. 127 En Suisse, les glaciers supérieurs recouvrent la crête des hautes Alpes jusqu’à la limite des neiges éternelles, d’une calotte de glace continue; mais ils ne se prolongent en quelque sorte par l’envoi des émissaires, des coulées , que dans les localités dont la dis- position se prête aux mouvements et à la conservation de la glace. Ces localités sont des couloirs resserrés, des gorges étroites et profondes. Les vallons plus larges sont occupés par plusieurs glaciers qui se réunissent ensemble. Lorsque ces couloirs n’exis- tent pas, le glacier supérieur s’arrête au niveau de la ligne des neiges éternelles. Ainsi , deux glaciers principaux seulement des- cendent au N. du col du mont Cervin , celui de Zermatt et celui de Zmutt. Au Spitzberg, la vallée tout entière de Zermatt se- rait un immense glacier. Il n’en est pas de même en Suisse , parce que dans une vallée un peu large, l’action prolongée du soleil fond le glacier à mesure qu’il descend. Toutefois, on aurait tort de croire que, même au N. du Spitzberg, des gla- ciers puissent s’établir si la configuration du sol ne s’y prête pas. Là, comme en Suisse, on ne les trouve que dans les vallées, jamais dans des plaines proprement dites. A Magdalena-Bay et à Beîlsound , il y avait à côté des deux grands glaciers une grève qu’ils n’avaient pas envahie, quoique rien ne les empêchât de s’étendre dans le sens latéral. Ils s’avançaient dans la mer sans que leur largeur augmentât , et conservaient le même diamètre que la vallée dont ils sortaient (1). Partout où une chaîne de montagnes courait parallèlement au rivage, il n’y avait point de glaciers entre la montagne et la mer, mais seulement de la neige, et même point de neige quand l’exposition était favorable. La chaîne était-elle interrompue par une vallée s’ouvrant vers la mer, alors un glacier s’avançait majestueusement sur les flots sans empiéter sur les grèves voisines. Quelle que fût la largeur de la vallée, le glacier la remplissait en entier. Celui de Beîlsound avait deux kilomètres de large sur cinq myria mètres de long. On ne voyait que le sommet des montagnes auxquelles sa partie su-, périeure s’adossait; car leur base tout entière était ensevelie sous le glacier. Dans les plaines, la neige ne se convertit pas en glace , et n’ac- quiert jamais une grande épaisseur. Sur Beeren-Eiland (île Cher- ry) , il n’y a point de glacier, parce que cette île n’offre point de vallées; c’est une montagne entourée d’un plateau. Les plaines de (1) Voyez les deux plans de Beîlsound et de Magdalena-Bay publiés par le dépôt de la marine. 128 SEANCE DU 25 JANVIER 1841. la terre des États, à LE. du Spitzberg, ne paraissent pas porter de glaciers, d’après la description de M. Keilhau. Ainsi donc, même dans ce climat, une certaine configuration du sol est la condition essentielle de la formation d’un glacier. J’ai cru devoir donner ces détails pour éclaircir la question de l’ancienne exten- sion des glaciers en Europe ; car, en supposant le climat de cette époque analogue au climat actuel du Spitzberg, on comprendrait difficilement leur existence dans de vastes plaines découvertes, et on ne saurait éviter cette difficulté en supposant le climat plus ri- goureux ; car, pour qu’un glacier se forme et pour qu’il avance , il faut que l’eau tombe à l’état de neige ou de grésil , puis quelle se fonde , et enfin qu’elle se congèle de nouveau. M. Martins met ensuite sous les yeux de la Société un frag- ment d’os provenant des plâtrières de Villiers-le-Bel et que M. La u ri 1 lard rapporte au Paléothérium meclium. En réponse à une observation de M. Angelot , M. Martins fait remarquer que dans les vallées très larges il ne se forme point de grandes masses de glaces douées d un mouvement de translation en avant, et que s’il n’y a pas de vallées latérales ou de couloirs pourvus de petits glaciers, il ne s en formera pas non plus dans la vallée principale, qui se trouvera alors dans les mêmes conditions qu’une plaine ouverte. Lorsque le glacier d une petite vallée, tel que celui du Miage dans 1 al- lée Blanche ou celui qui est au-dessus du lac de Saas , vient couper perpendiculairement la direction d’une vallée, il ne s’étend pas latéralement, mais il continue à s’avancer jusqu au milieu de la vallée où il forme une moraine. M. Le Guillou donne lecture de la note ci-après. La terre Adélie , cette région antarctique récemment découverte par nous, et encore vierge de toute visite des hommes, me paraît avoir excité la curiosité publique plus qu’aucune des autres lo- calités visitées par notre expédition. Diverses questions m ont ete adressées à son égard ; quelques personnes m’ont demandé si c’était une île ou un continent; si elle était habitée ou habitable ; si l'on y trouvait de la terre végétale et des êtres organisés; d’autres , au contraire , ont émis des doutes sur son existence même, et semblaient cioire que nos échantillons de roches auraient été arrachés à des blocs de glace dans lesquels ils au- SÉANCE DU 25 JANVIER 184 1. 129 laient ete engages. J espere donc faire une communication agréable à la Société en disant ce que j'ai pu observer de la terre 4 délie , et en y ajoutant quelques réflexions relatives à la côte Clarie (1 ), qui a été figurée à une petite distance de la terre A délia sur la carte de nos découvertes , déjà publiée par la Société de géographie. La côte à laquelle a été imposé le nom de terre Adélie se trouve située sous le cercle polaire antarctique; nous n’en connaissons pas les limites au S., ni même à VE. et à l’0.; mais au N , nos hydro- graphes ont pu en déterminer la forme avec assez de précision, malgré les encombrements des glaces ; nous en avons parcouru à peu près 25 myriamètres du 140° au 135° de longitude £. (2), nous tenant à une distance moyenne de 2 ou 3 myriamètres. La côte ferme, entièrement couverte de glace et de neige, ne nous a pas offert la plus petite portion de terrain à nu; mais à force de regarder vers le rivage, nous sommes parvenus à aperce- voir, pi es d’une pointe, qui depuis a été nommée pointe Géologie, plusieurs îlots détachés dont je joins ici le plan et la vue perspec- tive (pi. If, fig. 1 et 2). C’est vers ces îlots que nos embarca- tions furent immédiatement dirigées; celui sur lequel nous avons débarqué , et dont nous avons rapporté de nombreux échantil- lons, a la forme d’une ellipse, dont le grand diamètre serait di- rigé de l’E. à l’O. ; il mesure à peu près 430 mètres de long et 180 mètres de large; sa surface est généralement arrondie, et élevée de 2 à 4 mètres au-dessus du niveau de la mer; il est entièrement composé de gneiss à gros grains imparfaitement schi - stoïde , mais d’ailleurs bien caractérisé ; or, cette roche était fort dure; et ne pouvant en détacher que des fragments assez menus, nous avons applaudi avec grande joie à la découverte qui fut faite par les matelots de gros fragments roulés du poids de 2 à 6 kilos dans les anfractuosités du rocher. Je ne pense pas , au reste , que pour expliquer la présence de ces fragments, il soit besoin de recourir à un transport par les glaces flottantes (3); vu leur na- ( î) Les noms de Clarie et d'Adélie sont destinés à perpétuer le souve- nir de deux personnes particulièrement chères aux deux commandants de l’expédition. 2 Depuis la rédaction de cette notice , j’ai lu dans les Annales mari times que l'expédition américaine avait exploré une portion plus étendue de la même côte, à peu près à la même époque que nous. (Â) Ayant été à même d'examiner de près la cause de certaines taches opaques des glaces, nous avons pu constater que fréquemment elles étaient dues à des fientes de divers animaux marins. Soc géol. Tome XII. 9 J30 SÉANCE DU 55 JANVIER 18 4 t » ture identiquement semblable à celle de la voclie sur laquelle ils reposaient, et leur situation à portée de l’agitation des flots, je n’hésite pas à émettre l’opinion qu’ils ont été détachés et roulés sur place. L’îlot du débarquement ne m’a offert ni terre végétale ni sa- ble; on n’apercevait ni algues ni coquilles à la partie submergée, et sur la partie émergée, les récoltes du règne organique se sont bornées à quelques manchots, un jeune pétrel et des conferves d’une petitesse microscopique; car je ne crois pas devoir men- tionner une tige de grande jucacée , qui sans doute y avait été jetée par les vagues. Cependant la présence des manchots, et sur- tout celle du jeune pétrel indiquait l’existence d’autres êtres ani- més dans les eaux des environs. Auprès de l’îlot que je viens de décrire, il y en avait huit ou dix autres de moindre dimension, que nous avons supposé devoir être de la même nature; tous étaient situés à une très petite dis- tance de la côte ferme ; mais notre position à plus de 1 myria- mètre des corvettes était trop pénible et trop dangereuse pour nous permettre de visiter aucun autre point , ni même de pro- longer nos recherches dans le seul endroit où nous avons débar- qué' JNous éprouvions un froid d’autant plus vif que nous nous trouvions au milieu d’immenses blocs de glace qui nous domi liaient de tous côtés. Le moindre changement de l’atmosphère , le moindre mouvement des glaces pouvait nous faire égarer au retour, ou s’opposer tout-à-fait à notre retraite , et nous avons suivi les ordres les plus positifs et les plus sages. Ainsi , à proprement parler, nous n’avons pas mis le pied sur la terre Adélie , et cependant son existence n’est restée douteuse pour aucun de nous; on distinguait parfaitement les monticules , les i avins, les divers accidents de terrain, qui indiquent une portion de la croûte solide du globe. Il n’en a pas été de même de la côte Clarie, qui n’offrait d’autre aspect que celui de la coupe carrée propre aux blocs de glace , et nous avons presque tous considéré t omme très problématique que cette énorme banquise de 12 my~ riamètres de long et de 40 mètres d’élévation fût appuyée sur des hauts fonds susceptibles d’émersion. Je me rappelle très bien ce- pendant, et je trouve spécialement consigné dans mes notes , que par-dessus la ligne horizontale qui limitait le contour supérieur de ce banc de glace si prodigieusement long , on voyait dans le lointain quelques apparences de terre. Ce ne serait probablement que le prolongement de la terre Adélie , si toutefois nous n’avons pas été trompés par des illusions si fréquentes en pareil cas. 131 SÉANCE DU 25 JANVIER 1 84 S ïï aurait été intéressant d’avoir des données positives sur la profondeur du bassin de la mer dans tous ces -parafes, et principalement auprès des îlots de La pointe Géologie ; mais notre canot était trop léger pour permettre rembarquement d’une longue ligne de sonde; d’ailleurs le retard occasionné par les opérations nécessaires dans ce cas aurait pu augmenter le danger de notre courte expédition. A bord des corvettes, le plomb a été ieté le long de la cote Clarie par 64° 30' latitude S. et 129° 54' longitude E. et une ligne de 160 brasses n’a pas trouvé le fond. Je terminerai cette notice sur la terre Adélie en disant que les habitants de la mer qui la baigne ne sont pas nombreux. A' ou s n’y avons pas rencontré de phoques (1) , mais seulement des manchots (2), et des cétacés de qualité peu estimée; elle n’aurait donc aucun intérêt sous le rapport commercial ; et elle en of re bien peu sous le rapport de l’histoire naturelle. M. Leblanc, relativement à ce qui a été dit dans une séance précédente par M. Angelot qui regardait comme possible que la glace fut chassée des petites fentes des glaciers par la compression des parties latérales , ainsi qu’il a vu la glace sortir d’une bouteille, pense que M. Angelot trouverait la réponse à son objection et l’explication de son observa- tion dans les faits suivants : Quand la glace sort d’une pierre, on la voit couvrir cette pierre d’une croûte épaisse formée de filets agglutinés correspondants aux pores de la pierre (pl. III, fig. 10). Si la pierre est couverte d’un en- duit de mortier, cette sortie n’a plus lieu que par quelques points, et alors on voit de longs filets sortir par places a a et emporter en a' a' (pl. III, fig. 12 de grandeur naturelle) le mortier qu’elles ont enlevé en a a . On s’explique facile- ment le phénomène en remarquant que l’eau à la tempéra- ture de 4° commence à gonfler, sort de la pierre et gèle en (1) L’expédition américaine aurait été plus heureuse que nous sous ce rapport. [Voy. les Annales maritimes. ) (2) L’un desmanchots qui fut prisa bord nous offrit un nouveau moyen de recherches géologiques ; son estomac contenait six à huit petits frag- ments de roche , semblable a celle que nous avons effectivement trouvée dans ces parages. 132 SÉANCE DU 25 JANVIER 18-11. sortant. Quand le froid prend tour-à-coup après la pluie, cet effet se montre sur la terre, qui semble alors couverte d’un gazon de cristal ; quand une pierre se fend ( pi, III, fig. Si), il sort, des deux parois de la fente, une couche de glace for- mée de filets perpendiculaires à ces surfaces; iis se poussent 1 un l'autre , augmentent ainsi la fente de la pierre , et finis- sent par la casser entièrement ; dans ce cas, les fibres gelées qui éprouvent une grande pression ne sont pas poussées comme un corps mou hors de la fente. M. Leblanc, à l’occasion du Mémoire de M. Angelot, coin- muni que la note suivante : Tout ce que montre aujourd’hui l’observation , c’est qu’il y a eu dans les Alpes des glaciers beaucoup plus étendus que les glaciers actuels , au point de couvrir toute la plaine de la Suisse , et de déposer des blocs sur le Jura; ce que l’on reconnaît encore , c’est qu’il y a eu des glaciers dans les Vosges, la Forêt-Noire , l’Ecosse , sur les bords de la Baltique et peut-être dans l’Atlas. En considérant en particulier les glaciers des Vosges , il est cer- tain que leur existence dans une vallée tournée au midi , comme celle de Gyromagny, ne peut s’expliquer avec la température ac- tueLle de ces contrées ; mais il est certain aussi qu’il ne faudrait pas un abaissement de température moyenne de 7° pour y pro- duire des glaciers ; on sait en effet que la température moyenne du sommet des Vosges est de 5°; elle descendrait alors à — 2°. et par conséquent il s’y formerait des glaciers sur 200 mètres de hauteur, qui pourraient bien s’étendre à 2 ou 3 lieues, c’est-à- dire venir jusqu’à Gyromagny. Cependant la température moyenne de Gyromagny, situé à 800 mètres plus bas , serait à | 2°; et, il faut bien le remarquer, une moraine suppose un glacier, mais elle ne suppose pas moins l’extrémité d’un glacier, et l’extrémité d’un glacier qui fond ; par conséquent , un lieu où la température moyenne est supérieure à zéro. Si donc, il était bien prouvé que les glaciers n’ont pas dépassé Gyromagny, comme je le crois, il s’ensuivrait que la tempé- rature moyenne de Gyromagny n’est pas descendue au-dessous de zéro, et comme cette température moyenne n’est actuellement que de 10° environ, il en résulterait que le refroidissement de cette région, lors de l’époque des glaces diluviennes, n'a pas été SEANCE DU 25 JANVILR 1841. 133 de 10°. D’un autre côté, nous voyons qu’il faut que le refroidisse- ment soit supérieur à 5° pour qu’il se forme un commencement de glacier dans les Vosges. Ainsi la température de Gyrunagny à l’époque des glaces diluviennes aurait été inférieure à la tempé- rature actuelle d’un nombre de degrés compris entre 5 et 10% c’est-à-dire probablement 7°, comme je l’ai supposé. La courbe isotherme de la température moyenne de 7° passe aujourd’hui par Berlin, au N. de la mer Caspienne, en Chine , au 42° de latitude. Si la température moyenne de ces contrées s’a- baissait de 7°, cette courbe serait à zéro, les glaces la couvriraient, et des glaciers, s’appuyant aux pôles, devraient la dépasser au moyen de leur mouvement propre , polir leur fond , et charrier en avant de cette ligne les blocs des montagnes du INord. On ne voit, donc pas pourquoi on se crée des difficultés pour réfuter l’hypothèse d’un abaissement de température de — 60° quand les phénomènes observés ne supposent rabaissement que d’un petit nombre de degrés. Quant à l’espèce de défaveur avec laquelle la théorie qui ré- sulte de l’existence des glaciers anciens est généralement reçue , il faut bien faire attention que cette théorie fournit les moyens d’expliquer le transport des matériaux du terrain diluvien, non seulement en supposant que ces matériaux ont été pot tés par les glaces , mais encore qu’ils ont été roulés dans les grands fleuves formés lors de la fonte de ces mêmes glaciers et que de petits cours d’eau remplacent aujourd’hui; de sorte qu’on a ainsi des dépôts diluviens de deux espèces, les uns portés par les glaciers, les autres roulés par ces larges fleuves. Cette hypothèse n’exclut pas le transport des blocs pris au milieu des grands glaçons flottants , ce qui formerait une troisième espèce de dépôt diluvien. Enfin , si le soulèvement des Cordilières est postérieur à l’époque des glaciers, il y aurait peut-être encore une distinction à établir entre les phénomènes produits par le grand mouvement des eaux de la mer lors de leur apparition, et les résultats laissés par ces glaciers antérieurs. Quant à l’hypothèse des taches du soleil, je ferai observer que je n’ai pas dit que les taches correspondaient au froid, mais seu- lement que c’était dans l’affaiblissement momentané de la lumière solaire qu’on était conduit à chercher la cause du froid qui a pu exister sur la terre. S’il est constaté que les taches cor- respondent à des années chaudes , j’en prendrai acte; peut-être l’absence des taches correspondra-t-elle à des années froides. L’his- 13 i SEANCE DU 2b JANVIER 18 il. toire n’apprend pas, en effet , que les années froides aient ete ac- compagnées de taches du soleil , mais bien que le disque du soleil était alors pâle , et pouvait se regarder à l’œil nu, et l’histoire cite, je crois, une période semblable, qui aurait dure seize ans. Je pense, avec M. Lenglet , que ces intermittences dans le rayon- nement de la chaleur sont une conséquence nécessaire des lois du refroidissement (voir son Mémoire sur 1 état primitif et sur i oi- ganbation de l’univers, §§ 112, 113 et 114). Peut-être l’hypo- thèse ingénieuse de M. Angelot viendrait-elle heureusement se combiner avec les opinions de Mu Lenglet ; mais, quoi qu il en soit de ces idées qu’il faudra pourtant aborder, les théories an- ciennes sur les terrains diluviens sont assez obscures pour qu’il soit convenable d’examiner , de chercher, sans prévention , à bien comprendre une théorie nouvelle, dans laquelle une foule de faits très variés semblent s’expliquer avec facilité. Le plus sail- lant de ces faits , celui qui s’expliquait le moins autrefois , est la dispersion des terrains diluviens dans tous les sens , à partir de chaque montagne élevée, comme si 1 eau qui en aurait charrie les matériaux avait été versée sur chacun de leurs sommets. 11 me reste encore deux observations à faire relativement au dernier Mémoire deM. Renoir. D’abord ce géologue dit que si les glaciers actuels étaient fondus, ils ne se reproduiraient plus. Il semble évident cependant que le glacier se formerait au-dessus de la limite des neiges perpétuelles; qu’en vertu de son mouvement propre, il descendrait et s’avancerait au-dessous de cette limite, jusqu’à ce que la quantité qui en fond compensât celle qui s’avance , et qu’il avancerait probablement ainsi à une distance peu éloignée de celle où on le trouve aujourd’hui. Maintenant quant aux blocs erratiques de l’Atlas , je crois devoir dire que je n ai fait que les entrevoir, que je n’ai pu suivre leur piste, enfin que j’ai voulu seulement signaler une étude à faire ; j ai indiqué surtout la disposition remarquable des blocs sur le mamelon de Mimich , près Blidah , où ils semblent disposés comme ils auraient du l’être si un glacier avait occupé la vallée de TOued Sidi-el-Kebir , et que Mimich eût été un bouton dans le glacier, formant un jardin de mer de glace. Mais tout cela a besoin d’être étudié à une époque plus tranquille que celle où j’ai visité l’Afrique. M. Leblanc communique également les deux notes ci- après : SÉANCE DU 2 O JANVIER 1841. 13^ Sur la tendance à la flexion et à ta rupture d'une lame épaisse et solide qui se refroidit par une surface pendant que Vautre reste en contact avec une source de chaleur. Soit A B (pl. III, fig. 1) une lame plane (dont je considère seu- lement le profil) , qui se refroidit par la surface supérieure O , tandis que la surface inférieure I reste en contact avec une source de chaleur; la première surface deviendra plus courte que la deuxième , et la lame , pour satisfaire à cette condition , devra prendre une forme concave vers O (pl. III, fig. 2). Soit E son épaisseur, D la dilatation linéaire due aux différences de tem- pérature des surfaces inférieures et supérieures, C la longueur de la surface supérieure, G' celle de la surface inférieure. On aura (7 = C C D. Si l’on cherche le rayon R de courbure de cet arc , on trouvera R C 1 (pl.)II, fig. 3) qu’on aura : = C + CD ' =T+IT’ E on enfin, R = — g— (formule n° 1). L’équation d’un cercle x2 Y 2 rapporté au point O (pl. III, fig. 3), estj= — *_2R_’ tant qu’on ne considère que de petites valeurs de j; elle peut serein- x2 placer par celle-ci :y= (formule n° 2). C’est l’équation de la parabole osculatrice au cercle ; elle nous donnera les flèches O M des arcs qu’affectera la lame en fonction des demi-cordes MJN de ces arcs. Faisons l’application de ces formules à quelques exemples. Glace des étangs. — Quand un étang gèle , la glace se forme à sa surface d’une seule pièce à la température zéro. Le froid aug mentant , de nouvelles couches de glace à zéro s’ajoutent à ia partie inférieure , tandis que la température de la partie supé- rieure baisse successivement. La lame de glace se trouve donc dans les conditions de la lame théorique dont nous avons parlé , elle tend à se courber ; aussi, dès qu’elle a atteint quelques pouces, elle se fend spontanément avec un bruit effrayant pour ceux qui n’en connaissent pas la cause. Ceux, au contraire, qui y sont habitués, qui savent que cela n’arrive que lorsque la glace est déjà épaisse, n’en sont nullement inquiétés; ils disent alors : la glace s’assure. Le nombre des ruptures qui se font , joint à la 136 SÉANCE DU 25 JANVIER 1811. flexibilité de la glace, rendent sa courbure très peu sensible; la surface est simplement ondulée (à peu près comme l’indique la fig. 4 , pl. III ) , en exagérant la courbure des morceaux. Appliquons nos formules à cette lame d*r glacer supposons la température extérieure a — 10°, l’épaisseur de la glace de Gm,10 , la dilatation linéaire de 0m,001 par mètre pour 100° ( nous ne connaissons pas cette dilatation, mais 1 hypothèse que nous fai- sons est probable , puisqu’elle est à peu près égale à celle du verre et. du marbre, et nous l’emploierons également dans h s exemples 0m,10 suivants). La formule n° 1 nous donnera R = Q = 1,000“\ La formule n° 2 nous apprendra que : Pour une corde de 2 x de 100m, la flèche sera: lm,25 Pour une corde de 50"% — 0m,312 Pour une corde de 25m, — 0ir ,0825 Et, bien que la flexibilité de ta glace doive atténuer ces résul- tats , on doit voir qu’il y a là une cause bien suffisante de rupture, et que les fentes doivent se trouver à des intervalles moindres que 100 mètres , et 50 mètres , comme l’expérience le fait voir. Glaciers des Alpes. — Les glaciers des Alpes forment des masses considérables; les variations diurnes de température ne les pénètrent qu’à une faible profondeur, 1 à 2 mètres au plus probablement. Ces variations tendent à diviser la partie abat (pl. III, fig. 8 ) , sur laquelle elles agissent en éléments convexes quand il fait chaud, concaves quand il fait froid; dans l un et l’autre cas , elles tendent à y produire de petites fentes. Celles-ci se remplissent d’eau , qui gonflent encore en se gelant; la partie extérieure s’allonge donc ainsi toujours, et la tendance finale du glacier se trouve être pour une décomposition eu grands éléments convexes, d’où résultent des poussées de voûtes, de grandes fentes de la masse, l’arcboutement des morceaux, et enfin les mouvement de translation propres annoncés par AI. Agassiz. Émail des poteries. — L’émail qui recouvre les poteries ver- nissées , particulièrement celles qui sont épaisses , est couvert de grandes fentes espacées de 0m,04 environ, et d’une infinité de petites , qui divisent sa surface en une multitude de parallélo- grammes irréguliers de moins de 1 centimètre de côté, malgré le soin qu’on prend défaire refroidir lentement ces poteries , lors de la fabrication ; c’est à la même cause qu’il faut attribuer ces fentes. La masse épaisse de l’argile cuite forme, par rapport au vernis , un réservoir de chaleur qui met sa surface intérieure à SÉANCE DU 2 6 JANVIER i 81 1 . 137 une température plus haute que sa surface extérieure Appli- quons nos formules à ce cas. En supposant la différence de tem- péiature de 100°, et l’épaisseur 0m,0005 , on aura par la formule 0,0005 n° 1 , R = q oqi — = 0m>5 > et Par formule n° 2 , pour une corde 2x = 0m?04y = 0m,004 ou près d’un demi-centimètre; pour 0,0001 une corde 2 o? = 0m,02 , on trouvera : y = , un dixième de millimètre; pour une corde 2 x = 0ra,01, on trouvera: 0.000025 X ~ ‘ i j égal seulement au quart d’un dixième de mil- limètre. Les premières valeurs nous montrent des causes suffi- santes de dislocations; mais si la dernière, qui est très faible , rend peu probable les fentes , que l’expérience pourtant nous ré- vèle à cet écartement , il en faut conclure que nous n’avons pas encore supposé une assez grande différence de température entre les surfaces supérieure et inférieure du vernis. Batitures de fer. — Quand une barre de fer rouge s’oxide en se refroidissant , on voit des parcelles plates d’oxide se détacher de la barre, quelquefois même être projetées hors de la surface; c’est une cause analogue qui produit cet effet. L’oxide, beaucoup moins bon conducteur que le métal , peut arriver à la tempéra- ture du rouge très obscur ou même du noir à sa surface extérieure, tandis que le métal en contact avec la partie inférieure est en- core rouge ; il y a là peut-être 2 à 300° de différence entre les températures de ces deux surfaces, et en voilà bien assez pour déterminer la flexion et la rupture de la lame d’oxide. Croûte terrestre, — Quand la croûte terrestre s’est refroidie, des effets analogues ont eu nécessairement lieu. Cette croûte était composée de matières assez peu conductrices de la chaleur, elle a donc dû avoir promptement une grande tendance à se courber en dehors, et par conséquent à se diviser en un grand nombre de morceaux. Examinons quelles indications nous donnera le calcul pour différentes épaisseurs de la croûte , et supposons le morceau que nous considérons comme primitivement plan pour simplifier les calculs. Supposons l’épaisseur de la croûte de 5,000 mètres (pl. III , fig. 5), la surface extérieure à 100°, la surface intérieure à $,100° ; ce qui donne une différence de 2,000° entre ces surfaces^ et une variation de 1° pour 4 mètres moyennement. ] 38 SEANCE DU 25 JANVIER 18Ï1. Supposons toujours la dilatation linéaire de — ~ pour 20 100°, ou iQoÿ- pour 2,000°, on aura par la première formule : Il = 5,000 0,02 = 250,000 mètres — 25 myriamètres ; pour une corde de 20 myriamètres , la deuxième formule nous donnera : 100 y = — =2 myriamètres; pour une corde de 10 myria- 25 mètres y = myriamètre; pour une corde de 5 my- riamètres y — 6,25 50 = 0,125, ou 1,250 mètres; pour une corde de 2 myriamètres y == Qmym, 02 , ou 200 mètres ; pour une 0,25 corde de 1 myriamètre y— ^ — ==0mym, 0050, ou 50 mètres. Toutes ces valeurs très considérables montrent quelle ten- dance la croûte aurait eu à se diviser en un grand nombre de fragments , si ces effets ne s’étaient pas déjà manifestés lors- qu’elle était plus mince , et n’avaient pas diminué cette tendance. Si nous examinons un cas approchant de l’état actuel de la croûte terrestre (pl. III, fig. 6) , que nous supposions sa surface extérieure à 10°, sa surface intérieure à 2,020, et son épaisseur de 70,000 mètres, à raison d’une variation moyenne de 1° pour 30 mètres, nous trouverons par la première formule, en supposant la même dilatation linéaire que ci-dessus , ^rnym R “ 0,02 nous trouverons : ~ 350 myriamètres. Par la deuxième formule, 156,5 Pour une corde de 25 myriam. y— — de 10 myriam. y = — de 5 myriam. y = 700 V 25 Ai 700 — U 6,25 = 0' 0,n>m,225 = 2,250“ de 2 myriam. y — 700 = 0mym, 00143= l4m, 30 SEANCE DU ’2ô JANVIER I 84 I . 1 3 A On voit que ces valeurs sont bien inférieures à celles du cas précédent; que, de plus, la tendance à la flexion n’est plus aussi forte, à cause du grand nombre de ruptures qui ont eu lieu pré- cédemment, et. que , par conséquent , les dislocations par cecte cause ne peuvent presque plus se produire dans l’époque géolo- gique où nous sommes , tandis qu’elle a pu être un agent de dislocations nombreuses dans les premières périodes (il est bien entendu que nous n’avons voulu parier ici que d’une cause par- ticulière de dislocation, qui n’est pas celle qui a produit les mon- tagnes ou grandes rides de la surface ). Supposons que l’on con- sidère la terre comme formée d’une masse fluide centrale, passant à l’état solide à 2,000°, recouverte d’une croûte solidifiée de 70,000 mètres d’épaisseur. L’équilibre de température se main- dent à peu près dans la masse liquide en vertu des mouvements qui s’y font; la croûte, au contraire, atteint par sa surface exté- rieure une température très voisine de celle du milieu ambiant , qui se suppose à zéro , tandis que par sa surface inférieure elle est à la température du fluide contenu , 2,000°. Si toutes les tendances précédentes à la flexion ont été satisfaites par des rup- tures déjà produites, que va-t-il arriver quand la croûte abcd ( pl. 111, fig. 8) s’augmentera d’une nouvelle couche edej? Il est clair qu’une nouvelle répartition de la température se fera dans la croûte , de façon que la ligne cdy qui était à 2,000°, pas- sera à 1,800, par exemple , pendant que la ligne ef sera à 2,000° et que la ligne a b aura à peine varié de température. Les consé- quences d’une répartition de ce genre sont que la partie abcd tendra à devenir convexe, tandis que la partie edef tendra à devenir concave; ces deux courbures tendront donc à produire des lentilles vides si les deux parties peuvent se séparer; dans le cas contraire , elles tendront à se détruire. Ècarchement des murs de revêtement . — Nous croyons devoir, pour terminer ces aperçus, citer encore un fait qui témoigne des forces énormes qui se développent lors de ces tendances à la courbure , par suite d’une différence de développement entre les deux surfaces d’une lame épaisse. Les murs en briques qui revê- tent les fortifications des places du Nord se faisaient , il y a deux cents ans, avec un talus extérieur au 1 / 5e ; les joints y sont perpendiculaires au parement; de plus , les murs ne sont pas couverts d’un toit , comme ceux des maisons ; ils sont donc par ces causes pénétrés d’humidité quand la gelée arrive. L’eau * en se gonflant , augmente le développement de leur surface exté rieure; il doit donc y avoir tendance à former des ampoules O iO SÉANCE DU 2-j JANVIER 1841. (pl. 111, fig. 7). Cette tendance est telle , qu’il s’en forme saus cesse sur une demi-brique d’épaisseur , en brisant toutes les bri- ques boutisses qui reliaient la paroi extérieure avec le reste du mur. Après quelques années , la flèche de cette ampoule, d’abord à peine visible , n’est pas moindre quelquefois que 0m,50 sur une corde de 5 à 6 mètres; enfiu , elle crève , le parement tombe , et quelques années après le phénomène recommence pour le nou- veau parement mis à nu. Sur les rapports qui s' observent entre (es directions des mon- tagnes d'âges successifs , sur la cause de ces rapports et sur quelques effets probables du refroidissement du globe. Si l’on compare entre elles les directions des montagnes (pl. III, fig 9), en les groupant par deux, et dans l’ordre indiqué par M. Eiie de Beaumont, comme étant celui de leur ancienneté re- lative, on remarquera que les deux directions d’un même groupe sont presque exactement perpendiculaires l’imè à l’autre. L’ano- malie que semblent présenter les nos 11 et 12 ne tient peut-être qu’à quelque système non reconnu, ou à ce que l’on devrait con- sidérer le n° 11 comme la suite du n° 10, bien que d’une époque postérieure. M. d’Omalius d’Halloy (page 695, 2e édition des Éléments de géologie) a décrit la cause de ces grandes rides de la surface de la terre , d’après les idées de M. Élie de Beaumont. C’est dans la contraction de la masse centrale encore liquide, contrac- tion plus grande que celle de la croûte extérieure solide, qu’d en trouve la cause (1). Ajoutons quelques faits à l’appui de cette théorie , et nous rechercherons ensuite en détail les conséquences de son application au globe terrestre. Quand on coupe une balle de fusil, on trouve toujours dans son intérieur un petit vide qui n’est pas souvent à son centre de figure. Ce fait, qui nuit à la justesse du tir, a été dernièrement vérifié à l’arsenal de Metz sur 1,800 balles, sans qu’on y ait trouvé une seule exception. Quand on coule de grosses pièces de fonte ou de bronze, comme des canons, on établit les moules verticalement, on coule une surcharge considérable de matière fondue, et malgré cela on évite rarement les vides ou chambres qui se forment dans l’inté— (î) La dilatation linéaire des solides diffère peu, de i/iooo; celle de l’eau est de i6/i,ooo. SÉANCE DU 25 JANVIER 1841. 141 rieur de la pièce. On a souvent attribué ces vides à des bulles d’air; nous pensons que la cause qui les produit d’une manière si constante est le refroidissement subit de la croûte , accompagné d’un refroidissement plus lent de l’intérieur. La température de la partie solide de l’écorce terrestre doit aller en croissant uniformément delà surface au centre , selon la loi de conductibilité de la chaleur dans les solides; mais, dans les liquides, cette loi ne s’observe plus. Le refroidissement amène des mouvements dans la masse , les parties froides descendent, les parties chaudes montent, et la température inférieure ne dépend que de la pression due à la hauteur et de la tension de la vapeur de la matière à cette pression ; mais comme la tension de la vapeur des matières minérales qui composent le noyau de la terre est très faible, l’accroissement de chaleur vers le centre du noyau solide doit être très lent. Des variations prononcées dans la densité des matières qui com- posent le noyau peuvent seules y amener quelque division , dans chacune desquelles les mouvements dont nous parlons doivent se faire séparément. II résulte que la masse entière du noyau liquide s’abaissant de 1°, par exemple , aura éprouvé un retrait considérable, com- paré à celui de l’enveloppe solide; car, d’une part, la partie solide qui touche le liquide aura bien baissé de 1° ; mais la partie extérieure pourra être restée à une température constante, et par conséquent la température moyenne de cette enveloppe n’aura baissé que de 1/2°; et, d’autre part, la contraction li- néaire de la partie solide est fort inférieure à celle de la partie liquide pour un abaissement d’un même nombre de degrés. Il suit de là qu’après un certain temps il se formera un vide entre le noyau liquide et l’enveloppe solide , et que celle-ci sera trop grande pour s’appliquer exactement sur ce noyau. Or, il est facile de voir que cette application se fera d’une manière simple s’il se produit sur l’enveloppe un pli suivant un grand cercle et un affaissement général du reste de la surface. Il est facile de voir aussi qu’un seul pli ne satisfait pas entièrement à la condi- tion , mais qu’il en faut un autre perpendiculaire au premier. Il deviendra donc probable que, pour la terre , un premier pli se fera d’abord seul , mais que la cause continuant à agir, le pli sui- vant sera perpendiculaire au premier. Quant au troisième , il pourra se rapprocher plus ou moins de celui ci , pour être suivi d’un quatrième qui lui soit encore perpendiculaire , etc. La surface de la terre présentera donc de grands affaisse- SÉANCE DU 25 JANVIER 1841. 142 ments qui sont les bassins des mers , lesquels en occupent les trois quarts ; puis des rides ou plis, qui sont les montagnes ; et des pla- teaux, qui correspondent aux exhaussements lents qui ont dû pré- céder les rides. On se représentera grossièrement , mais sensiblement , ces effets en prenant une balle de laine couverte d’une peau mal tendue , et cherchant à faire appliquer la peau sur la laine. Quand la croûte terrestre était encore mince, les plis devaient se faire plus facilement que lorsqu’elle est devenue plus épaisse; par conséquent , ils devaient être moins hauts. Cette conclusion est entièrement vérifiée par la comparaison des montagnes les plus anciennes avec les plus nouvelles. Un corps qui n’est pas entièrement rigide doit plier lentement avant de se rompre tout-à-coup , surtout si la force qui déter- mine la rupture agit constamment , et est la somme d’un grand nombre d’actions successives. Chaque pli de la terre , qui a pu se faire dans un temps assez court, paraît donc avoir dû être pré- cédé d’un exhaussement lent dans les pays environnants; peut-être l’expérience nous montrera l’exactitude de ces prévisions, peut- être l’exhaussement actuel des côtes de la Baltique indique-t-il la direction d’un grand soulèvement futur (1). Un corps qui prend un mouvement brusque pour arriver à sa position d’équilibre doit la dépasser ; ici , les affaissements seront donc trop forts, les plis seront trop élevés; il en résultera de fortes pressions sur la partie intérieure , et s’il existe des fentes quelque part, les matières liquides, refoulées, tendront à s’échap- per , ce qui produira les filons , les dickes , les volcans, etc. Après cette lecture, M. Angelot rappelle ce qu’il a dit précédemment, et ajoute que, quant à la rupture de l’écorce terrestre suivant des arcs de grands cercles, cette opinion est professée depuis plusieurs années par M. E. de Beaumont dans son cours au Collège de France. Ensuite il pense que l’eau contenue dans les fissures des glaciers pourrait, par suite de la pression qu’exerce son augmentation de volume, lorsqu’elle se congèle, être repoussée à l'état de glace hors de ces mêmes fissures. Mais M. Martins fait observer que , lors- (1) En 1757, lors du rétablissement du bassin de Dunkerque, l’officier commandant le travail assura que la mer avait baissé de 11 pouces au moins depuis 77 ans , sur le radier de Y ancienne écluse Vauban. tin//cùV z. fie. Za Soc. CcàZ. tle France. T. Xff pl.tii. ptupe j&2 , H3 SEANCE DU 25 JANVIER Ï81L qu’on souffle sut la glace de manière à la debarrasser de la neige ou d’autres substances étrangères qui en masquent la surface , on voit une multitude de petites fissures qui se croi sent dans tous les sens. L’eau s’y congèle sans en pouvoir sortir, et c’est à la somme résultant de toutes ces petites di- latations partielles qu’il attribuece que l’on appelle la marche des glaciers. M. C. Prévost regarde les idées que vient d einettre M. Le- blanc, ainsi que celles de M. E. de Beaumont lui-même, comme confirmant au lieu de contredire sa manière d’expli- quer !e relief actuel de 1 écorce terrestre, lequel, selon lui, est plutôt le résultat d’affaissements successifs que de sou- lèvements. M. d’Àrchiac lit la note suivante : Noie sur la fossilisation des Echinodermes . Le test des Echinodermes est, comme onlesait, composé de vingt rangées de plaques hexagonales calcaires, fortement soudées entre elles et présentant, par leur disposition en forme de voûte, une très grande solidité eu égard au peu d’épaisseur delà paroi. La surface extérieure de cette espèce de coque est complètement enveloppée d’une peau membraneuse très fine, sur laquelle s’attachent par des muscles fort déliés tous les piquants dont le test est recouvert; aussi les contractions de cette peau externe font-elles mouvoir les piquants autour des tubercules non perforés qui leur servent de base. Quant aux baguettes qui correspondent aux tubercules perforés, elles paraissent être plus fortement fixées par un muscle par- ticulier, qui cependant ne communique pas directement avec la masse charnue de l’animal, la perforation du test n’étant pas complète. Après la mort, les premières parties solides qui se détachent du test sont les baguettes, dont le muscle prin- cipal se détruit promptement, et qui sont trop pesantes pour être retenues par la peau extérieure. Cela a lieu particulière- ment dans les Cidarites qui sont pourvus de baguettes portées sur des tubercules perforés. Les simples épines ou piquants retenus parla peau enveloppante disparaissentensuitelorsque, par la décomposition ou par le frottement, cette dernière est SÉANCE DU 25 JAM ViEU 1841. i 4 4 tout-à fait enlevée. Il en est de même des pièces mobiles et externes de la bouche dans les genres qui en sont pourvus. Le test calcaire qui reste alors est dans toute son intégrité. Outre les vingt rangées de plaques principales, les plaques acces- soires plus minces et souvent imbriquées qui entourent la bouche et l’anus subsistent également, ainsique les espèces de piliers qui s’observent souvent a l’intérieur. Dans cet état, comme du vivant de l’animal, le test est mince, très léger et fort solide. Il est blanc, et présente une texture très finement spongieuse ou celluleuse. Il contient , outre le carbonate de chaux qui en forme la base, une certaine quantité de ma- tière animale, laquelle paraît être plus abondante dans les plaques qui garnissent la bouche et l’anus ainsi que dans les pièces solides internes. Tels sont les changements que subit aujourd’hui sur les bords de la mer l’enveloppe extérieure des Echinodermes. On voit qu’il y a seulement destruction des parties organiques , mais point d’altération ni de modification réelle dans l’état du test calcaire. Par la fossilisation ou le séjour plus ou moins prolongé de ces corps dans les couches de sédiment, les plaques acces- soires qui garnissent les orifices naturels disparaissent le plus ordinairement ainsi que les appendices internes, sans doute à cause delà plus grande quantité de matière organique qui s'v trouvait et qui devait concourir à faciliter leur altération et leur destruction. Quant au test proprement dit, son épais- seur et sa pesanteur se sont accrues d’une manière remar- quable; sa structure spongieuse a tout-à -fait disparu avec la plus grande partie de la matière organique qui y était renfer- mée, et une structure spathiquelui a succédé. L’état spathique ou cristallin du carbonate de chaux dans le test fossile des Echinodermes ne leur est point particulier, puisque les co- quilles univalves et bivalves se présentent souvent à cet état ; mais ce qui les caractérise spécialement , ainsi que tous les dé- bris testacés delà classe des radiaires, c’est que leur cassure, toujours lamellaire , est un véritable clivage qui conduit au rhomboèdre primitif de la chaux carbonatée. Dans les coquilles spatifiées au contraire , la cassure est le plus ordinairement grenue, quelquefois fibreuse à fibres parallèles ( Inoccramus s k a. \ ck nu 25 janvier 1811. 1 .4 5 pinnigena) ou à fibres rayonnantes ( Belemniles) , ou enfin irrégulièrement feuilletés ( Pecten , Oatracès ) (1). Ne pourrait-on pas admettre pour cette première trans- formation que, par suite d’une sorte d attraction moléculaire et d’élection de parties, les mailles du tissu spongieux pri- mitif se sont remplies de carbonate de chaux emprunté à la couche environnante, et que cette espèce d’assimilation a favorisé un nouvel arrangement des particules inorganiques, qui ont ainsi fait un pas vers un état plus normal de la cristal- lisation? Mais si ce mouvement des mollécuiesa réellement eu lieu, on doit reconnaître qu’il s’est effectué d’une manière tellement insensible et régulière à la fois , que pas un des plus petits détails du test ne paraît en avoir été affecté; car ces détails, en apparence si délicats et parfaitement symétriques, nous sont conservés avec une admirable perfection dans les terrains secondaire et tertiaire. Ainsi rien d’essentiel n’a en- core été altéré dans cette seconde période de détérioration; tons les caractères extérieurs du test ont persisté, l’état seul de la substance inorganique a changé. C’est ici que commence pour cette substance un nouveau mouvement de molécules beaucoup plus complet que le pré- cédent, car il a pour résultat la transformation de chaque rangée de plaques hexagonales en un même nombre de cris- taux de chaux carbonatée inverse, disposés symétriquement au-dehors et an-dedans du test* Ces vingt rangées de cristaux sont comme les plaques accouplées deux à deux, et chaque couple est alternativement formé de gros et de petits cristaux. Les rangées de gros cristaux correspondent aux plaques des espaces interambulacraires , et celles des petits aux plaques des ambulacres eux-mêmes. Ces cristaux ne sont pas toujours (î) Dans les Buccinum arculatum et Schlotheimi de Faffralh, et dans quelques autres coquilles de celle localité , on trouve le carbonate de chaux au même état que dans les radiaires ; mais celte circonstance est fort rare. Quelques Sphéronites (Echinosphérites , Vahl.) que M. de Verneuil a rapportées de Saint-Pétersbourg nous ont présenté un test spathique presque limpide , et divisé dans le sens de son épaisseur en prismes à six pans, qui avaient pour base les plaques hexagonales extérieures dont les caractères organiques avaient persisté. Soc. Géol. Tom. XII. îo SEANCE DO Ie' FÉVRIER 1841, simples, il y en a de groupés parallèlement à l axe princi- pal de telle sorte qu’à chaque plaque correspond ou un seul ■cristal ou la réunion de plusieurs Cet effet ne se produit pas nécessairement à la fois sur toute la surface du test. Il ar- rive souvent qu'une portion est couverte de cristaux, tandis que le reste est encore à l'état apathique ordinaire. Ces chan- gements de plaques en cristaux sont d'ailleurs assez rares dans la nature ; les échantillons que nous mettons sous les 11X de la Société sont des Cidarites, de loolite inférieure d’Hirson (Aisne) et de petits Clypeaster peltiformis (Hisinger) du vrès vert de Fouras (Charente-Inférieure). Ainsi, dans ce dernier cas , la symétrie orig.na.re du test est encore représentée par celle des cristaux; mats toute trace d’organisation a disparu, et le corps se trouve de nou- veau hérissé d une multitude de pointes qui ne sont plus des produits de la vie, mais le résultat des lois qui gouvernent les corps inertes, et dont ils subissent de nouveau 1 influence dès qu’ils cessent d’être soumis à l’action des forces vitales. Séance du l" février 1841. présidence DE m. d’archiac , secrétaire. M de Pinteville , vice-secrétaire, donne lecture du pro- cès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adop- tée. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. L. A. Necker, ses Eludes géologiques dans les Alpes. Tome I", 492 p. , 5 pl. Paris, Langlois et 1 6 De^a^ paré de M. Ch. d’Orbigny, la 13' livraison du Dic- tionnaire d’histoire naturelle dont il dirige la publication. De la part de M. le docteu r Buckland : Adress dehvered, etc. fD.scours prononcé le 21 février 1840 à la séance anniversaire de la Société géologique de Londres par le professeur SÉANCE DU Pr FÉVRIER 1841. 147 Buckland). 2 exemplaires. In-8°, 66 p. Londres, Richard et John Taylor, 1 840. De la part de M. W. Lonsdaîe : Notes , etc. (Notes sur l’âge du calcaire du Devonshire). In-4°, 18 pag. De la part de M. de Frémery, Bydrage , etc. (Extrait de quelques observations sur des ossements fossiles de Mammi- fères trouvés dans le royaume des Pays-Bas). In- 4°, 12 pag. 3 pl. La Société reçoit en outre les publications suivantes : Comptes-rendus hebdomadaires des séances de i’ Académie des sciences. Tome XII , n° 4. U Institut , n° 370. Correspondenzblatt , etc. (Feuilles de correspondance de laSociétéd’agriculture du Wurtemberg) .Vol. XVII etXVIIÎ , cahiers 1 à 5. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de la Société géologi- que de Londres) . Vol. IÏI , nos 68 à 7 1 . The Mining Journal , n° 284, The Athenœum , n° 692. CORRESPONDANCE. Le Secrétaire lit une lettre de M. Mauvais en réponse aux remerciements qui lui ont été adressés par le Conseil pour avoir surveillé l’administration de la Société pendant l’ab- sence de l’Agent. Le Président présente ensuite le budget des recettes et des dépenses proposé par le Conseil pour 1841. Après en avoir discuté les articles , la Société en vote l’adoption. SÉANCE i>U 1“ FÉVRIER l H i 1 1 i8 Projet de Budget pour Cannée 1841 , propose par Hardouin Michelin , trésorier de la Société géologique de France. RECETTE. — BUDGET SOMMES ADMISES 'i 1 3- » «■S DESIGNATION DES RECETTES. de 1840. par le Conseil. par la Société. 1 1 Reliquat du compte précédent . 1 690 20 i 8,100 » 2,198 15 8, ICO » | 1,000 . 1,500 «. l » 1 100 » 1 2 3 \ Une fois payées Droits d’entrée. . • » 500 » 200 . 600 » 500 n 200 » Il { de Mémoires 1,000 » 280 » 500 « 340 » Rentes sur l’Etat 30 » 50 « ! 7 8 » » 1 » )) tj 1 i Totaux. . . • 11,800 20 14,088 15 1 DEPENSE. NOMS des CHAPITRES. DESIGNATION des ARTICLES. Personnel. Matériel. Publications. Agent- . Garçon de bureau Travaux extraoidinuires Mobilier Dépenses diverses Ports de lettres . . . Bibliothèque Impressions et lilhogr. diverses Collections Chauffage et éclairage Bulletin Logement j l -15 ) 16 Dépenses extr. 17 — imprévues. 18 Achat et indemn. des Mémoires. Loyer, contributions, assurance. Change de mandats. . . autres dépenses. . . . Placement de capitaux. Totaux. BUDGET J de 1840. j SOMMES ; pai- le Conseil. ADMISES | par la' Société, j 1,800 » 1 ,800 » 700 » 800 » 500 » 300 » 300 » 300 » 300 » 300 » 200 » 200 » 250 » 400 » 100 » 200 » 150 » 150 » 350 » 400 » 3,300 » 1 3.500 • 500 » ! 500 » 1,800 » 1,500 » 1,100 » ! 1,100 » 200 » ! 200 » t 150 » 200 » I » » 600 » » » i 1 1 . 11,700 » 12,450 » 1 B B 149 SÉANCE DU 1 5 FÉVRIER I8ïl. RÉSULTAT FINAL. La ÏLicelle présumée élaul de. . . 14,088 lr. 15 c. La Dépense de 12,450 » l.e Reliquat sera de 1,638 15 Pans, ce il janvier 11. MICHELIN , Trésorier. Séance du 15 février 1841. PRÉSIDENCE DE M. A NT. PASSY. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. H. Galeotti, 1° son ouvrage intitulé : Coup d’œil sur la Laguna de Ckapala au Mexique , avec des notes géognosliques. In-8% 16 pages, 1 carte. (Extrait du tome VI, n° 1 , des Bulletins de l’ Académie royale de Bruxelles. ) 2° Sa Notice géologique sur les environs de S an- José del oro au Mexique. ln-8°, 20 pag., 1 planche, 1 carte. ( Extrait du tome V, n° 2, des Bulletins de C Académie royale de Bruxelles.) 3° Sa Notice sur un gîte de mercure dans le sol tertiaire récent du Gigante au Mexique. In-8°, 7 pag., 1 pl. (Extrait du tome V, n° 4, des Bulletins de C Académie royale de Bruxelles.) 4° Notice sur C Etablissement géographique de Bruxelles , par M. Drapiez. In-8°, 24 pag., Bruxelles, 1839. De la part de M. Aie. d’Orbigny, la 13e livraison de sa Paléontologie française . De la part de M. Porphyre Jacquemont, Voyage dans l’Inde pendant les années 1828 à 1832, par Victor Jacque- mont; livr. 29 — 30. Paris, 1840. SÉANCE DU I 5 FÉVRIER J 8î ! . 150 Comptes-rendus hebdomadaires des séances de /’ Académie des sciences. 1e,i semestre, nos 5 — -6. IJ Institut , n° 371 — 372. The Mining Journal , n° 2 85. The Athenœum , noS 693 — 691. La Société reçoit, en outre, de la part de M. Galeotfi deux échantillons de roches et deux échantillons de fossiles qui ont été rapportés par lui du Mexique. Le Président communique une circulaire de MM. C. Ri- dolfi et Ferdinand Tartini , qui annoncent que le congrès scientifique d’Italie se réunira cette année à Florence, le 15 septembre, et durera jusqu’à la fin du mois. M. de Verneuil présente de la part de M. Troost des plan- ches de fossiles de l’Etat de Tennessee. Ces planches seront accompagnées d’un texte que l’auteur enverra prochainement. Le Secrétaire lit la note suivante adressée par M. Gras à M. Cordier. A ote additionnelle au compte rendu de la réunion extraor- dinaire de la Société géologique à Grenoble , par M. Sci- pion Gras. Dans la réunion extraordinaire de la Société géologique qui a eu lieu à Grenoble en septembre dernier, on a discuté plu- sieurs questions assez importantes , au nombre desquelles figurent le gisement des grès à anthracite du département de l’Isère, et le mode de formation des roches de spilite. Les opi- nions que j’ai émises sur ces deux questions ont rencontré des contradicteurs; mais je crois avoir répondu d’une manière satis- faisante aux objections qui m’ont été faites. Comme plusieurs de mes réponses ont été oubliées dans le compte-rendu des séances , ou ne s’y trouvent pas suffisamment développées , je me suis décidé à les consigner dans une note destinée à servir de complément à ce qui a été inséré dans le Bulletin. L’importance du sujet me justifiera , je l’espère, de revenir sur une discussion qui d’ailleurs est loin d’être entièrement épuisée. Dans une notice publiée en 1839 (tom. X du Bulletin, p. 91), j’ai fait connaître les circonstances de gisement de deux bandes de grès anthracifère qui sont intercalées dans le terrain de SÉANCE DU 16 FEVRIER 1841. 1)1 gneiss et de schiste talqueux de l’Oisans. ides observations ont été reconnues exactes ; mais on n’a pas voulu en admettre les con- séquences, principalement parce qu’il répugnait de rapporter des couches arénacées fossilifères à un terrain composé presque entièrement de roches cristallines. Il est certain que si ces mêmes couches s’étaient montrées intercalées de la même manière dans un terrain calcaire , personne n’eût hésité à considérer le tout comme étant de formation contemporaine. Je crois qu’une pa- reille manière de juger est nuisible aux progrès de la science. Les faits, quelque extraordinaires qu’ils puissent paraître , doivent, lorsqu’ils sont bien constatés, passer avant les théories; c’est à celles-ci à se plier aux découvertes. On m’a objecté que si, conformément à mon opinion, les schistes talqueux de l’Oisans sont d’origine métamorphique, il est inconcevable qu’une bande de grès anthracifere aussi insigni— fiante que celle du Mont-de-Lans ait pu échapper à une action plutonique qui paraît avoir été générale et très énergique. J’ai répondu que cette irrégularité d alteration était sans doute diffi- cile à expliquer, mais quelle n’était pas sans exemple en géo- logie ; ainsi, il n’est pas rare de voir des couches calcaires subor- données aux amas gypseux métamorphiques des Alpes. Comment ces bancs calcaires, entourés de tous côtés de gypse, ont-ils pu être préservés? On ne le sait pas ; mais le fait est certain et com- parable, sous tous les rapports, à celui qui nous occupe. J’ajou- terai que les grès anthracifères du Mont-de-Lans offrent une circonstance particulière , qui semble prouver qu’en effet ils ne sont qu’une portion de terrain préservé : cette circonstance con- siste en ce que leur puissance n’est pas constante. On observe qu’au-dessus du village de Bons, l’ensemble des couches, quoi- que toujours intercalé dans le terrain talqueux, est moins épais que sur les bords de la Romanche, en sorte que des schistes qui sont arénacés ou argileux dans le haut de la montagne, de- viennent talqueux à sa partie inférieure. M. Coquand n’admet pas qu’il existe un passage minéralogique entre les schistes talqueux et les grès à anthracite, à cause de la différence de couleur , qui permet de suivre de l’œil les limites des deux systèmes. Mais, ainsi que je l’ai fait observer, la liaison minéralogique ne consiste pas dans la similitude de couleur. Étant sur les lieux, j’ai fait remarquer à plusieurs membres de la Société que, près des limites du système anthracifère , les schistes argileux devenaient luisants , onctueux au toucher, et qu’ils alternaient avec de véritables schistes talqueux ; c’est là ce SEANCE DE 5 FÉVRIER iHil. 152 qui constitue , à mon avis, une habon à la lois miné» alot-ique et géologique; elle 11’est pas détruite par cette circonstance que, prise dans son ensemble, la bande anthracifère se distingue du reste du terrain , à cause de sa couleur plus foncée. Pour expliquer l’intercalation , on a supposé que les couclies de grès à anthracite reposaient primitivement sur le terrain taU queux, et que, par suite d’une double pression latérale, leurs extrémités avaient été relevées et rapprochées en affectant la forme d’un U. Cette hypothèse ne me paraît pas soutenable. Eu effet, la surface qui termine un dépôt n’est jamais parfaitement plane ; elle offre des inégalités , des dégradations. Par conséquent, s’il arrivait que cette surface fût relevée violemment, de manière à ce que l’une des moitiés vînt s’appliquer sur L’autre, certaine- ment la ligne de jonction serait sinueuse ; elle devrait même ren - fermer des débris de roches produits par la dislocation. Or, l’on n’observe rien de pareil au Mont-de-Lans. Si , le marteau à la main , on suit la bande anthracifère dans toute sa largeur, on re- connnaît qu’elle est composée de schistes argileux et de grès lins, alternant ensemble , et liés entre eux aussi intimement que deux couches quelconques du terrain de gneiss. J’ajouterai que sur plusieurs kilomètres de longueur, les couches talqueuses qui en- caissent les grès sont, de chaque côté, constamment inclinées de la même manière, savoir : vers la région E. C’est une preuve évidente que le terrain n’a été relevé que dans un seul sens. M. Gueymard , ingénieur en chef des mines, dont l’opinion est à mes yeux d’un grand poids, parce quelle est fondée sur une connaissance approfondie des localités, a lu, dans la séance du 11 septembre, un Mémoire sur le gisement de l’anthracite dans le département de l’Isère. Après cette lecture, j’ai présenté quelques observations pour prouver que l’autorité de M. Guey- mard, loin de pouvoir être invoquée contre mes conclusions, les confirmait au contraire dans leur partie la plus importante. En effet , M. Gueymard admet qu’il existe dans les Alpes de l’Isère et de la Savoie deux systèmes arénacés : l’un, composé de grès, de schistes argileux, avec couches d’anthracite et empreintes végé- tales, serait contemporain de la formation houillère; l’autre, plus ancien, caractérisé par la grauwacke , et renfermant seulement des indices d’anthracite et quelques empreintes de végétaux, serait subordonné au terrain de protogyne, de manière à ne pouvoir en être séparé. C’est à cette formation de grauwacke que devrait être rapportée la seconde bande de grès du Freney, celle du Collet , près d’Allevard , et d’autres gîtes , depuis Saint-Hu- SÉANCE DD 1.5 FÉVRIER 1841. loi gon jusqu’à Saint-J ean-de-Maurienne. Ainsi, d’après les obser- vations de M. Gueymard, le terrain talqueux de l’Qisans, et par suite celui de la chaîne cenlrale des Alpes, est réellement fossi- lifère, et ne doit pas être rangé dans la classe des terrains dits primitifs. Telle est précisément la partie principale des conclu- sions auxquelles je suis arrivé dans ma notice. Quant à la dis- tinction de la formation de la grauwacke , de celle des grès à an- thracite proprement dits , elle ne m’a pas paru appuyée sur des preuves assez fortes pour être adoptée, surtout quand on peut lui opposer l’analogie que présentent les deux systèmes sous le rap- port des roches, des restes de végétaux, et même, dans mon opi- nion , du gisement. J’arrive à la discussion qui a eu lieu touchant le mode de for- mation des spilites de l’Isère. Pour prouver que cette roche est d’origine métamorphique , j’ai fait valoir entre autres raisons les passages minéralogiques souvent insensibles qui lient les spilites aux calcaires environnants. J’ai montré un fragment moitié cal- caire, moitié spilitique, dans lequel une très petite veine ferrugi- neuse se prolongeait sans solution de continuité de l’une des parties dans l’autre , ce qui ne permettait pas de supposer qu’elles fussent soudées ensemble. En effet, tout annonçait que cette veine était contemporaine du calcaire lui-même. Elle ressemblait exactement aux petits filets, soit spatliiques, soit ferrugineux , que l’on rencontre accidentellement dans la plupart des calcaires, et que l’on admet généralement avoir été formés en même temps que la roche. L’objection qui m’a été faite, et qui est tirée des filons traversant à la fois des couches d’âge différent , n’est donc pas applicable au cas dont il s’agit. Parmi les calcaires qui avoisinent le gîte de spilite de la Gar- dette , quelques uns renferment des noyaux de spath calcaire , et présentent une structure entièrement spilitique. Afin de com- battre cette analogie remarquable , on a avancé que ces calcaires étaient imprégnés de spilite; mais cela est inexact, car ils ne renferment aucune partie pyroxénique ou amphibolique. M. Coquand dit avoir recueilli au col du Lautaret des schistes talqueux dans lesquels, suivant lui, les spilites ont logé des amygdales de carbonate de chaux. J’ai vu en place, à quelque distance du col , ces schistes, qui m’ont paru amphiboliques et non pas talqueux; ils ne sont autre chose qu’une variété du spi- lite lui-même , qui là , comme partout ailleurs dans le Dauphiné , est intercalé dans un terrain calcaire. On a cité , comme contredisant mon opinion , les gîtes de spi- 154 SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1841. lite de l’Esterel , qui se trou vent dans un terrain de grès et de porphyre , loin de couches calcaires , et qui cependant présentent de nombreux noyaux de carbonate de chaux; mais il suffit, pour faire disparaître cette difficulté , que les grès voisins des spilites de l’Esierel renferment des particules calcaires au nombre de leurs éléments; c’est ce qui me paraît probable. L’observation prouve que les spilites accompagnent partout des couches de sé- diment. Or, il est bien rare que les terrains de cette nature ne contiennent pas une certaine quantité de carbonate de chaux , à moins qu’ils n’aient subi des alterations profondes et etendues sous l’influence d’agents plutoniques. À l’appui de mes idées , j’ai cité aux membres de la Société géologique la variété de spilite que M. Brongniart a appelée zoo- tique, dans laquelle des portions d’entroques sont mêlees avec les noyaux calcaires (voyez le Dictionnaire clés sciences naturelles , à l’article Spilite ), M. Brongniart a remarqué que les entroques étaient disséminées dans la pâte , et qu’elles avaient éprouvé un changement particulier, en prenant la texture lamelleuse du cal- caire spathique. Comment expliquer un pareil fait , si 1 on n ad- met pas que le spilite a été forme aux dépens dune 1 ocïie préexistante ? Après cette communication, M. Rozet fait remarquer que dans plusieurs parties du Beaujolais, et particulièrement aux environs deTarrare, il y a des roches celluleuses qui semblent être de véritables spilites , quoique ce ne soit en réalité que des roches modifiées. M. d’Archiac lit la note suivante : Note sur le genre Murchisonia. Lorsqu’on parcourt la série des genres nombreux qui composent la classe des mollusques gastéropodes , on trouve de distance en distance, mais surtout parmi les genres fos- siles, des coquilles qui présentent le caractère particulier d’une échancrure ou d’une fente plus ou moins profonde au bord droit. Ainsi, dans le voisinage des Natices, vient se placer la Natica cincta (Phil. Geol. of Yorks, pars I, pl. IV, fio . 9 ) , et peut-être le Buccinum vittatum (Phil. Geol. of Yorks, .pars II , pl. XVI, fig. 14 ), ainsi que plusieurs autres SÉANCE DU 15 FEVRIER 1841. 155 coquilles de la planche XV de ce dernier ouvrage. Entre les Cadrans et les Euoniphales, on trouve le genre Sehizostome de M. Bronn, et certaines coquilles non classées, provenant de l’oolife inférieure du Calvados et du calcaire de montagne delà Belgique. Ces dernières ne présentent point, à la vé- rité, d’échancrure proprement dite, mais un certain nombre de trous disposés sur le dernier tour, et qui se fermaient à mesure que la coquille avançait en âge* à peu près comme cela a lieu dans les Haliotides. Entre les Troques et les Sa- bots se placent les Pleurotomaires et les Sissurelles. Entre les Cérites et les Fuseaux , le grand genre Pleurotome; enfin, les Nérinées, dont la place ne paraît pas encore bien déter- minée, offrent aussi pour caractère important une échan- crure au bord droit. Il y a donc beaucoup de coquilles qui, pourvues d’un sinus semblable , sont cependant parfaitement distinctes sous tous les autres rapports; ainsi, entre les genres Sehizostome et Pleurotome, par exemple, il y a une distance comparable à celle qui sépare des Fuseaux les Euoniphales ou les Cadrans, et il n’y a pas plus de raison pour réunir les uns que les au- tres. On sait que pour bien classer les corps, il faut avoir égard à rensemble de leurs caractères , et ne point s’arrêter à n’en considérer qu’un seul. Cependant M. de Munster ne nous semble pas avoir observé ce principe, lorsque, dansson dernier ouvrage, il a donné le nom générique de Schizos- tome à plusieurs espèces, non seulement très différentes de celles qui ont servi à établir le genre, mais encore très diffé- rentes entre elles (1). (1) Le genre Pleurolomaire , pris dans son ensemble, nous paraît en- core mal circonscrit, caron y rapporte également des coquilles turbinées pourvues d une columelle et d’un petit ombilic , avec une ouverture quadrangulaire , comme dans les Troques, ou bien arrondie, comme dans les Sabots, et d'autres qui sont discoïdes , sans columelle, ayant un ombilic assez ouvert pour laisser voir les tours de spire et une ou- verture, qui, jointe aux autres cararaclères, leur donne l’aspect de véritables Cadrans. Nous pensons donc, avec M. Bronn, que toutes les espèces qui présentent ces derniers caractères doivent rentrer dans le genre Sehizostome , car elles diffèrent autant des autres que les Ca- drans eux-mêmes diffèrent des Troques et des Sabots, SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1841. 156 Les coquilles que M. de Verneuil et moi proposons de réunir sous le nom de Murchisonia , sont très répandues dans les terrains antérieurs à la Houille ; mais nous n en con- naissons pas encore au-dessus (1). M.Goldfuss a regardé plu- sieurs d’entre elles, d’abord comme des Mélanies, et ensuite comme des Turritelles. MM. Phillips et Hisinger ont adopté cette dernière dénomination pour d autres espèces. M. de Munster en a rapporté une au genre Schizostome, M. Mur- chison deux aux Pleurotomes et une aux Pleurotomaires \ M. de Buch, en parlant de la Turriteila cin^ulata ( Hisim ger) en fait un pleurotomaire ; enfin, M. Beck ne serait pas éloigné de rapporter aux Cérites les Turritelles de M. Gold- fuss. Nous allons essayer de démontrer, si cette divergence d’opinion ne le prouvait déjà suffisamment, que ces coquil- les, que nous plaçons entre les Cerites et les Turritelles, constituent un groupe distinct, et assez nettement caracté- risé pour former un genre ou au moins un sous-genre dans une classification méthodique. En effet, les Murchisonies ne peuvent être confondues avec les Schizostomes; car ces derniers sont déprimés , pla- norbulaires , à ombilic très évasé, et sans columelle; ce sont, en un mot, de véritables Euomphales à bouche echanciee. Les caractères de 1 ouverture des Melanies ne permettent pas davantage d’y rapporter les Murchisonies , qui diffèrent des Pleurotomaires par leur forme turriculée beaucoup plus al- longée, aussi bien que par l'ouverture dont il ne semble pas que les auteurs se soient jusqu’à présent assez occupés. L’absence d’un véritable canal, et le peu de prolongement de la columelle, qui est arquée, ne permet pas davantage de les rapprocher des Pleurotomes. Le faciès des Murchi- sonies les distingue au premier abord des Turritelles. La (1) Si nous n’avions recueilli nous-mêmes dans la carrière de Chilmark (Wiltshire), des individus bien conservés de la T'uriteUa concava, Sow., Table 565, la figure donnée par cet auteur nous aurait fait regarder cette coquille comme pouvant appartenir au genr e Murchisonia , mais nous nous sommes assuré que les stries d’accroissement ne subissent ni in- flexion , ni interruption , et qu’elles se dirigent d’arrière en avant de la suture à la base de chaque tour. 157 SÉASJGK DU 15 FÉVRIER 18 il. non-proportionnalité des tours successifs dans certaines va- riétés, et les irrégularités qu’on observe dans l'accroissement de quelques autres, sont des caractères sans doute empyri- ques, mais très communs dans les Murcbisonies et les Cé- rites, tandis qu’ils sont fort rares parmi les . Tu r ri telles par- faitement régulières dans toute la hauteur de la spire. Les ornements de la surface extérieure des Murehisonies sont encore de ceux qui appartiennent plutôt aux Céritcs qu'aux Turritelles ; enfin, la considération de la bouche beaucoup plus importante sans doute, les éloigne egalement de ce der- nier genre. Am lieu d’être arrondie, comme dans les Terri telles, elle est oblongue et deux fois aussi haute que large, se terminant à l’angle inferieur par un très petit can.d et présentant quelquefois une gouttière à l'angle supérieur. La eolumelle un peu tordue se recourbe en S, et le bord droit présente une fente plus ou moins étroite, profonde et a bords parallèles. Pendant la vie de l’animal, la fermeture successive de cette fente a produit une carène élevée simple on double, ou bien une bandelette aplatie limitée par deux filets plus ou moins prononcés, très réguliers , qui, dans certaines es- pèces, se rapprochent tellement l’un de l’autre, qu’ils sem- bleraient confondus , sans une strie fine qui permet toujours de les distinguer (1). Les stries d’accroissement de la co- (1) La fente des Murehisonies , comme celle des Pleurolomaires, ne* se ferme pas de la même manière que le sinus des Fleurolomes et de quelques Cériles. Dans les premiers , la fermeture est en quelque sorte indépendante de l’accroissement du reste delà bouche. Les stries s’in- terrompent contre la bandelette ou la carène, et celles que l’on remarque sur cette partie ne correspondent point aux stries qui s’infléchissent au- dessus et au dessous. Dans les Pleurotomes , au contraire , le sinus se bouche eu même temps et par la même lame calcaire que le reste de l’ouverture, et les stries sont toujours continues, quoique plus ou moins infléchies; aussi dans les Pleurolomaires et les Murehisonies, la trace de- là fente correspondant à celte partie du manteau de l’animal , qui , au lieu d’une simple échancrure arrondie, devait présenter une fente pro- fonde, étroite et à bords parallèles, est-elle toujours très nettement limitée par deux filets ou par deux stries, tandis qu’on ne voit rien de semblable dans les Pleurotomes ni dans les Gérites. Dans la variété e de la Murchisonia biiineata nob. , dans le Pleurote*- SEANCE DE 15 FÉVRIER 1841. 158 quille sont arquées en avant en partant de la suture , puis se portent en arrière jusqu’à la carène ou bandelette. Sur celles-ci, elles forment une courbe dont la convexité est tournée en arrière, et au-delà, les stries se portent de nou- veau en avant , en s’arrondissant pour gagner la base de l’ouverture. C’est la constance, et surtout la parfaite régula- rité de cette bandelette ou carène, dans toute la hauteur de la spire, qui nous a déterminés à séparer ces coquilles des Cérites ; car on trouve aussi dans ce dernier genre des espèces telles que les Cerithium Uneola, ectiinoïdes „ involatnm, Cor - dieri , acutum , variabile , turris , etc. , qui offrent au bord droit un sinus, toujours marqué sur les tours par l’inflexion des stries d’accroissement. La faible torsion de la columelleet labrièvetédu canal semblent, comme pour la plupart des espè- ces du terrain secondaire, devoir rapprocher les Murchisonies plutôtdes Potamides que des vrais Cérites. Les Potamides ne nous paraissent pas être plus exclusivement fluviatiles que les maria limbata Phi) , et P. Defrancii nob. ainsi que dans le Schizos- tomaracliata nob., on doit penser que letnanleaude l'animal était aussi profondément fendu, mais que les deux lèvres ou bords de celte fente se touchant , il en est résulté . au lieu d'une bandelette ou d’une carène plus ou moins large, deux lames calcaires superposées , et dont on re- connaît que la formation est due à deux parties non continues du man- teau par les stries d'accroissement qui, sur chacune d’elles, sont diri- gées en sens inverse. Ce qui tend à confirmer notre explication du mode de fermeture de la fente dans ces trois genres, c’est qu'en gé- néral plus la bandelette est large et moins elle a de saillie. On conçoit en effet que les deux lèvres de la feute du manteau étant très écartées , -elles ne devaient pas former de bourrelet ni de carène; la fente ne se fermait alors que par son extrémité postérieure , et indépendamment des deux portions du manteau, qui sécrétaient au-dessus et au-dessous le bord droit de l’ouverture. Eu se rapprochant , au contraire, etei sécrétant à leur contact la matière calcaire, les deux lèvres de cette même fente donnaient lieu à une carène d’autant plus élevée et tran- chante, que le contact était plus intime. Dans certaines coquilles, comme dans le Schizostoma radiata , les lames ainsi produites se sou- daient complètement. Quant à l’importance, comme caractère spéci- fique du plus ou moins de largeur ou du plus ou moins d’élévation de la bandelette ou de la carène , nous la regardons comme très faible , et nous ferons voir ailleurs que les proportions de la fente ont pu être très variables dans une même espèce. SE A N CE DU 15 FEVRIER I 8 \ I . 159 Cérites eux- mêmes ne sont exclusivement tertiaires ou vi- vants. Nous ferons remarquer enfin que les Murchisonies représentent les Cérites et les Turritelles des terrains an - ciens , à peu près comme les Pleurotomaires y représentent les Troques. Nous caractérisons ainsi le genre Murchisonia : Coquille turriculée ; ouverture ob longue , oblique , terminée à sa base par un canal très court ou tronqué . Co lamelle arquée et légèrement recourbée en dehors. Cne fente au bord droit plus ou moins profonde , étroite , à bords parallèles et dont la fermeture successive produit sur le milieu des tours une carène simple ou double , ou bien une bandelette continue nettement limitée sur toute la hauteur de la spire . Les espèces qui composent le genre Murchisonia , tel que nous venons de le caractériser, sont jusqu’à présent les sui- vantes : 1. Murchisonia spinosa nob. ( Turritella spinosa, Gold. , musée de Bonn , Buccinum spinosum, Sow., pl. DLXVl, fig. 4» Cerith. antiquum., Stein., Mém. cle la Soc. géol. de France , t. 1, p. 367.) 2. — Intermedia , nob. — Id. variété a. 5. — bilineata {Turritella bilineata , metania , id , Gold.). 4. - — excavata. Id. variété a. Toutes ces coquilles sont très répandues dans les calcaires à Slrygocé- phales de Paffrath, tlagen, Eizerlhon , Vilmar, Sëlenish, etc. La M. spi- nosa se trouve dans le Devonshire, dans des couches du même âge. La M. excavata existe aussi dans le moutain limestone deVisé (Belgique), et les autres dans les calcaires de Nehou (Manche), et d'I/.é , près Vitré (Ile- et-Vilaine). 5. Murchisonia bigranulosa nob., Paffrath. — Id. variété ( Turritella abbreviata , Sow., pl. DLXV, tig. 2.), Paffrath, Devonshire. 6. — binodosa nob., Lustheide (1). 7. __ ci ngulata nob. ( Turritella cingulata , Hisin, pl. XII, fig. 6), Suède. (1) Ces diverses espèces seront décrites et figurées dans un Mémoire sur les fossiles des terrains anciens des bords du Rhin , travail dont nous nous occupons en commun, M. de Verneuil et moi, et qui paraîtra dans le prochain volume des transactions de la Société géologique de Londres. 160 SÉANCE DU 15 FÉVRIER 1841. 8. Murdùsonia articulata nob, ( Pleuroloma ici. Mardi , si I . syst. , pi. V, fig. 25), Ludlow rock. 9. — Corallii nob. (Pleurotoma ici., Murch. ib., pl. V, fig. 26), ib. 10. — Lloydii nob. ( Pleurotomaria ici. Murch. , ib. pl. VIII , fig. i4), ib. 11. — iœniata nob. (Turritella ici. Phi 1 - Geol. of York, pars II, pl. XVJ, fig. 7), Bolland ( moût ai n limestone), Gronau. 12. — . tricincla nob. (Schizostoma id. de Munst. , pl. XV, fig. 1 4 ) » El- bersreuth. — Id. variété a nob. Vilmar. — Id. variété b. Bas-boulonnais. 13. — Fusiformis nob. (Pleurotomaria id. Phil. pl. XV, fig. 16. ) M. Rozel fait remarquer que dans les procès-verbaux de la réunion de Grenoble (Bulletin, tout. XI, pag. 393) , MM. Co- quand et Dumas ont annoncé que la Grypkæa cymbium est, dans tout le midi de la France, l’équivalent du Grjphœa ar- cuata dans le lias inférieur, et que M. Michelin a prétendu que ce fossile ne saurait constituer un caractère assez sûr, attendu qu’on le trouve dans quelques couches des terrains superliasi- ques. Ces trois observateurs sont dans l’erreur : la Gryphée du lias deProvence, et particulièrement de celui d'Etin, n’est pas la Grjphœa cymbium , mais bien la Grjphœa obiiquata , Sow. , qui se trouve associée à la Grjphœa arcuata , en Bourgogne, dans le lias inférieur. La Grjphea cymbium , qui est une coquille bien différente de celle-ci , gît uniquement en Bour- gogne et dans plusieurs autres parties de la France, dans une assise glauconieuse ou ferrugineuse, qui sépare le lias de l’oolite inférieure; plus haut, la Grjphœa cymbium ne se montre plus. On l’a souvent citée dans l’argile d'Oxford, mais c’est à tort; la Gryphée de l’argile d’Oxford est la vé- ritable Griphœa dilatata , qui diffère essentiellement de la précédente et des deux autres espèces citées plus haut. La Grjphœa cymbium est une coquille régulière , dont les deux diamèties sont sensiblement égaux; les deux valves se joi- gnent parfaitement, et l’inférieure est remarquable par une suite de cercles concentriques, par les stries d’accroisse- ment, qui s’enveloppent sans être exactement concentriques; enfin par son crochet qui n’est jamais bien saillant. La Grjphœa dilatata est une coquille irrégulière dont le crochet , très prononcé , s’élève beaucoup au-dessus de la fïtt//?/ifi c/c h* St/r C'en/ c/e /rance Tome .17/ PI rv pafje 161 161 SEANCE DU 15 FÉVRIER 1841. valve inférieure ; les deux valves ne se joignent jamais bien . il y a toujours une rainure plus ou moins large entre elles, et l’opercule ne présente p^s les cercles que l’on remarque sur celui de la Gryphœa cymbium. Quant aux Gryphœa arcuata et obliquata , elles se ressemblent beaucoup , mais la seconde n’es< jamais aussi régulière que la première ; elle est plus évasée, le sillon latéral n’est jamais aussi bien prononcé, et le crochet est toujours rejeté à gauche, tandis que dans la Gryphœa arcuata il se recourbe dans un plan perpendicu- laire à la valve operculaire. M. Rozet met sous les yeux de la Société des exemplaires de ces quatre espèces de Gry- phées. [G oyez PI. IV.) M. Rozet ajoute que c’est également à tort que M. Co- quanta signalé cette même coquille comme remplaçant la Gryphœa arcuata dans le midi de la France. La Gryphœa cymbium est toujours, dit-il, dans des couches supérieures au lias, tandis que c’est la Gryphœa obliquata Sow. qui se trouve réellement dans le lias de Provence. Cette espèce peut servir à l’y caractériser aussi bien que la Gryphœa ar- cuata dans d’autres provinces, et de la même manière en- core que la Gryphœa dilatata caractérise Voæford-ctay (1). Enfin, M. Rozet demande que, pour éviter à l’avenir toute confusion, ces trois espèces soient figurées au Bulletin. Cette proposition est renvoyée au conseil. M. Michelin répond que par l’expression de super liasique, il n’a point prétendu déterminer précisément le niveau géo- logique de cette couche aux environs de Grenoble , mais établir seulement sa position relativement au dépôt anthra- cifère. M. de Roissy, après avoir rappelé que la Gryphœa cym- bium se rencontre souvent dans l’oolite inferieure du Calva- dos, cite, pour prouver l’existence de fossiles dans des couches auxquelles elles semblent étrangères, à cause de leur extrême rareté, la présence d’une Ammonites heterophyllus , (i) La G. gigantea Sow, qui se trouve aussi clans Yoxford-clay, se distin- gue de la G. dilatata par la petitesse de son crochet, par ses valves moins profondes et encore plus dilatées. Soc. géol. Tome XII. i 162 SÉANCE Dü 15 FÉVRIER 1841. signalée par M. de Verneuil dans Voxford-clay des Vaches- Noires. M. Alcide d’Orbigny pense qu avant de se prononcer sur l’identité de cette coquille , il serait bon de comparer atten- tivement les lobes avec ceux d’une véritable Ammonites lic- ier opkyiius provenant du lias, car il a trouvé dans la forma- tion crétacée plusieurs espèces que l’on serait porté à confondre avec celle du lias si on ne les soumettait pas à un examen rigoureux. M. d’Archiae fait remarquer que la présence d’un seul individu dans un dépôt aussi connu que Voxford-clay ne prouve nullement que l’animal ait vécu pendant la formation de ce même dépôt. Il peut en effet avoir été arraché à l’état fossile de la couche qui l’enveloppait primitivement, et avoi r été transporté par des courants; il peut encore provenir de la destruction des falaises de cette mer ancienne, lesquelles pouvaient être formées par le lias qui est certainement au- dessous. Ainsi, les sédiments qui se forment de nos jours en- veloppent, avec les coquilles qui vivent sur les côtes, les fossiles qui se détachent constamment par la désagrégation des roches du rivage. Quoique dans les dépôts diluviens on trouve des fossiles de transition mêlés à ceux des terrains secondaires et tertiaires, et associés en outre avec des ossements de mammifères, on n’a jamais pensé que les animaux d’où ils provenaient aient vécu en même temps. Or, on ne voit pas pourquoi des effets plus ou moins analogues ne se seraient pas produits dans les diverses périodes géologiques. A l’appui de l’opinion que les corps organisés n’ont pas tous vécu ensemble, M. G. Prévost cite les nombreux échi- nides ainsi que les Bélemnites que l’on trouve dans la craie , et qui n’ont certainement pas vécu en même temps que les Cranies , les Serpules et les Polypiers que l’on voit fixés à leur surface. Dans le terrain tertiaire de l’ancienne cité de Malte, poursuit M. Prévost, on trouve un calcaire jaune très récent, renfermant des moules intérieurs de bivalves formés par un sable vert, et tout-à-fait différent de la gangue qui les enveloppe aujourd’hui. Sur d’autres moules, on trouve des Serpules qui s’y sont fixées, et qui appartiennent encore SEANCE DU 15 FEVRIER 1811. 163 à une époque bien distincte de celle où vécurent les coquilles dont les moules leur ont servi de support. Relativement à la définition du mot terrain , sur laquelle M. de Roissy appelle l’attention de la Société , M. C. Pre vost pense que l’on doit entendre par ce mot la réunion de plusieurs dépôts de quelque nature qu’ils soient, quelle que soit leur origine, et appartenant à la même période. Une formation est au contraire, pour lui, le produit d’une cause déterminée, aqueuse ou ignée , d’eau douce ou marine , etc. M. de Roissy croit que toutes les couches qui renferment des espèces communes doivent être regardées comme dépo- sées dans une même période géologique, et pouvoir, par conséquent, composer un terrain. M. Rozet rappelle à ce sujet la définition de M. de Humboldt, qui regarde un terrain comme la réunion de plusieurs forma- tions, ayant entre elles certains rapports communs. M. Rozet pense qu’il y a des passages minéralogiques aussi bien que des passages zoologiques dans la succession des couches de sédiment, et il ne croit pas à l’existence de limites absolues toujours constantes entre deux dépôts immédiatement su- perposés. Il cite ensuite les masses cristallines du centre de la France , auxquelles succèdent des roches schisteuses, puis des grès, des Psammites, des argiles schisteuses, et enfin des couches de houille. Or, la relation de ces divers systèmes de roches, poursuit M. Rozet, a pu être et a été établie en effet d’une manière rigoureuse sans le secours des fossiles, et il en est de même pour la formation jurassique et les marnes qui viennent au - dessus. Dès 1828, dit - il encore , j’étais arrivé à établir la succession des couches an- ciennes de la Belgique et des Ardennes, sans prendre en considération les débris de corps organisés quelles renfer- ment. Depuis, ma classification a été attaquée, et cependant M. Murchison , par l’étude des fossiles jointe à celle des terrains, a récemment confirmé la position que j’avais assi- gnée à chacune de ces couches. Il semble donc que, dans beaucoup de cas, la considération des fossiles n’est pas in- S LA N Ci: DU 1 11 MARS 184 1. 164 dispensable pour arriver à la connaissance de l’ancienneté relative des roches même de sédiment. Séance du 1er mars 1841. PRESIDENCE DE M. ANT. PASSY. Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. le directeur du Dépôt de la guerre : Nouvelle description géométrique de la France , ou Précis des opérations et des résultats numériques qui servent de fondements à la nouvelle carie du royaume ; par L. Puis- sant. 2 vol. in-4°, ô cartes , Paris, Ch. Picquet, 1832 et 1840. De la part de M. Louis Bellardi, sa Description des cancel- laires fossiles des terrains tertiaires du Piémont ( en fran- çais ). ln-4°, 42 pages, 4 pl. (Extrait des Mémoires de C Académie des sciences de Turin , 2* série, tome III. ) De la part de M. H. Michelin, la lre livraison de son Ico- nographie zoophytologique , description par localités et ter- rains des polypiers fossiles de la France et des pays envi- ronnants. Paris, Ch. Pitois, 1841. De la part de M. Cauchy, un ouvrage intitulé : Des moyens de soustraire C exploitation des mines de houilles aux chances dé explosions , recueil de mémoires et de rapports publié par C Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. In-8°, avec planches. De la part de M. Aie. d’Orbigny, la 14* livr. de sa Paléon- tologie française. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Acadé- mie des sciences, I" semestre de l’année 1841 , nos 7 et 8. Bulletin de la Société de géographie , n° 84. Mémorial des connaissances humaines , février 1841. lé Institut , n°* 373-374. Mcmorie, etc. ( Mémoires de l’Académie royale des sciences de Turin , 2e série, tome II, 47 1 pages; et Mé- SÉANCE DU Ier MARS I 84 ! . 165 moires des sciences morales, historiques et philosophiques^ 2e série, tome II, 210 pages). Un seul volume in-4a, avec planches. The Mining journal , n° 287. The Athenœurriy nos 695-696. Par suite de la lecture du procès-verbal , M. Michelin dit qu’il serait nécessaire de bien s’entendre sur la dénomina- tion de la G. cjmbiurn , dont M. Rozet a demandé l’insertion au Bulletin, ainsi que sur les vrais caractères spécifiques de cette coquille; mais M. Rozet maintient sa proposition, et pense que les échantillons qu’il a mis sous les yeux de la Société sont suffisamment caractérisés. Ils peuvent, dit-il*, être figurés avec les noms qu’il leur assigne, sans que l’on ait à se préoccuper s’ils s’accordent ou non avec la description de tel ou tel auteur. M. Michelin fait remarquer ensuite, relativement à l’opi- nion émise par M. C, Prévôt sur les cranies, les serpules et les polypiers de la craie attachés à des Ànanchites , que cette circonstance ne peut être présentée comme une preuve de la non-contemporanéité de ces divers animaux, car de nos jours les serpules et les polypiers se fixent également sur des coquilles de la période actuelle, même lorsque celles-ci sont encore à l’état vivant. M. Desnoyers rappelle qu’en Touraine des serpules ter- tiaires sont souvent fixées sur des échinides provenant de la formation crétacée. M. C. Prévost répond qu’il a seulement voulu tirer cette conclusion , que la plus grande partie des corps organisés fossiles ont été enveloppés par les sédiments lorsque les ani- maux auxquels ils ont appartenu étaient déjà morts depuis un temps assez long. Le secrétaire lit : 1° une lettre de M. le lieutenant-général Pelet, directeur du Dépôt de la guerre, qui adresse à la So- ciété les deux premiers volumes de la description géomé- trique de la France, par M. le colonel Puissant; 2° Une lettre de M. Cauchy, qui offre à la Société les mé- moires indiqués ci-dessus. 166 SÉANCE DU 1er MARS 1811. M. Walferdin donne quelques détails sur le jaillissement de l’eau du puits foré de l’abattoir de Grenelle. |Chacun de nous , dit-il , a appris avec le plus vif intérêt le beau succès que notre confrère , M. Mulot , a enfin obtenu à Grenelle. Après sept années d’efforts continus, après avoir surmonté des difficultés dont il n’eut peut-être pas été prudent de faire connaître l’importance pendant le cours des travaux , M. Mulot a vu jaillir, le 26 février, à deux heures et demie , de la profondeur de 548 mètres , l’eau qu’il cherchait sous les argiles du gault , dans les sables verts. Le jet coule avec une abondance qui dépasse tout ce qu’on pou- vait espérer ; il donne plus de 4 millions de litres par vingt- quatre heures La température n’en a pu être prise pour la première fois , par M. Arago et moi , que le lendemain, 27 ; et la disposition du bas- sin dans lequel l’eau coule ne permettant pas d’observer directe- ment la température du jet avec précision , on a placé dans ce bassin un seau qui se remplissait immédiatement des sables verts que l’eau rapporte avec abondance. Après trente minutes de séjour dans ce bassin , le thermomètre a indiqué 27°6. Je me propose de continuer chaque jour les observations de température, pour étudier les différences qui pourront survenir; ces observations seront faites avec toute la précision désirable, lorsqu’il sera possible de placer dans le jet même les instruments thermométriques et d’en faire ainsi la lecture directement. On sait que c’est à l’influence de M. Arago qu’a été dû le vote rl u Conseil municipal de la ville de Paris , pour la continuation des travaux de ceforage depuis la profondeur de 500 mètres jusqu’à celle de 600. On doutait alors que l’eau dût s’élever à la surface du sol ; et l’un des motifs qui avait déterminé le vote du Conseil municipal, a été l’ascension de l’eau des puits forés d’Elbeuf , pratiqués dans la nappe que l’on cherchait à Paris. M. Arago s’était assuré que l’eau pouvait s’élever, à Elbeuf , de 27 à 30 mètres au-dessus de la surface du sol , qui est situé lui- même à 8 mètres au-dessus du niveau de la mer. Or/ le sol se trouvant à Grenelle à 31 mètres au-dessus de ce même niveau , la comparaison entre ces deux points lui a donné lieu d’espérer que la colonne d’eau ascendante monterait jusqu’au sol à Paris. On se rappellera peut-être que, d’un autre côté, j’avais pu, en 1839 , confirmer ce résultat au moyen d’autres considérations. SÉANCE DU Ier MARS 1811. 1(57 J’avais, en remontant la pente naturelle que suivent les eaux à la surface de notre sol , et qui est indiquée par le cours de la Seine et celui de la Marne , cherché la limite de la craie dans la direction du S.-E. de Paris. Elle cesse dans les environs deTroyes ; les marnes et les argiles du gault , que la sonde traversait alors à Grenelle , succèdent à la craie , et les sables verts apparaissent près de Lusigny où ils forment les orifices par où les eaux com- mencent à s’infiltrer (1). La hauteur à laquelle les eaux pénètrent ainsi dans les sables étant , près de Lusigny, de 130 mètres au-dessus du niveau de la mer, et les autres affleurements des sables verts au S.-E. et au N.-E. se montrant quelquefois à des niveaux encore plus élevés, j’avais pu, en les comparant au sol de Grenelle, de 31 mètres supérieur au niveau de la mer, en conclure aussi que, lorsque la sonde aurait atteint la nappe que l’on cherchait à Paris, l’eau devrait sensiblement s’élever au-dessus de la surface du sol. M. Walferdin rend ensuite compte de sa dernière expé- rience qui avait été faite pour déterminer la température à la profondeur de 505 mètres. En voici le résultat extrait du compte-rendu des séances de l’Académie des sciences du 2 novembre 1840, tome XI, p. 707. « Une expérience faite l’année dernière (2) par MM. Arago et Walferdin , dans le but de connaître la température du puits foré de Grenelle à 481'11 de profondeur, avait donné pour résultat 27°, 05 centig. (et non 27°. 50, comme on l’a imprimé , par erreur, dans le Compte-rendu de l’Académie) ; mais il était à craindre que le travail du forage n’eût Occasionné, sur le point où les thermo- mètres étaient parvenus, quelque accroissement de température. On pouvait croire aussi que la cuillère en fer qui contenait les in- struments avait, en descendant, frotté sur les parois tubées en métal du trou de sonde, et qu’il en était résulté un développe- ment de chaleur; il suffisait que quelque doute à ce sujet se fut emparé de l’esprit des deux physiciens pour que l’expérience dût être répétée avec toutes les précautions convenables. » Le 18 août 1840, ils ont donc profité du moment où un outil de forage qui a occupé le fond du trou de sonde pendant plusieurs (î) Bulletin de la Société géologique de France , du 18 novembre 1809, tom. XI , pag. 27. (2) Compte-rendu des séances de l’ Académie des sciences , 2e semestre 1809, p. 218. 168 SÉANCE DU 1er MARS 1841. mois , venait d’ être retiré par les soins persévérants deM. Mulot, pour racommencer leur expérience avec six thermomètres à dé- versoir de M. Walferdin. » Tous ces instruments étaient garantis de la pression, et après un séjour de 7h 30m dans la vase boueuse, à 505 mètres de pro- fondeur, ils ont indiqué, avec un accord remarquable, une tem- pérature moyenne de 26°, 43. » Il faut se rappeler qu’on n’est plus aujourd’hui dans l’énorme banc de craie où la sonde a été engagée pendant plusieurs années, et que M. Mulot a pénétré dans les argiles du gault qui doivent recouvrir les couches aquifères que l’on cherche. » La dernière expérience qui vient d’être faite, à 505 mètres, par MM. Arago et Walferdin, donne , si l’on prend pour point de dé- part la température moyenne de la surface de la terre à Paris (10°6), 1° centigrade d’augmentation pour 31m,9. Si l’on part de la température constante des caves de l’Observatoire (11°7 à 28 mètres de profondeur), on trouve 32'u,3 pour 1° centigrade. » J’ajouterai que , si l’on calcule d’après cette dernière observa- tion , et d’après la donnée qui en résulte d’un accroissement de 1° de température pour 32", 3, la température de la terre à la pro- fondeur de 518 mètres, on trouve 27°, 76. Or, l’eau qui arrive aujourd’hui à la surface du sol de la pro- fondeur de 548,u indique 27°,6, et l’on peut supposer que lorsque les expériences seront faites avec précision, elle s’élèvera à 27°, 7. Ce résultat vient donc, comme on le voit, confirmer avec ri- gueur l’expérience faite à 505 mètres et les conséquences qu’il a été possible d’en déduire, après être parvenu à écarter les causes d’erreur qui ont vraisemblablement affecté la plupart des obser- vations de température faites jusqu’à ce jour à de grandes profon- deurs. M. Passy fait remarquer que les premiers puits artésiens creusés en Normandie sont ceux de Gisors. Ils sont situés dans la vallée de l’Epte, et le sondage a fait reconnaître : Terre végétale lm,00 Sable. ....... 0mt25 Tourbe 0m,50 Sable. 0m,*25 Silex roulés 4ra,00 Craie blanche. .... Um,00 1 7m,00 SEANCE DU 169 lur MARS 1841. Cependant la sonde a du pénétrer plus ou moins. -avant dans la craie afin d'obtenir l’eau jaillissante. Onze puits ont été ainsi percés dans un espace de 20 mètres carrés. M. Braun lit la note ci-après , et dépose sur le bureau des échantillons de roches à 1 appui. PI ote sur un gisement de soufre et suj' le terrain qui te ren- ferme dans la province de Feruel. (Royaume d’Aragon. — Espagne. ) Le terrain qui contient , près de Feruel, le gisement de soufre appartient -aux terrains tertiaires, et, à ce qu’il paraît, à ceux qu’on a appelés pliocènes inférieurs. Il est déposé dans un vaste bassin qui s’étend, dans la vallée du Quadalaviar, entre Feruel et la frontière du royaume de Valence, sans que je puisse en dé- signer les limites vers le N. et le S., limites qui sont au-delà des lieux indiqués , et que je n’ai point visités. Il serait possible que le bassin de Feruel, comme je l’appel- lerai , se liât par la vallée du Quadalaviar aux dépôts tertiaires qui se trouvent dans le royaume de Valence, longeant les montagnes de la côte. Près Murviedro, non loin de la mer, ce terrain a une grande analogie avec la partie inférieure du terrain de Feruel. La roche qui, partout où j’ai pu l’observer, forme les bords et le fond du bassin tertiaire, est un calcaire gris et jaunâtre, alternant par place avec des couches marneuses etarénacées, et qui, d’après les fossiles que j’y ai rencontrés, appartient au terrain crétacé. Il contient dans les couches marneuses de nombreuses Exogyres (voisines de Y Exogyra haliotoidea ) des moules de Trigonia et de quelques autres bivalves. Une petite chaîne de ce terrain traverse le milieu du bassin , près de Villel , de l’E. à l’O. ; elle ne s’élève pas jusqu’au niveau des collines tertiaires; mais ses couches et les couches tertiaires qui la recouvrent sont coupées par la gorge de la rivière du Ouadalaviar , qui se dirige ici du N. au S. Les premières y sont fortement inclinées vers le N.-N.-E. , tandis que les autres sont presque horizontales. Les collines tertiaires s’é lèvcntbeaucoup au-dessus du niveau du Quadalaviar, surtout près de Libros , où elles iorment une chaîne à peu près parallèle à la vallée , qui s’élève par terrasses, HO SEANCE DU 1er MARS 1841. et sur le plateau de laquelle on a commencé les exploitations de soufre. Les sti ates déposées dans le bassin forment deux groupes bien distincts, ce sont : ï . Groupe inférieur , Conglomérats , sables et marnes rouges. II. Groupe supérieur . Gypse et marnes gypseuses. — Calcaire et dolomie. I. Groupe inférieur. — Dans ce groupe il n’y a que des couches de conglomérats, de grès et de sable, et de marne argileuse, qui alternent et qui sont toujours caractérisées par leur couleur rouge. — Les conglomérats contiennent des fragments arrondis ou anguleux, de quarz , de calcaire gris et quelquefois de schiste, qui sont liés par un grès argileux. Dans les grès et les sables , les grains de quarz dominent , et leur ciment est une argile rouge ou une marne ai gilo-ferrugineuse. Ce n’est que près de Villel que j’ai vu quelques couches de sable quarzeux blanc et presque pur, — Les marnes sont généralement argileuses ; cependant les bancs supérieurs présentent déjà des parties calcaires et gypseuses , et ils sont traversés fréquemment par des veines et des filets de chaux sulfatée. Il y a quelques endroits où les marnes supérieures de ce groupe contiennent de la magnésie sulfatée et des cristaux d’aragonite. II. Groupe supérieur. — Les couches inférieures de cette se- conde subdivision se lient aux marnes dont nous venons de parler. Elles sont également marneuses , mais en outre toujours calcaires ou gypseuse. Elles alternent avec des couches minces de calcaire qui contiennent, comme les marnes qui les accompagnent, de nombreux fossiles d’eau douce. J’y ai trouvé deux Limitées, une Paludine et un Planorbe , qui est voisin de notre PI. corneus. Près de Feruel, on ne trouve que le groupe inférieur et les premières couches du second groupe , qui y sont pour la plupart calcaires. Dans les environs de Libros , où le groupe supérieur est très développé , ces mêmes couches sont presque toutes gypseuses ; elles renferment les mêmes fossiles , et en outre elles contiennent une seconde espèce de Planorbe et des restes de végétaux aqua- tiques. Ces couches fossilifères sont suivies d’une série de couches dont la plupart sont entièrement dépourvues de restes organiques , et SEANCE DU 1er MARS 1841. 171 composées de gypse saccliaroïde et de marnes gypseuses, contenant de nombreuses veines et rognons de chaux sulfatée cristallisée. Sur le territoire des communes de Yillel, Libros et Riodeva , la puissance totale des couches gypseuses est très considérable ; elle est divisée en deux moitiés presque égales par le gisement remarquable de soufre qui se présente entre Libros et Riodeva. C’est une couche régulière de marne gypseuse imprégnée de soufre ; elle a une puissance moyenne peu variable d’un mètre ; sa partie inférieure contient une quantité immense de restes or- ganiques , surtout des Planorbes (une seule espèce de la grandeur du PL hispidus ) , des tiges de plantes aquatiques , quelques Lim- nées , et rarement des Cyclades. — Les moules de ces fossiles sont formés parle soufre , mais très souvent le test en est encore par- faitement conservé. La partie supérieure contient aussi de nom- breux fossiles , mais ils sont presque entièrement confondus dans la roclie , qui est un mélange de soufre et de marne bitu- mineuse, contenant de 50 à 70 p. 0/0 de soufre. Cette partie forme à peu près le tiers de la couche ; elle brûle comme le soufre avec une flamme bleue , et en laissant un résidu de marne. On voit par là que le soufre est intimement lié a la presence des restes organiques. Le mur de la couche de soufre est une marne gypseuse bitumi- neuse d’une couleur foncée. ; le toit est une roche semblable , plus bitumineuse que le mur, et presque noire; en la frottant avec un corps dur, elle exhale une odeur très forte, comme toutes les roches bitumineuses; elle est schisteuse et remplie de petits cristaux de gypse , colorés comme la marne ; on y trouve encore, mais rarement , quelques fossiles épars ; elle est très constante , et cela même est un indice de la présence de la couche de soufre ; sa puissance est d’un mètre, et souvent elle est séparée de la couche de soufre par des lamelles de gypse spathique. Les premiers bancs de gypse et de marne qui font suite au toit contiennent quelques rognons de soufre et beaucoup de cristaux de chaux sulfatée; ils ont ensemble une puissance de 12 à 15 mè- tres , et sont séparés des couches supérieures par un banc de calcaire compacte et , à ce qu’il paraît, siliceux, qui est rempli de rognons de soufre et de petites paludines. Au-dessus de ce banc , les gypses saccharo'ides et les marnes gypseuses se répè- tent et acquièrent encore une puissance de 15 à 18 mètres. La dernière de ces couches contient des sphéroïdes de dolomie po- reuse , et sépare la série des couches gypseuses de celle des cal 172 SÉANCE DE 1er MARS 1841. caires et des dolomies qui forment les plateaux les plus élevés des collines tertiaires. Les calcaires paraissent tous être plus ou moins magnésiens , car ils sont poreux et d’un poids spécifique un peu plus considérable que les calcaires ordinaires; il y en a qui sont de véritables dolo- mies. — Une des couches calcaires contient de nombreux moules de paludines. Entre ces couches il s’en t rouve intercalée une de conglomérat ( la seule qui se rencontre dans le groupe supérieur) dont la composition est semblable à celle des conglomérats du groupe inférieur, mais qui n’a pas la couleur rouge, car son ci- ment n’est que très peu ferrugineux. Enfin , la dernière couche de ce terrain , qui se présente à la cime de la montagne du Moi on de la Nava , est un calcaire gris poreux , bitumineux , et qui comme les autres paraît être magnésien. J ai placé à la fin de cette note la coupe du Moron de la Nam , pour donner la série de toutes les couches et leur puissance. Cette coupe est prise sur un point où le groupe supérieur de la forma- tion est le mieux développé , et où la superposition peut s’obser- ver facilement. Un phénomène très intéressant se présente près de Viliel , dans les couches inferieures de gypse et de marne : c’est un filon d’une roche basaltique qui a pénétré dans ce terrain et qui en a dérangé considérablement la stratification. Il est accompagné de fer oli- giste, de mica et de chaux sulfatée anhydre, et ces trois sub- stances sont en grande partie cristallisées. Les marnes environ- nantes contiennent aussi de la chaux sulfatée anhydre, de grands cristaux de gypse et de la magnésie sulfatée qui forme des efflo- rescences sur la roche. L inclinaison des couches est ici très forte vers l’E. , tandis qu elle est très faibl vers le S.-E., au Moron de la Nava , près des mines de soufre, et vers le N. -O. près de Feruel. — Eu allant de Viliel à Libros, dans la vallée, on trouve encore des portions de terrain qui sont tout-à-fait dérangées. A Feruel les couches sont très régulières , ainsi que sur le pla- teau de Libros; mais leur inclinaison , quoique très faible , plonge vers des points différents dans ces deux localités. En arrivant sur la route de Valence , vers Feruel , on descend d un plateau formé par le terrain crétacé, dans la vallée du Qua- dalaviar ; puis, en entrant dans le bassin tertiaire , on trouve les conglomérats et les sables rouges avec une inclinaison de 5 à 8° vers le N -O. , de sorte qu’on descend avec les couches vers la ville, 173 SÉANCE DU 1er MARS 1841. où l’on trouve , sur la rive droite de la rivière , un peu au-dessus de la vallée , les mêmes marnes blanches à paludines et les mêmes calcaires que l’on voit sur la rive gauche à une certaine hau- teur. En terminant cette communication , je vais essayer de donner une explication de la présence du soufre, qui paraît dépendante des restes organiques; car il me semble impossible d’admettre que le soufre ait été déposé à l’état où d se trouve, ou d’en assigner l’origine à une éruption volcanique. On sait que sous nos yeux il se forme journellement des py- rites dans les marais où des corps organiques se décomposent ; on a même des exemples frappants de la formation du soufre dans des circonstances où la décomposition a lieu en présence de l’acide sulfurique ou d’un sulfate. Ne serait-il pas possible que le soufre , que nous trouvons dans ce terrain tertiaire accompagné d’un si grand nombre de fossiles , provînt de la réduction de l’acide sul- furique , occasionnée par la décomposition ( la putréfaction ) des corps organiques qui sont enterrés dans les mêmes couches? Je n’ose pas émettre l’opinion que ce sont les gaz hydrogène , hydrogène carboné et hydrogène sulfuré dégagés pendant la putré- faction qui opèrent la formation du soufre ; mais en admettant que ces circonstances aient favorisé cette réduction, rien n’em- pêcherait d’expliquer ainsi la séparation du soufre de l’acide sul- furique. Il serait à désirer que cette question attirât l’attention des chimistes , qui pourraient alors se prononcer sur la possibilité de l’explication que je donne ici. Voici maintenant le tableau des couches tertiaires avec l’indi- cation de leur épaisseur. II. Ai) Calcaire gris, bitumineux . compacte, quelquefois po- reux (magnésien ?) , en bancs épais i5“ b Conglomérat; les fragments sont de quarz et de calcaire gris ; le ciment est une marne argileuse , quelque- fois rougeâtre avec des grains de quarz 5 c Calcaire jaunâtre et poreux (magnésien ?) avec des moules d j paludines »o A reporter. .... 30“ (î) Les couches qui, par leur puissance ou par leur nature , soûl les plus importantes et caractéristiques du terrain, sont désignées avec des lettres majuscules 174 SÉANCE DU 15 MARS 1841. d e E f G h j k L m n O I. P Report 5om Dolomie rougeâtre, marneuse, avec îles géodes de chaux carbonatée en cristaux 8 Gjpse saccharoïde renfermant des rognons de dolomie poreuse 5 Gypse saccharoïde et marne gypseuse alternant en cou- ches plus ou moins minces avec des veines de chaux sulfatée 10 Calcaire compacte (siliceux?) avec des rognons de soufre, et rempli de paludines qui ont conservé leur test 1 à 2 Gypse, etc., comme E i5 Marne gypseuse , bitumineuse , foncée , formant le toit de la couche de soufre l Couche de marne gypseuse et de soufre. t Marne, comme h , formant le mur de la couche de soufre 2 Gypse , etc. , comme E et G 12 Marne bitumineuse avec des restes de végétaux 2 Marne et calcaire alternant et contenant des planorbes , des limnées et des végétaux 5 Gypse , etc., comme E, G et L.. i5 Total. ....... 108 Conglomérats , marnes , grès et sables rouges. Puis- sance jusqu’au niveau de la vallée du Quadalaviar, environ lnni M. Rozet prend la parole après cette communication, et il expose , dans un analyse rapide, les principaux résultats qui se déduisent de l ouvrage de M. Puissant, relativement au relief du sol de la France et des Etats voisins, et il se pro- pose de compléter ultérieurement sa communication par les considérations géologiques qui s’y rattachent. Séance du 15 mars 1841. PRESIDENCE DE M. AN T. PASSY. Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance dont la rédaction est adoptée. SÉANCE DU 15 MARS 1841. 175 Le Président proclame membres de la Société : MM. Le docteur Ferez ( Adolphe ), résidant à Nice, présenté par MM. Bellardi et Michelin ; Marot, ingénieur en chef des mines, résidant à Péri- gueux (Dordogne), présenté par MM. Elie de Beaumont et Dufrénoy ; L’abbé Poullet, chef d’institution à Senlis . présenté par MM. de Verneuil et Michelin ; M. Armand-Bazin, au Mesnil-Saint-Firmin (Oise), pré- senté par les mêmes. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. l’intendant général de la liste civile, le sixième volume des Galeries historiques du palais de V er- sailles. Imprimerie royale. Paris, 1810. De la part de M. Sauvanau , ses Essais de météorologie comparée. In-8°. ( Extrait des Annales des sciences physi ques et naturelles d’ agriculture et d’ industrie , publiées par la Société royale d’agriculture, etc., de Lyon.) De la part de M. Aie. dOrbigny, la 15e livraison de sa Paléontologie française . De la part du père Lavia , prieur des bénédictins à Catane : 1° sa Relazione accademica per V anno xv delC accademia gioenia di scienze naturali. ( Relation académique pour la 15e année de U Académie gioenienne des sciences naturelles de Catane.) In-4°, 15 pages. 2° Notizia sulla scoperta délia pietra litografîca di Sici- lia. ( Notice sur la découverte de la pierre lithographique de Sicile . ) In-8°, 4 pages. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Acadé- mie des Sciences , nos 9 et 10, 1er semestre de l’année 1841. Précis analytique des travaux de C Académie royale des sciences, belles- lettres et arts de Rouen, pendant Cannée 1 840. In-8», 372 pages, 1 pl. Rouen, 1841. Bulletin de la Société de géographie , n° 85. 