Return to LIBRARY OF MARINE BIOLOGICAL LABORftTORY WOODS HOLE. MASS. Loaned by American Muséum of Natural History BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE 1893 ^ -* BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE POUR L'ANNÉE 1893 DIX-HUITIÈME VOLUME PARIS AU SIÈGE DE LA S O G I É T Ê 7, rue des Grands-Augustins, 7 1893 AVI S Les Membres de la Société sont instamment priés d'adresser, d'une façon impersonnelle, tous les envois d'argent et les mandats à Monsieur le Trésorier de la Société, zoologique de France et toute la correspondance à Monsieur le Secrétaire Général de la Société zoologique de France. Al**0 LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ AU 31 JANVIER 1893 AVEC LA DATE DE LEUR ADMISSION MEMBRES HONORAIRES Le nom des Membres fondateurs est précède de la lettre F F Barboza du Bocage (Prof. José-Vicente), membre de l'Aca- démie royale des sciences, à Lisbonne (Portugal). 1891 Beneden (P.-J. Van), professeur à l'Université, à Louvain (Belgique). 1892 Bogdanov (Anatole), directeur du Musée zoologique, à Moscou (Russie). 1878 Gunther (Dr Albert), F. R. S., directeur de la section zoolo- gique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Lacaze-Duthiers (Dr Henri de), membre de l'Institut, profes- seur à la Sorbonne, 7, rue de la Vieille-Estrapade, à Paris. 1886 Milne-Edwàrds (Alphonse), membre de l'Institut, directeur du Muséum d'histoire naturelle, 57, rue Cuvier, à Paris. 1880 Nordenskjold (baron A.-E.), à Stockholm (Suède). 1878 Selys-Longchamps (baron Edmond de), membre de l'Aca- démie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauve- nière, à Liège (Belgique). F Sharpe (R. Bowdler), F. L. S., chargé de la section ornitho- logique au British Muséum, à Londres (Angleterre). 1878 Steenstrup (Japetus S.), professeur émérite à l'Université de Copenhague (Danemark). MEMBRES CORRESPONDANTS 1881 Dobson (D'G.-E.), M. A., F. R. S., F. Z. S., Colyford villa, Exeter, Devon (Angleterre). 1886 Dugès (Dr Alfred), consul de France, à Guanajuatd (Mexique). 1888 Fritch (Dr Anton), professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohême). 1889 Goode (G. Brown), assistant secretary of the Smithsonian Institution, à Washington, D. C. (Etats-Unis). 1890 Horst (Dr R.), conservateur au Musée d'histoire naturelle, à Leide (Hollande). 1881 Ritchie (John), ex-président de la Boston Scientific Society, à Boston, Mass. (Etats-Unis). 1891 Vejdovsky (Franz) , professeur à l'Université de Bohême, à Prague (Bohème). MEMBRES DONATEURS DÉCÉDÉS (1) F Branicki (comte Constantin), décédé en 1884. 1888 Chancel (MUe Aline), décédée en 1889. 1888 Guerne (baron Frédéric de), 1822-1888. (1) Par une délibération en date du 2o janvier 188o, le Conseil a décidé de main- tenir perpétuellement en tète du Bulletin la liste des Membres donateurs décédés. MEMBRES TITULAIRES (1) 1890 Albert Iai (S. A. S. le prince), prince de Monaco (membre donateur), correspondant de l'Institut, 25, rue du Fau- bourg-Saint-Honoré, à Paris. F Alix (D1' E.), 10, rue de Rivoli, à Paris. 1880 Alluaud (Charles), conservateur du Muséum, 1G, avenue Foucaud, à Limoges (Haute-Vienne). 1870 Amblard(Dt Louis), 14 bis, rue Paulin, à Agen (Lot-et-Garonne). 1892 Ancey (Félix), administrateur-adjoint de la commune mixte, à Boghari (Algérie). 1892 André (E.), ancien notaire, 17, rue des Promenades, à Gray (Haute-Saone). 1892 Anghelesco (Constantin), étudiant en médecine, 7, impasse Royer-Collard, à Paris. 1893 Arrigoni degli Oddi (Comte), à Padoue (Italie). 1879 Badin (Adolphe), homme de lettres, 37, rue de Paris, à Mont- morency (Seine-et-Oise). io. 1877 Bailly(J.-F. D.), 353, rue Saint-Laurent, à Montréal (Canada). 1890 Ballion (Jean), 9, place de la Calandre, à Gand (Belgique). 1880 Bambeke (Dr Charles van), professeur à l'Université, 7, rue Haute, à Gand (Belgique). 1878 Barrois (Dr Jules), 16, rue Blanche, faubourg Saint-Maurice, à Lille (Nord). 1880 Barrois (Dr Théodore-Charles), professeur agrégea la Faculté de médecine, 220, rue Solférino, à Lille (Nord). 1890 Barvîr (Henri), à Choltice (Bohème). 1891 Baudouin (Dr Marcel), 14, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1879 Bavay, pharmacien en chef de la marine, 45, Grande-Rue, à Brest (Finistère). 1889 Bedot (I)r Maurice), directeur du Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1878 Bedriaga (Dr Jacques de), 55, boulevard de l'Impératrice, à Nice (Alpes-Maritimes). 20. 1880 Beltrémieux (Dr E.), président de la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, à La Rochelle (Charente- Inférieure). 1886 Berthoud (Léon), pharmacien de l'hospice de Bicètre (Seine). F Bertrand (Joseph), (membre à vie), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, 4, rue de Touruon, à Paris. (1) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres un certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation (Art. 10 du Hè g le ment). VIII F Besnard (Auguste), conducteur des ponts-et-chaussées, 16, rue des Ursulines, au Mans (Sarthe). 1891 Bétancès (Felipe), étudiant en médecine, 49, rue Pigalle, à Paris. 1879 Betta (le commandeur Eduardo de), 11, corso Castelvecchio, à Vérone (Italie). 1884 Bibliothèque de l'Université et de l'Etat, à Strasbourg (Alsace). 1889 Bibliothèque universitaire, à Grenoble (Isère). 1890 Bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue de Bufïon, à Paris. 1892 Bibliothèque universitaire, à la Faculté des sciences, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). 3o. 1892 Bibliothèque universitaire, à Rennes (Ille-et- Vilaine). 1884 Bignon (Mlle Fanny), docteur ès-sciences naturelles, 162, faubourg Poissonnière, à Paris. 1880 Bigot (Jacques-Marie-François), officier de l'Instruction publi- que, à Quincy, par Brunoy (Seine-et-Oise). 1884 Binot (Jean), interne des hôpitaux, 22, rue Cassette, à Paris. 1891 Blanc (Edouard), explorateur, 122, rue de Grenelle, à Paris. 1892 Blanchard (Mme Raphaël), {membre donateur), 32, rue du Luxembourg, à Paris. F Blanchard (DrRaphaël), (membre donateur), professeur agrégé à la Faculté de médecine, 32, rue du Luxembourg, à Paris. 1889 Blasius (Dr Rudolpb), 25, Petrithor-Promenade, à Bruns- wick (Allemagne). 1889 Blasius (prof. Wilhelm), directeur du Musée d'histoire natu- relle, 17, Gauss-strasse, à Brunswick (Allemagne). 1886 Blavy (Alfred), officier de l'Instruction publique, 4, rue Barralerie, à Montpellier (Hérault). 4o. 1881 Blonay (Roger de), 23, rue de Larochefoucault, à Paris. 1883 Boca (Léon), 16, rue d'Assas, à Paris. 1883 Bolivar (Ignacio), professeur d'entomologie à l'Université, 7, calle Moreto, à Madrid (Espagne). 1882 Bonaparte (le prince Roland), (membre donateur), 22, cours la Reine, à Paris. 1884 Bonjour (Samuel), 23, passage Saint-Yves, à Nantes (Loire- Inférieure). 1893 Bonnaire (Dr Erasme), accoucheur des hôpitaux, 37ter, rue de Bourgogne, à Paris. 1885 Bonnier (Jules), directeur-adjoint de la Station maritime de Wimereux, 75, rue Madame, à Paris. 1889 Bottard (Dr Alphonse), 67, boulevard de Strasbourg, au Havre (Seine-Inférieure). 1880 Boucard (Adolphe), officier d'Académie, 225, High Holborn, à Londres, W. C. (Angleterre). IX 1885 Boulart (Raoul), préparateur au Muséum, G, rue de la Cerisaie, à Paris. 5o. 1877 Boulexger (G. -A.), Esq., Assistaut, Zoological Department, British Muséum, à Londres (Angleterre). 1886 Bourgeois (Jules), ex-président delà Société entomologique de Fiance, à Sainte-Marie-aux-Mines i Alsace). 1886 Boutan (D1' Louis;, maître de conférences à la Faculté des sciences, à Paris. 1890 Bouvier (DrE. L.), professeur agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie, 39, rue Claude-Bernard, à Paris. 1893 Brabant (Edouard), au château de l'Alouette, près Cambrai (Nord). 1889 Braxicki (comte Xavier), (membre à vie), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1890 Braun (Dr Max), professeur à l'Université, directeur du Musée zoologique, 1, Sternwartstrasse, à Kônigsberg (Prusse). 1892 Brian (Alfred), (membre donateur), 6, via San Lorenzo, à Gènes (Italie). 1883 Britto (Dr Victor de), à Porto Alegre, province de Rio Grande do Sul (Brésil). 1889 Brocchi (Dr Paul), professeur à l'Institut agronomique, secré- taire général de la Société centrale d'aquiculture de France, 119, boulevard Saint-Germain, à Paris. 6o. 1892 Broxgniart (Charles), assistant au Muséum, 9, rue Linné, à Paris. 1883 Brusina (Dr S.), professeur à l'Université, directeur du Musée national zoologique, à Agram, Croatie (Autriche-Hongrie). 1892 Buchet (Gaston), à Romorantin (Loir-et-Cher). F Bureau (Dr Louis), (membre à rie), directeur du Musée, professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue Gresset, à Nantes (Loire-Inférieure). 1880 Cameraxo (Dr Lorenzo), professeur à l'Université, palais Carignan, à Turin (Italie). 1880 Campbell (John-Mac Naught), C. E., F. Z. S., senior assistant curator, Kelvingrove Muséum, à Glasgow (Ecosse). 1890 Candèze (Dr Ernest), membre de l'Académie des sciences de Belgique, à Glain, près Liège (Belgique). 1887 Catois (Dr Eugène), professeur à l'Ecole de médecine, 15, rue des Cordeliers, à Caen (Calvados). 1881 Cazaxove (Joseph de), ornithologiste, à Avize (Marne). 1880 Certes (A.), inspecteur général des linances, 53, rue de Va renne, à Paris. ;o. 1890 Chaker (Dr Mohammed), 22, rue Darb-el-Ahmar, au Caire (Egypte). 1891 Chancel (Mme Marius), {membre donateur), 32, rue du Luxem- bourg, à Paris. 1877 Chaper (Maurice), ingénieur, 31, rue Saint-Guillaume, à Paris. 1883 Chatin (Dr Joannès), membre de l'Académie de médecine, professeur-adjoint à la Faculté des sciences, 147, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1891 Chaves (Francisco Affonso), capitaine au 11e chasseurs, à Ponta Delgada, île Sào Miguel (Açores). 1888 Claybrooke (Jean de), officier d'Académie, attaché à la direction du Jardin d'acclimatation, 5, rue de Sontay, à Paris. 1884 Chevreux (Edouard), villa Ez Zitouna, 56, rue Daguerre, à Mustapha, près Alger (Algérie). 1891 Chevreux (Mlle), (membre à vie), 131, Grande-Rue, à Boulogne- sur-Seine (Seine). 1881 Clément (A.-L.), (membre à vie), officier de l'Instruction publique, dessinateur, 34, rue Lacépède, à Paris. 1876 Collardeau du Heaume (Marie-Philéas) , 6 , rue Halévy, à Paris. 8o- 1887 Cosmovici (Dr Léon-C), professeur à l'Université, 31, strada Eternitate, à Jassy (Roumanie). 1888 Costes (Michel), licencié ès-sciences naturelles, 49, rue du Cardinal Lemoine, à Paris. 1881 Cotteau (G.), correspondant de l'Institut, juge honoraire, à Auxerre (Yonne), et 17, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1882 Cousin (Auguste), à Guayaquil (Equateur). 1883 Crié (Dr Louis), professeur à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1889 Dagincourt (Dr Emmanuel), 10, rue Weber, à Paris. 1889 Dames (Félix-L.), libraire, 47, Taubenstrasse, à Berlin (Prusse). 1884 Dautzenberg (Philippe), (membre à rie), 213, rue de l'Univer- sité, à Paris. 1887 Delage (Dr Yves), professeur à la Sorbonne, 44, avenue des Gobelins, à Paris. F Delamain (Henri), négociant, à Jarnac (Charente). 9°- 1876 Demaison (Louis), 21, rue Cérès, à Reims (Marne). 1889 Demontporcelet (Dr Charles), professeur à l'Institut odonto- technique de France, 4, rue de Rivoli, à Paris. 1881 DENiKER(Dr J.), bibliothécaire du Muséum d'histoire natu- relle, 2, rue de Bufîon, à Paris. 1886 Deschamps (Emile), 53, boulevard de la Major, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1880 Deyrolle (Emile), 46, rue du Bac, à Paris. F Dollfus (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes natura- listes, 35, rue Pierre Charron, à Paris. XI 1892 Dollfus (Gustave), (membre à rie), 45, rue de Chabrol, à Paris. 1887 Dominici (Henri), licencié ès-scienees, 4, rue Castiglione, à Paris. 1877 Douvillé, professeur à l'Ecole des Mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1876 Dubois (Dr Alphonse), conservateur du Muséeroyal d'histoire naturelle, 402,avenuedeCortenbergh, à Bruxelles (Belgique). u><>. 1882 Dubois (Dr Raphaël), professeur à la Faculté des sciences, à Lyon (Rhône). 1889 Duchaussoy (Dr), professeur à la Faculté de médecine, 8, rue des Beaux-Arts, à Paris. 1888 Dubègne (Emile), 142, rue de Pessac, à Bordeaux (Gironde). 1882 Duval (Dr Mathias), professeur à l'Ecole des beaux-arts et à la Faculté de médecine, membre de l'Académie de méde- cine, 11, cité Malesherbes, à Paris. 1892 Ecole normale des Instituteurs, à Orléans (Loiret). 1887 Emeby (Emile), interne des hôpitaux, 10, rue Saint-Martin, à Paris. 1876 Fatio (Victor), 1, rue Bellot, à Genève (Suisse). 1892 Faubot (Mme Lionel), 4, rue de Commailles, à Paris. 1884 Faubot (Dr Lionel), 4, rue de Commailles, à Paris. 1886 Febnandez (Hipôlito), à Manille (Philippines), no. 1885 Febbé (Dr Gabriel), professeur à la Faculté de médecine, à Bordeaux (Gironde). 1886 Filhol (Dr H.), sous-directeur du laboratoire de l'Ecole des Hautes-Etudes (zoologie) au Muséum, 9, rue Guénégaud, à Paris. 1881 Fischeb (Dr Paul), assistant au Muséum, 68, boulevard Saint- Marcel, à Paris. 1892 Fleutiaux (Edmond), 1, rue Malus, à Paris. 1886 Fbançois (Ph.), 62, rue Gay-Lussac, à Paris. 1890 Fbiedlandeb (R.) et fils, libraires, 11, Carlstrasse, à Berlin (Prusse). 1884 Gâche (Henri), 201, avenue Victor Hugo, à Paris. 1881 Gadeau de Kerville (Henri), 7, rue Dupont, à Rouen (Seine-Inférieure). 1880 Gabman (Samuel), assistant of ichthyology and herpetology at the Muséum of Comparative Zoology,at Harvard Collège, à Cambridge, Mass. (Etats-Unis). 1879 Gazagnaire (J.), secrétaire de la Société entomologique de France, 33, boulevard de Port-Royal, à Paris. 120. 1879 Giard (Alfred), professeur à la Faculté des sciences, 14, rue Stanislas, à Paris. 1888 Gibaux (Louis), 22, rue Saint-Biaise, à Paris. XII 1887 Girod (Dr Paul), professeur à l'Ecole de médecine, professeur adjoint à la Faculté des sciences, à Clermont-Ferrand (Puy- de-Dôme). 1890 Girodon (Alphonse), 7, quai Saint-Clair, à Lyon (Rhône). 1888 Greenough (H. S.), membre de la Société de mathématiques et de physique de Boston, 30, rue de Bassano, à Paris. 1891 Gruvel, préparateur à la Faculté des sciences, 2, rue d'Arras, à Paris. 1880 Guerne (baron Jules de), {membre donateur), 6, rue de Tournon, à Paris. 1881 Guesde (Dr Dominique), à la Pointe-à-Pitre (Guadeloupe). 1886 Guitel (Frédéric), préparateur à la Sorbonne, à Marly-le-Roi à Paris. 1892 Gutman (Joseph), étudiant en médecine, 7, rue Méchain, à Paris. i3o. 1891 Hallez (Dr Paul), professeur à la Faculté des sciences, à Lille (Nord). F Hamonville (baron Louis d'), (membre donateur), conseiller général de Meurthe-et-Moselle, au chàtean de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meurthe-et-Moselle). 1890 Hawkine, bibliothécaire à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, à Paris. 1889 Hébrard (Fernand d'), au château de Torcy, par Fruges (Pas-de-Calais). 1888 Hecht (Dr Emile), 4, rue Isabey, à Nancy (Meurthe-et- Moselle). 1892 Henriquez (Francis), étudiant en médecine, 10, rue des Ecoles, à Paris. 1892 Herrera (Alphonse L.), aide-naturaliste au Muséum national, à Mexico (Mexique). 1886 Hérouard (Dr Edgard), préparateur à la Faculté des sciences, 1, rue du pont de Lodi, à Paris. 1891 Huber (Adolphe), préparateur à la Faculté des sciences, 12 bis, place de Laborde, à Paris. 1885 Huet (DrL.), maître de conférences à laFaculté des sciences, 8, rue de la Chaîne, à Caen (Calvados). i4°- F Hugo (comte Léopold), (membre donateur), statisticien au Ministère des travaux publics, 14, rue des Saints-Pères, à Paris. 1883 Hyades (Dr), médecin en chef de la marine, médecin de l'Escadre de réserve de la Méditerranée, à bord du Riche- lieu, à Toulon (Var). 1893 Janet (Armand), (membre à vie), ingénieur delà marine, 104, boulevard Saint-Louis, à Toulon (Var). 1890 Janet, ingénieur des arts et manufactures, àBeauvais (Oise). XIII 1890 Joanin (Albert), étudiant en médecine, 16, rue de Lancry, à Paris. 1890 Jolicoeur (Dr Henri), professeur à l'Ecole de médecine, 15, boulevard de la République, à Reims (Marne). 1882 Joubin (Dr Louis), (membre à oie), professeur-adjoint à la Faculté des sciences, à Rennes (Ille-et-Vilaine). 1892 Jourdan (Etienne), chargé de cours à la Faculté des sciences, 6, rue de la Bibliothèque, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Jousseaume (Dr Félix), (membre à vie), 29, rue de Gergovie, à Paris. 1883 JoYEUx-LAFFUiE(Dr Jean), professeur à la Faculté des sciences de Caen, à Luc-sur-Mer (Calvados). i5o- 1880 Juliany (Joseph), 12, place de l'Hôtel-de- Ville, à Manosque (Basses-Alpes). 1879 Jullien (Dr Jules), au siège de la Société Zoologique de France, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. 1879 Kempen (Çh. van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Omer (Pas- de-Calais). 1888 Kerhervé (L.-B. de), licencié ès-sciences naturelles, 21, rue du Cherche-Midi, à Paris. 1889 Korotnev, professeur à l'Université de Kiev (Russie), directeur de la Station maritime de Villefranche (Alpes-Maritimes). 1879 Kùnckel d'Herculais (Jules), assistant au Muséum d'histoire naturelle, 20, villa Saïd, à Paris. 1881 Kùnstler (Jules), professeur-adjoint à la Faculté des sciences, à Bordeaux (Gironde). 1891 Labbé (Alphonse), préparateur à la Faculté des sciences, 5, rue Corneille, à Paris. 1891 Laboratoire de zoologie de l'École pratique des Hautes- Études, au Muséum d'histoire naturelle, 55, rue de Bufïon, à Paris. 1887 Labonne (Dr Henri), directeur de la Société d'éditions scien- tiliques, 15, rue de Médicis, à Paris. 160. 1880 Lallemant, pharmacien, à l'Arba, près Alger (Algérie). 1886 Lamy (Ernest), 113, boulevard Haussmann, à Paris. 1892 Lande (Dr Adam), 6, Maryjànska, à Varsovie (Russie). 1885 Landowski (Dr Paul), 36, rue Blanche, à Paris. 1880 Langlassé (René), 42, quai National, à Poteaux (Seine). 1883 Larcher (Dr Oscar), membre de la Société de Biologie, 95, rue de Passy, à Paris. 1877 Larguier des Bancels (Dr), conservateur du Musée île zoologie de Vaud, 29, rue de Bourg, à Lausanne (Suisse). 1888 Lavergne de Labarrière (Joseph-Lois), inspecteur d'as- surances, 47, rue Taitbout, à Paris. XIV F Le Breton (André), 43, boulevard Cauchoise, à Roueu (Seine-Inférieure). 1887 Lecourt(Df Louis), à Joux-la-Ville, par Lucy-le-Bois (Yonne). !n0. 1892 Lefèvre (Edouard), sous-chef de bureau au Ministère des travaux publics, président de la Société Entomologique de France, 112, rue du Bac, à Paris. 1883 Lemoine (Dr Victor), professeur honoraire à l'Ecole de méde- cine de Reims, 11, rue Soufflot, à Paris. 1882 Lennier (G.), directeur du Muséum d'histoire naturelle, 2, rue Bernardin de Saint-Pierre, au Havre (Seine-Inférieure). 1892 Léon (Dr Nicu), professeur à l'Université, à Jassy (Roumanie). 1892 Le Roux (Dr Marc), conservateur du Musée, à Annecy (Haute- Savoie). 1887 Le Sénéchal (Raoul), docteur en droit, au Merlerault (Orne). 1891 Léveillé (Albert), bibliothécaire de la Société Entomologique de France, 10, rue du Dragon, à Paris. 1891 Lignières (Joseph), répétiteur à l'Ecole vétérinaire, à Alfort (Seine) . 1887 Linarès (de), professeur à l'Université, 8, paseo del Obelisco, à Madrid (Espagne). 1890 Loriol (Perceval de), au chalet des Bois, par Crassier, canton de Vaud (Suisse). jgo F Lubomirski (le prince Ladislas), (membre à vie), 25, allée d'Osejardofï, à Varsovie (Pologne). 1889 Lucet (Adrien), vétérinaire, à Courtenay (Loiret). 1889 Magalhàes (Dr Pedro Severiano de), professeur à la Faculté de médecine, 73, rua do Visconde de lnhauma, et caixa de correio n° 540, à Rio-de-Janeiro (Brésil). 1882 Maggi (Leopoldo), professeur à l'Université, à Pavie (Italie). 1886 Magne (Alexandre), (membre donateur), 8, rue de la Pépinière, à Paris. 1889 Maisonneuve (Dr Paul) , professeur à l'Université libre, à Angers (Maine-et-Loire). 1884 Man (DrJ.-G. de), à Middelbourg (Hollande). 1887 Marchal (Georges), étudiant en médecine, 79, rue Denfert- Rochereau, à Paris. 1887 MARCHAL(DrPaul), licencié ès-sciences,41,rueCensier,àParis. 1891 Marconnet (Ferdinand), étudiant en médecine, 30, rue de Metz, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). ]n0. 1889 Margô (Dr Théodore), (membre à rie), membre de l'Académie des sciences, directeur du Musée zoologique, professeur à l'Université, 4, Muséum Rorut, à Budapest (Hongrie). 1879 Marron, correspondant de l'Institut, professeur à la Faculté des sciences, à Marseille (Bouches-du-Rhône). F Marmottan (I)1'), 31, rue Desbordes-Valmore, à Paris. XV 1892 Martel (E.-A.), avocat, 60, rue Richelieu, à Paris. 1892 Martin (Henri), licencié ès-sciences naturelles, 4, rue Faustin- Hélie, à Paris. 1885 Martin (lient'), avocat, au Blanc (Indre). 1890 Maurice (Dr Charles), à Attiches, par Pont-à-Marcq (Nord). 1879 Mégnin (P.), 19, rue de l'Hôtel-de-Ville, à Vincennes (Seine). 1889 Metchnikof (Dr Elie), ex-professeur à l'Université d'Odessa, chef de service à l'institut Pasteur, 18, rue Dutot, à Paris. 1884 Montez (Dr Romain), professeur d'histoire naturelle à la Faculté de médecine, à Lille (Nord). 2oo. 1887 Monvenoux (Dr Frédéric), 25, rue Grenette, à Lyon (Rhône). 1889 Moreau (Dr Emile), 7, rue du Vingt-Neuf Juillet, à Paris. 1883 Morgan (Jacques de), chez M. le comte de Saint Martin, 26, rue Victor-Hugo, à Amiens (Somme). 1892 Molle (Léon), contrôleur du service de l'inspection des viandes, 3, rue de l'Ancienne-Comédie, à Paris. 1876 Musée d'histoire naturelle, à Douai (Nord). 1892 Musée municipal, à Chàteauroux (Indre). 1892 Musée d'histoire naturelle, à Genève (Suisse). 1888 Musée zoologique, 43, Invalidenstrasse, à Berlin (Prusse). 1886 Narias (Dr B. de), [membre à vie), professeur agrégé à la Faculté de médecine, il bis, cours d'Aquitaine, à Bordeaux (Gironde). 1888 Nadar, 51, rue d'Anjou, à Paris. 210. 1891 Ner ville (Ferdinand de), ingénieur des télégraphes, 116, boulevard Haussmann, à Paris. 1891 Neumann (Georges) , professeur à l'Ecole vétérinaire, à Toulouse (Haute-Garonne). 1891 Nogué (Dr Raymond), à Argelès de Bigorre (Hautes-Pyrénées). 1876 Orertiiur (Charles), imprimeur, à Bennes (Ille-et-Vilaine). 1892 Olivier (Ernest), au château des Ramillous, près Moulins , (Allier). 1890 Orueta (Domingo de), ingénieur, à Malaga (Espagne). 1879 Oudri (Emile), chef de bataillon, commandant le 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, à Cao-Bang (Tonkin) et à Durtal (Maine-et-Loire). 1884 OusTALET(Dr Emile), assistant au Muséum, 55, rue de Billion, et 121 bis, rue Notre-Dame-des-Champs, à Paris. 1889 Packard (A. S.), professeur à Bronn University, à Provi- dence, R. I. (États-Unis). 1888 Pages (Jules), médecin, 3, rue des Saussaies, à Paris. 220. 1890 Palackv (Jean), professeur à l'Université de Bohème, 11, rue de Cracovie, à Prague (Bohème). XVI 1891 Para/tre (René), étudiant en médecine, 21, rue Paul-Louis- Courrier, à Chàteauroux (Indre). 1889 Paszlavszky (Joseph), professeur à la Réaliskola, Toldy Férencz-utcza, à Budapest (Hongrie). 1892 Pavesi (Pietro), professeur à l'Université, 5, via Belli, à Pavie (Italie). 1884 Pavlow (Mme Marie), Chérémétevski péréoulok, maison Chérémetiew, logement 65, à Moscou (Russie). 1876 Pelletier (A.-J. -Horace), avocat à la Cour d'appel de Paris, à Madon, commune de Condé, par Blois (Loir-et-Cher). F Pennetier (Dr Georges), directeur du Musée d'histoire natu- relle, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blan- chart, à Rouen (Seine-Inférieure). 1887 Perrier (Edmond), membre de l'Institut, professeur au Muséum, 28, rue Gay-Lussac, à Paris. 1880 Perroncito (Dr Edouard), professeur à l'Ecole vétérinaire et à l'Université, 40, corso Valentino, à Turin (Italie). 1876 Petit (Louis) aîné, naturaliste, 21, rue du Caire, à Paris. 23o. 1879 Pierson (Henri), (membre à vie), 6, rue de la Poterie, à Paris. 1884 Pilliet (Dr Alexandre), 4, rue Richepanse, à Paris. 1879 Plateau (Félix), professeur à l'Université, 152, chaussée de Courtrai, à Gand (Belgique). 1889 Preudhomme de Borre (Alfred), 11, rue Seutiu, à Schaerbeek- lez-Bruxelles (Belgique). 1886 Prouho (Henri), maître de conférence à la Faculé des sciences, 72, rue Jeanne-d'Arc, à Lille (Nord). 1888 Rare (Dr), à Maligny (Yonne). 1882 Railliet (A.), professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vété- rinaire, à Alfort (Seine). 1886 Raspail (Xavier), à Gouvieux (Oise). 1879 Regnard (Dr Paul), professeur à l'Institut national agrono- mique, directeur-adjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 224, boulevard Saint-Germain, à Paris. 1890 Régnier (Pierre-Charles), interne des hôpitaux, aide d'ana- tomie à la Faculté de médecine, à Bordeaux (Gironde). 240. 1887 Richard (Dr Jules), 30, rue du Faubourg Saint-Honoré, à Paris. 1877 Richet (Dr Charles), professeur à la Faculté de médecine, 15, rue de l'Université, à Paris. 1889 Rizkallah(Dt Alexandre), médecin en chef de l'hôpital Saint- Georges, à Beyrouth (Syrie). 1887 Robinet (Charles), professeur de physique au lycée, 15, rue Collin d'Harleville, à Chartres (Eure-et-Loir). 1893 Roche (Dr Georges), répétiteur à l'Ecole des Hautes-Etudes, 20, avenue des Gobelins, à Paris. XVII 1890 Rodriguez (Léopold), étudiant en médecine, attaché à la légation de Guatemala, 2, rue Racine, à Paris. 1888 Rollixat (Raymond), à Argenton (Indre). F Rothschild (baron Edmond de), (membre donateur), 19, rue Ladite, à Paris. 1880 Rotrou (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). 1888 Sabatier (Dr Armand), professeur à la Faculté des sciences, à Montpellier (Hérault). a5o\ 1876 Sauxders (Howard), F. Z. S., F. L. S., 7, Radnor place, Gloucester square, à Londres (Angleterre). 1884 Sauvage (Dr Emile), directeur de la Station aquicole, 39bis, rue Tour Notre-Dame, à Roulogne (Pas-de-Calais). 1881 Sauvinet (L. -Ernest), assistant au Muséum, lo, rue de Bufïon, à Paris. 1890 Schaeck (Franz de), 4, place de l'Odéon, à Paris. 1886 Schlumberger (Charles), ingénieur de la marine en retraite, 21, rue du Cherche-Midi, à Paris. 1889 Secques (François), interne en pharmacie, à la Maison dépar- mentale, à Nanterre (Seine). 1886 Sède de Liéoux (baron Paul de), 16, rue du Vent-de-Bise, à Arras (Pas-de-Calais). F Sédillot (Maurice), 20, rue de l'Odéon, à Paris. 1876 Semallé (René de), (membre donateur), à l'Ermitage, à Versailles (Seine-et Oise). 1879 Seoaxe (Victor-Lopez), avocat, commissaire royal pour l'agri- culture, etc., 58, calle Real, à la Corogne (Espagne). 2(>o. 1876 Shelley (captain Georges-Ernest), (membre à vie), F. Z. S., 13, Rutlaud gâte, S. W., à Londres (Angleterre). 1883 Sicard (Dr Henri), doyen de la Faculté des sciences, 2, place des hospices, à Lyon (Rhône). F Simox (Eugène), 16, villa Saïd, à Paris. 1886 Société linnéenue de la Charente-Inférieure, à Royan (Cha- rente-Inférieure). 1892 Sovixsky, professeur à l'Université, à Kiev (Russie). 1877 Steixdachner (Hofrath Dr Frantz), Director des naturhisto- rischen Hofmuseuins, Burgring, à Vienne (Autriche). 1891 Stiles (Dr Charles W.), Bureau of animal industry, Depart- ment of agriculture, à Washington, 1). C. (États-Unis). 1889 Stolzmann (Jean), 10, rue Wiejska, à Varsovie (Russie). 1889 Studer (Dr Th.), professeur à l'Université, directeur du Musée, rue des Orphelins, à Berne (Suisse). 1888 Suchetet (André), au château d'Autiville-Bréauté, par Goder- ville (Seine-Inférieure), et 10, rue Alain-Blanchard, à Rouen. 1892 Targioxi-Tuzzetti (Adolphe), professeur à l'Institut des études supérieures, 19, via Romana, a Florence (Italie). xvin. - 2 '2~l>. XVIII 1887 Topsent (Dr Emile), professeur à l'Ecole de médecine, à Reims (Marne). 1878 Tourneux (Dr Frédéric), professeur à la Faculté de médecine, 11, avenue Frizac, à Toulouse (Haute-Garonne). 1887 Trapet, pharmacien-major à l'hôpital militaire, à Rennes (llle-et-Vilaine). 1889 Vaillant (Léon), professeur au Muséum d'histoire naturelle. 2, rue de Rufïon, à Paris. 1891 Vaudrrmer (Albert), étudiant en médecine, 16, avenue Latour- Maubourg, à Paris. 1887 Viallanes (Dr Henri), villa Paradis, à Arcachon (Gironde). F Vian (Jules), (membre donateur), 42, rue des Petits-Champs, à Paris. 1876 Vian (Paul), notaire, 3, rue Turbigo, à Paris. 1876 Vilemarest (baron de), 3, rue de Villersexel, à Paris. 280. 1888 Villedieux (Léopold), à Lariaux, par Saint-Rémy en Rollat (Allier). 1886 Viron (Dr Louis), professeur à l'Institut dentaire, pharmacien en chef de l'hospice de la Salpétrière, à Paris. 1880 Wavrjn (marquis de), 49, boulevard du Régent, à Bruxelles (Belgique). 1880 Weber (Dl Max), professeur à l'Université, à Amsterdam (Hollande). 1890 Wierzejsky, professeur à l'Université, 6, Wielopole, à Cracovie (Autriche). 1890 Wormser (Anatole), étudiant eu médecine, 18, boulevard Saint-Michel, à Paris. 1876 Wrzesniowski (Auguste), professeur à l'Université, 15, rue Widok, à Varsovie (Pologne). 287. 1891 Zograf (Dr Nicolas), professeur à l'Université, Musée poly- technique, à Moscou (Russie). BUREAU & CONSEIL DE I.A SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'AN N É E L 8 9 3 Membres du Bureau : MM. Président Dr E. Oustalet. I ice-Présidents j Dr L- Fauuot' i Prof. L. Vaillant. Secrétaire générai Prof. R. Blanchard. [ Mlle F. BlGNON. Secrétaires L. B. de Kerhervé. ( J. Richard. Trésorier C. Schlumberger. Archiviste-Bibliothécaire H. Pierson. Bibliothécaire-adjoint Fr. Secoues. Membres du Conseil : 1° Membres donateurs S. A. S. le prince Albert Ier, de Monaco. Mme R. Blanchard. Prof. R. Blanchard. A. Brian. Prince R. Bonaparte. Mme M. Ghancel. B011 J. de Guerne. Bon d'Hamonville. O L. Hugo. A. Magne. B°" de Rothschild. De Semallé. .1. Vian. 2° l nciens présidents Dr J. JULLIEN. G. Cotteau. A. Railliet. Ph. Dautzenberg. Pour 1BSI 3° Membres élus ' Prof. L. Bureau. \ \)r F. Jousseaume. i D'- J. G. de Max. v P. MÉGNIN. Pour 1892 Pour 1883 Prof. E. L. Bouvier. D1 I». Fischer. Prof. li. Moniez. Dr Ein. Moreau. ,' A. Certes. M. Chaper. Ë. Simon. A. SUCHETEI . Séance du 10 Janvier 1893 l'HKSIDENCE DE MM. PU. DAUTZENBERG ET l>r E. OUSTALET M. Pli. Dautzenberg, président sortant, ouvre la séance et pro- nonce le discours suivant : « Messieurs et chers Coliques, » Pour me conformer à la tradition, je vais, avant de quitter le fauteuil présidentiel, vous parler de la situation de la Société Zoo- logique de France à la fin de la nouvelle étape qu'elle vient de parcourir. » Je suis heureux de constater, sans craindre d'être taxé d'opti- misme, que cette situation est très satisfaisante. Les publications de notre dix-huitième année ne le cèdent en rien à celles des années précédentes et la collection de notre Bulletin et de nos Mémoires forme aujourd'hui un recueil scientifique important. Sa valeur est attestée par l'empressement que mettent nombre d'iustitutious françaises et étrangères à solliciter l'échange de leurs publications avec les nôtres. » M. Pierson vous dira que, grâce à ces échanges et aux nom- breux dons qui nous ont été faits, notre bibliothèque s'est enrichie d'une manière très sensible. » D'autre part, notre Trésorier, en vous rendant compte de notre situation financière, vous montrera que le chiffre de nos membres est en progression constante. Ces résultats suffisent pour justifier notre confiance dans l'avenir. » L'année qui vient de se terminer a été marquée par un grand événement : le Congrès zoologique de Moscou. Le succès de cette réunion et l'accueil enthousiaste réservé à ceux de nos collègues qui ont eu le bonheur d'y assister, constituent les preuves les plus éclatantes de la bonne renommée dont jouit notre Association et de l'estime en laquelle elle est tenue. » Je croirais manquer à mon devoir si je ne rendais hommage au nom de la Société à ceux d'entre nous qui, dans leurs récents voyages, se sont dévoués à la Science en recueillant avec zèle de pré- cieux matériaux d'étude et eu les mettant libéralement à la dis- position de leurs collègues. » En élisant à l'unanimité M. Oustalet pour nous présider pen- dant l'exercice qui s'ouvre aujourd'hui, nous avons affirmé une 2. SÉANCE DU 10 JANVIER 1893 fois de plus l'esprit de solidarité qui uous anime. Ce choix nous est un gage assuré de la marche de notre Société dans la voie du progrès. » Il ne me reste plus, Messieurs et chers Collègues, qu'à vous remercier de la bienveillance que vous u'avez cessé de me témoi- gner et à exprimer ma sincère reconnaissance à notre Secrétaire général, qui a su me rendre si facile l'accomplissement de la mission que vous aviez bien voulu me confier. » M. Oustalet, président pour l'année 1893, prend place au fau- teuil et prononce l'allocution suivante : « Messieurs et chers Collègues, » Il y a quelques jours, en m'annonçant mon élection, mon ami M. le Dr Blanchard m "écrivait qu'il comptait sur un beau dis- cours. Mais je serais bien en peine pour répondre à son attente et je vous demanderai la permission de vous remercier, Messieurs, tout simplement et sans phrases, du grand honneur que vous m'avez fait en me choisissant comme Président. Que pourrais-je dire, d'ail- leurs, que nous ne sachions tous? Il serait très juste assurément, et il me serait particulièrement agréable de célébrer letalent etle zèle de mes honorables prédécesseurs, de nos distingués Secrétaires, de nos excellents Trésorier et Bibliothécaire; mais les éloges que je pourrais leur décerner seraient certainement au-dessous de leur mérite et ne vaudraient pas l'éclatant témoignage des faits accom- plis. » Quand on se rappelle ce qu'était notre Société à ses débuts, quand on songe aux difficultés dans lesquelles elle s'est trouvée engagée et qui ont failli compromettre son existence et que l'on constate sa situation actuellement prospère, la place importante qu'elle occupe désormais dans le monde scientifique, on est émer- veillé des résultats obtenus en moins de quinze ans. Ces progrès vraiment extraordinaires sont dus, non seulement à l'activité de ses membres, à la valeur de leurs travaux, mais encore à la direction libérale que mes prédécesseurs ont imprimée à notre Société, à l'esprit de concorde qu'ils ont maintenu dans nos réunions, à la prudence de notre Trésorier et à l'inappréciable dévouement de notre Secrétaire général et des Secrétaires de nos séances. Grâce à eux, la tâche est devenue singulièrement facile pour le Président actuel, qui n'aura qu'à suivre les traditions de ses devanciers. Il sait d'ailleurs, Messieurs et chers Collègues, qu'il peut compter sur votre bienveillance et il s'efforcera de s'en montrer digue. » SÉANCE DU 10 JANVIER 1893 •'{ M. le comte Arrigoni degli Oddi et M. le Dr A.-L. Heruera, récemment élus membres de la Société, remercient de leur admission. M. Serrera adresse en outre un exemplaire de sa photographie pour l'album de la Société. M. le Président adresse les félicitations île la Société ;'i M. le pro- fesseur de Lacaze-Duthiers, élu président de l'Académie des sciences; à MM. les D,s Jolicokur,Met<:hnikof et Pennetier, nommés chevaliers de la Légion d'honneur. M. le Ministre de l'Instruction publique annonce que le prochain Congrès des Sociétés savantes aura lieu à la Sorbonne du \ au S avril prochain. Il invite la Société à s'y faire représenter. La Société choisit comme délégués MM. Chaper, Cotteau, de (ÎUERNEet Richard. M. G. Buchet décrit un appareil pour faire des pêches pélagiques à bord de navires lancés à grande vitesse. M. Edouard Bradant, présenté à la dernière séance, est élu mem- bre de la Société. Les naturalistes américains ont décidé de réunir à Chicago, en juillet 181)3, un Congrès international de zoologistes. Le Comité d'organisation comprend MM. S. -A. Forbes, président; O.-S. West- cott, vice-président; E.-A. Bridge, G.-W. Peckham, Edw. G. Howe. Wm A. Locy, B.-F. Quimby, membres du Comité. Les noms des zoologistes américains les plus connus figurent sur la liste du Comité de patronage; les zoologistes français faisant partie de ce même Comité sont MM. Milne-Edwards, R. Blanchard, Ch. Bron- gniart, Fairmaire, J. Ki'mckel d'Herculais, Lucas et L. Vaillant. Parmi les Insectes recueillis en Islande par M. Gaston Buchet, M. L. Lethierry a reconnu trois exemplaires incomplètement déve- loppés de Sahla morio Zetterstedt. Cet Insecte parait être assez répandu dans les parties les plus boréales de l'Europe, mais semble être très rare dans l'Europe tempérée : on l'a trouvé en Belgique et M. Lethierry en a capturé lui-même un exemplaire aux environs de Lille. M. H. Pierson, archiviste-bibliothécaire, présente la liste des publications périodiques reçues en échange pendant l'année 1892 (1). (1) Avis important. — Les Sociétés ou Académies avec lesquelles la Société Zoologique de France est en relation d'échanges sont priées de considérer l'insertion sur la présente liste comme un accusé de réception el de bien vouloir envoyer les numéros qui, n'ayant pas été reçus, ne figurent pas sur cette liste. 4 SÉANCE DU 10 JANVIER lSiJiJ EUROPE FRANCE Paris. Aix. Amiens. Angers. Auxerre. Béziers. Bordeaux, La Nature, n°s 974-1022. Annales des sciences naturelles, Zoologie, (7), XII, nos2-6 ; XIII. Le Tour du Monde, n"5 1619-1669. Nouvelles géographiques, nos 1-2,4-8, 10-12, 1892. Société d'acclimatation . Revue des sciences naturelles appliquées {Bulletin mensuel), (4), IX, a.°* 1-11, 13-24. Feuille des jeunes naturalistes, n"s 256-267. Catalogue de la bibliothèque, parties 14 et 15. Journalde la conchyliologie, (3), XXXI, n° 4, 1891 ; XXXII, n°s 1 et 2, 1892. Société de Géographie. Compte-rendu, nui 1-18, 1892. Bulletin, (7), XII, n° 4, 1891 ; XIII, n" 1-3, 1892. Académie des Sciences. Comptes-rendus, table du tome CXIII ; CXIV et table; CXV, moins la table. Société Géologique de France. Bulletin, (3), XX, nus 1, 2, 4. Société Fhilomathique. Bulletin, (8), III, n°4, 1891 ; IV, n°s 1-4, 1892. Compte-rendu sommaire des séances, 1892. Société d'Anthropologie. Mémoires, IV, n° 3. Bulletin, (4), II, n» 4, 1891 ; III, n°* 1-3, 1892. Catalogue de la bibliothèque, lre et 2° parties. Institut national agronomique. A;maZes, XII. Revue scientifique, XLIX et L, 1892. Annales de micrographie, IV, n°s 7-11. Archives de médecine navale, LVII et LV1II, 1892. Revue des travaux scientifiques, XI, nÛS 7-12 ; XII, nos 1-6. Revue des sciences naturelles de l'Ouest, II, nos 1-3, 1892. Le Naturaliste, (2), n° 117-139, 1892. Bulletin scientifique de la France cl de la Belgique. Académie des sciences. Société linnéenne du Nord de la France. Mémoires, VIII, 1889-91. Bulletin, X, n« 223 234, Société d'études scientifiques. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, XLVI, 1er trimestre 1892. Société des sciences naturelles. Bulletin, XIV, 1891. Société d'anthropologie de Bordeaux et du Sud-Ouest, SÉANCE DU 10 JANVIER 1893 Caen. Chalon-sur-Saône. Châteauroux. Cherbourg. Grenoble La Rochelle. Lille. Lyon. Marseille. Montpellier. Moulins. Nantes. Rouen. Semur. Toulouse. Société linnéenne. Actes, XLIV. Société linnéenne de Normandie. Bulletin, (i), V, n» 3-4, is'Jl ; VI, n- 1-3, 1892. Société des sciences naturelles de Saùne-et-Loiiv. Musée municipal. Bu lie tin, n°s8, 10, 11, 1*92. Société nationale des sciences naturelles. Mémoires, XVII, 1891 ; XVIII, 1892. Société des sciences naturelles du Sud-Ksi. Bulletin, (4), I, n° 1. Académie des belles lettres, sciences et arts. Société géologique. Société linnéenne. Muséum d'histoire naturelle. Société scientifique industrielle. Bulletin, X!X, noa 2-4, 1891 ; XX, n° 1, 1892. Académie des sciences et lettres. Bévue scientifique du Bourbonnais, Y, n"* 1-6, 8-11; VI, n° 1. Société académique. Annales, 2' semestre 1891 ; 1er semestre 1892. Société des sciences naturelles de l'Ouest de la France. Bulletin, I, n° 4, 1891 ; II, n»s 1-4, 1892. Société des Amis des sciences naturelles. Société des sciences historiques et naturelles. Bulletin, (2), V, 1890; VI, 1891. Académie des sciences. Mémoires, (9), III, 1891. ALLEMAGNE Berlin. Bonn. Brème. Dantzig. Dresde Erlangen. Akademie der Wissenschaften. Sitzungsberichte, n°* 41-j3, 1891; n°! 1-40, 1892. Gesellschaft nalurforschender Freunde. Sitzungsberichte, n° 1, 1891. Naturhistoriscber Verein der preussischon Rheinlande. Verhandlungen, XXXXVII, XXXXIX. Nalurforschende Gesellschaft. Abhandlungen, XII, n° 2, 1891. Nalurforschende Gesellschaft. Schri/ten, (2), VIII, 1891. Festschrîft zur Feier der iôo.jàhrigen Beslehens. Musée de zoologie, d'anthropologie et d'ethnographie. Abhandlungen und Berichte, 1890-1891. Nalurforschende Gesellschalft « (sis ». Biologisches Centralblatt, XII. Physikalisch-medicinische Societaet. Verhandlungen, XXIV. (i SÉANCE DLT 10 JANVIER 1893 Francfort-sur-le Freiburg i/Br. Giessen. Halle. Hambourg. Heidelberg. Iêna. Kiel. Leipzig. Marburg. Munich. Stuttgart. Wiesbaden. ■Mein.Senckenbergische naturforschende Gesellschaft. Berichte, 1891. Katalog der Batrachier-Sainmlung. Naturforschende Gesellchaft. Berichte, V, n°s 1-2. Oberbessische Gesellschaft fur Natur- und Heilkundc Naturforschende Gesellschaft . K. Leopoldinisch-Carolinische deulsche Akademie der Nalur- forscher. Nova Acta, LV, LVI. Naturwissenschaftlicher Verein von Hamburg-Altona . Naturhislorisches Muséum, VII, IX. Nalurhistorisch-medizinischer Verein. Medicinische naturwissenschaftliche Gesellschaft. Ienaische Zeitschrift, XXVI, nos 3-4. Naturwissenschaftlicher Verein fur Schleswig-Holslein. Schriften, IX. Zoologischer Anzeiger, XV, 1892. Gesellschaft zur Befôrderung der gesammten Naturwissen- schaften. Sitzungsberichte, 1891. K. bayerische Akademie der Wissenschaflen. Verein fur vaterlïindische Naturkunde in Wùrttemberg. Jahreshefte, XVLIII, 1891. Nassauischer Verein fur Nalurkunde. Jahrbûcher, XLV. AUTRICHE-HONGRIE Agram. Budapest. Cracovie. Graz. Innsbruck. Klausenbur". Prague. Triesle. Societas historico-naturalis croatica. Kir. Magy. természettudomanyi térsulat titkâri hivatala. Berichte ans Ungarn, VIII, IX. 0. Hamann, /. G. P. Petényi, der Begriinder der wissehschaftlicher Ornithologie in Ungarn. Budapest, in-4» de 136 p., 1891. G. Pungur, Histoire naturelle des Grjllides de Hongrie. Budapest, in-4° de 81 p., avec 6 pi., 1891. Académie des sciences. Sprawozdanie, XXVII. Bulletin international. Comptes-rendus des séances, III, 1892. Naturwissenschaftlicher Verein fiir Steiermark. Naturwissenschaftlich-medizinischer Verein. Société du Musée de Transylvanie. Orvos-természettudomànyi êrtesitô. K. bôhmische Gesellschaft der Wissenschaflen. Sitzungsberichte, 1891 . Abhandlungen, 1890-1891. Museo civico di storia naturale. Società adriatica di scienze naturali. Bollettino, XIII, n<^ 1-2. SEANCE DU 10 JANVIER 1893 Vienne. K. k. Akademie der Wissenscbalten. Sitzung8berichte der math-nat. Classe, XCIX, n° 4-10, L890; C, n°s 1-7. K. k. zoologisch-botanische Gesellscliaft. Verhandlungen, XLIL. n° 2. K. k. naturhistorisches Hof muséum. Annulai, VII, n"s 1-2. Omis. Bruxelles. BELGIQUE Académie royale des sciences de Belgique. Bulletin, (3), XXIII, a" 1-6; XXIV, n«* 7-11,1892. Annuaire, 1892. Société entomologique de Belgique. Annales, XXXV, 1891. Société malacologique de Belgique. Annales, XXXV, 1890. Procès-verbal, XIX, nos 9-12, 1890; XX, n°s 1-6, 1891. Musée royal d'histoire naturelle. DANEMARK Copenhague. Naturhislorisk Forening. Videnskabelige Meddelelser, 1891 . Det k. danske Vitlenskabernes Selskab. Oversigt, n° 3, 1891 ; n" 1, 1892. Mémoires, V, n° 3 ; VI, n° 2. ESPAGNE Madrid. Acadeniia real de ciencias. Siciedad espaùola de hisloria nalural. 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Natuurkundig Tijdschrifl voor Nederlandsch-Indië, (8), XII (LIj, 1892. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINEES, par le Dr Raphaël BLANCHARD. VIL — Sur le Theromyzon pallens Philippi, 1867. Dans un travail dont j'ai l'honneur d'offrir un exemplaire à la Société (1), j'ai signalé l'existence de la Glossiphonia tessdlata au Chili, d'après un exemplaire de petite taille qui m'avait été adressé par un anonyme (2). Cet exemplaire avait été recueilli sur un Coy- pon (Myopotamus coypu), tué d'un coup de feu dans la lagune de (1) R. Blanchard, Présence de la Glossiphonia tessellata au Chili. Description complémentaire de cette Birudinée. Actes de la Soc. scientifique du Chili, II, p. 177, 1892. (2) Dans le procès-verbal de la séance du 1er août 1892 de la Société scientifique du Chili {Loco citalo, p. XCII), il est dit que l'anonyme en question est M. F. Lataste, Secrétaire général de cette Société. SÉANCE DU 10 JANVIER 1893 18 Cauquenes, province de Colchagua, entre les 34e et 35e degrés de latitude sud. On comprend le grand intérêt de cette constatation, au point de vue de la géographie zoologique. Depuis que cette note est écrite, j'ai acquis la conviction que la Glossiphonia tessellata a. déjà été observée au Chili : c'est elle, selun toute vraisemblance, que le I)1' Philippi a décrite sous le nom de Theromyzon pollens (1). A l'appui de cette opinion, je transcris les principaux passages de la description, d'ailleurs très courte, don- née par le savant directeur du Musée de Santiago; je souligne les caractères qui s'appliquent indubitablement à la Gl. tessellata. L'unique exemplaire observé par Philippi était long de 20""° et large de 7mm. « L'extrémité antérieure est un peu rétractée; immé- diatement derrière elle, le corps s'élargit notablement, tuais il n'atteint su plus grande largeur qu'aux trois quarts de la longueur. La couleur est d'un brun rougeâtre très pâle, qui devient beaucoup plus clair, presque blanc, à la face ventrale et, sous le verre grossissant, est relevé de points bruns disposés sur chaque anneau en trois à qua- tre séries transversales irrégulières, tandis que les sillons très peu profonds qui séparent les anneaux sont incolores. La tête ne pré- sente pas d'anneaux distincts, le reste du corps en montre environ soixante. L'orifice buccal doit se trouver au sommet de l'extrémité céphalique, mais je dois avouer que je n'ai pu ni le voir ni le décou- vrir à l'aide d'une soie. A l'extrémité postérieure du corps, sous la face inférieure, se trouve une ventouse de 3mm. Les viscères ne se voient pas par transparence. Les yeux sont 1res visibles; ils sont dis- posés sur ileux lignes peu distantes l'une de l'autre et convergentes en avant, quatre de chaque côté; les deux premières paires sont plus rap- prochées l'une de l'autre que les deux dernières paires. J 'ai placé l'ani- mal dans le Musée de Santiago sous le nom de Theromyzon pallens. » Cette description est accompagnée de trois dessins (pi. H, lig. a, a-e) : l'un d'eux représente l'animal de grandeur natu- relle et par la face dorsale [a), l'autre le représente de grandeur naturelle et par la face ventrale (/>); la troisième représente l'extré- mité antérieure vue par la face dorsale et grossie (c). Sur cette der- nière ligure, l'écartement relatif des quatre paires d'yeux est bien indiqué; ou constate qu'un sillon profond, passant en arrière de la quatrième paire d'yeux, sépare la tète du reste du corps. Les dimensions attribuées par Philippi à son Hirudinée sont pré- cisément celles d'une Gl. tessellata adulte. L'effacement plus ou (1) R. A. Philippi, Kurze Notiz iiber zwei chilenische Blutegel. Archiv fur Naturg., 33. Jahrgang, I, p. 70, 1867. 16 SÉANCE DU 10 JANVIER 1893 moins complet des anneaux céphaliques est un phénomène ordi- naire chez les Glossiphonies de grande taille : il n'y a donc là rien de contraire à mon interprétation. J'ai montré que la Gl. tessellata possède 10 anneaux céphaliques : en ajoutant ce nombre aux 60 anneaux « environ » comptés par Philippi; on arrive à un total de 70 anneaux environ ; or, on sait que la Gl. tessellata est formée exactement de 72 ou 73 anneaux, suivant les individus. Je suis donc enclin à conclure que le Theromyzon pallens est identique à la Gl. tessellata. Si l'unique exemplaire de Theromyzon ligure encore parmi les collections du Musée de Santiago, il serait intéressant de vérifier si mon opinion est exacte : la situation des orifices sexuels et la disposition des taches pigmentaires (probable- ment très effacées à l'heure actuelle) permettront de trancher cette question, qui présente un réel intérêt au point de vue de la géo- graphie zoologique. J'ajoute que le Theromyzon provient de Puerto Montt, environ par 42° de latitude sud, c'est-à-dire d'une localité notablement plus méridionale que celle qui a fourni la Gl. tessellata décrite dans ma note précédente. Ouvrages reçus le 10 janvier 1893. È. André, Species des Hyménoptères, II, n°s 24-40. J. de Bedriaga, Chalcides Simonyi Steind. et Molge Luschani Steind. Congrès internat, de zoologie de Moscou, 1892. Ii>., Les Vipères européennes et circumméditerranéennes. Ibidem. N. Léon, Contributiuni asupra Fluturilor crepusculari din Rominia. Iasi, in-8° de 23 p., 1892. Id., Labialtaster bei den Bemipteren. Zoolog. Anzeiger, n° 389, 1892. J. G. de Man, Ueber eine nette in Gallen einer Meeresalge lebende Art der Gattung Tylenchus Bast. Festschrift zum 70. Geburtstage Rudolf Leuckarts, p. 121-125, avec une planche, 1892. 17 Séance du 24 Janvier 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT M. le Trésorier présente les comptes de l'exercice 1892. Conformément à l'article 33 du règlement, l'examen de ces comptes est confié à une Commission de deux membres : MM. Certes et Faurot sont désignés pour faire partie de cette Commission. MM. Oustalet et de Guerne présentent M. le Dr Georges Roche, répétiteur à l'Ecole des Hautes-Etudes, 20, avenue des Gobelins, à Paris. SUR QUELQUES OISEAUX DE L'INDE, DU TIBET ET DE LA CHINE, par E. OUSTALET, Président de la Société. Au mois d'octobre dernier, M. Mantou, négociant en plumes de parure, à Paris, se trouvant de passage en Angleterre, y fit l'acqui- sition de deux Lophophores qui lui parurent fort différents du Lophophore ordinaire de l'Himalaya (Lophophorus impeyanus Lath). Ces Oiseaux, que M. Mantou a cédés au Muséum, présentent en efïet, avec l'espèce que viens de citer, des dissemblances que je crois nécessaire de signaler. Chez l'un, en efïet, la nuque ne présente aucune trace de cette couleur cuivre doré ou bronze florentin qui est si apparente chez le Lophophore d'impey, et la région immédiate- ment contiguë en arrière, c'est-à-dire la région comprise entre les épaules, au lieu d'être d'un vert doré brillant, présente une magni- fique teinte violet pourpré, analogue à celle que l'on observe chez certains Merles bronzés et notammeut chez le Pholidauges Ver- reauxi Boc. du Congo et de l'Angola. Les couvertures alaires, les pennes secondaires et les couvertures supérieures de la queue sont d'ailleurs à peu près de la même teinte que chez le Lophophore d'impey, c'est-à-dire d'un beau bleu violacé, à rellets verts et pour- prés, les reflets pourprés étant cependant un peu moins accentués que chez l'oiseau de l'Himalaya ; mais il existe la même tache blanche sur les reins ; la queue est également d'un roux cannelle, les grandes pennes alaires et toutes les parties inférieures du corps depuis la gorge jusqu'aux sous-caudales du même noir légèrement 18 SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 glacé de vert, la tête du même vert doré éclatant, la huppe de la même forme quoique relativement plus allongée, le bec et les pattes à peu près de la même nuance, les doigts peut-être uu peu plus noirâtres que chez le Lophophore d'Impey. Enfin les dimensions ne diffèrent pas sensiblement de celles d'un individu adulte de cette dernière espèce que j'ai pris comme terme de comparaison. La longueur totale de l'Oiseau est de 0m620 ou peut-être de 0m660, le cou paraissant un peu rentré dans les épaules ; l'aile mesure 0m320; la queue, O230; le bec (culmen), 0m048 ; le doigt médian, 0m064. L'autre spécimen s'éloigne encore davantage du Lophophore d'Impey par la coloration de son plumage ; en effet, si les parties inférieures du corps sont noires comme chez l'individu précédent et comme chez les Lophophores ordinaires de l'Himalaya, si la queue est rousse, si la région des reins offre toujours une large plaque blanche, la tête, la huppe, le cou et la région interscapulaire sont d'un vert très foncé, tirant au noir avec quelques reflets pour- prés à peine visibles en arrière ; les couvertures alaires, les pennes secondaires et les couvertures supérieures de la queue, au lieu de la coloration si riche du Lophophores impeyanus, offrent une teinte vert bronze, assez foncée (quoique moins sombre que celle de la tête) quand on regarde l'Oiseau d'avaut en arrière et une teinte pourprée tirant au noir et un peu mélangée de vert (surtout sur les pennes secondaires et les dernières sus-caudales) quand on regarde l'Oiseau d'arrière en avant. Les pattes sont presque noires et le bec d'un brun noirâtre avec le bord des mandibules d'une couleur de corne, brunâtre clair. La longueur totale de l'Oiseau est, approxi- mativement, de0mG00; l'aile mesure 0m320; la queue 0m230; le bec (culmen), 0m050; le doigt médian 0m064. Les dimensions sont donc presque exactement les mêmes que celles du Lophophore d'Impey et de l'autre Lophophore que j'ai décrit en premier lieu. En résumé, les deux Lophophores acquis de M. Mantou, identiques aux Lophophores ordinaires sous le rapport des dimensions comme sous le rapport de la coloration des parties inférieures du corps, de la queue et du bout des ailes, offrent, relativement à ceux-ci, des dissemblances également frappantes, quoique d'ordre divers, dans la coloration des parties supérieures. Ces différences, je me hâte de le dire, ne peuvent être attribuées à une altération de la dépouille, à une préparation qu'on lui aurait fait subir; les expériences faites au Muséum ne laissent aucun doute à cet égard. Cela étant, quelle valeur convient-il de leur assigner? Il serait peut-être exagéré de leur donner une valeur spécifique et je crois SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 19 rester dans de justes limites en les considérant, jusqu'à plus ample information, comme des modifications locales d'un même type. .le proposerai donc de désigner le spécimen à région interscapulaire pourprée, et les individus semblables, qui pourront être découverts ultérieurement, sous le nom de Lophophorus impeyanus var. Mantoui et les individus à plumage mélanisé, comme le second Lophophore que j'ai décrit et qui rappelle certains Faisans charbonniers, sous le nom de Lophophorus impeyanus var. obscura. En tous cas, ni l'une ni l'autre de ces variétés ne peut être confondue avec le Lophophorus chambanus décrit il y a quelques années en Angleterre. Puisque j'ai été amené à m 'occuper d'Oiseaux de la région hima- layenne, je signalerai un t'ait sur lequel mon savant collègue M. T. Salvadori, attaché au Musée zoologique de Turin, a bien voulu appeler mon attention lors de son récent passage à Paris. Il s'agit des Perroquets que, dans notre livre intitulé Les Oiseaux de la Chine, M. David et moi avons cru pouvoir désigner sous le nom de Palœornis derbyanus (Oiseaux de la Chine, p. 1 et pi. I), en les rap- portant à une espèce que L. Fraser et J. Gould ont successivement décrite et défigurée, l'un dans les Proceedings de la Société zoolo- gique de Londres en 1850 (p. 245 et pi. XXV), l'autre en 1858, dans les Birds of Asia (livr. X). M. Salvadori, qui vient de publier le Cata- logue des Psittacidés du British Muséum, a cru pouvoir m 'affirmer que ces Perroquets que M. l'abbé David a observés communément dans les vallées boisées du bassin supérieur du Yangtzé et dont il a envoyé au Muséum des spécimens pris dans le Tibet chinois et le Setchuan occidental, n'appartiennent pas à l'espèce décrite origi- nellement par Fraser. Dans son livre M. Salvadori avait d'ailleurs déjà mis à cet égard certains doutes qui lui avaient été suggérés par la comparaison de la description et de la ligure publiées dans nos Oiseaux de la Chine avec le type môme de la description de Fraser. Ce type, qui se trouve actuellement au Musée Derby à Li ver- pool, où M. Salvadori a pu l'étudier, provient de la fameuse collec- tion de Knowley, où il était encore lorsque M. Fraser rédigea sa description. C'est un Oiseau de forte taille, ayant le bec noir (ce qui indique que c'est une femelle), le manteau vert, la tète d'un vert bleuâtre brillant (cendre verte) passant au bleu-violacé ou lilas sur les côtés, le front orné d'un bandeau noir qui se prolonge de chaque côté jusqu'à l'œil, le long des lèvres, le menton orné de chaque côté d'une large moustache noire, les ailes et la queue en majeure partie verts, la gorge, la poitrine et l'abdo- men d'un rose-pourpré ou i ineui clair, cette teinte remontait sous 20 SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 forme de bande étroite sur les côtés de la tète, en arrière des oreilles. Or„ dans les Oiseaux de sexes différents que nous avons décrits comme dans celui que nous avons figuré et qui est un mâle, à bec supérieur rouge, les parties supérieures du corps étant colorées comme chez le Palœomis derbyanus (Pal. derbyana Salvadori), les parties inférieures offrent une teinte différente, beaucoup moins rose, plus pourprée, et chez les mâles tirant décidément au violet. Les dimensions ne sont pas non plus exactement les mêmes, la longueur totale étant de 0m460 au lieu de 0m510, la longueur de l'aile de 0m2o0 au lieu deOm225 ; celle de la queue de 0m250 au lieu de 0m265. Toutefois il ne faut pas atta- cher peut-être trop d'importance à cet écart dans les dimensions, car d'autres Perroquets, rapportés des frontières du Tibet et du Set- chuan par le prince Henri d'Orléans et d'ailleurs exactement sem- blables à ceux qui ont été obtenus par M. David, se rapprochent davantage par leur taille du type du P. derbyanus. En revanche, ces Perroquets qui proviennent de l'expéditiou de M. Bonvalot et du Prince d'Orléans, et parmi lesquels il y a des mâles et des femelles bien adultes, se distinguent par les mêmes particularités de colo- ration que les spécimens donnés par M. David. Je crois donc pou- voir considérer tous ces Oiseaux comme appartenant à une espèce nouvelle que j'appellerai Palœomis Salvadorii. Cette espèce, ou peut-être cette race de Palœomis serait cantonnée dans le Setchuan et dans le Tibet chinois, tandis que le P. derbyanus habiterait une province encore mal déterminée de l'Inde hymalayenne. LES ZOOLOGISTES ACTUELS, par L. H. ERRERA, Aide-naturaliste au Muséum de Mexico. M. Ch. Richet a dit : « On peut parler de l'avenir d'une science non certes pour le prévoir, car le caractère même de la science est d'ou- vrir des horizons imprévus, mais bien pour fixer, si possible, les points défectueux, les lacunes de la science contemporaine et pour indiquer dans quelle direction doivent s'orienter les recherches futures. » SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 21 Dans le but de procurer quelques renseignements sur ces der- niers points, relativement à la biologie, nous avons pris du Scim- tists' Directory, de Cassiuo, édition de 1892 (excepté pour la France, édition de 1888) les indications suivantes, en conservant les noms tifs spécialités telles qu'on les y trouve, et en supprimant beau- coup de taxidermistes et de négociants, ainsi que les personnes qui se vouent à collectionner, par exemple, des coquilles d'œufs, des timbres-poste et autres curiosités. Les naturalistes qui cultivent des branches spéciales d'entomologie ont été ajoutés à la section d'entomologie. Nous avons inscrit sur le tableau les personnes qui s'occupent de taxidermie et de quelque autre branche, pour qu'on puisse juger de la proportion des véritables naturalistes dans chaque pays. Nous supprimons les anatomistes, qui rarement indiquent s'ils étudient l'anatomie humaine ou comparée, comme il arrive aussi avec les histologistes, qui ont été comptés exactement. On ne doit pas oublier un moment qu'une même personne peut être inscrite à la fois dans deux, trois sections ou plus ; le nombre des personnes qui sont inscrites dans une seule des dites sections est entre parenthèse. A ne point en douter, à cause de l'insuffisance de l'œuvre de M. Cassino et des erreurs que nous avons pu commettre pendant notre relevé, ce catalogue est quelque peu inexact; mais on peut de préférence se fier à la proportion pour cent. De l'examen judicieux de ces chiffres on peut, il me semble, con- clure quelques faits d'importance, ou peut-être simplement des curiosités. Je ne puis m'occuper que d'une d'elles que je crois de- voir signaler. Sur un total de 9835 naturalistes, 959 se sont voués à l'étude des Coléoptères, soit 9,8 °/° '■> S seulement étudient l'évolution, soit 0,1 % ; la conchyliologie occupe 667 naturalistes, soit 6 %; la distribution géographique en intéresse 164; l'embryologie 333 et l'entomologie 2012. En un mot, mille fois plus de travailleurs se sont adonnés aux branches où il ne s'agit souvent que d'études de taxinomie, qu'à celles où la taxinomie joue nécessairement un rôle très secondaire et où la description des nouvelles espèces n'en joue absolument aucun. 