176 SÉANCE DU 15 MARS 1841. [J Institut , nos 375 et 376. The Mining journal , n° 290. The Athenœiun , n°* 697 et 698. Le secrétaire communique une lettre de MM. Mauvais et Alex. Tachy, qui annoncent à la Société la perte quelle vient de faire dans la personne d’un de ses membres, M. Edouard Richard , son ancien Agent, décédé à Nice, le 23 février dernier. M. Rozet continue la lecture d’un mémoire commencé dans la séance précédente , sur le relief du sol de la France, et il en déduit divers considérations générales sur la physique du globe et sur la géologie. Après cette communication, MM. Angelot et Duperrey font quelques remarques sur l’exactitude des diverses méthodes de calcul employées pour la réduction des observations du pendule. Extrait d’un Mémoire sur quelques unes des irrégularités que présente la structure du globe terrestre , par M. Rozet. Depuis vingt-cinq ans le corps royal des ingénieurs géographes, fondu, en 1831 , dans celui d’état-major, est occupé de l’exécu- tion d’une grande carte topographique de la France. Les nom- breuses opérations géodésiques et astronomiques exécutées pour établir le canevas de cette carte , ont été rassemblées et discutées par M. Puissant, membre de l’Institut, dans un ouvrage en deux volumes in-quarto avec cartes (1). Il résulte des calculs de ce savant mathématicien , que la surface de notre pays est loin de pouvoir être représentée par celle d’un ellipsoïde de révolution aplati aux pôles. Quelle que soit, du reste, la valeur que l’on assigne à l’aplatissement , les parties situées à l’ouest du méri- dien de Paris se trouvent placées sur des ellipsoïdes allongés aux pôles , tandis que celles situées à l’est se trouvent , au contraire, sur des ellipsoïdes dont l’aplatissement est bien plus considérable que celui généralement admis, ce qui annonce , pour la France du moins , de grandes irrégularités dans la structure du globe. En s’aidant des travaux des ingénieurs et des astronomes piémon- tais , allemands et anglais, M. Rozet a prouvé qu’il en est de même pour l’Italie , certaines parties de l’Allemagne et de l’An- (i) Description géométrique de la France, 2 vol. in-4°, chez Piquet. SÉANCE DU 1) MARS 1 8 \ f . HT g le terre. Les irrégularités sont des élévations et des dépressions relativement au niveau elliptique, qui embrassent toujours une «'tendue notable de la surface de notre planète , mais dont la plus grande valeur n’excède pas la 12,000* partie du rayon , en sorte que le globe, considéré en masse , peut néanmoins être* comparé à un ellipsoïde dont l’aplatissement serait l/309e. Les élévations se manifestent dans les parties montueuses des continents et dans les plaines d’une grande étendue , tandis que les dépressions oc- cupent les espaces compris entre les chaînes de montagnes, les plaines qui avoisinent la mer, et en général le vaste bassin des mers. Les observations du pendule à secondes , faites en un grand nombre de points de la surface du globe, par MM. Arago , Biot , Duperrey, Freycinet, Naten, Sabine, etc., confirment les résul- tats de la géodésie et de l’astronomie. Dans les endroits où les observations geodésiques et astronomiques annoncent des dépres- sions , le pendule s’allonge , et il se raccourcit dans ceux où elles annoncent au contraire des élévations. Les observations du baro- mètre , rassemblées et discutées par M. Schouw, professeur de bo- tanique à Copenhague, dans un Mémoire inséré dans le 53e vo- lume des Annales de chimie et de physique , sont parfaitement d’accord avec les autres. Dans tous les endroits où la géodésie , I astronomie et le pendule annoncent des dépressions , la hauteur moyenne de la colonne barométrique , déduite de plusieurs an- nées d’observations , est plus grande que dans ceux où «.'lies an- noncent des élévations. Les irrégularités de la structure du globe causant des anoma- lies notables dans la direction du fil à plomb en passant d’un lieu à un autre , aussi bien sur la surface des mers que sur celle des continents , il en résulte que la surface des mers , dont l’élément en chaque point est un plan perpendiculaire à la verticale, pré- sente des inégalités semblables à celles de la terre, ce qui est, du reste, parfaitement démontré par les observations du pendule et du baromètre. Il résulte de celles-ci , que l’ellipsoïde de révolution à l/309e d’aplatissement, osculateur à la surface de la terre à Paris, touchant le niveau moyen de l’Océan à Brest, auquel sont rapportés tous les points de la carte de France, coupe la surface des mers qu’d laisse tantôt au-dessus , tantôt au-dessous de la sienne : à La Rochelle, à Formentara, à Macao , à Madère, à l’Ile-de-France, à 1 Ascension, etc., il est au-dessus; mais à Kœnigsberg, à Péters- bourg , à Edimbourg , à Sierra Leone , etc. , il est au-dessous. II existe donc des portions fort étendues du continent qui sont plus Soc. géol. Tome XII 17$ S K A NT. K DU 15 MA HS 1841. basse* que le véritable1 ai veau dé la mer, sans que pour cela elîés soient envahie* par le* eaux ; ce qfùi es* du à la gravitation qui re- tient les eaux dans les positionsqu’elles occupent. Mais si , par une cause quelconque , ta gravitation venait à éprouver clés variations notables sur quelques points du globe , et les faits géologique?» prou vent que de semblables variations ont eu lieu à* differentes époques, les eaux engloutiraient certaines parties des continents qu’elles abandonneraient ensuite si ta pesanteur variait en sens contraire dans les mêmes points. Ainsi se trouvent expliques beaucoup de faits géologiques , les retours successifs de la mer dans le bassin de Paris , que MM. Brongniart et Cuvier ont sup- posés pour rendre compte de l’alternance des formations marines et lacustres dans ce bassin, les amas de coquilles mannes appar- tenant à des espèces qui vivent encore an jour -d’hui, trouvés à me grande distance dans l’intérieur des terres , les immersions et les émersions du temple de Sérapis , près Pouzzoles , etc. IDaiis ses- Recherches sur les révolutions de la surface du globe , M. Élie de Beaumont s’est déjà habilement servi dés observations’ géodésiques , astronomiques et de celles du pendule , pour confir- mer les conclusions qu’il avait tirées dé ses observations géolo- giques, et surtout pour montrer que l’action qui' a' donné nais- sance à la chaîne principale des-’ Alpes, s?est propagée à travers les Alpes occidentales jusqu’à' une grande distance a VO\ , bien que les effets u en soient point apparents à l’œil. Dans ce travail , M. de Beaumont a mis en rapport lés anomalies observées entre les résultats géodésiques et astronomiques avec certains faits géo- logiques, telles, entre autres, que le relèvement d’es terrains ter- tiaires jusqu’à une grande hauteur sans être disloqués , la présence dé^ serpentines sur le versant méridional des Alpes, etc. M . Kozèt, joignant un grand nombre d’autres laits à ceux-ci, montre en- suite que laproduction des bosselures de la surface du globe a porte au-dessus du niveau de la mer, sans les déranger sensiblement de la position horizontale , une quantité de couches solides , particuliè- rement les plus récemment formées, et que le même phénomène a donné naissance aux chaînes de montagnes , qui ne sont autre chose que des parties des bosselures dans lesquelles la croûte s’étant crevassée , les débris- en ont été fortement inclinés. Quand les- crevasses se sont étendues jusqœà la masse fluide intérieure, une portion de* cette masse est montée à travers et s’est répandue au milieu des débris : ainsi les rocliés plutomques sont très abon- dantes dans ^intérieur des chaînes telles que les Alpes, les Cé- v en n es , les Vosges, etc. Mais quand les crevasses ne sont pas .VKi?ÎCE ÜTJ 5 Avài'i | fy | , f-jÿ descendues assez bas, la croûte extérieure, en éclatant, a formé des chaînes dans l'intérieur desquelles on ne voit aucune trace de roches plutoniques , telle est celle du Jura ; les matières fluides in. térieures se sont alors accumulées au-dessous , dans la cavité qu’a jrtôdftrtë la bosselure éiï sè formait ; au même instant, fa matuAè a d^ituté dans les endroits 611 se sont formés desaffaissemènts corrès- pondant aux bosselures : ce qui est annoncé par les variations qà’é- pronve la direction dit fil à plomb dans les uns e£ dans les autre! Ce phénomène est tout-à-fait comparable à celui qui , dairè les pre- miers temps de la consolidation du globe, a chassé une partie delà matière des pôles pour la porter vers l’équateur. Enfin, M. Rozef termine son mémoire en faisant remarquer que les causes des ir- régularités de la structure du globe, causes qui dépendent cer- tainement des grandes lois universelles, n’ayant point encore cessé .ragir, ainsi que f annoncent plusieurs phénomènes , lés tremble- rtië'nf^ dé tërre , Uà éruptions vdféa’niques , lés hioiiVéïnents lénts ftddfttinttfde U Croûte du globe dans lés fégib ns boréales, été., on pbü trait voir se renoüvèleé les grandes catastrophes^ qü*é surface de la terre a éprouvées antérieurement aux temps1 histo- riques. Séance du 5 avril I84»| . r RESIDENCE DE M. MICHELIN , Tré$OrUr . Le Secrétaire dbnne lecture du procès-verbal de la dernière séanéé, dont br réduction' est adoptée. Lé President proclame membres de la Société : mm:. Pmileips , professeur de géologie et directeur du Mu- séum à York (Angleterre) , présenté par MM. G. Prévost et de Verneuil; Le général Tcheffkine , directeur-général dés minés* de Russie, à St-Pétersbourg, présenté par MM. de Vérneùil et Al. Brongniart ; Bouchard-Chantereaux, membre de plusieurs Sociétés savantes, à Boulogne-sur-Mer, présenté par MM. Constant Prévost et dé Verneuil ; Delaval, ingénieur civil, rué Saint-Georges', 15, à Paris, présenté par MM. Ppillon Boblaye et Michelin. 180 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. C. Nodot, sa Notice sur la fontaine de Sainte Reine, à Alise (Côte-d'Or). In-8*. 14 pages, Semur, 1841. De la part de M. Aie. d’Orbigny, la 16' livr. de sa Paléon- toiogie française. De la part de M. Charles d'Orbigny, la 14* livraison du Dictionnaire d’histoire naturelle dont il dirige la publica- tion, avec un atlas in-4°. De la part de MM. de Yerneuil et Murehison , leur notice intitulée : On the geological structure , etc. (Structure géolo- gique des parties septentrionales et centrales de la Russie d’Europe. In-8°, 16 pag. (Extrait du Rapport de C association britannique pour /’ avancement de la science, année 1840, et d’un mémoire lu h la Société géologique de Londres , en mars 1841.) Londres , Richard et John Taylor, 4 841. La Société reçoit en outre les publications suivantes : Annales des Mines , tonie XYIII, 4e livr. de 4 810. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l Acadé- mie des Sciences , nos 11 , 12 et 1 3. Bulletin de la Société de géographie , n<* 86. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, n° 66. Proceedings , etc. ( Procès- verbaux de la Société royale de Londres), n08 43, 44 et 45. P hilosophical transactions , etc. (Transactions philoso- phiques de la Société royale de Londres.) ln-4°, Parties I et 2 pour l’année 1840, avec une Liste des membres de cette Société, pour 1841. Mémorial encyclopédique , mars 1841 . [j Institut , n°* 377-378 379. The Mining journal , n° 291. The Athenœum , nos 699-700-701. De la part de M. le vicomte d’Archiac , un dessin lithogra- phique représentant \' ardoisière du Grand- Carreau, piès d’Angers. SEANCE DU 5 AV H IL t 84 t . 181 De la pari de M. Melleville, une carte géognostique du nord du bassin de Paris. Le secrétaire lit une lettre de M. Melleville à laquelle sont jointes les observations suivantes : Sur les travaux de M. d’ Archiac , relatifs à la géologie du département de C Aisne. Il est arrivé très souvent que deux observateurs, parcourantle même pays, ne voyaient pas de la même manière les faits qu'ils avaient sous les yeux. Cette divergence d’opinions est très nuisible à l’avancement de la science, s’il n’en résulte pas de discussion propre à mettre ces faits dans tout leur jour, surtout si, après s’être introduits dans les ouvrages généraux , ces faits sont pour ainsi dire consacrés par le silence des personnes en position de les contredire. Lors de la publication de Y Essai sur la coordination des terrains , tertiaires , faite par M. d’Arcliiac (1), j’ai été frappé de plusieurs omissions que j’aurais dès lors signalées à l’attention des géologues, si je n’avais cru plus convenable d’attendre le travail spécial que cet observateur annonçait sur des contrées que j’étudie moi-même depuis des années. Aujourd’hui que ce travail vient d’être sou- mis à la Société géologique , et. qu’il m’est connu par l’extrait in- séré dans le dernier numéro du Bulletin y je pense que ce serait manquer au but de cette Société , que de ne pas appeler la dis- cussion sur les points de ce mémoire sujets à controverse. J’espère qu’on ne verra dans les observations succinctes qui vont suivre, que le désir de bien établir les faits et de faciliter ainsi l’étude , en général très complexe , des terrains tertiaires. Ces discussions ont d’ailleurs pour la science un avantage réel et depuis long-temps reconnu , celui d’exciter de nouvelles re- cherches, d’augmenter le nombre des observations et d’arriver à la connaissance et à l’appréciation exactes de ces mêmes faits. Je suis d’ailleurs en quelque sorte contraint à les publier, parce que j ai donné déjà quelques aperçus, sur la constitution du nord du bassin de Paris , aperçùs qui se sont trouvés dans plusieurs de leurs parties, et bien malgré moi , en désaccord avec les opinions de plusieurs géologues, et particulièrement de M. d’Archiac. 11 me paraît d’abord que cet observateur confond , sous le nom de glauconie inférieure , deux systèmes de couches que l’on a jus- (1) Bulletin (le la Société géologique de France , lom. X , p:ig. i£>8. SfifÿCE PU Ô AVJPLIL j 8 1 1 . cm’ici séparés, et qu’il distingue lui-même plus loin eu parlant des sables inférieurs et de l’argile plastique. Cjes deux systèmes , partout en contact au N. de Paris, ne se confondent cependant point , et les fossiles de l’un ne sont pas ceux de l’autre. G’est ce que j’ai suffisamment établi dans mon Mémoire sur les sables in- férieurs du bassin de Paris , travail dont , vu l’heure avancée de la soirée, je n?ai pu lire que des extraits dans la séance du 16 no- vembre 18 iO, mais qui, je l’espère, sera jugé digne de figurer parmi les mémoires de la Société, avec la description d’une tren- taine d’espèces trouvées dans cet étage des couches tertiaires pa- risiennes. M. d?Archiac ferait donc ici un double emploi, et les localités qu?il cite pour exemple de la glauconie inférieure suffiraient seules pour le prouver» Ainsi, ceux d’Ardon sous Laon, sont l’ Ostrep hellovacina et les Cyrena cuneiforniis si caractéristiques des argiles plastiques; ceux de Bracheux , Abbecourt etiNoailles, spnt des espèces toutes différentes et caractérisent non moips bien }es sables blancs inférieurs. Je dis blancs , car aucune recherche ne m’a en- core fait découvrir de fossiles dans les sables verts ; lesquels d’ail- leurs n’appartiennent point au système des sables inférieurs pro- prement dit , mais aux argiles plastiques qui y sont intercalées. En effet , ils les annoncent et les accompagnent toujours, et man- quent complètement partout où elles manquent elles-ipêmes. Je n’insiste pas davantage sur ce point , me contentant de renvoyer, pour plus de détails et une connaissance plus particulière de la position et des caractères des sables inférieurs , à mon travail pré- cité. Tous les géologues connaissent le banc de Courtagnqn; tous savent qu’il se relie à celui de Montmirail par lgs affleure- ments successifs de Nanteuil-la-Fosse, Fleury-la-Rivière , ej. ceux des vallées de la Marne et du Surmehn , où U se retrouve à Fondé et au-delà. Or, il est évident que ce banc se prolonge aussi à FO. et au N.-O. à travers le Laonnais , le Soissonnais ef le Noyonnais , pour aller de ce côté se relier au banc deRetlieuif et de Guise-Lamothe, et plus loin de Monchy-le-Cliâtel et autres localités du département de l’Oise. Ou voit en effet ce banc de Gourtagnon affleurer, dans la même position relative, avec le.s mêmes caractères minéralogiques et les mêmes fossiles , d!abord sur le versant N. de la montagne de Reims, depuis Ghampfy, tout le long et des deux côtés de la vallée de la Vesle et dans tous les points de celles de l’Aisne , de la Lette , de la rivière d’Ardon et de l'Oise. SÉA3ÎCE DU -O A VIA I L 1841. m Or, c’est le prolongement de ce banc dans ces denuèixs »c en- trées, que M. d’Archiac nomme lits coq uii lier s , et qu’il range , sous cette dénomination, parmi les sables inférieurs. Cependant il faut opter : ou ces lits coquilliers font réellement partie des sables inférieurs, et le banc de Courtagnon , iVlontmirail , Re- tbeuil , Cuise-Lamotbe, Moue! i y , etc., en est aussi; ou , n’étant qu’une seule et même chose avec ce banc, ils appartiennent au calcaire grossier , comme tous Les géologues l’ont cru jusqu’ici et comme le dit M. d’Arcbiac ; pour ce dernier seul cependant , la position qu’il lui assigne ne serait pas encore exacte, car il n’ap- partient pas comme il le dit à la partie moyenne , mais au con- traire à la partie lapins inférieure decetétage ; ainsi qu’on le voit nettement, par exemple dans le haut de la vallée de la Marne et dans tout le Laonnais et le Soissonnais , où il passe constamment sous le calcaire grossier moyen. Mais M. d’Archiac commet ici une autre erreur, c’est de réunir à ses lits coquilliers cet autre lit entièrement composé de num- nmlites , qui existe à la base du calcaire grossier moyen et qui se trouve partout sans exception séparé de ces lits coquilliers ou banc de Courtagnon, par un système de couches argilo- sa- bleuses d’une assez grande puissance , et dont je vais m’occuper plus en détail. Dans ses premiers travaux géologiques, iVl. d’Archiac avait re- connu à la base du calcaire grossier, mais à Laon seulement , la présence, qu’il regardait comme un cas exceptionnel, *de glaises auxquelles il donnait une épaisseur de 2 à 3 pieds. Plus tard , lorsque j’eus annoncé l’existence constante d’un système de cou- ches argilo-sableuses sous le calcaire grossier moyen dans tout le Laonnais , le Soissonnais, le Noyonnais et les environs de Reims , M. D’Archiac lui accorda une puissance de 2 à S mètres. Aujour- d’hui je vois figurer ces couches dans son tableau des terrains du département de l’Aisne, pour une épaisseur de 8 mètres; mais ce dernier chiffre n’est point encore le véritable, car leur puissance réelle est de 13 mètres environ dans le Laonnais, et elle augmente dans la partie méridionale du département. lia dit aussi et répété dans son Essai sur la coordination des terrains tertiaires que cess couches n’existaient pas ordinairement et qu’elles étaient de peu d’importance; c’est ce qu’il nie paraît utile d’examiner. La position des argiles plastiques aux environs de Paris , immé- diatement sous le calcaire grossier, est trop connue pour que je ne me contente pas de la rappeler. Or, lorsqu’on remonte la val- lée de la Mai ne , on voit ces argiles conserver la même position 184 SÉANCE DU Ô AVRIL i5ll. partout où elles existent. Tout le long de la vallée de l’Ourcq , dont elles forment le fond et où elles donnent naissance à des sources nombreuses, leur position sous le calcaire grossier n'est également douteuse nulle part; elles se relèvent comme lui vers le IN. sous un angle de 3 à 4 degrés, et pénètrent dans la vallée du rû de Savières dont elles constituent aussi le fond jusqu’à son origine. Là, on les voit disparaître sous le calcaire grossier qui forme le plateau sur lequel est construit le village de Cliaudun ; mais les puits creusés dans ce village ont rencontré l’eau à la sur- face des glaises, qui s’y trouvent immédiatement sous le calcaire grossier et que tout indique entre autres choses que le prolonge- ment de ces mêmes argiles. Sur la lisière de ce plateau , tout le long de la vallée de la Crise et de l’Aisne , on trouve des affleurements de couches épaisses d’argiles placées également sous le calcaire grossier. Plus au N., l’existence de couches semblables , dans la même position, sous les plateaux compris entre les vallées de l’Aisne , de la Vesle , de la Lette , de l’Ardon et de l’Oise jusqu’à la Somme , est constatée par les puits creusés dans les villages et les fermes construits sut ces plateaux , et par les nombreux affleurements qu’elles montrent partout sous le calcaire grossier, à la lisière de ces mêmes plateaux où elles donnent naissance à des sources assez puissantes souvent pour faire tourner des moulins. Ces couches se retrouvent egale- ment tout le long des vallées de l’Oise et de la Marne , et dans la même position. Maintenant ne doit-on pas se demander si ce système de couches argileuses ne serait pas le prolongement des argiles plastiques des environs de Paris ; surtout lorsque j’ajouterai que je connais plu- sieurs localités où elles supportent des lignites, et que, parmi leurs nombreux fossiles , dont M. d’Archiac ne parle pas , il y en a plusieurs d’eau douce et particuliers à cet étage, comme Cy- rènes , Mélanopsides , Néritines , etc. On aperçoit maintenant, et contrairement à l’opinion de M. d’Archiac, toute l’importance de ces couches , puisque , si le rapprochement que je viens de faire est bien exact, on aurait confondu jusqu’ici sous le nom d’argile plastique, fait que plusieurs géologues ont déjà soupçonné , deux terrains à liguites et à coquilles d’eau douce distincts, et séparés dans le N. du bassin par une masse puissante de sable et un banc très coquillier (banc de Courtaguon), tous deux marins. Je pré- pare au surplus un travail complet sur les deux systèmes argilo sableux coquilliers et à lignites, placés, l’un dans les sables infé- rieurs, l’autre à la base du calcaire grossier , travail que j’espère . ' ~ — » I SÉANCE DU 6 AVKlL 1841. 185 publiei cette année J ai du , en attendant, les représenter l’un et l’autre sur une carte géoguoslique où ils sont figurés, le premier par un vert foncé, le second par une couleur vert-pomme. Je dois dire enfin que c’est la présence de ces argiles à coquilles d’eau douce, dont personne n’avait parlé, puisqu’on n’en soupçonnait pas l’existence, et non, comme le pense M. d’Aichiac ,' une moindre puissance des sables inférieurs au midi de la rivière d’Aisne, moindre épaisseur qui n’est pas réelle , qui m’avait fait dire dans une note lue à la Société le 3 décembre 1838, qu’il y avait deux étages du calcaire grossier dans le Laonnais ; erreur que je me suis empressé de reconnaître dans une lettre adressée à M. le Président et lue dans la séance du 20 aviil 1840. Le premier aussi j’ai signalé la singulière disposition du calcaire grossier, qui se présente par places et au milieu de bancs réguliers, dans un état de sable calcaire très fin, presque incohérent, connu dans le pays sous le nom de tuf , et empâtant des rognons tuberculeux a formes bizarres, souvent à cassure miroitante , que les ouvriers nomment tête de chat , et qu’on exploite en beaucoup d’endroits ( Laon , Crépy, Coucy, etc. ) pour charger les routes. J en avais indique la position d une manière assez précise , ce me semble, pour que je ne puisse comprendre aujourd’hui que ]YL d Aichiac les place dans ce qu il nomme les glauconies supé- rieures; mais je remarque qu’il fait ici également confusion en rapportant au calcaire grossier moyen le banc de Courtagnon , lequel , comme je 1 ai dit tout-a— 1 heure , en est toujours séparé par un système de couches argilo-sableuses, à lignites et à co- quilles d’eau douce (1). Telles sont les principales remarqués que j’avais à faire sur les travaux de M. d’Archiac. Afin de ne point abuser des moments de la Société, je passerai plusieurs autres points de détails que je crois erronés , pour ne m’arrêter maintenant que sur quelques uns des principaux. D’après ce que j’ai dit précédemment de la position du banc de Courtagnon , on ne saurait , ce me semble , regarder comme appartenant aux sables moyens le banc de sable violâtre qui le recouvre dans le haut de la vallée de la Marne. 11 (i) M. boisson de Guinaumonl, avec qui j’ai eu le plaisir de faire plusieurs courses aux environs de Laon, l’année dernière, et qui y a reconnu I existence et la position de ces argiles, a tout récemment fait connaître , pies d'Orbais , un nouvel exemple aussi direct qu’il est pos- sible de le désirer de leur position au-dessus du banc de Courtagnon (séance du 29 juin îS/jo) 186 SÂjLgÇE DU «) AU RI u 1811. n’a en effet ni la position , ni les caractère? , ni les fossiles de ce P coupe. M. d’Archiac y rapporte encore un amas placé sur les marnes du calcaire grossier à Montcbâlons (Aisne) i mais cet amas , composé de sable grossier, de gravier et de cailloux rou- lés de quarz sans fossiles , fait évidemment partie de ce que la plupart des géologues nomment diluvium, M. La Joye fut le premier, je crois, qui signala, à Lizy-sur- Ourcq et aux environs ; un banc de calcaire marin à débris de crabes et de dentales , intercalé dans ces mêmes sables moyens. M. d’Archiac le range également dans ce groupe ; mais je regarde ce classement comme fort douteux. En effet, quoiqu aux envi- rons de Lizy ce banc paraisse s’appuyer sur les sables moyens, cependant, au-dessus de Lizy même, dans une carrière qui a pro cluit une large excavation , on le voit s’enfouir au milieu des marnes d’eau douce, et recouvrir, non les sables moyens , mais des marnes vertes et blanches semblables à celles qui le surmon- tent. Je connais en outre d’autres localités (par exemple, Heimon- ' ville, Marne ) où les sables moyens manquent complètement, et où l’on trouve cependant intercalé dans la partie inférieure de ces mêmes marnes vertes et blanches, un banc de calcaire marin qui pourrait bien se rapporter à celui de Lizy, L est ce que j éclaii- ciiai dans mes premières excursions, et j’engage les observateurs à y porter leur attention. Je terminerai ces remarques , beaucoup trop longues déjà, puis- qu’elles ont pour résultat de critiquer des travaux auxquels je rends justice sous d’autres rapports , par quelques observations sur les niveaux d’eau du département de l’Aisne. Je dois dire en- core que mes propres observations à cet égard s accordent peu avec les idées cle M. d’Archiaç. Les calcaires siliceux , la meulière et les marnes vertes laissent bien échapper des sources, mais à des niveaux qui paraissent n’avoir rien de constant. Les marnes du calcaire grossier donnent aussi parfois naissance à des sources. J’en ai même vu s’échapper de la partie moyenne et de l’intérieur PétrosilCx. GettC substance fbVûîe une veinule de i'5 céntimetres frëpàl^seur dans üiié serpénlirife compacte. Lû feldspath passé du gris vCrdàtre au blanchâtre. Il Cs't ûû pcti schisioïdé et sÛ cli vîbkf' pérpéndicû- ? sûrement aux parois de la veine en prismes jfs8hdb-éhhrfïbhïdatfxV BW traces de fer pyriteux. io° Rtfchë schisteuse, exclusivement composée de talc féutré gi'ic SKAYCfc Ï>L .) A Vit IT, 1841. 191 v< riJàlre , et donf la cassure ti ansYerso pri'fs'etïte (t'es (cnil'lMls plissés pu /,] gzag. 1 4° 15-wcIhî scliiÿteifèfi ir feiVillélS eortlorii né.s r composés allérOafîvc îrieiî'l’de l aie et de scrpcîiline. Ces deux dernières roches ne forment a proprement parler que des veines dans la serpentine , à l’E. de la lande avant la tuilerie. Au-delà , plusieurs petits mamelons, dont un au centre est com- posé de serpentine, terminent la lande dans cette direction, et celle-ci aboutit à un ruisseau sur les bords duquel reparaissent le gneiss et le granité. Ces dernières roches se montrent également an S. de la serpentine et en sont séparées par une faible dépression du sol. Près du ruisseau, un trou profond rempli d’eau et entouré de débris de roches anciennes , indique que des recherches de minerai y ont été faites. Sur le flanc N. de ces dernières buttes serpenti- neuses , on trouve des blocs de roches talqueuses et feldspn- thiq.ues en place ou très près du lieu de leur origine. Parmi ces roches , que l’on peut regarder comme des variétés de protogyne ,■ les unes sont schistoïdes; le feldspath blanc et le talc vert s’ v trouvent en proportion à peu près égales ; les autres ont une cas- sure grenue et à grain fin , et l’on y aperçoit des traces de pyrite. Le talc ne présente plus dans ses variétés de protogyne sa structure écailleuse ordinaire; il devient fibreux ou mieux ackulaire, et la roche ressemble à une diorite d’un vert clair. L’espace occupé par les roches pyrogènes des landes de la Flotte et du Cluseau , est d’environ 2,000 mètres de long sur 400 mètres dans sa plus grande largeur, laquelle se trouve vers le centre de la lande du Cluseau , là où les éruptions ont eu lieu avec le plus d’énergie , et où les masses rocheuses sont aussi les plus considérables. Enfin, leur élévation au-dessus des gneiss et des granités environnants est d’à peu près 50 mètres; A l’É. du hameau du Cluseau, entre la forêt de Magnae et kr grande route de Limoges à Tulle, commence une antre série de serpentines dont le centre , qui en est aussi le point culminant . constitue un monticule en forme de dôme ou de calotte appelé les roches brunes du Martoulet. Ce tertre , qui domine un horizon fort étendu , se fait remarquer de loin par l’aridité de son sommet hérissé de roches noirâtres. Il parait être le résultat d’un épan- chement de serpentine plus considérable que ceux- qui ont- formé les autres dykes, épanchement qui doit aussi s?être produit aVéc des circonstances un peu différentes pour avoir donné lieii à la forme particulière qui caractérise cette gibbosité. Le dôme ch* 192 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. Martoulet, qui s’élève d’environ 60 mètres au-dessus du gneiss redressé verticalement à sa base sur les bords de la grande route , se prolonge sur son flanc O. par des collines rocheuses de même nature; à l’E. un ruisseau sépare les roches brunes d’une autre butte serpentineuse peu considérable. On observe dans cette pe- tite chaîne, dont la longueur est d’environ 1500 mètres, les mêmes variétés de roches que dans la lande du Cluseau , et il est pro- bable que quelques roches talqueuses se montrent aussi sur les flancs ou aux extrémités. Si du dôme du Martoulet on se dirige à l’E. vers le hameau de Bousselas , on traverse d’abord la nouvelle route de Saint-Ger- main , dont la tranchée a mis les gneiss à découvert sur une grande étendue, puis une petite vallée , et l’on atteint une tuile- rie près de laquelle commence une troisième série de roches ignées. Les premiers blocs de ce côté offrent deux variétés de pro- togyne, l’une granitoide dans laquelle le feldspath blanc et le talc vert se trouvent en parties à peu près égales , l’autre d’un vert plus foncé à cause de la prédominance du talc et dont le grain est aussi plus serré. A quelques centaines de mètres au S.-E. de ce point , d’énormes rochers de serpentine couronnent encore une butte que l’on trouve avant d’arriver à ceux contre lesquels sont adossées la tuilerie et les maisons de Bousselas. Ces derniers blocs sont peu considérables quoique provenant d’un centre d’éruption distinct des précédents. On remarque d’autres masses de serpentine en continuant à s’avancer vers l’E., et des blocs de protogyne à environ 150mètres au N.-E., avant d’atteindre le ruisseau qui descend vers le ha- meau de Chauvieron. Au-delà de ce ruisseau , le talus de la col- line est formé par des serpentines appelées pierres de la Baya. En- fin , en montant encore dans la même direction , on trouve une dernière butte de serpentine. La roche en est basaltoïde, d’un vert noir très intense ; sa cassure est anguleuse , inégale et à très petites esquilles ; on y remarque des veinules de fer oligiste très courtes et dirigées dans le même sens. Les autres variétés de roches que l’on rencontre dans cette suite de mamelons , dont le centre se trouve au hameau de Bousselas, rentrent dans celles que nous avons mentionnées précédemment. L’ensemble decesmasses ignées, dont 5 sont de serpentine et 2 de protogyne , occupe en longueur un espace d’environ 1,200 mètres. On a vu que les petits centres d’éruption des landes de la Flotte étaient en général alignés du N, au S. ; ceux des landes du Clu- seau le sont du JN. O. au S.-E, et ceux du Martoulet et de Bous- SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. 193 selas courent presque de FO. à FE., ou plus exactement 0. 1/4 S. â E. 1/4 N. La direction générale du gneiss dans cette partie du Limousin étant N. -O. S.-E., on voit que la petite chaîne des landes du Cluseau, qui est à la vérité la plus importante des trois , est la seule qui coïncide avec cette dernière direction. Quant aux roches talqueuses, elles se montrent non seulement dans le prolon- gement des serpentines ou sur leurs parties latérales, mais encore placées entre deux ou plusieurs dykes de cette dernière roche, comme on le voit au N.-E. de la Flotte. Il y a donc lieu de regar- der les roches talqueuses comme contemporaines des serpentines , quoique bien distinctes par leurs caractères minéralogiques. Roches pyrogènes de la Roche-V Abeille. Les environs de la Roche -l’Abeille , village situé à deux lieues a FO. de Magnac, sont aussi formés de gneiss et de granité. On y observe également de nombreux filons de pegmatite à gros grain. A l’O., sur le penchant de la colline , on trouve une pegmatite à petit grain avec amphibole ; mais le village , l’église et les ruines de l’ancien château qui dominent le pays, sont assis sur la partie culminante d’un dyke puissant de quarz carrié , courant du N.- O. au S.-E., dans la direction du gneiss, sur une longueur d’en- viron 600 mètres (pl. V, fig. 2). D’énormes blocs éboulés ou en- tassés les uns sur les autres dans Faxe du filon , donnent à cette colline , dont la pente N.-E. est presque abrupte , un relief qui la distingue nettement de toutes les montagnes granitiques à croupes et à sommets arrondis qui l’environnent. Elle diffère aussi des col- lines serpentineuses parles arbres élevés dont elle est recouverte, et qui manquent complètement autour des serpentines, tandis que les argiles impures qui, comme nous le dirons, se voient tou- jours près de ces dernières, n’existent pas dans le voisinage im- médiat de cette éruption de quarz. La roche qui forme ce dyke est très dure, caverneuse , sco- riacée et cloisonnée par place. Sa couleur est brunâtre , rou- geâtre , quelquefois blanche, jaune ou grise. Des lamelles de quarz très minces, tantôt parallèles, tantôt se croisant sous divers an- gles, présentent dans la cassure une espèce de réseau irrégulier Les parois des nombreuses cavités de la ioche sont tapissées de petits cristaux de quarz hyalin , blanc, jaune ou brun rougeâtre , de peroxide de fer à Fétat pulvérulent , et de fer oligiste sous forme de très petits grains. Dans le plus grand nombre des cas , cette roche offre les caractères d’une matière fortement chauffée, Soc. Gcol. Toin XII. 1 a 194 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. qui s’est boursouflée par suite du dégagement des gaz, et dans les cavités de laquelle se sont déposées des substances sublimées de diverses sortes. Ce dyke , qui s’abaisse vers ses extrémités , où les blocs sont aussi beaucoup moins volumineux qu’au centre, nous semble avoir la plus grande analogie avec la roche de Chizeuil , que M. Rozet a décrite arec tant de précision dans son dernier mémoire (1). Au N.-O , ce filon paraît se terminer à un ruisseau au-delà du- quel commence un relèvement du sol assez faible, d’une cour- bure uniforme, sans aspérités et s’allongeant du N.-E. au S. -O. sur une étendue d’environ 600 mètres. Cette surface est entière- ment formée de serpentines ; au S.-O., elle aboutit à un étang, et à l’E. elle est limitée par un petit ruisseau et une petite vallée qui la circonscrivent également au N. et au N.-O. Sur ce dernier côté est une butte occupée par les ruines d’un ancien château , et dont la roche est mouchetée de feldspath compacte blanc. A 10., la masse de serpentine se trouve coupée par un ruisseau sur les bords duquel sont ouvertes des carrières peu étendues. Les variétés de serpentine les plus remarquables de ce gisement sont t i° Serpentine asbeslifère , vert foncé, compacte, éclat gras, cassure esquilleuse , translucide sur les bords. La roche est traversée par de nombreux filets d’asbesle. Elle se trouve particulièrement avec la sui- vante dans la carrière près de 1 étang. *2° Serpentine compacte , d une teinte Vert foncé uniforme. Sa cassure est esquilleuse et présente ça et là quelques lamelles de talc métalloïde. Par son homogénéité et par sa ténacité, cette variété est la plus propre à être employée dans les constructions ou pour des objets d’ornement. 3° Serpentine réticulée brun verdâtre. 4° Serpentine schistoïde , cassure inégale, éclat gras. Celte variété se trouve sur la pente orienntale en face le Mas Brunet. Au-delà du ruisseau qui limite à l’O. la serpentine , on re- marque un petit tertre boisé placé dans l’alignement du dyke de la Roche-1’ Abeille , et comme on trouve à sa surface beaucoup de fragments de quai z , il ne serait pas impossible que ce fût un prolongement de ce même dyke qui aurait été coupé par la ser- pentine. Celle-ci paraît être venue au jour à l’état pâteux et s’être étendue en nappe au lieu de former une espèce de muraille, comme dans la plupart des cas précédents , et son refroidissement lent n’a pas du être non plus accompagné de dégagements de (t) Mémoires de la Société géologique de France, t. IV, pag. 77. SEANCE DU 5 AVRIL 1841. 195 gaz. Ainsi ces deux roches ignées, de nature si distincte, se sont élevées dans des directions et avec des circonstances aussi bien différentes. Elles se sont en outre refroidies et consolidées d’une manière propre à chacune d’elles; enfin, elles ne présentent au- cune des relations que nous avons indiquées entre les serpentines et les roches talqueuses des environs de Magnac , et il y a lieu de penser que la serpentine est ici postérieure au filon de quarz , comme celui-ci l’est au gneiss qui sert à tous deux de roche en- caissante. Roches pyrogènes de Saint-Martin , près Thiviers . Une masse de serpentine de 350 à 400 mètres de longueur oc- cupe le fond de la petite vallée qui est à TE. de Saint-Martin-de- Fressengeas; elle ne s’élève que de 12 à 15 mètres au dessus du lit du ruisseau , et ne présente que des blocs peu considérables , ce qui prouverait que , comme dans la localité précédente , il n’v a pas eu de muraille fort élevée au-dessus du sol environnant. On trouve parmi ces blocs plusieurs des variétés de roche que nous avons déjà signalées, telles que la serpentine compacte, ré- ticulée , mouchetée avec pyrite , etc. Le fer oligiste y est surtout très répandu , soit sous forme de petites paillettes disséminées dans la pâte, soit y constituant des veinules qui ont jusqu’à plu- sieurs centimètres d’épaisseur. Sur là rive gauche du ruisseau , la serpentine est adossée au gneiss; mais sur la rive droite, à la hauteur du hameau de la Lorbière , on voit le grès bigarré en couches régulières et hori- zontales la recouvrir presque immédiatement. M. Delanoue avait déjà signalé au contact de la serpentine (1), mais un peu plus au N., une roche siliceuse sur l’origine de la- quelle nous partageons entièrement son opinion. Elle paraît ré- sulter en effet d’une émission de silice à l’état gélatineux qui au- rait aggloméré, puis consolidé la partie supérieure altérée des gneiss environnants. C’est sans doute encore à un phénomène du même genre que sont dus les jaspes manganésilères que l’on exploite à peu de distance. Quant à l’époque de l’apparition de ces roches ignées , nous voyons qu’en admettant comme très probable la contemporanéité desprotogyneset des serpentines de Magnac, de laRoche l’Abeille, de Saint-Martin et de plusieurs autres gisements analogues des environs, cette apparition aurait été antérieure au grès bigarré , (i) Bulletin , t. VIII, pag. loi. 196 SÉANCE DU 5 AVRIL 1 8 \ 1 . puisque les couches de ce dépôt n’ont éprouvé , à Saint-Martin, aucune espèce de dérangement au contact de la serpentine , et que leur horizontalité est aussi parfaite que celle des calcaires magné- siens du lias inférieur qui les surmontent. Mais, d’un autre coté , MM. Dufrénoy et Éfie de Beaumont rapportent le soulèvement général des serpentines dont nous parlons au système du Morvan , lequel a immédiatement précédé la période oolitique. Or, l’étude de ces roches faite par ces savants sur une vaste échelle donne à leur opinion un très haut degré de probabilité ; aussi , ne regar- dons-nous la position relative de la serpentine et du grès bigarré de Saint-Martin que comme une exception locale Caractères particuliers du sol dans le voisinage des roches pyrogènes . La décomposition du gneiss et des granités de cette partie du Limousin produit partout à la surface de ces roches un sable mi- cacé plus ou moins grossier, un peu argileux , et dont l’épaisseur est quelquefois assez considérable. Vers sa partie inférieure , cette couche meuble passe insensiblement à la roche non altérée. Le sol qui en résulte est froid , peu favorable à la culture manquant d’élément calcaire et ne conservant d’humidité que dans les dé- pressions. Dans le voisinage des serpentines et des roches tal- queuses soulevées, on trouve constamment au contraire des argiles plus ou moins impures, de couleurs variées, et qui enve- loppent là base des collines d’une manière continue ; aussi , les tuileries et les briqueteries, partout ailleurs assez rares, sont-elles établies en grand nombre à proximité de ces roches. Les argiles sont blanches , grisâtres ou rosâtres , micacées , et elles renferment des fragments de feldspath ou de pegmatite non altérés , de grunstein schistoïde , et même de piotogyne plus ou moins dé- composés. On les exploite souvent jusque contre des masses ser- pentineuses , de manière à prouver que celles-ci , surtout aux environs de Magnac , ne sont en réalité que des filons plus ou moins considérables dont la tête s’est éboulée. On peut se demander si ces argiles impures sont en place ou si elles sont le résultat du remaniement par les eaux des substances provenant de la décomposition des roches anciennes. Mais cette dernière supposition nous semble peu probable , car , s’il en avait été ainsi , on ne voit pas pourquoi ces argiles ne se rencontreraient pas aussi partout ailleurs à la surface du gneiss et au pied des collines formées exclusivement par cette roche. D’après le peu de 197 SEANCE Dü 5 AVRIL 1841. traces de véritable stratification qu’on observe dans ces argiles , nous pensons qu’elles sont plutôt le résultat de la décomposition sur place du gneiss et des pegmatites, par suite d’une influence électro-chimique qu’auraient exercée les roches ignées ; car elles ne se montrent avec ces caractères que dans le voisinage de ces roches , et elles y existent presque constamment. Les excavations ne sont point en général poussées jusqu’à la serpentine, tandis qu’elles atteignent souvent le gneiss , le granité ou la pegmatite. Cette dernière roche y a même été exploitée pour les fabriques de porcelaine. Ces argiles n’ont d’ailleurs aucune analogie , selon nous , avec celles qui accompagnent les Ophitts des Pyrénées; ces dernières ont surgi aveç la roche soulevante , et sont parfaitement étrari^ gères à la roche encaissante de la surface , tandis que les pref niières , comme il est facile d’en juger, n’en sont qu’une modifi- cation sur place. « Le sol occupé par les serpentines , les roches takjueuses et lefc argiles qui les entourent , forme des laudes impropres à toutè espèce de culture. Aucun arbre ne peut y croître , même les pltfè communs aux environs , tels que le chêne et le châtaignier ; aus^i ces surfaces contrastent-elles fortement avec celles des roches atf*- ciennes , qui sont toujours boisées et ne présentent point d’aspé*- rités dues à la présence des blocs isolés. Ces landes se font encoW; distinguer de loin par leurs formes en cône très surbaissé, et pût les accumulations de rochers noirâtres dont elles sont hérissée®. Enfin , ces espaces frappés de stérilité et que recouvre seulement une herbe courte , sont assez nettement limités et circonscrits ptfl une faible dépression au-delà de laquelle le gneiss reparaît au jour. ng Chacune de ces buttes couronnées de rochers semble donc ê'tlê le résultat d’une éruption particulière , quoique très probable- ment contemporaine de celles qui ont eu lieu dans le voisina^*, car on peut observer le gneiss, ou les roches qui lui sont subëf-*- données, constituant le sol d’une manière continue dans les dé- pressions qui séparent deux mamelons successifs, et les blocs qui recouvrent actuellement le sol ne sont que les débris éboulés'dé's tètes de filons ou des culots serpentineux et talqneux. Aussi J #s dimensions que nous avons indiquées pour les amas de serpèft*- tine et de protogyne ne doivent -elles pas être regardées coilmm représentant l’étendue réelle des filons , mais bien celle des landes ou du sol improductif qui les entoure. Quant aux variations nom breuses que l’on observe dans la composition et dans les càftiS- SEANCE DU 5 AVRIL 1841. 198 tères minéralogiques de ces roches, où le talc surtout passe par des nuances presque insensibles , depuis l’aspect du mica jusqu à celui du diallage , on ne peut les regarder que comme le résultat de causes accidentelles et purement locales. Il en est de même du plus ou moins de hauteur à laquelle ces roches ont été élevées au- dessus du sol environnant , et l’on n’en peut rien inférer contre leur contemporanéité. Parmi ces roches , plusieurs sont susceptibles d’être exploitées et travaillées pour des objets d’ornement. Il suffirait de creuser à quelques mètres au centre des masses principales pour obtenir des morceaux d’assez grande dimension , homogènes , exempts de fis- sures ou de terrasses , et susceptibles de recevoir le poli. Parmi celles qui nous ont paru présenter le plus d’avantages sous ce rap- port, nous citerons la variété de serpentine compacte et la variété asbestifère de la Roche-F Abeille. Nous pensons avec M. Allou , et contrairement à l’opinion de plusieurs historiens , que ce der- nier gisement n’a point été exploité par les Romains. Le petit nombre d’excavations qu’on y remarque et leur peu d’étendue , prouvent qu’elles sont assez modernes , et l’assertion que les co- lonnes intérieures de l’amphithéâtre d’Adrien , à Limoges, étaient en serpentine, n’a réellement rien d’authentique; on sait seule- ment par une inscription trouvée au château d’Escars, qu’au xvie siècle la serpentine de la Roche-l’ Abeille copimença à être utilisée pour divers objets. Depuis , on en a fait des pierres sépul- crales en forme de prismes triangulaires ou quadrangulaires , sut plusieurs faces desquelles on sculptait souvent des ornements dis- posés comme des écailles de poisson (1). Enfin , la serpentine granitoïde, d’un vert brunâtre fonce , avic grands cristaux à reflet métallique de la lande duCluseau , les va «étés gris verdâtre à grain fin de la même localité ; les diverses variétés feldspathiques et quelques roches talqueuses et feldspa thiques , soit de Bousselas , soit de la Flotte , pourraient encore être employées avec avantage. M. de Verneuil communique à la Société une observation que lui a suggérée la 7 e livraison du bel ouvrage de M. Goldfuss sur les pétrifications d’Allemagne. Il dit y avoir reconnu, pb GLX , fig. 17, le singulier fossile du calcaire carbonifère de Visé, qu’il avait publié l’année dernière dans (l) Allou , Description des monuments du département de la Haate-V tenue f pag, , 25? , 354- SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. 199 le Bulletin ( t. XI, ph î tl ) , sous le nom de Productus proboscideus. M. Goldfuss paraît avoir ignoré cette publi- cation, ou du moins il ne la mentionne pas ; et , n’ayant eu de ce fossile que des échantillons imparfaits où la valve dorsale était seule visible, il Ta rangé parmi les Clavagelles. M. de Verneuil croit devoir, malgré l'imposante autorité de M. Goldfuss , maintenir l’opinion qu*il a émise l’année der' nière, que ce fossile appartient réellement aux Productus. En effet, les Clavagelles sont des coquilles brillantes dont une des valves est insérée dans la paroi d’un tube calcaire, et dont l’autre est libre dans l’intérieur de ce même tube. Cette insertion a lieu vers la partie antérieure du tube, mais non pas tout-à-fait à son extrémité , qui est terminée ordi- nairement par un disque présentant au centre une rimule , et à la circonférence une couronne de tubes branchus. La coquille que M. de Verneuil a appelée Productus pro- boscideus , n’est pas enfermée dans un tube; il n’y a pas, à proprement parler, de tube distinct de la coquille, par sa na- ture et sa texture, il n’y a qu’un prolongement anomal et sin- gulier d’une des valves, qui est si bien une partie de la valve elle-même, que toutes les stries et les ornements de cette dernière s’y continuent sans interruption. Le tube ainsi formé est toujours irrégulier, tantôt droit, tantôt recourbé, ordinairement simple, mais quelquefois divisé en deux tubes distincts. Ses dimensions sont à peu près les mêmes dans toute sa longueur, et il y a lieu de croire qu’il était ouvert à son extrémité; mais cette extrémité est toujours cassée. La charnière est linéaire , sans arrêt, et tout-à-fait sem- blable à celle des Productus ; on peut y apercevoir à la loupe les rudiments de petites épines. M. de Verneuil ajoute qu’il a vu en Russie, dans les mon- tagnes du Yaldaï, des Productus dont la valve dorsale, sans se replier entièrement comme celle du Productus probosci- deus, a aussi un mode d’accroissement très irrégulier, et dont la charnière est très étroite, et quelquefois sub-auréolée. Ce Productus , ainsi que ceux figurés tout récemment par M. J . Sowerby sous le nom de Leptœna anomala , sont un in- termédiaire entre les productus ordinaires et le Productus 200 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. proboscideus , ils donnent une idée des irrégularités qu’af- fectent certaines espèces dans leur développement. Dans plusieurs espèces d’Orthis, des irrégularités moindres, qui se manifestent aussi quelquefois, prouvent une certaine affi- nité entre ces deux genres , et tendent à établir, concurrem- ment avec d’autres caractères , que la place des Ortliis est marquée entre les Productus et les Spirifères ; de pareilles anomalies étant inconnues dans ce dernier genre. M. de Koninck fait remarquer ensuite qu’une espèce de Productus, dont il donnera plus tard la description , semble établir le passage entre les Productus proboscideus et ano- mala. On y remarque en effet un tube allongé et strié en long , tandis que les valves de la coquille sont striées en travers. M. Rozet fait une communication sur les causes qui ont pu produire la submersion et l’émersion du temple de Sé- rapis à Pouzzoles, M. de Wegmann présente quelques détails sur un puits foré à Vienne (Autriche), ainsi que sur une rivière des environs de Trieste, dont les eaux disparaissent dans un gouffre profond. Ces détails auxquels M. de Wegmann a ajouté depuis plusieurs observations , seront reproduits complètement dans la séance suivante. EXTRAIT DES OUVRAGES REÇUS DE L ÉTRANGER. Nouvelles Annales de géologie , de MM. de Léonl.ard et Bronn , 6' cahier, 1839, 1er et 2e cahiers 1840 ; lettres de M Russeger. Ile d’Eubée, Romélie , Péloponèse , Jttique. — L lie d Eu- bée est un lambeau détaché du continent grec. Sa constitution géologique est très simple. Une chaîne de montagnes de la hauteur de 700 pieds partage l’île dans toute sa longueur. Le noyau central de cette chaîne est formé de schistes ar- gileux, de micaschiste et de gneiss, que recouvrent de puissantes couches de calcaire de transition alternant avec des euphotides et des schistes argileux. Le calcaire et les schistes abondent en couches de 1er oligiste et de fer hydraté SÉANCE DU 5 AVRIL !8lL ‘201 assez puissantes pour être exploitées. Les grandes vallées et les bassins sont recouverts d’un diluvium , qui consiste principalement en une marne calcaire, renfermant des dy- eotylédones , des coquilles et des poissons d’espèces encore vivantes; ces marnes contiennent quelques bancs de lignite , que l’on exploite à Kuni. Aux points où la serpentine est en contact avec ces dépôts récents, elle est décomposée et trans- formée en argile. Au nord de l’île, près d’Achnit-Aga , un conglomérat diluvien très grossier remplit le fond de la vallée et y forme plusieurs rangs de collines. Ce conglomérat contient en abondance du carbonate de fer et de l’écume de mer; le carbonate de fer se montre aussi dans les couches supérieures de marnes à lignite, près de Castrovalla. Auprès de Lypso , des calcaires alternant avec des serpentines don- nent issue à des sources chaudes , dont la température ap- proche de celle de l’eau bouillante. Ces eaux déposent une si grande quantité de carbonate de chaux que , depuis leur sortie jusqu’à la côte, on voit régner, sur leur trajet, le long de la chaîne principale, une petite chaîne de calcaire entiè- rement formée par elles , et dont l’élévation n’est pas moin- dre de 600 pieds au-dessus du niveau de la mer. En Romélie , les grandes montagnes sont composées de calcaire de transition alternanl avec les schistes argileux , la grauwacke schisteuse et la grauwacke ordinaire. Les Eupho- tides sont rares; une espèce de hornstein , qu’on peut regar- der comme l’équivalent de la grauwacke, est au contraire très commune. Cette roche est très puissante dans les environs de Carpe-Nisi en Étolie, auprès du Tymphrenos. Elle l’est également dans les grands bassins, tels que la plaine de Kopmis , où le calcaire à Hippurites s’appuie sur le calcaire de transition. Le premier ne s’élève qu’à 4,000 pieds tandis que le dernier atteint la hauteur de 7,000 pieds, au-dessus du niveau de la mer. Ceci se remarque non seulement en Ro- mélie, mais encore dans le Péloponèse, et généralement dans toute la Grèce, où tous les bassins présentent l’aspect d’an ciens lits de lacs intérieurs. Près deThcbes, le conglomérat diluvien forme une série de collines au pied de montagnes calcaires plus anciennes ; 202 SÉANCE DU î» AVRIL 1841. il renferme une grande quantité d’écume de mer en no- dules. Le Péloponèse offre , sauf quelques différences , le meme système de roche que la Romélie. Au N. , ce sont encore les calcaires de transition alternant avec des schistes argileux et des grauwackes schisteuses qui composent la masse des principaux groupes de montagnes , notamment de la chaîne des monts Killène dans l’Achaïe et l’Arcadie septentrionale. Ces formations sont recouvertes par des dépôts énormes de nagelfluhe, de l’époque de la mo- lasse, qui s’élèvent au-delà de 6,000 pieds * au-dessus du ni- veau de la mer. Dans sa partie inférieure, ce nagelfluhe alterne avec des couches de molasse. Le long de la cote occidentale et dans l'Arcadie méridio- nale , le dépôt diluvien , composé en grande partie de marne sableuse avec coquilles marines et lignites , repose sur le terrain de transition. Il faut rapporter à la même époque tout le plateau d’Élide et les environs d’Olympie. Dans la Messénie , les calcaires et les schistes de transition reparais- sent , et s’élèvent au sommet du Taigète , entre la Messénie et le pays de Lacédémone, au-delà de 7 ,000 pieds au dessus du niveau de la mer. La grauwacke est encore ici représentée par le hornstein rouge. Toute la ligne qui s’étend , depuis le point le plus élevé du Taigète jusque près du cap Matapan , appartient au calcaire grenu, qui offre le marbre le plus beau qu’on puisse trouver. Ce calcaire très cristallin répand à la percussion une odeur des plus fétides de soufre et de bitume. Il est recouvert par les schistes argileux et les micaschistes , accompagnés d’un con- glomérat rouge ancien ( old red sandstone and c,onglotnerate)7 et les strates des schistes sont redressés d’une manière abrupte sur le calcaire. Au cap Matapan les schistes dominent; à Porte Quaglio , ils renferment des couches puissantes de fer hydraté et de fer oligiste. Sparte offre le calcaire et les schistes de transition recouverts par le calcaire à Hippurites et le na- gelfluhe tertiaire. Sur la presqu’île de Methana, on remarque des éruptions de trachyte. Dans les environs d’Athènes, le calcaire grenu , le micaschiste et le schiste argileux forment SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. '203 le Parness ( qu’il faut distinguer du Parnasse ), le Pentéli- que et l’HymeUe ; ils sont recouverts immédiatement par le calcaire à Hippurites. On lie distingue aucune trace des for- mations intermédiaires. Les îles Cyciades ne sont autre chose que le prolongement des montagnes de l’Attique et de l’Eubée , lesquelles for- ment deux chaînes parallèles, se dirigeant l’une et l’autre du N.-O. au S.-E. Zea , Thermia , Serpho, Sipho, Policandro , appartiennent à la ligne attique ; Andro , Tino , Miconi , Naxos, Amorgo, à la ligne euhéenne ; Syra, Paros , Anti- paros, Nio, Sikhino , etc.,.., sont comme les sommets d’une chaîne intermédiaire. A l’extrémité méridionale de ce sys- tème, des soulèvements volcaniques ont mis au jour Santo rin , Milo , Kimolo et Polino. Cap Colonne , — Ce promontoire est formé de micaschiste et de schiste argileux recouverts par des calcaires schisteux ou grenus. Dans les schistes comme dans les calcaires, il y a des lits et des filons de fer oligiste , de fer hydraté , de fer carbonaté et de galène argentifère ; les schistes se dirigent du N. au S. et inclinent à l’O. La cime du Thoriccs présente des couches de serpentine, qui se relèvent perpendiculaire- ment au milieu des calcaires. Thermia. — Les roches dominantes sont le micaschiste Ct le schiste argileux, prolongement de Zea et du cap Co- lonne. Au N.-O. du port d’Erimi, les schistes qui passent en cet endroit à un véritable calcaire schisteux donnent issue à des sources thermales. Les eaux de ces sources ont un goût salé et alcalin. Leur chaleur est de 40 à 42° Réaunmr; elles déposent beaucoup de carbonate de chaux ferrugineux , mais elles dégagent très peu de gaz acide carbonique ou de gaz acide sulfurique à l’état libre. Près du village de Sib laka on trouve la caverne de Katafigi , creusée dans le mi caschiste, à une hauteur de 3 ou 400 mètres au-dessus du niveau de la merj le fond de cette caverne est rempli d’une couche épaisse de lehm sans ossements. Les parois portent partout les traces du battement des vagues. L’entrée, d’abord étroite , s’agrandit bientôt et forme un espace assez vaste , qui se divise ensuite en plusieurs fentes étroites , lesquelles 204 SEANCE DU Ô AVRIL 1841. s’élargissent à leur tour en se prolongeant. Cette disposition intérieure offre la plus grande analogie avec celle des kata- votrons du lac Copais en Livadie. Serpho. — Formation schisteuse, avec de nombreux lits de minerai de fer. Auprès du port , filons puissants de granité à grains fins, avec mica noir. Syra. — Micaschiste , schiste talqueux , recouverts par le calcaire grenu; dans les schistes, couches puissantes de quarz pur et de fer hydraté. Naxos. — Les côtes N. et N.-O. de l’île présentent un granité à gros grains, avec de gros cristaux de feldspath rouge, et qui a beaucoup de ressemblance avec le beau granité des cataractes du Nil. Vient ensuite le micaschiste renfermant un grand nombre de couches de quarz pur et alternant avec le calcaire grenu. Le calcaire fournit un très beau marbre, dans le genre de celui de Maina , quoique moins bitumineux. Les couches des schistes se dirigent du N. au S. et inclinent à LO., quelquefois et particulièrement dans le voisinage des calcaires, elles offrent de nombreux plissements. Le granité reparaît ensuite avec ses formes abruptes; les schistes et cal- caires lui succèdent de nouveau , mais alors ils sont inclines vers l’E., c’est-à-dire dans un sens directement contraire à celui des couches placées de l’autre côté de la masse gra- nitique , indice certain que le soulèvement à été opéré par celle-ci. La chaîne centrale de l’île est entièrement formée de cal- caire, elle se dirige du N. au S. sur trois points, au mont Coronis au N., au mont Janaris et au mont Thia au S.; elle s’élève à la hauteur de 4,000 pieds au-dessus du niveau de la mer. Paros. — Micaschiste sur lequel repose le calcaire grenu , le fameux marbre de Paros. Santorin. — Cette île est un lieu classique pour l’examen des roches de conglomérats volcaniques et de leurs rapporis avec les laves et les trachytes à forme de lave ; elle n est pas moins favorable à l’étude des cratères de soulèvement (I ). On (i) Voir le Bulletin , t. lit, pag. io3 -etsuiv. ; t. IX , pag. 169 el suiv. SÉANCE DU 5- AVRIL 1841. 205 y voit , ou du moins on doit y voir, si l’on n’est point aveuglé par la prévention , l’application de la théorie de M. de Buch dans son développement le plus complet. Le N. de l’île est purement volcanique; au S. , la forma- tion calcaire apparaît et s’élève au mont Saint-Elie jusqu’à la hauteur de 3,500 pieds au-dessus du niveau de la mer. L’île de Santorin proprement dite forme le bord oriental u’un grand cratère elliptique, rempli parles eaux de la mer et dont l’axe le plus long peut avoir 3 milles géographiques. Les îles Therasia et Aspronisi (île blanche) constituent le bord occidental de ce cratère, au milieu duquel les trois îles Kaïmeni se sont produites postérieurement. Toutes les cou- ches qui environnent le cratère inclinent à l’extérieur. Ainsi sur Santorin, elles penchent vers l’E. , tandis que sur The- rasia et Aspronisi elles vont dans un sens contraire; preuve irrécusable d’un soulèvement central. Les fentes latérales dans les bords des cratères ne sont pas moins faciles à dis- tinguer. On ne peut s’empêcher de les reconnaître dans les intervalles qui se trouvent entre Acroterion et Aspronisi, entre Aspronisi et Therasia, entre Therasia et Apanomeria, enfin dans tous les grands ravins de la côte O. de Santorin. Un autre fait non moins concluant, c’est la forme escarpée et verticale de cette côte , comparée à l’inclinaison très douce que présente au contraire la côte orientale. Thérasia et As- pronisi présentent la même disposition , seulement avec une inclinaison opposée. La coupe de Santorin , prise dans son ensemble, donne la série suivante de bas en haut : i° Calcaire grenu, modifié, brûlé, crevassé, mais sans altération de sa structnre cristalline; il forme le mont Saint-Elie. 2° Tuf volcanique et cendres volcaniques durcies. 3° Trachyte gris, masse feldspathique avec cristaux de feldspath vi- treux. 4° Le même trachyte, avec cavités tubulaires par lesquelles se sont échappées les vapeurs; près des parois de ces cavités, le trachyte est de- venu poreux , spongieux comme une véritable lave. 5° Conglomérat de pechstein , ciment en partie d’obsidienue , grenu , cristallin , leucile trapézoèdre. 6° Lave inférieure noire, passant au pepérino. 20r> SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. 7° Lave supérieure ponceuse, rouge, renfermant des fragments vie trachyte lilas, de trachyte chauffé et désagrégé. 8° Traehyle altéré, modification du n° y, commencement de l'alté- ration. y° Traehyle noir compacte , niasse principale offrant 1 aspect du pechstcin et de l’obsidienne ; cristaux de feldspath vitreux. Une grande et puissante coulée de ce trachyte, poreux comme de la lave, s’est épan- chée du N. au S. io° Bancs supérieurs du trachy te précédent en état de désagrégation ; roche schisteuse bleu grisâtre; cristaux de feldspath vitreux. ii° Tuf du Pausilippe , et pouzzolane renfermant des fragments de trachvte noir; la masse blanche et terreuse. 12° Tuf ponceux blanc. i5° Rapilli, fragments de ponce , de trachyte noir et de lave, résultat peut-être de la désagrégation des nos il et 12. On voit ces couches, depuis le n° 2 jusqu au n° 13, re- poser distinctement l’une sur l’autre dans le magnifique es- carpement vertical de 800 p. de haut, qui forme la côte au pied de la ville de Thyra. Le calcaire grenu n° 1 sort de la mer au sud de l’île dans la partie opposée; il traverse toutes ces couches. Par conséquent, entre le n° 1 et le n° 2, on peut supposer un grand nombre de couches encore ca- chées dans les profondeurs de la mer. Cet ensemble est évidemment le résultat d’une longue milite d’éruptions sous-marines, dont les produits se sont successivement étendus les uns sur les autres. Long-temps après .leur formation, toute la masse s’est soulevée; c’est alors que le grand cratère s’est ouvert, ou du moins s’est agrandi jusqu’aux dimensions qu’il présente actuellement , si l’on suppose qu’il existait déjà comme cratère d’éruption sous-marin. Les calcaires du mont Saint-Elie se dirigent du N. au S., et inclinent de 60° à l’E. Le tuf du Pausilippe et la pouzzolane, partie supérieure des dépôts volcaniques de l île, recouvrent quelques uns des points culminants de cette montagne. Il suit de là que son exhaussement, fût-il déjà commencé lors des premières éruptions, n’était point encore assez avancé lors des der- nières pour que la masse ne fût point atteinte par les projec- tions volcaniques. SEANCE DU 5 AVRIL 1841, $07 L’île Neo Kaïmeni , sortie de ta nier vers les années 1706- 1 7 1 1 , a présentement une circonférence de 6,000 mètres. Elle s’élève de 400 pieds au-dessus des eaux. C’est un amas conf us de lave pierreuse passant au trachyte. Le cône d’éruption , avec un cratère central et plusieurs cratères latéraux, est situé à l’extrémité S. -O. Au S. du cône d’éruption, on trouve auprès de la mer une masse épaisse de ponce, qui doit son origine à une éruption latérale. A PO. du cône, la lave de- vient très vitreuse, et passe à l’obsidienne ou au pechstein. Le cratère principal , d’un diamètre de 400 brasses envi- ron, est de forme circulaire. La végétation a déjà fait de grands progrès sur cette terre, qui ne date que de 128 ans. On y voit beaucoup de figuiers, et les pentes sont couvertes de verdure. Sur la côte de la petite Kaïmeni , la mer dépose beau- coup d’oxide de fer. La surface de l’eau y est continuellement couverte d’une quantité de bulles, occasionnées par le déga gemenl des gaz. C’est aussi dans le voisinage de cette île que la mer a la propriété de polir le cuivre qui garnit les vais- seaux. Polino. — La roche de cette île est un trachyte, pour la plus grande partie, transformé par les vapeurs sulfureuses en une espèce de marne blanche , dans laquelle on distingue encore souvent les cristaux de feldspath vitreux. Les escarpe- ments de la côte N. et ceux de la côte N.-O. sont formés d’alu- nite compacte, ou poreuse, celle-ci est disposée en lits et en filons dans la première dont elle se distingue nettement. L’une et l’autre sont un trachyte altéré. Elles sont traversées en tous sens par de petites veines de calcédoine , d'agathe et de jaspe. Près de la côte , il y a sur la mer un dégagement continuel de gaz. Kimolo. — Sur les côtes, tuf ponceux et trachyte altéré; dans l’intérieur, porphyre trachytique rouge , porphyre mo- laire et perlite. 11 y a passage de la perlite au porphyre mo- laire. Ce dernier peut être considéré comme une modifica- tion de la première par l’action des vapeurs sulfureuses. Sur la côte S. domine le trachyte altéré , formation pa- rallèle aux alunites de Polino. D’immenses ainas de débris 208 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. de cette roche sont amoncelés au pied de l escarpement ; il s’en exhale des vapeurs sulfureuses qui développent une chaleur considérable, et forment une solfatare. Le soufre, en se sublimant , pénètre ces amas. De là leur couleur bigarrée et l’aspect brûlé du terrain. Des cristaux de sélenite sont dis- séminés en abondance dans cette masse. Au-dessous, on trouve un lit puissant de terre à foulon avec cimolite et savon de montagne. Il se rencontre dans cette terre des py- rites et du soufre cristallisé. Milo. — Cette île réunit les phénomènes ignés des temps anciens à ceux de l’époque actelle. Sa configuration générale est celle d’un fer à cheval, dont l’intérieur forme un port qui pourrait contenir tous les vaisseaux de guerre de l’Europe. Le côté N. de ce fer à cheval est caractérisé par des trachytes, qui au mont Castron s’élèvent à 1,000 pieds au-dessus du ni- veau de la mer. Ces trachytes sont entourés par un diluvium ancien (de l’époque sub-Apennine) , et par des conglomé- rats volcaniques , avec de nombreux fragments d’obsidienne d’origine inconnue. Au côté S., un trachyte altéré forme le mont Saint-Elie, dont la hauteur est de 3,000 pieds. La base de cette montagne est couverte d’une ceinture de granité, de gneiss et de mica- schiste transformés en trachyte g? anitoïde. Le phénomène de cette transformation est ici très sensible; la masse de la roche a perdu toute consistance, comme si elle avait été brûlée; le feldspath est devenu vitreux, et forme souvent avec lequarz un émail nacré. Le mica n’a point subi d’altérations. Ceci prouve qu’ici du moins le trachyte est le résultat d une modification du granité , du gneiss ou du micaschiste. Entre le trachyte granitoïde et le trachyte altéré, on observe unecouche de calcaire compacte noir. Les pentes sont recou- vertes par des alluvions avec gypse et argile, et par des conglomérats volcaniques. Des montagnes moins élevées qui ne dépassent pas 1,000 pieds, réunissent les deux côtés du fer à cheval. Ce sont pour la plupart des masses coniques de trachyte, sur lesquelles se sont étendus des tuls et des con- glomérats volcaniques. De nombreuses solfatares révèlent au milieu de ces dépôts l’activité constante du feu souter- SÉANCE DU Ô AVRIL 1841. 209 rain. Le trachyte non altéré et le porphyre molaire ne manquent point dans cette partie; mais la roche qui paraît dominer est un micaschiste non modifié. Dans l’intérieur du fer à cheval, à l’extrémité du port, une grande plaine d’alluvions d’argile plastique et de conglomérats, laisse échapper des éruptions boueuses, des sources thermales et des sources salées. La partie intérieure du grand port, nommée Apanaïa, est bornée par des roches de tuf ponceux et de ponce; le pre- mier, provenant de l’altération de la dernière, occupe la po- sition supérieure. Au-dessus des bâtiments du port s’éten- dent des collines d’alluvions et de conglomérats volcaniques liés par un ciment argilo-caîcaire. Ce dépôt est caractérisé par la présence de nombreux fragments d’obsidienne noire, dont la situation primitive est inconnue. Le conglomérat provient évidemment d’un très ancien diluvium (de l’époque sub- Apennine) sur lequel il repose, et qui le sépare des for- mations volcaniques de la côte. Ce diluvien), qu’on voit pa- raître à moitié chemin de la ville de Castro , se présente partie sous l’aspect d’un tuf, partie sous celui d’un calcaire grossier terreux ; il contient des fragments d’obsidienne et des restes brisés de Peignes, de Cardium et de Cérites, ainsi que des racines pétrifiées. Le trachyte de Castro traverse ce dépôt. Ce trachyte est une masse feldspathique rouge foncé, grise, avec cristaux de feldspath vitreux et d’augite. On peut aussi en rapporter une partie à la variété que M. Beudant a nommée trachyte amphibolique. Vers l’E. , la texture du trachyte change, et il passe à une véritable lave, passage qui se remarque fréquemment dans les trachytes des Cy- clades. Un isthme de trois lieues de large sépare la partie septentrionale de î’île de sa partie méridionale. Celle-ci , vers 10. , doit son existence à des soulèvements volcani- ques. Vers l’E. , elle est formée d’alluvions qui s’étendent sur une plaine d’une demi-lieue. Près de la mer, on trouve une source thermale, et plus loin, dans la plaine, une source salée qui fournit par an environ 170,000 oques de sel. Toute la contrée montagneuse du cap Calamo consiste en trachvte, qui au mont Calamo est changé en alunite; sur les pentes de Soc. G eut. Tome XII iA 2 10 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. cette montagne, on voit une solfatare dans des amas de dé- bris. Il existe encore d’autres solfatares dans 1 île , notam- ment à Saint-Domenica , à Paleochorio , à Ferlnigu , à Wudia et à Adaroas. Toutes, excepté celle d’Adamas, sont rangées sur une ligne qui va du N.-O. au S.-E. Le trachyte altéré traverse toute 1 île du S. au N. , depuis Calamo jusqu’à Wu- dia. Près de Paleochorio, le micaschiste non altère parait sous la formation volcanique. Au cap Rhevna , de puissantes couches de porphyre molaire interrompent la chaîne trachv- tique. Sur la route de ce cap à l’ancienne ville de Mdo, on rencontre auprès de Panagia Castriani une solfatare, qui ré" pand dans l’air une forte odeur d’hydrogène sulfuré, ce qui a fait nommer ce lieu l Eau Puante. Des cadavres d’animaux , tels que des serpents, des porcs-épics , etc., qu’on trouve à l’entour, attestent l’influence méphytique de ces exhalaisons, auxquelles on pourrait peut-être attribuer les fièvres épidémi- ques qui de temps en temps viennent affliger la population de la ville de Milo. Poros. — Cette île , lambeau détaché du Péloponèse, est formée de grès chlorité de la Grauwacke , alternant avec le schiste, le schiste argileux et le calcaire compacte du même groupe; le tout recouvert par un calcaire de transition gris, compacte, auquel sont associées des euphotides. Les couches de ce calcaire se dirigent du N. au S. et inclinent à l’E. Entre la terre-ferme et l’île proprement dite, il existe une masse considérable de porphyre feldspathique et de trachyte gra- nitoïde. Le dernier contient des cristaux de feldspath vi- treux , de feldspath ordinaire, de quarz, de mica, de hornblend et d’augite; mais ce qui le caractérise particuliè- rement, c’est la présence de nodules ronds , quelquefois de la grosseur du poing, qui ne se distinguent delà masse pnn- ci pale que par une texture plus serrée. Presqu'île de Melhanca. — Calcaire de transition , recou- vert de calcaire à Hippurites. Les deux formations sont tra- versées par de grandes masses de porphyre feldspathique et de trachyte. Du calcaire, sortent des sources thermales qui dégagent une grande quantité de gaz hydrogène sulfuré. Le calcaire est altéré, corrodé; il paraît comme brûle; tl SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. 211 est poreux et crevassé, et sonore comme le phonolite. Egine. — Au pied de la montagne sur laquelle sont si- tuées les ruines du temple de Jupiter Panhellenion , on trouve un calcaire grossier, sableux et marneux, renfermant des restes de Peignes, Cardium, Balanes, Huîtres, etc. Cette formation tertiaire repose sur le calcaire à Hippuriles ; elle est recouverte par un conglomérat trachytique, que tra versent des masses de trachyte. Extrait des procès-verbaux de la Société géologique de Lon- dres. Vol. II f, n° 70, 1840. Notice sur quelques points de la côte d'Ionie et de Carie, et sur Life de Rhodes ; par W. J. Hamilton. 1° Fouges, ancienne Phocée située à l’extrémité du golfe de Sinyrne. — Le sol est volcanique. Il se compose de trachyte et de grès ponceux , traversé en quelques endroits par des dykesde trapp. A un mille au N.-E. de la ville, on voit une nias-e de hornstein noire; à l’O. et au N.-O., à peu près au niveau de l’eau, se trouve une roche trappéenne et amvg- daloïde. Ritri , ancienne Erythrée. — Trachyte rouge, cristallin, présentant une apparence de stratification ; calcaire bleu , ou gris, plus ou moins cristallin, associé à des grès, les derniers antérieurs au trachyte. Près de l’acropolis, strates verticaux d’argile endurcie et de jaspe. Au N. de Tacropolis, grand dérangement des couches du calcaire à leur contact avec le trachyte. Sighajik , ancienne Téos. — Une riche plaine d’alluvion lie les ports Sighajik et de Téos, et s’élève graduellement vers l'E. A 10., elle est séparée de la mer par des collines de calcaire crétacé blanc, disposé en couches épaisses et supporté par des grès et des sables avec concrétions calcaires. Près de l’ancien port de Téos, il existe sous le calcaire un grès dur, micacé, brun , associé à des couches de calcaire nodulaire. Ce grès appartient à une formation plus an- cienne; on ne trouve point de roche ignée en place , mais de nombreux fragments de greenslone sont disséminés dans les environs. 212 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. Scala nova . — Cette ville est construite sur une colline isolée de calcaire bleu , semi-cristallin, laquelle fait partie de la chaîne occidentale du mont Messogis. Ce calcaire est semblable à celui que l’on voit au mont Prionpus d’Ephèse, en liaison avec des grès micacés. Boudroun. — Le château est situé sur un rocher isolé de calcaire semblable au précédent, associé à des schistes argi- leux de diverses couleurs. Au N. de la ville, les hauteurs qui portent les restes des remparts d’Halicarnasse, sont de la même formation. Les collines inférieures , plus rapprochées du rivage et sur lesquelles on voit les ruines de la ville d’Ha- licarnasse, sont composées de lits horizontaux de sable vol- canique et de conglomérat trachytique. 5 ou 6 milles de Boudroun, la montagne conique de Chifout Kalé, haute de 1,000 pieds au-dessus du niveau de la mer, est entièrement composée de trachyte rougeâtre; toute la contrée, entre Boudroun et ce point, est de trachyte ou de conglomérat trachytique. Les hauteurs , à l’O. de Chifout Kalé , sont aussi de trachyte, qui présente quelque apparence de structure colomnaire ; le trachyte forme également une partie , sinon la totalité du promontoire de Karabghla. L’inclinaison N.-E. du calcaire de Boudroun peut être attribuée à la sortie des roches ignées de Karabghla et de Chifout Kalé. Il y a un en- droit où le rivage est couvert de fragments de ponce. Gnide. — Se trouve presque à l’extrémité du cap Crio , pointe occidentale de la côte méridionale du golfe de Cos. Toute la péninsule est composée de calcaire bleu semi-cris- tallin , de schistes et de grès , plongeant soit vers le S. -O. sous un angle de 45°, soit vers l’E. N. -O. sous une inclinai- son plus forte. A l’O. des ruines, des couches minces de schiste calcaire unies à des couches épaisses de calcaire bleu caverneux forment le sommet de la péninsule , à l’E. des grès durs et verdâtres, semblables à la grauwacke, s’intercalent en quelques endroits entre les couches précédentes. Les pentes sont recouvertes çà et là par une brèche calcaire d’origine pos térieure. Les montagnes s’élèvent rapidement vers l’E. et le N.-E., en sorte qu’à une distance de 2 milles elles atteignent la hau- SEANCE DU 5 AVRIL 1 84 1 . 2l3 tcur de 2,000 pieds. Leur sommet est une bande étroite de un quart de mille de longueur se dirigeant du N.-O. au S.E., et composée de schistes calcaires dont les couches, recou- vertes par le calcaire bleu , plongent de 45° au S. -O. lie et golfe de Simi. — L’île est une masse uniforme de scaglia compacte, d’un blanc grisâtre, avec couches et no- dules accidentels de calcaire siliceux. Au-dessus de la ville de Simi, les couches sont inclinées de 30 à 35° N. et N.-O, Au-delà du port de Panermiotis, elles plongent de 20° S. et S.-S.-E.; en quelques endroits elles sont horizontales. La côte S. est formée de scaglia avec nodules de silex et de jaspe. A l’extrémité E. du golfe, des couches minces de cal caire alternent avec des bandes de jaspe d’un rouge pâle; leur inclinaison est de 50° N.-O. Rhodes. — La partie septentrionale de l’île , la seule vi- sitée par 1 auteur, consiste en dépôts tertiaires marins et en calcaire secondaire ( scaglia ) associé à des grès et des con- glomérats. M. Hamilton n’a point vu de roches ignées en place , mais il a remarqué dans les conglomérats, vers le cen- tre de l’île, une grande quantité de fragments de greenstone et de roches trapéennes. Les dépôts tertiaires sont des couches de calcaire eoquil- lier, de grès et de conglomérats s’étendant sur une zone d’une largeur variable; ces dépôts forment une série de hau- teurs, qui traversent l’île de l’E. à l’O. Voici l’ordre de super- position qu’elles présentent : 1° Sommet des hauteurs, à 3 milles au S. -O. de la ville de Rhodes : sables, graviers et conglomérat. 2° Calcaire jaune : conglomérat coquillier avec Peignes , Cardimn , Venus, de 2 à 300 pieds d’épaisseur; les couches inclinent de 10° au N.-E. Cette formation se prolonge jus- qu’à Lindo, où elle repose en stratification discordante sur le calcaire secondaire. 3° Marne sableuse avec lit mince de marne calcaire; peu d’épaisseur. 4° Lit très épais de conglomérat et de gravier, qui s’étend a une distance considérable vers le S. et le S.-O., formant des hauteurs à pentes rapides et des escarpements abruptes sui 214 SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. la côte O. à quelques milles de Rhodes; au-delà il diminue graduellement et repose sur les couches relevée* de la scaglia. Ce système est très développé près d’Archangelo , a 1 mille environ au N. de Lindo. L’auteur a remarqué un conglomérat de fragments calcaires et de fragments de quarz, cimentés par une pâte calcaire; il considère ce dépôt, qui repose sur le calcaire bleu , comme la partie inférieure du terrain tertiaire. Roches secondaires : Scaglia , équivalent du système cré- tacé de l’Europe. Cette formation est composée : 1° De grès rouge et brun avec conglomérat; 2° De calcaire blanchâtre, gris et rouge , scaglia propre- ment dite ; 3« De calcaire bleu. Ce dernier appartient peut etre a une époque antérieure. Les grès et conglomérats se rencontrent vers le centre de Pile. Entre Apolona et Embona, un conglomérat rouge re- pose en stratification concordante sur la scaglia ; ses couches plongent de 50° au S. -O. Au N. -O. du mont Atairo , il existe un autre conglomérat renfermant des fragments de greenstone et des morceaux ar- rondis de scaglia. 4° LascagUaest principalement développée au mont Atairo, dont la hauteur est de 3, 500 à 4,000 pieds. Le sommet de cette montagne est unecrête étroite de 2 milles de long environ, qm s’étend du N.-E. au S.-O, à peu près dans la direct ion de Taxe de Hle. Les couches inclinent de 15 à 20° au S.-E. : c’est d’abord un calcaire gris en lits épais, sans silex, puis un calcaire en lames minces avec plaques de silex, enfin un calcaire épais avec nodules de silex; le tout peut avoir une puissance de 800 à 900 pieds ; au-dessous , un calcaire marneux vient s in- tercaler entre les strates de la scaglia ; au pied de la mon- tagne , la scaglia paraît en couches épaisses et sans silex. Au bas du village d’Embona , situé au N. O. du mont Atairo, un grès verdâtre , compacte, sort de dessous le calcaire et plonge au S.-E. Les collines qui s’étendent dans les directions N. -N.-E., sont également composées de calcaire gris. L’acropolis de Gamiro, sur la côte E. de 1 de, a 6 milles SÉANCE DU 5 AVRIL 1841. 21 h au N. de Lindo, est situé sur une plate-forme isolée de sca~ glia blanche compacte, dont la base est entourée par des dé- pôts tertiaires. 5° Le calcaire bleu est probablement plus ancien que les couches précédentes; il doit être contemporain du calcaire d’Hai icarnasse. 11 s’étend le long de la côte du côté de Lindo, et y forme des collines élevées et escarpées , contre lesquelles s’appuient à des hauteurs considérables des couches horizon- tales de calcaire tertiaire. L'acropolis de Lindo est placé sur ce calcaire, qui se montre encore plus au N. entre Rhodes et Arehangelo. Les couches de l’acropolis de Lindo inclinent de 20 à 25° N.-O. Hoches plus anciennes. Le seul point où elles soient vi- sibles est entre Arehangelo et Lindo , au fond d’une baie pro- fonde et près du rivage. Là le calcaire bleu, dur et siliceux dans ses couches inférieures et plongeant de 60 à 70° N.-O., est constamment supporté par une roche dure , noire , schis- teuse , cristalline, parfaitement semblable au calcaire du Bosphore. M. Hamilton tire de ces faits les conclusions suivantes : 1° La scagila est plus abondante à Rhodes et dans le S. de l’Asie mineure, que dans le N. de celte contrée. Elle paraît être la prolongation de la scagila , qui constitue la masse du mont Taurus, dans laquelle on a trouvé des nummulites près d’Adalie. M. Hamilton a, découvert près de Deenair, une es- pèce de ce genre tout-à-fait pareille à l’une de celles que ren- ferme la scaglia des îles Ioniennes. 2° Les roches ignées sont plus rares au S. qu’au N., et ne paraissent pas si souvent en connexion avec la scagila qu’avec les calcaires plus anciens. 3° Les trachytes et autres produits ignés, accompagnent toujours le calcaire bleu sembcristallin de Ritri et de Bou- d ronn. 4° En l’absence de restes organiques, on ne peut décider positivement si le calcaire bleu est une roche secondaire al térée, ou s’il dépend d’une formation plus ancienne. Sa res- semblance avec le calcaire du Bosphore, lequel est associé 216 SÉANCE DU 19 AVRIL 1 8 4 1 . à des schistes contenant des fossiles de transition, rend la dernière opinion la plus probable. Séance du 19 avril 1841. PRÉSIDENCE DE M. ANT. PASSY. Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membres de la Société : MM. Louvrier, docteur médecin à Pontarlier (Doubs), pré- senté par MM. Lenglet et Le Blanc. Pontier ( Eugène ) , docteur médecin à Aix , et Mjttre ( Hippolyte ), docteur médecin, chirurgien de la marine royale à Toulon, présentés par MM. Coquand et Michelin. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit : De la part de M. Alcide d’Orbigny , la 17e livraison de sa Paléontologie française. De la part de M. A. Petzholdt, son ouvrage intitulé : Erd kund ein versuch , etc. (De la connaissance de la terre; essai sur les anciennes dislocations qu'elle a éprouvées. ) In-8°, 253 pages, 1 pl. Leipsig, 1840. De la part de M. Ch. Darwin, son ouvrage intitulé: On the connexion , etc. (Relation qui existe entre certains phé- nomènes volcaniques de l’Amérique méridionale , etc.) In-4ft, 30 pages, 1 pl., et une autre brochure intitulée: On the formation , etc. (De la formation du sol végétal.) In-4°, 5 pages. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Acadé- mie des sciences, \e: semestre 1841 , nos 14-15, avec la table du 2e semestre 1840. Actes de l'Académie royale des sciences , belles-lettres et SÉANCE DIJ 19 AVRIL 1841. 217 arts de Bordeaux , 2e année , 2e trimestre. Bordeaux, 1840. Mémoires de la Société d* agriculture , sciences et arts d'Angers , 4e vol. 3e livr. Angers, 1840. Mémoires de la Société d’agriculture , sciences , arts et belles- lettres du département de l’Aube, nos 74, 75 et 76. Troyes , 1 840. Société d agriculture , sciences et arts d’ Angers ; travaux du Comice horticole de Maine-et-Loire , 2e vol. , nos 1 1-12. Angers, 1840. Bulletin de la Société industrielle d’ Angers et du dépar- tement de Maine-et-Loire, n° 6. Angers, 1841. Discourse , etc. ( Discours sur l’objet et l’importance de l’institution nationale, pour l’avancement de la science éta- blie à Washington, en 1840); par J. R. Poinsett. In-8°, 52 pages. Washington, 1841. Constitution , etc. (Règlement de cette constitution, par le même auteur. ) In-8°, 14 pages. Washington, 1840. L’Institut y n°s 380-381. The Mining journal , n°s 294-295. The Athenœum , nos 702-703. De la part de M. Boué ,164 ouvrages ou brochures , parmi lesquels nous citerons les suivants : Cbris , etc. ( Aperçu sur les provinces occidentales de l’empire autrichien); par J. Rohrer. In-8°, 237 pag. Vienne, 1804. Physitalische Beschreibung , etc. (Description physique des parties solides de la surface de la terre); par J. Gott- fried Sommer , professeur au Conservatoire de musique à Pragues. ln-8°, 558 pages, 14 pl. Pragues , 1828. Naturhistorische briefe , etc. ( Lettres sur l’histoire natu- relle de l’Autriche , du Salzbourg, des environs de Passau, et Bergtesgaden ) ; par Franz de Paula , Schrank et Ch. Ehrenbert, chevalier de Moll. In-8°, 457 pages avec plan- ches. Salzbourg, 1785. Guge Durch , etc. ( Excursions dans les montagnes des Pyrénées, en 1822), par W. de Ludemann. In-8°, 363 pag., 2 cartes. Berlin, 1825. Gemalde, etc. (Tableau du monde physique, 5e vol., ! 218 SEANCE DU 19 AVRIL 184 I. histoire de la surface du globe). In-8°, 440 pages avec cartes et planches , 1 825 ; et un autre volume faisant suite à celui-ci et comprenant la description physique de la surface fluide du globe terrestre; par J. G. Sommer, 2e édition, 579 pages avec planches. Pragues , 1829. The M ineralogy , etc. ( Minéralogie et géologie du comté de Derby), ouvrage contenant une description des minéraux, des planches pour montrer la position des couches , et une description des mines les plus intéressantes du N. de l’Angleterre, de TEcosse, du comté de Galles, ainsi qu’une analyse de l’ouvrage de M. William , intitulé: Le Royaume minéralogique ; par J. Mawe In-8°, n° 149, strand, 211 pag. Londres. A Mineralogical , etc. ( Description minéralogique du comté de Duinfries ) ; par Robert Jameson , professeur d his- toire naturelle , lre partie. In-8°, 185 pages avec planches. Edimbourg, 1805. Observations , etc. (Observations sur le mont Vésuve, l’Etna, et sur d’autres volcans, adressées à la Société royale ); par W. Hamilton. In-8°, 179 pages. Londres, 1 774. An Outiine , etc. ( Description minéralogique des îles Shetland et de l’île d’Arran); par 1\. Jameson. in-8°, 202 p. avec planches. Edimbourg, 1798. Observations faites dans les Pyrénées , pour servir de suite à des observations sur les Alpes , insérées dans une traduction des lettres de W. Coxe , sur la Suisse. In-8°, lre partie, 284 pages, 3 planches. Paris, 1799 ; 2e partie, 1 68 pages, Observations sur les volcans de /’ Auvergne , suivies de notes sur divers objets recueillis dans une course minéra- logique faite en 1802; par l’abbé Lacoste. In-8% 196 pag, Clermont-Ferrand, 1802. Die Vulcane , etc. (Les volcans anciens et modernes, considérés sous un point de vue physique et minéralogique); par Franz de Beroldingen. lr* partie; in-8°, 293 pages. Manheim, 1791 ; et 2e partie. In-8°, 406 pages. Ueber die , etc. (Quelques observations sur les chaînes de montagnes et les volcans de l’intérieur de 1 Asie , ainsi que 219 SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. sur une éruption volcanique dans les Andes); par Al. de Hurnboldt. In-8°, 18 pages. Bersuch einer , etc. (Essai d’une histoire naturelle du Chili, traduit de l’italien de Ign. de Molina); par le docteur Brandis. In-8°, 328 pages, avec cartes. Leipsig, 1786. Miner alogische , etc. (Description minéralogique des principales contrées métallifères du Mexique, ou de la Nou- velle-Espagne) ; par Fried Sonneschmid. In-8°, 334 pages. 1804. Historia naturalisa etc. ( Histoire naturelle curieuse du royaume de Pologne, du grand-duché de Lithuanie , etc. ) , tiré de l’ouvrage de Gabriel Rzaczynski, membre de la So ciété de Jésus. Imprimerie des Jésuites. Petit in-4°, 456 pa- ges , 1721. Dell, anthracite , etc. (Du charbon de terre , etc. , travail exécuté par l’ordre du gouvernement italien ) . In-8°, 358 p., 1 ! planches, 1790. Essai sur la montagne salifere du gouvernement d? Aigle, situé dans le canton de Berne , par Fr.-Sam. Wild. In-8° , 350 pages. Genève, 1 788. Essai sur la lithologie des environs de Saint-Etienne - en-Forez , et sur B origine des charbons de pierre , par M. de Bournon. In-8°, 1 04 pages, 1785. Untersucliungen , etc. (Recherches sur les poissons fos- siles d’eau douce des formations tertiaires ( extrait d’une lettre au professeur Bronn) , par le docteur Agassiz. In-8". 148 pages , 1832. Geognostische , etc. ( Description géognostique des envi rons de Vie ) , par M. Voltz. ln-8°, 42 pages. Systematische , etc. ( Tableau systématique de toutes les pétrifications du Wurtemberg, et particulièrement de celles que l’on rencontre dans les environs de Boll ) , par le docteur Fr. Hartmann , à Gopping. In-8°, 56 pages. Tubinge, 1830. Systematische , etc. (Tableau systématique des pétrifica- tions composant le cabinet de feu le conseiller de Schlo- theim). In-8°, 78 pages. Gotha, 1832. Lithothcologie , etc. ( Lithothéologie, ou histoire naturelle des minéraux considérés sous un point de vue religieux), 220 SEANCE DU 19 AVRIL 1841. par J. -A. Fabricius, professeur au gymnase de Hambourg. In-8°, 1,300 pages. Hambourg, 1735. Ueber die, etc. (Des Alpes wurtembourgeoises ) , par G. de Martins. I11-80, 128 pages, avec une carte de la partie septentrionale des Alpes dans la Souabe. Œuvres de Bernard Palissy , avec des notes par MM. Faujas de Saint-Fond et Gobet. In-4° , 734 pages. Pa- ris, 177 7. Beobactungen , etc. ( Considérations systématiques sur la minéralogie ; premier essai : les corps gras du règne miné- ral), par Franz de Beroldingen. Première partie. In-8°, 457 pages. Hanovre et Osnabrück, 1792 , et seconde partie. 760 pages, ) 794. Métallo graphia , etc. ( Métallographie , ou histoire des mé- taux), par John Webster. Petit in-4° , 388 pages. Lon- dres, 1671. V ersuch , etc. ( Essai de la géographie minérale de la Suède ), par W. Hisinger, traduit et revu par A. Blode, avec une carte. In-8°, 567 pages. Freyberg, 1819. Versuch , etc. ( Essai d’histoire du règne minéral), par Ch.-Abr. Gerhard. ln-8°, 2 tomes en 1 seul volume, 722 p , 10 planches. Berlin, 1781. De Vesuviano , etc. (De l’éruption du Vésuve), par Jules- César Recupito , de la Société de Jésus. I11-I8, 195 pages. Poitiers, 1636. JSeapolitanœ scienliarum , etc. (Commentaire de l Aca- démie napolitaine des sciences, sur l’éruption du Vésuve qui eut lieu en mai 1737 ) . Petit in-4°. Storia natvrrale , etc. ( Histoire naturelle de l’Etna ), par Joseph Recupero. 2 volumes in-4° , avec planches. Ca- lant* , 1815. Hi stoire du mont Vésuve, avec C explication des phé- nomènes qui ont coutume d' accompagner les embrasements de cette montagne , parDuperron de Castera. In-8°, 461 pages, 2 planches. Paris, 1741. Annales générales des sciences physiques, par MM. Bory de Saint- Vincent, Drapiez et Van Mous, In-8°. 8 volumes. Bruxelles, 1819a 1821. SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. 22 1 Corresponclenzblall, etc. (Journal de correspondance de la Société d’Agriculture du Wurtemberg), numéros de jan- vier 1822 à décembre 1827. Anales de kistoria natural, etc. (Annales des sciences na- turelles ), nos 1 à 21. In-8°. Madrid, imprimerie royale. Journaux de feu M . Lill de Lilienbach , 3 vol. ma- nuscrits. Une grande carte de l’Ecosse, qui a servi à M. Boué pour son travail géologique sur ce pays. COMMUNICATIONS. M. d’Archiac demande la parole par suite de la lecture du procès-verbal et communique les observations sui- vantes : Réponse aux objections faites par M. Melleville dans la séance du 5 avril. Nous espérions avoir évité cette discussion en nous abstenant depuis plusieurs années d’émettre notre opinion sur les travaux d’un de nos confrères qui a exploré le même pays que nous , car nous laissons volontiers à d’autres, et surtout au temps, le soin de faire justice des erreurs qui peuvent s’introduire dans la science; mais M. Melleville nous ayant paru , dans sa dernière lettre , s’écarter des bornes de la stricte équité en se hâtant de juger un ouvrage dont on ne connaît encore que le cadre , nous avons dû rompre un silence qui, s’il eût été plus prolongé , au- rait pu être attribué à toute autre cause qu’à la véritable. Nous diviserons cette réplique en deux parties. Dans la pre- mière nous exposerons , puis nous discuterons les diverses opi- nions que M. Melleville et nous, avons successivement émises sur les terrains tertiaires du département de l’Aisne , en commençant par nos propres observations comme les plus anciennes en date ; dans la seconde , nous réfuterons d’une manière détaillée les objections contenues dans la lettre dont nous venons de parler. § i"- Dans la séance du 20 avril 1835, nous communiquâmes à la Société le résumé d’un mémoire sur une partie des terrains tertiaires inférieurs du département de V Aisne. (Bull., tome VI, p. 240.) La 2 '} 2 SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. coupe théorique jointe à ce résumé montre déjà les subdivisions qui se retrouvent dans le tableau inséré dernièrement au Bulle- tin (Tome XII, p. 39.) N’ayant pas alors étudié la partie méridio- nale du département, nous avions omis dans cette coupe les marnes supérieures du calcaire grossier* et suivi 1 opinion de M. Héricart-Ferrand , adoptée par M. Brongniart, sur 1 âge des calcaires lacustres, dont nous ne fîmes d’ailleurs aucune mention dans notre résumé , non plus que des sables et grès moyens que nous n’avions pas encore observés. La seule omission que nous n’aurions pas dû faire, était celle des sables glauconieux placés entre les glaises inférieures au calcaire grossier et les lits coquil- liers. Dans la séance du 4 décembre 1837, nous présentâmes une Note sur l'étage des sables et grès moyens tertiaires (t. IX , p. 54), note dans laquelle nous établissions les vrais rapports de ces couches. C’était particulièrement dans la partie S. du départe- ment de l’Aisne que nous avions puisé des preuves que nous étendîmes ensuite aux départements de Seine-et -Marne , de I’Olsc et de Seine-et-Oise , et même jusque de l’autre côté de la Manche. Le 15 avril 1839, nous lûmes à la Société un mémoire intitulé : Essai sur la coordination des terrains tertiaires du N. de la France , de la Belgique et de l'Angleterre (Bull., t. X, p. 168), et où nous eûmes naturellement occasion de parler du département de l’Aisne. Ce fut alors que nous adoptâmes une classification qui ajoutait à l’ancienne . 1° un calcaire lacustre entre les bancs de lignite s et les couches d’Huîtres, de Cvrènes , etc. . qui les recou- vrent*, 2° les sables placés entre les lits coquilliers et les glaises inférieures au calcaire grossier, addition dont nous eûmes soin de faire honneur à M. Melleville, comme de droit ; 3° les marnes supérieures au calcaire grossier et les couches de mélange qu’on y trouve subordonnées, puis tout le groupe du calcaire lacustre moyen que nous divisâmes en cinq étages , enfin , quelques lam- beaux de sable supérieur et de calcaire lacustre supérieur furent indiqués çà et là. Nous n’étions pas alors certain que ces derniers groupes se trouvassent dans la forêt de Yillers-Cotterets ; mais, d’après ce qu’avait dit M. Baulin, nous ne tardâmes pas à les y reconnaître , et nous fîmes part à la Société de cette rectification , ainsi qu*e de la présence de quelques lambeaux de sable et grès moyens que nous avions omis de signaler dans notre mémoiie. (Bull., t. X , p. 143.) Enfin , le 7 décembre dernier, nous présentâmes notre travail complet sur le département de l’Aisne, et nous en fîmes un court SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. 223 extrait dans lequel nous supprimâmes particulièrement ce qui était relatif aux terrains tertiaires, pour ne pas faire double emploi avec ce qui avait déjà été inséré dans le Bulletin. Le ta- bleau des terrains du département (t. XÏI, p. 38) présente une classification identique avec celle des communications précédentes, sauf les additions successives que nous avons signalées. En résumé , la marche que nous avons suivie dans ces publi- cations nous paraît être celle qui résulte naturellement d’une étude de plus en plus appi ofondie , c’est-à-dire que la classifiea tion devenait d’autant plus complète que nous avancions davan- tage dans la connaissance de chaque groupe ; mais notre opinion n’a jamais varié sur la position relative de ces groupes, ni sur leurs caractères et leurs rapports généraux , d’ailleurs établis pour la plupart avant nous dans les travaux de MM. Poiret, d’Oma- lius-d’Halloy, Brongniart, Élie de Beaumont , Dufrénoy, Constant Prévost, Deshayes, Graves, etc. Nous passons à l'examen des publications de M. Melleville sur le même sujet. Dans la séance du 15 mai 1837, M Deshayes remit à la Société une lettre de M. Melleville , dans laquelle se trouvait une liste des fossiles des environs de Laon. Ces fossiles sont rangés par étage, comme il suit (t. VIII, p. 248): 1° fossiles de l’argile plastique ; 2° fossiles des sables calcarifères ; 3° fossiles des assise ; supérieures de la masse calcaire. Le 19 mars 1838, M. Melleville adresse une note intitulée: Considérations sur la nature et le mode de dépôt des terrains tertiaires du Laonnais. Dans cette note ( t. IX, p. 210), l’auteur conserve les rapports des couches indiqués ci-dessus , et qui sont les mêmes que ceux que nous avions établis auparavant, c’est-à-dire en al - lant de bas en haut : 1° argile plastique et lignite; 2° sables blancs, jaunes, verts, micacés, cbloriteux , argileux ou calcari- fères avec fossiles ; 3° argile sableuse sans fossiles; 4° calcaire gros- sier ; 5° marnes avec fossiles nombreux. Ici M. Melleville rap- porte la couche calcarifère avec fossiles du n° 2 au banc coquillier de Courtagnon , et signale les sables gîauconieux et les argiles qui les recouvrent avant le calcaire grossier, comme devant être sépa - rés et distingués des couches supérieures et inférieures. Quant au calcaire grossier de Laon et des environs, Fauteur ne fait aucune difficulté de le regarder comme la continuation du calcaire grossies des environs de Paris; il s’attache même à en démontrer la forte inclinaison au S. et entre Laon et Meudon. Il signale en outre les assises inférieures caractérisées par les Nummulîtcs , ce que nous 22 ï SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. avions également écrit trois ans auparavant , et bien d’autres avant nous, depuis M. de Saussure jusqu’à M. Brongniart; puis il mentionne quelques variations de texture dans la roche , et il termine par la description des couches supérieures coquillièrés qu’il rapporte aux marnes du calcaire grossier. Quant à la théorie de la formation de ces couches , nous n’en parlerons pas , la com- mission d’impression ayant alors jugé à propos d’en supprimer les détails. Après la lecture de cette note , nous fîmes remarquer que le banc coquillier de Courtagnon , semblable en tout a ceux de Da- mery, Montmirail , Grignon , Parnes , Chaumont, etc., était la partie médio-inférieure du calcaire grossier , caractérisée par le Cerithium giganteum , et que ce banc était parfaitement distinct des sables calcaires coquilliers rangés par M. Melleville sous le n° 2. De ce rapprochement il résultait, pour l’auteur de la note, que le Cerithium giganteum se trouvait dans deux gisements différents , c’est-à-dire dans le banc meuble de Courtagnon avec son test, et dans le calcaire grossier solide des environs de Laon , où il ne se présente qu’à l’état de moule. Nous nous prononçâmes aussi contre l’opinion de l’auteur, qui regardait la coquille de la première lo- calité comme distincte par ses dimensions de celle de la seconde. Le 3 décembre 1838, M. Melleville annonce (t. X, p. 16) que, dans une course faite de Paris a Laon par Chateau-Thierry et Oulchy-le-Château , il a reconnu que le vrai calcaire grossier qu’il avait suivi jusqu’à la rive gauche de l’Aisne , manquait sur la rive droite , ou mieux n’y était plus représenté que par une couche de sable calcaire coquillier, tandis que les bancs calcaires qui occu- pent les plateaux au N. de ce point constituaient une nouvelle formation méconnue jusque là et pour laquelle il propose le nom de calcaire laonnais. M. Melleville , et ici nous sommes obligé de commencer à réfuter ses opinions, basait sa nouvelle création sur trois mo- tifs : 1° l’amincissement du calcaire grossier sur la rive gauche au S. de Soissons. Or, il suffit de parcourir les galeries des carrières de Belleu , de Septmont et d’Acy , pour s’assurer que ce calcaire y a conservé sa puissance et sa composition or- dinaire , et qu’il y est aussi parfaitement stratifié que partout ailleurs. 2° Que les collines de la rive gauche étaient plus basses que celles de la rive droite. Mais les cotes d’altitude de la rive gauche , à l’orme de Pavillon , à l’orme de Billy et au signal de la carrière l’Évêque , sont 167, 166 et 166 mètres. A l’orme de la ferme de Chimay, qui est en face sur l’autre rive, à une distance de SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. 225 7 kilomètres et sur un point également culminant, la cote est seulement 169. En comparant les cotes au-dessous de Soissons , comme nous venons de le faire au-dessus , on les trouve encore semblables des deux côtés, mais un peu moindres que les précé- dentes , parce que les couches , indépendamment du plongement général au S. , font encore une légère inflexion à TO. Ainsi, sous ce rapport seul, la coupe de M. Melle ville était déjà très défec- tueuse. En outre , la cote 126 de cette coupe se trouve au S» de Soissons sur les sables inférieurs, et non sur les bancs calcaires comme l’indique cette même coupe. 3° Enfin , le dernier motif sur lequel s’appuyait l’auteur était tiré de la coupe de la colline de Pasly, que nous donnons ici d’après nos notes et pour être mieux compris : Coupe de la colline de Pasly en descendant par l’ancienne voie romaine. - ( l' Calcaire grossier avec Cerithium giganteum. ! ^ -2. Idem avec Dentalium sir an g ulat uni , Orbitolites complanata , etc. * j 5. Banc de N ummulina lœvigata. 3 V4- G la» iconie grossière peu épaisse. 5. Glaise et niveau d’eau. 6. Sables glauconieux. 7* Bancs coquilliers avec roguons endurcis. Ce banc jaunâtre et aré- nacé vers le bas, se durcit à sa partie moyenne par une infil- tration siliceuse et redevient arénacé, glauconieux et micacé à sa partie supérieure. L’état des fossiles, et surtout de la N ummu- lina planulata , participe à ces modifications de la roche. 8. Grès friable jaunâtre. 9. Bancs solides et arénacés avec de nombreuses veines de quarz. Ces bancs se composent principalement de sable ferrugineux avec grains de quarz, des grains d’un vert noir et d’autres d'un vert clair, puis de IV ummulina planulata. Ils ont quelque analo- gie avec la glauconie grossière du n° 4 , mais ils s’en distinguent nettement par la présence de l'hydrate de fer, par l’espèce de Nummuline qui est lout-à-fait différente, et mieux encore par leur position bien précise au-dessous de la glauconie grossière que l’on voit plus haut , à sa place ordinaire, entre le calcaire grossier et la glaise. 10. Sable glauconieux. 11. Sables inférieurs jaunâtres, micacés, avec de petites veines de quarz concrétionné coupant la masse en divers sens. Ces sables se continuent jusqu’au pied de la colline où paraissent les glaises de l’étage des lignites. Soc, géol, Torne AIT, i5 226 SÉANCE DU 19 AVRIL 1841. D’après sa manière d’expliquer cette coupe , la couche n° 7 avec Nummulina planulata , etc., devient, pour M. Melleville, le re- présentant du calcaire grossier de la rive gauche , ou , pour nous servir de son expression , du calcaire grossier parisien , et les couches 1, 2, 3 et 4 appartiennent au calcaire laonnais. Mais, en face de Pasly, sur cette même rive gauche , la meme couche n° 7 se voit au-dessus de la ferme de Presles , et elle y est exactement surmontée, comme sur la rive droite, par un banc de sable (le lit de glaise ne réparait qu’un peu plus loin), la glauconie grossière plus épaisse , le banc de Nummulina lœvigata et par les couches à Cerithium gigantcum vers la cote 153. Ainsi, non seulement il y a identité de niveau des deux côtés de l’Aisne , sauf 2 à 3 mètres dus au relèvement général du N. , mais il y a encore identité dans les couches et les fossiles qui les caractérisent , comme nous le di- rons plus loin. M. Melleville retrouve ensuite ces deux systèmes dans tous les plateaux au N. de l’Aisne , et cela devait être. Par suite de la découverte de ce nouveau calcaire marin , il trouve aussi le Cerithium gigantcum dans deux gisements diffe- rents ; mais cette fois ce n’est plus le banc de Courtagnon qui est déplacé de son véritable niveau , c’est le calcaire grossier des en- virons de Laon. Pour appuyer hon opinion , que nous avions déjà combattue , comme on vient de le voir, M. Melleville cite les en- virons de Chamery et de Coulomme , sur le versant N. de la mon- tagne de Reims (Marne). Dans la coupe qu’il a faite de ces localités et dans le texte qui raccompagne tout est exact jusqu’à Coulomme ; mais ici commence à se montrer un ordre de faits qu’il ne paraît pas avoir saisi, et qui d’ailleurs se présente souvent à mesure qu’on s’éloigne des bords d’un bassin pour se rapprocher de son centre ; c’est-à-dire que de nouvelles couches naissent successivement en se superposant en biseau. A Coulomme , derrière l’église , le banc coquillier de Chamery se trouve surmonté par un grand dévelop- pement de marnes , la plupart lacustres , et qui , sur divers points du talus , ont été déplacées par suite de glissements. Dans le texte de sa note , M. Melleville cite le Cerithium gigantcum dans deux couches différentes à Coulomme, et ne parle point de Jon- chery ; dans la fig. lre de la pl. Ie, c’est au contraire à Jonchery, dont la coupe est plus compliquée, qu’il indique cette coquille dans deux couches séparées , tandis qu’à Coulomme il ne marque qu’une couche marine. Mais nous supposerons que cette contra- diction entre le texte et la coupe n’est qu’une erreur involontaire dans les noms de lieu. Nous remarquerons encore avant d’aller plus loin que c’est la SÉANCE DU 19 AVRIIi 1841. 227 seule localité où M. Melleville cite le Cerithium giganteum dans deux systèmes de couches immédiatement superposés. Mais com- ment cette coquille si répandue dans les calcaires grossiers exploi- tés jusqufà la rive gauche de l’Aisne, disparaît^-elle tout-à~coup sur la rive droite, et ne se montre-t-elle plus dans cette couche coquillière du Laonnais que M. Melleville regarde comme en SÉANCE DU 19 AVRIL l8ïl. nous nous sommes applaudi de ne ravoir pas fait connaître puis- qu’un examen plus approfondi nous l’a fait rejeter complètement. Nous ajouterons que nous n’avons jamais rencontre la Cyrena cuneiformis , la Neritina globulus , le Mclanopsis buccmoidea , etc., ailleurs que dans les couches qui appartiennent au véritable étage des lignites, et non dans celles qui forment notre 6e niveau d’eau y on trouve dans ces dernieres quelques petits depots de lignites , mais nous n’y avons reconnu aucune des espèces fluvia- tiles précédentes, ni celles qui les accompagnent ordinairement, et M. de Guinaumont, dans le dépôt d’Orbais , ne signale non plus que les coquilles marines du calcaire grossier. 7° M. Melleville s’étonne que, malgré son indication positive, nous ayons persisté à placer tous les rognons tuberculeux dans la glauconie grossière. Mais nous avons déjà dit que nous n avions jamais eu à changer les rapports ni le niveau des couches une fois établi , et que seulement nous y avions pu admettre des subdivi- sions négligées d’abord et pour lesquelles M. Melleville peut ré- clamer d’y avoir contribué par deux observations ; encore ne sommes-nous pas de son avis sur le parallélisme avec les glaises des lignites de la plupart des petites plaques d’argile qui sont sous les sables inférieurs. La limite naturelle de la glauconie grossière est , en dessus , le calcaire grossier lui-même et en dessous , la couche de glaise de l’étage suivant qui la supporte presque constamment : tout ce qui est inférieur à ceîte couche n’en fait donc plus partie. En outie , la glauconie grossière renferme, avec divers fossiles de l’étage au- dessus, une plus ou moins grande quantité de Nummulina lœvigata, coquille que nous n’avons jamais vue plus bas. Suivant cette défi- nition, qui d’ailleurs n’est pas nouvelle pour nous, M. Melleville voudra bien nous accorder que tous les rognons tuberculeux qui se trouvent dans ces conditions appartiennent à ce que j’appelle la glauconie grossière ou supérieure. Les caractères et la puis- sance de cet étage sont d’ailleurs extrêmement variables , et il nous suffira d’en citer ici quelques exemples. Au-dessus de Vaurot , près Soissons , à la descente de la route de Coucy , la glauconie grossière placée sous les bancs calcaires constitue une masse de 4“,50 à 5 mètres d’épaisseur, un peu on- dulée, et composée de rognons tuberculeux ou cylindroides po- reux , légers , grisâtres , enveloppés dans un sable de même cou- leur. Les vides qu’on remarque dans la roche sont dus à des Nummidina lœvigata , dont le test a disparu , et qui a été quelque- fois remplacé par du calcaire spathique jaunâtre. Ces rognons « SEANCE DU 19 AVRIL 1 84 1 . sont exploités en cet endroit pour ferrer les chemins. Au-dessous , se montre la couche d’argile très mince , et les sables du groupe suivant; enfin , à 15 ou 18 mètres plus bas, 1rs lits coquilliers avec Nummulina planulata , Neritina conoïdeci, Turritella imbri - cataria, variété b , etc. A Clamecy , village situé à une demi- lieue plus au N., le même étage est sableux , et sa puissance n’est que de 2 mètres; il repose sur les glaises , et est recouvert par le banc à Nummulina lœvigata du calcaire grossier. Un quart de lieue à l’E. , à la descente de Crouy, cet étage affleure aux deux tiers de la montagne ; son épaisseur est d’environ 7 mètres. Il est composé de bancs nombreux solides , durs, grisâtres ou jaunâ- tres, passant d’une texture finement grenue à une texture sub- compacte, à cassure esquilleuse; les bancs , dont l’épaisseur est variable , sont plus ou moins chargés de points verts , et les Num- mulina y sont inégalement disséminés. Ces bancs se lient en-dessus au calcaire grossier avec le Cerithium gi gante um , et reposent sur la couche de glaise d’où s’échappe une source , au-dessous de la ferme de Laperrière. En montant à Juvigny, sur la route de Coucy, on observe encore une disposition semblable, et les glaises y sont grises, tachetées de brun jaunâtre. Ces quatre localités, com- prises dans un rayon de moins d’une lieue, nous présentent donc cet étage sous trois aspects différents^ relativement à sa puissance, à sa composition et à la structure de la roche; cependant sa posi- tion constante entre le banc des Nummulina lœvigata et les glaises qui couronnent le groupe des sables inférieurs est sur tous ces points d’une évidence parfaite. Si maintenant nous remontons vers le N ou vers le N. -O., nous tiouverons au-dessus de Pargny la glauconie supérieure d’une puissance de 7 mètres , dont 2 composés de sable grossier et 5 formés par des lits alternativement solides et friables. Au-dessus de Trosly- Loirç , la glauconie, sous forme de rognons tubercu- leux , est exploitée sur une partie du plateau. Au N. de Verneuil à la ferme du Pignon , elle est sableuse ; plus loin , à l’O. , elle renferme deux bancs de grès calcaire subordonnés; au-dessus de Folembraye , les sables jaunes ferrugineux renferment des ro- gnons endurcis et des Nummulina lœvigata , puis passent à un grès calcarifère verdâtre. Le moulin de Crépy est sur cet étage com- posé de rognons très durs, verdâtres, à cassure miroitante, ex- ploités sur toute la partie N. et E. du mamelon. A l’E. du moulin de Saint-Pierre , la glauconie redevient calcaire , et repose sur un sable glauco-ferrugineux. Au-dessus du moulin de Saint-Laurent, la glauconie reprend les caraclèies qu’elle avait au moulin de 238 SEANCE DU 19 avril 1841. Crépy,etc. Dans plusieurs des localités que nous avons signalées en dernier lieu , la couche de glaise ne se montre point, et l’on doit avoir recours aux autres caractères que nous avons indiques, et à l’ensemble de la stratification pour ranger ces niasses de ro- gnons à leur véritable niveau et ne point les confondre avec ceux des sables inférieurs. 8» Ce que nous avons dit précédemment sur le vrai niveau des bancs de Damerie et de Courtagnon , et sur notre manière de con- sidérer les fossiles sur les limites des formations , peut répondre à la première objection de ce paragraphe , laquelle est relative a la couche de sable placée au-dessus du calcaire grossier dans le haut de la vallée de la Marne ; quant à la seconde observation , elle prouve seulement que M. Melleville n’a point remarqué les blocs de grès de 5 à 6 mètres sur chaque face avec toutes leurs arêtes vives qui gisent sur le bord du plateau , au S. du moulin , à la limite des territoires de Montcliâlons et d’Orgeval. Le diluvium ne se trouve pas là, mais plus haut dans les garennes et les bois environnants. ... 9° INous reprendrons ici la question du calcaire marin qui recouvre les sables et grès moyens , et dont la position paraît douteuse à l’auteur de la lettre , en faisant observer toutefois que nous n’avons jamais écrit que ce calcaire fût constant ni bien régulier dans sa puissance. ^ Les carrières ouvertes sur la rive droite du canal , près de Lizy- sur-Ourcq (Seine-et-TYIarne) , à gauche en descendant par la grande route, sont dans les couches marines dont nous parlons, et présentent la coupe suivante en allant du haut en bas : 1. Marnes el calcaires marneux bréchoïdes blancs, quelquefois schistoîdes et zones de brun « 1 ’°° i“,oo 2. Marnes blanches om,io 5. Marnes verdâtres 4. Calcaire marneux blanc . fragile ° ' ° 5. Banc solide, exploité , et avec Cerithium mutabile nombreux daus scs parties inférieure et supérieure 1“'a5 6 Calcaire blanc sableux ° Dcux bancs de calcaire sableux plus ou moins durs par place. im 8* Lit de coquilles qui affleure également de l’autre côté de la * ow,5o route m 9. Sable blanc jusqu'au bas de la colline • * 12 En s’avançant ensuite vers le pont , on voit sortir de dessous ces sables le calcaire grossier supérieur et ses marnes dans les- quels le canal a été creusé. SÉANCE DU (9 AVRIL 1841. 539 De l’autre côté de la rivière , au N. de Mary, les bancs du cal- caire marin sont plus réguliers , plus solides et plus homogènes que les précédents. On n’y voit point de marnes, et ils surmontent une petite butte isolée. Les empreintes de Cerithium mutabile y sont aussi fort nombreuses. Au-dessous, et à la partie supérieure des sables , se retrouve également le lit de coquilles, ainsi que dans la tranchée du nouveau chemin que l’on a fait à quelques centaines de mètres plus au N. En continuant à s’avancer dans cette direction , la coupe de la route de Montreuil-aux-Lions fait voir encore le calcaire marin , mais il est déjà très aminci. Enfin , dans la grande carrière qui est au-dessus d’Ocquerre , où l’on exploite à la fois le calcaire lacustre et les grès , le calcaire marin est réduit à un lit mince , reconnaissable seulement aux fossiles qu’il renferme. La coupe de cette carrière donne le détail suivant en allant du haut en bas : 1. Calcaire lacustre et marnes ; le banc inférieur est pétri de Lymnœa longiscata , de Planorbes et de Paludines 2. Lit de coquilles marines brisées o,a,‘u> 3. Marne blanchâtre om,'\o (\. Grès en un seul banc. . 5m,n/ttt/rr /■y. J. A/ //ro/z/tt/y/tc t/p J'//Vi/yr à JJrt.r/r/cA/ yjff,r,r(/si/ ' f/t/ /'br/ S.* /*ie/ve. et /w 4-,r j> c/t/fcca- t/cr lïtvz'it’/p.r vu t. rincer f/r S.'fir/Vi Æltafn mwM Ec/ic//e f/e EcAp/Ic f/p CARTE DES ENVIRONS DE MASTRICHT. . Oeif/. de-franc. Terne JŒ.Pl.VJl JP* leeps* fyezjÆâ jHÿptcua Bi m ’sMffo^ch V01æ/e à fsjgï® - far S h JWlçî^? Echelle Je -A- SÉANCE DU 3 MAI 1841. 26Ï fin ner ce que l’examen des lieux nous avait suggéré, c’est-à-dire qu’une partie du relief actuel de la colline qui s’étend du fort Si Pierre à Hallebaye pourrait être due à un relèvement de res couches en rapport avec la formation de la vallée de la Meuse. Idée qui s’accorderait en outre avec celles qu’a déjà émises M. Dumont (R apport sur les travaux de la carte géologique pendant Vannée 1837). Quant à l’inclinaison de tout le système au N. (pi. VI, fig. 3), nous ne pouvons y voir, ainsi que nous l’avons dit ailleurs, que le rem- plissage successif d’un bassin crayeux dans lequel s’est déposée la craie supérieure, puis les couches tertiaires, et dont la colline de St-Pierre et le plateau qui lui fait suite nous présentent au- jourd’hui une coupe naturelle sur leur versant oriental. Séance du 3 mai 1841. PRÉSIDENCE DE M, ANT. PASSy. Le secrétaire donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance dont la rédaction est adoptée. Le I lesident proclame membres de la Société : MM. Héracle Fréteau, à Paris, présenté par MM. de Pinteville et Michelin ; i Escher de la linth , à Zurich, présenté par MM. Alcide d’Orbigny et d’Archiae; Emile Vautiirin , ingénieur civil des mines à Langres, présenté par MM. Coquand et Alcide d’Orbigny. DONS FAITS A LA SOCIETE. La Société reçoit: t» De la pari de M. Alcide d’Orbigny, sa Paléontologie française , 18e livraison. De la part de la Société de Boston : Boston journal , etc. (Journal de Boston, sur 1 histoire naturelle, contenant les écrits et les communications lues à la Société d’histoire na- 1 11 relie de Boston), vol. I , n° 1, 2, 3 et 4; vol. 2, nos 1, 2, 3 ei 4; vol. 3, nos 1 et 2. Années 1834-1840. ln-8<>. * 9g2 SÉANCE DU 3 MAI ï B4 f - La Société reçoit en outre les publications suivantes : Mémoires de la Société royale des sciences , de l' agricul- ture et des arts de Lille, année 1840. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de C Acadé- mie des sciences , n09 i G , 17. Mémorial encyclopédique , mars 1841. Bulletin de la Société de géographie , n° 8 1 . U Institut, nos 382-383. The Athenœum , n° 705. The Mining journal , n*> 297 , vol. XL De la part de M. dllombres-Firmas , des échantillons de Térébratules décrites ci-après : Le Président annonce que, dans la prochaine séance, la Société devra s’occuper de déterminer le lieu de la reunion extraordinaire pour cette année. Le Secrétaire lit une note de M. d’Hombres-Firmas sur deux térébratules qu’il regarde comme nouvelles et qu’il décrit ainsi : Terebratula contracta , nob. Le sommet de la valve dorsale est à peine recourbé en crochet. Trou petit ; l’area est fort étroit et le deltidium ne se distingue qua la loupe. L’angle des aretes cardi- nales est obtus et arrondi comme tout le contour de la coquille; mais la courbure du front est moindre que celle des aretes laté- rales, et sa longueur est à sa largeur ; ; 100 : 120. Des plis nom- breux partent du natis et du sommet de la valve dorsale, divergent très régulièrement et se correspondent sur les bords. Dans la coupe, on voit que la surface des valves est peu contournée, et que l’es- pace occupé par l’animal n’avait qu’un millimètre de hauteur. Ter. contracta , variété triplicata , nob. Cette térébratuie se trouve avec la précédente , et encore plus communément auprès de Bérias (département de l’Ardèche), dans une formation analogue , et elle semble avoir ete deposee précisément entre le dernier banc du lias et les marnes qui le recouvrent, lesquelles ont 1 mètre d’épaisseur. Quelques coquilles ont pénétré la pâte du lias encore molle, et le plus grand «ombre est disséminé dans les plus basses couches de la marne. M. de Mal- bos, qui habite Bérias , et qui a bien étudié son pays, ma dit SÉANCE DU 3 MAI 181 J. 263 lÉen avoir jamais rencontré dans les marnes supérieures, non pins que dans les parties inférieures du lias. LesTérébratules empâtées dans cette roche, et qu’on remarque dans sa cassure , y adhèrent fortement , mais on recueille celles qui sont dans la marne bien dépouillées et entières. Elles sont très comprimées, comme la variété que j’ai déjà décrite, le cro- chet est petit, l’angle des arêtes cardinales est obtus , et ces arêtes, après une légère inflexion en dedans, s’arrondissent bientôt en se joignant aux arêtes latérales, et jusqu’à la ligne frontale, qui est festonnée comme dans la Ter. triplicata de Phillips, et la Ter. variabilis de Sclilot; mais ces coquilles sont hautes et bombées , tandis que celle que je décris est très comprimée. Il y a une variété un peu plus renflée , que je considère comme une intermédiaire des précédentes. A partir du natis et du crochet, les deux valves se relèvent un peu jusque vers le tiers de la longueur où elles se rapprochent , ainsi qu’on le voit dans la coupe. La longueur de cette coquille étant 100, sa largeur est 119; son épaisseur 17 ; la largeur du sinus de la valve dorsale est 47. Le plus ordinairement il y a trois plis dans celui-ci , quelquefois deux seulement, ce que je crois accidentel ; et je regarde comme des variétés de la même coquille nos Térébratules, sans sinus et sans larges plis , et celles un peu plus renflées dont j’ai parlé. Ces coquilles sont calcaires , plusieurs ont conservé leur test nacré; elles sont remplies de sable et de grains ferrugineux. C’est dans le même terrain qu’on rencontre cette curieuse Té- rébratule percée au milieu que Bruguière a décrite sous le nom de Ter. cor. dans le t. I du Journal d’histoire naturelle et dans Y En- cyclopédie. Cette coquille avait été trouvée près de Vérone ; dans notre pays elle est assez rare, et le plus souvent adhérente à la roche. Après cette lecture M. Coquand fait remarquer, que les couches d’où proviennent ces Térébratules appartiennent probablement au terrain néocomien , car dans les départe- ments des Basses-Alpes, des Hautes-Alpes et de la Drôme, on trouve ces mêmes espèces dans des marnes et des cal- caires qui en dépendent. La Térébratule percée, citée par M. d' Hombres- F i rm as comme se rencontrant avec les co- quilles qu’il décrit, vient encore à l’appui de cette opinion. M. de W egmann annonce à la Société la perte qu’elle vient 254 SÉANCE DU 3 MAI 18 il. de faire dans la personne d’un de ses membres , M. de Keek, colonel d’artillerie, mort récemment à Olmutz. D’après une lettre de M. Boue, M. de Wegmann fait con- naître que le colonel de Hausîab , a Vienne, vient d exé- cuter un relief fort exact, comprenant l’Europe, l’Afrique septentrionale et l'Asie occidentale. Ce relief représente par- faitement les directions et les fractures des grandes chaînes de montagne. L’auteur, qui s’occupe en ce moment, avec M. Boue, de le colorier géologiquement, se propose d’en offrir un exemplaire à la Société. M. de Wegmann communique ensuite des détails sur les constructions dont on s’occupe actuellement à Vienne et qui sont destinées à divers établissements scientifiques. Il cite, entre autres, l’établissement d un nouveau musée d’histoire naturelle et la salle consacrée aux collections minéralogiques et géologiques. Parmi les échantillons que l’on remarque dans cette dernière, il signale, d après M. Boné, une plaque de grès carpathique crétacé des envi- rons de Laposbanga (sur la frontière transylvano-hongroise, vers le Marmarosch) et sur laquelle on remarque des em preintes de pieds, dues probablement à une tortue d’eau douce. M. Staidinger, qui en fait tirer des moules, en adres- sera à la Société. Dans la collection de minéralogie, conti- nue M. de Wegmann , se trouvent des exemples très curieux de substitution. Ainsi, de beaux cristaux d’aragonite ont été complètement remplacés par de la chaux carbonatée ordi- naire, ou plutôt par une multitude de cristaux de cette dei- nière substance formant une sorte d’agrégat poreux. Un de ces échantillons offre même un cristal de strontiane sulfatée, qui semble représenter celle que renfermait l'aragonite dé- placée. Dans d’autres échantillons, l’aragonite coralloïde a été aussi remplacée par la chaux carbonatée. M. Boue pense que ces changements peuvent être attribués, soit à des va- riations dans le degré de chaleur nécessaire pour la fusion de ces corps, soit à la présence de quelques atomes d’eau de cristallisation de plus ou de moins dans ce même corps. M. de Wegmann complète ensuite les communications qu’il avait faites dans une des séances precedentes. SÉANCE DU 3 MAI 1 84 1 . 265 Un puils artésien vient d’être foré à Vienne (Autriche) dans un des faubourgs de cette ville. La sonde a mis 3 ans à traverser, d abord une niasse d’aliuvion assez épaisse, puis et exclusivement, les argiles bleues tertiaires et coquilîières du bassin de Vienne. A la fin de mars dernier, à 188 mè- tres de profondeur au-dessous de l’orifice du trou desonde, l eau a jailli. Sa température est de 16° centig. On ne l’a point encore analysée. Les argiles ont donné à M. Hauer des coquilles microscopiques dans tous les étages. Ces chif 1res de profondeur et de température du puits de Vienne, comparés avec ceux du puits de Grenelle, semblent, en tenant compte des différences de niveau et de chaleur constante moyenne du sol à Paris et à Vienne, confirmer les résultats obtenus jusqu’ici dans l’évaluation de l’accrois- sement de la clialeur centrale proportionnellement aux profondeurs, c’est-à-dire 1° centig. par chaque 32 à 33 mètres. Un succès du même genre, ajoute M. de Wegmann , vient d être obtenu à Trieste, quoique par une voie bien différente. Cette ville manque d’eau une partie de l’année; les monta- gnes calcaires qui 1 avoisinent sont sèches et stériles; il n’en sort aucun ruisseau de quelque importance, ni aucune source; seulement, dans celle duKarst, et à 240 mètres d’élévation, une petite rivière, la Recca, s’engouffre et disparaît subitement dans une grotte, près du bourg de Saint-Canzien , non loin de Nacle, pour ne ressortir que fort loin de la , sou-s le nom de Gimaro, près deDuino, à une grande distance de Trieste. Un ingénieur allemand, M. Lindler, ayant conçu l’espoir de détourner ces eaux au profit de Trieste, est descendu dans la caverne où elles se perdent, pour en étudier la di- rection souterraine. Bravant tous les obstacles, il a pénétré jusqu à près de 800 mètres dans la montagne, tantôt à travers de vastes grottes, tantôt à travers des couloirs étranglés et dangereux. Ne pouvant aller plus loin, il est ressorti de ces lieux de ténèbres pour aller attaquer le roc extérieurement, à l’endroit le plus proche du point extrême où il était parvenu dans l’intérieur. Un courant d’air très vif, s échappant d’une fissure, a guidé ses ouvriers dans la 2Û6 SÉANCE DU 3 MAI 1841. direction à donner à leur travail. Ils avaient élargi cette tente jusqu’à une vingtaine de mètres, dans le flanc de la monta- gne, lorsque tout-à-coup leurs outils, entraînés avec les éclats de la roche, sont tombés dans le vide qui était devant eux. M. Lindler, au moyen d’une échelle de cordes, est descendu dans ce gouffre le 6 avril dernier, et à la lueur des torches, il s’est vu avec admiration dans une salle immense quine mesure pas moins de 40 mètres de hauteur sur 780 de longueur, dimensions qui font désormais de cette salle la plus spa- cieuse des grottes souterraines connues. Les prévisions de l’ingénieur se sont réalisées : une jolie rivière, profonde d’environ 3 mètres sur 4 à 6 de largeur, coule en effet dans cet abîme. Elle y roule ses eaux limpides du N.-O. au S.-E., sur un lit de sable et de débris calcaires, ayant ses bords encaissés dans de grands dépôts d’alluvions de meme nature. Ainsi le problème est résolu : Trieste aura des eaux saines et abondantes. Avec un travail proportionnellement peu dispendieux, on ouvrira les rochers à leur base, et on amènera les eaux dans la ville par un aqueduc ou un canal dont la longueur totale n’excédera pas 3/4 de lieue. M. Raulin lit les deux notes suivantes, adressées par M. Eugène Robert à M. le Président. Première note. Dans le résumé des principales observations géologiques faites dans la Russie septentrionale par MM. Murchison et de Verneuil, et lu par ce dernier dans la séance du 21 décembre dernier, ces géologues ont avancé que je n’ai pas vu de la même manière des faits observés par eux en 1840 et par moi l’année précédente dans une contrée où ils me paraissent avoir suivi assez exactement 1 1- tinéraire que j’avais tracé dans une petite relation pittoresque (1); je vous prie donc , monsieur, de vouloir bien me permettre de re- pondre aux quatre points principaux (page 65 du B Ml et m de la Société) , sur lesquels mes observations paraissent différer de ce - les de MM. Murchison et de Verneuil. Premièrement, j’ai cru devoir réunir ensemble ( pour conserver le langage que me fait tenir M. de Verneuil), le calcaire silurien (il Lettres sur la Russie, adressées M. de Slruve en iS5c). SÉANCE DU 3 MAI 184 J. 267 des environs de Saint-Pétersbourg, avec le calcaire carbonifère ou calcaire de montagne d’Arkangel , attendu : 1° que ces terrains constituent, entre les deux villes précitées, une immense surface horizontale et dépassent à peine le niveau de la mer ; 2° qu’il m’a été impossible de saisir aucune superposition et encore moins la couche à poissons de Yytegra qui, suivant MM. Murchison et de Yerneuil, séparerait exactement leur système en calcaire silu- rien inférieur (Saint-Pétersbourg) d’une part, et en calcaire car- bonifère (Arkangel) de l’autre. Ayant une extrême répugnance à admettre, d’après les idées de quelques géologues actuels, qu’un certain nombre de différences dans les fossiles ou dans la nature d’un terrain semblable à celui dont il est question doive suffire pour établir plusieurs étages ou plusieurs âges dans le dépôt des (déments dont ce terrain se compose, il m’a paru plus rationnel ou plus prudentde considérer ces grands dépôts horizontaux de la Russie comme ayant été formés à la même époque. Ainsi pendant que le calcaire de transition que M„ Murchison a appelé silurien, plus ou moins sablonneux , plus ou moins argileux, quelquefois entièrement représenté par des sables ou des argiles, se déposait à l’extrémité du golfe de Finlande , où est situé Saint-Péters- bourg (1), dans le même temps, plus au N. , au milieu des eaux de la mer Glaciale, des dépôts plus homogènes entièrement cal- caires, revêtaient tantôt l’aspect de la craie avec des lits de silex ( cette craie ne tache que fort peu ) , tantôt celui de notre cal- caire grossier. Les uns ne pouvaient servir d’enveloppe ou ne permettaient de vivre qu’à des Trilobites , à des Orthocères, et les autres principalement à des Térébratules. En envisageant donc ces terrains à vol d’oiseau , s’il m’est permis de m’exprimer ainsi , il m’a semblé ne voir dans cette antique formation de la Russie, si uniformément développée depuis les bords de la Bal- tique jusqu’à ceux de la mer Blanche , qu’un ordre de choses assez analogue à celui qui s’est passé dans notre bassin parisien» On conçoit très bien que les fossiles d’une même formation doivent varier suivant les localités et surtout suivant la nature du sol qui les renferme. Pour peu qu’on ait voyagé et regardé attentivement les plages de nos mers actuelles , il est facile de reconnaître que les bivalves se rendent de préférence sur la vase que ces mers de- (î) Dans le fond de tous les golfes de la Scandinavie, il se dépose encore aujourd’hui des argiles sablonneuses qui ont beaucoup d'ana- logie avec le sol inférieur cie Saint-Pétersbourg regardé comme silurien par MM. Murchison et de Yerneuil. 268 SÉANCE DU 3 MAI 18 4 l . posent et qui elles-mêmes seront sans doute plus tard considérées géologiquement comme de l’argile, tandis qu’un peu plus loin des uni valves de tous genres garnissent les rochers et les grèves sablonneuses de leurs dépouilles. Je ne vois pas pourquoi les eaux de la Baltique, pénétrant jadis plus avant dans le cœur de la Rus- sie, n’auraient pas favorisé particulièrement le développement des Orthocères , pendant que celles de la mer Glaciale, pénétrant aussi très avant dans le même empire , auraient de leur cote nourri en partie des Térébratules ou des Spirifères si communs dans le calcaire carbonifère d’Arkangel et du Spitzberg , dans les eaux desquels j’ai recueilli moi-même leurs congénères (Térébratules) à l’état vivant. Ne pourrait-on pas craindre que les ordres descendant et ascendant : roches siluriennes, système devonien , système car- bonifère, système rouge supérieur etc. , admis , je crois un peu arbitrairement par MM. Murchison et de Yerneuil, pour diviser la période carbonifère ou de transition de la Russie, n aient pas plus de valeur un jour que si je m’étais plu, à raison de la struc- ture si variée que j’ai remarquée un des premiers dans les rochers qui la composent , à la formuler ainsi en allant de bas en haut : calcaire quarzifère gris violacé à Unguiites, Trilobites , Orthocè- res, etc., calcaire crétacé, calcaire grossier qui, du reste, n’est en grande partie qu’une véritable dolomie, ainsi que M. Cordier vient de le reconnaître. M. de Yerneuil (page 173 du même Bulletin) a tiré de la struc- ture singulière de ces roches, qui devrait les rapprocher de nos roches les plus récentes, si l’on n’avait égard qu’à cette structure, la conséquence suivante : « Les caractères minéralogiques aux- » quels on reconnaît la plupart des terrains de transition , tels que » la dureté , la compacité , la couleur, etc., ne sont pas une mo- » dilication due au temps qui s’est écoulé depuis leur dépôt , mais » résultent seulement des dislocations ou pressions auxquelles ils » ont été soumis. » Je ne ferai qu’une seule objection à cette manière de voir : pourquoi la craie conserve-t-elle la même struc- ture sous les puissantes et lourdes assises du calcaire grossier ? Il me semble qu’au Bas-Meudon , elle est aussi blanche, aussi fria- ble, aussi tachante que sur les limites du bassin de Paris , où elle est à peine recouverte par le terrain d’atterrissement. J’ajouterai que le calcaire carbonifère du gouvernement de Toula en Russie, quoique se trouvant dans les mêmes conditions que celui d Ar- kangel , a cependant une structure bien differente de ce dernier , et qu’il ressemble singulièrement au calcaire carbonifère ou stin- kalh du Boulonnais dont j’ai parlé, d y a dix ans , dans une no- SEANCE DU 3 MAI 1 84 I , 269 lice sur cette localité et sur les ossements fossiles qui s’y trou- vent (1). J’ai cru aussi, pour les raisons que j’ai données dans le para- graphe précédent, devoir considérer le calcaire de Moscou, celui de Toula, de Reval et même celui de l’île Gotland , près de la côte orientale de Suède , comme étant sinon identiques , du moins contemporains de celui des environs de Saint-Pétersbourg et des bords de la Dvina. Je m’en réfère du reste à l’opinion de M. Pan- der, qui a parfaitement envisagé la constitution géologique de ces contrées. Deuxièmement, je ne sais où MM. Murchison et de Verneuü ont pu voir que je rapportaisau keuper la grande formation rouge du nord de la Russie appartenant, suivant eux, au vieux grès rouge qui séparerait le calcaire silurien du calcaire carbonifère. Je déclare n’avoir pas eu occasion de l’étudier ; seulement, en l’absence de fossiles, j’ai cru pouvoir rapporter au nouveau grès rouge un petit lambeau de terrain argilo-sablonneux et sa- lifère qui règne sur le bord de la mer Blanche. Est-ce là que MM. Murchison et de Terneuil placent leur grande formation rouge du nord de la Russie ? Troisièmement , les mêmes géologues , accompagnés de savants russes, ont reconnu que les falaises blanches de la Dvina, près de Zaborskaia , appartiennent à du gypse et non pas à du calcaire de montagne, ainsi que je l’avais supposé. Quant à moi, en pas- sant le soir près de cette localité et me trouvant sans aide ni in- terprète , ainsi que j’ai voyagé constamment en Russie, je me suis vu forcé malheureusement de renoncer à aller visiter cette roche que le crépuscule me fit prendre de loin pour un calcaire analogue à celui de Kbolmogore. J’avais d’ailleurs déjà observé le même gypse à Arkangel , et j’en avais recueilli de magnifiques échantillons qui sont actuellement déposés au Muséum. Quatrièmement, MM. Murchison et de Verneuil ont eu le bonheur d’observer de beaux dépôts de coquilles modernes sur les bords de la Dvina et de la Vaga. Je soupçonne qu’il y a dans ces localités des traces anciennes du séjour des eaux , traces qu’il m’eût été si important d’étudier moi même pour les lier à mes observations sur le sol d’atterrissement de la Russie. Indépendamment du regret que j’éprouve de ce que les belles masses de gypse saccharo'ide semblable à celui de Zaborskaia (celui- ci étant enclavé dans des argiles), aient échappé à l’observation de (î) Bulletin de la Société géologique de France , lom. IV , pag. 5io, 270 SEANCE EU 3 MAI 1841. MM. Murchison et de Verneüil, qui eussent pu le voir comme moi en descendant le Volga, j’en éprouve encore un autie non moins vif, c’est qu’ils n’aient pas persiste à regarder le système des grès et marnes rouges des gouvernements de Vologda et de Nijnij-Novgorod , comme représentant les terrains supérieurs au calcaire de montagne. S’ils avaient été favorises comme jel ai été, s’ils eussent vu comme moi, toujours en descendant le fleuve, près de Kostroma , les immenses falaises de marne qui le bordent , recouvrir immédiatement le calcaire carbonifère , ils n auraient certainement pas eu la pensée de rapporter au vieux grès rouge le système de grès et de marne rougeâtres des gouvernements de Vologda et de Nijnij-Novgorod. Les échantillons qui proviennent de ce calcaire, et qui sont déposés au Muséum, renferment entre autres fossiles caractéristiques, des Evompliales; il a du reste tout-à-fait la structure du calcaire de Rbolmogore. Enfin , il est à regretter aussi que les mêmes géologues n’aient pas observé près de là un riche gisement de Bélemnites et d’Am- monites que j’ai rapporté à X Oxjorcl-clay ; peut-être eussent ils rencontré dans le voisinage de ce terrain le muschelkalk , en cela plus heureux que moi, qui n’ai recueilli au milieu des fossiles que je viens de citer, qu’un seul individu du genre Cératites , que j’ai déposé entre les mains de M. Valenciennes , et qui , d’après ce savant naturaliste , doit former une espèce des plus remarquables. Deuxieme note . „ noir sur les traces des anciens glaciers qui ont comblé les val » lées du Dauphiné, et sur celles de même nature qui paraissent nés de mes observations faites dans la » Je suis très flatté d’avoir eu l’honneur ue, comme pouvant appuyer ses idées; » résulter de quelques une » Russie septentrionale. » . d’être cité par ce géologue néanmoins craignant, d’après la manière dont il a interprété quelques unes des miennes, de ne les avoir pas exprimées assez clairement, je vais essayer de réfuter les conséquences que M Renoir a déduites de ces dernières. Premièrement , je me suis servi du mot de moraine , non pas pour faire allusion à des glaciers qui auraient charrie des blocs erratiques, mais j’ai seulement voulu comparer à des moraines le terrain avec blocs erratiques disposé en collines parallèles entre elles, qui occupe le N. de la Russie. Je ne vois pas pourquoi les grands cours d’eau [M. Renoir veut parler de cataclysme ) ne dis- ‘j 271 SÉANCE DU 3 MAI J 811. poseraient pas les matériaux qu’ils transportent sous la forme Se collines allongées aussi bien que le font les glaciers. Les courants sous-marins ne sont— ils pas capables de produire ce résultat? Les sondes semblent l’indiquer. Deuxièmement, M. Renoir peut attribuer à des glaciers uni- versels le transport de tous les blocs erratiques et les prétendues moraines du N. ; il peut voir le passage de ces glaciers dans le miroir pour ainsi dire de tous les rochers polis, ainsi qu’on en rencontre tant sur les côtes de la Scandinavie* mais je ferai une réflexion à cet égard : où placera-t-on le point de départ de tant de glaciers si larges , si étendus? où les adossera-t-on pour qu’ils aient pu s’épancher sur les immenses plaines de la Russie? car il n y a pas moins de 100 à 200 lieues de distance entre la crête des Alpes Scandinaves, susceptible d’accumuler des neiges, et les espèces de moraines composées de blocs roulés situées à l’extré- mité méridionale du lac de Ladoga ou celle de la Dvina , ayant cru avoir attribué d’une manière bien explicite cette dernière aux debacles successives du fleuve. Enfin, sur un plan si peu incliné que celui qui me semble régner dans cet espace immense , je ne sais trop comment la théorie des coins pourrait faire avancer des glaciers presque horizontaux. Après cette communication, la parole est donnée à M. Go- quand qui 1U la note suivante : Grâces à l’heureuse idée qu’a eue M. Rozet de donner les figures des Gryphœa cymbium , obliquata et dilatata , à l’appui de sa com- munication sur leur gisement dans les divers étages jurassiques (P°y. t. Xïï du Bulletin , page 160), toute équivoque sur la distribu- tion de ces trois espèces doit disparaître. Cependant je ne partage pas l’opinion de ce géologue sur les limites qu’il leur assigne : ainsi, je conviens franchement que, par suite de mauvaise détermination et faute d un bon ouvrage à consulter, j’avais considéré la Gryphœa obliquata du lias d’Aix comme étant le cymbium des auteurs ; mais je persiste à soutenir que, si les gryphées trouvées dans les calcaires qui recouvrent les anthracites du Peychagnard appartiennent vé- ritablement à cette dernière espèce, ainsi que M. Michelin l’a décidé , la Gryphœa cymbium se rencontre dans le lias inférieur ; car , dans la localité que je cite, il n’y a pas le moindre doute à élever sur la position du calcaire à gryphées, puisque d’un côté il recouvre directement le grès connu généralement sous le nom de quadersanstein , et de l’autre il supporte les marnes noires à 272 SÉANCE ru 3 MAI 18 il. Pnsidonomya lia s ma , caractéristique du bas supérieur; je dirai plus, j’ai recueilli dans les environs d’Autun, associée dans le même bloc avec des milliers de gryphées arquées , une Gryphœa cymbiam que j’ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société ; ce qui prouve qu’il n’existe pas entre ces deux espèces une anti- pathie aussi absolue que le voudrait M. Pvozet. Mon opinion se corrobore en outre de la déclaration faite par M. Michelin lui- même, qui annonce avoir rencontré quelques rares Gryphœa arcuata dans l’étage où abondent les Gryphœa cymbiam , c’est- à-dire dans une assise qui sépare le lias de I’oolite inférieure En considérant ces deux faits, même comme exceptionnels , j’ai le droit de m’emparer de l’exception pour attaquer le principe, et il ne me paraît pas invraisemblable que, dans un étage dont l’épaisseur est très variable suivant les pays où on l’observe , et dont le dépôt a dû s’effectuer dans les mêmes mers et à peu près sous les mêmes circonstances, deux gryphées qui dominent, l’irne dans la partie supérieure, et l’autre dans la partie inférieure de ce même étage , ne puissent se rencontrer dans une même couche-. Le contraire me paraissait plus extraordinaire. Au surplus, je livre le fait sans autre commentaire , convaincu qu’avant de donner aux fossiles leur véritable signification , une distribution sur di- vers points du globe doit être bien étudiée : sans cette sage pré- caution, les découvertes ultérieures finissent toujours par contre- dire un jugement anticipé. 11 faut bien se garder surtout de regarder comme péremptoire un argument négatif. J’ose prédire que les deux exemples que j’ai cités de la coexistence des Gryphœa arcuata et cymbiam dans une même couche se reproduiront sur beaucoup d’autres points. J’aborde en ce moment la note additionnelle au compte-rendu delà réunion extraordinaire à Grenoble, note insérée dans leü?«/- letin, t. XII , page 150, et dans laquelleM. Gras réclame contre l’oubli et le peu de développement donné à ses réponses dans les procès-verbaux des séances. Secrétaire de la Société pendant cette session , et responsable par conséquent des vices de la rédaction , je dois d’abord rappeler qu’il n’est pas toujours facile, dans le feu de la discussion, de saisir dans tout son ensemble la pensée d’un auteur, et que dès lors il est impossible de la rendre aussi fidèle- ment qu’il le ferait lui-même. D’un autre côté, je m’étais borné, pour ne pas tomber dans des redites sur les gisements d’anthra- cite de La Mure et de Freney, d’analyser le travail déjà publié de M. Gras, et de renvoyer pour plus de détails à la partie du Bulletin où il est imprimé; et pour la clarté même de beaucoup de pro- SÉANCE DU 3 MAI 1811. 273 positions, j’avais cru devoir supprimer beaucoup de détails qui, ne se rapportant pas directement à la question, l’auraient inutilement surchargée. Ainsi, il se peut très bien qu’invoîontai- renient je n’aie point développé suffisamment les opinions de M. Gras, d’autant plus que, pour tout secours de rédaction, je n’avais à Aix que des souvenirs et des notes imparfaites. Ceci posé , je répondrai à quelques observations présentées par M. Gras. La Société , dans l’étude qu’elle a faite des gisements d’anthracite des environs de La Mure, n’a pas été de l’avis de cet observateur, qui considérait les schistes talqueux et les gneiss de cette localité comme concordant avec les terrains à anthracite, < t dépendant les uns et les autres d’un meme système dont la partie inféiieure aurait été modifiée; elle apercevait au contraire entre eux une discordance très prononcée, et en cela elle confirmait l’opinion qu’avait eue primitivement M. Gras, opinion rappelée par M. Gueyinard dans la séance du 10 septembre. Mais si, pour lapo ition relative des schistes et des grès, la Société s’est écartée du sentiment de M. Gras , elle s’est empressée de reconnaître exacte la coupe qu’il avait donnée des deux bandes du terrain à impressions végétales, intercalées dans !es schistes talqueux des environs du Mont-dt-Lans. On n’a différé en réalité que sur le mode de l’inter- calation. M. Gras , pour expliquer cette intercalation , a < 'mis une théorie, et quelques uns de ses collègues eu ont proposé une autre : non pas parce qu’il leur répugnait de rapporter des couches aré- î racées fossilifères à un terrain presque entièrement composé de roches cristallines, mais parce qu’ils ont cru remarquer dans la nature minéralogique de ces deux systèmes la même dissemblance qui existe entre les schistes talqueux et les grès à anthracites de La Mure. L’association des roches était la même, mais leur position était différente, et c’est cette position qui leur a paru être une anomalie. Certainement, si les bandes du Mont-dc-Lans s’étaient montrées intercalées de la même manière dans un terrain calcaire non modifie , personne n’aurait hésité à considérer le tout comme étant de formation contemporaine ; mais si les calcaires avaient fait partie d’un terrain modifié, comme à Carrare et dans les Pyrénées, j’aurais éprouvé la même difficulté à m’expliquer la présence de quelques bancs insignifiants, composés de roches facilement mo- difiables, au milieu de couches fort épaisses et qui auraient été le théâtre de modifications très importantes Je reproduis donc ici la même objection que j’ai opposée à la théorie de M. Gras, qui, tout en admettant que cette inégalité d’altération est difficile à expli- quer, pense cependant trouver des exemples analogues dans la Suc. aéol. 'foin. Xl| j $ 274 SÉANCE nu 3 IM AI 1 8 i 1 . présence au milieu du gypse de couclies calcaires demeurées in- tactes. H est utile de signaler ici la différence des causes que Ion fait intervenir Un gisement gypseux forme toujours, au milieu des couches qui l’enclavent , une espèce de calotte sphérique 1res limitée , et dans son prolongement, passe insensiblement au calcaire auquel il est subordonné. Or, l’hypothèse de l'épigenie , que l’on admet dans ce cas, suppose l'existence de sources ou de vapeurs sulfureuses qui auront lentement converti du carbonate de chaux en sulfate de chaux. Alors rien de plus simple à conce- voir que certaines parties aient pu être préservéesdu contact immé- diat des vapeurs acides, et que, vers les limites de la modification, le gypse ne forme plus que des réseaux dans les calcaires qui n'ont pu être transformés , ainsi que j’ai eu occasion de l’observer dans la vallée de l’Ariége; mais vouloir étendre cette explication aux masses énormes de gneiss et de schistes talqueux qui forment le massif de l’Oisans, et qui constituent, par rapport a tous les ter- rains stratifiés qui reposent sur eux, une formation indépendante et constante dans sa composition, c’est, suivant moi, comparer des choses par trop dissemblables. , Quant au redressement en forme d U que j’ai propose, j ai ha- sardé cette supposition comme pouvant expliquer le parallélisme des schistes talqueux et des grès à anthracites. Sans prétendre que les choses se soient véritablement passées ainsi, je dois dire que l’autorité d’un observateur bien connu donne du poids à mon hypothèse. M. d’Omalius d’Halloy connaît, dans les terrains liouillers de la Belgique, des exemples d'un redressement analo- oue, sans que l’on puisse retrouver dans les couches ainsi rap- prochées les débris de roches produits par la dislocation et la sinuosité de la ligne de jonction dont parle M. Gras. Au surplus , il est à désirer que l’attention des géologues se porte sur cette question si intéressante et si controversée des anthracites des Alpes, et on doit enregistrer avec empressement, comme pou- vant en avancer la solution , les diverses opinions qui peuvent être émises. Je compte plus tard reprendre le sujet des spil.tes, et prouver, par des travaux d’analyse, que la quantité de carbonate de chaux qui peut être renfermée dans les grès bigarrés de l’Esterel n est pas en rapport avec celle que contiennent les spilites qui les tra- versent. Après celte communication , M. Rivière dit qu à 1(). de Saint-Maixans les Gryphœa Cymbiam et arcuata existent SÉANCE DU 3 MAI 18 il. 275 avec le Ptagiosloma gigantea dans les couches inférieures (lu lias aussi bien que dans les supérieures. M. Alcide d’Orbigny croit au contraire que la Grypluea Cymbium ne se rencontre que dans la partie supérieure du lias Enfin M. Michelin ajoute que dans tonte la Bourgogne le gisement ordinaire de cette même Grypbæa Cymbium est au-dessus du lias et qu’on ne la trouve point avec la Grypbæa arcuàta dans le lias proprement dit. Le secrétaire communiqué les passages suivants d’une letlre de M. Escher de la L» appartiennent. » Cette difficulté de séparer nettement et de pouvoir distinguer les calcaires primitifs des calcaires secondaires , rendit très cir- conspects les auteurs des traités modernes de géologie : aussi n en parlent-ils qu’avec la plus grande réserve. Quelques uns cependant en reconnaissent dans les marbres blancs de Carrare et des Pyrénées, tandis que d'autres, et c’est aujourd’hui le plus grand nombre, nient son existence, en invoquant à l’appui de leur opi- nion les expériences de Hall, et la transmutation en dolomie de calcaires compactes appartenant incontestablement à des forma- tions récentes. M. Boué avance même qu’il ne serait pas étonné de voir les calcaires les plus récents et les plus grossiers transfor- més en calcaires saccliaroïdes par l’in fluence des agents ignés. Les travaux de M. Hufrénoy dans les Pyrenees et les exemples bien constatés de la superposition du granité au-dessus des tei- rains jurassiques, cités par M. Elie de Beaumont dans les Alpes , paraissaient avoir fait renoncer a 1 ancienne idee des calcaiies primitifs , lorsqu’à la suite d’une discussion qui s’éleva dans le SÉANCE DU 7 JUIN 1841. 319 sein de îa Société géologique de France sur l âge des marbres de Saint-Béat, l’intervention de M. Reboul tendit à faire ad- mettre, d api es des alternances régulières de calcaire et de gra- nit®? qu il existait des calcaires primitifs dans les Pyrénées. Nous prouverons bientôt que ces prétendues alternances dont i’Ariége nous a offert des exemples sont dues à une pénétration violente du granité entre les strates calcaires. Nous aurions pu multiplier les opinions contradictoires des géologues sur cette question délicate j mais nous nous sommes contente d indiquer celles qui font autorité , pour ne pas nous jeter dans des digressions trop étendues; à présent, nous produi- 10ns une sérié de faits qui tendront à prouver : 1° qu’il n’existe pas de calcaires primitifs (1); 2° que la cristallinité des calcaires est un fait general lie aux éruptions des roclies ignées de tous les âges. Nous avons déjà vu que l’idée fondamentale adoptée par l’an- cienne ecole sur 1 antériorité des granités à toutes les autres roclies, avait fait considérer comme primitifs les calcaires qui reposaient directement sur eux et ne contenaient aucun fossile ; mais les dé- couvertes récentes, en rajeunissant l’âge des premiers, attaquèrent aussi implicitement celui des calcaires grenus qui leur étaient superposés, et les rejetèrent en définitive dans une période com- parativement plus récente. C’est ainsi que MM. de Buch , Hauss- mann et Humboldt citèrent dans le nord de l’Europe et dans le Tyrol méridional des roclies granitiques, non seulement posté- rieures a des couches fossilifères, mais encore intercalées dans celles-ci et en empâtant même des fragments. Ces calcaires étaient devenus grenus vers les points de contact sur une assez grande etendue, et portaient ainsi, dans cette altération accidentelle , les traces de l’action modificatrice du granité. Si celte decouverte inattendue contraria les idées reçues sur 1 antiquité du granité, les observations bien plus importantes de M. de Beaumont dans les Alpes contribuèrent à opérer un dé- membrement bien plus considérable encore, en constatant dans (î) 11 est utile de faire observer qu’en repoussant 1 existence des cal- caires primitifs , nous sommes bien éloigné d’attaquer l’anciennetc des couches qui se trouvent subordonnées aux gneiss et aux micaschistes, et qui font essentiellement partie de ces terrains stratifiés inférieurs. ]\otre but est surtout de prouver qne les marbres grenus , tels que ceux de Carrare, de Saint-Beat , etc., que I on a considérés comme primitifs, ne constituent pas de formations indépendantes. 320 SÉANCE DU 7 JUIN 1841. le massif de l’Oisans l’existence des roches granitiques qui débor- daient au-dessus des calcaires jurassiques dont elles modifièrent la structure en se modelant exactement sur les contours ondules de leur surface. Les travaux postérieurs de MM. Hugi et Studer, qui, aux faits déjà connus, ajoutèrent de nouvelles preuves d’une semblable superposition, ne peuvent laisser aucun doute sur l’ap- parition des granités, après la période jurassique, dans !a chaîne des Alpes. Sur les divers points indiqués , les calcaires sont deve- nus saccharoïdes dans le voisinage des masses platoniques , et ils ne reprennent leurs caractères primitifs et leurs fossiles caracté- ristiques qu’à plusieurs mètres de distance. Les conclusions de M. de Beaumont sont remarquables en ce qu’elles prouvent que le granité , lorsqu’il s’est fait jour à la surface du sol et que la superposition s’est opérée, se trouvait encore dans un état de mollesse ou de refroidissement imparfait. Tout démontre donc qu’il doit être considéré comme une roche ignée dont l’émission est postérieure au terrain jurassique. On soupçonna dès lors que tous les gisements de calcaires ré- putés primitifs appartenaient réellement à des formations récentes dont l’aspect originaire avait changé ou disparu complètement au contact des roches d’épanchement; et cette présomption trouva une confirmation éclatante dans la découverte de corps marins faite par M. de Blainville , et depuis par d’autres géologues , dans des échantillons du fameux marbre primitif de Carrare . « Les sur- » faces frustes de ces morceaux, dit l’auteur de l’Actinologie , » n’offraient aucune trace d’organisation, tandis que celles qui » avaient été polies montraient, sous un certain aspect , une dis- » position stelliforme, provenant évidemment des loges d’Astrées.» Il est bien prouvé aujourd’hui que les marbres statuaires de Carrare passent insensiblement à des calcaires compactes remplis de fossiles marins appartenant peut-être à des étages crétacés, et qu’ils offrent une des plus belles démonstrations des modifications que les calcaires peuvent éprouver. Après des résultats aussi concluants, l’attention des géologues se porta naturellement vers l’examen de ces puissantes masses de calcaires saccharoïdes qui, dans les Pyrénées , se rencontrent pres- que sans interruption à la limite des formations secondaires depuis Perpignan jusqu’à Bayonne , et leurs rapports géognosti- ques ne pouvaient échapper à un observateur aussi habile que M. Dufrénoy. Saint-Martin de Fenouillet lui présenta des masses granitoïdes intercalées dans des couches calcaires où elles s’éiaient nécessairement introduites sous forme de filons : des altérations SEANCE DU 7 JUIN 1841. g-) [ très prononcées se manifestaient vers les points de contact , les calcaires étaient changés en inarbre et en dolomies. Or , ces cal- caires ainsi modifiés appartenaient incontestablement à des étages crétacés qui, en dehors de la masse ignée, devenaient compactes et fossilifères. Des circonstances particulières qui pendant quatre années consécutives nous ont fixé dans les Pyrénées, nous ont Permis d’étudier avec beaucoup de détails la position relative de ces calcaires avec le granité , et nous avons été à même de recon- naître non seulement l’exactitude des faits avancés par M. Dn f réno y, mais encore de découvrir des fossiles intercalés au milieu de ces calcaires grenus proclamés primitifs parM. de Charpentier et tous les géologues qui, comme lui, ont cru à leur existence. Nous citerons principalement deux localités: Lacus dans le haut de la vallée du Ger, et Cazaunous entre Saint-Béat etCouledoux, où les corps marins se trouvent même dans des calcaires grenus , rem- plis de couzéranites , de dipyres et d’autres minéraux cristallisés. A Lacus , les calcaires de la formation jurassique viennent s’ap- puyer directement sur un granité qui paraît au jour près du pont de la Hennemorte, et prennent au contact la structure saccha- roïde. En étudiant avec attention , sur l’escarpement pratiqué par les eaux du torrent, les progrès de la transmutation que présente la même couche , à mesure qu’elle se rapproche de la roche ignée, on observe d’abord qu’un calcaire compacte, noir, pétri de fossiles et de coraux , dont le test se détache en dessins blancs, passe insensiblement à un calcaire fétide, très grenu . qui montre encore quelques uns de ces coraux, et qu’il finit ensuite pat constituer un calciphyre, où les couzéranites se trouvent mélan- gées avec ces mêmes corps marins, mais à peine reconnaissables. Dans les points intermédiaires, le calcaire n’a éprouvé de chan- gement que dans sa structure, et cette modification a également atteint le test des coraux, qui de compacte qu’il était est devenu cristallin et lamellaire. Comme on le voit par cet exemple, on peut recueillir dans une même couche, à quelques mètres de distance, des échantillons qui seraient à la fois et calcaires pri- mitifs et calcaires secondaires. Les fossiles trouvésà Cazaunous se présentent dans une position différente, mais tout aussi démonstrative du peu d’ancienneté de la formation qui les renferme. Dans les Pyrénées, les calcaires secondaires alternent avec des schistes argileux noirâtres très feuilletés qui résistent plus que les premiers aux influences modi- ficatrices, de sorte qu’il n’est pas rare d’observer les calcaires totalement métamorphosés , tandis que les schistes conservent à Spe. GéoL Totn. XIÏ. 322 SEANCE DU I JUIN 184 I. peu près leurs caractères ordinaires, il y a toutefois exception , lorsque la roche est trop voisine du granité , car elle passe alors à un schiste siliceux très dur ou à une véritable lydienne (1). Cette circonstance explique très bien l’absence ou la rareté des fossiles (,) La conversion 3e ces schistes argileux en schistes siliceux présente ms*i des particularités fort curieuses suivant les divers degrés de modi- fication auxquels ils ont été soumis. Dans leur état naturel, ces roches sont généralement noires et feuilletées et se délitent facilement à l’air ; mais quand elles ont éprouvé un commencement d’endurcissement, elles peu - vent être exploitées comme ardoises. Les plus belles carrières sont ou vertes dans le lias et dans les schistes du grès vert, comme dans la Val longue et au pont de Seix. Enfin, dans le voisinage et au contact du granité, elles changent totalement d'aspect, et on n’aperçoit plus que difficilement leur structure schisteuse primitive ; on dirait que les élé- ments . à la suite d’une espèce de fusion , ont constitué une au Ire espère de roche. A Angoumer, les couches qui alternent avec le calcaire saccha- rose sont remplies , dans le voisinage du granité, de dipyres et de cris- taux de fer sulfuré. M. de Charpentier, qui avait eu occasion d’observer des ammonites dans les gisements de Y allonguc, 1rs avait classés, ainsi que les calcaires alternants, dans son teirain de transition, bien que les ca- ractères minéralogiques des marbres, leur position sur le granité et l’abon- dance des minéraux cristallisés eussent dû le porter à les placer dans ses terrains primitifs, ainsi qu’il l’avait fait pour des contrées tout à-but semblables et dans lesquelles seulement il n'avait pas rencontré des fossiles. On peut observer sur place f échelle de ces modifications depuis l’état naturel du schiste jusqu’à son passage au schiste siliceux. Bien que ces roches paraissent, à la simple vue, se rapporter à des types differents, elles n’offrent cependant pas de différences sensibles dans leur composi- tion , comme on peut s’en assurer par les analyses suivantes ; Eau et matières bitumineuses.. Carbonate de chaux. Silice °>5°o Alumine °>215 Protoxide de fer Chaux Magnésie i\° 1 N° 2 Na 5 JS° 4 0,082 0,029 0.028 0,066 0,048 0.008 0,006 0.006 o,5oo 0 0 CD 0,607 o,5o5 0,2 15 0,2 40 o, 1 65 0,220 0,093 0,091 0, 107 0, 106 0,048 0, io5 0,069 0,072 0,022 0,017 0,0 1 4 0,019 o>998 o>999 o.998 o,994 1 modifié ; le n° 2 un passage du ■ n° 3 un schiste siliceux ; le n° 4 13,1 labié en ce que d’un côté sa cassure scûisie a uipyie=. » - — i- est conchoïde et que de l’autre il montre encore sa structure feuilletée. SÉANCE DU 7 JUIN 1841. 3^3 dans les bancs calcaires et leur présence dans b s schistes. Or, c’est justement au milieu de ces marnes, qui , au-dessus de Cazaunous , alternent en couches très minces avec des calcaires grenus, pétris de couzéranites , que nous avons découvert une ammonite encore reconnaissable. Avec des recherches minutieuses, nous sommes parvenu à retrouver des débris marins dans les contrées qui, comme à Sarrancolin , au col d’Aulus et ailleurs, offraient les gisements les mieux caractérisés de calcaire saceharo'ide. Mais si , malgré le nombre de faits que nous venons de signaler , il pouvait exister encore des doutes sur le peu d’ancienneté du granité dans les Pyrenees , nous renverrions pour les dissiper à la coupe na- turelle que présentent les bords du Ger au-dessous de Couledoux, où l’on voit une succession admirable de calcaires modifiés et de calcaues fossilifères séparés par des bancs de schistes plus ou moins altérés; et si on était tenté de regarder comme primitifs les marbres qui renferment ch s couzéranites, du soufre, de l’épidote, du dipyre et des pyrites, nous fêt ions observer que les plus beaux échantillons de couzéranile et de dipyre se récoltent à Lacus , à Angoumer et à Cazaunous , c’est-à-dire dans les mêmes couches qui récèïent des Ammonites, des Pentacrinites et des Polypiers. Qu’il nous soit permis de terminer ce que nous avions à dire sur les altérations produites par le granité sur des calcaires gros- siers , par une dernière citation sur la disposition remarquable que présentent ces deux roches dans la vallée de i’Ariége. Au- dessus d’Aurignac, entre Foix et Tarascon , le granité, profitant de la moindre résistance des joints de stratification, a pénétré entre des couches du terrain crétacé, et alterne avec elles à plusieurs reprises sur une assez grande longueur; mais eu suivant avec attention la direction de ces filons, il n’est pas difficile de saisir les relations qui existent entre ces bandes de granité injectées la- téralement et la masse principale , qui, en venant s’établir à la surface, a coupé les couches du terrain calcaire et a poussé au milieu d elles des ramifications nombreuses. M. Dufrénoy a cité à Saint-Martin de Feuouillet une disposition semblable, et dans ces deux exemples , le parallélisme des strates calcaires et du gra- nité s’oppose à la supposition d’un dépôt sédimentaii e dans les an- fractuosités du granité, tandis que l’apparition de cette roche postérieurement à la formation crétacée et son épanchement entre plusieurs couches expliquent d’une manière naturelle les cir- constances d’une pareille intercalation. Évidemment, dans 1rs deux localités que nous citons, le granité s’est comporté comme le trapp dans les îles occidentales de l’Écosse, où Mae-Culloch a 32 i SÉANCE DU 7 JUIN 1841. signalé des exemples si bizarres de filons-couches de cette roche au milieu des terrains stratifiés. Si à toutes les modifications que nous venons de constater nous ajoutons celles que MM Boblaye et Yirlet ont rapportées dans leur ouvrage sur la Morée, on sera peut-être étonné de voir que les gisements les plus remarquables des marbres regardés comme primitifs appartiennent réellement à des formations récentes. Cependant les altérations produites sur les calcaires par les depots de porphyre, de trapp, de trachyte et de basalte auraient du don- ner la mesure de l’énergie avec laquelle des masses aussi puis- santes que le granité durent exercer leur action modificatrice sur les terrains soumis à leur influence : elles auraient du démontrer aussi que l’échelle des transformations devait être graduée sur la puissance de la cause employée. En effet, personne n’a soutenu que les sàlbandes de calcaire saccharoïde, que M . Dufrénoy a ob- servées dans la France centrale, au contact d’un dyke de basalte, et celles que M. Sedgwich a citées dans la vallée de la Tess asso- ciées à des filons de trapp, dussent leur origine à une précipita- tion particulière : il a été bien prouvé que le changement apporte dans la iexture n’était que le résultat des effets produits par la chaleur qui accompagnait l’éruption des masses ignées. Dans les Pyrénées, les ophites occupent des centres de dislocation autour desquels les calcaires secondaires convergent et deviennent cris- tallins au contact; les serpentines, dans les Alpes, présentent les mêmes particularités ; et le Vésuve, aujourd’hui même, lance des fragments de calcaire saccharoïde pénétré de minéraux , bien qu’une pareille roche n’existe pas dans les montagnes où se ma- nifeste l’action volcanique. , Ainsi, nous devons regarder comme un fait général , lie aux éruptions plutoniques de toutes les époques, la transmutation des calcaires compactes en calcaires saccharoïdes ; et dans l’état actuel de nos connaissances, il n’est plus permis de se servir de la tex- ture comme moyen de reconnaître leur âge, et encore moins de leur assigner, d’après la valeur de ce seul caractère, une position déterminée dans la série des formations sédimentaires. D’après ce que l’observation a pu nous apprendre sur l’origine plutonique des granités , des porphyres et des basaltes, ainsi que sur la température élevée qui devait tenir en fusion les différents produits de chaque irruption, nous sommes amené à attribuer la cristallinité des calcaires à la double action de la pression et de la chaleur à laquelle ils durent être soumis. Les effets de la pres- sion sont rendus manifestes par la suppression de stratification SÉANCE DU 7 JUIN 1841. 325 que Von observe souvent dans les gisements de marbres et par la différence de densité qui existe entre les calcaires grenus et les calcaires compactes , dont ils sont une dépendance , comme on pourra en juger par les expériences auxquelles nous nous sommes livré , et dont nous donnerons ici le résultat : î. Calcaire fossifère de Saint-Béat. 2,67 2,66 2.64 q,66 2.65 2. — de Coldret . . . 5. — de Mauléon. . . 4- — de St. -Martin. . 5. — de Rougiers. . . 1. Calcaire saccîiaroïde de St-Béat. — de l’étang de Lherz . 2,69 — de Sost 2,72 — de Mendionde 2,70 — de Rougiers 2,76 2,71 Les schistes siliceux et les ardoises qui alternent avec ces me- mes calcaires nous ont présenté des différences correspondantes 1. Ardoises de Saint-Lary 2,5g 2. Schiste argileux de Lacus. . . . 2,6 1 3. — à Pentacrinites de Couledoux. 2,60 4. — du Coldret 2.60 1. Schiste siliceux du pont de la Taule. . . . 2,64 2. — de Lacus 2,70 5. — de Cazauuous 2,63 4. — du Coldret 2,64 Les échantillons qui ont servi à nos expériences, et dont l’indi- cation de localité figure avec le même chiffre , ont été recueillis dans les mêmes gisements, et peuvent être considérés comme ap- partenant à une même série de couches. Les effets produits par la chaleur, qui a dû pénétrer autrefois les calcaires et contribuer à les rendre cristallins, sont attestés par la blancheur même de ces calcaires et les minéraux acciden- tels qui y ont été introduits par voie de sublimation. En effet , il nous paraît hors de doute que les marbres doivent leur éclat à la volatilisation des parties bitumineuses qui souillent généra- lement les couches secondaires dont ils proviennent, et que la chaleur a très souvent converties en paillettes très brillantes de graphite , comme on peut s’en assurer à Saint-Béat et à Men- dionde; et il est à remarquer que les traînées de ce minéral sui- vent de préférence le sens des joints de stratification. INous imi- 326 SEANCE DU 7 JUIN l8if. tons jusqu’à un certain point les opérations que nous attribuons à la nature, lorsqu en soumettant à une température convenable des calcaires ou des ardoises nous parvenons à en expulser le principe colorant, et à convertir l’oxide de fer qu’ils contiennent en cristaux de fer oligiste. On sait aussi que les scories des hauts- fourneaux présentent également des niJs de graphite. Ne serons- nous donc pas fondé, d’après l’autorité de ces faits bien constatés, à supposer que l’influence des roches ignees, dans le voisinage desquelles on observe les calcaires grenus, a donne à leurs molé- cules la faculté de jouir d’un certain mouvement les unes par rap port aux autres en se groupant de manière à constituer un corps d’un aspect différent? À l’appui de cette hypothèse, nous invoque- rons les belles expériences de Hall, qui, en reproduisant les cir- constances sous lesquelles nous supposons que les marbres ont été placés, est parvenu à changer de la craie pulvérulente en calcaire cristallin. Il y a certainement bien loin d’une pareille transmutation à celle qui a converti la texture de montagnes en- tières ; mais il ne faut jamais perdre de vue la limite des moyens qui sont en notre pouvoir. Sans doute, lorsqu’il s’agit de suppo- sitions géologiques , on a rarement occasion de comparer des effets d’un même degré d’intensité; mais si la disproportion dans les termes de comparaison provoque quelquefois de l’hésitation dans le jugement, l’examen rigoureux des faits modifie singu- lièrement la logique empruntée aux simples expériences des labo- ratoires. On pourrait objecter à la théorie de Hall que le degré de cha- leur nécessaire pour operer un pareil changement aurait du ex- pulser l’acide carbonique des pierres calcaires et les convertir en chaux pure. Nous répondrions à cela qu’il résulte des observa- tions de cet habile chimiste qu’il suffit, pour en empêcher la dé- composition , qu’elles soient soumises à une pression qu’il évalue au poids d’une colonne d’eau de 1,700 pieds Ne sait-on pas aussi que le Vésuve rejette souvent des pierres calcaires dont les élé- ments constitutifs n’ont subi aucune altération, et que dans nos fours à chaux . si on n’a la précaution d’établir un courant d’air au-dessus de leurs orifices , l'expulsion complète de l’acide car- bonique présente quelque difficulté, et que même des fragments de pierres calcaires demeurent intacts, bien qu’ils aient été ex- posés à une très haute température? L’explication du savant Écossais, quelque naturelle qu’elle soit, a trouvé des contradic- teurs dans plusieurs géologues. M. de Léonliard , dont l’opinion est d’une grande autorité, et après lui MM. Guidon i, Savi et Rozet, SÉANCE DU 7 JUIN î 8 4 î . 327 se fondant sur l’absence de stratification et de fossiles dans quel- ques gisements de calcaire grenu, ont écrit que le calcaire primitif et certaines dolomies étaient arrivés au jour dans un état complet de fluidité; qu’à Auerbach et dans le golfe de la Spezzia, ils s’é- taient intercalés dans le gneiss sous forme de puissants filons, ou qu’ils avaient percé les terrains schisteux sur lesquels ils avaient débordé. S’il n’était prouvé que des fossiles ont été recueillis dans les localités citées par ces observateurs, on pourrait leur répondre que l’absence de stratification constitue un caractère de peu de valeur, d’abord parce qu’il n’est pas constant, ensuite parce que, d’après la théorie de Hall, la pression exercée sur les masses sou- levantes a tendu nécessairement à faire disparaître les lignes de séparation des couches. C’est ce qu’on observe très bien dans les Pyrénées, où quelquefois les calcaires grenus, surtout dans les carrières exploitées, composent des bancs d’une épaisseur énorme, mais le plus souvent se présentent aussi sous la forme de couches peu épaisses et distinctes, alternant ensemble ou séparées par des schistes argileux et quelquefois par des grès passés à l’état de quarzite , comme nous l’avons remarqué à Saint-Lizier d’Ustou. La fluidité du calcaire ne nous paraît pas admissible , car rien dans les éruptions actuelles n’autorise une pareille supposition. D’un autre côté , les produits ignés de tous les âges présentent une composition presque semblable, et le passage d’une roche à l’autre s’opère au moyen de transitions si ménagées, que des érup- tions particulières de calcaire pur, sans mélange de silicates, pro- venant du même réservoir d’où sont sortis les granités, les por- phyres, les basaltes, et d’où sortent aujourd’hui les laves, établi raient une anomalie inexplicable et attaqueraient la théorie si simple, si admirable de la fluidité primitive du globe, qui nous montre encore son noyau composé de substances de même na- ture à l’état de fusion ; théorie qui se trouve confirmée par tant de faits, et surtout par l’identité des matières rejetées par les vol- cans et les anciennes bouches ignivomes sur tous les points du sphéroïde terrestre. L’explication que nous avons adoptée échappe à toutes ces objections, et de plus elle est en harmonie avec tous les phénomènes observés Après avoir cherché à prouver par tout ce qui précède que 1rs calcaires saccharoïdes sont dus à l’influence des roches plutoniques, embrassons clans quelques considérations les minéraux acciden- tels qu’ils renferment, et nous nous assurerons que ces nouveaux corps participent généralement des propriétés des éléments con- tenus dans les produits modificateurs. Pour procéder avec me- 328 sé wci: du 7 juin 1 S i I . thode , nous les étudierons successivement dans les calcaires au contact des roches granitiques, porphyriques et volcaniques, et nous nous efforcerons de déduire des phénomènes signalés une théorie qui puisse les expliquer. Dans les Pyrénées, la modification d’une grande partie des cal- caires se lie à l’apparition des roches granitoïdes qui , depuis Per- pignan jusqu’à Bayonne, se sont fait jour vers les limites des for- mations secondaire et silurienne. Comme elles admettent au nombre de leurs éléments constitutifs le mica, le talc et l’amphi- bole , leur composition ne présente rien de fixe; mais elle oscille entre celle du granité, de la pt otogyne et de la syénite. Ces varia- tions , rendues évidentes par l’inspection des terrains , sont aussi décelées par les minéraux logés dans les couches calcaires. Dans la vallée de la Garonne, il existe deux dépôts de roches massives, une granitique, qui occupe le centre du cirque dans lequel vien- nent se joindre les rivières d’Àrran et de la Pique, et l’autre syé- nitique, qui s’est développée à l’E. du village d’Eup, vers le col qui conduit à la vallée du Ger. A Pouzac, au contraire, et à Ai - nave, la pi otogyne est la roche dominante des éruptions graniti- ques. Sur ces divers points, les calcaires sont devenussaccliaroïdes, et se sout chargés de cristaux de mica , d’amphibole et de talc, sans que ces substances pourtant se rencontrent mélangées en- semble : on observe au contraire qu’elles semblent s’exclure mu- tuellement; que le mica provient des dépôts de granité , tandis que l’amphibole et le talc émanent des dépôts de syénite et de protogyne. Il en est de même pour les micaschistes, les schistes amphiboleux et les talcschistes, qui généralement paraissent obéir dans leur distribution à une subordination analogue. L’exemple que nous avons cité près d’Aurignac de l’intercalation du granité sous forme de filons-couches au milieu du calcaire modifié , pré- sente un accident remarquable, et qui donne du poids à la pro- position que nous formulons. Le granité en effet, d’après un mode particulier de refroidissement peut-être , se montre dans un de ces filons avec la véritable composition du granité , tandis que dans un autre il se charge d’amphibole et passe à la syénite : le calcaire immédiatement superposé suit une variation correspon- dante, et devient micacifère dans le premier cas , et hémithrène dans l’autre. .Nous aurions pu multiplier à l’infini nos citations pour la chaîne des Pyrénées, où le phénomène que nous signa- lons se reproduit avec constance : mais il suffit d’avoir émis le principe. hes Alpes françaises offrent de même des sujets de comparai- SÉA.NCE Dti 7 JUIN 18 W. 3*29 son (1). L’euphotidé de Corse, avec smaragdite verte, comme nous avons pu nous en assurer dans les environs de Bastia, n’est autre chose qu’un schiste talqueux pénétré de diallage au contact de la protogyne. On voit encore par ces deux exemples qu’il existe la plus grande analogie entre la nature de la roche modifiante et les nouveaux principes introduits dans la roche modifiée. Le departement du Var, qui peut être considéré comme une contrée classique pour l’étude des terrains pyrogènes , offre dans le développement des schistes cristallins une série de produits très vanés, dans lesquels on observe tous les passages qui conduisent des schistes argileux aux gneiss et aux leptinites. Au-dessus de Collobrières , quelques couches calcaires subordonnées à ce sys- tème alternent avec une roche particulière jusqu’ici inconnue en Europe ( sidérochriste ), assez analogue à un micaschiste dont le mica aurait été remplacé par du fer oligiste : vers les points de contact, les calcaires sont aussi pénétrés de paillettes brillantes de cette substance. Évidemment, dans ce cas l’oxide de fer n’a pu etre chassé dans les schistes que par l’effet d’une sublimation dont le granité qui se montre dans le voisinage a été la cause dé- terminante. Toutefois cette association , bien qu’elle soit extraor- dinaire , paraît moins étonnante encore que la silicification de roches calcaires que l’on observe dans les environs de Colmar, et qui démontre l’influence des émanations ignées. Un banc de mus- chelkalk a été tellement pénétré de silice au contact du granité roche dans laquelle cette substance domine, que les fossiles ca- ractéristiques de cette formation ont été non seulement convertis en quarz, mais encore leur intérieur a été tapissé de cristaux de chaux fluatée, de galène et de barytine. Il est impossible d’ad- mettre que ces animaux aient pu subsister dans un liquide qui tenait en dissolution de pareilles substances , puisque en dehors du granité les mêmes fossiles se trouvent empâtés dans un cal- caire pur : ou bien il faudrait convenir qu’une même couche aurait été le résultat d’une double précipitation de carbonate de chaux et de silice, qui se seraient isolés, et se seraient ainsi portés à deux extrémités opposées. Nous devons voir dans cet accident local un échange de principes qui s’est effectué par un déplace- ment moléculaire provoqué à la suite de courants électro-chi- miques. Si de rexamen des roches granitiques nous passons à celui des (i) Voyez le compte rendu des procès-verbeaux des séances extraordi- naires de Grenoble, dans le précédent volume. 330 SÉANCE BU 7 JUIN 18ï(. roches porphyriques , nous constaterons des phénomènes analo- gues qui auront aussi amené l’introduction d’éléments nouveaux dans les couches modifiées, et nous constaterons en même temps que ces éléments varient suivant la nature minéralogique des porphyres Les porphyres rouges , dont l’éruption se trouve liee ordinairement au remplissage des filons métallifères, ont exercé sur les calcaires et les schistes qu ils ont traversés une feldspa thification qui leur a donné une structure porphyroide, en les remplissant de cristaux d’orthose. Nous citerons comme exemple de ce genre de modification les environs de Vairé, dans la Vendée, où les pliyllades dans le voisinage d’un porphyre quarzifère ren- ferment de nombreux cristaux de quarz et de feldspath, autour desquels se replient les feuillets schisteux de la roche. A quelque distance de la masse ignée, les schistes argileux reprennent leus aspect originaire, et ne présentent plus la moindre trace de ces cristaux. M Fournet, qui a signale un fait de cette nature dans les environs de Sain-Bel, a pu imiter exactement 1 opeiation qui s’est accomplie dans cette espèce de cémentation en fondant du sel marin avec des fragments d’ardoise. Il a remarque après le refroidissement, entre les feuillets contournes du schiste, des cristaux de chlorure de sodium, dont les facettes se distinguaient nettement, comme les lamelles feldspatliiques dans les échantil- lons naturels. Les lherzolites, porphyres entièrement pyroxéniques et parti- culiers à la chaîne des Pyrénées , ont rempli les calcaires à ti a vei s lesquels ils se sont fait jour , de cristaux de pyroxène, de talc et d’amphibole. Les environs de Castillon (Ariége) montrent très bien les accidents de cette modification intéressante. Mais il existe peu de roches qui aient donné naissance à de pareilles intrusions avec autant d’énergie que les spilites et les serpentines. Bien que les roches connues sous la dénomination générale de spilite puis- sent, à cause de leur composition pyroxénique, être assimilées aux mélaphyres et que leur action sur les calcaires ait dû engen- drer les mêmes effets, nous mentionnerons cependant quelques observations que nous avons faites dans les Alpes, et qui confir- ment ce que nous avons déjà exposé sur le départ d une partie des éléments renfermés dans la roche modifiante et leur introduc- tion dans la roche modifiée. Tout le monde connaît la variété de spilite décrite sous le nom de variolite du Drac et que 1 on re- cueille assez abondamment dans les galets de cette rivière. Son heu de provenance , bien qu’on en reconnaisse plusieurs gise- ments, se trouve principalement dans le haut de la vallée delà SEANCE DE 7 AüIN 1841. 33 | Romanche au-dessus du bourg de Villars d’Areine. Là, le spilite s’est fait jour à travers les schistes talqueux qui constituent le massif de l’Oisans : dans son voisinage, les schistes ont été remplis , jusqu’à une certaine profondeur , d’amygdales calcaires que l’on observe dansle porphyre pyroxénique, et qui tendraient à les faire considérer comme un véritable spilite, si leur structure feuille- tée, leur composition minéralogique et leur stratification ne dé- voilaient leur origine. A quelques mètres du centre d’éruption , les talcschistes reprennent leurs caractères ordinaires etse dépouil- lent du principe accidentel dont nous avons signalé l’existence vers les points de contact Un accident analogue se reproduit au gisement de spilite que l’on rencontre dans les montagnes de La Gardette , à deux kilomètres du bourg d’Oisans , avec cette diffé- rence que dans cette localité les couches traversées appartiennent au lias , et que ce sont les calcaires de cette formation qui , vers les points rapprochés du dyke piutonique , contiennent les mêmes amygdales de carbonate de chaux que l’on observe en si grande abondance dans le spilite. L’enchevêtrement delà serpentine et du calcaire dans les ophi- calees est encore un bon exemple de la pénétration mutuelle des divers éléments des deux roches. Il est cependant essentiel d’éta- blir une distinction entre la substance compacte verte qui forme un des éléments de ces marbres, et les petites veines fibreuses qui se ramifient dans leur intérieur. La première est une véritable serpentine composée des mêmes principes que dans la masse ignée, tandis que l’analyse de la substance verte dont les veines sont formées la rapproche d’une espèce de talc ou mieux d’une asbe te pyroxénique dont le protoxide de fer serait remplacé par de la magnésie, comme on peut en juger par l’essai que nous avons fait sur un échantillon de Maurin : Silice 6o,5o Magnésie 32, oo Oxide de 1er j,25 Alumine 2,65 Chaux 2,o5 Perte et eau 1,55 100,00 Cette asbeste est ici formée par épigénie et provient de la dé- composition des silicates magnésiens , comme cela se reproduit dans toutes les roches qui renferment abondamment de la magné- sie, et notamment dans les serpentines de la Molle (Var) , où des 332 SEANCE DU 7 JUIN 1841. filons asbesloid.es tapissent les fissures que le retrait a provoquées dans les masses. On observe aussi dans les mêmes circonstances l’asbeste cotonneuse au milieu des schistes talqueux de l’Oisans et des syénites de Lafcassère (Pyrénées) (1). Il nous reste à prouver à présent que les ophicalces sont des ro- ches métamorphiques dont l’âge date de l’apparition des serpen- tines. Dans la vallée de Maurin (Basses-Alpes), l’ensemble des formations stratifiées que l’on traverse est interrompu de distance en distance par des amas très puissants de serpentine etd’eupho- (i) Nous avons eu l’occasion d'observer, clans les lherzolites des Pyré- nées , des exemples d’épigénie qui s’accomplissait pour ainsi dire sous nos yeux , et qu’il nous a été facile de reproduire. A Arguénos , les py- roxènes en roche se laissent entamer avec la plus grande facilité parles agents atmosphériques , au point de se convertir à une assez grande pro- fondeur en arènes pyroxéniques que les eaux entraînent et entassent en- suite dans les lits des torrents. Ces terres meubles et incohérentes renfer- ment des nids d’asbeste blanche et cotonneuse qui viennent pour ainsi dire s’effleurir à la surface et forment des ramifications dans leur inté- rieur. En tenant exposés à une humidité convenable des amas de ces arènes, nous sommes parvenu à obtenir dans le cabinet la formation de celte substance minérale, que nous avons trouvée composée aiusi qu’il suit : Silice 58,5 Chaux 16,2 Alumine 3,4 Magnésie 12,7 Oxide de fer. . . 3,5 Eau et perte. . . 5,7 100,0 La lherzolite est composée , d’après Yogel , ainsi qu il suit : Silice 45 Alumine 1 Chaux i9,5o Magnésie 16 Oxide de fer ... . 12 Oxide de chrome. 0,5o Perte 6 100,00 D’après la comparaison de ces deux analyses , lepyroxène asbestiforme aurait perdu une partie de la chaux et de l’oxide de ter que la lherzolite contenait primitivement. Sa structure capillaire, comme celle que l’on SÉANCE DU 7 JUIN 1841. 333 tide. À un kilomètre environ du village de ce nom . dans la di- rection du mont Viso , une roche serpentineuse occupe sous la forme d’une vaste calotte sphérique un centre de dislocation vers lequel les couches calcaires se redressent circulairemenf. Aux points de contact , la fusion est si intime qu’on ne sait laquelle des deux prédomine; mais à quelque distance les calcaires commen- cent à s’isoler, et les serpentines ne forment plus au milieu d’eux que quelques veines qui plus loin finissent par disparaître entiè- rement. La couleur verte qui persiste encore quelque temps an- nonce seule les limites de la modification à laquelle les couches ont été soumises. Cette disposition remarquable se reproduit avec la même uniformité sur les deux fanes de la vallée , de sorte que l’œil peut très bien saisir les relations du calcaire métamorphosé au milieu des couches qui sont restées intactes, parce qu’elles sont annoncées de loin par une longue traînée verte qui dessine comme un vaste croissant dont le centre serait enchâssé dans la serpentine. Les altérations produites par les basaltes , surtout au contact des dykes , ne sont pas moins curieuses : nous n’en citerons qu’un exemple. A Rougiers, dans le département du Var, le muschel- kalk a été traversé par un dépôt de basalte péridotifère : les cal - caires dans le voisinage sont devenus très ferrugineux, et les por- tions qui ont été soumises plus directement à l’énergie des agents plutoniques se sont remplies de cristaux de fer oxidulé et de pé- ridot. Les faits nombreux que nous venons de parcourir et que nous avons choisis dans les gisements de roches ignées de toutes les époques , suffisent pour établir les rapports généraux de com- position qui régnent entre leurs éléments et les nouveaux corps introduits dans les couches modifiées. C’est ainsi que nous avons observe dans les gypses fibro-soyeux des argiles tertiaires , doit être attri- buée aux mêmes mouvements mécaniques. Il est vrai qu'il est moins fa- cile d’expliquer au milieu des serpentines et des opbiealces la présence de l’asbeste , parce qu’en supposant même que cette substance ait été d’abord tenue en dissolution, on aurait de la peine à concevoir comment elle aurait transsudé à travers le calcaire cristallin. Nous ferons remar- quer à cet égard que nous avons recueilli dans les Pyrénées un échantil- lon de quarz dans lequel une petite masse de gypse fibreux provenant de la réaction des pyrites sur un calcaire voisin , occupait une cavité où elle n’avait pu se rendre qu’en traversant les parois de la roche siliceuse. C’est encore à un déplacement de molécules par force électro-chimique que nous attribuons, dans ces deux cas , la formation de ces substances fibreuses. SÉANCE 1)U 7 JUi \ 18(1. 33 1 démontré que le mica, L'amphibole, létale , le feldspath, le car- bonate de chaux, le pyroxène , la serpentine, qui se trouvent logés dans les calcaires métamorphiques, provenaient respective- ment de l’action des roches qui renfermaient déjà ces substances , et l'analyse chimique est venue en aide pour confirmer leur iden- tité. Mais quel a été le mode employé pour leur introduction ? S’est-elle opérée par voie de sublimation? ou bien leur présence au milieu des couches fossilifères provient-elle de nouvelles com- binaisons qui se seraient accomplies sous l’action de la chaleur et d’un mouvement moléculaire , sans apport de principes étrangers, de manière que la roche qui est résultée de cette double influence a pu prendre un aspect tout différent , suivant que la cristallisation aura été plus ou moins favorisée par les circonstances ? En d’au- tres termes, ces nouveaux éléments préexistaient-ils dans la ro- che modifiée , ou bien lui ont ils été apportés de l’extérieur? On peut soutenir ces deux propositions, en invoquant à l’appui de chacune d’elles l’autorité des faits. Nous comprenons, en en- visageant les métamorphoses des roches stratifiées, que le phé- nomène a pu se produire de deux manières différentes . soit par simple transmission de la chaleur, qui aura permis aux élémens du corps soumis à son influence de se grouper différemment et de constituer de nouveaux corps, comme on l’a observé dans la for- mation de cristaux de feldspath , dans de vieilles briques de four- neaux , soit par cette action combinée avec faction plus ou moins prolongée d’agents chimiques, comme le dégagement des gaz et des matières volatiles qui, lors de l’injection des roches ignées, ont pu pénétrer dans leur intéiieur. La première hypothèse ex- plique très bien la conversion de la houille en coke , des calcab es en marbres et des schistes argileux en schistes siliceux. La théorie des courants électro-chimiques trouve aussi de nombreuses appli- cations dans l’association de diverses substances minérales que l’on remarque dans les filons. L’on comprend, en effet , que dans ces espèces de tubes naturels, le transport des molécules, qui ra- rement est entravé par des obstacles matériels, puisse s’opérer d’une manière régulière et lente; nous pensons encore que cer- taines roches présentent quelquefois des cas d’un pareil transport , mais il nous semble qu'on ne peut pas faire intervenir cette théo- rie d’une façon absolue dans l’appréciation des grands effets du métamorphisme. Ainsi nous demanderions, si on voulait lui ac- corder une influence exclusive, comment, lorsqu’une couche calcaire et une couche ignée se trouvent en contact, celle-ci ne reçoit jamais , par suite des courants électro-chimiques, des cris- SK A NUE DU 7 JUIN 1841. 335 taux de carbonate de chaux , tandis que la première se pétrit de silicates à diverses bases. Il faudrait aussi pouvoir retrouver dans les masses ignées les substances qui n’ont fait que les traverser pour venir constituer quelqmfois des amas très puissants dans le sein des couches modifiées. Ainsi . comme on le voit, elle rendrait difficilement raison de l’abondance des macles, des grenats que i’on observe quelquefois dans le calcaire ou les micaschistes au contact des granités. Si on faisait intervenir pour la production de ces minéraux la théorie qui veut que ces substances existaient déjà dans la roche sous une forme différente, nous poserions cette simple objection : si les calca res renfermaient à l’état d’argile les éléments qui ont concouru à la formation de ces silicates , com- ment se fait-il que cette même proportion d’argile, que I on sup- pose dans certaine portion de la couche , disparaisse dans son pro- longement ; comment les diverses roches d’éruption, qui sont toutes arrivées au jour dans un état complet de fusion , n’ont-elles pas donné indistinctement naissance à toutes sortes de minéraux au sein des terrains traversés , tandis que nous voyons , au con- traire, les substances introduites se retrouver toujours dans les produits modificateurs ? Tout, dans cette association remarquable, tend à nous faire reconnaître pour le plus grand nombre de cas l’intervention d une sublimation émanant des foyers plutoniques. L’exemple que nous avons cité de la présence des noyaux cal- caires dans les schistes talqueux de l’Oisans au contact des spi- lites , et mille autres faits analogues, ne peuvent laisser aucun doute sur la probabilité de notre hypothèse. Nous devons préve- nir une objection qui pourrait nous être faite, et qui frapperait piincipalement sur l’impossibilité d’admettre une semblable ex- plication dans l’état actuel de nos connaissances , puisque jusqu’à présent il a été impossible de volatiliser les silicates et le carbo- nate de chaux. Nous croyons qu’il serait dangereux en géologie de s’astreindre trop rigoureusement aux lois positives de la chimie pour la solution des problèmes que présentent encore les phéno- mènes généraux du métamorphisme. Sans aucun doute, la chimie est le meilleur flambeau qui puisse nous guider dans la recherche des faits géologiques qui se rattachent à la composition intime des roches et aux causes qui ont présidé à la combinaison de leurs éléments ; mais en avouant qu’elle est indispensable pour nous placer avec sûreté dans la bonne voie , nous devons ajouter qu’elle devient souvent insuffisante , lorsqu’il s’agit d’appliquer aux grands phénomènes naturels les principes qu’elle pose : l’induction phi- losophique oblige quelquefois d’aller plus loin, et d’admettre qu’il 336 SÉANCE DU 7 JUIN 18 'il. doit exister dans les résultats la même différence que l’on remarque entre les opérations de la nature et celles du laboratoire. Nous re- connaîtrons donc avec M. Fournet que dans les grandes chaînes de montagnes les phénomènes géologiques ont pu acquérir une telle intensité, et loin de la cause d’action, que i’imagination étonnée et confondue se refuse presque à trouver la liaison intime qui règne dans tout l’ensemble. Il sera toujours difficile, nous en convenons, de se rendre compte d’un pareil transport de molécules, et d’assigner d’une ma- nière exacte quel a été le mode employé par la nature dans ses opérations. Toutefois, quand nous voyons , comme à Allevard ou à Vicdessos, des filons de fer carbonaté évidemment remplis par sublimation , c’est-à-dire de bas en haut, nous proclamons invin- ciblement que le fer carbonaté est volatilisable; de même lorsque , dans des roches schisteuses dépourvues de carbonate de chaux, nous ne rencontrons cette substance que dans le voisinage d’une roche massive qui en renferme elle-même et que l’analyse décèle une composition identique , nous admettons que sa présence dans les schistes annonce un fait postérieur à leur formation , et dont l’accomplissement remonte au moment où la roche massive arri- vait an jour et fournissait les matériaux de ce principe étran- 8er (*)• Au surplus, la volatilisation du calcaire à l’aide d’une forte cha- leur et de circonstances que nous ne pouvons reproduire ne pa- raît pas plus surprenante que la volatilisation du sel marin exposé à une haute température, ou la transsudation du plomb sulfuré à travers les pores du creuset dans lequel on Ta introduit; on sait aussi que c’est par sublimation que se forment les beaux groupes de fer oligiste que l’on rencontre dans les traehytes et clans les laves; c’est par sublimation que l’acide borique sort des fissures des lagonis; c’est encore par sublimation que dans les solfatares de Pouzzoles les parois des cavernes se tapissent de concrétions si- (î) Nous avons recueilli dans les filous d’Allevard et de La Gardetle des échantillons de quarz dont les prismes sont recouverts d une multi- tude de cristaux de chaux carbonatée. Ce qui prouve que ceux-ci y sont arrivés par voie de sublimation , c’est qu’ils n’encroûtent jamais que trois des pans des prismes, c’est-à dire les parties qui étaient directement ex- posées au passage des vapeurs souterraines. On reproduit exactement le même accident en projetant par l'insufflation un jet de vapeur cfeau sur un groupe de cristaux de quarz. On voit ces goutelelles se condenser seu- lement sur les faces des prismes qui ont interrompu Je courant que fou avait dirigé sur la masse entière. SÉANCt DU 7 JUIN f 841 3: i i hceuses, et cependant ces matières ne sont pas volatilisables M. Haussmann , qui s’est occupé d’appliquer à l’explication des phénomènes géologiques les expériences métallurgiques a vu plusieurs substances se sublimer et pénétrer à l’état, de vapeur les matériaux des parois des fourneaux ; des grès étaient pénétrés de fer métallique de telle sorte qu’on ne pouvait s’expliquer cette pénétration qu’en supposant que le fer y était arrivé à l’état de vapeur Enfin, M. Haussmann ne voit entre les phénomènes naturels et les opérations métallurgiques d’autres différences que la grandeur des échelles (1). ^ En résumé, les développements auxquels nous nous sommes livre dans ce premier paragraphe tendent à prouver loqu’il n’existe pas de calcaire primitif; 2» que la cristullinité des cal- caires est un fait général lié à toutes les éruptions ignées ; 3° que la densite et la blancheur des calcaires grenus sont des effets de la chaleur et de la pression auxquelles ils ont été soumis ■ 4° enfin que dans le plus grand nombre de cas , la présence des’minéraux accidentels dans les masses calcaires est due à des sublimations émanant de la roche ignée elle même. § II. Dolomies. La production des dolomies dans le voisinage des terrains mas- sifs, comme celle des calcaires saccharoïdes, est aussi un fait géné- ral qui s est manifesté à tous les âges de la formation du globe mais qui paraît pourtant s’être développé avec plus d’énergie pendant la sortie des porphyres pyroxéniques et des autres roches ignees dans lesquelles la magnésie abonde. La théorie la plus gé neraleinent adoptée pour expliquer leur mode de formation re- (i) Les expériences récentes dont M. Gaudin vient de soumettre le résultat à l’Académie des sciences prouvent non seulement la fusibilité de la silice, mais encore sa volatilisation à l’aide de la chaleur. Celle dé couverte inattendue détruira bien des doutes que l'on conserve encore 8ur quc fluos (lues^lons du métamorphisme. Nous enregistrons ce fait sans prétendre néanmoins avancer que la nature ait volatilisé la silice par les procédés qu’a employés M. Gaudin ; mais il écartera au moins les impossibilités que l’on oppose si souvent aux théories géologiques, et qu on Ii’a pas manqué de produire toutes les fois que des géologues ont dit que les matières siliceuses de certains filous avaient du' être Amenées par voie de sublimation. Soc. géol. T orne XII. 22 338 SÉANCE DU 7 JUIN 1 8 i t . pose sur l’iiypotlièse qu’au moment de l’apparition des mêla- phyres ou d’autres produits plutoniques, la magnésie se dégagea sous forme de vapeurs, pénétra dans les couches calcaires, et con- stitua , en s’incorporant à leur substance, un double carbonate de chaux et de magnésie. Voici à présent d’après quelles recher- ches M. de Buch a été amené à cette ingénieuse explication. Ce savant avait remarqué que la sortie des mélaphyres dans le T y roi était généralement accompagnée de grandes perturbations dans les roches secondaires qu’ils avaient traversées , et que la présence de la dolomie paraissait toujours concorder avec leur contact ou leur voisinage. Les dolomies de la vallee de lassa sont concomitantes des mélaphyres , et paraissent devoir être regardées connue le résultat de leur influence modificatrice sur les calcaires coquilliers compactes et stratifiés, qui se montrent tels dès que le porphyre disparaî I . Le cône dolomitique de Sainte-Agathe, près de Trente, se compose également de dolomie tellement crevassée et fendillée que toute stratification a disparu ; mais les mêmes couches se trou- vent sans altération sur le revers, de sorte qu’avec des fouilles, dit M. de Buch , on pourrait obtenir des dalles d’un côté forinét s de calcaire à Ammonites, tandis que l’autre serait dans un état de décomposition qui conduit à la formation de la dolomie. La phy- sionomie des masses dolomitiques est caractéristique : des crevas- ses verticales et profondes les traversent dans toutes les directions, sans qu’aucune division en couches horizontales ou inclinées n’in- terrompe luniformité des contours perpendiculaires. Le même savant se demande ensuite comment il se fait que la magnésie puisse traverser et modifier des roches calcaires dont la puissance moyenne est de plusieurs milliers de pieds, pour en faire une roche uniforme dans toute son étendue. L’analyse qui a été faite du calcaire stratifié que l’on observe dans le prolongement n’a décelé aucune trace de magnésie; or , lorsqu’on voit ce calcaire se modifier peu à peu , sans que sa continuité soit interrompue, et passer à la dolomie dans le voisinage des mélaphyres, n’est-il pas naturel de croire que c’est la roche pyroxénique qui l’a four- nie? Sans doute, on a de la peine à comprendre comment la magnésie qui est fixe a pu être transportée dans les roches cal- caires ; mais le contact des roches ignées ne nous présente-t-il pas des problèmes aussi complexes? Certains calcaires se pénétrant de grenats , d’amphibole ou de pyroxène , souvent à des distances de plusieurs mètres des points de contact, ne révèlent-ils pas des séance du 7 juin 1841. 339 transports de molécules aussi inexplicables dans l’état actuel de nos connaissances ? Telles sont, en résumé, les considérations puissantes sur les- quelles M. de Bucli a appuyé sa théorie de la dolomitisation, théorie qui a été l’objet de beaucoup de critiques de la part des chimistes surtout , mais que le plus grand nombre des géologues a aussi adoptée, comme pouvant seule expliquer les relations des dolomies avec les roches ignées qui les avoisinent. On a peut-être dépassé les véritables limites, lorsqu’on a voulu rejeter entière- ment 1 hypothèse de l’épigénie , ou bien quand on a! prétendu l’étendre à tous les gisements de dolomie connue. Nous prouve- rons bientôtqu’il existe desdolomies sédimentaires précipitées à la manière des carbonates de chaux ; mais épuisons en ce moment ce que nous avons à dire sur la théorie de M. de Buch. M. de Beaumont, dont les idées et les observations concordent avec celles tiu géologue prussien , a soumis au contrôle des calculs atomiques l’hypothèse qui attribue à une épigénie l’origine des dolomies caverneuses et fendillées (1). Son explication rendrait compte des fendillements et des crevasses que M. de Buch signale dans les dolomies du penchant méridional des Alpes, ainsi que de l’état caverneux de certains polypiers de Gerolstein qui ont été con- vertis en dolomies. Peut-être aussi pourrait-on attribuer ces accidents à la désagrégation à laquelle ces roches, composées de molécules peu adhérentes entre elles, sont exposées. Du moins, c’est ce que nous avons observé très fréquemment dans les Py- rénées et en Provence, où la surface et quelquefois l’intérieur des fentes des montagnes dolomitiqnes s’égrènent avec la plus grande facilité , en donnant naissance à une espèce de sable cris- tallin qui n’est autre chose que de petits rhomboèdres de dolo- mie. Comme les esprits n’étaient point préparés à des idées aussi au- dacieuses, la théorie de M. de Buch rencontra une très forte op- position, surtout de la part des savants qui, se fondant sur la fixité de la magnésie et du carbonate de magnésie exposés à une très haute température, ne voulurent point reconnaître l’intro- duction de cette substance à travers des montagnes entières. Ce- pendant , nous pensons que si les premiers exemples avaient été puisés dans des modifications locales et de peu d’intensité, telles que celles que les basaltes ont fait subir à certaines couches cab (1) P ayez le VIIIe volume du Batte fin , page 174 et suivantes,, SÉANCE DU 7 JUIN 1841. 310 caires , on se serait habitué à des phénomènes accomplis sur une plus vaste échelle et que l’explication de M. de Buch ne paraîtrait pas plus hasardée que l’opinion généralement reçue aujourd’hui sur les calcaires primitifs. À Rougiers fVar), la conversion du calcaire fossilifère en calcaire magnésien, qui ne s’est point etendue au-delà d un métré de distance du basalte , rend très sensibles les divers états par lesquels sont passées les parties des couches qui ont été exposées à la chaleur et à l’émanation des vapeurs magnésiennes. Les quatre échantillons dont nous donnons l’analyse et que nous avons re- cueillis dans les environs de ce volcan éteint présentent , soit dans leur texture, soit dans leur composition , des différences d’autant plus prononcées qu’ils étaient plus rapprochés de la cause mo- difiante. Calcaire empâté Calcaire placé Calcaire placé Calcaire dans à 1 mètre a 2 mètres à Terebratula le basalte. du précédent. du numéro 1. vulgaris. Eau o,oo5 0,006 0,007 0,006 Oxide de fer 0,008 0,01 0 0,02 l 0,002 Carbonate de chaux.. . 0,570 0,680 o,837 0,924 Carbonate de magnésie 0,096 o 279 0,095 0,000 Argile . 0,021 0,025 0,040 o,o58 1 .000 1 ,000 1 ,000 1 ,000 Quand une formation aussi étendue que l’est le muschelkalk dans le département du Yar ne contient de couches de calcaire cristallin et de dolomie que dans le voisinage d’une éruption ba- saltique , on ne peut attribuer une semblable altération qu’à l’in- fluence des agents ignés, et on est en droit de conclure que c’est par un dégagement de la magnésie, dont les basaltes renferment une proportion assez considérable , que le mélange du double carbonate a été produit. La connexion qui existe entre les coulées laviques et la transmutation d’une partie des calcaires de transi- tion de Gerolstein en dolomie est encore un bon exemple à citer. En effet, le calcaire dans cette localité devient saccharoïde et do- lomitique dans le voisinage des laves, perd sa stratification en même temps qu’il est traversé par de grandes fissures verticales, et ne reprend sa texture compacte , ses fossiles ainsi que les cai ar- tères oui lui sont propres , qu’à mesure qu’il s’éloigne des points de contact. MM. Elie de Beaumont et de Buch ont même trouvé à Gerolstein des polypiers inclus dans la dolomie, et qui étaient eux-mêmes passés à cet état; découverte intéressante et qui sug- 34 1 SEANCE I')U 7 JÜIIV 184 1. gère à M. Foui net les observations suivantes que nous emprun- tons à une lettre qu’il a insérée dans les Armâtes de physique et de chimie. Les polypiers ne secrétent que du calcaire à peu près pur j et le changement du calcaire en dolomie est ici de toute évi- dence , puisque un peu plus loin , dans le calcaire qui forme le prolongement de la masse doloinitisée , on retrouve les polypiers à l’état calcaire parfaitement conservés, tandis que là où la masse a été modifiée en dolomie, la majeure partie de leur texture in- ferieure a disparu. Il ne reste plus qu’à trouver le mode de trans- port des molécules magnésiennes. D’abord l’intégrité extérieure des fossiles dolomitisés prouve que la roche n’a pas subi de fusion ; d’un autre côté, leur texture in- térieure étant modifiée , on conçoit que la roche a pu avoir été soumise à un simple ramollissement, en vertu duquel la combi- naison du calcaire avec la magnésie a été favorisée. Ce ramollis- sement imparfait n’a pu exiger d’ailleurs une température aussi excessive qu’on pourrait le supposer au premier aspect ; car on sut, d’après les belles recherches deM. Berthier , que la fusibilité des substances salines est singulièrement favorisée par leur asso- ciation , parce qu’il tend à se former dans cette circonstance des sels doubles très fusibles. Les carbonates calcaires se ramollissent donc plus facilement en présence du carbonate de magnésie, et ce ramollissement favorise un genre d’actiou qui paraît avoir joué un rôle beaucoup plus 1. équent dans la nature qu’on ne l’a supposé jusqu’à présent : c’est la cementation . Lest en vertu de celle-ci que l’on peut concevoir que le carbonate magnésien a pénétré insensiblement dans le centre des masses calcaires , de même que le carbone pénètre dans I intérieur des lames de fer sans les déformer $ de même qu’il suffit de calciner une masse de magnesia alha dans un creuset d’une terre un peu ferrugineuse, pour voir l’oxide de fer se séparer d’avec 1 argile du creuset et se porter jusqu’au centre de la masse de magnésie dont il altère la blancheur. Ainsi, comme on le voit, la dolomitisation a pu être produite par des causes analogues à celles qui ont injecté des minéraux cristallisés dans les marbres grenus , et par des roches différentes, pourvu qu’elles continssent de la magnésie. Les terrains anciens ne sont pas les seuls qui nous offrent des exemples de cette trans- mutation : aujourd’hui même les déjections du Vésuve amènent des fragments de dolomie grenue. M. William Thompson , qui pendant plusieurs années a habité le théâtre des phénomènes vol- 312 SÉANCE DU 7 JUIN 1 841 . caniques , pense que les dolomies du Vésuve sont les calcaires mêmes des Apennins, vendus tels parle feu intérieur et remplis de cristaux par voie de sublimation. 11 a en effet lemaïque que les calcaires de cette chaîne ne présentent pas un atome de ma- gnésie , et que par conséquent cette base surajoutée dans l’inté- rieur du volcan au calcaire compacte , a dû nécessairement y avoir été incorporée par pénétration moléculaire. On sait qu’au Saint Gothard, qu’à Carrare et dans les Pyrénées la dolomie se trouve constamment associée aux calcaires saccha- roïdes, et que, comme ceux-ci , elle renferme abondamment de la trémolite , du disthène, du mica et d’autres minéraux cristallisés. Les gisements remarquables de fer à Vicdessos et dans le Canigou reposent au milieu de calcaires très dolomitiques ; il paraîtrait dès lors difficile de pouvoir établir des distinctions dans les causes qui auraient provoqué une association si intime. Les derniers travaux exécutés dans la mine d’or de la Gardette, et que nous avons eu l’occasion d’étudier, nous fournissent la confirmation du synchronisme du remplissage du filon et de la conversion du calcaire en dolomie. Dans cette partie des Alpes, le lias repose directement sur le gneiss avec une discordance de 70 à 75°, et la jonction des deux terrains s’est opérée suivant les plans d’une surface ondulée. Le filon de quarz qui contient l or peneti e égale- ment dans les schistes anciens et dans les terrains secondaires où il se termine. Les calcaires du lias qui servent de salhandes sont tous convertis en dolomie noirâtre et renferment en outre de la galène à larges facettes dans laquelle M. Gueymard a signalé de l’or à l’état natif; le prolongement des couches, à quelques centimètres de distance, ne présente plus de magnésie: or, la même galène et des cristaux de dolomie rhomboédrique forment des druses au milieu du quarz qui repose dans le gneiss. Cet exemple n’a pas besoin de commentaire; il démontre d’une manière invincible que la dolomitisation du calcaire est subordonnée à un fait parti- culier qu’on ne peut séparer de la cause qui a déterminé le rem- plissage du filon. Quand on convient que les différentes substances métalliques, qui sont généralement de For massif, du zinc, du plomb, du cuivre et du fer sulfuré, y ont été introduites par sublimation, dira-t-on que la dolomie y a été déposée par voie sédimentaire ? M. Virlet(l), pour répondre aux objections des chimistes fondées (i) Voyez Boué , Guide du géologue-voyageur, tome 11, page 47°* SEANCE DU 7 JUIN l 8 1 I * 3 43 principalement sur la décomposition du carbonate de magnésie à la chaleur rouge, a proposé sur la formation ignée des dolomies une théorie qui l’attribuerait à une double décomposition chi- mique, SI suppose que la magnésie serait arrivée à Tétât d’hy- drochlorate et aurait donné lieu à la formation d’un hydrochlorate de chaux soluble qui aurait été enlevé par l’infiltration des eaux, tandis que la magnésie se serait combinée avec la partie de l’acide carbonique mise en liberté ; ce qui aurait servi à former le double carbonate de chaux et de magnésie. M. Virlet fait observer que l’acide hydrochlorique est un des gaz qui se dégagent le plus fré- quemment des volcans, et que les muriates ont dû se dégager au- trefois plus abondamment encore 5 si on admet que de nombreux dépôts de sel gemme ont été formés par voie de volatilisation au milieu des terrains qui les recèlent Cette explication, qui, négli- geant les observations naturelles, ne s’appuie que sur des consi- dérations très contestables, rend bien raison du phénomène sous le point de vue chimique , mais elle se trouve en opposition avec quelques faits que présentent les dolomies ; car, si les cliosess’étaient réellement passées de la sorte, on aurait de la peine à comprendre comment certaines masses de dolomie conserv ent encore des fos- siles i ou comment elles se trouvent quelquefois placées assez loin du centre des émanations dont elles sont séparées par des couches puissantes de calcaire saccharoïde qui ne présentent pas un atome de magnésie. Il nous semble aussi qu’on devrait observer encore aujourd’hui quelques traces de cette quantité énorme d’hydro- chlorate de magnésie, lorsque les dégagements abondants que M. Virlet suppose de ce sel ont eu lieu au milieu de terrains qui ne contenaient pas de carbonate de chaux, et où par conséquent la double décomposition chimique invoquée n’a pu se produire. Ainsi, à notre avis, la théorie de M. de Buch fournit la meil- leure explication de la formation de la dolomie, et nous ne ba- lançons pas à l’appliquer aux gisements dont la connexion avec des roches ignées est frappante. Cependant nous établirons une distinction importante entre les dépôts qui, comme dans les exemples précédents, sont le résultat de l’épigénie, et ceux qui sont dus évidemment à une précipitation chimique opérée au fond des mers d une manière analogue aux couches calcaires, ainsi qu’on en observe tant dans les chaînes de la Provence et dans quelques étages du trias. En elfet, dans les départements des Bouches-du-Rhône' , dit Var et des Basses-Alpes, le centre des montagnes néocomiennes est entièrement composé de dolomie SliifcKCE i)ü juin ï 8 i 1 . O ï t grenue, dont la stratification se lie sans interruption à la direction générale des couches : c’est ainsi qu’on peut la remarquer déve- loppée sur une échelle gigantesque dans la chaîne de l’Etoile , à Marseille au fort Saint-Nicolas, à Aups, à Moustiers, à Comps , à Castellane et ailleurs Dans ces diverses localités, ce ne sont pas des points seulement qui ont été dolomitisés, mais ce sont des montagnes entières, et on n’aperçoit aucune roche ignée à laquelle on puisse attribuer le métamorphisme. Quoique les débris fossiles soient rares dans les calcaires magnésiens, il ne faudrait pas croire cependant qu’ils ont entièrement disparu : on en reconnaît beaucoup d’espèces dans les échantillons dont les surfaces ont été exposées à l’action corrosive de l’atmosphère, tandis qu’on les distingue difficilement dans la cassure fraîche, comme cela arrive dans certaines variétés de calcaire sub-saccharoïde du terrain de craie. La présence de la magnésie dans les formations secondaires de cette partie de la France méridionale ne saurait être attribuée à l’épigénie , mais Lien à une précipitation régulière. Ainsi il aurait existé, aux di- verses époques géologiques, des sources qui auraient amené dans les mers des eaux chargées de magnésie ou de carbonate de ma- gnésie ; cet oxide ou ce sel se serait incorporé au carbonate de chaux tenu en dissolution dans ces mêmes mers, qui alors, au lieu d’un simple carbonate, auraient déposé un double carbo- nate de chaux et de magnésie. On sait que M. Baubeny a con- staté à la Torre-del-Annunziata que certaines eaux thermales sa- lines et acidulés, entre autres produits, précipitaient du carbo- nate de magnésie. On conçoit de cette manière 1 abondance des dolomies dans les montagnes de la Provence, et leur mélange en toutes proportions avec les calcaires. Le gisement de Castellane au surplus ne peut laisser aucun doute sur la valeur de cette opi- nion. A la montagne de Destourbes, sur la route de Grasse, la dolomie constitue une bande fort épaisse qui se lie par nuances in- sensibles aux calcaires du terrain néocomien; la masse est fen- dillée dans tous les sens, et les cavités sont remplies d’une multi- tude de cristaux rhomboédriques et lenticulaires de dolomie et de carbonate de chaux. Or, quand on examine de près la liaison intime qui existe entre ces cristaux et la roche de même nature qui leur sert de gangue, il est impossible de ne pas reconnaître une action chimique aqueuse pour l'accomplissement de laquelle il serait difficile d’invoquer l’influence des agents plutoniqnes. f n autre exemple fort remarquable de la formation neptu- S.ÉA N (JE DU 7 J U i N ! 8 i \ . 34 3 nienne de la dolomie , nous a été fourni dans les enviions d’Or- pierre (Hautes-Alpes), où l’on observe dans le lias supérieur de petits filons de fer carbonate mêlé à de la dolomie ferrifère, tan- tôt lamellaire, tantôt formant au milieu du minerai des dru es tapissées de cristaux rhomboédriques. Ces deux substances n’ont pu être amenées en même temps que par des sources minérales qui se seront fait jour dans les marnes suprà- basiques dont nous venons de parler. Il résulte donc des développements qui précèdent, qu’il est utile de considérer les dolomies sous le double rapport de leur origine, les unes provenant de l’épigénie des couches calcaires provoquée par les agents plutoniques , et les autres au contraire étant le résultat d’une précipitation chimique et régulière au fond des mers. § III. Gypses. Les gypses doivent être considérés comme un des produits les plus remarquables du métamorphisme , puisque leur formation , que l’on peut rapporter à deux causes bien différentes, dépend ou de l’action de vapeurs ou de sources sulfureuses sur des cou- ches calcaires, ou de celle de l’acide sulfurique sur le carbonate de chaux tenu en dissolution dans les eaux des mers et des lacs. Cette induction , à laquelle on a été conduit par un grand nombre de faits, n’avait pas été pressentie par l’ancienne école, car elle considérait tous les gypses comme étant le résultat de précipitations chimiques qui s’étaient effectuées en même temps que les couches qui les renferment , et elle assignait ainsi le même âge aux uns et aux autres. C’est d’après cette théorie que l’on re- gardait comme primitifs les sulfates de chaux qui , comme dans les Pyrénées, reposaient sur le granité. Mais , dans ces derniers temps, la position anomale des gypses dans certains terrains, et les relations qui les lient à l’apparition de roches ignées particu- lières ou aux grandes lignes de fractures des chaînes , ont prouvé à la fois leur indépendance et leur production comparativement plus récente. Les documents les plus précieux à cet égard sont dus à l’examen des Alpes et des Pyrénées. Nous diviserons ce paragraphe en trois parties, dans lesquelles nous distinguerons : 1° les gypses dus à une véritable précipita- tion chimique et occupant par conséquent dans la série des ter- rains une position qui leur est propre ; 2° les gypses dus à des émanations acides à la suite desquelles des roches calcaires ont 346 SEANCE DU 7 JUIN 1 84 ! . été converties en sulfate de chaux; 3° enfin , nous consacrerons quelques lignes au célèbre gisement d’Arnave , qui a fait croire à l’existence d’un gypse primitif dans les Pyrénées. 1° Gypses dus à une précipitation chimique. On ne connaît guère des gypses de cette nature que dans les terrains tertiaires et peut être dans le trias, et nous citerons comme exemples ceux d’Aix et de Montmartre. Cette roche constitue , dans ces deux localités, plusieurs couches ou feuillets qui alter- nent à diverses reprises avec des argiles et des marnes. A en juger par leur régularité et leur continuité sur des étendues très éloi- gnées les unes des autres, le dépôt a dû exiger un laps de temps assez considérable, et surtout une période de tranquillité parfaite. Cette induction est aussi confirmée par la manière dont les fossdes se trouvent distribués dans les masses. A Aix, en effet , les pois- sons et les insectes se présentent dans un tel état de conservation , qu’on aperçoit encore dans les empreintes que ces animaux ont laissées le nacré des écailles , la couleur et la ponctuation des ailes. Des échantillons, que nous avons recueillis nous-même , montrent même des Diptères et des Curculionides qui accomplis- saient l’acte de l’accouplement au moment de leur enfouissement dans les marnes. L’on sait aussi que les ossements fossiles de Mont- martre gisent, pour le plus grand nombre , dans la pierre à plâtre. Tous ces faits démontrent que ces divers débris organisés furent entraînés au milieu des eaux qui tenaient primitivement le gypse en dissolution , et le déposèrent ensuite à l’état de sel neutre. Si nous considérons à présent la manière d’être de la pierre à plâtre au milieu des couches calcaires qui l’encaissent, il nous semble qu’on trouvera naturellement la cause qui fournit l’acide sulfu- rique nécessaire à sa formation dans la supposition de l’existence de sources sulfureuses thermales qui , pendant la période tertiaire , dé- bouchèrent dans les lacs qui occupaient les bassins d’ Aix etdeParis. Ce point une fois admis, il est facile de se rendre compte des opé- rations qui durent s’accomplir dans un liquide qui primitivement tenait en dissolution du carbonate de chaux. L’acide sulfurique ainsi introduit expulsa l’acide carbonique et donna naissance à un sulfate de chaux qui se précipita sous forme de couches , en en- traînant , incorporés à sa substance, les débris fossiles et les par- ticules calcaires non encore décomposées. Cette explication est ren- due très vraisemblable par la quantité considérable de carbonate SÉANCE DU ? JUIN 1841. 