22 SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 z H .Nombre des Naturalistes Zoologie. Protozoaires . . . Hhizopodes . . . . Foraminifères. . Infusoires Zoophytes Cœlentérés.. . . . Spongiaires. . . . Coralliaires. . . . Alcyonaires. . . . Hydroïdes Méduses Echinodermes.. Crinoïdes Astéroïdes Vers Rotateurs Turbellariés . . . Crustacés Copépodes Phyllopodes Amphipodes . . . Isopodes Arachnides Acariens Phalangides.. . . Myriapodes. . . . Entomologie. . . Diptères Hémiptères Lépidoptères. . . Sphingidee .... Névroptères.. . Orthoptères. . . Coléoptères Scolytus Chrysomélidés Cicindélidés... Curculionidés. 5017 374 (26) 28 2 9 34 1 24 (1) 1 1 2 2 M] 20 29 (i: z a < W a CQ a a z ■< « o 10 1 6 075 (187) 36 (3) 27 (3) 280 (75 1 26 (3) 19 (1) 203 (58) 1 2 1 724 102 (27) 12 7 (2) 3 4 11 (2) 3 (1) 1 6 (3) 7 3 (1) 1 9 (2) 2 (1) 13(2) 6 (1) 2 (1) 2 106 (37) 5 46 (11) 5 4 28 (9) o z a 1216 63 (21) 6 1 1 5(1) 4 1 3 3(i; 7(1) 14 (4) z 2(1) 2 2 (1) 567 (440) 5 21 (1) 101 (36) 6 442 (310) sa © a ce u 5 < 723 121 (34) 14 (1) 1 4 (1) 8 9(1) 4(1) 2(1) 4 20 (8) 14 (2) 2(2) 13 (2) 4 191 (124) 18 (3) 10 84(41) 10 10 92(40 408 42 (13) 7 (2) 1 4 6 1 2 12 (4) 1 6 (1) 1 2 5 (3) 2 126(81) 12(5) 16 (3) 43(17) 10 13 71 (30) 1 2 o K sa 105 8(1) i:i m a en s 243 23 ( (h (7) 11 3) 124 14 (2; 3(1) (2) 1 3 5) 185 21 (8) 3(1) 1 (1) 1 (1) 1 15 (8) 3(1) 1 4 9 22(13) 3(2) 9 (5) 4(1) 27 ( 3( 5( Kl M -5 179 (2) 5) 4) (6 2 17 (6) I (41 SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 23 •M y c 136 12 (3) < 116 3 1 •< S. 128 15 (6) M :î <; S f- Z « H S "S < H Z -5 û. J. W _• < s O eu 19 < i- © z O o © = C B O O « Ch c 136 116 128 72 SI) 42 111 69 22 40 9835 1 2 • • 2 2 . 3 • • • 4 1 . 1 . 10 3 (2) 3(2) 5(3) 3 (1) 1 118 (20) 20 (8) 6(1) 2(2) 10 12) 4(1) 3(1) 1 31 (7) 5(1) 667 (168) 6 (1.7) 2 . 1 (1) 1 . . 15(6) . . • 1 . ■ . 5(1) 4(2) 3(1) 2 M 1) ;i 3 147 (24) 1 2 • 1 , l 2 • 3 (1) 3(1) 1 122 (10) 1.2 (0.1) 11 (o) 10 (4) 4(1) 3(2) 5(1) 4(2) 2 9 (o) 2 6(1) 2(2) 1017 (286) 10.3 (2.8) 2 5 2 1 2 2 2 1(1) 189 (6) 1 4(1) 1 .9 (0.06) g 1 ( , # 5 2(1) 1 2 • 5(1) 4 0(1) 3(1) 835 (84) S.', ,I).S 1 2 . . . 2 334 0(1) 3 2 1 1(1) 1 7 . 2 604 (ï>ï>) 6.1 (5.6) 34 21 24 12 21 9 20 18 29 7 3(1) 4135 42 2 6(2) 2 9 3(1) 1 1 1 346 (30) 3.5 (0.3) 3 3 1 9 . . 2 (1) 2 272 (7) 2.7 (0.7) 0 3 6(1) . . . 1 , 333 (26) 3.4 (0.3) 12 7(2) 6(2) 4 1 1(1) 1 1 2 3(1) 662 (66) 6.7 (0.7) 12 (4) 5 3(1) 4 2(1) 2 1 2(1) 1103 (108) 5(1) 11.2 (1.0) • • 2 8 5(2) îi 3 1 4 1 1 164 (4) 1 2(1) 31 (6) 2 1 1(1) 344 (18) 3 3 151 (10) # .-,,2; . 1 1 2 • • 1 26 SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINÉES, par le Dr Raphaël BLANCHARD. VIII. — Sur h'Hirudo brevis Grure, 1871. Iconographie. — Grube (1), pi. III, fig. 4 et 4 et. Historique. — h'Hirudo brevis a été décrite par Grube, d'après trois exemplaires provenant du sud du Chili et appartenant au Musée de Stuttgart. Voici la diagnose qu'il en donne : « Latior sublanceolata, antrorsum minus producta et attenuata, plus duplo largior quam lata, quasi semiteres, margine creuato, lutea, dorso medio lato planiore paulo pallidiore striis longitudi- nalibus vix adumbratis a lateribus seposito, ventre usque ad annu- lum 21mum piano, inde paulo cavato, annulis complet is 56 tantum vel 57, supra subpapillosis, subtus laevibus, lm0 supra trausverse bipartito. Disais anterior late arcuatus, marginibus parallelis, fronte obtusissima paene truncata, posterior magnus, diametro 1/2 latitu- dinis corporis maximae superante subovatus, antrorsum interdum leviter acuminatus. Oculorum paria 5, anteriora 4 semiannulis 4 continuis affîxa, par 5tum a 4t0 semiannulo 1 interjecto remotum, oculi anteriorum 3 longiusculi, profundius immersi, ceteri globosi. Aperturae génitales inter annulum 16tum et 17mnm et inter 20mum et 21num sitae. « Long. 10,5 mm., ad 12,5 mm., lat. max.(ad annulum 40t"m usque ad 50mum)3mm., ad 3,5 mm. ad annulum completum lmum 1,3 mm., diameter disci posterions 2 mm. « Valdivia. » Par le nombre restreint de ses anneaux et la situation de ses ori- fices sexuels très en avant, VHirudo brevis se montre isolée parmi les Hirudinides ; néanmoins elle a comme celles-ci les yeux disposés en arc et trois mâchoires « qui semblent être très finement dente- lées. » Les yeux sont d'ailleurs répartis d'une façon spéciale, indi- quée dans la diagnose et rappelant celle dont ils se comportent chez Chtonobdella limbala Grube, d'Australie. Cette dernière espèce étant terrestre, il serait intéressant de s'enquérir si VHirudo brevis ne le serait pas également. Description. — Cette prévision de Grube était exacte : VHirudo brevis est effectivement une Sangsue terrestre. Cela m'est nettement indiqué par M. Jules Besnard, professeur à l'Institut agricole de Santiago, qui a eu l'amabilité de m'en envoyer 32 exemplaires, pro- SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 27 venant d'El Hnito, près l'archipel deChiloé. L'existence de Sangsues terrestres dans le sud du Chili avait d'ailleurs été signalée par Claude Gay (2) : a En las provincias de Valdivia y Chiloe se hallan varias terrestres, que viven en las florestas jamâs inundadas.y acaso no se acercan â las riveras ô â los estanques, pues unas son muy gruesas y otras muy pequerïas. » A l'état de contraction par l'alcool, YUirudo brevis (fig. 1) est longue de 16mm, et large de4mm5 ; sa ventouse posté- rieure est circulaire et large de 2mm. Le corps est d'aspect piriforme, comme chez la plupart des Glossi- phonides, mais il est moins franchement aplati que chez ces dernières. A première vue on n'hésite guère cependant à considérer cette Sangsue comme une Glossiphonide, car la répétition régulière des papilles segmentaires et des pores néphridiaux de trois en trois anneaux indique avec précision que le somite comprend effectivement trois anneaux ; en outre, les anneaux sont au nombre de 62 seulement et l'intes- tin porte, dans les somites XII à XIX, huit paires de grands cœcums latéraux, ceux de la dernière paire se prolongeant assez loin en arrière. D'autre part, notre espèce a dixgros yeux noirs, dont l'aspect général rappelle d'une façon frappante ceux des Haemadipsa Fig. i. — Mesob- della brevis, grossie 3 fois. 20..-J Fig. S$2J-22 O-.Mv/ A B . — Schéma de l'extrémité antérieure de Mesobdella brevis.— A, face dorsale; B, face ventrale. Les papilles segmentaires n'ont pas été représentées. SÉANCE DU 24 JANVIER 1893 W ou Sangsues terrestres de Malaisie : les quatre premières paires d'yeux sont encore contiguës, par suite de la réduction de chacun des trois premiers somites à un seul anneau (fig. 2 et 3); mais la quatrième et la cinquième paires sont séparées par un seul anneau, par suite de la réduction du somite IV à deux anneaux. En d'autres termes, les yeux des Haemadipsa sont portés par les anneaux 1, 2, 3, 4 et 7, tandis que ceux de l'Hirudo brevis sont portés par les anneaux 1, 2, 3, 4 et 6 (1). Ce fait indique déjà une grande tendance au raccourcissement des somites. En effet, les somites I à III comprennent chacun un seul anneau; le somite IV a deux anneaux; les somites Va XXII, chacun trois anneaux; le somite XXIII, deux anneaux; le somite XXIV et dernier, un seul anneau. Chose remarquahle : la coalescence du corps s'est tellement accentuée, que les somites XXV et XXVI, fonctionnellement moins impor- tants que ceux de l'extrémité antérieure, ont disparu sans laisser la moindre trace (fig. 4). Les orifices sexuels occupent leur situation nor- Fig. 3. _ profil de maie (fig. 1 et 2) : le mâle s'ouvre sur le somite l'extrémité anté- x entre leg anneaux 21 et 22 ; le femelle sur le neure. ' somite XI, entre les anneaux 25 et 26. Les papilles segmentaires sont disposées exactement comme chez lesHirudinides, elles forment à la face dorsale huit rangées longitu- /^-^~"^5--A V M vn \TH \ , .50 — .;; — ^ Fig. 4. — 6ï ' . ^ -" XXJV A B Schéma de l'extrémité postérieure de Mesobdella brevis —A, face dorsale ; B, face ventrale. Les papilles sont représentées. dinales, et celles de la rangée latérale interne sont en série linéaire avec les yeux de la dernière paire. Ce caractère rapproche encore l'Hirudo brevis des Hirudinides. Ajoutons enfin que cette espèce n'a (1) Les yeux seraient disposés de cette même façon chez Cyclobdella glabra Weyenbergh, de la République Argentine, mais il n'y a d'ailleurs aucune ressem- blance entre cette espèce et celle qui nous occupe. SÉANCE DU 24 JANVIER 18!).'{ -!'.) pas détrompe, mais possède trois petites mâchoires, situées exacte- ment comme chez les H irud in ides et armées chacune de 5o à (50 dents. En résumé, par ses caractères ambigus VHirudo brevis relie d'une façon remarquable les Glossiphonides aux Hirudinides. Parmi ces dernières, elle se rapproche le plus des Hémadipsines, tant par son genre de vie que par la disposition de ses veux, mais elle s'en dis- tingue nettement, comme de toutes les autres Hirudinides. par le haut degré de condensation atteint par ses somites. L'existence de cette forme intermédiaire démontre que les deux familles envisagées ici dérivent d'une souche commune, dont les Glossiphonides ont apparemment moins dévié que les Hirudinides. Il résulte de la description précédente que VHirudo brevis ne saurait rester plus longtemps dans le genre Hirudo. Cette espèce ne peut rentrer dans aucun des genres actuellement connus; c'est pourquoi nous créons en sa faveur le genre Mesobdella : ce nom rappellera qu'il s'agit là d'une forme intermédiaire entre deux grands groupes naturels. Mesobdella R. Bl., nocuni genus. Diagnose. — Hirudinidae terrestres, decem oculis instructae, quorum quatuor purin anteriora quatuor annulis continuis affixa, pur quintum verù, annulo interjecto, a quarto remotum. lu média parte corporis, unusquisque somitus e tribus annulis constat. Très maxillae denticulatae, ut in Hirudinibus. Intestinum magnis saccis lateralibus ornatum, ut in Glossiphoniis. Hactenus species unica : Mesobdella brevis (Grube), 1871. • Hirudinides terrestres, munies de dix yeux : ceux des quatre premières paires sont portés par quatre anneaux consécutifs ; ceux de la cinquième paire sont écartés de la quatrième paire, dont ils sont séparés par un anneau. Dans la partie moyenne du corps, cha- que somite comprend trois anneaux. Trois mâchoires denticulées, comme chez les Hirudo. Intestin orné de grands caecums latéraux, comme chez les Glossiphonia. Jusqu'à présent, une seule espèce : Mesobdella brevis (Grube), IN7I . Cette espèce vit dans le sud du Chili, entre les 40e et 43e degrés de latitude sud. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE (1) Ed. Grube, Beschreibungen eiuiger Egel-Arten. Archiv fur Naturg., 37. Jahrgang,Bd I, p. 87, 1871. Voir p. 93. (2) Cl. Gay, Historia fisica ij polit ica de Chile, Zoologia, III, 1849. Voir p. i7. XVIII. — 4 30 Séance du 7 Février 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT M. le Ministre de l'Instruction publique invite la Société à lui adresser, pour l'Exposition de Chicago, un exemplaire du Bulletin et des Mémoires parus en 1891. La Société accepte cette proposition et charge le Secrétaire général d'en assurer l'exécution. M. le D1' Roche, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. M. le professeur R. Dubois rend compte de ses expériences démontrant l'influence des sections de la moelle épinière à différents niveaux sur le sommeil hibernal delà Marmotte. Il fait connaître également le résultat de ses observations sur les causes de l'épidémie qui sévit sur les Écrevisses dans le département de l'Ain. Il attribue cette épidémie à des Sporozoaires siégeant dans les muscles. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINEES, par le D' Raphaël BLANCHARD. IX. — Variations de la constitution du somite. L'exemple de la Mesobdella brevis nous démontre que la consti- tution du somite n'est pas rigoureusement fixe et immuable dans les limites d'une même famille naturelle ; je ne parle pas ici des somites extrêmes, qui se raccourcissent plus ou moins, mais bien des somites de la région moyenne du corps. En général, ces somites sont formés chacun de cinq anneaux chez les Hirudinides, mais on vient de voir qu'ils peuvent se réduire à trois anneaux. Trouvera-t-on quelque jour une Hirudinide véritable, chez laquelle la variation se serafaite en sens inverse, c'est-à-dire dans le sens de l'augmentation du nombre des anneaux ? L'exemple des Néphélides rend cette hypo- thèse assez plausible. Nous avons démontré que les Nephelis ont aussi le somite formé de cinq anneaux (fig. 1, A,) ; mais cette règle est loin d'être absolue pour les autres genres de la même famille. Dans le genre Dîna, dont nous n'avonsfait jusqu'à présent qu'indi- SÉANCE Dl 7 FÉVRIER 1893 31 quer les caractères essentiels (1), le troisième anneau de chaque somitese dédouhle, en sorte que le somite tend m comprendre six anneaux (fig. 1, B). I- : y A B Fig. 1. C D E Schéma comparai if de la constitution du somite dans les genres Nephelis (A), Dina (Bi et Trocheta (C, D. E.). — d, quatrième anneau du somite de Tro- cheta ou anneau intercalaire : », position des pores néphridiaux et séparation des somites. (1) R. Blanchard, Sur la présence de la Trocheta subvhïdis en Ligurie el description de celte Rirudinée. Atti délia Soc. ligustica di se. nat . , III. n° 4, 31 p. in-8" avec 8 fig. dans le texte, 1892. Voir p. 28. Dans ce mémoire s'est glissée une erreur que nous tenons à rectifier dès mai nie nant. Sur la figure 6, le collier œsophagien doit être reporté à l'anneau 0 : le 1er ganglion de la chaîne ventrale est porté par l'anneau 10, ou deuxième anneau du somite VI, le 2"" par le deuxième anneau du somite VII, et ainsi de suite. Les lettres explicatives en et /" g doivent donc être avancées chacune d'un somite ; les numéros d'ordre des autres ganglions nerveux doivent être augmentés chacun d'une unité. De plus, les lignes 8 à 11 de la page 24 doivent être rectifiées ainsi : « six anneaux qui portent respectivement le 1er et le 2m* ganglions nerveux ( l" g, ?■« g). Le collier péri-œsophagien (en) est porté parle 6e anneau, qu'on doit considérer comme le premier anneau du somite V. » Une correction toute semblable doit être faite à ma Description de la Nephelis atomaria Caréna (Bull. Soc. Zool. de France, XV11I, p. 165, 1892). Sut la figure 1 A, le collier œsophagien doit être reporté à l'anneau 6, qui est par conséquent le premier anneau du somite V ; le 1er ganglion de la chaîne ventrale est porté par l'anneau 10, le 2e par l'anneau 15 et ainsi de suite. A la page 168, les lignes 25-27 doivent être remplacées par cette phrase : «Le somite IV comprend les anneaux 4 et 5 ; le somite V comprend les quatre anneaux 6 à 9. » A la page 169. lignes 3 el 4 en remontant, lire : « ....correspond à l'anneau 6 ou premier anneau du somite Y. Tous les ganglions » A la page 170, dans l'explication de la fig. \, lire : u Nephelis atomaria, var. Mexjeri » L'impression et la gravure de ces deux travaux a été faite en août 1892, alors que je me trouvais à Moscou pour le Congrès international de zoologie. Je n'ai pu en surveiller les épreuves -.delà les erreurs que je viens de corriger. 32 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 18!)3 Le genre Trocheta présente une disposition bien plus curieuse encore. Tout d'abord l'anneau intercalaire que nous venons de con- stater chez les Bina, se sépare d'une façon définitive (fig. 1, c; fig. 2, d). Les choses en restent là pour certains somites, qui se montrent dès lors formés de six anneaux : trois grands, un petit et deux grands. Sur d'autres somites, on observe au contraire que la division va encore plus loin : un seul des deux grands anneaux postérieurs se dédouble incomplètement (fig. 2, c), ou bien tous les deux se comportent de cette manière (fig. 1, d; fig. % b). On passe ainsi par des états où le somite comprend six anneaux, avec tendance marquée à en comprendre sept ou huit. Il arrive enfin, et c'est même l'état le plus fréquent, que chacune des subdivisions des deux grands anneaux postérieurs se sépare et s'individualise, ce qui donne un somite formé de huit anneaux, trois grands en avant et cinq petits en arrière (fig. 1, e; fig. 2, a). Cette description résulte de l'examen d'une centaine de Trocheta recueillies aux environs de Gènes, ainsi que de l'étude de quelques A A y -e r/' -9 -h, -e S (J+h A i i B D A Fig. 2. — Schéma de l'organisation du somite de Trocheta subviridis. — A. type normal; B, C, D, types anormaux, mais assez fréquents ; a, b, c,les trois pre- miers anneaux ou grands anneaux du somite ; d, e, /', g, h, les cinq derniers anneaux ou petits anneaux du somite. individus de France et d'Angleterre. Chez ces Trochètes occiden- tales, les pores néphridiaux débouchent à la face ventrale, soit dans l'interstice des somites, soit sur le premier grand anneau du somite (fig. 3) ; les orifices sexuels occupent une position assez variable, mais en somme l'orifice mâle s'ouvre toujours sur le somite X et la vulve sur le somite XL La Trocheta subviridis existe aussi dans l'Europe orientale : le Musée zoologique de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg SÉANCE DU 7 FÉVHIER 1 893 33 . ■ ^_. < -i — r j j — "■ ■ c c 1 ( c c ■ ! 0 0 0 1 < c ( 0 W » • a -s r «■a V -~ « r '- r- is: : y T. a « -! M a' a, E m a> m ai a* £h o O - es t/j -. c ^— — *-» 0) p3 * cti = T~ Cï o -a *— ' u X o a> - — m s ai © c B S 09 u «J - — o t~ - O — ■- — es S es •r* U - > ^ •s 0 X! 0) .- — 3 s o e» CS ^ e •*^ C CS s- -*J c : E M -S tf 34 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 — / en possède six ou sept exemplaires de belle taille, provenant de Derekœi (JepeKioii), en Crimée. Grâce à l'amabilité de M. le Dr Strauch, j'ai pu examiner deux de ces exemplaires et j'ai noté sur eux d'intéressantes particularités qui, si elles sont constantes dans la forme orientale, mériteraient à celle-ci d'être élevée au rang d'espèce ou tout au moins de variété. L'un de ces exemplaires était long de 90mm et large de 7mm ; l'autre était long de 50mm et large de 5mm. Le somite est formé de huit anneaux, suivant le plan indiqué plus haut; en outre, chacun des trois grands anneaux se montre entièrement dédoublé par un sillon transversal (fig. 4). Le somite tend donc à comprendre onze anneaux; en examinant un plus grand nombre d'exemplaires de cette provenance, on en trouverait sans doute chez lesquels cette séparation du somite en onze anneaux est complète. Or, c'est là un fait assez inattendu, si l'on se rappelle que les Trochela, les Dina et les Nephelis sont les divers chaînons d'une même série d'Hirudinées dont le somite est fondamentalement formé de cinq anneaux, voire même de trois an- neaux seulement, comme le démontre la Mesobdella brevis ! La Trochète de Crimée présente encore d'autres dispositions intéressantes. Le somite X ne porte plus -c? l'orifice génital mâle ; ce- lui-ci a émigré sur le so- î mite XI, où il s'ouvre au milieu du deuxième grand anneau, c'est-à-dire entre le troisième et le quatriè- me anneaux, si l'on consi- dère le somite comme for- mé réellement de onze an- neaux. La vulve débouche entre le troisième grand anneau et le premier anneau court, autrement dit entre le sixième et le septième anneaux d'un somite à onze anneaux. Les pores néphridiaux (fig. 4, n) s'ouvrent sur la moitié posté- rieure du premier grand anneau, autrement dit sur le deuxième anneau d'un somite à onze anneaux. Supposons une Trochète chez A B Fiii 4. — Schéma représentant la face ventrale des somites X el XI riiez deux Trochela xitlt- viridis de Crimée. — A, individu normal : B, individu anormal ; n, pore néphridial. SÉANCE nu 7 FÉVRIER 1803 35 Laquelle l'individualisation des ouze anneaux du soin i te soit com- plète : on sera tenté de considérer comme l'anneau initial du somite celui qui porte les pores néphridiaux ; on se méprendra donc sur la vraie signification de l'anneau précédent. L'une des deux Trocheta de Crimée présentait une anomalie dont la ligure 4, b, indique la nature. Des anomalies de ce genre sont communes chez les Hirudinides et les Néphélides, bien qu'on les ait à peine sigualées avant nous. Nous relevons avec soin tous les cas qui s'ofïrent à nous ; c'est en rassemblant un grand nombre de faits de ce genre qu'on peut espérer en découvrir la cause générale. Ou voit donc à quel point le nombre des anneaux peut varier dans les limites du somite, chez les Hirudinées appartenant à une même famille naturelle. Les Glossiphonides nous offrent des faits de même nature : le somite comprend trois anneaux dans la plupart des cas. mais les Hœmenteria accusent une tendance à la multipli- cation des anneaux, le deuxième et le troisième anneaux de chaque somite, dans la partie moyenne du corps, se montrant entièrement dédoublés à la face ventrale et tous les anneaux présentant des traces plus ou moins nettes de dédoublement à la face dorsale. Selon toute vraisemblance, c'est par des phénomènes de cette nature que s'explique la constitution très spéciale de la Lumbricobdella Schâfferi Ken nel, Sangsue terrestre de la Trinidad, qui aurait 262 anneaux. REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE BULIMINUS, AVEC LES DESCRIPTIONS DE PLUSIEURS ESPÈCES NOUVELLES DE CE GENRE, par C. F. ANCEY. Les observations et descriptions qui suivent ont trait, presque toutes, à des espèces Asiatiques appartenant au genre Buliminus. Divers auteurs allemands ayant publié, depuis l'apparition de mon Élude monographique sur les Buliminus de l'Asie centrale russe et de V Afghanistan (1) et de sou Supplément, différentes espèces de ce genre provenant du Turkestan et de la province russe de Transcas- pie, le nombre s'en est accru daus de notables proportions. Buliminus Ujfalvianus Ancey. Je commence par rectilier le nom de cette coquille qui a toujours (J) Aiscey, in : Bulletin de la Société Malacologique de France, 1886. 3C) SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 été dénaturé et estropié daus les publications (Ufjaloyanus, Ufjalvyanus, etc.) Buliminus Kuschakewitzi Ancey. Var. Funki Ancey. Differt à typo testa minore et exiliore, umbilico magis aperto. anfractibus modo 8. (nec 8 1/2), ultimo magis saccato, minus atte- nuato-compresso, augulo ambilicari latiore. A. Long. 13, lat. 4 1/4, long, apert. 4 1/4 mill. B. Long. 13, lat. 4, long, apert. 4 mill. C. Long. 14, lat. 4 1/2, long, apert. vix 4 1/2 mill. Asie centrale. Buliminus Semenovi, n. sp. Testa oblongo-ovalis, pupiformis, solidiuscula, oblique apertique rimata, sursum cornea, infra paulatim pallidior, corneo-griscola, strigis nonnullis indistinctis saturatioribus, nitidiuscula, striolis incrementi obliquis vix impressis. Spira ad apicem paulatim attenuata, obtusa, apice corneo. Anfractus 7, primi convexioris, cœteri convexiusculi, sutura impressa, 4 superiores diametro paulatim accrescentes, sequentes subœquales, ultimus parum attenuatus, antice longiuscule vixque subascendens ; apertura mediocris, leviter obliqua ovalis, superne einarginata. Peristoma album, anguste expansiusculum, subincrassatum, marginibuscallo ad angulum insertionis tuberculifero, ad sinistram partem incras- satulo junctis, extero primum arcuato et stricto, dehinc latius curvato, basali rotundato, coiumellari brevissime reflexo. Columella implicata, edentula, angulum cura basi nullum formans. Long. 9, diam. 4, ait. apert. 3 1/3 mill. Turkestan. Espèce voisine du But. secalinus Martens, de la Dzouugarie, mais moins allongée et à ouverture plus ample; elle ressemblerait assez à un petit B. Sogdianus, de forme étroite. Buliminus Germabensis Ancey. — Bul. eremita Reeve, var. Germabensis Bôttger. Cette forme de grande taille, provenant des Monts Germab (province Transcaspienne), est si différente de Veremita, que je n'hésite pas à la considérer comme espèce distincte. Buliminus Annenkovi, n. sp. Testa pupoidea, anguste minutique rimata, solidiuscula, subni- SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 37 tida, albidula, eorneo exililer maculosa et irregulariter strigata, sursùm cornea, lineis increinenti obsolète ootata, interdùm leviter subplicosa. Spira subcylindracea, ad summum obtusum attenuata. Aufractus 6, primi convexiores, sequeutes convexiusculi, sutura impressa, très primi diametro eeleriter accresceutes, duo sequentes aequales, ultimus vix prœcedeute major, subsaccatus, antice vix et longiuscule subascendens, paru m inferne attenuatus, sicut ac duo peuultimi linea angustissima fusca, interdùm iuterrupta aut obsolela juxtà suturali cinctus. Apertura vix obliqua, oblonga, emargiuata, superne subangulata, margiuibus remotis, supero arcuato, extero subrectilineari, basali arcuato, columellari simplici vix incrassato et parùm curvato. Peristoma simplex, subacutum, basi levissime, ad columellam latiuscule patulesceus. Long. 9 1/2, diam. 4-4 1/4, ait. ap. 3 1/4 mill. Khanatde Kokhand, Turkestan. Cette coquille pupiforme, dont je donne ici la ligure, ne peut être comparée à aucun autre Buliminus de l'Asie Centrale, bien qu'on Tait, à tort, répandu dans les collections sous le nom de Przevalskii, Ancey. La diagnose de cette dernière espèce a été établie d'après un individu un peu jeune peut-être, ainsi que je l'ai dit ailleurs, tandis que les caractères de l'ouverture du B. Annenkovi sont ceux d'une coquille adulte, ainsi que j'ai pu le constater en en étudiant plusieurs échantillons. Buliminus intumescens von Martens. /;. intumescens von Martens in : Fedtsch. Reise, 74, etc. J'ai reçu le type bien accentué de Nicolaï (Turkestan). Il esta remarquer que chez ce type, le calus pariétal est simplement renflé vers l'insertion, mais n'émet point de tubercule à l'intérieur delà région pariétale, ainsi qu'on le remarque chez la forme de Samar- kand que j'ai nommée Fedlschenkoi. Chez cette dernière, l'intérieur du bord externe est d'abord étroit et se dilate brusquement avant le milieu, ce qui lui donne en cet endroit un aspect tuberculiforme ; dans le type, la dilatation est beaucoup moins forte et ne s'opère que graduellement. L'exemplaire qui a servi à la description originaire de la var. Fedtschenkoi possède une petite dent à la partie externe du bord columellaire. Une variété beaucoup plus commune, n'en possède pas (var. inermis Ancey i. coll. 1889), en participant d'ailleurs aux autres caractères de la Fedtschenkoi, que je suis actuellement porté à considérer comme une espèce distincte de Y intumescens. 38 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 BULIMINUS TRIGONOCHILUS AûCeV. Je donnueici la représentation de cette coquille peu connue, afin de mettre en lumière les caractères de son ouverture et de sa spire et pour montrer combien elle est dissemblable de Vasiaticus, von Martens. Buliminus Turanicus Ancey. Je désigne sous cette nouvelle appellation le Bul. Kotriarovi, Kobelt (non Bottger), espèce Touranienne publiée postérieurement à l'espèce Arménienne. Buliminus Bonvallotianus Ancey. Var. Samarkandensis, Kobett. Je dois faire observer que le nom de Samarkandensis, appliqué par le Dr Kobelt à cette variété, est mal formé, puisque le nom de Samarkand se rend en latin par Maracanda ; il conviendrait de le changer en Maracandensis. Si le nom imposé par l'auteur était conservé, on serait autorisé à maintenir des appellations telles que Marseillensis, Toulonensis, Lyonensis, etc. Buliminus Bactrianus Ancey. Je crois devoir ériger en espèce, la coquille que j'ai caractérisée en 1886 (Bul. de la Soc. Malac. de France, p. 36) en la considérant, comme identique à Yeremita, de Benson, dont j'avais un peu plus haut reproduit la description. Turkestan. Buliminus Armeniacus Ancey. — Bul. tricollis Mousson, var. minor Bottger. Cette espèce très caractérisée, des environs de Kars, en Arménie (Komarov) est si distincte de celle de Mousson, par sou aspect général, le nombre de ses tours très serrés et par ses autres caractères, que je crois indispensable de l'en distinguer sous uu nouveau nom. Buliminus Geoffreyi Ancey. Chondrus (ieofj'reyi Ancey, in : Etudes Moll. inéd. de, in : « Il Natu- ralista Siciliano, 1883, p. 2. — Buliminus (Chondrus) anatolieus, « Issel » var.?, in : Nevill, Hand List of Mollusca, 1878, p. 130. — Buliminus Kobeltianus Nevill, in sched. Testa oblonga vel elongato-oblonga, nitida, subtenuis, corneola, ad aperturam lactescens, rima parvula valde obliqua munita, sub lente vix striatula. Spira oblonga vel subcylindraceo-oblonga, apice sat minuto obtuso. Anfractus 7 3/4 — 8, conveniusculi, sutura SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 39 impressa, 4 vélo primi diametro paulatiui accrescentes, sequentes subœquales, ultimus dislnicte attenuatus, oblongus, haud asceu- dens. Apertura obliqua (pro génère), oblongo-attenuata, paru m lunata, plica columellari interna lataquevix prominente instructa. Peristoma planuin, expansum, albo-incrassatura, superne strictius- culum, dehinc ante médium subilo incrassatum et unidentatum, marginibus callo ad angulum superum dentifero, ad columellam sœpe crassiore junctis. a/ Long. 8 1/2, lat. 3 1/4, ait. apert. 3 mill. b/ Long. 9 1/2, lat. 3 2/3, ait. apert. 3 mill. c/ Long. 10, lat. 3 1/3, ait. apert. 3 mill. Mazenderan, Perse. (W. T. Blanford). Je donne ici une description plus étendue de cette jolie espèce si distincte et qui appartient au groupe du B. leucodon Pfeiffer, la diagnose primitive étant iusuflisante. Elle a peu d'analogie avec le B. anatolicus Issel, auquel elle a été réunie, quoique avec doute, à litre de variété, par M. Geolïrey Nevill, à qui je la dédie el qui me l'a soumise pour l'examen. BuLIMLNUS SlEVERSI MOUSSOII. Je considère comme synonyme de cette jolie espèce, le Bul. hoplites. Westerlund, deSalmas, au Nord du lac Ourmiah, en Perse [Fauna der palœarct. Reijion, etc., lebenden Binnenconchylien, Suppl., I, 1890, p. 136). La figure donnée par Mousson est exacte, mais l'ouverture de la coquille varie un peu et est plus ou moins trigoue ; la spire est aussi plus ou moins allongée, souvent plus cylindri- que-écourtée que ne le montre la figure et les tours paraissent alors plusserrés.Lesdenticules derouverture sont aussi sujets à quelques variations, non quant à leur position, mais quanta leur grosseur, du moins en ce qui concerne ceux des bords externeetcolumellain1. Il me reste à donner la description d'un Buliminus, de Kabylie, découvert par moi en 1889, dans le massif du Dj uni jura. Cette espèce, dont j'avais considéré les premiers exemplaires recueillis comme étant le jeune âge d'une forme voisine du Ci rhums ou d'une variété de cette espèce, est en réalité une coquille à bord droit tran- chant comme celui du Milevianus Raymond, avec lequel il n'est pas sans analogie pour la forme et les caractères, bien que tout à fait différent par la coloration, qui ressemble à celles du Ci rhums, Morelet. L'individu décrit est parfaitement adulte. BULLMINUS DJURDJURENSIS, 11. Sp. Testa oblongo-ronoidca aperte pcrforata, sôlidiuscula, oblique 40 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 irregulariter plicatula vel, si mavis, striolata (apice corneo lteviga- toque excepto), nitidula, opaoe albida, fusco irregulariter obscu- reque marmorata vel substrigata.Spira elongata, conoidea, obtusa. Anfractus 7 convexi (supremi convexiores), regulariter diametro et altitudine crescentes, sutura profunda, ultimus antice hand ascen- deus, subbattenuatus, oblongiusculus. Apertura mediocris, subo- bliqua , oblouga , parùm luuata , superne subaugulata , margine extero arcuato, basali couvexo . Peristoraa simplex, acutum, rectum, ad columellam dilatatum, cœterum haud expansum, margi- nibus callo nullo junctis. Long. 13 1/2 ; diam. 5 1/2 ; att. ap. 4 1/3 raill. Béni Sedka Chenacha, sur les rochers escarpés qui dominent le village d'Agouni Fourrou, dans le Djurdjura (Kabylie), et sur ceux des environs d'Aït Agad, à une heure de marche du col de Thab- bourth naît Regan, patrie du B. euryomphalus. Var. abbreviata. Spira minus elongata, testa minor, abbreviata, anfr. 6-6 1/2. Var. vinacea. Prœcedenti similis, unicolor vinaceo-cornea. Ces deux variétés, dont la dernière est fort rare et la première assez peu fréquente, ont été trouvées par moi à Ait Agad, dans la partie la plus escarpée du Djurjura. FAUNES MALAGOLOG1QUES DE L'AFGHANISTAN ET DU BÉLOUTCHISTAN, par C. F. ANCEY. La faune malacologique de l'Afghanistan est aujourd'hui l'une des moins conuues qui existent. La seule contribution un peu im- portante à cette faune, d'un intérêt pourtant tout spécial, est celle du capitaine Hutton (Journal of the Asiatic Society of Calcutta, 1849, p. 649-659). Cette publication est un compte-rendu des mollusques recueillis en 1839 par l'expédition anglaise dirigée contre les Afghans. Depuis lors, ces coquilles sont restées d'une extrême rareté et je ne sache pas qu'il en ait été recueilli d'autres dans cette région, du moins d'une façon authentique. Le pays est, d'ailleurs, dangereux à parcourir, mais il serait désirable qu'il le fût par un naturaliste zélé ; il serait d'un grand intérêt de connaître SÉANCE DU 7 FÉVRIER 181)3 41 exactement où s'arrête à l'Est la faune du système dit Européen et où la faune Hindoustanique commence à se montrer. Je crois, pour ma part, que la plus grande portion de l'Afghanistan est comprise dans le système Européen et que les formes réellement indiennes ne font leur apparition que dans le pâté montagneux du Nord-Est et sur le versant oriental des Monts Soliman (Suleïman Koh). D'ailleurs la faune malacologique ne paraît pas être très-riche. Les formes Européennes ou Touraniennes caractérisent, d'après M. le Dr Solieska (cf. Nevill : Scimtific results of the second Yarkand Mission, Calcutta, 1878), la vallée supérieure de l'Indus, en remontant le cours de cette vallée au dessus de Kashmir et à partir de Mataian, mais on en est réduit à des hypothèses en ce qui concerne la manière dont s'opère la transition entre les faunes du coté de l'Afghanistan et du Béloutchistau. Ce dernier pays, très pauvre en mollusques à cause de la constitution géologique du sol et des vastes déserts qui recouvrent une partie de sa surface, de môme que le Sud de l'Afghanistan, n'a fourni jusqu'ici que les espèces suivantes : Buliminus Doriai Issel. Mastus Pullus Gray. Limnea lagotis Schr., var. pei^sica Bourg. Melania tuberculata Mùll., var. luteomarginata (Nevill mss.); enfin, une Hélix indéter- minée. La plupart des espèces Afghanes, celles qui sont mentionnées par M. Hutton, proviennent des environs de Kaudahar ; d'autres ont été trouvées à proximité de la passe de Bolan et de Quettah, dans le Sud ; enfin, j'ai à signaler quelques Buliminus découverts non loin du célèbre défilé de Kayber, sur la frontière Nord-Est. Toutes ces coquilles, sauf peut-être les Buliminus, qui sont aussi bien représentés dans le Turkestan, la province Transcaspienne et la Perse que dans le Penjab, et parfois par des espèces très- voisines, sinon identiques, ont absolument le faciès Européen. En voici la liste : 1. Parmacella rutellum Hutton. — Kandahar. Cette Parmacelle est peut-être identique à la P. Olwieri, Cuv., de la Mésopotamie. 2. Vitrina baccata Hutton. — Entre le défilé de Kopick et Kan- dahar. Très-petite coquille (1 1/2 lign. angl.). 3. Hélix Bactriana Hutton. — Kandahar. Cette espèce, rapprochée à tort de la Strigella, n'en est réellement 42 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 pas très-voisine, comme presque tous les auteurs l'ont prétendu. Elle a au contraire les plus grands rapports avec de petites formes de coloration cornée ou roussâtre, ornées à la périphérie d'une zone blanche diffuse et qui appartiennent au groupe de la Cemenelea, Risso. Elle rappelle aussi, sans en être pourtant si voisine, certaines Fruticocampylœa delà. Transcaucasie, comme les H. pisiformis Pfr., Arpatschaiana Mousson, etc. 4. Hélix Candaharica Pfeifïer. — Kandahar, sur les plantes herbacées. Cette petite Xérophile alliée à la derbentina Andr., qui vit plus au Nord dans la région Caucasique et se rencontre aussi dans le Turkestan, en est néanmoins distincte, contrairement à l'opinion de M. le Prof. Ed. von Martens, qui les réunit. D'après mes échan- tillons, l'espèce doit présenter à peu près les mêmes variations sous le rapport de la teinte et des bandes, que sa congénère. 5. Buliminus coenopictus Hutton. — Quettah, au Sud-Est de Kandahar. Désert de Dusht-i-bedoulet, près du défilé de Bolan. Est-ce bien la même coquille que celle de l'Inde, ou appartient- elle seulement au même groupe à tendance cosmopolite ? Le type du cœnopictus, provient de Beana. 6. Buliminus candelaris Pfeifïer. — Takt-i-Soliman(sec. Nevill.). Espèce qui caractérise la faune de l'Himalaya occidental, mais à laquelle ont été rapportées desformes très-probablement distinctes, dont les unes sont dextres et les autres sénestres (cf. Ancey, in : Annales de Malacologie, 1884). Il paraît que ces formes ne se trou- vent même ordinairement pas ensemble. 7. Buliminus rimatus Pfeifïer. Rien de moins certain que l'habitat de cette espèce, que l'on a supposé provenir de l'Afghanistan. Je ne l'ai pas vu, mais on la compare au Buliminus derelictus, Brod., de Cobija, avec lequel elle présente quelque analogie. 8. Buliminus Griffithi Bens. Afhhanistan (sec. Benson). 9. Buliminus Coelocentrum Ancey. Lundi Katal hills, près du défilé des Monts Kayber, à une altitude de 4,000 pieds anglais. Ce Buliminus présente des variétés importantes, et se distingue de ses congénères par son ouverture, sa columelle formant un sinus ou canal à sa jonction avec la base et surtout par la profon- deur de son ombilic circonscrit par un angle obtus et pénétrant jusqu'au sommet. SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 i3 9 a. Bulimin'us coelocentrl.m Ancey, var minor. .Même habitat. 9 b. Buliminus cœlocentrum Ancey, var. subovala Ancey. Même habitat. 9 c. Buliminus cqelocentrum ADcey, var. ? Austeniana Ancey. Même habitat. 10. Buliminus Ermita Benson (= ? Pupa spelœa Hutton). Désert de Dusht-i-bedoulet. Pour la connaissance de cette espèce Afghane, à laquelle on a voulu réunir des coquilles de Perse, du Turkestau et du Punjab, peut-être bien prématurément, car dans le cas où elles seraient identiques, le B. Erèmita appartiendrait à la faune de l'Inde aussi bien qu'à celles du Système Européen, — il convient de se référer à la description de Reeve, reproduite par Pfeifïer et par moi (Bull, de la Soc. Malac. de France, 1886. p.) Celle de Hutton, bien que peu étendue, doit être également consultée. 11. Buliminus Kayrerensis Ancey. n. sp. K Lundi Katal hills », près du défilé des Monts Kayber, à une altitude de 4000 pieds anglais. 12. Buliminus Sindicus Benson. Afghanistan (ma collection) ; vallée du Sutledj ; Pendjab : Attock (ma collection). Des formes sénestres ont été rapportées, quoique avec doute, au Sindicus. J'en possède et il est certain qu'il y a de grandes analogies avec le type qui est dextre ; la même remarque s'applique au B. domina Bens., décrit comme sénestre et auquel je rapporte une coquille dextre, en possédant les caractères et que j'ai récemment reçu comme provenant de Murree, où le type a été trouvé par feu le D1 Stoliczka. Une étude fort intéressante serait à entreprendre, avec les matériaux suffisants, sur les Buliminus du Nord-Ouest de l'Hima- laya offrant des variétés ou des analogues sénestres ou dextres, sui- vant que le type est l'un ou l'autre. 12 a. B. Sindicus Bens., var. Orobia Ancey. — Cherat. 13. Pupa lapidaria Hutton. — Désert de l)usht-i-bedoulet, à l'Ouest du défilé de Bolan. Espèce du groupe des Torquilla, groupe exclusivement Européen, et qui se rapproche beaucoup de notre Pupa secale, Drap. 14. Mastus pullus Gray. — Quettah, au Sud-Est de Kandahar. Cette coquille a pour synonymes les Pupa indica Benson et P. Cylindrica Hutton. Bien que sa vraie patrie d'origine semble être l'Hindoustau, elle est fort répandue dans une certaine zone, aussi 44 SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 bien en Afrique qu'en Asie. C'est une des rares espèces paraissant vivre encore dans le Sahara central, si toutefois le Bulimus Soleilleti Bourg., d'Insalah, lui est identique. A l'Est, elle s'étend jusqu'au Tonkin. 15. Mastus Chion Pfeiïïer. — Suleïman-Koh. 16. Nanina Jacquemonti Pfeifïer. — Monts Salins, dans le Pend- jab ; Attock ; « Lundi Katalhills », prèsdu défilé des Monts Kayber, à 4,000 pieds anglais. 17. Limnea truncatula Goup. — Girisk ; Kandahar, Quettah. 18. Limnea peregra, Drap. — Défilé de Kopick, près Chummum. La détermination de ces deux Limnées demanderait à être contrôlée. 19. Limnea bactriana Hutton. — Quettah. Espèce voisine de lai. chlamys Bens.,de l'Hindoustau. 20. Planorbis convexiusculus Hutton, var. ? — Kandahar, Quettah, Girishk. Ce Planorbe Afghan diffère, suivant Hutton, du type de l'Inde, par l'absence d'angulation, semblable eu cela au P. compressais. Ce doit être une espèce distincte. 21.Paludina parvula Hutton. — Défilé de Kopick, près Chum- mum. Cette coquille m'est absolument inconnue. 22. Melania pyramis Benson. — Quettah. Cette Mélanie, ordinairement considérée comme une variété de la tuberculata, est fréquente dans l'Inde britannique. 23. Melania tigrina, Hutton. — Quettah. Comme la précédente, cette Melania habite l'Inde. Elle a été constatée dans la région himalayenne. 24. Plotia elegans Benson. — Défilé deBolan.près Beebee-Nuneee. Cette forme correspond à la fig. 178 du grand ouvrage de Reeve. 25. Pisidium paludosum Hutton. — Chummum. 26. Corbicula sp. ? — Canaux des environs de Kandahar. 27. Unio candaharicus Hutton. — Kandahar. Cet Unio appartient au groupe du marginalis Lam. Sous ce dernier nom, on a identifié des coquilles bien différentes et qu'il conviendra de distinguer spécifiquement. On voit par l'énumération qui précède, que l'influence asiatique se fait sentir surtout, dans cette faune, par la présence de coquilles fluviatiles analogues ou identiques à celles de l'Inde. SÉANCE DU 7 FEVRIER 189.'i 'i.'i Voici maintenant les descriptions des espèces ou variétés que je considère comme nouvelles. Bi'liminus Sindicus Beusou, v;ir. orobia Ancey. Testa cylindracea, ad summum attenuata, rimato-perforata, subtenuis, spadiceo-corneola, irregulariter opaceque albostrigata. Spiracylindraceo-attenuata. elongata. ;ipiceobtusiusculo. Anfractus 8 regulariter lenteque accresceutes, convexiusculi, sutura impressa, 5 primi diametro paulatim majores, seqneutes suhœquales, ultimus parùm attenuatus, subsaccatus. Apertura oblonga, paruin luuata, extnsarcuata, basirotundata, parva. Peristoma parùm incrassatam, marginibus callo vix distincto junctis, supero strictiusculo, extero expansiusculo, basali latiùs expanso, columellari modice dilatato. Golumellasimplex, intus subrecta vel vix arcuata. Long. 15, lat. o, ait. ap. 4 1/2 mill. Cherat, Afghanistan. Les dimensions du B. Sindicus, type, sont les suivantes : Long. 21, larg. 7 ; hauteur de l'ouverture 0 1/2 mill. Ce type possède 8 tours et demi et est indiqué comme profondé- ment perforé. BULIMINUS KAYBERENSIS. B. kayberensis Godwin-Austen, mss. (Ponsonby, i. 1.) Testa oblonga, solidula, nitens, sordide albida vel lactesceus, strigis exilibus vel maculis inferne rarioribus irregulariter varie - gâta, ad summum cornea, obtusiuscula, oblique rimato-perforata. Spira subelongato-oblonga. Anfractus 7 1/4 convexiusculi, inferi planiores, ultimus haud ascendeus, oblougus, parùm attenuatus. Sutura impressa. Apertura ovalis, vix lunata, superne angulata, subobliqua, extus arcuata, intus ad columellam late subplicatula, Peristoma album, undique minute incrassatum, strictum, expan- siusculum, ad columellam dilatatum, marginibus sat convergenti- bus, callo valido nitidoque utrinque incrassato, ad insertionem superam tuberculifero junctis. a/ Long. 11 1/2, diam. 6 1/4 ait. apert, 5 1/2 mill. b/ Long. 10, diam. 6, ait. apert. 5 mill. « Lundi Katal hills, Kayber Pass», Afghanistan. Voisin du B. eremita, mais plus petit que le type décrit et remar- quable par la forte callosité qui réunit les deux bords. BULIMINUS COELOCENTRUM Ancey. Testa majuscula, cylindrico-attenuata, nitidiuscuhi, (emortua) albacum vestigiis prœcipue versus apicenistrigarumetinacularuin obscuriorum, striatula, aperte profundeque umbilicata (umbilicus xviii. — :i 41) SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 cyliûdricus, apice etiam perspicuo, augulo obtuso ad aperturam perspicuo cinctus). Spira elongata, sursùm attenuata, cœterùm cylindrata, vertice minuto, obtusiusculo. Anfractus 9 convexius- culi, sutura impressa, 6 primi diametro paulatim accresceutes, sequentes subaequales, ultimus rotundatus, basi subattematus. Apertura irregulariter subovalis, superne inferneque angulata, subobliqua. Columella late concavo-incurvata, basi late plicata et augulum efïormans, crassa. Peristoma album, incrassatum, expan- sum, adcolumellam dilatatum, ad insertionem autem incurvatum, marginibus callo ad juncturam magis incrassato junctis. Long. 28-30, diam. 10, ait. apert. 9 mill. « Lundi Katal Hills », près du défilé des monts Kayber, Afgha- nistan (ait. 4000 pieds), var. minor. Long. 24 mill. — Anfractus 8. Ce Buliminus est remarquable par la forme de son ouverture, sa columelle formant un sinus à sa jonction avec la base et surtout par la profondeur de son ombilic circonscrit par une angulation obtuse et pénétrant jusqu'au sommet de la coquille. Le B. cœlocentrum présente, dans sa localité d'origine, des diffé- rences extrêmes de taille et de forme. Ces variétés, auxquelles je donne provisoirement ce nom, mais qui pourront peut-être ulté- rieurement être élevées au rang spécifique lorsque les rapports qui les unissent au type seront un peu mieux connus, méritent cepen- dent d'être distinguées par des noms. Var. subovata Ancey. Testa minus cylindrica, magis ovalis, minor, anfractibus8. Aper- tura extus valde rotundata, marginibus callo crasso, ad insertionem tuberculifero et utrinque incrassato junctis. Long. 19-20, diam. 7 1/2-8, ait. apert. 7 1/2 mill. Var.? Austeniana Ancey. Testa oblonga, solidiuscula, alba, subuitida, corneo irregulariter strigata et maculosa, umbilicata (umbilicus parvus, cylindricus, initio subcompressus, apice etiam perspicuo basin intuenti), irre- gulariter et obsolète lineisincrementinotata. Spira oblonga, superne attenuata. Anfractus 7 1/2 convexiusculi, sutura impressa simpli- cique divisi, 4 primi diametro paulatim crescentes, sequentes subœquales, ultimus parùm attenuatus, antice subascendens, oblongus, circà umbilicum obtuse subangulatus. Apertura vix obliqua, suboblonga, supià subangulata. Columella intùs subrecta. vix plicata, cura basi augulum indistinctum efïormans. Peristoma expansum, incrassatum, ad columellam dilatatum, marginibus SÉANCE DU 7 FÉVRIER 1893 47 callo ad insertionem crassiore junctis, extero superne arcuato, extùs coiivexo. a/ Long. 13, diam. 7 1/2, ait. apert. 6 1/2 niill. b/ Long 11 12, diam. 6 1/2, ait. apert. 5 1/2 niill. c/ Long. 161/2, diam. 6 1/2, ait. apert. 5 1/2 niill. Les caractères essentiels de cette forme, c'est-à-dire ceux tirés de la forme de l'ouverture, de la columelle et de l'ombilic, la rattachent au B. cœlocentrum, seulement ces caractères sont un peu moins accentués, ce qu'il est aisé de comprendre étant données les diffé- rences considérables de taille. L'apparence générale est plus oblon- gue, moins cylindrique ; les tours de spire sont aussi beaucoup moins nombreux. Cet ensemble m'avait engagé dans le principe à séparer spécifiquement cette petite forme et il est même fort pro- bable qu'elle doive l'être ; dans ce cas, on pourra sans inconvénient lui appliquer le nom de B. Austenianus, que je lui ai imposé, en m'abstenant, par un excès peut-être de prudence, de l'ériger en espèce. '.y 18 Séance du 28 Février 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT MM. Blanchard et de Guerne s'excusent de ne pouvoir assister à la séance, à laquelle est présent M. Olivier, de Moulins. La Peabody Academy of science, de Salem, Mass., annonce sa fusion avec l'Essex Institute. Au nom de S. A. Le Prince de Monaco, M. le Baron Jules de Guerne offre à la Société la suite de la publication des Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur le yacht l'Hirondelle. Le présent fascicule, le quatrième, est consacré aux Opisthobranches ; il porte la signature de M. Rudolph Bergh, de Copenhague, dont le nom fait autorité en la matière. Quatre planches accompagnent ce travail qui comprend l'étude anatomique et zoologique de neuf espèces, dont trois inédites : Cratena fructuosa, Euplocamus atlan- tiens, Pleurobranchillus morosus. Cette dernière forme le type d'un genre nouveau voisin des Pleurobranchus ; elle a été trouvée aux Açoresen même temps que la seconde. La première vit clans les Algues de la mer des Sargasses. M. le Président prie M. de Guerne de transmettre à S. A. le Prince de Monaco les remerciements de la Société et les vœux qu'elle forme pour la continuation régulière de cette belle publica- tion. M. Certes donne lecture de son rapport sur la gestion de M. le Trésorier pendant l'année 1892. Il propose d'approuver les comptes et d'adresser des félicitations à M. Schlumberger. Cette proposition est adoptée à l'unanimité. MM. Blanchard et Gazagnaire présentent M. Albert Argod-Vallon, à Crest (Drôme) ; M. Georges Odier, 73, rue de Courcelles, à Paris ; M. Maurice Pic, à Digoin (Saône-et-Loire) ; M. A. Théry, à Saint-Charles, près Philippeville, département de Constantine (Algérie). SÉANCK DU 28 FÉVRIER 1893 49 NOTE PRÉLIMINAIRE SUR UNE PLANAIRE sp. ? par Xavier RASPAIL. La Planaire dont il s'agit se trouve en abondance dans Les eaux d'un puits fermé d'une profondeur de onze mètres, situé à Gouvieux (Oise). Prise d'abord pour la Planaria lactea, j'eus l'occasion de la faire soumettre, dans le courant de l'été dernier, à l'examen d'un de nos savants les plus compétents pour la connaissance de ces ani- maux qui, tout en affirmant que ce n'était pas la Planaria lactea, ne put déterminer à quelle espèce elle appartenait réellement, les individus qui lui étaient présentés étant asexués; selon lui ce pouvait être la Planaria cavatica ou YAnoceUs cœca. Je réserverai pour le moment la question de l'espèce ainsi que mes observations eu cours sur cette Planaire, pour signaler seule- ment deux faits qui me paraissent des plus intéressants et de nature à servir à l'histoire naturelle de certains Turbellariés. En juillet dernier, je plaçai dans un bocal à large ouverture, d'une contenance de deux litres environ, une quinzaine de Planaires exactement de la taille de celles envoyées à l'examen. Je laissai ce bocal dans mon cabinet sans le garantir de la lumière et malgré ces modifications considérables apportées dans les conditions d'habitat de ces animaux, malgré les variations de température, ces Planaires ont prospéré et se sont reproduites dans des proportions assez notables, puisque au lieu de quinze mises primitivement, j'en compte actuellement soixant.e-dix-sept. Encore faut-il tenir compte que plusieurs ont difflué dans les premiers temps et que, maigre toutes les précautions, un certain nombre ont été inévitablement perdues à chaque renouvellement de l'eau que j'effectuais environ tous les mois. En ce moment donc, mon bocal est peuplé de Planaires de toutes tailles depuis les plus petites visibles seulement à la loupe quand elles sont contractées et qui mesurent à peine 0"'00l, jusqu'à celles qui ont atteint la plus grande taille que j'aie constatée jusqu'ici et qui ne dépasse pas 0m008. Ces dimensions sont celles de l'animal dans la position allongée lorsqu'il inarche. Le second fait s'est produit il y a quelques jours seulement. Depuis huit mois, mes Planaires n'avaient jamais eu naturel- lement d'autre nourriture que ce que pouvait contenir l'eau pure mais non filtrée provenant de leur puits d'origine. Elles n'avaient, jamais présenté aucune modification dans leur coloration d'un 50 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 blanc laiteux transparent, coloration qui devient d'un Liane opaque quand elles sont plongées dans l'alcool. Il y avait donc lieu de supposer que les éléments d'alimentation contenus dans cette eau, leur avaient été suffisants pour leur permettre de vivre et de se reproduire. Le 22 février, en déplaçant un vase contenant quatre Pla- naires mises depuis peu en observation, je vis se détacher de la surface et tomber au fond un petit corps allongé d'un rouge sanguin intense que je reconnus pour être une de mes quatre Planaires. Profondément étonné de cette coloration insolite survenue si brusquement, j'en recherchai la cause et je crus l'avoir découverte dans la présence d'une Mouche qui s'était tout récemment noyée et était restée à la surface de l'eau. Voulant m'assurer du fait, je renouvelai l'expérience en plaçant dans le bocal contenant le plus grand nombre de Planaires, une Mouche (Calliphora vomitaria) que j'avais préalablement tuée. Le plus léger mouvement ayant pour effet de faire tomber les Plauaires au fond du vase, elles se trouvaient par suite séparées de la Mouche de toute la profondeur de l'eau (0m20) ; malgré cela, quelques heures après, je trouvai sur les parois du verre trois Planaires présentant la même coloration rouge intense que celle observée primitivement, puis autour de la Mouche une douzaine d'autres attachées surtout à la tète. Le soir, outre les trois si fortement colorées, un certain nombre étaient plus ou moins roses et d'autres variaient du blanc grisâtre au blanc jaunâtre plus ou moins foncé, suivant les liquides qu'elles avaient absorbés. Le lendemain matin, la Mouche était abandonnée sans aucune altération apparente. Evidemment, les premières Planaires s'étaient tout d'abord attaquées à la tète, attirées par le liquide sanguin qu'elle contient, puis les autres s'étaient rejetées sur les liquides qu'elles avaient pu aspirer, à travers les parois de l'abdomen et du thorax. Il résulte donc de cette observation que notre Planaire est capable de se jeter avec avidité sur une nourriture toute différente de celle qu'elle trouve habituellement dans son milieu d'origine et que la présence dans les eaux potables de certains Turbellariés ne serait peut-être pas aussi inofîensive qu'on l'avait cru jusqu'ici. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1803 '>1 NOTE SUR DEUX ESPÈCES NOUVELLES DE MAMMIFÈRES RAPPOR- TEES PAR M. JEAX DYROWSKI DE LA RÉGION DE L'OUBANGUI, par E. DE POUSARGUES. De ces deux Mammifères nouveaux, l'un se rapporte au genre Galago, dont les espèces constituent une famille de l'ordre des Lémuriens, spéciale au continent africain ; l'autre est un Carnivore du genre Crossarchus, dont les représentants sont également afri- cains. 1. — Galago (Hemigalago) anomurus, nova species. Sous bien des rapports, ce Galago rappelle le Galago Demidoffi (Fisch.) (1) dont Dahlhom (2) a fait son sous-genre Hemigalago, et il ne saurait être confondu avec aucune des autres espèces connues, qui s'en distinguent soit par la taille, soit par la couleur du pelage, soit par les caractères du crâne. Il me suffira donc, pour déterminer génériquement ce petit Lémurien, d'établir quels sont ses points de ressemblance avec le Galago (Hemigalago) Demidoffi (Fisch.) ; j'exposerai ensuite, pour le caractériser spécifiquement, par quels traits ces deux espèces diffèrent. A tout bien considérer, les seuls caractères communs au Galago {Hemigalago) Demidoffi (Fisch.) et à l'espèce qui nous occupe, sont l'exiguité de la taille, et la conformation du museau, mais ces deux caractères suffisent pour établir l'étroite parenté qui les unit. Chez un mâle bien adulte pris comme type de l'espèce nouvelle, la longueur du bout du museau à la base de la queue est de 0m20 : chez le Galago (Hemigalago) Demidoffi (Fisch.), elle ne dépasse pas 0,m175. Chez ce dernier, par suite du grand développement en avant des os intermaxillaires, le nez est conique, très proéminent, dépasse de beaucoup la lèvre supérieure et rappelle par sa conformation le museau des Loris. Le même caractère se retrouve aussi accentué dans la nouvelle espèce. Citons enfin comme point de ressemblance dans le pelage, une ligne blanche qui s'étend le long du nez et entre les yeux depuis les narines jusqu'à la base du front. Si nous passons maintenant aux caractères différentiels des deux espèces, nous Irouvons surtout un écart considérable dans les dimensions relatives du corps et de la queue. Il suffit pour s'en convaincre de considérer les mesures suivantes : (1) Fischer, Mémoires de l;i Société des Naturalistes de Moscou, 1800. (2) Dajblbom, Studia zoologica, traduit par Coquerel, in Revue et Mag. de zoologie, XI. 52 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 G. Demidoffi. Galago anomurus Longueur du bout du museau à la base de la queue OMT 0"'20 Longueur de la queue ' 0m20 0"'14 Un autre exemplaire moins adulte de Galago (Hemigalago) Demidoffi (Fisch.) m'a donné comme mesure : Tête et corps 0m12, queue 0m18, tandis qu'un jeune spécimen de la nouvelle espèce, indique : Tête et corps 0m165, queue 0ra12. Comme on le voit, chez le Galago (Hemigalago) Demido/fi, (Fisch.), la longueur de la queue peut atteindre une fois et demie la longueur de la tète et du corps au maximum, et la dépasse de près d'un cinquième au minimum ; tandis que dans la nouvelle espèce, ce rapport est complètement renversé. J'ajouterai que chez le Galago (Hemigalago) Demidoffi (Fisch.) le corps et les membres sont plus grêles, le diamètre des orbites plus faible, les oreilles aussi longues, mais moins larges que chez les spécimens rapportés par M. J. Dybowski. Chez ceux-ci, le menton, la gorge, la poitrine, le ventre et la face interne des membres sont d'un gris presque blanc ; le dessus de la tête, le dos et les lianes sont d'une teinte grise relevée de brun jaune, passant au gris ardoisé sur la face externe des membres. La queue, bien fournie, subclaviforme, est de la même couleur que le dos à sa base et plus brune dans sa portion distale. Chez le Galago (Hemigalago) Demidoffi (Fisch.) au contraire, les parties inférieures et la face interne des membres sont d'un gris noirâtre teinté de jaune sale ; les parties supérieures sont grises fortement teintées de roux, et conservent la même nuance sur la face externe des membres. La queue est cylindrique et beaucoup moins touffue. D'après les notes de M. J. Dybowski, cette jolie petite espèce de Galago a été tuée près du poste qu'il a établi sur la rivière Kemo, un des affluents de l'Oubangui. Je joins à cette courte description quelques mesures prises sur un mâle et une femelle adultes adoptées comme tvpes. Longueur de 1 extrémité du museau à la base de la queue 0m,20 0m.17 Longueur de la queue 0°,t4 0m,13 Longueur du membre postérieur du talon à l'ex- trémité du 4rae doigt 0m,0S4 0ra,050 Longueur du membre antérieur (du coude à l'ex- trémité du 4- doigt) Om,(M35 0m,062 Cette espèce appartient donc au genre Galago, sous-genre SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 53 Hemigalago. C'est le seul représentant du groupe des Galagos qui ait la queue moins lougue que la tête et le corps, et pour rappeler ce caractère tout particulier, je propose de le dénommer spécifique- ment anomurus. 