317 de chaux dont les gypses d’Aix et des environs de Paris sont souil- les (1), ainsi que par leur alternance régulière avec des argiles et lies marnes. Nous ferons observer que les poissons gisent généralement à la partie inférieure des assises gypseuses , et que la grande accumu- lation dans une même couche fut le résultat de la mort subite qui les frappa tous à la fois , au moment où les eaux des lacs l’impré- gnèrent de principes sulfureux. Il serait impossible d’appeler pour la formation des gypses tertiaires l’intervention de vapeurs sul- fureuses qui auraient reagi sur des couches calcaires , puisque 1 hypothèse d’une pareille transmutation entraînerait aussi comme conséquence nécessaire l’aneantissement complet des divers corps fossiles dont nous venons de signaler l’existence. L explication théorique que nous appliquons aux gisements d Aix et de Montmartre paraît pouvoir être étendue aux gypses des marnes irisées , dans des contrées surtout où les sondages pra- tiqués ont accusé la même allure et à peu près la même puissance dans sept couches de pierre à plâtre superposées. La disposition en forme de lentilles que présente en grand cette substance dans ce terrain, s’observe également dans les gypses d’Aix et de Mont- martre , et dans ces amas de matières minérales dits amas en amandes. Le contournement des argiles et des marnes au-dessus de ces dômes arrondis et à bords amincis résulte , dans ce cas, de la préexistence des ondulations de la masse saline sur laquelle les sédiments vaseux sont venus se mouler exactement. Dans les gypses, au contraire, dus à l epigéoie du calcaire déjà consolidé , le contournement des couches paraît devoir être attribué à une tu- méfaction dont M. de Beaumont a très bien expliqué la cause , ainsi que nous aurons bientôt occasion de le voir. 2° Gypses dus à des émanations sulfureuses. Dans les grandes chaînes des Alpes et des Pyrénées , il existe entre les amas de gypse et les roches ignées qui les avoisinent, une (i) Le gypse d’Aix est ainsi composé : Sulfate de chaux. . . 71 Carbonate de chaux. 8,a5 Eau 17,00 Argile et silice 5,45 100,00 34 8 SÉANCE DU 7 JUIN 1841. connexion si intime, que les géologues qui ont étudié ces contrées ont été amenés à attribuer à la sortie de ces roches leur présence au milieu des calcaires qui les enclavent. C’est ainsi que, dans les Pyrénées, les gypses se trouvent en contact avec lesophites ou bien alignés suivant la même direction. Dans les Alpes françaises, les spilites semblent aussi avoir subordonné à leur voisinage les nombreux dépôts gvpseux que l’on y observe. Or, comme ceux- ci gisent indistinctement dans tous les étages secondaires, et que leur position anormale indique qu’il n’ont pas toujours fait par- tie, dans l’état où on les voit aujourd’hui , des systèmes calcaires qui les renferment, on a dû se livrer à l’appréciation théorique des faits qui ont pu leur donner naissance , et les géologues admet- tent presque généralement qu’ils ont été produits par des bouffées d’acide sulfureux ou des sources sulfureuses qui , à la suite des dislocations survenues après l’éruption des porphyres, auraient pénétré à travers les assises calcaires et les auraient converties en sulfate de chaux. Ces hypothèses d’épigénie traduites dans le lan- gage rigour eux des formules atomiques, ont conduit M. de Beau- mont (1) à des résultats numériques dont la comparaison avec les faits observés offre un moyen de contrôle pour ces mêmes hypo thèses. L’influence ignée à laquelle on subordonne les dépôts gypseux des terrains secondaires, et à laquelle les considérations que nous avons exposées donnent une si grande probabilité , est aussi attestée par la présence dans les masses de gypse, de cristaux de fer oli- giste et de quarz , ainsi que par la conversion en calcaires dolo indiques des calcair es qui les avoisinent 2). Il est même à remar- quer que la magnésie ne s’y trouve jamais en quantités définies , mais qu’elle abonde vers les points de contact , jusqu’à dépasser quelquefois les proportions voulues pour constituer une véritable dolomie , puis disparaît insensiblement à mesure qu’en dehors de la cause modifiante les couches reprennent leur aspect originaire. Cette différence de composition dans les roches , suivant qu’on les observe près ou loin des gypses , n’est pas la seule particularité que nous ayons à signaler : on remarque aussi que les calcaires dolomitiques renferment une quantité notable de sable siliceux ( i ) Builetin’de la Société géologique cl c France , vol. VIII, page 1 7 4 • (2) Nous avons réuni dans le tableau suivant les analyses d une série d échantillons provenant du gisement de gypse de Roquevaire (Bouches - du Rhône) , en ayant eu soin de supprimer la quantité de sablé et d ai- si-: ange du 7 juin J S'il, 349 fm , que ne présentent pas les résidus des calcaires non modifiés. En admettant les réactions produites par des courants et des va- peurs sulfureux, on conçoit facilement que les calcaires magné- siens exposés à leur influence aient cédé une partie de l’alumine de leur argile à l’acide sulfurique pour former un sel très soluble qui , plus tard , aura été dissous et entraîné. Il est très important de constater que l’analyse chimique vient ici en aide aux théories géologiques, dont elle confirme parfaitement les déductions. L’origine métamorphique des gypses une fois établie, il a été impossible de les considérer comme étant contemporains des cou- ches qui les renferment , puisque leur âge se rattache nécessaire- ment à celui des roches ignées qui les ont produits. M. Dufrénoy a pensé que dans les Pyrénées , où il a observé l’ophite avec gypse soulevant des étages tertiaires, l’apparition de ces porphyres am- phiboleux et la métamorphose des gypses remontaient à l’époque de ces terrains ; on a étendu plus tard ces conséquences aux spi- lites et aux amas gypseux des Alpes, de sorte que le plus grand nombre des géologues considèrent ces divers produits comme étant d’une date très récente. Cette proposition nous paraît trop absolue. i)e ce que, dans les environs de Biarilz , l’ophite se trouve inter- calée dans les terrains tertiaires, il ne s’ensuit pas nécessairement que tous les gisements de cette roche , dans les Pyrénées, appar- tiennent à la même époque. Il en a été des ophites comme des granités et des porphyres qui, dans un même lieu, ont souvent apparu à la surface du globe à diverses époques successives très éloignées les unes des autres. En effet, à l’étang de Llierz, les cal- gile qui pouvait les souiller. L’ordre des numéros correspond aux points les plus rapprochés des amas gypseux. Carbonate de chaux. . . — de magnésie. • J\° i 38,3 6 i ,7 N° 2 53,3 46,7 N0 3 58,9 4i,i JN°4 75,6 244 N° 5 93,5 6,5 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Le il» 1 possède plus de magnésie qu'il n’en faut pour constituer une dolomie. — Le n° a est une véritable dolomie. Les nombreux gisements de gypse de la Provence et de l'Isère offrent à peu près les mêmes dispositions. ( V oyez pour plus de développements , les travaux d’analyse insérés par M. Gueymard dans le Bulletin de la Société géologique de France, tome XI, page 432 et suivantes. 350 SÉANCE DU 7 JUIN 1841. caires saccharoïdes de la formation jurassique renferment des frag- ments de llierzolite à l’état roulé; circonstance qui prouve que l’âge de cette roche ignée , antérieure à la sédimentation d’une grande partie des étages secondaires, se trouve compris entre le dépôt de ces formations et celui des terrains tertiaires supérieurs. Des observations qui nous sont personnelles et que nous avons recueillies dans les Alpes de la Provence, prêtent à cette opinion la preuve d'une démonstration rigoureuse. Dans le département des Basses-Alpes , les terrains de craie reposent au-dessus des ter- rains jurassiques en discordance de stratification. Au-dessus de Sénez surtout , les calcaires néocomiens s’appuient transgressive- ment sur des gypses qui dépendent du lias , sans que ces calcaires aient été convertis eux-mêmes en gypse ; ce qui aurait dû néces- sairement avoir lieu si l’époque du méiamorphisme se rapportait à l’âge que l’on attribue généralement aux spilites, c’est-à-dire à la période tertiaire. Nous admettrons donc que les gypses des formations secondaires sont dus à des réactions survenues à la suite d’épanchements de roches ignées, mais que la transmutation , effet de causes répé- tées plusieurs fois, ne saurait être rapportée exclusivement à l’é- poque des dépôts tertiaires. 3° Gypses réputés primitifs. L’opinion généralement admise que les gypses avaient été dé- posés en même temps que les couches qui les contenaient, avait fait admettre qu’il existait des gisements de cette substance dans les terrains primitifs. C’est ainsi que M. Reboul (1) a écrit que quelques dépôts de chaux sulfatée dans les Pyrénées et dans les Alpes remontaient à l’époque des gneiss et des calcaires primi- tifs. Il se fondait sur les circonstances de leur position ; or, comme dans la vallée du Saurat ils reposent réellement sur le granité, cet observateur les faisait primitifs et les considérait comme des dépôts lacustres. M. de Charpentier les classait au contraire dans le terrain de transition, parce que , disait-il , « ce gypse s’enfonce sous le cal- » caire de transition de Bédaillac Ce calcaire est d’un gris » cendré ou d’un gris noirâtre, compacte, et renferme assez » souvent des Bélemnites , des Ammonites et d’autres corps » marins. » (i) Essai sur /a période primaire. SÉAMCIi DU 7 JUIN 1841. 351 Cette simple citation suffit déjà pour indiquer la véritable posi- tion de ces gypses au milieu des couches calcaires à Bélemnites, dont l’âge avait dû échapper à M. de Charpentier, à cause du faible secours qu’offrait alors 1811) la comparaison des fossiles pour la distinction des terrains sédimentaires. Aujourd’hui, il ne pourrait exister de doutes sur leur détermination précise, car nous y avons recueilli des Pentacrinites , l’ Ammonites JValcotii , la Terebratula ornithocephala , la Lunn punctata , le Pecten œquivalvis et d’autres fossiles particuliers au lias; mais ces débris organisés ne se rencontrent que sur quelques points , parce que les calcaires, dans cette partie des Pyrénées, sont enchevêtrés dans le granité d une manière très bizarre , et ont subi des modifications tellement énergiques que leur aspect originaire a généralement disparu. Le gypse constitue à l’entrée de la vallée du Saurat une bande très étroite, mais d’une épaisseur considérable, qui court paral- lèlement à la direction de la vallée en reposant immédiatement sur le granité d’un côté , et se liant de l’autre aux calcaires que nous avons déjà signalés, et qui , dans le voisinage de la roche ignée , sont devenus saccliaroïdes. 8a couleur varie entre le blanc grisâtre et le blanc verdâtre ; il renferme de nombreux cristaux de minéraux, dont les plus ordinaires sont : l’épidote , l’amphi- bole, le talc, le dipyre et le mica verdâtre hexagonal. Mais ces substances, qui se montrent en grande abondance au contact du granité , finissent par disparaître graduellement à mesure que l’on s’en éloigne ; et on remarque en même temps que les proportions de sulfate de chaux diminuent dans un même rapport et se trouvent remplacées par le calcaire saccharoïde,qui forme la roche dominante de la contrée: aussi la pierre à plâtre n’est-elle exploi- table que vers les limites du terrain massif ; car, à une certaine distance , les bancs sont presque tous calcaires , et le gypse ne forme plus que quelques réseaux imperceptibles. Cette superposition re- marquable du gypse sur le granité dans cette partie de l’Ariége, et les circonstances de son gisement, indiquent d’une manière claire que la transmutation de la roche secondaire est due à des émanations sulfureuses amenées par l’éruption granitique qui y introduisit en même temps les éléments des substances minérales que nous avons énumérées. Cet exemple, et c’est le seul que nous connaissions, prouve in- contestablement, suivant nous, que l’épigénie des gypses, ainsi que la conversion des calcaires en dolomies et en marbre grenu , a eu lieu à toutes les époques, et que sa présence se trouve indis- SEANCE DU 7 JT'IX 1841. tinctement liée sur la surface du globe à l’apparition des diverses roclies ignées La solfatare de Pouzzoles nous offrirait encore au- jourd’hui la continuation de ces mêmes phénomènes plutoniques , dont les terrains anciens nous montrent des effets si puissants. Après cette communication , M. Brongniart fait remarquer que, dans le gypse de Montmartre, les échantillons pris au milieu de la masse sont très peu calcarifères , et qu’il en est de même de la plupart des grès des environs de Paris, que I on a cru trop souvent renfermer du calcaire. M. Alcide d’Orbigny lit le mémoire ci-après : Considérations paléontologiques et géographiques sur ta dis- tribution des Céphalopodes acétabulifères. § ) . Considérations paléontologiqucs. Les Céphalopodes ont existé dès la première époque où l’ani malisation s’est manifestée sur le globe terrestre, dans les terrains siluriens et carbonifères ; mais dans la période où déjà les Ort/io- ceras, les Nautilus , les Goniatites, couvraient les mers de leurs innombrables essaims, il ne paraît pas y avoir eu de Céphalopodes acétabulifères, à moins que leurs traces n’en soient postérieure- ment disparues. On peut croire qu’il en est de même dans le mus- chelkalk, où les genres que nous venons de citer ne sont repié- sentés que par des Nautiles , auxquels déjà viennent se joindre quelques Ammonites, mais encore aucune des espèces qui nous occupent. La première apparition des Céphalopodes acétabulifères a donc eu lieu dans les terrains jurassiques ou oolitiques. A l’époque où vivaient ces myriades d’Ammonites si variées dans leurs formes, se montrent en grand nombre, pour la première fois, dans les étages les plus inférieurs du lias, les Bélernnites coniques et sans sillons, avec quelques Sépioteuthes. Les premières, si l’on en juge par leurs formes allongées, devaient être des animaux pélagiens, tandis que les autres pourraient fort bien avoir été plus côtiers , au moins d’après l’analogie. Dans les étages inférieurs de i’oolite, dans l’oolite inférieure , on retrouve les deux mêmes genres dans les mêmes proportions numériques, c’est-à-dire quelques Teudopsis et un grand nombre de Bélernnites , alors le plus souvent sillon- 353 SÉANCE DU 7 JUIN 1841. nées en dessous. Si nous remontons vers les couches plus supé- rieures ( l’oxfoi d-clay % nous voyons le nombre des Bélemnites diminuer et même leurs formes changer. De coniques qu’elles étaient dans le bas, elles deviennent généralement lancéolées ou fusiformes. Les espèces des couches inférieures sont remplacées par d’autres tout-à-fait distinctes. Avec elles, dans les couches supérieures des terrains oolitiques, paraissent pour la première fois quatre ou cinq espèces de Seiches, trois Ommastrèphes, deux Enoplo^euthes et unKelaeno, dans les carrières de Solenhofen , si riches en fossiles; fous animaux difïêrents de ceux des couches inférieures, dont les premiers seulement devaient être côtiers, tandis que tous les autres ont du être des hautes mers. En ré- sumé, dans les terrains oolitiques, les Bélemnites atteignent leur plus grand développement numérique et spécifique, surtout au milieu des couche-s inférieures ; les Sépioteuthes se voient seule- ment dans les couches inférieures, les Teudopsis et les Bélem- nites dans les couches moyennes, tandis qu’on ne rencontre que dans les couches supérieures les genres Sepia, Ommastrephes , hnoploteuthis et Kelaeno , que nous devons retrouver plus tard. Remontons-nous dans les terrains crétacés, les Céphalopodes acétabulifères ne changent pas entièrement de formes, comme nous l’avons vu en passant des terrains de transition aux ter- aains oolitiques, puisque, dans les couches néocomiennes et dans le gâult, on trouve encore des Bélemnites; mais ces Bélemnites prennent pour la plupait une forme comprimée propre aux ter- rains néocomiens. Dans la dernière époque des terrains crétacés, la craie blanche , les Bélemnites comprimées ou lancéolées sont e emplacees par les Belemnitelles, espèces pourvues d’une gouttière, et tout-à-fait distinctes par la forme de celles des terrains infé- rieurs. Soit que les terrains ne fussent pas propres à en conserver les traces, soit qu’il n’y en ait pas existé, aucun des autre; genres que nous avons signalés dans les époques antérieures ne se mon- tre dans les terrains crétacés. Si nous passons aux terrains tertiaires, les plus rapprochés de notre époque ; si nous scrutons les faunes spéciales aux différents bassins très riches en fossiles, nous serons étonné du peu de Cé- phalopodes qui s’y rencontrent. Plus de représentants de ces my- riades de Bélemnites des terrains inférieurs, plus de traces des Céphalopodes à coquille cornée. De tout ce que nous connaissons déjà, le seul genre Sepia se retrouve, mais accompagné des Rélo- ptères , jusqu alors inconnus; et ces espèces , propres aux couches les plus inférieures de l’époque tertiaire, se rencontrent unique - Soc géol Tome XII. ~ 354 SÉANCE DU 7 JUIN 1841. ment dans le bassin de Paris, tandis que les autres couches supé- rieures, celles d’Italie par exemple, si riches en poissons, n’ont montré jusqu’ici aucune trace de fossiles de l’ordre d’animaux dont nous nous occupons. Pour mieux faire concevoir cette succession des genres et des espèces dans les couches , nous les donnerons comparativement dans le tableau suivant. TERRAINS. LOCALITÉS. GENRES. II ESPÈCES. Terrains dé transition. ■ j Terrain de muscheekaek. . Terrains ooeitiques Lias. Allemagne. Sepioteuthis kl. Partout. Belemnites. Digitalis , Faure Biguet. id. id. id. Elongatus , Blain VIDEE. id. id. id. Niger, Lister, etc , etc. Oolite inférieure. id. id. Acutüs , Beainvilee. id. id. id. Apieiconus, Blainviele. Vendée. id. Fleuriausianus , d’Orbigny. Grande Oolite. Caen. Teudopsis. Caumoutii , Deseongchamps. | Oxford-rlay et couches ] supcrieuies Vendée. Belemnites. Hastatus , Blainviele. id Partout, id. Seuiihastatus , Beainvielé.' id. Solenliofen. Ominastrephes. Cochlearis. id. id. id. Interinedius. id. Aichstcdt. Enoptoteuthis. Subhastatus. id. Solenliofen. Kelaeno. Speciosa , Munster (i). id Aiehstedt id. Prisra, Munster. id. Solenliofen. Sepia. Antiqua, Munster. id. id. id. Hastiformis, Ruppell. id. id id. Caudata , Munster. id. id. Aiehstedt. id. Linguata, Munster. id. id. id. Venusta , Munster. Terrains crétacés T. Néocomien . Provence et B. -Alpes. Béiemnites Dilatatus , Blainviele. id. id. Bipartitus, Beainvilee. id. id. id. Bicanaliculatus , Beainvieee. id. id. id. Subfusiformis , Beainviele. id id. id. Pistilliformis , Blainviele. Baudouini . d’Orbigny. id. id. id. id. id. id. Emerici , Raspaie Gault, Boulogne. id. Minimus , Lister. Craie blanche. Paris. Belemnitella. Mucronata , d’Orbigny. id. id. id. Quadrata , d’Orbigny. Terrains tertiaires inférieur. Paris. Beloptera. Belemnitoidea , Blainviele. id. id. id. Levesquei , d’Orbigny. id. Angleterre. id. Anomala , Sowerby. id. Paris. Sepia. Sepioidea , d’Orbigny. kl. id. id. Compressa , d’Orbigny. supérieur. ’ Maintenant si, commençant par les terrains les plus inférieurs, nous cherchons dans chaque genre les couches qui les ont succes- sivement renfermés, et l’époque où ils ont cessé de se montrer, nous arriverons aux résultats suivants : (î) Nous devons la connaissance de ces espèces aux savantes commu- nications de M. le comte de Munster. SÉANCE DU T JUIN 184 1. 355 1° Les Sepioteuthis apparaissent et disparaissent aussitôt dans les couches infér ieures du terrain oolitique. 2° Les Béiemnites coniques et sans sillon ventral commencent à se montrer dans le lias, où elles dominent sur les autres fossiles, et sont au maximum de leur existence numérique. Elles sont remplacées par une série presque aussi nombreuse de Beiemnites pourvues d’un sillon ventral dans l’oolite inférieure; puis elles diminuent, deviennent le plus souvent lancéolées, et changent encore d’espèces dans l’oolite supérieure. Dans la première pé- riode des terrains crétaçés (les terrains néocomiens) apparais- sent pour la première fois les Béiemnites comprimées à sillon ventral et latéral. Elles sont assez nombreuses encore dans cet horizon géologique; mais c’est pour être réduites ensuite à une seule espèce distincte des premières dans le gault. Puis les Bé- lemnites proprement dites s’effacent entièrement de la surface du globe, pour être remplacées, dans la craie blanche, par les Bé- lemnitelles, dernières traces que l’on connaisse de la famille des Bélenmitidées. 3° Les Teudbpsis, contemporains de la seconde série des Bé- iemnites, ne font que se montrer, puisqu’ils n’existaient pas en- . eore dans les étages inférieurs de l’oolite. 4° Les Ommastrèplies , les Enopîoteuthes et les Kelaeno . se présentent dans les étages supérieurs du terrain oolitique, et ne semblent pas, dans les couches terrestres, avoir survécu à cette époque. 5° Les Seiches se montrent en assez grand nombre avec les trois genres que nous venons de citer, puis disparaissent dans toute la formation ciélacée pour revenir, sous d’autres formes, dans les terrains tertiaires inférieurs, où elles cessent d’exister. 6° Enfin les Béloptères naissent au sein des mêmes couches tertiaires que les Seiches, auxquelles ils ne survivent pas. Quelques uns de ces genres, les Béiemnites, les Bélemni- telles, les Teudopsis , les Kelaeno et les Béloptères, sont ense- velis pour toujours dans les couches terrestres, tandis que d’au- tres, les Sépioteuthes, les Ommastrèphes, les Enopîoteuthes et les Seiches, montrent encore aujourd’hui un grand nombre d’es- pèces vivant au sein des mers. Si les genres survivent aux révo- lutions du globe, il n’en est pas ainsi des espèces. Celles-ci non seulement ne passent pas d’une couche à l’autre , mais moins encore ont survécu jusqu’à nos jours, où elles sont tout-à-faù remplacées par des formes spécifiques distinctes. Il nous reste à envisager sous un autre point de vue l’en- 356 SÉANCE DU 7 JUIN 184 I. semble des espèces fossiles et leur succession jusqu'à nos jours. On a souvent agité la question philosophique du plus ou moins de perfection ou de complication des corps organisés dans leur ordre.de succession au sein des couches du globe. Nous avons étudié les faits dans plusieurs séries animales, et nous nous som- mes convaincu du peu d’uniformité des lois de cette nature sui- vant les grandes sections zoologiques. Si d’un côté l’on aperçoit dans l’ensemble des êtres une progression évidente vers la per- fection, ou une succession du simple au composé, il n’en est pas toujours ainsi lorsqu’on veut étudier un groupe naturel quel- conque d’animaux , puisque quelquefois on trouve un état sta- tionnaire ou même rétrograde dans la complication des formes. Relativement aux Céphalopodes acétabulifères , cette loi nous montre peu de variation. Il est vrai qu’avec des formes analogues à celles qui existent maintenant ( les Sépioteuthes et les Enoplo- teuthes), nous trouvons les Bélemnites , dont les caractères se compliquent de la réunion de parties crétacées et cornées, et qui joignent à un osselet voisin de celui des Ommastrèplns des loges empilées comme les Ortliocères, ce qui pourrait faire croire que la nature était alors, chez les Céphalopodes, plus complète qu’au- jourd’liui. Mais nous leur opposerons, pour établir la balance, l’exemple de la Spirille et de l’Argonaute ; fermes inconnues à l’état fossile, et qui peuvent prouver que la nature regagne d’un côté ce qu'elle perd de l’autre. § 2. Considérations géologiques. Malgré le peu de renseignements que la science possède encore sur les restes fossiles des Céphalopodes acétabulifères , ce qui tient sans doute à ce que ces corps se conservent difficilement, on peut se rendre compte des modifications qu’ils ont subies aux diverses périodes géologiques , et reconnaître les genres qui se retrouvent de nos jours. Ces genres, fussent-ils seuls, seraient déjà d’une haute importance en nous éclairant , par la comparaison, sur les formes zoologiques des espèces éteintes ; mais ils ne le sont pas au- jourd'hui, et un bien plus grand nombre de moyens d’étude nous a été conservé. Nous avons dit que trois genres ont des espèces vivantes, mais nous en possédons en même temps douze autres ; 1) dont les formes variées, par leur analogie avec les genres perdus, (1) Les genres Octopus , Phdonexis , Argonauta , Cran chia , Sepiola , Hossia . Loligo , Loligopsts , Chiroteuthis , Histioleufhis , Onyçhoteut his et Spirula. SÉANCE DU 7 J U J N 18Ü 357 Pe"venl no,ls doimel' '■"« idée des formes zoologiques de ceux-ci taudis que la répartition actuelle des espèces vivantes suivant les mers et les zones de température , pourra peut-être aussi nous amener a quelques résultats satisfaisants sur l’état des mers aux époques où vivaient les espèces fossiles. C’est dans ce but que nous allons etudier les lois qui président à la distribution géographique des especes vivantes. u * 1 Nous pouvons envisager la question sous deux points de vue distincts : 1 un relatif à la répartition suivant les formes , au sein ( s differentes mers et dans les diverses régions de ces mers; antre purement numérique, sans avoir égard à ces formes. Nous commencerons par le premier. Comme nous donnons ailleurs la distribution partielle des es- peces dans chaque groupe (t), nous ne nous occuperons ici que de Ja répartition des genres au sein des différente» mers Les Poulpes, les Seiches, les Ommastrèplies , l.abitem en meme temps l’océan Atlantique, le grand Océan, la Méditerranée et Ja mer Rouge. Les Argonautes, les Sépioles, les Rossies et les Calmars un peu moins largement répartis, manquent dans la mer Rouge tout en se trouvant dans les mêmes mers. Les Sépioteuthes sont de l’océan Atlantique, du grand Océan ca de la mer Rouge. Les Philonexis de l'océan Atlantique et de la Méditerranée, les Enoploteuthes du grand Océan et de l’océan Atlantique. près ces sériés de genres, qu’on voit habiter simultanément plusmurs mers a la fois , il ne nous restera plus de spéciaux à des ’nb ‘St“l r|q"e lesISéP'oloïdes d» grand Océan, les Histio- teutbes et les Ch.roteuthes de la Méditerranée , les Cranchies, les Loi gopsis et les Spirilles propres à l’océan Atlantique. résulterait de ce qui précède , résumé exact de l’étude des ïesiners T £""" ^ à ^ répartis dans meis , rt que s ils manquent dans telle ou telle mer, cela peut l.rovenir, pour quelques uns , du défaut d’observations plutôt que te l absence reelle des espèces. Néanmoins , pour contre partie des .uts cites, nous dirons que jusqu’à présent on n’a pas encore o.ive i dans la mer Rouge les genres Philonexis, Loligopsis, Hi,- Untruthis, Enoploteuthis , Spirale , Cranchia, Sspio/a , Boula et Lougo . que la Mediterranée manque des Sepiotcuthis , des Eno. 't ’ eS Spim,n et des Cra”chi“> 6 SE A ^ CE DE 7 JUIN 1841. le versant opposé des mêmes mornes ou éminences. Un gneiss ordinaire se trouve intercalé entre cette roche et un autre gneiss rougeâtre accompagné d’épidote cristallisée. En allant ensuite à gauche du fond de l’anse précitée , à partir du gneiss rougeâtre épidotifère dont je viens de parler, jusqu’à la pointe qu’elle forme à son entrée, se présentent successivement une pegmatite rougeâtre , du gneiss ordinaire, du quarz en masse passant au quarzite avec gneiss, du gneiss ordinaire rougeâtre, enfin une pegmatite rougeâtre très épidotifère. Toutes ces roclu s forment des bancs de six à dix pieds d’épaisseur, inclinés de 30 degrés. L’arnphibolite est une roche aussi très commune au Groenland ; elle offre des variétés de structure fort remarquables, notamment celle à grains très fins. Elle contient souvent du mica jaune. Subordonnée au gneiss, qui, pour cette raison , est souvent am- phibolifère, elle s’y présente en filons. Elle alterne aussi avec une diorite, dont je parlerai tout à l’heure, tantôt en couches très minces (quelques pouces), tantôt en couches assez épaisses (3 à 4 pieds ). Cependant cette roche se présente en grandes masses et à fleur de terre, sur la crête d’un coteau situé près de Frédériks- haab, où elle renferme du talc; enfin, l’amphibolite du Groen- land devient quelquefois feldspathique. La diorite , qui n’est pas moins commune que la roche précé- dente. établit une relation naturelle entre le gneiss ordinaire et l’amphibolite , auxquels elle est subordonnée. Aussi , suivant son gisement à l’égard des deux roches précitées , la diorite se rap- proche-t-elle le plus souvent par sa composition de l’une on de l’autre. Cette roche devient quelquefois porphyroïde par suite de la présence de gros cristaux de feldspath. Les échantillons de cette nature que j’ai possédés proviennent également du pied des mornes qui entourent la rade de Frédériksliaab. Us ont été re- cueillis tout-à-fait au bord de la mer, où la diorite porphyroïde présente des couches presque verticales alternant avec des gneiss ordinaire et porphyroïde. Dans une autre circonstance, la dio- nte devient compacte , et présente des espèces de filons qui tra- versent successivement, m’a-t-on assuré, une pegmatite décom- posée avecépidote, un gneiss épidotifère , un gneiss ordinaire, une autre pegmatite décomposée et enfin du gneiss. D’après des dé' bris de roches roulées et décomposées extérieurement que je pos- sède encore , débris que j’ai été tenté de rapporter à la mimosite , je ne doute pas que la diorite existe encore au Groenland à l’état compacte ou basaltoïde, ainsi que je l’ai vue plus tard en Scandi- SEANCE DD 7 JUJN 1841. 367 navie former au milieu du gneiss des couches très redressées et disposées comme des escaliers ( frappa des Suédois, d’où l’on a fait les trapps ). De même que l’amphibolite, la diorite du Groenland devient talcifère et même pyritifère. La pegmatite se trouve dans les mêmes relations géologique; que les roches précédentes; on la voit passer au gneiss et alter- ner avec ces roches sous forme de couches un peu inclinées : elle est ordinairement rougeâtre, sans épidote , ou bien très épidoti- fère (l’épidote y forme quelquefois des filons). Elle se trouve aussi accompagnée de gros cristaux de mica noirâtre atteignant jusqu’à quatre pouces de longueur. Cette pegmatite rougeâtre, épidotifère et à grands cristaux de mica noirâtre provient de cou- ches inclinées qui ont depuis quatre à cinq pouces jusqu’à sept ou huit pieds d épaisseur. Les rochers qu’elle constitue an bord de la mer ne dépassent pas le niveau des plus hautes marées; partout ailleurs elle est recouverte par de la tourbe et des li- chens. La pegmatite, par sa décomposition , passe souvent au kaolin , sans que pour cela les paillettes de mica que ce kaolin renferme soient sensiblement altérées (1). C’est ainsi du moins qu’on l'ob- serve principalement dans les mornes situées à droite et à gauche de la petite crique au fond de laquelle est placé l’établissement danois. On a aussi trouvé dans cette roche de la gadolinite. L’harmophanite se trou ve remplacée pour ainsi dire par de la pegmatite. Cette roche, qui est essentiellement composée de feldspath grenu, offre des veinules d ’épidote et renferme souvent des grenats. Elle se présente, au Groenland, en feuillets de deux a six pouces d’épaisseur redressés verticalement, et elle est tra- versée par de la pegmatite. Le quai z hyalin se présente en masse. Il est souvent amphi- bolifère ou accompagne le gneiss. La protogyne ne paraît pas très commune au Groenland. Elle Présente à l’état schistoïde ou divisée en lames minces qui af- fectent la forme d’un filon ou d’un dyke au milieu de l’amphi- (G 11 en est sans doute de ce mica comme de celui qui est disséminé quelquefois en abondance dans nos sa filon ni ères. Des argiles recou- vrant ordinairement ces grands dépôts de sable , ne peuvent-elles pas être considérées, pour le dire en passant , comme une espèce de kaolin, et si l'on a égard à la réunion de ces trois substances (sable ou quarz ! mica et argile) ne serait ou pas porté à supposer qu’elles proviennent de 1 antique destruction des roches primitives ? 368 séance du 7 juin 1841» bolite. Tel est le gisement de cette roche près de rétablissement danois. Il n’en est pas de même de lasélagite ( siénite hypersthénique ). Cette roche , qu’on présume provenir d’un épanchement volca- nique, constitue la crête d’une petite série de coteaux situés der- rière les marais qui avoisinent le comptoir danois. Elle se dé- compose à la surface , et couvre de ses débris les pentes de la montagne. Parmi les objets recueillis dans la rade de Frédés ikshaab, je ne dois pas oublier de mentionner une waeke roulée qui gisait au bord de la mer, au milieu des galets de roches primitives Déjà M. Giesecke avait recueilli une waeke avec analcime , ainsi que des pierres ponces roulées provenant sans doute du même lieu. Ceci me porte à croire, en liant la présence de ces waekes à celle de la sélagite, qu’il existe d’anciens terrains volcaniques dans le voisinage du cap Farewell, à moins d’admettre que ces galets n’aient été charriés par les glaces depuis l’île Disko jusque dans le fond de la rade de Frédérikshaab (F, où on les trouve. L’ancre de la Recherche a rapporté du fond de cette rade , par dix brasses de profondeur, un sable grisâtre limoneux semblable à celui qui occupe le fond des fiords de la Scandinavie. Pour compléter ce que j’ai recueilli du Groenland, je men- tionnerai, 1° la cryolite, que les Esquimaux ont assuré trou- ver clans l’intérieur des terres. D'après l’inspection des échan- tillons , cette substance m’a paru former des filons dans quelque roche primitive peut-être bien talqueuse. 2° Un talcite qui ren- ferme ordinairement les beaux grenats dodécaèdres du Groen- land. L’échantillon que je possède de cette roche provient des environs de Godhaab. Les Esquimaux recherchent ce talcite, dont ils fabriquent de petites auges qui leur servent de lampes, et les grandes marmites dans lesquelles ils font cuire les phoques, qui constituent leur principale nourriture. Parmi les objets minéralogiques du Groenland que m’a don- nés M. Binder, sénateur de Hambourg et algologue distingué, je signalerai, 1° du grenat pyrope dans une espèce de granité très (i) Tout le monde sait que , depuis les temps historiques . la côle oc- cidentale du Groëcland a changé de niveau et continue à s’affaisser, au pointqueles ruines d’un ancien temple luthérien se trouvent aujour J hui, à marée haute, couvertes par la mer. Ce phénomène pourrait bien ne pas être étranger à la présence des roches volcaniques sur la côte occi- dentale du Groenland. 369 SÉANCE BU 21 JUIN 1841. quarzeux et à grains grossiers; 2» du dislhène dans une roche quarzeuze ( quarz hyalin ) ; 3» du saphir bleu dans une roche fe dspathique et calcaire avec fer titane; 4" des émeraudes (bé- nis);^ du phosphate de fer ( fer azuré) dans une espèce de con- glomerat quarzeux et ferrugineux. Enfin, d apres M. Giesecke , on trouverait encore au Groën- land , du granité à gros grains avec de très gros cristaux de feld- spath rose de la protogyne, du pétrosilex rougeâtre, de l’eupho- t, de avec feldspath rose, du grès mêlé de diallage (probablement de l epidote), du quarz avec chaux fluatée violette, du fer ma- nifère Ue’ ^ 1111 poudingue siliceux et du sable tita- Ile Dish o. D apres ce que j’ai vu et ce que je possède de cette île, elle me parait avoir, dans sa constitution géologique, la plus grande ana- logie avec 1 Islande. On y trouve à peu près les mêmes produits vo coniques , notamment une dolérite en tout semblable à celle de Reykiavik, et des lignites qui ont aussi la plus grande res- semblance avec le surtarbrandur ; mais je renvoie, en terminant c t atttcle a ce que j ai dit de ces roches dans ma relation géo- logique de 1 Islande (] . ) . 5 Séance du 21 juin 1841. PRÉSIDENCE DE M. A. PASSY. M. Raulrn, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance dont la rédaction est adoptée. Le Président proclame membres de la Société : MM. Armand Nagelmackers , directeur des mines de houille de Siero et Langreo, à Oviédo, dans les Asturies, pré» sente par MM. Schultz et Salmean • Bertrand-de-Lom, minéralogiste, à Paris, présenté nar MM. Dufrénoy et d’ArchiaC. ^ y) Voyage de ta corvette la Recherche en Islande et au Groenland , pre mière partie de la sixième livraison, pag. 16 et a68. Soc, géoL, Tome XII. *4 170 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. La Société reçoit: De la part de M. Huot, sort Nouveau Manuel de miné- ralogie, faisant partie de là collection des Manuels-Roret ; in-i'o , 2 vol. avec planches. De la part de M. d’Omalius d'Halloy , son ouvrage inti- tulé : Des roches considérées minéralogiquement , in- 8°, 117 pages. Paris; Langlois et Leclercq, 1841. De la part de M. Alcide d’Orbigny : 1° La 22e livraison de sa Paléontologie française . 2° La 3e livraison de son Histoire naturelle générale et j particulière des Crinoïdes vivants et fossiles, etc. De la part de M. Angelo Sismonda , son ouvrage intitulé : Osservazioni geologiche , etc. ( Observations géologiques sur les Alpes maritimes et sur la Ligurie apennine); extrait du tome IV des Mémoires de C Académie royale de Turin, in-4°, ô 4 pages, 2 planches. De la part de M. Fitton , sous le titre de The silurian System, l’analyse qu’il a faite du Système silurien de M. Mur - chison, travail extrait de la Revue d’Édimbourg , numéro d’avril 18 il. ln-8°, 41 pages, une carte et un tableau. La Société reçoit en outre les publications suivantes : Les Comptes-rendus de C Académie des sciences, nos 23 et 24. Le Bulletin de la Société de géographie, 2e série, tome XV, n° 89. Le Mémorial encyclopédique , numéro de mai 1841. Le Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse , n03 67, 68 et 69. De la part de la Société d’histoire naturelle de Boston , le 2e numéro du 3e volume du journal de cette Société; in-8°, 404 pages, 13 planches. Boston, 1840. De la part de M. Daniel Cooper, The microscopie jour- nal, etc. (Recueil mensuel des expériences faites au mi- croscope), dont ii est éditeur ; in-8°, 48 pages. Londres, 1841. H Institut , nos 389 et 390. The Alhenœum, nos 7 1 1 , 712, SEANCE DU 21 JUIN 1841. 37 J The Mining journal, numéros des 12 et \ 9 juin 1841. Enfin, MM. Le Blanc et Raulin offrent à la Société leurs Coupes géologiques et topographiques des environs de Paris, montrant le sol sur lequel sont assises les fortifications • une demi feuille. Paris, Andriveau-Goujon , rue du Bac 11 1841. CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS. On lit une lettre de M. Agassiz, annonçant qu’il envoie à la Société un relief d’une partie du Jura,’ par M. Gressly, accompagné d'une carte et de coupes explicatives. On lit ensuite l’extrait suivant d’une lettre de M. de Verneuil à M. d’Archiac, datée de Moscou, le 25 mai. ’ En traversant la Lithuanie entre Vilna et Mitau, nous avons reconnu , M. Murchison et moi , l’existence d’un lambeau de sys- tème Silurien resté tout-à-fait inconnu jusqu’à présent, mais qui suffit pour montrer que ce système se prolonge fort loin au S. sous les autres formations 5 il ne serait même pas impossible que , tra- versant souterrainement toute la Pologne, il n’allât se joindre aux couches du même âg,e déjà signalées sur le haut Dniester, du côté de Molli lof. Nous avons vu deux très belles collections de fossiles devoniens l’une chez M. Pander, l’autre à Dorpat , chez le professeur Asmus’ Ce système occupe une partie de la Lithuanie et presque toute k Courlande et la Livonie. On peut dire qu’il se présente en Europe avec deux types distincts , dont l’Écosse d’une part , et le De- vonshire de l’autre , nous présentent les modèles. En Belgique sur les bords du Rhin et dans toute l’Allemagne, on ne trouve guère que le développement des formes devoniennes proprement dites; en Russie, au contraire, ce sont celles du vieux grès rouge d’Ecosse qui prédominent. Il n’est pas sans intérêt de re- trouver une semblable analogie entre deux pays si éloignés; mais ce qui a le plus fixé notre attention, c’est que bien que ces cou- ches présentent en Russie plus d’analogie avec le vieux grès rou«e on y remarque cependant , dans les formes organiques, une sorte de passage entre ces deux types si dilïérents au premier abord que beaucoup de personnes se refusaient à les regarder comme paral- lèles. Eu effet, vous savez déjà qu’avec la plupart des poissons de 1 Ecosse, la .grande formation rouge de la Russie contient quel- ques calcaires, dont les fossiles offrent plusieurs espèces identiques 372 SÉANCE DU 21 JUIN 1841, à celles du Devonshire ou de l’Eifel. Mais , comme les marnes et les grès rouges sont beaucoup plus puissants et plus répandus que les calcaires , les poissons sont aussi plus nombreux et plus carac- téristiques que les coquilles. M. Pander a recueilli en Courlande et en Livonie des milliers de dents d’Holoptychus et de Coccosteus. Il a des tiroirs remplis de fragments d’écailles dont ces poissons étaient pour ainsi dire cuirassés. Quoiqu’il y ait de ces fragments plus grands que la main , il ne possède aucune écaille entière. Cette espèce de cui- rasse, dont l’Ostracion seul peut nous donner l'idée, était couverte de tubercules et rappelle plutôt l’aspect d’un crustacé que celui d’un poisson. La plupart des écailles trouvées par M. Pander appartiennent au genre Coccosteus; celles du Yaldai, à peu près grandes comme la main , et quelquefois entières , avaient appar- tenu à des Holoptychus. Dans le grès rouge des environs de Dorpat, le professeur Asmus a trouvé des ossements de poissons gigantesques. Ceux qui nous ont frappés le plus, sont des os de 2 pieds 1 /2 de longueur, recourbés en forme de sabre , et qui paraissent avoir été des espèces de na- geoires semblables , quoique plus grandes, aux appendices ali- formes des Pterictbys d’Ecosse ; mais, dans ceux-ci, les ailes ou nageoires n’ont que 2 pouces ou 2 pouces 1/2. Au reste , j’espère que vous verrez tous ces débris si curieux du système devonien, car M. Asmus a fait des moules de tout ce qu’il a de meilleur, et je l’ai fortement engagé à en envoyer au Muséum d’histoire na- turelle. Quant aux coquilles de ce système, le nombre des espèces est encore assez limité , bien que quelques unes des couches calcaires qU’il renferme aient une certaine épaisseur, mais les individus sont très abondants dans certains endroits. L’espèce la plus carac- téristique depuis les soui ces de la Vitchegda , non loin de l’origine de Sa Petchora (partie orientale du gouvernement de Vologda) jusque sur le Volkof et en Livonie , est la Terebratula Meyendor- fii , dont la forme générale est voisine de la T . acumincita . Je ne vous parlerai pas d’une excursion que nous venons de faire dans les gouvernements de Toula et de Kalouga pour étudier le terrain houiller. Tout le pays est en calcaire de montagne blanc ou gris ; les couches de houille sont de mauvaise qualité , et al- ternent avec les calcaires. Ce n’est réellement qu’à partir d’ici que va commencer notre voyage; nous nous dirigeons sur Kasan , puis vers Perm et Bo- goslofsk , dans le N. de l’Oural ) ensuite nous traverserons le pays SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 373 des Baskirs , des Kirgis , et bous gagnerons Orembourg pour re- venir, par le Volga, la mer Noire et la mer d’Azof , examiner les terrains houillers du Donetz et de Rief. MM. Leblanc et Raulin font la communication suivante: Nous présentons à la Société des coupes géologiques sur les en- virons de Paris , destinées à faire connaître le sol sur lequel sont assises les fortifications , à guider les ingénieurs dans l’établisse- ment des fondations , à les mettre en état de parler entre eux le même langage, de voir les relations qui existent entre les diffé- rents points où ils travaillent , et enfin de fournir plus facilement à la science de nouveaux renseignements. M. le lieutenant-général vicomte Dode de la Brunerie , appréciant l’utilité de ce travail , en a décidé l’impression. Nous devons beaucoup à l’obligeance de plusieurs membres de la Société qui ont bien voulu nous aider de leurs critiques et de leurs conseils; nous accueillerons avec reconnaissance ceux qu’on voudrait bien nous adresser encore. Dans ces coupes et dans la carte qui y est jointe , le coloriage de chaque teinte a été fait d’après les idées de M. Leblanc , au moyen d’un patron découpé dans une feuille d’étain , pareille à celles qui servent pour l’étainage des glaces (on en trouve à la fabrique de M. Canelau , 97, rue de Cbaronne). Pour découper la feuille d’étain , on a fixé dessus une épreuve de la carte et on a découpé simultanément les deux. La couleur a été posée avec une éponge ou mieux avec les brosses préparées pour la peinture dite luci- doniq.ue. On a essayé de remplacer les feuilles d’étain par le papier transparent préparé au vernis pour cette peinture, mais on a préféré l’étain, surtout pour les contours délicats. Les résultats avantageux que nous avons obtenus, sous les rap- ports de la promptitude et de l’exactitude du coloriage , nous ont paru mériter de fixer l’attention de la Société. Nous signale- rons particulièrement la facilité avec laquelle cette méthode per- mettra de placer des teintes géologiques sur les épreuves d’une carte ordinaire sans y faire graver aucun contour; ce qui peut être précieux dans un grand nombre de cas. On lit la note suivante de M. Eugène Robert. La présence du fer dans les environs de Paris a été reconnue depuis long-temps , personne ne doute de son existence ; elle a été principalement constatée dans la partie supérieure de nos sablon- 374 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. nières* qu'il colore en rouge plus ou moins foncé, et, tout ré- cemment, M. Ch. d’Orbigny l’a signalé à l’état oolitiforme dans les argiles plastiques de Vanvres. fteati moins , comme il se pourrait qu’on eût négligé de l’étuclier dans un dépôt plus récent que celui de la période tertiaire , je crois devoir adresser l’obser- vation suivante. Il existe au-dessus de Bellevue un terrain dit les Bruyères de Serres, rempli de trous d’où on a extrait jadis la meulière em- ployée dans la construction du château et du mur du parc de Versailles. Cette roche , qu’on exploite de nouveau pour les fortifications de Paris, repose immédiatement, avec ses argiles, sur un depot puissant de sable micacé , renfermant des galets de silex (pyromaques?) aussi rares que petits. Ce sable, recherché pour la verrerie du Bas-Meudon , est, comme on sait, blanchâtre inférieurement et rougeâtre supérieurement , avec des indices de couches de fer limoneux et sablonneux (1), presque en contact avec l’argile des meulières. Jusqu’à présent, je n’ai pü découvrir aucune trace de corps organisés dans ces dernières roches; j’ai seulement cru reconnaître qu’elles étaient composées, dans quel- ques cas, de fragments de même nature , consolidés par de la silice. C'est donc à la surface de ce terrain que le fer existe à l’é- tat d’hydrate limoneux et sous deux formes. 1° On l’y rencontre en grains libres, devenus le jouet des eaux courantes dans les fossés et le long des chemins. Comparé à celui de M. d’Orbigny, ce fer, qui mériterait peut-être d’être appelé pisolitiforme , à raison de sa forme, se trouve aussi en petits nids que j’ai rencontrés au milieu des argiles à meu- lières de la forêt de Meudon, notamment près de l’étang de Villebon. Ce dernier gisement , quoiqu’en miniature, ne m’en a pas moins paru avoir une analogie assez grande avec celui du fer pisolitique en général (2). 2° Il entre surtout comme ciment dans une brèche composée de fragments de meulière. Cette brèche, sur laquelle j’ai désiré ap- (î) On m’a remis un échantillon de ce fer limoneux, provenant des sablonnièrês de Meudon, qui renferme, m’a-t-on assuré, 45 pour îoo de métal. (2) Quant au fer en grains libres, n’osant admettre qu’ils provien- nent des nids que je viens de signaler, j’aime mieux les faire sortir de la partie supérieure de la terre argileuse et végétale qui constitue le sol de la forêt , et dans laquelle ils sont sans doute disséminés. SEANCE DU 21 JUIN 1841, 375 peler particulièrement l’attention de la Société , se forme, peut- être encore de nos jours, par suite de Faction dissolvante des eaux pluviales qui séjournent assez souvent à la surface du sol ou l’imprègnent; elle détermine sur plusieurs points de son étendue une croûte qui en paralyse la culture ; elle est du reste exploitée avec la meulière proprement dite , et, comme elle, est susceptible d’être employée dans les mêmes circonstances. Quant à Fépoque géologique à assigner aux deux minerais de fer précités, je crois qu’on peut les rapporter au grand sol de transport , bien que je n’aie vu aucun galet sur le plateau élevé où ils gisent. Le fer y a été apporté évidemment par une cause qui a agi sur toute la surface du pays (1). Je serais même assez porté à croire que celui qui colore en rouge la partie supérieure de nos saisonnières a été emprunté, par voie de dissolution ou autre, au dépôt situé au-dessus des meulières; le fait suivant ne peut que fortifier mes présomptions (2). En étudiant, ces jours derniers , la tranchée qui traverse le bois de Boulogne pour recevoir les fortifications de Paris, j’ai remarqué avec étonnement que les racines des chênes séculaires qui existaient en cet endroit , malgré l’obstacle apporté par les cailloux qui les ont comprimées et défigurées de la manière la plus bizarre, se sont enfoncées perpendiculairement jusqu’à la pro- fondeur de 15 à 20 pieds ; elles avaient traversé non seulement tout le sol de transport, mais encore pénétré bien avant, tantôt dans un calcaire chlorité , friable, ressemblant de la manière lapins frap- pante au sable vert rejeté par le puits artésien de Grenelle , tan- tôt dans l’argile plastique, tantôt dans le calcaire pisoïitiforme de M. d’Orbigny, ou dans le puissant conglomérat argilo-crétacé qui recouvre la craie blanche (ces trois ou quatre terrains for- ment le fond du bois de Boulogne et se présentent successive- (1) Dans le terrain de transport qui enveloppe la craie et le calcaire grossier au Bas-Meudon et près de la tranchée ouverte pour le passage du chemin de fer delà rive gauche, je viens de recueillir, avec des orbicules siliceux dont j'ai déjà signalé la formation toute récente (loin. X-1, pag. a5o , du Bulletin) , de nombreux grains de fer pisoliti- forrne qui ont la plus grande analogie avec ceux des bruyères de Sèvres. (2) Le manganèse coballifère qui se trouve associé accidentellement au fer, comme on l’a observé dans les grès d’Orsay, n’a peut être pas une autre origine; ou peut en dire autant de l'oxide de manganèse, qui forme tantôt de petits rognons aplatis au milieu du gypse, tantôt des de nd ril.es à la surface des marines qui les accompagnent, à Montmartre eu à Ménilmontaul. 376 SÉANCE BU 21 JUIN 1841, - ment à nu, immédiatement- au-dessous du sol de transport, depuis la porte Maillot jusqu' ’au Point du Jour). La pLupartde ces racines, mortes depuis long-temps, offrent cela de particulier, qu elles paraissent avoir servi de conducteurs à des eaux char- gées de fer ou de calcaire, de telle sorte quelles sont , les unes converties en fer hydroxidé sablonneux, et les autres en carbonate de chaux ; ces dernières laissent encore assez bien reconnaître la structure ligneuse. Le fer qui a pénétré ainsi dans la glauconie grossière , dans les argiles et dans la craie, ou seulement dans le conglomérat dont je viens de parler, a donc été emprunté évi- demment au sol de transport , si fortement coloré par le fer dans le bois de Boulogne. Quant au calcaire , à moins de supposer qu il provienne de décombres jetes à la surface du sol ou qu’il ait été amene par le phénomène de capillarité ascendante ou de succion propre aux racines, des couches inférieures calcaires jus— qu’où elles avaient pénétré, je ne vois pas de quelle manière ces oiganes ont pu prendre les éléments nécessaires à leur pétri- fication. Les premières , métamorphosées en hydroxidé de fer sablonneux , ont du reste la plus grande analogie avec les tubes de même nature que M. Brongniart a observés dans une saison- nière de Viroflay, et que ce savant attribue également à la des- truction de racines d’arbres. M. Coquand lit le mémoire suivant sur les Aptjchus . La rencontre que l’on a quelquefois faite des singuliers fossiles connus sous le nom de Trigonellites ou d ' Aptychus dans l’intérieur de ceitaines Ammonites, les a fait regarder par quelques natura- listes comme ayant servi d’opercules à cette famille éteinte de Céphalopodes. Cette opinion, d’abord émise par M. Rüppel en 1829, à la réunion des savants allemands à Heidelberg, d’après l’inspection d’exemplaires d ' Aptychus imbricati recueillis à So- lenhofen, et qu’il pensait avoir appartenu à des Planulites , fut combattue par M. Voltz, parce quelYL Rüppel, tout en admet- tant que les Jptjchus imbricati étaient des opercules , rapportait les cellulosi à d’autres mollusques : distinction qui en réalité ne pouvait être conservée . Plus tard cependant, M. Voltz ayant trouvé V Aptjchus cl as ma dans l’intérieur de V Ammonites op alunis , placé dans le fond de la loge qu’avait autrefois occupée l’animal, com- mença de croire que ce pourrait être un véritable opercule. Des recherches ultérieures très étendues , et consignées dans les Mé- moires de la Société d’histoire naturelle de Strasbourg , le con- séance do 21 juin 1841. 377 fumèrent non seulement dans ce sentiment, mais encore lui firent apercevoir , dans la comparaison d’un grand nombre d’échan- tillons, provenant de diverses localités et trouvés avec des Am- monites, des rapports frappants de forme entre leur configura- tion et celle de la dernière cloison de ces mêmes Ammonites • doit il conclut que les uns et les autres étaient les divers appareils solides d’un même animal. Cet examen , qu’il poursuivit jusqu'à ses dernières limites, lui fit créer trois types ou familles A’jptr- c/ms qui se rapportaient à certaines des divisions adoptées par M. de Buçhdans sa classification des Ammonites. Ainsi, il crut que les Aptychus cornet avaient appartenu à la division des falciferi les imbricati à celles àesplanulati, desyfer«0« et des amalthei; enfin les cellulosi à celles des macrocephali et des dentati. C’était certaine- ment pousser les rapprochements beaucoup trop loin, comme nous aurons occasion de le faire remarquer plus tard. Nous de- vons dire cependant que M. Voltz émettait quelques doutes sur I excellence de cet arrangement systématique, parce qu’il com- prenait que malgré toute l’analogie des Aptychus avec des oper- cules , il restait encore à savoir si ces débris fossiles étaient réel- lement des opercules d’ Ammonites. Comme l’opinion de ce savant reposait sur un grand nombre d’observations et de recherches consciencieuses, elle paraît avoir prévalu aujourd’hui sur celles des zoologistes et des géologues qui ont traité la même question. Nous la discuterons plus loin • mais examinons d’abord la valeur des raisons sur lesquelles s’appuie M. Voltz, et nous verrons, d’après les détails que nous donne- rons sur la structure des Aptychus , et en nous appuyant sur des caractères d’organisation , si les Ammonites pouvaient être oper- culées , nous rechercherons ensuite quelles fonctions ces fossiles ont dû remplir dans les temps anciens et la place qu’il convient de leur assigner dans la série zoologique. De tous les naturalistes, M. Yoltz nous paraît être celui qui a le mieux découvert et décrit la structure des Aptychus. Comme nous l’avons déjà dit, il en reconnaît trois familles qui sé distin- guent par la composition de leur test. La première comprend les Aptychus qui sont formés d’une simple lame cornée , cornet • la deuxième, ceux dont la lame cornée est recouverte d’un dépôt calcaire imbriqué , imbricati ; la troisième, ceux dont la lame cor- née est recouverte d’un dépôt calcaire celluleux , cellulosi (1 ). En (l) Dans cette famille, le tissu vacnolaire ou celluleux ue devient appa- rent qu’autant qu’une couche calcaire, lisse et unie qui le recouvre • 378 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. général, on peut les considérer comme une lame cornée, simple ou bien recouverte d’un dépôt calcaire , univalve , plus ou moins cordifonne, composée symétriquement de deux lobes réunis par une arçte ou plutôt un faîte médian , probablement susceptible d’un léger mouvement , qui donnait aux deux lobes la liberté de se plier un peu à la manière des bivalves. La disposition de ces diverses pièces s’aperçoit très bien dans les échantillons qui pro- viennent de Soleniiofen, et démontre qu’elles ne formaient chez ce corps organisé qu’un seul et même tout. (PL IX,fig. 1 à 4, p, 391.) Ce qu’il y a de remarquable , c’est que la lame cornée et le test calcaire , lorsqu’ils existent sur le même échantillon , présentent chacun des stries d’accroissement qui n’ont rien de commun dans leur marche et dans leur direction. Quand la lame cornée n’a pas été conservée , on observe dans l’intérieur du test calcaire les stries d’accroissement qu’elle lui a imprimées, de la même manière que l’on aperçoit quelquefois sur la roche l’empreinte des sacs à encre des Loligo ou des Béleumites dont la matière animale a dis- paru. Il paraît même que dans le plus grand nombre des cas , cette pièce cornée a été anéantie ; voilà aussi pourquoi, dans une foule de localités, il n’existe pins que le test calcaire qui la recouvrait; mais alors la partie concave offre toujours la même disposition et le même mode d’accroissement que dans X Apty- ehus elasma ( fig. 4 ), qui peut être regardé comme le type de la famille des Cornei. Cette remarque importante n’avait pas échappé à M. Hermann de Meyer ni à M. Heslonchamps; car c’est à cause de ce double accrois- sement intérieur et extérieur que le premier a fait àesAptychus une coquille interne de mollusques ; nmisM. Heslonchamps fait obser- ver que dans toutes les bivalves connues , vivantes ou fossiles, quelque minces qu’elles soient, les stries d’accroissement n’existent jamais à l’intérieur. Cette surface est enduite d’une couche testa- cée, en général lisse et unie, où les impressions musculaires et palléales se voient presque toujours d’une manière plus ou moins distincte. Dans les Aptychus , au contraire , non seulement la sur- face interne ne présente nulle trace d’impressions musculaires ou autres , mais encore les stries d’accroissement s’y voient aussi net- tement qu’à la surface externe. Cette particularité annoncerait été enlevée soit naturellement par l'usure ou le frottement , soit artificiel- lement ; aussi peut-on dire qu'il est tout-à-fait intérieur. Pour s’en .assu- rer il n’y a qu’à examiner une suite d’ 4 pty chus lævls de Soleniiofen , jet les Aptychus RlalnpilUi et Beaumontii décrits à la fin de cette dissertation. 379 SÉANCE DU 21 JUIN 1811. on une très grande différence dans Fanimal producteur de ces co- quilles d avec ce qu on connaît jusqu’à ce jour, ou qu’une partie de 1 épaisseur du test , la couclie interne , de nature différente de l’externe, aurait disparu pendant la série des vicissitudes de la pé- trification , comme on Fobserve dans un grand nombre de co- quilles fossiles. Ces savantes réflexions ont été reproduites en en- tier dans le travail de M. Voltz, qui y ajouta deux observations précieuses; la première, que dans quelques échantillons où l’on distingue très bien les couches successives de la surface convexe du test calcaire, on voit parfaitement que leurs stries d accrois- sement sont différentes de celles de la surface concave ; la seconde, que ces dernières sont évidemment l’empreinte des stries de la lame cornée , qui est la partie du test intérieur que M. Deslong- champs supposait avec raison avoir disparu; en effet , elles ne cor- respondent nullement ni par leur nombre , ni par leur forme aux imbrications de la face opposée. M. Voltz voit dans l’existence de ces deux parties si différentes des rapports qui leur donnent de la ressemblance avec la struc- ture des opercules des N évita , des Turbo et des Fusus , où les imbrications du test calcaire extérieur offrent la même discor- dance avec les stries d’accroissement de la lame cornée inté- rieure , et dont le mode d’accroissement est le même que dans les Ap.tyc.hus ; d’où il conclut que ces derniers , soit à cause de leur organisation, soit à cause de leur forme et de leur position dans la dernière loge des Ammonites, ont du leur servir d’opercules. H nous semble que la flexibilité de l’arête médiane et la biloba— tion constante des Aptychus , jointes à l’absence de toute trace de muscles d’attache, même dans la famille des Cornei , où la pièce que Ion suppose avoir été en contact immédiat avec Fanimal ou des tissùs vivants existe toujours, établissent des différences, nous dirions volontiers, des impossibilités trop absolues, avec la structure des opercules dans lesquels le muscle existe sur les bords de la lariie cornée et sur tout le long des stries d’accrois- sement, pour quon puisse opérer un pareil rapprochement. Un coup d’œil rapide sur l’organisation des Nautiles et des Am- monites suffira au surplus pour repousser cette supposition. Les Nautiles et les Ammonites constituent une famille naturelle très remarquable de mollusques àWquilies cloisonnées dont la dispo- sition des diverses pièces qui la composent annonce des analogies ie fonctions à peu près semblables. En effet ces deux genres sont essentiellement formés d’une coquille divisée de distance en dis- tance en plusieurs chambres mises en communication entre elles 380 SÉANCE DU 21 JUIN 184L aa moyen d’un tube connu généralement sous la dénomination de siphon. La position de cet appareil important qui , dans les Nautiles est ventral , tandis qu’il est marginal chez les Ammo- nites , c’est-à-dire placé sur le dos de la coquille , établit une différence générique bien tranchée. Les bords du disque des cloisons complètement entiers , sans anfractuosités ni dentelures dans les premiers, et foliaceo-lobés dans celles-ci, fournissent aussi une bonne distinction , mais de moindre valeur que la pré- cédente. M. de Haan , en 1825, a bien tenté de démembrer les Ammo- nites en formant à leurs dépens le genre Goniatites ; mais comme la position du siphon est la même, et que des lobes anguleux ou ondulés, dépourvus de dentelures latérales ou d’échancrures sy- métriques ne peuvent constituer des caractères generiques suffi- sants , il a été zoologiquement impossible de les séparer des Am- monites. Ainsi nous considérerons toutes les divisions en Goniatites , Ceratites et Ammonites proprement dites , tentées par divers sa- vants , comme des coupes artificielles propres seulement à servir à la classification méthodique des espèces si nombreuses de ce genre. . . , Les beaux travaux de M. Owen sur l’anatomie de 1 animal du Nantilus Pompilius et ce qu’on connaît sur celui de la Spirula Pe - ronii prouvent d’une manière à peu près certaine , ainsi que l’avait avancé Bourguet , que l’animal de l’Ammonite était renfermé en tout ou en partie dans la dernière loge de la coquille , qui est tou jours plus grande que les autres ; qu’il y était attaché par un cor- don musculo-cutané sortant de la terminaison supérieure de son dos et s’attachant surtout à la périphérie du siphon de la première cloison , en se prolongeant dans le reste du canal ; qu il était con- tenu dans une enveloppe musculo-cutanée ou manteau libre et épaissi sur les bords en avant , d’où l’on peut inférer que rien de la coquille n’était intérieur, comme l’avait cru Cuvier, etqu’alors elle était retenue par des muscles comme dans les Nautiles (1). Il est plus difficile de donner quelque chose de positif sur la partie céphalique , le nombre et la forme des tentacules dont la tête était garnie ; mais il est infiniment probable que l’Ammonite , comme le Nautile, nageait en arrière , mais non au moyen de bras éten- dus et de tentacules qui étaient resserrés autour de la bouche dans (0 Voyez pour plus île détails l’excellent article, dans le supplément du Dictionnaire d’histoire naturelle, ayant pour titre: Prodrome dune monographie des Ammonites. 381 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. les moments de repos, et qui devaient se projeter en avant , lors- que l’animal était en mouvement, comme les rayons de l'ané- mone de mer, ainsi que le pensent MM. Owen et Buckland. Il est dès lors difficile de concevoir comment avec une organi- sation ainsi distribuée et qui est décelée par le mécanisme et la construction de la coquille , les Ammonites auraient été munies d’opercules, lorsque surtout nous voyons les Nautiles avec les- quels elles ont tant d’analogie, dépourvus de cet appareil, qui, disons-le , n’aurait pu leur être d’aucune utilité. Si ces céphalopo- des ont été véritablement operculés , il est étonnant que le nombre de leurs espèces connues s’élève à plus de 400, tandis que celui des Aptychus ne dépasse pas 30 ; à moins qu’on ne veuille admettre que la même forme fût commune à plusieurs espèces, ou que la fossilisation n’ait pas conservé toutes les variétés qui existaient alors; mais, outre que cette première supposition est opposée à ce que nous enseigne la subordination des caractères, il y aurait encore à expliquer l’abondance des Âptychus dans certaines cou- ches à ammonites et leur absence complète dans d’autres : ainsi jusqu’à présent on ne les a jamais renconties au-dessous du lias, bien cependant que les terrains triasiquè , devonien et silurien con- tiennent une grande quantité de Ceratitcs e t de Gonlcitites dont les différences spécifiques ne s’écartent pas essentiellement du type commun et servent tout au plus à établir des subdivisions métho- diques, comme nous lavons déjà fait îemaïquei. Eaudia-t— il pour se tirer d’embarras , avouer avec M. A^oltz, qu il n est pas certain que toutes les Ammonites aient été operculées , ou que l’opercule pouvait se perdre assez facilement? En supposant même que l’opercule ait pu se détacher pendant la vie de l’animal, il paraîtrait étonnant que de pareilles pièces n’aient jamais été con- servées dans les terrains stratifiés inférieurs, ainsi que dans les grès verts et les étages crétacés qui lui sont supérieurs et où foi- sonnent les Ammonites Mantelli , rhotomagensis , etc. On ne pour- rait guère expliquer d’une manière satisfaisante comment dans les terrains néocomiens de la Provence , on rencontre souvent des milliers d’ Ammonites sans Aptychus ou des milliers $ Aptychus sans Ammonites. Il est vrai que M. Yoltz prévient cette objection en annonçant que les opercules paraissent être des tests qui, selon les espèces , pouvaient se prêter ou non à la fossilisation , et que suivant que la couche qui renferme des Ammonites s’était dépo- sée promptement et avant la putréfaction de l’animal ou lente- ment et après que le même animal s’était putréfié avant d’être enseveli dans le depot calcaire, les Aptychus avaient du îestei SÉANCE DU SI JUIN 1841. 382 dans les couches , ou bien dans l’autre cas, au fond de la mer. C’est ainsi , d’après le même savant , que certaines couches peuvent être riches en opercules d’ Ammonites et ne renfermer aucune Ammonite et réciproquement. Comme on le voit , la supposition que les Aptychus étaient des opercules ne repose réellement que sur leur présence acciden- telle dans la chambre antérieure des Ammonites , et rien d’essen- tiel, rien d’anatomique ne vient justifier cette présomption. Il y a plus , M. Hermann de Meyer a cité deux espèces d 'Aptychus trouvées dans la même espèce d’ Ammonite , et les belles coh lections de M. le comte de Münster offrent cela de singu- lier que la même espèce à? Aptychus se trouve indistinctement dans diverses Ammonites, et que diverses sortes d’Ammonites ren- ferment les mêmes espèces à' Aptychus. Ce fait , qui s’est reproduit plusieurs fois , détruit complètement les inductions de M. Yoltz , et par conséquent toute idée d’attribuer des opercules aux Ammo- nites. Il serait fort surprenant aussi que, lorsqu’on rencontre dans certaines couches des Ammonites gigantesques qui ont plus de 4 pieds de circonférence , on ne trouvât jamais des Aptychus ou des fragments à’ Aptychus assez grands pour en fer- mer l’ ouverture. Les plus considérables , que cite M. Yoltz , pro- viennent du lias de Boll , et ont une longueur de 9 centimètres sur une largeur de 33 millimètres. Nous soutenons donc qu’il n’existe aucun rapport entre la taille et le nombre des Ap- tychus et la forme générale des Ammonites. Ainsi , dans les ter- rains néocomiens des Basses- Alpes, qui ont déjà fourni plus de cin- quante espèces d’Ammonites , nous n’avons jamais recueilli que trois espèces d ' Aptychus , et sans proportion avec les dimensions et le développement que prennent ces céphalopodes dans les mêmes couches. M. Yoltz, pour amener ce rapprochement, se fonde principalement sur la ressemblance des deux lobes avec la section transversale delà première loge des Ammonites; or, l’on sait que l'ouverture de cette loge présente une configuration très diffé- rente, suivant la forme du cône spiral, son degré d’enroulement et les proportions de ses diamètres. Les Aptychus peuvent-ils sa- tisfaire à toutes ces exigences de formes ? Mais la section transver- sale de la dernière cloison est loin de traduire la configuration de l’ouverture de la coquille; car lorsque dans celle-ci la bouche est complète , ainsi qu’on l’observe dans quelques espèces qui provien- nent de la grande oolite de la Normandie , le bord se termine par des appendices en forme d’oreillettes, ou par un double bourrelet séparé par un profond sillon au-devant duquel s’abaisse une es- SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 383 pèce de lèvre inclinée qui modifie singulièrement la coupe trans- versale du corps du cône spiral prise dans la partie la plus épaisse ; et nous avouons que dans ce cas il est impossible de comprendre et de démontrer comment les Âptychus ont pu s’adapter à une bouche ainsi conformée. On se convainc facilement de cette im- possibilité quand on examine une série un peu complète -d’ Ammo- nites , et surtout la division qui comprend les Ammonites globu- leuses à dos très large dont les Ammonites Gërvillii etBrongnàrti peu- vent être considérées comme le type (fig. 6 et 7). En résumé donc, la structure des Ammonites, la forme et la distribution géologi- que des Aptychus s’opposent à ce qu’on puisse considérer ces der- niers comme des opercules de céphalopodes. Qu’est-ce donc qu’un Aptychus ? Les auteurs ont varié beau- coup sur les fonctions de ce fossile et sur la place à lui donner dans la série zoologique. Scheuchzer et Knorr le décrivirent sous le nom de Coucha fos - si lis tellinoicles porosci loevis et le prirent pour des valves du Lepas anatifera ou mieux Y A natif a loevis . Cette opinion paraît avoir été adoptée par quelques géologues qui considèrent encore aujour- d’hui les Aptychus comme des fragments ou des pièces de cirri- pèdes ayant appartenu à un genre voisin des Balanes ; il est fâ- cheux qu’ils ne se donnent pas la peine de dire seulement ce qu’est devenu le reste de la coquille. Bourdet de la ‘Nièvre (Notice ysur des f ossiles inconnus , in-4°, Paris, 1822) les regardait comme des mâchoires de poissons et les nommait Ichthyosagojies . Tel était aussi le sentiment d’un cou— chy biologiste de renom , M. G. B. Sowerby , qui , en parcourant la collection de M. Eudes Deslongchamps, n’hésitait pas à voir dans les Aptychus des plaques palatales de poissons. Schlottheim en faisait des Tellinites et les classait dans les Con- chifères. Il paraît que le traducteur du Manuel de Géologie de M. De La Bêche les plaçait aussi dans la même tribu ; mais il devait les considérer comme ayant appartenu à la famille des Brachiôpodes , à en juger par la place qu’il leur donne dans la liste des fossiles du groupe oolitique. Parkinson (Organic remains) les a figurés et décrits sous le nom de Trigonellites . M. Hermann de Meyer {Act. Acad. Leop. Carol. nat. , t. XV.), 'dans son travail sur les Aptychus a très bien com- pris, d’après leur structure, qu’on ne pouvait pas en faire des bivalves ; aussi les considère-t-il comme des coquilles intérieures de mollusques. M, Eudes Deslongchamps , dans le 5e volume des Mémoires 384 SEANCE DÜ 2 1 JUIN 1841. de la Société linnéenne de Normandie , a donné la description de quelques espèces d’ Aply chus qu’il désigne par le nom générique de Munsteria , et qu’il range provisoirement dans la famille des Solénoides de Lamarck , en leur donnant la caractéristique sui- vante ! « Testa bivalvis , œquivalvis , valdè inequilateralis , posticè et an- » tlcè hiatls ; valvœ trigonœ ; umbones parvi , marginales , plane an- » tici ; margo superior reclus ligamentum elongatum ferens : cardo » linearis éclentulus . »> On voit que M. Deslongchamps admettait à tort une charnière linéaire sans dents, et qu’il faisait des Apty chu s des coquilles for- tement bâillantes en avant et en arrière; mais l’existence des valves est tout-à»fait imaginaire; car il arrive souvent que, par suite de la pression, l’arête du faîte médian, qui est la partie la moins résistante , s’est déchirée dans le sens de sa longueur , et que les deux lobes , ainsi divisés , prennent l’apparence de deux valves symétriques. En outre , comme l’observe judicieusement M. Yoltz, et cette remarque n’avait pas échappé à M. Deslong- cliamps lui-même , la lame cornée ou l’épiderme existe dans l’in- térieur des valves et le dépôt calcaire à l’extérieur , ce qui n’a jamais lieu dans les bivalves , où l’épiderme et le test sont dans une position inverse. Il est donc impossible de considérer les Aptychus comme des coquilles bivalves externes, d’autant plus qu’on n’y aperçoit jamais d’impressions musculaires. D’autres naturalistes, pour expliquer la présence des Aptychus dans les cloisons des Ammonites, ont supposé que celles-ci en fai- saient leur nourriture ; mais cette opinion est contredite par l’or- ganisation présumée de l’animal de l’Ammonite, qui, comme le Nautile, devait être armé à chaque mandibule d’un tranchant cal- caire dur et denté dont les fonctions étaient d’écraser les coquilles et les crustacés dont il faisait sa nourriture. Comment se ren- dre compte alors de l’intégrité des Aptychus que l’on suppose avoir été ainsi avalés par les Ammonites? L’opinion contraire, qui voudrait y voir des parasites ou des êtres qui dévoraient les Am- monites , n’offrant rien de plus réel , puisqu’aucun fait ne la jus- tifie , ne mérite pas d’être discutée. Enfin, M. Beshayes (troisième volume des Mémoires de la Société géologique de France , p. 3l) s’exprime en ces termes : « Il me paraît hors de doute que les » Aptychus sont des parties intérieures de l’animal des Ammonites, » mais il est certain pour moi que ce n’est point un opercule. » Sans se prononcer sur les fonctions que ce fossile pouvait remplir, ce conchyliologiste dit qu’il attend du temps et des observations SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 385 les éléments nécessaires pour savoir enfin ce qu’étaient les Apty- chus dans l’animal des Ammonites. Il nous reste donc à assigner leur véritable place à ces singuliers fossiles, qui ont été de la part des naturalistes l’objet de tant de controverses. Il nous semble que M. Deslonchamps a jeté un grand jour sur cette question dans le Mémoire qu’il a publié sur les T eudopsis , animaux voisins des Calmars, à la suite de son travail sur les Muftsteria , et avec lesquels nous n’hésitons pas à ranger les Aptychus. Le seul reproche que l’on puisse adresser à ce savant observateur, c’est de n’avoir pas assez bien compris les rapports qui lient les Aptychus à ses Teudopsis , et de les en avoir éloignés en en faisant des coquilles bivalves. Nous disons pas assez bien , car, dans la page 64, il émet des doutes sur la valeur des caractères qu’il a cru leur reconnaître , et il se demande s’il ne conviendrait pas mieux de les rapprocher des fossiles qu’il a décrits plus tard sous le nom de Teudopsis. Le genre Teudopsis (fig. 5 ) de M. Deslongliamps est caracté- risé ainsi qu’il suit : « Animal inconnu... coquille fossile , d’aspect » corné, mince , allongée , plane ou légèrement concave en arrière » et en dessous , ayant dans son milieu un pli longitudinal parfois » fendu à ses deux extrémités, accompagnée ordinairement d’une » bourse ou sac rempli d’une matière noirâtre presque pulvéru- » lente. » Cette caractéristique pourrait s’appliquer presque en en- tier à Y Aptychus elasma , dont la coquille est aussi cornée , mince , allongée, plane ou légèrement concave; il n’y aurait que l’ab- sence du sac d’encre et de la fente du pli longitudinal qui pour- rait l’en distinguer ; mais dans le Teudopsis Bunelii ( fig. 5 ) , qui est la pièce la plus complète que M. Deslonchamps ait recueillie, le pli médian est très prononcé, et l’écartement qu’il présente à ses deux extrémités provient évidemment de la pression subie par le fossile , lorsqu’il a été enfoui dans la roche. Cette vérité est attes- tée par la forme des autres Teudopsis figurés àla suite, et dans les- quels le pli médian n’offre aucune solution de continuité , mais forme au contraire une saillie comme le faîte dans certains Apty- chus , sans que dans les uns et les autres on puisse apercevoir la moindre trace de charnière même linéaire. La conservation du sac à encre dans le Teudopsis Bunelii est un des faits les plus im- portants de la zoologie paléontologique , et des plus curieux en même temps, puisqu’elle nous dévoile l’organisation de ces fos- siles enfouis depuis des milliers d’années dans les entrailles de la terre. On conçoit que de pareilles découvertes doivent être très Soc. Gêol. Tome XII. 25 â 86 SÉANCE DU 21 JUIN 184-1. rares, et que cet appareil ait disparu dans le plus grand nombre des cas. En effet , il a fallu le concours de mille circonstances fa- vorables à l’époque de la fossilisation, pour qu’il n’ait pas été anéanti : il en a été de même pour les genres Bélernnites et Belem- nosçpia , chez lesquels la conservation du sac à encre est une ra- reté et atteste dans là cause qui les à privés de la vie une action prompte et énergique ; car ces réservoirs membraneux se fussent rapidement décomposés et l’encre qu’ils contenaient se fut répan- due, s’ils étaient restés exposés quelque temps à l’action des vagues et des agents extérieurs. Ainsi, en supposant, ce qui ne nous paraît pas douteux ? que les Aptychus aient été munis d’un sac à encre comme dés Teudopsis et les Loligo, il n’y a rien d’é tonnant que cette matière colorante ait disparu le plus souvent , et que la partie calcaire solide ait seule été conservée,, comme on l’observe dans les Bélernnites à gaine cornée des terrains lithographiques de Solenhofen. A présent , si nous comparons le Teudopsis Bunelii à l’osselet intérieur du Loligo vulgaris , nous verrons que ces deux appareils sont composés de nombreuses lames minces d’une sub- stance qui ressemble à de la corne et qui se recouvrent mutuel- lement. La surface convexe qu’elles forment, et que l’on peut com- parer à une flèche élargie, est divisée en deux parties égales et symétriques par un axe ou ligne droite; elles protégeaient l’une et l’autre une poche qui renfermait un sac à encre : donc l’iden- tité est complète, et la séparation en deux genres distincts ne pour- rait être motivée que d’après des dissemblances de forme, mais de peu de valeur. V Aptychus e las ma offre, avec le Teudopsis Bunelii , les mêmes rap- ports que celui-ci nous a montrés avec l’osselet du Loligo vulgaris : même lame cornée à stries d’accroissement, même axe médian la divisant en deux parties égales ; seulement la partie antérieure des Jptychus est plus échancrée que dans les Teudopsis , et devait donner aux Céphalopodes auxquels ils appartenaient une forme plus raccourcie. Si la ressemblance des Aptychus cornei avec les Teudopsis est frappante , la famille des imbricati et des cellulosi présente une différence de structure qui, au premier coup d’oeil, tendrait à les en écarter beaucoup. En effet, dans les imbricati et les peflulQsi , on aperçoit sur chaque lobe une couche calcaire imbriquée ou spongieuse , qu’on rechercherait en vain dans les cornei , les Teudopsis et les Loligo , ce qui , à cause de cette com- plication, les rapprocherait un peu de la structure des os de Seiches, dont les diverses parties sont formées de substances cornées et de substances calcaires disposées d’une autre manière. Cette circon- séance ©p 21 juin 1841. ?8T stance prouve que les débris qui nous restent des Aptychus devaient être, comme l’os de Seiche , situés dans l’épaisseur de la peau du dos d’un mollusque céphalopode mou , et qu’ils devaient être en contact de toutes parts , sans adhérence, avec des tissus vivants, mais dont la nature devait être diverse , car chaque région de ces tissus déposait sur la coquille des matières qui prenaient un aspect et un arrangement difiérents. Bien que le mécanisme de la con- struction de l’os du Loti go s’écarte de celui de la S épia offic inalis, on sait cependant que ces deux genres sont très voisins l’un de l’autre : les Aptychus semblent être le genre intermédiaire qui établisse le passage zoologique entre eux. En effet, leurs coquilles s’éloignent un peu de la composition simple des os des Loligos, sans présenter encore toute la complication de l’os de la Seiche ; de plus elles ont de commun avec les espèces vivantes , à peu près la même forme symétrique, la lame cornée avec stries d’accroisse- ment et un dépôt calcaire indépendant de cette lame cornée ; de même aussi , dans les Belemnosepia trouvés à Lyme-Regis , les lames cornées sont alternativement formées par des fibres longi- tudinales et par des fibres transversales. En réunissant donc les Aptychus des auteurs , et les Munsteria aux Teudopsis de M. Deslonchamps , nous admettons que ces co- quilles appartenaient à une famille éteinte de céphalopodes entiè- rement mous et pourvus d’un osselet intérieur dont l’organisation nous est dévoilée : 1° par le sac d’encre ; 2° par le mode d’accrois- sement des tests calcaires et cornés ; 3° par l’absence complète de traces d’impressions musculaires. Si nos conclusions sont légitimes, nous pouvons avancer avec vraisemblance quM a existé autrefois, et contemporainement avec des Céphalopodes à coquilles cloisonnées , des Céphalopodes mous voisins de la famille des Seiches et des Loligos, coexistence qui se continue encore dans l’époque actuelle. Alors l’association des débris d 'Aptychus avec des Ammonites et des Bélemnites n’offrira plus rien de surprenant, parce qu’il est probable que ces divers animaux pélagiens et carnassiers avaient les mêmes mœurs et fré- quentaient les mêmes parages. ESPÈCES NOUVELLES. Aptychus Blaimnllei (Nobis), fig. 8 et 9. Testa soliday oblongo-trigona, supra convexa, cellulis numerosissimis seriatim cribrata; infra concava ; culmine medio lineari profundo. Longueur 6 centimètres. Largeur 38 millimètres. Cette espèce re- 388 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. marquable, qui appartient à la famille des cellulosi , 11e ressemble à aucun Jptychus décrit. Bien quelle se trouve engagée en partie dans une gangue calcaire , il est neanmoins facile d en etudiei les principaux caractères à cause d une saillie bien degagee qu elle présente à la surface et d’une cassure qui permet d étudiei la structure intérieure. Lobes triangulaires arrondis dans leurs contours extérieurs, très convexes en dessus , disposés symétriquement et dans leui po sition naturelle le long du faîte médian disposé en une espèce de gouttière formée par l’inflexion que décrit de part et d’autre une arête saillante. La surface extérieure, en partie usée par le frottement, montre très bien la structure intérieure du test, et est criblée d’une quantité innombrable de petites cellules très serrées qui lui donnent l’apparence d’un madrépore à pores très fins et très rapprochés. Les parties dénudées laissent apercevoir facile- ment au-dessous des cellules les stries concentriques de l’accrois- sement intérieur. Cette disposition est à peu près la même que celle que présente le tissu spongieux d’un os de Seiche exposé à une dégradation prolongée. La fig. 9, qui représente une coupe transversale, indique que le test , qui est fort épais , est composé de plusieurs lames calcaires minces qui se recouvrent mutuelle- ment. L’espèce de lunule que l’on observe à la partie anterieure pro- vient évidemment d’une usure accidentelle qui a fait disparaître une portion du test. Cet Ap tych us , dédié par nous à M. de Blainville , qui a bien voulu honorer notre travail de ses bienveillants encourage- ments, a été trouvé à Vérignon (Yar), dans la partie inférieure des terrains néocomiens , associé à l’ Ammonites cryptoceras , à la Belemnitcs subjusiforrnis et à d’autres fossiles particuliers à cet étage. Jptychus Beciumontii (Nobis), fig. 12. Testa sol 'ida , cordiformis , subcompressa : suprà convexiuscuta , cetluLis numerosissimis cribrata ; inferius subconcava, striis concentricis exarata. Longueur 8 centim. Largeur 46 millim. Cet Ap tych us qui, par la taille, dépasse les beaux A. latus de Solenhofen , s’en écarte aussi par sa forme plus allongée et par la quantité innombrable de petites cellules dont la partie supérieure du test est criblée. Celles-ci pénètrent toutes perpendiculairement dans la profon- deur du test qui est fort épais. La surface inférieure, d’abord lisse dans les régions qui avoisinent l’arête médiane, se charge sensible- SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 389 ment de stries très fines d’accroissement qui deviennent plus pro- fondes et plus espacées vers les bords, où elles constituent des sil- lons concentriques. Nous avons recueilli cette espèce , à laquelle nous avons donné le nom du savant qui a répandu tant de lumières sur la géologie des Alpes, à la montée de Vergons ( Basses- Alpes ), dans les cal- caires blanchâtres supérieurs aux argiles oxfordiennes , et que M. de Beaumont considère comme l’équivalent du coral-rag. Aptychus radians ( Nobis ), fig. Il et 11 bis. Testa lœvis , oblongo-trigona , suprà convexiuscula , longitudinaliter lineato- punctata, iineis transversis apice decurrentibus ornata , inferius subconcava. Longueur 20 millimètres. Largeur 10 millimètres. Lobes trian- gulaires , convexes en-dessus, terminés à leur partie extérieure par un rebord qui l’entoure comme d’un ourlet, ornés de 25 à 30 lignes longitudinales parallèles peu dessinées, mais plutôt indi- quées par des rangées de petits points enfoncés , disposés réguliè- ment en série. Ces lignes longitudinales sont divisées de distance en distance en petites trapèzes par des lignes peu prononcées qui partent du sommet et radient vers la circonférence en embras- sant dans leur écartement des surfaces triangulaires très allongées. A] Aptychus radians se rapproche un peu par ses ponctuations de Y Aptychus punctatus de M. Yoltz; mais ce dernier, d’une taille deux fois plus considérable , est aussi moins convexe; de plus ses lignes ponctuées sont tracées plus profondément et se transfor- ment vers le bord extérieur en véritables lamelles. Nous avons recueilli cette élégante espèce dans la partie infé- rieure des terrains néocomiens de Lioux et de Blioux ( Basses- Alpes). Aptychus Didayi ( Nobis), fig. 10. Testa subcordiformis ; suprà convexa , sulcis profundè imbricatis et prope culmen medium inflexis exarata. Longueur 30 millimètres. Largeur 18 millimètres. Lobes sub- triangulaires , arrondis à leur extrémité, convexes en-dessus: surface rugueuse , ondulée , creusée profondément par 18 à 20 sil- lons aigus, tranchants et onduleux qui, d’abord parallèles au bord extérieur, s’infléchissent vers l’arête médiane en marquant une dépression occupée par des plis anguleux en forme de che- vrons. J’ai dédié cette espèce à mon excellent ami, M. Diday, ing«- 390 SÉÂNCB BÜ il JUIN 1841. nietit* dés mines avec qui j’ai fait beaucoup de courses utiles dans la Provence , et qui a bien voulu m’aider de la manière la plus obligeante dans mes travaux d’analyse. Elle appartient à la famille des imbricati , et se Douve avec VA. radians dans lé terrain néocomien inférieur à Lioux , Char- davon, Vergons ( Basses-Alpes ) , à Orpierre ( Hautes-Alpes ) et à Gréolières ( Var ). Aptyehus Seranonis (Nobis), fi 13. Testa oblongo-trigona , supra convexiuscula , lineis tenuibus circumdata. Longueur 10 millimètres. Largeur 5 millim. Lobes triangulai- res, allongés, un peu moins convexes que dans l’espèce précédente, étroits ;la surface èstun peu bosselée, et forme à partir du sommet uriê arête arrondie, très obtuse, qui traverse les lobes obliquement; elle est couverte de sillotiS transvefses, placés de lamêihe manière qiie dans les bivalves, très serrés et s’infléchissant légèrement vers l’arête formée par le bossèlement des lobes. J’ai donné à cette espèce , qui se*trouve dans les mêmes loca- lités que là précédente , le nom de mon ami , M. Jules de Séra- non, qui s’occupe âvec intelligence de géologie , et à l’obligeancé duquel inâ collection est redevable de fossiles rares et précieux de& terrains crétacés des Basses- Alpes. Catalogue des Aptyehus connus et décrits (1). Famille des cornei. I Famiile des imbrjcati. 1. Aptyehus elasma (H. de Meyer). Lias, Boll. 2. A, prœlongus (Voltz). {Munsteria prœlonga , Desion g- champs). Jur. inf. Caen. 3. A. Cuneatus (Vollz). (M. cuneata . Deslongchamps). Jur. inf. Amayi-sur-Qrne. 4. A. Striatolœvis (Voltz). Lias sup., Boll. 5 . A. rugulosus (Voltz). Lias sup., Boll. 6. A. depressus (Voltz . ( A . imbricatus depressus, fl. d e M e y e r ) . J u r . , S o I e n h o f e n . 7. A. profundus (Vollz). (A. imbricatus profundus , IJ. de Meyer). Jur. ,Solenhofen. 8; A. Meyeri (Voltz . Jur., S-lenhofen. 9. A» elongatus (Vollz). Jur., Sobnhofen. 10. A. lametlosus Vollz), {Munster ta Lamellosa, Deslong- (1) On 11e peut guère considérer comme dénommées irrévocablement que les espèces décrites et figurées par M. Hermann de Meyer , M, Des- longcîiamps et nous à la suite de notre travail. M. Voltz 'S’est contenté de donner sur celles qu'il a établies des désignations trop vagues pour qu’on puisse les distinguer. ffr> r/ldOrfo. h foc-. 6ebt.c£e/}'œstc& TX1LPLIXJW 7, 91 Rousseau.liïh. Jwp.LitLi As Siruort. Çuai S‘"Miel\el. ll.Pan& 391 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. champs). Jur. inf., Amayi- sur-Orne. 1 1. A. Grasii (Vollz). Sans description ni désigna- tion de terrain. 12. A. pruvençatis (Voltz). 13. A. buïlatus (H. de Meyer' . Lias sup. , Banz. 14. A. punctatus (Voltz). Hæring en Tyrol. 1 5. A. elegans (Voliz). Jur. Solenhofcn. 16. A. Latifrons (Vollz). Lias sup. , Bol!. 17. A. speciosus ((Vollz). Lias sup. , Boll. 18. A. Didayi (Goquand), Ter. néocomien inférieur des Basses-Alpes. 19. A.Seranonis (Goquand). Ter. néocomien des B.-Alpes. 20. A. Theodosia (Deshayes). Ter. jur. , Grimée. 2 j. A. Radians (£JpqUfUïd). Ter. néocomien des B.-Alpes Famille des cellijlosi. 22. A. tatus (Vollz). {A. lœvis tatus, H. de Meyer). Jur., Solenhofen. 23. A. latissimus (Voltz), Jur., Solenhofen. 24. A. subtetragonus (Vollz). Jur., Solenhofen. 25. A. longus Vollz). (. A . lœvis longus , H. de Meyer). Sans désignation de ter» rain. 26. A. costatus (Vollz). Jur. , Porllandien. Beiningen, 27. A. heteropora (Vollz). Ôxford-cjay, Mont-Terrible. 28. A. Tliurmanni (Vollz). Oxfortl-elay, Mont-Terrible. 2p. A. Zieteni (Vollz). Gale, oxfordieti , Alb du Wur- temberg. 30. A. Btainvillei (Goquand). INéocom. inf. .Vérignon (Var). 31. A. Beaumontii (Coquand). Jur. corallien , Vergons (B.- Alpes). Espèces douteuses. 32. A. ( Trigoneilites ) Antiquatus (Phillips). Ool. corail. Angl. 33. A. ( Trigoneilites ) politus (Phill.). Oxford-clay. Angl. Nota. On voit d’après cette énumération qu’avant notre tra- vail aucune espèce d 1 Aptychus n’avait été mentionnée dans les terrains crétacés. Explication de la planche. Fig. 1. Aptyclius imbricatus avec son test. — 2. Id. id. dépouillé d’une partie de son test et mon- trant l’empreinte laissée parla pièce cornée. — 3 .A. lœvis. — 4* A. elasma. — 5. Teudopsis Bunelii. — 6. Ammonites Brongnarti (Sow.), avec sa bouché-, — 7. La même vue en façè. - — 8. Aptyclius tilainvillei. — 9. la. coupe transversale. — ïo. A. Didayi. - — 11 et 11 bis. A. radians . — 12, A, Beaumontii. — |5, A, Seranonis , 392 SÉA.NCE DU 21 JUIN 1841. M. de Wegmann communique ïa liste suivante des caries géologiques des diverses provinces de la monarchie autri- chienne, publiées jusqu a ce jour ou en voie d’exécution. PROVINCES. AUTEURS DES CARTES. Styrie S. A. I. l’archiduc Jean. — Autre par M. Anker. Bohême M. Zippe. Bohême septentrionale Dr Reuss (1841). Archiduché d'Autriche \ Moravie 1 Silésie autrichienne > M Partsch. Hongrie occidentale l Transylvanie J Hongrie, Gallicie f M. Beudant. ' M. Lill. ( M. David. . M. Lill. Carniole et Garinthie, M. Rosthorn. Tyrol / MM. les administrateurs des mines l à Schwab. — Autre par M. Un- 1 ger, dans son ouvrage intitulé : >: Die végétation s verhaltnisse des 1 nordLichen Tyrol’ s ( Végétation [ comparée du Tyrol septentrio- \ nal). Vicentin et Italie septentrionale. . . . Esclavonie \ Croatie : Dalmatie ' M Pasini. ( Mémoire. ) Carte générale des dépôts houillers de la monarchie En voie d’exécution. Trois cartes géologiques de l’Em- j pire en voie d’exécution I MM. Haidinger, Partsch. Holger. M. de Wegmann ajoute à cette communication l’annonce de la relation, que vient de publier M. Tiedler, de son voyage en Grèce pendant les années 1834 à 1839, sous le titre de Reise durchalle Theilô von Griechenland. — Leipsik, 1841. 2 vol. in-8°. — L’ouvrage est accompagné d une carte géologique des îles de l’Archipel, de la Morée et de la Ro- mélie. Cette carte se lie naturellement à celle de la Turquie d’Europe récemment publiée par M. Boué, 393 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. Le secrétaire lit le travail suivant de M. Daubrée. Extrait d'un mémoire sur le gisement , la constitution et l'origine des amas de minerai d'étain. Les dépôts métallifères offrent la plus grande variété dans leur composition et dans leur forme, et très probablement l’histoire de leur origine n’est pas susceptible d’être formulée dans une proposition unique 5 aussi convient-il, pour les étudier d’une manière approfondie , de ne pas les embrasser, quant à présent, dans tout leur ensemble , mais d’en fractionner l’examen dans des monographies séparées. Les amas stannifères qui forment l’objet de ce travail repré- sentent un groupe caractérisé d’une manière assez distincte pour pouvoir être traité à part. Ce genre de gîtes n’est exploité en Europe que dans deux contrées, en Cornouailles et en Saxe, où j’ai été les observer. La première partie du mémoire renferme une description rai- sonnée , aussi succincte que possible, des amas de Geyer, de Zinnwald, d’Altenberg , de l’Auersberg, en Saxe ; de ceux de Carclaze , du Mont-Saint-Michel et de la paroisse de Saint-Just, en Cornouailles. Des indices d’étain ont aussi été rencontrés en France, dans la Haute-Vienne , à la Villeder (Morbihan) et à Piriac (Loire-Inférieure). Quoique aucun de ces derniers gîtes ne soit assez riche pour être exploité , j’ai indiqué leur composition pour compléter l’histoire des amas stannifères. Dans la deuxième partie du mémoire , on résume les caractères généraux qui sont mis en relief par les descriptions préc édentes , et on cherche à en tirer des déductions sur le mode de formation de cette catégorie de dépôts métallifères. Nous ne pouvons présenter ici que les conclusions de ce mémoire. Traits caractéristiques cle la constitution des amas stannifères. Chaque amas se compose d’un assemblage de veines ou de petits filons où le minerai est particulièrement concentré; mais la roche encaissante renferme aussi quelquefois de l’oxide d’étain en mé- lange intime. Les petits filons ont une certaine régularité d’al- lure, et, dans un grand nombre de cas, ils sont sensiblement rectilignes. Parmi les traits les plus saillants que présente la composition chimique des amas stannifères, nous signalerons les suivants : 1° Dans tous les amas les petits filons sont essentiellement com- 394 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. posés de quarz : Inexistence du quarz se lie tellement à la pré- sence de l’oxide d’étain que , quand les roches encaissantes sont imprégnées de ce minerai , elles deviennent en général plus quarzeuses , comme cela se voit surtout à Geyer et à Alten- berg. 2° L’oxide d’étain se trouve disséminé au milieu de ce quarz avec plusieurs minéraux métalliques ; le wolfram (tungstate de fer et de manganèse) est son compagnon si constant, que depuis des siècles les mineurs font des recherches d’étain sur des indices de wolfram ; c’est aussi le gisement ordinaire du molybdène sul- furé ; la pyrite arsenicale y est d’une fréquence remarquable; enfin le bismuth natif, le cuivre et l’urane à divers états de com- binaison , accompagnent quelquefois l’oxide d’étain. 3° Après le quarz, qui prédomine toujours beaucoup, soit dans les petits filons , soit aussi dans la roche encaissante , les satellites les plus constants sont les composés fluorés, principalement des fluosilicates , quelquefois des fluophosphates ou des fluorures. Les micas des amas stannifères, ordinairement de couleur claire, souvent d’un gris argentin , se distinguent du mica le plus com- mun par leur richesse en fluor, (l’est ce que l’analyse a fait voir pour le mica de quelques localités, et ce que j’ai observé par des essais au chalumeau pour d’autres variétés; ainsi, par exemple, le mica d’Altenberg renferme sur 100 parties 3,47 de fluor; le même corps entre dans la proportion de 4,84 et de 8,01 pour 100 dans les deux variétés de Zinnwalcl qui ont été examinées par Gmelin. La topaze et la picnite, minéraux qui renferment encore plus de fluor que ces micas, sont très fréquentes dans les stockwercks, et la dernière substance formait un grand amas dans le gîte d’Altenberg ; enfin on y trouve assez souvent l’apatite ou fluo- phosphate de chaux et du fluorure de calcium. Gette association de l’étain à des micas ou à des minéraux fluorés , s’observe partout où l’on a rencontré de Foxide d’étain autrement qu’en filons réguliers proprement dits. A la Yilleder et à Piriac , cette relation est évidente d’après les descriptions que nous avons données. Les filons granitiques de Finbo , près JFahlun , qui renferment de l’oxide d’étain avec de l’acide tantalique , contien- nent aussi de la topaze , du spath fluor et divers fluorures de cé- rium et d’yttrium (1). Dans les célèbres mines de topaze et d’éme- (î) Hisinger , miner âlogische géographie von Scfnveden , page 45. SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 395 raude d’Adon-toche-lou , sur la frontière chinoise de la Sibérie , on trouve quelquefois de l’oxide d’étain et du wolfram avec du mica très analogue à celui de Zinnwald (1). Ces substances sont donc accompagnées, comme en Europe, de quarz, de silicates et de fiuosiiicates. Enfin on peut encore remarquer que les échantillons d’oxide d’étain du Groenland , qui arrivent quelquefois dans les collections, proviennent de la même localité que la cryolite dont la formule est 3 Na F 2 -f- Al 2 F3. Ainsi tous les amas stannifères connus sont caractérisés par la présence du fluor; la proportion de cette substance est souvent considérable quand on la compare, non au volume total de l’amas, mais à la quantité d’étain qui se trouve dans ces gîtes. 4° Enfin , plus de la moitié des amas stannifères décrits renfer- ment en abondance delà tourmaline * qui, comme on le sait d’après les nombreuses analyses de Ginelin , contient jusqu’à 5,74 pour 100 d’acide borique : tels sont les amas de l’Auersberg , en Saxe; de Carclaze , du Mont- Saint - Michel et de la paroisse de Saint-Just, en Cornouailles; de Piriac et de la Yilleder, en France. La tourmaline se trouve quelquefois dans les mêmes veines où existe le minerai d’étain, comme à l’Auersberg et à la Yilleder; d autres fois, clans la roche encaissante, comme à Carclaze ou au Mont-Saint-Michel ; mais, d’après les faits qui sont développés dans le cours du mémoire, on ne peut pas plus douter, dans le second cas que dans le premier, que la formation de la tourmaline et celle de l’axinite, quand ce dernier minéral s’y trouve, ne soient en liaison intime avec la présence de l’oxide d’étain et avec les composés fluorés. Ces trois genres de minéraux, l’oxide d etain , les composés fluorés et les borosilicates doivent évidem- ment leur origine à un même ensemble de réactions. D’après cela on pourrait partager les amas d’étain en deux groupes , et séparer ceux qui ne renferment que des composés fluorés de ceux qui , plus complets que les premiers , renferment en outre des borosilicates. Ainsi les substances qui, à différents états de combinaison, for- ment le cortège le plus caractéristique de l’oxide d’étain sont : le silicium à 1 état d’acide silieique; puis, en proportion beaucoup moindre , le fluor ; dans plus de la moitié de ces gîtes, le bore ; enfin , dans la plupart aussi , le phosphore et l’arsenic. Parmi les (i) Hess, taschenbuch fur minéralogie voh Leonhard . 1816. 396 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. métaux autopsides , les plus ordinaires sont le tungstène , le mo- lybdène et le fer. Les petit* filons des amas stannifères sont des fentes remplies. — L’examen de chacun des gîtes de Geyer, d’Altenberg, de Zinn- wald , de l’Auersberg , de Carclaze et du Mont-Saint Michel , dé- montre que les petits filons stannifères sont de formation posté- rieure à l’existence de la roche qui les renferme , c’est-à-dire que , comme les grands filous , ce sont des fentes remplies. C’est un fait que l’on a souvent révoqué en doute , à cause de la manière intime dont les petits filons sont soudés dans la roche encaissante; mais l’allure seule de ces veines prouve suffisam- ment qu’elles ne sont pas contemporaines des roches qu’elles tra- versent. On les voit en effet couper, sans s’interrompre , et même sans être déviées , des roches qui diffèrent par leur nature et par leur âge. A Geyer, les filons du stockwerck passent du granité dans le gneiss; à Altenberg, ils se poursuivent du porphyre feldspathique dans le porphyre syénitique et jusque dans le gneiss ; ceux de Zinn- wald pénètrent dans le porphyre qui environne de toutes parts le greisen-granite ; les filons de l’Auersberg coupent avec régularité la schistosité de la roche à tourmalines. Enfin , en Cornouailles , à Carclaze et au Mont-Saint-Michel , leur postériorité est encore plus évidente , comme je l’ai démontré dans un mémoire précé- dent (1). D’ailleurs , si le minerai d’étain , au lieu d’être de formation plus récente que les roches qui le renferment , en était une sécrétion contemporaine, comme paraît être le fer titané disséminé au mi- lieu des basaltes , on ne concevrait pas comment il se trouve su- bordonné dans des roches dont l’âge et même le mode d’origine sont différents. En Cornouailles et en Saxe, les roches schisteuses, aussi bien que le granité et le porphyre feldspathique, renferment des amas stannifères. L’étain étant postérieur à l’existence de la roche qui encaisse les filons de ce minerai, on peut être surpris que des roches ac- tuellement très compactes soient souvent imprégnées d’oxide d’étain en particules fines. Je me bornerai pour le moment à rappeler que le long des filons d’Ehrenfriedersdorf et de Ma- rienberg , sur l’âge relatif desquels personne ne doute , le gneiss , (i) Voyage métallurgique en Angleterre , page 2o3. SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 397 quoique très compacte , est imprégné d’oxide d’étain jusqu’à une distance de quelques mètres des liions, et souvent avec assez de richesse pour que la roche soit exploitée avec le filon lui-même. Ainsi , de même que les grands filons, les petits filons des amas stannifères cités plus haut sont des fentes remplies; ils diffèrent en général des premiers dans leur allure par moins de régularité moins d’étendue, et par leur grande abondance sur certains points. L’ouverture de ces fissures ne paraît pas, comme celle des filons proprement dits , se rattacher à de grands accidents du sol, mais la plupart sont assez analogues à des fissures de retrait. Du remplissage des petits filons stannijères. — Cherchons main- tenant à remonter aux réactions auxquelles ces petits filons stan- nifères peuvent devoir leur remplissage. L’association constante , soit dans les mêmes gisements, soit dans un même minéral, de substances qui se ressemblent par l’ensemble de leurs propriétés chimiques , n’a rien de surprenant; tels sont les groupes, si constants dans la nature, du fer et du man- ganèse , du cobalt et du nickel, du molybdène et du tungstène, du soufre, du sélénium et du tellure, etc. Tous ces corps, que nous ne savons séparer artificiellement qu’à l’aide d’un petit nombre de procédés et avec de grandes précautions, ont pu tra- verser toutes les réactions qui ont précédé leur état actuel d’équi- libre, sans rencontrer des agents qui les aient désunis. Mais dans les amas stannifères , comme dans d’autres parties de l’écorce terrestre , nous trouvons des associations non moins habituelles entre des corps qui diffèrent beaucoup par leurs pro- priétés ; la réunion si ordinaire du fluor, du silicium, du bore, du phosphore et de l’arsenic , avec l’étain , le tungstène et le molyb- dène, ne peut s’expliquer par l’analogie chimique de ces diffé- rents corps. Dans la première partie du mémoire, on a non seulement fait remarquer la présence constante des combinaisons fluorées dans les amas stannifères, mais aussi on a montré, particulièrement pour Altenberg et Zinnwald , que le développement de cet en- semble de minéraux paraît avoir accompagné l’arrivée même du minerai d’étain. Ces deux faits suffiraient seuls pour faire penser que le fluor, agent si énergique , a joué un rôle important dans la formation des amas stannifères. Ce corps , qui actuellement est si peu en évidence , qu’on l’a passé sous silence dans toutes les descriptions de gîtes d’étain , paraît cependant avoir été un mo- 398 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. teur tout aussi actif que l’ôut été le soufre ou les combinaisons sulfurées dans la plupart des autres gîtes métalliques. Telle est la première proposition à laquelle amène un ensemble assez com- pacte de faits. Mais il est difficile de préciser la nature des réactions , vraisem- blablement très complexes, qui ont précédé l’état actuel, et qui ont eu lieu dans des circonstances aujourd’hui effacées : nous n’en connaissons que le terme final ou le résidu. Le problème est d’autant plus embarrassant que les principaux minéraux qui sont résultés de ces réactions , tels que les fluosilicates et les borosili- cates, forment un genre de composés que nous ne savons pas en- core faire naître artificiellement. Nous allons cependant hasarder quelques conjectures en nous laissant guider d’après les relations de gisement signalées plus haut , et en restant aussi fidèle que possible aux lois de la chimie. Le fluorure d’étain étant une combinaison stable à toutes les températures et très volatil, on peut croire que ce métal est arrivé des profondeurs où paraît être le réservoir général des métaux, à l’état de fluorure. Il en est probablement de même du tungstène et peut-être du molybdène. Dans tous les gîtes qui renferment de la tourmaline , ce minéral a la connexion la plus évidente avec l’oxide d’étain , et par consé- quent avec les composés fluorés. Ainsi le terrain schisteux de la contrée d’Eybenstock , n’est riche en tourmaline que dans le district de l’Auersberg qui est traversé par de nombreux filons d’étain , et de plus on y voit clairement que le développement de la tourmaline a été provoqué à la suite de l’arrivée du minerai d’étain. Le rocher de Sclmeckenstein paraît provenir d’un rema- niement du terrain schisteux dans lequel se sont formées simulta- nément la topaze et la tourmaline en même temps qu’il y a pénétré des traces d’étain. Enfin les amas stannifères du Cornouailles, quel que soit le terrain qui les encaisse, granité, schiste de transition ou porphyre , renferment très généralement de la tourmaline qui est aussi contemporaine de la formation de l’oxide d’étain. Le bore ayant une grande affinité pour le fluor, et formant avec lui une combinaison indécomposable par la chaleur et très volatile , on est porté à supposer que le transport de ce corps s’est fait aussi à l’état de fluorure. Ce qui donne encore plus de poids à cette supposition, c’est qu’en général on ne trouve guère la tourmaline loin des combinaisons fluorées ; ainsi, à Roséna, en Moravie, une masse pailletée de 399 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. lepidolite est entrelardee de prismes de tourmaline rose (1) • à Penig, en Saxe, le granité passe tout-à-conp sur un espace très restreint de la variété commune à un granité géoclique, tout à la fois riche en tourmaline et en lepidolite , qui accidentellement renferme de l’apatite ; à Chanteloube (Haute- Vienne) on trouve ensemble dans le granité, la tourmaline , le lépidolite , l'apatite , le fer arsenical et différents autres minéraux. Beaucoup d’autres localités fournissent des exemples semblables. Le silicium , qui abonde à l’état de silice dans les gîtes d’étain se comporte avec le fluor d’une manière tout analogue au bore ’ et il est à supposer qu’il est arrivé aussi de l’acide fluosilicique; mais une partie de la silice de ces amas pat ait résulter de la dé- composition de silicates préexistants. Lapatite cristallisée ^6Ca(i) * 3-P.-j~ est une substance accidentelle très fréquente dans les gîtes à fluosilicates et à boro- silicates en général. Son association avec ce genre de composés et la présence simultanée du fluor et du phosphore dans le même minéral, portent à admettre que le phosphore a passé aussi par l’état de fluorure. Tel peut avoir été le rôle du fluor dans l’origjne des amas de minerai d étain ; cet ensemble de fluorures aurait été comme le germe ou 1 état initial de ces dépôts; la composition minéralogi- que actuelle des stockwercks, qui consistent généralement °en quarz libre, en silicates, fluosilicates et horosilicates, paraîtrait résulter d une élaboration subséquente de ces composés sur les loches avoisinantes. Ce sont des réactions que nous sommes dans 1 impuissance d analyser, mais nous avons démontré pour chacun des gîtes de Geyer, d’Altenberg , de Zinnwafd, de l’Auersherg et du Cornouailles que ces variations remarquables, exclusivement cii consentes dans le voisinage des filons stannifères, ne peuvent être que l’effet d’un remaniement de la roche, survenu lors de 1 arrivée de 1 étain et des substances qui l’accompagnaient. De même que 1 étain a quelquefois pénétré sur quelques mètres , à partir des veines , dans l’intérieur de la roche , l’acide fluor- hydiique ou 1 acide borique ont pu aussi y être introduits très (i) Le lepidolite des États autrichiens, qui renferme 4,4° pour cent de fluor, d’après l’analyse de M. Régnault, paraît très analogue à celui-ci. 400 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. profondément, et transformer les roches préexistantes sur de grandes étendues, comme cela paraît avoir été à Altenberg ou à Zinnwald , tandis qu’à Geyer ou au Mont-Saint— Michel , les alte- rations sont au contraire restreintes au voisinage des veines. Il n’y aurait dans ce remaniement rien que d assez analogue à la manière dont l’alunite, par exemple , a ete formée aux dépens du trachyte , dans plusieurs localités. La quantité de fluor, de bore, d’étain et des autres substances renfermées dans un meme stockwerck , est difficile a evaluei , même approximativement. Cependant il parait , autant qu on peut en juger par un simple aperçu , que la quantité de fluor actuellement fixée dans le mica et les autres fluosilicates , est en général moindre que la proportion de ce corps nécessaire pour saturer les éléments qu’il aurait transportés à l’état de combi- naison , selon l’hypothèse précédente. Mais cette disproportion , qui n’est peut-être pas très considérable à Zinnwald ou à Alten- berg , n’est pas une objection grave , car une partie du fluor mis en jeu dans ces réactions peut avoir été éliminée à l’état de com- binaison volatile ou soluble ; de même , par exemple , que les dépôts de fer spéculaire des volcans ne renferment plus de traces de l’acide chlorhydrique auquel ils doivent leur origine , comme l’a démontré M. Gay-Lussac. Ainsi , ce mode de formation paraît pouvoir rendre compte des traits les plus caractéristiques que présentent les amas d’étain. Les combinaisons , dont la discussion des gisements nous a conduit à admettre l’existence primordiale , sont indécomposables par la chaleur, et volatiles; par conséquent toutes peuvent être facile- ment arrivées depuis les profondeurs, d’où les dépôts métallifères paraissent en général émaner jusque dans les parties superficielles de l’écorce terrestre. Cela explique encore comment des substan- ces qui se ressemblent aussi peu que le bore, le phosphore ou l’étain , se trouvent si communément réunies. Enfin les réactions subséquentes , subies par les roches encaissantes sous 1 influence des corps introduits , et probablement de la vapeur d’eau qui paraît n’être étrangère à aucun phénomène de ce genre , ren- draient compte de la nature minéralogique toute particulière de ces stockwercks. Ce qu’il y a de certain, c’est que ces masses for- mées de quarz , de fluosilicates et de borosilicates , dont l’hyalo- micte et l’hyalotourmalite présentent les types les plus communs, et qui sont des résultats de l’arrivée de l’étain , comme on l’a vu plus haut, ne se retrouvent pas dans les autres dépôts métalli- SEANCE DU 21 JUIN 1841. 40 l fères, dont les éléments électro-négatifs sont le plus ordinaire- ment le soufre, le sélénium , le tellure ou l’arsenic. La substitution de l’oxide d’étain et de la tourmaline à des cris- taux de feldspath , que l’on observe dans certaines localités du Cornouailles, vient encore confirmer l’explication qui a été émise plus haut. ? Le secrétaire donne lecture de la note suivante deM. Re- noir. Réponse aux objections apportées par MM. te marquis de Roy s et Leymerie contre les faits consignés dans notre notice du 2 1 décembre dernier. Tous ceux qui ont étudié les glaciers actuels , en vue de re- connaître les traces qu’ont laissées les anciens, n’ont jamais pensé je crois , que les diverses moraines , les surfaces polies et les blocs erratiques dussent se retrouver dans les plaines, à toutes distan- ces des hautes montagnes (1), car ils savent que la structure de la glace des glaciers est différente de celle de la glace ordinaire la première étant composée d’une multitude de petits fragments ’ et comme spongieuse, surtout dans ses parties supérieures - ils sa- vent aussi que pour qu’il y ait mouvement dans la masse,’ il faut que e glacier soit en fusion, au moins à sa surface, que la place soit imbibee pendant le jour par les eaux provenant de cette fu- sion ou des pluies, et que ces eaux puissent être congelées pen- dant les nuits ; enfin , ils n’oublient pas que la dilatation en tous sens, pi o venant de cette congélation diurne, est la cause des mouvements des glaciers. Si donc les glaces ont une fois recouvert les grandes plaines , elles ont du y demeurer immobiles tant que la température est restee au-dessous du point de congélation; mais une fois que ce point a ete sensiblement dépassé , la fusion s’est opérée paisible- ment. Il y avait bien chaque nuit , dans le commencement , con- gélation des eaux de fusion qui, pendant le jour, avaient pénétré de la surface a 1 intérieur, et dès lors dilatation de la masse; mais la résistance étant sensiblement la même dans toutes les direc- (i) Le mode de production de ces surfaces et celui du transport des débris n auraient pas permis qu’il en fût ainsi, Géol. Toin. XII, a6 402 SEANCE DU 21 JUIN 1841* tions , cette dilatation pouvait s’opérer dans tous les sens , ce qui la rendait peu sensible dans chacun d’eux. De plus , ces glaces couvrant toutes les inégalités des pays de plaines , ne portaient aucun débris de roches, et ne pouvaient dès lors , par leur mou- vement de dilatation , former aucun dépôt régulier ou moraine. D’ailleurs il ne pouvait y avoir là, entre les limites des masses, le mouvement d’oscillation , dont nous allons parler, necessaire à la formation des moraines. Enfin , la température allant toujours en croissant , il est bientôt arrive que les eaux ne se sont plus congelées pendant les nuits d’été, ce qui a fait cesser chaque an- née tout mouvement des glaces, précisément dans la saison où iis auraient été plus grands et la fusion plus abondante. Il n a pu résulter de cette première fusion que de très nombreux torrents, plus ou moins puissants , s’écoulant d’abord à la surface même des glaces , sans laisser de traces sur la terre , ou capables seule- ment de produire plus tard quelques érosions et des couches d’alluvions sur les parties du sol qui commençaient à se dé- couvrir. Pendant que les choses se passaient ainsi dans les plaines basses , le repos persistait encore dans les régions plus élevées et sur les chaînes de montagnes, où le dégel n’avait pas encore com- mencé; mais lorsque le réchauffement vint enfin les atteindre, les moraines, les surfaces polies, etc., commencèrent seulement à se former. Encore, si nous admettons que les glaces, en se moulant sur les grandes inégalités du sol, aient couvert les sommets des hautes montagnes, il n’a dù se former d’abord que des surfaces po- lies. En effet, pour qu’il y ait formation de moraine, il faut qu’un glacier soit encaissé entre les flancs d’une vallée inclinée, et qu’il soit dominé par les crêtes de la chaîne. Alors l’action journalière de la gelée et du dégel précipite sur le dos du glacier une grande quantité de débris de roches , parmi lesquels se voient un bon nombre de blocs anguleux plus ou moins gros. L’eau provenant de la glace que l’ardeur du soleil a fondue pendant le jour, ne manque jamais, à ces grandes hauteurs, de se congeler pendant la nuit. Il en résulte une dilatation du glacier qui tend , comme dans la plaine , à se faire sentir dans tous les sens ; mais comme il est contenu des deux côtés par les flancs de la vallée , et en haut par le poids des glaces supérieures , toute l’action de la dilatation, aidée d’ailleurs de celle de la pesanteur , se porte dans le sens de la pente , seul côté qui lui offre une libre issue. C’est donc vers la base que se fait le plus grand mouvement de la masse; c’est donc SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 403 là qu’est déposée la plus grande partie des débris qui cheminent avec cette masse, et celle-ci, placée dans ces hautes régions, comme en équilibre entre la gelée et le dégel, peut, dans une série d’années chaudes, perdre par la fusion une partie notable de sa base, et reculer ainsi sensiblement ses limites, ou , au con- traire , dans des années froides , par son augmentation et la dila- tation diurne qui s’ensuit, s’avancer sans perte sensible dans les parties basses des vallees. Telle est la cause de la formation des moraines terminales. Elles ont dû être d’autant plus puissantes, toutes choses égales d’ailleurs, que le glacier sera fondu à sa base plus abondamment et pendant un plus grand nombre d’années, semant sur le fond de la vallée, en se retirant, tous les débris des roches qu’il portait sur son dos , et que revenant en avant pen- dant une série d’années froides et pluvieuses, il aura poussé et amassé devant lui la grande quantité de débris qu’il avait aban- donnés pendant les années précédentes. La moraine formée ainsi ne sera devenue stable qu’au point où le glacier aura cessé de s’avancer. Dans ces circonstances, une moraine déjà abandonnée aura pu être reprise et repoussée en avant avec les nouveaux débris ap- portés par le glacier dans sa marche progressive , ce qui l’aura rendue beaucoup plus puissante. D’autres fois, comme on l’observe dans la vallée de Remireinont , une ancienne moraine aura formé un obstacle contre lequel de nouvelles seront venues s’appliquer, et il sera résulté de leur ensemble une espèce de plateau qui n’aura plus conservé les formes ordinaires d’un produit des glaciers. Nous ne concevons donc le commencement de la formation des moraines qu’après que les grandes plaines furent débarrassées de leurs glaces , et que celles qui recouvraient les chaînes de mon- tagnes restèrent seules. Nous pensons que ces grands glaciers ont dû, pour la formation de ces moraines, être sensiblement in- clinés , et apporter à leur pied les matériaux qui tombaient sur eux des sommités qui les dominaient. Ils devaient donc déjà être encaissés dans les vallées, et déposer leurs moraines les plus éloi- gnées aux embouchures de ces dernières. Mais, au commence- ment de cette seconde époque de la fonte des glaces générales, les glaciers qui occupaient toutes les chaînes de montagnes étaient encore immenses ; ils ont pu même unir deux chaînes lorsque celles-ci n’étaient pas trop éloignées , ou que la plaine qui les SEANCE DU 21 JUIN 1841. 404 unissait avait une altitude suffisante. C’est ainsi que celui des Alpes bernoises s’étendait en largeur jusque sur le versant méri- dional de la chaîne du Jura, et occupait sans interruption toute la grande vallée suisse. Les premiers dépôts ont donc dû être formés bien loin, mais cependant toujours sur les limites de la pente sensible des chaînes, comme enfermés dans la ligne que Ton pourrait concevoir séparant le sol des plaines de celui des monta- gnes, et toujours plus ou moins subordonnes aux vallées. Il ne faut donc pas chercher les restes des anciennes moraines dans les grandes plaines éloignées des montagnes; les oscillations des glaciers qui recouvraient ces dernières n’ont pu s’étendre jusque là; on comprend pourquoi M. Leymerie n’a pu en reconnaître dans les grands dépôts de la vallée du Rhône. Quanta l’origine de ces grands dépôts, elle se déduit tout naturel- lement de ce que nous venons de dire. Qu’on se représente, en effet, le nombre et la grandeur des torrents qui descendaient de tous les points de la chaîne des Alpes , lorsqu’une fois la fonte de l’im - mense masse de glace qui la recouvrait a été en pleine activité. Tous les fragments qui avaient été roulés et déposés par les parties an- térieures des glaces , une grande partie des moraines abandonnées qui se sont trouvées trop directement exposées à l’action des cou- rants ; tout , en un mot , a dû être entraîné par eux et , après avoir été long-temps roulé, être déposé au loin , à mesure que ces courants , en s’étendant dans les plaines, perdaient de leur vitesse et de leur profondeur. A'oilà encore pourquoi M. Leymerie a reconnu avec justesse que ces dépôts n’étaient composés que de cailloux alpins, et provenaient de courants descendus des Alpes. Ce sont donc autant d’observations parfaitement à l’appui de notre système ; car enfin que l’on y arrête donc une fois son attention! M. Leymerie reconnaît que de grands courants sont descendus des Alpes suivant une certaine direction , et ont formé de puis- sants dépôts caillouteux et limoneux dans cette direction. Comme nous l’avons déjà dit dans une autre occasion , des courants et des dépôts semblables ont été observés dans toutes les directions au- tour de cette chaîne ; le même phénomène a été reconnu autour de celles des Vosges et de la Forêt-Noire, et déjà quelques obser- vations annoncent le même fait autour des Pyrénées. Ces grands courants prétendus partaient donc tous, à une même époque géo- logique, des sommets de toutes les chaînes en rayonnant dans tous les sens. Je le demande : cette hypothèse est-elle admissible; SÉANCE DU 2f JUIN 1841. 405 n est-elle pas , au contraire , presque absurde ? On ne pourrait non plus l’expliquer par le soulèvement du fond d’une mer qui en aurait déversé les eaux de tous côtés, puisqu’on sait que ces courants n ont rien laisse de marin , et ne nous montrent que des traces d’eau douce. Cependant ces grands courants ont existé , et pendant bien des siècles en même temps , sur toutes les chaînes de montagnes. Je crois donc impossible d’expliquer ce fait autrement que par la fonte simultanée de grandes glaces. Et je suis bien per- suadé que M. Leymerie en serait resté convaincu, si, après avoir lu ce que nous ont appris sur ce sujet MM. Yenetz , de Charpen- tier, Agassiz , et dernièrement M. Studer, il eût eu la curiosité de faire seulement le tour de la chaîne des Alpes pour vérifier le fait par lui-même. Peut-être reculera-t-on devant l’idée de glaciers assez puissants pour fournir d’innombrables torrents pendant plusieurs siècles. Mais si l’on considère d’abord que les mers , occupant les lieux les plus bas , ont été les dernières à se congeler ; que, dès lors , pendant un grand nombre de siècles , elles ont émis dans l’atmo- sphère des vapeurs qui , emportées par les vents , allaient se con- denser sur les régions élevées des continents , et que les fleuves, déjà glacés vers leurs sources , ne rapportaient plus ces vapeurs aux bassins des mers, on concevra que la presque totalité des eaux des océans a dû être transportée sur les terres et accumu- lée principalement sur les montagnes. Ensuite lorsque le rap- prochement de la terre du soleil a commencé à ramener un peu de chaleur, les premiers étés devant être très courts, ce n’était chaque année , dans nos latitudes, que vers le solstice que les tor- rents étaient abondants. Tout le reste de l’année, les fleuves et les lacs qui avaient pu se former rentraient à l’état de glace. Mais plus tard il y aura eu, à chaque solstice, des inondations géné- rales d’une grande puissance. Enfin , ce qui a contribué encore à la longue durée de la fusion des anciens glaciers , c’est qu’ils ré- paraient, au commencement et à la fin de chaque hiver, une par- tie des pertes qu’ils avaient éprouvées pendant les courts étés qu’ils avaient à subir ; à peu près comme cela se passe encore aujourd’hui , mais pendant tout l’hiver de chaque année. Ce qui arrive encore tous les ans dans nos régions polaires est propre à nous donner une faible idée de tout ce qui se passait alors. Pour ce qui est des Alpes en particulier, tous leurs contre-forts grands ou petits, qui sont calcaires, ont été très propres à produire, par la trituration des matériaux , le pisé de la vallée du Rhône , 40S SÉANCE DU 21 JUIN 1841. qui occupe ordinairement la partie supérieure du terrain de transport , parce qu’il n’a été déposé qu’à la fin de la période glaciale , lorsque les courants affaiblis dans leur masse par la grande réduction des glaces, et dans leur vitesse par les en- combrements et l’espèce de nivellement produit par les grands courants antérieurs , n’ont plus eu que la force de transporter les parties les plus ténues. L’analogie qui règne entre le pisé et le lehm de l’Alsace s’explique d’abord par la similitude des causes qui les ont produits , puisqu’on doit considérer le lelim comme provenant de la fusion des glaciers qui s’étendaient sur les Vosges et la Forêt-Noire ; et aussi par la communication que le Ptliin établit entre la vallée de l’Alsace et celles de la Suisse, une partie des courants des Alpes ayant dû , en effet , s’échapper par la vallée du Rhin. Il est clair aussi que les torrents des glaciers ont pu , ont dû même , surtout vers la fin , former dans les plaines des lacs capables de couvrir un département, peut être même toute une province; mais que ces lacs , s’accroissant toujours, ont fini par couler par dessus leurs bords , ce qui , en leur faisant user leurs digues, aura amené leur dessèchement. On conçoit également que la puissante végétation qui décorait la terre immédiatement avant l’époque glaciale , et qui a été en- sevelie dans les neiges, a dû être remaniée par les courants qui ont régné à la fin de cette époque, et former çà et là des couches, des dépôts, plus ou moins recouverts d’alluvions par les torrents postérieurs; et nous sommes bien persuadé que le combustible de ces dépôts n’offre que des restes de végétaux organisés pour ne vivre que dans des contrées où il n’y a pas d’hiver; c’est au moins ce qui semble s’être rencontré jusqu’à présent ; car si quel- ques congénères vivent aujourd’hui dans les parties chaudes de notre zone tempérée, encore ne sont-ils pas de la même espèce , et une petite différence dans celle-ci peut en apporter une plus grande dans les tempéraments. Le défaut d’identité s’opposera toujours à une conséquence rigoureuse. Quant à l’observation faite à ce sujet par M. de Roys, que le dL luvium alpin se retrouve à Beaucaire et à la Crau , elle est toute simple , puisque ces points ne sont pas plus éloignés des Alpes que Lyon, Condrieux, etc., s’ils ne le sont même moins. Tout le monde sait que, depuis Lyon, le Rhône marche à peu près parallèlement aux Alpes occidentales. M. de Roys pense qu’o/i ne peut admettre la théorie d'un rap- SEANCE DTI 21 JUIN 1841. 407 prochemcnt de la terre du soleil , et il lui paraît possible d’arriver à une explication plus satisfaisante de ce phénomène (celui des gla- ciers), en admettant que l’écorce du globe 3 à raison de son épais- seur si faible relativement à son étendue , est douée d’une élasticité notable qui lui permet de s’étendre jusqu’à un certain points lorsque , contractée par le refroidissement , elle pèse sur le liquide incompressible de f intérieur. M. de Roys ajoute : Dans cette situa- tion elle acquiert des dimensions plus considérables qu’elle ne pour- rait acquérir régulièrement que par une élévation de température . Elle doit donc contracter pour le calorique une capacité supérieure à celle qu’elle posséderait à V état normal , et qu’elle ne peut satis- faire qu en absorbant celui des couches inférieures de l’atmosphère . (Bulletin, tome XII, page 82.) Si l’écorce du globe , par une application sur son noyau incom- pressible, acquérait une plus grande capacité pour le calorique, elle satisferait cette augmentation de capacité aux dépens du fluide intérieur, dont la haute température n’est plus douteuse, et dont la masse immense, comparativement à celle de l’atmosphère , permettrait cette absorption sans changement sensible de son état thermométrique. Et si, à cause du contact immédiat, elle avait aussi enlevé du calorique à l’atmosphère , l’équilibre se serait bientôt rétabli du dedans au dehors, et plus promptement encore par l’action immédiate du soleil, surtout près de la sur- face de la terre. D’ailleurs l’absorption n’aurait pu marcher que proportionnellement à la tension ou au refroidissement, c’est-à- dire très lentement, ce qui aurait permis une compensation con- tinuelle par les deux sources de chaleur dont nous venons de parler, et les grands phénomènes des glaciers n’auraient pas eu le temps de se produire. Mais en admettant enfin que cette ab- sorption se serait faite aux dépens de l’atmosphère , et qu’il en serait résulté un abaissement de température assez grand pour produire les grandes neiges , elle aurait dû, cette absorption, continuer et s’accroître indéfiniment avec la tension de l’écorce, puisqu’elles avaient pour cause le refroidissement , et que celui-ci augmentait toujours. Nous serions donc encore aujourd’hui plon- gés dans les frimas ; ou , comme on ne peut supposer la croûte solide du globe douée d’une résistance et d’une élasticité indé- finie, l’accroissement continuel de tension aurait enfin surpassé la cohésion; il en serait résulté indubitablement une rupture; et elle aurait dû être assez grande , assez générale pour faire cesser en même temps, sur toute la surface de la terre, cet état anormal ; 408 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. et alors seulement, avec le réchauffement aurait commencé la fonte des glaces. Or, 1 ensemble des situations orographiques et des formes des vallées qui portent les traces des grands glaciers qui les ont comblées , ensemble qui montre que ces vallées sont encore toutes aujourd’hui ce qu’elles étaient alors , et en outre la parfaite conservation des surfaces polies et des différentes es- pèces de moraines, prouvent qu’aucune catastrophe, aucun bouleversement n’a précédé ou accompagné la destruction des glaces générales. Mais il y a plus, comme l’ont déjà dit depuis long-temps MM. de Beaumont, C. Prévost et plusieurs autres savants , c’est que, postérieurement aux premiers temps géologiques, l’écorce du globe n’a plus comprimé, par tension , le fluide de son intérieur. La théorie de la chaleur nous apprend, et l’état actuel de la sur- face de la terre semble nous montrer que , depuis une époque géologiquement très reculée, cette écorce, dont le refroidissement est plus avancé que celui du fluide intérieur, et dont la perte de calorique qu’elle éprouve par le rayonnement dans l’espace est à très peu de chose près compensée par la chaleur reçue de cet inté- rieur, n’éprouve plus un retrait aussi grand que celui du fluide, qui en définitive est la source unique de la chaleur rayonnée par la terre ; loin de comprimer ce fluide , elle ne fait que le suivre imparfaitement par des enfoncements partiels d’époque en époque. Nous croyons donc pouvoir penser qu’on ne peut admettre la théorie proposée par M. de Roys, d’une absorption du calorique de l’atmosphère par l’écorce du globe , occasionnée par la com- pression qu’elle aurait exercée, dans les temps modernes, sur le fluide intérieur. Pourquoi le rapprochement de la terre du soleil rencontre-t-il tant de contradicteurs? Est-ce parce qu’il est autant et même plus pénible d’étre froissé dans ses habitudes de penser ou de voir que dans toutes ses autres habitudes? Cependant ce rapproche- ment découle tout naturellement de l’hypothèse la plus ration- nelle que l’on paisse faire sur l’origine de notre système solaire et même de tout l’univers. La supposition d’un éther primitif, très subtil, non simple, soumis plus tôt ou plus tard aux lois de la gravitation universelle , satisfait mieux que tout autre aux conditions qui sont réalisées dans notre système solaire; elle est même la seule qui satisfasse à toutes. De plus, tout ce que nous observons dans les espaces célestes lui donne la plus grande pro- 409 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. habilité. Pour ne citer que les nébuleuses , celles qui sont sans noyaux, d'autres qui en renferment plusieurs presque imper- ceptibles , d’autres encore qui en montrent de plus gros ou de plus brillants, celles enfin qui ressemblent à des étoiles en- veloppées d’une immense atmosphère lumineuse, ne nous montrent-elles pas la marche des effets de la gravitation des gaz sur leurs noyaux respectifs? Chaque noyau ne nous semble- t-il pas destiné à devenir un soleil , un centre de système planétaire? En un mot, les nébuleuses ne paraissent-elles pas aux yeux du philosophe comme autant de systèmes de mondes, comme autant d’univers en création? N’est -il pas rationnel de rapporter à une condensation plus avancée de la matière subtile de ces nébuleuses , les petits groupes , en apparence très serrés, que nous avons appelés étoiles multiples, et que le téles- cope nous montre composés de corps, dont les moins brillants tournent autour de ceux qui le sont davantage? Ces satellites des étoiles plus brillantes ne nous représentent-ils pas exactement le rôle que jouaient nos planètes autour de notre soleil , lorsqu’elles étaient encore incandescentes? On s’est élevé déjà plusieurs fois contre l’idée que nous avons émise d’un rapprochement probable de la terre du soleil , et contre l’application que nous en avons faite , en disant qu’elle était contraire à la stabilité reconnue de notre système solaire. Mais quel autre exemple avons-nous dans l’univers de cette prétendue stabilité? N’y voyons-nous pas partout, au con- traire, modifications et changements? Ces étoiles qui, après avoir brillé d’un vif éclat pendant des siècles , se sont éteintes presque tout-à-coup, étaient cependant, très probablement, les centres d’autant de systèmes de mondes ; dira-t-on que ces systè- mes ont été stables? Toutes nos planètes pèsent sur le soleil, il est la base , le piédestal de notre système. Eh bien , ce piédestal s’en va lui-même ; il nous emporte avec lui , et où ? Est-ce sans aucune chance que nous l’accompagnons? Sur quelles autorités s’appuiera t-cn pour croire à la stabilité de notre système solaire ? sans doute sur celles du grand Newton et du célèbre Laplace. Eh bien, ni l’un ni l’autre n’y ont cru. Newton , à la fin de son Optique parle « d’irrégularités qui probablement deviendront » plus grandes par une longue suite de temps, jusqu’à ce qu’en- » fin ce système (le système solaire) ait besoin d’être remis en » ordre par son auteur. » C’est par un calcul basé sur les lois du mouvement et de la gravitation universelle qu’ils ont reconnu la 410 SÉANCE DÛ 21 JUIN 1841. permanence de Tordre actuel des choses * mais en faisant abstrac- tion de toute cause étrangère à ces lois. Aussi Laplace, dans son exposition du Système du Monde (quatrième édition , page 443), dit : « Peut-on encore affirmer que la conservation du système » planétaire entre dans les vues de l’auteur de la nature?.... » IN’y eût-il dans l’espace céleste d’autre fluide que la lumière, » sa résistance et la diminution que son émission produit dans » la masse du soleil, doivent à la longue détruire V arrangement n des planètes ; et, pour le maintenir, une réforme deviendrait » sans doute nécessaire. Mais tant d’espèces d’animaux éteints , » dont Cuvier a su reconnaître avec une rare sagacité Torgani- « sation dans les nombreux ossements fossiles qu’il a décrits, » n'indiquent- elles pas dans la nature une tendance à changer les » choses même les plus fixes en apparence ? La grandeur et Vim- » portance du système solaire ne doivent point le faire excepter de » cette loi générale , car elles sont relatives à notre petitesse; et n ce système , tout vaste qu’il nous semble , n’est qu’un point » insensible dans l’univers. » Quand ces hautes intelligences qui ont su lire dans les pro- fondeurs des espaces célestes , et desquelles on pourrait dire qu’elles ont presque surpris le secret du créateur ; quand ces in- telligences , disons-nous , n’ont pu croire , non seulement à la stabilité de notre monde, mais encore à celle de tous les autres, pourquoi nous jugerions-nous plus capables d’y croire? Sur quelles raisons plus solides que les leurs nous appuierions- nous? Peut-être croira-t-on que le système qui fait naître les mondes de la condensation d’un gaz universel est plus favorable à l’idée d’une perturbation subséquente. 11 est, au contraire , le plus propre à donner aux systèmes planétaires une plus grande stabilité. Mais ce qui est le plus en sa faveur, c’est l’extrême fa- cilité avec laquelle il satisfait à tous les résultats de l’observation , et la parfaite identité des conséquences auxquelles on arrive par des voies si différentes. Aussi Laplace dit-il (même ouvrage, page 432) « qu’une rencontre aussi remarquable , en suivant des » routes opposées, donne à l’existence de cet état antérieur du » soleil (l’état nébuleux), une probabilité fort approchante de la » certitude. » Et ce n’est pas sans un entraînement irrésistible que Ton peut lire le développement de ce système que M. Angelot vient de donner dans la séance du 17 février dernier. Si donc notre système solaire résulte d’une substance gazeuse * SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 4fl s’il n’est qu’une nébuleuse condensée, un fragment de l’étber universel , peut-on croire que tous les corps subtils qui formaient cet étlier ont été également soumis, ont obéi avec la même faci- lité, la même force à l’action de la gravitation? La terre , comme nous l’avons déjà dit ailleurs, ne nous donne-t-elle pas des in- dices du contraire? N’est-elle pas recouverte, sur plus des trois quarts de sa surface , par les eaux de l’Océan , corps que la pesan- teur , à la température sous laquelle nous vivons habituellement, ne peut réduire qu’à l’état liquide ? N’est-elle pas environnée de toutes parts par les gaz qui constituent l’atmosphère, substances qui , contre tous les efforts de la pesanteur terrestre et du refroi- dissement, ont conservé l’état aériforme, n’offrant quelque den- sité qu’à leur contact avec la terre , mais n’étant dans leurs par- ties supérieures qu’un fluide très rare , dont la grande subtilité nous a dérobé jusqu’à présent l’exacte limite et conservant, tout en étant tombées dans le domaine de notre planète , une grande liberté dans leurs mouvements? Ces gaz ne sont certaine- ment pas les seuls que la pesanteur et le refroidissement n’aient pu réduire même à l’état liquide. Il en est sans doute beaucoup d’autres qui se sont plus soustraits qu’eux à la gravitation. Ne pourrait-on pas regarder l’atmosphère comme le troisième terme d’une progression dont le premier serait formé des corps solides de la terie , le second de ses liquides , et dont tous les autres, à peu près libres et plus subtils peut-être encore que le fluide lumineux , échapperait à nos sens et à tous nos moyens d’obser- vations ? Or, si nous concevons que des milieux subtils , faisant partie du lambeau de l’atmosphère solaire dont la terre et son satellite ont été formés, ont dû se soustraire plus ou moins par- faitement à la gravitation particulière sur le centre de notre pla- nète, combien n en est-il pas d autres qui auront encore plus im- parfaitement obéi à la condensation sur le centre de notre système ? C’est à travers tous ces milieux , ou plutôt dans celui résultant de leur ensemble, que se meuvent la terre et toutes les planètes. 11 est sans doute excessivement peu résistant , surtout si l’on considère qu’il doit être animé , autour du soleil , d’un mou- vement dans le sens de celui des planètes; mais cette résistance , quelque petite qu’elle soit, leur fait décrire des spirales autour du soleil, et en les rapprochant toujours de cet astre , doit, avec la consommation des temps , les précipiter tous sur lui. MM. Fauverge et Le Blanc font observer que le rappro- 412 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. chement de la terre du soleil , s’il a lieu , doit être excessi- vement lent , puisqu’on ne s’en est pas encore aperçu, depuis plusieurs siècles qu’on fait des observations très exactes. Ils ajoutent que c’est la plus grande objection qu’on puisse faire au système de M. Renoir, puisque l’époque de la fusion des glaces, par cette cause, se trouverait fort probablement reportée bien avant l’époque tertiaire. EXTRAIT DES OUVRAGES REÇUS DE LETRANGER. Nouvelles annales de géologie , de MM. de Leonhard et Bronn , 1er cahier 1841. Description géognostique du mont Gargano , par M. P. Tchicatchoff. Quoique le mont Gargano ne soit point, ainsi que son nom semblerait l'annoncer, une montagne isolée, mais plu- tôt une agglomération de sommités divisées par des gorges et des vallées , néanmoins , dans son ensemble , il forme un groupe complètement distinct de la chaîne générale des Apennins; ses limites sont au N. -N.* O. et au N.-E. la mer Adriatique, et les alluvions arénacées des lacs de Lésina et de Verano , au S. et au S.-E. la plaine de la province de Capitanata, à 1*0. une série de vallées et de collines qui le sépare des Abruzzes. Le sommet le plus élevé du groupe paraît être le mont Calvo, dont on peut évaluer la hauteur à 4,000 pieds environ. Tout ce pays, malgré la profondeur des vallées, est d’une sécheresse extrême; on y compte à peine deux ruisseaux , si peu abondants qu’ils tarissent en été. La constitution géologique du mont Gargano présente les quatre formations suivantes : 1° Formation jurassique ; 2° Formation crétacée; 3° Formation subapennine ; 4° Formation volcanique. Les deux premières, quoiqu ayant chacune des caractè- res particuliers, sont quelquefois tellement unies, qu’il de- SÉANCE DU 21 JUIN 1 841 . 41 3 vient difficile et même impossible de tracer la ligne de dé- marcation. Formation jurassique. — L’auteur rapporte à cette for- mation un ensemble de couches, composé, 1° de calcaires compactes, blanc-jaunâtres ou bruns , à cassure conchoïde, associés à une brèche formée de fragments calcaires , blancs ou brun-jaunâtres , liés ensemble par un ciment calcaire ; 2° d’un calcaire grenu, jaune, blanc, rouge et noir, désigné comme marbre dans le pays; 3° d’un calcaire fibreux , blanc pur ou blanc nuancé de rouge, quelquefois entièrement rouge, offrant alors l’apparence de certains jaspes. F ormation crétacée. — A défaut de caractères zooiogiques sulfisamment prononcés , l’auteur ne peut classer que pro- visoirement les couches appartenant à cette formation ; il les divise en deux parties , rapportant la plus ancienne à la craie blanche et l’autre au tuf crayeux. Craie blanche : elle se compose 1° de calcaire sableux, légèrement compacte avec silex; 2° de calcaire à gros grains, à cassure terreuse, sans silex; 3° de calcaire également sans silex, mais à cassure conchoïde. Il y a peu de fossiles; ceux qu’on trouve sont des Nérinées et des Rudistes, parmi les- quelles on peut distinguer quelques individus du genre Sphé- rulite. Au mont Saracino , on trouve dans un calcaire com- pacte, blanc, beaucoup de Nummulites, parmi lesquelles on peut distinguer la Nummulina lœvigata et une autre espèce. Tuf crayeux ; c’est un tuf calcaire employé comme pierre à bâtir à Foggia et à Manfredonia, L’auteur était porté à le regarder comme l’équivalent du calcaire tertiaire de Syra- cuse, avec lequel il offre la plus grande ressemblance, lors- qu’on lui présenta un fossile trouvé dans ce tuf et dans le- quel il reconnut distinctement 1 eDiceras arietina (I). Cette circonstance le détermina à classer ces couches dans la for- (î) Ce fossile ne se trouve ni dans le tuf crayeux (craie de Maslrichl), ni dans la craie blanche. Il est donc probable que les couches rangées provisoirement par l’auteur dans celle partie de la formation crétacée appartiennent à une époque plus ancienne. ( Note du traducteur.) 414 SÉANCE DU 21 JUIN 1841. mation crétacée; elles contiennent des fragments des roches précédemment décrites; par conséquent elles leur sont pos- térieures. F or mation subapennine. — Près de la petite ville d’Apri- cena , de puissantes couches d’un conglomérat fortement oxidé contiennent un grand nombre de fossiles, particu- lièrement des coraux. Parmi ces fossiles, qu’il n’a point en- core eu le temps d’étudier complètement, fauteur signale par aperçu de nombreux zoophytes, dont quelques uns peu- vent se rapporter aux genres Oculina , Lithodendron , des fragments de CariophylLia cœspitosa en grande quantité, des Miliolites très bien conservés , beaucoup de coquilles de la famille des Canalifères , Lam. , tels que des Cancellaria , Murex brandons , des Buccinum, des Cardium rusticum. Formation volcanique. — A deux lieues environ de la ville de Lésina, sur la côte, dans un endroit nommé Le Pielre Ncre ( les pierres noires) des rochers noirs s’élèvent en pointe et s’avancent jusque dans la mer, où ils forment de nombreux écueils. Ce sont des basaltes et des siénites tellement unis ensemble, qu’il est impossible de les séparer sans le secours du marteau. Cette formation est recouverte par des couches de calcaire noir * surmontées par des cou- ches de gypse, les unes et les autres inclinées de 60° vers le S. -O. et plongeant sous les collines tertiaires. Aces faits Fauteur ajoute , entre autres, les remarques suivantes : Le marbre signalé dans les couches jurassiques est le résultat d’une modification opérée par le dégagement des gaz. La diversité des lignes de direction annonce diverses époques de soulèvement. Ainsi les couches jurassiques, qui forment les parties les plus élevées du système, étaient déjà, à l’époque de la craie, à une hauteur telle quelles ne pou- vaient plus être affectées par les événements de cette période. Plus tard, le dérangement des couches crétacées eut lieu à des époques diverses ; c’est ce que démontre la divergence des plongements et la diversité des angles d’inclinaison. SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 411 Sous le point de vue géologique et minéralogique, le mont Gargano présente une grande analogie avec la chaîne prin- cipale des Apennins, qui s’étend depuis la Calabre jus- qu’aux Alpes apuennes. Il en est de même sous le rapport de la direction des couches. Ainsi la direction Hora 8-9 de la boussole allemande avec plongement au S. -O., commune aux Apennins et aux montagnes des environs de Païenne, est très voisine de la moyenne des directions du mont Gargano. N’y a-t-il pas lieu de penser que le Gargano fut primiti- vement uni aux Apennins, qu’il en fut plus tard séparé par une grande catastrophe physique , et qu’alors la mer vint occuper l’intervalle de séparation? Cet événement ne se rattacherait-il pas aux phénomènes volcaniques de la con- trée? En effet, c’est précisément vers le point où les Apen- nins aboutissent aux grandes formations tertiaires qui les séparent du Gargano, que s’élève le volcan éteint du mont Vulture. Si l’on admet que les Apennins et le Gargano for- maient une masse unique, le Vulture n’a pu se faire jour qu’à travers une rupture dans cette masse, rupture à laquelle ses efforts ont peut-être aussi contribué. Il est vraisemblable que les roches volcaniques du Pictre Nere eurent la même origine. Le mont Gargano dut alors former une île, séparée de la chaîne principale par un bras de mer, au fond duquel le Vulture eut peut-être une longue période d’action sous- marine, et que comblèrent à la longue les débris écroulés des deux bords, en y formant les dépôts horizontaux, que l’on voit à Foggia et en d’autres points de la plaine. Proces-verbaux de la Société géologique de Londres , n 73, séance du 16 décembre 1840. Notice sur la géologiede Cîle de Madère , par James Smith, Esq. L’auteur signale dans l’île de Madère deux formations, l’une volcanique et l’autre non volcanique. Formation volcanique . — Cette formation comprend des laves, des sables, des cendres avec bombes, lapilli ? 416 SEANCE DU 21 JUIN 1841. ponces et scories, des tufs et des conglomérats. Tous ces matériaux, sortis à l’air libre durant la période tertiaire, composent une croûte de plusieurs milliers de pieds d’é- paisseur. Les laves sont entièrement basaltiques; elles contiennent de nombreux cristaux d’olivine ; elles sont compactes, sco- riacées, ou vésiculaires. La variété compacte se rencontre, soit en assises ou coulées, qui alternent avec les autres cou- ches volcaniques, soit en dykes, qui les traversent; quelque- fois amorphe, elle affecte plus ordinairement la forme colon- naire , mais généralement en prismes grossiers et imparfaits. Dans certains cas, elle est schisteuse et laisse voir alors des plans réguliers de clivage et de stratification. La variété scoriacée est rude et poreuse. Lorsque la cou- che est mince , la structure scoriacée règne dans toute l’é- paisseur, mais, dans le cas contraire, il n’y a que la croûte supérieure et la croûte inférieure qui présentent ce ca- ractère. La variété vésiculaire montre dans toute sa masse une texture poreuse; les vésicules aplaties par la pesanteur de la matière sont allongés dans le sens de la coulée. Les lapilli ponceux sont blancs ou jaune clair, rarement ils dépassent la grosseur d’un œuf de pigeon. Des lits de ponce, dont l’épaisseur varie depuis quelques pouces jus- qu’à quelques pieds, s’étendent à la surface du sol, ou s’in- tercalent entre les basaltes et les tufs. Ils contiennent sou- vent des fragments de matière volcanique plus pesante, tels que des cendres et des scories , qui sont dispersés çà et là dans la masse sans distinction de poids ; preuve qu’ils n’ont point été déposés sous la mer, parce que, dans l’eau, ils se seraient indubitablement séparés suivant leur pesan- teur respective. Les scories forment aussi des assises très étendues ; elles sont généralement rougeâtres; leur puissance varie en raison de la distance où elles sont de la bouche d’éruption. Les cendres sont à l’état incohérent, à moins qu’elles n’aient été mélangées avec des matières terreuses, ou qu’elles ne soient SEANCE DU 51 JUIN 1841. 417 tombées sur un cbne brûlant; alors elles forment une niasse scoriacée. Les tufs et conglomérats constituent une portion très im- portante de la formation volcanique de Madère. C’est à l’eau qu’il faut attribuer leur consistance. Les restes de végétaux n’y sont pas rares. Il ne paraît pas qu’on y ait trouvé d’autres débris organiques. On observe avec intérêt les racines des plantes dans la position où elles ont crû. La chaîne principale doit avoir été , à une certaine époque, beaucoup moins élevée qu’elle n’est aujourd’hui, car on trouve sur plusieurs de ses sommités des matières qui ne se rencon- trent habituellement qu’à la base des cônes volcaniques en activité. Il n’y a point en conséquence de grand cratère à Madère , mais on voit les restes de quelques cratères tronqués avec nombre de petits cônes latéraux. Le plus considérable de ces cratères est le Curral dos Freiras, immense ravin de trois milles de long sur un mille de large, ouvert dans sa partie méridionale; sa profondeur est de 2,000 pieds. Les lits de basalte, de tufs et de cendres dont il est composé, plongent extérieurement vers la base de la montagne et pa- rallèlement à sa surface. M. Smith est convaincu que ce n’est point un cratère de soulèvement par la raison que toutes les couches volcaniques de l’île ont été formées à l’air libre. Il est même porté à conclure de la ressemblance qui existe entre le Curral dos Freiras et les cratères de Ténériffe et des autres îles Canaries, que ces derniers ont été à tort consi- dérés comme des cratères de soulèvement. Il admet du reste la théorie de ces sortes de cratères, et ne nie point qu’ils ne puissent se rencontrer en d’autres contrées. Les principaux cônes latéraux sont à l’ouest de Funchal, quelques uns sont couverts par des couches de laves et de tufs. Au cap Giram , on voit une série très remarquable d’as- sises volcaniques; l’escarpement de 1 ,600 pieds quelles for- ment est stratifié depuis la base jusqu’au sommet ; il est coupé par de nombreuses fissures qui se terminent en pointe à la partie supérieure , et qui sont remplies par des matières projetées de bas en haut. Soc. çêol, Tom, XII, 27 \ 1 8 SÉANCE DIT 21 JUIN 1841. Formation non volcanique. — Le calcaire de Saint-Vin- cent, les lignites du Saint-Georges et les sables de G a ni cal composent cette formation. Le calcaire de Saint-Vincent, qui fut considéré comme un calcaire de transition , appartient, selon M. Smith, à l’époque tertiaire. Il s'élève de 2,000 à 3,000 pieds au-dessus du niveau de la mer; il abonde en zoophites et en coquilles marines des genres Cardium , Pecten , Peclunculus , Spondylus , Cy~ prœa , Folula, Fasciolaria , Strombus et Murex , qui ne se trouvent qu’à l’état de moule , et dont il est par conséquent impossible de déterminer rigoureusement les espèces. Il est traversé par deux dykes de basalte et se trouve immédiate- ment sous le Paul de Serra, plateau volcanique qui forme au-dessus du calcaire une masse de 2,500 pieds d’épaisseur. Les lignites se voient au nord de l’île , sur les bords d’un des affluents du Saint-Georges. Le professeur Johnstone les considère comme les restes d’une ancienne tourbière. Dans ce cas, leur éclat, leur compacité, leur cassure rhomboïdale, seraient dus au contact du basalte qui les surmonte. Leur composition chimique est en effet celle de la tourbe; mais comme la tourbe ne saurait exister sous un climat aussi chaud que l’est actuellement celui de Madère, M. Smith en con- clut qu’il dut régner, à une certaine époque, une tempéra- ture plus froide sous cette latitude. Les sables de Canical se trouvent à l’extrémité orientale de l’île; ce sont des masses composées de particules extrê- mement fines de basalte et de coquilles brisées, renfermant des coquilles terrestres et des incrustrations calcaires à vé gétaux. Les coquilles ont été soigneusement examinées par M. Lowe , qui en a classé un sixième parmi des espèces qui ne vivent plus aujourd’hui dans l’île, ce quia porté M. Smith à ranger ces sables dans le groupe Pleistocène. Dans un des petits îlots qui avoisinent Porto Santo , il existe un calcaire rempli de fossiles. Ce ne sont la plupart que des moules; mais M. Agassiz est parvenu, en les compa- rant à des moules d’espèces vivantes, à établir la ressemblance de plusieurs d’entre eux avec quelques unes de ces espèces. SEANCE DU 21 JUIN 1841. 419 Ce calcaire , quoique ayant l’apparence d’un marbre primaire, serait donc extrêmement moderne; il est intimement lié avec le basalte qui le recouvre. Le mouvement qui a fait surgir l’îlot n’a point dérangé l’horizontalité des couches. Dans l’île de Porto-Santo , les basaltes ont une surface scoriacée et reposent sur la brique volcanique , roche de terre végétale endurcie, ce qui démontre que l’action volcanique a eu lieu hors de l’eau. Les Disertas, situées à trois lieues environ au S.-E. de Ma- dère, forment une chaîne volcanique qui court du N. au S. et coupe celle de Madère presque à angle droit. Les côtes de ces îles à peu près aussi élevées que leurs sommets, montrent une série de couches de basalte, de cendres, de tufs et de briques volcaniques traversées par d’innombrables dykes. On n’y a point trouvé de fossiles. La présence du calcaire de Saint-Vincent à 2,500 pieds au-dessus de la mer est pour M. Smith la preuve d’une élévation du sol avant la sortie des basaltes. Aucun signe ne lui semble annoncer un mouvement de ce genre pendant et après la période volcanique, tandis qu’au contraire le plongeraient sous la mer des couches de cendres et de scorie, ainsi que de celles qui renferment des restes de végétaux, leur présence dans des situations où elles n’auraient pu exis- ter si le niveau de la mer eût été toujours le même qu’au- jourd’hui, sont à ses yeux des indices puissants d’un abais- sement. Lettre de M. Frédéric Burr sur la géologie d’Aden, sur la côte dC Arabie. Le promontoire d Aden , situé à 80 milles à l’E. du détroit de Bab-el-Mandel , consiste en une masse de roches volcani- ques à pics abruptes et dentelés qu’un isthme très bas unit au continent; sa longueur est de G milles et sa largeur de 3 milles. La partie inférieure de ces rochers n’est pas entièrement volcanique ; il s’y trouve aussi des sables marins consolidés. Le phénomène le plus intéressant de la contrée est un immense cratère presque circulaire, situé à l’extrémité 4 20 SÉANCE DU 21 JUIN I 84 K du promontoire et dans le centre duquel est bâtie la ville d’Aden; le diamètre du cratère est d’environ un demi-mille. De tous côtés, excepté à TE., il est entouré d escarpements abruptes , composés principalement de laves , qui s’élèvent depuis 1,000 jusqu’à 1,776 pieds. Le cratère, qui paraît pres- que parfait à la première vue, a néanmoins subi des secousses violentes qui l’ont fendu entièrement du N. au S. et y ont formé deux ouvertures, connues sous les noms de passage du Nord et passage du Sud. La portion située à 10. des ouvertures, que l’on appelle Gebel Shunsam, dont la hau- teur est de 1,776 pieds, est restée intacte, tandis que l’autre a évidemment éprouvé un affaissement considérable; sa hauteur étant de moitié plus basse que celle du côté opposé. En outre, il y a eu dans cette dernière partie un enfonce- ment qui laisse arriver les eaux de la mer jusqu’au pied delà ville, et forme une petite baie; la direction du contour primitif du cratère est indiquée en ce point parl’île de Seerah, qui s’élève au milieu de l’ouverture. Au N. du grand cratère , or» voit une masse immense de rochers volcaniques escarpés et dentelés, probablement les restes de petits cratères; la roche dominante est une lave brune ou de couleur de chocolat, à structure cellu- laire. Vers le milieu de l’escarpement, oriental du grand cratère, se trouve une masse épaisse, composée d’alternats de por- phyre verdâtre , à structure légèrement lamellaire et d’ar- gile ocreuse. rouge; près du passage du Nord, M. Burr a remarqué une roche granulaire de brèche volcanique. L’inclinaison des couches est généralement de 15° par- tant du cratère; de nombreux dykes perpendiculaires cou- pent les couches volcaniques; ils sont plus durs et plus compactes que les roches qu’ils traversent. Le docteur Malcolmson fît voir à M. Burr des fragments d’obsidienne trouvés auprès du promontoire, maison ne put vérifier leur gisement. Les depots de sable consolidé se rencontrent principale- ment près du passage du Nord , vers la base des escarpe- SÉANCE DU 21 JUIN 1 8 i I . 42 1 menls volcaniques. Leur stratification est oblique, disposi- tion que M. Burr attribue à l’action de courants opposés. La plaine qui borde la côte au N. du promontoire est, selon l’auteur, un rivage soulevé , et la consolidation des sables lui semble l’effet des chaleurs du tropique sur les matières calcaires. Cette pierre renferme un grand nombre de co- quilles et de coraux d’espèces vivant actuellement dans la mer voisine. Journal américain des sciences et arts de MM. SiUiman , n° de janvier 1841. Remarques sur la constitution géologique del'ile düivyhée ou Hawa? , la plus grande des îles Sandwich , avec une description du volcan de Kirauea , situé dans la partie mé- ridionale de C île , au pied de Mouna Roa , par Edouard Kelley de N antucket , d’après des documents fournis par le capitaine Chase , du navire le Charles Caroll , et le capitaine Parker, du navire l’Océan , qui visitèrent cette île en 1838. Lîle d’Hawaï, de même qu’un grand nombre des îles de 1 Océan Pacifique, est d’origine volcanique; de larges cou- lées de lave se sont étendues sur toute sa surface, et cou- vrent les flancs inclinés de ses montagnes , dont les sommets sont couronnés de neiges perpétuelles. Quelques unes de ces coulées, après avoir parcouru 30 ou 40 milles, se sont précipitées dans la mer du haut des rochers abruptes qui bordent le rivage. Un seul courant, sorti d’un des larges cratères situés sur le sommet du Mouna Huararaï, dans l’an- née 1800, combla une vaste baie de 20 milles de long, et lorma la côte qui existe aujourd’hui. Les laves récentes ont une surface vitreuse et brillante ; les plus anciennes sont décomposées et converties en sol végétal. L’ile porte les traces des nombreuses commotions qui l’ont agitée dans le cours des siècles. Au commencement de 1823, un violent tremblement de terre renversa une montagne de 600 pieds de haut. Hawaï se distingue par la majestueuse élévation de ses montagnes; quelques uns de SÉANCE DU 21 .JUIN 1841. i 22 ses sommets atteignent la hauteur de 15 à 20,000 pieds, et surpassent ainsi le pic de Ténériffe et le Mont-Blanc (l). L’auteur passe ensuite à la description du volcan de Ki- rauea, tel qu’il était le 8 mai 1838. Le 7 mai, de grand matin , le capitaine Chase et le capi- taine Parker quittèrent le port de Lord Byron’s Bay ; après avoir traversé une région couverte de bois, ils atteignirent une immense coulée de lave récente, sur laquelle ils mar- chèrent tout le reste de la journée; cette lave était tantôt glissante , tantôt raboteuse. La coulée pouvait avoir une longueur de 30 milles, sur une largeur de 4 à 5 milles. Le lendemain , s’étant mis en marche avant le lever du soleil, ils arrivèrent vers neuf heures auprès d’un lac de soufre et de scories; le premier objet qui attira ensuite leur attention fut une énorme fissure de 5 ou 600 pieds de long sur 30 de large, qui se voyait à 5 ou 60ü pieds du cratère. Il en sor- tait des nuages immenses de vapeur chaude; cette vapeur se condensait dans l’air froid et formait près de là un étang dont l’eau est excellente. Vers dix heures, ils atteignirent enfin les bords du grand cratère, qui leur parut avoir une profondeur de 800 à 1,000 pieds. Sa forme est une ellipse de 8 milles de circonférence, dont le plus grand diamètre va du N. au S. Ils employèrent 45 minutes à descendre jusqu’au terre-plein qui en forme le fond. Vingt-six cônes, de hauteurs diverses, depuis 20 jusqu’à 60 pieds, s’élevaient sur ce terre-plein; il y en avait alors huit en activité. Les voyageurs montèrent sur quelques uns de ceux ci; ils s’a- vancèrent assez près du cratère de l’un d’eux pour plonger leurs bâtons dans le liquide brûlant; dans un autre ils lan- cèrent de grosses masses de scories, qui fuient à l’instant rejetées en l’air. Le grand cratère offrait alors un phénomène des plus frappants ; c’étaient six lacs de lave en fusion , dont l’un , situé au S. -O., occupait à lui seul plus d’espace que les autres; plus de 300 pieds de sa surface étaient embrasés, (i) Le premier chiffre est probablement le plus près de la vérité. ( Note de l'éditeur. ) 423 SEANCE DU 2 1 JUIN 1841. fl 'énormes' vagues de feu venaient se heurter contre ses bords, pendant que des colonnes de lave s’élancaient en l’air à la hauteur de 60 pieds; un moment après, ce lac n’of- frit plus qu’une masse de scories, puis soudain cette croûte se brisa, et ses débris roulèrent sur la lave, comme des gla- çons sur l’Océan. Vers le milieu, il y avait une île de scories qui n’était jamais recouverte par la lave , sur laquelle elle se balançait comme un vaisseau sur une mer orageuse. Les voyageurs traversèrent ce fond raboteux, et atteignirent le bord d’un escarpement de 40 pieds de haut, dominant un second enfoncement dont l’étendue leur parut être du quart de la totalité du cratère,* ils y descendirent , et se trouvèrent alors sur un terre-plein sillonné par d’innombrables fis- sures qui laissaient voir le feu à un pouce de la surface. Le capitaine Chase alluma son cigare dans une de ces fissu- res. En général , la croûte était si mince que presque partout on pouvait la percer avec un bâton. Le soufre abonde dans toutes les parties du volcan; mais à l’endroit où étaient alors les voyageurs, tout l’escarpement , de plus de 1 ,000 pieds de haut, n’était qu'une masse de ce minéral. Après être restés plus de cinq heures à contempler ces merveilles, ils songèrent à regagner les bords du cratère; ils effectuèrent ce retour en cinq quarts d’heure. Avant de s’endormir dans la hutte qui leur servait d’asile dans ce lieu sauvage, ils voulurent jeter un coup d’œil sur l’ensemble du cratère, qui n’était plus alors éclairé que par la lueur des laves. Tout l’espace du second enfoncement paraissait traversé par dénormes câbles de feu ; soudain ils le virent se changer en un lac bouillant; sa croûte et ses cônes volcaniques se fondaient et se mélangeaient avec la masse liquide. Le lendemain tout était dans le même état; le nouveau lac était encore embrasé; les cônes lançaient des pierres et des cendres, accompagnées d’énormes jets de vapeur qui, en se dégageant, faisaient entendre des craquements et des sifflements affreux. Le grand lac du S. -O, était agité comme la veille. SÉANCE DU 21 JUIN 1841. 424 Le volcan de Kirauea n’est point, comme les autres vol- cans, une montagne tronquée, s’élevant au-dessus du pays environnant et visible de tous les côtés, c’est un vaste pré- cipice que le voyageur n’aperçoit qu’au moment où, après avoir traversé une plaine située au pied du Mouna Roa , il arrive sur les bords escarpés du gouffre , dont alors il décou- vre l’effrayante immensité. RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS. Séance du 1er septembre 1841. Les membres présents se sont réunis à sept heures du soir dans la salle des séances de la Société royale d’A^ricuî- îure , Sciences et Arts d’Angers. Les membres qui ont assisté aux réunions sont : ! Olivier de la Leu , I PlNTEVILLE ( de ) , I PlOT , j Renoir , | Rolland ( Louis ) , | T riger , | VlQUESNEL , j Waterkeyn. Les personnes étrangères qui ont également assisté aux séances sont : MM. B AU GA , Bertrand-Geslin , -Gaillaud (Frédéric) , Gallienne (l'abbé), Héricart de Tiiury, Leciiatelier , Michelin (Hardouin), Millet , MM. Beauregard (de), vice-président de la Société royale d’agricullurc d’Angers, président à la Cour royale ; Blordier-Langlois , secrétaire de la Société d’agriculture d’Angers; Ciianlouieneau , membre de la So- ciété d’agriculture d’Angers ; Béraud, id. , conseiller à la Cour royale. Godard-Faultrier, id. , conservateur du Musée d’antiquités; Hunault de la Pelleterie , id , doc- teur-médecin . M. Michelin, en sa qualité bureau de la Société, prodan MM. Lachèse ( Adolphe) . id. , docteur- médecin ; Tmchèse (Ferdinand), id. , archi- tecte du département: Boreau , id. , directeur du Jardin botanique d’Angers; Allard, id. , capitaine cLéfàt-major ; Bontard ,. propriétaire : Crosnier, ancien élève de I École des mines de Paris ; Courtin, ancien élève de l’Ecole des mineurs de Saint-Étienne; Ollivier , propriétaire , juge . à Doué ; Wolski, garde-mines à Chalonnes ; Michelin (Ludovic), étudiant. de trésorier représentant le te membres : Leciiatelier , ingénieur des mines à MM. Michelin et Bertrand-Geslin; Soc. géol. Tome XII. Angers, présenté par 28 426 REUNION EXTRAORDINAIRE -A ANGERS, Piot , ingénieur des mines à Nantes (Loire-inférieure ) , présenté par MM. Michelin et Bertrand-Geslin ; Waterkeyn , professeur à l’Université catholique de Lou- vain (Belgique) , présenté par MM. Michelin et Bertrand- Geslin ; Millet, secrétaire général de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Angers, présenté par MM. Michelin et Bertrand-Geslin ; Degousée, ingénieur civil , directeur de la Compagnie des sondages, rue de Chabrol, n° 35, à Paris, présenté par MM. Leblanc et de St-Laurent; Payan , docteur-médecin , rue des Trois-Ormeaux, n° 1 1, à Aix (Bouches-du-Rhône), présenté par MM. Coquand et Alcide d’Orbigny ; May, directeur de mines, rue Faubourg- Poissonnière , n° 74, présenté par MM. Coquand et Michelin; Chassy, major au 59e de ligne, à St-Denis, présenté par MM. Coquand et Michelin; Rénaux, architecte à Avignon, présenté par MM. Bertrand- Geslin et Michelin; Couard-d’Arnuel (J.), propriétaire à Tronchoy, près Ton- nerre (Yonne) , présenté par MM. Ch. d’Orbigny et Michelin ; Chevalier (Eugène), lieutenant de marine, rue de Seine, faubourg Saint-Germain , n° 50, présenté par MM. Ch. d’Or- bigny et Michelin ; Claussen (Pierre), membre de l’institut brésilien à Rio- Janeiro , présenté par MM. Alcide d’Orbigny et Bertrand- Geslin ; Reinwardt, professeur à Leyde (Hollande), ancien mem- bre de la Société, qui a manifesté le désir de faire de nouveau partie de la Société. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. Catalogues de Collections géologiques , publiés par le Comptoir des minéraux, à Heidelberg. 1841. De la part de M. Alcide d’Orbigny, 23e, 24e, 25e, 26e livraisons de sa Paléontologie française . mj 1er AU 9 SEPTEMBRE 1 8 U . 427 De la part des auteurs : Comparaisons barométriques faites dans le nord de l'Europe, par MM. A. Bravais et Ch. Martins. Bruxelles, 1841. De la part de M. H. Michelin , la 3e livraison de son Icono- graphie zoophytologique , etc. La Société procède ensuite à la formation du bureau pour la durée des séances extraordinaires; elle nomme : Président , M . Millet. Vice- P résident , M. Bertrand-Geslin. Secrétaires , MM. Piot et Lechatelier. M. Bertrand-Geslin, vice- président , occupe le fauteuil. CORRESPONDANCE ET COMMUNICATIONS. M. Michelin lit l’extrait suivant d’une lettre de M. de \erneuil à M. d’Arehiac , sur les terrains de transition de ta Russie. Eohalerinbourg , ce 1 4 juillet. INous sommes depuis un mois dans la partie septentrionale de 1 Oural , et nous commençons à la comprendre , malgré les forêts et les formes arrondies des montagnes, qui n’offrent que très ra- rement de bonnes coupes tant que l’on voyage sur les routes; ce n’est qu’en naviguant sur les petites rivières, avec des canots creusés dans un tronc d’arbre, que nous faisons réellement de bonnes observations. Nous sommes ainsi parvenus à reconnaître, sur les flancs E. et O. de la chaîne cristalline, et même presque au centre, notre triple succession de systèmes silurien, devonien et carbonifère. Les calcaires les plus profonds, ceux qui alternent avec des schistes ou qui sont changés en dolomie noire, contien- nent le véritable P c/t tam crus Kn ig/i ti i , et une dizaine d’autres fos- siles qui se retrouvent dans les couches supérieures oudevoniennes. Pour celles-ci , les fossiles les plus décidément devoniens sont les Stromatopora coCf entrica , formant des masses considérables, Ca- lamopora polymorp ha, Calamopora gothlandica, Terebratula prisca , et un Cyathophyllum ou Lithodendron aussi abondant qu’à Bensberg, et que je crois identique avec celui de cette localité. Autant nous avions eu de facilité pour distinguer le système devonien quand il a, ainsi que dans le N. de la Russie , son ca- ractère de grès rouge avec calcaires intercalés, autant cela nous est 428 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS , devenu diflicile lorsqu’il est représenté , comme dans l’Oural, par de grandes masses de calcaires avec des grès ou des schistes. Si nous n’avions pas le Pentamère à la base de tout ce grand système , il serait presque impossible d’y établir des divisions ; mais il n’en est pas de même du calcaire carbonifère. Bien que faisant suite au calcaire devonien , et présentant comme lui sur le bord des rivières de beaux escarpements dont l’aspect ressem- ble, au premier abord, à celui des couches devoniennes , il ren- ferme cependant des fossiles très familiers à nos yeux européens ; sur le versant sibérien, comme sur le versant occidental, nous y avons trouvé les gros Productus en très grande abondance , le Spirifer mosquensis , des Syringopores, etc. ; tous les fossiles dévo- niens disparaissent , à l’exception peut-être de un ou deux poly- piers mal déterminés que je vous rapporterai. *Le calcaire carbonifère sert de base à des grès et poudingue s dans lesquels on trouve çà et là quelques couches peu importantes de houille, et qui près d’Artinsk , où nous devons aller bientôt, contiennent des Goniatites et de petites Ortlioceres. Au-dessus viennent alors les célèbres grès cuivreux ou grès de Perm , formation immense en étendue et en épaisseur, qui re- couvre les parties occidentales des gouvernements de Perm et d’Orenburg, mais qui ne pénètre pas dans l’intérieur de la chaîne de l’Oural , et ne participe guère à son soulèvement. Les fos- siles que 1 on y trouve portent encore le cachet de 1 époque car- bonifère; la plupart des espèces cependant ne sont plus celles du calcaire de montagne de la chaîne ni des grès houillers d’Artinsk. Ces changements , en rapport avec la superposition et avec d’au- tres différences et dans la nature des couches et dans leur répartition géographique , nous font soupçonner que ce vaste ensemble de calcaires, de grès et de conglomérats avec gypse, dolomie et sel gemme, doit être placé sur le parallèle du todte liegende et du zechstein des Allemands. Le point le plus septentrional de nos observations a été Bo- goslofsk , au-delà duquel on ne trouve que des Yoguls et des Ostiaques, errant dans d’immenses forêts où il est impossible de voyager. En revenant de Bogoslofsk à Ecliaterinbourg , nous avons visite de magnifiques usines. Je regrette de n’avoir pas le temps de vous parler du mont Blagodat, montagne de fer magnétique, de Nijni Tagil , propriété de M. Demidoff, et de toutes ses merveil- les , etc. , etc. Après trois jours de repos ici , nous partons ce soir pour 1 Oural DU ifE AU 9 SEPTEMBRE 1841. 429 méridional , où nous craignons de souffrir beaucoup de la chaleur, qui est déjà très grande. Le général Péroski, gouverneur d’Oren- burg, doit faciliter nos excursions parmi ies Bashkirs et les Kirgis , et j’espère que nous vous rapporterons une esquisse de la carte géologique de l’Oural et de la Russie européenne. M. Lechatelier présente à ia Société une esquisse de la carte géologique de Maine-et-Loi? e qu’il s’occupe de ter- miner. La Société entend la lecture d’un supplément à la note de M. d Archiac sur les roches pyrogènes du Limousin. Dans une note insérée au Bulletin (tome XII, page 193), j’avaisfait ressortir la différence que présentaient dans leur direction comme dans leur composition la masse serpentineuse et le dyke quarzeux de la Roche-l’Abeille, et j’en avais conclu qu’il n’existait entre ces deux roches aucun rapport d’âge; mais, craignant que cette cir- constance particulière ne soit prise dans un sens trop absolu ou trop general, je signalerai dès à présent un fait qui prouvera que dans le meme pays il peut y avoir eu entre les éruptions de quarz et celles de serpentine une relation plus intime que l’exemple précédent ne permettait de le penser. Les environs de Chalus (Haute- Vienne ) sont , comme ceux de Magnac et de la Roche-l’Abeille , formés de gneiss gris , roses ou noirâtres, courant du IN.-O. au S.-E. , et dont l’inclinaison varie de 25 à 45°. Les filons et les nids de granité et de pegmatite y sont fréquents, et le gneiss présente quelquefois des contournements assez prononcés quoique peu étendus. A la hauteur de Pageas, et à l’E. de la route de Limoges , on exploite un filon de quarz laiteux et cristallin, dans lequel se trouvent des lames de mica blanc , re- marquables par leur grandeur et leur transparence. A peu de distance se voit un granité rose à petits grains, avec pinite; enfin, des diorites sebistoïdes , passant à de véritables ampbibolites, suc- cèdent bientôt aux roches feldspathiques micacées , et se conti- nuent presque j usqu’à l’embranchement de la nouvelle route de Gori e et de Cussac. A 200 mètres de ce point, cette dernière route coupe oblique- ment une masse de serpentine qui court dans la direction du gneiss sans affecter aucun relief particulier qui la fasse distinguer au premier abord des roches environnantes. Cette masse, d’à peu près 300 mètres de long sur 100 de large , offre quelques caractères assez différents de ceux des gisements signalés précédemment. Elle -130 REUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS s s’altère et se décompose très facilement, aussi ne présente- t-elîe aucune aspérité à sa surface. On trouve les variétés suivantes dans les exploitations qui y ont été pratiquées. 1° Serpentine vert foncé, à grands cristaux métalloïdes de la lande du Gluseau. 2° Serpentine peau de serpent r compacte, vert clair, traversée en tous sens par de nombreux linéaments de fer oxidulé. 3° Serpentine avec lamelles de talc blanc. 4° Serpentine altérée avec fer oligiste, talc blanc et vert, feld- spath vitreux rare ? couleur gris verdâtre* cassure subschistoïde , raboteuse, inégale; texture vacuolaire. 5° Serpentine noble, vert foncé , brunâtre ; cassure subcom- pacte et présentant un chatoiement opalin assez particulier. On trouve en outre associés, ou formant des veines dans la serpentine : 1° Talcschiste gris verdâtre altéré. 2° Asbeste fibreux , passant au compacte , et constituant alors un minéral gris verdâtre , translucide , à cassure esquilleuse , d’un éclat gras et non rayé par l’acier. Cette substance , en veines de 6 à 7 centimètres d’épaisseur, est entourée d’hydrate de fer et d’oxide noir de manganèse. 3° Quarz hyalin en plaques minces, dont l’une des faces est ap- pliquée contre la paroi delà fente, et l’autre, formée par la réu- nion d’une multitude de cristaux à sommets pyramidaux, et en- croûtés d’un enduit blanchâtre calcédonieux. Ces diverses roches forment une petite lande appelée le Clos-de- B priait , près de la maison Ogodesson. A 150 mètres sur son pro- longement au S., on a exploité dans un champ, pour l’empierre- ment de la route , une roche très dure, grisâtre ou brunâtre et caverneuse , qui n’est autre que la tète d’un filon de quarz carié , semblable à celui de la Roclie-1’ Abeille , mais sur une beaucoup plus petite échelle , et ne formant aucune saillie à la surface du sol. Ce filon est complètement masqué par la terre végétale , et le trou qu’on y avait fait était en partie rebouché ; mais les nombreux fragments épars alentour ne permettent guère de douter que cette roche et la serpentine ne soient ici dans une connexion intime, comme le prouvent les variétés suivantes que j’ai recueillies : 1° Quarz carié grisâtre , imparfaitement feuilleté (les vides s’allongent dans le sens des feuillets , comme si la roche , à l’état pâteux , avait été étirée ) ; talc vert , en paillettes disséminées. 2° Quarz carié brunâtre mélangé de vert. Cette dernière teinte est due au talc et probablement à une petite quantité de matière DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1811. 43 1 serpentineuse. Les cavités sont tapissées de fer oligiste et de cris- taux de quarz. 3° Quarz carié réticulé, avec talc vert , hématite brune, à cas- sure fibreuse, tapissant les cavités dans lesquelles elle prend sou- vent un aspect scoriacé j filets nombreux de quarz calcédonieux traversant la roche en divers sens. 4° Quarz carié brun rouge avec talc et veinules de calcédoine. Ainsi , non seulement le filon de quarz se trouve dans la même direction que le gneiss et la serpentine , mais celle-ci renferme des veinules de quarz hyalin , de même que le quarz carié pré- sente du talc vert et blanc , comme la serpentine, plus des traces bien distinctes de cette dernière substance. Ces circonstances, qui ne pai aissent pas exister a la Roche-1’ Abeille, établissent donc ici des rapports de simultanéité très probables dans l’apparition de ces deux roches. M. Lechatelier fait remarquer que l’on observe dans 1 Anjou des filons de quarz laiteux, présentant des parties talqueuses et serpentineuses qui offrent peut-être quelques rapprochements avec les faits signalés par M. d’Archiac. La Société s’occupe ensuite de l’itinéraire quelle suivra pendant sa réunion, et décide qu’elle consacrera le pre- mier jour à visiter les carrières d’ardoises d’Angers et la couche de calcaire de transition qui la borde au N. M. Lechatelier donne quelques indications sur le but de cette course. Séance du 2 septembre 1841. 7 heures du soir. M. Bertrand-Geslin , vice-président, occupe le fauteuil. Le procès-verbal de la séance du 1er septembre est lu et adopté. M, de Beauregard, président de la Société d’agriculture, présente les coupes géologiques de deux sondages exécutés à Saumur et à Beaufort dans le département de Maine-et- Loire. 432 REUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, M. Lechatelier lit un extrait d’an Aperça statistique sur la constitution géologique du département de Maine-et-Loire .. Cette notice doit être imprimée dans la statistique générale du département de Maine-et-Loire , que doit publier la Société d’Agricuhure , Sciences et Arts d’Angers. Le département de Maine-et-Loire est formé par les quatre grondes classes de terrains qui entrent dans la con- stitution de l’écorce solide du globe. M. Lechatelier indique de quelle manière ces terrains sont répartis à sa surface: au S. -S. O., terrains primitifs; à l’E. et au N. -O., terrain de transition ; au N. E. et à 1E., terrains secondaires recou- verts parles terrains tertiaires. Considérés dans leur ensemble, les teirains qui constituent le sol de l’Anjou peuvent être subdivisés en sept groupes distincts : Terrains non stratifiés , terrains de transition , terrains jurassiques , terrains crétacés , terrains tertiaires , terrains diluviens , terrains modernes. La roche la plus abondante parmi les terrains primitifs est le granité, accompagné quelquefois de gneiss. On trouve aussi dans les environs de Yezins et de Coron un massif assez considérable de syénite très bien caractérisée. Ce granité appartient à la chaîne de la Vendée , qui paraît se détacher, en passant sous les terrains secondaires du Poitou , du massif central de la France, et se développe jusque vers l’embou- chure de la Loire. La direction de cette chaîne, d’accord avec celle du terrain de transition, doit la faire ranger dans le système des ballons des Vosges et des collines du Bocage , que M. Elie de Beaumont classe au second rang d’ancienneté. On observe en outre, intercalée entre le granité et le schiste de transition métamorphique, toute une bande de roches euritiques d’une grande importance. Elle enclave la syénite de Coron. On observe enfin des filons nombreux de por- phyres quarzifères qui percent à travers le terrain de tran- sition dans un sens parallèle à la direction de ses couches. Le terrain de transition présente seulement l'étage du terrain silurien , relevé par la chaîne granitique et affectant la direction générale du système ; la portion qui avoisine le terrain primitif est à l’état métamorphique. Le terrain silu- rien non modifié présente plusieurs bandes distinctes de Dü Ier AU 9 SEPTEMBRE 1841. A 3 S calcaire et de schiste tégulaire. La masse principale du schiste ardoisier forme le sol de la ville d’Angers, eL c'est elle qui présente à sa limite N. les exploitations les plus importantes. Le terrain anthraxifère des bords de la Loire forme l’un des étages du terrain de transition ; la houille qu’il renferme, a l’exception d’une seule variété, se distingue complètement par sa nature des véritables anthracites. Le terrain anthra- xifère présente une roche très remarquable, connue sous le nom de pierre carrée , qui a été prise quelquefois pour une roche d’origine ignée, mais qui renferme un grand nombre d’empreintes végétales, et est évidemment de nature sédi- mentaire. Le terrain jurassique ne présente que l’étage supérieur du lias, le calcaire bleu à bélemnites , et l’étage inférieur du calcaire oolithique. Le terrain crétacé ne présente que la partie moyenne for- mée par des sables et grès verts et par la craie tufau. L’étage inférieur des terrains tertiaires n’a pas de repré- sentant dans l’Anjou; on n’y trouve que l’étage moyen, qui prend en revanche un développement considérable. On peut le diviser dans la localité en quatre étages : les sables et grès marins , le calcaire et le silex tV eau douce , la molasse coquil- lière et les j aluns , enfin des sables et galets de transport . On observe en outre de grandes étendues recouvertes par un diluvium sur les flancs des vallées de la Loire et du Loir. Quelques blocs erratiques arrachés aux formations locales se voient sur des formations plus modernes. M. Rivière fait quelques observations sur la lecture pré- cédente; il fait remarquer que la chaîne granitique se pro- longe dans la Bretagne jusqu’aux environs de Vannes et de Brest; il croit que ces granités ne doivent pas être rapportés au système des ballons, et qu’ils sont antérieurs au terrain silurien , dont il rapporte le soulèvement aux amphibolites de la Vendée. Il s appuie sur ce que la direction du granité est du N.-O au S.-E. et diffère par suite de celle des schistes de transition. M. Lechatelier déclare qu’il n’a lait que reproduire l’opi- nion de MM. Élie de Beaumont et Dufrénoy. 431 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, M. Rivière ajoute qu’il y a en outre plusieurs chaînons de granité qui recoupent la masse principale. A l’appui de ce fait, M. Triger annonce qu’il a signalé près d’Ancenis une pointe de granité au milieu du terrain houiller, dérangeant les cou- ches de houille. M. Lechatelier objecte que quelques porphyres de l’Anjou à pâte feldspathique cristalline , et contenant des paillettes d’amphibole et peut-être de mica , avaient été pris à une première vue pour des granités; M. Triger répond que celui d’Ancenis présente des paillettes de mica blanc , et qu’il est bien caractérisé. On observe du reste plusieurs mamelons granitiques isolés dans le département , celui d’Ancenis peut n être qu’un accident du même genre. M. Rivière considère comme diluviens les sables et galets de transport dont M. Lechatelier forme le quatrième étage tertiaire moyen. M. Lechatelier répond qu’il n’a établi cette classification qu’avec doute pour ce dernier étage; il ajoute, de concert avec M. le Président , que ces terrains, qui ont un grand développement dans la Loire-Inférieure , sont rangés par M. Elie de Beaumont lui-même dans le terrain tertiaire moyen. M. Piot présente le résumé suivant de la course faite aux carrières d’ardoises et de calcaire qui avoisinent Angers. La Société géologique a visité dans sa course du 2 sep- tembre une partie du terrain de transition des environs d’Angers. Il existe dans le voisinage de cette villeun puissant système de schistes dirigé O. 25° N. On y distingue deux bandes principales, sur lesquelles sont ouvertes un grand nombre de carrières d’ardoises. Au S. de ces deux couches sont situées plusieurs exploitations du même genre formant une zone moins caractérisée. On a même fait çà et là quelques recherches jusqu’à la limite S. du système. La Société porta d’abord son attention sur la carrière de Mont-Hibert; on y observe le plongement des couches vers le S. , et il est du reste assez difficile d’y découvrir le véritable sens delà stratification. Des failles nombreuses, souvent accompagnées de rejets, viennent compliquer l’étude du DU leI AU 9 SEPTEMBRE I 8 i I . 4BÔ terrain. Parmi celles-ci , un système paraît avoir à peu près la direction des couches, mais plonge en sens contraire, c’est-à-dire vers le N.; il a reçu des ouvriers le nom parti- culier de Chauves. Un deuxième système se dirige à peu près perpendiculairement au précédent ; mais son inclinaison, qui est de l’O. à PE., est beaucoup plus prononcée. On l’appelle YEous. Il apporte à l’exploitation plus d’obstacles que le précédent, en ce que les massifs supérieurs tendent toujours à s’affaisser au fonddes exploitations, en glissant sur les plans de joints artificiels auxquels il donne naissance. Cet incon- vénient n’existe que sur une des faces ; car on conçoit très bien que sur celle qui lui est opposée, le sens du glissement tend au contraire à serrer les diverses couches les unes sur les autres, et par suite à consolider les masses. Enfin un troi- sième système appelé Délie s’étend à peu près dans le sens horizontal. Dans celte carrière, nous avons observé plusieurs filons dequarz recoupant les couches dans diverses directions; un, entre autres, nous a présenté un rejet de 30 à 40 centi- mètres, coupé par une faille légèrement inclinée à l’horizon. Bien que la partie supérieure de la carrière soit le prolon- gement des couches exploitées à la partie inférieure, la nature de l’ardoise a complètement changé. Au lieu de schistes noirs à fossiles, on ne trouve plus que des schistes rouges lie de vin, colorés, friables, offrant souvent des con- tournements de peu d’étendue. Cechangement d’aspect et de nature est évidemment dû à des agents extérieurs. En effet , au-dessus de toutes les couches se trouvent des alluvions modernes qui attestent l’existence d’un passage et d’un séjour prolongé des eaux. En outre, chaque année, la Loire vient recouvrir ces mêmes formations modernes, et c’est indubi- tablement à l’influence de l’humidité qu’on doit attribuer les altérations observées. Un fait qui achève de démontrer cette hypothèse , c’est que partout où les eaux ont pu s’in- filtrer, à quelque profondeur que ce soit, les schistes ont subi la même transformation. La Société parcourut ensuite les carrières de la Forée et ççlles des Grands-Carreaux, ouvertes sur la 2e couche du S- 43 6 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A A GERS, Dans cette dernière, un éboulement considérable a été vu au voisinage d’anciens travaux. L’étude des schistes ardoisiers s’est terminée par une visite aux Petit-Carreaux , où l’on re- trouve tout-à-fait la même disposition qu’à Mont-Hibert. Au premier abord , il est difficile de reconnaître dans les schistes ardoisiers d’Angers une stratification marquée, et l’on serait souvent induit en erreur par l’existence des failles dont j’ai déjà parlé; mais si on étudie le terrain dans son ensemble , on voit les schistes alterner avec quelques bancs de grauwackes ou quarzites qui ne présentent aucun doute à cet égard. Si on observe avec soin la fissilité des ardoises, on trouve qu’elle a lieu parallèlement à la stratification qu’indiquent les phénomènes mentionnés plus haut. Enfin , il existe au milieu des schistes des Tïilobites du genre Ogygie, qui sont* très aplaties et présentent quelquefois 30 centimètres de longueur. Elles sont elles-mêmes disposées dans le sens du clivage, et il serait difficile d’expliquer une pareille posi- tion sans admettre que les couches sont parallèles à celui-ci; elles ont donc été déposées horizontalement, puis relevées à une époque postérieure. Je signalerai en même temps des pyrites, qui contiennent souvent du cobalt et du nickel , et qui, connues par les ouvriers sous le nom de diamant , con- stituent un des principaux obstacles à la division en ardoises. En quittant la carrière, nous nous dirigeâmes du N. au S.; nous avons coupé, en marchant dans cette direction, plusieurs bancs de schistes et de grauwacke alternant avec des bancs de phtanites, dont la direction oscille autour de celle que j’ai signalée ci-dessus. Le passage des schistes ardoisiers aux schistes ordinaires accuse également bien la stratification. Il est masqué par l’existence d’une couche noire* et terreuse renfermant un grand nombre de pyrites qui se décomposent à l’air, détrui- sent l’agrégation delà roche, et lui donnent un aspect parti- culier qui la fait désigner par les exploitants sous le nom de C-harbonnée ; son voisinage est un signe de la qualité de l’ardoise. Nous sommes ensuite parvenus à une couche calcaire d’ajv T)Ü 1er AU 9 SEPTEMBRE 18 U. 43 f 'pareil ce cristalline, d'une couleur blanc grisâtre passant sou- vent au rouge; cètte roche est dure, recoupée par un grand nombre de petits filets de spath calcaire, et paraît formée de débris d’Entroques. On y trouve plusieurs fossiles , tels que Spirifers, Produclus, Térébratules , Orthocératites , Euom- phalus, Polypiers, Encrines. Nous y avons même rencontré une Trilobite qui paraît se rapporter au Wenlock limestone ou calcaire de Dudley, de l’étage supérieur du terrain silu- rien. Au-dessus de ce calcaire réapparaissent les schistes; d’après l’aspect des débris observés à la surface du sol , le calcaire paraît moins cristallin et d’une couleur plus foncée à mesure qu’on avance vers le N. Il se présentait ici une question importante à résoudre. Les calcaires de Chaufour sont-ils supérieurs ou inférieurs aux schistes ardoisiers? Le plonge- ment des couches ne peut rien apprendre à cet égard, car les derniers sont presque verticaux , et plongent tantôt au N. tantôt au S. M. Dufrénoy, dans son mémoire sur les terrains de transition de: 1*0. de la France, regarde les calcaires comme supérieurs, et admet, que les schistes ardoisiers reposent immédiatement sur le quarzite qui forme la base du terrain silurien. Je serais porté à admettre cette opinion sans toutefois en tirer les mêmes conséquences, c’est-à-dire, sans placer les schistes ardoisiers au-dessous du terrain anthra- xilère que nous devons étudier demain. La Société verra après son excursion aux environs de Chalonnes et par l’inspection des cartes géologiques, jusqu’à quel point la question peu! être décidée. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au S. les roches granitiques forment la base sur laquelle reposent toutes les couches sédimentaires que nous devons étudier, et que le terrain anthraxifère doit être regardé comme intercalé dans ces couches, où il ne forme peut-être qu’une amande cl’une grande étendue. Dans l’après-midi, la Société a visité les carrières des fours à chaux situées sur les bords de la Maine; le calcaire est d’apparence cristalline comme celui de Chaufour; la strati- fication est très difficile à distinguer, la masse se trou- vant enclavée dans le schiste. On y trouve peu de fossiles, 4,38 RÉUNION’ EXTRAORDINAIRE A ANGLES *, et les plus abondants sont des fragments de polypiers mal déterminés. M. Michelin fait observer que le calcaire des carrières des fours à chaux près d’Angers pourrait bien être le même que celui de Chaufour, que les caractères minéralogiques et !è petit nombre de fossiles trouvés pendant la course sont iden- tiquement les mêmes. M-. Lechatelier ajoute qu’il regarde la chose comme évidente, et que les deux carrières visitées faisaient partie d’une bande discontinue. Celle-ci se retrouve à la Meignanne, à Angris et St- Mélien , et se prolonge jusqu’à Châteaubriant , occupant ainsi une étendue de 25 lieues. Elle consiste, à proprement parler, en une série d’amandes intercalées dans les schistes , et présente sous ce rapport une grande analogie avec les couches de houille. A propos des fossiles qui existent dans les calcaires , M. Lechatelier annonce que , pour terminer son travail géologique sur le département de Maine-et-Loire, il lui reste à recueillir tous les débris d’êtres organisés, et à les faire déterminer exac- tement; il réclame à ce sujet les services spéciaux de M. Michelin. M. Rivière demande quelques explications sur l’existence des failles qui se manifestent dans les carrières d’ardoises. Il croit que les fentes observées sont uniquement dues à des bouleversements partiels du terrain , et n’ont pas assez d’étendue pour porter le nom de failles; il appuie son opinion sur ce qu’il n’y a pas de rejet apparent des couches de part et d’autre de ces fissures. On lui répond qu’une étude appro- fondie du terrain démontre qu’elles ont réellement une grande étendue, et que si la stratification douteuse des cou- ches ne permet pas d’apercevoir leur rejet , ce dernier est suffisamment accusé par de grandes surfaces de glissement. La Société décide que la course géologique du 3 aura pour but l’étude des roches ignées, des calcaires métamor- phiques, et du terrain houiller qui horde la Loire à la hau- teur de Chalonnes, La séance est levée à 9 heures et demie. DU Ier AU 9 SEPTEMBRE 18 il. 439 Séance du 4 septembre 184!. Les membres de la Société se réunissent à 7 heures dans le local ordinaire de leurs séances. M. Bertrand- Geslin » vice-président, occupe le fauteuil. Sont proclamés membres de la Société; MM. Rolland (Louis), directeur de la mine de Layon-et-Loire, à Chalorrnes (Maine et-Loire) , présenté par MM. Lechate- lier et Piot ; Olivier de la Leu, propriétaire à Cizay, par Montreuil - Bellay, présenté par MM. Bertrand-Geslin et Lechatelier. M. L. de Koninck adresse à la Société une livraison spé- cimen de sa description des animaux fossiles trouvés dans le terrain houiller et dans le système supérieur du terrain anthraxifère de la Belgique. L’un des secrétaires donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. M. Rivière insiste de nouveau sur la posi- tion que l’on doit assigner aux couches sableuses placées par M. Lechatelier, dans sa Notice sur la géologie du dé- partement de Maine-et-Loire, à la partie supérieure des terrains tertiaires moyens. La discussion roule sur l’opinion de M. Elie de Beaumont, qui reste constatée dans le procès- verbal telle quelle y avait été reproduite par le rédacteur. Après une observation de M. Renoir sur la véritable stra- tification des schistes ardoisiers, le procès-verbal est adopté. L’un des secrétaires donne lecture du procès-verbal de la course faite par la Société pour examiner le terrain an- thraxifère des bords de la Loire. Compte-rendu de la course du 3 septembre 1841. Dans cette course, la Société avait pour but d étudier le terrain anthraxifere des bords de la Loire et les terrains qui 1 avoisinent. On a visité d abord les roches éruptives qui bordent au N. le terrain anthraxifère; en descendant du 440 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, bateau à vapeur à la Poissonnière , et suivant le chemin de St-G!ément de la Leu, on a recoupé d’abord des schistes verts et rouge lie de vin très feuilletés , dirigés de l’O. 20 à 30° N. vers l’E. 20 à 30° S. A la sortie du village, on voit affleurer, dans le chemin , des schistes d’un vert sale qui paraissent plonger constamment au S.; à peu près à moitié chemin , on observe, sur la gauche, des buttes de hauteur croissante qui se succèdent à partir du bord de la Loire. En montant au moulin de St-Clément de la Leu, qui est sur la plus saillante, on observe deux lignes distinctes de ces buttes alignées sui- vant la direction déjà indiquée; entre ces deux lignes, on voit des lambeaux de schistes verts et rouges; au contact, les schistes sont criblés de vacuoles, souvent remplis d’amyg- daloïdes et de chaux carbonatée, souvent ils sont parsemés de taches verdâtres qui paraissent être de nature distincte ; tous ces schistes sont luisants. Ces roches paraissent d’une manière bien certaine devoir leur origine à des éjections de matières ignées du sein de la terre. L’observation de l’allure des schistes, qui plongent constamment au S. de part et d’au- tre des buttes, semble indiquer que ces masses sont sorties par des fentes ouvertes dans le terrain sans redresser les couches. Du pied du moulin , on voit au S.-E. les buttes de ïlochefort surgir sur le même alignement au milieu de l’alluvion de la Loire, et au N.-O. des buttes semblables prolonger cette ligne de mamelons. Ces roches forment donc un ensemble d’accidents importants, que l’on doit sans doute rapporter à un même phénomène postérieur au redressement des cou- ches siluriennes. Quant à la nature de cette roche, elle paraît difficile à établir; M. Dufrénoy en fait des porphyres quar- zifères. On observe bien des cristaux de quarz, mais ils sont généralement mal définis; on y observe aussi des cristaux feldspathiques , dans lesquels M. Héricart de Thury a vu des cristaux d’albite. La pâte est serpentineuse , criblée de petits filons de quarz. Telle qu’on l’observe à la Leu , cette roche peut être considérée comme un porphyre quarzifère d’une nature particulière. Elle n’est pas en contact immédiat avec le terrain anthraxifère, elle en est séparée par des schistes rouges et verts; elle diffère essentiellement d’une roche qu’on fru t er AtJ 9 SEPTEMBRE 18 4 ï . 4 4 Ü observe sur une grande étendue , immédiatement au contact de la zone anthraxifère , et que l’on a traversée au retour au pont Barré , mais sans pouvoir l’observer , à cause de î heure avancée de la journée. Cette dernière est à pâte très fine, compacte, sans cristaux, d’une couleur verte plus ou moins foncée; elle présente parfois des parties serpenti- neuses. On l’a désignée quelquefois sous le nom d’amphibolite, mais elle appartient plutôt à la classe négative des trapps. Cette roche enveloppe au pont Barré plusieurs amandes de calcaire devenu cristallin , présentant parfois des géodes de pétrole et sillonnée au contact de parties serpentineuses. En descendant du moulin de la Leu, on a recoupé les schistes verts et rouges satinés, et on est arrivé à la limite N. du terrain anthraxifere, dont on a observé les débris sur plusieurs puits d’exploitation abandonnés ; on a trouvé quel- ques empreintes végétales sur les schistes et les grès. Les roches de la limite N. s’altèrent rapidement à l’air, et se décomposent entièrement au bout de quelques années; c’est à cette circonstance que 1 on doit sans doute attribuer un fait remarquable que l’on a pu constater en partie dans cette course. Sur la rive gauche de la Loire, le terrain anthraxifère a été complètement rasé, l’érosion produite par le courant de la Loire s’est arrêtée aux schistes, de telle sorte que l’alluvion et le terrain anthraxifère ont à très peu près la même limite ; vers le bord de la zone on n a rencontré généralement le terrain anthraxifère qu’après avoir traversé 1 à 2 mètres d alluvion et de terre végétale. Cette circonstance explique pourquoi la découverte de ce terrain sur les communes de St-Georges-sur-Loire, St-Germain-des-Prés et Champtocé ne remonte qu à 1 année 1827, tandis que, sur l’autre rive et dans la Loire-Inférieure, les exploitations remontent au com- mencement du siècle dernier. On a recoupe la vaste alluvion de la Loire pour arriver à Chalonnes ; dans ce trajet on a dépassé la limite S. du terrain anthraxifère, et on est arrivé dans cette ville sur les schistes et grauwackes lie de vin, qui forment jusqu’à Montjean le coteau de la rive droite. A Chalonnes, la direction des cou- ches est très nette, le pendage est au N. En suivant au S. -O. Soc. Géol. Totn. XIT. .,n 442 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, la route départementale de Chalonnes à St- Lambert, on a va sur une tranchée les schistes en décomposition et sans stratification bien nette; après avoir dépassé un petit vallon, sous lequel disparaît le calcaire de transition qui se développe au S. du terrain antliraxifère , on a retrouvé ce calcaire repo- sant sur les schistes à stratification bien concordante; on voit d’abord une petite couche calcaire de 10 centimètres de puissance, 20 à 30 centimètres de schistes, et ensuite la grande masse de calcaire de plusieurs centaines de mètres de puissance. Cette roche est d’un gris noir foncé , entrelacée de veines de spath calcaire et sillonnée de grandes fentes dirigées dans différents sens. On trouve quelquefois des fos- siles dans cette roche ; on n’a rencontré dans la carrière du Grand-Fourneau que des traces de polypiers. Au milieu de cette carrière se dresse une grande muraille de dolomie caverneuse souvent terreuse , de 3 à 4 mètres de largeur et d’au moins 20 mètres de hauteur. On observe au loin dans les carrières voisines des crêtes élevées qui paraissent s’y ratta- cher. Cette roche, ne fournissant pas de pierre à chaux, est restée debout entre les excavations profondes qui la circon- scrivent. Sa direction, qui coïncide avec celle du terrain, peut la faire considérer comme une assise du calcaire; des faces lisses , striées sur la paroi S., semblent au contraire en faire un filon remplissant une vaste fente, une faille dans toute l’acception du mot. La question ne pourrait être résolue que par une étude attentive du gîte calcaire sur toute son éten- due (1). Au N., la carrière du Grand-Fourneau est bordée (i ■ M. Guéranger écrit à M. Triger la lettre suivante relativement à la composition de cette dolomie. Le Mans, ce ier septembre 1 84 1 • Monsieur , Je n’ai eu que le temps bien juste de compléter l’analyse de voire dolomie. Voici les proportions que j’y ai rencontrées : Carbonate de chaux 56 Carbonate de magnésie 4^ Oxide de fer et matière pierreuse i îoo Cette analyse, où il ne peut y avoir d’erreur que quelques fractions. DU ÎC1 AU 9 SEPTEMBRE î 8 H . p:«r l a I lu v ion du Layon qu’on a traversée. Sur la rive opposée, on observe une succession continue de schistes et de grau- waekes d un rouge sale dont on a pu constater le pe°u de ressemblance avec les schistes rouges et verts observés au commencement de la course. Vers la Grande-Onglée, on a iTi les couches s’infiltrer vers le N. et présenter l’origine d’un contournement violent du terrain qui, vers la Daufi- neté , au sommet de l’anse du Layon , donne aux couches du terrain anthraxifère une direction N.-E. Au N. de la Grande- Onglée , après avoir recoupé une succession continue de roches non anthraxifères plongeant vers la Loire, on arrive a un petit ravin dans lequel on trouve les premiers poudin gués et grès anthraxifères en place ; le ravin coïncide avec la séparation des formations, et empêche de voir leur contact et la nature des roches sur une surface d’environ 20 mètres de la r- geur. A partir de ce point , on reste constamment sur le terrain anthraxifère, présentant sur le coteau du Layon une succes- sion de poudingues, de grès et de schistes avec de-nombreux aurait néanmoins besoin d’être refaite , pour prendre une moyenne qui 1,1 donnerait une exactitude plus rigoureuse. Du reste, je vois dans Berthier quelle se rapporte beaucoup , quant b" du couvercle e' e' n' /". Tout étant alors libre, il sera facile de tout nettoyer, et ensuite de revisser ces deux parties de la cuvette. Cela terminé, le baromètre toujours verti cal et sa cuvette en haut , le mercure préalablement séché , et passé par plusieurs entonnoirs de papier bien sec, sera remis dans la cuvette par l’ouverture m' r au moyen d’un entonnoir capil- laire en verre ou en papier. On apportera à toutes ces manipula- tions toute la propreté possible , car un grain de poussière , placé à la surface du mercure de la cuvette, peut empêcher ou ren- dre inexact raffleurement de la pointe d’ivoire. Le mercure rem- plissant la cuvette jusqu’au bord inférieur de l’écrou r, on y re- vissera en r le cylindre m'm , qui porte la poche et le fond , on fera rentrer le fond h h' dans le cylindre, et après avoir revissé en l l’enveloppe s s' a " a on fera rentrer la vis v’ v" jusqu’à ce que sa tête touche le fond a" a et alors l’instrument pourra être re- tourné lentement pour être remis en expérience. Remplacement du tube. Lorsqu’on voudra remplacer le tube de ce baromètre, il fau- dra commencer par vider le mercure de la cuvette ainsi que je viens de le décrire, et ensuite, ayant couché le baromètre sur une 453 DTJ 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. table, on dévissera le tube en laiton de l’écrou o o, et après l’avoir retiré , le tube en verre se trouvant à nu , sera détaché du col- lier n, en commençant par délier la peau en g et ensuite en#-'. Ce tube étant alors entièrement libre sera retiré de la cuvette par l'ouverture g7, et on pourra le faire bouillir ou le remplacer par un de ceux contenus dans l’étui. Pour exécuter cette dernière opération, il faudra s’être exercé d’avance à l’ébullition du mercure dans un tube barométrique. C’est une manipulation délicate que je conseille aux observateurs d’apprendre de l’expérience d’un artiste habitué à construire des baromètres. Pour ceux qui n’auront pas pris cette précaution, je vais leur donner quelques avis généraux. Le tube sera rempli de mercure bien pur et bien sec j usqu’au tiers environ de sa longueur. On le portera, en commençant par le bout a , figure 4 , et incliné d’environ 45° à l’horizon , sur une rigole inclinée de charbons ardents, mais sans flamme. On évitera tout courant d’air extérieur. La partie pleine du tube sera pro- menée lentement sur le foyer, et d’abord à bonne distance, en commençant par l’extrémité on rapprochera graduellement du feu cette partie mercurielle , et lorsque les premiers bouillons du mercure soulèveront violemment sa petite colonne, on éloi- gnera promptement le tube des charbons, afin d’amortir les chocs produits par 1 ébullition. Lorsque cette fraction de la colonne aura donne quelques bouillons partiels sur toute sa longueur, et que Ion n y apercevra plus aucune bulle d’air ou de! vapeur aqueuse, il faudra, après l’avoir laissée presque refroidir, y in- troduire du nouveau mercure jusqu’aux deux tiers de sa longueur totale, et recommencer l’ebullition avec les mêmes soins , en dé- butant par le bout a , et ne laisser en arrière aucune espèce de bulle. Cette seconde opération terminée, le tube sera rempli de mercure jusque vers le milieu de a' a", et on lui fera subir une troisième ébullition, en la commençant comme la première. En- suite, pour terminer l’opération, il faudra], après avoir rempli le tube jusqu’en a ' avec du mercure très sec et chauffé dans une capsule, promener la partie a' a"1 sur la flamme^d’une lampe à esprit de vin , ou sur un charbon bien ardent , en faisant tourner le tube sur son axe, et ne regarder 1 opération comme terminée que loisqu il n existera plus aucune bulle dans cette partie a 1 a11 qu il est impossible de soumettre à l’ébullition qui en chasserait le mercure par l’orifice V. Dans les étuis des nouveaux baromètres d’Ernst , on a soufflé au bout a1 une boule qui retient le mercure chassé par les bouillons; par ce moyen on peut faire bouillir la 45 4 RÉUNION EXTRAORDINAIRE À ANGERS, colonne sur les charbons jusqu’à cette extrémité et conserver le tube tout plein. L ébullition terminée* l’on coupe l’extrémité du tube sous la boule à la longueur nécessaire. L’ébullition de la colonne ainsi terminée, le tube refroidi sera attaché au colliers, figure 1, au moyen delà peau ggf, en com- mençant par lier la peau au tube eng^et ensuite en g après l’avoir renversée sur n , de manière que le bout a arrive en t"f . On aura soin qu’il reste un peu de jeu en g' n, entre le tube et le collier /?, afin que la pression de l’air extérieur puisse se transmettre instan- tanément dans la cuvette au travers de la peau n'g , et par le petit canal annulaire restant libre au-dessous de g' , entre le tube et le cylindre intérieur que termine le collier /?. Le tube étant attaché , on le revêtira de son tube en laiton qui vient se visser en oo , de manière à ce que les deux traits de re- pères dont j’ai déjà parlé soient en coïncidence. Toutes ces opérations se feront sur une table où le tube sera horizontal. Cela terminé , le baromètre sera remis dans sa position verti- cale renversée ; la cuvette en haut est dévissée en s s' et en r. L’on remplira cette cuvette, on revissera toutes ses parties comme je l’ai déjà expliqué , et l’on pourra ou transporter l’instrument ou le remettre en expérience. Correction clcs dépressions de capillarité qui affectent ce baromètre à niveau constant. La dépression due à la capillarité n’était point compensée dans les premiers baromètres de Fortin. Il plaçait alors la pointe d’i- voire , régulatrice du niveau inférieur, au milieu de la largeur du ménisque annulaire de la cuvette , et il fallait tenir compte de la dépression de la colonne et de celle du niveau inférieur, si l’artiste ne l’avait compensée en plaçant le zéro de l’échelle au- dessous de l’extrémité de la cheville d’ivoire. Personne ne pen- sait , à cette époque , à corriger les hauteurs barométriques de la dépression qui les affecte. On se contentait de comparer ces hau- teurs entre elles pour les réduire à une échelle commune qui n’ex- primait nullement les pressions absolues. Lorsque notre illustre Laplace nous eut enrichis de sa théorie de l’action capillaire, M. Bouvard calcula sur les formules fournies par cette théorie une table au moyen de laquelle Fortin put, le diamètre du tube étant donné , déterminer la distance à laquelle il fallait placer la pointe d’ivoire de la paroi intérieure de la cuvette, pour coin p en- DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. 455 ser la dépression due à la capillarité du tube et à celle de cette cu- vette. Ces baromètres ainsi compensés devaient donner immédia- tement la mesure exacte et absolue des pressions atmosphériques. Cependant il en était rarement ainsi. Une grande partie des ba- romètres de Fortin , compensés par cette méthode, différaient de quelques dixièmes de millimètre de leur valeur absolue , et cela toujours dans le même sens. Le baromètre à compensation que Fortin me fournit en 1811, et qui me sert encore de mesure absolue, était d’accord avec celui de l’observatoire de Paris. Je les supposais tous les deux compen- sés exactement ; mais je voulus m’en assurer par l’expérience. A cet effet, je comparai à diverses époques mon Fortin type à plusieurs siphons à larges tubes que je corrigeais de l’effet des dépressions actuelles dans leurs deux branches. Je trouvai que mon Fortin donnait les hauteurs absolues , ce qui a depuis lors été pleinement confirmé par les comparaisons faites à l’observa- toire d’Altona par M. le conseiller Schumacher. Il me fut donc démontré que les baromètres compensés de Fortin qui n’étaient point d’accord avec le mien et celui de l’observatoire de Paris , n’étaient pas exactement corrigés par la position que l’artiste avait donnée à la pointe d’ivoire. Or, la table de M. Bouvard répondait exactement à ce qu’on lui demandait, et Fortin était exact dans ses constructions. Les phénomènes de la capillarité, mieux étudiés et mieux ob- servés dans l’air et dans le vide par M. Gay-Lussac et par M. le professeur Schleiermacher, soumis par ce dernier et par Poisson à une nouvelle analyse, firent connaître que dans des tubes de dia- mètres égaux, les dépressions étaient différentes dans l’air et dans le vide, et que leur valeur était fonction du diamètre du tube et de l’angle variable forme par les normales des deux courbes gé- nératrices, du ménisque et du tube, à leur contact. Dès lors, il fut facile d’expliquer pourquoi la table deM. Bouvard, n’admettant pas cette variation de la courbure du ménisque, et ne se fondant que sur celle du diamètre des tubes, devait ne pas être toujours conforme à l’expérience , ce que me démontraient d’ailleurs les nombreuses comparaisons que j’avais faites. M. Schleiermacher m’ayant communiqué son travail , j’ai calculé sur ses formules et la constante moyenne entre ses déterminations , et celles de M. Gay-Lussac, la table à double entrée ci-jointe donnant les dépréssions actuelles des colonnes barométriques , au moyen dis deux variables : diamètre du tube et fièche du segment ou mé- nisque. 4 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS , Possédant le moyen de corriger exactement tous les baromè- tres de leur dépression totale et actuelle, je dus conseiller à M. Ernst de placer la pointe d’ivoire de ses baromètres à niveau constant au milieu du ménisque annulaire de la cuvette. La cor- rection totale est alors très facile au moyen de ma table ; elle est égale à la différence des deux dépressions qui ont lieu dans le tube et dans la cuvette. Dans le siphon , cette correction totale est égale à la différence des deux dépressions produites dans ses deux branches. Cette méthode exige , il est vrai , la mesure des flèches des segments ; mais quelle est l’exactitude qui ne demande aucun travail ? Pour donner un exemple de cette méthode de correction , je prends le baromètre d’Ernst à niveau constant, portant le n° 70, et appartenant à M. le professeur Melloni , à Naples. Cet instru- ment donne : millim. Rayon intérieur du haut du tube — 4?00 Rayon extérieur du bas du tube à la ligne de flottaison du mercure dans la cuvette — 5?00 Rayon intérieur du cylindre en verre de la cuvette. = 17,02 Différence ou largeur de l’anneau mercuriel dans la cuvette. ... = 12,02 Rayon de cette surface ou demi-largeur — 6,01 Hauteur du ménisque annulaire — i,5o Hauteur actuelle du ménisque au sommet de la colonne. ..... = 1,17 Avec les arguments r = 4>o et li = 1,17, la table donne pour la dépression de la colonne mercurielle — q_0,623 AVec r = 6,01 et h = i,5o , la même table fournit pour la dépres- 1 • Tl 0.244 sion du niveau dans la cuvette = Donc la correction totale actuelle de ce baromètre est. Or on a observé que sa hauteur brute était — -j- o,5oi = 759>272 D’où la hauteur corrigée ou absolue devrait être de. Mais mon Fortin type me donnait = 759>775 759,8i5 Donc le baromètre n° 70 se tient trop bas de, 0,042 Cette très faible discordance doit être attribuée aux imperfec- tions inévitables des instruments et aux erreurs des observations. Je crois cette méthode bien supérieure à tout ce qui a été fait jusqu’à ce jour. Elle exige, il est vrai , des mesures et des calculs délicats, mais ma table rend ces derniers courts et faciles ; le zèle des observateurs ne doit plus reculer devant le petit travail que demandent les premières. Je crois que le baromètre est devenu DU S 1 Au 3 septembre ï 8 i 1 457 Aujourd’hui un instrument de haute précision , et qu’il n’est plus permis de rien négliger pour obtenir cette perfection. description du baromètre a niveau va Riable. M Ernst construit un autre baromètre qui réunit à une grande legereté la précieuse propriété de pouvoir être rétabli par observateur , s’il vient à être cassé. Ce baromètre plaira surtout aux voyagt urs. Je ne puis assurer que son exactitude soit égale à celle du baromètre à niveau constant ; mais tel que l’exécute Ernst, i peut suffire aux nivellements rapides dans les montagnes et remplacer avantageusement le siphon, qui n’a pas l’avantage de pou voir etre rétabli s’il est brisé en voyage. Ce baromètre, figure (5 , est composé d’une colonne aV b" et d une cuvette à niveau variable b b' b" . La colonne consiste en un tube en verre de 7 à 8 millimètres de diamètre «teneur aV , ajant une poche en p pour empêcher les , , 8,r If “°”ter dans '« haut fbe , et étiré au-dessous de b b jusqu a 1 ou 2 millimètres du fond b 1 de la cuvette La cuvette est un cylindre en verre fermé en b"" (V„re 5 qui enveloppe la partie amincie du bas do tube, et tmniué 'en , par I’&l:0." auTlfd *> est mastiqué , et au moyen duquel 36 ,V1SSe Sli; ia v's * V- Le tube en verre de la colonne est mas- tique en nn au tube en métaW. Un petit trou capillaire laisse passer la pression atmosphérique dans cette cuvette. Un tube en laiton fermé à ses deux bouts et se dévissant en deux parties a la hauteur de b b1 enveloppe le tube et la cuvette Le tube est coupé à jour par deux fenêtres longitudinales pour laisser voir les ménisques m et m> à toute pression. Deux anneaux curseurs a verniers, semblables à bV b", b’" de la figure 3, coulent a fl ottement doux sur les deux fenêtres, et servent à mesurer , sur 1 echelle tracée sur le tube en laiton , la différence de niveau coin- piise entre les sommets des ménisques m et m* } figure 6 et t' 1\l ^ î,’&hell,!,“ t,OUVfnt Pla“ ™tre les dêux points m " * ■ fa,,lt do'lc additionner les deux indications des verniers Deux tubes de rechange, vides de mercure, mais préparés comme a b , figure 6 , sont ajoutés à l’étui de ce baromètre Apres tout ce que j’ai dit sur le baromètre à niveau constant je n entrerai pas dans les détails des opérations de rechange du à'dh-e** C U nCtt°yaSe de “ S3COnd insUu,ncnt i je me bornerai 1“ Que pour remplacer le tube par un de ceux renfermés dans Soc. s,êol. Tom, XJ1. _ 00 458 REUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, l’étui , il faut , après avoir dévissé l’enveloppe générale en laiton en bb' , en sortir tout l’appareil en verre ah, figure 6, et dévis- ser la cuvette de v v', figure 5 ; ensuite chauffer legerement le cylindre vv' pour en retirer le tube qui y est mastiqué , et intro- duire à la même place le nouveau tube, en ayant soin de tenir les pièces chaudes , et d’ajouter un peu de mastic de laque , s il en manquait, pour bien assujettir le tube et. empêcher le mercure de passer. Ensuite , on revissera l’écrou qqr qui porte la cuvette , et l’ayant revêtu de son enveloppe générale de cuivre , le baromètre pourra être renversé comme la figure 6 l’indique pour être ob- servé. Dans ce baromètre , les diamètres intérieurs du tube et du cy- lindre de la cuvette sont combinés de manière à ce que la dé- pression de capillarité du ménisque annulaire , dans la cuvette , compense , à peu de chose près, celle qui abaisse le sommet de la colonne mercurielle. Cette compensation, fondée sur deux élé- ments variables ( les hauteurs des deux ménisques ) , ne peut tou- jours être exacte ; mais en la déterminant par un bon nombre d’observations et par ma table des dépressions, l’erreur qui pourra en résulter sera insensible pour les observations ambu- lantes auxquelles ce baromètre est spécialement destiné. Cepen- dant , si l’on désirait une plus grande exactitude , il faudrait se décider à faire les observations et le calcul suivant : Pour déterminer la dépression totale actuelle du baromètre à niveau variable , n° 47, Iriilliin Le rayon intérieur du haut du tube étant — ^ ^ La hauteur actuelle du ménisque de la colonne étant = U* La demi-largeur d l'anneau mercuriel dans la cuvette = 2’58 La hauteur actuelle du ménisque dans la cuvette = M5, Ma table de dépression donne : Dépression actuelle de la colonne — 4* 0,764 Dépression actuelle du niveau dans la cuvette — 0*90* D’uù correction totale actuelle de ce baromètre = 0, 68 Mais la hauteur brute était ; 58, 286 Donc hauteur corrigée ~ ~'^8’lx8 Mais le Forlin type donnait pour hauteur absolue 758,089 Donc enfin le baromètre u° 4; se tient actuellement trop haut de c 0^9 Mais ce travail sera presque toujours inutile. Il suffira de vé- rifier de loin en loin l’état du baromètre, et de constater que sa correction moyenne, une fois déterminée, ne varie qu’insensi- blemenU DU 1er AU 9 SEPTEMBRE \ 8 \ f . 