2. — Crossarchus Dybowskii, nova species. Cette nouvelle espèce est représentée dans la collection de M. J. Dybowski, par six exemplaires en parfait état de conservation, avec leurs crânes, les uns entiers, les autres avec la boîte cérébrale plus ou moins endommagée, mais tous ayant les mâchoires intactes, ce qui m'a permis de relever très exactement les caractères de la dentition. J'ai choisi pour type de cette description un individu mâle très adulte et parvenu à son complet état de développement. Le pelage est formé de deux espèces de poils : Les uns courts, duveteux, de couleur brune à la base et jaune grisâtre au sommet, constituent le sous-poil. Ils sont d'ailleurs complètement cachés sous les autres poils, et ne se trouvent que sur le dessus et les côtés du cou, le dos, les flancs, les épaules, les hanches et le haut des cuisses. Les autres poils, longs, soyeux, élastiques, marqués d'anneaux alternativement clairs et sombres, sont ceux qui donnent à l'animal sa couleur générale et constituent sa robe. Il serait trop long de décrire ici les diverses colorations des poils et les variations dans les étendues relatives des anneaux clairs et sombres. Je me borne- rai à constater qu'il en résulte une teinte noire très finement piquetée de blanc grisâtre sur le dessus de la tète et du cou, se continuant entre les épaules, passant au brun plus largement piqueté de jaune grisâtre sur les côtés du cou, le dos, les flancs, les épaules, les deux faces de la queue et les cuisses, et devenant d'un noir brunâtre presque pur vers l'extrémité de la face externe des membres. Sur le menton, la gorge, la poitrine et la face interne des membres, le poil, intermédiaire par sa nature aux deux espèces de poils des parties supérieures, est d'un brun jaunâtre sale vague- ment piqueté, et passaut au roux uniforme sur le ventre. Les oreilles sont largement ouvertes, courtes, arrondies et garnies sur leurs deux faces de poils de même couleur que ceux de la tète, mais plus courts et plus clair-semés. La longueur de la queue excède un peu la moitié de la lougueur de la tète et du corps, et conserve un pelage uniforme sur toute sou étendue. 54 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 La lèvre supérieure est intacte, et non coupée en son milieu par une rainure nue. Par ce caractère notre espèce se différencie des Mangoustes. Il en estde même pour la dentition ; on ne compte en effet que 3 prémolaires à chaque mâchoire, et non 4 comme dans le genre Herpestes, et la formule dentaire est bien celle du genre Crossarchus, soit ( I \ C y P. M. y M. } ) X 2 = 36 On compte 5 doigts aux pattes antérieures et postérieures; les doigts internes moins développés. Les pattes sont plus fortes et plus trapues que celles des Mangoustes de dimensions à peu près semblables, telles que Herpestes gracilis et Herpestes pulverulentus. Les griffes sont également plus puissantes, surtout aux membres antérieurs, et les soles, largement dénudées jusqu'au poignet aux pattes de devant et jusqu'à un centimètre du talon aux patttes de derrière, accusent des allures plus plantigrades que celles des Herpestes. D'après la description du pelage que nous avons donnée plus haut, il est facile de distinguer ce nouveau Crossarque des quatre espèces déjà connues. Eliminons d'abord le C. zébra (Riipp.) et le C. fasciatus (Schreb.) dont le dos est rayé transversalement de bandes alternativement claires et sombres. Chez le G. gambianus (Ogilby), la gorge et la poitrine sont blanches et séparées du pelage des parties supérieures par une raie noire bien accusée. Enliu le C. obscurus ( Fr. Cuv.) est de plus grande taille, roux clair sur la tête, et brun roux sur le dos, la croupe et la queue. De plus, les piquetures sout rares et peu accusées. Pour compléter cette description j'ai relevé quelques mesures prises sur le mâle adulte type. Longueur totale du bout du museau à l'extrémité de la queue . 0n',oi » du corps et de la tète 0o,33 » du membre antérieur depuis le coude jusqu'à l'extrémité de l'ongle du médius 0m,07j » du membre postérieur depuis le talon jusqu'à l'extré- de l'ongle du médius 0,n,0;t'i Tous les spécimens de ce Crossarque proviennent comme le Galago (Hemigalago) anomurus, du haut Kemo, afflueut de la rive droite de l'Oubangui. En l'honneur de M. Jean Dybowski, et pour perpétuer la mémoire des services rendus à la .science par cet habile et courageux explo- rateur, cette nouvelle espèce prendra place dans la série mamma- logique sous le nom de Crossarchus Dybowskii. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 55 SUR UNE COLLECTION DE POISSONS RECUEILLIE PAR M. CHAPER, A BORNÉO , par Léon VAILLANT, Professeur au Muséum d'histoire naturelle, Vice-Président de la Société. Pendant son voyage à Bornéo en 1891 notre collègue M. Chaper, dont le Muséum d'histoire naturelle a pu souvent apprécier le zèle, s'est occupé de rassembler une collection de Poissons des eaux douces, laquelle est certainement de beaucoup la plus considérable qu'on ait depuis longtemps rapporté de ces contrées. Ces animaux, tous conservés dans l'alcool, bien que plusieurs fussent de dimensions assez considérables, sont arrivés dans un excellent état de conservation malgré les difficultés que présente, dans de semblables expéditions, le soin d'objets de cette nature. Le total des individus, en effet, dépassait 500, une assez grande quantité, il est vrai, à l'état de fretin, se rapportant à un petit nom- bre de types, toutefois en déduisant ces pièces, et réunissant les exemplaires de petite taille, lorsque la chose a paru nécessaire, l'entrée ne comprend pas moins de 385 numéros, représentant 92 espèces réparties en 34 genres. Ceci fait assez ressortir l'activité avec laquelle les recherches ont dû être conduites pour arriver en aussi peu de temps à un semblable résultat. La faune ichthyologique des eaux douces de Bornéo a été l'objet de recherches suivies par Bleeker, qui, de 1850 à 1859, a publié près d'une vingtaine de notices et mémoires spéciaux sur cette question, sans compter les travaux généraux où, depuis, il a parlé encore des poissons de cette ile. En ayant égard à quelques notes de M. Gûn- ther et de M. Vinciguerra, publiées plus récemment, le nombre des espèces aujourd'hui connues dépasse certainement trois cents. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner si dans les récoltes de M. Cha- per ne se trouvent que peu de types spécifiques nouveaux à ajouter à cette liste, d'autant que les cours d'eaux explorés, le Knapei, le Sebroeang et le fleuve du Kapoeas, dans lequel les deux premières rivières se jettent, se trouvent dans la partie ouest où les Hollan- dais ont principalement dirigé leurs recherches. Mais les collections venant de ces pays sont si rares, que toutes les espèces rapportées par M. Chaper ont dû prendre place dans 56 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 les galeries du Muséum où elles u étaient pas représentées, au moins de cette localité. L'étude de ces Poissons se reliant à des recherches plus générales sur la faune ichthyologique de cette île, qui feront l'objet d'un travail ultérieur, je me borne à donner une simple liste énuméra- tive avec la diagnose des espèces regardées comme nouvelles pour la science. Liste systématique des Poissons recueillis à Bornéo par M. Chaper et déposés dans les collections du Muséum d'His- toire naturelle. Ord. PLECTOGNATHI Fam. Gymnodontid.e 1. Tetraodon palembagensis Bleeker. 2. Xenopterus modestus Bleeker. Ord. LOPHOBRANCHIl Fam. Syngnatid^e 3. Microphis boaja Bleeker. 4. — caudatus ? Peters. Ord. CHORIGNATHI S. Ord. Ardominales Fam. Notopterid.e 5. Sotopterus chitala Hamburg Buchanan. Fam . Clupeid/E 6. Clupeoides pseudopterus Bleeker. Fam. SCOMRRESOCID^E 7. Belone canciloides Bleeker. Fam. Cyprinid^: 8. Dangila festiva Heckel. 9. — oceltata Heckel. 10. Osteochilus melanopleurus Bleeker. 11. — borneensis Bleeker. 12. — Kappenii Bleeker. 13. — vittatus Cuvier et Valencieunes. 14. — spilurus Bleeker. 15. — triporus Bleeker. 16. Labeo chrysophekadion Bleeker. 17. — pleurotœnia Bleeker. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 57 18. Cros'sockilus oblongus Cuvier et Valenciennes. 19. Epalzeorhynchus kallopterus Bleeker. 20. Barbus repasson Bleeker. 21. — melanopterus Bleeker. 22. — Schwanefeldi Bleeker. 23. — fasciatus Blekeer. 24. — maculatus Cuvier el Valenciennes. 25. — goniosoma Bleeker. 26. — tetrazona Bleeker. 27. — siaja Bleeker. 28. — macrolepidotus Cuvier et Valenciennes. 29. — sumatranus Bleeker. 30. — Waandersii Bleeker. 31. — bulu Bleeker. 32. Oxy barbus heteronema Bleeker (1 ). 33. Thynnichthys polylêpis Bleeker. 34. Barbichthys lœvis Cuvier et Valenciennes. 35. Amblyrhynchichthys trv/ncatus Bleeker. *36. — ait us n. sp. (1) 37. Albulichthys albuloïdes Bleeker. 38. Leptobarbus Hoevenii Bleeker. 39. Uasbora daniconius Hamburg Buchanan. 40. — kallochroma Bleeker. 41. — argyrotamia Bleeker. 42. — leptosoma Bleeker. 43. — sumatrana Bleeker. 44. Luciosoma setigerum Cuvier et Valenciennes. 45. — trinema Bleeker. 46. Rasborichthys Helfrichii Bleeker. 47. Chela anomalurus Bleeker. 48. — hypophthalmus Bleeker. 49. — meaalolepis Gunther. 50. — macrochir Cuvier et Valenciennes. 51. Nemachilus fasciatus Cuvier et Valenciennes. 52. Âcanthopsis dialyzona van Hasselt. 53. Botia macracanthus Bleeker. (I) 11 paraît nécessaire de créer pour ce Cyprinides un genre Oxy barbus, fondé sur la particularité, qui lui est spéciale parmi les Barbus, d'avoir les barbillons frangés. C'est sur unedillérence de cet ordre, que les ichthyologistes ont distingué les Oxydoras des Doras dans la famille des Siluridœ. (1) Les espèces nouvelles sont marquées d'une astérisque et décrites à la lin de cette note. 58 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 Faill. SlLURID/E. 54. Clarias Nieuhofii Bleeker. 55. — leiacanthus Bleeker. 56. Chaca bankanensis Bleeker. 57. Silurichthys Hasseltii Bleeker. 58. Belodontichthys macrochir Bleeker. 59. Cryptopterus limpok Bleeker. 60. — palembagensis Bleeker. 61. — micronema Bleeker. * 62. Diastatomycter Chaperi n. g. et sp. * 63. Callichrous eugeniatus n. sp. 64. Pangasius rios Bleeker. 65. — nasutus Bleeker. 66. — polyuranodon Bleeker. 67. Macroncs nigriceps Cuvier et Valenciennes. 68. — nemurus Cuvier et Valenciennes. 69. Leiocassis stenomus Cuvier et Valenciennes. 70. Bagroides melanopterus Bleeker. 71. Arius melanochir Bleeker. 72. Glyptostemon platypogonoides Bleeker. S. Ord. Anacanthini Fam. Pleuronectid^ 73. Cynoglossus Feldmanni Bleeker. 74. — microlepis Bleeker. S. Ord. ACANTHOPTERYGII Fam . Labyrinthicid/e 75. Luciocephalus pulcher Bleeker. 76. Hdostoma Temmincki Cuvier et Valenciennes. 77. Plyacanthus Hasselti Cuvier et Valenciennes. 78. Trichopus trichopteriis Pallas. 79. Osphromenus nobilis Mac Clelland. 80. Betta pugnax Cantor. Fam. Ophiocephalid^ 81. Ophiocephalus striatus Bloch. 82. — pleurophtalmus Bleeker. 83. — lucius Cuvier et Valenciennes. 84. — micropeltes Cuvier et Valenciennes. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 59 Fam. Mastacembelid/e 8ii. Mastacembelus unicolor Cuvier et Valencienoes. Fam. GobiidjE 86. Eleotris marmorata Bleeker. Fam. Polynemid^e 87. Polynemus multiftlis Schlegel. 88. — bomemsis Bleeker. Fam. Squammipennid.e 89. To.rott's microlepis Gùnther. Fam. Nandid^e 90. Nandus nebulosus Gray. Fam. Percid/E 91. Pristolepis faseiatus Bleeker. 92. Ambassis màcrolepis Bleeker. Description des Espèces nouvelles 36. Amblyrhynchichthys altus D. 111,8; A. 111,8 + VI, 9. Ecailles 7/36/8. Corporis altitudo 2 1/3 in ejus longitudine (absque caudalij, cras- situdo 3 in altitudine ; rostrum 3 1/2, oculus 2 2/3 in capitis longitu- dine. Espèce évidemment très voisine de YAmblyrhynchicthystruncatus, Bleeker (1), aussi suffira-t-il d'indiquer par comparaison les carac- tères distinctifs. Les proportions du corps sont notablement différentes, la hau- teur ayant les trois septièmes de la longueur au lieu d'un peu moins du tiers ; le corps est beaucoup plus comprimé, l'épaisseur égalant le tiers de la hauteur au lieu de la moitié ou même un peu plus, aspect général par suite très différent. La longueur proportionnelle de la tète reste à peu près la même, mais avec le museau plus long, les trois quarts au lieu de la moitié du diamètre de l'œil; celui-ci est peut-être un peu plus grand, trois huitièmes de la longueur céphalique au lieu du tiers environ. Si le nombre des écailles suivant la ligne latérale est le même dans les deux espèces, pour la ligne transversale il en serait autrement, VAmblyrhyn- (I) Bleeker, Atlas ichtyologique des Indes orientales néerlandaises. Cypri- noides, p. 114 ; pi. CXXIX, fig. 2, 1863. 60 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 chichthys truncatus n'ayant que 5 ou 5 1/2 écailles, tant au dessus qu'au dessous de la ligne latérale ; de plus, tandis qu'on compte chez celui-ci, d'après M. Gùuther, 3 rangées 1/2 d'écaillés entre la ligne latérale et la base des ventrales, dans l'espèce dont il est ici question il y en a o. La troisième épine de la nageoire dorsale est osseuse, avec le bord postérieur denticulé; elle ne devait pas, autant qu'il est permis d'en juger, égaler la hauteur du corps, mais la pointe étant brisée on ne peut être affirmatif à cet égard; le premier rayon mou ne mesure que 19mra et serait en conséquence bien moins développé, relativement à cette même hauteur, que dans l'espèce type, d'après la description et la figure données par Bleeker. La paupière adipeuse est bien visible et ne laisse aucun doute quant à la détermination générique. mm. 1/100 Longueur 78 » Hauteur 33 42 Epaisseur 11 14 Longueur de la tète . .' 21 27 » de la nageoire caudale 18 23 » du museau ('» 28 Diamètre de l'œil 8 38 Espace interorbitaire 8 38 Genre Diastatomycter Aci<7Ta-roç, distant ; \t.i>y.xr^, narine. Plana dor salis nulla; analis valdè elongata, infra unwersam cau- dalem partent, occupans et férè ad caudalem pinnam attingens; bran- chialis membrana libéra. Rostrum obtusum, paululum anté os pro- cédons ; labiœ crassœ, verrucuiis hirsutœ; dentés parvi, villosi, fasciatim dispositi ; in vomere dentiferes insulœ duo, rotundatœ, disjunctce. Naris anterior tubulosa, ad rostri extremitatem posita ; posterior cutaneâ, valvulâ munita, in temporali regione supra et ponè oculum remota. Hicce cum adiposâ palpebrâ. Cirrhi quatuor, minimi, prœsertim mandibulares. Ce genre, qui appartient aux Siluridœ heteropterœ de M. Giiuther, paraît voisin dès Hemisilurus par ses lèvres épaissies, l'espèce unique sur laquelle il est fondé ofïre une ressemblance frappante avec l' Hemisilurus scleronema Bleeker (1) ; à un premier examen, (1) Bleeker, Luc. cit.. Siluro'ides, p. 94; pi. XCIII, fig. 2, 1862. SÉANCE DU 28 FÉVniEU 1893 01 je l'avais rapproché de ce dernier. Toutefois, la présence d'une apire de barbillons mandibulaires, quoique peu développés, plus encore la position, unique jusqu'ici dans le groupe des Téléostéens, de la narine postérieure, justi tient une distinction, non-seulement spécifique, mais même générique (1). 62. DlASTATOMYGTER ChaPERI. D. 0; A. 93+ V. 9. Species hucusque unica generis diagnosi notata. mm. l,luu Longueur 430 » Hauteur 93 24 Epaisseur 40 9 Longueur de la tête 88 20 de la nageoire caudale 55 13 — du museau 28 32 Diamètre de l'œil 10 18 Espace interorbitaire 25 24 La collection rassemblée par M. Chaper ne renferme malheureu- sement que cet individu. 63. Callichrols eugeneiatus. D. 4; A. 59 + V. 7. Vomeris dentés medianœ, in unico parvoque sigillo aggregatœ. Cirrhi maxillares elongati, caudalis basim fere atting entes ; mandi- bûlares udhuc longions ultra caudalis extremitatem valdè producti. Pectorales triangulares, spina haud msibiliter dentata, 2/5 pinnœ longitudinis attingens, a rigida, elastica, striata, parte prolongatœ. Rétro et supra branchialem aperturam, macula atra conspicitur. mm. 1/100 Longueur 142 » Hauteur 39 -21 Épaisseur Ki H Longueur de la tète ±:\ 17 — delà nageoire caudale ? 23 ? 10 — du museau 9 36 Diamètre de l'œil C, 24 Espace interorbitaire 11 44 (1) 11 faudrait toutefois vérifier sur l'exemplaire type de VBemisilurus sclero- neina, si la description et la ûgure ne sont pas fautives sur deux points. XVIII. - 6 62 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 Ce Poisson est surtout voisin des Calliehrous hypophthalmus (1) et C. macronema (2) de Bleeker par la disposition de ses dents vomé- riennes; il s'en distingue par le moindre nombre des rayons de l'anale (plus de 75 chez ces derniers) et diffère de toutes les espèces du genre par la grande longueur des barbillons mandibulaires. SUR UN CRAPAUD POURVU D'UN APPENDICE CAUDAL par Ernest OLIVIER. J'ai l'honneur de présenter à la Société la photographie de gran- deur naturelle d'un Crapaud (Bufo vulgaris) pris à Jaligny (Allier), et qui présente une remarquable particularité de conformation. Ce Crapaud, qui est adulte, a non seulement conservé sa queue de larve, mais cette dernière a continué à s'accroître et a pris un grand développement : elle atteint une longueur de 51 millimètres; sa forme est aplatie, légèrement relevée à l'extrémité en forme de lame de sabre; sa largeur à sa naissance est de 7 millimètres et de 5 millimètres à son extrémité, où elle s'arrondit brusquement. Le corps de ce Crapaud, qui mesure 67 millimètres, delà tête à l'origine de la queue, ne présente d'ailleurs rien d'auormal. UN SAURIEN NOUVEAU ET UN OPHIDIEN RARE POUR L'ALGERIE par Ernest OLIVIER. Dans une excursion faite en Algérie, au mois d'avril dernier, j'ai capturé sous une pierre, sur une colline rocheuse au nord de Biskra, un unique exemplaire d'un Saurien, YUromastix spinipes Daudin, connu seulement d'Egypte et qui n'avait pas encore été rencontré dans notre colonie. Cet Uromastix est voisin de Vacant hinurus Bell, connu sous le nom de Lézard des Palmiers et qui est très commun dans la partie pierreuse du Sahara ; il en diffère par les écailles du dessus du corps plus petites, polygonales au lieu d'être subtriangu- laires et chargées, surtout celles des flancs, d'un petit tubercule arrondi. En outre, chez le spinipes, les écailles du dessus de la (1) Bleeker, loc. cit. Siluroïdes, p. 83, pi. LXXXVIU, fig. 2. (2) Bleeker, loc. cit. Siluroïdes, p. 83, pi. LXXXVIU, fig. 1. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 63 queue sont armées en arrière d'une épine triangulaire redressée à angle droit, chargée d'une saillie arrondie à son bord postérieur près de la base, et prolongée antérieurement en une forte carène sur le dos de chaque écaille, tandis que chez l'acanthinurus ces épines forment un angle aigu, olïrent une concavité à leur bord postérieur et ne se prolongent pas ou seulement très faiblement sur le dos des écailles. La queue du spinipes est aussi relativement plus longue ; on y compte 20 anneaux distinctement épineux; il n'y en a que 18 chez l'acanthinurus. Dans le même voyage et aussi aux environs de Biskra, près de Ain-Oumach, j'ai capturé un Ophidieu intéressant, le Cœlopeltis pro- ducta Gervais, qui paraît très peu répandu en Algérie. C'est, en effet, le premier exemplaire repris depuis celui qui a servi de type à la description de Gervais et qui avait été rapporté par .Mares du Sud- Oranais. Ce Reptile est d'un caractère très irascible: quand je le rencontrai, il était allongé eu plein soleil ; à mon approche, il se dressa menaçant, en sifflant, et je remarquai qu'il gonflait ses côtes cervicales sur une longueur de i à 5 centimètres, à partir de la nuque, de sorte que son cou s'aplatissait et devenait plus large que sa tète. Cette faculté qui n'avait clé observée jusqu'alors que chez le Naja, est intéressante à signaler chez un Cœlopeltis. La longueur de l'exemplaire que j'ai capturé est de 02 centi- mètres : il est d'un jaune de sable semé de taches légèrement brunes et chaque côté de la tète, derrière l'angle de la mâchoire, est orné d'une courte bande oblique, brunâtre ; le museau est sensiblement saillant au-dessus de la mâchoire inférieure. Le Cœlopeltis producta Gerv. est signalé de Tripoli, d'Egypte, de Nubie, d'Arabie. En Tunisie, un spécimen a été pris à Bou-lledma, près Gafsa, par M. V. Mayet et deux autres à Duirat, par M. J. Anderson. 64 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 OUVRAGES REÇUS LE 28 FEVRIER 1893 A. Alfara. Unprojecto de ley presentado al Congreso national de Cosla- Rica. 1 broch. in-8° de 14 p., Madrid, 1892. 1. .T. M. F. Bigot, Diptères nouveaux ou peu connus, 2!)' partie. Ann. Sue. Entom. de France, LXI, p. 321, 1892. 2. Id., Description de trois nouveaux Diptères de l'Inde. Bull. Soc. Zool. de France, XVIII, p. 210. 1892. R. Blanchard, Présence de la Glossiphonia tessellata au Chili. Actes de la Soc. Scientif. du Chili, II, p. 177, 1892. 1. Don Ignacio Bolivar, Diagnosis de Ortopteros nuevos. Ann. de la Soc. esp. de hist. natural, XIX, p. 270, avec 1 pi., 1890. 2. Id., Orthoptères recueillis par M. Simon au Venezuela. Ann. de la Soc. entom. de France, p. 138, 1890. 3. Id., Les espèces du genre Cystaspis Fisch. 4. Id., Apuntes acerea de los aparatos de pesca empleado, à bordo de la Hirondelle par S. A. S. el Principe de Monaco. Ann. de la Soc. esp. de hist. nat., p. 85, avec flg. et 2 pi. 1. Dr J. de Bedriaga, Chalcides Simonyi Steind. et Molge Luschani Steind. Annals and Magazine of Natural history, p. 74, 1892. 2. Id., Les Vipères européennes el circum méditerranéennes. Congrès interna- tional de Zoologie, Moscou, 6 p. in-8°, 1892. Th. Braga, Historia de Universidade de Coimbra nos suas relacàes com a instrucçâo publica portugueza. Tome I. Lisboa, in-8° de 680 p., 1892. 5. Calloni. Analyse de l'ouvrage intitulé : Les Migrations du Thon, par le Prof. P. Pavesi. Arch. des se. phys. et nat., (3) XVII, n» 6, 15 Juin 1887, 1 br. 8 p., Genève. 1. E. Candèze, Elatérides recueillis par M. Loria en 1889-9/ dans la Nouvelle-Guinée méridionale et régions voisines. Ann. del Museo Civico di Storia naturale di Genova, (2), XII, p. 801, 1892. 2. Id., Elatérides recueillis pur M. Modigliani dans l'île d'Engano. Ibidem, p. 796. 3. Id., Première Note sur les Elatérides du Chota-Nagpore. Comptes-rendus de la Soc. Entomol. de Belgique, 1890. 4. Id., Deuxième Note sur les Elatérides du Chota-Nagpore. Ibidem, XXXVI, 1892. 5. Elatérides nouveaux. Mém. de la Soc. roy. des Sciences de Liège, (2), XVIII, 1893. 1. H. Gadeau de Kerville, Faune de la Normandie, 3" fascicule : Oiseaux (suite et fin). Bull, de la Soc. des Amis des Se. natur. de Rouen, p. 201, avec î pi., 1891. 2. Id., Description d'un Oiseau et d'un Poisson monstrueux, Aiguillât déro- dyme et Goéland mélomèle. Journal de l'Anat. et de la Physiol., XXVIII, n° IJ, p. 563, avec 1 pi., 1892. J. de Guerne, Association britannique pour l'avancement des Sciences. Congrès d'Edimbourg, Août 180*. Comptes-rendus des travaux de la section de Biologie. Bévue générale des sciences pures et appliquées, 1 broch. de 14 p., Paris, 1892. Dr Joubin Recherches sur l'appareil lumineux d'un Céphalopode, Histio- teutis Ruppeliii Verany. Rennes in-8° de 32 p., 1893. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 63 t. il. de Lacaze-Duthiers. De la valeur relative de quelques procédés d'inves- tigation en anatomir comparée. Arcli. de Zool. exp. et gén., (2), VIII, p. <',I7, avec 2 p., 1890. 2. Io., Histoire de la Testacelle. Ibidem, (2), V, p. 459, avec 12 pi., 1887. 3. In., Histoire des Ascidies simples des côtes de France. Arch. . Io., Sopra due elminti rari di Iiettili. Ibidem, (2), XIV, fasc. VII, 1 broch. de 6 p., 1881. 7. Id., Dalle mie annotazioni zoologiche. Ibidem, (2), XIV, fasc. XVIII-XIX, 1881. s. in., Di iinn spugna d'acqua dolce nuora per l'Italia. Ibid., (2), XIV, fasc. VI, 1 broch. .le 6 p., 1881. '.t. Id., Considerazioni sopra nuovi casi di cecita parziale negli Aracnidi. Ibid., (2), XIV, fasc. IV, I broch. de 6 p., 1881. 10. Io., Studi sugli Aracnidi africani. — III. Aracnidi del regno di Scioa e considerazioni su IV arachnofauna d'Abissinia. Ann. del Mus. civ. di Se. Nat. di Genova, XX, 11-13 sept. 1883, 1 broch. de 106 p. Genova, 1883. il. Id. Bran/ni biologici di due celebrati pesci nostrali di acque dolci. Rend. del R. Ist. Lomb., (2), XVII, fasc. VI, 1884. 66 SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 12. In., Materiali per lo studio délia fauna Tunissina raccolti da G. e L. Doria. — IL Aracnidi. Ann. del Mus. Civico di. stor. natur. di Genova, XX. 13. 1d., Aracnidi crilici di Bremi-Wolff. Bull, del Soc. entom. ital., XVI, p 126 128, Firenze, 1884. 14. Id., Notizie batimetriche sui laghi d'Orta e d'Idro. Rend. B. Ist. Lomb , (2), XVIII, fasc. V, 1 broch. de 6 p., 1885. 15. Id., Che n' e stato dé miei pesciolin/i? Att. del Societa ital. di Se. Nat., XXVIII. Milano, 1885. 16. Id., Aracnidi raccolti dal conte Bouturlin ad Assab e Massaua. Bull. Soc. entom. ital., XVII, p 197-200, 1 broch. de 4 p. Firenze, 1885. 17. Id., Intorno ad unararità ornitotogica italiana. Rendic. B. Ist. Lomb., (2), XIX, fasc. VII, 1 broch. de 4 p. Milano, 1886. 18. Id., Calendario ornitologico per la provincia di Pavia dall' estate ISSG alla primai era 1889, 1 broch. de 33 p. Pavia, 1890. 19. Id., Notes physiques et biologiques sur trois petits lacs du bassin tessi- nois. Arch. des Se. ph. et nat., XXII, n° 10, 1ooct. 1889. 20. Id., Premio straor dinar io di fondazione Cagnola. Rapp. dell. Commis- sione. Bend. B. Ist. Lomb., (2), XXII, fasc. 1. Milano, 1889. 21. Id., Quadro sinottico délie Tenie umane. Boll. scieutif, XI, n1 2, 1 broch. de 4 p. et 1 tableau. Pavia, 1889. 22. Id., Ai funebri del Dottor fisico Cav. Angelo Maestri morto il 12 aprile 1889. Discorso. Corriere Ticinese, n° 46, 16-17 aprile, 1889, 1 broch. de 12 p. 23. Id. La vita nei laghi. Annuario d. R. Università di Pavia per l'anno scol. 1889-90, I broch. de 31 p. Pavia, 1890. 24. Id., Calendario ornitologico Pavese 1889-90. Bollet. Scient., anno XII, n» 2. Pavia, 1890. 25. Id., La 72° riunione délia Società elvetica di scienze naturali. Bend. B. Ist. Lomb., (2), XIII, fasc. 1, 1 broch. de 8p. Milano, 1891. 26. Id.. Premio straordinario di fondazione Cagnola. Rapp. d. Conunissione. Bend. B. Ist. Lomb., (2). XXIV, fasc. 1, 1 broch. de 5 p. Milano, 1891. 27. Collezioni Bricchelti-Robecchi del 1890. Leltera ail' ingegnere Briccltrlti- Robecchi Boll. del. Soc. Géogr. ital., I broch. de 3 p. Maggio, 1892. 28. Id., Sul Branchiurus di Viviani e considerazioni generali onomalische. Boll. Scient., n05 2 et 5, 1 broch. de 17 p., 1872. 29. Id., Ai funebri del Cav. Vff. Prof. Teodoro Prada morlo il i giugno 1892. Discorso. 1 broch. de 8 p. Pavia, 1892. 30. Id., I viventi nelle acque Albule. Italia Giovane, anno VII, fasc. 2. 31. Id., Lett era entomologica al. Cav. F. Massara, diretlore del Bollelino d'Agricultura. Boll. d'Agric, n°29, 1 broch. de 8 p. 32. Id., Sulla instituzione di due nuovi gemri d' Aracnidi. Bend. B. Ist. Lomb., (2), XIII, fasc. VI et VII, Milano, 1880. Porvanier, Principales races canines, in-8' de 321 p., avec 32 lig., 1893, Nice. A. Preudhomme de Borre, Sur une capturé en Belgique du Pholcus opilio- noïdes Schrank. Ann. de la Soc. Entom. de Belgique, XXXVI, 1892. M. Stossich, Osservazioni elminlologiche. Soc. historico-natur. Croatica, VII, avec 2 pi., 1S92. P. Topinard, De l'évolution des molaires et prémolaires chez les Primates et en particulier chez l'Homme. L'Anthropologie, n' 6, p. 641, Nov.-Déc, 1892. SÉANCE DU 28 FÉVRIER 1893 67 OFFERT PAR 8. A. LE PRINCE DE MONACO : Résultats des campagnes scientifique accomplis sur son yacht par Albert i r. prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours du baron Jules de Guerne chargé des travaux zoologiques à bord. — Fasc. IV. Opislho- branches provenant îles Campagnes du yacht l'Hirondelle, par Rudolph Bergh. Monaco, gr. in 4° avec 4 planches. OUVRAGES OFFERTS PAR Mme A. DE QUATREFAGES : 1. A. de Quatrefages, Considérations sur les caractères zoologiques des Rongeurs et sur leur dentition en particulier. 1 vol., in-8°, de 26 pages, Paris, 1X',0. 2. Id., Mémoire sur la famille des Hermel liens. Hermellea Nob. Ann. des Se. Nat., Zool. (1), X, 58 p. avec 2 pi., 1848. 3. Id., Résumé des observations faites eu ISH sur les Gastropodes phlében- térés. Ibidem, (3), X. p. 121, 1848. 4. Id., Mémoire sur la famille des Polyop Maintiens (Polyophtalmea Nob.). Ibidem., (3ï, XIII, p. 0 avec une pi., 1850. 5. In., Notice sur les Yaks et les Chèvres d'Angora importés en France depuis la fondation de la Société. Bull, de la Soc. impér. d'acclim., 1856. 6. Id., Nouvelles recherches faites en IS5!) sur les maladies actuelles Ver a soie. I vol. in-8° de 120 p., Paris, 1860. 7. Id., Eloge historique de M. Is. Geoffroy Saint-IIilaire. Bull, de la Soc. impér. d'acclimat.. ist>2. S. Id., Rapport sur l'ouvrage de M. Jules Ducal intitulé Histoire de l'émi- gration européenne, asiatique et africaine au XIX"" siècle. Bull, de la Soc. de Géogr., 19 pages, 1863. '.t. Id., Discours prononcé a l'occasion des récompenses h l'Exposition des Races canines. 1 broeb. de 8 p., 1865. 10. Id., Sériciculture. Rapports du jury in ternalional à l'Exposition universelle de Paris en 1867. 1 broch. de 24 p., 1867. 11. Id., Annélides. Observations sur une brochure de M. Ed. Claparède intitulée : De la structure des Annélides. Comptes-rendus de l'Acad. des Se, LXVI, 1868. 12. Id., Sur les origines anthropologiques des Populations européennes. 1 broch. de 8 p , 1871. 13 lu, Discours prononcé ii Lyon h la séancr d'ouverture du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences. 1 broch. de 15 p., 187.'*.. 14. Id., Discours prononcé ., Craniologie des races nègres africaines. Races non dolichocéphales. Comptes rendus de l'Acad. des Sciences, XC, 1880. 20. In., Note sur Charles Darwin. Ibidem, CXIV, 1882. 21. In., Nouvelles études sur la distribution géographique des Négritos et sur leur identification avec les pygmées asiatiques de Clésias et de Pline. Rev. d'Ethnogr., 1 broch. de 50 p., 1882. 22. Id., Notice sur les travaux scientifiques et les titres académiques de M. A. de Quatrefages. 1 broch. de 12 p., 1883. 23. In., L'Homme tertiaire. Thenay et les iles Andamans. Matériaux pour l'hist. primit. de l'Homme, (3), II, p. 98, 1885. 24. In., L'Homme tertiaire et sa survivance. Ibidem, (3), II, p. 337, 1885. 25. Id., Notes sur l'étal actuel des Maoris restés indépendants. Kev. d'Ethnogr., 1 broch. de 23 p., 1885. 26. Id., Discours prononcé aux funérailles de M. H. Mi Ine- Edwards, membre de l'Institut, le 34 Juillet 1885. 1 broch., 21 p., 1888. 27. Id., Tératologie et Tératogénie. Journnl des Savants, 1 broch. in-4° de 40 p., 1885. 28. Id., Mémoires sur la monstruosité double chez- les Poissons. Mémoires publiés par la Soc. philom. à l'occasion du centenaire ds sa fondation. 1 broch. de 34 p. avec 2 pi., 1888. 29. Id., Cantonnements et migrations; peuplement de l'Amérique. Revue scientifique, XLVI, p. 482. 1890. 30. Id., Espèces. Dict. encyclop. des Sciences méd., (2), XXXVI, p. 1. 31. Id., Races, Ibidem, (3), I, p. 560. H2. Id.. Les voyages de Moncatch-Apé. Revue d'anthropol., (2). IV, p. 593. 33. Id., Sur les embryons des Syngnathes, Syngnathus Ophidion Linn. An'n. des Se nat., Zool., XVIII, p. 195, avec 2 pi. 34. In., Sïir l'organisation des Physalies. Ibidem, (4), II, p. 107, avec 2 pi. 35. Id., Mémoire sur le Branchellion de d'Orbigny. Ibidem, (3), XVIII, p. 27!). avec 4 pi. 36. Id., Sur le système nerveux des Annélides. Ibidem, (3), II, av .2 pi., 1844, 37. Id., Mémoire sur l'Eleuthérie dichotome, Eleutheria dichotoma Nob., nouveau genre de Rayonnes, voisin dis Hydres. Ibidem, (2), XVIII, p. 270, avec 4 pi. 38. Id., Mémoire sur la Synhydre parasite, Synhydra parasitis Nob. Ibidem, (2), XX, p. 230, avec 1 pi. 39. Id., Sur un mode nouveau de phosphorescence observé chez quelques Annélides et Ophiures. Ibidem. 40. Id., Mémoire sur le genre Tare!, Teredo Linn. Ibidem, (3), XI, p. VA avec 3 pi., 1849. 41. Id.. Mémoire sur l'embryogénie des Tarets. Ibidem, (3), XI, p. 202, avec 1 pi., 1849. Lherbette et A. de Quatrefages. De V amélioration de l'espèce chevaline en France. Bull, de la Soc. Imp. d'acclimat., 1861. 69 Séance du 14 Mars 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT Le \ iiic'irs, a eu lieu l'inauguration du Palais d'hiver au Jardin zoologique d'acclimatation. M. le Secrétaire général représentait la Société à cette inauguration ; il dépose sur le bureau un exemplaire de l'à-propos eu vers, par M. Eugène Le Moud, dit par M. A. Lambert, de la Comédie-Française. M. J. de Guerne communique une lettre du Dr Jousseaume, datée d'Aden, le 27 février 1893, et où notre collègue annonce l'envoi de divers matériaux d'étude pour plusieurs membres de la Société. « Quelque temps avant mon arrivée à Obock, ajoute M. Jous- seaume, il y a eu une telle mortalité sur les Poissons que la plage en était couverte. Le Gouvernement a été obligé d'engager des coolies pour les faire enfouir. J'ai su, par un officier de YËtoile, qu'à ce moment, la mer était, sur la côte d'Obock, sur une largeur de 4 à 5 milles, d'une couleur jaune purin (c'est l'expression dont il s'est servi). Il est probable que le Trichodesmium erythrmum a fait, à cette époque, son apparition en cette contrée et que la mor- talité des Poissons que l'on a constatée était due à sa présence, soit par empoisonnement, suit plutôt en empêchant l'aération de l'eau. Cette Algue cellulaire couvre la mer, comme une couche d'huile, sur plus d'un mètre d'épaisseur. » La Société Zoologique néerlandaise se réunira, le 23 mars, à Amsterdam, dans le but de prendre- les premières dispositions relatives au prochain Congrès international de Zoologie qui, comme on sait, doit se tenir, en 1895, à Leyde, sous la présidence de M. Jentink. MM. ARGon-VALLON, Odikr, Pic et ïhéry, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. Pic désire être inscrit en qualité de membre à vie. MM. Topsent et Guitel présentent M. Emile Racovitza, licencié ès-sciences naturelles, 58, rue Gay-Lussac, à Paris. MM. Kuuckel d'Herculais, Certes et Richard présentent M. E. M.vupas, bibliothécaire de la ville, à Alger. 70 SÉANCE DU 14 MARS 1893 QUATRIÈME CAMPAGNE DE L'HIRONDELLE, 1888. SUR LES CRUSTACÉS AMPHIPODES RECUEILLIS DANS L'ESTOMAC DES GERMONS, par Edouard CHEVREUX. Au cours de la dernière campagne de l'Hirondelle, de nombreux Germons (Thynnus alalonga), furent pris à la ligne entre la côte de France et les Açores. La nourriture de ces Poissons migrateurs, qui font l'objet d'une pèche importante à l'époque de leur passage sur nos côtes de l'Océan, offrant un incontestable intérêt, l'examen du contenu de l'œsophage et de l'estomac de chacun d'eux fut effectué par MM. de Guerne et Richard immédiatement après leur capture. Entre autres animaux, de nombreux Amphipodes pélagi- ques furent recueillis, presque tous en assez bon état de conser- vation, pour être déterminés facilement. Ces Amphipodes sont de grande taille, les Germons semblant négliger les petites formes communes dans ces parages, où les pêches pélagiques de Y Hirondelle en ont fait d'abondantes captures. Ils sont tous adultes et appartiennent aux espèces suivantes : Phronima sedentaria (Forskâl), 4 exemplaires. Phrosina semilunata Risso, 27 exemplaires. Paropronoe crustulum Claus, 1 exemplaire. Brachyscelus crusculum Spence Bâte, 154 exemplaires. Le tableau suivant contient toutes les indications relatives à la provenance et au nombre d'exemplaires des espèces recueillies dans chacun des Poissons examinés. On remarquera que tous les Germons ont été pris dans les mêmes parages soit à l'aller, soit au retour, au large dans l'Ouest du Golfe de Gascogne. La profondeur de l'Océan y dépasse 4000 mètres. Dès qu'elle vient à diminuer, au voisinage des côtes de Bretagne, les Amphipodes mentionnés ci-dessus semblent disparaître. Aucun d'eux n'a été trouvé dans les derniers Germons péchés par l'Hirondelle quelques jours avant sa rentrée à Lorient, le 21 septembre. Ce n'est qu'avec une certaine hésitation que j'assimile la dernière des quatre espèces énumérées ci-contre à Brachyscelus crusculum Spence Bâte (1). La description du zoologiste anglais est incomplète, (1) Catalogue of the spécimens of Amphipodous Crustacea in Ihe collection of the British Muséum, page 333, pi. LUI, flg. 2 et :{. SÉANCE DU 14 MARS 1893 71 Ot •b os ce S «9 «3 ce 4 Of _J •C ^ ■»! ;c + J » 8 Of *^ M :r W "■1 •b ■b 50 . h tL "b ! Ot 60 + ce ce 9J ce ce + S •*«» m ce ^* eu eu "èÙ Q S o ce V «s; «s 1^ • ce 6"! O CL, Oh S «al Ot 'y. !o ce Ss 8 1 Ss o ~4 'b Of 1 eu I<5 0 s; 1 ce 1 1 1 1 1 v: ce Of 1 . 1 9 Of £ Of 3 c+ Of e Of 8 Of 8 ça eu eu eu O + 3 Of e Of ci Ce g 8 •*■» £ ce Sa ce Sa C .g •^ -s; 7Z, ce ce s ce ce -^; s^ ce s s; o C O O o C O O o a O 0 C a î^ Â. î». {-. *■* «- •■«* Çj À. %^ X. ?>, *» js ■s* ■< -c: ^^ •« h* îj» ^ 1** ^; *c: m Bh ^ Ch E* =s fi- ^ O) ^H fts Bh -^ ■*i >» oc 1^ — «. ■*■ sc "-** os >» ^ '** •* g H t_ te M M c 00 00 O S . « 1^ «# ~"3 Z O <^H c o 03 O 03 ^< -.' (M -7- v J, ! g 3^1 so 1-- èb s é- Z o — R «M o C3 ~ s M5 o ~ 0 K 55 ""* ■4 V* t^ v* r- 0 eu eu eu &H •-. h g i^ 0) Œ 2 eu £ eu m a eu < -C 3 ""' 3 ^ 25 — 55 J* 25 25 — ■•" • i— • ■'"' ••— > — c^ a. -■— 1^ 00 eu en 00 03 :0 eu 00 eo 00 !/3 O z S r« O \ r^ ^W^ Eig. :!. Palle de La première paire du mâle, X 22. Fig. 4. — Patte de la première paire de la femelle, X --• en arrière. Dans les deux sexes, le quatrième article est finement crénelé tout le long du bord antérieur, et l'article précédent porte quelques crénelures à la partie inférieure de ce même bord (1). Les figures 7 et 8 représentent la dernière paire d'uropodes et le telson, dans les deux sexes. Ici, le dimorphisme est particuliè- rement accentué. Tandis que le telson du mâle dépasse à peine les uropodes, celui de la femelle, beaucoup plus long, se termine en pointe étroite et aiguë. Chez les exemplaires du Challenger, le telson, largement arrondi à l'extrémité, est de forme assez diffé- rente. J'ai dit plus haut que la taille moyenne des femelles était de 19 millimètres. Un des Germons péchés le lo septembre 1888 con- tenait neuf femelles de taille plus grande encore, 22 millimètres. Elles diffèrent des autres par la présence d'un plus grand nombre de dents au bord du carpe des gnathopodes : douze dents au lieu de (1) En employant les expressions bord anti rieur et bord postérieur, onsuppose toujours que les pattes sont allongées dans la position verticale. 74 SÉANCE DU 14 MARS 1893 dix à la première paire, neuf dents au lieu de six à la seconde. Le tel- son est aussi plus allon- gé encore, et plus rétré- ci à l'extrémité. Ce sont des différences qui sem- blent ne pouvoir être attribuées plus avancé exemplaires. Un certain nombre 9 de femelles portaient Fig. 6.— Patte de la septième des embryons entre paire de la femelle, X 21. i„ i ^n„„ ■ , u 1 x leurs lamelles incuba- trices. L'une des gran- des femelles dont il vient d'être question en contenait plusieurs centaines. Ces embryons, si différents des adultes, ont été bien qu'à l'âge de ces Fig. 5. — Patte de la septième paire du mâle, X 21. Fit . — Uropodes de la troisième paire et telson du mâle, X^- Fig. 8. — Uropodes de la troisième paire et telson de la femelle, X !*• Fig. 9. — Dernière paire d'uropodes et lelson de l'embryon, X 320. décrits par Spence Bâte ; la figure d'ensemble de l'animal, celles qui représentent les gnathopo- des, et les pattes de l'avant-dernière paire, si curieusement terminées en forme de pince, sont suffisamment exactes. Il convient d'ajouter à cette description que le telson, à peine plus long que large, ne dépasse pas le pédoncule des uropodes de la dernière paire. La figure 9, ci- jointe, représente les uropodes de la dernière paire et le telson de l'embryon de Brachyscelus crusculum. SÉANCE DU 14 MARS 1893 7."> OBSERVATIONS D'ANATOMIE COMPAREE SLR L'ESTOMAC DES CAMÉLIENS, par J.-A. CORDIER. Les nombreuses tentatives d'assimilation qu'on a faites jusqu'à l'heure actuelle entre l'estomac des Caméliens et celui des Rumi- nants ordinaires n'ont pas été suivies de résultats véritables; nous voyons cependant que les cavités constituantes dans les deux cas portent les mêmes noms. La dernière opinion émise est que l'esto- mac des Caméliens représente un état en quelque sorte plus pri- mitif du viscère (Boas) et l'on s'est efforcé de lui trouver des analo- gies avec celui des Ruminants typiques. Maintes fois des doutes et des arguments très sérieux s'étaient élevés contre cette manière de voir; de sorte que la question était grosse d'incertitudes ainsi qu'on le comprendra. Il a suffi, en effet, de placer à côté l'un de l'autre les estomacs d'animaux appartenant à ces deux groupes de Rumi- nants pour montrer à première vue des différences considérables. La forme du rumen, la présence inexpliquée des poches à eau, la forme de la caillette, l'insertion de l'œsophage ainsi que la situa- tion de l'estomac en place étaient autant de caractères différentiels s'opposant à une assimilation facile. La raison de l'homologation faite par les anciens anatomistes est facile à concevoir à une époque où l'on croyait le phénomène de la rumination eu rapport direct avec la forme de l'estomac ; il est en effet superflu de faire remar- quer que les Caméliens ruminent parfaitement. Toussaint a montré depuis que cet acte purement mécanique est exclusivement lié aux phénomènes respiratoires par le simple jeu du diaphragme; il est, du reste, plus fréquent qu'on ne le pense généralement dans la série animale, ainsi que les anciens anato- mistes semblaient l'avoir compris. J'ai été amené par la suite de mon travail sur l'estomac des Ruminants ordinaires à m'occuper à mon tour de cette question en recherchant surtout les affinités qui peuvent exister entre l'estomac des Caméliens et ceux des groupes voisins et j'ai étudié des pièces qui m'ont permis d'avoir à ce sujet des idées toutes nouvelles. Eu comparant l'organisation stomacale du Pécari (Dicotyles torquatus), animal que certains caractères tendraient à rapprocher des Rumi- nants, j'ai pu me convaincre que l'estomac des Caméliens a bien plus de caractères communs et de ressemblances avec celui des Pachydermes qu'avec celui des vrais Ruminants. Il peut donc être 76 SÉANCE DU 14 MARS 1893 à la rigueur considéré comme une forme de passage entre ces deux groupes zoologiques ; mais, je crois qu'il est plus logique de conclure que les Caméliens sont des Ruminants à estomac de Pachy- dermes. Au point de vue stomacal le Pécari n'est pas un type isolé en quelque sorte à la frontière des deux groupes; l'estomac de l'Hippopotame, du Sanglier et des Suidés en général présente avec celui de cet animal de grandes analogies de conformation. Gomme l'estomac du Pécari, celui des Caméliens offre à considérer une grande portion globulaire précédant l'estomac digérant proprement dit, couverte d'épithelium pavimenteux, mais sans papilles et dans laquelle, circonstance remarquable, on trouve dans les cas deux plages de glandes muqueuses entièrement comparables comme importance relative. Chez les Caméliens, ces régions glandulaires sont divisées par des traetus délimitant les poches à eau et dont on peut aussi retrouver les traces chez le Pécari ; enfin, la minceur de la paroi glandulaire dans les deux cas comparée à celle de la paroi pavimenteuse adjacente et qui est frappante donne un grand poids à cette assimilation. Le rumen des Ruminants ordinaires, au contraire, est dépourvu de glandes et couvert de papilles, ce qui constitue une différence très importante entre les Caméliens et les vrais Ruminants ; le caractère de la gouttière ne peut être diffé- rentiel, car elle existe, atrophiée il est vrai, mais très caractéris- tique aussi bien chez le Pécari que les Caméliens, ainsi que chez certains Ruminants typiques inférieurs tels que les Tragules. La caillette des Caméliens n'a que ce caractère commun avec celle des Ruminants ordinaires, c'est qu'elle est le résultat d'un étranglement stomacal ; elle est intestiniforme, très longue et ren- llée à ses deux extrémités; mais ce n'est que dans le renflement postérieur que l'on trouve des glandes développées et présentant des cellules de bordure analogues à celles qu'on rencontre exclusi- vement dans toute la partie antérieure de la caillette des Rumi- nants ordinaires. Les deux tiers antérieurs au moins du viscère sont couverts de petites glandes muqueuses comme celles des poches à eau du rumen ; chez le Pécari, j'ai pu faire la remarque importante que la caillette est tout entière tapissée de glandes muqueuses; et malgré des recherches minutieuses, je n'ai pu y découvrir aucune cellule bordante (1). Roas, qui a découvert cette disposition chez le (1) Je signale à l'attention des physiologistes ce fait d'un animal qui ne possède probablement pas de cellules bordantes dans ses glandes stomacales; ainsi qu'on semble le reconnaître aujourd'hui, elles ne seraient donc pas exclusivement sécré- trices des ferments. Nous ne connaissons rien non plus sur la nature de la sécrétion glandulaire des renions dont il est question ici chez les Caméliens. SÉANCE DU 14 MARS 1893 77 Chameau a considéré comme un feuillet qui serait alors immense cette grande portion antérieure; mais quoique son étude soit très soignée, je ne saurais être de son avis. Cette région n'a nullement l'aspect, ni les caractères, ni les fonctions du feuillet des Ruminants supérieurs, tapissé de plus d'un épithélium pavimenteux. Je considère le véritable feuillet comme entièrement spécial aux Ruminants ordinaires où il apparaît brusquement et dans un stade très simple chez les Moschus; il est en effet nécessaire que le feuillet ait un certain développement pour remplir le rôle méca- nique toujours important qui lui est dévolu. J'ai montré dans de précédentes notes que le caractère différentiel fourni par la pré- sence du feuillet chez les Ruminants ordinaires et son absence chez lesTragules n'a pas la valeur qu'on lui a attribuée jusqu'ici et qu'il convient de regarder cet organe comme une région en somme beau- coup moins ditîérenciée de la caillette qu'on ne l'avait cru. Il conviendrait peut-être de rapprocher de celui des Caméliens le réseau des Ruminants ordinaires ; mais l'épithéliuin du premier est glandulaire, tandis (pue celui du second est pavimenteux. J'ai pu facilement établir, du moins chez le Lama, que le réseau n'est que l'extrémité inférieure de la grande région de poches à eau, car ces deux régions adjacentes ne sont séparées et en partie seulement que par un épaississement du plan musculaire sous- jacent ; leurs cloisons possèdent la même structure anatomique qui est aussi à peu près celle qu'on trouve chez les Ruminants typiques. L'étude du développement vient séparer plus profondément encore l'estomac des Caméliens de celui des Ruminants ordinaires. Cuvier a fait la remarque que contrairement à ce qui a lieu chez ces derniers le rumen l'emporte en grandeur à tous les stades de l'existence sur la caillette et je puis ajouter que le mode de dériva- tion d'un organe en cœcum que j'ai décrit chez les Ruminants ordi- naires ne s'applique certainement pas aux Caméliens. L'assimilation que j'ai établie ci-dessus entre les poches à eau des Caméliens et les régions glandulaires du rumen du Pécari fait tout naturellement douter de la fonction aquifère jusqu'alors assignée à ces poches et donne un grand poids à une hypothèse émise dés 1844 par Mayer qui les a trouvées comme moi boudées de nourri- ture chez un animal fraîchement tué. Cet auteur fait aussi judicieu- sement remarquer que par la situation de ces poches placées plus ou moins obliquement au lieu d'occuper la région la plus déclive comme le réseau des Ruminants ordinaires, l'eau ne peut y parvenir XVIII. — 7 78 SÉANCE DU 14 MARS 1893 ni y séjourner facilement. Je dois faire en outre observer que seules, sur l'animal debout la région du réseau et la moitié adja- cente de l'amas de poches se trouvent situées sous la gouttière, et que probablement c'est seulement dans ces endroits qu'on a observé du liquide ; de plus, le petit amas de poches, par sa situa- tion même, indique suffisamment que l'eau ne peut guère y parvenir. Travail fait au laboratoire de M. le professeur A. Milne-Edwards au Muséum d'Histoire naturelle. CONTRIBUTION A LA FAUNE MALACOLOGIQUE DES ILES SÉGHELLES Récoltes de MM. Gh. Alluaud, A. Fauvel et Philibert, par Ph. DAUTZENBERG, Ancien Président de la Société. A son retour d'un voyage scientifique accompli l'année dernière aux Iles Séchelles, M. Ch. Alluaud a bien voulu nous confier les Mollusques qui faisaient partie de ses récoltes. D'autre part, M. A. Fauvel nous a communiqué un certain nombre d'espèces trouvées par lui à Mahé. Enfin le R. P. de Joannis nous a fait part d'un lot de coquilles marines qui lui ont été envoyées de la même localité par le P. Philibert, missionnaire. Nous avons été heureux de constater en étudiant ces matériaux qu'il ne serait pas inutile de dresser une liste des espèces que nous avons eues sous les yeux, car, si les Mollusques terrestres des Séchelles paraissent bien connus aujourd'hui, il n'existe, par contre, que peu de renseignements sur les Mollusques marins de cet archipel. Les catalogues de Liénard (1877) et de von Martens (1880) qui comprennent 333 espèces de cette catégorie sont certai- nement fort incomplets, puisque sur 205 espèces que nous avons examinées, il y en a 74 qui ne figurent pas dans ces ouvrages. Mollusques terrestres Les observations de M. Alluaud confirment ce fait que la pauvreté de la faune malacologique terrestre, tant en espèces qu'en individus, présente aux Séchelles un contraste frappant avec l'exubérance de la végétation. A l'exception du Fruticicold similaris et du Stenogyra octona dont SÉANCE DU 14 MARS 1893 79 la distribution géographique s'étend depuis les Indes occidentales Justine dans l'extrême Orient et des Achatina fulica et panthera qui vivent aussi à Maurice, Bourbon et Madagascar, toutes les autres espèces rapportées par M. Alluaud sont spéciales aux Séchelles. Streptaxis Souleyetianus Petit. Mahé : 500m d'altitude; La Digue; Marianne. Gibbus (Edentulina) Dussumieri Férussac. Mahé. Conulus siiblm rilula G. et H. Nevill. Mahé. Patula smala 11. Adams. L i Digue. Fruticicola similaris Férussac. Mahé, jusqu'à 590m d'altitude; Praslin. Stylodonta Studeriana Férussac. Mahé; Praslin; La Digue. » unidenlata Chemnitz. Mahé; La Digue. Pachnodes velutinus Pfeilïer. Mahé, jusqu'à 500m d'altitude. » fulvicans Pfeifîer. Mahé ; Praslin. Achatina fulica Férussac. Praslin. » panthera Férussac. Mahé. Cette espèce n'a pas été signalée aux Séchelles par von Martens. Stenogyra (Subulina) octona Chemnitz. Mahé, jusqu'à 500m d'alti- tude ; Praslin ; la Digue ; Marianne. Cyclostoma (Tropidophora) pulchrum Gray = ortyxNdA. Mahé. Helicina Theobaldiana Nevill. Mahé; Praslin; la Digue; Marianne. Mollusques d'eau douce. Fâtudomus ajanensis A Morelet. Mahé : anse royale. Neritina gagates Lamarck. Praslin. » Knorri liecluz. Mahé. Mollusques marins. Dans la liste suivante nous avons fait précéder d'un A les espèces récoltées par M. Alluaud; d'un F celles rapportées par M. Fauvel ; d'un J celles qui proviennent de M. de Joannis. Nous avons de plus marqué d'un astérisque celles qui n'ont été mentionnées comme vivant aux lies Séchelles ni par Liénard ni par von Martens. A. A. F. A. A. F. Plecotrema octanfracta Jouas. Mahé. Melampus lividus Deshayes. Mahé, dans un marigot (eau sau- màtre), sous les pierres, à basse mer; Ile Ronde. » ( Tifala ) granifer Mousson. Mahé. "Siphonaria atra Quoy et Gaimard. Mahé. *Actaeon (Solidnla) giaber Reeve. 80 SÉANCE DU 14 MARS 1893 F. A. F. F. J. F. F. F.J. F. F. J. F. F. F. F. F. J. F. F. F. F. F. F. F. F. F. F. F. F. A. F.J F. A. F. J F.J. F. F.J. F. F.J. F. J. A. F.J. F.J. J. F. F. Atys naucum Linné. Bidla ampulla Linné. Mahé. * » australis Quoy et Gaimard. *Haminea cymbalum Quoy et Gaimard. Aplustrum thalassiarchi H. et A. Adams. Hydatina physis Linné. * » vélum Gmelin = vexillum Chemnitz. Umbrella inclica Lamarck. Terebra dimidiata Linné. * » tigrina Gmelin. * » babylonia Lamarck. » (Impages) cœrulescens Lamarck *Conus litteratus Lamarck. » millepunctatus Lamarck. * » quercinus Hwass. » tessellatus Hwass. musicus Hwass. (rigidus Reeve. festivu» Chemnitz. lividus Hwass. (Coronaxis) minimus (Linné) auct. (Dendroconus) betulinus Linné. (Rhizoconus) lithoglyphus Menschen. (Cytindrus) canonicus Hwass. » auratus Hwass. » episcopus Hwass. (Rollus) tulipa Linné. » geographus Linné. Mahé. Pleurotoma tigrina Lamarck. Oliva tremulina Lamarck. Mahé. pica Lamarck. maura Lamarck. episcopatis Lamarck. tigrina Lamarck. cruenta Solander = guttata Lamarck et var lepida Duclos. Harpa ventricosa Lamarck. Mahé. » minur Rumphius et var. crassa Philippi. Mitra ponlificalis Lamarck. ■ » cardinalis Gmelin. * » (Chrysame) licaonica Reeve. » » » » » » » » » SÉANCE DU 14 MARS 1893 81 F. F. F. F. F. A. F. A. F. F. F. F. A. F. F. F. A. F. A. A. F. A. F. A. F. F. F. A. F. F. F. A. F. A. F. F. F. F. A. F. F. F. F. A. F. * Mitra (Chrysame) ferruginea Lamarck. » (Strigatelîa) chrysostoma Swainson. *Dibaphus infectus Reeve = Barclayi Hauley. *Turricula intermedia Kiener. » (Costellaria) DeshayesiReeve —rigidaReeve. Fasciolaria ( Pleuroploca) trapezium Linné. Mahé. » » fikunentosa Lamarck. Mahé. Latirus polygonus Gmelin. » craticulatus Linné. Peristemia nassatula Lamarck. Tritonidea (Cantharus) undosus Linné Mahé. Nassa arcularia Linné. » coronata Bruguière. » albescens Dunker. Mahé. Columbella azora Duclos Mahé. » troglodytes Souverbie. Mahé. » / urturina Lamarck . * Murex (Haustellum) haustellum Linné. Mahé. » (Cliicoreus) adustus Lamarck, cité comme douteux des Iles Séchelles par von Martens. » (Cliicoreus) ramosus Linné. f » (Naquetia) triqueter Born. Purpura (Thalessa) echinulata Lamarck. » » h ippocastanum Lamarck. Mahé. » (topas) sert mit Bruguière var. situla Reeve. Pentadactylus ricinus Linné. » (Sistrum) undatus Chemnitz. » (Monda) tuberçulatus Blainville. Mahé. » » morus Lamarck. « n data Blainville. Mahé. Coralliophila neritoidea Lamarck = violacea Kiener. "Lampusia mriegata Lamarck. » (Simpulum) pilearis Linné. » cingulata Lamarck. (Lotorium) lotorium Linné. Mahé. (Ranùlaria) cynocephala Lamarck. » tuberosa Lamarck. » vespacea Lamarck. » aegrota Reeve. Persona anus Linné. Mahé. Ranella granifera Lamarck. 