459 DU BAROMÈTRE A SIPHON. M. Ernst fait aussi des baromètres à siplion, fig. ? , avec leur poche à air p. Ce baromètre est commode en voyage par sa légè- reté, mais il est extrêmement fragile,, et il est impossible d’en remplacer le tube si l’on n’a pas sous la main un artiste habile qui soit bien au fait de cette construction , et c’est bien certaine- ment ce que l’on ne rencontrera jamais en voyage; ce qui m’a fait dire dernièrement : qu'il ne faut, pas dépasser les bornes de la banlieue de la capitale avec cette espèce de baromètre » Cependant je crois utile de répéter ici à ceux qu’une vieille habitude, ou une prévention mal fondée, ferait adopter ce mau- vais instrument, ce que j’ai déjà dit souvent, et depuis bien long temps, que ce baromètre , surtout lorsqu’il a un tube dont le diamètre intérieur est au-dessous de 6 millimètres , donne des hauteurs tout-à-fait erronées, par la raison que les deux mé- nisques m et m\ figure 7, quoique de diamètres égaux , diffèrent tou joui s de beaucoup en hauteur et exercent des pressions très diffet entes sur les deux branches du siphon. Pour rendre cet ef- fet évident, je vais rapporter un cas très ordinaire que j’ai ob- servé, et qui se rapporte à un tube d’un diamètre plus grand qu’on ne les fait ordinairement. millim. Le rayon intérieur du tube était = 3 0 __ r , ; . — 593 l r el 'l> ( ( dépression inférieure. . = — 2,348 Donc l’erreur actuelle de ce siphon était de — _ , -5o 4G0 HÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, C’est afin de prémunir les observateurs et les artistes construc- teurs contre de pareils résultats que je suis entré dans ces dé- tails. En général, il faut donner aux tubes des siphons de 8 à 9 mil- limètres de diamètre intérieur* faire bouillir très légèrement le haut du tube et tenir la petite branche fort sèche et très propre ; alors les ménisques ayant à peu près des flèches de hauteurs égales, déprimeront presque également les deux branches, et il sera facile de déterminer l’erreur moyenne , qui restera presque constante. Cependant, quel que soit le diamètre du tube , si l’on veut être exact, il faudra, pour chaque observation, mesurer la hauteur des deux ménisques, et calculer la correction totale actuelle au moyen de la table des dépressions. Ce procédé est long et péni- ble. Dans le baromètre à niveau constant, cette correction variant fort peu, et très lentement, avec des tubes de 8 à 9 millimètres de diamètre intérieur, on peut, sans erreur sensible , adopter une correction moyenne, et se contenter de la vérifier de loin en loin. Cette vérification sera répétée plus souvent pour les baromètres neufs. Les vieux instruments acquièrent un état d’équilibre tel, que la dépression y reste très long-temps sensiblement constante. Avec toutes ces précautions, les erreurs auxquelles on restera ex- posé seront toujours bien au-dessous de celles qui affectent iné- vitablement les observations. DELCROS. DIJ 1 er AU 9 SEPTEMBRE I 8 1 \ . 461 Nouvelle table des dépressions dues a V action de la capillarité , servant a ramener tous les baromètres a leur expression absolue ; calculée par le commandant Delcros , sur les formules de M. Sclileiermaeher. Juillet 1841. TABLE A. Dépression de la colonne barométrique clue à l'action de la capillarité . Argument vertical •== diamètre du tube. Argument horizontal = hauteur du ménisque en millimètres. . RAYON DU TUBE en mill. HAUTEUR de la FLÈCHE DU MÉNISQUE EN MILLIMÈTRES. RAYON DU TUBE en mill. 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,268 2,460 3,516 4,396 5,085 # » 1,0 1,2 0,876 1,713 2,484 3,162 3,728 4,190 » » » 1,2 1,4 0,638 1,236 4,836 2,363 2,825 3,218 3,542 » » 1,4 1,6 0,484 0,933 1,404 1,820 2,196 2,528 2,812 3,050 » 1,6 1,8 0,378 0,747 1,105 4,457 1,746 2,024 2,270 2,483 2,662 1,8 2,0 0,302 0.598 0,883 1,158 1,413 1,648 1,859 2,046 2,209 2,0 2,2 0,243 0,487 0,723 0,948 1,161 1,360 1 ,541 1,705 1,851 2,2 2,4 0,203 0,403 0,599 0,787 0,966 1,135 1,292 1 ,436 1 ,565 2,4 2,6 0,170 0,337 0,502 0,661 0,813 0,958 1,093 1,218 1 ,3a2 2,6 2,8 | ! 0,143 0,283 0 425 0,560 0,691 0,815 0,932 1,041 1,142 2,8 3,0 j 0,122 0,245 0,362 0,478 0,591 0,698 0,800 0,896 0,985 3,0 3,2 0,103 0,209 0,312 0,412 0,509 0,602 0,691 0,776 0,855 3,2 3,4 0,091 0,181 0,269 0,356 0,441 0,525 0,60! 0,675 0,745 3,4 3,6 ! 0,079 0,157 0,234 0,310 0,384 0,435 0,524 0,590 0,652 3,6 3,8 | 0,069 0,437 0,205 0,271 0,336 0,399 0,459 0,517 0,572 3,8 4,0 [ 0,060 0,120 0,180 0,258 0,295 0,350 0,404 0,455 0,504 4,0 4,2 0,033 0,106 0,158 0,210 0,260 0,309 0,356 0,402 0,446 4,2 4,4 0,047 0,094 0,140 0,185 0,230 0,273 0,315 0,356 0,395 4,4 4,6 1 0,042 0,083 0,124 0,164 0,204 0,242 0,280 0,316 0,351 4,6 4,8 | 0,037 0,074 0,110 0,146 0,181 0,215 0,249 0,281 0,312 4,8 3,0 | 0,033 0,065 0,098 0,130 0,161 0,192 0,221 0,250 0,278 5,0 5,2 1 0,029 0,058 0,087 0,116 0,144 0,171 0,198 0,224 0,248 5,2 3,4 1 0,026 0,052 0,078 0,103 0,128 0,153 0,177 0,200 0,222 5,4 3,6 a 0,023 0,047 0,070 0,092 0,115 0,137 0,158 0,179 0,199 5,6 3,8 B 0,021 0,042 0,062 0,083 0,103 0,122 0,142 0,160 0,178 5,8 6,0 1 0,019 0,037 0,056 0,074 0,092 0,110 0,127 0,144 0,160 6,0 6,2 0,017 0,034 0,050 0,067 0,083 0,099 0,114 0,129 0,144 6,2 6,4 1 0,013 0,030 0,043 0,060 0,074 0,089 0,103 0,116 0,130 6,4 ' 6,6 0,014 0,027 0,041 0,054 0,067 0,080 0,093 0,103 0,117 6,6 6,8 0,012 0,024 0,037 0,049 0,061 0,072 0,084 0,095 0,105 6,8 7,0 I 0,011 0,022 0,035 0,044 0,055 0,065 0,075 0,085 0,095 7,0 ! 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 462 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS SUITE DE LA TABLE A (i). RAYON HAUTEUR DE LA FLÈCHE DU MÉNISQUE EN MILLIMÈTRES. \ 1 RAYON DU TUBE en mill. „ 1,1 1,2 1,3 M 1,5 1,6 1,7 | DU TUBE 1,8 | eu mUL LO )) » B B » ___ » 1,0 1,2 » » » ï> » » ), » » 1,2 1,4 » » B » » » » » » < 1,4 1,6 » 1> » » » » » B » 1,6 1,8 » » » » » » » » » 1,8 2,0 2,348 » » » » » B » w 2,0 2,2 1,978 2,087 J) » » » » }) 2,2 2,4 1,680 ! ,780 1,866 » , • 2,4 2,6 1,436 1,528 1,608 1 ,676 » » » » » 2,6 2,8 1,235 1,318 1 ,392 1,456 1,511 )) » 2,8 5,0 1,068 1,143 1,210 1 ,270 1,522 1 ,368 „ » » 3,0 3.2 0,928 0,995 1,057 1,112 0.976 1,161 1 ,203 1,238 » » 3,2 3,4 0,810 0,871 0,926 1 ,021 1,061 1,095 » 3,4 3,6 0,710 0,764 0,814 0,860 0,901 0,938 0,970 » 3,6 5,8 0,624 0,675 0,718 0,760 0,797 0,831 0,861 0,887 3,8 4,0 0,551 0,594 0,635 0,673 0,707 0,738 0,766 0,790 y, 4,0 4,2 0,487 0,526 0,563 0,597 0,628 0,657 0,682 0,705 )> 4,2 4,4 0,432 0,467 0,500 0,531 0,559 0,585 0,609 0,630 4,4 4,6 0,584 0,416 0,445 0,473 0,499 0,522 0,544 0,563 4,6 4,8 0,342 0,370 0,397 0,422 0,445 0,467 0,486 0,504 ,) 4,8 5,0 0,305 0,272 0,330 0,354 0,377 0,398 0,418 0,436 9,452 )) 5,0 5,2 0,295 0,317 0,337 0,356 0 374 0,390 0,405 0,418 5,2 5,4 0,244 0,264 0,284 0,302 0,319 0,336 0,350 0,364 0,376 5,4 5,6 0,218 0,237 0,255 0,271 u, 287 0,301 0,315 0,327 0,338 5,6 5,8 0,196 0,213 0,228 0,243 0,257 0,271 0,283 0,294 0,304 5,8 6,0 0,176 0,191 0,205 0,219 0,231 0,243 0,254 0,264 0,273 6,0 ' 6,2 0,158 0,172 0,185 0,197 0,208 0,219 0,229 0,238 0,246 6,2 6,4 0,142 0.154 0,166 0,177 0 187 0,197 0,206 0,214 0,221 6.4 6,6 0,128 0,139 0,150 0,160 0,169 0,178 0,186 0,193 ^,200 6,6 6,8 0,116 0,126 0,135 0,144 0,153 0,160 0,168 0,174 0, 80 ‘ 6,8 7,0 0,105 0,114 0,122 0,130 0,138 0,145 0,152 0,158 0,163 î | 7,0 1 1 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 M. Piot lit ensuite un mémoire de M. Alcide d’Orbigny sur les Ammonites du terrain crétacé. (La Société exprime le désir que l’auteur communique au moins un extrait de son travail pour être inséré dans le Bulletin . ) M. Millet lit une note dans laquelle il annonce que depuis long-temps il s’occupe de former une collection des fossiles (1 ) Cette table a été calculée par M. Delcros , d’après les formules qui lui ont été com- muniquées par M. Schleiermacher, et dans lesquelles la constante C a été prise égale à 6’«m;5278, moyenne entre celle déterminée par M. Gay-Lussac, = 6in,5262, et celle due aux expériences faites par M. Schleiemaeher, qui est égale à 6mm,5295. DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. 4G3 du département; il a tracé aussi une carte sur laquelle il a figuré les contours des terrains, et en particulier des terrains fossilifères. Il s’occupe maintenant de coordonner tous ses travaux, et se propose de publier une description des fossiles du département de Maine-et-Loire. Son projet est de les classer par terrains et de coordonner son travail avec celui de M. Lechatelier, pour l’exécution de la carte géologique. M. Lechatelier donne des détails sur deux coupes de sondages exécutés à Beaufort et à Saumur. Ces deux coupes ont été communiquées par M. de Beauregard , vice-président de la Société d’agriculture d’Angers. Le premier sondage, exécuté à Saumur sur la place St Pierre, a traversé d’abord 12m,40 de remblais et de sables d’albi vion , 15 mètres de craie tufau et 26 mètres de craie mar- neuse. Il a rencontré ensuite une succession de couches de sables verts, de grès verts, de grès coquiliiers, d’argiles sou- vent marneuses, vertes ou bleuâtres, alternant entre elles, jusqu’à la profondeur totale de 95 mètres. Dans cet inter- valle trois sources ont été rencontrées; la dernière s’est élevée jusqu’à 6m,60 au-dessus de l’étiage. On a traversé ensuite une craie un peu compacte, séparée par de petites couches d’argiles , des plaquettes de grès vert , et des sables plus ou moins argileux; on a traversé enfin 23 à 24 mètres de marnes très crayeuses dans lesquelles on s’est arrêté à îa profondeur totale de 130 mètres. Le second a été exécuté dans la ville de Beaufort. Il a ren- contré à une faible profondeur le terrain jurassique. Il a été abandonné à 15 mètres dans ce même terrain. M. Rolland met sous les yeux de la Société une carte géo- logique de la concession de Layon-et-Loire , et en donne la description suivante : Notice sur le terrain anthraxijère des bords de la Loire , aux environs de la Haye-Longue , entre Rochefort et Chalonnes ( Maine-et-Loire ). La zone anthraxifère des bords de la Loire s’étend depuis les environs de Doué, dans le département de Maine-et-Loire, jus- 46 I RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, qu à Noit, département de îa Loire Inférieure, sur une longueur de 4iÿ lieues environ. j Le point où cette zone se montre le mieux à îa surface, à cause des nombreuses sinuosités du terrain, se trouve aux environs de la Haye-Longue, village situé sur îa rive gauche de la Loire, en- tre le Louet , bras de Loire , et la rivière du Layon , et à peu près au centre de la concession de Layon et Loire. Ma position de di- recteur des mines des travaux de Layon et Loire, m’ayant mis à meme d’étudier plus particulièrement cette partie de la zone an- thrax îfère, j’ai cru pouvoir adresser à la Société géologique la description suivante du terrain. De la position de la zone anthraxifère relativement aux terrains voisins.—- 'M’étant plus attacîié jusqu’à présent à l’étude de la zone anthi axifère qu aux relations qui existent entre cette zone et le îeste du terrain silurien, je ne puis émettre une opinion défini- tive sur 1 âge de cette zone; je rapporterai seulement ici quel- ques faits qui pourront amener parmi les gé ologues des discussions sur cette importante question. La carte géologique des environs de la Haye-Longue, pl. X, re- présente la zone anthraxifère intercalée au milieu des schistes îouges et verts. La direction moyenne de cette zone sur les co- teaux de la Haye-Longue forme avec la ligne N. un angle de 60% et l’inclinaison générale des couches, sur cette même colline , a heu vers le N.-E. , sous un angle qui varie entre 25° et la verti- cale. En certains points même, les couches éprouvent mie incli- naison au S.; mais les variations ne semblent être que l'effet d’ac- cidents partiels. Sur la rive droite de îa Loire, au contraire, des puits de re- cherche indiquent un pendage des couches au S. ? ^ ce Pendage, que la faible profondeur des puits de recherche n’a pas permis de reconnaître à plus de 50 mètres, est le pendage véritable de la zone sur la rive droite de la Loire, cette zone affecterait alors sous la vallée de la Loire la forme d’une parabole renversée et représen ée , pl. XI, lîg. 2, par la surface gauche ABCD, le point A étant le correspondant du point B. Hans ce cas alors, le dépôt anthraxifère formerait la partie supérieure du terrain silurien. S% au contraire, l’inclinaison au S., reconnue dans les puits de recherche de la rive droite, était une inclinai on accidentelle, le pendage général des couches sous la vallée de la Loire devien- drait UC EFG , c’est-à-dire que les couches du terrain anthraxb fère s épanouissant à la surface éprouveraient une réduction de DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 18-41. 4C)ô puissance dans la profondeur, pour aller se redresser plus loin sans se montrer à la surface. Mais, dans ce cas, le dépôt antlnaxi- fère ne formerait pas la partie supérieure du terrain silurien. Forme primitive clic bassin dans lequel s’est opéré le dépôt. — Ce qui se passe aujourd’hui dans les travaux confiés à ma direction me -porterait à admettre une forme conique à tout le système, soit qu’il incline au N. sans redressement, soit qu’il se redresse au N. pour incliner au S. Ainsi les couches Goismard, grande et petite veine, dont il sera question dans la description de la zone anthraxifère , sont sépa- rées l’une de l’autre aux points où elles se montrent à la surface par une roche dont la puissance est de 6 à 8 mètres. A 100 mètres de profondeur, mesurés suivant L’inclinaison des couches, la puissance de la roche est réduite à 3 mètres. A 200 mètres de profondeur , cette roche a une épaisseur de moins de 1 mètre. Enfin , dans les exploitations les plus profondes de la Haye- Longue , cette roche intermédiaire disparaît complètement, et les deux couches de combustible se réunissent pour disparaître en- suite elles-mêmes. Cette diminution de puissance des couches me porterait à croire que le bassin dans lequel s’est opéré le depot anthraxifère avait primitivement la forme représentée en ABC, pl. XI, fig. 6, et que par conséquent les courants ayant dû être plus forts en O, c’est précisément en ce point que plus de matières ont dû être entraî- nées, et déposées par suite ; tandis que sur la portion presque ho- rizontale du bassin, les dépôts ont dû affecter une forme de coin allongé. Au N.-E. de la zone anthraxifère, au point où cette zone est en contact avec les schistes rouges et verts, le terrain charbonneux plonge en certains points au-dessous des schistes rouges. Mais, de cette superposition , on ne sauiait conclure que le terrain an- thraxifère est inférieur aux schistes rouges; car, par le soulève- ment des porphyres qui a eu lieu au milieu des schistes rouges , comme le représente la carte géologique, pl. X , il a pu arriver que les couches du dépôt anthraxifère et des schistes rouges aient été repliées sur elles-mêmes sur une faible longueur , comme l’indique l’exemple , pl. XI , fig. 5 II n’y a donc que des travaux plus approfondis sur les deux rives de la Loire qui pourront dé- cider nettement la question de superposition. Description de ta zone anthraxifère. — Pour bien étudier toutes les couchés contenues dans le terrain anthraxifère de la Haye- Longue, il faut suivre les bords du Louet depuis Rochefort jus- 4éfi R ET, N ION EXT R A O RDI N AIRE A ANGERS, qu’à Chaionnes, et remonter ensuite les bords du Layon en se dirigeant de Chalonncs au pont Barré, et en se tenant toujours à peu de distance du coteau. C’est par cette étude et au moyen de quelques coupes faites perpendiculairement à la direction des couches, que j’ai été mis à même de dresser la carte géologique dont je vais faire la des- cription. Ainsi , commençant par le bourg de Rocliefort , je ferai remar- quer les trois lignes AB , AC, AD. AB est la ligne N ; AC est la ligne indiquant la direction générale des couches et faisant avec la ligne N un angle de 60°; AD est la ligne parallèle aux lignes de plus grande pente tracées dans le plan des couches, et faisant un angle de 30° avec la ligne N. N° 1 de la carte géologique. — Au S.-E. et au N. O. de Roche - fort, existent des soulèvements de roches porpliyriques qui , dans la vallée, traversent les terrains d’alluvion et s’élèvent à plus de 30 mètres au-dessus de l’étiage de la Loire. Ces roches disparais- sent sous le lit de la Loire et vont se montrer ensuite sur la rive droite de ce fleuve, aux enviions du village de Saint-Clément de la Leu. La fig. 2, pl. XI , montre qu’on pourrait attribuer à ces soulèvements de porphyres le redressement des couches sous la rive droite de la Loire. 3N° 2. — Aux environs de Rochefort , près des roches porphyri- ques, sont des roches ressemblant à des ainygdaloïdes. N° 3. — A Saint-Clément de la Leu , les schistes rouges qui sont près des roches porphyriques sont traversés par des grains de quarz blanc qui en font de véritables schistes ainygdaloïdes. !N° 4. — Des schistes plus au moins altérés succèdent ensuite à ces schistes métamorphiques. N° 5. — Vient ensuite un lambeau de terrain anlhraxifère com- pris entre deux bancs de poudingue. Ce lambeau renferme deux veinules d’anthracite dans lesquelles il n’a jamais été fait aucune recherche. 11 serait important, cependant, de comparer le com- bustible de ces veinules avec celui qui provient des couches ex- ploitées à la Haye-Longue , afin de reconnaître si , à cause de sa plus grande proximité des roches anomales, ce combustible con- tient moins de parties volatiles que l’autre. Si le terrain anthraxifère compris aux n°‘ 12, 13, 14, forme la partie supérieure du terrain silurien en se relevant sur la rive droite de la Loire , le lambeau compris au n° 5 appartiendrait à un lambeau dans lequel on a fait quelques recherches, à la Pommeraie, au S.-E. de Mont-Jean. Et alors ce lambeau se trou- BU Dr AU 9 SEPTEMBRE 184 1. 4P.T verait intercalé entre deux assises de schistes rouges et verts. Nos 6, 7 , 8 et 9. — Succession plusieurs fois répétée de schistes rouges et de schistes verts. Plusieurs variétés de schistes se trouvent dans cette succession. Parmi les schistes rouges , les uns sont d’un rouge lie de vin , les autres d’une couleur moins foncée. D’autres, enfin, très doux au toucher, semblent blancs à eau e des nom- breuses paillettes de mica et de talc qui reflètent la lumière. Parmi les schistes verts , il y a également plusieurs nuances dues à la plus ou moins grande quantité de mica et de talc. Les uns sont très doux au toucher, les autres sont rudes ; ceux surtout qui avoisinent les points où des roches porphyriques ont été sou- levées sans se montrer à la surface , présentent ce dernier carac- tère. Tels sont les schistes compris entre les nos 11 et 12 , situés au S. -O. des soulèvements du pont Barré et de la montée de Ti- recliaud. En un point situé aux environs du Breuil, quelques lames de schistes verts sont imprégnées d’une légère couche de cuivre car- honaté vert et bleu. Dans l’intérieur de la ville de Chalonnes , dans une carrière de schistes située sur les bords de la Loire, j’ai trouvé également des schistes recouverts par de légères écailles de cuivre carbonate. Cette symétrie à 1 E. et à FO. de*la zone anthraxifère ne pour- rait-elle pas encore influer en faveur d’un bassin parallèle au lit de la Loire? Les échantillons de schistes les plus riches en cuivre carbonaté ont donné à une analyse faite par M. Lechatelier, in- génieur des mines ,2 1 /2 p. 100 de cuivre seulement. 10. — Une ligne pointée, qui , aux environs du pont Barré, se trouve en contact avec la zone anthraxifère, et qui sur les bords du Louet s’en trouve à plus de 400 mètres à FE. , indique un soulèvement de roche porphyrique avec un filon de roche ser- pentineuse, englobant des noyaux de calcaire marbre très com- pacte. Roche du pont Barré. — Ce soulèvement, très remarquable, pré- sente un grand développement aux environs du pont Barré, comme le représente la carte. Un soulèvement du même genre , mais beaucoup moins impor- tant, se montre dans la tranchée faite pour une nouvelle route et connue sous le nom de montée de Tirechaud. A la carrière du pont Barré, le marbre qu’on exploite alimente plusieurs fours à chaux. Ce marbre, d’un gris bleuâtre et rou- geâtre en certains points, est susceptible d’un beau poli, et peut 468 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, même fournir des plaques assez larges pour faire des dessus de ! meuble* et des cheminées. Les blocs de marbre qui avoisinent la roche serpentineuse se trouvant pénétrés en certains points par cette roche, donnent, lorsqu’ils sont polis , des marbres parsemés de veinules verdâtres produisant un fort bel effet. J’ai la conviction que ce marbre serait parfaitement accueilli dans le commerce. MM. les membres de la Société géologique présents à la réunion d’Angers ont pu examiner une plaque de ce marbre que j’ai exposée dans la salle des séances. Dans quelques cavités rencontrées dans la carrière de calcaire du pont Barré, on trouve une substance molle ayant l’aspect du savon noir et ayant une odeur bitumineuse très prononcée. Cette substance, qui peut être regardée comme une huile de pétrole endurcie, semble a voir été formée par la distillation de la houille, au contact des roches éruptives. Cette substance est employée par les ouvriers de la carrière, sous le nom d 'onguent, pour guérir les blessures qu’ils se font en extrayant la roche calcaire, qui est d’une grande ténacité. N° 11. — Une couche de qjiarz noir, traversée par des vei- nules blanches., se montre en certains points de la surface. Cette couche semble dérangée par la ligne de roche porphyrique serpen- tineuse dont j’ai parlé au n° 10, et qui semble n’avoir pas exacte- ment la même direction que les roches du dépôt. Entre ces quarz noirs et le terrain anthraxifère se trouve une nouvelle succession de schistes ronges et verts. Ces derniers acquiè- rent en certains points une grande dureté ; par exemple, der- rière le village des Barres et sur les bords du Louet. J’attribue cette dureté au voisinage des roches éruptives. De la zone anthraxifère . — V ient enfin la zone anthraxifère, qui contient plus de vingt veines ou veinules d’anthracite, d’une plus ou moins grande importance, et dont j’ai simplifié l’étude au moyen des remarques suivantes. Division de la zone anthraxifère en huit systèmes. — Ainsi , en suivant le pied de la côte sur la rive gauche du Louet , j’ai remar- qué un assez grand nombre de bancs de poudingue qui m’ont paru établir une démarcation tranchée entre chaque dépôt partiel du terrain anthraxifère. Reconnaissant la même succession des bancs de poudingue sur les bords du Layon , j’ai été conduit à partager la bande anthraxifère en huit systèmes distincts , ayant chacun pour base un banc de poudingue. DU Ie1' AU 9 SEPTEMBRE 1 84 ) . 469 Ainsi le dépôt anthrax ifère se serait formé à huit grandes épo- ques bien tranchées , et les débris les pins grossiers des roches entraînés par les courants, suivant l’ordre de leur pesanteur, se seraient déposés d’abord et auraient formé les couches composées des plus gros éléments et qui sont à la base de chacun des sys- tèmes Après avoir ainsi simplifié cette zone anthrax ifère, et après avoir donné à chaque système ou portion de la zone un nom tiré d’une maison ou d’un village situé sur cette tranche, j’ai étudié chaque système en particulier, et j’ai pu établir, pl. XI , fig, 4, la coupe de toute la zone anthraxifère telle qu’elle se présente obliquement sur les bords du Louet. N ' 12. Système des Essards . ■ — Ce premier système commence par un poudingue peu grossier, et contient trois veines d’anthra- cite, dont une seule a été exploitée avec quelque avantage. Ces veines sont séparées les unes des autres par des bancs plus ou moins épais de grès et de schistes noirâtres. La première veinule ou veine de Yaujuet, en certains points où le poudingue , les schistes et les grès manquaient , s’est trouvée , m’a- t on dit , dans quelques travaux de recherche, en contact avec les schistes verts endurcis, dont j’ai parlé à la suite du banc de quarz noir , n° 11. Je n’ai jamais été à même de vérifier ce fait. Tiennent après, au milieu des grès et des schistes noirs, les veines des Petits-Houx et des Essards, qui sont soumises à quelques renflements. Puis le poudingue qui fait la base de ce système. Ce pou- dingue, très grossier, forme sur les bords du Louet une pointe très élevée, auprès des maisons du Paty. La couche des Essards seule a donné lieu à une exploitation régulière. N° 13. Système de la Haye-Longue . — Sur ce système se trouve le village de ce nom. Il contient trois veines , la veine du Paty et les veines de la Haye-Longue , grande et petite veines. Ces veines peu connues semblent d’une assez faible importance; entre les veines se trouve une succession de grès à grains fins et de schistes très micacés, jaunâtres. La base de ce système est un poudingue grossier, contenant des grains de quartz semblables à des cailloux roulés. N° 14. Système des Noulis. ■ — C’est par ce point où ce système se montre sur la rive droite du Louet , et par le moulin de Saint- Clément de la Leu , qu’a été faite la coupe hypothétique, pl. XI , fig. 2. Ce système contient trois veines. La veine de la Maison des Noulis, la veine de la Portinière et la veine des Noulis. La 470 REUNION EXTRAORDINAIRE A ANGELS, veine des Noulis a été exploitée avec avantage pour charbon de > forge. Le toit de cette veine est fermé par un grès feldspaihique i jaunâtre -, connu sous le nom de pierre carrée , à cause de sa pro- ' priété de se séparer en prismes rhomboïdaux. Je parlerai plus loin de cette roche très remarquable. La veine de la Maison des Noulis a peu d’importance; la veine r de la Portinière, peu connue, en a davantage; celle des Noutis a été seule exploitée. Ces veines sont séparées par des grès et des schistes noirâtres. Vient ensuite un poudingue assez grossier for- mant la base du système. N° 15 Système de Bel- Air . — Ce système contient quatre veines. Les couches de ILl-Air paraissent être d une exploitation plus avantageuse que celles du Caf. Les grès et les schistes qui avoisinent les couches sont d’une na- ture différente des autres. Leur couleur est le gris, leur texture est très fine. Quelques bancs contiennent beaucoup d’empreintes végétales et surtout des calamites. Le poudingue sur lequel repose ce système est très visible à l’E. de la Maison du Vouzeau ; il con- tient de grandes empreintes de végétaux aplatis. N° 16. Système de la Ba>re. — Ce système contient trois veines, la veine des Trois-Filons, la veine du Vouzeau N. , et la veine du Vouzeau S. La veine du Vouzeau N. surtout est susceptible d’une exploitation régulière. Les couches sont accompagnées d’un banc mince de pierre carrée, contenant une veinule sans importance. La veine des Trois-Filons est accompagnée d’une couche peu puissante de rognons de fer carbonaté. Cette couche est très ap- parente sur les bords du Layon. Les grès et schistes de ce système sont d’un gris noirâtre plus ou moins foncé. Ils contiennent des empreintes de calamites en grande abondance. On y rencontre des troncs de palmiers passés à l'état de grès , et disposés perpen- diculairement à la stratification des roches Le poudingue sur le- quel repose ce système est moins grossier que celui qui précède. ]N° 17. Sy tème Goismard. — Ce système est englobé dans la pierre carrée, il contient quatre veines. La veine du Chêne , peu exploitable. La veine de la Recherche, peu exploitable. Les veines Goismard, grande et petite veines exploitables à cause de leur régularité. DU l,r AU 9 SEPTEMBRE î 8 4 ï . 471 A l’exception de ia veine du Chêne, qui recouvre ce système , les trois autres ne sont séparées de la pierre carrée que par des bancs peu épais de schistes et de grès. Il existe dans ce système un banc énorme de pierre carrée, tant au-dessus qu’au -dessous des couches. Ce banc acquiert en certains points une épaisseur de plus de 70 mètres. La pierre carrée éprouve de nombreuses variations dans sa na- ture : tantôt c’est une roche à grains très fins et à cassure polie , tantôt c’est une roche à texture granitoïde. Un banc inférieur , reconnu dans trois puits d’exploitation, a une texture plus gros- sière, et contient des fragments de roches serpentineuses et por- phyriques. C’est une véritable brèche à laquelle j’ai donné le nom de poudingue à ciment de pierre carrée. Cette roche remplace les couches de poudingue reconnues dans les autres systèmes, et l’on passe du système Goismard au système des Bourgognes sans l’in- termédiaire d’un autre poudingue. Les veines Goismard contenues dans ce système ayant donné lieu à des exploitations très étendues , et présentant des caractères remarquables , je crois devoir en faire ici une description dé- taillée. 1 ° Le toit de tout le système des couches , appelé par les ou- vriers le bon toit , se compose du grès feldspathique dont j'ai déjà parlé; c’est la pierre carrée, dont l’épaisseur est de plus de 70 mètres. Ce toit présenté la plus grande solidité et une extrême ténacité ; il n’a besoin, pour être maintenu, d’aucun bois d’étançonnage. Cette grande solidité a permis , en un point des mines du Roc , de créer une excavation cubant environ 1800 mètres cubes, et dans laquelle manœuvre un manège à quatre chevaux , exécuté sur de grandes dimensions. Cette pierre carrée, dont les strates sont ordinaire- ment très réguliers, renferme des empreintes de Lépidoden- drons. Dans la carrière de la Drassière, MM. les membres de la So- ciété géologique ont pu , dans leur tournée des bords de la Loire à l’O. d’Angers, voir plusieurs empreintes de troncs de palmiers fort remarquables, et placés d’une manière oblique aux strates delà pierre carrée. J’ai été à même de voir cette empreinte en- tièrement découverte sur une longueur de lm,70, et j’en ai fait un croquis, pl. XL, lig. 3. Ce tronc d’arbre forme avec les s t rat. s de la pierre carrée un angle de 65° environ ; son diamètre est de 30 centimètres ; une légère couche de houille semble remplacer l’écorce , tandis que tout l’intérieur est passé à l’état de pierre 4 72 REUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, carrée. Quelques bancs de pierre carrée friable renie i ment des empreintes d’une espèce de fougère très grêle. 2° Le faux toit ou grison est un grès à grains tins , très tenace, dont l’épaisseur varie entre 30 centimètres et 1 mètre. Ce faux toit est fort peu adhérent â la pierre carrée, aussi a-t-il besoin d’être soutenu par un assez grand nombre de bois. 3° Ce qui est appelé vulgairement par les ouvriers tourte , est un grès grossier parsemé de grains blancs, sans ténacité et analogue à un feldspath désagrégé ; les grains blancs se détachent sur un fond grisâtre. Le nom de cette roche provient de sa res- semblance à la vue avec le marc qui reste après la fabrication de l’huile de chénevotte , et qu’on appelle tourte. Ce banc a une faible ténacité et une épaisseur de 15 à 20 centimètres seulement. 4° Vient ensuite la petite veine Goismard , d’une puissance moyenne de 50 centimètres, et dont le charbon présente une assez grande dureté pour être extrait en gros. 5° Le mur de la petite veine ou toit de la grande veine est un grès schisteux, dont l’épaisseur est variable. Cette roche a, comme je l’ai déjà dit, à son affleurement, une puissance de 6 à 8 mètres, et se réduit en forme de coin dans la profondeur des travaux. 6° Grande veine Goismard , dont la puissance moyenne est de 60 centimètres. Cette couche, à l’inverse de la petite veine, pré- sente un charbon très friable et donnant très peu de gros mor- ceaux. La différence de ténacité dans les charbons de l’une et de l’autre veine conduit au raisonnement suivant. Lorsque les détritus végétaux qui ont formé la grande veine étaient encore à l’état pâteux, la roche qui a été déposée dessus, et qui a servi à les comprimer, est le grès n° 5 , dont la pesanteur n’a dû exercer sur le dépôt végétal qu’une légère pression. Quand, au contraire, les détritus qui ont formé la petite veine étaient encore à l’état pâteux , le dépôt qui a servi à les comprimer est celui qui a formé le banc épais de pierre carrée dont j’ai parlé au n° 1er. C’est de cette différence dans les pressions agissant sui- des substances molles qu’a dû nécessairement résulter la diffé- rence de dureté dans les charbons de l’une et l’autre veine. 7° La partie supérieure du mur de la grande veine se compose d’une légère couche de schiste blanc, friable, qui, délayé par l’eau , forme une argile blanchâtre. Ce schiste est désigné par les ouvriels sous le nom de blancheron . 8° Le mur de îa grande veine ou bon mur est un grès présen- tant peu de ténacité ; son épaisseur est de 7 à 8 mètres. 9° Enfin vient le poudingue à ciment de pierre carrée, dont DU Ier AU 9 SEPTEMBRE 1841. 473 j’ai donné la description au n« 17 de la carte, et qui forme la base de tout le système Goismard. L’exploitation dans les couches Goismard a lieu , ou séparé- ment dans chacune des veines, ou dans les deux veines en même temps , quand ta roche intermédiaire n’a pas assez d’épaisseur pour se maintenir de manière à présenter toute la sécurité con- venable pour les ouvriers. Dans tous les cas, l’exploitation a lieu par gradins renversés, et les charbons tombent dans les voies principales, qu’on a toujours soin de pousser de manière à ce qu’elles précèdent les tailles les plus basses. N° 18. Système des Bourgognes, — Ce système contient trois veines, qui souvent se réduisent à deux, et quelquefois aune seule ; ce qui donne lieu à des amas assez considérables auxquels succèdent souvent des parties stériles d’une grande étendue. Ces couches sont très irrégulières et d’une exploitation difficile. Elles laissent dégager du gaz hydrogène carboné en assez grande abondance. Les roches qui séparent les couches de combustible sont des grès à grains fins et des argiles schisteuses très noires. La pl. XI, fig. 1, représente une coupe des trois systèmes, not 16, 17 et 18 , qui sont très apparents dans le chemin de la rue d’Ar- denay. Ce chemin, en forme de ravin, est celui qui présente la coupe la plus remarquable du terrain anthraxifère. J’ai donc cru devoir en adresser à la Société une coupe à la f is pittoresque et géologique. Un puits d’exploitation qu’on remarquera sur c< tte coupe ayant rencontré les couches des Bourgognes à une profondeur de 86 mè- tres, j’ai pu donner aux couches en ce point une inclinaison cer- taine. N° 19. Système du Poirier Samson. — Vient enfin le dernier système qui est d’une très faible importance, et qui renferme une veine divisée quelquefois en deux veinules peu régulières. Les schistes qui avoisinent les veines contiennent de nombreuses empreintes d’une fougère à tiges très ténues. Ainsi, jusqu’à pré- sent, je n’ai encore trouvé d’empreintes de fougères que dans le système Goismard en très petite quantité , et dans le système du Poirier Samson , et les fougères sont bien loin de ressembler à celles des bassins houillers de Saint-Etienne et de la grande cou- che dans le Gard. ]N0S 20 et 21. — • Succession de schistes rouges et veïts passant à des grauwackes. N° 22. — Couche par rognons très développés de calcaire marbre au milieu de schistes gris , jaunâtres, très micacés ou Soc géol. Tome XII. oi 474 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, grauwackes. Ce calcaire est pénétré par des veines de dolomie. On y rencontre quelques filons peu importants de fer hydraté, accompagnés de fer carbonaté cristallisé en prismes rhomboïdaux très réguliers. On y trouve aussi des parcelles de manganèse peroxidé , quelques coquilles fossiles propres au terrain silurien et un assez grand nombre de polypiers. Ou rencontre dans les carrières de ce même calcaire des grottes à ossements, et d’autres grottes remplies de cailloux roulés. Enfin, il sert exclusivement à la fabrication de la chaux , et la majeure partie de cette chaux est employée pour l’amendement des terres argileuses de la Vendée, qui se trouvent alors fertilisées d’une manière très re- marquable. Il semblerait que la nature prévoyante a placé ainsi dans un même lieu, pour les besoins de l’agriculture, la chaux carbonatée et le combustible destiné à réduire cette roche à l’état d’oxide. Je terminerai cette description du terrain anthraxifère des bords de la Loire , en donnant quelques résultats d’analyses faites par M. Lechatelier, des charbons des principales couches exploi- tées à la Haye-Longue. Petite veine Goismard. Coke aggloméré , peu boursouflé au creuset de platine ; cendres blanches avec parties rouges. Composition : Coke 80.21 Cendres.. 3 79 Matières volatiles 16,00 100,00 Grande veine Goismard, coke peu boursouflé. Composition : Coke 77,59 Cendres . 4*4* Matières vola'iles 18,00 100,00 Couches des Bourgognes , coke non boursouflé. Composition ; Coke 82.39 Cendres., 4'A1 Matières volatiles i3,ao 100,00 Ces charbons, qui donnent tous un coke peu ou point bour- souflé , sont des charbons maigres, non collants, possédant une C x. | 7^ ■^x r^'- h\ \ \ \ . MÉfaX \T^ma^ \ Mu//, de la Sac. Ccol: de. France. ïïg.3. leqiirl s est fait le dépôt delà Tiff -6 . DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. 475 qualité spéciale pour la fabrication de la chaux dans des four- neaux de grande dimension, où il est très important de ne point intercepter le courant d’air. Des charbons gras, au contraire, s’agglomèrent avec la pierre calcaire et interceptent le passage de l’air. La Société décide ensuite quelle consacrera deux jours à la visite du terrain anthraxifère de Sablé. Séance du 9 septembre. La séance est ouverte à trois heures après midi. M. Bertrand Geslin occupe le fauteuil ; M. Rolland rem- place M. Piot , 1 un des secrétaires, absent. M. Lechateher fait hommage à la Société d’une Note sur les schistes bitumineux du bassin houillerde Pouvant ( Vendée), extraite des Annales des mines , 3e série, tome XIX , 1841." M. Waterkeyn, professeur extraordinaire de minéralogie et de géologie à l’université catholique de Louvain , fait hommage à la Société de son ouvrage intitulé : De la Géo- logie et de ses rapports avec les vérités recelées. ïn-8°, 66 nag. Louvain, 1841. M. Michelin lit une lettre de M. Buvignier, datée de Verdun. M. Buvignier exprime ses regrets de ne pouvoir assister à la réunion d’Angers, et annonce à M. Michelin quil lui adressera une note sur plusieurs faits relatifs au dépôt des terrains jurassiques. M. Bertrand-Geslin cède le fauteuil à M. Bauga, pour pré- senter à la Société une coupe du mont Faudon , dans les environs de Gap. Il rappelle les discussions qui ont eu lieu à ce sujet entre MM. Deshayes et de Beaumont, dans la séance du 3 mai 1834. M. Bertrand-Geslin rapporte ce terrain au grès vert, et mo- tive son opinion sur les caractères d’alternance et de super- position des couches, et il insiste surtout sur ce fait, facile à constater, qu’il n’existe dans cette localité qu’une seule et 4 76 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, même formation , et par conséquent que les fossiles qu’on y observe appartiennent a un seul et même terrain, comme 1 avait déjà établi M. Ëlie de Beaumont, et il demande que mention en soit faite au procès-verbal , ainsi que des coupes ( pl. XII, fig. 2 et 3) du mont Queyrel et du mont Faudon. M. Bertrand-Geslin présente à la Société des échantillons des roches et des fossiles qu il a rapportés. M. Michelin demande ensuite à M. Bertrand-Geslin s’il a vu dans les couches supérieures à ce terrain des couches crétacées bien caractérisées, et s’il y a rencontré desTurri- lites, des Hamites, des Scaphites, etc. M. Bertrand-Geslin répond qu’il n’a jamais vu ces fossiles dans cette localité, et qu’il n’a reconnu que les mêmes roches alternant plusieurs lois ensemble; les grès supérieurs ne lui ont jamais montré de fossiles. M. Michelin fait remarquer que dans les Alpes, lorsqu’on ne voit pas une superposition immédiate, on ne peut guère s’en rapporter qu’aux caractères zoologiques pour déterminer l’étage des terrains; que l’aspect des roches stratifiées y est partout à peu près le même; que le lias , le terrain crayeux, les terrains tertiaires sont composés de grès, de calcaires et de schistes noirs qui peuvent, à la simple vue, appartenir aussi bien à l’un de ces terrains qu’à l’autre. Or, parmi les fossiles rapportés par M. Bertrand-Geslin, M. Michelin ne voit que des fossiles tertiaires, dont plusieurs sont semblables à ceux qu’il possède du val de Bonca, de la Superga et de la Rocca de Baldi ; M. Sismonda lui a même écrit récemment qu’il était convaincu que la Rocca de Baldi était tertiaire. Les trois quarts des fossiles de M. Bertrand-Geslin, conti- nue M. Michelin, ont été figurés comme tertiaires, et dans ceux qu il a vus chez M. Ladoucette , il n’a reconnu qu’une espèce , peut-être crétacée, représentée par un ou deux frag- ments dégagés de leur gangue, et par suite sans authenti- cité, puisqu’ils ont été envoyés à M. Ladoucette sans qu’on sache comment ils avaient été rassemblés ; c’étaient des frag- ments de P entcicrinites basaltiformis. M. Michelin conteste le mélange des fossiles tertiaires et crayeux; il ne croit pas que les fossiles crétacés puissent se DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1811. 477 retrouver dans le terrain tertiaire. En résume, M. Michelin regarde comme tertiaire la localité observée par M. Bertrand- Geslin , et il est confirmé dans son opinion par l’examen des fossiles qui! a sous les yeux, et ensuite parce qu’aucune des couches supérieures à celle qui les renferme n’en présentait de propres aux terrains crétacés. M. Michelin fait remarquer qu’on peut à la rigueur trouver, comme à Contiguë, dans Sa course laite par la Société à Sablé , comme à la butte c!e Bournon , près Saumur, quelques fossiles remaniés, prove- nant de la décomposition des terrains plus anciens ; mais on n a jamais trouvé dans une même gangue, ayant vécu à la même époque et dans le même milieu , deux fossiles de ter rains différents, tertiaire et crayeux. M. Bertrand-Geslin répond que si tous les fossiles qu’il a rapportés sont tertiaires, d’autres personnes y ont trouvé des fossiles de la craie. Ainsi, parmi ceux qu’a rapportés M. Élie de Beaumont , M. Deshayes a reconnu quelques fossiles crétacés et quelques espèces nouvelles mélangées avec un grand nombre de coquilles du terrain parisien, ce qui l’avait porté à classer ce terrain dans le terrain tertiaire inférieur. Il est à regretter qu’une commission n’ait pas examiné, ainsi qu on 1 avait proposé , la collection rapportée par M. Élie de Beaumont à l’École des mines. M. Bertrand-Geslin insiste de nouveau sur ce fait , qu’il n’existe au mont Faudon et à Saint- Bonnet qu’une seule et même formation. M. Bertrand-Geslin rapporte quelques autres faits qu’il a observés dans son voyage. A la Combe de la Fauge, au S.-E. du Villard de Laus , dans une gorge, on voit un grès cal- caire avec oursins et fragments de Turrilites costata , qui est évidemment un terrain crétacé formant au pied des cal- caires néocomiens un étage de 20 à 25 mètres. En revenant du Villard de Laus dans la vallée de la Bourne, près du moulin de Besduire, on entre dans une gorge. Les sommités sont de calcaire néocomien, et on voit dans la gorge un ter- rain de grès vert en décomposition , absolument semblable h celui de la perte du Rhône. 478 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, La séance , interrompue à cinq heures , est reprise à sept heures du soir. M. Millet, président, occupe le fauteuil. M. Triger, qui s’était chargé de guider la Société dans sa course des environs de Sable , et qui avait promis de rendre compte des observations faites dans cette course, écrit pour annoncer qu’il ne pourra pas assister à la séance. M. Lechatelier donne de vive voix le compte-rendu de cette course. En partant d’Angers, on a suivi jusqu’au-delà d’Avrillé la bande ardoisière exploitée près de ce bourg , à la carrière de la Désirée. A partir de ce point, la route départementale n° 9, d’Angers à Mamers, que l’on a suivie , recoupe une série de schistes et quelques couches de grauwacke d’inclinaisons di- verses, mais toujours très voisines de la verticale. De Saint- Denis-d’Anjou à Sablé, 1 inclinaison se maintient constam- ment au S. On passe du schiste ardoisier d’Angers au terrain anthraxifère de Sablé sans discordance de stratification ap- parente. De Saint-Denis-d’ Anjou à Sablé, on observe plu- sieurs filons de diorite intercalés dans les couches de schistes. A Contigué , on observe un bassin d’une étendue assez considérable de molasse coquilîière et de faluns. Dans les différentes carrières où cette roche est exploitée pour l'amen- dement des terres, elle est à l’état terreux. On y rencontre d assez nombreux fossiles, mais en général mal conservés; on y a constaté d’une manière bien nette la présence de 1 Ostrea bi-auricidata en fragments roulés ; ce qui s’explique facilement par le voisinage du terrain crétacé inférieur, qui, à 1 époque du dépôt des faluns, a cédé ses éléments à cette formation. A Sablé, on a recoupé deux fois le terrain anthraxifère en suivant successivement les deux rives de la Sarthe. Le châ- teau de Sablé et une partie de la ville sont bâtis sur une masse d’amphibolite qui traverse la Sarthe et forme plusieurs mamelons sur l’autre rive; ces pointes d’amphiboliîe dessi- nent le contournement des couches anthraxifères. Avant de parcourir la rive gauche de la Sarthe , M. Triger OU Ier AU n SEPTEMBRE 1811. 479 a exposé la constitution du terrain, qu’il a étudié en exécu- tant sa carte géologique du département de la Sarthe. Ce terrain forme, à Sablé , l’extrémité d’une cuvette bien mar- quée ; au S., les couches dirigées à l’O. 20 à 30° N., comme l’ensemble des couches de transition, plongent au N., vers Sablé; elles se contournent vers le N., et reviennent prendre, à Solesmes et Juigné , leur direction primitive en pendant au S. L’existence d’un bassin est là parfaitement caractérisée. Les mêmes couches se reproduisent, inversement disposées et plongeant en sens contraire; au milieu du bassin , dans l’endroit où le pli s’est fait , elles sont violemment contour- nées et repliées sur elles mêmes. Le premier jour, en parcourant la rive gauche de la Sarthe, on a pu constater nettement cette disposition en examinant de loin le coteau qui borde la rive droite; le lendemain , en suivant cette rive, on a étudié couche par couche le détail du terrain. A l’amphibolite en masse non stratifiée succèdent des schistes rouges et noirs, ensuite viennent des schistes am - péliteux , un grès quarzeux blanc, quelquefois à l’état de sable faiblement aggloméré, une couche de schistes argi- leux , un grès à spirifers, un calcaire à spirifers et sans am- plexus , des schistes et grès , une veinule d’anthracite non exploitée, une roche amphibolique avec amygdaloïdes de chaux carbonatée, une couche mince de grès, la couche d’anthracite exploitée, une couche mince de grès au toit, et enfin le calcaire à amplexus,qui présente une épaisseur con- sidérable. Il est d’un beau noir veiné de blanc; il est divisé en couches très régulières de 1 à 2 mètres d’épaisseur. En continuant à suivre le bord de la Sarthe , on a retrouvé couche par couche la même coupe, et sous l’église de Jui- gné, on a vu le calcaire jurassique venir s’appuyer en couches horizontales sur la tranche du schiste, pl, XII, fig. 1 ) M. Triger a promis de remettre sur l’ensemble des faits observés une note détaillée, dans laquelle il formulera peut- être son opinion sur Tâge de ce terrain. M. Dufrénoy le rapportait, dans son Mémoire sur le ter- 480 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS , rain de transition de l’ouest de la France, à la partie supé- rieure du terrain silurien , et le regardait comme supérieur au terrain anthraxifère des bords de la Loire ; depuis l’établis- sement du système devonien , M. Dufrénoy a rangé le terrain des bords de la Loire dans cette formation ; il doit donc maintenant considérer le terrain de Sablé comme étant à la partie supérieure du terrain devonien. M. d’Archiac déclare , dans une lettre dont M. Michelin donne connaissance, que, d après I examen et la comparaison des fossiles, on doit ranger le terrain de Sablé dans le système carbonifère. Entre ces deux opinions, qui sont bien près d etre d accord, puisqu il ny a entre elles qu’une limite adoptée par la science , et qui n’existe peut-être pas dans la nature , 1 etude approfondie des fossiles peut seule pronon- cer, si toutefois cela est possible. L examen de la couche ampînbolique a donné lieu de la part deM. Piot à une remarque intéressante. Sur le bord de la Sarthe, cette roche est loin d’être homogène; elle pré- sente de nombreuses vacuoles remplies de chaux carbonatée; ne serait-elle pas le pro luit du remaniement par les eaux de scories qui auraient accompagné l’éruption de la roche am- phibolique? Un fait semblable a été observé dans le terrain devonien de 1 Angleterre {voir plus loin page 485 l’extrait du Mémoire de M. Piot sur le terrain devonien ) . Ce qui semble confirmer cette opinion , c’est qu’à la mine de Fercé à 3 ou 4,000 mètres de la roche amphibolique éruptive, la couche amphibolique est remplacée par des couches schisteuses qui paraissent formées du même élément amphibolique entre- mêlé de parties argileuses et calcaires; ces couches seraient la le produit du remaniement des cendres transportées à une plus grande distance. A 2 lieues à 10. de Sablé, à la ruine de Monfron, on ne retrouve plus les mêmes roches. M. Lechatelier rend ensuite compte de la course de Sau- mur et de Doué, faite les 7, 8 et 9 septembre. En quittant Angers le 7 septembre, la Société, dit-il, s est dirigée vers Saumur en suivant la levée de la rive droite de la Loire. Après avoir dépassé le schiste ardoisier à la Pyramide 48 1 DU le‘ AU 9 SEPTEMBRE 1841. et avoir atteint le bord de la Loire, on a remarqué sur la rive opposée la séparation des terrains tertiaires et du terrain de transition; elle est marquée par un gradin très sensible; le terrain de transition occupe un niveau notablement plus bas que le grès de Fontainebleau; la nature des couches facile- ment altérables qui le composent a favorisé sa dégradation sous 1 action des eaux et des agents atmosphériques. C’est à des causes de ce genre seulement qu’il est permis d’attribuer cette dénivellation. A Saint-Maur, en traversant la Loire, on a visité l’escar- pement qui se développe de part et d’autre de l'ancienne abbaye, et qui montre le calcaire jurassique immédiatement recouvert par la craie [voy. pl.XII, %.4j. L’examen des fos- sdes a fait reconnaître que ce lambeau de terrain jurassique appartenait à l’étage inférieur du calcaire oolithique; on y a rencontré deux espèces de Pleurotomaires et la Lima probosci- dea. La partie supérieure de l’assise est formée par un calcaire rempli de masses poreuses peu déterminables, que M. Miche- lin rapporte à des spongiaires; l’assise inférieure renferme de nombreux silex pyromtques. La surface supérieure de cette assise jurassique est il régulière, et présente des cavités qui ont quelquefois plusieurs mètres de profondeur. Le tout est recouvert d’un banc de galets jurassiques empâtés dans une gangue crayeuse , renfermant beaucoup de sable et imprégné çà et là de fer ou d’hydrate concrétionné. Cette couche, qui atteint une épaisseur moyenne de 1 à 2 mètres , se moulé sur toutes les irrégularités du calcaire jurassique, et se ter- mine à la partie supérieure par une surface plane et horizon- tale; elle est formée par le mélange des éléments des deux formations en contact. A cette couche succèdent des sables verts et ferrugineux avec plaquettes d’argile feuilletée, sans fossiles; lisse terminent par un grès ferrugineux ; au-dessus se trouve une craie marneuse présentant avec abondance les fos- siles caractéristiques du terrain crétacé inférieur, l’Huître bi- auriculée et la Gryphée colombe. Ce point est doublement in- téressant en ce qu’il présente aussi le contact de la craie tufau proprement dite et des sables verts. En s’éloignant des bords 482 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, tle la Loire, on ne tarde pas à trouver épars, sur le flanc du coteau , de gros blocs de grès quarzeux équivalent au grès de Fontainebleau, et présentant du reste les mêmes caractères minéralogiques. L’heure avancée de la journée n'a pas permis à la Société de repasser la Loire à Chênebutte, et d’observer le calcaire d’eau douce en recouvrement sur le grès de Fontainebleau. A Saumur, la Société a visité la collection des fossiles de 1 arrondissement déposée à la mairie. On a visité ensuite un gi and escarpement artificiel de 50 mètres de hauteur, sur le bord de la Loire, près de l’hospice de la Providence. Dans 1 angle E. de cette carrière , les couches se relèvent assez for- tement de manière à augmenter l’étendue de la coupe. A la partie supérieure : Craie tuf au proprement dite , exploitée dans les environs de Saumur ; Craie tuf au blanche gélive ; Craie marneuse ; Marne grise avec petites Gryphées, Dentales et Polypiers; Craie grossière avec silex, alternant avec des lits d’argile noire, avec Gryphées colombes, deux espèces de Térébratules, Huître bi-auriculée , Gryphœa aquilina; Lit très mince d'argile noire ; Sable vei't marneux ; Sables et grès verts. Cette coupe raccorde les parties supérieures de la craie tu fa u , comme dans toutes les exploitations , avec la forma- tion de sables verts recoupee sur une si grande puissance dans le sondage exécuté à Saumur. En quittant Saumur, et après avoir visité le beau monu- ment druidique qui est près de cette ville, on a trouvé à la butte de Bournau des sables rouges dépendant du terrain tertiaire moyen , et formant la partie inférieure des sables et grès de Fontainebleau. Le grès couronne le plateau vers l’O., et ne tarde pas à être recouvert lui -même par le calcaire d eau douce. On rencontre assez fréquemment dans ces sables des fossiles du terrain crétacé inférieur, généralement DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. 4*3 brises , mais quelquefois dans un bon état de conservation ; on en trouve meme dans le grès. Ce fait n est point étonnant, puisque ces sables doivent provenir en grande partie du re- maniement des sables crétacés. En suivant la route de Doué, on marche long temps sur la craie tufau; avant Cizay, on rencontre des craies mar- neuses, et en arrivant au village, on voit le terrain s’abaisser et s aplanir tout-à-coup ; on quitte la craie tufau pour entrer dans les sables verts. A Fosse, à Asnières , on observe cette formation dans des carrières ; dans quelques parties, le sable est agglutiné et forme un grès grossier employé dans les constructions ; ces roches renferment de nombreux débris de fossiles, et surtout d’huîtres diverses. En revenant gagner la route de Montreuil à Doué, on quitte les sables verts pour arriver sur le calcaire jurassi- que. Celui-ci est bientôt recouvert par une couche mince de faluns , qui ne tarde pas a prendre une grande puis- sance, et que 1 on a suivie jusqu’à Doué, qui paraît être le centre de ce bassin. Les carrières creusées dans cette forma- tion atteignent la profondeur de 20 mètres. On n’a jusqu’ici aucune donnée précise sur sa puissance totale. A Doué, le falun ou la molasse eoquilhère présente le caractère d’une formation tumultueuse par remblai; il se compose de débris de coquilles et de petits grains de quarz légèrement agglutinés par un ciment calcaire, ou simplement soudés par pression. La masse est très poreuse. On n’observe pas de lit de stratification divisant la masse en plusieurs par- ties; on remarque seulement de nombreux strates dirigés tantôt dans un sens , tantôt d ns l’autre , quelquefois hori- zontaux; on semble voir la trace d’un flux et d’un reflux qui balançait la masse en suspension dans les eaux , et interrom- pait de temps en temps la continuité du dépôt. En quittant le village de Doué pour aller vers leS., on passa sans transition marquée du falun au calcaire jurassique; celui-ci est exploité dans les grandes carrières qui alimentent les fours 5 chaux de MM. Olliviers frères. Ces carrières, qui atteignent une profondeur de 10 mètres, à ciel ouvert, 484 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, sont dans la partie inférieure du calcaire oolithique inférieur ; un puits creusé a la profondeur de 15 mètres a rencontré le calcaire bleu à Bélemnites , formant la partie supérieure du lias. Les fossiles sont assez rares dans ces carrières ; on y trouve cependant quelques Bélemnites, des Nautiles, des Ammonites et des Trigonies {Ammonites falcifer? et Trigo- nia nodulosa? ). On observe, à quelque distance au S.-O. de ces carrières, un calcaire renfermant un grand nombre de Bélemnites qui se rattache à celui qu’on a rencontré dans le puits. En continuant la course à l’O. , on n’a pas tardé «à retrou- ver leterrain anthraxifère, bordé au N. par des schistes rouges feuilletés , entremêlés de veinules de phtanite, passant sou- vent a un quarz schisteux. C est dans ce point que vient dis- paraître, sous les terrains secondaires, le terrain anthraxi- lère que la Société a étudié à Chalonnes et à la Haye- Longue dans une course précédente. On retrouve là cette roche trappéenne dont l’existence a déjà été signalée à Pont-Barré; elle lorine une zone de quelques centaines de mètres seule- ment à la séparation du terrain anthraxifère et des schistes. A la fontaine d Argent-Perdu , on observe très bien la coupe du terrain. Schistes rouges ; Phtanite ; Schistes verts et blanchâtres , inclinant au S. à 45° ; Roche trappéenne verdâtre , amorphe , en décomposition , se délitant en fragments polyédriques; 100 mètres de puis- sance ; Poudingue anthraxifère ; Alternance de grès , schistes et couches de houille grasse. En allant à Minières , on observe la même succession de terrain que l’on suit en direction. Au N. des puits de Mi- nières , les faluns recouvrent immédiatement le terrain an- thraxifère, et se suivent jusqu’à Doué, De Doué à Brissac, on voit quelques lambeaux minces de faluns grossiers couronner la craie marneuse et les sables marneux qui séparent la craie tufau des sables verts. A Brissac, galets de transport. De Brissac à la butte d’Érigné, ./YJHZ Pag- 4fii DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. 485 on suit presque constamment une couche de quarzites, qui forme une crête saillante sous le moulin d’Erigné, et qui limite au S. la zone du schiste ardoisier. Dans les environs de Doué, on observe des traces très nettes des érosions qui ont successivement sillonné toutes les formations et creusé les vallées dans lesquelles se sont dépo- sées les formations plus modernes. M. Michelin demande, lorsque ce résumé est terminé, que l’on étudie avec soin le dépôt de faluns de Doué pour sa- voir si les parties inférieures sont plus pauvres en fossiles que les supérieures, ainsi que cela paraît résulter du rapport des ouvriers des carrières. Il voit dans ce fait un point important pour la connaissance du mode de dépôt qui a présidé à la formation de ces faluns. M. Rolland donne lecture de l’analyse qu’il a faite du Mémoire offert par M. Robert à la Société géologique , inti- tulé : Aperçu des observations géologiques faites dans le nord de ly Europe , principalement sur les traces des anciennes mers , pendant les années 1837 et 1838. M. Lechatelier lit l’extrait suivant d’un Mémoire île M. Piot sur le terrain devonien de l’AnMeterre. Ce Mémoire est divisé en deux parties. La première traite des roches sédimentaires ou éruptives du terrain de transition ; dans la seconde , l’auteur a cherché à déterminer la position qu’il faut assigner à ces roches dans l’échelle des formations. Ire Partie. — 1° Description des roches sédimentaires . En partant de la côte N. du Devonshire, aux environs d’Ilfra- comb, et descendant vers le S., on trouve la succession de couches suivante : à Portland , grès et schistes alternant à plusieurs re- prises. Parmi les premiers , les uns sont siliceux et à grain très fin; les autres ont au contraire une structure très grossière; ils sont rouges, gris, blancs et de plusieurs autres nuances. Au milieu des alternations de grès et de schistes , on rencontre quelques bancs calcaires généralement très minces. A Combe-Martin , les schistes argileux contiennent des filons de plomb argentifère; on y trouve encore quelques lentilles de cal- 4'^ RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, caire schisteux renfermant des Enclines, des Polypiers, des Spi rifers et des Productif. A Ilfracomb, on retrouve les schistes ve. ts et lie de vin des bords de la Loire. Ils sont accompagnés de schistes tégulaires , du reste peu abondants. L’aspect et la nature des couches restent à peu près les mêmes jusqu’à 3 milles au N. de Barnstaple; en ce point, l’on trouve, alternant avec des schistes argileux et micacés, des grès renfermant plusieurs végétaux, entre autres le Stigmaria ficoïdes , le Bothrodendron punctatum , le Rnoria Sellonii et plusieurs espèces de Lepidodendron ou Stic- maria. b Au S. de la rivière Taw, on trouve des schistes contournés renfermant des rognons ferrugineux ou calcaires assez abondants ; il y a en outre du calcaire gris bleuâtre, en couches , au milieu d une argile jaune et friable qui surmonte les schistes précédents. Parmi ces derniers , on rencontre les fossiles suivants : hnciines, Retepores, Moules et autres Plagyiniones indéterminés, Ptéri- nees, Leptenes , Productus, Térébratules, Pleurotomaii e , Or- thocératite et Trilobite. En continuant de descendre au S. de Barnstaple , on trouve toujours une alternative de schistes et de grès; mais ils se distin- guent des précédents en ce qu’ils sont charbonneux. En outre, les schistes alternent avec des bancs assez puissants d’un calcaire noir, tachant les doigts, plus ou moins dur et fissile; il renferme des Possidonies, des Goniatites et des Euomphales; en s’avançant vers 1 E. , ce calcaire devient d’un gris de plus en plus clair,' ne contient plus de Possidonies , mais est riche en Encrines. De Barnstaple à Launceston, on trouve une série de couches charbonneuses , consistant en schistes et grès de structure et de nuances variables. Ils contiennent des lits irréguliers d’anthracite mélangée avec des schistes. On y trouve des fossiles végétaux, parmi lesquels on distingue lesespèces suivantes : Pecopteris Perlii Pecopteris lomitius , Nevropteris Los/di , Nevropteris heterophyllà Sphenopteris acuta , Calamites nodosus , Calamites Steinhauri ; plu- sieurs espèces des genres Pecopteris , AsterophylUtes , Sphenophil- lum , Lepipodendron et Poacites. A Launceston , ces couches perdent les caractères charbonneux et plongent au N., de sorte que les schistes et les grès à anthra- cite paraîtraient avoir rempli un bassin formé dans un terrain d une origine antérieure. S’il en est réellement ainsi, il y a des pi obabil ues pour retrouver au S. les couches déjà observées au N. Le calcaire noir est beaucoup moins abondant qu’à Barnstaple mais il repose sur des schistes argileux , dans lesquels les rognons DU Ier AU 9 SEPTEMBRE 1841. 487 calcaires du N. sont remplacés par des couches tr ès développées. Ces dernieres renferment beaucoup de fossiles, parmi lesquels on distingue : une lurbinolie, deux Rétépores , un Amplexus, des Enclines, des Cypricardes et Nucules , deux Avicoles , un Pecten , une P té ri née , une Lingula , deux Térébralules , un Atrypa , plu- sieurs Spirifers, Pleurotomaires , Ncttica, Melania , Clymène, Go- niatites et Asaphus. C’est sur le prolongement de ces couches que sont ouvertes les carrières d’ardoises de Tintagel en Cornouailles. En allant de Launceston à Plymouth, on passe en revue une série de schistes mêlés à des grès et à des roches d’origine érup- tive. A Plymouth, on trouve enclavées, au milieu des schistes, plu- sieurs grandes lentilles de calcaire qui ont long temps arrêté l’at- tention des géologues, et renferment un grand nombre de fossiles, parmi lesquels on distingue les espèces suivantes: Spirifer cuspi- datus , Spir . distans , Spir . octoplicatus Terebratula pugnus , Ter. implicata , Ter. platiloba , Atrypa reticularis , Producta clepressa , Cctrdium alœforme , Pileopsis vêtus ta , Neritci spirata , Cirrus *acu- tus, Plearotomaria cirriformis , Turbo thiara , Murex harpula , Buccinum spinosurn , Bucc. acutum , Bucc. imbricatum , Bellero - phon costatus , Orthocerati tes circularis. On retrouve plusieurs bandes calcaires analogues à celles de Plymouth sur la côte orien- tale du Devonshire. 2° Roches (P éruption. Elles sont de deux natures , les roches granitiques et les roches amphiboliques. Il y a deux masses principales de granité, celle du Dartmoor et celle de Brown Willy ; elles sont postérieures aux couches sédimentaires, car ces dernières sont relevées dans leur voisinage , et s’appuient sur elles d’une manière très évidente. Les roches amphiboliques n’existent que dans le S. du De- vonshire ; on les y trouve à deux états différents; les unes ont évi- demment été fondues ; les autres paraissent avoir été remaniées par les eaux, banni ces dernières , il y en a qui ressemblent à des cendres volcaniques mises en suspension clans l’eau , et dépo- sées tranquillement avec un mélange de matières argileuses ou calcaires. D’autres sont vésiculaires , et paraissent avoir été pri- mitivement à l’état de scories bulleuses , dans lesquelles aurait ete posterieurement infiltré du carbonate de chaux ou toute autre substance. 488 RÉUNION EXTRAORDINAIRE A ANGERS, IIe Partie. — Classification des roches du Devons hirc. Les géologues anglais se sont depuis long-temps occupés de dé- terminer exactement l’âge des couches du Devonsliire; leur distinction comme terrain de transition d’une formation parti- culière remonte à l’année 1836; die est due à MM. Sedgwick et Murchison ; ils les rapportèrent à la formation silurienne; mais en 1838, M. Lonsdale montra le premier, d’après l’existence des fossiles trouvés dans ces couches, qu’elles étaient contemporaines du vieux grès rouge. Ces vues furent adoptées en 1839 par MM. Sedgwick et Murchison, qui réunirent, sous le nom de système devonien , les roches sédimentaires du S. et du N. , tandis qu’ils classèrent dans le terrain houiller celles du centre du Devonsliire. En comparant ces couches avec celles du terrain anthraxifère des bords de la Loire, M. Piot est arrivé à une conclusion diffé- rente. Dans le N. , les couches se succèdent avec tant de régula- rité , qu’on ne peut avoir de doute sur leur âge relatif; celles qui bordent le canal de Bristol sont évidemment plus anciennes que celles des environs de Barnstaple. Tous les géologues rapportent cette première série à l’époque du vieux grès rouge; ils se fon- dent sur ce que , parmi les fossiles, les uns appartiennent au ter- rain silurien , les autres au terrain carbonifère, et d’autres enfin, tels que le Bellerophon globatus , sont les mêmes que ceux du vieux grès rouge; il était donc tout naturel de conclure que les couches du nord du Devonsliire forment un passage du système silurien au système carbonifère, et sont contemporaines du vieux grès rouge. Les géologues anglais ne sont pas également d’accord sur le cal- caire noir qui se trouve au S. de Barnstaple. MM. John Phillips et Greenough le regardent comme l’équivalent du calcaire car- bonifère; M. Murchison est encore indécis sur la véritable place qu’il faut lui assigner, et M. de la Bêche le rattache aux couches de transition du N. du Devonsliire ; quant aux roches carbonatées qui forment le centre du Devonsliire , elles sont généralement re- gardées comme faisant partie du terrain houiller. Le rapprochement du calcaire noir de Barnstaple et du calcaire carbonifère est fondé sur ce qu’on a trouvé dans le premier cer- tains fossiles du second ; on s’appuie également sur l’existence de fossiles végétaux communs aux couches charbonneuses du centre et au terrain houiller, tel qu’il existe dans d’autres localités. Mais on trouvera ces conclusions forcées si l’on a égard aux re- marques suivantes: 1° le calcaire noir de Barnstaple et les cou- 489 DU 1er AU 9 SEPTEMBRE 1841. clies charbonneuses reposent en stratification concordante sur les couches du N. du Devonshire , et il y a passage insensible des unes aux autres ; 2° le calcaire n’a aucun des caractères minéra- logiques du calcaire carbonifère ordinaire , et son aspect charbon- neux ne s’observe que dans une partie de son étendue ; 3° s’il y a certains fossiles communs au calcaire carbonifère, il y en a plu- sieurs autres qui n’existent pas dans ce dernier. D’ailleurs il n’est pas étonnant qu’à des époques relativement aussi peu éloignées que celle des terrains de transition supérieurs et du terrain houiller, les espèces animales aient présenté des différences peu notables , surtout au milieu d’eaux chargées de matières identi- ques ; 4° le calcaire de Barnstaple est tout-à-fait semblable à celui qu’on trouve en France , à Montjean et à Châlonnes , et personne n’a jamais contesté que ce dernier appartînt au terrain de tran- sition. Quant aux couches charbonneuses , les fossiles qu’elles renfer- ment conduisent encore bien moins à la conclusion qu on en a déduite; on retrouve en effet les mêmes végétaux dans les grès de transition situés au nord de Barnstaple. La forme de bassin que présentent ces couches n’est pas non plus une raison suffisante pour les rapporter au terrain houiller; car le bassin de Oshann , dans les Vosges, présente beaucoup d’analogie avec celui du De- vonshire , et cependant il est rangé par tout le monde dans les terrains de transition. Les couches du S. du Devonshire sont beaucoup plus contour- nées que celles du N. ; des roches éruptives sont venues au jour pendant la formation des roches sédimentaires , et ont produit de tels bouleversements, qu’il est difficile de reconnaître exacte- ment la ligne de séparation des couches charbonneuses et de celles qui leur sont antérieures; par la même raison , on a beaucoup de peine à suivre dans le S. la succession des roches observées au N.; les cendres volcaniques qui ont été, comme on l’a déjà signalé plus haut, déposées avec les matières argileuses et calcaires, ont apporté une nouvelle perturbation. La Société géologique a observé un phénomène tout-à-fait semblable dans les bancs de roche amphibolique qu’on rencontre au milieu du terrain anthraxifere de Sable. Quoi qu’il en soit, on admet que les couches du S. du De- vonshire doivent être regardées comme appartenant, aussi bien que celles du N., à l’époque du vieux grès rouge. En résumé , M. Piot croit qu’on doit comprendre sous le nom de système devonien, non seulement les schistes et les grès Soc. Géol . Toine XII. 4 90 RÉUNION EXTR . A ANGERS, DU 1 ®r AU 9 SEPT. 1811. avec rognons calcaires du N. et du S. du Devonsliire , mais encore le calcaire noir de Barnstaple et les couches charbonneuses du centre. La séparation d’un troisième système dans les terrains de tran~ sition, et son assimilation au vieux grès rouge , comble une la- cune qui paraissait exister dans les terrains de l’Europe , et cet état particulier du système devonien qu’on observe dans l’Here- fordshire ne sera plus qu’une anomalie , relativement aux carac- tères ordinaires. L’ordre du jour de cette séance étant terminé, M. Bertrand- Geslin , après avoir remercié la Société d’agriculture de l’ac- cueil fraternel qu’elle a fait aux membres présents de la Société géologique de France, a offert, au nom de cette dernière, un exemplaire des Mémoires qu elle a publiés j usqu’à ce jour. On vote ensuite des remerciements à MM. les secrétaires pour leur exactitude à rédiger les procès-verbaux , et à M. Wolsky, pour la peine qu’il s’est donnée afin d’assurer les transports de la réunion. La séance est levée à dix heures. INDICATIF T A B L E A IJ DES DONS REÇUS PAR 9 9 5 LA SOCIETE GEOLOGIQUE DE FRANGE, depuis le 30 juin 1840, jusqu’au 9 septembre 1841, — ! donateurs. ©mirûigeg, cavUe , troupes, portraits, rtc. MM. ARCHIAC DE SAINT - SIMON (le vicomte d’). . . BEUiARDI ( Louis). BELLARDI et MICHELOTTI. . BEMETT ( Miss. ). . BILLAUDEL . . . BOUÉ. ....... BRAVAIS (A. J et MARTINS (Ch.). Discours sur l ensemble des phénomènes qui se sont manifestés à la surface du globe depuis son origine jusqu’à l'époque ac- tuelle. Par M. d’Archiac. In-4°, 28 pages. Paris , Bour- gogne et Martinet, 1840. Dessin lithographique représentant l 'Ardoisière du Grand- Carreau , près d’Angers. Par M. d’Archiac. Description des Cancellaires fossiles des terrains tertiaires du Piémont. Par M. Louis Bkllardi. Iii-4°. 42 pages, 4 plan- ches, (Extrait des Mémoires de l' Académie des Sciences de Turin , ae série , tome II!.) Saggio oriltographico , etc. ( Essai sur les gastéropodes fossiles des terrains tertiaires du Piémont. ) Par MM. Bellardi et Michelotti. In-4°, 80 pages, 8 planches. (Extrait de la 2e série , tome 1 II , des Mémoires de l' Académie royale des sciences de Turin. ) Catalogue of TVillshire fossils , etc. (Catalogue des fossiles du Wiltshire. ) Dressé par miss Benbtt. In-folio, 1 1 planches. Londres, Nichols, i83i. Examen de la question relative à la reprise des travaux de recherche des eaux artésiennes de Bordeaux. In-8°, 3i pag., 3 planches. Bordeaux , Lafargue , 1841. 164 ouvrages, dont les principaux sont cités dans le Bulletins, page 217 de ce volume. Carte géologique de la Turque d’Europe. Par M. Bous. Comparaisons barométriques faites dans le nord de l'Europe « 492 DONS FAITS A LA SOCIETE BÏICICXAWB. . . . CATUÏ.Î.O, . . . . CAUCHY, . . . . . ClLSiMEMT-MU I»- 1Æ T. ....... Conseil des mines de Saxe COOPER (Daniel). DARWIN (Ch.). . Direction générale des mines de Russie. EICHWALD (Éd.). FITTON ...... GALEOTTI (H.). . Par MM. Bravais el Charles Martins. In-4°» 5o pages. Bruxelles, 1841. Conybeare and Dawson’s, etc. ( Mémoire sur les affaissements des terrains de la côte orientale du Devon. ) Par MM. Co- nybeare et Dawson. In-folio , i4 pages , 10 planches. Lon- dres , Murray, 1840. Address delivered , etc. (Discours prononcé le 21 février i84;>, à la séance anniversaire de la Société géologique de Londres, par le professeur Ruckland). In-8°, 66 pages. Londres, Richard et John Taylor, i84o. Geognosia lettera , etc. ( Lettre géognostique sur une marne endurcie du Bellunais.) Par M. Catullo. In-8°, 7 pages. Des moyens de soustraire l'exploitation des mines de houille aux chances d'explosion ; recueil de mémoires et de rap- ports publié par t’ Académie royale des sciences et belles- lettres de Bruxelles. In - 8° , avec planches. Bruxelles, 1840. Rapport géologique entre les terrains des environs de Bou- logne sur-Mer et ceux du département de l'Aube . Par M. Clément Mollet. ln-8°, i5 pages. (Extrait d’un rap- port lu à la Société d’agriculture, sciences, arts et belles- lettres de i’Aube, le i5 mars 1840 ) Troyes, i84o. Sur V enchaînement des trois règnes de la nature. ( Extrait de l’auteur arabe Kazwiny. ) Par M. Clémbnt- Mullet. In-8°, i3 pag. , 1840. Feuilles \ II , XI et XII de la Carte géologique de la Saxe. The microscopie journal, etc. ( Recueil mensuel des expérien- ces faites au microscope), M. Cooper, éditeur. In-8% 48 pages. Londres, i8ii. On the connexion, etc. (Relation qui existe entre certains phénomènes volcaniques de l’Amérique méridionale, etc. ) Par Charles Darwin. ln-4°, 3o pages, t planche. On the formation, etc. (Delà formation du sol végétal.) Par Charles Darwin. ln~4°, 5 pages. Annuaire du Journal des mines de Russie, pour les années i835 36-37-38 , avec une introduction. 5 vol. in-8°. Saint- Pétersbourg , 1840. Die urwelt russlands , etc. ( Le monde ancien russe* expliqué par les fossiles. ) Par M. Ed. Eichwald. In -8°, 106 pages. 4 planches. Saint-Pétersbourg, 1840. The silurian system , etc. ( Analyse du système silurien de M. Murchison). Par M. Fitton. ( Travail -extrait de la Revue d’ Edimbourg, numéro d’avril 1 84 * •) In-8», 4* pag , 1 carte et 1 tableau. Coup d'œil sur la Laguna de Cliapala au Mexique , avec des notes gèognostiques. Par M. H. Galeotti. ln-8°, 16 pag., 1 cart. (Extrait, du tome AI , n° 1, des Bulletins de l'Aca- démie royale de Bruxelles. ) Notice géologique sur les environs de San José del Oro au Mexique. Par M. H. Galeotti. I11-80, 20 pages, 1 planche, GALEOTTI (H.) . GIOCMB GODEFFROY . GŒPFERT ilBO- GUSLAWSKI . GRATELOUF. . . GRAVES. HŒNINGHAUS (Friedr. Wm. ). . . HOMBRES - FER- MAS (d’). HUOT. ....... Intendant de la liste civile JACKSON. .... JACQUEMORTT { Porphyre ) GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 493 1 carte. ( Extrait du tome V, n» 2 , des Bulletins de l'Aca- démie royale de Bruxelles. ) Notice sur un gite de mercure dam le sol tertiaire récent du Gigante au Mexique. Par M. H. Galeotti. In-8°, 7 pag., 1 planche. (Extrait du tome V, n° 4, des Bulletins de l’A- cadémie royale de Bruxelles.) Notice sur l établissement géographique de Bruxelles. Par M. Drapiez. In 8°, 24 pages. Bruxelles, 183g. De graphite Moravico , etc. ( Mémoire sur la distribution et le gisement du graphite en Moravie.) Par M. Glocker. In-4°, 28 pages, 2 planches. Breslau , 1840. Notice sur les glaciers, les moraines et tes blocs erratiques des Alpes. Par M. Godeffroy. In -8°, 112 pages. Paris. Cherbuliez, 1840. Ubersicht , etc. (Résumé des travaux de la Société silésienne pour ^838.) In-4°, 184 pages. Idem pour 1839. ln-4°, 228 pages. Bres'au, i83g-4o. Mémoire de géo zoologie sur les coquilles fossiles de la famille des néritacées observées dans les terrains tertiaires du bassin de l’ Adour {Landes). Par M. le docteur Grateloüp. In-8°, 4o pages, 1 pianche. (Extrait des Actes de la Société linnéenne de Bordeaux , tome XI.) Description d’un fragment de mâchoire fossile d'un nouveau genre de sauriens trouvé dans le grès marin , à Lèognan , près Bordeaux . Par M. le docteur Grateloüp. In-8°, 8 pages, 1 planche. Bordeaux, 184.0. Précis statistique sur le canton de Sentis, arrondissement de Sentis {Oise). In-8>, 271 pages, 1 carte. (Extrait de Y Annuaire de l'Oise pour 1841. ) Précis statistique sur le canton du Coudray -Saint- Germer, arrondissement de Beauvais {Oise). In-8°, i32 pages, 1 carte. (Extrait de V Annuaire de l'Oise pour 1841. ) Description de végétaux fossiles du calcaire d’eau douce de Mombach. In~4°> 2 pages , ï planche, 2 exemplaires, i84o. Mémoire sur la formation d’un cabinet d’amateur et d'une collection géologique des Cèvennes , et description de la Ne- rinea trochiformis. Par M. d'Hombres-Firmas. In-8", 5i pages, 1 planche. ( Extrait du Recueil de l’Académie du Gard. ) Nouveau Manuel de minéralogie , faisant partie de la collec- tion des Manuels-Roret. Par M. Huot In- 18, 2 volumes , avec planches. Galeries historiques du palais de Versailles. I11-80, tomes I à VI. Imprimerie royale , i83g~4o. Report , etc. ( Rapport sur le relevé géologique et agricole de l’état de Rhode-lsland.) Par M. Jackson. In-8°, 3i2 pag., 1 planche, 1 carte. Providence, Cranston , 1840. Voyage dans l’Inde. Par Victor Jacquemont. Livraisons 27-32. Paris , Firmin-Didot , 1840. DONS FAITS A LA SOCIETE 4 94 KEFERSTJEm (Ch.).; KEILHAU . . . X.A-VIA (le père). LEBLANC. .... LEBMNC et RAUIalBJ. .... LECHATELIEE . LEYMERIE (A.). LOCRHART, . . I.OMSICAïaE (W.). MARTIN3 (Ch ). . MAUMYT. . . . . MAY. ........ McCXEIXAWSÎ. . ME DEVILLE. . Geschichte und litteralur. (Histoire et bibliographie rie la géognosie. ) Par M. Kkferstein. In-8°, 281 pages. Halle, Lippert , 1 84o. Eimges gegen dm vulcanismus. ( Quelques mots sur le vulca- nisme. ) Par M. Keilhau. In-8°. 86 pages. Christiania, 1840. Relazione academica per l’anno w dell' Academia gioenia di scienze naturali. (Relation académique pour la i5e année de l’Académie gioénienne des sciences naturelles de Calane.) Par le père La-Via. In-4°, l5 pages. Noiizia sulla scoperta delta pietra litliografica di Sicilia. ( No- tice sur la découverte de la pierre lithographique de Sicile.) Par le père La-Via. In-8U, 4 pages. Catane, 1840. Carte du territoire d’Alger et du chemin d’Alger à Oran.Par le capitaine Saint-Hyppolite. Coupes géologiques et topographiques des environs de Paris , montrant le sol sur lequel sont assises les fortifications. Par MM. Leblanc et Radlin. Une demi-feuille. Paris, Andri- veau-Goujon , rue du Bac, 17, 1841. Note sur les schistes bitumineux du bassin houiller de Voû- tant ( Vendée j. Par M. Lechatelier (Extrait des Annules des mines , 3« série, tome XIX, 1 84 1 . ) Mémoire sur la partie inférieure du système secondaire du dè~ partement du Rhône. Par M. A. Leymerie. ln-4°, 66 pag., 2 planches. (Extrait des Mémoires de la Société géologique de France , tome III , 2e partie. ) Mémoire sur un dépôt d'ossements fossiles des environs d’Ar- genton „ Par M. Lockhart. ln-8°, 10 pages. Orléans, i83y. (Extrait du tome Ier des Mémoires de la Société royale des sciences , belles- lettres et arts d'Orléans. ) Notes , etc. ( Notes sur l’âge du calcaire du Devonshire). In-4°, 18 pages. Londres, i84o. De la. délimitation des régions végétales sur les montagnes du continent européen. Par Ch. Martins. ln-8°, 14 pages. Paris, Itignoux, i84o. Observations sur les glaciers du Spitzberg , comparés à ceux de la Suisse et de la Norwège. Par Ch. Martins. In-8°, 36 pages. (Extrait de la Bibliothèque universelle de Genève , 1840. ) Tableau méthodique des oiseaux observés jusqu'à présent dans le département de ta Vienne. Par M. Mauddyt. In-8", io5 pages. Poitiers, 1840. Rapport fait à la Compagnie des mines d'or de la Gardetle .' Par M. May, directeur. In-4°» 20 pages, 2 planches. Some inquiries of the province of Kemaon. (Recherches géo- logiques dans la province de Kemaon. ) Par M. John McClelland. In-8°, 384 pages, 2 planches, 1 carte. Cal- cutta, iS35, Carte géognostique du nord du bassin de Paris. GEOLOGIQUE UE FRANCE. 495 MICHELIN (IL). . Iconog raphie zoo philologique , description par localités et ter- rains des polypiers fossiles de France et des pays environ- nants. Par M. H. Michel'n. In-4°. Livraisons i , 2 et 3. Paris, Ch. Pitois, 1841. Notice sur le sondage du bois Rolland , près Grenoble. Par Ministre de l’instruc- M. Gueymard. ln-8°, 7 planches. tion publique. . . . Annales des sciences naturelles. Août 1839 à mai i84o. In-8°. Voyage dans /* Amérique méridionale. Par M Aie. d'Orbigny. Livraisons 46 à 49* Species général et iconographie des coquilles vivantes , etc. Par L.-C. Kiéner Livraisons 48 à 5j. Archives du Muséum d’histoire naturelle. Livraisons 2 à 4- In-4». Traité de l’électricité et du magnétisme. Par Becquerel. In-8°, vol. V, 2e partie,, 288 pages, et vol. VI , 44® pages ; de plus un allas in -folio, 18 planch. Paris , Firmin Didot , MURCHISON et i84o. SABXME (Edward). Address of lhe general secretaries of the British Association. Par MM. Mcrch son et Edward Sabine. In-8°, i4 pages- Glascow. i8|o. NECK.EH (L.-A.). . Études géologiques dans les Alpes. In-8°, tome 1er, 492 pag., 5 pl. Paris, Langlois et Leclercq, i84i. BTODOT (Cil). . . , Notice sur la fontaine de Sainte-Reine , à Alise {Côte-d’Or ). NYST et GA- Par Ch. Nodot In-8°, i4 pages. Semur, i84i. LEOTTI. ..... Description de quelques fossiles du calcaire jurassique de Té- huacan , au Mexique. Par MM. Nyst et Galeotti. ( Extrait du tome VIT , n° 10 des Bulletins de l’Académie royale de 0MALXUS D’MAL- Bruxelles. ) In 8°, 10 pages , 2 planches. Bruxelles, 1840. LOF ( d’ ) Notions élémentaires de statistique. Par M. d’Omalius d’H al - loy. Un vol. in-8°, 295 pages. Paris, Ch. Pitois, 1840. Des roches considérées minéralogiquement. Par M. d’Homalius d’Halloy. In 8°, 117 pages. Paris, Langlois et Leclercq, 1841. ORBIGMY (Alc. d’). Histoire naturelle , générale et particulière des Crinoïdes vi- vants et fossiles. Par M. Alc. d’Orbigny. In-4°- Livraisons 2 et 3 , 1840. Paléontologie française ; description zootogique et géologique de tous tes animaux mollusques et rayonnés fossiles de France , avec des figures de toutes les espèces. Par M. Ah*. d’Orbigny Livr. 5 à 26. ln-8° Paris, chez l’auteur, rue Louis-le-Grand , n° 5. ORBIâMY (Ch. D ’). Dictionnaire universel d’histoire naturelle , dont il dirige la publication. Livraisons 7 à i4* In-8° et atlas in-4°. Paris, 3PELET ( le général), au bureau principal de l’éditeur, rue de Seine Saint-Ger- direCteur du Dépôt main, 47, de LA guerre. . . . Nouvelle description géométrique de la France , ou Précis des opérations et des résultats numériques qui servent de fonde- ments à la nouvelle carie du royaume. Par L Puissant. Deux volumes iu-4°, 5 cartes. Paris, Gh. Picquet, 1 S.5 2 et i84o. Nouvelle carte de France. 5e livraison, 12 feuilles. 496 DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ PEEEON (le comte Cii. de) PETZHOIBT A. PIXiIiA (Leopoldo). POINSETT (J.-R.). PRESTWICH . . PREVOST (CoNST.)i PRIPJSEP (J.). . . QUETELET RENDU ( LE CHA- NOINE) ROBERT (Eugène). Système complètement neuf de classification du règne animal , ramenant celle-ci aux seuls véritables principes qui puissent lui servir de base. Par M. le comte Ch. de Perron. In-S°, 128 pages. Paris , Fourreau, 1840. Erd kund ein versuch , etc. ( De la connaissance de la terre , essai sur les anciennes dislocations qu’elle a éprouvées. ) Par M. Petzholdt. in-8°, 255 pages, 1 planche. Leipsig, 1840. Studi di geologia , etc. Par M. Léop. Pilla. In-8°, i36 pag. > Naples , i84o. Discorso academico , e'c. (Discours académique sur les pro- grès de la géologie. ) Par M. Léop. Pilla. ln-8°, 35 pages. Naples, 1840. Discourse, etc. ( Discours sur l’objet et l’importance de l’in- stitution nationale pour l’avancement de la science, établie à Washington en 1840.) Par J.-R. Poinsett. ln-8°, 5.2 pag. Washington, 184.1. Constitution , etc. (Règlement de cette institution.) Par J.-R. Poincett. In-8°, 14 pages. Washington, 1840. On the geology of the coaldfield of Coalbrook date. Par M. Jo- seph Presxwich. fn-4°, 80 pages, 6 planches, 1 carte. ( Extrait des Transactions de la Socièlé géologique de Lon- dres. ) Notice sur ses travaux . In-4°, 27 pages. Paris , 1840. Reports, etc. (Rapport d’un comité sur la recherche du charbon de terre et des minéraux de l’Inde. ) Par MM. J. Phinsep et McClelland. In-8°, 94 pages, 2 planches, 1 carte. Calcutta, 1 838. Second mémoire sur le magnétisme terrestre en Italie. Par M. A. Quételet, In-4°, 28 pages, 1 planche. (Extrait <1h t. XITI des Mémoires de /' Académie royale de Bruxelles. ) Deuxième mémoire sur les variations annuelles de la tempéra- ture de la terre à différentes profondeurs. Par M. A. Qué- telet. In-4°, 52 pages, 3 planches. (Extrait du tome XIII des Mémoires de /’ Académie royale de Bruxelles. ) Théorie des glaciers de la Savoie. Par M. îe chanoine Rendu, In-8°, i2fi pages, 1 carte. (Extrait du tome X des Mé- moires de la Société royale académique de Savoie. ) Vowage en Islande et au Groenland , exécuté , pendant les an- nées i835 et i836, sur ta corvette la Recherche; minéra- logie et géologie. Par M. Eugène Robert. Ire partie. in-8a, 527 pages, Paris, Arthus-Bertrand, 1840. Briefe , etc. (Lettres sur le nord et sur l'intérieur de la Russie.) Par M. Eugène Robert. In-12, 190 pages. Hambourg, 1840. Rapport des commissaires de /’ Académie des sciences sur les collections et observations géologiques recueillies , par M. Ein gène Robert, en i838 et 1839, pendant l'expédition nauti- que et scientifique du Nord. (Extrait des Comptes-rendus de /’ Académie des sciences , séance du 26 avril 184 1. ) EŒMIE, SAUVANAÜ. . . . SA VI. ........ SISMONDA (An- GELO) ........ SIMONDA ( Eug. ). TH.OOST, ..... VERKTEUII. (de) et MUB.CHISON. . WATERREYN. . GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 497 Die versleinerungen , etc. ( Pétrifications du terrain de craie du nord de l’Allemagne. ) Par M. Roemer. In-4°» 48 pag., 7 planches. Hanovre, i84o. Essais de météorologie comparée. Par M. Sauvanau. In-8°, 4o pages. ( Extrait des Annales des sciences physiques et naturelles , d’ agriculture et d’industrie , publiées par la Société royale d’agriculture, etc. , de Lyon. ) Alcune considerazioni , etc. ( Considérations sur les airs mé- phitiques des marais de la Toscane. Par M. P. Savi. In-8°, 5o pages, i carte. Pise, 1839. Osservazioni geologiche , etc. ( Observations géologiques sur les Alpes maritimes et sur la Ligurie apennine. ) Far M. Angelo Sismonda. (Extrait du tome IV des Mémoires de l’Académie royale de Turin. ) In-4°» 54 pages, 2 planches. Monograpliia , etc. (Monographie des échinides fossiles) Par M. Eug. Sismonda. (Extrait des Mémoires de l’Académie royale de Turin.) In-4°, 54 pages , 3 pl. Turin , 1 84 1 • Fifth geological report , etc. (Cinquième rapport géologique à la 23e assemblée du Tennessee. ) Par M. Troost. In-8°, 75 pages, 1 planche, 2 cartes. Nashville, 1840. Planches de fossiles de l’État de Tennessée. Par M. Troost. On the geological structure, etc. ( Structure. géologique des parties septentrionales et centrales de la Russie d’Europe. ) Par MM. de Verneuil et Murchison. In-8°, 16 pages. (Extrait du Rapport de l'Association britannique pour l’avancement des sciences , année i84o, et d’un Mémoire lu à la Société géologique de Londres, en mars 1841) Londres , Richard et John Taylor. 1 84 1 - Épistèmonomie, ou Tables générales d’indication des connais- sances humaines; par MM. Van-der-Maelen et le Dr Meissen. Bruxelles, j84o. De la géologie et de ses rapports avec tes vérités révélées. Par M. Watebkeyn. In- 8°, 66 pages. Louvain , 1 84 * * 498 DONS FAITS A LA SOCIETE OUVRAGES REÇUS PAR LA SOCIÉTÉ EN ÉCHANGÉ DK SES PUBLICATIONS. Abhandlungen , etc. (Mémoires de l’Académie royale des sciences de Berlin, pour 1 année i838). In-4°. Berlin, 1839. Ainsi que les 3e et 4e parties des mêmes Mémoires pour l’année i832 , in-4°. Berlin . 1838*39. Actes de la Société linnéenne de Bordeaux. Tome XI. 3e, 4e et 5e livraisons. Bordeaux , i84o. Actes de /’ Académie royale des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux, 2 année, 2e trimestre. Bordeaux, i84o. The american journal (Journal américain des sciences et arts), par M. Silliman Vol. XXXVIII, n° 2; XXXIX.n» 1 et 2 ; XL, n« .. Annales des Mines, tome XVII, ire, 2e et 3e livraisons de 1840; tome XVIII , 4e. 5e et 6« livraisons de 1840. Annuaire du journal des mines de Russie , pour les années i835 36-37 et 38, avec une introduction. 5 vol. in-8°. Saint-Pétersbouig , i84o. Arsberattelse , etc. (Rapport sur les progrès de la physique et de la chimie), pré- senté à l’Académie des sciences de Stockholm, le 3i mars iS38, par M. Ber- zélius, secrétaire perpétuel. In-8°. 345 pag. Stockholm, i838. Arsberattelse , etc. (Rapport sur les progrès de la technologie) présenté à l'Aca- démie royale des sciences de Stockholm, le 3 1 mars i838, par M. G. E. Paseh. In-8°, 1 55 pag. Stockholm, 1839. Arsberattelse, etc. (Rapport sur les progrès et les découvertes relatives à la bo- tanique, pendant l’année 1837. présenté à l’Académie des sciences de Stock- holm, Je 5i mars i838, par M. F.-E. Wikslrom). In-8% 612 pag. Stock- holm, 1839. The Alhenœum , N08 662 8712, avec la table de 1840. Bericht , etc. (Analyse des Mémoires lus à l’Académie de Berlin, et destinés à la publication) ; du mois de juillet 1839 au mois de juin i84o, avec la table de i836- i839. Boston journal, etc. (Journal de Boston, sur l’histoire naturelle, contenant les écrits et les communications lus à la Société d’histoire naturelle de Boston), vol. I, n08 1. 2,3 et 4; vol. II, n°8 1, 2, 3 et 4 î vol. III, h08 1 et 2. Années i834-i84o. In-8°. Bulletin de T Académie royale des sciences de Bruxelles, n08 5 à 11, pour i84o. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse. N08 64*69. Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire. No* 2 à 6 de la 1 ip année. Angers, 1840 et 1 84 1 - Bulletin de la Société de géographie. N08 78 à 89. GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 499 Carte géologique de l'Angleterre et du pays de Galles , avec un Mémoire en S feuilles parM. Greenough. Londres 183g. Comptes-rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des sciences ; le n° 26 et la table du premier semestre i84o; les n°8 1-26 et la table du 2e semes-? tre iS4o ; les nos 1-24 du premier semestre i84>. Histoire et Mémoires de l’ Académie royale des sciences , inscriptions et belles- lettres de Toulouse. Tome V. ire et 2e parties. Toulouse, i83g. L’Institut. N°» 340-390, avec la table de Pannée. The Iron trade , etc. Par Harry Scrivenor. Pages 49 à 56. Kongl Vetenshaps- Academiens , etc. (Mémoires de l’Académie royale des sciences de Suède pour l’année i838.) 1 vol. in-8% 336 pages, 4 pl. Stock- holm, i83g The magazine , etc. (Magasin d’histoire naturelle). Nouvelle série, nos 4 ' —44 * Londres, i84o. Mémoires de la Société d’agriculture , sciences , arts et belles-lettres du départe- ment de l’Aube , n08 72, 73 , 74, 75 et 76. Troyes, 1840. Mémoires de la Société royale des sciences , de l’agriculture et des arts de Lille Année 1839, ire partie. In-8°, 555 pages, 20 pl. , et année 1840 , 6o4 page-, 47 pl. Mémoires de l’ Académie des sciences de Saint-Pétersbourg . VIe série , sciences naturelles; in-4°> tome III, ire et 2e livr., 23 7 pag., 18 pl.; 3e et 4e livr., 188 pag., 4o pl. Saint-Pétersbourg, 1839-40. Mémoires de la Société d’agriculture , sciences et arts d’Angers , 4e vol. 3e livr. Angers, 1840. Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève , tome IX, i^e partie. Genève, 1841. Mémorial encyclopédique et progressif des connaissances humaines , juin i84o à mai 1841. Memorie , etc. (Mémoire de l’Académie royale des sciences de Turin, 2„ série, tome II , 471 pages ; et Mémoires des sciences morales . historiques et philoso- phiques, 2e série, tome II, 210 pages). Un seul volume in-4°, avec planches. The Mining Journal , n08 a54-26o, 262-276, 284* a85, 287, 290, 29!, 294-302, 3o4* The Mining Rev iew (Revue des Mines). Vol. VII, n° 3i. Neues Jahrbuch, etc. (Nouvelles annales de minéralogie, de géologie et de pa- léontologie), par MM. de Léonhard et Bronn. Année 1839, 6e cahier, et 1840, 6 cahiers ; année 1 84 1 » 1er cahier. Philosophical transactions , etc. (Transactions philosophiques de la Société royale de Londres.) ln-4°» parties 1 et 2 pour l’année 1840, avec une liste des membres pour n 84 J . Précis analytique des travaux de l’Académie royale des sciences, belles-lettres et arts de Rouen, pendant l’année l84<>. In-S°, 372 pages, 1 pl. Rouen, i84>. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de la Société royale de Londres), no* 43, 44 et 45. Proceedings de la Société géologique de Londres , 00*72, 73, année 1840-1841. Proceedings de laSocièté royale d’Edimbourg, n° 18, année i84o-i84i. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de la Société scientifique de Londres). In-8% vol. I, 38 pag., 1 carte ; vol. II. 71 pag., 7 pl. Londres, 1840. Proceedings , etc. (Procès-verbaux de la Société géologique de Londre>). N0! 67 73, avec une liste de ses membres pour 1 84 1 • 500 DONS FAITS A LA SOCIETE Programme des prix proposés par la Société industrielle de Mulhouse. In 8°, 64 p. Mulhouse, i84o. Programme des prix proposés par l'Académie royale des sciences, belles- lettres et arts de Rouen. In-8°, 4 pag. Il Propresso, etc. (Le Progrès des sciences, lettres et arts). N°s 5o-54. Naples. Recueil des actes de la séance publique de l'Académie des sciences de Saint-Pé- tersbourg, tenue le 29 décembre i838. In-4°, 225 pag., un portrait. Saint- Pétersbourg, iSôg. Recueil des actes de la séance publique de l’Académie des sciences de Saint-Péters- bourg, tenue le 29 décembre 1839. In-4°, 127 p. Saint-Pétersbourg, iS4o. Recueil de la Société libre d’agriculture, sciences , arts et belles-lettres de l’Eure. N° 60. Tome X. Evreux, 1840. Recueil de V oyages et de Mémoires , publié par la Société de géographie Tome VI. In-4°, 5o3 pages. Paris, 1840. Régulations and By-laws (Réglements et statuts de la Société scientifique de Londres). In-8°, 8 p^es. Londres, 1840. Société d'agriculture , sciences et arts d’Angers ; travaux du Comice horticole de Maine-et-Loire , 2 e vol.,n°s 10-12. In-8°. Angers, 1840. Société royale des antiquaires du Nord. Rapport des séances annuelles de i83q à 1840. Copenhague, 1839. lui om, etc. (Rapport sur l’hôpital de l’ordre des Séraphins, à Stockholm, pré- senté à l’Académie des sciences de Suède, le 7 avril i838), par M. Ekslrœ- mer. In-8°, 5a pag. Stockholm, i84o. Tut om, etc. (Rapport sur la statistique judiciaire, présenté à l’Académie royale des sciences de Suède, le 8 avril .840) par M. Rosenblad. In 8°, 21 pa*. Stockholm, 1840. Transactions , etc. (Transactions de la Société géologique de Londres). 2e série, vol. V, 3« partie. Transactions de la Société royale d'Edimbourg, Vol. XI V, année i84o. Transactions de laSociètè royale d'Irlande. Vol. XIX, ne partie, année 1841. GÉOLOGIQUE DE FRANCE. 501 donateurs. MM. ROCHES ET CORPS ORGANISES W Ph FOSSILES. § O £ AGASSIZ. BAEBAN, BKAUlf-, ...... GA3LEOTTI. . . . . BOMBEES - FIR- MAS (d’) IEELAMC. . . . . MICHEIIKT (H.). . RICHARD ( Éû.). . E©YS (le marquis DE ) Relief d’une partie du Jura, par M. Gressly, avec une carte et des coupes explicatives Échantillon d’un dépôt siliceux avec corail et Téré- bratules, qui se forme actuellement dans la Médi- terranée Roches tertiaires de la province de Feruel (Aragon), et Exogyres du terrain crétacé Roches et fossiles de Tehuacan ( Mexique) Terebratula contracta , variél é triplicata , du terrain néocomien inférieur de l’Ardèche - • Incrustations de sources thermales du territoire d’Al- ger * * * * Échantillon de craie de Meudon , à face polie. . . . Roches et fossiles de diverses localités Roches du calcaire à Entroques , et tête d’Ichlhyo- saure. , Calcaire siliceux empâtant des nodules de grès de l’argile plastique à Montereau. . 2 1 33 4 4 2 1 67 46 Total 16 a D ECHANTILLONS. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE FRANCE. TA BLE DES MATIÈRES ET DES AUTEURS POU K LE DOUZIÈME VOLUME, PAR M. CLÉMENT-MULLET. «. +s%. ANNÉE 1840 A 1841. A Actinocamax. Travail de M. Voltz sur ce genre de fossile , cité p. 3o. Adélie . JNote de M. Le Guillou sur cette terre antarctique ; sa position géographique 5 nature de la roche qui la forme, p. 128, 129. Aden. Le promontoire de ce nom est volcanique, avec sables marins à la base, p. 419. — Cratère circulaire à l’extrémité, où est la ville; hauteur des laves; dislocations et affaissements partiels; inclinaison des couches; sa- bles consolidés avec coraux, p. 4.19, 420, 4ai. Affaissements expliqués par les effets qu’éprouve le globe dans son refroi- dissement, et la manière dont l’écorce solide s’applique sur le liquide inté- rieur; les affaissements ont produit les bassins des mers, p. i4i, i4?. Agassiz. Son opinion sur les poissons fossiles du vieux grès rouge de Russie, citée p. 58 , note. Agent de la Société. M. Ed. Richard donne sa démission , p. n. — Nomi- nation de M. Graugnard, qui lui suc- cède, p. 38. Aisne. Extrait delà description géologi- que de ce département, par M. d’Ar- chiac, p. 38. — Carte, échelle des hauteurs; tableau des terrains; indi- cation des fossiles , p. 38 , 39. — Dé- position des couches; localités où on les observe particulièrement , p. 3p. — Terrain tertiaire, sa puissance, p. 4o. — Sa séparation d’avec le terrain secondaire est bien tranchée, p. 4 1 • — Formation crétacée , sa di- vision en deux groupes ; subdivision des groupes ; craie blanche, craie avec silex , marnes , grès vert et glaises ; niveaux absolus , p 4 • • — Formation oolithique, ses divisions et sous-divi- sions, p. 42. — Mélange dans les fos- siles . p. 43. — Terrain de transition; système devonien , système silurien, système cambrien , p. 44- — Son éten- due et sa puissance , p. 44 , 45.— Dis- position des couches; un cataclysme a dénudé le sol tertiaire; preuves, p. 46, 47- — Intervalle entre chaque dépôt; leur origine, p. 48. — Application de la théorie des puits artésiens à la disposition des ter- rains, p. 48. — Les couches les plus favorables au forage sont les glaises du grès vert; les autres le sont moins, p. 49. 5o , 5i , 52. — Résumé du tableau des fossiles du département de l’Aisne, p. 53. — Classifications diverses des terrains du département de l’Aisne, par MM. d’Archiac et Melleville, p. 221. — Diverses posi- tions géologiques des couches de ce département discutées par MM. Mel- leville et d’Archiac , p. 181-187 ut 504 tABLE DES MATIÈRES 2în-24i. — Critique, par M. Melle- ville, rie la détermination des niveaux d’eau, par M. d’Archiac, p i36. — Réponse de M. d’Archiac, p. a4o. Aix [Provence). Le gypse d'Aix , sui- vant M. Coquand , est une précipi- tation chimique; l’état des poissons et des insectes fossiles le prouve; les poissons gisent en abondance vers la partie inférieure, p.347. — Ces gypses doivent leur existence à des eaux thermales sulfureuses ; mode d’action de l’acide sulfurique; le gypse d’Aix contient du carbonate de chaux et est disposé en lentilles , p. 346, 347. — Analyse du gypse d’Aix, p. 347 , note. Atberese. Une des roches citées par M. Studer comme faisant partie des terrains de sédiment méditerranéens, p. 280. — Elle occupe la partie in- férieure , p. 280, 28 t. — Elle est pour ce système , avec le macigno, l’équivalent de la craie ; fossiles qu’on y trouve, p. 281. — Citée au Capo- liveri avec fossiles, p. 3o5. — Calcaire passant à l’alberese à Lido, ibid. — Ce calcaire est pour M. Savi l’alberese qui sépare le verrucano du macigno , p. 5o6. Alberti (d’). Son opinion sur l’origine des grès et sables du trias, rappelée pour l’explication de l’origine des sa- bles et argiles du Condros, p. 247. Aletsch , nom d’un glacier de la Suisse qui peutservir d’exemple pour la ma- nière dont se comportent les glaces sur les rives de la mer au Spitzberg, p. 125. Algérie. Il y a sur ses côtes deux dépôts tertiaires, dont l’un renferme le Pcctunculus violacescens, p 119. — M. Rozet réclame la priorité pour l’indication d’une marne rouge à co- quilles récentes, regardée par lui comme diluvienne, p. 119. Atlevard. Cité pour des filons de fer carbonaté remplis par sublimation, p. 336. — Echantillons de quarz re- couverts de cristaux de chaux earbo- nalée , p. 336, note. Allouions ( terrains modernes ). Indica- tion de celles du département de l’Aisne; fossiles qu’on y trouve, p. 5g. — Tabïeau, observation sur les alluvions anciennes et les graviers de la Seine et de l’Aube, et sur une al- luvion de la vallée de Clairvaux , p. 117. — Alluvions de l’ile de Milo, places qu’elles occupent , leurs élé- ments, p. 208, 209. — De Sighajik, ancienne Téos, p. 2 1 1 . — Traversées en forant un puits à Vienne (Autri- che), p. 265. — et à Saumur, p. 463. Alpes. Réclamation de M. Dufrénoy contre la classification faite par les membres de la Société réunie, à Gre- noble, des anthracites des Alpes; on est parti d’un fait exceptionnel de stratification discordante, contraire aux observations de MM. Voltz et Brochant de Vdliers; M. Michelin apprécie cette classification par l’iden- tité de la flore avec celle du terrain houilier, p. 35, 36. — M. Gaymard admet dans les Aipes de l’Isère et de la Savoie deux systèmes arénacés, l’un contemporain de la formation houillère, et l’autre subordonné au terrain de protogyne ; composition de ces deux systèmes, p. i52, i53. — Le terrain taiqueux des Alpes est fossili- fère, p. i53, — Analogie signalée par M. Studer entre le terrain sédi- mentaire alpin suisse et celui des Apennins, malgré leur distance, p. 282. — Le système géologique septentrional et celui méridional en contact dans les Alpes françaises, ibid. — Macigno d’Italie, le même que le flysch des Alpes, ibid. — La séparation de la craie et du ter- rain jura-iiasique est à désirer dans les Alpes allemandes et autrichien- nes. ibid. — Les roches ophioliti- ques développées dans les vallées qui remontent vers la chaîne principale des Alpes, du Simplon au grand Saint-Bernard, p. 284. — Là où règne le gneiss et le micaschiste, man- quent les serpentines et le calcaire qui les accompagne, p. 286 — Les éruptions ophiolitiques paraissent in- terrompues à la jonction des Apen- nins et des Alpes , p. 284. — Lesser- pentinessont dansles Alpes un centre de dislocation et de cristallisation I ourles calcaires secondaires, p. 5a4- — Dans diverses parties des Alpes du Dauphiné et de la Provence, le cal- caire néocomien se lie à la dolomie, p. 344* — Dans les Alpes françaises, les spilites semblent avoir subor- donné à leur voisinage les dépôtsgyp- seux, p. 348. — Age relatif des gyp- ses dans les Alpes , p. 349. 35o. — Dépôt du Rhône formé de cailloux roulés des Alpes, entraînés par les torrents que fournissaienlles glaciers, ET DES AUTEURS. p. 4.04 , 4°5- — Observation de M. Michelin sur les précautions à prendre dans le classement des ter- rains des Alpes, p. 476. Alsace. Topographie minéralogique de cette province, par M. Voltz, citée p. 26. Alunite à Polino, produite par l’alté- ration des l rachètes ; elle est traver- sée par des veines de calcédoine, etc., p. 207. — Trachyte passant à l’alu- nite dans l’île de Milo, p. 209. Amérique. Etendue du terrain silurien dans cette partie du monde , contrées où il se développe; fossiles princi- paux; il supporte le terrain houiller; il contient du plomb, p. 86, 87. — Sa limite avec le calcaire de monta gne„ mal tracée, a été rectifiée par M. Forster. Ce calcaire alterne ayec les couches houillères ou repose des- sus, p, 87. Ammonites. Lettre de M. Voltz, indi- eative-d’espèces d’ Ammonites rares , citée p. 27, 28 — Ammonites hete- rophyltus , citée par M. de Verneuil dans rOxford-clay desYaches-Noires ; observation de M. A. d’Orbigny, p. 162. — Ammonite observée par M. Coquand dans des marnes intercalées dans le calcaire primitif, p. 3s3. — Et par M. de Charpentier, p. 3a2, note. — MM. Voltz et Ruppell voyaient dans les Aptychus des opercules d’ Am- monites, et les divisaient en trois fa- milles, suivant les formes des Ammo- nites, p. 376, 377. — Polir d’autres c’était une coquille ou organe inté- rieur d’Ammonites, ibid. — Examen de la structure des Ammonites com- parée avec celle des Nautiles, par M. Coquand , pour prouver que ces fossiles ne pouvaient être des oper- cules, p. 377, 378. — La division des Ammonites en Goniatites, Céraliles et Ammonites proprement dites, ne peut être qu’artificielle, et non admise par la zoologie, p. 38o. — Absence de,rapports entre le nombre des Apty- rhus avec celui des Ammonites dans certaines couches; ainsi qu’entre la (orme de l’Aplychns et l’ouverture de l’Ammonite , p. 382. — Quelques uns ont cru quel’ Aptychus faisait la nour- riture de l’Ammonite, p. 384- Amphibole en aiguilles dans le diorite, où elle devient dominante et s’agglo- mère en houles, p. 3o7. — Dans le gneiss du cap Farewell , p. 365.— Amphibolite trèseommuneau Groën- Soc. Géot. Tom. XII. 505 land, présentant des variétés très re- ma quables; elle est en filons dans le gneiss, et alterne avec le diorite, p. 366. — Diorite passant à l’ampbi- bolite à Cbâlus ( Haute- Vienne) , p. 429‘ Mas^e d’amphibolite vue à Sablé, phénomènes de composition observés, p. 478. 479, 480. - Roches atnphiboliques du Devonshire à deux états différents, tes unes fondues et les autres remaniées par les eaux, p. 487. Angelot. Observation faite par lui de surfaces polies et striées dans les Py- rénées; disposition de ces surfaces, profondeur des stries : incertitude sur leur orig ne, p. 52, 33. — Observa- tion de M. Al. Brongniart. p. 33. — Il explique par un mouvement de bascule la disposition horizontale des dépôts coquilliers récents d^ la Russie, p. 67. — Observation sur le résultat présenté par une ligne qui joindrait les hauteurs extrêmes ries vagues , p. 94. — Notice contre la théorie des glaces universelles, par M. Renoir, p. 9$ et suiv. — Quel- ques mots sur un tremblement de terre ressenti aux Pyrénées, p. 120. ■ — Observation à lui adressée par M. Martinssur la marche des glaciers, p. 128. — Application , à sa théorie des glaciers , d’observations faites par M. Leblanc sur ce qui se passe quand la glace sort d’une pierre, p. 1 3 1 . Observation sur l'action de l’eau con- tenue dans les fissures de« glaciers , p. 142. — Critique de M. Fauverge de son hypothèse pour expliquer le rapprochement de l’orbite du soLil de la terre, p. 3o8. Angers. Procès-verbal des séances de la réunion extraordinaire tenue dans cette ville, p. 426 et suiv. — Le schiste ardoisier forme le sol géolo- gique de cette ville , p. 433. — Visite des schistes d’Angers faite par la So- ciété; carrière de Mont-Hibert;.direc- tion des couches, failles et glissements amenant divers systèmes d’exploita- tion ; état des couches supérieures, p. 454 > 435. — Carrière de la Forée et des Grands-Carreaux, meme sys- tème , p. 435. — Difficulté de recon- naître les strates de ces schistes; tri- lobites et pyrites, p. 436. — Calcaire de Chaufour, supérieur, suivant M. Dufrénoy, aux schistes qui repo- sent sur le quarzite, hase du système silurien, p. 457. — Calcaire des bords 33 506 TABLE DES MATIERES delà Maine, pareil au précédent, [ enclavé dans le schiste , fossiles rares, I p. 337, 338. — Observations de di- ï vers membres sur ce calcaire, et de M. Rivière sur les failles, p. 338. — [ Etude du terrain anthraxifère des 1 bords de la Loire et des roches érup- tives qui l'avoisinent , p. 439 et suiv. — Examen de la question de savoir j si ce terrain anthraxifère forme un bassin , ou s’il est un étage du terrain de transition intercalé dans d’autres couches, p. 445. — D’Angers à Avrillé, on observe un schiste ardoi- sier, puis on en trouve une série avec de la grauwacke, p. 4 78. — Terrain tertiaire, grès de Fontainebleau in- diqué , p. 481. Angoumer , cité pour l’existence de mi- néraux dans les couches de calcaires modifiés fossilifères, p. 323. Anthracites. Réclamation de M, Du- frénov contre la classification faite par les membres réunis à Grenoble, de ceux des Alpes; on s'est appuyé sur un fait exceptionnel de stratifica- tion discordante, quand MM. Voltz et Brochant de Viiliers ont vu le con- traire, p. 35. — Réponse de M. Mi- chelin . basée sur l’identité de la flore de ce terrain avec celle du terrain houiller. p, 35 , 36. — Nouvelles ex- plications de M. Coquand sur le gi- sement des anthracites de La Mure, p. 273. — Les anthracites du bassin de la Loire diffèrent des véritables anthracites ,p. 433. — Voy. au mot Terrain anthraxifère. Apennins. Documents sur la géologie de cette chaîne de montagnes , com- posée en général des roches nommées par M. Studer, sédiments méditer- ranéens t p. 280. — Comparaison de ces sédiments, ou système méridional, avec les terrains des Alpes ou système septentrional . p. 281. — Ophiolites citées dans l’Apennin, dont elles ont percé la chaîne principale; elles pa- raissent cessera la jonction des Al- pes et de l’Apennin , p. 284 , 285. — Analogie entre la constitution géolo- gique des Apennins et du mont Gar- gano, qui, peut-être unis dans le principe, purent être séparés par le Vulture qui est interposé , p. 4*5. Apty clins. Recherches de M. Voltz sur les Aptychus , citées p. 29. — Mé- moire de M Coquand sur les Apty- chus> p. 3 76. — Histoire des opinions diverses sur ces êtrev ; Scheuchzer et Knorr y voient des valves de Lepas ; Bourdet et Sowerby des os de poisson; Parkinson et Hermann von Meyer en font des coquilles intérieures; M. E. Deslongchamps un solenoïde; M. Deshayesun organe d’Ammoni te, p. 383, 384* — Pour MM. Voltz et Ruppell ce sont des opercules d’ Am- monites, sauf quelqu. s modifications; division en trois classes suivant les formes des Ammon:tes, p. 376. 