82 SÉANCE DU 14 MARS 1893 F. A. F. F. A. F. A. F. A. F. A. J. F. F. J. F. F. F. F. J. A. F. A. F. F. J. F. J. F. J. F. J. A. F. A. F. A. F. A. F. F. J. F. J. F. A. F. F. A. F. F. F. F. .1. F. F. F. F. F. A. F. .1. *RaneIla sûbgranosa Sowerby var. Cassis (Casmaria) mbex Linné. Mahé. h » torquata Reeve. » (Çypraecassis) rufa Linné. Mahé. *Dolium olearium Bruguière. Mahé. » costatum Menke. Mahé. » (Perdix) perdix Linné, et var. concolor. » (Malea) pomum Linné. Mahé. Pirula ficoides Lamarck. Ocula ovum Linné. Cypraea scurra Chemnitz. testudinaria Linné. isabella Linné. carneola Linné var. minor. talpa Linné. Mahé. caurica Linné. mauritiana Linné. cttput-serpentis Linné. mappa Linné. arabica Linné. reticulata Martyn. histrio Gmelin. Mahé. » monela Linné, var. icterina Lamarck. Mahé » annulus Linné. Mahé. » tigris Linné et var. fldvida. Mahé. n mtellus Linné. » lynx Linné. » diluculum Reeve = undata Lamarck. » asellus Linné. Mahé. » erosa Linné. » helvola Linné. Mahé. » (Pustularia) cicercula Linné. » ( » ) nucleus Linné. "Trima oryzà Lamarck. Strombus lentiginosus Linné. » (Monodactylus) auris-Diaiuw Linné. » (Canarium ) gibberulus Linné. » » floridus Lamarck. » » d entât us Linné, var. rugosa Sowerby. » (Conomurex) cylindricus Swainson. Pterocera bryonia Gmelin = truncata Lamarck. Mahé. » » » » » » » » » SÉANCE DU 14 MARS 189M S3 A. F. J. J. A. F.J. F. F. A. A. F. A. F. F. F. F. A. A. F. F.J. F. A. A. A. F. F. F. F. F. F. F.J. F. J. F. F. J. J. F. A. A. F. A. A. F. F. F. F. A. F. F. F. F. » » » » » » Mahé. *Tterocera aurantia Lamarck. Mahé. » (Harpago) chiragra Linné. » » rugosa Sowerby. Mahé. Cerithium nodulosum Bruguière. echinatum Lamarck. rostratum Sowerby. Mahé. baccatum. Hombr. et Jacq. clypeomorus Jousseaume. Vertagus) cedonulli Sowerby. Mahé. » obeliscus Bruguière. » asper Linné. Potamides (Pyrazus) palustris Linné. Modulas tectum Gmelin. Littorina (Littorinopsis) scabra Linné. Mahé. » » glabrata Philippi. Mahé. *Solarium perspectivum Linné. *Torinia variegata Ginelin, et var. depressa Philippi. *Rissoina ceritkiiformis Dunker. Mahé. Truncatella Guerini Villa. Ile Ronde. Hipponyx australis Quoy. Mahé, sur le Turbo marmoratus. Narica ligata Recluz. *Marsenina Berghi Deshayes. Natica sinensis Lamarck. Raynaudiana Recluz. marochiensis Lamarck. (Mamilla) mamilla Linné. » melanostoma Gmelin. n Simiae Deshayes. Jantliina commuais Lamarck, var. trochoidea Reevc. * » globosa Swainson. Pyramidella sulcata A. Adams. Nerita albicilla Linné. Mahé. plexa Chemnitz. Mahé. histrio Gmelin. (Cymostyla) w«dataLinné.Maljé,etvar.s£nataBurrow. ( Odontostoma) polita Linné. Mahé. (Pila) plicata Linné. Phasianella aethiopica Philippi. ■ » (Orthomesus) variegata Lamarck. > » n nivosa Reeve. Turbo marmoratus Linné. Mahé. » » » 84 SÉANCE DU 14 MARS 1893 K. F. J. A. A. F. A. A. F. A. A. F. F. A. A. F. A. A. A. A. A. A. F. A. F. F. F. F. F. A. F. F. F. A. F. F. F. F. F. F. *Turbo petholatus Linné. » setosus Gmelin. Mahé, *Trochus (Tectusj dentatus Forskâl. Mahé. » ( Lamprostoma) maculatus Liûné. Monodonta labio Linné. Patella (Helcioniscus) petalata Reeve = vola auct. Mahé. *Chiton borbonic us Deshayes. Mahé. Oslrea crenulifera Sowerby. Mahé. » (Alectryoniaj crista-galli Linné. Anomia Adamas Gray (?). * l oicula ala-corvi Chemnitz. Mahé. » (Meleagrina) margariti fera Linné. Mahé. » » Savignyi Desbayes. Pema sp.? Mahé. *Mytilus variabilis Krauss. Mahé. Modiola auriculata Krauss. Mahé. Lithodomus gracilis Philippi, indiqué par von Martens sous le nom de L. teres Philippi. *Arca Kraussi Philippi. Mahé. *Tiïdacna squamosa Lamarck. Mahé. » elongata Lamarck. » rudis Reeve = ? elongata. Mahé. *Cardium peregrinum Jousseanme. IChama imbricata Rroderip. *Meretrix (Pitar) hebraea Lamarck. Circe (Crista) pectinata Linné. * » » divaricata Gmelin. * » » Menkei Jonas. Mahé. *Caryatis laeta Linné. ■■Tapes aspcrsus Gmelin. * » quadriradiatus Jousseaume. *Venerupis derelicta Deshayes. Mahé. Asaphis déflorât a Linné. Lucim exasperata Reeve = tigt Hna auct. (non Linné). » punctata Linné. Tellina (TeMinella) staurella Lamarck. » (Musculus) elegans Gray. * » (Arcopagiaj rugosa Rorn. 85 Séance du 28 Mars 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. d'Arcy W. Thompson, professeur à l'Université de Dundee (Ecosse), assiste à la séance. M. Ch. Brongniaht fait hommage à la Société d'un exemplaire de son Histoire naturelle 'populaire. M. le Président remercie M. Brongniart au nom de la Société. M. Ch. Alluaud, chargé d'une mission scientifique à Madagascar, passera dans cette ile les mois d'avril, mai et juin. Comme dans ses précédents voyages, il s'efforcera de récolter des collections pou- vant intéresser les membres de la Société. La correspondance doit lui être adressée à Antsirane, colonie de Diego-Suarez, aux soins de M. le Gouverneur. MM. Maupas et Racovitza, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. le professeur Brusina demande que le Musée uational zoolo- gique d'Agram, dont il est le directeur, lui soit substitué sur la liste des membres. En conséquence, MM. R. Blanchard, Certes, J. de Guerne, Ousta- let, Richard et Schluinberger déposent une demande tendant à conférer à M. Brusina le titre de membre correspondant. M. de Guerne est chargé de présenter un rapport sur cette pro- position. SUR LE MOUVEMENT DE MANÈGE CHEZ LES SOURIS, par Remy SAINT-LOUP. On trouve chez les marchands d'animaux, des Souris dites Souris du Japon qui ont la singulière habitude de se mouvoir rapidement de la manière désignée en physiologie sous le nom de mouvement de manège. Les personnes qui vendent ces curieux Rongeurs pré- tendent que cette habitude est exclusive à la race des Souris •japo- naises. Ceci ne me paraît pas exact ; j'ai obtenu en ellVt, parmi des nichées issues de Souris communes de nos habitations, des individus qui se livraient au mouvement de manège. Le phénomène me paraît attribuable à un trouble nerveux accidentel; peut-être l'aptitude à 86 SÉANCE DU 28 MARS 1893 présenter ce trouble nerveux est-elle transmissible par hérédité, mais ce point n'est pas encore démontré. Sans chercher jusqu'à présent l'explication du fait, nous avons observé aussi exactement que pos- sible les manifestations du phénomène. Dès que les Souriceaux ainsi affectés commencent à s'agiter dans le nid, ils présentent des allures brusques et saccadées, se meuvent par secousses absolument comme sous l'influence d'un choc élec- trique. Au bout de peu de jours, les mouvements de la tète sont surtout rapides et saccadés ; tantôt ils portent le museau vers la gauche, puis brusquement à droite, puis vers le haut et ainsi de suite, sans ordre, à la manière d'un animal inquiet qui flaire dans toutes les directions. Cette agitation est presque continuelle; elle n'entraîne pas cepen- dant les Souris jusqu'à les empêcher de chercher leur nourriture; leur attitude est un instant calmée, lorsque l'animal mange ou lors- qu'il procède à sa toilette. Son sommeil est calme, mais dès qu'il sort de l'engourdissement ou d'une occupation attentive, l'agitation de la tête recommence. S'il abandonne le nid pour marcher au dehors, les girouettes commencent. Le Souriceau tourne rapidement sur lui-même, tantôt à droite, tantôt à gauche, fait quelques pas en ligne droite, tourne encore, s'arrête pour saisir un grain, s'assied, agite la tête, puis repart en décrivant de suite plusieurs cercles de même diamètre. Le diamètre des cercles varie de un à vingt centimètres, suivant la fantaisie de l'animal ou suivant l'espace laissé à sa disposition. Si des obstacles sont sur le chemin à parcourir, la figure décrite se déforme, devient elliptique ou irrégulière tout en restant courbe. Parfois la Souris décrit des lignes en forme de huit. Les obstacles de peu d'importance ne modifient pas le manège; j'ai disposé sur le parcours de petites barrières hautes de deux cen- timètres qui étaient franchies par les Souris sans hésitation. Dans certains cas même, une partie du cercle à décrire était parcourue dans un plan figuré par le plancher de la cage, l'autre partie dans un plan parallèle au premier, figuré par le couvercle d'une petite caisse posée dans la cage. Le nombre des tours décrits sans arrêts varie de trois ou quatre jusqu'à dix-huit à vingt. 11 sont exécutés aussi bien autour d'un point situé à gauche de la Souris qu'autour d'un point situé à droite, mais le premier cas est cependant le plus fréquent. Ces Souris ne paraissent nullement malades, elles sont familières et leur intelligence ne diffère pas de celle de leurs congénères. SÉANCE DU 28 MARS 1893 87 L'une d'elles a mis bas, il y a quelques jours, une portée de sept petits, et cette circonstance m'a permis d'observer des traits de mœurs intéressants. Au moment de la naissance des Souriceaux, leur père et les deux somrsdela mère, je pourrais dire leurs tante-, se sont empressés à les soigner. Toute cette famille paraissait 1res émue, s'empressait à lécher les nouveau-nés et à les tenir au chaud. Cette sollicitude est d'autant plus remarquable que les tantes aller- tueuses de ces Souriceaux n'ont pas encore connu les joies de la maternité, et ne sont donc pas entraînées par l'habitude. 11 m'est arrivé de sortir du nid deux ou trois des petits et de les déposer à quelque distance dans la cage; les tantes vigilantes se sont empressées de les venir flairer, de les saisir du bout des dents et de les emporter dans le nid auprès de la mère. Le mâle aussi soigne ses petits avec zèle; mais il est impitoyable pour les Souri- ceaux qu'il considère comme étrangers. Quand on place un mâle dans uue cage où se trouvent des jeunes avec leur mère, il se préci- pite furieux et tue les jeunes, malgré les cris de la mère. Pour qu'il accepte de reconnaître ses enfants, il faut que la femelle habite avec lui au moment de la naissance. C'est sa seule exigence, il est même si bienveillant dans cette circonstance, que l'on peut intro- duire dans la nichée des jeunes d'une autre famille, sans qu'il fasse mine de s'en apercevoir. Ces faits pourraient servir de thème à d'intéressants développements pour un sociologue; nous les inscri- vons simplement à titre de curiosité et sans chercher davantage quelles sont les idées des Souris et des Rats sur la constitution nor- male de la famille. Les Souriceaux qui viennent de naître ne présentent encore aucun symptôme de mouvement de manège ; ils sont eu observation. .M. Ch. Schlumbergep,. — A propos de la note qui précède, M. Schlumberger fait remarquer qu'il est fâcheux que l'auteur n'indique pas la provenance exacte du couple dont il a observé la progéniture. Il serait intéressant de savoir si les père et mère sont des Souris ordinaires de nos habitations ou si elles proviennent du marchand du quai du Louvre. Celui-ci, en effet, a eu des Souris dansantes du Japon et a fait des croisements. Les observations que M. Schlumberger a pu faire sur un couple de Souris japonaises de provenance directe du pays d'origine, con- 88 SÉANCE DU 28 MARS 1893 cordent tout-à-fait avec celles de M. Rémy Saint-Loup ; il ajoutera seulement que souvent elles tournent deux à deux avec la même rapidité autour d'un de leurs jeunes comme centre. La femelle met bas de six à huit petits tous les vingt jours depuis le 19 janvier, mais les parents ont tué la première portée. Les deux autres de six et sept petits ont fort bien réussi et la mère nourrit pendant tout le temps de sa nouvelle gestation. Quinze jours après leur naissance, les jeunes sautent du nid, se mettent à grignoter le Millet alpiste qui leur sert exclusivemeut de nourriture et, quoique très faibles sur leurs jambes, essaient déjà de tournoyer. Pendant qu'ils tettent, les petits s'attachent si fortement aux mamelles, qu'il arrive souvent que la mère en sortant du nid pour chercher sa pâture en entraîne un qu'elle promène sur le dos pendant toutes ses allées et venues à travers la cage. THERMO-RÉGULATEUR DE CONSTRUCTION TRES-SIMPLIF1EE POUR LES ÉTUVES A TEMPÉRATURE CONSTANTE, par Charles JANET, Ingénieur des Arts et Manufactures. Les régulateurs en verre, que l'on emploie pour maintenir à une température constante les étuves qui servent aux recherches d'his- toire naturelle, ont l'inconvénient d'être assez fragiles et trop com- pliqués pour pouvoir être, en cas d'accident, réparés ou remplacés par les personnes qui n'ont pas une grande habitude du travail du verre. Voici un appareil très simple qui peut être construit en quelques minutes, même par les moins habiles. Un tube en verre, ayant euvirou 15 millimètres de diamètre, est fermé à la lampe à l'une de ses extrémités A, muni à cette extrémité d'un petit tampon de ouate, puis replié en deux branches inégales. On imbibe le tampon de ouate de quelques gouttes d'éther et l'on verse du mercure, de manière à remplir la grande branche à peu près jusqu'au milieu de sa hauteur et à ne laisser dans la petite branche qu'une colonne d'air de quelques centimètres. L'extrémité courte B est fermée par un bouchon en liège, traversé par deux tubes fins recourbés. L'un a, très court, sert à l'arrivée du gaz. L'autre s, beaucoup plus long et pouvant glisser à frottement doux dans le bouchon, sert à la sortie du gaz. SÉANCE DU 28 MARS 1893 X!) Pour régler l'appareil, on le place dans de l'eau chaude ayant la température à laquelle ou veut maintenir 1 etuve et lorsque le niveau du mercure ne s'élève plus, on fait glisser le tube de sortie, de manière à l'amener au contact du ménisque. L'achèvement du réglage se fait sur l'étuve elle-même. L'appareil que nous employons est alimenté par du gaz dont la pression est extrêmement variable. Nous n'avons besoin malgré cela d'aucun régulateur de pression. Cela vient de ce que, si l'on a soin de faire circu- ler le gaz dans le sens que uous avons indiqué, le mercure peut obturer complètement le tube de sortie en y montant de quelques millimètres sans que, vu son petit diamètre, le niveau du mercure se modifie trop sensiblement dans le tube large. 11 n'en serait pas de même, si, au contraire, le gaz arrivait par le long tube. Dans ce cas, si la pression d'arrivée venait à augmenter, l'obtura- tion n'aurait lieu que si le mercure s'élevait dans le tube large, d'une hauteur correspondant à l'ac- croissement de pression, ce qui ne pourrait avoir lieu qu'à la suite d'un accroissement sensible de la température de l'étuve. Pour empêcher l'extinction du brûleur Bunsen, on peut l'alimenter au moyen de deux prises de gaz : l'une, ouverte en grand, est réglée par le régu- lateur, tandis que l'autre fournit directement une petite quantité de gaz juste suffisante pour empê- cher l'extinction. Si l'on ne dispose pas des moyens voulus pour alimenter le brûleur par deux prises de gaz, il suffit, pour se mettre à l'abri du danger d'extinc- tion, de pratiquer sur le tube de sortie et à quel- ques centimètres au-dessus de son extrémité inférieure, un petit trou capillaire. Ce trou peut être percé à la main en une minute, au moyen d'une pointe d'acier carrée ou triangulaire que l'on humecte constamment avec un liquide convenable, l'essence de térébenthine par exemple. Tel est l'appareil que nous employons depuis près de deux ans, pour régler la température d'une étuve servant aux inclusions dans la paraffine. Nous en sommes beaucoup plus satisfait que des appareils, peut-être plus élégants mais certainement moins simples, que nous avions employés jusqu'alors. 90 SÉANCE DU 28 MARS 1893 NOTES ORNITHOLOGIQUES, par Gh. VAN KEMPEN. L'hiver de 1892 à 1893 a été tout particulièrement remarquable par les nombreux passages de Cygnes sauvages (Cygnus férus Ray), qui eurent lieu pendant le mois de janvier, aux alentours de Saint-Omer; quatre sujets se trouvaient au marché du 21 janvier, parmi lesquels un jeune, blessé seulement à l'aile. Il attirait les curieux, qui s'amusaient à l'agacer, afin de voir s'allonger son long cou, et il saisissait tout ce qui se trouvait à sa portée. Le 29 jan- vier, une quinzaine de Cygnes étaient présentés sur notre marché : un sujet de deux ans était vivant, légèrement blessé. Les prix tom- bèrent à 2 francs pièce. Je rencontrai parmi eux deux jeunes Cygnes de Bewick (Cygnus islandicus Brehm), mâle et femelle, qui ne sont vus que par les grands froids. Le 24 du même mois de janvier, on vendit au marché aux Poissons de notre ville, un grand nombre de Canards Morillons (Anas fuligula Linné), que des pêcheurs de Wissant avaient trouvés pris dans leurs filets; clans le nombre il y avait une belle paire de Canards Eider (Anas mollissima Linné) qui vinrent augmenter ma collection d'histoire naturelle. J'acquis vivant, le 27 novembre 1889, un Macareux moine [Mor- mon fratercula Temm.) mâle adulte. Cet Oiseau avait été capturé dans nos marais, loin de la mer, son séjour habituel. Je crois donc intéressant de noter ce fait. Je signalerai également le passage très rare de Jaseurs de Bohême (Ampelis garrulus Linné) quia eu lieu aux environs de Lille à la tin du mois de février et au commencement du mois de mars. Plu- sieurs sujets ont été tués et naturalisés. Une personne d'Aire-sur-la-Lys possède, parmi quelques Oiseaux empaillés, un sujet exceptionnel et dont la capture est, je crois, unique dans le Pas de-Calais. C'est un Lagopède blanc (Lagopus albus Vieil.) adulte en plumage d'hiver. Ce Gallinacé a été tué dans un champ près de Bapaume, à la fin de l'hiver 1890-1891. Trois Oiseaux se trouvaient ensemble; deux d'entr'eux échappèrent au chasseur, qui ne les revit plus. J'ai, dans ma nombreuse réunion d'Oiseaux d'Europe, deux pièces peu communes et qui méritent d'être mentionnées. Une vieille femelle du Merle à gorge noire {T ardus atrigularis Temm.) tuée dans le département des Bouches-du-Rhône. Degland ne cite SÉANCE DU 28 MARS 1893 '.M que trois captures de cet Oiseau faites en France; l'une près d'Abbe- ville, et les deux autres en Provence. La seconde rareté que j'ai pu obtenir, est un mâle Sarcelle angus- tirostre (Querquedula angustirostris Bonap.), tué le 1er septembre 1872 sur l'étang de Pierre eu Bresse ; il provient de la collection Rossignol. Aucun spécimen de ce Palmipède n'est signalé par le même auteur, comme venant de France. Le Musée d'histoire naturelle de Saint-Omer possède une Poule d'eau marouette (Rattus porzana Linn.) venant des environs de la ville et très curieuse comme albinisme; d'un côté du corps, elle a le plumage ordinaire de l'Echassier, tandis que l'autre partie est complètement blanche. Je fus intrigué vers le milieu du mois d'août dernier, par les allées et venues d'un couple de Mésanges charbonnières [Parus major Linné) qui, apercevant que je les surveillais, n'osaient appor- ter à leurs jeunes les Chenilles qu'elles tenaient dans leur bec; elles se contentaient de pousser un cri d'alarme, du haut d'uu Pommier avoisinant leur nichée. Un jour, je me dissimulai avec grand soin et je découvris leur demeure. Une ouverture ayant à peine deux doigts, complètement cachée par des Rosiers, au pied d'un Cerisier creux, était le lieu choisi par les deux charmants Oiseaux. Pour y pénétrer, ils se précipitaient sur l'entrée, serrant leurs plumes contre leur petit corps, et s'efîorçant d'arriver à l'appel de leurs petits. Ceux-ci, au nombre d'une douzaine, sortirent peu après de la cachette, auprès de laquelle je les vis pendant plusieurs jours. Un emplacement plus curieux encore d'uu nid de cet Oiseau est celui-ci. Un ouvrier marbrier travaillait au cimetière de la ville : il voyait passer sans cesse des Mésanges avec des Insectes dans le bec, il les observa et les vit entrer par un tout petit trou dans une vierge placée sur un mausolée. Cette vierge se séparait eu deux lia ities ; il les écarta et trouva la petite famille qui s'envola à sa vue. 8 Avril. - Post-Scriptum. — J'apprends que le passage de Jaseurs de Bohème se continue dans le Nord. Une bande nombreuse s'est montrée ces jours-ci à Cassel. Sur le plateau de la colline, au milieu du marché, quatre sujets adultes ont été abattus de deux coups de fusil. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINÉES, par le D1 Raphaël BLANCHARD. X. — HlRUDINÉES DE L'EUROPE BORÉALE. Les Hirudinées sont très rares dans les régions boréales : tous les naturalistes qui ont exploré ces contrées sont d'accord sur ce point. MM. Ch. Rabot et J. de Guerne ont rapporté de Laponie, le premier deux exemplaires, le second un exemplaire seulement ; M. G. Buchet n'a trouvé eu Islande aucune Saugsue, bien qu'il ait cherché ces animaux d'une façon spéciale ; M. J. Sparre-Schneider, le savant directeur du Musée de Trornso7, n'a trouvé lui-même que deux exemplaires aux environs de cette ville. On ne sera donc pas surpris de la brièveté de cette liste, qui ne comprend que cinq espèces ; il est vrai que, par une heureuse com- pensation, deux de ces espèces sont nouvelles et nécessitent la création d'un genre nouveau. 1. — Haemopis sanguisuga (Bergmann), 1757. Un exemplaire recueilli par M. Ch. Rabot en 1886, àGârdskjon, dans le Vefsendal, province de Nordland (Norvège), entre 65 et 66° de latitude nord. Cet individu, identique au type de l'Europe tem- pérée, était en train de dévorer un Lombric, au moment où il a été capturé. 2. — Glossiphonia bioculata (Bergmann), 1757. Un exemplaire, appartenant au Musée de Troms0 ; il a été capturé à Josefrand, entre 69 et 70° de latitude nord, par M. J. Sparre- Schneider. Cet individu est identique au type de l'Europe tempérée, mais est de taille un peu plus forte. Il est formé de 63 anneaux ; la glande cervicale s'ouvre entre les anneaux 10 et 11. Il porte sous la face ventrale 15 à 20 petits. 3. — Glossiphonia sexoculata (Bergmann), 1757. Un exemplaire, appartenant au Musée de Troms^ et provenant des environs de cette ville. Il est également identique au type de l'Europe tempérée, si ce n'est que les rangées dorsales de taches jaunes sont effacées ; les deux bandes noires en série avec les papilles internes de la face dorsale sont bien distinctes. SÉANCE DU 28 MARS 1893 93 En m'envoyant en communication cette Sangsue et la précédente, M. J Sparre- Schneider, m'écrivait ce qui suit : « Quant aux Hiru- diuées, je n'en ai trouvé que deux exemplaires dans la zone arctique. Je ne connais pas ces animaux, mais j'en ai rassemblé autant que possible pour le Musée. Ces deux exemplaires sont sans doute quel- que chose de très commun. Un parasite que j'ai vu à l'orifice anal de Salmo alpinus appartenait probablement aussi aux Hirudinées, mais je n'en ai malheureusement conservé aucun exemplaire ; peut- être est-ce une espèce bien connue; c'était un petit animal rouge. Désormais je porterai mon attention sur ce groupe, mais il est vraisemblable que les animaux de cette nature sont très rares dans la Norvège arctique. » 4. — Placobdella R. Bl., novum genus. Etymologie. — TUà;, 7tXaxôç, croûte ; poéXXa,, Sangsue ; Sangsue ayant l'aspect d'une croûte, quand elle est fixée. Diagnose. — Haementeriis simillima, ab istis autem hoc differt quod, ventrale superficie inspecta, nullus annulus a sulco profundo transversim dividitur. Oculi duo. Os in labio anteriore aut in parte anteriore acetabuli hians. Très semblable aux Haementeria. mais en diffère en ce que, à la face ventrale, aucun anneau n'est dédoublé par un profond sillon transversal. Deux yeux. La bouche s'ouvre dans la lèvre antérieure ou dans la partie antérieure de la ventouse. Nous établissons ce genre pour des Glossiphonides généralement de grande taille, qui constituent un groupe très homogène. Ce nouveau genre est intermédiaire entre les genres Haementeria et Glossiphonia, qui se trouvent ainsi reliés l'un à l'autre d'une façon plus intime. On doit lui rapporter Glossiphonia carinata Diesing, Gl. catenigera Moquin-Tandon, Gl. chelydrae YVhitman, Gl. echinu- lata Grube et Gl. plana Whitman ; plusieurs autres grandes Glossiphonies bioculées devront sûrement lui être attribuées, quand on aura des renseignements plus précis sur leurs caractères mor- phologiques. Nous décrivons ci-dessous deux nouvelles espèces qui en font également partie. Eu égard à l'habitat des espèces qui rentrent incontestablement dans le genre Placobdella, on peut dire que celui-ci occupe à la sur- face du globe une aire de distribution considérable. 11 est repré- senté dans le sud de la France, aux environs de Rome et en Crimée, par /'/. catenigera ; en Asie mineure (Alep) et dans le sud de la Russie (Astrakhan) par Pi. carinata ; dans le lac Baïkal par Pi. XVIII. — 8 94 SÉANCE DU 28 MARS 1893 echinulata; aux Etats-Unis par PL chelydrae et /'/. plana; dans l'Europe boréale par PL Raboti et Pi. Guernei. Jusqu'à plus ample informé, ce genre n'est doue répandu que dans l'hémisphère septentrional. 5. — Placobdella Raboti R. BI., nova species. Un seul exemplaire, capturé en 1884 par M. Ch. Rabot dans l'Iva- lojoki, rivière tributaire du lac Enara, par 25° de longitude est et entre 68 et 69° de latitude nord (Laponie linlandaise). En se rétractant sous l'influence de l'alcool, l'animal s'est bombé à la façon d'une Tortue ; néanmoins, le corps est resté mince, en sorte que la face ventrale est très profondément excavée. L'animal est de forme elliptique, long de 17*™ large de 9m^5 ; la ventouse posté- rieure est circulaire, large de 3mm, profondément excavée et cachée presque entièrement sous la face ventrale. La teinte générale est d'un gris brun uniforme, un peu plus clair à la face ventrale, sans taches ni bandes. Dans la partie 2 —- y<5— -^X I~Ul '■ J-^Â^i^ï^k IV A B Fig . t.— Schéma de l'extrémité antérieure de Placobdella RaholL— A. face dorsale ; B, face ventrale. moyenne du corps, la face dorsale se montre parcourue par quatre rangées longitudinales de. grosses verrues saillantes, un peu plus claires que le reste ; ces verrues correspondent aux deux paires de papilles segmentaires médianes et intermédiaires (fig. 1, A, a, b). Les papilles marginales, c, existent également : elles sont plus petites, moins saillantes et très rapprochées du bord de l'anneau. Le bord libre de chaque anneau papillifère se relève légèrement SÉANCE DU 28 MARS 1893 95 en haut, d'où un aspert festonné très particulier. Les papilles vont en s'atténuant vers chaque extrémité ; on les découvre encore sur les derniers anneaux, mais on n'en voit pins trace au-delà du onzième anneau en avant du pore génital mâle. La ventouse antérieure est constituée comme chez les llaemen- teria (lig. 1, B) : elle présente quelques plis transversaux dans sa partie postérieure et se termine en cul-de-sac, sans se continuer avec le tube digestif. Sa lèvre antérieure est percée, en un point qui représente l'extrémité du corps, d'un assez large orifice transversal, par lequel l'animal peut manœuvrer sa trompe ; c'est la véritable bouche. Celle-ci est entourée d'un sillon semi-circulaire, qui délimite un premier anneau; puis viennent deux anneaux entiers. Ces trois anneaux préoculaires représentent les somites 1 et II, si l'on consi- dère comme le somite X celui qui porte l'orifice génital mâle. A leur suite vient un anneau double, dont la moitié antérieure porte l'unique paire d'yeux : c'est l'anneau 1, suivant la convention adoptée. Tous les anneaux suivants restent entiers, sans trace de dédoublement. Les premières papilles segmentai res se montrent sur l'anneau 3, puis se continuent régulièrement de trois en trois anneaux : le somite III ou somite oculifère est donc formé de deux anneaux, dont l'antérieur présente des traces manifestes de dédou- blement. En examinant la Placobdella Raboti par la face ventrale, on constate tout d'abord, malgré sa grande ressemblance avec les Haementeria, qu'aucun de ses anneaux ne présente la moindre trace de dédoublement : ce caractère est en opposition si frappante avec la disposition présentée par les Haementeria, qu'il nous a paru légitimer l'établissement d'un genre nouveau. La ventouse antérieure est limitée en arrière par l'anneau 2. lu léger sillon sépare les anneaux 2 et 3, 3 et 4 ; en revanche, un sillon profond sépare l'anneau 4 d'un groupe de trois anneaux serrés les uns contre les autres et dont la limite n'est indiquée que par un sillon léger. L'anneau 7 ou dernier anneau de ce groupe se sépare encore des anneaux 8 et 9, très serrés, par un sillon plus marqué. Un sillon semblable se voit derrière l'anneau 9, après quoi l'annu- lation devient normale. En continuant à compter les anneaux comme nous venons de le faire, on trouve le pore génital mâle entre les anneaux 22 et 23, et la vulve entre les anneaux 24 et 25. Nous n'avons pas vu les pores néphridiaux, mais la situation des papilles segmentaires nous indi- 96 SÉANCE DU 28 MARS 1893 que la limite des différents somites. L'attribution des pores sexuels aux somites X et XI correspond bien à la réalité, car on arrive ainsi à reconnaître 26 somites dans le corps, chiffre normal pour les Glossiphonides, les Hirudinides et les Néphélides. N A l'extrémité postérieure (fig. 2), les somites XXI et XXII sont \ j encore complets, c'est-à-dire ■#\° ° o o ZJD formés chacun de trois an- \ — — / -^ \ 7 neaux ; les somites XXIII, ÇZ X~Ô 0 0 o o o] \— 7 xxi XXIV et XXV n'ont plus cha- \~-~ ë — r" o o~7f cun que deux anneaux ; le V~Z^— ~~; ~— -^J xxn somite XXVI est réduit à un <5*,"Y-"~C^ £^IF~'^/ seul anneau, sur le milieu \o^ -JT~""\0/ xxm \y^C^ — 2^X/_„_T duquel débouche l'anus. Le \^^^^^\\^/ xkh" premier anneau du somite tfj'^VÎI3^.N:arr XXIV présente des traces de n. a c, , . , ^J ■ -.- . • • division dans sa moitié gau- r ig. a. — Schéma de 1 extrémité postérieure de Pïacobdella Raboti, par la face dorsale, che ; le second anneau de ce même somite et du somite suivant est très court. Le nombre total des anneaux est de 67. Kessler (1) indique comme habitant le lac Ladoga une Hirudinée qu'il identifie à Pïacobdella catenigera. Deux exemplaires, pris à l'île Valaamo, lui en ont été remis. Le plus grand mesure 16mm de long sur 7mm8 de large; il présente 58 anneaux par la face ventrale; l'orifice mâle s'ouvre entre les anneaux 17 et 18, l'orifice femelle entre les anneaux 20 et 21. Le dos est convexe, gris fauve, orné au milieu d'une plaque foncée en forme de chaîne et, sur les bords, d'une bande tachetée. Spoof (S) cite, sans le discuter, le fait de la présence de PL cate- nigera dans le lac Ladoga. On peut se demander pourtant s'il ne s'agit pas plutôt de Pi. Raboti; en effet, les anneaux 4, 5 et 0 d'une part, 7, 8 et 9 d'autre part sont très serrés les uns contre les autres à la face ventrale et semblent ne former que deux anneaux. Cette erreur une fois commise, on trouve précisément que le pore génital mâle s'ouvre entre les anneaux 17 et 18; quant à la situation du pore génital femelle entre les anneaux 20 et 21, Kessler s'est sûrement trompé d'un anneau. 6. — Placobdella Guernei R. Bl., noca species. Un seul exemplaire, recueilli en juillet 1881 par M. J. de Guerne à Gadde Luobal, dans le Pasvig, environ par 69° 20' latitude nord et 27° 30' longitude est. SÉANCE DU 28 MARS 1893 97 Individu d'un brun fauve uniforme, long de 7mm seulement, large de3mm, à ventouse postérieure longue de lmm2et large de lmrD. Les pores sexuels et néphridiaux n'ont pas été vus, non plus que les papilles segmentaires. La face dorsale est totalement dépourvue de 20. Fig. 3. A B Schéma de l'extrémité antérieure de Placobdella Guernei. dorsale; B, face ventrale. A, face .JO lignes ou de tubercules. La bouche n'est pas percée sur la lèvre antérieure, comme dans l'espèce précédente, mais sur la ventouse elle-même et près de son extrémité antérieure (fig. 3 et 4). On distingue deux anneaux préoculaires, assez larges. L'anneau oculifère ou anneau 1 est lui-même assez large ; il forme la lèvre postérieure de la ventouse. Les anneaux 2 à 5 sont beaucoup plus étroits ; bien dis- tincts à la face dorsale, ils tendent à se réunir deux à deux à la face ventrale. L'anneau 6 acquiert une largeur un peu plus grande ; les anneaux suivants se présentent tous avec une largeur normale. Nous croyons avoir reconnu un pore sexuel entre les anneaux 21 et 22. A l'extrémité postérieure (fig. 5), les anneaux 57, 58 et 59 sont sensiblement de même largeur que les Fig. ,. _ Extré- précédents; les anneaux 60 et 61 sont plus étroits, mité antérieure t > ne* i ii i , , Vlie de profil. L anneau 62 redevient plus large et se dédouble même dans une partie de sa moitié droite ; il est dédoublé aussi à la face ventrale, aussi bien à gauche qu'à droite. L'anneau 63 est large; l'anneau 64 et dernier, demi-circulaire, est percé à son bord antérieur par l'anus. La ventouse postérieure ne déborde que 98 SÉANCE DU 28 MARS 1893 très peu le dernier anneau : elle est presque entièremeut cachée sous la face ventrale ; elle est saillante, subcirculaire, excavée. Cette description est assurément très incomplète ; nous croyons .*>- 60- A B Fig. 5. — Schéma de l'extrémité postérieure de Placobdella Guemei. — A, face dorsale; B, (ace ventrale. pourtant que la Placobdella Guemei est assez nettement caractérisée par le nombre de ses anneaux et par la disposition de ceux-ci à l'extrémité antérieure. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — K. Kecc.iepij, MaTepiajiu a-^h no3iiamH oi-iejKcaro oaepa n oôoHe>Kcaro Kpaa. Tpy#H nepBaro cfEBAa pyccKHxi ecTecTBOiic- nbiTaTejieii. CaHneTep6ypi>, in-4° de 144 p., 1868. Voir p. 109-117, Hirudinea. 2. — A. R. Spoof, Notes about some in Finland found species of non-par asitical a -omis. Abo, in-8° de 28 p., 1889. Voir p. 17. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINEES, par le Dr Raphaël BLANCHARD. XL — Description de la Placobdella catenigera (M.-Td.), 1846. Synonymie : Glossiphonia catenigera Moquin-Tandon, 1846. Clepsine costata Fr. Millier, 1846. Haementeria costata F. de Filippi, 1849. Cl. catenigera Diesing, 1850. Iconographie. — Moquin-Tandon (1), pi. XIV, fig. 5-9; Fr. Mûller (S), pi. III, fig. 1-2. SÉANCE DU 28 MARS 1893 99 Historique. — Cette espèce a été décrite presque en même temps par Moquin-Tandon et par Fr. Millier. Moquiu-Tandon (1) l'a trouvée aux environs de Toulouse, «lui les fossés; il la signale connue rare et en donne, d'après des exem- plaires vivants, une description assez précise pour qu'on puisse facilement reconnaître l'espèce. Fr. Miiller (S) en donne une description plus complète, accom- pagnée de quelques détails auatomiques. Méconnaissant, lui aussi, la situatiou de la bouche, qui caractérise si nettement l'espèce, il s'efforce d'établir entre celle-ci et les diverses Glossiphonia un paral- lèle qui présente actuellement un intérêt bien moindre. La diagnose est la suivante : « Corpus subcartilaginosum dilatât um fucescens. Dorsum vit la média longitudinali flava, nigro interrupta, lineisque punctorum pbs- curiorum prominulis utrinque binis ternisoe quasi costatum. Oculi duo, subrotundi. Long. 72-/6"". » La longueur est donc de 25 à 33mm. Le corps est de consistance un peu cartilagineuse, presque aplati, très large et rétréci en avant chez les adultes; assez étroit chez les jeunes. La couleur est brun verdàtre, plus foncé sur la face dorsale faiblement convexe que sur la face ventrale toute plate. De la bouche à l'anus, la ligne médio- dorsale est occupée par une bande jaune, interrompue par trois taches noires ou davantage, dont la situation et l'étendue varient avec les individus. Sur la tète, cette bande jaune s'élargit et porte les deux yeux arrondis, situés très près du bord antérieur. Entre cette bande médiane et le bord latéral courent de chaque côté deux ou trois lignes longitudinales de points plus sombres. La plus nette de ces lignes est interrompue de trois en trois anneaux par un point blanc. Ces lignes et la bande médiane font une proéminence assez forte. La ventouse postérieure est grande et marquée de rayons blancs à la face supérieure. Le bord latéral du corps semble dentelé; de trois en trois anneaux, il est marqué d'une teinte plus sombre. L'estomac porte sept paires d'appendices, l'intestin quatre paires; la dernière paire gastrique descend jusque devant la quatrième paire intestinale et porte quatre appendices externes. Ces appen- dices, aussi bien que les six paires antérieures de caecums gastri- ques, sont ramifiés délicatement. On peut distinguer deux groupes de Glossiphonies en Europe. Les unes sucent le sang des Mollusques: immédiatement eu avant de l'estomac commence la trompe longue, cylindrique et musculeuse. Les autres sucent le sang des Batraciens et peut-être des Poissons : 100 SÉANCE DU 28 MARS 1893 en avant de l'estomac, qui présente des ramifications, se voit un système particulier d'appendices latéraux du tube digestif, ce qui réduit la trompe à un volume assez restreint. Clepsine costata appartient à ce dernier type par la structure de son estomac ; en revanche, la trompe exceptionnellement longue, non cylindrique, mais de plus en plus étroite en avant, commence immédiatement devant l'estomac. De chaque côté de la trompe, par conséquent devant l'estomac, se voient deux glandes blanches, une petite antérieure et une grosse postérieure ; leurs canaux excréteurs, assez longs et d'abord entourés par la masse glandu- laire, s'unissent près de l'extrémité postérieure de la trompe et s'enfoncent dans les côtés de celle-ci. Ce sont des glandes salivaires. Aucune autre Clepsine ne possède des glandes semblables ; mais par leur situation, elles rappellent le système d'appendices visible chez Cl. marginata et tessellata. Clepsine costata vit en Crimée, dans les marais de Jaila, c'est-à- dire dans les montagnes du sud de la presqu'île ; elle y a été découverte par C. Koch. Les habitants la capturent et l'utilisent en médecine de la même façon que notre Sangsue. La structure de son estomac rend vraisemblable qu'elle vit du sang des Vertébrés ; mais Miïller a cherché en vain un appareil avec lequel elle pût percer la peau de l'Homme; de même, ni Koch ni lui n'ont pu la faire sucer sur eux-mêmes, en sorte que son utilisation mérite confirmation. En se basant sur les particularités énoncées ci-dessus, F. de Filippi (3) émet l'avis que l'espèce en question doit rentrer dans son genre Haementeria, et Leuckart (4) adopte cette manière de voir. Kessler signale la présence de notre espèce dans le lac Ladoga ; nous avons fait ailleurs (5) la critique de cette observation et montré que, selon toute vraisemblance, elle concerne plutôt la Placobdella Tiaboti. Description. — Le 12 octobre 1888, M. J. Hicher, étudiant en médecine, m'envoyait quatre Placobdella catenigera, provenant des sources du Lez (Hérault) et d'un ruisseau près de Montpellier ; l'une de ces Hirudinées portait sous le ventre un grand nombre de jeunes ; à l'état d'extension, elles pouvaient atteindre une longueur de 40mm. Le 4 novembre 1891, j'ai reçu également du Dr Pio Mingazzini, de Rome, un exemplaire eu alcool, capturé par lui sur le cou d'une Tortue d'eau douce, dans la campagne romaine. La constitution de l'extrémité antérieure semble être variable SÉANCE DU 28 MARS 18M 101 d'un individu à l'autre. Néanmoins, on ne saurait invoquer ces variations en faveur de l'établissement d'espèces distinctes, car le reste du corps n'est soumis à aucune variation importante et pré- sente, au contraire, une certaine fixité. Nous avons fait une étude spéciale de deux individus, qui sont très démonstratifs à cet égard. Le premier (fig. 1) n'a qu'un court anneau préoculaire. L'anneau oculifère et le suivant représentent les somites I et II. Le somite III A B Fig. 1. — Schéma de l'extrémité antérieure d'un premier spécimen de Placobdella cateniçjera. — A, face dorsale ; B, face ventrale. a déjà ses trois anneaux, et cette constitution du somite se poursuit tout le long du corps, jusqu'au somite XXII inclusivement. A la face ventrale, l'anneau 5 ou dernier anneau du somite III vient se perdre sur les côtés et à la partie postérieure de la ventouse. Les anneaux 6 et 7, distincts sur les parties latérales, se fusionnent dans la partie moyenne en un seul anneau qui sert de lèvre posté- rieure à la ventouse. Tous les autres auneaux sont complets et demeurent bien distincts, si ce n'est pourtant que les anneaux 8 et 9 d'une part, H et 12 d'autre part, manifestent une certaine tendance à se fusionner. Le pore génital mâle s'ouvre entre les deuxième et troisième anneaux du somite X, c'est-à-dire entre les anneaux 25 et 26. Le pore génital femelle déboucbe deux anneaux plus loin, entre le premier et le deuxième anneau du somite XI, c'est à-dire entre les anneaux 27 et 28. Nous n'avons pas noté la position des pores néphridiaux, mais ou peut affirmer qu'il en existe 17 paires, s'éten- 102 SÉANCE DU 28 MARS 1893 dant de l'interstice des somites VI et VII, à l'interstice des somites XXII et XXIII. Les papilles segmentaires ne se montrent pas à la face ventrale. En revanche, elles sont bien apparentes à la face dorsale, sauf pour- tant sur les trois premiers somites. Elles affectent la même dispo- sition générale que chez les autres Glossiphonides. Celles de la rangée marginale reposent sur de larges taches noires qui ornent Fig. 2. — Schéma de l'extrémité antérieure d'un deuxième spécimen de Placobdella catenigera. — A, face dorsale; B, face ventrale. le bord latéral de l'Hirudinée et permettent de reconnaître à coup sûr l'anneau initial des somites. Pour le second exemplaire (fig. 2), nous nous bornerons à mettre en relief les différences les plus tranchées. On compte deux ou trois anneaux préoculaires. L'anneau 2 est étroit et sans papilles segmentaires : par contre, ces organes sont très visibles sur l'anneau 3, par lequel commence le somite III. A la face ventrale, l'attention est attirée tout d'abord par la trompe, fixée en protraction; la position de l'orifice buccal devient ainsi très apparente. L'anneau 5 passe à la face inférieure, mais se confond bientôt avec l'anneau 6, qui sert de lèvre postérieure à la ventouse. Les anneaux 8 et 9, bien distincts à la face dorsale, se fusionnent de très bonne heure à la face ventrale. Passons maintenant à l'extrémité postérieure. SÉANCE DU 28 MARS 1893 103 Chez le premier spécimen (fig. 3), les somites XX, XXI et XXII sont normalement formés chacun de trois anneaux. Le somite XXIII résulte évidemment de la fusion de deux anneaux, restés encore distincts dans les parties v j latérales. Les somites y-- ° c ce 37-- XXIV, XXV et XXVI com- "^""V Z^~c 0-^Hj ** prennent chacun un seul y-""^ — " - — ~^V anneau. Le nombre total \^^^^=:^^^^Zj XXI des anneaux est donc de ffo --Xv^^^i^^y " 66. L'anus débouche sur le wX§^w XXR milieu du dernier. ^J^~ygsZ^jxnr-- Chez le deuxième spé- <** ^~ — -""\ xjxn^ cimen (fig. 4), les deux xxvt^ç anneaux du SOmite XXIII Fig 3. — Extrémité postérieure du premier . . . . , . j . exemplaire, vue par la face dorsale. sont restes indépendants r l'un de l'autre. Les somites \c 0 0 0 0 c f XXIVetXXVuecompren- \ZZ - — J xxi nent encore qu'un seul ^.VjT^X— — ■ -^—-^ZEy' anneau chacun, mais le XZ^^Z HZZ "-V XXE somite XXIV est partielle- v^^?" ~~^\^y ~ ment dédoublé dans sa \^7^^^f\°)^--XÏ2& partie marginale gauche. «f-"Vv- ^£><^xxiv~~ Le somite XXVI est formé — xxvr?^ de deux anneaux : l'anté- Fijj. i. — Extrémité postérieure du deuxième rieur n'est plus représenté ^'uplaire, vue par la face dorsale. que par deux pièces latérales, muuies chacune d'une papille segmentaire ; le postérieur est encore percé en son milieu par l'anus. Le nombre total des anneaux est donc de 68, et l'on peut établir entre les deux individus examinés la concordance suivante : lrr exemplaire. 2e exemplaire. Somite XXII anneaux 60, 61, 62. 60, 61 . 62. — XXIII — 63. 63, 64. — XXIV — 64. 65. — XXV — 65. 66. — XXVI — 66. 67, 68. Nous avons observé chez un individu une anomalie portant sur les somites XVIII et XIX (fig. 5). Le somite XIX reste normal dans la moitié droite, mais ses deux premiers anneaux se fusionnent en un seul dans la moitié gauche, aussi bien à la face ventrale qu'à la face dorsale 104 SÉANCE DU 28 MARS 1893 Distribution géographique. — Il n'est pas absolument certain que la Clepsine costita de Fr. Muller soit identique à la Glossiphonia catenigera de Moquin-Tandon; néanmoins, nous considérons la chose comme très probable. Dans ces conditions , la distribution VT7// géographique de la Placobdella cate- yjY nigera serait la suivante : en France, elle se trouve aux environs de Tou- louse (Moquin-Tandon) et de Mont- %L;£a3USE7&5£ pellier(J- Hicher>- parmi les p'an- tes aquatiques et sous les pierres submergées; en Italie, dans la province de Rome (P. Mingazzini), sur le cou des Tortues d'eau douce; en Crimée, dans les marais de Jaila (Fr. Muller), où les habitants l'emploient pour l'usage médi- cal. On doit donc admettre que l'espèce est répandue dans tout le sud de l'Europe. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — Moquin-Tandon, Monographie de la famille des Hirudinées. Paris, 2e éd., 1846. Voir p. 373. S. — Fr. Muller, Clepsine costata, neue Art. Archiv fur Naturg., p. 82, 1846. 3. — F. de Filippi, Nuovo génère di Sanguisughe medicinali. Gazzetta med. lombarda, (2), II, p. 437, 1849. 4. — R. Leuckart, Die menschlichen Parasitai. Leipzig, 1863. Voir I, p. 739. 5. — R. Blanchard, Courtes notices sur les Hirudinées. — A'. Hirudinées de l'Europe boréale. Bull, de la Soc. Zool. de France, XVIII, p. 92, 1892. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINEES, par le Dr Raphaël BLANCHARD. XII. — Description de la Placobdella carinata (Diesing), 1850. Synonymie : Clepsine carinata Diesing, 1850. Iconographie. — Diesing (S), pi. III, fig. 14-17. Historique. — Cette espèce vit aux environs d'Alep (Syrie), à la surface du corps d'une Tortue d'eau douce (Eimjs caspica) : elle a été découverte par le voyageur Th. Kotschy, qui a envoyé au Musée SÉANCE DU 28 MARS 1893 103 de Vienne, en 1839, les exemplaires décrits par Diesing (1,2). Ce dernier en a donné la diagnose suivante: « Corpus subcartilaginosum, obovatum, plano-depressum, antror- sum angustatum, segmentis distinctis medianis octo, et totum corpus annulis angustis œqualiter dispositis ad ôOcinctum; supra conoexius- culum, fusco-olivaceum, papillosum, carina longitudinali mediana distincta et utrinque duabus lateralibus minus distinctis provisum, subtus planum v. concavum, paUidum, haud papillosum. Caput corpore continuum. Ocelli 2 juxtapositi subterminales valde approxi- mati. Acetabulum orbiculare. Longit. 5-9"; latit. 3-5'". » Cette description est accompagnée de quatre bonnes ligures, qui rendent exactement l'aspect de l'animal et, détail important, montrent une trompe sortant de la lèvre antérieure, ou du moins de la partie antérieure de la ventouse. Deux exemplaires de cette même espèce ont été étudiés par Grube (3); ils provenaient d'Astrakhan et étaient d'un brun rou- geàtre sombre. Ils portaient aussi sur le dos cinq côtes longitu- dinales et un grand nombre de tubercules. Chaque côté portait une rangée de tubercules, tandis que Diesing figure ces rangées presque exclusivement dans les espaces intermédiaires ; Grube, au contraire, • observe une moindre quantité de tubercules dausces espaces, sauf le long des bords latéraux, où l'on pourrait distinguer encore deux côtes longitudinales. Les tubercules font défaut sur la ventouse antérieure, mais la postérieure en porte de très petits à sa face dorsale. Le premier orifice génital se voit derrière l'anneau 21, en comptant par le ventre. Le plus grand exemplaire était long de 22mm et avait urj peu plus de 10mm de largeur dans la partie moyenne; la ventouse postérieure avait 3mm de diamètre. Ôrley (4) indique l'espèce en question comme se rencontrant à Mehâdia, dans le sud de la Hongrie, mais Apâthy (5) n'accepte pas cette opinion et se refuse à voir en la Placobdella carinata autre chose qu'une Glossiphonia sexoculata « conservée à l'état d'exten- sion et de forte contraction. » Avec la superbe assurance qui lui est familière et sans avoir pris la peine de voir lui-même les spécimens décrits par Diesing et qui figurent au Musée de Vienne, Apâthy ajoute encore : « Toute la description de Diesing me convainc de ce que, dans ce cas aussi, nous avons aiïaire à un grand exemplaire, très contracté, d'une insignifiante variété locale de Glossiphonia sexoculata. » Malgré les affirmations d'Apâthy, si formelles mais si dépourvues de preuves, nous allons montrer que la Clepsine carinata doit être 10G SÉANCE DU 28 MARS 1893 maintenue dans le genre Placobdella, où nous l'avons transportée, et qu'elle constitue une espèce parfaitement caractérisée. Description. — MM. Steindachner et von Marenzeller ont eu l'amabilité de m 'envoyer quatre des exemplaires étudiés par Diesing : trois en communication, le quatrième pour ma collection personnelle. Diesing indique une longueur de 10 à 19mm et une largeur de 6 à 10mm. Le plus grand des exemplaires examinés par moi mesu- rait 20**5 sur 10mo>5, dimensions qui concordent avec celles notées par Grube. Le corps est verruqueux sur toute la face dorsale, aussi bien sur le trajet des côtes longitudinales que dans leur intervalle. Les tubercules sont dispersés sans ordre apparent, et il est très difficile, sur ces exemplaires, conservés dans l'alcool depuis 55 années, de i-m A B Fig. 1. — Schéma de l'extrémité antérieure de Placobdella carinata. — A, face dorsale; B, face ventrale. distinguer les tubercules qui portent les papilles segmentaires ; on parvient néanmoins, par la comparaison de plusieurs individus, à reconnaître celles-ci avec une précision suffisante; on constate alors qu'elles sont disposées en six rangées longitudinales, comme c'est la règle chez les Glossiphonides. La face ventrale est lisse, sans tubercules ni papilles. L'extrémité antérieure (fig. 1) présente trois anneaux préoculaires, ce qui est d'accord avec la description de Diesing, qui caractérise les yeux ducterme de « subterminaux. » Ces trois anneaux préocu- laires, l'anneau oculifère et l'anneau 2 qui lui fait suite, représen- tent ensemble les somites I, II et III, correspondant à la ventouse SÉANCE DU 28 MARS 1893 107 antérieure. La bouche est percée sur la lèvre antérieure; l'un des exemplaires étudiés par nous laissait sortir une trompe longue de 2 à 3mm. La lèvre postérieure de la ventouse est constituée par l'anneau ±. Les somites IV à XXIII inclusivement, comprenant les anneaux 3 à 02, sont complets : chacun d'eux est formé de trois anneaux f dont l'antérieur porte les papilles segmentaires à sa face dorsale. Les anneaux 3 et 4 d'une part, 5 et 6 d'autre part sont moins dis- tinctement séparés l'un de l'autre à la face ventrale qu'à la face dorsale. Nous n'avons pu reconnaître les pores néphridiaux. En revanche, les orifices sexuels sont bien nets : ils occupent leur situation nor- male; l'orifice mâle débou- 50_\ j che entre les anneaux 22 \_° ° ° o c tt et 23, l'orifice femelle en- \ J _ tre les anneaux 24 et 25. \^ — " — / -m — S5 — v__— — — ~~J -£AJ L'extrémité postérieure \\^-~s~^jZ-— ~^Z^T^4- (fig. 2) est remarquable en v^-^-^ ~ï^>v xxn ce que le somite XIII n'a v^^^^^^^^^V "^ subi aucune réduction. Les €°'' ^^^^^^^\^~^^Xm somites suivants sont, au ^"\^_^/\ - 4, 1892, in-8° de 15 p. OUVRAGES OFFERTS PAR M. MAUN01R : J.-B. Bourguignat, Paléontologie des Mollusques terrestres et fluviatiles de l'Algérie, 1 vol. de 126 pages avec 6 pi. Paris, 1862. 2. Id., Notice sur un Ursus nouveau, 1 br. 16 pages. Paris, 1876. 3. Id., Description de diverses espèces terrestres et fluviatiles et de différents genres de Mollusques de l'Egypte, de VAbyssinie, de Zanzibar, du Sénégal et du centre de l'Afrique, 1 br. in-8° et 55 p. Paris, 1867. 4. Id., Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis en Afrique dans le pays des Çomalis Medjourtin, 1 br. in-8», 16 p. Paris, 1881. 5. Id., Histoire malacologique de l'Abyssinie, 1 vol in-8° de 150 p. avec 4 pi. et 2 cartes. Paris, 1883. 6. Id., Iconographie malacologique des animaux Mollusques fluviatiles du lac Tanganika, 1 vol. in-8° de 82 p. avec 35 pi. Paris, 18S8. 7. Id., Mollusques de l'Afrique équaloriale de Moguedouchou a Bagamoyo et de Bagamoyo au lac Tanganika, 1 vol in-8» de 229 p. avec 7 pi. Paris, 1889. 8. Id., Histoire malacologique du lac Tanganika (Afrique équatoriale). Tome I, 1 vol. in-8° de 268 p. avec 17 pi. Paris, 1890. 109 Séance du 11 Avril 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. Maupas, élu membre de la Société à la dernière séance, remercie par lettre de son admission. • M. le Dr H.-E. Sauvage adresse le premier fascicule des Annales de la Station aquicole de Boulogne-sur-Mer , publiées sous sa direction. M. le Président adresse les félicitations de la Société à M. le Dr Lemoine, nommé chevalier de la Légion d'honneur; à MM. J. de Guerne et Viallanes, nommés otïiciers de l'instruction publique; à M. Douvillé. jiommé officier d'Académie, à l'occasion du Congrès annuel des Sociétés savantes. A partir du 25 avril prochain, uu enseignement spécial pour les voyageurs sera fait au Muséum d'histoire naturelle. Voici le pro- gramme des cours pour l'année 1893 : 25 avril. Leçon d'ouverture M. Milne-Edwards. 27 — Anthropologie M. Hamy. 29 — Ethnographie M. Verneau. 2 mai. Mammifères M. Oustalet. 4 — Oiseaux M. Oustalet. * G — Reptiles et Poissons M. Vaillant. 9 — Mollusques M. Perrier. 13 — Vers et Zoophytes M.Bernard. 16 — Insectes et Crustacés M. Ch. Brongniart. 18 — Anatomie comparée M. Pouchet. 20 — Botanique (Phanérogames) M. E. Bureau. 23 — Botanique (Bois, Cryptogames). M. Van Tieghem. 25 — Plantes vivantes M. Cornu. 27 — Paléontologie M. Albert Gaudry. 30 — Géologie M. Stanislas Meunier. 1er juin. Météorologie M. Daniel Berthelot. 3 — Minéralogie M. Lacroix. (') — Hygiène des voyageurs M. Gréhant. Ces leçons commenceront le mardi 25 avril, à dix heures du matin, dans l'amphithéâtre de la Galerie de Zoologie, et continue- ront les jeudis, samedis et mardis suivants, à la même heure. Dans des conférences pratiques faites dans les laboratoires ou XVIII. - '.» 110 SÉANCE DU il AVRIL 1893 sur le terrain, les auditeurs seront initiés à la récolte ou à la prépa- ration des collections. En l'absence de M. de Guerne, M. R. Blanchard lait un rapport verbal sur la candidature de M. Brusina au titre de membre corres- pondant. M. Brusina est élu membre correspondant par l'unanimité des votants. MM. Oustalet et Roche présentent M. A. Odin, directeur du labo- ratoire maritime des Sables d Olonne (Vendée). M. le Dr J. Jullien expose diverses observations zoologiques qu'il a faites pendant son récent voyage aux Etats-Unis et au Brésil. COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINÉES, par le Dr Raphaël BLANCHARD. XIII. — Sur les Hirudo cylindrica et H. gemmata Blanch., 1849. Dans VHistoria fisica y politka de Chik, de Claude Gay, M. le professeur Emile Blanchard a décrit et figuré (1) deux petites Hirudinées sous les noms d1 'Hirudo cylindrica et à' Hirudo gemmata. La description de ces deux espèces est très peu précise et ne ren- seigne pas suffisamment sur leur véritable nature; les figures richement enluminées qui l'accompagnent tendent, du moins, à faire admettre que ces animaux sont bien différents de la Mesobdella brevis, dont il a été question précédemment. Or, c'est là une opinion inexacte. En faisant la révision des Hirudinées du Muséum de Paris, nous avons trouvé les types de Y Hirudo gemmata : le flacon n° 175 en renferme 5 beaux spécimens; le flacon n° 176 en contient 12 exem- plaires, dont 3 petits et 9 grands. Chacun de ces flacons porte l'étiquette suivante : « Hirudo gemmata Blanchard, voyage de Gay, 1843. » Il ne peut donc y avoir aucun doute sur l'authenticité des exemplaires que nous avons examinés. Ceux-ci sont identiques aux Hirudinées décrites précédemment par nous (2, 3) sous le nom de Mesobdella brevis (Grube). Le flacon n° 177 contient d'autre part trois spécimens d'Hirudo SÉANCE DU 11 AVRIL 1893 111 cylindrica (1). Ces individus sont effectivement plutôt ronds qu'a- platis, contrairement à ce qui a lieu pour l'espèce précédente; ils sont en outre enveloppés dans la peau de leur mue, écartée à quelque distance et plus ou moins chiffonnée, ce qui empêche de distinguer les détails de leur organisation. Mais qu'on enlève déli- catement ces débris épidermiques, et l'on voit apparaître encore l'Hinulo gemmatal Hirudo cylindrica Blanch. et Hirudo gemmata Blanch. sont donc une seule et même espèce. Celle-ci est d'autre part identique à Y Hirudo brevis Grube, en faveur de laquelle nous avons créé récem- ment le genre Mesobdella. La synonymie de cette espèce doit donc s'établir ainsi : Mesobdella gemmata (Emile Blanchard), 1849. Synonymie : Hirudo gemmata Ein. Blanchard, 1849. H. cylindrica Em. Blanchard, 1849. H. brevis Grube, 1871. Mesobdella brevis (Grube), apud R. Blanchard, 1893. Nous conservons le nom spécifique de gemmata, qui rend bien compte de l'aspect verruqueux de l'animal. Celui-ci se trouverait non seulement dans les provinces de Valdivia et de Chiloé, mais aussi aux environs de Valparaiso ; il vivrait dans les eaux douces, d'après Emile Blanchard, mais cette assertion est en désaccord avec ce que nous en avons dit dans notre précédente notice et aussi avec les récits de Claude Gay (4), qui a décrit, dès 1836, les méfaits des Sangsues terrestres du Chili. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — Cl. Gay, Historia fisica y politica de Chile. Paris, 1844 1854. Voir Zoologia, III, p. 47 et 48; Anelides, pi. II, fig. 3 et 4, 1849. S. — R. Blanchard, Courtes notices sur les Hirudinées. — VIII. Sur. /'Hirudo brevis Grube, 1871. Bull, de la Soc. Zool. de France, XVIII, p. 26, 1893. 3. — R. Blanchard, Sur une Sangsue terrestre du Chili. Comptes- rendus de l'Acad. des sciences, GXVI, p. 446, 1893. 4. — Extrait d'une lettre de M. Gay à M. de Blainville, datée de Valdivia, le 5 juillet 1835, concernant les habitudes des Sangsues au Chili. Ibidem, II, p. 322, 1836. L'Institut, IV, n° 152, p. 107, 1836. (1) Ces numéros d'ordre ont été donnés par nous; ils ne résultent pas d'un classement préalable dû aux «unservateurs du Musée. 112 SÉANCE DU H AVRIL 1893 XIV. — Sur la Blennobdella ilepressaÉm. Blanchard, 1849. Iconographie. — Cl. Gay (1), pi. II, lîg. 5. Historique. — Parmi les Hirudinées récoltées au Chili par Claude Gay, M. Emile Blanchard a distingué une petite espèce, en faveur de laquelle il a établi un genre nouveau, sous le nom de Blenno- bdella depressa. Voici la diagnose du genre : « Corpus ob long u m depressum; annulis distinctissimis. Maxillae minutae. Oculi nulli. » Ce nouveau genre se distingue de tous ceux delà famille par le manque d'yeux ; car, l'ayant examiné avec le plus grand soin, nous n'en avons pas découvert la moindre trace. Corps oblong et aplati, avec quelque 95 anneaux bien distincts. La bouche est large et ses mâchoires très petites. La ventouse orale est petite, comme celle de derrière, qui est beaucoup plus large que l'extrémité pos- térieure du corps. » Nous ne connaissons qu'une seule espèce de ce genre. » Voici maintenant la diagnose et la description de l'espèce en question : « B. obscurci, virescens, antice paulo attenuata ; annulis distinctis- simis, levibus. » Cette espèce est assez large par rapport à sa longueur, et peu rétrécie en avant ; tous les anneaux se voient très clairement, et aucun d'eux ne porte de tentacules ; sur la ligne médiane de la partie inférieure, se voit une autre ligne élevée ou une espèce de quille s'étendantde l'une à l'autre extrémité du corps ; les ventouses sont petites : la postérieure beaucoup plus étroite que le corps et finement plissée. Couleur vert noirâtre, sans aucune tache. Longueur de 4 à 5 lignes. » Cette Blennobdella se rencontre dans les eaux douces. » Description. — Le Muséum de Paris (flacon n° 174) possède l'unique exemplaire de la Blennobdella depressa. Il est long de 9mm, large de 2mm, très aplati, légèrement concave à la face inférieure et a la forme d'une ellipse très allongée. Sa teinte générale est d'un gris foncé ; on ne distingue pas les yeux, mais de petites papilles se voient çà et là, à la face dorsale, de trois en trois anneaux. On se trouve sûrement en présence d'une Glossiphonide : on n'a même aucune hésitation à reconnaître une Haementeria, car l'ori- fice buccal, percé sur la lèvre antérieure, se voit avec la plus grande netteté . SÉANCE DU 11 AVRIL 1893 113 M. Emile Blanchard admet qu'il y a environ 95 anneaux ; ce chiffre est sensiblement celui auquel on arrive, en comptant par la face ventrale et en attribuant cinq anneaux à chaque somite, par suite du dédoublement des anneaux 2 et 3. La Btennobdella depressa n'est donc autre chose qu'une jeune Jlacmenteria. Nous avons signalé ailleurs (S) l'existence des Haemen- teria au Chili : si celles-ci, dont nous n'avons pu faire encore l'étude, représentent uue espèce distincte, le nom de depressa devra leur être attribué. Quant au genre Blennobdella, il doit disparaître delà nomenclature. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — Cl. Gay, Loco citato, p. 49, pi. H, fig. 5. S. — R. Blanchard, Révision de* Hirudinées du Musée de Turin. Bollettino dei Musei di zoologia ed anatomia comparata, 1893. CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DE LA FAUNE MICROSCOPIQUE DES EAUX DE PARIS ET DE SES ENVIRONS, par A. CERTES, Ancien Président de la Société. Par suite de conditions biologiques difficiles parfois à déterminer, la faune microscopique des eaux est plus ou moins riche, dans une même région, selon les localités. Les eaux stagnantes, qui sont de véritables infusions naturelles, se comportent comme les infusions artificielles. Si les phénomènes de fermentation organique prennent le dessus, on n'y rencontre plus que des espaces banales, presque toujours les mêmes. Si l'équilibre s'établit et maintient les eaux dans un état de pureté tout au moins relative, la faune s'enrichit de toutes les espèces dont les vents, les Oiseaux et la main de l'Homme lui apportent les germes. Tel est le cas d'une petite mare du Muséum, située daus un enclos près du quai, dont la faune s'ali- mente vraisemblablement depuis l'origine, grâce aux plantes aqua- tiques que l'on y cultive. Cette faune est d'une richesse exception- nelle, ainsi que l'on peut en juger par la liste des Infusoires que j'y ai trouvés vivant simultanément à des dates très rapprochées. 114 SÉANCE DU 11 AVRIL 1893 Parmi les Infusoires ciliés, je Spirostoma ambiguum Paramœcium A urelia » bursaria Cystostoma leucas Uro tricha farci a Prorodon teres Holophrya (sp. diverses) Ophryoglena atra Lembadion bullinum Bursaria truncatella Cyclidium glaucoma Halte ria grandinella Blepharisma lateritia Lagynus lœvis Trachelophyllum apiculatum Lacrymaria olor Stentor cœruleus » Rœseli citerai : Litonotus fasciola Dileptus anser Ampliileptus gigas » meleagris Coleps hirtus Chilodon cucullus Oxytrichus (sp. diverses) Stylonychia mytilus Epiclin tes auricularis Uroleptus piscis. Holosticha flava Psilotricha acumitiata Euplotes patella » charon Aspidisca lynceus Gyrocoris oxyura. Vorticelles (sp. diverses). Parmi les Acinétiens : Spliœrophrya magna, Hemiophrya gemmi- para, Stylocometes digitatus (sur les branchies d'un Asellus). Parmi les Héliozoaires : Actinophrys sol et A . Eichomi. Parmi les Flagellés : Euglena viridis, Phacns triqueter, Volvoxglo- bator. On remarque également plusieurs espèces d'Amibes et de Rhizo- podes, Arcelles, Diplophrys Archeri (1). Les Chœtonotus, les Rotifères, les Systolides, les Tardigrades, les Anguillules sont nombreux, ainsi que les Planaires et les Hydres. Cette liste, dressée à la suite d'un examen rapide, est vraisembla- blement fort incomplète. La faune microscopique de cette petite mare est donc exception- nellement riche et il serait vivement à désirer qu'elle ne fût jamais nettoyée, ni curée qu'avec certaines précautions. Je crois également intéressant de signaler la présence de VActi- nurus Neptunius dans une pièce d'eau à Aubilly (Marne). Je n'avais pas encore rencontré ce Rotifère dans les environs de Paris ; on sait qu'il atteint des dimensions tout à fait exceptionnelles parmi les organismes de ce groupe. (1) Formes décrites par Leidy, Fresh-Water Bhizopods of North America, pi. XLV, fig. 7 et 8. SÉANCE DU 11 AVRIL 18!>3 145 SPHAEROMA DUGESI, NOVA SPECIES par Adrien DOLLFUS. Corps ovale, peu large, lisse et couvert de très petits poils sétacés. Cephalon. — Le front est faiblement sinueux, à pointe médiane peumarquée.etformedechaquecôtéun rebord assezaccentué (fig.l). Prosépistome large, plan, à bord antérieur presque droit. Yeux ronds, multiocellés. Antennes de la première paire à premiers arti- cles peu dilatés, fouet de 7 à 8 articles, dépassant à peine l'extrémité du cephalon. Antennes de la 2e paire de 1/3 plus longues que celles de la première paire, fouet 10-articulé. Pereion. — Somites non relevés sur les bords, parties pleurales non séparées par un sillon. Pleon, Telson. — Le premier somite du pléon reste seul distinct, Fig. 1. Fig. 2. tous les autres sont confondus avec le telson en un pleotelson pres- que triangulaire, à sommet arrondi (fig. 2).Uropodes : exopodite étroit et presque droit; endopodite régulièrement incurvé du côté externe, assez large et venant s'appliquer contre le fond latéral du pleotelson. Couleur. — Gris-verdâtre, plus ou moins ponctué et strié. Dimensions. — 12mm sur6mm. Aguas Galientes (Mexique) : Sources d'eau douce, ayant plus de 35° cent. Je dois cette espèce à M. le prof. A. Milne-Edwards, qui l'a reçue de M. le Dr Dugès. L'habitat en est très remarquable, puisqu'il s'agit d'un genre marin. J'ai eu l'occasion de signaler ici même une capture ana- logue, celle de Iaera Guernei, découvert par M. de Guerne, dans un ruisseau des Açores (Bull. Soc. ZooL, 1889). 116 CONGRES INTERNATIONAL DE ZOOLOGIE Nous avons indiqué déjà (1) la composition du Comité permanent. Ce Comité vient de se constituer ainsi qu'il suit : Président : M. Milne-Eowards (Paris). , M. Jentink (Leide). ,. . , \ M. le comte Kapnist (Moscou). Vice-présidents : ( », m c /D \ • M. Th. Studer (Berne). M. L. Vaillant (Paris). Secrétaire général : M. R. Blanchard (Paris). Secrétaire : M. le baron J. de Guerne (Paris). Le Comité permanent propose la question suivante pour le prix de S. A. J. le Tsarévitch, qui sera décerné en 1895, au Congrès de Leide : Etude de la faune d'une des grandes régions du globe et relations de cette faune avec les faunes voisines. Le jury acceptera des travaux portant soit sur un Embranche- ment, soit sur une Classe du Règne animal. Les travaux, manuscrits ou imprimés depuis le dernier Congrès, devront être écrits en français et envoyés avant le Jev mai 1895 à M. le Président du Comité permanent, au siège de la Société Zoologique de France, 7, rue des Grands-Augustins, à Paris. Les mémoires présentés seront soumis à l'examen d'une Commis- sion ainsi constituée : MM. Milne-Edwards (Paris), Président, R. Blanchard (Paris), Secrétaire général, A. Bogdanov (Moscou), Jentink (Leide), R. B. Sharpe (Londres), Th. Studer (Berne) et N. Zograf (Moscou). Nous publions ci-après le texte officiel du Règlement relatif aux prix décernés par le Congrès international de zoologie. Prix décerné par la Société Impériale des amis des sciences naturelles de Moscou, en mémoire des Congrès internationaux de 1892 et en l'honneur de S. M. l'Empereur Alexandre III. Règlement Article 1er. — Le Comité d'organisation des Congrès interna- tionaux d'anthropologie et d'archéologie préhistorique, et de zoologie, réunis à Moscou en 1892, remet à la Société Impériale des amis des sciences naturelles la somme de 3500 roubles argent, (1) Bulletin, XVII, p. 193, 1892. 117 pour constituer un capital perpétuel en souvenir de ces deux Congrès internationaux et de l'auguste bienveillance qui leur a été accordée par S. M. l'Empereur Alexandre III. Article 2. — Les intérêts de ce capital seront affectés à la création d'un prix en l'honueur de S. M. l'Empereur Alexandre III. Ce prix sera attribué alternativement au Congrès d'anthropologie et d'archéologie préhistorique et au Congrès de zoologie. Article 3. — La quotité du prix est égale au revenu du capital pendant deux ans. Au cas où il s'écoulerait plus de deux années entre deux Congrès consécutifs, les intérêts des années supplémen- taires resteront à la disposition de la Société des amis des sciences naturelles de Moscou, qui les consacrera à des prix décernés dans sa séance annuelle du 15 octobre. Article 4. — Si l'un des deux Congrès cesse d'exister, la part qui lui revient d'après les articles ci-dessus sera attribuée à la Société Impériale des amis des sciences naturelles, qui la consacrera également à des prix distribués dans sa séance annuelle. Article 5. — Le prix attribué au Congrès d'anthropologie et d'archéologie préhistorique est décerné par une Commission spéciale nommée à cet effet par le Conseil permanent de ce Congrès. Le prix attribué au Congrès de zoologie est également décerné par une Commission spéciale nommée à cet effet par le Conseil permanent de ce Congrès. Article 6. — Les prix peuvent consister en médailles ou en sommes d'argent. Article 7. — Ils seront décernés en séance solennelle, pendant la session des Congrès. Article 8. — Le programme des prix sera élaboré par le Conseil permanent de chacun des deux Congrès. Article 9. — Ce Conseil permanent est en outre chargé de centraliser les travaux présentés, de désigner les savants ou les Commissions à l'examen desquels ils seront soumis et qui devront déposer un rapport écrit. Article 10. — Tout savant est admis au concours, à la condition qu'il n'appartienne pas au pays dans lequel doit avoir lieu la prochaine session du Congrès. Article 11. — Le président du Congrès notifie immédiatement au président de la Société Impériale des amis des sciences naturelles le nom de la personne à laquelle le prix a été décerné. 118 Prix décerné par la Société Impériale des amis des sciences naturelles de Moscou, en mémoire des Congrès internationaux de 1892 et en l'honneur de S. A. I. le Grand-Duc héritier Césarévitch Nicolas Alexandrovitch. RÈGLEMENT Article 1er. — Le Comité d'organisation des Congrès interna- tionaux d'anthropologie et d'archéologie préhistorique, et de zoologie, réunis à Moscou en 1892, remet à la Société Impériale des amis des sciences naturelles la somme de 2000 roubles argent, pour constituer un capital perpétuel en souvenir du Congrès de zoologie et de l'auguste bienveillance qui lui a été accordée par S. A. I. le Grand-Duc héritier Nicolas Alexandrovitch. Article 2. — Les intérêts de ce capital seront affectés à la création d'un prix en l'honneur de S. A. I. le Grand-Duc héritier Césarévitch Nicolas Alexandrovitch. Ce prix sera attribué au Congrès de zoologie. Article 3. — La quotité du prix est égale au revenu du capital pendant deux ans. Au cas où il s'écoulerait plus de deux années entre deux Congrès consécutifs, les intérêts des années supplémen- taires resteront à la disposition de la Société des amis des sciences naturelles de Moscou, qui les consacrera à des prix décernés dans sa séance annuelle du 15 octobre. Article 4. — Si le Congrès cesse d'exister, la part qui lui revient d'après les articles ci-dessus sera attribuée à la Société Impériale des amis des sciences naturelles, qui la consacrera également à des prix distribués dans sa séance annuelle. Article 5. — Le prix décerné par le Congrès de zoologie est décerné par une Commission spéciale nommée à cet effet par le Conseil permanent de ce Congrès. Article 6. — Les prix peuvent consister en médailles ou en sommes d'argent. Article 7. — Ils seront décernés en séance solennelle, pendant la session du Congrès. Article 8. — Le programme des prix sera élaboré par le Conseil permanent du Congrès. Article 9. — Ce Conseil permanent est en outre chargé de centra- liser les travaux présentés, de désigner les savants ou les commis- sions à l'examen desquels ils seront soumis et qui devront déposer un rapport écrit. Article 10. — Tout savant est admis au concours, à la condition qu'il n'appartienne pas au pays dans lequel doit avoir lieu la prochaine session du Congrès. Article 11. — Le président du Congrès notifie immédiatement au président de la Société Impériale des amis des sciences naturelles le nom de la personne à laquelle le prix a été décerné. 119 Séance du 26 Avril 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. MM. R. Blanchard et J. Richard s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. Al'occasion du deuxième Congrès international de Zoologie, réuni à Moscou en août 1892, ont été nommés : M. le comte Kapnist, com- mandeur de la Légion d'honneur ; MM. Dumouchel et Zograf, chevaliers de la Légion d'honneur ; MM. Sizov, Tikhomirov et ïrutovsky, officiers de l'Instruction publique; MM. Kavraïsky, Kulagin, Lapukin et Morokhovetz, officiers d'Académie. M. le Président félicite particulièrement M. le professeur Zograf, membre de la Société. M. André Théry, récemment élu membre de la Société, remercie de son admission et adresse un exemplaire de sa photographie. M. le professeur Brusina, élu membre correspondant à la précé- dente séance, remercie la Société de lui avoir conféré cette distinction. M. le Secrétaire-général fait connaître à la Société le décès de M. le prince L. Luromirski, membre fondateur, et de M. J. M. F. Bigot. Le savant diptérologiste est mort à Quincy (Seine-et-Oise), le 14 avril, à l'âge de 74 ans. La Société délègue MM. R. Blanchard, E. Emery et J. de Guerne pour la représenter: 1° au 50e anniversaire de la fondation du Naturhistorischcr Verein der preussischm Rheinlande, qui sera célébré à Bonn les 23 et 24 mai ; 2* à la réunion annuelle de la Société allemande de Zoologie, qui aura lieu à Gottingen du 24 au 27 mai. M. Odin, présenté à la dernière séance, est élu membre de la Société. M. Oustalet signale la rareté des Hirondelles, malgré la précocité de la saison. Elles ont été vues pourtant, à Vincennes, le 16 mars par M. L. Petit, le 21 mars par M. Certes. M. Ch. Brongniart annonce qu'il se propose d'inaugurer pro- chainement des excursions entomologiques. M. le Dr F. Jousseaume, revenu d'un nouveau voyage à Aden, fait part de ses observations sur divers Mollusques de la mer Rouge. 120 SÉANCE DU 26 AVRIL 1893 ANOMALIE DE LA CARAPACE CHEZ LA CISTUDE D'EUROPE, par le Dr Raphaël BLANCHARD. Les deux Tortues vivantes que j'ai l'honneur de présenter à la Société appartiennent à l'espèce Emys orbicularis (Linné), plus connue sous le nom de Cistudoeuropaea. Elles ont été capturées dans un étang des environs de Migné (Indre) et m'ont été gracieusement envoyées par M. R. Rollinat. « Parmi une cinquantaine d'individus capturés dans ce même étang, m'écrit M. Rollinat, j'ai remarqué que quelques uns avaient la carapace déformée ; j'avais déjà fait cette remarque plusieurs SÉANCE nu 20 AVRIL 1893 121 fois sur des adultes. La déformation n'est pas la conséquence d'un accident quelconque ; elle est constitutionnelle. Je vous envoyé deux jeunes sujets, chez lesquels l'anomalie est particulièrement accentuée. » L'anomalie en question ne mérite pas une longue description : il suffit d'examiner les animaux ou les des- sins que je présente à la Société pour constater qu'elle intéresse uniquement la dossière, le plastron restant normal. Au lieu de s'inflé- chir vers la face ventrale par tout son bord libre, la dossière se relève au contraire en gouttière, à la façon des bords d'un chapeau de feutre. Ce relèvement est moins marqué sur les parties latérales, mais s'ac- centue progressivement à partir de celles-ci, aussi bien en avant qu'en arrière. L'animal est d'ailleurs dans le meilleur état de santé ; il est vif, agile même; les pièces de son der- mo-squelette ont la consistance et la dureté ordinaires, et u'ont subi aucune lésion apparente. Nos deux spécimens présentent l'anomalie à peu près au même degré de développement ; ils sont presque adultes et de taille à peu près égale. Le plus petit a le plas- tron long de 92mm, pour une largeur maximum de 68mm; c'est lui que nous avons représenté aux deux tiers de sa grandeur naturelle. Nous avons donné nos deux Tortues à la ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle. Le laboratoire d'herpétologie possède une carapace longue de 65 à 70mm, et large de 50mm et provenant d'une Cistude d'Europe morte à la ménagerie en 1888. Cette jeune Tortue, dont la provenance n'a pas été notée, présentait exactement la même anomalie que nos 122 SÉANCE DU 26 AVRIL 1893 spécimens, mais à un moindre degré. L'examen de cette pièce démontre l'absence de toute lésion du squelette. L'Emys orbicularis n'a pas encore, que je sache, été signalée dans le département de l'Indre, où pourtant elle n'est pas très rare dans les étangs de la Brenne. Il sera intéressant de constater si l'anomalie dont il vient d'être question, et qui n'avait encore été vue chez aucun Chélonien, s'observe principalement en cette région. M. Rollinat nous indique l'anomalie comme assez fréquente : aussi peut-on admettre qu'elle se transmet facilement par hérédité et que, grâce à la ségrégation que l'Emys orbicularis subit en cette contrée, ou assiste à la formation d'une race locale. UNE NOUVELLE PLANAIRE TERRESTRE D'EUROPE, RHYNCHODEMUS PYRENA1CUS, nova species, par L. von GRAFF, Professeur à l'Université de Graz (Autriche). MM. J. de Guerne, R. Blanchard et L. Joubin ont eu l'obligeance de me communiquer le spécimen unique d'une Planaire terrestre, conservé dans l'alcool. La localité où cet animal a été découvert en fait une espèce réellement indigène d'Europe; elle n'y est nullement importée des tropiques, comme c'est le cas pour les formes qui vivent seulement dans les serres chaudes : Geodesmus bilineatus Mew. et Bipalium keivense Mos., par exemple (1). Auprès des types européens bien connus, Rhynchodemus terrestris (0. F. Mùll.)etM«cro- plana humicola Vejd., Rhynchodemus (2) pyrenaicus est, comme on va le voir, un véritable géant. Il n'est d'ailleurs pas identique à la plus grande des deux espèces de Planaires terrestres observées en Portugal par Simroth, près d'Oporto, sous des pierres; la description de ce Ver n'a pas été donnée, mais le Dr Simroth (3), auquel l'exemplaire en question a (1) Soit dit en passant, ces deux espèces, selon toutes les probabilités, sont originaires de la région orientale, comme je l'expliquerai en détail dans ma Mono- graphie des Planaires terrestres. (2) Le nom générique de Rhynchodemus n'est que provisoire; il doit être entendu dans le sens que je lui attribue dans mon article « Ueber Othelosoma Symondsi Gray ». Zool. Anzeiger, Leipzig, 1892, page 8. (3) H. Simroth, Die Entsthehung der Landtiere. Leipzig, 1891, page 197. SÉANCE DU 2(j AVRIL 1893 123 été communiqué, ne l'a pas reconnu comme semblable aux Planai- res qu'il a vues. Le spécimen que j'ai reçu était brisé en quatre morceaux s'ajus- tant les uns aux autres et mesurant une longueur totale de 53mm. La moitié postérieure du corps parait un peu plus effilée que l'an- térieure et se termine par une surface largement tronquée ; l'extrémité antérieure, au contraire, devint rapidement conique. Le corps, cylindrique en avant, ne tarde pas à s'élargir par suite de l'aplatissement de la sole ventrale ; il est alors comprimé dans le sens horizontal, ses bords latéraux sont largement arrondis; sa plus grande largeur atteint 5mm sur une épaisseur de 2mm5 au maximum. L'orifice buccal est situé à 21 mm de l'extrémité antérieure, tandis qu'une distance de 32mm en sépare l'orifice génital. La peau, couverte de sillons transversaux fins et nombreux, est de couleur jaune de miel, sauf la surface de la sole ventrale. Celle-ci, doucement effilée, commence à 0mm5 en arrière de l'extré- mité antérieure et s'élargit graduellement, de manière à égaler les trois cinquièmes de la largeur de la face ventrale, dès le premier tiers du corps. Elle se divise en une partie médiane un peu bombée, d'un violet rougeâtre, et en deux régions latérales plus étroites. Ces dernières sont d'un gris jaunâtre, car ici l'épithélium contient le même pigment granuleux, plus clairsemé toutefois que dans la peau du dos. La couleur violette de la partie médiane de la sole, couverte de cellules épithéliales incolores est produite par le pigment violet rougeâtre transparent, répandu partout sous la peau jusqu'au parenchyme. En conséquence, tous les points du dos où l'épithélium est enlevé paraissent aussi violets. A une très petite distance (0mm25) en arrière de l'extrémité anté- rieure se trouve de chaque côté, sous la peau, un seul œil très développé. L'animal a été recueilli par M. Adrien Dollf us dans le midi de la France, aux environs de Saint-Jean de Luz, près de la frontière franco-espagnole à Hendaye (Basses-Pyrénées), à quelques centaines de mètres du casino, sous les pierres de la rive d'un petit ruisseau qui se jette dans la Bidassoa. 124 SÉANCE DU 26 AVRIL 1893 NOTES SUR QUELQUES AMPH1PODES MÉDITERRANÉENS, DE LA FAMILLE DES ORCHESTID.E, par Ed. CHEVREUX. I. — Talitrus locusta (Pallas), forma mediterranea. La « Puce de mer », si commune sur toutes nos plages de sable fin, est représentée en Méditerranée par une variété assez différente du type de l'Océan. Bien qu'aucun caractère spécifique ne sépare les deux formes, il est impossible de les confondre. En comparant deux mâles adultes de même taille, 17 millimètres (1), on reconnaît au premier coup d'œil le Talitre des côtes océaniques d'Europe à son corps extrêmement renflé, tandis que la variété méditerranéenne, beaucoup plus comprimée, offre plutôt la forme générale d'un Orchestia. Les yeux sont aussi plus grands, les pattes plus grêles et plus allongées chez cette dernière. Tous les Talitres que j'ai trouvés sur la côte méridionale de France, en Corse, en Algérie et en Tunisie, appartiennent à cette variété. Mes exemplaires des Canaries affectent aussi la forme méditerranéenne. Ceux que M. J. de Guerne a recueillis aux Açores en 1888, à San Miguel et à Fayal, pendant la quatrième campagne de Y Hirondelle, appartiennent au contraire à la forme de l'Océan. Il serait intéressant de savoir si cette variété du Talitrus locusta remonte sur la côte océanique de la Péninsule Ibérique, comme le font beaucoup d'espèces méditerranéennes. Je n'ai malheureuse- ment pas songé à recueillir cet Ainphipode pendant mes relâches à Lisbonne et à Cadix, mais les exemplaires que j'ai trouvés à Vigo en 1889 appartiennent bien au type septentrional ; il en est de même de quelques spécimens provenant des environs de Porto, que j'ai reçus de notre collègue, M. E. Simon. IL — Talitrus platycheles Guérin. Cette forme, décrite par Guérin (2) d'après des exemplaires pro- venant de Modon (Morée), habiterait aussi, selon l'auteur, le golfe de Gênes et les mers de la Corse. H. Milne-Edwards lui assigne (1) Mesurés du bord antérieur de la tête à l'extrémité du telson, je n'ai pas trouvé d'exemplaires plus grands en Méditerranée, tandis que, sur la côte de Bretagne, les Talitres mâles atteignent jusqu'à 25 millimètres de longueur. (2) Expédition scientifique de Morée. Paris, 1832. SÉANCE DU 26 AVRIL 189.'} 1 _'."> comme h a 1 > i t m t les côtes de Grèce et d'Italie, Costa la signale à Naples, Lucas en Algérie, « sous les pierres au bord des ruisseaux o et dans l'île de Crète (2); enfin Semper (3) l'aurait trouvée eu quantité considérable aux Baléares dans l'intérieur de l'île de Minorque. J'ai cherché en vain cette espèce eu Méditerranée. Sur les eûtes de Corse, oùj'ai passé un mois eu 18!)l,je n'ai trouvé que la variété méditerranéenne de Talitrus locusta signalée ci-dessus. En Algérie, j'ai souvent rencontré Orchestia littoral au bord des ruisseaux, à quelque distance de la mer; le Dr Raphaël Blanchard en a recueilli quelques exemplaires en plein désert algérien, à Sidi-Yaya, à plus de 500 kil. du littoral ; je u'ai jamais vu de Talitres terrestres. L'été dernier, en traversant la Méditerranée, je me suis arrêté à Minorque, dans l'intention de rechercher le Talitrus platycheles ; j'ai trouvé au bord des ruisseaux d'eau courante de l'intérieur de nombreuses colonies d'Orchesties, appartenant aux espèces Orchestia littoral Mont, et 0. crassicomis Costa, mais pas le moindre Talitre. Grâce à l'obligeance de M. le Professeur Bolivar, je viens de recevoir en communication le type du T. platycheles de la collection Guérin Méneville, conservée au Muséum de Madrid. L'exemplaire unique, un mâle, est malheureusement en assez mauvais état de conservation, et il ne pouvait être question de le disséquer; il ne m'est donc pas possible de me prononcer d'une façon absolue sur la validité de l'espèce, mais le principal caractère spécitique indiqué par Guériu, — l'absence d'ongle aux pattes de la seconde paire, — est manifestement erroné. J'ai pu constater facilement la présence, sur l'une des pattes de la seconde paire du type de Guérin, d'un petit ongle en tout semblable à celui des pattes correspondantes du T. locusta. En résumé, aucune différence ne me parait exister eutre l'exem- plaire étiqueté T. platycheles dans la collection Guérin, et la forme méditerranéenne du T. locusta, dont il est question ci-dessus. III. — Orchestia crassicornis Costa. J'étais depuis longtemps désireux de connaître cette espèce, lus insullisamnient décrite par Costa (1), et qui me paraissait devoir (t) Exploration scientifique de l'Algérie, P;iris 1849, et Essai sur les animaux articulés qui habitent l'île ;>. (4j Hoeiv. Carcinologisches. III. Eine Orcheslide des besllandes. Tijdschr. der Nederl. Dierk. Vereeniging, IV, 187'J. (o) Nebeski, Beitràge zur Kenntniss der Amphipoden der Adria. Arbeiten des zool. lnst. zu Wienn. Vol. III, 1880. SÉANCE DU 2H AVRIL 1893 1-7 1890, le Dr Danois (1) signale sa présence à Chinon (Indre-et-Loire), au bord de la Vienne, sous les pierres. D'autre part, j'ai reçu cette race espèce de La Haye, où M. Adrien Dollfus l'a prise eu 1888, dans une serre du Jardin zoologique. M. Marcel LadmiraulL m'en a envoyé un superbe exemplaire mâle, trouvé vivant au milieu même delà chaussée de la rue Lamoricière, à Nautes, en plein soleil, et par 38° de chaleur, le 20 juin 1892. Enfin, l'été dernier, pendant mou voyage en Tunisie, j'ai recueilli plusieurs Orchestia cavîmana aux environs de Gabès, au bord de l'étang d'eau douce formé par le barrage de l'Oued-el-Bey, à environ 3 kilomètres de la mer. V. — Talorchestia Deshayesi Audouin. La forme mâle de cette espèce est bien connue; Audouiu et Savigny, Costa, Spence Bâte, Heller l'ont décrite et figurée; ce dernier auteur a également figuré (2), sous le nom de forme anor- male, un des stades du deuxième gnathopode du jeune mâle. En 1869 (3), Costa fait observer que la main des pattes de la seconde paire varie beaucoup chez cette espèce. Plus récemment, le Dr Barrois (4) nous a donné une description très complète, accompa- gnée d'excellentes figures, des différentes formes du propode du deuxième gnathopode, chez le mâle. Jusqu'ici, aucun naturaliste (5) ne s'est occupé de la femelle, et n'a fait allusion à la forme remar- quable du propode de ses pattes de la première paire. On sait que le genre Talorchestia a été créé par Dana eu 1852, pour les Orchestides dont le mâle oiïre les caractères des Orchestia, tandis que la femelle se rapproche des Talitres par fabseuce d'une main subcheliforme aux pattes de la première paire. Les ligures comparatives ci-jointes représentent le propode du premier gnathopode chez les femelles adultes des Orchesties communes en (1) Théod. Baruois, Sur la présence à Chinon (Indre-et-Loire) d'une Orchestie terrestre (Orchestia cavimana Bélier) nouvelle pour la Faune française. Revue l)iol. du Nord de la France, Novembre 1890. (2) Heller, Beitràge zur nàheren Kenntniss der Amphipoden tics Adriatischen Meeres. Denkschr. der k. k. Akad. der W'issensch., Vienne, vol. XXVI. 1866. PI. 1, Qg. 6. i'A) Costa, loc. cil . (4) Th. Barrois, Note sur linéiques points de la morphologie des Orchesties. Lille, 1887. i.'i) CzKii.M.wsKi (Materialia ml zoographiam ponticam compara ta m, 1868) décrit, il est vrai, les deux sexes d'une variété locale d'Orcheslia Deshayesi, mais il ne s'occupe que du deuxième gnathopode de la femelle, et ne fait aucune mention du premier. 128 SÉANCE DU 26 AVRIL 1893 Méditerranée. La figure de gauche se rapporte à VO. littorea; les suivantes représentent le même article chez 0. Montagui, 0. medî- terranea, 0. crassicomis et 0. Deshayesi. On voit que, chez cette dernière espèce, le propode ne présente pas les caractères d'une main subcheliforme; il affecte au contraire, à très peu près, la forme bien connue du même article chez T. locusta, bieu qu'il soit un peu moins allongé. L'espèce d'Audouin devra donc prendre place dans le genre Talorchestia, qui renferme de nombreuses formes exotiques, mais n'était représenté jusqu'ici en Europe que par une seule espèce, Talorchestia brito Stebbiug, des côtes d'Angleterre. Extrémité d'une patte de la première paire chez la femelle adulte. Fig. 1. 0. littoral Montagu. Fig. 2. Fig. :i. Fig. :J. Fig. 4. 0. Montagui 0. mediterranea 0. crassicomis Talorchestia Audouin. Costa. Costa. Deshayesi (Audouin). Talorchestia Deshayesi a été signalée en Angleterre (Spence Bâte, Metzger), eu Hollande (Hoek), dans le Boulonnais (J. de Guerne, Th. Barrois). Le Dr Bouvier l'a recueillie à Saint- Vaast-la-Hougue ; elle est commune au Croisic. M. Paulino d'Oliveira m'en a commu- niqué des exemplaires provenant de Tavira (Portugal). En Médi- terranée, on la trouvera probablement sur nos cotes de Provence, bien que je ne l'y aie pas encore rencontrée. Elle abonde sur toute la cote d'Algérie (Oran, Cherchell, Alger, Bougie); je l'ai recueillie l'été dernier en Tunisie, au bord du lac de Bizerte, et aux Surkenûis (golfe de Gabès). Costa l'a trouvée dans le golfe de Naples, Heller dans l'Adriatique, Audouin en Egypte, Hilgendorf sur la cote orientale d'Afrique. 129 Séance du 9 Mai 1893 PRÉSIDENCE DE M. CHAPER, ANCIEN PRÉSIDENT M. le Dr J. Richard s'excuse de ne pouvoir assister à la séance. M. H. Gadeau de Kerville, s'occupant du quatrième fascicule de sa Faune de In Normandie, prie les membres de la Société il»' lui communiquer tous les renseignements ou documents qu'ils pour- raient posséder relativement aux Reptiles, Batraciens et Poissons de la région normande. MM. K. Blanchard et Oustalet présentent M. Rémy Saint-Loup, maître de couférences à l'École des Hautes-Études, 20, rue Saint- Sulpice, à Paris. MM. Havkin et Blanchard présentent M. Isaac Krasilshtshik, rue Iasskaïa, à Kishinev (Russie méridionale). M. R. Blanchard présente et décrit sous le nom de Placobdella Chaperi une Hirudinée recueillie par M. Chaper dans la lagune d'Assinie (côte d'Or) et taisant partie des collections du Muséum d'histoire naturelle. Le genre Placobdella n'était pas encore repré- senté en Afrique, ni dans une région aussi méridionale. On peut donc supposer qu'il franchit l'équateur et se retrouve aussi dans l'hémisphère austral. ÉTUDE DES MUES SUBIES PAR LES CHENILLES DE LA LIVRÉE (BOMBYX XE US TRIA) (1) par J. LIGNIÈRES, Répétileiir à l'Ecole vétérinaire d'Alfort. Jusqu'ici, personne, que je sache, n'avait donné le signalemeut des chenilles du Bombyx neustria après chacune de leurs mues, non plus que le nombre et le moment exact de ces dernières. J'ai pensé qu'étant donnés, d'une part, l'extension véritablement prodigieuse de cette chenille, et d'autre part, les dégâts considé- i ables qu'elle cause, il serait utile de bien connaître les diverses phases de son développement. il» Pourions les détails agricoles, voir l'étude complète du Bombyx neustria dans l'Apiculteur, organe de la Société centrale d'Apiculture ci d'inseclologie, année 1892. 130 SÉANCE DU 9 MAI 1893 Afin de préciser les faits, j'indique les dates de chacune des périodes importantes de cette évolution, telles que je les ai observées directement. Le 13 avril sontécloses les petites chenilles longues de 1 ra/m 1/2 à 2 millimètres, lesquelles sont gris foncé presque noir et couvertes de petits poils hérissés. La première mue survient le 28 avril; elle est terminée le 30 avril. Après cette mue, on constate une forte augmentation de volume, principalement de la tête qui présente une coloration d'un noir franc. La teinte générale du corps, qui était d'un gris foncé, est maintenant plus fauve, avec des reflets dorés ; en outre, les raies de la partie supérieure des anneaux sont plus visibles. La d eu, rie me mue, très rapprochée de la première, commence le 5 mai et finit le 8. Les chenilles ont alors une tète plus grosse, la couleur de leur corps est toujours d'un gris doré ; quant aux lignes longitudinales de la partie supérieure du corps, elles se distinguent plus nettement. Du 16 au 18 mai. s'effectue la troisième mue, laquelle modifie très notablement le signalement des petites chenilles. La tête n'est plus noire, mais bleue, ainsi que le dernier anneau. Sur le milieu du dos, se remarque une raie bleue irrégulière, et de chaque côté, une ligne fauve, puis une bande noire ou gris foncé; sur les bords de cette bande, un très mince liséré argenté précède une large ligne bleue enrichie de deux petites taches noires en avant et enfin un liséré argenté. On remarque encore, immédiatement en arrière de la tête, ainsi que sur le onzième anneau, une tache noire souvent dédoublée. Tout à fait à l'extrémité postérieure, près de l'anus, existent deux petits points noirs de chaque coté de la ligne médiane. La partie inférieure du corps a une teinte bleuâtre très pâle. Les poils clairsemés sont fauves. C'est seulement après cette troisième mue que les chenilles du Bombyx neustria méritent bien leur nom de Livrée. La quatrième mue a lieu du 29 au 31 mai. Alors les couleurs brillent davantage, la ligne médiane est plus large, plus régulière, et, quoique encore légèrement bleuâtre, tire plutôt sur le blanc. De chaque côté, on constate une ligne fauve ou dorée ; la bande noire n'est plus uniforme, mais pointillée de très petites taches bleues ; le liséré qui, lors de la troisième mue, était argenté, est aujourd'hui fauve ; puis vient la large bande bleue qui occupé presque tout le côté du corps ; en avant, toujours deux taches SÉANCE DU 9 MAI 1893 131 noires, et de plus, à sa partie inférieure, au petit point foncé nu niveau de chaque anneau, d'où part un pinceau de poils noirs ; enlin une ligne fauve correspondant au liséré argenté de la troi- sième mue. Le reste du corps est gris bleuâtre ; à la face inférieure, sur la ligne médiane, existent des points très foncés. Les taches noires sont à peu de chose près semblables à ce qu'elles étaient lors de la troisième mue ; il en part également des poils noirs; sur les autres parties du corps, ces poils sont fauves. La tète est franchement bleue. Le signalement précédent est à peu près celui des Livrées après la cinquième mur, qui s'effectue le 9 juin ; la seule remarque que l'on puisse faire, c'est que la raie médiane n'est plus bleuâtre, mais très franchement blanche ; de plus, les autres bandes brillent d'un vif éclat. Un fait à noter : lorsque après chaque mue, la chenille sort de son ancienne peau, elle n'a pas immédiatement des couleurs bril- lantes; toutes les parties qui doivent être colorées sont d'un gris très pale, quelquefois carné; la tète parait blanche; on ne distingue pas même les yeux. Mais en quelques minutes, si ou laisse l'animal à la lumière, on voit aisément l'envahissement progressif et rapide des différentes teintes que doit avoir le corps. Avant de terminer, disons, pour compléter l'évolution des Livrées, que la construction du cocon eut lieu le 18 juin; la métamorphose en chrysalide le 28 juin et l'éclosion des papillons le 14 juillet. (Bombyx Neustria) quelques mensurations Naissance des chenilles : 13 avril. I Tête, Omill. 51. Chenille du 13 avril Longueur du corps, 2 mill. 49. ( Largeur — 0 mill. 50. ( Tête, 0 mill. 51. Chenille du 17 avril, ime jour \ Longueur du corps, 3millim. ( Largeur — 0 mill. 60. ( Tête, Omill. 51. Chenille du 2<> avril, 13me jour . Longueur du corps, 5 millim. Largeur — 0 mill. Wl. Tête, Omill. T.'i. .1 (Après la lre mue) Chenille du 1er mai, lSmc jour < Longueur du corps, 0 millim. ' Largeur — 1 millim. ( Tète, 0 mill. 74. Chenille du \ mai, 21me jour Longueur du corps, 1 centim. Largeur 1 mill 20 132 SEANCE DU 9 MAI 1893 ( Tête, 1 mill. 2. (Après la 2me mue) Chenille du S mai, 25mc jour ] Longueur du corps, 1 cent. 2. \ Largeur 1 mill. GO. ( Tète, 1 mill. 2. Chenille du 12 mai, 29m= jour ] Longueur du corps, 1 cent. 4. ( Largeur — 2 rnillim. / Tête, 2 millim. (Après la 3n,c mue)Chenille du 19 mai, 3Gmc jour j Longueur du corps, 1 cent. 3. ( Largeur 2 mill. 2. , Tête, 2 millim. 4. (Après la 4mc mue) Chenille du 31 mai, 48"- jour \ Longueur du corps, 2 cent. 4. ' Largeur — 3 millim. ( Tête. 3 mill. 5. (Après IaSme mue)Chenille du 9 juin, 57m<: jour j Longueur du corps, 5 centim. ( Largeur 4 millim. Tête, 3 mill. 6. , Longueur du corps, 5 centim. Largeur près de la tête, 4 millim . Largeur près du 9me anneau, 0 m. l Longueur, 2 centimètres. Cocon r .. .... ., ' Largeur, 6 mulimetres. , , , Longueur, 1 cent. 7. Chrysalide /(»nu: jour . „ ... . , , , ( Largeur, o mill. dans ss plus grande largeur. Papillon. , .... 92mc jour Longueur, 1 cent. 5. La tête augmenté toujours de volume après chaque mue, mais elle conserve ses dimensions dans l'intervalle de deux mues consécutives. Les conditions de milieu jouant un rôle très important dans le développement des Insectes, je donne ci-dessous un résumé de la situation météorologique pendant tou te la durée de mes observations. Notes prises dans le bulletin de la Société Météorologique de France, année 1890, avril, mai, juin, juillet. ai _ jj O) 03 es C5 ca <7Z oa ai -as ô 'il E >■ 4> ,— s ■= Haximum Minimum £ B ti -3_> o> sa 3- 43 fc£> . >,<>."> h. n 20%0 8%7 29°,0ie25 r.OlelIi 73 40,2 lo 0 0 12 0 Juin 90. 49 700,0 I5%5 2I\G I0\0 31°,11e'26 2%71e 1 73 44,5 lb 0 2 3 0 Juill. 90 49 757,2 16°,3 21°,8 11 ",6 30 ',01e 15 7%01e 7 79 107,5 1/ 0 3 4 0 SÉANCE DU 9 MAI 1893 133 SUR UNE « PIERRE DE SERPENT », par le Dr Raphaël BLANCHARD. On connaît, sous le nom de pierres de Serpent, pierres de Cobra (piedras di Cobra) des amulettes d'apparence calcaire ou pierreuse dont l'usage est répandu à Ceylan, aux Indes, au Tonkin et dans d'autres régions. Les indigènes portent sur eux ces talismans, dont ils font usage pour combattre la morsure des Serpents venimeux. Dès qu'on est mordu, on entaille la blessure aussi profondément que possible et ou y enfonce la « pierre » ; on l'y laisse jusqu'à ce qu'elle tombe d'elle-même, saturée de sang: en certains pays, notamment à Ceylan, on la plonge ensuite dans du lait, pour lui faire dégorger le venin dont ou suppose qu'elle s'est chargée. Cet usage a été mentionné par nombre de voyageurs. Il aurait été institué par « quelques anciens missionnaires qui avoient voyagé dans l'Inde, et qui prétendoient guérir la morsure du Naja, ainsi que celle de tous les autres animaux venimeux, en faisant usage d'une concrétion calculeuse, qui, selon eux, se forme auprès de la tète ou dans le corps du Serpent.... Il est certain que l'origine de cette prétendue pierre est faussement indiquée et qu'elle n'est qu'un médicament factice composé par quelque charlatan (1). » La nature «de ces talismans semble être assez variable. John Davy (2) en a examiné plusieurs, qui appartenaient à trois types différents : les uns étaient constitués par de l'os calciné ; les autres par un carbonate de chaux coloré par une substance végétale; d'autres encore par un bézoard. Les « pierres de Serpent » des deux premières catégories adhéraient à la langue dans une faible mesure; celles de la troisième espèce n'avaient aucun pouvoir adhésif. Cloquet n'y voit pas « autre chose qu'une terre argileuse noirâtre ou verdàtre et qui jouit de la faculté d'absorber avec une grande facilité les humeurs versées à la surface d'une plaie. » Une opinion identique est exprimée par Brard : « ce n'est, dit-il (3), qu'une argile analogue à celle de l'Archipel, et qui absorbe l'humidité sans miracle. » (1) H. C(looiet), Naja. Dictionn. des se. nat., XXXIV, p. 139, 1825. (2) J. Davy, Chemical examination of soine substances used in Ceylon as remédies against the biles of venomous Serpents. Philos. Magazine, LI, p. 122, 1818. Journal de méd., I, p. 2«.)(J, 1818. Journal universel île méd., X, p. 382. (3) Brard, Pierre de Serpent ou de Cobra. Dictionn. des se. nat. XI., p. 269, 1826. 134 SÉANCE DU 9 MAI 1893 Viaud-Grand-Marais(l) croit plutôt que ces pierres « ne sont que des morceaux de corne de cerf calcinée, auxquels une préparation particulière donne une couleur verl -noirâtre. Appliquées sur la blessure, elles s'y collent par le fait même de leur porosité, mais leur aspiration est trop faible pour être véritablement utile. » En présence d'opinions aussi diverses, il n'est pas sans intérêt de faire connaître le résultat de l'examen d'une nouvelle « pierre de Serpent. » L'exemplaire que je présente à la Société provient de Ceylan ; il m'a été donné par M. Errington de la Croix. Il est long de 15mm, large de 7mm, épais de 3mm à une extrémité et de 4mm5 à l'autre extrémité ; son poids est environ d'un gramme. Il est fine- ment poreux, opaque, noir et se coupe aisément avec un canif. Sa matière colorante est insoluble dans l'eau, l'alcool, l'éther, le chloroforme et l'acide acétique; elle est de nature organique et se détruit par la chaleur : les esquilles enlevées avec le couteau et cbauffées au rouge deviennent blanches. Ces esquilles ont été examinées au point de vue chimique par M. le professeur Stanislas Meunier, qui a reconnu qu'elles consis- taient en phosphate et en carbonate de chaux : elles donnent une très faible effervescence par l'acide chlorhydrique étendu et la solution donne un très abondant précipité jaune par le molybdate d'ammoniaque. Les esquilles même- les plus minces sont opaques ; après avoir été décolorées par la chaleur, elles deviennent transparentes. Au microscope, elles présentent alors la structure caractéristique du tissu osseux; on y distingue des canaux de Havers, des lamelles concentriques et des ostéoplastes très foncés et pourvus de nom- breux canalicules. Notre « pierre de Serpent » n'est donc autre chose qu'un simple fragment d'os. (1) A.Viaud-Gr.vnd-Marais, Serpents venimeux {pathologie). Dictionnaire encycl. des se. méd., p. 40B, 1883. séance du 9 mai 1893 135 Ouvrages reçus le 9 mai 1893. J. de Bedriaga, Remarques supplémentaires sur les Amphibiens et Reptiles du Portugal et de l'île de St-Thomé. I broch. in-8° . 2. In., .1 propos de la nouvelle langue scientifique proposée par M. le />' Rosa, lettre h M. le Prof. Bogdanow. Congrès internat, de Zoologie. Matériaux. 1, p. 95. Moscou, 1893. 1. Blanchard, Courtes notices sur les Hirudinées, VII-XIV. Bull, de la Soc. Zool. de France, XVIII. 1893. 2. Id., Révision (1rs Hirudinées 'lu Musée île Turin. Bollet. dei Musei di Zoologia ed anat. compar. délia M. Univers, di Torino, VIII, n° 145, 32 p. in-8«, aprile 1893. 3. In., Contributions à l'étude des Diptères parasites et sur une larve de Coléoptère vomie par an enfant, un Sénégal. Bull, de la Soc. entom. de France, Février 1893. 4. Id., Sur une Sangsue terrestre du Chili. Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 27 février 1893. Pu. Dautzeniserg, Contributions à la faune malacologique des îles Séchelles, récoltes de MM. Ch. Alluaud, A. Fauvel et Philibert. Bull, de la Soc. zool. de France, XVIII, mars 1893 Ch. Girard, Recherches sur les Planariés et les Némerliens de l'Amérique du Nord. 1 br. in-8° avec 4 pi. Ann. des se. nat. zool., (7), XV p. 145. Paris. G. Boché, Elude générale sur lu pêche au grand chalut dans le golfe île Gas- cogne. Ann. des Se. nat. zool., XV, 84 p., 1893. 1. M. Stossich, Il génère Angiostomum Dujardin. Bollet. délia Soc. Adriat. di se. nat. in Trieste, XIV, 8 p., 1893. 2. In., Note elmintologiche. Ibid , XIV, 8 p. et 1 pi., 1893. OUVRAGES OFFERTS EN SOUVENIR D'HENRI DUVEYRIER PAR M. CH. MAUNOIR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE OE PARIS (suite). J.-B. Bourguignat, Espèces nouvelles et genres nouveaux découverts par les R. P. missionnaires dans les grands lacs africains. Oukéréwe et Tanganika. I vol. in-S"de 39 p. Paris, 1885. 2. Id., Mollusques terrestres et jluvialilcs recueillis par M. Paul Soleillet dans son voyage, au Choa. 1 vol. iu-S° de 48 p. et 1 pi. Paris, 1885. 3. Id., Notice prodromique sur les Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis par M. Victor Ciraud dans la région méridionale du lac Tanganika. 1 vol. in-8° de 110 p. Paris, 1885. 4. Id., Nouveautés malacologiques. /" Unionida? et Iridinida? du lac Tanganika. 1 vol. in-8» de 93 p. Paris, 1886. OFFERT PAR S. A. LE PRINCE DE MONACO. Résultats des campagnes scientifiques accompliessur son ijachl par Albert 1", prince souverain de Monaco, publiés sous sa direction avec le concours du baron J. de Guerne, chargé des travaux zoologiques ii bord. — Fasc V, Bathy- physa Grimaldii, nov. sp., siphonophore bat hy pélagique de l'Atlantique nord, par Maurice Bedot. I vol. in-4° avec 1 pi. Monaco, IS93. OFFERT PAR M. BOGLIANOW. Matériau. r réunis par le Comité d'organisation des congrès concernant les expositions, les excursions el les rapports sur les questions touchant les congrès. Congrès internat. d'Anllirop. et d'Archéol. préhistorique et de Zool. en août 1892. Première partie. I vol. in 8° avec 8 pi. Moscou, !*'.»:; 136 Séance du 23 Mai 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. le Dr Hecht, de Nancy, assiste à la séance. M. À. Odin, récemment élu membre de la Société, remercie de son admission. MM. Rémy Saint-Loup et Krasilshtshik, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. M. le Dr Stiles, de Washington, est désigné pour représenter la Société au 150e jubilé de fondation de l'American Philosophical Society, à Philadelphie. DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE HÉLICE DE KARYLIE, par G. F. ANGEY. Hélix suhaperta Ancey (1) Testa conoideo-globosa, modice tenuis vel subsolida, parùm uitens, oblique irregulariter rugifera, praeterea tenuiter granulata, imperforata, vittis obscuris quinque in ultimo et persaepe etiam penultimo transgredientibus, in apertura transmeautibus circum- data, lutescenti vel virenti fusca. Spira convexo-conoidea, obtusa, apice laevigato, denudato. Anfractus 3 A — 3 M convexi, celeriter crescentes, sutura distincte impressa, subirregulari divisi, ultimus antice sat repente deflexus, globosus, obliquus. Apertura sat obli- qua, vix lunata, rotundato-ovalis, superne angulata, sordide albes- cens vel luteo-tincta, columella late elliptico-arcuata, relative tenuis, albido-incrassata, margo exterus haud rellexus, in pera- dultis tantùm obtusus, post insertiouem plerumque sinuatus, tùm antice leviter sinuato-productus, sœpe quasi subconstrictus. Cal lum pariétale nitidum, nonnumquam crassiusculum, sordide album. Long. 39, diam. 21, ait. apert. 22 mill. Cette espèce habite la chaîne du Djurdjura, en Kabylie ; elle y remplace, dans la zone élevée, vers 1000 mètres d'altitude, Vllelix aspersa des zones inférieures. (I) Cette espèce a été distribuée à de nombreux correspondants sous le nom provisoire A' Hélix maz^uliopsis. SÉANCE DU 23 .MAI 1893 i:r? Les sujets de cette dernière sont fort rares dans les localités habitées par YHelix subaperta, et tout-à-fait isolés. 11 n'existe aucune transition, d'ailleurs, entre les deux formes sur les points où elles coexistent. L'Hélix subaperta a été trouvée par moi, en grand nombre, parmi les rochers, dans les tribus des Béni Sedka Chenacha et des Béni bou Addou, avec YHelix zonitomœa et d'autres espèces de coquilles terrestres spéciales au massif du Djurdjura. L'épiderme se détache ou s'écaille avec facilité chez les vieux individus. Quand la coquille en est dépouillée, elle est d'un blanc sale sur lequel se détachent les bandes qui sont parfois peu mar- quées, mais rarement absentes et le plus souvent visibles dans l'in- térieur de l'ouverture. Les caractères essentiels persistent d'une façon remarquable, mais l'espèce est plus ou moins globuleuse ou allongée, la spire plus ou moins conoïde. Le péristome n'est jamais étalé ou réfléchi, mais au contraire présente chez les sujets très adultes, une constriction analogue à celle que l'on remarque chez l'Hélix aperta Boni. La columelle ressemble plus à celle de cette dernière qu'à celle de Yaspersa. Quant au test, il n'est pas chagriné comme celui de Yaspersa et D'offre pas de malléations; il est marqué seulement de fines granu- lations dues à une sculpture spirale irrégulière ^^ plus ou moins obsolète et de stries d'accroisse- ment grossières et obliques. Les bandes sont nettes et toujours situées à la même place, quand elles existent; elles ne sont pas veimiculées comme chez sa congénère. Le bord droit, sinueux à son origine, est légèrement arqué en avant vers le milieu, chez les sujets parfaitement adultes. On ne saurait confondre cette espèce avec la Mazzullii, de Sicile, avec laquelle elle présente aussi des analogies; plusieurs des carac- tères sur lesquels j'ai insisté plus haut l'en distinguent nettement. Cependant la forme de certains exemplaires est à peu près la même que celle de l'espèce Sicilienne, mais la sculpture, bien que ce caractère soit sujet à variation chez la Mazzullii, est tout autre. Le bord droit, chez cette dernière, n'offre pas les sinuosités carac- téristiques dont j'ai fait mention. Enfin le bord columellaire est différent et l'externe rappelle plulùt celui de YHelix aperta. En somme les Hélix Mazzullii et-subaperta peuvent être consi- 138 SÉANCE DU 23 MAI 1893 dérées comme les développements isolés d'un type unique, celui de Yaspersa, qui, par suite du milieu où vivent ces coquilles, s'est sélecte de caractères spéciaux et héréditaires. Dans l'état actuel de la science, ce sont là des espèces bien tran- chées ayant chacune droit à une désignation distincte. Dans tous les cas, l'Hélix subaperta possède une valeur spécifique égale à celle de sa congénère Sicilienne. DESCRIPTION D'UNE ESPECE NOUVELLE DE PUPA PROVENANT DE L'ALGÉRIE, par G. F. A N G E Y. Pupa Cartennensis Pupa cartennensis Letourueux, in sched. Testa elongato-oblonga, perforata, vix nitida, obscure vinaceo- fusca, summo excepto grosse costulato-striata. Spira oblongo- attenuata, summo obtusiusculo. Anfractus 6 convexi, regulariter crescentes, sutura impressa, ultimus oblongus, subattenuatus. Apertura oblonga, superne subangulata, praeter denticulum colu- mellarem prorsus edentula. Peristoma expansiusculum, ad colu- mellam subdilatatum. Long. 5, diam. 1 %, ait. apert. vix I lA mill. Montagne du Cap de Ténès (Cartenna), dans le département d'Alger (Letourneux). Cette espèce intéressante appartient au groupe delà Pupa Michaudi de Terver. Elle est bien différente de toutes ses congénères dont elle se distingue sans difficulté par les caractères de son ouverture. Celle-ci n'est point édentule, ainsi que l'ont affirmé MM. Letourneux et Bourguignat dans leur Prodrome de la malacologie terrestre et flamatile de la Tunisie, mais pourvue d'un denticule columellaire unique. Ces auteurs ont cité la Pupa cartennensis au cours de leur ouvrage paru dès 1887, mais sans en faire connaître les signes distinctifs. 139 Séance du 13 Juin 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. Certes, devant faire prochainement sa tournée annuelle d'inspection, s'excuse de ne pouvoir assister aux prochaines séances. MM. R. Blanchard et J. de Guerne rendent compte de la mission que la Société leur avait confiée auprès du Naturhistorischer Verein der preussischen Rheinlande and We&tfalens, à Bonn, et auprès de la Société zoologique allemande, à Gôttingen. La Société zoologique allemande, dont la réunion a été des pins intéressantes, a discuté un rapport de MM. Carus, Môbius et Dôderlein sur les règles de la nomenclature zoologique. Les règles adoptées sont identiques à celles qu'avaient admises les Congrès internationaux de Paris et de Moscou, sauf sur quelques points qui n'ont rien d'essentiel. M. I. Krasilshtshik, récemment élu membre de la Société, remercie de son admission et adresse un exemplaire de sa photo- graphie. M. Maurice Bedot, directeur du Musée de Genève, vient de fonder, sous le. titre de Revue suisse, de zoologie et Annales du Musée d'histoire naturelle de Genève, un journal qui fera suite au Recueil zoolo'jique suisse, du regretté professeur Hermann Fol. M. le Secrétaire général annonce à la Société la mort du Dr Heuri Viallanes, directeur de la Station zoologique d'Arcachon, décédé à Dijon à l'âge de 37 ans. MM. R. Blanchard et J. de Guerne présentent M. J. Victor Carus professeur à l'Université, 30, Querstrasse, à Leipzig; M. le D1' Ferdinand Dahl, privat-docent à l'Université de Kiel ; M. le Dr J. W. Spengel, professeur à l'Université de Giessen. MM. Beltrémieux et Oustalet présentent M. Louis Rouillé, villa Marjac, au Rois vert, commune de Fouras (Charente-Inférieure). M. R. Blanchard fait une communication sur les Hirudinées de la péninsule Ibérique; il signale la présence de YHirudo troctina, de la Limnatis nilotica et de la Dina Blaisei en diverses localités. Il s'agit là d'espèces considérées jusqu'alors comme propres à la fauue nord-africaine : leur présence en Espagne et au Portugal démontre une fois de plus les étroites affinités fauniques qui existent entre ces pays et le nord de l'Afrique. 140 SÉANCE DU 13 JUIN 1893 DESCRIPTION DUNE NOUVELLE ESPECE DE CYPRIS VIVANT DANS LES EAUX THERMALES DU HAMMAM-MESKHOUTINE par R. MONIEZ, Professeur à la Faculté de Médecine de Lille. Cypris balnearia, Dova species.— M. R. Blanchard a bien voulu soumettre à mon examen une Cypris, représentée par un très grand nombre d'individus des deux sexes, les mâles étant bien développés, les femelles moins âgées ; il avait récolté ces animaux dans les eaux des thermes du Hammam-Meskhoutine, près Guelma, dans les pre- miers jours d'avril; l'eau des thermes, au point de la récolte, a une température de 45° et de 50°5 c. Les Cypris formaient une sorte de zone continue, de couleur chocolat, sur le bord de l'eau. La coquille mesure 0mm750, dans sa plus grande longueur sur 375 a dans sa plus grande largeur ; elle est épaisse ; la courbe que décrit sa partie dorsale est régulière et l'angle qu'elle forme est peu marqué ; les deux extrémités ont à peu près la même forme et la ligne ventrale est presque droite ; la couleur — sur les échantil- lons conservés en alcool — est un brun ferrugineux assez uniforme: il est possible que, chez les femelles bien développées, il existe des bandes colorées, car les œufs que nous avons observés chez quelques-unes d'entre elles, sont d'une couleur orange. La valve droite est un peu plus petite que la gauche ; les deux valves portent des soies délicates qui deviennent nombreuses vers les bords. Les soies natatrices des secondes antennes atteignent exactementl'extré- mité des crochets. Les ongles de la première paire de pattes sont ciliés chez les mâles et beaucoup moins chez les femelles; la seconde paire porte une soie de longueur moyenne, une autre soie en crochet, assez grêle, mais longue et un deuxième crochet très- petit; les rames abdominales ne présentent point de caractère par- ticulier; notons que la soie vénénifère est très courte, formée de deux articles dont le terminal égale à peu près le tiers de la lon- gueur de l'autre. La découverte de cette espèce est un fait intéressant, bien que son genre de vie ne constitue pas un fait isolé : d'une manière générale, les Ostrocodes, quiviventsouvent dans des eaux peu profondes, s'ac- commodent très facilement des températures extrêmes auxquelles ils sont exposés dans ce milieu, cependant on n'a encore signalé SÉANCE DU 43 JUIN 1893 141 qu'une espèce dans les eaux thermales : Costa (1) a décrit en effet une Cypris thermalis, qui vit dans les sources thermales d'Ischia. Cette Cypris, qui est très différente de la nôtre, n'a plus été mentionnée depuis Costa. A un autre point de vue, faisons la remarque que les eaux de Ilamniam-Meskhoutiue, comme celles Fig. 1. Coquille vue de côté. — Fig. 2. Coquille vue par la face ventrale. — Fig. 3. Un cornicule de l'appareil mâle. — Fig. 4. Deuxième paire de pattes. — Fig. 5. Une rame abdominale. — Fig. 6. Palpe droit de la première paire de maxilles chez le mâle.— Fig. 7. Palpe gauche de la première paire de maxilles chez le mâle. d'Ischia, sont des eaux minérales, mais que ce ne sont pas les seules dans lesquelles on ait signalé des Ostracodes. Pavesi (2), en effet, ■& trouvé dans les eaux sulfo-ferrugineuses de Stabio et du Paraviso, dans la vallée d'Intelvi, en Italie, deux espèces de ces Crustacés, dont il a rapporté l'une à Cypris ovum et l'autre à C. candida. M. R. Blanchard m'a donné au sujet de la Cypris balnearia (1) O. G. Costa, Fauna del Regno diNapoli; Crostacei, fol. 1 (19 avril 1847), • 8, tav. III, fig. 1. (2) P. Pavesi, Halle mie annoùazioni zoologiche. — IV. Prime linee di uno studio zoologico délie nostre acque minerali. Rendiconti ilel H . istituto lombardo, ■ i H 142 SÉANCE DU 13 JUIN 1893 l'intéressante note suivante : « l'alcool dans lequel ou place ces animaux dissout un pigment vert et prend l'aspect d'une forte solution de chlorophylle. Mais ce pigment n'est pas de la chloro phylle, comme le montre l'examen spectroscopique : pas de handes d'absorption, le rouge s'assombrit, le violet disparait en entier, l'indigo s'éteint aussi presque totalement. A la longue, la teinte de la solution va en s'atténuant et passe au jaune, exactement comme il arrive pour les solutions de chlorophylle. » Ouvrages reçus le (J mai 1803 Ph. Bertkau, Zur Geschichle des naturhistorischen Vereins ron 1843-1893. Bonn, in-8" de 10 p., 1893. 1. R. Blanchard, Sur quelques Hirudinées du Piémont. Bollet. dei Musei di zoolog. ed anatoin. comp. délia R. Université diTorino, VIII, n° 146, 189'J. 1 broch. in-8° de 12 p. 2. Id., Deuxième rapport sur la nomenclature des êtres organisés. Rapport présente au deuxième Congrès international de Zoologie réuni a Moscou en août 1892. Mém. de la Soc. Zool. de France, VI, p. 120, 1893. Ch. Brongniart, Les Criquets pèlerins en Algérie. Des changements de colora- tion qu'ils présentent pendant leurs métamorphoses. Bull, de la Soc. philom., (8), V, 1892. 1 broch. in-4° de 8 p. et 1 pi. E. Corti, Aggiunte alla faunri ditterologica délia provincia di Pavia. Bollet. délia Soc. entomol. ital., XXV. 1° trimestre 1893. 1 broch. in-8° de 9 p. J. deGuerne et Richard, Sur la faune pélagique de quelques lacs des Hautes- Pyrénées. Assoc. franc, pour lavancement des sciences. Congrès de Pau, 1892, 1 broch. in-8° de 4 p. 1. E. Korschelt, Beitràge zur Morphologie und Physiologie des Zellkernes. Zoologische Jabrbûcher, Abthcilung fur Anatomie, IV, 1889. 1 broch. in-4° de 154 p. et G pi. 1. \D.,Ucber die Entwicklung von Dreissena polymorplia P allas. Sitzungs- bericht der Gesellschaft naturf. Freunde zu Berlin, p. 131, 1891. 3. Id., Ueber die Die/]'erenzierung der Keimblatler bei den Cephalopoden mil Riicksicht aufdie Bildung des Darmcanals und Nercensystems. Verbandlun- gen der deutschen zoolog. Gesellschaft, 1892. 1 broch. in-8° de 3 p. J. G. de Man, Cinquième note sur les Nématodes libres de la mer du Nord et de la Manche. Mém. de la Soc. Zoolog. de France, 1893. 1 broch. in-4° de 45 p. et 3 pi . P. Pavesi, Un ibrido naturelle di Anas boscas e Cholelasmus streperus ucciso nel Pavese. Bullet. délia Società veneto-trentina di scienze natur., V, n° 3, 1893. 1 broch. in-8° de G p. OUVRAGES OFFERTS EN SOUVENIR DE HENRI DUVEYRIER PAR M. CH. MAUNOIR, SECRÉTAIRE GÉNÉRAI. HE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE (suite). J. M. F. Bigot, H numération des Diptères recueillis en Tunisie dans la mission de 1881 par M. Valéry May et. Exploration scientifique de la Tunisie publiée sous SÉANCE DU 13 JUIN 1893 1 Ï3 les auspices du .Ministère de L'Instruction publique. Zoologie. Diptères. '<- 1 lunch. in-S de 1 1 p. 1. J. R. Bodrguignat, Mollusques terrestres et fluviatiles recueillis en Afrique dans le pays des Çomalis Medjourtin, 1. 7(12, 1861. 1 broch. in-8« de 12 p. 2. ld., Bemerkungen iiber die eletrischen Organe der Fische. Arch. fur Anat. und Physiol., p. 646-670, 1861. 1 broch. in-8°. F. Lataste, Catalogue critique des Mammifères apélagiques sauvages de la Tunisie. Exploration scientifique de la Tunisie. Zoologie. Mamm ifères. 1887. 