377. —■Examen, par M. Coquand, si les Ammonites pouvaientavoir dt-s oper- cules; structure des Ammonites et des Aptychus, 3 77, 378, 579 — Rareté de ces derniers dans certaines couches où abondent les premiers, et vice versa, p. 38 1. — Absence de rap- ports entre les Ammonites et les Ap- tychus d’un même terrain, 383. — Critique de l’opinion de. quelques naturalistes qui croyaient que les Aptychus étaient des êtres qui ser- vaient de nourriture aux Ammonites, p. 384. — M. Coquand les regarde comme l’osselet d une famille de cé- phalopodes éteinte; raisons qui dé- terminent son opinion, tirées de la description du genre Teudopsis , par M. Deslongchamps, p. 385, 387. — Espèces nouvelles : Apt. Blain- villci, p. 387. — A. Beaumontii , p. 388.' — A. radians, p. 38g. — A. Didayi, ibid. — A. Serranonis , p. 590. — Catalogue des Aptychus connus et décrits , p 390,391. Arago. Ses expériences sur la lumière solaire , citées p. 96. Ahghiac (vicomte d’b Extrait de son mémoire sur le département de l’Aisne, p. 38. — Observation sur la réunion des fossiles dans la couche qui représente plusieurs étages d’une formation , p. 66. — Note sur la fos- silisation des Echinodermes, p. i43. — Note sur le genre Murchisonia . p. i5i. — Don d’une lithographie repiésentant l’ardoisière du Grand- Carreau, près Angers, p. 187. — Observations sur quelques roches pyrogènes du Limousin, p. 187. — Roches pyrogènes des environs de Magnac, p. 188. — Jd. de La Roche- l’Abeille, p. ig3. — Id. de St-Mar- tin près Thiviers, p. ig5. — Carac- tères particuliers du sol dans le voi- sinage de ces roches, p. 196. — Réponse aux objections de M. Meb le ville. ( Voy , ce nom. ) — Examen des travaux de M. d’Archinc sur ET DES AUTEURS. 507 les terrains tertiaires du départe- ment de l'Aisne; exposé de sa classi- fication , p. 221, 222, 223. — Tra- vaux de M. Melleville sur le même sujet ; analogie entre ses classifications et celle de M d’Archiae ; observation sur le banc de Courtagnon , p. 22$, — Examen crilique du calcaire laon- nais , coupe de la colline de Fasly, p. 225. — Erreur dans le classement du calcaire à Cerithium giganteum, suppression du calcaire laonnais, p. 227, 228, 229. — Critique de la classification deM. Melleville, p 229. — Réponse au reproche de confusion de deux systèmes de couches sous le nom de glauconie inférieure, p. 2.3o. — Lui-inême a indiqué le prolonge- ment du banc de Gourtagnon en at- taquant M. Melleville, qui distin- guait deux gisements de Cerithium , p. 23 1. — Défense du classement des lits coquilliers. p. ?3i. — Différences établies par les fossiles entre les lits coquilliers et le calcaire grossier, p. 233, 254. — Une méprise a causé le reproche de la réunion d’un lit à Num- mulites aux lits coquilliers , p. 234. — L’épaisseur des glaises inférieures au calcaire grossier est variable, et celles-ci sont distinctes de l’argile plastique; elles alternent ou se mê- lent aux sables inférieurs, p.234, 235. — Motifs de sa persistance à placer les rognons tuberculeux dans la glau- conie grossière, p. 236. — Réponse sur le banc de sable qui recouvre le banc de Gourtagnon; M. Melleville a pris pour du diluvium des blocs de grès en place; lieux où on le trouve, p. 238. — Sur le classement du cal- caire marin de Lizy-sur-Ourcq , qui se retrouve sur plusieurs autres points, p. 23g. — Réponse à la critique de l’indication des niveaux d’eau, p. 240. — M. de Roys ne croit pas, comme M. d’Archiac, que les argiles exploi- tées à Montereau et autres points du S.-E. du bassin de Paris se rappor- tent au calcaire siliceux ; faits et ex- plications, p. 25 1 et suiv. — Détail explicatif des couches qui composent la montagne de Saint-Pierre-de-Mas- tricht, p. 258. — Addition à la note sur les roches pyrogènes du Limousin, p. 429. — Son opinion sur le terrain de Sablé, citée p. 4§o. Ardoises . Densité de diverses ardoises des Pyrénées, p. 325.— Résultat curieux de plissements obtenus par M. Fournet sur des ardoises, p. 33o. — Ardoises d’Angers appai tenant au terrain silurien, p. 433 — Carrières d’ardoises du Cornouailles, indiquées p. 487. Argile. Dépôts d’argile et sable du Gon- dios décrit par M. d’Omalius, con- jecture sur leur origine, liaison avec le phtanite; exploités comme terre de pipe; accidents qu’ils présentent, p. 243, 247. 25o. — Argile de cou- leur variable avec quarz résinite, ci- tée à la Punta Rossa (île d’Elbe}, p. 3o5. Argile plastique. Elle est représentée dans le département de l’Aube par des argiles et des sables quarzeux con- temporains; modifications dans leur couleur, causées par le fer; on y voit des Pabvlines; grès à la partie supé- rieure; à la base est un dépôt de silex roulés, p. r5. 16 — Localités où on l’observe < t son utilité, p. 16, 17. — Argile signalée par M d'Archiac a la base du ealcaire grossier, et que M. Melleville croit être l’argile plas- tique. p. 1 83. — M. d’Archiac au contraire soutient que celte argile n’est point l’argile plastique pari- sienne, mais qu’eile sépare le cal- caire grossier d’avec les sables infé- rieurs, p. 235. — L’argile exploitée à Montereau et dans divers points du S.-E. du bassin de Paris ne se rap- porte point au calcaire siliceux , comme l’a cru M. d’Archiac; obser- vation de M. de Roys à l’appui; faits qui prouvent que l’argile va toujours sous le calcaire sans se confondre avec lui . p. 25i, 25a — Localités où apparaît l’argile , sa puissance dans quelques unes d’elles; elle est supportée par des sables , des cailloux roulés et des poudingues, que M. de Roys croit être de la même formation que l’argile, p. 261, 254 — Expli- cation théorique, p. 254, 255. — Fer oolitiforme observé dans l’argile plas- tique par M. Ch. d’Orbigny, p. 3y4- Asbeste formant les petites veines de. l’ophicalce. — Son analyse, conjec- tures sur son origine, p. 33 1. — Phénomène d’épigénie d’asbeste ob- servé et obtenu par M. Coquand dans les lherzolites des Pyrénées; ana- lyse de cette asbeste, p.332 (note). — - D fficulté pour M. Goquand d’expli- quer la présence de l’asbeste dans la serpentine etlesophicalces ; il recourt aux mouvements moléculaires, p .333 , ô08 TABLE DES MATIERES (note). — Description et disposition d’asbeste trouvée en veines dans la serpentine de Châlus, p. 43o. -Asmus ( le professeur de Dorpat). Son travail sur les poissons fossiles indi- qué, p 58. — Indication d’espèces trouvées par lui près de Dorpat , p. 372. Asnières ( Maine-et Loire ). Terrain crétacé, sable agglutiné en grès; fos- siles nombreux, p. 483. Altique. Documents sur la géologie de cette partie de la Grèce, p. 202. Aube. Notice par M. Leymerie sur les terrains tertiaires de ce département, p. i5. — Ils occupent l’extrémité du plateau de la Brie; ils étaient plus étendus; un cataclysme lésa enlevés, p. 4- —Première assise, argile plas- tique représentée par des argiles et des sables de même âge ; leur manière d’être et leur disposition réciproque; à la partie supérieure sont dessables et des grès qu’on voit ensuite dissé- minés sur le sol sous le nom de blocs sauvages ; galets siliceux à la base, fossiles rares, p. i5, 16, 17 ; localités où se voit cette couche , p. 17. — Deuxième assise , calcaire d’eau douce marneux; fossiles qu'il con- B BARBAN.Offreun échantillon d’un dépôt siliceux avec corail et Térébratules de la Méditerranée près Marseille, p. ii. Barbatoja. Vallon de i’iîe d’Elbe, d’où viennent les colonnes de granité des monuments anciens et modernes; texture de ce granité, minéraux qu’il contient ; tourmaline . émeraude ou aigue marin , p. 297. — Disposition des druses qui contiennent ces miné- raux, p. 297. Barnst pie. Schistes et grès charbon- neux alternant entre eux ; calcaire ta- chant les doigts, avec fossiles, p. 486. — Anthracite dans les schistes et les grès. — Empreintes végétales, p. 486. — Variations des opinions sur les cal- caires noirs deBarnstaple qui, suivant M. Piot, appartiennent au terrain devonien ; calcaires analogues obser- vés en France, p. 488, 489, 490. Baromètre. Histoire de la construction du baromètre; essais et travaux de Deluc, Fortin , Bouvard, Ernst, p. lient; marne verte en couche mince à la partie supérieure où se trouve la neslite; localités où on observe cette assise, détail des coupes, p. 17, 18, 19. 20.— Troisième assise, meulière, lieux où oh la trouve, p. 21 . — Rap- ports entre ces divers terrains et c ux des environs de Paris, p. 2 ». — Quatrième assise, grès de Fontaine- bleau il ne paraît qu'en un seui point, p. 22. — Localités où se trouvent des lambeaux qui se rattachent au plateau de la Brie, ibid. — Blocs de grès sauvage , leur origine, leur rapport avec les autres terrams; détermina- tion de la zone qu’ils occupent, p. 22, 23. — Terrain de limon avec silex et minerai de f r; nature du silex, fossiles qu’ils renferment ; leur âge géologique, p. 23, 24. — Dépôts superficiels de sable avec silex et mi- nerai de fer, qui peuvent être regar- dés comme tertiaires, p. 24. Aurignac. Dans la vallée de l’Ariége, cité pour l’insertion du granité dans le calcaire crétacé, p. 3s3. — Il y passe à la syénite, et le calcaire en contact estmodifié et devient micaci- fère et à l’état d'Iièmiihrène suivant l’état de la roche, p. 328. 445, 448. - Baromètre à ciivetteel à niveau constant, p. 447.— Descrip- tion delà colonne et de la cuvette à niveau constant, p. 448,449- — Transport et mise en expérience du baromètre, p.45o, 45 r.— -Nettoyage de la cuvette , de son mercure et de la pointe ; remplacement du tube, p. 4^2. — Correction des dépressions de capillarité qui affectent ce baromètre à niveau constant, p. 454- — Exemple de correction , p. 456. — Baromètre à niveau variable, p. 457. — Baro- mètre à siphon . p. 459. — Nouvelle table de dépressions dues à l’action de la capillarité, servant à ramener tous les baromètres à leur expression absolue calculée par M. Delcros sur les formules de M. Schleiermacher , p. 461. Barre [La). L’une des divisions du ter- rain anthraxifère de la concession de Layon-et -Loire , nombre de veines de combustible, leur disposition ; fer carbonate dans l’une d’elles ; pierre ET DES AUTEURS. carrée. , modification dans les grès et schistes, ils contiennent des Calamites et des tiges de Palmiers, état du pou- dingue , p. 470. Basalte. Altérations par les basaltes in- diquées, p. 333. — Effets d’un ba- salte à péridot sur un muschelkalk, dans le département du Yar, ibid. — Le même a amené la transformation du calcaire en dolomie; marche du phénomène, p. 34o. — Le basalte uni à la syénite constitue le terrain volcanique du mont Garguno, p. 4 *4- — Intimement uni à un calcaire d’un îlot voisin de l’île Madère, p. 4.17. — Aspe t et état du basalte dans Pile de Porto-Sanlo, p. 419. Beaucaire . Les inondations ont couvert la plaine de cette ville de plusieurs métrés desable ; des b'oesde plusieurs quintaux ont été charriés, p. 6S. Beauforl. Indication des couches de terrain traversées dans le forage d’un puits dans cette ville, p. 463. Beauregard (de). Indication des cou- ches traversées dans le forage de puits artésiens à Saumur et à Beaufort , p. 463. Bec k. Son opinion sur les fossiles des terrain- leitiaires modernes de Rus- sie, citée , p. 64. Bkche(de la). Cité pour ses travaux sur les calcaires du golfe de la Spez- zia, p. 281. Becquerel. Ses expériences chimiques sur les rochers, citées, p. 3 1 5. BèdaiUac {Pyrénées). Gypse, de cette localité classé par M. Rebou! dans le terrain de transition , rangé par M. Coquand d’après les fo-silt-s dans le lias . p. 35o, 35 1 . Bèfort. Plan de cette ville avec coupe géologique indiqué comme existant aux Invalides, p. 256, 257. Bel-Air. L’une des divisions du terrain anthraxifère de la concession de Layon-et-Loire, nombre de veines de combustible, état des schistes, dont quelques uns contiennent des empreintes de calamites; poudingues avec empreintes de végétaux. Bèlemnites. Travaux divers de M. Voltz sur les Bélemnite- et sur les animaux qui s'y rattachent, cités , p. 28, 29. — Abondantes dans le terrain juras- sique de Russie , p. 62. — Elles com- mencent à se montrer, suivant M. Al. d’Orbigny, dans les étages inférieurs du lias ; formes particidièn s ; consé- quences pour l’habitation, p. 352. — 509 Espèces des étages inférieurs, de Poo- üthe , proportion numérique, ibid. Modifications qu’elle.- éprouvent dans YOxford-clay ; da. iS le terrain néocomien ; dans les terrains crétacés ce sont des Bélemnitelles ; plus de Bèlemnites dans les terrains tertiai- res ^ p. 353. Belgique. On trouve, dans cette partie de l’Europe, le terrain devonien pro- prement dit avec ses vraies formes, P- 371- Bbhtrand-Geslin. Donne une coupe des monts Faudon et Queyrel pour prouver que, conformément à l’opi- nion de M. de Beaumont, il a reconnu que le premier de ces monts était cré- tacé; observation de M. Michelin con- tre ce classement , p. 470, 476, 477. Berthikr. Ses recherches sur la fusi- bilité des substances salines citées , p. 34i. — Son opinion sur le calcaire de Château Landon confirmée par l’observation , p. 365. — Description du calcaire de Schirmeik citée, p. 443 (note). Blainville ( Ducrotay De ). Ses ob- servations de la disposition stelliforme dans les marbres sa< charôï les citées, p. 320. Blocs de grès sauvages. Nom donné par M.Li ymerieà des blocs de grès dissé- minés dans une certaine zone du dé- partement de l'Aube, restes d’une couche lavée par les eaux ; utilité de ces blocs , limites de la zone , p. 16, 22, 23. Blocs erratiques. Suivaut M» de Vor- neuil, ils son! , en Russie, mêlés au di- luvium, ils sont rarement en granité, la plupart sont des dioriles ou des quarzites. Les blocs qui sont dans le lit des rivières sont chaque année remués par les glaces , p. 64. — Les blocs erratiques qui sont entre le Sapey et la Grande-Chartreuse n’ont pu y être amenés , suivant M. Renoir, que par un glacier; toute autre explication serait trop difficile, p. 70, 71. — Blocs des rives de la .Néva, n’ont pu être trans- portés que par un glacier ; causes qui repoussent l’hypothèse d’un ca- taclysme, p. 75. — L'action des glaciers est suivant M. Angelot insuf- fisante pour expliquer le transport des blocs sur des surfaces planes , il faut recourir aux glaces flottantes ; faits à l’appui, p. 112, 11 3. — - Etat présumé des glaciers de la Suisse 510 TABLE DES MATIERES quand ils transportent les Mocs erra- tiques, p. 126. — Blocs de l’A'las , cites, p. 34. — Blocs cités dans le département de Maine-et-Loire, p. 433. Bordeaux. Insuccès dans le forage d’un puits artésien dans cette ville, causé, suivant quelques géologues, par une différence de niveau entre les bords de la Garonne, résultat d’une faille , p. 278. _ Boni. Conjecluressur les causes de sub- stitution dans les espèces minérales, p. 264. — Son opinion sur le pas- sage des calcaires à l’état saceharoïde, citée, p. 3i8. Boutonnais. Sa comparaison avec le département de l’Aisne pour le mé- lange des fossiles dans les couches in- férieures du terrain oolitique et la manière dont celles-ci buttent dans l’un contre le terrain carbonifère et dans l’autre contre les schistes ardoi- siers, p. 43. Boudroun. Sol géologique composé de calcaire bleu, associé à des schistes argileux, sable volcanique , conglo- mérat traehytique; tracbyle très développé, lieux qu’il occupe, incli- naison ; montChifout Kalé, p. 212, Bourdexde la Nièvre. Sa notice sur les fossiles inconnus, rappelée pour son opinion sur les Aplychus,p. 383. Bourgogne. Division du terrain anthra- xilère de la concession de Layon-et- Loire, nombre et disposition des vei- nes de combustible, dégagement de gaz hydrogène carboné, p. 473. — Analyse de ce combustible, p. 474. Bourmont (Haute-Marne). Coquilles fossiles de l’oolile inférieure du mont Neuillon près de cette ville , et frag- ment de tête d’Ichthyosaure du lias des environs, offert par M. E. Ri- chard, p. 1 1 . Bradford-Ctay , Note sur cette formation à Bouxviller et Baviller, par M. Voltz, citée, p. 26. Braun. Note sur un gisementde soufre dans le terrain tertiaire de la pro- vince de Feruel (Espagne), p. 169. Brèche. Calcaire cité dans la pénin- sule de Gnide, p. 212. — Brèche composée de fragments de meulière avec ciment ferrugineux , citée , p. 374 . 375. Brie . Composition géologique du bord oriental du plateau de cette ancienne province ; galets siliceux roulés ob- servés à la base, p. i5, 16. — Disposi- tion de la meulière, p. 21. — On y voit le prolongement de la coupe des terrains parisiens donnée par M. C. Prévost, p. 21. — Lambeau* de ter- rain du département de l’Aube qui se rattachent à celui de la Brie, p. 22. — Le grès de Fontainebleau forme dans la Brie des protubérances coni- ques allongées parallèlement à la direction des collines de Fontaine- bleau, p. 253. Brique volcanique. Roche de terre vé- gétale durcie, signalée à l’île de Porto- Sanlo et dans les Disertas, p 4 1 9 - Brissac. Falun recouvrant la craie marneuse et les sables marneux ; galets de transport, p. 484. Buongniakt (Al.) Le poli des surfaces des roches est, suivant lui, l’effet d’un glissement, d’un frottement ou d’une cristallisation comprimée, p. 33. — - Son art. SpHite du Dict. des Sciences naturelles , cité p. 1 54- — Son ob- servation sur le jaspe rouge citée, p. 288. — Citation de son ouvrage inti- tulé Tableau des terrains de l’écorce du globe où il admet le calcaire pri- mitif, p. 317. — Observation sur le carbonate de chaux que peuvent contenir le gypse et les grès des en- virons de Paris, p. 352. — Son opi- nion sur le classement du calcaire de Châleau-Landon, conGrmée par l'ob- servation d’une nouvelle coupe, p. 365. Buch (de). Son travail sur les restes or- ganiques des terrains environnant St-Petersbourg, cité, p. 56. — Etude des fossiles du calcaire de montagne de la Russie et rectification de sa clas- sification, p. 60. — Ses travaux ont fait pénétrer la théorie du métamor- phisme dans la géologie. p.3i/f. — - Sa théorie sur la dolomie est la plus répandue, comment il y a été conduit, p. 337, 538. Budget pour i8|i présenté par le tré- sorier, p. 14 7, i48. Buffon. Citation de son Histoire natu- relle des minéraux et de son opinion sur l'origine des calcaires, p. 3 16. Buua ( Frédéric ). Lettre sur la géolo- gie d’Aden sur la côte d’Arabie, p, 4iy, 4ai. ET DES AUTEURS. 5 1 i c Caiilo u x ro u lés di lu r iens , d i s l i n gués pa r M. d'Archiac de l'alluvion ancienne, p. 48. Voy. Galets siliceux . Calcaires divers , cités comme faisant partie des sédiments méditerranéens, manière? dont ils se présentent, fos- siles qu’ils contiennent, leurs variétés diverses, p. 280, 28». — Geu\du golfe de la Spezzia, décrits par M. de La Bêche ; de Sasso-Rosso , par Hoff- mann ; de la montagne de Pise , par M. Savi, p 281. — Calcaire alternant avec le galestro, se charge de silice et passe au jaspe rouge , p. 288. — Calcaire à l’état d’alberèse très al- téré, peut-être avec fucoïdes; acci- dents et minéraux qu’il présente , p. 2 yi. — Enveloppé dan- des filons de porphyre dans l’ile d’Elbe, con- tenant des cristaux de chaux carbo- nalée, p. 792. — Calcaire donnant du marbre , sur la route de Campo , à Porto-Ferraio , p. 3oo. — Avec empreinte de fucoïdes, p. 3oi. — Disposition singulière du calcaire en voûte, au cap Calamita, où il enve- loppe diverses roches altérées ; cause présumée de cette disposition dans l’action des gaz, p. 3o4. — Cité au mont Volterraio, p. 307. — La dé- composition du calcaire est arrêtée par une pression équivalente à une colonned’eau de 1,700 pieds P- 326. — La fluidité du calcaire ne paraît point admissible à M. Coquand , p. 327. — Cependant il admet la pos- sibilité de la volatilisation par une forte chaleur, p. 336. — La présence des minéraux dans les calcaires est un effet de la sublimation, p. 337. — Calcaire difficile à classer, signalé à Porto-Santo; il est voisin de l’île Madère, où il est uni au basalte , p. 4.18, 419. Calcaire bleu présumé de transition , cité par M. Hamilton à Ritri, à Scala- Nova , à Gnide , p. 211,212. — A l’ile de Rhodes, p. 214, 21 5. — Cal- caire bleu à Bélemnites du lias, du département de Maine - et - Loire, cité, p 4 33 — Le même, observé à Doué, p. 484- Calcaire de Chaufour , nom d’un calcaire silurien observé à Angers par la So- ciété ; sa texture et ses fossiles di- vers. M. Dufrénoy le place au-dessus des schistes, p. 4^7. — Calcaire ana- logue observé sur les bords de la Maine, peu fossilifère, p. 437, 438. — Autres localités où se voit la con- tinuation de ce calcaire, p. 438. Calcaire de Givet . l’une des divisions établies par M. d’Omaliu* dans le sol géologique du Condros, p. 24 », 243. Calcaire grenu, cité dans le Péloponèse, à partir du Taygète, dans les envi- rons d’Athènes, donnant un beau marbre, p. 202 ; — à Naxos , p. 204 ; — à Paros : c’est le marbre de ce nom, p. 204 ; — à Samorin, il forme le mont St-Elie, p. 2o5, 206. — La densité et la blancheur des calcaires grenus sont des effets de la chaleur et de la pression auxquelles ils ont été soumis, p. 337. Y. Cale, saccharoïdc. Calcaire grossier. Manière dont il se présente dans le département de l’Aisne; on y observe des relève- ments et des inflexions, p. 39, 4o. — Sa puissance. 11 contient une couche aquifère, p. 4 o , 4 »• — Indication d’une couche dans le département de l’Aisne, composée de sable calcaire fin avec rognons tuberculeux , que M. Melleville rapporte au calcaire grossier, p. i85. — Réponse de M. d’Archiac, qui range cette couche dans les glauconies supérieures, p. 236 — Différences qui existent entre les fossiles des lits coquilliers de M. d’Archiac et ceux du calcaire grossier véritable , p. 233, 234. — Physionomie que présente en géné- ral le calcaire grossier, p. 23 1. — Fragments de- calcaire grossier avec coquilles, cité dans le diluvium de l'île de Milo, p. 209.— Dans l’ile d’Egine il repose sur le calcaire à Hippurites, p. 211. Calcaire à Hippurites. En Romélie , il s’appuie sur le calcaire de transition, hauteur qu’il atteint, p. 201. — A Sparte, dans les environs d’Athènes, même disposition, et en général dans le Péloponèse, p. 201, 20a. — Dans la presqu’île Methanca il recouvre le calcaire de transition , et dans l’île d’Egine il supporte le calcaire gros- sier tertiaire, p. 210, 211. — A Me- thanca, il est traversé par le por phyre, p. 210. — Cité en Italie, p. 281. — Difficulté, en Suisse et en Italie, de M2 TABLE DES MAriÈüES séparer le calcaire à Hippurites des macignos et roches vosines, p. 282. — Les Nummulites sont supérieures aux Hippurites, ibid. Calcaire lacustre. Celui du département de.i Aube appartient au groupe ter- tiaire inférieur; son développement; localités qu’il occupe; détail des cou- pes ; il est bordé à la partie supé- rieure par les marnes vertes , p. 17, 18, j 9. — J'ossiles qu’on y trouve, b* *7- — Le calcaiî e lacustre supé- rieur est en lambeaux isolés et éloi- gnés dans le département de l’Aisne ; localités qu’il occupe , p. 39, — Le calcaire lacustre moyen se suit mieux; parties où il se trouve, ibid. — Cal- caire et silex d’eau douce cités dans le départ, de Maine-et-Loire, p.433. Calcaire luonnais. Causes qui ont amené M. Melleville à établir celte forma- tion, p. 226, 227. — Faits par suite desquels M. Melleville a reconnu «lue ce calcaire devait se réunir au calcaire grosier, p., 228, 229. Calcaire marin fossilifère intercalé dans les sables moyens; doute élevé sur le classement fait par M. d’Archiac, p. 186. — Réponse de M. d Archiac ; coupe de Lizy-sur-Ourcq ; les em- preintes de Cerithium mutabile y abondent p. 238, 239. — Autres lo- calités où on le trouve, p. 239, 24u. Calcaire de montagne ou carbonifère. La blancheur t la texture de celui de Russie l’a fait prendre pour de la craie et exploiter comme tel sous le nom de craie de Vilégra; fossiles qui le caractérisent , p. 59, 60. — Mos- cou en est bâtie, p. 59, note. — Il est riche en fossiles; les gjpses de Pi- néga lui sont associés , p. 60. — MM. de Verneuil et Murchison croient que le système rouge supé- rieur de Russie fait la jonction du calcaire de montagne avec les for- mations jurassiques , p. 6i. — Les Peignes, les Modioles, les Cucullées •sont inconnus en Russie dans le cal- caire carbonifère, p. 61. — Une par- tie du terrain silurien, en Amérique, était confondue avec le calcaire de montagne, M. Forstcr a rétabli l’or- dre, p. 87. — En Russie comme en Amérique, ce calcaire est supérieur aux couches houillères ou alterne avec elles ; dans l'Europe occidentale , il est presque toujours à sa base , p. 87. — M. Rozet indique à Givet une pareille alternance, p. 87. — Tout le pays des gouvernements de Toula et Kalouga est un calcaire de montagne bl me ou gris, p. 372. — Dans l’Oural, il ertde base à des grès et pouuingues mêlés de houille , p. 4?8. Calcaire primitif. Suivant MM. de Léonbard, Savi, etc., le calcaire pri- mitif est arrivé au jour à l'étal de fluidité; localités citées, p. 326, 327. Réponse de M. Coquand à celte théorie , ibid. — II conclut qu’il n’y a point de calcaire primitif , p. 337. Calcaire saccliaroïde. Variations dans la classification de ces calcaires ; opi- nion de Buffon, qui voit dans tous les calcaires des produits animaux , p. 3i6. — MM. Picot-Lapey rouse , de Humboldl et Brongniart en font un calcaire primitif. Opinion con- traire de Palasson. Marbre blanc de Loubie; formation secondaire, p.3 1 7, 3iS. — Division parmi les savants, M. Boué pense que les calcaires 1rs plus grossie» s peuvent devenir sae- charoïdes; MM. Dufrénoy et E. de Beaumont repoussent les calcaires primitifs; M. Reboui les admet, p. 3i8, 319. — Influence des idées théoriques sur le granité, relative- ment au calcaire saccharoi le, p. 320. — Marbres statuaires de Carrare passant au calcaire compacte fossili- ière, ibid. — Calcaires modifiés au contact avec le granité dans les Py- rénées, appartenant à divers étages géologiques, p. 32t. — Calcaires plus altérables que les schistes ; con- séquences, p. 322, 325. — Calcaire saccharoïde lancé par le Vésuve , p. 3 >4 — La ci istaliinité du calcaire est l'effet de la chaleur et de la pres- sion, p. 324. — Résultats des expé- riences sur la densité comparée de calcaires saecharoïdes et compactes de diverses localités des Pyrénées, p. 325. — La blancheur de ces cal- caires est due à la volatilisation des parties bitumineuses , souvent con- verties en paillettes de graphite , p. 325. — Craie changée en calcaire cristallin , par Hall , p. 326. — La crislaliinité du calcaire se joint aux éruptions ignées , p. 337. Calcaire de Saint Vincent , nom donné par M. Smith à un étage de la for- mation non volcanique de l’ile de Ma- dère, qu’il croit tertiaire; fossiles; il est coupé par des dykes de basalte , p. 4*8. — — Altitude de ces calcaires; ET DES AUTEURS. 513 conséquences qu’en tire M. Smith , p. 419- . . Culcaire siliceux , représenté dans le déparlement de l’Aube par le calcaire d’eau douce inférieur et les meuliè- res avec leur argile ; élendue de ces deux étage* ; leur disposition ; loca- lités où on les voit; coupes diverses observées, p. 17,2). — Indiqué dans le département de l’Aisne par le groupe du calcaire lacustre moyen; disposition des couches de ce groupe, qui contient trois couches aquifères, p. 41. — Calcaire siliceux cité dans i’île de Simi , p 2i3. — Le calcaire siliceux, immédiatement superposé à l’argile exploitée dans divers points du S.-E. du bassin de Paris, ne doit point, suivant M. de Roys , être réuni à l’argile placée dessous, comme, l’a fait M. d’Archiac, p. 25 1. Calcaire de Visé. Nom donné par M. d'Omalius d’Halloy à une des divisions du sol géologique du Con- dros (Belgique), p. 2^2, 2 43. Cap Calamita (île d’Elbe). Verrucano ; trace de l’existence du fer à divers étals; rochers de grenats , avec épi - dote, p. 3o2. — Au bord de la mer, calcaire environné du verrucano et enveloppant diverses roches amphi- boliques; aspect confus que pré- sente le terrain ; fer et cuivre à l’état de sulfure ; calcaire passant au gypse; gabbro-rosso, schiste argileux et mar- neux, Üévrite, stéaschiste ; conjecture sur la cause de cette disposition du terrain; action présumée des acci- dents ; métamorphisme, p. 3o3, 3o4. Cap Colonne. Promontoire du Pélopo- nèse formé de micaschiste , schiste argileux, et recouvert de calcaires schisteux et grenus; fera divers états dans le calcaire avec galène argenti- fère, p 203. Capoliveri , schistes du verrucano , llysch et alberèse, avec polypiers et fucoïdes, p. 3o5. — Ces roches ne rap- pellent point le voisinage des roches platoniques , p. 3o6. Le terrain cal- caire est la continuation de celui de Calamita, p. 3o6. Carie. Notice de M Hamillon sur quelques points de la côte d'Ionie et de Carie , p. 211. Cartes géologiques ; construction de celle du département de l’Aisne, par M. d’Archiac , p. 38 — Carte du N. du bassin de Paris, par M Mel- leville, p. 181. — Carte en relief de M. de Hauslab, comprenant l’Eu- rope, l’Afrique septentrionale et l’A- sie occidentale, p. 264 — Carie de l’îïe d’Elbe, p. 290. — Carte en ielief d’une partie du Jura , par M. Gres- sly, p, 371 . — Coupes et caries géo- logiques des environs de Pari«, pré- sentées par MM. Leblanc et Raulin ; explication sur le mode de coloriage, p. 373. — Catalogue des cartes géo- logiques des diverses provinces de la monarchie auti ichienrie , p. 392. — Caries géologiques de la concession de Layon-et- Loire (Maine-et-Loire), p. 4^3. — Explication de la carte , p. 466, Cataclysme. Faits cités par M. de Roys, qui confirment l’opimonqui rattache au soulèvement des Pyrénées la for- mation des dépôts du bassin parisien, et qui fait arriver des provinces mé- ridionales le courant qui a charrié les matières, p. 255, 256. — Le ca- taclysme qui a séparé l’Angleterre du continent est placé par M. d’Ar- chiac entre le dépôt du lehm et ce- lui du diluvium, p. 259. Cauchy. Réfutation de son opinion sur le classement des dépôts de sable et d’argile du Coodros ( Relgique ) , p. 245. Caverne très vaste et très spacieuse , avec un cours d’eau au fond, décou- verte à Trieste, p. 266. Cavernes à ossements. Elles sont , sui- vant M. Renoir, remplies par les ossements des animaux qui sont ve- nus s'y réfugier pour se défendre du froid quand les glaces générales se sont formées, p. 81. — Explication, p. 81 et suiv. — Cavernes à osse- ments indiquées dans le calcaire marbre du terrain antbraxifère de la Loire, p. 474* Cazaunous , cité pour ses calcaires gre- nus avec minéraux , où se voient les corps marins; état des schistes, p. 32-1. — Indication de ces corps, p. 323. — Marne avec Ammonite alternant avec les calcaires saccha- roïdes, p. 322 , 3a3. — - Densité des schistes siliceux de Cazaunous, p. 325. Céphalopodes. Travaux de M. Voltz sur ce genre de coquilles ; il combat la classification de M. de Blainville , p. 29, 3o. — Apparition progressive des céphalopodes. Les céphalopodes acélabulifères commencent à paraître dans les terrains jurassiques ou ooli- 614 TABLE DES MATIERES tiques, p. 352 — Bélemnites dan» l’oolite. l’Oxford-cday ; autres cé- phalopodes qui les accompagnent dans les terrains crétacés où les for- mes ne changent pas entièrement ; modification propre au terrain néoco- mien, p. 352, 353.— Céphalopodes rares dans les terrains tertiaires; sepia avec Béloptères , 353. — Ta- bleau des divisions des céphalopodes par terrain , 354. — Division par genres : genres fossiles, genres vi- vants. 355. — Distribution géogra- phique des céphalopodes, suivant les lormes, dans les diverses mers; gen- res à peu près également répartis dans les mers; leur absence est sou- vent un manque d’observation , p. 357. — Répartition suivant la tem pérature, p. 358. — Proportion nu- mérique , ibid. — Tableau com- paratif delà répartition géographique actuelle des espèces de céphalopodes aeétabulifères au sein des différentes mers, p. 359. — Répartition géogra- phique des céphaiopodes acétabuli- fères relativement au nombre des es- pèces sans avoir égard aux formes , p. 36t. — Distribution par bassin maritime; répartition par régions, ibid. — Plus des deux tiers des espè- ces de chaque mer lui sont spéciales, p. 362. — Nombre des espèces par zone, p. 363. — Dans les régions chaudes, les espèces sont plus variées que dans les régions froides; mais dans celles-ci les individus sont plus nombreux , p. 364. — ML Coquand, par l’examen de Inorganisation du Teudopsts, prouve que l’Aplychus était l’os intérieur d’un céphalopode, p. 385, 387. Ccriles. Cerithium giganteum caracté- ristique du banc de Courtagnon et de ceux médio-inférieurs du calcaire moyen grossier, suivant M. d’Ar- chiac, p. 224. 23i. — Erreur im- putée à M. d’Archiac par M. Mel leville dans l’observation du gise- ment du Cerithium giganteum , p. 226, 23 1. — Bancs de glauconie gros- sière rattachés au calcaire grossier avec Cerithium giganteum , p. 237. Châlonnes (Maine-et-Loire). La Société y a trouvé desalluvions et des schis- tes et grauwaekes; direction des cou- ches; autre gisement de schistes en décomposition et calcaire de transi- tion avec polypiers , en stratification concordante avec les schistes; roche dolomitique ; sa disposition et son allure, p. 44 1, 442» 443. — Calcaire pareil à celui de Châlonnes observé dans le Devonshire, par M. Piot, p. 489. Charpentier (de), cité pour son ou- vrage intitulé Constitution géognos- tique des Pyrénées , et l’adoption des calcaires primitifs, p. 317. — Son opinion sur les gypses de Bedaillac attaquée, p. 35o. Château -Landon. Coupe donnée par M. Raulin d’une carrière où se voit d’une manière certaine la position du calcaire de Château - Landon , p. 364. — Son correspondant dans diverses localités, p. 365. — Tra- vaux de MM. Brongniart et Berlhier, qui étaient arrivés à la même con- clusion, p. 365. Chlorite avec cristaux de quart et d’al- bite, de Fresnay-en-Oisans, offerts par M. Coquand, p. 1 1 . Chrjstol (de). Description d’un nou- veau genre de coquilles trouvé par lui près de Si-mur (Côte-d'Or), p.92. " Observation de M. Rozet, p. 9$, Cimolite , substance venant dans l île de Kimolo;on y trouve des pyrites et du soufre cristallisé, p. 208. Clairvaux (Aube). Cette vallée citée pour un fait curieux du terrain de transport, p. 117. Clarie. Note de M. Le Guillou sur cette terre antarctique; nature de la roche dont elle est formée, p. 129 et suiv. Clémkni-Mulust. Note surdes graviers de la Seine et du terrain de trans- port de la vallée de Clairvaux , p. 1 16. Collobrières l'Var), cité pour le sidero- schiste et l’action qu’il a exercée sur le calcaire en contact, p. 329. Combe- Martin ( Devonshire ) , schistes argileux avec filons de plomb argen- tifère ; calcaire à Encrines, etc., p. 485, 486. Condros [Belgique). Circonscription de cette contrée qui , pour la plus grande partie, est du terrain nnthraxi- fère; divisions admises par M. d’O- malins; co ipe présentée par M. d’O- malius; calcaire de Visé, supportant du terrain houiller ; psammites; cal- caire de Givet; poudingue de Bur- not, p. a42, 243. — Dépôts de sa- ble, d’argile, de minerai de fer et de phtanite. p. 243. — Disposition de ces dépôts, qui ne. contiennent pas de fossiles ; accidents qu’ils présen- ET DES AUTEURS. 615 tent; psammites et schistes qui les accompagnent; minéraux qu’on y trouve, p. 243, ^44* — Les argiles et dépôts de minerai objets d’ex- ploitation, p. 244’ — Limonite; son gisement ; elle contient des crinoïdes, ibid. — Disposition des matières métalliques par rapport aux terrains houillers et anthraxifères. Conjectu- res de M. d’Omalius sur l’âge de ces dépôts ; il ne les croit pas tertiaires , mais postérieurs au plissement du terrain. M. Cauchy les croit con- temporains du terrain houiller, p. 245. 246. — Plissement du terrain à l’époque du zechstein. p. 246. — Es- sai d’explication sur leur formation, p. 240. — Sur celle des psammites et schistes, et des phtanites enclavées, p. 249. Conglomérats , Nature des conglomé- rats tertiaires qui accompagnent le soufre dans la province de Feruel (Espagne), p. 173, 174. — Conglo- mérats volcaniques de l’île Milo , p. 209. — Conglomérats trachyti- ques de l’ile d'Egine, p. 21 1 . — Bou- d rotin , p. 212. ■ — Conglomérats talqueux et quarzeux , ou macigno apennin, p.283. — Les conglomérats et les tufs sont une portion considé- rable de la formation volcanique de Madère; les restes de végétaux sont abondants, p. 417* Contignè. Molasse coquiilière et faluns exploités pour ^amendement des terres; fossiles crétacés mal conser- vés, p. 478* Coqüand a signalé précédemment un dépôt siliceux avec Térébratules et corail qui se forme près du port de Marseille, p. 11. — Offre des échan- tillons : i° de grès bigarré des envi- rons d’Hyères, avec empreintes vé- gétales et cuivre carbonaté; 20 de quarz aurifère de la Gardette (Isère); 3° de chlorite avec ci istaux de quarz et albile de Fresriay - en - Oisans (ïsère) , p. 11. — N’admet pas de passage minéralogique entre les schis- tes talqueux et les grès à anthracite. Argument de M. Gras pour prouver le contraire, p. i5i, i5-2. — Fait cité par lui contre l’origine métamor- phique des spilites , p, i53. — Sui- vant lui, les terrains tertiaires des Pyrénées sont horizontaux , p. 256. — Observation sur le terrain qui sert de gisement à deux Térébratules décrites par M - d’Hombres-Firmas , p. 263. — Réponse aux observations de M. Rozet sur le gisement des Gri- phœa cymbium et Gr. arcuata. En i dmettant la distinction, il diffère sur les limites. Au Peychagnard , la Gr. cymbium se trouverait , suivant MM. Coquand et Michelin , dans le lias inférieur, p. 271. — • Réponse à M. Gras sur le peu de développe- ment donné à ses observations dans le procès-verbal de la réunion ex- traordinaire. Si la Société n’a pas admis les idées de M. Gras sur le gisement des anthracites de Lamure, elle a pris unepremièreopinion émise primitivement par lui, p. 273. — La Société n’admettant pas l’opinion de M. Gras sur la position relative des schistes et des grès, a reconnu l’exac- titude de la coupe des deux bandes de terrain à impressions végétales in- tercalées dans les schistes talqueux de Mont-de-Lans ; différence dans la manière d’expliquer celte interca- lation; exposé des théories, p. 273. . — Défense du redressement en U proposé par lui ; observations analo- f gués par M. d’Omalius, p. 274* — 1 Mémoire sur les modifications éprou- vées par les calcaires en contact et au voisinage des roches ignées , p. 3 1 4- — Calcaires saccharoïdes , tous épigéniques et non primitifs, p. 3i6. — Dolomies , p. 337. — Gypses , p. 345. — Gypses dus à une préci- pitation chimique, p. 346. — Gypses dus à des émanations sulfureuses , p.347. — Gypses réputés primitifs, p. 35o. — Mémoire sur les Aptyehus, qu’il prouve être l’os intérieur d’un céphalopode, p, 376, 387 Coquilles. Les paludines sont les seules coquilles fossiles trouvées dans l’argile de Mont-Potier (Aube), p. 17. — Lettre de M. Voltz sur les moyens de rendre apparentes les spires des Téré- bratules et des Spirifères, et sur les causes des stries des coquilles qui ont vécu à la surface d’autres coquilles, p. 3o. — Nomenclature des coquilles fos- siles des divers terrains du départ, de l'Aisne , p. 3g.— Tableaux , p. 53. — Du système devonien en Russie, p. 5q. — Du système carbonifère, p. 60. — Analogie d’un Productus du système supérieur rouge de Russie avec le Productus aculealus du Zechstein, p. 61. — Sinèmurie , nouveau genre de coquille fossile de la Côte d’Or, p. 92. -—Calculs par MM Deshayes et Lyell, TABLE DES MATIERES (lu nombre (les coquilles fossiles avec celui des coquilles vivantes, rappelés , p. 1 1 1 . — Note de M. d’Archiac sur le genre Murchisonia ; observation sur le genre Schizostome et le genre Pieu- rotomaire, p. 1 54 et suivantes. — Ob- servations sur les diverses espèces de Gryphées et leur gisement, p. j6o. — Coqi illes qu’on trouve dans la marne sulfureuse de Teruel (Espagne), p. 171. — Coquilles des lits coquiiliers de M. d’Archiac comparées à celles du calcaire grossier véritable, p. 23 1, 232 — Fragments de coquilles diver- ses appartenant au calcaire grossier du diluvium de Pile de Milo, p. 209. — Du calcaire grossier de l’île d’Egine, p. 21 r. — Des terrains néocomiens de la perte du Rhône et du mont Sa- lève, p 275, 276. — Du calcaire su- perposé au gypse de Bédaillac (Pyré- nées), p. 35 1. — De la craie du montGargano, p. 4i3. — De la formation subapennine, p. 414. — Du calcaire de l’îie Madère, dit de Sl-Vincent, et des sables de Caniçal de la même île, p. 418. — Du ter- rain devonien de l'Oural, p. 427. Des calcaires oolitiques inférieurs, et du calcaire bleu à Bélemnites, p.484. — Des terrains devoniens de la rivière de Taw et de Piymoutb, p. 486. 487. Corbières. Indication par M. Michelin d’un terrain tertiaire dont tes fossiles font soupçonner l’existence dans ces montagnes, p. 256. Cornouailles. Indication des principaux gîtes d’étain de ce comte décrits par M. Daubree, p. 393. — Substitution de l’oxide d’étain et delà tourmaline à des cristaux de feldspath, observée dans le Cornouailles, p. 4oi. Corse. Citée pourses ophioliles, p. 284. — Description de cette ile par M. Reynaud, rappelée , ibid.— Dif- férence entre le terrain granitique de l’île de Corse et celui de l’île d’Elbe , indiquée, p. 289. — Les serpentines y manquent à la partie méridionale et septentrionale,* p. 285. — Eléments composant l’euphotide de Corse avec smaragdiie verte, p. 329. Courlande. Cette province est occupée en grande partie par le terrain devo- nien; type auquel il se rattache, p. ^7X- — Poissons fossiles, p. 372. Courtagnon (Marne). Points par les- quels le banc eoquillier de Coui la- gnon, semblable à celui de Grignon, se rattache à celui de Montmirail, p. 182. — M. Me'leville y rattache les lits coquiliiers de M. d’Archiac , p. 183. — Ce banc est, suivant M. d’Ar- chiac , la partie medio-inférieure du calcaire grossier, caractérisé par le Cerithium giganteum , p. 224. Châlus ( Haute Vienne ). Sol formé de gneiss de couleur variable avec filons et nids de granité et de pegmatite; diorite schistoïde passant aux amphi- b dites ; variétés de serpentines et de quarz exploitées; accidents que pré- sentent ces roches, p. 429.430. Craie. Avec toutes ses nuances dans le département de l’Aisne-, citée p. 41, Son altitude, ibid. — Fossiles, p. 39. — Tableau Craie de Vitègra , nom d’un calcaire blanc du système carbonifère de la Russie d’Europe dont la classification a été rectifiée depuis peu, p. 5p, 60. — On a dû pénétrer dans la craie à Gisors pour obtenir de l’eau jaillissante, p. 166, 1 69. — Silex de la craie avec Inoce- ramus , rattachés par M. de Roys à l’argile plastique, p. 254. — Craie citée dans divers points du S.-E. du bassin de Paris, p. 25 1, 255.— Craie de Mastricht ; ses subdivisions à la montagne Saint-Pierre; leurs carac- tères et leur puissance, p. 259. — Craie blanche de la même, montagne avec ses silex; lieux où elle parait' sa position relative avec la craie d ' Mastricht, p. 260. — Faille indi- quée par M. d’Archiac dans la craie de Meudon ; disposition de cette faille ; état de la craie sur les bords, p. 278. — Différence de 100 mètres entre le niveau quelle doit présenter à Vincennes, p. 278, 279. — Craie pouvant passer, suivant M. Studer, au gneiss par épigénie, p. 284. — Craie changée en calcaire cristallin, par Hall , p 3a6. — Craie blanche du mont Gargano, avec silex à la partie supérieure, Nérinées et Ru- distes, Nummulina lævigata dans quelques parties, p. 4 r3. — Craie tufau citée dans le département de Maine-et-Loire, p. 433, — Craie tufau , craie blanche et marneuse, traversées dans le forage d’un puits à Saumur , p. 463. — Signalée au même état à Saint -Maur, sur la Loire , et dans les alentours de Sau- mur, p. 481,482.— A Brissac, craie marneuse, p. 484. Cratère. Disposition du cratère de l’île ET DES AUTEURS. 517 de Madère, qui, suivant M. Smith , n'est point un cratère de soulève- ment, p. 4*7- — Disposition du cra- tère dans lequel est située la ville d’Aden , p. 420. — Disposition du cratère du volcan Kirauea ; phéno- mènes qu’on y observe, p. 422, 423. Cratère de soulèvement. L’ile de San- torin et les autres Cyclades rappel- lent par leur disposition un grand cratère de soulèvement , p. 2o5. — M. Smith n’en voit point dans le principal cratère volcanique de Ma- dère; peut-être a-i-on eu tort de considérer comine tel ceux de Téné- riffe, p. 417. ^ Crinoïdes . Espèces observées dans les terrains siluriens de la Russie septentrionale, p. 57. — Crinoïdes citées dans la limonile des dépôts D amour. Expériences chimiques faites par lui sur la TSesHte , citées p. 20. Dannemora [Suède). Mine de fer au fond de laquelle la glace est persis- tante , p. u5. Daubrék. Extrait d’un mémoire sur le gisement , la constitution et l’origine des amas de minerai d’étain , p. 393, 4oi. Dblcbos. Description et usage des ba- romètres à niveau constant et à ni- veau variable, construits par M. Ernst, p. 44ô, 4ôo, et planche. — Nouvelle table des dépressions dues à l’action de la capillarité , servant à ramener tous les baromètres à leur expression absolue, calculée par M. Delerossur les formules de M. Schleiermacher, p. 46i. Deluc. Ses essais pour la construction des baromètres cités, p. 446. 4^7- Dépôts de sable , d’argile et de minerai de fer avec phlanite du Condros (Bel- gique ), décrits par M. d’Omalius, p. 243. — Place qu’ils occupent au contact du calcaire et des psamrni- tes, accidents qu’ils présentent, psam- mites, schistes et minéraux qu’on y rencontre , p. 243, 244* — Argile exploitée comme terre de pipe , p. 244. — Conjectures sur l’origine de ces dépôts ; M. d’Omalius ne les croit pas tertiaires, ni contemporains du terrain houiller, comme M. Cauchy, mais postérieurs au plissement du ferrugineux du Condros, p. 244. Cristallographie. Travaux de M. Volt* sur eette science, cités p. 3o, 3x. Cryolile , substance existante au Groen- land ; conjecture sur son gisement, p. 368. — Formule atomistique , p. 395. Cuivre pyrileux signalé au cap Caîa- mita , [). 3o3. — Grès cuivreux ou grès de Perm , dans l’Oural ; conjec- tures sur son classement, p. 428. Cyclades. Prolongement des montagnes de l’Attique et de l’Eubée, rangées sur deux chaînes parallèles ; ligne attique , ligne eubéenne , suivant M. Russegger , p. 2o3. — - Leur dis- position générale rappelle bien un cratère de soulèvement, p. 2o5. — Le trachyte des Cyclades passe souvent à la lave, p. 209. sol, p. 245, 246. Les argiles ni les sa- bles n’ont pas été amenés par les eaux, ils viennent de l’intérieur , explica- tion ,p. 247. Dépôt siliceux avec Térébratules et co- rail qui se forme près du port de Marseille, présenté par M. Barban ; signalé déjà par M. Coquand, p. 1 1 . Deshayes. Son calcul du nombre relatif des coquilles vivantes avec celles fos- siles dans les terrains tertiaires, cité p. 1 1 1. — Indication de sa lettre sur la couche de marne contenant le Pectunculus viotacescens , p. 119. — Son opinion sur les Aptyehus , citée p.384. Dkslonchamps (Eudes). Ses travaux sur les Aj'lychus, cités dans le mé- moire de M. Coquand sur les fos- siles; il les désignait sous le nom de Munsleria , p. 376 , 384* — Sa des- cription du genre Teudopsis , citée p. 385. Devonshire. Description par M. Piot des roches sédimentaires de ce comté, à Ilfracomb, Portland, Combe-Mar- tin , Barnstaple , Launceston , Ply- mouth. Schistes et grès alternant , schistes colorés des rives de la Loire, calcaires divers, fossiles divers, co- quilles et empreintes de végétaux, p. 485 , 4§6 , 487. — Roches d’érup- tion . granitiques et amphiboliques , p. 487. — Classification des roches du Devonshire , variation sur leur 518 TABLE DES MATIERES classement; celles du N. et du S. sont devenues le terrain devonien , et la partie centrale a été rangée dans le terrain houiller; calcaires analogues vus en France ; suivant M. Piot ils sont du terrain silurien, p. 488, 489, 49<>. — Analogie signalée entre le bassin d’Oshann (Vosges) et celui du Devonshire, p. 489. Diluvium. Terrain diluvien , alluvions anciennes. Celui du département de l’Aisne indiqué, tableau, p. 39. — Il contient une couche aquifère à sa base, p. 4». — Les masses d’eau qui déposèrent l’alluvion ancienne ne semblent point avoir été douées d’une grande vitesse, p. 4j. — M. d’Ar- chiac distingue un dépôt de cadloux roules diluviens, de i’alluvion an- cienne, p. 48. — Le diluvium en Rus- sie forme une nappe très vaste conte- nant des blocs erratiques; les débris qui les forment sont venus du Word, p. 64. — Il est élevé dans l'Oural à plus de 5oo mètres au-dessus du ni- veau de la mer, p. 67. — Les phé- nomènes diluviens, suivant M. Re- noir, ne s’expliquent bien que par l’hypothèse des glaces générales, p. 80, 82. — Le transport du terrain diluvien peut , suivant M. Leblanc, s’expliquer par la marche des glaciers, l’eau venue de leur fonte, et les glaces flottantes, p i33, i34. — Erreurque M. d’Archiac aurait, suivant M. Mel- leville, commise dans l’indication du diluvium du département de l’Aisne, p. 186. — Réponse de M. d’Archiac qui indique la vraie position du di- luvium , p. a38. — Cité dans les vallées et les bassins del’île d’Eubée, sa composition est une marne avec ligniles , p. 201. — Près de Thèbes, il forme une série de collines au pied des montagnes calcaires, p. 201. — Sa composition et sa marche dans le Péloponèse, p. 202. — Lieux où se voit le diluvium dans l’île de Milo ; éléments qui le composent ; calcaire grossier avec coquilles, p. 209. — De la montagne de Saint- Pierre à Maslricht, ses éléments; sa puissance, localités où il s’étend ; il «st remplacé par leLeuss, sur la route de Tongres; relations chronologiques entre ces deux dépôts, p. 258, 259. — - Diluvium indiqué à la perte du Rhône, p. 275. — Les phénomènes diluviens, suivant M. Fauverge, ne peuvent s’expliquer par l’augmenta- tion de l’excenlricilé dans le mouve- ment elliptique de la terre autour du soleil, p. 309. — L’invariabilité apparente du système solaire donne- rait une durée immense à la période diluvienne, p. 3io. — Diluvium du département de Maine-et-Loire; dé- pôt considéré comme diluvien par M. Rivière, et comme tertiaire par M. E. de Beaumont, p. 434. Diluvium alpin. N’est point, suivant M. Leymerie, une moraine de glacier, mais un dépôt produit par les eaux torrentielles venues des Alpes; rai- sons qu’il en donne; observation de M. de Roys à l’appui, p. 83, 84. — Suivant M. Renoir, ces torrents ne pouvaient venir que des eaux des gla- ciers, p. 404. 4o5. Diorite schisteux avec aiguilles d’ain- phibole, p. 307. — Le diorite est très commun au Groenland , où il se montre en variétés très nombreu- ses, p 366, 367. — Diorite schistoïde passant à l’amphibolite à Châlus (Haute-Vienne), p. 429. — Diorite enflions dans les schistes placés entre Saint-Denis-d’Anjou et Sablé , ». 4;8. Disertas (tes). Chaîne volcanique voisine de Madère; roches qui la composent principalement, p. 419. Disho (Ile) analogue à l’Islande, do- lérites et lignites, p. 368. Dolomie , calcaire magnésien. Citée dans diverses parties du terrain tertiaire qui sert de gisement au soufre de la province de Feruel (Espagne), p. 171, 174. Dolomie. MM. Rozet , etc. , admettent l’épanchement des dolomies , p. 526. 327. — La théorie de M. de Buch sur les dolomies est celle qui est le plus généralement adoptée, p 337. — Comment M. de Buch y a été amené, p. 338. — Calculs de M. de Beau- mont complétant les explications de M. de Buch,p. 339. — Critiques diri- gées contre la théorie de M. de Buch fondées sur la fixité de la magnésie, p. 339. — Phénomènes de Rougiers ( Var ), cités pour montrer la marche des vapeurs magnésiennes par suite de l’action du basalte; analyses d’é- chantillons pris à diverses distances , p. 34o. — Polypiers enfermés dans la dolomie, explication du phénomène par M. Fournet, p. 34o. 341 — Ma- nière dont le phénomène de la dolomi- tisation s’estopéré, qui prouve quelle ET DES AUTEURS. a pu ('ire produite par des causes ana- logues à celles qui ont injecté des minéraux cristallisés dans les calcaires grenus, p. 34 1. — Au Saint-Gotha! d. a Carrare et dans les Pyiénées, la dolomie est associée aux calcaires sac- cbaroïdes, contenant les mêmes mi- néraux, p. 342. — Argument tiré de faits vus à la Gardette, p. 342. — Explications hypothétiques de M.Vir- let en réponse aux attaques des chi- mistes contre la théorie de M. de Buch, p. 342, 543 — Dolomie pro- duite sans métamorphisme par pré- cipitation, p. 343, 344 — Faits cités ; montagnes néocomiennes dolomiti- ques; eaux thermales déposant du carbonate de magnésie , p. 344. — Différence dans la quantité de magné- sie contenue dans les calcaires dolo- mitiques voisins des gypses en raison de leur distance, p. 348, — Analyse des calcaires de lioquevaire, p. 348 (note). — Dolom e caverneuse et terreuse observée sur les rives de la Loire, son aspect, sa disposition en liions; analyse de celte dolomie, sa comparaison aveclecalcaire deSchir- meck, p. 442, 443 (note). — Dans Echinodermes. Composition du test ; mode d’altération qu’il éprouve après la mort, p. i43. — Influence de la fossilisation ; texture cristalline spé- ciale expliquée par le mouvement des molécules, p. i44> i45. — Petits et gros cristaux ; place que les uns et les autres occupent , p. 1 4 5 . Eichwald. Son travail sur les fossiles des terrains environnant Saint-Pé- tersbourg, cité p. 56. — Il a le pre- mier décrit les petits brachiopodes connus sous le nom d 'Obolus ou Un- guliles , p. 56, note. — Etude des fossiles du calcaire de montagne de Russie, et rectification de sa classifi- cation, p. 60. Elbe (île d’ ) , sa description, par JM. Studer, p 279.— Considérations générales et division du terrain en trois groupes principaux, p. 280. — Toute la partie ouest de cette île est granitique; monlCapanne, son élé- vation ; roches dont se compose ce terrain, ses modifications, son âge 519 un calcaire du terrain anthraxifère de la Loire, p. 474* Doué, falun ou molasse coquillière, sa composition; calcaire jurassique im- médiatement inférieur ; calcaires à oolites et à Bélemnites; terrain an- thraxifère bordé par des schistes av c veinules de phtanite, p. 483, 4^4- — Trous de l’érosion des eaux , p. 485. Dubois de Mohtpebreux. Son travail sur le plateau Volhyny - Pololien , cité, p. 63. Di/frênoy. Son opinion sur le limon fer- rugineux avec Ananchiles, citée par M. Leymerie, p. 23. — Notice sur les travaux de M. Voltz, p. 24. — Ré- clamation contre la classification faite parles membres de la société présents à Grenoble, des anthracites des Alpes, p.35. — Son observation des calcaires sarcharoïdes dans les Pyrénées, citée p. 320. — Remarques de M.Coquand sur le classement des gypses dans ces montagnes par M. Dufrénoy,p. 349. — Son opinion sur le calcairesilurien de Chaufour, citée, p. 4^7. — Sia- les roches éruptives des rives de la Loire, p. 440. — Sur le terrain de Sablé, p. 43o. relatif, sa manière, d’être par rap- port aux autres roches; connexion entre les granités de i’île d’Elbe et ceux de l’ile Capraia, etc., p. 289. — Description particulière de l’ile . p. 290. — Porto-Ferraio . ibid. — Fort Falcone, p. 291. — Plage de l’En- fola , p. 292. — Pointe de Crocetta, p. 295. — Marcotone , ibid. — Gap et village Patrési , p. 294* — Mar- ciana, p. 295. — Pomone, p. 296. — Vallon de Barbatoja, p. 297. — S- Pietro, minéraux trouvés, p. 297, 298. — S.-Ilario, p. 298. — Pila, p. 299. — Golfe Procchio , p. 3oo. — Porto Longone , p. 3oi. — Cap Calamita, p. 3o2. — Punta-Rossa , p. 3o5. — Capoliveri, ibid. — Lido, ibid. — Santa-Calarina , p. 3o6. — La Miniers, la Marina, p. 307. — V. ces divers noms. Conséquences déduites de ce qu’on ne voit point les filons de granité et de porphyre se croiser, p. 3oi. Egine , calcaire grossier avec coquilles 520 TABLE DES MATIERES reposant sur le calcaire à Hippurites, et recouvert par un conglomérat tra- chy tique, p. 211. Eue de Beaumont. Ses idées sur le mode de rupture de l’écorce du globe rappelées, p. 1^.2. — Application des observations géodésiques et as- tronomiques, et de celles du pendule, pour prouver la propagation des phé- nomènes de soulèvement dans les Alpes, p. 178. — Il rattache le sou- lèvement des roches pyrogènes du Limousin au système du Morvan , p. >96. — Son opinion sur l’âge dif- férent des dépôts de cailloux roulés des deux rives du Loing, p. 255. — Ses calculs atomiques sur les dolo- mies, cités p. 339. — Ses explica- tions sur le contournement des cou- ches gypseuses, p.34ÿ. — Son opi- nion sur les terrains tertiaires de Maine-et-Loire, citée p. 434. — Son opinion sur le mont Faudon confir- mée parles observations de M. Ber- trand Geslin, p. 476. Empreintes de pieds , sans doute d’une tortue d’eau douce , observées sur une plaque de grès carpathique cré- tacé, p. 264. Enfola (garde de l’).Flysch enclavé dans les roches feldspalhiques , tour- menté et sillonné par le porphyre , qui enveloppe des blocs de calcaire et de macigno à fucoïdes non altéré. Disposition des roches soulevées par le porphyre, p. 292. — Mêmes ro- ches et disposition sur la plage et au cap de l’Enfoîa. Action érosive des eaux, ibid. Ernst, cité pour le perfectionnement apporté à la construction du baro- mètre, p. 447 et suiv. Eschkr de la linth. Coupe de la perte du Rhône , p. 2j5. — Coupe longi- tudinale du Salève en allant de bas en haut , p. 276. — Cité pour sa géologie du pays des Grisons, faite avec M. Studer, p. 283. Essards {les). Nom de l’une des divi- sions admises dans le terrain an- thraxifère de la concession de Layon- et-Loire; sa composition, poudin- gue, schistes; disposition des veims du combustible, p. 469. Etain. Extrait d’un mémoire par M. Daubrée sur le gisement, la con- stitution et l’origine des amas de minerai d’étain, p. 3g3. — Indica- tion des gîtes en Saxe et en Cor- nouailles. Parties de la France on on a vu des indices d'étain, p. 393. — Disposition des amas, des fiions et des veines; liaison intime du quarz et de l’étain; minéraux accessoires dans les dépôts d’étain ; lluor et com- posés fluorés dominants et caracté- ristiques; mica abondant en fluor; topaze et piknile très fréquentes, p. 3g4, 395. — Tourmaline abon- dante; substances en combinaison avec l’oxide d’étain, p. 395, 3q6 — Les filons des amas slannifères sont des fentes remplies, comme le prouve leur passage d’une roche à t’autie sans interruption. Roches compac- tes et imprégnées d’étain en particu- les fines, p. 396, 397. — Les miné- raux qui accompagnent l’étain sem- blent être venus en même temps ; action et influence du fluor, p. 397, 398, 399. — Tourmaline, borr, ibid. — Silicium ; substances pro- venant de la combinaison de ces qua- tre substances ; germes des dépôts d’étain ; manières dont ces combinai- sons ont pu arriver dans les gîtes qu’ils occupent , p. 399, 4oo. — La quantité des substances est difficile à évaluer, p. 4oo. — Substitution de l’oxide d’étain et de la tourmaline à des cristaux de feldspath , dans le Cornouailles , p 4oi. Eubée (île d’). Suivant M. Russegger, son noyau centralest formé deschislé argileux, de micaschiste, de gneiss, recouvert de calcaire de transition alternant avec des euphotides et des schistes argileux , p. 200. — Fer abondant dans le calcaire, p. 200, 201. — Diluvium dans les bassins et les vallées; sa composition , p. 201. Sources thermales près Lypso; cal- caire déposé par elles, p. 201. Euphotide alternant avec des calcaires de transition dans File d'Eubée, p. 200. — Elle est rare en Romélie, p. 201. — Associée au calcaire de transition dansl’ile dePa os, p. 210. — Citée et décrite comme roche ophiolitique, p. 287. — Citée au fort Stella, reposant sur le gabbro-rosso et au Porto-Falcone y supportant le schiste marneux et !e macigno, p. 291 . — Eléments qui composent l’eupho- tide de Corse, p. 329. Eurite. Roches euritiques citées dans le département de Maine-et-Loire, comme enclavant la syénite, p. 43a. ET DES AUTEURS. — -M. Rivière regarde comme des e urit.es une roche indiquée* comme porphyre quarzifère, p. 44 6. ErssETTK fait connaître que les inon- dations ont couvert la piaine de Beau- i 501 caire de piioieurs mètres de sable , et que h s eaux ont entraîné des-blocs de pierre de plusieurs quintaux Ob- servations de MM. de Rovset Rozet p. 67, 68. F Faille, signalée à Bordeaux comme cause de différence de niveaux entre les deux rives d la Garonne, p. 278. -- Indiquée dans la craie de Meudon; disposition de celte faille ; elle a ap- porté entre les niveaux de la craie 'e Meudon et de celle de Vincennes une différence de roo mètres, p. 278, 279‘ — Localités dans la direction desquelles on pourrait suivre cette faille, ibid. Faluns, cités parmi les terrains tertiai- res du département de Maine - et Loire, p. 433. — A Contigné, comme employés à l’amendement des terres, p. 478. — A Doué, p. 484. Farewell {cap), formé de gneiss à divers états : porphyroïde avec amphibole et pegmatile ; épidote ; marche que suivent ces roches; reliefs qu’elles forment, p. 365, 366. — Wacke et 1 sélagite, ce qui fait croire à des ter- rains volcaniques, p. 368. Faudon, coupe présentée par M. Ber- trand G-sliii de cette montagne, qu il rapporte au grès vert, se basant sur l'unité de formation régnant dans ccs localités, comme l'a dit M. de Beaumont, p. l\7S, 4 )6. — I Observations de M. Michelin sur la nécessité de suivre les caractères zoo- logiques dans les classes ; doute elevé sur le classement de M. Bertrand Geslin, puisqu’on n’a vu que des fos- siles tertiaires et un fossile crétacé douteux , p. 47 d, 477* ■ — Réponse de M. Bertrand Geslin, que MM. de Beaumont et Deshayes ont vu des fossiles crétacés et tertiaire mêlés , terrains voisinscrélacés, cités p. 477. Fauvkrgc. Critique de l’hypothèse de M. Renoir du rapprochement conli- nui'l de l’orbite rie la terre et du so- leil ; observations de Képler et d'au- tres astronomes contraires à cette hypothèse ; effets exercés sur la tem- pérature par le changement d\ x- cen triché de l’ellipse, p. 3o8, 3oy. — • Confirmation de l’opinion de M. Rozet sur l’influence de l’év.apo- Soc. gëol. Tome XI. ration de la neige dans la formation des glaciers, p. 3ro, note. — - Ré- ponse de M Leblanc, p. 3io. — Ob- servation nouvelle contre l’hypo- thèse du rapprochement de la terre du soled, p. 4 1 1, 412. Feldspath, roche feldspathique , c itée à Saint-Ilario comme subordonnée au porphyre granitique, p. 292. — A l’Enfola , avec des lameites de fer oligiste, pe 292. Fer. Minerai de fer géodiquemêlé à une argile rouge, s’étendant à la surface des plateaux du terrain crétacé dans le département de l’Aube, p. 23, 24. — Dent de mastodonte trouvée dans un dépôt de fer pisolitique non re- couvert par le diluvium , près de Bouxviller (Alsace), p. 5o. — Phé- nomène qui se passe quand une barre de fer rouge s’oxide en se refroidis- sant , p. 107. — Fer oligiMe ré- pandu dans la serpentine de Saint- Martin (Limousin), p. 195. — Fer oligiste et hydraté signalé dans le calcaire de transition , dans l'île d’Eubée, p. 200, 201. — A divers états dans le calcaire du cap Colonne, p. 2o3 . — Fer hydraté à Syra , p. 204. — Disposition des bassins du minerai de fer des dépôts du Con- dros, p.24d. — Fer à divers états au cap Calamita , p. 3o3 , 3o4. — Cité à la Punta-Rossa, p. 3o5. Minerai de fer de la Mmiera ( ile d’Elbe), roche qui le supporte, p. 307. — Filons de fer carbonate rem- pli par sublimation , c’est-à dire par volatilisation, à Ailevard, p. 336.— Gisements de fer du Ganigou et de Vicdessos dans des calcaires dolomi- tiques, p. 042. — On voit le fer dans les environs de Paris à la partie ’ supérieure des sablonnières; vu par M. d'Orbiguy dans l’argile plastique de Vanvres ; par M. Robert, dans les bruyères de Sèvres, en grains li- bres , ou constituant le ciment d’une brèche meulière; on peut rapporter ce fer au sol de transport; les racines 54 622 TABLE DES MATIERES des chênes semblent avoir servi de conducteurs à ce fer, p. 373. — Le fer qui a pénétré dans les argiles plastiques et la craie vient donc du sol de transport, p. 3 76. — Fer ma- gnétique cité en Russie, p. 4"*8. — Fer carbonalé en couches tourmen- tées, dans le terrain houiller des ri- ves de la Loire , p. 444* — Fer ear- bonaté et hydraté dans le système de la Barre, p. fao. — Dans un calcaire bordant le bassin anthraxi- fère, p. 4 74. Teruel. Note par M. Braun sur un gi- sement de soufre de. cette province du royaume d’Aragon , dans un ter- rain tertiaire, p. 169. — Disposition du bassin ; terrain crétacé , terrain tertiaire; forme du relief de ce der- nier. Le terrain tertiaire se divise en deux groupes ; nature des strates de chacun d’eux; fossiles, p. i '■o . 1 7 • • — Roche qui environne le sou- fre ; puissance du gyp^e et des m ir- nes; calcaires magnésiens ; un (ilon basaltique les a pénétrés; inclinaison des couches; tableau détaillé des strates, avec b s épaisseurs, p. 171, 1 72, 173. — Conjecture sur l’ori- gine animale du soufre, p. 173. Filons. Les dépôts d’elain sont en filons : ce sont des fentes postérieures aux roches, comme le prouve leur allure, mode de remplissage, p. 3g3, 396. 397. Flore du terrain jurassique des Alpes. Lettres de M.VoItz à M.de Léonhard sur ce sujet , citees p. 27. — Ma- nière dont il explique son identité avec la flore houillère, ibid . Fluor. Les composés fluorés sont très abondants dans les dépôts d’étain ; ils doivent leur origine aux mêmes réactions que l’oxide d’étain et les borosilieates , p. 3y4 , 395. — Le fluor a joué un rôle important dans les dépôts stannifères; mode pré- sumé d'action, p. 397, 398, 399. — La quantité de fluor est difficile à évaluer, p. 4oo Flysch et ses synonymes ; roche pareille au maeigno des Apennins et de l’I- talie, p. 282. — A la garde et au cap île l'Enfola ( ile d’Elbe ) . il est en- clavé dans des roches feldspathiques, tourmenté et sillonné par le por- phyre, p. 292. — Flysch signalé à Capoliveri, p 3o5. Fontenil (.sèiv). Ou v observe des ro- ches sillonnées de stries fines et pa- rallèles dirigées dans le sens de la vallée de l’Isère; elles ont été faites, suivant M. Renoir, par un glacier, et non par des blocs erratiques, comme t’a cru la Société ; ces stries s’altèrent par l’action des agents at- mosphériques ; les roches sont du terrain néocomien, p. 68, 69. Force électro-chimique. M. Coqunnd explique par là la présence de fibres d a^beste dans les ophicalces et de gypse fibrpux dans un quarz , p. 333, note. — Il ne l’admet point pour expliquer la présence des minéraux dans tes roches modifiées, p. 334. Formation. Lettre de M.VoItz sur la nécessité de distinguer les formations littorales de celles de la haute mer, citée, p. 2/. — Puis une formation est développée et plus les caractères zoologiques sont tranchés , moins il .y a d’espèces communes entre ses divers étages , p. 34. Formation. C’est pour M. Prévost le produit d’une cause déterminée , marine ou d’eau douce, etc., p. i63. Forstejr Extrait d’une lettre sur le mountain limestone et le système si- lurien ; contrées où on les trouve eu Amérique; fossiles principaux des groupes inférieurs à la formation houillère, p. 86. — Rectification des limites du calcaire de montagne et du terrain silurien en Amérique, p. 87. Fortin. Ses travaux dans la construc- tion des baromètres, p. 448, 447 - Fossiles en général. Résumé du tableau des fossiles du département de i’Aisne. p. 53. — Influence de la fossilisât on sur le test des é< hinodermes, p. 1 44- — Planches des fossiles de l’état de Tennessée, de M. Troost, présentées, p. i5o. — Suivant les observations de M. Gueymard, le terrain talqueux de fQisans et de la chaîne centrale des Alpes est fossilifère, p. i53. — Causes qui peuvent déplacer les fos- siles , suivant M. d’Arrhiae ; faits qui prouvent que souvent les corps organisés réunis n’ont pas vécu en- semble, p. 162. — Observations de M. Michelin, p. 1 65. —Fossiles dans les calcaires grenus modifiés, p. 321, s î3 — Jamais, suivant M. Miche- lin, on n’a trouvé de fossiles tertiai- . res et crétacés dans des circonstances pouvant faire croire à leur contem- poranéité, p. 477- Fouges ( ancienne Phocèe ), sol volca- f:T DES AUTEURS. nique ; tracbyte traversé pan rîes dykes de trapp hornstein , roehe trapéenne amygdaloïde, p. 21 r. Fournet. Indication de l’expérience par laquelle il a opéré, avec des frag- ments d’ardoise , un phénomène de plissement analogue à celui observé à Saint- Bel, p. 33o. — Son opin on «ur les grands phénomènes géologi- ques de la nature, p. 336. — Ses ob- servations sur les polypiers enfermés dans les roches lolomitiqurs, p. 34 1 . Fresnay-en-Oisans. Chlorite avec quarz et albite de cette localité, présentés par M. Coquand, p. n. Fresnoy (Aube), cité pour l’élévation des graviers au-dessus du niveau ac- tuel de la Seine, p. 1 1 6. France , citée pour un système ophioli- lique existant au centre, p. 285. — Indications des localités en France où on a vu des traces d’étain , n. 3y3. 1 523 Fr a jî co eur. Faits recueillis par lui sur les taches du soleil, cités p. ici. Fredcrikrhaab ( Groenland ). Gneiss ac- compagné de pegmalite; relief que forme cette roche, p. 365 , 366. — A mphibolite variée dans sa structure ; diorite porphyroïde, ou variant dans sa texture, sillonné (le filons divers; pegmalite; ses modifications, se dé- compose et passe au kaolin; har- mophanite; quarz hyalin en masse souvent amphibolifère ; protogyne, rare, à l’état schistoïde ou laminaire, formant dyke dans l’amphibolite , p. 366, 367. — Séiagite, roche volcani- que ; son allure; wacke roulée;, ce qui fait croire à des terrains volca- niques. 568. Facoïdes , fréquentes dans |f macigno, dans le calcaire qui l’accompagna, et dans les schistes marneux, p. 38 1 et suiv. — Au golfe Procchio, p. 3 )i. — A Capoliveri, p. 3o5, 3o6. G Gubbro-rosso ou serpentine rouge, nom d une certaine modification des ga- lestro ; manière souvent tourmentée dont il se présente; quelquefois il ressemble au spilite, el d’autres fois à la variôlite, p. 288, 289. — Cité comme mêlé confusément à l’eupho- tide et aux serpentines au port Fal- cone, p. 291 . — Cité à Marciana, où il passe à la variolile; un sillon de porphyre le traverse, p. 993. — A Marcotone, au cap Patrési, mêmes ro- ches et même disposition, p. 29/p — Au village de Patrési est une va- riété sillonnée par le granité, ibid. — Manière d’être du gabbro-rosso au cap Calamita ; accidents qu’il pré- sente , cause présumée , p. 3o3, 3o4. Galestro , nom donné en Toscane à une espèce de schiste argileux auquel le schiste vert est souvent uni, p. 287, — Etat du calcaire avec lequel il al- terne ; ses modifications ; il passe quelquefois au jaspe rouge, p. 288. — Une modification du galestro est 1 e gabbro- rosso. V. ce mot. 11 forme la masse principale du mont Volter- raio, p. 307. — Il recouvre les ophio- lites et la brèche serpentineuse ex- ploitée près de Mau ri n au mont Viso, ibid. — Forme le toit de la mine de fer de la Miniera , p. 3o8. I Gardelle ('a) (Isère) , phénomène re- I marquable produit par les spilites dans cette loea ité, p. 33 1. — Quarz recouvert de cristaux de carbonate de chaux à la Gardette, p. 336, note. — Cité pour le calcaire du lias dolo- mitisé ; ses rapports avec le gneiss qui le supporte, p, 34.2. — Manière dont 1 or et la magnésie ont pu arriver dans le filon , ibid, Gargano. Description géogno«tique de cette montagne par M. P. Tchicat- cliolT; relief et circonscription ; for- mation jurassique; formation cré- tacée, craie blanche et tuf crayeux; fossiles qu on y voit ; formation suh- apennine avec ses fossiles; formation volcanique; basalte et syéni les recou- verts de calcaire noir; inclinaison, p. 4*2 , 4i3 , 4 *4- — Marbre juras- sique, résultat d’altération produite par du gaz ; époques de soulèvement ; liaison présumée entre le mont Gar- gano et les Apennins, dont il fut sé- paré par violence, peut-être par le Vulture, qui est au point de sépara- tion , p. 4. 1 4 , 4.1 5. Garonne Différence de niveau entre les deux rives de ce fleuve, causée par une faille, p. 278. Ga'ène argentifère dans les schistes et les calcaires du cap Colonne , p. ao3. 524 TABLE DES MATIERES — Citée dans les dépôts de 6able et argile du Condros, p. 244» Galets siliceux en couche irrégulière et discontinue interposée entre la craie et l’argile plastique dans le départe- ment de l'Aube; leur manière d'être et leur étendue; ils forment un ma- melon près de Sezane; quelquefois ils sont réunis en poudingue, p. 16, 17. — Galets ou silex roulés trouvés im- médiatement au-dessus de la craie blanche dans le forage des puits de Gisors , p. 168. — M. de Roys si- gnale dans les environs de Monte- reau, dans les vallées du Lunain, du Loing, etc., une couche de cailloux roulés et de sable avec fossiles de la craie, placée entre celte dernière roche et les argiles quelle réunit en un seul étage, p. a5 1 , 254. — Raisons qu’il en donne; pesanteur des ma- tières siliceuses; légèreté et affinité des molécules argileuses avec l’eau , direction des cataclysmes qui ont réuni ces matières, p. 254, 255. — Poudingues ja-poïdes rouges d’un autre étage mêlés à ces galets, p. 255. Gaudin. Ses expériences sur la fusion et la volali isation de la silice citées, p. 356, note. Gay-Lussac. Son opinion sur les fers spéculaires rappelée, p. 4^)0- Gaz , émanations gazeuzes. Action du gaz sur les roches au cap Gaîamita ; effets r. marquables dans la disposi- tion et dans la texture, p. 3o4- — Dégagement de gaz dans la partie du leriatn anlhraxifère de la Loire, dit des Bourgognes, p. 47^- Gènes (pays de) , cité pour les roches ophioiitiques qui décrivent une el- lipse dont le centre est près de Gê- nes, p. 28a. Géologie générale. Nécessité de dbtin- 4 et suiv. — ! .a terre au double de distance du soleil , en sentirait l'influence, p. 106 07. — On ne voit point de roches vol- caniques à surface polie, elles ne té- moignent donc point des glaces uni- verselles, p. 110. > — L’examen des êtres organisés n’est point favorable à ce système, 1 10 , 1 1 1 . — La dimi- nution dans le volume du globe en rai- son de la distance lui est également contraire, p. 112. — Neige et glace persistant dans les Vosges et sur l’Etna , commencement et non reste de glaciers, p. 1 1 4- • — Partout où la température est inférieure à zéro elle ne fond pas ; causes qui maintien- nent les proportions dans les glaciers; mine de fer en Suède où se forment des glaces, p ii4> n5. — Obser- vation de M. Leblanc sur ce qui se passe quand la glace est poussée hors des pierres; application à ce qui se passe dans les fissures des glaciers, p. i3i. — Courbure que prend la surface d’une nappe de glace, rup- ture qui en est la suite; calcul du phénomène par M. Leblanc, p. 1 35. — L’excentt icité de l’ellipse, sui- vant M. Fauverge, n’a point amené une température produisant des gla- ces universelles, et pouvant expli- quer les phénomènes diluviens, p. 3o9> 3 10. — C -s raisons, suivant M. Leblanc , ne peuvent infirmer les preuves de l’existence de glaciers très étendus, p. 3 10. — Réponse de M.Renoiraux objections de MM Ley- merie et de Roys; les glaces cou- vrant les plaines ne peuvent avoir aucun mouvement de translation, ni faire de moraines; fusion de ces gla- ces , production de glaciers avec con- dition nécessaire pour la formation des moraines, différence d’action de la dilatation dans la glace en plaine et sur la glace resserrée dans les val- lées, p. 4oi , 4o2- — Moraine ter- minale développée en raison de la fusion , p. 402 , 4o3. — Les premiers dépôts ont dû être formés loin , mais non dans les plaines, p. 4oi- — Ex- plication des dépôts du Rhône, dont M. Leymerie a connu l'origine; cou- rants venant des Alpes à cause de la fusion des glaces et de toutes les montagnes en général en rayonnant , p. 4o4 » 4o5. — Lr.cs formés à la suite delà fonte des glaces, origine des dépôts charbonneux , p. 4o6. Glacier. Suivant M. Renoir un immense glacier couvrit la vallée de l'Isère et a produit les stries qu’on voit sur les roches néocomi-nnes de Fontenil ; ce glacier couvrait au-si les bassins des affluents de l’Isère, comme le prouvent les restes des anciens glaciers qui couronnent les sommets des mon- tagnes, p. 69, 70. — Les environs de Grenoble furent le réceptacle de toutes ces glaces , p. 70. — Preuve de cette assertion, les biocs erratiques entre le Sapey et la Grande Char- treuse, qui n’ont pu être transportés que par un glacier, p, 70, 71 — Les traces de glaciers nombreuses dans le Graisivaud.m, p. 71, 72. — Les gla- ciers actuels sont des restes des glaces générales ; preuves tirées des roches polies du Riffel, p. 72, 73. — Le noyau du glacier a la propriété d’ tre toujours au-dessous de zéro, puisqu’il descend au-dessous de la ligne des neiges permanentes, p. ;3. — Ce noyau fondu, il ne se forme pius de glaciers, ibid. — L’ensemble des mo- raines forme une échelle propre à mesurer la marche de la destruction des glaces, p. 74. — Si les glace*- ne se forment pas d’une manière perma- nente, la terre s’est réchauffée, ibid. — Preuve des glaces universelles daus les observations des expéditions scien- tifiques; M. Martins n’a pas vu de blocs transportés par des glaces flot- tantes, p. 74 — Les glaciers des Alpes Scandinaves seuls ont pu transporter les blocs vus par M. E. Robert sur les rives delà Neva, p. 75. — Le sol d’attérissement est une moraine qui, comme les surfaces polies de la côte de la Finlande, prouve l’existence des glaciers, p. 76. — Le gisement d s restes de mammouths et les arbres avec leurs branches prouvent les gla- ces universelles, p. 77. — Explication, p. 77, 78, 79. — Tous les phénomènes diluviens, ainsi que l’entassement des animaux fossiles dans les cavernes, s’expliquent par la présence ou i’ae- 526 TABLE DES MATIERES lion des glaces, p. 80, 8r.— Les géo- logues anglais ont signalé des traces de glaciers en Ecosse et en Irlande, }>. 83. — Objections de M. Leyme- rie, ibid. — Suivant M. Martins, la progression des glaciers est l’effet de l’eau infiltrée dans les crevasses; son opinion sur leur affaissement; cause des moraines médianes; les glaciers simples du Spitzberg n’ont point de moraine, p. 126. — Cause des cre- vasses, ibid. — Différence entre les glaciers du Spitzber g et ceux de la Suisse, résultat du climat et de la con- figuration des deux pays; faits com- parés, f>. 126, 127.— Au Spitzberg, il ne se fait point de glaciers dans les plaines, p. 127. — Conditions néces- saires pour la formation d'un glacier, p. 128. — Point de glaces dans une vallée trop large ; manière d’être des glaciers des vallées latérales qui vien- nent y déboucher; exemphs, p. 128. — L’examen de la température moyenne actuelle des Vosges, com- parée à ce qu’elle doit être pour né- cessiter la formation d’un glacier ; l’examen de la ligne isotherme de cette température moyenne conduit M. Leblancà conclure, contre M. Re- noir, qu’un faible abaissement de tem- pérature peut former de nouveaux glaciers, p. i32. — Contre l’opinion de M. Renoir, p. i34. —Les glaciers peuvent expliquer le transport du terrain diluvien , par la progression des glaces, les eauv venant de leur lonte et les glaces flottantes, p. i33. — Action des variations diurnes sur la surface extérieure des glaciers, mode de progression qui en est la suite, p. i36. — Quand on détourne la neige qui couvre la surface des glaciers, on voit la glace sillonnée de fi-suns, p. 142 , i43. — Raisons que donne M. E. Robert pour établir l'impossi- bilité de l’existence d'un glacier qui auiail couv ert les plaines de la Russie, p. 271. — L’évaporation de la neige peut . dans certaines circonstances, aider la formation des glaciers comme l’avance M. Rozei, p. 3 10, note — Réponse de M. Renoir aux objections qui précèdent; si les plaines ont été couvertes de glaces, celles-ci ne pré- sentaient pas les phénomènes des gla- ciers, point de moraines, p. 4oi ,4o2. — Des glaciers puissants devaient rester sur les montagnes après la fonte des glaces dans la graine, p. 4o3. — Explication de la possibilité de l’exis- tence des grands glaciers, et de leur durée p, 4o5. Glauconie supérieure ou grossière. Ses limites déterminées par M. d’Archiac; elle renferme la NumrnuUnà lœviga- ta ; localités où on la trouve , p. 256 , 237. — M. D'Archiac y rapporte uu sable calcaire avec rognons de même nature, que M. Melleville croit être du calcaire grossier, t85, 206, 257. Glauconie inférieure ou sable glauco- nit ux de lamontagnede Sa nt-Pierre de Mastricht, son épaisseur et locali- tés où on la trouve encore ; elle est en contact avec la craie, p. 259. Globe terrestre. Examen et calcul par M. Leblanc des phénomènes qui se sont passés dans le refroidissement du globe, p. 1S7. — Exposé plus détaillé parle même, de ces phénomènes; différence dans la marche du refroi- dissement dans les solides etles liqui- des; vide établi entre l’enveloppe Solide et le noyau liquide ; manière dont la première s’applique sur le se- cond, p. 14 1 - — Affaissements du bassin des mers, plis ou montagnes; chaque pli doit être précédé d’un affaisement; effets différents lorsque le pli se fait lentement, ou que le mouvement pour l’équilibre est brus- que , p. 14.2. — Observations de MM. Angelot et’C. Prévost, p. 142, i43. — Irrégularité que présente la surface du globe ; élévations et dépres- sions relativement au noyau ellipti- que, p. 176. 177.— Les observations du pendule, celles de l’astronomie et de la géodésie sont toutes d’accord ainsi que celles du baromètre, p. 177. — La surface des mers présente des inégalités semblables à celles de lu terre; la gravitation retient les eaux; sa variation peut expliquer divers phé- nomènes géologiques, p. 17S. — Les causes d’irrégularité agissant toujours peuvent amener encore des révolu- tions à la surface du globe, p. 179. — Suivant les observations des astro- nomes anciens et modernes, le grand axe de l’ellipse décrit parla terre au- tour du soleil est invariable ; effets de changements d’excentricité de l’el- lipse, seul mouvement qui puisse éloi- gner la terre du soleil d’une manière sensible, p. 309. — M. Renoir ne peut admettre, comme le suppose M. de Roys, que l’écorce solide du globe appliquée contre le noyau. fluide ait ET DES AUTEURS. O 2 7 plus de tension pour le calorique, p. 4 06, 4^7. — Raisons qui militent en faveur de l’hypothèse du rappro- | chement de la terre du soleil, 4o8, 409. — Le rapprochement est si lent , suivant MM. Leblanc et Fauverge, qu’il a échappé à l'observation, p. 4 1 1 , 412. — instabilité du monde proclamée par Newton et Laplace , i p. 409 , 4 10. Gneiss. Une des roches amiennes les plus étendues du Limousin et qui a été traversée par les roches py rogenes ; état de ce gneiss et de ses principes constituants, p. 188. — Sabie micacé dérivant de la décomposition de ce gneiss, p. 196. — Passant dans l'île de Milo , au traehyte . état des éléments de la roche, p. 208. — Gneiss et mi- caschiste, suivant M. Studer, épigénie du lias et de ia craie, p. 284. — Dans les Alpes centrales où dominent le gneiss elle micaschiste, manquent les ser- pentines et les calcaires qui les ac- compagnent, p. 286. — Il offre des variétés nombreuses au cap Farewell. p 365. — Associé à l’amphibole dans tout le Groënland, p. 366. — D’un âge antérieur à l’étain dont les liions le traversent ainsi que le granité sans interruption ni déviation, p. 3q6. — Variétés de gneiss observés près de Cbâlus, contournements qu’on y voit, p. 429- — Gneiss avec granité dans le département de Maine-et-Loire, p. 4^2. Gnide. Calcaire bleu, schistes et grès, leur inclinaison, schiste calcaire, avec des intercalations de grès semblable à la grauwacke, 212. — Hauteurs des montagnes composées de schistes cal- caires , couvertes de calcaire bleu, p. 212, 2 13. Goismard. Division du terrain anthra- xifère de ia'concession de Layon-et- Loire, nombre de veines, leur dispo- sition et leur allure ; toit formé de pierre carrée et de grès ou grisou ; roches qui forment les murs, mode d’exploitation , p. 4,o» 47*» 472 — Analyse de quelques parties de char- bon de ces veines, p. 474* Gocdfuss. 11 a pris le Produclu-s prohos- cideus pour une Clavagelle, p. 198. Grande onglée (La) Contournement observé dans les couches de schiste ardoisier, action sur les roches an- tliraxifères ; poudingues et grès an- thraxifères ; fer carbonaté en couches tourmentées, p. 443,444- Granité. En filons puissants à Serplio. p. 2o4- — A Naxos il a relevé les schistes et le calcaire, p 2<>4- Pusse dans l’ile Mtlo au trachy ’e granitoï le, état des éléments de la roche, p. 208. — li se voit dans l'intérieur à Marciana ( île d’Elbe ), p. 293. — 11 est dominant au cap Saint-André, p. 294. — Il forme des fiions dans les ophiolites de Patrési, p. 295, — A Pornone il passe au porphyre, p. 296. — Sa texture à Barbatoja, minéraux qu’il contient, p. 297. — A Pila en- touré de inacigno, et contenant des améthystes, p. 299, 3oo. — En filons nombreux ou en nids dans le verru- cano à Porto- Longone ; jamais dans l’île d’Elbe il ne s’eu tre- croise, avec le porphyre, conséquence, p. 3oi. — Modification» dans les idées théori- ques sur le granité, leur influence sur celles du calcaire saccbaroïde , p. 320. — Actiou modifiante du granité sur les calcaires, p. 320, 32 1. — Sur les schistes qui résistent plus que 1e calcaire, p. S22, 323. — Age récent du granité prouvé par son intercala- tion dans des calcaires fossilifères, p. 323. — Intercalation semblable ob- servée dans un calcaire crétacé dans l’Ariége, p. 323. — Le granité a in- troduit du mica dans les calcaires qu’il a modifiés par son contact, p. 328. — Exemple cité, ibid — Mus- cheikalk imprégné de silice au con- tact du granité, p 329. — Granité supportant, à la vallée du Saurat, des gypses dont il a amené la produelion, p. 35 1. — Filous d’étain passant du granité dans le gneiss sans interrup- tion, p. 3g6. — Disposition du granité dans les environs de Châlus (Haute- Vienne), p. 429. — Dans Je départe- ment de Maine-et-Loire, il est ac- compagné de gneiss, âge de ce granité, son allure, p. 4^4- — Observation de M. Rivière sur les granités et leur âge présumé, p. 434- 435. — Granité traversant le terrain houdler, p. 43 j. — Granités du Devonshire posté- rieurs aux roches sédimentaires qui les avoisinent, p. 487. Voy. Terrain granitique. Graphite provenant à Saint-Béat de la volatilisation des parties bitumineu- ses qui souillaient les calcaires deve- nus saccharoïdes, p. 325. Gras (S.) Observation de M Dufrénoy contre les conséquences déduites de la discordance de stratification de TABLE DES MATIERES* Peycbagnard (Alpes), pour la classi- fication des anthracites des Alpes, p 55. — .Note additionnelle au compte- rendu de la réunion extra- ordinaire de la Société Géologique à Grenoble: r° pour développer son opinion sur le classement de deux bandes de grès anthraxifères interca- lées dans le gneiss et le schiste tal- queux de l’Oisans ; 20 pour prouver l’origine métamorphique des spdites de i’Jsèr , p. i5o et suiv. — Obser- vation de M. Rozet à l'appui, p. i54. — Réponse de M. Coquand à la note additionnelle ; difficulté qu’é- prouve le secrétaire de recueilürtout ce qui est dit dans les séances, p. 272. -~ La Société , en n’adoptant point les idées de M. Gras sur le gisement des anthracites de La Mure, a répété une première opinion de M. Gras, p. 27'^* — Divergence d’opinions sur le mode d’intercalation de deux bandes de terrain à impressions, ibid. Graisivaudan. Cette vallée a été, sui- vant M. Renoir, couverte d’un im- mense glacier, p. 70, 7 1 . Grauwacke. Celte formation caractérise le plusinférieur des deux syslèmes ad- mis par M. Gueymard dans les Alpes de l'Isère et de ia Savoie, p. 152. Disposition qu’on y observe, p. i52. — Grauwacke schisteuse et grau- wacke ordinaire alternant avec le calcaire de transition dans le Pélopo- nèse, p. 201, 202. — Les roches de la grauwacke ; schiste argileux et cal- caire des mêmes groupes recouverts par le terrain de transition dans l’île de Foras, p. 210. — Grès semblable à la grauwacke intercalé dans le cal- caire, cité près de Gnide, p. 212 — Grauwacke citée dans les terrains de transition de la Loire, p. 445. fit dans ceux qui circonscrivent le terrain anthraxifère, p. 4 73.— Grauwacke ci- tée sur la route d’Angers à Mamers p. Greenstone cité comme étant en frag- ments. vers Sighajik, ancienne Téos, et dans l'île de Rhodes, p. au, 213. Grenoble. Le bassin où se trouve cette ville a dft , suivant M. Renoir, être le réceptacle des glacesd’un immense glacie”, p. 70. — Indication des val- lées par lesquelles se ramifiait ce glacier ; lieux où sont les moraines qu’il y a laissées , p. 70, 71, 72. — Note additionnelle de M. S. Gras au procès-verbal delà réunion exlraor- J dinaire tenue à Grenoble sur le clas- sement de deux bandes de grès an- thraxifères intercalées dans le terrain de gneiss et de schiste talqueux de i’Oisans . et sur l’origme métamor- phique des spdites de l’Isère, p. i5o. — übserv. de M. Rozet sur ce qm>, dans le procès-verbal de cette réu- nion , on avait indiqué la G. cym- bium comme l’équivalent de la G. di- latata , p. 160 Grès et poudingues de la base du cal- caire alpin liasique, l’équivalent du verrucano d’Italie, p. 285. Grès anthraxifère. M. Gras établit 1 existence de deux bandes de grès anthraxifères dans le. gneiss et le schiste talqueux de l'Oisaqs ; d’où il conclut que ceux-ci en dérivent par métamorphisme , p. 1 5 1 . — M Co- quand nie e passage minéralogique entre les grès anthraxifères et les schistes talqueux ; faits qui prouvent le contraire, p. i5i, i52. — Grès du terrain à anthracite des bords de la Loire, indiqué p. 4?I, 479 ; _ dans , les terrains du Dcvonshire, p. 486. Grès bigarré des environs d’Hyères, avec empreintes végétales et cuivre carbonate, présenté par M Coquand, p. m. — Note sur le grès bigarré de Soulz-les- Bains, par M. Voltz, citée p. 26. Grès cuivreux ou grès de Pcrm , dans l Oural ; il repose sur le calcaire car- bonifère, et contient des fossiles de l’époque carbonifère, p, 428. Grès de Fontainebleau. Il n’est que dans >m point dans le département de l’Aube, quelquefois taché d’o\ide de manganèse; altitude, gisement , uti- lité. p. 22. - Cité dans la vallée de l’Orvanne et au N. de ia Seine, où d forme sur le plateau de la Brie des protubérances coniques allongées pa- 1 alièlemenl à la direction descollines delà forêt de Fontainebleau, p. 253. — Grès de Fontainebleau indiqué dans le voisinage d’Angers, p. 481 . — Equivalent de ce grès signalé à Saint-Maur (Loire), p. 482. Grès micacés cités à la S cala Nova, p. 212. Grès rouge {nouveau). On avait rap- porté a ce terrain un système de roches rouges de la Russie, que la su- perposition et les fossiles comman- dent de placer dans le grès rou^e an- cien, p. 58. Grès rouge (vieux). Son identité avec ET DES AUTEURS. 529 le système devonien prouvée par les poissons et coquilles fossiles observés en Russie, identiques avec ceux trouvés dans diverses parties de l'Eu- rope, p 58, 5g. — Les formes du vieux grès rouge écossais dominent en Russie, p. 7>yi. Grès vert. Fossiles que contient celui du département de l'Aisne, p. 59, tableau; altitude qu’il atteint ; con- sidération sur son niveau, p. 41, 42* — Les argiles qui l’accompagnent sont la couche la plus intéressante , dans le département de l’Aisne, poul- ie forage des puits artésiens , p. 5o. — Grès et sables verts cités dans le département de Maine-et-Loire , p. 453. — Grès et sables verts tra- versés dans le forage d’un puits arté- sien à Saumur, p. 463. — Indiqués de nouveau, p. 482. Grisons (pays des). Localités de cette partie de la Suisse où se trouvent les ophiolites, qui suivent la ligne méridienne prolongée en Toscane , p. 284, a85. — Là comme partout , les ophiolites sont associés au maci- gno ; exemple près de Zermatt , p. 286. — Schiste chlorité cité dans le pays des Grisons, p. 287. — Gab- bro-rosso cité dans ce pays avec ses altérations, p. 288. Groenland. Observations qui y furent faites en i836 par les officiers de la corvette la Recherche . mises en ordre par M. E. Robert, p. 365. — Cap Farewell , roches qu’on y observe ; Frederikshaab, p. 365, 366. — Am- phiholite variée dans sa structure; diorite, harmophanite, protogyne, cryolite , talcite avec beaux grenats, disthène, saphir, émeraudes , phos- phate de fer ou fer azuré. Texture de ces roches; leur allure, ou relief quelles constituent, p. 366, 367, 368. — Autres substances minérales, no- tamment du sable titanilère signalé dans le Groenland, p. ^69. — Chan- gement de niveau et affaissement de la côte du Groënland, p. 368, note. — L’oxide d’étain dans le Groën- land est associé à la cryolite, p. 3g5. Gryphœa. Réclamation de M. Rozet contre une erreur commise dans les procès - verbaux de la réunion de Grenoble, en disant que la Gryphœa cymbium est dans le midi de la France l’équivalent de la Gryphœa arcuala , p. 160. — Description de ces deux gryphées et de la Griphœa dilalata; leur position géologique, p. 160,161, planche. — Observ. deM.de Roissy, p. 161. — Différence entre la Gr. gigantœa et la Gr. dilatata , p. 161, note. — Répon-e de M. Coquand aux observations de M. Rozet sur le gisement des Gr. cymbium et Gr. arcuata ; en admettant ses dis- tinctions , il diffère sur les limites. Au Peychagnard, la Gr. cymbium se trouverait dans le lias inférieur, p. 271. — Exemple de la coexis- tence des deux gryphées dans la même couche, p, 271, 272. — Sui- vant M. Rivière , les deux gryphées se trouvent à l’O. de Saint-Maixans, dans les couches supérieures et infé- rieures du lias, p. 274. — M. A. d’Orbigny croit que la Gr. cymbium est particulière à la partie supérieure du lias. Suivant M. Michelin, dans la Bourgogne la Gr. cymbium est au- dessus du lias et n’est point avec la Gr. arcuata dans le lias proprement dit, p. 275. Gukbangbr. Lettre sur une dolomie observée près de Châlonnes (Maine- et-Loire) ; son analyse, p. 442? note. Gueymard admet dans les Alpes de l’Isère et de la Savoie deux systèmes arénacés, composition de chacun de ces systèmes, p. i52. Guidoni admet l’épanchement des cal- caires primitifs, p. 3 26. — Réponse à cette théorie, p. 327. Gypse dans le vieux grès rouge, ou sys- tème devonien, en Russie, p. 58. — Le gypse du système carbonifère de Russie, à Pinéga et sur la Dwina, est associé au calcaire de montagne; il alterne avec des bandes calcaires . dont l’une , avec fossiles , rappelle les formes du zechstein , p. 60. — Signalé dans le système rouge supé- rieur de Russie, p. 61. — Dans la province de Feruel (Espagne), gypse tertiaire très développé, divisé en deux par le soufre, p. 171, 172. — Détail des strates de ce terrain gyp- seux , p. 1 74- — 11 a été traversé par un filon basaltique, p. 17*. — ■ Gypse au cap Calamita, provenant de l’altération du calcaire, p. 3o3. — Gypse trouvé au milieu d’un quarz ; son origine ; essai d’explication du phénomène, p. 335, note. — Gypses dus, i° à une vraie précipitation; 20 à des émanal ons acides, vraies épigénie-, p. 345, 346. — Les gypses de la première classe, rares, ne se 530 TABLE DES MAT IEB ES voient que dans le trias ou dans les terrains tertiaires et le trias; Aix, en Provence; Montmartre, p. 34-6. — La disposition des fossiles prouve leur empâtement par la roche; les eaux thermales ont fourni l’acide sul- furique ; mode d’action de cet acide, p. 34 6. — Carbonate de chaux dans les gypses d’Aix et de Paris; obser- vation contradictoire de M. Bron- gmart, p. 347, 352. — Cette théotie applicab e aux gypses des marnes iri- sées , p 347. — Différence d’expli- cation dans tes contournements qu’on observe dans les gypses des deux classes, ibid. — Gypses dans les Py- rénées en contact avec les ophites, ou dans la même direction ; dans les Hall. Cité pour la transmutation de la craie en calcaire cristallin et di- verses observations sur la décompo- sition du calcaire, p. 3î6. — Son explication contredite par divers géologues, p. 326, 327. — Réponse de M. Coquand aux contradicteurs, p. 327. H a mîlton (W. J.). Notice sur quel- ques points de l’Ionie, delà Carie et sur l’ile de Rhodes, p. 211. Harmophanite. Roche du Groenland composée de feldspath grenu , avec veinules depidole *t des grenats, p. 367. TIalslab (de). Relief exécuté par lui , comprenant l’Europe, l'Afrique sep- tentrionale et l’Asie occidentale , p. 264. Haye-Longue . L’une des divisions du terrain anthraxifère de la concession de Layon-el-Loire; disposition des veines de combustible; grès et schis- tes interposés, poudingue à la base, p. 469. H ausman. Ses expériences pour expli- quer les phénomènes géologiques par les travaux de la métallurgie, citées , p. 337. Hklmersen (le colonel). A amené la rec- tification de l’erreur commise à l’é- Iclithyosaure. Fragment d’une tête de Saurien , du lias des environs de Alpes avec les spilites, p. 348.— Examen de 1 âge relatif de divers gi- sements des gypses et des ophites dans les Alp. s et les Pyrénées , p. 349. — On croyait autrefois aux gypses primitifs : c’était l’opinion de M. Reboul ; M. de Charpenlier en faisait du terrain de transition ; M. Coquand n’v voit que des épigé- nies, p. 3 5o. 35 1. — Gypse de Bé- daillac; sa position déterminée par les fossiles, p. 35 1. — Gypse du Somai reposant sur le granité; cause de son épigénie . ibid. — Solfatare de Pouzzole offre la continuation de ces phénomènes, p. 352.— ^Gyp«e recouvrant la formation volcanique du monte Gargano, p. 4*4- gard de la classification du calcaire de montagne de Russie, p. 60. Hermann de Meyer. Ses observations sur les Aptychus, citées, p. 378, 383. Hek'Chell [PHilliam et John ). Leur opinion sur le soleil , sa lumière et ses taches, p. 96. Hoffmann, cité pour ses travaux sur le Sasso-rosso eu Garfagnana, p. 281, — Description avec M Savi du mont Volterraio , citée, p. 307. Hombres-Fibmas (d’). Note sur deux Térebratules qu’il croit d’espèce nou- velle : T. contracta et T. triplicata , p. 262, a63. — Observation de M. Coquand sur le gisement , p. 263. Hornstein , remplaçant dans l’Eubée et le Péioponèsela grauwacke, p. 201 , 202. Houille. — V. Terrain houiller. Homboldt (db). Sa définition des ter- rains rappelée, p. i63. — Citation de son essai sur le gisement des roches dans les deux hémisphères où il ad- met les calcaires primitifs, p. 317. Hutton. Ses travaux ont préparé la théorie du métamorphisme, p. 3i4- Hyères (\ar). Grès bigarré des envi- rons avec empreintes végétales et cuivre carbonaté présenté par M. Coquand , p. 1 1 . Bourmont. offert par M. E. Richard, p. 11. ET DES AUTEURS. 531 llfracumb. Schistes colorés des bords de la Loire; grès avec impressions de végétaux , alternant avec des schistes argileux et micacés, p. 486. Insectes fossi'es , dans le gypse d’Aix en Provence, cités, p. 346. Ionie. Note par M. Hamilton sur quel- ques points de la côte d’Ionie et de Carie , p. 21 1 Italie. Localités de l’Italie où se voient les terrains de macigno et d alberèse , p. 281 . — Noms des auteurs qui ont décrit ces calcaires, ibid. — Compa- raison entre la Suisse et l’Italie, p. 282. — - Les macignos, les schistes marneux et l’alberèse sont l’équiva- lent du flysch , etc. Difficulté dans Java. M.Le Guillou cite des puits ar- tésn ns qu’on y a creusés dans des les deux pays de séparer les macignos et les calcaires à fucoïdes, des cal- caires à Nummulites et à Hippurites ; il en est de même pour la craie et le terrain jura-liasique ; on y trouve aussi un mélange de fossiles de l’oo- bte moyenne et inférieure et du lias supérieur et inférieur, ibid. — Ab- sence de fossiles au-dessous du lias en Suisse et en Italie. Roches de verrucano analogues aux grès et poudingues qui sont ia base du cal- caire alpin basique, schistes cristal- lins, p. 283. — Passage des schistes au gneiss, ibid. — Parties diverses de l’Italie où se trouvent les ophio- lites, et celles où elles manquent, p. 284 1 285. conglomérats volcaniques, p. 91. R Kaimeni. Neokaimeni. Date de son ap- parition; amas confus de matières volcaniques, p. 207. — Petite Kaï- meni , on voit sur l'eau des traces de dégagement de gaz; il s’y fait des dépôts d’oxide de fer , 207. Katafigi, Nom d’une caverne creusée dans le micaschiste dans l’ile de Thermia; elle a une grande analogie avec les katavotrons , p. 2û3, 204. Kelley de Nantucket . Note sur la con- stitution géologique de l’ile d’Owy- hée , avec description du volcan de Kirauea, p. 421- Kepler. Ses observations sur le sys- tème planétaire, citées, p. 3o8,3o9. Lacus (Pyrénées). Altération des cal- caires jurassiques au contact avec le granité , progression de l’altération ; coraux apparents dans les parties non altérées, p. 32i. — Minéraux qui se trouvent dans celte localité, p. 021 , 323. Lajoyb. Observation sur une couche Kimolo. Sol des côtes tufacé et tra- chytique , et porphyrique à l’inté- rieur; modification éprouvée par ce porphyre , p. 207. — Solfatare , action du soufre sur le sol; terre à foulon etcimolite, p. 207, 208. Kirauea. Description de ce volcan par Edouard Kelley de Nantucket, p. 422. Knorr. Son opinion sur les Aptychus , citée, p. 383. Koninck. (de). Annonce la publication d’un Productifs qui tiendra le milieu entre le Prod. proboscideus et le Prod. anomala , p. 200. L tertiaire de la côte d'Afriqne, con- tenant le Pectuncu/us violucescens r p. 119. — Observation par lui faite à Lizy-sur-Ourcq , d’un calcaire ma- rin fossilifère intercalé dans les sa- bles moyens, citée, p. 186. — Sui- vant lui on ne trouve pas dans le département de l’Yonne toutes les 532 TABLE DES MATIERES subdivisions établies par les géolo gués anglais dans le terrain jurassi- que , p. 53. La Mure( Isère). Nouvelle explication de M. Coquand sur le gisement des anthracites des environs de La Mure, p 273. Laon. Documents sur la géologie des environs de cette ville; lits coquil- liers, p. i85. — Calcaire grossier, p. 223. — Glaises inférieures au calcaire grossier , p 235. — Classe ment des fossiles des environs de Laon par M. Melieville , p. 223. Lapilli. Etat et disposition de ceux du terrain volcanique de i’île de Ma- dère, p 4 16. Laplace. Son opinion sur l'altération et la perturbation de notre système planétaire, citée, p. 409,4*0. La- Roche- 1' Abeille (Limousin). Sol formé de gne.ssel grande; filons de pegmalite, sa disposition; dyke de quarz carié, sa direction, sa tex- ture, p. ig3. — Variétés de serpen- tine qn’on y trouve, p. 194. — Différence dans la direction et les circonstances d’éruption de la ser- pentine et du quarz carié ; âge ifela- tif, p. 194, 195. — La serpentine de La-Roche-l’Abeille n’a point été exploitée par les Romains, p. 198. — La - Roche-1' Abeille avec son sol géologique rappelée , p. 429. Launceston. Schistes et grès devenus moins charbonneux, calcaire noir plus rare reposant sur des schistes argileux avec calcaire intercalé , fos- siles; la continuation de ces couches donne les ardoises du Cornouailles, p. 486 , 487. Lave. Disposition de la lave de San- torin et de celle de Neokaïmeni , p. 205 , 206 . 207. — On voit sou- vent dans les Cyclades le trachyte passer à l’état de lave , p. 209. — Indication des variétés diverses qui se trouvent dans le terrain volcani- que de Madère, p. 4»6. — Nature et texture des laves du promontoire d’Aden , leur élévation, p. 419, 42o. — Disposition des diverses coulées de lave de l’ile d’Qwyhée; caractères qui distinguent l’ancienne de la nou- velle , p. 421. — Laves du volcan de Kirauea , p. 423. Layon -et-Loire. Description géologi- que du terrain concédé sous ce nom, p. 463. — Le bassin est de forme co- nique, encaissé dans les schistes co- lorés, sa circonscription , direction des couches , p. 4fi4 , 465 , 4?Ï6. — Disposition des schistes; soulève- ment au pont Barré, marbre, p. 467 — Huile de pétroie, quarz noir veiné de blanc, p. 468. — Zone an- Ihraxifère , divisée en huit systèmes : des Essards, de la Haye-Longue, des- Noulis, du Bel Air, de Goismard , des Bourgogne, du Poirier Sarnson, p. 468 , 473 — - Schistes et calcaires marbrés , bordant au sud tout ce sys- tème , p. 473. — Analyse par M. Lecliatelier de diverses espèces de charbon, p 4j4- Leblanc. Observation sur la manière dont la glace est chassée hors des fentes d’une pierre; application à ce qui se passe dans les fissures des gla- ciers, pour appuyer la théorie de M. Angelot , p. i3i. — - Sur les ta- ches du sol »- i 1 , p. i33 — Sur 1 as- sertion de M. Renoir que si les gla- ciers actuels étaient fondus il ne s’en formerait pas de nouveaux; sur les blocs de 1 Atlas, p. i34- — Examen et calcul de ce qui se passe dans une lame lorsqu’une surface se refroidit, l autre restant en contact avec une source de chaleur; application aux phénomènes de progression des gla- ciers, au refroidissement du globe terrestre . et à des objets d’industrie, p. 1 35 et suiv. — Il fait connaître le plan de Belfort déposé au, Invali- de- et accompagné de coupps géolo giques dont les formes se répètent dans les Vosges, p. 25 6 — Il pré- sente la coupe de !a montagne de Ma-tricht, avec le plan d’une partie des carrières, p. 2.57. — Observa- tions sur l’attaque de l’hypothèse à l’aide de laquelle M. Angelot expli- que la possibilité du rapprochement de l’orbite de la terre, du soleil ; en admettant l’exactitude des arguments contraires , la théorie des anciens glaciers n’est pas détruite, p. 3io. — Explication sur les travaux du puits foré de Vincennes; détail et puissance des couches traversées, p. 3 12, 5 1 3 . — Coupe et carte géolo- giques des environs de Paris, pré- sentées par MM. Leblanc et Raulin, p. 373 — Réponse à l’hypothèse du rapprochement de la terre du soleil par M, Renoir, p. 4i 1. Lechatelier. Aperçu statistique sur la constitution géologique du dépar- . têmenl de Maine-et-Loire , . p. 432. ET DES AUTEURS. 633 ~ Observa1 ion sur le classement du calcaire de Cbaufour, p. 4^8. — Analyses de divers anthracites de la concession de Layon-et- Loire , p. 4j4- Le Gcim.ou. Indication rapide de ses travaux d’histoire naturelle dans le voyage de circumnavigation qu’il a fait a bord de la Zélée ; observations faites à Java, dans les terres magel- laniques; les archipels de la Poly- nésie et de la Malaisie , et à Sainte- Hélène, p. 91. — Note sur la terre Adélie, la côte Clarie et la pointe Géologie , p. 128. Lengget. Son mémoire sur l’état pri- mitif et sur l’organisation du monde , cité, p. i34- Leonhabd ( de ) , admet l’épanchement du calcaire ri mi l if et des dolomies, p. 32 6 , 327. — Réponse à cette théorie par M. Goquand , p. 327. Leplœna anomala. Sowerby a liguré sous ce nom un Productifs intermé- diaire entre le Proboseideus et les Productus ordinaires , p. 199. Leuss. Cité comme faisant un dépôt fer- tile dans la vallée du Lunain , p. 262. — Il remplace le diluvium sur la route de Tongres à Mastricht ; il est plus récent que le diluvium de cail- loux roulés, auquel il a succédé, sui- vant M. d’Archiac,lors du cataclysme qui a séparé l’Angleterre du cont*- nent , p. 258 , 259. Leymfbie. Notice donnée par lui sur les terrains tertiaires du départe- ment de l’Aube, p. i3. •• Question adressée par M. G. Prévost sur l’exis- tence des coquilles marines dans ces terrains; M. Leymerie y a vu une Cérite , p. 24. — Ü ne partage point l’idée de M, Renoir que le diluvium alpin soit une moraine ; c’est un dé- pôt produit par les eaux torrentiel- les, p. 83. — Il est appuyé par M. de Roys. p.84. — Répons de M Renoir à celle objection , qui explique ce di- luvium par l’effet d'eaux torrentielles fournies par les glaciers, p. 4«3 , Uierzoliles. Ont rempli les calcaires de pyroxène, de talc et d amphibole , p. 33o. _ Exemple : Castillon dans l’Ariége, ibid. — Phénomènes d’é- pigénie d’asbeste observé et obtenu par M. Goquand dans les lherzolitrs des Pyrénées , p. 33a. — Analyse de la lherzolil e.ibid. — Lherzolite con- tenue dans des calcaires saecharoïdes jurassiques., conséquences qui en ré- sultent pour la fixation de leur âge , p. 349 , 35o. Lias. Marnes du lias supportant la formation oolitique dans le départe- ment de l’Aisne, p. 43 — On ne pourrait pas y établir utilement des puits forés , p 52. — Suivant M. Co* quand, la Gr. cymbium descend dans le lias inférieur, p. 271, — Gise- ments assignés aux Gr. cymbium et Gr. arcuata dans les diverses par- ties du lias par divers membres, p. 274, 275. — Lias pouvant passer au gneiss et au micaschiste par épigénie, p. 284. — Calcaire du lias injecté d’amygdales calcaires par l’action des spilites, à la Gardelte (Isère), p. 33i. — 11 y est aussi à l’état de dolomie, il repose sur le gneiss, an- gle qu’il fait avec lui ; modes de jonc- tion de ces deux terrains, ibid. — Gypse au milieu du calcaire à Ré- lemnites du lias à Bédaillac (Pyré- nées), p. 35 x. — Dans le lias infé- rieur se voient pour la première fois les Bélemnites coniques et sans sil- lons, p. 352. Lias. Fragment de tête d’Icblhiosaure du lias des environs de Bourmont , offert par M. E. Richard , p. 1 1 . — La Gr. obliquata se trouve dans le lias en Provence, dans celui de la Bourgogne . elle est associée à la Gr. arcuata ; la Gr. cymbium est dans une couche séparative du lias et de l’oolite inférieure, suivant M. Rozet, p. 160. — M. d Hoinbres - Firmas présente deux Térébraîules nouvelh s trouvées entre le dernier banc du lias et les marnes qui le recouvrent, p. 262. Lido. Alberèse passant à un calcaire grenu, et le schiste macigno à une roche amphibolique et ferrugineuse avec cubes de fer sulfuré, p. 3o5 , 3o6. — Ces roches font le prolonge- ment de celles du cap Calamita , p. 3o6. Lièvrite. Minéral signalé au cap C.da- mita, p. 3o4* — A la Marina, p.3o;. Lignite contenu dans une marne dilu- vienne , exploité à Kuni, dans l’ile d’Eubée, p. 201 . — Cité dans les ar- giles du Condros, p. 244* — Origine présumée des dépôts ligniteux, par M. Renoir , p.4o6. — Ceux de l’île Madère sont sans doute une tourbe modifiée par l’action volcanique; I conséquence de l'existence de cette ô;u TABLE DES MATIERES tourbe pour la température, p. 4 j 8. Limon mêlé de silex et fossiles île la craie avec minerai de fer recouvrant les plateaux crayeux du département de l’Aube, rapporté par M. Leymerie à l’étage moyen tertiaire; opinion de MM. E. de Beaumont et Dufré- noy, p. 23. Limonite citée dans les dépôts d’argile et de minerai de fer du Condros, avec crinoïdes, p.244. — Sa liaison avec les phlanites, 25o. Limousin . Observations de M, d'Ar- chiac sur quelques roches pyrogènes de cette province, p. 187. — Les prologynes et les serpentines ont traversé le gneiss; description des variétés de chacune de ces deux ro- eht s ; étendues qu’elles occupent; talc et quarz en veines qui les accom- pagnent; dans les environs de Ma gnac, p, 188. — A la Roche-rA- beille, p. i93, — A Saint-Martin, près Thiviers , p. 195. — Caractères particuliers du sol ; sables micacés résultant de la décomposition du gneiss et du granité à la surface de ces roches ; argile impure dans le voisinage des serpentines et des ro- ches talqueuses , p. 196, 197. _ Le sol occupé par ces argiles et ces roches est stérile ; forme de ces landes , P; 1 97* — Les buttes sont le résultat d une éruption particulière, ibid. — Utilité qu on pourrait en tirer dans les arts, p. 198. — Apparition de toutes ces roches ignées, probable- ment postérieure au grès bigarré, p, 195, 196. — Autres observations dans ce pays, à Châlus, pour établir la relation intime entre les éruptions de quarz et de serpentine, p. 420. Allure des filons de serpentine , de ceux de quarz ; variétés qu’on y trouve, p. 429, 43o. Lindler. Ses travaux pour suivre le cours souterrain de la Recca , près Trieste; vaste caverne découverte, p. a65, 266. Lizy - sur Ourcq ( Seine-et-Marne ). Coupe de cette localité, p. 238, 239. Lithuanie . Lambeau de terrain silurien signalé par M. de Verneuil, p. 37i. Le système devouien occupe une partie de cette province ; forme du vieux grès rouge écossais observé dans ce terrain, ibid. — Poissons fossiles, ibid. Lits coq ait tiers, l'une des divisions ad mises par M. d’Archiae dans les ter- rains du département de l’Aisne et de la Marne, et que M. Mellevillc a cru être le prolongement du banc de Courtagnon , p. i83. — Réponse de M. d Archiac, qui les indique comme subordonnés au sables inférieurs; localités où ils existent ; la montagne de Reims, p. 232, 233. — Différence amenée par les fossiles entre les lits coqudliers et le calcaire grossier, p. 235, 234. — Lits coquilliers cités ns diverses localités du Limbourg p. 259. Lu orne. Celte province est occupée en grande partie parle terrain devouien ; d se rattache au type écossais, p. 3 7 1 . 7- Poissons fossiles, p.372. Lomg. Documents sur la géologie de la vallée parcourue par cette rivière , où l'argile plastique se montre tou- jours distincte da calcaire siliceux su- périeur, p. 253. — Dépôts de sables et cailloux inférieurs à l’argile, ob- servés sur la rive droite; étages différents de dépôts de cailloux sili- ceux jaspoïdts existant sur la rive gauche île cette rivière, suivant M. E, de Beaumont, p. 255. Loire. Examen des diverses localités des bords de ce fleuve, où se voient le terrain anthraxifère , les schistes et les roches éruptives qui les accom- pagnent . p, 439. _ Saint-Clément- de-la-Leu; schistes altérés séparant les roches éruptives du terrain an- thraxifère; relief de ces roches; leur allure, leur âge, leur nature, p. 440. — Pont Barré, roche ignée de nature incertaine , p. 44i. — Mou!in-de-la- Leu; schis es et grès avec empreintes végétales; roches très altérables à 1 air, p. 44 1. — Châlonnes , schistes et grauwaekes; calcaire de transition fossilifère; roche dolomitique; ailu- vion. p. 44a* — Coteau du Layon, terrain anthraxifère ; roches qui le composent, p. 443. — C >teau du Louet, roche dite Pierre Carrée; sa nature; troncs d’arbres pétrifiés; houille avec empreintes de végétaux, P- 444. - Questions sur la forme de ce teirain : est-il un bassin ou sim- plement un étage du terrain de tran- sition? p.4i4, 445. — Observation de M. Rivière sur les schistes de la Poissonnière *et sur les roches érup- tives, qu’il croit des eu ri tes et non des porphyres, comme M. Dufrénoy, p. 446- — Indication de l’étendue de la zone anthraxifère du- bassin ET DES de la Loire; direction des couches, formes du bassin ; suivant M. Rol- land , il est encaissé dans des schis- tes, p. 463 , 464 . 465. — Soulève- ment des roches du Pont- Barré; description des huit systèmes , ou divisions de la concession houillère de Layon-et Loire, p, 468 et suiv. — Schistes verts et lie de vin de la Loire, cités à lifracomb (Devon- shire), p. 486. Loubie, Localité observée et citée par l’abbé Palassou pour le gisement de ses marbres, p. 3 17, 3 18. Louet. La Société observe dans le vallon de ce nom la Pierre carrée ; défini- tion de cette roche; tige d’arbre fos- sile de la même nature que la roche, environnée d’une couche de houille avec empreintes végétales, p. 444- — Macigno. Cité par M Studer comme faisant partie de la série des terrains de sédiments méditerranéens, p. 280. — Les macignos forment l’assise su- périeure ; calcaires subordonnés ; ma- jeure partie du terrain de macigno forme le parallèle du terrain crétacé, p. 281. — Terrains du nord des Al- pes équivalant au macigno, p. 282. — Difficulté d’établir une ligne sé- parative entre les macignos à Fucoï- des et les calcaires à Nummu iteset Iiippurites, ibid.— Lorsque le gneiss et le micaschiste dominent dans le9 Alpes centrales , le macigno , etc. , manque, p. 286. — Les roches ophio- litiques sont plus récentes que le ma cigno, qu’elles ont recouvert et al- téré souvent, ibid. — A Pila, il en- veloppe le granité ; ses rapports avec les montagnes voisines, p. 299. — Modifications qu'il éprouve près du golfe de Procchio; il contient de l’an- timoine, p. 3oo. — et des emprein- tes de Fucoides ainsi que le calcaire , p. 3o 1 • — A Lido , le sch’nte maci- gno passe à une roche amphibolique, p. 3o5 , 3o6. Madère. Celte île se partage en forma- tions volcanique et non volcanique; composition de la première; lave' basaltiques, lapilli, scories, tufs et conglomérats, état primitif présumé de la chaîne principale; profondeur du cratère principal, p. 4 1 5 , 4 1 6 , AUTEURS. 535 Autres troncs d’arbres à l’étal de grès houiller, ibid. Lumière solaire. M. Angelot en trouve la cause dans une combinaison de gaz , principalement la composition et la décomposition de l’eau, laquelle amène aussi la chaleur, 97, 98, 99. — Cette lumière, suivant M. Arago, n’est pas susceptible de polarisation, comme celle des ga 1, p. 96. Lunain. Documents sur la géologie de la vallée de celte rivière, où l’on voit la craie supportant des sables et cail- loux roulés, des argiles et des calcai- res ; indication des localités obser- vées, p. 25 1, 252. — Leuss y forme une couche fertile, p. 252. Lyell. Son calcul du nombre relatif des coquilles vivantes avec celles fossiles dans les terrains tertiaires, cité p 111 417. — Séries d’assises volcaniques du cap Giram, p. 4*7- — Formation non volcanique: calcaire Saint-Vin- cent, altitude, fossiles; lignites, sa- bles de Camçal , p. 4*8. — Brique volcanique à Porto-Santo; les Di- sertas, chaîne volcanique ; sa compo- sition, son allure, p. 4*9* — Con- séquence de l’élévation du calcaire de Saint-Vincent, ibid. — Tempé- rature plus froide de l’ile conclue de l’existence de la tourbe, p. 4*8* Magnésie. Marche de la magnésie et du carbonate magnésien dans la dolomi- tisation épigénique, suivant M. Cu- quand,p. 34o , 34 1- — Autre théo- rie imaginée par M. Virlet, p. 343. — Dolomitisation par la précipita- tion des molécules magnésiennes, ibid. — Exemple de sourc* s ther- males laissant précipiter de la ma- gnésie, p. 344* Magnac (Haute- Vienne). Sol formé de gneiss, son aspect et sa direction; il a été traversé par des serpentines en filon renfermées dans un gneiss et un lalcschiste; conjecture sur l’ori- gine de celle dernière roche , p. 188, 189. — Dyke talqueux, texture de la roche, p. 189. — Variétés diverses de serpentine , p. 190. — Lande de la Flotte, roches du Marloulet; pier- res de la Baya , p. 188 , 19 1 , 192. — Direction des centres d’éruption et des roches talqueuses, p. 192, 193, 63 G TABLE DI — Cette localité rappelée, p. 429. Maine-et-Loire. Le sol géologique de ce département est composé de qua- tre grandes divisions, terrains pri- mitifs; granité, sa direction, son développement , syénite , roche euri- tique, p. 4^2. — Terrain de transi- tion, terrain silurien ; la partie voi- sine du terrain primitif est métamor- phique , l'autre comprend du calcaire et le schiste ardoisier exploité. Ter- rain anlhraxifère, houille, Pierre car- rée, roche avec empreintes végétales, erreur sur la nature de son origine, p. 433.— Terrain jurassique: étage supé- rieur du lias; étage inférieur du cal- caire oolitique , ibid. — Terrain cré- tacé , grès et sables verts , craie tufau. ibid. — Etage moyen des terrains tertiaires, sa division. Diluvium et blocs erratiques, ibid. — Observa- tions de M. Rivière sur l’âge assigné aux granités, qu’il rapporte au sou- lèvement des amphiboliles de la Ven- dée, ibid. — Granité pointant dans le terrain houiller ; porphyre pris pour du granité, p. 434- — Obser- vation sur le classement dessables et galets de transport, ibid. Mammouth. Le gisement des restes de mammouths, la disposition de ce gi- sement avec les arbres ayant toutes leurs branches prouvent , suivant M. Renoir, qu’ils n’ont point été détruits par une catastrophe violente, mais par le froid et les glaces , p. 77 et suiv. — C’est à tort qu’on a dit que la rareté des végétaux ne per- mettait pas aux mammouths de vivre là où on les trouve , p. 80. Marbre de Carrare cité pour la dispo- sition stelliforme rappelant les loges ri’Aslrées. observées par M.de Blain- ville, Ô20. — Les plus beaux mar- bres de la Grèce sont des calcaires altérés de formation récente, suivant MM. Boblaye et Virlet, p. 3a4* — Calcaire , dit marbre , pénétré de veines de dolomie , et de parcelles de manganèse; il contenait des fos- siles siluriens; cité dans le terrain anthraxifèré delà Loire, p. 473,474. Marciana. Serpentine à l’état de gab- bro-rosso, difficile à distinguer du macigno ; accidents qu’il présente dans son allure ; il passe à la vario- lite; globules de grandeur variable adhérents à la roche ; eupholide do- minant dans quelques parties; filon de porphyre granitoïde sillonnant la s MATIÈRES première roche et se; montrant sur le rivage, granité dans l’intérieur , p. 293. — Analogie entre la dispo- sition des roches de Palré.d et celles de Marciana, p. 295. Marcotone (île d’Elbe). Cité pour le gahbro-rosso passant à la variolite, sillonnée par des filons de porphyre, avec nés globules, p. 293 , 294. Marne. Documents sur la géologie de ia vallée de cette rivière; couches d’argiles inferieures au calcaire gros- sier , p 184. — Banc de Gourtagnon, p. i85. — Lits coquilliers, 23-j. — Sable supérieur au calcaire grossier, p. a38, 23p. — Glaises enveloppant les meulières , p. 240. Marnes bleues inférieures à la craie dans le département de l’Aisne où elles s’étendent au S. et à PO., p. 45. — Fossiles, p. 39. Tableau. Marne diluvienne fossilifère avec li- gniles exploités, signalée dans i’île d’Eubée, p. 201. — Marne subor- donnée au macigno au golfe Proc- chio (île d’Elbe) avec quarz conte- nant de l’eau, p. 3oo. f — Marne alternant avec des calcaires grenus pétrie de couzéranites , contenant une Ammonite, p. 323. — Marnes crayeuses traversées eu forant un puits à Saumur, p. 463. Marnes gypseuses tertiaires; manière dont elles sont disposées; accidents qu’elles présentent dans le terrain qui contient le soufre dans la province de Feruel (Espagne), p. 171 et suiv. Marnes irisées. Les gypses des marnes irisées sont, suivant M. Coquand, probablement le résultat d’une pré- cip talion chimique, p. 347. M'iras rouge signalée par M. Rozet sur les côtes de l’Algérie et qu’il a crue diluvienne, p. 119. Marseille. Eehaniillon d’un dépôt si- liceux avecTérébralules et corail qui se forme près du port de celte ville, offert par M. Barban ; signalé déjà par M. Coquand, p. 11. Maktuys (Ch.). Ses observations dans le Nord rappelées, p. y{. — Note sur les glaciers en général, p. 126', 128. — Communication d’un frag- ment d os de Paléothérium medium de Vilîiers-le-Bel , p. 128. — Obser- vation adressée à M. Angelot sur le mode de formation des glaciers, ibid. — Fissures observées par lui dans la glace de; g!aciers lorsqu’on dé- tourne la neige , p. 142, r$5. Et des auteurs. 63T Mastodonte. Dent de cet animal trou- vée dans un dépôt de fer pisoliiique non recouvert par le diluvium près de Bouxviller (Alsace) , p. 3o. Maurin (Basses-Alpes). Phénomène re- marquable des roches stratifiées in- terrompues par des amas d’euphotide et de serpentine ; centre de disloca- tion, état des roches au point de contact , p. 332 , 333. — Analyse de l’asbeste de Maurin , p. 33 1. Melleviluî. Son mémoire sur les sa- bles tertiaires inférieurs du bassin de Paris cité» p; 56. — Sa carte du nord du bassin de Paris citée, p. 18t. — Erreur reprochée à M. d’Archiac dans son Essai sur ta coordination des terrains tertiaires : deux couches distinctes confondues sous le nom de glauconie inférieure; il a méconnu le prolongement du banc de Courta- gnon , qu’il a indiqué séparément sous le nom de lits coquilliers ; il réunit à ces lits coquilliers celui com posé de Nummulites qui existe à la base du calcaire moyen , et qui en est séparé par des couches argilo-sa- bleuses ; erreur sur la puissance de marnes trouvées à la base du calcaire grossier, qui sont peut-être de l’ar- gile plastique , p. 182 , i83, 184.— Classement de sable calcaire, de ro- gnons tuberculeux dans les glauco- nies supérieures, quoique M. Melle- ville eût fait voir que c’était une modification du calcaire grossier , p. i85. — Erreur sur le banc de sable qui recouvre le banc de Cour- tagnon dans le haut de la vallée de la Marne , et sur un amas supérieur aux marnes du calcaire grossier , que M. Melleville croit évidemment un diluvium, p. i85, 186. — Classe- ment fort douteux d’un calcaire ma- rin à débris animaux , signalé par M. Lajoye à Lizy sur Ourcq, p. x86. — Erreur enfin sur l’indication des niveaux d’eau signalés par M. d’Ar- chiac , ibid. — Réponse de M. d’Ar- chiac à chacune des erreurs impu- tées. V. art. Archiac (d’). Métamorphisme. Les schistes talqueux de l’Oisans sont, suivant M. Gras, le produit métamorphique des grès an- thraxifères dont il reste encore une bande» p. 1 5 1 . — Les spili tes sont aussi le produit métamorphique d’un calcaire, suivant MM. Gras et Rozet, p. i53, i54. — Exemples de méta- morphismes ou substitution d’arago- Soc. géol. Tome XII. nite remplacée par de la chaux car- bonatée, p. 264. — Conjectures de M. Boué sur la cause de ces phéno- mènes, ibid. — Suivant MM. Slu- der et Escher* les gneiss et les mi- caschistes sont des épigénies de la craie et même du lias, p. 284. — Effets curieux de métamorphisme signalés dans les roches du cap Calamita , concours des gaz intérieurs, p. 3c3. — Histoire du métamorphisme par M. Coquaud ; Hullon en a eu la pre- mière idée, il a été introduit dans la science par les travaux de M. de Buch, p. 3 14. — Son influence sur la théorie des calcaires primitifs, des granités et des porphyres, p 3 1 4» 3x5 — Divi- sions principales , les calcaires sac- char' ïdes, les dolomies, les g\p»es, p. 3x6. — Opinion de M. Boue sur la possibilité du passage des calcaires les plus grossiers au calcaire saccha- roïdepar l’influence des agents ignés, p. 3 18. — Et lié aux éruptions plu - toniques, p. 324. — Marbre statuaire de Carrare passant au calcaire com- pacte fossilifère, ibid. — Calcaire de divers âges modifiés au contact du granité dans les Pyrénées; marche progressive de l’altération dans le calcaire et les fossiles, p.3?.i. — In- fluence des roches granitoïdes, gra- nité, protogyne ou syénite, sur les calcaires et les minéraux qui s’y sont introduits, p. 3-28, — Calcaires si li- ciûéspar le granité près Colmar, p. 329. — Influence des roches por- phyrjques , ibid. — Des lherzolites , p, 33o. — Production des ophicalces , p. 33 1 , 332 , 333. — Altérations produites par les basaltes, p. 333. — Explication de la présence du gypse dans un quarz et de l’asbeste dans les ophicalces par les mouvements moléculaire?, par M. Coquand, qui les rejette pour les minéraux dans les calcaires altérés, p. 333, note 334.— Il peut être dangereux de vouloir toujours expliquer les phénomènes du métamorphisme par les lois de la chimie, l’énergie des moyens de la nature nous échappant, p. 535, 336. — Dolomies métamorphiques ou vraiment épigéniques produites par l’action des roches plutoniques sur le calcaire, faits qui appuient cette opi- nion et mode d’explication , p. 337, 344. — Gypses métamorphiques ou provenant d’émanations sulfureuses déterminées par l’influence ignée, p. 35 TABLE DES MATIERES 533 347, 348. — M. Coquand y réunit les gypses réputés primitifs, p. 35o. — Substitution d’oxide d’étain et de tourmaline à des cristaux de feldspath dans le Cornouailles, p. Mé- tamorphisme cité dans le terrain de transition d’Angers au contact du terrain primitif, p. 432. Melhanca [Presqu’île de). Calcaire de t ransition recouvert par le calcaire à Hippuiites, traversé par des por- phyres et des trachytes, p. 210.— Sources thermales; altération du cal- caire d’où elles sortent, p. 210, 211. Meudnn. Faille indiquée dans la craie de Meudon, influence sur l’état de la roche sur les bords, différence de ni- veau; roches qui surmontent la craie, p. 278, 279. Mer. Le niveau moyen des mers doit être distingué des traces que les va- gues laissent sur les côtes , suivant M. C. Prévost ; faits cités à l’appui, p. 93.— Observations de M. Angelot, p. 94. — Le bassin des mers est, sui- vant M. Leblanc, l’affaissement de l’écorce du globe, p. 142. — Abaisse- ment de la m r au bassin de Dun- kerque, p. 142, note. — La surface des mers présente des inégalitéssem- blables à eelles de la terre , les ob- servations du pendule et du baromè- tre le prouvent, p. 177. — La gravi- tation retient les eaux dans la posi- tion quelles occupent; sa variation peut expliquer diverses révolutions du globe, p. 178. — Action érosive des eaux de la mer sur diverses ro- ches à ÏEnfola ( ile d’Elbe ), p. 292. Mica. Les micas des dépôts stannifères se distinguent du mica ordinaire par leur richesse en fluor ; analyse du mica d’Altenberg, p. 394. — Mica de ce genre de la frontière chinoise de Sibérie, p. 395. — Beauté du mica contenu dans un filon de quarz lai- teux près de Châlus (Haute Vienne) , p. 429. Micaschistes. Entre dans la composition géologique du cap Colonne, p. ao3. — C’est une des roches dominantes à File Thermia ; caverne qui s’y trouve, ibid. — A Scyra, à Naxos, il renferme du quarz pur avec du cal- caire grenu, p. 2o4« — Transforma- tion du micaschiste en trachyte , p. 208. — Il est la roche dominante dans l’île de Milo, p. 209. — Mica- schiste cité avec les autres schistes cristallins et lè gneiss, la base visible du terrain de sédiment de la Suisse et de l’Italie, p. 283. — Réunis par M. Savi au verrucano, ib>d. — Micaschistes et gneiss considérés par MM. Sluder et Eseher comme des roches épigéniques du lias et de la craie, p. 284. — Dans les Alpes cen- trales où dominent le gneiss et le mi- caschiste , manquent le macigno et | les roches ophiolitiques , p. 286. — Schiste du verrucauo passant au mi- caschiste à la Miniera, p. 3o8. Michelin ( Habdouin ). Prés nte le compte des dépenses pour 1840. p. 120. — Le budget pour i8ii. p. i4y, 148- — 11 explique ce qu’il a entendu dire à Grenoble par terrain superliasique, p. 161. — Observation sur les Cranies et autres corps fixés aux Ananchites de la craie, p. i65. — Réponse à M. Dufrénoy pour ap- puyer la classification faite par les membres de la Société présents à Grenoble, des anthracites des Alpes, p. 35. — Indique la possibilité de l’existence du terrain tertiaire dans les Gorbières. p. 256. — Observation sur le gisement des Gr. cymbium et Gr. arcuata, p. 275. — Réponse à M. Bertrand-Geslin qui fait du mont Faudon une formation unique cré- tacée, tandis que M. Michelin le croit tertiaire, p. 476,4 77. Millet (G. ). Note sur l’infiltration ar- tificielle des bois, citée p. 56. Mito. Configuration générale de cette ile; monts Castron et Saint-Elie, leur ait itude ; disposition générale des tra- chytes; variétés qu’on y observe; granité, gneiss et micaschiste passant au trachyte; état des éléments de ces roches; micaschiste , roche domi- nante ; porphyre molaire; diluvium, lieux où on le trouve , ses éléments; conglomérats volcaniques; solfatares; source salée, p 208, 209, 210. Minéraux. Signalés dans le Condros en Belgique, p. 241.— Dans l’ophio- lite de Patrési (ile d’Elbe) , p. 295. — Du granité de Barbatoja, p. 297, 298. —Dans les roches de Calamita. p. 3o3, 3o4- — Dans les calcaires modifiés de Lacus et de Cazau- nous, p. 321, 323. — Les miné- raux constants dans les calcaires modifiés sont dus à des sublimations venues de la roche ignée elle-même , p. 328, 337. — Ils varient en raison de la nature de cette roche; p. 328. ET DES AUTEURS. 539 — Influences des roches granitoïdes, micacées , amphiboliques ou tal- queuses ; exemples pris dans diverses localités des Pyrénées, dans les Alpes, dans le département du Var, p. 3s8, 329. — Sidérochiste, roche au con- tact de laquelle le calcaire est chargé de fer oligislé, p. 329. — influence des roches porphyriques ; Iherzolite, serpentine, ophicalce ou asbeste , spi 1 i te, p. 329, 33o,33i. — Influence des basaltes, fer dans le muschelkalk, p. 333. — Par quelles causes les mi- néraux ont pénétré dans les roches modifiées? on pourrait peut-être ad- mettre une action électro-chimique amenant de nouvelles combinaisons dans les molécules, mais M. Coquand préfère la sublimation émanant des foyers plutoniques , p. 335. — Les minéraux contenus dans le calcaire saccharoïde au Saint-Gothard, à Car- rare et dans les Pyrénées, se trouvent I aussi dans la dolomie, p. 342. — Minéraux contenus dans le gypse de la vallée du Saurat, p. 35 1 . — Miné- raux divers trouvés dans le Groën- land, p. 368. — Minéraux dissémi- nés au milieu du quarz, accompa- gnantl’oxide d’étain, p. 394,397. Miniera. Carrière de minerai de fer ex- ploitée, reposant sur des schistes ar- gileux ou micacés, qui alternent avec des schistes cristallins passant au dio- rite avec amphibole. Cette substance devient dominante , et la structure de la roche devient sphérique; liévrite, p. 307. — Verrucano subordonné au minerai de fer, ses schistes passent au micaschiste et au quarzite , calcaire caverneux et galestro faisant le toit de la mine de fer, p. 3o8. Minières (Maine-et-Loire). Schistes rou- ges, phtanit.es et poudingues; faluns recouvrant immédiatement le terrain anthraxifèee, p. 4^4* Mitscherlisch Ses travaux chimiques sur les roches rappelés, p. 3 1 5. Molasse , Citée comme alternant av^c le nageifluhe dans lePéloponèse, p. 202. — A la perte du Rhône, p. 2;5. — Elle forme, suivant M. Studer, la sépara- tion géographique des deux systèmes admis dans les terrains secondaires de l’Europe, système septentrional et sys- tème méridional, p. 280 — Molasse coquillière citée dans le département de Maine-et-Loire, p. 435. — Citée à Contigné, même département , p. 478. Montagnes, Direction dans les monta- gnes, p. i4o. — Ce sont des rides ou plis résultant de l’application du l’écorce solide sur le noyau liquide, p. i4i, 142. — Plus les montagnes sont anciennes moins elles sont hau- tes, p. 142. — • Conjectures sur l’ori- gine des montagnes, p. 178. — Alti- tude des montagnes de l’xle de Naxos, p. 204. — DeMilo, p. 208. Montereau. L’argile plastique qu’on y exploite n’est point, suivant M. de Boys, une dépendance du calcaire siliceux superposé, comme l’a pensé M. d’Archiac, p. 25 1. — Indication de localités où partout le calcaire se superpose à l’argile; laquelle est elle- même supportée par du sable et des cailloux roulés avec fossiles et de la craie, p. 25 1, 252. — L’argile plasti- que, les sables et les poudingues sont pour M. de Roys une seule et même formation, p. 254. — Explication I théorique, p. 254, 255. Mont-de-Lans ( Oisans ). Cité pour le grès anthraxifère dont la disposition, suivant M. Gras, prouve le métamor- phisme qui a produit les schistes tal- queux qui l’accompagnent, p. 25 1, 252. — Nouvelle explication de M. Go- quand sur l’intercalation de deux ban- des de terrain à impressions végétales dans le schiste talqueux des environs de Mont-de-Lans, p. 273 Montmartre. Le gypse de Montmartre est le résultat d’une précipitation chimique suivant M. Coquand; l’em- pâtement des fossiles le prouve, des eaux sulfureuses ont fourni l’acide sul- furique, mode d’action de cet acide sur l’acide carbonique ; le gypse de Montmartre contient du carbonate de chaux suivant M. Coquand ; ré- ponse contradictoire de M. Al. Bron- gniart, p. 346, 347, 352. Mont-Potier. Localité du département de l’Aube, citée pour la disposition de l’argile plastique, où elle est ex- ploitée, p. i5, 16, 17. Monle-Voltermio. Décrit par MM.Savi et Hoffmann, composé de calcaires, de jaspes rouges, schistes métamor- phiques et roches ophiolitiqnes ; la masse principale est un galëslro, p. 307. — Inclinaiso 1 des couches, ibid. Moscou. Nommée la Ville-Blanche à cause de la couleur du calcaire de montagne qu’on y emploie en con- struction, p. 59. — M. E. Robert considère le calcaire de Moscou, celui 540 TABLE DES MATIERES de Toula, de Reval et de Gollland comme contemporains de celui des environs de Saint-Pétersbourg et des bords de la Dvina, p. 269. Moraines. La diminution progressive des moraines en partant des plus an- ciennes fournit une échelle propre à mesurer la marche de la destruction des glaces, p. 74. — Les restes de moraines avec leurs blocs sont très nombreux, suivant M. Renoir, dans les vallées voisines de Grenoble; mo- raines de quelques unes de ces vallées, p. 71, 7?.. — Le diluvium alpin n’est point, suivant M. Leymerie, une moraine de glacier comme le croit M. Renoir, p 83. — Moraine mé- diane résultat du confluent de deux glaciers; les glacierssimples du Spilz- berg n’ont pas de moraine médiane, p. 126. — M. E. Robert critique le sens donné par M. Renoir à ce mot dans la relation de ses observations ; il explique comment il l’a entendu, p. 271. — Ces glaces qui, suivant M. Renoir, ont couvert les plaines, ne pouvaient produire de moraine ; absence de mouvement progressif et Nagelfluhe recouvrant les terrains de transition et les grauwackes dans le Péloponèse, alterne avec la molasse, p. 202. Naxos , sol granitique, puis micaschiste, contenant du quarz pur avec calcaire grenu ; direction des diverses couches; le granité a relevé les couches cal- caires et schisteuses, p, 204. — La chaîne centrale de Pile est calcaire ; son élévation au-dessus du niveau de la mer, p. 204. Nèrinée. Travaux de M. Voltz sur ce genre de fossiles, cités p. 3o. Nesle-la-Réposte (Marnej. Coupe du calcaire siliceux observé dans cette localité , p. 19. — Substance parti- culière siliceuse trouvée par M. Ley- merie, qu’il nomme Neslite, p. 19, 20. Neslite. Nom donné par M. Leymerie à une substance minérale siliceuse trouvée dans une couche de marne verte tertiaire, à Nesle (Marne); ex- périences auxquelles elle a été sou- de débris de roches, p. 4oi, 402. — Cause de la formation des moraines terminales et de leur développement ; moraine formant obstacle invincible, p. 4o3. Morée. Citée pour ses ophiolites, étran- gères à celles d’Italie, p. 285. Mumteria. Nom sous lequel M. E. De- longchamps avait décri t les Aptvchus p. 384. Murcliisonies. Nouveau genre de co- quilles fossiles établi par MM. d'Ar- chiac et de Verneuil; caractères qui le distinguent des genres voisins; description ; espèces connues, p. i54, 160. — Les Murchi onies occupent les terrains inférieurs à la houille, p. 1 56. F Murs „ Observations de M. Leblanc sur l’écorchement des murs et les causes qui déterminent ce phénomène, p. i39. Muschelkalk pénétré de silice au contact du granité près de Colmar, p. 339.— Essai d’explication par M. Coquand. ibid. -— Pénétré de cristaux de fer et de péridot par l’effet d’un basalte, à Rougiers ( Var), p. 333. mise; sa nature; son affinité avec les silex résicites, p. 20, 21. Nèva. Explication , par M. Renoir, de la disposition des blocs qui sont sur ses rives, au moyen d'un glacier, p. 75. Newton. Son opinion sur l’altération de notre système planétaire, citée p. 409. Noulit [les), l’une des divisions du ter- rain anthraxifère de la concession de Layon - et - Loire ; disposition des veines du combustible ; la Pierre car- rée en forme le toit, p. 470. Nummulina. La N. Icevigata caracté- ristique des bancs inférieurs du cal- caire grossier reposant sur la glau- conie grossière, p. 23 1. — Coupe de Pasly, n° 3, p. 225. — On la trouve dans la glauconie grossière au point de contact, p. 234. — N. pla- nulata signalée dans deux couches arénacées avec veines de quarz , p. 225, 233. ET DES AUTEURS. Obolus. Nom donné par M. Eichwald à de petits brachiopodes du terrain silurien, nommés ensuite Ungulites par M. Pander, p. 56, note. Oisans. Les schistes talqueux de cette contrée sont, suivant M. Gras, le produit métamorphique du grès an- thraxifère dont il reste encore une bande intercalée, p. i5o, i5i, i52. Omalius d’Halloy (d’). Notice sur le gisement et l’origine des dépôts de minerais de fer, d’argile , de sable et de phtanite du Condros (Belgique), p. 242. — Cité pour des observations de terrain redressé en U, p. 274. Oolite inférieure . Coquilles fossiles de ce terrain des environs de Bourmont (Haute-Marne) offertes par M. E. Richard, p. 11. — La Gryphæa cym- bium occupe une couche séparative du lias et de l’oolite inférieure, en Bourgogne, suiv. M. Rozet, p. 160. Ophicalce. Exemple de la pénétration mutuelle de deux roches; distinction entre la matière verte , qui est une serpentine, et les petites veines, qui sont de l’asbeste; analyse de cette as- beste , p. 33 1. — Cette roche est de l’âge de l’apparition des serpentines; exemples qui le prouvent, p. 332, 333. — Difficulté d’expliquér la pré- sence de l’asbeste dans l’ophicaîce, pour laquelle M. Coquand recourt aux forces électro-chimiques, p. 333, note. Ophiolite. Région ophiolitique; groupe admis par M. Studer, p. 284. — Contrées où on la trouve : le Valais, le Piémont , le pays de Gênes, Pile de Corse, la Toscane, où elle suit la ligne méridienne, prolongée dans le pays des Grisons, vallées latérales du Rhin; forme générale de cette ré- gion, p. 285, 286. — En France et en Morée on retrouve un autre sys- tème ophiolitique, p. 285. — Les ro- ches ophiolitiques sont toujours as- sociées au macigno ; exemples de cette association , p. 286. — Les roches ophiolitiques sont plus récentes que le macigno, ibid . — Noms et descrip- tion des roches principales du sys- tème : serpentine, euphotide, roches amphiboliques et métamorphiques, schiste vert , galestro , gabro-rosso , p. 287, 288. — Dans Pile d’Elbe et les îles voisines, l’ophiolile est liée au granité, p. 289, 290. — Ophiolites citées au mont Viso en contact avec les brèches serpentineuses, p. 307. — Disposition particulière des ophi- tes au cap Patresi ; difficulté de dé- terminer la nature de la roche; mi- néraux qu’elle contient, p. 295. — Ophites dans les Pyrénées, centres de dislocation et de cristallisation pour les calcaires secondaires, p. 324. — Dans les Pyrénées , le gypse est en contact avec les ophites , p. 348- — Observations sur l’âge géologique des ophites et des gypses, et les épo- ques de leur apparition, p. 349, 35o. Or. Quarz aurifère de la Gardette (Isère) présenté par M. Coquand , P- 1 1* OaBiGNr (Alcide d’) indique l’existence d’un terrain tertiaire près de Puisot, p. 256, — Observ. sur le gisement de la Gr. cymbium, p. 275, — Con- sidérations paléontologiques et géo- graphiques sur la distribution des céphalopodes acétabulifères ; consi- dérations paléontologiques, p. 556. ■ — Considérations géologiques, ibid. Orbioisv (Charles d’). Ses observations de fer dans l’argile plastique, citées p. 3-4, Orthis de formes très variées dans les roches siluriennes de la Russie sep- tentrionale, p. 57. Ortliocères peu variées en espèces dans le terrain silurien de la Russie sept.; 1 ’Orth . sp ira lis y forme des couches entières, p.5y. Orvanne. Documents sur la géologie de la vallée de cette rivière, où se voient des sables et des poudingues suppor- tant des argiles, et le calcaire siliceux superposé , p. 2 5 1, 252. — Grès de Fontainebleau, p. 253. Ossements fossiles. Ceux qui sont ac- cumulés dans les cavernes provien- nent des animaux qui s’y sont réfu- giés pour se défendre du froid quand les glaces universelles se sont for- mées, p. 81. Oural. Cette chaîne formait , suivant M. de Verneuil , la limite d’une mer qui, dans des temps récents, couvrait la Russie, p. 64- — Son soulèvement , suivant le même , est assez récent , p. 67. — M. de Verneuil y recon^ 542 TABLE DES MATIÈRES naît les terrains silurien, dévonien et carbonifère ; calcaires noirs infé- rieurs à l’état de dolomie ; fossiles ; terrain devonien se présentant avec un double aspect ; difficulté d’obser- vation, p. 427, 42S. — Calcaire car- bonifère avec houille; grès cuivreux; terrain parallèle au zeehstein et au todte liegende, p. 42S. Owen. Ses travaux sur l’animal du Nau lilas Pompilius, et sur celui de la Spirula Peronii, cités p. 38o. Owyliée. Celte île est d’origine volca- nique; disposition des coulées de laves qui couvrent sa surface; leur étendue ; dates des tremblements de P àlassou (l’abbé). Ses recherches pour prouver la non-existence des calcai- res primitifs citées, p. 3 : 7. Paléothérium . Fragment d’os de P. medium venant des plâtrières de Vil- liers-le-Bel , présenté par M. Mar- tins, p. 128. Palmier. Troncs de palmiers observés dans une roche du terrain anlhraxi- fère de la Loire dite Pierre carrée, leur dimension , leur figure, p /lji , ^ pl. XI. Pandbr. Son travail sur les restes or- ganiques des terrains siluriens des environs de Saint Pétersbourg ra- pelé, p. 56. — 11 donne le nom iï Unguliles aux fossiles nommés OboliP. p par Eichwald, p. 56, note. — Indication des poissons fossiles trou- vés par lui en Courlande et en Livo nie , p. 372. Paris. Mémoire de M. Melleville sur les sables inférieurs tertiaires du bas- sin de Paris cité , p. 36. — Détails par M. Walferdin sur le jaillissement du puits foré de Grenelle près Paris, et sur la détermination de sa tem- pérature, p. 166, 167. — Carte du nord du bassin de Paris par M. Mel leville, p. 18 1. — Observation de M. de Roys sur les argiles exploitées dans le S.-E. du bassin de Paris, qu’il regarde comme indépendantes du calcaire siliceux qui les surmonte , contre l’opinion de M. d’Archiac, p. 25 1. — Observation de M. Al. Bron- gniart sur la quantité de calcaire ren- fermé dans le grès et les gypses des environs de Paris, p. 352. — Cou- terre qui agitèrent cette île; Il au- teur des montagnes, p. 121, 122. Oxford-Clay . La Gryphœa cymbium ne s’y trouve pas, suiv. M. Rozet, mais la Gr. dilatata qui le caractérise, P 1 do, 161. — M. de Verneuil cite dans l’oxford-elay des Vaches-Noires ^Ammonites helerophyllus, p.i6i . — Observ. de M. A. d'Orbigny et de M. d’Archiac, p. 162.— Modifica- tions éprouvées par les Bélemnites dans leurs formes dans l’oxford clay; noms des espèces; nouvelle espèce d’Aptychus trouvée dans l’oxford- elay, ]><, 38g. pes et cartes géologiques des environs de Paris, par MM. Leblanc et Rau- lin , p. 373. — Note de M. E. Ro- bert sur le fer observé dans les en- virons de Paris, ibid. Pare Nsorr. Son travail sur les fossiles ( Organic remains), cité pour son opi- nion sur les Aptychus, p. 383. Paro*. Micaschistesupporlanl le calcaire grenu ou marbre de Paros , p. 204. Pasly (Aisne). Coupe de cette colline en descendant, par l’ancienne voie romaine, par M. d’Archiac, p. 225. — Divergence d’opinion sur celte coupe entre M. d’Archiac et M. Me'- leville , p. 226. Passy (A.). Indication des couches tra- versées dans le forage, du puits de Gi- sors , p. 168. Patresi (ile d'Elbe). Au cap de ce nom on observe le gabbro-rosso sillonné par de puissants filons de porphyre f p. 294. — Près du village de ce nom, le granité paraît supporter les roches ophiolitiques , comme à Marciana; difficulté de déterminer la nature de cette roche , suivant M. Studcr, ro- che amphibolique ; allure de la roche que traversent des filons de granité, p. s95. Pectunculus violacescens. Fossile indi- catif d’une couche tertiaire qui se trouve en Afrique et sur beaucoup de points du périmètre de la Médi- terranée , et au Liban , p. 1 1 9. Pegmatite à gros grains, en filons, ob- servée dans les roches anciennes de La Roche-1’ Abeille, p. 195.— Son état au Groënland , elle y passe au gneiss; ET DES J variétés, reliefs qu'elle constitue; elle passe au kaolin en conservant son mica , p. 3 67. Pèloponèse. Même système de roches que dans la Romélie, calcaire de tran- sition alternant avec des schistes ar- gileux eide la gramwacke, recouvert par le nagelfluhe alternant à sa base avec la molasse, p. 202. Phianite. Se trouve dans tous les dépôts qui constituent le sol du Condros (Belgique) ; à partir des plus anciens dépôts , il compose la partie infé- rieure du terrain houiller, et passe à l’ampélite, p. 25o. — Manière dont le phianite se lie aux diverses roches; origine commune avec les argiles et minerais ; il provient d’émanations intérieures , ibid. — M. Rivière regarde comme phtanîte une roche éruptive vue à Pont-Barré (Maine- et-Loire) , p. 446- — Phianite cité près de Doué , p. 484- Phyllade de Vairé (Vendée) et Sain- Bel rempli de cristaux de quarz et de feldspath, avec plissement; résultat analogue obtenu par M. Fournet, p. 33e, Piémont . Contrée où les roches ophio- litiques sont le plus développées ; el- les n’existent plus dans les chaînes qui séparent le Piémont de la France, p, 284. — Exemple curieux, dans la vallée d’Aoste et de Verres en Pié- mont , de l’association des roches ophiolitiques au macigno , p. 286. — Schiste vert cité dans le Haut-Pié- mont , p. 287. Pierre carrée. Nom d’une roche du ter- rain anthraxifère des environs d’An- gers , regardée par erreur comme étant d’origine ignée ; elle contient des empreintes de végétaux , p. 433. — Observée dans le coteau de Louet; sa disposition particulière; deux troncs d’arbres fossiles observés dans cette roche, et de même nature qu’elle, enveloppés d’une couche de houille, p. 444, rappelée, p. 471. — Nature de celte pierre, cause de son nom , va- riation dans sa texture, p. 4;°’ 4 71- Pila. Sol granitique entouré de maci- gno; liaison de cette dernière roche avec les montagnes voisines; granité avec améthystes sur le rivage, p. 299, 3oo. — Porphyre en blocs près de Pila , p. 3oo. Pinéga (Russie). Cité pour la beauté de son gypse blanc , p. 60. Pinthville ( de ). Rapport sut les comptes du trésorier pour t84o, p. 122. Piot Remarque sur une roche amphi- boliqne des environs de Sablé, p.48o. — Mémoire sur le terrain devonien de l’Angleterre, p. 485. — Résumé de la course faite aux carrières d’ardoi- ses et de calcaire qui avoisinent Angers, p. 434* Planètes. Suivant M. Fauverge, si on admettait le fluide lumineux , les pla- nètes, en raison de leur distance et de leur masse , pourraient varier dans leur rapport avec le soleil ; on serait en contradiction avec les observa- tions de Kepler confirmées par celles des astronomes anciens et modernes ; l’ordre que tiennent les planètes date de leur origine, p. 3o8, 3oq. P/e«rotom«ire.Oi)servationsde M.d’Ar- chiac sur ce genre, p. i55 , 157, note. Plomb. Existe en grande quantité dans le terrain silurien à Dubuque et Galena (Amérique) , p. 87. — Filons de plomb argentifères, cités dans les schistes de Combe-Martin ( Devon- shire), p. 485. Plymouth, Schistes mêlés à du grès et à des roches éruptives ; calcaire in- tercalé, contenant des fossiles , p. 487. Pô. Les ophiolites dominent dans la plupart des vallées qui se jettent dans celte rivière, p. 284. Pointe-Géologie. Citée par M. Le Guil- lou dans sa note sur la terre Adélie ; sa manière d’être , roche dont elle est formée, p. 129, i3o, etc. Poirier-Samson. Division du terrain anthraxifère de la concession de Layon-et-Loire , formée d’une veine peu importante. Les schistes voisins contiennent des empreintes de fou- gères , p. 473. Poissons fossiles. Nombre de ceux exis- tant dans les divers terrains du dé- partement de l’Aisne, p. 53. — Pois- sons observés dans le système devo- nien en Russie; M. Agassiz en a si- gnalé d’identiques avec ceux du vieux grès rouge d’Ecosse, p. 5S. — Os et écailles de poissons fossiles trouvés en Courlande et en Livonie par MM. Pander et Asmus; espèces et formes, p. 372. — Poissons fossiles d’Ecosse se trouvant dans la forma- tion rouge de Russie, p. 371. Polino. Le sol de cette île est un tra- ehyte passant à la marne blanche ou U TABLE DES MATIERES a l’alunite, traversées par des vei- nés de calcédoine , etc, , p. 207 Polypiers. Observés dans les terrains de inacigno et d’alberèse , p. 28 1 , Dans le macigno de 1 Enfola, p. 202. — Dans l'alberëse, p. 3o5. — Dis- position stelJifjrme provenant des loges d’Aslrées, observée dans les marbres de Carrare par M. de Blain- 'die, citée . p. 320. — Poly(Jiers (co- raux) dans le calcaire jurassique de .eus (Pyrénées), altéré par le gra- mt.éj.p. 321. — Polypitrs de Ge- roistein convertis en doloniie, p. 00 9 — Observations de M. Fournet sur cette modification , p. 34 K _ Polypiers du terrain subapennin du mont Gargano, p. 44. __ Des cal- caires de l’Oural, p. 427, 428. — Dans un calcaire de transition à Châ- lonnes (Maine-et-Loire), p.44t. — Dans le calcaire marbre du terrain anthraxifère de la Loire, p. 474 Pomone. Bade de l'île d'Elbe où s’ob- serve vers le haut une roche schis- teuse noire faisant passage de la ser- pentine au schiste amphibolique , et que M. Studer regarde comme une ophiolite diallagique , p. 296. — Vers le rivage, granité passant au porphyre; puis les schistes noirs ou verts, passant au spilite,*396, 297. — - Schistes cotieulaires passant au schiste vert ou chlorité, p. 297. Poros. Le sol de cette île est formé des roches du terrain de la grauwacke recouvert du calcaire de transition avec euphotides; porphyre feldspa- thique et trachyle avec cristaux de substances diverses, p. 210 Porphyre. Molaire signalé dans l’île Milo, p. 209, 2io. — Porphyre feld- spathique citéà Poros, p.aio!— Dans la presqu’île de Melhanca , où il tra- verse le calcaire de transition et ce- lui à Hippurites, p. 210. — Porphyre granitique avec cristaux d’orthose et de quarz , et feuilles de mica, cité à Saint Ilario, p. 292. - Porphyre 21 5. — Roches plus anciennes ; roches ignées , tracbytes , p. 21 5. — Calcaire bleu, présumé de transition; conglomérats, ibid. Rhône. Les dernières inondations ont fait exhausser le lit de ce fleuve, p. 68. — Analogie entre les cailloux roulés de Roize (Isère) et ceux de la TABLE DES MATIERES ▼allée du Rhône ; dans l’un el l’autre lieu , ils ont été transportés par les courants el non par les glaces, p. 1 16. — Coupe des terrains de la perte du Rhône par M. Escher de la Linth , P* 27 5. — Les dépôts ou pisés du Rhône proviennent des cailloux Te- nus des Alpes et entraînés par les courants que fournissait la fonte des glaciers, et non autrement, p. 4o4, 4o5 . RiGriAHD (Ed.). Offre une suite de co- quilles de Poolite inférieure , et un fragment de tête d’Ichthyosaure du lias des environs de Bourmont, p. 11. — Sa démission d’agent et sa nomination de membre à titre gra- tuit, p. 1 1 , 12. Ritri (ancienne Erythrée), Trachyle rouge ; calcaire bleu associé à des grès; argile et jaspe; strates calcai- res tourmentés au contact avec le trachyte, p. an. Rivi^.rk. Observation sur le gisement des Gryphcea cymbium et arcuata , je 274. — Sur le développement et 1 âge des granités dans le département de Maine-et-Loire, et sur les sables et galets dé transport qu’il croit di- luviens, p. 433 , 434. — Observa- tions sur les failles vues dans les carrières d’ardoises, p. 438. — Ob- servation sur quelques schistes des rives de la Loire, et sur la nature des roches éruptives et leur âge géolo gique, p. 446. Robkbt (E.). La classification qu’il a faite de divers terrains de la Russie attaquée par M. de Verneuil „ qui si- gnale la confusion du calcaire silu- rien avec le calcaire carbonifère ; le système rouge inférieur est pour lui le keuper ; le calcaire de Kolmogore confondu avec le gypse blanc; il a re- connu la subdivision des terrains ré- cents, p. 65. — Ses observations au Spitzberg et en Russie rappelées, p. 74. 75 , etc. — Son opinion sur le transport des bloc» par les glaces at- taquée par M. Renoir, p. y5. — Réponse aux attaques de M. de Ver- neuil ; réunion du terrain silurien au calcaire de montagne par l’impossi- bilité de saisir la superposition ; les fossiles ne suffisent pas pour le clas- sement; les êtres varient suivant les circonstances locales, dans le même temps, p. 267. — Suivant M. de Verneuil , la pression modiGe la tex- ture des roches; réponse tirée de la comparaison de la texture de la craie de Meudon , qui , pressée par le cal- caire grossier, n’en est pas plus com- pacte , p. 268. — Il est faux qu’il ait rapporté au keuper la grande forma- tion rouge de Russie; indication du terrain qu il a classé dans le keuper, p. 269. — Réponse à la confosiou du gypse avec le calcaire de Khol- mogore, ibid. — C’est à tort, sui- vant lui, que MM. de Verneuil et Murchison ont rapporté au vieux grès rouge le système de grès et de marne rougeâtres du gouvernement de Vologda , etc, p. 270.— Gise- ment d Ammonites et de Bélemnites dans l’oxford-clay vu par lui, et que n ont pas vu ses adversaires, p. 270. “Réponse au mémoire de M. Renoir sur le sens qu’il a donné au mot de moraines, ibid. — Raisons pour com- battre le transport des blocs errati- ques par un glacier, p. 271. — Ses observations sur le fer des environs de Paris, p. 3;3. Robbf.xon. — Legs fait par lui à la So- ciété; décisions honorifiques prises à sonségard, p. 12. Roches . Divisions admises par M. Voltz citées, p. 28. — Nature des roches du département de P Aisne, suivant M. d’Archiac, p. 48. — Roches d’é- ruption , centres de dislocation et de cristallisation, p. 324. Roches amphiboliques , décrites comme roches ophiolitiques ; peu faciles à distinguer des serpentines, p. 287. Disposition curieuse des roches amphiboliques du cap Calamita, forme et texture; on y trouve des métaux et du cuivre, p. 3o3. — A Lido , elles proviennent du schiste macigno mo- difié, p. 3o5 , 3o6. Roche éruptive. Vue par la Société, sur les rives de la Loire, d’une nature par- ticulière, et que M. Dufrénoy regarde comme un porphyre; elle n’est point en contact avec le terrain anthraxi- fère, p. 44o. — Autre roche en con- tact avec ce terrain , différente de la première ; sa texture , observation sur son classement , p. 441 . — Pour M. Rivière , la première roche est une eurite postérieure au terrain si- lurien, antérieure au terrain anthraxi- fère, p. 446. — La seconde est selon lui une aphanile , ibid. — Dans le Devonshire, les roches éruptives sont granitiques ou amphiboliques ; âge relatif et état de ces roches , p. 487. ET DES AUTEURS. 549 Hoches polies et striées. Celles qu’on ob- serve à Font enil (Isère) présentent des stries dans le sens de la vallée de l’Isè- re, et n’ont point, suivant M. Renoir, été polies par des blocs erratiques, comme l’a cru la Société , mais par un vaste placier, p. 69. — Les roches polies s’observent sur plusieurs points de la vallée de la Romanche, ibid. — Sommet du Riffel , cité pour ses ro- ches polies et striées , p. 72 , 73. — Explication du phénomène par l’ac- tion d’un glacier, ibid. — Le poli des roches de la côte de Finlande, vu par M E. Robert, s’explique delà même manière , p. 76. — Tous les sillons sont parallèles entre eux et aux feuil- lets de la roche de gneiss; les liions de quarz les coupent sous un angle plus ou moins droit, p. 76 , 77. Roissy (de). Réflexion sur le groupe- ment des dépôts d’après les caractè- res géologiques, p. i63. Roize. Vallon près de Voreppe (Isère), où se trouvent des cailloux roulés que M. Clément croit analogues à ceux qui bordent le lit du Rhône , et qu’il croit charriés par des courants , p. 116. Rolland. Notice sur le terrain anthraxi- fère des bords de la Loire, aux envi- rons de la Haye-Longue, entre Ro- chefort et Châlonnes ( Maine-et- Loire), p. 4-63 , 475. Romélie. Disposition générale du sol; les grandes montagnes se composent de calcaire de transition alternant avec les schistes et les grauwackes, p. 20i, — Calcaire à Hippurites appuyé sur le calcaire de transition ; hauteur qu’il atteint, ibid. Rougiers (Var). Muschelkalk traversé par un dépôt de basalte à péridol ; calcaires voisins ferrugineux , avec péridot, p. 333. — L’éruption basal- tique a produit de la dolomie dans la même roche ; marche suivie par le phénomène ; analyse de la roche à divers degrés de modification, p. 34o. Roys (de). Il fait connaître l’exhausse- ment du lit du Rhône par suite des atlérissemenls amenés par les der- nières inondations, p. 68. — Expli- cations pour prouver le rapproche- ment de la terre du soleil , p. 82, — Note par laquelle il attaque l’opinion de M. d’Archiac, qui rapporte les argiles du S.-E. du bassin de Paris exploitées à Montereau, etc., au cal- caire siliceux, p, a5i. — Réponse de M, Renoir pour repousser la suppo- sition que l’écorce solide du globe ap- puyée sur le liquide augmente sa ten- sion pour le calorique, p. \oG et suiv. Rozbt. Observation sur la réunion des fossiles du lias et de ceux de l’oxford- clay , vue en Russie par M. de Ver- neuil , p. 66. — La disposition des dépôts coquilliers récents en couche horizontale , lui indique un soulève- ment, lent et tranquille, p. 67. — Observation contre le rapprochement du genre Unio, d’un nouveau fossile trouvé par M. de Christol, p. 93. — Son explication des glaces persis- tantes dans les Vosges, attaquée par M. Angelot , p 1 13. — Il réclame la priorité pour l’indication d’une marne rouge avec coquilles récentes sur les côtes d’Alger , p. 119. — 1! n’est pas de l’avis de M. G. Pievost sur le ter- rain diluvien, ibid. — Il cite l’alter- nance du terrain houiller et du cal- caire carbonifère à Givet, p. 87. — Il cite des roches du Beaujolais qui sem- blent spilitiques, p. 1 54- — Récla- mation relative à une erreur commise sur la Gryphœa cymbium dans les procès-verbaux de Grenoble , p. 160. — Observation sur la définition du mot terrain , p i63. — Son classe- ment des couches anciennes de la Bel- gique et des Ardennes confirmé par M. Murehison, ibid. — Extrait de son mémoire sur quelques unes des irrégularités que présente la struc- ture du globe terrestre, p. 176. — Sa description de la roche de Chi- zeuil rappelée , p. 194. — Son ex- plication des causes d’émersion et de submersion du temple de Sérapis, à Pouzzoles, indiquée, p. 200. — Note de M. Goquand sur les observations relatives à la distinction à faire entre la Gryphœa cymbium et la Gr. ar- cuata ; en admettant cette distinc- tion , il diffère sur les limites assi- gnées par M. Rozet , p. 27». — Con- firmation de son opinion sur la for- mation des glaciers par l’évaporation de la neige , p. 3io. — Il admet l’é- panchement des calcaires primitifs et des dolomies, p. 326. Russhggbb. Extraits de ses lettres sur l’île d’Eubée, la Romélie, le Pélo- ponèse, l’Attique et les Cyclades, p. 200, 211. Russie septentrionale. Résumé présenté par M. de Verneuil , des observations 550 TABLE DES MATIERES géologiques faites par lui et M. Mur- ehison, p. 54< -- Sol peu élevé au- dessus du niveau de la mer, ibid. — Roches siluriennes , leur nature ; leur succession est invariable , ce sont des grès àObolus ou Ungulites;Trilobites abondants, nom des espèces; Orlhis et Grinoïdes; il y a des espèces propres à la Russie; contrées où on les observe, p. 56, 57. — Vieux grès rouge on sys- tème devonien; son étendue, co* trées qu’il occupe ; il contient du gypse et du sel; la détermination de sa posi- tion est appuyée par les fossiles et l’ordre de superposition; poissons, coquilles, p. 57, 58, 59. — Terrain carbonifère très étendu sans affleu- rements de combustible, nature des roches qui le composent, erreur cau- sée par leur texture; rectification de cette erreur par l’étude des fossiles ; schistes à empreintes végétales, p. 59, 60. — Gypse blanc de Pinéga et de la Dvina ; calcaire de montagne très riche en fossiles, dont les espèces sont peu nombreuses; coquilles ca- ractéristiques , p. 60. — Système rouge supérieur; MM. de Verneuil et Murchison le croient le représen- tant des terrains supérieurs ou cal- caires de montagne; fossiles observés, p. 60, 61. — Terrain jurassique, tantôt appuyé sur le calcaire de mon- tagne , et tantôt sur le système rouge supérieur; roches qui le composent , régions où on le voit, fossiles prin- cipaux qu’on y trouve, p. 62. — Sa- bles ferrugineux reposant sur les marnes jurassiques dont la position est indéterminable par l'absence des fossiles, p. 63. — Terrain de craie très développé , ibid. — - Dépôts ter- tiaires anciens, divisés en deux éta- ges ; étage supérieur existant en Volhynie et en Podolie, décrit par M. Dubois de Montperreux; l’autre est au bord de la mer Noire et dans les steppes de la Grimée, ibid. — S Sablé. Masse d’amphibolite, disposition du terrain anthraxifère dirigé dans le sens des terrains de transition ; angle d’inclinaison; contournement, p. 478, 479. —* Schistes rouges et noirs et ampéliteux, grcs et calcaire Terrain tertiaire moderne contenant des coquilles analogues à celles qui vivent dans la mer Blanche, p. 63, 64. — Le plateau de la Russie fut donc une mer limitée par l’Oural, p. 64. — Diluvium et blocs erratiques, sont venus du nord; leur étendue; nature des roches ; tes glaces les char- rient chaque année; la plus belle accu- mulation est près Kholmogore, route d Archangel , ibid. — Observations sur les classifications faites par M. e! Robert , qui réunit le calcaire silurien et le calcaire carbonifère; le système rouge ancien est pour lui le keuper, et le gypse blanc de la Dvina le cal- caire blanc de Kholmogore; il a mé- connu la subdivision des terrains ré- cents, p. 65. — Productus voisin du P. proboscideus observé en Russie, p. 199, 200. — Réponse de M. E. Robert aux erreurs dans lesquelles M. de Verneuil lui reprochait d’être tombé dans la classification de di- verses roches de Russie , p. 266. — Raisons qu’il donne pour combattre 1 hypothèse de l’existence d’un glacier qui aurait couvert les plaines de la Russie, p. 271. — Lambeau de ter- rain silurien dans la Lithuanie, p. 371» — Terrain devonien avec type du vieux grès rouge d’Écosse , ibid. Dents et ossements de poissons trouvés en Courlandê et en Livonie, dans le vieux grès rouge ; Terebratula Meyendorfi , coquille caractéristique, p. 072. — Tout le pays des gouver- nements de Toula et Kalougn est du calcaire de montagne blanc ou gris , houille mauvaise, ibid , — Notice sur les terrains de transition de la partie septentrionale de l’Oural , observés par M. de Verneuil ; siluriens , dévo- niens, carbonifères ; fossiles qu’on y voit; difficulté que présente le terrain devonien par son double aspect, p. 427. à Spirifères, p. 479. — Terrain juras- sique appuyé sur le schiste, ibid. — Variation dans les opinions sur le classement du terrain de Sablé, p. 480, pl. xxi. — Phénomènes présentés par la roche amphibolique, ibid. ET DES AUTEURS. Sables. Opinion de M. d’Omalius d’Hai- loy sur l’origine des dépôts de sa- bles et argiles du Condros, p. 247. Yoy. art. Dépôts de sables et argiles. — Sableset cailloux roulés supérieurs à la craie, réunis par M. de Roys à l’argile plastique; lieux où ou les ob- serve, dans les vallées du Loing, du Lunain, etc., p. 25 r, 202, 253. — Conjectures de M. E. Robert sur l’o- rigine des sables, p. 867, note. — Etat des sables du promontoire d’A- den, que l’auteur croit consolidés par l’effet de la chaleur tropicale, p. 420, 421 . — Observation sur le classement de sables et galets placés à la partie supérieure du terrain tertiaire du département de Maine-et-Loire, p. 433, 434» 439 Sables et grès supérieurs ou grès de Fon- tainebleau, leur position dans le dé- partement de l’Aube, p. 22. — Lo- calités où on les voit et développe- ment qu’ils acquièrent dans le dépar- tement de l’Aisne, p. 3q. Sables et grès marins, cités dans le dé- partement de Maine-et-Loire, p. 433. Sables de Caniçal. Nom donné par M. Smith à une des formations non volcaniques de l’île de Madère ; leur composition élémentaire; rapport numérique des coquilles fossiles avec celles qui sont vivantes, leur âge géo- logique, p. 418. Sables ferrugineux. Recouvrant en Russie les marnes jurassiques dont l’absence de fossiles rend la classi- fication difficile, p. 63. — - Ils sont quelquefois à l’état de grès, ibid. Sables inférieurs. S’associent dans le département de l’Aube à des argiles qui appartiennent à l’argile plastique; lieux où on les trouve, p. i5, 16. — Dans le département de l’Aisne , ils forment le pied du talus de diverses vallées; on les trouve encore en nombreux lambeaux , d’étendue va- riable ; ils s’étendent ensuite dans les départements de l’Oise, de la Somme, du Nord , et dans trois provinces de la Belgique, p. 40. — Ils contiennent trois couches aquifères dans le dépar- tement de l’Aisne, p. 41. Sables supérieurs tertiaires. Est avec le 0 5 1 calcaire lacustre en lambeaux isolés et éloignés dans le département de l’Aisne; lieux qu’ils occupent, p. 39. Sables tertiaires , quarzeu z, ferrugineux et jaunâtres de la montagne Saint- Pierre de Mastricht; classement r épaisseur, lieux où on les voit encore, p. 25g. Sables verts indiqués à la perte du Rhône, p. 275. — - Manquent au Mont-$alève, p. 276. — Cités avec grès verts dans le département de Maine-et-Loire, p. 433. — A Sau- mur, p. 463, 482. Sainte-Agathe. Cône dolomitique près de Trente, dont l’étude a conduit M. de Buch à l’établissement de sa théorie sur l’origine des dolomies, p. 338. Saint-Denis d’Anjou. Entre ce lieu et Sablé, schiste ardoisier incliné avec filons de diorite intercalés, puis ter- rain anthraxifère, p. 478. Saint-Béat. Cité pour les corps marins dans les calcaires grenus remplis de minéraux cristallisés, p. 32i. — Densité du calcaire saccharoïde et du calcaire fossilifère de ce lieu , p. 325. — Les parties bitumineuses qui souillaient le calcaire devenu saccha- roïde ont été converties en graphite à Saint-Béat, p. 325. Saint- Cl ément-de-la-Leu. Localité où la Société a reconnu les schistes ar- doisiers altérés et colorés diverse- ment, et des buttes de roches érupti- ves que M. Dufrénoy croit des por- phyres quarzifères, p. 440. — Etat particulier des schistes au contact de ces roches, ibid. Saint-Elie. Montagne de l’ile Santorin, elle est calcaire ; direction de ces cal- caires; son altitude ; inclinaison des couches, p. 2o5, 206. — Le tuf vol- canique et la pouzzolane occupent les points culminants de cette monta- gne, p. 206. — - Montagne trachyti- que du même nom, citée dans l’île de Milo ; on y voit le granité, le gneiss et le micaschiste passer au trachyte ; état des éléments de la roche, p„ 208. Sainte-Hélène. Les roches volcaniques y alternent régulièrement avec des 552 TABLE DES MATlÈliES couches de conglomérats, p. 91. Suint- Martin-de- F enouillet (Pyrénées) . Cité pour l’observation faite par M. Dufrénoy de granité intercalé dans des calcaires grenus altérés au point de contact, p. 3ao, 3a i, 3a3. Densité du calcaire fossilifère de ce lieu, p. 325. Saint-Martin , près 7ÆiWer.î (Limousin). Disposition de la serpentine qu'on y trouve, son état primitif; fer oligiste abondant; roche siliceuse au contact de la serpentine, sortie à l’état géla- tineux comme les jaspes manganési- fères voisins, p. 195. — Soulèvement de ces roches antérieur au grès bi- garré, p. i95, 196. Saint-Maur. Terrain jurassique de l’é- tage inférieur du calcaire oolitique, contenant des coquilles et des spon- giaires; disposition de la partie supé- rieure ; silex pyromaques à la partie inférieure; galets jurassiques empâtés dans une gangue crayeuse avec sables ferrugineux, épaisseur et disposition de celte couche; sables verts et fer- rugiueux, craie marneuse et blocs de grès de Fontainebleau, p. 48 r, 482. Saint-Pétersbourg situé sur des roches siluriennes décrites par M. Strang- ways; les fossiles l’ont été par MM. Pander, de Buch et Eichwald, p. 56. Saint-Pierre près Mastricht. Coupe de la montagne de ce nom, présentée par M. Leblanc avec le plan d’une partie des carrières, p. 257. — Dé- tail des couches par M. d’Archiac, dépôt diluvien; sable tertiaire quar- zeux, ferrugineux et jaunâtre, sables glauconieux ou glauconie inférieure; craie de Mastricht; craie blanche; puissance de chacune de ces couches , leur aspect et leur disposition, loca- lités voisines où on les trouve, p. 258. " Réfutation de l’assertion qu’on voit à la montagne de Mastricht des cou- ches qui font le passage de la craie au. terrain tertiaire, p. 2 5g, note. — Pro- priété qu’ont les carrières de conser- ver les corps, p. 260, note. Salève, Coupe de la montagne de ce nom, p. 276. Santo-Ilario. Dans le voisinage, serpen- tine désagrégée, présumée adossée au granité qu’elle recouvre, sillonnée de filons de granité ou d’une terre blanche avec rognons de quarz rési- nite ; nature decesrognons ; conjectu- res sur leur origine, p. 298, 299. Santerin. Le N. de l’île est volcanique; au S. on voit le calcaire ; mont Sainl- Elie, son altitude, p. 2o5. — Coupe générale de cette île , où le calcaire et les roches volcaniques dominent, ibid.—~ Marche du calcaire. Tuf du Pausiîippe et de Pouzzolane , occu- pant les points culminants, p. 206. Saumur. Indication des diverses couches traversées dans le forage d’un puits artésien dans cette ville, p. 463. — Sol géologique composé de craie tu- fau et marneuse, silex et coquilles, sables et grès verts; sables dépendant du terrain tertiaire moyen, p. 482, 483. Saurai. Disposition du gypse dans cette vallée ; minéraux qu’il contient ; il est placé entre des calcaires saccli,.- roïdes et le granité, cause de sou existence, p. 35 1. Sarthe. Documents sur la géologie des ♦ bords de celte rivière, à Sablé et à Juigué, p. 478, 479. Savi. Ses mémoires sur la montagne de Pise rappelés, p. 281. — Il réunit les schistes cristallins au verrucano, P* 283. — Son opinion sur le calcaire à l’état d’alberèse qui va du cap Ca- lamita à Capoliveri , attaquée, p. 3o6. — Description du mont Yoltcr- raio citée, p. 3o7. — II admet l’é- panchement des calcaires primitifs, p. 326, 327. Saxe. Indication des principaux gise- ments de minerai d’étain dans cette partie de l’Allemagne, p. 393. Scaglia. La côte de l’ile Simi est formée de cette roche, p. 213. — Vue à la partie septentrionale de l’île de Rho- des , équivalente au système crétacé d’Europe; présumée par M. Hamil- ton abondante dans l’île de Rhodes et l’Asie-Mineure , p. 2i3, 2x4, 21 5. Scheuchzer. Son opinion sur les Apty- chus, p. 383.- Schiste ardoisier ou tégulaire. Nom donné à l’ardoise d’Angers, p. 433. — Ce schiste se partage en deux ET DES AUTEURS. 5o3 bandes j carrière de Mont-Hibert , direction des couches,- failles consti- tuant divers systèmes d’exploitation , Chauves , Eous, Délie ; disposition de ces systèmes, filons de quarz, al- tération de la partie supérieure de ces schistes par Feffet des eaux ; même disposition dans d’autres car- rières visitées par la Société, p. 434, 4 35. — Stratification difficile à re- connaître, alternance avec des grau- wackes ou quarzites et des phtauites ; trilobites, leur disposition; pyrites avec cobalt ou nickel nommées dia- mant ; passage des s< histes ardoisiers aux schistes ordinaires; couche ter- ; re use avec pyrites ( charbonnée ) al- térant la roche, p. 436 —Ces schis- tes supportent le calcaire de transi- lion et s’appuient sur les quarzites, p. 434. — Ils enclavent aussi du cal- caire sur les bords de la Maine, p. 437. — Altération des schistes au contact des roches éruptives, p. 440 44i. — Observation faite par la Société des schistes ardoisiers de la Loire, dans diverses localités, telles que Saint -Clémeut - de - la Leu, Châlonnes, la Grande-Onglée, p. 440, 444. — Modification citée parM. Rivière dans ceux de la Pois- sonnière à l’approche des roches éruptives, p. 446. — Ces schistes, colorés de vert ou de rouge, accom- pagnent les veines existant dans la partie du terrain anthraxifère de la Loire concédée sous le nom de Layon- et-Loire, localités où se voient prin- cipalement ces schistes, leur allure, leur puissance et les modifications qu’ils éprouvent, p, 464, 474. Schistes ardoisiers cités sur la route d’Angers à Mamers; entre Saint- Denis-d’Anjou et Sablé , ils sont tra- versés par des filons de diorite, p. 478. — Modifications qu’éprouvent les schistes près Sablé, p. 479. Signalés près de Doué, à Minières p. 484. — Dans diverses parties du Devonshire; à Ilfracomb , ils sont colorés comme sur les rives de la Loire, p. 485,486, 487. Schistes cristallins ( micaschistes, talc- scliistes, etc.), réunis par M. Savi au terrain de verrucano, p. 283. Soc . géo. Tome XII. Stéachiste avec divers minéraux au cap Calamita, p. 3o4. — Alternant a la Marina avec desschistes argileux, passant tous deux au diorite schisteux amphibolique, p. 3o7. — Phénomè- nes divers qui se manifestent dans les schistes cristallins du département du Var, p. 329. Schistes argileux. Entre dans la compo- sition du noyau central de l’île d’Eu- bee; il alterne avec le calcaire de transition, p. 200. - Eu Romélie et dans tout le Péloponèse, il en est de meme, p. 201, 202. — Au cap Colonne ils sont accompagnés de mi- caschistes et de schistes argileux p 2o3.-Demêmeà Tbermia, Serpho* yia, p. 203, 204. — Paros, p. 210. Le galestro de Toscane est un»* espece de schiste argileux , p. 2s7^ Schistes argileux ou micacés altei - nant avec des schistes cristallins , identiques avec les parties métamo. - phiques du terrain à fucoïdes, pa> sam au diorite avec amphibole „ 3o7.- Schiste argileux plus rebelle 1 action modifiante du granité dans es Pyrenees, effet par rapport aux fossiles; modifications diverses des schistes argileux, leur analyse, „ 32i, 322, note 323. Schistes calcaires. Cités aux environs de Goide P. 2x2.- Calcaires schisteux utes dans la sene des roches de sédi- ments méditerranéens parM. Studer p. 280. Schistes marneux faisant partie de h Th l Sfdiments méditerranéens de M Studer, p. 28o.-i| accom- pagne les macignos et la serpentine P* J*^PaTaltérali0n’ 11 devient ce que M. Studer appelle générique- ment schiste 'vert , et dont les variétés sont nommées schiste chlorité. schiste talqueux , stéaschiste, schiste dialla gique p. 287. - Très développé entre Genes et Savone, ibid __ Ti existe dans le Piémont et le pays des Grisons, où il est uni aux ™ches nommées galestro en Toscane, ibid — Schiste marneux cité au Porto- Falcone , p, 291. - Alternant avec du macigno et du calcaire au golfe Procchio, p. 3or. Schistes siliceux. Densité des divers 36 554 TABLE DES MATIERES schistes siliceux des Pyrénées, p. 3i5. Schiste t al queux de l’Oisans. Suivant M. Gras, est une roche métamorphi- que du grès anthraxifère ; M. Coquand nadmet point de passage minéralogi- que entre ces deux roches à cause de la couleur; argument pour prouver le contraire, p. i5o, i5i, i52. — Opinion de M. Gueymard, suivant le- quel le terrain talqueux de l’Oisans et celui de la chaîne centrale des Al- pes sont fossilifères, p. i5a, i53.— Schiste talqueux interposé à Magnac entre le gneiss et les serpentines, peut être une modification du mica par la magnésie amenée par la ser- pentine^. 189. — A Syra recouvert de calcaire grenu, p. 204. — Nou- velles explications sur des bandes de terrain à impressions végétales in- tercalées dans les schistes talqueux des environs de Mont-de-Lans, p. 27 3. — Micaschiste, schistes talqueux, et gneiss formant la base visible des terrains de sédiment en Suisse et en Ialie, p. 283. — Schistes talqueux suivant M. Studer, une des variétés du schiste vert, altération du schiste marneux, p. 287. Schiste 'vert . Altération du schiste mar- neux r nommé aussi schiste talqueux etc., p. 287. — Cité dans le chemin de Pomone à Campo (île d’Elbe), où il passe au spilile, 296, 297. - — Schistes vertsprovenant del’altération des schistes ardoisiers à Saint-Clé- ment-de-la-Leu près Angers, p. 440. Schizostome. Observation de M. d’Ar- chiac sur ce genre; caractères qui le séparent des Murchisonies , p. i55, i56. Schleierm acher. Nouvelle table des dépressions dues à l’action de la ca- pillarité, servant à ramener tous les baromèt res à leur expression absolue, calculée par M. Delcros sur les for- mules de M. Schleiermacher, p. 461. Schlotheim. Son opinion sur les Ap- tychus, citée, p. 383. Schouw. Indication deson mémoire sur les observations barométriques, An- nales de physique et de chimie , tome XXXV, p. 177. Scala nova. Son sol est un calcaire bleu en liaison avec des grès micacés, p. 212. Sédiments méditerranéens. Nom donné par M. Studer à la série des terrains secondaires répandus sur une grande partie des pays qui entourent la Mé- diterranée, par opposition aux sédi- ments placés au N. des Alpes, p. 280. — Composition de la série de ces sédiments; grès macigno , cal- caires, alberèse , schistes stéatiteux passant au gneiss , •verrucano. Le ma- cigno forme l’assise supérieure, l’al- berèse vient ensuite, et le verrucano est à la partie inférieure, p. 280. — Difficulté d’établir une analogie exacte entre les grès et les calcaires apennins avec les terrains du N. de l’Europe, p. 281. — Les assises su- périeures et la majeure partie du macigno et de l’alberèse, sont paral- lèles au terrain crétacé; fossiles qu’on y voit, Hyppurites, Nummulites; les assises inférieures sont analogues à l’oolite et au lias, ibid. — Diffi- culté de classer le verrucan® et au- tres roches, ibid. — Localités où se trouvent ces roches; analogie entre le terrain des Apennins et celui des alpes suisses, p. 282. — Les deux systèmes en contact dans les alpes françaises, ibid. — Comparaison de la Suisse et de l’Italie, p. 282, 283 , 284. Seine. Graviers très élevés au-dessus du niveau actuel de la Seine; ils sont d’autant moins anguleux qu’on remonte vers la source, p. 116. — Observations faites par M. de Roys sur la manière d’être de l’argile plas- tique par rapport au calcaire, p. 2 53. Sel. Dans le vieux grès rouge ou sys- tème devonien de Russie, ce qui l’avait fait prendre pour le nouveau grès rouge, p. 58. — Dans le sys- tème rouge supérieur, p. 61. — Source salée de l’ile Milo, fournis- sant beaucoup de sel, p. 209. Sélagite ( syénite hypersthénique ) , roche présumée volcanique , vue au Groënland; sa manière d’être, p. 368. Semur (Côte-d’Or). Description d’un nouveau genre de coquille trouvé ET DES AUTEURS. 555 près de celle ville, par M. de Chris- tol, p. 292. Serpentins. Indication des variétés qui selrouvent aux environs de Magnac, à la Roche-l’Abeille et à Saint-Martin près Thiviers (Limousin); elles ont percé le gneiss; leur direction, leur épaisseur, p. 187 et suiv. — Leur apparition est eu général postérieure au grès bigarré; MM. E. de Beau- mont et Dufrénoy rattachent leur soulèvement au système du Morvan , p. 196. — Nature du sol dans le voisinage de ces roches, ibid. — Emploi dans les arts; celle de la Roche - l’Abeille n’a point été ex- ploitée par les Romains, p. 198. — Citée dans l'île d’Lubée, alternant avec les calcaires de transition et donnant des eaux thermales, p. 201. - — Lorsqu’elle est en contact avec les formations récentes, elle est à l’état d’argile, ibid. — Relevée per- pendiculairement au milieu des cal- caires au Thoricos (cap Colonne), p. 2o3. — Décrite comme roche ophio- litique, et citée dans la description de ce groupe de roches, p. 284, a85, 286. — Citée comme mêlée confusément au gabbro-rosso , p. 290. — Roche faisant le passage de la serpentine au schiste amphibolique , signalée à Pomone, p. 296. — Ro- ches diverses , serpentine désagrégée à Saint-IIario , avec des noyaux de quarz résinite, p. 298 , 299. — Du monte Volterraio , superposée à la serpentine , près de Rio ; brèches serpentineuses au contact des ophio- lites au mont Viso, p. 307. — Elles sont dans les Alpes un centre de dis- location et de cristallisation pour les calcaires secondaires, p. 324. — Les ophicalces, roches provenant de la pénétration de la serpentine dans le calcaire, sont de l’àge de celte roche suivant M. Coquand; faits cités à l’appui, p. 333. — Difficulté pour lui d’expliquer la présence de l’as- beste dans les serpentines et les ophi- calces, pour laquelle il recourt à la force électro-chimique, p. 333, note. - — Variétés de serpentines exploitées près de Châlus, en Limousin; leur disposition qui prouve des rapports intimes entre les éruptions de ser- pentines et celles du quarz , p. 429, 43o. Serpho. Schiste avec lits de minerai de fer, filons de granité avec mica noir, p. 204. Sidéroschiste . Roche trouvée à Collo- brières (Var), analogue au mica- schiste, dans laquelle le mica aurait été remplace par du fer oligiste, p. 3 29. — Elle a envoyé des cristaux de fer dans le calcaire en contact, ibid. — Essai d’explication par M. Co- quand, ibid. Silicification du muschelkalk au con- tact du granité près Colmar, p. 329. — Expériences de M. Gaudin qui prouvent que la silice peut se fondre et se volatiliser, p. 336, note. Silicium. Expériences de M. Gaudin sur la fusion et la volatilisation de la silice citées, p. 336, note. — Les combinaisons du bore et du fluor avec le silicium sont très fréquentes dans les dépôts d’étain, et tous doi- vent leur origine aux mêmes réac- tions, p. Sgô. Sighajik ancienne Téos , sol composé d’alluvion, terrain crétacé, supporté par un calcaire et un grès non déter- minés, fragments de greenstone , p. 2 1 1 . Surii (île et golfe). Sol géologique formé de scaglia avec a cidents de couches et nodules calcaires, couches minces de calcaire avec jaspe; loca- lités et inclinaison des couches n 2x3. ’ Sinémurie. Nouveau genre de coquille trouvé par M. de Christol. près de Semur (Côte-d’Or), et décrie par lui, p. 92. Sxsmonda. Cité pour son terrain jura- métamorphique, p. 283. Smith (James ). Notice sur la géologie de l’île de Madère, p. 4 1 5. Spitzberg. Cause de différence de ses glaciers avec ceux de la Suisse ; com- paraison de quelques uns entre eux, p. X26, 127. Société de Géologie. Renouvellement du bureau pour l’année 1841, p. 88. — Compte du trésorier pour l’année 1840, p. 120. — Rnpj>ort sur ce compte par M. de Pinteville, TABLE DES MATIERES 556 j). 122.— Budget pour 1 8.4.1, -p. 148. - — Procès verbal des séances de la réu- nion extraordinaire tenue à Angers, p. 4*25. Soleil. Suivant quelques savants, les ta- ches du soleil sont la cause du re- froidissement de la terre et des glaces universelles; opinion contraire de M. Angelot, p. g5. — Cause de ces taches peu connues; Lalande les re- garde comme les ombres des monta- gnes ; objections de MM. Herschell et Arago, p. 96, — Chaleur et lu- mière du soleil produites par la combinaison des gaz, principalement la composition et la décomposition de l’eau, p. 97, 98, 99. — Raisons d’où on peut conclure que les taches amèneraient un abaissement de tem- pérature; faits contraires, p. 99, 100. — Le soleil est euveloppé d'une double atmosphère, p. 96. — Sa lu- mière n’est point susceptible depola- risation, ibid. — Elle est pâle dans les années froides ; son défaut de rayon- nement est la conséquence du refroi- dissement, p. i34. — Attaque par M. Fauverge de l’hypothèse admise par M. Renoir du rapprochement de l’orbite de la terre du soleil, p. 3o8. — Changement de l’excentricité de l’ellipse, seul mouvement qui puisse éloigner la terre du soleil, ses effets, p. 309, 3 10. — Raisons qui militent en faveur du rapprochement de la terre du soleil, p. 408, 409. — Le soleil entraîne avec lui notre système planétaire, p. 409. — Qui n’est qu’une nébuleuse condensée, p. 4x1. — Résistance opposée par les gaz à la marche des planètes , cause pour laquelle elles se rapprochent du soleil en spirale, ibid. Solfatare signalée dans l’île deKimolo, p. 208. — Nombreuses dans l’île de Milo, p. 209, 210. Soufre. Sur un gisement de soufre dans la province de Teruel (Espagne) existant dans uu terrain tertiaire, par M. Braun, p. 169. — Place qu’il oc- cupe, nature delà roche environnante, il est sous forme de marne d’eau douce fossilifère, imprégné de soufre, p. 17 1. - Conjectures sur son origine animale, p. 171, 173. Soulèvement. Suivant M. de Verneuil, la chaîne de l’Oural a été soulevée à une époque assez moderne, p. 67.— Le dépôt de coquilles observées à Ustraga, à 260 pieds au-dessus du ni- veau de la mer, s’explique par un soulèvement pareil à celui de la Suède, P* 1 " Soulèvement et affaisse- ment expliqués par la marche suivie par le globe daus son refroidissement et la manière dont l’écorce solide s’applique sur le noyau liquide, p. 1 4 1 > 1 42- — MM . E. de Beaumont et Dufrénoy rapportent le soulèvement des serpentines du Limousin au sys- tème du Morvan immédiatement antérieur à la période oolitique, p. 1 96.— Le granité a soulevé les roches schisteuses et calcairesà l’île de Naxos, p. 204. —Soulèvement des Pyrénées a déterminé le cataclysme qui a en- traîné les matières dont sont formés l’argile plastique et les silex roulés que M. de Roys y rattache^. 255* 2 56. — Soulèvement du flysch et autres roches par le porphyre à l’En- fola ( île d’Elbe), p. 292.- Epoque de soulèvement des diverses forma- tions du mont Gargano, p. 414. — Soulèvement indiqué au pont Barré sur les rives de la Loire, p. 467. Sources thermales. Signalées dans l’île d’Eubée comme s’échappant des cal- caires alternant avec les serpentines, p. 20X. — A Thermia elles sortent aussi des calcaires, p. 2(,3. — Dans la presqu'île de Méthanca, de même température, altération du calcaire, p. 210, 21 1. — Sources thermales de la Torre-del-Annunziata laissent précipiter du carbonate de magnésie, p. 344. Sources thermales ayant foi mé 1 acide sulfurique qui a amené la formation des gypses de Montmar- tre et d’Aix, p. 346. Sowerby a publié sous le nom de Isp- tœna anomal a , un Productus inter- médiaire du Pr. proboscideus et des Productus ordinaires, p. 199. Spilites. Faits apportés par M. Gras pour prouver qu’ils sont un produit métamorphique du calcaire; disposi- tion des spilites de la Gardette; ré- ponse à l’argument tiré des spilites de l’Esterel; observation fait# par ET DES AUTEURS. 557 M. Brongniart, p. i53, i5't. — M.Rozel cite des roches du Beaujolais analogues au spilile, p. i5\. — Masse de spilite citée à Porto-Longone dans le verrucano auquel elle s’unit inti- mement, p. 201, 202. — Spilites de l’Oisans, leur gisement principal; à Villa rs d’Areme les schistes sont remplis d’amygdales calcaires, ce qui produit les variolites du Drac, p. 33o, 33 1. — Même phénomène à la Gardette dans le calcaire du lias, par la même cause, p. 33 1. — Dans les Alpes, les spilites sont en connexion avec les gypses, p. 348. Spires . Moyen de rendre apparentes celles des Térébratules et des Spiri- fères, par M. Voltz, cité p. 3o. Strangways. Son mémoire sur les en- virons de Saint-Pétersbourg rappelé, p. 56. Stries. Sur les causes de celles signalées par M. Defrance à la surface des Huî- tres et des Exogyres qui ont vécu à la surface d’autres coquilles, p. 20. — M. Yollz, cité p. 3o. Studer. Sa notice sur quelques phéno- mènes de l’époque diluvienne, citée p. 72.— Sur la constitution géologi- que de l’île d’Elbe, p. 27g. — Con- sidérations générales , p. 280. — Sé- diments méditerranéens , ibid. - — Région ophiolitique , p. 284. — Groupe granitique, p. 289. — Des- cription particulière de l’île d’Elbe, 290. — Sa géologie des Grisons citée . p. 283, 284. Suisse. La différence entre le climat et la configuration de la Suisse et du Spitzberg, est la cause de la différence de la manière d’être des glaciers; comparaison de quelques uns, p. 126, 127. — Comparaison entre les terrains de la Suisse et ceux d’Italie, p. 282. Le flyscli, etc., est en Suisse l’équivalent du macigno, de l’alberèse, etc. — Difficulté dans les deux pays de séparer les macignos et les calcaires à fucoïdes des calcaires à Hippurites et à Nummuliles; il en est de même pour la craie et le terrain jura-liasique; mélange commun aux deux pays, des fossiles de l’oolite moyenne et inférieure et du lias su- périeur et inférieur, p. 282. — Ab- sence des fossiles au dessous du lias en Suisse et en Italie; grès et pou- dingues de la base du calcaire basique de Suisse analogue au verrucano d’I- talie, p. 283. — Au N. du groupe ophiolitique disparaît, en Suisse, la serpentine, p. 285. Surfaces polies. Observées par M. Ange- lot dans les Pyrénées sur un phyllade noir; leur longueur, leur disposition , niveau qu’elles occupent ; doutes sur l’origine de ce bloc et des stries, p. 32, 33. — Les stries peuvent être l’effet du glissement ou frottement, ou de la compression dans la cristal- lisation, suivant M. Al. Bronguiart, p. 33. — Elles peuvent s’expliquer en grande partie par les effets dérivaut du changement d’électricité du mou- vement elliptique de la terre autour du soleil, p. 3og, 3ro. Syénite. A envoyé des cristaux d’amplii- bole dans le calcaire modifie' à son contact; exemples cités, principale-; ment celui d’Aurignac, p. 328. — Unie intimement au basalte, elle constitue le terrain volcanique du mont Gargano, p. 414. — Citée dans le département de Maine-et- Loire comme enclavée dans les ro- ches euritiques, p. 432. Système arênacé . Division admise par M. Gueymard dans les Alpes de la Savoie et de l’Isère ; il se subdivise en deux étages, l’un contemporain de la formation houillère, et l’autre subordonné à la protogyne ; compo- sition de ces deux étages , qui tous deux contiennent de l’antliracite, p. l52. Système rouge supérieur. Ensemble de terrains problématiques existant en Russie, que MM. de Verneuil et Mur cliison croient être les terrains su- périeurs au calcaire de montagnes ; raisons de cette opinion, fossiles et superposition, p. 60, 61. — Gypse et sel signalés dans ce système, p. 61. — Ce système, rouge rappelé comme contenant les poissops d’Ecosse, p. 371. 558 TABBE DES MATIERES T Taches du soleil. Quelques savants les regardent comme la cause du refroi- dissement de la terre; opinion con- traire de M. Angelot, p. 95. — Cause de ces taches peu connue ; Lalande les regarde comme les ombres des montagnes; objections de MM. Hers- chell et Arago, p. 96. — Raisons tirées de l’origine de la lumière, qui pourraient faire conclure que les ta- ches amèneraient un abaissement de température; faits contraires, p. 99, 100. — Explication donnée par M. Leblanc des conséquences qu’on a tirées de ce qu’il a dit des taches du soleil , p. 1 33. Talc , roche talqueuse disposée en dyke ou en filon dans les environs de Ma- gnac ; état du talc , p. 189. — Argi’e stérile accompagnant ces roches tal- queuses, 196. Taw. Sur les bords de cette rivière, schistes fossilifères contournés, avec rognons ferrugineux ou calcaires; au-dessus , autre calcaire et argile jaune , p. 486. Tchicatchoff ( M. P.). Description géognostique du mont Gargano , royaume de Naples, p. 412. Température du globe. Les variations de température de la surface du globe se font sentir à l’intérieur; variation diurne, variation annuelle; marche qu’elles suivent à Paris, à l’équateur, qu’elles ont dû suivre la terre étant hors de l’influence de la chaleur so- laire, p. 102, io3. — La terre ren- trée dans les limites de cette in- fluence s’est réchauffée ; position du pôle de froid; sa température, p. 104, io5. — Température sous l’é- quateur, p. 104. — Température du globe quand il ne ressentait pas la chaleur solaire, p. to5. — Calculs pour arriver à déterminer la période de glace, p. 104, io5. — La tem- pérature de la terre n’a pas varié <’e 1/170 de degré depuis l’an 720 av. J„-C. ; même conclusion de la part de M. Arago, p. 106. — La terre , même au double de distance du so- leil, en recevrait de la chaleur, ibid. —L’influence solaire se faisait sentir, les climats existaient avant la période des glaces, comme le prouve la dis- position des divers terrains, p. 108. — Température du puits artésien de Grenelle, d’après M. Walferdin, dans l’eau du bassin , 27°,6 centig. à 5o5 mètres de profondeur 26°, 43; la progression d’accroissement de chaleur est i°cent. pour 32m,3, p. 167, i68„ — Les observations de température faites à Vienne confir- ment les évaluations de progression dans l’accroissement de la tempéra- ture centrale du globe, p. 265. — La température du globe n’a pu va- rier que par le changement dans l’excentricité de l’ellipse; froid in- tense à l’aphélie; chaleur forte au périhélie, p. 309. — L’augmenta- tion d’excentricité n’a point amené une température qui ait couvert la terre de glaces, ibid. — L’unité de température est plus que tous les au- tres agents la véritable cause de la distribution géographique des êtres , p. 363, — Température de l’île de Madère présumée précédemment plus froide, p. 4x8. Terrain. C’est, suivant M. C. Prévost, la réunion de plusieurs dépôts apparte- nant à la même période, quelles que soient leur nature et leur origine, p. i63.— Observation de M. de Roissy sur le groupement des dépôts, d’a- près les caractères zoologiques, ibid. ■ — M. Rozet croit à des passages entre les dépôts , et 11’admet pas de limites absolues, p. i63, 164. Terrain ou groupe granitique. Une des divisions admises parM.Studer dans sa description défilé d’Elbe, p. 280. — Nature des roches qui le composent ; granité , porphyre. C’est un des ter- rains les plus modernes de l’île d’Elbe; sa disposition par rapport aux autres roches, p. 289. — Liaison entre les granités de file d’Elbe et ceux des îlesCapraia, etc.; sa liaison avec les ophiolites, p. 289, 290. — Allure ET DES AUTEURS. 559 des granités dans File d’Eibe, ibid. Terrain anthraxifère. A ce terrain ap- partient le sol du Condros ; divisions admises par M d’Omalius ; coupe, p. 242, 243. — Il forme les sal- bandes des liions du minerai ; dispo- sition des matières métalliques par rapport aux terrains houiller et an- thraxifère, p. 245, 246. — Explica- tion de M. Coquand sur la rédaction des discussions qui ont eu lieu à Grenoble sur les anthracites de La Mure ; nouvelles idées théoriques pro- fessées par lui , 273, 274. — Ter- rain à anthracite du bassin de la Loire observé par la Société ; roches qui le composent; fer carbonaté, en couches tourmentées. Ce terrain se perd sous les alluvions de la Loire , p. 444. — Le terrain anthraxifère des rives de la Loire est-il un bassin, ou bien est-il un étage du terrain de transition intercalé dans d’autres cou- ches? p. 445. — Notice de M. Rol- land sur le terrain anthraxifère fai- sant partie de la concession dite de Layon-et- Loire ; circonscription du bassin; roches dans lesquelles il est encaissé ; description des huit systè- mes ou divisions admises dans 1 ex- ploitation , p. 463, 474. — Dispo- sition du terrain anthraxifère de Sablé; son allure; variation des opi- nions sur son âge géologique, p. 478, 479. — Gisements anthraxifères observés à Barnstaple, dans le De- vonshire; alternance avec des schis- tes ; empreintes de végétaux qu’on y trouve, p. 486. Terrain cambrien. Composé, dans le département de l’Aisne , de schistes ardoisiers, de grauwaeke schisteuse et de quarzites, sans aucune trace d’or- ganisation , p. 44. — Les liions de quarz de ce terrain ne sont point d’origine marine, p. 48. Terrain crétacé. Dans le département de l’Aisne, on ne trouve que le groupe crétacé supérieur, qui com- prend : i° la craie blanche, jaune et magnésienne , et la craie grise ; 2° la craie avec silex , et 3° des mar- nes argileuses bleues; le groupe moyen, qui comprend le grès vert et des glaises, p. 41. — Considéra tions sur les niveaux de ces terrains dans leurs rapports avec les puits forés, p. 41, 42.— Fossiles que con- tiennent ces groupes, p. 3g, tableau. — Terrain de craie très développé en Russie , p. 63. — M. Le Guillou cite des fossiles trouvés, dans le ter- rain de craie, dans les terres Magel- laniques, p. 91. — Cité dans la vallée du Quadalaviar (Espagne), p. 172. — Calcaire crétacé cité à Sighaj'k , ancienne Téos, p. 2 1 1 . — Empreintes de pieds de tortue dans un grès car- pathique crétacé , p. 264. — Terrain crétacé dans le système méridional ou sédiments méditerranéens établis par M. Studer; a pour équivalent les assises supérieures et la majeure par- tie du macigno et de l’alberèse , p, 28 r. — Calcaires crétacés devenus saccharoïdes au contact des granités dans les Pyrénées, p. 320, 32 1. — - Intercalation du granité dans un cal- caire crétacé dans la vallée de l’Ariége, p. 323.— Dans la dernière époque des terrains crétacés, les Bélemniles sont remplacées par des Belemnitel- les, 353. — Espèces d’Aptychus trou- vées par M. Coquand dans le terrain crétacé des Basses- Alpes, p. 3qo, 391 . — Terrain crétacé du mont Gargano divisé en deux groupes : i° craie blanche, couches comprises sous ce nom , avec Nérinées , rudistes et Nummulinalcevigata; 20 tuf crayeux avec Diceras arietina , p. 4I2> 4!3. — Doute du traducteur sur ce clas- sement , p. 4*3 » note. — Composi- tion du terrain crétacé du départe- ment de Maine et-Loire , p. 433. — Etages divers du terrain crétacé tra- verse à Saumur dans le forage d’un puits artésien, p. 463. — Suivant M. Bertrand Gesliu, le mont Faudou est crétacé; raison qu’il donne pour appuyer sou opinion; exemple du mont Queyrel et de la courbe de la Fange, p. 475, 476 » 477* — A Saint-Maur, sur la Loire, le terrain crétacé recouvre immédiatement le terrain jurassique (calcaire oolitique inférieur), p. 481. — Signalé à Cizay et à Brissac, p. 4$3, 4^4- Terrain devonien. Composé de schistes et de calcaires avec fossiles propres , uu TABLE DES dans le département de l’Aisne, p. 44. — Indication des fossiles, p. 3g, tableau. — Très développé en B.us- sie; contrées où on le trouve ; nature des roches qui le composent ; corns- tones ; le sel et le gypse qu’on y trouve Pavaient fait ranger dans le ! nouveau grès rouge; les fossiles et ordre de superposition prouvent le contraire; poissons abondants, p. 5;, 58. — L’ensemble des restes organiques prouve l’identité du vieux grès rouge et du terrain devouien ; jndication des coquilles qui diffèrent de celles du terrain carbonifère, et qui sont pareilles à celles trouvées dans le Devonshire, etc , p. 58, 5g, — Deux types de terrain devonien distincts ; on les voit en Ecosse et dans le Devonshire; en Russie le type écossais prédominé , avec ses poissons fossiles; sur le Rhin, c’est le type devonien proprement dit , p. 3 7i. — Terrain devonien du De- vonshire, par M. Piot, p. 435 et suiv. Terrain houiller. Les anthracites des Alpes doivent, suivant M. Michelin, appartenir au terrain houiller, à cause de l’identité de la flore, p. 35, 36. — Le terrain carbonifère de Russie est très étendu , sans affleu- rement de combustible ; nature des roches; grès et schistes avec impres- sions de plantes; erreur causée par la disposition des roches, rectifiée par MM. Helmersen , de Buch et Eichwald , p. 5g , 6o. — En Russie et en Amérique , le calcaire de mon- tagne est supérieur aux couches houillères , ou bien il alterne avec elles; dans l’Europe occidentale il est inférieur ; en Amérique, le terrain houiller repose sur le terrain silu- rien , p. 86, 87. — M. Rozet indique à Givet l’alternance du terrain houil- ler et du calcaire carbonifère, p. 87. Un des deux systèmes arénacés ad- mis par M. Gueymard dans les Alpes de 1 Isère et de la Savoie, est con- temporain de la formation houillère, p. i5a . — Rapports entre les mine- rais du Condros et le terrain houil- ler,rp . 245. Terrain jura - métamorphique établi MATIERES par M. Sismonda dans la description des Alpes piémontaises, à cause du passage des schistes bigarrés et stéa- titeux au gneiss, p. 283. Terrain jurassique. Tontes les subdivi- sions établies dans ce terrain par les géologues anglais ne se trouvent pas dans le département de l’Yonne, sui- vant M, Lajoye, p. 53.— En Russie n reposesur le calcaire de montagne ou le système rouge supérieur ; il est composé de couches marneuses , ar- gileuses et calcaires peu épaisses, avec beaucoup de Bélemnites, quel- ques Ammonites, etc.; il n’a été vu qu’en bassins isolé-, p. 62. . Cal- caires jurassiques devenus saecha- roides, à Lacus (Pyrénées), en con- tait avec les granités, p. 821. — Terrain jurassique contenant de la lherzolite ; conséquences pour son cia sement, p. 35o. - Composition du terrain jurassique du mont Gar- gano (royaume de Naples) ; marbres provenant d un calcaire modifié, p. 4x3,414. — Dans le département de Maine-et-Loire, ce te. ram com- prend l’étage supérieur du lias et 1 étage inférieur du calcaire oolitique, ]>. 436.— Terrain jurassique indiqué a Beaufort, p. 463. — Calcaire ju- rassique cité près Sablé, p. 479. — Signalé à Saint-Maur et à Doué p. 4 S 1 . Terrain néocomien. M. Coquand place dans ce terrain des marne, dans les- quelles M. d’Hombres-Eirmas a trou- ve deux Térébratules qu’il regarde comme nouvelles, p. 263. — A la perte du Rhône, il est représenté, suivant M. Agassiz , par un calcaire marneux , jaunâtre , souvent sablon- neux , p. 275. — Marnes et calcaires fossilifères représentant ce terrain au mont Salève, p. 276. — Dolo- mies se liant par des nuances insen- sibles au calcaire néocomien , sur la route de Grasse, p. 344. —A Senez (Basses-Alpes) les calcaires néoco- mieiis reposent transgressivemeut sur les gypses du lias, sans altération; conséquence pour en fixer l'âge, [ . 33°- *“ Daos le terrain néocomien, les Bélemnites ont une forme com- primée particulière , p, 3:73.— Norç* ET DES AUTEURS. des espèces d’Aplychns trouvées par M. Coquand dans le terrain néoco- mien; terrain néocomien abondant en Ammonites pendant que les Apty- chus y sont rares, p. 38a, 389, 390. — Terrain néocomi n cité dans la vallée de Bourne, p. 477. Terrain oolitique. Difficile à déterminer distinctement dans le déparlement de l’Aisne, où il ne présente que des équivalents du groupe inférieur ; il repose sur les marnes du lias; les fossiles y sont mélangés, et les espèces caractéristiques nu Iles ou ra- res, p 42, 43. — Fossiles, p. 39, ta- bleau,— Ces couches buttent contre les schistes redressés du terrain de transition, p. 43. — Analogie entre la disposition de ces couches et celles du Boulonnais aux environs de Mar- quise, ibid. — Les calcaires de celte formation ne renferment pas dans le département de l’Aisne des niveaux d’eau assez réguliers pour produire des fontaines jaillissantes , p. 52, — Espèces et formes des Bélemnites du terrain oolitique, p. 352, 353.-— L’étage inférieur du calcaire oolitique cité dans le département de Maine- et-Loire , p. 433. Terrain secondaire. Les couches de ce terrain sont d’autant plus inclinées dans le département de l’Aisne , au S. -S. -O., qu’elles sont plus ancien- nes, suivant M. d’Archiac, p. 45. *»- Effet de ces inclinaisons, ibid. — Evaluation approximative des inter- valles qui séparèrent les dépôts des couches secondaires dans le départe- ment de l’Aisne, p. 47. — Toutes sont d’origine marine, p. 48. — Enumération des couches secondaires de l’île de Rhodes, p. 214. — La dif- férence entre les terrains secondaires de l’Angleterre , de la France et de l’Allemagne, et ceux du midi de l’Eu- rope, établit géographiquement deux systèmes distincts, que sépare la mo- lasse, p. 280. — Explication de la cause pour laquelle il serait possible de trouver un échantillon réunissant des calcaires à la fois primitifs et se- condaires, p. 32 1 , — Suivant M. Co- quand , les gypses de formation se- condaire sont dus à des réactions 561 amenées par IVruplion des roches ignées, p. 35o. Terrain silurien. Composé dans le dé- partement de l’Aisne de schistes et de poudingues, p. 44. — Fossiles, p. 39, tableau. Terrain silurien de la R.ussie; auteurs qui en ont parlé; les couches se succèdent dans un ordre invariable; les trilobites y abondent ; espèces caractéristi- ques, Orthocères, Orthis, Crinoï- des; il a peu d’épaisseur; son éten- due ; il est altéré par les masses trap- péennes, p 56, 57. — -Etendue du terrain silurien en Amérique ; con- trées où on le trouve; fossiles prin- cipaux, p. 86. — Il sert de base au terrain houiller , et contient du plomb, p. 86 , 87. — Rectification, par M. Forster, des limites du cal- caire de montagne et du terrain si- lurien , p. 87. — On voit dans le terrain silurien des céphalopodes , mais non de la famille des acétabu- lifères, p. 352. — Terrain silurien signalé en Lithuanie, p. 371. — In- dication du terrain silurien dans 1 Oural, p. 427. — Le terrain silu- rien dans le département de Maine- et-Loire divisé en deux parties, l’une qui avoisine les terrains primitifs modifiés , l’autre qui comprend le calcaire et le schiste ardoisier ex- ploité , p. 432, 433. — Calcaire avec fossiles siluriens , cité dans le terrain anthraxifère de la Loire , p 474. Terrain subapennin. Celui du mont Gargano est une réunion de puissan- tes couches d’un conglomérat avec polypiers , milliolites et coquilles , p. 4U. Terrain tertiaire. Notice de M. Leyme- rie sur celui du département de l’Aube; sa circonscription, p. i3 , U. — Ses divisions, p. i5. — ire assise, sable, grès, argile plastique, ibid. — Galets siliceux à la base, p. 16. — 2' assise, calcaire d’eau douce; marnes analogues à celles du gypse, p. 17. ■ — Coupes de cette assise; neslite, p. 20. — 3e assise , meulières, p. 21, — 4e assise, grès de Fontainebleau , p. 22. — Lam- beaux de terrain tertiaire épars dans TABLE DES MATIERES >6? le département de l’Aube , ibid. — Limon renfermant des silex et fos- siles de la craie et un minerai de fer rapporté à l’étage moyen tertiaire, p. a3. — Autre dépôt superficiel ferrugineux probablement tertiaire , p. 24. — Mémoire de M. Melle- ville sur les sables tertiaires inférieurs du bassin de Paris , cité p. 36. — Terrain tertiaire du département de l’Aisne , les couches se recouvrant du N. au S. ; calcaire lacustre et sa- bles supérieurs ; calcaire lacustre moyen ; sables et grès moyens ; sables inférieurs; leur manière d’être; lo- calités où on les voit; leur puissance ; ils contiennent huit couches aqui- fères, p. 39, 40, 41. — Leur sépa- ration d’avec les terraius secondaires est bien tranchée, p. 4r. — Les cou- ches tertiaires sont d’autant plus in- clinées qu’elles sont plus anciennes , mais leur étendue en surface est in- verse de ce que l’on observe dans cette proportion, au contraire des couches secondaires, p. 46. — Ter- rains tertiaires du nord de la France, sont selon M. d’Archiac échelon* nés du N. au S. , suivant leur an- cienneté, p. 46. — Une révolution a entraîné une partie des couches tertiaires, peut-être moins solides alors qu’aujourd’hui ; preuves et té- moins de cette révolution , p. 46, 47. - — Intervalles qui ont séparé les dé- pôts , p. 48 , 49. — Origine des cou- ches diverses , p. 48. — Ils sont trop coupés par des vallées pour pouvoir y forer des puits utilement, p. 49. — MM. de Verneuil et Murchison admettent en Russie des terrains ter- tiaires plus anciens correspondant à l’étage du bassin de Vienne; la partie supérieure a été décrite par M. Du- bois de Montperreux , dans son mé- moire sur le plateau Volhiny-podo- lien; la partie inférieure occupe les bords de la mer Noire ; ses fossiles ont été décrits par M. Deshayes ; terrains tertiaires modernes s’éten- dant sur les rives de la mer Blanche, où sont des coquilles analogues à celles vivant dans cette mer, p. 63 , 64. — Deux couches de terrain ter tiaire distinctes indiquées par M. de! Verneuil, p. 119. — Disposition du terrain tertiaire qui sert de gisement au soufre dans la province de Teruel, en deux groupes; composition de ces deux groupes ; fossiles , inclinaison et détail des couches avec indication des épaisseurs , p. 170, 171 , 172, 173. — Dans file d’Egine, le terrain tertiaire repose sur le calcaire à Hip- purites, p. 211. — Enumération des couches du terrain tertiaire de l’ile de Rhodes, p. a 1 3. — r II repose sur la scaglia, p. 214. — Terrain tertiaire indiqué comme probable dans les Corbières , par M. Michelin , p. a 56. — - Autre indiqué par M. A. d’Orbigny près du Puisot, ibid. — Suivant M.Coquand, les terrains ter- tiaires de cette partie de la France sont horizontaux , ibid. - — Terrain ter- tiaire de la montagne de Saint-Pierre de Mastricht; sable tertiaire quar- zeux , etc. , sable glauconieux ou glauconie inférieure ; épaisseur et al- lure des couches , p. 259. — Argiles bleues tertiaires et coquillières avec coquilles microscopiques traversées à Vienne dans le forage d’un puits ar- tésien , p. 205. — Couches du ter- rain tertiaire traversées à Vincennes dans le forage d’un puits artésien, p. 3 r 3. — Dans le terrain tertiaire plus de Bélemnites , mais le seul genre Sépia avec des Béloptères, p. 353. — M. Smith range dans le ter- rain tertiaire le calcaire de Saint- Vincent de l’île de Madère, cru an- ciennement de transition ; état et fossiles de ce calcaire, p. 418. — Composition du terrain tertiaire du département de Maine-et-Loire, p. 433. — Les sables et galets de trans- port de ce département regardés comme tertiaires par M. E. de Beau- mont, p. 434. — Observation de M. Rivière, p. 439. — Les terrains tertiaires du département de Maine- et-Loire , rangés par M. de Beau- mont dans l’étage moyen tertiaire. M. Michelin soutient, contrairement à l’opinion de M. Bertrand Geslin , que le mont Faudon est tertiaire et non crétacé, p. 476. — Suivant M. Michelin, on n’a jamais vu des fossiles tertiaires et crétacés réunis ET DES AUTEURS. dans des conditions telles qu’on les ait pu croire contemporains, p. 477. — -Terrain tertiaire, grès de Fon- tainebleau, indiqué dans les alen- tours d'Angers, p. 481. — Grès de Fontainebleau et calcaire d’eau douce indiqués à St-Maur (Loire) , p. 482. Terrain de transport Fer observé à la partie superficielle des terrains de Paris ou les ayant pénétrés à l’état d’oxide terreux, rapporté par M. E. Robert au terrain de transport, p. 375, 376. Terrain de transition. Daus le départe- ment de l’Aisne , il se divise en trois systèmes : devonien , silurien , cam- brien , qui sont bien tranchés et cou- rent généralement d’E. à O. avec des inclinaisons variables, p. 44* — Fossi- les qu’on y trouve, tab., p. 39. — Com- position minéralogique des systèmes et leur délimitation , p 44. — In- fluence du redressement sur la place qu’ils occupent, ibid. - — Il est trop disloqué dans le département de l’Aisne pour qu’on y fore des puits utilement, p. 52. — Calcaire de transition cité dans File d Eubée al- ternant avec des euphotides et des schistes, et à Lypso avec les serpen- tines, et laissant échapper des sources thermales, p. 200, soi. — En Ro- mélie et dans le Péloponèse , même alternance avec les schistes et la grauwacke; il y supporte le calcaire à Hippurites, p. 201. — Il en est de même dans la presqu’île de Methanca, où il est traversé par le porphyre , p. 210. — Dans l’île Poros il recou- vre la formation de grauwacke, ibid. — Calcaire bleu présumé de transi- tion cité à Ritri, à Scala-Nova, à Gnide dans l’île de Rhodes , p. 211, 212,214, 2i5. — Note sur les ter- rains de transition de l’Oural, p. 427. — Le terrain de transition d’Angers comprend l’étage silurien et l’étage anlhraxifère, p 432, 433. — Cal- caire de transition reposant sur les schistes en stratification concordante; sa couleur et son allure, p. 442- — Le terrain anthraxifère des rives de la Loire est-il une couche du terrain 563 de transition intercalé dans les au- tres couches? p. 445. Terrain 'volcanique . Au mont Gargano il est composé de syénites et de ba- saltes liés ensemble , recouvert de calcaire noir , surmonté de gypse; inclinaison des couches , p. 41 4- — Composition de celui de File de Ma- dère ; lave , diverses variétés , lapilli ponceux, scories, tufs et conglomé- rats, p. 4 1 5 , 416, 4*7- -—Etat du terrain volcanique du promontoire d’Aden, p. 419 — Terrain volca- nique de l’île d’Owyhée et du volcan de Kirauea . p. 422. Térébratules . Note de M. d’Hombres- Firmas sur deux Térébratules, T. con- tracta et T triplicata , qu’il croit d’espèce nouvelle, trouvées entre le dernier banc du lias et les marnes qui le recouvrent, p. 262, 263. — M. Coquand pense que ces couches sont du terrain néocomien , p. 263. — Térébratule percée dans le milieu, décrite par Bruguière, rappelée, ibid. — La Térébratule Meyendovji est ca- ractéristique depuis les sources de la Yitchegda , jusque sur le Volkof (Russie), p. 372. Terres magellaniques. M. Le Guillou parle de fossiles trouvés dans la pé- riode crayeuse de ces terres , p. 91. Thermia. Micaschiste et schiste argi- leux, passant à un calcaire schisteux ; sources thermales qui s’en dégagent , p. 2o3. — Caverne de Katafigi dans le micaschiste , son élévation , sa forme, analogie avec les katavotrons, p. 2o3 , 204. Toscane. Disposition des ophiolites dans cette partie de l’Italie, leur di- rection dans le sens du méridien, p. 285. — Là comme partout, les ophiolites sont associés au macigno, p. 286. — Galestro de Toscane, et gabbro-rosso du même pays , décrits avec leurs modifications, p. 287, 288. Tourmaline. Abondante dans les vei- nes stannifères, quantité d’acide bo- rique qu’elle contient ; gisement où elle est réunie à l’étain, quelque- fois dans la veine elle-même, d’autres fois dans la roche encaissante, p.3g5. SG4 TABLE DES Trapp , roches trappéennè s. Traverse les trachytes et grès ponceux à Fou- ges, p. atx. Trachyte. Variétés de cette roche qui entrent dans la composition du sol géologique de Santorin, p. 20 5, 206. —Dans l’île Polino, les vapeurs sulfu- reuses le transforment en marne blan- che et en alunite, p. 207.-— A Kimolo, trachyte altéré parallèle à l’alunite, ibid. — Lieux où se voit le trachyte dans nie de Milo, modifications qu’il a éprouvées ; au inont Saint-Elie, il est le résultat de la décomposition des roches primitives , p. 208 , 209. — - Cité à Fouges, ancienne Phocée, traversé par des dykes de trapp ; sa disposition et sa couleur à Ritri , p. 2x1. — Il forme le promontoire de Karabghla , p. 212. — Sa manière d’être à Boudroun et Chifoutkalé, p. 212. Tremblement de terre. Indication par M. Angelot d’un tremblement de terre ressenti aux Pyréuées en jan- vier 1841 , p. 120. — De celui qui a ravagé l’île d’Owihée , p. 421. Trésorier . Présente ses comptes pour l’année 1841, p. 120. — Rapport U ngulites . Nom donné par M. Pander à de petits brachiopodes du terrain silurien nommés Obolus par M. Ei- chwald, p. 56, note. Ustraga. Le dépôt des coquilles avec V alais. Les roches ophiolitiques se trouvent dans les montagnes au N. du Valais. Far {département du). Cité pour la ï multiplicité de ses terrains pyrogènes et les produits variés qu’on observe dans les schistes cristallins, p. 329. — Exemple d’un muschelkalk péné- tré de fer oxidulé et de péridot par un filon basaltique, p. 333. Variolite. Le gabbro-rosso passe à cette MATIÈRES sur ce compte par M. dePinlev.Ile, p. 122. — Présente le budget pour 1841 , p. 147 , 148. Trieste. Tentatives faites par M. Lind- ler pour étudier le cours souterrain de la Recca; résultats obtenus; ca- verne très vaste découverte, p. 265, 266. * Triger. Exposé de la constitution du terrain anlhraxifère de Sablé, p.478, 479- Trilobites. Abondants dans les couches supérieures du terrain silurien en Russie; espèces les plus caractéristi- ques , p. 56 , 57. Troost. Planches de son ouvrage sur les fossiles de l’État deTennessee pré- sentées, p. i5o. Tuf 'volcanique et pouzzolane cités à Santorin ; ils y couronnent les points culminants du mont Saint-Elie ; va- riétés qu’on y observe, p. 206. — Tufs volcaniques et ponceux de l’île Milo, leur disposition, p. 208, 209. — Disposition de ceux de la forma- tion volcanique de l’île de Madère ; les restes volcaniques abondent, p. 4*7- leurs couleurs natives observées en ce lieu à 260 pieds, s’explique par un soulèvement analogue à celui des côtes de Suède, p. 112, ii3. roche à Marciana et à Marcotone (île d’Elbe) ; disposition des globules, phénomènes qu’ils présentent , p. 293, 294. Végétaux fossiles. Nombre de ceux qu’on trouve dans le département de l’Aisne, p. 53. — Nom du végétal le plus abondant dans les schistes du terrain carbonifère de la Russie, p. — Végétaux signalés dans la grau- wacke des Alpes, de l’Isère et' de la ET DES AUTEURS, 565 Savoie, p. i52. — Dans une marne bitumineuse qui accompagne le gypse tertiaire qui sert de gisement au soufre de Teruel (Espagne), p. iyi, 174. — Impressions végétales semblables à des zoophites citées dans le terrain de macigno et d’alberèse de l’Italie, p. 281. — Abondantes dans les conglomérats et tufs volca- niques de l’île de Madère, p. 4 1 7 • — Dans la roche du terrain anthraxifère d’Angers dite Pierre carrée , p. 433. . — . Troncs d’arbres observés dans cette roche et de même nature qu’elle enveloppés de houille avec emprein- tes de Sigillaria ; autres en grès houillers voisins des premiers , p. 444. — Empreintes de Calamites et de végétaux dans le schiste et les poudingues du système de Belair et la Barre, troncs de palmiers à l’état de grés, p. 470. — Dans un grès à Ilfracomb et à Barnstaple, p. 48b. Yerneuil (E. de). Extrait des obser- vations faites par lui avec M. Mur- ehison dans la Russie septentrionale, p. 55 et suiv. — Observations de quelques membres pour expliquer divers phénomènes, p. 66. — Il croit le soulèvement de l’Oural assez moderne, p. 67. — Indication de deux couches tertiaires distinctes sur les côtes de l’Algérie, p. 1 19. — Observations sur le terrain silurien en Amérique et ses limites, p. 87. — Observation sur le Productus pro- boscideus pris par M. Goldfuss pour une Clavagelle, p. 199. — Espèce voisine observée en Russie, p. 199, 200. — Réponse de M. E. Robert aux erreurs dans lesquelles M. de Verneuil lui reprochait d’être tombé ; roches importantes qu’il signale comme ayant échappé à son obser- vation, p. 266, 270.— Extrait d’une lettre contenant des observations fai- tes en Russie, p. 37 x. — Dans l’Ou- ral, p. 427. Verrucano. Roche citée par M. Studer parmi la série des roches de sédi- ments méditerranéens dont ©lie oc- cupe la base, p. 280, 281. — Sa définition, p. 283.— L’absence des fossiles du verrucano rend son classe- ment impossible, p. 281.— Les grès et poudingues de la base du calcaire alpin basique, peuvent être compa- rés au verrucano, p. 283. — Verru- cano avec filons en nids de granité cité à Porto-Longone, variétés dans sa texture, p. 3oi. — Sa manière d’être par rapport au calcaire, au cap Calamita, cause présumée de cette disposition, p. 3o2, 3o3, 3o4. — Vers Ramajola, il prend l’aspect de la grauwaeke faisant peu effervescence avec les acides, il éprouve beaucoup de modifications, p. 3o5. — Au Ca~ poliveri il est à l’état de schiste , p. 3o5. — A la Miniera, il est métamor- phosé et amphibolique ; il y est su- bordonné au minerai de fer , ses schistes passent au quarzite et au micaschiste, p. 3o8. Vésuve» Lance des calcaires saccharoïdes quoiqu’il n’en existe pas dans les montaguesoù se manifeste l’action volcanique, p. 324. Vienne [Autriche). Note sur les cou- ches traversées pour forer un puits artésien; température observée, p. 265. Villenoxe ( Aube ). Coupes diverses de terrain tertiaire observées près de cette ville , p. 18, 19. — Cérites vues par M. Leymerie à la montagne de Saint -Parre près Villenoxe, p. 24. Villadin. Localité du département de l’Aube où M. Leymerie a vu un li- mon rouge, avec silex et Ananchites , etc., reposer sur l’argile plastique, p. 23. Vincennes. Différence de 100 mètres dans le niveau de la craie de cette localité et le niveau de cette roche à Meudon , déterminée par une faille ; puits foré dans l’argile plastique jus- qu’à 52 mètres sans la traverser, p. 279. — Détail des travaux exécutés à Vincennes pour effectuer le forage d’un puits artésien ; couches tertiaires traversées, leur puissance, p.3 1 2,3 1 3 Vitcgra. Le calcaire de montagne des environs de cette ville, à cause de sa texture et de son aspect , a été pris pour de la craie et exploité sous le nom de craie de Vitegra,p. 5y, note. — Rectification de cette erreur , p. 60, 566 TABLE DES MATIERES Vireet. Essai d’explication de la dolo- mitisation par double décomposition; M. Coquand préfère la théorie de M. de Buch, p. 342, 343. V olcan. Disposition générale du volcan de l’île de Madère; cratère principal, sa profondeur; cônes latéraux , p. 417- — Description de celui de Kirauea,p. 422, V nsges. Il y eut, suivant M. Leblanc, des glaciers dans ces montagnes; ET DES AUTEURS. examen de la température actuelle et du degré d’abaissement nécessaire pour l’existence des glaciers, Giro- magny, p. 182, i83. — Analogie signalée entre le bassin d’Oshann (Vosges) et celui du Devonshire, p. 489. V ulture. Volcan éteint placé au point de séparation du mont Gargano et des Apennins; peut-être fut-il cause de cette catastrophe, p. 41 5. w Walferdijx. Détails sur le jaillissement du puits de Grenelle, p. 166. — Compte rendu de ses expériences pour déterminer la température du Y Yonne. Ce département ne présente I pas toutes les subdivisions établies I puits de Grenelle, p, 167. Wegmann (de). Communication du ca- talogue des cartes géologiques de la monarchie autrichienne, p. 392. parles géologues anglais dans le ter- rain jurassique, p, 53. Z echstein, calcaire magnésien. Analo- gie signalée entre un Productus de cette roche et un Productus vu par MM. de Verneuil et Murchison dans Z le système rouge supérieur en Russie, P- 61. — Terrain qui dans f Oural semble être le parallèle du zechstein, p. 428. FIN DE LA TABLE. ERRATA . Page 167, ligne' 17, /tWzla dernière pour sa dernière. JVote de J|£. Braun , pages 169 *< *atw.. Usez partout T eruel pour Feruel. Page 181 , ligne 3o , d’exciter de nouvelles , etc. , lisez d’exciter à , etc. Pa^e 182, ligne 34, leLaonnais , lisez le Laonnois, et de même partout . Page i83 , ligne 10 , comme le dit M. d’Archiac ; pour ce dernier seul cependant ponctuez ainsi : comme le dit M. d’Archiac pour ce der- nier seul; cependant, etc. Page 184, ligne 11 , entre autre chose que, lisez n’être autre chose que Page i85 , ligne 3 , sur une carte, lisez sur ma carte. Page 186, ligne i5, s’enfouir, lisez s’enfoncer. Page 187 , ligne 6 , au niveau , lisez à ce niveau. Même ligne , en se levant, Usez en s’élevant. Même page , ligne 10 , les puits près de Saint-Quentin, Usez les puits forés de Saint Quentin. Page 199 , ligne 9 , lisez bâillantes au lieu de brillantes. Même page , ligne 35, Usez sub-auriculée au lieu de sub-auréolée. Page 229, ligne 10 , cessé , Usez cesser. Page 25 « , ligne 23 , sur, lisez sous- Page 252 , ligne 16, Fenottes , Usez Ferrotes. Même page , ligne 34, Trensy, Usez Treuzv. Page 255 , ligne 34, l’évaporisation , Usez la vaporisation. Page 256 , ligne 19 , lisez M. Vène, au lieu de M. Vern. Page 277, ligne Usez Eug. Sismonda , au lieu de Ang. Sismonda.