1 broch. in-8° de 42 p. E. Lepèvre, Liste des Coléoptères recueillis en Tunisie en 1885 par M. A. Letourneux. Exploration scientifique de la Tunisie. Zoologie. Coléoptères, 1885. 1 broch. in-8° de 16 p. Letourneux et Bouuguignat, Prodrome de la malacologie terrestre et fluviatile de la Tunisie. Exploration scientifique de la Tunisie. Zoologie. Malacologie. 1887. 1 broch. in-8° de 166 p. A. Milne-Edwards, Rapport sur les travaux de la Commission chargée par M. le Ministre de l'Instruction publique d'étudier la faune sous-marine dans 1rs grandes profondeurs de la Méditerranée et de l'Océan atlantique. Archives des missions scientifiques et littéraires, (3), IX, 1882. 1 broch. in -8° de 64 p. et 2 cartes. A. Pekon, Description des Mollusques fossiles des terrains crétacés de la région sud des Hauts-Plateaux de la Tunisie recueillis en 1885 et 1886 par M. P. Thomas. Première partie. Exploration scientifique de la Tunisie. Paléon- tologie. Mollusques fossiles des terrains crétacés, 1889-90, 1 broch. in-8° de 104 p. A. Puton, Énumération des Hémiptères recueillis en Tunisie en 1885 et l8S-i par MM. Valéry Mayet et Maurice Sédillot, suivie de la description des espèces nouvelles. Exploration scientifique de la Tunisie, 1886. 1 broch. in-8° de 24 p. E. Simon, Elude sur les Crustacés terrestres et fluviatiles recueillis en Tunisie en 1885, I88i et 4885 par MM. A. Letourneux, Maurice Sédillot et Valéry Mayet. Exploration scientifique de la Tunisie. Zoologie. Crustacés, 1885. 1 broch. in-8° de 21 p. Ouvrages reçus le 23 mai 1893. F. X. Gjllot, Notice biographique surJ.J. Collenot de Semur-en Au. rots. 1 br. in-8° de 8 p. A. Sabatier, De la spermatogenèse chez les Crustacés décapodes, Travaux de l'Institut de Zoologie de Montpellier et de la station maritime de Cette, in 8° de 394 p. et 10 pi. 1892. 1. Cu. W. Stiles, Notes on parasites. Journal of comparative médecine and veterinary archives, in-8° de 8 p., mardi. 1892. 2. Id., On Demodex folliculoruni var. Bovis in american caille. The canadian Entomologist, p. 285, 1892. 144 Séance du 27 Juin 1893 PRÉSIDENCE DE M. ED. CHEVREUX M. le Ministre de l'Instruction publique adresse le programme du 32e Congrès des Sociétés savantes, qui s'ouvrira à la Sorbonne le mardi 27 mars 1894. Parmi les questious proposées, signalons les suivantes : 2° Étude détaillée d'un gisement fossilifère : espèces qu'on y rencontre, niveaux particuliers qu'elles occupent. 8° Signaler les hybrides d'Oiseaux ou de Mammifères obtenus récemment. 9° Mode de distribution topographique des espèces qui habitent notre littoral. 10° Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs fran- çais. 11° Étude détaillée de la faune ichthyologique fluviatile de la France. Indiquer les espèces sédentaires ou voyageuses et, dans ce dernier cas, les dates de leur arrivée et de leur départ. Noter fussi l'époque de la ponte. Influence de la composition de l'eau. 12° Étudier, au point de vue de la pisciculture et de l'ostréicul- ture, la faune des animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux. 13° Époques et mode d'apparition des différentes espèces; de Poissons sur nos côtes. Étude de la montée de l'Anguille. 16° Apparition des Cétacés sur les cotes de France. Indiquer l'époque et la durée de leur séjour. 17° Insectes qui attaquent les substances alimentaires. 20° Étude de l'influence de la sécheresse du printemps sur les végétaux et les animaux. 25° Les eaux souterraines, leur trajet, les terrains qu'elles par courent, leur flore. M le baron Jules de Guerne communique une lettre qui lui est adressée de Madagascar, par M. Charles Alluaud, à la date du 5 mai : « J'ai le plaisir de vous annoncer, dit M. Alluaud, que j'ai fait un excellent voyage et que je me dispose à pénétrer dans les régions montagueuses du massif d'Ambre, où mes recherches seront sûrement intéressantes et fructueuses. « Les environs d'Antsirane, que je visite depuis mon arrivée (29 avril), sont secs, mais m'ontdonné néanmoins des résultats intéres- sants, surtout au point de vue entomologique. SÉANCE DU 27 JUIN 1893 14S « Je vous serai obligé de faire savoir à tous nos collègues qui m'ont manifesté tant de sympathie lors de mon départ, que je sui^ arrivé à destination et que je ne négligerai aucune branche de la Zoologie, dans cette partie de Madagascar, encore peu explorée au point de vue de l'histoire naturelle. » M. de Guerne a reru également des nouvelles du l)r Jullikn qui annonce, de Pernambouc (Brésil), à la date du 14 mai, l'envoi de diverses collections dont l'arrivée est attendue avec impatience. A la dernière séance de la Société entomologique de France, le Secrétaire, M. J. Gazagnaire, a fait savoir que l'importante collec- tion diptérologique de feu M. J. Bigot avait été vendue à un natu- raliste anglais au prix de 8 000 francs. En raison de ce fait regrettable, M. R. Blanchard a émis l'avis que l'entrée dans les Musées de France, et spécialement dans les galeries du xMuseum de Paris, fût payante plusieurs jours par semaine: c'est là, pense-t-il, dans l'état actuel du budget, la mesure la plus efficace pour assurer aux Musées un fonds de réserve toujours disponible et grâce auquel ils pourraient faire face à toutes les éventualités. L'entrée des Musées se paie dans tous les pays d'Europe : il est urgent que semblable mesure soit adoptée chez nous. On dira sans cloute que cette mesure serait peu libérale et antidémocratique; mais il n'y a pas de libéralisme qui tienne, s'il doit avoir pour résultat direct un affaiblissement des ressources scientifiques ou artistiques et un amoindrissement du patrimoine national. En conséquence, M. M. Blanchard a déposé sur le bureau de la Société entomolo- gique la résolution suivante : « Considérant qu'il y a péril pour la prospérité de la science française à laisser, faute de crédits suffisants, les grandes collec- tions privées prendre le chemin des Musées étrangers, les membres soussignés, se basant sur l'exemple récent de la collection Bigot et sur l'exemple plus ancien de la collection Signoret, ont l'honneur de demander au Conseil de bien vouloir étudier les voies et moyens qui seraient capables d'enrayer ce déplorable état de choses et s'en- tendre avec les autres Sociétés savantes, en vue d'une action com- mune auprès des pouvoirs publics.» Ont signé : MM. B. Blanchard, A. Bonnefois, Ch. Brongniart, A. Champenois, A.-L. Clément, F. Decaux, E. Dongé, H. Gadeau de Kerville, J. Gazagnaire, J. de Guerne, A. Lamey, H. Limite, G. -A. Poujade, E. Simon, P. Tertrin, E. Traizet, F. de Vuillel'roy- Cassini. 146 SÉANCE DU 27 JUIN 1893 M. R. Blanchard demande que cette même question soit renvoyée à l'examen du Conseil de la Société Zoologique. Adopté. MM. Carus, Dahl, Rouillé et Spengel, présentés à la dernière séance, sont élus Membres delà Société. M. le professeur W.-A. Haswell, de l'Université de Sydney, a décrit sous le nom d' Actinodactylus un genre de Trématodes ectopa- rasites, voisins des Temnocephala et vivant dans la cavité branchiale d'Engaeus fossor, Ecrevisse terrestre et fouisseuse. M. R. Blanchard, se basant sur ce qu'un genre Actinodactylus a déjà été créé, en 1850, par Duchassaing, en faveur d'un Tunicier, propose le nom de HasiceUia ])Our le parasite du Crustacé australien. NOTE SUR UNE ADAPTATION PARTICULIÈRE DE CERTAINS CHROMATOPHORES CHEZ UN CÉPHALOPODE (l'oeil thermoscopique de Chiroteuthis Bomplandi Vérany?), par le D' L. JOUBIN, Professeur adjoint à la Faculté des sciences de Rennes. Parmi les Céphalopodes provenant des campagnes scientifiques de l'Hirondelle, et dont l'étude m'a été confiée par S. A. le prince Albert Ier de Monaco, se trouve un animal fort curieux à plusieurs égards. Je le considère comme un exemplaire de Chiroteuthis Bomplandi Vérany ; ce type est excessivement rare puisque, à ma connaissance du moins, aucun spécimen n'en a été revu depuis celui que Vérany a brièvement décrit en 1837. Verrill, en 1882, a rapporté à cette espèce un bras tentaculaire isolé. L'échantillon soumis à mon examen est malheureusement mutilé, et ces mêmes bras tenta- culaires manquent entièrement. Je ne puis donc être formel dans ma détermination, n'ayant qu'un exemplaire incomplet ; je man- que aussi de quelques éléments bibliographiques. Je ne pense pas cependant faire erreur et si mon animal n'est pas le Chiroteuthis Bomplandi, c'est une espèce nouvelle et fort voisine (1). (1) Le Chiroteuthis dont il est ici question a été ramené par le chalut descendu à une profondeur de 1445 mètres, le 5 août 1888, à quelques milles dans l'Est de Corvo, Açores (Lat. N. 39° 42» 59° ; Long. 0. 33° 21° 39°). Pour une raison difli- cile à déterminer, le filet, d'ailleurs revenu intact, ne semble pas avoir fonctionné. Il est probable que le Céphalopode étudié par M. Joubin a été pris en pleine eau pendant la montée de l'appareil (Note de M. le baron Jules de Guerne). SÉANCE DU 27 .iriN 1893 \\i L'échantillon que j'ai observé avait, été directement immergé dans l'alcool ; quelques lambeaux de la peau en étaient détachés. Cette circonstance m'a permis de faire sur ces fragments, sans détériorer davantage l'animal, l'observation que je résume ici brièvement. Le mémoire complet qui s'y rapporte et les planches à l'appui, avec tout ce qui concerne les Céphalopodes de ['Hirondelle, trouvera place dans le bel ouvrage intitulé : Résultats scientifiques des cam- pagnes accomplies sur son Yacht par S. A. le prince de Monaco et publié sous sa direction avec le concours du baron Jules de Guerne. Lorsque l'on examine la face ventrale du sac, on s'aperçoit qu'elle est parsemée de petites taches bleuâtres d'environ un quart ou un cinquième de millimètre de diamètre, en relief et susceptibles d'être enlevées eu totalité avec la pointe d'une aiguille. Ces nodo- sités ne se voient que dans les régions où l'épidémie est enlevé. Dans celles où il est en place, ces petits organes sont recouverts par une tache brun foncé qui a toute l'apparence d'un ehromato- Coupes demi-schématiques de L'œil thermoscopique de Ghiro.teuthis Bom- p lundi (Vérany). — A gauche, la ûgure représente la forme ordinaire sphé- rique ; à droite, le dessin montre une forme un peu différente, ovoïde. — Grossissement : 150 diamètres environ. — A. cellules transparentes (miroir?) ; G, chromatophore lenticulaire ; E, espace entre la cellule ner- veuse et le miroir, dû probablement à l'action des réactifs ; M. libres musculaires (?) radiées; X, nerf; O, cellule nerveuse inférieure ; T, épidémie ; V, vaisseaux. phore. Ces deux parties des nodosités forment un seul et même organe dont la structure est d'un vif intérêt. Je n'en ai rencontré que sur la face ventrale de l'animal et sur sa nageoire caudale, et j'ai pu en compter une trentaine environ. Il est probable qu'il y en avait davantage sur l'animal intact. La figure ci-jointe donne une idée exacte de la structure de ces 148 SÉANCE DU 27 JUIN 1893 petits organes. Elle est cependant un peu schématisée, mais les élé- ments qui la composent seront plus tard figurés en détail et dessi- nés à la chambre claire dans un mémoire définitif. L'appareil se compose d'une petite sphère enfoncée dans la pro- fondeur du tissu conjonctif dermique, et recouverte par unchroma- tophore (C) fortement pigmenté, comme d'une sorte de calotte qui en occupe environ un quart. Tantôt l'organe est sensiblement sphé- rique, tantôt il est plus ovoïde, comme je l'ai figuré dans les deux dessins ci-contre. La sphère est creusée d'une cavité en forme d'en- tonnoir (E) très évasé dont l'ouverture est recouverte par le chro- matophore, tandis que la partie rétrécic est occupée par une termi- naison nerveuse axiale (N) qui vient s'appliquer d'une part contre le chromatophore, et d'autre part pénètre dans la sphère par un petit orifice au pôle opposé (0). Le reste de la sphère est occupé par de grosses cellules (A) dirigées obliquement vers le chromatophore, et ayant chacune un gros noyau placé à des niveaux variables au milieu d'une substance réti- culée qui devait être transparente chez l'animal vivant. Malheureu- sement la fixation ayant été imparfaite, je ne puis affirmer ce point qui me paraît cependant fort vraisemblable. L'ensemble de l'organe est recouvert par le tégument (T) épithé- lial, en contact avec le chromatophore et enveloppé dans une forte couche de tissu conjonctif serré d'abord puis plus lâche à mesure que l'on s'éloigne de cet appareil, et parcouru par un très grand nombre de capillaires sanguins. Le chromatophore diffère de ceux que l'on trouve ordinairement chez les Céphalopodes par les faits suivants: 1° Sa forme; il est rentlé au centre, sur ses deux faces, mais surtout sur sa face inférieure, de façon à augmenter de beaucoup l'épaisseur de sa masse pigmentée au niveau de la terminaison nerveuse. Il a la forme d'une lentille bi-convexe. 2° Ses fibres radiées, beaucoup plus courtes, et plus nombreuses que dans les chromatophores, et n'ayant pas l'aspect fibrillisé que l'on observe chez ces derniers. 3° La terminaison nerveuse qui s'y étale largement, pourvue d'un gros noyau, remplie de fibrilles nerveuses, tout-à-fait différentes de celle que l'on trouve en forme de bouton dans les chromatophores non modifiés. 4° La quantité de pigment brun qui le remplit complètement, et est bien plus dense, plus foncé, et plus considérable que dans les chromatophores ordinaires. SÉANCE DU 27 JUIN 1893 149 Il y a en outre un peu de tissu conjonctif entre la cellule ner- veuse et les cellules transparentes. Étant donnée la structure qui vient d'être décrite, comment peut- on interpréter ce petit organe ? Ici nous ne pouvons faire absolument que des hypothèses et pro- poser une solution qui n'est peut être que provisoire. C'est surtout en procédant par exclusions successives que l'ou peut arriver à une opinion qui, si elle n'est pas vraie, est du moins vraisemblable, et, tout au moins, n'est pas en désaccord avec les lois de la physique. Cet appareil n'est pas un organe du toucher, car cette interpréta- tion n'expliquerait en aucune façon la présence toujours constatée du chromatophore modiliéen contact avec l'épiderme. Ce n'est point non plus, et pour les mêmes raisons, un organe du goiU ou de l'odorat. Rien, dans sa structure, ne rappelle l'appareil de l'ouïe qui d'ailleurs est bien développé chez les Céphalopodes. La constitution de cet appareil et. la présence deschromatophores me font penser qu'il est destiné à percevoircertains rayons du spectre. Mais ce ne sont, point des rayons lumineux, car la cellule nerveuse, sensible, est placée derrière un écran tout <) fait opaque >'t noir qui ne doit point laisser passer les vibratious lumineuses. Par contre, le sac lenticulaire de pigment me semble très bien disposé pour arrêter les rayons lumineux et laisser passer l<>s rayons calorifiques. Voici sur quelles données physiques s'appuie cette hypothèse : 1° Si l'on noircit une surface réfléchissante, elle absorbera beau- coup de radiations calorifiques, et avec du noir de fumée elle absorbera tout. 2° Si l'on remplit un ballon d'une solution d'iode dans le sulfure de carbone qui intercepte absolument toute la lumière, mais laisse passer tous les rayons calorifiques, ceux-ci viennent se concentrer en un foyer comme à travers une lentille. Il me semble possible d'admettre qu'il eu est de même dans l'organe en question. Le sac du chromatophore forme un écran lenti- culaire noir ou brun fonce, ce qui, notons en passant l'analogie, est la couleur de la solution d'iode. La terminaison nerveuse, fort large et évasée, est placée de telle sorte qu'elle peut recevoir les rayons calorifiques qui auront tra- versé le pigment, à l'exclusion des rayons lumineux. Cette termi- naison nerveuse occupe sensiblement le foyer et l'axe principal de la lentille formé par le chromatophore très épais au centre, 150 SÉANCE DU 27 JUIN 1893 mince sur les bords, qui joue le rôle du ballon dont j'ai parlé plus haut. En un mot, c'est le cristallin noir d'un œil chargé de percevoir les rayons obscurs ; c'est un œil thermoscopique. Il n'est pas jusqu'à la couronne de fibres radiaires qui ne rappelle aussi, et de fort près, l'appareil de l'accommodation de l'œil des Vertébrés. Il est plausible d'admettre que ces fibres (musculaires dans le jeune âge des Céphalopodes ordinaires, ainsi que je l'ai démontré) ont conservé chez Chiroteuthis Bomplandi adulte leur contractilité qu'elles ont perdue habituellement. Je ne parle, bien entendu, que des chromatophores ainsi spécialisés. Ceci est en rapport avec l'adaptation toute nouvelle de cet organe où le proto- plasma pigmenté remplit la cavité entière de la cellule et ne peut plus se contracter ou se dilater, mais où la paroi cellulaire qui le renferme peut avoir besoin de changer sa courbure. Pas plus dans ce chromatophore modifié que dans les autres, ces fibres n'ont d'action directe sur le protoplasma coloré, mais dans ces organes adultes comme dans ceux des autres Céphalopodes jeunes, les fibres musculaires peuvent, soit déplacer l'ensemble des chromatophores, ce qui n'est pas le cas ici, soit modifier sa cour- bure par un véritable phénomène d'accommodation. Je m'empresse de constater que je tire là une conclusion physio- logique tout arbitraire d'un fait en partie seulement connu. J'ai constaté la présence des fibres en couronne, leur adhérence au pourtour du cristallin noir, leur plus grand nombre et leur brièveté plus grande que dans les chromatophores ordinaires, mais pour être complètement fixé sur leur nature musculaire, il faudrait observer l'animal vivant. Ces divers points étant exposés, reste l'interprétation des grosses cellules transparentes qui constituent la majeure partie de la sphère. Je ne sais absolument pas à quel parti m'arrêter. Ce sont peut-être de simples cellules de soutien. Peut-être encore forment-elles une sorte de miroir. Tout ce que je puis dire, c'est que je n'y ai point trouvé de termi- naisons nerveuses quelconques, et qu'elles paraissent dès lors des- tinées à jouer un rôle passif. Voici cependant une interprétation que l'on peut considérer comme acceptable : elles peuvent servir à réfléchir sur l'axe, ou sur la cellule nerveuse, les rayons que la lentille n'y fait pas directe- ment converger, à cause de ses aberrations qui doivent être consi- dérables. SÉANCE DU 27 JUIN 1893 151 Ou voit qu'il reste bien des points douteux à élucider dans l'in- terprétation de cet organe. J'ai cru cependant intéressant d'en dé- crire la structure et d'essayer d'en tirer quelques conclusions. Mais je tiens encore à faire remarquer que si je crois pouvoir risquer l'hypothèse que l'on vient de lire, c'est qu'elle ne me parait pas en contradiction avec la vraisemblance. Il me semble qu'il n'est pas déraisonnable de dire: voilà comment cet appareil pourrait fonc- tionner, lorsque l'on ne peut pas dire : voilà comment il fonctionne, affirmation qui ne devra être lancée qu'après expérimentation sur l'animal vivant. En terminant cette courte note, je crois devoir signaler quelques autres Céphalopodes dont les figures portent des taches qui me paraissent répondre sensiblemeutà celles de Chiroteuthis Bomplandi : mais je ne puis vérifier si cette assimilation est exacte, ne possédant aucun exemplaire de ces animaux. Ce sont : Loligopsis guttata Grant. Voir Férussac et d'Orbigny, Histoire naturelle générale et particulière des Céphalopodes acétabulifères, 1835-1848. Loligopsis, pi. IV, fig. 9. Taonius hyperboreus Steenstrup. Voir Hoyle, The zoology of the voyage of H. M. S. Challenger, part XLIV. Report on the Cephalopoda, pi. XXXIII, fig. 1. Chez Taonius Suhini Lankester, il y a des taches noires que j'ai déjà indiquées comme pouvant être des organes lumineux, mais qui peut-être peuvent se rapporter à des organes therrnoscopiques (voir Hoyle, ibid., pi. XXXII, fig. 5 à 11). HETEROCHŒTA GRIMALDII, n. sp., CALAN1DE NOUVEAU PROVENANT DE LA TROISIÈME CAMPAGNE SCIENTIFIQUE DU YACHT L'HIRONDELLE, par le Dr Jules RICHARD. Le genre Heterochœta, caractérisé par la longueur inusitée et l'asymétrie d'une des soies de la furca du côté gauche, compte actuellement six espèces, d'après le récent travail de Giesbrecht (1). Au cours de la troisième campagne scientifique de YHirondelle, en 1888, il a été pris un exemplaire femelle d'une espèce nouvelle que j' appellerai Heterochœta Grimaldii en l'honneur de S. A. S. le Prince de Monaco. (1) Giesbrkciit (\\\), Pelagische Copepoden. Fauna und Flora des Golfes von Neapel, etc. Berlin, 1892, p. 372. 152 SÉANCE DU 27 JUIN 1893 Ce Copépode transparent est remarquable au premier abord par sa taille considérable, puisqu'il atteint 10mm2 de longueur, tandis que le plus grand des Heterochœta connus, //. spinifrons Claus, ne dépasse pas 4 millimètres. H„ Grimaldii répond à tous les caractères indiqués par Giesbrecht(l) pour le genre Heterochœta. Je renvoie donc à sa diagnose pour tous les caractères génériques, sur lesquels il n'y a pas lieu d'insister ici. Je me borne à donner succinctement les caractères qui permettront de distinguer facilement H. Grimaldii des autres espèces. Longueur du corps (de l'extrémité antérieure à la fin de la furca) 10mm 2 Longueur du céphalothorax 7mm38 Longueur de l'abdomen uni à la furca 2"'m82 Longueur de la soie asymétrique de la furca gauche 1Gmm 2 On a donc 26mm4 pour la longueur totale, de l'extrémité antérieure à l'extrémité de la plus longue soie. Les antennes antérieures qui, rabattues, dépassent un peu la furca, mesurent environ 10mm3. Outre le caractère distinctif tiré de la taille, H. Grimaldii se distingue encore par l'extrémité antérieure de la tête qui est arrondie, sans saillie, et très nettement aussi par la structure des pattes de la cinquième paire. La branche externe est moins grêle que d'ordinaire et l'épine si remarquable, portée par le deuxième article à son bord iuterne, est relativement peu forte et barbelée dans sa moitié distale, au lieu d'être lisse dans toute sa longueur comme chez les autres espèces. Enfin, et c'est là un caractère spécifique encore plus important, les deux premiers articles de la branche interne de la cinquième patte, au lieu de porter chacun une soie du côté interne, portent chacun une épine aussi forte et aussi longue que celle du deuxième article de la branche externe. Ces deux épines sont barbelées dans leur moitié distale, comme la précédente, et elles sont, déplus, ciliées dans leur moitié proximale. On voit ainsi facilement le passage de la soie ciliée ordinaire des autres espèces à l'épine barbelée. Un seul exemplaire femelle de //. Grimaldii a été capturé à la sta- tion 256, le 9 septembre 1888, à une heure de l'après-midi, par 48°24'48" lat. nord et 20° 38' 30" long, ouest, dans un filet envoyé à 2200 mètres de profondeur. Ce lilet restait ouvert aussi bien à la descente qu'à la montée ; on ne peut donc pas affirmer que les animaux ramenés par lui proviennent bien de la profondeur à laquelle il est parvenu, il y a cependant lieu de penser que //. Gri- maldii vit dans des couches profondes. Cela s'accorde bien avec les indications données par Giesbrecht (2) sur plusieurs espèces du même genre prises par 4000 mètres de profondeur. (1) Giesbrecht, Ibidem, p. 64. (2) Giesbrecht, Ibidem, p. 373. 153 Séance du 11 Juillet 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. S. A. S. le prince Albert Ier de Monaco adresse nu exemplaire de sa photographie, pour l'album de la Société. MM. 11. Blanchard et J. de Guerne offrent à la Société une photographie représentant les zoologistes réunis à Gôttingen, le 2i mai dernier, à l'occasion de la session annuelle de la Société allemande de zoologie. M. Em. Dksciia.mps annonce qu'il doit faire prochainement un nouveau voyage dans les parties les moins explorées de l'Inde anglaise. M. le Président présente les félicitations de la Société à M. 11. Blanchard, récemment élu membre correspondant de l'Aca- démie royale d'agriculture de Turin et de la Sociedad cientifica « Antonio Alzate » de Mexico. MM. R. Blanchard, Ph. Dautzenberg, J. de Guerne, F. Jousseaume, A. Railliet et E. Simon, déposent une demande tendant à conférer le titre de Membre correspondant à M. le Dr Charles Girard (de Washington). M. Dautzenberg est désigné pour présenter un rapport sur cette candidature, à la prochaine séance. ALLOLOBOPHORA SA VIGNY1 LOMniUClKN NOUVEAU DU SUD-OUEST DE LA 1 H.V.NCI. par J. DE GUERNE et R. HORST. Le Lombricien dont nous signalons pour la première fois l'exis- tence aux zoologistes est connu sans doute depuis les temps les plus reculés par les pécheurs de l'Etang de Cazau, qui l'emploient pour amorcer leurs ligues. Sa grande taille le fait rechercher dans ce but. On le trouve d'ailleurs en abondance sur les bords du lac, notamment dans certaines régions marécageuses voisines de la -are de Cazau et qui sont parfois complètement inondées. Les spécimens que nous avons examinés ont vécu plusieurs semaines en captivité, à Paris ou à Leyde. Leur existence se sérail 154 SÉANCE DU 11 JUILLET 1893 / certainement prolongée, s'ils n'avaient été sacrifiés pour l'étude à l'époque de la maturité sexuelle. Ces Vers paraissent d'ailleurs très résistants. Ils nous étaient expédiés sur notre demande et sans précautions spéciales, par notre regretté collègue, Viallanes, direc- teur de la Station zoologique d'Arcachon. Les dimensions de l'animal et son origine nous firent d'abord songer au Lumbricus gigas, décrit par Dugès, en 1828, et trouvé par lui aux environs de Montpellier (3, p. 289, pi. IX, fig. 13 et 14; 4, p. 18, pi. I, fig. 1) (1). Le professeur Vaillant, qui a revu cette espèce dans la même localité, signale précisément une particularité d'habitat analogue à celle que nous avons indiquée : « C'est à la suite de crues des ruisseaux inondant certains terrains bas qu'on les rencontre. Un exemplaire apporté à la Faculté des sciences et que j'ai pu examiner à l'état de vie, mesurait, quoique n'étant pas en pleine extension, 610mm ; son diamètre en avant était de 15mm à 17mm, il pesait 64 grammes » (8, p. 131). L'étude attentive des caractères spécifiques ne permet pas, cepen- dant, d'identifier le Ver de Cazau avec Lumbricus gigas. Chez ce dernier, la ceinture occupe vingt-deux anneaux depuis le segment (XXIX) XXX, jusqu'au segment (LU) LUI. Elle n'en a pas plus de quatorze chez notre Lombricien. C'est très certainement un Allolobophora, mais la détermination de l'espèce est fort délicate. Benham dit avec raison, dans son essai sur la classification des Vers de terre : « The species both of Lumbricus and Allolobophora are in a state of great confusion » (1, p. 264) Vejdovsky d'autre part (9) et tout récemment Rosa (6) ont donné de longues listes d'espèces douteuses de ces genres. Il existe fort peu de Lombriciens dont la ceinture s'étende aussi loin en arrière. Dans l'analyse d'un travail de Savigny sur les Vers de terre de la France, publiée par Cuvier (2, p. 176 et suiv.), et qui est le seul extrait connu d'un important mémoire demeuré inédit, nous trouvons ce passage : « 16e espèce : Enterion ictericum. La ceinture, de dix segments, finit avec le quarante-quatrième du corps. » D'après l'auteur, la ceinture n'occupe que dix anneaux ; elle en comprend quatorze chez notre espèce. Cependant Dugès, dans son tableau (4, p. 17), parle de douze anneaux. Il est bien regrettable que nous n'ayons pas plus de détails sur cette forme. Dugès a dit seulement : « L. ictérique conservé dans l'alcool où je l'ai vu et non ailleurs, est pale, cylindrique; la lèvre parait élargie. — Espèce médiocre. » (4, p. 18). (i) Voir l'Index bibliographique auquel renvoient les chiflres gras. SÉANCE DU H JUILLET 1893 155 L. Vaillant, qui a pu voir au Muséum de Paris les types de Savigny, donne d'Allolobophora icterica la description suivante: « Ceinture de dix anneaux, du trente-quatrième au quarante-troi- sième; quatre ventouses copulatrices entre les anneaux 35 et 36, 37 et 38, 39 et 40, 41 el \'l. «Juatre vésicules copulatrices de chaque côté. Orifices mâles au quatorzième anneau. Soies géminées. Lobe céphalique élargi. Corps cylindrique; les pores dorsaux laissent échapper une liqueur jaune clair dont le réservoir antérieur forme un demi collier au treizième anneau. Environs de Paris. » « Dans ses remarques sur cette espèce, Dugès ne parle pas du pro- longement postérieur du lobe céphalique; on peut constater sur les types qu'il ne coupe pas complètement l'anneau buccal.» (8, p. 132). Pas plus que ses devanciers, Vaillant n'indique les dimensions du Ver dont il s'agit. Cela donne à penser qu'elles ne sont point, assez considérables pour fixer particulièrement l'attention. En 1880, Ude (7, p. 135) a décrit un gros Lombric de la Sierra de Moncayo, Al. hispanica, dont la ceinture est composée de quinze segments : XXIX-XLIII. C'est sans doute une espèce très voisine de la nôtre. Cependant le premier pore dorsal semble être situé plus en arrière, entre les segments XII et XIII. Rosa, en 1880 (5), désigne sous le nom de .4/. icterica trois Vers de terre du Piémont dont la ceinture occupe les anneaux XXXIV- XL1V (XLII) ; mais ces animaux n'avaient que deux paires de poches copulatrices, alors que d'après Savigny, Enter ion ictericum en a quatre paires. Savigny était uu excellent observateur ; il est donc probable que tous les caractères indiqués par lui sont exacts. Sans doute, la disposition remarquable des poches copulatrices qui sera décrite plus loin chez V Allolobophora de Cazau ne lui eut pas échappé. Enfin, l'on devra tenir compte de ce fait, que Savigny semble avoir étudié exclusivement les Lombriciens des environs de Paris (1). Est-il admissible qu'un Ver de taille aussi considérable que celui dont il s'agit n'ait pu être retrouvé depuis plus de soixante ans par les naturalistes parisiens? Nous croyons, en conséquence, devoir distinguer comme espèce nouvelle le grand Allolobophora du sud-ouest de la France. Il portera le nom du zoologiste illustre dont la trop courte carrière scientifique a cependant laissé une trace si brillante dans l'étude des animaux sans vertèbres. (1) « Qui aurait pu croire que îles animaux si connus, que l'on foule aux pieds tous les jours et dont on n'avait jamais soupçonné les différences, en offraient cependant de telles, qu'en se bornant a ceux des environs de Paris, on pouvait en compter jusqu'à vingt-deux espèces? » Cuviku (2, p. 176). 156 SÉANCE DU 11 JUILLET 1893 Allolobophora Savignyi, nova species. Aspect et couleur presque semblables à ceux de Lumbricus terres- Iris; l'animal adulte se distingue toutefois de cette espèce par sa taille plus grande et parle nombre plus considérable de ses anneaux. Sa longueur peut atteindre 35 centimètres en extension, le diamètre de la partie antérieure du corps étant de 12 millimètres; les segments sont au nom- bre de 250 à 270. Corps presque cylindrique, aplati dans la région postérieure. Lobe céphalique sillonné longitudinalement en dessous, sa longueur égale à peine le quart du segment buccal ; celui-ci porte des sillons longitudinaux irréguliers. La ceinture, bien développée, com- prend les segments (XXX) XXXI à XLIV; ventouses copulatrices (tubercula puber- tatis) sur les anneaux XXXIV à XXXIX. Deux bourrelets génitaux s'étendent depuis l'ouverture sexuelle mâle située sur le segment XV jusqu'à la ceinture. Chaque anneau porte en son milieu une crête circulaire. Les soies sont disposées en quatre paires. La distance qui sépare les deux paires ventrales est moitié plus grande que celle qui sépare des ventrales chacune des paires dorsales. Le premier pore dorsal se trouve entre les segments X et XI ou IX et X. Les organes génitaux ressemblent à ceux des autres Allolobophora. Il y a quatre paires de vésicules séminales occupant les anneaux IX, X, XI et XII ; elles sont fixées aux neuvième, dixième et onzième cloisons, les deux paires anté- rieures sont plus petites que les posté- rieures et n'ont point comme celles-ci la surface lobée. Allolobophora Savignyi se distingue de toutes les autres espèces du genre par la situation et le nombre des poc! la tri ces Allolobophora Savignyi. La région antérieure est ou- verte à la partie dorsale pour montrer la disposition des organes génitaux ; les quatre vésicules séminales ont été enlevées à gauche afin de laisser voir les tes- ticules, le canal déférent et ses pavillons, l'ovaire et l'oviducte.Dansles anneaux XIV, XV et XVI apparais- sent de chaque côté les petites poches copulatrices en nomhre variable. La ceinture, comprenant les anneaux XXXI-XLIV, esl indiquée en noir. — Gran leur naturelle. SÉANCE IJU 11 JUILLET 1893 l')7 Lu plupart des Allolobophora ont deux paires de poches copula- trices globuleuses, situées dans les anneaux IX et X ; A. subrubi- cunda Eisen n'eu a qu'une paire (X): A. chlorotica Sav. en a trois paires (IX, X et XI) ; A. transpadana Rosa en possède cinq (VI, VII, VIII, IX, X et XI); A. coyiplanata Dugès eu a sept paires (VI— XII j. Ainsi, dans les espèces connues, les poches copulatrices ne sont jamais situées en arrière des organes génitaux mâles et il n'en existe qu'uue paire dans chaque segment. Chez .1//. Saoignyi, au contraire, tes poches copulatrices se trouvent derrière les organes génitaux mâles et il y eu a plus d'une paire dans chaque segment. Les anneaux XIV, XV et XVI montrent derrière la cloison anté- rieure, dans la série des soies dorsales, quelques petites poches de couleur jaune, situées très près les unes des autres. Elles sont le plus souvent cylindriques, mais présentent quelquefois cependant une forme triangulaire ou irrégulière. Le nombre des poches copu- latrices ne paraît pas être constant. Dans un exemplaire, nous en avons trouvé deux de chaque cùté dans le XIVe, quatre dans le XVe et une dans le XVIe anneau. Un autre exemplaire avait, à gauche, deux poches copulatrices dans le XIVe, quatre dans le XVe et deux daus le XVIe anneau ; à droite, trois dans les anneaux XIV et XV, deux seulement dans le XVIe anneau (Voir la figure). D.s poches copulatrices analogues, nombreuses et situées derrière les organes mâles, ne sont actuellement connues que chez les Lombriciens exotiques des genres Microchœta Beddard et Glyphi- drilus Horst. Nous ne croyons pas cependant que ce caractère suffise pour séparer .1//. Sacignyi de ses congénères. On trouve en elïet des différences analogues chez des espèces voisines d'autres genres de Lomhricieus. Microchœta Rappi Beddard, par exemple, possède de chaque côté du corps quatre séries de poches copulatrices, en fer à cheval, dans les anneaux XII, XIII, XIV et XV. Microchœta Beddardi Benham, au contraire, n'a que deux paires de poches copulatrices piriformes, dans les anneaux XI et XII. Il convient de signaler encore que les cloisons, depuis la cinquième jusqu a la dixième, sont fort épaisses et nombreuses. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. Benham, W. B. Au attempt tu classify Earthworms. Quart. Journ. microscop. se, XXXI, 1S90. XVIII. — 12 158 SÉANCE DU 11 JUILLET 1893 2. Cuvier, G. Analyse des travaux de l'Académie royale des sciences pendant l'année IS^i, -partie physique. Mém. de l'Acad. roy. des se. de l'Institut de France, V, 182G. 3. Dugès, Recherches sur la circulation, la respiration et la repro- duction des Annélides abranches. Ann. se. nat.,XV, 1828. 4. Dugès, Nouvelles observations sur la zoologie et l'anatomie des Annélides abranches séticjères. Ann. se. nat., zoologie, (2), VIII, 1837. 5. Rosa, Note sût Lombrici del Veneto. Atti del R. Istit. veneto di se. lett. ed artia, (6), IV, 1886. 6. Rosa, Revisione dei Lumbricidi. Memor. délia R. Acad. délie se. di Torino, (2), XLIII, 1893. 7. Ude. Ueber die Riiekenporen der terricolen Oligochœtcn, nebst Beiirdgen zwr Histologie des Leibesschlauches und sur Systematik der Lumbriciden. Zeitschr. f. wiss. Zoolog., XLIII, 1886. 8. Vaillant. Histoire naturelle des Annelés marins et d'eau douce. III, 1™ partie, 1890. 9. Vejdûvskv. System und Morphologie der Oligochœten. Prague, 1885. m Séance du 25 Juillet 1893. PRÉSIDENCE DE M. PII. DAUTZENBEUG. MM. R. Blanchard et Oustalet s'excusent de ne pouvoir assister à la séance. MM. J. deGuERNE et J. Richard, sur le point d'entreprendre une nouvelle campagne scientifique à bord du yacht Princesse Alice, sous le commandement de S. A. le prince de Monaco, n'assistent pas à la séance. M. Dautzenberg t'ait un rapport verbal sur la candidature de M. le D1 Ch. Girard (de Washington) au titre de membre corres- pondant : il conclut à l'élection de M. Ch. Girard. Cette proposition est mise aux voix et adoptée à l'unanimité. A PROPOS DE LA NOMENCLATURE ZOOLOGIQUE, par J. V. CARUS et R. BLANCHARD. Lettre de M. J. V. Carus a M. R. Blanchard. Leipzig, le 21 juin 1893. Je regrette beaucoup de n'avoir pas eu le temps (1) de parler avec vous sur plusieurs points de nomenclature. Permettez-moi de men- tionner au moins une question grammaticale. Dans votre premier Rapport (2), vous dites: « le nom Prionêderma lanceolata. . . . est fautif, le nom générique étant neutre. » Dans le rapport de M. Chaper(si je ne me trompe) se trouve la remarque, que les noms Bistomum, Polystomum, Amphistomum, sont barbares (ou une expression de cette portée). Or, dans les deux cas la chose est différente. Xrciy.z, orifice, est certainement un mot neutre; et si vous voulez désigner une forme ou propriété spéciale d'un orifice, un préfixe l'indique. Les botanistes sont parfaitement corrects en appelant endostoma (mot neutre) l'orifice interne du inicropyle et exostoma l'orifice externe du même canal. Mais, pour désigner un objet quelconque, un animal, etc., qui est caractérisé par uue forme (1) Pendant le Congrès delà Société allemande de Zoologie, à Gôttingen. (2) Bull, de la Soc. Zool. de France, XIV, p. 98, 1889 ; p. 1:2 du tirage à part. 160 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 spéciale, un certain nombre, une position particulière de la bouche ou des orifices, les Grecs classiques se sont servi des formes adjec- tives 8t'(7TO(ji.oç, a, ov, 3t{jt.cpi• Les Grecs ont la forme adjective -a/;Jospy.o? : donc nos animalia Pachyderma, Echinoderma, etc., sont nommés correctement : c'est par une faute trop répandue qu'on les appelle Pachydermata, Echinodermata, etc. Cope et Kingsley disent : « Science is nothing if not accurate. » A mon avis, nous devons absolument, dans les cas qui précèdent, nous conformer à l'esprit de la langue grecque. Et cette langue nous donne les formes, uniquement correctes, Polystomum, Distomum, c'est-à-dire animal polystomum, animal distomum, etc. Un autre point sur lequel je ne me trouve pas en parfait accord avec vous, c'est la notation. Je suis complètement de l'avis des botanistes, de M. Ch. Girard, de M. Le Jolis. La signature de l'au- teur est purement et simplement un renseignement bibliographi- que. Notre nomenclature est binominale ; logiquement le nom d'un auteur, ajouté à un nom binominal dont les deux parties ne peuvent pas même être pensées séparément, doit se rapporter, se rapporte à ces deux noms, à la combinaison du nom spécifique avec le nom générique. Lettre de M. R. Blanchard a M. J. V. Carus. Saint-Christophe (I.-et-L.), le 17 juillet 1893. Les considérations linguistiques sur les mots en axô^a, dont vous avez bien voulu m'entretenir, me semblent justes, mais je crois que nous ne nous entendons pas sur ce que doit être un nom générique. Pour moi, ce ne peut être qu'uu substantif : or, la désinence crxoaoç est strictement adjective; il en est donc de même pour les noms génériques tels que Distomum. Pour que ceux-ci aient leur sens complet, il est obligatoire de sous-entendre un mot neutre tel que animal. Dès lors, qui m'empêcherait de sous-entendre plutôt SÉANCE Dl î') JUILLET 1893 161 Vermis, qui est masculin, et de dire Distomus hepaticus '.' La vraie dénomination devrait donc être Animal (sous-entendu) distomum hepaticum, ce qui rend forcément la nomenclature trinominale. Avec la nécessité de sous-enteudre le premier nom, la nomencla- ture perd toute précision et devient une véritable cryptographie. Est-ce là ce que nous voulons? J'ajoute qu'au point de vue historique votre opinion ne me semble pas davantage pouvoir être adoptée. La combinaison Dis- toma hepaticum a été introduite dans la nomenclature en 178G par lletzius et sous cette forme même. Evidemment, Retzius a voulu construire un mot neutre, dérivé de t<7TO{jioçi Bigto- |ao;, 7toXu(7to[jlo;, TOX£u8ep|i.oç, etc. La forme oidTO[j.a et les autres formes analogues n'existent donc pas dans le grec classique, si ce n'est au pluriel neutre. Ainsi se trouve confirmée mon opinion relativement à la dériva- tion du mot Distoma : c'est bel et bien un substantif neutre et non un adjectif féminin pris substantivement. C'est donc manquer tout à la fois aux régies de la dérivation et à la loi de priorité que de le remplacer par le mot Distomum. SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 1 63 DIAGNOSE D'UNE ESPECE NOUVELLE DE RONGEUR DU GENRE GOLUNDA DE LA COLLECTION DE M. J. DYBOWSKI, par E. de POUSARGUES. Le genre Pelomys fut créé en 1852 par Peters (1), qui le diffé- renciait du genre Mus proprement dit dans les termes suivants : « Dentés incisim super/Oies sulcati, molares Mûris sed latiores ; habitus extemus Mûris sed digitus externus anticus brevis tegularis digiti postici latérales cequales. » En 1876, Blanford (2) établit la complète identité de ce genre et du type Golunda, constitué en 1842 par Gray (3) pour un Muridé de l'Iude. De cette fusion ainsi entendue est sorti, d'après les lois de la priorité, le genre Golunda tel que les auteurs s'accordent à le reconnaître aujourd'hui, et qui ne compte que trois espèces connues; une asiatique, le G. Ellioti Gray, type du genre, et deux africaines, le Golunda fallax type du genre Pelomys de Peters et le Golunda Campanai (A. M.-Ed\v.)(4). Mais cette forme intéressante et toute particulière des Muridés est représentée dans les collections de M. J. Dybowski, par cinq exemplaires qui me paraissent différer spécifiquement des types précités, et je ne crois pas pouvoir mieux faire que de dédier cette nouvelle espèce au courageux voyageur qui l'a découverte, eu la désignant sous le nom de Golunda Dybowskii. Ces spécimens ont été recueillis dans le voisinage du poste établi par M J. Dybowski sur la Kemo par 6° 17' de latitude Nord et 17° 15' de longitude Est. Sur la carte dressée par le célèbre explorateur, cette contrée est indiquée comme assez marécageuse, ce qui justifie pleinement le nom de Rat de marais (Sumpfmaus) par lequel Peters désigne les Rongeurs de ce genre. Le Golunda Dybowskii est du grande taille, et comparable sous ce rapport au Surmulot. Des cinq exemplaires recueillis par M. J. Dybowski, le plus développé, très adulte, à en juger par l'usure de ses molaires, mesure 230 millimètres du bout du museau à la naissance de la queue, et le plus petit 175 millimètres. Les oreilles 11) Peters, Iieise nach Mossambii/ue. Sàugethiere, is:>2. (2) Blanford, (Pelom ys Watsoni). Proc. As. Soc. Bengal, 1876, p. 181.— P. Golunda Ellioti ==• Pelomys Watsoni. Journal As. Soc. Bengal, 1876, p. 163, el 1877, p. 292. (3) Gray. Ann. Rat. Iiisl., 1842, X, p. 264. (4) IIukt. Le Naturaliste, 1888, p. 143. 164 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 sont de longueur moyenne, arrondies et sensiblement plus larges que longues. La queue, noire au-dessus, gris-jaunâtre au-dessous, dépasse un peu en dimension les deux tiers de la longeur de la tête et du corps. La coloration générale est d'un jaune-roux piqueté de noir-bru- nâtre sur les parties supérieures du corps, et d'un blanc unicolore sur les parties inférieures. Le dos, la nuque et le sommet de la tète sont couverts de deux sortes de poils ; les uns, très minces et courts, forment le sous-poil ou bourre; les autres plus longs, plus forts, très élastiques, constituent des espèces de soies brillantes, convexes d'un côté, creusées sur l'autre d'une cannelure longitudinale bien accusée. Tous ces poils, aussi bien la bourre que les soies, présentent les mêmes caractères de coloration. Certains, mais en petit nombre, sont noirs sur toute leur étendue, la plupart sont gris ardoisé bleuâtre à la base, d'un noir profond et lustré dans leur portion moyenne, puis d'un beau jaune-roux jusque près du sommet dont l'extrême pointe est le plus souvent d'un noir plus ou moins sombre. Sous une certaine incidence des rayons lumineux, les zones noires et lustrées de ces poils se colorent, même sur les peaux sèches, de reflets verts et violets pourprés du plus bel aspect. Cette particularité se remarque d'ailleurs chez les autres Golunda afri- cains : Huet l'a signalée chez le G. Campanai, et c'est à ce même phénomène d'irisation qu'il faut attribuer la couleur brun-verdâtre que Peters indique pour le G. fallax. Sur la partie antérieure de la tête, les joues et la face externe et supérieure des membres, la bourre disparaît et les soies sont plus courtes, mais colorées de la même manière que celles du dos. Le bout du museau, au-dessus et de chaque côté des narines, est revêtu de poils courts, raides et hérissés, roux-jaunâtre à leur base et noir-brunâtre au sommet. Il faut en excepter, toutefois, quelques poils blancs qui forment un mince liséré argenté immédiatement au-dessus de la peau nue des narines. Sur les flancs, les teintes deviennent moins vives, à mesure que l'on s'éloigne de la ligne médiane dorsale ; les zones noires des poils disparaissent et avec elles les reflets irisés, la teinte grise basilaire diminue peu à peu d'intensité et d'étendue, les couleurs jaunes s'étendent, mais pâlissent de plus en plus sous le lavage des teintes blanches envahissantes, et l'on arrive ainsi par des transitions bien ménagées au blanc pur du dessous du corps et de la face interne des membres. Cette teinte blanche remonte le long de la lèvre supérieure, qu'elle borde au-dessous de la ligne d'insertion des SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 lli.'i moustaches jusqu'aux narines, et, comme je l'ai dit plus haut, on en aperçoit un dernier vestige au-dessus de la peau nue du nez. Sur le croupion et la face postérieure des cuisses et des jambes jusqu'aux talons, les poils, gris-cendré à leur base, présentent sur le reste de leur longueur une teinte d'un rouge de rouille plus ou moins ardent suivant les individus. Cette coloration particulière des parties postérieures n'est pas rare chez les Rats africains ; Temminck la signale chez son Mus rufinus, elle est des plus accen- tuées chez le Mus hypoxanthus (Puch.), on la retrouve enfin chez le Mus pulchello (Gr.), le Mus dorsalis (A. Sm.)et \e Golunda Campanai. Il existe, du reste, une grande similitude dans la coloration du pelage entre cette dernière espèce et celle qui nous occupe, à tel point que l'une pourrait être considérée comme l'état adulte de l'autre. Mais l'examen du crâne et de la dentition du G. Campanai, m'a convaincu de la complète maturité du type de cette petite espèce. Il est plus facile de distinguer le Golunda Dybowskii de l'autre représentant africain du même genre, le G. fallax (Peters). Chez cette dernière espèce, la teinte générale est plus sombre, la face ventrale est de couleur gris de fer ou blanc jaunâtre sale, le croupion et la face postérieure des cuisses ne sont pas colorés d'une façon spéciale, enfin le long de la ligne médiane du dos, on remar- que une raie longitudinale noire dont on ne trouve aucun indice chez le Golunda Dybowskii. Il existe également des différences notables dans les dimensions respectives des deux espèces. Suivant Peters, les dimensions du G. fallax varient pour la tête et le corps entre 115 et 170 millimètres, tandis que chez les exemplaires recueillis par M. J. Dybowski, ces mûmes mesures oscillent entre 175 et 230 millimètres. La série des molaires, soit inférieures, soit supérieures, chez le G. fallax, compte 7 millimètres de longueur, ainsi qu'il ressort des figures données par Peters (1). Chez tous les exemplaires de Golunda Dybowskii, cette même mesure est de 8mm5. L'examen des molaires nous fournit encore de précieux renseignements sur les rapports de la taille avec l'âge. Les figures données par Peters dénotent, par les tranchants émoussés et les sommets plats et lisses des tubercules des molaires, un animal adulte et parvenu au terme de sa croissance. J'ai pu constater les mêmes particularités sur le crâne d'un G. fallax prove- nant du Zanguebar, dout la dépouille ne mesurait que 140 milli- mètres, la queue non comprise. Au contraire, pour le spécimen de Golunda Dybowskii ne mesurant que 175 millimètres, les tubercules [\> Peters, loc. cit., pi. XXXV, flg. 9. 1GG SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 des molaires ont encore les arêtes semi-circulaires excessivement tranchantes et très aiguës des débuts de l'âge adulte. M. Barboza du Bocage (1) rapporte au G. fallax des spécimens de l'Angola qui manquent de la raie noire dorsale, et à ce propos le savant naturaliste portugais s'exprime ainsi : « Le G. fallax et le M. dorsalis ont les mêmes couleurs, sauf la raie noire dorsale qui appartient exclusivement à ce dernier. » Qu'il me soit permis cepen- dant de faire remarquer que Peters s'exprime à ce sujet d'une façon moins catégorique, et qu'il reconnaît chez le G. fallax une raie dorsale noire vaguement délimitée (2). J'ai pu m'assurer de la présence de ce caractère sur un exemplaire de G. fallax de la collec- tion du Muséum. Cette raie noire n'est pas comparable, comme netteté, à celle que l'on voit chez le M. dorsalis, et se détache d'une façon moins tranchée sur le fond sombre du pelage, mais, si indécise qu'elle soit, elle ne l'est pas assez pour qu'il soit possible de nier sa présence. On comprend, dès lors, que Peters ne fasse pas intervenir cette particularité comme point de ressemblance entre ces deux espèces; aussi, n'admet-il comme véritable et seul caractère distinc- tif, que la différence des dentitions (3). Par l'absence de raie noire dorsale et les autres particularités de coloration signalées par M. Barboza du Bocage chez les Pelomys de l'Angola, ceux-ci me paraissent se rapporter au Golunda Campanai, en admettant toutefois que leurs dimensions n'excèdent pas celles du G. fallax, ce que le silence de M. Barboza du Bocage sur ce point permet de supposer. Je n'insisterai pas sur les particularités qui distinguent notre nouvelle espèce du type asiatique, le G. Ellioti. Il me suffira de faire remarquer que la mesure maximum fixée par Blanford pour cette espèce est de 155 millimètres, du bout du museau à la naissance de la queue. Je joins à cette notice un tableau comparatif de quelques diinen sions des diverses espèces de Golunda, qui comblera quelques lacunes de cette courte description. (1) Barboza du Bocage. Jornal de sciencias malhemalicas, physicas e natu- raes, (2), n° V, Lisboa, 1890. (2) Peters, Loc. cit. : « Làngs der Mitte des Riickens verlauft ein undeutlich abgegrenzter schwarzer Langsstreif ». (3) Peters, Loc. cit.: « Der Zahnbau unterscheidet dièse Art auch sogleich von dem .)/. dorsalis mil welehem sie in der Form der Zelien ûbereinkommt. » SÉANCE DU 25 JUILLET 1833 167 G. Ellioti d'apiTs n:an- ford. G. fc d'après llax Peters. 9 G. Cam- panai d'après Huel G. Dyb à peine adulte owskii très adulte mi 11 m. millim. millim. millim. millim. millim. Longueur de la tèteel du corps 155 170 115 130 175 230 105 135 98 130 135 152 14 15 14 14 l(i 17 Largeur de l'oreille 12 11 13 l'.l 21 34 28 :io 34 34 Longueur de la série des mo- 7 G 8.5 8,5 DESCRIPTION D'UN LECANIUM MEXICAIN, par T. D. A. C0CKERELL, de Las-Cruces, New-Mexico (Etats-Unis). Lo Dr Alfred Dugès a eu l'amabilité de m'envoyer, vivants et dans l'alcool, de très nombreux exemplaires d'un intéressant Lecanium qu'il avait trouvé à Guanajuato, sur le Schinus molle. Cet Insecte avait été envoyé déjà, voilà quelques années, à feu Licbtensteiu, qui le reconnut comme nouveau et lui donna le nom de Lecanium schini. Je n'ai pu savoir si Licbtensteiu avait publié quelque cbose sur ce sujet; je décris donc l'espèce, en adoptant le nom que le naturaliste de Montpellier lui avait destiné. Lecanium schini Lichtenstein ms, n. sp. Femelle longue de 6mm environ, large de 3ram, épaisse de 3mm. Oblongue, convexe, luisante, d'un vert brillant, souvent avec une petite tacbe brune allongée sur le milieu du dos. Les jeunes sont plus jaunes; les vieilles coques mortes deviennent d'un brun sombre. Bouillies dans la soude caustique, elles donnent au liquide une teinte brune. Les coques dessécbées qui ont séjourné dans l'alcool ont plutôt un aspect ocre clair. Antennes à 8 articles ; un individu, apparemment anormal, m'en a présenté 7; le 3e article est beaucoup plus long que les autres; les 2e, 4e et 5° sont subégaux ; les 2e et •5e portent chacun une longue soie ; les 6e et 8P sont à peu pics égaux et plus courts que le oc ; le 7e est le plus court. 168 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 Pattes pâles ; tibia ayant les deux tiers de la longueur du fémur; tarse ayant plus de la moitié de la longueur du tibia. Poils noueux du tarse extraordinairement forts, pas très longs. Digitules de la griffe petits. Trochanter muni d'un long poil. Plaques anales d'un brun sombre, courtes, à faces externes à peu près égales. Œufs obovales. Mâle. Coque longue de 2mm environ, allongée et à extrémités arrondies, vitreuse, incolore, granuleuse, plus ou moins carénée; avec deux lignes blanches preuaut naissance à la fente anale et courant à peu près parallèlement vers le bord antérieur. Une petite ligne blanche croise aussi la partie postérieure de la coque. Les coques femelles sont abondantes sur les branches du Schinus; les coques mâles se montrent principalement sur les feuilles. Cette espèce appartient à la deuxième série de Signoret, qui com- prend des espèces plus ou moins semblables par la forme, mais d'ailleurs différentes. Par sa couleur vert brillant, elle ressemble à Lecanium viride, de Ceylan. C'est le cinquième Lecanium trouvé au Mexique : les autres sont /.. Sallei Signoret, L. hesperidum Linné, L. terminaliae Cockerell et L. oleae Bern. Un autre encore, L. verrucosum, a été signalé au Mexique, mais par erreur ; il est de Montevideo. ETUDES SUR LES FOURMIS. Troisième Noie (1). Nids artificiels en plâtre. Fondation d'une colonie par une femelle isolée, par Gh. JANET. J'ai donné dans les Annales de la Société eutoinologique de France (1) la description d'un appareil que j'ai combiné pour l'élevage et l'observation des Fourmis et d'autres petits animaux qui vivent cachés et ont besoin d'une atmosphère humide. Sans le décrire à nouveau, je crois intéressant de présenter à la Société un de ces appareils et d'exposer une des observations qu'ils m'ont permis de faire récemment. Elevage de Claviger dans un nid artificiel. — Dans l'appareil que je mets sous les yeux des membres présents à la séance se trouve (1) Etudes sur les Fourmis, 2e note. Annales Soc. ent. de France. SÉANCE DU 25 JUILLET 1803 169 installée depuis le 9 avril, c'est-à dire depuis près de quatre mois, une colonie de Lasius flavus dans laquelle on peut voir une abon- dante progéniture à tous les degrés de développement, des individus sexués ailés, une femelle désailée, dans le nid même, depuis quelques jours seulement et de plus un bon nombre de Claviger. L'état de santé de toute la colonie, le bon état de sa progéniture et de ses Claviger, ainsi que la propreté du nid qui n'a pas été changé depuis l'origine, vous montrent combien l'appareil en question convient à l'étude des Fourmis. Je réserve pour une prochaine communication les observations que j'aurai pu faire sur les Claviger de cet élevage. Fondation d' une nouvelle colon i<> par une femelle isolée. — On sait, depuis une expérience faite en 1877 par Lubbock (1) avec une Myrmica ruginodis, qu'une femelle isolée est capable, à elle seule, de soigner sa progéniture et de la conduire jusqu'à l'éclosion des imago et peut, par conséquent, sans l'aide d'ouvrières, fonder une nouvelle colonie. La chose est assez importante pour qu'une nouvelle expérience confirmant celle de Lubbock, mais faite sur une espèce différente, soit rapportée ici. Le 10 avril 1893, en démolissant un vieux mur, je mis à jour un nid de Lasius aliénas (2) dans lequel je trouvai une femelle. Je plaçai cette dernière toute seule dans un nid d'observation et lui donnai comme nourriture du miel et quelques Mouches, mais je crois qu'elle n'a pas touché à ces dernières. Peu de temps après, je constatai que cette femelle était en parfait état et qu'elle soignait un petit paquet d'œufs, parmi lesquels je vis plus tard quelques jeunes larves. Ce petit paquet d'œufs n'est pas devenu très volumi- neux et ne m'a jamais paru représenter le nombre total des œufs qu'une semblable femelle était capable de produire. Il est à peu près certain, comme dans l'expérience de Lubbock, qu'elle en a mangé une partie qui a ainsi servi à constituer un complément de nourriture pour elle et pour le petit nombre de larves qu'elle a élevées. Le 20 juin, c'est-à-dire au bout de deux mois, il y avait des larves de grosseurs variées et l'une d'elles, préalablement entourée de petits détritus par sa mère, se mettait en cocon. Enfin, le 21 juillet, un premier imago sortait de l'uu des cocons. Vpici d'ailleurs le résumé des observations faites sur cet élevage. (I) Lubbock, Fourmis, Abeilles et Guêpes. Edition française, Paris, L883. Voir p. 31. (_) Détermination contrôlée par M. Ernest André, de Gray. 170 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 10 avril 10 juin 3 juillet 17 juillet 21 juillet 2,') juillet 0 jour 61 jours 84 jours 98 jours 102 jours 100 jours Œufs 0 3 17 env. C0 assez nombreux Larves 0 12 7 2 3 Cocons 0 13 5 4 3 Nymphes sans cocons 0 0 2 o o 4 Imago ouvrières 0 0 0 0 1 3 La femelle n'abandonnait pour ainsi dire jamais sa progéniture, qui était groupée en un petit tas auprès d'elle. Elle se tenait tantôt dans un des angles les plus humides du nid, tantôt dans la galerie de communication de la chambre la plus humide avec la chambre moyenne : je ne l'ai jamais vue occuper d'autre place que ces deux points précis. Lorsque sa progéniture avait été étalée sur le sol du nid pour être dénombrée, elle ne tardait pas à se mettre à sa recherche pour la réunir à nouveau. Il est intéressant de noter que des nymphes se sont entourées d'un cocon, car, cette opération ne pouvant guère se faire sans que quelques détritus soient apportés autour de la larve, cela démontre que la femelle sait remplir bien des fonctions qui, dans les circonstances normales, sont dévolues à peu près exclusivement aux ouvrières. Deux jours après son éclo- sion, j'ai vu la première ouvrière aider très efficacement la femelle dans les soins à donner à sa petite famille : une nouvelle colonie était donc bien réellement fondée. Aujourd'hui 25 juillet, j'ai constaté encore deux nouvelles éclosions. Je me propose de continuer encore pendant quelque temps l'observation de cet élevage ; mais, comme il me faut maintenant engager une véritable bataille avec mes trois ouvrières pour pouvoir faire le dénombrement des œufs des larves et des nymphes, opération que la femelle, lorsqu'elle était seule, me laissait effectuer bien tranquillement, je ne noterai plus que le nombre des éclosions imaginales. Observations montrant que les Fourmis ne cherchent pas à aban- donner les nids artificiels en plâtre, lorsqu'ils sont convenablement entretenus. — La plupart des Fourmis que j'ai élevées dans mes nids artificiels en plâtre finissent par s'y habituer et s'y plaire, au point de ne pas les quitter lorsqu'ils présentent une issue. Elles ne les abandonnent dans ce cas que si elles y sont trop nombreuses ou si la nourriture vient à y manquer, ou, surtout, si les chambres deviennent trop sèches. Voici quelques observations qui démontrent cela. Un matin j'ai trouvé, errants sur ma table, une centaine de Lasius. flavus qui, grâce à un léger déplacement des plaques de verre survenu la veille au soir, étaient sortis d'un nid habité paî SÉANCE DU 2',') JUILLET 1893 171 une très forte colonie. Je remis les verres en place pour fermer le nid et conserver les Fourmis qui y étaient restées, abandonnant sans m'en occuper davantage les Fourmis qui en étaient sorties. A côté de leur nid, où elles ne pouvaient plus rentier, s'en trouvait un habité par une douzaine de Myrmica lœvinodis femelles sans ouvrières, qui élevaient elles-mêmes leur progéniture, et le verre de la chambre humide de ce nid avait été aussi dérangé par !e même accident, mais n'avait pas été remis en place. Deux jours après, je trouvai les deux chambres humides de ce nid, qui communiquait ainsi avec l'extérieur, envahi par les Lasius flavus échappés: les malheureuses Myrmica femelles ne l'avaient pas abandonné, mais après avoir été obligées d'évacuer les chambres envahies, étaient réduites à se contenter pour leur progéniture et pour elles d'un coin de la chambre éclairée. Les Formica rufa d'un élevage avec Formicoxenus récolté le 25 mars ont perforé, le 10 juin, le bouchon en liège dont je m'étais contenté pour fermer l'entrée d'un nouveau nid, dans lequel je les avais fait emménager. Depuis cette époque, j'ai laissé l'entrée du nid ouverte pour voir ce qui se passerait. Ni les Formica ni les Formicoxenus ne l'ont abandonné jusqu'ici (25 juillet). Us se comportent dans le nid ouvert exactement comme ils se compor- taient dans le nid fermé. Sauf une ou deux Formica, qui circulent parfois dans le voisinage du nid, elles n'en sortent guère pendant le jour, mais, le soir vers dix heures, j'en vois souvent une ving- taine qui se tiennent rassemblées sur ma table, à quelques centi- mètres seulement en dehors de l'entrée de leur nid, et qui y sont toujours rentrées lorsque je les visite le matin. Ayant eu à découvrir assez fréquemment les ouvertures des couvercles en verre d'un nid contenant une très forte colonie de Lasius flavus avec Clamger, je ne pouvais, vu le trop grand nombre des Fourmis, empêcher quelques-unes d'entre elles de s'échapper à chaque opération. Pour retrouver toutes ces Fourmis échappées, il m'a sufli de placer à côté du nid en question un deuxième nid humide et garni de nourriture, dont l'ouverture d'entrée restait constamment ouverte : elles venaient toutes d'elles mêmes s'y réfugier et y restaient jusqu'au jour où je pouvais les réunir à leurs anciennes compagnes. 172 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 i Mission scientifique de M. Ch. Alluaud aux Iles Séchelles (Mars-Mai 1892), SPONGIAIRES, par E. TOPSENT, Chargé de cours à l'Ecole de Médecine de Reims. Au niveau des basses mers, au pied des grands Madrépores qui forment les récifs-barrières devant les îles Mahéet la Digue, M. Ch. Alluaud a recueilli quelques Éponges dont il m'a fort aimablement confié la détermination. Par malheur, ce sont toutes ou de petits spécimens ou môme des fragments, reconuaissables, à la vérité, mais insuffisants pour une description originale que deux d'entre eux auraient peut-être méritée. Tous les échantillons ont été conservés dans l'alcool, et M. Alluaud a pris plusieurs fois l'excellente précaution de noter la couleur de l'animal vivant. Cette petite collection (1) se compose des neuf espèces suivantes : Spongelia spinifera Schulze. Acervochalina finitima (Schmidt) Ridley. Reniera rosea (Bowerbank). Protoschmidtia hispidula Ridley. Pellina sp. lotrochota baculifera Ridley. Hymeniacidon sp. Tethya Cliftoni Bowerbank. Ecionema rotundum Sollas. OBSERVATIONS 1. — Spongelia spinifera Schulze. — Cette Eponge a été signalée déjà dans trois localités : Lésina (Adriatique), Port-Phillip (S. de l'Australie) et Port-Jackson (E. de l'Australie). Hyatt a trouvé aux Séchelles un Spongelia spinosà qui, malgré sa dénomination très semblable, ne peut être confondu avec le Spon- gelia en question, puisque, d'après von Lendenfeld, il s'agissait d'un Coscinoderma. M. Alluaud a noté la couleur de l'Eponge vivante : Sp. spinifera est lilas clair. Ses fibres renferment une grande quantité de corps (1) Ayant été chargé d'une mission officielle, M. Alluaud la destine au Muséum. SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 173 étrangers, mais ce sont presque exclusivement des spicules de Spongiaires. Habitat. — Mahé. 2. — Acervochalina finitima (Schmidt) Ridley. — M. Alluaud m'en a remis un petit échantillon lisse, subcylindrique, tortueux. et qui paraît n'avoir été lixé que par son milieu à une Mélobésiée ; il est jaunâtre, dans l'alcool, et très compressible ; il porte six oscules de lmm de diamètre environ, assez rapprochés les uns des autres et disposés en une seule série sur son bord supérieur. Les oxes sont très grêles et ne dépassent guère 60 u de longueur. Ces dimensions, notablement inférieures à celles que l'on connaît, prouvent une fois de plus que l'Epouge est sujette, en ce qui concerne les organites siliceux de sa charpente, à des variations locales ou même individuelles dont Ridley a déjà montré quelques exemples d'après des échantillons de provenances diverses. Le fait le plus intéressant à noter est celui-ci: Acervochalina finitima possède un tissu conjonctif identique à celui de Reniera elegans et Chalina Montagai, c'est-à dire formé de cellules sphéru- leuses produisant chacune un ligament élastique; ces ligaments, s'étiraut et débordant leur cellule-mère, se disposent bouta bout pour constituer, sous la membrane superficielle et dans la paroi des canaux, des chaînes résistantes d'une longueur considérable. Accrochés aux fibres élastiques, j'ai trouvé quelques cladoty- lotes à trois crochets, ayaut appartenu, si je ne me trompe, à Acamus ternatus Ridley, signalé déjà, par Ridley lui-même, aux Iles Amirantes, par 13 brasses de profondeur. Habitat. — La Digue. 3. — Reniera rosea (Bowerbank). — Ridley a déjà indiqué sa pré- sence, par 10-17 brasses, dans le groupe des Amirantes, d'après quelques petits spécimens brun pâle, mous, sublobés et d'appa- rence subsessile. M. Alluaud en a recueilli de tout semblables à Mahé ; heureuse- ment, il a pris note sur le vif de leur couleur lilas, de sorte qu'il ne subsiste aucun doute sur l'identité réelle de cette Eponge et de Reniera rosea de la Manche. Les oxes mesurent 1G0 \x de longueur sur 4 a de largeur au centre. 4. — Protosciimidtia hisimdula Ridley. — La forme générale de cette espèce, l'aspect de sa surface qui, selon la remarque de Ridley, simule si bien celle d'un Euspongia, sa couleur brun noirâtre, sa consistance, l'effacement de ses orifices la disposition de ses spicu- les, tous les détails, en un mot, de la description du type se retrou- XVIII. — 13 174 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 vent dans le spécimen en deux fragments que j'ai reçu en commu- nication. Il n'existe de différence, peu importante après tout, que dans les dimensions de ses oxes : sans augmenter leur épaisseur (0 mm. 0063), ils atteignent une longueur de 180 [jl au lieu de 140. Habitat. — Mahé. — Jusqu'à présent, Protoschmidtia hispidula n'était connu que d'après deux échantillons provenant de la campa- gne de VAlert sur les côtes d'Australie (Albany Island). 5. — Pellina sp. — Courts fragments jaune clair, lisses, non pourvus d'oscule, subcylindriques, non tubuleux mais parcourus par de larges canaux ; ectosome mince, aisément détachable ; char- pente du choanosome assez confuse ; oxes longs de 320 à 330 \x sur 8 de large. Cette Eponge se rapproche beaucoup de Pellina sp. recueilli par VAlert dans le groupe des Amirantes, à l'île Darros, par 22 brasses de profondeur; les oxes, de part et d'autre, mesurent la même longueur ou peu s'en faut, mais leur diamètre est relativement faible dans les fragments ici en question. Ridley s'est abstenu d'atta- cher une dénomination spécifique à des fragments bien plus beaux que les nôtres : nous ne pouvons qu'imiter sa réserve. Habitat. — Mahé. 6. — Iotrochota baculifera Ridley. — Plusieurs fragments encroûtants, assez minces, à surface rugueuse. Leur couleur, notée sur le vif, était noir violet ; elle n'a pas changé dans l'alcool. Les styles squelettiques, en assez forte proportion, émousseut leur pointe et simulent des strongyles. C'est une tendance qui paraît commune à tous les Iotrochota: le type spécimen de /. birotulata (Higgin) l'avait même poussée à un tel degré que l'espèce a été décrite comme possédant normalement des mégasclères subcylin- driques. Grâce à l'obligeance de M. le professeur Joyeux-Laffuie, j'ai eu l'occasion d'examiner au Musée de Caen un spécimen de I. birotulata où les pseudostrongyles ne figuraient qu'à titre d'exception. Par suite de la différenciation bien marquée des spicules de son ectosome, I. baculifera représente un type du genre Iotrochota plus complet que /. purpurea, et, comme ces mégasclères des portions revêtantes appartiennent au système diactinal, /. baculifera se montre, mieux que /. birotulata, directement apparenté aux Dendory.r, Lissodendoryx, Damiria, [ophon, etc. Habitat. — Malte; littoral. — Découvert d'abord (Alert) sur la côte N. O. de l'Australie, à Port-Darwin, au niveau du balancement des marées, Iotrochota baculifera a été signalé aussi par Ridley sur SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 175 la côte orientale d'Afrique, aux Mascareignes, où YAlert l'a dragué par 24 brasses de profondeur. 7. — Hymeniacidon sp. — Petits fragments d'une Eponge encroû- tante, mince, lisse, de consistance assez ferme, de couleur jaunâtre à l'état de vie et après un séjour prolongé dans l'alcool. Pasd'oscu- les connus. Squelette composé de styles fusiformes, un peu courbés, sans orientation régulière; ces mégasclères atteignent une taille rela- livement considérable, environ 0mm,9 à lmm de longueur, sur 20 ;*. de largeur au centre, mais ils se mêlent de spicules de même sorte, bien moins robustes, et dont les dimensions varient jusqu'à un minimum de 300 a de longueur pour une largeur de 5 ;x. Tel qu'il nous est offert, cet Hymeniacidon n'est pas déterminable ; encore moins peut-il servir de type à une espèce nouvelle, et c'est grand dommage, puisque aucune Eponge du même genre n'a encore été signalée sur la côte orientale d'Afrique. Habitat. — Mahè. 8. — Tethya Gliftoni Bowerbank. — Ridley a déjà retrouvé dans les collections de YAlert, cette Téthye, faisant partie intégrante de la faune des Séchelles. Le spécimen de la collection Alluaud, blanc pur dans l'alcool, et à papilles très surbaissées, ne possède pas de strongyloxes mesu- rant plus de 23 à 25 a de diamètre et se montre très riche en grosses asters ; il correspond donc bien au type de T. Cliftoni. Les remarques de Ridley n'en sont peut-être pas moins justes, à propos de la fusion possible de quelques Tethya en une seule. Ce qui est certain, par exemple, dans le cas présent, c'est que le déve- loppement distal des rayons des petites asters n'est pas sensible- ment supérieur, malgré qu'on en ait tenu compte, à celui que j'observe souvent chez nos Tethya lyncurium de la Manche. Habitat. — Mahé. 9. — Ecionema rotundum Sollas. — C'est YEcionema (Stellettaacer- vus Ridley) que YAlert a recueilli aussi aux Amirantes, par treize brasses de fond. Sollas a changé son nom pour empêcher la confu- sion avec Ecionema ' acernus Bowerbank, des lies Eidji, qui possède des mégasclères beaucoup plus forts. Peut:être cette séparation est-elle fondée plutôt sur des variations locales, sinon individuelles, que sur de véritables caractères spécifiques; cependant, il est juste d'ajouter qu'on ne peut pas actuellement alléguer des termes de passage. Dans les spécimens de la collection Alluaud, les microxes, entiè- rement couverts de petites épines, oe sont nullement centrotylotes. Habita4, — Mahé et La Digue. 176 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 NOTE SUR LA FAUNE DES SPONGILLIDES DE FRANCE, par E. TOPSENT. Des publications récentes, à l'étranger, nous ont donné la liste la plus complète, dressée selon les règles les plus strictes de la nomenclature, des Spongillides qui vivent clans les eaux douces de l'Europe. D'après M. Weltner, on en compte actuellement sept, savoir : 1. Euspongilla lacustris (Auct.), 2. Spongilla fragilis Leidy, 3. Trochospongilla horridà Weltner, 4. Ephydatia Mulleri Lieber- kûhn, 5. E. fluviatUis (Auct.). fi. E. bohemica F. Petr., 7. Carterius Stcpanoici Dybowsky. En France, on s'est fort peu occupé de la récolte de ces Eponges, et P. Girod, de Clermont-Ferrand, a seul publié quelque chose à leur sujet, en 1888 et 1889. Il nous a révélé l'existence des quatre Spongillides suivantes dans les lacs d'Auvergne et dans l'Allier ou dans les ruisseaux qui s'y rendent : Euspongilla lacustris, Ephy- datia fluviatUis, E. MùUeri et Trochospongilla erinaceus Ehrenberg. Weltner vient de changer le nom de cette quatrième espèce en celui de Trochospongilla horrida, après avoir établi la synonymie de «Spongilla erinaceus)) Ehrenberg et de «Spongilla lacustris)) Auct. De Trochospongilla horrida , Girod n'a réussi à voir que les amphi- disques, dans une dissociation de gemmules d'Ephydatia MùUeri, mais la forme de ces microsclères est assez caractéristique pour que l'existence de cette Eponge en Auvergne ne fasse aucun doute. Grâce à notre confrère, M. Ghaper, je me trouve en mesure de signaler une cinquième Spongillide en France : Spongilla fragilis Leidy. C'est une espèce essentiellement cosmopolite, et il était certain que, un jour ou l'autre, nous la découvririons chez nous. La première station où nous la rencontrons est le moulin de la Filandière, situé à 15 kil. 0. de Chateaudun, sur l'Yerre, très modeste affluent du Loir. M. Chaper m'en a remis une plaque, recueillie, au printemps, l'année dernière, en môme temps que de beaux échantillons d'Euspongilla lacustris (1) et d'Ephydatia Mùlleri, sur les planches d'une « boutique » à Poissons que l'on retirait de l'eau; elle présentait des groupes gemmulaires, nombreux et relativement volumineux, épars dans sa masse. (1) C'est la variété à parenchyme plein de microxes épineux, .l'ai reçu en com- munication, de M. Alluaud, des spécimens de cette même variété, pris dans la Vienne et le Taurion, auprès de Limoges. M. J. Richard m'a communiqué l'autre variété, à microxes rares, provenant de ses pêches dans le lac Pavin (Auvergne) et dans le canal de la Marne, à Charenton. SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 177 XOTK SUR QUELQUES EPONGES \)V GOLFE DE TADJOURA RECUEILLIES PAU M. LE Dr L. FAUROT, par E. TOPSENT. AI. le I)r L. Faurot a bien voulu me confier le soin d'examiner un certain nombre d'échantillons d'Epongés, conservés dans l'alcool, qu'il avait rapportés d'un voyage dans le golfe de Tadjoura (Manche d'Aden) en 1880. J'ai pensé y reconnaître les espèces suivantes : 1. — Placospongia melobesioides Gray, représenté par de nom- breux spécimens. Banc de la Clochetterie. 2. — Chondrosia reniformis Nardo. La couleur, notée par Al. Fau- rot, sur le vif, est gris blanchâtre avec de petites taches un peu plus sombres. B;mc de la Clochetterie. 3. — Tetiiya seychellensis (Wright) Sollas. Cinq individus, dont deux couverts de bourgeons. Banc de la Clochetterie. 4. — Spirastrella punctulata Ridley (lig. 4). — Éponge dressée, haute de deux centimètres, longue de quatre, formée de lobes concres- cents entre eux presque jusqu'en haut et portant au sommet chacun un grand oscule, allongé et souvent contourné en forme de narine, qui donne accès dans un profond canal de même calibre. Couleur brun olivâtre ; consistance peu ferme ; surface glabre, piquetée de ponctuations bien apparentes, correspondant aux pores. Les mégasclères sont des tylostyles, très légèrement courbés, à tête elliptique sans lobe terminal; leur longueur est en moyenne de 470 [j. et l'épaisseur de leur tige, au centre, mesure 13 ;x, comme celle de leur tète. Les spirasters, longs tout au plus de 20 ;j. et larges de 2 [x à peine, sont quatre fois courbés et portent des épines courtes et tronquées à leur extrémité. Le spécimen unique provenant du Golfe de Tadjoura diffère par sa forme du spécimen type, de Mozambique, décrit par Ridley et composé d'une seule colonne subconique. Alais, par sa spiculation, par sa couleur, sa consistance, et par la disposition et la nature de ses orifices aquifères, il s'y rapporte manifestement. Même la confi- guration de ses oscules, qui frappe au premier abord, ne constitue pas un caractère distinclif puisque l'unique oscule du type précité était ovale aussi avec lmm de plus grand diamètre. 5. — Spirastrella vagabunda 1W11. var. arabica, n.var. (lig. 1). — Al. Faurot m'a remis un nombre relativement considérable d'échantillons d'un autre- Spirastrella, provenant les uns du Golfe 178 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 de Tadjoura, les autres de l'île de Kamarane, dans la mer Rouge, et recueillis sur les rochers à marée basse. La couleur notée sur le vif, à l'aquarelle, était jauue brun foncé. Ce sont des Eponges massives, attachées par une large base et dressées, en forme de boutons pyra- midaux ou de lobes cylindriques allongés, quelquefois concrescents latéralement entre eux (fig. 1), et toujours plus ou moins verru- queuses. Toutes ont contracté leurs oscules, toujours terminaux : l'existence de ces orifices reste indiquée par la nature villeuse et la coloration plus foncée des sommités, comme aussi par les larges canaux exhalants de l'intérieur. Par leurs caractères extérieurs, ces échantillons rappellent beau- *%K ?&' iac*q Fig. 1. Fig. 2. Fig. 3. Fig. 4. 1 2 3 4 Spirastrella vagabunda Ridley, var. arabica n. var. Fragment d'une plaque de Reniera depressa n. sp. Axosuberites Fauroti n. sp. Spirastrella punctulata ftidl.; spécimen vu par son bord supérieur. Toutes ces ligures sont réduites d'un quart. coup le Suberites sp. ? de Trincomalé décrit en quelques mots par Carter. Us répondent également bien à la description de Spirastrella congenera Rdl. Les tylostyles sont robustes, à tête d'abord trilobée puis devenant tout-à-fait sphérique, sauf dans quelques individus où le lobe ter- minal reste apparent môme sur les plus gros mégasclères. Ils mesu- rent 530 à 550 [j. de longueur et 27 à 30 u. de largeur au centre, cette largeur de la tige égalant toujours le diamètre de la tète. Les spirasters, peu nombreux, quatre fois courbés, longs de 33 \x et larges de 3 [/., portent des épines acérées et longues de 4 à 6 a. Cette spiculation s'éloigne évidemment de celles des Spirastrella déjà signalés dans des parages voisins : S', punctulata Rdl., île SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 L79 Maurice et golfe de Tadjoura, S. transitoria Ildl., îles Amirautés, et S. decumbens Rdl., mer Rouge (Keller); elle se rapproche davan- tage «le celles de S. vagabunda Rdl. et S. concertera Ildl., mais toute- fois sans leur être identique. Les tylostyles se montrent plus courts que ceux de S. congenera, plus gros que ceux de S. vagabunda : les spirasters, plus épais que chez ces deux Eponges, ont aussi des épines mieux marquées. Cependant, comme il est possihle (pie S. concertera ne représente qu'une variété (\rS. vagabunda, je ne pense pas qu'il s'agisse vraiment ici d'une espèce distiucte, et, pour plus de prudence, étant données les quelques variations individuelles que j'ai pu constater, je préfère ne considérer le Spirastrella en question que comme une variété arabica de Spirastrella vagabunda. Il n'existe, après tout, pas plus de différence entre cette nouvelle variété et le Sp. vagabunda du détroit de Torrès qu'entre ce der- nier et le Suberites sp ? Cart. de Trincomalé, que Ilidley a cru pouvoir identifier à son espèce. Genre Axosuberites, n. g. SuberitinŒ soutenus par un axe distinct fait de tylostyles et de spongine. Les spicules de cet axe, plus ou moius serrés, s'orientent, la plupart du temps, dans un sens déterminé; quant à la spongine qui les relie entre eux, elle se développe en proportions variables. 6. — Axosuberites Fauroti, n. sp. (fig. 3). Cette Eponge, qui semble commune dans le Golfe de Tadjoura, est intéressante à tous les points de vue. D'après les aquarelles de M. Faurot, il est certain que sa riche coloration, d'un vert foncé passant au jaune brillant dans les points les moins éclairés, doit attirer vivement l'attention. Sa forme non plus, qui paraît constante, n'est pas banale : tous les individus recueillis se montrent dressés, simples, digitiformes ; ils mesurent 30 à 35mm. de hauteur et environ 7mm.de diamètre vers le milieu de leur longueur; ils ne se rétrécissent pas beaucoup vers le haut, et leur sommet arrondi porte toujours un oscule contractile, à demi fermé sur tous nos échantillons. La surface est toute villeuse et, de place en place, entre ses villosités, on y distingue aisément, surtout sur l'animal dans l'alcool, les pores, qui se disposent en groupes étoiles ou en lignes rameuses. L'Eponge est charnue et flexible. Elle est soutenue par une colonne centrale, cylindre-conique, épaisse de 3 mm. à la base et encore del mm. à peu de distance du sommet où elle finit par se perdre en s'irradiant. L'aspect vitreux de cette colonne, coupée 180 SÉANCE DU 25 JUILLET 1893 transversalement, comparable à celui de l'axe des Raspailia, est dû à la proportion considérable de tylostyles qui entrent dans sa cons- titution. Ces spicules orientent, pour la plupart, leur pointe dans la direction de l'oscule apical ; ils ne se serrent pas à l'excès et la spongine d'union, incolore, ne se développe pas abondamment autour d'eux. La colonne axiale ne contient dans toute son épaisseur que fort peu d'éléments cellulaires, mais elle est enveloppée à sa périphérie d'un revêtement de tissu contractile et coujonctif qui la relie aux régions molles du corps. Toute la zone vivante et charnue de l'Eponge est remarquable par une quantité prodigieuse de cellules sphéruleuses de taille moyenne; leurs sphérules assez petites, mais brillantes, conservent, après un long séjour dans l'alcool, une faible teinte jauue verdàtre qui semble prouver qu'elles contribuaient pour une large part à la magnifique coloration de l'animal. Les tylostyles servant de squelette à ces régions externes se disposent par faisceaux parallèles qui pointent à la surface sous forme de villosités. Dans chaque faisceau, les spicules superficiels diminuent beaucoup de taille et s'entassent, leurs pointes ne se dépassant presque pas. Entre ces piliers se percent les canaux inhalants du système aquifère ; pour les canaux exhalants, ils se déversent peu à peu dans un canal spacieux qui monte à l'oscule en longeant la colonne centrale et quelquefois en l'entourant presque de toutes parts. Spiculation. — Il n'existe pas de microsclères et les seuls mégas- clères présents sont des tylostyles. Leur tète est toujours bien développée, avec un cou très net; plus large à sa base que vers sa pointe, elle apparaît le plus souvent trilobée en coupe optique. La tige, très légèrement courbée, se renfle doucement en son milieu, jusqu'à égaler la grosseur de la tête, puis, s'effile en une pointe fine et longue. Les tylostyles les mieux conformés de la colonne axiale et des faisceaux mesurent 600 à 700 a de long sur 14 à 16 de large ; ils décroissent assez rapidement dans les villosités superficielles et se réduisent à une longueur de 250 \x avec un diamètre de 4 \j. à peine. Il se produit chez certains individus une proportion quelquefois assez forte de spicules monstrueux, semblables à ceux que j'ai signalés déjà dans les gemmules de Cliuna vastifica : ce sont des tylostyles qui restent très courts ou même sphériques, compensant par leur épaisseur (diamètre = 60-65 [/.) leur défaut d'élongation. Je prie M. le Dr Faurot d'accepter l'hommage de cette belle espèce SÉANCE 1)1! ï\ JUILLET 18(.t'> 181 si distincte, à tous égards, des Suberitinœ rencontrés jusqu'à pré- sent dans la mer Rouge ou sur les côtes orientales de l'Afrique. 7. — Reniera ramusculoides, n. sp. — C'est une Eponge rameuse, à rameaux longs et grêles (1 à 3mmde diamètre), inégaux, cylindriques ou bien comprimés ou déprimés par places, qui rampe sur les pierres, à la façon de Reniera ramusculus Bow. La seule différence sérieuse qui existe entre ces deux espèces réside dans les dimen- sions relatives de leurs spicules. Bowerbank indique comme lon- gueur des oxes de R. ramusculus 110 u ; je leur en ai même trouvé 115 avec une épaisseur de G à 7 a. Chez R. ramusculoides, tous les oxes mesurent 90 a de longueur sur 0mm,0035 de largeur. Portant sur des dimensions aussi faibles, une inégalité de 20 à 25 ., février 1893, K. Môbil's, Ueberdie Thiere der Schleswig-Holsteinischen Austernbànke, ihre physikalischen und biologischen Lebensverhàltnisse. Sitzungsber. der k. preuss. Akad. der Wiss., VIII, p. G7, 1893, in-4° de 26 p. R. Paratre, De la faune de l'Indre. Bull, du Musée de Chàteauroux, n° 12, in-8° de 12 p., avril 1893. P. Pavesi, Calendario ornitologico pavese, 1890-95. Bollet. scientif., XV, n° 2, in8<> de 19 p., Pavia, 1893. OFFERT PAU S. A. LE PRINCE DE MONACO : Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yachtpar Albert 1*', Prince souverain de Monaco. — VI. Contribution a l'élude des Holothuries de l'Atlantique nord, par E. von Marenzeller. Monaco, in-4° de 22 p. et 2 pi., 1893. OFFERT PAR LE MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE : Discours prononcé a la séance générale du Congres des Sociétés savantes, le samedi S avril 1893, par M. E.-T. Hamy, membre de l'Institut, et M. Poincaré, ministre de l'instruction publique. Paris, in-8° de 32 p., 1893. 184 Séance du 24 Octobre 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. le marquis de Monterosato, de Palerme, et M. le Dr H. H. Field, de Brooklyn, assistent à la séance. M. le Dr Ch. Girard, récemment élu membre correspondant, remercie la Société. A l'occasion du Congrès zoologique de Moscou, S. M. l'Empereur de Russie a conféré à M. A. Milne-Edwards le grand cordon de l'ordre de Saint-Stanislas de première classe; à MM. R. Blanchard, J. de Guerne et L. Vaillant la croix de Commandeur de l'ordre de Saint-Stanislas; à M. Schlumrerger la croix de Commandeur de l'ordre de Sainte-Aune. M. G. Roche a été nommé Inspecteur principal des pêches. M. Secques a reçu une médaille de M. le Ministre de l'intérieur, en récompense de son dévouement pendant l'épidémie de typhus qui a sévi récemment à la maison départementale de Nanterre. M. le Président adresse à tous ces collègues les plus vives félici- tations de la Société. Il vient de se fonder à Paris une Ligue pour la protection des Oiseaux insectivores. Le siège social est à Paris, 33, rue Bonaparte. Le président est M. Darbot, sénateur, et le secrétaire général, M. F. Martiu-Ginouvier, publiciste. La Société Zoologique de France, qui n'a négligé aucune occasion d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur le grand danger que la destruction des Oiseaux insectivores fait courir à l'agriculture, applaudit à la création de la Ligue. A ce propos, on ne lira pas sans intérêt la notice suivaute, empruntée au journal le Temps du 4 octobre : « Un heureux pays, ce sont les îles Cook, à en juger par le texte du message que leur reine a adressé, le 5 juillet dernier, au parle- ment rarotonguien. Après avoir félicité les membres de cette assemblée de se réunir en un palais législatif qui leur appartient en propre et qui a été payé par les revenus fédéraux, la souveraine maorie poursuit en ces termes : « Nous n'avons élaboré aucun nouveau projet de loi pour le soumettre à votre examen. Le gouvernement fédéral est encore jeune et nous pensons que moins il légiférera, mieux cela vaudra. Les conseils locaux sauront bien mieux prendre les mesures qui SÉANCE DU 24 OCTODRE 1893 I N."> conviennent à chaque lie; nous ne vous demandons que de décider combien il faut dépenser d'argent pour importer des Oiseaux mangeurs d'Insectes, car ceci est un sujet sur lequel nous vous reconnaissons plus de compétence qu'à chaque ile prise en parti- culier. » MM. Blanchard et de Guerne présentent M. le D'Herbert H. Field, de Brooklyn, actuellement à l'Institut zoologique de l'Université de Leipzig. Dans une série d'Orthoptères recueillis en septembre dernier par M. le Dr R. Blanchard, aux environs de Briançon (plateau du Gondran, environ 2300m d'altitude), M. I. Bolivar a recounu sept espèces, dont trois n'avaient pas encore été signalées en France : Stenobothrus paralldus Zett. — Espèce assez commune en France. Gotnphocerus sibiricus L. — Espèce propre aux hautes montagnes. Elle se trouve dans la sierra de Guadarrama (Espagne), dans les Pyrénées, dans les Alpes, etc. Arcypiera fusca Pall. — Signalée aussi dans les Pyrénées, dans les Basses-Alpes et en d'autres régions de France. Pezotetlix frigidus Bob. — Cette espèce n'avait pas encore été signalée en France. Pezotettix pedemontanus Brunn. — Cette espèce n'avait pas encore été signalée en France. Brunuer la signale à Suse (Piémont). Analota apenninigena Targ. — Cette espèce n'avait pas encore été rencontrée en France. Decticus cerrucivorus L. — Espèce assez vulgaire. M. R. Blanchard ajoute que la plupart de ces Insectes portaient, comme parasites externes, une ou plusieurs larves de Trombidium. M. R. Blanchard décrit sous le nom de Torix miras (nova m genus, nova species) une Glossiphonide de petite taille, trouvée à Cao-Bang (Tonkin), par AI. le Dr A. Billet, dans une Melania d'espèce indéterminée. Voici la diagnose du genre et de l'espèce, qui seront décrits ulté- rieurement : Torix R. Bl., novum genus. — E Glossiphonidarum familia, a ceteris vero generibus hujus familiae propter minorai! anaulorum numerum differt. In média parte corporis, somitus tantum c duobus annulis constat, quorum primus, a ventrale latere inspectus, integer manet ut in dorso, alter vero tt^ansversim a sulco, ut in Haementeria, dividitur. Os inapice capilis, ventrale facie hians. Oculi iqnoti. Torix mirus R. Bl., nova species. — Species parva (forsan adhuc 180 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 juvenis), longitudine 5mm5, latitudine 2mm5.1)orsum f'ulvum, brunneo maculatum, haud rcrrucosum. Annuli 49. Poros gènitalis masculus inter annulos 20 et 21, id est inter somitos X et XI. Vulva inter annulos 22 et 23, id est inter somitos XI et XII. Parasitus in Melania quadam tonquinense. Voyage de M. Charles Alluaud aux Iles Séchelles. CRUSTACÉS ISOPODES TERRESTRES, par Adrien DOLLFUS. La faune isopodique des Séchelles est pauvre, comme celle de la plupart des régions tropicales. — Néanmoins, M. Alluaud a pu rapporter de ces îles sept espèces, généralement de petite taille et peu apparentes, mais appartenant à six genres différents. — Le Dr Môbius, qui a visité l'Archipel il y a plusieurs années, y avait déjà trouvé deux espèces d'Armadillo, dont l'un, nouveau, a été décrit par Budde-Lund (Crust. Isop. terr.) sous le nom de Armadillo parvus ; l'autre, A. murinus Br., a une aire de dispersion très étendue mais exclusivement tropicale , qui va d'Amérique en Océanie, et aux iles de l'Océan Indien. Ces deux Armadilles font aussi partie des récoltes de M. Alluaud. Philoscia mina Br., doit être mise en évidence, car cette petite espèce n'avait été signalée jusqu'à présent qu'au Cap d'où elle a été rapportée par Drege. Il y a cependant entre ces deux localités plus de 25 degrés de latitude! Notons aussi l'ubiquiste Metoponorlhrus pruinosus Bt. sp., et Ligia exotica Roux, qui paraît aussi commune sur les côtes de l'Atlantique moyen que de l'Océan Indien, malgré l'énorme conti- nent qui les sépare. Les espèces propres aux Séchelles se réduisent donc jusqu'à présent à trois : Armadillo parvus Bt. cité plus haut, Tylns minor n. sp., découvert par M. Alluaud sur les bords de la mer, à Mahé, et Anomaloniscus ovatus n. g., n. sp., de l'anse royale à Mahé, qui présente une particularité curieuse sur laquelle j'insisterai plus loin. LISTE ET DIAGNOSES DES ESPÈCES : 1° Armadillo murinus Brandt. Mahé ; Marianne. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 187 2° ArmÂdillo parvus Budde-Lund. Pour la description de cette espèce, voir Budde-Lund, Crustacea Isopoda terrestria, p. 25. Nous ligurons ici les principaux caractères. Mahé ; Praslin. 3° Metoponorthrus priinosus Braudt, sp. Praslin. 4° Anomaloniscus, noc. (juins. Ce genre, qui paraît se rapprocher du genre A lloniscus l)ana(l), s'en distingue par le singu- lier caractère suivant : chez les $, les parties latérales des segments 2, 3 et 4 du pereion, présentent une division très nette qui délimite un large coxopodite , analogue à celui qui s'observe dans le genre Ligia. Ce caractère est d'autant plus extraordi- naire qu'il est limité à un petit nombre de seg- ments et qu'il ne s'ob- serve pas chez le mâle! Fig. i.—Armadillo parvusBt. — a, eephalon et pre- •y . (. •. , | ,. , mier segment pereial; b, côté des deux premiers \ OlCl au reste la Cliag- somites, vu en dessous; c, extrémité du pleon, pleo- nose du genre : telson et "'"opodes. Corps ovale, assez convexe. Prosépistome plan, mésépistome bien accentué, yeux pluriocellés. Antennes à fouet tri-articulé. Eudo- podite de la première paire de mâchoires muni de deux pinceaux (caractère de tout le groupe des Onisci). Premier segment du pereion à bord postérieur, régulièrement courbé et non sinueux sur les côtés; segments 2 à 4 présentant chez la Ç un coxopodite dis- tinct. Pleopodes sans trachées. Pleotelsou triangulaire; uropodes à base bien développée, à exopodite lancéolé. Anomaloniscus ovatus nova species. Corps couvert de petits poils. Cephalon : processus frontal médian peu distinct, processus litté- raux infléchis, courts, quadranguîaires, arrondis; un sillon anté- (1) J'avais cru à première vue pouvoir assimiler l'espèce décrite ci-dessous à A. pigmenlatus l'.i., de Madagascar. 188 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 rieur délimite une marge frontale. Fouet des antennes un peu plus court que l'article précédent, et à articles subégaux. Pereion: (Voir caractères du genre). Pleon : Cinquième segment à processus laté- raux-postérieurs diri- gés parallèlement. Pleo- telson triangulaire, à côtés un peu arrondis, un peu plus large que long. Uropodes à base égalant la longueur du pleotelson ; endopodites dépassant celui-ci, exo- podites lancéolés, éga- lant au moins la lon- gueur de la base. Cou- leur : jaunâtre, irrégu- lièrement marbré de brun - foncé. Dimen - sions : 9 X 4 millimè- tres. Mahé, Anse royale. o° Philoscia mina Budde-Lund. Voir la description Fig. 2.— Anomaloniscus oc a tus Dollfus £. — a, dans Budde-Lund, op. cephalon et deux premiers segments pereiaux ; aï., p. 219. Les caractères b, cephalon vu de face ; c, dernier segment pereial, pleotelson et uropodes. sont bien les mêmes Z c Fig. 3. — «, cephalon; b, pleon, pleotelson et uropodes. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 181) que dans l'espèce du Cap; toutefois, Budde-Lund la décrit connue entièrement glabre: les exemplaires que j'ai eus entre les mains présentent au contraire des poils épars, qui paraissent, il est vrai, assez caducs. Mahé; Marianne; Praslin. 6° LlGIA EXOTICA ROUX. Plage de l'île Ronde ; Mahé, rochers près de la mer. 7° Tylos minor, nova species. Diagnose : Corps ovale, bien convexe, finement granuleux, en avant surtout, et. couvert de petits poils raides. Cephalon : Front à bord antérieur sinueux; le processus médian est triangulaire à cùtés incurvés, les lobes latéraux sont infléchis en avant des yeux, et quadrangulaires arrondis; prosépistome formant un écusson du double plus large que long, dépassant le front; yeux moyens, ronds, Fig. 4.— Tylos minor Dollfus.— o, cephalon et deux premiers segments pereiaux ; b, cephalon, vu de face; c, côté du premier segment pereial, vu en dessous; d, extrémité du pleon, et pleotelson; e, les mêmes et uropodes (vus en dessous). environ 30 ocelles ; fouet des antennes 4-articulé, égalant en lon- gueur le cinquième article de la tige, ce dernier deux fois plus long- que le précédent. Pereion : le premier segment présente latérale- ment une marge épaisse, et un dédoublement inférieur (coxopo- dite) distinct sur les 2/3 postérieurs; les coxopodites des autres segments sont nettement distincts comme dans les autres espèces 190 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 du genre. Pleon, Triton, les côtés du cinquième somite sont étroits; base des uropodes (opercules) arrondie du côté externe, très droite et prolongée inférieurement du côté interne. Couleur : blanche piquée de points noirs, surtout postérieurement. Dimensions : 5x2 1/4 millimètres. Mahé, digue, plage, sous Algues. SUR LE MOUVEMENT DE MANÈGE CHEZ LES INSECTES, par Alphonse L. HERRERA (de Mexico). Les intéressantes nouvelles publiées récemment par MM. Rémy Saint-Loup et Schlumberger (1) sur le mouvement de manège des Souris, me rappellent un phénomène pareil que M. Faivre observa chez les Insectes et que je me suis proposé d'étudier (2). Avec la pointe d'une aiguille très fine, j'ai fait une lésion à plu- sieurs Mouches communes, ainsi qu'à d'autres Insectes, dans les ganglions céphaliques, en recueillant le tracé de leurs mouvements sur une feuille de papier enduite de noir de fumée. Après la piqûre, on observe que le côté malade s'affaisse, que les pattes de ce côté s'étendent, mais qu'elles continuent à se mouvoir, et que l'Insecte décrit des cercles autour d'un centre factice ou bien des spirales prolongées. La rotation commencée, il est impossible de faire tourner l'Insecte en sens contraire, ou de le faire marcher en ligne droite. Si l'on approche une flamme, il manifeste qu'il sent le péril, mais, comme il ne peut pas se détourner du chemin suivi, il se (1) Saint-Loup, Sur le mouvement de manège chez les Souris. Bull, de la Soc. Zool. de France, XVIII, p. 85, 1893. Cu. Schlumberger, Noie sur les Souris dansantes du Japon. Feuille des Jeunes Naturalistes, n° 271, p. 110, 1er mai 1893. — Remarque à propos de la note de M. Saint-Loup. Bull, de la Soc. Zool. de France, p. 87, 1893. (2) E. Faivre, Du cerveau des Dytiques considéré dans ses rapports avec la locomotion. Ann. ries sc.nat., (4), VIII, p. 245, 1857. Comptes-rendus Acad. des se, XLIV, p. 721, 1837. A. Milne-Edwards, Rapport sur 1rs Éludes sur les fonctions des diverses parties du système nerveux des Insectes. Bev. scient., (2), X, p. 41, 1876. A. Yersin, Recherches sur les fonctions du système nerveux dans les animaux articulés. Bibliothèque universelle de Genève, 1857. — Bull, de la Soc. Vaudoise des se. nat., V, n° 39. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 191 brûle les rarseset probablement se brûlerait même tout le corps, si l'on ne prenait pas la précaution de retirer vivement la flamme. Si on l'excite en lui présentant un morceau d'ambre frotté ou des substances odoriférantes qui lui soient désagréables, s'il est soumis à l'action des courants induits faibles, enfin si on le fait tourner rapidement dans une roue, le mouvement de manège continue sans aucune altération. La marche en ligne droite d'une Mouche intacte ne souffre aucune modilieation remarquable, alors même qu'on lui couvre la tète, eu totalité ou seulement en partie, avec une couche de vernis opaque. L'Insecte décapité maintient parfois ses pattes immobiles el, aidé de ses ailes, décrit des cercles très caractéristiques, qu'il ne faut pas confondre avec ceux qui résultent d'une piqûre unilatérale dans les ganglions. Après avoir étudié les théories que l'on a données à propos de ces mouvements, et spécialement celles que l'on a proposées pour l'explication des phénomènes analogues qui se présentent chez les Mammifères, dont les pédoncules cérébelleux ont été blessés, il m'a paru que ces théories sont un peu insuffisantes, et que peut-être je pourrais contribuera élucider ce problème en publiant les expé- riences suivantes : Expériences sur l'Insecte intact. — On coupe soigneusement les trois pattes du même coté, sans y laisser aucun reste de l'article basilaire ; on met ensuite la Mouche sur une table dont la surface est peu rugueuse : le mouvement de manège qui se produit alors a les mêmes caractères que s'il y avait une lésion dans les ganglions. Ce résultat s'obtient non seulement sur des Mouches, mais aussi sur d'autres Insectes et même sur les Isopodes (Porcellio mexicanus). Les tarses ne produisent plus alors des lignes droites sur le papier, mais des lignes courbes, que l'on observe aussi lorsqu'il y a une lésion. Ou recourbe à angle obtus une épingle mince et longue, puis on la fixe sur le pronotum de l'Insecte, de telle sorte que les deux pointes viennent de part et d'autre frotter sur le papier enfumé, où elles tracent des lignes continues, tandis que les pattes tracent des lignes interrompues. Si, aux deux branches de cette espèce de balancier, on suspend des poids égaux, des boulettes de cire par exemple, l'Insecte intact marchera en ligne droite ; si le poids est supérieur d'un des cotés, le mouvement de manège commence aussitôt : de droite à gauche, si le poids majeur est à gauche, et en sens contraire si le poids majeur se trouve à droite. 192 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 Pour empêcher le mouvement circulaire causé par l'amputation des pattes d'un des côtés, il suffit que le poids majeur soit du côté opposé. On fait à une Mouche une blessure du côté droit du thorax, de manière à détacher un petit lambeau de la cuticule chitineuse : par cette ouverture on introduit un petit cristal de bromure de potas- sium et on observe soigneusement l'effet et sans interruption. Pendant un moment, on voit que les pattes du côté droit s'étendent, que le corps s'incline de ce côté et qu'il ne peut se mouvoir que circulairemeot, ou en décrivant des spirales. Le bromure agit aussitôt sur les régions immédiates du point de son application, mais son effet hyposténisant se généralise très promptement. L'amputation des pattes d'un côté provoque le mouvement de manège : cependant la marche en ligne droite aura lieu, si l'on relève le côté malade au même niveau que le côté sain. Pour cela, on se sert d'un ou de plusieurs fils un peu raides, d'une longueur convenable, et que l'on colle avec de la dextrine, comme si c'étaient des pattes artificielles. Expériences sur l'Insecte blessé. — Si, par deux piqûres succes- sives et soigneusement faites, on obtient une lésion bilatérale, les pattes des deux côtés continuent à se mouvoir, mais il est impossible pour elles de traîner le corps dans aucun sens : la Mouche reste pour ainsi dire collée à la table, à tel point qu'on n'obtient sur le papier aucun tracé. Elle s'appuie alors, non sur les tarses, mais sur les cuisses et sur les jambes qui sont étendues, sans former d'angle au point de leur articulation ; le corps se penche, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, sans pouvoir se relever, car les pattes n'ont pas de force pour le soutenir : il tombe aussitôt qu'on cesse de le soutenir avec une pince. Un Coléoptère (Eleodes angusta), auquel on a faitsubir une lésion unilatérale, décrit des cercles de droite à gauche ; on lui ampute alors les trois pattes du côté droit et on change ainsi le sens du mouvement de rotation, qui se fait alors de gauche à droite. Quand le mouvement de manège causé par une lésion des gan- glions dure sans interruption depuis quelques minutes, on met sur la Mouche le balancier dont nous avons déjà parlé plus haut : le tracé qu'on obtient alors ne s'en trouve modifié en rien. Puis on place un poids du côté sain, et la marche s'effectue en ligne droite. En soulevant le côté malade, le résultat est le même. Si les poids sont égaux aux deux extrémités du balancier, la rotation continue ; si le poids majeur est du côté blessé ou si l'on a amputé SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 193 les pattes de ce coté, les cercles tracés sur le papier sont d'un diamètre moindre. Quant à l'action du bromure de potassium, de la strychnine, du curare et de l'ergotine, je n'ai pas pu obtenir des résultats précis : il serait plus facile défaire, avec ces substances, des expériences sur les animaux vertébrés. L'interprétation de mes expériences est, je crois, très délicate. Je préférerais ne pas la tenter maintenant, mais il faut dès à présent considérer que si, comme on le croit, un manque de coordination des mouvements résulte, chez les Mammifères, d'une lésion des pédoncules cérébelleux, on ne conçoit pas qu'ils puissent se coordonner (chez les Insectes) , aussitôt qu'on soulève le côté malade par un moyen quelconque, ni que le mouvement de la rotation change, ou bien que celle-ci soit provoquée par le seul fait de l'amputation des membres d'un seul côté. Est-ce que le bromure de potassium entraîne aussi, d'une manière si rapide, le manque de coordination ? Les faits cités peuvent-ils se concilier avec quelqu'une des théories qui supposent l'abolition du sens muscu- laire, la teudance au vertige ou l'influence des muscles antago- nistes ? Il me semble que non. L'examen des tracés et des résultats de mes expériences démontre que la paralysie n'est pas totale, que les membres sains, pendant la rotation, peuvent s'appliquer au point convenable. Supposons qu'il n'y ait ni diminution de la sensibilité, ni paralysie, et qu'il s'agisse seulement de la diminution des forces des membres d'un côté: celui-ci ne pourra se soutenir, à cause de l'hyposthénie des membres, et à chaque pas les pattes intactes seront attirées en dedans par le poids du côté qui ne trouve plus un appui suffisant. Il y a deux forces contraires : l'une tend à lancer l'Insecte en avant; l'autre tend à le faire marcher latéralement; ce qui s'ensuit est facile à expliquer (1). Je crois que le résultat des expériences que j'ai rapportées peut s'expliquer de cette manière. Si des recherches de cette nature, essayées sur les Mammifères, conduisent à une conclusion identique, le fait de la perte de forces dans quelques maladies du cervelet, que rapportent Bianchi et Trevisanato(2), serait d'accord avec notre explication. D'autre part, (1) In mobile qui glisse sur un plan incliné suit la ligne droite, si les conditions de son équilibre ne sont pas altérées ; mais il décrit des cercles ou des spirales, si l'un de ses cotés pèse plus que l'autre ou s'il n'est pas soutenu. (2) C. Trevisanato, Ascesso nel lobo sinistro del cervelletto, progressive in- lincchimenlo di /orze. (iiornale veneto di se. med., Venezia, (2), XVI, p. 0U0, 1800. R. Bianchi, Report ofa case o( softening of the cerebellum, with partial loss ofmuscularpoirrr in the lower extremities. Lancet, London, I, p. 210, 1855. 194 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 on appuierait singulièrement les hypothèses de Luys et de Lussaua, pour lesquels « le cervelet est l'origine de la force motrice, de cette force nerveuse spéciale qui se dépense en quelque point que ce soit de l'économie. » COURTES NOTICES SUR LES HIRUDINÉES, par le D> Raphaël BLANCHARD. XV. — Sur la Nephelis sexoculata Schneider, 1883. Anton Schneider (1) a décrit sous ce nom une prétendue espèce nouvelle, qu'il caractérise ainsi : « Nephelis sexoculata (pi. IV, fig. 4) a de chaque coté trois yeux qui occupent les coins d'un triangle isocèle aigu, dont le sommet est tourné en avant. L'œil antérieur est plus grand. La section transversale du corps contracté est fusiforme. La couleur du corps est brun rouge. » Le Musée zoologique de l'Université de Giessen possède six à huit exemplaires de Nephclis sexoculata. Nous les avons examinés et avons reconnu en eux de simples exemplaires de Nephelis octo- culata. En revanche, l'espèce que Schneider (2) décrit sous le nom de Nephelis octoculata est bien évidemment la Nephclis atomaria : pour s'en convaincre, il suffit d'examiner la figure 2 de la planche IV. Dans mon mémoire sur la Trocheta submridis et dans un travail plus récent (3), j'ai montré que, chez les Néphélides, les yeux peu- vent présenter de nombreuses anomalies, au nombre desquelles figure précisément avec une certaine fréquence l'atrophie des yeux latéraux antérieurs. Ces anomalies sont plus communes en certaines localités, comme s'il s'y constituait à la longue, par ségrétation, une race particu- lière. En juin 1892, j'ai recueilli à Amboise, dans les ruisseaux marécageux de la rive droite de la Loire, un bon nombre de Nephe- lis qui toutes pourraient être attribuées à l'espèce Nephelis sexocu- lata, en ce sens qu'aucune d'elles ne possédait les yeux latéraux antérieurs. Or, par leurs caractères généraux ces Hirudinées appar- tiennent indubitablement à l'espèce Nephelis atomaria, dont elles ne sont qu'une simple variété. De même, la Nephelis sexoculata Schneider doit être considérée comme une variété de la Nephelis octoculata. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 195 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE 1. — Anton Schneider, Das Ei mal seine Befi uchtung. Breslau, in-i° de 88 p., 1883. Voir p. 21-22. 2. — Lococitato, p."*21, pi. IV, fig. 2. 3. — H. Blanchard, Voyage de M. Théodore Haï rois m Surir. Hirudinées. Kevin- biologique du nord de la France, IV, p. il, 1893. XVI. — Sur la Nephelis scripturata Schneider, 1885. En 1883, Anton Schneider a trouvé, dans le bassin du Jardin zoologique de Breslau, une Hirudiuée pour laquelle il crut devoir établir une espèce nouvelle. Il la décrivit en ces ternies, sous le nom de Nephelis scripturata : « La nouvelle espèce se distingue tout d'abord par sa coloration des N. octoculata et soxoculata précédemment décrites. La colora- tion ne varie que dans certaines limites, elle est donc un bon caractère des espèces et n'est nullement aussi variable que l'admet Moquin-Tandon. Quand on songe que cet auteur, dans son ouvrage sur les Himdinées (pi. III), figure dix teintes parfois très difïérentes pour son unique espèce V. octoculata, on peut s'attendre à ce qu'il existe dans l'Europe centrale un nombre d'espèces encore plus grand. Les colorations figurées par Moquin-Tandon ne concordent avec aucune de celles que j'ai observées. La description de ces colo- rations doit être encore plus détaillée que Moquin-Tandon ne l'avait jugé nécessaire. « « La coloration du ventre de la nouvelle espèce est grise, celle du dos est gris jaunâtre. Aux limites des anneaux du corps se montrent des cellules pigmentaires noires, qui s'étalent en se rami- fiant sur les anneaux, en sorte que le corps semble couvert de signes d'écriture. Après quatre anneaux ainsi marqués vient un cinquième anneau, qui ne porte qu'un petit nombre de ramifica- tions des cellules pigmentaires. Quand le corps est en complète extension, ces anneaux apparaissent comme des bandes claires, mais celles-ci disparaissent pendant les fortes contractions. Ces bandes claires se montrent de la même façon que chez Nephelis octoculata, qui présente des bandes colorées sur fond noir, à savoir toujours une bande large entre quatre bandes étroites... Le nombre des yeux chez A. scripturata est également de huit, mais leur position est différente. Les quatre yeux antérieurs sont nettement disposés en ligne droite. » 196 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 stesi En conservant les Hirudinées de cette espèce dans un aquarium dont le fond était couvert de sable et de vase, Schneider a pu les observer et noter comment elles trouvent leur nourriture. Elles rampent dans le sable et y capturent les petits Oligochètes (Tubi- fex et autres), qu'elles avalent en commençant par l'une des extrémités du corps. Sur un fond de sable, elles n'essayent jamais de saisir les Tubifex dont le corps se montre à la surface ou même qui rampent librement à la surface. La chasse souterraine paraît leur con- venir le mieux. A cette description, Schneider ajoute quelques observations relatives à l'œuf et à la fécondation. La ponte se fait en juillet ; la fécondité est moins grande que dans les autres espèces de Nephelis ; chaque cocon ne contient pas plus de six œufs, tandis que dans les autres espèces ce nombre peut monter à seize. Tels sont les caractères essentiels de la Nephelis scripturata : Schneider les considère comme suffi- sants pour légitimer la création d'une nouvelle espèce. Pour nous, nous trouvons dans la description précédente, et dans la figure qui lui est annexée, tous les signes distinctifs de la Nephelis atomaria. Disons toutefois que, contrairement à l'opinion émise par Schneider, la coloration des Hirudinées Nephelis scriptura- en général, et de cette dernière espèce en parli- d%rès Schneider! culier, peut subir les plus grandes variations : elle diffère non seulement d'une localité à l'autre, mais même chez les divers individus provenant d'une même loca lité. C'est connaître bien peu les Hirudinées, que d'attacher à un caractère aussi changeant l'importance que Schneider veut lui attribuer. Nous concluons donc que la Nephelis scripturata Schneider, 1885, est synonyme de la Nephelis atomaria (Garena), 1820, et à ce titre doit disparaître de la nomenclature. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE A. Schneider, Nachtràgliche Bemerkungen iiber « das Ki und seine Befruchtung. » — II. Ueber Nephelis scripturata [n. sp.). Zoolo- gische Beitràge, I, p. 129, 1885. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 1!J7 XVII. — Sur la Nephelis crassipunctata, Schneider. Le Musée zoologique de l'Université de Giessen possède, sous ce nom, un exemplaire unique de Nephelis, recueilli par Anton Schneider aux environs de Giessen. Je n'ai pas connaissance que cette espèce nominale ait été décrite par Schneider ; je crois néan- moins utile de dire en quoi elle consiste. L'animal est totalement décoloré; toutefois, à la lumière obli- que, on voit à la face dorsale les anneaux présenter de cinq en cinq un éclat particulier : ces anneaux brillants ont exactement la même situation que les anneaux colorés de la Nephelis atomaria. Comme chez celle-ci encore, la vulve s'ouvre entre les anneaux 37 et 38, et l'anus derrière l'anneau 102; le pore génital mâle est percé sur l'anneau 35. Je conclus de cet examen que la Nephelis crassipunctata Schnei- der n'est autre chose que Nephelis atomaria (Caréna). XVIII. — Encore la Glossiphonia tessellata. Le Musée zoologique de l'Université de Giessen possède deux Glossiphonides étiquetées : « Clepsine n. sp., aus Nase von Anas glacialis. » Le lieu et la date de leur récolte ne sont pas indiqués. Ces deux animaux, qui macèrent sans doute depuis longtemps dans l'alcool, sont totalement incolores ; le pigment oculaire est lui-même dissous. L'un est long de 24mm et large de 10mm ; l'autre est plus petit et très contracté. Tout d'abord, il n'est pas très facile de se faire une idée exacte de ces Glossiphonides; malgré leur grande taille, on ne peut guère songer à les ranger parmi les Placobdella, à cause de l'absence de tubercules sur le dos. Les pores sexuels sont d'ailleurs séparés par quatre anneaux et l'orifice mâle s'ouvre 18 anneaux en arrière de la ventouse buccale. En examinant avec attention la face dorsale à la lumière oblique, on finit par reconnaître, à un éclat particulier, quelques papilles segmentaires. Il est dès lors facile de définir leur situation par rapport aux orifices sexuels. Il eu résulte que la prétendue espèce nouvelle est simplement la Glossi- phonia tessellata. Cette observation est intéressante à un double point de vue. D'abord, elle confirme ce que nous avons dit déjà maintes fois de XVIII. — Il 198 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 la Gl. tessellata, à savoir la fréquence avec laquelle ou la trouve chez les Palmipèdes migrateurs, soit dans le plumage, soit dans les premières voies aériennes ou digestives, ce qui a pour consé- quence sa vaste dissémination à la surface du globe. En second lieu, sa présence chez YAnas glacialis confirme son existence jusque dans l'extrême nord, annoncée déjà par Spoof, qui signale cette espèce en Finlande et dans la presqu'île de Kola. NOTES POUR SERVIR A LA FAUNE DU DÉPARTEMENT DU DOUBS (OISEAUX), par E. OUSTALET, Président de la Société. La Société Zoologique de France ayant toujours encouragé les tentatives de ceux qui réunissent des matériaux pour l'établisse- ment d'un inventaire des richesses zoologiques de notre pays, j'espère qu'elle voudra bien accueillir quelques observations que j'ai recueillies cet automne en Franche-Comté, principalement dans la région montagneuse du département du Doubs, dans les cantons de Saint-Hippolyte, de Maiche, du Russey et sur la frontière Suisse. Voici d'abord la liste des Oiseaux que j'ai vu= ou dont j'ai cons- taté la présence, du 23 août au 1er septembre, aux environs de Maiche, dans une région accidentée, où de magnifiques forêts de Sapins et d'Épicéas alternent avec des pâturages, à une altitude de 900 à 1000 mètres : 1. Buse vulgaire (Buteo vulgaris L.). 2. Epervier ordinaire (Accipiter nisus L.). 3. Pic vert (Ficus viridis L.). 4. Rouge-gorge (Erithacus rubecula L.). — Des adultes de cette espèce chantaient le soir dans les taillis aux environs de Maiche et des jeunes de l'année sautillaient familièrement dans les allées du parc de Maison-Monsieur, sur le territoire Suisse, près de la fron- tière. 5. Bergeronnette grise ou Lavandière (Motacilla alba L.). — Pâtu- rages autour de Gharquemont. Dans la première quinzaine d'octo- bre, les Bergeronnettes grises étaient communes aux environs de Montbéliard, dans les prairies voisines du Doubs. 6. Pouillot fitis (Phylloscospus trochilus L.). — Des troupes de petits Oiseaux qui sautillaient de branche en branche sur les sapins dans les grandes forêts de Maiche, m'ont paru, d'après leurs allures SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 191) et leur chaut, se rapporter à cette espèce. Ils se tenaient à uue si grande hauteur et se mouvaient avec une telle prestesse que, même avec un^ lorgnette, il était assez diflicile de les étudier. 7. Roitelet huppé (Regulus cristatus Koch). — Très nombreux sur les Sapins des forêts de Maiche dont ils exploraient les branches avec une grande agilité, parfois, si je ne me suis pas trompé, en compagnie de quelques Pouillots. 8. Mésange nonnette [Parus palustris var. borealis Sél. Longch. ou alpestris Bailly). — Très commune sur les Sapins à la lin d'août, autour de Maiche et sur la frontière Suisse, au Thieusseret. 9. Mésange huppée (Parus cristatus L.). — Assez commune dans les forêts de Sapins. 10. Troglodyte mignon (Troglodytes europœus V. ou Anorthura troglodytes L.). — Environs de Maiche et parc de Maison-Monsieur. 11. Hirondelle de cheminées (Hirundo rustica L.). — Les Hiron- delles de cheminées étaient réunies en assez grand nombre sur le clocher de l'église de Maiche le 24 août, mais ne se trouvaient plus en ville les jours suivants, tandis qu'elles étaient encore très nom- breuses dans les pâturages autour du Charquemont le 27 août et s'assemblaient sur les fils télégraphiques, le long de la route de la Chaux-de-Fonds. 12. Hirondelles de fenêtres (Chelidon urbica L.). — Dans les der- niers jours du mois d'août, uu couple d'Hirondelles de fenêtres nourrissait encore ses petits, probablement d'une deuxième couvée. 13. Moineau friquet (Passer montanus L.). 14. Pinson commun (Fringilla cœlebs L.). — Les Pinsons étaient extrêmement nombreux à Maiche et aux environs, du 23 au 31 août et formaient, à la lisière des bois et le long des chemins, des bandes qui m'ont paru comprendre surtout, sinon exclusivement, des femelles ou des jeuues mâles. 15. Chardonneret élégant (Carduelis elegans Steph.). — D'après les renseignements qui m'ont été fournis par M. Péteaux, professeur de chimie à l'École vétérinaire de Lyon, les Chardonnerets étaient aussi très communs et formaient de petites troupes daus les champs, à la lisière des bois, peu de temps avant mon arrivée à Maiche, vers le 15 août. 16. Bruant jauue (Emberiza citrinella L.). — Quelques individus isolés. 17. Geai glaudivore (Garrulus glandarius L.). — Dans les bois de Chênes et de Hêtres, sur les ruines du vieux château de Maiche. 18. Corneille noire (Cortus coroneh.).— Environs de Damprichard. 200 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 Cette liste est si incomplète que j'aurais hésité à la publier si je ne pouvais y ajouter d'autres espèces que j'ai reconnues dans une collec- tion appartenant à M. Garteron, horloger à Maiche, et formée par le père de ce dernier, naturaliste-amateur à la Grand-Combe-des-Bois, canton du Russey. Cette collection, non déterminée, est un reste du petit musée que M. Carterou père avait réuni et qui comprenait aussi des séries géologiques et paléontologiques fort intéressantes, entre autres de nombreux ossements d'animaux des cavernes pro- venant des grottes de Mancenans et de Vaucluse, dans les gorges de Dessoubre, ossements dont quelques-uns avaient été soumis à l'examen du naturaliste Duvernoy. Les Oiseaux que j'ai examinés et qui ont tous été pris dans la montagne du Doubs, entre Saint-Hippolyte et les limites méridio- nales du canton du Russey, appartiennent aux espèces suivantes : 1. Faucon hobereau (Falco subbuteo L.). 2. Faucon cresserelle (Falco tinnunculus ou Cerchneis tinnun- cnla L.). 3. Buse vulgaire (Buteo vulgaris Leach). 4. Buse bondrée (Pernis apivorus L.). 5. Milan noir (Milvus ater Gm. ou migrans Bodd.). 6. Grand-Duc (Bubo maximus Flern. ou ignavus Forsl.). — Fond- de-Roz ou Fonderoz, près Saint-Hippolyte. 7. Hibou moyen-duc (Asio otus L.). 8. Hulotte chat-huant (Syrnium aluco L.). 9. Picépeiche (Picus ou Dendrocopus major L.). • 10. Pic vert [Picus ou Gecinus viridis L.). 11. Pic noir [Picus martius L.). — Rare. 12. Torcal vulgaire (lynx torquilla L.). 13. Coucou chanteur [Cuculus canorus L.). 14. Martin-pêcheur vulgaire (A Icedo ispidaL.). 15. Merle noir [Merula nigra Leach). — Plusieurs individus, les uns normaux, les autres atteints d'albinisme complet ou partiel. Un albinos et un individu à corps noir et à queue blanche provien- nent, m'a dit M. Carteron, de la même nichée. 16. Grive draine [Turdus viscivorus L.). 17. Grive litorne (Turdus pilaris L.). 18. Grive musicienne [Turdus musicus L.). 19. Grive mauvis (Turdus UiacusL.). 20. Cincle plongeur (Cinclus aquaticus Bechst.). 21. Huppe vulgaire (Upupa cpops L.). 22. Grimpereau familier [Certhia familiaris L.). SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 ^01 23. Mésange charbonnière [Parus major L.). 24. Bec croisé commun (Loxia curvirostra L.). 25. Gros bec vulgaire (Coccothraustes vulgaris Pall.). 26. Bouvreuil commun (Pyrrhula rubicula Pall.). 11. Pinson commun (Fringilla cœlebs L.). 28. Étourneau vulgaire (Sturnus vulgaris L.). 29. Casse-noix ordinaire (Nucifraga caryocatactes L.). 30. Geai glandivore (Garrulus glandarius L.). 31. Pie vulgaire (Pica rustica Scop.). 32. Corneille noire (Corvus corone L.). 33. Grand Corbeau (Corvus corax L.). 34. Freux des moissons (Trypanocorax frugilegus L.). 35. Perdrix grise (Perdix ou Starna cinerea Charl.). 36. Tétras Gelinotte (Tetrao bonasia L.). 37. Grand Coq de bruyère (Tetrao urogallus L.). — Damprichard. 38. Bécasse ordinaire (Scolopax rusticola L.). 39. Vanneau huppé [Vanellus cristatus Mey. et W.). 40. Héron cendré (Ardea cinerea L.). 41. Râle de genêts (Crex pratensis Bechst.). 42. Poule d'eau commune (Gallinula cldoropus L.). 43. Porzane d'eau marouette (Porzana maruetta Lent.). 44 ? Mouette rieuse (Larus ridibundus L.). 45. Canard sauvage (Ânas boschas L.). 46. Canard siffleur (Mareca penelope L.). 47. Canard pilet (Dafila acuta L.). 48. Sarcelle d'été (Querqucdula circiah.). 49. Sarcelle d'hiver (Qu. crecca L.). 50? Harle huppé [Mergus serrator L.). 51. Grèbe castagneux ( Podiceps minor Gm.). 52? Plongeon lumme (Colymbus arcticus L.). — Tué sur le Doubs. Cette liste, dressée à la hâte, et dans laquelle il peut y avoir des omissions, ne comprend pas, à beaucoup près, toutes les espèces qui habitent la montagne de l'arrondissement de Montbéliard et qui y ont été signalées par l'un de mes parents, M. Sahler, dans le Catalogue qu'il a dressé des Oiseaux de cet arrondissement ; mais je me propose de la compléter l'an prochain par de nouvelles observations. Cette année j'ai constaté avec plaisir que les Oiseaux étaient en général bien moins rares en montagne que l'année dernière, sans doute parce que, dans cette région, le temps était exceptionnellement chaud et avait favorisé l'incubation et l'éducation des jeunes. 202 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 Les Hirondelles ont dû certainement avoir deux couvées successives, et c'est sans doute à cette raison qu'il faut attribuer leur départ plus tardif que les années précédentes. Ainsi, à Montbéliard, dans la partie de l'arrondissement qu'on appelle la plaine, les Hiron- delles de cheminées ne sont parties qu'à la lin de la première semaine d'octobre, la grande masse le 6 octobre au soir et le reste le 7. Le 6, dans l'après-midi, la pluie tombant d'une manière inces- sante, par vent d'ouest, elles volaient en grand nombre tout près de terre, au-dessus des prairies et se perchaient de temps en temps soit sur les saules, soit en longues séries sur les fils télégraphiques. Le 7, je les croyais toutes parties, quand, par un temps incertain, avec ciel nuageux, j'en aperçus encore quelques-unes volant au- dessus de la ville à une très grande hauteur. A partir du lendemain, je n'en vis plus une seule. Si mes souvenirs sont exacts, c'est préci- sément à la même date que s'effectuait, il y a une trentaine d'années, le départ des Hirondelles de cheminées. Dans les dix dernières années, elles avaient quitté au contraire un peu plus tôt, avant la fin de septembre, les environs de Montbéliard. Si la sécheresse a favorisé cette année, dans l'est de la France, le développement des jeunes pour les espèces qui nichent sur les arbres ou sous les toits des maisons, il n'en a pas été de môme pour celles qui nichent à terre ou dans les buissons ; celles-là ont eu leurs nids arrachés ou piétines par le bétail que la disette de four- rage forçait à laisser paître à la lisière et même dans l'intérieur des forêts. SUR DEUX COCCIDIES NOUVELLES, PARASITES DES POISSONS, par Alphonse LABBÉ. Nous donnons ici la description sommaire de deux Coccidies, que nous avons trouvées, pendant notre séjour au laboratoire de Roscolï, dans le tube digestif de deux poissons : Mustelus vulgaris et Motella tricirrata. Ce sont deux Coccidmm, de petite taille, à développement endo- gène, comme les autres Coccidies des Poissons. 1° Coccidie du Mustelus : Coccidium lucidum, n. sp. Cette Coccidie est très petite, n'atteint souvent que de 10 à 11 p.; on trouve cependant des kystes atteignant 15 à 16 u. de longueur sur 13 à 14 (j. de largeur. La capsule, qui est d'une minceur extrême, SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 203 est généralement rondo, mais quelquefois ovalaire. Les jeunes stades sont remplis ce ces grosses granulations protéiques si géné- rales chez les Coccidies ; ils renferment aussi de nombreuses granu- lations colorables, comme celles que Thélohan a récemment décrites (1). Ces granulations, comme nous l'avons fait remarquer, ne sont point homologues aux granules que nous avous nommés chromatôïdes, que l'on trouve fréquemment chez les Coccidies des Vertébrés supérieurs. Il y a quatre spores dans le kyste mûr, petites, ayant seulement 5 p. 8 à 6 \j. de longueur, rondes ou légèrement ovalaires. A l'état frais, ces spores, très réfringentes., ne laissent voir aucun détail d'organisation, si ce n'est quelques granulations du reliquat : cependant une ligne équatoriale iudique que les spores sont peut- être à doubles valves, comme celles de Coccidium cruciatum. Mais nous n'avons pu voir la déhiscence de ces valves. L'action des colorants (safranine, réactif Ehrlich-Biondi) montre deux masses colorées dans le spore, qui sont deux sporozoïtes, de forme irrégu- lière, souvent quelque peu amiboïdes, mais pourvus d'un noyau. Nous avons trouvé cette Goccidie en quantité considérable dans l'intestin spiral d'un Mustelus vulgaris. Nous lui donnons provisoirement le nom de Coccidium lucidum, qui rappelle l'éclat brillant de ses spores. 2° Goccidie de la Motelle, n. sp. ? Nous avons trouvé cette Coccidie dans l'intestin et les cœcums pyloriques d'une Motelle : Motella tricirrata, où elle était accom- pagnée de la si curieuse Coccidie à spores bi-pyramidales que Thélohan a nommée Coccidium cristall6id.es. Elle ne peut être confondue avec celle-ci, car taudis que le kyste de Coccidium cristalloïdes, rond ou ovalaire, atteint jusqu'à 26 a de diamètre, notre Coccidie ne dépasse pas 13 à 14 y.. Les jeunes stades remplis de granules protéiques et de granules colorables très volumineux, ne présentent rien de spécial. Les kystes à capsule très mince, montrent quatre spores, rondes ou ovalaires. Les spores, comme dans l'espèce précédente, semblent présenter un bourrelet de déhiscence. Il y a deux corpuscules falciformes nucléés, accompagnés d'un reliquat considérable. Il est possible que cette espèce soit sinon identique, du moins très voisine, de celle que Thélohan a décrite dans les Cottes, les Créni labres, les Lepadogaster, sous le nom de Coccidium vuriabile. (1) Tmii.oiiAN, Recherche* sur les Coccidies. Comptes-rendus do l'Acad. des sciences, 24 juillet 1893. 204 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 Les spores de notre Coccidie ne présentent pourtant pas les granules brillants dont parle Thélohan. La description que donne Thélohan de sa Coccidie est du reste trop sommaire pour qu'on puisse rap- procher ou identifier ces deux espèces. La Coccidie de la Motelle présente avec celle du Mustelus de nombreuses ressemblances, et l'étude plus attentive que nous comptons faire de ces deux Coccidies pourra seule permettre d'affirmer leur place et leur situation zoologique. Mission scientifique de M. Cii. Alluaud aux Iles Séchelles. (Mars, Avril, Mai 1892). ARACHNIDES, par E. SIMON, ancien Président de la Société. Avant les recherches de M. Ch. Alluaud nous ne possédions sur la faune Arachnologique des Séchelles qu'un Mémoire de Black- wall, annoté par le Rev. 0. P. Cambridge, et comprenant l'énuméra- tion et les descriptions de 23 espèces recueillies par le professeur Perceval Wright (1). De son côté M. C. Alluaud a recueilli aux Séchelles, 22 espèces d'Araignées dont dix ne figurent pas dans l'ouvrage de Blackwall, ce qui porte à 33 le nombre total des Araignées actuellement connues de cet archipel, auxquelles il faut ajouter une espèce de Pédipalpe et deux espèces de Scorpions. Parmi ces 33 espèces, sept sont répandues dans presque toutes les régions chaudes de l'Ancien Monde et ne peuvent fournir aucune indica- tion faunique, ce sont Uloborus geniculatus Oliv., Artema mauricia Walck., Smeringopiis dongutus Vins., Cyrtophora citricola Forsk., Epeira 77? em Walck., Heteropoda venatoriaLmn.,Hasarius Adansoni Aud.; deux remontent sur la côte orientale d'Afrique jusqu'à la Méditerranée et existent même en Europe : Theridion aulicum C. Koch et Sparassus Walckenaerius Aud.; deux sont communes sur la côte orientale d'Afrique et à Madagascar, ce sont sans doute des espèces introduites aux Séchelles : Nephila madagascariensis Vins. et Epeira nocturna Vins. ; une espèce m'était déjà connue de l'île de Périm, Scytodes perimensis E. Sim. Toutes les autres sont jusqu'ici propres aux Séchelles; les deux plus intéressantes sont Cryptothele (1) P.Wright, A lisl of Spiders captured in the Seychelles islands. Proceed. Roy. Irisli Academy, (2'), III (sciences), 187G. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 205 Alluauiliel Dendrolycosa tenella E. Sim., parce qu'elles appartiennent à des genres étrangers à l'Afrique et ayant leur centre dans les Iles delà Malaisie et de la Polynésie ; le genre Dendrolycosa avait cepen- dant déjà un représentant à l'Ile de la Réunion [Dolomedes borbo- nicus Vinson). AKANK.E 1. Uloborus geniculatus Oliv. Mahé . Espèce répandue dans toutes les régions tropicales du monde ; Blackwall l'indique des Séchelles sous le nom A'Orithyia Wil- liamsi (1). 2. Scytodes (Dictis) perimensis E. Sim. J'ai décrit cette espèce de l'Ile de Périm, où elle a été découverte par le Dr F. Jousseaume, mais jusqu'ici je n'en connaissais que la femelle ; le mâle a été trouvé par M. Gh. Alluaud à « la Digue » aux Iles Séchelles. Sa patte-màchoire est courte avec le tibia près de deux fois plus long que la patella, élargi et fusiforme, ressemblant un peu à celui d'un Loxosceles, néanmoins plus de deux fois plus long que large; le tarse est un peu plus long que le tibia et prolongé, au-delà de sa dilatation basale, qui est très petite, en pointe grêle et cylin- drique; le bulbe est piriforme court, mais prolongé en pointe très grêle et droite, au moins d'un tiers plus longue que le lobe, et pourvue à son extrémité d'une petite tige sétiforme très courte. 3. Cryptothele Alluaudi sp. nov. cf long. 6ram Céphalothorax niger, valde rugosus et inaequalis, utrinque parce rufulo-crinitus, in medio leviter canaliculatus et pilis albidis crassis en curvatis, vittam longitudinalem sat angus- tam sed antice et postice leviter ampliatam designantibus, ornatus. Oculi quatuor antici (fasciales) sat magni et inter se subaequales aream circiter aeque longam ac latam et antice quam postice latio- rem occupantes, superiores inter se contigui. Oculi quatuor postici multo minores, inter se subaequales et lineam valde procurvam désignantes, medii a lateralibus quam inter se multo remotiores sed spatio oculo vix angustiore a sese distantes. Abdomen brève, vix longius quam latius, postice ampliatum et obtusissime trique- trum, pilis clavatis crassis albidis fulvisque conspersum, postice tuberculis humillimis, transversim seriatis et fulvo-crinitis orna- (1) Blackwall indique des Séchelles deux autres Uloborus, qui nie sont inconnus, sous les noms d'Orithyia luteola et 0. gnava Bl. 206 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 tum.Pedescrassi,femoribusclavatis,patellistibiisquesubangulosis, pilis crassis uncatis et seriatis munitis, matatarsis cylindraceis, pilis longioribus, praesertim ad apicem, praeditis. Pedum-maxilla- rium maris patella valde convexa, carinata et crinita, tibia brevior etangustior, depressa, extus ad apicem apophysi longa sat aiigusta recta sed apice abrupte angustiore et uncata instructa, tarsus late ovatus, depressiusculus. — La Digue (C. Alluaud). Cette espèce est très voisine de C. Marcha E. Sim,, des îles Mariannes, elle s'eu distingue surtout par ses tibias antérieurs beaucoup moins dilatés, son apophyse tibiale plus grêle et plus longue, au reste, de même forme. 4. Artema mauricia Walck. Mahé. Espèce répandue dans toute l'Afrique, dans les îles Mascaraignes (Ph. borbonicus Vinson) et l'Asie tropicale. 5. Smeringopus elongatus Vinson (Pholcus). Mahé. Espèce répandue dans toutes les régions tropicales du monde. 6. Argyrodes rostratus Black w., Proceed. R. Ir. Acad., (2), III, 1877, p. 14. Mahé (1). 7. Theridion aulicum G. Koch. Pour la synonymie cf. Ar. Fr.,Y, p. 95. Mahé. Espèce répandue dans le Midi de l'Europe et le Nord de l'Afrique ; il n'est pas impossible que le Theridion laeve Blackw. /. c, p. 14, en soit synonyme (2). 8. Tetragnatha minax Blackw., I. c, p. 20, pi. II, f. 14. Mahé ; La Digue. Espèce très voisine de T. protensa Walck. de Madagascar et de l'Ile delà Réunion. Les chélicères de la femelle sont, vues en des- sous, pourvues d'une forte dent droite et dirigée en avant ; chez T. protensa cette dent est suivie immédiatement d'une autre dent trois fois plus petite et dirigée en dedans, suivie elle-même de deux dents plus petites et largement espacées, puis, près la base, d'une (1) Une seconde espèce d'Argyrodes des Séchelles est décrite par Black wall sous le nom d'Epeira cognata (p. 17, pi. II, f. 12). (t) Blackwall décrit une seconde espèce sous le nom de Theridion placens, l.c, p. 13, pi. II, f. 10. SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 207 série serrée de (i à 7 dents presque égales; tandis que chez T.minax la seconde dent est d'un tiers seulement plus petite que l'apicale, elle est suivie de quatre dents plus petites, égales et régulièrement espacées, puis d'une série de 2 ou 3 beaucoup plus petites. Blackwall ne décrit que le mâle, M. Alluaud n'a au contraire trouvé que des femelles. 9. Argyroepeira Thorelli Blackw., /. c, p. 21, pi. II, fig. 15. (Tetfagnatha). Mahé. 10. Nephila madagascariensis Vinson, A nui. Réun., etc. 18G4, p. 191. — Nephila argyrotoxa Gerstaeck., in-Decken's Reis. ost. A/., Av. 1873, p. 502. En grand nombre. Egalement commun à Madagascar et sur la côte orientale d'Afrique. C'est probablement de cette espèce dont Blackwall parle sous le nom de Nephila inaurata, Walck. ; le mâle qu'il décrit, sous le nom de Nephila plumipes C. Koch, semble aussi appartenir à la même espèce (/. c, p. 19, pi. II, lig. 13). 11. Cyrtophora citricola Forsk. Répandu dans la région méditerranéenne, toute l'Afrique et dans l'Inde. Déjà indiqué des Séchelles par Blackwall sous le nom à'Epeira opuntiae L. Duf. 12. Epeira Theisi Walck., 1841. — Ep. mangareva Walck. — Ep. braminica Stoliska. — Ep. Moreli Vinson. Espèce répandue à Madagascar, dans toute l'Asie tropicale, la Malaisie et la Polynésie (1). Nota. M. C. Alluaud n'a trouvé aux Séchelles aucune espèce de la famille des Thomisides, Blackwall en décrit une : Tlwmisus insu- laris (p. 7, pi. I, f. 6), qui rentre dans le genre Xysticus C. Koch. 13. Clubiona nigromaculosa Blackw., 1. c, p. 11, pi. II, f. 9. Mahé. Cette espèce, jusqu'ici propre aux Séchelles, a de l'analogie avec les Clubiona d'Australie, particulièrement avec les C. robusta et maculosa L. Koch. 14. Cluriona mahensis, sp. nov. 9 Long. 3 mm. Céphalothorax oblongus, fulvo-ravidus, pilis (1) Blackwall décrit encore sous le nom à'Epeira obscurci (p. 15) une espèce que le Rev. O.-P. Cambridge croit être synonyme d\E. nocturna Vinson. 208 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 pronis alho-sericeis vestitus. Oculi antici in lineam plane rectam, inter se aequi et aequidistantes (spatiis interocularibus oculis vix minoribus). Oculi postici aequi, in lineam leviter procurvam, medii inter se quam a lateralibus saltem 1/3 remotiores. Area mediorum raulto latior quam longior et postice quam anticemulto latior. Abdomen oblongum, fulvo-lividum, albo-sericeo pubescens. Sternum, partes oris chelaeque fulvo-rufescentia. Chelarum margo inferior dentibus quatuor, ultimo reliquis majore, instructus. Pedes brèves, luridi, aculeis ordinariis armati, tibia 3^ paris aculeo inferiore unico tantum munita. Area vulvae parva, simplex et rufula. Mahé. Voisin de C. diversa Cambr., d'Europe, il en diffère surtout par sa taille plus grande, ses yeux plus écartés et sa plaque génitale plus petite. Nota. Blackwall décrit, sous le nom de Sparassus guttatus(j). 10, pi. I, fig. 8), une espèce que le Rev. 0. P. Cambridge rapporte avec doute au genre Liocranum L. Koch, mais qui me paraît se rappro- cher davantage du groupe des Zora C. Koch et Stasina E. Sim. 15. Isopeda valida Blackw., 1. c, p. 8, pi. I, fig. 7. (Oiios). En grand nombre. Espèce propre aux Séchelles. 16. Heteropoda venatoria Linné. En grand nombre. Espèce répandue dans toutes les régions tropicales du monde. 17. Sparassus Walckenaertus Aud. in Sav. (Philodromus). Je rapporte avec doute à cette espèce de jeunes Sparassus trouvés à Mahé par M. G. Alluaud. S. Walckenaerius Aud. habite la région méditerranéenne orientale et la côte orientale d'Afrique, de l'Egypte à Zanzibar. 18. Dendrolycosa tenella sp. nov. cT long. 5,5 mm. — Céphalothorax auguste oblongus, fulvo- rufescens, antice laevis, postice subtiliter coriaceus, pilis niveis conspersus. Oculi antici inter se aequi et appropinquati, lineam subrectam désignantes. Oculi postici anticis paulo majores, inter se fere aequi et fere aequidistantes, singulariter et late nigro-cincti, lineam recurvam formantes. Abdomen teretiusculum et longum, antice truncatum et leviter emarginatum, omnino luridum et parce albo-pilosum. Chelae obscure fulvae, parce albo-pilosae. Sternum pedesque omnino lurida. Pedes longissimi et gracillimi, SÉANCE DU 2i OCTOBRE 1893 209 tarsis flexuosis et filiformibus, tibiis metatarsisque acùleis nigris longissimis (articulo plus quadruplo longioribus) seriatis et nume- rosis (in tibiis et metatarsis anticis subtus 5-5) instructis. ivdes- maxillares gracillimi, femore cepbalothorace longiore, gracili et curvato, patella plus quadruplo longiore quam latiore, tibia p;.tella longiore et graciliore, leviter curvata, aculeis longis parce m uni ta et extus ad apicem apopbysi fusca, parva, acuta et leviter uncata munita, tarso tibia circiter lequilongo, ad basin auguste ovato, ad apicem cylindraceo et longe producto, bulbo dimidium tarsuni vix occupante, sat convexo et complicato. 9 Mari subsimilis, sed pedibuspaulobrevioribus.Pedss-maxillares graciles et longi, tibia tarsoque, imprimis ad basin, aculeis iongis nigris armatis. Area vulvae fulva, magna, plagulam cordiformem postice acutissimam, gerens. Mahé. 19. Oxyopes Alluaudi sp. nov. cf long. 3,5mm. — Céphalothorax brevis et convexus,laevis, fulvo- rufescens, squamulis albido-micantibus vestitus, area oculorum nigra, oculis pilis albidis singulariter cinclis. Clypeus chelaeque antice lineis binis tenuibus nigris notati. Oculi ordinarii. Abdomen sat angustum, postice acuminatum, interdum omnino luridum, interdum nigrum, interdum vitta marginali infuscata vittaque média abbreviata nigra ornatum, semper omnino albo-micanti- squamulatum. Sternum pedesque lurida, hi longe et numerose aculeati. Pedes-maxillares nigri, femore saepe dilutiore, brèves et robusti, patella paulo latiore quam longiore, tibia patella vix longiore sed paulo latiore, mutica sed extus leviter augulosa et supra paululum producta, tarso magno, ad basin lato et extus mucrone obtuso insigniter munito. $ long. 4mm. Céphalothorax in medio albo-opaco-pilosus, utrin- que parcius luteo pilosus et in parte thoracica pilis obscurioribus, lineas quatuor designantibus, ornatus. Abdomen luteuin, albo- luteoque squamulatuin, supra, in parte prima, vitta lanceolata fusca ornatum, subtus utrinque niveo-squamulatum, in medio vitta lata fusca vel nigra, parcius squamulata, notatum. Area vulvae testacea, stria angulosa nigra i m pressa. Mahé. Très commun. 20. Bavia Wrighti Blackw., /. c, p. 2, pi. I, i. 1 (Salticus). Cette espèce décrite par Blackwall sous le nom générique de 210 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 Salticus, appartient au genre Bavia, dont tous les autres représen- tants sont de l'Asie tropicale orientale, de la Malaisie et de la Polynésie. Blackwall ne décrit que la femelle; le mâle capturé à Mahé par M. C. Alluaud s'en distingue par ses pattes antérieures plus longues avec les patellas pourvues en dessous de 2 épines ; les tibias fortement ciliés en dessous et pourvus de 3-3 épines ; les métatarses assez courts et pourvus de 2-2 épines plus longues. La marge inférieure de ses chélicères est armée d'une série de 6 dents contiguës, dont les deux premières sont connées, comme celles des Hasarius, et un peu dirigées en avant. La patte-mâchoire, qui est d'un jaune pâle, est très grêle; son tibia, un peu plus long que la patella et cylindrique, porte à son extrémité externe une petite apophyse fauve, grêle, droite et dirigée en avant ; son tarse, un peu plus long que le tibia, est presque aussi étroit et cylindrique, il dépasse de beaucoup le bulbe qui est simple, ovale, rougeâtre et pourvu à l'extrémité d'un stylus noir fin, replié en boucle. 21. Heliophanus activus Blackw., /. c, p. 4, pi. I, f. 3. (Salticus). /Paraît commun. D'après une note du Rev. 0. P. Cambridge, cette espèce, serait à comparera YAttus lugubrisYinson (dont YAttus variabilis du. même auteur est certainement synonyme), mais cette espèce m'est inconnue et les descriptions du Dr Vinson sont insuffisantes pour s'en faire idée (1). 22. Viciria tenuimanus sp. nov. 9 long. 6mm. — Céphalothorax brevis et latus, non multo longior quam latior, fulvo-rufescens, parte cephalica macula nigra magna, postice emarginata, obtecta, subtiliter coriacea et coccineo-pilosa, parte thoracica vitta semicir- culari lata luteo-pilosa vittaque marginali angustiore nigra, notata. Oculi antici magni, inter se contigui, apicibus lineam rectam dési- gnantes, supra pilis coccineis, subtus pilis luteis, cincti. Clypeus angustus, pilis longis pallide luteis hirsutus. Quadrangulus ocu- lorum, superue visus, latior quam longior et postice quam antice paulo angustior. Abdomen angustum, teretiusculum, fulvo-testa- ceum, utrinque et postice inordinate fusco-punctatum, pilis crassis albidis vestitum et postice, supra mamillas, pilis flavidis paucis (1) Blackwall décrit trois autres Altides des Séchelles : 1" Salticus acutus (p. 3, pi. I, f. 2), certainement synonyme de Hasarius Adansoni Aud. in Sav., espèce répandue dans toutes les régions tropicales de l'ancien monde ; 2° Salticus cons- trictus (p. 5, pi. I, f. 4), qui rentre dans le genre Salticus (sensu stricto) ; 3° Lysso- manes pallens (p. 6, pi. 1,1. 5), qui rentre dans le genre Asamonea Cambr. SÉANCE DU ±\ OCTOBRE 1893 211 ornatum. Mamillae fuscae. Sternum fusco-rufescens. Chelae brèves et divaricatae, fuscae, valde coriaceas et extus carinatSB. Partes oris fuscœ. Pedes antici reliquis robustiores et longiores, fusco- rufescentes, tarsis luteis, patellis subtus biaculeatis, tibiis subtus aculeis robustis 3-3 et metatarsis aculeis longioribus 2-2, ins- tructis, reliqui pedes luridi, tibiis metatarsisque quatuor pos- ticis, aculeis apicalibus parvis exceptis, muticis. Pedes-maxillares lutei, feinore ad basin iufuscato, graciles, femore curvato, tibia patella longiore teretiuscula et curvata, extus ad apicem apophysi parva gracili et curvata armata, tarso tibia longiore vix crassiore, cylindraceo, bulbum simplex multo superante. — Mahé. PEDIPALPI 1. Phryniscus scaber Gervais in Walck., Apt., III, 1844, p. 3 (Phrynus). Mahé. Décrit des Séchelles par Gervais. SCORP10NES 1. Opisthacanthus ochropus C. Koch,.4?\, IV, 1838, p. 69, f. 293. Mahé (deux individus). Espèce de grande taille, décrite par Gh. Koch, sans indication de localité. 2. Isometrus maculatus de Geer. En grand nombre. Espèce répandue dans toutes les régions tropicales du monde. Nota. Outre les espèces mentionnées ci-dessus, M. C. Alluaud a capturé aux Séchelles plusieurs jeunes Arachnides appartenant aux genres Sparassus, Chiracanthium et Trochosa. FORMULES ET PROCÈDES TECHNIQUES. 4. Liquide pour la conservation des animaux. M. Wiese préconise, dans Scientifk American, la composition suivante pour conserver les corps dans leur forme et leur couleur naturelle. On dissout 000 grammes d'hyposullite de soude dans '.'> litres d'eau et 7o grammes de chlorure d'ammonium dans 250 grammes 212 SÉANCE DU 24 OCTOBRE 1893 d'eau. On mêle les deux solutions et l'on ajoute 4 à 6 litres d'esprit de vin. Il suffît de plonger dans le liquide final les corps des animaux que l'on veut conserver, pour que ceux-ci conservent, pendant un temps illimité, leur forme et leur coloration. (Revue scientifique, p. 543, 21 octobre 1893). Ouvrages reçus le 24 Octobre 1893 R. Blanchard, Supplément à la notice sur les titres et travaux scientifiques de M. le D* Raphaël Blanchard. Paris, in-4° de 64 p. avec 54 figures dans le texte, 1893. S. Artault, Recherches bactériologiques, myco logiques, zoologiques et médi- cales sur Vœuf de Poule et ses agents d'infection. Thèse de Paris, in-4° de 328 p. et 6 pi., 1893. 1. Ph. Dautzenberg, Descriptioîi d'un Perideris nouveau provenant du Dahomey. — Description d'une nouvelle espèce du genre Littorina provenant des côtes de la Tunisie. Journal de Conchyliologie, n° 1, 1893. 2. Id., Liste de Mollusques marins recueillis a Granville et a Saint-Pair. Ibidem. Offert par Mme de Quatrefages : A la mémoire de Jean-Louis Armand de Quatrefages de Bréau, 10 février 1810- 12 janvier 1895. Paris, in-4° de 117 pages avec 13 illustrations, 1893. FONDATION D'UN CONGRES ANNUEL. Dans sa séance du 31 octobre, le Conseil a décidé d'inaugurer en février 1894 une réunion générale annuelle, qui prendra le nom de Congrès annuel et qui coïncidera avec l'une des deux séances régulières. D'accord avec la Société entomologique de France, qui tient également à cette date sa réunion générale, des démarches seront faites auprès des Compagnies de chemins de fer, en vue de l'obtention de billets à demi-tarif, valables pendant huit à dix jours. Le Secrétaire général espère que les Membres de la Société, en lui envoyant leur bulletin de vote, voudront bien lui notifier leur intention d'assister au Congrès annuel. Cette indication est utile, à cause des démarches à faire auprès des Compagnies de chemins de fer. 213 Séance du 14 Novembre 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. le Dr H. H. Field, présente à la dernière séance, est élu membre de la Société. SUR QUELQUES GORDIENS NOUVEAUX OU PEU CONNUS par Lorenzo CAMERANO, Professeur à l'Université de Turin. Je dois à l'amabilité de M. le professeur Raphaël Blanchard les Gordiens qui sont l'objet de la présente note. 1. — Gordius Raphaelis, nova species. 1° Uu exemplaire ç? trouvé dans un Orthoptère de la famille des Blattides. Le Gordius mesure 0m04o de longueur et 0m0005 de largeur dans la partie plus large de son corps. Son bote est PkyUodromia hemerobina Gerstiicker, d'après la détermination que M. le professeur I. Bolivar a bien voulu en faire; il mesure O'Ol^ de longueur maxima, 0m005 de largeur maxima et est commun en Guinée, sur l'Ogooué et au Cameroun. 2° Un exemplaire 9 trouvé dans un Orthoptère de même espèce que le précédent. Le Gordius mesure 0m074 de longueur etOm0007 de largeur dans la partie la plus large de son corps. Son hôte mesure 0m013 de longueur maxima et 0m006 de largeur maxima. 3° Un exemplaire $ trouvé dans un Phyllodromia parenthesis Gerstiicker, Blattide ayant la même distribution géographique que le précédent. Le Gordius mesure 0m096 de longueur et 0m0009 de largeur dans la partie plus large de son corps. Son hôte mesure 0m017 de longueur maxima etOm007 de largeur maxima. 4° Deux exemplaires ç? sortis du corps d'un Phyllodromia heme- robina. L'un d'eux est entièrement dégagé ; l'autre est encore engagé dans le corps de son hôte par l'extrémité antérieure : il sort dans l'interstice des cinquième et sixième anneaux de l'abdomen, du cote gauche. Chez le mâle, l'extrémité antérieure est uu peu acuminée ; l'extrémité postérieure est divisée en deux lobes longs d'un demi millimètre. wiii. — lb' 214 SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1893 ... 3 --Cl La coloration générale est brun-clair. L'extrémité antérieure est terminée par une très petite calotte blanchâtre. Il existe un collier noir très court. L'orifice cloacal estentouré d'un cercle brun-noirâtre. Chez la femelle, l'extrémité antérieure est notablement plus effilée que chez le mâle. L'orifice cloacal est terminal et situé dans un sillon dorso-ventral. La coloration générale est la même que celle du mâle. L'orifice cloacal est entouré d'un cercle noir. La cuticule, chez les individus des deux sexes, est aréolée. Les aréoles offrent une disposition tout à fait caractéristique : elles sont disposées en séries longitudinales presque parallèles, plus ou moins longues et très fré- quemment soudées entre el- les ; souvent aussi on trouve çà et là des aréoles isolées entre les séries parallèles (fig. 1). Sur les lobes de l'ex- trémité postérieure du mâle, les aréoles sont disposées les unes auprès des autres et elles sont un peu plus gran- des. Les aréoles présentent dans leur partie médiane un pro- longement qui a la forme d'un petit tubercule ou d'un Fig. l. — Cuticule de Gordius Raphaelis. — petit poil. En se soudant entre a, aréoles; b, prolongements. ^^ ^ forment deg baQ. des au milieu desquelles court un sillon qui contient les prolon- gements susdits. Ceux-ci mesurent 2 [x environ de longueur. Les bandes longitudinales sont espacées les unes des autres de 7 ^ environ et le sillon médian de chaque bande mesure environ 2 ^ de largeur. Je dédie cette espèce au Dr Raphaël Blanchard, sous le nom de Gordius Raphaelis. C'est certainement une des espèces les plus remarquables et les mieux caractérisées. La structure de la cuticule suffira pour la distinguer aisément de toutes celles qui ont été décrites jusqu'à présent. Habitat. — Ces quatre exemplaires ont été recueillis, en 1 893, au Congo français, par M. Albert Mocquerys. Un mâle et une femelle ont été donnés par le Dr R. Blanchard au Muséum de Paris ; un autre mâle et une autre femelle ont été donnés SÉANCE DU 14 NOVEMBRE 1893 215 au Musée de Turin. L'individu mâle, incomplètement sorti du corps de son hôte, fait partie de la collection de M. II. Blanchard. 2. — Gordius verrucosus Baird Gordius verrucosus Baird, Cat. of. Entoz. Brit. Mus., p. 36, pi. I, fig. 5. — Descript. new spec. Eut. Collect. Brit. Mus. Proc. Zool. Soc, p. 20, 18o3. — Anu. and Mag. nat. hist., (2;, XV, p. 71. — Diesing, Révision ertausendë) que l'on trouve dans la Bille et dans l'Elbe, aux environs de Hambourg, des Paludines couvertes de Plu- matelles et qui ressemblent à des pommes de terre roulées. Fait remarquable, dans ces localités, l'on voit à peine trace du Bryozoaire en question sur les pierres immergées. De plus, les Paludines, en s'enfonçant dans la vase pour biverner, assurent la conservation des statoblastes dont elles sont couvertes et qu'elles ramènent d'ailleurs à la surface dès le retour de la belle saison, à l'époque du développement (K. Krâpelin, Die deutschen Siisswasser-Itryozoen. Abbandl. a. d. C-eb. d. Naturwissenscb. berausg. v. nat. Vereiu Hamburg, X, 1887, p. 12.1 du tirage à part, pi. IV, fig. 113 et 1 1 ï . Nombre de Mollusques fluviatiles exotiques et notamment les Ampullaires grandes et petites, si répandues dans les pays chauds, devraient être examinés au point de vue envisagé ici ; je ne sache pas que la chose ait jamais élé faite. (1) Meissner, Beitrag zur Kenntniss der geographischen Verbreilung der Bryozoengattung Plumatella in Africa. Zool. Anzeig.,XVI, p. 385. (2) F. Stuhlmann, Fauna von Ost Afrika. Sitzungsber. Gesellsch. naturf. Freunde Berlin 1890, p. 184. (3) En certains points des côtes, les bancs d'Huitres passent à juste titre auprès des zoologistes pour des localités exceptionnellement riches. J'en ai cité un exemple bien typique au large de Dunkerque. Les Spongiaires, les Hydraires, diverses Anné- lides, les Bryozoaires, les Cirrbipèdes, pour ne parler nue des animaux fixés, se multiplient sur les coquilles mortes ou vivantes avec une singulière intensité, el cela malgré la violence des courants giratoires qui peuvent atteindre, en ces parages, une vitesse de 2 mètres par seconde (J. de Guëhne, La rade de Dunkerque. Bévue scientifique, 11 mars 1885). xvin. — 17. 230 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1893 près de cinq un nées pour trouver à Londres même, avec toutes les ressources d'un laboratoire parfaitement outillé , une phase hydroide du Limnocodium (1). NOTE SUR LES PLATYPEZIDAE FOSSILES DE L'AMBRE TERTIAIRE, par Fernand MEUNIER. Aucun paléoentomologiste n'a signalé la présence de Platypezidae dans l'ambre tertiaire. L'espèce fossile que nous avons observée se distingue immédiatement des Callomyia et des Opetia par plusieurs caractères importants. Faisons une étude comparée des deux Diptères de ce groupe. Chez les Callomyia, le troisième article des antennes est oviforme avec le chète composé de trois par- ties (fig 1). Les tibias et les tarses des pattes postérieures sont dilatés et le métatarse est aussi long que les quatre dernières divisions réu- nies (fig. 2). Le thorax est bombé et le corps est fréquemment argenté ou rougeàtre. Toutes les nervures longitudinales des ailes sont sim- ples (fig. 3). Chez les Opetia, le troisième arti- cle des antennes est conique, avec le chète apical, comme dans le genre précédent, mais un peu poilu et muni cependant de deux articles (fig. 4). Le thorax est fortement gibbeux et toutes les pattes sont Fig. 1. — Antenne simples. Le métatarse postérieur de Callomyia \ . , , Meigen. a près de deux fois la longueur du Fig. 2 — Patte de Callomyia Meigen. (1) A. G. Bourne, On the occurrence of a hydroid phase of Limnocodium Sowerbyi Âllman and Ray Lankesler. Proceed. Roy. Soc. London, XXXVIII, p. 9. On remarquera que le bassin de Regent's Park, où [es Méduses ont fait leurs appa- ritions intermittentes et où Ton a découvert enfin la phase hydroide du Limnoco- dium, a été vidé et laissé à sec plusieurs fois pendant assez longtemps. Cela paraît indiquer de la part de ce type d'eau douce une singulière résistance aux change- SÉANCE DO 28 .NOVEMBRE 1893 231 Fig. o. — Aile de Callomyia Mcigen. Fig — Antenne d'Opetia Meigen. Fig. y. — Aile d'Opetia Meigen. deuxième article. La quatrième nervure longitudinale des ailes est fourchue (fig. 5). Notre fossile tertiaire présente uue série de caractères qui ne s'observent chez aucun genre de Platypezidae. Le front est large et pourvu de trois ocelles placés en triangle. A la base des deux derniers, émerge un macrochète bien visible. Le troisième article des antennes est piriforme et fait la nients les plus brusques des conditions de milieu. Voir le tableau, page 12, loc. cit. Y Je recois, pendant la correction des épreuves de cette note, le n° 1258 de Nature (7 décembre 1893), contenant un article de Ray LanUester intitulé Reapparance of Lhe freshicater Médusa (Limnocodium Sowerbyi). Cet organisme, qu'on n'avait plus revu à Londres depuis le mois de juillet IS90, se montre inopinément à Shellield dans un bassin contenant des végétaux aquatiques en- \ ".vis de liegent's Park. ig. 6. — Patte pos- térieure d'Op - penheimiella , mihi. a, extré- mité du tibia, et articles dessinés à un grossisse- ment de 100 dia- mètres. 232 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1893 transition entre les deux genres de la faune actuelle. Le chète est poilu et composé de trois divisions, comme chez les Callomyia. Le métatarse des pattes postérieures est plus gros que les autres arti- cles, le deuxième a le double de longueur, le troisième est plus petit que le premier et les deux derniers sont égaux entre eux (fig. G). Le thorax est muni, de chaque côté, de deux rangées de macro- chètes; le milieu est nu. Ce Diptère se rapproche donc des Callomyia par la nervation alaire, des Opctia par le chète des antennes; mais il est tout à fait distinct par la curieuse disposition du métatarse des articles des pattes postérieures. Dans l'état actuel de la science, il nous semble prudent de ne pas se prononcer définitivement sur la place que doit occuper cette Mouche dans la famille des Plalypezidae (1). Cependant nous propo- sons de la nommer Oppenheimiella baltica, afin de rendre hommage à l'éminent naturaliste de Stuttgart, bien connu par ses belles recherches sur les empreintes d'Insectes provenant des ardoises lithographiques de la Bavière. A PROPOS DE NOMENCLATURE. Réponse a M. le Dr Cn. Girard. par Ph. DAUTZENBERG et G. DOLLFUS. En lisant les considérations de M. le D< Ch. Girard sur la Nomenclature zoologique, publiées récemment dans nos Mémoires, nous ne pouvons nous empêcher de relever quelques erreurs maté- rielles et de formuler quelques critiques. L'auteur nous dit en effet que Lang a appliqué pour la première fois en 1722 la nomen- clature tinominale aux Mollusques. Or, si nous ouvrons l'ouvrage de Lang, nous voyons que la nomenclature y est la plupart du temps plurinominale comme dans toutes les autres publications plus anciennes ou de la même époque : ce n'est qu'accidentelle- (1) On ne connaît actuellement que quelques Dolichopodidae dont le chète du troisième article des antennes est apical et pourvu de deux divisions et dont le type est YAphrosylus raplor Walker {Insecta britannica, 1. 221; 1). Chez les espèces de ce genre, le métatarse postérieur est plus long que les autres articles. Le genre Opetia Meigen (1830, Plalypezidae) n'est connu que par une seule espèce, l'O. nigra : le chète des antennes à deux articles rapproche donc ce Diptère du genre de Walker. L'étude de notre fossile a été faite à un grossissement de 100 diamètres. SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1893 233 ment, alors que deux mots out paru suffisants pour désigner clai- rement uue coquille, que nous la voyous dénommée d'une manière aussi simple. Dans l'ouvrage de Klein, 1753 (et non 1731), la nomenclature binominale n'apparaît pas davantage : les genres sont souvent indi- qués par deux ou plusieurs mots et les espèces par toute une phrase descriptive. La classification de Tournefort publiée par Gualtieri n'est pas binominale, non plus que celle de la 10e éditiou du Systema naturae de Linné. Dans aucune de ces publications ou ne rencontre l'idée philoso- phique inaugurée par Adanson en 1757 (sous une forme un peu différente) et ce n'est, en réalité, qu'en 1707, dans la 12e édition de Linné, que la nomenclature binominale se trouve appliquée d'une manière systématique. Plus loin, M. Girard soutient l'opinion qu'on doit conserver les mêmes noms génériques imposés à des êtres appartenant à des Classes ou à des Ordres différents. Si l'on adoptait cette manière de faire, on se trouverait forcé, lorsqu'on cite un être quelconque, de mentionner chaque fois le nom de l'ordre auquel il appartient. On ne pourrait plus dire : j'ai trouvé tel animal en compagnie de tel autre sans s'exposer à une fausse interprétation de la part du lec- teur qui ne pourrait savoir s'il s'agit d'un Insecte, d'un Annélide ou de tout autre chose. A propos de la notation, M.Girard préconise un système qui amènerait à notre avis une confusion complète dans la nomencla- ture et la transformerait en un chaos inextricable. Nous croyons que c'est dans la différenciation des espèces d'ani- maux que réside la base de la science zoologique. Le groupement de ces espèces est essentiellement variable et constitue uue question d'appréciation, tandis qu'il ne peut y avoir de divergence d'opinion sur uu animal bien décrit et bien ligure. Dans ces conditions, le nom de l'auteur qui a décrit uue espèce doit lui rester attaché, quel que soit le genre dans lequel elle pourra être transportée par la suite. Pour éviter des recherches au lecteur il convient d'indiquer que telle espèce n'a pas été origi- nairement placée dans le genre où elle se trouve actuellement et la meilleure manière de le guider nous parait être celle que la plu- part des paléontologues ont adoptée. Elle consiste à faire suivre le ncm spécifique 1° du nom de l'auteur qui a primitivement décrit 234 SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1893 l'espèce, 2° du nom du genre dans lequel il l'avait alors placée. Nous croyons donc qu'il faut écrire, dans l'exemple proposé par M. Girard : Pontobdella muricata Linné sp. (Hirudo) ou plus simplement encore, si l'on veut : Pontobdella muricata Linné {Hirudo). Ouvrages reçus le 28 Novembre 1893 F. Christ, Das Verhalten der Uterusschleimhaut ivàhrend der Menstruation. Giessen, in-8« de 34 p., 1892. J. Forest Aîné, Les Hérons-aigrettes, Revue des se. nat. appl., 5 et 20 sept. 1893 1 broch. in-8» de 20 p. Paris, 1893. 1..H. Gadeau de Kerville, Les vieux arbres de la Normandie, fasc. 2. Bullet. de la Soc. des amis des se. nat.de Rouen, 1er semestre 1892, 1 vol. in-8» de 190 pages et 20 pi., Rouen, 1892. 2. Id., Note sur un nouvel hybride de Pigeon domestique et de Tourterelle h collier. Ibidem, 2e semestre 1891. 1 brochure in-8° de 8 pages. Rouen, 1892. A. Kôhler, Beitràge zur Anatomie der Gattung Siphonaria. Jena, in-8° de 85 p., 1893. G. Langermann, Unlersuchungen ilber die quantitative Bestimmung der Salzsàure im Mageninhalt, angestellt im Biirgerspital zu Eagenau. Strasbourg, in-8° de 36 p., 1892. 1. G. Mingaud, Les Insectes nuisibles a la vigne. Nîmes, in-12 de 30 p., 1893. 2. Id., Notes pour servir h l'histoire des Loups dans le département du Gard et dans les départements limitrophes de 1880 à 1892. Bullet. de la Soc. d*études des se. nat. de Nîmes, in-8° de 24 p., 1893. 3. Id., Note sur la capture du Saga serrata, Insecte orthoplère dans les envi- rons de Nîmes. Ibidem, in-8° de 8 p., 1893. G. Neumann, Sur un Echinocoque du Chat. Revue vétérinaire, p. 4G4-4G8, 1893. J. Sanchez, Datos para la zoologia medica mexicana. Ardcnidos é Insectos. 1 vol. in-8o de 190 p. et 9 pi. MexicoJ 1893. Offert par M. Bogdanov. Congrès international d'archéologie et d'anthropologie préhistoriques, 2e session. Moscou, 1892, t. II, in-8° de 400 pages avec planches. Moscou, 1893. Offert par M. R. Blanchard : A. Gascard, Contribution à l'étude des Gommes laques des Indes et de Mada- gascar. Paris, in-8» de 122 p. et 1 pi., 1893. 235 Séance du 12 Décembre 1893 PRÉSIDENCE DE M. OUSTALET, PRÉSIDENT. M. le Président annonce le décès de M. le Dr Paul Fischer, ancien Président de la Société, et donne lecture du discours suivant, qu'il a prononcé, au nom de la Société, sur la tombe de notre regretté confrère : « Au nom de la Société Zoologique de France, je viens adresser un dernier adieu à l'un de ses membres les plus anciens et les plus dévoués, à l'un de ses Présidents les plus écoutés et les plus sympathiques. » Le Dr Fischer, qui faisait partie delà Société Zoologique depuis 1881, en fut élu Président quelques années plus tard, en 1886, et sut exercer ses fonctions avec autant d'équité que de courtoisie. L'urbanité, la tolérance, la droiture, la simplicité, une parfaite égalité d'humeur, je devrais même dire une constante bonne humeur, étaient d'ailleurs les qualités dominantes de notre collègue et ami. Aussi ne rencontrait-il parmi nous que des cœurs ouverts et des mains tendues. » En dehors de notre cercle restreint, où sa présence contribuait à maintenir ces traditions de franche camaraderie qui font l'hon- neur et le charme de nos réunions, Paul Fischer retrouvait les mêmes sympathies et ceux-là môme dont les hasards de la vie firent momentanément ses compétiteurs, professaient pour son caractère la plus sincère estime. » Le DL Fischer avait trouvé la Société Zoologique sortant à peine des difficultés au milieu desquelles elle avait failli sombrer presque à ses débuts ; il contribua à son relèvement en faisant partie de ses conseils, en prenant, pendant plus de dix ans, une part active à ses travaux, et il eut la satisfaction de la voir s'élever graduelle- ment au rang distingué qu'elle occupe maintenant parmi les grandes sociétés savantes de la France et de l'étranger. Dans une circonstance mémorable, lorsque à l'occasion de l'Exposition Uni- verselle de 1889 la Société Zoologique inaugura la série des Congrès internationaux, il coopéra au succès du Congrès de Paris en indiquant dans un lumineux rapport les régions du globe dont la faune est encore insuffisamment connue. En montrant ainsi aux voyageurs sur quels points ils auront à porter leurs recherches, il traitait par avance une partie du programme qui devait être déve- 236 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1893 loppé, trois ans [tins tard, au Muséum, daus l'enseignement spécial destiné aux voyageurs naturalistes. » Des voix plus autorisées que la mienne vous ont retracé, Messieurs, la carrière si remplie du Dr Fischer, vous ont montré son activité scientifique s'exerçant sur les sujets les plus divers de l'anatomie, de la zoologie et de la paléontologie, passant de l'étude des Mollusques vivants et fossiles, auxquels il consacra plus de deux cents notes et numéros et un traité magistral, à des recherches sur les Mammifères marins de nos côtes, recherches qui fourniront des documents précieux pour l'établissement d'une faune française. Ce qui vient d'être dit, mieux que je n'aurais su le faire, pour mes maîtres et mes amis, vous permet de mesurer l'étendue de la perte que la science en général et la zoologie en particulier viennent de faire daus la personne du Dr Fischer. » Quand j'entrai au Muséum, ii y a plus de vingt ans, Fischer fut l'un de ceux qui accueillirent le plus cordialement leur nouveau collègue et bientôt se nouèrent entre nous des relations de bonne amitié que le temps n'a fait qu'affermir. Il y a quelques mois encore nous causions du projet d'une faune complète de nos pos- sessions de l'Indo-Chine et je ne me doutais guère, hélas, que cet entretien serait le dernier que nous aurions ensemble. » Il est toujours triste de voir tomber autour de soi ceux qui faisaient partie de la même phalange, qui avaient nourri les mêmes rêves, et parfois aussi éprouvé les mêmes désillusions; mais ces séparations deviennent particulièrement cruelles quand ou a franchi le milieu de la vie, quand on a passé l'âge des longs espoirs et qu'il est bien tard pour former de nouvelles amitiés. » La mission qui m'a été confiée m'est donc singulièrement douloureuse à remplir, mais j'ai du moins la consolation de pou- voir joindre à l'expression des regrets unanimes des membres de la Société Zoologique de France, l'expression du chagrin que me cause la perte d'un vieil ami et de pouvoir offrir à sa famille en larmes le respectueux témoignage de ma profonde sympathie. » M. le Président présente les félicitations de la Société à M. P. Mégnin, ancien Président, élu Membre de l'Académie de médecine, dans la section de médecine vétérinaire. M. le D1' A. Schuberg annonce qu'il fera paraître à partir du 1er janvier 1894, sous la direction de MM. les professeurs 0. BtÏTSCHu et B. Hatsc:iek, un Zooloyisches Centralblatt. Ce recueil bimensuel donnera une bibliographie détaillée des publications récentes et l'analyse des principaux travaux de zoologie. SÉANCE DU I- DÉCEMBRE 1893 l'M M. Paul Armand-Delille, présent»'' à la dernière séance, est élu membre de la Société MM. Oustalet et R. Blanchard présentent M. Albert Maës, orni- thologiste, 39 bis, rue du Lendit, à Clichy (Seine) ; M. Henry Fischer, agrégé de l'Université, !), rue Legoff, à Paris; M. Fernand Meunier, entomologiste, ancien voyageur «le l'Etat belge du Congo, 22, rue de la Paille, à Bruxelles. MM. Blanchard et de Guerne présentent M. Ernest Dongé, mem- bre de la Société entomologique de France, 36, avenue de Châtillon, à Paris; M. Philippe Grouvelle, membre de la Société entomologique de France, G9, rue de Gergovie, à Paris; M. Emile Traizet, membre de la Société entomologique de France, 205, rue Saint-Denis, à Paris. MM. Lignières et Moulé présentent M. Dechambre, répétiteur de zootechnie à l'École vétérinaire d'All'ort. M. Cotteau présente son douzième mémoire sur les Echinides nouveaux ou peu connus. M. Cotteau rend compte également de la réunion de la Société helvétique des sciences naturelles, tenue à Lausanne en septembre et à laquelle il représentait la Société Zoologique. M. J. de Guerne présente un Lapin de l'île de Porto Sauto que le capitaine Cbaves, de Ponta Delgada (Açores), l'a chargé de remettre au Muséum d'histoire naturelle. On n'y voyait encore aucun spéci- men de ce type, rendu célèbre par les travaux de Darwin. NOTES POUR SERVIR A LA FAUNE DU DÉPARTEMENT DU DOURS (MAMMIFÈRES), par E. OUSTALET, Président de la Société. J'ai eu l'honneur précédemment de résumer devant la Société zoologique les observations que j'ai faites moi-même, l'automne dernier, sur les Oiseaux de la région montagneuse du département du Doubs. Les renseignements que j'apporte aujourd'hui sur les Mammifères de la môme région ont une autre provenance; je les ai empruntés à des recueils scientifiques ou historiques, à d'anciennes 238 SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1893 chroniques, mais ils présenteront, je l'espère, encore plus d'intérêt, parce qu'ils ont trait à des espèces qui auront bientôt cessé de faire partie delà faune française. L'Ours brun [Ursus arctos L.) dont on tue encore, de temps en temps, quelques individus dans les Pyrénées et dans les Alpes, était jadis très commun dans les Vosges et dans les montagnes de la Franche-Comté. Pour les Vosges, M. Charles Gérard a recueilli, à cet égard, des témoignages incontestables, qu'il a consignés dans son livre, si intéressant, intitulé : « Essai d'une faune historique des Mammifères sauvages de l'Alsace ». De ces témoignages il résulte que jusqu'au commencement du XVIIIe siècle, l'Ours était encore assez commun dans les Vosges. A partir de ce moment il devint beau- coup plus rare en Alsace et peut-être cessa complètement de s'y reproduire, car, ainsi que le fait observer M. Gérard, les individus qui furent tués, de 1725 à 1755 dans la vallée de Saint-Grégoire et sur les rochers qui bordent le lac Blanc et dont Silbermann a fait mention dans ses notes manuscrites, étaient tous des sujets adultes qui pouvaient être nés dans les Alpes ou dans le Jura. Quoi qu'il en soit, un Ours solitaire fut encore abattu, entre 1750 et 1760, sur les rochers du Baerenfels, dans la vallée de Munster, et un autre iudividu, certainement le dernier de sa race en Alsace, dans la vallée de Guebwiller, peu d'années avant la Révolution. Pour les montagnes de la Franche-Comté, les renseignements, quoique moins nombreux, ne sont pas moins dignes de foi. D'après Ch. Duvernoy, qui a consigné ce fait dans ses Éphémérides du comté de Montbéliard, les franchises de la petite seigneurie de Franquemont, qui comprenait un château et plusieurs hameaux situés dans la vallée du Doubs, non loin de Goumois, obligeaient, à la fin du XVe siècle, les habitants à offrir au seigneur la tête et la droite lappe de tous les Ours qu'ils tuaient. Suivant le même auteur, en 1581, le comte Frédéric de Wurtemberg, chassant le Sanglier dans la forêt du Mont-Bast, tout près de la ville de Montbéliard, fut attaqué avec furie par une Ourse qui allaitait ses petits, et ne dut son salut qu'à l'énergie du gros Chien anglais dont il était accom- pagné et qui se rendit maître de la bête féroce. Cette aventure de chasse fut même reproduite, dit-on, par une peinture qui figura pendant longtemps dans les appartements du château de Mont- béliard et qui fut sans doute vendu ou détruit pendant la Révo- lution. En 1587, le 16 novembre, le même prince tua, dans les environs de Blamont, un autre Ours dont il envoya les pattes à son cousin, le duc Louis de Wurtemberg. SÉANCE DU 12 DÉCEMBRE 1893 239 En 1622, son fils, le comte Louis-Frédéric, ne fut pas moins heureux et fit parvenir égalemeut à son frère, le duc Jean-Frédéric de Wurtemberg, les deux pattes de devant de l'animal. Dans la lettre accompagnant cet envoi, tout en s'excusant de ne pouvoir offrir davantage et en invoquant le proverbe connu : « Dat puma, dat pira qui non habet alla dona, » il priait son frère de faire servir à sa table cette venaison au son des trompettes et des cimbales, quand il aurait nombreuse compagnie. Louis-Frédéric de Wurtemberg réussit même à capturer un Ourson vivant dans la forêt de Chama- bon, sur les territoires d'Audechaux et d'Ecurcey. A la même époque, toujours selon M. Ch. Duvernoy, les Ours se trouvaient aussi dans les bois du terrritoire de Mandeure, localité qui occupe l'emplacement de l'immense ville romaine d'Epamanduodurum, dans la vallée du Doubs, entre Audincourt et Mathay. M. Duvernoy prétend que les Ours auraient totalement disparu du pays de Montbéliard dans la seconde moitié du XVIIe siècle ; mais peut-être n'est-ce pas tout-à-fait exact, car M. Muston, dans ses Recherches anthropologiques sur le pays de Montbéliard, cite un animal de cette espèce qui aurait été tiré à Glère, près de Saint- Hippolyte, en 1826. C'est sans doute le même individu qui est mentionné par M. Sabler, dans son Catalogue raisonné des animaux vertébrés qui se rencontrent dans V arrondissement de Montbéliard, comme ayant été tué aux environs de Vaufrey. Cette dernière localité n'est, en effet, située qu'à une dizaine de kilomètres de Saint-Hippolyte. Ce fait n'a d'ailleurs pas uue très grande impor- tance, car il ne s'agit vraisemblablement ici que d'un Ours solitaire venu peut-être de Suisse en France en suivant les hauteurs du Mont-Terrible. On sait en effet que si l'Ours a complètement disparu de certains cantons suisses, et notamment des cantons de Bâle, de Lucerne et de Schwytz, il se rencontre encore, de rare en rare, dans les cantons de Vaud et de Neufcbàtel, tout près de la frontière Suisse (1). Le Lynx (Felis lynx],.) qui, d'après Fatio(2), ne se rencontre plus en Suisse, à l'heure actuelle, que dans les parties les plus sauvages des vallées des Grisons, du Tessin et du Haut- Valais, était, jusqu'en 1837, très répandu dans les forêts des Alpes. Il pullulait autrefois, dit Quiquerez, dans le Jura oriental, dans la contrée qui s'étend entre le Rhin et Porrentruy. D'après Ch. Gérard, le Lynx se trouvait égale- ment dans les forêts de l'Alsace où il a vécu au moins jusqu'au (li Fauvr des Vertébrés